En couverture: Le drapeau tsigane
..Bleu, comme le ciel et la mer, Vert, COlline les forêts et.les prairies,
. Rouge, ...
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En couverture: Le drapeau tsigane
..Bleu, comme le ciel et la mer, Vert, COlline les forêts et.les prairies,
. Rouge, COlnlne le sang versé lors des persécutions que nous avons subies au cours des siècles. Mais ici, comme dans l'art romano, rien n'est figé. Les couleurs bleu-veIt-rouge ne sont pas codifiées et les différents groupes qui const.ituent l'ethnie tsigane ont entièI~e latitude pour en choisir les nuances. QU,UItà la roue qui OllIe le centre du drapeau, sa signification varie selon les groupes: - pour les Tsiganes intégrés, presque tous sédentaires, elle représente la roue d'Ashok figurant au centre du drapeau de l'Inde - not.re lnère patrie -, sYlnbole de l'évolution permanente de l'hulnanité. La roue d'Ashok cOinporte vingt-quatre rayons, autant que d'heures dans lajoulllée ; - pour les Tsiganes nOlnades, elle représente la roue des anciennes roulottes et. peut cOlnporter un nombre variable de rayons: 6, 8, 12, 16, 18...
PARLONS TSIGANE Histoire,
culture
et langue
du peuple
tsigane
A Michel Mellherbe, e.xplorateur des lan.gues (Ie I 'hU111an.Ï té, elvec
111{1reconnalSS{Jn.ce
et el celles et ceux qui ont contribué el la réCllisaJi()n. de cet ouvrage:
Arlette Boy(l Del1is Elel1 Elian.e F{Jl111Y Fl°aJ1çO;Se
Luc P;e17.e Sarah
Colleetioll "Parlons" dirigée par Michel Malherbe
Déjà parus: Parlons
coréen,
1986, M. MALHERBE,O. TELLIER,CIIOE
JIJNG WI-IA. Parlolls hongrois, 1988, CAVALIEROS,M. MALlIERBE. ParloJ1s wolof, 1989, M. MALIIERBE, CIIEIKII SAtL. Parlorls rouI1Uli,1, 1991, G. FABRE. Parlons swahili, 1992, A. CROZON, A. POLOMACK. Parl()ns kinyarwan(la-kirunlli, 1992, E. GASARABWE. Parlolls Parlolls Parlol1s Parlons Parlolls Parlons
(Jure/ou, 1993, M. ASLAM YOlJSIJF, M. MALIIERBE. estolliell, 1993, F. DE SIVERS. birl1lal1, 1993, M. H. CARDINAUl), YIN XIN MYINT. laD, 1994, C. NORINDR. bertgali, 1994, J. CLÉMENT(sous presse). pachto, 1994, L. DESSART(sous presse).
À paraître: Parlons mongol, lapon, turc, malgache, soninke, burushaski, hébreu, letton, kabyle, indonésien, telougou, ukrainien, guarani, polonais, etc.
pour le lexique @ CMtALLc.,ADu4 @ L'Harn1attan, 1994 ISBN: 2-7384-2624-7
Vania de GILA-KoCHANOWSKI en c{}llaboratioll
(lVeC Huguette
Tangu.y
PARLONS TSIGANE Histoire, culture et langue du peuple tsigane
Editions .tHal.mattan 5-7t rue de l'Ecole Polytechnique 75005 Paris
LISTE D'ŒUVRES DE JAN KOCHANOWSKI VANIA DE GILA (nom du clan paternel de sa mère) Histoire dynami(lue 1965 "The origins of the Gypsies", in UNESCO Features, n° 477. 1967 "Critère linguistique dans l'histoire dynamique", in Résumés des communications des Actes du IOè congrès international des linguistes, p. 189 et suiv , Bucarest. 1968 "Tsiganes noirs, Tsiganes blancs", in Diogène n° 63, Paris. 1974 "La caste originelle des Tsiganes d'Europe", in Vol. cOllunél11orat(fEugieniusz S iuszkie\-vicz, Varsovie. 1977 "Occlusive + r et le Inot rom", in Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, n° LXXII, p. VII -IX. 1980 "Indian origin of the Roma" in ROMA, Institute of IndoRomani Studies, Chandigarh (Inde). 1984 "La romani e~l 'indo-aryen, Mythes et réalités", in Contrastes, n° 8, mai, p. 85 - 98 + bibliographie, Paris. 1990 "Migrations aryennes et indo-aryennes", in Diogène n° 149, Pat.is. Linguistique 1959 "Problèmes de la dérivation et de l'elnprunt en tsigane d'Europe", in Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, LIV, n° 1. 1963 "Phonologie du tsigane d'Europe" (Doctorat en linguistique et dialectologie rOlnani, in Gypsy Studies, 2 vol. 400 p. in 4-, NewDelhi. 1989 "Problems of the COInlnon Romani = Problems of an International Language" in Recueil des Actes du SynLposiunl international sur Langue et Culture rOlnane, Sarajevo (1986). Culture, Civilisation, Causes des persécutions des Ronlané Chavé 1974 "Hulnéu1 Rights and the ROluané Chave", in Indo-Asian Culture, New Delhi. 1983 "Causes et conséquences du nOluadislne des Tsiganes d'Europe", in Réunion d'experts sur l'étude de l'ethno-développenlent et de l'ethnocide en Europe, Karasjok (Norvège), lJNESCO Division des Droits de l'Holulne et de la Paix (SS-83/CONF.616/4 (a). 1992 ROlnano Atnlo "L'A,ne tsigane" (roman), un vol. 238 p. in Collection "Waroutcho", Editions Wallada, Châteauneuf-desMartigues.
6
SOMMAIRE Cartes et tableau des migrations tsiganes Introduction A v ant
- pro
po
s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
Différents nOlns donnés aux Tsiganes T ermi
no
1 0 gi
1 5
25
e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2 7
Quelques idées fausses sur les Tsiganes PREMIÈRE
:9 13
31
PARTIE: L'IDENTITÉ DU PEUPLE TSIGANE
HISTOIRE
Migrations aryennes et indo-aryennes Exodes des Romané Chavé Exode des Sinti Exode des Rajputs Les Tsiganes en Europe au Moyen-Age
..
An thr 0 po log i e
37 41 51 52
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . .. .. .. . . .. . . . . . . . . . . . . . . . .. 5 5
ClJL TIJRE
.. Danse Musique . Culture profonde .. Conception du Inonde Culture superficielle C
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63
64 65
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6 9
71
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
7 5
Apport culturel des Romané Chavé à l'Europe
77
LANCilJE La langue r0111ani Alphabet romano Grammaire de la langue romani
79 81 83
. Sub
.. Noms propres . Pr
stan
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ti f s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8 4
99
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Adjectifs
1 0 1
103
7
...Prépositions ..
106
Nombres Verbes Aspect Accentuation
106 107 125 126
..Classification Classification
IJes di alectes
ro mané. .. .. .. .. .. ..
.. .. .. .. . .. .. .. .. ..
.. .. .. .. .. . ..
phonologique morphologique L'unité lexicale de la romai en Europe La langue romani et le mythe de l'éternel nomade Parenté étroite de la romani et de l'indo-aryen La romani et la dumaki
129
130 133 135 136 139 142
CONCLUSION GÉNÉRALE SUR L'IDENTITÉ DU PEUPLE TS
I GANE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 145
DEUXIÈME PARTIE: L'AVENIR DE LA ROMANI
Projet pour la romani
~
. L'internationalisation de la romani . L'objectifdu projet
.. .Socio-politiques
Illustrations bilingues Conversations.
CES.
166
168
. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . .. . . . . .. 1 79
TROISIÈME
PARTIE:
Avertissement Lexique
. romani
150 155 159 160
Prières
RÉFÉREN
149
-français.
. français-romani
LEXIQUE
187 . .. .. .. .. . . .. .. . . .. .. .. .. .. . .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. . .. 191
237
8
CARTES I)ES ROl\1ANÉ CHA VÉ ET TABI.JEAU SYNOI)l'IQUE DE I.JEURS EXODES I. CARTES DES MIGRA TIC)NS Les cartes des Inigratiol1s des ROlnané Chavé à ptu"lir de leur patrie d'origine - l'Inde - illustrent le tahleau synoptique de celles-ci ( c.f. page 12). Aboutisselnent des deux exodes de l'Inde: 1er exode: Kshatriyas sindhiens ( 1110itiéùu 8e - tin du ge siècles). - 2ème exode : Ri~jputs ( fin du 12e - 1ère Illoitié du 13e siècles).
. -
. Troisièlue
exode, à partir de l'Elnpirc bYZtUHinŒJnpire rOluain
d'Orient) des RUina, (Inoilié ou 14e siècle), des Sinti-Kalé et des Lé R(un entre les ISe et 16e siècles).
. Quatrième exode, à partir de l'Europe et dispersion dans le monde: - des Sinti, Manush, Kalé (17e-18c siècles) - et des Lé ROln (1ge - 20 e siècles).
II. TABI-JEAlJ SYN()PTIQlJE
Ce tableau, couvrant 12 siècles de Inigratiol1set fixations:
- des
Kshatriyas sindhieus et des I{ajputs, depuis leurs exodes de
l'Inde,
- des
ROIUiUléChavé, nés de leur fusion dans l'Elnpire byz,uuin,
est b,L~ésur les données historiques .
ct cautionné par les faits lin-
guistiques(*), principalclnelu:
- la deuxièlne
personne de l'aoriste, en -al (Sinti) et en -an (Rolna) ;
- la tr(U1sforlnatÎoll du -.';fluai en -x (spirante sourde) et du -s- intervocalique en -h (spirrulte sonore) dans les parlers de l'Empire austro-
hongrois; - la palatnlisatÎon
forcenée des occlusives dans les parlers druluhiens.
(*) cf. Jan Kochanowski,
"Gypsy Sludies", Part. I., New Delhi, 1963,
pp.52-118. 9
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I
TABLEAU SYNOPTIQUE DES EXODES DES ROMANÉ CRA VÉ PREMIEREXODE:KSHATRIY ASSINDHIENS
-iii
C61e exllême
oœidentale
DEUXI~MEEXODE:RAJPlTfS
liJ Zone œntt8le . l'Inde duNŒd
de l'Jude
(actuelPakistall)?
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Golfe~'OlU8n Golfel'enique , @ M6aopotamie (actuellnk)
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MelikIe
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ROMAN~ CHAV~ (l'silE'" d'Europe) d'Orient)
iii ~partir de rEmpile Byzantin (Empint Rem.n
TROISI~ME EXODE Roma.é Ch.ri du Nord moiti' du I~e .ilède ROMA
Ro é Ch.ri du SlId entre les ISènaeet 16è1Deaèdes SINTI-KALÉ
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[
INTRODUCTION Qui sont les Tsiganes? Des groupuscules de musiciens, de danseurs... de chaudronniers, de vaniers... ? Ou un peuple? Le premier chapitre répond à ces questions. Partant de la définition qu'un Peuple est un groupement d'hom111es 11istoriquelnent constitué, ayant en commun des traits caractéristiques culturels, linguistiques et physiques relativement stables, qui a conscience de son unité et de sa différence vis-à-vis des autres Peuples, l'auteur: - reconstitue l'histoire du Peuple tsigane, malgré sa dispersion à travers l'Europe et les deux An1ériques ; - lève le voile sur les prétendues "éniglnes tsiganes", en délnontrant l'origine, les castes originelles, les dates et causes des exodes des Tsiganes à partir de leur prel11ière patrie: 1'1nde. Le chapitre de la culture tsigane couvre la culture superficielle (danses, l11usiques, contes) et la culture profonde (fa111ille,conception du l11onde). Cette conception du monde -
la "religion" des Tsiganes" - repose sur nos anciennes
valeurs européennes: tolérance absolue, liberté, An10ur désintéressé... Indira Gandhi qui nous connaissait bien a déclaré durant le 2e Festival International romano à Chandigarh (Panjab) : "Vous êtes les 11leSsagersde la Paix".
Dans le c11apitre consacré à la langue tsigane - la r0111ani* -- l'étude CO111parative de celle-ci avec l'indo-aryen l110ntre d'une manière irréfutable que la romani est une langue indo-aryenne. Ceci confirlne la conclusion à laquelle avait abouti Friedrich Pott, un des grands c0111paratistes du XIXe siècle: la r0l11ani est un "parent de sang du noble * La rOlnani, Inot félninin pm. exception aux habi tudes françaises, désigne la langue tsigane. l TnspécÜùiste ùe la langue rOlnm1Îest un réunnologue. 13
sanskrit". Comme personne ne conteste aujourd'hui que l'indo-aryen fasse partie des langues indo-européennes, la romani est donc bien, elle aussi, une langue indoeuropéenne. Dans le dernier chapitre, l'auteur expose les problèmes de la roma~i conlmune et l'urgente nécessité de son internationalisation, véritable obsession pour l'intelligentsia tsigane. Ce chapitre est illustré par un ensenlble de textes bilingues d'une grande diversité. Enfin, le lexique qui clôt le présent ouvrage marque l'étape de l'indianisation de la romani, c'est-à-dire, le relnplacelnent des mots lnanquant au vocabulaire courant de la romani, par les mots hindi.
Huguette TANGUY Secrétaire général de "R0I11,{lnOYekhi]Jé France" Plénipotentiaire de l'organisation 111,ondiale tsigane auprès de l'Unesco.
14
AVANT-PROPOS
J'appartiens au groupe des Tsiganes balto-slaves qui, jusqu'à la dernière guerre Inondiale, n'ont pas été persécutés et ont pu préserver leur langue, leur culture et leur histoire. Dès mon enfance, j'apprenais tous les 1110t.Sdifficiles de 111a langue comme le font tous les enfants du monde - Français, AlleIl1ands, Russes, Japonais... - Inot par Inot. Je ne 111esuis pas contenté d'écouter passivement les discussions de mes aînés - parents et amis - Inais je les ai bombardés de questions pour éclairer un point obscur de ce que j'entendais et ne cOlnprenais pas très bien... J'ai donc reçu une éducation romani solide que je confrontais continuellement avec ce que j'apprenais à l'école et, plus t.ard, au lycée, à l'Université, et durant mes contacts d'holnme lnûr avec les représentants de différents peuples et nations. C'est la raison pour laquelle, je n'ai jamais éprouvé de complexes à m'adresser aux spécialistes de tous les domaines des sciences de l'HoIl111le, com11le je le faisais dès Ill0n enfance avec Illes parents et alnis, ce qui m'a prodigieuseIllent aidé dans 11Ies recherches interdisci plinaires appliquées à l'histoire indo-ro111aniet, ensuite, aux llligrations indo -européennes.
NB : Les chiffres entre pru.enthèses renvoient aux références, page 179 et suivantes. 15
Néann1oins, loin de moi la pensée que les autres doivent 111ecroire sur parole, nota1l1ment quand il s'agit d'élucider les "énignles" concernant les Tsiganes. J'en ai fait l'expérience après la publication du résultat de mes quatre années de recherches en Inde sur l'identité romani : - dans une revue de vulgarisation scientifique indienne; - dans les "Infornlations de l'UNESCO". Mon article tranchait avec tout ce qu'on colportait sur notre Peuple, mais je n'avais pas cru utile d'argumenter en détail chacune de mes assertions. J'ai eu tort car, aujourd'hui encore, on trouve des détracteurs de notre ethnie qui soutiennent que les Rom.ané Cl1avé (Tsiganes d'Europe) sont originellel11.ent des parias de J'Inde. C'est oublier notre apport à l'Europe du Moyen-Age sur le plan de la civilisation et de la culture, en particulier, notre grande contribution à l'évolution des Droits de l'Homme (1). Si l'Inde a accepté mon article sans une argumentation serrée de linguistique, d'anthropologie comparative et d'archives, c'est qu'elle était au courant de nIes recherches en étroite collaboration avec les savants indiens. En Europe, en revanche, certains "tsiganologues" me reprochaient de ne pas être historien, 111ais linguiste. Mêllle si à cette époque, je n'étais pas un historienarchiviste, j'étais déjà en Inde prollloteur de recherches interdisciplinaires appliquées à l'histoire. C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, après un séjour de deux ans dans le cadre des échanges culturels franco-indiens, l'Inde In'a offert quatre ans supplémentaires pour l'implantation de ces ll1êmes recherches sur son territoire et In'a affilié à son Plan de Développen1ent (Section Méthodologie), en n1ettant à n1a disposition l'Université, et l'Arn1ée pour l'anthropologie des Rajputs. Ces faits nlontrent qu'il ne suffit pas de décrire l'histoire, la langue et la culture tsiganes; il faut les délnOlltrer. Personne ne contestera l'origine de la nation française (Gaulois, Romains, Francs, Norlnands...), n1ais, sans démonstration, il est impossible de croire qu'un Peuple actuelle111ent réduit à l'état de SOUs-11olnmesC0111nlele nôtre descende de la noblesse d'épée indienne. Et pourtant, si l'on transposait dans le passé l'état lnisérable des actuels Anléridiens, que saurions-nous des civilisations des Mayas et des Incas? C'est la raison pour laquelle chaque partie de cet ouvrage n'est pas une silnple description servant à forn1er des théories linguistiques" culturelles ou ethnologiques sur les Tsiganes, n1ais les concerne directen1ent.
16
Dans cette optique, j'aimerais rectifier ici deux légendes qui courent sur notre Peuple: -l'une, sur le n0111brede Tsiganes dans le monde; -l'autre, sur l'holocauste tsigane durant la dernière guerre 1l10ndiale. I. Il Y a actuellement environ 40 millions de Romané Chavé en Europe, 20 millions dans les deux Amériques et 25 millions de Roma-Banjara en Inde. Quelques explications s'ilnposent sur ces chiffres: Les 40 millions de Tsiganes vivant en Europe sont les descendants des deux exodes à partir de l'Inde * . - des Kshatriyas sindhiens (111oitiédu YIIle siècle - tIn du Ixe siècle) ; - des Rajputs (fin du XIIe siècle - 1ère 1110itiédu XIIIe siècle). Ensenlble, ils ont donné les R0111.anéChavé, constituant le
.
Peuple
tsigane,
R0I11.11niCel.
A partir de l'Enlpire Byzantin, s'effectue la dispersion à travers l'Europe: - des ROlnané Chavé du Nord (vers la moitié du XIVe siècle) ; - des Romané Chavé du Sud (entre les xye et XYIe siècles ). En ce qui concerne les Tsiganes d'Europe, on peut adnlettre, très schénlatiquenlent, que: - 50 % sont intégrés, parfois depuis des siècles, dans leur pays respectifs;
- 30
CA)sont
selni-sédentaires ou sédentaires, dont certains
sédentarisés de force dans des conditions inad111issibles; - 20 % sont nOll1ades, sou111isaux tracasseries adlninistratives de tous genres.
1) ParIl1i les Tsiganes intégrés, beaucoup taisent leur ethnie par peur d'un nouveau rejet. Deux exelnples récents Ille viennent à l'esprit: - celui d'un procureur yougoslave qui a vu avancer l'heur~ de sa retraite parce qu'il s'était déclaré Tsigane; - celui de la tille d'un écrivain tsigane français, secrétaire de direction d'une grande société, qui s'est trouvée licenciée - sous un fallacieux prétexte - pour avoir révélé son origine tsigane. :I:
cf.T'ableau synoptique des exodes des ROlnané Chavé, p. 12.
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En ce qui concerne l'appartenance à une ethnie, on peut d'ailleurs se demander si les Juifs intégrés, par exemple, disent tous qu'ils sont Juifs? Dans ces conditions, pourquoi les Tsiganes intégrés iraient-ils remettre en question leur insertion réussie dans les structures socio-politiques de leurs pays? Au surplus, leurs noms de famille ne SQnt pas différents de ceux de leurs conationaux : noms français en France, allemands en Allemagne, polonais en Pologne, etc... Pour toutes ces raisons, le nOlubre des Tsiganes intégrés est très difficile à cerner de façon précise, à l'intérieur de chaque pays. Mais, prenons trois exemples en Europe: - Avant d'être reconnus conlme appartenant à une minorité ethnique, les Tsiganes yougoslaves étaient dénombrés 84.713 en 1953 (2). Avec l'apparition des facilités culturelles (écoles, théâtre, médias. ..), voici le. chiffre o.tficiel passé à 800.000, un an
après!
- En Espagne, il y a deux ans à peine, les sources officielles ne mentionnaient que 250.000 Gitans. Du jour où l'Etat leur a donné la liberté d'expression culturelle, le chiffre - toujours o.fficiel - est passé très rapidenlent à 600.000. - Avec l'effondrement des réginles totalitaires dans les Pays de l'Est où les Tsiganes vivaient terrés, leur nonlbre officiel a triplé, voire quadruplé, notamnlent en Bulgarie et en Rouluanie qui, de tous temps, ont abrité d'importants rassemblements de Tsiganes.
2) En France, 40 à 45 % de la population sédentaire ou sédentarisée (parfois de force) que d'une 11abitation de fortune en bidonville on sait ce que valent les statistiques réalisées conditions de précarité.
tsigane senline disposent ou isolée. Or, dans de telles
3) La population tsigane nomade est plus facile à cerner du fait des obligations administrati ves auxquelles elle est souluise : carnet de circulation, titre de circulation, etc... Mais, en ce qui la concerne, on commet souvent l'erreur d'appliquer les chiffres de recensement à l'enselnble de la comnlunauté tsigane, alors que les nOluades ne constituent que la partie énlergée de l'iceberg tsigane. En France, par exenlple, ils ne représentent que 20 % des Tsiganes français. En Espagne, ils ont presque tous disparu.
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Les 20 millions de Tsiganes vivl1nt ell Alnérique du Nord et du Sud sont les descendants des Romané Chavé du 4èlne exode, à partir de l'Europe* : - les Sinti-Manush-Kalé (XVII-XVIIIe siècles), anciens galériens et imnligrés ; - Lé Ronl (XIx-xxe siècles), anciens esclaves roul1lains libérés par le Prince Ghika en 1855. En ce qui concerne l'Al1lérique du Sud, je voudrais citer le ténloignage de l'historien Conrad Bercovici (3) "... Il n'y a pas de famille brésilienne où l'on ne trouve un Tsigane et pas une fanlille Tsigane où l'on ne trouve un Brésilien". C'est d'ailleurs la raison pour laquelle, les autres tsiganes de l'Amérique du Sud hésitent à se marier avec les Tsiganes brésiliens, trop l1létissés à leur goût, et c'est aussi la raison pour laquelle c'est au Brésil que l'on trouve le plus grand nombre de Tsiganes intégrés. Et voici un autre exemple, plus personnel: il y a une quarantaine d'années, pour payer Ines études universitaires à la Sorbonne, je faisais partie d'un enselllble tsigane, en tant que danseur de caractère. De cet ensenlble se détachaient le célèbre violoniste Yoshka Nemeth et les Dimitrievitch, dont une des soeurs - Val'a - était nlariée au Consul du Brésil en France.
. Les R0111.a-Bal1jara (Tsiganes
indiens) sont répartis dans
toute l'VIllon indienne; selon leurs représentants, ils seraient actuellelnent 25 l1lillions d'individus. Lors de filon prelllier séjour en Inde (1961-1967), tout en faisant l'anthropologie des Rajputs, j'ai rencontré à travers l'El1lpire indien des "Indian Gypsiestl qui, sur le plan racial, .nle senlblaient assez loin des Tsiganes d'Europe. C'étaient des nomades; or, je ne cesse de répéter depuis quarante ans que le llo111.adisI11e Tl'est ]J{/S un .fait ethnique, 11'I.aÏs un .fait sociologique. Sur les conseils de l1lon collègue anthropologue indien, je Ille suis donc rendu dans la région de Chittor, où je suis littéralenlent "tOlllbé dans les bras des Tsignanes". De tribu en tribu, j'ai alors fait connaissance avec les ROlllaBanjara et, chaque fois, j'incitais ceux qui vivaient encore en marginaux dans les déserts et les montagnes, à s'associer au développenlent de leur pays. Vingt ans après, lors de mon deuxièlue séjour en Inde (1985), j'ai constaté que l'Inde avait considérablenlent évolué dans tous les domaines. Les Banjara * cf . Tableau synoptique des exodes des ROlnané Chavé, p.12.
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ont suivi cette évolution et, à l'heure actuelle, ils possèdent de n0111breux collèges et institutions scientitiques, sociales et éducatives. Avec leurs cOInpatriotes, ils occupent des places au Parle111ent et dans tous les donlaines socio-politiques et scientifiques de l'Inde. * *
*
Qui parle encore la langue ronlani dans le monde? Pour reprendre l'exenlple du pourcentage de Juifs intégrés dans le monde revendiquant leur ethnie, je 111edemande quel linguiste juif peut aujourd'hui se per111ettred'avancer un chiffre - Inênle approximatif - correspondant au n0111brede sujets parlant le yiddish, en Europe et en Amérique? Donner un pourcentage de Tsiganes parlant la romani est tout aussi hasardeux. Mais ce qui est certain, c'est que tout Tsigane qui parle bien son dialecte peut correspondre avec les Tsiganes du Inonde entier. Seuls manquent à notre C0111prél1ension intercontinentale 40 % de mots Inodernes (scientifiques, techniques, philosophiques...) que nous e111pruntons, les uns et les autres, aux langues des pays où nous résidons. C'est ce qui explique l'intérêt de 1110nprojet sur "L'internationalisation de la rOlllani" exposé dans la deuxièlne partie de cet ouvrage. Ceci dit, voici deux exenlples récents de notre unité linguistique: Lors du Sénlinaire sur la scolarisation des enfants tsiganes qui s'est tenu à Aix-en-Provence (10-14 déce111bre 1990), le délégué tchécoslovaque ne parlait que la r0111aniet le tchèque. Aucune traduction sinlultanée n'étant prévue dans ces langues, je me suis proposé pour traduire le propos du conférencier tsigane et je ne puis que relater Inon énlotion d'avoir pu offrir à un public français les aspirations sociopolitiques d'un Tsigane tchèque, exprinlées dans Ina langue - la rOlllani. Le congrès 11londial qui s'est tenu à Varsovie (4-8 avril 1990) avait retenu comnle langues officielles la romani, le polonais et l'anglais. A la séance d'ouverture qui acueillait les personnalités de nombreux pays, les casques de traduction fonctionnaient (nlal d'ailleurs !). Mais, l'après-lnidi, entre Tsiganes appelés à débattre de leurs problènles dans le 111onde,la langue rOInani était la seule parlée. Bien évide111ment, je n'aftlrnlerai pas que les différents dialectes utilisés
.
.
2e)
aient été compris - dans leur totalité - par tous les congressistes. mais le n1essage d'ensemble est passé. Il faut dire que, pour la première fois, Tsiganes de l'Ouest, de l'Est, des All1ériques et de l'Inde étaient réunis sans trop de problèmes. Il n'y avait plus de Français, de Russes, de Polonais, d'AlleInands... mais des Tsiganes heureux de se retrouver et de comn1uniquer entre eux - dans leur langue. Et puis, au détour d'un couloir, un orchestre in1provisé se n1ettait en place, une guitare, un violon, une flûte, un hautbois ou un accordéon... et accouraient les danseurs attirés par ces rythInes millénaires. Un poète récitait ses oeuvres et, brusque111ent, c'était la fête . tsigane où tout le nlonde s'interpellait... en ronlani. II. Après les chiffres des vivants, celui des Tsiganes morts durant la Deuxième Guerre mondiale. Si je téll10igne aujourd'hui que la "solution finale" pour les Tsiganes avait été envisagée par Hitler dès 1933 (cf. "Mein Kampf") et que ce plan 1110nstrueuxa débouché sur le génocide de 7.500.000 des nôtres, alors je me serai acquitté de Inon devoir pour que, dans 100 ans, voire 50 ans, toute cette page de l'histoire tsigane ne soit pas définitiven1ent enterrée. S'agissant d'un "holocauste" régulièrement oublié... ou volontairenlent occulté, son évaluation l1lérite quelques explications. Avant la guerre, il y avait approxinlativell1ent 25 ll1il1ions de Tsiganes dispersés à travers toute l'Europe, dont 1 () /nillions seule/nenf se reconnaissaient offlciellelnent comnle Tsiganes. Or, la ll1ajarité des tsiganologues - all1is camIlle ennemis - sont d'accord pour avancer une hécatolnbe de 75%, ce qui correspond bien à un génocide de quelque 7.500.000 individus. On est loin des 500.000 victill1es - chiffre souvent avancé pour qualifier le génocide tsigane dans son ensemble. En tant qu'ancien prisonnier des camps d'exterlnination nazis, j'ai été alllené à té1110ignerdu génocide tsigane dans le cadre du proc.ès intenté c.ontre le révisionniste français Robert Faurisson. Les arcl1ives 111isesà nla disposition, en provenance d'Allenlagne, de Pologne, de Tchécoslovaquie, de Bulgarie, etc... pernlettent d'avancer que les 500.000 Tsiganes lllorts dans les divers canlps de concentration ne concernaient en réalité que les individus de tous sexes et de tous âges ayant servi aux expériences etnologiques et biologiques des savants et l1lédecins cri111inelsnazis. 21
Simon Wiesenthal, le chasseur de nazis bien connu, c11iffre à deux millions l'holocauste tsigane lJans les ca1nps et les jJrisons. Mais tous les autres? Les témoignages des populations européennes sous la botte allen1ande abondent sur leurs exécutions 111assives,partout où on les trouvait: dans les champs, dans les forêts, sur les routes... Et, comment oublier tous les Tsiganes morts en c0111battantdans les armées régulières ou par111iles partisans? Et les jeunes Tsiganes enrôlés de force dans les SS ou la Wehrmacht, évadés, repris et fusillés? * *
*
Pour ne pas tern1iner sur une note trop triste, j'ailnerais résumer ce qu'ont apporté de neuf les études romané dans des dOlnaines aussi variés que l'histoire, l'anthropologie et la lingui stique. En histoire: l'élaboration au fil des recherches tsiganes, d'une méthode appliquée à l 'histoire dyna111ique - la reconstitution de l'origine d'un peuple et de son ordre socioculturel. Il faut souligner ici que je suis le pren1ier à avoir appliqué de 111anièrestricte, pragmatique, les études interdisciplinaires à l'étude de 1'11istoire indo-rolnani et à celle des Indo-Européens; puis, à l'intérieur de chaque domaine des sciences de l'hon1Ine, à avoir c0111parénon pas des élé111ents séparés, mais des systèn1es : a) en linguistique: systèn1es phonologique et rnorpho, syntaxique; b) en antl1ropologie : élélllents anthropo111étriques et biologiques; c) en ethnologie: culture superficielle (danses, lllusiques et contes), d'une part, et culture profonde (conception du nlonde liée étroitelllent avec l'ordre socio-politique), d'autre part. En anthropologie: l'élucidation du tern1e "race". La raciation biologique prit fin avec l'apparition de l'homn1e pensant. Commence alors la raciation écologique. L'homme est sorti du déterl1linisme ani111alet son intelligence, productrice de culture et de civilisation, lui a facilité la conquête du globe terrestre. Enfin, l'apparition du langage l'amène à la socialisation - constitution en clans et tribus, puis en diférentes ethnies selon les régions et leur bio-écologie. 22
En linguistique: éclaircisselnent du terme" aryen". A cause du nazisme, ce mot est devenu pour beaucoup, au même titre que le mot "race", un mot tabou avec toutes ses connotations ridicules: confusion des races avec les peuples, donnant la "race indo-germanique", la "race supérieure", par opposition aux "races sémitiques" et "dravidiennes"! Alors qu'il n'existe pas de "races sén1itiques" ou de "races dravidiennes", mais des peuples sémitiques et des peuples dravidiens... pas plus qu'il n'existe de "race indo-aryenne", 111aisdes peuples indo-aryens.
Puisse le présent ouvrage dé1l1ystifier l'opinion publique et contribuer à rendre aux Tsiganes leur dignité bafouée.
Vania de GILA-KOCHANOWSKI
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DIFFÉRENTS NOMS DONNÉS AUX TSIGANES PAR EUX-MÊMES ET PAR LES GAJÉ (non Tsiganes) 10 Par eux-mêmes ROMANO CHA VO (pluriel ROlllané Chavé) R0111.{fnOClzavo (ChllVO "fils") : l~aln, le héros de l'épopée indienne "Ralllayana", est parti en exil 1000 ans environ avant Jésus-Christ. Ceux des Rajputs qui, après la défaite de Teraïlll (1192 après J .C.), ont préféré l'exil à la servitude, cOlll111encèrent à s'appeler ROI1'/.lIlléChllVé "fils de RanI". (4) ROJnano ChllVO (pl. ROl1lllllé Clzavé) est le ternIe générique de tous les groupes tsiganes: SintL Manush, Kalé, ROlna et Lé ROllI. Chez les Tsiganes balto-slaves, on trouve: Rornallo ChllVO (nI.), pluriel ROl1'I.{J.llé Chllvé (nI.) : homme tsigane (s) ROJnllllÏ ChllY (f.), pluriel ROl1'LllnéCh.aya (f.) : fenI111etsigane (s). SINTO (pluriel Sinti) Sillllho "sindhien", habitant donné Sinto.
du Sindh (actuel Pakistan),
a
MANlTSlf (pluriel Manushà) En sanscrit, l11.allUshsignifie "honlfie, être humain". Pour aftlrlller leur hunIanité, les Sinti cOlnmencèrent à s'appeler Mall1-lsh. KALO (pluriel Kalé) Le fait de se nOllllner R011'I. suffisant souvent pour être livré à l'Inquisition (en Espagne), les ROBIa cOlll11lencèrent à se nOlnlller Kalé, par opposition aux blonds Wisigoths. Kalo est un l1I0t indo-aryen qui signi tie" noir" .
25
ROM (pluriel Romà) (5) Ro/n, (m.) signifie "époux" et Ro/nni (f.) "épouse". Pluriel Ro/na (111.)et ROlnn 'a (f.). Mais, sur le plan ethnique, le pluriel R0111as'applique à l'ensel11ble des Tsiganes (hommes et fell1111es).
LÉ ROM (pluriel) Lé ROln sont originellemènt des Brahmanes émigrés en Roumanie (Moldavie et Valachie) où i1s furent SOU111isà l'esclavage durant 5, sLècles. Ils exerçaient différents métiers: Churari (coutelliers), Kelderari (chaudronniers), Lovari (palefreniers ou maquignons), Rudari (artisans sur bois), Potkovari (lllaréchaux-ferrants), UrsarÎ (1110ntreurs d'ours), et autres n0111Sen -ari. Le suffixe -ari indique les 111étiers exercés par Lé Ro/n, ll1étiers à l'origine des différents groupes de Tsiganes vlach et des légères particularités de leurs parlers.
2° Par les Gajé TSIGANE Vient du mot grec athinganos "celui qui ne veut pas toucher, ni être touché" (6). Il est donc parfaite111ent erroné de faire des Tsiganes des "intouchables" (les parias de J'Inde). Mêlne encore aujourd'hui, les Tsiganes finlandais se saluent sans donner la main. Cette attitude se rattache aux règles des castes supérieures de l'Inde pour préserver leur pureté rituelle. GITAN Arrivée en Europe, la deuxiè111e vague des i111nligrants tsiganes inventa cette légende: "nous SOlnmes des seigneurs égyptiens qui avons persécuté le peuple d'Israël et Dieu nous a condanlnés à un éternel voyage". C'est ainsi que les Européens finirent par les appeler "Egyptiens"... "Egyptiano"> "Gitano", "Gitan". BOI-IEMIEN Les prelniers Tsiganes arrivés Bo11ême, d'où leur surn0l11. ROMANICHEL Ce 1110test la francisation "Peuple tsigane"
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en France
du ter111e tsigane
venaient
de
ron'I.lllli cel
TERMINOLOGIE Certains termes ont souvent, mên1e chez les spécialistes, des acceptions imprécises, nota111111ent ceux de : clan, tribu, ethnie-peuple, nation, Etat, union-fédération, caste-ordre, classe, race, intégration, assill1i1ation, raCiS111e.Bien entendu, on peut définir autre111ent ces tern1es ; mais la présente ter111inologie est celle adoptée dans le cadre de l'ethnologie r0111ani. Clan: Groupen1ent hU111ain ayant en C0111111Un des traits caractéristiques culturels, linguistiques et physiques et liollt les 111.eI11-bres !Jratiquellt un 111.ariage exog{une - se lnarient en del10rs de leur C01111nunauté.
Tribu: Pratique du mariage endogall1e. Exen1ple : la tribu de l'auteur de ces lignes, Xaladitka Roma, se COll1pose de plusieurs clans - Zhil'onko (De Gila), Al'eks'eyonko (D'Alexeef), Stang'onko (De Stanga), et d'autres. Le ll1ariage est interdit à l'intérieur du mêll1e clan et, s'il existe une parenté, 111êmeau troisième ou au quatrièlne degré entre les personnes de deux clans, l'interdiction persiste. Ainsi, la détïnition de tribu est beaucoup plus nuancée; disons, plus silnple111ent, qu'elle se con1pose de plusieurs clans - c'est l'union lie JJlusieurs
Ethnie
-
clans.
Peuple:
Pour les I{omané Chavé forn1ant une
ROlnani Cel (Peuple tsigane), ce terlne englobe plusieurs tribus. C'est un groupe1l1ent d'homll1es, historiquement détern1iné, ayant en C01111nUn des trai ts caractéristiques culturels, linguistiques et physiques relati ven1ent stables, qui a conscience de son unité et de sa différence vis-à-vis des autres peuples (7). Une ethnie (peuple) peut être dispersée à travers plusieurs pays ou mê111eà travers le 1110nde,C01l1111e c'est le cas des }{olnané Chavé.
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Nation: un peuple possédant un territoire est une nation. Par exen1ple, en France, les Bretons, les Basques, les Occitans - peuples et nations en ll1ême temps - constituent sur le plan juridique une seule et unique nation souveraine: la France Etat: "l'Etat, comme personne internationale, doit réunir les conditions suivantes: 1) population permanente; 2) territoire déterminé; 3) gouverne111ent ; 4) capacité d'entrer en relation avec les autres Etats" (8). Union-Fédération: Théoriquement, on ne peut considérer C01l11neunion ou fédération qu'un Etat où chaque nation joui t : - d'une indépendance linguistique: toutes les écoles et Universités pratiquent la langue locale, la langue de l'Union étant enseignée au titre de première langue étrangère qui sert de langue véhiculaire - de lingull .franca de l'Union; - d'une indépendance culturelle: littérature, beaux-arts et 11istoirenationale prilnant celles de l'Union; - d'une indépendance ad111inistrativeet, relati ven1ent, écon01l1ique. Par contre, la constitution qui régit l'Ar111ée,les Affaires étrangères, les lois fonda111entales, etc... est con1111une à cl1aque peuple ou nation faisant partie de cette Union ou Fédération. Caste: regroupe, en lillie, les Brahn1anes, les Kshatriyas, les Rajputs, les Banjaras, etc... COll1111e jadis, en EurojJe, avant la Révolution Française, existaient les ordres: clergé, noblesse, Tiers-Etat, etc... Race: Variété de l'espèce hU111ainebasée sur la couleur et l'anthropo111étrie. Donc, le 1110trace est pris ici dans le sens de ]Jhénotype. Racisme: Toute discrimination à quelque niveau que ce soit, social ou politique - race, ethnie, nation, langue, culture, religion, etc... Intégration: Adaptation libren1ent consentie d'un ou des Romané Chavé aux structures éconolniques et socio-politiques de leurs pays respectifs, pour en être des citoyens à part entière, sans pour autant renoncer à leur identité (langue, culture, histoire)* . * Ce qui est expriIné pm" le tenne rOlnano nal'onalipé.
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Assimilation: Renoncelnent volontaire d'un ou des ROlnané Chavé à leur identité pour pouvoir profiter des structures éconolniques et socio-politiques de leurs pays respectifs, ou effacen1ent de c.ette identité sous la pression des gouvernements de ces pays. N.B. : Mille ans de l'histoire des I{0l11anéChavé ont 1110ntré qu'il n'y a pas de véritable assin1ilation sans intégration préalable.
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QUELQUES IDÉES FAUSSES SUR LES TSIGANES Voleurs de poules Avec les édits de Louis XIV (1641), les "Bohêmes" sont c11assésC0111medes renards pour une prinle de 24 livres pour un Gitan capturé vif ou mort et 9 livres pour une Gitane, considérée COln111eun être inférieur! Quels étaient leurs "crimes" ? L'édit de 1641 est très net sur ce point: "davantage a esté défendu de faire aucun traité d'achat ou d'eschange avec lesdits BohêI11es". Dans ces conditions, qui d'entre nous se gênerait de prendre un 1110rceaude pain pour ses enfants sur le point de lnourir de failn ? L'édit de 1675 n'est pas 1110insexplicite :"courir sus par le fer et le feu" contre les Bohêmes. Voleurs d'enfants Marie-thérèse d'Autriche ilnite le grand roi de France et COffilnence à interdire aux Tsiganes tous les métiers, sauf celui de travailleur agricole, considéré à l'époque comlne "yil". Elle va plus loin en séparant 111ariet fe111111e, parents et enfants en plaçant ces derniers chez les paysans pour en faire de bons chrétiens! Lorsque les Tsiganes, épouvantés par cette lllonstruosité, reprenaient leurs enfants, ils étaient accusés de "yoleurs d'enfants" et même... d'anthropophages! C'est ainsi qu'en 1782 eut lieu le plus diffamant et le plus cruel de tous les procès que l'Europe ait connu: atrocen1ent torturés pour avouer des crimes qu'ils n'avaient pas commis, plusieurs dizaines de Tsiganes... innocents furent pendus. Par la suite, l'enquête instruite par Joseph II a démontré que le procès reposait sur de fausses accusations. Mais la légende
31
des Tsiganes "voleurs d'enfants" persiste Ainsi en Suisse, à l'heure actuelle, Juventute", tidèle illlitatrice de Marie vient de se voir, enfin! condanlnée par . tIques *.
encore de nos jours. l'association "Pro Thérèse d'Autriche, les Autorités helvé-
Guérisseuses La plus grande contribution de nos fenl11lessur le plan de la civilisation est la pharmacopée, héritée de l'Inde; en effet, une partie des Veda est consacrée à la nlédecine 0'ajurveda). Or, à l'époque, - comme encore de nos jours - les guérisseurs sont en contlit avec la lnédecine officielle. Pour éviter d'être pousuivies, les fenl111estsiganes exerçaient leur 111édecine indienne sous le couvert de "dire la bonne aventure". En r0111ani d'ailleurs, de llrab veut dire, à la fois" donner la 111édecine, guérir", et "dire la bonne aventure". Qu'on se souvienne du Duc de Berry, poignardé en 1804, gisant dans son propre sang, et saigné à filort par son 11lédecin de falnille ! Quoi d'étonnant à ce qu'à cause des Inédicastres du Moyen-Age, beaucoup de Gitanes, accusées de sorcellerie dans une société où l'unique remède Inédical était le clystère et la saignée, aient croupi dans les cachots! Diseuses de bonne aventure Il faut noter que les fenll11eStsiganes, dotées d'intuition et de psychologie, tout en "tirant" les cartes, en profitent pour "tirer" les vers du nez de leurs clients et arrivent à deviner les problèlnes sentil11entaux ou autres de ceux-ci, ce qui leur permet de "prédire l'avenir" ou de "deviner le passé". Ce Inétier "tsigane" a été standardisé par les Gajé qui se font payer des fortunes pour faire la Inême chose (cf. Madal11e Soleil et autres voyantes). Bien entendu, parIni les Tsiganes, comme parIni d'autres peuples, il existe des vrais médiu111S qui "voient" des événenlents du passé et de l'avenir. Tsigane
= nomade
Avec la décapitation de la noblesse européenne, l'unique défenseur des Tsiganes, ces derniers ont été réduits progressiveInent à l'état de sOUS-h0I11111es. Le régilne "libéral" de la France, en édictant la loi de 1912, a créé un cercle vicieux: pas de travail, pas de d0l11icile ; pas de dOlnicile tixe, pas de * cf. page 169 ùu présent ouvrage.
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travail, les obligeant de ce fait à se déplacer, et les punissant de nomadisme forcé! Mais, ce qui est grave, c'est qu'on assimile l'ensemble des Tsiganes à cette partie émergée de l'iceberg ethnique tsigane, qui ne représente en fait que 20 % de celle-ci. La "religion" tsigane Il n'y a pas de "religion" au sens propre du terme, mais une" conception du nlonde If, celle des anciens Européens lnigrant dans les steppes euro-asiatiques*. Quant au pélerinage connu des Saintes-Maries-de-la-Mer, il est lié à la légende fabriquée par les Tsiganes eux-mênles : dès leur arrivée en Europe, ils se sont aperçu qu'y régnait le ll1ême fanatislne que celui des envahisseurs lnusulmans pénétrés en Inde du Nord. Mais, ce qui les terrifiait le plus, c'était l'échange permanent des prisonniers musulnlans contre les prisonniers chrétiens dans les pays arabes et turcs. Ils inventèrent donc la légende de pélerins "égyptiens" ayant persécuté le peuple d'Israël**. S'est greffée dessus la légende provençale des Saintes-Maries-de-la-Mer dont l'une était Sarah, "l'Egyptienne". A l'heure actuelle, sans parler de la ferveur religieuse, le pélerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer est un grand rassell1blelnent de Tsiganes de toutes confessions et de tous horizons, occasion pour eux d'échanges culturels et conlmerciaux... sorte de kermesse héroïque comparable à la fête de Saint-Antoine, une des plus grandes fêtes populaires de Lettonie orientale.
* cf. p. 71 du prése.nt ouvrage.. ** cf. p. 26 du présent ouvrage. 33
PREMIÈRE L'IDENTITÉ
PARTIE
DU PEUPLE
TSIGANE
HISTOIRE A. MIGRA TIONS ARYENNES Err INDO-ARYENNES Un peu d'histoire sur les migrations aryennes et indoaryennes s'avère nécessaire pour bien préciser les termes Indiens (Dravidiens), Aryens, Indo-Aryens, Indo-Européens et R0111anéChavé (Tsiganes). I. LES INDIENS
(DRAVIDIENS)
Originelle111ent, le continent indien est habité par les Noirs. Environ 50.000 ans avant J.-C., les Méditerranéens c11assent les Paléoasiatiques de l'Asie Centrale. Ceux-ci descendent partiellement en Inde et, en se mélangeant avec les Noirs, produisent les Austroloïdes. A leur tour, 5.000 ans avant J.C., les Aryens poussent les Méditerranéens qui descendent en Inde et se 111élangent avec les Austroloïdes pour donner les Dravidiens. II. LES ARYENS
Depuis près de trois siècles, les études aryennes - appelées inlproprenlent indo-européennes - ont connu un développeInent considérable et ceci dans tous les domaines des sciences de l'Homme: linguistique, paléo-ant11ropologie, arcI1éologie, etc. Dans l'article "Migrations aryennes et indoaryennes"(9), plus d'une cinquantaine d'ouvrages sur ce sujet sont analysés. Il ressort de cet.te analyse trois thèses principales: orientaliste, arctique, européaniste. 1. La thèse orientaliste place l'habitat originel des Aryens en Asie Centrale, au Proche-Orient ou au sud du Caucase. 2. La t11èsearctique le situe dans la zone arctique. 3. La thèse européaniste localise cet habitat originel un peu partout en Europe: les Balkans, la Pologne, l'Allemagne, la ROU111anie,etc. Quant à nous, non seulelnent nous adhé37
rons aux hypothèses de ces européanistes, mais nous croyons que les Aryens occupèrent depuis le Paléolithique la zone européenne s'étendant des lIes britanniques et de la Scandinavie au Nord, jusq~'à l'Espagne, l'Italie et la Grèce au Sud, et de l'Atlantique ci l'Ouest, jusqu'à l'Oural ci l'Est, zone que nous appelons Itla grande maison des Aryens". Nous rejoignons en cela M. Sakellariou (10) qui fait remarquer que: It... les hydronymes de la partie nord-occidentale, de l'Est des Alpes aux pays scandinaves et aux lIes britanniques, et de la France à la Pologne, sont uniquement indo-européens alors que, dans le Sud et l'Est de l'Europe, on rencontre des quantités d'hydronymes pré-indo-européens". Pour nous, cet argument est d'une grande importance, parce qu'il implique que la partie nord-occidentale de l'Europe a été habitée par les Aryens depuis une époque très reculée, bien antérieure à la création de la civilisation des Kurgans dans les steppes (environ 5.000 ans avant J.C.). Nous avons justifié la thèse européaniste en démontrant l'hypothèse d'un paléoanthropologue selon laquelle le passage de la mélanine (cheveux noirs) à la blondine (cl1eveux blonds) prend au minimum 50.000 ans. En effet, d'après les américanologues, une partie des paléoasiatiques a émigré vers le Nouveau Monde, sous la poussée des Méditerranéens, approximativenlent entre 50.000 et 70.000 ans avant J.-C. Or, les énligrations des Aryens à partir de l'Asie Centrale, du Proche-Orient et du Sud du Caucase n'auraient commencé qu'aux alentours du 4ème millénaire avant J.C. Donc, si les paléoasiatiques vivant en Anlérique, à peu près dans les mêmes conditions écologiques que les Européens en Europe, ont préservé et leurs traits mongoloïdes et leurs cheveux noirs durant plus de 50.000 ans, comment les 11abitants de l'Asie Centrale, du Proche-Orient et du Caucase auraient-ils pu changer leurs cheveux noirs contre des cheveux blonds depuis le 4ème millénaire avant J.-C. ? A notre connaissance, en effet, personne jusqu'à présent n'a pu trouver un peuple blond, ni en Asie, ni au Moyen-Orient, ni au sud du Caucase. Tout ceci ne signifie pas que ces Aryens n'aient pas vécu dans les endroits indiqués par les européanistes des deux prenlières thèses. On peut comparer les nligrations des Européens à celles des Tsiganes: ces derniers ont vécu en Mésopotamie, au Cachemire, en Arménie, en Iran... et dans tous les pays européens, nlais leur habitat originel fut l'Inde, dans la zone s'étendant de l'Océan Indien à Bénarès, en passant par Delhi, comIne le montre la linguistique conlparée indo-romani présentée dans cet ouvrage. 38
4. A côté de ces trois thèses, nous en proposerons une quatrième: la thèse "aller-retour". Aller - Le départ d'une partie des Aryens de tous les pays actuels européens recouverts à l'époque par les glaces a commencé vers la fin de la dernière glaciation. Ceux des pionniers qui ne voulaient pas subir plus longtemps les conditions climatologiques catastropl1iques régnant dans les régions où ils habitaient, ont alors amorcé leurs migrations vers le Sud et l'Est. Leur regroupelnent dans "la maison des Aryens" s'est effectué progressivement. Le creuset des langues et cultures européennes aurait donc été le centre de l'Europe, à peu près entre le 45èlne et le 50ème parallèle, s'étendant de l'Océan Atlantique à f'Oural. Dans cette aire, à cette époque, les conditions écologiques très favorables auraient entraîné une croissance démograpl1ique importante, et partant, une nouvelle dispersion. C'est ainsi que, vers le 6ènle millénaire, les Aryens occupent toutes les aires mentionnées dans les thèses orientalistes. Retour - Vers le 4ènle lnillénaire, sous la poussée des Mongols et des Finno-Ougriens, le gros des Aryens retourne en Europe. Mais nous ne nous intéresserons ici qu'aux Aryens qui ont formé les Indo-Aryens. III. LES INDO-ARYENS
Si l'on prend en considération toutes les dénominations des fleuves et des lacs relevés par Maria Ginlbutas (11), il ressort que l'expansion des Baltes à l'époque archaj'que est très importante dans toute la Russie Centrale jusqu'à l'Oural. Une prenlière partie de ce peuple s'établira à peu près dans l'actuel Tadjikistan et l'actuelle Kirghizie, donnant les Sakas dont une des reines portait le nOln typiquement letton de ZarÙl'a ("petite branche"). Vers la fin du Illème ll1illénaire, poussée par les Mongols et les Finno-Ougriens, cette partie des Baltes descendra en Inde. La deuxièlne partie ira en Iran. Cette séparation du gros de la population balte aura pour résultat la grande expansion de la population slave, s'étendant de l'Oural aux Carpates incluses. Les Baltes, sous la conduite des Kuri* descendent en Inde à la fin du 3ènle nlillénaire avant J.C. Malheureusement, ces Kuri, les conquérants de l'Inde dravidienne, les fondateurs de * Ancêtres des actuels habitants de Kur-zelne "Pays des Kuri" = Courlande (Lettonie Occidentale). 39
la ]Jrelnière dynastie indo-aryenne, celle des Kauravas, sont vaincus par les Pandavas et prennent le chemin du retour - l'Europe. Ce faisant, ils tentent leur chance au MoyenOrient et au Caucase où ils fornlent avec les Hourites l'empire mitanien. Enfin, ils arrivent en Italie déjà occupée par les Celtes et s'établissent aux alentours du Lac Albano (litt. "le lac blanc"). Un millénaire plus tard, c'est l'exil de Ram, héros de l'épopée indienne Ranlayana. Après des aventures dramatiques au cours desquelles sa femme Sita est enlevée, il arrive au centre de l'Italie chez ses anciens co-nationaux, les Kuri, qui lui octroient un lieu marécageux, infesté de moustiques, où ses COl1lpagnons et lui-même construiront le bourg de ROllle. Ayant contracté la malaria, RaIn revient dans son pays pour y mourir, en laissant à ROIne sa seconde fenl1ne et ses deux fils Remus et Romulus qui poursuivront l'oeuvre de leur père. Plus tard, Rome sera rebâtie par un Etrusco-Romain - ROlllek - un lointain descendant de Ranl. Et Rome, un bourg insignitiant, prendra sa place dans l'histoire. Au lIe siècle avant J.C., les Mongols chassent de la Mongolie chinoise les populations aryennes conlposées surtout de Celtes et de Baltes qui atteignent enfin la TurkInénie, le pays des Massagètes (Peuple apparenté aux Scandinaves). Les nouveaux venus concluent un accord avec ces derniers et, ensenlble, descenllent en Inde oÙ ils .forl1'l.elll la dynastie des Kushans. Le plus grand monarque de cette dynastie est Kanishka, un Kuri. L'analyse des lnonnaies de l'époque montre clairement l'origine ethnique de Kanishka. Celles-ci portent l'inscription "Kanishka Korano" ou "Korsano" (12). Or, Korano est un adjectif bâti sur le mot Kuru (noln du clan de la dynastie des Kauravas) ; et Korsano est un adjectif bâti sur le mot Kllrshi (Courlandais, en letton), pluriel du mot Ku ris . IV. LES INDO-EUROPEENS
Le terme Indo-Européen est ambigu. Pourquoi? - Tout le sud euro/Jéen avant l'invasion des Aryens a été habité par les populations "suInériennes" appartenant à la race méditerranéenne, contrairement aux Aryens qui appartenaient à la race nordique* . - Actuellelnent, l'Europe est habitée: a) sur le plan anthropologique, par les Nordiques et les Médi terranéens. * Cf. le l.enne "race" dans la pro"tie cOInparalive de cet ouvrage, p. 60.
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b) sur le plan ethnique, par les Aryens, les Indo-Aryens (Tsiganes), les Finno-Ougriens et les Sé111ites (Juifs et
Arabes).
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Par conséquent, si l'on appliquait le terme de "IndoEuropéens" aux populations de l'Europe, il n'y aurait qu'un seul peuple indo-européen, les Romané Chavé, parce qu'ils sont Indiens et Européens en 111êmete111ps. V. LES ROMANÉ CHAVÉ
Au VIlle siècle après J.C., par suite de bouleversenlents climatiques, c'est l'exil des Sindhiens en Mésopotamie. Un del11i-siècle plus tard, ils arrivent avec les légions ronlaines d'Orient en Grèce. Quatre siècles plus tard, c'est la défaite des Rajputs à TéraÏln (1192), vaincus par la coalition des lnusulmans de l'Asie Centrale, du Moyen-Orient et du Proche-Orient. Une partie des Rajputs fuit par le Cachemire, l'Afghani stan, et arrive en Grèce pour y retrouver ses co-nationaux - les Sindhiens - déjà installés depuis longtemps. C'est ainsi que les Kshatriyas sindhiens et les Rajputs de Delhi et de ses environs (en particulier du Rajasthan) formeront enselnble un seul et nlênle Peuple: le Peuple rOlnano dont les l11embres s'appellent eux-Inênles les R0l11,anéChavé (litt. "Fils de Ranl"). B.
EXODE DES ROMANÉ CHA VÉ
I. EXODE DES SINTI Aussi bien en Asie Centrale qu'en Inde, souvent les catastrophes écologiques entraînent des changements historiques. C'est un cataclysnle de cette nature (13) qui, vers la fin du troisièlne l1lillénaire avant J.C., facilitera la pénétration des Baltes en Inde, sous la conduite de la tribu des Kuri (les Kauravas de Mahabharata, une des plus grandes épopées indo-aryennes). Au VIlle siècle après Jesus-Christ, la mênle catastrophe oblige les deux tribus sindhiennes - les G'ots et les Kork - à quitter leur pays. C'est le début des migrations tsiganes présentées par de Goeje et Berberski et que j'ai analysées, à la lumière de l'histoire indienne.
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Mémoires sur les migrations des Tsiganes à travers l ' Asie (14) L'histoire des Sinti est décrite par les auteurs arabes, condensée dans cette oeuvre de de Ooeje qui détermine explicitement l'habitat originel et la date du premier exode des R0111anéChavé et, implicitement, leur caste originelle, celle des Kshatriyas sindhiens. Les matériaux sont analysés d'une manière floue et parfois déconcertante, et il faut connaître assez bien l'histoire de l'Inde pour démêler le vrai du fantaisiste. Néammoins, bien que confus et pas toujours corrects, les documents sont là qui décrivent l'épopée extraordinaire des Zot, Zat, qui est une prononciation arabe de G 'ot (le g est palatal, comnle celui du mot 111agyar). Après une séance au Congrès international des Orientalistes à New-Delhi (1964) où j'avais fait une C01l11l1Unication sur les Tsiganes, un Il1eIl1bredu Parlement indien, Jairanldas ("ton serviteur te salue, Ram!"), vint me féliciter. C'est lui qui Ille démêla l'origine du IUot Zot, étant lui-mêlue Sindhien et s'intéressant comme luoi à notre histoire. J'ai rencontré ensuite beaucoup de O'ots au Rajasthan; ils ressemblent étrangeluent aux Gernlains. D'ailleurs, le mot g'ot vient de get pl. de got (get> g'et >g'at >g'ot). Ce sont les descendants des Massagètes. Massa en pehlevi signifie "grand", en avestique la même signification. Voici ce que j'ai pu tirer du livre Migrations des Tsiganes el travers l'Asie avec l'aide, bien entendu, de l'histoire de l'Inde. Les bords extrêmes occidentaux du Sindh furent habités par des éleveurs de moutons, de chevaux, de chameaux et de vaches noires - des butles. Ce furent des archers prodigieux et plusieurs luonarques Il1usulIl1ans avaient dans leurs régiIl1ents des tireurs d'élite cOluposés des O'ots. Mais les O'ot acquirent leur renollllllée surtout COlUlue navigateurs et pirates redoutables. Une des tribus sindl1iennes - Kork - fit une descente à Djedda, le port de La Mecque, en 768 durant le règne du calife AI-Mançour : "l'apparition de leurs navires bari (en rOluani bero, p1. béré "bateau") inspirait une telle crainte que le nom des vaisseaux a été pris pour le nom des pirates eux-mêllles (Alberuni's India 1.2(8)". Voilà qui furent les ancêtres de nos SinH. Dès le début du VIlle siècle, les Arabes essaient de pénétrer en Inde: par la 111eret par les trois passes - Khyber, Bolan et Makran. Mais, chaque fois, ils essuient des pertes considérables. De plus, les O'ots se vengent et répliquent par des raids de leurs redoutables béré. Mais, voici la famine qui 42
s'abat impitoyablement sur le Sindh et 4000 familles avec leurs bétails, surtout leurs vaches noires, tellement remarquées par les étrangers, qui s'en vont chercher une nouvelle place libre au soleil - c'est la route vers l'Ouest. Les califes nlusulmans sont favorables à l'occupation par les Sindhiens des grands marais infranchissables situés entre le Tigre et l'Euphrate: ni les criminels de droit commun, ni les déportés politiques n'ont réussi à avoir raison de ces marais malsains. Or, voici qu'au bout de deux à trois années, ces marais sont devenus des prairies verdoyantes: les ingénieurs sindhiens ont creusé des canaux, rejoint le Tigre et l'Euphrate, et tous les alentours de leur nouveau pays devinrent dangereux pour tout étranger qui osait s'y aventurer. Bientôt, les troupes des Sindhiens seront cOlnplétées par tous les braves - nobles, soldats... qui n'étaient pas d'accord avec le réginle oppresseur. Le petit pays sindh.ien devint ainsi un puissant Etat dans l'Etat, disons dans l'énorme Elnpire Inusullnan. Ni Isa Inb Yazid, ni Daoud Ibn Manijour, ni les autres généraux des califes n'eurent raison des G'ot et, d'après Ibn AI-Fakih, "les G'ot auraient bravé calife après calife". Je cite de Goeje : "La situation s'aggrava à tel point qu'un des prenliers soucis d'AI-Mohtaçim fut d'y mettre fin, coûte que coûte. Il était plus que telllps, car la communication de la capitale (Bagdad) avec Basra était interrompue, de sorte que l'alimentation de Bagdad en souffrait, au grand détriment de l'autorité du calife". Déjà de Goeje avait nlontré que les Zot ne s'étaient pas contentés uniquelnent de leurs marais et qu'ils passèrent en Iran et en Arlnénie. L'Arnlénie a dû compter certainelnent beaucoup de soldats sindhiens dans ses troupes pour tenir tête à leur ennenli commun - les Arabes, ce qui nous fait penser aux Tsiganes ar111,éniens(16). Ainsi AI-Mohtaçim commença une guerre d'externlination contre les valeureux Zot, mais, devant ses insuccès, il se rendit compte qu'il n'aurait raison d'eux qu'en leur coupant les vivres et l'eau. Après quelques mois de siège, les Sindhiens se rendirent en posant leurs conditions: laisser la vie sauve à leurs familles et leur perlnettre de vivre selon leur rang. AI-Mohtaçiln leur pro111it de les intégrer dans les arnlées nationales musulnlanes et d'être comnlandés euxInênles par leurs propres chefs; leurs fanlil1es continueraient chez eux leur vie habituelle. Bien entourés par plusieurs divisions de l'arlnée InusuI111ane,ils se rendirent à Bagdad et, là-bas, durant trois jours, ils durent défiler devant une foule en délire qui savait apprécier la beauté et la bravoure Inême chez ses pires ennemis qui 43
s'étaient incrustés au coeur de l'En1pire près d'un demi-siècle. Leur costume national et surtout leurs "béré" furent adn1irés et loués par toute la population de la capitale... Mais, après les festivités, les Zot furent conduits aux frontières occidentales de l'Empire et leurs fan1illes subirent le cruel sort des vaincus. Il est difficile de se faire une idée précise sur le destin des Zot, d'après les documents arabes cités pêle-mêle par de Goeje, mais il faut tout d'abord, séparer deux faits bien distincts: -le destin des 12.000 guerriers - celui des 15.000 ll1embres de leurs familles. Les premiers furent jetés contre les légions des Run1i (Byzantins), en sachant de par leur propre expérience qu'ils se feront tuer plutôt que de reculer. Les ll1embres de leurs familles furent ou asservis ou dispersés à travers l'Ell1pire musulluan ou l'un et l'autre; d'où l'origine des "Tsiganes d'Asie ". Personnellement, voici ce que je pense: Les historiens arabes disent que les Zot se ralliaient facileluent aux nouveaux c.onquérants du Sindh, c.e qui est COI1Ipréhensible - ils ne pouvaient qu'y gagner. Mais de là à affiruler que les Zot laissèrent pénétrer l'ennemi dans leur pays, puis se laissèrent déporter tranquillen1ent con111ledes moutons, cela ne ressemble pas aux Kshatriyas sindhiens. D'accord avec Massoudi : les Zot furent chassés de leur pays, non pas par les Arabes, mais par la disette. Ils se rendirent dans la direction de Basra, parce qu'ils connaissaient déjà ces marais inoccupés qu'ils pourraient transformer en grasses prairies pour leur bétail et, une fois établis, ils défendirent leur pays contre tout étranger. Ils l'auraient défendu, mêule contre leurs conationaux, les autres Sindhiens (cf. les Norlnands français et les Norluands anglais). Une fois leur loyauté trahie, pensez-vous qu'ils auraient combattu contre les RUIUipour ce traître d'AI-MohtaciIn en se faisant tuer COlllme des moutons? N'oublions pas le dharï1'ta des Kshatriyas (la loi - l'enseignelnent pratique et tl1éorique, puis le devoir, l'esprit, le comportelnent... tout cela est dharl11.aou lié avec lui). Pensons aussi aux castes guerrières indiennes de l'Empire britannique: elles furent Inaîtrisées non pas par les forces armées britanniques, n1ais par la promesse de loyauté envers l'armée britannique. Quand la Grande-Bretagne n'a pas tenu sa prolnesse de quitter l'Inde après la Seconde Guerre mondiale, l'arnlée indienne (bien qu'infornle) a agi en conséquence. 44
Aussi, les 12.000 Zot se trouvant face-à-face avec l'armée byzantine n'ont pas combattu mais entamèrent des pourparlers et lui proposèrent un marché: ils l'aideraient à combattre les Arabes si elle-même les aidait à reconquérir leurs falllilles. Les Byzantins voulaient, tout d'abord, des preuves de leur loyauté et, si la date de 855 est exacte, les Zot attendront 20 ans, tout en servant les RUl1li,avant de voir libérer ce qui restait encore des ll1e111bresde leurs familles, à AïnZarba et ailleurs (cf. de Goeje). Quel fut le destin des Sindhiens - des "Tsiganes d'Asie" en Orient? Le l1lême que celui des Tsiganes en Europe: ceux d'entre eux qui réussirent à s'intégrer comme des personnalités militaires dans les armées locales, ou à accéder aux fonctions publiques ou à se l11êler à la noblesse locale par les liens de 111ariage...bref, à s'intégrer d'une manière ou d'une autre dans la société de leur pays, se sont assinlilés COl1ll1lece fut le cas des Vikings dans l'Etat de Kiev, en France et ensuite en Angleterre. Ce fut aussi le cas des Kushans en Inde... (17). La carte ci-après indique l'habitat des Kshatriyas - l'e111pire des gurjaras Pratiharas - qui englobait l'actuel Panjab, l'Uttar-Pradesh, une partie du Sindh, le Rajasthan et le Gujerat. Ce fut la "grande l1laison" des Gitans vers le IXe siècle, c'est-à-dire, au 1110111ent où se produisit la première émigration inlportante - celle des Sinti. A cette époque, nous avons dû parler approxinlativenlent la l1lême langue, cenTIme c'est le cas d'ail1eurs 111aintenanten Europe (à l'exception des emprunts lexicaux aux langues européennes en contact). Dire que la ronlani était à cette époque du sindhi, du panjabi ou du rajasthani, est donc un peu risqué (18). Ainsi, 111algréle décalage entre les énligrations, l'une au VIlle siècle et l'autre au XIIe (fin 1192), les Sinti (les Kshatriyas sindhiens) et les I~onlané Chavé (Rajputs) ont donné la ll1êlne ethnie: l'ethnie r0111ani.C'est pourquoi nous n'avons pas fait jusqu'à présent de différences ethniques entre les deux groupes et avons appelé tous les Tsiganes d'Europe R0l11.ané Chavé.
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The Romany at the Borders of Empires (19) Slobodan Berberski * , dans son article cité en référence, basé sur les auteurs musullnans - arabes, turcs, yougoslaves, etc. - confirme nos thèses concernant la caste originelle des ROlllarié Chavé, en apportant de surcroît des précisions précieuses quant à notre interprétation des textes arabes présentés confusément par de Goeje. Voici quelques mots sur chaque chapitre de son article. Nous maintenons notre ancien point de vue datant de vingt ans, sur l'exode des Romané Chavé, c'est-à-dire des Tsiganes d'Europe, un peuple qui possède des traits caractéristiques: linguistiques, culturels et physiques; peuple qui, originellement, en Inde, constituait une caste militaire - la noblesse - au sein de la nation indienne. A notre connaissance, il n'y a eu que deux exodes d'Indiens qui correspondent au peuple rOlllano et qu'on ne doit pas confondre avec les différentes ethnies et castes indiennes énligrées ou déportées durant différentes époques et dans diftërents continents. D'ailleurs, toutes ces ethnies ont conservé plus ou I1loins, et leur langue et leur culture originelles, telles qu'on les retrouve actuellenlent en Inde. Par exenlple, à Sri-Lanka, cohabitent des Indo-Aryens originaires des parties extrêl11eS du nord-est de l'Inde - des Singhalais - et des Dravidiens originaires du territoire de Talllil. De lllême, dans l'lIe Maurice, et en Afrique du Sud. Un exelnple sinlilaire est celui des U.S.A. constitués principalenlent par les Anglo-Saxons - les pionniers. Mais cela n'empêche qu'il y a eu des inlnligrations de tous les pays européens durant les XIxe et xxe siècles. C'est pourquoi, avant l'arrivée des Sindhiens à Byzance, nous n'avons aucun droit de les appeler "l~omany". Cependant, pour la clarté de l'exposé qui suit, je maintiendrai cette dénolllination enlployée par l'auteur tout au long de son article. Frans de Ville et autres "tsiganologues" ont confondu les époques historiques, c'est-à-dire les ancêtres communs aux Indo-Aryens et aux autres peuples indo-européens nomadisant dans les steppes de l'Asie Centrale et dans les autres pays du monde, avec les ROl1lané Chavé ; ils ne se basaient que sur le fait du n0l1ladisl11e imposé aux Kshatriyas sindl1iens et aux Rajputs par les circonstances historiques dès * Romano Chavo yougoslave, Londres, en 1971.
président du prelnier Congrès rOlnaI10 à
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leur arrivée en Europe, à ceux qui n'ont pas eu la chance de s'intégrer dans les arlllées des seigneurs féodaux et des rois, ou à la Cour, ou d'une autre manière, par exemple, par les liens de lllariage. Ils ont transposé dans le passé c.e trait de nomade que l'on observe actuellement chez les ROlnané Chavé, souvent réduits à l'état de sous-hommes. De mên1e l'affirlllation que les Illusiciens envoyés par le Maharajah et roi du Khmer au roi de Perse (en 420 après J.C.) furent des "Romany" est sans fondelllent : nous ne savons absolument rien de l'ethnie et de la caste auxquelles appartenaient ces lllusiciens en Inde. Puisqu'au départ, Berberski est d'accord avec nous pour dire que les Romané Chavé appartenaient à la caste militaire de l'Inde, co 1111nentadrl1ettre que le Maharadjah indien aurait envoyé des guerriers indiens, ll1ênle s'ils étaient ll1usiciens, au Roi de Perse? Ainsi, le rapport entre le "mythe de Firdousi" et l'origine des Romané Chavé est sans fonden1ent. On peut dire que le systèIl1e socio-politique et militaire - égalitaire chez les Arabes - ne suffit pas à prouver que les Tsiganes étaient présents dans l'environnen1ent arabe du VIle siècle après J.C. De n1ên1e,la connaissance des Zot par les Arabes à cette époque n'iluplique pas nécessairement leur présence sur le territoire arabe. Tout siInplement, lJura1lt des siècles, ils connaissaient les Zot COll1medes ennemis permanents qui leur répondaient raid pour raid. Voyons encore un autre exen1ple: le fait que les "Rolllany" n'aient jall1ais subi de graves défaites avant l'affrontelnent avec le calife Al Mohtaçin1 (833-842) "dont J'arnlée était Inieux équipée que celles des califes précédents" ne tén10igne pas qu'ils aient vécu "lies siècles sur ce territoire" . En revanche, on sera d'accord avec les auteurs cités par Berberski pour dire que les "Roll1any" possédaient à cette époque une organisation n1ilitaire supérieure et qu'ils avaient appartenu en Inde" à la caste des Kshatri yas" . La majorité des auteurs arabes cités par de Goeje donnent le 1110tifde la guerre entre Al Mohtaçim et les Zot : la prise par ces derniers de la route comluerciale de Basrah à Bagdad. Mais Hitti, auquel se réfère Berberski, signale que les Arabes à cette époque lnenaient surtout des can1pagnes de pillage. Et, pour illustrer ce propos, Berbeski donne de nombreux exen1ples. Mais il s'éloigne radicaleluent des thèses des auteurs arabes cités par de Goeje en affirmant que le conflit armé (834) entre Al Mohtaçin1 et les "Roluany" à Wasit n'était 48
qu'un contlit local; que les "Romany" pour ainsi dire faisaient partie intégrante du monde arabe, l'aidant même à conquérir la péninsule ibérique; qu'après la bataille de Wasit, 27.000 "Romany" ont recherché et obtenu la protection du Gouvernenlent, qui les envoya coloniser Aïn-Zarba, sans payer tribut. Sans prendre parti pour de Goeje ou Berberski, les faits relatés par ce dernier expliqueraient la survie des 27.000 ll1ell1bres des familles des 12.000 soldats envoyés par Al Mohtaçinl contre les légions byzantines. S'ils avaient été Inaltraités dans les mines, leurs descendants ne seraient pas arrivés en Grèce. La présence des "Romany" à Byzance est nlentionnée à partir du IXe siècle. Ils jouissaie!)t d'une situation privilégiée, malgré le nlécontentenlent de l'Eglise orthodoxe. La défense de l'Elnpire contre les lnenaces de ses frontières justifie les faveurs accordées aux "l~omany" : ils s'occupaient de l'achat et de l'élevage de bons chevaux pour l'Arnlée, en tant que vétérinaires. Ils étaient d'excellents armuriers, officiers et espions de l'Empire. On constate donc que l'armée byzantine a tenu ses prolllesses aux 12.000 soldats qui entanlèrent les pourparlers en 834 après la défaite de Wasit : libérer leurs fall1illes qui se trouvaient à Ai.n-Zarba, les 27.000 "Rolnany" (probablement la jeune génération ayant remplacé les vieux parents morts d'épuisenlent et de travail dans les mines d'AïnZarba). Cette nouvelle "couche", avec ses parents déjà intégrés dans la société byzantine, fut envoyée pour coloniser les îles grecques, la péripl1érie de la Grèce, en particulier le ~éloponèse ; là, tous vivront comme dans le précédent lniniEtat, en Mésopotamie: une vie de soldats-laboureurs, défenseurs des frontières de Byzance - des stratioci. Slobodan Berberski insiste sur le fait que les stratioci romané furent égaux en droits avec c.eux d'origine byzantine (grécorOluaine) dans un systènle SOCiO-111ilitaire déterminé et durent souvent se déplacer pour s'établir dans les zones menacées par un ennemi. Il dit que ce sont les descendants de ces "Rolnany" qui. plus tard. seront les défenseurs de la I{épublique de Venise contre les pillages des Turcs. Ceux des "Roll1any" qui ne purent s'intégrer furent obligés de n0111adiser, exerçant les 111étiersde lllusicien, de c0l11édien, de ccnnmerçant anlbulant, en vendant les produits fabriqués pour leur conationaux int~grés. C'est contre eux que se tournaient les foudres de l'Eglise, le théâtre et la
49
musique laïque étant considérés par elle comme des survivances païennes *. Ce sont donc les métiers pratiqués par les "Rolllany" qui les obligeaient à nOll1adiser et non pas, insiste Berberski, parce qu'ils furent (au départ) génétiquement nomades (and flot a genetic caracteristic) qu'ils exerçaient ces métiers pour le plaisir de se déplacer. En citant Barkan et Zirojevic, et en considérant le recensement des "Romany", voici la conclusion de Berberski : en 1491, il Y avait 3237 foyers et 211 foyers orphelins de père que les Osmanlis ont trouvé dans les Balkans et en Serbie. Le recensement en Roumélie, selon Barkar, donne en 15221523 : 17.191 "Romany dont 59,9 % étaient chrétiens et 41,1 % musulll1ans. Le texte du recensement à Belgrade en 1436 dit explicitenlent que les "Ron1any" musulmans étaient ici depuis la conquête impériale, alors que les "Romany" chrétiens habitaient ces aires, longtelnps avant l'arrivée des OSlllanlis. "La signification de ces faits est n1ultiple et pernlet de refuser notan1ment l'allégation selon laquelle les "Ron1any" seraient arrivés dans les Balkans avec les Osmanlis et que, dans la partie occidentale de l'Europe, ils auraient été des espions des Osnlanlis (page 75), nlotif considérable de haine contre eux, justifiant leur nlassacre durant les temps des persécutions". (20). La colonne vertébrale de l'Elllpire turc était l'organisation nlilitairc. Aussi, les "l~onlany", étant donné leurs capacités utiles pour la défense de l'Enlpire, n'étaient pas persécutés à cause de leurs croyances. Qui plus est, ils étaient souvent exelnpts de certains impôts. Il Y a eu, bien entendu, des différences entre les ilnpôts des "Ro111any"musulnlans et ceux des "Romany" chrétiens, comIlle c'était le c.as pour les autres peuples de l'EIllpire. Mais, la position sociale des individus dépendait surtout de leur contribution au systèllle de défense de l'Empire. Ainsi, les Tcl1ingyané Sanyak forInés des "RoDlany" lllusulmans (1531) avaient leur propre chef (Bey) dont la juridiction s'étendait sur toute la Roumélie et Istamboul. Les "Romany" Sanyak participaient généraleIllent (p. 77) "aux opérations militaires d'une grande envergure", d'où leur position privilégiée.
* Notons qu'il n'y a pas si longtelnps encore, les cOlnédiens en Anglete11.eet en France se voyaient refuser la sépulture elu.étienne. 5C)
Slobodan Berberski, en se basant sur les documents à sa disposition, constate que les techniciens "Romany", durant le règne de Mohanlmed II, par exemple, furent exempts de tous les impôts, ce qui lui permet de parler, non seulement d'égalité des droits mais aussi "d'un haut degré de privilège" (high lLegree o.f privilege).
Slobodan Berberski précise qu'il ne s'attache pas à relater les hauts faits militaires des "RoInany" nlais ceux de l'Intendance des armées musulmanes assurée par ceux-ci, laissant aux annales internationales le soin de parler de ceux-là. (21) II. EXODE DES RAJPUTS
L'histoire des Sinti est basée surtout sur les archi yes arabes, turques et européennes. Celle des Rajputs ressort de nos études interdisciplinaires en collaboration avec les savants indiens, et plus particulièrement dans les domaines de
la linguistique * et de l'anthropologie **. En 1192, c'est la grande bataille de Teraïm, dans la plaine de Kurukshetra, au nord de Delhi, entre les arInées musulmanes réunies, venues de tous les horizons sous la conduite de Mohamed Ghori et la coalition des Rajputs sous le coml1landeInent de Pritviraj Chauhan. Bien qu'il eut été entendu que la bataille ne commencerait que le lendemain, Mol1al1led, avec son imnlense armée de 300.000 cavaliers - les l1leilleurs archers du 1110nde- attaque par surprise et défait l'armée indienne à nloitié endornlie (22). La pre111ière partie de ]'arnIée de Pritiviraj réussit à rejoindre d'autres armées indiennes encore conlbattantes. La deuxiè111e arrive en Europe par ]'Afghanistan. La troisième - une partie des débris de cette armée - se réfugie dans la zone sub11imalayenne en nIenant une lutte partisane. Les gènes des Rajputs semés dans cette zone sont responsables d'une certaine sil1lilitude des répartitions des groupes sanguins entre les Hill-DonIs (DoIns des 111ontagnes) et les castes Inilitaires indiennes et, par ce biais, les Romané Chavé. Mais les répartitions lies groupes sanguins ne sont valables qu'à l'intérieur d'un. phéllol)'!Je - d'un.e race - caractérisée par des traits visibles à l'oeil nu : morpl1ologie (anthroponlétrie), couleur de la peau, couleur et qualité des
* Cf. pages 139 à 145 du présent ouvrage. ** Cf. pages 55 à 62 du présent ouvrage. 51
cheveux (lisses, ondulés, crépus, raides). Par conséquent, les Doms ne sauraient être ni Rajputs, ni Tsiganes. Sur le plan racial, ils appartiennent à la race austroloïde : morphologie lnongole, cheveux raides, peau noire. * D'ailleurs, sur le continent indien, d'après Sinclair, il existe quelque trois mille sortes de Doms, parlant la langue de l'endroit où ils se trouvent, exerçant les métiers les plus bas de l'échelle sociale, n'ayant aucune conscience ethnique. A lnon avis, ce sont des aborigènes conquis par les Méditerranéens, eux-n1ên1es pourchassés de l'Asie Centrale par les Aryens, 6000 ans environ avant J.C. La "fin de race" - l'élite de ces aborigènes - mélangée avec les conquérants 111éditerranéens, a donné les populations de la civilisation de l'Indus, le reste des D0l11sétant refoulé dans la jungle et dans les montagnes inaccessibles.
c.
LES TSIGANES EN EUROPE AU MOYEN-AGE
Avec la publication de son livre sur Les Tsiganes {Jans l'ancien1le France (23), François de Vaux de Foletier a réussi la mênle chose sur le plan des arcllives que ce que nous avons acquis par nos études interdisciplinaires: la certitude de la caste originelle des R0l11anéChavé. C'est la pren1ière oeuvre basée presqu'uniquen1ent sur les arcllives 1rançaises et il nous faudrait beaucoup d'érudits de 111êmegenre dans tous les pays européens d'abord, dans les autres ensuite. En ne lisant que les chapitres de son premier livre, résumés par l'auteur lui-même dans les pages suivantes, COlnment imaginer des gens de basse extraction - des parias - enseignant l'escrinle aux nobles Français, les meilleurs cl1evaliers d'antan? Pourquoi cet attachement de la noblesse française à ces étrangers "venus de nulle part", s'ils n'avaient rien de C01111nUn avec elle, attachenlent qui conduisit certains d'entre eux jusqu'aux galères?
* Ce paragraphe contredit les biologistes Inode111eSqui croient~ COllllne c'est le cas encore Inaintenant chez certains philologues, qu'un seul critère suffit pour délnontrer l'origine d'un peuple. Ainsi Jean Bell1ard, de l'Acadélnie Française, président de l'Acadélnie des Sciences, en ne se basant que sur le déséquilibre des HLA-AI/I-ILA-B8, pense (cf. "Le sang et l'histoire", p.45) que le "point de départ de la Inigration des Indo-Européens est l'Inde (sic!) 52
Les Tsiganes et les armées Les prelniers chefs tsiganes en Occident portent le titre de duc ou COlllte. A une époque où de nOlllbreuses compagnies de gens de guerre circulaient en France, le titre de capitaine parut enviable. Le terme "capitaine d'Egyptiens" ou "capitaine de Bohémiens" apparaît au XVIe siècle, dès 1540 au Inoins. Il restera d'usage courant jusqu'au début du XVIIIe siècle. On trouve aussi l'expression "conducteur d'une troupe égyptienne". Le capi taine, en principe, commande une "compagnie" ; il spécifie, à l'occasion, que cette compagnie est composée de deux, trois, quatre ou six ménages (un "lllénage" peut cOlllprendre une cinquantaine de personnes). Si les Tsiganes avaient presque tous le goût des arInes et l'habitude de vivre en troupes arfilées, pour leur propre cOlnpte ou parfois au cOlllpte d'un seigneur, il leur arrivait aussi de faire campagne, individuellement ou en groupe, dans une armée régulière. Les bandes armées de Bohémiens, lors des guerres de religion ou des troubles civils, se nlêlaient parfois aux armées en campagne. Le rédacteur du Mercure Français pour l'année 1612 racontait avoir vu en Poitou et en Anjou, "durant ces derniers troubles", les "Egyptiens" suivre l'arnlée conduite par le prince de Conti: "parnli eux, iJ y avait de bons soldats". Dans ces Historiettes, Tallel1lant des Réaux écrit que le capitaine d'Egyptiens, Jean Charles, avait amené quatre cents hOl1lfieS armés à Henri IV durant les guerres de religion. Le duc de Guise, gouverneur de Provence, cOInmit en 1622 le capitaine La Gallère, "Egyptien", à réunir les capitaines et "st11dats égyptiens" qui étaient dans la province, "pour les conduire en Languedoc pour le service du roi". L'histoire du capitaine La Fleur, jugé en 1603 à Thionville~ est significative: à tous 1110ments il porte les armes. A plusieurs reprises et pendant plus de douze ou treize ans, ce Tsigane, né en Lorraine, servit (avec parfois trois de ses cOIupatriotes) dans les camps et dans les batailles sous les enseignes des Pays-Bas espagnols. Il tit partie du régiment de Noircarme, puis du régiInent du colonel de La Bourlote, fut arquebusier à cheval, et pendant trois ou quatre ans tint l'office de sergent. Il était au siège de Cambrai, C0l11meau siège de Calais par les Espagnols. II partit pour la Hongrie servir dans l'arnlée du comte de Montecuculli, revint aux Pays-Bas, servir au réginlent du conlte de Salm. Au cours de son procès, il invoqua les télTIoignages de ses C0l11pagnonsd'arInes, témoignages qui furent très favorables. En raison de son passé I1li1itaire,il fut libéré. 53
En Savoie, un capitaine de Zingari, François Rover dit La Verdure, passa quinze ans de service dans les troupes de cavalerie du duc de Savoie. Les dernières troupes françaises se battant à l'extrên1e fin du XVIIIe siècle, sous les drapeaux de la Monarchie, celles de l' arn1ée des émigrés comptèrent des soldats tsiganes. Beaucoup étaient recrutés par le cardinal prince de Rohan. Les Tsiganes en campagne se battent bien. Le prince de Ligne, qui en avaient vu beaucoup sur les champs de bataille d'Europe, reconnaissait leur bravoure et notait qu'ils étaient "craintifs pour les punitions et point pour les dangers". Les Tsiganes et les seigneurs En arrivant en Bohêu1e et en Allen1agne, certains chefs tsiganes étaient brillamlnent vêtus et, à la manière des gentilshomn1es, possédaient des cl1iens de chasse. Ces chefs étaient qualifiés de voïvodes dans les pays slaves. Ils prenaient volontiers aussi les titres de seigneurs, comtes et ducs d'Egypte, ou de Petite-Egypte, ou de Bohême, ou C0111tesdes Bohémiens de Petite-Egypte. Le titre de duc, porté à plusieurs reprises au cours du xve siècle, est encore 111entionné sous François 1er. Le titre de C01l1tese 111aintientdurant tout le XVIe siècle. A Genolhac, en Languedoc, en 1696, les Bohén1iens que les autorités veulent expulser sont défendus par AntoineHercule de Lévis, sieur de FontgivaI, et d'autres gentilshon1mes. Jean-Charles, capitaine d'Egyptiens, et Charles de la Grave, capitaine d'Egyptiens, ainsi que leurs fa111illes,sont protégés par'le duc de Brissac, en Anjou (en 1629-1650). Malgré la Déclaration de 1682 contre les Bohél1'l.iens,qui instaurait des n1esures rigoureuses contre les seigneurs qui continueraient de les accueillir, des Tsiganes sont logés au c11âteaude Lacaze, chez Ie marquis de Malauze. Grâce aux parrainages des familles seigneuriales, des chefs tsiganes sont ensevelis dans l'église, C01l1111edes notables. Les l"'siganes et les chevaux Les pren1iers groupes tsiganes qui circulent en France et dans les pays voisins, ont des chevaux. Ainsi en 1419 à Mâcon, à Sisteron, où la 111unicipalitéleur donne de l'avoine. En 1421 à Mons: là, le métier principal des hommes paraît être l'acI1at, la vente ou le troc des cl1evaux. Ce sont 54
d'excellents écuyers, et leurs chevaux ont bien meilleure apparence lorsqu'ils sont lllontés par les Tsiganes que lorsqu'ils sont montés par d'autres cavaliers. l..es tapisseries de Tournai, du début du XVIe siècle représentent des Tsiganes avec les chevaux. Au campement, des hommes font brouter l'herbe à leurs montures, leur donnent à boire. Départ en voyage: des cavaliers basanés montent sans étriers des chevaux harnachés de bleu ou de rouge. ])es femmes sont à cheval, avec leurs enfants dans des paniers ou bien à califourchon sur le garrot. Des piétons tirent par la bride des chevaux chargés d'enfants, de bagages, de gourdes, d'ustensiles de cuisine. Sur les gravures de Callot figurent aussi des chevaux, parfois aux crinières tressées, servant de monture aux homll1es et aux fellln1es, ou tirant des charrettes à deux chevaux. Les lettres de sauf-conduit données à des chefs tsiganes leur permettent de circuler à pied et à cheval: ainsi en 1544, lettres de François 1er pour Antoine Moreul, "capitaine de la Petite Egypte" ; en 1553, lettres de Henri II pour le comte Palque. Les chefs des cOlllpagnies bohéllliennes qui circulaient très fréquemment en Provence et dans la vallée du Rhône réclall1aient aux lllunicipalités, outre le ravitaillement pour les gens, du foin et de l'avoine pour les chevaux. Si un groupe bohémien était arrêté par la justice, les chevaux étaient confisqués. Ainsi le prévôt des maréchaux de Blois condamne en 1620 le capitaine Dodo aux galères, ordonne que les chevaux seront confisqués et vendus. Mais Dodo fait appel au Parlenlent de Paris, qui casse la sentence du prévôt, et oblige celui-ci à restituer le prix des douze chevaux vendus. Quelques années plus tard, le bailli de Melun confisque quelque chevaux au même Dodo, mais celui-ci obtient égalenlent nlainlevée.
D. ANTHROPOLOGIE L'histoire des Sinti décrite par de Goeje et par Berberski et l'I1istoire des Tsiganes dans l'ancienne France par de Vaux de Foletier nlontrent clairement que la caste originelle des ROlllané Chavé était celle de la noblesse d'épée indienne. Une brève cOlllparaison des hautes castes lllilitaires de l'Inde et des Romané Chavé le confirnle.
55
Je tiens à remercier ici Jairamdas DoU'latram, lui-mên1e G'ot (Kshatriya sindhien), s'intéressant à l'exode des Sindhiens (qui donneront les Sinti-Kalé en Europe), qui m'a introduit auprès du général Bhagwati Singh, Gouverneur de Delhi. C'est ce dernier qui a ll1is sur pied un groupe de médecins qui procédèrent aux tests hématologiques de 303 Rajputs, moi-même prenant les empreintes digitales que j'ai soumises à l'examen du Dr Bernard Ely, médecin et ethnologue, mon collaborateur en anthropologie physique. Je tiens aussi à remercier les médecins-chefs des grands hôpitaux de Jodhpur, de Jaïpur, de Udaïpur et de Jammu-Kashmir, en particulier Mme Raïna, médecin superintendant, pour leur aide efficace dans mes recherches. La répartition des groupes sanguins des populations du Rajasthan, du Harayana, d'Uttar-Pradesh, du Panjab et des Romani-Chavé est indiquée dans le Tableau I ci-contre. Ce tableau est significatif et pour plusieurs raisons: 1) La répartition des groupes sanguins des castes nlixtes de la ville de Jodhpur nous suggère que la population du Rajasthan (litt. "pays des rois") doit être responsable de la répartition des groupes sanguins des hautes castes nlilitaires de l'Inde. Jaipur présente une légère différence par rapport à Jodhpur, lllais Jaipur, capitale du Rajasthan est, en tant que telle, plus coslnopolite, contenant en particulier beaucoup de Panjabis qui présentent un pourcentage élevé de B (41.23) empiétant sur le A (21.46). 2) Les contacts des arnlées de Pritvi Raj Chauhan avec les lllontagnards aborigènes dans la lutte partisane contre l'enval1isseur musulman les a rapprochés au point de vue génétique, mais, racialement, ils demeurent encore très ditTérents. La ll1êll1e remarque est égalell1ent valable pour les contacts entre Panjabis et Sikligars et, probablement aussi, avec d'autres "Panjabi Gypsies", dont la majorité présente un type racial plutôt mongoloïde.
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Tableau 1. - Répartition des groupes sanguins des populations du Rajasthan, du Harayana, d'Uttar-Pradesh, du Panjab et des Romané Chavé (24). Caste (*)
NOlnbre
%JA
0/00
%B
%AB
416
26.70
3 O..80
32.70
9.64
1575
26.20
31.00
33.90
8.90
3. Jodhpur ( castes 111ixtes) 4. Rajput D.C.
1521
26.00
31.50
34.32
8.00
303
24.00
34.00
34.00
7.00
5. Panjabi Rajput
118
27.90
28.80
33.00
10.00
6. Pathan
150
3 1.30
29.30
33.30
6.10
7. 1J.P. Khatri
126
24.00
3 2 .00
36.60
10.40
8. Jaipur (castes lnixtes) 9. Brah111in Luknow students 10. DOIn (Hills)
6339
22.40
33.60
36.90
7.20
816
29.57
27.96
38.48
6.99
125
20.00
36.00
33.60
10.40
Il. Panjabi Khattri 12. Arora
1108
21.37
30.03
40.63
7.96
1598
21 .46
28.91
41.23
8.37
13. Chan1ar
150
18.67
36.62
39.33
5.33
1. U .P. Kshatriya 2. ROlnano Chavo
-nO l, 5,6,7,9,10,13: Tables d'après D.N. Majundar Races and cultures of India, Asia Puhlication House, BOlnbay 1950. - nOlI et 12 : Swadesh Anand A genetic ,fturvey o.f A()B blood group clJllong Panjabis. in Anthropologist, vol. IV, n° 1-2, Inarch and august 1957. - n03 : M. ,G. Hospital, Jodhpur, recueilli et calculé par l'auteur. - n08 : S. M. S. Hospital. Jaipur, recueilli et calculé par l'auteur.
.
n°2 : Dr Bernard Ely, la Inoyenne étant calculée d'après les chiffres donnés par Gartner, Verzer, I-Iesh et CasaI. . n04 : Delhi Cantolunent (équipe de Inédecins 111ilitaires) : recueilli et calculé par l'auteur.
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Tableau 2 - Répartition des groupes sanguins des populations indiennes du Jammu, du Cacl1emire d'une part, et de l'Afghanistan d'autre part. La répartition des groupes sanguins de Jammu et du Cachemire, c'est-à-dire du sud vers le nord, et du Cachemire vers l'Afghanistan, c'est-à-dire vers l'ouest, nous montre la progression du groupe 0 aux dépens du groupe A. %A
Nombre 1. Janunu castes lnixtes
7361
~IO
%JB
%AB
21.2
36
35.2
7.6
2. Cachelnire Cas tes lnixtes
3008
14
47
32
7
3. Afghanistan Dari speakers Pushtu speakers
2139 3241
17.8 27.6
48.7 46.5
29 19.2.
4.5 6.7
1 : .Ianunu General Hospital, recueilli et calculé par l'auteur. 2 : Kaslniri Medical College, Srinagar, recueilli et calculé par l'auteur. 3 : chiffres relevés par SUlnin (1965).
Si nous comparons les tableaux 1 et 2 avec la répartition des groupes sanguins des populations d'Europe relevée par Mourant A.E., Kopec Ada C. et K. D0111aniewska-Sobczak (25), on s'aperçoit que les Européens qui se rapprochent le plus des Indo-Aryens et des Afghans, en ce qui concerne les pourcentages du groupe B, sont les Polonais (Bialystok: 19.52), les Moraviens : 18.31, les Bohémiens: 17.02, les Slovaques: 18.8, les Hongrois (Bacs: 18,40, Budapest: 17.76, Kall1aron : 17.57), les Croates: 17.48, les Macédoniens: 18.25. Toutes ces considérations nous 1110ntrent que la répartition des groupes sanguins des hautes castes ll1ilitaires de l'Inde et des ROll1anéChavé est la plus équilibrée des peuples indo-européens.
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Ce rapprochement des populations aryennes d'Asie (populations et non races !) avec celles de l'Europe Centrale nous apporte un argument supplélllentaire sur l'habitat originel des peuples indo-européens. Nous le verrons dans notre étude sur l'origine des Rajputs, étroitement liée avec les n1igrations des peuples indo-européens (26). Ces milliers d'échantillons de groupes sanguins contribuent à démontrer que les Rajputs et les Kshatriyas - et les Romané Chavé (Tsiganes d'Europe) - font partie du même groupe humain. Ayant tiré le trait d'union entre les hautes castes militaires de l'Inde et les Romané Chavé, je peux affirmer que l'histoire, la culture et la langue des Rajputs et Kshatriyas sont celles, originel1enlent, des Romané C11avé. Qui plus est, nous pouvons aussi constater qu'aucun trait - ni linguistique, ni culturel, ni anthropologique - ne peut, à lui tout seul, délnontrer l'origine d'un peuple, n1ais que c'est l'ensemble de ces traits qui nous révèle cette origine, notanIll1ent la comlTIunauté de deux ou plusieurs groupes hunlains (27). Quel intérêt général présente l'anthropologie des ROlllané Chavé ? - Leur quasi identité avec les castes militaires de l'Inde (Rajputs et Kshatriyas), en dépit d'une séparation millénaire, exige une explication. Il Ble sen1ble que la théorie de l'isolat en est responsable: si un lllembre des Rajputs ou des l~oll1ané Chavé se marie à l'extérieur de sa caste en Inde, ou de sa tribu en Europe, ce membre est perdu pour la cOlnn1unauté. En revanche, si un individu nouveau arrive de l'extérieur, il se trouve absorbé. Ainsi, le groupe reste toujours honlogène, aussi bien en Inde qu'en Europe. Il faut noter aussi que le mariage est généralement endogame au niveau de la caste (en Inde) et de la tribu (en Europe), alors qu'il est strictelnent exogame au nivequ du clan, nlême si le clan compte un million d'individus. Chez les ROll1anéC11avébalto-slaves, le ll1ariage à l'intérieur d'un clan est lllal vu, n1êllle au 4e degré, ce qui explique que l'on ne trouve chez ce groupe de RonIané Chavé aucune malformation ou maladie congénitales. - La cOllIparaison des DOllIS et des Sikligars avec les Rajputs et les ROlnané Chavé lllontre que la répartition des groupes sanguins 11'est valable qll'à l'intérieur ll'une race. En effet, lllalgré la similitude de cette répartition, les DOll1s
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austroloïdes et les Sikligars mongoloïdes représentent un type hunlaiil différent, aussi bien des I~ajputs que des Romané Chavé. Alors qu'est ce qu'une race? L'ellsen1ble des caractères extérieurs: anthropol11.étrie, couleur de la peau, couleur des yeux et leurs [onnes, couleur des cheveux et leur qualité. Cette définition, qui se rapproche de celles de Henry Valois et de Lévi-Strauss, se trouve cependant en contradiction avec celle de "l'appel des hommes de sciences contre le racisme" publié par l'UNESCO en nlai 1981. Aux tern1es de celui-ci, ces "caractéristiques sont transmissibles" et donc "gouvernées par les facteurs génétiques". .Tene conteste pas leur transn1ission n1ais j'affirme qu'avant d'être transnlissibles, elles se sont forn1ées, durant de longs n1illénaires, dans une aire géographique déterminée. Par conséquent, ces caractéristiques sont le résultat d'une raciation écologique, géographique. Et même ces "caractéristiques transmissibles" ne peuvent jouer un rôle déterminant dans la formation de la personnalité hU111aine que dans un milieu socio-culturel déterlniné. D'ailleurs, le ~ 13 de "L'Appel des hon1n1es de science contre le racisn1e" va dans le nlên1e sens: "en fait, la complexité de l'interaction entre les facteurs biologiques et les facteurs culturels enlève tout sens à la question des parts respectives de l'inné et de l'acquis". En revanche, la rllciatioll biologique a pris tIn avec l'apparition de l'HOI1'lOsapiens saJ}iellS et la rupture radicale qualitative (et non quantitative) de son intelligence avec celle des autres pri111ates. Ceci l'a sorti du déterminisme propre aux autres êtres vivants et lui a perlnis la conquête du nlonde. En partant du principe que l'hématologie n'est valable qu'à l'intérieur d'une race, nous revenons au but initial de l'anthropologie: la reconstitution de l'origine d'une ethnie. En revanche, l'anthropologie biologique, tout en affIrmant que la race "est un mythe" prétend - avec les différents "marqueurs raciaux" - reconstituer l'origine d'une ethnie bien que ces marqueurs ne soient pas raciaux n1ais biologiques, comme c'est le cas pour l'étude des Aïnous (28). D'ailleurs Jean Ruffié lui-mên1e (29), après avoir tracé le schéma de l'évolution diversifiante en indiquant les différents marqueurs raciaux, vient à la conclusion, qui nous paraît indiscutable: "Ceci démontre le peu de valeur que l'on doit accorder aujourd'hui sur le plan biologique (souligné par nous) au concept des races hUlnaines". Dans ces conditions, 6()
COlnment peut-on reconstituer - comme certains anthropologues-biologistes le prétendent - non seulement l'ethnie d'un individu, mais son passé génétique à partir d'un sinlple prélèvement de tissu? J'estime que, si on peut déterminer facilement la race d'un individu, ou mêlne déterlniner les conlposantes raciales d'un individu racialenlent mélangé, comnle c'est le cas en linguistique (aussi mélangée que soit une langue, un spécialiste pourra toujours reconnaître ses élénlents), il est absolument inlpossible de déterminer l'ethnie d'un individu. En effet, un individu de la race blanche, par exenlple, peut prétendre appartenir à toutes les ethnies de cette race, et à fortiori, à toutes .les nationalités du Inonde.
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CULTURE* C0111me en linguistique et en anthropologie, aussi en culture, on distingue deux niveaux: - la culture superficielle: danse, musique et contes; - la culture profonde: conception du monde et famille. A.
LA CULTURE SUPERFICIELI..IE
On ne peut appliquer à l'étude des dialectes tsiganes - qu'ils soient linguistiques, musicaux ou narratifs - les nlênles méthodes que celles utilisées pour l'étude des dialectes nationaux, car la langue tsigane, la musique tsigane, le conte tsigane ne sont pas des dialectes nationaux, situés dans un bourg ou un village déternlinés, nlais des dialectes romané disséulinés à travers l'Europe, intluençant l'environnenlent et influencés eux-lnênles par celui-ci. Par conséquent, si un ethnologue, un linguiste ou un sociologue font une étude sur un corpus limité dans un endroit précis, ils doivent s'interdire toute généralisation et limiter leurs déductions à cet endroit, et, à l'extrêlne, à un inforlnat.eur précis. En effet, si vous allez dans un campenlent de caravanes en France, il y a de fortes chances pour que chacune d'elles abrite des Tsiganes possédant une connaissance du patrinloine linguistique et folklorique rOlnané à des degrés très divers. Si l'on veut étudier la langue et la culture des Roma en pays européens, il faut les considérer comnle on considérerait, par exemple, des Franç.ais établis depuis longtemps au Texas ou dans un autre état américain: on trouvera parmi eux tous les degrés de connaissance de la langue et de la culture françaises. Mais il serait vraiment erroné de faire des généralisations sur le français contenlporain en ne se basant
* Ce chapitre est illustré par 1110nrOluan ROlllano Atl110 "L'ânl.e tsigane" qui retrace la vie tsigane avant la révolution lettone de 1905-1906, et plus particulièrelnent les exploits de Ina grand'tante Man'a durant cette époque héroïque (32).
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que sur le corpus "linlité" et "définitif' d'un informateur vivant au Texas et parlant un français bien américanisé. I. DANSE C'est la lllieux préservée de toutes les lllanifestations culturelles, particulièrelllent parllli les Ronla espagnols et les ROlna du Nord (Pologne, Russie du Nord et Pays Baltes). De tous les styles de danses indiennes, c'est le kathak (jaïpuri) qui se rapproche le plus de la danse romani, surtout du tlamenco. Cependant, il selnble que la danse romani contienne tous les charanas (claquettes, différentes figures exécutées par les pieds) qu'on trouve dans le bharatnatyalll et le katl1ak réunis et encore beaucoup d'autres combinaisons de pas inconnus (ou oubliés) par les Indiens. Les stlzanakas (positions du corps et ports de bras) sont plus riches en Inde, ll1ais ce qui est frappant, c'est que la danse ronlani n'a gardé aucun 111.udra(geste conventionnel). En plus, du fait que les Roma qui n'ont janlais été touchés par le fouet de la servitude ne possèdent aucune culture traditionnaliste, leur conception de la danse est tout à fait différente de celle (conventionnelle) érigée par les Brahll1anes : un danseur act.uel indien "raconte" une histoire, dit quelque chose; un danseur tsigane, par contre, tranSll1et un sentiment, une sensation fugitive. Sa danse sera conditionnée par l'environnement, le "public", par sa propre humeur et surtout par la ll1usique - instrull1entale ou vocale: R0111.klzelel sir gili bagal "le Tsigane danse C0111111e la chanson chante", dit le proverbe tsigane. Quant à l'évolution de la danse indienne en Europe, elle est due, nous se111ble-t-il,à deux facteurs principaux: 1) le jJort (le la Cllllussure a) pour le tlall1enco des hOlnll1es et des felllllles ("pointe -
talon - plat -plat -pointe - talon, etc.") ; b) pour la danse des Tsiganes du Nord et de la Hongrie, toutes sortes de charanas (claquettes, golubcy, etc.). 2) le re111place111.ent llll ltunbour dans la danse d'holnme des Tsiganes hongrois et balto-slaves, par les "trapaki" - claque111ents des mains l'une contre l'autre, contre les 111011ets, contre les cuisses, contre les talons... - qui accompagnent les pas d'ho111111eS dans différents sauts, etc. L'intluence de la danse romani est évidente partout en Europe et en Anlérique. En observant les danses du fanleux ballet Moïseef, on peut cOlnpter 40 à 60 % de pas rOll1ané. 64
On les retrouve dans la majorité des danses de l'Europe Centrale où la danse romani et la danse nationale sont beaucoup plus entremêlées qu'en Espagne et dans le Nord de l'Europe (et cependant il serait difticile pour un non-initié de déIllêler ce qui est rOlllano de ce qui est russe et vice versa dans la danse russe des soldats de l'Armée Rouge). II. MUSIQUE Franz Liszt et Pouchkine sont les deux artistes qui ont le lllieux compris et le mieux déterminé l'âme du peuple romano. Mais, si Pouchkine dans sa pièce de théâtre Tsigany, caractérise en quelques nI0ts "l'état d'esprit" tsigane, Listz a consacré un volunle de 500 pages à l'épopée nlusicale des ROllla. Sans posséder les connaissances actuelles de l'histoire indo-romani, à l'époque où les Tsiganes sortaient à peine des persécutions et des carnages, il osait dire et écrire que les "Zigeuner" constituaient un Peuple (Yolk) parce qu'ils avaient en COlnmun avec beaucoup de peuples leur épopée - épopée Illusicale. Son télTIoignage restera pour nous un chef-d'oeuvre d'ethno-musicologie. Quand on pense à l'oeuvre de Franz Liszt Des Bohélniens et de leur l11.usique(33), on se de111anded'ailleurs ce que l'on pourrait ajouter de plus. La radio-télévision française a fait, en 1954, une ilnportante é111ission(durant un 1110is)sur la musique r0111anioù différents points de vue sur le fond et la fornle de cette musique romani aurait dominé en Europe jusqu'en 1925 avant qu'elle ne soit évincée par la musique africaine sous la fornle du jazz. On aurait relevé le fait qu'aucun conlpositeur n'a échappé à l'influence de la Illusique rOlnani, mêlne les plus classiques d'entre eux, comme J.S. Bacl1, dont le fils Wilhelm-Friedemann s'intégra, d'ailleurs, pendant quelques années à une tribu nomade de ROllla allelllands. On peut observer une synlbiose nIerveilleuse du génie indo-romano avec celui des nIusiques russe, espagnole, hongroise et, plus ou 111oins,avec celui de la l1lusique de toute l'Europe Centrale. En Inde, c'est la musique héroïque - l'interprétation chantée de vers tirés de Ranlayana et de Mahabharata - qui se rapproche d'une ll1anière très frappante de cel1e des Roma du Nord. Quant au "flan1enco", on peut l'entendre souvent dans les mariages des Rajputs. Le "tlall1enco" indien est plus soutenu et possède plus de n1odulations de voix que celui d'Espagne (34). Il est aussi beaucoup 1110instriste. 65
Comme illustration technique nous voudrions présenter l'article du compositeur Gaston Knosp (35). Nous J'avons préféré à l'une des publications de Haïdu ou de Vig, parce que Knosp commence par affirmer qu'il n'y a pas à proprement parler de musique tsigane, et puis, il semble, qu'il lllontre bien l'existence de cette musique et confirme l'essentiel de tout ce que son illustre prédécesseur, Franz Liszt, a dit là-dessus. "... Ils sont nés musiciens et possèdent une faculté d'assimilation considérable, une manière d'exécution, d'expression qui constitue leur style propre, consistant principalement à ajouter des fioritures toujours d'un goût excellent, des orne1l1ents mélodiques et des rythmes violelllment accentués, sans ja1l1ais gâter le sens essentiel de la mélodie, mais en lui cOlrl.1nuniquant une pro.fondeur de sentÙnent, une élégance toute spéciale, une chaleur et une verve endiablées; d'où résulte leur style tout particulier et au demeurant, fort attachant, souvent troublant. Quant à la I11Jlsiquetsigane, elle 11'existe pliS à proprelnent parler; ce sont des intelprètes, IJal~fois géniaux, Inais !lOll des créa-
teurs. "
Ils le sont, pensons-nous, puisque, à partir d'un air populaire ou de n'in1porte quel 1110tifqui sert de prétexte à leur verve créatrice, ils in1provisent une ll1usique personnelle, ils créent C01l1lllen'importe quel C01l1positeur. Pourquoi un air rou1l1ain servant de "toile de fond" au final de. la 7e symphonie de Beethoven serait-il de la 111usiqueallelllande, c'est-à-dire du Beethoven, et un autre air servant à l'improvisation géniale d'un Romano Chavo ne resterait-il uniquement qu'une "111usiquelocale interprétée avec génie ?" Est-ce qu'on nierait la lllusique tsigane, et en général, l'art tsigane, parce qu'il n'est pas noté? Car il s'agit bien de cela: aucun des contelnporains des Bihari, Czinka Panna, Barun Miska... à ne 111entionner que les virtuoses cités par Knosp lui-même ne s'aviserait de nier leur génie créatif. D'ailleurs Knosp, en analysant la rhapsodie, parle explicitement du génie créateur des R01l1a: "Quant à la rhapsodie, il va de soi qu'elle échappe à l'analyse, sa liberté d'allure, exempte de toute sévérité scholastique étant un des charmes essentiels de ce genre, qui tient surtout de l'i1l1provisation la plus fantaisiste. C'est dans ce genre que nous SOlllmes à Inê1l1ed'apprécier la diversité des rythl11,es, les 111,0dulatiolls les ]Jlus extravagantes * qu'affectionnent les 111Usic.ienstsiganes. Nous parlons plus loin des 111aÎtresde ces i1n!Jr0I11.]Jtus dont l'érul/itioll n'était * On reInarque tout ceci chez les int.erprètes indiens.
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In.alheureuselnent pas à la hauteur de leur génie créateur, et qui ne .furent pas à Inêlne d'écrire et de nous transm.ettre leurs insp iratiolls.
De plus, cette création spontanée, éphémère se produit dans le moule de leur tradition Illusicale, dans le style "exotique" qui ressort du systçl11.ede leurs g{l/nln.esauxquelles ils adaptent intuitivement toutes les nlélodies qu'ils ont à interpréter, des conditions rytlllniques et Inélodiques à l'aide desquelles sont construites leurs Inélodies ". Donc, il existe des Inélodies (il s'agit bien ici du contenu et non seulelllent de la forme de la musique tsigane) attestées par tous les chercheurs sérieux et l'ethno-musicologue Haïdu m'a l1lontré un recueil ill1pressionnant de chansons tsiganes en dialecte rumungo et, particulièrelllcnt en lovari de Hongrie. Quant à quelques ressell1blances de la gall1Ine tsigane avec celles du Japon, de la Birmanie, de la Chine..., rappelons le prestige de la culture indienne durant la période d'Ashoka d'abord et plus tard celle du règne des Kushans, en particulier de celui de Kanishka dont l'empire était à cheval sur l'Asie Centrale et l'Inde (36). Avec la pénétration du bouddhisme - dans les endroits les plus reculés de l'Asie (notamment en Sibérie) - d'autres éléments culturels ont dû y pénét.rer aussi. N'oublions pas non plus la dOll1ination des Perses et des Grecs au Nord-Ouest de l'Inde où les peuples en cont.act. n'ont pu échapper à une influence interculturelle. Si l'on pense aux Arabes d'abord, puis à tous les peuples islall1isés qui ont envahi le subcontinent indien, on comprendra ll1ieux les ressemblances entre la n1usique tsigane et celle des Iraniens, Arabes, Grecs, Japonais, Birnlans et Chinois. Si, toutefois, on conlparait plutôt la lllusique indienne avec celle de ces peuples, on aurait, probahlenlcnt, plus de lU111ièresur la musique tsigane. Après une analyse technique de douze gammes tsiganes, Knosp doit constater le fait suivant: "Les musiciens tsiganes sont. donc bien des musiciens exotiques, n'ayallt que supe1:ficiellel11.ent subi l'il1;{luence de l'al11.biance qui les entoure depuis leur migration en Europe". Enfin, il constate ce que Franz Liszt a developpé longuen1ent, à l'exception de "la couleur slave" de la Illusique hongroise: It... Les Hongrois ont accepté et propagé la Illusique tsigane à l'égard de l'art nat.ional; par un effet d'influence réciproque, la couleur slave de leur style est adn1irablen1ent fondue avec celle de l'art de l'interprétation tsigane, au point de ne constituer qu'un tout parfait.ement hOlllO gène" .
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Cependant, lllême au point de vue technique, les Roma n'ont pas dédaigné de puiser dans le trésor du système musical européen. "L'extrêllle sensi\1ilité de ce peuple lui rendit accessibles certaines particularités de notre galllille chromatique; à son tour, conlplétant son systènle de gamBles, le Tsigane créa encore trois ganlnles cOluposées à l'aide de notre systèlue chromatique européen. Les Tsiganes se trouvent donc avoir à leur disposition un systènle de ganlmes très riche, propre à reproduire leurs plus diverses sensations, à exprimer en un langage musical très coloré et subtil les émotions les plus variées" . Anne-Marie Redard (37) dit, en substance, la même chose que Knosp : "D'essence 110111ophone,uniquelllent 11lélodique, elle ignore, par conséquent, la polyphonie. Mais cette lacune est c0111blée par un rythnle d'une souplesse inouïe, qui s'apparente aux ryth111eSiraniens, sialllois, birlllans, voire 11lalais. A cela vient s'ajouter cette curieuse gamnle diatonique, issue de la pentatonie japonaise. C'est grâce à elle que cette Illusique obtient des 11lodulations que nous chercherions en vain dans notre systèllle occidental, modulations au service exclusif des effets sensoriels. Art l1lerveilleux de couleurs que des grands lllaÎtres tels que Haydn, Mozart, Beethoven, Schubert, Liszt, Berlioz et BrahlTIS n'ont point dédaigné" * . Néanmoins, on. peut constater, partout en Europe, une baisse considérable du standard 111usicaIparllli les Roma et ceci n'est qu'une évolution fatale. Voici ce qui s'est produit: dès la conquête par les musiciens tsiganes des capitales d'Europe, une nuée de conlpositeurs sans talent se précipitèrent pour imiter cette musique. Barannikov (38) stigmatise ces ignobles" voleurs" : "le répertoire tsigane cOll1111ençaà s'altérer, à se disloquer lorsque les chanteurs et danseurs tsiganes quittèrent leurs clans pour al1er chez les magnats et seigneurs terriens, qui les entretenaient camille un produit exotique. De là, les Tsiganes passèrent dans les restaurants. Alors apparaissent des "bousiI1eurs" qui volent et transfornIent d'une lllanière impie les lllotifs tsiganes et couvrent le lTIarcl1éde leur innom1l1able musique de rebut. Cette soidisant "lllusique tsigane authentique" coule dans le ruisseau trouble du pseudo-tsiganisllle.. .Parfois, conl111e un éclair surgit une variation de talent sur un thèlne tsigane, nlais le reste n'est qu'un terrible standard de la platitude...". * Mais que Frantz Liszt, seul, a pu hniter avec succès. 68
Malheureusenlent, les 1{0111a en écoutant cet ersatz de leur 111usique, se mirent peu à peu à la jouer - pour les gajé d'abord, puis pour eux-111êll1es.On ne peut s'empêcher de faire la cOlnparaison suivante: dès leur apparition en Europe, les R0111anéChavé mentirent si bien en prétendant être des pénitents égyptiens qu'ils finirent, avec le ten1ps, par y croire eux-n1ênles, en oubliant leur vraie origine et maintenant, en ne voulant pas prostituer leur 111usique, ils jouent si longtenlps le fac-similé de leur 11lusiquequ'ils y prennent goût et oublient leur propre musique... Certes, il existe encore une vraie 11lusique tsigane et ses interprètes mais, avec la radio et la télévision, le danger guette non seulelnent la ll1usique tsigane, lnais toute la culture tsigane. III. CONTES
L,es contes tsiganes, d'après les ethnologues indiens, sont des contes indiens. Mais, pour arriver à dénlontrer cette identité, une étude interculturelle, senlblable à celle que nous avops faite en linguistique, s'inlposait. Etant donné la dispersion des }{01l1aà travers le 1110nde, chaque partie de l'héritage c.ulturel - danse, 11lusique et littérature orale - aura autant de dialectes qu'il y a de pays habités par les l~onla. Mais la possession globale de ces dialectes ne nous renseigne pas enc.ore sur l'authentic.ité d'un trait culturel tsigane. Il faudrait encore cOlllparer ces dialectes avec c.eux des cultures en contac.t. !:)renons COl1l1ne exelllple un thènle narratif, un hOlnl1'l,etr([ll.~forl1'f,é ell aigle all qui se trall.~forn'[.elui-111ên'[,e ell aigle. }:)ourafl1rnler que ce thè111eest tsigane ou non, ou qu'il est l'héritage COllllTIunde l'hU111anité,il faudrait l'étudier dans tous les dialectes tsiganes et dans tous les dialec.tes autochtones - russe, français, hongrois. En attendant une étude c0111parative entre les dialectes narratifs r0111ané et les dialectes nationaux (russes, français...), nous devons nous satisfaire de ce que nous suggère, pour preuve de l'authenticité des contes tsiganes, leur tecl1nique particulière, le sceau apposé par la personnalité r0111aniet, en pre111ierlieu, le réalis11'l.er011'Ulno.Je cite l'article de Vekerdi (39), sans discuter le "sens 1110ral"un peu spécial attribué au conte indo-tsigane : "le conteur européen n1abandonne ja111aisl'iInaginaire, 111aisle c.onteur tsigane ne cesse d'appuyer l'épisode 11liraculeux sur les élénlents de la réalité bnlte ou les résultats de la science nloderne". 69
Nous avons remarqué ce fait aussi bien chez les narrateurs analphabètes que chez les Tsiganes cultivés. On peut dire sans exagération qu'un Ronlano Chavo possède un sens très solide de la réalité, et il ne lui échappe que pour la renforcer ; même si sa tête s'enfonce dans les nuages, ses pieds sont solideIllent plantés sur notre planète, la terre, avec laquelle il se sent aussi solidaire qu'un paysan, bien que pour des raisons différentes. En plus du réalisme du conte tsigane, il faut ajouter un trait encore plus pertinent: de nlême qu'en musique et dans la danse, rien n'est .figé. Le même thème musical ou narratif prend d'autres dinlensions et développements selon la personnalité de l'exécutant ou du narrateur. Si le conte peut être considéré COlnn1e littérature orale, il l'est encore beaucoup plus chez les RaIna que chez les autres peuples d'Europe, et les thènles narratifs sont des "toiles de fond" où les ROIllané Chavé peignent les phénomènes les plus divers de la vie. Donc, ce que Liszt a écrit sur la musique romani est valable pour le reste du folklore ronlano, et on se demande pourquoi les contes d'Andersen seraient "danois", ceux de Perrault "français" et ceux de Kali ou de Baxtalo seraient lettons ou allemands et non pas rOIllané ? Pour les Indiens qui ont lu les contes tsiganes, ces contes sont indiens. Je laisse la parole à l'un d'eux, le Dr Rajatananda Dasgupta (College of Indology, Banaras Hindu University) : "En tant que chercheur en histoire et culture indiennes, avec un intérêt pour la linguistique, je trouve ces contes extrêl1leUlent intéressants. Ils montrent indéniablelnent les affinités des Tsiganes d'Europe avec les Indiens llindous, C0111111e cela jaillit dans leur subconscient ethnique. Beaucoup de noms de personnes et beaucoup de IllOtS enlployés dans leur langage conlIllun, sont originaires de l'Inde. Kali est le naIn de beaucoup de filles indiennes, et l'histoire de Nagaraja ("le roi des serpents") et de Mathura est la Inênle que celle contée par les grand-Inères indiennes. Des siècles d'isolement de la Patrie et de sa culture ont cl1angé, sans aucun doute, le mode de vie des Tsiganes d'Europe, mais quant à leur coeur, on y retrouve encore beaucoup de l'influence indienne. Quand je lisais ces contes, j'avais l'illlpression de lire des contes populaires fauli1iers que j'ai entendus dans mon enfance". Mênle en adnlettant que le conte tsigane originel se soit 1110difiéau contact du conte autochtone, il se distingue par sa technique particulière autant, si non plus, du conte européen que les contes nationaux se distinguent entre eux. 7()
Ainsi, malgré les influences étrangères, notre culture est d'essence indienne et, si nos danses et musiques, contes et légendes resselnblent aux autres folklores, c'est que ces derniers ressemblent aussi à celui de l'Inde. * *
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A côté des contes romané dont beaucoup de grands thèmes sont l'héritage comnlun de l'Humanité, il existe des récits et légendes que les Tsiganes se racontent en famille, à la veillée. Voici, à titre d'exenIple, un court récit extrait des Souvenirs lie Ina tri/nt: "L'étoile de Leksa", reproduit page 72. B.
LA CUL TURE PROFONDE
I. CONCEPTION DU MONDE 1..a culture profonde, c'est-à-dire, la conception du Inonde des ROlnané Chavé, paraît différente de l'actuelle conception du 1110ndeindienne. En effet, dès que les Romané Chavé se sont éloignés de l'aire brahnIanique, après la défaite de Teraïln, ils sont redevenus, culturellelnent, des nOl1lades des steppes eurasiques. Dans cette grande maison des Aryens, qui s'étendait de l'Atlantique à l'Oural et au-delà dans l'Asie centrale, nous vivions groupés dans les démocraties lnilitaires, avec pour seul Dieu - le Soleil - sYl1lbole de l'Amour et de la Tolérance absolue: il réchauffe et illumine tout être sans distinction. Cette tolérance absolue se l11anifestera ensuite durant le règne d'Ashok et de Kaniskha. Ce dernier réalisa la sYlnbiose la plus parfaite de toutes les langues et cultures de son vaste elnpire, bâti à clleval sur l'Inde et l'Asie Centrale, une sYl1lbiose dont l'envergure ne fut janIais atteinte depuis dans l'histoire universelle. C'est dans cette période de l'histoire indo-européenne qu'il faut chercher les racines, les empreintes dans l'âme de cette I-.liberté,de cette Tolérance, si caractéristiques des ROl1lané Chavé. Elles sont à la base de leur étllique et de leur conception du Blonde: le l11alexiste, parce que l'hOl1lme est libre, et non pas parce qu'il n'y a pas de Dieu. La question qui se pose, c'est de savoir plutôt si Dieu s'est trol1lpé, oui ou non, en donnant cette redoutable liberté à 1'11011ll1le. Eh non! Il ne s'est pas trompé, parce qu'un ROlnano Chàvo la considère comme le don le plus précieux, COl1Il1Iela condition Blême de l'honlnle. "Un Rajput, un Romano Chavo ne peuvent vivre que libres". 71
L'étoile
de L'eksa
Nous cmupions dans la forêt. Après le dîner, sont atTivés chez nous les étudiants du collège d'Aglona. Nous parlions du luarché, du festival du 15 août qui rasseluble beaucoup de Tsiganes de Latgalé, alors que, tout d'un coup, l'un ùes étudiants ùemanda à ma Inère :"Avez-vous des légendes 'l". "Oui, écoute: c'est un récit Inerveilleux que racontait luon atTière-grandluère . "Il y a environ cent ans d'ici, nous cmupions dans la forêt d'Aglona. Vers le soir, sont arrivés des Roma... autant de Roma que de cheveux sur la tête! La nuit venue, les jeunes l'siganes se sont divisés en plusieurs groupes et déjà certains voulaient faire paître les chevaux. Je désirais accolnpagner mon frère I-J'eksa . Ma Inère et lnon père ne voulaient pas lne laisser aller, luais L'eksa les supplia, promettant de Ille protéger cOlruue la prunelle de ses yeux. Je l'accolnpagnai donc. Nous an-ivons sur une vaste et verdoyante prairie, par une chaude nuit d'été. Le ciel brille de rnilliards d'étoiles. Je regarde et j'adlnire la grandeur de Dieu et pense à l'muante de t~'eksa - son étoile -. ()ui, il s'est épris d'une étoile d'une beauté indescriptible. Mais, je n'ai guère le telups d'y penser; HIlle touche l'épaule en rllunllurant :"C'est elle !". .Teregarde du cÔté où son visage est tOUIllé,en extase, et j'aperçois cette fille tsigane - l'Etoile. Quelle beauté! Quelle lllagnificence ! Parée de brillants et de pielTes précieuses, elle danse... Mais, qui peut déclire cette danse? I)ès que je lne détouIlle de cette lllerveilleuse appruition, Inon Ü'èredéjà se trouve à plusieurs pas de luoi et danse. Oui, il danse avec elle, en InU11llurantdes paroles incolnpréhensibles. Mon Dieu, est-ce que je dors? Je Ille frotte les yeux que j'écarquille de toutes mes forces... c'est vrai! Il danse et toujours s'élève plus haut et plus haut. El cornIne il s'élève, la splendeur ùë l'Étoile l'enveloppe de plus en plus. Déjà, ils s'approchent l'un de l'autre... Et voilà que, pour notre Illalheuf (elle pleure), une pensée traverse luon cerveau :"Mon Dieu pourvu qu'il ne tOInbe pa~ l". Je pousse un cri si fort que je réveille mes trois "frères du deuxièlne genou" (cousins gerIllail1s) qui dorInaient autour de InoL S'étant. levés, ils fixent COffilneInoi le ciel et aperçoivent tout à coup une grande étoile filante qui tC)lubeà nos pieds. .Te Ille précipite vers Illon petit frère: son visage brille encore de l'éclat de l'Étoile. Mais, ayant ouvert sa chelnise, je constate qu'il ne reste plus que des luiet.tes de son corps! Que soit condmnnée Illa peur! .Terai transmise à 1110npetit frère et je l'ai anéanti", ajouta lnon anière.-granù-lllère en pleurm1t. "Qu'elle est la signification de cette légende", dernanda l'étudiant. ? Ce fut Illon oncle Igna qui répondit: "Dans toutes les vocations - socio-politique, militaire, religieuse -, dans toutes les cOlnpétitions, dans toutes les situations dangereuses, il faut posséder l'espoir et une foi inébranlable. Ainsi, il est luieux d'être seul que d'avoir un ou une rullie qui hésite et vous tire COlnlnela pietTe de Inoulin, lourdelnent en has ". fi
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De plus, sans liberté, il n'y a pas d'AITIOUr,ce soleil qui réchauffe l'âme. S'il n'y avait qu'un seul être qui aime Dieu, il aurait réalisé son dessein - l'A111our.Et combien de n1ilIions et de Inilliards L'ain1ent et L'adorent, 111algréle mal sous toutes ses formes! SÛre111ent,la part du Bien doit être plus grande, plus large que le Mal, pensent les Romané Chavé, autre111entl'Univers se serait depuis longtemps écroulé. Cette conception du 1110ndea préservé chez les ROlnané C11avéla foi en Dieu, malgré les persécutions les plus terrifIantes connues dans l'histoire hUlnaine, et qui se manifestent encore aujourd'hui sous des fOrlTIeSplus insidieuses. Cette IJberté-Tolérance explique aussi leur conception de l'A1110Uret du couple, basée sur la sYlnhiose de deux partenaires, et non pas sur la d0111ination de l'un par rapport à l'autre, COn1111e c'est le cas le plus fréquent dans les couples non ron1ané. Cette synlbiose au niveau du c.ouple - la plus petite cellule sociale - si elle était cOlnprise et adoptée par les autres peuples et nations, Inèneraient fatalen1ent à une symbiose à tous les niveaux de la société hU111aine. L,es R0111anéChavé croient que Dieu nous a créés à son inlage. Est-ce l'apport du christianisl11e ou tout siInplenlent de l'anthrOp01110rphisll1e indo-européen? QU'ill1porte ! I-.Je principal, c'est de quelle faç.on ils conçoivent cette "i111age". Elle se lllanifeste par notre Liberté, notre Conscience et notre Pensée. L'ho111111e est dans l'Univers - infininlent grand et infinill1ent petit - un at0I11e 111inuscule parnli les autres atollles 111aisil est le seul être conscient de cet Univers dont il fait partie intégrante sur le plan physique. Quant à notre pensée, cette parcelle de Dieu, elle est ubique et toute puissante, à l'instar de IJieu. S'Il est tel que nous L,'illlaginons, il doit être d'une créativité permanente et nous, par cette parcelle divine qui est notre pensée, ses cocréateurs. Ainsi, toute pensée qui traverse notre cerveau est une pensée créatrice ou destructrice qui, un jour ou l'autre, sera réalisée. Ce fait est relevé par nos contes populaires où l'on trouve des I11arteaux qui frappent d'eUX-111êlneSou des haches qui coupent d'elles-lllê111CS...Pensez-aussi au poète français Jules Verne qui incarne les rêves de l'Hu1l1anité... conquête de la 111eret du ciel... rêves 111iIlénaires, devenus une réalité quotidienne. C'est la raison pour laquelle l'h0111me est responsable, non seulement de ses actes, lnais aussi de ses pensées, car elles intluencent la 11larchede l'Univers.
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Cette conception de la grandeur de l'homme et de sa vocation est encore renforcée par un "principe naturel" : d'après les Romané Chavé, toute philosophie, toute religion qui sont contraires à la nat.ure 11umaine, à la dignité humaine, sont inhumaines. Les lois sont faites pour l'homme et non pas le contraire. Cette conception du monde explique l'extraordinaire facilité des Ronlané Chavé et des autres Aryens des steppes eurasiques (dont ils sont issus d'ailleurs) à s'intégrer dans les religions locales, aussi bien en Inde qu'en Europe. C'est la raison pour laquelle, on trouve des Tsiganes - catholiques: en France, en Espagne, en Italie, en Pologne... - protestants: en Allelllagne et les pays sandinaves... - orthodoxes: en Grèce, en Russie, en Roulllanie... - lllusulmans : en Turquie, en Macédoine, en Bosnie, en Albanie.. . A notre connaissance, l'histoire ne présente des transforlllations d'envergure et sur des étendues géographiques illllllenses, sans violence, que durant le règne de deux grands souverains indo-aryens : celui d'Ashok et celui de Kanishka (Ille siècle avant .I.C. et le 1er siècle après .I.-C.). Il en existe deux raisons: -la tolérance absolue de ces deux monarques qui gouvernèrent leur ilnmense Elllpire, tolérance de toutes les langues, cultures et religions; -l'universalislne de la religion propagée par eux: elle ne changeait en rien les religions locales, elle les ennoblissait plutôt.. Cet universalisme lui-lllême prend ses racines dans la conception de la Liberté par ces deux grands rois. Ceci nous lllontre l'ilnportance de la conception de la Liberté. C'est elle qui décide de la vie d'un couple, la plus petite cellule sociale et c'est elle encore qui déterlllinera le régime politique d'un gou vernelllent. Aussi, la "religion prinlitive" apportée inconsciemnlent par les ROlllané Chavé ennoblissait les croyances locales de leurs pays adoptifs, de nlênle que leur 11lusique le faisait pour tout air populaire autochtone. En lisant .TeanDeshays, Mascati et autres orientalistes, en particulier sur la religion lllésopotamienne, certaines précisions s'ilnposent concernant deux questions principales que posent toute religion et toute conception du monde: Quel est le but, le sens profond de la vie ici-bas? Devenir de plus en plus homlne, évoluer dans tous les dOlllaines (éconolllique, social et llloral), c'est-à-dire devenir
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toujours plus libre et plus heureux, et plus conscient (plus "éveillé" diraient les sages hindous) de soi-même et du monde environnant. Que peut-on espérer en l'au-delà, puisque les tombes de nos ancêtres furent pourvues de tout le nécessaire (ar11les, outils, etc...) pour cette vie de l'au-delà? Tout d'abord, continuer cette évolution amorcée sur notre planète; ensuite, être plus près de Celui que le sYlubole de notre "religion" - le Soleil - représente, plus près du foyer d'Amour, ensemble avec parents et a11lisque l'on ai11leet, avec tous les h011lmes. C'est cela, je crois, que notre conception du monde nous suggère. II . FAMILLE La famille est la plus petite cellule sociale et peut-être considérée com11le la base de la société tsigane. Ainsi, on ad11lettra que la conception du 11lariage est un élément très i11lportant. Les différentes vues sur le l1lariage tsigane, sur la chasteté des filles r011lané données par différents auteurs (40) dépendent, tout d'abord, de la connaissance des Tsiganes par les auteurs en question et des pays et du lllilieu où vivent les Tsiganes servant de sujet à leur étude: Nord-Est (Pays Baltes, Russie et Pologne septentrionales), Nord et Sud-Ouest (Allelnagne, Angleterre, Pays Scandinaves, Espagne), le Centre de l'Europe. Mais ici, une distinction s'ilnpose entre les Tsiganes vlach et Tsiganes 1l01l vlach, étant donné leur conception du Inonde, très différente. Partout au fil des siècles, et Illêllle encore de nos jours, nous retrouvons cette distinction historique: la civilisation du TeIllple et celle du Palais. A la preluière se rattachent Lé Ro/n, anciens esclaves de la Moldavie et de la Valacllie, appartenant originellement à la caste des Brahmanes (les Tsiganes vlach) ; à la seconde, tous les autres Tsiganes (90 à 95 %), les Tsiganes non vlach, originaires des hautes castes Illilitaires de l'Inde: les Kshatriyas et les Rajputs. Pour les Tsiganes 11011vlach, l'unique l1lotivation du 11lariage est l'aIllour et le mode de lllariage, l'enlèvelnent consenti. Ce mode de lnariage est celui des Rajputs dans l'Inde prénlusulnlane, à côté de celui du srvaY{l1nvar (libre cl10ix du partenaire par la fel1l11le). Les Roma adIllettent le divorce, nlais non l'adultère, car l'adultère est incol1lpréhensible pour un vrai Tsigane: l'alllour est un sentinlent exclusif; on est libre d'abandonner son partenaire; alors, pourquoi trahir?
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Malgré le divorce qui peut arriver pendant les pren1ières années de n1ariage (toute cette période peut être considérée con1111eles tlancailles des Chrétiens, Hindous et Musuln1ans, ou le Inariage à l'essai chez certains peuples), la fan1ille romani est la plus stable des fa111illeseuropéennes, si l'on a en vue la stabilité sentimentale plutôt que nlatérielle. Il est probable que c'est grâce à cette stabilité sentimentale que les crimes passionnels sont extrê111Cnlentrares chez les Romané Chavé. De plus, grâce à l'exogalnie rigoureuse qu'Hs pratiquent, on ne rencontre pas chez eux de maladies co ng éni t al es.
Par exoganlie, il faut entendre que le lnariage peut se faire: - générale111ent,entre les 111elnbresde la Inên1e tribu, - puis, entre les 111enlbresdes autres tribus tsiganes, - voire, avec des non Tsiganes. Conlfie en Inde chez les Rajputs, il est interdit chez les Tsiganes balto-slaves de se marier entre lnelnbres d'un Inême clan, quel que soit le nombre des Ine111bresde ce clan* . La différence entre les Rajputs et les Tsiganes balto-slaves réside dans le fait que, chez les Tsiganes balto-slaves, 111ê11leà l'intérieur d'une tribu, c'est-à-dire le croiselnent des clans, on ne peut se lnarier avant la quatrièn1e génération, lnashkir shtarecangengire praIa i fJhén 'a (litt. "entre les frères et les soeurs du quatrièn1e genou"). Bien entendu, les non1S des clans* * sont à usage strictenlent interne, inconnus du public, COlnnle cela existe encore à l 'heure actuelle, de façon sporadique en Ecosse, en Norvège... Mais, officiellen1ent, les Tsiganes portent des patronYl1les de leurs pays respectifs, ce qui ne les différencient pas de leurs conationaux sur le plan des non1S de famille. Ceci explique que, hor111is ceux qui se déclarent ouverte111entTsiganes, il est in1possible pour les non Tsiganes de repérer "à l'oeil nu" l'appartenance d'un individu à l'ethnie tsigane, surtout dans un pays C0111llela France, véritable brassage de races et d'ethnies. On conçoit dès lors la difficuIté de déter111iner le n0111breexact des ROlnané Chavé en Europe et dans les deux Anlériques, ce qui explique que ce nombre se trouve réduit parfois au quart de la réalité, pour des raisons nationalistes et 111êmessordides, quand il s'agit, par exemple des réparations de guerre dues aux Tsiganes. * Pour la définition des lnots clan, tribu, etc. cf. Terlninologie, p. 27 du présent volUlne. ** cf. "les nOlns de fcunille des Tsiganes baltes", p.99 de cet ouvrage. 76
C.
APPORT CULTUREL DES ROMANÉ CHAVÉ À L'EUROPE
On a pu noter, en lisant ces quelques pages, comment les Ron1ané Chavé arrivent à combiner leur rOlnanipé (tsiganité) avec l'universalis1l1e. Il reste, néam1l1oins, un grand problèn1e, celui de savoir COJnlllent préserver cette merveilleuse sYlnbiose de la culture indo-européenne à l'époque où chaque -islne (catholicisme, protestantisll1e, COll1111unisme...) les tire, pour ainsi dire dans son propre camp. Tout en étant pour l'intégration des Ronlané Chavé dans la société moderne, nous sornnles aussi pour la défense de leur culture, de notre culture, car ce qui fait la civilisation, la culture européenne, c'est précisénlent la SYl11.bioselies ll~tférelltes cultures et non ]Jl1Sleur .fusion. Si l'UNESCO prend tellen1ent à coeur la préservation des monulnents, combien plus devrait-elle le faire pour la préservation et le développement de la culture r01l1ani qui c0111bineles élén1ents les plus divers des cultures humaines, aussi bien les plus anciennes que les plus n1odernes. De fait, dans sa Déclaràtion de 1967 (~ 18), on peut lire: "Les groupes ethniques qui sont victimes de la discrilnination sous une forn1e ou une autre, sont parfois acceptés à condition de renoncer totalement à leur identité culturelle. Il convient de souligner la nécessité d'encourager ces groupes ethniques à préserver leurs valeurs culturelles. Ils seront ainsi 111.Îeuxen 111eSUrelie contribuer à enrichir la culture totale de l 'HU111.{Ul ité ".
On pourrait ajouter le fait que, si les Romané Chavé ont survécu à toutes les persécutions, carnages et exteru1inations cycliques, c'est qu'ils ont un rôle à jouer. Je vois deux aspects à leur contribution éventuelle: - la préservation de leur état d'esprit, de leur ethique (41), pouff;.4it servir d'exemple vivant pern1anent à la jeunesse n10derne ; - C0l111nenous l'avons noté (42), la jeunesse a repris la lutte pour les valeurs pour lesquelles les !{on1ané Chavé faillirent être extern1inés n1aintes fois au cours de l'histoire de l'Europe. Les jeunes luttent aussi inconscie/1'unenL en vivant leur idéal, C0111111e le faisaient les Ron1ané Chavé durant de longs siècles. Lie prelnier objectif serait donc de faire connaître à la jeunesse 1110derneeX/Jlicitelnen.tces valeurs.
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LANGUE La langue ron1ani (la langue tsigane) est une langue indoaryenne*. Qu'est-ce que l'indo-aryen ? Est-ce un mélange d'une langue aryenne et d'une langue indienne'? Non. C'est une langue aryenne qui a évolué dans un l11i1ieuindien, c'està-dire dravidien. En revanche, les peuples indo-aryens résultent du mélange des peuples aryens et des peuples indiens (dravidiens). Les langues baltes (vieux prussien, lituanien et letton) appartenant aux groupes des langues aryennes ont formé dans l'Inde du Nord le sanskrit védique, puis le sanskrit classique. A côté de cette langue littéraire existaient aussi le sanskrit parlé et les différents prakrits "langues naturelles" selon les provinces. LANGUES
DRAVIDIENNES
Jusqu'à présent, on n'a pas encore trouvé de langues avec lesquelles les langues dravidiennes sont apparentées. Pas plus qu'on n'a pu déchiffrer l'écriture des langues de la civilisation de Mohenjo Daro et de Harrapa, ancêtres de ces langues dravidiennes. Le mot "Indien" provient du nom de la rivière Sindh qui prend sa source dans les Monts Kaïlas (Himalaya) et se jette dans l'Océan Indien près de Karachi, dans l'actuel Pakistan. En grec ancien, le s- initial passe au lz-, d'où Hind et ensuite India. LANGUES
ARYENNES
Etant donné l'échange dans les langues européennes entre
les consonnes sonores I, r et 11et différents élargissen1entsen b, v, etc..., on remarquera que les exen1ples tirés des différents groupes linguistiques se ralnènent à la n1êllle * Cf. p. 139 de cet ouvrage 79
racine (h) AR/ (h) AL qui signifie "blanc" et, appliquée à l'individu "blond". Exeln/J/es : hittite harki, grec argès "blanc" ; tokharien (U] "blanc et blond" ; sanskrit AljUlla "Le Blond" ; latin argelltul11. "argent" ; vieil irlandais argat "argent" ; lituanien alvas, russe olovo "plon1b" (litt. "blanc") ; grec af;fos "clair'" ; vieil allemand albiz "cygne" ; latin albus "blanc" ; letton Balta Jura" la Mer Baltique" (litt. "la Mer Blanche") ; slave bêl "blanc" (Belgrade: la cité blanche). A noter aussi le rapprochen1ent blanc - pâle: letton bâls, français "pâle", hindi pila, r0111ani!Jilo "pâle". Arsi (letton Arieshi "Aryens"), non1 que se donnaient les Sakas, apparentés aux actuels Baltes. Iran, Irlande, pays des Aryens; Alba longll, capitale et pays des Albains - des Baltes - qui, après leur défaite par les Pandavas ont abouti dans le Latium, pays celto-Iatin où ils ont bâti leur capitale sur les bords de l'actuel lac Albano. On trouve un peu partout, en Italie comme ailleurs, des nOlllSde lieux ayant la racine ALB, comme par exen1ple, le non1 de l'ancienne Ecosse: Alba.
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ALPHABET
ROMANO
C0111mela majorité des langues européennes, la romani emploie l'alphabet latin. En voici la prononciation en romani * : a
= daya
"mères", dada "pères"
b = bang "faute", bol "tremper", bash "aboyer" c = (comme le tch français) caco "vrai, c'est vrai" d = du/no "dos" e = (intermédiaire entre le é et le è français) Devel "Dieu", desl1 "dix", lie "donner" f = (uniquement dans les 1110tSd'origine étrangère) .foro "ville" g = (g du français gâteau, gall1in) gall "chell1ise", gOlli "cervelle" h = (spirante sonore, c.omll1e le h anglais de to have) hade "lever, soulever" i = pi "boire", pani "eau" j = (comme le français de Djinns) j a "aller", j a Il "engendrer" k = kolin "poitrine", kay "où '1",kOll "qui" I = lubni "putain", lacho "bon" m = l11.a111.uy "tout droit" o = o/Jre "en haut", odoy "là-bas", In.or "laver" p = panj "cinq", pale "derrière", per "tolnber"
r = ray "seigneur", rani "dame" s = (comme le s initial en français) sasto "sain", sastro "beau-père" t = tu "tu", tenlO "jeune" u = (comme ou en français) du)' "deux", dur "loin" v = vesh "forêt", vaslz "pour" x = (spirante sourde, C0111me le x russe de xarasho) xa "manger" y = (français de yatagan) yar "alène", kayar "lâche", day "mère" (dans toutes les positions en rOlnani) z
= (z du
français zone) zen "selle", ZUJni "bouillon"
En cOlnparant l'alphabet français à l'alphabet rOHlano, on constate que les lettres q et w n'existent pas en romani COlnnlune.
* Pour les détails de la prononciation, consultez la cassette jointe à ce Iivre. 81
I. CONSONNES
DE LA ROMANI COMMUNE
Consonnes palatales Une consonne palatale se prononce, très approximativement, comme une consonne suivie de y. La palatalisation est marquée par le signe typographique de l'apostrophe: p', b', m' ; n', l' ; t', d' ; k', g'. Exemples: rakli "jeune 1ille non tsigane, pluriel rllkl'a ,. rat "nuit - rat'a ; rani "daIne - ran'a ; obladi "gibet" - oblad'a ; 111.en'larov "je bats" - n'Lelnard'oln " j'ai battu, je battis".
Combinaisons de consonnes Il existe en rOlllani les cOllIbinaisons de consonnes suivantes: - sh : shero "tête", se prononce comme ch français (chat) ; - zh : z!lakir "attendre", se prononce COllIInele j français (janIbon) ou le g français (genou) ; - p+h : phu "terre" ; - t+h : t!lu "fumée" ; - k+!l : khoro "pot" ; - c+h : chavo "fils". Contrairement aux consonnes sh et zh qui désigenent un seul phonème, les consonnes p+h, t+h, k+h et c + h représentent la cOlllbinaison de deux phonèmes. En ce qui concerne plus particulièrement la combinaison c+h, il existe des variations dans sa prononciation après le a et le 0 : chavo "11Is" (c+h ou c+sh), chon "lune, 1110is"(c+h ou c+sh). En revancl1e, devant le il et le i, le c+h se prononce toujours c+sh, parce que le h (dorsal) s'assimile au c (dental) : churi "couteau" (c+sh), clzib "langue" (c+sh). A n1a connaissance, il n'existe pas de cOlllbinaisons de consonnes c+!l devant le e. II. VOYELLES
DE LA ROMANI COMMUNE:
a, e, i, 0, u
Le a sera un a all1enuisé (approxiInativement COlllll1ele e français) dans les terllIinaisons suivantes: abl.-tar, cOInparatif -dar, il1lparfait et plus qu'i111parfait -as. Dans toutes ces terminaisons, le a est plus ou moins réduit, d'où les transcriptions diverses par différents ramnologues : dadestar, dades-ter, dades-tyr, dades-tir ; SOIn-as, sOI11-es, S0111-ys ; 11Iard'om-as, I11ard'olll-es, 11Iard'oln-ys... Pour les autres voyelles, cf. le tableau de l'alphabet romano.
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En conclusion~ le français est beaucoup plus riche que la romani sur le plan vocalique: il fait la différence entre voyelles fermées et voyelles ouvertes (feu: feuille, marché: marchèrent...) et entre voyelles nasales et voyelles orales (beau: bon; paon: panne...). En revanche, sur le plan consonantique, la romani est beaucoup plus riche que le français car elle possède une série supplénlentaire de consonnes - les consonnes palatalisées. * *
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L'alphabet romano analysé ci-dessus est préférable à celui avancé pour la transcription des langues slaves pour les raisons suivantes: - il correspond à nos machines à écrire et à nos commodités typographiques; - il est pan-indien et pan-romano; - il est comnlode : c'est un cauchemar que les signes diacritiques d'autres alphabets (c.f. Tableau !J. 130.) ; - les graphèmes slz et zh ont été déjà depuis près d'un demi-siècle employés par d'autres ralnnologues pour les mêmes raisons. A.
GRAMMAIRE
DE LA LANGUE ROMANI
Pour décrire la romani, nous avons choisi, parmi les principaux dialectes tsiganes, le balte-oriental parlé en Lettonie orientale, en Lituanie et en Biélo-Russie, pour les raisons sui vantes: il présente, à tous les points de vue, la structure du "tsigane cOlnmun", tel que l'avaient imaginé les ramnologues (tsiganologues) depuis Franz von Miklosich : c'est le dialecte grec lnais qui~ grâce à l'environnement favorable du balto-slave, a pu garder sur tous les niveaux - phonologique et morpho-syntaxique - sa pureté originelle et, en même temps, a pu suivre l'évolution amorcée en Inde, pour aboutir à une siInplicité, à une rigueur et à une logique peu COlnmunes *.
* L'auteur, de langue maternelle balte-orientale, a été le prelnier surpris de trouver en Macédoine des Rama de "sa" tribu, perdus de vue depuis plus d'un delni-millénaire. En effet, les RaIna baltes ont essaimé à partir de la Grèce avant l'an"ivée des Turcs, car leur langue ne t.émoigne d'aucun emprunt d'origine "orientale". 83
Les principales caractéristiques de la romani sont celles des langues indo-européennes et plus particulièrement de celles de l'Inde du Nord (rajasthani et hindi) dont elle est proche parente: - Les substantifs se divisent en animés et inanimés. Ils ont un singulier et un pluriel, il n'y a pas de duel; ils sont masculins ou féminins, il n'y a pas de neutre. Comme en latin, ils se déclinent selon six cas désignant différentes relations spatiales, causales, circonstancielles. - Les adjectifs se placent toujours avant le nom. Après le nOIn, et sans auxiliaire, ils deviennent des attributs. - La romani possède des nOInbres ordinaux et des n0111brescardinaux. - Comme en français, il existe aussi en romani des prépositions. - Les verbes se divisent en verbes intransitifs, transitifs et transitionnels. Le verbe rOlllano possède les traits suivants: trois personnes, deux n0111bres,trois voix, cinq modes, trois tenlps et deux aspects. - L'accentuation, en rOlnani, est étroitement liée à la gramlnaire. C'est la raison pour laquelle, ce chapitre a été placé à la tin de la description gramnlaticale *. Vous constatez qu'il n'y a là rien de dépaysant. Nous allons entrer 11laintenant dans les détails. I. SUBSTANTIF
Quand nous disons" substantif", nous pensons à tout ce que nous pouvons concevqir par nos sens et notre esprit, c'est-à-dire tout ce qui existe, ce qui peut ou nlênle ce qui peut ne pas exister, bref, tout ce qui peut répondre aux questions kon ? I1qui"? et so ? "quoi" ? Le substantif r0111ano a les 111arques suivantes: deux nOlnbres, deux genres et six cas. Les substantifs se divisent en ani111éset inanilnés. Les substant~fs l1ni1néspossèdent six cas: NOlllinatif (N.), Accusatif (Ace.), Datif (Dat.), Posessif (Poss.) servant aussi de Relationnel (ReI.) ou de Prépositionnel (Prép.), Ablatif (Ab!.), Instrumental (Instr.). A l'accusatif s'accrochent les postpositions -ke, -te, -tar, -sa. Ces postpositions sont sonorisées par le -Tl de l'accusatif du pluriel -en. et deviennent ainsi -ge, -de, -liar, -(sa (transcrit -sa).
* Cf. page 126 du présent ouvrage
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Que les substantifs animés soient romané ou étrangers, tous possèdent deux cas centraux - nominatif et accusatif - et quatre cas périphériques formés de l'accusatif avec l'ensemble des postpositions auxquelles il sert de support. Les substallt~fs inanÙnés ne con1portent pas d'accusatif forn1el ; celui-ci est pareil au nOlninatif, aussi bien au singulier qu'au pluriel. Néan1111oins, ils possèdent - théoriquement - un cas appelé par les indologues "cas oblique" auquel s'accrochent les postpositions de l'ablatif et de l'instrumental. Ainsi, les substantifs inanimés, en plus du nominatif, singulier et pluriel, possèdent deux cas périphériques: l'ablatif et l'instruIl1enta1. Les substantifs anin1és ou inanin1és se divisent en vocaliques et consonantiques, selon qu'ils sont terminés par une voyelle ou une consonne. Les substantifs étrangers ne sont que vocaliques parce que les Romané Chavé ont instinctive111ent ajouté aux substantifs consonantiques d'origine étrangère un -0 inaccentué au Inasculin et un -ll inaccentué au fén1inin. Exelnples : Bleist~ft (aIl.) "crayon" est devenu en r0111aniblayshtifto ; Berg (all.), "montagne" est devenu fén1inin en romani berga. Entin, pour tous les substantifs quels qu'ils soient, l'accent de l'accusatif = "l'oblique", aussi bien au singulier qu'au pluriel, reste inchangé tout au long de la déclinaison. '.
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DÉCLINAISON DES SUBSTANTIFS ANIMÉS ROMANÉ
VOCALIQUES
MASCULINS
Singulier N.
ChllVO
Ace.
"fils" chaves
Dat.
chaveske
poss.", chaveste
ReI. ~ Ab!.
chavestar
Instf.
ch£lvesa
ch.avo liya romnla "le .fils s'est marié" (liU. le fils a pris felnme). sare kamen mire chaves "tout le monde aune fnon .fils" . dad diya chaveske Inarde " le père a donné el son .fils une Inontre". chaveste lacho gray "ilIon .fils possède un beau chevéù". man tire chavesfe "pense à ton .fiIs !" Luka baridir Inire cl1avestar "Luc est plus grand que Inon .fils" .
Roza giya mire chavesa 'de* kino "Rosa est allée au cinéIna avec ilIon.fils". Pluriel
N. Ace.
chave "tils" chaven
Dat.
chavenge
mire chave sikl'on tekhelen "nles .fils apprennent à danser" avesh t.ejinespeskire chaven "il faul connaître ses propres .fils" de love peskire chavenge "donne de l'argent eltes
.fiIs". Poss." chavenLle ReI. / Abl.
chavendar
Ins tf.
chavensa
mire chavende peskiro kher ",ne s .fiIs ont (chacun) leur maison" . sab lok vakiren Inire chavende "tout le monde parle de fnes .fils If. SonIa i Saster god'varidir tire chavendar "Sonia et Saster sont plus intelligents que tes .fils". ROIna tradine pe targ Inire chavensa "Les Tsiganes sont partis au marché avec n'les .fils".
* Une voyelle suivant uI1e voyelle est élidée el cette élision est Inarquée par le signe '. Dans ceUe phrase, 'de est mis pour ade.
86
CONSONANTIQUES
MASCULINS
Singulier N. Acc.
dad "père" dades
Dat.
dadeske
Poss.
----...
daifeste
ReI. ~Abl.
Instr.
dadestar dadesa
dtul profesor "l1wn père est professeur" jura adIlliren dades "les femmes adlllirent f1wn père"" me oddiYOlll saro dadeske "j'ai tout donné à 1110npère" lnire dadeste but xeta "1110npère possède beaucoup de chmllps" . sari lakiti ash aue dadeste "tout son espoir est en son père". Illiri day god'varidir lllire dadestar "ma lllère est plus intelligente que l110npère" . adadives Ine ps'ird'olll dadesa "aujourd'hui, je Ille suis promené avec lnon père".
Pluriel N. Acc.
dada "pères" daden
Dat.
dadenge
Poss. _____ dadende ReI. ~Abl. Insu".
dat.let1llar dadell'){1
save dada auasave chave "tels pères, tels fils". g~je. vimeu'de sare 'lnare daden kas telen lengire rOlnH'en "les gajé ont tué tous nos pères pour prendre leurs felmnes". sare da{/enge ada nadoxala ! "tous les pères en auraient assez!" (liu. à tous les pères, ceci serait trop). tUlnare dadende giva kuc "chez vos jJères", les céréales sont chères!". Inevakiren amare dai/enfle, lengire nàfididir "laisse-les parler de nos pè res, les leurs ne son t pas meilleurs!". n'ikon barvalidir aIllare dadendar "personne n'est plus riche que nos pères". aIllare dadensa i aIllare dayensa tradiYéun ade Riga "avec nos pères et nos luères, nous SOlumes partis à Riga" .
87
VOCALIQUES
FÉMININS
Singulier N. Acc.
Kali nom propre Kal'a
Dat.
Kal'alœ
Poss,
-----
ReI. ~Ins tr.
Kal'ate
Kali liya rOlnes "Kali s'est Inariée" (litt. a plis homlne). vavira irshen Kal'a "les autres jalousent Ka lilt . Kal'ake pesill1d pesIdro rom "son mari plait à Kali". Kal'ate but love "Kali a beaucoup d'argent" sare pene pe Kal'ate "tous tombèrent Sllr
KaIi". Kal'asa
yavyoln kJ1ere Kal'asa "je suis rentré chez lnoi en c01l1pagnie de Kali".
Pluriel N. Aœ.
holJ'a "belles-filles" bOl}'en
Dat.
bOlyenge
POSSe_______
hOryenile ~ReI. Ab!.
h{)1)'endar
Instr .
bOl}'enSa
amare borya zhuzhe "nos helles,fille s sont propres". n'ikay nalastesa ada~ave bOl}'en "tu ne trouvera~ nulle part de telles belles~filles". kind'oln alnare boryenge kuc cen'a "j'ai acheté pour nos belles~filles des boucles d'oreilles précieuses" . mnare bOl1'ende shukar chavore "nos belles~fi lies ont de beaux enfants". gavune chuven paliv aùe amare bOl)'eni/e "les villageois ont confiance en nos belles~filles" (liu. mettent confiance..) kon fiùidir mnare ho/)'eni/ar ade da gay ? Qui est Jneil/eur que nos belles~filles dans ce village?" gavune k,unen tekeren buti amm'e bOl)'enSa "les villageois aiInent travailler avec nos belles-.filles".
88
CONSONANTIQUES
FÉMININS
Singulier kir
N.
tt
founni"
Ace.
kirya
Dat..
kil)'ake
kir Inufshkano pran "la fournzi est un insecte (lin. un être vivant) courageux" . Inacilov ada kirya "ne touche pas cette .four111i" .
Poss. ReI. Ab!.
kil1'ate .
/ ki/)'atar
Instf.
ki11'asa
de tl1udoro kiryake"donne un peu de lait à cette .fournlÎ" . kiryafe but hell1ipe "la .fournÛ est très éconolnett (litt. A cette fourmi, beaucoup de réserves). lnan tire kiryate "pense à ta .four11zi". pushuIn tiknidir kiryalar "la puce est plus petite que la .fourn!i". so tekeras kiryasa ? n'ichi "Que faire avec une .fournÛ ? Rientt.
Pluriel kirya
N.
tt
fouflnis "
Acc.
kil1'en
Dat.
kiryenge
Poss.
'->
kilyende
ReI. ~
pas'iyom pe car, kil)'a vresne ade Iniro gad "je me suis couché sur l'herbe et les .tour111Îsont pénétré dans ma chelnise" . chavoro oxtild'a trine kirven "l'enfant attrapa trois .fournzis" . lnuk kÙ)'enge tekriyen, yone tut zaxana "laisse agir les .fourllÛs, elles te rongeront jusqu'au hout". kiryende izbit engni selnaj "les .foLlrl11Îs ont une société u'ès organisée". (Liu. Aux fouflnis, très orgru1isée société). aday najal ki1)'erule "Ici, il ne s'agit pas de .to u r111Î s" .
Ab!.
kÙ)'endar
Instr .
ki1)'ensa
sare da xevya vihandle kiryendar "tous ces trous sont creusés pa r les foulmis" khetmle ki1)'ensa, lnarasape virud sapende "enselnble avec les .four11Ûs, nous nous hattrons contre les serpents".
89
DÉCLINAISON DES SUBSTANTIFS ANIMÉS ÉTRANGERS MASCULINS
Singulier N.
korako "corbeau"
Acc.
korakos
Dat..
korakoske
POSSe
ReI.
______
/
korakoste
Ab!.
korakostar
Instf.
korakosa
korako korakoske yakha navikushela "un corbeau n'atTachera pas les yeux à un au tre corbeau". vdikyoln korakos pe chat "j'aperçus un corbeau sur le t.oit". nàde maro korakoske a vavire cirikleske "ne donne pas du pain il un corbeau, mais à un autre oiseau". leste bala kale sir korakoste "il a les cheveux noirs COlmne (les plulnes d'un) un corbeau. nàtukine pe korakoste sir pe ruveste "ne crie pas "au loup" sur un corbeau". nichi navitirdesa korakostar "tu n'obtiendras (litt. tu n'arracheras) rien d'un corbeau". ecmnbyon ùikhi sir lomri vakirel korakosa "j'ai été étonné en voyant le renard parler au corbeau" (litt. avec le corbeau).
9()
Pluriel N.
koraki "corbeaux"
Acc.
koraken
Dat.
korakenge
Poss. ReI.
~
korakenlle
Abl.
korakendar
Insu-.
korakensa
koraki korakensa a ruva ruvensa "les corbeaux sont des corbeaux et les loups sont des loups" n'ikon nakamel koraken "personne n'aime les corbeaux". korakenge i ade shero navgiya sir ruva jiven "les corbeaux ne sont même pas capables d'imaginer la vie des loups" (litt.il n'entra Jnêlne pas dans la tête des corbeaux COlnment peuvent vivre les loups). korakende sed'ani i sed'ani pifaIn "les corbeaux ont une expétience (s'étendm1t) sur des siècles et des siècles". difisil tevreses Inashkir korakende "il est difficile de pénétrer parnli les corbeaux". ade but vesha egle .liven sherunes korakendar "ck'1nsbeaucoup de forêts, les aigles se nourissent pril1cipalelnent de
corbeaux" . fididir I1JVenSasir korakensa ! "mieux (vivre) avec les loups qu'avec les corbeaux"!
91
FÉMININS Singulier N.
baba "gt1Uld-mère"
Ace.
ml
Dat.
babake
POSSe___ ReI.
~
--- babate
Ab!.
/XI/Xltllr
Instr.
IXI/xlsa
baba rakhel chavoren "la grand111ère gru-de les enfants" .
aIne kmnas mnare habà "nous aiInons notre granti-l11ère". diyaln aInare babake dar "nous avons fait un cadeau à notre grand-111ère". bohate shukar béùa "la granli- IHère a des beaux cheveux". phucas babate : léunbes nadikyan ruves ? ()UOUOllOU! "nous dCln,mdons ci la granli111ère: il y a longtelnps que tu n'as pas vu le loup? 1-louououou !" bibi tknidir babafar "la tante est plus petite que la grand-111ère". tradiyrun babasa pe chut "nous SOlnlnes P,U1isavec notre grand-111ère en vacéulces."
92
Pluriel N.
babi "grand-Inères"
Ace.
baben
babi khuven late yid'i vash chavorenge Itles grand-nlères uieot.ent des vêtelnents chauds pour les enfants" . ROlna rakhen peskire baben khere "les Tsiganes gardent leurs grand-nlères chez
eux. Dat.
babenge
Poss. ____ babenlle ReI. -----
Ab!.
lxlbenllar
Inslr.
babensa
tt
rune kind',un parrunare babenge "nous avons acheté des gâteaux pour nos grandl1zères". babende lacho îlo "les grand-l1zères ont bon coeur". Inàdaren, ashen ade babende, nayavena corore "ne vous inquiétez pa~, ayez espoir en vos grand-ntères, vous ne serez pas pauvres" . ROIna naviyogenpe peskire babendar "les Tsigmles ne se séPéu.ent pas lie leurs grand-ntères" . tedip ade dapal' kher, babi babensa, lel11e lernensa "Inêlne sous le Inêlne toit (liu. dans la lnêlne lnaison), les grand-Inères vivent leur vic et les jeunes la leur (liu. les grand-Inères avec les granll-lnères et les jeunes avec les jeunes)".
93
DÉCLINAISON
DES SUBSTANTIFS
VOCALIQUES
INANIMÉS
ROMANÉ
MASCULINS
Singulier N. Acc.
khoro "pot" khoro
Prép.
khoro
Ab!.
khorestar
Instr.
khoresa
khoro pe skmnind "le pot est sur la table". chu ada khoro thud ade pirali "lnets ce pot de lait dans le cagibi". ade khoro vrest'a lnush "dans le pot entra une souris". yoy kamya teviresel ada khorestar ne peya andre "elle voulut sortir du pot tnais elle retolnba dedans" . pher pani ada khoresa "puise l'eau avec cepot".
Pluriel N. Ace.
khore "pots" khore
Prép.
khore
Ab!.
khoren{/ar
Instr.
kl1rorensa
tire khore izbit shu1Gu. "tes pots son t très beau x" . bikin Inange ada khore "vends-lnoi ces pots" . chu Inaro pashe khore "pose le pain à cÔté des pots" . vichu thud ada khorendar "enlève le lait de ces pots". jan, Mechaya, ada khorensa palo paning "allez, Ines filles, avec ces pots chercher de l'eau (liU. avec ces pots, den-ière l'eau).
94
CONSONANTIQUES
MASCULINS
Singulier N.
lxlr "pietTe
It
Ace.
Lw
Prép.
lxlr
Abl.
barestar
Instr.
IXlresa
bar pat110 "la pierre est blanche" lnàchurde ba r pe Ina}' "ne jette pas la pierre sur la prai1ie". t~jel churi pe bar "il aiguise le couteau sur la pie rre ".
baresfar nadabesa ros "tu n'obtiendra~ pa~ du jus en pressémt une pietTe" Inudard'a shoshoyes bar es a "il a tué le lièvre avec la pierre".
Pluriel N.
LXl111 "pien.es
It
Ace.
!xu-a
Prép.
lX/lu
Abl.
barendar
Ins tr.
barensa
ade Inat.e barya but bara "dans nos vergers, il y a beaucoup de pierres". vil1al1de ada bara i tu la~tera sunakay "det.e11'eces pierres et tu trouvera~ de l'or". pe bara vichingirde epitafa "sur les pierres sont gravées les épitaphes". tel barendar virest'a bat.o sap "{ie (iessous les pierres sortit un gros serpent". zachurdine aela cororya barensa "on a lapidé cette pauvresse"(1itt. on ajeté les pierres sur cette pauvresse jusqu'au bout).
95
VOCALIQUES
FÉMININS
Singulier
Acc.
chur; tt "couteau churi
Prép.
churi
Ab!.
chul)'atar
Instf .
chulyasa
N.
Iniri churi ade kisik ttmon couteau est dans Ina poche". kind'oln baripani churi ttj'ai acheté un couteau
magnitiquett
.
peya pe chur; i meya "il tomba sur le couteau et se tua". ad'a yov peskire ChUl)'atar xat'iya "ainsi, il a péri lie son propre couteau". yov roschiud'a tnas churyasa "il découpa la viande avec le couteautt.
Pluriel N.
churva "couteaux"
Ace.
chulya
Prép.
chul1'a
Ab!.
c/ul1yendar
Iustr.
chulyensa
mnare churva shukaridir tumm.endar "nos couteaux sont plus beaux que les vôu.es". tllukhen peskire churya ade yid'engire ! ttlaissez vos couteaux au vestiaire!". jur peya pe chu/J'a "la rouille se déposa (lift. tOlnba) sur les couteaux". vinu1den adajur ChlU)'emlar "enlevez (en grattant) cette rouille des couteaux". anùooes Persana i MasagetH mardepe churyensa "pour finir, les Perses et les Ma~sagètes se battirent avec des couteaux"
96
CONSONANTIQUES
FÉMININS
Singulier N.
.l'ag "feu"
Ace.
.l'ag
Prép.
.l'ag
Ab!.
yagatar
Instr.
yagaJa
sir lachi Inol, .l'ag loshel Inanusheskiro yilo "comme le bon vin, le .feu réjouit le coeur de l'homme". ker yag, lniro chavoro tlfais dU.feu, lnon enfant" . rOInn'a kiraven pe yag "les feInmes tsiganes font la cuisine sur le feu". opxacine le.skire bala .l'agatar "il s'est fait brûler les cheveux par le .feu". TalvéU-esa i yagasa "Par l'épée et par le .feu" (titre du rOlnan de Sienkiewicz).
Pluriel N. Acc.
.l'aga "feux" l'aga
Prép.
yaga
Abl.
)'agendar
Instr.
yagensa
dur, ùur bit's'onas yaga "de loin en loin s'apercevaient les .feux". bIishind Inut'kinJ'a sare .l'aga "la pluie a éteint tous les .feux" . pe sare yaga pekne Inas "sur tous les .feux, on grillait de la viande". u.aùen juklen yagendar, Inerakhcn gren "éloignez les chiens des .feux, qu'ils gardent les chevaux". haratune ROlna jivi ade vesha latine ruven i sapen yagensa "les anciens 'rsiganes vivant dans les forêts éCéU"L:'lient les loups et les serpents avec (Ies.feux".
97
DÉCLINAISON
DES SUBSTANTIFS ÉTRANGERS
INANIMÉS
MASCULINS Singulier
Ace. Prép.
tsepo "chaîne" tsepo tsepo
Abl.
tsepostar
Instr.
tseposa
N.
ada tselJO sastruno "cette chaîne est en fer". dikhes da tsepo ? "vois-tu cette chaîne ?". roshalo jukel priphandlo pe tsepo "le chien furieux est attaché à la chaîne". jukel tsepostar chind'iya "le chien a rompu sa chaîne" (litt. le chien s'est rOlnpu de la chaîne). phandle ada roshale dilnes tseposa "on a ligoté ce fou furieux avec une chaîne".
Pluriel N.
tsepi
Ace. Prép.
tsepi tsepi
Ab!.
tsependar
Instr.
tsepensa
It chaînes"
tsepi tsepensa, shele shelensa, a banda sa bibaxtalo "que ce soient des chaînes ou des cordes, le prisonnier est toujours malheureux" (litt. les chaînes avec les chaînes, les cordes avec les cordes, Inais le prisonnier...). bikind'a (sepi "il a vendu des cham.es". cirikloro besht'a pe bandeskire tsepi "un petit oiseau est venu se poser sur les chaînes du prisonnier". bande tseperular chin'd'ine i staribastar vinashne "les prisonniers ont rOlnpu leurs chaînes (litt.. se sont rompus de leurs chaînes) et se sont évadés de la prison" . bande phagirde peskire !sepi i Inardepe lensa (ada tsepénsa) "les prisonniers ont brisé leurs chaînes et combattu avec celles-ci (avec ces chaînes).
98
FÉMININS Singulier N.
okna "fenêtre" okna
Ace.
okna ps'iradi "la .fenêtre est ouverte". chavoro ps'iravel okna "l'enfant ouvre la
.fenêtre Prép.
akna
Ab!. Instr.
oknatar oknasa
If
.
bili beshti pashe okna "la chatte est assise à cÔté de la.fenêtre". ja big oknatar "va..t-en de la.fenêtre !If. If Ine pashto ps'ire oknasa je ùors avec la .fenêtre ouverte".
Pluriel N. Ace.
okni "fenêtres" okni
Prép.
okni
Abl.
oknenlfar
InsU4.
oknensa
éunare okni s'v'àtla "nos .fenêtres sont claires". kerd'oIn shtar okni "j'ru construit. quatre .fenêtres"
.
chu lulud'a J}e okni "pose les tleurs sur les .fenêtres"
.
trade Inat's'in'en oknendar "chasse les lnouches des .fenêtres" . phande okni, ps'irade oknensa prishil'osa "fellne les fenêtres, avec les.fenêtres ouvertes, tu attraperas froid".
II. NOMS PROPRES
En règle générale, les Tsiganes portent des noms de famille des pays dans lesquels ils habitent, ou ont habité. Quant aux surnOll1S,c'est une question toute différente, que nous lmsserons de côté. En France, la ll1ajorité des Tsiganes vient d'Allemagne ou d'Italie (Manouches et Sintis), et de Roun1anie (soi-disant Tsiganes hongrois) ; les pren1iers portent des nOll1S allen1ands ou, rarement, italiens: Reinhardt, Weiss, Doerr et Bouglione ; les seconds, ayant fait un séjour prolongé en Russie méridionale avant de venir en France, portent des non1S russes: Maxin1off, Ivanoff, etc. Les Tsiganes de Lettonie occidentale, que nous appelons les Cuhni, ont, pour la plupart, des non1Sde famille lettons: Leilnanis, Upitis, etc. 99
Quelques-uns d'entre eux ont des noms slaves, par exeInple : Kozlowski. En Lettonie orientale aussi, les Tsiganes n'hésitent pas à Inettre à contribution les noms locaux, si abondamment 111ême qu'on voit père, oncle, frère, adopter des nOIns étrangers différents. Mais, à côté de ce nonl étranger, utile pour de multiples raisons, beaucoup d'entre eux portent un nom de fanlille tsigane, le vrai, le 111êmepour tous les 111embresde la parenté. Et la particularité de tous ces noms authentiquement tsiganes, c'est qu'ils se terminent tous par le suffixe - 'onko : Al'eksandronko, Baklashonko, Bus'ut'onko, Al'eks'eyonko, Stang'onko, St'ep'onko, Phuroronko*, Zhil'onko, etc. 1. Le suffixe -'onko indique la descendance, la lignée, la dynastie, l'origine et il correspond au françai s de et à l'allell1and von; par exeInple : Al'eks'eyonko "d'Al'eks'eyev". a) Mais, alors que de et VOll sont des prépositions ayant une existence et un sens propre, - 'ollko n'est qu'un suffixe nOll1inal et, COll1111e tel, ne peut exister ni exprill1er quoi que ce soit en dehors de sa relation avec le nOll1qu'il déterll1ine. b) Autre détail qui distingue notre suffixe de son correspondant français lie: alors que le (le français (de Fontenay, de Noailles) évoque un pays, une terre d'origine, le tsigane Stllllg'onko, par exell1ple, fera plutôt penser au groupenlent d'holl1111esqui porte ce n0111. 2. Quelle est l'étYlnologie de ce suffixe - 'onko ? Ne trouvant pas de réponse satisfaisante dans l'onoll1astique**. j'ai passé en revue les suffixes polonorusses susceptibles d'avoir été enlpruntés par les Tsiganes dans le cas présent. a) le suftlxe russe - 'ollok est enlployé pour désigner: - les petits d'ani111aux : orl'onok "aiglon" ; kot'onok "chaton" ; - les enfants de différentes nationalités: cygan'onok "le petit Tsigane", francuzh'onok "le petit Français" ; - et aussi: reb'onok "enfant", cert'onok "diahlotin".
* Le. r résiste à la palatalisation. Ainsi Al'eksandronko el non Al'eksandr'onko, Phuroronko et non Phuror'onko. ** Partie de la linguisitque consacrée à l'étude des nOITIS propres. l ()()
b) Le passage de 'onok à - 'onko s'effectuerait ainsi: le tsigane ajoute un -0 aux substantifs masculins en consonne qu'il emprunte: grec koraks> tsigane koràko russe bob> tsigane bobo Le suffixe -'onok aurait donc donné en tsigane - 'onoko et le -0 précédant le -ko serait tOlnbé : 'onok> -'onoko> -'onko Cette étynlologie du suffixe tonko a été confirlnée par les professeurs Martinet et Vey, après mon exposé sur les "noms de famille des Tsiganes baltes" à la séance de la Société de Linguistique de Paris (43). Ils ont ajouté que ce suffixe est de formation récente, eontrairenlent au suffixe d'appartenance -kero. Il faut noter que l'on ne trouve aucun nom comnlun en - 'oll.ko. Ainsi donc, la r0l11ani balto-slave a enlprunté au russe le suffixe
-'ollok>
'onko,
seulenlent
pour la fornlation
des nOlUS
de faluille ou plutôt des nOlns de clan. III. PRONOM (nonl personnel) Conlnle son nonl l'indique, le prononl renlplaee le nonl ; il se décline conl111eles substantifs aniInés. cas
pluriel
singulier
preluière personne N <'>lllinatif
Accusatif Datif Possessif ou Relationnel ou Ablat.if Instrumental
1Jle ".1 e " 11lan "lllOi" f1lange "à IllOi" nUlnde "chez tlloi" "de moi" l1ulnda r "par IllOi" 11'lllnSa "avec lnoi"
aIne "nous" Qlllen "nous" alnenge "à nous" anrerule "chez nous" ou " de nous" alltenl/ar "par nous" (lInensa "avec nous"
deuxième personne NOlllinatif Accusatif Datif Possessif ou Relationnel ou Ablatif Instrumental
tu "t u" tut" toi" tuke "à toi" tute "chez toi" "de toi" futar "par toi" fusa "avec toi"
le)I
tll/ne tUllzen
fi
vous" "VOUS"
fU1Jlenge "à vous" l1111lende"chez vous" ou "de vous" tll1JZenl/a r "par
vous"
tU1JlenSa"avec vous"
troisiènle personne Nominatif Accusatif Datif Possessif ou Relationnel Ablatif Instrmnental
yov "il", yo)' "elle" les "lui", la "elle" leske "à lui" lake "à elle" leste "chez lui" late" chez elle" leste "de lui'" late "d'elle" lestar "par lui" lata r "par elle" lesa "avec lui" Zasa "avec elle"
)'one "ils, elles" len "eux, elles" lenge "à eux, à elles" lende "chez eux, chez elles" lenlle "d'eux, d'elles" Zendar "par eux, par elles" lensa "avec eux, avec elles"
Généralel1lent, le verbe est accolllpagné au 1l0J11.inat~f d'un prOnOl1lpersonnel 11lais,dans les phrases impératives, COlllIne en français, on Olllet le pronom. II en est de mêllle dans les p11rases interrogati Yes. Mais, quand on ajoute le pronom, l'inversion est obligatoire. Exem pies:
a) phrase affirl1lative: tu jas khere "tu vas à la l1Iaison". b) pl1fase impérative: ja kllere "vas à la lllaison" ! c) phrase interrogative: jas kllere ? "tu vas à la maison 7". jas tu khere ? "vas-tu à la l1laison ?". Au conditionnel, il est préférable d'employer le verbe suivi du pronom: jasas tu kllere tejines tu so tut phandena ? "viendrais-tu à la maison si tu savais qu'on t'arrêtera ?". A vec auxiliaire La possession s'exprilne en romani avec l'auxiliaire "être" et le cas possessif. Exemple: 111.ande,ll1nende si kher : "moi, nous, avons une maison" (litt. "à moi, à nous, est HIaison"). Dans la forn1e interrogative, COlnnle en français, l'inversion du prono11l est obligatoire. Exelnple : si lute, tlunende kher ? : "as-tu, avez-vous une ll1aison?". d) phrase négative: tu 1lajas khere "tu ne vas pas à la maison" - forme illlpérative : nàja (ou /11àja)khere "ne vas pas à la maison". - forme interrogative: ll.11jasastu khere tejines tu so tiri rOlnni lot'kirel ? "N'irais-tu pas à la nlaison si tu savais que ta femme accouche 7"
lC)2
A vec auxiliaire Mande, alnende nane kher "1l10i, nous, n'avons pas de .lnaison (litt. "à moi, à nous, il n'y a pas de ll1aison"). Nane tIlte, tUl11.endekher ? "n'as-tu pas, n'avez-vo~s pas une 11laison? (litt. "y a-t-il à toi, nous, une maison ?") IV . ADJECTIFS Les adjectifs romané et ceux d'origine étrangère se placent toujours devant le substantif: kalo gray "un cheval noir", kali grasni "une jument noire" , siva gray "un cheval gris", sivo grasni "une jument grise". Mais les adjectifs, en tant qu'attributs, sont postposés: gray kala "le cheval est noir", grasni kali "la jUlllent est noire" . Dans les pl1rases interrogati ves, le qualificatif a la signification d'un attribut: kala gray? "le cheval est-il noir" ? .
Adjectifs purement romané Tous les adjectifs - qualificatif, possessif, d'appartenance.- changent leur - 0 au lllasculin et leur - i au félllinin en -e, à partir de l'accusatif singulier; au pluriel, tous les cas se terll1inent en -e. Exemples a) au singulier: - NOlninatif : lacho chavo "un bon fils" ; - Accusatif, datif, possessif et relationnel, instrulnental : lacl1e chaves, chaveske, chaveste, c11avesa. - NOlllinatif : kali kir "fourlni noire". - Accusatif, datif, possessif et relationnel, instrulllental : kalé kirya, kiryake, kiryate, kiryatar, b) au ]J!uriel : - Tous les cas: lache chave, chaven, chavenge, c11avendar, chavensa. - Tous les cas: kale kirya, kiryen, kiryenge, kiryendar, kiryensa.
ablatif et chavestar, ablatif et kiryasa. chavende, kiryende,
Adjectifs d'origine étrangère Le -0 inaccentué du nOlninatifo singulier - aussi bien 11lascuIin qu'au félllinin - passe au -(/ inaccentué nOlllinatif pluriel. A partir de l'accusatif, tous les cas, singulier COll1111eau pluriel et dans les deux genres, ternlinent en -Olle. 1()3
au au au se
Exemples a) au si1lgulier : - NOlninatif : sivo khuro "étalon gris" ; - ~Accusatif, datif, possessif et relationnel,
.
ablatif et
instrumental: sivone khures, khureske, khureste, khurestar, kl1uresa. - Nominatif: sivo khuri "jument grise" ; - Accusatif, datif, possessif et relationnel, ablatif et instrun1ental : sivone khurya, khuryake, kl1uryate, khuryatar, khuryasa. b) a.upluriel: - NOlninatif : siva khure "étalons gris" ; - Tous les autres cas: sivolle kl1uren, khurenge, kl1urende, khurendar, khurensa. , - Nominatif: siva. khurya "jun1ents grises" ; - Tous les autres cas: sivone khuryen, khuryende, khuryendar, khuryensa. Adjectifs
qualificatifs
khuryenge,
ou épithètes
L,es degrés d'égalité ou d'inégalité sont expriInés par les mots al['a...sir "ainsi que, aussi" ; n' all'a "ne... pas aussi" : 11'1iroklzer ali'a huco sir i liro "nla n1aison est aussi haute que la tienne" ; adllslIvo, -i sir "tel (le) que: 11'1.;riJJhell adasavi shukar sir i tiri "n1a soeur est aussi belle que la tienne". IJa supériorité ou l'infériorité est -nlatérialisée par le suffixe -(fil" suivi de l'ablatif: J1'1.iroc!lavo barillir J1'1.l//lllar "Illon fils est plus grancl que lllOi" ; yov god'varillir leslar "il est plus intelligent que lui". Le superlatif est exprin1é par le préfixe l1'/.ay- (/la)'-) sui vi du cOlnparatif : Luka 111.aYfillillirgÜnnazistelll/ar "L,uka est le llleilleur des lycéens".
Adjectif d'appartenance Par sa forn1ation et par sa fonction, l'adjectif d'appartenance présente un des traits les plus originaux de l'indo-aryen auquel la rOll1ani appartient. Au point de vue forInel, il est facile de le confondre avec les autres suftixes des cas postpositionnels -ke, -te, -sa, -tar, COll1111e l'ont fait tant de ralllnologues* . * Pm' exelnple, Kalina, Paspati et Serboian u l'appellent" génitif" . Smnpson, tout en indiquant sa nature de "oblique", l'appelle lui aussi "génitif" el Barannikov "dénolninalif". (~es deux grands nunnologues, et récelnlncnt Pobozniak, le placent pru"nli les paradiglnes de la déclinaison r0l11ani.
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Il se suffixe aussi aux postpositionnels singulier et pluriel: llad - dalleskiro, dada - llaliellgiro. Mais, tandis que {lai/estaI", dadenl/ar sont invariables en tant que cas, dalleskiro et dadengiro ont un cOlnportement identique à celui de l'adjectif épithète (à l'exception d~s degrés de cOl1lparaison qui nlanquent cOlnplètenlent à l'adjectif d'appartenance) . L'adjectif d'appartenance peut indiquer aussi les saisons: linaskiro "durant l'été" et ivelllleskiro "durant l'hiver". Il peut être un simple adjectif: linaskire i iVe1l1/eskire),id'i "des vêtelnents d'été et d'hi ver" .
Adjectif dérivé lIt r afic 11e, par sa fo r Inat ion, ave cI' adj e ctif d'appartenance; les suffixes y sont suffixés directenlent au thèlne ou à la racine: zor "force", zor-alo, -i "fort", _eft; gav "vinage", gav-ulI.o, -i "villageois, -se" ; !Js'ir "ularcher", !Js'ir-o, -i "ouvert, _eft ; kasltt "bois", kas!lt-llllO, -i "en bois" ; bar, 111. "pierre", bar-uno, -i "de pierre" ; bar, f. "potager", bar-yano, -i "potager, -ère". Adjectif possessif En revanche, l'adjectif possessif se rapproche beaucoup de l'adjectif d'appartenance: Iniro "nlien", tiro "tien", {lInaro "notre", Unnaro "votre", leskiro "sien", lellgiro "leur" (plur.). Ce dernier, COlnl1le on le voit, n'est qu'un adjectif d'appartenance de yov, yoy "il, elle", yone "eux, elles" (plur.) D'ailleurs, le suffixe -tO est l'abréviation, la variante du suftixe -kiro : cf. dialectes du Nord tat'kirov - dialectes du Sud tat 'arav "je Ille chauffe". Le nlot !Jeskiro-i "son propre" est fornlé de ]Jes "se, soi" et du sufl1xe kiro. On rencontre pes en cOlnbinaison avec un autre adjectif possessif kokoro,-i "soi -111 ê nIe" . Dan s ce cas, c 'est IJes qui re ç 0i t l'accent :kokoro]Jés, plur. kokorepén : yov vl/ikya kokorepés (Ille pan 'i "il s'aperçut lui-nlên1e dans l'eau", yone v(iikne kokorepén ade pan 'i" ils s'aperçurent eux-lnêmes dans l'eau". Adjectifs interrogatif et corrélatif Savo,-i "tel, telle" ; llis{/vo"-i "aucun, aucune" ; adasavo,-i "un tel, une telle" ; Sl/va dl/d, l/dl/sava c!lavo "tel père, tel
fils" .
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V. PREPOSITIONS
Voici la liste des prépositions: a{le "dans", vers, à", angil "devant", ke "vers, chez", pal "derrrière", fJash "près", p'er, pir "par, à travers", pe "sur", tel "sous", vash "pour". Les substantifs inanimés ne sont pas lnarqués quand ils sont accompagnés d'une préposition: jJe dumo "sur le dos", pal druno "derrière le dos". En revanche, les substantifs ani111ésle sont: pe bakreste "sur le 1110uton",fJale bakreste "derrière le mouton". Cependant, deux prépositions font exception: vaslz accon1pagne les substantifs anin1és au datif et ke au non1inatif : vaslz lial/eske "pour le père", ke lfali "c11ezle père". VI. NOMBRES
Nombres cardinaux 1 yek 2duy
Il desh-u-yek 12 desh-u-duy
21 bish-te-yek .. .
3 trin 4 shtar
.. .
.. .
5 pan i 6 shov 7 efta 8 0 xto 9 enta 10 desh
17 18 19 20
desh-efta desh-oxto desh-en'a bish
27 28 29 30
bish-t-efta bish-t-oxto bish-t-en'a triyanda
31 triyanda-yek 40 shtar-valdesh 50 panj-var-desh 60 shovardesh (shov-var-desh) 70 efta-var-desh 80 oxto-var-desh 90 en'a-var-desh 100 shel 200 duy shel 300 trin shel
On peut dire ... {luy, trill, shtar, pllllj, slzov, liesh 111.anushellsa. ou ... llllve 111.111luslzensll... avec deux, trois, quatre... h0111111es. C'est dire que l'on peut ajouter un -e qui est la 111arque ordinaire de l'adjectif pour tous les cas, à l'exception du n0111inatif singulier. Mais, généralen1ent, on dira: duy, trin...I11.anuslzellsa, c'est-à-dire sans le n10rphèlne -e. D'ailleurs, cet -e doit être considéré plutôt C0111n1eun -e euphonique, car on ne dira jall1ais e.fta-e ou e.flalle, oxlo-e ou oxtone Ina.llushensa., Inais e.{lll,oxto Inallushellsa.
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Nombres ordinaux Ils sont fornlés sur les nOlnbres cardinaux terminés en -to inaccentué. A cause de cet accent, les adjectifs numéraux sont sentis COllllue adjectifs d'origine étran'gère et ils ont le cOlnportement de ces adjectifs: shtarto "quatrième", plur. shtllrta et les autres cas shtartone. En balte, l'elnprunt I}'ervo est plus courant que yekto "prenIier" ; deuxième se dit vllvir qui signifie aussi" autre" ; trinto s'est abrégé en {rito "t~oisièllIe". Pour les autres nOlnbres ordinaux, la dérivation est régulière: shtarto "quatrième", pallcto "cinquièlne", shov{o "sixièl11e"... deshto "dixièllIe" . VII. LE VERBE l./e verbe r0111anopossède trois personnes, deux nombres, trois voix, cinq lnodes, trois telnps et deux aspects. PerSOlllle~" : La forlne du verbe indique qui agit, c'est-àdire, le sujet du verbe. Il y a, C0111111C en français, trois personnes: la pre11Iière (je, nous), la seconde (tu, vous) et la troisièlne (il, elle, ils, elles). NOlllbres : Conl111een français, il y a égalenlent deux n011Ibres,le singulier et le pluriel. Voix: Le verbe lllarque la voix, c'est-à-dire, si l'action est faite par le sujet (voix active), si le sujet subit l'action (voix passive), ou si l'action concerne le sujet lui-même (voix 111oyenne). Exe11Iples : l1'l.lll"avela yov "rasera-t-il" (voix active) ; (v0ix p as sive) ; a vel a y 0 v 111.1l rail 0 "se r a t-il rasé? " )' Inuravelape yov "se rasera-t-i1 '1" (voix nloyenne). Modes: Le lllode indique diverses nuances de l'action: - l'indicatif exprillle le réel; - l'optatif et le subjonctif, l'éventuel et le potentiel; - l'il1Ipératif, l'ordre; - l'intinitif, l'indéterl1liné. TelllpS : COllIfie en françàis, il y a trois temps principaux, le passé, le présent et le futur. Mais il existe aussi en rOl1Iani des tel1IpS silnples et COlllposés, ainsi que plusieurs tel1IpS pour le passé: l'aoriste qui, C0111111e en grec, désigne un passé indéter111iné, l'i111parfait , etc. «(.:f.I)I}. 112 à 116). En outre, les verbes rOlnané possèdent deux fornles invariables: le gérondif et l'absolutif ((f. l). 124).
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Aspects: Le français ne ll1arque pas l'aspect. La rOlnaru, C01111ne les langues slaves ou le grec. en distingue deux: - l'ilnperfectif qui exprillle que l'action s'étend dans la durée, que ce soit dans le passé, le présent ou le futur. EXel1lples : n'le xayoln lnaro "j'ai lllangé du pain" ; lne xov Inaro "je l1lange du pain"; "Ine Xllva 111aro"je mangerai du pain" - le perfectif qui marque que l'action est achevée. EXel1lples: J1'1-e s-xayorn Inaro "j'ai achevé de manger le pain" (il n'en reste rien) ; lne s-xava 11'/.aro"j'achèverai de l1langer le pain" (il n'en restera rien). A l'aspect est liée la rupe qui déternline d'une manière précise les différents 1110desd'action: inchoatif (qui lllarque le début de l'action), terminatif, résultatif, etc. (c:f. ellc{uiré, JJage 125). Ainsi la déterlllination est expriInée en rOll1anipar l'aspect alors que le français ne rend cette nuance qu'indirectement et de façon peu précise, par l'usage de l'article: le pain indique le pain en entier, et llu pain, seulenlent une partie, ce qui sugère que l'action continue. Ces descriptions peuvent paraître cOlnpliquées, 11lais ce n'est pas plus difficile que le systè111everbal du français. C'est tout juste un peu différent. Tout va s'éclairer en pénétrant dans le détail des conjugaisons. LA CONJUGAISON
DES VERBES
Les verbes rOlllané se classent en verbes intransitifs, transitifs et transitionnels. Exemples ja "aller" (intransitif), ker "faire" (transitif), besh. "s'asseoir" (transitionnel). Les voix régissent tous les 111odes.tCHlpSet aspects des verbes. A la voix active: - les systèlnes du présent et de l'aoriste sont COlll11lunsà tous les verbes: présent: Ine xov, lne jov, l1'/.ebeshov "je 11lange,je vais, je 111'asseois"
aoriste: lne xayol1'1.,Ine giyoJn, J1'l.ebesh t0111."j'ai l1langé, je suis allé, je l1l'assis". - le systèule du participe passé actif c.olllprend les verbes transitionnels: 111at'u - lnalo "s'enivrer -enivré" ; beslz - beslzto "s'asseoir -assis" ; pas'u - pas1z.to "se c.oucher - couché".
A la voix moyenne: l'action faite par l'agent revient à luiluênle et l'orientation est double: elle sort de l'agent et revient à l'agent: (lad l1'/.uravel/Je"le père se rase" ; b i 10 1()8
careljJe "le chat se lèche". I.-a voix 1110yenne exprime aussi la réciprocité: chavore lnarell/Je "les enfants se battent".
A la voix passive, le système du participe passé passif cOlnprend les verbes transitifs: l11.ar- 111,ardo"battre -battu" ; ker - kerdo "faire - fait" ; xa - xallO "111anger - mangé" ; sikl'l1kir - sikl'akir{lo "enseigner - enseigné". En français, la conjugaison des verbes est pleine d'irrégularités. En rOlnani, celle-ci est bien plus simple. Voici quelques exemples illustrant les conjugaisons des verbes r01l1ané à la voix active, à la voix moyenne et à la voix passive dans les trois systèn1es du présent, de l'aoriste et des participes passés.
A. A la voix active SYS1ÈME Dl] PRÉSENT On ajoute au radical des désinences qui ll1arquent personne et le nOll1bre. ja (intransitif) ker (transitif) besh (transitionnel) "éùler" "faire" "s'asseoir" lne j 0 v ".1e vais"
tu jas lItu vasil yov, yoyjal "il, elle va" aIne jas "nous allons" tUlne Jan "vous allez"
yonejan "ils, elles vont"
Ine kerov "je fais" tu keres
11 "tu fais yov, yol kere I "il, eHe fait" (une keras "nous faisons" tUlne keren "vous faites" yone keren "ils, elles font"
la
Ine bcsho v "je In'assieûs" tu beshes "tu t'assieûs" yov, yoy beshe I "il. elle s'assied ame beshas "nous nous asseyons" hune beshen "vous vous asseyez" yone beshen "ils, elles s'asseyent"
Futur Le futur indique une action, un événement à venir, c'est un .futur catégorique qui ne peut pas être relnplacé par un présent. Il se forn1e en ajoutant -([ à toutes les personnes du présent, sauf la première personne du singulier où la désinence finale -ov provient de -av : jov<.jav, kerov
Imparfait L'imparfait est un fréquentatif qui exprinle une action qui se répète dans le passé proche. Il se fornle en ajoutant -as à chacune des personnes du présent. Exemples: khere l11.e xovas 111.allge ]JalYl1narete kuc jJheZa "à la maison (chez soi), je nlangeais (j'avais l'habitude de nlanger, j'ai mangé souvent) des gâteaux et des fruits chers". Optatif La signitication principale de l'optatif est le souhait. Quand ce dernier est atténué, il aboutit à la "condition". Il se forme sur le présent précédé de la particule te-. Les pronoms personnels sont postposés. Exelnples : teyavell /11.alllle{la love, Ine day llajivovas "si j'avais cet argent je ne resterais pas ici"; karig tejov, kay tejivov "où puis-je aBer, où puis-je vivre, où aller, où vivre '1"; keval [ella(/arel yoy "si seulel1lcnt, elle n'avait pas peur !". Infinitif L'infinitif est une fornle verbale liée, en dehors du telnps. Il dépend du verbe principal: 111.e jov, l11.ejava, Ine giY0111. texov ke l11.iribibi "je vais, j'irai, je suis allé manger chez ma tante", c'est -à-dire que l'infiilltif ronlano n'est actualisé, en principe, que sur le plan de la personne, COlnl1lesa forn1ation l'indique. Mais il peut jouir d'une certaine indépendance: Terayes alla tejJrelliklzes "gouverner, c'est prévoir" ; tevllkires tusa, alla telll1shaves jJeshiro kal "parler avec toi, c'est perdre son ten1ps". Néanlnoins, seule la 2e personne du singulier exprinle l'infinitif absolu parce que l'in1personncl potentiel est exprilné en romani par la 2e personne du singulier de l'i1l1parfait de l'indicatif: !Jl1elleslls jal brislzinll "on dirait qu'il pleut". Le te- de l'in1initif et de l'optatif rejoint le -te du possessif r01l1ano qui indique dans les dialectes balkaniques la direction spatiale: l1'I.ejava vesheste "je Ille dirige vers la forêt, je vais à la forêt", et, dans les dialectes du nord, une direction notionne11e : Ine vakirov lI(llleste "je parle du père". Le te- de l'infiilltf, de l'optatif et du possessif rOl1lanéest à rapprocl1er du nlorphènle de l'infinitif anglais to : to go, to all d, to calI" aller", additionner, appeler". Ces te et to relnontent au 11lorphèlne de l'infiilltif du sanskrit -tlll11.qui est un accusatif (neutre singulier) figé, d'un nom d'action en -tuformé sur la racine au degré plein: ...NE-tUI11. (de NI"conduire") (44). Il ()
D'ailleurs, l'infinitif des langues baltes et slaves a la même origine: letton: darit "faire" ; russe: J}it' "boire". L'infinitif se forme sur le présent précédé de la particule te-. Exemples: Ine ka111.ovtejov "je veux aller" ; tu kalnes tejas "tu veux aller" ; yoy, yov ka/nel tejal "il, elle, veut aller". En romani, l'infinitif est donc périphrastique. La différence entre l'intinitif d'une part et l'optatif et le subjonctif d'autre part, réside dans le fait que l'infinitif: - n'est pas actualisé teBlporalelnent ; - n'est pas accompagné des pronollls personnels, ni antéposés COll1meà l'indicatif, ni post -posés comme aux subjonctif et optatif. Subjonctif La signification du subjonctif est l'ordre: 111.ejallldeves/z.i l1'l.eyal1elkllsl1ta ! "Qu'il aille à la forêt et qu'il rapporte du bois!". Quand l'ordre est atténué, il aboutit à la concession: Meyaves tu bllrvllli, /neyaves tu corori... vllsll koneske koysavi, a vasil n'lange tu lac/z.i "Que tu sois riche, que tu sois pauvre... que tu sois sans importance pour un autre, à B1oi, tu me conviens" ; 111.eyavelso yavindoy "Quoiqu'il en soit". Il se forme sur le présent précédé de la particule 111.e-.Les pronoms personnels sont postposés. Exemples: 111.ekerov (indicatit) "je fais" ; 111.ekerovn'l.e(subjoncti1) "que je fasse". Impératif L'impératif exprillle : -l'ordre brutal ja I "va l'' ; - l' exh 0rt ation: ter lf0, to lnIIrJ}e ! "Deb 0ut, al0rs combats!" ; - la prière: l)evlale, zllik - tTl/}e (unende ! "Oh, Dieu, aie pitié de nous! (C'est l'unique exelllple où l'illlpératif est accolllpagné du prOn0111personnel) ;
- l'interdiction
(prohi bi ti f)
: 111. à cil 0 v (2e pers.
du
singulier) "Ne touche pas l" ; Inàci/lIven ! (2e pers. du pluriel) "Ne touchez pas l" ; l1'Iàtrade"Ne pars pas !" ; l1'I.àtralfen! "ne partez-pas! La 2e personne du singulier est identique à la racine ou au thèlne du verbe: ke r ! "fais!" ; Inar ! "bats!" ; vaki r ! "parle l" ; clzakir ! "couvre l". La 2e personne du pluriel est identique à la 2e personne du pluriel de l'indicatif: ke ren ! "faites !" ; l1'UI.re1l. ! "battez !" ; vlIkire1l.I "parlez l" ; cllakiren ! "couvrez!". La première personne du pluriel est identique à la prenlière personne du pluriel de l'indicatif: kerlls ! "faisons l" ; 11'I.aras! "battons l" ; vllkiras ! "parlons !" ; cllakiras! "couvrons !". III
SYSTÈME DE L'AORISTE Indicatif ja (intransitif) * "é"Ûler"
Ine giyom "je suis allé" tu giyan "tu es allé" yov, yoy giya "il, elle est allé(e)" ,une giymn "nous SOInInes éÙlés" tUIne gine "vous êtes allés" yone glne "ils sonl allés, elles sont allées"
ker (tl1U1sitiO
"faire" me kerù'oln "j'ai ftùt" tu kerd'an "tu as fait" yov, yoy kerd'a "il, elle a fait" mne kerd'aIn "nous avons' fait" tmne kerde "vous avez fait" yone kerde '~i1s,elles ont fait"
besh (transitionnel) "s'asseoir" Ine besht'om "je m'assis" tu besht'al1 "tu t'assis" yov, yoy besht'a "il, elle s'assit" aJne besht'aln "nous nous assÎlnes" tUlne heshne "vous vous assîtes" yone heshne "ils, elles s'assirent"
Plusqu'imparfait Ce tenlps n'existe pas en français; c'est un fréquentatif qui exprin1e la répétition de l'action au passé lointain. Il se fornle avec. l'aoriste suivi de -as: 111.egiyo111,as "jadis, j'avais l'habitude d'aller" ; lne kerlJ'ornas "jadis, j'avais 1'11abitude de faire; Jne besl1t'0J1'U1S"jadis, . .j'avais l'habitude de l1l'asseoir".
Il ne faut pas c.onfondre le plusqu'inlparfait avec. le plusque-parfait français qui exprinle une antériorité dans le passé. Optatif passé Il se farIne avec le plusqu'imparfait précédé de te- et suivi des pronoms personnels. Exenlples : tegiyol11.aSl11.e,tegiyanas tu... tegiY(UnllSlune "puissé-je être allé, si j'étais allé; puissestu être allé, si tu étais allé... puissions-nous être allés, si nous étions allés" ; tekerd'o111,aslne, tekerl!'llllas tu, tekerl!'aslls )lov... teker{lesas yone... "puissé-je avoir fait, si j'avais fait; puisses-tu avoir fait, si tu avais fait; puisse-t-il avoir fait, s'il avait fait; puissent-ils avoir fait, s'ils avaient fait; tebeslzt'o111,l/S l11.e, tebeslzt'l/lllls lu... febesltllesl/S tUlle, tebeshllesas YOlle "puissé-je n1'être assis, si je n1'étais assis; puisses-tu t'être assis, si tu t'étais assis; puissiez-vous vous être assis, si vous vous étiez assis; puissent-ils s'être assis, s'ils s'étaient assis". * COllllne dans de nOlnbreuses 1cu1gues, ce verbe est ÎlTégulier.
1j 2
Subjonctif passé Il se forme avec le plusqu'in1parfait précédé de lne- et suivi des pronoms personnels. Exelnples : Inegiyolnas 111.e... l1'l.eginesasyone "nlême si j'étais allé, à supposer qu'ils soient allés; Inekerd'oJ11,aSIne.. .Inekerdesas frune "même si j'avais fait, à supposer que j'aie fait; n1ên1e si vous aviez fait, à as 111. e. . . suppo ser que v0us ayez fait ; lne b e slzt ' 0111, l1'/,ebeshnesasttun.e "lllêllle si je lll'étais assis, à supposer que je l1le sois assis; l1lême si vous vous étiez assis, à supposer que vous vous soyez assis". I..ES DIFFÉRENrfES CONJlJGAISONS DlJ VERBE À L'AOIUSTE
L'aoriste étant le plus affecté par la finale du radical ou du tl1èlne d'un verbe~ la classification des conjugaisons r0l11ané se fait d'après l'aoriste. 1. La prelnière conjugaison cOlllprend les verbes en -1",-I, -11,-ov dont l'aoriste est en -lf'oln. Les verbes en -Il présentent une variante dans la 2e et la 3e personnes du pluriel en -die. Voici des exenlples de la prenlière conjugaison. nUl r "battre"
khel "ùanser"
gin "Colnpter"
lne lnard'Oln "j'ai battu" tu mard'an "tu as battu" YOy, yoy lna.rd'a
Ine kheld'oln "j'ai dansé" tu kheld'an "tu as dansé" yov, yoy kheld'a "il, elle a dansé" éune kheld 'run "nous ayons déU1Sé" trnne kbelùe. "vous avez dansé" yone khelde. "ils ont dansé"
lue gind'orn "j'ai cOlnpté" tu gind'an "lu as cOlnpté" yov, yoy gind'a "il, elle a cOlnpté" aIne ginù'éun "nous avons cOlnpté" tUlne ginùle "YOUSavez cOlnpté" yone gindle "ils ont cOlnpté"
"il, elle a battu" éUnelnard'aln "nous avons battu" turne IUm"Ùe "YOUS avez battu" yone marde tt "ils ont battu
Exceptions:
11'l,er,111,e)'o11'/. "l11ourir" ; ]Jer, peyo111, "to111ber".
Sur ce l110dèle se con jugent encore certains verbes dont le t11ènle se terlnine en voyelle: baga, bagl1£l'ol1'/.ftchanter" ; sa, slllld'Ol11."rire" ; hurl (l1'/.eIluryov), huril['oI11, "se vêtir, Inettre ; C a /1'1, [.tde, £fe , Ilan d '()ln "cr e user" un vêt en1en t" ; Ila 1'1 Cl111'/,ud'oll"enlbrasser, donner un baiser". 113
2. La deuxièn1e conjugaison comprend les verbes en -s, -sh, -c (-ch). Voici des exemples de la deuxième conjugaison. If an"acher"
res" griInper"
kush
Ine rest'oln "j'ai griInpé " tu rest'an "tu as griInpé" yov, yoy rest'a "il, elIe a griInpé ,une rest'mn "nous avons griInpé" turne resne "vous avez griInpé" yone resne "ils, elles ont griInpé"
me kusht'oln "j'ai an"aché" tu kush t'an "tu as éUTaché"
phuc "intelToger"
me phut'om "j'ai inteITogé" tu phut'an
If tu as in telTogé "
yov, yoy phut'a yov, yoy kusht'a "il, elle a intelTogé" "il, elle a an"aché" aIne phut'aIn aIne kusht'mn "nous avons éUl"aché" "nous avons intell"ogé" tUlne phucne tUIne kushne "vous avez inten"ogé" "vous avez éUTaché" yone phucne yone kushne "ils, elles ont "ils ont, elles ont at1clChé" inten"ogé"
De même, les verbes besh, besht'OI11. "s'asseoir", las te, last'OI11. "trouver", oxti, oxt'OI11."sauter", okl'i, okl'ist'OI11. "monter à cheval".
114
3. La troisiènle conjugaison conlprend : a) des verbes à radical terlniné par ln, JJ,b et par k (kh), g : kan1, "ainler", aor. kamyoJn, part. pas. k{l1nno, -i; adj. verb. klllnlo, -i ; dip, -YOln, -ano, -i "briller, 111iroitertt; dab, -YOln, -no, -i "presser, comprimer, imprinler, écraser" ; dik, -yon1-, -!l0, -i "voir, regarder" ; pek, ]JekYOl1l,"cuire" -no, -i : adj. verb. peko ; sung, -yoln, -110, -i "renifler, sentir" ; Inllng, -yon'/"-no, -i "demander, prier". b) des verbes à radical vO'calique : - en -([ : xa., xayol11., xono "manger" ; irrégulier: jo, gi)'Ol11. "aller" et le conlposé de le + ja : lija "porter", lij iyo111.,lij illo. - en -e : Ie, liYOI11.., lillo, -i "prendre" ; de, diyoln, (lÙIO, -i "donner" . - conlposés en -lie: kéde "lire", kéll(le "cueillir", plulrde "souffler", trâlle "partir", kOll(le "obéir", kllt/n(le "sentir lllauvais", tir(le "tirer". .
-
fornlation
exceptionnelle
en -de: loj(/., lajân-diyoln,
"avoir honte" dar, dartin-diyol1'l, "avoir peur". Cet -tin serait-il l'ancienne terminaison de l'accusatif féminin laj-ân-diyol11. "j'ai donné, j'ai l1lontré de la 11onte, j'étais confus" ? Sur ce modèle se conjuguent aussi les verbes suivants: !Jrasta, prastânlliyoln, "courir", tonga, tangtllldiYOI11. "boiter", pat'a, pat'olldiyoJ1l "croire". Lexies: (le kllryé "tirer, donner un coup de fusil", de kUll 'li' "tirer, arracher par saccades", lie clzuryé "piquer", lle anl/ré "atteler".
Aoriste de ()uelques verbes de la 3èlne conjugaison klun
nUlk "laisser"
'Iai111er'I
me kal1lYOl1l "j'ai aimé" tu kanlyan "tu as aimé" yov, yoy kanlya "il a aimé, elle a ainlé" aBle kaBlyanl "nous avons ailllé"
tUIne kanlne
-
"vous avez ailllé" yone kamne "ils ont aiIné, elles ont ailllé"
115
Ille IlIUkYOIll "jlai laissé" tu lnukyan "tu as laissé" yov, yay 111ukya "il a laissé, elle a laissé" anle Inukyan1 "nous avons laissé" turne 11lukne "vous avez laissé" yone nlukne "ils ont laissé, elles ont laissé"
xa "manger"
de "do nner"
nle xayom "j'ai mangé" tu xayan "tu as nlangé" yov, yoy xaya "il a mangé, elle a mangé" ame xayam "nous avons 111angé" turne xane "vous avez nlangé" yone xane "ils ont nlan~é, elles ont ~
nle diyom "j'ai donné" tu diyan "tu as donné" yov, yoy diya "il a donné, elle a donné" aIlle diyam "nous avons donné" tUlllCdine "vous avez donné" yone dine "ils ont donné, elles ont donné"
nlangé"
SYSrrÈME I)f~S PARTICIPES PASSÉS
Le systènle des participes passés attif et passif est forlllé à l'aide d'un verbe auxiliaire qui, seul, est conjugué à tous les teHlps et nlodes : le verbe de l'existence Ine sOin "je suis", COlllplété par le verbe de changelllent d'état yov ! "sois!". En voici la conjugaison: Indicatif
Présent Hle sonl "je suis" tu san "tu es" yov,yoy isi "it elIe est" aHle sanl "nous somnles" tUHle san "vous êtes" yone isi "ils, elles sont"
Passé me S0111aS "j'ét ais" tu sanas "tu étais" yov, yoy isis "il, elle était" anle samas "nous étions" tlllne san as "vous ét iez"
yone isis "ils, elles étaient"
116
Futur me yavava "je serai" tu yavesa "tu seras" yov, yoy yavela "il, elle sera" anle yavasa "nous serons" tunle yavena "vous serez" yone yavena "ils, elles seront"
Optatif Présent
Passé
eyavov me "puissé-je être, si j'étais"
teyavyolnas me "puissé-je avoir été, si j'avais été" teyavyanas tu "puisses-tu avoir été" teyavyasas yov, yoy "puisse-il, puisse-t-elle avoir été" teyavyamas ame "puissions-nous avoir été" teyavnesas turne "puissiez-vous avoir été" teyavnesas yone "puissent-ils, puissent-eUes avoir été"
teyaves tu "puisses-tu être" teyavel yov, yoy "puisse- t-il, puisse-t -elle être" teyavas ame "puissions- nous être" teyaven tU1l1e "puissiez- vous être" teyaven yone "puissent-ils, puissent-elles être"
Subjonctif Présent
Passé
l1leyavov Ine "que je sois, l1lême si je suis" lneyaves tu "que tu sois" l11eyavel yov, yoy "qu'il soit, qu'elle soit" 111eyavas aIne
l1leyavYOlllas me "que j'aie été, 111êl1lesi j'ai été meyavyanas tu "que tu aies été" IIIevay as as yov, yoy "qu'il ait été, qu'elle ait été" 111eyavyamas anle "que nous ayons été" ll1eyavnesas tUllle "que vous ayez été" 111eyavnesas yone "qu'ils aient été, qu'elles aient été"
"que nous soyons" 111eyaventurne "que vous soyez" meyaven yone "qu'ils soient, qu'elles soient"
Impératif yov ! "sois l" ; yavas ! "soyons l" ; yaven ! "soyez l" Le systèl11e du participe passé act~f ne concerne que les verbes transitionnels (verbes de changement d'état ou de transition). Dans ceux-ci, le présent de l'indicatif exprime 117
une action durative, l'aoriste une action mOl1lentanée et le participe en -to, -10 un état résultant de cette action: ln e beshov "je m'assieds", m.e bestlz'0111. "je 111'assis",me sOin beslzto "je suis assis" ; Ine mllt'uvov "je nl'enivre, 111.e In.at'iyoln "je me suis enivré'" me sOin Inalo "je suis ivre". Plus rarement, on trouve le participe en -do: Ine terll'uvov "je me lève, 111. e terd'iyoln "je me suis levé", 111.e sOIn tertio "je suis debout", l1'I.e SOlrLasterdo "j'étais, je restais debout", Ine yavava terdo "je serai, je resterai debout". Ces exemples montrent que les verbes transitionnels
romané
correspondent
souvent
- sur
le
plan .forI11.el- aux verbes pronominaux français. Dans les verbes transitionnels déri vés des adjectifs (blanc11ir, grandir, pâlir...), l'aoriste est fJréverbé : 111. e baryuvov
"je grandis", l11.ebariyol1'l. "j'ai grandi", 111.evibll riyol1'l.
"j'ai achevé de grandir", lne sOInbaro "je suis grand". Ainsi la signification des verbes transitionnels est claire: on est en train de faire quelque chose ou de devenir quelqu'un ou de subir une action ou une évolution; puis, les conséquences, les résultats de cette action ou de cette évolution se prolongent et aboutissent à un "état". Quand on parle de l'état actuel - c'est un pal~fait, c'est-à-dire le résultat d'une action qui se prolonge au présent. Quand il s'agit de l'état ]Jassé, c'est un plus-que-]Ja]~fait - l'état acquis, provoqué par une action qui a duré au passé, et enfin le .futur postérieur signifie l'état acquis qui durera dans l'avenir. Quand au futur antérieur français, il est expri111é en romani par l'absolutif ou par le futur simple d'un verbe perfectif, qu'il soit transitif, intransitif ou transitionnel: Yllvi a{le Riga" 111.ebllllaVa Inange kl1eroro "arrivé à Riga, je nIe bâtirai une 11Iaisonnette", ou sir J11eY"VlVlI ade Riga,... "quand je serai arrivé à Riga..." La traduction de ces exen1ples 1110ntreque l'antériorité dans l'avenir peut être expri111ée par les mênles n10yens formels en romani et en français; parti ci pe passé françai s.
ici, }'absolutif romano
= le
Formation des temps composés - Parfait:
S0I11..
participe passé actif + présent du verbe être:
- Plus-que-parfait: être:
participe passé actif + passé du verbe
SO/1'/.l.lS.
- Futur postérieur: participe passé actif + futur du verbe devenir (yov) : yavavll. - Parfait subjonctif: participe passé actif + présent du subjonctif du verbe devenir (yov) : Ineyavov "Le. 118
- Parfait optatif: participe passé actif + optatif présent du verbe devenir (yov) : teyavov Ine. Pour clore ce chapitre consacré à la voix active, nous avons choisi la conjugaison du verbe transitionnel besh "s'asseoir", parce qu'il illustre trois des systèmes décrits cidessus: ceux du présent, de l'aoriste et du participe passé actif. CONJUGAISON DU VERBE TRANSITIONNEL BESH "S'ASSEOIR"
. Systèllle
du présent Indicatif
Présent
Futur
lin/Jo I:fail
nle beshov "je m'assieds"
me beshava
tu besl1es "tu t'assieds" yov, yoy beshel "il, elle s'assied"
tu beshesa "tu t'assiéras" yov, yoy beshela "il s'assiéra, elle s'assiéra" allle beshasa "nous nous assiérons" turne beshena "vous vous assiérez" yone beshena "ils s'assiéront elles s'assiéront"
aIne beshas "nous nous asseyons" turne beshen "vous, vous asseyez" yone beshen "ils s'asseyent elles s'asseyent"
"je 111'assi érai "
Ille beshovas "je lll'asseyais, j'avais l'habitude de lll'asseoir". tu beshesas "tu t'asseyais" yov, yoy beshelas "il s'asseyait, elle s'asseyait" .
aIne beshasas "nous nous asseyions" turne beshenas "vous vous asseyiez" yone beshenas "ils s'asseyaient, elles s'asseyaient"
Impératif besh ! "assieds-toi !" ; beshas ! "asseyons-nous !" ; beshen ! "asseyez-vous!" N. B : COlnme dans la déclinaison où le nOlninatif et l'accusatif sont les cas centraux, le dernier servant de support aux cas périphériques, aussi dans la conjugaison, le présent et l'aoriste de l'indicatif sont les temps centraux, servant de support aux autres tenlps et ll10des. 119
Optatif tebeshov me "puissé-je l1l'asseoir, si je m'assieds, seulelllent je pouvais m'asseoir" tebesl1es tu "puisses-tu t'asseoir..." tebeshel yov, yoy "puisse-t-i1, puisse-t-elle s'asseoir..." tebeshas anle "puissions-nous nous asseoir..." tebeshen tuule "puissiez-vous vous asseoir..." tebeshen yone "puissent-ils, puissent-elles s'asseoir..."
si
Subjonctif nlebeshov me "que je lll'asseye, à supposer que je nl'asseye, mênle si je m'asseyais" mebeshes tu "que tu t'asseyes..." mebeshel yov, yoy "qu'il s'asseye, qu'elle s'asseye..." lllebeshas aBle "que nous nous asseyions..." lllebesl1en tUllle "que vous vous asseyiez..." lllebeshen yone "qu'ils s'asseyent, qu'cnes s'asseyent..."
. Systèllle
de l'aoriste
JlldiCl1t~f
PIll S q Il 'i /11]J(I lit IiI
Ille besht'olll "je m'assis"
nIe best'onlas "j'avais eu l'habitude de ril'asseoir" tu besl1t'anas "tu avais eu l'habi tude de t'asseoir" yov, yoy besht' asas "il, elle avait eu l'habitude de s'asseoir" allIe besht' aIllas "nous avions eu l'habitude de nous asseoir"
tu besht' an "tu t'assis" yov, yoy besht'a "il s'assit, elle s'assit" aIne besht'aBl "nous nous assÎnles"
turne beshne "vous vous assîtes" yone beshne "ils, elles s'assirent"
tUllle beshnesas "vous aviez eu l'habitude de vous asseoir" yone beshnesas "ils, elles avaient eu l'habitude de s'asseoir"
12()
Ol}tllt~f J}llSSé
SubjOllct(f
tebesht'omas me "puisssé-je m'être assis(e), si je 111'étaisassis(e)"
I1lebesht'o111as
tebesht'anas tu "puisses-tu t'être assis(e)" tebesht'asas yov, yoy "puisse-t-il s'être assis, puisse-t -el1e s'être assise" tebesht'amas an1e "puissions-nous nous être assisees)" tebeshnesas tUl1le "puissiez-vous vous être assis(es)" tebesl1nesas yone "puissent-ils, puissent-elles s'être assis(es)"
. Systèl11e
J}assé nIe
"à supposer que je me sois assise e), ll1êll1e si je m'étais assise e)" 111ebesht'anas tu
"à supposer que tu te sois assis(e)" lllebesht'asas yov, yoy "à supposer qu'il se soit assis, qu'elle se soit assise" ll1ebesht'amas an1e "à supposer que nous nous soyons assis(es)" Inebeshnesas tUl11e "à supposer que vous vous so yez assise es)"
Inebeshnesas yone "à supposer qu'ils se soient, qu'cnes se soient assis(es)"
du participe passé actif
Pal:fait Il1e S0111heshto, -i "je suis assis(e)" tu san beshto, -i "tu es assis(e)" yov beshto "j} est assis" yoy beshti< "elle est assise" a111esaIn beshte "nous S0111mesassis" tUl1le san beshte "vous êtes assis" yone beshte Itils sont assis, elles sont assises"
( PIll S - q Il e -I} Ilii lit
n1e S0l11aSbeshto, -i "j'ét ais assise e)" tu sanas heshto, -i "tu étais assis(e)" yov isis beshto "il était assis" yoy isis beshti "el1e était assise" all1e Sal1laS beshte "nous étions assis" tUl11esanas beshte "vous étiez assis" yone sis beshte "ils étaient assis, elles étaient assises"
121
Futur postérieur all1e yavasa beshte "je serai assis, assise" tu yavesa beshto, -i "tu seras assis(e)" yoy yavela beshti "il sera assis" yov yavela beshto "elle sera assise"
Ine yavava beshto, -i "nous serons assis" tU111eyavena beshte "vous serez assis" yone yavena beshte "ils seront assis, elles seront assises"
Optnt(f par.fait
SubjOllct({
teyavov n1e beshto, -i "puissé-je être assis(e)"
ll1eyavov Ille beshto, -i "que je sois, ll1ême si je suis assis(e)" llleyaves tu beshto, -i "que tu sois assis(e)" ll1eyavel yov beshto "qu'il soit assis" meyavel yoy beshti "qu'eUe soit assise" ll1eyavas ame beshte "que nous soyons assis" ll1eyaven tlulle beshte "que vous soyez assis" meyaven yone beshte "qu'ils soient assis, qu'elles soient assises"
teyaves tu beshto, ~i "puisses-tu être assis" teyavel yov beshto "puisse- t-il être assis" teyavel yoy beshti "puisse-t-elle être assise" teyavas aIne beshte "puissions-nous être assis" teyaven turne beshte "puissiez-vous être assis" teyaven yone beshte "puissent -ils être assis, puissent-elles être assises"
122
l}nl~fl1it
Optat(f
Subjonct(f
]Jlus-que-par.fait
teyavyomas nle beshto, -i "puissé-je avoir été assise e) , si j avais été assise e) "
]Jlus-que-p[u:fait
meyavYOl1laS me beshto, -i "que j'aie été assis(e), mêlne si j'ai été assis(e)" n1eyavyanas tu beshto, -i "que tu aies été assise e)" meyavyasas yov beshto "qu'il ait été assis" 11leyavyasas yoy beshti "qu'elle ait été assise" nleyavya11las an1e beshte "que nous ayons été assis"
teyavyanas tu beshto, -i "puisses-tu avoir été assis(e)" teyavyasas yov beshto "puisse-t-il avoir été assis" teyavyasas yoy beshti "puisse-t-elle être assise" teyavyan1as ame beshte "puissions-nous avoir été assis" teyavnesas tU11lebeshte nIeyavnesas tunIe beshte "puissiez-vous avoir été "que vous ayez été assis" assis" teyavnesas yone beshte l1Icyavnesas yone beshte "puissent -ils avoir été assis, "qu'ils aient été assis, puissent -elles avoir été qu'elles aient été assises" assises" B. A la voix moyenne
La voix nIoyenne s'obtient en postposant aux verbes transitifs le l1Iorphè11Ierél1écl1i -/Je inacentué : Ine kerov/Je "je Ine transfor111e" ; l11.ekerd'0l11jJe"je n1e suis transfor111é". Ici, /Je fait partie intégrante de kerd'onI parce qu'on ne peut rien insérer entre kerll'oI11.et ]Je (cf. le russe: ya Zll'elals'a : on ne sépare pas s'a de zd'elal). D'après deux tenlps centraux (présent et aoriste), on forme, conlme à l'indicatif, tous les autres modes et temps. C. A la voix passive Le systènle du participe passé à la voix passive ne concerne que les verbes transitifs. Il s'obtient en préposant au participe du verbe principal, les verbes auxiliaires: so 111. "être", vov "devenir". Indicatif
Présent Ine SOIn Inardo, -i "je suis battu(e)
Plissé Ine sOlnas Inan.lo, -i "j'é.laisbatlu(e)"
123
Futur Ine yavava Inéullo, -i "je senÜ battu(e)"
Optatif Passé teyavyomas me mardo, -i "si j'avais été battu(e)"
Présent teyavov me n1ardo, -i "si j'étais battu(e)"
Subjonctif Passé meyavyoIIUls me mardo, -i "que j'aie été battu(e)"
Présent meyavov me mardo, -i "que je sois battu(e)"
On remarquera que la fornlation des modes et temps avec le participe passé passif est la mên1e que celle des modes et ten1ps avec le participe passé actif. FORMES /NV AR/ABLES Ce sont le gérolld(f et l'absolut(f. Le gérondif indique une action sin1ultanée avec celle exprin1ée par le verbe principal, et l'absolutif une action antérieure p cel1e exprimée par le verbe principal. Généralen1ent, l'absolutif est forn1é des verbes perfectifs et le gérondif à partir des verbes inlperfectifs. L.'absolutif des verbes in1perfectifs - en particulier des verbes de mouvelnent - a la nlên1e fonction que celle du gérondif: giyi kllere l11.eln.ild'o/1l/1'lire /11.ales"en allant chez moi, j'ai rencontré nlon ami" ; ad'a vurn 'alllliyi, prastalldiyi dikhel: ru! (présent historique) "Ainsi, volant, courant, il aperçoit: un loup!". Le gérondif et l'absolutif sont formés sur le thème ou la racine du verbe, si ce dernier est ternliné en consonne: l11.arindoy"en battant", sovinlloy "en dornlant", bashindoy "en
aboyant", klzelilldoy"en dansant", et, J11.ar-i "ayant battu, après avoir battu", sov-i "ayant dorlni", bash-i "ayant aboyé", khe 1-i "après avoir dansé". Mais, si le verbe est terminé en voyelle, le gérondif et l'absolutif sont formés sur le thènle de l'aoriste: liy-indoy "en prenant", diy-illlloy "en donnant", xay-indoy "en mangeant", giy-indoy "en allant", et liy-i "ayant pris", lliy-i "ayant donné"; xay-i "ayant mangé", giy-i "après être allé".
124
VIII. L'ASPECT
EN SLAVE ET EN ROMANI
C'est dans les dialectes parlés par les ROlnané Chavé du Nord, appelés par les ramnologues russes "Tsiganes baltes", que l'aspect est le plus présent, peut-être le plus Inarqué ùe toutes les langues indoeuropéennes après les langues slaves. En effet, vivant depuis six siècles au contact pennanent ùes Biélorusses, des Polonais et ensuite des Russes, ils ont elnprunté beaucoup de Inots, en particulier aux langues polonaise et russe, et, avec ces Inots, presq ue la totalité des préverbes polono-russes. Le préverbe a plusieurs fonctions: il fonne de nouveaux Inots, il peut rendre transitif des verbes intransitifs et caractérise le déroulelnent de l'action. Les ROlna - bilingues ou trilingues - se sont Inis à iIniter leurs voisins, rend:'111t perfectifs les verbes de leur propre langue par des préfixes polono-russes. Aspectlllllité Aucun des aspectologues slaves ou slavisants n'a caractérisé l'enseluble de l'aspect et de la rupe "Inanière d'action" péU'un tenne global, c'est-à-dire, pm' l'aspecfualifé, bien que ce lnot ait été Juentionné, sans être appliqué à l'aspect et à la rupe siInultanélnent. Si l'on adlnet qu'un préverbe est polyfonctionnel, c'est-à-dire: - sert à la dérivation de nouveaux verbes, - rend transitifs les verbes intransitifs, - rend perfectif l'iInperfectif, - apporte à un verbe une déterlnination spatiale, telnporeIle et notionnelle, il est préférable d'utiliser le terlne global d'aspectualité que de sc contenter d'un tenne particulier,
spécifique
-
l'aspect - qui est loin de
répondre à tous les problèlnes posés pm' le verbe slave et celui de la rOlnani balto-slave. Ainsi l'aspectualité est une m-chi-catégorie, réunissant l'aspect et la rupe. Sur le plan nOIninal, c'est le cas qui est cOlnparahlc à l'aspectualité : à la signification générique (relations spatiales propres à tout cas) sont liés nécessairclnent le nOlI1hre et le gcnre. Mais l'aspectualité est aussi étroitelnent liée avec le tCInps, ce qui oblige à la définir non seulelnent au passé, Inais aussi à chacun des telnps slaves.
125
IX. ACCENTUATION
En romani, conlme dans d'autres langues européennes, telles que le russe, l'accentuation joue un rôle très important dans la prononciation, nlais elle n'est généralement pas Inarquée dans l'ort110graphe. Le lecteur se réfèrera donc à la cassette. Nous présentons ici les principales règles de l'accentuation, nlarquée dans ce chapitre par un accent aigu sur la voyelle. Accentuation du nom 1) Au nonlinatif singulier - Les nOIl1S rOIl1ané sont accentués sur la dernière syllabe: raklo "jeune honune", rakl{ "jeune fille" ; klzuro "étalon",
klzur{ "jlunent"
.
- Les nonlS étrangers sont accentués sur la pénultièllle ou l'antépénultienne, suivis de -0 inaccentué pour le 11lasculin et de -a inaccentué pour le fén1inin : bogo "lncndiant", bÔba "grand-n1ère", kOl1lllata"chanlbre". 2) Au nonlinatif
pluriel
Les nonls ronlané se terlninent en -â et en -é accentués au lnasculin : daliÔ "pères", raklé "jeunes hOlnmes" ; en -Ô accentués au fémirun : yagâ "feux", raki 'â "jeunes filles". - Les noms étrangers se terminent tous en -i inaccentué: bogi "l1lendiants", bab; "grand-111ères". -
3) A l'accusatif singulier - Les nonlS rOlnané aninlés se ternlinent en -és accentué au nlasculin et en -â accentué au fénlinin : l!allés "père", raklés "garçon", !J!zell'â "soeur", raki 'a "jeune 1111e". - Les noms étrangers aninlés se ternlinent en -os accentué au nIasculin : bogos "nlendiants" et en -â accentué au fénlinin : baba" grand-nlère". 4) A l'accusatif pluriel - Tous les noms anilnés, ronlané ou étrangers, se terlninent en -éll accentué: dalléll "pères", rllkléll "jeunes homIl1es", rakl'éll "jeunes lilIes" ; bogén "n1cndiants", babén "grand-nlères" . Quant à l'accusatif des nonlS inanil1lés, qu'ils soient r0111anéou étrangers, il est sel1lblable au n0111inatifdans tous les genres et nOl1lbres.
l26
- rOll1ané : au singulier, N., Acc. bar 111."pierre", bar f. "verger". au pluriel N., Acc. bard "pierre", baryâ "vergers". - étrangers: au singulier, N., Acc., bobo 111."fève", lopâta f. "pelle" au pluriel, N., Acc., bobi "fèves", !o/Jâti "pelles". L'accent des accusatifs ronlané et étrangers, aussi bien au singulier qu'au pluriel, sera préservé dans toute la déclinaison. En ronlani, la place de l'accent est pertinente pour les fénlinins étrangers: nOln. sing. baba "grand-mère", acc. sing. : baba. Accentuation de l'adjectif - Les adjectifs suivent les ll1êll1esrègles que les nOll1S. - Le suftixe adjectival -[tko (plur. -[tka) garde l'accent sur le i : veshftko, veslzitka "forestier, sauvage, -s". - Au vocatif, les suffixes -in 'ko, in 'ka, itsa font reculer l'accent sur la prell1ière syllabe: dâyin 'ka "ma petite ll1all1inette chérie", In{l'il1'ko "mon chéri". L'adjectif possessif garde l'accent du syntag111e111.0cllavo, Iné clzave "1110nfils, nles fiIs" et 111.f ri pile Il0ri tu kalnI'ill'ko "111 a pe tite soeur chérie", 11'lIropraloro "Ilion frère chéri". - Dans un syntagl11e n0111inal, les adjectifs perdent leur accent, sauf les adjectifs 111ultisyllabiques affectés d'un léger accent secondaire. - Quand l'adjectif joue un rôle attributif, il retrouve son accent: chây shuktir "la fille est jolie", au lieu de shukur cltay "jolie fille". Dans un énoncé interrogatif et exclalnatif, l'ordre des 1110tSest inversé, 111aisc'est l'attribut seul qui est accentué: shukor cllay !? "Elle est jolie, la fille! Elle est jolie, la tille, n'est -ce-pas ?". Ces derniers exell1ples 1110ntrentqu'en ronlani, l'accent ou son absence, joint à l'ordre des 1110ts,est pertinent sur le plan syntaxique. - Les adjectifs du verbe gardent leur accent originel: yov les /Jriliya shilalés, gozhes «shilalo, gozlzo) "il l'a reçu froidelnent, honorable111ent". -l.la particule négative na-, dans les c0111posésadjectivaux et adverbiaux, conserve l'accent: llâlac/z.o "pas bon", napat'akunes "avec. nléfianc.e", ntl11'Ûsh to "pas bien".
127
Accentuation du verbe - En romani, les verbes Si111plessont accentués sur la dernière syllabe. Les factitifs en -kir et les anciens composés avec -de, le- sont accentués sur la pénultièlne syllabe: btint'kir "plier", chtikir "couvrir", kélie "lire", kénlle "cueillir", lfja «le + ja) "porter". - Les verbes d'origine étrangère se ternlinent par le suftixe -ne, repoussant ainsi l'accent sur l'antépénultième syllabe: p{line "scier", br{zgnine "gicler". 1) A l'i111pératif*, les verbes causatifs dérivés des verbes C(fr! "lèche !" carov ! "fais paître!",/Js'ir! "111arche"l" /Js'irov "ouvre l". Les verbes c0111posés tels que kéde ! "lis !", kéllde "cueille !", l(ja "porte l" etc., C0111111e les verbes en -ir, -gir, -kir, -sta, -!le ont l'accent' sur la première syllabe à la 2e personne du singulier: liâ!lllir ! "nlords !", chf!lgir ! "coupe!", râkir! "parle !",/Jrâsta! "cours",JJ{line! "scie!". A la 2eet à la prelnière personnes du pluriel, l'accent est sur la dernière sy~labe comme à l'indicatif; keréll ! "faites !", kellén ! "lisez", prastan ! "courez l", kertis ! "faisons", ke{ltis ! "lisons l", prastas ! "courons!". Au prohibitif (inlpératif négatif), les particules -111.a et -na sont, aussi bien au singulier qu'au pluriel, toujours accentuées: 111.àvakir,llàvakir ! "ne parle pas l" ; lnàker, nàker ! "ne fais pas l" ; l11.àcilov,llàcilov ! "ne touche pas!".
Si111plesont l'accent sur la dernière syllabe:
2) Au présent., aoriste, gérondif, absolutif, participes passés actif et passif, les verbes ont l'accent sur la dernière syllabe: l11e l11.ar(JV "je bats", l11.e 111.(1/"{1'(JI11 "j'ai battu"., 111.arin.il(}.v"en battant", 111.{lr("ayant battu", 111(1l"{I(J, -( "battu,
battue", teril(), -{ "debout", besht(J, -( "assis, assise". L'accent du présent et de l'aoriste se tnaintient dans tous les telnps et modes dérivés: I1le l11.araV-a"je battrai", 111e 111.(lr(}V-({S "je battais",
battre"
l11.e111alLI' ()111aS "j'avais
l'habitude
de
...
* Comme l'infinitif en rOlnani est périphrastique, les verbes sont donnés à la 2e personne du singulier de l'iInpératif où app,u.aissent la racine ou le thème des verbes. 128
B. LES DIALECTES ROMANÉ Sur le plan géograpllique, on peut distinguer sept grands groupes dialectaux de la romani : - sejJtentriollaux : ROlllané Chavé ou Roma (Baltes, I>olonais, Russes) ; - balkaniques: Roma (Grecs, Macédoniens, Bulgares, Turcs) ; - carjJathiques : Roma (Hongrois, Tc.hécoslovaques, Polonais du Sud) ; '. - gerl1'l,llniques : Sinti (Allell1ands, Autrichiens, Suisses, Italiens) ; Manush (Hollandais, Belges, Français); R0111a (Anglais, Irlandais) - llanubiens : Lé ROlli (ROU111ains,Serbes, Albanais, Ukrainiens) ; ~
SCl111lfinaves
: !{o1l1a ou KaJé (Danois,
F'inlandais,
Suédois, Norvégiens) ; - ibériques: Kalé (Espagnols, Portugais). Ces distinctions portent sur de légères différences de prononciation qui n'affectent pas profondélllent la cOlllpréhension intercontinentale. En revanche, dans chaque pays, les l~olllané Chavé adoptent, C01l1111e nous l'avons vu, un grand nOlnbre de 1110tsde la langue nationale, ce qui contribue à différencier bien davantage leurs lliodes d'expression. Sur le plan linguistique, les dialectes romané se classent en deux groupes: 1. Ceux qui ont préservé et la l1lorphologie et la phonologie rOll1ané. 2. Ceux qui ont perdu ou transfornlé leur 111orphologieet leur phonologie au contact de leurs langues nationales, nlais qui ont préservé une partie du vocabulaire indo-aryen : - le kalo de l'Espagne et du Portugal et de leurs correspondants sud-all1éricains ; - les dialectes des pays scandinaves (Suède, Norvège et Finlande) et anglo-rolnani en Angleterre et en Anlérique du Nord.
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I. CLASSIFICATION
PHONOLOGIQUE
La classification phonologique a montré* que les Romané Chavé ont préservé leur héritage indo-aryen en l'enrichissant avec la série des consonnes palatales et palatalisées. C'est d'après le timbre de la palatalisation des occlusives dorsales et dentales et d'après celui des occlusives chuintantes que nous avons classé les principaux dialectes romanée Je me suis donc servi de ces différences pour en faire une classification scientifique basée sur les traits pertinents de la phonologie des dialectes romané d'Europé. t,a voici résumée dans le tableau I ci-contre: A la lecture de ce tableau, on constate que tous les dialectes possèdent les spirantes sifflantes et chuintantes s, z, s et z (dures ou non palatalisées) et ce sont les spirantes chuintantes n101les ou palatales, les occlusives ch~intant~s et les occlusives palatales ou palataJîsées qui différencient les dialectes romanée En d'autres tern1es, c'est la qualité de la palatalisation qui différencie les dialectes romanée En renlplaçant donc toutes les occlusives palatales et palatalisées par t'et d'et toutes les occlusives chuintantes par c et j, nous aurons le tableau suivant où ces graphèmes auront une valeur différente selon le dialecte donné:
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dentales palatalisées en russe, ukrainien, roull1ain et kelderari dentales palatales en grec, hgr., tch.-sl. et lovari sifflantes palatalisées en balte oriental, lithuanien et biélorusse chuintantes palatales en russe chuintante palatale en polonais chuintante dure en balte orient., balte occ., germ., keld., lov., grec., hgr., tch.-sl., pol.
* cf. Inon prelnier doctorat sur la phonologie du tsigane d'Europe, in Gypsie Stuliies, pru.t I, pp. 110 à 119.
131
Tableau 2. - STANDARDISATION DE LA TRANSCRIPTION LA ROMANI Valeur des graphèmes selon les dialectes romané _. ... .. .. . .... -.....-.-. '---.'
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La transcription adoptée pour les dialectes romané a été dictée par les raisons suivantes: a) un mot n-a de valeur précise que dans un contexte, d'où la nécessité de tenir compte du système phonologique auquel il appartient, et non pas de le considérer comme une unité abso]unlent indépendante. En revanche, il a sa place dans un système donné: il influence ses voisins, et il est influencé par eux. b) il ne s'agit donc pas de l'étude d'un dialecte tsigane mais des dialectes tsiganes; par conséquent, il s'agit ici de quelque chose d'homogène et de disparate en même temps. Les différences ne portent que sur la qualité de la palatalisation des occlusives, des chuintantes et des sifflantes. De plus, en ukrainien, la dentale t et la dorsale k (et même kh)passent à t'et t'lt et la dentale d et la dorsale g à d'. Dans les dialectes serbo-croate et kelderari, la dentale et la dorsale sourdes passent à l'occlusive chuintante sourde; la dentale et ]a dorsale sonores à l'occlusive chuintante sonore. Dans les dialectes kelderari et lovari, l'occlusive chuintante sourde aspirée originelle passe à la spirante chuintante palatale et J'occlusive chuintante sonore originelle à la spirante chuintante sonore palatale. ]32
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Le tableau n °3 11lontreque c'est l'aoriste du dialecte hongrois qui est le plus différencié de tous les autres. Néammoins, que ce soit mard'as, mard'a ou marda, la cOlllffiunication n'est pas gênée pour autant, car les pronollls personnels Ine, tu, yov... sont là, prêts à supplanter COlllplètement tous ces morphèmes, comme cela s'est produit déjà en hindi: mé-ne diya, tUln-ne lliya... ve-ne diy{/. "il a donné...", ou en anglais: I gave... they gave" . En revanche, en lisant les autres ralllnologues, on a l'ilnpression de se trouver devant une langue très complexe: le livre de J. Sampson (45), qui est devenu le livre de chevet des ranlnologues, nous conduit à une jungle inextricable. On peut se delllander si cette cOlllplexité des conjugaisons rOlnané est réelle et provient de l'évolution que le verbe a suivie dans ces dialectes ou bien si elle n'est pas, dans une certaine Inesure, le résultat de descriptions confuses. En effet, on a l'illlpression que les descripteurs ne savent pas, parfois, quel critère donner à leurs classifications, et recourent souvent à un classement basé sur les faits diachroniques qui ne correspondent pas à l'état actuel de la ronlani. * *
*
L'étude des dialectes ronlané nous conduit aux conclusions suivantes: -l.la rOlllam est une langue pleinenlent structurée, ayant une phonologie authentique, enrichie par une contribution étrangère, lnais ayant conservé l'héritage indien (46). - Les nlorphè111es casuels ont été entièrel1lcnt rétablis en rOlllani. Ces l1l0rphènles donnent l'i111pression d'une grande cOlnplexité, nlais ce n'est qu'une apparence. Si on a appris les déclinaisons, on est sûr de ne plus se trolnper, chacull lie ces lnor/Jhèn1,es ayant une sigll~ficatioll de base trans/Jarente, évoluant lians la lnên1,eliirectioll. Prenons, par exelllple, deux cas que l'on peut considérer COlllllle le pivot de la déclinaison rOlllam : ablatif et datif; -tar indiquera toujours le point de départ: ru vigiya veshestar "le loup sortit de la forêt; yov baril/il" Inaullar "il est plus grand que nloi" (litt. "il, à partir de nl0i, plus grand") ; yov tashliya trashatar "il s'étrangla de peur", etc.. En revanche, le ke (préposition) ou le ke (cas) indique la direction "vers" : lne jov ke llall, day, gray.. vllllara., etc. "je Ine dirige vers Ilion père, nlère, cheval, porte, etc. ; Ine llov
134
!Jan'i dalieske, kllureske, guru1l'ake, bakreske, etc. "je donne de l'eau à mon père, étalon, vache, mouton, etc. - Le verbe romano a une structure rigoureuse et, grâce aux préverbes polono-russes, a acquis une très grande précision, en déterminant l'action dans le te111pSet dans l'espace. - La langue romani est partout identique à travers toute l'Europe, à l'exception de la péninsule ibérique, de l'Angleterre et des Pays Scandinaves où elle a été déramnisée (détsiganisée) par suite de circonstances historiques. La luasse du vocabulaire étranger, en particulier les termes tecl1niques modernes, donne l'ilnpression à un observateur superficiel d'une grande diversité des dialectes romané parlés sur le continent européen, mais ce n'est qu'une illusion. En réalité, le Romano Chavo qui parle bien sa langue "n'l.afer1lelle" peut C0111111Uniquer avec les ROlnané Chavé du 1110nde entier. C.
L'UNITE LEXICALE DE LA ROMANI EN EUROPE
Les dialectes r0111ané,y c0111prisceux des Espagnols, des Scandinaves et des Anglais, présentent une unité lexicale indéniable. Télnoins les lllots du vocabulaire tsigane qui sont indiqués dans la liste de Swadesh (200 1110tSenviron). Sans l'accepter dans tous ses détails, il faut reconnaître l'excellente méthode de ce linguiste qui, avec une liste de 200 lllots, essaie de déterll1iner si un groupe dialectal, ll1algré sa diversité, peut constituer une langue coIl11TIU ne. Ces 200 1110tssont reconnus par les linguistes COIl1111e des lTIOtsde hase sensés appartenir à toutes les langues. Cependant, en ce qui concerne la r01l1ani, certains de ces 1110tSCOllllne antre ou {[nÙnal ne se trouvent dans aucun dialecte tsigane, chacun d'eux se servant d'emprunts autochtones pour ces mots. En revanche, on trouve dans tous les dialectes tsiganes des Il10tScomIl1e kher "111aison",les lllOts de parenté comIl1e sastro "beau-père", sasuy "belle-mère", salo "beaufrère", sali "belle-soeur", etc... ou des IUOtSd'anilnaux COlume guru "boeuf', balicl10 "porc", baslz1lo "coq", kah1li "poule", etc. La Il1ajeure partie de ces mots se retrouvent Il1ên1edans un dialecte aussi déran1nisé que le parlé gitan (kalo). Donc, s'il ne s'agit que du vocabulaire, le tsigane d'Europe .
présente une unité incontestable.* * Les IllotS COlllllluns à tous les dialectes tsiganes figurent dans le lexique en tin de voluIlle.
135
D. LA LANGUE ROMANI ET LE MYTHE DE L'ÉTERNEL NOMADE L'unité étroite des dialectes rOlllané nous amène à penser que, primitivement, les RallIa n'étaient pas nomades. C'était un Peuple possédant territoire, Défense Nationale, Administration et intérêts COlnmuns. A ceux qui se demanderaient si les Rama, ces "éternels nomades", n'ont pas conservé leur idiome pour la raison qu'ils n'ont jan1ais été intégrés dans une société, nous répondrons que, dans ce cas, il serait difficile d'expliquer pourquoi l'on ne retrouve la r0111anidans aucune des tribus errantes de l'Inde ?(48) Pourquoi, seuls, les I~0111a,auraient-ils gardé jalousell1ent leur langue, 11lalgré leur dispersion à travers le 1110nde? Donc, l'unité des dialectes r0111anénous fait suppo-ser que les Roma ont vécu des siècles durant dans un pays déterllliné. Pour les raulnologues qui verraient dans les R0111ané Chavé un peuple errant - ou plutôt itinérant - la r0l11ani devrait alors son unité au fait nlênle de ses sujets parlants. En Inde, déjà les tribus itinérantes qui parcouraient l'inl1nense territ.oire de leur patrie, se seraient rencontrées de telllps en tenlps en certaines occasions: fêtes, foires, etc... C'est ainsi qu'elles seraient arrivées à cette unité linguistique que nous connaissons chez les ROllla. La preluière question qui se pose est celle-ci: pourquoi, dans ce cas, n'existe-t-iI pas une langue COlllffiuneaux tribus errantes de l'Inde actuelle? Il serait erroné d'appliquer aux recherches sur les dialectes rOlllané les 11léthodes utilisées pour l'étude des dialectes d'un pays déterlniné. La romani n'est pas un dialecte. Si elle en était un, aucun problème ne se poserait en ce qui la concèrne. C'est une langue d'origine indo-aryenne, dissénlinée à travers le nlonde. II est vrai que ]a vie errante contribue à la conservation d'un parler dans un pays déternliné, nIais de là à conclure que l'on puisse forlller une unité linguistique, en ne se voyant que quelques fois par an, si ce n'est par siècle, voilà une affirnlation audacieuse. Si cette hypothèse était valable, on aurait vu depuis longtenlps la fusion du gitan et du nlanush en France, par exel11ple. Les dialectes grec et balte, 11lalgré cinq siècles de séparation, sont infiniluent plus proches l'un de l'autre que le gitan ne l'est du 111anush,lesquels au contraire, se côtoient depuis des siècles dans le Sud de la France. 136
Deux explications de la forlllation des langues communes nous paraissent possibles: a) Nous pourrions supposer une langue commune à un groupement 11umain vivant sur un territoire COlllmun qu'aucun obstacle naturel insurlllontable ne diviserait. Nous pensons, par exemple, aux peuples 11longols. Parcourant C0111111e pâtres ou chasseurs les steppes de l'Asie Centrale pendant de longs siècles, ils auraient pu préserver leur langue, sans changement considérable. b) Dans le cas d'une aire géographique accidentée ou politiquement divisée, il y a toutes chances de trouver des différences dialectales, ou nlênle des langues tout-à-fait différentes. Si nous inversons les conditions géographiques et politiques, nous aurons une situation linguistique inverse: formation de dialectes par divergence linguistique d'une part, et d'autre part, convergence linguistique de différents dialectes aboutissant à une langue C0l111nune. Dans ce dernier cas, les conditions nécessaires seront: - Absence de langue véhiculaire, d'où néc.essité de créer une langue de cOlnlllunication entre les sujets parlant des dialectes ou langues diverses. - Relations perll1anentes suscitées par des intérêts COll1111uns politiques, culturels et cOll1111erciaux. - Ces relations doi vent être intensi ves entre tribus ou peuples différents et se perpétuer durant de longs siècles dans un territoire COlll111un.Bien entendu, des bouleverselnents éCOn0l11iques peuvent hâter l'unification linguistique d'un peuple. Prenons COlnl11eexemple la forlnation de la langue de l'Azerbaïdjan - l'azéri. C'est au XIXe siècle que les Russes annexèrent l'Azerbaïdjan, c'est-à-dire, au 1110111ent de l'essor industriel de la Russiè tsariste. Cette annexion mit tin à tout particularislne féodal des petites principautés de l'Azerbaïdjan. Bakou devint le centre culturel et économique, ce qui alllena des convergences linguistiques. Tout en étant complété par des provincialisll1es, le parler semaxin - bakin devint la langue nationale. Les autres dialectes se nivelèrent alors au contact de la langue c.on1nlune et finirent par être absorbés. Si nous observons la langue lettone, nous voyons que le nivellenlent des dialectes, très apparentés au contact de la langue littéraire, se fait dans la vie nloderne avec une rapidité étonnante. Vers 1900, on notait des différences considérables entre les dialectes balte et latgale, surtout du point de vue lexical. Mais, après quelques années d'indépendance de la
137
Lettonie, le dialecte latgale avait si bien suivi le balte - qui était devenu la langue littéraire et nationale - que les différences s'étaient réduites à quelques traits phonologiques. Cette théorie se trouve en outre confirmée par une série d'exemples examinés dans les VO/Jrosy yazykOZlllllliya (49) consacrés à l'étude de la fornlation des différentes langues nationales. Quant aux "gens du voyage", pour former une langue COlllmune, il leur aurait fallu un pays (sans langue vél1iculaire déjà existante) où ils auraient eu des intérêts communs et des rapports permanents. Mais il n'est pas pensable que deux parlers de pays lointains en viennent à former une langue COllllllune. Supposons Illaintenant que les Tsiganes, parlant des dialectes COlllplètelllent différents, aient effectiveInent nOllladisé dans l'illllllense Elllpire indien. Ils n'avaient aucun besoin, ni aucune raison de forger une espèce d'esperanto pour leur compréhension mutuelle. Ils avaient à leur disposition le sanskrit ou le prakrit, ou encore une apabhrfisa quelconque qui servait, à cette époque, de langue officielle de communication. En effet, les ROllla, comme les anciens Rajputs, sont connus pour leurs dons particuliers qui leur perIllettent d'apprendre les langues étrangères. Nous ne voyons pas pourquoi il faudrait leur refuser ces mêIlls dons, au cas où nous les supposerions anciennelnent nOlnades, ni pourquoi, au lieu de parler la langue du pays ou ils vivaient, ils auraient forlllé cette langue COln111Une qu'est la rOI1lani. Le problè111e du gitan et du lllanush nous paraît lin1pide : ces deux dialectes ne se fondront jall1ais pour forIner une seule langue, en France, pour la raison que les Gitans et les Manush cOlllmuniquent actuellelnent dans la langue de leur pays COlnnlun : le français. Nous dirons plus: mêIne la fusion du Illanush et du "hongrois", dialectes rOlllané relativement proches, n'est pas possible sur le territoire français. La lingua .franca des différents groupes rOl1lané habitant en France delneure et deIneurera le français, parce que tous le parlent aussi bien que leur dialecte propre. En face de ces faits, la conclusion suivante S'iIl1pose : - Ou les ROl1lané'Chavé parlaient, dans l'Inde, une langue COl1lffiUneet devaient se trouver dans les conditions lllentionnées plus 11aut. - Ou bien, ils devaient parler des dialectes variés. Dans ce cas, on s'explique Inal COlllInent ces parlers ont abouti à 138
l'étonnante unité de la rOlllani que la dispersion à travers le monde, pendant près de douze siècles, n'a pu détruire, étant donné les faits mentionnés précédemment. Il est difficile de connaître les raisons pour lesquelles nos prédécesseurs et, parmi eux, de très grands linguistes et ethnologues - qui tous se sont intéressés à la romani - ne sont pas arrivés aux conclusions qui s'imposent, si l'on tient cOlllpte de cette c01l1munauté linguistique des R01l1ané Chavé : - soit qu'ils n'aient pas eu les données actuelles de la linguistique générale et romani ; - soit qu'ils aient été obnubilés par un apriorisme qui veut que les R0l11aaient été "d'éternels nonladcs". E.
PAREN1~É ÉTROI'I'E DE I.JA ROMANI ET DE L'INDO-ARYEN
En C0l11parant la gra111111aire de la r0111aniavec celle de l'indo-aryen, et non pas des faits particuliers C0l11111e l'ont fait des indologues-tsiganologues, nous S0111111eS arrivés aux résultats suivants : - 60% du vocabulaire de base du hindi est commun avec celui de la rOlnam ; - la phonologie est presque la même, 1110insla perte des consonnes cérébrales en r0111aniet le passage des occlusives sonores aspirées aux occlusives sourdes aspirées; - la morphologie est celle du jodhpuri (rajasthani). Ici, nous ne c01l1parerons que les conjugaisons entre la r01l1ani et l'indo-aryen d'une part et entre la r0111ani et la dU111akid'autre part. En effet, la dUlllaki a servi à tort jusqu'à présent pour identifier les Tsiganes aux D0l11s,actuels parias de l'Inde. Les ral11nologues C0l11parent généralel11ent quelques l110tS de leur choix. On se del11ande pourquoi ne pas C0l11parerle vocabulaire global de la ron1ani avec celui des langues indiennes l110dernes. C'est ce que nous avons fait. Nous avons C0l11l11encépar le Cachenlire, puis SOllllnes descendus au I)andjab, à Delhi, en Uttar-Pradesh, au Rajasthan, au Sindh et au Gujerat et nous avons obtenu les résultats sui vants : la quantité de 1110tSkashmiri en romani est très 11laigre; puis, on relève 30 o/nde sindl1i, 40 ~) de panjabL 60 % de hindi et de rajasthani. Fait très i111portant: le panjabi, le sindhi et autres langues indo-aryennes n'ont de 1110tS COlnmuns avec la ronlani que ceux qui sont C0111mUnSaussi au hindi, avec leur phonologie propre, bien entendu. 139
Dans les tableaux comparatifs entre la romani, l'indoaryen et la dumaki reproduits dans les pages suivantes, il faut noter, qu'à l'exception de la romani: 1° Le e non accentué correspond au a réduit de la romani dans la tern1inaison -as de SOlttaS "j'étais" et, approxin1ativement, au e franç.ais de "dedans". 2° Le é accentué et le e long correspondent au e accent aigu français de "désert". 3° le signe - correspond à la nasalisation de chaque voyelle. 4° A part la ron1ani et le rajasthani, les autres langues indo-aryennes ont un présent périphrastique (participe + auxiliaire, séparés ou conjoints). Voici, à titre d'exemple, la conjugaison du verbe ker "faire" dans l'indo-aryen et en rOInani. Présent du verbe ker "faire" rajastani jodhpuri nle~vari
hindi
panjabi
Inu keru
Ine- karta hu-
me kerdaé
thu keré
tu keré
tu karta he
tu kerdaé
ve, va keré
va keré
ve kruta he
o kerdaé
apa ker e
apa kera
haIn karté he
a~i kerdaé
"nous faisons" turne keren
tlle keré
tlla keré
t.uln karté ho
tus i kerdao
"v.ous faites" Y.onekeren
ve kere
ve kere
ve karté he
o kerdae
ron'I.ani me kerov "je fais" tu keres "tu fais" yov, yoy kerel "il, elle fait" ame keras
Inekeru
"ils, elles f.ont"
sindhi
cJogri
ka snlÏri
Ina ker'a-th.o tu kere-tll.o
be chus keran tse chuk keran
he kere-tho, hi kere-tllÎ asi ker'ü-tha
u kerana-va (ha) tu kerana-é o kerade as keran-é
tawâ, ta l kerf ü - tlla
til s kerade-o
toh' chi v keran
ve krea-tha
o kerade-né
t'iIn chi keran
-
-
14()
sù chu keran as 'chi keran
Futur du verbe ker "faire" r011ulni présent + -a
p,ogri kere-go, kergéo, kereg, ke~ge,kergéo,kergen
hindi, 111alwari-lne}vari présent
+ -ga
sindhi
ka Smiri
ma ke -dus tu ke-dé hu ke-do, hi ke-di
asi ke-dasé tawa, taw I ke-da we ke-da
keré
Mis à part. le sindhi, c'est au futur que l'indo-aryen présente les plus granùes resselnblances.
Passé du verbe ker "faire" _ _ 10 Inl)Jel,fect(f _ jodhpuri : 111e kery u ; panjabi : Ille ke rya ; rOlnani transylvaine: ke rY011'l; hindi: 111e-ne kiya... "j'ai fait". 20 Perfectif
e
e
11le
jodhpuri : rn kerdiy ü ; panjabi : 111 kerdeta ; hinùi : 1Jlë-ne kerdiya ; rOlnani : Ine kerd'ol1z... "j'ai fait jusqu'au bout". Donc, 11zekerd'oln n'est pas un "parfait" et sa forlnation n'est pas kerdo + iSOlll(ce qui serait un passif "je suis fait"), Inais ker + diY0111(de, ja, dai...), jouant le lnêlne rôle en ind~)-aryen que les préverb~s perfectivant en russe et d'autres langues slaves: Ine-ne kiya "ya d'eial" ; Inene kerdiya "ya sd'eiat". En revanche, en rOlnani COlmnedans beaucoup d'autres langues, les verbes transitionnels (verbes de changelnent d'état) ont un parfait et un plus-queparfait: nIe beshov "je m'assois" ; aoriste: I1ze besht'0111 "je m'assis" ; parfait: Ine SOII1beshto, -Î "je suis assis"(e)" ; plus-que-parfait: 1ne SOlnas beshto "j'étais assis".
Ces paradiglnes de l'ïndo-aryen parlent plus éloquemment que tous les cOlll11lentaires : d'un seul coup d'oeil, nous pouvons placer la romani parn1i les dialectes du I{ajasthan. Le présent fortuel du jodhpuri, seulblable à celui de la romani, efface d'un trait "]'archaJ'S111e"de la romani. Ce tableau montre aussi que, 11lême actuelle1l1ent, quand les différents dialectes ont acquis un statut de langues indépendantes, les différences d'une de ces langues à l'autre ne sont pas infranchissables. 141
F. LA ROMANI ET LA DUMAKI* En dépit de ces évidences, un auteur - Fussman (50) n'hésite pas à placer la romani parmi les dialectes du NordOuest de l'Inde, à côté de la Qumaki - la langue des Doms - ; ce faisant, il rejoint Jules Bloch qui a tiré le trait d'union entre les Doms et les Roma en s'appuyant exclusivement sur l'holllophonie des mots rom - fjom. Or, la Qumaki ne présente qu'une ressemblance lointaine avec le hindi et la romani, comme le montre sa description par le Colonel Lorimer (51). Lorimer s'étonne de ne trouver dans le vocabulaire des Doma que deux mots de provenance de balti thibétain, car la tradition veut qu'ils soient venus du Baltistan dans la région du Hunza: berpa "peuplier" et J}ayo "sel", et probablement s{unba "pensée" qu'on trouve aussi en burushaski et en slnna. Selon la répartition de 611 mots notés par Lorimer: 143 viennent du burushaski, à peu près 140 du shina, 44 des autres langues, en particulier de l'arabe et du persan, et le reste - approximativement 284 mots - représente de l'''authentic Dun1aki". Sur ces 284 n10ts, il y a une cinquantaine de lllots con11lluns au 11indi-rajasthani, au panjabi et à la romani ou à l'une de ces langues énumérées. A n1a connaissance, voici les mots spécifiques à la Qumaki et à la romani: Qumaki : bebai - romani: phabuy, phabay "pomme" ; dU111aki: lÙna - ron1ani : lÙna "morve" ; Qumaki : purshul11.romani: PUSlzUI11. "puce". On notera dans la Qumaki : -la perte de l'aspiration: gor - hi. - gller - ron1. kller "lnaison" ; bein - hi.behen - panj., rom. phen "soeur" ; j iba rOlll.chib «jibh) "langue" ; bas - hi. bllasha "langue, parler"; - la préservation de kr : kro111. - ln. k(un "travail" ; -la confusion de alo : kOll - rOlnani et hindi kan "oreille" ; nok - hindi et ron1ani nak "nez", etc. Contrairelllent à la romani, la QU111akia préservé les consonnes cérébrales: be 4(1 "brebis", ku 4a "n1ur", pe 1 "ventre"...
*
Sur 22 adverbes de lieu, deux se rapprochent de la romani et du hindi: hageni "devant", lzagi "en avant" : hindi age,
* lei, le c}et le
t eOlTespondent
approxiInativetnent
142
aux d et t émglais.
romani angil "devant", en avant". Sur 1es 13 adverbes de temps, aucun n'est comnlun à la romani et au hindi. Présent et passé du verbe "être" Pa~sé
Présent rOll1l1ni
dullwki
r011'lani
dunwki
Ine SOIn "je suis" tu san "tu es" yov isi
u ch î S
u chîseka
tu ch ai
Ine sOlnas "j'étais" tu sanas
hëi cha
"tu étais" yov isis
hëi chieka
"il est" yoy isi
hai chi
"il était" yoy isis
hai chîka
"elle est" mnesam "nous SOInInes
tUlne san
eIné cho (chong) tumé chot
"elle était" aIne samas "nous étions"
eIné choka
tUlne sanas
tUlné ch <>teka
"vous étiez" yone sis "ils, elles étaient"
"vous êtes"
yone si "ils, elles sont"
eng ché
tu chayeka
hei, hiy chëka
Présent et aoriste du verbe "frapper, donner un coup" Présent r0111alli
Aoriste rOJ11(llli
dlunllki
dru11,aki
Ine chinov
Ine (?) té ch î s
Ine chind'oln
Ine ten'iln
"je frappe" t.u chines
tu tëi cha
"je frappai" tu chind'an
tu ten'i
heya te igi chi
"tu frappas" yov chind'a tt "il frappa yoy chind'a
"elle frappe" ame chinas
eIné tëim cho
"elle frappa" mne chindtan
"nous frappons" turne chinen
tUlné t'eigu(t) chot
"nous frappfunes" tUlne chindle tumé tén 0 t
"vous frappez" yone chinen
éngé téigne che
"vous frappâtes" yone chindle
"tu frappes" yov chinel tt "il frappe yoy chinel
haeyen t'eige cha
143
.haeyen ten'in
Iné t.en<>m
éngé t.éné
Futur du verbe "frapper, donner un coup" rOl1lanÎ
dlunaki
Ine tut chinava
u tus t'ës
"je te frapperai" tu chinesas les
tu haéies tëiya
"tu le rra pperas" yov chinela tut
haeyen tus t ë ega
"il te fi-appera" yoy chinela tut
heya tus tëigi
"elle te frappera" aIne chinasa len
élné engets tëilll
"nous les frapperons" tUlne chinena len
tUIné engets t ë igut
"vous les frapperez" yone chinena lmnen
éngé tUInéts t'ëingé
"ils vous frapperont"
Ces tableaux contrastifs de la rOlllani et de la dU111aki 1110ntrentque le présent et le passé du verbe "être", d'une part, et le présent, l'aoriste et le futur du verbe "frapper", d'autre part, n'ont pas plus de resse111blance entre eux que la r0111ani et n'i111portequelle langue du Nord-Ouest de l'Inde, et l11ênle, de n'inlporte quelle langue indo-européenne. En effet, le présent r0111anoest beaucoup plus près du latin ou du russe, par exenlple, que de la dU111aki. On constate donc que, si la c0111paraisonde la r0111aniavec l'indo-aryen l110ntre sa presqu'identité avec le jodhpuri, la QU111aki est très éloignée, aussi bien de l'indo-aryen que de la r0l11ani.
144
CONCLUSION GÉNÉRALE SUR L'IDENTITÉ DU PEUPLE TSIGANE Dans cette prenlière partie concernant l'identité du Peuple Tsigane, nous avons appliqué d'une Inanière pragmatique les études interdisciplinaires (linguistique, ethnologie, anthropologie, archives) et les résultats obtenus justifient le bienfondé de nos ll1éthodes. Si l'llistoire proprell1ent dite - c'est-à-dire les archives - de ll1êll1eque l'anthropologie, déll10ntrent la caste originelle des }"{o111ané Chavé, la linguistique indique, d'une ll1anière précise, leur habitat originel. Mais, étant donné que nous savons que "la grande maison" des Rajputs et des Kshatriyas s'étendait de l'Océan Indien (Sindh, }{ajputana, en passant par Delhi) jusqu'à Bénarès, les archives et l'anthropologie démontrent, elles aussi, l'habitat originel en Inde des Romané Chavé. Le tableau et la carte des 111igrationsdes Romané Chavé dans l'espace et dans le ten1ps, placés en tête de cet ouvrage, sont l'aboutissenlent de ces rec.herches. En 1976, Ventzel et Cerenkov, dans leur étude sur "les dialectes de la langue tsigane"(30), ont soulevé les questions suivantes sur l'identité ronlani : "L'indologie actuelle ne peut établir avec certitude: 1. l'aire prinlitive des nOlllades ou des sédentaires" d'un groupe ethnique qui est à la hase du peuple tsigane; 2. l'appartenance ethnique des Tsiganes à un groupe ethnique indien; 3. la relation Unguistique avec les dialectes déterlllinés du 1110yenindien; 4. l'appartenance à une caste, ou Inétier-classe, de leurs ancêtres; 5. la datation précise des exodes des Tsiganes de l'Inde; 6. les causes de leurs exodes."
145
Huit ans a]Jrès, les "tsiganologues" dans leurs articles publiés dans Le Courrier lie l'UNESCO (31) sont encore incapables de répondre à aucune de ces questions. 'Au colloque organisé dans le cadre du Festival international de la danse et musique tsiganes qui s'est tenu à Gorz6v (Pologne), en aoat }'992, Cerenkov avec les autres "tsiganologues" assimilaient encore les Tsiganes aux <joms, en ne se basant que sur l'holllophonie des mots rOln.-rjoln. Qui sont donc les Tsiganes? En déterminant l'identité romani, en mettant à nu l'âllle romani (cf. Culture, p.59), nous pouvons répondre à ces énigmes. En effet, en collaboration avec les savants de l'Europe et de l'Inde, nos études interdisciplinaires où sont cOlllparés les systènles et non pas les faits séparés nous ont permis d'apporter les solutions à ces questions qui peuvent être réduites aux trois principales: 1. Origines exactes des Ronlané Chavé en Inde? Etat de Dell1i et ses environs, en particulier le I{ajasthan. 2. Castes originelles? Environ 90% de Kshalriyas et de Rajputs; 10 % de Brahnlanes. 3. Dates et causes de leurs exodes? - 1er exode aù VIlle siècle après J.C., dû au débordelnent du fleuve Sindh ; - 2e exode à-la fin du XIIe siècle après J.C., dû à la défaite de la dernière bataille de Teraïrn (1192).
146
DEUXIÈME L'AVENIR
PARTIE
DE LA ROMANI
A. PROJET POUR LA ROMANI Le chapitre consacré à la langue a montré l'unité linguistique des Ronlané Chavé sur le plan granlmatical et sur celui du vocabulaire de base. Pour leur cOl1lpréhension intercontinentale, seul demeure le problème du vocabulaire moderne et scientifique. Ce problèl1le résolu, on aboutit à une langue internationale à l'avenir prometteur: la rOlllani conlmune. Les préoccupations de la fOr111ationde la rOlnani C0111Illune pour les ]{oI1Iané Chavé COl1IJ1Iencèrent presqu'en 111êl1letCHIpSque surgirent les problènles d'une langue véhiculaire pour l'Union des fJats indiens. Les patriotes indiens proposèrent ou le sanskrit ou le hindi. Mais, l'Inde dravidienne (Kerala. Talnil Nadu, Karnataka) et certains enlployés du gouvernel1lent proposèrent l'anglais. Dès mon arrivée à New-J)eI11i. en 1962, je fus attaché à l'Académie internationale de la culture indienne dont le directeur, le Pr Dr Raghu Vira. parlenlentaire et grand érudit du sanskrit. était en train de terminer avec. une inlportante équipe la sanskritisation du hindi. qui ahoutira à un dictionnaire de 1572 pages in-4° (!) publié en 1969. Tout en faisant 111eSrecherches, je participe très activel11ent aux luttes linguistiques en Inde et, tout naturellelnent, je défends le hindi, la langue soeur de la rOl1lani. Et c'est le 26 janvier 1964 que, seul étranger, je prends part à la déclaration du 11indi COlnme langue véhiculaire de l'Union Indienne. C'est la ll1ême année qu'a eu lieu un des plus grands congrès des Orientalistes, à New-Delhi, où j'apportais déjà ma contribution avec. deux c.olnmunications - la prelnière sur l'identité rOl1lani, - la seconde, sur les "problèl1leS de la rOl1lalli comnlune= problènles d'une langue internationale" Aujourd'hui, ces préoccupations des ROl1lané Chavé pour leur cOl1lnlunication intercontinentale sont devenues encore plus aiguës, étant donné le réveil général de notre Peuple. C'est la raison pour laquclle, notre projet d'internationalisation de la r0111ani.SOUl1lisà l'UNESCO dès 1978 et actualisé jusqu'à ce jour. revêt une inIportance capitale. Il a 149
d'ailleurs reçu l'appui de nombreuses délégations (France, Espagne, Portugal, Inde, ChilL..), de l'Union Latine, de l'Ambassade de l'Inde, de l'Organisation de l'Unité Africaine, etc. Faute de son aboutissell1ent par ll1anque de moyens tinanciers, des linguistes ignorant les problèll1es de la langue tsigane s'enlparent de ce projet, le déforlnent et le diffusent, entravant ainsi l'intercommunication des Tsiganes à tous les hiveaux - littéraire et scientifique. Il est donc ill1portant de clarifier les questions concernant cette romani COll1mune. I. L'INTERNATIONALISATION
DE I~A ROMANI
J-Jerésulné du projet à l'UNESCO indique que la formation de la rOIl1aniCOll1111une cOIl1portedeux volets: - la sanskritisation des terll1es du langage courant (ou indianisation) ; - la formation des termes l110dernes et techniques (ou interna ti 0 nal is ati 0 n) .
La sanskritisation (indianisation) est à l'heure actuelle ternlinée. Elle est illustrée par une série de textes bilingues (roll1ani-français) sur différents thèlllCS (conversation, prière, socio-politique), que l'on trouvera ci-après (c:f. PI). ] 59 il 178), ainsi que par le lexique in .fille (c:(. I)j). 191 et suivantes). Reste la forll1ation du vocabulaire international, c'est-àdire, l'ensemble des 1110tSI1lodernes et techniques COlllnluns aux langues rOlllanes ct à J'anglais, qui sera inclus dans la rOl1lani courante. C'est à !){[rtir lie et {fans cette rOIl1aniinternationalisée que seront formés les dictionnaires spécialisés dans tous les dOll1aines des sciences humaines: linguistique, ethnologie, sociologie, droit, etc. Et c'est ensuite que ces dictionnaires r0l11ani-français et français-roll1ani seront traduits dans les autres langues. SANSKRISATIC)N(OlTINDIANISATIC)N) La cOlnparaison des langues indo-aryennes 1110dernes et de la romani a montré que: a) 60 % des mots de base du hindi et du rajasthani (zone centrale linguistique de l'Inde) sont les IllêIl1es que ceux de la ronlani. b) Tout ce qui ll1anque à l'indo-aryen Il1anque aussi à la romani.
15f)
L'indo-aryen a comblé. cettè lacune par l'emprunt à l'iranien et à l'arabe, langues de leurs anciens colonisateurs, et la romani par l'emprunt à des langues nationales en contact: russe, allemand, serbo-croate, etc. Ainsi, les emprunts chez les R0111ané Chavé, excepté quelques 1110tSpropres à chaque groupe dialectal, et des mots grecs dans tous les dialectes, sont lnobiZes, changeant en fonction de l'endroit et de l'interIoeu teur . Si les R0111anéChavé vivaient dans un seul pays, la situation linguistique des Indo-Aryens et des Romané Chavé serait identique. Malheureusement, après deux exodes, les Romané Chavé se sont dispersés à travers toute l'Europe et les deux Aluériques. C'est la raison pour laquelle chaque dialecte tsigane diffère d'un autre par les emprunts des ter111es modernes et techniques à la langue de son pays, ce qui explique, à certains niveaux de la con1ll1unication, une véritable "Tour de Babel". Après la séparation de la 111ajorité des Indo-Aryens ll1usulll1ans de l'Inde, et la for111ationdu Pakistan occidental et oriental, les deux C0111ll1unautésont fait évoluer leur langue sur le plan lexical de différentes manières: - les musulluans ont continué à ell1prunter à l'arabe.
- l.les
hindous
ont re111placé les 1110ts arabes
et iraniens
par
le sanskrit. Quant aux ROlnané Chavé, dès notre prelnière communication (Congrès des Orientalistes, New-Delhi, 1964), nous avons proposé de remplacer tous les emprunts du voc{!buZaire lIe base aux langues en contact (que nous appelons "ell1prunts mobiles") par le sanskrit qui fait déjà partie du vocabulaire du hindi, 111aisen l'adaptant à la phonologie de la rOll1ani. Ex : skr., hindi, akrll1nalla, ll1. "raid, incursion, attaque, agression" - rOll1ani a kra Il, ll1. «akravana < akrall1ana) . FORMATION DES TERMES MODEI~NES E'T lECHNIQUES (Oll IN1ERNA TIONAl.JSArrION) L'internationalisation de la r0111ani cOll1porte deux niveaux: celui du vocabulaire et de sa signification.
Vocabulaire Toutes les langues européennes possèdent approximativen1ent deux à trois ll1ille ll10tS,constituant le vocabulaire de base. Chaque langue a cOll1plété ce vocabulaire, soit par dérivation, c'est-à-dire, par de nouvelles formations de IUOtSdéjà is!
existants, soit par un emprunt direct à d'autres langues, soit par un calque qui n'est qu'une traduction d'une autre langue. D'ailleurs, les linguistes sont d'accord pour reconnaître la même valeur au calque et à l'elnprunt. C'est donc par ces trois ressources que la ll1asse du vocabulaire européen est consti-, tuée: les peuples latins, en puisant directement dans l'héritage gréco-latin, les Anglais par l'intermédiaire des Normands francisés, les autres peuples d'Europe en traduisant les concepts gréco-latins dans leurs langues. De cette manière, nous avons, apparemment, une unité culturelle qui se traduit dans les concepts linguistiques. De toutes les parties constituant une langue, c'est le vocabulaire qui est le plus intégrable, sans porter atteinte à la souveraineté de celle-ci. Ainsi, les Nor111andsont e111portéen Angleterre la presque totalité de leur vocabulaire. Grâce à cet apport, les Français et les Anglais ont plus de 60 % de 1110ts en C0111111un- la presque totali té des 1110tS11lodernes. Cependant, l'anglais et le français sont deux langues différentes, parce que leurs structures et l'espri t qui les ani111esont différents. Ainsi, il est clair qu'une langue n'est pas un asselnblage des unités distinctives et significati Yes, Blais un corps vivant doté d'une â111e,de cet esprit infusé durant des siècles par le peuple qui la parle. Si la langue n'était qu'un robot cOll1posé des unités lexicales et gramlllaticales, l'esperanto et autres "langues internationales" auraient pu conquérir l'univers depuis longtenlps ; lllais exactenlent parce que ces langues artificielles ne sont que des robots dépourvus d'âme, elle n'ont conquis que quelques centaines de 11lilliers d'adhérents dans l'espace d'un siècle. Etant donné l'évolution rapide de la société, qui provoque l'accu111ulation de nouveaux ter11les, la rOlllani aura certaine111ent de nouvelles lacunes, et ceci Inêlne pOllr les n'I.otsles plus courants. Alors que faire? Doit-on calquer la romani sur le vocabulaire l1loderne C0111ll1e le font actuelle111ent les Indo-Aryens et les autres peuples? Non, ce serait élever de nouvelles barrières pour l'entendement international. Nous avons donc décidé d'exploiter toutes les ressources du vocabulaire international et nous considérons COJ1unevocabulaire internatiolllll les 11'/.OtS COJ1'l.l1'/.uns aux lllngues ron'l.lIlleset à l'anglais. Nous C0111111encerons par l'étude des dictionnaires spécitïques et ceci, dans les d0111ainesdes sciences de l'H0l11ll1e: linguistique, sociologie, ethnologie, éconolnie, etc. Le but de cette étude est la con1pilation des vocables C011lnluns aux langues rlilnanes et à l'anglais. 152
Le choix de ces vocables présente des cas en1barrassants : a) On trouvera dans chaque langue romane des 1110ts il' 0 rig i ne latine
- qui manquent aux autres langues romanes; - qui se trouvent dans toutes les langues romanes, mais qui ll1anquent à l'anglais; - qui se trouvent en anglais, mais qui manquent à une ou plusieurs langues romanes. b) On trouvera des mots ll'origine ibérique, orientale ou gerl11.anique, qui ne se trouvent que dans certaines langues rOlnanes ou en anglais. Etant donné la formation accélerée des néologismes, aussi bien au Québec que dans les pays latins, on se den1ande si ces nouvelles forll1ations d'origine latine qui ne sont COlnmunes ni à J'anglais, ni parfois ll1ênle à aucune des langues rOll1anes, peuvent être incluses dans le vocabulaire ron1ano. - Si ce ne sont que des calques de l'anglais, i1 ne faut pas en tenir cOInpte. - En revanche, rien n'enlpêche de les accepter si elles sont originales et nouvelles, car chaque 1110tdésigne un objet, une action ou une idée qui, tÔt ou tard, fera partie des autres langues. Signification Considérons ll1aintenant le vocahulaire sur le plan de sa signification. En indiquant sa signification de base et sa signification dans le langage courant, nous aboutissons au vocabulaire international lie base. D'avance, il faut adnlettre qu'il y aura de nOll1breuses variations dans chacun des dialectes tsiganes - "cha111psén1antique" différent selon chaque dialecte dont le sujet parlant se guidera selon sa propre langue nationale. Tout choix dans ce dolnaine sera nécessairen1ent arbitraire: un francophone se guidera nécessairen1ent selon la synonYll1ie française, et l'italophone, J'hispanophone, le lusophone, d'après la sienne, sans parler des anglophones, des slavophones et des gern1anophones... C'est dans ce vocabulaire international courant que l'on puisera les 1110tSqui 111anquentau vocabulaire courant de la romani. Ainsi enrichi, ce vocabulaire constituera le premier dictionnaire de la r0111aniCOlllll1unede base. Ce dictionnaire international rOlnano- français et francoron1ano de base sera ensuite traduit dans d'autres langues: dictionnaire international rOlnanO-fusse et russo-rOlnano, romano-allell1and et allell1and-ro111ano,etc.
153
Dictionnaires spéc~fiques Après avoir établi le dictionnaire international de la rOll1ani COlllmune de base, nous nous attaquerons aux dictionnaires spécifiques dans tous les doulaines des sciences de l'Holl1me, avec exemples à l'appui. On pourrait laisser chercher les définitions des terules scientifiques à cl1acun des spécialistes tsiganes dans les dictionnaires spécifiques de sa propre langue. Mais de tels dictionnaires nous paraissent décourageants pour les usagers. Qui plus est, le contenu de ces termes risque de diverger selon les auteurs. Pourtant, leur défaut principal serait "la perte de temps". Donc, l'impératif du "rendeulent" nous dicte la nécessité de la détinition de chacun des terules inclus dans un dictionnaire spécialisé. Cette lié.finitioll terlninologique doit être en rOI11.aniinternatiollale. Ainsi, chaque dictionnaire spécialisé sera, COUlmele dictionnaire de base, tout d'abord romano-français, franco-roulano, et ensuite seulelllent, traduit dans d'autres langues - russe, alleuland,etc. Il faut rappeler ici qu'en roulani, nous partons du point "zéro" dans cette sorte de recherche. En effet, le plus grand dictionnaire tsigane existant actuelleulent, celui de Rade Uhlik (52), ne cOll1pte pas plus de UI0ts indo-aryens (donc Coul111uns.àtous les principaux dialectes tsiganes) que notre petit lexique joint aux Contes et Récits tsiganes (53). Le reste de son dictionnaire se Coulpose de mots serbo-croates et des autres langues de l'Europe Centrale. Cet exenlple nous montre que les "tsiganologues" en restent encore avec leurs "dictionnaires" au stade des déhuts de nos recherches sur la linguistique ronlanÏ, c'est -à-dire, en 1954... Méthode - Collecter des terlllCS franco-anglais dans tous les d0111aincs : linguistique, ethnologie, sociologie, anthropologie, archéologie, droi t, éconolllie, relations internationales. - Etablir les terules COlll11lunsà ce vocabulaire spécifique à cl1aque doulaine des sciences huulaines. - Recueillir les terules spécitiques propres aux sciences 11umaines, COll11llunsau français et à l'anglais. - Comparer la totalité du vocabulaire comn1un francoanglais aux autres langues rOlllanes, pour en extraire le vocabulaire COll1lllun. Pour que ce vocabulaire soit vraiment international, nous ajouterons aussi les mots internationaux faisant partie du 154
vocabulaire des autres langues: russe, allemand, hindi, arabe, chinois et japonais, bien entendu en collaboration avec leurs sujets parlants. II. L'OBJECTIF DU PROJET L'i,ltérêt pour les Tsigalles : la communication intercontinentale Par suite de la dispersion des Tsiganes à travers le monde, leur langue se trouve fragmentée en autant de dialectes que de pays où ils habitent. La solution? Le remplacement des emprunts lexicaux à toutes les langues en contact par le vocabulaire international, c'est-à-dire, l'ensemble des mots communs aux langues latines et à l'anglais. Ainsi, la rOlnani internationalisée deviendra le ciment de l'unité linguistique et culturelle tsiganes. Qui plus est, en tant que langue véhiculaire, elle servira d'information sur tous les problèllles socio-économiques et politiques que les Tsiganes rencontrent, devenant ainsi un atout principal dans la lutte qu'ils mènent pour leur intégration dans la société de leurs pays respectifs. L'i,ltérêt pour les Etats Inelllbres de l'UNESCO, des COlnlnunautés Européennes, du Conseil de l'Europe: l'intégration du sous-prolétariat tsigane dans notre société industrielle. Plus de cinq siècles d'essais d'assilllilation se sont soldés par des échecs parce qu'il n'existe pas d'assimilation sans intégration harlllonieuse préalable. L'histoire lllontre que les Tsiganes (Indo-Aryens i111migrés dans l'Europe du MoyenAge) qui ont eu la chance de s'intégrer dans les armées des rois et des seigneurs féodaux, ou par les liens de mariage, ne sont plus "Tsiganes, Gitans, Bohémiens", etc., mais Français, Espagols, Polonais, Anglais, etc. L'élén1ent principal de cette intégration: enlever, la crainte d'assimilation forcée, en favorisant l'épanouissement linguistique et culturel de cette 111inoritéappartenant aux anciennes langue et culture indo-aryennes. En acceptant notre projet de l'internationalisation de la r01l1ani, les Etats favorables à cette intégration, comn1e la Suède et l'Espagne, par exemple, éviteront des dépenses énormes pour la formation de dictionnaires et de lllanuels dans différents dialectes. L'i,ltérêt pour le Tiers Monde: véhiculaires nationales.
155
forn1ation de langues
L'internationalisation de la romani peut servir de modèle à la forlllation des langues nationales pour les Etats, actuel1eInent souverains~ des anciennes colonies, c'est-à-dire, grosso Inodo, à tous les Etats du Tiers Monde. En effet, tous leurs Peuples sont confrontés, sur le plan linguistique, au lllême problème que les ROlllané Chavé, à savoir: la formation des 1110tsmodernes et des mots techniques dans tous les domaines des sciences humaines et en technologie. Ces mots internationaux pourront être adaptés au canon du mot de chaque langue véhiculaire en formation des pays du Tiers Monde, si notre principe d'internationalisation est accepté par les autres Peuples. L'i,ltérêt pour l'Europe: langue supranationale éventuelle donnant la solution pour les lllinorités nationales. Quelle langue européenne peut jouer ce rôle? Il selllble que ce devrait être celle qui possède toutes les qualités mises en avant par les partisans des "langues internationales" : - être apolitique; - posséder une structure simple et rigoureuse; - avoir un vocabulaire international. La ronlanÎ, sans être une langue artitlciene~ répond à ces exigences: 1) Elle est apolitique parce que les ROlnané Chavé fornlent un Peuple et non pas une Nation: ils ne possèdent pas de territoire à eux. Les millions de Tsiganes dispersés à travers l'Europe et les deux Anlériques sont considérés par toutes les nations C0111nle"leurs Tsiganes". Certes, les Romané Chavé n'ont aucun prestige politique et leur langue est une langue orale. Mais, déjà à l'époque~ les grands comparatistes néogrammairiens avait délllontré que la langue r0l11ani était "parent de sang du noble sanskrit, la plus parfaite des langues". Or, c'est en sanskrit que sont écrits les chefsd'oeuvre littéraires et, en particulier, les plus grandes épopées indo-européennes - le Ramayana et le Mahabharata. Si le sanskrit a rejoint aujourd'hui le p~loton des langues 1110rtes, comme le grec et le latin par exenlple, la romani - son modèle réduit - est bien vivante et infiniment plus facile à manier que son illustre prototype. 2) La morpho-syntaxe de la romani, surtout du balte oriental (depuis le départ des Tsiganes de la Grèce vers le Nord, un siècle avant la prise de Constantinople, le balte oriental a évolué~ pour ainsi dire en vase clos), est d'une simplicité, d'une rigueur et d'une logique qui peuvent se 111esureravec les langues artificielles: il n'existe ni d'homo156
nymie ni de synonyn1ie. Chaque morphème et chaquelexème n'ont qu'une signification fondan1entale. Peu d'exceptions, de verbes irréguliers, ou d'autres complications gramn1aticales. 3) La romani est l'unique langue actuellement parlée en Europe où l'on peu inclure la totalité du vocabulaire international et des n10ts scientifiques sans aucun arbitraire, puisque chaque locuteur ron1ano peut employer C0l11me "eluprunt mobile" n'iluporte quel n10t de sa langue nationale; et, con1n1e nous l'avons vu, l'unique solution pour délnolir cette tour de Babel, qui pèse si lourden1ent sur la cOlnmunication entre les Roma du monde, est le remplacement de ces "en1prunts mobiles" par le vocabulaire international vocabulaire considéré C0111lnesien par tous les peuples et nations d'Europe. De plus, la forme et la transcription, sous lesquelles la r0111aniprésente ce vocabulaire international, sont be'aucoup plus accessibles pour tous: ce sont des lexèmes racines ou thèlnes olnnivalents, à la manière de certaines racines françaises et anglaises: .fish, 111.arche,etc. ou, à la n1anière de racines rOlnané : trush f. Ine trusht'oll -alo, "soif, avoir soif, assoiffé, ; trash f. -10 "peur, avoir peur, peureux" ; de Inême : d~fer f. -ano, "différence, distinguer, distinctif~ différent". Ma suggestion n'aurait toute son i111portance que si le c.I10ixse posait d'une langue neutre, apolitique, dans l'i111médiat. Elle ne servirait, au départ, que pour les relations extérieures - diplol11atiques. Au fur et à mesure que les liens des Etats 'de l'Europe se resserreront, les Instances de tout ordre s'internationaliseront et, par conséquent, la cohésion linguistique de l'Europe s'affirmera. Donc, l'expansion de la koïné européenne dépendra de sa cohésion politique. Quand elle aboutira à un Etat fédéral européen, le tableau linguistique de l'Europe sera le suivant: koïné européenne =
=
langue supranationale européennè ; langue nationale fédérale (franç.ais, anglais, russe...) ; langue nationale (breton, occi tan, basque, LN = catalan...) ; langues régionales (différents LR= Niederdeutch, diftërents dialectes suisses, etc...) ; LME ou LMN =langues de 111inoritésethniques ou langues de Ininorités nationales (ron1ani, yiddish... russe en France, français en Alnérique, allen1and en Pologne, etc.) LSNE
LNF=
157
Un gouvernement, quelle que soit son envergure territoriale et démographique, qui permet l'épanouissement éconOlnique et culturel de tous ses Etats, aura des chances de survivre à toutes les tempêtes. Ce qu'il faut rechercher, à tout prix et par tous les moyens, dans un grand Etat CODImedans un couple - la plus petite cellule sociale - c'est le respect et la synIbiose des différentes valeurs, des différentes cultures, et non pas la domination de l'une par l'autre, domination qui, un jour ou l'autre, conduira à un, déséquilibre et à une désagrégation totale. La richesse, la' grandeur d'un Etat se mesurent par la symbiose des différentes cultures et le respect nlutuel de toutes les valeurs de ses partenaires qui seul permet un modus vivendi satisfaisant pour tous. Ainsi, on voit qu'une langue supranationale européenne pourrait aider à abattre les frontières linguistiques et apporter une large contribution à la fraternité humaine. La langue supranationale européenne nous paraît l'unique issue réaliste pour satisfaire les réclanlations de plus en plus pressantes des "nlinorités" (on les appellent "lninorités" parce qu'on les veut l11.ineures !) ethniques et nationales dans beaucoup d'Etats d'Europe. Une dernière considération - extralinguistique - est celleci : tous les jeunes du nlonde, qui ont repris la lut.te pour les valeurs pour lesquelles les Ronlané Chavé ont ét.é persécutés, exconlmuniés et. lnassacrés durant de longs siècles - l'amour désintéressé, la haine de l'hypocrisie, la tolérance à travers les frontières, la soif illilnitée de Liberté - préféreront l'apprentissage d'une langue naturelle, vivante, à celle d'une langue artificielle, d'une langue robot C0l1l111e l'espéranto ou l'IDO, et.c. Et ceux qui luttent pour la préservation de notre culture, de nos valeurs européennes, contre l'a111éricanisation forcenée actuelle, préfèreront cette langue internationale à l'anglais.
158
B . ILLUSTRA TIONS BILINGUES Rien ne peut Inieux illustrer la vitalité de la rOlnani COlTImU11e que des exelTIples (rolTIani-français) aussi variés que ceux relatifs aux thèlnes suivants :
..Conversations .Socio-politique Plières
VAKIRIPE Vizit - Korl aday ? - Ada.
l11.e.
- KOl1 tu ? - Ada Ine, M{ld'(l.
tiri vak.
- Arl, d(1 tu, preI11£l1lgov, llahaliyorl - A{la 11'ichi ( ca l11.ude llpe ).
- S{lst'(lkirov
tut, Miriphen.!
- Parikirov, ro I1les {llJe
Sir akanà
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111.Ïre
ta rg.
- K()n.es tu alioy 111.ild'an. ? - DikYOl1l Son. 'à et Ruz '({ Al 'e ksal1 (iri n.à Zh il 'on.kéI1g
- Savell tu lnil{i'cln ? - But Cuxnél1, i Kurlandia.tar paru{lé len.sa. i kÙ1{lle lel1llar -
tiro sastipé
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So n.evo Mirtatar
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Bul{I(IV'011ki
pen.e
Al'eks'eyollk()ste, sir potjJe)Ja, yek lendar p'ere ZhC111tkli ph(lra{l'{ll(l, akana yov a(le - Dévlclle, 111ir() praloro ! SClvekayarlle varikitsi pe )Jekheste ! A kay sis (un.aré ? - Sir s(lré lille tetr(lllen. kheré, yek
jJe Kost'{Jste I11.Ukya les baresa shpit(11.
a{la Mol'ovska !
gajo, prOb(lblès potkin.dlo, liya les krig, kérti tep(lruvel grenS{J, sir yekh.e kherestclr viurl1 'all(line trin-shtar Mol'ovska i churdinepe pe leste (lesten.sa... ten.atralliyasas pashil yek ray, lioln.ar{les(IS les.
16()
CONVERSA TIONS Visite - Qui est-là? - C'est moi. - Qui, toi? - C'est lnoi, Mad'a. - A11!C'est toi? Excuse-moi, je n'ai pas reconnu ta voix. - Cela ne fait rien (Elles s'elllbrassent). - Je te salue, mon Amie! Comment va maintenant ta santé? - Merci, bien. Il y a déjà trois jours que je me suis levée et je suis allée avec mon mal; au Inarché. - Qui as-tu renco11trélà-bas ? - J'ai vu Son'a et Ruz'a, du clan de Baklashonki, et Al'exandrina de Gil'onki. - Qui as-tu rencontré encore? - Beaucoup de Tsigane~ Cuxni (Tsiganes lettons et esthoniens, anciens Sinti polonisés), de Courlande et de Vidzelne ; nos ROlna ont échangé des chevaux avec eux et leur en ont acheté de très beaux. - As-tu des nouvelles de Mirta ? N'était-elle pas enceinte? - Oui, c'est vrai. Dans deux mois, elle accouchera. - Et les autres? - Beaucoup de choses. Les Buldav'onki (nom du clan des Tsiganes vlach russifiés signifiant "ceux qui donnent leur derrière") se sont jetés sur Kost'a Al'eks'eyonko et, quand il était terrassé, l'un d'eux lui a asséné avec une pierre un coup sur la lnâchoire qu'il a fait éclater! Maintenant, il se trouve à l'hôpital. - Oh, Dieu! Mon petit frère! ...Qu'ils sont lâches, ces Mol'ovska ROlna! Plusieurs COl1treun seu]! Et Oll se trouvaient les nôtres? - Quand tous étaient prêts à partir, un étranger, probablement acheté (par les Mol'ovska), prit à part Kost'a, feignant de vouloir échanger des chevaux quand (brusquement), d'une l11aison,se précipitèrent trois-quatre Mol'ovska qui se jetèrent sur lui avec des bâtons plombés... Si un c.avalier n'était pas survenu, ils l'auraient tué.. .
161
Ade klas
- Lacho dives, Chavàle, Chavàle! - Lacho dives, M érclva! - Besherl te lé. Luk{J, shay tephal1l1es khirki, bClri perval, patrirt
'a vurn. 'an..
- Mishto, tatkal (yov phcl11{lelkhirki).
.
- PClrikirov. So kCl1n.ena{la{lives tesikl'on it'CISvay phugol?
- It'as!
- Mishto. Kali, phel1 al11el1ge kOl1 isis aln.ara lnaybaridir nllresh? - A111en{le sis trin. b(lre na.reshcl : Ashok, K(ll1.ishka i Akb(lr. NqjÙI0v SCIVO111cl.vIJ(lri{lirlen{lar. (S(lster hadel vCISt). - A tu, so 111.al1es? - Akbclr, a{[cll1{/lnaro RCIY (JnUrlnUr lnclshkir ad'eten.{le). - Soske? Vazhdava so nasis Hin{lo? SClster. rlabut gebro : "Alla l1àvazhd(IVa ... Yov isis, pr()bclb/es, t()/eraI1illir Hil1deI1{lclr, i y()V isis adàs(IVO baro sir (lglcl1le Narendre, 11.ea 111.e,ROl11.(lne Ch.ave, eb h.ara churlliyc1111. Bh(lrat, a{l'a yov isis bh(lrtan.() N(lresh, CI nllro lnallO. - Mishto, tuke cClcijJé. (A{l'eten.gire ta/:ya). - So l11.cl)1butillirk(lraterel a{kl trÙle M()n.ar.xel1? - Sare (ul'etcl : "Lengiri (Ipvc[{lali toler".
- PC117l0,
r()Sphell
{/111el1ge ne/but
vistral1il[ir,
so .V()11e kerde.
- YOl1e presar{le Bhar{lt pe sare shtar riga : pe Iven{l, pe P(lsh{lives, pe Ushtall i pe Pas 'an, ne a{le sare len.ge a{ln,e RClY(/11en.{leisis allajJat' Manushaklll1e Villa sir i a{le Bharclt. - Mishto. K{ili, Sh(IY teresites aglal1.o pat? - Nà, khel11.. Me S0111as {{tas'a nasvali i 11.(IS0I11.(IS alte lisey, . lle 111eva{lov so visikl'uvava {la pat.
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En classe - Bonjour, Mesdemoiselles et Messieurs! - Bonjour, Monsieur! - Asseyez-vous. Luka, voulez-vous fellner la fenêtre. Il y a un courant d'air, les feuilles volent. - Bien. Tout de suite (il fClme la fenêtre). - Merci. Que voulez-vous apprendre aujourd'hui: l'histoire ou la géographie? - L'l1istoire ! - D'accord. Kali, dites-nous qui était notre plus grand 111011arque
?
- Nous avions trois grands l110narques : Ashok, Kanishka et Akbar; je, ne sais qui était le plus grand d'entre eux. (Saster lève la main). - Et vous, qu'en pensez-vous? - Akbar, ce n'était pas notre roi (lnurmures parllli les élèves). - Pourquoi? Parce qu'il n'était pas l1indou '? Saster, un mOlnent etnbalTassé : Ce n'est pas pour cela... Il était probablement plus tolérant que les Hindous et il était aussi grand que les deux précédents monarques; mais nous, les Rotnané Chavé, avions déjà depuis longtelnps (quand il régnait) abandonné l'Indc. Ainsi, c'était un Inonarque indien, 111aisnon pas tsigane. - Bien. Vous avez raison (applaudissetnents des élèves). - Qu'est-ce qui caractérise le plus ces trois Inonarques ? Tous les élèves: leur tolérance exceptionnelle! - Parno! Racontez-nous un peu plus en détail ce qu'ils ont fait. - 0111eur doit rexpansion de l'Inde aux quatre horizons: au Nord, au Sud, à l'Est et à l'Ouest; 111ais,dans tous les royaumes qu'ils ont SOUlllis,il y avait les mêll1eSDroits de l'Holllme qu'en Inde. - Bien. Kali, pouvez-vous réciter la leçon précédente? - Non, pardon! J'étais 111alade hier et ne suis pas venue au
lycée. Mais je promets d'apprendre cette leçon.
163
- Misht(), trichol1 napregiya, pClt'ov Sf) visikl'OS{I. So In,e phel10v tuke, {I{la sagatlo vavii.enge ... Akal1a, kon.til1'UV{IS progra111, adc/dives ... ROl1Uln,les rokel : ''Akana jostel1 a{le sare lot'akire phagcl... shay, InCln.gas tut, Méraya, teanalizes prastut?" - SaJ11.at, n.e tl,t1n,e revizena. aglune patcl i ke{!el1a agal11.n.e. SCire: "Vad, va(l"! ShUl1élpe gon.cl. - Ne yachel1 Devlesa, ChaY(lle, Chavàle. - la Devlesa, Mérava.
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- Bon. Le trimestre n'est pas encore terminé. J'ai confiance que vous l'apprendrez. Ce que je vous dis est valable pour tous les autres... Maintenant, continuons le programme. Aujourd'hui... Roman l'interrolnpt : Maintenant, on lutte dans toutes les parties du monde... Voulez-vous analyser pour nous l'actualité? - D'accord, mais vous réviserez les leçons précédentes et
vous lirez les prochaines. Tous: promis, promis! On entend la cloche... - Alors, au revoir, Mesdellloiselles, Messieurs. - Au revoir, Monsieur.
165
BINDE Pater Doster Alnaro Dad, sav() san ade bolipe, Tevavel araSl10 tir() I()v, Tevavel tiro r{lyan, Te)Jllvel
tiro /«i,n.
Sij. pe bolipe, a{i'a i pe phu. De lll17.enge, a{klllives, a111(lrO sabllivesuno / kllel11 l1111.el1gell111{lre {losha Sir i al11.e khel11{IS al11are doshvale/1LP,e ; / n.àl(j{l Gl17.enaile perik, Ne 117.ukal17.e/l.fuyipastllr. All'll tevavel.
A ve Maria Yov sasti Mari, pher{li {ley, Devel tusa., PU11i{ii
tu 117.askhirjul'en.fJe
/ PU11i{io tire all{l'llko phel -Isos. Sllll Mari, /soseskiri {lav, Man.g DevIes vash al11en(fje papal1enge, Ak(lna i a{le a111(lre 111.eripaskiri hor.
A{l'a teVllve l.
Gloria Shllr Da{leske, Chaveske Sir isis a{l arll/11.b, I {(k{lna i Sllr{!rl,
i San. Phurlleske!
/ rule si{l'a i sil/'a. All'll teyavel.
166
l17.aro;
PRIERES Pater Doster Notre Père, qui êtes aux cieux, Que votre nom soit sanctifié, Que votre règne arrive, Que votre volonté soit faite, Sur la ten.e cornlne au ciel! Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour; Pardonnez-nous nos offenses COlnlne nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; Et ne nous laissez pas succomber à la tentation; Mais délivrez-nous du l11a1. Ainsi soit-il. A ve Maria Je vous salue, Malie, pleine de grâce; Le Seigneur est avec vous; Vous êtes bénie entre toutes les fClnmes Et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni. Sainte Malie, Mère de Dieu, Pliez pour nous, pauvres pécheurs, Maintenant et à l'heure de notre Inort. Ainsi soit-il. Gloria
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit! Cornlne il était au COlnlnencelnent, Mainte11antet pour toujours, Et dans les siècles des siècles Ainsi soit-il.
167
SOSYO "PurallO projet
CHA VENGIRI
- POLITIK
ada AKANATUNO INTEGRIN ade
: ROMANE MO DER NI
SEMA}" Acl{l titre) - et'ucl'akiro s{lvi sis reyalcli {Icle JU111982. Hellls, (1{Ia et'ucl sarda akan.atuni, vazhlklva so JJr()bleI11a thocle ade Pregino i l1àI1el{le, Sar{l{l aktuale problel11l:[' Mashkir v{Jvir, yoy oblel k0l11p(lrative table 111ashkir Evrope S(lIl1an.'(lkire rek0I11.el111'a (1969-1981) i 111.irePrq;et{1 vash UNESKO... 1962. IJershestar zhin.k() 1982. IJersh, ll{ia si siryakirde pe bish bersh.! Nakerasa s{fvliin, alie 1994 prejana 3() bersh i R(}111l111eCha.vengiri in.tegrin. a{le Se111l{;n.o-nitalo jivipé eb n.ale/a. a-ral11.b !
Evropakir()
KOI1 a da. eca/{ln.eskire utraJ1.a ? Safe kOl~fesengirepre/n,ale seln,{~ia. Oke Ud(lyran.a sir lengire apra{la reY{tlln.lle ade Shva~YtS(lr i a(le France.
. Ade Shvaytsar, alla Sel11.ll.i"Pr() Juventu.te ". M. J.J. Ochlé ade peskiri kOl~fer]Jub/illiaile ku/turale kooperyakiri I
Sa I11.Cll1.(Evropakiri
Juven.tute
Sa111an ') alie 1988, (losharopel "Pro i Illkire "kri.VlIkire l1.eg(lfivé l1.et~ie ( 1926-1973)
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Ch(lVOren.ge".54 Y()V l1.at{lral1.gel techinel : "Ak(ll1Il, ade rOl111ln.e l11.ejà kon si{leren so "SaYlle but'a vClsh B(lrellrOl17.eskire Ch{IVOren.ge ollli)J(f 3()% ch.avorel1 Sl1vllytsare Yen.ish.en.gire Cel'ake, a1111es vashe cll1.e.yle Il
1110tivel111e, savvake ZOl')J{lS{I,i esvikàrni
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sis svik(lfni lek - teth.an. '{/kire /, - sades tenashtel ada etni, ekol~f'orl11.i
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168
SOCIO-POLITIQUE "Un vieux projet tout neuf: l'intégration Tsiganes dans la société moderne"
des
C'est le titre d'une étude réalisée en juin 1982, étude toujours, 11élas! d'actualité parce que les problèmes du passé non résolus restent des problèmes actuels. Cette étude comporte entre autres des tableaux cOlllparatifs entre les Recommandations du Conseil de l'Europe (de 1969 à 1981) et rnes projets soulnis à l'UNESCO... de 1962 à 1982, c'est-à-dire échelo11nés sur 2() ans! Si nous n'y pren011Sgarde, en 1994, trente ans se seront écoulés sans que l'i11tégrationdes Tsiganes dans la vie socio-politique de l'Europe ait reçu un commencelnent de solution. Quels sont les responsables de cette stagnation? Les associations caritatives de toutes ohédiences. Prenons en exel11plesles méfaits réalisés par celles-ci en Suisse et en France.
.
En Suisse, par l'association "Pro Juventute". Dans sa conférence publiée en 1988 par le Conseil de la Coopération culturelle (Conseil de l'Europe), M. JeanJacques Oehlé dénonce les "effets négatifs de l'action de "Pro Juventute" (de 1926 à 1973) et de sa Section spéciale "Oeuvre de secours allXenfants de la Grand'Route" (54).Il n'hésite pas à écrire: "A notre époque, on considère dans les Inilieux tsiganes que la population yéniche suisse a subi l'enlèvelnent de 3() lkJ de ses enfants par l"'Oeuvre de secours aux enfants de la Grand'Route", généralel11entpour des motifs injustifiés qui avaient pour 'but avoué la sédentarisation forcée et jJour lJut inav{)ué la {lisjJaritiol1 pure et si111ple{le cette ethnie non confOfllle aux narInes sédentaires" .
169
Yov kOI1.st{ltel so "Pro ]uventute" spesyali Phag pray pr(ljJya alle peskiri esvikarl1; kr(v ten{lsh.tel ada tikn.ipé, peral1.(1 yov drustel so "Publiko Sikhipé lijal bari utranipaskiri phag" (a(le lia etnosill) "vash peskiri tangi kolabor ada institut'asa".
. Ade Fra/zce etl10sid l1adoliya.{ldasavo brutalo veid, l1.e yov vigiya pe thilno etl10sid, cetur{lles orkestrado "shal1de apra(lal1endar",but daran.i(lirlerayàkiren(lar, save nashtin.e kariko 7.500.000 RomLln.é Chaven. : aday jal "Etu(les Tsigarles" Sal1gal1.este i leskire sateliten(le - CN/N, UN/SAF, UN/SAT... A(la S{ln.gal1up)Jogel sa(lo kra/n. : yov egzekutel peskire planà pleskirlle v{lletel1.sa i {111.{lr{II'{lkirel i 111.ist({ielnat'ollale
; ;n.ternaf'onale
pulJlike
Saten. K{IS tepra]Jel alla lek "Etu(les Tsiganes" karl17.jJeskire valeten.gire l11ejesa :
Sanga/1.fïgya
J}eske
1 0 tetorel (l111{lri ch.ib, 20 tej(llel clI11{/riit'as i fen.egel al11lJrikultur 30 tekerel se111.(~il1és.xel11.ape {l1n.aro cor()ripé Ù1tegril1
'akille
(I nàteutrel
proble111én.ge.
/ caco, vitesa)J(I{I, save J}ublike S{lte chuven u(larn.es (1(1(1 111{~fiY{lke bute bershenllar vash R0111ane Ch{lVellgiri il1tegrin. {.Ide l1{lt'On{lli ekOnOI17.i, sevel1 ada kril11.in'[lle Sal1geske i l(lkire sateliten.ge ; (lasenge tedest{lbilin (1111.ari Ce l, i tedush.telI11[.lycororillir i l11.ayberbelid;r i tere(lukel a(le
pClriY(lkiri stit. Yoy pleskirel 11{lkuc egil1ale "tsig(ll1ologenge" kas texojel1 alla dukhal() probleln., savo yoy kok()ri viker(I'{.I i, uprales,g(lrVelpe tepr{1.vsan.el ada c()rore pariY{l p(lsh.e nat'on.ale i intern.at'onale AdikalY{.I !!!
Pe nat'onalo
fransano
ster
Nat'on.(lle E{luk(lkiro, Kulturakiro i Sosvale krivakire Ministera, ullrani kevalllalà, kontil1.'uven feignoren. r{)ln{ll1.e pr(lysan.ell. A(l'a pe 111.Înisteriale kabinetengri siri, jin.en. keval "Etulies Tsiganes" i lengire satel; fen.
17()
Constatant que la Section spéciale de "Pro Juventute" a presque réussi dans sa tâche inavouée de faire disparaître cette minorité, il précise néanlnoins que "L '[rlstructiol1 publique porte une grande pClrtde respol1sabilité" (dans cet ethnocide) "(le par S011étroite collaboration a'vec cette /11Stitutiol1
.
".
En France,
l'ethnocide tsigane n'a pas revêtu cet aspect
brutal, Inais il a débouché sur un génocide feutré, habilement orchestré par des" criminels de paix", pl us dangereux pour notre ethnie que les "criminels de guetTe" qui ont exterlniné quelque 7 5()()()()()ROll1anéChavé ; je veux parler ici de l'association "Etudes Tsiganes" et de ses satellites: CNIN, UNISAF, UNISAT... Les mécanismes utilisés par cette association sont simples: faire exécuter ses plans par des valets à sa solde et Inystifier les Pouvoirs publics nationaux et intell1ationaux en les noyautant. Pour atteindre ce but, l'association "Etudes Tsiganes" s'est attachée, par l'intel1nédiaire de ses" valets", à : - torturer 110trelangue, - falsifier notre histoire et nier notre culture, - faire des schélllas sociologiques sur notre misère actuelle. Et c'est vrai! Les subventions que les Pouvoirs publics versent généreusetTIentà cette maffia depuis de nOlnbreuses années pour l'intégration des Romané Chavé dans l'économie nationale française servent à cette organisation climinelle, ses satellites et ses valeL~,pour déstabiliser notre Peuple, corrolnpre les plus pauvres et les plus faibles pour les réduire à l'état de parias. Elle entretient une nuée de "tsiganologues" de pacotille pour se pencher ensuite sur ce douloureux problèlne qu'elle a elle-lnêlne contribué à poser et se paie de surcroît le luxe de représenter ces pauvres palias auprès des Instances nationales et intelllationales!! ! Sur le plall Ilatiollal jrallçais Les 111inistèresde l'Education Nationale, de la Culture, et des Affaires sociales - pour ne citer qu'eux - continuent d'ignorer les représentants tsiganes. C'est ainsi qu'à l'échelon des cabinets Ininistériels, on ne connaît que les "Etlldes Tsiganes" ou ses satellites. 171
Pe internat'onalo
ster
a) Alle UNESKO "Etu{les Tsigc111es" vresrle pe List C N °18, tall sir lot'an.o Engan. - R0111a11iUl1iol1 - nag(l(l n.ash.ay{l'a teprllpel a{ill "obll'an ". b) A(le Evropàkiri SCI111an'(ES) i Evro]Jàkiro Kh.etallijJé (EEK) a111Clreshatruna jangen. A(i'a ade 1978. IJersh., C1111.{lro lot'c1110El1gan. cuneI 111.(lnsir siklal1 i lallel In.an. r0111C1I1e ch.avorel1gire skolari11'ate. Man. vitraden. alla evropane projetestar. Kon. lestar pro.fitel ? "Etuiles Tsigal1es" kheta11e Louvain Universit'aS{lilolen 1.400.00() FF vash. pr(~jet "Jost viruil cororijJé". Ab, or allal/ives r0I11.l111e chClvoréllgiri
skolarin.
p()nel
{J{iapclt' problel11CI,
i
l()ve serve len.ge lli)7a EEK sis {lilapi{lil1e, i ':j()st virull cororiJ)e"
nalliya
11'isave
rezulta
vash R0111{lne Chavenge.
* * * Sare lJ'(1ulst'a
otorizen.
a(/asavo
net(jo
A(la skan.dcll so "tsiganologen.gire"
:
l11.ekhà i kerrizh.a(le,
phad'anes alle sari pas'atuni Evrop jiven. pe .fon{la, saven llille 11at'on.ale i internat'on.lIle Allikllrvcl vClsh R0111ane Chclvellgiri in.tegrin. Yone rO(lel1 so cil11.e IClst'al1l save
shtclrvcllllesh bersh (laleske pCllé i, so Miklosich. i vavira n.eogrcl111.elyancl otchakirlle [Juti{/irsi(l'atar ! YOl1ecelJen (llkl vokabu/er skenllino neo- gr{1I11.erianel1ilar ll{le {[Ï:f'eran.e vircll'a i transkriba, erliten sarà llava lovensa, serve sevenCIS alûl llivesestclr vash fondall1entale but'akire publin'a, jJreste eve{shyetkire instrul1lenta vash sikl'akiripé i vash rOllin 'a JJe Sltre
r0111ane phi.lca.
Kon.silleri alla ''tsigal1010gen.giro'' kriyal1.ipé hal'os so sh.erulli idey sClvi li;jal sare (la Pas'atune i Ushtal1e Evropakire
".r;(~jallel1.", alla si : LOVE.
172
Sur le plall illterllatiollal a) A l'UNESCO, les "Etudes Tsiganes" ont réussi à se glisser dans la liste C (N° 18), alors que l'Organisation Inondiale tsigane - la ROlnani Union - n'a jamais pu obtenir cette "reconnaissance". b) Au Conseil de l'Europe et à la C.E.E., nos ennemis veillent. C'est ainsi qu'en 1978, et bien que choisi par 110tre Organisation mondiale COlnme "éducateur" chargé de recherches sur la scolarisation des enfants tsiganes, je suis évincé de ce projet européen au profit... de J'association "Etudes Tsigal1es" qui se verra allouer, conjointcl11cntavec l'Université catholique de Louvain, la SOlllmede 1 4f)()()()() Francs pour un rapport sur la "lutte contre la pauvreté". Or, à l'heure actuelle, la scolarisation des enfants tsiganes pose toujours les 111êlnesproblèlnes et la subvention versée par la C.E.E. a été dilapidée sans que la "lutte contre la pauvreté" ait ahouti à un quelconque résultat pour les Tsiganes. * *
*
Toutes ces "bavures" autorisent la conclusion suivante:
Il est scandaleux qu'une nuée de "tsiganologues" et apprentis-sorciers, en particulier dans toute l'Europe Occidentale, vivent sur les fonds alloués par les Instances internationales... et nationales pour l'intégration des ROlna11é Chavé, en "cherchant" ce que nous avons découvert il y a près de quarante ans, ou l11êlllece que Miklosich et les autres néo-gralI1111ailiensont trouvé il y a plus d'un siècle! On remâche le vocabulaire recueilli par ces néo-gralTIlnailiens (186()-189(»)dans toutes les valiations et transcriptions qu'on édite avec des fonds qui auraient pu servir à l'é{lition {['oeuvres tsiganes qui peuvent, dès aujourd'hui servir d'outils de travail, aussi bien pour l'cnseignell1ent que pour les recherches sur toutes les questions tsiganes. En considérant les agisselllents de ces "tsiganologues", on se rend COll1pteque l'idée principale qui les guide est la mêll1e que celle qui guide les recherches tsiganes dans les pays de l'Europe Occidentale et Orientale, c'est-à-dire: L'ARGENT. 173
Kas telobel1 pher(les nat'onale i i/1ter/1(lt'()nale fonde/1dar, save destil1dle R0111(lne Ch(["vel1gire il1tegril1 'like, alla. X(~;al1én.giri lek lldasavi : teha(les peyl'a, l1à(liyi lenge hel, a(l'a
prola1n.hi
- vitensa,
hal'os
- ((del in.tegrin.
'akiri
gam,.
Sujest'a St.lb objetivé kritika supol1el1 racne propol1a. krotin.é a{le agie re.xa aprobl1e ph{lglin,en{lar chavorengir€ siklanen{!Ltr po stam savo engya : - Borde{lu.x CEFISEM, 14. i 15. May 1990 ;
-
A{le
lil1askiri
Unive rsiti
"ro.111ane
skolaril1 '{Ite", en.gno aile Toulouse; 1990.
St~jest'a r01n.c111e
Ch(IV()rel1gire
trit()n.e ke e.fta.to lui
All'll sir '()111an.echavorén.gire skob1e rezulta anvale len.gire (kly-(ùtllén.gire ekono111ll1e stit'ake, Rayal1 aveshl() :
1. Tepleskirel (111eyavel1 )'one
R0111ane Chavél1giri n0I11.{({/a V((V asine)
konllvali
alle shiljJa
.for/11.in
serve ka111en
tecune/1. 2. Tevite-saYllel
CEF/SEM-à
vash rOl11ane chavorel1ge
(110111l1lle V(IY asin.e) n. 'unilal11- st.(jn.i.
3. Tepredikh,ellJleskirlli kon{lv{lli .forln.in r0111ane ternenge sir saYil-(ld'ap(lk, ganale 111ejle111llshkir (l(I'apakel1lle i tikne chavorende. 4. Tevitesll)lilel projet savo lekhel tekre)lel L()t'an.o /11(10R()/n,al1e Kultur(lkiro Ke/1(lr() (LIRKKO) k(I.V (ln.gidir .forn1énape ad'apakirengire .fOrI11anl/ i kokore lul'apaka ade spesyalde 111aterya - '()111ani chib, kultur i it'a.s i, kh,et(U1e lensa, vas tal1el1giri .!()1111in.1Jesare stera (la.van 'atllr zhin ke
Vid'{II{lY.
174
Pour profiter pleinement des fonds nationaux et internationaux destinés à l'intégration des Tsiganes, le but de ces "chercheurs" est de soulever des énigmes sans leur donner de solutions, prolongeant ainsi - moyennant finances, bien entendu - le processus de cette intégration. Suggestions
Toutes critiques objectives supposent des propositions cOllstructives. Les suggestions résumées dans les lignes qui suivent ont été approuvées par les participants: - au stage de formation des enseignants des enfants tsiganes, organisé par le CEFISEM de Bordeaux, les 14 et 15 Inai 199() ; - à l'Université d'été sur la "scolarisation des enfants tsiganes", organisée à Toulouse, du :3au 7 juillet 199C). Comme les résultats scolaires des enfants tsiganes sont proportionnels à la situation socin-économique de leurs parents, l'Etat doit: 1) Prendre en charge la forrnation continue des Tsiganes (nolnades et sédentaires) dans le l11étierde leur choix.
2) Subventionner les CEFISEM des enfants tsiganes (nolnades et sédentaires) qui l11anquent d'équipelnent mil1imurn. 3) Prévoir la formation continue, rélnunérée, de jeunes Tsiganes, en tant que Inaîtres-auxiliaires, intermédiaires qualifiés entre l'instituteur et les enfants tsiganes lie la 1110te
rJ1e lie.
4) Subventionner le projet de création d'un Centre international de la Culture indo-rol11ani(CICIR) où l'accent sera mis StIrla formation des fOflnateurs des enseignants et des ellseignants eux-lnêllles dans les matières spécialisées (langue, culture et histoire tsiganes) et, enselllhle avec eux, StIr la forlnation de manuels à tous les niveaux - de la matell1elle à l'Université. 175
Alla progralneskillo vitalipé i111plikel ph.clre sapil'a. Ab, RClyallepraysal1engire svikrit'ake el1sar, save cetale r011Wl1e il1teg ri11'ate a{le ',n.are thel1leskiro Sl)syo-politalo jivipé i, phad'al1es, chavorengire SklJl(lril1 'ate, LOVE EGZISTEN... Meyavel1as (Id{l kOllSi{lerable SUlna, save RaY{Jl1 del prel1le Sangen.ge, save I1listifi{lé 40 bersh i l1list(fiell clkallcl nat'onale i i,1tern(lt'ollale publike Sate. Net~jes, ada Sl1111éllgiri rasyonali distribut Ï111ponélpe, YCI{li cacunes Rayall vishel r0111an.e Chaverlgiri il1tegrill, a llCI len.girl) etll0si{1. So butillir, a{Ict riyalisti nit l~jini mishtl} ke aJil11.,kerel([ Françatar R0l11an.e Chavengire il1tegrin 'akiro sha 111Pion. aci £vr(1), all'a sir zhin k 'aliay yo.y sevll'cl sir a111are Cel'akiro liÙ11.ejenosi{leski ro 1110l1el.A(ia yavelas, an.{lanes, vas a111ari etni {Ish telas al11.ari {lai' alle jJeskire vasta ({[lie liuy ter111éngire (uLla) kas techurllas tele jJaraziten save jivel1 p '(I111arOllUl110alla yachane l()t'akire lerayàtar.
176
Le financement de ce progralnme implique des ressources itnportantes. Or, de l'aveu même des représentants gouvernementaux sensibilisés par l'intégration des Tsiganes dans la vie socio-politique de notre pays, et plus particulièrement par les problèmes que pose la scolarisation des enfants tsiganes, L'ARGENT EXISTE... Ne seraientce que les sommes considérables allouées par le Gouvernement aux associations caritatives qui ont mystitié depuis 40 a11S- et qui continuent à le faire - les Pouvoirs publics nationaux et internationaux. Par conséquent, la redistribution rationnelle de ces SOlnlnes s'iInpose, si le Gouvell1elnent désire vrai/11.entl'intégration des Tsiganes et non leur ethnocide. Au surplus, cette politique réaliste Inenée à bon terIne fera de la France le chain pion de l'intégration des Tsiganes en Europe, alors que jusqu'à présent, elle servait de l110dèlede génocide feutré de notre Peuple. Ce serai t enfin, pour notre ethnie l'espoir de pouvoir prendre son destin "en Inains propres" (aux deux sens du terme) en se débarrassant des parasites qui vivent sur son dos depuis la dell1ière guerre mondiale.
177
-
RÉFÉRENCES* 1
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Human Rights and the Romané Chavé", in Indo-Asian Culture,New Delhi, 1974.
2
Rapport "Position of the Gypsy minority in Yougoslavia", 1953.
3
BERCOVICI Conrad, "The Story of the Gypsies", N.Y. Cosmopolitan Book, 1928.
4
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Migrations aryennes et indo-aryennes", in Diogène, n° 149,janvier-mars 1990, p. 133 et suiv.
5
KOCHANOWSKI Jan, "Etymologie du mot rom", in Bulletin de la Société de Linguistique de Paris (séance du 13 mars 1976) et dans le volume commémoratif consacré au Pc Eugieniusz Sluszkiewicz "Caste originelle des Tsiganes d'Europe" (Varsovie 1974).
6
LIDDELL Henry George & SCOTT Robert "Dictionnaire gréco-anglais", 1968. cf. aussi CHANTRAINE, "Dictionnaire", p. 938 : thingano "toucher" (au sens actif et passiO.
7
Rasy i narodi, yezhegodnik ANSSR, Tome I, 1977, pp. 25-27.
8
Définition de l'Etat dans la Convention pan-américaine signée à Montevidéo, le 22 décembre 1933, citée par Charles Rousseau, in Droit international public. Les sujets du Droit, Tome II, Paris 1974.
*L'auteur écrit indifféremment sous le nom de de GILA Vania (le nom du clan paternel de sa mère) ou de KOCHANOWSKI Jan (son nom officiel).
179
9
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Migrations aryennes et indo-aryennes", in Diogène, n° 149, janvier-mars 1990.
10
SAKELLARIOU Michel, "Peuples pré-helléniques d'Qrigine indo-européenne", Ekdotiké Athénon, 1977.
Il
GIMBUTASMaria, "The Balts", Londres 1963.
12
BALDEV KUMAR, "The early Kushanas", Edition New Delhi 1973.
13
MORTIMER WHEELER Sir Robert, "Civilization of Indus valey and beyond", 1967.
14
de GOEJE Johannes, "Mémoires sur les migrations Tsiganes à travers l'Asie", Leyde, 1903.
15
MASOlJDI, "Tanbih", traduit par Carn de Vaux, p. 455.
16
FINCK F.N., "Die Stellung armenisch-zigeunerischen iIn Kreise der verwandten Sprachen", Halle, 1905. "Die Sprache der armenischen Zigeuner", Saint-Petersbourg, 1907.
17
KOCHANOWSKI Jan, "Assimilation ou intégration ?", Exposé au Congrès international des Orientalistes, Paris, Collège de France, 1973.
18
KOCHANOWSKI Jan, "Occlusive + r et le mot rom en tsigane" in Bulletin de la Société de Linguistique de Paris, 1977, Tome LXXII, fasc. 1, p. VII à XU.
19
BERBERSKI Slobodan, "The Romany at the Borders of Empires", in Survey, Sarajevo 1981, p. 64 à 80.
20
JESINA P.J., "Romani Chib", Praha, 1880, cf. Introduction.
21
BERCOVICI Conrad, "The Story of the Gypsies", 1928. cf. aussi MAC RITCHIE David
-
" Gypsy soldiers" JGLS 111(1891
-
des
2), pp. 228-232
- " Gypsy Nobles", JGLS 2 séries I (1907-8), pp. 98-111 - "The privileges of the Gypsies", ibid., pp. 299-313 22
BASHAM A.L., "La civilisation de l'Inde ancienne", Paris, Artaud, 1976, p. 98.
180
23
de VAUX de FOLETIER François, "Les Tsiganes dans l'ancienneFrance",in Connaissancedu Monde, Paris, 1961.
24
KOCHANOWSKI Jan, "La caste originelle des Tsiganes d'Europe", in Ksiega pamiatkowa ku czci Eugeniusza sluszkiewicza, Varsovie 1974.
25
MOURANT A.E., KOPEC Ada C., DOMANIEWSKA K. - SOBSZAK "The Distribution of the Human Groupes Blood and other Polymorphisms". (2è édition), in Oxford Monographs on medical Genetics, London Oxford University Publications, 1976.
26
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Roma, history of their indian origin", in Ron1a, Chandigarh, 1979, p. 16 à 33. cf. aussi UMigrations aryennes et indo-aryennes", in Diogène, n° 149, 1990.
27
KOCHANOWSKI Jan, "Tsiganes noirs, Tsiganes blancs" in Diogène n° 63, 1968, p. 31 à 53.
28
BERNARD Jean "Le sang et l'histoire", Paris, Buchet-Chastel, 1983. RlJFFIE Jacques, "De la biologie à la culture", in Nouvelle Bibliothèque scientifique, Paris, Flammarion, 1976, pp. 394399.
29
30
VENTZEL & CERENKOV, "Les dialectes de la langue tsigane", in Langues d'Asie et d'Afrique, Moscou 1976, pp. 283 à 332.
31
Le Courrier de l'UNESCO, octobre 1984.
32
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Romano Anno" (rAme tsigane). Un vol. 238 pages, Editions Wallada, 1992.
33
LISZT Franz, "Des Bohémiens et de leur Illusique", Paris, 1859.
34
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Musique tsigane, musique indiennè", in Créations, n° 52, août 1991, pp. 9-10.
35
KNOSP Gaston, Encyclopédie de la n1usique et dictionnaire du Conservatoire, Paris, 1922, pp. 2446-2655.
181
36
37
KOCHANOWSKI Jan, "Tsiganes noirs, Tsiganes blancs", in Diogène, n° 63, 1968. cf. aussi "Migrations aryennes et indoaryennes", in Diogène, n° 149, 1990. REDARD Anne-Marie, "Caractères distinctifs de la musique magyare et de la musique tsigane"
.
38
Izucenie Cygan, SSSR, Leningrad, 1929.
39
VEKERDI, "Gypsy folklore", in New Hungarian Quaterly, n° 30, septembre 1968, pp. 150-153.
40
W. van WIJK, A sociological study of the Gypsies, Thèse soutenue à Zürich, publiée à Leiden en 1948, chap. Thefamily, p. 4 - 129. Bibliographie: de Vaux de Foletier, p. 195-203 ; De Ville, p. 104-110
41
KOCHANOWSKI Jan, "Human Rights and the Romané Chavé", in Studies in Indo-Asian Art and Culture, vol. 4, 1974, pp. 53-55.
42
de GILA-KOCHANOWSKI Vania, "Causes et conséquences du nomadisme des Tsiganes d'Europe", in Réunion d'experts sur l'étude de l'ethno-développelnent et de l'ethnocide en Europe, UNESCO, Division des Droits de l'Homme et de la Paix, Karasjok (Norvège), 1983.
43
KOCHANOWSKI Jan, Séance du 21 avril 1956, publiée dans le BSOLP, Tome 52.
44
VARENNE Jean, "Grammaire du sanskrit", Paris 1971, PUF Que sais-je ?, n° 1416, p. 106, 9 162.
45
SAMPSON John, "The dialect of the Gypsies of Wales", Edimburg 1926, pp. 197-203. cf. aussi GIERDMAN Olof & LJUNDBERG Erik, "The language of the Swedish (c'est-à-dire les Kelderari immigrés en Suède) Coppersmith Gypsi", Yohan Dimitri Taikon, Upsala, Falkoping, 1963, pp. 127-133.
46
KOCHANOWSKI Jan, Gypsy Studies, "Conclusions sur les unités distinctives".
47
KOCHANOWSKI Jan, Gypsy Studies, Part I, pp. 190-191.
182
Part I, p. 110
48
G.A. GRIERSON, Lin.guistic Survey of India, vol. XI : "Gypsy Language", Calcutta 1922.
49
Voprosy yazykoznaniya, Moscou, 1-5 (1955) et I (1956).
50
RJSSMAN Gérard, "Atlas linguistique des parlers dardes et kafïrs" (1ère partie: cartes; 2è partie: comlnentaires), Paris, Ecole Française d'Extrême-Orient~ 1972.
51
Lt Col. L.R. LORIMER "Outlines of the speach of the D{una or Bericho of Hunza", Nijlnegen 1939.
52
lJHLIK Rade, Srpskohrvatsko-Ro111sko-Engleski Rjecnik, Sarajevo, "Svjellost", 1983, 444 pages (p. 23 à 467).
53
KOCHANOWSKI .Ian, Gypsy Studies, Pm.t II, New Delhi, 1963, pp. 384 à 419.
54
Rapport du Conseil de la coopération cult.urelle, 35è séminaire d'enseignant.s du Conseil ùe l'Europe "I.Ja scolarisation des enfants tsiganes: l'évaluation d'actions novatrices", Donaueschingen, 1987, publié à Strasbourg en 1988, pp. 18 à 23.
]83
TROISIÈME PARTIE LEXIQUE
AVERTISSEMENT*
En plus des mots courants tsiganes, ce bref lexique jette les bases de l'indianisation de la romani, c'est-à-dire le remplacement des mots empruntés par les Tsiganes aux langues de leurs pays respectifs - que nous appelons emprunts mobiles par les mots sanskrits déjà introduits en hindi. Les mots du hindi, du prakrit et du sanskrit figurant en face des mots de la romani indiquent leur parenté. Etant donné que souvent les mots en romani sont polyvalents, c'est-à-dire que la même racine est valable pour le verbe, le nom et le qualificatif, chaque racine ou chaque thème sont accompagnés de l'indice grammatical: - I, II et III indiquent la première, la deuxième et la troisième conjugaison; - -10, -Ii, -alo, -ali, -no, -ni, -ano, -ani, -tuno, -tuni, -atuno, -atuni, désignent les morphèmes du qualificatif du nom; - f (féminin) et m. (masculin) montrent l'indice du genre grammatical. Les verbes sont mentionnés à la deuxième personne du singulier de l'impératif où apparaît la racine dans la plupart des langues indo-européennes. Raison de plus, l'infinitif en romani est périphrastique. Néanmoins, la traduction en français est donnée à l'infinitif, conformément à la tradition française pour les verbes. En ce qui concerne le qua1ificatif du nom, qui se termine en -0 et en -i, nous ne mentionnons que le masculin (en -0), sachant que le féminin sera toujours en -Î. De même, nous omettons le qualificatif du verbe, sachant qu'il se terminera automatiquement en -ès, qui correspond à la terminaison -ment, en français. Exemple: baxtalo heureux, baxtal-~ heureusement. * Mon Doctorat d'Etat sur l'identité des Romané Chavé (Tsiganes d'Europe) comporte deux parties: 1. "Assimilation ou intégration ?"II. "Les Romané Chavé par eux-mêmes: Contes et Récits en romani communc avec traduction française, commentaires et lexique romanifrançais et français-romani". Cette deuxième partie sert à l'illustration des chapitres consactrés à la linguistique et à l'ethnologie, inscrits dans la prctTIière partie. 187
Le pluriel est donné pour indiquer la vraie racine. Exemple: dukf douleur, dukha souffrances. La racine vraie est dukh-, le h étant tombé à la finale absolue. Dans l'ordre alphabétique, les consonnes palatalisées sont placées à la fin de chacune des lettres de l'alphabet. Ainsi, à la fin de la lettre B : but beaucoup - b'el'v'el' soir; à la fin de la lettre D : dvip m. île - d'an m. savoir, etc. Les thèmes vocaliques perdent la voyelle finale dans la dérivation. Exemple: balicho m. porc, balichano porcin. Les mots sanskrits et prakrits ne sont traduits que si leur sens est différent de la romani. Transcription Ce petit lexique comprend les mots communs à ]a romani et au hindi. Sont mis en italiques les substantifs et les adjectifs sanskrits, comme ceux du prakrit affectés de l'abréviation pre Les racines verbales du sanskrit sont indiquées en capitales, comme c'est la tradition en indologie. Voici la prononciation des lettres utilisées pour la transcription du sanskrit, du prakrit et du hindi: - t, cJ, 1) : ces dentales cérébrales correspondent approximativement aux dentales anglaises dans" tea", "to die", "night". - En romani, ~, 1.,Q sont des consonnes sonores qui se prononcent approximativement comme en français quand elles sont suivies ou de e ("retour", "le", "neveu"), ou de i ("rive", "lit", "nid "). - ï, ü : surmontées d'un macron, ces voyelles sont des voyelles longues: khanï "mine" (prononcé i comme dans "rive"), gurü "taureau" (prononcé ou comme dans "jour"). - a est un a simple : k~U"temps, période" (se prononce comme dans "case") ; en revanche, le a sans macron est un a réduit: kal "demain" (prononcé approximativement comme le e de "melon "). - e: le e silnpIe est un e fenné. Exelnple : dve~ "haine" (prononcé comme le é de "marché") ; le è est un e ouvert. Exemple; dvèt "duplicité" (prononcé comme le è dans "marchèrent"). - 0 : le 0 simple est un 0 fermé : ko~ "trésor" (se prononce comme le 0 de "rose") ; 0 est un 0 ouvert: krôla "chasseur" (se prononce comme 0 de "robe").
188
Toutes les voyelles, brèves ou longues, surmontées d'un tilde sont des voyelles nasales:
- arabh ncomtnencement" ; anad "plaisir" (prononcé an comme dans champ, amande) ; - id "brique, carreau"; nibü "citron" (pas d'équivalent en français) ; - gùj "vrombissement" ; bud" goutte" (pas d'équivalent en français) ; - bèt "roseau" (prononcé in comme dans vin ou châtain). - hhôh "sourcil" (prononcé on comme dans pont).
189
LEXIQUE hin di-romani -français A abhi
etat eclat + péltj eda t + di,ç
adat adar actes adi adÜn adyapak ad'a
agla [Igr a "fTont"
agrah
iikranJéUl
alingan a]n1arl
ab tout de suite, immédiatement abyuk ill. deviner ada ce, cet, -te; adadives aujourd'hui aday ici; nà aday absent (pas ici) adalestar désormais, dorénavant adapat' le même, adéquat adarig par ici adasavo tel adava m. celui-ci adaya f celle-ci ade dans; à, pour (direction) adel f habitude, I.être habitué, -no habitué ader m. 1. honneur 2. respect, I. honorer, respectcr, adrano honoré, respecté adeshf. prévision, précepte, ordonnance, décret, n. ordonnancer, décréter adi etc. f. coquetterie adimo primitif, originel, fondamental ad 'a ainsi ad 'apak m. enseignant, maître d'école ad'i f. ordre, commande, ad'u III. ordonner, commander agie ID.anticiper, aglan m. anticipation agor f. 1. sommet, cime, pic 2. tourelle, -alo éminent, sublime, -al' f éminence agré tôt agrey f. opiniâtreté, obstination, entêtement, -10 entêté, obstiné, opiniâtre akana maintenant, -tan' actualité, -tuno actuel, contemporain, moderne àke voici akran m. raid, invasion, T.envahir, -ar envahisseur, -ipé envahissement akrit m. trait (pertinent) alarm m. alarme, ill. alarmer alert m. alerte, ll. alerter aling m. étreinte, lIT.étreindre alkohol m. alcool almar f armoire altar m. autel
191
alii anl aSlne (védique) at
at adar agrc., agla agiithl agutha anurag anuvâd anum5H apa ti apas apnlan apradh aranl arabh arT arop
asa
alu m. -va pomme de terre am m. mangue ame nous and m. fin, III. finir, -e enfin, -alo final, -al' finalité, but ando m. tréfonds, sein, entrailles andre dedans, andralo intérieur, andral' l'intérieur, -akir I. noyauter; andral'a pl. entrailles angidir précédemment, 1.précéder, devancer angil devant, 1.avancer, progresser anglatuno premier, d'avant-garde angrusti bague angur m. raisin angusht m. doigt anuragf passion (amoureuse) an vad m. traduction, Ill. traduire, -an traducteur anval f permission, 1.permettre apal f calamité, malheur apas m. mutualité, -10mutuel apetit m. appétit apman m. irrespect, mépris, humiliation, offense, 1.mépriser, humilier, offenser aprad m. crime, III. commettre un crilne, -alo criInincl, -an Je criminel apranj qui plus est aram m. repos, confort, aisance, ITI.se reposer, -10 reposant, confortable, aisé aramb m. commencement, début., m. commencer, débuter ard m. signi fication ari.f scie, I. scier., -aran m. scieur arop m. accusation, ITI.accuser espoi r
asray
ashrey m. refuge, 1. se réfugier astap en effet
adhi atak atak at inl avasvakta
asti mf p~on atakf. attaque, m. attaquer ateng m. horreur, m. horrifier, -Jo horrible atim m. terme, m. terminer, -0 terminé., dernier a\'esh f nécessité absolue, il faut., n. être obligé, -10nécessaire, obligatoire avokat m. avocat avri dehors; avrigano étranger avser m. occasion, opportunité, T.occasionner, -no occasionnel, opportun ay f revenu, rapport
avsar
ay
192
ayno Iniroir ayog m. commission; sion extraordinaire ayuf antilope
aina ayog âhü
varkara Villa bala ha 1t 1"
balavas m. « balamas)
ban badh V AN-C, pT. vÛnk vu! él, pro vaçla
bar baraf bharkana
barnla pro vnçf~té1
balayai "puissant" ba rll d bnsl V;\S, val~ynte "beugler,
ba st ï bat ha t tï bhfivar
ayog commis-
B badri baie (fruit) bag m. chanvre baga, -d'om J.chanter bagazh m. bagage bakro m. mouton, bakri f brebis bal m. cheveu
bhag
vadra,
esadrano
l11ugir"
lard
bald! seau balerin f bal1erine balet m. ballct balicho m. porc, balicni truie, ba1ichano porcin balkon m. balcon balval f vent ban m. fondateur, J. fonder, construire, fabriquer band l'n.jetée, remblai band'u, HI.se courber, fléchir, bant'kir T.courber, fléchir bang f faute, -() fautif bangin.f faux, faucille bar m. pierre, -uno en pierre, de pierre bar f -ya potager, -yano maraÎcher baraf m. glace barg! exagération, III. 1. exagérer 2. attiser, raviver barikadf barricade barmo foret, vrille baro grand, baryu III. grandir, pousser, baryakir 1.faire grandir; baripé rnajorité ; .ia pe baripé être orgueilleux barvaJo riche, nI. devenir riche, J. rendre riche barud m. poudre (fusil) baso pas frais
bash Il. aboyer, -ipé aboiement; bashov 1.jouer d'un instrument bashno coq basti quartier bat! propos, -uno loquace bati lanterne, réverbère baver m. tourbillon, gouffre, I. s'engouffrer, -no tourbillonnant
193
bhiigYél bl1iigyu van
lÎah
bahadurl
baya bebat bacna bajana bck ba lüt banavat bhàdar VAK barhna barhay barbarana vurola "guêpe" verli varsa bcsakhï upa- vis
bhatlja
baxf -t'a bonheur baxtalo heureux; teyaves baxtalo que tu sois heureux! ; baxtal'u ill. devenir heureux, baxtal'akir I. rendre heureux bay f manche baydur f. courage, héroïsme, -0 courageux, héroïque bayno gauche, bayne à gauche bebat f balivernes, sottises bee f salut, sauvegarde, m. sauvegarder bej III. tinter, résonner bekf bavardage, babillage, m. bavarder belut m. chêne, -uno en chêne benat m. construction, composition bendar m. provision, réserve, stock; garde-manger, magasin beng m. diable, -an 0 endiablé, pétulant, impétueux, -an' pétulance, intrigue, malice ber f traversée, I. traverser (un ruisseau à pied) beray m. charpentier berber f. grognement, I. grogner, bafouiller berli abeille bero bateau bershm.an,année beruni cil, berun I. ciller besik f béquille besh IT.]. s'asseoir 2. habiter, -ipéfig. emprisonnement betijo neveu, betiji nièce
"fils du frère"
ba tiya beva bahna beyan hchegl vi-at
bïc bhejna bhig~na bi b. oar
betiy f sentier bevo veuf, bevi veuve bey f ]. baie (topogr.) 2. écoulement, J. couler beyan m. narration, description, I. narrer, décrire beyengf. palanque biand m. l'infini, l'éternité, -alo infini, éternel bibax f. malchance, malheur, -talo malheureux; IlI. bibaxtal'u devenir malheureux, 1. bibaxtal'akir rendre malheureux bibi tante bibut'akiro sans travai1, en chômage, « buti travail) bie m. milieu, intervalle bief. -eha ortie biehov I. envoyer, expédier, Il. déporter big III. tremper, détremper bigar m. gâchis, I. gâcher, corrompre 194
bïj bi1 bilï LA]J "avoir honte" bikrï, bikna vi Ion a
binna bitï vi-pra
t i~ya ti
pha]
bitana vi-tala bT111a vi-hast a Vi-Jf\N zor
buddhi bùbhuk~c;a, bhùkh
vadhuti "fiancée" boranl bora bona,hoy bhranl varsa bal1u];l
vrikka buli bùd
bahut
bij m. semence, ill. ensemencer bit m. terrier, I. s'enterrer bilo chat, bili chatte bilajakuno impudent, effronté bikin I. vendre, -ipé vente bilov 1. fondre, bil'u III. fondre, in/r., bil'akir I. faire fondre, Ir.; bilavin fusion, collusion binf filature, I. filer, tricoter, tisser bindf prière biord m. désordre, -ano désordonné bipativ f. méfiance, -alo méfiant biphelan' f stériHté, biphelno stérile biskit m. biscuit bit m. passage, II. passer (la nuit) bitelan' f abîme, bitelno sans fond biv m. assurance, 1.assurer bivastan'u m. devenir désarmé, bivastan'akir I. désarmer biyan m. conception, enfantement, production, 1. concevoir , enfanter, produire bizor f faiblesse bizvak m. désaccord, TIr.être en désaccord blondo blond bod m. jugement, raisonnement, ill. juger, raisonner bok.f -kha faim, -alo affamé bol I. tremper, baptiser bolipé ciel bori belle-fille, bru boram m. extravagance, bormo extravagant, écervelé, farfelu boro sac, sacoche boy m. semence, I. ensemencer brem m. 1. s'égarer, se perdre, 2. douter brish ind m. pluie, brishind jal il pleut buhlo large, ample, buhl'akir 1.élargir buhlan' f. espace, latitude; buhlin largesse, générosi té buko I. foie 2. poumon bu If. derrière, cul bulov 1.déboîtcr, fêlcr bund f goutte, III gouttcr busht f. aiguillon, broche; -an javelot, lance; -alo acéré, piquant; -alno poignant buko poumon but beaucoup; -idir plus; nàbut peu 195
vri t t.i "profession"
buz (persan) vyah, vj vah vyalü
vyora vyapar
buti travail, ker buti travailler, but'ov I. travailler, peiner; publike but'a travaux publics butel f bouteille buzno bouc, buzni chèvre byav m. noce b'el'v'el' f soir, soirée, pl. -a soirée dansante; -uno dîner; lachi b'e.'v'el' bonsoir b'or m. détail, I. détailler b'oper commerce, 1.commercer, faire du commerce, du marché; b'oprao commerçant, marchand
c sa tya
"sac"
cakhna cakra
can1ra cad la cap caplüsl capt ï Ci\R CATI' caf'na carana caru cava1 cabana cacera cakna
camakna cap rï
caf'akn3 caragah catnï ceshta
caco c'est vrai; cacuoo vrai, véritable; eaeipé vérité; pe caeo à droite cader m. drap cak Tn.essayer, goûter cakra 111.tourner, rouler; cakro roue, rond, cercle, tour caio rassasié, repu, ca!'u ln. se rassasier, cal'akir I. rassasier cam.f joue, -ùde I. embrasser carner f. cuir, carnro en cuir, cam ri peau candlo chauve cap f arc timonier; cintre (arch.) caplus m. flatteur capro son (céréale) car f herbe, carni râtclier car 1.lécher, pourlécher carov I. faire paître caro écuel1e caval m. riz; cavlin rizière cay m. thé ceb lU. mâcher, remâcher cecero germain cek m. glapissement, nI. pousser des cris stridents, glapir cekat m. front; -uno frontalier cel f souche, lignée, peuple cern f. chatoiement, Ill. chatoyer, briller cenf. boucle d'oreille ceper 1.aplatir; cepripé aplatissement cer I. claquer (langue, doigts) cergay m. pâturage cerhen f éloile cerni sauce cesht.f effort, n. faire des efforts 196
cetna cet tan catur CHAD cl1ac{vati chana clzadayati sn va choro
jihva, hi, jlhh
chIlena Cf-III),chinna
ci t-kara "pousser des cris stridents"
candrnla chorna KSIP
Tf-lUKR t hukna
char dcna kshuri, churl chuttl cccak cikila, cikhalla
cihna cet CII1t a
ca1a11a
cet m. conscience, II. avoir conscience; -310 conscient; ecetalo inconscient cetan m. roche cetur f habileté, diplomatie; -alo habile, diplomate chade ill. vomir, chadano écœurant chakir I. couvrir chan m. tamis, I. passer au tamis, trier sur le volet chat m. voile, toit; chatri tente chavo m. garçon; chay f fine (l<;igane) chavoro enfant (garçon), chayori petite fille, chavore enfants ch ib f langue, langage, -alo bavard; -ori 1. languctlc,2.gâchetle chibe m. lit chici pas mal chik.f. éternuement, ID.éternuer chin 1. couper, tondre, découper, sculpter; chin dipesa foudroyer; (aux.) commencer à, sc mettre à chind m. trait; -ak sculpteur chind'u III.se rOlnpre, chint'kir I. rompre chingàrde-pe ill. se disputer chingir I. hacher, taillader, fendre, -do haché (style) chinibé coup, blessure, coupe, coupure chon m. lune, mois; -ali enceinte (adj.) chor 1.verser chu I., me chuvov, chud'om poser, mettre, charger; chu simadi gager chuco vide, évacué, vacant, vain chungàrde ffi.cracher chùrde nI. jeter, lancer, précipiter; aux. se mettre à ; churdal' précipitation, impétuosité; churdalo impétueux churi couteau; churyà pl. piques; churalo hérissé, acéré chutf vacances cicek.f variole cik f. crassc, fangc, bouc, saleté, -alo crasseux, sordide cing m. marque, indice, symptôme cil m. sentimcnt, perception citi piment cind! souci, inquiétude cilo\' I. toucher, attendrir; cilavin f émotion 197
cipkana cirhna circira cutkula
ciriya citay citra coc,cocna cor corast.a
cubhna cugna cukna cül cunna cunàt i cup, cuppj cuda cot-ï cüsna cust cüha
cip m. colle, llI. coller, adhérer cir 1.taquiner, énerver circiro irascible cirgulf pointe, trait d'esprit, anecdote ciriklo, -i oiseau, oiselle citay f natte
citra Ill. peindre; citro tableau; citer peintre conjf bec, ill. becqueter cor m. voleur, I. voler, -axano furtif, mystérieux, -ipé vol corast carrefour cot.f coup, blessure, contusion, m. blesser cororo pauvre covaxano sorcier, enchanteur cub.f piqûre, lIT.piquer cug rn. bec, ITI.becqueter cuk f erreur, tromperie, HI.tromper cul f. tige, verge cun 1.choisir, élire; m. choix, -a élections cungidouane cunolf défi cup f silence, III.se taire, -10silencieux cupni fouet cur f tresse cus f succion, IT.sucer custo l.imperméable 2. serré cuy f souris D
DABI-I dahana
dak dfilï dan dàt dàg dana darp pI. çfara
dard darj
dab m. pression, brimade; nr. presser, brimer, forcer dad m. père dak m. poste, correspondance dali scion daldal m. marais, marais mouvant dan m. don dand m. dent dang m. révolte, émeute, nI. se révolter dano graine dap, darb orgueil, arrogance, ill. être orgueilleux, être arrogant dar f. peur, crainte, rn. avoir peur, craindre; -an danger, épouvantail, -ano dangereux dard m. douleur lancinante darj f inscription, enregistrement, III. inscrire,
198
enregistrer dari barbe darm m. religion das m. -Di esclave, servante, II. servir; -ipé esclavage dast m. détachement, section (miliL) dasta dastano gant dastana dat m. 1. assignation, attribution, II. assigner, datta attribuer 2. date datf bouchon; -an tire-bouchon davat davetf. festin, II. festoyer day f mère; -aDOmaternel; daydad parenl~ dai dayno droit; daYDe à droite dava de III. donner. de ade nak frapper les narines, sentir - de ade shero monter à la tête - de andre atteler - de cacipé rendre justice, juger - de chinibé blesser - de churye piquer - de drab dire la bonne aventure (litl. donner la médecine) - de jin faire savoir - de karye tirer (au fusil) - de kund' tirer par à-coups - de man' conseiller - de pan'e abreuver - de tehal'os faire comprendre de texal nourrir - dépe ade drom se mettre en route - dépe ade rig sauter de côté - dépe ke pe revenir à soi - dépe palé se retourner, revenir sur ses pas - dépe upre se réveiller deg f incendie, nI. incendier dagna destabilin f destabiIisation, 1.déstabiliser dei m. fragment, détachement, brin, 1. mettre en da Ina pièces, diviser, fragmentcr dend m. châtiment, ilT.châtier dàd dag deng m. stupéfaction, étonnement, III. stupéfier, étonner; -10 stupéfait, étonné depet m. menacc, ll. menacer <.iapatder .f. retard, 1.retarder, être en retard; tard der derg m. éclatement, ill. éclater darkna derind m. fauve dar]' da desh dix dasa, das desto bâton, bâton plombé Devel m. Dieu; yac Develesa, yac Devloresa dcvafél "divinité" reste avec Dieu (au revoir) ; devlakuno pieux dever de\'er m. beau-frère (frère du mari) dey f. compassion, pitié, grâce, pardon, 1. avoir daya pitié, pardonner, épargner, gracier pr. dckkhélj~ dekhna dikf. -kha vue, nI. voir, regarder diklo fichu dilno bête, idiot, stupide, diln 'u nr. devenir bête, idiot, stupide; diln 'akir 1.abêtir; dilnipé bêtise darhï dharm das
199
dimo doux, feutré, bas (voix) ding.f. vanité, morgue, Ill. se rengorger, se prévaloir; -0 vaniteux dlna dino mesquin, pitoyable, misérable, minable din' f impôt, tribut dïp dip m. éclair, ill. étinceler, fulgurer, -ano fulgurant, étincelant, -ipé fulguration, étincellement dirig f direction di v m. étonnement, I. s'étonner divar divar m. mur, cloison di Vé~S(1 dives jour; lacho dives bonjour docilov 1.toucher, effleurer dode Ill. ajouter doja, -giyom ln. parvenir dole lIT.recevoir dolija, -lijiyom nr. amener jusqu'à domar I. achever de battre, tuer don1uk ITI.laisser s'approcher, permettre doplov 1.atteindre en nageant darI dor f ficelle, lacet, bande, ruban, I. ficeler, lacer dC)l-ag dorengf. duplicité, -0 caméléon dores n. recevoir, atteindre dosikov I. prouver; dosik, -kha.f. démonstration dosa dos dosh f faute, défaut, erreur, -valo fautif DUI-I dohana dosh Il traire datna dot f combat, IT.combattre (moral., inte1.), s'opposer dotirde TII.tirer jusqu'à dotràde ID.arriver, parvenir (en véhicule) doyra TU.répéter, doyran répétition doyro double, duplex dohrana drlivyij drab m. médicament; drabakher m. pharmacie drak f -kha f raisin drak~a "vigne" dhrsO.t: drisht f audace, II. oser . f)R.AM (gr. dro1110s) dron1 m. chemin, -alo roulier dron dron m. auge droy f 1. dépit, rancune 2. traîtrise, 1.trahir; -an drohï traître drüst ï drust f justesse, exactitude, -0 exact, juste dhruv druv m. pôle dubona dub m . fond, lIT. enfoncer, immerger, noyer, plonger \iuhla dubro, dubio creux dyut dud m. lumière, -alo lumincux, -an' torche, -aH lampe dÜkl1a,dükh dukf -kha dOl¥cur ; dukhalo douloureux dhlma dîg
2()()
dükhana dulana dud dür durbcl durcar durdin durg durjan dhuri dhüsra dust düt dves dvèt dvïp d'an dil dro .~ dzin tar (letton)
ab abhinlan acfihha acanak aeal aeèt ao5lat adaygl adhln ginna "compter" ake la
dukhov J. faire mal dul1. secouer, agiter; dulki allure (trot) dumo dos, dumalo dorsal dund m. tumulte, brouhaha, -alo tumultueux, bruyant du p m. chaleur, canicule dur loin, -atuno lointain durbelf. faiblesse, I. affaiblir, -0 affaibli durear m. mauvaise conduite, licence du rd in m. jour néfaste durg m. forteresse, TII.fortjfier durjen m. vilain, salaud duri essieu, axe dusro gris; dusran grisaille dushtf. méchanceté, -0 méchant dut m. ambassadeur, -an' mission, ambassade dvesh f haine, animosité, Il haïr dvet ln. dualité, duplicité, -alo ambigu dvip m. île dzeveli omelette d'an m. savoir, science d fi ln. cœur, estomac; bid 'oskiro sans cœur, cruel d'iyan m. spontanéité, -0 spontané d'ingf. longueur,-0 long, d'ind'u ln. s'allonger, d'inttkir J. allonger, -do étendu dtjntar m. atnbre; -uno d'ambre E eb déjà ebman m. fierté, J. être fier, -0 fier ecam b m. étonnement, rn. s'étonner, -10 étonnant eean m. surprise, 1. surprendre, étonner; eeno surprenant eeel .f. ilnmobilité; eelo immobile; eealan m. stagnation eeet m. évanouissement, évanescence, -alo évanescent edald m. jugement, procès; jengo edald procès tnilitaire edaygi rétribution edin.f sournission, dépendance edno sujet; edn takir 1.assujettir, soumettre eginalo innombrable ekel f solitude; eklo seul, isolé elag excepté, à part
201
anlar anupat anaj anad ana ri anupradh anat h atar aoto an üja aparhta erï asadharan asar asïnl espa asthayï ethan sakti "pouvoir" asîst atarï atit avastha avj rüddha eyal ayasl yogya "opportun, correspondant, utile"
elan m. déclaration, 1.déclarer emer f. immortalité, I. immortaliser, ..no immortcl empal f proportion, -0 proportionnel enaj m. graine, blé enak m. lunette enand m. plaisir, jouissance, ill.jouir enar f. incapacité, -0 incapable, sans talent, nul eneprad m. innocence, -0 innocent enasto orphelin; enastal m. orphelinat ender f. différence, I. différer, différencicr, -no différent eng m. membre, III. organiser; rozeng m. démembrer, désorganiser enuj f permission, sanction, m. permettre, sanctionner eper f analphabétisme, -no illcttré eri f talon, I. talonner esadino insoluble esadrano insolite, extraordinaire eser m. effet, impression, J. impressionner esimalo illimité, sans frontières espo trcmble (arbre) estay f. précarité, instabilité, -10 instable, précaire estenf frissonnement (de fièvre), -alo fiévreux eshayno impossible eshisht f. impolitesse, grossièreté, -0 impoli, grossier, goujat etar m. grenier eti t m. passé evast m. état, situation, état d'esprit, humeur evirud m. compatibilité, accord, -0 compatible eyal f. crinière e)'ash f. débauche, I. débaucher, -Jo débauché eyog m. inopportunité F fabrikf usine felin.l: potence ferno fougèrc fest f fête filatt in f manoir, château firya pl. écume fir m. sapin for, l'oro ville, cité; foruno citadin form in f formation fuy, indécl. mauvais, -alo maléfique, sinistre 2()2
giltra "corps", gat Ghazi (persan) nom propre garha
garv oarï o. garh ~ohat. ga th ri gay gaçiçJha gadha gaHina ghalnâd °an. è' ganda
oarbar. o. gorjna gavahï gadda gI tél ginna garana god oalT
è' gal
gharï
gana ~oharï .
gargarana
G gad m. chemise gajo -d' i non-Tsigane, étranger, -ère; gajikano, gackano non-tsigane gar m. épaisseur, grosseur, I. épaissir, grossir, -0 épais, gros garb! fierté, orgueil,. III.être fier, orgueilleux, -0 orgueilleux gari train, voiture gast m. nœud, frange, -an rapport, relation gat ln. quai gatri ballot, balle gav village, -uno .vil1ageois ged m. tombe, tombeau gedo âne gel! fonte,!. fondre (une statue) gemandf présomption, -0 présomptueux gen m. multitude, I. multiplier, -0 multiple, nombreux geno épais gend f. saleté, impureté, malhonnêteté, -0 sale, impur, malhonnête gepor! invention mensongère, mensonge; gepro faux, mensonger gerbar m. désordre, imbroglio, trouble, 1. embroui 11er,troubler gerj f. fracas, gronde-ment, tonnerre, TII.gronder, tonner gevay f. témoignage, 1. témoigner, gevan m. témoin gido matelas gili chanson gin m. compte, I.compter, -ar m. comptable gini allée, avenue girov 1. cacher, enterrer; giravalo funeste; giravipé funérailles god sein, giron, In. adopter godi cervelle, intelligence; god'varo intelligent godli pl. cris; de godli crier gol m. rondeur, T.arrondir, -0 rond, golif. balle golf m. golfe gond m. cloche, sonnette; sonnerie, tintement, Ill. sonner, tinter gono sac gori montre gorgor m. grondement, 1. gronder, bruire, réson-
203
ghatna ghasla
gh{11
guccha guçla ghunlana guga oohuoharale 0 guj
gupta gurü ghüsna
ner , glousser, glouglouter, roucouler gost m. hôte, -ipé hospitalité got m. événement, incident goy saucisse guslo nid goval m. arrogance, I. être arrogant; govlo arrogant graf m. comte, -in comtesse gray m. cheval, grasni jument, gras ta no chevalin grin m. mépris, 1.mépriser gucho trousseau (clés), grappe gudlo doux gu m ITI.tourner, voyager gung! mutisme, Ill. être muet, -() muet gungralo frisé gunj f bourdonnement, vrombissement, hurlement, ilT.bourdonner, vrombir, hurler gup f cave, caverne, grotte, III.cacher, -10 caché, secret g~ru, -va bœuf; guruni vache gus m. pénétration, II. pénétrer gutli noyau; gutl'akir 1.noyauter H
ha haddi khanï khan ïj har ha th j dhai astj hal
dher ha r tal
hetü
ha oui had m. lever (soleil), Orient; hade m. lever hadi os hal'u III.comprendre hànde T. creuser; han i fossé, tranchée, mine; haning puits hanij.f. minerai, engrais, -0 minéral hap m. houblon har! perte, défaite, hàrde ill. inniger une défaite, hàrle III subir une défai te hasto éléphant hay f deux et demi; hay shel 250 hara il y a longtemps, jadis, -tuno ancicn hashti (impers.) il est pernlis hel f. solution, 1. résoudre, -do résolu; nàheldo non résol u hen f hennissement, I. hennir her m. tas, I. entasser, thésauriser herdalf grève; amli herdal grèvc générale heruy f. (pl. hera) picd heto cause hey! hé! hello! 204
hi1ana hTra hit hal hara linca
hJ;dn.Yc1111
It
ira da irsa 1-\5,as ti "il est" hernant
Jana jadu oa .] aran .
C" jal jan1 jabhana jac janvar jati jay janta Oaa .J b jar jid'asa jild
h il Iorem uer (la queue) hiril m. petit pois hiro diamant, brillant hit m. intérêt hol m. charrue hor m. verdure, -0 vert; hor f. heure hospital m. hôpital huco haut; hucan t hauteur huri 1. mettre un vêtement, s'habiller; huriavipé habillement
i et Ho cœur ilan 'akir I. encourager; ilan' courage impon 1.imposer im proviz f improvisation, I. improviser ind f . brique, carreau ingar m. refus, I. refuser injin'er m. ingénieur interest m. intérêt irad ln. but, intention, objectif irsh f jalousie, -()jaloux iso m. être; isan' essence ivend ln. hiver, Nord izbit très J ja, giyom, ln. aller; sir jal ? comment allez-vous? ja krig! va-t-cn! jad f. sorcellerie, Tn.ensorceler, -() sorcier, -in -ère jagran m. éveil jal f falsification, I. falsifier, -no faux
jam nI. se geler, coaguler jam b ITI.bailler, f. bai lIement janj.f. enquête, vérification, lIT.enquêter, vérifier janvar m. animal jati naissance, caste, tribu jay f. victoire jend f. gens, peuple jeng.l: bataille, -() militaire jeno personne humaine; jenal f personna1ité jer.f. racine, 1.enraciner jid'as.f. curiosité, -alo curieux jildf reliure, lIT.relier 205
JNA
jagana jI tna JIV jI van ja Ina jar
jas jatna ya va "orge"
jugal jélku {él yu va fi "jeune femme" jüta jvar jvar
Jin I. savoir, connaître,! nouvelle jindf conscience jingov I. éveiller, réveiller, -pe s'éveiller j it f victoire, ll. vaincre jiv 1.vivre, -ipé vie; sir jives? comment vas-tu? (litt.: comment vis-tu ?) jivdan m. amnistie jiven m. existence jol f incendie, I. brûler, incendier jor I. unir, additionner, joindre, f. addition, composition, somme, -in paire kul jor (somme) total; tejores taryakire tukre unir les bouts de fil de fer; had'a namishto Jorde les os ne se soudèrent pas bien; joryengiri dard douleur dans les articulations; nichi adaleske tejores il n'y a ricn à ajouter à cela josh f. entrain, engouement, passion, -no captivant, ravissant, passionnant jost f lutte, combat, ll. combattre, -an combattant jot Il. labourer; jotay f labourage jov f. avoine jugalf rumination, I. ruminer jukel, -kli chien, chienne, -oro petit chien juli femme, julori femmelette jut m. chaussure, -an cordonnier jungalo salaud jvar m. flux; jvar-bat flux-reflux, marée jvor.f. fièvre, -alo fiévreux K
kabhI kacca ka da
kaja I kakka kal kala ka Iik Ki-\M
kab parfois kabaret m. cabaret kacf crudité, -ano cru kad, kada quand kafi café kajel m. rimmel kahni poule; kahnori poulet kak oncle kal/n. période, temps kalo noir kalik.f. suie, tache (d'ignominie) kalp ln. irnagination, lli. imagine kam m. désir, III. 1. désirer, airner 2. vouloir; kamlipé atnour kamri chambre
206
kamp f frisson, vibration, palpitation, trépidation; m. frissonner, vibrer, pa1piter, trépider kan oreille
KAMP kan
ka na I m. canal
kandf obéissance,-e m.obéir« kan + de)
kaghi kac kâjus kana kata
karan khasl kast11é1 KRT o
klI
tEl 11
kanlanï
kahna,
kahanT
kayar kahavat
kcla kèdra karna ka rahna kechua kcva keva] gharnla "chaleur"
kandi fourchette kangli peigne kanj m. verre kanjus f avarice, -alo avare kano borgne kandro épine; kandralo épineux kapital m. capital,!. capitale kapitan m. capitaine kapitul!. capitulation, I. capituler kapris m. caprice, -no capricieux karadinf. fusil, carabine ka ra n m. causc, créateur karig ? vers où ? kariko vers, approximativement, environ kas ln. toux, II. tousser kasht m. bois mort kat f. coupe, incision, blessure, TI.couper, rogner, taillcr, sculpter, ciseler; kat ta (pl.) ciseaux; katay moisson, abattage katar ? d'où? katputli marionnette ka vu i essor kay où? kayan 1. conter, raconter; kayni conte, récit; kayno énoncé kayar m. poltronnerie, lâcheté, -do poltron, lâche kayat m. dicton, proverbc ke chez (direction) kéde lIT.lire kelif art kénde nr. ramasser, cueillir kendro centre, kendralo concentré, kendral'u m. se concen trcr ker 1. faire keray 1.geindre,!. gémissement kerti comme si keshu m. -va tortue keva combicn de fois? keval seulcment, uniquement kham fn. soleil, -10 en sueur; kraml'u Tn.suer; khanll'akir 1.faire suer 207
gandh "odeur" ghantaghar akl1ya 1i ghaséi pr. kl1cllé1i, hi. khe1na ksal1lii gr;l1a,hi. gha r
khil111a gha{a CHIRS C;UPl-I kohn ï khura ghora "cheval" kikiyana
khandf. mauvaise odeur, puanteur, ln. pucr, sentir mauvais khangiri église khar I. appeler, -ipé appellation khas m. foin khel I. 1. danser; 2. jouer; -in danse; -a (pl.) bal khemf pardon, excusc, m. pardonner, excuser kher m. maison, -aH maîtresse de maison, -atuno domestique khetano commun, associé, ln. s'unir, I. unir; khetané ensemble khino fatigué khir .f. signaturc, 1.signer khoro pot, -ro bol khos TI.essuyer khu I. tresser; me khuvov je tresse khunicoude khur m. sabot khurmi purée khuro étalon, khuri jument kiki)'.f cri strident, 1.crier, pousser des cris stridenLIô)
KÏL " attacher"
KRÏ kinar krÙn i, hi. kl ra kila ta katuka
k1:pa kavac kivar koca ko1 kon kona kapa! kar
kilo pieu, clou kin m. achat, T.acheter kinar m. bord, rive, plage kir f fourmi, insecte kiral m. fromage kir ko aIller kirno pourri, Ill. pourrir, T.faire pourrir; kirnipé pourriture kirov I. faire bouillir kirp.f tniséricorde, grâce, pardon, m. gracier, pardonner kitsi ? combien? kivec m. cotte (de m~lilles) kiver f battant, vantail klidin m. clé koc f injection, piqûre, III. injccter, piquer kolin m. poitrine, sein komis' f commission kon ? qui? kondan.f. condamnation, 1.condamner kono angle, konalo anguleux koper.f. hypocrisie, kopro hypocrite kor rn. ilnpôt, I. imposer 208
kas kas katri kovid k0I11,11;:1
koi karakna kranl kran ti cretu krish kriya kràla krona kror ka t à t ] krür ghçta kübar
kÜci küdna kudal kul kùd KUTT
kor tard, -idir plus tard kororo aveugle; koryu nI. devenir aveugle, koryakir I. aveugler kosh m. trésor kosh II.gronder, -ipé remon1rance kost m. coût kotel m. étalon, modèle koti, kotrif réduit, bicoque, bungalow kotval m. chef de police, -i commissariat de police principal kovid m. expérience, -alo expérimenté, III. avoir de l'expérience kovlo mou, tendre (viande) koysovo quelconque, n'importe qui krak m. craquement, m. craquer krab m. crabe kranl m. chaîne, ordre, suite, système, processus, routine; kramesh successivement, graduellement, au fur et à mesure krand f révolution kret tn. résolution, détennination krevet f crevette krish.f agriculture, -an agriculteur kriy f. action, 1.agir, -an agent, acteur krol m. chasseur, I. chasser kron f rature, I. rayer, effacer kror f dix millions krostaf pl. cordelettes (pour attacher la tente aux piquets) krot m. abréviation, abrégé, sommaire, n. abréger krur, krul f. cruauté, -0 cruel kstil, khil m. beurre kuber m. bosse, -10 bosselé; kubro bossu kuc cher kuci grappe, pinceau, frange (châle) kudf garnbade, ill. gambader kudalf. bêche, 1.bêcher kul m. 1. total, totalité 2. clan kund ln. être émoussé, obtus, hébété, -ipé hébétude, -alo élnoussé, obtus, hébété kur I. marteler, battre (céréales), -ipé battage,
martèlement,-dan marteau,-dan t forge, -dar
kurnlis (letton)
forgeron kuri couverture kurko dirnanchc kurn10 tortue
2()9
kustï k:utühal kutarna
kursi chaise kush n. 1. déchirer, lacérer, 2. cueillir kustal f creuset kustikf ceinture kutal m. curiosité, -0 curieux kuter m. rongeur, I. ranger kvak m. coassement, m. coasser L
labh lacar lardya ti, ladna
lag lag! Lj\JJ Uikh lallara "bègue" laIe lan1bai LANG
làga r laparvahT lar las] las laf 111arna Li\P-a ti lay lena
lecak laganl lagatar
lab f. profit, avantage, exploitation, ln. profiter, exploiter, -an profiteur, exploiteur lacar m. désarroi; 1. tr. et intr. priver; -no désemparé lacho bon; nàlacho mauvais lad m. charge (pr. et fig.), attaque impétueuse, ill. charger, attaquer lag f. application (pr. et fig.), m. appliquer; -no appliqué lagi perche laj f honte, -avo ctest honteux, -akuno honteux, tilnidc, laj Ill. -andiyom avoir honte lakf. -kha cent mille lalero, -i Tsigane estonien, -niennc lalj f. avidité, cupidité, -0 avide, cupide, goulu lamb III. longer, allonger, -ay f longueur, longitude, -0 long tang f infirmité, boitement, III. boiter, -alo boiteux langar I. jeter l'ancre; langro ancre; goryako langro pendule (murale) lap f. lapement, nr. laper lapray f insouciance, incurie, -no insouciant lar tn. caresse, T.caresser, cajoler lasi sorte de boisson (lait caillé, eau et sucre) lash f. carcasse làste II.trouver, -pe se trouver lat m. ruade, ILruer, regiln ber lavar m. dictionnaire lavso loquace; lavuno célèbre, renoffilné lay f accord (musique), 1.être en mesure le In. prendre. le andre parer (un coup) - le avri sortir - le man' prendre conseil - le pe pativ emprunter - lé pe lutter lecik.f élasticité; lecilo élastique
leganl f bride, frein, TIT. brider, freiner legàtar
sans arrêt, sans cesse
210
lekh laki r laIl lalit lena -dena larna lès lat ley le + jana Iikha LIKH likhta Il ]a Iin1rI ni-da . l::'cr11a
nidra lapet na
-
lo<.H"i, ï
lohar lok laghu
Io11;ta, Una
loEn "1 lolüp Ion1 I0111rI la VéHlé1 LA.SH lot"h, -]
lÔtna lohél loy LtJBH,lobh IGora to. IiHa ,
tek, -haf but lekir f. galon leli appellation affectueuse pour une femme lelit f charme, élégance, -0 charmant, élégant lenf. rivière len-den m. affaire, échange, commerce, transaction 1er 1.faire la guerre, -ay guerre les m. dentelle, garniture letf mauvaise habitude ley f. colle, ciment, mortier lij m. duc, -a III. conduire, lijan' tactique, stratagèmc likf -kha lente (de pou) IiI m. lettre lili sport, jeu, divertissement lirnri.f. placenm linay m. été, linaskiro en été, estival lindra, lindri f somnolence lipet TLplier, envelopper lobo chacal lodo, -i serviteur, servante lohar m. forgeron, maréchal-ferrant lok f. clairière, monde lond m. sel lokho léger 1010rouge, III.rougir, I. fairc rougir; lola)' rougeur lolni femme volage, inconstante lolup.f. voracité, cupidité, -no voracc, cupide 10m m. poi I, laine lon1ri renard lornersho horripilant, horrible, odieux lond m. sel, -() salé; lont'kir I. saler losh f. joie, n. se réjouir, -ano réjouissant; loshasa avec plaisir, je vous en prie lost f cadavre lot'u III.naître; lot'kir I. Inettre au monde; lot'an naissance lot m. retour, régression, n. retourner, battre en retraite lové m. pl. argent, monnaie lovin a f bière loy f flalnme, lumière éclatante, regard de défi lub f. désir, libido, m. désirer, -ni prostituée lungro haillon, guenille lulo Inanchot luluji fleur 211
M mà ne pas (prohibitiO Inéltsya Jllach Ji macho poisson mado, madi mâle, femelle ll1ada magnet m. aimant, -uno aimanté MRAKS-at i mak f enduit, couleur; makhov, makyom ill. enduire, colorer, peindre makkar makar m. imposteur, farceur makir f truquage, farce, fraude, imposture 111akkari makri araignée 111akrT mal f prairie, champ n181"champ" nlal ln. -ni ami, amie, -ipé amitié 111itra nlala mali.f guirlande ll1a]il malo m. jardinier mamuy tout droil « Inuy visage) 111ukha Mi\N man r. penser; man' f pensée, conseil; le man prendre conseil; de man' donner un conseil mang f. demande, nI. demander, prier; mangov MANG ll1agna tut s'il te plaît mano comme si, à supposer que manush m. être humain, homme 111anushva map f mesure, dimension, carte (géographique), 111apna III.mesurer nia raya Caus. de M~ mar I. battre, -ipé guerre 111arkat markatf massacre 111arg margf route, avenue l11é111da maro pain 111aS8, nlàs mas m. viande; balichano, bakrano, bakroreskiro, guravano mas viande de porc, mouton,
agneau, bœuf; masaxar m. carnivore; rnasakir 111él dl1 Y;l
"llli U eu
rnat ha M;-\ D, pp.
111ft t rjk ll1aha tva
111agar l11addhY;l
III a r-t a
Il
I.
incarner; masa pl. corps maskir r. masquer mashkir entre, -al au milieu de, -dava entre temps, pendant mashkir-dik[ entrevue n1aste il la tête masti insouciance; mastano insouciant mato ivre, HI.s'enivrer, r. enivrer n1atrik f nourrice mayat m. importance, majesté; mayano énorme; mayaseb asscl11bléegénérale me je, moi meger m. cfocod ile mej.f milieu, -10médian me k m. -kha pardon, excuse, III. pardonner, excuser
212
MRD, mardati
mekf nuage melov J. mélanger mel f crasse, impureté; mel'a égoûts men f cou mena m. interdire; meno interdit mendel m. cercle, sphère, halo, I. cercler mendli corporation, association mendikf grenouille mendro grave, posé, élégant nleni f. joyau, perle, picrre précicuse, bijou, -ker joaillier, bijouticr menod m. charme, beauté, -alo charmant, beau mer 1.mourir, -ipé mort méraya monsieur; mirani madame, mademoiselle me ru m. -va désert mesal.f. condiment meso verruc, grain de beauté nlest m. barattcment, n. baratter mesur m. ]cntilJc (botanique) mesvid m. brouillon, projet metiro melon d'eau meyik f bonne odeur, HI.sentir bon meynal f. scrupule, -0 scrupuleux, méticuleux nlief clignement d'yeux, ITI.cligner des yeux mil m. rencontre, III.rencontrer milyon million min f persuasion, J. persuader minut.f minute minister m. ministère; ministran m. ministre mirj f poivre, m. poivrer miriklé pl. coHier (de perles) miro -i mon, mienne nlishto bon, d'accord mitf. sol, humus, boue DIOCm. cordonnier mol m. prix, estilTIe; kitsi mol? combien coûte? ada nlol c'est le prix nlol f vin molay f crème mom m. cire, -eH cierge mon m. enchantelTIent, cnsorcellclnent, ravissement, I. enchanter, ravir mor I. lavcr, -ibnaskiri machine à lavcr
" fr~ttcr" 1110si
mosi encre
mi1ana nlèla 111811 ya mana hè mada1 111ad Ji nladak nladra Illani 111H n od
111aru 111aSa1a nlasa Ina t ha 111asur nlasaVl da 111atïra 111ahakna 111chnal1 111 icna 111iJna 111anana
111ire 111,Hl j
11lera 11J1;:;ta 111it hi nlOC} 111lï lYét
I11ndhll
111 a ]ay
213
mot
MÙC, 111ui1cati
111{,ta pp. de M]~
much bujhana 111udna purush 111u~a,
111l1Si ka
l1lutthl 1111.1 tra I1Jukha nli1h
nas(~, JJasik,l
nali"
nriga nap = nlap narÏ na rnlT
naspatl nast: nat
nata nay
nakhun nai
"rat"
mot!. mort mud' f joie, plaisir, -ano joyeux, plaisant, -akir I. réjouir mukf liberté, III laisser, libérer, -10 libre mul m. racine, étalon, authenticité, -no authentique mulo 1. mort 2. revenant mun'jf moustache murd'u ill. s'éteindre, mut'kir I. éteindre murov J. raser mursh m. mâle, héros, -nif héroïne nl uso souris m ustn épais, gros mustardf moutarde musti poignée, contenu muter m. urine, 1.uriner muy m. visage N nagda jamais nak, -kha m. nez; -10curieux nàkuc bon marché, de pacotille nal!. conduit, rigole, gouttière nane il n'yen a pas nango nu nap, nlap f mesure, III.mesurer nar f 1. pouls, pulsation 2. artère narm i tendresse nash fI.fuir nàsharuno ignoble nashov 1.perdre; nashado perdu nashpalf poire nasht m. destruction, -0 destructi f nasvalo malade nast ln. narine nat m. -Î danseur, -se nat!. nation nato relations: varikonesa tejores, tetores nato lier, rompre des relations avec quelqu'un nav f ]. bateau, 1. naviguer; 2. m. nom; navdo nommé nàviphendlo indicible nàvipherdo inépuisable nay nI. ongle, nay 1. se baigner, -an m. bain nayo coiffeur
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nagar nanlra nanlüna nad nirala
nasa natlja nctra
nasta naya n ï ca, n 1 c t a
nicorna nidhï nigah nigrani nïjï nika Ina nïla nlbü nfdâ ni rana ni ras nirday ni rja n nirjand nisan ni shed nj sri t nlti nIv ni vas nivadan niyanl niyàdran ni rya t
ne mais neg f négation, ill. nier negar m. ville, cité nemer f modestie, nernro modeste nemun m. modèle, maquette ner m. roseau neral f rareté, -0 rare, exclusif nerangf orange nesho m. opium, narcotique; neshlo drogué netijo m. conclusion, conséquence, effet, m. conclure netro m. -i chef, cheftaine; netran conduite, tactique neshto m. petit déjeuner nevo nouveau; nev'akir I. renouveler ney oui nie f bassesse, rabais, -0 bas nicur 1. presser (fromage) nid.f. 1. fonds publics, finances 2. Trésor public nigay f regard nigran m. surveillance, contrôle, 1. surveiller, contrôler nij.f subjectivisme, -0 subjectif, personnel nikal m. sortie, levée (lettres), 1.sortir nilo bleu n imbo citron nin aussi nindf. mépris, ill. Inépriser nir 1.sarcler nirash f désespoir, -10désespéré nirdeyno impitoyable, implacable nirjen personne nirjend lieu dépeuplé, désert nirneY.f décision nishan m. signe, marque nished m. interdiction, ITI.interdire, -no interdit nishritf certitude, II. assurer, -0 sûr nitf politique, -alo politique (adj.) niv m. fondement, base nivas m. habitation, n. habiter, -an habitant nived m. présentation (de documents), ITr.présentcr ni)'anl rn. règle, nI. régler niyadran administrateur, -in administration niyukto fonctionnairc niryat export 215
nocna nok
m. pincer, griffer, écorcher nok m. canot notf. note, addition, notice, n. noter ntichi rien n'ikon personne n'jkay nuUe part n'iso rien, néant n'it's'akir 1.anéantir, détruire noc
o
o)a
os ost
obchin I. décrire obd'an m. reconnaissance obja, -giyom ln. marcher tout autour, contourner, encercler oblad'u Ill. se pendre; oblov J. pendre ob le 1II.embrasser, serrer dans ses bras oblig.t: obligation, nI. obliger obmar J. battre tout autour, couvrir de quelque chose, recouvrir obrado abrupt, escarpé obro\' J. terrasser odde rII.rendre odjid'u III.revivre, ressusciter; odjid'akir I. faire revivrc, faire ressusciter odoy là-bas odrakir I. dissuadcr od ud III. ilium iner oxta I m. saut; ox!i n. sauter oxtil I. attraper, -di trappc oke voilà okl'i II. se mettre cn selle, -sto gendarme 010 grêle opcar I. pourlécher ()J)chu 1. couvrir tout autour, con1plètement, inondcr oper 1.opérer op ré au-dessus, cn haut or cncore oranj f. orange ord rn.ordre, III ordonner os f rosée ost f. moyen otshpil 1.repousser otp hen I. 1. répondre 2. refuser
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p pana paga] pagrï paj} p~i1an pra t"as pa] + Jana pala pahlü "côté"
pàja pani pap pa 1}~fu + I11él1)~ié.1
par pra ti- KI~ pal)~u
pari- V~T piir.çVél
di vasa
pat pa t fa pra tyaya pa l]a patra paya
pee pahar
pa, -yom, m. atteindre, recevoir, réussir; -no atteint pagal f bêtise, paglo bête pagri turban paj f bassesse, vilenic, -0 goujat pal I. prendre soin, élevcr palal derrière; palatuno arrière; palatuné les arrièrcs ; palé en arrière palja, -giyom III.suivre palo givre paltràde m. poursuivre paluy ln. croupe panj cinq panjo patte, griffe panikf. panique pan'i m. eau pap m. péché papini oic paramaro gâteau (lilt. pain blanc) paramis' f. conte parast'ivin vendredi pari 1.traverser parikir 1.remercier, -i (+ dat.) grâce à parno blanc, rn. se blanchir, 1.blanchir paru r.changer, -vipé (bureau de) change pas 'an m. couchant, occident pas'u ill. se coucher pash près; pashé à proxirnité; pashatun m. proxirnité, -() proche pashdives m. midi, sud, -uno déjeuner pashlo endormi pashto m. étang pashvaro côte (anal.) pat m. file, défi lé, bande patavo chaussctte russe pativ f confiance; -alo, -i homme, femme de confiance patio étroit; patlipé étroitesse patrinf feuille payo pile (de pont) pàt'a -ndiyom m. croire, avoir confiance; pat'akuno confiant pe sur peef vis, HI.visser, -an tournevis pehar m. montagnc
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pakana pat] pagu parna para tu pardada, -] pardes parek~a11 parat paridhT pa ri k~a paristhit parivar
parnana, -1 paros, -i parpota, -1 parsparik parvas pasad paf-aga pènlana pavitra pahe11 pahra pèda
bhag pakh pha lak badhna pat bha rI bha ri pharna
pehend m. noisette pek ln. griller, -0 cuit, mûr pei f peau, cuir peng m. infirme, nI. estropier per, -peyom ill. tomber; peyan m. chute per m. estomac perand cependant, pourtant, néanmoins perdad m., perday f. arrière grand'père, arrière grand'mère perdeshf étranger (pays) perek f., -kha ennui, tourment, III. ennuyer, tourmenter peret m. pli, couche (de bébé) perid f les environs perik f, -kha épreuve, examen, nt exalniner peristitf circonstance perivar m. famille perlamb f prolongclnent, prolongation, HI. prolonger pernan m. -if grand'pèrc, grand'mère maternelle peros m. voisinage, -Î voisin, voisine perpot m. -if petit-fils, petite-fille perspero mutuel pervat f montagne, -'ori colline pervesh f humilité, -Jo humble pesandf agrément, plaisir, -alo agréable, plaisant petengo, mol'.f mite petrol.f. essence pevan m. mesure, échelle, amplitude, envergure peviter f chasteté, pevitro chaste, saint, sacré peyli énigme, devinette peyro garde, sentinelle pezal à pied phabno pommelé phabuy f pomme phadt f. section, phadtashero chef de section phag f. part, III. partager, -in partage, -lino participant phagir 1.casser, -do cassé phakf. aile phal.f planche phand f liaison, 1.lier, phar f soie, -uno en soie phari enceinte (adj.) pharo lourd phardan' f crevasse, fissure, faille 218
pharna pha t.na pha] bahin BI-JAN BI-IRhharna
.
bhart i
bh1jna phisalna bhadda bhaUipan phavra bh5h hhünl1 püchna PI-IUTKR bürha
hurha
bhàsa r SPRS plna pIcha plIa pId pTd]I pIpa pIQa pèr PI~, pIsna pi t ta
poena pàdha dckhna
para t
pharov I. faire éclater pharyu nI. exploser, éclater phel m. fruit phen f sœur phen I. dire pher 1.puiser pherdo plein, rempli; pherd'akir I. faire remplir ; pherd'u m. se remplir phinj m. cligner des yeux phisel I. glisser phod m. monstre phol m. naïveté, -0 naïf phor m. bêche, 1.bêcher phov f sourcil, 1.sourciller phu! tcrre phuc, phut'om, phut'yom III. interroger, questionner phuk f enOure, phuko enflé; phut'u III. enfler; phut'akir 1.faire enfler phurakano assez vieux phurd m. esprit, souffle, -a no orageux, -e ffi. souffler phuro vieux, phuryu Ill. devenir vieux, vieillir, phuryakir 1.faire vieillir; phuripé vieillissement phus m. paille, -ar grange ph usov 1.piquer phuyano pomme de terre pi III boire, -bé boisson pic f arrière, -10arriéré, retardé pilo jaune pind m. balle, ballon, enflure pindli tnollet pipo tube, canon, baril pir I. torturer, -an tortionnairc, bourreau piro pied, piédestal pish n. moudrc, -Ii moulin pit m. bile, fiel planet!. planète pleskir I. payer poe f digestion, III.digérer pod In. plante podik III jeter un regard, regarder pomidor m. tomate poxtan m. linge por m. plume porat.f. plat creux 219
bhrata praQ
pori queue pral m. frère pran m. souffle de vie prasta
praptT prasad prayas prabàdh prahal prece11d prades
Pra + 11150na ~ pra + MtJc pranan1 pra + BI-IJ\~ prerna pa ri h;l sa t i
prasag prasanna prasiddha pratha prasi t prasnavli pradhanta pratihha prat ija
-ndiyom
III. courir;
.n
trajet,
course;
-baskiro coursier prap nI. arriver, aboutir, atteindre prasad m. cour (royale) pray à peu près, presque, -no fréquent praysan m. présent preband f arrangement pre bel f toute puissance, -ano tout-puissant precend f violence, m. faire violence, -alo violent precil f. pressentilnent predesh f. province predikf, -kha prévoyance, ln. prévoir prehuco excellent preja, -giyom III.traverser; prejan' f traversée prekal m. précocité, -no précoce prekat m. évidence, -10évident prelacho excellent prelap m. délire, TH.délirer prelub m. tentation, TIT.tenter prem m. amour, charité, -alo caritatif preman f. idée préconçue, préjugé, 1. avoir des idées préconçues, des préjugés prenlang f. excusc, III. présenter des cxcuses ; premangov! pardon! premuk ln. accompagner qq'un prenam m. salutation, hommage prenav m. prénom prephen 1.prédire, -ipé prédiction prer f stimulation, excitation, I. stilnuler, exciter presa, -n'd'om I. se moquer; presandlo ridiculisé presHg m. contexte presan m. satisfaction, contentement, 1.satisfaire, contenter; presno satisfait, content presid.f renommée, célébrité, 111.rendre célèbre, -alo célèbre prest.f. coutume, -alo coutumier, traditionnel presto premier presu I.f accouchelnent preshnal f. questionnaire prethan m. président, chef prethov f proposition, I. proposer pretib f tllent pretijf promesse, m. promettre
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pratima pratipalak pratirodh prati~tha pra ti vad prativakya pra ti vish pra t iyogi t.a
pra ves prayog prct prj + TI~ priy praga ti phirna phirana pul püja pujï purana pharna
rust ak pu~t pyada pya la par + dalna par + kat par + Jana paf + karna par + le + Jana
dhac rakh rakhï rajgï r
pretim f copie, image, ID.copier pretipal m. protecteur, -an protectorat pretirud m. obstruction, obstacle, ill. obstruer pretisht f gloire, prestige pretivad m. protestation, Ill. protester pretivakf réponse, écho pretivish m. antidote pretiyog m. émulation, compétition pret'u contre pre\'esh m. accès, ll. accéder preyog ln. usage, pratique, rIT.pratiquer prim IlLprimer prit m. fantôme pritirde TII.attirer pritràde III.arriver, aboutir; pritrad m. arrivée privo cher, aimable produk.f. production progu t m. progrès proshela pl. pourcentage ps'ir J. marcher, se promener ps'irov I. ouvrir pul m. pont puj m. service rcligieux punji m. capital (finances) purano ancicn ; paranipé antiquité purn\' 1.découdre, écarquiller (les yeux) purumf oignon pustikf livre, -al' librairie, bibliothèque pusht f. confirmation, ratification, II. confirmer, ratificr p'ado piéton, fantassin p 'al j: tasse
p'erdal à travers p'erkat IL trancher, couper p'ereja, -giyom lIT.traverser p'ereker I. transformer p'erelij "le 1. passeur 2. traducteur, III. faire passer, traduire R rac m. structure; -no constructif rax f. cendre rak f -kha garde, sécurité, m. garder, surveiller; rakhatar m. gardien, sentinelle; rakpe attention rajgir m. Inaçon
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larka, -} danda rag, ragna raga ranï rSl rakta rat raja, ray rajdüt rai rajbha va t ra cna rag ragarna rakha rana rajna rerna resai ret rev flch di.ç fin rid
rakir I. parler raklo garçon, -i fille (non tsigane) ralf. goudron ranf baguette rang m. couleur, teinte, m. colorer, teindre rango plomb rani dame, reine rashay m. prêtre rat m. sang ratf nuit; lachi rat bonne nuit ray m. seigneur, roi; ray f. opinion; -an Etat, gouvernement raydut m. ambassadeur rayi moutarde raypal m. loyauté (Iiu. essence, état d'esprit d'un seigneur), -0 loyal raythan m. capitale reef création, production, m. créer, produire, -an créateur, producteur redukf. réduction, m. réduire reg m. veine, fibre, tendon reger I. frotter; m. frottement rex juste; rex pashé juste à côté renf. bataille rendo rabot, m. raboter renj III se morfondre rer f réitération, répétition, I. réitérer, répéter res II. 1. grimper 2. s'introduire; resay ascendance, montée ret fn. sable, -alo sablonneux rev m. beuglement,!. beugler rie m. -eha ours rig f. côté, endroit, région, contrée, province rin m. allocation, prestation rind m. libre-penseur, libertin, -0 déchaîné, déréglé, immodéré
ripir m. souvenir, I. se souvenir, se rappeler rïr rls ri t ha
didhal rïtï rob roc
rir f vertèbre ris f jalousie, n. jalouser, -alo jaloux rist f. rixe, IT.se baure ristu III. se tourner; -palé se retourner risht f. impertinence rit f. sorte, manière, style rizh m. riz rob m. dignité, influence, -no influent roc f splendeur, -10splendide 222
dhiirhna rodra rag rok ram, ramn) rôdna rhog rop rapetna ror ras
rarna, rat lagana rona raya doi
vrka o
pr. JU{{é1i,lütna rünlal rüpa rüp rüi
rode nI. chercher; rodin recherche roder m. violence, fureur; I. être violent; rodro violent, furieux rog/. infection, -10 morbide, maladif rokf arrêt, obstacle, Ill. arrêter, faire obstacle rom m., -nif époux, épouse rond m. piétinement, ill. piétiner, fouler aux pieds rong m. feinte, ID.feindre rop m. plantation, ID.planter roper f. (cf. phisel) glissade, patinage, 1. glisser, patiner ror f. agitation, virulence, turbulence ros m. jus, -alo juteux; phelno ros m.,- jus de fmi L~ roskat m. dissection rosphand I. solution, -e I. délier, donner la solution rossàpe, -sand'om-pe 1.éclater de rire rostràde III.dissiper rosthov 1.ruiner, démolir ;f démolition rosh.f rage, furie, TI.enrager, -)0 enragé, furieux rot m. fort, TI.fortifier rov, rad'om 1.terrasser (quelqu'un) rov, rund 'om 1.pleurer royan m. duvet roy f cui 11ère roz f -à rose rozde Ill. distribuer rozdik.f. -kha exploration, ffi. explorer rozja, -giyom ITLbifurquer rozlij m. aide de camp rozmar 1.baure à plate couture ru ln. -va loup ruk m. -kha arbre rul I. rouler ruldo m. soldat,lnilitaire rumal m. mouchoir rup rn. argent rup f forme, manière rut m. (cf mul) racine ru),i coton S sa (adverbe de temps exprimant la continuité d'une action) : sa marel i marella ilIa maltraite toujours et il continue de la maltraiter 223
hasna sabodhna sada sa + dukh sadharan sa + .n~j\
sala sanlne sagh sadhi sad'a
sarpa, sap sa + pra + STI-Ii\
saraS sarvada sar sara
saras sarak sas sastra +
f)RAM
sVé-Istha svaSl1r, sasür
sat ta
sa, sand'om J.rire; sandlo risible sabod m. appel, nI. lancer un appel sabji légume sad f. simplicité, lli. simplifier, -0 simple, saduk f. -kha compassion, m. compatir, -khano compatissant sadran m. norme, -() normal, ordinaire sagot m. hasard sajinpe I. être conscient sakhum m. grouillelnent, m. grouiller salo, -Î beau-frère, belle-sœur saPa pl. salive sanlan' f conseil; saman'ar m. conseiller sanlno placé en face; samne en face de, vis-à-vis sangf union, société, association sand f liaison, traité, pacte sand'o m. substantif sangeto conforme, valable sanj.f. crépuscule, III.impers. il fait sombre sano mince, fin, san 'u nI. mincir, san 'akir I. faire minci r sap m. serpent, -ado sinueux sapano humide saprasta, -ndiyom III.concourir, -n concours sapuni savon sarash f résumé sarda toujours, -no permanent, éternel sarday partout sar.f sommaire, contenu sare-duy tous les deux, ensemble saro tout saros f grue (oiseau) sarikf rue, chemin sarup.f. ressemblance, III.ressembler sas f. 1. respiration, souffle, II. respirer, souffler; 2. halètement, rn. être hors d'haleine sased f parlement saster m. fer; sastruno drom chemin de fer sasto sain; sastipé santé; pe sastipé à ta santé! ; yov sasto salut! sastro m. beau-père, sasuy f beHe-mère sashpil m. entrechoc, conflit, 1. s'entrechoquer, entrer en conflit sato pouvoir (polit.) satul m. équilibre savak m. (cf. zvak) accord, III. parvenir à un 224
savdhanl savidhan saya
= chaya
sahayta sahayog sa bha ci tra "tableau" sadhan sadT sagar saga sajana sajl1a ,5akha
se111 sanulj Sal11apt1 sanlay sena senapat i satan sa ta p
sarna sara], saralta satah seva sahnâ chaI j1 sa111 san sati chap m. sarl11,sarnlïla chat tapet j chat + ri satru saka sakti
accord sàvato samedi savdin f attention, circonspection, prudence saveyd m. ressemblance (cf sarup) sa'70 quel savidan m. Constitution S~lxarm. sucre say f ombre
saydf aide, ill. aider sayog m. col1aboration, nI. col1aborer seb f assemblée secitran m. illustration; secitro illustré sedan m. moyen sedi siècle segar m. mer sego consanguin sej f décoration, 111.décorer, -0 décoré sejil f. brio, élégance, -0 brillant, élégant sek m. -kha branche, -khalo ramifié, sekhal'u m. se ramifier sekur m. secours sem.f. fève senlaj.r. société, -)0 social semap f achèvement, m. achever, terminer semay m. temps (atm.) sen.f. armée senapal m. chef d'armée, général en chef sen dan m. descendance, postérité sendap m. détresse, agonie (sentimentale) ser f. détritus, ordure, fumier, pourriture, I. fermenter, pourrir sere) f simpJicité, facilité, -no simple, facile setay.f. surface, -no superficiel sev f service, I. servir sey f souffrance, J. souffrir, supporter shalf. écorce sham il inclus shan f éclat, pompe, rnagnificence shandf paix, -0 calme shap m. impression, ln. imprimer sharm f modestie, pudeur, -ilo modeste, pudique shaté pl. rayons de miel shatri tente shatrun m. ennemi shax m. légume, -a pl. choucroute shay f pouvoir, puissance, possibilité, 1.pouvoir; 225
shèli syenak ser siras, sir chari sav sïta sikar S{l.1ga, sI g
sobha sodha sor sran1 sukrta . "bien fait" sU$ka,
sukha
SVI, svayati, {vati sodhé1yati
sunna surta sukta shut ]é + shaxa r lé.gumes aigres'! sidha .fïghra SIK~ "apprendre"
sikorna .SIKS s1n1a
s1h
il est possible; nashay mange il m'est impossible sheli style shen m. épervier sher m. tigre shero tête, -stran m. casque sherand m. oreiller, -uri taie d'oreiller sheri canne, badine shev f cadavre sheyad peut-être shilln. le froid, -alo froid shikar m. chasse, J. chasser shing m. corne ship f sifflement (serpent), m. siffler shish f verre shob f éclat, brillance, m. éclater, briller shod f expiation shokolat m. chocolat shor m. cri, bruit, J. faire du bruit sh pil I. piquer shram m. labeur, travail, m. peiner shukf beauté, -ar beau; nàshukar laid shuko see, maigre; shuttu ill. maigrir; shuttkir 1. faire sécher shulo enflé, gonflé, shultu III.gonfler; shultakir 1.faire gonfler shulov 1.balayer sh un 1.entendre sb ur f. courage, héroïsme, -no courageux, héroïque shut m. vinaigre, aigreur, acidité; -10 aigre; shutl'u nI aigrir, -l'akir I. rendre aigre, acide shutlaha pl. oseille sid f. droiture, honnêteté, -0 droit, honnête, side tout droit, directement, sans intermédiaire sig f. vitesse, -no rapide sik f. 1. habitude, 2. instruction, -10 habitué, instruit sikl'akiripé m. enseignement; siklan m. enseignant sikor f rétrécisselTIent, étroitesse, I. rétrécir, rendre étroi t sikov I. montrer sim f. limite, frontière, esimalo ,sans frontières, illim ité simadi gage, chu sirnadi gager, mettre en gage sing m. lion
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si c~iÏ
sirhï slsa
sanad sneh
savera socna soda ;-\S, é]Sti
sapna sâbâdhi saphalta so + ~çodhayati so + TR/\S srot, sot sotla, -i sona sapatha "serment" savel + xa spa~t st abh sthan STI--IA sf hay] star sthir sthit s1na sucna san1 udra,
südhar süjna sona sùgh, -na
süd
sin tjf arrosage, ID.arroser, gicler sir? comment? sir f ail siri marche d'escalier, échelon siso plomb sitron m. citron skarn ind m. table sned f. identification, identité, III. idcnti fier, dégager; snedekart f carte d'identité sney f tendresse, -10 tendrc, câlin so ? quoi? ; soske ? pourquoi? sob m. matin, matinée, -re tôt le matin, -ro matinal soc f. réflexion, TIr.réfléchir (penser) sodo marchandise; sodan transactions som je suis; si tute ? as-tu? si aday pan ti ? y-a-til de l'eau ici? mande si j'ai, tute si tu as, ... somp f livraison, IH.livrer, conficr sophandf parenté sophel f succès, réussite, I. réussir, -no réussi soshulov I. balayer, exterminer sotrasovT. secouer sot, srot m. source, générateur sot1o, -i beau-, belle- : sotlo dad beau-père, sotH day belle-mère sov, sueom II. dormir; suto endormi
sovelf' mariage (à l'église) sovlaxf serment, -ad tom I. prêter serment spasht m. évidence, -0 évident stab m. 1. poteau, pilier, borne 2. état-major stadik f casquette stan m. lieu, station, gare statuy f statue stayno stable ster m. niveau stir f immobilité, -no immobile stit m. situation, atmosphère, état, -0 situé, 10caIisé su, -d'on11. coudre; sudo cousu suc II. enregistrer, espionner, -i registre, -an espion sud m. océan
sudar m. amélioration,1. améliorer sujf enflure, III.enfler, -en tumeur sunakay m. or (métal) sung.f odeur, TIT. renifler, -() chien policier 227
svapna suparï surt sursurana sust sut suvidha süi svadhïn sved svajan svaraj svïkar
suno rêve; dik sune rêver sup m. soupe supar m. noix d'arec (bétel) supon 1.supposer, m. supposition surd m. jaillissement, source, spontanéité, ill. jaillir, sourdre -aDOjaillissant, -alo spontané sursur m. bruissement, frou-frou sust f. indolence, paresse, oisiveté, -alo indolent, paresseux, oisif sut m. couture, tissage, -ar taineur, couturier
suvid f. 1. confort 2. préférence, privilège,
ffi.
privilégier -alo confortable, suy f. aiguille svadinf indépendance, -0 indépendant sved m. sueur svejen m. parent sveraj m. indépendance (politique), -no indépendant svikir I. confesser, reconnaître, avouer; svikaroo avoué; esvikarno non avoué T
tattva tap tad;] tagna taj tak takra na tal
tala talu tal118sa, tan1
tarnra, Hiba tana tag tapkana tar dhasna
tabo élément, facteur tab m. chaleur, fi. chauffer tad, tada alors, puis, après tag m. penderie, porte-manteau, ID.suspendre taj f couronne tak f. regard fixe, investigation, III. regarder fixement, scruter takra ln. (cf shpil) entrechoquer, entrer en collision; -0 m. collision, tamponnement, conflit tal m. rythme tali applaudissement talo serrure tal u, -va m. palais (bouche) tamf ténèbres, -10 ténébreux, obscur tamer, tamb f cuivre; tamraoo en cuivre tan m. reproche, blâme, 1. reprocher, blâmer, -0 caustique, mordant, sarcastique tang! étroitesse, -0 étroit, serré tan gli fourche tapak m. bruit de la pluie tombant sur un toit ou une tente, ID.tambouriner tar m. fil de fer, corde d'un instrument tars' àla matin tasov 1. noyer, 2. étrangler
228
tas tat tapta tadapi tej, tez tekna tel tala tal, tala talva telèy tana v tanü tèrna tcrk, tcrkna t ,1rün a T~P ta1:pna
tetolna tava tah tèyar dhara tha]l sthan dhar dha rï dhaga, taga thelï ther dhTn1a dhlre stl1apYéll
stllapyati dhü] dhokna thora
i
tash f. cartes à jouer, ll. jouer aux cartes tashl'u Ill. s'étrangler, tashl'akir I. étrangler tas 'a + futur = demain; + passé = hier tat f. litière tato, tat'u ill. s'échauffer; tat'kir I. faire chauffer tedip bien que, encore que, même si tej f. tranchant de l'épée, finesse; trait d'esprit, -0 tranchant, poignant tek f. appui, soutien, ID.s'appuyer tel m. huile tel sous, -é en bas telan m. sous-sol, cave, cellier teli semelle telephuyano souterrain teley f. étang ten m. tension, J. tendre teno tendre, délicat ter f natation, I. nager terdo debout terd' f. port, gare terg m. argument, raison, III. argumenter, raisonner tergo citerne, réservoir terno jeune, tern'u ill. rajeunir, tern'akir 1. rendre jeune terp f. palpitation, tressaillement, Ill. palpiter, tressailli r tetol f. tâtonnement, I. tâtonner tev f poêle tey pli, I. plier teyar f préparation, I. préparer, -0 prêt thad m. courant, -e TIT.couler thai m. plateau (vaisselle), -i assiette than m. lieu, pays thar f tranchant, pointe, dard, I. trancher thari galon thav m. fil th eli porte-monnaie ther m. tas, amas, I. entasser, amasser thimo feutré, doux thire lentement; thiro lent thodi statue thod 'an m. chantier thol f poussière thong III.enfoncer, ficher, boucher thor peu; thor thor peu à peu 229
thas StJl(1pyati dhüsra dhüa düdh thüthn ï dhudhla stl1ülii tï vra, tlhr tika tilca ta tïla tlr
.
TI{
tithi takra na talaï tolna tarna tardaya ti TRAS
tri trs tri sula" trident"
tuk tukra taIna,
tust
tu la
thos m. densité, ll. intensifier, -alo dense, compact thov f construction, bâtiment, I. construire, bâtir thosro gris, trusran grisaille tho, m. -va fumée thud m. lait thutni mufle, trogne thund m. brouillard, -0 brumeux, terne, trouble thulo gras, thuIipé graisse; thul'u III.engraisser, thul'akir I. faire engraisser; thul'akiripé engrais tiber f acuité; tibro aigu, coupant, tranchant tik f vaccin, ITI.vacciner tikno petit; tikn'u III. devenir petit; tikn'akir I. rapetisser; tiknipé minorité tHeet m. cafard (insecte) tilo monticule tir m. flèche, 1.lirer des flèches tirax f botte tirde ID.lirer tisht f calendrier tokra III. frapper, -n m. collision tokri panier, cabas toi J. 1 éviter, écarter, détourner, éloigner; 2 retourner, revenir tomat! tomate tor f torsion, rupture, I. tordre, rompre, abolir trad m. départ; -ipé poursuite tràde nI. 1. aller, partir (autrement qu'à pied) ; 2. renvoyer, chasser (écarter), -pe poursuivre tras f. tremblement, II. trembler; trasov 1. faire trembler; trasavinf tremblement (terre) trash f. peur, ll. avoir peur; trashov J. faire peur, terrifier; trashano terrible, terrifiant trin trois; triyanda trente truyal autour, I. encercler, -0 environnant, -in, -ipé environnement, encerclement trush f soif, n. avoir soif, -alo assoiffé trush ul m. -3 croix; trushulipe crucifixion tu tu ; turne vous tukf. strophe tukri miette tul f. balance, I. peser, comparer, -d 0 équilibré, -no comparé tusht! satisfaction, contentement, -alo satisfait, -ano satisfaisant
230
U übna üba Ina ucarna ucit üd uddand udar udas udahran uday udgam udjan udyam udyan udyog ügna ügana ugra ujar ujla ul1aghan ulta ulj ul1ü unlag unlra un unnati ùt upadhi upej upek~a upnagar upayog
ub f. ennui, ill. s'ennuyer, se lasser, -10 ennuyeux, fastidieux ubal f fermentation, bouillon (culture), I. fermenter, bouillir ucar m. prononciation, diction, I. prononcer ucit m. propriété, justesse, correspondance, -alo correspondant, juste, pertinent, ud m. liquide, -DOaqueux, liquide udand f.. arrogance, m. traiter avec hauteur, -0 arrogant, impertinent udar m. générosité, magnanimité, -no généreux, -vad m. libéralisme udas f tristesse,-Io triste, TI.être triste, s'attrister udayran m. exemple udey f ascension, émersion, I. monter udgam m. provenance, origine, TIT.provenir, -no originel udjan m. hydrogène liquide ud'arn m. levier, vocation ud' an m. jardin, parc ud'og m. industrie; -no industriel ug m. pousse (bot.), Ill. pousser, germer, poindre ugov I. cultiver (bot.) ; ugan m. culture (bot.) ugro terrible, insupportable ujar m. lieu sauvage, dévasté, désert, 1.dévaster ujlo clair ulang f transgression, violation, Ill. transgresser, violer uld m. renverser (dessus-dessous), -é au contraire uljf imbroglio, m. embrouiller, -pe s'embrouiller ulija TII.enlever ullu m., pl. ulva hibou ulst! bavure umengf extase urner f âge un m. laine unal f développement, -0 développé, d'avantgarde und m. chameau upad m. titre, grade upej f produit, production, Ill.produire upek f -kha dédain, ill. dédaigner, négliger upnegar banlieue, -no banlieusard upralo supérieur; uprates de surcroît upyog m. usage, exploitation, application, utili-
231
usa 5th, o~t ud + STIIA, uthna caus. de ud + STIlA utarna utej uthla ut tar
sation ush f aurore usht m. lèvre ushti II. ou ill. se lever; ushtan m. Orient ushtov I. piétiner utam f excellence, -10excellent utar m. descente, débarquement, I. descendre, débarquer utej f. excitation, stimulation, m. exciter, stimuler utlo peu profond, menu, fin
utra ffi. répondre; utrin f. réponse; utran ipé responsabilité; utrano responsable
vajra
varg
l1é.lsta, hafh
vid'a n veg VélS8nta, vasant vastu vasülï vatan
V vad m. 1. cas 2. promesse, I. promettre vajer m. foudre yak f voix; vakir I. parler; vakires romanes, frances? parles-tu tsigane, français? ; vakires romani? parles-tu la romani? valet m. valet vali vallée var m. point, fois varg m. classe (sociale) varikon quelqu'un varim m. espace varisavo un certain vash (+ dat.) pour vast m. main (bras compris); vastuno gant vastan fakir 1. armer, vastan' u III. s'armer; vastan' f. armée vat'an m. prononciation, diction vavir autre, -da autrefois, -day ailleurs yay ou vcikal'u III.s'embourber, s'envaser vchin 1.s'inscrire vdik ID.apercevoir, discerner, -pe examiner minutieusement, scruter ved f. science; ved'ano savant; vid'alay université veg m. élan verner.f. délicatesse, -no délicat vesend m. printemps vesh m. forêt vesto chose vesulf perception (impôts), -an percepteur veten m. paye, salaire
232
vidhi vidhan vi des vidrohl vidru p
vikas vinay vinad vipri t vira 1 viram virodh iccha vis visranl visvas vit vivad vivas vividh viyog
dvar un ordon (ossète) urna
KHAI) khana kha tnl
khad khançlah "épée" khanlba kl1arju
veyd m. forme, aspect (ling.) vid m. loi, vidan législation; savidan Constitution videsh f étranger vidroy m. révolte, I. se révolter vidrup m. sarcasme, -alo sarcastique vija m. sortir, -0' sortie vikas m. développement, expansion viney f. modestie, -10modeste vinod m. joie, -alo joyeux, plaisant viprit malgré viral!. variété, -no varié viram m. pause, trêve virod m. opposition, antagonisme, contradiction; virud contre vish f désir, souhait, ll. désirer, souhaiter vish m. poison vishram m. repos, pause vishvas f foi, croyance vit m. finance; vitesayd f subvention vivad m. dispute, ID.se disputer vivesh!. contrainte, II. être contraint, obligé, -10 contraint vivid f variété, -0 varié viyog m. séparation vja, vgiyom TII.entrer, pénétrer, -n' f entrée vkat m. incrustation, ll. incruster vthadan' f influence vtirde ID.entraîner vudar m. porte vun f laine vurden m. voiture vurn'a -ndiyom ill. voler (intr.) vuzhlo 1. nœud 2. dette X xa ill. manger, consommer, -bé repas xat'an désastre; xat'u III. périr; xat'akir I. faire périr xacu III. brûler; xackir I. faire brûler; xacano ardent xackirdo 1. chaud, 2. basané xad m. engrais xalado, -itsa russe xamb m. colonne xanj !. démangeaison; .01 (impers.) ça me dé-
233
gahra kharocna khena khetï KHAN" creuser" khijUina khilona kh Tra
khodna dhokha khoj kholna khun1 vyora
mange xar f. plaine, -no bas, humble xaru I. se gratter xen m. rame, I. ramer xet m. champ xev f trou, I. trouer xij f. agacement, irritation, ln. agacer, irriter, -ano irritant, agaçant xilon f jouet, marionnette xiro concombre xirurg m. chirurgien xitov I. chatouiller, -pe se tortiller, faire des manières xod Ill. fouiller, -ay f fouilles xoxov 1.mentir; xoxavipé mensonge; xoxano faux, menteur xoj f recherche, Ill. faire des recherches xolf. ouverture, 1.ouvrir, déboutonner, dévisser xolov f pantalon xor profond xumf. champignon xurdo émietté; xurdta pl. miettes; xurde btora force détails y
yad yadi yadyapi ag akh pr. iiI.1ei àda
ata a.4ru yat, yatayat yad', yag' ek al' atr hitn
yac, yat'yom ill. rester, demeurer yad m. mémoire yadi, ya si (conditionnel) yedip bien que yag f feu yak! -kha œil yan I. apporter yaro œuf, yaro pe thaJi œuf sur le plat; nàdokirado yaro œuf à la coque (lilt. pas cuit jusqu'au bout œut) yarzho farine yasvinf,pl. yasva larme yat m. voyage, -ayat m. communication, transport, -ro voyageur yed m. sacrifice, ill. sacrifier yegbax c'est égal; mange yegbax cela m'est égal yek un ; yekhestar tout d'un coup, brusquement; yekhipé unité; yegjeno seul yet m. obstacle, opposition, 1.s'opposer yendro appareil, machine; trousse yiv m. neige
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yug
yov, yoy il, elle; yone ils, elles yug m. époque Z zabàga -d'om, J. se mettre à chanter zaband'u ID.se mettre à pencher zachu I. ]. inonder, recouvrir; 2. contraindre zahuripe 1.se mettre sur son trente-et-un zakàmpe m. s'amouracher zalino occupé zamer J. se figer, se glacer zaphànde 1.clore, fermer zavàkir I. se mettre à parler zasov, -sut'om, 1.s'endormir zasas n. s'essouffler zashtàkir J. écraser (piétiner jusqu'à ce que mort s'ensuive) zen! selle zerbo gauche; pe zerbo à gauche zlàja, -ndiyom III.avoir honte zle m. vaincre zlija TII.emporter zmar I. abattre zor f. force, -alo fort, -aldi forteresse, -yakir I. renforcer, -yàkirpe s'efforcer zvak m. accord, nI. s'accorder, conclure un accord
jhagra, gabhir jhanQa jhapkï jhari jharan jharü jhïl jhükna jh üla jhün1 jhfid jhurl jhütha
ZH zhagra m. se disputer; zhagri dispute zhàkir I. attendre zhando drapeau zhap m. somnoler, -10somnolent zheri buisson zhanlbon m. jambon zharni torchon zharu m. balai zltH m. lac zhin ke jusqu'à zhuk m. plier zhul I. se balancer, -i balançoire zhum m. balancer, douter zhund f troupe, gang, troupeau zhuri f ride zhut m. mensonge zhuzho propre, pur; nàzhuzho sale 235
LEXIQUE français-ronlani
aga~elnent, -r / -çant
A
à ade à peu près pray à supposer que mano abattage katay abatu"e zmar abeillIe berli abêtir (v. bête) abîlne bitelan' abolir tor aboutir prap, pritl.àde abo[yer / -ieInent hash / -ipé abreuver de pan'e abrélviatiol1,-gé, -ger krot abrupt. obrado absent (pa~ ici) nà aday aecolnpagner qq'un prenluk acc~s, -éder prevesh accord evirud accord, parvenir à un savak accord, s'-er, conclure un zvak accord (d') nlish to accord (musique) lay accouchelnent presul accusption, -er al"Op acéré bushtalo; churalo achat, -er kin aehève~nent, -r semap
aIde,-r sayd
aigr~ur/ -e / rendre
-e
adlninistra~.eur
niyadl"an / adopter god
-/
shut I
-
-
alerte,-r alert
shut /
-10 / l'akir action, agir / agent, acteur / -an actuplité / -el akana~an' -tuno acuité tej; tiber addition, -ner jor adéquat adapat' adhérer cip
-
-10 / -l'akir aigu tibro aiguille su y aiguillon husht ail sir aile phak a~lleurs vavirday aunable privo a~Inant / é Inagnet / uno auner kanl ainsi ad'a aispnce, -é aram / -10 ajouter dode alarlne, -r alarnl alcool alkohol
- -
acid~té/ -e / rendre
xij /
-ano âge unler agent / agir, v. action agitation l"or agiter dul agneau (viande d') hakroreskiro mas ag(~nie (sentiInentale) sendap agr~~ent / -able pesand I -alo agl1cultpre I - eur krish / - an a~de de c[unp l.ozlij
allée gini aller ja; tràde allocation rin allonger / s'- lanlb; d'in~'kir / -d'u allure dulki (trot) alors tad, tada muas, -ser ther mnbassadeur I alnbassade l"aydut; dut I -an mnhigu dvetalo
kriy /
tion
i 11
éunbre I d'runéliorption,
af~(~blir/ affaibli (v. faiblesse)
cunener jusqu'à runer kirko
affaIre len-den affaIné bokhalo
237
-
d'intar I -er sudal"
dolija
uno
atl-ière palatuno atTière (en) palé aITière grm1d'mère perday amère grffi1d'père pel.dad anièr~ / -é pic / -10 ani ver (en véhicule) dotràde aniv~r / -ée prap; pritrlàde / -ad an-ogan~e, être - t darb;
aIni / -e / -tié mal/-ni / -ipé mnnistie jivdan mnour kamlipé; prem mnouracher (s') zakàmpe mnple buhlo aInplitude pevan an, année bersh analphabétislne eper éU1cien haratuno; purano aI1Cre,jeter 1'- lang~.o, -ar âne gedo aIléantir n'it's'akir éU1ecdote cirgul ang~e / -uleux konfo / -alo aniInal janvar al1ÎInosité d vesh antagonislne virod
goval ; udand / - 0 31Tospge,-.. er sin 'j
311-ondir(v. rondeur)
aTt ke Ii artère nar ascendéU1ce resay ascension udey aspect (linguist.) veyd asselnblée seb asselnblée générale mayaseb asseoir (s') hesh assiette thali assign ption, -cr dat association mendli; sang associé khetano assoiffé (v. soit) assujcuir edn'akh. assur~lIlce, -cr biv; nishrit atmosphère stit attaque, -r atak; lad atteindre dores; pa ; prap atteindre en nageant doplov atteler de andre attendre zhàkiI. attendrir eilov attention ràkpe!; savdin attirer pritirde attiser hal.g attraper oxtil attribu~ion, -er dat au-dessus opré audace drisht auge dron aujourd'hui adadives aurore ush aussi nin autel altar authenti~ité / -que mul / -no autour t..uyal autre vavir autrefois va virda
ffilticipption / -er aglJan/ -e antidote pretivish ffiltilope ayu fU1tiquit.é puranipé apercevoir vdik aplati~-/ -sselnent eepler / -ripé appareil yendro appel, lancer un sabod
-
appel~r/ -lation khar / - ipé
appétit apetit applaudisselnent tali applifcation, -quer / -qué upyog ; lag / -no apporter yan approxiJnativelnent. kariko appu~ / s'-yer tek après tad, tada aqueux udno araignée nlakri ru-bre ruk arc tiInonier ca p ardent xaeano argent lové; rup argulnent, -cr terg armée sen alln~e / s'-er / -er vastan' /
-u / -akir
annoire almar él1Tangelnent preband aIl-êt (SaIlS) legàtar arrêt, -er rok 238
avancer angil avant-garde (d') unalo avantage lab
bas (en) te lé bas (voix) dimo bas (adj.) nico; xarno basané xackirdo base ni v bassesse nic; paj bataille jeng; ren bateau bero; nav
anglatuno;
avar~ce/ -e kanjus / -alo aventure(dire la bonne) de drab avenue gini; marg aveugle / devenir
- -r
bâti~nent,-r
/
avoine
j ()v
avou~r / -é, non -é / sviklir / -arno, esvikarno axe duri B babillage hek badine sheri bafouiller berher bagage bagazh bague angrusti baguette ran baie (fruit) badri baie (topogr.) bey baigner (se) nay baille~., -lnent janlb bain nayan bal khela balai zltaru balance tul balancer zhUln balan~er I se -er I -çoire
/ -i
balayer sbulov balcon balkon balivernes bebat balle goli; pind ballon pind balle~.ine /
-
t hale trin /
tbov
bâton, bâton plolnbé desto battant (de porte) kiver battre nlar battre (céréales) I battage kur / -ipé battre en retrait.e lot battre (se) rist bavard chibalo bavardpge, -er bek bavure ulst beau-frère (frère du Ipari) dever beau-frère, belle-sœur salp, i beau-pè,re sastro; sotlo dad beaucoup hut beauté / beau menod / -alo beauté I beau shuk / -ar bec, béqueter conj; cug
korforo / -yu / -yakir avid~té/ - e lalj / - 0 avocat avokat
-
bêche, - r kudal; phor
belle-fille bori belle-Inère sasuy; sotH day béquille besik bêt ~ / devenir / ise I abêtir dillno / ntu / nipé I
- -_ni akir
bêt~se/ -e paglal I -I () heugle~ent, -f rev
zh ul
-
beuITe ksi il, khil bibliothèque pustikall bicoque koti, kotri bien que tedip; yedip bière lovina bifurquer .'"ozja bijou / -tier meni / -ker bÜe pit biscuit biskit
t
ballot ga tri bm1ùe dor; pat baI1lieu~ / -sarlI upnegar I
blfune,-r tan
-110
blanc, -hir, se -hir blé enaj
baptiser bol b(uëltt.e~nent,-r nlest barbe dari baril pi po bruTicade barikad
blesslure..- er cot; kat hleu nilo 239
parDo
chinibé;
-
blond blondo guru / bœuf / viande de guravano mas bois mort kasbt boit~ment, , -er / -eux lang / -alo boi~.e/ - sson pi / - bé bol kbororo bon lacho; mishto bon marché nàkuc lx)nheur bax bonjour lacho dives bonsoir lachi b'el'v'elt bord kinar borgne kano bon1e stab boss~ / -il / -elé kuhfer / -1"0
/ - erlo
botte tirax bouc buzno boucher thong bouchon dat boucle d'oreille cen boue cik; nlit bouillir (faire) kirov bouill~)n (culture) / -ir ubal bourdonne~nent, -r gunj bOUJ1.eau piran bouteille butel branche sek brebis bakri
bride, -r legarn
brillant hiro; sejilo briller cern brilliance, -er shob briInjade, -er dab brin dei brio sejil brique ind broche busht brouhaha dund brouillard thund brouillon Inesvid bru bori bruire gorgor bruisselnent sUI"sur bruit, faire du,..., shor brûler / faire,..., jol ; xaclu / -kir brulneux thundo hrusquement yekhestal"
bruyant dundalo buisson zheri bungalow koti, koti"i but and al'; irad; lek C cabaret kabaret cabas tokri
cach~r /
,...,é
girov;
gup /
-10 cadavre lost; shev cafard (insecte) tilcet café kafi cajoler laI" calmnité a pal calendrier tish t câlin sneylo calme shando cmnéléon dorengo can,ù kanal canicule dup canne sheri canon pipo canot n ()k capitaine kapitan capital (finances) punji capital, kapital capitale ..aythan capituljation, -er kapitul caplic~ / - ieux ka Pl"is / - no captivant joshno carabine karadin carcasse lash caresse, -er laI" caritatif prenlalo Crul1ivore nlasaxar CaITeau ind catTefour corast; trushula carte d'identit.é snedekart Céu.tegéographique map Cat1eS,jouer aux cartes tash ca~ vad casque sherostran casquette stadik c~s~r / -é phagir / -do caste j a ti cause heto; kal"an caustique tano cave telan caverne gup
24()
ce, -t, -te ada ceinture kustik célébrité, rendre célèbre / célèbre lavuno pres id / alo; cellier telan celui-ci, celle-ci adava, adaya cendre rax cent mille lak cependant perand centre cakro; kendro; mendel certitude nishrit cervelle godi cesse (smls) legàta." chacal lobo chaîne kram chaise kursi chaleur dup; tab chmnbre kamri chmneau und chrunp Inal; xet chaInpignon xum changer / (bureau de) ch,ulge pal"U / -vipé chanson gili baga / chanter / se Inettre à
-
-
Z3chantier thod'an chanvre bag charger chu; lad charité prenl challn~ / ant lelit /
-
menod / -alo chmpentier beray chan.ue hol
-
0
;
chasse,-r shikar chasteté / chaste
chat / -te
pevitjer /
bilfo / - i
château filat' in châti~nent, -er dend chatouiller xitov chato~elnent, yer cent chaud xackirdo chauffer (faire) tat'kir chaussette russe patavo chaussure jut chauve candlo
-
-
cheval/-in gl.alv / - stano cheveu bal chèvre buzni chez (direction) ke
chien/ -ne / petit - jukel/ -kli / -01"0 chien policier sungo chirurgien xirurg chocolat shokolat
choi~ir,-x cun
chôlnage (en) bibut'akiro chose vesto choucroute shaxa chute peyan cicl bolipé cierge Inolneli cil / -1er beruni / berun ciIne agor cilnent le y cinq panj cintre (arch.) cap circonspection savdin circonstmlce pe."istit cire mom cise~er / -aux ka~ / t'a
cit~ / - adin negar; for, foro
chasser (écarter) tràde
chassepr,-f krol
-
chef, cheftaine netrp, i ; p..ethan chef d'éulnée sena pal chef de section phad'ashero chemin drom; sarik cheInin de fer sastruno drom chelnise gad belut / -uno chêne / en cher kuc; privo chercher rode
-
ro
/ -uno citel11e tergo citron ninlbo; sitron clair ujlo clairière lok clan kul claquer (langue, doigts) cer cla~se (socÏéùe) va..g clé klidin clignelnent d'yeux, cligner des yeux mie, phinj cloche gond cloison divar clore zaphànde 241
clou kilo coaguler jam coassepl ent, --r kvak cœur (sans) bid'oskiro cœur d'i; ilo coiffeur nayo collaborption, -cr sayog
colle,- r cip; ley
collier (de perles) miriklé colline pervat'ori collision tokran collusion bilavin colonne xamb combat., cOInbat.tre/ -ant jost / -an combat.tre (Inoral., int.el.) dot cOlnbien? kitsi? combien de fois? keva cOlnInande / -r ad'i / ad'u C(Hnlne si k erti ; mano comlnencer à chin (aux.) comInence~nent, -r aran1b COInJnent.? sir? COlnlnent allez-vous? sir jal? cOIrunent vas-t.u? sir jives? COlrunerce,-r, faire du - / cOinIncrçan1. b'opjer / -ran; len-den commission ayog; kornis' commission extraordinaire esadrano ayog cOInln un khetano communication (transport) yatayat compact. thosalo compar~r / -é tul / -no compat~bilit.é / - ible evirud /
-0
concombre
xiro
concourlir/ -s saprasta / -n condamnption,-cr kondan condiment nlesal conduire lija conduit. nal
-
netran / conduite / Inauvaise durcar confesser svikir confiance (avoir) / confiant pàt'a / -kuno
-
confiance / hOlrune de
-
/ felmne
pativ / -alo / -ali de confier sornp confulnpt.ion, -el' pusht takran; conflit / entrer en sashpil confonne sangeto confort / -able ararn; suvid
-
/ -alo
-
connaître jin consanguin sego
conscien~e,avoir - / -
-
t
cet
/
alo ; jind
-/ donner un luan' / le - / de - .
conscient (être) sajinpe conseil / prendre / le Juan' conseil / prendre
/ -1er
sarnan' / -ar conséquence netijo conSOffilner xa Constitution savidan constructif racno constru~ti()n, ire bena t / ban; thov conte pararnis' contemporain akanatuno
-
contente~nent,-r / cont.ent
-
presjan / no ; tusht / -alo contenu musti; sar conter, raconter / conte kayjan / -ni contexte presag contoull1er obja contradiction virod contraindre zachu contrainte, être contraint / contraint vivesh / -10 contraire (au) ulclé
cOInpa~sion, - tir / - tissant saduk / -hano ; dey cOlnpétition pretiyog cOInposition bena t ; jor cOInprendre / faire hal 'u /
-
de tehal' os compt~, -cr / -able gin / -ar COInte/ -sse graf / -in concentré/ se -r kendrlalo / _al'u conception, - voir biyan conclu~ion/ -re netijo 242
contre pret'u; virud contrée rig con trôle, r nigran contusion cot
-
copie,-r pretim
coq basbno coquetterie adi corde d'un instrument tar cordonnier jutan; moc corne sbing corporation mendli corps masa cOITespondance dak con.esponiliul~e / t ucit / alo COl1l)lnpre bigar côte (anat.) pasbvaro côté rig coton ruyi cotte (de lnailles) kivec cou men couchant pas'an couche (de bébé) peret coucher (se) pas'u coude khuni couler bey; tbade couleur I colorer mak I -hov, -yom; rang coup chinibé; cot coupant tibro coup~, -ure / -er chinibé / chin; kat; p'erkat cour (royale) prasad courag~ I -eux ilan'; baydur
-
-
I - 0 ; shur I - no
craque~nentI -r krak crass~ I -eux cik / -alo ; ntel créateur karan crèlne molay crépuscule sanj creuser hànde creuset kustal creux dubio, dubI"o crevasse phardan' crevette krevet créption, -er / -teur rec I -an cri shor cri strident, crier kikiy; cek criIn~ /-inel (adj) / -inel (n.) aprad / -alo I -an crinière eyal cris / crier godli / de godli crocodile nleger croire pàt'a croix tl.ushul croupe paluy croyance vish vas crucifixion trushulipe crudité I cru kac / -ano C11)~luté,-el kl.Ul., krul I -0; bid'oskiro cueillir kénde; kush cuillère roy cain 1er I 1"0 ; pel cuir I en
-
cuit pe ko
-
-
talnb, tamjel. I cuivre I en -rano cul hul cult~ver / -ure (bot.) ugjov / -an
courant tbad courber I se bant'kir I
cupid,té,- e lolup / - no ; laIj / - 0
band'u couronne taj com-firI -se I -sier - n I - baskil.O
cUlipsité I -eux jid'as
-
/ -alo
kutal I - 0; nakhalo
prasta I
coût kost
couteau churi coutum~ / -ier prest / -alo coutur~ I -ier sut / -al" couverture kuri couvrir chakir cou~re I -su su I -do crabe kl.ab cracher chungàrde crain~e, -dre dar
D dame rani danger / -eux dartan I -ano dans ade dans~r I -e khel I -in
danseprl-
nat / -i
dard thaI" dat.e dat déban.)ue;nent,-r utar débauche, -r I débauché eyash I -10 243
;
désastre xat'an descendance sendan descen~e/ -dre utar deScliption, décrire beyan déselnpat.é lacarno désert nleru; nirjend ; ujal"
déboîter bulov debout terdo déboutonner xol
début, -r aramb déchaîné rindo déchirer kush décision nirney déclarption,-er elan décor~tion,-er / -é sej / -0
-éré désord~.e/
désesppir /
-
-
har / hàrde / hàrle
défaut dosh défi cunol défilé pat dégager sued dehors a vri déjà eb d~jeuner pashdivesuno délicat.esse / -délicat venler / -no; teno délier rosphande délire, -1' prelap demain tas 'a + .futur
-
delnande,-r ntang
démangeaison xanj délnembrer rozeng délnoli~., tion rosthov
-
délnonstration
/ -10
er kam; lub; vish -onné gerbai"; biord / -ano désorganiser rozeng désolmais adalestar destabilisjation, -er destabilin destruc~ion / tif nasht / -0 détachelnent / -milit. del / dast détail, -1er b'or détellnination kret dét.oul11er toi détremper big détresse sendap détrilus sel" détruire n'it's'akir dette vuzhlo deux cent cinquante hay shel deux enseJnble (tous les) sareduy deux et delni hay devan" --cer ang~1 / -- id i r dévast~\ -er ujar développ~ment / é vi kas ; unal / -0 deviner abyuk devinette peyli dévisser xol diable beng dimnant hiro diction ucar; vat'an dictionnaire lavar dicton kayat Dieu Devel ditIér~nce, -er, -encier / -ent ender / -no dig~stion, -érer poe dignité rob diInanche kurko diInension map dîner b'el'v'el'uno diplolnat~e / -e cetur / -- alo dire phen directelnent side
découdre purov découper chin décret, -er adesh décrire obchin dédaip, guer upek dedans andre défaite / infliger une -/ subir
une -
nirash
désir /
dosik
dens~té / -e thos / -alo dent dand dentelle les départ trad dépendance edin dépeuplé (lieu) nirjend dépit. droy déporter bichov déréglé rindo dell1ier a tinlO delTière (n.) bul den.ière palal désaccord, être en bizvak désal1n~r/ devenir -é bivastan' lu ~-akir désatToi lacar
-
244
direction discerner
dirig vdik
dispute, se - r vivad;
zbagra, cbingàrde-pe dissection roskat dissiper rostràde dissuader odrakh. distribuer rozde divertisselnent Iili diviser dei dix desb dix millions kror doigt angusbt domestique kheratuno don / -ner dan / de dorénavant adalestar dorlnir SOy, sut'om dos/dorsal dunljo / -alo douane cungi double dOYI.O doul~ur / -oureux duk / -halo douleur lancinante dard douter breln; zhunl doux dilno: thÏlno :. agudlo' drap cader drapeau zhando drogué neshlo droit (tout) ma mu y; side
droit, à -e
daynjo, - e / pe
caco droiture / droit sid / -0 dualit.é dvet duc 1ij duplex dOYI.O duplicité doreng; dvet duvet royan
E eau pan'i écarquiller (les yeux) purov écart.er toi écervelé bormo échange len-den échauffer (s') tato, tat'u échelle pevan échelon sh.i écho pretivak éclair dip éclat, er shall; shoh
éclater / faire
-
pharpv
/
-
yu
éclater de rire rossàpesand'om-pe éclate~nent, -f derg écœurant chadano écorce shal écorcher DOC écoulelnent bey écraser zashtàkir écuelle caro écume firya effacer kroD effet eser; netijo effet (en) astap effleurer docilov efforcer (s') zoryàkirpe effort cesht effronté biIajakuno égarer (s') brem église khangiri égoûts Illel' a élan veg éhu.gir huhl'akh. éla~tijcité, -que lecijk / -10
-
élégm1Jce /-
t
lelit /
-
0
;
sejil / 0; mendro élélnent ta bo éléphant hasto élever pal élire, élections cun / a elle, -- s yoy, yone éloigner to I embourber (s') vcikal' u elnbrasser camùde ~ ob le elnbrouiller / s'- gerbaI"; ulj / -pé élnersion udey éllleute dang éIllietté xurdo
-
éIllinen~/ -ce
agorjalo / - al'
élnotion cilavin éllloussé (être) / éIlloussé kund / _alo eIllporter zIij a elnprunter le pe pativ émulation pretiyog enceinte (fcIllJne.) chonali; phari encercler ohja
-
245
encercle;-/ -Inent tl.uyal / -in, -ipé enchanteur covaxano
enchante;nent, -r
mon
encore or encore que tedip encourager Han' akir encre Inosi endiablé bengano endOlmi pashlo; suto endonnir (s') zasov endroit rig endui,./ -re mak / -hov, -yom énerver cil" enfant (garçon) chavol"o enfant.e~nent, -r biyan enfin ande enflé shulo enflpre / -é / -er / faire enfler pind; phulk / -0 / -t'u /
entrain josh entraîner vtirde entre / teInps mashkir / -dava entrechoc, s'entrechoquer sashpil ent.rer en collision / collision
-
takra / -n
entrevue mashkir-dik entr~r / -ée vja / -n' envahi~-/ -sseur / -ssement akran / ar / -ipé envaser (s') vcikal'u envelopper Iipet envergure pevan environ kariko environn~nt. / -ement. truyaljo / -in, -ipé environs (les) perid envoyer bichov épais geno; musto épaiss~ur, -ir / épais gai" / -0 épervier shen épine / -ux kanldro / -alo époque yug épouvantail daran époulx / se rom / ni épreuve pel"ik équilibr~ / é satul / tuldo elTeur cuk; dosh escarpé obrado esclav~ / age das / ni / -ipé espace buhlan'; varÏln espionner / espion suc / -an esprit phurd essayer cak; prob essence petrol essieu duri essor kavni essouffler (s') zasas essuyer khos estime nlOI estoInac d' i ; per estropier peng et i étalon khuro; kotel; Inu) étang pash to ; teley Etat rayan état ev as t ; stit état d'esprit evast
- tiakir ; suj
enfoncer thong engouement josh engouffrer (s) (v. gouffre) engrais hanij; xarl engraisser
/ faire
-
-
/ engrais
thul' lu / -akir / -akiripé éniglne pe yIi enivrer, s'enivrer v. ivre enlever ulija ennelni shatrun ennu~, s'-yer / -yeux perek; -yer ub / -10 énoncé kayno énorlne mayano enquêt~, -er janj enraciner jer elu-ag~r / -é rosh / -10 enregistr~ment., - er darj; suc enseignlant./ -eInent ad'apak; sik Ilan / -l' akiri pé enseInble khetané ensemencer boy ensorcel~r / -lelnent. jad / mon entasser ther entendre sh un enterrer / s' gh"ov / bil
-
-
-
entêt~ment./ -é agl"ey / -10 entrailles andlo / -ral'a 246
-
-
état-major stab etc. adi été / en estival IinalY / -skiro
-,
éteindre/ sr_ mufrd'u / - t'ki..
étendu d'int'kirdo éternel sardano étell1ueP1ent, -r chik éte111~té(1') / -el biand I -alo étincel~r / -ant / -leInent dip / -aDO / -ipé étoile cerhen étonn~ment, s'-er / -ant div; ecamb / -10 étranger (pays) perdesh éU.ang~r, -ère gajo / -d'i : avrigano; videsh étrangler/ sr_ tashll'akir / -l'u ; tasov être iso être hUlnain manush étrein~e, dre aling étroitesse I étroit patlipé; tang .
-
/ -- 0; patio évacué chuco évm1escen~e / t ecet I
-
évanouissement éveil jagran
ecet
-
a 10
~v~i1ler,s'- jingov I - pe evenement got éviden~e /
-
t prekat
spasht / - 0
/ -10 ;
éviter toI exactitude / exact drust / -0 exagérption, - er ba..g exam~n/ - iner perik examiner minutieusement vdikpe excellen~e I -t utam / -10 excellent. p reh uco ; prelacho excepté elag excitat~on, er prer; utej exclusif neralà excuse premang
-
excuse, -r
khem; mek
exelnple udayran exist.ence jiven expansion vikas expédier bichov expéli~nce / -lnenté -alo
kovid /
expiation shod exploit~tion, -er / -eur upyog; lab / -an explorption, -er rozdik exploser pharyu export niryat extase umeng exterlniner soshulov extraordinaire esadrano extravagffi1jce/ -t borlam / -mo
F fabriquer ban face de (en) sanlne
-
-
facil~té / e serel I no facteur (élément- tabo faiblesse, affaiblir / affcùbli hizor; durbel / -0 faille phardan' faÏIn bok faire ke.. falsifi~ation, -er jal fcunille peri var fange cik fantassin p'ado fantôlne prit farce I -ur mak~l. / -ar farfelu bormo farine yarz,ho fastidieux ublo fatigué khino faut~ / -- if bang / 0 : dosh / -valo fauve derind faux gepro; jalno; xoxano faux, faucille bangin fein~e, -dre rong fêler bulov felllIlle juli felnmelette julori femelle madi fendre chingir fer saster fenllentption / -er ubal; ser felmer zaphànde festin, festoyer davet fête fest feu yag feuille patrin
-
247
feutré dimo; thimo fève sem tibre reg ficel~e, -er dor ficher thong fichu diklo fiel pi t fierté, être fier / fier ebman / -0 ; garb fièvre / -ux jvor / -alo ; estenalo tiger (se) zamer fil tltav fil de fer tar file pat fille (tsigane) / fille (petit.e) chay
/
-
ori
filpture, -er bin fin, -ir / -al / -alité
and /
- alo / - al'
fin (Inince) sano; utlo finalelnen t and e finance vit finances (1~résorpublic) nid finesse tej fissure phardan' tlmnlne loy tlatteur caplus t1èche, tirer ùes tlèches tir fléchir band 'u, bant'kir fleur luluji flux jvar flux-reflux jvar-bat foi visit vas foie buko foin khas fois var fonctionnaire niyukto fond dub fondmnental adinto fondelnent niv fondre / faire
-/
qqch.
bi~' u
/ -l'akir / -Iov fonds (publics) nid fond~lteur, -er ban fonte, fondre (une statue) gel forcer dab foret barmo forêt vesh
forge / -ron kurdJan' / -ar lohar fOl1nation formin forme rup; veyd fort,
-
ifier
;
rot
-
fOl1~resse, -itier durg for~e/ - t / teresse zor / -alo / -aldi fossé hani foudre vajer foudroyer chin di pesa fouet cupni fougère ferDO fouille~' / -s xod / -ay fouler aux pieds rond fourche tangli fourchette kandi fourlni kir fracas gerj fraglnent, -cr dei frais (pas) haso frange gast frange (châle) kuci frapper tokra fraude 111akir frein, freiner legam fréquent prayno frère pI'"al frisé gungralo frisson, -ner kamp frissonneInent (de fièvre) esten froid (n.) / froid (adj.) shil / -alo frolnage kiral
front, - ,ùier cekat
/
-
uno
frontière sint frontières (sans) esimalo frot.te~',-ment reger frou-frou sursur fruit phel fuir nash fulgur~r / -ant / -ation dip / -aDO / -ipé fUInée thu fUlnier se r fun~ste / -érailles gil'"avjalo / -ipé fur et à Inesure (au) kramesh fur~ur / -ieux ..odjer / -1'"0 .
futi~/ - eux
248
l'"OSIt / -10
goujat eshishto; pajo goulu la Ij 0 goûter cak goutte, -r bund gouttière nal oouverneInent rayan grâce à parikiri grâc~, -ier dey; kirp grade upad boraduellelnent , kramesh grain de beau te .neso graine da no ; enaj barjo / oorand / -if / faire -ir yu / yakir grand'Inère mate111elle pernani grand'père pernan grange phusar
furtif coraxano fusil karadin fusion bilavin
G gâchette chibori gâch~s, -er bigar gage / gager, mettre en -
simadi / chu -
galon lekir; thari gmnbade, -r kud gang zh und gant dastano; vastuno garçon chavo gm.çon (non tsigane), fille
-
garde-lnanger rakljo,
i
.
bendar gardp, -1" / -ien rak / -hatar; peyro gare stan; terd' grn.niture les gâteau pal"anlal"O gauche/àhaynp, -e;
grappe gucho; kUCl gras titulo gratter (se) xaru grave mendl"o grêle 010 orenicr eta." ~renouille nlendik ~rève herelal o griffe panjo griffer noc griller pek griInper ."es
zel"bo/ pe -
geler (se) janl oO'élnisselnent, geindre kel"ay gendllilne 0 kl '.Isto généréù en chef sena pal oénérateur sot, srot génér~)silé / -eux buhlin; udal" / -no gens jend gerlnain cecel"O gel1ner ug gicler sin 'j giron god givre palo glace baraf glacer (se) zamer
glapi~sement, -r
gris/ -aille dusrjo / - an; thusrl<> / - an grogne~nent, -r bel"bel" gronder (qq'un) kush gronde~nent, -r gel"j (de tonnerre) ; gorgol" (résonner) gros 111UStO . grossi~reté / -er eshlsht / 0 gross~ur, ir / gros gaI" / 0 grotte gup
-
grouille~nent,-f sakhum
cek
glisser phisel glisspde, -er rope." gloire pretisht glouglouter gorgor glousser go ."gor golfe golf gont1~ / -cr / faire gonfler shu~ 0 / -l'u / -l'akir O'oudron rai gouffre.. s'engouffrer baver
grue (oiseau) sal"OS guenille Iungro guelTe (faire la) / guel1.e1er / -ay guerre mal"i pé guirlande maIi
habile~é /
249
-
I-I cetu." / - a I()
habiller s'- / -ment buri / -avipé babitat~on, -er / -ant nivas / -an babiter besb
habitu~e, -é (être)/ -é adel / -no; sik / -10 habitude (mauvaise) let bacher / haché (style) chingir / -do baillon lungro haine dvesb haïr dveslt baleine (être hors dl) sas halètement sas' balo mendel hasard sagot baut (en) opré baut / -eur bucjo / -an' hé! bello! bey! hébété (être) / hébét~ / -ude kund / -alo / -ipé henni~selnent, -ir ben herbe car bérissé churalo héroï~lne / -que baydul" / -0 ; sltur / -no hérots / -ïne mUl"sb / -ni heure hol" heureux / devenir
-
/ rendre
-
baxta~o / -l'u / -l' akir hibou ullu hier tas'a + passé hiver ivend hOlnmage prenam hOlrune manush honnêteté / honnête sid / -0 honte / -ux (c'est) / -ux / avoir
-
laj / -avo / -akuno /
- àndiyom;
zlàja
hon~leur, -orer / -oré adler / -rano hôpital bospital hOITible lomersbo borrip ilan t lomersho hOl1l~ur, ifier / ible ateng / -10 hôte / hospitalité gost / ipé houblon bap huile te I
-
-
-
hUlnble xarno hUlneur evast humide sapano humili~tion, -er, apman hUln~lité / - bIe pervesh / -10 humus mit hurlelment, -r gunj hydrogène liquide udjan hypocri~~ie,-t.e kopler / -1"0
ici (par) adarig ici aday idée préconçue prelnan identi~ication,
idiot / devenir
-- - té,
fier
dU ,"0 /
sned
n' u
ignoble nàsbaruno il, ils yov, yone île d vip illettré eperno illilnité esimalo illrnniner odud
illustr~ltion/ -é secitrtan / - 0 iInage pretim iInagiI1~ltion / -er kalp iInbroglio gerbaI"; ulj iIrunédiatelnent ah iIrunerger dub immobil~té/ -e ecjel / 10; stir / - n 0 iInmodéré ...indo iInlnortplité, -aliser / iInlllortel erner / -no iInperméable custo impertinenjce, t risht, -0 ;
udand, -0
-
iInpétueux bengano iInpétu~)sité / -eux churdjal' / -alo iInpitoyable nirdeyno iInplacable nirdeyno iInpolitesse / iInpoli eshisht /
-0
ÏInportance mayat iInporte qui (n') koy iInposer inlpon iInpossible eshayno Îlnpost.eur makar imposture makir ÏInpôl din' 25()
iInpression,
,....,ner
eser
intensifier intention
iInprovisption, -er improviz iInpr~ssion, -imer sbap iInpudent bilajakuno impureté / impur mel; gend /
thos irad / ,...., 1.
interdi~-e
il1terd~ction, /
-0
,...., n
la /
men
-ire
,...., 0
/ ,....,
nisbed
0
iInppt, -oser kor incappcité / -able enar / -0 incarner masakir incendie, r deg; jol incident got incision ka t inclus sbamil inconscient ecetalo inconstante (felnme) lolni incrustption, -er vkat incurie lapray
intérêt hit; interest int.érieur / (l')intérieur andrfa I0 / -al' intelToger pbuc, phut'om, pbut'yom intervalle bie intrigue bengan' introduire (s') res invasion akran investigation tak iracible circiro in-espect apman
indépeniliu1~e
Ï1Titption,,...., ,...., /
-
sveraj
(politique)
/
,....,
/,...., ,....,n 0
indépendan~e /-
t
svadin
/
indice cing indicible nàviphendlo indolen~e / -1. sust / -alo industrie ud'og inépuisable nà vip herd 0 infection l-Og infini (n.) / (adj.) biand / infitme infinnité
peng lang intluen~e / t vthadan';
-
-
0
/ ,....,t
enepl-ad
-
-
.mato.
-
jadis hara jaillijsselnent, -r / ,...,ssant sUI-d / ,...,a n 0 jalou~~ie, ris /
alo
(.ob
/ ,....,0
innolnbrable eginalo inonder opcbu; zacbu inopportunit.é eyog inquiétude cind inscrire (s') vcbin inscription, -re darj insecte kir insolite esadrano insoluble esadino il1soucim1~e/ 1. lapray /
no ; mastli /
xij / -ano
J
/ -no ingénieur injin'elinjectpon, -er koc innocen~e
,....,
isolé e kl 0 ivre, enivrer, s'enivrer
,....,an 0
instru~tion / it sik / -10 instpbilit.é / ,...., esta y / ,...., insupportable ugro intelligenjee / ,....,t go !di / d'varo
- ser / - x irsh
/ ,....,0
-nagda a I0
jamais jambon zhambon jardin ud'an ~jardinier Inalo jaune pilo javelot bushtan je nle jetée band jet.er ebùrde jeu lili Jeune, rendre,...., ,...., ter~o
joie, se rejouir mud',
/ n' akir ,....,
losb joindre jor joue cam
-
jouer / d'un instrument / basltov jouet xilon joui~- /
,....,ssance
enand
jour dives ~journéfaste durdin jolYau / ,...., ,....,r Ineni / joyeux Inud' ano 251
kltel
-
kel-
;
-
jo~e / yeux vinod / -alo juge~nent, -r bod (raisonneluent) ; edald (procès) JUInent grasni; khuri jusqu'à zltin ke juste rex
justesse/ juste drust I -0
(exact); ucit / -alo (pertinent) juste à côté rex pashé ju~ I -teux / -de fi.uit ros /
- alo / phelno -
L là-bas odoy labeur shram labour~r / -age lac zhil lacérer kush
lèvre usbt li~son / -er phand; sand libéralisme udarvad libertin rind liber~é, -er / libre rouk / -10 libido lub librairie pustikal' libre-penseur rind lieu stan; than lieu sauvage ujar lignée ce I limit.e sim linge poxta n lion sing liquide (n.) / (cuij.] ud / -no lire kéde lit chibe litière tat livrpison, -er sonlp livre pustik localisé stito loi vid loin / -tain dur / -atuno longer lalnb longtclnps (il y a) hara longlueur, -itude / long d'ing / -0; lambfay /-0 loquace batuno; lavso loup ru lourd pharo
-
jot / -ay
lace" -f dor
lâcheté / lâche kayar / -do laid nàshukar laine 10m; un; vun laisser muk lait tbud lmnpe dudali lance bushtan lancer chùrde languette chibori lang~ge, ue chib lanterne bati 1ape~nent, -r lap lard balavas largesse / large bu hl ~n / 0 lat]ne yasvin lasser (se) ub latitude buhlan' laver / machine à Inor / -ibnaskil.j lécher car léger lokho législation vidan légulne sabji; shax lent, -ement thirto / thirle lente (de pou) lik lentille (botanique) mesur lettre Iii levée (lett.res) nikal lever (soleil) / lever had / -e lever (se) ush ti levier ud'ant
-
-
-
loyapté/ -I raypal / -0
IUlni~re / -neux dud / -alo lumière éclatante loy lune chon lunette enak lutte / r jost / lépe
-
M Inâcher, remâcher ceb Inachine yendro lnaçon l.aj gir Inadmne, Inademoiselle mirani magasin bendar InagnaniInit.é udar Inagnificence shan Inaigr~r / -C shu~'u / -ko Inain (bras cOInpris) vast lnaintenant akana rnais ne
252
-
lnaison, maîtresse de kher / -ali Inaître d'école ad'apak Inajesté mayat majorité baripé Inal (faire) dukhov InaI (pas) chici Inalade nasvalo Inaladif roglo Inalchance bibax InâIe ma do; mursh maléfique fuyalo Inalgré viprit lnalheur apal; bibax Inalheureux / devenir
-
/ rendre
bibaxtallo / -l'u / -l'aki.malhonnêteté / malhonnêt.e
médicmnent drab Inétïa~ce / -nt bipativ / -alo mélanger melov Inelon d'eau metiro Inembre eng Inêlne (le) adapat' Inême si tedip mélnoire yad
menace,-r depet Inensonge / -r
-
gend / -0
Inalice bengan' Inanche bay Inanchot luln lnanger xa Jnangue anI manière rit; rup manières (faire des) xitovpe Inanoir filat' in maquette nemun Inaraîcher baryano marais, marais Inouvant daldal lnarchandise sodo Inarche d'escalier siri march~ (faire du) / -and b'opjer / -ran Inarcher ps' ir lnarcher tout autour ohja Inaréchal- fen.ant lohar Jnéu.ée jvar-bat lnariage (religieux) sovel Inarionnette katputli; xilon marque cing; nishan Inatt~ler, -èlement / -eau kur / -dan lnasquer maskir massacre markat Inatelas gido matin, -ée / -al tars'àla; sob / -ro Inauvais fuy; l1àlacho
méchan~eté/ Inédian
--
nIejlo
t dusht /
--
gePlor / - ro
-
-
Inine / - rai hani / -
j
minéral hanijo minist~re / -re ministjer / -ran minorité tiknipé Ininute Ininut Iniroir ayno Inisérable dino lniséricorde kirp Inission dutan' Inite petengo, 11101'
{)
253
;
zhut Inen~ir / -songes / -t.eur xoxlo v / -avipé / -aDO menu utlo Inépris, -er apman ; grin; nind mer segar Inère / mat.ernel day / -ano mesquin dino Jnesure (être en) lay mesure, -r nap, map; pevan Inéticuleux .11eYl1alo Inettre chu Inettre à (se) chin; ch ùrdepe Inettre au Inonde lot'kir Inettre en pièces dei Inettre un vêtelnent huri Inettre sur son trente-et -un (se) zahuripe midi pashdives miette, -s tukri, xurd'a Inilieu / au de bic; mej / nIashki.-al militaire jengo; ruldo million milyon Ininable dino Ininc~ / ir / faire mincir sa ln0 / -n'u / -n'akir
modèle kotel; nemun moderne akanatuno modest~e / e viney / -10 ;
sharm / - ilo
N nageant (atteindre en) v. atteindre doplov naître / naissance Jati; 'Iot'Iu / -an
tnoi me mois chon moisson katay Inollet pindli Inon / mienne mirlo / i monde lok monnaie lové tnonsieur Inéraya monstre phod montagne pehar; pervat montée resay monter udey Inonter à la tête de ade shero Inonticule tilo montre gori Inontrer sikov moquer (se) presa lllorbide roglo Inordant tano morfondre (se) rel1j morgue ding (n.) nlulo; mot tllOlt (adj.), (allégorle) mortier Ie y mou kovlo mouchoir rumal mourir / Inort mer / -ipé moustache nlun'j moutarde mustard; rayi mouton / viande de bakrlo /
naïveté, -f
-
ne
-
mas
neveu, nièce
-
iplier /
-
-
iple
mà
hetij 10,
-
avesh
i
nez nak nid guslo nièce (v. neveu) nier neg niveau ster noce byav nœud gast; vuzhlo noir kalo noisette pehend noix d'arec (bétel) supar nOln, -Illé nay, -do nOlnbreux geno nord ivend
mou~re / -lin pish / -Ii moyen ost; sedan lllufle th u tni mult~tude,
... pas
néanlnoins perand néant n' iso nécess~té absolue / -aire / -10 négation neg négliger upek neige yiv
-
rano
phol / _0
narcotique nesho narine nast néU1l1tion,-er beyan na~ation, - ger ter nation na t natte citay naviguer nav
nOlmteI -al sadran I -0 not~,-er, - ice not
gen
noul1-ice Ina trik nou11-ir de texal nous ame nouveau nevo nouvelle j in noyau I t.er gut pi I l'a kir noyer (v.) dub; tasov nu nango nuage mek
/-0 Inur divar Illûr peko Inutisllle / être muet. gung /
-
-0
mutuel perspero Inutu~lité / -el apas / -10 Inystérieux coraxano
nuit / bonne nul enaro
nulle part 254
-
- ..atIlachi-
n'ikay
orgueil, être -leux / -leux darb;
o obéi~sance / -r kande / kand objectif irad oblig~tion, -er oblig oblig~ (être), -atoire avesh obscur tamlo obstacle pretirud; yel rok obstacle, faire obstin~tion / -é agrey / -10 obstru~tion, -er pretil.ud obtus (être) / obtus kund / -alo occasion / -ner / -nel avser / -no occident pas'an occupé zalino océan sud
-
/ meyik
odeur / bonne
/ lnauvaise
sung / khand odieux lontersho œil yag œuf yaro
-
offense,-r apman oie papin oignon purum
ois~au, -elle
cirikljo / - i
oisifveté / -f sust / -alo olnbre say omelette dzeveli oncle kak ongle nay opérer oper opiniâtreté / opiniâtre agrey / -10 opinion ray (f.) opium nesho opportunité / opportun avser / -no opposition / s'- er Vil.od / yel or (lnétal) sunakay orageux phurdano orange nerang; oranj ordinaire sadrano ordonnance, -r adesh ordure ser ord~'e/ -onner ad'i / ad'u ; ord oreille kan oreiller sherand organiser eng
garb / -0 orient had; ushtan origine / -1 udgam / -no orphelin / -at enastjo / - a I ortie bic os hadi oseille shutlaha oser drisht ou va y où ? / d'-? kay? / katar ? oui ha; ney ours ric ouv~rture / -rir xol / ps'irov p pacotille (de) nàkuc pacte sand paille ph us pain ntaro paire jurin paître (faire) cal.OV paix shand palais (bouche) talu palanque beyeng palpit~tion, -er kamp; terp panier tokri panique panik pantalon xolov parc ud'an pardon, ner dey; khem ; kirp ; mek pardon! premangov! parent / -(s) svejen / daydad parent.é sophand parer (un coup) le andre paress~ / -eux sust / -alo parfois kab parlelnent sased l.akir; pm'ler / se Inettre à vakir / zavàkir part (à) elag part, -ager / -age / -icipant phag / -in / -lino partir (autrement qu'à pied) tràde partout sarday parvenir doja parvenir (en véhicule) dotràde pas (il n'yen a) nane passage bit
-
-
255
passé etit passer (la nuit) bit pa~seur, faire passer p'erelij passion (amoureuse) anurag passion / -nant josh / -no patinpge, -er roper patte panjo pâturage cergay pause viram; vishram pauvre cororo paye I r veten I pleskir pays than peau caml.i; pei péché pap peigne kangli peiner but'ov; sbram pein~"e I -tre citlra / -er pencher (se Inettre à) zaband 'u pendant masbkirdava penderie tag pendre / se ob1lov / -ad'u pendule goryako langro
-
-
pénétrption,- rer gus; vja
pens~r / -ée Inaln / -n' perception cil percept~on (iInpôts) / -eur
vesul / - a n perche lagi ~rd~"eI -u nasltlov / -ado perdre (se) hrem père dad période kal périr / faire xat'ju / -aki..
-
-
tiktno /
petit déjeuner neshto petit pois hiril petit-fils perpot
peur,avoir-
n 'u
-
dar;
piétinetment., -r rond; ushtov
piéton p'ado pieu kilo pieux devlakuno pile (de pont) payo pilier sta h pÎlnent cili pinceau kuci pincer noc pion as ti piquant bushtalo piquer de churye; phusov: shpil piques churyà piqûre, -er cub; koc dey pitié, avoir pitoyable dino placenta lirnri plage kinar plaine X31. plaislir / ant enand ; luud' / -ano; pesand I-alo ; vinodalo plaisir (avec) loshasa plaît (s'il te) nlangov tut planche phal planète planet p!ante pod plaI1tption, -er rop plat creux porat plateau (vaisselle) thai plein pherdo pleurer rov, rund' 0111 pli peret pli, -cr tey
-
-
/ faire
trash / -ov peut-être sbeyad phatlnacie drabakher pic agor pied heruy pied (à) pezal piédestal piro pierre / de, en - bal. / - uno piell"e précieuse Ineni
-
perle meni pennanent sardano pennis (il est) hashti pel1n~ttre, -ission anval; enuj personnalité j enal personne (individu) jeno personne n'ikon; nirjen personnel nijo persua~ion, -der olin perte har pertinent ucitalo peser tul petit / devenir
petite-fille perpoti pétulaI1~/ -ce benglano I -an' peu nàbut peu, peu à peu thor, thor thor peuple eel; jend
256
plier lipet; zhuk plomb raogo; siso plonger dub pluie; il pleut brishind plume por plus butidir poêle tev poignant busbtaloo; poignée musti poil lorn poindre ug point var pointe thar pointe d'ironie cirgul poire nasbpal poison visit poisson macho poitrine kolin
; jal
-
kirno / - ipé ;
tejo
poivre,-r mirj
pÔle druv police (chef de) / eOlrunissatiat de principal kotval/-i politique / - (adj.) nit / - alo poltronnerie / poltron kayar / -do pomme phabuy pOlrune de terre alu; phuyano pommelé phabno polnpe (éclat) shan pont pul pore I -in I viande de - balich~) I -ano I -ano mas port terd' porte vudar porte-Inanteau tag porte-monnaie theli posé nlendro poser chu possibilité shay poste dak postérité sendan pot khoro potager bar poteau stab potence felio poudre (fusil) barud poule I kahnp / ori pouls nar poulnon buko
-
-t
-
pour (direction) ade pour vash pourcentage proshela pourlécher car; opcar pourquoi'? soske? poun"i, -1", faire -f / -ture ser
poursui~e / -vre trad~pé / -epe ; paltràde pourtant perand pousse (bot.), -f ug pousser baryu poussière thol pouvoir (polit.) sato pouvoir (v. et n.) shay prairie Inal
pratique,-r preyog
préca~"ité/ -aire estay / -10 pré(,'éd~r,-CJrunel1t angidir précepte adesh précipit~r / -ation chùrd Je/ - al' précoc~té / -e prekal / -no prédi~"c/ - ction prephen / -ipé préférence suvid / -alo préjugé, avoir des -s preman prelnier presto; anglatuno prendre le prénom prenav préparption, -er teyar près pash présent praysan présentption (de docmnents) / -er nived président prethaD présomptpon I -ueux gemand /-0 presque pray pressentiment precil presser (ti"omage) Dicur presspon, -er dab prestation rin prestige pretisht prêt teyaro prêtre l.asha y prévaloir (se) ding prévision adesh pré.v~)yancc,-oir predik prier mang prière hi nd 257
primer prim primitif adimo printemps vesend priver lacar privilèg~, -ier suvid prix mol procès / militaire edald / jengo processus kram proche pashatuno production
Q
--
-
pn:xlu~tion,-ire / -cteur biyan produk ; rec / an ; upej profit, -er / -eur lab / -an
profond / peu - xor / utlo progrès progat progresser angil projet mesvid prolong~lnent,-ation, -er perlamb prolnener (se) ps' h-
prolne~se,- ttre pretij; vad
-
prononc~r, iatiou uear;
vat'an proportion / -nel empal / -0 propos bat propos~tion, -er pretbov propre zhuzbo propriét.é ucit prostituée lubni prot.ect~ur / -orat pretipal / -an prot.est~t.ion, -er pretivad prouver dosikov provenpnce, -ir udgam proverbe kayat province predesb; rig provision bendar proximité (à) / proximité pash~ / -atun prudence savdin pud~ur / -ique sbarm / -ilo puis tad, tada puiser pber puissance sbay puits baDing pulsation nar pur zbuzho purée kburmi pupnt.eur, -er khand
;
quai gat quand kad, kada quartier basti quel savo quelconque koysa,vo quelqu'un varikon questionnaire presbnal questionner phuc queue pori qui? kOD? qui plus est apranj quoi? so? R rabais nic rabot, -er rendo racine nlul; rut; jer raconter (v. conter) rage rosh raid ak..an raisin angur; d.-ak raison, ner terg
-
raisonne~nent,-f bod rajeunir tern' u rmnasser kén{l,e
rame,-r xen
ramit11é/ se -er sekha po / -l' u rancune droy rapetisser tikn' akir rapid~ / -ité sig / -no rappeler (se) l:ipir rapport ay (finance) ; gastaD (relation) rareté / rare neral / -0 raser murov
rassasi~/ -er / se - capo / -l'akir / l'u râtelier carni ratifi~ation, -cr pusht rature kron ravissant josbno raviver barg ravi~sement, -r mOD rayer kron rayons de miel shaté recevoir dole; dores; recherche rodi n ; xoj 258
pa
réci t ka Yl1i reconnaissance ohd' an reconnaître svikir recouvrir ohma.-; zachu réùuit koti. kotri réùut:tiol1,-ire reduk rén~xion, -échu' soc refug~, sc réfugier ashrey refns, -cr ingar; otphen regéu'd/ de défi / fixe / jeter nigay / toy / tak / un podik rcg,u'ùer / fixelnent dik / tak regiJnbcr la t région rig registre suci règle, r l1iyal11 régression lot reine I-ani réitér~ltion. -er rer réjoui~'/ se - / -ssant 111ud'akir- / Josh / - a no relal ion gastHn relations l1ato relinion darnl reli~re, -er jild relnblai ha nd relnercier parikhreJnontrance koshipé relnpli / faire -r / se reJnplir ph er!do / - d'a kir- / - el' u reInuer (la queue) hil reu,u'ù )nnlri rencontre, -r 111Ï1 rendre odele renforcer zoryakhrengorger (se) ding renitler ,sung renolruné lavul10 renolnnlée presid renouveler nev'akhrenverser (dessus-dessous) uld renvoyer t.-àde repas xahé répét~.r / - ilion do)'.-a / - Il ; rer répondre otphen; utra réponse pl-ctivak; utrin repos, se reposer / -ant vis h r a 111: a I-a111/ - I0
--
repOllsser
otsh pH
reproche, -f tan repu caio réserve helldar réservoir tergo résolution kret résonner bej; gorgor
réso~dre/ -lu hel / - do
respect, -cr / -é. adJer / -raDO respirt1tion, -er sas responsablilité I -Ie ut..an~pé /
-
-
-0
ressclnbl~u1ce, -cr s~.rup ressusciter
-
/ faire
saveyd;
-
odjid' lu /
-akir rester yac résulné s~lrush retarù, -ef, être en - der retardé piclo rei OUf, - 11er lot: toi relourner (se) ris' u p~llé : dépe palé rétréci~"seJncnt. - r sikor rétrihulion cdaygi réussir pa réussi~e, -f / réussi sophel/ -no rêve / - r suno / dik sune jingov / dépe réveiller / se apre revenant nlulo revenir à soi dépc ke pe revenir sur ses pas dépe pa té revenir toI revenu ay réverbère bati revivre / faire odjid' ju / -~.kir
-
revoir (au) Devloresa
-
yac I)evelcsa,
yac
révoIle, sc -r dang; vid.-oy révolution krand riche, devenir
-. rendre
barvalo riùe zh lu-i ridiculisé presalldlo ricn n'ichi: n'isn rigole nal rinunel kajel rire sa, sa nd' onl
259
-
risible sandlo rive kinar rivière len rixe rist
riz,
-.. ière
rizh; eavlai I lin
roche eetan rogner kat roi ray rOlnpre/ se -.. cbin~tkir I -..d t U rond eakro rondeur, atTondir I rond goll -0
ronge~r, -f kuter rose roz foseau ner rosée os roucouler gorgor
-a
smnedi sàvato sanction, -ner enuj sang rat sans fond bitelno santé sasti pé sapin fir sarcaspte / -tique vidrup I -alo; tano sarcler nir satisfa~t.ion I -it I -isant
tusht I - alo I - ano ; presJan / -no sauce eerni saucisse goy
sautI -er oxtJaI/ - i
-
roug~, ir, faire / -eur 10110 / y rouler ru I route marg route (se mettre en) dépe ade dront routier dromalo routine kralD rou~er I -e eakrja / - 0 ruban dor rue sarik ruiner rosthov rumin~tion, -..er jugal 11lpture,rompre tor russe xalado 111pde, er la t rytlune tal
-
sauter de côté dépe ade rig sauvegarde,-r bec savant vedtano
savoir d t an ; jin savon sapùni science d tan; ved scion da Ii sci~, -cr / -eur ar' I-yaran scrupule / -ux meynal / -0 scruter tak; vdikpe sculpt.e~'I -.. ur kat; chin / -dak seau bald sec / faire -her shulko /
- t' kh.
secouer d ul : sot..asov secours sekur secret guplo section / -.. miJit. phad / dast sécurité rak seigneur ray sein aodo; god: kolin sell salé / saler Ion IdI 0 I -..t' kir I
S sabl~ / onneux ret / alo sabot. khur sac gono sacoche boro sacré pevitro sacrif~ce, -ier yed sain sasto saint pevitro salaire veten salaud durjen; jungalo saleté I sale cik; gend /
-
-.. 0; nàzhuzho salive salta salut bec salutation p..enant
-
-
selle / se Inettre en -.. zen /
okl'i selnelle teU selnence, ensemencer bij; boy sentier betiy sentiInent cil sentinelle peyro; rakhatar sentir (avec le nez) de ade nak sentir bon I Inauvais meyik I khand sépéu'ation viyog
-
26()
-
sovlax / serment / prêter -ad'om serpent sap se11-é custo; tango SetTerdans ses bras oble sen'ure talo serv~nte / -if dasni servi~e, - r sev service religieux puj setv~teur / -ante lod Jo / i seul yegjeno seulement keval si (conditionnel) yadi, ya siècle sedi siffleP1ent (serpent), -r ship signe nisban significatif vicit..o significatipn / -f ard / -aDO sign pture, -er kbh. si1enc~ / -ieux cup / -10 SiIllpli~ité, -fier / -e sad /
sorc~llerie / - ier / - ière jad /
-0 / -in sorcier covaxano sorùide cikalo sorte I.it
-
sorti~ / r nikal / le avri ; vijan' / vija sott.ises bebat souche cel souci ciod
-
souffle / -f phurd / -e souffl~, - er sas souffle de vie prao souffr~nce, -ir sey souhait / -er visit souln~ssion/ -eUre ed~n / -n'akh. soupe sup ;
- 0 ; serel / - It0
sinistre fuyaIo. sinueux sapado situption / é evast; société sa ng soci ~té / al seltlaj sœur ph en
-
-
stit /
-
0
-
r -10
soie / en - pha.. / -uno soif..avoir - / asssoiffé trush / -alo soin (prendre) pal soir, soirée / soirée déU1sante
b'el'v'el'
/
sol mit soldat l.uldo soleil kha nt
.....,a
--
solitude / seul ekjeI /
surd source sot, srot sourcil, -1er ph uv sourdre surd souris cuy; 111USO sous tel sous-sol telan souterrain telcphuyano soutien tek ripir souvenir, se sphère Itlendel splend~ur / -ide roc / -10 spontanéité / spontané d'iyan / -0 ; sUI.d / -alo sport lili stable stayno stagnation ecala Il station stan stat ue sta tu y ; thodi
stéril~ / -ité biphellno / - an' stiInulption, - er prer; utej stock bendar stratagèlne lijan' strophe tuk structure l.ac stupéftaction,-ier / -ait deng / -10 stupiùe/ devenir - dilfno / - n' u style I.it; sheli
10 bel;
solution, donner la rospband scullbre (il fait.) sa nj sOffilnaire (n.) sa.. sOllllnaire krot SOlnme jo.. SOllllnet agor sOlnnol~r / -ant / -ence zhap / -10 / lindra son (céréale) capro sonn~tte, -erie, -cr gond
su~jectilvislne /
-
f nij /
subliIne agoralo suhstantit" sand'o suhvention vitesayd
261
-
0
succès sophel successivement kramesh sucjcion, er cus sucre saxar sud pashdives sue~ / en -ur / faire _ kram~' u / -10 / -l'akir sueur sved suie kalik suit.e kram suite (tout de) ab suivre palja sujet edno superficiel setayno supérieur upralo supporter sey suppos~tion, -er supon sur pe sûr nishrito surcroît (de) uprales surface setay surpr~se, -endre / -cnant ectan / -no surveillpnce / -el' nigran; rak suspendre tag sYlnptôlne cing système kram
-
tel adasavo télnoi~1 / -gnage,
-
-
-
tas, entasser tasse p'al
der;
kor /
th el" ; her
tâtonne,-r
tetol
tein~e, -tire
rang
-
-gner
gevafn
temps (atm.) semay temps kal tendon reg tendre (adj.) teno tendre (vicmde) kovlo tendresse / tendre sney / -10 ; narmi tél1èbr~s / -eux tam / -10 t.ension, t.endre ten tente chatri; shat."i tentption, -er prelub
T table skamind tableau citro tache (d'ignominie) kalik tactique lija; netran taie d'oreiller sheranduri taillader chingil" tailler ka t tailleur sutar taire (se) cup pretib / enaro talent / sans L:'llon,-ner eri L:lII1bouriner ta pak tamis, passer au chan tamponnement takran tante bibi taquiner cil" L:'lrd/ plus
/-y
idir
262
te11n~ner,-e / -iné
semap;
atinl / -0 tell1e thundo ten.asser / qq'un obrov /
-
roy, rad'om lCtTe phu telTihle ugro telTicr bil
-
teni~ïer / hIe, -- fiant trash jo v / -ano tête shero têt.e (à la) maste thé cay thésauriser he." tige cul tigre she." tiInide lajakuno tint.e~nent, -- r gond; bej tire-bouchon datan tirer tirde tirer (au fusil) de karye tirer jusqu'à doth"de tirer par à-coups de kund' tissage sut tisser bin titre upad toit. cha t tOlnate pomidor; tomat tombe, tOlnbeau ged tOlnber per tondre chin tonnel1.e, tonner gerj torche dudan' torchon zharni tortiller (se) xitovpe tortue keshu; kurlDo
tort.furer/ -ionnaire torlsion, -dre tor tôt agré tôt le matin sobre
tremble (arbre) espo treInbl~r, -ement / faire -er / -ant tras / -ov / -10 trelnblement de terre trasavin treInper big; bol trent.e t..iyanda u"épidption, -er kamp très izbit trésor / public kosb; nid tressaill~]nent, -ir terp tresse / -r CUI"/ kbu trêve virant tribu jati tribut din' tricoter hin trier sur le volet chan tristesse / triste udas \ -10 trogne thutni trois tri n troInperie, troInper cuk trou. -er xev trouhle, -r thundo; gel.bar troupe, u'oupeau zh und trousse yendro trousseau (de clés) gucho
pir / -an
total, -ité / - (soffilne) kul / kul jor toucher cilov, docilov toujours sarda tour cakro tourbillon / -nant baver / -no tourelle agor toulment., -1" perek tOUll1er/ se - cakra; gunl / ris' u toull1evis pecan tout saro tout d'un coup yekhestar t.oute-puissance
-
/ tout -puisséu1t
pre bel / -ano toulx, -sser kas traditionnel prestalo tradulire,-ction / -cteur p'erelij; anvad / -an train gari traire dosh u"ait cbind trait (pertinent) akl.it trait d'esprit cirgul; tej trait.é sand traîtrise, trahir / traître droy / -an trajet. prastan tranchant tejo tranchant de l'épée tej tranch~nt, er thaI"; tejo; p'erkat u"anchée bani transaction len-den; sodan transfolmer p'ereker transgress~on, -er ulang transport yatayat u"appe oxtildi
trouver,
-i
-
làste /
lu tu tube pi po tuer domar tUIneur sujen tUlnu1t~/ -ueux turban pagri turbulence roI"
-
travail/ -er / sans -
se
-
pe
truie balicni truquage makh. Tsigane (non) gajo, -d'i ; gajikano, gackano Tsigane estonien, ne lalerJo,
-
dund / _alo
lJ un yek un certain varisavo union sang uniquclnent keval unir, s'- jo..; khetano unité yekhipé université vid' alay urine, -f 111uter usage p..eyog; upyog
buti /
ker buti / bibut'akiro U'avaux publics publike but'a travers (à) p' erdal travers~e / -er / -er (un ruisseau à pied) preja / preja n' ; pari; p'el.eja / ber u'éfonds ando 263
HUcI faire vieux I
usine fabrik utilisation upyog
vie~x l
V va t'en! ja krig! vacances chut vacant chuco vaccin, ~er tik vache guruni vaill chuco vaincre jit; zle valable sangeto valet valet vallée vall vanit~ I ~eux ding I ~o vantail kiver variété I varié viral I no
vilain durjen vilenie paj village I -ois gay I ~uno ville for, foro; negar vin mol vinaigre shut violen~el ,-t rooter I-ro I precend I -a10 violption, ~er ulang virulence I-or vis, sec pee vis-à-vis san}ne visage muy vitesse sig vilVre I jiv I -ipé vocation ud'ao1 voici àke voilà oke voile cha t vo!sinage I v?isin, e peros / '- i voiture gUI..; vurden voix vak volage lolni voler (intr.) vurn'a vole~r, I vol cor l ,-ipé vomir ehade vomc' té, -e lolup I ~ n 0 vouloir kan} vous tUlne voyage I ur I r yat I ro I gun1 vrai (c'est) I vrai cacp I uno vrille barmo vrolnb~ssement, ir gunj vue, voir d ik
-illissement I assez vieux phurJo I ~yu I-yakir I '-
-ipé
~
vivid l
0 variole cicek veine reg vendredi parasttivin vent halval '-
~
. '
ven~re l ,-te bikin I - ipé verdure I vert bor I -0 verge cul vé~fi~ation, ,-er janj Vétlt~bleI ~é cacluno I,-ipé velTe kanj; shish velTUe meso vers l où? kariko / karig ? verser chor vertèbre ril'-
veuf l ,-ve bevp / - i viande mas v~br~!ion,-:er kamp v~ctolre,vatncre jay; jit vIde ehueo
I -akano
-e
-
-