COLLECTION DE LA MAISON DE L'ORIENT MÉDITERRANÉEN N° 1 1 SÉRIE ARCHÉOLOGIQUE, 8
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COLLECTION DE LA MAISON DE L'ORIENT MÉDITERRANÉEN N° 1 1 SÉRIE ARCHÉOLOGIQUE, 8
VASES DE BRONZE DU MUSÉE DE CHYPRE (IXe - IVe s. av. J.-C.)
par Marie- José CHAVANE
Institut F. Courby (Université Lyon II) URA n° 1 du Centre de Recherches Archéologiques (CNRS)
Éditeur : Maison de l'Orient 1, rue Raulin, F - 69007 LYON
Diffuseur : Diffusion de Boccard 1 1, rue de Médicis, F - 75006 PARIS
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Illustration non autorisée à la diffusion
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Dépôt légal 2ème trimestre 1982 Imprimerie P. GUICHARD La Chauvetiere - 4, rue E. Martel - 42100 ST ETIENNE
AVANT- PROPOS
// nous faut, une fois encore, dire notre reconnaissance à Vassos Karag eorghis, directeur du département des Antiquités de Chypre, et doublement. Fidèle aux principes qui commandent son action depuis plus d'un quart de siècle, il a voulu que fût accessible au public le plus grand nombre des documents que renferment les musées de son île ; il a souhaité, en outre, associer à cette publication la communauté internationale des archéolog ues. Nous lui savons gré d'avoir fait appel, une fois de plus, à la Maison de l'Orient en la personne de Marie-José Chavane. Les travaux que celle-ci avait consacrés aux «petits objets» de Salamine, ses études sur les bronzes trouvés au cours de nos fouilles l'ont rendue familière avec ce genre de documents. Mais la tâche se révélait ici plus ardue. Il ne s'agissait que d'ob jets d'origine souvent incertaine, à jamais privés de leur contexte où leur sens eût été autre. Seule l'étude stylistique, l'inclusion dans une série pouvaient leur rendre une signification. C'est là ce qui a été voulu : tenter par une analyse du détail la reconnais sance d'analogies capables d'éclairer non seulement sur une technique, mais encore sur une origine, retrouver à la faveur de ces identifications les chemins convergents des hommes vers la grande île, la capacité des insulai res à assimiler les procédés d'autrui, à élaborer en outre leurs possibilités créatrices. La difficulté était accrue encore par la nature des objets : simples ustensiles souvent, jamais en tout cas œuvres d'art qui, par l'exceptionnel qu'elles auraient porté en elles, eussent assurément été plus significatives. Mais l'archéologie de notre temps a appris que la vie quotidienne et ses usa ges révèlent autant, et parfois plus, des rythmes anciens et de leur chemine ment à travers les âges. «Ce catalogue», dit modestement M.-J. Chavane, «n'apporte probablement pas de grandes nouveautés dans la connaissance des liens entre Chypre et le monde méditerranéen» ; il ajoute en tout cas au faisceau des preuves, réduisant à mesure les mailles du filet où nous tentons de saisir le temps perdu pour qu'il soit, chaque fois, moins perdu pour l'histoire. Et parfois dans cet artisanat du bronze, Chypre apparaît comme initiatrice dans des séries qui dureront longtemps, presque sans évo luer à travers les siècles. Il fallait en outre dresser un catalogue : les discussions à ce sujet ne sont pas closes. Doit-on tendre en ce domaine à l'exhaustivité ? se réduire, au
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AVANT-PROPOS
contraire, aux documents exemplaires, qu'ils inaugurent une série ou s'en distinguent par quelques traits, confiant aux seuls inventaires les éléments statistiques des diverses séries ? La méthode que vient de suivre le tome IV des fouilles de Kition sous l'autorité de V. Karageorghis peut servir de modèle. C'est en quelque façon la voie qu'a empruntée M.-J. Chavane : elle s'est efforcée de définir les familles, de reconnaître les ascendants. Elle apporte en outre, après les grandes études sur les objets de bronze à Chypre, des précisions et compléments qui font de ces humbles ustensiles des témoi gnages. Aussi, en toute confiance, pensons-nous qu'elle a fait œuvre utile. Jean Pouilloux Membre de l'Institut
INTRODUCTION
Les ressources naturelles de Chypre amenèrent tout naturellement les Chypriotes à devenir de grands bronziers et les fouilles dans l'île ont pro duit un nombre relativement important de vases en bronze. Les objets publiés dans ce catalogue font partie de la riche collection de vaisselle métallique du Musée de Chypre1 ; ils sont en bronze et datent du Ier millé naire2. Dans leur grande majorité, ils ne proviennent pas de fouilles régul ières ; bien peu d'entre eux portent une indication de lieu de trouvaille, et beaucoup avaient été déposés au Musée avant l'enregistrement syst ématique des collections : ils sont alors simplement désignés par les lettres Met, abréviation de Metal, et par un numéro. Néanmoins, ils ont probable ment tous été trouvés dans le sol même de l'île. Nous ne présentons pas tous les exemplaires inédits du Musée3, mais ceux que nous avons retenus constituent une bonne illustration de ce qui a été retrouvé. Ce sont cinquante-six objets en assez bon état de conserva-
1. Je remercie vivement Monsieur V. Karageorghis qui a eu l'amabilité de me confier l'étu deet la publication des vases présentés dans ce volume. Il a grandement facilité ma tâche en me permettant d'utiliser la compétence des techniciens du Service des Antiquités, notam mentM. Xenophon Michael qui a fait une grande partie des photos et M. E. Markou qui a exécuté les dessins. Je remercie aussi Mme I. Nicolaou grâce à qui j'ai pu travailler au Musée dans les condi tionsmatérielles les plus confortables. J'ai également bénéficié à Lyon des conseils de nombreux chercheurs de la Maison de l'Orient, notamment ceux de l'URA 1 ; je remercie particulièrement M. J. Pouilloux, Directeur Scientifique au CNRS et Mme M. Yon , Directrice de la Mission de Kition-Bamboula, qui ont bien voulu relire ce manuscrit et A. Caubet, conservateur au Musée du Louvre qui m'a fourni certaines des photos, ainsi que C. Rey et Y. Calvet, qui ont contribué à la réalisation de ce volume. 2. Les objets présentés correspondent en gros aux périodes étudiées par E. Gjerstad dans SCE, IV, 2. 3. Différentes contraintes matérielles ne m'ont pas permis d'étudier avec soin la totalité de la collection.
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INTRODUCTION
tion, qui sont classés selon des critères certes un peu arbitraires, mais tra ditionnels, en vases fermés, vases ouverts, instruments et vases divers4. Ils forment une collection variée, puisqu'elle comprend aussi bien de grands chaudrons à usage funéraire (1) qu'un vase à libation (56) ou une louchepassoire (49) ; certains sont de type courant, d'autres sont plus rares, mais ils sont en général tous riches d'enseignements. Certes, ce n'est pas à part irdes seuls vases en bronze que l'on peut présumer de l'importance des relations commerciales et culturelles de Chypre, puisque le hasard des fouilles, et surtout le fait qu'un objet utilitaire en bronze s'usait et était re fondu, interdisent ce genre de conclusions ; mais si les vases en bronze sont peu nombreux, par rapport aux vases de terre cuite par exemple, ceux qui nous ont été conservés proviennent le plus souvent de tombes ; leur destination souvent funéraire ou cultuelle faisait d'eux une vaisselle de choix, à travers laquelle peuvent se révéler des courants d'influences et des modes. Ce catalogue n'apporte probablement pas de grandes nou veautés dans la connaissance des liens entre Chypre et le monde méditer ranéen, mais il confirme les conclusions de E. Gjerstad et leur ajoute par fois des précisions ou des arguments nouveaux en intégrant des publica tions de fouilles plus récentes. Notre liste ne comporte pas d'objets qui puissent avec certitude remont er à l'aube du Ier millénaire, période souvent nommée le Moyen Age de Chypre ; les trouvailles que V. Karageorghis vient de faire à Kouklia Skalès seront probablement plus riches d'enseignements. Elle permet néan moins de penser qu'il y eut une continuité dans certaines fabrications de vaisselle métallique : les bols à anses dressées de l'époque archaïque (15-21) dérivent, par exemple, d'une forme bien représentée à Chypre au Bronze Récent. A l'époque géométrique, l'influence de l'art du continent proche-oriental grandit, et, dès le VIIIe siècle, les formes assyriennes de bols à godrons (55) ou à panse carénée (24-30), les grandes coupes à anse mobile (32-34) que l'on trouve à Nimrud, sont répandues à Chypre. On peut noter aussi, dans cette fin du VIIIe siècle ou au début du VIIe, un vase qui témoigne des relations entre Chypre et Gordion : le puisoir de Nicosie (46) paraît bien proche de productions phrygiennes, influencées, elles-mêmes, par l'art de Sialk ou du Louristan. Les Phéniciens sont installés à Chypre depuis la fin de l'époque géomét rique et l'on voit nettement, à partir du VIIe siècle déjà, la parenté d'ins piration, la similitude même, entre des objets trouvés au Proche-Orient, à
4. Dans le détail, la présentation n'est pas rigide : un objet unique dans l'île réclame une description précise avant son commentaire ; une introduction précède, en général, les des criptions des vases de séries bien connues et bien attestées à Chypre. Certains des objets ont déjà été publiés, mais ils représentent une forme caractéristique qu'il a paru intéressant de redonner dans ce catalogue. Dans la description des objets, les mesures sont données en centimètres.
INTRODUCTION
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Chypre, et dans la partie occidentale de la Méditerranée ; la même cruche à col tronconique (5) se rencontre ainsi en Palestine et à Chypre, tout comme en Etrurie, en Sicile, en Espagne ou à Carthage, où étaient arrivés les marchands phéniciens ; on peut faire une remarque semblable à pro pos d'un thymiatérion du Musée (55) dont les répliques ont été mises au jour à Samarie, en Palestine, et à Malaga, en Espagne ; Chypre a peut-être servi d'intermédiaire dans l'apparition, en Occident, d'un art oriental vé hiculé par les grands voyageurs que furent les Phéniciens. A la fin de l'époque archaïque, c'est la Grèce continentale qui attire Chypre et influence à nouveau son art ; une coupe à pied du Musée de Ni cosie (31) en est une illustration frappante : c'est en effet la réplique des coupes attiques de la classe dite « des Petits Maîtres ». Si ce catalogue n'apporte pas de détails nouveaux sur le début de l'époque classique, il montre aussi que, vers la fin du Ve siècle ou au IVe, les relations étaient étroites entre Chypre et l'Occident ; on trouve, par exemple, en Corse et en Etrurie, beaucoup de cruches à anse en crosse qui sont en nombre re lativement important dans l'île (6-10). Quelles sont les productions purement chypriotes dans cette vaisselle métallique du Musée de Chypre ? Il est souvent difficile de le dire, tant il s'y révèle d'influences. L'exemple le plus net pourrait être celui des bols à anses dressées et décorées de fleurs de lotus ; ces vases sont anciens dans l'île, ils y sont bien représentés et leur forme dérive d'un type céramique considéré comme chypriote. Des variantes qu'on ne retrouve nulle part ailleurs peuvent aussi constituer des indices : ainsi les têtes de taureaux des chaudrons de Chypre (3) sont bien moins trapues que celles d'Ourartou, et leurs fines cornes pointées en avant rappellent la tradition des ter res cuites locales ; dans le cas des cruches à anse en crosse, l'attache de l'anse est souvent découpée en cœur (7-10), ce qui ne se rencontre pas en Occident, où la forme est pourtant bien banale. Il est difficile sans analyse de décider avec certitude de ce qui fut ou non produit dans l'île ; mais pourquoi ne pas penser que les Chypriotes, dans le bronze plus encore peut-être que dans les autres arts, surent s'approprier l'inspiration des peuples avec lesquels ils étaient en contact ?
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Fig. 1 : Chaudron et trépied. Salamine, t. 79, fin du VIIIe s. av. J.C. (Musée de Chypre.)
CHAPITRE I VASES FERMÉS
I. CHAUDRONS Les chaudrons sont des vases fermés à large ouverture, généralement de grande taille. Ils pouvaient être posés sur des trépieds comme le mont re,au Musée de Chypre, la présentation d'un chaudron archaïque de Sa lamine (Fîg. 1). A. Chaudrons sans anse. Le Musée de Chypre possède deux sortes de chaudrons de ce type. Dans la première variante, la panse globulaire est légèrement aplatie à la partie supérieure et l'embouchure est simplement cerclée d'une couron ne de fer. Cette catégorie est représentée dans ce catalogue par un vase mis au jour à Kouklia ; il est certes déjà connu, mais, comme V. Karageorg his1 le souligne, il constitue une bonne illustration d'une forme em ployée à Chypre au début de l'époque archaïque, c'est pourquoi nous le publions à nouveau (n° 1). Un vase de forme très semblable avait été trou vé par P. Dikaios dans une des « tombes royales » de Salamine2, tombe de la fin de l'époque géométrique ou du début de l'époque archaïque (750-700 av. J.C. environ). Le chaudron de Salamine contenait les restes calcinés d'un mort ; celui de Kouklia était recouvert « d'une substance gluante qui paraît avoir été une pâte grasse qu'on aurait étalée sur toute la surface du vase avec les doigts »3. Ces détails évoquent les funérailles de Patrocle dont « les os fu rent placés dans une urne d'or avec une double couche de graisse »4. 1. V. Karageorghis, avant la publication dans le BCH, 91, 1967, p. 235-236, avait déjà annoncé l'arrivée de ce vase au Musée dans le BCH, 90, 1966, p. 321 et fig. 56, p. 320. 2. Dikaios, Archäol. Anzeiger, 1963, p. 145-146 et hg. 13-14. 3. Karageorghis, BCH, 91, 1967, p. 235. 4. Homère, Iliade, XXIII, 253.
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I. VASES FERMÉS 1965/XI- 29/60 (Fig. 2).
Complet. Bronze gris-vert sombre, et fer. H. 30,5 ; 0 ouverture 23 ; & panse env. 47 ; 1. bordure de fer 3,5 ; ép. 0,3. Couvercle : H. 3,5 ; ép. 0,5. Anse 6x12. Trouvé dans une tombe du Chypro-archaïque I de Kouklia, et acheté en 1965 par le Mus ée de Chypre. Publié par Karageorghis, BCH, 91, 1967, p. 235-236.
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Fig. 2:1. La panse globulaire est un peu aplatie à la partie supérieure, le fond est arrond i. Une couronne de fer plate cerne l'embouchure et est rivée sur le bord exté rieur de la panse. On voit sous l'embouchure que les deux bords de la plaque de martelage ont été rapprochés et rivés. Le couvercle est convexe et son bord est l égèrement relevé ; au centre, il possède une anse de fer en boucle verticale : cette anse, de section circulaire, est rivée au couvercle par ses deux extrémités aplaties en palettes. De nombreuses traces de martelage sont visibles, de même qu'une réparation ancienne et soignée. Dans la seconde variante, la panse biconvexe est surmontée d'un petit col cylindrique. Un chaudron de ce type avait été mis au jour par A.P. di Cesnola à Kourion5, mais E. Gjerstad le signale comme de date incertaine. Un autre exemplaire, conservé au Musée de Chypre6 , provient de Mar ion7, mais d'une tombe « précédemment pillée ». Il est hasardeux de voul oir dater ces chaudrons avec quelque précision, puisqu'on en trouve auss i bien au VIIIe siècle, comme à Erétrie, qu'au Ve siècle, comme à Gela8.
5. A. P. di Cesnola, Atlas, III, pi. XLV, 1. 6. Inventaire n° 1960/XII - 25/1. Je ne l'ai pas étudié en détail. 7. SCE,IV, 2, p. 158, fig. 29 et p. 218. 8. Bérard, Erétrie III, 1970, p. 22-23 ; Orsi, « Gela», Mon. Ant, 17, 1906, 3235.
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CHAUDRONS 2
Met. 158 (Fig. 3). Complet, mais il y avait probablement un couvercle. Bronze gris-vert sombre. H. 26,5 ; H. col 2 ; ο ouverture 26,5 ; 0 panse 39 ; ép. bord 0,25. Provient de Marion. La panse biconvexe présente un carène bien marquée ; le fond est rond ; le col très court est cylindrique.
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Fig. 3 : 2. Β. Chaudrons à protomés. Les deux fragments présentés ci-dessous appartiennent à un chaudron dont la panse était sans doute globulaire et le fond rond ; mais les proto mésde taureaux qui soutiennent les anses mobiles les rendent particuli èrement intéressants. On a trouvé plusieurs de ces protomés de bronze en forme de taureaux dans l'île de Chypre ; certains ornaient des trépieds, comme ceux de la collection L. Palma di Cesnola au Metropolitan Museum ou ceux de la collection A. Palma di Cesnola9 acquis par le Musée de Berlin ; une tête de Kourion10, probablement scellée à l'extrémité d'une tige, devait servir de garniture de meuble ; une anse très proche de celles du Musée de Chyp re, formée d'un protomé soutenant un anneau, a été mise au jour à Idalion11 ; V. Karageorghis, enfin, a plus récemment découvert à Salamine12 un chaudron du début de l'époque archaïque dont les appliques sont or nées de trois têtes de taureaux chacune. Hors de Chypre, ces protomés sont relativement nombreux et ils ont fourni matière à de multiples études ; l'une des plus complètes, celle de P. 9. L. P. di Cesnola, Cypern, 1879, pi. LXXI ; Amandry dans The Aegean and The Near East, 1956, p. 252-254 ; A. Palma di Cesnola, Salaminia, 1882, p. 56 et pi. III ; Amandry, Syria, 35, 1958, p. 74. Il y a d'autres formes de protomés à Chypre : voir par exemple le chaudron de Sa lamine (Fig. 1), orné de sirènes et de griffons. 10. Amandry, Syria, 35, 1958, p. 76. 11. SCE, II, 1935, p. 450, n° 290 et pi. CLXXIX. 12. Karageorghis, Necropolis of Salamis, III, 1974, p. 108 : chaudron n° 203.
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I. VASES FERMÉS
Amandry13, distingue deux grandes variantes. La première catégorie ra ssemble des protomés qui n'ont « pas d'anneau et seraient donc à destina tion décorative et prophylactique ». Les exemples que donne P. Amandry ont, en outre, un style bien caractéristique : les têtes sont trapues avec un mufle court ; les cornes sinueuses sont en général courbées vers l'arrière et le front est orné de mèches ondulées et de bouclettes. De nombreux exemplaires ont été mis au jour en Arménie14 et l'on s'accorde à penser qu'Ourartou aurait été un centre de ces productions à la fin du VIIIe ou au début du VIIe siècle avant notre ère15. Le deuxième type de chaudrons comporte « deux anses munies d'une bélière où passait un anneau »16. Dans cette catégorie, P. Amandry classe, entre autres, des anses de Del phes, Olympie, Athènes, Rhodes, Samos et celle d'Idalion17; on peut y ajouter les fragments du Musée de Chypre, et, malgré ses variantes, le grand chaudron de Salamine. P. Amandry n'est pas très affirmatif sur l'origine de ces objets, même s'il n'exclut pas que certains puissent être chypriotes. Après la publication des fouilles de Samos18, il semble qu'on puisse en visager une autre base de classement : la principale différence entre les protomés d'Ourartou et les autres ne serait pas dans l'absence ou la pré sence d'une bélière soutenant un anneau, mais plutôt dans le style de la tête. Les taureaux de Samos ont une bélière, mais leur facture est très proche de celle des trouvailles arméniennes et U. Jantzen les considère, certainement avec raison, comme des importations. Les taureaux de Chy pre sont bien différents : leur tête triangulaire aux longues cornes poin tées vers l'avant rappelle davantage l'ancienne tradition chypriote bien i l ustrée à la fin du Bronze Récent et à l'époque géométrique19. Chypre a peut-être été, comme le suggère V. Karageorghis20, un centre de fabrica tion de cette vaisselle orientalisante vers le début du VIIe siècle : « this i sland, rich in copper and with such a long tradition of metallurgy, could have manufactured such cauldrons in a koine style developed in North Syria and Phoenicia. » 13. Amandry, Syria, 35, 1958, p. 72-109. 14. Amandry dans The Aegean and the Near East, 1956, p. 239 et Syria, 35, 1958, p. 78, n. 3 ; Barnett, Iraq, 12, 1950, p. 19 (Toprak Kale) ; Barnett et Watson, Iraq, 14, 1952, p. 137 et fig. 8 ; Barnett et Gorçe, Anatolian Studies, 3, 1953, p. 121-123 ; Hanfmann, Anatolian Studies, 6, 1956, p. 205-213. 15. Piotrovskii, Urartu, p. 36-40. 16. Amandry, Syria, 35, 1958, p. 79. 17. Voir les références données par Amandry ; on peut ajouter les publications plus récen tes de Herrmann, Olympische Forschungen, VI, 1966, pi. 42-50 et p. 114 s. pour Olympie, et de Jantzen, Samos, Vili, 1972, p. 76-78 pour Samos. 18. Jantzen, Samos, Vili, 1972, p. 76-78 et pi. 77-78. 1 9. Voir par exemple, Caubet- Yon, RDAC, 1 974, p. 1 1 5- 1 1 6. 20. Karageorghis, Necropolis of Salamis, III, 1973-74, p. 108.
CHAUDRONS 3
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1967/II-13/5 (Fig. 4 et 5).
Incomplet : ce sont deux fragments de l'embouchure et de la panse d'un vase. Bronze couleur cuivrée. Fragment 1 : L. 24,5 ; H. 13,5. Fragment 2 : L. 21,5 ; H. 7. Appliques : 8,5 χ 6,5. Anneaux : 5,6 χ 4,7. Provient peut-être de la région de Kourion : cf. V. Karageorghis, BCH, 92, 1968, p. 276-278, qui date ce chaudron du VIIe siècle av. J.C.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 4 : 3.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 5 : 3.
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I. VASES FERMÉS
Panse globulaire. A l'embouchure, la lèvre déborde horizontalement à l'exté rieur. La paroi, extrêmement mince, porte, à l'intérieur, de nombreuses traces de martelage. Deux anses fixées sous la lèvre sont conservées : ce sont des anneaux mobiles faits d'un boudin circulaire dont les deux extrémités sont simplement jointes. Ces anses sont passées dans de lourds anneaux verticaux, des bélières, que soutiennent des plaques d'attache décorées de protomés de taureaux massifs. Ces plaques sont rivées à la panse du vase par trois points d'attache : la base du cou de l'animal et deux appendices rectangulaires situés de part et d'autre de la partie supérieure de la tête. Les têtes sont triangulaires, le mufle est bien détaché, les cornes fines et pointues sont courbées vers l'avant et vers le haut ; les oreilles dressées sont petites ; les yeux et les sourcils, les naseaux et le mufle sont indiqués par des incisions. Un petit cercle et un croissant de lune sont gravés sur le front de l'animal. Les deux protomés ne sont pas exactement semblables. C. Chaudrons à deux anses verticales. Ces chaudrons dont la panse est globulaire ont un col droit très court et deux anses verticales. A Chypre, aucun chaudron métallique de ce type n'a jusqu'ici été publié, mais les répliques en terre cuite sont nombreuses. Deux tombes de Salamine ont fourni beaucoup de ces vases21 qui ne dif fèrent que par de menues variantes : la panse est plus ou moins régulièr ement globulaire, le col est plus ou moins haut, l'épaule est parfois caré née. Les chaudrons de Salamine sont de la première partie de l'époque archaïque. Un chaudron de bronze de forme très voisine, mis au jour en Espagne22, est également d'époque archaïque ; c'est une date que l'on doit pouvoir attribuer aussi au vase de bronze de Nicosie. E. Gjerstad appelait ces chaudrons « cooking-pots »23 ; V. Karageorghis préfère le nom de « jar »24 et signale que la forme est encore utilisée de nos jours à Chypre pour conserver le miel. 4 Met. 53 (Fig. 6). Incomplet : une partie de la panse manque ; le vase possédait peut-être un cou vercle. Bronze gris sombre, marbré de taches blanches et vertes. H. 22 ; H. col 3 ; 0 ouverture 15,9 ; 0 panse 27 ; ép. bord 0,16 ; ép. panse 0,08. Epoque archaïque. La panse est globulaire avec un fond arrondi ; elle est surmontée d'un col droit très court dont les parois sont légèrement inclinées vers l'intérieur. Le vase possè21 Tombe 3 : Karageorghis, Necropolis of Salamis, I, 1967, pi. XLII et CXXV, n° 32, par exemp le,et p. 36 et 41 : « Jar of an hybrid Plain and Black Glazed Ware (tombe du Chypro-archaïque I-début du Chypro-archaïque II) ; tombe 79 : Karageorghis, Necropolis of Salamis, III, 1973-74, pi. CCXXX et CCXXXI, n° 372 par exemple : Jar of Plain White Coarse Ware (tombe du Chy pro-archaïque I). 22. Blazquez, Tartessos, 1968, p. 83-84. 23. SCE, IV, 2, fig. LXXI, 2-6 et p. 91 . 24. Karageorghis, Necropolis of Salamis, I, 1967, p. 41.
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CHAUDRONS
de deux anses verticales sur l'épaule ; elles sont faites de deux demi-boudins de métal accolés ; ces boudins sont aplatis à leur base en une rondelle rivée à la pan se; à l'extrémité supérieure, ils sont séparés et aplatis en deux palettes rivées jus tesous le col. Ces anses sont ornées de deux anneaux transversaux en relief.
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Fie. 6 : 4. II. CRUCHES Les cruches sont des vases fermés qui sont munis d'une anse verticale. A. Cruche à col tronconique et anse décorée d'une palmette. Les cruches de ce type sont bien connues25 (Fig. 7) ; elles ont été réali sées en terre cuite, en métal (bronze ou argent), en pierre dure et même en verre26. Ces cruches ont approximativement la même taille27 et se r econ ais ent en premier lieu à leur panse ovoïde et à leur large col coni que dont le profil est en nette rupture avec celui de la panse. Une anse verticale, fréquemment en boudin double, joint la panse à la lèvre ; son at tache, sauf dans la série en terre cuite, est toujours ornée d'une palmette dite phénicienne. Quelques détails permettent de distinguer trois types dans cette vaste série. Dans le premier, le plus important, l'embouchure est pincée comme celle du vase de Nicosie. Dans le second type, l'embou chure ronde est ornée de trois têtes de serpents qui viennent s'appuyer sur la lèvre plate, comme le montrent plusieurs cruches provenant d'Es pagne28 (Fig. 8 et 9). Le bec peut aussi, mais c'est plus rare, être remplacé 25. A Chypre, c'est le type 5 de E. Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 153 et fig. 29, p. 152 (bronze) et le type 2 en argent, p. 161 et fig. 33, p. 160. 26. Terre cuite : Syrie, Palestine, Chypre, Etrurie, Espagne, Carthage. Métal : Chypre, Etrurie, Espagne. Pierre : Assur (albâtre), Nubie (quartz). Verre : Espagne. 27. 21 à 23 cm. de haut. 28. Cruche de Nieva (Huelva) : Blazquez, Tartessos, 1968, lam. 13 Β et 14 A et B. Au Metropol itan Museum : NY, 55, 121, 1. Voir également Garcia y Bellido, Symposium, 1969, pi. VIII.
I. VASES FERMÉS
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Fig. 7 : 5.
Fig. 9 : Cruche du Metropolitan Museum, Blazquez, Tartessos, pl. 16 A ).
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Fig. 8 : Cruche de Siruela ( Blazquez, Tar tessos, fig. 11).
Fig. 10 : Cruche du Musée Lazaro Galdiano ( Blazquez, Tartessos, pl. 16 C ).
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CRUCHES
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par une tête d'animal, un lion par exemple (Fig. 10), dont la gueule ouvert e forme l'embouchure même : on rencontre cette variante dans des exemplaires provenant surtout d'Espagne ou d'Etrurie29. Plusieurs études ont été consacrées à ce type de cruche, reconnu com mephénicien ; il serait vain de les reprendre dans le détail, mais il semble utile de regrouper et de compléter parfois les informations qu'elles don nent30. Le répertoire des trouvailles montre, tout d'abord, que la forme est la rgement répandue sur le continent proche-oriental, et ce, depuis le IXe siè cle avant J. C. à Lachisch, par exemple31 ; certes, elle n'est pas attestée en métal, mais ce n'est guère surprenant. A Chypre, le type apparaît en terre cuite dès le Géométrique III Β (775-700 av. J. C), époque à laquelle « il est incorporé dans le répertoire des formes chypriotes ». Mais ces cruches ont probablement été réalisées en métal, plus anciennement encore32. El les paraissent bien, en effet, être l'imitation d'un prototype de métal : la rupture de profil et la jonction marquée entre col et panse sont des as pects peu adaptés à la terre cuite ; certains exemplaires montrent, en out re, des traces d'étain, comme si l'on avait voulu accentuer le genre métal lique du vase. L'aire de dispersion du type s'étend tout autour du bassin de la Médit erranée. Des sites d'Etrurie, comme Cumes, Palestrina, Cerveteri, Vetulonia ou Populonia ont fourni une majorité d'exemplaires en argent33. En Sicile34 et à Carthage35, ce sont des vases en terre cuite qui nous ont été conservés, mais ils sont nombreux et sont considérés comme un des types les plus communs de la céramique archaïque du VIIe siècle av. J. C. C'est en Espagne pourtant que la forme semble avoir trouvé le plus large déve loppement puisque les trois variantes sont représentées en bronze et en verre36. 29. Blazquez, Tartessos, 1968, lam. 16 C. Brown, The Etruscan Lion, 1960, p. 37-38 et pi. XVII. Un exemplaire est au musée du Louvre : Coll. étrusque C 71 1. 30. Les études les plus récentes sont celles de Culican, PEQ, 1958, p. 98s.; Harden, The Phoenicians, 1962, p. 147-149; Blazquez, Tartessos, 1968, p. 60-74; Culican, Syria, 1968, 275-293 ; Strom, Problems, 1971, p. 127-128. 31. Lachich, III, 1953, pi. 84, 241, p. 290 (tombe 224). On peut voir aussi Taylor (Du Plat), Iraq, 21, 1958, p. 83-84 (Al Mina) ou Amiran, Ancient Pottery, 1969, p. 272, photo 284 (Achziv). 32. Voir par exemple : SCE, IV, 2, fig. XXXV, 3-4 ; XLI, 4 ; XLIII, 13 ; BCH, 85, 1961, p. 278-280 (Red Slip de Soli) ; BCH, 89, 1965, p. 259 {White Painted IV de Kyrénia) ; BCH, 92, 1968, p. 272 (Red Slip II (IV) ) ; BCH, 100, 1976, p. 855 ( Red Slip I (III) - II (IV) ) ; Stager, Walker, Wright, Idalion, 1974, p. 62 ; Karageorghis, Necropolis of Salamis, III, 1974, pi. XLIX et CCXXVI, n° 858 et 900 (Red Slip II (IV) ware). 33. Voir les références données par Camporeale, Monumenti Etrusci, 1967, pi. 21 a et b, n" 70; pi. 37, n° 48 a; Brown, The Etruscan Lion, 1960, p. 38, notes 1 et 2 ; Blazquez, Tartessos, 1968, p. 64 ; Strom, Problems, 1971, note 267, p. 25O-251. 34. Mozia, IX, 1978, tav. VI-X. 35. Cintas, Céramique punique, 1950, p. 125, formes 193 et 194 ; Harden, AIA, XXXI, 309, fig. 20. 36. Voir l'étude de Blazquez, Tartessos, 1968, p. 60s. Ces cruches proviennent des régions de Câceres (La Aliseda), (en verre), Carmona (Seville), Ségovie, Huelva de Badajoz et Merida (avec tête de cerf). Un exemplaire est au Metropolitan Museum: NY, 55, 121, 1. Voir aussi Tartessos, V, Symposium Internacional de Prehistoria Peninsular, 1969, p. 170.
I. VASES FERMÉS
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Deux vases proviennent d'un pays qui paraît bien éloigné du ProcheOrient : l'Ethiopie37. Il faut pourtant les citer, car ils sont d'une facture r emarquable, et sont en quartz ; ils faisaient partie du mobilier de la tombe de la reine Khénisa, femme de Piankhy, de la XXVe dynastie. Mais nous savons par d'autres témoignages que le roi Shabaka, au moins, roi de la XXVe dynastie, avait des relations personnelles avec le Proche-Orient38. Pour les exemplaires en métal, en verre ou en pierre, les problèmes de date ne peuvent pas toujours être très précisément résolus. En Etrurie ou à Carthage, la forme semble avoir été en vogue pendant tout le VIIe siè cle ; elle disparut peu après39 ; on peut dater les vases d'une tombe de Soli qui ont été trouvés avec « deux coupes cycladiques attribuées à la fin du VIIIe siècle avant notre ère » ; même si, comme nous l'avons vu, la fo rme peut remonter à une date plus haute à Chypre, c'est bien sur le conti nent proche-oriental qu'elle paraît donc le plus anciennement attestée.
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Fig. 11:5.
Fie. 12:5.
37. Culican et Dunham, PEQ, 1957, pi. XXXIX, E, 3-4 ; voir aussi Dunham, El Kurru, 1950, 1, 31 tombe Κ 4 n° 562 et n° 563, pi. XXXIX, E, 3, 4 (690-664). 38. Culican, PEQ, 1958, p. 98s. 39. Moscati, The World of the Phoenicians, 1950, p. 173, note que ce genre de cruche apparaît au VIIIe siècle et se maintient jusqu'au début du VIe siècle. La même constatation a été faite par Cintas, La céramique punique, 1950, p. 125.
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5 Met. 67 (Fig. 7, 11 et 12). Complet. Bronze vert sombre. H. 21,5 ; 0 12,8 ; 0 base 6 ; 0 col 6 χ 9,5 ; H. anse 13,5. Première partie de l'époque archaïque. La panse est ovoïde et le col tronconique ; la rupture de profil entre le col et la panse est soulignée par un boudin circulaire. A l'embouchure, la lèvre déborde sur l'extérieur ; elle est pincée et forme un bec arrondi. Une anse verticale relie la lèvre à la panse ; elle est de section semi-circulaire et sa face extérieure est creu séed'une cannelure ; à sa base, deux rainures transversales marquent le départ de la plaque d'attache. Cette plaque est en forme de médaillon circulaire ; elle est or née d'une palmette incisée dont les quatorze pétales sont très stylisés ; deux petits appendices en forme de virgule ornent, à droite et à gauche, la partie supérieure de la palmette. B. Cruches à anse en forme de crosse. Ces cruches ont une large panse globulaire qui leur donne une allure un peu trapue ; elles sont caractérisées par une anse en crosse qui s'élève au-dessus de l'embouchure. Dans cette série bien représentée à Chypre, deux cruches trouvées dans l'île ont été précédemment publiées ; l'une d'elles fait partie d'une collection privée et provient peut-être de Mar ion40 ; la plaque d'attache de son anse est en forme de cœur ; l'autre, trouvée dans la tombe 34 de Marion41, est datée par les fouilleurs suédois du milieu du Chypro-classique II ; comme la première, elle a une plaque d'attache en forme de cœur. Hors de Chypre, c'est en Etrurie, tout d'abord, que ce type est bien re présenté ; Vulci42, Spina43, Padula44, Gènes45, Certosa46, ou Locres47 ont fourni des exemplaires qui offrent peu de différences dans la forme génér ale; seule la plaque d'attache de l'anse présente quelques variantes : elle peut être, par exemple, une tête de méduse48 ; mais il ne semble pas qu'on ait trouvé en Etrurie d'anses dont la plaque soit en forme de cœur. La Corse49 est la seconde région où ce type de vase est bien attesté. Les exemplaires publiés de la nécropole préromaine d'Aléria montrent, en outre, une diversité relativement grande dans le décor de la plaque d'atta40. Flourentzos, RDAC, 1978, p. 122-124 et pi. IX. La collection appartient à M. T. Phylactou. 41. SCE, II, pi. XLIX, 1 1 et CLIV, M 34, 1 1. 42. Jacobsthal, Bronzeschnabelkannen, 1929, pi. 31 a et p. 48, note 1. 43. Aurigemma, La Necropoli di Spina, I, 1960, tombe 128, pi. 16 ; t. 27, pi. 48 (première moit iédu Ve siècle). 44. Genière, Sala Consuma, 1968, pi. 26, n° 5. 45. Not. Scav., 1898, 401, fig. 6. 46. Montélius, La civilisation primitive, 1895, pi. 103, 10. 47. Not. Scav., 1914, suppl. p. 19. 48. Aurigemma, La Necropoli di Spina, I, 1960, p. 59, n° 2, pi. 16 et 46 (tombe 128). 49. Jehasse, Aléna, 1973, p. 65 et index.
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che ; si le motif en cœur n'est pas représenté, on en trouve plusieurs au tres : médaillon circulaire orné de marguerites50, palmettes à neuf ou onze pétales surmontés de volutes51, tête de gorgone52, tête de satyre53 ou lion couché, la gueule ouverte54. Les cruches d'Aléria qui proviennent de tombes du Ve siècle ou du début du IVe peuvent, bien sûr, avoir été im portées d'Etrurie. On notera que le motif en cœur qui orne six des cruches de Chypre pa raît absent de la Méditerranée occidentale, mais se retrouve sur un exemp laire d'Edfou55. 6
1942/ VIII - 25/1 (40) (Fig. 13, 14 et 15). Complet, mais recollé. Bronze de couleur cuivre sombre. H. 21,9; H. sans anse 17 ; 0 15,5 ; ο base 12,5 ; H. anse 16. Epoque classique.
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Fig. 13:6.
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Fig. 14 : 6.
50. Jehasse, id., 1858-1859. 51. Jehasse, id., 2202 a, 1820, 1682. 52. Jehasse, id., 1906. 53. Jehasse, te?., 2114. 54. Jehasse, id., 1812. 55. Edgar, Musée du Caire, Greek Bronzes, 1904, pi. VIII, n° 27744, p. 27. Il y a des cruches de ce type dans plusieurs musées : Schumacher, Karlsruhe, 1890, pi. X, n° 9 (Ve ou VIe siècle) ; British Museum, n° 1 166 ; Richter, Handbook, 1953, p. 47, pi. 91 h.
CRUCHES
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La panse est presque globulaire ; la base, à peine marquée, est annulaire, ce qui permet une bonne insertion du corps du vase, dont le fond est soudé ; la partie centrale de ce fond est en retrait par rapport à sa circonférence. Le col est court et son profil est concave ; sa paroi s'évase à la partie supérieure pour former une embouchure ronde dont la lèvre déborde vers l'extérieur et vers le bas ; cette lè vre est décorée de deux séries de fines moulures. L'anse verticale forme une cros se au-dessus de l'embouchure ; elle est de section quadrangulaire et présente sur
Fig. 15:6. sa face extérieure une gouttière qui allège sa forme ; elle est aplatie à son extrémit é supérieure en une plaquette rectangulaire rivée sous la lèvre au moyen de deux petits rivets. A la partie inférieure elle s'élargit en une plaque ovale soudée à la panse ; cette plaque est ornée d'une palmette à onze pétales, en relief, surmontée de deux volutes. 7 Met. 64 (Fig. 16, 17 et 18). Complet, mais nombreuses concrétions. Bronze de couleur verte. H. 18,5 ; & 16 ; 0 base 13,9. La forme est semblable à la précédente. La lèvre n'est pas décorée. L'anse, plus simple, est aplatie à l'extrémité supérieure en deux projections latérales qui sont rivées sous la lèvre par deux rivets à tête plate ; à sa partie inférieure elle se te rmine en une plaque qui a plus ou moins la forme d'un cœur ; un rivet en marque le centre. 8
Met. 57 (Fig. 19). Incomplet : l'anse et une partie de l'embouchure, du col et de la panse manq uent. Bronze gris vert, très oxydé, nombreuses concrétions. H. 18,5 ; 0 16,5 ; 0 base 13. La forme est semblable aux précédentes ; la lèvre est décorée d'une moulure.
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I. VASES FERMÉS
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Fig. 17:7.
Fig. 16:7.
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Fig. 18:7.
Fig. 19:8.
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Met. 66 (Fig. 20). Incomplet : une partie de la panse et de l'embouchure manque. Bronze gris vert, très oxydé. H. 16 ; H. avec anse 19 ; 0 panse 11. La forme est semblable aux précédentes. L'anse, peu galbée, est presque droite dans sa partie verticale ; elle est rivée sous la lèvre par deux rivets à tête plate et soudée à la panse par une attache en forme de cœur. 10
Met. 316 (Fig. 21). Incomplet : l'anse manque ; recollé et très oxydé. Bronze gris vert. H. 15 ; 0 14,5. La forme est semblable aux précédentes .
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Fig. 20 : 9.
Fig. 21: 10.
C. Cruche dont l'anse se termine en feuille d'acanthe. 11
Met. 79 (Fig. 22 et 23). Incomplet : une partie de la panse manque ; très restauré et consolidé intérieu rement. H. 47 ; 0 panse 25,5 ; 0 ouverture ext. 15,4 ; 0 ouverture int. 9,6 ; 0 base 13,5. La forme est élancée ; la panse tronconique est surmontée d'une courte épaule oblique. La base de la panse est insérée dans la partie qui constitue le fond du vase et dont le bord est relevé verticalement ; ce fond présente une zone centrale circulaire en léger retrait, ce qui fait apparaître un anneau plat sur le pourtour. Le col est concave; à la partie supérieure, sa paroi s'évase presque à l'horizontale
I. VASES FERMÉS
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pour former une embouchure circulaire. Une anse verticale relie la lèvre à la pans e.Sa section circulaire est aplatie à la partie supérieure et élargie en deux pro jections latérales qui sont soudées sous l'embouchure. L'anse est décorée d'inci sions en arêtes de poisson ; à sa partie inférieure, elle est aplatie pour former une plaque d'attache en forme de feuille d'acanthe très découpée et soigneusement nervurée. Cette plaque est rivée à la panse par quatre rivets.
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Fig. 22: 11.
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Fig. 23: 11.
Malgré de nombreuses recherches, je n'ai pas rencontré, hors de Chyp re, de cruches qui puissent être comparées à celle-ci. Le modèle n'était certainement pas unique dans l'île puisque L. Palma di Cesnola56 a trouvé une anse tout à fait semblable, décorée de cette feuille si caractéristique, dans une tombe d'Idalion (Dhali) ; mais la publication de cette trouvaille ne donne aucune indication sur la date de la tombe.
56. L.P. di Cesnola, Cypern, 1879, pi. X et p. 405 ; Atlas, III, 1903, pi. LIX, n° 2.
CHAPITRE II VASES OUVERTS
I. BOLS A. Bols en calotte simple. Chypre a fourni de nombreux vases en forme de calotte ou tout à fait hémisphériques. Je ne donne ici que deux des exemplaires du Musée de Nicosie qui illustrent deux cas : avec et sans inscription ; de toute façon, la forme est atypique et les exemplaires dont nous ignorons la provenance sont difficiles à dater. Les bols de cette catégorie ont sensiblement tous la même taille ; ils sont faits à partir d'un disque plat travaillé au marteau dans un moule d'une seule pièce1 ; leur lèvre est un épaississement à peine marqué ou un aplatissement qui déborde légèrement sur l'intérieur du vase, ce qui for me une petite gouttière. Ils sont généralement en bronze, mais des exemp laires en or2 ou en argent3 nous ont été conservés. Cette forme de vais selle est ancienne à Chypre et même si, comme le pense H. W. Catling4, elle est d'origine orientale, elle est bien attestée dans l'île dès le Bronze Récent. En dehors des deux grands centres que sont Enkomi et Kouklia, on les rencontre en effet à Kition, « Lapithos, Ayia Anastasia, Episkopi, Bamboula, Dhali, Pyla, Sténo, Palekythro »5, Idalion6, Sinda7 ou Akaki8 et 1. Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 147. 2. SCE, I, pi. LXXXVII, 61 (Enkomi, t. 17). 3. Karageorghis, Excavations at Kition, 1974, n° 329, p. 81 et 89 ; SCE, IV, 1 D, p. 499 ; L. P. di Cesnola, Atlas, III, 1903, pi. XXXV, 3 (Kourion). 4. Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 147. Voir également Amiran, Ancient Pottery, 1959, p. 49; Dunand, Byblos, 1937-39, p. 552-553; Guy et Engberg, Megiddo Tombs, 1938, pi. 123, 18, 125, 1 ; Loud, Megiddo, Π, 1948, p. 189, 9 et 10 ; Beth Pelet, I, 1930, 10 et pi. XXVIII, 660. Cat ling, id., p. 147 note que la forme est néanmoins attestée dans le monde égéen à Katsambas ou à Tirynthe. 5. Voir les références données par Catling, id., p. 147 ; Opuscula Atheniensta, II, 1955, p. 32 ; Karageorghis, Excavations at Kition, 1974, p. 91 ; BCH, 84, 1960, p. 5. 6. SCE, II, pi. CLXXX et p. 539, n° 247. 7. Karageorghis, RDAC, 1973, p. 77 et pi. VIII, fig. 8. 8. BCH, 84, 1960, p. 293, dans une tombe du Chypriote-Récent III.
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II. VASES OUVERTS
cette liste n'est sans doute pas exhaustive. L'emploi de cette vaisselle de forme simple persista longtemps : les trouvailles faites à Lapithos9, Amathonte10 ou Marion11 en témoignent pour les époques géométrique et ar chaïque et un bol de Marion12 montre que le type était encore utilisé à l'époque classique. Il paraît donc hasardeux de dater des exemplaires sur lesquels nous n'avons aucune indication de provenance. Dans cette série, on a jusqu'alors répertorié assez peu de bols qui, com mele n° 13 ci-dessous, portent une inscription, mais V. Karageorghis pen sequ'il y en avait davantage et que l'oxydation a dû souvent masquer les signes13. O. Masson voit dans ces inscriptions « l'indication de l'appart enance de l'objet au défunt, tout comme pour d'autres vases ou ustensiles domestiques »14. 12
1972/V - 2/1 (Fig. 24 et 25).
Complet, mais brisé et réparé. Bronze vert d'eau. & 15 ; H. 4,5 ; ép. lèvre 0,3 ; ép. paroi 0,1. Bol en forme de calotte simple ; la lèvre est épaissie et arrondie. Le profil est très régulier.
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Fig. 24 : 12. Fig. 25 : 12. 9. SCE, I, pi. XLVI et p. 205, tombe 408, 9 (début du CG II) ; pi. XLIX et p. 220-221, tombe 413, 19 et 38 (début du CG II) ; pi. LI et p. 229, tombe 417, 17 (début du CG I) ; p. 198, tombe 406, 33 (CG I) ; pi. XLVI, 9 et p. 205, tombe 408, 9 (CG II). Voir également Pieridou, RDAC, 1965, p. 110. n° 10. 1 16SCE, et 242, II, pi. p. 37-41, VIII, tombe n° 256, 7,p. deuxième 41, tombeinhumation, 7, première(CG inhumation, III - CA I) (CG ; pi. XVII, II ou n° III)43; pi. et p.VIII, 43, tombe 1 1 (CG III - CA I) ; pi. XIX et p. 81, η" 8, tombe 13 (CG III) : ce bol hémisphérique voisi nait avec un bol orné d'une fleur de lotus ; pi. XXV et p. 1 16, n° 9, tombe 21 (CG I - CG Π). 11. SCE, II, pi. LXXXVII et p. 454, tombe 98, n° 40 (CA I) ; pi. LXXVII et p. 399, tombe 73, n° 4 (CA II). 12. SCE, II, pi. XLIV et p. 244, tombe 22, 26 (CC II). 13. Karageorghis, BCH, 84, 1960, p. 259 à propos de l'exemplaire n° 1959/IX - 28/1 du Musée de Nicosie. 14. Masson, Kypriakai Spoudai, 1967, p. 5-7.
BOLS
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1957/X-30/3g (Fig. 26). Complet, mais réparé. Bronze de couleur cuivrée. 0 12,5 ; H. 5,5 ; ép. lèvre 0,4. Inscription en syllabaire chypriote placée à 0,2 sous le rebord de la lèvre ; lettres : 0,3 χ 0,4. Trouvé dans la nécropole de Marion au lieu-dit Péristéries avec d'autres bols de bronze, un chaudron et une grande amphore de type White Painted IV. Chypro-Archaïque I. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 26 : 13. La forme est semblable à la précédente ; la lèvre, aplatie horizontalement, dé borde légèrement sur l'intérieur du vase. Ce bol possède une inscription que O. Masson (Kypriakai §poudai, 1967, p. 6 s. et pi. IV, 1 et 2) commente ainsi : « le contexte suggère une lecture dextroverse, qui pourrait bien être pi-lo-ta(?)-mo(?). Les signes 1 et 2 sont clairs ; le signe 3 est un ta, entouré de points fortuits, et le signe 4 semble bien être un mo effacé. Ensuite, un léger espace, et le signe 5 qui est sûr, un e de forme :J_:. On serait tenté de restituer à la fin un [mi] dont rien ne serait plus visible, afin d'obtenir le texte attendu, Φιλοδάμω ή[μι] : j'appartiens à Philodamos ». B. Bol en calotte décorée. Les bols décorés chypriotes, souvent dits « phéniciens », ont été étudiés à plusieurs reprises15; le bol présenté ci-dessous n'a pas la riche orne mentation gravée que beaucoup d'entre eux présentent, mais il se ratta cheà cette série par sa forme et la rosette à multiples pétales qui orne sa partie centrale16. 14
1947/VII - 2/1 (Fig. 27, 28 et 29). Complet, quelques trous dans la paroi. Bronze marron sombre. H. 3,5 ; 0 12,9 ; ép. bord 0,2 ; 0 rosette centrale 5. Epoque archaïque. Le corps est en forme de calotte légèrement aplatie à la base et évasée à la part ie supérieure. La lèvre est simplement arrondie. La paroi extérieure de la panse porte un décor au repoussé qui rayonne à partir du médaillon circulaire uni, réservé à la base : ce décor est fait d'arcs de cercles qui partent de la partie centrale, s'entrecroisent et forment en se coupant des losanges de plus en plus grands. A l'intérieur, les losanges apparaissent en creux ; ils cernent une zone cen trale circulaire décorée d'un motif gravé : autour du point central, une rosette à seize pétales ; la partie extérieure du motif est formée de petits points, de zigzags et d'un rang de demi-cercles incisés. 15. Voir notamment Gjerstad, Opuscula Archaeologica, IV, p. 1-24; Barnett, RDAC, 1977, p. 157-159 ; Layard, Eretz-Israel, 8, p. 1-7 ; Imai Ayako, Phoenician Bowls, 1977. 16. Gjerstad, id., pi. II, VI, XIII, XIV.
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IL VASESOUVERTS
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Fig. 27 : 14.
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Fig. 28 : 14.
Par sa forme et la technique de son décor exécuté au repoussé et par sa gravure, ce vase est proche d'un bol de la deuxième moitié du VIIIe siècle trouvé à Palaepaphos17. La rosette qui les décore, d'origine orientale, s'a pparente à celle du type « néo-assyrien » I déterminé dans la longue étude d'Imai Ayako18. C'est aussi l'Assyrie qu'évoque le décor au repoussé19 ; ce travail permet de multiples variantes, mais, si le motif du vase de Nicosie paraît rare, il se retrouve néanmoins sur un bol assyrien portant le nom : Assurtaklak20. 17. 18. 19. vailles 20.
Karageorghis, BCH, 91, 1967, p. 241. Imai Ayako, id., p. 122. Voir les exemples de ce type réunis par Luschey, Die Phiale, 1939, Abb. 13-140 ; les trou de Perachora montrent aussi la variété des motifs : Payne, Perachora, 1940, pi. 53-54. Luschey, id., Abb. 13 a et b.
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C. Bols à anses horizontales dressées. Les bols de ce type constituent la catégorie 8 de la classification de E. Gjerstad21 (Fig. 30). Ils ont une panse plus ou moins hémisphérique et ils sont caractérisés par leur anse horizontale qui se recourbe et se dresse en 13 Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 30 : Gjerstad, SCE, IV, 2 fig. 8. un demi-cercle presque vertical le long de la panse ; cette anse est généra lement ornée d'un renflement ou d'une fleur de lotus. Les exemplaires chypriotes qui nous ont été conservés datent en majorité de l'époque géo métrique. Ces bols sont un héritage, une dérivation, d'un type en terre cuite bien représenté à Chypre au Bronze Récent, les bols à anse en lunette ou anse ogivale22. Ce type est, certes, courant au Proche-Orient aussi dès le Bronz e Récent II, mais il y est considéré comme d'origine chypriote23. Il est évident qu'en étudiant cette vaisselle, on peut être frappé, comme E. Sjöqvist, par le caractère strangely non ceramic des anses24 ; on est donc tenté, plus encore que pour d'autres catégories, de rechercher un prototype mét allique de tradition plus ancienne. Or Chypre offre un exemplaire qui pourrait avoir servi de modèle : un bol en argent niellé mis au jour à Enkomi dans une tombe du XIVe siècle avant J. C.25. Certes, son origine n'est pas assurée, car, si son anse est bien dressée en lunette26, son décor soi gné de lotus et de taureaux l'apparente à une coupe trouvée à Dendra27, en Argolide, et est tout à fait dans la tradition créto-mycénienne. Si H. W. 21. SCE, IV, 2, p. 152 et fig. 28, p. 151. Il existe trois variantes : à une anse et à deux anses or nées de fleurs de lotus, à deux anses non décorées. 22. Monochrome et Base Ring I, SCE, IV, 1 C, fig. XLVI ; XLVII ; Base Ring II, SCE, IV, 1 C, fig. LU ; White Slip I et II, SCE, IV, 1 C, fig. LXXXII ou LXXXIII, par exemple. 23. Voir par exemple Amiran, Ancient Pottery, 1959, p. 125. 24. Sjöqvist, Problems, 1940, p. 44. 25. Schaeffer, Enkomi-Alasia, I, 1952, p. 380 s. ; Buchholz et Karageorghis, Prehistoric Greece and Cyprus, 1973, p. 459, n° 1684. 26. Furumark, Mycenaean Pottery, 1941, p. 95 par exemple, souligne que les anses en wish bone sont une particularité d'origine non-mycénienne. 27. Persson, Dendra, 1931, pi. XII-XV : la « coupe de la reine ».
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II. VASES OUVERTS
Catling28 pense que le bol d'Enkomi est importé à Chypre, H. G. Buchholz et V. Karageorghis29 suggèrent, eux, que c'est le contraire et que le vase de Dendra est une importation chypriote. Nous possédons un second exemple, mais il n'offre pas beaucoup plus de certitude quant à son origi ne : c'est un bol de bronze fragmentaire, trouvé dans une tombe de Kaloriziki30 qui contenait de nombreuses importations ; il pourrait donc, selon H. W. Catling31, représenter « un état tardif du développement de la vais selle métallique à anses ornées de renflements qu'on trouve dans le mon de égéen ». Quoi qu'il en soit de sa lointaine origine, dès le début de l'époque géo métrique, un type dérivé, dont l'anse est plus arrondie32, se fixe à Chypre avec la variante que l'on retrouve sur les vases du Musée de Nicosie : le renflement décoratif de l'anse est remplacé par une fleur de lotus, un bouton bien détaché entre deux pétales ; un de ces vases a été trouvé dans une tombe d'Amathonte à l'intérieur d'une amphore White Painted I, d'autres ont été récemment mis au jour par V. Karageorghis dans la né cropole du début de l'époque géométrique de Kouklia33. La forme se maintint dans l'île de façon régulière, au moins jusqu'à l'époque archaï que34, époque à laquelle elle est imitée, en terre cuite notamment. Chypre n'eut certes pas l'apanage de cette série, mais les inventaires gé néraux35 qui en ont été faits montrent que, tant en Orient qu'en Grèce, elle apparut plus tardivement : l'exemple le plus ancien de cette alliance de la forme et du décor est, semble-t-il, un bol d'ivoire qui a été mis au jour dans la partie sud du palais de Nimrud36 et date du dernier quart du 28. Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 149, n° 7. 29. Buchholz et Karageorghis, Prehistoric Greece and Cyprus, 1973, p. 158, 1684; Karageorg his, Treasures, 1962, p. 24. 30. Première partie du XIe siècle av. J. C. : Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 149 ; Catling cite un autre exemplaire de Kouklia Skales. 31. Catling, id. 32. La forme plus arrondie se retrouve dans la vaisselle en terre cuite ; voir par exemple Yon, La Tombe TI, 1971, p. 52-54 (White Painted I). 33. SCE, II, p. 144, n° 42 et pi. XXV, Amathonte t. 21 ; la nécropole de Kouklia Skales sera prochainement publiée par V. Karageorghis. Voir également SCE, II, p. 116, n° 9, Amathonte t. 21 : deuxième inhumation, fin du Chypro-géométrique. Les exemplaires de L. P. di Cesnola, Atlas, III, 1903, pi. XLIV, I, de Richter, Greek... Bronzes, 1915, n° 533 et 534, Perrot et Chipiez, Histoire de l'Art, III, 1885, p. 797, L. P. di Cesnola, Cypern, 1879, pi. LXVI (Kourion) et pi. LXXI (Kourion), sont moins nettement datés. 34. SCE, II, pi. XIX, t. 13, 8, Amathonte, t. 13, fin du CG III / CA I. En terre cuite : BCH, 95, 1971, p. 380, fig. 85, Black Polished I (III) de Kition ; SCE, IV, 2, fig. XLIII, Grey and Black Po lished II (IV). En faïence : SCE, II, p. 12, Amathonte, tombe 2, 27, (CG III / CA I). 35.91 1Strom, n° ; Gjerstad, Problems, SCE, IV, 1971, 2, p. 407 129 ;etJacobsthal, notes p. 252-254 Greek Pins, ; Furtwängler, 1956, p. 47Olympia, s. IV, 1890, p. 146, 36. Barnett, Nimrud Ivories, 1957, BM 126624 et 126625, p. 134-135 et pi. CXII ; Jacobsthal, Greek Pins, 1956, p. 47 et fig. 21 1.
BOLS
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VIIIe siècle ; les exemplaires de Gordion37 ou de Crète38 sont de la fin du VIIIe siècle ou du début du VIIe ; d'autres, provenant d'Ithaque39, de Del phes40, d'Olympie41 ou de Til Barsib42 sont un peu plus récents encore. Ces bols sont en général considérés comme des importations chypriotes ; on a suggéré que les productions locales seraient celles qui présentent des variantes comme celles que l'on a trouvées dans plusieurs sites de Grèce, et surtout en Etrurie : le bouton est de forme différente ou un mot if animal est rajouté43. Mais la publication des trouvailles de Kouklia Skales apportera peut-être de nouveaux éléments à l'étude de ce type44. 15
1970/VI - 10/1 (Fig. 31 et 32). Complet, mais restauré. Bronze vert bleuté. 0 14,5 ; H. 5,6 ; ép. 0,18 χ 0,25. Anse 5,65 χ 5,4. Cf. BCH, 95, 1971, p. 344-350 et fig. 24, p. 351. Panse presque hémisphérique ; la lèvre horizontale déborde légèrement à l'int érieur du vase. Une anse horizontale est rivée à la panse au moyen de trois rivets dont la tête convexe se voit sur la paroi intérieure. Cette anse présente deux part ies, une applique et l'anse proprement dite. L'applique est formée de deux ron delles reliées entre elles par une bande rectangulaire ; ces rondelles sont décorées de quatre arcs de cercle opposés en relief. L'anse elle-même, en demi-cercle, est dressée le long de la panse ; dans sa partie centrale, elle est ornée d'une fleur de lotus. Deux torsades de fils de bronze relient le sommet de l'anse, de part et d'au trede la fleur, à chacune des deux rosettes. 16 Amathonte, Τ 13, 8 (Fig. 33). Complet. Bronze vert sombre, très oxydé. 0 15,8 ; H. 7,3 ; 1. avec anses 25. Anses 3,8x5,3.
37. Körte, Gordion, 1904, p. 72, fig. 51 ; Young, AJA, 1957, 61, p. 328. Sur la date des tumuli, voir Young, Gordion, 1968, p. 34 s. 38. Kunze, Kr. Br., 1931, p. 247. Sur la date, voir Boardman, The Cretan Collection, 1961, p. 79 s. 39. Benton, ABSA, 35, 1934-35, p. 72, fig. 22, 16 : milieu du VIIe siècle av. J. C. 40. BCH, 68-69, 1944-45, p. 38, fig. 5. Perdrizet, Delphes, V, 1908, 281-293, p. 72-73 donne « épo que archaïque » sans plus grande précision. 41. Furtwängler, Olympia, IV, 1890, n° 91 1 et pi. LV. 42. Thureau-Dangin et Dunand, Til-Barsib, 1936, p. 75, pi. XVIII, 9 et p. 79 : « le VIe siècle est la date la plus haute qu'on puisse donner à ces sépultures ». 43. Sans pétales : Annuario, X-XI, 1927-29, p. 308 et fig. 408 ; à quatre pétales : De Ridder, Bronzes de l'acropole, 1896, n° 615, p. 220; Furtwängler, Olympia, IV, 1890, 814 c, p. 129; oi seau : Perdrizet, Delphes, V, 1908, p. 73 ou Ny Carlsberg, H 138, Etruskischen Museums, pi. 46 ; taureau : MAAR, 3, pi. 51 ; Montelius, La civilisation primitive, 1895-1910, pi. 366, 15 (donné par Jacobsthal, Greek Pins, 1956, fig. 222). Voir également Strom, Problems, 1971, p. 252-254; Gjerstad, Opuscula Romana, V, 1965, p. 605 ou Randall-Mac Iver, Villanovans, 1924, p. 164 s. 44. Ces vases qui sont au Musée de Nicosie seront publiés par V. Karageorghis. Voir égale ment Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 149.
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II. VASES OUVERTS
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Fig. 31 : 15.
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Fig. 32 : 15.
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Fig. 33 : 16.
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BOLS
La forme est semblable à la précédente, mais ce bol présente deux anses qui n'ont pas le renfort des torsades de bronze. Les appliques des anses sont rivées au moyen de cinq gros rivets dont on voit la tête à l'intérieur. Ce bol a été réparé : du métal «plus clair» a été coulé en trois points et écrasé de chaque côté de la paroi. 17
Met. 227 (Fig. 34 et 35). Incomplet : anse seule. Bronze gris vert. Applique : L. 11,5 ; 1. 3,5. Anse : 1. 8,5 ; 0 0,9. Anse semblable aux précédentes, mais plus grande et plus fine. Une rainure marque la partie centrale des pétales de la fleur de lotus. L'applique était rivée à la panse du vase par six rivets.
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Fig. 34 : 17.
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Fig. 35 : 17.
18 Met. 217. Incomplet : anse seule. Bronze gris vert. Applique : L. 10,5 ; 1. 3,4. Anse : 1. 8,5 ; 0 0,8. Anse semblable à la précédente, elle pourrait appartenir au même vase ; elle était fixée par six rivets. 19
Met. 226 (Fig. 36 et 37). Incomplet : anse seule. Applique : L. 7,6 ; 1. 3,1. Anse : 1. 5,6 ; 0 0,65. Anse semblable aux précédentes. Les rondelles de la plaque étaient décorées : une moulure est visible le long du bord extérieur. Chacune de ces rondelles pré sente la trace de trois rivets. 20 1948/IV - 9/1 (Fig. 38 et 39). Incomplet : anse seule. Bronze vert sombre. Applique : L. 10 ; 1. 4. Anse : H. 7 ; 1. 6,2 ;0 1,1. Anse semblable aux précédentes mais l'applique, plus lourde, est une plaque massive découpée simplement de deux festons à sa partie inférieure. L'applique était rivée à la panse, dont il subsiste un fragment, par cinq gros rivets.
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IL VASES OUVERTS
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Fig. 36 : 19.
Fig. 37 : 19.
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Fig. 38 : 20.
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Fig. 40: 21. 21
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Fig. 39 : 2O.
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Fig. 41: 21.
1948/XII - 8/1 (Fig. 40 et 41). Incomplet : anse et fragment de la panse. Bronze vert sombre. Applique : L. 10,2 ; 1. 4. Anse : H. 7 ; 1. 6,5 ; 0 1,1. Panse : ép. 0,1 1. Anse semblable à la précédente ; elle pourrait appartenir au même vase.
BOLS
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D. Bols en calotte, à omphalos. Les bols de ce type font partie d'une catégorie courante45 qu'on rencont re dans tout le monde ancien, en Grèce notamment, dès l'époque archaï que ; ils étaient la vaisselle à libation par excellence46, c'est pourquoi on les a retrouvés en nombre important dans de grands sanctuaires, comme celui de Delphes47 ou celui d'Héra à Perachora48. On a coutume de penser que leur origine est orientale ; la forme simple est en effet répertoriée à Tell Abu Hawam au Bronze Récent49 ou en Assyr ie50 au IXe siècle ; mais elle est probablement ancienne aussi à Chypre : la publication des trouvailles qu'a faites V. Karageorghis à Skales apport erasans doute de précieux témoignages sur l'utilisation de cette forme au début de l'époque géométrique51. A Chypre, ces vases se rencontrent en bronze et en argent52. E. Gjerstad53, qui a souligné la grande similitude entre les exemplaires chypriotes et ceux de Grèce, a suggéré que Chypre fut probablement à l'origine de l'expansion du type vers la Grèce et l'Etrurie54. Il n'est guère possible de donner une date aux bols du Musée de Nicos ie,car ce type de vaisselle se maintint au moins jusqu'à la fin de l'époque archaïque55 et probablement plus tard, si l'on en juge par les exemplaires gréco-romains trouvés hors de l'île56. 22 1972/VII- 18/1 (Fig. 42). Complet, mais recollé. Bronze de couleur verte, très oxydé. H. 3,7 ; 0 14 ; ép. bord 0,4 ; 0 omphalos 3,5. La panse, en calotte, est basse. Un omphalos creux orne la partie centrale du fond ; il est entouré d'un cercle incisé. Le bord est simplement arrondi. 45. C'est le type 4 des bols de E. Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 150 et fig. 28, 4, p. 151 ; voir p. 409. 46. Strong, Greek and Roman Plate, 1966, p. 55 et 75 s. ; Payne, Perachora, 1940, p. 15. 47. Perdrizet, Delphes, V, 1908, p. 90. 48. Payne, Perachora, 1940, pi. 55 et p. 152. 49. Catling, Cypriot Bronzework, 1964, p. 148, cite Journal of Israel Department of Antiquities, II, 101, fig. 8, n° 22 et pi. XIII, 5. 50. Luschey, Die Phiale, 1939, fig. 9, 4-6 ; Moorey, Persian Bronzes, 1974, p. 183. 51. Elles seront prochainement publiées par V. Karageorghis. 52. En bronze : Masson, Inscriptions chypriotes syllabiques, 1961, p. 272, n° 255 (au Musée de Chypre, n° 1945/1 - 29/5) ; L. P. di Cesnola, Atlas, III, 1901, pi. LVI, 3 (de Kourion) ; BCH, 103, 1979, p. 683 (Tersephanou) ; SCE, II, pi. CLXXX, Idalion 129 ; Karageorghis, Necropolis of Sa lamis, II, 1970, T. 87, 6 et pi. CLXVII et CCXLIX. En argent : L. P. di Cesnola, Atlas, III, 1901, XXXVI, 3-5 et XXXVII, 1, 24 (de Kourion). 53. Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 409 ; voir les références données, p. 409, n. 4. 54. Voir les références données par Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 183. 55. Karageorghis, Necropolis of Salamis, II, 1970, T. 87, 6, pi. CLXVIII et CCXLIX. Le bol de Tersephanou, BCH, 1979, p. 682 est peut-être plus récent. 56. Voir Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 183 ou Comstock et Vermeule, Greek.. .Bronzes, 1971, p. 357, n° 502.
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IL VASES OUVERTS
Fig. 42 : 22.
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BOLS
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23 1936/Π - 29/3 (Fig. 43 et 44). Complet. Bronze couleur cuivre sombre. H. 3,5 ; 0 14,6 ; ép. bord 0,4 ; 0 omphal os 3,5. La forme est semblable à la précédente. Une série de moulures concentriques en degrés orne l'intérieur du vase ; un boudin semi-circulaire entoure l'omphalos. E. Bols à panse carénée. Ces bols présentent une caractéristique très particulière : un ressaut plus ou moins accentué, une carène, qui marque une rupture de profil en tre une panse convexe et une partie supérieure droite ou légèrement concave. A l'intérieur de cette série, les vases se différencient en fonction de la proportion entre le diamètre et la hauteur57 ; ils peuvent porter un décor, qui est souvent fait de pétales ou d'oves en fort relief qui rayon nentautour de la partie centrale de la base58. Parfois ils ont aussi un omp halos59. Ce type est très répandu, tant en métal qu'en terre cuite, en ivoi reou en verre ; E. Gjerstad60 signale qu'on le rencontre au Proche-Orient dès le IXe siècle, mais il existe encore à Chypre, par exemple61, ou en Grèc e62, à l'époque classique et même à l'époque hellénistique. Ces vases sont souvent désignés sous le nom de coupes « assyriennes » et ce, depuis W. FI. Pétrie63 qui leur reconnut cette origine à Tell Jemmeh (Gérar). Il est vrai que les exemplaires qui nous sont conservés ou qui sont représentés sur des reliefs montrent leur vogue et leur ancienneté dans le royaume d'Assyrie : on peut en voir pour la première fois, semblet-il, au banquet donné en l'honneur de Tiglathpileser III à Calah64. C'est également avec les Assyriens que la forme se répandit tout d'abord : R. Amiran65 note ainsi qu'à Samarie, Tell el Far'ah ou Hazor, ce genre de 57. Ce catalogue présente deux variantes. 58. SCE, IV, 2, p. 160, fig. 33, 7 ; Hamilton, Iraq, 28, 1966, p. 6, fig. 6 b (Deve Hüyük à l'Ashmolean Museum) ; Payne, Perachora, 1940, pi. 56, 3 et 4 par exemple ; Luschey, Die Phiale, 1939, Abb. 15-18; Moorey, Persian Bronzes, 1974, p. 182-184; Amandry, Hélène Stathatos, III, 1963, p. 260 s. 59. Sur les bols à omphalos, voir ci-dessus, p. 37. 60. Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 406, et note 9 : Klio, XXX, 1937, p. 1 14. 61. SCE, III, pi. XC, 4 (trésor de Vouni : n° 292 trouvé dans une jarre cachée quand le palais fut détruit aux environs de 380) ; BCH, 94, 1970, p. 224, fig. 70 (site de Mantissa) ; SCE, IV, 3, fig. 21, n° 26. 62. Cf. par exemple les phiales d'Athènes ou d'Olynthe signalées par Shefton, Annales Ar chéologiques Arabes Syriennes, XXI, 1971, p. 109-111. Voir aussi le bol du British Museum trouvé à Ephèse, daté d'avant 356 av. J. C. par Fossing, Berytus, IV, 1937, p. 120-129. 63. Pétrie, Gérar, 1928, p. 7 et 23 et pi. XLVIII et XLV. 64. Barnett et Falkner, Tiglathpileser III (745-727), 1962, pi. XLVII a ; Hamilton, Iraq, 28, 1966, p. 6 et note 15, souligne qu'Ashurnasirpal (883-859), lui, buvait dans un bol hémisphériq ue, sans carène. 65. Amiran, Ancient Pottery, 1959, p. 29.
II. VASES OUVERTS
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vaisselle apparaît dans les couches de la période qui suivit la conquête as syrienne de la Samarie, c'est-à-dire après 721. La forme se perpétue dans la Perse achéménide et l'on trouve cette fabrication d'origine perse tant à Persépolis66 qu'en Syrie, en Palestine, au Luristan67 et même, au IVe siè cle, dans le delta du Nil où d'incessantes escarmouches avaient amené les Perses68. Ce type est également bien attesté en dehors du continent procheoriental, en Etrurie notamment, où plus de cent exemplaires ont été répertoriés69 ; mais il y est plus tardif : il n'apparaît pas en Italie avant le VIIe siècle et en Grèce avant le VIe70 ; cela confirme l'hypothèse d'une ori gine orientale ; la forme se répandit peut-être via Chypre vers l'Etrurie. A Chypre même, cette vaisselle était en bronze, en argent ou en terre cuite71 ; mais les exemplaires pour lesquels nous avons une indication chronologique sont tous d'époque classique ou même hellénistique72. a) Forme basse 24
1934/XI - 16/30 (Fig. 45 et 46).
Complet. Bronze de couleur cuivrée. H. 3,2 ; 0 13,2 ; 0 à l'épaule 12,2. La base arrondie est en forme de calotte ; une carène marque le départ du re bord évasé. Le bord est simplement arrondi.
Fig. 45 : 24.
Illustration non autorisée à la diffusion Fig. 46 : 24. 66. Schmidt, Persépolis, Π, 1957, pi. 68, η. 1 ; Hamilton, Iraq, 28, 1966, fig. 5 d et e, p. 5. 67. Voir les nombreuses références données par Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 406 et notes 1-5 ou Cattenat et Gardin, Le Plateau Iranien, 1977, p. 235 et 236. Amandry, Hélène Stathatos, III, 1963, p. 260-262 ; Crowfoot, Samaria, 1957, p. 126-128. 68. Fossing, Berytus, IV, 1937, p. 127. 69. Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 406 et note 8 ; Matz, Klio, XXX, 1937, p. 1 10 s. 70. Voir par exemple, Strong, Greek.. .Plate, 1966, p. 76-78 ; Perdrizet, Delphes, V, 1908, p. 90, fig. 306 ; Payne, Perachora, 1940, pi. 56, 3 et 4 ; Shefton, Annales Archéologiques Arabes Syrienn es, XXI, 1971, p. 109-1 1 1 et pi. XX et XXII (forme haute et forme basse). 71. Voir les références données par Karageorghis, RDAC, 1964, p. 76. 72. BCH, 94, 1970, p. 224, fig. 70 (Mantissa, près de Kouklia, époque classique); RDAC, 1937-39, p. 82, fig. 36 A (Aphendrika, fin du IVe siècle) ; SCE, III, pi. XC, 292 b et c (Vouni, vers 380 av. J. C.) ; SCE, IV, 3, fig. 21, 16 : Hellenistic I Pottery.
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BOLS b) Forme basse avec omphalos
25 1955/XII - 30/3 (Fig. 47, 48 et 49). Complet, mais la panse présente quelques trous. Bronze marron cuivré. H. 7,2 ; 0 16 ; 0 épaule 14 ; ép. lèvre 0,18 x 0,20. Semblable à l'exemplaire précédent, mais un peu moins bas. Le fond, légère mentaplati, présente en son centre un omphalos creux peu marqué. Ce bol est décoré avec soin ; à l'intérieur, deux moulures concentriques cernent l'omphalos,
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Fig. 48 : 25.
Fig. 49 : 25.
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II. VASES OUVERTS
une autre souligne le départ de l'épaule ; le bord de la lèvre est orné d'une moulur e et d'une série de petites perles ; à l'extérieur, deux moulures en relief et une l igne incisée entourent le point central et le creux de l'omphalos. 26
1955/XII - 30/4 (Fig. 50, 51 et 52).
Complet, quelques trous dans la panse. Bronze de couleur cuivrée. H. 6,1 ; 0 16,5 ; 0 épaule 14,4 ; ép. lèvre 0,5 χ 0,22. Semblable aux exemplaires précédents, mais la carène est plus nettement mar quée. L'intérieur est décoré de séries complexes de moulures et d'incisions concentriques disposées autour de l'omphalos dont le centre est marqué d'un pet it creux un peu irrégulier ; trois incisions parallèles soulignent la carène et de f ines moulures ornent la lèvre. A l'extérieur, deux séries d'incisions concentriques entourent le centre. A la base, la paroi est extrêmement fine.
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Fig. 52 : 26.
BOLS
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27 1949/Π - 23/4 (Fig. 53, 54 et 55). Complet, mais nombreux trous dans la panse. Bronze de couleur cuivrée. H. 6,5 ; © 18,7 ; 0 épaule 16 ; ép. lèvre 0,9 χ 0,26. Semblable aux exemplaires précédents. Le décor est peu soigné ; des incisions concentriques entourent l'omphalos à l'extérieur, mais elles sont irrégulières ; l'outil semble avoir dérapé, les cercles se chevauchent et il y a deux centres poin tés; le haut de la panse, sous la carène, est également décoré de deux incisions concentriques.
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Fig. 53 : 27.
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Fig. 54 : 27.
Fig. 55 : 27.
IL VASES OUVERTS
44 28
1934/XI - 16/29 (Fig. 56, 57 et 58). Incomplet, il manque une partie de la lèvre. Bronze de couleur cuivrée. H. 3,6 ; 0 17 ;ép. 0,17x0,20. Semblable aux exemplaires précédents, mais la carène est à peine marquée ; à la partie supérieure, la paroi est repliée vers l'extérieur presque horizontalement. L'omphalos est cerné intérieurement de trois moulures concentriques fines et régulières ; à l'extérieur, il est entouré de trois cercles incisés. La carène et la lè vre sont aussi décorées de cercles concentriques incisés.
Illustration non autorisée à la diffusion Fig. 56 : 28.
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Fig. 58 : 28.
BOLS
45
c) Forme haute 29 Met. 32 (Fig. 59 et 60). Incomplet, le fond et une partie de la panse manquent. Bronze marron et verdâtre, très oxydé. H. 8,4 ; & 12,2 ; ép. 0,14. La panse hémisphérique est reliée au col, presque cylindrique, par une carène très marquée. A la partie supérieure, la paroi s'évase pour former une lèvre dont le bord est simplement arrondi. 30
1972/X - 24/6 (Fig. 61 et 62).
Complet. Bronze marron-vert, sombre. H. 7,5 ; & 11,6. Provient de Polis tis Chry sochou. La forme est semblable à la précédente, mais le col a un profil concave.
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Fig. 59 : 29.
Fig. 60 : 29.
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Fig. 61 : 30.
Fig. 62 : 30.
Π. VASES OUVERTS
46 II. COUPE A PIED
La coupe de bronze présentée ci-dessous est pour l'instant unique à Chypre. 31
1952/VII - 4/6 (Fig. 63 et 64).
Incomplet, une partie de la panse manque ; très restauré. Bronze gris vert, somb re. Coupe : H. 2,8 ; 0 15 ; ép. lèvre 0,2 χ 0,4. Pied : H. 5,6 ; 0 base 6,1. Provient de Nicosie, « Kourati », tombe 4/32. Coupe à pied composée de deux (ou trois ?) parties. Le support est un fût creux, légèrement conique en forme de « trompette » ; à la partie inférieure, sa paroi est étalée presque à l'horizontale pour former une base circulaire ; à sa partie supé rieure, un élément à base cylindrique et à sommet en calotte creuse paraît être
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Fig. 63:31. emboîté ; il sert de support à la coupe. La coupe à fond rond présente une carène peu marquée. Le bord de la lèvre est simplement arrondi. Une des deux anses ho rizontales subsiste : elle est faite d'un boudin circulaire dont les deux extrémités en palette sont fixées par un rivet à la panse, à hauteur de la carène. La vaisselle métallique chypriote n'offre pas beaucoup d'éléments qui puissent être comparés à ce vase ; le support peut être rapproché de celui d'un brûle-parfum fragmentaire trouvé à Vouni73, qui date de l'époque classique ; la coupe s'apparente par sa forme générale au type caréné bien représenté aussi à l'époque classique74. Mais ce vase du Musée de Chypre rappelle plutôt les coupes attiques de la classe dite des « Petits Maîtres » ; 73. SCE, II, pi. LXXXIX, 2, Vouni, n° 537 et SCE, IV, 2, fig. 27, n° 2. Voir également le pied du thymiaterion de Tamassos : Buchholz, AA, 1974, p. 612, fig. 83. 74. Voir le catalogue ci-dessus, p. 39.
COUPE A PIED
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Fig. 64:31. ces coupes ont été trouvées en grand nombre dans l'île, notamment dans la nécropole de Marion et datent de la fin du VIe siècle75. Il n'est pas rare de trouver une forme en terre cuite réalisée en métal, mais il est intéressant de noter que l'île a fourni une autre imitation mét allique de vase attique76 : un « skyphos » d'argent mis au jour dans le « trésor » de Vouni77 qui date du début du IVe siècle. III. PLATS A. Plats en calotte avec une anse mobile. Ces plats ont deux caractéristiques bien nettes : ce sont des récipients peu profonds dont l'anse mobile est fixée par un boudin semi-circulaire placé juste sous le bord. On peut distinguer deux variantes principales dans cette série : la ou les anses mobiles peuvent être en forme d'anneau ou en forme d'oméga ; mais à Chypre, où ces vases sont bien représent és78, ils sont tous du même modèle, avec une seule anse en oméga79. Les exemplaires mis au jour dans les nécropoles d'Amathonte80 ou d'Idalion81 sont de l'époque chypro-archaïque II. 75. Voir Gjerstad, Pottery found in Cyprus, 1977, p. 44 s. Voir également Beazley, Some Attic Vases, 1947, p. 31 et pi. 1. 76. Ces skyphos attiques sont aussi nombreux à Chypre, voir par exemple Gjerstad, Pottery found in Cyprus, 1977, pi. XXX, 9 (fin VP-début Ve siècle). 77. SCE, IV, 2, fig. 33, 1 1, p. 160. 78. L. P. di Cesnola, Atlas, III, 1903, pi. LVII, n° 3 : anse de Dali ; Excavations in Cyprus, 1900, p. 102, fig. 148, 8-9 : ce sont les plats n° 32 et 33 de notre catalogue (voir Karageorghis, RDAC, 1964, p. 70, note 5) ; SCE, IV, 2, fig. 20, n° 10 et p. 151-152 ; Karageorghis, RDAC, 1964, p. 70 ; Karageorghis, BCH, 103, 1979, p. 685, fig. 42. 79. Le doute, certes, subsiste pour les anses isolées. 80. SCE, IV, 2, p. 218. 81. Karageorghis, RDAC, 1964, p. 70.
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IL VASESOUVERTS
E. Gjerstad82 avait rapproché les exemplaires chypriotes qu'il étudiait de nombreuses trouvailles proche-orientales et voulait voir dans l'Est l'origine de la forme ; ses références ne sont certes pas toutes convaincant es dans la mesure où elles sont souvent très différentes : ainsi « l'imita tion » en terre cuite de Gezer83 est un vase profond monté sur une base. Mais il semble qu'il faille néanmoins garder le plat décoré du palais de Nimrud84 dont l'anse est en anneau fermé, et y ajouter des trouvailles fai tes plus récemment à Gordion85 : des vases de ce type avaient été suspen dus par leur anse en anneau aux murs d'une tombe de la fin du VIIIe siè cle. Un plat du Musée du Caire peut compléter ces exemples de l'Est de la Méditerranée, mais il date du VIe ou du Ve siècle86 : il est donc plus récent. En dehors de l'Orient, l'Etrurie87 et l'Espagne88 ont également fourni des échantillons de cette vaisselle dans la variante avec deux anses en oméga. L'un des modèles les plus remarquables, très richement décoré, provient d'une tombe étrusque de Tarquinia ; F. Villard89 qui a étudié cette trouvaille pensait, en se fondant sur l'ornementation, qu'il s'agissait d'une importation rhodienne ; mais on peut, il me semble, rapprocher tout aussi bien le décor du plat de Tarquinia de celui des bols d'argent chypro-égyptisants90 ou du vase de la frise de Nimrud91. De toute façon, si l'on souligne que les plats chypriotes représentent une variante à part avec une seule anse en oméga, il n'est pas tellement hasardeux de penser qu'ils peuvent être de fabrication locale. 32 Met. 8 (Fig. 65 et 66). Complet, mais quelques trous dans la paroi. Bronze vert d'eau. H. 6 ; & 28. Anse : 1. 1 1 ; H. 7,5 ; 0 0,6. Amathonte. Chypro-archaïque II92. Plat en forme de calotte régulière peu profonde, fait à partir d'un disque martel é. Le bord déborde légèrement sur l'intérieur, ce qui forme une fine gouttière. 82. SCE, IV, 2, p. 408. 83. Macalister, Gezer, III, 1912, pi. XCI, 8 ou Seilin et Watzinger, Jericho, 1913, p. 140, n° 55. 84. Layard, Nineveh, 1853, pi. 60 (exemple repris par Culican, Syria, 1968, fig. 3, p. 289) ; Per rot et Chipiez, Histoire de l'Art, II, 1884, p. 743 et fig. 407. 85. Young, AIA, 62, 1958, p. 150, fig. 21 : la vaisselle à anse était tombée au bas du mur avec de nombreux clous. 86. Bissing, Catalogue.. .Metallgefässe, 1901, p. 63. 87. Pareti, La Tomba Regolini-Galassi, 1947, p. 238-239 (non vidi) ; Karageorghis, BCH, 103, 1979, p. 684 cite J. P. Carrido Roiz et E. Maria Orta Garcia, Excavaciones en la Necropolis de « la Joya » Huelva, II, 1978. 88. Blazquez, Tartessos, 1968, p. 108-1 10 et lam. 33 A et B. 89. Villard, Monuments Piot, 48, 1954, p. 253. 90. Par exemple Gjerstad, Opuscula Archaeologica, IV, 1946, pi. XIV. 91. Perrot et Chipiez, Histoire de l'Art, II, 1884, p. 743 et fig. 407. 92. Karageorghis, RDAC, 1964, note 5 : ce vase et le suivant proviennent de la tombe d'Amathonte décrite dans Excavations in Cyprus, 1900, p. 102-103.
PLATS
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L'anse de suspension est composée de deux parties. Une partie fixe sert de sup port ; c'est un long boudin de section semi-circulaire qui épouse la forme de la coupe et est placé immédiatement sous le bord ; ce boudin supporte deux solides anneaux verticaux. Ses deux extrémités sont aplaties en demi-rondelles décorativ es, et trois séries de douze ou treize petites cannelures verticales ornent sa surfa ce, simulant un enroulement de fils. Ce boudin est rivé au corps du vase par six r ivets dont on devine la tête à l'intérieur du plat. L'anse proprement dite est mobil e ; c'est un fil de métal assez mince courbé en fer à cheval ou en oméga.
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Fig. 65 : 32.
Fig. 66 : 32.
II. VASESOUVERTS
50 33
Met. 9 (Fig. 67). Incomplet, l'anse manque. Bronze gris vert, sombre. H. 5 ; 0 27,2. Support de l'anse : L. 12 environ. Amathonte. Chypro-archaïque II93. Semblable à l'exemplaire précédent.
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Fig. 67 : 33. 34 Met. 231 (Fig. 68). Incomplet, l'anse seule est conservée. Bronze gris vert. L. 21 ; 0 1,2 χ 1,7. Anse mobile : 1. 8,5 ; H. 7,5 ; 0 0,35.
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Fig. 68 : 34. Cette anse faisait partie d'un vase semblable aux précédents qui devait avoir 30 cm de diamètre environ. Elle présente dans sa partie centrale un épaississement décoratif. B. Plats creux ou bassines. Le Musée de Chypre possède une importante collection de grands plats creux ou bassines : trois variantes sont représentées. La première est i l ustrée par un plat de Soli ; il est simple, avec un fond plat et un bord 93.
Voir note 92.
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PLATS
droit. Dans son état actuel94, il n'a pas d'anse ; il s'apparente donc à la sé rie 2 b95 de E. Gjerstad ; il est ainsi très proche, tant par son profil que par sa taille, d'un exemplaire mis au jour à Marion96 dans une tombe du Chypro-classique I. Mais il serait imprudent de donner une date au vase de Soli ; cette vaisselle si peu typée est un héritage du Bronze récent97 mais se rencontre encore à l'époque romaine98. 35
1959/III - 20/2 (Fig. 69 et 70). Complet, mais la paroi du bord présente une fente. Bronze de couleur cuivrée. H. 5,3; 0 21 ; ép. lèvre 0,6.
Illustration non autorisée à la diffusion Fig. 69 : 35. Grand plat dont le fond est aplati ; le bord redressé est presque vertical ; la tran sition entre le bord et le fond est convexe. La lèvre horizontale déborde légère ment sur l'intérieur du vase, ce qui forme une gouttière. Une cassure verticale part de la lèvre ; de part et d'autre, quatre petits trous circulaires permettaient le passage de rivets ou peut-être de crampons. Deux autres plats ont un profil qui correspond à celui de l'exemplaire précédent, mais ils ont une petite anse mobile en anneau clos qui permett ait de les suspendre. La plaque d'attache de cette anse est en forme de feuille de lierre (ou de cœur) comme celles de certaines cruches d'époque classique dont l'anse est en crosse99. Mais le motif de la feuille de lierre
Fig. 70 : 35. 94. Le bord du plat présente quatre petits trous où passaient des rivets ; mais on ne peut sa voir avec certitude si ces trous sont la trace de la plaque d'attache d'une anse ou celle d'une réparation ; les réparations pouvaient être faites à l'aide de petits crampons : voir Chavane, Sdamine, VI, 1975, p. 18. 95. SCE, IV, 2, fig. 28, p. 151. 96. SCE, II, pi. CLIII, 9, Marion, tombe 44, 19, p. 307 ; la coupe de Marion a été, elle aussi, réparée dans l'antiquité. 97. La forme de la fin du IIe millénaire est moins basse ; voir Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 405. 98. Comstock et Vermeule, Greek... Bronzes, V, 1971, n° 504, p. 358; les auteurs citent des exemplaires de Pompéi et de Chypre. 99. Voir ci-dessus n° 7 et 9.
IL VASESOUVERTS
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est trop banal pour pouvoir apporter une indication de date précise100. Hors de Chypre, ce type de vaisselle se rencontre dans le monde étrusque avec une variante : la plaque d'attache est en forme de demi-bobine101. 36
Met. 6 (Fig. 71). Complet. Bronze gris vert, nombreuses concrétions. H. 1 1,5 x 12 ; 0 36 ; ép. lèvre 0,6 χ 0,7.
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Fig. 71:36. Grand plat creux semblable au précédent. La lèvre plate déborde sur l'inté rieur. Une anse permet de suspendre ce récipient : c'est un petit anneau mobile de section ronde ; il est passé dans un anneau vertical, une bélière, dont la plaque d'attache en forme de feuille de lierre est rivée au bord du vase par deux rivets. 37 Met. 7 (Fig. 72). Complet, la paroi présente quelques trous. H. 8 ; 0 26 ; ép. lèvre 0,4.
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Fig. 72 : 37. Semblable à l'exemplaire précédent. La plaque d'attache en forme de cœur comporte, à sa partie supérieure, une petite languette qui est repliée sur ellemême et sert de support à l'anneau mobile. Les bassines de la troisième catégorie ont deux anses horizontales fixes qui permettaient de les soulever. Les cinq exemplaires de ce catalogue 100. Le motif est banal, en tout cas en Grèce comme en Italie, dans la céramique classique et hellénistique. 101. Voir par exemple Montelius, La civilisation primitive, 1895, pi. 103, 12 de Certosa, Bolo gne; Schumacher, Karlsruhe, 1890, n° 461, pi. VIII, 20, donné comme étrusque, du Ve ou du IVe siècle.
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PLATS
diffèrent peu les uns des autres puisque les variantes sont des détails dans la forme des anses ou des lèvres plus que dans le profil général ; on peut donc raisonnablement penser qu'ils sont tous de la même époque. Deux vases de ce type ont été mis au jour dans les fouilles suédoises de Marion102 ; ils proviennent de deux tombes pratiquement contemporai nes qui datent de la fin du Chypro-classique I ou du tout début du Chy pro-classique IL II est difficile de dater la vaisselle du Musée de Chypre dont nous igno rons la provenance mais, si l'on observe ce qui se passe également hors de l'île103, on peut penser que ces vases furent fabriqués entre le VIe et le IVe siècles. 38 Met. 1 (Fig. 73 et 74). Complet, quelques trous dans la panse ; la paroi est bosselée. Bronze verdâtre avec des taches brunes et blanches. L. avec anse 46,5 ; 0 intérieur 40 ; H. 13,8 ; 1. lè vre 1,5. Anse: 1.21; H. 6,5.
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Fig. 73 : 38. Grande bassine basse ; le fond est légèrement aplati. La lèvre droite déborde en oblique vers l'extérieur. Deux anses rectangulaires, dressées verticalement, sont installées sous la lèvre ; elles sont faites d'un boudin de métal dont les deux extré mités aplaties en palette sont fixées à la panse du vase par deux rivets à tête plate.
Fig. 74 : 38. 102. SCE, II, pi. XLIX, tombe 34, 10 et pi. CLIV, tombe 58, 36. 103. Voir par exemple les vases cités par Jorfroy, Vix, 1954, p. 35. Les bassins de la tombe de Vix, pi. XXVIII, sont de la fin du VIIe ou du début du VIe siècle ; R. Jorfroy les considère com mede fabrication étrusque.
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II. VASES OUVERTS
39 Met. 3 (Fig. 75 et 76). Complet, nombreux trous dans la panse. Bronze marron cuivré. L. avec anses 38,5 ; 0 intérieur 34,4 ; H. 9,2 ; 1. lèvre 0,5. Anse : 1. 17 ; H. 5,5.
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Fig. 75 : 39.
Fig. 76 : 39. Bassine semblable à la précédente. La lèvre déborde à l'intérieur du vase. Une fine rainure souligne à l'extérieur le haut de la panse. Les anses sont de section quadrangulaire et sont fixées à la panse par deux rivets dont la tête est peu visi ble. C'est un travail soigné. 40 Met. 5 (Fig. 77 et 78). Complet, mais nombreux trous dans la panse. Bronze marron cuivré. L. avec an ses 39,5 ; 0 intérieur 33,5 ; H. 1 1 ; 1. lèvre 1,9. Anse : 1. 16 ; H. 5.
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Fig. 77 : 40.
Fig. 78 : 40.
PLATS
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Bassine semblable aux précédentes. La lèvre droite déborde vers l'extérieur ; son pourtour est relevé et forme un petit rebord. Les anses sont de forme comp lexe : elles sont rectangulaires, mais leur partie centrale est aplatie en une pla que qui fait office de tenon horizontal ; elles ne s'élèvent pas au-dessus de l'e mbouchure et sont fixées avec deux rivets par leur extrémité aplatie en palette. C'est un travail soigné. 41
1936/XII - 26/1 (Fig. 79). Complet. Bronze vert sombre. L. avec anses 46 ; 0 intérieur 39 ; H. 12,5 ; 1. lèvre 0,4 x 0,65. Anse : 1. 12 ; H. 8.
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Fig. 79:41. Bassine semblable aux précédentes. La lèvre horizontale déborde sur l'intérieur du vase. Les anses, faites d'un boudin de métal, sont courbées en arrondi et s'élè vent au-dessus de l'ouverture en s'inclinant vers l'intérieur du plat ; elles ont une lourde plaque d'attache rectangulaire fixée à la panse par trois rivets ; la partie in férieure de cette plaque est découpée en forme de festons décoratifs. 42 1938/XII- 13/2. Incomplet, le fond manque. Bronze gris et marron sombre. H. 10 ; 0 intérieur 40. Anse:l. 13; H. 10,2. Bassine semblable aux précédentes. La lèvre horizontale déborde à l'intérieur du vase, ce qui forme une petite gouttière. Les anses ont une plaque d'attache rec tangulaire dont la partie inférieure est découpée en feston ; elles sont rivées par trois rivets à tête plate ; les anses elles-mêmes sont rectangulaires ; les extrémités de leur partie horizontale sont aplaties en rondelles décoratives dont le centre est orné de trois moulures en forme d'anneaux. C. Plats simples en forme d'assiettes. Ces plats circulaires de diamètre relativement faible sont peu pro fonds104 et n'ont pas d'anse. Ce type de vaisselle est connu à Chypre105. 104. M. Yon, Dictionnaire, s. v. assiette : « en l'absence de critère morphologique ou fonc tionnel autre, on lui préférera souvent le mot : plat ». 105. Richter, Greek... Bronzes, 1915, 614-615, p. 221 ; Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 150 et fig. 28, p. 151 et p. 217 ; Deshayes, Ktima, 1963, p. 233.
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Un des exemplaires provient d'une tombe de Marion106 qui date du Chypro-classique II ; un autre a été mis au jour à Ktima et serait de la fin du IVe ou du début du IIIe siècle107. On pourrait proposer ces dates pour les plats du Musée de Chypre, mais il ne faut pas oublier que ce type de vaissellle se retrouve, en bronze ou en argent, avec plus ou moins de décor, dans tout le monde hellénistique et romain108. 43
Met. 51 (Fig. 80). Complet. Bronze vert bleuté, très oxydé. H. 1,8; 0 15,5; 0 fond 10,5; 1. marli 2,35 ; ép. 0,3. Plat circulaire peu profond. Le marli a un profil en quart de cercle ; le fond est légèrement convexe. Il y avait peut-être un décor de cercles incisés. 44 1959/ VIII - 21/3 (Fig. 81 et 82). Incomplet, des fragments de bord manquent ; très oxydé. Bronze vert sombre. H. 1,4 ; 0 21 ; 0 fond 16,5 ; 1. marli 2,2. Tréméthoushia. Plat semblable au précédent. Le marli est décoré de deux cercles concentriques incisés. Le fond est orné de séries de doubles incisions concentriques ; le point central est marqué. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 80 : 43.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 81 :44. 106. 107. 108. 1956,
Fig. 82 : 44.
Tombe non publiée, voir Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 217. Deshayes, Ktima, 1963, p. 233, Β 16, tombe I. Forme 119 par exemple de Eggers, Import, 1951 ; en argent, Richter, Dumbarton Oaks, p. 47, pi. XIX, 7 (100 av. J. C).
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PLATS
45 1966/XII - 16/19 (Fig. 83 et 84). Complet mais oxydé. Bronze vert d'eau avec des taches brunes. H. 2,7 ; & 21 ; & fond 12,5. Plat semblable au précédent. Un omphalos marque la partie centrale qui est dé corée de moulures concentriques ; le centre de l'omphalos est marqué d'un petit creux.
Illustration non autorisée à la diffusion Fig. 83 : 45.
:
Fig. 84 45.
CHAPITRE III INSTRUMENTS
I. PUISOIR Le Musée de Chypre possède un curieux vase qui se distingue par la longueur exceptionnelle de son bec. Il servait probablement à puiser un liquide dans un récipient à large ouverture pour le verser dans un autre à embouchure étroite : il peut donc être catalogué comme un puisoir1 . 46 Met. 81 (Fig. 85). Incomplet, le fond et la moitié de la panse manquent. Bronze gris vert, sombre. L. avec bec 27 ; L. bec 17 ; 1. bec 2,3 χ 3,6 ; 0 panse 11,4 ; H. panse 8 ; 1. lèvre 0,45 ; anse 3x8. Chypro-archaïque I ? Puisoir. La panse est globulaire ; à la partie supérieure, sa paroi s'évase et dé borde légèrement vers l'extérieur en une lèvre plate horizontale. Ce récipient est muni d'un long bec en forme de gouttière dont l'extrémité est simplement cou pée. Sur un côté, une anse plate, en ruban, part verticalement du bord et forme une boucle haute au-dessus de l'embouchure. Elle est finement décorée d'une r eprésentation figurée : des fleurs de lotus stylisées qu'un animal à longues cornes recourbées paraît brouter. La partie inférieure du motif est masquée par des boursouflures d'oxydation. Le bec très caractéristique de ce vase le rapproche des « cruches à bec verseur » (théières) qu'on trouve en grand nombre dans les tombes de l'âge du Fer de Sialk2 ou du Louristan3. Elles ont en effet une forme et une taille très voisines et, si elles n'ont pas d'anses sur le côté, elles ont toutes un long bec en gouttière. Cette singularité, qui avait certainement un but précis, a intrigué A. Godard4 ; comme il a trouvé des vases de ce type dans de nombreuses tombes du Louristan, où ils n'étaient qu'en un 1. Puisoir : vase ou grande cuillère servant à puiser les liquides (Dictionnaire Larousse). 2. Sialk, II, 1938-39, en bronze, p. 236, pi. LXII ; en terre cuite, p. 231 et pi. LIV, p. 237 et pi. LXIV;p. 51 et 93. 3. Godard, Les bronzes du Luristan, 1931, p. 89-91 ; Potratz, Luristanbronzen, 1968, Taf. XLV, 270-271. 4. Godard, id. , p. 89-90.
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III. INSTRUMENTS
seul exemplaire, il leur a attribué un curieux usage funéraire qu'il met en rapport avec une religion aryenne exigeant des rites complexes de purifi cation ; mais on imagine mal que le puisoir de Nicosie ait pu servir à ver ser « une liqueur sacrée dans l'oreille et dans la bouche d'un mort ». Une autre particularité des vases du Louristan oriente vers un emploi plus pratique ; ils ont en effet, sous le bec, des bulbes qui pouvaient servir à décanter un liquide, peut-être ce vin d'orge que buvaient les Arméniens et dans lequel Xénophon vit flotter les grains5. Le long bec en gouttière de Nicosie exige de verser très lentement et peut permettre aussi la dé cantation d'un liquide. La nécropole de Gordion a également fourni des récipients de ce type que l'on peut dater de la fin du VIIIe siècle ou du début du VIIe siècle av. J. C.6. Leur ressemblance avec les modèles iraniens est évidente et elle n'est pas insolite ; la publication de la nécropole Β de Sialk prouve bien
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par exemple « que les évidences matérielles fournies par la civilisation phrygienne illustrent sa parenté certaine avec celle de Sialk »7. Mais les vases de Gordion sont encore plus proches du puisoir du Musée de Chy pre que ne le sont ceux d'Iran : ils n'ont pas de bulbe sous le bec et leur anse verticale est placée sur le côté. Samos a également fourni un de ces vases à long bec8, mais il est isolé, n'a pas d'anse et présente sous le bec un chapelet de bulbes typiquement iraniens. U. Jantzen le classe donc sans ambiguïté comme une des nomb reuses importations du Louristan à Samos. Le décor du puisoir de Nicosie paraît apporter une autre indication. Certes, le motif du capridé aux longues cornes recourbées est courant au 5. Xénophon, Anabase, IV, 5, 26. 6. Körte, Gordion, 1904, p. 61-64. 7. Sialk, II, 1938-39, p. 93. 8. Jantzen, Samos, VIII, 1972, 79, pi. 76-77.
PUISOIR
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Proche-Orient9, notamment à l'Age du Fer10 en Iran où il orne bien des exemplaires en terre cuite des « cruches à long bec trouvées à Sialk »11. Mais les Phrygiens aussi utilisaient ce décor: une cruche de Gordion12 qui date de la fin du VIIIe siècle ou du début du VIIe siècle présente un dessin proche de celui de Nicosie, tant par le style que par l'alliance de l'animal et des fleurs de lotus ; une comparaison plus précise encore peut être faite avec des vases du Musée d'Ankara13 qui sont ornés d'un ou deux bouquetins en train de brouter des lotus. S'il n'est pas d'importation, le vase de Nicosie pourrait être à tout le moins d'inspiration phrygienne. Certes, les relations entre les deux régions sont peu attestées14, mais elles sont fortes entre Gordion et la Sy rie du Nord et entre Chypre et cette même Syrie15 qui aurait pu jouer ains iun rôle de trait d'union. II. TAMIS-PASSOIRE Les tamis en forme d'entonnoir légèrement conique sont bien représent és à Chypre. L'exemplaire le plus ancien est probablement celui d'une tombe de Kaloriziki16 qui date de la fin du IIe millénaire (tombe 40). Ces tamis peuvent être en bronze comme à Kouklia Skales17, Lapithos18, Kaloriziki19 ou Kourion20, mais ils sont nombreux aussi en terre cuite dans les séries Plain White I21, White Painted l22 ou Bichrome II Ware22. La forme se conserva à Chypre jusqu'au milieu de l'époque ar chaïque24. 9. Voir par exemple Yon, Salamine de Chypre, IV, 1973, p. 15 et 16. 10. Godard, Les Bronzes du Luristan, 1931 , pi. XII, XXX, LXIV, etc.. 11. Sialk, II, 1938-39, S 814 ou S 902 (en terre cuite). 12. Kenneth Sams, Anatolian Studies, 1974, p. 171. 13. Akurgal, Phrygische Kunst, 1955, pi. 54 et 55. 14. Par exemple SCE, IV, 2, index 5. v. Gordion. 15. Elles sont soulignées dans l'article de G. Kenneth Sams, Anatolian Studies, 1974, p. 182 et 192. 16. Me Fadden, AJA, 58, 1954, n° 12, p. 138, pi. 21, fig. 9 et pi. 24, fig. 24 (qui le datait de 1 150 -1 100) ; Benson, Kaloriziki, 1973, p. 123, Κ 1087 (qui le date, à juste titre, de 1 100-1050). 17. Trouvailles récentes de V. Karageorghis (XIe siècle av. J. C). 18. Dikaios, A Guide, 1947, p. 121, N" 51. 19. Benson, Kaloriziki, 1973, Κ 1086 et 1087. 20. BCH, 99, 1975, p. 826. Les exemplaires de la collection Cesnola, Atlas, III, pi. XLVII 1 et LII 1 ne donnent pas d'indication de date. 2 1 . SCE, I, pi. CXXXVIII, Lapithos, tombe 425,42. 22. SCE, II, pi. XC, Amathonte, tombe 22, 25. 23. BCH, 91, 1967, p. 280-281. 24. Voir le n° 47 ci-dessous et Karageorghis, BCH, 87, 1963, p. 274 (tombe du Chyproarchaïque I).
ΠΙ. INSTRUMENTS
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Le tamis de la tombe 40 de Kaloriziki présentait une particularité : il re couvrait comme un couvercle une grande amphore qui contenait les res tes incinérés d'un mort25 ; un autre, de Kaloriziki encore26, devait avoir eu le même usage : la tombe dans laquelle il a été trouvé avait été pillée, mais il avait dû, lui aussi, servir de couvercle à un grande amphore, car il y a laissé des traces de corrosion. Cet emploi a attiré l'attention de H. W. Catling27, qui a souligné que l'incinération était inconnue à Chypre à cette époque et que l'amphore de la tombe 40 de Kaloriziki était de type égéen ; ces remarques l'ont amené à suggérer que le tamis était peut-être lui aussi d'origine égéenne. Mais c'est une forme inconnue dans les séries égéennes, alors qu'elle est bien représentée, et très anciennement, au Pro che-Orient, puisqu'on la trouve au XIIe siècle à Megiddo28, « au Bronze Moyen en Palestine et peut-être même avant en Syrie29 ». V. Karageorghis pense qu'à Chypre, à l'époque archaïque du moins, ces tamis en bronze étaient des objets funéraires précieux30. 47 1965 /XI - 29/61 (Fig. 86 et 87). Incomplet, une partie du bord et de la panse manque. Bronze vert d'eau et vert sombre. H. 7 ; 0 31,5 ; 0 partie perforée 11 ; ép. 0,2 χ 0,3. Trouvé dans une tombe proche de Kouklia-Palaepaphos : Cf. Karageorghis, BCH, XC, 1966, p. 321 ; BCH, XCI, 1967, p. 21 1 et 241, fig. 20 et 26. Chypro-archaïque I. Grand tamis en forme d'entonnoir très évasé ; la partie centrale est une protu bérance semi-sphérique perforée. La paroi est mince, le bord est simplement ar rondi. Il avait probablement trois anses, comme en témoignent trois paires de pet its trous percés sur le bord. Il est décoré de trois profondes moulures concentri ques. Sur le bord sont gravés deux signes en syllabaire chypriote, avec une mar que de séparation ; O. Masson31 lit e : ti. Ο. Masson32 note que « la présence d'une marque de séparation n'est pas fortuite : elle indique que les signes appartiennent à deux mots diffé rents, et [qu']il doit s'agir d'abréviations avec la syllabe initiale de chaque mot ». Selon lui, la forme des lettres évoque davantage « le syllabaire commun que le syllabaire paphien ; mais la graphie, elle, est paphienne ». Il souligne l'intérêt de cet exemple « bien daté d'inscription paphienne pour une date haute, la seconde moitié du VIIe siècle ».
25. 26. 27. 28. 29. 30. 31 . 32.
Catling, Cypriot-Bronzework, 1954, p. 157. BCH, 99, 1975, p. 821. Catling, id. , p. 157. Loud, Megiddo, Π, 1948, pi. 190, 15-16 (couche VI, datée de 1 150-1 100). Gjerstad, SCE, IV, 2, 1948, p. 285. Karageorghis, BCH, 9 1 , 1 967, p. 2 1 1 . Masson, BCH, XCI, 1 967, p. 246-247. Masson, id.
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TAMIS-PASSOIRE
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Fig. 86 : 47.
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Fig. 87 : 47. 48 Met. 51bis. Incomplet, une anse manque. Bronze vert sombre. H. 4,5 ; 0 14,5 ; 1. avec anse 16 ; ep. 0,11. Partie perforée : H. 2,5 ; 0 6. Tamis semblable au précédent, mais plus petit et sans décor. Ce tamis possédait deux anses ; celle qui subsiste est un mince et fragile ruban de métal ; il est cour bé en arc de cercle et rivé au bord. Les parois sont très fines.
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III. INSTRUMENTS III. LOUCHES
A. Louche à cuilleron piriforme. Les louches dont le cuilleron piriforme rappelle une outre sont d'un type relativement rare. Des exemplaires ont été mis au jour à Amathonte33 dans une tombe d'époque archaïque ; leur manche, articulé ou non34, se termine par une tête de cygne. Hors de Chypre, je ne connais que deux objets comparables ; l'un, égal ement d'époque archaïque, provient de Lindos35 ; mais Ch. Blinkenberg pense qu'il est d'origine chypriote. Une autre de ces louches a été mise au jour en Syrie, dans une tombe près d'Alep36 ; mais cette tombe, qui conte naitégalement des coupes à omphalos, n'est pas datée par les fouilleurs. On ne peut donc en tirer d'autre enseignement qu'un témoignage supplé mentaire sur les relations entre Chypre et le continent proche-oriental. Le décor en tête de cygne a été utilisé en Orient dès le IIe millénaire et s'est largement répandu dans tout le monde ancien, en Etrurie notam ment, dès l'époque archaïque37. 49
1962/11 - 23/2 (Fig. 88).
Incomplet, l'extrémité du manche est brisée. Bronze vert d'eau. H. 25. Cuille ron : H. 1 1 x 14 ; 0 7,8 ; ép. 0,06. Bouchon : H. 0,9 ; 0 5,5 x 5,2. Louche-écumoire. Le cuilleron à fond rond est piriforme ; à l'embouchure, la paroi s'évase brusquement en oblique pour former une lèvre débordant sur l'exté rieur. Le fond du récipient est percé de six petits trous disposés en cercle. Ce cuil leron est muni d'un long manche vertical ; à son départ, il fait corps avec la paroi du vase et il est plat ; sa section devient ensuite quadrangulaire. Le bouchon est une toute petite coupe en forme de calotte sphérique qui s'adapte parfaitement à l'embouchure. Il est probable que le manche de cette louche était orné d'une tête de cygne. Les trous et le bouchon n'ont pas jusqu'ici de parallèle ; mais il manque le fond d'un des exemplaires d'Amathonte et il est très possible que des bouchons aient été perdus ou n'aient pas été reconnus. 33. Murray, Smith, Walters, Excavations in Cyprus, 1900, p. 102 et fig. 148, n° 1 et 2. SCE, IV, 2, p. 153. 34. L'un des exemplaires d'Amathonte (Murray, id.) possède un manche articulé par une pe tite charnière; une louche de Lindos a la même particularité (Blinkenberg, Lindos, 1931, n° 793). 35. Blinkenberg, id. , pi. 32, n° 793. 36. Abel et Barrois, Syria, 1928, p. 198 (tombe 32). La louche de l'Institut Oriental de Chica go citée par D. M. Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 195, note 25 est probablement de ce type ; elle est décrite ainsi : « ladle with deep bowl in form of an egg and with handle ending in a swan's head » ; elle provient d'Abydos. 37. Voir par exemple les nombreuses références données par Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 195 et 196.
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LOUCHES
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Fig. 88 : 49.
Β. Louches à cuilleron cylindrique ou en calotte sphérique. Les louches dont le cuilleron est cylindrique ou en forme de calotte sphérique ont en général un long manche vertical orné d'une tête de cy gne. La profondeur de leur cuilleron est variable et correspond probable ment à des mesures de quantités différentes38. A Chypre, ce type est bien représenté ; les exemplaires qui proviennent d'un contexte daté sont d'époque classique39. P. Flourentzos40, qui a pu38. Comme les louches de cuivre qu'on trouve encore dans certaines provinces françaises et qui sont marquées selon leur contenance. 39. Murray, Smith, Walters, Excavations in Cyprus, 1900, fig. 148, p. 102 (Amathonte) ; SCE, III, pi. XLVI, 19 : Vouni, SCE, II, pi. XLV, 16, tombe 25 : Marion, début du Chypro-classique II ; SCE, II, pi. XLiX, 43 ; Marion, milieu du Chypro-classique II. 40 Flourentzos, RDAC, 1978, p. 122-123.
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III. INSTRUMENTS
blié récemment une louche d'une collection privée de Nicosie, fait allu sion à des exemplaires chypriotes d'époque romaine, mais il ne donne pas de plus amples détails à leur sujet. Les trouvailles faites hors de Chypre permettent de mieux cerner la vo gue de ce type fonctionnel et sa longue vie ; dans sa publication des trou vailles d'Olynthe, D. M. Robinson41 a rassemblé un grand nombre de réfé rences ; son étude montre que le type existait déjà en Grèce à la fin du IIe millénaire42 et qu'il se développe à l'époque archaïque, en Etrurie43 no tamment ; à partir de l'époque classique, on le rencontre dans tout le monde ancien44 et il est encore largement répandu à l'époque romaine, puisqu'on trouve ce type de louches aussi bien en France qu'en Egypte45. 50
Met. 240 (Fig. 89). Complet. Bronze de couleur verte. H. 25. Cuilleron : H. 1,9; & 4,9. Manche : H. 23 ; 1. 0,4 χ 0,9. Le cuilleron est en forme de calotte sphérique assez basse ; sa lèvre, plate et ho rizontale, déborde très légèrement à l'intérieur du vase. Le manche vertical pré sente une section quadrangulaire à son départ, puis circulaire à la partie supé rieure ; il se replie sur lui-même et se termine en une tête de cygne galbée avec soin. 51
Met. 239 (Fig. 90). Incomplet. Bronze gris vert, très oxydé. H. 13,5. Cuilleron: H. 2,1 ; 0 6,5. Manc he:!. 0,5x1,4. Semblable à l'exemplaire précédent, mais le cuilleron est plus large. 52 1942/VIII - 25/1 (Fig. 91). Complet. Bronze de couleur cuivre sombre. H. 36. Cuilleron : H. 6,5 ; 0 6,8 ; ép. lèvre 0,6. Manche : H. 30 ; 1. 0, 6 χ 1. Semblable aux exemplaires précédents. Le cuilleron est demi-sphérique. L'ex trémité du manche, pliée en crochet, se termine en une tête d'oiseau dont les dét ails, bien soulignés par des incisions, évoquent une tête d'oie. 41. Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 194-196; voir également les références données par de Ridder, Catalogue des Bronzes de la Société archéologique d'Athènes, 1894, p. 26 ; Gjerstad, SCE IV, 2, p. 409 ; Rolley, Monumenta..., V, 1, 1967, n° 152 (pour la chronologie de ce type, Cl. Rolley renvoie à Hill, The Journal of the Walter Art Gallery, 5, 1942, p. 40-55). 42. Έφημ.Άρχαιολ. , 1889, pi. 7, 17 (Laconie). 43. Voir par exemple Montelius, La civilisation primitive..., 1895, pi. 104, 5 (l'auteur note que ces objets se trouvent souvent deux par deux) ; Schumacher, Karlsruhe, 1890, p. 95 ; Robinson, Olynthus, X, 1941, p. 195 ; Boersted, The Bronze Vessels, 1956, p. 34, n° 96, considère ce type comme d'origine étrusque. 44. Voir les références données ci-dessus note 41. Pour la chronologie, voir aussi Hill, The Journal of the Walter Art Gallery, 5, 1942, 40-55. 45. Esperandieu et Rolland, XIIIe suppl. à Gallia, 1959, n° 181 et pi. LV ; Tassinari, XXIXe suppl. à Gallia, 1975, n° 41 et pi. X et n° 42 ; Pétrie, Furniture and Stone Vases, pi. 44, 117-125 ; Pétrie, Roman Portraits, pi. XV, 8.
LOUCHES
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Fig. 89 : 50.
Fig. 92 : 53. Fig. 93 : 54.
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Fig. 90: 51.
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III. INSTRUMENTS
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Met. 312 (Fig. 92). Complet. Bronze de couleur cuivrée. H. 42,5. Cuilleron : H. 3,8 ; & ext. 4,2 ; 0 int. 3,8 ; ép. lèvre 0,12 χ 0,2. Manche : H. 38 ; 1. 0,6. Semblable aux exemplaires précédents, mais le cuilleron est cylindrique ; sa lè vre déborde sur l'extérieur et forme une fine moulure. Le manche se termine en tête de cygne. 54 Met. 311 (Fig.93). Complet. Bronze de couleur cuivre sombre. H. 40. Cuilleron : H. 5 ; 0 ext. 7 ; 0 int. 6,7 ; ép. lèvre 0,4. Manche : L. 35 ; 1. 0,7. Semblable aux exemplaires précédents. Le cuilleron est cylindrique ; sa lèvre, qui déborde sur l'extérieur, est soulignée par une moulure. Une petite incision en arc de cercle décore la base du manche ; la tête de cygne qui orne son extrémité supérieure est bien typée : un épaississement marque les joues, le long bec est plat et arrondi, les yeux sont marqués.
CHAPITRE IV VASES DIVERS I. BRÛLE-PARFUM 55
Met. 43 (Fig. 94, 95 et 96).
Incomplet, une partie de la panse manque ; un arrachement est visible sur la face extérieure. Bronze vert d'eau. H. 3 ; 0 13,5 ; 0 ouverture 1 1,5 ; ép. lèvre 0,7. Coupe basse à fond plat. Le bord est rentré ; la lèvre épaisse est plate ; elle dé borde sur l'intérieur comme sur l'extérieur. La base est décorée de trente-et-un godrons en fort relief qui rayonnent comme des pétales à partir d'une zone cen trale circulaire unie. Dans cette zone centrale, le métal est endommagé et paraît témoigner d'un arrachement. A l'intérieur de la coupe, un léger relief marque la partie centrale ; autour, on voit le relief en creux des godrons ; l'intérieur n'est pas poli. L'utilisation de ce vase pose quelques problèmes, car il est peu profond et sa lèvre, qui déborde sur l'extérieur comme sur l'intérieur, est très épaisse ; ce n'était donc probablement ni un bol, ni un plat. Sa forme pourrait permettre de songer à un emploi comme couvercle : la trace d'arrachement sur la face extérieure marquerait dans ce cas la place d'un
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Fig. 94 : 55.
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Fig. 95 : 55.
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IV. VASES DIVERS
Fig. 96 : 55. bouton de préhension. Mais une trouvaille plus complète, faite à Malaga1 (Fig. 97), rend mieux compte de toutes les particularités et montre qu'il s'agit vraisemblablement d'une coupe de brûle-parfum ou de thymiatérion2 qui devait être montée, comme celle de Malaga, sur un fût élancé ; l'arrachement sur le fond de la coupe serait la trace de ce fût. Il est aussi probable que cette coupe possédait un couvercle qui pouvait aisément s'adapter sur la lèvre épaisse. Il y a peu d'exemples de brûle-parfum de ce type ; les plus nets sont le brûle-parfum de Malaga3 et un autre, déposé au Musée d'Israël, qui pro-
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Fig. 97 : « Bol » de la région de Malaga (Blazquez, Tartessos, V Lam. 5 B). 1. Niemeyer et Schubart, Madrider Mitteilungen, 6, 1965, p. 74 s. et id., 11, 1970, pi. 21 ; Blaz quez, Tartessos, 1968, p. 59, note 6 et pi. 5-7. 2. Les deux appellations sont utilisées en français. 3. Voir ci-dessus note 1.
BRÛLE-PARFUM
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Fig. 98 : «Bol» de bronze de Samarie (Hestrin et Stern, IE], 23, 1973, fig. 1, p. 152).
viendrait de la région de Samarie4 (Fig. 98) ; ils datent de la fin du VIIIe siècle ou du VIIe siècle. Mais cette catégorie de vases n'est pas toujours ai sée à reconnaître dans les publications ; aussi est-il possible que plusieurs des « Zungenphialen » publiées par H. Luschey5 soient des thymiatéria, de même qu'un bol d'argent du Musée de Nicosie6. Le motif de godrons rayonnants qui caractérise le décor du brûleparfum de Nicosie se retrouve souvent dans la vaisselle du Proche-Orient. Il est certes d'une lointaine origine égyptienne7, mais c'est en Assyrie qu'il s'est fixé le plus anciennement comme décor de bols ou de coupes : dès la fin du IXe siècle8. C'est en Assyrie aussi qu'il atteint le plus haut degré de perfection, comme en témoigne la splendide coupe d'argent de Nimrud dont les vingt-quatre godrons sont terminés en tête de lion9. A la fin du VIIIe siècle et au VIIe , les vases décorés de cette façon sont largement répandus puisqu'on les rencontre aussi bien en Egypte10, en Syrie ou en Palestine11, que dans la Russie du Sud, la Grèce12 ou l'Italie13. C'est pro bablement de cette époque que date le brûle-parfum du Musée de Nicos ie. IL VASEDOUBLE 56
1963/X- 11/1 (Fig. 99).
Complet, réparé. Bronze vert d'eau. H. 6,6. Soucoupe : 0 13,9 ; ép. 0,04 χ 0,1. Part iecentrale : 0 7,1 χ 7,5 ; ép. 0,16 x 0,2. Idalion, tombe 2 : Karageorghis, RDAC, 1964, p. 69. Fin du VIe siècle av. J. C. Vase en deux parties ; la base, faite à partir d'une feuille de métal circulaire, est une soucoupe au fond très légèrement convexe. Au centre de cette soucoupe est 4. Hestrin et Stern, IE], 23, 1973, p. 152-155. Voir aussi E.I., 1981, p. 318 (Shechem). 5. Luschey, Die Phiale, 1939, photos 28-30. 6. SCE, IV, 2, p. 160 et fig. 33,6 : bowl type 6. 7. Fossing, Berytus, IV, 1937, p. 121-129. 8. Hamilton, Iraq, 28, 1966, p. 3, fig. 2 b. 9. Mallowan, Nimrud, 1966, 357, VIIIe siècle av. J. C. 10. Plusieurs sont au Musée du Caire. Voir Bissing, Metallgefässe, 1901, vol. 2, n° 3581 s. pi. 3 ; Vernier, Bijoux, 1927, n° 53.267 s. et pi. 108. 11. Voir ci-dessus notes 5, 8 et 9. 12. Voir les références données par Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 405-406. 13. Montélius, La civilisation primitive, 1895, pi. 76, 33, pi. 86, 2 (Bologne) ; Luschey, Die Phial e,1939, photo 30 (Corneto).
IV. VASES DIVERS
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soudé un récipient à base cylindrique dont les parois s'évasent en cône ; sa lèvre, formée par une pliure de la paroi, est plate et déborde vers l'extérieur. Le fond présente à l'intérieur une surface grumeleuse. Ce vase en bronze n'est pas unique à Chypre puisque trois autres, de forme tout à fait semblable, ont été mis au jour à Kourion14, mais les exemplaires en terre cuite sont plus nombreux et plus riches d'enseigne ment. La plupart, ceux de Larnaca, Méniko, Limassol, Kaloriziki ou Salamine15 datent de l'époque archaïque. Mais la forme est attestée dans l'île plus anciennement : P. Dikaios16 a trouvé un de ces vases dans le niveau III d'Enkomi, niveau du Bronze Récent et, à Kition, V. Karageorghis17 en a découvert un autre qui doit être de la fin du IXe siècle ou du début du VIIIe. C'est en Egypte18 que ce genre de vaisselle semble apparaître tout d'abord : deux exemplaires mis au jour à Saqqara19 remontent en effet à la IIIe dynastie. C'est une époque bien lointaine, mais la forme se maintint
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Fig. 99 : 56. 14. A. P. di Cesnola, Atlas, III, 1903, pi. LV, 3-5. Les numéros 4 et 5 n'ont plus leur soucoupe (ils sont nommés vase and platter). 15. SCE, IV, 2, p. 171. Myres, Handbook, 1914, n° 796-798 (incense lamp). Benson, Kaloriziki, 1973, Κ 888, Κ 891 et p. 1 13 (candlesticks) ; Myres, JHS, 1897, 17, p. 159 (cup and saucer) ; Myr es cite deux exemplaires du Musée : CM 963 de Poli et CM 964 d'Episkopi-Kourion ; Kara georghis, Two Cypriote Sanctuaries, n° 23-31, p. 28-29 (double bowls) ; V. Karageorghis avait s ignalé les trouvailles de Méniko dans RDAC, 1964, p. 70 ; Karageorghis, Necropolis of Salamis, III, 1974, pi. LII et CCXXXII, tombe 79, 476 (double bowl). Voir aussi Oziol, Salamine, VII, 1977, n° 42. 16. Dikaios, Enkomi, 1969-1971, pi. 175, 20 et p. 291. 17. Karageorghis, BCH, 92, 1968, 309, fig. 89. 18. Pour l'Egypte en général, voir Lexikon der Ägyptologie, s. ν. Lampe. Anthes, Mit Rahineh 1955, 1959, 30, qui cite des trouvailles de Kahun (Moyen Empire); Pétrie, Illahun, Kahun, Gurob, 1890, pi. 4, 15-19. 19. Lauer, Fouilles à Saqqarah, III, 1939, p. 7 (assiette double concentriquement).
VASE DOUBLE
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régulièrement : un vase de Dahchour20, particulièrement intéressant, puisqu'il est en métal et possède un couvercle, date du début du IIe millé naire et les trouvailles de Deir el-Medineh21 montrent que le type était encore utilisé sous la XVIIIe ou XIXe dynastie. Cette forme est attestée en Crète22 dès le Minoen Ancien et elle est en core utilisée au Minoen Récent comme le montre un exemplaire trouvé par J. Evans dans le palais de Minos23. Mais c'est au Bronze Récent, sur les bords orientaux de la Méditerran ée, que les exemples se multiplient ; ils sont très nombreux en Palesti ne24,à Beth Shan25, Megiddo26, Lachich27 ou Gezer28, ou en Syrie, à Ras Shamra29 par exemple, au Bronze Récent II. C'est probablement à partir du continent proche-oriental que le type fut introduit à Chypre. Dans l'île, la forme est bien attestée dès la fin de l'époque géométrique, en terre cuite comme en métal30 ; c'est à Chypre, en outre, que fut découvert l'exemplaire le plus soigné et le plus grand31. Il est donc possible que ce soit de Chypre que ces vases doubles aient essaimé largement vers le monde punique et l'Occident ; ils sont nombreux à l'époque archaïque à Carthage32, en Espagne33 ou en Sardaigne34 par exemple. Il faut noter en outre que Carthage en conserva très longtemps l'usage, au moins jusqu'au début du IIIe siècle avant notre ère35. 20. Morgan, Fouilles à Dahchour, 1903, p. 48 et 49 : brûle-parfum de bronze dans le tombeau de la princesse Ita (XIIe dynastie). 21. Documents de fouilles de l'Institut français d'archéologie orientale du Caire, X, 1938, p. 171. 22. Evans, The Palace of Minos, I, 1921, p. 578 : de Siva, près de Phaistos, E. M. II (dans un ossuaire-tholos). 23. Evans, The Palace of Minos, I, 1 92 1 , p. 578-579, E.M.I. 24. Bliss et Macalister, Excavations in Palestine, 1902, pi. CLVII, n° 5 (Third Semitic Pottery) ; Duncan, Corpus, 1930, 91, V 2-V 7 (Beth Shan et Gezer). Voir également Gjerstad, SCE, IV, 2, p. 400-401. 25. Beth Shan, II, 1930, 3 et pi. 41, 26-28 ; pi. 44, 14-15 ; pi. 47, 17-18. 26. Loud, Megiddo, II, 1948, pi. 62, n° 10 ; 72, n° 17, 18, 19 ; 86, n° 17-18 (cup and saucer). 27. Lachich, II, 1940, pi. XLIV, 179-183 et p. 41 ; Lachich, III, 1953, pi. 77, n° 6 (mais « occa sionnel au niveau III »). Voir également Amiran, Ancient Pottery, 1969, p. 303 et fig. 340 (cup and saucer). 28. Macalister, Gezer, III, 1912, pi. CLVIII, n° 5. 29. Ugaritica, II, 1949, fig. III/2 : non loin du sanctuaire, près de l'écurie royale. 30. Voir ci-dessus notes 14 et 17. 31. Karageorghis, RDAC, 1964, p. 70. 32. Cintas, La céramique punique, 1950, p. 187, N° 86-87, 88, p. 189, 104-105 (sanctuaire de Tanit et de Baal Ammon). 33. Blazquez, Tartessos, 1968, p. 172-173. Voir également Karageorghis, Two Cypriote Sanct uaries, 1968, p. 4. 34. Cintas, La céramique punique, 1950, p. 187, n° 89. 35. Cintas, La céramique punique, 1950, p. 189, n° 107 (ruines d'El Kenissia). O. Broneer s ignale aussi un exemplaire très récent trouvé dans un sanctuaire de l'Isthme, Archaeology, 9, 1956, p. 271 (Ier siècle ap. J. C.) ; il souligne que la forme est inconnue ailleurs en Grèce.
IV. VASES DIVERS
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A quoi pouvaient servir ces vases qui ont été utilisés pendant tant de siècles avec une continuité aussi remarquable ? Le problème n'est pas clairement résolu et il suffit de noter combien divers sont les noms sous lesquels ils sont catalogués pour s'en rendre compte : assiette double concentriquement, bol-double, brûle-parfum, coupe à encens, lampe, sup port d'aiguière, support de vase, vase (?), candlestick, candlestick-bowl, cup and saucer, double bowl, double-dish, incense burner, incense lamp, torch holder, two-storey lamp, vase and plate, et cette liste n'est pas complète ! Ces dénominations multiples désignent des vases qui ont une même structure ; mais elles témoignent aussi de variantes dans la forme : la cou pelle intérieure peut être petite et presque cylindrique, elle peut avoir un pincement en forme de bec ou être large et évasée. Ces variantes reflètent peut-être les utilisations différentes qui ont été proposées. On a parfois trouvé ces vases doubles avec de petites amphores à fond pointu et l'on a pu penser qu'ils leur servaient de support36 : l'amphore, fixée dans la coupelle centrale, aurait été maintenue droite et le liquide
Fig. 100 : Ath. Mitteilungen, 79, 1964, Beilage, 3.
36. Bliss et Macalister, Excavations in Palestine, 1902, p. 98. A Larnaka-Turabi, une petite amphore à fond pointu a été également trouvée avec ce type de vaisselle, voir Myres, JHS, 1897, 17, p. 159.
VASE DOUBLE
75
qui suinte souvent des parois poreuses aurait été recueilli dans la coupell e extérieure ; mais cette hypothèse tombe pour les exemplaires qui ont un récipient central très ouvert ou ceux dont la soucoupe convexe offre une mauvaise stabilité. Parfois, le récipient central est nettement pincé en forme de bec ; il s'agirait alors de lampes et c'est ainsi que Th. Oziol37 interprète un exemp laire en terre cuite du Musée de Chypre. 0. Broneer38 catalogue aussi comme des lampes des vases trouvés dans l'Isthme, mais l'exemple est moins net : la cupule centrale est noircie par le feu, mais elle présente une encoche et non un bec. Parfois, c'est la coupelle extérieure qui présente un pincement rappel antun bec verseur39 ; on pourrait alors songer à une utilisation dans des libations rituelles. Une anse d'amphore trouvée à Kaloriziki40 pourrait ap porter une confirmation à cette hypothèse : son dessin est, certes, un peu indistinct, mais il paraît bien représenter ce qu'on appelle des « génies minoens » brandissant des vases doubles au-dessus de leur tête (Fig. 100) ; or ces génies portent souvent des vases à libation41. Il est aussi vraisemblable que beaucoup de ces vases étaient des brûleparfums : quelques-uns ont en effet un couvercle42, d'autres présentent des traces de feu dans une coupelle extérieure démunie de bec43. Vases, brûle-parfums ou lampes, ces objets devaient de toute façon être les accessoires de rites traditionnels mais courants ; ils sont en effet d'une facture modeste et sont rarement décorés.
37. Oziol, Sdamine, VII, 1977, n° 42. 38. Broneer, Archaeology, 9, 1956, p. 271. 39. Bliss et Macalister, Excavations in Palestine, 1902, p. 98. 40. Catling, Cypriot Bronzework, 1964, pi. 24 et le dessin donné dans Ath. Miti, 79, 1964, Β. 3. 41. Voir les documents rassemblés par Madame Sambin (travail déposé à l'Université Lyon Π). 42. Morgan, Fouilles à Dahchour, 1903, p. 48 et fig. 107 ; Karageorghis, Two Cypriote Sanctuar ies, p. 39 (associés avec le culte de Baal-Hammon). 43. Nagel, Documents de fouilles, X, 1938, p. 171 ; Anthes, Mit Rahineh, 1955, 1959, p. 3 a.
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CONCORDANCE ENTRE LES NUMEROS DE L'INVENTAIRE ET LES NUMEROS DU CATALOGUE INVENTAIRE
CATALOGUE
Met. 1 Met. 3 Met. 5 Met. 6 Met. 7 Met. 8 Met. 9 Met. 32 Met. 43 Met. 51 Met. 51 bis Met. 53 Met. 57 Met. 64 Met. 66 Met. 67 Met. 79 Met. 81 Met. 158 Met. 217 Met. 226 Met. 227 Met. 231 Met. 239 Met. 240 Met. 311 Met. 312 Met. 316
38 39 40 36 37 32 33 29 55 43 48 4 8 7 9 5 11 46 2 18 19 17 34 51 50 54 53 10
INVENTAIRE
CATALOGUE
1934/XI- 16/29 1934/XI- 16/30 1936/11 -26/1 1936/11 -29/3 1938/XII- 13/2 1942/VIII-25/1 (37) 1942/VIII-25/1 (40) 1947/VII-2/1 1948/IV-9/1 1948/XII-8/1 1949/11 - 23/4 1952/VII-4/6 1955/XII-30/3 1955/XII-30/4 1957/X-30/3g 1959/III-20/2 1959/VIII-21/3 1962/11 -23/2 1963/X-II/l 1965/XI- 29/60 1965/XI- 29/61 1966/XII- 16/19 1967/11- 13/5 1970/ VI- 10/1 1972/V-2/1 1972/VII- 18/1 1972/X-24/6 Amathonte Τ 13.8
28 24 41 23 42 52 6 14 20 21 27 31 25 26 13 35 44 49 56 1 47 45 3 15 12 22 30 16
CHRONOLOGIE Chypriote Récent III C Chypro-géométrique I Chypro-géométrique II Chypro-géométrique III Chypro-archaïque I Chypro-archaïque II Chypro-classique I Chypro-classique II Epoque hellénistique
1150-1050 1050-900 900-850 850-750 750-600 600-475 475-400 400-325 325-58 av. J. C. (annexion de Chypre par
av. J. C. av. J. C. av. J. C. av. J. C. av. J. C. av. J. C. av. J. C. av. J. C. Rome).
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TABLE DES MATIÈRES Carte 1 : Chypre
4
Avant-propos
5
Introduction
7
Ch. I : Vases fermés 11 I. Chaudrons 11 A. Chaudrons sans anse (1-2) 11 B. Chaudrons à protomés (3) 13 C. Chaudrons à deux anses verticales (4) 16 II. Cruches 17 A. Cruches à col tronconique et anse décorée d'une palmette (5) 17 B. Cruches à anse en forme de crosse (6-10) 21 C. Cruches dont l'anse se termine en feuille d'acanthe (11) 25 Ch. II : Vases ouverts I. Bols A. Bols B. Bols C. Bols D. Bols E. Bols
en calotte simple (12-13) en calotte décorée (14) à anses horizontales dressées (15-21) en calotte, à omphalos (22-23) à panse carénée (24-30)
27 27 27 29 31 37 39
II. Coupe à pied (31)
46
III. Plats A. Plats en calotte avec une anse mobile (32-34) B. Plats creux ou bassines (35-42) C. Plats simples en forme d'assiettes (43-45)
47 47 50 55
Ch. Ill : Instruments
59
I. Puisoir (46)
59
IL Tamis-passoire (47-48)
61
III. Louches A. Louche à cuilleron piriforme (49) Β. Louches à cuilleron en calotte sphérique (50-54)
64 64 65
Ch. IV : Vases divers I. Brûle-parfum (55) IL Vase double (56) Carte 2 : Méditerranée orientale et Proche Orient Concordance entre les numéros de l'inventaire et les numéros du catalogue Chronologie Bibliographie Table des matières
69 69 71 76 78 78 79 85