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, doyens) [fol. 46 ô] r. Et dans la controverse entre Bonpo et bouddhistes devant le roi Khri-srofi lde-bcan, les premiers qualifient ainsi leur savoir : < Nous connaissons avec certitude l'ordonnance (l'aménagement en système) du monde (shal-srid,). Nous calculons de qui le monde (srid.-pa)s'est détaché et les lignées (les généalogies) des dieux (Iha-rab rgyucLla rcis). Puis les gçen calculent I'origine (grol-phug rcls) , (fol. 61 ô). Doyens et spécialistes religieux, conteurs, chanteurs et prêtres! Leur savoir concerne les origines. Aux mots déjà relevés qui désignent ces origines, il faut ajouter ces termes nouveaux, ici illustrés : grol et phug. Ils se sont maintenus avec fldélité dans les traditions ancestrales (Hermanns, 1948, p. 195; trad. p. 175 : Entstehungsweise) : elles ont trait à la formation (éhags-lugs) da monde, à I'origine (grol-lugs) des êtres vivants et à la création (srid-chul) des hommes. En reprenant la création du monde (p. 195), on en donne pour origine (ph"ù un ceuf, alors que pour l'origine de la tribu des lGa à partir des lignées (rgyud,) de divers dieux, on se sert à nouveau du mot grol (p. l99i id,em poar la lignée desphya et des rrnu, p. 203). (srid-pa'i pha) er < grand-mère du monde > (srid-pa'i a-phyi).Il est trle vieux père de la naissance du monde n (srid,-pa éhags-pa'i pha-rgan), (sbas'chul brtul-Zugs; xyl. Ling, II, 30 o). C'est là une allusion à son expulsion dans cette région, exil pendant Iequel il se mêlera aux démons et les soumettra. Ce temps de a la pénitence rr est expressément caractérisé par
m'est demandée? (Elle est aussi grande que) la rangée des étoiles du ciel tr qui couvre tout D, le nombre des six céréales de la terre rcde grande étendue r. La profondeur des bienfaits? Trésor d'histoires. Tise (Kailâsa), le glacier blanc du monde (srid,-pa), est à la source des eaux du Fleuve (gCafrpo, Brahmapoutre). La lignée ancestrale des gDoir, il y a vraiment de quoi parler en long et en large. Comme le dit le proverbe des anciens, proverbe qu'on appelle la bonne tradition : ,. sans se vanter soi-même, établi par le monde ! " r (xyl. Ling, T, 26 11)tsal. on pourrait multiplier les exemples. Mais à vrai dire, ils ne seraient pas utiles. Ils ne prouvent, en effet, que ceci : l'épopée est le miroir ûdèle dela société tibétaine des derniers siècles. Elle montre tous les milieux : bouddhistes (à tous les degrés, exotériques- et esotériques, philosophiques et rituels), Bonpo et religion populaire; agrieulteurs et éleveurs, sédentaires et nomades I paysans, bergers, chefs féodaux, lamas, brigands; bref tout ce qui caractérise cette société. Il est normal qu'elle reproduise aussi fidèlement le style des palabres des réunions et des fêtes. Ce que nous voudrions retenir ici, ce sont des traits plus profonds qui concernent la construction même de l'épopée, son élaboratlon, ses sources d'inspiration. Voyons donc si nous pouvons déceler des thèmes et des motifs qui soient inhérents à l'æuvre, sans lesquels le récit ne saurait se concevoir, indispensables à sa logique interne, et qui ne s'expliqueraient, en même temps, que par le milieu des sgruri et des ld,e'u anciens, de la coutume populaire, des traditions ancestrales (rni-ëhos) et des fêtes consacréesaux montagnes sacrées et aux grandes dates de l'année. Voici un premier thème essentiel, Khro-thun, oncle de Jo-ru (le ieune Gesar) et un des anciens de GliR, se vanre d'être un des rares hommes à connaître toutes choses et propose de les révéler à Jo-ru. Mais celui-ci refuse : il n'en a pas besoin, parce qu'il possède en héritage (rjons-ëhos) trois livres, Leurs titres correspondent aux sujets que Khro-thun se vante de connaître. En combinant les deux passages (xyl. Ling, III, 94 b-gs b), on obtient les correspondances suivantes :
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III. RAPPORTS AVEC L'ÉPOPÉE Nous serions-nous égarés? Ne nous sommes'nous pas éloignés de notre sujet? Nullement. Tout ce long aperçu sur les sgrurt et les lde'u anciens et leurs équivalents modernes concerne directement l'explication du Gesa,r. Nous avons déjà eu I'occasion de montrer en passant à quel point des thèmes et le style de l'épopée sont identiques à ceux que nous avons exposés. Seul le désir de grouper les faits pour plus de clarté nous a empêché de comparer tout au long les divers éléments du Gesar. Nous voici maintenant à pied-d'ceuvre.
Trad,itions de Glin. Quand il s'agit de donner à chacun son rang dans l'assemblée et de souhaiter la bienvenue aux chefs qui en occupent le premier, sPyi-dpon, le doyen de Gliù, s'adresse à eux de Ia même manière qu'on le fait dans les textes de Hermanns : u Paroles de bon augure d'abord (avec les signes {astes, rten-'ôrel), (puis) la formation (ëhags-gnas) du monde, l'origine (grolJugs) des êtres vivants, la source (byuù-khuft) de la religion bouddhique, et l'origine (grol-phug) du clan ancestral des gDon. Leur quantité
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1. Khro'thufr connaît le ltalpa (la période cosmique) de la naissance du monde- ('jig-rten'ëhags-pa), de son existence actuelle (d,e-nas gnas-pa) et de sa destruction future (d,e-ries 'jig d,ari stoîi-pa), c'est ia jô-rr.t "o.,,'o"logi". la connaît, car ii a le livre Sria-pli hhog:[1"d éhen-rno.(Grande ouverture du corps du monde >. un tel titre se réfèie à la fois à la tradition sur res ori. gines rattachées aux neuf parties du corps du lion (texte ancien du Blon-po bka'-thaft) et au tableau divinatoire reproduisant le monde sous forme de tor. tue (srid'-pa ào) des textes de Hermanns. Les deux traditions ne se recouvrenr pas et dériyent de milieux différents. Le < corps du Lion ) comportâit toutes les traditions (sur le monde, aussi bien qo" *i les clans, etc,). La ( tortue ) n€ s'applique qu'au monde. Comme dans le livre suivant de jo-ru, l,origine des clans est traitée dans un autre ouvraEe.
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2. Khro-thuû sait comment naît l'enfant dans la précieuse condition d'homme, comment il est saisi par la transmigration (la vie) et comment, à sa mort, il va dans le bar-d,o (état intermédiaire). A ces connaissances, rien rê corrês. pond dans la réponse. L'éditeur da xyl. Lingles a peut-être ajoutées. Mais Khro-thuri poursuit. Il sait aussi comment les groupes sMug-po [gDon] se sont détachés (ëhadJugs) d'entre 1essix familles de
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dans le Yar-klufrs, non loin de bSam-yas. Pour le xyl. Ling, Çel-brag est bien un trésor d'oir Gesar reçoit ses armes et les douze livres sacrés du KluJbum écrits en lettres d'or (xyl. Ling, II,77 b). Mais ce Rocher de Cristal y est identifié avec la montagne sacrée Amnye Machen (rMa-rgyal sPom-ra). En parlant de I'ouverture de ce trésoro le texte emploie pour lui I'expression gter-rjofis. Or les livres de Jo-ru sont qualifiés de rjoris-(hos. Le KIu:burn bonpo que nous connaissons de nos jours abonde en récits cosmogoniques et en légendes ancestrales. Nous avons déjà constaté plus haut (p. 436 et n. 15) que les liwes sacrés de Glifr traitaient les mêmes sujets et relèvent du milieu des lde'u, L'un d'eux traite de l'origine du monde en huit parties, alors que la tradition dw Blonlto bka'-than classe toutes les légendes d'origine en neuf parties reliées au corps d'un lion. Un des rjofi.s-éhos de Jo-ru, partie de l'héritage sans doute déposé dans le Irésot (gter-rjoâs) de Çel-brag, alias rMa-rgyal sPom-ra, le premier, traitait de I'ouverture (l'éclosion) du corps du monde. Or la montagne sacrée et le pays entier de rMa (Haut Fl. Jaune) oir jo-ru s'établit et où il reçoit son héritage, sont appelés rMa-khog ( corps de rMa r, ce qui est compris comme rMa-yul seù-ëhen khog-pa ( corps du grand lion (qu'est) le pays de rMa'r (xyl. Ling,II,72b; aussi rMa-khog seri-ëhen khog-pa, II, 30 a er 7I a; rMa-phu seù-ëhen khog-pa, II, 67 a) (55). Le pays du héros est donc le corps d'un lion. Nous savons par ailleurs qu'il était assimilé au monde entier (gliri :' jam-bu-gliri, cf. chap. vr, p,294), Si la tradition populaire ancienne (mi-ëhos) rattachait tout son savoir aux neuf parties d'un lion, c'est qu'une légende de la création du monde devait sans doute être centrée sur la division du corps d'un animal mythique géant. Précisément, ce thème, avec le motif particulier des neuf parties, caractérise le prologue du Gesar qui a trait à l'origine du pays et des clans et qui devait s'appeler Srid,gliù, < chapitre sur le monde créé r (cf. chap. rr, p. 4B).
Les récits de la Création. A l'origine, avant même I'apparition du pays de Glirr, de ses trésors et de ses héros, se place, dans la Louer Lad.althi oersion (Francke, 1905), un vieux maître qui conseille le couple ancestral et leur enfant trouvé. Nous avons vu (chap. rrr, p. 166) que le nom de ce maître, Me-me slob-dpon rCe-dgu, désigne un prêtre-sorcier rfiiir-ma-pa (m,e-rne : a-rnïe)t mais nous savons aussi (cf. chap. vrr, p. 33I et supra,n,44) que le même lrrrota-nye
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bénéfique - guidant le héros, la seconde - 6a1yais6 - étant destinée à être sacrifiée. Le maître Neuf-Pics conseille en effet au premier enfant de Gliù, l'ancêtre Dofi-gsum Mi-la sùon-mo, de tuer le démon Neuf-Pics et de le dépecer. De ses morceaux naîtront le pays et le château de Gliû :
Au cours du festin or) des concours de chants et de courses de chevaux ont opposé les participants, le même jeune homme, Mi-ëhuri, échange un chant avec son adversaire, le vieux Khro-thufr qui se vante, nous le savons, de con' naître les origines (ms. Tazig, Vashington', 32 a er suiv. et 35 a suiv.). Et voici ce qu'ils disent :
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Quatre têtes coupées et jetées deviendront les (quatre) murs du château de Glifr. Quatre autres têtes coupées et jetées seront les quatre coins du château à Neuf-Pics de Gliri. La neuvième tête coupée et jetée fera le plancher de terre. Les jambes deviendront les poutres maîtresses (ma-gd,ufr,);les bras, les poutres secondaires (bu-gduù). Les doigts deviendront les lattes du toit, les côtes son revêtement et les viscères la terre ( en farine mêlée de beurre r dont iI esT couvert. Les poumons arrachés et jetés deviendront le Mont jaune d'Or et le cæur arraché le Mont blanc de conque. L'estomac (grod) fera la première des plaines, Gro-ma than, et les intestins (rgyu-ma) la première des vallées, rGyu-ma roû. Le deuxième estomac (éhe'i pho-ba) deviendra le terrain de chasse sPo-mtho nan-ma, les deux yeux les sources Chari-ya, les deux narines : la flûte à beaux sons (sic) et les deux reins : les rochers supports du dos. Le texte ne spécifie pas la nature du démon. Si on peut le serrer de près, le second estomac désignerait un ruminant. Bceuf ou yak? On attendrait un lion, mais des variantes sont attestées.Le nombre ile parts découpéesest aussi variable; du moins le chiffre neuf est-il présent bien que réservé aux seules têtes. La suite de I'histoire a trait à la naissance des dix-huit (deux fois neuf) héros de Gliô, tous nés le même jour. Et le thème des origines est repris : il existe un château qui contient tous les trésors et les premiers des animaux et des objets. Guidé par les conseils d'une vieille qui connaît le passédu monde et l'avenir de Gliir, le doyen des dix-huit héros les emporte et les dépose au château de Gliù. On pouvait encore hésiter à propos des livres de io-.rr, On pouvait penser que ce ne sont 1à que des emprunts pour ainsi dire extérieurs à une littérature courante: bonpo, populaire et lamaïque. Mais le thème du corps dépecé de l'animal pour la création du pays est indispensable au récit, Il en fait partie intégrante. Il est directement inspiré par le milieu des conteurs ld,e'u eI non pas superficiellement ajouté à un récit indépendant. Beaucoup de versions du Gesar négligent le prologue ou le remplacent (comme le xyl. Ling et la version David-Neel) par le récit de Padmasambhava chez les naga. Mais si le Srid,-glin est rare, toutes les versions, même les plus élaborées et < lamaïséesr, le présupposent. Nous avons rencontré plus haut (p, 441), un jeune guerrier de Glin expert en l'art de parler dans des palabres et à répondre dans les chants alternés.
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1. Au début, à l'origine ùt kalpa (dah-po bskal-pa), la cosmogonie bouddhique (d'abord naît le vent, puis la terre, les pierres, les montagnes; les quatre grands et les huit petits continents, la montagne d'or (Sumeru) et les sept mers). Puis la géographie bouddhique : au Nord du Vajrâsana de I'Inde, les monts noirs à neuf étages (l'Himalaya) avec le mont Ti-se (Kailàsa) et le lac Ma-dros (Anavatapta) d'où s'écoulent les quatre fleuves. 2. Mais encore, voici que la tradition indigène reprend ses droits. Le < crapaud bleu de turquoise > (g-yu-sbal sfLon-mo)non produit (ma-grol) fut pris au ciel de Brahmâ. Mais retombant sur la terre, il se brisa en plusieurs parties. Il en naquit (ëhags) Rin-ëhen dar-lu (chef de la lignée câdette de Glit) des Mu-pa. Les joints (? chigs:bras) tombant dans la plaine donnèrent naissance (éhags) à son cheval Pha-wan drel-dkar. Des poils (sic) du crapaud (sbal-spu) éparpillés par le vent naquirent les treize génévriers sacrés (lha-çug) de la colline des dieux (lha-rifsl) de rMa. De son sang (sbal-khrag) épan'ché sur le sol na' quirent les treize lacs de turquoise (bleus) de la colline des dieux (lha-ri) d'e rMa. De ses os (sbal-rzs) : le marydala imaginaire (yid-kyi d'kyil:khor) dtt pays de rMa (cette partie vise à caractériser la lignée des Mu-pa). Et encore :
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la montagne six flèches de.tamarin (om-bu) : de là dérivent res six groupes 'om-bu (lignée moyenne de Grifl). b'autrés trouvèrent au bas de ra montagne une louve à neuf têtes_:en-naquirent res quatre familles des Mu-spyan (olouve >; lignée cadette) r, Les femàes de ces groupes sont à ra base de la de Glifr qu'on peut aisément trouver dans le xyl. Ling .gj"é:t:gi:",propre (II , 3 ô) (58). les familles, res régendes ancestrares se rattachent ,.Ainsi, direct.ement à-généalogies-des la genèse du monde (entendoni : du pays q.,"Jol-J., .it" habité) conçue comme le démembrement d'un animàr.-Et"npuisque re pays de rMa, ici représenté comme les pa.rties du corps d'.,n crapauà d';;; iig."r." (par souci de jeu de mot et d'ailusions or,* .ro-. des "; familles par ailleurs conçu comme le corps d'un lion, alors que "*utre"J'1, "r, le riwe de Griù relatif à la création du monde s'apperre( ouverture du corps cu lion r, il semble bien que I'antique classifrcation des traditions en parties du corps j,"" iià"-aerir" d'un tel récit de la creation par démembrement. Le siyle et les thèmes sont ceux des textes de Hermanns et d,esrde'u anciens. Le milieu qui les explique est celui du culte des montagnes sacrées-ancêtres. Nous I'avon^sdéjà dit, le doyen dé Gliri, spyidpon (,t chef universel r) Khrargan {r
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Francke, un des dix-huit < oncles , (a-khu), né avec cheveux et barbe blancs (Low. Lctd, uersiono p. 12), l'a-khu sGom-rgan, r vieux méditant ,, du xyl. Gyantse (Ka, 4b) : vieux de trois générations, il n'est jamais mort et connaît I'histoire de I'enfer; il n'a jamais vieilli et connaît (pour cela) les généalogies des pères et les lignées des Êls. Dans toutes les versions, ce personnage contemporain des origines joue le même rôle important, bien que les noms varienl(ao). Dans la plupart des versions c'est sPyi-dpon, alias Khra-rgan (Cagen), qui procure un chef à Glifl. Il connaît tout, car il a le n livre de baser (rna-yig, littéralement
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d'une épithète curieuse : vieil homme des trois rndaris (md,aùs-gsum rni-rgan; ms. Gru-gu, I, 261 b). L'orthographe semble fautive car md,arts-surz signifie < la nuit précédente> (d,ictionnaire de Desgodins) et est une épithète de
Le cuhe de la rnontagne et Ia naissance du héros. Au deuxième registre, à droite et en haut de la Peinture I, on voit la montagne et les objets du cuite : trois tas de pierres blanches en forme d.e stupa surmontés de drapeaux multicolores représentanto selon la légende, les < treize châteaux des dieux , (gsas-rnkhar, siège des dieux tutélaires); trois lances munies d'oriflammes et trois flèches enrubannées (md,a'-dar\; des offrandes et notamment un grand vasefumant (le ôsaû). C'est sous ces offrandes qu'on lit la légende i rtls1str. sToû-gsum mgon-lha dkar-po offre des offrandes de purifrcation (bsaft-rnëhod)pour développer les lignées (ou généalogies)des hommes du Tibet r. Le dieu auquel s'adressece culte, on le voit arriver de droite vers cette montagne : c'est un dragon bleu, < le dragon de turquoise r, dit 1alégende, t à crinière de cuivre, dieu guerrier (dgra-lha) des sDofi bruns r. Derrière l'officiant on voit deux dieux à turbans blancs : gÇen-lha 'od-dkar et sTag-lha yarZugs.Le résultat du rite se voit à droite de cette scèneet plus bas; c'est I'origine des < tribus primitives r du Tibet, issues du premier ancêtre, le sridpo (< dieu du monde créé r) Ye-smon rgyal-po et de son descendant, ule prince du monde créé > (srid,-pa rgyal-bu) mThiù-ge. Or cette généalogie, avec tous les détails donnés que nous pouvons ici omettre, est identique à celle par laquelle débute la chronique de Rlafrs, Po-ti bse-ru, et le rzs. Hertnanns (1948). Nous savons déjà à quel point le récit de la naissancemiraculeuse du premier ancêtre de ces Rlairs est semblable à celui de la naissancede Gesar (cf. chap. rv, p. 201). Sur la Peinture I, la généalogie aboutit, au bas et à droite, aux trois femmes dont dérivent les trois lignées de Glitr (sPyafi-mo bza', gSer-bza' et 'Om-bu bza') et
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dont parle aussi le récit de la création du monde à partir du corps d'une tigresse dépecée que nous avons examiné plus haut (p. 463). Toutes ces traditions sont donc parfaitement cohérentes. Elles ne sont pâs limitées à l'épopée, mais caractérisent bien cette tradition populaire (mi-ëhos) et ces recueils de récits qui nous sont déjà attestés pour une époque très ancienne. Le milieu de ces récits de création et de généalogie des clans, c'est bien le culte des montagnes sacrées et les réunions contradictoires (chants alternés, hymnes aux ancêtres et aux chevaux, etc,) auxquelles il donne lieu. L'épopée en dépend étroitement pour la construction de son prologue, indispensable au récit. L'importance de ce milieu et la dépendance de l'épopée ressortent encore mieux quand on passe au second registre évoqué plus haut, celui de I'intervention du doyen pour obtenir un chef. Ce thème, rappelons-le, est attesté indépendamment de l'épopée, dans un manuscrit de Touen-houang (cf. chap. vI, p,2aS). Son ancienneté est donc bien certaine. Mais il est aussi à la base d'un conte, le conte de Ma-safi, qui a été incorporé dans le recueil bouddhique des contes du Vetâla (Ro-sgruù, Siddhi-lcù'r, cf. chap. vt, p. 247), et que dPa'o gCug-lag phrei-ba, cet historien consciencieux, nous donne comme exemple de ces contes anciens (sgruù,) que Srofi-bcan sgam-po utilisa dans sa politique de préparation au bouddhisme, Voyons donc comment il se présente dans Ie Cesar. Dans le xyl. Ling (1, 15 a-b,30 a-35 o), le thème est présenté exactement comme son parallèle de la création des clans dans la Peinture I. Tous les clans et chefs de Glirr, tous les représentants aussi de la population, doivent se réunir au temple du pays de rMa (Haut Fl. Jaune; pays qui est un corps de lion et oir se trouve la montagne sacrée rMa-ëhen sPom-ra qui contient les trésors et les armes du héros), Dès le quinze de la 2e lune de l'été a lieu le sacrifice en honneur des dieux guerriers (dgralha) i rreize autels du rite de purification (ôsaâ) doivent être érigés, chacun réservé à une essence de bois différente; treize drapeaux doivent être plantés (consacrés at d'gra-lha), et treize autels d'appel du bonheur (sous l'égide de Vaiérava4a) aménagés' Le doyen sPyi-dpon entonne alors le chant de la création du monde (srid'pa) q:ue guideront les d,gra-lha venus des tas de pierres (gses-lchafi, : gsas-khaù, comme dans la Peinture I). L'aigle, le dragon, le lion et le tigre caractérisent les participants; ce sont les animaux qu'on dessine aux quatre coins des rluri-rta < chevaux du vent t (autour du cheval central qui porte le joyau nor-bu), drapeaux qu'on lâche au vent lors du sacrifice à la montagne au tas de pierres. L'un d'eux, le dragon, on le voit arriver, comme dgra-lha de Glitr, au culte de la montagne sur la Peinture I. La date de cette fête concorde avec celle des fêtes consacréesen été aux mon' tagnes sacrées.Cette concordance n'est peut-être pas très signifrcative; l'épopée décrit exactement les institutions de son temps. Mais la suite de l'épisode montre que le thème est inhérent à la matière même dont l'épopée s'est servie.
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Quel est, en effet, le but de cette réunion et du culte rendu? Le xyl. Ling a supprimé le récit de cette fête. Il n'indique que la décision de Ia tenir. La suite du récit concerne la recherche d,e la nd,gi qui sera la mère de Gesar. Quand le récit reprend les événements de Glin (II, 3 à, 4 a), il parle de la fête de naissance, non pas de Gesar, mais de son demifrère rGya-cha. Or ce dernier est un véritable doublet de Gesar, La fête qui devait avoir lieu visait certainement la naissance de Gesar, car les préliminaires consistent à annoncer au peuple le rêve de sPyi-dpon à ce sujet. Ce rêve s'explique précisément par les légendesque nous avons étudiées à propos des fêtes des montagner ."crée.. 11 indique principalement deux rapports, l'un entre deux montagnes (rMaëhen sPom-ra, le dieu protecteur et gardien des trésors, et sPyirgyal ou sKyirgyal, lieu-saint et dieu tutélaire de Glin), l'autre entre une montagne (le père surnaturel de Gesar) et un lac (le séjour dela nd,gi,la mère de Gesar). Dans les deux cas la liaison s'effectue par des rayons. Un troisième signe, le parasol, symbole de victoire, concerne Sefi-blon, le père terrestre de Gesar (on lui donnera pour servante la ndgt),mais aussile père de rGya-cha, demifrère et doublet de Gesar. Ce dernier est né le lu" de la l2e lune. Il a donc dû être conçu au printemps. Il en est de même de Gesar (né le 15 de la I2e lune). Quand le xyl. L!.ng reprend le récit, il évoque d'abord la fête de naissance de rGyacha,
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eau) où garçons et filles échangent des chants alternés. L'emprunt de la version mongole a été fait à bon escient. L'assimilation est justifiée et basée sur un sens profond de l'unité des thèmes. Au Tibet aussi les chants alternés de femmes et d'hommes sont exécutés lors des fêtes du printemps. Ils traitent du début du monde et des animaux-types des règnes de la nature, autant de traits que nous avons rencontrés à l'occasion des fêtes de l'été. Comme son demi-frère et doublet rGya-cha, Gesar naît à la 12e lune (le 15 d'après xyl. Ling, Il,24a), date qui, selon le même texte (II, 61 ô)' caractérise la fin de l'année passée et le début de la suivante. Il naît vil et mé' prisé, et c'est à la même date qu'il est expulsé (loc. cit') : il ressemble au roi du carnaval et au ( diable blanc r du Nouvel An. Mais ce thème nous occupera au dernier chapitre. Ici, nous devons encore reprendre I'analyse des préliminaires de la naissance. Fête du printemps ou de l'été, la date de ces événements est caractéristique du culte des montagnes sacrées, Elle est assimilée au début du monde dont le récit est chanté à cette occasion. Les épopées mongoles placent les événements au début du monde. sPyidpon qui pratique le rite est le < vieux glacier du monde n. Aussi n'est-il pas étonnant que l'épopée soit rattachée, chez les T'ou' jen, à la légende du premier tas de pierres (oôo,' Schrôdet,!952, p.67) : à l'âge d'or, où tout était bien, le premier roi(kaan), Hamluo Siergân (Siergân < mongol Tsargin
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(ici brGya-byin, Indra;le Chans-pa, Brahmà, des autres versions) en I'aidant dans son combat contre le démon. Cette lutte se présente comme celle de deux montagnesoI'une blanche (Ciel, dieu), I'autre noire (démon), apparaissant successivement comme oiseaux et yaks blanc et noir et gagnant alternativement le matin et l'après-midi. Or cette histoire se retrouve identique dans le conte du Ma-san Ya-ru kha-khra, de nos jours incorporé dans le Ro-sgruft, (Siddhihilr), mais autrefois indépendant et connu comme un des sgrzrâ anciens assimilés au bouddhisme. Nous savons aussi que la lutte en question, déjà assimilée à celle des deaa el des asura, est le thème essentiel des rlgra-Iha dans le texte du bsan récité lors du culte des montagnes sacrées, alors qu'une pièce de théâtre sur cette lutte des d,eoa et des asura était jouée à la fête du Nouvel An en même temps que d'autres pièces relatives ar ca,hrantarriz et aux rois des Quatre Orients. Le Ma-safr Ya-ru kha-khra est un homme-bceuf comme Sefiblon (,r ministre.lion >), père fictif de Gesar et père de rGya-cha, doublet de Gesar. Dans l'épopée, il n'intervient plus dans la lutte entre les deux montagnes opposées; c'est son frère sPyi-dpon qui le fait. Si l'histoire de dPal-le < le Sauvage ) se retrouve dans le conte de Ma-saûs, le nom de son épée est conservé dans le récit-cadre dt Ro-sgrufr. à côté d'autres noms d'armes célèbres, à leur tour identiques à des armes de Gesar (supra, p. 428), Elle confirme donc notre conclusion que la source d'inspiration du Gesar se situe à la jonction des milieux lamaîques et populaires que nous savons être très ancienne et dont nous avons vu des exemples précis depuis la protohistoire jusqu'au xrve siècle. Nous essayeronsdans le chapitre suivant de cerner de plus près encore l'éten. due et la manière de f intervention des milieux lamaïques dans l'élaboration de l'épopée. Mais, édiflés que nous sommes maintenant sur la part déterminante des éléments provenant du milieu des fêtes en honneur des montagnes sacrées, nous pouvons, pour terminer, envisager de ce point de vue un autre thème essentiel de l'épopée, la course.
La course d,'intronisatiorc. Avec la course s'âchève la première partie du récit qui se présente comme un cycle à part assezfermé, celui ori le héros vit sous sa forme vile et s'appelle Jo-ruopar opposition à la secondepartie où il s'appelle Ge-saret est le roi majes; tueux occupé à soumettre les démons et ennemis aux frontières. Entre le début (aménagement du pays, origine des clans, nécessité et recherche d'un chef, naissance miraculeuse du héros) et la fin de ce premier cycle (la course de che. vaux dont le gagnant obtient le trône, la fiancée et les palladia), tonte l'histoire se borne à l'expulsion de Jo-ru et sa prise de possession du pays de rMa. Nous verrons au dernier chapitre que ce thème pourrait bien s'expliquer par le milieu des fêtes du Nouvel An et la notion d'un roi factice et bouffon de
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carnaval. Reste donc la course. Après tout ce que nous savons déjà, il n'est pas absurde de penser aux courses qui consacrent le tas de pierres à la fête de la montagne sacrée,aux compétitions diverses qui I'accompagnent et aux hymnes entonnés en honneur des participants, guerriers et chevaux. Le fait que le trône est attribué au vainqueur d'une course de chevaux n'est pas normal, ne s'explique pas par une institution de la sociétéen temps ordinaire. L'épopée le dit par la bouche de io-ru. La course est rituelle; elle est propre à un temps exceptionnel, à une fête. ( Cette course du Glin Blanc est un jeu étonnant... Le roi de la religion de I'Inde n'est pas désigné au trône par une course, ni le roi de la loi de Chine, ni aucun (des rois) des nombreux royaumes des dix-huit coins de la terre. Mais au Glin Blanc, le roi est élu (désigné) par les chevaux. Même les deux mendiants io (: io-ru, Gesar), et rGur (rGu-ru, Êls de mendiant) montent à cheval; et si leur cheval est le plus rapide, ils seront roi de Gliir; alors que même les membres des familles royales des grandes tribus brunes des gDoir deviendront les serviteurs du clan de Gliir si leurs chevaux ne sont pas les plus rapides, En comprends-tu la merveille, devin?> (xyl. Ling, III, 89 a). Le thème général est bien connu dans le folklore universel. C'est celui de la fête au cours de laquelle une femme est attribuée au vainqueur d'une compétition, quel que soit son statut social. Il suffit de lire mon résumé ùt xyl. Ling pour constater que l'enjeu de la course est le trône et les palladia, mais aussi la femme, et que les représentants de toutes les classes de la société y participent. Le thème de la course rituelle nécessaire à l'intronisation d'un roi est également fort répandu(6e). Cette course se passe au lieu-saint, à la montagne sacrée, et à la date habi tuelle pour les fêtes en son honneur. Khro-thufr, oncle et adversaire de io-ru, veut la tenir en hiver. Mais lors d'une réunion qui a lieu le 15 de la 12e lune, le doyen sPyi-dpon décide qu'elle doit être retardée de cinq ou six mois. En fait elle est courue le 15 de la 4" lune, c'est-à-dire de la première lune de 1'été, date qui est une fête caractérisée par la réunion des dieux (xyl. Ling, IlI, 13 b, L4 a, L7 b, 20 b : lha d,kar-phyogs 'd.u-ba'i dus-ëhen). On pouvait donc hésiter entre le Nouvel An et les trois mois de l'été. Nous avons constaté qu'il en est de même dans la réalité de la coutume attestée de nos jours(67). L'une de ces fêtes, consacrée au dgra-lha dMag-clpon, < général r, et caractérisée par des médiums en transe et des chants alternés de garçons et de frlles, s'appelle précisément lha-'dus, < réunion des dieux >. Elle a lieu, dans I'Amdo, le 3 de la 6e lune. La course de Glifr est accompagnée des rites caractéristiques du tas de pierres, les mêmes rites que l'épopée décrit déjà à I'occasion de la conception miraculeuse t treize lances, treize flèches, treize tas de pierres (bses-mhhar) et treize niches à offrandes d'essencesbrûIées (bsafi,-khaù; III, 2I o). Deux collines, l'une des dieux d'en-haut (lha-d,is), l'autre des dieux souterrains (klu-d'is), sont la tribune des spectateurs et le lieu où le bsaù est offert (III, 19 a-b;
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7l ô). Les dieux sont 1à, tous les dieux, en spectateurs mêlés aux hommes (III, 100 o, 101 a). Les chefs de chaque catégorie de dieux participent à la course, chacun rattaché à une lignée de Glin et, de ce fait, Iui imposant sa couleur caractéristique(gfl,an, jaune, lignée aînée, etc.; III,20 a,7Ia). Ces couleurs sont celleslà même gue le barde et les chanteurs-danseursdes courses portent à leur chapeau et qui ornent les drapeaux des mâts plantés dans les tas de pierres. Rien n'y manque. Pas même le danger de grêle et d'orage que nous avon$ rru évoqué pour ce genre de fêtes de l'été. Le départ de la course de Glin a lieu aux trois collines de A-wi (ou A-yu), chacune étant une déesse locale à tête animale. Furieuses de voir leur sol troublé par la foule, elles suscitent, pour empêcher la course, un orage de foudre et de tonnerre. Et il faur que io-ru les soumette (III, 81 ô; tost. Nous sommes donc bien fixés sur le milieu de cette course. Mais il y a mieux. Le texte même de l'épopée nous suggère que les chants dont elle est composée sont inspirés des hymnes qu'on entonne à l'occasion des fêtes de la montagne sacrée et des courses qui la couronnent. Il nous dit qu'il es| nécessaire de décrire la course pour en perpétuer le récit. Et cette nécessité est comparée à celle de la tradition orale dans la propagation du bouddhisme (III, 20 b). Ailleurs aussi (rzs. Mon. Leyd,e, p. 2), le compilateur indique la défense de divulguer I'histoire aux incroyants parce qu'elle est basée sur la transmission orale (thig-sflik gi rgyud, las, c'est-à-dire secrète, réservée aux initités) des chants alternés des courses (rta-rgyud-pa'i le'u-glu). Nous voici avertis! Nous savons que depuis les temps anciens (Sron-bcan sgam-po et Khrisrofr lde'u-bcan) et continuellement encore plus tard (au xrrre siècle par Gu-ru ëhos-dbai), les faits indigènes (ici les contes, sgruit et ld,e'u) et les données bouddhiques étaient comparés, mis en parallèle, assimilés l'un à l'autre. La tradition orale du bouddhisme, au Tibet surtout cultivée par les rNiù-ma-pa (et notamment les rJogs-ëhen-pa) et les bKa'-brgyud-pa poètes, correspond évidemment à la transmission orale des chants par des bardes, des chanteurs, des conteurs et des mimes, Aucun doute sur le fait que ces bardes et chanteurs des courses de nos jours sont les successeursdirècts des sgrufi, et d,es ld,e'u anciens. Le xyl. Ling (III,7là) nous le dit: à Gu-ra-rja, but de la course, qui offre le sacrifi,ce bsari de puriflcation adressé à la montagne sacrée et au Ciel (les deux sont confondus), qui chante la gloire des dieux guerriers (d,gra-lha) dont Gesar est devenu un représentant et dont le chef par excellence est modelé sur Vaiéravana? Ce sont les leou-sgrub-mkhan, ( ceux capables de réussir les le'u> (cf. supra,,n. 14). Or nous savons que le'u n'est qu'une variante de lde'u. Ainsi s'expliquent non seulement les thèmes de la première partie du Gesar, mais encore les nombreux chants qui l'étoffent pour ainsi dire accessoirement : exposés didactiques (la géographie du monde, la distribution des clans, les maladies, etc.); connaissances généalogiques; éloges des chevaux; <explications r (hymnes avec interprétation symbolique) du cheval, du chapeau, de l'épée (oe).
Ainsi comprend-on aussi le choix de Gesar comme nom du héros, D'un côté la tradition bouddhique disposait de la notion d'un Seigneur de la guerre et des chevaux, de I'autre la tradition indigène exaltait les montagnes sacrées sous forme de dieux guerriers (d.gralha) parfois simplement appelés n Chef de guerre r et les gloriûait par des courses de chevaux et des offrandes d'armes. Les deux notions pouvaient d'autant plus facilement fusionner que le pays or) l'épopée s'est formée, I'Amdo, fut parfois gouverné par des chefs dont le titre, rt Seigneur de la guerre du Nord tt, coïncidait, accidentellement ou intentionnellement, avec celui du Gesar de la tradition bouddhique. L'iconographie même du dgra-lha par excellence et de ses huit frères garantit la réalité de ces points de contact; elle est calquée sur celle de Vaiéravar.ra.Si, enfin, le thème du vainqueur de la course, élu chef de la tribu et investi des armes et palladia de cette tribu, s'explique par les réunions à la montagne sacrée, ancêtre et garant de l'unité de ce groupe, le thème de l'attribution de la femme à ce même vainqueur s'insère parfaitement dans cet ensemble cohérent. Les joutes de chants alternés entre hommes et femmes qui caractérisent ces réunions sont les préliminaires du mariage. Aussi pouvons-nous clore ce chapitre avec la certitude que dans les chants alternés, énigmes à expression métaphorique,lde'u, et dans les contes s6'rzÉ, mêlés aux notions religieuses bonpo, de I'antiquité; dans les chants, compétitions et rites des fêtes consacrées aux montagnes sacrées et au Nouvel An de nos jours; dans les légendes et les conceptions qui se rattachent à cet ensemble, nous avons trouvé la source, ou du moins une des principales sources doinspiration de l'épopée. Thèmes et motifs se retrouvent de part et d'autre. Mais aussi le style même. Nous avons déjà parlé des métaphores, du langage archaïque, des images empruntées aux règnes de la nature. Nous pouvons peut-être même expliquer par le milieu en question la tournure la plus caractéristique de l'épopée. On sait que le texte narratif en prose y occupe peu de place par rapport aux innombrables chants qui en sont l'essentiel. Ces chants sont alternés. Ils sont échangésentre deux personnes. Ce qui les caractérise, c'est la formule de présentation au début : < me connais-tu? Je suis un tel r, et de même pour le lieu, la famille, le cheval, s1ç,(zo). Dans nombre de cas, surtout quand il s'agit, comme si souvent, d'adversaires, il s'y ajoute un élément typique de provocation et de hâblerie; de glorification d'un côté et de persiflage de l'autre, tous deux également exagérés.C'est bien là I'atmosphère des courses et autres compétitions entre participants des fêtes que nous avons décrites : on s'exalte, on s'oppose, on joute de prestige. A la course de Gliû, les divers protagonistes rivalisent de hâbleries au sujet du parcours à couvrir : de la Chine à I'Inde propose l'un; de la Terre au Ciel plutôt, riposte un autre (III, 18 619 a). La formule de présentation est parfaitement adaptée à ces espèces de duels ou de joutes que soût les confrontations d'antagonistes de toute sorte dans les
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fêtes. L'expression verbale correspond à la structure même de la confrontation et de I'affrontement. celle-ci permet aussi de saisir l'affinité du théâtre et de r'épopée dont nous avons si souvent rencontré des points communs. Le théâtr; tibétain actuel n'emploie, il est vrai, que rarement la formule de présentation (< me connaistu?r, etc.). c'est qu'un narrateur se charge de la présentation du récit et des personnages.Ce narrateur, le n chasseurr (ou rrpêcheur ) ou ( sauvager) ou le < brahmane ) est en même temps un bouffon (ri). ;.. acteurs s'aflÀntent en une suite de longs chants alternés qui n'ont rien d'un simple dialogue. pour I'épopée, le barde réunit en lui seul le rôle de narrateur (récit de pro"serapide. ment psalmodié) et ceux de deux acteurs antagonistes successiveinent n incarnés > en lui. De l'antique complexe des conteurs (sgrufi,), des chanteurs d'énigmes (Id,e'u) et desipécialistes bonpo lui vient sans doute son caractère composite de conteur et chanteur d'hymnes, de mime et de chamane.
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NOTES DU CHAPITRE VIII (t\ Die Bru-àa Sprache,in fP, 1908, p. 40-41 et n. 2 (à propos de la dansedu lion). (2) Ces expressionsétranges sont peut-être le fr}it d'ule confusion. Ia lionne blanche des glaciers est appelée dlcar-yag gahs-kyi dar-seir (hone de glace des glaciers, très blanche; Gesar, ms, Hor Roerich, II, 1 a) ou dar-sek dkar-no (xyl, Gyantse, Ka, 8 b; Frùhlingsmythus, p. 19). On semble avoir confondu d'kar'yag n très blanc , ayec g-yag < yak >' l,a chronique d'e d,Pa'o gCugJag (\a, 23 a) emploie les mêmes termes ('bag daù sen-ge stag-gsen g-yag-gseh dan), mais ,écrit gseù au ùeu de seâ. Cependant, des yaks figuent, parallèlement à des lions, dans la dmse du Nouvel M, (infra, p. MS), (a) Le [/ai-d.]nr parle des démons sri et notamment des ëhuh-sri. Ceu-ci sont nuisibles aux enfants et causent la mort d'me femme en couches(cf. Ntersrv, 1956, p.300-303,515-518; SrnrN, Trente-troisfiches de d,iaination tibétaines, n HJAS, IV, 3-4, 1939, p. 330-331). Aussi faut-il faire Ie he-bsgyur pour me ûlle, sinon elle moma. On indique pou ce rile six endroits de la maison (6I ô) et cinq endroits en dehors (62 a) oir l'on doit cacher m objet magique (le ngyogs-po). (a) Les textes écrivent par négligence, tùît6t rig-pa, Tût6t figs-pa; de toute façon les deux notions sont liées au fait q.ue Le nydya (discemement par m raisomement bien mené) est utile au sciences (médecine, etc.; cf. Rntou et Frr,r,rozat, L'Ind,e classïque, Paris, 1953, ( $ 1463). Ivlais, nous verrons qae rigs-pa argumentation > est à préférer. (5) Le dictionnaire de Jaschke dit: be-bun otbe'u-bum,liwe, écrit (d'après le rGyal-rabs\; peut-être la même chose que beJbum, écrits sacrésdes Bonpo que, selon son lama informateur, les bouddhistes lisent aussi pour leur édification. Ôho"-gtag" dêfrnit be'u-burnpar ( petit fiwe ), et Das dit : be'u-bum, littémlement < vase du veau r, désigne le pis de la vache, d'otr ce qui nomit, nourritures spirituelles, écrits. Par contre il défrntt be'u-bun siozpo (selon Kr,oriir.oo4 (Euares,Za,2 b) : < the ancient books on religion and religious history of the Kadampa school compiled by dge-bçesDol rir-po-éhe,. Selon Tucct (IPS, p. 99, I32), le be'u-bum shon-po àe Dol-pa rin-po-ëhe (alias Dol-po-pa, xrre siècle) est souvent cité par Ie 1"" Panchenlama (mort 1662) au même titre que d'autres ouwages qualifiés de blo-sbyoir (o puiûcation de I'esprit,). Ceu-ci représentent ue littératue indigène (xre-xrre siècle) des élèves d'Atiéa. Ce seraient des < manuels mystiques, d'ascétisme.Un autre ouwage de ce geile de littémtue est le dpe-ëhos(
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(e) Deux mss modemes conûrment la tendance d,assimilation : Io (Collection du Musée ethnographique de Leyde, no 600) Mi-ëhos bstnb-bya d,baù-rtul ff.er-mkho,S fol. ce sont deg préceptes morau numérotés de 1 à 16, suivis de prus de vingt considératioo" Ies actes et leurs fruits' Les seizepremiers sont qmlfiés de mi-ihos. Le texie aurait été établi "* par le médecin (bla'sman-pa) Me-tree-mu-nl-ntra, à I'occasion d''n cou_s sw le rGyud-bzi (iexte méilical) parlelocabaJfrâna-vijaya.20(mêmecollection,no?BZ):I&a-éhosd,anrni-ëhos"brel-balibslabbya, nor-bu'i phren-ba, 5 fol. (suivi de di-fférentsuo*tuluir", !). ce sont aussi des axiomes de morale qualifiés de < discours mettant d'accord la religion et lé mondain ,. C. te"te Jot etabli par le moine sBoù-ba-pa du nom de rDo-rie. (r0) BÀcor, Zugiff,ima, _J. _Cahiers de Ia Soc.As., no XIV, 2 vol. (texte et trad.), paris, 1957. Le titre : gzugs-kyi fr,i-ma zes-bya-ba'i bstan-béos, mo, Dijrsijii-noran kemeiii iastir. -est Le texte est donc considéré comme un idsrr@. (rr) on se souvient que dang la riste d'ouvrages cités par b pièce gzugrrryi frirna Be rt'*te " encore_Ie conte (et tron pâs la pièce de théâtre) de yid_,phrog_-i. (12)Rurvou et Srr,nunr, Lanotion de Brahman, tn lA,rg4g,-p.22 et suiv. pour le rrilieu bouddhique, cf. M. wrrrrnN..z,_,A history of ind,ian literatuie, II, carcutta, isgj, i"ao s.v. rid'd'les (il insiste su le côté folklorique èt les possibiJités d'évoiution de di"iogoe oer" tu théâtre). ces faits indiens ont éré comparés fuit, chinois par Dn:vrtf,vrt;,n,""EnisÀi, iootrtrr, ",o in silaer Jubilee aolume of the zinbun-Kagalcu-Kenhyusyà, Kyôto, r9s4, p. si-oo 1il y aussi les considérarions de Hurzrnce, Homo Lud,ens, parir, rssr, p. igo-rgai. Il faut ajouter "rt" i les observations de Cnaowrcr<,1940, sur les énigmes en chants alternés à I'occasion du mariage (p.212-2L3' comme au viet-nam), conme examÀ ou rest (p. 2lB-2I4) er comme ordalie (p. 2r4, 232). cf. aussi les toumois de questions difficiles formdèes en langage mystérieux entre deux rthd e_bardes) rivaux (caawowsrr, Le curte des héros..., paris, isïg, p'. zzi), sJout le" joutes de__chanls![,i expriment I'opposition entre clans ei tribus 1ar*i ;"sqri;a t, La"tt"y chez les-Kirghises. ces joutes se font lors de grandes fêtes. un p"o"oque liautre, le "nà"tu* vaincu devant domer m ædeau. Les chants importants soil retenus par cceur et passent ainsi au peuple (R-ror.orr, Proben d,er lrr, tB?O, p. 34, n. l). chez les liouriates, les _1._olksliterotur, jeunes mariés invitent, les soirs d'hiver, des gens qui se divisent â"* groupes opposés ot joute d'énigmes, s'adouent à "o fois qu-'un groupe a perdu (o'i p.Ë so r'"pondre) _chaque '''e il doit liwer m de ses membres à l'autie. A ra fin, le lroupe vainqueur noàd o ru" Éo*-u. ainsi gagnés. j"o pelt êq9 j_oué qu'en hiver; sinon te béàil déclinerait (Cesrn_nx, 9u "9 [/ersuch einer Burjiitischen sprachrehre, saint-petersiurg, 1BSZ, p. 228-280, n,r"à soi*aote énigmes; pour la prescription, cf. celle qui règne pou-Ia récitation de l,épâpée, chap. vrr, p. 3lB). (18)on peut difficilement sêparet ld,e'u de lde, ona vu |arternance lte'u-bsgyuræ he-bsgyur et be-bum : be'u-bun. or on sait que /de est un élément fréquent des noms"'de rois tibétains. Dans le ms. bonpo Bibl. Nat. n" 4.93-(37a,BB o), re premier rot ;"t"pt"lé D;;N"-'-tr.i [oa-po. Aussi ruccr, en comparant eet élément_eua lde'uà sgrun qui o eiârcent le"règne o ,rooli y r"T " 1947, T-liseo-'. (The oalid'ity of tibetan histori.car tlad,ition, n Ind,iaZntiqua, "or-l," p. 310, n. B). Mais il a tort de considérer, comme Hoffmann, I'activité d,esld,e,u comme identique à celle des-Bonpo et de leu rerigio,n (rha-ëhos), Les sgruri et rde'u sont nommés en prus de-sBonpo' Le lde ou ld,e'u des oo-i d" rois porurait s'Àpliquer par re sens de < chef > et < frère alrré ou cadet r. si on compare ra_,tanantele'u, or tentéà'y voir,,, sens anarogue à t espèce,division r. Pour I'alternance le,u x lde' u, cf. lDe,u_sgan, ""*it oo- a" U"o auo. l" Khu-, (D.r,s,,,Drc1.)et Le'u, nom du palais des rois de Rardan (Kham"s; îlrnr,, 1914, ii,ZZi; rela., p' 422; ce mot apparaît dans un chant aherné sur les hàros anciens). Pour le'sens < division, espèeer et r enfant ou frère > de le'u,,cf. xyt, Ling (r, 46 b) : o aidÉr-moi à préparer-res re,a des tables de divination (g ab-ce)>, et (I, sB à) : o qie ;obtienne u corps divi, sans maradie. .. I que les dieux des le'u me prorègent ! ,, rnais (ttt, ros a) : < soie de cïq espèces, (dar re,uln@,-généralement sna-lita). Dans le ms. Bibl. Naa49s (lr7 a) la reine Jbandonnée dit à un lJonpo délaissé par le roi : <Moi, mère de trois fils, ie suis abandonnén; toi, le'u-po, tu >, Dans le ms. Cru-gu (I, 149 a), on dépeint le âg ,to-bk og leune guerrier , ?",""juué Le'u-bu, comme u jeuuo tigro adulte. ^ibk
sun
r,'ÉropÉr
ET LE BARDE AU TrBET
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Itt) Ie'u sgrub-mlchon. Serart-ce une fauto (de l'éditeur, du graveur ou du copiste) pour le'u sgruft-mlchan? La confusion entre li et 6 est facile. (16) Sur le lire do GIiù contenant des prophéties oir toute I'histoire de Gesar est prévue, cf. Drvro-Nrnr,, 1930, p, 73, 79. Er plts dn phalbu:æ qu'on prend pour témoin, su lequel on prête serment (ryl. Ling, II, 38 a, 45 o) et qui atteste l'avenir de Glil (II, l1 a), et dt ma-yig, GIin possède encore (ou est-ce le même ?) w li:.a.e lclu-'bum, lrésor des ndga su lequel ceux-ci prêtent serment (xyl. Ling, I, 56 à). Parfois on dit que ce sont douze livres qui ne peuvent être vus que par celui auquel ils sont destinés (II, 11 a, 17 bl. Le serment sur les doue liwes saués yim (sans doute yum
p. 122. 1e47, W Xt ffi *kffi.F" Z ïiI E ffi fi, changhai, (rr).MA_
Ho-r'lrr ,F ÈC X, Kan Ts'ing Tsang pien-k'iu k'ao-tch'a ki Ë Ê ffi, j& æ ?.8 f;f,, Changhai, 1947, III, p. 580-581. (38)Sur l'éloquence développée lors des réunions, avec force allusions et proverbes, voir Brver,r,, op. cit.,p, lI, 15 (f arn a good, tallær). Il faut, comme Ekvall, posséder la langue à fond pou suiwe les nlrances de ces discours. Les mêmes argumentations à l'aide d'allusions et de proverbes sont courantes dans le Gesor et en rendent la traduction si difficile que personne n'est en mesure de la donner intégralement. Les traductions du P. Hermams sont remplies de fautes et souvent incompréhensibles. II n'a malheureusement pas pullié tous les textes en iibétain, ce qui rend Ie contrôle souvônt impossible. (23) Notons tout de suite que l'énmération des divers éléments de la société qui caractérise Ie début du ms. Hermanns se retrouve souvent dans le Gesar, chaque fois qu'on tient une assemblée. Les rangs que les représentants des classes ou métiers occupent sont disposés ln
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selon une hiérarchie (ex, xyl. Ling, l, 25 b,30 b). on y trouve aussi constamment Ia nécessité des rér:nions et du médiateur qui arrange les disputes (dans le xyl. Ling, Wer-ma'i lha-dar, voir Index). Lo rôle de ce médiateu (gzu-ba) a été bien mis en évidence par Ervlr,r, (op. cit., p. 190, 196). (2a)II y est longuement question de la tortue qui représente le monde et est à la base d'1ne méthode de divination oir voisinent éléments indiens et chinois, On sait par ailleus que la frgure. qui la représente s'appelle Srid-pa ho n image du monde > (cf. S, Ch. VroyaslruseNe. Srid-pa-ho..., in Mem. of the As. Soc. of Bengal, V, 1913-1917, p. 1-Il). On parle du n grand vêtement de la tortue du monde > (srid,-pa'i rus-sbal rgya-ber; ms. Gru-gu, II, 6 a). (zs )PouLeCe s a r , i l s u , f r t d e l i r eL e xyl, Z jzg ( Sr o r x, 1 9 5 6 ,p a r e x. II,5a,6a,7a,B b, 9a, I0b, etc., plus de soitante fois); pour Ie théâtre, les pièces traduites (Btcor, Zugifi,imo, Paris, 1957; M. H. Durcer,r, Haruestfestiool d.ramasof Tibet, Hongkong, 1955). Des exemples anciens déjà dans le ms. de Touen-houang sur.Ia sagessedes Sumpa (supra, p.429). Les religieux s'en sont vite emparés : 1e fils de Mar-pa les utiiise dans me discussion avec son Dère (B.rcot, .Lo uie d,e Marpa, Paris, 1937, p. B3). (26)Cf. la célèbre compétition entre Mila ras-pa et le Bonpo autour de la montagne sacrée Kzilâsa(mcur:bum,L0L a-ô,'Horrmanw, 1950, p.27I-272): elle est d'abord de magSe(rju. 'phrul), pvs d'athlétisme (Syad.) et enfin d'habileté (rcal). Les dieu du Ciel assistent "o "p""tacle, et le vaincu est exposé à leurs rires. (2?)Les médiums incannent aussi d'autres dieux du sol : les klu, les gfl,an et les sa-bd,ag, les rgyal-po et les bcan-po. Ils portent un habillement diilérent (mais pas de masque) selon la divinité incarnée. (28) Neepsry-WoJKowrrz, 1956, p. 508, décrit aussi les deu < boucs émissairesr (glud,'goh) du Nouvel Al comme ( habillés de grossièresfourrues et portant des chapeau coniques, une moitié de leu frgue étant peinte en noir >. II en était déjà ainsi en 1865-1866 (Th. L., I/oyages et erplorations d,e deur pandits ou Thibet, in Reuue Britannique, octobre, 1868, p. 423). ï-a confusion des < chasseursr (récitants du théâtre, rnon-pa) et des < diables blancs r ou bouffons ('d,re-dkar) est constante. Tuccr (1949, Folksongs, p. 12) appelle 'd.re-dlrar les mendiants qui portent des masques et chantent, Cc sont cn réalité des rhon-pa ort leur imitation (photo in Brlr,, L93I, Tibet, p. 262), mais ces derniers exécutent bien la danse du paon que nou rencontrerons au Nouvel An. (tt) Seloo Wlorrr,r, (1895, p. 238), la danse du lion ne se fait pas au Nouvel Àn, mais à d'autres occasions.Il donae I'histoire du lion et précise qu'il est introduit par un ( harlequin mummer ) exécutant des bou-ffonneries(voû Ia phoro). Nous connaissons déjà les rapports du boufon-jongleur avec le lion et les incidences de ces thèmes su le Gesar (cf. chap, vu, p. 390). Terpr (I9L4,II,278-279) décrit ue fête du mois d'août. On mimait d,abord deu" lions, puis deu masquesà longue barbe et nez busqué, les rCya-gar o-ca-ra (n sges de l,Inde, qui jouent le rôle de cloms dans les dansesmasquées'éham), et enfin deux ( esprits de la forêt r, à chevenx blancs et barbe blanche, qualiÊés de'd,re d,kar-po s diables blancs r (les bouffons). Dans le'éham mongol, Ie rôIe du clown est rempli par le ëayan ebugen, n vieillard blanc r, qui représente ure fusion du dieu du sol et du vieillard de longévité chinois (câeon-sing,tib. mi che-àh; son nom tibétain est sgarft-po d.karpo). II chevauche ls li61 ltanc des glaciers (Penraxnx [cf. chap. vrr, n. 92], $ 7). (lo) Oo se rappelle que la lionne, le dragon et d'autres animaux, et l'allaitement par le lait _ de la lionne se rôtrouvent dans la légende ancestraledes Rlans que nous avons comparée à celle de Gesar (cf. chap. w, p.202). Le lait de la lionne blanche des glaciers (l'eau des glaciers sans doute) est I'n médicament de longévité et un ingréfient de puification et d'initiatiàn. Le jeuno fgrgeron (Gesar chez les Hor) se débarrasse de la souillure par m ba.i. de lait (FneNcrr, Wintermythus, VIIL 1-7; cf. Devp-Nool, p.265; initiation). Si la danse du lion du Nouvel An a été rattachée au 5e Dalailama, on dit aussi 4rr 6e qu'il est allé dans les glaciers boire du lait de Ia liome blanche (qui ressemblait à ue chèvre!) et en faire des pitulÀs précieuses (rensei. gnement de Champasangta). (8r) Cf, n. 30, et chap. vtt, n, L27. Nous connaissonsdéjà I'importance de la danse des lions pour le thème desjongleurs, sêltimhÂnquesou bateleurs dont joru et le barde sont ulr spécimer.
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(chap. vrr, p. 388-390). Une longue série de lions couchés, dont certains ont une tête humine àt diautres une autre tête animale, sc trouvent sculptés sous I'auvent de la < Cathédrale > de Lhasa, Ces sculptures dateraient des T'ang. Leur style rappelle celui du Proche-Orient ancien
(Lrrou Yr-ssrufltl & illi, Si-tsang fo-kiaoyi-chou14 ffi filt y+\& îlt, Péking,1957, ol. 5), Ces lions ne représenteÉient-ils pas tm des sujets des traditions irdigènes que Ie roi S.on-b"an sgam-po aurait fait représenter dans son temple? Un grand lion de piene est dressé sur I'une des tombes des anciens rois du Tibet. M. Richædson qui a bien voulu m'en commuu:re photo pense que la tombe pounait être celle de Ral-pa-ëan,Nous avons vu (chap. vr, niquer -88; qr" ce nom corresponà à kesarin et le lion. o. (32)La montagÊe sacréeThaù-lha se manifeste comme yak blanc (rzs' sBera,l,106 à). Vai6ravapa aussi (cf. chap. vr, p.290). Aussi Thanlha a-t-il été assimilé à Pafrcaéikha,doublet de Vaiéravana. (æ) L'adoption de brGya-byin (Satakratu, Indra) par la religion tibétaine < indigène, du Bon peut êtie très ancieme. Une chronique bonpo des mss de Touen-hotang (Llrr-ou, Inuentuire: ll, n 1040) se préser.te come la génealogie(rabs) d'un dieu rGyal-byin, nom qui pour' rait bien être uae mauvaise orthographe de brGya-byin. (34)Ciré par Prrrcr, I missionari italiani nel Tibet e nel Nepal' lY' Rome, 1953, n. 214. Yotr ibid,, p. I33, la description de la fête par P. Cassianoda Macerata (à Lhasa, en L74I) : le 9 mars procession de Maitreya, puis courses de chevaux montés par des garqons de 10 à 15 ans, suivie dl1:re course dohommesà pied qui, autrefois, étaient tout nus. Suit rme lutte de deux lutteurs nus. Après-midi : une cavalcade militaire en armures et armes anciennes. (35) Des courses organiséesà Lha-sa par Sroù-bcan sgam-po avaient pour but lbménagement du site en vue de la construction du temple su le lac ar.cien(Ma'1ti bln':bum,I' 175 ô). Sron' bcan sgam-po a été assimilé à Gesar et figure sur ue peinture de sa vie. (86)Le milieu de I'été et ses fêtes peuyent être considérés comme rrle sorte de répétition du Nouvel An : coupuro de I'amée avec période creue. En Chine aussi, la fête de ûn d'année (la ffi) avait au milieu de l'été une fête correspondaute (lsou 17ft; Heou'Han chou, 15, 4 a-b; les deu fêtes se situent respectivement aux solstices d'hiver et d'été). Au Tibet, les acteurs du gouvernement doivent domer des représentations théâtrales, au palais d'été du Dalailama, du ler au 19 de la 7e lune. Les premiers six jours sont consacrés aux jô'taln et histoires des rors (rgyal-raôs), exactement comme au Nouvel An ancien. Champasngta reliait cette obligation à la coutume bouddhique dt:- d.byar-gnas (oarsa; retraite estivale suivie d'un carnaval, tth. dgag-phye, skr, praudlan1a,comportant des récitations de contes, des controverses religieuses,des plaisanteries, des baignadesen commun. La fête a lieu le 16 de la 7e lune et est expressémentqualfiée de o fin d'amée r). Le NouvelA:: est suivi d'une fête de Maitreya, mais celleci est aussi répétée en été. Chez les T'ou-jen, l'exposition de f image de Maitreya est répétée le 6 de la 6e lune (ScnnoorR, 1952-1953,p. 255). Chez les Mongols, on I'a signalée le 15 août (donc 7e lune) : circumambulation du temple par un char tiré par un éléphant blanc (P. LloeÉ, Chez les lamos d,e Sibérie, Pais,1909, p. 132). (3t) Tcuenc Tsr-nounr, Li-houa Mo-la Ti-sang leang-lc'iu jen-min cheng'houo tÆhouangh'ouang k'ao-tclt'o (nE1no6t" sur la situation de la vie du peuple dans les deux districts de Mo-lê et Ti-mg de Li-hom [Litang] ,),in K'ang-tao yue-k'an,\,2, p.43. (38)Tcne1e Po-tun, Tiao-ælt'a Too Lou Kan Tchan houang-tch'an je-ki(n Rapport sur les miaes de... r), ibid.,1,9, p. tt6. (3e)Le dieu du sol
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(a0) L'auteur donne des phrases caractéristiques (p. 68) au sujet de la fête i courses de chevau; quel est le cheval le plus rapide?; eoncouls de tir : qui est le plus habile dans I'art des armes?; les jeunes gens luttent : qui est le plus fort? les vieu racontent des légendes: qui en sait le plm? (41)Lr NcAN-rcu;:r ZS ft + (Li An-che), Tsang-min tsi T'ai-tseu-chan tien-li kou.ankouang ld $tr ,R t* * I tjl 4 f,g ËE )h ;t, i" Houa-uen yue-k'an,I, 2 (Le T'ai-tseu chan est la montagne sacréeÀrnnye Nyenchen; cf, infra), (as)Informationdechampsangta.LasecondepiècereprésenteleT'dtaltadupha-ëhos(religion du père), la première celui du bu-ëhos(religson du fils) des bKa'-gdams-pa. Le pha-éhos raconïe Ies vies d'Atisa, le bu-ëhosles Âes de son disciple 'Brom-ston. Nous savonsdéjà que cetto collection de contes en contient m relatif à m roi Gesar (chap. vr, n. 63) et encouage positivement l'assimilation des contes indigènes et indiens, notamment les Ro.sgruk (supra, p. 427\. Les Qakini dt culte sont des persomages des deu pièces de théâtre. Elles ont leur domicile dans de nombreuses pierres quijonchent la plai'e de Reting. Au centre de la plaine se distingue 1n rocher surmonté d'm grand généwier (çug-pa, arbre scré dont on brule les branches odoriférantes, pour Ie ôsaù), Le jou de la fête, les gens en font la circumambulation pour demander la bénédicrion (le jou, les humins;la nuit, Ies fdicizi). On sait que l'âbbé de Reting s'intéressait at Gesar. Il se reliait au Gesar du conte du Pha-éhos bu-ô,hos,Le bceuf rouge à rme corne de ce conte (cf, loc. cit,) se refiouve bien dans les piècesde théâtre citées. (a3)Scnnonnn, L952-I953, p.44 t bsaù devant l'oôo ou Ie < château , dans la maison; p. 5563 : la perche plantée et le < château > (Manibautn, Mittelburg; construction comme celle de L'obo); p. 823.830 : la chèvre empalée (Pfahlziege, érigée sur la montagne entre le 13 de la 5e et le 6 de la 6u lune; enlevée le 15 de la 8e luno). Hrnuawrs, 1956, p. II7 (d.pa'-rnhhar\,!J8 (et photo 6), 272 (contre la grêle), 283-286. (aa)Surlestretzeamnye delarégion,voirTlrrr,, I9L4,1,202,n, 1; Rocr
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SUR L'ÉPOPÉE
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drapoau blanc" suivis de deu longues perches entourées de tissus bleus, rouges, jaunes, bLancs, On pourrait multipûer les références. (4r) RrsLEy,GazetteerofSilthim,Calaûtt,1894,p.36:ancêtredechequefamillodescendant du mariage entre m rocher ou m arbre et m lac. Dans les chants de rnariage, le marié ost Hochzeitslieder der Lepchas, comparé à la nontagne, la roriée au lac (Nnrrsrv-Wotrowrtz, in Asiat. Studien, VI, 1-4, p. 32), Parfois les deux ancêtres sont deux fleuves (op. cit., p, 36) ou deux pierres (rn., A cult for the god of Mount Kanchenjunga, in Actes d,u IT" Congrès Intern, d.esSciercesAnthropol. et Ethnol., Vieme, 1952, II, f86). Au Tibet, Padmsambhavs né dans m lotus après l'mion d'me pierre (le père) et du lac (ta mère) où. pousse ce lotus (Porervrrt, 1893, II' 232). (so) Lac (chinois hai-tseu i6 1) .* la montagne Wa-ha chan, à ca.300 li à l'Ouost de Chamdo. Un dieu y réside (K'ang-yeou lti-hing,k.7,I a; éd. Siao-fanghou-tchai,84 â). Un autre sur Ia montagne de Tatsienlou. On y prie pou la pluie. Silence obligatoire. Si I'on parle, cela provoque la grêle. De même près de Batang et à Song-p'an(op.cit.,2,lI ô; éd. Siao-fong houtchai, p. 76 b). (51)Los noms des armes et des dgra-lha sont pætiellement identiques à ceu du Gesor.Le couteau Çel-dkar 'od-ldm est le couteau de Gesar Çel-gyi spu-gri (xyl. Ling, III, 100 à) ou Çel-gyi sul-dkar (Hrnur.tns, 1956, p. 186); les gonouillèresNes-paskyob-byed : même nom chez Gesar(xyl. Ling, IlI, 105 ô); le bouclier sBa-dmar glin-drug : le bouclier de Gesar sBa-dmar g\n-zlb (xyl. Ling, ll, 29 b, lll, I00 à, f05. ô). L'épée Nar-ma gdoù-gëod, où gdoù est incompréhensible et visiblement fautif, est I'épée Nar-ma'i rdo-spyod [: gëod] àt Ro-sgruù et l'épée rDo-ëhod-m qui a passépar trois trempes (nar) de la Lou. Lad. Version(cf. supra.,p.428). Las noms des denx premiers d,gra-Iha ruppellent aussi le Gesor : le premier est dMag-dpon (a général >), le second dGra-'dul (,, vainqueur d'ennomis >). La coïncidence des noms des armes n'est pas fortuite. Les armes do Gesar sont expræsément dites être < les neuf armes spontanément apparues(non fabriquées par u forgoron) des dgro-Iha , (xyl. LinS,lII, L05). (62) Poppo, Zum Feuerkultus bei den Mongolen, n As. Maj.,II, 1, p. I39; Poremrv, lBBl1883, IV, 429, Le mème souci de conter, pour rendre le rite efrace, son origine est bien attesté aussi dans la littératue indigèno des manuscrits de Touen-houang dans les rituels Nakhi (Mosso) et dans les rituels lamaîques concernant les divinités mineures et indigènes, Pour les Nakhi, voir les travanx de Rocr (origine des armes : The Da Nu funeral cercmony.,., in Anthropos, 50, 1955; origine des chevaux : The Zhi M (Tuccr et GEERsr,1935, p. 1Z18,23-24; peint on rouge, p. 189-190; FruNcro, 1905-1909,p. 288 : blanc pour les lho, rouge pour les bcan, notr pour les *lu et brun pour les Hor; 1902, Winternythus,Il, p. 20-24; 19061917, III, p.277,283: les trois lha-tho deGlii sont trois rochers superposés,noir, rouge, blanc; les trois lha-tho au pays du démon se présentent à l'envers : blanc, rouge, noir. Les couleurs indiquent les étages du monde et leurs dier:x, exactement comme les couleurs des rubans). Lha-tho aassrin Hor èhos.byun, éd. Huth, texte, p. t9?-I98 et 200, L'orthographe do 'Brug-pa Knn-legs, lann.mtho, pourrait être la bome. (5a) Les expressionsentre guillemets (..J sont des métaphores tantôt accoléesau mot, tantôt employées soules. (u1) D^r"laversionmongoleaussi,IamontagnesacréedeLingestappeléenmontagne-lion, (Arslan û,la) : on y fait des saerifices ; les héros de Ting y vont faire des prières à Gesar &u moment de son absence et de I'invasion des Hor; Gesar lui-rnême y oflre rm sacrifice àscÈ et uo prière à son dieu guerrier protect€ur (siild.e : tih, d.gro-Iha; Poppu, 1955, p. 203, 2I3). On retrouve cette montagne-lion dans la légende mongole de I'origine du barde-cha-o.e que nous avons g.clysée plus baut (chap. vrr, p. 379) : montagne dont le dieu du sol est un lion et où setrouvent t6
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n soigleus de chevaur r. huit chevaux. Le Dieu guerrier par excellence 6st entouré de huit ou r:n lion' un cheval chevauche Lui-même -?t ( i" ïùs. lqo-glih, Tucci (20 a-b\ y fatt allusion : c'est la bome colline de dma'[: rMa1, ). Le_même n_om,avec sTae-than khra-*o, I'endroit oir fut étalée la peau de la tigresse mglte (ll' 4 a' 72 a' 75 b; iZoi-rfræ" u bome éoùine t (dit-yag, d'is-yag\, est bien connu dt ryl' Ling
ui u r, rzo).
Ga 1' expression éhe-bcunsert à caractérisercertainestribus dans los textes de Hnn-C*up. I9B, trad. p. 180, 183 : Ehruûrd'ige)' MÀNNs(1948, (ss) ùans ie chÂnt ilomé en réponse(fol. 35 a et suiv.), on se vante de comaître les < discours t,ing. sur la naissance et la destruction du monde (halpa) ,, comme Khro-tb.u.ù dane le xyl. alléguées, < les six lignées de aains > (mi'z gd'onllug ot gd'uh-d'rug\ D"* 1* aux Pléiaàes $min-drug, six), au Ciel, 9t aux six grains ('bras-dr.ug.) sur terro. *ri-"o-p*e"r-étnphor", des chefs, les doyens des hommes_(mi-pha d,pon ai"-n"it se détachent ies généalô-gies n" ôhosJa dpon et ehos:phen, ancêtres du clan des gDoù b.rns (snugpo ;;rt "* ;; "o-pr"ro"or sDoh-gi rus-pa). '-tiit"U", Cr"-eu,1,276 b-277a : d.bu-bskor; ibid',I,290 b : d'bu'skal; d'bu'd'kar ( tête blanche ) ;$ ue étymologisation aberrante basée sur Ia notion do vieillesse. la notion qui J t gUci"r do àéb*t ào mondo est attestée ailleurs : < vieux glacier de la naissance des f"..ifi" < glacier do la ;h;; d" CUI(Cttn-r" ëhags-pa'i gais-rgan, ms. Hor Brit. Mus., II a); vieux a" *à tpa (skal-pà {hags-pa'i gorts-rgani ms, Hor, Kalimpong,SS ô)' Son châteauest *i.L""" premier des pays créés f" p""-iu" des Jhatà,rx irêés (rjon-Ia é,hags-pa'i.sùa-ba),son pays le tuil-ta.\ et lui-même le premier des hommes crêé:s(mi-la"), ms.-Tazig, Copenhagen, 47Ib. n ùeux faucon > (version de lotanin : Cagen; versions mongoleo : ;Jm Kho-rg*, il avec le soleil (ms' rGyo'le'u,34 a)' Tsarein). - -ôii5"", semlle ètre en rapport David--i.{eel, sPyi-dpon, prononcé Tchipôn, a été interprété en n Ecuyer r, tu ""rsion (mème prononciation) : iI est vieux de 500 ans et connaît les ancienues c'est-à.dire dbib.-dpoo p*ài"ri"", SA,iSS-iOOl. Dans les versions de Franckg le nom de sPyi'dPon, olias Khraip. 'rgat, s'est maintenu dans la liste desIg agu (dGa'-ni, Kha'rgan dca'.ni)' alias d"-r".go*-p*, mais son rôle est joué par rrrr autre ancien : dPal-le rGod-po. Par-contre, les-contes,supplé' et2?1) ont conservéle_personnageehibs-dpon, âgéde 1050 ano, -f"lfiJ-ri." ^"irr;.à1i"tt"itins,lli,p.269 grotte-à dix-huit sections (phug-skor b6o-brgyad'; confusion avec les-origines tJs dix-huit divisions, p. a60?). Il y est confondu avec I'ancêtre (me;me),le maltre ;;t:;h;-.et -(rioU-apo" rCe-dsu'1.Mais le cheval qu'il possède et q-o'!l doit donne_r, Du1'gr ii;J il;; ôur-ri, p. IZi; dr"-dku", est par ailleus celui de dPalle rgod-po,(Pallodins' ip. ZOS; alors que son nom Z1a-ba bzan-po figure parmi les 18 ogrz de Ia Low, Lad. l/etsian iV, SOZi,""à"te (p. 12) sansaut; importance. '^ (61) ( Bien que Ie primier ( trésop soit qualifré de bois D, on y voit togiolg-9un_ chapeal ; le Rod". hero.1" po"sèdent dans le Gesar (Low. Lad. Yersion, p. 206, 244; 231, 2_5-gt' -dans isrun(Sidd.hi-kur; Fnercrn, 1921, pJB) et dans le conteduroi Gesar du Pho-ëhosbu'ëhos. a",t-pUyi est d'ailleurs identigue à.celui du chapeau de Gesar (Khra-ëhun' ii ù;a-i;i ""Ài" aà b"og) reçu de Padmasrmbhava] Ce dernier est blanc, orné d'm miroir et de a;"Ji"" -*i vu). I1 est curieux que, pour approcher la vieille gra-nd'mèro, il *"lti"a"r""'1"i"n"p. iJÀ" faut on recevoir uo chapero cloof Ia seule vue met en fuite tous les démons. C'est le chapeau" o; ,*lu" a" fn Uonneblaiche (seh-gedkar-mo'i thod,-gëu,op. cit.,I,297 b; sen-gtu,lI,_3 o-4 ÀS ô). II s'appelle'sMÀ-pa km-gr"b, u qui achèvetout ce qu'on dgsire_>;il est orné ,"i-ii,it, 'ôâ-g*1, n qui-éclaire les trois mondes u, et do rulans multicolores, et il est du miroir'sTot-g.,rI"1ressemble donc au chapeau de Padmasambhava donné à Gesar, ssuf bl*a*t:;i;;k"r-*o1. qo" t'àoir"it n'est pas un cheval, mais un lion. L'alternmce de ces deu animaux nous eôt déià -i;iô; bien connue. à"* l"*r mi-Iha et en énumère < neuf frères >. Leur rituel se trouve dans le Phyo' peut-être conservé 'pt ri".-.. Gil"" z Mi.la et bse-rag),_Pou Ie nom^Don-gsum mi.la snon-mo, ttans Ie ciiamanisme mongol, cf' chap' vIr, n' 10' iit) D'après Macoonlr,ù Mæurs et coutumes des Thibétains, Paris, 1930, p' 200' (on) D'apres DrseonrNs, Di*tionnoire'
RECHERCIIES SUR L'ÉPOPÉE ET LE BARDE AU TIBET
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(es) La version classique de la légende de Heou-tsi est bien connue (Guxot, Fêtes et chansonsanriennes d,e la Chine, Paris, 1919, p. 166 et suiv.)' Le thème de l'exposition de Heou.tsi se retrouve chez Gesar, mais celui des animau.x qui Ie protègent est commun au Gesor ot à la léqende ancestrale des Rlans (cf. chap. rY, p. 202). Le motif de la neige tombée et de la mèro o"lrti" po* chercher du bois de chau.ffage,dans la version mongole de Péking, se retrouve tel ooel dans la version orale moderne de la légende de Heou-tsi, provenant du Chansi (oir Mongols Jt Chi.ois se côtoient). Une grande fêto a lieu Ie ler de la 3" lune, au temple de Kiang-y"a., b mère de Heou-tsi, près de Wen-hi' La légende : en hiver, Kiang-yuan va chercher du bois, ne peut marcher dans la neige, rencontre les traces de pas d'm gânt, rorche dans cellæ-ci et en est enceinte (Kau-chepien h fr. n+' éd. Kou Kie-kang, Peking, 1930, II, f02). (oe) II faut natreuement songer au sacrifrce et à la couse du cheval dans I'Inde (aAjapeyo) aui ont été comparés au faits tucs (Hiong-nou) par Pnzvr-ust
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blanc, turban blanc, gros nez, barbe), voir une photo in Lowell Tsoues b, Out of the World. New-York, 195O p. t13 er 215. Ce rôle semble êrre dérivé du bouffon (aiilitçaka) indien qui ost un brahrnane (Weoonr,r., 1895, p. 540; Blcot, Trois mystèrestibétaitls' Paris' 1921' p. Il). Sw le aiilûçolta, voir Monrrn-Wrr-r-reus, Sonscrit'engli,sh d'ictionory; S. LÉvr, Le,théôtre indien, Pads, 1890, p. 212; R. C. Il/iznt, The uid'ùçaka in sanshrit d'ramas, ;\ IASB' )(ly^, no 1, Calcuna, 1953, p, 87. S. LÉvr (op. cit., p. 309-31I) a insisté sur les relations entre I'épopée et le théâtre indieng.
CHAPITRE IX
LE MILIEU LAMAIQUn L'épopée toute entière est marquée de I'empreinte du lamaisme. On l'a souvent dit et nous I'avons maintes fois constaté. Les nombreux exemples de cette pénétration profonde que nous avons rencontrés,nous aurions voulu les réserver au présent chapitre, nous aurions voulu tous les grouper ici, Mais cela ne fut pas possible. L'imbrication est si intime, les liens si étroits que nous aurions dû arbitrairement découper,et de ce fait partiellement défigurer, les documents.A les isoler ainsi, nous aurions donné une fausseidée de ce que sont l'épopée et son barde aussiloin dans le passéqu'on peut les suivre. Nous auriong donné l'impression, courante chez tous les auteurs qui n'ont traité que superficiellementdu sujet, que les élémentslamaiquessont, dansl'épopée, superfétatoires,tardivement et superficiellementajoutés par une intervention usurpatrice et abusive du clergé. Cette impression est fausse.Nous le savons désormaispar les chroniques citées au chapitre précédent, I'assimilation deg thèmes et notions bouddhiques à des thèmes indigènes a bien eu lieu, mais elle g'estfaite à une époque très ancienne,à une époqueoù rien ne permet de déceler l'existence de l'épopée cornrneensembleconstitué, à l'état pur, dans une version <primitive , à laquelle les élémentslamaiquesauraient été ajoutés par la suite. Des thèmes, des motifs, des épisodesisolés, oui! Non pas le récit entier qui caractérisel'épopée. Force est donc de supposerque la composition de cette épopées'est faiti àprès cetteépoqueanciennèmarquée par l'assimilatron consciente de notions indigènes et bouddhiques. Le véritable problème posé par l'épopée, celui qui donne précisémenttoute son importanceà son étude, c'est qu'elle n'est qu'un exemplede premier choix de ce qui caractérisetoutela civilisation tibétaine. En efret, ce qui fait que le
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lamaisme est ce qu'il est, c'est justement cette assimilation ancienned'éléments bouddhiqueset indigènes.En scrutant, pour l'épopée,leur point de contact, nous contribuons du coup à une meilleure compréhension de la formation du lamaïsme,nous saisissonsle nceud même qui commande l'écheveaude fils emmêlés qu'est la civilisation tibétaine. Mais alors que reste-t-il à faire? Nous pourrions nous dispenser du présentchapitre. Ce serait la solution paresseuse,car nous disposonsencore de documents. Ils concernent deux questions que nous ferons bien de traiter. La premièreest celle de la date du syncrétismeen question.Les chroniques que nou$ avons utilisées I'assignent à une époque très ancienne. Mais, dirat-on, elles sont tardives. Rien ne nous garantit leur exactitude. La secondea trait au procédé de ce syncrétisme. Comment fonctionne-t-il? Dans quelle mesurese justifre-t-il?Nous essaieronsd'élucider tant soit peu ces deux questions.
I. L'APPORT DBS POÈTES LAMATQUES Dates ninin'ùa d,el'épopée. Nous avons bien le droit d'être sceptiqueset le devoir d'adopter une attitude critique. Mais nous aurions tort de substituer nos hypothèses à la tradition. Celle-ci est, malgré tout, plus proche de la réalité. Elle nous invite, certes, à rester sceptiques pour certains détails : les dates que les diverses chroniques assignent à l'assimilation des faits bouddhiques et indigènes diffèrent (gNa'khri bcan-po,Bya-khri, Srofr-bcansgam-po,Khri-sroù lde-bcan). Nous n'en retiendrons que I'anciennetéen général.Mais nous l'avons dit : I'historien dPa'o gCug-lag phrefi-ba est bien connu pour son exactitude exceptionnelle. Noug n'avons pas à douter de son témoignage. Or cet historien si consciencieux,qui cite si abondamment et sansréticence des documents de tout ordre, nous indique des spécimensde légendes(sgrun), mais ne souffie mot du Gesa,r.Et cela non seulement pour l'époque de l'assimilation ancienne allant jusqu'à Khrisron lde-bcan (époque des mss. de Touen-houang, eux aussi muets sur le Gesar), mais même pour les études étendues du Gu-ru ëhos-dban (milieu du xttle siècle). Tout cela, nous le savons déjà (cf. chap. vrrr, p. 425). Gardonsnous de l'oublier. Selon une tradition rapportée par Roerich (1931, éd. anglaise, p, 359, éd. française, p. 205), l'épopée de Gesarserait le fait d'un célèbre lama tantrique qui était aussi barde. Né au Nord-Est du Tibet, c'est là aussi qu'il I'aurait composée.Un jour, en état d,'iaresse,il se serait mis à chantet en entiertoùle la rrballade r de Gesar.Roerich a cependantopté pour une autre tradition, celle
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L,ÉPOPÉE
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BARDE
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des nomadesdu Khams et des Hor, selon laquelle l'épopée ne serait pas due à un seul barde, mais un récit poétique de guerres du passé(1942, 303, 3I1). Cette attitude est caractéristique. Les Tibétains croient naturellement que l'épopée décrit des événementsréels. Il est même possible qu'elle contienne deà souvenirshistoriquesde toute sorte. Mais ces souvenirssont communs à toute la littérature tibétaine. La question de l'auteur de l'épopée reste entière. Après tout ce que nous savons déjà, la tradition sur le chanteur tantrique esi certesà retenir. Malheureusementaucun nom et aucunedate ne nous ont été transmis. Du moins pouvons-nousretenir le m,ilieu d"inspiration et Ie lieu d,e la compositioz. Toutes les indications concordent pour confirmer qu'elle s'est faite au Nord-Est du Tibet. C'est là aussi que nous avons vu la seconde incarnation de Labrang mêlée aux traditions relatives à deux montagnes sacréesdont les rapports rappellent un thème du prologue du Gesar (cf. chap. vIII, p. 454). Cette intervention visait à gagner à l'église jaune (dgelugs-pa) des divinités tutélaires, les dites montagnes' auparavant dominées par l'église rouge (rfliù-ma-pa, ( tantrique r). Or Labrang a été fondé en 1710 par'Jam-dbyafis bZad-paqui est considéré comme incarnation de Khro'thuri (oncle de Gesar), alors qu'un autre lama de Labrang, A-lags Glifl'chafr serait l'incarnation soit de Gesar,soit du savant Glifr Don-grub rgya-mcho (chap. ut,
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le religieux 'Phrin-las Theg-mëhog dbafi-rgyal, olios dPal-ëhen rdo-rje, qui a écrit ce chapitre au monastère de Kun-bzan ëhos-glin, n'était visiblement pas I'auteur, mais un compilateur, puisqu'il connaissait déjà l'épopée et était incapable de donner au complet certains chants et épisodes, Son identité et sa date restent malheureusement encore inconnues. Mais son existence confirme le milieu responsable de la diffusion de l'épopée. Il se qualifie de < fou D et se réclame à la fois des rNin-ma-pa, surtout du rJogs-ëhen, et des bKa'-brgyud-pa, porteurs de vêtements blancs et de longs cheveux. Il se rattache ausgi consciemment à la tendance d'assimiler les doctrines lamaîques aux traditions indigènes, à la politique qui consiste à donner des interprétations lamaiques de légendes indigènes, L'inspiration lui vient de visions en transe au cours desquelles son dieu tutélaire lui révèle des < discours ) ou contes (gtam). Ce dieu lamaique, le forgeron bien connu rDo-rje legs-pa, est pour lui un pho-lha et ut ma-sar't. Gesar aussi est wr pho-lho et un rna-saft, et, dans ce dernier cas, il se rapproche doun ma-sari devenu le héros d'un conte du Ro-sgruft (chap. vrrr, p. 2B).
Le rnilieu de l'auteur. Quoi qu'il en soit de la date possible, la tradition sur le lama tantrique, auteur du Gesa,r, esl précieuse en ce qui concerne le milieu d'inspiration. Ce lama fut chanteur et il conçut la
REcEERcEESsun L'ÉpopÉE ET LE BARDE AU TrBET
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d'O-rgyan-pa, de Maitripa, et de Padmasambhava dans sa demeure de l'île des démons, où il fut visité par les < inventeurs de trésors n Gu'ru ëhos-dbafr, Ratna-glifr-pa et bDul-'dul rdo-rie (9 o). " Cette tradition orale (sfran-brgyud) ne se base pas sur des papiers jaunes (çog'ser, des manu' scrits découverts), mais se transmet d'oreille à oreille (sfr'an'nas sfi,a,n-d,u brgyud,). Elle provient du < trésor d'esprit, (thugs'gte) du Jina. C'est là_aussi le- gNam-ëhos (la religion du ciel) : non pas basé sur la terre, mais dit du ciel > (11 b). Ce trésor de l'esprit ou du ciel d'où vient la révélation directe est encore appelé Narn-mkha 'mjod < réceptacle du ciel (c'est'à-dire du vide) n. C'est à roorce que se réfère le xyl. Ling (III, 2 b) : < J'ai eu la grâce d'obtenir "àtte le pur flot de paroles de la tradition orale (sfr'an-brgyud) issue de la catégorie religieuse du u réceptable du ciel ), trésor de l'esprit (d'gofr's'gter) r. Mi-la ras-pa, de son côté, s'affirme du même bord. En parlant de ee qu'il faut rejeter, il s'écrie : n Les livres aux lettres noires sont trompeurs. Je médite, pour ma tradition orale (sfi'an-brgyud) > frnGurJbum, 107 a; part, l'enseignement de -la cf. aussi ibià., I2Ob: <Écoutez maintenant la tradition oraler]. Etil se réfère expressément au < réceptacle du ciel > (nam-mkha 'm,jod, ibid., 335 o). La *ê*" ,oor." d'inspiration est aussi propre aux rNifl-ma-pa (un ouvrage est
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Les saints ufousr. Le comportement du lama que la tradition considère comme I'auteur de l'épopée montre qu'il s'agit de ce que les Tibétains appellent un saint
REcEERcEES sun r-'ÉpopÉEET LE BARDEAU TrBET
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Mi-la ras-pa,je suis fou> (mGurlbum, fol.310 ô). Il est
Mi-la ras-pa plaisantin. Le rire qui donna son nom secretà Mi-la ras-pa,il le faisait souvententendrg Il aimait aussi faire rire les autres. Après avoir raconté sa vie à son disciple Ras-ëhufien la qualifiant d'ceuvresqui prêtent à rire, il explique que sesrires sont le fruit de sa méditation opiniâtre (rnan-pa rgod,-bro-ba.sfr,iri-rushyis sgrub-pa byas-pa'i'bras-bu; xyl. 102ô; Bacot, p. 249ir.Le rite et les plaisanteries sont actions de
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REcTTERcHES sun r-,ÉpopÉn ET LE BARDEAU TrBET
viril (97 b-98b; Bacot, p. 237-239). Bouffonnerie d'espiègle. A Dam-pa Safrsrgyas qui lui demande comment il accueillera la mort, Mi-la ras-pa montre son sexe. Dam-pa trouve que c'est là comportement de fou. Oui, je suis fou, répond le saint dans son chant, et toute ma lignée l'a été (suit le passage cité ci-dessus; mGuribum,3l0 a-311 à). Dans un de ces tournois de disputations religieuses bien connus aussi en Chine, le dialecticien rCag-phu-pa, furieux d'avoir été vaincu et couvert de honte par I'assistance, se dit : n Mi-la ras-pa est quelqu'un de fou (sft'onl: smyonl-spyod,) qui plaisante (tho-[o), est plein de ruses (zog) et de mensonges (rjun) r (109 o; Bacot, p. 262). Tel un Till I'Espiègle, Mila ras-pa plaisante. Plaisanteries parfois assez grossières. Dans une autre joute oratoire qui aboutit à la confusion d'un professeur de logique (mchan-fl,id,), les deux adversaires plaisantent sur leurs sexes. Mais voici où intervient la critique. Mi-la ras-pa dit à I'autre : < Le ventre rempli d'orgueil, vous rotez de vanité et vomissez de jalousie; vous lâchez les pets du mépris des autres et éjectez les excréments du sarcasme >, ce qui provoque un éclat de rire de l'adversaire (rnGurlburn, 192 a-196 a). La lignée des saints fous s'est perpétuée. Le contemporain de Mi-la ras-pa, Ça-ra-pa (Yon-tan-grags, 1070-1141) est ainsi qualifié. Lui aussi a composé des chants (u). Noug n'avons pas à énumérer tous ces saints. Quelques exemples suffiront. Von Manen avait brièvement indiqué l'existence de contes relatifs à des n fous , (srnyoz) de gCaù et de dBus qu'il croyait nés au Bhutan à cause de l'épithète 'Brug qui les qualifre, mais qui se rattachent en réalité à la branche et dont le représentant le plus remarquable 'Brug-pa des bKalbrgyud-pa fut 'Brug-pa Kun-legs (Kun-dga' legs-pa'i dpal-'byor, vers 1500) (rz). a" no' caractérise ce dernier, coestque d'un côté, il critique et ridiculise tous les ordres religieux et les abus des puissants et que, d'autre part, il est poète et chanteur en se mêlant au peuple, s'inspirant du style des chants populaires et essayant de les adapter à un sens mystique. De nombreuses anecdoctes circulent à son sujet. Se présentant en mendiant aux portes du Potala pour demander audience au Dalailama, il est l'objet d'une rebuffade par les fonctionnaires. Mais, dit-il, j'ai quelque chose à offrir. Alors, c'est différent; il est admis en audience. Entrant dans la salIe, il pose par terre un sac d'or et se met à le vénérer par des salutations. L'or ne mérite-t-il pas d'être adoré? Sans lui, on ne pourrait voir le Dalailama.
les règles sociales, les mæurs et coutumes (43 a-b). A une autre occasion (53b-62 a), il passe en reyue et critique les divers éléments de la société, y compris les ordres religieux, la danse masquée 'ëhann er la divination. Mi-la ras-pa s'est efforcé d'exprimer ses idées en imitant, dans le fond et (13).'Brug-pa dans la forme, les chants laiques et religieux populaires (bonpo) autant. a fait I1 a longue imitation, avec interprétation donné une Kun-legs en lamaïque, d'un chant du rituel indigène des tas de pierres de la montagne (cf. chap. VIII, p. 457, et infra, p.500). On lui demande une
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Chants de'Brug-pa
Kun-Iegs.
Errant partout d'un coin à l'autre du pays, il chante et danse (Biogro,phie, ka',39 b). Un chef lui demande de chanter pour lui les væux de bon augure qui souhaitent une longue vie(che riri-ba'i rten:brel). C'est là une fonction gu'exercent de nos jours les bouffons au Nouvel An et au début de toute pièce de theâtre. A cette occasion, Kun-legs fait un poème dans lequel il expose toutes
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Procéd,és stylistiques. C'est à Francke que revient le mérite de I'avoir signalé (1915, p. 75; Laufer's Milaraspa, in Or. Literaturzeitschrift, 1923, no 9, p. 426-429; repris dans 1925, p. 49). Il a noté que les chants de Mi-la ras-pa se rattachent visiblement à des chansons populaires et furent sans doute chantés sur leurs airs. Les chants populaires sont accompagnés de danses. Aussi voit-on Mi-la ras-pa y participer sur la pierre qui lui sert de chaire. On en montre encore les traces (cf. chap. rrr, n. 5). Francke a pensé que la popularité même de Mi-la ras-pa vient de ce qu'il a su utiliser les chants et les idées religieuses du peuple.
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REcHERcEESsun r-'ÉpopÉu ET LE BARDE AU TrBET
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Ce poète, dit-il, a conservé beaucoup de ces chants religieux qu'on entonne encore lors des fêtes du printemps et du mariage. Et il cite comme exemples : la lionne des glaciers, suivie de l'oiseau khyufi, du poisson, du tigre, etc. Nous en avons déjà noté des exemples au chapitre précédent où nous avons étudié le milieu des fêtes qui se distingue par l'emploi de ces images et paraboles. Francke avait parfaitement raison. Les chants de l'épopée sont construits exactement comme ceux de Mila ras-pa et de'Brug-pa Kun-legs. Nous allong le montrer en détail à l'aide de quelques exemples irréfutables. l. La formule nchevauchant le cheval de...> signifiant (sur I'air de.,.l (cf. suprQ. 2. La formule de présentation : < Me connais-tu? Si tu ne me connais pas, je suis... (un tel) >. J'en ai déjà donné des exemples (chap. vrrr, n. 70). 3. Le début des chants du type < tralala r, Dans le Gesar, tous les chants commencent par z a-la et tha-la (ex. xyl, Ling,II,4 ô et d'innombrables fois), abréviation d'une formule plus longue qui varie selon les textes. On a, par exemple : < le chant tha-la, c'eet tha-la tha-la; tha-la, c'esL la-mo la-glin n (ms. Hor, Kalirnpong, 13 a); ou : < le chant est tha-la tha-la la-mo-Ia-glirl; c'est tha-Ia la-mo Ia-Ia ù (ibiù , Ou encore : < le chant tha (etc.; ainsi dans le texte); c'est a-lu le-rno la-la, (ms. Gru-gu, I,80b). Et:.
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d'un brahmane vu en rêve : < emmenant le cheval sur le ton (l'air) de : < Le Grard khyufr, volant les ailes étendues> (khyuù-ëhen, gçog rgyarts ldin-ba'i shad,-la rta d,rarts-te), il dit ce grand chant dohd' de uajra en concentrant son esprit > (bKa-brgyud. rngur-mtho, 2, 35 b). Ou il chante luimême ( un grand chant en emmenant le cheval sur le ton (l'air) de n La Cascade Brillante r (éhu-lëag zil-pa-ëan gyi skad,-la rta d.rafis-pa'i rngur-ëhen; ibid., 46 a). Le nom du premier air de Mar-pa se retrouve dans le xyl. Ling (II, 68 o t Khyurtëhen ldin-glu). 5. La formule : n écoute-moi, un tel!>, ou < écoute-moi! ne sois pas distrait (ou paresseux) r est caractéristique des chants de l'épopée. Elle y va de pair avec une autre du type : ( si tu écoutes ce chant, tant mieux; si tu ne l'écoutes pas, tant pis r, exprimée de maintes façons. Voici des exemples. Pour la première : ,t ne dors pas, grand chef, lève-toi ! r (xyl. Ling, I, 33 a; xyl. Gya,ntse, ga, 4 a.); r ne dors pas, écoute! > (xyl, Ling, IIl, 7 b,8 o); u écoute! Voici la situation! r (ft,on-daù,xyl. Ling,II, 19 ô; gson-dafr,! II,37 b; les deux : Ioar. Lad,. aersion, par ex., p. 8). Pour la seconde : < si tu écoutes le chant, garde-le dans ton esprit; si tu n'écoute pas, le chant n'aura pas de commentaireD (xyl. Ling, I, 6I a, 63 a; ll,7L b; lII, 17 a,24 a, 37 b,50 b, avec,variantes). Les mêmes formules se rencontrent dans les pièces de théâtre. < Écoutez ici, foule de gens réunis icit (chur-la ft,on-daft,!...). N" soyez pas distraits do l'oreille! , (rna-ba ma-yeris!, Nor-bzari, 6b; avec variantes, 5 ô, 6a); <si tu l'écoutes, garde-le dans ton espritlr (go-nayid-Ia d,e-ltar àog; op. cit., It9 à). Mi-la ras-pa s'exprime de la même manière. < Ecoute ici (chur-fion dan!), toi qui as la force du héros >r(rnGurJburn,111 a); < eh bien, écoute! écoute! (flon-dart gson-dnn), chasseur! t (ibid,., 133o);
Epithètes et métaphores. 6. L'emploi d'épithètes. Nous l'avons déjà signalé (chap. vrrr, p. 493), à propos da mi-ëhos, la tradition indigène. J'ai incorporé des exemples tirés de Mi-la ras-pa et de la pièce de théâtre Nor-bzari dans mon vocabulaire ùt, xyl. .Ling (Stein, 1956; pour le théâtre : kha-d,kar,
p. 135).
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REcHERcEEs sun L'ÉpopÉE ET LE BAnDE AU TrBET
7. Souvant liées à ces épithètes, les images prises dans les divers règnes de la nature sont également communes aw Gesar, à la littérature populaire et aux poètes Mi-la ras-pa et 'Brug-pa Kun-legs. Il s'agit d'animaux caractéris. tiques, toujours énumérés dans le même ordre, généralement selon un étagement vertical du monde (de haut en bas, du glacier au fleuve), mais parfois aussi selon un plan horizontal (les Quatre Orients). Nous en avons déjà parlé et montré que ces classifications se retrouvent employées pour le < cheval du vent >, drapeau planté sur le col pour la fête de la montagne, et pour les clans et lignées (cf. chap. vtu, p. a6\. Mais voici quelques exemples précis qu'il serait aisé de multiplier.
Les mêmes animaux protègent et entourent le cheval de Gesar qui, nous le verrons, est son double. Au-dessus de rKyafi-rgod (< Hémione sauvage n, le cheval de Gesar) se tient le khyufr.; derrière, la lionne blanche; devant, la tigresse (ibid.,4I a). Il ne manque que le dragon pour faire de cet ensemble l'image des drapeaux n cheval du ventr (rlufi-rta) plantés au tas de pierres de la montagne sacrée : les autres animaux aux Quatre Orients et, au centre, le cheval qui porte le joyau cintd,nta4,i lglid,-bëin nor-bu, épithète de Gesar, dompteur d'ennemis et < Grand Lion r).
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Chez les religieux poètes : Dans l'épopée : sPyi-dpon caractérise ainsi le vieux lama Thafr-stofr rgyal-po. Par sa crinière de turquoise (les longs cheveux des rNin-ma-pa) de d
Mi-la ras-pa compare I'ermite Ras-ëhui, son disciple, à 1o la lionne blanche à crinière de turquoise des glaciers, 2o I'aigle < roi des oiseaux r des rochers; 30 le tigre < bariolé r des forêts; 40 le poisson < æil d'or r des lacs (rnGur-?bum, 297 a-b; idem, 3OBa-b, 333 a). Ailleurs, pour blâmer Ras-ëhuù, il caractérise ainsi les relations de maître et disciple, père et frls (spirituels). Le père, vieux chien, est abandonné dans le désert; le ûls, le lion blanc de conque, se rend au centre (du pays). Le père : renard (uta-slrye), le fils : le petit de tigre < le bariolé , (ri-bkra); le père : coqo le Êls : l'aigle n roi des oiseaux >; le père : âne (ëog-rofi,, épithète), le frls : l'étalon
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bonheur > (bhra-çis kyi d,byafis-rta ëig). Le voici : < A (la montagne) Ti-se (Kailâsa), ornement de la foule des glaciers blancs, flotte le drapeau du lion blanc des glaciers; s'agite la langue du petit, fier de sa crinière de turquoise; flotte comme un ornement sa < triple force achevée r (rcal-gsum rjogs-pa). Que ce lieu-ci ait un bonheur pareil! Dans la tente bleue des profondeurs du lac de turquoise, flotte le drapeau du Joyau-qui-exauce-tous-les-désirs lsid-bïin nor-bu); s'agite la langue du petit, qui procure tout ce qu'on désire. Que vous ayez le bonheur d'enfants et de richesses réunis ! r (suivent des paral. lèles bouddhiques; op. cit.,II0 ô). On croirait entendre un'dre-dkar(
Int erprétation symbolique. 8. L'intention des poètes est claire. S'ils ont utilisé les chants populaires, c'était pour propager en même temps les doctrines bouddhiques. C'est là une attitude systématique que nous pouyons maintenant dater et dont nous avong vu un exemple important à propos du chapeau du barde et de Gesar (chap. vu, p. 356357). Nous pouvons ici confirmer par l'analyse du style que ce procédé est commun at Gesar, aux chants des réunions et aux religieux poètes. Comme j'ai donné une traduction complète de < l'explication du chapeau> (àoa-bçad) dans mon édition du xyl. Iizg (Stein, 1956, p. 126128), il suffit d'indiquer ici la terminologie employée. Chaque élément du chapeau sert à symboliser une notion du bouddhisme. Les mots désignant cette comparaison ou ce symbolisme sont mthon o.u, le plus souvent, brda' << signe >, mots placés à la fin de la phrase (sans le verbe n être >). Dans la version orale du Ladakh qui n'en a gardé gue de faibles traces, ces mots sont remplacés par l'expression <est un signe àe> (rtags-çig yin$s). noter que rtags eT brd,a', tous deux signifiant ( signe ), se prononcent à peu près identiquement * ta). La prosodie est toujours la même dans les versions écrites : / u / v! - !(d ,e;
o bje tc om par é) , ! -
/ u / u,
( br da' , s y m b o l e d e . . . ) .
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Par ex. : Ëua-la pad.'dab drug-gis brgyan l'd,od.-lha ngs-drug m.chon-pa'i brda', ,rle chapeau est orné de six appendices : signe montrant les six classes des dieux du désir > (xyl. Ling,III, 87 ô) ; ou : àaa-khog stofl-pa zafi-lhal'd,i I gËi-yi no-bo stoi-pa'i brd,a,',,,le corps du chapeau est vide; ceci : symbole du vide de la nature de base ù (ibid.). Voici maintenant les mêmes expressions et le même procédé dans le milieu des religieux. Chez les rfliù-ma-pa
et Bon-po.
n Ces cheveux en désordre et emmêlés : signe de la soumission des trois mondes r (âig-skra lhab-lhub 'khyil-pa d,e I lehams-gsum dbaû-du sd,uil.pa'i rtags; lnns.bonpo, Bibl. Nat., no 493, 62 b-63 a). Dans le rite du gôod, dépouillement de son propre corps qu'on a pu comparer à l'initiation du chamane, les six objets indispensables sont expliqués philosophiquement avec la formule précise que nous étudions. r La flûte de fémur a une seule ouverture : signe que tous les d.hanna ont une seule saveur ) (rkaù-glin kha-sgo gëig-pa ni | ëhos-kun du-ma ro-gëig brd.a; gAod.yul du Klnn-chen sfiiù-thig, 3 a) ttet. Dans le chant karmapa du lièvre devenu yogin, les oreilles reçoivent la même explication symbolique que les oreilles d'âne du chapeau de Gesar : r Il a deux oreilles longues, ceci : aspect qu'il a le couple updrya et prajfrd, : signe qu'il poursuit la route de la délivranse)\ (rna-ba'i rin-po gf,is-ld.an'd,i I thabs-çes zuft-dai ld,an-pa'i ftari, I thar-pa'i larn-sna sâegs-pa'i brda; Biographie d,es Karmapa, 2L3 b).
Chez les bKa'-brgyud.-pa. Il serait fastidieux de donner in extenso les longs passagesoù Mi-la ras-pa emploie le même procédé, avec les mêmes termes et la même prosodie, pour lnexplication syrnbolique du rêve de lHa-rje (chapeau, bottes, vêtement, bâton, voir chap. vrr, p. 352 : mGur-'bum, 246 a et suiv.) ou de son propre bàton (rncur-'burn, 88 a-89 a). Voici des exemples : < La tête est coiffée d'un chapeau blanc, ceci : signe que haut et bas sont renversés par la méditation r (rzgo-la Zua-dkar gyon-pa d,e I lta-bas yar-mat 'àaôs-pa'i brd.a; 2M b\. ,t Voici maintenant mon bâton-fouet! As-tu compris son sens ou non? Si tu n'as pas compris son sens, je te I'explique, écouie bien! > < Le bâton, son bout inférieur est coupé à la racine, ceci : signe que j'ai coupé la base de Ia transmigration.
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REcEERcEESsun r.,ÉpopÉr ET LE BARDE Àu rrBET
STEIN
< Le bâton, son bout supérieur est coupé au sommet, ceci : signe que j'ai coupé I'embranchement du doute. > (sba rza-thog rca-ba bëad.pa d.e l'lchor-ba'i gài-rca béod,pa'i rtags llsba ya-Ihog rce-mo bëad-pa de I the-chom gol-sa bëad-pa'i rtags ll; mGur-'burn, BB o-à.) Dans d'autres cas, Mi-la ras-pa imite intentionnellement les chants de la religion populaire et des Bonpo, mais n'emploie pas la formule : < c'est le signe de...,r. Comme dans le Gesar mongol (cf. n. 15), il dit simplement : n ceci r (élément de concepts indigènes), r c'est > (assimilation à un concept bouddhique). Le texte et la traduction de ces chants ont été publiés par Hoffmann (1950, texte, p. 363-366, 377-395; trad. p. 268-270,279-29I). Il suffira d'en indiquer ici le mécanisme (ma traduction diffère parfois de celle de Hoffmann). Dans le premier épisode, il s'agit de la célèbre compétition entre Mi-la ras-pa et le Bonpo Na-ro. Elle se présente exactement comme les joutes des fêtes consacrées aux montagnes sacrées. Le site est la montagne sacrée par excellence (Tise : Kailâsa) et le lac Ma-phan (Manasarovara). La compétition consiste en une joute de forces magiqtes (rcal; ascension de la montagne en en faisant la circumambulation) doublée d'une joute de chants dont les éléments se correspondent de part et d'autre et où les hâbleries percent souvent. La prosodie des chants est celle que nous connaissons déjà, mais l'explication symbolique ne se sert que de la formule : n ceci... est l (d,e...yin) : < Le glacier blanc Ti-se de grande renommée; sa tête est couverte de neige, ceci; c'est (le signe que) la doctrine du Bouddha est blanche > (rimgo kha-bas g-yags-pa d,e I saris-rgyas bstan-pa dkar-ba yin). Le second épisode est plus intéressant. Pour convertir un Êdèle bonpo, malade, Mi-la ras-pa imite pièce par pièce un rituel et un chant bonpo, intercalant après chaque élément une interprétation bouddhique. On nous dit comment. < Ecoute mon rituel bonpo ! dit-il. Et entonnant un chant bouddhique sur un air bonpo et prenant pour modèle (e chant appelé) < les vingtdeux couples mariés r, il dit ce chant : ba-sô yaft-yari yari-yari yari-yari-r1,o. A I'aube des temps, au début du monde à peine créé,... r (suit l'éloge du pays, des êtres vivants, du château, du père et de la mère, des frls et des fifles, etc.). Ce procédé s'est maintenu chez les poètes bka'-brgyud-pa. Dans un de ses chants, sGo-mo-pa donne une explication bouddhique de tous les détails d'un bac sur le fleuve gCan-po (bKa'-brgyud, mgur-mcho, I, fol. 83 b : II, fol. 91 ô). 'Brug-pa Kun-legs en fait autant. Nous avons déjà cité son chant d'imitation d'un rite bonpo du tas de pierres sur la montagne sacrée (chap. vrrr, p. 457). S'il l'a chanté, c'est qu'il voulut, par ce biais, propager le bouddhisme. < Kyee! Autrefois, au début, quand naquit I'Esprit, on construisit le tas de pierres dans l'état non créé; c'est la première borne du chemin du
50I
protecteur. Puis on le construisit sur le chemin sans obstacle; c'est la borne âu chemin des six (espèces d')êtres, etc.r (lcyee; sfion sem.s-flid'ëhags-pa'i dari-po la ll la-fias skye-med fi,aù,-labrcigs ll d'e thog-ma'i rngon-po'i la,m' mrho yin ll de^nas'gag-med larn-la brcigs ll 'gro'ba drug-gi lam.rntho yin; Biographie, ka,80 a). Il est clair que les religieux ont eu recours à ce procédé d'explication symbolique de gestes et de thèmes indigènes pour le besoin de la propagation du bouddhisme. On peut même entrevoir comment ils ont pu I'accrocher à la littérature traditionnelle. Les chroniques nous I'on dit : les d6ama ou iataka fill.errt assimilés aux contes (sgrufi'), le nyd'ya ou les sciences' aux énigmes (lde'u). Une heureuse trouvaille permet de se rendre compte que l'explication symbolique a dû être superposée aux énigmes. Le Be conte àtt Ro-sgruri, recueil de contes tibétains adaptés au cadre de la ï/etd,Iapa,fi,cauirytïatikd,(ms. de Delhi, fol. 45 a), contient le récit suivant : Un ministre sage prévoit pour le jeune prince de forme vile, écarté du pouvoir, le moyen de gagner une reine et un royaume. La future reine du héros lui apparaît au cours d'une fête et d'un spectacle au bord d'un 1ac. A ses questions sur son nom, le nom de sa famille et de son pays, elle ne répond que par des gestes (elle touche de son doigt successivement son éléphant, son nez, ses bottes et sa tête). Le ministre explique ces si6'zes (brda'). Or, bien qu'il soit en prose et pour cela dépourvu de métrique, le conte emploie ici la formule même dont se servent les religieux pour I'explication symbolique : < tel et tel geste (de)..., c'est le signe (rtags-yin) que... D (exactement comme dans la Low, La'd. oersion), Mais dans ce récit, la formule est propre à l'énoncé d'une devinette, d'une énigme. C'est dans cette littérature ancienne des ld,e'u que les religieux ont dû trouver la formule de l'explication symbolique et l'idée de l'employer à leurs frns.
Prosod.ie. 9. La prosodie. Les vers du Gesar et des chanteurs religieux sont construits de la même manière. Ils se composent de sept syllabes qui forment trois trochées catalectiques (t le dernier demi-pied manque) : -, / u
/
u
/
u-
Parfois un mot monosyllabique précède ce vers, en position absolue, formant un demi-pied non accentué(l?) : _/
u
/
u
/
u_
_/
/e /e /v_ -/
u
u/
/
u
u/
/
u_
u-
502
R.-4. srErN
REcHERcITEssuR L'ÉpopÉa ET LE BÀRDE AU TrBET
Voici quelques exemples du Gesar à ajouter à ceux déjà cités plus haut
miù,-yafi
(p. 500-501).
da-lta dus gdon lha
d,e -rin
/o -ru' i gnos-ris
bra-ba'i
dÀoz-mëhog
[gis]
yo n-ta rl.
' dis l
stofl-par
çogl rnjad,-par
f iam s - len
r na- ùan
r nt hof t - t gy a s n- ëhe
çogl nal y inl
- 'u / u / u /-/u/u-
Avec une régularité remarquable, cette métrique est propre à tous les manuscrits et xylographes non abrégés. Elle se retrouve même, à côté d'autres vers, dans la version semi-orale du Ladakh. Nous en avons déjà donné un exemple (supra, n. 15) et avons noté que le vers y a été détruit par I'adjonction de deux mots. Les autres vers du même chant ont été aussi troublés. Le chanteur n'a plus compris la prosodie. Nous savons déjà (cf. chap. ru, p. 168) que cette version, loin d'être primitive, se présente comme la simplification d'une version plus complète (avec chants et métrique régulière) tombée à I'état de conte. Cette prosodie est aussi celle de Mi-la ras-pa : yul-drug
naft-gi
sleyon-dtug
d,per-btag gtan-la
rgya.-mcho'i
klorl-na'phyo
(Biographie, ka,39 a).
(ryL.Ling,II,62b).
phyi-yi
nasl
/ v/ v/ v/ u / u / u-
g se r - m i g 'h h yi l - p a l o
- ' , / u/ u -
'd.ren-ston
rnd,o-b rgytd,
b k a'
' ur - lhog
D'où vient cette métrique? Tucci a fait ressortir que la prosodie de Mi-la ras-oa dérive de celle de la traduction tibétaine des doha indiens. C'est vrai pooi b"un.oop de vers, mais, comme ailleurs dans le Kanjur et le Tanjur, elle (1e).Il en est de même de la voisine avec des vers plus longs et plus compliqués traduction tibétaine du Rd,rnayar.t@trouvée parmi les manuscrits de Touenhouang (et donc antérieure à Mi-la ras-pa). Par exemple, pour les vers identiques à ceux du Gesar et de Mi-la ras-pa : dam-la
gnas-byas
rnGrin-bzais-pof
'Ba-li
lam'dtt
ma:gro'çigl
(Thomas,p.202; cf. aussip.207,218 (20)). Mais, par ailleurs, voici un exemple de vers très irréguliers I skra-ni
mthon-tift
d,mig ni
'ud.-dpal
chaf,s-pa'i 'phral-ba
'u/u/u-
I u / u' u / v/ v/ e-
d,byaù,s-ltar
/ u / u / u -
g - ya s- sn 'kh yi l l
/u/u-
la
kha-dog
rgyan-mëhog mjes-pa
rnanx-pat
dog
d'byis-su
çis
d,e-des d,o n-d e
th ug s - s a
m i- by on
chig
brd ,a-yis
'gro - lar t
' di- s k ad
bslcyar-nas ma-blaf's
nal - pas l y inl
-/u/u'u1u / u / - - / u' u / u (mGur'bum, 17 b).
Il serait facile de multiplier les exemples (re). En lisant les chants recueillis dans le bKa'-brgyud, mgur-mcho, on constate que cette métrique est propre aux chants de Mar-pa, Mi-la ras-pa et Dvagspo lHa-rje. Elle change, les vers devenant plus longs, avec leurs successeurs. Il est cependant impossible d'en tirer une conclusion sur la date du Gesor. 'Brug-pa Kun-legs emploie, en effet, à nouveau la même métrique que Mi-la ras-pa (à côté, il est vrai, d'autres formes) :
Cette prosodie est donc savante et propre à des milieux de religieux. Et cependant, elle est maintenant courante dans les chants populaires du mariage et des saltimbanques ambulants. Voici deux exemples du mariage : çc,;r-$as nxun-pa
gçegs-pa'i sion-nas
fi.e 'u'i
lo- nas
m a- z in- pa
fla-ëhen
"ror-mo'i
das-su
ma-thul-ba
- - / v ! - /- / u/ u/
-L--
khri-d'gags
del
/uLu/--
sa,fl-de
yorl'sl
LuLuLu-
< ce r parasol > (ép. du soleil) venu de I'Est; I'obscurité s'en va dissipée par d"rrant u ('o), On dirait un vers du'dre-ilka,r (bouffon) au Nouvel An (chap. vrrr, p. 444). Ou, quelques lignes plus loin, sur le même rythme : çor phyogs rGya-gar d.rztn-chrgs'byed,pti
nafia
/ u / u / u !-u /u/uL-L-(Ibid,., p.I98).
'bebsl
glu
503
ëhos-kyi sgol lëam-khran lal
de-ra'sron-éhen /i-ltar gçegsl ""ÏJ"i;vientl'invitédemarque?,
504
RECEERCHES SUR L'EPOPEE ET LE BÀRDE AU TIBET
R.-A. srErN
lÀo-phyogs sTag-gzig nor.gyi sgol
rcis-gi
au ferme verrou (?) qui ferme (?) la Porte' ) Id,ern.
sgol
spar-mkha' byed.-pa'ilëa,m-khran lal
au ferme yerrou (?) qui donne accès aux Huit Trigrammes, >
Id.ern.
Id,em.
byafl-phyogs Ge-sar raLmkh{ Id,em.
d,mag-gS sgol < Au Nord, à la porte des arméesde Gesar,
bled.-pa'i lëo,m-kilrraf' Ial
au ferme verrou (?) qui donne accès aux gilaives,r Jdem@).
On croirait lire des vers de Mi-la ras-pa, cerxKque nous avons étudiés au chap. vr, construits selon Ia même métrique et sur les mêmes thèmes. Maie voyons encore, pour être plus sûr, un chant de saltimbanqueou de bouffon. La métrique, il est wai, est souventtrès irrégulière, mais ceci tient avant tout à la façon dont I'informateur doit répondre à l'ethnographe. Presséde dicter lentementpour laisserà I'enguêteurle temps d'écrire (i'en ai fait I'expérience), il perd le fil et a tendanceà tomber dans Ia prose ou à allonger le vers par des mots explicatifs (exactementcomme nous l'avons constaté pour la version orale de la Low, Lad,. oersion).Le vers à sept syllabes,accentuéesconrme cidessus,revient néanmoinsassezsouvent. Le'd,re-d,karchante (cf. chap. vrrç p . 444 ) t sna-la'gron-bu btags-paI che-chera,-ma'i*tso'.lugs/, etc. Il y manque donc le dernier demi-pied. Mais voici la récitation des chanteurs de bon a3gue du théâtre qui diffère entièrementdu rythme de la pièce pro. prement-dite : gzim.ëhufi stertrdan gzim-ëhun àoll steù-Éol med.-la nor-gyi khanl
!uLuLu-
(information de Champasangta).
505
Mi-la, pa,tron d.es saltirnbanques. Malgré la divergence de métrique qu'on peut sans doute qualifrer de déformation, nous pouvons être certains de la filiation indiquée : de la poésie de Mila ras-pa aux chants modernes. Nous avons heureusement à ce sujet un témoignage d'une importance capitale. Il a été recueilli par H. Siiger (cf. chap. vII, n. 16, I7)o et mon excellent informateur Champasangta me l'a confirmé et commenté. Les saltimbanques ambulants du Khams, qui revêtent le masque du < chasseur r (rrton-pa, le bouffon et récitant du théâtre) et qui exécutent diverses danses (notamment celles du singe et du paon), se réclament expressément de la tradition de Mi-la ras-pa qui est leur patron tutélaire. Ils disent
p. 352). A quel point ces saltimbanques-u chasseurs r (bouffons) sont, par leur accoutrement et leur comportement, proches du barde et du jeune Joru, nous le sarrons. Maintenant nous apprenons que ce n'est pas un fait isolé sans signification. Non seulement la tradition de ces saltimbanques conûrme nos comparaisons qui nous ont mené au bâton de Mila ras-pa et au chapeau de sGampo-pa. Nous voyons aussi que l'épopée elle-même, chantée par le barde et ayant pour sujet Joru, est largement tributaire de la lignée spirituelle de Mi-la ras-pa. Le nom ésotérique de Mi-la ras-pa est bZad-pa rdo-rie, son prénom : Thos-pa dga'. Ce sont aussi les noms de Gesar avant son incarnation, dans le xyl. Ling. Il s'y appelle Thos-pa-dga'(-ba\, a,lias Padma bZad-pa ou bZad.pa rcal (Stein,
506
507
R.-4. srErN
REcIrERcrrEs sun r-'ÉrorÉp ET LE BÀRDE au rrBET
1956, index, p. 151). Le premier nom fait allusion au rire du saint, le second à son inspiration poétique par les voix qu'il entend (en portant sa main à l'oreille sur les peintures, exactement comme Jotrr; {"). Les nombreuses paraboles où le saint se compare aux animaux-types de la nature, et notamment au lion des glaciers (zl), expliquent peut-être aussi, au moins partiellement, les surnoms de plusieurs personnages importants de l'épopée : Gesar est seft-ôhen, < grand lion >; son père est Seù-blon, < ministre lion r (bien qu'il soit conçu comme un yak ou bceuf); sa femme 'Brug-mo est serï-lëam < fille-lionne r. Les danses et chants du lion et du yak menés par un petit ( saurrager ou le jongleur-bouffon ont sans doute aussi contribué à imposer ces noms. Entre les deux sources d'inspiration point d'opposition, bien au contraire.
que ces fragments ristiques de l'épopée se détachent nettement du reste et la vie du jeune Joru' Ils ont une allure de dicton' "*"lo.lrr"*"rrt "orr"àttt"tt, connu et utilisé Par et nous avons pu norer qu'un lot de iels dictons (mdo) fut Leur métrique 429). vrII, (cf. chap. ancienne assez époque une à i"r r"ligi"o* _p. à peu dË chose près, identique à-celle de Mi-la ms'Pa .ei du reste ""pi"a""t, "ri les textes de-religion-populaire (bsaù's-yig' J" t'epope". On là trouve "orriduttt : chap. ur, n. 162; cf. supra,p.494, a'Ia-la) tels que nous les possé' textes "*"*it" don, ïe nos jàurs adaptés par les rNiri--a-pa, Par contre, les mêmes métrique une ont Touen-houang de les manuscrits tels que les présentent (zs)' difrérËnte (des dactyles au lieu de trochées) n Dictons r de Gesar :
Xinfluence
àag-gëig gnarn,gyi
des clercs.
Rendons-nous à l'évidence : l'épopée, telle qu'elle existe actuellement comme ensemble constitué, doit beaucoup au milieu des religieux inspirée et poètes. La tradition sur le lama tantrique qui l'aurait composée est bonne, au moins en ce qui concerne ce milieu. Mais il est clair aussi que ces religieux n'ont pas créé de toutes pièces et délibérément les thèmes et les chants popu. laires. Ils les ont trouvés dans la population indigène. Ils les ont volontairement adoptés et propagés, en partie sans doute par goût - ils étaient après tout eux-mêmes Tibétains -, mais surtout parce qu'ils y voyaient le meilleut moyen de diffuser dans le peuple les notions élémentaires du boutldhisme. Ils ne se sont d'ailleurs pas trompés. Le résultat est là; de nos jours encore et sans doute depuis deux ou trois siècles au moins, toutela littérature populaire en est imprégnée. Ils n'ont donc pas inventé, mais ils ont amalgamé et diffusé, La tradition indigène a pu se maintenir oralement, mais elle n'a pu échapper à I'action des religieux. Et malgré leur répugnance des livres, les bKa'-grgyud-pa et les rNiûma-pa n'ont pas pu ou voulu empêcher la fixation de leurs chants et légendes par écrit. Nous l'avons noté (chap. vrr, p. 318) pour l'épopée à l'aide d'exemples mongols bien observés. Les clercs, seuls instruits, seuls capables de lire et d'écrire, étaient des religieux. Les monastères dont ils partaient en essaimant sur les chemins des pèlerins ont su s'adapter aux fêtes et aux croyances indigènes et ont contribué à les diffuser en les assimilant plus ou moins dans ce qu'on est convenu d'appeler le lamaïsme. Ce rôle des religieux et des recueils écrits, nous avons déjà dû le souligner au début de notre enquête (chap. rrr, p. 136, 138, 155) oir s'est posé le problème de la relation entre vergions écrites et orales. Empressons-nous de répéter encore une fois que tout cela ne vaut que porû la rédaction ou la publication de l'épopée, non pas pour tous ses éléments constitutifs. Nous savons déjà (cf. chap. rrr, p.158) que des fragments caracté.
àag-Îro bya'nag
/
ma-lon Caùl spun-1surt thull
u
/
/ u
u-
(xyl. Ling, II, 31 a). Ou bien : ça mi
ëhuù'-yan ëhuù-yai
lhu-duml cha'bol
g'Yaù-dkat a-khu'i
-/
u
I
u
/
u
(III, 184).
Il y manque le dernier demi'pied. De même dans : ëhas-drug
lus'la
dpr-'-sflin
yid'-la
/u/u/u
chafi'lel ' jorn'lel
(III, 69 ô).
Par contre, un dactyle semble s'introduire dans la formule, maintes fois répétée, de l'aspect vil de ioru (cf. chap. x, p. 553) : mgo
mi-mja'
r g o - ph o 'i
ë o g 'L u l
lus
mi-mja'
ô i s - ch a g
m th a '- g yo i l
rkari mi-mja'
rta-lhatn
ilmar-stgl
d,res-ma'i
rta,'yi
lhttam-mthill
rta-rîa
fr'ag'rna'i
lhaam'sgtogl
/u u /
- '- ( o u r u u /u /u
- /u /- L - ? )
/uu/u/u / v / v / v / u / u / u (xyl. Ling, II, 57 b).
bsaris-yig moderne (chap. rrr, n. 162); dit ntrouvé 'r vers 1200 A' D' : /- l u 'u lol sn r u g - p o d'e-ri ôse-mkhar bsyrtl àse-la d'ag-kyafi' logs-bùi
508
R.-A. srErN
REcHERcTTES sun t'ÉpopÉE ET LE BARDE Àu rrBET
Ou sans le dernier demi-pied : y ar - lha
de-n t
ç a m -p o l e Ic .
/u /u /u
Par contre, dans les rnanuscritsd,e Touen-houang (Ioc, cit.) : yul-gi ni lha-bcu;n ni
dôzs-mthil dul bd.a'-skad, skyell
/uu/- - ( ou:t- - /- - )
En intercalant un simple de, le texte remanié a pu obtenir un trochée à la place d'un dactyle. La métrique des textes de Touen-houangest, à la vérité, assezvariée et irrégulière. Des cas isolés sont proches des < dictons > du Gesor (deuxièmeexemple).Il est donc difficile de se prononcer. Mais il semble bien gue même les fragments de I'épopée qui ont une allure plus ancienne sont construits sur la métrique adoptée par les poètes religieux. Les textes de religion populaire montrent comment se pose le problème. Les thèmes sont anciens, mais l'adaptation lamaïque ne l'est pas moins.
II. -
LE FONCTIONNEMENT DU SYNCRÉUSTUN
La double source d'inspiration lamaique, bka'-brgyud-pa et rflin-ma-pa, se reflète dans un syncrétisme qui commande avec un remarquable esprit de suite, avec une sorte de logique, de nombreux thèmes dt Cesar. Nous pouvons en donner des exemples.
509
cheval-kyang nous apparaîtra encore. Le syncrétisme lamaique en a bien tenu comPte. Le palais de bDe-mèhog est aussi localisé dans le Kofr-po ou le Roù (Khams méridional) et identifié avec Padma bkod-ëhen, le lieu'saint et futur < paradis I de Padmasambhava où se réfugieront les survivants de la catastrophe ûnale de notre époque. I1 y est caractérisé par des montagnes qui représentent la Truie qui soumet les nd'ga (Phag-mo klu-'dul-ma) et le Cheval (d'on rta phag yab-yum gYi chul'd'u Yod)@"'. Ces thèmes sont cohérents et leur localisation dans I'Amdo et le Khams concorde avec le système de l'épopée. Voici, en effet, les génealogies ésoté' riques de Padmasambhava et de Gesàr. ?admasambhava (nirmd,rla-kd'ya) .< Avalokite6van (sambhoga") < Vajra' b). Ou encore les deux premiers iden' dhara(dharrna"; xyl. Ling,IlI,54a,65 tiques, mais le d'harrna' est Samantabhadra (ms. lHo-glin, Tucci, 2BB a). Dtautre part, Padmasambhava s'incarne au Tibet sous trois formes : 10 pour la longue vie, comme Thafi-stofr rgyal-po (lama de Glin); 2o pour la méditation, comme Mi-la ras-pa (écrit o ral-pa) et 30 pour I'armée (dm'ag) comme Gesar (ms. sBe-ra, l,52a-b). Ailleurs aussi il est le père de Gesar; celui'ci est
14b): Mère
Père
La parenté ésotérique d,e Gesar. I. Gesar est dit être I'incarnation de rDo-rie-'ëhafr (Vajradhara), patron des bKa'-brgyud-pa et des rNifr-ma-pa (rns. Gru-gu, I,2b; iyl. Péki;i, Schmidt, p.260, rééd. p. 253; xyl. Gyantse, kha, 12 o). Ou encore il est le lama inséparable de rDo-rje-'ëhan qui réside au palais de bDe-mëhog (Saanvara) de rMakhams (Gru-gu, I, p. 109 b). Pourquoi? Le palais de bDe-mëhog du rMakhams nous est connu. C'est la montagne sacrée *Mordo (Mu-rdo, Mur-rdo), située au Nord de Tatsienlou, centre d'une grande fête (observée en été \894) et d'une circumambulation de douze joursèo). 6"tt" màntagne, dont le nom signifre rborne>, est, dans le xyl. Ling (II, 50a), associéeà un kyang jaunebrun (rkyaù ga-ma) et à la future victoire du jeune Gesar. Cette association peut paraître obscure. Elle ne l'est rplus quand on sait qu'il y a une forme de bDe-mëhog à figure d'âne (boft-àal). Le cheval de Gesar est un kyang. Mais le chapeau du barde qui incarne Gesar porte le miroir, symbole de rDo-rie-'ëhafi, et des oreilles d'âne. L'étroite parenté de Gesar et de son
'Od-ldan rlkar
+
Mandâ lha-mjes
L Nam--Lha'
Kun-tu bzat-po
I
bDe-mëhog dkar-po
6ls
{
bDe-mËhog ùan-yag
II
dbyins phyug.mo
I +
sGyu-ma mjes : sGyu-ma bde-mjes-m
II
{
Y
rTa-mgrin cheval
rDo-rie phag.mo truie
fils Thos-pa dga' (aussi nom de Mi-la ra+pa).
s10
R,-À.
REcHERcHESsun r,,ÉpopÉB ET LE BARDEAU IIBET
STEIN
Dans la version plus simple de David-Neel (p. 14), les identifrcations ressortent clairement : Père 'Khor-lo bDe.mëhog (Sa4vara)
-_l
Mère +
rDo-rje Phag-mo (Vajravarahi)
fils
(rhub-pa ÏHlli""f:Ï-a,ba)
(2e ).
On le voit, bDe-mëhog, qui a parfois une flgure d'âne et réside sur une montagne associée au kyang, est ici identique au Cheval. La source de la généalogie est claire. Le couple < Tête de Cheval, et ( Tête de Truie r (rattachés à Avalokite6vara et Târâ) domptent le démon Rùdra (Thar-pa nag-po) en le pénétrant de l'anus et du sexe jusqu'au sinciput (Padrna Than-yig, 16 a-b, trad. Toussaint, inadéquate, p. 38-39). Le Cheval reçoit d'abord le nom Thub-dka' gZon-nu, et la Truie celui de Dan-phag ou Nan-phag. Or le pre. mier nom rappelle celui du frls dans la version David-Neel et le second, peut-être, celui du père bDe-mëhog fran-yag, dr xyl. Ling. Le même système est à la base de l'affirmation dr xyl. Ling. (lll, 82 a) que Gesar, sous son aspect paisible, est Avalokite6vara, mais qu'en colère (lchros-na), û, est Hayagrîva (rTa-mgrin). Il est conflrmé par le xyl. Gyantse (ja,4b) selon lequel le cheval de Gesar est l'incarnation (sprul-pa) de Hayagriva, et ( le grand magicien qui soumet le démon Rudra> (bd,ud,Ru-tra'd,ul-ba'i rnthubo-ëhe). Étant donné la cohérence du système et la logique du syncrétisme, on peut sans doute en tirer des conclusions sur la nature de certains personnages importants de l'épopée : Gesar, son double, le cheval-kyang, et son antagoniste, l'oncle paternel Khro-thuir. En effet, sur le plan de projection lamaïque, non seulement le prototype mythique de Gesar (Thos-pa dga', nom de Mi-la ras-pa inspiré et écoutant des voix) provient de Hayagriva-Cheval, son cheval et son oncle aussi.
Le héros, son oncle et son cheaal. Le cheval de Gesar est < béni > par Hayagriva (c'est-à-dire s'identifie à lui) et est I'incarnation du u Roi, Meilleur des Chevaux r (rTa-mëhog rgyal-po : Hayagriva ou Balâha; xyl, Ling., l, 39 b,40 ô). Même dans les versions mongoles il est qualifié d,e doqsin (Damdinsuren, 1957, p. 82) c'est-à-dire d,e khro-bo (scr. krod,ha) < terrible >, épithète de Hayagrïva et de Gesar sous son aspect violent, Gesar, nous venons de le voir, est Padmasambhava dont le sambhoga-ltôrya est le < Meilleur des Chevaux r et le dharma' Samanta-
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bhadra. Inversement ce dernier devient Sutpltutu > Hayagriva et Thos'pa' dga' (Gesar mythique). Les deux séries de lignées, de Gesar et de son cheval, nàus les avons vues fondues en une seule dans le rituel d'évocation ori le pro' cessus d'identiflcation du méditant avec la divinité est le suivant : Padmasambhava>Mi-la ras-pa sous son nom bZad-pa rdo-rle (Vajra qui rit)>Haya' qriva >- Gesar (chap. vrr, p' 349). Veut-on une confirmation ? Le hennisseâent du cheval de Gesar (qui est Hayagriva), signe de victoire du héros, est qualifré de rire octuple (xyl. Ling,III, 100 o). Mais Gesar : Padmasambhava remonte aussi à Amitabha (ci-dessus). Or Amitabha s'incarne dans le cheval de Gesar (David-Neel, p. 18-19; ms. rGya-Ie'u,92 a; lHo-gliri, Tucci,32 a; Enfer Kalimp., 100 n), alors que Hayagriva devient I'oncle de Gesar (DavidNeel). Pour Champasangta aussi, l'oncle Khro-thun est f incarnation (sprul' pa) de Hayagriva rouge et le cheval de Gesar celle de sNan-ba mtha'-yas (Amitâbha) et de Hayagriva. En effet, dit-il, Amitabira est t la racine > (rcaba) de Hayagriva. Pour le xyl. Ling aussi (III, 49 a), le cheval de Gesar est rouge et l'incarnation de Hayagriva. Il est aussi l'incarnation d'une forme de Padmasambhava (III, 16 o, 100 o) ce qui revient au même. Ce système per' met de comprendre un passage mal compris de la version orale du Ladakh (Frùhlingsmythus, III, 22). Lvant de descendre sur terre, le fils céleste Don-grub, futur Gesar, va chercher le cheval promis chez son oncle mater' nel(a-àafi,) brTan-'jin rouge. Qtand on sait que ce cheval est une incarnation de (Hayagriva) rTa-mgrin (pron. Tandjin) rouge et que ce dernier est cons' tamment appelé Zah-làa (dieu-oncle maternel), on peut conclure que le Friihlingsmythus a rnal compris, mais a conservé le lien entre le cheval du héros, I'oncle et Hayagriva. L'oncle de Gesar est aussi l'incarnation (sprul-pa) de Hayagriva rouge (m,s.tilo-glin, Tucci, I5I a; tns. rGya-le'u,25 b, L48 b; ms. Bacot, 101 ô) (30)' Ou, ce qui revient au même, Hayagriva est le dieu tutélaire de I'oncle. Il iui apparaît constamment sous forme de corbeau rouge (ras. Bacot, L0Ib; xyl. Ling, III, 7 b, B a) : le Meilleur des Chevaux, Balâha, a un museau eR forme de bec de corbeautrr). Quand le dieu tutélaire se manifeste ainsi, il III, est toujours qualifré de byan-lha ttdieu du Nord,, (xyl. Ling, II,4Ab; 8 ô, 10 b, 62 b, 73 a), ou de Xari-lha < dieu oncle maternel ,. Pourquoi? Le Nord est la région des chevaux (cf. chap. vr). Le cheval de Gesar appa' raît en vision au barde et l'emmène au Sambhala, pays du Nord, pour lui remettre l'Histoire de la Course (xyl. Ling, III, 110 a). Ce thème du Nord nous occupera plus loin. L' opposition oncle-neoeu, Si l'oncle de Gesar, aussi bien que Gesar lui-même et son cheval, relèvent de Hayagriva, comment se fait-il que le thème de I'antagonisme entre l'oncle et Gesar soit un des plus importants de l'épopée? Dans toutes les
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versions et dans tous les chapitres, Khro-thuù est le personnageambigu et traître, méchant et lâche, fanfaron et ridicule. Chaque fois qu'il agit contre le héros ou son pays, Gesar flnit par le punir et le couvrir de ridicule. Mais ce Gesar, qui extermine tant de démons et ennemis puissants, ne songe point à supprimer cet oncle. Seule la version du Ladakh (Lott. Lad,. oers., p. 153) connaît un épisode où l'oncle est tué par Gesar. Cependantil y repa. raît encore plus tard (p, 243) : le conteur de cette version a certainement mal compris, Certes, des versions mongoles suggèrent que Gesar voulut tuer son oncle pour sa trahison, mais celui-ci est toujours sauvé (Poppe, 1955, p. 2f5) : Khro-thun n'est qu'une forme mauvaise des multiples transformations de Gesar; pour le prouver, les deux se fondent en une seule personne (Heissig,1957, p. 186). Le syncrétisme lamaique a-t-il déformé la relation entre le héros et son oncle paternel, a-t-il mal appliqué son vernis à un thème qui ne permettait aucune conciliation des contraires pour le couple oncle-neveu? C'est peu probable. Même si nous ne I'apercevons pas au premier abord, le revêtement lamaîque nous incite, au contraire, à envisager une explication qui surmonte cette opposition. Celle-ci a certainement été réelle dans la société tibétaine, et nous en connaissonsla eause.L'étroite unité du groupe appartenant à la même classe d'âge (pères-oncles,frères-cousins,cf. Stein, 1956, p. 23, 29,40) devait faciliter au frère du père la possibilité de priver son neveu, le fils du frère, de son héritage et de le recueillir à sa place. Mais il faut croire que I'hostilité qui devait en résulter ne pouvait guère aller jusqu'à une menace de vendetta à l'intérieur du clan, éventualité que le xyl. Ling condamnenettement(II,42 a-b,45 a). Mais peut-êtrela parentéentre Gesar et Khro-thufr est-elle,plus profondément, inhérente à leurs rôles : tous deux sont au fond, surtout quand ils s'opposent, des personnagescomiques.Nous en avons déjà eu un aperçu (chap. vrr, p. 384). L'opposition entre le neveu et I'oncle paternel est précisément attestée par un personnagedont nous connaissonsbien les rapports avec I'épopée, Mi-la ras-pa. Son histoire est bien connue. A la mort du père, son oncle veut d'abord prendre pour lui la femme de son frère (la mère de Mi-la ras-pa). Sur son refus, il se met à dépouiller Mi-la ras-pa et sa mère de tous leurs biens. Pour venger sa mère, Mila apprend la magie chez le maître gYuri-ston Khro-rgyal. Son disciple Ras-ëhufr eut un sort analogue : son père mourut jeune, son oncle épousa sa mère, et lui-même dut travailler comme domestique chez son oncle(Deb-thersfton-po,fi,a,16a; Blue Annals,Il,436). Le nom du maître en magie de Mila ras-pa est curieux. Il rappelle celui de Khro-rgyal, alias Khro-thufr, I'oncle de Gesar, spécialiste en magie. Dans le ms. Tazig, Wash. (56 ô), on voit Khro-thun manger le gtor-ma du sorcier (sùags-pa) A-mye gYu[fr].ston. Une fois de plus l'histoire de Mi-la ras-paapparaît comme une source d'inspiration de l'épopée. Elle explique augsi que, malgré sa
REcHERcrrEs sun L'ÉpopÉE ET LE BARDE AU TrBET
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parenté avec Glifi, Khro-thuù est constamment présenté comme Bonpo. Le bâton qu'il détient vient d'un maître bonpo (xyl. Ling, II, 4I ô), ei il invoque constamment les divinités bonpo, et notamment sTag-lha me-,bar a) dont il est la réincarnation (skye-ba; ms. rGya-le'u, (ibid., II,36a,45 25b). Par ttbonpo>, il faut entendre ici l'école lamaique. Le terme désigne couramment les sfiags-pa (sorciers, tantristes). une peinture représenùnt un tel < Bonpo >, faite dans l'Amdo pour G. de Roerich, le représènte coiffé d'un chapeau en forme de tête de corbeau. Le même chapeàu est ailleurs attribué à un lama rfliri-ma-pa (photo : Hermanns, 1956, frg. 86). Il figure peut-être Hayagriva Rouge apparaissant sous forme de corbeau.
Thaù-stoit, patron d,u théâtre. II. Padmasambhava serait devenu Thafr-stofr rgyal-po, Mi-la ras-pa et Gesa'-(supra, p. 509). Liste significative. Si Mi-la ras-pa est devenu le patron des saltimbanques, Thafr-stofr est devenu le dieu du théâtre. Il est le patron des six bouffons qui chantent les væux préliminaires de bon augure comme les bouffons < diables blancs, (chap. vrrr, p. 445). Le bouffon principal du théâtre est le r chasseur > dont les saltimbanques patronnés par Mi-la ras-pa portent le masque. ces rôles comiques sont tenus par des hommes simples (berger, chasseur, pêcheur), des enfants plaisantins ou de vieux ermites à barbe blanche et chignon (gcug-gtor), les acara des danses masquées, le u chasseur r et Than-ston lui-même qui est un saint de type ( fou )ia2). Son lien avec l'épopée est très fort : il est le lama venu à Glin et a provoqué la venue de la mère nd.g|. rl appartient aussi au clan des lDoir divins Élancs qui se rattache au Mi-fiag, au clan de Glifr par conséq'ent (Stein, 1951, p. 238, note). on le représente comme un vieillard blanc à sourcils et barbe brancs. Resté soixante ans dans le ventre de sa mère, il naquit ainsi (ss).Aussi les auteurs chinois l'appellent Li Lao-kium + É T.. sa statue est vénérée sur la scène (sa). 5"totr champasangta, il est resté cinq cents ou huit cents ans dans le ventre de sa mère. Le Tibet était alors par res n neuf maux réunis> Pour les maîtriser il "trrr"hi fallait que Thaû-stofr apporte avec -(ft.an-pa-dgu:jom). lui les n dix biens réunis > (bzaù-po 66v:jom). on le verra en effet dompter le mal d'une curieuse façon. La_figure de ce vieillard est identique à celle du vieillard Blanc (tib. sgarzpo tngon-po d.lwr-po ot mgon-po che-riri., le vieillard de h lJngé.dkar-po, vité; mo. ëa.yan ebiigen) qui joue ..n rôle comique de dieu du sol dans ies danses masquées du Nouvel-An. Dieu du sol de l,Himalaya, il règne sur toute la terre et les < génies protecteurs du règne r. Il a unË barbe ùanche, est vêtu d'un vêtement blanc et tient un bâton dont le bout supérieur se termine en tête de ( draeon )(46).
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Selon un informateur (noble tibétain), c'est le 5e Dalailama (déjà lié à la danse des lions et des yaks) qui aurait introduit la danse du Vieillard Blanc. Celle-ci comporte une scène (aussi attestée en Mongolie) où le vieux bat un tigre (frguré par une peau et un masque posés par terre), le tue et lui arrache la peau. Dans le 'ëharn de gSer-khog (Amdo), il est habillé en chas. seur (Hermanns, 1956, p. 137 et 147). Or ce thème, c'est celui d'une des variantes de la création du site de Glin (chap. vrrr, p. a63). Dans I'autre version, le site est construit à partir des parties du corps d'un crapaud (sôal), alors que les traditions anciennes supposent le corps d'un lion (pour crapaud-lion, cf. chap. vtt, n. 40). Nous savons que le héros de Glifr qui a créé le site en dépeçant un démon, animal ruminant, est le doyen dPal-le < le sauvage r, né avec une tête de vieillard, dont le rôle est par ailleurs tenu par le Vieil Ermite méditant (dGa'-ni sgom-pa), contemporain de la création du monde (srid-pa). Mais ce monde, nous avons vu qu'il était conçu comme une tortue (Iitt. crapaud osseux, rus-sbal). L'image qui la représente (srid,-pa ho) sert à la divination et aux væux de bon augure. Mais elle représente un nonstre écorché, avec la tête et les membres entiers, tenant dans les quatre membres des crapauds embrochés. Or ce monstre s'appelle sGam-bu phyva < le vieux phyua (di,rination, mais aussi divinité du < monde > srid,-pa) t, Il a été identifré au u démon des rochers r (sans doute la démone couchée gur le dos dont le corps représente le Tibet ; cf. chap. vr, n. 41), mais aussi à Malam Rudra, celui-là même qui fut dompté par Cheval et Truie par une (36). sorte d'empalement (supra, p. 510) Nous sommes donc en présence d'une adaptation lamaïque du thème indigène de la création du site à partir du corps d'un démon ou d'un monstre animal, thème que le Gesar a largement utilisé. L'épopée en a recueilli certaines versions, le théâtre d'autres, Voici en effet ce qui prouve que le Vieillard Blanc Thair-ston a les mêmes fonctions que le Vieillard Blanc, dieu du sol, ile la danse masquée. S'il a vaincu les Neuf Maux par les Dix Biens, c'est qu'il avait reconnu le démon sous forme d'.un crapaud à l'intérieur d'une pierre. Telle est du moins une version rjogs-ëhen-pa, mais je ne la connais que par une allusion insuffisante(37). Les autres versions attestées jusqu'ici sont également incomplètes et confuses. Mais le démon est toujours une pierre que le saint brise par une autre. Selon les versions de la région de Litang (Khams), Thafrstoù se serait montré au marché sous l'aspect de six personnages identiques à lui-même (parfois : luimême el six autres) et aurait dansé. Il aurait empêché les démons de nuire en les attirant par ce spectacle, Ce pourquoi il est considéré comme f inventeur du théâtre (38).Mais une autre version a été recueillie au Ladakh. Pour soumettre le démon de la maladie Ha-la rta-brgyad (Hala huit chevaux) qui se trouvait sous le seuil de la porte de Coùkhapa, à Lhasa, sous forme d'un estomac (pho-ba), Than-stofr le fit entrer dans une pierre de même forme et la brisa par une autre pierre en forme de poignard magique
REcHERcITESsun L'ÉPoPÉE ET LE BÀRDE AU TrBE?
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(phur.bu). Cela se passa au marché, dans une enceinte pt:re (dttaù;'rQ. Les 'ôieux de Lhasa vinrent assister au spectacle, en cheoauchant des bâ,tons : ils contemplèrent ainsi n I'accoutrement du fott, (smyon-ôàos) du yogin
Thai,-stofi et le Nord. Selon Roerich, on commence par dresser une image de Than-stofi, une autre d'Avalokite6vara et une peinture à épisodes dont se servent les conteurs ambulants ayant pour sujet la pièce de théâtre Dri-m.ed, kun-ld,an (en réalité Nor-bzan). Le chef des lamas porte le chapeau de I'acteur de cinq couleurs. On apporte une lourde pierre sur laquelle on a peint une figure humaine, le <seigneur de la maladier (nad,-bdag) à détruire. Après une danse fréné. tique au son des cymbales, on joue une scène de théâtre : les rôles indiqués montrent qu'il s'agit du Nor-bzafi, (Sud,hd,na). Un acteur est habillé t"tger (vêtement gris, bonnet de peau de mouton noire, figure enduite de"trfarine de tsarnpa; fronde; plaisanteries adressées à la foule). C'est le (roi homme sauvage du Nord > (byafi, mi-rgod rgyal-po). Il engage une lutte avec le < roi
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de le religion > Nor-bzaù (destructeur des forces mauvaises, comme Thafistofr) qui le tue à la fin. Après cette scène,le médium ." s,r, de, épées plantéesdebout, et la pierre est brisée à I'aide d'une autre "orr.h" sur sa poitrine. si on réussit, c'est un bon présage;sinon un mauvais.un lama doit briser la pierre si celle-cia été trouvéesousle seuil d'un monastère, ,r' n grand roir si elle a été trouvée dans un château(ss). L,idée.rt -ui, c,est celle "luir.; de la soumission des démons qui règnent sur le lieu. Le saint ei so., action magique équivalentau héros ou au Roi et son exploit. on voit comment ce thème pouvait intéresserle Cesar. Le héros de la pièce Nor-bzari est bien un
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inséparablede son cheval (rié à sambharaau Nord). Il se confond aussi, malgré I'hosttlité apparente, avec son oncre méchani. c"t"i-"i ,orrr, ".,,ïror, relié aux Hor et à leur parent, le Démon du Nord 1ty"t -tà"a1 tljlr-r""rr. c'est de la divinité tutélaire des Hor, du dieu borrpo'gNu*-tt"t, qrrlit ti"rrt ---' notammentle bâton magique qui deviendrale chevàl ai io.,r. 'ces thèmes tantôt confusément enchaînésres uns aux autres, tantôt isoiés et raccrochésà des épisodesdiflérents, nous en pouvons encore montrer un autre exemple qui illustre le syncrétismeramalqueà l'æuvre dans l'épopée, le théâtre et les rites indisènes.
Les sept Bouchersd,ansl'épopée. Nous nous sommesdemandésd'où venaient les sept u bouchers, parmi les dramatis personae dr.Nor-bzaù (seronwaddell). Je ne 1". ;;;-;;;contrés dans le texte de cette pièce. par contre, l"rr. ,roâbr" "i *"il. ;;;feile les ""d,autres sept.Thafi-ston sleltalle. du marché fréquenté par oili* 1."pt 1u aussi??)chevauchantdes bâtons. Lorsque, à la naissancede joru, son oncle Khro_thun décide de le tuer, il demandeau démon du Nord.(Klu-bc1n) doenvoyercontre jeune re héros < les sep.t bouchers> (çan-pa mi-bd,un). Jor., ,r" peut les v.in"rl, mais sur le conseil de sa mère céleste,il se tiansforme en pierre qu,ils," o",ro"rr, c-asser(version
o) el dont.te.seprième ,,upp"u" ilC"r,;;;j
i;ît"fii_rJ,iuu*",, Dcanelanl une classede démons). Or si, dans l'autre version, jâru ," transforme en pierre pour résister (ce qui rappelle le rite de Thafr_srofref h pièce Nor_bzafi), :::".:tl,I,"chers uans celle-cr fl a une curieuse façon de vaincre les sept cavàilers, façon qui reproduit un autre détail de la légende de Thafr_stofi. l- Gyantse t2 b:IB o), io* p"rsuade le Ze cavalier, bCan1","t _-Pru"î,ecnanq€r _(ka,son contre son bâton-dada pour traverser re Freuve Jdure "ef, prendre de -chevar ra nourriture sur rautre rive. ceci fait, Joru donne à son "Iïïl bâton (celui qu'il tient de Khro-thun cerui-cia reçu du dieu des Hor), qui est un n cheval magique>, "i-q,r" l,ordre d" ,roy", les sept cavaliers.Les versions mongoles connaissen-tti"n'cet SËlon le *yt. ie*iog, pou, _"p:rJ". les sept démons venus à cheval, joru leur donne ,s^o'::"j|1 rcurs ch€vôux ses sept bâtons_dadas "ïe.U"rrgi"orrrr" de bois blanc gui ont le poîvoir de tendre les montagneset la mer (ce sont J* ,"p.oa,r"iiorr, ,"prop-l"r'd" ,o.,
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bâton de saule dans les versions tibétaines). Les démons les chevauchent pour traverser le fleuve, mais les bâtons se transforment en poissons et les démonssenoient(Schmidt,trad. rééd.,p. 36; Kozin, trad., p. 59i xyt.,fol. 28 ô). Dans la version bouriate (curtin, r909f p. r31), Gesaru rrlrrf bo.rr"",r* (éc9rce blanche) en neuf chevaux bleus. chevauchés"Ë""gi par les démons, ils redeviennent arbres au milieu du fleuve. I-es spectateurs, vieillards blancs, venus en chevauchant des dadas au moment où Thafr-stofrsoumet le démon < Hala Huit-chevaux > dans la pierre, semblentbien s'expliquer par un thème de ce genre, Nous pouvons là vériD'abord, les Ya-ba skya-bdun (les sept cavaliers) sont bien res mêmes que les sept bouchers et font partie des Hor. selon ie d,ictionnaire de ihosgrags, ya-pho signifie
Les mêmesilans Ie rituel. Récapitulons les noms d'abord. A ceux déjà vus il faut ajouter deux autres. ^ Selon une version orale que j'ai recueillie d'un vieux lama du Mi-frag, les sep,t démons-e-nvoyéspar Klu-bcan contre le nouveau-né Joru s'appËilent rlof'na skya-bdun (sept cavaliers Joueurs). ioto ." transforme en infant chétif et misérable, et son cheval laid en bâton. Il fait croire aux démons llue Joru, qu'ils cherchent, est de l'autre côté du fleuve. Il leur montre le
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chemin en traversant l'eau sur son bâton et en disant aux démons de se tenir à son vêtement de peaux de marmottes. Celles-ci leur restent dans la main. Près de se noyer, ils adressent une prière à ioru et lui offrent leur < quintessence ) (srog-gi sft.in-bu). Joru en fait des protecteurs du bouddhisme. C'est, dit le lama, l'origine des Rol-pa skya-bdun comme dieux du lamalsme. Un pas de plus a été fait. Comme dans tant d'autres cas de démons ou ennemis soumis à Gesar, celui-ci agit sur le modèle des soumissions de Padmasambhava qui aurait de la même manière incorporé les divinités indigènes locales dans le panthéon. Un rituel des Rol-pa skya-bdun se trouye effectivement dans le gI{am-ëhos (vol. ba, chap. ya, 28 b) : ils montent des chevaux rouges munis dir ailes du ysnl r, protègent les chevaux (29 a) et ligotent les brigands; on les appelle bCan-rgod rol-pa skya-bdun, ce qui les identifie une fois de plus aux bCan-rgod Ya-ba skya-bdun de la version àu xyl. Gyantse. Or ceux-ci sont également I'objet d'un rituel dont l'auteur est le 5e Dalailama (CUuures, 2e partie [tenue secrète, rflifi-ma-pa], na; catalogue Tohohz, no 5818) : u rituel du md,os des yalcça Ya-ba skya-bdun r. Selon la notice du catalogue de Tôhoku, il s'agit de rrsept frères yalc;a ensorcelés par Hayagriva et transformés en gardiens du bouddhisme par Padmasambhavar (43). Cette indication est bien faite pour nous faire réfléchir. Il est bien évident que des divinités indigènes ont été incorporées dans le bouddhisme indien introduit au Tibet et ont ainsi servi à meubler le panthéon lamaique. Mais il n'est pas du tout certain que les adaptateurs lamaiques les ont trouvés dans l'épopée comme le croyait le vieux lama du Miflag. Il semble bien, au contraire, que l'épopée les a, à son tour, pris dans le lamaïsme déjà constitué en présentant Gesar comme une manifestation de Padmasambhava et en Ie reliant, ainsi que son cheval-bâton, à Hayagriva. Le 5e Dalailama connaissait bien Gesar de Glin, croyait que le lama de Glin avait été une incarnation de Padmasambhava et avait noté les traces de Gesar sur le Haut Fleuve Jaune (cf. chap. rrr, < Traces r, nos 20, 54, et p. 143). Mieux que cela, c'est lui aussi qui nomme, en décrivant le temple de Lhasa, un personnage, sDig-ëhen bçan-pa Me-ru, < le grand pécheur, le boucher Nle-ru(-rce) r qui est, dans l'épopée, le ministre du roi de Hor et devient ensuite un héros de la suite de Gesar. Mais précisément, malgré sa connaissance de l'épopée, le_ 5e Dalailama n'y fait nullement allusion à propos de ce persontr"g". L" gNarn-{hos non plus ne souffie mot du Gesar dani les rituels cités. Et pourtant il connaît un imposteur qui se prétendait Gesar. En 1779 au plus tard, Sum-pa mkhan-po rattache par contre les Ya-ba skya-bdun au Gesar. L'épopée a't-elle absorbé ces personnages seulement après ca. 1650? Il est impossible d'en décider; il vaut mieux prudemment réserver notre jugement tant qu'on n'aura pas étudié davantagà et, si possible, daté les iituels lamaiques en question. Selon le xyl. Gyantse (13 a), les sept Cavaliers Ya-ba skya-bdun, noyés
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dans le rMa-ëhu, deviennent protecteurs de la religion et sont alors appelés les r Sept Frères Brûlants r, 'Bar-ba spun-bdun. C'est bien sous ce nom que le gNam-ëhos leur consacre un rituel, le bCan-rgod,'Bar-ba spun-bd.un gyi las-chogs (vol. rGya, 745b); il sert à provoquer la grêle. Au milieu du xvrlle siècle, ces personnages sont déjà nettement reliés aux seigneurs de Byafr (Nord) qui, par ailleurs, se rattachaient à Mi-flag et Sambhala et où avait ceuvré Thair-ston rgyal-po. Lors d'un voyage de Ta'i-si'à Byafi (Nord), le souverain de ce pays lui donne sa frlle en mariage. A cette occasion, ie texte parle obscurément du < premier homme rouge ), lHa-bcan sgafi-dmar, de la famille (naù-chan) des 'Bar-ba spun-bdun (d,Kar-éhag du'Kanjur de Narthang, 52 o). Les 'Bar-ba spun-bdun sont devenus célèbres dans le lamaTsme. Klofrrdol bla-ma ((Euures, ya, 14 o) en donne la liste (bcan-rgod") : le premier est Ci'u dmar-po, le protecteur de bSam-yas; le second est rJori-bcan de sKyid-çod (région de Lhasa) dont nous savons qu'il fut identifié à Gesar, Beg-ce et Kouan-ti, et qualiflé de çan-pa
REcIrERcrrES sun r-'ÉpopÉE ET LE BARDE AU TIBET
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< boucher > (vol. sa). Thog-rgod tue d'innombrables êtres, et personne ne peut Ie vaincre. Le roi des terribles (krodha, hhro-rgyal), Hayagriva, et Vajrapâ4i sont désignés pour cette tâche. Mais Thog-rgod ne craint pas leur pouvoir du htnnkara, Hayagriva, homme rouge, engage avec lui une joute de < calcul > (il semble que ce soit une course autour du monde) qu'il perd. Mahâbala soutient avec lui une joute d'illusionisme (rju:phrul), mais perd aussi. VajrapâBi se mesure avec lui dans une lutte de magie, également sans succès, Enfin, ie démon indique lui-même la formule hu-lu-ku-lu, seule capable de le soumettre, et il enseigne son propre rituel. On doit se le représenter tenant des armes à la main et chevauchant un oiseau rouge. Suit une formule < sanscrite ) qui comprend le mot rna-ru-ce. Il est le < souverain des trois mondes > (kharns' gsutn, exactement comme Gesar) et tient dans la main une lance rouge (comme Vai6ravar.ia et comme Gesar-jongleur, cf. chap. vrr, p' 362). Ce rituel est suivi d'un autre, consacré au n boucher )) rouge et noir (çan-pa d,rnar-nag), Il chevauche rn khyufl rouge et fait en un clin d'ceil le < calcul I des quatre continents, ce qui montre que ce < boucher rr est le même personnage que le bcan Thog-rgod. Ici aussi la formule n sanscrite > est identique (avec rna'rwce). Ce rituel montre bien le procédé d.euéation poétique ou dramatique dont les religieux inspirés se montrent capables. L'auteur, Mi-'gyur rdo-rie, fut un visionnaire, un < révélateur de trésors > (gter-bton), textes tantôt réellement découverts sous forme de manuscrits, tantôt tirés du < trésor de I'esprit ou du vide (ciel), sous forme de rêves ou de visions en méditation. On entrevoit à quel point cette inspiration ressemble à celle de l'épopée et comment celle-ci a pu s'en servir. Son ( auteur ) aurait été un de ces lamas inspirés. La composition du rituel et celle de l'épopée sont conniventes et concordantes. Nous avons examiné les Sept Cavaliers des Hor et sommes arrivés au rituel de Thog-rgod. Ce dernier y est associéau < boucher rret à Ma-ru-ce. Or le ministre des Hor, soumis par Gesar et devenu son ami, est le rt boucher >trMe-ru'rce.
Du Râmâyala o,u Gesar, III. Le cas du < boucher pécheur n rMe-ru-rce mérite d'être examiné; il éclaire d'un jour singulier le procédé de formation de l'épopée. Dans celle'ci il est de la lignée du roi Thog-rgod des Hor (rzs. Gru-gu, I, 60 b), l'aîné des cinq fils de sDig-pa ra-ca (le raja pécheur), petit-frls de Thog-mo ral-ëhen (ibid.,II, 85 b). Il est le < boucher ), est rouge et a I'aspect de gÇin-rle (Yama; I, 22I a; II, 85 ô). Selon un lama rflin-ma-pa interrogé à Kalimpong, il a les cheaeux rcuges. Selon un lama mongol, on I'appelle en Mongolie Ulan'bator (guerrieruoig") Ôt6t. Son sabre sàrait conservé à le considère "orrrir"'"n "t mChur-phu, monastère siège des Karmapa. Ces deux rapprochements sont conflrmés par les textes. Le premier Karmapa, Dus-gsum mkhyen-pa (1110 1193; fonde mChur-phu en 1159), avait soumis sDig-spyod rgyal-po (nom que I? Â
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REcITERcHES suR r,,ÉpopÉE_ ET LE BARDEAU TrBET
sDig-ëhen bçan-pa porte dans certaines versions) (ac) soug I'aspect d'un éléphant. Lorsqu'il se réincarna dans le deuxième Karmapa, Pakçi (1204-1283), son donateur d'autrefois se réincarna dans le roi mongol Mon-gor-gan (Môngke qan, I25I-I259; Chronique de dPa'o gCug-lag, pa, 17 b). Dans le panthéon lamaïque, ce u boucher r, appelé Ma-ru-rce, est l,un des vingt-et-un n bouchers r de l'entourage de lÔam-srifr (:B"gc", divinité tutélaire des Mongols; Nebesky-Wojkowitz, 1956, p. 92). Beg-ce, de son côté, est le gardien religieux de Khotan (ibid,., p. 89), vivant dans le cimetière de Ma'ru-rce (p. 90). cette tradition est parfaitement en accord avec les textes plus anciens et les notions indiennes. Dans le Pad,rna tharl-yig (fol. 45 a, 9I b, L72 ô; Toussaint, p. I05, 215, 410), le pays Ma-ru-ce est nommé entre la Perse et Sambhala, ensemble avec Khotan,-ou uu""'A-ça et Bru-ça (Gilgit; suivent : Çam-bha-la, Zah-Éuit,'la-zig. Gesar. Tho-gar, rakçasa, Rug-ma; iaz)' Les textes indiens rangent aussi sous la même influence astrologique de la planète Ketu les Sveta-Hùfa ou Huns Blancs, les Avagâna (Afghans?) et les Maru-Cina < or desert living Chinese, i.e. the Mongolians ))(48).Il s'agit là du Cina du Nord-Ouest de I'Inde et c'est pourquoi Maru a pu être localisé au Chinal. Les religieux tibétains ont connu les textes indiens et ont pu rattacher le < boucher l Ma-ru-rce à la Mongolie en le confondant avec le pays Ma-ru-ce (Maru-Cina) du Nord. La figure du u boucher r a aussi ,ln" .orrr"" indienne : le Rd,mdryarla dont une traduction tibétaine se trouve parmi les manuscrits de Touen-houang. Le yakça,Kore (Kuvera; au Nord!) a été chassé en enfer par Vai6ravapa. Maruce est son ministre : il a des cheaeux rouges exactement comme le rMe-ru-rce tibétain. Ramana (Râma) le soumet(ae). Comme Thomas I'a dit, ce Maruce est le Mârica du texte classique indien. démon devenu ministre de Râvana. Mârica déconseille d'abord à son souverain de ravir la femme de Râma, mais I'aide ensuite à accomplir le rapt. Dans l'épopée aussi, rMe-ru-rce déconseille d'abord au roi de Hor d'enlever la femme de Gesar, mais participe ensuite à la campagne de rapt contre Glin. Dans le lamaisme, l'île des démons de Râ.vanaest devenu le séjour de Padmasambhava qui les dompte. Nous avons constaté à propos de l'origine du barde kalmouk que ce r champ d'action r de Padmasambhava a été confondu avec l'enfer (chap. vrr, p. 325). Aussi voit-on Ma-ru-rce qualifré de gçin-r)e, Yama, ou Me-ru-rce rouge, ( grand glâ de gÇin-rje (les gifi se retrouvent comme danseurs au < paradis , de Padmasambhava sur l'île des démons) (so). La conclusion s'impose. La figure de rMe-ru-rce de l'épopée, son rattachement au pays de Hor et son lien avec les Sept Cavaliers ou les Sept Bouchers du Nord, se retrouvent dans le lamaisme et s'expliquent par lui. Ce dernier I'a pris aux sources indiennes, et notamment à l'épopée et aux catalogues de pays étrangers. De deux choses I'une, ou I'auteur de l'épopée a puisé dans le lamaïsme qui avait absorbé les notions indiennes, ou bien il a pu directement s'inspirer de ces dernières, connues en traduction tibétaine (celle-ci n'est pas
restée enfouie dans la grotte de Touen-houang; Târanâtha la connaissait). Le rattachement au nom de G_esars'imposait dàutant pl,rs fa"ile-e.ri que re Maruce dt Rd,mayaryaet le Maruce des cataloguesde iays étaient tors d".r* reliésà des-personnages et desnoms de lieux du Nord dàni nous avon. montré (chap. vr) les connexionsavec Gesar : Vai6rava4a-Kubera et CIna. on ne saurait soutenir que l'introduction du o boucher pécheu' dans l'épopéeest tardive et superfrcielle.ce personnagey joue un rôle important, on ne peut le retranchersansnuire au récit. Il àst aussi connu de tolutesles versions,même de celles,o.ales,qu'on a cru primitives, mais que nous savons désormaisn'être que desreflets : versionsdu-radakh (Çankrailrir,r), Je Gilgit (ShamtuMiru) et de Mongolie (Siman Biruuia). Nous avons posé le problème du rapport entre le lamaisme et l,épopée à propos du r boucher pécheu, Me-.u-ice que le 5" Dalailama signalait à Lhasasanssouffiermot du Gesar(supra,p.5ig). pour ce cas du *irr".ror* pouvonsdire aveccertitude que la sourceàe l'épopéen'est pas poprrluir", *ais savante'Pour les Tibétains, il est vrai, c'est i'épopé" q"i u".uit fo,r.rri de, personnagesau lamaïsme.Le vieux lama du Minag *e I'a cnampa"ffirmé. sangtafut du même avis en_parlantde A-stag klu-m-"o,héroine do G"ror, ,rrui. aussidivinité qui s'incarnedans desmédiums.A l'appui de sa thèse,il me cita la divinité Ra-mgo-èan< celui à tête de chèvre,, qrË retrouve dansun rituel de Gesar(chap.vrr, p. 338, 340). un choc en retàur est en effet fort possible. I]1e fojs constituée,l'épopéea pu à son tour fournir des personnag"r'u'pu.rthéon lamaïque.c'est de cette manièreque Gesarest devËnu,r' dJ, d,gra-rha '
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Nous-avons constatéque le procédé du barde pour se mettre en transe et évoquerles hérosest identiquè à celui du sadhanà. o. tibétainsl'ont trouvé dansI'Inàe. Irs ne l'ont pas emprunté "etr,i-"i,-t"r-r"tigi.,r* à t,épopée.certes, la forme poétiquede l'évocario.,.Lu pié.i" irrdigane p; intervenir. il::.r" i rvrarsnous avons montré à quel point l'épopée " est aussi tribuiairé des chants et du théâtreindiens très tôt .orrrr,, u..,Tib"i. Le chapeaudu bardea beaucoup de traits en commun avecceruide Mira tu.-pu o,r de son érèveet de padmasama-t-il simplernentcopiés?Les chapeauxsi particuliers de ces reli::lava',L:s gteux étaientsansdoute de leur côtéinspiréspàr des luiq,r"r. Gu.do.r.nous de simplifier. Les relationsront muttiptes -odèl", et réciproques. on fa dit pour I'histoire du folklore : les versionsse transmettent oralementdans un milieu populaire, mais dès que I'une ou l'autre d'entre eiles a été recueillie sousforme
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littéraire par un écrivain instruit, une fois qu'elle a été rédigée et a reçu l'empreinte d'un auteur, cette nouvelle version tend à remplacer ou à influencer cellesde la tradition orale. L'histoire de l'épopéetibétaine a dû suivre un chemin analogue. La tradition orale issue des milieux des fêtes et des légendes ancestralesn'a jamsis cessé de vivre, mais elle a été très tôt accaparée par les religieux. En les amalgamantà des notions non tibétaines, ceux-ci ont non seulementcréé le lamaisme; ils ont aussi présidé à la formation de 1'épopée.
Le Nord, dans le syncrétisrne. IV. Le syncrétismelamaïque qui se reflète dans l'épopée opère selon une logique interne très conséquenteet forme un système parfaitement cohérent. Nous pouvons en montrer le mécanismeà I'aide d'un exemplequi a le mérite de prouver que nos comparaisonsexposéesdans les chapitresvr et vrr étaient justiÊées.Il s'agit du thème du Nord. Il est essentielpour le Gesar,car c'estlui qui a permis la fusion du nom même du héros, et de tout le folklore qu'il comporte, avec une tradition indigène nettement localisée dans le Nord-Est du Tibet. Le point de jonction était le Mi-flag de I'Amdo, héritier des < tribus primitives r lDoir, de leurs légendes ancestraleset de leurs traditions généalogiques. Ce Mi-flag était le Nord, et le titre de leurs chefs, les u souverainsdu Nord,,, s'est maintenu dans l'Amdo, augmentédu titre
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Champasangta,le roi de Rva-sgrefr sera à I'avenir le général de Sambhala Sefr-gergya-pa (Cent Lions) qui commandera l'aile droite (sgo-srurig'yas-kyi ruj dren) à la chaînede montagnesqui entoure Sambhala.Il serasousles ordres du général Rigs-ldan Drag-po (Kulika n Terrible >) qui n'est autre que Gesar. Selon d'autres, ce généralsera une incarnation du Panchenlama(52). Voici donc ,ttt d.. plus hauts dignitaires spirituels de l'Église Jaune en concurrenceavec Gesar. On comprend dès lors qu'il ait encouragéle culte de Beg-ceet son assimilationavec Kouan-ti, qu'il se soit_longuementenquis de l'histoire de Gesar et qu'il ait rédigé un itinéraire de Sambhala. Pourquoi lui plutôt qu'un autre? Il est I'incarnation d'Amitabha. Nous savonsque ce dernier s'incarne aussi dans Hayagriva et le cheval de Gesar. Or le cheval est caractéristique de Sambhala'
Sarnbhala et le cheual du héros. L'épopée reflète fidèlement ce système. Le cheval de Gesar emmène le barde au Sambhalapour lui donner le récit de n La Course> (xyl. Ling, III, 109 ô-110a). Ce cheval, qui n'est autre que Hayagriva et est dit < du pays Uddiyânar, vit dans le Nord, parmi les kyangs (hémiones;III,6b). Gesar sera dans le Nord le Rigs-ldan (Kutika) Drag-po 1èags-'khor-ëan(
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du <Meilleur des Chevaux qui sait parlerr (srnra-mlthas rta-mëhog; d,Pagbsarn ljon-bzari,, I, 39; Grûnwedel, op. cit., p. 75; Grub-rntha' çel-gyi me-loù, 201 a citant le Kdlacakra rnulatantra). Mieux, alors que le texte tibétain donne le nom Kulika (Rigs-ldan), le texte sanscrit correspondant dr Kala. cahratctntrard,ja (I, 158) dit Kalkï (Griinwedel, op. cit.o p. 75 et p. 95, note à fol. 466 ô) t5st. 6t Kalki est le dernier aaatd,r de Vislu sous forme de cheval blanc. Une étymologie scholastique a dû rapprocher Kalki et Kulika. Selon le dictionnaire de Das (1181 a), Rigs-ld.an (kulika) égale rta-mëhog (pararnaSoa, meilleur des chevaux), épithète d'Uccai6ravâ, le cheval d'Indra. Mais la confusion des noms n'est pas seule en cause. Le lien avec le cycle de Viçlu est réel. Griinwedel a bien noté (op. cit., p. 95, note à fol. 466 ô, et 1900, p. 41) les réminiscences du Rd,mayarpa et de la mythologie vichnouite, En effet, te général de Sambhala, Kulika r Le Terrible à la Roue ), a pour compagnon le général Ha-nu-mantha (Grub-mtha'.,., lo". cit.,. Grûnwedel, p. 79). Deux Râma figurent dans Ia liste des rois de Sambhala, et Klofi-rdol bli-ma (CEuores, ëa, l0 a) les identifle à deux incarnations de Viçnu : la 6", Râma, et la 7e, Ràma noir. Toutes ces conceptions dérivent effectivement de la légende de Yis4w (Mahd.bharata et Kallci-purapa). Son septième aaatdl est Râma, fils du roi Daéaratha, qui a combattu, avec I'aide de Hanuman, le démon RâvaTa sur l'île de Lafika. Sous le nom de Kalki; il naît à la fin de notre âge, comme ûls d'un brahmane de Sambhala. Muni d'un cheval-gàruda qui va pàrtout et d'un perroquet qui sait tout, il soumet tous les barbares et incroyants et est un roi calçaaartin l'a) . Ce qui pouvait raccrocher ce cycle aw Gesar et à Padmasambhava, c'est que Viçr.ru a aussi revêtu une forme de cheval dans le passé (Hayagriva, Haya6iras, tête ou cou de cheval). Comme tel, il habitait sur l'Océan de Lait. C'est bien ainsi que l'entend l'épopée tibétaine. Selon le xyl. Ling (II,2a), la biographie de Gesar en tânt que Drag-po lèags-'khor-ëan (Terrible à la roue de fer) provient de l'Océan de Lait (55). Dans la traduction tibétaine du Ramd,yo,q,a(mss de Touen-houang), Vislu, seigneur du monde, règne dans I'Océan de Lait au Nord. Cette conception permet une nouvelle fois une assimilation au pays paradisiaque du Nord. L'Océan de LarJ, au Nord du Sumeru, est carac. téristique du Svetadvipa, lui aussi, comme Sambhala, localisé au Turkestan et étroitement lié au < roi des rois r> Kubera. C'est l'habitat des magiciens oid,yad,hara, et les habitants y sont vêtus de blancs (56). Une coTncidence de noms permettait aux auteurs du syncrétisme de rattacher cet ensemble au Gesar de Glin. Ce dernier pays, est, comme Mi-ffag, de clan lDofr. Or le MiAag (qui fut transporté à Byaû, n Nord r, et identifié à Sambhala) est qualifié de rig:jin (aid,yadhara) lDon (Stein, 1953, p. 238, note). Et voici un itinéraire au pays du Nord Uttarakuru : on arrive au mont Kailâsa avec le palais de Kuvera, puis au mont Krauflca ori habitent des magiciens, au mont Mainâka où il y a des femmes à tête de cheval, au mont Gandhamâdana (pour les
Tibétains à Khotan) et à Ia Mer du Nord où est né Haya6iras (Viç+u à tête de (5?).Mainâka ne pouvait manquer de rappeler Miflag. cheval) Les localisations concordent avec les liens entre le héros guerrier et son che' val. Nous avons remarqué que le Gesar et les légendes apparentées de Thanstofi impliquent aussi un double aspect de ces personnages, I'un divin, l'autre démoniaque. D'un côté, il y a les sept cavaliers des Hor et les huit chevaux du démon enfermé dans la pierre. De l'autre, on voit, sur une peinture, le roi de Sambhala et son général. Ce dernier a le visage rouge comme Kouan-ti' II est accompagné de sept cavaliers (Lessing, loc. cit.). Les huit cavaliers sont typiques pour Vaiéravarla et le dieu guerrier (d'gra-lha) par excellence des Tibétains. Ce double aspect se retrouve dans I'ancienne traduction tibétaine àt Rd,md.ya1ta. VaiÉravapa y combat et expulse à l'île de Lanka Kubera et son fils le démon. Mais cette opposition est doublée d'une autre : Râma et son général Hanuman contre Râvana, le démon de Larika. Ce démon y est appelé Daéagriva (mGrin-bëu) parce qu'il a dix têtes. L'une de celles-ci est r.Àe tête de cheval (Thomas, op. cit., p. tOZl. Dans le cycle de Sambhala, ce Râma est devenu Kalki dont la nature chevaline est certaine. Att bon cakrauartin s'oppose le mauvais, au cheval divin, le démoniaque Ée). Cette antinomie nous est déjà souvent apparue quand nous avons essayé (chap. vIr) de rendre compte du caractère ambivalent du héros et du barde et de leur accoutrement. Nous avons trouvé d'un côté la couronne comparable à celle de Vai(rava.ra, de Maitreya, du Bouddha et de gÇen-rab; et de l'autre le cheval ou l'âne (avec des associations au lion et au singe) et I'oiseau. Kalki est tantôt un être humain à tête de cheval couronnée, tantôt un brah' mane qui vainc grâce à un cheval blanc ailé-gâruda. Son caractère sauveur' d'autre part, rappelle celui de Maitreya avec son cheval blanc. Tous deux sont liés au Nord. On n'a pas manqué de rapprocher de cet ensemble le thème identique du cheval (le Bouddha ou Avalokite6vara) qui sauve les naufragés mena' r"espar des démons (Balâha, Ke6in) et même les thèmes iraniens analogues (SaoËyantet Ie héros KereËaspa,< cheval maigre r) tss). Ces recoupements prouvent que nos comparaisons étaient justifiées. Une dernière confirmation inattendue nous est fournie pour le xve siècle par la Chronique de dPa'o gCug-lag phren-ba (pa, II4 a). En 1474, le 7e Karmapa, Chos-grags rgya-mcho, eut à Rva-sgrei la vision du < protecteur des préceptes (bka'-sruft,, des bKa'-gdams-pa) Lafika mGrin-bëu I' Ce personnage sort dt Ramayaqta (supra), alors que le < roi , de Rva-sgrefr sera un général de Sambhala. De quelque côté qu'on se tourne, on trouve un système cohérent d'identifrcations et d'assimilations. Mais notre enquête sur le syncré' tisme et les traits communs au lamaïsme et à l'épopée n'a pas été vaine. Nous saisissons mieux le milieu responsable de leur élaboration. Les sources bouddhiques de l'Inde ne sont pas seules en cause. Il faut y ajouter les deux épopées indiennes et les religions non bouddhiques comme le vichnouisme. Après tout ce que nous savons de la puissance créatrice, du don
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poétique des grands religieux tibétains, il est probable que ces apports nonbouddhiques de l'Inde n'ont pas été utilisés directement par le Gesor, mais indirectement, après avoir été absorbés par le bouddhisme, et notamment le Kâlacakra. La tradition tibétaine assigne à ce dernier une origine du Nord et date son introduction au Tibet de 1027. La localisation peut nous rappeler loimportance du Turkestan pour la propagation du folklore. La date, hélas, n'ajoute rien à nos connaissances. Mi-la ras-pa et Ati6a agirent à cette époque, et nous connaissons I'appui qu'ils donnèrent à la propagation de thèmes populaires. Mais à cette époque aussi les Tibétains connurent déjà le Rd,rnd,yat.ra. Le désir de traiter séparément les divers milieux responsables du Gesar nous a conduit à insister dans ce chapitre sur l'importance énorme des religieux à une date très ancienne. Cette nécessité de I'exposé ne doit cependant pas nous faire oublier les milieux laiques. Ceux-ci ne sont pas seulement représentés par les éléments indigènes, tibétains, que nous avons signalés au chapitre précédent, Il faut encore y ajouter tout un folklore étranger, indien, iranien ou autre, qui est parvenu au Tibet, soit directement du Sud ou de I'Ouest, soit indirectement du Nord, du Turkestan, et peut-être même, par ricochet, de la Chine. La fortune du Rd.rndya4a est [à pour nous faire réfléchir. Son héros, le singe Hanuman, est à la base de Souen W'ou-k'ong, le singe du roman chinois. Aussi nous garderons-nous de conclusions hâtives et de prises de position trop rigides. Nous pouvong seulement dire qu'en plus des éléments indigènes, le puissant courant d'éléments étrangers qui a alimenté le Gesar a pu lui parvenir par deux voies : une fois directement par I'intermédiaire de conteurs, de mimes ou de marchands étrangers, et une autre fois indirecte' ment par le truchement de religieux qui avaient adopté et adapté ces mêmeg éléments non tibétains. En tout état de cause, ces religieux ont joué un rôle de premier plan dans l'élaboration de l'épopée.
RECIIERCIIES
SUR L'ÈPOPEE
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NOTES DU CHAPITRE IX (t) La montagne Arnnye Machen auait été élue < gardien de la religion, par Byan-éhub 'dre-'khol qui aurait été appelé comme lama de Gesar de Glin (chap. nr, p. I43: rMa-ëhen sPom-ra'i gsol-méhod.,4 b\. (r) Je dis n semble ) perce que je n'ai pas pu lire attentivement Ia chronique en entier. Il y est bien question d'm manuscrit révélé de Glo-bo Ge-sar,découvert par I'inventeur de trésors (gterbton\ Sahs-rgyasbla-ma au xtrte siècle(?), chap. Tha, fol. 5l a, Mais ce n'est qu'une eneur de graveur pou Glo-bo Ge-kar (dkar), Iieu situé au Nord du Népal (Tuccr, Preliminary report on two scientif,cexpeditions in Nepal, Rome, 1956, p. 14; Toussernr, 1933, p. 376; éd. Dergué, fol. I59 ô, écrit bien Glo-bo dGe-kar). {3) Surtout le mJod,-bd,unen quatre volumes (éd. Dergué). Le volume de poésie (388 folios) s'appelle Kloit-èhen dri-med"od'-zer gyi gsuù-thor. (a) sfi.an-rgyud.et bka'-brgyud. des dGe-lugs-pa, cf. Catalogue Tahoku, no 600I, 5880. (5) LÀuFER, 1901, p, 93, montre que Ia critique de la religion dans le Gesar, relevée par Francke, ne signifie pas que l'épopée ait été conçue par u milieu populaire opposé au elergé. Il note la critique des prêtres immorau dans les prophéties de Padmasmbhava. Cette attitude remonte d'ailleus au Mahâyâna classique : Selon Et. Lamotte, de nombreux s&rra ne sont que n des pamphlets anticléricaux , (Sur la formation d.u Mahdydna, Festschrift Weller, Asiatica, Leipzig, 1954, p. 379, avec exemples). Pour le Gesar, cf. chap. vrr, n. 23. (e) Voir I'admirable article de G. Widengren, déjà cité chap. vrr, n. 31'(sur les francisæins, notamment, p. 79-Ba). (7) Cf. Snenrnuttt'u, Les chants nystiques de Kanha et d,e Soraha, Paris, 1928. Noter que ces poètes emploient une n langue secrète, (nkha':gro gsan-ba'i brda, cf. op. cit., p.9 et Dts, Dictionary, p. 1033). Elle consisteen métaphoreset imagesemprmtées, enctement comme Ie langagede l'épopée et des énigmes chantéesen chants altemés. Sur la comparaisondes chants de Milarepa et des d.oha, cf. Tuccr, 1949, TPS,|,98. (8) Voir Gnûxwroù,, Die Ceschfuhtend,er 84 Zauberer, ir Baessler-Archio,Y,4-5. (e) BAcor, Milarépa, Paris, 1925, suivi d'Evervs-Wnnrz (Tibet's great yogî. Milarepa, Oxford, 1951), a compris < vajra épanoui r, et Toni Scrltro (IÀe Cotton-clad Mila, Stockholm, 1952, p. 15) u vajra parfait >,Mais le sensde rire est certai:r, SeNonone(libet and the Tibetans, London, 1906, p. 252, n. I) a bien traduit : n The laughhg Dorje r. (10) On peut comparer les deniches dansants portant I'accoutrement du clown (Wtoorcnow, op. cit., frg. I7\. (11)Drvro-Nnrr,, Te*tes tibéta,ins inédits, Parj.s, L952, p. I5I-154. (12)VoN Mervnr, I contribution to the bibliography of Tibet, in J. a. Proc. lSB, N. S., XVIII, 1922, no I71. Le fou de dBus fut Kun-dga' bzaù-po (né en 1457); celui de gCaù fut son contemporain (ne pas confondre avec le fou de gCan, Heruka, qui a vécu plus tôt), 'Brug-pa Km-legs aussi. Ce dernier se rattache au monastère 'Brug-pa de Re-lun (au Sud-Est de Shigatse),L'école est très répandue au Bhutan ('Brug). Anecdotes sur'Brug.pa Kurr-legs in Das, 1902, Journey, p. 125 et Hnnmtlrr.rs,p. 253, (13)Concours de chants à métaphores lors de la Écolte (snait-ba dpe-rw gras-pa yin I sonam glu-ru blofts-pa yin), mGurlbum, 87 b8 a; imitation de rite bonpo, cf. Horruew, 1950, p. 279.291. (14)Au Sud-Est du Tibet otr il vécut beaucoup. Aussi chsnts de femmes Mon @hutan) qu'il accompagneet reproduit (Ka, 118 a, I42 b). Autres chants de femmes de Koù-po (I42 b, I49 a). \15)Low. Lad. oersion, p. 6I : < qu'aux quatre côtés sont attachéesdes chalnes : signe que je dominerai les quatre continmts > (phyogs-bfr léags-thag brkyaù-ba d.eI glih-bî; flo-la. nonpa'i rtags çig yin; noter que les deux derniers mots détruisent le vers qui devait s'arrèter avec
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rtags comme dans les versions écrites). D'autres exemples dr Gesar; ryl. Ling, IlI, 56 o : explication symbolique (rrags) du compotement de'Brug-mo; version mongole, ryl, Péking (Schmidt, p. 16; réimpression" p. 15) : interprétâtion symbolique de la laideur du nouveau-né Joru (mais sans les mots u signe de r). (rs) De même dansle gëolchogs,'38 ô-39a, pour I'iconographie de Pha Nag-po éhen-po, d'abord... pa'i rtags (plusieursfois), puis... pa'i brda, (rr) Parfois, Ies particules grammaticales (kyis, gyis, etc.) ne comptent pas. Le génitif vocelique (pa'i) compte toujours pour une seule syllabe (prononciation : pô). (18) Cf. Jescnro, Proben aus d,emLegend,enbuche,die Hunderttausend, Cesiinge oon MiIa. raspa, in ZDMG,23, 1869, p. 549 : n das bei r-eitem hâufigste Metrum ist der katalektieche trochàische Dimeter >. Rocrnrr,r,, The Tibetan one hundred thousand songs of Milo Repa, ir Proc. As. Or. Soc., oct. 1894, p. vr. o'g) ?PS 1949, p. 98 (cf. Sr.lnrouLlllir, op. cit., p. I25 et suiv.). Pour la prosodie tibétaine en général, voir Pavel Poucu.t, Le aers tibétain, tn Archir: Orientdlni, XUII, 4, 1950, p. IB8235 et xxrr, 4,1954, p.563-585; Verrnov, Some remarlæ on. Tibetan prosody, in Acto Or. Hung.,lI, 2-3, 1952, p. 221-234. Ma façon d'accentuer les sl.llabes est justiflée par les indications de hscxrcn, Tibetan grammor, L929, addenda, p. 110 (P. Poucna, p. 233). Le prosofie ancieme est caractérisée par des vers de 5 ou 6 syllabes, celle des textes lamaiques par des vers de 7 syllabes et plus (P. Poucru, II, p, 579). (20)Francke, éd. lithographique, Das Hochzeits-Ritual tson Tagnacig (rTags-ma-gëig gi fto-glu), sans lieu, 1904, p. 12. (er) Se rappeler que 'Brug-pa KmJegs porte arc et flèches du chasseur(chap. vrr, p, 35I). (sz) Le r kilt , s'appelle thig-ras, les cordelettes du col de sGam-po-pa z mchaLgyi thigphran et sa cêinture . non-thoit ras-yug. (38)II est vrai que Bacot a traduit le nom Thos-pa-dga' par < Bonne Nouvelle > parce que la Biographie (10 a) semble bien dire que le père, apprenant la nouvelle de la naissance, fut contelrrt(d.a-l.anbur-skyes yod. 'd,ug-pa,de I thos-pa'i gtam-ln d'ga'-ba éig byuù-bas iro'i bu'i min-l,o Thos-pa dga' zer), Mais Mi-ta ras-pa dit un peu plus loin : < après un beau festin do dation du nom, je fus élevé avec amour. Et comme, plus tard(phyis) j'ets I'esprit heureux chaque fois (clnd,) qte j'entendais de bæux sons, les gens dirent : iI est bien dénommé (il mérite bien le nom de) Thos-pa dga,' .(plLyis na-ln skad, sfr,an-po thos-chad sems dga'-ba éig byuù-bas). Donc, même si Ie nom avait d'abord trait à la bonne nouvelle de la naissance, il fut ensuite considéré comme s'expliquent per le goût de Mi-la ras-pa pour les chants et les voix. (za) Le petit du lion s'appelle g-yu-ral < crinière de turquoise,. Or parlant de leur amour réciproque, Mi-la ras-pa dit que, quand ils étaient enfants, ils avaient, frère et sceur, crinière d'or et crinière de turquoise(cheveu) en désordre(gser-ral g-yu-ral fli-Ie-pa yod'-pa, loc.cit.\. (25) On trouvera d'innombrables dactyles dans les manuscrits de Touen-houang publiés p. M7 : pho' (par exemple Br.cor, La, table d.esprésages signif.és par I'écl,oir, n JA,I9Iï, rognimi'imgon,ilrait-:rolnilha:ibln';mais Leuron, Bird'dioinationa,nongtheTibetans, in fP, XV, 1914, p. 31-32, accentuant la dernière syllabe, y a vu u dactyle suivi de deux trochées.Cf. aussi P, Poucnl, op, cit., p.2L5. (26) Pouxtx, OéerkputeÉestuiya u Si-éuan, n lzu. IRGO, XXXVI, 1899, p. 40 (402). (z?) Autobiograpi,ie de Târanâth a, 20 a, 52 ô : deux textes sur ce dieux se trouvent au Musée ethnographique de Leyde, collection noÊ583 (m) et 583 (n). lza) sBas-yul Pad,ma bkod,-pa'i gnas-yig, copie, p. f 7. Sigaalé, au Roù-pa, pt le dPog'bsam Ijon-bzah (II, 352 : 1o1.223b) : à côté du palais de bDe-méhog iI y a le rocher bLancde gNan' goi, c'est-à-dire gNan-rle goù-sùon (Nrnnsrv, 1956, p. 289,324), Sous la forme gNan-rie gun' sfron, il est localisé dans l'Amdo et son Âls est sMon-pa Don-gru.b (ibid., p.215). Dans æs. Enfer, BibI. Nat. (L6 a), gÊet (: gaan)-rje Gos-sùon-poest le père gfian d,e Gesar. (2e) Le ms. Enfer, Bibl. Nat.,16 a, écrit Thos-pa dkar-po, forme intermédiaire entre Thos-pa dga'(qualifié de gdul-dÈa' 'dul) et Thub-pa dga'"ba ou odka'-ba. (30) L'identité avec Hayagriva explique que I'oncle Khro-thun 6t très souvent appelé Kbro' ryyaI (ltrod.harâ.ja; votr xyl, Zizg, index). Ce demier terme est un titre fréquent de rTa-méhog
RECEERCHES SUR L'É,POPÉ,EET LA BARDE AU TIBET
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ou rTa-mgrin (xyl. Gyanise, Ga, 15 a : khro-rgyal rTa-méhog 'bar-ba; gNam-ëhos, Sa, 23 o : khro-rgyal rTa-mgrin; 26 a : rTa-méhog khro-rgyal). (31)PRZyLUSKT,La croyance au Messie.,., in ]?IIR, vol. C, no l,1929, p.7. Cïnïrov (1918, p, 68) signale qte le d,harmapdla rTa-mgrin, protecteur de Gesar, se manifeste sous forme de deux comeilles, oiseaux sacrés. (sz)Biographie d,e Than-ston,6 ô : il est smyon-pa (et incarnation de Padmasamlhava,2 ô, I At,
(s) CïBïKov, 1918,p. 385, avec me image; WeoorI.r., 1895,p. 385, n.2. (34)JEN, 1934, min-sou pien, p. 180; Ma Ho.t'ien, Kan Ts'ing Tsang-k'iu k'ao-tch'a ki, III, p. 570. Cf. le narrateur d'un drame vu à Lhasa : masque blanc à gros nez, tuban blanc, barbe (L. Tnouaso Out of the world,, New York, 1950, p. 213 et 215 (photo). (35)Les farces de ce persomage ont été décrites par de nombreu voyageurs. La meilleure description et la traduction de son < sûrra r se trouvent dans PozoxvBBv, Oôerleibita budd,iishix monastïrei, Saint-Petersbourg, 1887, p. 83-84. (36)P rrrcn,l nri ssi onari i tal i ani nel Ti betenel N epal ,R ome,1952,I,p.142-143;IV ,p.t63 etsurtoutsesnotes:p.270,n.4,5,P ourl emondec rééparP hy v aetdB aù-phy ug,c f.H rnl raw ts , 1956, p. 249. L'identification avec Ma-tram Ru-dra, voir Pad.ma tha.it-yig, 13 a (Tousserwr, p, 32). Ce démon a trois têtes, chacuneavec trois yeux, neuf en tout (1I ô, p. 28 ; cf, les neuf maux réunis). Fz) grub-thob Than-ston rgyal-pos rd.o nah-na sbal-pa gzigs-pa (Kloit-ëhen sfriù-thig gi t,ionLgro'hhrid-yig,48 a-b (êd. collective, èa, 58 a). (38) DuNcAN, Haraest festioal dromas of Tibet, Hongkong, 1955, p. 7, IB; Tcuouervc Hrur-pru # 41 ,{t Si-tsans tche hi-ki LE ffi, Z,Ei ËJl i" Pien-æhens hons-louen, l, 5-6, 1942, p. 89. (3s) RoERrcH, The ceremonyof breaking the stone, in lourn, Urust:ati Himalayan Res. Inst., ll,1932, p. 25-5I. (40) En conquérant le n Sauvage , du Nord, Nor-bzan dit de lui-même (fol, 119 b-I20 a) : n je suis le gardien de la doctrine du Bouddha, le protecteur de tous les êtres, le boucher(gçed-ma) qui tue (àsgrol-ôa) les ememis de la religion..,, le souverain de toutle jambudoîpa, >. lltuele père et les deu fils n Sauvagesdu Nord >, mais empêche leur réincamation dans de meuv&ises renaissances.En ceci iI agit exactement comme Gesar qui reçoit aussi les mêmes épithètes et notamment celle de < boucher > (gçed,-ma)des mauvais (par exemple xyl, Ling,ll, 23 a, lll, 101 ô). ({r) Wenorr,r, mentiome aussi la belle kinnariManàhe bzan-mo, mais celle-ci est I'héroine de \a pièceDri-rned,kun-ld,an. Dans Ie Nor-bzan, [a kinnarî s'appelleYid-'phrog-rna (Manohara). Nous avons vu que celle-cia été effectivementrattachéeà l'épopée et anx strui ou contes anciens (chap. vrrr, p. 432). (t2) Xyl. Gyantse, Ga, 6ô (À-yan),20à (Yan-skyar); soumis à Thog-rgod, roi des Gru-gu (ms, Gru-gu, I, 42 a). On parle aussi de (( sept frères dieux guerriers A-yan , (A-yan dgra-lha spun-bdm, ibid.,223 a). A-yan semble désigner le roi des Hor ou des brigands Hor (dont le < bouchep rMe-ru-rce fait partie, *yl. Ling, ll, 62 b, 65 b). (rs) La collection tibétaine du Musée etbnographique de Leyde renferme un rituel a,nalogue, no 381 : sà.d.hanades Ya-ba rkya-bdu, en 9 folios (Rin-ëhen gter-njod, vol. ti). Un démon Ya-ba skye-gëig est nommé dans le rns. BibI. Nat n" 493, fol.98 a, (4{) Issus de sept ceufs de sang (Pe-har rgyal-po'i gsol-kha chan-pa gfis, éd. sKujbum Byams-pa-glin, fol. 7 a, b; idem n'Jam-d.pal gçin-rie-ma d,art-bôasgsol-mèhod,2 a) : parmi les sept se trouve Ce'u dmar-po Yan-le.ber. Celui.ci doit être identique au roi des bcon, Yaù-ni-wer (Tuccr, 1949, TPS, p. 7I5), lui aussi qualfié de < général r (d.mag-dpon; ms, Bibl. Nat. n" 493' fol. 89 o, 168 ô). (aE)XyL Ling,Il,63b,68b; Thog-ral'bar-ba in tns.Bacot,29b,45a et Thog-moral-éhen, chef des À-ëhen Hor, in ms. Gru-gu, I, 50 ô. n est le grand-père de sDig-spyod çan-pa(ibid). \48) Ms. Crugu, l, 50 bi *yl. Gyantse, Ga, 20 b. (r?) Cf. Tuccr, L949, TPS, p, 378 (même liste). Dans sa note 77 (p. 612), il indique que S. Lévi a identifié Maru avec Chitral, mais que la tradition tibétaine place ce pays aux environs de Kulu,
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R.-Â. srnrN
Cette localisation se base sans doute aur un autre récit de la biographie de Pad-asambhava oùr iI est guestion du pays des 1pi, situé au sud-Est d'ud{iyana : leus roii étaient de la race de Ma-ruce (Gnûnwnorl, 1900' p. 54). Mais, dans le Gesar, le vieux Riçi est situé au Nord, près des Grugu. (1t) satis chandra vidyàbhûçana, Roma,ka or the city of Rome, as mentioned,in the a,ncient Pali and, Sanshrit works, in J. a. Proc. lSB, N.S., il, 1906, p. S (d'après la Byhaæaryhitâ,, chap. xvr). (40) F,.W, Tnorr.u,s, A Tibetan uersion of the Rdmâ,yarya, in Indian studies in honor of Charles Rockwell Lanman, Cambridge, 1929, p. L95, 2OO. (uol gÇin-rje Ma-ru-rce : Tuccr, TPS, p.219 d'après Kanjur, vol. ùa, p. J29 (: catalogue Tohoku, no 842;l'auteur et le traducteur sont inconus, d'oir l'impossibilité de dater I'iniorgià, mation). Pour le cf. Nrgnsry-Wojrowrrz, 1956, p. 280. ,.1'r. *Il. Ling associe le roi Khri-sroû lde-bcan à Gesar (I, 47 b; II, 2 a, image; IlI, 2 a). (52) \g Cf. chap. nr, < Traces >, no 22, Sur le Panchenlann, auteur M Çambhala-y:i lom-yig, voir Leurnn, zur bud'd'histischenLiteratur der [Jiguren, in ?'P, VIII, 1907, p, 15 .ui". (""àc "i références); Crub-mtha' çel-gyi me-1on,203 a; Gnûwwronr, Der Weg naci Sambhala, M;inchen, 1915. Su le môme, futur général : Lassrwc, Mongolen, p.186:189; Tsrsrronr, Zâasa and. Central Tibet, n Ann. Report Srniths. Inst.,1903, p. 743. (ra) confirmé par Biswanath Blr,rnvopannv.lv4 A note on the Kâ,Iacakratantra a.nd, its comrnentary,in JASB, Letters, XVIII, 2, 7952,p.72: Ie commentaterr d.ece tantra, puadarika, a pour patron Kalki, roi de Kâlapa (canitale du Sambhala). Le < cheval qui sait parler > appartient au.roi du monde à la marque de fer qui soumettra les barbares Yavana, etc. (cf. chap. vr, p. ZOS1. (0a) E. Asrcc, Der Messiasglaube in Ind.ien und, Iran, Berlin, 1928, p.39-ia4l pnvzr.usrr, op, cit., p.7-9. (56JLe même !y!: Ling (1I,78 a), parlant de la < sainte biographie , de Gesar, dit que les erreus et fautes de l'exposé et de la récitation ont été évitéesgrâceau pouvoir magique de Ha-numantha et grâce à Râ-ma-tà (: Râru). _(56) T"oMÂs,op.cit.,p.2]'l(Ocêandelait).SurleSvetadvipaalesaid,yd.dhara,voirLacôro, Essai sur Gulra{hya et la B7hatkathd,,Pans,1908, p. 94, 230,277-2TB;W.C. Cr,lm, Sahad.atpa and, Suetaduîpa, in JAOR, XXX, 1919, p.209-242; Tuccr, Bud.d.his, notes, in MéL Chin. et Boudd,h., IX, 195I, p' r9L (Mahabharata\. Pour les vêrements blancs des meiciens cf. chap. vrr, n. 61. (57) Tuccl, op. cit., p. I9I-I92 (MahAbharata). On noiera que Bhima rencontre Hanumant au mont Gandhamâdana(p. 190), selon le rcyal-brùan lha-bsans,l9 a, le mont Gandha est le dieu du sol de Li (Khotan). (5 8)ABÉc c ,o p , c i t . , p . S T , n , S , n o te q u e le n o m Ka lkin ( n o m in a tifKa tki)ouK al ki (nomi nati f Kalkih) pourrait s'expliquer par kalka < souillure r et I'ambiguTté des caractèresdesrLts ou de héros. Les Indiens ont compris que Kalki détruit la souillure (p. 83). Cette sitlation esr analogue à la parenté et l'opposition de Gesar (et son cheval) et son oncle Khro-thun incarnation du cheval, méchant mais inséparable du héros. Le ry\. Ling (ll" 42 b), explique la méchanceté de Khro-thun par me souillue. (5e) ABDGG,op. cit,, p,53, rappelle que le cheval KeÉin est un démon dans la lésende de K;gpa. Po"!le cheval Keéin, s&uveu, venant du Nord (Uttarakura), ibid,,, p.8?, n.2. pour MaitreyaetSaoËyant,ibid,,,p.I52etsuiv.et203etsuiv.Surl'identitédesdesoriptlonsd'Uttara. kuru et de Keturuti, pays de Maitreya au Nord, cf. Tuccr, op. cit., p. 207, n, 7. Sur la locali. sation du roi de ce pays, SaùkÏa, à Khotan, cf. Tnouas, I9Bi, p.77, o. B. M.it""y" a m cheval blanc comme Kalki, Vai6rava4a et le Bouddha (Wlr.ov, A catalogue of pa,intiigs front, Tunhua?8,p.41,284). Au Tibet et en Mongolig le cheval blanc de Maitreya fig*" dJ"oi"" "" "o--u Ti. des Qlatre Orients et est promené en procession autou du monastère avec anêts aux Quatre Orients (fête de la première lune), (PozoNvrrv, Oéerlcibita buddiiskix monastirei, Saint-Peters. b_ourg,1887, p. 384-392; Frlcunrn, Kumbum Dschatnba Ling, Leipzrg,1933, p. 151, 305; K'ang-yeou ki-hing et Tchou-houoki-yeou,k. 4,16 a; Macerata,en 1241, pmrcu , I missionart italiani, IV' p. 132, 263, n. 193, 265, n. 2r3). Au xrrr siècle, Qu-bilaiinsrirua, sur le conseil de 'Phags.pa, une procession analogug le 15 de Ia lre et de la 2" l'ne, du parasol Blanc r qui
RECHERCHES
SUR L'ÉPOPÉE
ET LE
BARDE
ÀU TIBET
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soumet les démons et protège le pays ,, Le parasol blanc (sitâ,tapatra) est un signe de victoire, Iié au sinciput et atcakraoartin. À La procession participaient cinq cents chevau cuirasséset cinq cents soldats ainsi que le palanquin avec Komn-ti en tant que dieu guenier protecteur du bouddhisme ( Iizan-che, 77,8 ô). Les thèmes du cheval et du parasol blancs sont répétés dans la fi.gure courante de Kalki au Indes : le cheval qu'il mène porte su le dos un parasol (Aarec, op. cit., pl. II). Pour un aspect comique de ce thème, cf. le charme japonais de protection des chevanx, mmi de la sy'llabe bhrùryr qu est le < roi , des aidyô,raja; le singe qui mène le cheval porte rD parapluie (chap. vn, p. 389, fig. t2).
REcHERcHES sun r,,ÉpopÉu ET LE BARDE Àu rrBET
I. -
53s
LE CHEVAL,DOUBLEDU HÉROS
Parents identiques.
CHAPITRE X
I , A NA T T ] R hD] U H É R O S Dans les chapitres précédents (vr-rx), nous avons déjà dû parler incidemment du caractère du héros. seule l'impossibilité de tout dire à la fois noug a empêché de développer ce sujet indissolublement lié aux autres problèmes. L'analyse complète des aventures de Gesar ne peut trouver plaàe dans ce volume. L'énorme quantité de documents I'interdit. Mais deux grands thèmes doivent être analysés ici, car ils justifient nos rapprochements antérieurs et expliquent les connexions décelées. L'épopée se divise nettement en deux parties. La seconde ne pose pas _ de problèmes. Gesar y est le roi majestueux, le guerrier glorieux, qui soumet les démons et les ennemis aux Quatre orients. ce thème est inhéreni même au nom de Gesar et a été favorisé par la notion du calcrar,nrtin. c'est la première partie qui doit nous occuper maintenant. Gesar y porte le nom de jo-ru et apparaît comme vil et ridicule, rusé et espiègle. La coupure entre les deux parties est si forte qu'on a pu penser à deux cycles primitivement indépendànts I'un de I'autre (chap. L p. 6). En constatant l'identité de Jo-ru et du barde et en examinant leurs traits principaux, nous avons classé ces derniers en quatre catégories formant deux groupes (chap. vrr, p. 376); I, le barde, 10 comme n chamane , et 20 comme < jongleur r; II, le héros en tant que 10, Jo-ru, espiègle, et 20 Gesar, roi majestueux. Mais, pour ne point alourdir ce chapitre et pour mieux comprendre le caractère de Jo-ru, nous avons réservé l'analyse de II, 1o, au présent chapitre. C'est que ce thème comporte non seulement l'aspect vil du héros, maisàussi son double, le cheval. or ce dernier, nous le comprendrons mieux maintenant que nous en connaissons son revêtement lamaique (chap. rx).
Dans le rns. rGya-le'u(92a-b\, le cheval de Gesar dit qu'il est né dans la vallée du Haut Fleuve Jaune (rMa-lufr) où se trouvent trois montagnes, une rouge des gfr,an, we blanche des lha, une bleue des lilu (les divinités des trois étages du monde). Son père est le cheval blanc du Ciel, monture de Chafis-pa (Brahmâ); sa mère, le cheval bleu des lelu (nd,ga), monture de gCug-na (Ratnacûda). Son frère aîné, Bra-thafr ser-po (marmotte? jaune), est la monture du dieu tutélaire (gfr,an sku-Iha) Ger-mjo et sa sæur, rGod-lëam dkar-mo (ûlleaigle blanche) celle de la sæur (de Gesar) The-le 'od-'phro. Le xyl. Ling (III, 38 à) confrrme cette identité. Le cheval est né à rMa-et-rJa, son père est le cheval blanc du ciel ou de la race des chevaux excellents (ndo) de I'Amnye Machen; sa mère, le cheval gris de la terre. ioru aussi est né et e*pt,lJé à rMa. A cet endroit, il invoque les trois mon. tagnes nommées ci-dessus comme partie médiane de sa parenté divine (en fait, seulement la montagne centrale, gff,an-ri : sltu-lha),la partie supérieure étant son père céleste Chans-pa au treizième ciel et la partie inférieure son grand-père gCug-na, roi des nd,ga, père de la nd'gi qui devient la mère du héros. Ger-mjo, montagne sacrée, est d'autre part le père divin médian (gfr'an) de Gesar. The-le (ou Tha-le) 'od-'phro (ou 'od-dkar, 'od-phrom) est dans tous les récits la sceur céleste de Gesar (cf. xyl. Ling, index). De plus, rGod-lëam dkar-mo que le passage cité du ms. rGya-le'u donne comme cheval de cette personne est par ailleurs la < tante maternelle t (sru-rno) et divinité tutélaire de b). Dans le ms. sBe-ra, elle est tantôt identifiée Ioru (xyl.Ling, ll,35a,6O à la sæur céleste Tha-le 'od-'phro (1, 2 b, 4 a), tantôt elle est son cheval (I, 18 ô). Ailleurs encore elle esf la sæur (srifi-mo\ et déesse tutélaire de Jo-ru (ms, Bacot,25a,34a), la
Destins parallèles. Selon le xyl. Ling (III, 6 à), le cheval de Gesar est né au Nord parmi les kyang (hémiones; id,ern in rns. Hor, Kalimpong,59 ô), mais coest un cheval d'O-rgyan (Uddiyâna) : cela concorde avec les thèmes de Gesar au Nord rem' plaçant le seigneur des chevaux et de Gesar identifié à Padmasambhava. Il y est dit aussi en tàutes lettres que le cheval est né la même année que Joru et que
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RECIIERCIIESSUR L,ÉPOPÉEET LE BARDE AU TIBET
R.-A. srnrN
celui-ci doit s'en emparer à l'âge de treize ans (âge de la majorité et de l'intronisation), autrement le cheval montera au ciel (mourra). Joru passe en effet douze ans en exil avant de gagner la course. De même (op. cit., IIl, 42 a-b) le cheval a passé douze ans sans abri dans des circonstances pénibles; c'est au bout de cette période qu'il est capturé. Dans la version David-Neel (p. Z0), le cheval est même né le même jour que Gesar. Malgré les divergences de certains récits (1), cette version est certainement la bonne, car elle s'insère dans le thème général, bien attesté partout, de la naissance simultanée du jeune héros et des petits des animaux-mères qui accompagnent sa mère et sont gros en même temps qu'elle est enceinte. Or, justement, la mère est expulsée en compagnie, notamment, de la jument vilaine qui mettra bas le poulain du héros(2). Le parallélisme parfait entre ces deux protagonistes est particulièrement évident dans le thème gue nous traiterons plus bas : bien que de nature divine, extraordinaire ou héroique, ils naissent sous un aspect vil et ridicule. Comme le dit le ryl. Ling (III,77 ô) dans deux phrases parallèles : a Dans le sein de Ia mère naît Ie frls, ce fils doit naître en haut; dans le sein de la jument naît le poulain, ce poulain doit naître en haut >. Deux autres phrases parallèles associent Gesar et son cheval :
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clair. d,airain auprès du cheval de conque de Sa-tham, Mais leur rôle n'est pas ce cheval. qui détruit Gesar C'est L,action d" Gesar est doublée par celle de son cheval. Dès lors on comprend cheval mieux pourquoi le barde qui inôarne Gesar a un chapeau à oreilles de que ou d,âne. on le comprend d'autant mieux maintenant que nous saYons chaLe Padmasambhava. de forme Gesar et son cheval sànt ilés à Hayagriva, peau du barde est identique au chapeau de méditation de Padmasambhava àonné à jotn u., milieu de la course.
Kyang,
â'ne, cheoal'oiseau.
En parlant du chapeau du barde nous avons été obligés, faute-de mieux, d'avoii recours à des comparaisons avec des personnages munis d'oreilles de cheval ou d'âne : les informateurs, en effet, avaient décrit les deux grands appen' dices-oreilles (rna:d'ab) comme des oreilles de cheval (chap' vrr, p' 343) ou d'âne (p. 356). Si ces indications peuvent paraître contradictoires à un esprit scientidque de zoologiste, elles sont parfaitement valables dans les notions tibétaines. Le cheval de Gésar est un kyang, mais se transforme en trois ânes, eux-mêmes qualifiés à nouveau de kyangs. Le kyang àu Tibet est appelé hémione, celui de I'Inde et du Proche Orient orrugr". Toirr deux sont très rapides, mais celui du Tibet est très grand, I'autre peti;, Its ont une robe d'un biun-ro.,ge foncé, la raie noire du dos et le mu(6),_maisce sont seau blanc, On les présente parfois comme des ânes sauvages en réalité des équiàés @quis kyang), proches parents du cheval sauvage (en chinois on les appell"'yé-*o ucheval sauvage>). Le P. Hermanns-les décrit comme ressemblant aux mulets, de couleur brune, mais le ventre et les jambes blancs, avec la raie dorsale noire, une grosse tête, de longues oreilles. Ils hennissent comme des chevaux et ne braient pas comme des ânes. Ils ont pour proche parent le < kulang , (equus hemionis Pall.; Die Nomaden uon Tibet', Vienne, 1949, p. 161). La confusion est ïeflétée par les dictionnaires. Kowalewski donne pour qulan mongol l'équivalent rhyaù-ser (kyang jaune) et traduit : < espèce de che' lr.l .u,rrrug"] coole,ggoo..t, urr"" la quéue noire rr. Mostaert indique, en ordos, xula : orob" d" cheval; fauve à queue et crinière noires avec bande noire sur l'échine >, et xulan d,àigend,i pour t hémionerr. Le Sseu-t'i ho-pi Ts'ing-u'tenkien (k.31, 'ëikirc; 51 o) traduit rkyàt par Ie chinois ye'louo (tt mulet sauvage >) -et (Kq"i a des oieilles o). Pour ce dernier mot, Kowalewski le mongol donne à nouveau < mulet sauvage D et ( equus hemionus ), avec |'équivalent tibétain rltyan. du chapitre vII ne peuvent donc pas, être^infirmées Nos par des "ompar"isons s"ropules de naturalistes. Pour les intéressés, le cheval de Gesar peut tour à tour p".r". poo. cheval, kyang, mulet ou âne. D',autres caractéristiques
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confirment la fusion du héros et du cheval dans le chapeau du barde. Exami. nons donc le nom et la description de son cheval. I e nom prend des formes légèrement différentesselon les versions. on peut y distinguer deux éléments,l'un relatif à son identité zoologique,I'autre à ses qualités surnaturelles : _-L rKyafr-bu (xyl. Ling, I, 67 a; IlI, 110a), rKyafr-lu Qns. Enfer, Bibl. a), rKyafr-byufi (: 5hrrti, Friihlingsmythus,ill,B-IQ), n petit kyang >. {at,,3 ce terme est généralement suivi de l'épithète kha-d,kar n *,r.""r Lt"ti" o (loc.cit., er ms- Hor, Roerich,4 b). ces expressionssont très ancienneset dési. gnent l'un des animaux-typesde la nature, classéau Nord. Mi-la ras-pachante déjà : < Le petit kyang à museau blanc (rKyan-ëhufi,kha-d,tcor)du Nord; rien n'avilit la fierté de satête dressée,(mGurlburn,l3z ô). Le visionnaireMi-'gyur rdo-rle attestepar un chant que cette image était restéecouranteau xvrre siècle : < Il sait quand les nuages blancs du ciel se dissipent; sur le chemin médian (de l'atmosphère, entre ciel et terre), le petit kyang au museau blanc (rKyafi,bu hha-d,lcar),on dit qu'il désire éprouver les délices du vent et de I'eau r (gNarn-ëhos, vol. rGya, luù.-bstan, 26a\. Souvent on trouve rKyan-rgod, r kyang sauvage> (Winterrnythus, II, 7 i xyl. Ling, IlI, 42 a et sa.epe)ou l'indication de la couleur de sa robe : rKyafrsmug, ( kyang brun-pourpre > (xyl. Ling, lI, 57 b, etc.) et, en mongol, taeihiir (xyl. Pehing, Schmidt, p. 86; Kozin, p. 95) ou ger, Àer (mongol classique keger ,>- ke'er) n cheval rouge-brur rr u cheval bai r. En eflet, pour les intéressés il s'agit, malgré le terme kyang, d'un cheval. Pour mon informateur Sherap, rKyafr-bu désigne un cheval rouge à crinière noire. Dans ses textes de l'Amdo (inédits), Roerich traduit rta rKyaù-rgod par < cheval fauve et vaillant >. Par contre, l'épithète ( museau blanc , désigne l'âne. Dans la Louter Lad,. aersion(p. 20), le premier de tous les ânes s'appelleNag-po kha-dkar < noir à museau blanc >. L'amphibologie se reflète dans les descriptions. C'est bien un cheval, < cheval divin r (lha-rta, ex. xyl. Ling,IlI, 46 a), < cheval du vent > (rluft-rta; rns.Grugu, I, 20 a,; xyl. Ling,III, 68 ô, etc.)ou l'un des deux frères < chevaux-oisea.ux> (bya-rta; xyl. Ling,lI,64 6). Sesparents étaient le
REcHERcHES sun
r-,ÉpopÉE
ET LE BARDE AU TIBET
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ou encore : aigle, serpent, lionne, tigre, cheval), mais les traits essentielsqu'on retrouve partout sont bien ceux du vent et de l'oiseau. Les pointes de sesoreilles sont ornéesdu duvet de l'aigle (rgod')et les sabots portent des < roues du vent t (xyl. Ling, III, 38 b-39 a et 66 b-67 a; Prières d.e Mi-pham, 33 o). Il est ailé (ms. IHo-glin, Tucci, 276 a) et en volant,
La sagesse, II. La deuxième partie du nom du cheval exprime sa sagesse;elle est mal conservéeet déformée dans beaucoup de versions, La bonne forme semble être celle donnée par Roerich, dans les textes de I'Amdo : rKyaù-rgod g-yerpo, traduit par tr(cheval) fauve (rkyari), vaillant (rgod) et sage ou instruit (g-yer-po)r. Le dernier mot semble appartenir au dialecte de I'Amdo. Il fait en tout cas partie du vocabulaire archaïque (< question sensée; homme prudentr, Desgodins,Dictionnaire). Le Sseu-t'iho-pi Ts'ing-uten-hien(31, 694), cependant, traduit rta g-yer-pa par le mongol ëeleg <(cheval) fougueux>. De là dérive la mauvaiseforme, qui n'a pas de sens,des versions du Ladakh : dbyer-pa(prononcé *yer-pa\, indice de plus qui assigneà cesversionsune place secondaire.Le rns.rGya-Ie'u (88 o) écrit rKyafi-rgod yer-ëhen et la version de l'Amdo notée pour Potanin (ms. no 45, chap. rr) : rKyari-rgod her-ba (Damdinsuren, 1957, p. 78; Hermanns, 1956, p. 186). Damdinsuren pense(1957, p. 88, n. 1) que her est simplement la transcription du mot mongol xeer (ger <. keger) < bai > qui désigne le cheval de Gesar. Celui-ci s'appelle Bilig-in ger (keger)
s,tO
R.-A. srErN
La forme mongole Biligin, < de sagesse,sage>, n'est peut-être pas la traduc. tion de l'épithète g-yer-po ((sage), mais de celle qui désigne dans toutes les versions décrites, le cheval excellent en général et celui de Gesar en particulier : ëaù-çesr qui sait 1eqf.n, réinterprétation tibétaine donnée comme traduction de skr. d,jd,neya< de bonne race r (ex. xyl. Ling, lI, 28 b, 29 b, 64 a, etc.). Ces versions ont même fait un pas de plus en assimilant ôoû à rhyafi; elles écrivent parfois rKyafi-çes < le kyang qui sait > (ex. xyl. Ling, II, 50 o, 64b, etc.\.
L'aspect oil. Nous avons déjà fait allusion à la méchante jument qui met bas le poulain vilain, en même temps que naît io-t r .onr un aspect vil. Le thème est attesté par une version orale que j'ai recueillie et par deux passagesd'une version du l,adakh (Pallad,ins, III, p. 295 : rKyafr-rgod, poulain vilain (has-nan) soumettant les mondes et les démons; et IV, p. 339, le poulain est glorieux, mais la jument est sanspoils). Je ne l'ai pas encore rencontré dans les versions écrites, mais il est très courant dans les versions mongoles du Geso,ret dans d'autres contes mongols et turcs où le cheval du héros est un poulain galeux. Déjà dans I'Histoire Secrète(trad. Pelliot, p. I24), Bodonëar, le cinquième fils d'Alanqo'a, qui est dit sot et stupideo se voit refuser I'héritage et doit partir sur un cheval < au dos blessé et à la queue pelée r. Le destin du héros est lié à celui de son cheval : <s'il meurt, je mourrai, s'il vit, je vivrai r. De même on voit le poulain noir et galeux comme cheval de Geser et d'autres héros parallèles(Poppe, 1955, p. 105, lB9, 259; Radloff, 1866, I, p. 43, 75) (8). Nous y reviendrons en parlant de la forme vile du héros. Le silence des versions écrites pourrait s'expliquer du fait que nous ne con naissonspas, à ce jour, de textes suffisammentexplicites. Mais la raison peut aussi être plus profonde. Pour ces versions, en effet, le jeune Jo-ru ne reçoit son cheval qu'au moment de la course; auparavant, ce cheval a vécu en exil. Pendant ces douze annéesqui correspondent à la jeunesseet à l'exil de Joru, celui-ci possède un autre cheval, ridicule celui-là, à savoir son bâton-dada. Or, les textes insistent, ce bâton est un double de la forme vile du cheval.
Le bâ,ton-cheoa.l. Nous savonsdéjà à quel point ce bâton est identique au cheval et s'opposeo en même temps qu'il s'apparente,aux chevaux des démons (chap. rx, p. 517). C'est un bâton de saule blanc (lëali-d,lnr ber-ka, xyl. Ling, lI, 57 b, 59 b, 63 b; rns.Hor, Pierpont, T b). A propos de ce nom, le xyl. Ling se laisse aller au même jeu de mots que pour le nom du cheval. Par l'intermédiaire de la
REcEERcITES suR L'ÉpoPÉE
ET LE BARDE AU TrBET
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forme ëaù-d,kar(Tl, 4l a', erc.), il arrive à écrire rkyo'rl-d'kar
VILE
mendiant (Jo-ru) bàton (lëaù,-dkar, ëah-d,kar\ ne peut gagner la course ne peut obtenir le trône.
FORME
GLORIEUSE
roi (Gesar) cheval(ëaù-çes,rkyari-çes\ts) peut gagner la course peut obtenir le trône.
Ce rapprochement entre le bâton et le cheval reçoit une confirmation par une formule contradictoire. Pour que la femme retrouve le cheval au milieu des autres, on lui dit que ce nnestpas un kyang, mais semble être un ,kyarfclkar (kyang blanc) et en réalité c'est un rhyaù-çes(kyang qui sait; xyl. Ling, III, 37 b). Or le même ouvrage nous dit, une page plus loin (38 ô), que ce n'est pas un kyang blanc, mais un kyang rouge (défrnition reprise dans tous les autres textes). Cette contradiction ne s'explique que par le désir de comparer le cheval au bâton qui, lui, est de saule blanc. Cela est d'autant plus frappant que, sur les Peintures de Tatsienlou (no V, cf. chap. vrr, fig. 1f b) le fouet qui remplace parfois le bâton chevauchépar jo-ru est rouge, Le bâton servant de cheval, le dada (anglais hobby-horse,allemand Steckenpferd) estbien attestéau Tibet, en Chine et au Japon comme jouet d'enfanl(ro). Nous savons déjà que ce bâton-chevalapparente le jeune héros au saint poète Mi-la ras-pa, baide et au chaman" (ËËup.vrr). Nous l'avons aussi vu che"u vauché ou tenu en main par des vieillards, démons ou dieu du gol drôles, et par le jeune bouffon espiègle, le'dre-dkar ou < diable blanc, qui chante au_NouvelAn (chap. rx, p. 515; chap. vrrr, p. 443). . _Mais la frgure du bouffon 'dre-ilia,r a dés connexions religieuses bonpo (chap.vrr, n. tZ). Le bâton-chevalde Joru en a autant. C'est le bàton(phyagçiD) du Gu-ru bonpo (rr), support (ten, c'est-à-direobjet dans lequel s'incarne) de rTa-mgrin (Hayagriva)(rz). Il a le pouvoir de la course rapide et vient de l'oncle Khro-thuri (qui le tient des Hor), lui-même intimement lié au cheval (x'yl. Ling, II, 4L a-b). Entre le vieil oncle, poltron et ridicule, et son bâton,
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R.-A. srprN
d'une part, le jeune héros espiègle et son bâton, de I'autrel entre ces de'x figures comiquesles liens sont étroits. Dans le texte du ms. Bacot (44 ô) corres, pondant à des épisodesillustrés sur la Peinture de Tatsienlou no IV, on voit Jo-ru arriver de son exil et se rouler comme un cheval sur le tapis bariolé, insigne du pouvoir, de Glin. Il se présente sous sa forme vile, porte le sac de bonne fortune à neuf mamelles (reçu de son oncle Khro-thufi, xyl. Ling, lI, 37 a, 4I b, etc.) dans lequel il a mis la coupe à boire large de dix-huit empans, a fixé à la taille le bâton (a-khag) rGyal-ba ru-rifi et a attaché un drapeau ma-ni à la tête de son bâton. Or, selon Champasangta,le secondbâton (doublet du premier?) serait celui de Khro-thun (rgyug-pa Ru-rifi,
REcHERcHEs
sun
r,'ÉpopÉE
ET LE BARDE AU TrBET
S4A
II. LA FORME VILE DU HÉROS La mère expulsée. Le statut précaire du héros apparaît dès sa naissance.celle-ci se passedéjà sousle signe de l'avilissement. Comme la jument laide et misérable qui donne le jour au poulain de Joru, la mère du héros accouchedans des circànstances mauvaises.Les versions tibétaines actuellement connuesne la décrivent guère. Elles mentionnent seulement qr"elle est expulsée à un endroit néfasti (xyl. Ling, Il, 18 ô-19 a; David-Neel, p. 38-39). Les versions mongoles insistent. La mère est expulsée,avec le vieux sanglun, < misérable vieillard r, et les animaux-mères,à un carrefour de trois chemins ou de trois fleuves, < vers le mal et le malheu.r (Schmidt, p. 10, rééd. p. 9; Potanin, II, 63). Les versionsde l'Amdo dont les versions mongoles sont dérivées connaissentla même expulsion (TangouteA, Potanin, p. 5; TangouteB, p. 38; Tangoute C, p. 4l). Les récits bouriates(Potanin, II,63; Braginskii,1955, p.28) renchérissentet indiquent le sensdu thème : les trois rois du pays apprennent que le malheur du pays cesserasi une belle fille est mutilée et expulsée; aussi brise-t-on les os et éborgne-t-on la future mère de Gesar (estropiée, elle guérit apres la naissancedu fils). Les versions tibétaines (orales, du Ladakh, ou écrites) ont retenu Ie thème en donnant constammentau jeune Joru l'épithète a de mauvaise mère r (rna-ùan,xyl. Ling, III, 18 a, 73 b,86 a), o flls méchant de mauvaise mète > (ma-rîan bu-sd,ug,ms. Gru-gu, I, 170 à) ou < enfant mendiant de mauvaise femme > Qno-ria,nni srafl,-phrug, Friihlingsrnythus, Y, JJ, B4; Low. Lad. aersion, p. 90). Ces thèmes sont très répandus dans le folklore mondial, mais dans l'épopée et pour le public tibétain et mongol, ils ont un sens précis. Le n carrefoup de trois chemins ou de fleuves est l'endroit type des Lxpulsionsde démons, I'endroit où l'on déposeles frgurinesqui serventà" t"nçotr on de remplacement de I'homme menacé par le démon (glud). [,a forme mauvaise est iécessaire, le stage d'obscurité et d'avilissement, obligatoire. Laiileur et rnajesté. Les différentesversions insistent tantôt sur la beauté de joru, tantôt sur sa laideur, tantôt sur les deux à la fois. rBien qu'étant le roi élevé Ke-sar de Glifr, il naquit avecun corpsmauvaisQlan-lus),hLouchegrandecommeun puits (?), les yeux noirs et laids ,). Il avale tout de suite de la farine. La mère l'habille d'un tapis d'âne (boû-slan),le ligote d'une corde de poils de chèvreet le place sous une piene (Friihlingsmythus, IV, 3-10). Ou il naît comme léz,ard, sa mère lui met de la farine dans la bouche et le pose sous une piene (Lout. Lad,.
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R.'À' srprN
aersion, p. 70). Ou encore il est laid, crapaud (bouriate, Curtin, p. 128' 136), mauvais, faible, dégoûtant (morveux, diarrhéique, louchantl version turque, bouriate (Potanin, II, 65), mongole (Schmidt) et buruËaski).C'est un enfant à trois yeux dont un est crevé par la mère (xyl. Ling), un æuf blanc à trois yeux (David-Neet)ou un estomac(xyl. Gyantse; Tangoute B; Hermanns, 1956, p. 96, 133) : on le fend d'une flèche et y trouve un enfant (dans le conte iepcha parallèle de Ati-azyak' un sac, fendu; on y trouve l'enfant <-Dernier *"f r;. Les variantes : pierre, crapaud et estomacrappellent l'histoire de Thaùstofr domptant le démon local (chap. Ix, p. 5I4). Le caractèreà la fois divin et démoniaque de ce nouveau-né a été bien analysé1ar les versions écrites élaboréeslDans le xyt. Ling (Il, 24 b' 3l b, 34 b), Joru, en naissant, a déjà la taille d'un enfant de trois ans et est comparé à un jeune lchyuri (ga'ruQa\ sorti tout fait (sextuple force, sextuples ailes) de |'æuf. On ne se lasse pas de le regarder et on constate qu'il est beau (31 a), mais sestrois yeux louchent, et Khro-thufr le considèrecomme un demi-démon. Son nom Joru est expliqué par < majestueux) (/o-rz-se), mais nous Yerrons que le terme employé semble âérign"r un aspectvilain (Stein, 1956, p.362). Champasangta,.entout cas, m'a expliqué f6-ru-se par ( errant, sans feu ni lieu ' ('lthyarns-pa). T"informa' teur de David-Neel expliqua le nom comme tcde belle race ), nom donné par dérision. Loenfant est â'une beauté parfaite, mais déclare qu'il est parent des Hor et du Démon du Nord et lui-même démon à neuf têtes (p. a3-66). Le texte dt xyl. Gyantse(ka, 6 a-Bb\ permet de mieux comprendrele passagede l'aspect divin et beau à I'aspect démoniaqueet laid. Un estomacnaît. La mère le rejette d'abord (abandon, expulsion, exposition), puis le fend d'une flèche' Elle y trouve un enfant divin qui fait mine de s'envoler comme soil avait des ailes de khyufr,.La mère le maintient sur terre par un gesterituel g"i lol! occuPere encore : en yersantsur lui des cendresoo de lu poussière(thal'ba'i sa-gnon'1. De ce fait (d,e-nas)l,enfant change son corps en celui de co-ru, corps vilain sans douTe, Pour caractérisersa naissance,sa jeunesseet son exil, Gesar dit qu'il avait alors un ( accoutrement mauvais, un corps mauvais > (ëhas'flan Lus'rian; xyl. Ling,IIl, S a,7 a), aspectque partage,pendanttout ce temps, son cheval (itl, lO7; même exprerrio., qn" pour le héros). Or l'expression lus-ùan n *urrrnui, .orp. , traduit pa, .ilieurs Kuvera qui est €n rapport avecun cheval bizarre et qui se relie à VaiSravaqacomme Joru à Gesar(chap' vu, p' 384 et n. 106).
Les teigneux plaisantins. Les versions mongoles et turques de l'épopée et de nombreux doublets du folklore de ces paysTont bien reisortir le caractèreespiègleet vilain du héros. jo* y est toujours appelé nisuqa.i,(morveuxD (Schmidt, trad', rééd' p' 55;
REcEERcEES sun r.,ÉrorÉE ET LE BARDEAU TrBET
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en bouriate Nyusata, Potanin, II, 66-62). Cette épithète s,applique aussi aux chevaux.Parmi les injures ordos adresséesaux chevàux,on tràuve-: ((mendiantpeau > (puisse't'il mourir et être rJépouillé de sa peau) et < mendiant-morye ) (puisse-t-il attrapper la morvel Mostaert, Folklore ordos, peiping, 1947, cep-endant,.dansce milieu,_le parallé_lismep. 5-14-545).de I'aspect vil àuihéros et de son cheval s'exprime plutôt par la paire d'épithètes u galeux o (cireval) et nteigneux> (c'est-à-dire
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(cf. chap, vrr, n. 100). Les sept chauvesstup,.desveulent tuer le seul Modzigir. ib loi joo"rrt mille tours pendables,mais chaque foie Modâgir leur en joue cle plui terribles encore (ruses, tromperies). II en joue- lu9si au- Roi aux Oreilles d'âne. Mais voici comment se termine l'histoire. ModZigir fait croirc aux sept chauvesqu'il a obtenu un chevalet d'autres biens en allant chezles lz (klu, iaga) et qu'ils peuvent en obtenir aussi. Il leur fait traverser une mer àn marchant appu,yéssur utt, ôôton. Naturellement, ils perdent pied et so noient(1s). Le dénouement, on le constate, est identique à la noyade des démons auxquels Gesar a fait chevaucher deg bâtons qui n'étaient autr_esque le sien. Le rusé teigneux a raison des chauves stupiâes. L'espiègle Joru vainc les démons. La parenté des adversairesse reflète dans les noms qui riment, ModZigir et X;dzigir. De même, dansle doublet du même conte chezles Turcs Taranichi (Radlof, 186,6,IV, 2Lg'221) : sept Singiltak contre un Pingiltak. (1s)'Mais quelle que Ce eonte, ii est wai, est fort répandu et connu en Europe soit l'interprétation de telles rencontrespar les folkloristes' il est certain que, dans le miiieu de l'épopée et du lamaTsmetibéto-mongols,les thèmes ont un sens cohérent.
Eléments turco-mangols. Le thème du garçon teigneux (chauve)et morveux,,rusé et espiègle,pré' sente des analogiésôertaine-set évidentesavec celui de Joru. Il faut cependant souligner que Ie milieu turco-mongol a ses caractéristiquegpropres..Dans eo milie"u,les-personnagesdu rusé et du chauvejouent un rôJeplticu]ièrement imporiant. b'un côù, c'est un dieu puissant ,: EsegeMaIàn (
REcrrERcrrEs sun r.,ÉpopÉE ET LE BARDE AU TrBET
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négliger. D'abord parce que nous ne connaissonspas encore,loin de là, tous les documentstibétains et ne pouvons donc pas affirmer que tel ou tel élément jusqu'ici seulementattestédans le domaine turco-mongol ne se retrouvera pas un jour dans un texte tibétain, Mais aussi parce que nous devons pr"ttà.e positionau sujet de l'hypothèsede Potanin que l'histoire de Joru a pu former primitivement un cycle indépendant de celui de Gesar et qu'il était propre. ment turc. La seconde hypothèse doit certainement être écartée d'àmblge. L'histoire de Joru est nettement tibétaine. Le thème même de la ruse et des tours qu'il joue à son oncle et à sa francée(entre bien d'autres), nous avons constaté qu'il existait indépendamment du nom de Jo"o milieu tibétain "o puisqu'il est déjà attesté dans les manuscrits de Touen-houang (chap. rrr, n. 161). Quantà la première hypothèse,elle est plus difficile à conûrmer ou à infrrmer. Le nom de Gesaret le thème du roi universel qui s'y rattache sont, nous le d'origine ét"angère,On pourrait donc admettre qu'ils sesont juxtaposés .u_y-ory, à l'histoire de Joru, histoiredont le folklore mondialconnaîttant de spécimens. Mais, précisément,dans ce folklore, le jeune héros pauvre, méprisé et relégué, finit par un statut glorieux et héroique(2l).un conte mongol ôite plus haut le dit en toutes lettres en expliquant la. nécessitéde ce que Granet u ii heoreur"ment appelé le stage d,'obscuritédu héros. Et si nous pouvons comparer des thèmes chinois, c'est encore Granet qui a montré, par une analysede grande clarté et rigueur, le thème du héros et du roi qu'on peut appelei : o expïsion - intronisation)(22). Un fait, il est vrai, peut parler en faveur d'un cycle indépendant de Joru-espiègle. c'est que, mêÀe après son intronisation comme Gesar glorieux, il continue à prendre sonlr"ttt sa forme vile pour soumettre les ennemis et se comporte en jongleur pour les confondre (Klu. bcan et Hor). Mais, nous le verrons à I'instani, même dans ce cas, la figure du héros vil comporte bieno comme couronnement de sa carrière, la gioire frnale.
Le stage d,'obscurité. Les elercs,rédaeteurgdu Gesartibétain, n'ont pas manqué de voir l,intérêt du thème et le p-arti qu'ils pouvaient en tirer pôur prop"g"r, par la bande, leurs notions sur la carrière du saint. Mais, dira.i.ott, i'"ri lf une addition tardive et une interprétation abusive. Rien n'est moins vrai. Loin de déformer le thème po_pulaire,le revêtement LamaiqueI'exprime seulement sous une torme plus claire. cette forme est le résultat d'uné analyseparfaitement juste et p€ut se comparerau langagedu folkloriste moderne qui résumeles thèmes, après les avoir analy-sés,dans une formule caractéristique.Mieux que cela, le syncrétismedu folklore et du lamaisme perrnet, par un choc en rËtour, de saisir la formation même de la notion du saint d" la première forme """ié,
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R.-4. sratN
nécessairement vile de la carrière du saint et du dieu. Loin d'appartenir à des domaineg rigoureusement séparés, la notion religieuse et le thème folklorique ne sont que deux aspects du même concept. Pour être plus sûrs, prenons d'abord une version du type folklorique (loa;. Lad. aersion, p. 99-100). Pour mettre à l'épreuve sa francée, I'enfant'mendiant fait semblant d'avoir été tué par les tigres qui gardent la porte. Craignant la vendetta des mendiants, elle demande au vieux dGa'-ni un oracle sur son sort. Connaissant la sagessedes dictons, il lui réplique par celui'ci : t Il faut d'abord escalader la montagne de cuirre avant d'arriver à la montagne d'or. Il faut d'abord escalader la montagne de plomb aYant d'arriver à la montagne d'ar' gent; il faut d'abord avoir mangé du sarrasin et bu de l'eau d'ail avant d'avoir àes gâteaux et de l'eau sucrée n. Ce vers a bien I'allure d'un dicton populaire pas été inventé par les religieux et prouve que le thème du stage d'humilitél'a ni même abusivement appliqué à Gesar. En effet, quelques pages plus loin, la même version (p. 119, trad' p. 128) répète le même dicton au moment où Gesar a pris son nom et sa forme glorieuse. Sa femme chante alors : < Autrefois j'ai touché à la montagne de cuiwe, maintenant à la montagne fl'91 r, etc. que- le pays de Quand Gesar vient de naître, Padmasambhava lui indique rMa n'a pas de maître humain (sa'bdag, mot qui désigne aussi le dieu du sol), mais est occupé par des démons. A l'âge de sept ans, Gesar devra s'en rendre maître par une
Ambipalence. Le pays d'exil est en même temPs un lieu prestigieux : il est le centre du mondè, n le nombril de la terre , (sa'yi lte-ba).Il participe à la quintessence de la relision de l'Inde et à celle du thé de la Chine. C'est le lieu de passage des dont ioru deviendra le protecteur auquel elles versent un tribu(23). ""r*tÀ", Ce pays est dominé par la montagne sacrée rMa'rgyal sPom'ra (Amnye Machen) qufest le chef de tous les dieux du sol (yul'skyons, mot qui peut aussi désigner (cn).C'est aussi un carrefour (sa-yi'd'us'md'o) en forme de croix, lè roi) du Tibet > < confluent r, si j'ose dire, de quatre pays (II,47 a), Mais ce prestige n'est que latent. Il appartiendra au héros de le réaliser, de rendre éclatantes ses gualités comme il révélera sa proPre nature glorieuse. Ce lieu est aussi un confluent de trois fleuves (sum'd,mo, II, 6l b), exacte'
REcEERCEES sun l,ÉpopÉp ET LE BARDEAU TIBsr
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ment comme le lieu où est expulsée la mère et où elle enfante ioru (supra, p. 5a$. Il est occupé par les démons et les animaux (II, 46 ô). Ausài ôon_ vient-il comme lieu d'expulsion._c'estun principe universel du iamaismeque de renvoyer les démons à leur lieu de séjour, loin des hommes. si Joru est expulsé à un tel endroit, c'est qu'il est alors lui-même assimilé à un démon. Le peuplede Glifr, par manquede foi (d,ad,-pa ld,og), accuserala mère et le héros d'être-des démons (srin-mo et srin-phrug, II,47 a). Le bannissementprend alors la valeur d'une péniten-ce(brtul-àugs). al'humiliation(sma-phaûs) est la marque distinctive d'un enfant des dieux >, le critère qui le révélèracomme tel, exactementcomme
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L' a,uilissement, ga,ge d,e gloire, Fait signiÊcatif, le même thème est exalté par Mi-la ras-pa (mGurJbum, 276 a-b). Parlant de lui-même, il chante : u Par la bénédiction pleine de bonté, je suis, peuple, porté par le vent à la hauteur du ciel. Demeurant aux confins, je serai établi au centre. Tombé au rang du peuple, j'arriverai au rang de sou('u). Ayuttt été chassé verain. Ayant occupé une situation vile, je saisirai le trône par les hommes, je rencontrerai les dieux. Ayant rejeté la misère, j'obtien. drai le bonheur >. Les éditeurs ùt xyl. Ling ne s'y sont pas trompés. Ils ont assimilé l'aspect vil de Joru cachant sa véritable nature divine au comportement du gëod,pa bla-ma dont la < pénitence > (brtul-àugs) paraît extérieurement grossière ou violente (rcub-rno), mais dont la nature véritable est la miséricorde (II, 60 o). Pour mon informateur Sherap, ce comportement est celui du tantriste qui agit contrairement à la morale courante. Mais on sait par ailleurs que le rite da gëod consiste essentiellement à se rendre à un endroit désolé et hanté et à offrir son corps aux démons. Nous verrons que l'exil de Joru est essentiellement caractérisé par sa fréquentation des démons. Le stage d'obscurité, I'aspect vil, l'épreuve de I'expulsion, sont la garantie de la gloire finale. Aussi celui qui connaît la nature intime du héros discernet-il son avenir sous sa forme humble. Une interprétation symbolique analogue à celle appliquée au chapeau, à l'épée et au cheval a été donnée de l'aspect vil de Joru. < Sa mauvaise naissance, c'est I'incarnation (litt. a transformation >r). Sa taille courte, c'est (le signe) des êtres. La bave et la morve sontl'a,myta. Les poux et les lentes sont la sidd,hi. Extérieurement c'est un enfant mendiant qui ene tout seul; intérieurement c'est le frls du Jina; ésotériquement c'est I'Union des Trois Racines >t(III, 72 ô). Qu'on ne dise pas que c'est là une superfétation lamaïque abusive. Le procédé est courant dans le folklore mondial. Chaque tort subi par le héros, dans sa forme humble, chaque humiliation qui lui est infl.igée, chaque malheur qui lui arrive, est le signe avant-coureur, le gage même d'un futur bonheur, d'une future gloire, d'un don à venir. A6oka a des membres rudes au toucher et ne plaît pas à son père qui lui préfère son frère Vigatâ6oka. Une épreuve décidera du destin des frères : le meilleur coursier, le meilleur siège et la meilleure nourriture. Aéoka, venu sur un vieil éléphant, assis par terre et ayant un vase de terre rempli de riz, interprète chaque fois sa situation comme signe de sa gloire future (la terre, meilleur des sièges, etc.) (2?). Pour prendre un exemple chinois, on peut rappeler I'attitude du sage con' seiller du duc de Tsin qui < sait transformer en gage de Fortune ce qui d'abord paraissait un Malheur > (mourant de faim, on lui donne, par dérision, une motte de terrel on l'interprète en gage de pouvoir futur; GraneI, op. cit., p. B0). Près de deux millénaires plus tard on rencontre la même attitude. Ayant reçu de la cour chinoise, par dérision, la statue d'un dieu du sol (l'oz-ii), le futur
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fondateur de la dynastie mandchoue le prend pour un présage de sa future conquête de la chine(28). Le Gesar connaît cette attitude devant le signe ambigu, et cela aussi bien dans les versions du type conte populaire que dans les versions a lamaïques r (nous savons que les premières dérivent des dernières). Dans la Low. Lad. aersion (p. 61), le jeune Gesar, enchaîné par les démons qui doivent le tuer et torturé de diverses manières, non seulement n'en soufire pas, mais interprète chaque détail de sa torture en présage de gloire future. Par exemple, qu'il soit attaché par quatre chaînes de fer est le signe qu'il régnera sur les quatre continents. Et quand on dit < présage r, il faut se rappeler que, pour les Tibétains aussi bien que pour les Chinois, le signe avant-coureur, le présage, n'annonce pas seulement I'avenir; il le eontient en germe, à l'état latent, et le provoque même(ze). Les Tibétains appellent ce genre de signe rtenlbrel. Des conteurs (rna-t.r,i-pa\,des bouffons ('d,re-d,kar)et des acteurs (brka-çis àol-pa) en pronon. cent, et nous verrons âu cours de l'histoire de Joru qu'il en fait usagé à plu. sieurs reprises. Le caractère démoniaque, vilain, inéprisé de Joru implique, comme c'est le cas pour les saints o fous ,r, un aspect complémentaire, celui du plaisantin et de l'espiègle. J.{ous n'avons pas besoin d'énumérer ici les irinombrables plaisanteries de Joru. Elles fouimillent dans toutes les versions, tibétaines et mongoles, écrites ou orales. Mais nous devons signaler l'ana\se lucide que I,esrédacteurs ont incorporée djrns le xyl. Ling (III,55 ô). < Dans la patrie des démons du rMa inférieur où Joru et sa mère ont pris possession du sol, il demeure dans une atmosphère tantôt de transformations magiques (sprul-pa), tantôt d'illusionisme (sgyu-ma) et tantôt 4e je:u(rced,-mo).Ces (comporteinents) sont dans la nature rnèrne (rari-gçis) de Joru ,. Cette définition complète celle donnée plus haut (p. 549). Le caractère démoniaque, fou ou pénitent, rejoint la nature espiègle. C'est ce qui explique que le bouffon s'appelle < dérnorr blanc > et que son accoutrement (mi-blanc mi-noir) le rapproche du roi du Nouvel-An expulsé (cf. chap. vrrr, p. 444). Le bouffon < diable blanc > et le < roi-bouc émissaire r sont des mendiants. Joru aussi est un enfant mèndiant (sprari-phrug). Expulsé au pays de rMa, il a envoyé par sa magie la neige au pays de Glifr, obligeant toute la population à se réfugier auprès de lui. Il se présente alors comme roi Joru (rgyal-po) et les plaisante (ku-re) sirr leur sort : pourquoi n'expulsent-ils pas la neige comme ils l'ont expulsé? Le texte em. ploie à cette occasion(xyl, Ling,Il,72a-b) pour Joru l'expression <enfant mendiant qui erre (?) seul> (lcherlkhyal).Mes informateurJont insisté pour cor, riger le verbe 'lehyal en'khyam ( errer sans feu ni lieu r, mais le mot'lchyal (aussi écrit 'ëhal, hyal-ka, rkyal-ka) signifie : n parler à tort et à travers, dire des bêtises ) et sert à caractériser le saint fou, àuteur d'une pièce de théâtre et de l'épopée (ao).La description de la nature d" Jo* qu'on vient de lire montre une fois de plus à quel point nous avions raison de comparer Joru et le barde aux jongleurs, mimes ou illusionnistes.
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L'accoutrement ail de loru. Avant de partir en exil, Joru déclare à sa mère qu'il lui faut un chapeau, un vêtement et des bottes. Il a alors cinq ans. Il a déjà écarté les premiers démons envoyés contre lui par son oncle pour 1etuer; il a obtenu de son oncle le bâtondada de saule blanc (léart-d,kar ber-ka) qui sera son cheval et le sac de bonne fortune < à neuf mamelles ,. Il a aussi dompté son oncle en extirpant de lui le démon qui I'a possédé et il 1ui a extorqué le serment de ne point nuire à Gliir en le faisant passer à quatre pattes sous son bâton-cheval. L'accoutrement dont il aura besoin pour affronter la fréquentation des démons dans son lieu d'expulsion lui vient précisément des dépouilles de trois démons. Le dompteur prend la forme du dompté. Selon Champasangta, les trois démons-animaux sont I'incarnation du jeune démon à un ceil qui est né en même temps que Gesar. Celui-ci sait qu'il doit le détruire tant qu'il est encore petit et le tuera en jouant aux dés avec lui à rMa inférieur, c'est-à-dire au lieu d'exil (cf. n. 3). La soumission semble clonc se faire en plusieurs étapes. Champasangta savait encore que I'un des trois groupes de démons qui fournissent l'équipement de ioru, les chevaux-démons, devaient être tués, sinon ils auraient eu le dessus sur le cheval de Gesar (cf. le cheval de Gesar qui doit detruire le cheval de Sa-tham). Il ignorait malheureusement à quoi correspondent les deux autres groupes. Tous les passagesque nous allons analyser se signalent par un rythme particulier qui les distingue nettement du contexte. La description de l'accoutrement se présente avec Ia prosodie des dictons (cf. chap. x, p. 507). Elle est sensiblement identique dans les divers textes et se distingue par un vocabulaire assez obscur au sujet duquel la science de mes informateurs restait souvent sn d{faul(ar). On a bien I'impression que ces dictons devaient faire partie d'un cycle assezancien. On notera avec intérêt oue c'est une rédaction très récente et fortement < lamaiséer qui est seule à àorrr,", cet épisode très archaique. Aucune version orale ne l'a gardé. Voici comment ioru se procure son accoutrement (xyl. Ling, II, 47 b). Le matin sans doute (le texte ne le dit pas, mais la suite le suggère), Joru se rend à la montagne Se-yu et y tue les démons-chevreuils (ou antilopes des Irauts pâturages, rgoJ d,re)qui sont trois frères de I'espèce des bse-rag (démons). Il s'en revêt la tête d'une manière rz-se utilisant le < petit chapeau > (éog-àu\ du chevreuil màle (rgo-pho) ensemble avec sa tête. Celâ lui fait une n tête laide r. Le soir (d,goris-mo),il va dans I'enceinte à veaux du doyen de GliR, sPyi-dpon. I1 y vole et tue les sept veaux r démons qui nuisent au bétail r (god,:d,re). Il en revêt les peaux dont les bordures sont dures et qui comprennent les queues aux poils emmêlés. Cela lui fait un ( corps laid D. A minuit (narn-guù,), il va à l'enceinte de chevaux de son oncle Khro-thun
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et y vole et tue le démon cles chevaux (rta-bdud) rTis-chag çva-de (rrPoulaineerfr? ou < Poulain-dé r?). Il s'en fait des bottes de cheval rouges (rta-Ihuam rl,tnar-s*g) et y cor,rddes semelles de l'herbe dres-mo (herbe clure). cela lui fait des < jambes laides r. Ainsi, < ayant soumis les trois démons ('dre-gsu.m),il a acquis son chapeau, son vêternent et ses bottes ,. Malgré les deux premiers groupes de trois it de sept, il est clair qu'ils ne comptent chacun que pour un seul démon. La même liste se retrouve au chapitre ur (4 b et 70 b), alors qu'ailieurs @, 57 b) on y ajoute des jarretières (reliant le haut des bottes à ra ceinture) qrri consistent en queues de cheval aux poils emmêlés (rta-rùa fiag-ma), et on spécifie qlre, pour ces expioits, joru s'est servi de son bâton-dadal Je connais à ce jour trois autres textes presque identiques. Le ms. Bacot (19 o) ne mentionne pas les bottes et remplace les semelles d'herbe par une grosse ceinture ci'herbes(gres-rna'i rgya-ëhih) à laquelle pendent le bâton ('l a-khag) rGyal-ba ru-riri et le couteau rCe-ëhag (< pointe brisée r). Le xyl. Gyantse (ka, Bb) parle de u chapeau de peau (lpags-ëua) du chevreuil r, d'un vêtement cle neuf (morceaux rapiécés) de peaux de chèvre (ra-slog rnafsna]-dgu), de bottes de che-val (dmar-sz) et, à la taille (skecl), d'une queue de cheval aux poils 'otges emmêlés (rta-rùa fi,ag-phyifi), tout cela étant un ( accoutrement de mendiant > (sprait-po'i ëhas).Le ms. rcya-le'u (72b et 120r2), enfin, donne le chapeau tle d,airn (rgo-pu'i lëog-Ëu et sgo-Éua), le vêtement de peaux de chèvres aux extrémités vertes (ra-lhag rntha'-liaù), 1es bottes rcuges (drnarpo), une ceinture nonuple (de ?,'d,rel rci skud, nag-pos dgu-ëhirz) et des jarretières (?) sextuples formées d'une queue de cheval et de genêt Gz)(rtu-rria tiog-*ot drug-éhin)'. Quelques remarques nous permettront de préciser certains détails. Le chapearz. L'adverbe ru-se qui décrit la manière de mettre le chaçreau .1. m'a été expliqué une première fois par < entièrement r (Sherap), mais pour Champasangta,ce mot désigne des plumes d'aig1e. Pour lui, le-chapeau-a la forme d'un casque surmonté de petits drapeaux. Il a peut-être assimilé ru-se à,ru-dar t drapeau de guerre ) ou au chapeau des Bonpo à tr corne d'oiseau,r (byct-ru; chap. vrr, p.350). L'idée de l'aigle lui est venue sans doute en lisant go-bo < aigle, vautour r au lieu d,e rgo(sgo)-pho : d,go-bo < daim des hauts pâturages, chevreuil antilope r. I1 a dû songer aussi au chapeau du barde qui est surmonté de telles plumes. Il n'avait certainement oas entièrement [ort, En effet, ce que prend ioiu à cet animal est un èog-Zu,mot qui, pour Champasangta, désigne le chapeau blanc muni de plumes de jo-ru. Le mot iog ou lëog désigne un petit objet rond, une petite tente, un petit chapeau ou petit pagodon ou une tourelle@t). Cog-Èu, d'autre part, est attesté pour 1n désigner la tête d'un oiseau. Lorsque jor,r r" transforme en corbeau rouge pour figurer le dieu tutélaire de Khro-thufr (lié au cheval), ce corbeau est déciit comme muni d'un ëog-àu de soie (dar-gyi ëog-àu éan, d,ar ëo-àu ôan; rns. Bacot, 40 a). Or, si Champasangta pense que ëog-Éu désigne le chapeau
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blanc de joruo c'est que celui-ci comporte deux pointes considéréescomme des oreilles de cheval ou d'âne et surmontées de duvet d'oiseau (nous connaissons aussi les rapports entre le corbeau et rTa-mgrin, Hayagriva, chap. rx, p. 511). Il résulte de cet ensemble une certaine parenté entre le chapeau vil de joru et le chapeau du barde ou de ioru reçu de Padmasambhau". b"r,, le cas présent, il y a hésitation enire un cervidé et un oiseau;dansl'autre cas il y a fusion d'éléments d'équidés et d'oiseaux, mais les comparaisons nous ont conduit à constater le passage facile de l'équidé au cervidé (chap. vrr, p. 378-3?9). Les trois démons-chevreuils sont des frères bse-rag. Ce dernier terme se trouve être une épithète ou un doublet d'une catégorie particulière de lutins, les r,neuf frères m,i-la r, Dans leur rituel, on donne I'ordre de museler les ôserag, les mi-lha (slc/ à cet endroit), les darn-sri, les éhu.ù-sri(démons nuisant aux enfants),eI les god.'dre (nuisant au bétail, comme le deuxième groupe dompté par ioru). Les neuf ftères mi-la sont issus, comme d'autres d&nurs, de neuf æufs d'oiseaux (bya-sgori). Ils prennent la forme de divers animaux. Pour le rite qui les écarte, on fait une figure en pâte représentant un beau petit garçon, avec des dents blanches (de conque), des yeux brillants, des cheveux bruns-noirs, avec un peu de jaune, dans lesquels est planté un panache ('phru) de soies de cinq couleurs, des oreilles bleues (de turquoise). Il porte les fourreaux à arc et à flèches et un couteau court à la taille. Dans la main droite il tient un bâton (phyag-çiri), dans la gauche un fouet (spa-gliri, rotin de bambou). Il chevauche un lièvre(34). Cette description conviendrait fort bien à Gesar(35).Le caractère espiègle de Joru s'explique par son côté démoniaque : les démons en question sont du type lutin. Le mot bse-rag, désignant ici les démons soumis, est aussi l'épithète des marmottes (xyl. Ling, Il, 62 a), Or celles-ci se confondent facilement avec le lièvre, dans leurs attitudes et leur aspect. Elles sont considérées,comme le lièvre, comme sageset rusées (on les appelle sgorn-éhen< ermites ,). Tous les voyageurs signalent leur comportement drôle. Le premier exploit de ioru dans son exil au pays de rMa est de soumettre le roi des marmottes et sa tribu (xyl. Ling, II,47 b, 62 o-à), gardiens des portes de ce pays (rns. Bacot, 23 b-25 a). Ces thèmes sont très anciens puisqu'on les retrouve dans un manuscrit de Touen-houang. Le texte en question est malheureusement très obscur, et Ia traduction que F. W. Thomas en a donnée ne le rend pas plus clair (36).Mais ce qui nous concerne ici est certain. Un démon a dévoré un père et I'une de ses filles. Comme la deuxième fille court le même risque, elle est prévenue par
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viendra la manger. Malgré le-sdifficultés du passage,il est clair qu,il lui propose d'échanger leurs coiffures.;le démon l. ;;;;" pour la fille pendant qu,elle sera partie; luimême échappera au démon en se transforma,'t en oiseau.
or le chapeau dela fille .'uppËit"z" r9;:t;."D"r,. r" p."_i". ;;it
or"rine d.eNarn-ti go-ëogoit Nam-ti (parfoisN;, ;"_-rlgi ".,te peupte désignele paysou auquel apparrientla fi'e. cË chapeaut"n bg-tig loscite; u.J.i'u de yak r qu'on a atrachéau cou du [èvre r"ri "irJ "."r. ini"ï-iirïii;;;;"";î,:;, s'agissed'un âneou d'un_rièvre, t" .Q^u'il desgensde Nam dont on re coiffedevaitpou,voirlogersesoreiles. II devaii "tup"u, être dr, àê..re,yp. irr-,î.u"orr.
:iiiïiË,:,ïTï:ïï:i:îii,,"î::J*""".."$
n' 80)' c'est ce qui explique_r'ind'éniabrerapport entre re *of nu* ierrgrrur,, le lièvre ou l'âne (tho-phyi ëog_1u)."1 J"p;, Nam qu,il coiffe (jz cog-àu; !" :u : à:a n chapeau >; ou go-ëog). X.-{ais c; qui nous i_po.r" expressions sont identiques- à ceilÀ qui désignàt "", la coiffe .ilf" â" ",à.ii,r" iorr,"Aog-uu, qui n'e^stautre que la tèie d'un.chevràuil çgi-p"1avec sescornesou d,un oiseau avec ses plumes. Margré t"r aimi"itJ. zoologiques (mais s,agit ici Ço-boz'1, mythiques),1'animal qui fournit cette coiffure est' un démon 1:^.:f:U::":"tio.ns bse'rug^mot qui se rapporteaux marmottès. or Ie nom de * r'ânea", paiu*g".,,, èho-phyi ëog-zu, bien que de tangue rrr"-, ,"-tr" ;;;;"ir-;,;;;i,{i"i'0", r" tibétain ?hyïba < maÀotte > (irctomys caud,atus) dont une forme dialectale est chhip'ieel. 2' Le uêtement. Pev' d'écraircissements peuvent être fournis. L,essentiel est peut-être la variante des neuf p"un* d"ihèvres. Les groupes de démons sontgénéralement
septou neuffrèies.-La peaude
Ie berger ou u homrne sauvager du Nord^dans la-"rrJ"*?"pii"*iirïlru.r." pièce Nir-bzafi.,le berger muni de grelo'-s qui mène la danse des lions et re bouffon u di"b1"-biu.r" r, autant de personnagesproches de celui d" jorrl espiègle et vilain.
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3' Les bottes. L'expression dont se servent res textes risque de faire méconnaître la véritable natu.e de ."t u""o.,t."*".rtLes < bottàs a" J"r"i,, lrlrlhoam) pourraient être prises pour de riù;; bottes de cavarier. Les bottes rouges, comme le veutent nos textes, mais en i:?-ul1:i,e.":::-t,Bénérliglnent rarne\-'/' Lvlars,resprécédents du chapeau et du vêtement montrent quï faut entendre eue Joru chausse, en guise de bottes, !.es pattes d,u cheaar-d.érnon. P^ourChampasangta, szg signifreiait u entièreme-nI n, eI clntar_sug((entièremenr rouge ) s'expliquerait du-fait que la peau du cheval vient d,être écorchéeer est encore pleine de sang. po-ur rui c'esi une peau fraîche, .r"n t"""à". à"ï iag" est certainement iuste. Eile est confirmée par le dictionnaire sseu+;i--ho-pi Ts'ing-u,ten-kie'r 1t. 3I, TBb) et (p. 116a) qui donnent l'équivalent mongol""iliilk;;;lewski belberegei < fanon à", , ffrif. a f^o". .:"9"" la patte). "h.u"rr*
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Aussi faut-il s'imaginer Joru, ainsi botté, comme un pan ou satyre. Nous avons déjà noté (chap. vrr, p. 386) que, pour un bon cheval, ses oreilles sont son chapeau, et ses sabots ses bottes. La comparaison que nous avons proposée entre le chapeau du barde aux oreilles de cheval, qui est aussi celui de Joru, et le violon du barde-chamane issu du corps de son cheval nous paraît être renforcée par l'accoutrement de Joru. A la forme glorieuse du couple insépa' rable, héros et son cheval, réalisée dans le chapeau, correspond ici la forme vile de l'accoutrement de ioru habillé des dépouilles de trois démons'animaux. Ce n'est pas par hasard que le démon'cheval se trouve chez I'oncle Khro' thun dont nous connaissons la parenté, I'identité presque, avec le cheval. 4. Les jarretières. Le caractère surnaturel de l'accoutrement et I'assimila' tion de capacités magiques par le héros en revêtant les dépouilles de démons résultent aussi du nom des jarretières ou de la ceinture (reliée aux bottes par les jarretières). Le xyl. Cyantse lui donne pour ornement de la taillelaide (shed rni-mjes) une queue de cheval enchevêtrée comme un fanon et du feutre (rlo' rria fl,ag-phyin; cf.. allemand Filz
REcEERcEES suR L'ÉpopÉE
Expulsion
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ET LE BARDE AU TIBET
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Intronisation.
Ainsi chargé de fautes, affublé en monstre triplement animal, sa nature démoniaque dûment constatée (infra), Jot, expulsé en compagnie de sa mère et des animaux vilains (xyl. Ling, II, 57 b;"rtms. Bacot,20 b; David-Neel, p. 45n 6-67). Nous connaissons déjà le lieu d'expulsion : un carrefour de trois àu de quatre vallées (xyl. Ling,II, 61ô : surn-md,o,47 o .. confluent en forme de croix), au-delà de neuf cols (nzs. Bacot,20 b), autant d'endroits caractéristiques des rituels d'expulsion d'une rançon (glud), Mais voyons comment se présente 1'épisode. Dans le ryl. Ling (II,52b,57 a,59a), le rite est triple. Le coupable, Joru, est chassé (d'ed) par cent pères-lamas (génération des vieux) au son des conques marines, par cent jeunes gens à coups de flèches et par cent jeunes filles à l'aide de cendrcs (thal-spar, thal-d,ed). Du moins c'est ainsi que l'oncle, adversaire de Joru, entend exécuter le conformément à la règle. Mais le demi-rite, frère de joru, son double et ami Zal-lu (: rGya-cha), 57 a. et 59 a) (ao)et propose que ce serait faire perdre la face aux dieux de la guerre"rgo"ffol de remplacer les cendres par de la farine de tsanl.pa (orge grillé). Dans la version de David-Neel (p. 66), neuf lamas, neuf chefs de famille et neuf femmes expulsent le héros. Point d'autre détail. Le ms. Bacot, par contre, est plus précis (fol. 19 a-b). Les oracles ont déclaré que Joru est une ùcarnation du démon (bd,uQ Thar-pa nag-po (c'est-à-dire Rudra, vaincu par rTa-mgrin cf. n. 4). Il est chassé par les conques des lamas (d,uù.-d,ad,: ded),les lois des chefs (khrim,s-d,ad,),les flèches des jeunes gens (md,a'-dad,), les cendres des mères-tantes (thal-d'ad' des nl,a-srlL,la génération des vieilles) etles gu des jeunes filles. Ce rite est très clair. Il est identique à tous les rites d'expulsion au Tibet (cf. Nebesky-'Wojkowitz, 1956, p. 120 : cent nobles, màirr"r, cent frlles, ""rrt cent magiciens et cent d,cd,rya).Mais le détail de l'emploi des cendres ou de la farine de tsam.pa permet de préciser. Il identifie le héràs chasséavec un démon, un mort, un bouffon, et son expulsion avec les rites du Bouc émissaire au Nouvel An. Passons ces thèmes en revue.
Dérnons et n7oils. _ Nous avons déjà vu la mère de Gesar, lors de sa naissance, le maintenir sur la terre en utilisant des cendres; ce procédé fait de I'enfant divin prêt à s'envoler le vilain ioru. Le passage est immédiatement suivi du récit d-'expulsion. Quand Gesar est chez le àémon du Nord et l'a mortellement blessé, la femme lui jette des cendres, pour l'empêcher de se lever sans doute, et le démon meurt (ryyL.Gyantse, 1I a), Ut lemr dompte (btul-ba) un démon nuisible (gnod,àgggs) appqru. er.rrêve soqs l'aspeçt d'un.homme'noir à neuf têtes animaleg.
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Il le fait disparaître (med,-sori)en lui jetant une poignée de cendres (thal-ba spar-gari; glYam-ëhos, vol. md., 5l b-52 a). Quand ioru feint d'être mort, les yeux grand ouverts, sa femme jette des cendres (ou de Ia poussière, même mot en tibétain) sur ses yeux (xyl, Ling, III, 53 b). A I'occasion du rite de transfert de l'âme dans 1ecadavre d'un garçon de treize ans, on constate que < c'est un mauvais présage(ltas-nan) quand l'æil d'un mort regarde les vivants ) et on y jette des cendres (dPa'o gCug-Iag, pa,33b; BIue Annals, II,487-4BB). Mécontente de son fils, pour le blâmer ou le punir, la mère de Mila ras-pa lui jette une poignée de cendres (thal-ba spar-gaft) au visage (Biographie, 15 o; trad. Bacot, p, 56). Une autre fois, une belle jeune fille donne rendez-vous à Mi-la ras-pa chez elle. Quand il s'y rend, la mère I'invective en I'accusant d'être un de ces mendiants qui volent les filles et le menace de lui jeter des cendres (thal-ba spar-mo gart, thal-ba 'd,ebs; mGur-'bum, 60 a\.
Saints et bouffons. Le dernier exemple révèle un thème nouveau. Jeter des cendres avilit la personne qui en sera couverte. Mais les mendiants qui volent des filles ne soni autres que les yogins du xe siècle connus pour leur conduite amorale. Leur nom était ar-cho ban-de(Blue Annals, II, 696) (4). Ces yogins se caractérisent précisément du fait que, vivant dans les cimetières, ils s'enduisent Ie corps er le visage de cendres des morts (thal-ëhen)(42). Une démone essaie de nuire à Mila ras-pa enduit de ces cendres (thal-ëhen) et de sang (rakta; mGuribum, I38 a-b, 156 t,; T. Schmid, The Cotton-clad, Mila, Stockholm, 1952, p. BI). Le saint s'assimile au mort et au démon. Mais voici oue ce thème revêt un autre aspect, complémentaire de l'autre, qui nous ramène au caractère espiègle de Joru. Jâschke (dictionary) précise que l'expression thal-ëhen, ((cendres de morts r, désigne aussi une terre grise dont on s'enduit le visage d,ans les mascarad,espour imiter ces cendres. C'est ce trait qui explique pourquoi le bouffon du Nouvel An s'appelle r diable blanc , ('dre-d,kar), Nous savons déjà qu'il a été confondu avec le Bouc Émissaire du Nouvel An, le u Roi-Rançon , (glud. kyi rgyal-po), au chapeau pointu, au vêtement en peau de chèvre avec les poils à l'extérieur, et le visage barbouillé mi-blanc minoir, L'aspect néfaste et démoniaque va de pair avec l'aspect faste. Le démon ou le mort, figuré dans les mascarades, est du type lutin espiègle. Il fait rire. Aussi trouvons-nous à ce prop-os la farine de tsampa qui remplace les cendres lors de l'expulsion de Joru. Joru est affublé en démon. Il se comporte en espiègle. Elle est significative, la description que David-Neel a donnée du Roi-Rançon : r revêtu d'un accoutrement carnavalesque qui... est fait de peau de chèvre... la figure de I'homme est cachée par un masque €çrotesquesimulant une face mi-partie blanche, mi-partie noire... (Quand on le chasse au milieu d'un grand vacarme),
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tout le monde rit. La fête a le caractère d'un carnaval joyeux, bien plus que celui d'une solennelle purifrcation(43).En vérité les deux aspects sont indisso' lubles. Nous en verrons encore Ie côté plus démoniaque. Le berger, a homme sauvâger du Nord, de la pièce Nor-bzaù,lui aussi vêtu d'une peau de chèvre mise à l'envers, a la figure barbouillée de farine de tsampa (qui est grjse). Avant d'être tué, il goguenarde, il raille et se moque des spectateurs (Roerich et Waddell, loc. cit., cf. chap. rx, p. 515). La farine de ts(rrnpa équivaut aux cendres, mais tout en étant employée pour l'expulsion du mal, elle implique en même temps un bon augure. Au Nouvel An, le premier jour, on se visite et se présente des vceux. Ceux qui se connaissent s'arrosent de farine àe tsarnpa considérée comme de bon âugure. Dans la même région du Khams, lors de la course de chevaux du treize de la cinquième lune, le vainquelrr reçoit un insigne en argent, mais le dernier arrivé est arrosé de farine de tsarnpa et chasséavec des < cris fous r et au son des tambours(44)' Le vaincu est chassé, mais avec de la farine. Au Nouvel An de Khalatse (Tibet occidental), des personnagesappelés baba sont d'abord lavés, puis enduits de suie. Quand on a expulsé deux grand-pères et une grand-mète,les baba jettent le gtor'rna (gâteau de sacriûce qui renferme le mal). Mais ensuite on les lave : le Nouvel An est né (Francke, 1923, p. 28-29). A la frn de I'année on brûle un grand gâteau de sacriflce et un mdos (échafaudage de fils). Aux cris de guerre Èi et bso, les hommes brandissent des armes, mais les femmes profèrent des malédictions en battant l'effigie de cendres (thal-rdeb) l+s). L'alternance cendres-farine de tsatnpa correspond au double aspect du rite d'expulsion. Celuici implique ,rtr gugÀ de bonnè fortune. L'expulsion de ioru est visiblement conçue sur le modèle de toute expulsion rituelle de démons et du mal, et notamment du cas le plus marquant de la fin d'année. L'écartement du vieillissement à la fin de I'année contient en germe l'accueil du renouveau au Nouvel An. Nous avons déjà suggéré(chap' vrrr, p. a70) que le thème de la course, dans le Gesar, potttait s'expliquer Par cette fête. Cette suggestion est nettement renforcée par les thèmes de I'expulsion de Joru. Cette expulsion est interprétée en présage de future gloire. Les sons des conques des lamas destinés à chasser Joru-démon résonnent comme s'ils venaient I'accueillir. les flèches décochéescontre lui tombent comme respec' tueusement poséesdans sa main. En partant, les expulsés entraînent avec eux la bonne fortune (xyl. Ling, II, 60 b). Le lieu d'expulsion, lui, devient le centre de la prise de pouvoir du héros. Le séjour des expulsés en cet exil débute avec un rite de prise de possessiondu sol (II, 61 ô). Les ressemblances de ces thèmes avec l'expulsion de la vieille année et l'introduction de la nouvelle sont conflrmées par les dates' L'expulsion débute avec le départ de Joru, le quinze de la dixième 1une, < large chemin des dieux > (II, 59 a), et se termine avec la prise de possessiondu sol d'exil, le quinze de la douzième lune : date de la frn de l'année passée et du début de I'année nouvelle (II, 61 a). Trois ans après, devenu maître de ce lieu d'exil qui devient
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en même temps le centre de rayonnement de son pouvoir, ayant éliminé les démons-marmottes, étant devenu le maître des caravanes qui doivent passer par 1à, Joru distribue les terres aux chefs de GIia obligés de se réfugier iuprès de 1ui. Cette distribution a encore lieu le dix de la douzième lune; et le quinze, ioru ouvre la porte des trésors de la montagne sacrée(I1,72 a,77 a). Et pourtant, la course pour le trône de Glin et f intronisation de Gesar n'auront lieu que quatre ans plus tard (du quinze de la douzième lune, date prévue, elle est reportée en été; cf. chap. vrrr, p. 47I). Joru continuera à vivre en exil et fréquentera les démons (voir infra). Malgré cela il se comporte dès maintenant en sour.erain(46).Ce thème, relié aux dates significatives, ne peut s'expliquer que par les concepts relatifs au double aspect cle la Fin d'Année et du Nouvel An. Selon Bell (az),le début de I'hiver est actuellement fixé au vingt-cinq de la dixième lune, fête de la mort de Coikhapa. Pour Kioû-rdol bla-ma ((Euares, na,2l a), le début de I'année était, de son temps, le seize de la dixième lune, mais tombait autrefois la onzième lune. Les dates ont en effet varié, et cette incertitude explique les transferts.
Le jeu aoec les démons. Démon ou bouffon ; expulsé, mais roi; Joru ressembleau Roi de Carnaval, au Roi de la Rançon. 11est toujours le chef des mendiants(48),et son accoutrement le fait ressembler à la ( rançon , (glud,) expulsée des démons bse-rag. Au Nouvel An, le Roi de la Rançon, provisoirement investi de tous les pouvoirs, doit jouer aux dés avec un homme figurant le Dalailama. Après quoi, des mendiants et membres de la caste vile des rag-rgyab-pa (qui s'occupent des cadavres) apportent au Roi de la Rançon les offrandes des autorités. Ils forment ensuite une procession menée par un mendiant qui porte une figure de pâte du Dalailama sur laquelle on a transféré les dangers qui 1e menacent. Les deux Rois de la Rançon, les mendiants, etc., suivent(4e). La (rançon> expulsée apparaît deux fois : sous I'aspect du Roi de Ia Rançon (parfois il y en a deux) et sous celui de la figurine du Dalailama. Le Roi de la Rançon, roi provisoire, est expulsé après avoir perdu au jeu de dés avec le Dalailama qui reprend sa place. Mais le Dalailama est lui-même expulsé sous forme de figurine. C'est exactement ce qui se passe pour u Ie roi u joru. Joru joue aux dés et à d'autres jeux avec les démons, comme les morts et la figurine-rançon éliminée, mais ce jeu dangereux ne l'affecte pas. Revêtant une forme dérnoniaque qui l'assimile à ses adversaires, il surmonte cette épreuve par sa naturà clivine qui en ressortira rénovée et renforcée. Dès sa naissancevile ioru joue aux dés avec le démon né en même temps que lui, sorte de doublet démoniaque qu'il doit détruire (supra, n. 3). PIus tard, souverain- de .Gliir qui a, tel un chef féodal, distribué les terres. et c9nfié I9l
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trésors-palladia aux héros de Glitr, joru continue à viwe sous forme démo. niaque en exil. Or que fait-il < dans ce lieu (d'exil de rMa) où les démons bd,ud, font tourner les bois de comptabilité trompeuse (khram-çiù), or) les démons bcan jolaent aux dés, où les démones sïLa,n-ïLodansent leurs rondes r? Montrant à la fois mille formes magiques différentes pour les soumettre, < le jour, il joue des tours aux hommes; le soir, il se dispute au jeu de dés avec les démons bcan; et la nuit, il joue aux dés avec les démons bdud,. ï court avec les dieux (lha) et conyerse avec les démons ('dre; xyl. Ling, III, 6 a). Cette attitude est à tel point caractéristique de la nature de ioru, qu'on le voit l'adopter en bien d'autres circonsTances,même alors qu'il est déjà intronisé comme roi Gesar. Nous avons déjà constaté pour d'autres exploits aussi que Gesar reprend, même après son intronisation, sa forme vile et drôle de mendiant-jongleur (soumission de Klu-bcan et des Hor). Aussi voit-on Gesar, chez le démon Kiu-bcan, jouer aux dés avec la femme du démon qui veut le retenir : il a déjà perdu tout le pays de Glin et risque sa vie ("Lor.r.'. Lad,. aersion, p. 226-227).Il en fait autant sur le chemin de Hor, avec les trois nains; il risque de tout perdre et ne gagne finalement qu'après avoir reçu les instructions de sa conseillère céIeste qui lui révèle la tricherie des nains (ibid., p.259-260). Dans un doublet de l'épisode de Klu-bcan, on le voit jouer aux dés avec gCug-na rin-ëhen, le roi des nega : il oublie ainsi son pays et reste neuf ans chez les naga (Pnllad,ins,I, 487). Et voici comment il est caractérisé par le ms. lHo-glift,, Tucci (fol. 70 o) : u le matin il se promène au lieu d'assembléedes dieux (lâo), l'après-midi il joue aux dés avec les démons ôcan, le soir il iutte à tendre des pièges avec les démons bdudn(5o). Mêlé aux démons, joru joue avec eux. Jeu dangereux qu'un simple mortel se doit d'éviter. sPyidpon, le doyen de Glitr, cite un proverbe ancien, en faisant allusion au comportement démoniaque de Jo.,l : u n'engage pas de course de chevaux avec les démons bcan, ne joue pas aux dés avec les démons bclud, ne t'abouche pas avec les dieux souterrains klu, (xyl. Ling, II,50b). En effet, dans le jeu des démons avec les morts, les dés aussi bien que le bois sur lequel la comptabilité est notée à l'aide d'encoches, sont dominés par la tromperie(51). En donnant en pâture aux démons la u rançon r (nar-glud,), 1afigure qui remplace la personne et qu'on expulse, on leur dit : < mangez cette offrande de rançon! lâchez le bois de comptabilité de ceux qui sont tombés sur ce bois ! Jetez les cailloux-dés de ceux oui sont tombés sur les dés ! fermez la bouche des jeux (ou plaisanteries) s'ils sànt tombés sur les jeux! retirez (?) I'enjeu s'ils sont tombés sur I'enjeu! Làchez ceux que vous ayez saisis et déliez ceux que vous avez liés! relâchez le piège (le lasso) du démonl )(52). Ce qui vaut ainsi pour les vivants est encore plus important pour l'âme du mort. ( Il est à craindre qu'il (le mort) ne joue aux dés avec les démons o, et il y a un rite pour I'empêcher de le faire (Vaid,ù,rya dkar-po, II, 55 b). Le mort et le vivant ordinaires seraient trompés par les faux calculs et les dés truqués des démons. Ils perdraient au jeu et se perdraient du coup. Mais
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le héros joue le jeu. Il se joue des démons en jouant avec eux. Il prend leur forme et ( hurle avec les loups ,. En assumant sa forme vile, il ne fait que subir une épreuve dont il sortira victorieux en plaisantant. Il est de la même nature que le saint qui, lui aussi, s'avilit, se fait bouffon, fou ou possédé. Aussi ne sera-t.on pas surpris de retrouver ce thème chez Mi-la ras-pa qui ressemble Dar tant de côtés à notre héros. Les démons (tha:d,re) se sont réunis en grande assemblée pour effrayer le saint. Il leur résistera, non pas en restant impassible, mais en les écartant par
bien connue. Il gagnera la course La suite de la carrière du héros """r:r,est terminée. Elle lui a permis de suret deviendra le roi glorieux. L'épreuve monter la nature démoniaque dont il s'est chargé pour le plus grand bien du pays. De joru, il devient Gesar. Son cheval, son double, parcourt, en deux étapes, la même métamorphose. Du bâton-dada au cheval prédestiné, d'abord sous forme vilaine et ridicule, puis sous forme magnifique. Cette course et les thèmes antérieurs du personnage vil, démoniaque, mais aussi bouffon et espiègle, son expulsion et le jeu de dés avec les démons, sont visiblement parallèles aux coutumes qui marquent la fin de l'année et le Nouvel An. C'est cette âtmosphère du récit épique qui pouvait justifrer, en partie, f interprétation naturiste de Francke (expulsion de I'hiver; renouveau du printemps). Le schéma était à la mode à son époque et il l'a poussé trop loin. Mais son impression n'était pas entièrement injustiûée. On l'a dit depuis, il n'y a pas lieu d'écarter d'emblée le symbolisme des phénomènes naturels. Il noest cependant pas seul en cause. Le rituel, les fêtes et les jeux, les conceptions sur le monde et sur les hommes dans la société expliquent au moins autant les thèmes de l'épopée. Certaines notions ont tendance à s'exprimer de préfé' rence à des occasions déterminées, le Nouvel An surtout, Mais nous avons cons' taté que beaucoup de traits du Nouvel An se retrouvent en été. Les jeux du héros avec les démons rappellent spécialement les coutumes du Nouvel An. Mais ils sont aussi caractéristigues des fêtes auprès des montagnes sacrées : compétitions de toutes sortes (courses, discours, dés, etc.) où la lutte serrée de prestige entre antagonistes (voisins) ne le cède quoaux plaisanteries qui réconcilient tout. Aussi, guand nous avons essayé de définir notre héros comme un Roi de
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Carnaval, ce n'était là qu'un terme commode qui ne doit point exclure d'autres milieux que celui du Nouvel An. Le même thème du double aspect du héros est propre au folklore et aux milieux religieux, Il est probable qu'il sera à jamais impossible de dire avec précision quand, or) et comment s'est élaborée la frgure si prenante de Joru-Gesar. De nombreux, pour ne pas dire d'innombrables éléments divers s'y sont amalgamés. Nous croyons avoir fait tout ce qu'il est actuellement possible de faire : démêler le plus possible de frls de cet écheveau embrouillé.
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NOTES DU CHAPITRE X (1) Le rzs. Bacot (66 a-b) n'accorde que trois ans au cheval au moment oir joru est en exil. Le ms. rcya-le'z (58 b) ne donne même que trois ans au cheval lorsque Joru, à quinze ans, sc rend chez le démon du Nord. C'est que la chronologie de la vie de Gesar est elle-même très confuse et diffère selon les versions. Pov Ie tyl. Ling et la version Dlvrn-Nnnl (p. 89)' la course et I'intronisation ont bien lieu à la treizième année. @ XyI. Ling, II, 18b et 31 a : jument, vache,brebis; Devru-Nnnr-,p.30,47-48; LowerLoiI. aersion, p.70. Le thème de la naissancesimukanée du héros et des animaux est très répandu. Exemple du folklore tibétain chez O'CoNxoa, Follçtales from Tîbet, London, 1906, p' 102 et suiv., turc d'Asie Centrale (Kirghises) : Renr.orr', 1866, II,496 (Ie cheval dit à son rnaître : u moi qui suis né en même temps que toi >). Le cheval et le héros croissent au même rphme (en dix jours tous deu sont adultes, Scnrernnn, 1859, p. 2I2) et meurent ensemble (iôid., p. 218). Dans I'épopée persane, le cheval d'Alexandre naît en même temps que lui (Serrerr,, bie Alexandersage bei d,enOrientalen, Leipzig, 1851, p. f6)' Il en est de même dans m conte ctrnols (T'ai,-p'ing kouang ki, 435, 24 a'b, histoire de Song Ts'ai). Par ailleurs, le cheval d'Alex' andre, Bucéphale, que le héros est seul à pouvoir dompter, pleue à sa mort et meut devant sa bière (J, ZÈI:r-r;r.,Pseudocallisthenes,Haile, 1867, p. 174-1751.Quant à la naissancesimrrltanée non seulementdu héros et du cheval, mais encore d'autres animau, c'est m thème attesté dans Ie folklore bouddhique (Ialj touistara) qui a été figué dms 1espeintues de Touen-houang (War,ev, A catalogue of paintings recooerecl from Tun'huang, p. 123' no XCIV). ' (a) Le dieu du Ciel envoie d'abord sur tere quatre < frls latéraru , (sras zur-pa). Ayant fait des væu contraires ils naissentcomme fils de démons et ennemis de Glifr. Le même père céleste envoie ensuite le fils dompteur qui sera Gesar (xyl. Gyantse, Ka, 3 a). L'expression < væu contraires > (smon-Ian log-pa) qrahfi,e aussi les démons à vaincre dms Ic ryl. Ling (I,7 b); dansle ryl. Gyantse (Ga, 16 6-1? a), Ie roi des Hor; dans la pièce de théâtre Norbzak (I22 a\, l'homme sauvagedu Nord. ElIe renonte au nilieu lamaique (certains dier:x deviennent démons grâce à leur < vue contraire >, Iog-Ita; Lo-pan bka'-thah' 166 b : L2 a, chap. v). D'autre part, Gesar, Klu-bcan et Gw-ser naissent tous me amée
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Dms le folklore mongol, le cheval-oiseauest bien connu (ex. Poren, 1955, p. 113, I79). Pour le folklore turc (kirghise, etc.), voir Reor.orr, 1866, III, p. 157; I, 402 (ailes), 47I (idem)i II, 148 (ailé, vole, parle), 254-276(le chevala des ailes et gagneme couse avec les oiseauxdivins). Toutes ces notions pounaient bien venir tle i'Inde oir ie cheval-oiseauest m lieu commtn (Rrr,rou et Sir,nunN, 1A, 1949, p. 29; A. K. Coorrreneswer,n,Yakças, II, 5I, n.5; etc.). 11faut aussi y ajouter les vieilles notions de I'Iran et du Proche-Orient ancien, A quel point on doit tenir compte de réminiscenceslittéraires indiennes transmises au Tibet, c'est ce que montre un passagedu xyl. Ling, II, 64 b : pour vendre le cheval de Gesar on énumère des prix exorbitants pou chaque partie de son corps; le même motif se trouve dans le Ku4Q.akaKucchi-Sind,hauajdtaka, no 254, Cownrr-, II, 20I). (z) Porarqrx, 188I-1883,IV,250 (bouiate) : Bel'gun Ger'-morinl 1893, II, 114 : Bitiein ger mori, Piliging Châr (transcription allemande : rdr), cheyalailé de Pagai Tjiirii (:jo-iu) et du héros Pogdo Kairakan (Reor,orn, 1866, I, p, 427 et 429, chezles Soyones).Dans les contes de I'Altai, Tiirùn Muikai-bukan qui a, comme Geser,tué le démon mari:r Andalma, est appelé Bilgiin-kere-attu, n celui qui a pour cheval Rilgiin-kere> (ibid,.). (E) Se rappeler aussi le cheval maigre et épuisé du chamane dont le corps devient le violon (chap. vrr, p. 379). (e) Il est remarquable quoontrouve la forme ltafrçes potr le cheval iuri-çes(D.rs, Dictionary, 399 a). (ro) Chinois tchou-na 11 E u"h.uul de bambou, : lorsque Kouo Ki (39 av,-47ap. J.-C.), très aimé, part de sa circonscription, plusieurs centaines cle garçons le saluent sur le chemin en chevauchantchacm m dada (.Heou-Hanchou, 6L, 1 ô). A i'époque Song, des garçonset des fllles chevauchent des < chevau de bambou, au Nouvel An(K'ien-chouen souei-cheki,k,I9, B a; Meng-leang-lou, I, 2 a; Wou-Iin hieou-che, 2,9 b). A la même époque on voit un garçon taoTste(Ë A 'Ë) enfourcher m bambou coupé comme cheval mgique franchissant I'espace en ur cLin d'æil (K'ouei-kiw tche, k.5, 12 b). On peut donc constater le passagedu jouet à I'instrument rnagique" Au Japon aussi, on connaît le joret (tahe-una, ressemblant à des échasses,avec me traverse pour les pieds; les adultes s'en servent pour traverser des ruissaux ou la neige; Kunio Ylwacrl4 Minzokugaku-jiten, T6kyô,195I, p. 349), mis aussi l'emploi religieux (aux fêtes de Gion et Hachimn, des hommes chevauchent des n hobbyhorses, ou portent des têtes de chevau attachéesà la poitrine pou la procession; Àsrow, Shinto, Lond.on 1905, p. 222). Au, Tibet, ie dada des enfants n'a pas de tête de cheval, mais est orné de morceau de tissu. Il s'appelle *djug otr*hhardjug, mots que le dictiormaire de Ùhos-grag.êcrit'khar-rgyugordbyug (confusion entred,byug obâton, errgyug
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sur des fiches (byan-bu) de bois plantées dans le chapeau. Pou chaque espècede démons on utilise un bois àiiIet"rt et y ajoute la plume d'un oiseaudifférent. Ce sont cesplumes qui rendent invisibles (sgrib-byed,sreg-pa'i sgro, par ex.), Ces plumes ressem.blentà celles ûchées sur le chapeau du barde' (r;) Cf. NEBESKy-WoJrowrrz,1956, p. 513, 520, 522; Srnrrv, Trente-troisfichesde diuinajette tion tibétaine,ûHIAS, IV, 1939" p,356; Weoorll 1895, p.513 : carrefou oir I'on la freue de tn d'armée. (rù Ser.rZrrv, Mongol'skaya pouest' o Xane Xarangui, Moscou, 1937, p' 2I' (u) Xyl. lll, 2 a; Scruror, p.62, réêd. p.9I-95. Même épisodedans la version bouriate, PoreNrw, 1893, II, 8I. (re) poppe, Khalkha-Mongolische GrammatiÀ, wiesbaden, 1951, p. I3B-141. ModZigir cor= o respond à kalmouk mad,àigîr (.<magaiigir) que Ramstedt traduit par celui qui se gratte ( teigneu u, alors que b ère ,. En ordos aussi on r xo4iigir mad.àîgir < teigneu ' er nadz; ( se grattep est nddZi (Mosrernr, Dictionnaire ord,os,p. 348 a' 449 o)' En mongol classique ( on trîuve bien mal a)iqu ( se gratter ). Mais madii t€igneu I n'a pas d'équivalent. Par contre, Poerr signale le Àât-moëigir : 1o < enflé >o 20 u chever:x ébouiffés, emmêlés et crasseux) (PratiôesÈii uôebnik mongol'skago razgoaorruogo.yazika' leningrad, 1931, p' 172)' ' (rs) diable qui dupe ses voisins et,noie ses victimes, déjà dans le poème Conte du pauvre -xr" siècle (G. Huor, Les contes populaires, Paris' 1923, p' 9)' Iatin tLnibos du (20) Pour Esege Malân, n simple-minded ,, dieu du CieI muni da la foudre, voir D. Kmuoxrz, arricle Èuriat n H.rsrrncs, Encyelopaedia of Religion and Ethics, !II, p. 3 ô; Père Scumnr, Der Ursprung der Gottesidee, vo]. X, Partie 3, Mùnster i' W', 1952' p' 209, et le compte rendu de ce liwe par Poren in Anthropos, vot' 48, 1953, p' 330' Sur Guii"-6' aor* (chauve), le forgeron noir, premier forgeron sur terre q ri a sept frls, cf' Czlr_r,rcxe, Aboriginal b;a"r;o,'Ortorà, 1914, p.-285; G. Saroscnnlnw, Webanschauung und Schamanismusder Alaren-Burjaten, in Anihropos, XXIII, 1928, p. 539_(il écrit Bushir). Surle hérisson, sage, rusé et objet de plaisanteries,chez les Bouriates, voir Kr,rurNrz, op. cit., p. 9 ô"10 a; Sanoscunil est le héros qui apporte les biens culturels (le feu, etc.), < élu I ou < preJEw,op. "it.,p.-gog; , (zayayan; Cunrrn, 1909' p' 45). mier homme (21)Le chauvL (keio!lan), enfant pauwe, berger, sympathique malgré ses traits négatifs; il s'oppose uo uie** Kôse-(barbiche clairsemée) méchant qu'il écorche. C'est ce Kôse qui est le et B6ROTAy,cf._chap.Vrr, roi'dï Nouvel An, chevauchantm âne, arrosé d'eau et tué (EBEREÀRD n, I29). IIs correspondent, au Tibet, au bouffon u diable blanc > et au bouc émissairedu Nouvel An (cf. chap, vrnip.444). Dans un conte persan, 1epauwc garçon chauve,,rusé, libèr_ela prinpar ie démon, tue le démon et épousela fille (comme Gesar_chezle Démon d" Cùr" *i" "".rà du Nord; MessÉ, ionles en persatupopulaire, ia JA' 1925, p' 152'157)' Dms un conte Parachi (Afghanisian), I'enfant àhauvetue sesfrères, trompe des voleurs, joue des tours méchants à son père àt fi.it por le tuer (cf. Gesar et son oncle).Jl retrouve sa chevelue, se comporte en fou et devient ,oi lG. Moncer\ srrEF.N,Ind,o-Iranian frontier languages, I, Oslo, 1929, p. l4B et suiv.l noter I'opposition chauve-vil et chevelure-roil comparel ioru vil et Gesar_(chevelure, lion glorieux). Po-ur d'autres contes d'espiègles, cf. Rerr,onr', 1866, I, 304-305 et III, 332-343 (Eshi-galdiet son cheval rouge galeux qu'il prétend avoir reçu de l'æu, noyant ainsi les autresl ù noii p", épouser Ia fille du roi), On pourrait aisément multiplier les exemples. tzs) iRÂI,{Er, l)anses et Légend'es de Ia Chine ancienne, Paris' 1926' (za)Ce thèÂe prend me iorme plus comique dans les versions orales. Ayant brutalisé b vendetta du clan, I'oncle lui donne le gué principal en apanage.L'enfant I'en-fantet porri ." plus 1aisserpasser ni cortège de mariage, ni cortège fmèbre, et 4evient en proûte "raigoàt poirsart (irùhtingiyth^s, V, 3l-32). Il reçoit le même g-uéet_le privilège de mener les cor' tège" d" à""i"g" ét âe funérailles er en tire des revenus (Low. Lad. .aersion, p. !22-123). Lots dJIa répartitioi des terres, il reçoit le cimetière, Ie gué et la cabaned'isolement des femmes en menstrriation, Lieux vils, mais il en profite pour empêcher le déroulement normal de la vie sociale et obtient, par ce chantage, une terre (BuruËaski, p. 112'116)' (2a)EIle reod ies pauvres riches et les faibles puissants (ryl' Ling,ll,,11 a)' (zs) A-bse désigne ua démon soumis par Gesar et toute rDe câtégorie d'êtres démoniâques.
RECHERCHES
SUR L'ÉPOPÉE
ET LE
BÀRDE
AU TIBET
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L'expression 'd're-ske sbor-fr,agn'est pas clafue.Selon le dictionnaire inédit de Me! Giraudeau, ske-rtag : llcog-fiag désigne le fanon du bceuf, mais 'd,re-ske signfr,e < cou de démon r. Cf. infra, p.556. l'u) ,gyol-to zin. CetTeexpression caractérise m groupe de sept contes du rRo-sgrzô (ms. Delhi), iliustant la fortme d'un héros d'abord pauwe, mal formé et méprisé ei frnalement investi de la royauté. Le thème religieux correspond à celui du folklore, Pour m cas religieu, cf, le Christ rou (laideu, caractéristique de gens mauvais) et sa figuration comme âne rap. pelant Seth, le < mauvais , (L. Vrscunn, Le prétendu u culte d,el'ô,ne r d,ans l'Eglise primitioe, in À111i, vol. 139, 195r). Le thème de I'aspect humble et de la pénitence caractérisele conte de Robert le Diable, Fils du Diable, il est méchant; il se livre ensuite à me ( terdble pénitence, contrefaisant le fou et le muet r (comme Mi-la ras.pa, le o fou r). De temps en temps il se transforme en guerrier qui reçoit cheval et armure d'un ange et chasseles ennemis, puis reprend sa forme vile (Hrrer, Zes contespopulaires, Paris, 1923, p.154-155, qui remarque que c'est là me adaptation dévote d'un conte populaire très répandu). \27)Aioled,uaddna àr Diuyaaadana,. E. Bunnour, Introd.uction à l'histoire du boudd,hisme indien, Paris, 1844, I, 360-362. (ze) Tchou.ye-t'ingtsa-lci,k. 3, p. 1 â. (2e)Cf. GR-{NET, op. cit., p. 552, n. 2,572. Povr le passagedt Gesar,cf. aussiPallad,ins,Iy, 366-367. Le thème du saint qui résiste à la torture est illustré par la légende de Padmasambhava (Evexs-Wnwrz, The tibetan boolt,of the great liberation, Oxford, 1954, p. 164-165; Toussern.r, 1933, p. 179 : brûlé à la jonction de trois vallées!) et du moine Samudra (Pnzvrusxt, La légend,e de I'empereur Açolta, Paris, 1923, p. 154; sans doute le modèle littéraire de la léeende de Padmasambhava). \so) Le Li-çi'i gur-khan d,êfinit kyal-ka par lru-re'i cfr.jgs<paroles de plaisanterier. Jâschke ajoute à cette définition (joke, jest) : jocular trick et worthless,foolish, ind,ecenttalk. L,anterr de la pièce de théâtre Nor-bzat se dit smyon-pa < fou > er éhal-po (1o1.36 b, 2I7 b). éhal ot 'ëhal n'est qu'ue autre orthographe, de même prononciation, de'khyaLpo et signifie < paroles dénuéesde sens, (ëhal-éhol, dictionnaire de ehos-grags,avec aussi l;accàption de u mouvanr,, ( fluctuation ), < forniquer r). Aussi les dictionnaires de Chos-grags et de Jàschke notent-ils pra-ëhal <jest, joke, fm, nonsensiæl talk >1 avec le verbe < faire r : ( to make sport, to play the buffoon); et avec -pa: (wag, buffoon>. Le colophon dtms. Hor, Pierpont dit que ce chapitre de I'épopée représente < des paroles de plaisanterie (ou de bouffon) mis par écrit , ('khyalchig yi-ger bkod.pa). (3r) Selon me inforrnation de G. Roerich, les mots employés seraient du dialecte de Khyun-po ou de 'Dan-ma, dans le Khams. \32)'jag-na est domé comme équivalent du mot mongol deresiin u genêt , ou ( stipe D. Le héros sous son aspect vil en fait des flèches. (33)Cf. le (petit chapeau, de Padmasambhava appelé éug-i,oa(chap,vrr, p.346). La petite tente daus laquelle vir Ie lama qui s'adome at rite géod s'appelle éog-bu, mot qui est glosé : < éog àla forme d'm nhe, (pu-ri'i d,nos; gëod.-mkhanrnans-kyi fi.e-barspyotLpa'i rnan-bçad 2 b, n Klon-èhen sfi,iri-thig).Le mot lèog, < tourelle r, désigne les petits temples conucrés aux divinités des médiums. Cf, aussi d.arlë.og< mât à drapeau -., lt+) pfty6-'phrin (voir bibliographie) contenant Phyua-glud, mi-la spun-dgu blcar-ba'i rirn-pa, suivi de Mi-la bse-rags dkar-ba'i man-riag. (35) On relève particulièrement dans toutes les évoætions la formule duù-so r dents de conquô D (blanches). t36)Ancient follt-Iiterature from north-eastern Tibet, Akademie-Verlag, Berlir, 1957, chap. I B; texte, p. 18, trad. p. 30; chap. rr, texte, p. 41, trad. p. 42, (8?) Pou rendre le déguisementplus complet, la fille attache les grelots (propres au chapeau?) des Nam-ti au cou du lièvre. Dans le texte parallèle, il n'est pas question de cioches (dril-bu), mais de til-ëha, mot que Thomas n'a pas expliqué. Il s'agit sans doute d'une paire de petites cymbales ou clochettes qu'on entrechoque, appelées tiit-çags. (3e) Sexosnnc, Tibet and, tlte Tibetans, London, 1906, p. 300. Le vocabulaire de la langue Nam est en grande partie proche du tibétain.
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R.-A. srErN
(3e)McGovERN, Mon uoyage secretà Lhosa, Paris, 1926, p.90. (co) Cf. qyl, Ling, lll, 10ô otr Khro-thun insulte s femme en la traitant de nfemme qui, pour la face (la gloùe) des dgra-lha et en guise de prémge de bon augue (rten: brel), rnet dans le trou les cendres, mauvais présagea. Le verbe employé,'brub, est caractéristique du rite terrible du trou du foyer oir l'on brûle l'eftgie du démon de la danse masquée. (a1)Ce sont les dix-huit and,e-bande du Gesar, émissaires du démon venus pour tuer le nouveau-né, mais soumis par lui (cf. chap. rrr, p. 167). (42)Au cimetière bSil-ba'i chal (Sitavana) de I'Inde habite Ye-çesmgon-po couvert de cendres de morts (Champasangta).Àdaptation lamique de Siva comme yogin. (az)Le bouc émissaire, in Mercure de France, I5-xII-1924, p. 654-655. (44)Y.lNç Tcuorc-uoue lï, # #, Si-lc'ang kïyao 1)i1ffi frP,,ry, Changhai, 1937, II, p.455,459. Les mêmes traits se retrouvent dans le milieu chamanique. Porarrx (1893, I, p. 370) signalechezles Mongor un rite de bonne fortune pour une famille. Le chamanebarbouille les visages du maître de Ia maison, de sa femme et de son enfant de farine grillée. Les figures blmches provoquent le rire de Ia foule. Cf. Aussi le bouffon rituel Pueblo qui anose, < l116ysrently r, ses compagnons de sable et de cendres, imitant ainsi le rite d'arroser avec de la farine de blé et du pollen (J, H. Strwenn, The ceremonial bufoon of the American Indian, in Papers of the Michigan Ac. of Science...,XIV, Michigan, 193I, p. I90). (ts) Rin-éhen gtermjod, vol. Pi, 39 o. @6)Cf. supra, p. 5,M; on I'appelle uroi jo-ru, (aussinr,s.rGya-Ie'u, IBb-L9 a,79b,8Ib : Jo-ru rgyal-po; xyl. Ling, lll, 63 b-64 a). (4?)BELL, I93I, The religion..., p. I0I. (aB) Cf. supra, p, 548 : chez sa fiancée à laquelle il joue des tours pendables. Dans la version buruéaski,au passagecorrespondant,il est appelé chezles Êlles du roi comme boufon (Lonrunn, p. 119). Dans \e xyl. Ling (ex. III, ?6 b,7Bb). jo-ru partage Ie rang des mendiants avec un n collègue \ rGu-ru, le r bossu > qui a poutant des dons sumatuels. (ae) NrsrsKv-WoJKowITz, Ein Beitrag zur tibetischen lkonographie, in Archiu fùr aôlkerhund.e,\, 1950, p. 157. Cf. aussi note 43 et chap. vrrr, p. 447. (50) nam-stod, lha-yi 'd,u-ra grim nam-smad, bcan dan ëho-lo d.kor dgoù-mo bdud dan I I àags-kha'd.ebs. (51) Su le khrant diuination-d,ice in the iconography çiir, cf. A. R6na Trs, Tally-sticlc and of Lha-mo,in Acta Orient. Hung.,Y\ 1-3, 1956. Le bois et les dés sont ponés par la déesse IHa-mo et le dieu de la mort; ils désignent le destin qui résulte d'ue comptabilité des actes. R6m Tas n'a pas voulu retenir le sens de u tromperie D qui s'attache à ce mot. Mais il résulte bien des définitions et des rites : les démons truquent les dés et falsiûent les encochesde comptabilité pour perdre la personne. (52) mthod.-sbyin blud, (: glud)-gtor'd.i bàes-Ialhhram-Io bab-kyi khram-la phyislçoJa bab-kyi çoo-rd.e gtohlrces-Ia bab-na rces-kha éhumslbrgyan-Ia bab-nabrgyan-te (: d,e2) bsd.ollbzuh-ba thon-las bëin-bo khrollbdud-kyifs) àags-pa slar sgyur-ëig; Narglud,'d.on-pa, ms.. fol. 3 ô.
CONCLLlSION
-l
Nous voici au terme de nos investigations laborieuses. Terme pro,,isoire. bien sûr. Mais, sous réserve de recherches futures encore nécessaires.nous pouvons désormais donner sur l.'épopée, son héros et son barde, un aperçu assez nuancé qui modifie-sensiblement l'image qu,on s,en est faite jusqu'à maintenant; aperçu gui, dans l'ensemble, peut être pris pour un cad;e conforme à la réalité. L'histoire de Gesar a toutes les caractéristiques d,une épopée. C,est un long récit héroïque, chanJé par des bardes professionnels. La nàrration en prose n'y occupe que peu de place et sert avant tout à relier entre eux de longs cLants échangés par deux interlocuteurs. ces particularités, les caractéristiqies de la langue, tributaire du dialecte de l'Est, et du style, certains thèmes aussi l'apparentent étroitement au théâtre. Le barde qui psalmodie la narration et chante les chants réunit en lui les deux fonctionÀ, distinctes au théâtre, du récitant - rôle du n chasseur r bouffon - et des acteurs qui ne se parrent qu'en chants alternés. une position intermédiaire entre l'épopée et le théâtre -est occupée par les ma-4,i-pa,, conteurs ambulants dont le répirtoire est le même que ;lui clespièces de théâtre, mais qui, en récitant des légendes,les montrent Ër, même t-emps sur-des peintures. celles-ci sont en tous points identiques à celles qui illustrent l'épopée et dont se sert parfois le barde. D'autres rpé"i.li.t". d" l" récitation de contes, fort proches du barde, sont les 'das-rog, (retours de la mort ), ambulants aussi, qui racontent des récits de descente en enfer. Le barde réunit en lui les divérs aspects de ces spécialistes,sa nature composite correspond exactement à celle du héros. L'accoutrement du barde réèl est identique-à celui que revêt le héros dans sa jeunesse et lorsqu'il se comporte en < jongleur r. Le premier incarne le second. Le second a le caractèie du premrer. Le barde est d'essence nettement relisieuse. Il se met en transe, Dans cet état, ou bien il incarne directement te héios ou d'autres personnages de l'épopée qui parlent alors par sa bouche; ou encore il assisie à leurJ hauts fÀits qui se déroulent dans le temps et l'espace proprement absolus et immobiles
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R.-4.
STEIN
de la contemplation, à moins qu'il ne les apprenne par une sorte de dictée. Dans ce cas, il répète, en langage poétique, ce qu'il a rru et entendu. C'est un médium, un ( support r sur leguel n descend > la divinité. Il n'apprend pas les chants par une instruction écrite ou orale. Souvent simple berger, il est élu ou initié par la divinité ou le héros au cours d'un voyage dans son rrparadis r ou par une vision que rien n'avait préparée. Le héros aussi n'est pas un simple chevalier. Son caractère est certes guer. rier, mais avant tout religieux. Même abstraction faite de l'expression purement lamaique de son rôle, il agit surtout par magie et par des artiÊces suprahumains. Il a des pouvoirs surnaturels et est parent de divinités, en partie nées avec 1ui, qui sont ses aides et conseillers. Il est d'ailleurs le fils du dieu du Ciel, descendu sur terre. Il est un dompteur de démons, mais aussi un espiègle dont les tours cachent une sagesse divine. Il est donc un saint, non seulement dans le cadre de la pensée lamaique et plus spécialement tantrique où ce concept est courant, mais aussi dans le sens, plus < primitif r, de l'espiègle rusé, personnage dont le caractère divin de héros civilisateur est bien connn dans des civilisations limitrophes ; the tickster, d,er gôttliche Schelrn. Mais le barde a aussi des affinités avec l'athlète au sens de l'homme fort ou guerrier capable d'exploits extraordinaires. Ce trait tient sans doute au fait que sa fonction I'apparente à la fois au jongleur ou saltimbanque et au médium capable, en transe, d'exploits exceptionnels. Mais il s'explique aussi par le caractère religieux du barde dans la mesure où les divinités tibétaines qui ont joué le plus grand rôle pour le thème principal de l'épopée, les montagnes sacrées, sont conçues comme des guerriers, sont désignées par des mots signifiant < chef r ou ( roi >, et s'incarnent volontiers dans des médiums. Par ce point précis, le barde révèle une fois de plus son identité avec le héros. Car le caractère religieux, divin ou magique, du héros n'exclut jamais sa vocation de guerrier et de chef ou roi. Son père céleste et son père surnaturel, montagne sacrée, sont précisément du type guerrier ou royal, et lui-même apparaît également sous cet aspect. Le double aspect du héros - guerrier et roi glorieux de nature divine d'une part, mais bouffon et espiègle revêtant l'apparence d'un démon fls l'gu11s ce double aspect semble garantir l'unité du récit et contredit l'hypothèse qui y a vu le résultat d'une fusion de deux cycles primitivement indépendants. Il est vrai qu'on constate une nette opposition entre la jeunesse, jusqu'à f intronisation, et la suite des exploits. En effet, dans la première partie, non seulement le héros se comf)orte autrement que dans la seconde, mais il y porte même un autre nom. Au Joru, enfant espiègle et rusé, répugnant et morveux, habillé et coiffé de dépouilles d'animaux-démons, s'oppose Gesar, le roi majestueux, revêtu de l'armure et du casque. Mais la coupure n'est pas absolue et ne coincide- pas avec l'intronisation. C'est bien pour obtenir le trône par la course eue joru échange sa coiffe vile et démoniaque contre le n chapeau de méditation de Padmasambhava r, mais ce chapeau est identique à celui du
REcEERcEES suR L'ÉpopÉE ET LE BARDE AU TrBET
s?1
barde réel et à la couronne que-joru porte pendant sa jeunesse sur les peintures. Inversement, même après pn i.rtrorri."tion, Glsar ,"pr"rrdpour certains- exploits,--des formes viles et surtout ceile du jorrgieu, "rr"or", l'".coutrement du jeune Joru. Surtout, le sens profond d" "o"a t" *C-" a,, ""riiir" implique le doubte aspeo, qie[e que soit I'expticati;;;","" Ï::_"j_U:::lnt en oonne. Lette ambivâlen_ce peut, en effet, être considéré" permanente et inhérente à sa nature- Eilà peut aussi représenter une "o_à" progression dans sa carrière, soit une initiation.apres un temps d'épreuve, soii l,éiimirration -airrirr. prériminaire d'un côté démoniaque avant rà manifestation d,, .ur."JÀr" Le prototype de cette ambivaLnce ou, si I'on préfère, son reflet da.rs-rrne-irr.ti tution, est la figure du roi de carnaval, bouffon, bouc émissaire et double temporaire du souverain. Le jeu de dés avec les démons et la course i'irrtro.risation, ces deux thèmes de l'épopée, se réfèrent, chacun de son cote et aitreremment, à ce complexe. Donc, unité du récit, conforme à la nature ambivarente du héros. Des contes analogues, eux aussi construits sur re thème du héros q"i à"1r1"ii, a* gn1g".u". et vit méprisé avant d'atteindre à ra royauté et la groire, de ters contes indigènes ont été insérés dans la version tibétaine dela Ititatop'"nr""irti"ti*a où l'on trouve encore de nombreux autres thèmes, motifs et iroms egu't"-"rrt utilisés-par l'épopée. Il est donc.fo-rt possibre qu;un cycle d" i",rn"'".pie4" divin, destiné_à la royauté, ait d,aboù existé indépe"â"*;";; à; iiiope" et ayant elle. Mais alors, il devait aussi comporter le second aspect, gtJria,.r* et royal, du héros. Un tel cycle entier est iiconnu jusqu,ici et, s,f a existé, son héros ne s'est certainement pas appelé Gesar. L111- dq-Gesar, en efet, a ete_intiodrir par l,intermédiaire de ce qu,on a appelé la r Théorie des Quatre Fils du ciel ,r, combinée à la notion àu Roi universel, le cakrauartin du bouddhirme. ie. deux ensembles ont existé indépendamment du récit indigène et antérieurement à l'épopée. Queile que soit l'histoire antérieure, en milieu indien, du cycle de, piis ao ciet, Q,r"tr" au Tibet du moins il formait, dès le xre siècle, le sujet de poèmes épiques. II n'en reste malheureusem-entplus, et il n'en restait"déjà plrr, xive'siècle, que des fragments sous forme de courtes sentences ou dô dictons. "r, Dans ces tragments épiques, le Nord.occupait une place à part. Tout en n'étant que l,un des Quatre orients, il se distinguait des âutres par le thème du Roi au centre qui par des flèches simultanément les Quatre orients. par ailleurs, -atteint le Nord était caractérisé par les armées et les arÀes ou la guerre d,une part, les chevaux de l'autre. oi, inséré dans le cadre des fluctuaiions de l,histoire, il-fut, au Tibet, associé à deux noms. L,un, Gesar de phrom ou de Khrom, n'est autre que la transcription de Kaisar de < Rome r, entendez I'orient romain, sous sa forme iranienne Frôm ou Hrôm. L'autre, Dru_gu ou Hor, désignait les Turcs ou les Ouigours. C,est de cette superposition que provient le nom du héros de fépopée et Ie rôle qu'il y lo,re' : ài et guerïer qui soumet les ennemis aux indissolublËment lié à Quarre orients d,., -onâi
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N..A.
STEIN
son cheval, qui eet son double, et au Nord gui est en relation aYec son rôle messianique. jours Quand, plus tard, les souverains du Mi-flag, comme encore de nos des chefs indigènes de l'Amdo, se qualifrèrent de < Souverains du Nord ), ils bout, après même leur émigration au Tibet cen-tral, insistèrent jusqu'au -avec le pays paradisiaque et messianique du Nord, le Samsur leurs ilLns bhala. Ils appartenaient au clan des lDori qui est aussi celui du héros dans l'épopée. Aussi est-ce un membre des o divins lDon blancs I du Mi-frag, le saint Than-stoù rgyal-po, qui fut considéré comme lama de Gesar de Gliù; sa légende comporte un voyage au Nord, à la frontière des Hor. Il est aussi dans la logique des choses que le régent du Tibet, I'abbé de Rva-sgrei qui représentait le même Nord du Miffag émigré, s'est lui aussi rattaché au Sambhala et a encouragé l'épopée et le culte de Gesar. On saisit ainsi comment le Gesar du cycle des Quatre Fils du Ciel pouvait être accroché à des traditions indigènes du Nord-Est du Tibet. De plus, le cycle de Sambhala, avec son héros messianique et guerrier et le rôle éminent qu'y joue le cheval, ce cycle relevait de la littérature indienne centrée autour de Kalki, forme chevaline de Viçlu. Or cette littérature était liée à l'épopée indienne du Rd.mdryaryaque les Tibétains avaient traduite dès avant le début du xre siècle' La tradition épique de ce cycle a nettement influencé l'épopée de Gesar. De Gesar de Phrom ou de Khrom, seigneur des armées au Nord, on a donc fait le caltraoo,rtin du Centre. La preuve en est que, dans l'épopée, Gesar n'est plus le souverain de Phrom, mais de Gliû. Le nom de ce pays' en effet, n'est que l'abréviation du mot 'jam'glift', sanscrit jambuùtîpa,
RECIIERCIIES
SUR L'ÉPoPÉE
ET LE
BARDE
Âu
TIBET
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qualifié plus tard, dans l'épopée, le pays de Glifi et fut déjà aupâravant caractéristique du clan des lDofi, clan de GliR. Les deux mots pouvaient, par confusion, être rapprochés des deux formes du nom du pays de Gesar, Roi des armées. D'un autre côté, un événement historique a pu et dû contribuer une première fois à cristalliser les notions de Roi des armées, au Nord, et de Gesar, autour de chefs indigènes. Sur le territoire même du Mi-flag, dans la région du Haut Fleuve Jaune et du Kokonor, le chef Kio-sseu-lo, rGyal-sras, et sa dynastie ont exercé un pouvoir considérable du début du xre au début du xtre siècle. Les thèmes du Nord et de Sambhala, si intimement liés au Mi-flag, ont dû s'imposer aux Tibétains tout particulièrement à cette époque ou peu avant. C'est en effet d,e 1027 qu'ils font partir leur chronologie régulière parce que le Kâlacakra, censé être venu du Sambhala, aurait été introduit au Tibet à cette date. C'est aussi à la même époque que les textes tibétains mentionnent pour la première fois Gesar. Seul entre tous les représentants des Quatre Orients, ce Gesar de Phrom, seigneur du Nord, fut choisi comme type du Roi Universel. Pourquoi pas un autre, celui de l'Inde par exemple? Deux genres de faits peuvent l'expliquer. D'une part, les circonstances historiques de transmission du cycle des Quatre Fils du Ciel. De I'autre, des raisons de phénoménologie religieuse. Le nom d'abord. Dans les textes anciens, les Orients n'étaient caractérisés que par des noms de populations : Huns, Indoscythes, Turcs au Nord. Mais peu avant I'apparition du nom Gesar de Phrom. dans les textes tibétains, les auteurs musulmans avaient introduit dans cette classifrcation les titres des souverains et avaient parlé de Kaisar de Rùm. Cela s'était passé au Ixe et au xe siècle. Au début du siècle suivant, Khotan tomba aux mains des musulmans et, de bouddhique, devint musulman. Peu après, le chef tibétain Kio-sseu-lo (rGyal-sras) reçut, en I'interceptant, une ambassade destinée à la Chine, yenue aia, Khotan de la lointaine Anatolie où régnaient alors les Turcs Seldchoukides qui portaient le titre kaisar. Les ambassadeurs le spécifrèrent : ils venaient de la part drt rnelilc eI ltaisar de Fou-lin, nom chinois qui correspond au Phrom tibétain et représente ici Rùm. L'apparition du nom Gesar de Phrom ou des Gru'gu (Turcs), dans les textes tibétains, date aussi du xre siècle, Ces faits ont dû hâter ou favoriser I'introduction de ce titre et nom au Tibet. Mais les Tibétains ont pu l'avoir connu bien plus tôt. Ils avaient été en relations avec Khotan depuis le vrre siècle. Or au txe siècle le Titre kaisar était déjà employé à Khotan comme un nom propre. Mais comment se faitil qu'il ait fait son chemin et se soit imposé plus qu'un autre? C'est 1àqu'intervient le folklore. Le Nord était caractérisé par des populations sauvages et violentes, guerrières et équestres. C'est pourquoi aux n Huns, anciens, on avait facilement substitué les Indoscphes et à ceux-ci les Turcs et les Ouigours. L'histoire l'imposait.
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En même temps des changements de noms eurent lieu au sujet de l'Ouest, orient des richesses. Ta-ts'in, I'Orient romain, qui occupait d'abord cette place, fut remplacé par I'Iran en tant que pays des richesses, mais se maintint, sous la forme de Rùm, comme pays des beaux hommes. Le thème et le nom se trouvèrent tibérés et détachés de I'Ouest. Or avec Rùm s'imposa le titre kaisar. Ces deux noms, et leurs antécédents, évoquaient depuis de longs siècles l'idée d'un seigneur des armées et d'un grand conquérant. Ce thème ne convenait-il pas admirablement au Nord caractérisé par la guere et les chevaux? On n'avait qu'à le mettre à la place ou à côté des Turcs. La fusion s'est vite faite au Tibet, mais les contradictions inhérentes à la matière subsistèrent. Parfois on plaça au Nord un Khrom, pays des beaux hommes, à côté d'un Gesar, seigneur des armées. Parfois, on y maintint Gesar de Phrom ou de Khrom. Une fois Gesar séparé de Phrom, on arriva à le juxtaposer aux Gru-gu, tantôt comme s'il s'agissait de deux peuples ou pays distincts, tantôt en les identifiant. C'était 1à le simple produit d'une superposition de deux noms grâce à leur commune attache avec le Nord. On en a tiré la conclusion qu'un titre de Gesar ou 4t'aisar avait existé chez les Turcs d'Asie Centrale et même qu'un pays Phrom se trouvait au Turkestan. Elle est insoutenable. Aucun document ne permet de dire avec précision comment le prestige militaire des tr Césars de Rome ) a pu parvenir aux Tibétains' Mais la route du Turkestan chinois semble être certaine. En Allemagne, dès la fin du xe siècle, < la mémoire des Césarsfournissait >, dit Marc Bloch, < l'aliment dont se nourris' sait le mythe de l'empire >. Les titres de I'empereur, qui devait recevoir à Rome la couronne des Césarso en disent long sur le sens de cette assimilation : < conquérant du monde n, tt sglgnssl des seigneurs du monde r. Certesr ce n'est là qu'une analogie. En Extrême-Orient, on n'avait pas les mêmes raisons, chrétiennes, de se rattacher aux Césars de Rome ou aux Kaisars de Byzance. Mais un folklore déjà très ancien s'était attaché à I'Orient romain sous ses deux noms chinois : Fou-lin, qui correspond à I'iranien Frôm et au tibétain Phrom, et Ta-Ts'in, < la Grande Chine ,, qui coresponcl au Mahâcina indien. L'épithète des ( beaux hommes > qui caractérisait cet Orient romain fut d'abord rattaché au Phrom du Nord et ensuite même appliqué au Mi'flag, situé au Nord-Est du Tibet. En même temps le nom musulman Cin et Macin, qui correspond au Mahâcina indien, fut donné à Khotan. De plus, et surtout, les titres du type < roi des rois > ou < souverain du monde ) étaient cournnts et diffusés par le schéma des Quatre Fils du Ciel. Le grand cakrauarlin Kanigka en avait porté trois, alors que des rois iraniens et le conquérant Alexandre étaient connus comme des kaisar. Ce titre et ces conquérants sont vite entrés dans le folklore. Sous sa forme sogdienne Kysr, le titre est attesté dans un conte sogdien. Il fut sans doute propagé par des marchands et des missionnaires sogdiens jusqu'au Turkestan et en Chine où on connaissait par ailleurs les effigies des rois sassanides, avec leurs couronnes, par les monnaies. Quant aux
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conquérants, nous savons que la légende d'Alexandre, mêlée à celle de Midas, a pris le chemin du Turkestan, de la Mongolie et du Tibet, Bref, d'une manière ou d'une autre, on a connu le prestige àu titre kaisar de < Rome r et on l,a relié au thème du Roi Universeiet du-seigneur de la suerre. D'autre part, le Nord,_orient à la g:uerre dans le cycle des ^ Fils Ciel, jouait aussi "o.."rpoirdurrt un rôle prépondérait, dans les lége'ndes de 9""1.: _duKaniska et d'Alexandre notammenr. pourles-bouddhisies, le Nord i.,r.it u'.rr.i une valeur mystique. c'était 1à or) l'on situait le pays des grands magiciens, des oid'ydd,hara - et Gesar en est un dans l'épopée--, puy. qrr" res Tiiétains ont avec conséquencetrânsporté du Nord de l'Inde au Nord àe leur propre pays, au Turkestan. Pour eux aussi Ie dieu gardien du Nord, le lokapaîa q,ri d"vait correspondre au Gesar des Quatre Fils du ciel, était vaiSrava4a. dr il était I'objet de contes. Il était aussi le patron de Khotan et, en tant que tel, fut ratta. ché à la fois à la chine er à Kaniqka. son type iconographiq.r" iropr" a Khotu' et.à Touen-houâng' type qui a des affinités lrani"rrrè., u unssr io..rrnr aux Tibétains le modèle du Dieu-de la Guerre par excellence,le dGra-rha. La représentation de ce dernier est identique à celle de Gesar qui, à son tour, est àevenu dieu de,la guerre. Mieux que cela, après leurs contaàts avec Khotan et les oui. gours de Kan'tcheou, les Tibétains avaient créé une épopée qui avait pour sujet Vai6rava4a et son doublet et adversaire pehar. Nous n'eir connaissons à ce j-our que le titre et quelques thèmes, mais ceux-ci se retrouvent identiques ta foil dans les peintures de vai6rava?a du Turkestan et dans l,épopéé de 1 G_esar.Qui plus est, I'ensemble de ces récits fut encore localisé durrs cà pay, de Mi-flag qui a joué un rôle_si-ipportant pour ra fusion des thèmes ét'o,'g"rs d'Asie Centrale avec ceux du Noid-Est du Tibet. Ainsi donc, l'épopée de Gesar de Glin est largement tributaire de créations . épiques antérieures dont les thèmes sont d'origine étrangère. Récapitulons-les, D'abord le cycle des Quatre Fils du ciel dàublé de Ëelui des iokapala et peut'être lié à un vaste complexe de conceptions très anciennes qui ont pu s'exprimer, notamment, dans les échecs et les ieux de cartes. porr, âes raisons de folklore religieux, les représentants du Nord, Gesar et vai6rava4a, y reçurent un traitement de faveur. Ensuite, le cycle de Sambhala et l'épopée du'R,,md,ya4a. Et enfin, l'épopée < Tribulations de Pehar r. Et encore n''aions-nous épuisé ainsi q re les sources proprement épiques. Il faut aussi tenir compte du folkrore: roman d'Alexandre, conte sogdien de Kysr et des voleurs, légendes indiennes du ca,lcraaartin et du Cheval Sauveur, d,autres encore.
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Le courant de thèmes étrangers, porté par des missionnaires bouddhiques, des marchands sogdiens, des voyageurs musulrnans et d'obscurs chanteurs de foires ou autres errants, ce courant s'est joint et superposé à des récits
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iniligènes du Tibet et notamment de l'Amdo. Si Gesar,roi desarméesau Nord, doute fut choisi comme nom du héros de l'épopée, c'est qu'il convenait sans tradila non, ou consciente indigane, guerriei héros d'un nature le mieux à la cette tion ne s'est certainement pas trompée. Elle a dû agir avec ce flair, qui, et syncrétismes de tant qui caractérise i","itio" remarquablement iuste choix le seul opère possibles, noms de et d'idées associatiôns fu.-i t", multipies à la parenté réelle des thèmesen présenee' àpproprié -'fi"ii, tu foràation de l'épopée de Gesarest due à la jonction d-edeux grands parlerons ,éser.,roircde thèmes,l'un indigène, I'autre d'origine étrangère.Nous du premier. Quant au second, responsabledu nom même du héros' ""*tt a pu se falite e.r partie par des fusions spontanéesdans des milieux t,uàuptutioo poprrluir"r. Mâi, poot l'ensàmble de l'épopée en tant que création poétique de relii"rl"rqrrubl", il faut en rendre responsablesdes milieux de clercs ou purement I'investigation conteste, sansgieux. Tout le prouve, et d'abord, prosodie, sa façon d'annoncer les chants et d'uti' ititotogiqn" de i'épopée. Sa ii..r a"r métaphorls-tirées des règnes de la nature, d'autres traits encore se retrouvent identiquement chezle grand ermite et poète Mi'la ras'pa..Le même Mi-la ras-paqui, au xre siècle,nous donne le premier un fragment épique sur .pé"ifiqn". des quatre orients, avec Gesar et les Hor au Nord, i". "urr"tir". associésà la gierre. La prosodie de l'épopée et de Mi'la ras'pa est aussi en grande partie identique à celle de la traduction tibétaine da Ramd'yapa, Tntérierr.eau premiei tiers du xre siècle. Elle est savante.Pour Mi-la ras'pa, nous connaisso.sle modèle. Il se rattachait, par son maître Mar'pa, aux poètes et chanteursmystiques de I'Inde connus par lerrrs chantsdohd,.Dans ce milieu de tantristes, indien" et tibétains, la danseet les chants étaient en honneur et consciemmentcultivés. certes, chez Mi-la ras-paaussi bien que dans fépopée au de Gesar, f inspiration populaire et indigène noest point absente,.bien contraire. Chez le pr"*ià., elle forme même le charme exceptionnel qui dis' ilttgrr" ."r chants âe ceux de tant d'imitateuls postéIieurs, €xcepié-ceux de ;nirg-pu Kun-legs. Nous le verrons encore, ces saints poètes étaient très p"o"f,à d, p"opi". Mais rout en soulignant cette part d'inspiration populaire, i faut dire qo" iu fot*" poétique et l'interprétation symboliqlg' dSttt un sens lamaTque,dËs thèmes inâigènËs,sont savantes.Elles sont le fait de religieux, indi' chez lËs poètesen questioi comme dans 1'épopée.La véritable prosodie de manuscrits les dans gèrr", ,ro., adaptéeËt ancienne, nous pouvons la saisir différente' toute Touen-houang : elle est et les ces constatationsont leur importance pour l'histoire de notre épopée cerde l'étonnement à Elles répondent relations entre les versions "orrirrr"*. pour détacher l'en voudraient Ils de l'épopée. lamaique tains devant la couche faut se dégagerle <noyau primitif I exempt d-eèette forme < tardive >. Mais il un sens' a Gesar de ,uiai" à l'évidénce. Dans la mesure otr parler de l'épopée constitué, ensemble un comme la qu'on considère c,est-à-direaussi longtemps une @uvre ùh"oé", LIle n'est pas séparablede cette forme lamaÏque. "o**"
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tg.ut_ce_qu'elle renferme de nos jours nrest sans doute pas apparu 9."*":, d'un jet dès le début. on peut y discerner àes additions, mais dès qu,on en fait I'analyse pour en décanter une version primitive non lamaTque, ri"" ,r.r" p.osodie populaire, on en trouve certes des éléments; mais ce'ne sont plus que des éléments isolés, des matériaux, et non plus une æuwe. Sans Gàsar, pas d'épopée de Gesar! or ce nom est déjà inséparable de l'action de milieux lamaîques. cela n'exclut pas la présence, dans l'épopée, d'éléments et même de thèmes et récits essentiels qui soient proprernËnt indigènes et anciens ou non lamaïques. Mais l'épopée est l'æuvre d'un poète l.m"1qrre au courant, certes, de la tradition indieène. Il est vrai que Francke considérait ses versions semi-orales du Ladakh comme primitives. Mais là encore, l'analyse philologique montre, au contraire, qu'elles dérivent des longues versions littéraires et lamaiques. Elles représentent l'épopée retombée à l'état de conte, par simplifrcatiàn ou ignorance du conteur non professionnel. Le même processus de simplificatiàn, mais dû à une cause différente, explique encsre à'autres versions courtes. ce sont des résumés en prose qui suppriment la plupart des chants, tel re xylographe de Gyantse, æuvre d'un religieux. Les versions de l'Amdo ruppo.té". pi potanin et le P. Hermanns sous forme écrite n'ont que l'apparen"" à'o.r" vËrsion orale, p-opulaire, fraiche ou primitive. on a voulu voir dans son style sobre un caractère d'ancienneté. En réalité, il s'agit d'un résumé en langue classique. Nous parlerons encore des vraies versions orales des bàrdes. Mais ce qu,il faut bien se dire d'abord, c'est que l'épopée est le produit de la société tibétaine telle qu'elle était formée à partir du xe siècle. De ôe fait même elle n,a pu s,évaderdu lamaïsme qui caractérise précisément cette société et en est inséparable. Le lamaïsme est lui-même le fruit d'un syncrétisme d'éléments indijènes et étrangers. ne pouvait en être autrement de l'épopée. La forma-tion du ^Il lamaïsme fut aussi I'occasion de véritables créations pôétiques, et cela même dans son rituel et son hagiographie; création d'un folkrore.ron pur, pour ainsi dire, laïque, rnais religieux. Pour ces créations, res religieux r;orri p", ,",rr"ment utilisé les ouvrages bouddhiques canoniques; ils o"nt aussi puiié à d,arrtres sources éJrangères dont certaines pouvaient appartenir au folklore. Des personnages du lamaisme, sDig-ëhen Çan-pa et les Sept Bouchers, sont communs_àl'épopée de Gesar et à la version tibétaine du Ràmayar1a. Ils sont aussi, dans le rituel lamaTque, l'objet de véritables mises en sc6ne de type dramatique. En procédant à une æuvre de synthèse syncrétique et en s'inspirant, pour cela, de traditions poétiques à la fois indigènes et ètrangères, l,aiteur ou les rédacteurs-de l'épopée ont eu en cela d'illustres précédenis. Mi-la ras-pa a bien été le modèle le plus marquant, souvent imité par la suite. Mais bien avant lui les chroniques tibétaines attestent le même travail d,assimilation de légendes de la part des anciens rois et des grands missionnaires du bouddhisme tibétain. ceux-ci n'eurenl d'ailleurs qu'f reprendre à leur compte l,attitude t9
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de nom' des bouddhistes indiens qui avaient accueilli dans leur littérature et bouddhique spéciÊquement de rien n'arraient qui folklore de bre,r* "o.te, dans n,étaient même pas tous indiens. Le reflet de ces contes et légend-es traductions ,ror" epope. p"rrt don" être double; direct par l'intermédiaire des folklore, populairedu par I'action indirect et bouddhique, canon du tibétaines de indien ou autre, qui continu;it à vivre et à se propager indépendamment son adaptation officielle. religieux, Le travail d'adaptation des anciens rois et de leurs conseillers indigène; littérature de genres du vrr" au rxe siè;le, s'était appliqué à deux énigmes et lde'.uo les et pros-e, en sgruri,'certainement ou légendes, les "ont"s alternés' En les conet chants vers en ancestrales' aussi"généalog:ies a."t" r""r porr. leI amalgamer aux genres correspondants du .àouddhisme r.rr"", par elle, les vérités irrdierr, lÀ rois p".rrai".ridiffrser une littérature édifrante et, Tibet prouve leur essentielles de la nouvelle religion. To'te I'histoire du plose s'apparente succès. L,épopée en a gardé la irace. Son récit narratif en la plus adéquate expression leur trouvé aient J".,*-"i q,," bi"., aux contes, au contraire' se rap' chez les conteurs ma-pi'pa' La partie des chants alternés, pu trouYer une proche d,esld,e'u anciens et du théâtre plus tardif. Nous avons Elle comporte d'adaptation' ce travail à soumis ouvrages des ii.t" arr"i"rrrre de contes recueils des jours dans bien aussi des sujets que nous trouvàns de nos 1'épopée. dans retrouvent se thèmes Llurs théâtre. de pièces o""-Ol.*i'f"s .rr.toot du conte de Ma-san qui partage avec l'épopée le thème ô]".r'i" "". du héros obligeant le Dieu du Ciel. Il se rattache à des conceptions *r"",i"l indigènes. iltlais alors qu'il menait encore une vie indépendante ;;iùi;;.". et mon' i54S, il se tùuve maintenant incorporé dans les versions tibétaine version la "r, de conte un autre Inversement, g;t" a" la vetd,lapafi.cauirpsatikd,. est i'lentique à la l'épopée, de thèmes des aussi en comprenant tout mongole, ancestrale des Ngoloks d_el,Amdo-,,mais se termine par la naissance iaJd" FiIs du Cieli, avec Gesar au Nord' On ignore son histoire' mais à;i;,ô";;t" bien le travail d'intime fusion des thèmes indigènes et étrangers il iiluire opéré par les clercs. peut L'effort d,assimilation s'est poursuivi après les grands rois anciens..on qui y ont grandement-contribué et dont distinguer trois ordres -on"riiqrl", déterminer l'auteur possible d9 t'epro1i1' on doit tenir compte pour Mi-la ras-pa et de sott ordre des bKa'-brgyud-pa. de pa.Ie dejà Nous avons acteurs et Ils se sont spéciaiisésdans les poèmes, les chants et les danses. Les ras-Pa' Mila de sciemment jours réclament se conteurs amiulants de nos siècles)' de Contemporains de ce d"r'ni"r, les disciples d'AtiÉa (xre et xue en prose contes des vers I'ordre des bKa'-gdams-pa, étaient davantage orientés Ils se et édiflantes. moralisantes fr-ns à des utilisés jAtutra i.diàrrr, du type des aussi mais_ils_ont Vet6lapa1caairySatik6, U a" occupé, spécialàment sont De theâtre' de. pièces en adaptés parmi eux des traducteurs de contes et indigènes "o*ptà métaphores des et chants des utilisait *errr" qo" Mi-la ras-pa
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imitait en connaissance de cause des rituels bonpo, les bKa'-gdams-pa s'inspiraient, pour l'élaboration de leurs contes édifianis, de recueilJ.de folllore indi gène d'affinité bonpo qu'on appelait be'u-bum. Enfin un troisième ordre a joué un grand rôle. Ce sont les rNin-ma-pa. dont le patron est Padmasambhava, et leur branche des rJogs-ëhen-pa qui, plus jours encore, se sont particulièrement intéressés e i'epôpee tard et _de 1oset au culte de Gesar. Dans ce milieu, il faut surtout retenir les o inventeurs de trésors )) o\ gter-ston ces o trésors, peuvent être des objets, tels une statue ou un chapeau de Gesar en miniature, mais le plus souvent ce sont des textes révélés que l'historien moderne est tenté de qualifier d'apocryphes, mais qui sont considérés comme préexistants et seulement tirés de leù cachette oar I'inventeur. ce dernier est comparable au barde de l'épopée en ce qu,il trouve ces < trésors , non seulement sous forme de manuscrits cachés, mais encore comme révélations obtenues soit en rêve, soit en vision diurne ou en méditation. Son inspiration puise à la fois dans le lamaisme et dans les traditions religieuses indigènes. L'un des plus célèbres c inventeurs de trésors ,o Gu-ru chos-dbafi (1212-1273) apprend, tout jeune, les généalogies des rois anciens, les lDe, à côté de pièces de théâtre er de tantra,. Il crée iussi des contes pour ma-n'i-pa et des librettl de danses masquées. or il en reçoit la révélation au paradis de Padmasambhava caractérisé par des musiciens inspirés, exactement comme le barde kalmouk reçoit celle d'une épopée dans un n enfer r rempli de musiciens et de chanteurs. Plus tard, vers 1400, un autre saint de cette école, Thafr-stofr rgyal-po dont nous avons déjà retenu les liens avec Sambhala, le Nord et l'épopée, est devenu le dieu du théâtre et le prototype légendaire d'un rite de médium-athlète qui explique aussi certains-thèmés de i%popée. Enfrn, au xvrre siècle, un alrtre < inventeur de trésors r, qualifié d'imposteur mais peu nous importe, se rattache ostensiblement à Padmasambhava et à Gesar et se signale par des exploits athlétiques destinés à guérir des malades, Parmi les bardes qui ont effectivement chanté l'épopée au d?but du xrxe siècle ou avant, on trouve des médiums, d,pa'-bo, mot qui désigne aussi les musiciens du paradis de Padmasambhava; mais on y trouve aussi des a-mye, titre que portent lês saints et les grands sorciers de l'ordre des rNifi-ma-pa- De nos jours encore, en se mettant en transe, le barde procède exactement de la même manière que le méditant lamaique pour son sad.hana, L'auteur ou les rédacteurs de l'épopée ont dû se nourrir à toutes ces sources et appartenir à ces milieux. Les successeursdes bKa,-gdams-pa, sur le siège de leur premier maître 'Brom-ston, les abbés de Rva-sgiefr n'ont certainement pas ignoré, mais au contraire accepté les activités littéraires et folkloriques de leurs prédécesseurs,lorsqu'ils se sont intéressésà l'épopée et se sont raitachés à Sambhala. Même dans l'ordre plus récent issu de-ces bKa'-gdams-pa, dans celui des dGe-lugs-pa, on voit leur fondateur Cori-kha-pa apprendre la danse tantrique. En vérité, les différents ordres ne s'opposent pas, et on ne doit en négliger aucun. Les Karma-pa, branche des bKa'-brgyud-pa qui fut puissante 19.
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au Tibet oriental et intimement liée au pays historique de Gliù à partir de 1400, les hiérarques de cet ordre firent exécuter dans leurs camps militaires, au Nouvel An, des pièces de théâtre dont les sujets ont plus d'un trait en commun à la fois avec l'épopée et avec la religion indigène. La date du Nouvel An est, sur ce point, signifrcative, car dans le milieu des croyances populaires aussi, cette fête a dû jouer un grand rôle pour la cristallisation des principaux thèmes du héros. De plus, dans ce milieu, une fête de l'été qui dédouble pour ainsi dire le Nouvel An, a également contribué à la formation de thèmes. Or en milieu bouddhique aussi, un carnaval qui terminait la retraite de l'été était l'occasion de récitations de contes tels que \e < sùtra du Sage et du Fou >. Mais sans vouloir écarter f influence possible d'aucun courant parmi les ordres du lamaTsme, le style et certaines caractéristiques de l'épopée et du barde doivent, plus qu'à d'autres, leur inspiration à un milieu très particulier de religieux. Je veux parler des < fous r, smyon'pa' ou saints inspirés. Ce terme désigne chez eux le ravissement ou I'inspiration en même temps qu'un comportement paradoxal de bouffon. Ils sont ( fous ), c'est-à-dire en transe, comme le barde; errants, comme lui, poètes particulièrement proches du peuple et en communication avec lui. Pauvres et non conformistes, ils s'adonnent volontiers, comme l'épopée, à la critique des abus des puissants, des nobles et des chefs, mais aussi du clergé. Mi-la ras-pa se dit < fou n par Vajradhara, comme le barde qui invoque ce même Dieu Suprême. Le grand poète, saint errant, mystique et critique sarcastique, 'Brug-pa Kun-legs (autour de 1500), appartient à la même formation et est le héros très populaire de récits de bouffon et d'espiègle rusé. L'auTeur d'une pièce de théâtre où l'on trouve des thèmes, des noms et des éléments de style de I'épopée, sDifrs-ëhen smyonpa, est lui aussi un u fou r. Ces religieux imitent les chants populaires et les adaptent à leur mystique par une interprétation symbolique qui est la même, exprimée par des formules identiques, que dans l'épopée. Ces clercs errants ou frères pauvres peuvent être comparés à I'entourage de saint François d'Assise. Ce qui, décidément, fait chercher avant tout dans ce milieu de < fous ,, I'auteur possible de l'épopée, c'est que le compilateur d'un des chapitres se dit luimême appartenir à ce milieu et que la tradition attribue la création de l'épopée à un lama en élat d'ivresse qui aurait chanté < toute la ballade Den une r"nl" foi.. C'est aussi que loaccoutrement du barde, du jeune jo-ru espiègle et de Gesar r jongleur ) s'apparente étroitement à celui des disciples de Mila ras-pa. N'empêche que le chapeau du jeune Gesar est appelé n chapeau de méditation de Padmasambhava , et qu'effectivement certains traits du chapeau de Padmasambhava, les t appendices ,r ou oreilles, la pointe ornée de plumes, miroir, soleil et lune, se retrouvent identiques sur le chapeau du barde et sur celui de Gesar. Des saints fous et ivrognes sont d'ailleurs aussi caractéristiques pour les tantristes en général et pour les rNii-ma-pa au Tibet. Aucun doute n'est permis là-dessus : c'est bien un < clerc errant )), un reli' gieux instruit, mais proche du peuple, qui a créé l'épopée en tant qu'æuwe
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formant un tout. Il devait appartenir au milieu des
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primitifs, ne relevant pas du bouddhisme, l'épopée en contient, et beaucoup. Assez pour qu'elle soit d'un grand intérêt pour leur étude. Elle en contient non seulement des thèmes et des motifs isolés qu'on pourrait retrancher sans nuire à la continuité du récit, mais des thèmes essentiels, inhérents à la logique interne du récit et inséparables de lui, Mais attention, ces thèmes, pour n'être pas bouddhiques, ne sont pas nécessairementtous tibétains; même non littéraires, même populaires, ils ne relèvent pas nécessairement tous du folklore indigène ou local, mais proviennent aussi en partie du folklore étranger, iranien et européen, turco-mongol et chinois. Ce que l'épopée doit au milieu de la religion et du folklore indigènes, ce sont avant tout des récits de création du site habité et des légendes ancestrales. On y célèbre des mariages et des vendettas de divinités, soit deux montagnes sacrées, soit une montagne et un lac ou fleuve, éléments constitutifs de tout lieu-saint. Le héros, ancêtre du pays ou de la tribu, en descend. Il est de nature divine; céleste par son père, aquatique ou souterrain par sa mère. Ou bien il s'y ajoute encore un second père surnaturel, une montagne sacrée, divinité du type guerrier; le héros incarne de cette manière les trois étages du Monde. D'autres récits concernent un héros humain qui reçoit en mariage une fille des divinités du Ciel et du Souterrain. Ou encore un héros qui intervient dans la lutte entre deux montagnes, un dieu et un démon, et qui obtient en récompense un fils céleste destiné à être le souverain des hommes. Ce dernier thème des hommes qui n'ont pas de chef et en demandent un aux dieux du Ciel, lors d'un sacrifice à la montagne sacrée, est essentiel au prologue de l'épopée. Or il se trouve aussi dans le conte de Ma-saû qui existait indépendamment et faisait partie des contes anciens adaptés par les premiers rois. Le même thème est encore attesté par un manuscrit de Touen-houang, mais dans un tout autre contexte. La source commune de ces récits explique la parenté de certains thèmes de l'épopée avec d'autres légendes ancestrales de lignées nobles, avec celle des Rlafrs notamment. Gesar et son pays de Glifr appartiennent, dans l'épopée, aux tribus dMu et lDofr. Ces noms indiquent bien une date ancienne, un milieu indigène et un cadre géographique du Nord-Est. Ils sont déjà attestés par les manuscrits de Touen-houang dans les légendes sur les premiers hommes. Ces tribus mi-légendaires, mi-réelles caractérisent aussi des légendes ancestrales, celle des 'Khon par exemple, otr se mêlent des personnages humains, démoniaques et divins. Elles se localisent aussi avant tout dans l'Amdo. D'autres récits, thèmes et motifs isolés de l'épopée ressortissent aussi du milieu indigène et sont anciens. En effet, ils sont attestés par des manuscrits de Touen-houang : motif de la ruse au chantage, motif du chapeau à longues oreilles. Mais, répétons-le, ils sont isolés et se retrouvent dans des contextes totalement différents de ceux de l'épopée. L'eristence ancienne et indépendante d'un cyele complet de récits consacrés à un héros analogue à celui de l'épopée est possible, mais problématique. Rien, jusqu'ici, ne permet de la prouver.
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L'ensemble des thèmes indigènes relève du milieu des anciens conteurs, sgruri, des chanteurs d'énigmes, ld,e'u, et, moins fortement, des Bonpo. L'activité littéraire de ces trois genres de spécialistes était de nature religieuse; elle était considérée comme efficace et nécessaire à un bon règne. De même, la récitation des contes et de l'épopée et la mise en scène des pièces de théâtre sont de nos jours censéesavoir des effets bénéfiques pour les récoltes et le bétail. Elles réjouissent le dieu du sol qui est généralement en relation avec l'ancêtre. Aussi est-ce dans le cadre des fêtes de l'année, du Nouvel-An surtout, et du culte des montagnes sacrées de l'époque moderne que se sont perpétuées les traditions des spécialistes anciens. C'est là que le rédacteur de l'épopée a dû les trouver. Réunions des dieux et cles hommes, ces fêtes sont caractérisées par des concours de chants alternés, de palabres, de courses de chevaux et d'autres compétitions athlétiques, mais aussi par des transes de médiums populaires qui incarnent des divinités indigènes devenues des personnages de I'épopée ou au contraire empruntées à celle-ci. Le thème du héros rusé et espiègle, vainqueur de la course auprès du lieu-saint qui lui assure la royauté sur son groupe, ce thème pouvait,-dans ce milieu, rejoindre celui du Roi de Carnaval qui est à la fois un Bouc Emissaire emportant le mal du groupe et se purifiant de son aher ego démoniaque, et un bouffon. C'est le moment de se pénétrer de f idée que tout ce qui, dans l'épopée, n'est pas lamaïque n'est pas pour autant nécessairement tibétain d'origine. En plus des in{luences bouddhiques, directes par l'Inde ou indirectes oia Asie Centrale, d'autres thèmes de folklore étrangers, iraniens surtout, son. aussi parvenus au Tibet et y ont été, plus tard, accueillis par l'épopée. C'est le cas, par exemple, du lion comme premier animal des règnes de Ia nature et représentant des glaciers. La coutume ancienne du Tibet rattachait aux parties du corps du lion les diverses traditions légendaires, alors que la lionne et le lionceau des glaciers sont déjà les images préférées dans les poèmes de Mi-la ras-pa. Images déjà bien tibétaines à cette époque, sans aucun doute. Mais, pour être très anciennes au Tibet, elles n'en viennent pas moins de l'Iran. Le Nouvel-An iranien était marqué par une danse de lions et une course de garçons nus arrosés d'eau froide. La fête et la coutume ont voyagé à travers l'Asie Centrale jusqu'en Chine. Mais alors que la seconde partie, la course, a cessé de vivre en Chine à partir du xe ou du xre siècle environ et que setrle la danse des lions y u .rrru-é"n de nos jours, le Tibet a conservé les deux. L'épopée a utilisé ce complexe. Gesar y porte le titre de < Grand Lion r du monde, et le héros de naissance surnaturelle y est comparé au lionceau de la lionne des neiges. En sa qualité de < jongleur r, il fait faire des tours à des qinges dont le rôle consiste à parodier les lions qui supportent habituellement le trône du roi. Aussi faut-il certainement tenir compte, pour la transmission des thèmes étrangers, du milieu des conteurs ambulantso montreurs de tours, dresseurs de singes et de lions, bien attestés dans le Turkestan chinois et la Chine des T'ang. Le rédacteur de l'épopée a dû amalgamer le folklore
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du lion à des spéculations pseudo-savantes sur des mots dont l'assonance pouvait le séduiré. Il ignorait évidemment qu'on avait déjà expliqué, en latin, le .rom Cues"t par le thème des longs cheveux coupés. Mais comme ce thème était courant dani le folklore, il n'a pas manqué de reconnaître, dans le nom étranqer de son héros Gesar,le mot sanscrit kesara, n longs cheveux I ou < crinière >, iy.rorry*" de lion. Ce folklore était déjà entré, partiellement au moins, dans la littérairrr" bouddhique de l'Inde et de l'Asie Centrale. On y parlait d'un joyau enroulé en spirale comme des boucles de cheveux et appelé kesara, ioyau particulièremint prisé de souverain universel. D'autre part, dans les-milieux sogdiens qui ont tant agi en Asie Centrale jusqu'aux abords de la chine, on par les traductions des Évangiles, le mot kesaraltan qui désignait "oin"irs"ii, la monnaie âes Césars, L'épopée semble avoir retenu ce genre de notions en donnant à Gesar le titre o Grand Lion, Joyau, Vainqueur d'ennemis '' On voit qu'il ne faut pas simplifrer le tableau. Avant même d'avoir été utilisés pour llélaboration de l'épopée, les thèmes indigènes avaient fusionnés uu"" â". thèmes étrangers. L'apport plus savant du bouddhisme, de son côté, n'était pas simple, mais comprenait, lui aussi, tout ce qu'il avait pu absorber en matière de folklore étranger avant et après son introduction au Tibet. L'origine du nom de Gesar et le folklore du Roi Universel nous ont tout natu' relleàent conduit à regarder vers I'Occident. Dès lors que nous avions constaté qu'ils avaient voyagé ensemble avec d'autres thèmes, grâce à de multiples àntacts historiques; du moment que nous avions noté f importance,de Vai6rava4a de Khotan et ses rapports àvec les éléments iraniens, la diffusion des monnaies sassanides, avec l'effigie des rois couronnés, au Turkestan chinois, au Kokonor et en Chine: dès lors il était naturel de chercher dans les mêmes milieux I'explication des traits les plus saillants de l'accoutrement et du chapeau extrao;dinaire du barde actuàl et du jeune Gesar dans l'épopée' On a voulu les expliquer par l'habillement des Bonpo. Mais, si quelques détails se retrouvent effectivement chez ceux-ci, l'essentiel relève des ordres de Mi-la ras-pa et de Padmasambhava, et cette parenté concorde avec ce que nous ,urro., pu, ailleurs de I'inspiration de l'épopée. Mais ces affinités en milieu tibétain n'expliquent pas Àtièrement l'accoutrement de notre héros et du barde. Les o.à."i lu*"ques ont dû eux-mêmes s'inspirer de sources étrangères; l'épopée a dû y puiser soit parallèIement, soit conjointement avec eux' Le vêiement blanc, s'il est bien attesté dans les ordres lamaïques en question et, parfois, chez les Bonpo, n'en est pas moins aussi I'objet de prophéties dans la iittér"t,rre bouddhique et a même pu être interprété comme désignant les mani' chéens. Bref, le chapeau du barde et du héros, mitre à trois pointes-ou à une pointe et deux oreiilès de cheval, ornée de soleil et lune et surmontée de plumes ou d'un oiseau aux ailes étendues; cette mitre apparaît comme le reflet d'un complexe folklorique dans lequel se sont fondus divers thèmes sans doute obsùrément apparentés; thèmès qui intéressent à la fois 1e héros guerrier et le barde inspiré;-tlèmes provenant des légendes de Midas et d'Alexandre, avec
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des souvenirs de casques ou de couronnes de rois et avec des allusions à la musique ou I'inspiration poétique; thèmes aussi d'être musiciens et carnavâlesques mi-chevaux mi-oiseaux; d'autres encore. Mais la fusion des divers éléments qui ont ainsi abouti à I'accoutrement complexe du barde et du héros s'est opérée au Turkestan chinois où se sont rencontrés les folklores indo-européenietlturco-mongol. Aussi ne faut-il pas que nos regards restent rivés à I'Ouest.tIl est égalementibon de considérer le Nord et l'Est. Le barde tibétain ne partage-t-il pas avec le chamane sa transe et sa prodigieuse capacité de création poétique? Comme lui, il est initié par des divinités au cours de visions. Comme lui, il joint à sa nature de visionnaire et de poète des fonctions de mime et de bouffon. Les légendes du chamane et de son instrument de musique, tambourin ou violon, avec leurs thèmes du cheval extraordinaire et du lion, cheval-oiseau et cheval à trois ou huit pattes, autorisent sans conteste à tenir compte aussi des nombreux traits concordants dans les accoutrements respectifs des chamanes et du barde et héros tibétains. Que dire alors de ces affinités?*Une partie des ressemblances s'explique peut-être bien du fait que le chamanisme que nous connaissons n'est pas si pur ou si < primitif r qu'on rleut souvent le faire croire. Depuis des siècles, il s'est enrichi de nombreux éléments provenant des grandes civilisations, éléments iraniens et bouddhiques. Cependant, une autre partie de ce chamanisme comparable au barde tibétain est attestée très loin en Sibérie et en Amérique du Nord. C'est le thème du rusé espiègle et I'institution du bouffon sacré. Là encore, il est vrai, on trouve des types légendaires ailleurs, dans le domaine indo-européen avec Loki et Syrdon, et plus proche du Tibet, dans le domaine turc. La Chine aussi ne doit pas être oubliée. Ses contes de I'enfant sage et espiègle ont essaimé dans tout l'Extrême-Orient et ont été adaptés en tibétain dès l'an mil au moins. Mais là encore il faut se rappeler que la Chine des T'ang et des Song avait reçu et conservé des dansesodes pantomines, des chants et des airs de musique importés de l'Iran, de I'Inde et du Turkestan. En évoquant ces ressemblances,nous n'avons pas à insister sur des influences historiques, Du moins, si elles se sont exercées,ce qui est fort possible et même probable, nous ne pouvons pas les préciser. Par contre, sur le plan phénoménologique, pour la compréhension du barde et du héros qu'il incarne, les comparaisons que nous avons tentées ont leur utilité, Précédant, accompagnant et dépassant parfois le travail créateur du rédacteur lamaTque de l'épopée, des conteurs et des chanteurs indigènes et d'obsctrs errants étrangers, conteurs aussi, montreurs de tours, chamaneg ou autreso se profilent à l'horizon et ont laissé leur trace. Le barde de notre épopée est aussi un vagabond et, de ce fait, prédestiné aux rencontres et contacts tibétains et étrangers. Le Nord-Est du Tibet, où l'épopée s'est formée, a été et est eneore un carrefour où se croisent les chemins des diverses civilisations dont nous aYons dû tenir comPte. tOr
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R'-À' srrrN
U ndernier faitd oitn ou sre tenir pour biennous pénét r er delac o m p l e x i t é d " l u f o..ut iond el'é po pé e,d es onév olut ionpos s ibleoudelam u l t i p l i c a t i o n a des visions' celles-ci lui J" ."" rr".rio.ts. Qrrarrâ le barde se met en transe et pâr tout ce qu'il mémoire, sa de forr.ni"s par le contenu sorrt évide*-"ni onimagine pérégrinations. vie d,incessantes sa de cours au et assimilé "a s"fpri, s ezquececo nte nu 's'ild éri v es ans dout eenm ajeur e- par t ied e l 'é p o p é e ce et rédigée, pour ainsi dire, ze uarietur une fois pour toutes' âe;J"J".tit"ee expériences les selon divers d'apports ,ourr", àt s'enrichir aussl contenu peut ses rencontres ou. ses maî;; b-J", selon son lieu de naissance, ses voyages' tout moment talre rrrupà peuvent nouveaux tres. C'est dire que des thèmes la religion populaire-, rémi' de surgis thèmes barde; du réciiation ii"" a"", la n i s c ences(Sa va nte s>ou lam aiques et éc hos dec ont ac t s ét r a n g e r s . L , a u t e u r été un religieux était peut-être à" i;epope" que nous devons piérn*.t_unoir On I'ignore' Mais concurrents? des Avait'il barde-médiuà. un tel i"i--é*i, postérieures doute sans soient qu'elles bien clesr écolesr ont existé, ;;;;Jq"" perplexes Glin étaient de xylographe du éditeurs Les l,épopée. à la rédaction de ou de tel médium' La à"uurrt le choix à fàirè parmi les versions de tel barde unique,faite à une rédaction de l'épopée appa.aît bien comme une opération fait du carâctère seul du est continue poétique *àir-Iu date donnée, "r"àtion mais peut' en donné' cadre le du barde' Elle respecte touj-ours *JÀi"-iq"" une ceuwe est L'épopée I'occasion' à crever le ou le déborder i*fto"tÀt, récemment' de lrilr'unt" qui s'enrichit encore, ou s'est encore enrichi tout ou à l'addition nouveaux chapitres, sans parler des variations dues à l'omission informés' moins ou plus conteurs des par récits de thèmes et
*** principales Ainsi se trouvent posées, dans leurs grandes, li-gnes' les touches Ses sources d'inspidu tableau qu'on doii irrragi,t", à I'arrièri-P-lan de lépop,ée' seront néces' ration et ses matériaux s"ont multiples. Des études détaillées Il reste à trait' ou.tel tel rejeter en beioin, au ou, confirmer ,uir", po,r. en la,première généralement est ,éporrdre à la quesrion difÊclle de la date. Ellà n'est que maintenant, après notre long tour d'horizon' qrr'on por", ""essayer d'y répondre' -"i, pouvons que nous ^ . jusqu'ici uniquement. d'après ' Norr. l,âvorrs dit, les'cssais de datation faits sont aléatoires. Elle n'es1 pas la glorifrcation plus certains traits de l'ép.il; go"tt"" de tribus, de ou moins contemporaine de I'ancienne époque d".Pas un mot de pil*itif' Bott àu àn rxe siècles l,expansion tibétaine des vrrre et manuscrits de les àans héros ce sur fragmentaire même récit Gesar, pas de un thème y trouve on Certes Too".t-hoou.tg (du vrrr" au déËut du xte siècle)' précisément se trouvent ils Mais l,épopée. de important et îès motifs isolés Rien non plor, p". la moindre allusion, dans les dans des contextes aili"t""t..
REcEERcHESsun r,,ÉpopÉp ET LE BARDE AU TrBET
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chroniques classiques, certaines fort bien documentées et de bon aloi, qui parlent pourtant abondamment des sujets de contes et de chants de l,épogue des rois anciens. Mais 1à encore des récits, des thèmes et des motifs u"iu"il"ment incorporés à I'épopée sont attestés comme indépendants d,elle. Au xte siècle, ou peu après, un Gesar, roi d'un pays de l'Inde, avec quelques motifs communs à l'épopée, mais aussi au folklore international, dans le recueil de jd.taka tibétains de l'école d'AtiÉa. A la même époque, Gesar, roi des armées au Nord, dans un chant de Mi-la ras-pa consacré aux quatre orients, et Gesar de Phrom dans la Prophétie d,eKhotan. Mais point I'histoire de Gesar de Glin de l'épopée, Plus tard encore, au xrue siècle, parmi les ouvrages laiques appris par un grand < inventeur de trésors > et créateur de contes et de danies. Das un mot de notre épopée. Silence étrange! silence aussi dans les annales chinoises depuis les T'ang jusqu'aux Ming, et pourtant les annales des Ming parlent assez longuement du pays historique de Glin à partir de 1400. Même iilence dans la chronique tibétaine de 1545, si bien documentée, qui parle du même pays de Glin, de ses chefs religieux et civils, du Miflag et d'une grande ville, khrom, mais ne souffie mot au sujet de Gesar. Les < ouvrages révélés ) du xrve siècle, les Cinq bKa'-thari, le Ma-4,i bka'-'bum, et même \e rGya,l-rabs de 1508, ouvrages qui conservent de larges fragments épiques et des romans, connaissent aussi Gesar de Phrom ou Gesar des Gru-gu, roi des armées au Nord appartenant au cycle des Quatre Fils du Ciel, mais point Gesar de Glin. Par contre, Gesar, souverain de Glifr, est mentionné dès 1643, et on remonte par ailleurs, pour d'autres éléments, à environ 1600. n est pour le moment impossible d'aller plus loin et de préciser davantage. Nous sommes loin d'avoir pu examiner toute la littérature tibétaine qui peut nous réserver des surprises. A l'heure actuelle, aucune conclusion ne peut prétendre être définitive. Mais jusqu'à nouvel ordre nous devons nous en tenir à la conclusion que suggèrent des sources importantes. Sans vouloir préjuger des dates respectives de chacun des éléments constitutifs de l'épopée, tout en restant conscients que certains d'entre eux sont fort anciens, nous ne pouvons que situer entre 1400 et 1600, et plutôt au xvre qu'au xve siècle, la date de la rédaction de l'ceuvre achevée et complète, création unique et ensemble constitué. I1 est probable qu'à cette époque, au moment de la première rédaction, l'épopée fut moins étendue que de nos jours. Peut-être arrivera-t-on un jour à dater les additions successives probablement apportées postérieurement à une æuvre d'abord plus réduite. Mais pour cela il faudra attendre une analyse détaillée de tous les chapitres, dix-neuf en tout, représentant quelques dix mille folios. Et encore, l'expérience nous enseigne qu'elle est remarquablement uniforme et que la seule évidence interne ne permettra guère de ûxer des dates. Il faudrait pour cela trouver des repères indépendants dans des ouvrages tibétains encore inconnus ou connus, mais inaccessibles. Tout ce
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n"a' STErN'
faille dans la suite des cu,on Deut dire
r"*peditio" de Chine et les suerres des 1ror' du ;;";irtË;.;;;";tbd;;, âes Mon.'Dars les chapitresultérieure, Gesaregt vieux T"i"i p1"i6ir" ""*i plus guère lui-même. C'est son fls aàoptif et d'autres palladins qui y "J"uii Il est possible qo" ôes chapitres {ent 9t9 ajou!és ;ool;ffiilr'"*peaitio*. et leur château des olug tard. L'un d'eux, celui de la guerre contre les G*'go gemble même avoir été conçu Gesar, de guaÉfré roi ll"ra, ;;;; deg G".u, â" GUi de l'épopée avec le Gesar de Phrom ou i. "*"'t""r ,""i-à"*iu", b--g" a". fragments épiques anciens'
I. INDEX DE S N OMS P R OP R E S (dans l'ordre de l'alphabet français) (Les nons tibétains eont claesés sous la première lettre, qu'elle eoit pétxe ou noh, satrs tdrir compte des signes diacritiques et quelle que soit sa valeur phonétique, à lr place qu'elle occuperait dans l'alphabet français. Le classement par rapport arDr nomE uon tibétains tient compte de la première eyllabe,)
AanÉvHtroNs : E : épopée; H : histoire; L:littérature;
R :religion.
Les ehifiregarabesseuleindiquent les pages.Les chiffreeromains euivis de chifrresarabesindiquent les chapitreset les notes s'y rapportant. A.ba rnam-gsas, Bonpo 423. A.brag : A-gfags. A-ëhen, pays II8, I22, I93, L94, L96, I:ca_;Iv, 32, 38. A-ëhuû, lieu I92, L94, 230; w; 32. -, démon : A-khyufr w, 32. A-drag (E), pays : A-grags rr, 19,
2r. A-dus (E), lieu I25. A-gfran Dam-pa, lama 188. A-grugr, jongleur (E) 36I. A-grngs (tj"-*"), pays, chapitre (E) (v. A-drag) 46; II, 19. -
l[a.p6
11, ]p.
A-gr"l, jongleur (E) 36f. A-khyufr (E), démon 151; ry' 32; xo4.' A-khu sTon-pa, lama, espiègle vrr, 11. A-lags Glin-chaù, larna 123. A-lëags lha-mo (E), amazone 151. A'stag -
A-mes(mi) (v. sorciers). Byafr-ëhub ,dre-bkol (ooo). A-mye gYu[fr]-stoa (E), sorcier 512. A-mye sgam-pa(E), sorcier : Gom. pa ra-cha 118. A-nam rgyal-po (E), roi deeHor lI3. A-ne (v. Ma-ne-ne)535. A.au, famille 203. A-nu, chef 20A, 2I4, 2I5. A-nu dPa'-(dPal) sen (E), héros 2M. A(b)-phyr (E), vieille 455; vrrr' 61. du(g)-thaù (v. Dugahaù). A-rgod lha-rgod (E),,ancêtre 205. A-rgyas (E), jongleur 361. A-rig (dkar-po thaù), t{gion 126; rv, 38. A-ser, pays (E), 47. A-sgron (E), femme 195. A-stag lha-mo (klu-mo) (E)' amnzone : A-lëags 151, 338' 523; rr, 13, 16.
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REcEERcrrEs sun r.,ÉpopÉn ET LE BÀRDE Àu rIBET
STEIN
A-sta'i (tha'i) ron (E), lieu 132. A-thar, personnage2I7. A.we (wi) di (E), colhne I25, M2; rrr, 63. A-yan (jag-pa skya-bdun) (E), brigands de Hor (cf. Ya-ba) 518; rx, 42. A-yu (dis, dil) (E), colline rrr, 63. 'A-fu, peuple 253' 4I9. A-zi, épée fir, 75. Abai Geher Bogdo xan, G. bouriate 60, 62. Abai Geser, G. bouriate 62, I34. Àbarga Sesen (Mangadxai) (E), monstre 63, 93. Abhid,harmako.fa, ouwage : École d' 144. -, Absa Giirëe (E), grand-mère de G. 146. AdZu-mergen(E), femme de G. 94. Ag-ëhen,lieu : A-ëhen. Ag-ëhun, lieu : A-ëhufr. Agin-Uula (E) 93. Ai-Songri, montagne sacrée453. Ai-Sugmu, déesse453. Ai-tsomen, déesse453. Ajitaçastrarn, æuvres de Mi-Pham 71, 73, 74. Alakâvati, paradis Iv, 19. Alasanda,pays 276; v\ 74. Alexandre le Grand (roman d) 1I0, 253, 264, 277, 280, 281, 380, 38I; vr, 32, 109, 113; vrr, 100; x, 2. Alexandrie, ville vt, 74. Alma Mergen (E), femme de G' 62. Altan Bodgo xan (E), : Gesar 64. 'Am, pays 197. 'Am-bu, pays : 'Om.bu. Amdo, pays 82, 83, 91, r94, r97, r99, 205, 229, 26f. Ami Salung, informateur 58, 331. Amitâbha 509, 511.
Amnye Getho, montagne 185. Amnye Machen : rMa-ëhen spomra I24, 185, 188, 190, 191, 194,
198-200. Amnye Nyen-chen, montagne gNan-ëhen. An-ëhun, An-ëhufi, lieu : A'ëhufi. Andhe-bandhe (E), moines magi ciens 167, 517; x, 4I. Andalma, Andulma, Angdulma (E), démon : Gal-dôlmôn (dulman) 93, 95l x, 7. Ar, tribu : A-dra, dBra 200. Ar gan-se,famille 200. 'Àr fiafi-ma, lieu 200. Ar ùafr-po titre 200. Ar-rje gcug-gsum, ancêtre 201. Arabes 250, 255; vr, 24, 52, 57. Archung, lieu (". A'ëhufr, Anëhun) 124, 192. ArdZi-BordZi.conte 33I. ArTasun-quurci, barde 327. Arxan (xara Ëudxer)(E), démon 63. As Kenzo (E), dieu 148, 184. Ashir Bodgo (E), tls de G' : Xâ OËir61, 62. A6oka,rci 263,276,280,281' 330' 550; vt, 89. Assam 286:'vt,77. Atai Ulan (E), dieu 62-64. Ati-Azyak, héros lepcha 59, 544. Ati6a, lama I12, I43,326, 426, 427. Avadhuti(pa), lama trr, 46. Avalokite6vara 68, 78, LIz, l2I, 2r5, 259, 283, 297, 389, 509, 510; II, 18; vr, !2I. vu, 14. Ayoçi, roi vr, 83. 'Ba'-ëhu-kha, lieu 90. Ba-la-bâ, peuple : Pahlava 263. Ba-ra, pays 258. Bagar Tham, fiIs de Kiser 60. Baima(bu), tribu 192.
Balàha, cheval 510, 5Il. Bal-po (Népal), pays 243, 256, 258, 260. Balin-senge,lama 323; vrr, 11. Balkh, ville 282; vr,79. Ballahrâ, Ballaha-râya,roi 255; vr, 34. Baltistan57, 59,110, 135. 'Barn-za('Bum-skyid) (E) (v. 'Bumskyid) 195. Bha[a 'Ban-dha (Hor), peuple 120, I22; III, 43, 48. 'Bar-ba spun-bdun,démons520. Bar-the Khra-bo, dieu 189. Bars-baTatur(E), guerrier 75. bÇan-pa,bçan-pa,Boucher : Çanpa. bCan-rgod,démon(s)5f7, 519, 520. bDe-èhenrdo-rje, auteur 90. bDe-èhen-stefr, lieu 215. bDe-mëhog(Samvara),divinité 508510; tx, 28. bDud : Klu-bcan, : Démon du Nord (E) Mo 116, 119, 460;
591
Bi-ëican ba-çi la-ha, médecin 277. Bi-rji, médecin 248, 278. Bilig-in gër, Biligiin Kher (Her), cheval de G. 134, 168, 539; x, 7. bKa'-brgyud(-pa),ordre religieux80, Bl, 126, 224,350,351, 353, 354, 398, 472,488-490,4gg, 500, 509; vrr" 66. bKa'-gdams-pa, ordre religieux 45, 115, 120, IM, 427, 524; vnt, 5. bKra-çis brcegs-pa,roi 199, 229; v" 36. 43. bKra-çis khri-sgo, capitale242, 256; vr. 4. bKra-çis lha-rce, château 72, 74, bKra-çissefi-ge,chef v, 23. bKra-çis zam-kha, pont 85, 86. bKrag-med, démon (cf. sKya-rerts (rifr)o)vr, 21. (E), déesse: bKur-dman-(rgyal)-mo Ma ne-ne, gNam-sman 96, 146,
20r.
Bla-ëhen,- Byams-paphun-chogs, chef, moine 216, 222,223,224. vr. r a, (q. v.). Bla-ëhen: dGe-rab-gsal chapitre bDud.-nag ou bDud-Gliri, (E) M, 45-48, 68, 157, 158. Blo-bur : Glo-bur. bDud-'dul rdo-rje : bsKal-bzafio Blo-bzafrbsam-grub,lama33; rrr,26. Blo-bzan chul-khrims, lama rrr, 26. (q. v.) autres70,725; rr, l2l; vrr, Blo-bzan chul-khrims dpal-bzafl-po, 13, 37. moine 142. Be-ëhu, roi 250. Blo-bzafr, don-grub, auteur, éditeur Be-ri, pays 139, 142, 189, 190, 69. L99, 214,215, 277, 222-224,228; Blo-bzan fli-ma, ma4,ipa vn, I4. w , 451, v,34, Blo-gros-'phel,roi 120, 288; trr, 4,6. Beg-ce,dieu guerrier 8, 112, 190, Bo-thar, chef 221; Y, 2I, 23. 28L, 520, 522; rl,19,261' tv,25. Bo-'ug, ministre 214. Bengale 286. Bogdo-bur1in,héros 133. Ber-nag (E), dieu et médium rr, Bogdo gegën,lama mong. 84. 90. Bharata. auteur 431. 'Bom, région212. flag, lieu 215. Bhala (Hor, peuple 'Ban-dha Bon-po, religion, littérature, etc. 6, l2o, r2L, 136, 257, 258, 287; l4l, 142, lB9, l9o, 793, 224, rrr. 43. 110.
592
R..Â.
REcEERcEEs sun r-,ÉpopÉn ET LE BÀnDE Àu rrBET
STEIN
229, 248, 298, 363, 3&1, 385, 387, 419-422, 424, 436, 489, 493, 499, 500, 513, 525, 54L; l:r, 46, 87; r,t, 23, 34; vr, 38; \rr, 17, 64,67,76,100;vrrr,33. Bon-po, représentants de la religion bon-po; taoïstes 132, 139, 167, 2L3, 2I4, 215, 224, 228,
230, 32r, 331, 343, 350, 358, 363,366,373,375,382,4I8, 4r9, 423,436,457,458,459; rt,, L47i w, 57. v, 9; vII, 9, 59,60. Bofi-rna, rci 287. Boua Dongèong garbo (E), dieu 146. Bra-thaù ser-po, cheval 535. Brag-?un, éditeur 80. Chafis-pa Brahmâ (Blanc) (E) (dkar-po) (v. Chans-pa dufr-thod)
68,4153, 2M, 29r, 44,6, 463; vI,!: 16. brDa' -gsaft, nor-bu' i me-lofi, ouvrage
7r.
Bre'u, pays (E) : château des armes 4,6.47. brGya-byin (Satakratu, Indra), dieu
96, 113, 148, 153, 201, 247, 290, 29r, 446, 464, 470i vrt, 111; vrrr, 33. brGya-gçofrkhra-mo, sac 428. brGya-khres khra-bo, corde 428. 'Bri (ëhu), fleuve 197, 2I9; w, 38; v, B. 'Bri-gufi[-pa],monastère,ordre 140, 2rl, 2I2, 213, 220, 226, 228, JD+.
'Brom-ston,lama 235; :r.r,46. 5t1ut1-'jin (rouge) (E), oncle 5II. oBru,tribu : 'Dru? I84, 20I,204, 463. 'Bru-gu-ma(E) : 'Brug-mo. 'Brug-mo, femme de Gesar (E) 3, M, û, 79, 94, r09, r27, LAB, 150, 160, 196, 356.
'Brug-rgyal (rgyas) (E), personnage 1 9 6 ; w ,3 7 . 'Brug-pa, ordre religieux 224, 492; rx, 12. 'Brug-pa Kun-legs, saint 321, 351, 449, 457, 492, 493; vrr, 32; rx, 12. 'Brug-sgra sgrog-byed,fronde 455. Brtng kapurdOno (E), veau d'or I49. bSam-'grub Dar-rgyas-glifr, monastère 75. bSam-pa'i don-grub, singe : Dongrub 362. -, bouffon, 391, 443. 65"6Jphel don-grub, fouet de G. 349. bSam(pa) thar(phyin), barde 335. bSam-yas,monastère116,288, 4I7, 418; vrrr, 8, 51. bSe-khyufr,épithète 293. bSe-ru 'Od-ldan dkar-po, dieu 72, tô.
bsKal-bzan bDud-'dul rdo-rie, auteur 69. bsKal-bzan mthu-stobs dpal-bu, larna 225. chef 221. bSod-nams-'bum, bSod-nams dbari-rgyal, moine 78. bSod-namsche'rifi, moine 75. bSod-namsrin-ëhen (v. sGam-ston). bsTan-'jin ëhos (kyr) rgyal (po) : GuSri-qan. bsTan-'jin phrin-las, barde rr, 139. bsTanjjin phun-chogs, éditeur 69. bsTan-'jin rgyal-mchan, auteur 220. 'Bu-dmar lam-bstan (E), héros 149. Bu-lha nor-bu, auteur 65, 85, 86, 333. Bùbuli Gas(E), femme 60, 135. 'Bum-pa rGya-chaZal-dkar(E), demi' frère de G. 74, I49, 204, 2261, vr, 65; vrr, 10.
'Bum-sefr fli-ma ra-ba, lieu 139. 'Bum-skyid (E), femme : Tûmen JirTalang I49, 160, I95. Bum-thafi, lieu 257, 494; vr, 4I. Bumba baTatur, héros divinisé vrr,
10. Bûmliftan(E), frère de G. I49. Buxe beligte bator (E), fils de (Xan)
Xurmas 62. Bya-khri, roi 4I9; vr,22. Bya-khyuù, lieu, monastèrew, 32. Bya-khyun sKe-ru, casque455. Bya-ske, roi 265. Byams-pa-dpal, lama vII, 33. Byams-pa phun-chogs : Bla-ëhen. Byaù (Nord, pays pour 'iafr) 83,
88, 126, 136, lg3, 296,333,337, 520. Byafr-thaù, région 88, 193, 272, 296, 498; vr, 50. Byan-Glin (E), chapitre - bDudGIin * 16. Byan-ëhub 'dre-bkol ('khol) (H), lama 1I4, 142, 143,203; vrI, 33; tx, 1. Byafr-ëhub-'od: lHa bla-ma. Byan-ëhub rgyal-po, moine vI, 3. Byai-khra (E), ministre de 'Dan 88. 183. Bye-ri, Bye-ru, pays, chapitre (E) 46,49,26L; u,20,2L Byis-gDofl, famille I99, 229. bZad-pa-rcal(E), Gesar505. bZad,-pardo-rje, lama : ùIila raspa 74, 349,350, 491, 505. bZan-mo (L), reine Il2. Ça-dufi,héros(?), vr, 7. Ca-mi : rCa-mi. Ça-ra-ba Yon-tan-grags, larrra 427, 492. Ça-rva [ru] gnam-rjofi, château (v. gNam-rjoù)116, 338.
593
Ça-yul,pays2I4. Cachemire (v. Kha-ëhe) 282, 287; vr, 120. Çad-ëhen(E), roi 193. eaTan ebûgen, dieu 513. CaTan-gertû qan (E), : Gur-dkar L47. C,ayatai, roi 274; vr, 92. Çam-po lha-rce, montagne : Yarlha- vr, 78. Camara, île (v. rNa-yab-glin). Cafr-çes (E), cheval excellent 152, 163, 168, 540; rrr, 154; vu, 99. Can-khafi, lieu 215. Chang-tou Çai-mdo, capitale v, 6. Cai-mi, population : gCafr-mi 187. Cari-fie, Cafi-fie, pays 261. Çan.pa Me-ru (E), guerrier - rMeru-rce sDig-ëhen 99, lI1, 149, I90, 193, 341, 521; w, 29. çan-pa (8, R), les < bouchers , bçan-pa (v. rJon-bcan) 111, 339, 516-521. Caada(la) [A6oka], roi vr, 89. Candra lKani6kal. roi 280. '(Tsarginj (E), doyen (v. e.igi" Khra-rgan) 147. Çel-brag (E), lieudit l2I, 124, 460. Çel-khog (H), pays 214. Çel-dkar (E) : rGy"-sha : Çel-li bu-Zuri 56, 57, 148; rrr, 140. Çel-dkar'od-ldan, couteau 455; vur,
5t. Çel-ldan lha-mo (E), femme 57. Çel-li [gyi] bu-Zufi [ëhua] : Çel-dkar : Garçon de cristal. sul-dkar), couÇel-gyi spu-gri (teau (E) vIII, 51. Çes-rab ëhos-'phel, moine 337. Çes-rab grags-pa, lama, barde 337 (v. Zur-pha --). Çes-rab 'od.-zer, chef 2I4.
594
R..A.
STEIN
270, 271, 272, 277, 278, 279, César (v. Ge-sar, lnisar) 382; vr, 280, 283, 2U, 286, 380, 423, 88. 102. 434, 435, 504; v, 15, 37; vr, Çe'u (gafi-pa),lama, traducteur 427, 2 5 ,2 9 ,3 2 ,3 6 ,5 1 , 85, !22; vl :, 43L. 432. 99. eha-ga-pa2I2. 'Cho-byed gZon-nu (Jivaka KumâÔha-gva-ta'i,rci 274. ra). médecin 248. Cha-Zari,épithète de 'Dancha-Za,fr,, Ônos-aUandar-rgyas,lama 225. ma 66; trr, 72. ehos-dpal rgyal-mchan (?), moine Ôh"b--do : Chamdo. 2L2. Ôhad-ëhen(E), roi 193. Ôhos-grag.rgya-mcho dpal'bzan-po, Chamdo (Ôhab-mdo), pays, ville 7e Karma-pa 2I4, 2!5, 22I, 4'47; 82,86, I99, 340; v, 37. vrro37. Champasangta,chanteur 334; II, ehos-Kyi dbafi-phyug, auteur 66. 14. ehos-kyi grags-paYe'çes dpal'bzanChangi Hirpal (E), cheval 149. po, 4e Chapeaurouge 216' Brahmâ Chans-pa (dkar-po) ehos-la-'bum (E), ancêtre 203, 267' (Blanc) 20I, 203, 245, 291, 3I9, ehos-la-'phen (E), ancêtre, artisan 356, 362, 392, 445, M9, 535. 203, 363, 464; vru, 58' Chafrs-padufr-thod, dieu 98, 392. ehos-ldiirs-pa (H), personnage220. Chafis-pa'ino-lug (E), garçon 360. (1tss-'phel rgyal-po, dieu 66; vrr, Chafis-sras'jam-dpa' rdo-rje 73. 123. ehar-rji dkar-nag (E), éventaits4,65. ehos-'phen ('phel) nag-po (E), ancê' Che Ambum, héros 266. tre 66, 203,204; vrrr, 58. Che-cha,pays215; v, 13. ehos-rgyal bstan]jin, lama 81. Che-dbafrrdo-rje, éditeur 75. ehos-rgron(E), femme 160. Che-rifi don-'grub 82. ehos-skyabsgrags-padpal bzafr-po, ehe-sporr,pays 249. 8e Karma-pa 217. Chigya Dor-ta. chef mongol 139; ehos-thar-'bum,femme 225. rrr, 106. Ôhrr-d*"r, fleuve 1I8. 'ehi-med mëhog-grub-glifi, monastère 72. ehu-mdo, pays 218. Chukhtung (E), héros,-149. ehibs-dpotr(E) 163; vrrr, 60. Chine (E) : rGya-le'u 4, 44, 46, Çi-ku-na, peuple : Saka 263. 4 7 , 5 6 , 60, 76, 78, 98, 15 8 , 1 6 0 , Cin et Macin, pays 283, 292; Yr, r22. 190, I9I, 196, I98, 36I, 435, 5 4 5 ; vr, 17, 44; v u, \ 2L. Çifi-bya-ëan : Pehar 288' -, eifr-du'i, règne chinois 217. roi de (E) (v. Gtimen) 57, 62, 99, lI5, 139, L99, lt, 46, Çifi-khri, roi des Mon (E) 4, 49' 86, 160, 189, 196; rv, 10. 115. -, chapitte (E) 44, 58, 86; rr, (E) reine 109. -, de 21,34. Chine (H, L), Chinois 2l!, 2L2, 2r7, 220, 226, 227, 228, 229, Çin-kun, ville rv, 32; v, 8. 242, 244, 249.252, 254-261, 262, Çitr-mi, peuple 258; vr, 43.
REcHERcrrEs sun
r.'ÉpopÉr
Çifr-rta-ëan, roi 258. Cina : Chine; autre pays 254,27I, 277, 292, 293, 296, 297, 522; v\ 74, 77. eingis-qan, einggis-bogda, roi 144, 265, 287, 291, 331; tv, 20; vI, 16,92; vrr, 60. Ôi',r-dba.t,roi de Chine vu, 99. Ci'u-dmar-po,dieu 520; rx, 4,4. eo-to : ]o-ru 71. Cofr-kha,gCon-kha,bCon-(ka),pays 196, 198, 199, 229-231,26ri w" 32; vr, 66; vu, 9, 69. Coù-kha-pa,lama 168, 353; rrr, 56, w ,32. eotons (E), oncle: Khro-thufr I47. eoyibeb' (E;, l"*", poète, auteur 92,93, Æ7. Çud-pu, peuple 249; vrr, Il. Çug-ri thafr, lieu 2I4. Curulugu, Démon du Nord Klu-bcan (E) 56, 290. Da-'u, lieu I94. 'Dab-mjes,princesse(L) vI, 63. Dagdzal (E) gYu-'phen sTagrgyal. Dags-po,Dvags-po,pays I87, 297, 298, 354,355; rv, 50; vtI, 86. D(v)ags-po lha-rie, saint : sGampo-pa 35I, 354, 4911,vu, 86. Dal-ba bstan-pa(L), roi 451. Dalailama Il2, I2O, 144, 390, 445, M, M7, 5I4,5I9,560; vIn, 30. 'Dam, pays 116, 2I7, 337, 338. Dam-flams gtub-byed, arme 455. Dam-pa, lama (v. A-gflan sGam-ston-). Dam-pa ka-ra, lieu 194. ?Dan, pays (v. lDan) 66, 67, I83. 'Dan-bza', femme 160, 183. 'Dan-ma, ministre (v, lDan-ma) 66, 183" 341.
ET LE BARDE AU TrBET
595
'Dan-ma (Khrom Gesaro),pays 273; tII, 6. Dan-tig, montagne 230; rv, 32, 33. (rGya) Dar-ce (mdo), lieuo Tatsienlou 165, 220. Dar-mdo Kun-bzafi. bouffon 445. Dar-sman rgyal-mo (E), reine 89. Dayiëin-tengri, dieu 358. dBra('Dru), tribus 185, 188, 201,
204, 215, 216, 219, 223, 293. dBra-rgod lDofi-bcan,
héros \17,
293. dByar-mo thafi, plaine : gYero 198; r v, 34. De-bZingçegs-pa,5e Karma-pa212, 2I3:' v, 6. Démon du Nord (E) : Klu-bcan: bDud : eurulugu (cf. Haihai, nord). Démon à Quinze Têtes (E), 67, 62. Dergué (sDe-dge),viLle 77, 82, 86, 114, r2r, L25, 126, r29, 130, 131, 139, 142, 189, 203, 216, 220224; ru, 83, 84; Iv, 39, 45i v, 19, 20, 2I , 23, 27. dGa', tribus (v. sGa) 201. dGa'-ni (E), vieux : Ga-ne. dGa'-rab dbafi-phyug, démon 157. dGe-'dun ehos-'phel, lama peintre 343. dGe-lugs-pa,ordre religieux : Église Jaune70, 79,1L1,112, 113, 115, 133, 138, 144, 222, 224, 334, 454, 487; II, 139; rrr, 115, 116; yfi, 4i rx, 4. dGe-rab-gsal,lalr;ra 230i t, 44. dGe-rab rdo-rje, chef 216. dGra, tribu, : dBra 201. dGra-rgyal 'Bum-me (E), ancêtre 203; vr, 65. dGra-bo çog-byed, hache 455. dGra-'dul (E), enfant (cf. Nor'buo) 363.
596
R..A.
dGra-klad 'gem-byed, arc 455. dGra-laernam.rgyal, roue de guerre 455. dGra-lha (E), fils de Gesar (cf. dgralha) u, 24. -t @8u (E) 110. dGra-sfrifr zer.byed, lance 455. Dharma-çri, notable 223. Dharma-dpal, roi 250. Dhi(-pa),: Mi-pham ? 72, 73. dKar-mjes, ville 130, 225. dKar-mo, femme 222. dKar-mo'i ston-çofr (E), sac 428. dKar-rgyud, ordre religieux vrl, 66. dKon-mëhog 'bafis, personnage(L) 415L dKon-mëhog bkra-çis, informateur 50.
dMag-dpon,dieu 449, 450, 453, 520; vrrr, 39, 51. dMag-zor-ma, déesse 338. dMan-za (E), femme
rMe-za
r95. dMar, pays 197. dMar-ëhu, fleuve rv, 43. dMar-nag,lieu rv, 38, 43. dMe-mcho.lac 116. dMe-çod : rMe-çod. dMu (rMu, Mu), tribus (v. d,mu) 204, 205; ry, 57, 6L. dMyal-Clin, chapitre (E) descente en enfer 45, 47,89, 158; u, 12. dNul-ëhu khro-rjofr (E), châleau 130, l3L dNul-ëhu, dNul-mda'o fleuve 13l. dNul-rJa, pays rv, 49. Dol(po-pa; -rin-po-ëhe),lamavlrr, 5. 'Dori : gDofr, lDori. Don-ëhen, chef. 229, 233; v, 43. Don-grub (E) : Ges.r 68, 82, 96, I 4 7 ,3 9 4 ,511;v u, 133. (L) : Siddhârta lI2, 394; vrr. 133.
REcTTERcEES sun
Don-grub, roi 187. singe -r rDo-rfeo, bSampa'io 362. Don-grub rgya-mcho, lama I23; rrr, 58. Don-grub rg.yal-mchan, lama 212, 218. Doù-gsum mi-la (sion.mo) (E), ancêtre 150, 4'62, 466; vIr, l-0. Don-kun-grub : Gesar vrl, I33. Don-ldan (E), fils céleste vrr, 133. Don-yod (rdo-rie), chef 223, 224. (E), fils divin vrr, 133. Donrub (E), héros Don-grub
r47. Dor-ta nag-po, chef mongol (v. Chigyao) rrr, 106, 110. Doto. monastère43. dPa'-la (E), guerrier 218. dPag-çu (Oxus), fleuve 272, 283. dPal-'bar, territoire : dPal.yul 223. dPal-ëhen rdo-rje, moine 80, 81. dPal-gyi seri-ge, lama 142, 203; vrr, 11, 33. dPal-la, chef 218. dPalldan rgya-mcho, lama 212; v, 16. dPal-ldan seù-ge, saint vrr, 11. dPal-le (rgod-po) (E), doyen de Glifi 96, I27, 290, 446, 465, 469, 514; uII, 60. dPal-spufrs,monastère2I5. dPal-yul, pays 223; v,20. dPa'o gCug-lag phrefr-ba, lama, auteur 34, 217. d.Pe-ëhos,ouvrage vrII, 5. Drag-po,roi Kulika 525. Drag-po'khor-lo-ëan (lëagsJkhorëan), général (R) 525, 526. Drag-rcal rdo-rie, inventeur de trés o r 6 6 ,6 7 . Dra'u-dpufi, roi 250. 'Dru, tribus (v. dBra) 214.
r,'ÉpopÉr
ET LE BARDE AU TrBET
597
Dru-bu, pays 197. Farn, Farro, divinité (cf. majesté) Dru-gu, Turcs (L) 7,242,249,250, 280;vr, 117. 254 et suiv.o269, 272, 2TJ, 274, FasanKaraski (E), doyen I50. 275, 279,295,297, 293; vr, 2g, Femmes (pays des) (: Strirajya 82, 136. : Niu-kouo). chapitre (E) 45, 46, BB, 2BS. -, de I'Ouest45,277; vr,74,77, -r pals (E) (t) outre-mer 45, 91. 275. de I'Est 259; v\ 46. âr Nord 88, I43, 186, 193, -r du Nord 277. 465, 516,520; ru, 11. chapitre (E) 45; vr, 9I. -, ailleurs 130, 200; ry, 5I. Fo-paokouo-che,titre 211". -, Gesar 7, 186, 188, 193, 198, Fou-kiao-wang,titre 213; v, 1. 200, ?12, 272, 273, 274, 295, Fou-lin, pays 233, 270, 27I, 279, 5t6,520. 274, 276, 277, 292,390; v, 50; Dse-se(E) : Jese, Dzasa. \t, 72. *Frôm, pays (voir Phrom). Dug-ëhu, fleuve 116. Dug-mcho,lac I25,267, 426. Dug-thaû, plaine 125. Ga-ëhu, ville Ho-tcheou 213. Dulan qudalëi, conte vrr, 11. Ga-la-pa(E), château: Kalapa 285. Dumbu (E), héros 149. Ga-le-nos,médecin 277. Dun-khyun (ëhuù) dkar-po (E, R), Ga-ne, dGa'-ni (E), vieux : sPyidieu 98, 146,4AA,456. dpon, 4'8[; vrrr, 60. Dufr-ri (gi) dar-dkar, cheval (E) Ga-thufr, Gva-thufr, roi 186, 187. VIII, 60. Ga-'un, chef 215. Dufr-skyofr dkar-mo, oiseau mythiGa-zi,nom de famille, ethnique 1I5; que 456. trr, 75. Duri-skyofr-ma,déesse455. Gad-thog, domaine 216. Dungpa Miru (E), ancêtre 150. 'Gag,clan :'GogI29. Dut-khyung (E), démon 151. Gal.dôlmôn-xan(E), démon : Gal Dzako : rJa-khog. Nurman Andulma 61, 62, Dzamlang-sang,: Gesar 294. 93, 134. DzasaSikir (E) : Jese: rcya-cha Gal Nurman xan (E), démon Zal-dkar : Çel-dkar 57,I48. Gal dôlmôn 61, 63. DZaxandze-gegën,lama I33, 134. Gam-çari,région, ville vr, 5. Dzorge, pays : mJo-dge. Gandha [mâdana], montagne 526; Dzungares, peuple 135, 139. r x. D/ . Dzûrû : Jo-ru (v. Jtirti). 'Gar, famille : mGar 220. 'Gar-ëhen thos-ldins-pa, personEder-zandanmodon (E), arbre 93. nage 220. Ereen bars (E), tigre 93. Gar-log,peuple vr, 82. Erlik, dieu (cf. Yama) 322, 323, Gar-mkhan,dieu 398, 418. 54,6;vu, Il. Garçon, de Cristal (E) 56, 57, _ Esege Malân, dieu 61, 546; x, 20. d'or (E) 56.
598
R.-A.
geafr-bor, dieu 214. Cafr-mi 249. gCafr-mi, peuple gCan-pa bGre-bsgur, larna 427. gÇed-ëhu khams-pa,fleuve (E) 116. gÇen,famille,pays382,419;vu, 100. gÇen-Iha 'od-dkar (E), personnage 392,466. gÇen-rabs (mibo), maître bonPo 138, 248, 298, 363, 394; tu,99;
STEIN
123, 125, r27, 129, 133, r34, 357,509,525;trI, 18.
Gesar,dieu (E) : identifié à Kouan-ti 8, Ll2, LIA, 117, 133, 281. dans la religion, messie,dieu de la guerre, dieu du sol, etc., 8, 65,69,88, 89, 9L, 94, L24, 129, I3l, 133, 134, 274,2M, 295, 318, 344,348,349,35I, vIr. I / . 453, 509-511-, 523, 525; vr, 20 ; (v. Yama) (Yama), dieu gÇin-rje v rr,2 , 1 0 ,5 7 . u2. 363. --, prières à (v. prières). gCug-na rin-ëhen (E), roi des nd.ga Ge-sar, pays 196, 244, 248, 252, 98,356,362,535,561. 257, 293, 298, 504, 522; vr, lI, 17. gDon, tribu : lDoù, 'Dofi. blancs, divins 85, L99-201, Ge-sargdan : Ladakh 109. Ge-thufi, Ger-thufr (E), : Khro203,229,458, 459. thufr 150, 185, 187; vr, 20. 203, 360' (srnug-po) 86, bruns GegSe(Gegse) Amurëila (E), mère 436, 460, 463, 466. de G. 147. -ëhen fla-fla, montagne 152. (Gexer): Gesar(v. Abai') 60. Geher autr€s 199,200,202' -, Gengiskhan (v. Cingis-qan). Ge (E), pays 185. Ger-mcho, Ger-mjo, Ger-'jo, mon. Ge-'jo, Ge-mjo (E, L), montagne, tagne : Ge-'jo I55, 184, 185, père surnaturel de G. : Ger190, 296, 356, 362, 3@, 392, mcho 129, 148, 184,24,6. 4 6 3 ,5 3 5 ;w ,7 . 4, 63, 99, (L) 3, Ge-sar, héros (E) Germahalmas(E), forgeron 150. 116, !27, r29, 166, 167, 203, 204, 224, 228, 242-2M, 247, 248,, Geser : Ge-sar (cf. Sâdângkâi K.' Sartaktai K.). 250, 25r, 256-26r, 265,270, 273, garbo, serbo 147; rrr, 130. 289, 294, 295, 335, 376, 468, Gesir : Ge-sar. 496,5L9;IIr, 19, 119; tv, 61; x, 3. Bogdo 60' 61. -, roi d'un jd,taka IL2,265,266, Gesne-xan.héros de conte 33I. 426,542; vI, 63. -, roi des armées (v. armées). Getho, montagne 185. Gethung, col 185. historique; dates 7, L09, 122, Geù-bayan(E), riche 147. 126, 134, 135, r4r-L45, r94, Gilgit (v. versions buruÉaski) 382. Il9. 229; trt,26, Gifi-çam, Gifr-çan, Gim-çan, GYimKaisar, César (-de Phrom, çarl, pays, région, ville 242; u, 5. des Dru-gu, {. v') 7, 241,273;'tr, région 129. Gifr-thafr, 88. Glaù : Glin 1I9. -, images 65, 95, 99, 110, 116, Glafr : Rlaùs 20I. 343. gla,ù, êpithète 235; r][, M. incarnations 68, 78, Ll2, Il7, -,
RECHERcHES
SUR L'ÉPoPÉE
Glafi-dar-ma, roi I42, 228, 229, 230,233;vrr,100. Gliù, : Lin-(ëhu),ville 235. ëhu : Liù-ëhu 235. Glifr, pays de Gesar (E) (v. Glifrchafr) 3, 82, 89, 128, 139, 160, 161, 193, 194, I97,199, 201-203, 262, 294, 435, 436, 4.61; rr, 128. -, localisation 7, 59, 109, I23, 725,I29,131, 133,134,135 ,165, 185,198, 199; tv,30. -Don-grubrGya-mcho(v. Don) -dkar 133, 197. _dos133. Glin-za, femme de G. ("f. Glifr-'bza),I95. -, généalogies203. Glin-(chaù) (H.), pays (cf. Gu-zi) : -, édition de, 65, 77. -, chefs de, 125, 126, I28, I29, 2I3-2I8, 221-2261'v, I0. -, domaine de, 126, 728 ,I42, 189, 211, 272, 2r5, 2r7, 220, 221, 225; rrr,68, 69, 78; v, 4, 5, 8. -, histoire de, \27, I2B, 2lI et sttiv., 227, 228, 234, 2941,v, I0. -, firolâstères, moines 730, I42, 225,2261, vrr,33. Glifr-bza' ëhos-skyid, héroine (L) vrr. 13. Glin-ëhos,l'épopée6, 437. Glin-glu, chants II0, 438, 448; vrrr, 17. Gliri-skad, langue de l'épopée 438. Glitr-pa'i lHa-'phan, personnage203. Glo(bo, -pa), peuple, pays 258; rv, 10; vr,43; rx, 2. Glo-bkra, pays 57. Glo-bur, rois magiques I99, 244, 251;vr,9, 10. GIo Khyi-rna rgyal-po, chapitre (E) 46. Glog-ma-sprin,dérnon297.
ET.LE
BARDE
AU TIBET
599
gNa'-khri bcan-po, roi 245,252, 4lg. gNam, pays 287. gNam-mcho phyug-mo, Iac 116. gNam-rjofr, lieu (cf. Ça-rva) 192; rv, 32, 33. gNam-ru, lieu 337. gNam-sman (E), déesse Gufrsman 79. gNam-the(l) dkar-po (E, R), dieu 121, 1gg, Ig3,2g7,2gI, 385. gNas-gnafi(v. Ka-'bur-). gNan-ëhen,montagne 454; vru,4I. gNan-rje gofi-(gufi, gos) snon, dieu rx, 28. Go-bo gçog-rin (E), oiseau de bois 193. Go-'gyo, Gon-gyo,Go-'jo, dGon-'jo, pays 2I2, 2L3, 223, 226, 227; v, 10. GoJog, 'Go-1o9,pays (cf, Ngoloks) 215; w, 34. Go-'phafr(L), roi 430; vuI, B. 'Gog (E), pays : 'Gag 160, 163, I 92; w, 34; vu, 78. 'Gog-cha (E), 'Gog-bza' (E), 'Gog (-mo) (E), mère de Gesar 89, I47,7581,rrr, 153; rv, 34. Gog-ëhu, fleuve rv, 34. Gom-pa ra-cha(E), sorcier : A-mye sGam-pa : sGom-pa 129. Goma (E) : Gûmen. 'Gofr (E), pays : 'Gog 163, 192. 'Goù-po A-ëhos, lama 222. Goù-ma bu-cha (E), frls de G. 428. Gordianos,roi 381, 382; vr, 10I. Gordios, Gordias, rois 381. Grags-dmar, chef 204. Grags-nag, fonctionnaire 203. Grags-pa'byufr-gnas,lama 354. Gre-ba Nag-chan : Nag-chan. Grecs 255, 256, 278; v\ 74i Yrr, 100, 119. Gri-gum, rci 4I9; vr,22.
600
R..4.
STEIN
Gro (E), pays 57. 'Grojdul dpa'-bo,lama65. GroJo (E), personnage192. Gro-ma thaù (E), plaine 462. Gru-gu : Dru-gu. gSafr-balha-mo, déesse73. gSer (E), lignée 4,63. (E)' aîeule466. -bza' gSer-mcho (E) : G"t'*cho 155. gSer-mdog (E), singe 362. gSer-mdog bla-ma, lama 223. gTer-gyi bkra-çis lufr, lieu 2I4. Gû-bayan : Geû bayan' Gu-ne, épithète des Mon 49' 186; w, 10, 11. 'Bum-sgron, aieule 186. Gu-ra rja (E), lieu 472. Gu-ru (v. Ya-mu bla-mao). ma4,ipa vII, 14. -, Gu-ru ëhos-(kyi)dbafr-(phyug),lama 222, 324,325, 424,489; vrr, 12, 13, 14. GurGu-ru drag-dmar, dieu drag 34,6, 348. Gu-yaû, pays, tribu ou épithète des Hor (E) 49. Gu-zan,lieu 293; vr, 136. 'Gu-zi, Gu-se, pays : Gliû; épée L28, 204, 225; tu, 69, 75. Giimbii-xan (E), démon. Gùme(n)(E), roi de Chine: Goma 62,94, r47. dkar-mo)' Gufi-sman rgYal'mo (déesse: Ma Ne.ne: gNam-sman 14 6 ,2 0 L 1' u, 119. Gur-dkaroroi des Hor (E) 4, M,80,
115, ll8, r2r, I27, r39, 160, 3,1.0 34I; u, 2I; uL 115;Iv' 20. Gur-drag, dieu : Gu-ruo. Gur-nag (E), roi 121, 139, 140; ttt,52. Gur-ser (E), roi des Hor 63, 82, lI3, 121,L22; rrr,44,52; x,3.
REcIIERcHEs
Guéri-xan(q*) (H), roi I11, 139, 222,224. gYa'-spafi (mchams-kyi)-skyesopersonnagede conte 290,347; vrr 20. gYa'-spafi rja-rgyal, divinité vI, 20. Gyantse,ville 70, 117; v, I0. gYar-mo-thafr,plaine : gYer-, dBya r- 2 8 7 ,2 9 4 ;w , IIi vr,29. Gyer-'jom, Gyer-mjo, montagne : Ge-Jo 184; w, 2. gYer-mo-thafr, plaine dByar-, gYar- 186, 196, 198. Gyoi-po, nd.ga 297. gYu-khri (E), roi (?) de sBe-ra 89. gYu-lha, frls de Sa-tham(E) a . gYuJphen sTag-rgyal(E), guerrier93. gYu-rce (ston-pa),roi 191, 193, 195. gYu-rce, montagne LgI, 196, 267, 454; ry, 31. gYu-rgyal, chef.224. gYu-rgyal stobs-ëhenthog-rgod (E), roi des Drugu 88. gYu-ri rce-rgyal, montagne 191. gYul-rgyal thog-rgod (E), guerrier (cf. Thog-rgod) 87. gYuù-drun 'khyil-pa (E), temple rY ,2 3 . gYuù-ston Khro-rgyal, lama 512. tyur-med Thub-bstan'Jam-dbyaùs grags-pa,auteur 65, 160. gZiglphan, pays 259. gZis-spro dgon, monastère86. gZrgs (gZrfirs)-kyi sfle-ma, héroine de conte 422,423,431; vtrt, 10. Ha-çafr rce-dgu, montagne 116. Ha-la rta-brgyad, démon 514. Ha-li-ma, lama vo 6, 7, Hab-gdal, roi 250. Haihai (E), pays du Démon du Nord 60, 135, 150. Ilarnluo Siergân (E) : earein 147' M9.
I
J
sUR L'ÉPoPÉE ET LE BARDE ÀU TIBET
Hanuman, Ha-nu-mantha, général (R, L), 526, 5271,tx, 55. Hariti, déessevI, Il7. Hayagriva : rTa-mgrin 68, 95, 120, I2I, I22, rg5, 295, 349, 390, 384, 509-51I, 513, 519, 521, 526, 541; rr, 86; vrr, 57, 98, LII, I22; rx, 31. Haya6iras,dieu 527. Hemis, monastère 84. Hemis (E), forgeron I50. Heou Hien, fonctionnaire2123v,7. Heou-tsi,dieu vrrr, 65. Héros de Fer (E), frère de G. 61. Heruka, divinité 74, 349; rr, 86; vlr, 33. Hia-sa, surnom de Kio-sseu-loI45. Hisar, paysohéros (?) 273. Ho-tcheou, ville I99, 213, 230, 231,232,233, 235; v, 41. Hor (L, H), peuple (Mongols, Ouigours) (v. sTod-Hor) 63, 64, lI3, II7, I19-121, I24, 725, l3g, 1BB-I90,2I3, 2L4, 220, 227, 230, 233, 234, 242, 243, 2M, 256260, 262, 272, 273, 274, 278, 286,287,291, 5161,rrr, I15; rv, 20; v, 34;vr, 43, 83, 97; vrr, 103. Hor Gesar119,188,273. Hor-khafi, famille 117, 188. Hor-khog (khag), pays 65, 97, 130, I5B, 1BB, 225; ru, 78; tv, 43. Hor (pa), tribus 152, 188, 214, 2I5, 2I7, 3rg, 332, 333, 337, 338; ur, 60. Hor-po, lieu 224. Hor, peuple voiisn et adversairede Gliù (E) (v. localisations) 4, 44, 56-58, 60, 64, 97, gg, 1I0, 1I3, 115, l1B, 119, I2r, 122, I25, 138, 139, 140-142,150,160, 1BB, 189, 193, Ig4, 199, 262, 272, 295, 357, 361, 362, 368, 394, 395,
601
460, 5I7, 518, 520; rtt, 52; w, 34; vr, 17. Hor-Glin, chapitre (E) 4[,L,18,68, 71, 76,79 et suiv.,9I,92. Horrnu, chapitre (E), lepcha 59. Hor-bd,ud,ça-ba Ru-ga, chapitre (E) 45. Hor phyi-pa Ra:joms rgyal-po, chapitre (E) 4{, 82. Hor-ser (E) : Hor, peuple 2I8; tI , 52. Hor-ser (jaunes) (H), population 214,218. Hou, peuple 254, 270, 278, 279, 2U, 289. Hou-kiaowang 2ll, 213. *Hrôm, pays (v. Phrom). Hrômayik,
602
R.-A. STEIN
'Jam-dbyaùs dpal-mèhog rgyalmchan, lama v, 19. 'Jam-dbyans grags-pa ( v. 'Gyurmed-). Jam(dpal-) dbyans mKhyen-brce'i dbafi.po, lama de Gliù 65, 91, 226. 'Jam-dpalnor-bu : Mipham. 'Jam-dpal rdo-rje : Mi-pham (?) (cf. Chaùs-sras)72, 74. 'Jam-pa spun-gsum ('Jomo), jo.gleurs361; vfi,82,99. (Ârya)Jambhala, dieu des richesses 248,251,272; vr, 78 ; vIt, 78. 'iaû, pays soumis par Gesar (E) (cf. Byafr) 4, M, 57, 58, 96, 139, 153, 155, 157, 160, 189, 191, 193, 194, 218, 4601u, 2I; vr, 17. 'Jan-Clin, chapitre (E) 44, 46-49, 68, 83. 'Jafr(-nag)(H), pays 214, 2I5, 2I8, 221,287;vr,126. Jattg*, Jangariade, héros, épopée 320,321,322. Je-yue (chan), montagne 190. Jese(Jasa)(E), frère de G. $i6r I48: rrr. I40. JiR-gir, roi 287. Jo-'bag,roi 187. Jo-dar-fia,lieu 214. Jo-lha,lieu, pays215. Jo-ru, nom de Gesar jeune (E) : PagaiTjûrû 3, 4, M,7L, IIB, L46, 148, 159, 161, 200, 323, 345, 351, 353, 360, 361, 364, 376,378,379, 383, 391, 459, 471, 5r8, 54254,40 546, 547, 549, 55r, 552, 560; rrt, 161; vrr, 108; x, 46,48. Jtitti lD"iirti; (E) : io-t,r 64, 76, 146, t48. Jyarung, pays 132. Jyekundo, ville (v. sKye-rgu) 57, L26; rrr, 70.
Kajbur v, 5.
REcrrERcEEs sun a,ÉpopÉs ET LE BAnDE AU TrBET gNas-nafi, lieu-saint
131;
Ka-ca-ra,population 187, Ka-ëhu, ville 235. Ka-çod-pa, fonctionnaire 70, Ka-thog, monastère91, 13I, 2I4, 2 2 I: u ,1 2 2 . Kailâsa : Tise. Kalapa, ville 285, 516; rx, 53. Kalki, dieu 526, 527; Ix, 53, 58. Kam-po gNas-gnafi,lieu rrt, 88. Kan-tcheou, ville Il9, 230, 23I, 232, 233, 286, 287, 292; v, 50. Kandze (Hor-), ville : dKar-mjes (cf. Hor-khag). Kaniçka, roi (v. Carl{rao'S279, 280282; vr,31, 100, 110. Kao-tch'ang Mo-yu, pays 231. Karma, monastère (cf. Karma-pa) 199. -, lieu. lama, chef 223; v, 30, -, Ha-li-ma v, 6. Karma bstan-srufi dban-po, chef 117. Karma dbai-'jin, héroine de conte vrr, 13. Karma-lagsoéditeur 82. Karma(-pa), ordre religieux, monastère 80, 82, L3L, 2II-2L7, 222, 2 2 4 ,2 2 5 , 2 2 7 , 3 45, 499; rl , ffi ; v, 5, 6; vrl, 14, 59; x, 14. Karma Pagçi, 2e Karma-pa 227, 228; v,9; vrr, 14. Karma-skyabs, homme 216. Kaserumant, héros 265. Ke-re, Ke-ru, démon : A-khyuio w ,3 2 ; x ,4 . Ke-rii, roi 199. Ker-zofi (sflan-po)(E), dieu : ÇsJjo 184. Kesar : Gesaren ladakhi. Kesara,Kesari, paysvI, 88.
603
Késare : lcaisar 279. Khrag-mig-ma, démon : bKragKeysar-kulna vr, 100. med vr, 21. Kha-ba-'bum(E), ancêtre203; vr,65. Khra'i-thufi (E), oncle 149, 150. Kha-ba dkar-po, montagne sacrée Khri-brtan, peuple : Khrigdan 259. 70, 86, 195, 333; rr, llg, 121; Khri-çog (gçog, bçog, çod, bços), vrr, 37. paTs, lac (v. Khrom-çog) 195, Kha-bar (dufr) brgya-la, Iieu g5. 196,294;rv,40; vr, 136. Kha-ëhe, pays (Cachemire)(E) (L) Khriga, -ka, lieu rv, 32, 33. 45, 49, 257, 259, 275; u, 21. Khri-gdan (K'itan), peuple: Khri-, chapitre (E) 45, 46, 88. brtan 259. KF:F me-'bar (E, L), personnage Khri-lde, roi 229; v, 43. 247. Khri-gnam-ld (?), roi v, 43. Kha-rgan dGa'-ni : Ga-ne. Khri-lde srofi-bcan, roi 249. Khalatse 56. Khri-'od, roi v,43. Kham-pa ru-rifr (E), yak sauvage247. Khri-srori lde-bcan, roi 65, 249, Khamso pays (v. mDo-, Mar-, yar-, 434,435; xr, 51. versions)82, U,85, 86, ll8, I32" Khrim(s), pays : Khrom 196, 277. 183, 187, 205, 337; vrr, 13. Khrim(s)-çog, lieu Khrom-çog Khams-gsum dbafr-bsdud (E), tam796; tv, 42. bour 465. Khro-bo dbai-phyug, chef 189, 215. Khari-dmar,lieu 215, 216. Khro-bo-rgyal, chef (cf. Khro-rgyal) Kharoçtha, saint 383. I8g,2I5,2Lg. Kharoglra, pays 383. Khro-chafi, château 189; rv, 19, Khe-le Nam (-Mon), peuple Khro-mthar, lieu Khrom-thar. 260. Khro-rgyal : Khro-thufr 186, l8g, Khe-se ral-pa (E), démon 160. 2I8, 5L2; rv, 19; vr, 20; rx, 90. Kheysara, personnage280. -, divinité terrible 186; rx, 80. Khimo Tung-chung (E), chien ISI. ---, chef (cf. Khro-bo-rgyal) 2I8. 'Khon-pa, -ma, vieux et vieille (E) Khro-thufr (E), oncle de Gesar 3, 465. 95, I23,124, I25,130, 149, 150, 'Khor-lo (mo)mdo, lieu 199, 216, 160, 1B5.Igg, I94,367,394, 395, 22I,224; w, 45. 459, 4,60, 4,69, 497, 510_513, Khotan, ville 121, 23I, 233, 242, 5I7, 5Ig, 54r, 542, 546; n,22; 250,278, 290, 2gl, 282_294,290, rv, 14, 19; vu, 108. 291,293,383, 387, 522; ru, S0 Khrom : Phrom (q. u.) t \r, 92, 112, 122; yu, 100; rx, Gesar de 7t Ll7, 136, 57, 59. Ig3, 205, 2rg, 247, 25r, 257, Khra-'brug, temple 74, 349. 259, 273, 284; ur,6; rv, B. Khra-ëhun (E), chapeau; æil 3S4, Khrom-bo (-bu), lieu 205, 213; 360, 4,65,542; vur, 61. 2TB. Khra-rgan (E), doyen de Glin : Khrom-chafi, lieu 205. sPyidpon : Tsargin 92, I47; Khrom-çog, pays 195, 196; rv, vrrr. 59. N.
û4
R.-4.
Khrom-Khog, Khrom-thar, Iieu 195; tv, 39. Khrom Khri-çog, pays 195. Khrom (spyi-thog), ville 214, 2r5,218,228. Khrom (thog) 227. ' Khrurzs-Gliù, chapitre (E) 43, 45,
65,67, Khyab-pa Iag-rifi (E), démon x, 4. Khyi-rna rgyal-po, roi (E) 4.6. Khyi-tan, peuple\r, 29. Khyufr-po,clan, peuple IIr, 87, I51. Khyufr-po stefi-ëhen, lieudit 13l. K'i-nan-ling-wen ts'ien-p'ou, chef 23L:, v, 43. K'i-tan, peuple (v. Khyi-tan, Khri brtan [gdan]) vr, 29, 46, 97; vl, 60. K'iang, population 132, 191, 195, 229, 233, 235, 279, 388, 391; vrr, 60. Kidâra, dynastie, peuple vI, 93. Kin-tch'eng kong-tchou, princesse 277. Kio-sseu-lo, chef tibétain 143-145, 230 et sluiv., 292; rfi, I24, 126,
r27. Kiser (E), Gesaren buruËaski59, 150. Kitung (E), oncle 150. Klon-ëhen-pa,lama 488, Klofl-gsal sfiifi-po, lama 91. Klon-than, lieu I44, 2I3. Klu-bcan, démon du Nord (E, R) : bDud 4, 48, 58, æ,76, 78, 79, 91, 98, 116,127, 142, I5l, 160, l8g, 190, 193, r94, 195, 247, 356, 357, 517, 520,536, 561; rr, 2I; w , 3 2 ; v r , 22; x , 3, 4 . Klu-bcan Mer-lëam, rcine vr,22. Klu-bcun, moine v, 48, Klu-' bum, ouvrage37, 46L. Klu-dga', athlète 330; vr, 6, 29. Klu-mo, tribu 2I5.
STEIN
Klu-sbrul thod ('od)-dkar(E), dieu98. Ko-sa (chinois) : ç.ttt 1tr. K'o-sa T'ou-kiue, peuple 274, Ko-sai(chinois),: çs..t 117. Kod-khar : Kofr-kar. Kôkôèii, chamane YII, f0, 60. Kokonor : Khri-çog 269,27I,293l vr, 69. Kofi-jo, princesse (cf. Wen-tch'eng, Kin-tch'eng) lI21, n, 29. Kori-kar (khar), prince Kod274; vr, 84. Koû-po : rKofi-po, pays 132, 2I9, 297, 298, 493, 494,509; rv, 50; vlr, 9. Kouan-ti, dieu de la guerre chinois, identifié à Gesar (v. sPrin-rifr) 8, 33, 39, 95, 108, lll.1l3, 114, 116, 133, 134, 137, r42, 2Bl; ttt,26,43; rx, 59. Kouchans, dynastie 270, 278-280, 282; 'tr, 93Kouei-tô, ville lv, 33. Kouen-mou (pou) lin-ts'in, chef.225. Koutcha, pays 233, 269, 383, 390, 391; vr, 69,127; vrl,87. Kre-bo.pays214; rv,43. Kre-çod,pays2I4,216. Ku-se, lieu 223. Kulika (v. RigsJdan). Kun-bzafi ëhos-glin, monastère 80. Kun-çes(E), devin 369. Kun-dga' che-rifi, scribe 86, Kun-dga' rgyal-mchan, lama 222. Kun-du dga'-ba (L), nd.ga 43I. Kun-du dga'-byed (L), personnage 431. Kun-thar (E), femme 160. Kuvêra, dieu : Vai6ravala 263, 272, 283, 2M, 286,290, 38I, 384, 394, 522,526, 527. KYsr, : kaisar 279,280,282,3BI; vr, I0I.
RECHERcHES sun
r,'ÉpopÉe
Ia-dvags, pays Ladakh (E), chapitre 4,6,(H) v, 36. La-kha, ma-san vr, 20. La-mer-mu, roi (cf. Mu-wer) 250. Labrang, monastèreI23, 454, 4g7; rrr, 58. Ia_dakh (v. versions, La-dvags) 95, L0g, l0g, 183, Igg, rgg, 229: ri l ,2. Kesar, roi du - 57. Lama (E), pays de Kiser 59, I35,
150. Ianga Brùmo (E) : , 'Brug-mo 59, 150.
Iafrka, île des démons 522. Lafrka mGrin-bèu (Daéagriva), démon; dieu tutélaire527. Lao-tseu278, 5I3; vr, 86; vrr, 61. Las-rabglii-pa, Iama 65. Las-rab khaù, château 86. leags, pays w, 12. lCags-mdud,pays 195. lCags-mo,pays I24, 2I4, 2)7; w, 12, 43. leags-nag,pays 463. lCags-ra,région 130, I3I, 220,22I, 224; ru,77; v,13. leam-srii, dieu : Beg-ce 522; rrr, 19, 22. lÔafr-dkar ber-ka, bâton-cheval (v. dada) 54O. leaù-lo-ëan, paradis Alakâvati rv, 19. leaR-ra smug-po,lieu 287. lCafr-skya xutuxtu, lamas. premier - 76. deuxième- 76, 112, 113. lee. famille 262. lei.(E), pays I18. lDan (-khog, -ma), pays (v. 'Dan) 127, 129, lM, rg3, rg4, 203, 213215, 2I7, 2I8, 227, 450; rrr, l5I; v, B; v4 29.
ET LE BARDE Àu rrBET
605
lDan-pa, lDan-ma (E), ministre 56, 83, 87, 88, 99, I27; ur,72. lDe, lignée rcyaIe 424. lDom : lDofi rv" 53. lDon, tribu (v. gDofi, sGo) 193, ?03-205, 2t6, 2I7, 2Ig, 229, 24I, 260, 293, 354, 456; rv, 53; vr, 65; vrr, 69. lDofr-khyi, famille 2lZ. lDon-prom 293. lDoir-sras,héros 203. lDum-bu (Bon-nag --) (E) 149. Leaqg-tcheou, ville 144, ZàCi,ZZS, 268,2971'rrr, 43. lGa, tribu : sGa 458. lHa-bcansgafi-dmar,personnage520. lHa-bcun, moine 230. IHa bla-ma,lama I43. lHa-bzan klu-dpal, général 252, Zg7, 288, 330; vr, 29. lHa-dbaû che-rin 82. lHa-dga', athlète 330; vr, 6, 29. lHa-Glin, chapitre (E) 48, 65. lHa-gzigs,famille 203, 354. lHa-lëe Surya, moine 86. lHa-ldan, pays 283. lHa-ldem, Bonpo 423. lHa-lDofr dkar-po, lignée (cf. lHa. rgod) 219. lHa-luù dPal-gyi rdo-rje, lama 219. lHa-lufr g-yu-mdo (E), tieu : rMasmad gYu-lufl -125. (lDon) lHa-rgod, dieu?, clan? (cf. lHatDoa _l 217. lHa.rgod 'Bum-lu (E), guerrier rv, 14. lHa-rgod thog-'bebs, dieu 455. Lhasa 36, &, 70, 81, 85, 139, 14O, 363, 420, 422, 423, 5I4; vr, 121. lHa'u bkra-çis 82. lHo-Gliri, chapitre (E) MonGliù Æ" 85. lHo.krab (E), pays : Glo-bkra 57. lHo-rjoù, pays 86.
REcUERcEEs
606
R..A.
STEIN
Ma.4i : Bu-lha nor'bu. Ma-ru-ce (rce), formule, dieu, PaYs' ministre 52I' 522; rx, 47, 50' r4. Marica. ministre 522. lHun-grub-steù, monastère 73, 216, Maru(Cina)' PaYs522i rx, 47' 22 0 ,2 2 I; v, 23. Ma-safr, ma-sari, divinité(s), héros (Kho' Li, nom de famille, clan, PaYs de conte 8I, 88, 205, 246, 2M' 126' vr, 284,287,29L; tan) 250, 2go, 347, 420, 428, 437, 460, M7, Li-byin (Ha'ra), dieu 291' 488; rrr, 161; vI, 13, 20,21' M\t, vr, 271; Li-hien, paYs, Préfecture e-sa'le-'d'u, formule bonMa-tri-rnu-y 74, 75. p o rY ,2 3 . Li t'o-t'a : Li'ts'ing, dieu 291' Mahabala,dieu (v. sTobs'ëhen)' (Li) Li-tsouen, moine 230' 232' Mahd,bharatao éPoPée265; vr, 61' 133' rrr,98, : 148; Ling iit fet pays 27I, 283, 286; vr' Mahâcina, Lin-ùhu (gser'khab), ville 144, 235; 85, r22. 7L,77, 45, v, 51' roi 251, 283, 383; Mahâsammata, 32;vY76' rv, ville Lin-t'ao, 120. 10, vr, Gtl' Lin-ts'ong (chin.), PaYs Mahâsena, Mahendrasena, roi 263' cnart à10, 225; rrr, 68, 69, 78' Maitraka4yaka, marchand 280' Glitr. Ling Maitreya 395; vr, 111, 131; vrrt' Lins'dee 151. 3 4 ,3 6 ; rx ,5 9 . 151. Lirr!-Gyaso (E) 59, pays w, 11. Mafr, (E) 59. Sttglvang (ldon) sTag-bcan,ancêtre Man-lâom 150' U.tlpit iràr iE), Kit"t de Ling 53. rv, 20I; : 210' Gtifr'charr Lin!-6'utt* (chin') (E), déesse509' lha'mjes Mandâ 'Jafr. lÏafr: (E), déesse 14'6' Gormo Mandzan personIiaù - rce- bskyil ' mkhar ' ba, 20r. nage 81. Maflju6ri 65, 67, !14, 25I, 286, lNa-tàan. ville 283, 296; vç I2L' 394;v\ 99. lNa-len, ville 283. : f.ée 82, 297, 431, 432i Manohara, démon (E), Lobsoga, Lubsaga 41. rx, Lobiosoldoi : Lobson 6I,62,L34' : Manshut, informateur, barde (Man' Lobsogol-doi(Loir') (E), démon Ëùd) 61. Lobsaga 63, 93-94. Mar-bza' (E), femme 84' Lobson tq : Klu'bcan u' 43' Mar-khams, PaYs(cf. Yar) 195'Lonque Vie (cf. tongévité)' 36' (v. rDo-rie Che-rgYal)' Mar-yul (H), PaYs109, 231; v, Rài a" 323; conte de hétot Mu"âgulyay""", lTa-bu dbaù, roi de Chine \rt, 99' vrr, 13. mChal-lha smug'Po' montagne 195' Ma-bZi, Ma'gZi, PaYs,famille 188' *Ôttog-gy"t gltïPu, lama 65, 116' rMa' Ma-grom (khrom), lieu 3+5. 2L 5 ; w,34. kun'thub, Pièce d'ar' mChon'ëha : Gufi-sman (E), déesse Ma ne.ne 455. mure rgyal.mo M, 146, 333, 445'
lHo-roù, paYs 216. lHun-grub rgYa'mcho, rnaPiPa vrt,
sun
r.,ÉpopÉe
mChon-ëha lamJog, pièce d,armure
455. mChur-phu, monastère 22g, S2I. mDa'-mchon kun-thub, pièce d,armure 455. mDan, pays : 'Dari, lDan. mDan-bza' (E), femme (v. 'Dan, lDan) 160. mDo, pays (v. Amdo, Khams) 186, 196-199, 203, 216, 2t7, 2Ig_ 22r, 229, 269, 294, 354; w, 32. MeJofr gi rta-khra (L), cheval 428. Me-meslob-dponrCe-dgu (E), maître 166, 46I; vrrr, 60. Me-ru (E) : Çan-pa : rMeru(-rce). Me-tog tha-mjes (E), femme 196. Me-tog mjes (E), femme de G. 195. Me-za 'Bum-skyid, femme de G. : Tûmen liryalang : rMe-za : Mer-za 116. Mer-bza' (za), femme (E) 195; w, M. Mer-lôam, reine (v. Klu-bcano). mGar, ministre, famille I39, 203, 220. mGar-bza' (E), femme 168. mGonJhun-pa, chef 225. mGon-po (rin-ëhen), chef 225. mGon-po dkarpo, dieu 513. mGon-po rDo-rie, chasseur, saint
s05. Mi-cho dmar-po, pays 188. Mi-ëhu-kha, lieudit (E) 118. Mi-ëhufr (E), garçon, beau parleur 44û, M3. Mi]gyur rdo-rje, lama 35, 67, 125, I29, 199, 203, 224,521; v, 30. Mi'i lha, roi 283. Mi.khyun (Ru+ra) (v. Rudra, démon) xo 4. Mi-la ras-pa, religieux, poète 108, L65, L67, 169, 242, 350, 351, 354,
ET LE BARDE AU TrBET
æv
359, 4m-493, 505, 509, 512, 550. Mi-lis, pays w, 42. Mi (Me)-flag, pays4, 47,78,97,I20, 136, 191, 193-196,205,213,2Ig220,227-230, 234, 257, 259, 27I, 283, 295, 297-289, 2gI, 292, 296,, 299, 526, 556; rr, I2J; u, 82, 96; v, 35, 36; vr , 76, 126, I 84. _;- Rab-sgan (r. Rab-sgan). Mi-nub (rgyal-mo), pays, chapitre (E) 46, 89,26r. Mi-pham ('Jam-dpal dgyes-pa,i rdo. rie) lama (v. 'jam-dpal nor-bu, 'Jam-dpal rdo-rje) 38, 65, ?1 et suiv., 91, 226,325,336, B4g. (rNam-par rgyal-ba), id,em 71, 73. 1'Jam-dbyansdgyes-pa), id,en 74. Mi-pham, si-tu ëhos-rgyal 225., Miao-tch'ouan, région 230, 232; v, 47. Midas, légende et thème de -60, 380-382; vrr, 100. Mig-dmar èhen-po, dieu vr, 20. Mila Gûnëiik (E), personnagevrr, 10. Mila kôgëti, divinité vrr, 10. (d,Bu-nag) Mi' u' d,ra,-ëhags,(gTamrgyud.) Mi' u' gram-bëag, ouwage 436,459. mJes-ldan(H, L), femme 22I,265, 276. (E), mère de G. 222; vr, 87. (t) Cârumant, roi 264. mJes-sdud(L), roi 265. mJiù-yon Sad-na-legs,roi VL9. mJo-dge, pays 133. mJo-khra stefr (sdins) (E), lieu 125. mKhar-mdo, pays 223. mKyen-brce'idbaù-po(v.'Jam-dpaldbyafrs-). mKhyen-brce Ye-çesrdo-rje, auteur 90.
608
N..A.
pays257,268, mNa'-ris(skor-gsum), 269; vr, 66. Mo-li, loltapdla tn, 58. ModZigir, héros de conte 545, 54,6; x, 18. Mon, peuple 4, M, 49, 186, 187, 243, 257-2û, 352, 460, 494; w,9 , 1 2 ; v r , 17, 4l; r x , 1 4 . Favori de Kesar 56. 56. Démons Mon-Glifi, chapitre (E), Çiftkhri : lHo-Glin 46, 47, 85' 158. Mongols, mongol, peuple (v' versions, Hor, Sog) 6, 121, 133' 139' 141, 188, 189, 2r3, 223, 226, 228, 257, 260, 278, 521, 546; n, 113; rv, L7; v, 5, 6,91 vro97:,vl, 103. Mou-wang,roi 385; vv,99. Moua gùû6i (E), devin 148. mThifr, pays (E) 47,I58. mThifr-ge, ancêtre 4,66. mThifr-gi tal-bzafl-ma, déesse 98. Mu(r)-rdo, montagne 508. Mu-rum (Mu-rug, Mu-ri, Mu'tig) bcan-po,roi 186, 249,252, 524; yt" 29. Mu-spyaù, Mu-pa (E), lignée 204' 463,4&. Mu-wer, roi (cf. [,a-mer-mu) 259. Mu-zi (zu), n. de famille, ethnique 230; tII, 75. Mu-zi-gsal, Bonpo (: dGe'rab'gsal) rv- 34. Muni6àsana : ('Gyur-med) Thubbstan65. Muskeril xùrëi, barde 327. Musulmans 253, 278, 283, 292, 299; vr, 92, Naëin-xan(E), roi du Nord 94,95. pays 116' Nag-chari (Gre-ba -), 333.
STEIN
Nag-èhu,fleuve219. Nag-çod, contrée 332. Nag-po lëags-'bar,roi rn, 46. Nag-rofi, pays 215. Nâgârjuna, sarrrt 427, 431, Nam, Nam-ti(g), pays, peuple : gNam 287, 293, 555; x,37. Nam-mkha' dbyifrs phyug-mo (E), déesse509. Nam-mhka' rgyal-mchan, lama 2I2,
2r8. Na(m)-mkha' rgyal-mchandpal-bzan po, lama 212,2L5,2I8. Nam-ldon-phrom,lieu 235. Nam-rifr, lieu 136, 296. Nambo Palidung (E), oncle 151. Nafi, pays297,298,353;w,50. Nafr-ëhen, pays 43, 82, 126, 337; rrr,6 7i w ,3 9 , Nan-ko kien-tsang, larna 2I2. Nan-ko kien-ts'an pa-tsang-pou,lama
2r2. Nan-palèe-riù, Bonpo 132. Naû-rjon ston-po, moine 242. Nar-*u gdofr-gëod, épée 428, 455; vrrr, 51. Nar-ma'i rdo-gëod, épée (v. rDoëhod) 428. Nâtha siddhâs, religieux 323. Ne-ne : Ma ne-ne : A-ne. Nes-paskyob-byed,genouillères455; u rr,5 1 . Ngo-mou lin-k'in, chef.225. Ngoloks, peuple (cf. GoJog) I24' 188, 191, 229, 266, 331, 348; w, 12, 39; v, 28. Ni-çar tho-rgyab, armure 455' Ni-ma grags-pa (E), pays? : A' grags rr, 19. Ni-ma kunjkhyil, lieu 128. Ni-zla, lieu (cf. Je-yue)190. Niu-kouo, pays des Femmes (voir Femmes).
REcEEncEEs sun e,ÉpopÉs ET LE BARDE Au TrBET
609 ou:
il::*:f,i"ul^9s,-13e, rror, tribure2. monastèrc ?LI:2?2.I ongchun(.bu), 220.222;_v,Ig,2J. I ili;
ÏUl:
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-' --"' v^uÙ tv' orag-çu) vt,79. ' rr, 106; rx, 40. i chapitre (v..-sTag-gzigs). {:"'-gt"a, " , / ,u-nra" rgyal_po (E), roi 150. -r\or_-tha-rgyas (E), artisan i5B I Ë;;: blon L50, 247I Norbu Oagyil (Ey nt'
(E): gsrr ilf|; S:*,i.1".,:_*r.'1".",ff;:u*s ^ l bron'ËË, / t",1T" i:jï Gl,'.Jiiz-,vr,63. plyll'u"'-.ui
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Nuxata-zurgai(E), Gesarjeun_e 60. i ï,'i,"ltîî;:?rï,v', D/. por.j,-' , Ji lua*u*."* -, ,,
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rryusara Nyusata(E), (E), Gesar Gesarjeune jeune 545. 545.
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dieu
2gB, 2g6, 2g7
610
R..A.
380,392, 394, 430; vI, 78; vru, 32. Paficâvata, ville 283. Panchen lama 79, IL2,
II3,
RECHERcIIEs
STEIN
525;
rx, 52. Pâflcika, dieu 282, 283, 284, 286, 287, 387; vI, 78, 117. Pângchu (E), Gesarjeune 59, 149, 150. Pe-dkar, dieu : Pehar 122. Pe-ser.roi-démon,122. Pehar, dieu 115, 117, II8,120-1.22, 189" 193, 222, 286-289, 291, 38 4 , 5 2 0 ; m , 28; Y I i, 5 1 0 1 1 1 , 114. Perse (v. Po-sseu,Iran) 254; vu, 100. Pha-rol, 'èhin-byed, lasso 455' Phag(mo) gru-pâ, famille, secte126, 2rr, 213, 226. 'Phags-pa,larrra 22I, 226, 227'Phan, pays 200, 204; rv, 50. 'Phan-pa(po) 203; Iv, 51. 'Phen(-po),pays, famille, montâgne 2 0 O,2 0 I, 539; r v , 51. (b1a-ma)'Phen (E), ancêtre 203. Pho-ru kha-mtho bôo-brgYad(E), coupe à boire 130. Pho-sgom,saint vrr, 76. Phra-ëhun (E), chaPeau354, 360. 'Phrinlas ro1-pa-rcal,moine : Mioharn? 74. 'PLrinlas Theg-mèhogdban-rgYal, moine, auteur B0' Khrom, *Frôm, Phrom, pays Hrôm, Rùm, Foulin 7,253,259, 270, 273, 278, 293, 294,298; vt, 11 . Gesar)'42,241,293,297 ; vr, 2. Phu-na,peuple,pays 259' Phun-chogsglin-pa 82. Phur-cha na,n-so,chef.214. Phur-pa-thar,chef 215'
Phyi-mo be-bum, recueil de contes (cf. be'u-burn) 422, 429. Phyifi-dkar-ba, dieu, montagne 348' Phyin-sfion[-ëan] (E), ministre 116, 195. Phyva (v. sGam-bu'). Po, pays 259. Po-lu : sPo-lu. Po-sseu (Perse) 254, 270, 277' Po-to-pa, lama vItI, 5. Pom-ra, famille (v. gDon; cf. rMa' ëhen sPom-ra) 19Ç' 229. Pont de Chine, lieu vt, 29Potala : palais 139, 140. montagne 259, 297. Pre-te (L), servante vI, 63. Pretapuri, pays 298; vI, 138. Gur-nag Qara-gertù qân (E) 148. Qarluq, peuple 233; v, 39. Qasar, personnage héroTque; PeuPle Khaz âr I 45, 274, 2 7 5 . Qormusda (Indra), dieu 75, \44, 148, 153, 29I ; u, 9 3 . Qubilai, empereur (v. Se-ëhen). Râ-ga a-sya, lama vu, 14' Ra-joms rgyal-po, hérétique (E) 45. Ra-khra (khii) rgad-po (E), ancêtre : Ruo 203. Ra(locaba), lama 143. Ra-]o (E), maître 192; vlr, 78. Ra-mgo-ëan, dieu (E, R) 339, 523' Ra-rca gdofi-flag (E), singe 362' , . Ra-rgod mthonlpo fliçar, lieu 214' Ra-rgya, monastère 213; IV,32' Sefi' Ru-sky"s (E), père 6" Ç. : blon : Ruo : Pa-saù'ldan -9 t '7
.
vt
,,
Rab-brtan, lieu 224. Rab-rgyas, moine 74.
SUR L'ÉPoPÉE
Rab-(stofi-char) sgafr (Miflag-), ville, pays 2I4, 217, 228. Rad-na ma-ti, moine 86. Rag-ëhab, lle:u 224. Rag-phrom, lieu 214. Ragçi, pays 81. Ragu a-mye, barde 65, 331. Ra(khri-) Ral-pa-ëan, roi 89, I42; vr,88; vrrr, 3I. Ral-pa-'jin, ministre 275, 276 ; vr, 20. Râ1na, Râma noir, (R), rois de Sambhala; héros d'épopée 526, 527; rx, 55. Rd.mayat.t,a, épopée 380, 503, 522, 523, 526; vr, 61. Ran-byun rdo-rje, 3e Karma-pa 227,
523;v, 5, 6. Ratiévara, démon : dGa'-rab dbafrphyrrg. Ratna glifr-pa, larna I25, 222, 346. rCa-mi, peuple 258; vr, 43, 44. rCe-ëhag (E), couteau 553. rCe-dgu, maître (v. Me-me-) -, démon 461. rCi-na : Cina. rDo-èhod-ma, épée (E) L67, 428; vrrr, 51. rDo-rie 'bar-ba-(rcal), dieu 98. rDo-rie bdud-'dul (R), dieu I13. rDo-rje Bod-khams-skyofr, montagne sacrée 2I4. rDo-rje'i brag-ra, lieu 230. rDo-rie-'ëhan (Vajradhara), divinité
351, 353, 357, 490,509, 509. rDo-rje Che-rgyal : Gesar (dieu) 72, 73, 349. rDo-rje don-grub (E), singe Don-grub 368. rDo-rje dpal-bzair, lama 74. rDo-rje'i go-èha, pièce d'armure 455. rDo-rje khrom(khro)-'bar, montagne : Rofr-bcan rv, 14. rDo-rje legs-pa, chet 224.
ET LE
rDo-rie
BÀRDE
611
AU TIBET
legs-pa, divinité
8L, 224
vr, 20. rDo-rje, phag-mo (Vajravarahi), déesse 509, 510. rDo-rje Zu(l)-le-ma, déesse 98. Rebkong, région 268, 292, JIg. Rëdziori-xuci (E), le Cesar en monguor 64. Reting : Rva-sgreù (Radeng). rGa, pays : sGa 214. rGod-chari, lieu 224. rGod-kyi ldem-phru-ëan, lama 346; \tr, 49, rGod-lëam dkar-mo (E), cheval, tantesæur, déesse 535. rGod-ma-kha, yakça 297. rGod-po, personnages : : dPal-leo - Ta-ra. rGur, rGu-ru (E), mendiant 47L; x, 48. rGya(-ma), endroir, clan 435. rGya-bza' (E), femme I1B, 185. -, tribu 119, 185. rGya-b1in - brGya-byin. rGya-cha Zal-dkar (E) : Çel-dkar, demi-frère de Gesar : 'Bum-na - Zalu, Zal-dkar 57, 79, 87, 92, 99, 130,149, l5g, I95,469,496:
rr, 78. rGya-Drug,population294. rGya-le'u 'chaPil"re ) , (E) - Chine ,Cyà-sLi,i rGya-mkhar, ville 199. rGya-sde, district rrr, 87. rGya-stag khra-bo, corde (E), 428. rGya-ston-pa, personnage 2I7. rGyal-ba ru-rin (E), (v. rGyug-pao), bàtoî 542, 553, rGyal-'phan, héros 203. rGyal-rgod : Mi-frag 228. rGyal-sa dkar-po (E) : Çel-li buZun : rGya-cha : Çel-dkar 56. 20.
6L2
R..Â.
SÎEIN
rGyal-sa Çel-dkar (E) 148. rGyu-ma ron (E), vallée 4'62. rGyug-pa ru-rin (E), bâton 130. Ri-bo-ëhe,viile 349. Ri-çi (E), vieux 465; rx,47. Ri-nub (E), paYs : Minub 89, I42' Rigs-ldan, pays, rois (Kulika) 296, 525. Rin-ëhen darJu (E), chef 204. Rin-ëhendar-rgyas,barde 131, 337' 339, 345, 355; rr, 117. Rin-èhen phun'chogs, lama 325' rJa (-khog), région du Khams 43, 188. 205; vI, 43. rJa-ëhu, fleuve 126, I29, I8/, I99, 200. 219. 225; rtt,61; rv, 3' rJa-(rgod)rgyal'Phen-po' montagne 200,204. rIe-bcun dam-pa,lama 134. rJogs-ëhen-pa,ordre religieux 70, 75,77,336,351,488,489; vlr, 37. rJogs-ëhendgon-pa, monastèreu, 91. rJon-bcan çan'pa (R), dieu l.I2, 113. 281. 520. rKon-po, pays (v. Kon-Po) 116. rKyafi-bu, Ju (E), cheval 538. rKyatr-çes (E), cheval : ean- 163, 54A, 54I; rrr, 154. rKyan-ëhufi Kha'dkar, cheval 497, 538. rKyafr-khra me-lofr (E), cheval 428. rKyair-rgod dbyer-pa (yer-pa, her' pa, etc.) (E), cheval L49, 497, 538, 539. Rlafis, famille (v. Byari-ëhub, 'drebkol, dPal-gyi sei-ge) lM, 200' 204,354,466;nt, I22' rMa (E), pays ethnique (çod, -khog) 65, 66,78, 118, r24, 132, r85, 187, 195, 197-199,21.4,452, 4'6r, 4,63,467,508, 535; rrr, 76, 161; wn 34, 57; vut, M.
rMa-bya Byafi-brcom, lama 427. rMa-ëhen(rgyal) sPom-ra,montagne sacrée 66, 70, I24, 725, 190, 191, 193, 194, 198, 200, 348, 364, 392, 445, 454, 461, 548l rv, 31, 38; vII, 37; vlu, 44; Ix' 1. rMa-ëhu, fleuve 66, I23,129,268; rv, 16. rMa-grom, lieu (v. Ma-grom),rv, 34. rMa-luù lieu, 230. rMa-mcho,Iac 116. rMa-rgyal 'Phen-po, montagne rv, 51. rMa-ru (rce) (R) : rMe-ru, Me'ru rrr, 16. rMa-smad gYu-luir sum-mdo (E), lieu 125. rMe, ethnique, pays I32, I95, rMe-za (bza'), femme (E), : M.', Mer- 195. 196. rMe-ba rcegs-pa,dieu gardien 111. rMe-çod, région 131, 2I5, 223; rrr, 86, rMe-le, pays rv, 42. rMe-ru (-rce), dieu et guerrier (R. E) : M"'to : sDig'ëhen 111, 190" 193, 518, 521-523. -, frontière sino-tib. 190. rMi-li(ù), pays rv, 42. rMog-rgyal 'Phan-po (E), montagne w, 51. Mu-zi'gsal. rMu-gsal, Bonpo Rna-ëhenLi-phyogs,BonPovrr, 100' rNa-yab-glin (Camara), île des démons 69. rNam-rgyal, scribe 86. rNam-thos, montagne'dieu vu,- 137. rNifi-ma-pa,ordreieligieu* : Égli." Rouge 65, 80, 81, 112, 138, 143, 155, 166, 334, 398, 440, 454, 472, 487, 488, 490, 499, 508; rr, 59, 91; rrr, 116; vrr' 20. rNog locaba, lama 42.6.
REcEERCTIESsun r,'ÉpopÉn ET LE BARDE AU TIBET
rNu(-pa) ehos-kyi rdo-rjeola;rrra227. Ro-lo, pays 199. Ro-sgrun, contes Sidd,hi-kfir, Vetd,lapafi,caa.40, 246, 266, 420, 428, 431,501; vr, 48; vr:,, 72, x,26. Rogmo (E) : 'Bttg-mo 148. Rol-pa'i rdo-rie, 4e Karma-pa 213, 227; v,6. Rol-paskya-bdun,démons518, 519. Rom, ville - Rùm 274. Romaka, ville vr, 140, Rome, Romain (cf. Ta-ts'in, Foulin, Rùm) 254, 262, 279, 281; vr, 101, 102, 116, 140. Rofi, pays 188, 195,509; rv, 14,42; VT.
IJJ.
Rofi-bcan, montagne Iv, 14,. Rofr-cha (H), chef 233; vr, 135. Rofi-cha dMar-leb (E), guerrier 92, 148; rv, 14; vr" 135. Rofr-cha Khra-rgan (E), doyen rv, 14; vr, 135. Rort-Gliù (E), chapitre lfioGlin u, 18. Roir-sras (E), guerrier I94; w, 14. Rongsa (E), guerrier I48. rTa-mëhog (v. Hayagriva) 124, 186,
285, 349, 360, 526. rTa-mgrin, dieu (v. Hayagriva). rTa-rgyugo chapitre (E) 44, 65, 7L rTa-rna (-sna),lieu, monastère126; rrr, 64, 65, 66, rTa-thug dkar-po, divinité 40, 90; vt, 49; flrr, 39. Ru-khra rgad-po (E), ancêtre 203. Ru-rir1(E), bâton (v. rGyal-bao)542. Ru-[a(s)]-skyes,roi v4 22. Ru-[a, cerf, démon des Hor 45. Rudra, dieu, démon Thar-pa nag-po (cf. Drag-po) 5I0, 514, 536; rx, 36; x, 4. Ruluk (E), animal 148.
Rùm,
pays (cf.
Phrom,
613 Fou-lin)
233, 24I, 253, 255, 270, 274, 292; v,50; vr, 36, 84, 133. Rùmi, ( romain > 282; vr, I75. Rva-sgrei,monastère45, 87, 90, 91, ll5, 139, I40, 325, 334,337,345, 348, 349, 45I, 524, 527; vrn, 42. Sa-dam (E) : Sa-tham 153, 160, 193; rrr, I39. Sa-dmar,monastère22I; v, 20, Sâ-mbho-la,ville : sTambhola274. Sa-mdo, village 225. Sa-skya-pa,ordre religieux 43, 77, 79,96, II2, 129,139, 140, 205, 2I1,220, 222, 224, 225-227,2m, 428; v,6, 101vr, 20; vrr, 34. Sa-skya paldita, lama 129, 220, 226, 227, 229; u,99; v, 5I. Sa-tham,roi de 'jafi (E) : Sa-dam 4, Mo 49,93, &1, 153, 156, 157, 193, 536; rt, 2I; ru, 148; w, 10. Sa-tham ('Jan-; (H), lieu (Likiang) 215. Sa-thenag-po,dieu 189. SâdângkâiKâsâr, héros 64. Sâgâlâng(E) : Sanglun. Saixulai Goa (E), frlle 94. Saka, peuple 263; vr, 74. Sâkva" clan 251. Sâkyamuni,bouddha I20, f2l, L3g, 25I, 363. Salares,peuple 119. Samantabhadra509. Sambhala" pays mythique 8, 113, 1I5, 140, lgl, 259, 264, 274, 277, 285, 297, 334, 349, 5I1, 516,522,524-527;vr, 83, 84, 85, 134. Samu atho (E), démon 151. Samu radu lhamo (E), démon 151. San-tchoouan,pays 58, 9L, 123, 325. 453.
6t4
R..À.
Sanglun (E), père : Seû-blon 148. Sankra Miru (E), ministre 149, 151. Safis-rgyas glin-pa, lama vrro 54. Safis-rgyas rgyal-mchan, chef 2L7. Sairs-rgyas ye-çes, lama 222. Santirakéita 65. Sara Erdeni (E), roi 94. Sarabul (E), pays : Hor : Sarai dai, Sorogoldoi 6!, 62, 93. Sarabul 63. Saraidai (E), pays : Saraigol (E), pays : Sarabul 92,
94, l2r, L22,r28, r30. Saren-dayaëi, lama 134. Sari-rung dong-chen (E), pays 152. SartaTol, peuple vr, 92. Sartaktai Kâsâr, héros 64. sBa-dmar glifr-drug (zab), bouclier 455; vIrr, 51. sBal, pays 259. sBal-gnon, pays 249. sBas-yul, < pays cachés) III, 110; rx, 28. sBe-ra, pays, (E) chapitre (E),45,89. sBe-waro pays, région 223. sBo-luo pays (cf. sPo-lu) 223. sBofi-ba-pa, moine, auteur vrrr, 9, sBrafi-ma, personnage 217. sBrafi-rgyal, personnage 217, sDe-dge : Dergué. sDig-èhen (spyod) bçan-pa (E) : rMe-ru (rce) I11, I27, 197, 262, 519, 522; rx, 45. sDig-pa ra-ca (E), roi 521. sDofi, : gDoir, lDofr, 'Doù. Se-ëhen CSa") : Qubilai, roi 140,
2I5,221;rrr, 115;rv, 20.
Se-gu ldofr-khrom, montagne I52. Se-yu (E), montagne552. Seir-blon (E), père de G. : Raskyes 129, 148, 150, 185, 203, 247, 469, 470,506. Sefi-'brugstag-rce(E), palaisl28. Sefl-èhen(E), titre de Gesar65, 68,
RECHERcHES
STEIN
7 2 ,7 3 ,7 5 ,7 9 ,9 6 , 97, 90, gl ,92, 98, I24, l3g, 140, 165, 276, 295, 444, 506. Sefr-gemi-log, chef ?; pays? 2J.4, 2t5. Sefr-ge rgya-pa, général (R) 525. Sefr-lëam(E), femme 506. (E) : 'Brug-mo 160. Sefi-phrug stag-rce(rjon) (E), château Itt, 76. Senggeslu(E), beau-père149; rrr, 134. Se'u, oiseau, ancêtre 289, 293. sGa, pays, tribu : rGa, lGa I47, I84, 192, 204,4'63;w, 39. sGa-bde(E), lieu et personnage74; rr, 90. sGa-rje,territoire 223. sGam-bu Phyva, démon, monstre 514; tx, 36. sGam-po, montagne sacrée vIt, 86. sGam-po-pa : D(v)ags-po tha-rje. sGam-po che-rifr (odkar-po), personnage de danse 445, 5I3; vrrr,
29. sGam-ston dam-pa bsod-nams rinëhen, chef 221. sGar-thog, ville 199. sGer-mcho, montagne : Ge-'jo I84. sGo(-lDofr), tribus 185. sGo-po gYu-rce, montagne 196. sGom-pa, sGom-rgan (a-khu) (E), vieux : Ga-ne. sGom-pa ra-ja (E), sorcier : Gomoa ra-cha I59. sGiol-ma : Târâ. sGrol-ma lha-khafi, temple 128, 144. sGron-ne (E), personnage 80. sGrub-dgon, monastère 69. sGyid-ma (L), servante VI, 63. (E), sGyu-ma (bde) mjes C*u) déesses 509. Shamtu Miru (E), ministre 151.
SUR L,ÉPOPÉE
Sheh, village 56. Shinâ, population 382. Shiri Badat, roi de Gilgit 60. Si-hia, pays, dynastie I94, 230, 232, 233, 380; v, 50; vr, 122; vrr, 100. Si-na, pays vI, 86. Si-yeou-ki, roman lI4; yil, 12. Sidam (E) : Sa-tham 85, 153. Ro-sgruft 4L, 266, Sidd.hi-kû.r : 380, 428, 431; vr, 48; vrt, 100. Sit
ET LE
BÀRDE AU TIBET
615
sMa-za-gsal, Bonpo Mu-zigsal. sMad dBafi-phyug, lama 74. sMan(bcun), déesse 146, 201. sMan-ma dKar-ëhufi (E), enfant 36. sMar, pays : dMar 197, L99. sMar-khams, ville, région 131, 142, 185, 197, 199. sMon-pa kun-grub (E), chapeau vur, 6 I. sMra, pays 197. sMrî-ti, larna I42, I43, 235. sNa-nam, pays 249, 256, 287, 383. sNags (le nommé), lama 82. sNags-pa, religieux 14M. sNan-mda', lieu 221. sNo-gzi-'jo, montagne sacrée 2L4; rv, 6. sNo-lo (E), personnage 192. sNo-riir (raÈs), lac 125, I92, L93. tfionlgro (E), rituel 67. Sog, pays, tribus 44, 118, 120, 125,
131, r52, 160, 186, 223, 257, 258, 260; r\, 19, 21, 23; m, 19;' rv, ll; v, 8, 9; vt, 120. Sog-Glin, chapitre (E), 44, 46. Sog-la skya'o, lieu 268. Sogdiens 279, 282, 299; vr , 68, 69. Sôngôlôn(E) : Sanglun. Sor-gsum, couteau 167. Sorcière (E), chapitre de la soumission 69. Sorogoldoi (E), pays : Saraidai. Sou-mo-tchôodanse, chapeau391. monastère85. sPafr-dkar-glifi, sPo-bo,pays 80, 132, 2I8; II, 105. sPo-lu, pays (cf. sBo-lu) 75; v, 30. sPo-mtho nafl-ma (E), terrain 4,62. sPrin-dkar 'od-'phrol, dieu 455, sPrin-riri : Kouan-ti 33, 90. sPu-de guir-rgyal, roi 249, 4I9, 42I; vr, 22, 138. sPu(r)-rgyal- Tibet (cf.'O-de --) 245; vr, I38.
6t6
R..A.
sPyafi-bza'(mo) (E), aieule205,4,66. sPyafr-khra,ministre : Byan- lB3. sPyi-dpon (E), doyen 163, 436, 458, 464, 465, 467, 469, 552; rr, 138; III, 34; rv, 14; vrrr, 60. sPyi-la-dga' (L), personnage431. Srid-Glin, chapitre (E), 48, 4,61. Srid-pa'i hhog:fiud ëhen-mo, ou' vrage 459. Srin-Gliù, chapitre (E) 418,69. Sron-bcansgam-po(L), roi 57, 99, 112, 138, 142, rM, 275, 283, 392, 4r8, 422, 423, 434, 435; rr, 104; rrr,7,99; vr, 47, 42, I2l; vrrr" 35. sTag-chai lha-mo, lieu 119. sTag-chafr-pa,ordre religieux 211, 213, 226; v, L. sTag-gzig, pays (Iran) (8, L) (v. Tajik, Ta-zig)4, 44, 49,75, 130, 160, 243, 252, 256-26r, 262, 269, 277, 504, 525; u, 2Ia v\ 17" 50. -, chapitre (E) 44, 46, 47, 58, 74, 75, 87. sTagJa-rgyas(E), artisan 363. sTag-lha me-'bar, dieu 190, 513. sTag-lha yar-Zugs, diett 392, 466. sTagJufi, famille; monastère 115. -pa, ordre religieuxI moine 224" 494. sTag-phu rin-po-ëhe, lama 332. sTag-ri, montagne (v. sKyi-rgyal _). sTag-ri gflan-gzigs,roi 253. sTag-rofi, pays, tribu 186-188,4,63; rv. 14. sTag-sde, pays 259. sTag-thair khra-mo (E), lieu de réunion 463; vru, 56. sTags-Zu,roi (E), 49. sTambhola, ville Rùm 274; vr, 84.
RECEERCEES
STEIN
sTobs-ëhen (Mahàbala), dieu, roi (E) 272, 520, 52I. sTobs-ëhengyad-kyi Sin, pays 272. sTobs-ëhenThog-rgod me-'bar, héros (E) 272. sTod-Hor, peuple 140; vI, 83. sTofi-bcan yul-bzufi, ministre 220. sToir-çoi'bum-rfiugs, lier 129, 224; tlt-
I t.
sToù-dge, ancêtre 203. sTofr-gsum mgon-lha dkar-po (E), ancêtre 466. sTofr-gsum'od-gsal (E), miroir vtu, 61. sTon-pa rgyal-mchan(E), beau-père : Ra-lo, sKya-lo 192; vIr, 78. sToir-ra, territoire 223. Strirâjya, pays des femmes (voir Femmes). Stùpa blanc, lieu 268, 297,516. Sudhâna(jataka) (v. Nor-bzaù)294, 296. Sum-pa, pays, tribus. (E), chapitre 46. (E) 4 9 :,u ,2 5 . (H, L) 429; v, 43. mkhan-po, lama 34, 1I3. Sumar (E), guerrier vrr, 10. Sura, Surga, Surgai (E) : Jihii 148. Suta (E) : eotong 147. Suvarlabhùmi, pays vI, 74,77. Ta-che, Arabes v, 50. Ta-tch'eng fa-wang 21I. T'a-eul-pa kien-ts'an, lama 2I2. Ta-pao fa-wangotitre v, 7. Tâ-ra 120, 288. Ta-ra Klu-gofi, général 2BB. Ta-Ts'in, pays 254, 269-271, 275, 277, 286; vr, 45, 71, 74,J5, 76, 7 7 ,8 5 . Ta-zig : sTag-gZig 244, 2Æ, 250,
SUR L'EPOPEE
251, 256, 257, 259, 2ffi, 272, 277, 4I9; rrr, 113. Tabu Chong-sey ga-bo (bu, lo) (E), cheval 152. T'ai-tseu chan : gNan-ëhen, mon. tagne. Tajik, pays, peuple : sTag-gzig, Tazig 94. Tangout (voir Amdo). Târâ, déesse 44, 120, L2l, 128,
288, 516. Târanâtha, lama 334; vI, 6l-. TaridZi Nima (E), rci I77. Ta'u, lTa'u, rTa'u, ville 130, 188, 2L4; w , 17. Tch'an-houawang211, 213. Tch'an-kiaowang 211, 213. Tche-kouang, moine 2I2; v, 7. Tch'e-ling, montagne 190. Tchou-sseupa-eul kien-tsang,moine 2L2. Tha-le 'odjphro (phrom, dkar) (E), déesse535. Thafr"lha, montagne, dieu 392, 430, 4,46; vrrr, 32. Thafr-rce (E), ministre 139. Thari-eefr(L), héros de roman 114, L23. Thafr-stofr(rgyal-po), lama 32, 138, 143, 200, 219-221, 297, 330, 445, 5û9, 513-519; rr, 123; v, 17, 23; vII, 17. Tha,ri-yig rin-ëhen sgron-m,e, orwage 4'60. Thar-pa nag-po (v. Rûdra) 557. Thar-palbum, personnage217. Thar-pa rgyal-mchan, lama 2I2,
2r4. Thel-mo Hor, pays 260. Thig.le-ma (E), déesse 98. Tho-gan thi-mur, roi : To/antemûr 213. Tho-tho ri-gflan bcan, roi I42,420.
ET LE
BARDE
6L7
ÀU TIBET
Tho(d)-dkar, pays 248, 257, 259, 272, 278; vr, 92. Thod-phrefr-(rcal) Padmasambhava (v. Vajrao, Padmao) 346, 3,[8. Thog-ëhen,palais (cf. Zi-ra-, foudre) 86. thog-rni L93. Thog-rgod,roi I93, 272, 520,521 rx, 42. -, divinités 193. Thog-rgyal, roi 192. Thog-rje thog-bcan, roi 420. Thog-thog (mo) ral-ëhen, roi 193, 520, 52L; Ix, 45. Thog-Itar 'bebs-byed, flèches 455. Thog-ral 'bar-ba (E), roi 520. Thos-pa-dga': Gesar,Milarépa 392, 505, 509; rx,23. dkar-po : Gesartx,29. Thu-lu (E), yak 290. Thu-ru Khra-ëhuù (v. Khra-ëhufr). Thub-bstan'jam-dpalye-çes...,abbé 115. (v. 'GIur-med -1. Thub-pa dka' (dga')-ba, Gesar 510. KaiTi-se, Te-se, montagne lâsa 139, I4A, 459,4,63,498, 500. Tibet (Bod), Tibétains : monde (v. 'jam,glin) 72, 2M, 245, 249 25I, 255,257-259,262, 272,281, 283, 295, 296-298, 361; II, 25: \'I, 15, 25,45,77, lI2, I38. 1it1-'jin bzafr-po,lama v, 5. Tifr-'jin grags-pa,moine 215; v, 5. 1li1Jjin 'oà-zer, moine, chef 215, 2I7; v, 5. f i;1-'jin ye-çes,chef 2I2,2L7. Tifi-'od-pa, chefs 2I7. T'o-pa, clans Yr, 124, 126. Tobatsu Bishamon, dieu 283. ToTan-temûr, roi 213; v, 6. Toytz Oytz, peuple 265, 278. 2Ot
618
R..A. STEIN
Tômôn Jargalang (E), femme Tiimen iiryalang. Tong-tchan, chef 233, 234. T'ou-fa, peuple 283; vt, I24. T'ou-fan, Tibet 283. T'ou-kiue (Turcs), 254, 274, 278. Touan-tchou kien-tsan, lama 2I2. Tre'o, pays 188; rv, 43. Ts'an-chan-wang,titre 2II, 213-215. Tsargin (E) : Khra-rgan (v. eargin). Ts'ing-t'ang, région 232, 2M; v, 47.4 8 .5 0 . *Tubat, Tubbat, pays 283; Y\ I24. Tukhâra, Tugâra, peuple 263,278, 282. Tiimen iirTalang, Tiimùn Zarga' lan (E), femme ds Ç. : Me-za 'Bum-skyid 6I-63, 94, L49. Tutcs, turc, peuple (cf. Ouigours, Yugurs, Dru-gu, versions)6, l2I, 242, 254,255, 270, 273-275,277, 278, 546; v\ 25035, 93, 95,97. Turuçka, Turcs 278, 279, 283; vt, 93, 120. O-rgyan. U-rgyan 'U-rofr-ga,princesse293. Uddiyâna, pays (v. O-rgyan). tJile btitegekèi (bttiigekëÙ (E) : Don-grub 147. Ulan-bator,héros, dieu 521. Uran gua(goa), (E), femme 168. Urmai Goxon (E), femme de G. 62, 63. useskùlengtûMergen Kya (E), guerrier 75. Utpala, roi (L) vI, 63. Uttarakuru, pays 261, 265, 395, 526. Vairocana, traducteur, lama 431. Vai6ravar.ra,dieu des richesses et de la guerre (: Kuvera) 8,263'
265, 272, 276, 279-286, 288, 299, 29r, 362, 381, 383-385, 390, 394, 395, 398, 4.46, 522, 5 2 7 ; w , 1 9 ; v r, l l 7, 126, 131; vrr, 106, 137; vtIr,32. Vajra-guru Padma-siddhi68. Vajra Thod-phreû, forme de Padm a s .3 4 7 . Vajradhara (v. rDo-rie''ëhafr). Vajrapâq'i, dieu 68, 133, 168, 445,
52r. Varar.rasio viile vr, 63. l/etalapafi'cauirytSatika, contes Ro-sgruri 246, 247, 290' 420, 426, 427; 1r\ 2I. VikramadZid-xan. héros de conte
331. Viçlu, dieu 526. Viévakarman, artisan (E) 363, 394' Wan-èheù kufi.ëu (Kofr-io)' prin' cesse(v. Kofr-io). Wei-tch'e King-tô, dieu gardien 111. Wen-tch'engkong-tchou,princesse, (v. Koù-jo) 277. W'er-te sme-dgu,montagne 184. Wer-ti, Wer-dgu, montagne I84' Wou-san-mi, pays 231. Wou-t'ai-chan, montagne vlr' 99. 11, lJ. Gesar au Xâ OËir (E), fils de Gesar : Ashir Bogdo 62. Xarabsar (E), oiseau 60. Xara Zutan (E), oncle de G. : eotong 62. Xodàigir (les sept-), Personnages de conte 545; x, 18, 20. Xormusta (v. Qormusta, Xurmas). Xurin Altai (E), fils de G' 62. Xurmas (E), dieu (Xormusda) (v. Qormusda) 62. Xuuxun xutuxtu, lama 134.
REcEERcEEs sun r-'ÉpopÉr
Ya-ba skya-bdun (E, R), démons .. I22, I39, I40, 517-520; rx, 43. Ya-ba skye-gëig, démon IX, 43. Ya-che mkhar-dmar (E), château lLB. I22. Ya-mu bla-ma Gu-ru (E), lama bonpo 190; x, 11. Ya-rce, pays 260. Ya-ru kha-khra, héros de conte 290, 470; vr, 2I. Ya-zi, épée, ethnique rrto 75. Ya-Zur, àieu (v. sTàgJha Yar'Zugs) 430. Yam-çu(d) dmar-po, dieu 98. Yama, dieu 322, 323, 324, 363, 52L; vl , II,2l . Yafr-le-ber,Yair-ni-wer, dieu rx, 44. Yair-thafr,pays 261; vr, 50. Yang San-pao, fonctionnaîe 212. Yang-t'ong, pays vI, 50. Yar-khams, pays (cf. Mar) 193. Yar-kluù, pays 44,6. Yar-lha Çam-po,montagne(v. Çam' po) 446; Yr, 22. yar-mo_than : gyaro. Yavana, peuple 263, 265, 276, 278; vt, 57, 74, 77. Ye-çes mcho-rgyalofemmes (L) vtt, 13. Ye-çesmgon-po,dieu x, 42. Ye-çes rdo-rje, lama 225. Ye-smon, premier ancêtre 203, 392, 456. 466. Yel-pa, secte 126. 143. Yel-phug, lieu rt, 65, 66. Yid-bZin nor-bu (cintarnary'i) foueT de Gesar 72; vv, 58. Gesar 79, 89; vu, 82. bsam-'phel,joYau 72. Dada du bouffon 39I, M3' Yid-lhufi, lieu 129, 224; w, 39. (l ha-mo) : Manohara. Yid-'phrog ] il'* [
ET LE BARDE Au IIBET
6L9
Yon-blo-ba, lama 222. Yona(ka),: Yavanavt,74,77. Ysaba{ii parrûm, ville 293. Yue-tch'ang, ville v, 50. Yue-tche, peuple 254, 269, 278280; vr , 68, 70. Yugurs (Yegurs), peuple (v. Ouigours) 63, II3, ll9-722, 141, 257, 258, 287, 340; mo 52; v, 50. Za-hor, pays 117, 276,286. Za-horrna, forme de Padmas. 34,6, 347, 348:' vrr, 51. Zabs-dkarr.do-rje-'ëhafi,saint, poète 351. Zal-dkar (E) : tGya-cha : Zalu 79, t59, 452. Zal-mo sgafr, Ze-mo-sgafr,pays 86, L29, 787, 198-200, 2I9, 220, 225; w, 49, 50. Zah:, Zal-lu (E) : Zal-dkar. Zah-lifi, montagne ll2. Zaù-pa-chab Ni-*" grags, Iama 427. Zaivthah sag-pa, Iama 427. Zai-ùui, pays 248, 253, 258, 259, 262,269,385, 42r, 423:,vt, 43, 82. (E), chapitre 46. Zais-dkar (H), pays 109. Zafrs-mdog dpal-ri, paradis 325; vl, 20, 2I. Zargin (E) : eargin L47. Zaya pandita, lama 94. Ze-nro sgan : Zal -, Zi-khrvon (khron), pays 112, 190' Zi-lin, pays : Si-ning (E) 48, 78. Zi.-ra thog-mcho (E), reine 193. Zi-ra thog-rgyas (E), général 193. Z:d-gnon dgyes-pa-rcal: Mi-pham 72. Zla-ba dkar-po (E, L), hache 428.
620
R..A.
Zo-kha ma-r.ri-pa vrl, 14. Zoto, Zorin (E) : Ôotong 147. Zv-pa (pha), ordre religieux, mo' nastère : sde-ëhen Çes-rab pha grags-pa 143.
STEIN
ëhufr-pa 143. mafi, monastère 214, 2L7. -dgon, monastère 214' Zur-phud hia-pa, divinité 286, 287. -
il. INDEX
BT DESTBR'${ES TECHNIOUES DESMATIÈRBS
Érnlncnns (dans l'ordre de l'alphabet français) a-bse, ag-gse, a,g-bse, démons (v. bse-rag)48, 49,78, 549; vrrr, 39; x, 25. a-gu, a-hhu (E), o oncles, 96, 465; vrrr, 60. aljom :'jarn-pa 368; vrr, 82. a4nes, a-tnye, a-m,yes,saintsoancêtres, sorciers \24, 166, 33I, 449, 453, 461; rrr, 9I; vrr, 33; vrrr, M. a-frog, enfants 362. a-phyi, grand-mère(v. A-phyi) 465; rr, 39. a(r\-rge, singes 362. aborigènes 229, 23O, 23I. acara, clowns 325, 513; vtIr, 29. accoutrement (E), v. habillement. acteure (,t, rna-4'i-pa, rù,on'pa) 326, 330, 431, 442i vu, 17,20. aigle (v. hhyuft) 202,28,8,346,347, 350, 352, 356, 360, 365, 387, 553; vrr 47, 52,70; x, 6. ailes du cheval379, 527,538; x,6, airs, cf. ,rcheval, 494, 495, 500; vrr, B. alinai (med,e&ôr),chevaux vIIo 99. ahyn, chanteurs 320.
âme, principe de vie (v. bla-). âmes des morts 331. âne (E) (cf. cheval vilain, oreilles, Kharoglha, mulet) 362, 380, 383, 391, 536, 554; vrr, 100, 106. 6I, 62, 63, 76. Geser I49, 383, 508; rrr, 1$16d'161; vIl 100. 249, 287i vI, 40; pieds d'vrr, 100. 287, 3ffi, 36L, oreilles d'378, 380, 382, 499, 545, 546,555; vI, 40; vrr, 80, 100, 120. animaux (v. gëan-gsansd'e-Iùa). nzTb(v. mJo-khrasten; v. vache). 350, 352' 353, dépouillesd'552, 553, 556. types L6I, 162,202,262, M5, 456, 467, 494, 4%-498. protecteurs 202. légendairesvr, 63. dont le corps fait le monde 461, 462, 463, 454. anneau 353, 355, 356, 358' 359' 360, 364, 366,377,379. antilope (v. chevreuil) 352, 49t3.
622
R.-4.
arbre I29,456; vrrr, 42, 49. arc (cf. tir à I'arc) 343, 345, 348, 349, 351, 357, 364, 377, 554; vrr, 32, 57, 76, 94. arc chantant, archet (v. violon) 379. armes, armures (cf. objets) 78, 88, Lr0,724,126, r27, l3l, 132,133, 167, 193, 242, 246, 248, 257, 263, 285, 338, 349, 428, 446, 450, 45I, 455; rt, 4),, 4,6, 58; vr, 13; Ytr, 72i vrrr, 34, 51. viles, ridicules 545. armées (roi des) 85, 87, 88, 112, 123, 135, 242, 243, 244, 247, 25I,256-261, 264, 268, 270, 274, 279, 282, 284, 285, 292, 295, 453, 504, 509, 516; vr, 48, 49. autres 252" 287. aspect vil, repoussant, ridicule (v. chauve, morveux, teigneux) 3, 44, 62, l5g, 360,,.369,376,394, 501, 507,518, 534, 540, 5+3,548, 550, 552, 553, 562. aspect glorieux, majestueux 4, 60, 376, 38/'. double 167, 5I2, 527, 543, 545, 547, 549, 549, 550; rrr, 58; x, 26. asura (hfile des dieux et des -) 446, 447, 456, 525. athlètes (gyad) (E) (L), (cf. pierre) 49, Lr6, rr7, L25, 224,242, 243, 248, 249, 256, 257, 259, 263, 272, 277, 285; 293" 323, 328331, 418, Ml, 4M, 452; vr, 6, , 29, 49, 661 vtt, 27, 2f. auteur (cf. moines) 93; rr, 138. r, 'bab,phab,
REcEERcEEssun r,'ÉrorÉr
STEIN
balai vrr, 74. bandi u, I37. barbares, sauvages 296, 297, 298, 525, 526; vr, 82, 138. bardes (v. conteurs, médiums, chants) 61, 62, 64, 65, 82,97, 116, I31, 162, 205, 319, 319, 320, 322, 324, 326-329,330, 331, 332, 333, 335, 337, 339, 344, 359,371, 379, 397, 3gg. bariolé (khra-rno\ : épithète 78, 294, 356, -, 442; rt, 99; v, 53; vrr, 9. tapis yr, 62. bars-,(mo.) nlion rr : tigre? 62, 93. bâton (cf. fouet, dada). de Khro-thuû, 13O, 380,
54r. -
divers 266,267, 35I-353, 355, 359, 359, 368, 377, 379, 383, 3gg, 444, 4gg, 505, 513; 515, 546, 554; vrL, 74, 76, 77, 9I, 94,98. de Gesar 354, 541, 553; yr, 62i vrr, 108. bcan, divinités98, 193,347,5L7, 520. bd,ag-bskyed,, création.mentale 339, 347; vu, 57. be I'u]-bum, contes423, 429; vrrr, 5. bed,a, rnusiciens,conteurs 56, 3IV. beki, charnanevrr, 60. bergers 332, 337, 390, 4.44, 445, M6, 5I3,515, 516, 555, 559. bka'-d,rin 'd,re, bouffon 4.4.5. b'lcra,-çis Zol:pa, chanteurs 444, 445: . . vrr, 17. bla-, àme, vie 156, IgL, 247, 356, 536. -bya 79. -ri 114, 116, 195. Ll9; 452, -vtcho -g-yu 2L9-
blanc : lDoù- (v. gDon). Glifr- (v. Glin-dkar). habillement 90, Bl. 267, 277, 343, 347, 350, 35I, 355, 36I, 513, 526; vrr, 60, 61,66. épithète 235, 236; v, SZ. cavalier,homme 287, 297, 445. -noir 390, M3, 444, 446, 447, 558. bæuf vr, 54; vtu, 42. tête de -247. vr,2l; vrr, 21. combat de \\ 22. bôge, chamane331; vrr, 32. biilte, athlète 33I; vrr, 32. bonnet : phrygien 325, 380, 381, 382, 389; vtr, II9. calotte du fou 388, 396. bottes (v. habillement). magiques379; vr, 63. bouc émissaire390, 39I, 444, 447, 551, 554, 556, 558, 560; vrrr, 28. bouchers : démons (v. Çan-pa). Gesar,etc,, 167; lx, 40. bouddha (sahs-rgyas\. -(: Gesar)83,125,167,168. emPereur(,t. gotl-m'a'). blanc vrr, 61. bouffons (v. espiègle, e,carct, narrateur) 325, 330, 388, 39I, 392, M3, 4AA, 4045, M8, 474, 490, 513, 541, 551, 558; vrr, l-7, 119, 120; vrrr, 29, 7I; x, M, 48. boule : de sang(v. sang). de chair vr, 22. de feu vr, 117. sur chapeau348,349; vrr, 60. de fer 353, 358.
ET LE BÀRDE Àu rIBET
623
brigands, pirates (v. Ya-ba skyabdun, voleurs, sept) 94, I39, L99, 227, 347, bsafts(lha-),rituel 'tg. 73, 75, 76, 90, gI, l2g, 201, M2, 450, 452. 457, 466, 4619,471, 472; n, 162; vru, 43, 52,55. bse-rag,démons(v. a-bse) 552, 554, b5b.
byin-rlabs, bénédiction339, 347,349. cakrantartin(cf. souverain universel) 264, 27I, 447, 516,526; vr, 10, 49; vrl IIl. ëari-çes,cheval excellent 380, 385, 386; vrr, 99, 100. capuchon351,368,396;vrr, 100,120. carnaval(roi de) (cf. bouc émissaire) 384, 390, 448, 560; vrrr, 36. carrefour, confluent 543, 548; x, 15. cartes,jeu de 253. casques 289, 338, 349, 376, 387, 396, 456,553; vrr, 50, 100, 116, 119, 136. catapulte243,252. ceinture 352, 553, 556; tx,22. cen-çen-waù: Ts'an-chanwang. cen-çin-waù,,cen-çin-d,baù: Ts'anchan wang. cendres, poussière,arroser de -o rite, 544, 557-559;x, 42. centre : 245, 248, 250, 252, 1ei 411255, 259, 2ffi , 26I ; vr, 4\. du monde 548, 550. céréales26I, 459,498; vrrt, 58. cerf (v. Ça-rva[ru]-; cf. cornes, chevreuil) 366, 376, 378, 385, 386,390, 422. : Hor-bd,ud,ça-ba Flu-la. : Ça-rkyaù. 116, 339, cornes et os de _
36r.,376.
R,-4.
6hab-srid,,règne 42L, 422, 436. 'ëha,m, danse masquée L67, 325, 326,336,339,346, 348,418, 513, vIII,39. 5I5; vrr, 20,531, de Gesar 116, 133, 336, 451. chamane, chamanisme 319, 322, 323, 326, 330, 33I, 333, 341, 351, 358, 359, 372-379, 381, 385, 392; YII, 10, 32, 60, I09; x, 44. chants,chanteurs(v. hymnes,compétitions) 7L, 77, 80, 83, 85, 110, 116,rr7,l54, I57, l5B, 159,160, 162, 165, 318, 320, 321, 322, 324, 335, 338, 341, 351, 353, 430, 433, 435-439, 404r, M2, 443, 448, 449, 45r, 452, 453, 457, 463, 472, 473,490 et suiv.; rro 32, 78; rrr, 11; vrr, 8, 17, 63,76; vrrr, 12, 17,20. chapeaux (v. habillement, bonnet, couronne, ëog-àu). blanc 95, 205, 343-345, 347349,350-352,354,360, 361, 363, 368, 370, M0, 450, 499i vrt, 59, 60, 6I, 69; vrrr, 61. de Gesar 115, 344,349, 360, 364, 365, 379, 386, 498, 553; rrr, 161; vrr, 78. du barde 333, 335, 339, 340, 342 et suiv., 355 et suiv., DJ /.
-
noir 2I5,336,346. rouge 215,216,343; vtt, 59, 86.
-
divers 288, 291, 326, 346, 347, 348, 353, 354, 36r-364, 368-370, 372-376,380, 388, 389, 391.,444, 5I3, 515; \rto 5I, 520 64, 67, 86, 90, 91; vrrr, 28, 6L qui rend invisible 465, 542; vr, 63; vrrr, 61; x, 14.
STEIN
chapitres de l'épopée : listes, 23 ou 25 chap. : 43, 4 7 -4 9 ;l ,3 4 . _ 1 g -,4 5 . _ l0-, M. 6_,47. g (v. neuf). _ 5-, 65. _ 13_, 89. chasse,chasseur318, 330, 444,505, 513,514; vII, 32. rcchagseur)), acteur (v. rùon-pa). chat (queues de) 249; vI, 40. châteaux(E) (dix-huit-) 49, 87, 223, 333. des armes46, 47,49,285. de la nourriture 48. du riz 48. des armures 48, 49, 78, 193. des richesses49, 87. des turquoises49, 88. du corail 49; rr, 20. des chevaux 49, des vaches rnjo 49; rr) 25' du cristal 49. -de la soie 89; rr, 34. _ de I'or rr" 34. du thé 160; It, 34. de cornesl-16. de Gesar159; l:r,76. des chefs 160. divers 244, 461,462; vt, 16, 17. chauves (espiègles) 544-546; YII, 100, 129; x, 18, 20. ëhen-ha-u;afl: Tch'an-houa wang. then-po bd,ag-d,rufi,titre 221. cheval, surnaturel, du héros (cf. ailes) 4, I2I, L22, 124, I34, I49, r52, 159, 191, 198, 263, 264, 270, 285, 359, 380, 385, 386, 428, 509, 510, 511, 525, 534" 54I; rr,78; rrr,14B; vrr, 100, 111; x, I, 2, 4.
BECITERCHES sun r.'ÉropÉr
625
ET LE BARDE Àu TIBET
cheval clu vent (v. rluù,-rta,). blanc (cf. blanc, cavalier)29I, 319, 395, 526,527; vr, 131; vu, I8, 60, 11I; rx, 59. orient vr. 54. --à 3 ou 8 pattes 383-385; vrr, 109. cheval vilain (cf. âne, mulet) 360, 379, 3go, 518, 536, 539, 540, 544,562;YII, 98; x, 8. de labour : Gesar 61. démon 536,552; tx,59. n chevalr, mélodie, instrument de musique 321, 324, 359, 493-495, 498; vrt, 9. cheval : bâton (v. bâton, dada).
ëhol-kha, régions 268. cible 24,4, 269. ciel : voyageau 191. dieux du _ 201, 245, 246, 263, 2gl, 469. descentedu _ (v. frls céleste) 245, 246, 287; vt, 16, 25. cinq : caractérisantun pays 283,286. mèches286. _ lions 286. cintama4ti (cf. joyaux, trésors) 260, 275, 289, 295, 357, 497; vr , BB, I 0B; vr r , 57, 76, 82. classiflcations 250, 252, 262, 268, 271.;vt,3I, 55. éog-àu, éo-àu, éog-zu, cog-àu, chapeau 360, 552, 553. commerce, commerçants 198, 233, 234,260,548;vt, 108. compétitions (v. courses,tir à I'arc) 390, 436, 437, 438,44A, 441, M3, 444,44'1, 448, 450-452,473, 492, 500,521,561;vrrr, 12, !9,26, 40. contes (légendes,romans) (cf. Alexandre, folklore). bouddhiques(v. Nor-bzaû)112, 251, 318, 33r, 426,427, 429, 4'47: vr, 137;vrr, 80; vrtr, 5, 36,42. (autres)113,I14, I38,I42,154, 169, 328, 380, 420,422, 429, 431; rlr, 161; vt,2l; vrr, 11, 13, 100. conteurs (v, badarëi, sgruri-o mar.ti-pa) 3L9, 320, 328, 348, 440. enroulés (v. coquillage) 394:' coqs : - blancs 114; vII, 114. vrr, 66. chevreuil (cf. cerf, o cheval,,, antichapeau 288, 387; vrt, lope) 377-379,385, 552. 115, 116, 120. chien, chienne 119, 120, I5I,259, coquillages(cauries) 343, 357, 364, 266; rrr, Mi tvt, 62. 372-376, 443, 444. (ornement et forme de che(tête de) 150; vr, 46. (marù 259;vr,46. veux) 392, 394; vrr, 119. 20r
R..4.
corbeaux,corneillesIx, 31. ro u g e5 I 1, 553. chapeau 513. corde 428. du ciel 204:' rv, 10; Yr, 22. cordelettes 343, 352, 358, 505; rx, 22. cornes (cf. cerf) 376, 378, 380, 387' 390, 39I, 498, 505, 542; vr, 63; vrr, 90, 91, 100, 115; x, 13. ( corne r d'oiseau (bya-ru) 350, 352; vrr, 65. corps(aspectsdu) : peau claire 252, 276. teint rouge et blanc 276. beaux et forts 255, 257, 258, 259, 26I, 270, 271,272; vr, 5I. corvées128; v,48. couleurs (cf. blanc, bariolé) 267, 288, 325, 326, 335, 343, 347, 349, 350, 35I, 356, 358, 360, 361, 362, 365, 370, 372-374, 377, 451, 453, 472, 535, 536; vr,62; vrr, 19, 67; vrrr, 48, 53. couronne (tiare) 263, 279, 280, 282, 284, 288, 289, 29r, 343, 344, 347, 359, 377, 382, 387, 392, 394, 395, 396, 527:' vr, 131; vu, 20, 67- 9t. course de chevaux, thème 3, M, 57,
58, 62, 78, 98, r25, 285, 329, 359, 440, 470, 47L, 559, 561; vrr, 85. coursesde chevauxet à pied, fête, rite (cf. compétitions) 111, 328, 348, 370, 381, 390, 418, 434, Mq 447, 449-451,559; u, 56; vIIo 24; vnro34,35,6. crapaud335, 463, 514,544; vr' 62; YIr, 40. critique de la société (v. féodalité) 327,328,4X),492;vu, 23; Ix, 5. ëug-àaa,chapeau(cf. ëog-) 345, 360.
STEIN
'da.b-bzaù, oiseau 275. 'dab-ld,an rigs-Iùa, chapeau 34'6. dada (cf. bâton, fouet) 354, 358,
377, 378, 380, 384, 385, 391, 392, 443, 515, 517, 518, 54,0, 541,546,552,553; vrr, 94, 108; x, 10. 168,332,334, Q,akinî,fées,sorcières 338,451,491;vrr, 13, 18,20,34, 46; vru, 42; rx,7; x, I4. danse, danseurc (cf..'ëham, acteurs)
91,325,332,353,368,391,398, 418, 424, 443-447, 4gI, 493, 505, 514, 515, 518; vrl, 17, 18, 20, I37; vrtt, 28, 29. du lion (v. lion). 'd,a,s-log,conteurs 324, 330, 334; vrr, 13. dates137, 138, 140, 1,4I,528. de Gesar (v. Gesar). de l'épopée (v. épopée). épithète : Ge-'jo; chad,baft-(g)à,u, peau 184, 3ffi,364, 463. dés (jeu de) 390, 441, 447, 552, 560-562;x, 3, 51. d,ed,-d,pon, chef 250. défenses de réciter (v. silence). démons (soumission d") 4, M, 48, 56,60, 61, 62, 68, 69, 84, 93-95, 116, I2l, r57, 160, 194, 217, 227, 246, 246, 2M, 249, 25r, 297, 34û, 347, 349, 357, 443, 4,44, 46I,514-516, 536, 548, 552, 553, sfu, 560-562; rrr, 157; YIo 17, 4I, 138, 139; vrr, 33, 100; vrrr, 3; rx, 59, destin (force, majesté) 282; vI, 16, 117. devins 320, 335, 366, 369; vrr, 33. (upd,saha),divinités tutéd,ge-bsfr,en laires 214. d,gra-lha, dieux guerriers (et dGralha, dieu) 8, 69, 72, 73, 89, n,
REcEERcEEs sua r-'ÉpopÉn
91, 98, 7I0,724,2U,295, 3l.g, 3lg, 329, 339, 344, 356, 359, 437, 440, 442, 443, 4,46, Mg, 450, 45L,453, 455,456,ffi, M7, 472, M3, 520; rrr, 11; vr, 20, 117; vu,29, 111;vrrr, 39, 51; x, 4O. dialogues 341, 392, 434, 474; vrrt,
ET LE BARDE Au rrBET
627
dpa-bo, -nr,o,médiumo héros, dan. seurs 65, 331, 332, 338, 356; rr, 16; vrro18,20,34, d,pa'-mkhar,tas de pierres (cf. gsos) 451. dragons(rnakara)(cf. animaux-types) 330, 379, 390, 396, 456, 4,66,5I3; t2. vu, 98. drapeau : dictons, sentences, maximes 159, 251, 429, 4AA, 459, 507, 5418, de Gesar73,349. 549, 552,561; vr, 28; vrrt, 22. dw rlufl,-rta (voir ce mot). dieux : autres267, 288,356, 398, 449, 450, 46f1' vu,50; vrrr, divers 441, 446, 449, 452, 453, 47I, 472; vrno 46. 39. 48. du ciel (v. ciel). 'dre-dkar, boufion 39L, 443, 4.M, de lumière 205,229; vI, 20, 86. 503, 504; vrr, 17; vrfi, 28, 29. de la guerre (v, guerre). du-si, ritre 215, 216, 2I7, 223, 225. de l'épopée 333, 335, 336, 338, 340. échecs(jeu), 253. de l'oracle 336. église : jaune (v. dGeJugs-pa). du sol (g|i-bdag, etc.) 124, I29, I85,214, 28I,318, 320, rouge (v. rNin-ma-pa). controversestl, 71. 340, 348, 379,M\ M5, 450, 45I, 456, 513,548; w, 6, 32, hostilité Irr, 19, 32. 51; v, 16; vrn, 2'1, éléphant 75, 254, 255, 256, 3ffi, distribution des terres (E) 59, 560; 505, 522; vr, 52, 54; vII, 111. x. 23. élu(s) (v. skos) 471; vr, 16, 25; divination (v. devins) 125, 2M, 25L, x, 20. 252, 335, 336, 337, 424, 457, enfants(cf. jeunesse,io-ru) 353, 354' 504, 5L4; vrr, 4I, 57. 360, 361, 390, 430, 443, M5, M7o dix-huit : 448" 513,54I,542,554; x' 10. châteaux (v. châteaux). enfer : grands châteaux 223, 333, 335, descenteen Enfer 45, 76,95, 357. 98, 322, 323, 324, 358, 363, clans 205, 4,66. 368, 4,65; rr, 13. grandesvallées216. chapitre (E) : dMYal'Gliri'. femmes 23I, Aff.. énigmes (cf. signe, lde'u) 44, 433, principautés y, 29, 3I. 434, 435, 437, 439, 4Ar, 491' d,har-yolyu-riù, vase99. 501; vIlr, 12. d,rnar-rca,moutons 363. ennemis (soumissiond') (v. Nor'bu d,mu, divinités, tribu 185, 186, 20I, dgra-'dul) 68, 74, 78, 83, 85, 204, 205,458; w, I0, 62, 113, 157, 24A, 248, 251, 252, doha, chants 4qJ, 494, 5O3. 295, 347, M5.
6213
R..4.
épée288, 335,377, 428; vr,57. épithètes (v. métaphores). épopée (v. chapitres, versions, religion, dates, sgrwri). €r ca. 22.0N vers 62, &. neuf ou trois branches 62. d616s&, 70, 76, 78, 81, 107, lI1, 113, 114, Il5, 117, 124, I32, 137, 138, LAL,144, 2lg, 224, 425, 487, 5I9; u, 61. religieuse80, 433. diffusion 108, 113, 135, 136, 153; rrr, 93. fragments épiques (autres que Gesar) 117, 242, 243, 249,251, 253, 273, 289, 328, 342, 42/1, 429,507; ilr, 37| vr, 25,28. et realité 2I8,2I9. er-ka'o, erga,-bo,: erhe'iit, nestoriens v, 9. espiègle, espiègleries, plaisanteries, personnagedivin (v. rusé, chauve, rires, bouffon) 6, 323, 354, 361, 362, 384, 3gI, 439, 443, 490, 4gr, 515, 546,551, 554,558; rrr, 161; vrr, 99. estomac202,5I4,5M. exil (thème), 3, 57, 536, 54O, 548, 549, 559,560, 561; vr, 63. expulsion, exposition 3, 64,78, I25, 161, lgg, 202, 3gl, 470, 543, 548, 549,556-560. farine (arroser de), rite 552.559; x, M. faucon 267. sÉlrr8 tète 79, 81; rr, 78. (tête de) 149. (visages de) 249; vr, 40. femmes, de Gesar (v. 'Brug-mo) 60, 6I, 62, 63, &,94, r2g, l4g, 160, 247. cheffesses, reines(cf. Femmes, -,
SÎEIN
REcuERcEEs sun r.'ÉpopÉs
Pays des -;
Index des noms)
223. femmes aûuuones, -
oiseaux, etc.
277,29r, 452,526. feodalité (cf. société)6, 560. fer (v. Héros de Fer; Index des noms) 364. sacré 189, 384. (armesde)2M,2æ,263,2&. (marque de) (v. front). (corps del 264; yt, 59,78. (roue de\ 264, 265, 280. fêtes (v. rituel, religion, nouvel-an). du printemps 110, 319, 325, 4Æ, 469,469. de l'été 325, 337, 449452, 468, Ml, 493. de I'automne lJD, 452 et suiv. de I'hiver 109. montagnes319, 34O,370, M9. diverses 32Â, 340, 362, 3û, 368, 4L7, 4lg, 439, 4A7, M3, 450, 451, 454, M7, nI, $gL, 50I; vrrr, 19,36,67. feutre (chapeauxde) 348, 351, 363; vrr, 130. (fabrication du) 363. filiation généalogique434; w, 57. fils céleste (E), envoi d'un (cf. ciel, souverain)56,58, 60,62, 68, 91, 94, 20L, 245,246,262, 429,469;rr, 28; x, 3. parents déchus(E), 536; x, 3. -, flammes : sur l'épaule (cf. majesté) 282, 289,381; vr, 117,119. sur soleil-lune 343. flèche 244, 247, 248, 252, 259, 2û, 285, 288-290, 343, 345, 3Æ, 349, 351, 357, 3&, 377, 454, 554, 557; ry, 31; vr, 22, 591, \fi,57,76,9I,94,I00.
flèche enrubannée 324, 335, 4,6; vlr, 60. folklore (thèmes d") (". contes) L92, 253, 266, 290, 542, 546., 548; x, 20,26. forgerons4, 81, 150, 160, 168, 189, 361, 369, 384, 518, 536, 545, 54.6;vr, 20; vrrr, 30; x, 20. fortune (bonne) (v. richesses, sac de, destin)74, 75; vI, ll7. fou, fous, folie (srnyon-po)80, 116, 322, 323, 327, 334, 35I, 353, Æ8, 4W492, 513, 515; vII, 11, 17; Ix, 12; x, 26, 30. foudre (v. Thog) 193, 272,364. fouet (cf. bâton, dada). de Gesar (v. Yid-bZin nor-bu, 65rp-'phel don-grub) 3I9, 349, 352, 353, 358, 376-378,541, 554; vlr, 58, 74. frère (demi-), du héros (E) (v. rGyacha) 59. front (marque a:u) 2M, 263; vt, 22; vrr, 100. funérailles319,328; vlo24.
ET LD BÂRDE Au rIBET
gld,
6D
musiciens, danseurs, athlètes
332, 522; vn, 18, 20. gliri, pays 197, 198, 225,235,294, 297; w, 34,M ; vr , 78. glift, glaù, gloâ, épithète 235; v, 43. glin-lchams, pays 196-198. glin-khri, pays 193, 197, l9B, I99; w. 44. glud, raraçon (v. bouc émissaire). gNarn-ëhos, doctrine, ouwage 35, 4188. gfr.a,n, divinités de la terre 47, 98, r25, I2g, 155, 159, lg4, 195, l9I, 201, 205, 246, 356, 362, 363,454;w, 7 ; t x, 28. 'go-ba,'i lfr.o, divinités 90, 434, 457. 'go'i-çri, titre 2I7 . gorl-ma, titre (cf. Goma) 222, 229, 297. grand-mère (E) (". a-phyi, A-phyi, vieille) 135. _ céleste60_61,tgl. grand-père, dieu du sol 60, 135; rrr, 91. greJd,re,démons 122. grelots, clochettes, sonnailles, 322, gab-ce (d,gu-sÈor)(E) 65, 434. 325, 326, 353, 355, 374, 376, 377, galeux ("f. teigneux, morveux, 379, 39L, 445,M7,555; vrr, 21, chauve) 540, 545. 9I. gandharaa,, divinités 2ffi, 297, 380, 3Bl, 384, 516; vrr, 103, grol, -phug, origine 458, Affi, 463. grul-bum, démons 2491'vr, 39. 119. garuQ,a,oiseaumythique (v. oiseau, gsas(-mkhar), tas de pierres (cf. d,po'-) 456, 467, 471. khyufi, kin-tch'e niao, aigJe,cheval) 289, 387, 526, 527, 536, 5391' gter(-m,a),textes ou objets révélés 6, 70,90, 116, lM, 222, Mz x, 6. gëan-gzan sde-Irta (E), chapitre (?) 345, 422, 424, 489; n,75, L2I, 136; rrr, 162; vl, 13, 39, 54,76; 90. x, 14. gçen(-po), prêtres bonpo 4I9, 421, gter-ston (-bton), inventeurs de 457. géants lll, textes 66, 70, 116, I24, I4I,325, I27, In, 248, 272, 334, 345, 34,6,424, 52L; l, r2l1' 330; rrr, \2, 90; vr, 59, 7L, 76, vrr, 36, 37. 78; vrrr, 65.
630
R..4.
guerre (dieu de la, etc.), guerriers, (cf. d,gra-lha,'u)er-ïLa,armée, Gesar) 243, 249, 255, 261, 262, 264, 269, 277, 281, 282, 2U, 3\8, 330, 331, 379, 386, 446, 447, 452, 473; vr, 20, 49, 69, 70, lL6, I77, L27; vrr, 53, 115. g-yafr, (:gug, tbod, phyna-, eIc.) (v. fortune). : quintessence87, 88, 261; vt. 49. : laine 363. g-yuft-druft,,svastika 42I. gzi, pierre précieuse (voir perle) rr" 11. habillement (cf. chapeaux, Za-horma) 60, 267, 343, 352, 363, 372, 379, 388. vêtementsblancs (v. blanc). vêtementsbleus350; \ril, 60,67. vilain 545, 55f et suiv. herbes médicinales(E) 57. hérétiques, de l'Himalaya (E) 15. (autres)(H, L) 228; v, 9; vrr, 51 . héros (v. sainlo d,pa'-bo, aspect vil et glorieux) 108, 116, 1I7, 156, 201, 3lg, 322, 332, 340, 342, 371,384,443,516;1,64; vr, IL'l; vrr, 29, Il1. homme(s) (v. peuple, têtes noires, corps). (premier) 245; x, 20. (foule) 254 et suiv., 268,270, 294; vt, 49, 52. (beaux)257-259,268, 270,27L, 283;vr, 36,I27. sauvages (cf. bergers) 296, 444, 446,515;vrr, 17. hu-ltya,ou-wari Hou-kiao wang : Fou-kiaowang (g. v.). (q. ".). hoa,rna (v. majesté)vI, Il7.
STEIN
hymnes 327, 328, 434, 438, 44A, 45L, 4,52,457, 472; vl, 44, 69; vrrr, 20, 69. île (de I'océan) (E) (L) (v. rNa-yabgliù) 69, 276, 277, 281, 290, 522, 527; vr, 741'vrr, 2L. illusionnistes330, 418, 441, 551; vr, 20, 77; vrl, l2l. immortalité (v. longévité). incarnations de Gesar (v. Gesar). de guerriers morts 122, 341O. de personnagesépiques I33, 134, lg5, 335, 339, 497, 5L0, 51I,522; vII, 78. initiation 69, 325, 326, 332, 334, 336, 360; vfi, 76i vrrl, 30. interprétation (lamaique,ésotérique, symbolique) 65, 7L, 160, 165, 340, 351, 352, 359,361,363, 364, 366,370,386, 430, 488, 498-501, 550, 551; yn, 75, 76, 80,86; rx,
r5. intronisation, du héros 56, 57, 59, 60, 63, 78, 38/, 470, 536i vrtt, 66. 'jam-gliri, monde, Tibet : jarnbudoîpa 65, 69, 75, 78-92, 98, 235, 246,249,252,294, 430. 'jam-glin spyi-bsaùs, rrTe M9. 'jarn ('jorn)-pa, jongleurs 36I, 367, 368, 385; \rr,82,99. jarnbud,uîpa, monde 'jam-glin
I29, I57, 246,252,254,266,295. jeunesseodu héros(cf. enfants) 56, 57, 59, 62, 64,76,79, gl, 98, L59,544;vt,63. -, type de divinité 286,392,394, 395; vrr, 82. j"n (v. fêtes, compétitions, dés, échecs)551, 560 et suiv. Jo-bo, statte 363; rr, 25; vl, 82,
REcHEncrrEs sun r,'ÉpopÉn ET LE BARDE Àu rIBET
trjongleurs> (v. 'ja,m-pa, illusionnistes) 330, 351, 362, 366, 368, 387, 391, 418, 505; v:n, 27,1I9. joyaux, pierres précieuses, objets rares (v. Yid-bZin nor-bu, cintdmat.ti)220,244,252,254 et suiv., 268, 269, 270, 275-277, 2Bl, 284, 286, 289, 29r, 295, 346349, 35L, 365, 393; vr, 52, 67, 87,88, 108; vtr, 18. au Cachemire 45. 275. chezles Dru-gu 45,275. kaisar, titre (voir Ge-sar)24I, 274, 279, 280-282,292, 38I; vr, 101, 133. Jcaisara(?), titre vr, 100. kalpa, péûode 249, 284, 459, M3465; vr,23; vrrr, 15, 58, 59. kaoi, poète 332. hesa,(rin),(ra), cheveux,liono joyau 276,2861'vr, 88, I40. lÉsarakd,n, monnaie 279; vt, 88. khad.ag, écharpe de bienvenue 45. Ithram,çift,,bois de calcul x, 51. khri ou hhrom 196,293. khri-çog, foute (?) 196. khri-dpon, titre 2I5, 228. lchri-rce235, 293; w, 44; v, 52. khri -skor,provi ncesl 39i w, 44. hhrims-d,pon,titre 217. lchro, métal, matière 131. lehro-bo,terrible (divinité) 186, 349, 511. hhrorn, marché, ville, foule (v. Khrom) 196, 293, 294, 525; vIr. 14. khrom-ëhog 196. Ithrom-çog 196. khrom,thog, beauté, excellence 196, 227; w, 41. hhyuft,, oiseau mythique, aigle : garuQ.a 47, L30" L65, 275, 288,
631
289, 364, 397, 456, 544; tv, 32; vrr" 115. démon 151. ldrpnara,divinités380,516;vrr, I03. kin-tch'e niao, oiseau275, 289. klu (nd,go,),divinités du sous-sol, aquatiques47, 56, 60,127, 156, r5g, 222, 26tr, 267, 276, 2gI, zffi, 2gg-290,297,347,361, 363, 376, 453, 454, 455, Mg, 5O9, 546,549;vr, 16, I08, 109;vrr,78; vrrt, 46, 47. Itlu:bum, liwe 37; vrrr, 15. Ielu-pa,médiums 449. houan-tingkouo-che,titre 2!2, kuiîlaoa, bardes, conteurs 380. lryoog, hémione, csuleur de cheval 72r, 379, 390, 396, 4gg, 509, 525, 535,536-538,541; vrr, 106, lll; x, 5. labour 227,448. lac 202, 452-4'54,4,68, 500; vrr, 100;vrrr, 35,49, 50. laine (v. g-yafi). lamaïsme(v. religion). lance 349, 362,368,377, 398, 4ff, 521; vtr, 137. Iangue, style, dialectes(v. prosofie) 71, 80, 82,84,92, I37, L46, L54, 158, 160, 163 et suiv., 184, I85, 188, 325, 338, 342, 355, 362, 432, 438, M0, 457, 473, 49I, 493 et suiv., 539; Ir; 80; rrr, 79, r42, I44, l5l, 162, 163; w, 17; vrr, 83; vtu, 22; Ix, 7; x, 3I, 38. lanière 353, 355, 366, 377. lde-gu'i ja,s-saft,,ti''re 225. ld,e'u, énigmes, etc. 419-423, 433 et suiv., 472; vttt, 13. leu, le'u(-che), Iis(+he) (cf.. rGyale'u; ld.e'u) 422, 434-436, 472; rr, 98; vrrr, 13.
632
REcITERcEEs sun r.'ÉpopÉp
R.-A. SÎEIN
lha, divinitës du ciel (cf. dieux) M,L56,159, 361,363. lha:bab, transe335. Iha-ëhos, religion 419, 430, 431' 438. lha-pa, rrchamanen, médium 331, 337, 34A, 442, 449; vrl' 13. li-slryarn ça'u-skyo'm,titre 2I3; v,7, lièwe 554. (oreilles àe) 249, 287, 361, 362, 499; Yr, 40; vrr, 80. Iion (dansedu) (cf. bors) 60, 62,67, 120, 161, 233, 267, 276, 286, 288, 293, 366, 379, 383, 385, 386, 388-390,394, 4r8, 430, 445, 46I; vr,54, 88; vrr, 40, 87, 111, Ll2.124; vril' 29,31 55. lionne blanche des glaciers 86, 96, 147,16r, 202,390,M2, M5, 494, 496 | w, I27; v r r r , 2, 30, 6 L . liwes (samés) (cf. gter) 436, 459, 460, 4&,489; vrrt, 15. localisations135, 142, 195. de Glirr (v. Glilr). de Hor 110, 113, 118, ll9, I2I, I22,199; nr, 41, 53. _ de sTag_gzig130. log-smon,væux contraires536; x, 3" 4. loi (civile, khrirns) 127,I28, 223, 252, 254, 257, 261, 262, 435, 549. Iokapd,Ia, gardiens des orients 245, 253, 263, 264, 4A7; Yt, 27, 39, 53 ,5 4 ,5 8 , 59. Iongévité (cf. Longue Vie [Roi de]) 261, 28r, 349, 363, 383, 445, 509; vr, 86; vrrr, 29, 30. Itel'ul-bsgyur, rile 42Lt Yrrr, 3. ma-pi-pa, conteurs 324, 326, 330, 334; vrr, 14, 53. ma-yig (E), liwe (v. liwes) 4'65; vrrr, 15.
majesté 263, 2&, 280, 282, 38Li v r, 1 1 7 ,1 1 9 . manichéens 277, 279, 280, 350; vr, 86; vtr, 60, 61. manuscrits (versions) (v. versions). révélés (v. gter-lrnal). -, rouleâux de papier 72, 85, 155,334, 342,433,489. (caractèredes) 77, I55. mariage, fiançailles 56, 58, 59, 60, 61, 62,63, &, 9r, 453, 454; rr, 28, 29; rrr, 161. (fêtesde) 319, 437; vl:, 12, 17. marmottes 549, 554, 555, 560. masques 1I0, 120, 325, 326, 391, 392, 43r, 444, 446, 505, 514; r::, 9, 22; vII, 17; vril, 29, 7Ii rx, 34, rnd,os,objer rituel 419, 424. mdun-bskyed,,création mentale 339, 3 4 9 ; v rr, M ,5 7 . médecine,médecin(s)2M, 248, 250, 272, 277, 278; vr, 86; vrt, 33; vttI, 9, médiateur 44I; vtl,23. méditation (cf..sadhana, mfi'on'rto 8s) 336; vrI, 46,57. médiums (v. Iha-pa, sku-rten, klw pa). : barde 65, 82,320, 335. : devins, sorciers Il5, L22,
326, 330, 332, 333, 335-337, 34A, 375, 377, 387, M9, 5L6; vrrr, 27. mémoire (mantra de) 423. mgndiants 150, 324,353, 359, 362' 424, 47r, 492, 536, 54L, 543, 545, 548, 550, 551, 558, 560; vrr, 82; x,48. mère, du héros (E) : 'Gog'mo (cf. klu) 57, 62,184, 20I, 543; vrrt' 65. métaphores,épithètesLLz, l6L, 162, 322, 327, 438, 439, 4,44, 4A5,
459, 463, 65, 503; rx, 7, 13.
4{f., 495_498,
nugrcn-po, dieux-démons 368. rni-che-ri, épée 165. mi-ëhos,tradition indigène 169, 252, 430, 437, 438, 439, 464i ru,762; vrrr, 9. mi-la, àioux, Iutins 466, 554. mi-ùan rni-ëhen, titres (?) 80. rnig-si-ri, épée 164. mime, mimer 340, 341, 366, 388, 391, 392, 4I8, 449, 493; vnt,29. miroir de rnétal 324, 326, 335, 336, 343, 347, 349, 351, 353, 357, 364, 372, 376, 377, 387, 392, 508; vu, 66, 97; vrrr, 61. tnùon-rtogs,évocation334,339,349; !rr, 44. moines, religieux, lamas (cf. poètes) r43, 766, 167, 2II-215, 219, 220, 230, 233, 322, 323, 334, 439, 458,46I; v, 48; x, 11. -, auteurs 83, 85, 93, 247, 253,486, 487. -, corrêcteurs, éditeurs 86, 93. (rôle des) 136, I38, 168,222, 247, 3r8, 327, 332, 506, 5M. monde, création ùt (v. srid,, 'jamslin). monnaies,d'or et d'argent272,279. de César279. diverses 279, 2æ, 282, 381, 382; vr, 117; vn, 100. montagnes (montagnards; habitants des)214, 2I5,218. (lutte, mariage de) 246, 453, 454, 461,, 468, 469; vrt, 49. montagnesacrée(v. rMa-ëhensPomra, Ge-'jo, Kha-ba dkar-po) 60, 135, 152, Ig4, lg5, 196, 1gB,191, 193, 195, lgg-201, 204, 2\7, 245, 246, 267, 379, 322, 331, 333, 348, 364,379, 437, 442, 446, 449 et
ET LE BÀRDE Au rrBET
633
suiv., 4'66, 47I, 500, 508; rr, I2I; w,31, 5I; vr, 9, 20,22,25, 62; vn, 37, 53,60, 69, 86; vrrr, 48, 55. morveux (cf, galeux, teigneux) 62, 544,549. tnou-no,n,perle 275. moutons 363; vrr, 60. mulet (cf. cheval, âne, kyang) 383, 537. musiciens, musique 3I7, 320, 32L, 322, 324, 325, 332, 397; vu, 18. -, instruments de ("f. violon, tambour)380, 397, 418,420,462; vrr, 15, 16, L7,98, 100, 119. naga, nd,gî (voft klu). nagna, rnahd,o,barde athlète 330. nains, cf. tribus r primitives r 259. naissance miraculeuse (E) (H, L) 56, 57,58, 59, 60, 61, 63,69,76, 78, 9r, 94, 98, 202, 217, 2L9, 225, 468, 469, 536; rr, 28; vr,22; x. 2. narn-mkha'-mjod,l'esprit 489; vn, 39. nari-ëhen,titre 226; v, I0. ù,ar, trernpe 428; vu, 5L. nar-ëhu, eaw 202. rïar-glud, rançon 556, 561. narrateur (acteur) (c1. rfi,on-pa)474; vrrr, 7I. nestoriens277; v, 9. neuf (9) : branches du Geser 62, 63. gab-ce (t,. ce mot). volumes dt Gesar 65objet à 9 t r ous 357,\ f f i, 428. sectionsde la tradition 430; vrrr, 16. maux 5I3. neveu (cf. oncle). (H) 272,2I5,227.
R.-A.
næuds (trois de bambou) 353, 358. nord (cf. Démon du Nord, Index des noms) 76, 94,95, 186, 188, l9L, L94, 243, 247, 248, 25r, 265, 269, 269, 270, 272, 273, 277, 280-282, 294, 295, 297, 292_ 2gg, 390, 393, 390, 395, 511, 515-517, 523 et suiv., 535; rr, 19; vr,93, LI0, 1I2, 134,135. nouvel-an337, 390, 39I,438,44LM8, 47L, 560; vrr, 14; vrrr, 36. objets ayant appartenu aux personnagesde l'épopée 109, llt, 115, ll8, IIg, 723, r24, 126, 127, 130, 134. objets magiques (E) : lait, larmesosang de l'oiseau 60. trésors, pall.adiaI2l, I24, I98. divers 191, I92, I95, 465,54I: vr. 62. (L) I20, 12r, 2r9, VI7, 266, 352, 358, 376, 542; vr, 63. obo (v. tas de pierres). océan 89, 244, 257, 275-277, 280. 289, 290; vr, 63, 74, 86, l0B. océan de lait 526. æuf.202,246, 436, 458, 460, 54A, 554; vr, 22; rx, M. -d" l'oiseau Rock(p'eng; garuQa; khyuri) 45, 130, 275, 4AZ; vr, 91. oiseau (v. hhyuù, faucon, garuQa, aigle, coq). cheval, cheval excellent (cf. ailes). (grand) m1-thique 45, 275, 289,4,43;rr, 9; vrr, 91. (lait, larmes, sang d') 60. .-, support de vie 79. -, divers 85, 86, L93, 376, 420, 4131.
STEIN
blanc et noir 96, 159,246,290. de bois 193, 288, 384. oncle 205, 2I2, 2I5, 2L7, 262. paternel (E) (t), thème (v. Khro-thufi) 3, 4, 56, 59, I47, 149, 150, I51, 156, l5g, 185, 1gB, 217, 2I8, 285, 510-513, 552: rx, 58. -maternel (E) (t) I13, 511. oreilles (v. âne, lièwe). (grandes) 345, 361; vr, 40; vu, 100, 115. (révélationsà l') 322,350,35L, 361; vu, 32. de cheval 343, 345, 378, 386. du chapeau 346, 347, 355, 356, 360, 390, 396. orients (quatre) I38, 242-246, 2A,8252, 254-26I, 263, 2gO,293, 467, 503-504;vt, L7,25, 38, 131. (huit) 386. origines de la vodka 63. du feu 63. desTibétains251. (explicationdes)439,4AA,456, 457, 459, 459, 46L, 4,62, 469; vrr, 85; vttt,52, oubli, boissond'(E), nourriture (E) 59, 60, 61, 56L d' ours 155,156,352,4I8. pad,-àaa (àu), chapeau 34,6, 3M; vrr, 78, paladins (E) (v. trente-trois). paqt-àoa,chapeau34,6. paradis 58, 325; vrr, 18. peintures de Gesar 8, 95-99, 324, 335, 336, 343. -de conteurs 324. (autreset sculptures) 4L8,4f:0, 422. pèlerinage, pèlerins 85, 136, 225, 333; vrr, 37.
REcEERcEEs sun l,ÉpopÉB
perles 347, 357. aux 9 yeux (gzt) (E) a5. peuple (cf. hommes) 245, 4A4, 492, 550; vI, 25. phalbum, livre 436; vrrr, 15. pha"jo, prêtres 458. pho-lha,,divinités81, 88, 91, I56, 295, 488; w, 7; vr, II7. phod,-(ka), chapeau 326, 352; vrI, 59, 65. phrom,
vrr, 50, 51. phur-bu, poignard magique x, 12. pierre(s) (rochers) 514, 515, 517, 536,543. d'athlétisme I25, 272, 329, 330, 4A4,516; vr, 78; vn, 29. sacrée123; vrrr, 42, 49. plaines(habitantsdes)2I4, 2I5,2\8. plaisanteries (v. espiègle). plumes, duvet (v. phru) 29I, 343349, 352, 355, 356, 359, 360, 364, 365,372, 376,397, 539, 553; vrr, 50, 5I,52,70, 119; x, 6, 14, poètes (inspirés) (cf. moines) 320, 327, 332, 350, 351, 496, 4gg, 492,
52r. poison 2I7, 2I9. porte magique 243, 503, 504. Porte de Fer (lieu) 255,272; vr, 25, 78, 79. possession(d'un médiumr par dieu ou démon) (cf. transe) 72, 122, 336, 34O,49I; vrr, 5I. prières 65, 69, 7I et suiv., 76, n, 91, 116, L6, 332,334, 337, 339, 34A, 349; vrrr, 55. prologue(E) 56, 57-63,77,98. prosodie (cf. langue) 498, 501-504, 507, 508, 549,552; rx, 17, f8, 19, 25. proverbes (v. dictons).
ET LE BARDE AU TrBET
635
quatre orients (v. orients, lolnpd,la). élémentsvrr, 123. Fils du Ciel 245, 247, 252, 253, 254-26\, 269, 292, 4ffi; vr , 31, 5t 4. rois ou chefs 262, 460. cakraaartin 264. qobuz, inslntment à cordes (cf. *ûr, violon) 379; v:.r,97. q.ubur : xùl vtt, 97. queue de cheval 553, 556. qut (v. destin). rapt de la femme (E) 60. récitation : caractère, efiet religieux 66" 3lg-320, 340, 4AA, 4,53. (mode de) 321, 332,333, 337, JJD.
règnes de la nature 16I, 162; vr, 21.. mythiques 245, 246, 249. vr, ,LJ.
religion (v. syncrétisme)I42, 2M, 251.,257-267,262,268,269,503; vt" 67. (épopéeet) 80, I09, l1l, 112, 165-168,318 et srtiv., M2, M3, 5I9, 522,523;rrr,26,58, 116,L57. -, différents ordres (v. Bon-po, Sa-skya-pa,dGe-lugs-pa,rNifr-ma. pa, rJogs-ëhen-pa, bKan-brgrud-pa, Karma-pa). rêves(v. visions)74, 85, 86, 325, 326, 332, 333, 334, 349,351, 495; rr, 136; vl, 46. révélations 326, 332, 334, 342, 35L; vuo 39, 46. de textes cachés (v. gter-) rGyal-sras, titre 145, 230. ri-ëhos, doctrine 44O. richesses(dieu des, etc.) (cf. joyaux) Gesar72,73, 284,295. -
636
R.-A.
sTag-gzig74, 87, 243, 244, 248, 25L,504,525. dieux des 248, 3621 rrr, 28; vll', L23. - diverses 250, 252, 254-261, 262, 270,272, 277, 284,286; vr, 78, 117. rig-byed-pa II3, II4, 425. rig(s)-pa'i ëhos 422, 423. rires du cheval : hennissement(v.) de$ spectateurs,du saint 441, 49I, 492, 506, 562; vur, 26; x, M. rites (cf. prières, àsoû, temples). de Gesar 89, 90, 122, 337, 349,4,53,523;ur, 88; v, 5; vrr, M. (autres) ll3, 201, 319, 339, 363, 3ffi, 449, 467, 499, 5oo, 557; ur, 26:,w, 23; vr:, 44; vruo 52. rjogs-pa ëhen-po,doctrine, chapitre (.f. rJogs-ëhen-pa). -, frn des actes80, 89, 158, 488, 489, 49I; n, L2. rluù-rta, charme, cheval magique 72, 74, IgL, 263, 44O, 450, 4,67, 497, 539, 556. rmu, divinités : d.mu. rùon-paoacteur (cf. narrateur, bouffon) 325, 443, 504, 505; vrr, 17; vtl, 28. rois (v. majesté, couronnes, trois) 392. magiques I99, 244, 245; vt, 9, 15, 20. élus (v. s/cos)244, 247. premier roi (v. souverain). -72 roitelets 245; vr, 13, 20. -, -t 4 (v. lokapala). du lalt 247. rosettes (multicolores) 326i vlr, 76, 18. 19.
STEIN
"o""u" fer, or, argent, cuiwe 264. de torture 280, 281. emblème347.34A. routes, itinéraires 135, 152, 153, r98, L99, zlL, 213, 214, 232, 2 3 3 ; w ,3 8 , 3 9 ; v, 8, 50. rten-'brel, enchaînementdes causes, présages 347, 443, 445, 458, 492, 551; vrr, 14, 17, 78; x, 40. rten-gri : sorbi 377. rten-mduri.lance du médium 377, rubans, écharpes 326, 3M, 348, 349, 351, 353, 356, 359, 360, 364, 365, 370, 372, 376, 377; vtt, 19, 67; vrrr, 61. rusé, ruses (voir espiègle)322,323, 492, 546, 547, 554; IIr, 161; vII, 11, 129:,x, 20. sac 352, 455. de bonne fortune (g-yafrsgye) 74, 428, 542; vr, 62, 63, -, ûrâss€ informe (cf. estomac, ceuf) 202, 544; vr,22. sadhana 334, 337,339, 349. saints (v. héros) 157, 323, 331, 516, 547, 548, 549, 558, 562; rr, 64; vl, 17, 37 . saltimbanques (v. jongleurs). sang dans la main 263, 265. Sarabha, animal légendaire 386; vrr, I12. Sd,stra : épique 81, 4E2. de danse, théâtre, contes 424, 427, 43I; vrII, 10. satyres556; vrr, 100, 119. sauveur, messie,(cf. Maitreya), cheval 527; vrr, 18; Ix, 59. sd,e-bËi,quatre catégones244, 24 , 246, 247, 249, 250, 25I, 272.
REcEERcgES sun r,'ÉporÉn
selle (de cheval) 343, 357, 364l vrr, 71. sept brigands, pirates (v. Ya-ba skya-bdun). cavaliers 14,0, 368, 518. danseurs 368, 514, 518. serpent (cf.. klu) 266, 267. sgrib-çifi, v. chapeau (S"i rend invisible). sgruù,, épopée,contes 80, 81, lI4, 247, 320, 332, 333, 335, 4r7, 419-426,43r, 432, 437. ssrufl-mkhan L oaroe ui, 320, 331. -' pa ) sgntrt-âoa, chapeau 342, 354. si-tu, si-dhu, titre 225; v, 5. signe (symbole) (cf. énigme, interprétation). silence(obligation de) 74,86, 115, 122, 322, 326, 427, 431; vrrr, 12, 50. singe 362, 363, 366-369, 388-391, 418, 431, M5; vn, II7, Il9,
r2r,123. -, ancêtre 251, 388. s/cos, éIu, destiné 244-249, 25I, 263, 268, 274, 283; vI, 16, 17. slru-lha, divinité 184, 356; ru, 2. sku.-rgyal, divinité, montagne 452. sltu-rten, shur-bstan, médium 335, 377; vrt, 42. slaya-reù,épithète 362. snug-po, rouge-brun, couleur de : ,Jaf] (E) 49. lDoù (v. gDofr). (visage)de Gesar205; w, 62. sùags-pa(v. chapeaunoir, tantristes, sorciers)350, 493, 5I2, 513; vu, 11, 14, 19, 33. sfr.awbrgyud,(v. tradition orale). snaù-srid, zil-gnon, soumission du monde 347.
ET LE BARDE AU TrBET
637
société, milieux sociaux (v. criti qru,e)lAL, 327, 328, 434, 438, ML, 459,47L, 490,5I2; rrr, 104; ,'trr, 23; vttt, 23; x, 23. soie (v. châteaux). --de Ri-nub 89. de Chine 242,243,250,256, 260, 272; vro 44' soleil et lune, ornement (cf. Nizla) 343, 346, U7, 357, 365, 378, 387, 443, 444,505. sorbi, xorbi, rurbi, dada religieux 377, 392; x, 12. sorciers (v. médiums; cf. a-mye, tantristes, sriags-pa) I22, L32, 143, 249, 330, 331, 332, 338, 346, 451, 454; vu,33, 1I5. souverain universel (cf. cakraaartin) L38, 250, 255, 262 et suiv., 276, 280-282,294, 295,357, 386, 525avt,89, 108, 117, 131. des hommes, absencede 245,2461,rrr, 16l; vr, 25. srid,pa, monde, création, dieux (cf. snafio-) 430, 436, 437, 442, 451, 455-459, 464, 4,65, 467, 5I4; vttt, 24. -(dieux d") 129, 193, 392, 437, 466; vr, 16. (glaciers du) 140, 442, 459, M4. stoù-d,pon,chefs 221. storl-skor,districts 139. siilde, dieu guerrier (v. destin) 358; vIIr, 55. syncrétisme 112, 190, 247, 29O, 325, 420423, 430, 433, 435, 4ffi, 472, Affi, 488, 506, 508 M\ et suiv,, 518 et suiv., 547. ta'i-âift, titre 213. tambour, tambourin 322, 325, 326, 359, 377-379,383, 418, 419, 420,
638
R.-4.
42I, 465,505;vrr, 9, 16,94,95, 100.
STEIN
toponymie (déplacementde la) 188lgl, lg3, lg5, 199, 206, 234. tantristes, tantriques (v. sriags-pa, tortue 457, 459, 5I4; v:nr,24. moines) 80, 322,336, 339, 350, tou-sseu)titre 216. 353,490, 49Li vr,77. t'ou-sseu,,titre (v. d,u-si\ 2L6. ta'o-gsi: ta,o-che, taoistesv,9. tou tche-houei-che(-sseu),ritre 212, tapis magique362,378, 542; vr,623 216. vrr, 108. traditions (génealogiques, historitas de pierre, au col (obo, la-bcas\; ques, ancestrales)109, 115, l1Z, autel 109, 126, 128, 443, 45O, 126, l2g,136, lrg2, 20r-203, 204, 451-453,456, 457, 4,66,4,69, 500; 226, 262, 266, 2gg, 424, 428, rr, 56; vrrr, 46,53,67. 4 i | 0 ,4 3 8 ; v ,2 0 ,3 6; vt,20. taxesI27, 215,223; v, 48. orale (sfl.an-brgyud,)72, 4BI, teigneux (v. chauve; cf. galeux). 4 7 2 ,4 8 8 ,4 8 9 ,4 9 I;vrr, 39; rx,4. temples 94, 116, I20, l2B, I3l, transe322,332, 333, 335, 332, 340. I44, 220, 235, 2gg, 3Æ, 352, trente guerriers de Gesar 729, I3l, 467 i w , 2 3; v , 5; v r , 41 . 203, 340, 357,4,60;rr, 138; rv, 4I. tengeri, dieux bons et mauvais 60, trente-deux guerriers 133. 62, M7. trente-trois guerriers 60, 61, 128, têtes noires, hommes 245, 436. 130. tha'i-kyen, titre 2L7. trente-trois chapeaux 363. thé (cf. châteaux) 260,261. trésor (v. objets magiques, gter, the, -raù, the'u-ran\, tàel, divinités joyaux) 46I. I89, 291, 384, 385; w, 21. tribus primitives 115, 136, 20I, théâtre, piècesde (v. Nor-bzafi, 204, 205, 392, 436, 437, 4ffi, mime). 463, M6. sur Gesar7, 123,325. -de Gliû 161. (autres) lI4, 276, 3I9, 324F -(autres) I92, 200, 229; w, 9. 326, 330, 341, 431, 439, 4A3, trois (v. couleurs). 445-447, 45I, 452, 474, 495, fils divins 3, 60; vrr, 133. 513 et suiv.l ry, 7; vrt,12, 18; ancêtresI92. 262. vrrr. 36. pointes(v. chapeaux,couronne). thig-sft,iti, doctrine 488, 4Sg. démons 43. ti-çri, titre v, 6. rois, tribus 61, 62, 93, 262, tigre (v. ôars, Oktor, Orgoli) 350, 263, 392. .463, 5I4; vu, ll2; vrrr, 56. pieds (v. mulet) 383, 3&1. monstre bigarré 63, 94. -, trône 362, 366; vu, 87. 76, 94, 377. -noir tulëi, barde 320, 327. tir à loarc (cf. flèche, compétitions). turbans bonpo 190, 350, 382; vrr, fête 110, 329, 329, 449, 450. -, 100. de Gesar 127, 244, 248, 285. -divers 278, 361, 377, .392, tog, drapeau 449, 450. 393, 394, 447, 466; vrr, 60, 119, toieon d'or (E) 60. 131; vrrr, 61,71.
REcIlERcIrEs sun r,,ÉpopÉr
turquoises (cf. châteaux) 272, 275, 288, 350; vr, 86" 91. (cheveux de) 286; vr, ?8. ùliger, épopée; contes 318; vrrr, 5. iiligerëi, barde 320. uqayatu morino chevaux (E, L) vrr,
99. vache
blanche,
surnaturelle
158,
202. aajra 346, 364. yogini 334. versions : orales : du Ladakh 56, 57, 162, L64168, 194, 502, 511, 512,539. de I'Amdo 57, 58, 539. du Khams 57, 58. lepcha 59. buruSaski 59. mongoles 60 et suiv., 92, 168: 1rr, I4I. bouriates 60" 93. Sara-yugurs63,64, l.2I; rrr, 44. monguor 64. turques 64. xylographes 64 et suiv., 489. manuscrites 76 et suiv., 136. différentes 65, 82, 87, I55, I57, 158. de Hor-khog 65. du Tibet central 65. de Gyantse67. orales-écrites (rapports)93, 154L62, 3lB, 552. -tibétaines-étrangères IM-ISZ, I53.
ET LE BARDE AU TrBET
639
versions,traductiong-adaptations 1S3, 154; ru. l4l. -lamaiques 552; rrr, 116. vêtements(v. habillement). oidryadhara 66, 80, gO, 284, 2gS, 346, 349, 398, 526; vrr, 13. vieillard, vieille 445, 464, 465, SIJ515; vrr, I29; vrrr,29, 60; x,20. vingt-huit (vingt-sepr) étoiles, nak_ çatra, gandharvas379, 38I. violon (v. xur, qobuz) J22, 324, 359, 379-381,385; vrr, 97,98, gg. visions (v. rêves) 73, 74,334, 488. voleurs 280, 289; vrr, 11, 99. u)er-ûLa,dieux 72, 73, 80, 91; vr, 20. x,tr, violon 320, 322, 379. xû,rëi, bard.e, chanteur 820, J27, 379. yak (sauvage) 60, 128, I49, ts8, 246, 247, 267, 290, 350, 419, 4,44s4,46;vy 22; vrû, BZ. yaha, divinités 288, 289, 297, Sl9: vr, 78. ye-çes, état nouménal 335, 396, 339. ye-çes sems-d,pa'347. yoga, yogi 353, 357, 444, SIS, SSB1' vrr, 33, 34, 80. Ëal-rio, titre 221. ëaù-blon, ministre : rDo-rie bdud. 'dul (q. v.). zin-çik, religieux 2I3; v, 9. âaa-bçad,,explication du chapeau 341.
TAULE D ES MATI Èn n s vr r
A vl rr-pnopos.....
pnnurÈnn I,attrru LES DOCUMENTS IIT LIIUR CLASSEMI]NT CnlrrrnB L -
L'Ér.c.rAcruEL DE LA euESTroN.... Aperçu général. - Bibliographie de l'épopée. des sources indépendantes.
Cu,tprrnp IL -
Bibliographie
Lss souRcEspe r,'ÉeopÉe
Listes d'épisodesdu Gesar. - Versions orales.(xylographes et manuscrits). - Peintures.
43 Versions écrites
ETDEFrtrATroN,
D E U X I È M EP A R T I E LE PAYS ET LE NOM DU HÉROS Cruprrnn IV. -
Ls cA.onEcÉocn,*urquE. ....
'Dan-ma. - Le dieu tutélaire Ge-'jo. - Ge-thufi et Khro-thuù. Mon de I'Est. - Rot et sTag-rofr.- Les Hor du Nord au Sud. La montagne Soleil-Lune.-Mi-flag. - Mi-flag, Hor et nfoudre>. - Aëhen et les pays du Nord. - Khri-çog et Khrom. - rMa et Glin. -'Phan, Rlaùs et Gliri. - Les
183
&2
R.-À.
Cneprrar V. -
REcHEncEEs sun r-'ÉporÉr ET LE BARDEAU TIBET
STEIN
L'nrsroIRE DE Gr-rrT..
2II
Relations avec la Chine et les Karma-pa. -Activités du 7e Karmapa. - Divers chefs de Gliû. - Deux autres Karma-pa. - Rapports L'essor de Dergué. avec l'épopée. - Le saint Thafi-stoi. - Déclin de Glifr. - Avant l,t00? - Au xrrte siècle. - Au xe siècle? - Kio-sseu-lo et la route du Kokonor. - Réminiscences protohistoriques. C g Aprrnr VI. -
Dr Kn no n G os an À G r , I N G t s ln
........
III. Analysesetcomparaisons.....
Cn.a.prrneVIII. 241
II.
,
, II.
L'époque moderne.
Le chapeau idéalisé. - Le chapeau de Padmasambhava. - D'autres analogies. - Bonpo et disciples de MiIa ras-pa. - I-e chapeau réel du barde. -- Le bâton et le fouet. I.e chapeau de la .course de Gesar. ..: Le.chapeau de .Gesar jongleur.
Rapports avec l'épopée
Cuepnna IX. -
3L7 317
Agents de diffusion. - Caractère religieux de la récitation. Inspirés et récitants. - Caractère religieux du barde. - Spécialistes apparentés. Fonctions sociales. - Barde, athlète et Inspiration et saltimbanque. - Vocation et apprentissage. technique de la transe, - Barde et mime. Le chapeau et le bâton
417
437
458
Les traditions de Glifr. - Les récits de la création. - Le culte de la montagne et la naissance du héros. - f,a course d'intronisation.
I.
Affinités du barde
417
Joutes oratoires et jeux. - Le Nouvel An, bouffons et Roi de Carnaval. - Danses du lion, théâtre et rituel des montagnes. Fêtes de l'été auprès des lieux saints. - l'su16mne, culte et légendes de montagnes sacrées, - Chants de la création.
DE t,'ÉpopÉti Ét,ÉuuNtscoNSTITUTn's ET DE SONHÉROS
I.
Souncss o'rNsprn,c.rroNpopuLAIREs
L'adaptation bôudhique des Légeldes et énigmes. Fêtes. légendes. - Enigmes et chants généalogiques.
PA !i ' ftD
Ln senor Er sES lrrrrvrrÉs.
-
L 'a n t i q u i t é . . . . .
I.
III.
Cneprrnr VII. -
370
Premier coup d'æil. -Affinités chamaniques, - Le cheval du barde et du chamane. - Le cheval, le chapeau et le thème de Midas. Le mulet, le lion et le cheval magique. - Barde et mime, singe et lion. - [,a coiffure rovale.
Fragments épiques anciens. - Mi-la ras-pa. - rGyal-po blta'-thaft,. - Rapports avec l'épopée , - Blon-po bln'-thaù. - Les Quatre Fils du Ciel. - Classifications quadripartites et tripartites. - Le Roi du Monde et les Quatre Orients. - Le folklore de I'Amdo. Beaux hommes et bons chevaux. - Thèmes déplacés. - Gesar et les Tùrcs. - Entre < Turcs r et Orient Romain. - La fortune du titre kaisar. - Kaniqka, AÉoka et Alexandre. - Vaiéravar.ra et Khotan. - Gesar, Vai6rava4a et Pehar. - Pehar, Mi-fiag et l'épopée. - Cristallisation au Nord-Est du Tibet. - Du Roi du Monde au Roi de Glin.
T R OIS II' ME
643
Ls Mrl-rnu LAMAîeuE.
L'apport des poètes lamaïques.
'186
Dates minima de l'épopée. - Le milieu de l'auteur. - Les saints n fous ,. - Mila ras-pa plaisantin. - Chants de 'Brug-pa Kunlegs. - Procédés stylistiques. - Epithètes et métaphores' Prosodie. - Mila, patron des Interprétation symbolique. saltimbanques. - L'influence des clercs' I I . L e f o n c t i o n n e m e ntd u syn cr é ti sm e ......
342
485
La parenté ésotérique de Gesar. - Le héros, son oncle et son cheval. - L'opposition oncle-neveu. - Thafr-stoir, patron du théâtre. - Thafr-stofi et le Nord. - Les Sept Bouchers dans l'épopée. - Les mêmes dans le rituel. - Dtt Rdmd,yalt'a au Gesar, - Le Nord dans le sYncrétisme. - Sambhala et le cheval du héroa.
508
..
M Cnlprrnn I.
X. -
R.-A. srgrN
s34
LA NATUREou nÉnos,
Le cheval, double du héros. Parents identiques. - Destins parallèles. oiseau. - La sagesse.- L'aspect vil. -
535 Kyang, âne et chevalLe bâton-cheval.
II. La forme vile du héros..
TARLE DES PLANCHES
54[i}
La mère exprrls6s. - Laideur et majesté. - Les teigneux plaisantins. - Eléments turco-mongols. - Le stage d'obscurité. Ambivalence. - L'avilissement, gage de gloire. - L,accoutrement vil de Joru. - Expulsion-intronisation. Démons et morts. - Saints et bouffons. - Le ieu avec les démons.
E T FIGU R E S
Coxcr-usrow.
569
Ixoux
589
En frontispice : Gesar,dieu de la guerre. Pl.
I. -
Pl.
II. -
Pl. III.
-
Pl. IV. -
Conteurma-4ti-pa. Danseursdu paradis de Padmasambhava. Le barde. Le barde (détail de la pl. III).
Frc.
1. -
Chapeaudu barde, croquis de Tatsienlou.
FIc.
2. -
Chapeaudu barde, dessinde I'Amdo.
Ftc.
3. -
Chapeauxde Jo-ru, peintures de Tatsienlou.
Frc.
4. -
Chapeaude Gesar,statuette de Chatterjee.
Ftc. 5-6. -
Chapeauxde Padmasambhava.
Fte.
7. -
Chapeaude Gesar,xyl. Ling.
Fre.
B. -
Chapeaude Yogapa, peinture de Cofikhapa.
FIc.
9. -
Chapeaudu barde, d'après Guibault.
FIc. 10. -
Frc. 11. -
Les trois jongleurs : a. Devant la maison de Khro-thufr (Peinture IX); à. Devant le châteaudes Hor (Peinture IX). o. Jo-ru sur son dada; ô. Avec son fouet sellé.
,..r.r R...À.
STEIN
Fre. 12' -
Singesgardiensde chevaux,charmejaponais'
Frc. 13. -
Les turbans(Peintures)'
Frc. 14. -
Coiffureéde dieux'
Frc. 15. -
Çourennsssassanides'
Frc. 16. -
Casqueiranien'
Carte du Tibet Oriental'
IupnruBnu Nertouelr J. 800780.
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