Les enquêtes de délinquance et de déviance autoreportées en Europe
Logiques Sociales Série Déviance dirigée par Philippe Robert et Renée Zauberman La série Déviance a pour vocation de regrouper des publications sur les normes, les déviances et les délinquances. Elle réunit trois ensembles: Déviance & Société qui poursuit une collection d'ouvrages sous l'égide du comité éditorial de la revue du même nom; Déviance-CESDIP qui publie les travaux du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales; Déviance-GERN, enfin, qui est destinée à accueillir des publications du Groupe européen de recherches sur les normativités. Déviance-CESDIP est placé sous la responsabilité du directeur du centre, René Lévy (CNRS), et d'un comité de lecture composé de Jacques Capdevielle (FNSP), Dominique Monjardet (CNRS), Françoise Tulkens (Université catholique de Louvain) et Philippe Robert (CNRS).
Déjà parus Verda IRTIS-DABBAGH, Les jeunes issus de l'immigration de Turquie en France: Etat des lieux, analyse et perspectives, 2003. Paul PONSAERS et Vincenzo RUGGIERO (dir.), La criminalité économique et financière en Europe, 2002. Collectif, Politique et justice au bord du futur, 1998. Danielle LABERGE, Marginaux et marginalité, les États-Unis au XVIIIè et XIX siècles, 1997. Anne WYVEKENS, L'insertion locale de la justice pénale. Aux origines de la justice de proximité, 1997. F. OCQUETEAU, Les défis de la sécurité privé, 1997. M. ESTERLE-HEDIBEL, La bande, le risque et l'accident, 1997. Jacqueline BERNAT DE CELIS, Drogue: consommation interdite, 1996. Renée ZAUBERMAN, Philippe ROBERT, Du côté des victimes: un autre regard sur la délinquance, 1995.
Renée Zauberman (dir. )
Les enquêtes de délinquance et de déviance auto reportées en Europe État des savoirs et bilan des usages
Contributions de Marcelo F. Aebi, Lina Andersson, Cécile Carra, Giada Cartocci, Thomas G6rgen, Janne Kivivuori, Susan McVie, Lieven Pauwels, Stefaan Pleysier, Susann Rabold, Philippe Robert, Giovanni Battista Traverso, Simona Traverso, Renée Zauberman
L'Harmattan
Cet ouvrage est le produit d'un séminaire organisé dans le cadre de l'action de coordination Assessing Deviance, Crime and Prevention in Europe (CRIMPREV 1t'Ww.crimprev. eu), financée par la Commission européenne (contrat 028300 dans le cadre du 6° PCRDT) et coordonnée par le Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN, Centre national de la recherche scientifique, CNRS)
Mise au point éditoriale de Bessie Leconte (GERN)
(Ç)L'Harmattan, 2009 5-7, rue de l'Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com
[email protected] harmattan
[email protected] ISBN; 978-2-296-10087-9 EAN:9782296100879
LES AUTEURS ,
Marcelo F. Aebi est professeur de criminologie et vice-directeur de
l'Ecole des Sciences criminelles de l'université de Lausanne. Il est également expert auprès du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne et secrétaire exécutif de la Société européenne de criminologie. Parmi ses principaux sujets de recherche, on trouve la délinquance juvénile, la criminologie comparée, les peines, la méthodologie, drogues et délinquance, les enquêtes de victimation et de délinquance autoreportée. Parmi ses publications récentes:
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Temas de criminologia, Madrid, Dykinson, Comment mesurer la délinquance ?, Paris,
2008. Armand Colin,
2006.
Il est également un des coauteurs de European Sourcebook oj Crime and Criminal Justice Statistics, The Hague, Boom Juidische Uitgevers, 2006, 3e édition.
Lina Andersson est doctorante au Département de criminologie de l'Université de Stockholm. Son champ de recherche est la méthodologie des enquêtes de délinquance autodéclarée. Sa thèse de doctorat portera sur l'évaluation et la validation de ces méthodes en Suède. Lina Andersson a entre autres participé à la partie suédoise de l'ISRD-2, pour laquelle elle a recueilli les données; elle est coauteur du rapport national sur les résultats suédois et du chapitre portant sur la Suède dans la publication internationale;
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Juvenile
Delinquenry
in Europe
and Bryond:
An
International
Perspective
on
Kry Issues and Causes (Springer, sous presse).
Cécile Carra est maître de conférences en sociologie à l'lU FM du Nord/Pas-de-Calais (Université d'Artois) et chercheur au Centre d'Études Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales (CESDIP). Elle dirige l'équipe d'Université RECIFES qui explore en particulier les normes et des déviances dans le champ de l'éducation. Après avoir étudié la délinquance juvénile dans les quartiers populaires, ses investigations portent aujourd'hui sur les violences en milieu scolaire en s'appuyant de manière privilégiée sur les données recueillies par enquêtes de délinquance autoreportée et de victimation. Elle est notamment l'auteur de:
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Violences
à l'école élémentaire.
Ce que révèlent
les déclarations
des enseignants
et de leurs élèves,Paris, PUF, coll. Éducation et Société (2009). École et violences,Paris, La documentation française, coll. Problèmes
.
politiques et sociaux (avec D. Faggianelli, 2002 et 2006).
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
.Délinquance juvénile l'Harmattan,
Coll. Déviance
et quartiers (( sensibles )). Histoires de me, Paris, et Société (2001).
Giada Cartocci est diplomée de psychologie (mention psychologie de l'enfant) de l'Université de Florence. Elle a fait des études postdoctorales de psychothérapie systémique; elle enseigne et recherche dans le cadre de la chaire de psychiatrie légale de l'Université de Sienne. Elle a publié des articles dans les domaines de la criminologie et de la psychiatrie légale. Thomas Gorgen est professeur à l'École de police allemande de Münster et dirige le Département de criminologie et de prévention de la délinquance. Parmi ses principaux intérêts de recherche se trouvent la victimation, les liens entre grand âge et délinquance, la violence familiale, la prévention de la délinquance, la délinquance juvénile, l'homicide, la délinquance sexuelle, les attitudes vis-à-vis de la délinquance et de son contrôle. Quelques publications récentes:
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Interdis;:dplinare
Kriminologie:
Festschrift fir Arthur Kreuzer zum 10. Ge-
burtstag, Frankfurt a.M., Verlag fur Polizeiwissenschaft, 2008 (dir. en collaboration avec K. Hoffmann-Holland, H. Schneider, J. Stock). Misshandlung und Vernacliliissigung alterer Menschen in privaten
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P£legebeziehungen, in Dessecker A., Egg R. (Hrsg.), Gewalt im privaten Raum: aktuelle Formen und Handlungsmiiglichkeiten, Wiesbaden: Kriminologische Zentrais telle, 2008, 125-152.
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Organisierte Kriminalitat und Terrorismus - unvereinbare Phanomene oder gefâhrliche Allianzen?, in Informationszentrum Sozialwissenschaften (Hrsg.), Kriminalso;:dologie + Rechtsso;:dologie, 2008, 1, 9-25 (en collaboration avec D. Schroder). Janne Kivivuori est directeur des recherches de l'Unité de criminologie de l'Institut national de recherches en politique du droit à Helsinki. Ses recherches portent essentiellement sur deux questions: la délinquance juvénile et l'homicide. Ses travaux récents sont parus au BritishJournal tif Criminology, au European Journal tif Criminology,et au Journal tif Scandinavian Studies in Criminologyand Crime Prevention.Le Conseil Scandinave de recherche en criminologie l'a récemment chargé de rédiger le rapport sur la deuxième vague de l'enquête internationale de délinquance autoreportée dans l'aire scandinave (Delinquent Behaviourin Nordic CaPital Cities). Il a été la cheville ouvrière de la création des systèmes finlandais de suivi de la délinquance comme l'Enquête de délinquance autoreportée finlandaise, l'Enquête sur les jeunes
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Les auteurs
hommes et l'Observatoire finlandais des homicides. Professeur adjoint de sociologie à l'Université d'Helsinki, il y enseigne la criminologie. Susan McVie est chercheuse titulaire à l'École de droit de l'Université d'Édimbourg en Écosse. Elle codirige l'Edinburgh Stu4J ofYouth Transitions and Crime, elle dirige le réseau CJ QUEST, un élément du Scottish Centre for Crime and Justice Research et l'Applied Quantitative Methods Network. Les travaux de Susan McVie se concentrent sur les usages, les mises en œuvre et les améliorations des méthodes quantitatives dans la recherche en sciences sociales, en particulier en criminologie. Elle a contribué au développement et à la conduite de plusieurs enquêtes à grande échelle, transversales et longitudinales et a joué le rôle d'expert auprès de nombreux départements ministériels, organismes privés et entreprises bénévoles. Ses champs d'intérêt comprennent la délinquance et la déviance juvéniles et la consommation de substances dans cette population; la comparaison des évolutions et modèles de délinquance; les carrières délinquantes et l'étude de la délinquance au cours de la vie ; le système pénal, avec les transitions entre la justice des mineurs et le système pour adultes; et enftn les effets de quartier sur la délinquance. Elle a de nombreuses publications dans ces domaines et coécrit actuellement un ouvrage intitulé Delivering Youth Justice. Quelques publications récentes:
. .Youth
Criminal careers and young people, in Barry M., McNeill F. (Eds), Youth Offending and Youth Justice, London, Jessica Kingsley Research Highlights in Social Work Series, sous presse. justice? The impact
of system contact
on patterns
of desis-
tance from offending, European Journal of Criminology,2007, 4, 3, 315-345 (avec L. McAra). Criminal Justice Transitions, Edinburgh Study of Youth Transitions
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and Crime, Research Digest No. 14,2007 (avec L. Mc Ara). Lieven Pauwels est titulaire d'un Ph.D. de criminologie de l'Université de Gand. Il est professeur de criminologie au département de droit pénal et de criminologie, codirecteur du Groupe d'analyse sociale de la sécurité. Ses intérêts vont à l'écologie sociale du crime, à la délinquance juvénile, à l'étude des erreurs de mesure dans les enquêtes, aux recherches comparatives internationales. Il a publié dans l'International Review of Victimology, l'European Journal ofCriminology, Crime & Delinquenry.
Publications récentes: Individual Differences in Adolescent Life Style Risk by Gender and Ethnic Background: A Test in Two Urban Samples, European Journal of Criminology,2009, 6, 1,5-23 (avec R. Svensson).
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
.Disentangling
neighbourhood- and school contextual variation in serious offending: assessing the effect of ecological disadvantage, in Cools M., De Kimpe S., De Ruyver B., Easton M., Pauwels L., Ponsaers P., Vande Walle G., Vander Beken T., Vander Laenen F., Vermeulen G. (Eds), Governance of Securiry Research Papers Series I, Contemporary Issues in the Empirical
Stu4J of Crime, Antwerpen, Maklu, 2009. Is a risky lifestyle always "risky"? The interaction between individual propensity and lifestyle risk in adolescent offending: A test in two urban samples, Crime & Deiinquenry, OnlineFirst, published on September 24, 2008, DOI:1O.1177 /0011128708324290 (avec R. Svensson). Geweld in groepsverband onder Antwerpse Jongeren: de roI van
. .
schoolcontext
en leefstijl, Tijdschrift voor Criminologie, 2008, 50, 1, 3-16.
Stefaan Pleysier enseigne la méthodologie de la recherche et les statistiques. Il est chercheur au centre de recherche sur la sécurité, la sûreté et la société à la KATHO - UniversiryCollegeet à l'Institut de criminologie de l'Université catholique de Leuven. Il a récemment obtenu son Ph.D. en criminologie avec une étude sur la conceptualisation et la mesure de la 'peur du crime'. Il est aussi membre du Conseil scientifique et du Groupe de travail technique du Moniteur de sécuritébelge. Ses publications portent sur les questions de mesure et d'évaluation de qualité dans les grandes enquêtes comme le Moniteur. Publications récentes: Crime victim and Insecurity Surveys in Belgium and the Nether-
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lands, in Zauberman
R. (Ed.), Victimisation and Insecuriry in Europe. A Review of
Survrys and their Use,Brussels, VUBPress, 2008 (avec L. Pauwels).
. Victimes
de délinquance et insécurité: les enquêtes en Belgique et aux Pays-Bas, in Zauberman R. (Ed.), Victimation et insécurité en Europe. Un bilan des enquêtes et de leurs usages, Paris, L'Harmattan, 2008, 41-65 (avec L. Pauwels).
.
Temporal invariance in repeated cross-sectional 'fear of crime' research, International Review of Victimology,2005, 12, 3, 273-292, (avec L. Pauwels, G. Vervaeke,J. Goethals). Assessing cross-cultural validity of fear of crime measures through comparisons between linguistic communities in Belgium, EuropeanJournal of Criminology,2005, 2, 2, 139-159 (avec L. Pauwels).
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Susann Rabold est assistante de recherches à l'Institut de recherches criminologiques de Basse-Saxe à Hanovre. Elle est titulaire d'une maîtrise de sociologie de l'Université Technologique de Dresden. Ses intérêts vont à la recherche en délinquance juvénile, aux méthodes quantitatives et aux violences et négligences envers les personnes âgées. Quelques publications récentes: 8
Les auteurs
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Ethnische Unterschiede im Gewaltverhalten von Jugendlichen Die Struktur von Freundschaftsnetzwerken aIs ErkEirungsfaktor, in Hillmann F., Windzio M. (Hrsg.), Migration, residentielleMobilitat und Stadtentwicklung, Opladen, Budrich UniPress Ltd., 2008, 313-331 (avec C. Baier). Gewalt und andere Formen abweichenden Verhaltens in Forderschulen fur Lembehinderte, Zeitschrijtjür Piidagogik,2008, 1, 118-1141 (avec D. Baier). Sind Freizeitzentren eigenstandige Verstarkungsfaktoren von Gewalt?, Zeitschrijtjür Jugendkriminalrechtund Jugendhilfe,2008, 19,258-268 (avec C. Pfeiffer et D. Baier).
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Philippe Robert est sociologue, Directeur de recherches émérite au CNRS. Il a fondé et dirigé le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), le principal centre français de recherche sur le crime. Il a également fondé le Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN), un réseau scientifique européen. Dans le cadre de l'Action coordonnée CRIMPREV, il a coorganisé l'atelier dont ce volume est un des produits. Ses champs actuels de recherche sont la théorie sociologique du crime, la mesure du crime, les enquêtes de victimation-insécurité. Parmi ses publications récentes:
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S ociologia do crime, Petropolis,
V ozes
[www.editoravozes.com.br].
2007.
. Sociologiedu crime, Paris, La Découverte, Coll. Repères [www.editionsladecouverte.fr]. 2005. .Bürger, Kriminalitat und Staat, Wiesbaden, VS Verlag
fur Sozialwis-
senschaften/ GmbH [www.vs-verlag.de]. 2005. Giovanni Battista Traverso est diplômé de médecine et de chirurgie de l'Université de Gênes. Spécialiste de criminologie clinique et de médecine légale dans cette Université, il est professeur de psychiatrie et de médecine légales dans différentes écoles de spécialisation de la Faculté de médecine de l'Université de Sienne (neurophysiopathologie, psychiatrie, psychologie clinique, médecine légale). Il est professeur invité au Clarke Institute tifPrychiatry, à l'Université de Toronto. Il est membre actif de la Société italienne de médecine légale, de l'American Academy tif Prychiatryand Law et de l'Association européenne de Psychologie et Droit. Simona Traverso est diplômée de médecine et de chirurgie, avec une spécialisation en psychiatrie, de l'Université de Sienne. Professeur adjoint, elle enseigne la psychiatrie légale à la Faculté de médecine de l'Université de Sienne où elle est aussi professeur de médecine sociale à la Faculté de Sciences politiques. 9
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Elle participe à des projets de recherche conjoints avec d'autres universités italiennes sur l'homicide entre proches (PAR 2004) et la délinquance juvénile, au moyen d'enquêtes de délinquance autoreportée (J\1IUR 2006). Elle a écrit de nombreux articles dans des revues italiennes ou étrangères sur la maladie mentale et les comportements violents, l'homicide/ suicide en Italie, l'homicide entre proches et la délinquance juvénile. Renée Zauberman est chargée de recherches (CNRS) au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP). Ses intérêts portent sur les normes et les déviances, en particulier la justice pénale et la délinquance. Elle a travaillé sur la Gendarmerie nationale et se concentre actuellement sur les enquêtes de victimation-insécurité. Dans le cadre de l'Action coordonnée CRIMPREV, elle a coorganisé l'atelier dont ce volume est un des produits. Elle a publié: Zauberman R. (Ed.), Victimation et insécurité en Europe. Un bilan des enquêtes et de leurs usages, Paris, l'Harmattan, 2008.
. . L'évolution
de la délinquance d'après les enquêtes de victimation. France, 1984-2005, Dévianceet Société,2008, 32, 4, 435-472 (avec Ph. Robert, S. Névanen, E. Didier). Police, Minorities and the French Republican Ideal, Criminology, 2003,41,4, 1065-1100 (avec R. Lévy).
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INTRODUCTION Renée Zauberman
- Philippe Robert
Les enquêtes de délinquance autoreportées, inventées au cours des années 1940, s'étaient développées dans certains pays européens notamment scandinaves ou britanniques - au cours des années 1970. Elles ont ensuite connu une certaine baisse de régime au moment où les énergies étaient mobilisées par la montée en puissance des enquêtes de victimation. Elles connaissent maintenant un important renouveau et constituent désormais un puissant outil de mesure et d'étude de certaines formes de déviance ou de délinquance, comme la délinquance juvénile, la violence scolaire ou la consommation de substances telles que les drogues prohibées, le tabac ou l'alcool. Leur usage et leur place en Europe ont été étudiés dans le cadre d'une action coordonnée - Assessing Deviance, Crime and Prevention in Europe (CRIMPREV) - financée par la Commission européenne dans le cadre du 6e PCRDT. C'est en effet l'un des thèmes abordé par l'axe thématique consacré, dans cette action coordonnée, à l'étude des problèmes de Méthodologie et bonnes pratiques.
l - L'axe Méthodologie et bonnespratiques Il s'agit de recenser les mises en œuvre les plus significatives d'instruments de connaissance de la délinquance et les usages qu'on en fait. On doit donc: - dresser une cartographie de la situation en Europe, - identifier les bonnes - mais aussi les mauvaises - pratiques, - dégager les éléments de comparaison à l'intérieur de la zone européenne. Le dernier demi-siècle a vu apparaître de nouveaux et puissants instruments de connaissance de la délinquance. Leur particularité consiste à s'affranchir des données institutionnelles dans lesquelles l'étude du crime s'était traditionnellement enfermée. Non seulement ces instruments ont renouvelé - au moins partiellement - la connaissance scientifique que l'on avait de la délinquance, mais encore ils peuvent constituer des outils importants d'aide à la décision. Pour autant, leur introduction s'est faite de manière très variable dans les différents pays d'Europe. En outre, la maîtrise de ces instruments est assez inégalement répartie dans la mesure où le nombre de spécialistes confirmés est restreint; en conséquence, les usages qu'on en fait sont plus
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
ou moins pertinents. Enfin, les utilisateurs non scientifiques n'ont souvent qu'une connaissance limitée des potentialités de ces outils. De la sorte, il y a place dans CRIMPREV pour un axe (workpackage) dédié à recenser les mises en œuvre les plus significatives de ces méthodes dans les principaux pays européens et l'usage qui en a été fait... dans l'espoir de mettre au point et de diffuser à la fois des états du savoir et des catalogues de bons usages. La responsabilité de l'axe est partagée entre un pôle scientifique, le Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP), un professeur à l'Universidad central de Barcelona, un réseau européen de collectivités locales en matière de sécurité, le Forum européen pour la sécurité urbaine (FESU), et un organisme régional de coordination des programmes locaux de sécurité, Città sicure, afin de bien le situer à l'interface du monde scientifique et de celui des utilisateurs. Quatre méthodes ont été sélectionnées: - les enquêtes en population générale sur la victimation et l'insécurité, - les enquêtes en population générale sur la délinquance autoreportée, -la confrontation des données d'enquêtes et de celles provenant de sources institutionnelles comme les statistiques de police, -la recherche d'évaluation des politiques de sécurité. Pour chacune de ces méthodes, on procède selon le même protocole en cinq phases. - Phase 1 : élaboration d'une grille de rapport, choix d'un rapporteur général chargé de synthétiser les informations recueillies et de rapporteurs une demi-douzaine par thème - chargés de dresser l'état des savoirs et des usages dans différents pays où la méthode est suffisamment développée. Bien entendu, on ne parvient pas à les couvrir tous compte tenu des problèmes de disponibilité des experts pressentis. On ne vise pas l'exhaustivité, mais plutôt à présenter une sélection raisonnablement représentative de ce qui se fait dans la zone européenne, notamment dans les principaux pays. - Phase 2 : rédaction par chaque rapporteur d'un bilan concernant le pays ou la zone dont il est chargé, et circulation de ces documents. - Phase 3 : présentation des rapports et discussion au cours d'un séminaire réunissant les promoteurs de l'axe, le rapporteur général et les rapporteurs.
- Phase 4: rédaction par le rapporteur général d'une synthèse des rapports
et des débats. - Phase 5 : validation de ce document par les promoteurs de l'axe et diffusion sous forme d'un fascicule de cinquante pages en anglais et en français.
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Introduction
Nous avons déjà publié, en 2008, dans cette collection un ouvrage aux enquêtes sur la victimation et l'insécurité sous le titre: Zauberman R. (dit.), Victimation et Insécurité en Europe. Un bilan des enquêtes et de leurs usages. Le présent ouvrage est consacré à l'atelier sur les enquêtes de délinquance et de déviance autoreportées. consacré
II - L'atelier consacré aux enquêtes sur la délinquance et la déviance autoreportées L'équipe constituée pour ce deuxième atelier comprenait: - Lieven Pauwels (Universiteit Gent) & Stefaan Pleysier (Expertisecentrum Maatchappelijke Veiligheid KATHO University College associé à la Katholieke Universiteit Leuven) pour les Pays-Bas et la Belgique, - Janne Kivivuori (Oikeuspoliittinen tutkimuslaitos, Helsinki) pour la Finlande, - Susan McVie (University of Edinburgh) pour la Grande-Bretagne et l'Irlande, - Cécile Carra (Institut universitaire de formation des maîtres du Nord/Pas-de-Calais et Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales - CESDIP) pour la France, - Thomas Gorgen (Deutsche Hochschule der Polizei, Münster) & Susan Rabold (Kriminologisches Forschungsinstitut Niedersachsen) pour la République fédérale d'Allemagne, - Simona Traverso, Giada Cartocci, Giovanni Battista Traverso (Università degli studi di Siena) pour l'Italie, - Lina Andersson (Stockholms Universitet) pour la Suède, Marcelo Aebi (Université de Lausanne) comme rapporteur général, - Renée Zauberman & Philippe Robert (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales - CESDIP), Amadeu Recasens i Brunet (Universidad central de Barcelona), Rossella Selmini (Città sicure, Università degli studi di Macerata), Michel Marcus (Forum européen pour la sécurité urbaine - FESU) pour le groupe de pilotage. Les rapporteurs nationaux ont reçu du groupe de pilotage de l'axe une lettre de commande en avril 2007 et remis leur rapport en décembre 2007. Puis un séminaire, présidé par Renée Zauberman, a réuni promoteurs, rapporteur général et rapporteurs nationaux pendant trois jours en janvier 2008 afin de présenter les rapports, de les discuter et d'en tirer des enseignements transversaux propres à nourrir le rapport de synthèse. Le rapporteur général a préparé un rapport intermédiaire et demandé aux rapporteurs nationaux d'introduire quelques modifications dans leurs contributions afin de tenir compte des discussions lors du -
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
séminaire. La version finale de ces rapports nationaux a servi de base à l'établissement du rapport général qui a été envoyé aux différents participants du séminaire puis validé par les promoteurs lors d'une réunion à l'Université de Bologne le 9 juillet 2008. On trouvera dans cet ouvrage le rapport de synthèse de Marcelo F. Aebi1 et les différents rapports nationaux. Outre cette édition en français publiée chez l'Harmattan dans la série Dévianceet Société,le livre fait également l'objet d'une édition en anglais chez VUBPress dans la série CriminologischeStudies. Dans les deux cas, l'édition a été préparée par Renée Zauberman qui a également révisé toutes les traductions.
1 Lequel a fait l'objet d'une diffusion séparée bilingue par le Forum européen pour la sécurité urbaine (Aebi,2009). 14
ENQUÊTES
DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTÉE EÙROPE*
EN
Marcelo F. Aebi Ce rapport est basé sur les rapports nationaux, les débats ayant eu lieu lors du séminaire de Paris et de la réunion de Bologne, les commentaires des correspondants nationaux, ainsi que sur les recherches bibliographiques menées par le rapporteur général. Il comprend donc également des références aux enquêtes de délinquance autoreportée menées dans des pays non représentés dans l'atelier. Il se concentre sur les enquêtes de délinquance autoreportée générales mais des études menées en vue de mesurer des comportements spécifiques, tels que l'usage de drogues ou le harcèlement à l'école, sont également abordées. Il comprend un débat portant sur les questions de terminologie, une brève synthèse des rapports nationaux, un aperçu historique du développement des enquêtes de délinquance autoreportée, une discussion sur les questions méthodologiques liées à cet outil de mesure de la délinquance ainsi qu'une analyse de l'impact des enquêtes de délinquance autoreportée sur les théories criminologiques et les politiques en matière de délinquance.
l - Problèmes
terminologiques
Les enquêtes de délinquance autoreportée sont des études au cours desquelles on demande à des individus - généralement des jeunes - de fournir des informations à propos de leurs comportements délinquants. Toutefois, la terminologie peut prêter à confusion pour deux raisons. Tout d'abord, les répondants donnent des informations non seulement sur la délinquance mais aussi sur leur style de vie en général, leurs attitudes concernant différents sujets, leur famille, leur école, leurs amis et de nombreux autres facteurs sociodémographiques. On pourrait donc considérer que la délinquance est la variable dépendante de ces enquêtes et que les répondants fournissent également un grand nombre d'informations sur des variables indépendantes censées être en rapport avec la délinquance. La seconde raison tient au fait que le concept de délinquance peut lui aussi être trompeur. Il va sans dire que la délinquance, comme tout autre concept, est une construction sociale. Toutefois, il faut souligner que dans la littérature criminologique il est utilisé dans un sens très large. En fait, une grande partie des comportements concernés par les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas considérés, dans la plupart des pays européens, comme
*
Traduction de l'anglais par Dina Figueiredo, révisée par Renée Zauberman.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
des infractions. Ces comportements englobent, par exemple, les fugues, l'école buissonnière ou la fraude dans les transports publics. Dans ce rapport, le terme « délinquance» est utilisé au sens large et couvre donc toutes sortes de comportements déviants ou antisociaux, même si ces derniers ne sont pas, définis comme infractions par le droit pénal. A ce propos, il est intéressant de souligner que dans les pays où l'on parle des langues dérivées du latin (par exemple, le catalan, l'italien, l'espagnol et le portugais), le terme « délinquance» a la même racine que le mot utilisé pour décrire une infraction. Nous avons, par exemple, "delincuencia" (délinquance) et "délito" (délit), en espagnol, et "delinquenza" et "delitto" en italien. C'est pour cette raison que dans ces pays le mot « délinquance » renvoie immédiatement à des comportements interdits par le droit pénal. En revanche, le Webster'sNew UniversalUnabridgedDictionary,définit la délinquance comme un « comportement illicite, illégal, ou antisocial ». Ainsi, dans les pays anglophones, le concept de « délinquance» est généralement associé à éventail d'actes bien plus large, allant des comportements déviants ou antisociaux aux infractions. Cette évolution distincte du terme « délinquance» - dérivé du latin delinquere (mal agir)! - , tient peut-être au fait que l'Angleterre a développé un système de commonlaw - basé sur les coutumes ou les décisions des tribunaux et non sur le droit écrit - et qu'elle l'a exporté dans ses anciennes colonies, tandis que les pays d'Europe continentale ont suivi le système légal romain ou civil basé sur le droit écrit, qui a conduit à l'introduction de codes criminels et d'une terminologie spécifique s'y rapportant. Dans ce contexte, la publication de Dei deli/Ii e dellepene (Beccaria, 1764) - traduite en français par Des délits et despeines - revêt une importance toute particulière. Cet ouvrage a inspiré de nombreuses réformes en matière de justice pénale un peu partout en Europe, et a également fortement influencé les leaders intellectuels de la révolution française. Ainsi, en 1795 - an IV du calendrier révolutionnaire -, la Convention nationale a voté son Codedesdélitset despeines, nom qui reprend le titre du livre de Beccaria. De fait, c'est sous ce même nom que le code pénal fut introduit par Napoléon Bonaparte en 1810. Ce code est considéré comme le tout premier code pénal et la plupart des codes européens votés au cours des années qui suivirent s'en sont inspirés. Ainsi, en Europe continentale, le terme « délinquance» était véritablement associé à une violation du droit pénal. Toutefois, le terme se!freporteddelinquenrystu4J ou se!frepo,rteddelinquenry SU17Jf!y (enquête de délinquance autoreportée) - inventé aux Etats-Unis, là où les premières enquêtes ont eu lieu - a été traduit littéralement dans les ! D'après le Webster's New Universal UnabridgedDictionary, le tenue latin delinquere(mal agir) a donné lieu au tenue latin tardif delinquentia(faute, crime). 16
Europe diverses langues latines européennes2, provoquant ainsi une certaine confusion quant au contenu de ce type d'enquête. Cette confusion s'est en fait aggravée car certains des comportements inclus, dès le départ, dans les enquêtes de d~linquance autoreportée3 américaines sont considérés, dans la plupart des Etats américains, comme des status offences,à savoir des infractions en rapport direct avec la condition personnelle (le statuI) du délinquant. Ceci signifie que tel comportement ne constituera pas une infraction s'il est commis par un adulte, il ne le sera que lorsque c'est un mineur qui en est l'auteur. On peut compter, parmi les infractions liées au statut, des comportements tels que l'absentéisme, les fugues, la consommation de cigarettes ou d'alcool par des mineurs. Dans la mesure où ils constituent un type d'infraction aux Etats-Unis, les chercheurs américains ont raison d'affirmer que les comportements inclus dans leurs enquêtes constituent des violations du droit pénal, mais la situation est totalement différente en Europe, là où ces derniers ne sont pas considérés comme des infractions.
II - Développement
des enquêtes de délinquance autoreportée en Europe
Dans ce chapitre, nous présentons un bref résumé des rapports nationaux, un aperçu de l'ISRD (International Se!f-RBported Delinquenry Stu4J;, Enquête internationale de délinquance autoreportée) et du projet ESP AD (European School Survry Project on Alcohol and Other Drugs, Programme d'enquête scolaire européenne sur la consommation d'alcool et d'autres drogues), ainsi qu'une vue d'ensemble d'enquêtes de délinquance autoreportée dans d'autres pays européens.
1 - Enquêtes de délinquance auto reportée en Finlande4 Le travail de terrain de la première enquête de délinquance autoreportée finlandaise a eu lieu en 1962, les résultats ayant été publiés au milieu des années 1960. Cette enquête faisait partie du Nordic Drqftee ResearchProgram (NDR, Programme scandinave de recherche sur les conscrits) qui 2 Par exemple, encuesta de delincuenciaautofTeveladaen espagnol, enquête de délinquance autoreportée en français et indaginesulla delinquen:?Jl autorivelataen italien. 3 Dans ce rapport, nous adoptons l'utilisation conventionnelle du terme « américain» pour parler des États-Unis d'Amérique, même si nous sommes parfaitement conscients que l'Amérique est un continent et que les États-Unis ne sont que l'un des pays de ce continent. 4 Ce chapitre s'inspire de Kivivuori (ce volume). 17
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
concernait d'autres pays scandinaves dans lesquels des enquêtes similaires étaient réalisées dans les années 1960. Cette technique fut rarement utilisée du milieu des années 1960 jusqu'aux années 1990. Toutefois, depuis lors, plusieurs enquêtes ont été menées. En outre, la Finlande a été le seul pays nordique à participer à la première ISRD en 1992, et a également participé à la deuxième en 2006. Dans les deux cas, l'enquête porte sur un échantillon de la population d'une ville (Helsinki), mais le pays a simultanément développé une série d'enquêtes nationales. Ainsi, en 1995, la Finlande a lancé la Finnish Self-Report Delinquenry Stuc!J (FSRD - enquête finlandaise de délinquance autoreportée) qui est réalisée périodiquement da!1s des établissements scolaires sur des échantillons d'élèves de classes de 3eme.Les derniers résultats disponibles renvoient à l'année 2004 (les données de la FSRD-2008 ont été recueillies récemment mais les résultats ne sont pas encore disponibles). Par ailleurs, depuis 2000/2001, la Finnish SchoolHealth Survry (enquête fInlandaise de santé menée dans les écoles) comporte également quelques questions de délinquance autoreportée. Il s'agit là d'une enquête réalisée à grande échelle et qui comprend des résultats au niveau municipal. Une analyse des tendances de 1995 à 2004 révèle une très forte baisse des atteintes aux biens (en particulier, des vols à l'étalage), une relative stabilité des infractions avec violence et une hausse de l'usage de drogues douces. La délinquance informatique ne fIgurait pas dans la FSRD, mais les résultats obtenus par la deuxième ISRD suggèrent que cette dernière est relativement courante. Si l'on tient compte du fait que les jeunes passent actuellement beaucoup plus de temps devant leur ordinateur, il est tout à fait possible d'imaginer un déplacement des atteintes aux biens dans des lieux publics vers une délinquance informatique. Par ailleurs, le pays a mené en 2006 une Young Male Crime Survry (YMCS - enquête de délinquance chez les hommes jeunes) avec le même questionnaire qui avait été utilisé en 1962 pour le Nordic DrtifteeResearchProgram. L'échantillon est composé de jeunes hommes qui effectuent la visite médicale de conscription et qui sont, par conséquent, légèrement plus âgés que les adolescents constituant la plupart des échantillons européens. La comparaison des résultats de 1962 et de 2006 révèle une baisse des vols sur le lieu de travail, de l'achat ou de la vente de biens volés et des vols à la roulotte; on constate aussi une curieuse stabilité du vol à l'étalage, et une hausse des désordres causés par l'abus d'alcool dans les lieux publics, de la conduite en état d'ivresse ainsi que des vols de bicyclettes. Ces tendances peuvent être expliquées par des changements dans la structure des opportunités, y compris une arrivée tardive des jeunes sur le marché du travail, une amélioration de la situation économique du pays et un accès plus libre à l'alcool. La Finlande a également participé à la Mare Balticum Youth Victimisation Survry (enquête de victimation chez les jeunes dans les régions de la Mer 18
Europe Baltique) qui a été réalisée en 2002-2003. Le questionnaire utilisé pour cette enquête comportait une échelle d'autodéclaration de délinquance. Enfin, le pays participe également aux enquêtes de l'ESP AD. Pour résumer, on peut dire qu'en Finlande les enquêtes de délinquance autoreportée ont été institutionnalisées et qu'elles constituent un outil courant de mesure de la délinquance. Elles jouent, de ce fait, un rôle dans l'élaboration des politiques en matière de délinquance. Par exemple, le ministère de la Justice finlandais a utilisé des données provenant d'autodéclarations pour son estimation de la situation et des tendances de la délinquance dans le pays. En outre, les résultats de la FSRD ont été pris en compte par les commissions de réforme du droit des mineurs délinquants ainsi que dans la planification du Finnish National ViolenceReduction Program (programme national finlandais de réduction de la violence).
2 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Suèdes Tout comme pour la Finlande, les origines des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède sont liées au Nordic Drqftee ResearchProgram. Le travail de terrain de la première enquête suédoise a été réalisé à la fin des années 1950 et les premiers résultats ont été publiés en 1960. Quelques autres enquêtes ont été menées au cours des années 1960 et au début des années 1970. La technique a été quelque peu abandonnée vers le milieu des années 1970 mais, depuis le début des années 1990, le pays mène régulièrement des enquêtes de ce type. Ainsi, en 1995, la Suède a mené une enquête nationale de délinquance autoreportée qui est, depuis 1999, réalisée tous les deux a~s. L'échantillon est national et varie de 5 000 à 10000 élèves de classes de 3eme. Une analyse des tendances de 1995 à 2005 démontre une baisse des vols et du vandalisme, ainsi qu'une stabilité relative de l'usage de drogues et des infractions avec violence. Une comparaison entre les premières enquêtes et les enquêtes les plus récentes révèle une baisse au niveau des taux de réponses: presque 100% dans les années 1960 contre 80% en 2006. Parallèlement, il faut signaler que les chercheurs suédois ont accordé une grande importance aux questions de méthodologie, réalisant ainsi des tests de fiabilité et de validité comportant des outils de mesure des effets de la supervision par l'enseignant et par le chercheur, de l'anonymat et du non-anonymat des répondants, des contrôles par test-retest, des observations des attitudes des
s Ce chapitre s'inspire d'Anders son (ce volume). 19
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
élèves pendant qu'ils remplissaient le questionnaire, des tests de différentes versions d'un même questionnaire et des entretiens de suivi. La Suède a également participé à la deuxième ISRD avec des échantillons urbains. Par ailleurs, des enquêtes de délinquance autoreportée locales ou régionales sont menées régulièrement sur des échantillons relativement importants d'élèves de lycée. Des enquêtes sur l'usage de drogues chez les jeunes sont également réalisées de façon régulière à l'aide de la technique d'auto déclaration. En résumé, la Suède est un pays où les enquêtes de délinquance autoreportée ont été institutionnalisées, constituant aujourd'hui un outil courant de mesure de la délinquance. Ainsi, les résultats des enquêtes nationales sont utilisés dans les débats politiques sur la délinquance et sa prévention. Leur influence sur les politiques publiques se manifeste surtout au niveau local.
3 - Enquêtes de délinquance
autoreportée
au Royaume-Uni
et en
Irlande6 Depuis le début des années 1960, trente enquêtes de délinquance autoreportée importantes - recueillant des données sur plus de 140 000 individus - ont été menées au Royaume-Uni et en Irlande. De plus, plusieurs études régionales et locales ont également été réalisées. L'Irlande du Nord, l'Angleterre et le Pays de Ga!les ont participé à la première ISRD, et l'Irlande, l'Irlande du Nord et l'Ecosse ont participé à la deuxième. La plupart des enquêtes de délinquance autoreportée ont été menées en Grande-Bretagne (et plus précisément en Angleterre), la plus connue d:entre elles étant probablement la CambridgeStu4J in Delinquent Development (Etude sur le développement des délinquants réalisée à Cambridge) qui couvre une période de quarante ans (1961-2004). Outre cette enquête longitudinale, deux autres grandes enquêtes transversales ont égaleme9-t été menées dans les années 1960 en Angleterre, au Pays de Galles et en Ecosse (1963) ainsi qu'à Londres (1967). La technique a été rarement utilisée dans les années 1970 et 1980, période à laquelle les seules enquêtes ont été réa~sées à Sheffield (1975), en Angleterre et au Pays de Galles (1983), et en Ecosse (1989). Puis, depuis les années 1990, on assiste à une explosion soudaine du nombre d'enquêtes de délinquance autoreportée. Ainsi, de nouvelles études longituginales telles que la PeterboroughAdolescent and Young Adult Development Stu4J (Etude sur le développement des adolescents et des jeunes adultes mt;née à Peterborough), l'Edinburgh Stu4J of Youth Transitions and Crime (l'Etude de la jeunesse comme période de transitions et de délinquance me6 Ce chapitre s'inspire de McVie (ce volume). 20
Europe née à Edimbourg), et la Be!fast Youth DevelopmentStutfy (Étude sur le développement des jeunes menée à Belfast) ont été lancées. Parallèlement, dans les années 2000, les enquêtes de délinquance autoreportée ont été introduites en République d'Irlande et institutionnalisées en Angleterre et au Pays de Galles avec l'arrivée de la OffendingCrime andJusticeSurof!}qui est une enquête transversale régulièrement répliquée, incluant pour partie un panellongitudinal et portant sur un échantillon de 12000 individus. Il en va de même pour l'Irlande du Nord où la Northern Ireland Crime and JusticeSurof!},enquête transversale régulièrement répliquée, porte sur un échantillon de 3 000 à 3 500 individus, y compris (en 2005) des personnes vivant dans des logements privés, des délinquants en liberté conditionnelle et des détenus. Au Royaume-Uni, l'augmentation du nombre d'enquêtes de délinquance autoreportée est peut-être due au fait que l'administration centrale, c'est-à-dire la principale source de financement de ces études, ait changé son attitude vis-à-vis de la délinquance en lançant des campagnes telles que « durs avec le crime, durs avec les causes du crime ». Le but était de développer une approche « preuves à l'appui» et, dans ce contexte, des données empiriques étaient bien évidemment nécessaires. L'un dans l'autre, le nombre et la diversité des enquêtes de délinquance autoreportée au Royaume-Uni sont impressionnants. De ce fait, les informations fournies par les enquêtes disponibles constituent véritablement une source d'inspiration pour l'élaboration des politiques publiques. Ainsi, la CambridgeStutfy in Delinquent Developmenta fortement influencé les responsables politiques et partiellement inspiré la réforme du système de justice des mineurs en mettant l'accent sur la détection précoce des comportements problématiques et des pratiques parentales inefficaces. En outre, les enquêtes de délinquance autoreportée menées au Royaume-Uni ont souvent été utilisées pour tester la validité et la fiabilité de cet outil de mesure de la délinquance, ainsi que pour le développement et la mise à l'épreuve des théories criminologiques.
4 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Allemagne7 En Allemagne, les premières enquêtes de délinquance autoreportée ont été réalisées à la fin des années 1960 et au début des années 1970 sur des échantillons locaux ou régionaux. Comme pour la plupart des pays, la vaste majorité des recherches allemandes basées sur ces enquêtes est centrée sur des populations adolescentes. Toutefois, depuis 1980, l'enquête ALLBUS (Allgemeine Bevijfkerungsum7 Ce chapitre s'inspire de Gôrgen et Rabold (ce volume). 21
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
frage der Sœ'dalwissenschciften, enquête de sciences sociales en population générale) est menée tous les deux ans et, depuis 1990, elle comporte quatre items liés à la délinquance autoreportée. Dans la mesure où cette enquête est basée sur un échantillon national de la population allemande, les répondants sont essentiellement des adultes. S'inspirant du modèle suisse, la technique de l'autodéclaration a également été utilisée avec des adultes pour l'évaluation de l'implication dans la délinquance des participants à des programme~ de prescription médicale d'héroïne. Etant donné que les premières enquêtes de délinquance autoreportée étaient menées dans différents Lander et à l'aide de méthodologies diverses, comparer leurs résultats n'était pas chose facile. Toutefois, au cours des années 1990, le KFN (KriminologischesForschungsinstitutNiedersachsen,Institut de recherche criminologique de Basse-Saxe) a élaboré un questionnaire d'auto déclaration de délinquance qui a, dès lors, été utilisé dans de nombreuses villes allemandes. De plus, dans certaines de ces villes, l'enquête KFN est utilisée de façon régulière. L'Allemagne est également l'un des rares pays européens où des études longitudinales basées sur des enquêtes de délinquance autoreportée sont disponibles. Ces études sont réalisées à l'échelle locale dans différentes villes et certaines d'entre elles proposent des comparaisons avec des données officielles. La plupart de ces études ont commencé dans les années 2000 mais, de 1977 à 1996, une étude longitudinale a suivi un groupe de 399 jeunes âgés de 13 à 25 ans. Finalement, l'Allemagne a également participé à la deuxième ISRD. En résumé, l'Allemagne a une longue tradition d'enquêtes de délinquance autoreportée, mais la technique n'a pas encore été institutionnalisée. Les enquêtes ont lieu au niveau local ou régional et, bien que le ministère de l'Intérieur allemand ait récemment ftnancé une enquête de vaste ampleur, les Lander allemands n'y ont pas tous participé. De par l'organisation fédérale du pays, il est difficile de prévoir si des enquêtes nationales seront menées à l'avenir. Comme ce fut le cas pour la Suisse, les résultats positifs des programmes de prescription médicale d'héroïne, mesurés à l'aide d'enquêtes de délinquance autoreportée, ont grandement influencé les politiques allemandes en matière de drogue. En dehors de ce cas, ces enquêtes n'ont pas encore eu de gros impact sur les politiques en matière de délinquance, même si elles sont régulièrement citées dans les rapports périodiques sur la sécurité publiés par le gouvernement allemand.
22
Europe
5 - Enquêtes de délinquance autoreportée aux Pays- Bas8 Aux Pays-Bas, les premières enquêtes de délinquance autoreportée ont été menées à la fin des années 1960, de nombreuses enquêtes ayant été réalisées au cours des années qui suivirent. Le pays a également participé à la première et à la deuxième ISRD. Actuellement, le WODC (WetenschappelijkOnderzoek- en Documentatiecentrum, Centre de recherches et de documentation scientifiques) mène, de façon systématique, des enquêtes de délinquance autoreportée sur des échantillons représentatifs d'adolescents néerlandais. L'enquête s'appelle la WODC Monitor et elle est réalisée tous les deux ans. Par ailleurs, le SCP (50ciaal en Culturee!Planbureau),Bureau de planification culturelle et sociale, un organisme public de recherche dans divers domaines des politiques publiques) et le NIBUD (Nationaallnstituut voorBudgetvoorlichtiniJ,Institut national néerlandais d'information budgétaire) financent également ce type d'enquêtes. Depuis le milieu des années 1980, les enquêtes de délinquance autoreportée sont utilisées pour tester différentes théories criminologiques telles que la théorie de l'association différentielle, la théorie de la désorganisation sociale, la théorie de la contrainte et la théorie du lien social. Les effets de la pauvreté, des pairs et du quartier ont également été étudiés. Par ailleurs, certains chercheurs ont testé la fiabilité et la validité de ces enquêtes ainsi que leur utilisation sur des échantillons constitués d'adultes. Comme on peut le constater, aux Pays-Bas, les enquêtes de délinquance autoreportée sont institutionnalisées, ayant une influence non seulement sur le monde académique mais aussi sur l'élaboration des politiques publiques.
6 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Belgique9 En Belgique, la première enquête de délinquance autoreportée a été menée en 1976 sur un échantillon local. Dans les années 1980, deux autres enquêtes ont été réalisées dans les deux zones linguistiques du pays. Le pays a participé à la première ISRD avec un échantillon de la population d'une ville (Liège) et à la deuxième avec des échantillons des habitants des deux régions linguistiques.
8 Ce chapitre s'inspire de Pauwels, Pleysier (ce volume). 9 Ibidem. 23
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Depuis les années 1990, aucune enquête de délinquance autoreportée représentative et à grande échelle n'a été menée de façon systématique, mais des recherches sont généralement réalisées sur des échantillons urbains. Ainsi, deux enquêtes basées sur des échantillons à grande échelle ont été menées dans la région flamande et à Bruxelles dans les années 2000. Toutefois, la création récente, par trois institutions, d'une plate-forme pour la recherche sur l'adolescence pourrait entraîner une mise en œuvre plus systématique de ces enquêtes. En résumé, les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas encore institutionnalisées en Belgique et il semblerait qu'elles ne jouent pas de rôle majeur dans l'élaboration des politiques en matière de criminalité. Néanmoins, elles ont été utilisées pour tester et développer des théories criminologiques.
7 - Enquêtes de délinquance
autoreportée
en ItalieJO
Mise à part une enquête de délinquance autoreportée de petite taille (N=198) menée à Milan et publiée en 1980, l'histoire de ces enquêtes en Italie est étroitement liée au projet ISRD et à la direction d'Uberto Gatti (professeur à l'université de Gênes) qui a coordonné la participation du pays aux deux premières vagues de ces études. L'Italie a participé à la première ISRD avec un échantillon de trois villes (Gênes, Messine et Sienne), le questionnaire ayant été réutilisé à Sienne au milieu des années 1990. Le pays a aussi participé à la deuxième ISRD avec un échantillon de 15 villes (N= 7278). En 2006, une enquête de délinquance autoreportée a également été utilisée pour mesurer l'implication dans la délinquance de jeunes étrangers vivant en Italie. Des recherches sur le harcèlement à l'école sont menées dans différentes villes et régions depuis le milieu des années 1990 à l'aide d'enquêtes de délinquance autoreportée. Dans ce contexte, le questionnaire de l'ISRD a parfois été associé à un questionnaire concernant spécifiquement le harcèlement à l'école. Depuis les années 1980, la technique de l'autodéclaration est également utilisée pour mesurer l'usage de drogues et la consommation d'alcool chez les jeunes. En bref, en Italie, les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas institutionnalisées et leurs résultats sont surtout utilisés par la communauté scientifique. Ces enquêtes ne jouent donc pas de rôle important dans l'élaboration des politiques publiques nationales. Toutefois, on sait qu'elles ont été utilisées à l'échelle locale dans la ville de Sienne.
10Ce chapitre s'inspire de Traverso, Cartocci, Traverso (ce volume). 24
Europe
8 - Enquêtes
de délinquance
autoreportée
en Francell
Parmi les pays traités dans cet aperçu, la France a été la dernière à introduire les enquêtes de délinquance autoreportée. La première étude de ce type a été menée en 1999 - et publiée en 2001 - sur des échantillons de deux villes. Le questionnaire était basé sur celui qui avait été utilisé lors de la première ISRD. En 2003, à l'aide de la même méthodologie, une deuxième enquête a été réalisée dans l'une des deux villes ayant fait l'objet de l'enquête de 1999. Finalement, en 2006, le pays a participé à la deuxième ISRD. Depuis le milieu des années 1990, la violence à l'école est également mesurée à l'aide de la technique de l'auto déclaration. Dans ce cas précis, l'enquête est basée sur un questionnaire axé sur la victimation, mais elle comprend également des questions sur la violence autoreportée. Le même questionnaire a, par la suite, été réutilisé dans d'autres pays, ce qui a permis d'établir des comparaisons internationales. Une étude récente se base sur des questions ouvertes concernant la violence à l'école et qui sont ensuite recodées par le chercheur. On peut facilement constater que les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas du tout institutionnalisées en France. Les résultats obtenus par les très rares enquêtes disponibles sont utilisés par la communauté scientifique mais ne jouent aucun rôle dans l'élaboration des politiques publiques. Les seules exceptions sont les enquêtes sur la toxicomanie citées par la nouvelle loi sur la prévention de la délinquance introduite en 2007.
9 - L'Étude Internationale de Délinquance Autoreportée (ISRD) A - L' ISRD-l Les origines du projet de l'ISRD remontent à 1988, lors d'une réunion d'experts qui s'est tenue aux Pays-Bas et qui a entraîné la publication d'un livre traitant des questions liées aux recherches internationales basées sur la technique de l'auto déclaration (Klein, 1989). Certains des experts ayant participé à cette réunion décidèrent de lancer le projet qui débuta officiellement en 1990. Celui-ci fut coordonné par le WODC (ministère de la Justice néerlandais), dirigé à l'époque par J osine Junger- Tas. La première étude (ISRD-1) avait trois principaux objectifs: comparer la prévalence et l'incidence des comportements délinquants dans les différents pays; contribuer à l'explication (des différences) des comportements délinquants; et contribuer à la solution des problèmes méthodologiIl Ce chapitre s'inspire de Carra (ce volume). 25
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
ques liés aux recherches internationales 0unger-Tas, 1994a, 2). L'étude reposait sur un questionnaire commun élaboré par un comité directeur constitué de chercheurs en criminologie et traduit dans chacune des langues nationalesl2. Le cadre théorique du questionnaire s'inspirait largement de la théorie du lien social (Hirschi, 1969), tandis que les questions sur la délinquance présentaient des similitudes avec celles utilisées lors de la National Youth Survry (Enquête nationale auprès des jeunes) et de la De1JverYouth Stu4J (Enquête auprès des jeunes menée à Denver) menées aux Etats-Unis (Elliott, Huizinga, 1989)13. Douze pays ont participé à cette étudel4. Quatre d'entre eux (Angleterre et Pays de Galles, Pays-Bas, Portugal et Suisse) ont utilisé des échantillons nationaux aléatoires; l'Espagne a contribué avec un échantillon urbain stratifié; l'Allemagne, la Grèce et l'Irlande du Nord ont utilisé des échantillons de la population d'une ville (Mannheim, Athènes et Belfast, respectivement) ; la Belgigue (Liège), la Finlande (Helsinki), l'Italie (Gênes, Messine, et Sienne) et les Etats-Unis (Omaha) ont participé avec des échantillons de la population scolaire urbaine. Hormis les pays ayant utilisé des échantillons d'écoliers, les participants à l'enquête étaient âgés de 14 à 2115ans. La collecte des données s'est déroulée en 1991 et 1992 et reposait sur des entretiens en face à face, sauf pour les pays qui avaient utilisé des échantillons d'écoliers et pour lesquels le questionnaire était autoadministrél6. La base de données de l'ISRD-1 n'est pas encore entièrement accessible aux chercheurs. Un bref résumé des résultats préliminaires a été présenté par Junger- Tas (1994b, 379), mais il a fallu plus de dix ans pour avoir une présentation détaillée des principaux résultats dans une publication de Junger-Tas, Haen Marshall, Ribeaud (2003). En voici un résumé: 12 On peut trouver le questionnaire anglais d'origine dans Junger-Tas, Terlouw, Klein (1994,387-441). 13 Selon Moffitt et aL (1994, 358), 80% des questions concernant la délinquance incluses dans les deux instruments (lSRD-1 et National Youth S urvry) se recoupaient. 14 Notre présentation de l'ISRD-1 est basée sur la principale publication la concernant Ounger- Tas, Terlouw, Klein, 1994). Les auteurs de cette publication citent treize pays car ils comptent la Nouvelle-Zélande. Toutefois, les données provenant de Nouvelle-Zélande concernent des individus âgés de 18 ans et ont été obtenues par une étude longitudinale qui n'a pas utilisé le questionnaire de l'ISRD mais plutôt l'instrument d'autodéclaration de délinquance élaboré par Elliott et Huizinga (1989) pour la National Youth S urvry et la Denver Youth Stu4J réalisées aux États-Unis (Moffitt et aL, 1994, 357) cités dans la note précédente. 15La Belgique a utilisé une approche mixte, associant un échantillon de population scolaire et un échantillon aléatoire constitué de personnes âgées de 18 à 21 ans. 16Toutefois, l'Italie a utilisé un échantillon de population scolaire mais le questionnaire était administré par entretiens en face à face. 26
Europe
.Les taux
de prévalence au cours de la vie sont étonnamment similaires dans tous les pays participants. Toutefois, si l'on se penche sur la nature des infractions, on constate des disparités évidentes entre pays. Les atteintes aux bie~s sont plus nombreuses dans les pays européens du Nord-Ouest et aux Etats-Unis (Omaha), ce qui confirme l'idée basée sur la théorie des opportunités - selon laquelle ces taux seraient plus importants dans les pays les plus riches. Des taux élevés d'infractions avec violence ont été enregistrés aux , Etats-Unis, en Angleterre et au Pays de Galles, en Espagne et en Finlande (Helsinki). Des taux élevés d'usage de drogues (essenti~llement) douces ont été constatés en Angleterre et au Pays de Galles, aux Etats-Unis, en Irlande du Nord (Belfast) et en Suisse. Les Pays-Bas qui pratiquent une politique de tolérance en matière de possession et d'usage de drogues douces occupaient une position moyenne sur l'échelle des taux se rapportant à l'usage de drogues. Dans tous les pays, le comportement délinquant atteint son pic entre 14 et 18 ans. Le pic d'âge était de 15 ans pour le groupe anglo-saxon et de 16 ans pour les autres groupes. Le pic d'âge varie selon le type d'infraction. Par exemple, le pic d'âge pour le vandalisme était nettement inférieur (entre 14 et 15 ans) à celui enregistré pour l'usage de drogues. L'âge d'entrée dans la délinquance varie selon les groupes. En ce qui concerne le vandalisme, l'âge le plus bas a été enregistré en Europe du Sud. Par contre, pour ce qui est des atteintes aux biens, l'âge le plus bas a été constaté en Europe du Nord-Ouest. C'est dans les pays anglo-saxons que l'on a enregistré les âges les plus bas de début des infractions avec violence et de l'usage de drogues. Les délinquants sérieux ont tendance à entrer dans la délinquance plus tôt que ceux qui sont moins impliqués dans ce type de comportement. Les taux de prévalence et la fréquence des comportements délinquants sont plus faibles chez les filles que chez les garçons. Toutefois, les disparités de genre varient selon le type de délinquance, et les groupes de pays. Ces disparités sont moins importantes pour les atteintes aux biens et l'usage de drogues, étant plus prononcées lorsqu'il s'agit d'infractions graves et avec violence. En outre, les disparités de genre sont plus faibles en Europe du Nord-Ouest que dans d'autres pays, fait qui est peut être lié aux taux élevés d'atteintes aux biens et de vandalisme enregistrés dans cette zone. La rupture de la cellule familiale ne joue un rôle important que si elle entraîne l'absence du père. Cependant, l'absence du père est étroitement
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
liée au comportement délinquant dans le groupe anglo-saxon et en Europe du Sud, mais pas en Europe du Nord-Ouest. Les rapports avec les parents ne sont pas liés à la délinquance en général mais ils sont, dans tous les groupes, liés à la délinquance grave et à l'usage de drogues. Dans tous les pays, les filles sont plus surveillées que les garçons. Contrairement aux garçons, les rapports des filles avec leurs parents ont tendance à se détériorer plus avec l'âge. D'un autre côté, les filles participent beaucoup plus aux sorties familiales que les garçons. L'absentéisme et le fait de ne pas aimer l'école sont liés à tous les types de délinquance dans tous les groupes nationaux. Le redoublement, s'il n'est pas lié à la petite délinquance, semble en revanche être lié à la violence, à la délinquance grave et à l'usage de drogues chez les garçons, mais pas chez les filles. L'appartenance à un groupe de pairs est liée à l'âge, à l'inscription à l'école, au fait de ne pas aimer l'école, au contrôle informel des parents et à la non participation aux sorties familiales. En général, les délinquants passent la plus grande partie de leur temps libre avec leur groupe de pairs, tandis que les non délinquants passent beaucoup plus de temps avec leur famille Ounger-Tas, Haen Marshall, Ribeaud, 2003, 139-142).
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B - L' ISRD-2 Une première réunion d'experts souhaitant participer à la deuxième édition de l'ISRD s'est tenue lors de la conférence annuelle de la Société Européenne de Criminologie de 2003, à Helsinki. Un comité directeur a été constitué et, au cours des mois suivants, ont été élaborés la conception de l'enquête ainsi que le questionnaire révisé. Ce questionnaire a ensuite été traduit dans chacune des langues nationales. La collecte des données a eu lieu en 2006 dans trente pays17 - dont vingt-quatre européens - et une première publication comprenant des chapitres nationaux est attendue pour 2009. Toutefois, certains pays ont déjà publié leurs résultats nationaux. L'ISRD-2 porte sur des échantillons de ,la populatio~ scolaire constitués d'au moins 2000 élèves - de la seme à la 3erne - par pays. L'échantillonnage est principalement à base urbaine avec un minimum de cinq villes comprenant une zone métropolitaine, une ville de taille moyenne 17 Arménie, Aruba, Autriche, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Canada, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Allemagne, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lituanie, PaysBas, les Antilles, Irlande du Nord, Norvège, Pologne, Portugal, Russie, Écosse, Slovénie, Surinam, Suède, Suisse, États-Unis et Vénézuéla, 28
Europe et trois petites villes en zone rurale. Cette conception permet de réaliser des analyses hiérarchiques linéaires multi-niveaux (Raudenbusch, Bryk, 2002), en utilisant les élèves comme unités de niveau 1 et les villes comme unités de niveau 2. Toutefois, certains pays ont utilisé des échantillons nationaux aléatoires extraits de listes de toutes les classes du pays. Ces pays ont suréchantillonné certaines zones urbaines ou rurales afin de pouvoir établir des comparaisons avec les autres pays. La majorité des pays a utilisé les questionnaires papier autoadministrés remplis à la main en classe par les élèves, mais certains pays (comme la Suisse) ont choisi la technique de l'entretien personnel assisté par ordinateur ou de l'entretien autoadministré assisté par ordinateurl8. Le questionnaire de l'ISRD-2 peut être considéré comme une version revue et corrigée de celui qui avait été utilisé pour l'ISRD-1. Ceci paraît tout à fait logique si l'on garde à l'esprit que l'un des objectifs du projet est de parvenir à la comparabilité des deux études. Toutefois, quelques modifications majeures ont tout de même été apportées. De nouvelles infractions ont été ajoutées au questionnaire (par exemple, les infractions informatiques) et la formulation de certaines questions a été modifiée. L'instrument comporte aussi une brève enquête de victimation. Le cadre théorique garde les variables liées à la théorie du lien social, mais le nouveau questionnaire comprend un résumé de l'échelle de l'autocontrôle de Grasmick (Grasmick et al., 1993) qui permet la mise à l'épreuve de la théorie générale de la délinquance - ou théorie de l'autocontrôle - élaborée par Gottfredson et Hirschi (1990), ainsi que des questions se rapportant à la théorie de l'apprentissage social et aux variables du style de vie et qui permettent de mettre à l'épreuve la théorie des opportunités. Des informations concernant des événements de la vie quotidienne ainsi que sur le milieu scolaire et de voisinage sont également demandées. L'étude comprenait de plus, un petit questionnaire destiné aux interviewers et portant sur les conditions de l'administration de l'enquête, ainsi qu'un questionnaire destiné aux professeurs dont les classes faisaient l'objet de l'étude. La plupart des pays ont utilisé le logiciel Epidata pour saisir les données issues des questionnaires. De ce fait, le nom des variables a été standardisé, simplifiant ainsi la construction d'une base de données internationale qui constituera, à l'avenir, un outil majeur pour la recherche européenne. Pour conclure sur l'ISRD, il convient de dire que même si l'étude n'a pas été institutionnalisée au niveau européen - l'ISRD-1 et l'ISRD-2 ont été 18Les différentes techniques utilisées pour mener les enquêtes de délinquance autoreportée seront abordées i,gra, dans la partie consacrée aux méthodes d'administration. 29
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
fInancées dans chaque pays par des sources locales ou avec l'aide flnancière d'un autre pays européen19 - la création d'un comité directeur et d'un large consortium de chercheurs est la preuve que ce projet se poursuivra dans l'avenir.
10 - Pro~amme d'enquête européenne sur la consommation d'alcool et d'autres drogues auprès de jeunes scolarisés (ESP AD) Le succès des enquêtes par auto déclaration portant sur l'abus de substances (tabac, drogues et alcool) tient certainement au fait que même les personnes les plus sceptiques vis-à-vis des enquêtes doivent admettre que les statistiques offlcielles ne fournissent aucune information valide quant à l'importance de ce phénomène. C'est dans cette perspective que, au milieu des années 1980, le Conseil de l'Europe a réuni un groupe d'experts dont la tâche était d'élaborer un questionnaire commun sur l'abus de substances. Fort de l'expérience de ce groupe, le CAN (CentralfOrbundetjOr alkohol- och narkotikaupp!Jsning,Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues) a, en 1993, lancé le programme ESPAD. La première enquête a eu lieu en 1995 et, depuis lors, des données sont recueillies tous les quatre ans. Les derniers résultats disponibles se rapportent à l'enquête de 2003. Les résultats obtenus par l'enquête de 2007-2008 ne devaient être rendus publics que fln 2008. Le projet ESP AD a bénéfIcié du soutien fInancier du Groupe Pompidou au Conseil de l'Europe, du ministère suédois de la Santé et des Affaires sociales et de l'OEDT (Observatoire européen des drogues et des toxicomanies). Toutefois, la collecte de données à l'intérieur des frontières des différents pays est flnancée par des sources nationales. Au ill des années, le nombre de pays participant au projet ESP AD a augmenté. Ces pays étaient au nombre de 23 en 1995, 30 en 1999, 35 en 2003 et 43 en 2007-2008. En effet, tous les pays représentés à l'atelier de Paris (sur les enquêtes de délinquance autoreportée) y participent. L'enquête repose sur un questionnaire commun portant sur le tabac, l'alcool et l'usage de drogues illicites. Les données sont recueillies dans des établissements scolaires, par le biais de questionnaires administrés en groupes. Les échantillons sont constitués d'élèves de 15-16 ans, bien que certains pays incluent également des élèves de 17-18 ans. Hormis quelques rares exceptions, ces échantillons sont représentatifs de la nation. Pour les chercheurs, l'un des grands avantages du projet ESP AD tient au fait que les principaux résultats soient disponibles sur un site Web 19Par exemple, la Suisse a, en partie, financé la participation à l'enquête de l'Arménie et de la Bosnie-Herzégovine. 30
Europe gratuit [www.espad.org], où il est possible de télécharger des rapports et de générer des graphiques des résultats-clés. Voici un résumé des principaux résultats de l'enquête ESPAD de 2003, selon Hibell et al. (2004, 22) : o On constate que la consommation fréquente d'alcool a la prévalens.e la plus élevée chez les élèves des pays de l'Europe de l'Ouest tels que les lIes britanniques, les Pays-Bas, la Belgique, mais aussi l'Autriche, la République tchèque et Malte. Très peu d'élèves boivent aussi souvent dans les pays de l'Europe du Nord. o La prévalence de la consommation de bière est plus élevée en Bulgarie, au Danemark, aux Pays-Bas et en Pologne, tandis que celle de la consommation de vin est plus élevée dans les pays producteurs comme l'Autriche, la République tchèque, la Grèce, l'Italie, Malte et la Slovénie. o La consommation de spiritueux est moins uni~orme, avec des taux de prévale1}ce élevés dans des pays aussi divers que les lIes Féroé, la Grèce, l'Irlande, l'lIe de Man, Malte et le Royaume-Uni. o L'état d'ivresse semble être plus prévalent qans les pays de l'Europe de l'Ouest, comme le Danemark, l'Irlande, l'lIe de Man et le Royaume-Uni. Très peu d'élèves déclarent des états d'ivresse fréquents dans les pays méditerranéens tels que Chypre, la France, la Grèce, le Portugal, la Roumanie et la Turquie. o
L'usage
de drogues
illicites est dominé
par la consommation
de
marijuana ou de haschisch. Un usage fréquent est principalement enregistré dans les pays de l'Europe centrale et de l'Europe de l'Ouest, où plus d'un tiers des jeunes en ont fait l'expérience. Les pays à.taux de prévalence élevés sont la République tchèque, la France, l'Irlande, l'lIe de Man, la Suisse et le Royaume-Uni. Les pays à faibles taux de prévalence se trouvent en Europe du Nord et en Europe du Sud (Hibell et al., 2004, 22). Concernant les tendances enregistrées pour la période allant de 1995 à 2003, les conclusions de Hibell et al. (2004, 128) sont les suivantes: Pour résumer, l'évolution des tendances au cours des huit ans de l'histoire du projet ESP AD indique que l'usage du tabac reste à peu près au même niveau ou qu'il a baissé dans une grande partie des pays. o
o
En ce qui concerne
l'alcool, une consommation
inchangée
ou
quelque peu en baisse a été enregistrée dans les pays de l'Europe de l'Ouest. En revanche, c'est en Europe de l'Est que des augmentations de cette consommation ont surtout été constatées. o L'usage de drogues est toujours dominé par la consommation de cannabis. Les pays où des taux de prévalence élevés avaient été enregistrés en 1999 arrivent toujours en tête en 2003, mais on observe une tendance croissante très nette dans les pays de l'Europe de l'Est. Il est également évi-
31
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
dent que de plus en plus d'élèves peuvent accéder facilement au cannabis dans de nombreux pays européens.
III - Aperçu historique des enquêtes de délinquance auto reportée Après avoir présenté un bilan des enquêtes de délinquance autoreportée dans différents pays européens ainsi que quelques projets européens reposant sur la technique d'autodéclaration, ce chapitre propose maintenant un aperçu de l'évolution historique de cet outil de mesure de la délinquance. Dans le domaine criminologique, les origines de la première utilisation de la technique d'autodéclaration ,pour mesurer la délinquance remontent aux travaux de Porterfield, aux Etats-Unis, dans les années 1940. La technique a été améliorée au cours des années 1950 et une grande étape a été franchie en 1957, lorsque Nye et Short ont présenté la première échelle de délinquance de Guttman élaborée à partir d'une enquête de délinquance autoreportée. Comme nous l'avons déjà expliqué ailleurs (Aebi, 2006), Guttman (1950) a mis au point, dans le cadre du projet The American Soldier in World War II, un scalogramme permettant de combiner, dans un tableau à N colonnes et N rangées, les réponses de chaque personne à des questions bien précises sélectionnées dans un questionnaire. Pour simplifier un peu les choses, ces questions constituent ce que l'on appelle communément une échellede Guttman. En effet, la sélection des questions est l'élément-clé de la construction de l'échelle parce que celles-ci doivent mesurer une dimension unique et être classées par ordre hiérarchique en accord avec le principe selon lequel une réponse affirmative à une question implique une réponse affirmative à des questions figurant plus bas dans l'échelle. Par exemple, logiquement, la personne qui donne une réponse affirmative à la question "fumez-vous plus de 15 cigarettes par jour ?" devrait aussi répondre par l'affirmative aux questions "fumez-vous plus de 10 cigarettes par jour?" et "fumez-vous plus de 5 cigarettes par jour ?". Ainsi, en connaissant le nombre de réponses affirmatives, le chercheur peut identifier les questions pour lesquelles la réponse a été affirmative. En criminologie, une échelle de Guttman classe les infractions de la moins grave à la plus grave. Toutefois, comme les échantillons sont généralement constitués par des jeunes allant au lycée, il est très difficile d'élaborer une telle échelle sans inclure des comportements déviants anodins tout en bas de celle-ci. Par conséquent, Nye et Short (1957) ont sélectionné les sept items suivants - présentés ici du moins grave au plus grave - parmi les vingtet-un comportements abordés dans leur questionnaire: conduire sans permis, voler des petits articles (valant moins de deux dollars), acheter ou boire de la bière, du vin ou des spiritueux, rater les cours sans raison valable, avoir des rapports sexuels avec une personne du sexe opposé, endommager ou
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Europe détruire volontairement des biens publics ou privés et défier ouvertement l'autorité parentale. Les chercheurs ont été contraints de renoncer à des items tels que les fugues et le vol d'articles de valeur moyenne (entre deux et cinquante dollars) car ces infractions étaient commises par moins de dix pour cent de l'échantillon. Leur scalogramme tenait également compte de la fréquence du comportement selon quatre catégories Gamais, une ou deux fois, plusieurs fois, et très souvent). En fait, on voit ici un bel exemple de corrélation entre la science et la technologie. Dans les années 1950, l'analyse des données prenait beaucoup de temps et il était quasiment impossible de réaliser des analyses statistiques sophistiquées. L'échelle de Guttman était une innovation technique qui permettait d'améliorer la qualité de l'analyse de façon relativement rapide et peu coûteuse. En effet, l'article de Nye et Short (1957) peut être considéré comme une déclaration en faveur de l'utilisation de cette échelle dans la recherche criminologique en vue de dépasser les dichotomies simplistes entre délinquants et non délinquants. La plupart des chercheurs ont suivi leur avis et, tout comme il est très difficile depuis le milieu des années 90 de trouver un article empirique sans régression logistique - et il semblerait que dans les années 2000 une analyse multi-niveaux avec classification hiérarchique soit un must pour toutes les recherches -, dans les années 1960, la plupart des articles comprenaient une analyse basée sur des échelles de Guttman. Le problème tient au fait que les résultats des échelles de Guttman ont été utilisés pour placer les répondants dans différents groupes et que, très souvent, on a l'impression que ceuxqui sont classés comme délinquants sérieux ne le sont pas vraiment et sont plutôt des jeunes déviants, tout simplement. Quoi qu'il en soit, quelques années plus tard seulement, les enquêtes de délinquance autoreportée ont fait leur apparition en Europe. Dans les pays scandinaves, les premières enquêtes de ce genre ont été menées dans le cadre du Nordic Drqftee Rtsearch Program et le premier travail de terrain a eu lieu en Suède en 1959 et en Finlande en 1962. Au Royaume-Uni, la technique a été adoptée en 1961 par la Cambridge Stu4J in Delinquent Development (1961-2004), qui était la première étude longitudinale européenne de ce type, mais elle est également utilisée dans des études transversales depuis 1963. En Allemagne et aux Pays-Bas, les premières enquêtes de délinquance autoreportée ont été menées à la fin des années 1960, tandis qu'en Belgique la première enquête de ce genre a eu lieu en 1976. En Italie, une enquête de petite ampleur a été réalisée en 1980, mais ce n'est que lors de la participation du pays à la première ISRD, en 1992, que la technique a été utilisée sur
33
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
des échantillons plus importants. En France, enfin, la première enquête de délinquance autoreportée a été menée à la fIn des années 19902°. Il est possible d'analyser l'évolution des enquêtes de délinquance autoreportée en Europe à l'aide des catégories proposées par Kivivuori (2009) pour les pays scandinaves. On peut ainsi distinguer trois périodes: la première va des années 1960 jusqu'au milieu des années 1970 et correspond au moment où les premières enquêtes étaient menées dans de nombreux pays. La deuxième période, pendant laquelle la technique était rarement utilisée, va du milieu des années 1970 jusqu'à la fin des années 1980. Et la troisième période Gusqu'à nos jours) correspond à une espèce d'âge d'or de ce type d'enquêtes avec l'élaboration du projet ISRD au niveau européen en 1992 qui a permis à des pays tels que l'Italie, le Portugal, l'Espagne et la Suisse de mener leurs premières enquêtes nationales ou à grande échelle -, une nette augmentation du financement de ces projets au Royaume-Uni, et leur institutionnalisation dans des pays comme la Finlande, la Suède, les Pays-Bas, l'Angleterre et le Pays de Galles, et l'Irlande du Nord. Afin de comprendre cette évolution, il faut toujours avoir à l'esprit la corrélation entre la science et la technologie. Ce lien apparaît de façon plus évidente dans le domaine des sciences naturelles. Par exemple, la révolution galiléenne aurait été impossible sans l'aide des premiers télescopes (.Morin, 1990), et Pasteur n'aurait pas pu - tout comme Semmelweiss, quelques années auparavant (Hempel, 1966) - développer ses théories sans le microscope. Plus récemment, le développement de télescopes très puissants a permis aux chercheurs de découvrirdes galaxies et des planètes que l'on ne pouvait pas voir avant, ce qui a entraîné de gros bouleversements dans les théories astronomiques. Parallèlement, afin de parfaire leurs théories, les chercheurs requièrent des instruments plus puissants et participent à leur élaboration. Ceci engendre un phénomènede rétroactionentre science et technologie (.Morin, 1990, 60) que l'on peut constater lors de l'analyse de l'évolution des outils de mesure de la délinquance et des théories du crime (Aebi, 1999, 2006 ; Aebi, Jaquier, 2008). Par exemple, le développement des enquêtes de victimation dans les années 1970 a permis l'élaboration de la théorie du style de vie (Hindelang, Gottfredson, Garofalo, 1978); mais, avant ça, le développement des enquêtes de délinquance autoreportée avait également joué un rôle majeur dans l'évolution des théories criminologiques.
20
Il est difficile d'écrire sur l'histoire des enquêtes de délinquance autoreportée en Europe sans citer le nom de Josine Junger-Tas qui a mené la première enquête en Belgique en 1976, encouragé très activement ce type d'enquête aux Pays-Bas lorsqu'elle était à la tête du WODC pendant les années 1980, et qui a été l'une des principales promotrices des deux ISRD, en 1992 et en 2006. 34
Europe Comme nous l'avons déjà évoqué, les premières enquêtes de délinquance autoreportée comprenaient de nombreux comportements problématiques et d'infractions triviales. Ces derniers étaient admis par la grande majorité des répondants, ce qui mettait en cause toutes les théories criminologiques antérieures: le criminel type n'était plus un jeune homme des zones urbaines appartenant à une minorité ethnique. En effet, la criminalité semblait normale21.De plus, si tout le monde était engagé dans la délinquance, la surreprésentation de certaines catégories de la population constatée dans les statistiques officielles ne pouvait être expliquée que par une réaction différenciée du système de justice pénale. Cette interprétation a également été soutenue par un article très influent de Kitsuse et Cicourel (1963) sur les limites et les biais des statistiques officielles. Ces conclusions ont joué un rôle majeur dans l'élaboration de la théorie de l'étiquetage dans les années 1960 et de la criminologie marxiste au début des années 1970. Toutefois, la technique d'auto déclaration ne cessant d'être améliorée, il devint très vite évident que la délinquance grave n'était pas normale. Tout comme l'affirme Kivivuori (2009) : Toutefois, les données du NDR recélaient des résultats qui pouvaient contredire l'inteprétation de la « délinquance comme normalité )). Par exemple, on constatait que la probabilité d'élucidation par la police reflétait l'intensité de la délinquance (Christie, Andenaes, S kirbekk, 1965). Nils Christie, l'un des pionniers de la recherche sur la délinquance autodéclarée scandinave, a fait une mise en garde claire: la rhétorique de la délinquance comme normalité, si séduisante fût-elle, ne devait erre poussée jusqu'à l'absurde (Christie 1966 [1964 J,59 J. Il continua toutefois lui-même à utiliser l'argument de la normalité (Christie 1975, 73). Ainsi, l'existence obstinée du délinquant chronique hanta les premiers chercheurs
du NDR Parallèlement: L'esprit de l'époque prit un virage antipositiviste. La conception du NDR avait reflété l'influence d'une science sociale américaine orientée vers l'emPirisme. Cet accent perdit beaucoup de son attrait vers laJin des années 1960 lorsque les chercheursvoulurent s'engagerpolitiquement et se mirent à critiquer les méthodes quantitatives (Kivivuori, 2009).
La situation scandinave décrite par Kivivuori n'était probablement pas très différente de celle que l'on pouvait trouver dans les autres pays de 21 L'hypothèse
de la normalité de la délinquance avait déjà été posée par Durkheim (1988 [1895], 160) au XIXe siècle. Toutefois, Durkheim considérait le crime comme quelque chose de normal au sens où il est difficile d'imaginer une société sans déviants; et comme les recherches l'ont démontré, le crime n'est pas normal au sens où tout le monde commettrait des infractions graves. 35
Délinquance
et déviance autoreporlées en Europe
l'Europe de l'Ouest. Au début des années 1970, une grande majorité de la nouvelle génération des chercheurs européens en sciences sociales était fascinée par l'émergence du paradigme de la réaction sociale. Ils ont ainsi concentré leurs efforts sur l'étude de la réaction sociale vis-à-vis de la délinquance et du processus d'étiquetage. Par conséquent, bien que l'on puisse trouver quelques exceptions notables, les recherches basées sur des enquêtes de délinquance autoreportée étaient plutôt rares à cette époque. Curieusement, en 1977, une analyse réalisée par Farrington à l'aide des données de délinquance autoreportée de la Cambridge Stucfy in Delinquent Development fournissait quelqu'appui à la théorie de l'étiquetage, même si elle démontrait également que l'activité policière n'était pas aussi arbitraire que certains chercheurs le pensaient dans la mesure où les jeunes approchés par la police étaient ceux qui étaient le plus engagés dans la délinquance, selon les mesures d'auto déclaration (Farrington, 1977). Ce résultat avait également été constaté par Christie, Andenaes, Skirbekk (1965) quelques années plus tôt sur un échantillon scandinave, mais il a rarement été évoqué par Christie luimême. Au début des années 1990, la situation a radicalement changé. Depuis lors, le nombre d'enquêtes de délinquance autoreportée menées en Europe a augmenté à une allure impressionnante. Actuellement, ces enquêtes sont réalisées dans tous les pays de l'Europe de l'Ouest mais aussi, grâce au projet de l'ISRD-2, dans certains pays d'Europe centrale et d'Europe de l'Est. On peut expliquer cette évolution de plusieurs façons différentes mais, selon nous, il existe trois facteurs principaux: * Les progrès dans le domaine de la technologie informatique: nous insistons ici à nouveau sur le lien qu'il existe entre science et technologie. Depuis les années 1990, il est possible de réaliser toutes les analyses statistiques d'une grande base de données à l'aide d'un seul Pc. Ceci implique une réduction des coûts liés aux recherches et du temps nécessaire à l'élaboration d'un rapport final. * Un changement des attitudes envers la délinquance et la sécurité dans les pays développés22 : on sait aujourd'hui de façon certaine que la plupart des pays développés sont devenus plus punitifs depuis les années 1990. De plus, bon nombre de ces pays alimentent des débats interminables entraînant parfois des modifications du code pénal - sur la délinquance des jeunes et la façon dont ces derniers devraient être traités par le système de justice pénale. Les causes de ce changement sont probablement doubles: il y a eu, d'un côté, une réelle augmentation de la délinquance dans la plupart des pays développés au cours de la deuxième moitié du :xxe siècle (Aebi, 22 Garland (2001) a réalisé une analyse intéressante de certains aspects de ce changement en Angleterre et aux États-Unis. 36
Europe 2004, et référence citée) ; de l'autre, les politiciens ont remis à l'ordre du jour le débat sur la délinquance et la sécurité, amplifiant ainsi le phénomène et sollicitant (et finançant des recherches sur) des données sur la criminalité et la délinquance. L'idée était d'introduire des réformes politiques basées sur une approche « preuve à l'appui» même si, bien souvent, elle semblait cacher des objectifs purement électoraux. * Un changement dans le principal paradigme des recherches criminologiques : Thomas Kuhn (1970, 15) doutait de l'existence de paradigmes dans le domaine des sciences sociales. De ce fait, il est probablement impossible de leur appliquer son concept des révolutions scientifiques. Pour ce qui est des sciences naturelles, un nouveau paradigme remplace totalement l'ancien (par exemple, aucun scientifique digne de ce nom ne dirait aujourd'hui que la conception de Newton est supérieure à celle d'Einstein). Par contre, en ce qui concerne les sciences sociales, il n'y a pas eu 4e remplacement de paradigmes mais plutôt une addition de paradigmes. A la fin des années 1960, le paradigme de la réaction sociale a été introduit sur la scène criminologique mais il n'a jamais remplacé les paradigmes précédents et n'est, aujourd'hui, qu'un paradigme parmi tant d'autres. Toutefois, au cours des années 1970 et au début des années 1980, la plupart des criminologues européens ont adhéré au paradigme de la réaction sociale, se montrant assez réticents vis-à-vis des types de recherches empiriques pouvant être étiquetés comme positivistes23. La situation a changé dans les années 1990, lorsqu'une nouvelle génération de criminologues, formés à l'utilisation des ordinateurs personnels, est entrée en scène et a commencé à mettre l'accent sur des explications alternatives à la délinquance qui s'appuyaient sur des recherches n'appartenant pas au courant dominant des années 1980 et pouvaient être mises à l'épreuve au moyen d'enquêtes de délinquance autoreportée. Ainsi, dans les années 1990, le coût de la recherche était relativement plus faible qu'auparavant, dans certains pays, les politiciens étaient prêts à la financer, et il y avait toute une nouvelle génération de criminologues prêts à s'en charger. De ce fait, les enquêtes de délinquance autoreportée sont devenues un outil de mesure reconnu de la délinquance juvénile en Europe, et c'est pourquoi il convient d'aborder maintenant leur méthodologte. 23 Le ralentissement des enquêtes de délinquance autoreportée pendant cette période (fin des années 1970 et début des années 1980) peut également avoir été provoqué par le développement concomitant des premiers programmes européens d'enquêtes de victimation importants en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Suède: l'énergie investie dans cette innovation a peut-être été détournée des enquêtes de délinquance autoreportée. 37
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
IV - Méthodologie Plusieurs auteurs ont identifié les principaux problèmes méthodologiques liés à l'utilisation des enquêtes de délinquance autoreportée. Parallèlement, bon nombre des rapports nationaux déjà présentés comportent des réflexions à ce sujet. Ce chapitre propose un bref résumé de ces problèmes en se basant sur les chapitres nationaux et les écrits de Hindelang, Hirschi, Weiss (1981); Aebi (1999, 2006); Junger-Tas, Haen Marshall (1999); Thornberry, Krohn (2000) ; Aebi, Jaquier (2008). 1 - Le contenu
des enquêtes
de délinquance
autoreportée
Généralement, une enquête de délinquance autoreportée type comporte des questions sur les comportements problématiques, les atteintes aux biens, les infractions avec violence, l'abus de substances, la fraude et la malhonnêteté.
A - Comportements
problématiques
Ce sont des comportements illicites ou antisociaux mais qui ne sont généralement pas punis par le droit pénal. Des exemples typiques sont l'absentéisme scolaire, les fugues, la cigarette, la consommation d'alcool par les mineurs, et la contestation de l'autorité parentale. Dans les premières enquêtes américaines, le fait d'avoir des rapports sexuels avec une personne du sexe opposé figurait également parmi les items des échelles de délinquance autoreportée (voir Nye, Short, 1957). Comme nous l'avons déjà évoqué, l}>rsque les enquêtes de d~linquance autoreportée ont été introduites aux Etats-Unis, la plupart des Etats considéraient ces comportements comme des infractions liées au statut. De ce fait, ces comportements ont été intégrés dans ce type d'enquêtes et, par la suite, dans les échelles de délinquance élaborées à partir des résultats obtenus par ces enquêtes. Nous avons déjà vu que l'échelle de délinquance proposée par Nye et Short (1957) comportait essentiellement des comportements problématiques et des infractions triviales. Plus tard, l'échelle de délinquance élaborée par Erickson (1972) englobait huit comportements dont les quatre suivants: fumer, acheter des cigarettes, boire de la bière, du vin ou des spiritueux et acheter de la bière, du vin ou des spiritueux. Bien entendu, ces comportements sont néfastes pour la santé des adolescents mais, d'un point de vue européen, ils ne peuvent pas être considérés comme des infractions. Toutefois, dans la mesure où les enquêtes de délinquance autoreportée européennes ont été inspirées des recherches américaines, certains 38
Europe de ces comportements ont été inclus - et le sont toujours - dans de nombreux questionnaires européens. Par conséquent, les chercheurs doivent être particulièrement prudents lors de l'analyse des résultats afin d'éviter de faire des amalgames entre les comportements problématiques et les actes de délinquance graves.
B - Atteintes aux biens Les enquêtes de délinquance autoreportée comportent régulièrement des questions sur les vols et font, très souvent, la distinction entre les vols mineurs (lorsque la valeur marchande de l'article volé est inférieure à un certain montant) et les vols graves. En général, les cambriolages sont également abordés et il y a aussi des questions sur les vols de voitures - ainsi que les vols de motos ou de vélos - et les vols d'objets dans les voitures. D'autres atteintes aux biens habituellement incluses dans ces enquêtes sont les graffiti, le vandalisme et les incendies criminels. Curieusement, les questions concernant le vol de la propriété intellectuelle sont rares. Ce n'est qu'au cours des dernières années que l'on a commencé à s'intéresser à ce comportement, mais il est généralement mesuré de façon indirecte par le biais de questions portant sur l'utilisation d'ordinateurs pour télécharger des fichiers de façon illégale. Il est regrettable que ces questions n'aient pas fait partie des premières enquêtes de délinquance autoreportée parce que l'on peut facilement imaginer que les taux de vols de la propriété intellectuelle dans les années 1970 et 1980 (au travers de l'enregistrement de cassettes) et dans les années 1990 (au travers du gravage de CD) n'étaient pas si différents de ceux constatés dans les années 2000 (au
travers du téléchargement de fichiers MP3). Par ailleurs, le vol de la propriété intellectuelle par le biais de photocopies ou - plus récemment - de la numérisation de livres et autres matériaux imprimés est régulièrement exclu de ce type d'enquêtes.
C - Infractions
de violence
Les infractions de violence englobent généralement les vols avec violence, considérés dans de nombreux pays européens comme des atteintes aux biens, les coups et blessures, le harcèlement et l'usage d'armes. Les questions concernant les coups et blessures ont été améliorées afin d'éviter d'y inclure des incidents mineurs tels que les gifles. Le harcèlement n'ayant été ajouté que dans les années récentes, il est impossible de comparer la situation actuelle avec celle des années 1960 et 1970.
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
D - Abus de substances Les questions sur le tabac, l'alcool et la drogue faisaient déjà partie des toutes premières enquêtes de délinquance autoreportée. Il existe actuellement une enquête spécialisée internationale - le projet ESP AD susmentionné - sur cette question. Dans les pays européens producteurs de vin, sa consommation chez les adolescents pendant les repas était, jusqu'à récemment, relativement courante et n'était pas perçue comme un problème. Il en allait de même pour la bière. Notre impression, basée sur des enquêtes menées dans le sud de l'Espagne et des entretiens informels en Suisse, est qu'il y a eu un déplacement de la consommation à la maison - où la supervision par un adulte était assurée - vers une consommation lors des sorties avec les pairs. Il semblerait également que la consommation de vin ait cédé sa place à la consommation de boissons telles que le whisky, le gin ou la vodka. Malheureusement, dans la mesure où de nombreux questionnaires par autodéclaration européens ont été inspirés des questionnaires américains qui selon les lois américaines - considéraient la consommation d'alcool par des adolescents comme une infraction, les enquêtes de délinquance autoreportée ont rarement mesuré le contexte dans lequel la consommation avait lieu et les nuances entre les différents types d'alcools consommés.
E - Fraudes et malhonnêteté Les enquêtes de délinquance autoreportée comportent souvent des questions sur la fraude ainsi que sur le recel de marchandises volées. Dans les pays où les chèques constituent un moyen de paiement habituel, des questions sur leur usage frauduleux y figurent également. On peut aussi, dans certains cas, trouver des questions concernant l'abus des cartes de crédit et, plus récemment, les infractions informatiques ont été ajoutées à la plupart des questionnaires, même si leur formulation laisse parfois à désirer. Par exemple, dans le questionnaire de l'ISRD-2, il n'est pas clair si le téléchargement qui est mesuré est légal ou non.
F - La question des infractions triviales En règle générale, certains des comportements abordés dans les enquêtes de délinquance autoreportée sont des infractions criminelles ou administratives mais, dans la mesure où elles ne sont pas graves, elles n'entraîneront probablement jamais de procédure pénale. L'exemple typique d'une telle infraction est celui de la fraude. Aussi bien les infractions triviales que les comportements problématiques - abordés supra - peuvent être considérés, dans certaines circonstan-
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Europe ces, comme de bons prédicteurs d'une délinquance future. C'est pour cette raison que nous pensons qu'ils ne doivent pas être totalement supprimés des échelles de délinquance autoreportée. Toutefois, comme le suggère Junger-Tas (1989), il est très important, lors de la construction d'échelles de délinquance, d'éviter de les mélanger aux infractions graves. L'inclusion de ces items dans les échelles de délinquance générale - en particulier lors de l'analyse de la prévalence au cours de la vie - produit généralement des résultats qui montrent peu de différences dans la répartition de la délinquance par sexe, par statut socio-économique et selon d'autres facteurs sociodémographiques. Comme nous l'avons déjà évoqué, de tels index ont, dans les années 1950 et 1960, véhiculé l'idée erronée que la délinquance était répartie de façon homogène au sein de la population.
2 - Échelles de délinquance Les premières enquêtes de délinquance autoreportée s'intéressaient surtout à la prévalence de différents comportements au cours de la vie (Estee que vous avez dijà... ?). Par exemple, lors des premières enquêtes scandinaves de ce type, les mesures d'incidence/de fréquence de la délinquance étaient inexistantes ou rudimentaires (Kivivuori, 2009). Cependant, comme l'a indiqué McVie (2009), de nos jours, la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée comportent une question de prévalence générale (à savoir, avez-vous fait. .. ?), pour la période couvrant la vie entière et j'an dernier, suivie d'une question d'incidence/de fréquence (à savoir, combien defois l'avez-vous fait ?). Les deux ISRD et la plupart des enquêtes actuelles de délinquance autoreportée comportent également des questions de suivi sur les caractéristiques du comportement délinquant le plus récent. Toutefois, très souvent, ces questions - et bien d'autres figurant dans le questionnaire n'ont pas été entièrement exploitées dans les publications disponibles traitant des enquêtes de délinquance autoreportée. Les questions concernant la prévalence et l'incidence sont utilisées pour construire des échelles de délinquance comportant différents comportements. La variété (à savoir, le nombre de différentes infractions commises) constitue aussi un indice intéressant qui peut être facilement calculé en se basant sur les questions concernant la prévalence au cours de la vie et celle se rapportant à l'année précédente. Cet indicateur est particulièrement intéressant pour tester la versatilité et la spécialisation en matière de délinquance. Par exemple, Aebi (1999, 2006) a constaté que la plupart des délinquants héroïnomanes adultes avaient commis une grande variété d'infractions tout au long de leur vie, mais qu'ils ont tendance à se spécialiser dans un ou deux types d'infractions - trafic de drogue à petite échelle et
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Délinquance
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vol à l'étalage - lorsque ce sont des périodes de temps plus courtes qui sont analysées. Leur situation peut être comparée à celle du fumeur qui préfère une certaine marque de cigarettes mais qui en a essayé plusieurs. En outre, la diversité des infractions constituait le meilleur prédicteur du risque d'arrestation par la police - plus l'éventail des infractions est important et plus le risque d'être arrêté est élevé -, tandis que l'incidence n'était pas en corrélation linéaire avec ce risque. La fréquence est, quant à elle, rarement utilisée dans les publications traitant d'enquêtes de délinquance autoreportée. Il existe cependant une exception chez Junger-Tas, Marshall, Ribeaud (2003) qui l'ont utilisée comme un bon indicateur pour les comparaisons internationales.
3 - Échantillonnage Au cours des dernières années, de nombreuses enquêtes de délinquance autoreportée transversales ont été menées dans des écoles avec des élèves de classes de troisième. Il arrive - comme ce fut le, cas pour l'ISRD-2 - que l'échantillon soit élargi afIn d'inclure les élèves de seme,4emeet 3eme.Par contre, les post-adolescents ne sont intégrés à l'échantillon que de façon exceptionnelle; par exemple, l'ISRD-1 s'est adressée à des jeunes de 14 à 21 ans. Pour flnir, on peut trouver quelques exceptions d'enquêtes menées avec des adultes sur des échantillons de toxicomanes et de détenus ou dans le cadre d'études longitudinales. L'une des critiques les plus fréquentes à propos des échantillons d'écoliers consiste à dire que les jeunes les plus engagés dans les comportements déviants ne se trouvent probablement pas à l'école. De même, il arrive que des classes d'éducation spécialisée ne soient pas incluses dans l'échantillon. En conséquence, les enquêtes de délinquance autoreportée ont tendance à sous-estimer les types de délinquance les plus graves. Par ailleurs, si l'on garde à l'esprit que l'influence de certains facteurs - tels que la famille ou l'école - diminuera probablement avec le temps, le fait de limiter les échantillons à la classe de 3emerisque d'entraîner une surestimation de l'influence de ces facteurs dans la délinquance future. Par exemple, une étude basée sur l'échantillon suisse de l'ISRD-1 a démontré que la structure familiale avait une influence sur la consommation de drogues des adolescents âgés de 14 à 17 ans - les garçons issus de foyers brisés consommaient plus de drogues douces que ceux appartenant à des familles traditionnelles -, mais que cette influence disparaissait chez ceux âgés de 18 à 21 ans (Aebi, 1997).
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4 - Taux de réponses Les taux de réponses varient considérablement en fonction du temps et de l'espace, allant généralement de 70 à 90%. En Suède, une tendance à la baisse a été enregistrée au cours des dernières années (Andersson, 2009), mais dans d'autres pays l'évolution n'est pas linéaire. L'un des avantages de certains pays européens réside dans le fait que les parents n'ont pas besoin d'autoriser explicitement leurs enfants à participer à une enquête. En général, on explique aux parents que, sauf opposition de leur part, leurs enfants vont prendre part à une enquête. L'expérience de l'ISRD montre que, dans ces conditions, rares sont les parents qui s'y opposent.
5 - Méthode d'administration Les premières enquêtes de délinquance autoreportée reposaient sur des entretiens personnels. Les questionnaires papier remplis à la main ont été introduits relativement vite. Il arrive - comme ce fut le cas pour l'ISRD1 - que les deux techniques soient combinées, et que les jeunes répondent par écrit aux questions-filtre (à l'aide de la technique des enveloppes fermées). On utilise, depuis les années 1990, les techniques de l'entretien personnel assisté par ordinateur (CAPI - computerassistedpersonal interview)et de l'entretien autoadministré assisté par ordinateur (CASI - computerassistedse!f administeredinterview).Dans le premier cas, le questionnaire est administré par l'interviewer, tandis que dans le deuxième, le répondant lit les questions qui sont à l'écran et saisit directement les réponses. Lors de l'ISRD-2, la Suisse a utilisé le système d'entretien en ligne (CAWI - computerassistedweb interview). La seule différence entre le système CASI et le système CAWI est qu'avec le premier, les réponses sont stockées dans la mémoire de l'ordinateur utilisé pour l'entretien, tandis qu'avec le deuxième, elles sont directement stockées sur la base de données principale accessible par Internet (sur une page sécurisée à laquelle on ne peut accéder que grâce à un mot de passe fourni aux interviewers). Enfin, il est également possible d'utiliser l'auto-entretien assisté par ordinateur avec interface audio (ACASI - audio computerassistedaudio se!finterviewiniJ, technique grâce à laquelle les réponses sont enregistrées, permettant ainsi au répondant de les écouter sur l'ordinateur. En ce qui concerne la validité des réponses, les comparaisons effectuées entre ces différentes techniques ne révèlent que très peu de différences. Toutefois, l'utilisation de la technique ACASI pourrait résoudre, du moins en partie, les problèmes d'analphabétisme de certains répondants, même si la validité n'est pas vraiment menacée lorsque les enquêtes sont menées dans des écoles. Parallèlement, l'utilisation des systèmes CA43
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
PI, CASI ET CA WI pennet d'améliorer la fiabilité en réduisant le risque d'une mauvaise saisie dans la base de données, chose qui se produisait lors du codage des questionnaires papier remplis à la main. Ces techniques permettent également d'utiliser des questionnaires plus complexes - surtout pour les questions de suivi - car l'ordinateur amène directement le répondant à la question pertinente suivante. Ceci constitue d'ailleurs l'un des gros inconvénients des questionnaires papier remplis à la main qui obligent le répondant à chercher, lui-même, la question suivante en fonction de ses réponses (par exemple, si oui, veuillezpasser à la question n° 55). Pour conclure, les comparaisons effectuées entre les questionnaires remplis en présence/absence d'enseignants ou de chercheurs et les questionnaires anonymes/non-anonymes montrent que les taux de prévalence de délinquance les plus faibles sont constatés lorsque l'enseignant est présent et que l'anonymat n'est pas garanti.
6 - Validité des enquêtes de délinquance autoreportée Tous les instruments conçus pour mesurer un phénomène peuvent être considérés comme des outils de mesure de ce phénomène. La validité d'un outil de mesure peut être définie comme sa capacité à mesurer, de façon efficace, le phénomène en question. En particulier, la validité d'un outil de mesure de la délinquance peut être définie comme sa capacité à mesurer, de façon efficace, le phénomène de la délinquance. Il existe plusieurs classements des différents types de validité. Dans les chapitres suivants, nous vous présenterons ces types selon le classement que nous avons proposé il y a quelques années (Aebi, 1999,2006) :
.Validité
o o
. o
de contenu:
validité faciale (validité apparente) validité logique Validité pragmatique: validité concourante
:
validité pour des groupes différents validité corrélationnelle o validité prédictive Validité théorique. Avant d'entamer la présentation de ces différents types de validité, il convient de souligner qu'il est possible de tester la validité de l'enquête dans sa globalité ou bien la validité des échelles de délinquance qui en découlent.
.
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Europe
A - Validité de contenu L'objectif de la validité de contenu est de savoir si le contenu de l'enquête - à savoir, les infractions qui y sont abordées - correspond à son nom (cette enquête est-elle vraiment une enquête de délinquance autoreportée ~. Il faut donc vérifier que les comportements concernés par l'enquête sont vraiment des comportements délinquants (validité faciale) et qu'ils constituent un échantillon représentatif de l'univers des comportements délinquants (validité logique). On constate, à partir de cette définition, qu'il existe deux sous-classes de validité de contenu que nous aborderons dans les parties suivantes.
a - Validité faciale Par définition, une enquête de délinquance autoreportée est censée mesurer la délinquance. Toutefois, comme nous l'avons expliqué au début de cette contribution, certains des comportements abordés dans ce type d'enquête ne sont pas considérés comme des infractions dans les pays d'Europe continentale. Comme nous l'avons déjà évoqué, la raison de ce paradoxe apparent tient au fait que le concept de délinquance est plus vaste dans les pays anglophones - il comprend des comportements antisociaux et illicites - que dans ceux d'Europe continentale. La seule façon empirique de tester la validité faciale consiste à comparer les items abordés par l'enquête et les infractions stipulées par les lois pénales du pays en question. Les chercheurs américains y incluent les dispositions légales qui prévoient les infractions liées au statut mentionnées supra, concluant généralement que l'enquête satisfait aux exigences de validité faciale. Les chercheurs européens incluent généralement ces comportements dans la rubrique comportementsproblématiqueset concluent que l'enquête mesure la délinquance et d'autres formes de comportements antisociaux. Il convient, une fois de plus, de souligner que le chercheur doit éviter de mélanger les infractions graves et les comportements problématiques ou les infractions triviales dans une échelle de délinquance générale.
b - Validité logique Nous avons déjà abordé le contenu des enquêtes de délinquance autoreportée et vu que, généralement, elles comportent des items comme les comportements problématiques, les atteintes aux biens, les violences, les abus de substances, les fraudes et la malhonnêteté. Il est évident, si l'on s'en tient à cette liste, que de nombreuses infractions pénales ne sont pas inclu45
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
ses dans ces enquêtes et que l'on pourrait, de ce fait, en conclure que les comportements abordés par ces dernières ne constituent pas un échantillon représentatif de toutes les infractions pénales. Ceci représente un défi pour la validité logique de l'enquête. Toutefois, on considère généralement que la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée couvrent les infractions que les jeunes commettent le plus souvent et que, par conséquent, leur validité logique est acceptable. Par ailleurs, nous avons déjà indiqué qu'il était regrettable que les atteintes à la propriété intellectuelle n'aient été rajoutées qu'au cours des dernières années, et il en va de même pour le harcèlement à l'école et le contexte de consommation de l'alcool. Vu sous cet angle, il est possible d'affirmer que la validité logique de la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée a été améliorée au cours des toutes dernières années. Lorsque les enquêtes de délinquance autoreportée sont réalisées avec des adultes, il est nécessaire de modifier les comportements qu'elles abordent. Par exemple, en Suisse et en Allemagne, des enquêtes de ce genre ont été utilisées pour mesurer la délinquance des toxicomanes participant à des programmes de prescription médicale d'héroïne et les infractions abordées par ces dernières ont été adaptées afin de mieux correspondre au style de vie des usagers de drogues dures.
B - Validité pragmatique L'objectif de la validité pragmatique est de savoir si un instrument permet d'établir l'état présent (validité concurrente) ou l'évolution future (validité prédictive) du concept mesuré. Dans le cas des enquêtes de délinquance autoreportée, la validité concourante exige que l'on vérifie que l'enquête mesure bel et bien l'implication des répondants dans la délinquance, tandis que la validité prédictive exige que l'on s'assure que l'enquête prédit correctement leur implication à venir. En effet, le seul moyen de savoir si un instrument mesure correctement un phénomène est de comparer ses résultats avec ceux d'un instrument dont la validité a déjà été prouvée. Par exemple, un chercheur qui travaille sur une nouvelle balance peut tester ses mesures en les comparant avec celles des balances déjà sur le marché. Le problème est qu'il n'existe aucune mesure universellement acceptée en matière de délinquance. En outre, toutes les mesures de délinquance existantes sont considérées comme imparfaites. Il est donc possible de comparer différentes mesures de délinquance mais on ne sait pas trop comment interpréter les différences identifiées. Ainsi, les résultats des enquêtes de délinquance autoreportée sont généralement comparés aux résultats des mesures de délinquance officielles telles que les dossiers de la police ou des tribunaux.
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a - Validité concourante Pour évaluer la validité concourante, il faut comparer les résultats obtenus à l'aide de deux instruments. Ainsi, les chercheurs distinguent deux sous-classes de validité concurrente: la validité pour groupes différents et la validité corréla tionnelle. Validité pour groupes différents Pour tester la validité pour groupes différents, on compare les scores de délinquance autoreportée de deux groupes (ou plus) dont l'implication dans la délinquance diffère selon un autre outil de mesure de la délinquance. Par exemple, on peut, à l'aide des statistiques de délinquance officielles celles de la police ou des tribunaux -, comparer les scores du groupe d'individus officiellementdélinquants(connus de la police ou condamnés par les tribunaux) avec ceux du groupe officiellementnon-délinquant.La logique de la comparaison veut que les groupes qui diffèrent selon les mesures de délinquance officielles doivent également différer selon les mesures de délinquance autoreportée. Ainsi, les jeunes officiellement délinquants devraient déclarer plus d'infractions que les jeunes officiellement non-délinquants. Si ce n'est pas le cas, cela signifie que l'une des mesures a un problème de validité. Les mesures alternatives utilisées pour tester la validité des enquêtes de délinquance autoreportée sont très variées. Certaines sont proches des mesures de délinquance officielles (contacts avec la police, contact avec un tribunal, institutionnalisation), d'autres utilisent des mesures non officielles (rapports des enseignants, tests de personnalité, jeux de rôles en cours, etc.) et d'autres encore combinent ces deux types de mesures24. Ainsi, en général, les tests de validité pour groupes différents sont réalisés en comparant les contacts avec la police selon les auto déclarations et les contacts enregistrés par cette dernière. Si les répondants n'admettent pas les contacts enregistrés par la police, c'est qu'ils mentent. Les résultats des études qui ont testé la validité pour groupes différents montrent que le groupe qui était censé être le plus impliqué dans la délinquance présentait des scores de délinquance autodéclarée plus élevés sur les échelles d'incidence et de variété - que le groupe qui était censé être le moins impliqué. Validité corrélationnelle Selon Hindeland, Hirschi et Weiss (1981, ch. 5), la validité corrélationnelle peut être considérée comme une forme raffinée de la validité pour 24Pour un bilan détaillé de ces études, voir Aebi (2006, 162-164, et ce volume). 47
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
des groupes différents. Toutes les deux comparent deux mesures de délinquance, mais il existe tout de même une différence: pour la validité pour groupes différents, on utilise les mesures de délinquance comme critère afin d'assigner les individus à différents groupes, tandis que pour la validité corrélationnelle, l'objectif est de calculer la corrélation entre les deux mesures. Ainsi, les études qui ont testé la validité corrélationnelle ont également comparé les enquêtes de délinquance autoreportée aux mesures de délinquance officielles et non officielles. Un bilan des études ayant réalisé des comparaisons entre des enquêtes de délinquance autoreportée et des mesures de délinquance officielles (Aebi, 2006)25 montre qu'elles ont généralement révélé de faibles corrélations positives. En fait, l'importance de la corrélation est fortement influencée par l'échelle utilisée pour mesurer la délinquance. Plus les échelles de délinquance sont larges, en termes du nombre d'infractions commises et de la période étudiée, et plus les corrélations sont fortes. En outre, les corrélations sont sensibles à l'âge, au sexe, et au milieu ethnique de l'échantillon, ce qui suggère une validité différenciée des enquêtes de délinquance autoreportée. Ainsi, la validité des enquêtes de délinquance autoreportée semble plus forte pour les jeunes et pour les autochtones. Le fait que les corrélations soient positives montre que les deux mesures mesurent bel et bien le même concept. Puisque ce concept a été défini comme étant la délinquance, il est possible d'en conclure que les deux mesures sont relativementvalidesen tant que mesures de la délinquance. Toutefois, et nous le verrons dans la partie suivante, il n'est pas facile d'interpréter l'importance des corrélations identifiées.
b - Validité prédictive Pour tester la validité prédictive de façon correcte, il faut utiliser une enquête de délinquance autoreportée au moment 1 (tl) puis, en se basant sur l'analyse de l'enquête, faire une prédiction concernant l'implication future des répondants dans la délinquance. Quelque temps plus tard (t2), il faut mener une deuxième enquête sur le même échantillon et comparer les prédictions aux observations. Malgré l'existence de nombreuses enquêtes de délinquance autoreportée longitudinales, la validité prédictive n'est jamais testée de cette façon. En général, les chercheurs ne font pas de prédictions; ils comparent les résultats aux moments tl et t2 afin d'établir, rétrospectivement, quels auraient été les meilleurs facteurs prédictifs au moment tl.
25Pour un bilan détaillé de ces études, voir Aebi (2006, 169-177, et ce volume). 48
Europe Quelques réflexions sur les problèmes de logiques propres aux comparaisons entre enquêtes par autodéclaration et mesures officielles de la délinquance L'histoire de la criminologie peut être perçue comme l'histoire de la quête des mesures de délinquance fiables et valides. Ainsi, Hindelang, Hirschi, Weiss (1981, 97sqq.) ont souligné que le fait que les chercheurs se tournent vers les mesures officielles de délinquance comme critère de validité des enquêtes de délinquance autoreportée était considéré comme un paradoxe ou, tout au moins, comme une reconnaissance de la supériorité de ces mesures par certains d'entre eux. En effet, si les mesures officielles de délinquance étaient considérées comme non valides et que les enquêtes de délinquance autoreportée ont été développées pour les remplacer, il est tout à fait illogique d'utiliser des mesures officielles pour tester la nouvelle mesure. Essayant de trouver une solution à cette situation, Hindelang, Hirschi, Weiss (1981, 97sqq.) ont fait remarquer qu'une bonne enquête devait, au minimum, identifier tous les individus qui avaient déjà été identifiés par la mesure officielle car cette dernière n'est considérée comme totalement non valide que par les adeptes inconditionnels des enquêtes de délinquance autoreportée. C'est précisément le genre d'étude qui est réalisée au moment de la mise à l'épreuve de la validité pour groupes différents, et nous avons vu que les enquêtes de délinquance autoreportée satisfont généralement aux exigences de ce test. Ainsi, le fait que des individus identifiés comme des délinquants par la police ou les tribunaux enregistrent des scores plus élevés (par autodéclaration) que ceux qui ne sont pas identifiés comme tels, a été interprété comme une confirmation de la validité des enquêtes de délinquance autoreportée. Toutefois, on peut également l'interpréter comme la corroboration de la validité des mesures officielles de délinquance. En effet, si un individu qui admet avoir commis de nombreuses infractions est déjà connu des services de police et qu'un autre, qui n'a pas admis d'infractions, n'a jamais eu à faire à eux, on pourrait en conclure que la police fait plutôt du bon travail. Le problème avec ce genre de raisonnement c'est qu'il est déductif et qu'il repose sur un axiome. En effet, les chercheurs ont adapté le syllogisme classique "L'homme est mortel, Socrate est un homme, donc, Socrate est mortel" de la façon suivante: "Les mesures officielles de délinquance sont relativement valides; les enquêtes de délinquance autoreportée correspondent aux mesures officielles; donc, les enquêtes de délinquance autoreportée sont relativement valides". Toutefois, cette méthode - sérieusement critiquée par Russell (1961 [1912]) - ne peut engendrer de conclusion valide que lorsque la prémisse
principale
peut être acceptée
sans aucune restriction
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
(à savoir, lorsqu'elle constitue un axiome), ce qui n'est pas le cas de la validité des mesures officielles. D'un point de vue logique, le problème est impossible à résoudre car aucune mesure de délinquance n'est considérée comme totalement valide. D'un point de vue empirique, la seule possibilité consisterait à tester les deux mesures des deux façons: vérifier si les enquêtes de délinquance autoreportée peuvent identifier les délinquants officiels et si les mesures officielles, elles, peuvent retrouver les répondants qui se sont définis comme délinquants lors de ces enquêtes. La combinaison des deux types de tests est intéressante car, d'une part, si les personnes identifiées par la police n'admettent pas leurs infractions, on peut en conclure que les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas valides et, d'autre part, si la police (ou les tribunaux) ne parvient pas à identifier les personnes qui admettent avoir commis des infractions lors de ces enquêtes, on peut en conclure que les mesures officielles ne sont pas valides. Par contre, si les deux mesures se recoupent, leur validité est alors confirmée. Dans la pratique, le second type de test - qui crée des groupes de délinquants en s'appuyant sur l'enquête de délinquance autoreportée et qui compare leurs scores avec les résultats officiels - a rarement été utilisé car, généralement, les enquêtes de délinquance autoreportée sont surtout menées avec des adolescents qui ne sont pas sérieusement impliqués dans la délinquance et il est, de ce fait, difficile de constituer un groupe de délinquants. Notre étude avec des usagers de drogues dures adultes suivant un programme de prescription médicale d'héroïne en Suisse constitue une exception en Europe (Aebi, 2006). Dans ce cas précis, les deux mesures ont été associées - même si les enquêtes de délinquance auto reportée ont permis d'identifier plus de délinquants et beaucoup plus d'infractions que les statistiques de police et des tribunaux - et ont donc été considérées comme relativement valides.
c - Validité
théorique
Le degré de correspondance entre les résultats empmques d'une étude et les prévisions théoriques est appelé validité théorique. Toutefois, lorsque les résultats ne correspondent pas aux prévisions théoriques, il est parfois difficile de savoir si la théorie n'est pas correcte ou si ce sont les instruments utilisés pour la tester qui ne sont pas valides (Selltiz, Whrigtsman, Cook, 1977). Bien évidemment, ce problème se pose aussi lorsque les prévisions théoriques sont corroborées par les résultats. Dans ce cas, on peut se demander si les résultats ne sont pas dus à la conception de l'étude ou aux instruments utilisés.
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Europe La validité théorique a surtout été étudiée dans le domaine de la psychologie en vue de tester l'efficacité de certains tests. Au milieu des années 1980, Huizinga et Elliott (1986) considéraient qu'elle avait été rarement utilisée pour les recherches en matière de délinquance parce qu'il était trop compliqué d'examiner, pour une même étude, à la fois une théorie et des questions de validité. Toutefois, ils ont conclu qu'il existait des indices de la validité théorique des mesures d'autodéclaration de délinquance car, lorsque les corrélations ne correspondaient pas à celles spécifiées par une théorie donnée, les chercheurs en déduisaient que la théorie était fausse et non pas que la mesure de la délinquance par auto déclaration était invalide (Huizinga, Elliott, 1986). Même si au cours des dernières années de nombreuses théories ont été testées à l'aide des enquêtes de délinquance autoreportée, il est difficile d'établir clairement la validité théorique de ces enquêtes car, très souvent, elles ne comportent pas les questions qui permettraient de mettre à l'épreuve des théories alternatives. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer l'importance de la validité théorique car, comme il a été démontré dans le domaine de la violence familiale, les recherches reposant sur la technique d'auto déclaration (Straus, Gelles, 1990) conduisent à des conclusions totalement différentes de celles reposant sur les enquêtes de victimation.
7 - Fiabilité des enquêtes de délinquance autoreportée La fiabilité consiste à savoir à quel point un instrument de mesure dans ce cas, l'enquête de délinquance autoreportée - donnerait les mêmes résultats s'il était utilisé pour réaliser des mesures multiples du même objet (Huizinga, Elliott, 1986). Selon Hagan (2005, 298), il existe deux types de fiabilité: la stabilité et la cohérence. Pour ce qui est de la stabilité, il faut vérifier, en partant du principe que les circonstances sont les mêmes, si un répondant donne la même réponse à la même question lors d'un deuxième entretien; et quant à la cohérence, il faut regarder si l'ensemble des items utilisés pour mesurer un phénomène sont étroitement liés et mesurent bel et bien le même concept (Hagan, 2005, 298). Comme pour la validité, il est possible de tester la fiabilité de l'enquête dans sa globalité ou bien la fiabilité des échelles de délinquance qui en découlent. La fiabilité des enquêtes de délinquance autoreportée a été mise à l'épreuve à l'aide de la méthode de test-retest (à savoir, mener l'enquête deux fois avec la même population26), de la technique moitié26
Il est également possible de tester d'autres formes de l'instrument Cette technique est appelée formes multiples (Hagan, 2005, 299).
sur le même groupe.
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
moitié (dans laquelle l'instrument est divisé en deux moitiés, chacune d'entre elles étant analysée séparément, puis comparée à l'autre afin de voir si les résultats sont identiques), et de la technique de division de l'échantillon (dans laquelle l'échantillon est divisé en deux moitiés de façon aléatoire, et différentes formes de l'instrument administrées à chaque moitié avant de vérifier si les scores sont comparables).
v - Enquêtes
de dé~q~ance ~utoreportée et théorie cnmmologtque
Les enquêtes de délinquance autoreportée constituent un outil majeur pour le développement et la mise à l'épreuve des théories criminologiques, en particulier de celles qui tentent d'expliquer la délinquance juvénile. En fait, depuis les années 1960, la plupart des théories criminologiques ont été développées sur la base des résultats obtenus par ces enquêtes. Nous avons déjà évoqué l'influence que les premières enquêtes de délinquance aptoreportée ont eue sur le développement de la théorie de l'étiquetage. Aux Etats-Unis, la théorie du lien social (Hirschi, 1969) et la théorie de l'auto contrôle (Gottfredson, Hirschi, 1990) en sont d'autres exemples paradigmatiques. En Europe, ces enquêtes ont joué un rôle très important dans le développement de la théorie lCAP (IntegratedCognitiveantisocialPotential, Farrington, 2005) et de la théorie de l'action en situation (Situational Action Theory, Wisktrom, 2005). D'autre part, les enquêtes de délinquance autoreportée sont régulièrement utilisées pour tester des théories existantes. Par exemple, comme nous l'avons déjà évoqué, le premier questionnaire de l'ISRD s'inspirait essentiellement de la théorie du contrôle, tandis que le deuxième comporte d'autres approches théoriques. La dernière perspective - une combinaison de différentes théories - est utilisée dans la plupart des études récentes, y compris l'Edinburgh Stu4J ofYouth Transitions and Crime, la Be!fast Youth DevelopmentStu4J et les enquêtes KFN en Allemagne. D'un point de vue théorique, l'enquête de délinquance autoreportée idéale devrait comporter des questions se rapportant à différentes théories afin de permettre des comparaisons du pouvoir explicatif de chacune. Toutefois, si l'on écarte les problèmes classiques liés à l'opérationnalisation des concepts de chaque théorie - et qui sont à l'origine de nombreux débats dans le domaine de la criminologie - il faut souligner que certaines théories sont plus difficiles à tester que d'autres. La théorie de l'étiquetage en est l'exemple type car elle requiert une conception longitudinale afin de comparer, au moment t2, l'implication dans la délinquance de personnes ayant eu à faire au système de justice pénale et de personnes pour lesquelles ce n'était pas le cas, tout en s'assurant que les deux groupes avaient la même implication dans la délinquance au moment t1. Les théories situationnelles suscitent
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Europe également des problèmes lorsqu'il s'agit de mesurer les opportunités de commettre des infractions. Généralement, les questionnaires comportent des questions sur le style de vie de la personne qui sont ensuite utilisées pour en inférer son exposition au risque de commettre une infraction mais, sauf quelques rares exceptions, les occasions concrètes de commettre des infractions sont rarement prises en considération.
VI
-
Enquêtes de délinq~a~ce autoreportée et politiques cnrrunelles
Au niveau national, l'influence des enquêtes de délinquance autoreportée sur les politiques criminelles est clairement liée à celle de cet indicateur dans chaque pays. Il semblerait que dans les pays où de telles enquêtes ne sont pas souvent réalisées, celles-ci ne jouent pas un rôle majeur dans l'élaboration des politiques criminelles ou qu'elles aient une influence uniquement au niveau local (par exemple, en Italie). Par ailleurs, lorsque cette mesure de la délinquance devient partie intégrante de la scène criminologique, elle est souvent prise en compte dans l'élaboration de ces politiques. C'est essentiellement le cas au Royaume-Uni où la CambridgeStucfy in Delinquent Development a inspiré certaines réformes du droit. Dans des pays comme la Finlande, l'Allemagne et les Pays-Bas, les enquêtes de délinquance autoreportée jouent également un rôle dans les débats politiques sur la délinquance et sa prévention. Conclusion En Europe, les enquêtes de délinquance autoreportée sont devenues un outil de mesure standard de la délinquance. Toutefois, leur validité ne peut être établie sur une base abstraite. Il est au contraire nécessaire d'analyser chaque enquête - en accordant une attention toute particulière à l'échantillonnage, aux conditions d'administration de l'enquête et à la construction du questionnaire - afin d'établir son degré de validité. Les enquêtes de délinquance autoreportée ne mesurent pas les types d'infractions les plus graves. Elles fournissent toutefois des informations très utiles pour ce qui est des infractions moins graves et mineures. Les bonnes pratiques recommandées sont:
.Lors
de l'utilisation d'échantillons d'écoliers, inclure les classes d'éducation spéciale et trouver un moyen d'ajouter à l'échantillon les jeunes qui ne sont pas à l'école; améliorer un questionnaire commun, tel que celui de l'ISRD-2, afin de permettre d'établir des comparaisons dans le temps et l'espace ;
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Délinquance
.
et déviance autoreportées en Europe
bien séparer les comportements problématiques et les infractions triviales du reste des infractions; inclure des types d'infractions plus graves dans le questionnaire (par exemple, les abus sexuels) ; améliorer les mesures des variables sociodémographiques ; utiliser les techniques CAPI, CASI et CAWI afin de réduire les coûts de l'enquête et les risques d'erreur lors de la saisie des informations dans la base de données; inclure des questions sur la victimation afin d'avoir une image plus complète de l'échantillon. Les rapports nationaux résumés dans cet article montrent que dans des pays comme l'Angleterre et le Pays de Galles, la Finlande, les Pays-Bas, l'Irlande du Nord et la Suède, les enquêtes de délinquance autoreportée ont été institutionnalisées et que des enquêtes nationales sont réalisées de façon régulière, ce qui permet d'élaborer des séries chronologiques. Le RoyaumeUni, en particulier, a une forte tradition de ces enquêtes et de nombreuses études, y compris des études longitudinales, y sont actuellement réalisées. L'Allemagne mène, elle aussi, des enquêtes longitudinales ainsi que des études transversales régionales et locales de façon plus ou moins régulière. Enfin, en Belgique, en France, en Italie et en Irlande, les enquêtes de délinquance autoreportée ne sont pas institutionnalisées mais les enquêtes y sont menées de façon ponctuelle, et ces quatre pays ont participé à la deuxième ISRD. Les rapports indiquent également que l'utilisation des enquêtes de délinquance autoreportée a enregistré une baisse du milieu des années 1970 jusqu'à la fin des années 1980, et a nettement augmenté depuis le début des années 1990. Au niveau européen en général, l'expérience positive qu'a constitué la première ISRD en 1992 - dans laquelle onze des douze pays participants étaient européens - a démontré qu'il était possible de développer une recherche commune et comparative et a fourni un questionnaire commun, réutilisé plus tard dans de nombreuses études. Enfin, la création de l'European Socieryof Criminology(ESC, Société européenne de criminologie) en 2000 a offert un forum sur lequel les criminologues européens peuvent se rencontrer et développer des projets communs mais elle a également clairement aidé à l'élaboration de la deuxième ISRD, dans laquelle 24 des 30 pays participants étaient européens; leurs correspondants nationaux se réunissent régulièrement lors des conférences annuelles de l'ESC. Pour résumer, il semblerait que les enquêtes de délinquance autoreportée aient trouvé leur place au sein de la criminologie européenne en tant qu'outil de mesure majeur de la délinquance juvénile et il apparaît également évident qu'elles seront probablement de plus en plus utilisées à l'avenir.
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ÉTUDES DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTÉE EN BELGIQUE ET AUX PAYS-BAS* Lieven Pauwels - Stefaan Pleysier
Nous proposons dans cette contribution un bilan synthétique des études de délinquance autoreportée en Belgique et aux Pays-Bas. Nous nous centrerons sur le contexte, le champ et l'organisation scientifique et technique des enquêtes par autodéclaration les plus importantes. Après avoir observé que ce genre d'enquête ne prête pas assez attention aux questions méthodologiques et aux problèmes de mesure, nous insisterons sur la recherche qui investit dans l'évaluation de la qualité et l'amélioration méthodologique des instruments de mesures et des méthodes utilisées. Nous discuterons la recherche et les évaluations scientifiques qui se sont concentrées sur la détermination des bonnes et des mauvaises pratiques, dans le passé et pour la recherche à venir.
l - Bilan des études de délinquance autoreportée en Belgique 1 - Introduction La recherche belge sur la jeunesse et la délinquance s'est d'abord centrée sur les réactions sociales et pénales envers le comportement délinquant des mineurs ainsi que sur le traitement de la jeunesse délinquante, en d'autres termes, le système de justice des mineurs (Christiaens, De Fraene, Delens-Ravier, 2005). Dans ce paragraphe, nous passons rapidement en revue l'histoire de l'utilisation des études de délinquance et déviance autoreportées en soulignant les études les plus importantes. Les enquêtes se focalisent sur la délinquance juvénile, mais s'intéressent également à l'usage de substances. Contrairement aux enquêtes sur la délinquance et la victimation, administrées en Belgique par les autorités fédérales, la recherche sur les comportements et les opinions des adolescents y est beaucoup plus fragmentée. Il est donc difficile de généraliser les conclusions de nombre d'entre elles.
A - Études classiques par auto déclaration en Belgique Les premières études de délinquance autoreportée en Belgique ont été menées par Junger-Tas (1976). Elle a enquêté auprès de 402 adolescents (âgés de 15 à 18 ans) habitant une petite ville sur les actes délictueux qu'ils avaient commis (N=27). Elle a également appliqué cette méthode à l'étude *
Traduction d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
de la consommation de substances à Bruxelles. Plusieurs années plus tard, Vettenburg, Walgrave (1988) ont enquêté auprès de 1 698 adolescents en formation professionnelle en Flandres, tandis que Born (1987) menait une recherche similaire en Wallonie. La plupart des études classiques ont été menées pour suivre la (sur)consommation de substances. La méthode la plus courante était l'enquête papier-crayon dans une classe (PAPl: Paper-andPencil). Ces enquêtes classiques garantissent l'anonymat et comprennent de surcroît des questions sur des variables de contexte sociodémographique (âge, sexe, milieu immigré) mais également des questions d'attitudes (liens sociaux, valeurs morales, contrôles parentaux, relations avec les pairs et les enseignants) et des questions sur les styles de vie, l'alcool, le tabac et l'usage de drogues illégales. Une étude détaillée par autodéclaration sur les surconsommations a été menée par De Ruyver et al. (1992) et plus récemment par Vermeiren et al. (2003). Une des raisons de la popularité de la méthode autoreportée pour mesurer la prévalence de la consommation de substances est que, dans la mesure où c'est un délit sans victime, le nombre d'instruments de mesure alternative est limité. Melis (1994) et Enhus, De Pauw (1996) furent parmi les premiers à étudier explicitement les styles de vie des adolescents par auto déclaration.
2 - Évolutions récentes Peu d'études par autodéclaration à grande échelle peuvent être mentionnées dans les années 1990 et depuis le début du vingt-et-unième siècle. En Belgique, contrairement aux Pays-Bas, aucune étude représentative systématique à grande échelle n'a été menée. Toutefois, les études existantes montrent que la délinquance juvénile peut être considérée comme un comportement « normal» qui fait partie du processus de passage à l'âge adulte. Que ce soit pour la prévalence ou pour les corrélations des infractions, les résultats des études belges ne diffèrent pas systématiquement des conclusions internationales (Junger-Tas, Terlouw, Klein, 1994). Nous le montrerons infra. Les études belges se sont d'abord focalisées sur l'étude des infractions non détectées, non renvoyées, non élucidées (1'ainsi nommé « chiffre noir ») et dans la plupart des cas on a utilisé des échantillons urbains au lieu d'échantillons nationaux (par exemple Born, Gavray, 1994; Spaey, 2004). Un projet de recherche d'envergure de l'Université catholique de Louvain sur la jeunesse flamande incluait une enquête (N=4891) sur les comportements délictueux d'adolescents scolarisés, âgés de 12 à 18 ans (Goedseels, Vettenburg, Walgrave, 2000). Malgré les distorsions connues des données obtenues par auto déclaration, cette étude a révélé des informations intéressantes sur le chiffre noir (délits non renvoyés). Nous commen-
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Belgique et Pays-Bas tons rapidement ses principaux résultats. Les élèves ou étudiants étaient interrogés sur huit sortes de délits ou de comportements problématiques commis dans l'année écoulée. En premier venait le non paiement de titres de transports (25,5%), suivi du vol (23,4%), du vandalisme (20,7%), de la consommation de drogues (17,4%), du port d'arme (12,7%), des coups et blessures (12,6%), de la fugue (6,5%), et de la vente de drogues (5,7%). En ce qui concerne l'usage et reve~te de drogues, il ne s'agissait, dans 90% des cas, que de drogues douces. A peu près la moitié des répondants (52%) avait commis au moins l'une des infractions. Un cinquième avait commis une seule des infractions, un cinquième également deux ou trois actes, 10% ont rapporté en avoir commis davantage. Ce dernier groupe est souvent considéré comme un groupe risquant d'évoluer vers une carrière criminelle: il n'avait pas seulement commis davantage de sortes d'infractions mais les avait aussi commises plus souvent et la police les avait élucidées plus souvent. Ces délinquants «professionnels» souffraient de manière significativement plus élevée de dépression, de pensées suicidaires et avaient moins de soutien et de contrôles parentaux. Leurs cursus scolaires avaient tendance à être problématiques. Ces conclusions correspondent plutôt bien à celles d'une autre étude belge sur des jeunes wallons à Liège (âgés de 14 à 21 ans) : la prévalence totale des comportements délinquants pendant l'année s'élève à 56,1%, la prévalence totale sur toute leur jeune vie à 82,5%. Seules les infractions liées aux drogues sont remarquablement moins nombreuses parmi les jeunes wallons (8,8% de consommation de drogues et 1,6% de revente de drogues pendant l'année écoulée) (Born, Gavray, 1994). La plupart des délits ne sont commis qu'une fois (en particulier les «coups et blessures» et les «fugues ») ou occasionnellement. Le port d'arme, l'usage et la revente de drogue sont commis de manière plus récurrente (Goedseels et al., 2000). Les actes délictueux considérés comme sérieux sont peu fréquents (Born, Gavray, 1994; Pauwels, 2007). Comme dans d'autres recherches, les filles sont moins délinquantes, bien que les différences soient moins frappantes pour la fugue, la consommation de drogues et le non paiement de titres de transport. Pour l'âge, la courbe bien connue et documentée sur l'âge de la délinquance se retrouve dans les études belges: le pic de délinquance se situe entre 15 et 16 ans et décroît à partir de 17 ans (sauf pour la consommation de drogues). Le vandalisme et particulièrement la consommation de drogues se commettent en groupe, alors que la fugue, les coups et blessures et la revente de drogue se commettent seul(e) (Goedseels et al., 2000). Il existe des différences entre les adolescents belges et immigrés, mais elles sont modestes et ne concernent que les titres de transport, les coups et blessures et le port d'arme; le deuxième groupe présente des pourcentages légèrement plus élevés. Les élèves ou étudiants dont le niveau
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et déviance autoreportées en Europe
d'éducation est plus élevé commettent significativement moins de délits. La plupart des infractions (70-90%) ne sont jamais découvertes; la police élucide principalement le vandalisme et les coups et blessures. Il est notable que le groupe qui avait commis ces infractions était aussi le plus victime (Goedseels et al., 2000). En général - pour autant que la comparaison avec d'autres recherches soit permise - les jeunes belges ne semblent pas plus délinquants de nos jours que leurs pairs du passé ou d'autres pays. Une troisième étude par auto déclaration à grande échelle qui vaut d'être mentionnée est celle, représentative, menée par Vercaigne et al. (2000) à Bruxelles. Ce projet de recherche était une coopération entre le département de géographie sociale et le département de criminologie juvénile (Université catholique de Louvain) commandée par la Politique scientifique fédérale belge. Les chercheurs ont enquêté auprès de 4 496 élèves dans les lycées belges (de 12 à 18 ans), dans 48 différents établissements scolaires de Bruxelles. Le questionnaire était centré sur plusieurs questions de délinquance, la situation familiale, les variables du milieu d'origine, mais surtout sur l'élucidation de la délinquance. 48,9% déclarèrent n'avoir commis aucune des infractions citées dans le questionnaire dans l'année écoulée. De tous les répondants qui ont rapporté une infraction dans cette étude, seuls 19% apparaissaient dans les statistiques officielles de délinquance.
vol à l'étalage port d'armes consommation de drogues vandalisme graffiti harcèlement des gens dans la rue coups volontaires vol de voiture vente de drogues cambriolage vol de sac / de portefeuille Source: Vercaigne
et aL (2000) Tableau 1 - Prévalence
garçons 40,1 33,0 20,4 22,3 17,6 17,6 19,9 10,1 8,0 6,5 6,3 sur 12 mois des infractions
filles 27,1 8,3 12,1 6,2 9,1 8,5 5,4 1,1 2,2 0,7 1,2
total 33,6 20,7 16,2 14,2 13,3 13,0 12,6 5,6 5,1 3,6 3,7
commises
Certaines des conclusions-clés sont que les infractions typiques de l'adolescence (graffiti, vol à l'étalage, vandalisme) tendent à un pic à 16 ans puis décroissent. Les infractions non typiques de l'adolescence (consommation de drogues, vol de voiture, cambriolage) continuent à augmenter même après l'âge de 16 ans. Cette catégorie doit être étudiée plus en profondeur, 58
Belgique et Pays-Bas
car ces adolescents sont sur la voie de la délinquance structurelle. Cette étude a aussi révélé que les adolescents d'origine immigrée tendaient à commettre un peu plus fréquemment les infractions de port d'arme, de consommation de drogues, de vandalisme, de vol à l'étalage et de cambriolage. Les adolescents de faible niveau social ont plus de probabilité de mentionner de la délinquance de rue. Ces infractions sont aussi plus susceptibles d'être commises par des adolescents issus d'un milieu immigré. En 2002, un échantillon représentatif d'adolescents de 14 à 18 ans a fait l'objet d'une enquête mesurant les comportements anti-sociaux: les résultats montrent la forte corrélation entre différentes sortes de comportements problématiques (De Groof, Smits, 2006). Récemment, Pauwels (2008) a utilisé une étude par auto déclaration (N=2486) pour mesurer l'implication dans des groupes informels de jeunes qui utilisent la violence. Un très petit nombre d'adolescents (5,9% de l'échantillon) a rapporté une participation à un groupe informel de jeunes commettant des actes violents. Les résultats ont montré une interaction forte entre le milieu d'origine immigrée et le sexe des répondants, suggérant que les adolescents de sexe masculin issus de l'immigration avaient le plus haut risque de s'impliquer dans un de ces « groupes orientés vers la rue ».
3 - L'usage des études par auto déclaration pour tester les théories de la délinquance Les études de délinquance autoreportée ne sont pas seulement utilisées pour évaluer la prévalence de la délinquance mais aussi pour tester les théories du crime. Les études belges sont très rarement utilisées pour tester les théories sur la délinquance Guvénile). Vettenburg et Walgrave (1988) se sont appuyés sur ces enquêtes pour développer la théorie çle la vulnérabilité sociale, un travail mené sur commande du ministère de l'Education. Ils ont montré empiriquement l'effet négatif de l'étiquetage des adolescents socialement vulnérables. Ces adolescents tendent à avoir plus de chances d'être impliqués dans la délinquance à cause de leurs expériences négatives avec les enseignants, la police et le système judiciaire pénal en général. Plus récemment, Pauwels (2007) a testé dans sa thèse une version intégrée de la théorie de la désorganisation sociale en utilisant un échantillon à grande échelle de jeunes adolescents (d'âge moyen de 12 à 15 ans) d'Anvers. Pauwels posait la question de la corrélation écologique entre le nombre de jeunes délinquants et la pauvreté au niveau d'un quartier. Les résultats descriptifs de cette étude de délinquance autoreportée sont disponibles en annexe 1. Les principales conclusions sont que la distribution des mineurs délinquants est inégale selon les quartiers et est concentrée dans les 59
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
quartiers pauvres, une conclusion semblable à celles des précédentes enquêtes de ce type en milieu métropolitain (Melis, 1994 ; Vercaigne et al., 2000). Toutefois, comme les niveaux d'analyses agrégées ne sont pas adaptés pour tester les effets contextuels des caractéristiques du quartier sur la délinquance juvénile, l'auteur utilise une analyse multi-niveaux pour vérifier si le fait de grandir dans un quartier pauvre augmente la fréquence des infractions. On a montré que le marché immobilier était partiellement responsable de la concentration des jeunes délinquants dans les quartiers pauvres. Mais les caractéristiques du quartier ne peuvent pas expliquer les différences individuelles de niveau de délinquance. De surcroît, Pauwels a combiné la théorie de la désorganisation sociale avec la théorie de l'action en situation de Wikstrom (2004) et l'a empiriquement étayée. Le style de vie à risque était le facteur prédictif le plus puissant du comportement délinquant mais l'effet des styles de vie était dépendant de la moralité des adolescents.
4 - Le JOP-Moniteur
en Belgique: une nouvelle initiative A - Contexte
La recherche sur les comportements et les attitudes des adolescents en Belgique, comme nous l'avons avancé, plutôt non systématique, montre un manque de coordination et se caractérise par conséquent par de nombreux problèmes de chevauchement également aussi par des lacunes. Les décideurs politiques et les praticiens considèrent que ce manque d'uniformité est un problème. Pour le résoudre, une plate-forme sur la recherche sur l'adolescent (en flamand: Jeugdonderzoeksplaiform,JOP) a été établie à l'initiative des ministères flamands de l'Intérieur, de la Culture, de la Jeunesse et du Service civil. Le moniteur JOP est une collaboration interdisciplinaire entre trois groupes de recherche: le groupe de recherche Tempus Omnia Revelat (Université libre de Bruxelles), le département de Bien-être social (Université de Gand), le groupe de recherche sur la délinquance juvénile (Université catholique de Louvain). La mission du JOP consiste à 1) collecter les recherches existantes sur les jeunes, analyser ce matériel, et 2) être à l'initiative de nouvelles recherches par des échanges avec le domaine des praticiens, décideurs politiques et partenaires scientifiques pour essayer de collecter des informations sur les jeunes et les enfants et rendre ces données accessibles à toute personne intéressée.
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Belgique et Pays-Bas
B - Champ Le Moniteur est un outil de recherche conçu pour mesurer systématiquement les expériences, les conditions de vie et les activités des adolescents. Son but est de rassembler les techniques et les instruments utilisés précédemment dans la recherche et de promouvoir l'usage continu de questionnaires et d'instruments de mesure valides. Un aspect central est que le Moniteur teste les données qui sont importantes pour les adolescents et les enfants. Il ne s'écarte pas du souci des adultes pour les enfants. Le premier travail de terrain a été planifié en 2005 et les premiers résultats ont été récemment publiés (Vettenburg, Elchardus, Walgrave, 2007a, b).
II - Bilan des études par autodéclaration aux Pays-Bas Contrairement à la Belgique, les Pays-Bas ont une forte tradition d'enquêtes par auto déclaration. Le centre de recherche scientifique et de documentation (Wetenschapl!jk Onderzoek- en Documentatie Centrum, WaDe) du ministère de la Justice néerlandais mène des études répétées sur des échantillons représentatifs d'adolescents néerlandais. Indépendamment de l'étude périodique du waDC, il y a un effort conjoint du SCP (Sociaal en Cultureel Planbureau, Bureau de planification culturelle et sociale, un organisme public de recherche dans divers domaines des politiques publiques) et le NIBUD (Nationaal Instituut voorBudgetvoorlichting,Institut néerlandais d'information budgétaire). Comme le Moniteur WaDC est d'importance majeure pour la connaissance de la délinquance juvénile, nous en discuterons la méthodologie générale et les problèmes d'échantillonnage. Le Moniteur WaDC est passé par de nombreuses transformations. Nous discuterons de sa méthodologie telle qu'elle se présente actuellement. Le Netherlands Institute for the Stu4J of Crime and Law Enforcement (Institut de recherche pour l'étude du crime et l'application de la loi, NSCR) participe à plusieurs études longitudinales en cours. Toutefois, l'objet principal de ces études est la mise à l'épreuve de théories criminologiques. Un groupe thématique sur le développement des adolescents et la délinquance travaille en continu au NSCR dans le domaine de l'adolescent délinquant.
1 - Les études de délinquance autoreportée du WODC
A - Méthodologie générale L'enquête waDC a lieu une année sur deux et est commandée par le ministère de la Justice. La taille de l'échantillon est d'environ mille répondants. Parmi les questions centrales, on trouve la fréquence des infractions,
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
les comportements à risque et antisociaux en général, l'absentéisme scolaire, la consommation de substances, le harcèlement, la détection des infractions, les variables du milieu d'origine et des questions d'attitudes (Kruissink, Essers, 2001, 2004). Les questions sur la délinquance juvénile sont posées en utilisant un ordinateur portable pour éviter les non réponses. D'autres informations sont recueillies en entretien en face à face. Les questions sur les infractions sont posées dans un ordre particulier. D'abord, on demande si une infraction a «un jour» été commise. Après la question générale, on interroge plus en détail sur le nombre de fois où l'infraction a été commise dans l'année écoulée et sur le point de savoir si la police a été au courant de ce comportement. Les questions sur les infractions ont été revues dans la dernière édition. Certaines ont été supprimées et d'autres ont été introduites. Grosso modo,le questionnaire est resté le même pour pouvoir comparer les résultats et détecter les tendances de la délinquance des adolescents. Des questions sur le vandalisme sur les cabines téléphoniques, qui ont disparu en raison de l'utilisation à grande échelle des téléphones mobiles, ont par exemple été retirées. Dans la version la plus récente, on a tenté d'équilibrer les infractions violentes et les atteintes aux biens. Les questions utilisées pour évaluer les infractions des adolescents entre 1990 et 2001 sont présentées en annexe 3.
B - Échantillon et réponse Ces dernières années, une grande attention a été portée à l'échantillonnage proportionnel des minorités ethniques. Ceci est nécessaire pour avoir une meilleure estimation du taux de prévalence par sous-groupes au niveau national. On a fait des efforts pour obtenir une meilleure représentation dans l'échantillon des minorités ethniques « traditionnelles », adolescents turcs, marocains, antillais et surinamiens. Un f1ltrage par téléphone a été mis en place pour sélectionner les adolescents néerlandais. Les chercheurs ont d'abord contacté des ménages au hasard et demandé si un adolescent de la population-cible était présent et s'il était prêt à participer à l'enquête. Si c'était le cas, les variables du contexte social et démographique étaient relevées pour constituer un échantillon représentatif. Ensuite, une lettre de présentation était adressée aux répondants. Cette lettre était également adressée aux parents pour leur donner des informations sur l'enquête. Ensuite le chercheur fixait un rendezvous. Le f1ltrage par téléphone pour contacter les adolescents immigrés ne paraissait pas approprié, les ménages issus de l'immigration étant moins
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Belgique et Pays-Bas
équipés en téléphones. Un contact direct a donc été pris au domicile des répondants. La lettre d'information était remise aux parents à ce moment-là.
2 - Usage des enguêtes par auto déclaration pour tester les tlîéories de la délinquance Aux Pays-Bas, plusieurs thèses de doctorat utilisant des auto déclarations pour tester les théories criminologiques ont été publiées dans les dix dernières années. Soulignons quelques exercices majeurs. Bruinsma (1985) a testé la théorie de l'association différentielle et lui a trouvé quelque base empirique. De manière intéressante, il a trouvé des différences entre garçons et filles et découvert des contradictions avec la théorie du lien social de Hirschi, en faveur de la théorie de l'association différentielle. Rovers (1997) a cherché si la pauvreté du quartier avait d'éventuels effets de ghetto sur la délinquance juvénile. Il a utilisé une théorie intégrée (intégration entre la théorie de la désorganisation sociale et la théorie de la tension) similaire à l'étude belge citée supra (pauwels, 2007) et n'a trouvé à étayer empiriquement que les effets de sa théorie révisée de la tension. Comme Pauwels, Rovers n'a pas trouvé de preuve d'un effet-ghetto des conditions structurelles du quartier sur la délinquance juvénile. Il a porté une grande attention aux biais méthodologiques dans sa thèse de doctorat (1997). Weerman (1998) a utilisé les données autoreportées pour tester des relations entre certains aspects de la théorie du lien social et la délinquance. Il a montré empiriquement que les variables de lien (contrôle social, relation parentenfant, liens affectifs) pouvaient expliquer à la fois les différences individuelles et les changements dans la délinquance. Weerman (2001) a également prêté grande attention au rôle des pairs dans la délinquance.
III - Participation de la ~elgiqu~ et des Pays-Bas aux enquêtes IDtemal10nales De la même manière que la Belgique, les Pays-Bas ont participé aux deux vagues de l'ISRD Gunger-Tas et al., 1994). L'ISRD, basée sur un corpus commun de questions pour les répondants, a débuté en 1990 dans douze pays participants. Ces pays étaient les Pays-Bas, le Portugal, l'Espagne, l'Angleterre et le Pays de Galles, la Suisse, la Belgique, la Finland~, l'Allemagne, l'Irland~ du Nord, la Grèce, l'Italie, la Nouvelle-Zélande et l'Etat du Nébraska aux Etats-Unis. Un des buts généraux du projet ISRD est de généraliser les conclusions sur les limites des chiffres officiels, mais également de rassembler les informations sur les différences de prévalence entre pays. Un des problèmes de la première vague résidait dans les différences assez considérables entre les échantillons. Des échantillons nationaux
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
étaient parfois utilisés, mais dans de nombreux cas, il s'agissait d'échantillons de villes, ce qui gênait la généralisation au niveau des pays et les comparaisons internationales. Certains résultats de la deuxième vague ont été présentés lors de la septième édition de la conférence annuelle de la Société Européenne de Criminologie qui s'est tenue à Bologne en 2007.
Pays-Bas Angleterre et Pays de Galles Portugal Suisse Espagne Mannheim Belfast Liège (Belgique) Athènes Nébraska 3 villes italiennes Helsinki
atteintes aux biens 29,5 16,0 21,4 33,5 20,1 20,7 25,5 27,3 34,9 36,9 16,7 28,6
violences 29,3 15,8 29,5 29,1 34,5 21,7 23,8 29,9 51,8 34,9 14 34,7
drogues 15,3 25,3 11,3 20,9 15,4 7,0 19,9 8,2 9,1 17,3 6,2 13,2
Source: Newman (1999, 16) Tableau 2 - Pourcentage de répondants qui ont rapporté avoir commis une des infractions citées au moins une fois dans les 12 derniers mois (1992).
Le tableau supra montre le pourcentage de répondants qui ont rapporté au moins une des infractions mentionnées. Les pourcentages ne diffèrent pas spectaculairement les uns des autres. Les pourcentages de violence sont plutôt élevés. On peut l'expliquer partiellement par une définition qui comprend et les atteintes violentes aux biens et celles aux personnes. Les chercheurs du NSCR ont participé à un groupe international (<
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Belgique et Pays-Bas
IV
- Problèmes
méthodologiques dans les études par auto déclaration en Belgique et aux Pays-Bas 1 - Biais méthodologiques:
un bilan
L'importance grandissante accordée aux enquêtes en population générale à grande échelle, - notamment par les politiques et les médias - a indubitablement augmenté l'attention et le souci portés à la qualité, la validité et la fiabilité des données des enquêtes. Dans un contexte international, le souci d'avoir des données de qualité dans les enquêtes de délinquance autoreportée a conduit à un substantiel corpus de recherches montrant les points faibles et les points forts de la méthode (Hindelang, Hirschi, Weiss, 1981 ; Junger-Tas, Haen-Marshall, 1999 ; Thornberry, Krohn, 2000). Malgré la focalisation internationale sur les problèmes méthodologiques, ce sujet a suscité moins d'attention en Belgique qu'aux Pays-Bas (Van Kerckvoorde, 1995; Ponsaers, Pauwels, 2003). Les chercheurs aux Pays-Bas ont dans l'ensemble une bonne expérience des problèmes de méthodes et les études de délinquance autoreportée sont utilisées en particulier pour tester les théories sur les causes de la délinquance. Junger-Tas et Haen-Marshall (1999) ont proposé des bilans corrects sur les possibilités, les questions et les problèmes de méthode ainsi que sur les perspectives. Ces auteurs prêtent attention aux problèmes les plus courants de cette méthode, comme le choix des échantillons, les taux de réponses et de participation, les problèmes de validité liés aux caractéristiques du répondant, l'implication dans la délinquance et les effets de mémoire. Parmi les autres questions essentielles, on trouve les variables dépendantes, l'administration du questionnaire et sa fiabilité. Selon Junger-Tas et Haen Marshall (1999), la méthode par autodéclaration s'est grandement améliorée au cours des cinquante dernières années. Une grande partie de ses problèmes et de ses limites ont été résolus. Bien que la méthode par auto déclaration ne remplace pas d'autres mesures ou méthodes, elle est devenue un outil précieux pour mesurer l'implication dans la délinquance et tester des théories. Aux Pays-Bas en particulier, les problèmes de fiabilité et validité ont été étudiés en détail comme nous le verrons infra. Dans ce chapitre nous évaluerons les problèmes de méthode selon la typologie de Groves (1989) des erreurs possibles dans les enquêtes: l'erreur d'échantillonnage, l'erreur de couverture, l'erreur de non-réponse et l'erreur de mesure. Les erreurs d'échantillonnage résultent de J'utilisation d'un échantillon au lieu de l'enquête sur toute la population. Une erreur de couverture vient de l'impossibilité de parvenir à donner une chance non nulle d'entrer dans la base d'échantillonnage à toutes les unités de la population sur laquelle J'information devrait être rassemblée. L'erreur de non-réponse résulte du fait que toutes les unités de J'échantillon brut ne participent pas réellement à J'enquête. Erifin, différents processus liés à J'outil, à
65
Délinquance l'enquêteur,
et déviance autoreportées en Europe au répondant
et au mode de recueil des données
contribuent
à l'erreur
de me-
sure(Braun, 2003, 137-138).
A - Problèmes d'échantillonnage La méthode d'échantillonnage la plus utilisée en Belgique pour les enquêtes de délinquance autoreportée est baséesur les écoles(àplusieurs degrés). Les enquêtes à grande échelle, comme la recherche scientifique interdisciplinaire mesurant les conditions de vie et des perspectives pour les adolescents belges utilisent des échantillons à plusieurs degrés (Goedseels, Vettenburg, Walgrave, 2000). Dans ce cas, un premier degré d'échantillonnage sélectionne les écoles puis, à un deuxième degré, les élèves sont échantillonnés sur des critères supplémentaires pour saisir la diversité des groupes pédagogiques. Il est exact de noter que les conséquences des erreurs d'échantillonnage et les défauts de couvertures des études belges n'ont jamais été un sujet central de recherche. Le problème est reconnu dans les travaux, mais la question de méthode n'a jamais été traitée comme prioritaire. La méthode PAPl est de loin la plus utilisée pour recueillir des données. D'autres méthodes incluent des entretiens personnels mais étant plus onéreuses, elles sont moins utilisées. Aux Pays-Bas, le Moniteur WODC utilise l'échantillonnage des ménages. Des modèles multi-niveaux peuvent être utilisés pour corriger les effets de l'échantillonnage par école qui introduit des structures de grappe dans les données. Alors que cette méthodologie est devenue courante dans d'autres champs comme la sociologie, les études multi-niveaux sur les enquêtes de délinquance autoreportée en milieu scolaire sont extrêmement rares en Belgique. On en trouve un exemple dans l'étude menée par De Fraine et al. (2005) et Pauwels (2007). Aux Pays-Bas, les études multiniveaux sur des données autoreportées ont été menées par Rovers (1997) et Bruinsma (1992).
B - Défaut de couverture et erreur de non réponse L'erreur de non observation est due au problème de défaut de couverture des répondants (par exemple des élèves qui sont scolarisés hors de la zone d'échantillonnage dans le cas d'un échantillon en milieu scolaire), le non contact des répondants (par exemple les élèves absents, les absentéistes et les déscolarisés dans les enquêtes de délinquance en milieu scolaire) et la non coopération ou le refus des répondants de participer à l'enquête (Stoop, 2005). Selon nombre de spécialistes, ce sont ces types d'erreur qui sont en général considérées comme la source la plus importante d'erreur dans les recherches par enquête (Assael, Keon, 1982; Marker, 2002). La non ré66
Belgique et Pays-Bas
ponse individuelle est constamment mentionnée comme l'un des problèmes les plus sérieux menaçant la validité des conclusions tirées des études de délinquance autoreportée (Cemkovich, Giordano, Pugh, 1985; Junger, 1989; Van Kerckvoorde, 1995; Ponsaers, Pauwels, 2003 ; Shannon, 2006). Les effets de l'erreur de non observation sur les résultats des études par auto déclaration en Belgique n'ont jusqu'ici jamais été étudiés mais le problème a été étudié aux Pays-Bas.
C - Erreur de mesure L'erreur de mesure vient d'une différence entre le vrai score d'un répondant et le score qui dans les faits lui est assigné. Nous discutons infra de certaines causes importantes de problèmes de mesure à propos d'études belges de délinquance autoreportée. Elles peuvent tenir à différentes raisons, l'outil de mesure ou le mode d'administration utilisé, l'enquêteur, le répondant, etc.
2 - Biais méthodologiques:
problèmes particuliers
A - Les non réponses comme mesure de l'erreur On appelle item non renseigné les données manquantes pour une question particulière ou un item dans un questionnaire. Cela se produit lorsqu'un répondant ne fournit pas de réponse à une question posée (Huisman, 1999). Un item non renseigné diffère des autres sources d'erreur et doit aussi être clairement différencié d'une erreur de non réponse individuelle qui est une forme d'erreur par non observation (Stoop, 2005). Dans l'enquête en classe PAPl, un item non renseigné peut également survenir comme conséquence de la présence de « témoins» qui peut influencer le comportement de réponse des élèves, mais peu de recherches ont été menées dans ce domaine (Oberwittler, 2004). Cet effet peut être évité par l'utilisation d'enveloppes (Bjamason, 1995). Il est évident que les non réponses devraient toujours être évitées 1) parce que la taille de l'échantillon effectif diminue, ce qui est particulièrement problématique dans les analyses multivariées, 2) parce que les estimés de l'enquête (par exemple les moyennes ou les pourcentages) peuvent être biaisés si les répondants qui ne répondent pas à certaines questions diffèrent de ceux qui répondent à toutes les questions. Les non réponses dans des questionnaires de délinquance sont dans une certaine mesure corrélées au fait d'être un garçon, issu de l'immigration, en retard scolaire et non intéressé par l'enquête (pauwels, 2007).
67
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Dans une enquête comparative récemment terminée, Pauwels et Svensson (sous presse) ont prêté attention au problème des non réponses à la fois sur les questions portant sur la délinquance et sur celles utilisées pour construire des variables latentes représentant des variables étiologiques en recherche criminologique. Deux enquêtes PAPl sur des jeunes adolescents des villes d'Anvers (Belgique) et Halmstad (Suède) ont été examinées sur l'occurrence des items non renseignés. Le taux de non réponses sur des échelles séparées n'a pas approché le seuil de 5% de données manquantes au-dessus duquel les spécialistes suggèrent l'utilisation de méthodes d'imputation statistique, c'est-à-dire des méthodes d'estimation des données manquantes à partir d'autres données (Rubin, 1987). Les items non renseignés posent toutefois un problème potentiel lorsqu'il s'agit d'analyses multivariées. La perte de données grimpe jusqu'à 10% quand plusieurs variables sont utilisées dans des modèles multivariés. Bien que des relations bi-variées significatives existent entre les variables du milieu d'origine, le désintérêt pour l'enquête et des variables théoriques-clés, la principale conclusion dans cette étude comparative est que l'utilisation d'une régression logique multivariée des non réponses sur les variables déjà citées du milieu d'origine n'amène pas du tout à des prédictions correctes des non réponses. D'autres analyses sur les effets de l'utilisation d'une méthode traditionnelle d'imputation par régression n'ont pas montré de réels changements dans les scores de fiabilité (aussi bien les valeurs alpha que le poids des facteurs) dans les deux enquêtes. Les corrélations entre les variables étiologiques et la délinquance n'ont pas souffert de changement substantiel. Bien que les non-réponses à des questions de délinquance soient corrélées de manière significative à des variables contextuelles comme l'âge, le sexe et l'origine immigrée, ces variables ne peuvent pas expliquer les différences individuelles dans les non réponses aux questions de délinquance. C'est pourquoi les résultats des analyses de régression sur la délinquance ne sont pas susceptibles d'être affectés par les non réponses à ces questions. De surcroît, il semble que l'imputation n'altère pas les résultats des analyses de régression multivariées sur la délinquance lorsque le nombre total de données manquantes pour ces analyses se situe autour de 10%.
B - La désirabilité sociale La désirabilité sociale pourrait être décrite comme la tendance d'un répondant à être moins disposé à admettre des attitudes et des comportements à caractère assez menaçant, c'est-à-dire des attitudes et des comportements moins acceptés socialement. En conséquence, les chercheurs tendent à sous-estimer la fréquence individuelle à commettre des actes délinquants. La désirabilité sociale est donc un moyen de mentir (voir infra). Ce 68
Belgique et Pays-Bas
problème de validité peut néanmoins être activement étudié à l'aide d'échelles de désirabilité sociale conçues spécialement pour mesurer cette tendance. La plupart du temps, on mesure cette tendance en interrogeant les répondants sur les comportements que la plupart d'entre nous ont eus. La philosophie de base est que les répondants qui ont un score élevé aux items de désirabilité sociale peuvent être écartés des analyses ultérieures. Adorno et al. (1950) ont déjà utilisé ce type d'échelles pour distinguer la désirabilité sociale des attitudes fascistes chez les répondants. Ces échelles sont également connues dans le champ de la criminologie (Hindelang, Hirschi, Weiss, 1981). Aux Pays-Bas, nous n'avons vu que quelques chercheurs utiliser cet instrument, comme Rovers et Wouters (1996) et Rovers (1997). On connaît diverses stratégies de recherche sur l'étude de la désirabilité sociale et ses effets sur les réponses. Rovers (1997) a traité ce problème en éliminant les répondants qui avaient le plus haut score (quartile supérieur) sur une échelle de désirabilité sociale. Cette approche est utile même si elle nécessite évidemment un échantillon de taille suffisamment grande. Une autre approche consiste à voir l'échelle de désirabilité sociale comme une variable de contrôle et par conséquent de contrôler statistiquement ou de modéliser la désirabilité sociale. Cette méthode est utile quand la taille de l'échantillon n'est pas suffisante. La désirabilité sociale est prise en compte à l'intérieur du modèle. Une étude belge a essayé de mesurer son effet sur les modèles explicatifs des comportements de délinquance autoreportée en utilisant une approche de modélisation causale (pauwels, Pleysier, 2005). On a montré que la désirabilité sociale fait baisser la fréquence des infractions alors que les effets des variables théoriques de la théorie des liens sociaux demeurent inchangés.
C - L'acquiescence Le concept n'est pas nouveau non plus. L'acquiescence est fa disposition d'un répondant à répondre .rystématiquement à une question d'une manière différente qu'il ne l'aurait fait si la question lui avait été posée sous une autre forme (Billiet, McClendon, 2000, 610). On demande aux répondants d'indiquer leur degré d'accord sur une série de questions. L'acquiescence - ou biais d'accord - est la tendance à être d'accord avec les items proposés, indépendamment de la forme sous laquelle la question est formulée (positive ou négative). La présence de l'acquiescence lorsqu'on utilise une échelle déséquilibrée (tout positif ou tout négatif) peut mener à une surestimation ou à une sousestimation systématique de la covariance entre des concepts latents (Mirowsky, Ross, 1991). En Belgique, l'étude de Pauwels et Pleysier (2005) citée supra montre que ce biais est également présent dans les enquêtes de délinquance autoreportée. Cet effort de recherche n'a jamais été répliqué et la mesure dans laquelle ces résultats peuvent être généralisés n'est pas claire.
69
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
D - Le mensonge sur la délinquance Le mensonge est une menace sérieuse pour la validité de toutes les enquêtes. Dans le cadre des études de délinquance autoreportée, les répondants peuvent mentir à propos de leurs infractions et à propos de leurs contacts avec la police à cause de leurs infractions. Junger (1989) a examiné la validité d'auto déclarations chez les minorités ethniques et trouvé que leurs membres mentent significativement plus souvent à propos des contacts qu'ils ont eus avec la police à cause d'une infraction. Aucune analyse empirique de ce type n'a été menée en Belgique. Une des raisons possibles peut être que les études de délinquance autoreportée garantissent l'anonymat des répondants.
E
-
L'utilisation des fréquences précises et les biais de mémoire
Les questions sur la délinquance sont posées de plusieurs façons: on utilise d'abord une question générale puis sont posées les questions détaillées: fréquence à laquelle l'infraction est commise au cours d'une période donnée, en général dans les douze derniers mois. On avance parfois l'argument que les questions sur les fréquences précises ne révèlent qu'une « pseudo-exactitude» à cause du problème de télescopage. Néanmoins, pour autant que nous le sachions, aucune recherche n'a été menée sur les effets du télescopage sur la délinquance autoreportée, ni en Belgique ni aux Pays-Bas.
F - Problèmes de fiabilité et de validité Aux Pays-Bas, un vif débat sur les échelles et les questions sur la délinquance autoreportée a eu lieu dans les années 1980 et 1990. Après Huizinga et Elliott (1986), Bruinsma (1991, 1994) a fait des "test-retests" de fiabilité sur une enquête scolaire. Il conclut que l'on pouvait s'interroger sur la relative stabilité des résultats et des conclusions contextuelles dans ces enquêtes. Bruinsma a répliqué un questionnaire de délinquance autoreportée deux semaines après la première enquête dans la même classe et n'a trouvé que 5,2% des répondants rapportant exactement les mêmes résultats. Bruinsma s'est interrogé aussi sur la cohérence des échelles de délinquance à cause des valeurs faibles de l'alpha de Cronbach. Les critères très durs utilisés par Bruinsma ne font pas l'unanimité. Heijden et al. (1995) ont argué que ses exigences sur la fiabilité sont si strictes qu'on peut même se demander si elles peuvent s'appliquer aux sciences sociales. Par ailleurs, Nijboer (1995) a plaidé pour que ces conclusions soient prises au sérieux et suggéré davantage de recherches dans ce domaine. L'utilisation de l'analyse par l'échelle de Mokken (Rovers, 1997) est 70
Belgique et Pays-Bas un autre moyen de tester la fiabilité. Rovers utilise cette méthode pour créer des sous-échelles de « délinquance grave». Hessing et Elffers (1995) ont montré d'énormes différences entre les autodéclarations et les chiffres officiels connus. Leur conclusion sur la validité des études de délinquance autoreportée était très critique: les déclarations informent sur la volonté de rapporter un comportement, mais n'informent pas sur le comportement réel. Une affirmation qui peut être mise en question car Hessing et Elffers (1995) ont appliqué la méthode d'auto déclaration chez des adultes, alors que dans la plupart des cas, la méthode est utilisée chez les adolescents. On sait que les études par autodéclaration donnent de meilleurs résultats dans la population jeune. Les adultes sont en moyenne plus sceptiques sur les questions de confidentialité et d'anonymat.
v - Conclusion
générale sur les bonnes pratiques en Belgique et aux Pays-Bas
La méthode de l'autodéclaration, ses points forts et ses points faibles sont en général connus en Belgique et aux Pays-Bas. Les questions de mesure (études de fiabilité et de validité) n'ont que récemment soulevé un intérêt considérable dans la recherche en sciences sociales en Belgique et aux Pays-Bas par rapport aux spécialistes des pays anglo-saxons. Dans cette contribution nous avons souligné plusieurs études et travaux et avons traité les questions de mesure et de méthode qui nous paraissent primordiaux. Les chercheurs utilisant cette méthode sont conscients de la faiblesse méthodologique de leurs enquêtes mais devraient néanmoins investir davantage dans le développement d'alternatives pour connaître en profondeur l'ampleur des biais qui découlent de l'application de cet outil. Bien que nous acceptions la méthode de mesure de la délinquance juvénile par des autodéclarations, il reste important de pousser en permanence l'effort pour comprendre les éventuelles sources de biais et particulièrement leur amplitude. En évaluant la méthode d'auto déclaration, nous suggérons de faire une distinction claire basée sur ses objectifs. Les autodéclarations peuvent être utilisées pour estimer la prévalence de la délinquance juvénile (épidémiologie) et pour tester des théories sur la délinquance. En matière d'estimation de la prévalence de la délinquance, la procédure d'échantillonnage est primordiale. Il est important d'avoir une information plus détaillée sur l'amplitude des biais d'échantillonnage. L'erreur de non observation devrait donc être étudiée plus énergiquement qu'elle ne l'est aujourd'hui (par exemple: enquêtes basées sur les ménages versusenquêtes menées dans les écoles). Les recherches futures devraient envisager les possibilités de conduire des enquêtes en mode mixte, de manière à surmonter le problème du défaut de couverture. Le Moniteur WODC en a fourni un 71
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
exemple. Quant à l'échantillonnage des adolescents au sein des ménages, on a besoin d'en savoir davantage sur les éventuelles différences entre les ménages qui ont uniquement soit un téléphone mobile, soit une ligne fIxe. Lorsque le but d'une étude par autodéclaration est la mise à l'épreuve de théories critninologiques, notre position générale envers la méthode est relativement optimiste, mais seulement si de sérieux efforts sont consentis pour évaluer à la fois la fIabilité et la validité des concepts et des mesures. Ceci signifIe qu'à côté des efforts pour éviter les biais, on doit également envisager de mesurer et modéliser le biais et ses effets sur les résultats empiriques. L'utilisation d'outils statistiques avancés permet une telle stratégie de recherche. Bien que cela soit chronophage et assez onéreux, la qualité des enquêtes et la validité générale des résultats en seront améliorées. Lorsque l'on teste des théories de la délinquance, on ne peut que conclure qu'il y a très peu de choix: les chiffres off1ciels donnés par les enregistrements policiers ne nous fournissent pas sur le milieu d'origine et les mécanismes sociaux (variables théoriques) les variables indispensables pour tester les théories. La plupart des études de délinquance autoreportée sont transversales. Nous en savons très peu sur les différences entre les données transversales et les données longitudinales et le possible effet de ces différences sur la vérifIcation des théories des comportements délinquants. Les analyses « longitudinales» qui sont menées sont en général des études par répétition de la mesure. D'un autre côté, et ceci est particulièrement le cas en Belgique, les études par autodéclaration qui mesurent les covariations de la délinquance autoreportée prêtent largement attention aux facteurs associés à la délinquance. Bien que l'identifIcation des facteurs de risques ait été de première importance, nous suggérons de s'attacher davantage à dépasser la perspective du facteur de risque et à développer et tester les théories qui prennent en compte les principaux mécanismes responsables des corrélations entre variables du contexte démographique, facteurs de risques et délinquance.
72
Belgique et Pays-Bas Annexe 1 Prévalence de la délinquance autoreportée dans l'année écoulée dans une enquête autoreportée urbaine belge (Anvers, 2005) garçons échantillon total filles vandalisme (véhicule) 87,1 (2128)
81,0 (972)
93,1 (1155)
une fois ou deux
6,3 (155)
9,2 (110)
3,6 (45)
plus de 2 fois
6,5 (159)
9,8 (118)
3,3 (41)
JamaiS
graffiti 84,8 (2070)
84,5 (1012)
85,1 (1057)
une fois ou deux
8,4 (205)
8,5 (102)
8,3 (103)
plus de 2 fois
6,8 (165)
6,9 (83)
6,6 (82)
jamals
recel 92,2 (2248
87,5 (1048)
96,7 (1199)
une fois ou deux
4,3 (105)
6,9 (83)
1,8 (22)
plus de 2 fois
3,5 (86)
5,6 (67)
1,5 (19)
1amalS
vol à l'étalage 83,2 (2032)
80,8 (970)
85,5 (1062)
une fois ou deux
9,7 (237)
10,8 (129)
8,7 (108)
plus de 2 fois
7,1 (174)
8,4 (101)
5,8 (72)
jamalS
vol grave 94,4 (2299)
91,5 (1093)
97,2 (1205)
une fois ou deux
3,0 (73)
4,5 (54)
1,5 (19)
plus de 2 fois
2,6 (64)
4,0 (48)
1,3 (16)
jamais
menaces 90,4 (2205)
86,8 (1040)
93,9 (1164)
une fois ou deux
4,8 (117)
6,8 (81)
2,9 (36)
plus de 2 fois
4,8 (117)
6,4 (77)
3,3 (40)
77,8 (966)
jamais
coups
volontaires 69,9 (1711)
61,8 (745)
une fois ou deux
13,4 (327)
15,6 (188)
11,1 (138)
plus de 2 fois
16,7 (409)
22,6 (272)
11,0 (137)
Jamais
bagarre ment
hors
établisse-
scolaire 79,1 (1932)
70,1 (841)
87,8 (1090)
une fois ou deux
11,0 (268)
14,7 (176)
7,4 (92)
plus de 2 fois
9,9 (242)
15,3 (183)
4,8 (59)
jamalS
cambriolage 97,4 (2373)
95,7 (1144)
99,0 (1228)
une fois ou deux
1,2 (29)
1,8 (21)
0,6 (8)
plus de 2 fois
1,4 (34)
2,5 (30)
0,4 (4)
jamais
73
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Annexe 2 Corrélations bivariées de la délinquance auto reportée ** ~ (") ~ c... ;S 8n:gggo (1), (1), i3 c... o. '"0 en en c... /\ (1) S-S-O,J::i ,J::i ::3 o ~ 0 8> o...... @ c. 0- '"~ ~ E E @ ::3 ::3 (")
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Belgique et Pays-Bas Annexe 3 : questions initiales sur la délinquance autoreportée utilisées dans l'étude autoreportée périodique WODC - Avez-vous déjà pris le bus, le métro, le tram ou le train sans payer? - Avez-vous déjà cassé une vitre volontairement? - Avez-vous déjà endommagé un lampadaire? - Avez-vous déjà endommagé ou détruit une voiture volontairement? - Avez-vous déjà endommagé une cabine téléphonique volontairement? - Avez-vous déjà endommagé une bicyclette volontairement? - Avez-vous déjà endommagé quelque chose dans un bus, un tram, un métro ou un train ? - Avez-vous déjà endommagé un arrêt de bus? - Avez-vous déjà échangé des étiquettes dans un magasin pour acheter quelque chose moins cher? - Avez-vous déjà pris quelque chose dans un magasin sans payer? - Avez-vous déjà, à l'école, pris quelque chose à un autre élève ou à l'administration, etc. ? - Avez-vous déjà volé une bicyclette? - Avez-vous déjà acheté ou vendu quelque chose dont vous saviez que cela avait été volé? - Avez-vous déjà participé à une bagarre en public par exemple dans un stade de foot, à un festival, une manifestation ou simplement dans la rue ? - Avez-vous déjà menacé une personne de la frapper? - Avez-vous déjà frappé une personne au point de la blesser (par exemple œil au beurre noir, saignement de nez, blessures graves) ? - Portez-vous une arme à feu lorsque vous sortez? - Avez-vous déjà blessé une personne avec un couteau ou une autre arme? - Avez-vous déjà cambriolé une maison, une école ou quelque chose de semblable? - Avez-vous tagué des murs avec des crayons de la peinture ou des bombes?
Questions détaillées sur la délinquance autoreportée Lorsque le répondant a répondu affirmativement à une question sur sa délinquance, des questions détaillées sont posées pour chacune d'entre elles. a) À quel âge avez-vous fait cela la première fois? .. . .. .. (indiquez l'âge) -
ne sait pas
b) Avez-vous fait cela également dans les 12 derniers mois? -ow - non - ne sait pas c) Combien de fois l'avez-vous fait dans les 12 derniers mois? fois
75
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
(Donnez une estimation si vous ne vous souvenez pas du nombre exact) d) Étiez-vous seul la plupart du temps ou étiez-vous avec d'autres? - seul - avec d'autres - ne sait pas e) Dans combien
de ces affaires la police a-t-elle su quelque
chose?
fois (Donnez une estimation si vous ne vous souvenez pas du nombre exact) f) Pensez à la dernière fois que vous avez fait cela: pourquoi - je n'avais pas de raison particulière -
l'avez-vous
fait?
j'aimais ça parce que d'autres personnes de mon groupe le faisaient aussi Pour une autre raison, c'est à dire ...............................
g) Quelle chance pensez-vous que vous aviez de vous faire prendre pour quelque chose comme ça ? - très grande - grande - pas très grande - petite - très petite
76
LES ENQUÊTES
DE DÉLINQUANCE EN FINLANDE*
Janne
AUTOREPORTÉE
Kivivuori
Du point de vue des traditions sociales, culturelles, politiques et juridiques, la Finlande fait partie du bloc des pays scandinaves avec la Suède, la Norvège, le Danemark et l'Islande. L'histoire de la criminologie finlandaise est aussi intimement liée à la coopération scandinave. En introduction à ce sujet, je décrirai d'abord brièvement l'historique des enquêtes de délinquance autoreportée en Scandinavie. Je décrirai ensuite plus en détailles enquêtes finlandaises en insistant particulièrement sur les dispositifs d'indicateurs standardisés actuellement utilisés qui fournissent des séries chronologiques grâce à des vagues d'enquêtes répétées.
I - Historique: la tradition scandinave des recherches sur la délinquance auto reportée L'histoire de la recherche scandinave sur l'autodéclaration de la criminalité et de la délinquance peut être grossièrement divisée en trois phases: la première était celle de l'enthousiasme et des protocoles hardiment comparatifs symbolisés par le Programme de recherche scandinave sur les conscrits (NDR Nordic Drqftee ResearchProgramme).Cette phase a été concentrée autour des années de recueil de données (1961-1964) de la NDR mais si on inclut la phase pilote et la longue période de rapports de recherche, elle s'est en fait étendue de 1959 à 1974, débutant par un court article enthousiaste d'Andenaes et al (1960)2 "et fInissant avec la monographie plutôt morose de Stangeland et Hauge (1974). Cette dernière comprend un chapitre comparatif concis (voir aussi Anttila, Jaakkola, 1966) mais il n'y a jamais eu de parution d'un rapport international complet. Dans la deuxième phase de la tradition scandinave de l'autodéclaration - couvrant grossomodo la période 1970-1990 - le développement des indicateurs est pratiquement resté au point mort. Il y avait de multiples raisons à cette régression. Premièrement,des problèmes techniques dans la conception de la NDR rendaient le travail comparatif pratiquement impossible. Deuxièmement, pendant l'ère pré-informatique et aux débuts de l'informatique, les analyses quantitatives étaient relativement diffIciles et chronophages. Troisièmement,dans la mesure où il était question d'analyse Traduction d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman. 1 Cette partie est basée sur les travaux de Kivivuori (2007a). 2 Cet article était basé sur le premier échantillon pilote recueilli en 1959. *
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
quantitative, on préférait la recherche sur la victimation à la recherche sur la délinquance autoreportée. Au moins en Finlande, les années 1970 et 1980 ont vu des progrès importants dans le développement des enquêtes nationales de victimation alors que le développement des enquêtes de délinquance autoreportée restait pratiquement au point mort. Quatrièmement, il est possible que le projet NDR ait manqué d'héritiers parce que son usage politique avait été épuisé dans les années 1960. Les chercheurs de la NDR originelle avaient mis un grand accent sur l'idée morale que la délinquance était normale (parce que les résultats des enquêtes par auto déclaration montraient que la petite délinquance était extrêmement répandue). Deux titres de monographies des NDR nationales Nyanser i gratt (Dégradésde gris, Stangeland, Hauge, 1974) en Norvège et Kriminalitet som Normalitet (La délinquance comme normalité, Greve, 1972) au Danemark témoignent du caractère très séduisant qu'avait la conclusion que la délinquance occasionnelle était très répandue. Toutefois, les données de la NDR recélaient des résultats qui pouvaient contredire l'interprétation de la "délinquance comme normalité". Par exemple, il était montré que la probabilité d'élucidation par la police reflétait l'intensité de la délinquance (Christie et al., 1965). Nils Christie, un des pionniers de la recherche sur la délinquance autorévélée scandinave fit une mise en garde explicite: la rhétorique de la délinquance-comme-normalité, si séduisante fût-elle, ne devait pas être poussée jusqu'à l'absurde (Christie, 1966 [1964], 59). Il continua toutefois lui-même à utiliser l'argument de la normalité (Christie 1975, 73). Ainsi, l'existence persistante des délinquants chroniques hantait les premiers chercheurs de la NDR. Je suppose qu'ils sentaient qu'une amélioration de la méthode apporterait plus de lumière sur ces délinquants « chroniques »3. Dans une certaine mesure, la promesse morale de la méthode était accomplie par les premiers résultats sur la prévalence élevée de la délinquance occasionnelle et "vénielle". Cette interprétation est étroitement liée à la cinquième raison pour laquelle la recherche par auto déclaration dans les pays scandinaves a décliné après un début prometteur: l'esprit du temps a pris un virage antipositiviste. Le design de la NDR des débuts avait reflété l'influence d'une science sociale américaine orientée vers l'empirisme. Cet accent perdit beaucoup de son attrait vers la fin des années 1960 lorsque les chercheurs voulurent s'engager 3 Le développement méthodologique ultérieur de la méthode d'autodéclaration a mis l'accent sur la nécessité d'estimer à la fois l'incidence et la prévalence des infractions (Thornberry, Krohn 2000, 41-43). Une fois que vous commencez à mesurer l'incidence, le « délinquant chronique» réapparaît toujours. Dans les questionnaires originels de la NDR, les mesures d'incidence étaient rudimentaires voire inexistantes. 78
Finlande politiquement et commencèrent à critiquer les méthodes quantitatives. Dans certains pays, il y eut aussi des mouvements citoyens qui ont attaqué le recueil de données par le gouvernement. La troisième phase, actuellement en cours, peut être décrite comme la re-émergence des enquêtes de criminalité et de délinquance autoreportées en Scandinavie. La décision de la Finlande, seule de tous les pays nordiques, de participer au premier round de l'étude internationale de délinquance autoreportée (Se!! Report Delinquenry Sturjy, Aromaa, 1994) qui semait les graines d'une croissance future, laissait présager cette résurgence. En 1995, à la fois la Finlande et la Suède établirent des indicateurs nationaux de dé~quance autoreportée basés sur des échantillons représentatifs d'élèves de 3eme(Kivivuori, Salmi, 2005 ; Svensson, 2006). Les dispositifs suédois et finlandais ont été établis indépendamment l'un de l'autre mais tous deux ont été influencés par l'ISRD. Les séries suédoises locales Swedish Orebro ont également été intensifiées (Olofsson, 1971; Ward, 1998). Et après des décennies d'hibernation, les Norvégiens sont également revenus aux enquêtes autoreportées à l'échelle nationale au début des années 1990 (pedersen, Wichstroem, 1995 ; Storvoll etal., 2002 ; Pape, Falck, 2003). Comme toutes les divisions en phases historiques, le modèle de la recherche par auto déclaration dans les pays scandinaves en trois phases simplifie toute la complexité des événements. L'exception la plus importante est le cas du Danemark. Dans ce pays, Flemming Balvig et Britta Kyvsgaard ont mené des études importantes sur la délinquance autoreportée dans une banlieue de Copenhague, en 1979, 1989, 1999 et 2005 (Kyvsgaard, 1992; Balvig, 2006). En Scandinavie, l'enquête finlandaise sur la criminalité des jeunes hommes (Salmi, 2008) est probablement le seul dispositif actuellement en cours qui remonte plus loin dans le passé (voir infra). Il y a probablement eu dans l'intervalle des études occasionnelles importantes. En Finlande par exemple, l'étude de Sipilii (1982) qui utilisait un échantillon modulaire de municipalités multiples a été capitale pour garder la tradition vivante.
II
-
Indicateurs de la délinquance autoreportée en Finlande
Dans ce qui suit, je décrirai les principales études finlandaises de délinquance autoreportée. Les enquêtes seront présentées dans l'ordre de leur importance nationale. J'insiste sur les projets criminologiques qui obéissent aux critères suivants: a) l'étude est basée sur une enquête dont la méthode est l'auto déclaration, b) la plupart des questions portent sur des infractions commises par le répondant et c) le projet comporte plusieurs
79
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
vagues4. Trois dispositifs obéissent à ces critères: l'enquête de délinquance autoreportée finlandaise (FSRD), l'enquête internationale de délinquance autoreportée (ISRD) et l'enquête sur la délinquance des jeunes hommes (YMCS). Tous ces systèmes d'indicateurs ont été conduits en Finlande par Ie National Research Institute of Legal Poliry, NRILP (Institut National de recherche en politique du droit), qui est l'organe de recherche du ministère de la Justice finlandais. Je décrirai également brièvement l'enquête de santé scolaire (School Health Survry, SHS), effectuée en plusieurs vagues et l'étude de la Mer Baltique avec sa mesure unique. Ces instruments ont des questions de délinquance autoreportée même si la majeure partie de leurs contenus couvre d'autres domaines (pratiques en matière de santé et victimation). Seuls les principes de base de chaque système sont décrits dans le texte infra. Tous les protocoles d'enquêtes discutés infra sont basés sur des réponsesano1!Jmes.Dans toutes les enquêtes finlandaises de délinquance, la loi stipule que la réponse est volontairepour les participants. Dans les faits, pratiquement personne ne refuse (en tout cas pas ouvertement). La loi finlandaise n'exige pas d'accord parental. On a avancé l'argument que les droits des enfants incluaient la possibilité pour eux de répondre aux questions d'enquête sans accord parental (Kuula, 2006). On a discuté de l'âge à partir duquel les enfants peuvent participer à une enquête sans accord parental et certains experts en éthique de la recherche plaident que l'âge de douze ans serait une limite inférieure raisonnable.
1 - But fondamental des études de délinquance autoreportée En Finlande, le but premier et fondamental des recherches par autodéclaration est de mesurer de manière exhaustive la délinquance des adolescents. Nous savons de nombreuses sources que la probabilité pour un délinquant d'être connu de la police (et par conséquent d'être compté dans les statistiques de délinquance enregistrée) varie dans le temps. Il serait donc très problématique de se reposer sur les statistiques officielles pour décrire les tendances et la structure de la délinquance. Les statistiques officielles sont importantes, en particulier pour étudier la délinquance grave mais elles
4 Cette définition exclut également les enquêtes longitudinales, qui n'existent pratiquement pas en Finlande, au moins en criminologie. L'étude de la professeure Lea Pulkkinen, Étude longitudinaledepersonnalité et de développementsocialde Jyviiskylii est peut-être la seule exception car sa base de données comprend des éléments de délinquance autoreportée. Pour plus d'informations, voir Pulkkinen et al., 2002.
80
Finlande doivent être complétées par d'autres sources comme les enquêtes de victimation et de délinquance autoreportée. Deuxièmement, les enquêtes de délinquance autoreportée sont considérées comme des moyens importants d'étude de l'iflicacitédu contrâle social.En demandant à la personne qui répond si elle est connue de la police ou d'autres instances de contrôle, on décrit la probabilité de l'élucidation. Troisièmement, les indicateurs de délinquance autoreportée fournissent une base à des comparaisonsinternationales.Cette justification soustend la décision de la Finlande de participer aux vagues de l'ISRD. Le système national de la FSRD est largement comparable au système suédois similaire (pour une discussion plus détaillée voir Kivivuori, 2007a). Quatrièmement, les bases de données qui sont créées par les dispositifs d'indicateurs de délinquance auto déclarée peuvent être utilisées en recherche fondamentale.Le NRILP mène ce genre de recherches lui-même et donne accès à ses données aux chercheurs universitaires aussi5. Le principe du libre accès s'applique parce que le financement de l'indicateur est, en dernière analyse, fourni par les contribuables et qu'on attend et espère une utilisation extensive des données. Le NRILP considère les données de ses propres études d'auto déclaration comme faisant partie de l'infrastructurede la recherche nationale.
2 - L'étude finlandaise de délinquance auto reportée (FSRD) La FSRD est l'indicateur national de délinquance autoreportée. Elle cible les élèves de troisième (15-16 ans). Ce niveau est le dernier dans lequel une cohorte d'âge complète peut être touchée dans un même établissement. L'enquête a lieu à la fin de la dernière année de scolarité obligatoire en école polyvalente. Les questionnaires sont anonymes et renseignés pendant le temps scolaire, sous la supervision d'un enseignant. Le dispositif de la FSRD a été créé par le NRILP qui est aussi le principal bailleur de fonds du projet. La plupart des vagues de pas~ation ont reçu un financement complémentaire du ministère finlandais de l'Education et, pour l'une d'entre elles, de l'Académie de Finlande. Actuellement les séries de la FSRD couvrent les années 1995-2004. Une nouvelle vague a été administrée au printemps 2008. La FSRD est basée sur un échantillon national représentatif randomisé d'établissements scolaires.
5 Le NRILP impose un embargo d'un an avant de rendre les données publiques. 81
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
3 - L'enquête internationale de délinquance auto reportée (ISRD) La Finlande est le seul pays scandinave à ~voir participé aux deux vagues de passation de l'ISRD en 1992 et 2006. A ces deux occasions, la Finlande a utilisé un échantillon urbain (Helsinki). En 1992, pour des raisons financières et en 2006, l'échantillon basé à Helsinki a été choisi parce que nous avions déjà un dispositif d'indicateur national. Dans l'ISRD 2006, une méthodologie d'enquête par Internet a été utilisée pour la première fois dans une enquête de délinquance autoreportée finlandaise. Dans les pays nordiques, les mesures par l'ISRD-2 ont été coordonnées et financées par le Conseil Scandinave de la Recherche en Criminologie. Le rapport pour la région nordique de l'ISRD-2 a été rédigé par un chercheur finlandais (Kivivuori,2007a). En 1992, l'ISRD-1 était basée sur un échantillon de commodité non randomisé (Aromaa, 1994). La vague de 2006 était basée sur des échantillons randomisés de classes. L'échantillon était stratifié par districts scolaires.
4 - L'enquête sur la délinquance des jeunes hommes (YMCS) Ce projet est une réplique et une extension de l'étude finlandaise de 1962 sur les conscrits qui faisait partie du projet pour toute la Scandinavie (cf. supra). Nous avons décidé de reproduire l'étude de 1962 pour trois raisons. D'abord, avec l'intention d'étendre l'utilisation des enquêtes de délinquance autoreportée à des personnes un peu plus âgées Geunes adultes) au delà de l'échelle habituelle de la mi-adolescence. Deuxièmement, l'étude visait à tester la possibilité de créer un nouveau dispositif d'indicateurs standardisés ciblant la population des jeunes hommes dans un contexte de conscription. Troisièmement, l'étude explore les difficultés et les possibilités d'une comparaison à long terme de la délinquance autoreportée. Le questionnaire originel de 1962 contenait principalement des questions sur les atteintes aux biens, alors que le répertoire des infractions de la YMCS de 2006 était bien plus large, incluant la violence et les comportements liés à la drogue. Le nouvel indicateur a été renommé « enquête délinquance du jeune homme» (Young Male Crime Survry, YMCS). En Finlande tous les hommes doivent participer à une journée de sélection pré-militaire dans l'année de leurs 18 ans, ce qui rend ce jour-là une cohorte complète disponible pour la recherche. Les jeunes hommes qui ne veulent pas faire de service militaire peuvent choisir un service civil, mais doivent néanmoins assister à la journée d'appel. Seules les femmes sont exemptées. La YMCS a ciblé tous les hommes assistant aux journées d'appel à Helsinki (cette population n'est pas échantillonnée).
82
Finlande La YMCS a été créée et fInancée par le NRILP. Le projet est basé sur le permis de recherche des Forces de Défense Finlandaises et a bénéficié, pour ses arrangements pratiques, d'un appui considérable du personnel de l'armée.
5 - Autres indicateurs de délinquance auto déclarée en Finlande J'ai décrit supra les projets d'enquête de délinquance autoreportée qui ont des vagues de passation répétées et dans lesquelles la majeure partie du questionnaire est consacrée au crime/à la délinquance. Comme je l'ai indiqué précédemment, des études occasionnelles ont utilisé des questions de délinquance autoreportée et des enquêtes dont le sujet principal n'était pas la criminalité ou la délinquance. En 2002/2003, la Finlande a participé à l'enquête de victimation des jeunes de la Mer Baltique (MB). Cette enquête ciblait plus précisément la victimation, mais incluait une échelle de délinquance autoreportée utilisée par la recherche finlandaise (Kivivuori, Savolainen, 2003). L'enquête MB était dirigée par le professeur Frieder Dünkel de l'université de Greifswald en Allemagne et incluait de nombreuses villes de la région de la Mer Baltique. Depuis 2000/2001, l'enquête de santé scolaire finlandaise (School Health SUJ7Jf!)SHS) a inclus une petite échelle de délinquance dont les questions ont été adaptées de la FSRD. Ce parallélisme a été une source d'évaluation méthodologique et de validation croisée. La SHS est unique parce que ses énormes échantillons donnent des séries de données locales (au niveau municipal). La FSRD et la SHS sont donc complémentaires. Une caractéristique intéressante de la SHS est que les municipalités participantes paient pour être incluses dans l'étude. La Finlande a participé à toutes les vagues du projet d'enquête scolaire européenne sur l'alcool et les autres drogues (ESPAD). Ce dispositif d'enquêtes, basé sur l'auto déclaration anonyme, collecte des données sur l'usage d'alcool et de drogues (von Hibell et al., 2004). Les résultats de l'ESP AD ont été utilisés dans la validation croisée des projets de la FSRD et de l'ISDR (Kivivuori, 2007a).
6 - Arrière-plan théorique L'objectif principal des indicateurs de délinquance autoreportée est la description de l'évolution de la délinquance et de l'effIcacité du contrôle. Aucun des dispositifs d'indicateurs f1nlandais n'a été fortement lié à une théorie particulière. Cela peut refléter le fait qu'historiquement, la méthode de l'autodéclaration en Finlande a été assez fortement pilotée par le gouvernement et non par l'université. En conséquence, l'intérêt de la 83
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
recherche a été plus orienté vers la descriptionstatistiquedes tendances plutôt que vers la recherchethéoriquefondamentale sur les causes de la délinquance. De plus le manque de financement a exclu l'option de mesure longitudinale. Le design transversal qui en résulte n'est pas bien adapté au test des hypothèses étiologiques. Les premières études sur les conscrits des années 1960 étaient non théoriques, bien que leur esprit général fût proche de la théorie de l'étiquetage. L'IRSRD-1 était principalement influencée par la théorie du contrôle social et un peu de cet héritage a été transféré au questionnaire FSRD. Plus tard, une courte échelle de se!f-controla été introduite dans la FSRD pour étudier son interaction avec le contrôle social (parfois appelé capital social) et l'auto contrôle (Salmi, Kivivuori, 2006). La FSRD contient aussi des questions qui touchent aux sources des tensions dans l'économie et la structure sociale. Ces questions relient le questionnaire à la théorie de la tension, même si nous manquons de questions sur les sources plus sociopsychologiques et interpersonnelles de la tension. Au début de la dernière décennie, ont été incluses des questions relatives à l'apprentissage de la délinquance (par exemple, passer du temps avec des garçons plus âgés) dans le but d'étudier les phénomènes de délinquance par procuration (voir la section IV.1). Le questionnaire FSRD inclut aussi des questions sur les capacités cognitives du répondant, comme sa classe et des questions sur ses besoins en éducation spécialisée. Ces variables sont solidement corrélées à la délinquance et donc incluses dans la FSRD.
7 - Considérations méthodologiques Les indicateurs de délinquance autoreportée fmlandais sont largement basés sur le travail méthodologique effectué dans d'autres pays (pour une discussion approfondie sur ces fondements et leur applicabilité transculturelle voir Kivivuori, 2007a, 17-34). Cependant, des travaux ont été menés principalement sur deux aspects de la méthodologie de l'auto déclaration : la conception du questionnaire et l'inclusion de l'éducation spécialisée. Au début des années 1990, a été conduite une évaluation à petite échelle des méthodes de recueil des données (Honkatukia, 1995). Cette étude comparait principalement l'influence de la longueur du questionnaire sur les résultats. Une comparaison analogue à plus grande échelle a été menée, utilisant le parallélisme de la SHS et de la FSD (Kivivuori, 2000). La SHS contient une courte liste d'infractions sans interrogation détaillée alors que la FSRD contient 18 infractions avec interrogation détaillée. D'après ces études, les listes plus courtes avec peu d'infractions et sans question sur les détails donnent des estimations de délinquance plus élevés. Mais la question 84
Finlande demeure, est-ce que le principe du «plus, c'est mieux» s'applique aux études de délinquance autoreportée? Les questions de détails sont utiles pour évaluer la trivialité et la gravité relatives des actes (Thornberry, Krohn, 2000, 41-43). Des niveaux très élevés de prévalence peuvent refléter partiellement l'inclusion d'infractions extrêmement triviales. Dans l'avenir, une technologie d'enquête informatisée offrira un moyen de combiner une liste d'infractions à séquence rapide proposant un module détaillé seulement aux répondants qui reconnaissent un certain type d'infraction. La décision d'utiliser les enseignants comme collecteurs des données dans le dispositif national a été influencée par une étude expérimentale à grande échelle conduite à ce sujet en Islande (Bjarnason, 1995). Cette étude suggérait que la collecte des données par les enseignants ne compromettait pas la validité des résultats si les répondants rendaient leurs réponses anonymes sous enveloppe cachetée. L'utilisation des enseignants permettait aussi de réduire les dépenses parce qu'envoyer des assistants de recherche dans toutes les écoles participantes aurait été trop onéreux. Toutefois, au moins en Finlande, le problème de la supervision de la classe a été pris en considération et nous évaluons actuellement sa significativité dans les développements à venir des indicateurs de délinquance autoreportée. Comme correctif partiel, nous avons conduit toutes les enquêtes basées à Helsinki en utilisant une supervision extérieure6. Pour certaines infractions, il semble que la supervision extérieure donne des niveaux de prévalence plus élevés. Cela aussi varie selon les infractions. De plus, l'évolution de la délinquance semble être identique dans les deux modes de supervision. Comme le montre la figure 1, les dispositifs d'indicateurs basés respectivement sur la supervision de l'enseignant ou du chercheur donnent les mêmes résultats en ce qui concerne l'évolutionà la participation au vol à l'étalage. La distinction entre le niveau et la tendance est pertinente en ce qui concerne l'évaluation de la validité.
6
ISRD-1 en 1992, ME en 2002, et ISRD-2 en 2006. 85
Délinquance 10
et déviance autoreportées en Europe
~m____
hh__h__hh
60
 50  40 % 11III
30
___h
20
hh_h____
10 - ---------------
01990
.
1992 supervision
----------------------------------
1994
1996
par chercheur
(Helsinki,
1998 ISRD/MB)
2000 '"
2002
2004
2006
2008
supervision par enseignant (Finland, FSRD)
Figure 1 - Prévalence chez les 15-16 ans du vol à l'étalage sur la vie entière, par mode de supervision de la passation de questionnaire,
Finlande
Le dispositif de la FSRD inclut les élèves en éducation spécialisée (ES). Récemment, nous avons analysé en détail comment l'inclusion/l'exclusion de ces derniers influençait les estimés de la délinquance. Si les élèves de l'ES sont exclus, on sous-estime l'incidence de la délinquance. De plus, cette exclusion amène à sous-estimer la force de la corrélation entre délinquance et privation économique parce que les enfants des familles en situation économique précaire ont plus de risques d'être en éducation spécialisée (Kivivuori, Salmi, 2006).
III
-
Principaux
résultats:
les tendances Finlande
de la délinquance
en
Dans cette partie, les tendances de la délinquance en Finlande sont brièvement décrites. Nous nous concentrons sur les résultats de la FSRD de 1995 à 2004 (Kivivuori, Salmi, 2005). Au moment où nous écrivons, la sixième vague de la FSRD (2008) a été conduite, et donc l'information sur les tendances sera très prochainement étendue jusqu'en 2008. Les tendances montrées par les mesures ISRD en 1992 et 2006 sont très cohérentes avec les résultats de la FSRD (Salmi, 2007).
86
Finlande
1 - Tendances
de la délinquance
1995-2004
Le changement le plus drastique qui a eu lieu dans la décennie 19952004 a été la chute radicale des atteintes aux biens (figure 2). La participation à différents vols et vandalismes a décru, la chute la plus marquée s'observant pour la prévalence du vol à l'étalage. La participation à des infractions associées à la violence a été plus stable. La vague de 2004 a montré des niveaux décroissants de la participation à des bagarres dans des lieux publics et au tabassage mais ce n'est pas une tendance constante. L'usage de marijuana ou de haschich a augmenté, une tendance corroborée par d'autres enquêtes auprès des jeunes. Toutefois, la tendance à la croissance semble arriver à un palier.
t] 1995
Itj 1996
ID1998
1iiJ2001
Figure 2 - Prévalences dans les 12 mois précédents des principaux types d'infractions, ans, Finlande (FSRD).
11II2004
% de 15-16
Dans une large mesure, en raison de la décroissance des atteintes aux biens, le pourcentage d'adolescents qui s'abstiennent de toute forme de criminalité a crû. Il semble que le nombre d'adolescents « totalement respectueux des lois» ait augmenté significativement. Ce résultat est l'une des évolutions les plus intéressantes (et dans une certaine mesure, l'une des plus énigmatiques) du paysage de la délinquance finlandaise et scandinave. Il doit être soigneusement interprété. Premièrement, les résultats finlandais de ce « conformisme» croissant sont basés sur quatorze infractions explorées 87
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
par des questions identiques dans les cinq vagues de la FSRD. On ne peut pas affirmer que les répondants abstentionnistes le soient de toute forme de délinquance ou de déviance. L'observation dépend de la liste d'infractions incluses dans le questionnaire. Il est important de noter que la cybercriminalité n'apparaît pas dans la FSRD. Depuis l'ISRD-2 nous savons qu'elle est assez prévalente. Il est donc possible que la tendance à la baisse de la FSRD reflète partiellement le déplacement de la délinquance (Kivivuori, 2007a, 99-100; Salmi, 2007, 29-40). Les atteintes aux biens, qui sont souvent commises dans des lieux publics ont été au moins partiellement remplacées par une délinquance informatique commise dans les appartements privés. Toutefois, il y a de nombreux facteurs dont la cooccurrence peut avoir influencé la diminution des atteintes aux biens parmi les adolescents. Ces tendances sont interconnectées et se chevauchent comme le résume le tableau 3.
.Amélioration de la situation économique économique du début des années 1990. . Contrôle social accru dans les établissements entre l'établissement les zones scolaires).
générale
après
la récession
scolaires (contacts plus étroits et la police et utilisation accrue de la vidéo surveillance dans
. Contrôle et surveillance accrus dans d'autres espaces publics centres commerciaux (vidéo surveillance, vigiles). . Changements dans la structure des opportunités: concentration
comme
les
du secteur marchand dans des grands centres commerciaux plutôt que dans des petits magasins. Changement dans les activités quotidiennes: les adolescents passent plus de temps devant les ordinateurs, etc. . Changement général d'attitude: les jeunes condamnent de plus en plus les activités délinquantes. Changement dans la culture des jeunes (par exemple déclin des graffiti). Des projets locaux de prévention de la délinquance, renforcés par le projet national de prévention de 1998, ont peut être eu un effet sur l'atteinte aux biens par les adolescents.
.
. .
.Des
stratégies
policières
plus efficaces,
comme
la police de proximité
peuvent
dissuader les délinquants. Tableau 3 - Facteurs possiblement liés à la diminution générale des atteintes aux biens chez les jeunes Finlandais de 1995 à 2004
À un niveau plus général, la baisse des atteintes aux biens reflète vraisemblablement le renforcement du contrôle social, à la fois formel et informel. Un exemple parlant: la moitié des établissements scolaires inclus 88
Finlande dans la FSRD-2004 ont une vidéo surveillance interne, une caractéristique principalement apparue dans la période d'observation de 1995 à 2004. Dans le même temps, la propension des écoles à signaler les infractions commises par les élèves à la police a augmenté régulièrement. Ces évolutions sont probablement liées à la baisse des vols et au vandalisme à l'école (tableau 3). Dans la FSRD, les attitudes liées à la délinquance sont mesurées par des questions basées sur la théorie de la neutralisation. En d'autres termes, on demande aux répondants s'ils sont d'accord avec différents motifs et justifications de la délinquance juvénile. L'acceptation de ces motifs et justifications a baissé régulièrement de 1995 à 2004. Les jeunes sont devenus plus punitifs et moins tolérants envers la délinquance juvénile. Ces changements d'attitude peuvent en partie refléter l'augmentation de la couverture médiatique des rares cas de violence juvénile grave. L'étude de l'efficacité du contrôle social avait été une justification importante de la création des indicateurs de délinquance autoreportée finlandais. Dans la période 1995-2004, la probabilité pour des adolescents d'être connus de la police a augmenté pour les infractions violentes, le vol à l'étalage et le vandalisme à l'école. Le facteur le plus important pour expliquer cette tendance est probablement la propension grandissante des témoins, des victimes et autres à signaler les mauvaises conduites des jeunes à la police. Le changement des pratiques policières de contrôle, par exemple la police de proximité, peut aussi avoir contribué à cette tendance. En ce qui concerne le vol à l'étalage, la probabilité accrue d'un contact avec la police reflète probablement l'amélioration technique de la surveillance et la propension croissante des commerçants à dénoncer les voleurs à l'étalage à la police. Les autorités scolaires ont également plus tendance à dénoncer les infractions des élèves à la police. L'augmentation des agressions sexuelles commises par des jeunes dans les statistiques officielles dans la ftn des années 1990 peut également, dans une certaine mesure, être le résultat de l'augmentation des efforts accomplis et de leur efficacité pour contrôler le comportement des adolescents. Les tendances de la délinquance décrites supra ont été identiques dans les pays scandinaves. En particulier la Suède et la Finlande montrent des tendances pratiquement identiques (mêmes si les niveaux diffèrent). Par exemple, la participation au vol à l'étalage, le vol à l'école et le vandalisme semblent avoir baissé dans les deux pays, alors que la participation à la violence semble avoir connu une stabilité comparable. Le pourcentage d'adolescents s'abstenant de toute infraction a augmenté dans les deux pays (pour une discussion approfondie à propos des similitudes scandinaves voir Kivivuori, 2007a, 89-100).
89
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
2 - Délinquance
des jeunes hommes
en 1962 et 20067
Comme indiqué supra, la Finlande a participé au premier programme scandinave de recherche sur les conscrits avec une enquête d'auto déclaration à Helsinki en 1962. En 2006, le NRILP a décidé de reproduire cette étude à la journée de présélection militaire à Helsinki, utilisant un questionnaire élargi, et renomma l'enquête « enquête de délinquance des jeunes hommes» (Young Male Crime Survry, YMCS). Dans ce qui suit, je décrirai quelques-uns des résultats principaux comparés de la YMCS. Tous les chiffres et la plupart des interprétations sont basés sur les recherches de Venla Salmi (2008) dont le travail contient également une évaluation soigneuse des limites et des problèmes liés à ce genre de comparaison à long terme entre enquêtes. La prévalence de trois infractions a baissé: le vol au travail, le recel (achat et vente d'objets volés) et le vol à la roulotte (Figure 3). La baisse du vol sur le lieu de travail reflète probablement les changements dans la structure des opportunités: dans les années 1960 les jeunes gens commençaient à travailler plus tôt alors que de nos jours, les jeunes sont souvent étudiants. De la même manière, la baisse du recel et du vol à la roulotte reflète probablement les changements dans les conditions économiques générales et la structure des opportunités. En anglais, l'expression « tombé du camion» signifie que quelqu'un a acheté quelque chose en sachant que c'était un objet volé. Je suppose que la grande prévalence du vol à la roulotte au début des années 1960 reflétait le fait de prendre des choses de manière très concrète à l'arrière des camions qui avaient des plates-formes ouvertes à l'ancienne. Acheter des objets volés et voler dans des voitures reflétaient l'économie d'austérité dans laquelle les conscrits de 1962 avaient vécu toute leur vie.
7 Ce paragraphe est basé sur les recherches de Venla Salmi (2008). 90
Finlande 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5
o vol au travail
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de biens volés
vol la roulotte
[] 2006
Figure 3 - Chute de la prévalence de la participation à des infractions au cours d'une vie : % de jeunes hommes à Helsinki en 1962 et en 2006 (Salmi, 2008).
Il Y a eu également des infractions dont la prévalence a augmenté (Figure 4). Le tapage en état d'ébriété dans les lieux publics a manifestement augmenté (même si l'on a rencontré des problèmes techniques pour formuler une question moderne exactement identique). De la même manière, la conduite en état d'ébriété a augmenté. Ces deux infractions reflètent la disponibilité grandissante de l'alcool dans la société finlandaise. En 1962, l'achat d'alcool était strictement contrôlé. Depuis la fin des années 1960, une série de changements dans les politiques ont libéralisé l'alcool en Finlande avec une incidence immédiate sur les crimes violents (Kivivuori, 2003). Le changement dans la prévalence de la conduite en état d'ébriété montre aussi la disponibilité grandissante des voitures. L'augmentation de la prévalence des vols de bicyclettes est difficile à interpréter, mais elle a peutêtre quelque chose à voir avec la convoitise pour des vélos de meilleure qualité.
91
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
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30
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o tapage public en état d'ébriété
.1962
vol de vélo
condu~e en état d'ébriété
LI]2006
Figure 4 - Augmentation de la prévalence de la participation au cours de la vie à des infractions. % de jeunes hommes à Helsinki en 1962 et 2006 (Salmi, 2008).
Il y a aussi des infractions dont la prévalence est restée étonnamment stable. Par exemple, 41% des conscrits de 1962 avaient pratiqué le vol à l'étalage alors que le chiffre récent est de 38%. L'absence d'évolution est étonnante au vu des changements massifs dans le commerce. Le passage des petites boutiques où l'on était servi au supermarché en libre-service «aurait dû» produire une augmentation de vols mais il est possible que l'intensification de la surveillance technique ait remplacé avec succès les systèmes antérieurs de contrôle. De plus, l'augmentation du niveau de vie peut signifier qu'il se trouve moins de jeunes hommes motivés à voler. Les résultats indiquent une légère tendance à la polarisation dans la diversité des infractions (Salmi, 2008). La proportion de jeunes hommes qui n'ont commis aucune des infractions de l'enquête a pratiquement doublé pendant la période de recherche. D'un autre côté, la proportion d'hommes qui ont commis une infraction quelle que soit sa nature a légèrement augmenté. Ceci suggère que les modèles de délinquance des jeunes hommes pourraient avoir changé. Cette hypothèse est soutenue par les analyses préliminaires qui suggèrent que différents types d'infractions sont plus intimement corrélés les uns aux autres à l'heure actuelle qu'il y a cinquante ans. La polarisation croissante peut être accompagnée par une versatilité croissante de la déviance dans le groupe des délinquants multiréitérants. 92
Finlande De fait, tous les principaux indicateurs finlandais de délinquance auto déclarée (ISRD, FSRD et YMCS) suggèrent que le paysage de la délinquance finlandaise s'est polarisé: il y a une majorité croissante de jeunes respectueux de la loi et une petite minorité (mais peut-être en légère augmentation) de délinquants qui fluctuent entre diverses sortes d'infractions. Inutile de le préciser, un écart de quarante-quatre ans pose problème pour l'interprétation des données. Toutefois, l'idée de base était que ces difficultés mises à part, cette longue échelle de temps pouvait être très pertinente pour comprendre les modèles contemporains de délinquance. La première vague de la YMCS a été conduite dans une société qui était encore largement agricole, à la fois au plan économique et culturel. La seconde YMCS a eu lieu dans une société post-industrielle high-tech. Les résultats doivent être interprétés avec prudence en raison du spectre limité d'infractions incluses dans l'étude de 1962. Aujourd'hui, il y a de nombreuses infractions que seuls les auteurs de science-fiction auraient pu imaginer dans les années 1960.
IV - Usage de la recherche par auto déclaration en Finlande 1 - Usage Comme nous l'avons dit supra, les indicateurs de délinquance autodéclarée finlandais ont été relativement a-théoriques dans leur but général et dans leur conception. Toutefois, dans les limites d'un design transversal classique, ils ont été utilisés pour la recherche. Dans ce qui suit, quelques exemples de recherches basées sur un indicateur auto déclaré sont brièvement mentionnés. Dans une étude sur la nature transitoire ou épisodique de la délinquance, Kivivuori (1998) a particulièrement insisté sur la manière dont les adolescents eux-mêmes conçoivent leur délinquance comme une "phase" temporaire de leur existence. La rhétorique de la phase est utilisée par les adolescents à une double fin: comme technique de neutralisation déclenchant une délinquance épisodique et comme rhétorique justifiant la sortie spontanée de la délinquance. Une étude du lien entre les {Ymptâmesp{Ychosomatiqueset la délinquancea été inspirée par une prédiction appuyée sur de la théorie de la tension selon laquelle la délinquance pouvait être un excellent moyen de réduire le stress et la tension. Le fait que la délinquance n'ait pas le pouvoir général de réduire les symptômes suggère qu'un tel effet est propre à certaines situations, comme en fait d'ailleurs l'hypothèse la théorie de la tension (Kivivuori, 2000). Plus tard, le lien entre la délinquance et la dépression a
93
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
aussi été étudié en utilisant les enquêtes de santé scolaire (Ritakallio et al., 2006). Plus récemment, les indicateurs autodéclarés ont été utilisés pour étudier l'étendue et les corrélations de la délinquance par procuration. La délinquance par procuration fait référence à des incidents où une personne demande ou en oblige une autre à commettre une infraction pour elle, comme un mandataire. Le projet de recherche sur la délinquance par procuration suggère qu'une partie des infractions juvéniles (et donc aussi les estimés fournis par les indicateurs auto déclarés) reflètent une coercition interpersonnelle, et non une motivation autonome à la délinquance. En d'autres termes, certains délinquants sont victimes de coercition lorsqu'ils commettent le délit (Kivivuori, 2007b). Les indicateurs auto déclarés finlandais ont également été utilisés pour étudier la corrélation entre le travail à temps partiel et la délinquance (Kouvonen, Kivivuori, 2002), le lien entrele capitalsocialet la délinquance(Salmi, Kivivuori, 2006) et les différences de délinquance entre les groupeslinguistiques en Finlande (Obstbaum, 2006). Les données de la FSRD sont conservées aux Archives finlandaises des données en sciences sociales, et elles sont disponibles pour les chercheurs universitaires qui souhaitent les utiliser pour des recherches ou pour l'enseignement.
2 - Usage politique Niveau national. L'utilisateur institutionnel principal des indicateurs de délinquance autoreportée est le ministère de la Justice. Pour les besoins de cette contribution, j'ai demandé à une sélection non randomisée de responsables officiels et d'experts du ministère de commenter l'utilité de la recherche par autodéclaration. La discussion infra s'appuie sur leurs réponses. Le ministère de la Justice a utilisé les séries dans son estimation de la situation et de l'évolution de la délinquance dans le pays. Comme l'a décrit le directeur général du département de politique criminelle du ministère de la Justice, Les données de la FSRD sont très utiles à l'administration. Autrement nous n'aurions pas obtenu d'informations fiables sur les comportements délinquants des adolescents et sur la polarisation de la délinquancejuvénile. Nous avons aussi utilisé ces données comme sourcespour essqyer deprévoir la criminalité du futur armo Littunen, 0"
Directeur Général, département de politique criminelle, ministère de la Justice). Le responsable du planning et de la coordination des efforts de prévention du crime local en Finlande commente la FSRD ainsi:
94
Finlande La bonne planification de la prévention de la délinquance exige une information complète et fiable sur la structure et /'évolution de la délinquance juvénile. L'expertise en prévention de la délinquance est impossible sans cette connaissance des tendances de la
violence et des atteintes aux biens (Hannu Takala, Directeur de l'unité de prévention de la criminalité et secrétaire exécutif du Conseil National de la prévention de la criminalité). M. Takala continue en notant que dans une situation historique caractérisée par la décroissance de l'atteinte aux biens, on peut à tort attribuer à la prévention locale de la délinquance le crédit de cette décrue qui est en fait un phénomène sociétal général. L'information fournie par la FSRD sur les tendances a aussi influencé la planification des réformes pénales concernant les jeunes délinquants. En particulier le comité de la jeunesse délinquante (2001-2003) et le groupe de travail sur la délinquance juvénile (2004) ont utilisé des résultats par autodéclaration pour l'estimation du "tableau général" de la délinquance juvénile8. Les travaux de ces comités ont conduit à l'introduction de ce qui a été appelé les sanctions juvéniles au niveau national. La FSRD a aussi été utilisée dans la planification du programme national finlandais de réduction de la violence. Certains experts notent aussi qu'un savoir valide est également utile parce qu'il calme le~ inquiétudes parfois excessives à propos de la délinquance juvénile. A cet égard, il est important de reconnaître les limites de la recherche par autodéclaration : elle ne touche pas la violence la plus sévère. Il est donc possible que la participation de masse à la délinquance soit stable ou décroissante alors que l'incidence de la délinquance juvénile la plus grave augmente. Cela a effectivement été le cas en Finlande à la fin des années 1990, lorsque le paysage de la délinquance s'est polarisé (moins de délinquance dans l'ensemble mais augmentation des homicides juvéniles). En particulier l'augmentation du pourcentage de jeunes totalement respectueux de la loi révélé par la FSRD a probablement eu une certaine influence sur les réactions de politique pénale et la compréhension par le public des tendances de la délinquance. Les résultats des vagues de la FSRD ont été également couverts dans les médias nationaux. Toutefois certains des experts du ministère de la Justice dont les commentaires ont été sollicités pour cette contribution se demandaient si les résultats des enquêtes par autodéclaration pouvaient influencer l'image de la délinquance juvénile présentée par les médias qui offrent beaucoup d'informations différentes et même contradictoires, basées sur l'utilisation non critique des statistiques officielles. Les 8 Commentaire
de Janne Kanerva, Conseiller Législatif, service des projets de lois, ministère
de la Justice. 95
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
statistiques officielles sont rapportées bien plus fréquemment et elles donnent aux médias des nouvelles plus « excitantes» que la recherche par enquêtes. En conséquence les messages publics sur les tendances en criminalité peuvent parfois être incohérents9. Niveaux local et régional.L'échantillon de la FSRD n'est pas conçu pour donner des estimations fiables de la délinquance au plus bas niveau municipal. Le système a donc peu d'applications au niveau local. Toutefois, les établissements scolaires participants ont utilisé l'étude comme moyen d'évaluer le niveau de délinquance de l'établissement en comparaison du niveau moyen national pour les écoles de milieu équivalent (urbain, banlieusard, rural). L'enquête de santé scolaire (SHS) comprend un très grand échantillon incluant la plupart des municipalités en Finlande. La SHS comprend une petite échelle de délinquance autoreportée adaptée de la FSRD et ses résultats sont disponibles pour les municipalités qui participent à l'étude. Le système est donc unique en ce qu'il produit des séries temporelles au niveau municipal. Il est probable que beaucoup d'administrations locales trouvent les données de la SHS utiles pour contrôler la santé et la sécurité dans leur propre zone d'action. Des efforts ont été faits pour utiliser la recherche sur la délinquance autoreportée dans l'évaluation des projets locaux de prévention de la délinquance. Actuellement le ministère de la Justice évalue un programme local de prévention de la délinquance juvénile en utilisant la méthode d'auto déclaration (Ryynanen, 2007). Le projet en cours d'évaluation est basé sur l'idée que certains jeunes entrent en délinquance parce qu'ils ont la fausse croyance que celle-ci est très répandue chez les jeunes. Par conséquent, faire connaître aux jeunes la prévalence réelle de la délinquance devrait la faire baisser. Il est intéressant de voir que dans ce paradigme causal, la méthode par auto déclaration peut avoir la double fonction d'évaluer l'effet de l'intervention et d'en produire le contenu (information sur la vraie prévalence).
v - Quelques
réflexions sur les problèmes et les enjeux
Pour conclure, je voudrais soulever quelques questions qui ont tracassé les chercheurs sur la délinquance autodéclarée en Finlande. Les menacessur la validitéexternede la criminologiescolaire.Une des limites traditionnelles de la méthode de l'autodéclaration est que les formes les plus graves de délinquance n'entrent pas dans son champ d'application. Les
9
Ce chapitre est basé sur les commentaires Olavi Kaukonen et Aame Kinnunen. 96
des utilisateurs par les conseillers ministériels
Finlande délinquants graves sont relativement peu nombreux et ne sont pas "pris" par des études sur échantillon. Lorsque les écoles sont utilisées comme lieux de recherche, les délinquants les plus fréquents ont tendance à être exclus (Cernkovich et aL, 1985). Une des raisons pour lesquelles nous avons décidé d'utiliser la journée d'appel comme site de recherches pour l'enquête sur la criminalité des jeunes hommes était que nous percevions le besoin de conduire ces études à l'extérieur de l'éternelle situation scolaire. Une question proche est l'utilisation croissante de l'éducation spécialisée dans le système scolaire. Le réseau des classes d'éducation spécialisée (SE) s'élargit: au moins en Finlande, de plus en plus d'élèves reçoivent une éducation spécialisée. La FSRD prend soin d'inclure les classes d'éducation spécialisée dans l'échantillon mais nous savons que plus l'implication dans la délinquance est grande, plus la probabilité qu'elle soit absente de la population ciblée l'est aussi (Kivivuori, Salmi, 2006). Les aménagements de l'éducation spécialisée diffèrent selon les pays, ce qui pose problème pour les comparaisons internationales. Le problème des populations immigrées.Les mineurs immigrés peuvent avoir des problèmes de langue ou être absents des classes du cursus normal. Les immigrés peuyent avoir une confiance relativement plus limitée envers des agents de l'Etat comme les chercheurs (pour une discussion plus approfondie sur les éventuelles variations culturelles dans la fiabilité de la méthode autoreportée voir Kivivuori, 2007a, 27-31). Peut-on étudier les adultes en utilisant
des méthodes par autodéclaration
? La
justification de l'élaboration de la YMCS qui cible les jeunes hommes de 18 ans était d'étendre l'utilisation des indicateurs de délinquance autodéclarée à des groupes légère~ent plus âgés que ceux, classiques, des années du milieu de l'adolescence. A l'avenir, la perspective d'étudier les adultes au moyen d'enquêtes par auto déclaration pourrait être envisagée en Finlande. Une revue internationale systématique des études par autodéclaration passées et actuelles sur les adultes serait très utile. Rester en phase avec les nouvellesformes de délinquance. Un défi tient au fait que les formes de comportement délictueux changent. Les anciennes infractions sont commises en usant des nouvelles technologies (par exemple des menaces par courrie! ou message SMS). Des infractions totalement nouvelles sont créées (atteintes au droit de propriété sur internet). Il pourrait devenir de plus en plus difficile d'avancer de conserve avec les manifestations nouvelles et changeantes de la délinquance juvénile. Besoin d'approches interdisciplinaires. En parlant de l'arrière-plan théorique ou de l'inspiration d'un indicateur, les sociologues (comme moi) pensent naturellement à un canon sociologique classique: théories de la tension, du contrôle, de l'apprentissage et de l'étiquetage. Cependant il n'y a a Priori pas de raison de limiter les constructions explicatives utilisées dans la recherche autoreportée à ces approches. Des œillères disciplinaires peuvent
97
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
empêcher les avancées scientifiques (Laub, Edwin, 2006). Récemment, des échelles de mesure d'autocontrôle sont apparues dans les questionnaires, ce qui est un développement positif (et qui au début a fait froncer quelques sourcils en Finlande, comme une brèche dans l'hégémonie sociologique). De plus, le rôle des caractéristiques cognitives des individus - comme savoir lire - et les capacités cognitives générales sont des variables qui pourraient être incluses dans les questionnaires par auto déclaration. Ces facteurs individuels pourraient être ajoutés aux instruments de l'enquête tout en gardant les variables sociologiques traditionnelles; un mélange fertile pour tester à la fois les effets principaux et les interactions. Dans les dix ans à venir, il est hautement probable que les instruments d'autodéclaration finlandais passeront de la technique du papier-crayon à la méthode informatisée de recueil des données. Dans cette phase de transition, l'utilisation de la supervision par un chercheur pendant le recueil des données sera probablement reconsidérée à la fois d'un point de vue scientifique et d'un point de vue économique. Pendant cette phase de transition, il serait souhaitable qu'il y ait plus de travail méthodologique. Il serait également utile, pour l'harmonisation des outils et la synchronisation des mesures, de clarifier rapidement les projets et directives de la coopération européenne et internationale en matière de recherche par auto déclaration.
98
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99
LES ENQUÊTES DEDÉUNQUANCEAUTOREPORTÉE EN FRANCE Cécile
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Ce rapport, qui s'inscrit dans le cadre du programme CRIMPREV [www.crimprev.eu]. se propose de réaliser un bilan des enquêtes de délinquance autoreportée en France!. Une recherche réalisée à partir des différentes terminologies usitées dans ces enquêtes: délinquance autoreportée, déclarée ou révélée (avec ou sans trait d'union) d'une part, délinquance, violences, déviances, drogues, comportements à risques d'autre part, montre la rareté de ce type d'enquêtes en France. Plus rares encore sont celles qui sont menées régulièrement. Elles portent essentiellement sur trois grands objets et s'inspirent plus ou moins directement de cette option méthodologique: délinquance des jeunes, consommation de drogues et violences en milieu scolaire. La présentation de ces enquêtes réalisée dans la première partie de ce rapport se structure en fonction de ces objets s'inscrivant eux-mêmes dans des problématiques différentes aux enjeux fort éloignés: du contrôle social à la santé publique en passant par les pratiques éducatives et le fonctionnement des établissements scolaires. La seconde partie tente d'identifier les utilisations qui en ont été faites.
I - Présentation des enquêtes de délinquance autoreportée 1 - Délinquance des jeunes et sécurité Le premier travail à se réclamer en France de l'enquête de délinquance autoreportée est celui de Sebastian Roché, Directeur de recherche au CNRS2 (Roché, dir., 2000), qui donnera lieu à la publication d'un ouvrage en 2001. Menée dans le cadre de l'UMR3 CNRS PACTE4 -
! Je tiens ici à remercier tous ceux qui m'ont aidée à recueillir les données pour réaliser ce travail. 2 Centre National de la Recherche Scientifique. 3 Unité Mixte de Recherche. 4 Politiques publiques, Action politique, Territoires.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
CERA Ts rattachée à l'Institut d'Études Politiques de Grenoble, cette enquête a été financée (par ordre d'importance) par la Fondation MAIF, le ministère de l'Intérieur (IHESI6), le ministère de la Justice (GIp7 Droit et Justice, PJJ8), le Centre de Prospective-Gendannerie Nationale, la Semitag9. L'objectif était double: connaître plus précisément l'activité délinquante des jeunes et contribuer à une meilleure adaptation des réponses locales à l'insécurité. Deux agglomérations françaises, ont été prises comme terrains d'investigation: celles de Grenoble et Saint-Etienne. 2288 élèves, retenus selon le procédé de l'échantillonnage aléatoire, ont été interrogés au sein de leur établissement entre avril et mai 1999, le nombre d'enquêtés étant proportionnel au nombre d'élèves de 13-19 ans scolarisés dans chacun des établissements retenus. Si la délinquance des jeunes constitue l'objet de recherche, les connaissances produites portent donc, de fait, sur les jeunes encore scolarisés. Le questionnaire est dérivé de l'enquête internationale de délinquance autoreportée (Questionnaire for the International Se!f Report Delinquenry Projec/).Il a été étoffé par l'ajout de questions sur la situation d'emploi (chômage, activité), sur la perception des institutions (police, gendarmerie, maire...), sur des valeurs et sur la victimation. La partie relative à la délinquance propose aux enquêtés des questions sur une série d'actes allant de la simple dégradation matérielle à l'agression physique. Pour chaque acte que les enquêtés déclarent avoir commis, l'enquête se poursuit par des questions pennettant de recueillir des précisions (âge de la première fois, âge de la dernière fois, lieu, complices, réaction de l'entourage...). La majeure partie du questionnaire a été administrée de façon assistée, en face à face, dans un lieu mis à disposition par l'établissement (l'infirmerie le plus souvent). Dans un souci de préserver la confidentialité des réponses pour les actes concernant les agressions et la drogue, les parties correspondantes ont été autoadministrées : l'enquêté a lu et entouré lui-même ses réponses. Ce protocole pennettait à la fois de garantir l'anonymat des réponses, aucune reconnaissance visuelle de l'auteur ne pouvant être établie par l'enquêteur qui ne le connaissait pas, ni par ailleurs, l'identité des enquêtés, ces derniers é~ant envoyés par des membres du personnel des établissements. A l'issue de chaque entretien, le questionnaire était placé dans une enveloppe scellée et remise à la fin de la journée au chargé d'études responsable du site. En 2004, un autre rapport se réclamant de l'enquête de délinquance S Centre de Recherche sur le politique, l'Administration, 6 Institut des Hautes Études de la Sécurité Intérieure. 7 Groupement d'Intérêt Public. 8 Protection Judiciaire de la Jeunesse. 9 Transports de l'Agglomération Grenobloise. 102
la ville et le Territoire.
France autoreportée est produit pour la Protection Judici~ire de la Jeunesse (ministère de la Justice) sous la direction de S. Roché. A partir des enquêtes de délinquance autodéclarée réalisées auprès d'un échantillon représentatif de jeunes scolarisés dans l'agglomération de Grenoble en 1999 (n 1 300) et en 2003 (n 1 600) et de jeunes judiciarisés (n 93) sous mandat de la PJJ et étant hébergés dans une structure en Isère, S. Roché se donne pour objectif de comparer d'une part les évolutions de la délinquance entre 1999 et 2003 et, d'autre part, la population PJJ et la population scolaire. L'enquête sur la population générale a été réalisée de manière similaire en 1999 et en 2003. La durée de passation des entretiens a été de lh 30 en moyenne avec le questionnaire complet.
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Principaux résultats de la première enquête de délinquance autoreportée en France (2000) D'une manière générale, les actes sont plus souvent commis par les garçons, par les jeunes qui manquent l'école, fraudent dans les transports, ont des parents qui ne surveillent pas leur emploi du temps et qui, bien que dans une moindre mesure, sont d'origine modeste. Leurs familles sont plus grandes. Les plus actifs sont également ceux qui pensent que commettre un délit est peu grave: on voit que les croyances ont leur importance. L'environnement compte également: on trouve les plus délinquants dans les "banlieues ", dans les voisinages les plus marqués par les incivilités ou désordres. Au fil de l'âge, les actes changent. À 13 ans, les dégradations sont 2,7 fois plus fréquentes que les vols. À 19 ans, les dégradations sont moins fréquentes que les vols: on ne trouve que 0,6 dégradation pour 1 vol. Bref, entre 13 et 19 ans, filles et garçons abandonnent les comportements désordonnés au profit d'actes qui leur procurent des objets et participent à une recherche de plaisir. Les filles ont une place non négligeable dans les actes déclarés, contrairement à une idée répandue, même s'il reste vrai que les garçons sont plus actifs et qu'elles sont en retrait net pour les actes les plus violents (rackets, agressions). Une large part des délits est commise par un petit pourcentage de 13-19 ans. Quel que soit le type de comportement (dégradation, vol, agression), les 5% les plus actifs des jeunes commettent de 50 à 60% du total des actes commis. C'est une illustration de la " théorie des cinq pour cent". L'enquête permet de montrer quels délits sont commis en premier au cours de la vie. Il s'agit des choses les plus simples à réaliser (vol à l'étalage) dans des lieux qui n'ont guère de garant (dégradations des espaces publics). D'une manière générale, l'entrée dans la délinquance se ferait plus précocement à la date de l'enquête que cinq ans auparavant. Les actes les plus détectés se déroulent dans des lieux où une présence humaine existe (bus, magasins), qui font des victimes personnelles (agressions) ou touchent des objets personnels chers (maison, voiture). Entre 15 et 20% des auteurs ont été surpris par la police. Les actes les moins détectés sont donc ceux qui ne font pas de victime personnelle non consentante, ou pas de victime du tout (consommation, commerce illégal; ce sont encore les dégradations de l'espace public ou semi-collectif (hall, places: les auteurs détectés sont 0,5 à 5% . Les liens que l'on trouve entre l'absentéisme, la fraude dans les bus et la 103
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
2 - Usages de drogues et prévention Dans le champ de la santé, les enquêtes introduisant des questions sur des pratiques illicites apparaissent plus anciennes. Le Rapport de Beck (1998), mentionne ainsi des enquêtes depuis le milieu des années 1980. Depuis la parution de ce rapport, trois grandes enquêtes se distinguent à la fois par une méthodologie robuste, une taille importante de l'échantillon et une passation répétée. Il s'agit des enquêtes ESCAP AD, ESP AD et Baromètre santé. Il convient cependant de souligner qu'elles ne se réclament pas de l'enquête de délinquance autoreportée. Les pratiques débordent largement le champ de la délinquance pour englober l'ensemble de ce qui apparaît comme des comportements à risques pour la santé de l'individu (tabac, alcool, tranquillisants...). Ces enquêtes s'inscrivent résolument dans une perspective de santé publique.
A - ESCAP AD ESCAP AD (Enquête sur la Santé et les Consommations lors de l'APD) permet d'interroger depuis 2000 tous les jeunes qui passent leur Journée d'Appel de Préparation à la Défense (la participation y est de fait quasi-obligatoire) dans tous les centres mobilisés par la Direction du service national un jour donné (quelques semaines dans les Dom et ComlO). Cette enquête, répétée chaque année, permet de mesurer les niveaux de consommation pour une douzaine de substances, licites et illicites: alcool, tabac, cannabis, médicaments psycho-actifs et autres drogues illicites. Elle croise ces consommations avec une série d'indicateurs, notamment sociodémographiques, géographiques, scolaires et comportementaux. L'objectif de cette enquête transversale est de donner des résultats précis sur une tranche d'âge réduite et de saisir des évolutions dans les usages des adolescents et des jeunes adultes. La population enquêtée est donc constituée des résidents de nationalité française de 17-18 ans. Les questionnaires papier sont autoadministrés et anonymes. Les enquêtes sont nationales mais permettent une représentativité régionale voire départementale dans 35 cas. La direction scientifique et le f11lancement de ces enquêtes sont assurés par l'OFDT (Observatoire 10 Départements 104
et Collectivités
d'Outre-mer.
France Français des Drogues et des Toxicomaniesl1). Ces enquêtes sont mises en œuvre par l'OFDT en partenariat avec la Direction du service national (DSN). L'enquête ESCAP AD a reçu l'avis d'opportunité du Conseil National de l'information statistique (CNIS) et le label d'intérêt général de la statistique publique du Comité du Label, ainsi que l'avis favorable de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). ESCAP AD a en 2005 un échantillon exploité de 29 393 jeunes dont 50,9% de garçons et 49,2% de filles, âgés de 17 ans en métropole (près de 4000 dans les Dom et Com, âgés de 17-18 ans). Le rapport concernant l'exercice 2005 de l'enquête ESCAPAD (Legleye, Beck, Spilka, Le Nezet, 2007) fait apparaître l'introduction de nouvelles questions devant permettre de mieux décrire les contextes des dernières consommations d'alcool et de cannabis et de tenter une évaluation des prises de risques telles que les consommations excessives ponctuelles ou la conduite de véhicules à moteur après la consommation de substances psychoactives. Cette dernière édition d'ESCAP AD fournit par ailleurs des éléments d'information sur la nature des médicaments psycho-actifs consommés par les adolescents. Ce rapport constitue l'exploitation nationale de l'enquête dont les résultats font par ailleurs l'objet d'une analyse régionale à l'instar des exercices précédents. Seuls les principaux résultats du chapitre cannabis du rapport de 2007 (cf. supra) seront restitués ici, s'agissant d'une drogue illicite couramment consommée.
11 L'OFDT finance par ailleurs des enquêtes ponctuelles Ballion (1999).
à l'instar de celle menée par
105
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
fondamental d'interprétation des usages, comme le souligne le fait que la quasi-totalité des consommations ont lieu en présence d'amis. [...] Le pro@ socio-économique des consommateurs de cannabis apparaît proche de celui des consommateurs de tabac et d'alcool. L'usage régulier de cannabis est plus répandu parmi les jeunes dont le parcours scolaire est ponctué de redoublements ou parmi ceux qui sont actuellement dans un cursus professionnalisant ou qui ont quitté le système scolaire. Il est également plus répandu parmi les jeunes qui ne vivent pas au foyer familial ou parmi ceux dont les parents ne vivent pas ensemble. Enfin, il est nettement lié à un milieu familial favorisé sur le plan économique. Dans l'ensemble de la population, l'expérimentation et la consommation de cannabis n'ont cessé de croître régulièrement depuis le début des années 1990. Toutefois, on a observé, entre 2002 et 2003, un retournement de tendance parmi les jeunes de 17 ans, avec une baisse du niveau d'expérimentation et une certaine stabilisation du niveau d'usage régulier, tendance qui reste à confirmer dans les enquêtes ultérieures. Parallèlement, l'expérimentation semble être devenue légèrement plus précoce, passant de 15,3 ans en 2000 à 15,1 ans en 2005.
B - ESPAD ESP AD (European School S U17Jey Prqject on Alcohol and Other Drugs) est une enquête transversale en milieu scolaire menée concomitamment dans une trentaine de pays européens sur la base d'une méthodologie et d'un questionnaire (copyright) communs. Le questionnaire est centré sur les usages, attitudes, opinions relatifs aux substances psychoactives. Les questions permettent de connaître la prévalence des consommations, au cours de la vie, des douze derniers mois et des trente derniers jours. Cette enquête est coordonné par Ie CAN (Swedish Council fOr InfOrmation on Alcohol and other Drugs). Elle est reconduite tous les quatre ans. Sa répétition permet une approche de l'évolution des consommations et de leur contexte d'une génération à la suivante; son enrichissement d'un exercice à l'autre permet de préciser certains points dont l'importance est apparue lors des analyses précédentes; son intégration dans un cadre européen garantit de plus la possibilité de procéder à des comparaisons internationales robustes; la méthodologie utilisée, un questionnaire renseigné directement par écrit et une garantie d'anonymat, est reconnue internationalement et permet un recueil de données fiable. Cette enquête s'articule à une perspective des recherches de l'équipe Santé de l'Adolescent de l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), qui, depuis 1971 (d'abord sous la responsabilité de F. Davidson, puis sous celle de M. Choquet) entreprend des enquêtes épidémiologiques sur la santé des jeunes en France, dont la consommation
106
France de substances psychoactivesl2. Une première enquête a été menée en 1995 avec vingt-six pays participants; la France n'en faisait pas partie mais les données de l'enquête nationale 1993 (Choquet, Ledoux, 1994), produites à partir du même type de méthodologie, ont été incluses dans le rapport ESPAD 95. Le deuxième exercice a eu lieu en 1999, avec trente pays participants. La France a participé à part entière à l'enquête ESP AD 99 et aux suivantes. L'enquête de 2003 rassemble 35 pays (dont 23 pays membres de l'Union europée~ne). Les différents exercices sont financés par l'OFDT et le ministère de l'Education nationale et de la Recherche. La responsabilité scientifique est partagée par l'INSERM (M. Choquet et S. Ledoux) et l'OFDT (S. Legleye) pour les exercices 1999 et 2003. Elle ne relève plus que de l'OFI;>T pour l'exercice 2007. A l'instar des exercices précédents, l'échantillon de l'enquête ESP AD 2003, est stratifié sur les critères suivants: type d'établissement (collège, lycée professionnel ou lycée général et technologique), secteur (public ou privé), appartenant ou non à une ZEP (Zone d'Education Prioritaire) et localisé dans une commune rurale ou urbaine. Il est constitué de 16000 élèves âgés de 12 à 18 ans et scolarisés au sein de 400 établiss~ments du second degré (collèges et lycées des secteurs public et privé). A l'instar des exercices précédents, la méthode retenue est celle de l'auto-questionnaire complété anonymement par les élèves en classe sans la présence du chef d'établissement ou celle d'un enseignant, afin de garantir la confidentialité des réponses. Le questionnaire porte sur les loisirs de l'élève, sa santé, ses comportements et ses usages de substances psychoactives. D'autres thèmes sont interrogés par ESPAD 2003 comme par exemple: le vécu scolaire, la vie de famille, la violence. L'enquête ESP AD 2007 est en cours.
12Avec la participation, le cas échéant, d'autres organismes, voire à leur initiative, à l'instar de l'enquête qui a donné lieu au rapport de M. Choquet et al. (1998), sollicitée par la P]] et financée par la MILDT. 13Sources: Choquet, Beck, Hassler, Spilka, Morin, Legleye (2004) et site internet ESPAD. 107
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
C - Baromètre
santé
Le Baromètre santé est une enquête téléphonique nationale qui mesure à un temps t, l'état des connaissances, opinions, attitudes et comportements des Français dans le domaine de la santé (épidémiologie descriptive). Il concerne les 12-75 ans. Sa répétition dans le temps permet de suivre les évolutions pour chaque thématique étudiée, au total plus de douze sujets liés à la santé, notamment, les consommations à risque (alcool, tabac, toxicomanie) et les actes de violence physique., La création du Baromètre santé a été décidée par le Comité Français d'Education pour la Santé (CFES) en relation avec les grands organismes nationaux en charge des problèmes de santé: Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS), ministère des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville (direction générale de la Santé), délégation générale à la lutte contre la drogue et la toxicomanie et la Mutuali~é sociale agricole (MSA). L'INPES (Institut National de Prévention et d'Education pour la Santé), substitué au CFES, assure, depuis, la responsabilité scientifique et technique de ces enquêtes. Depuis 1992, cette enquête a donné lieu à cinq exercices en population générale. Elle utilise la technique du sondage aléatoire, sondage à deux degrés à probabilités inégales: tirage au sort des ménages puis tirage au sort d'un individu dans chaque ménage parmi l'ensemble des sujets éligibles sauf pour l'enquête de 2005, la personne choisie étant celle dont l'anniversaire à venir était le plus proche. Les échantillons sont redressés à 108
France partir des données, des reçensements de l'INSEE (Institut national de la Statistique et des Etudes Economiques) pour obtenir une représentativité sur les critères suivants: âge, sexe, taille de l'agglomération et région. Le questionnaire est administré par téléphone. Les enquêteurs et les chefs d'équipe utilisent le système CATI (Computer-Assisted TelephoneInterviewiniJ qui est un système informatique pour la collecte des données par téléphone. Le dernier exercice a eu lieu en 2005 en partenariat avec la CNAMTS, l'INSERM, le ministère de la Santé et des Solidarités et l'OFDT. À l'instar des exercices précédents, l'échantillon a été constitué à partir d'un tirage au sort au niveau de la base de sondage, c'est-à-dire au niveau de la liste des numéros de téléphone d'où seront issus les ménages contactés. 30 514 personnes ont été interviewées, réparties entre ménages équipés d'une ligne fIxe et ménages équipés uniquement d'un téléphone portable. Quel que soit son équipement téléphonique, une seule personne participait à l'enquête au sein du foyer. La durée de passation du questionnaire allait de dix-sept minutes en moyenne sur les mobiles à quarante minutes en moyenne pour les appels sur les téléphones fIxes. La constitution de cinq sur-échantillons régionaux depuis 1999 permet des eXploitations régionales de l'enquête en lien avec les programmes régionaux de santé. Le prochain exercice est prévu pour 2010.
109
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Les actes de violence physique Une question s'adresse aux auteurs de violence, l'hypothèse étant que ces derniers peuvent aussi avoir des problèmes de santé mentale (trouble des conduites chez le jeune et trouble de la personnalité antisociale chez l'adulte, par exemple). -
2,4% des enquêtés se déclarent auteurs de violence physique. Parmi eux, 33,8% ont subi au moins une agression au cours des douze derniers
-
Il s'agit plus souvent des hommes et des jeunes de moins de 25 ans.
-
mOls.
3- Violences et contextes
scolaires
Les enquêtes quantitatives menées sur les violences en milieu scolaire ont fortement privilégié jusqu'à récemment les enquêtes de victimation même si elles incluaient quelques questions s'adressant aux auteurs. L'année 2007 voit cependant apparaître les premières enquêtes qe délinquance/violence autoreportée en France avec deux équipes, celle de E. Debarbieux et C. Blaya d'une part et celle de C. Carra d'autre part. Les deux équipes s'inscrivent dans la lignée de la Effective School Literature; elles s'intéressent au climat d'école, en s'inspirant de la recherche anglo-saxonne, notamment, pour la première équipe, de Halpin et Croft (1963) et Finlayson (1973) et, pour la seconde, de la recherche américaine et canadienne, en particulier des travaux des Gottfredson (1985) et de Janosz et son équipe (1998). L'objet violence ne se réduit pas ici aux actes de délinquance. L'un des objectifs de ces équipes est d'étudier le rôle des contextes de scolarisation sur le phénomène de violence à l'école.
A - Les travaux de l'OEVS a - L'axe traditionnel Des enquêtes quantitatives portant sur les violences en milieu scolajre existent depuis le milieu des années 1990 avec les travaux dirigés par E. Debarbieux, Professeur en sciences de l'éducation à l'Université de J}ordeaux 2 et rattaché au LARSEF (Laboratoire de Recherche Sociale en Education et Formation). L'axe le plus ancien a pour objectif d'explorer les liens entre climat scolaire, victimations et transgressions scolaires. Le projet d'origine était de reproduire régulièrement l'enquête initiale (Debarbieux, 1996) dans les établissements scolaires, pour évaluer et décrire l'évolution du phénomène de violence dans le système éducatif français. Faute de financement, ce projet n'a pas été possible dans son ensemble: si un échantillon de référence constitué de plus de 14 316 élèves interrogés dans 86 établissements a été réalisé, l'enquête n'a en effet pas pu être reproduite à 110
France
l'identique. Destiné surtout aux élèves du secondaire - en particulier le collège mais comprenant aussi des élèves du primaire de cycle 3, le questionnaire (copyright)inclut des questions sur le racket (comme auteur, comme victime, comme témoin), les bagarres, les punitions subies et leurs raisons. n a été administré en France à 35000 élèves (et 1 500 adultes) depuis 1995. Le même questionnaire a aussi été administré en Allemagne, en Belgique, en Angleterre, en Espagne et en République tchèque. n a également été passé au Burkina Faso, à Djibouti, au Mali, au Sénégal, au Brésil, au Chili et au Québec. La passation dans les classes dure en moyenne une vingtaine de minutes hors de la présence de tout autre adulte des établissements. Dans chaque établissement, l'équipe retient, soit toutes les classes de l'établissement, soit un échantillon constitué de trois classes par niveau: « la plus difficile» et « la plus facile» selon la désignation du chef d'établissement, auxquelles s'ajoute une troisième classe tirée au sort. Les échantillons d'établissements regroupent plus d'établissements en zones d'éducation prioritaires et en zones sensibles que ce qu'ils ne représentent dans la population mère pour pouvoir tester la relation entre variables socio-économiques et variables de victimation ou de délinquance, la représentativité étant ensuite obtenue par redressement. L'échantillonnage explore essentieJ}.ement des établissements en Aquitaine, dans les Bouchesdu-Rhône et en ne-de-France. Ces travaux dirigés par É. Debarbieux, avec Y. Montoya et C. Blaya s'inscrivent depuis 1998 dans le cadre de l'OEVS (Observatoire Européen de la Violence en Milieu Scolaire), date de sa création. Les fonds proviennent d'up cofinancement de la Commission européenne, du ministère de l'Education nationale et de l'Université Victor Segalen Bordeaux 2. n est actuellement également financé par le Conseil Régional Aquitaine.
"Le violences. " Les moyenne très « fracture soci d'insécurité et son ensemble
111
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
L'axe le plus récent est développé sous la responsabilité de C. Blaya dans le cadre de l'OEVS, avec la prise en charge de la partie française de l'International Se!! &port Deiinquenry Survry. Un premier document vient de paraître concernant l'aspect technique de l'enquête (Blaya, 2007). Ce faisant, l'OEVS élargit son champ d'investigation aux comportements délinquants, violents et déviants qui peuvent se produire en dehors des établissements scolaires et aux auteurs. L'un des principaux objectifs de la responsable de l'enquête nationale est de réaliser un état des lieux de la délinquance juvénile en France et d'évaluer son évolution à partir de la première enquête française de délinquance autoreportée (Roché, 2000); un autre grand objectif est de pouvoir réaliser des comparaisons internationales sur la prévalence et la fréquence de la délinquance juvénile, vérifier l'existence de paterns spécifiques, différents ou similaires, selon les pays et le rôle des contextes nationaux sur les formes que prend ce phénomène. Le questionnaire a été adapté au contexte français puis passé à un échantillon de 3363 élèves de collège âgés de 12 à 16 ans. L'échantillon français est constitué de 23 écoles. Il est représentatif des élèves scolarisés sur les critères d'âge et de sexe; les écoles sont représentatives sur le critère de classement institutionnel (éducation prioritaire et hors éducation prioritaire). 17 villes ont été retenues en France: 5 de plus de 100000 habitants, 6 de moins de 20 000 habitants et 7 de moyenne importance. Le questionnaire papier a été administré par l'équipe de l'OEVS en classe, suivant un protocole assurant la confidentialité des réponses et l'anonymat des répondants. Les résultats sont sous presse in Junger-Tas et al. (2009).
B - Enquête du CESDIP - lU FM du Nord/Pas-de-Calais Menée dans le cadre du CESDIP (Centre d'Études Sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales - CNRS), la recherche dirigée par C. Carra, Maître de Conférences à l'IUFM du Nord/Pas-de-Calais (Carra dit., 2006), articule la double logique de l'enquête de victimation à celle de la violence autoreportée pour étudier les violences en école élémentaire. L'objectif est triple: - accéder au vécu de violence des enquêtés; - quantifier le phénomène dans le département du Nord, lieu de l'enquête; - comparer les écoles et évaluer le rôle de l'environnement socio112
France éducatif dans la variation du phénomène, en particulier du climat d'école. Cette enquête a été financée par l'IUFM du Nord/Pas-de-Calais et le CESDIP. Elle fait suite à une première enquête menée dans des collèges, qui a constitué la première enquête de victimation en France en milieu scolaire (Carra, Sicot, 1997). Cette évolution avec la prise en compte de la violence commise résulte de la conception d'une expérience de violence se construisant chez l'individu tout autant en tant que victime ou auteur. Cette enquête a la particularité, comparativement aux autres enquêtes présentées dans ce rapport, de ne pas proposer des items prédéfinis de violences. Les catégories sont construites a posteriorià partir des réponses des enquêtés à des questions ouvertes. Cette démarche permet d'accéder aux situations et au sens qui leur est attribué par les répondants. Le questionnaire, approfondi, comprend une partie sur la victimation et une autre, construite en miroir, sur la violence autoreportée. Pour limiter d'éventuelles erreurs de mémoire dans la description des situations de violences subies ou commises, le questionnaire explore de manière détaillée, la dernière fois que l'enquêté a vécu une de ces situations, que ce soit en tant que victime ou qu'auteur tout en fixant une limite temporelle: le début de l'année scolaire. Les écoles retenues constituent un échantillon représentatif des écoles du département du Nord sur un double critère: le classement socia} institutionnel de l'école (éducation prioritaire et zone violence) et la taille. A ce double critère s'est ajoutée la localisation géographique de l'école. L'échantillon comprend 31 écoles au sein desquelles une classe par niveau (à l'exception du cours préparatoire) était enquêtée. Les données sont exploitées à partir de 2073 questionnaires élèves et une centaine de questionnaires enseignants. Ces questionnaires ont été administrés aux élèves dans leur classe par les enquêteurs alors que l'enseignant se trouvait déchargé de sa classe pour remplir le sien. La passation a duré une quarantaine de minutes, les enquêteurs repartant avec les questionnaires élèves et enseignants afin de préserver la confidentialité des réponses et l'anonymat des répondants.
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
II - Quelle utilisation des enquêtes de délinquance autodéclarée ? 1 - Des résultats largement diffusés et médiatisés Les résultats de toutes ces enquêtes font l'objet de rapports consultables en version papier, voire en version électronique. Les références des rapports et ouvrages de S. Roché sont indiqués sur le site du CERAT, accompagnées de la table des matières [www.upmf-grenoble.fr/cerat] ; la plupart des articles et certains rapports sont téléchargeables. Les enquêtes de l'OEVS font l'objet de publications; leur présentation est consultable sur le site de l'observatoire [(www.obsviolence.com]. L'enquête du CESDIP est mise en ligne sur le site de l'IUFM du N ord/Pas-de-Calais [www.lille.iufm.fr]. le résumé quant à lui, a fait l'objet d'un numéro de Questions Pénales, téléchargeable sur le site du CESDIP [www.cesdip.com]. L'ensemble des publications de l'OFDT sur les enquêtes ESCAPAD et ESP AD est disponible sur les sites [www.ofdt.fr] et [www.drogues.gouv.fr]. Chacune des enquêtes ESP AD a donné lieu à la production de rapports internationaux que l'on peut consulter sur le site [www.espad.org], ce site permettant par ailleurs d'accéder directement à la méthodologie adoptée et aux questionnaires administrés. Chaque exercice du Baromètre santé a aussi fait l'objet de rapports dont on peut trouver la liste sur le site de l'INPES [www.inpes.sante.fr]. ainsi d'ailleurs qu'une présentation précise de ces enquêtes (notamment méthodologique). Des textes sont directement téléchargeables. Ces enquêtes ont toutes rencontré un écho médiatique, local et national. Cependant, si certaines ont trouvé une vraie place dans le paysage institutionnel, d'autres ont des difficultés à prendre leur essor. C'est tout particulièrement le cas des enquêtes de délinquance autoreportée qui ont pourtant pour objet la délinquance.
2 - Un développement
cependant difficile de certaines de ces enquêtes
Un premier obstacle au développement 114
des enquêtes de délinquance
France autoreportée réside dans leur coût financier. Lorsqu'elles prennent pour objet la délinquance, ce problème s'accentue: pour trouver un nombre important d'auteurs d'infractions atteignant une certaine gravité, il est nécessaire de constituer des échantillons de très grande taille. Par ailleurs et contrairement aux pays anglo-saxons, elles ne peuvent s'appuyer sur une tradition culturelle, ni dans le champ scientifique, ni dans une utilisation par les pouvoirs publics. La question de la confiance que l'on peut accorder aux réponses des enquêtés se pose avec d'autant plus d'acuité. Les limites relevant de l'échantillonnage sont aussi interrogées: lorsque ces enquêtes sont mise en œuvre en milieu scolaire, ce qui est le plus souvent le cas, les probabilités d'accéder aux individus fortement engagés dans la délinquance après 16 ans sont les plus faibles. Ces enquêtes apparaissent ainsi très peu sollicitées. Les rapports de S. Roché débouchent cependant sur des préconisations et se proposent comme une aide à la réflexion et à la décision. Pour autant, il existe un intérêt pour les résultats qu'elles permettent de produire: S. Roché a, par exemple, été auditionné dans le cadre de la Commission d'enquête sénatoriale française sur la délinquance des mineurs14 (rapport du sénat n° 340, 2002). Par ailleurs, les résultats sont utilisés au sein de la communauté scientifique et, comme indiqué supra, largement diffusés par les médias. Si elles constituent des données participant au débat public sur la sécurité, elles ne semblent cependant pas concourir, dans ce champ pour le moins, à l'orientation des politiques publiques, ni à leur évaluation. Ce type de méthodologie vient tout juste d'être expérimenté dans le champ des violences en milieu scolaire, le type d'enquête privilégié depuis le milieu des années 1990 relevant de l'enquête de victimation (cf. supra). Réaliser une évaluation des répercussions des enquêtes de délinquance ou de violence auto déclarée apparaît donc ici prématuré. Soulignons cependant qu'elles sont mises au service des établissements qui ont participé à ces enquêtes et qui en font la demande. Elles sont également utilisées dans le cadre de la formation initiale et continue des enseignants et des personnels de direction.
3 - Le champ de la santé publique: un cas à part Les enquêtes Baromètre santé, ESCAP AD et ESP AD relèvent de dispositifs pérennes, mis en œuvre par des organismes publics nationaux OFDT, INSERM, INPES - en lien avec le ministère de la Santé. Ces organismes ont tous pour mission de produire des connaissances utiles au débat et à l'action publique dans le champ de la santé publique. L'objectif de l'OFDT est ainsi de mettre à disposition des décideurs, 14 Tout comme méthodologie.
É. Debarbieux,
mais sur des travaux mettant en œuvre un autre type de
115
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
chercheurs et professionnels les connaissances les plus récentes dans le domaine des substances psychoactives et des dépendances. L'INSERM se présente comme une aide à la réflexion sur les politiques de prévention en contribuant à mieux comprendre les évolutions des comportements de consommation et celles qui ont pu être induites par les politiques publiques (cf. le site de l'INSERM [www.inserm.fr]). Les enquêtes réalisées par l'INPES sont mises au service de son activité notamment dans la mise en œuvre des programmes de santé publique. On peut trouver des références à ces enquêtes en population générale jusque dans les textes de présentation de la loi sur la prévention de la délinquance de mars 2007 et de la circulaire d'application de 2007. Des campagnes de prévention ont été lancées il y a deux ans sur le cannabis alors que ces enquêtes montraient son fort taux d'usage régulier par les jeunes. D'autres exemples peuvent être donnés mais les réponses, ou plus souvent, les non-réponses, des organismes financeurs sur leur utilisation de ces enquêtes en terme d'aide à la réflexion et à la décision, incitent à la prudence. Pour le dire autrement, ces enquêtes ont-elles permis d'orienter les politiques publiques ou ont-elles seulement été utilisées pour justifier des décisions prises? Au terme de ce travail, cette question reste entière tant les éléments participant à l'élaboration et à la mise en œuvre de politiques publiques sont multiples et les processus à l'œuvre, complexes.
Conclusion Rares sont les enquêtes de délinquance autoreportée en France. Seules deux, dont l'une est en cours, reprennent le questionnaire international - en l'adaptant au contexte français - et donc l'approche théorique qui en est sous-jacente. Les autres s'en s'inspirent comme option méthodologique en introduisant dans le questionnaire des questions qui s'adressent directement aux auteurs sur leurs pratiques, usages, comportements ou attitudes. Mais les perspectives théoriques s'en éloignent très fortement, tout comme les enjeux pratiques. Les chercheurs qui se sont emparés de cette méthodologie rencontrent des difficultés pour trouver des financements, les acteurs publics ou privés ne sollicitant pas ce type d'enquêtes. Les enquêtes qui parviennent à se pérenniser sont celles qui s'inscrivent dans des organismes publics nationaux en lien avec des ministères et qui, par ailleurs, ont des prolongements internationaux, notamment européens. On peut repérer, certes ponctuellement, des utilisations par les acteurs au niveau local et national mais ces enquêtes - excepté peut-être dans le champ de la santé publique - ne semblent pas avoir un poids suffisant pour orienter les politiques publiques.
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ÉTUDES DE DELINQUANCE AUTOREPORTÉE ALl.EMAGNE*
EN
Thomas Gorgen - Susann Rabold
En Allemagne, les études sur la délinquance autoreportéel remontent à la fin des années 1960/ début des années 19702. Ces premières études - la plupart d'entres elles portaient sur des échantillons assez restreints de jeunes scolarisés ou étudiants - tendent à décrire des formes peu sévères de délinquance juvénile comme un phénomène omniprésent et normal dans la vie des jeunes. Elles montrent que le comportement délinquant est plus répandu, plus grave et plus violent chez les jeunes gens que chez les jeunes filles du même âge. Elles soulignent également le fait que la délinquance n'est pas un problème isolé mais coïncide souvent avec des retards scolaires, des problèmes familiaux, etc. (pour une vue générale voir Kreuzer, 1994a, b). De nombreuses études ont été publiées depuis ces premières étapes de la recherche de DAR en Allemagne. Bien que depuis lors, des enquêtes locales / régionales aient été menées de manière répétée (ou en tant qu'études longitudinales), l'Allemagne manque toujours d'une institutionnalisation des enquêtes par autodéclaration - à la fois du côté des victimes et de celui des délinquants. Compte tenu de la multitude d'études de DAR allemandes d'un côté et du manque d'enquêtes nationales répétées de l'autre, le présent rapport s'attachera à une vue globale de la situation actuelle de la recherche sur la délinquance autoreportée en Allemagne; un inventaire complet de quatre décennies de recherche de DAR serait bien trop hors de sa portée.
I - Situation actuelle de la recherche sur la délinquance autoreportée en Allemagne Comme dans la plupart des autres pays, les études allemandes de DAR sont fortement centrées sur la délinquance juvénile. Ce rapport distingue entre: 1 - les enquêtes sur la délinquance dans la population générale adulte. 2 - les enquêtes sur la délinquance dans les populations d'enfants et d'adolescents * Traduction
d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman.
1 Les études de délinquance autoreportée seront désignées dans le texte comme études de DAR. 2 Kreuzer, 1975; Losel, 1975; Quensel, 1971; Quensel, Quensel, 1969.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
3 - les enquêtes sur la délinquance dans des populations particulières.
1 - Enquêtes sur la délinquance dans la population générale adulte La principale exception allemande à la règle qui veut que recherche de DAR égale recherche sur les enfants et les adolescents, est l'Enquête sociale générale allemande (AllgemeineBevolkerungsumfrageder SoiJalwissenschaf ten, ~UJ). Depuis 1980 ALLBUS a été menée une fois tous les deux ans en tant qu'enquête nationale sur les attitudes, les comportements et la structure sociale. ALLBUS a un designtransversal: des échantillons représentatifs de la population allemande sont interviewés en face à face (ces dernières années par CAP!). Les enquêtes ALLBUS menées en 1990 et 2000 comprenaient quatre questions de délinquance autoreportée3, portant sur quatre délits largement répandus: (1) vol à l'étalage (2) non paiement des titres de transport (3) conduite en état d'ivresse ou sous stupéfiants et (4) fraude fiscale. En 1990, 3051 habitants germanophones vivant hors institutions ont été interrogés; en 2000, l'échantillon comprenait 3 138 personnes. La technique de « l'enveloppe cachetée» a été utilisée pour les questions de délinquance pour mettre en confiance et renforcer l'anonymat et la confidentialité4. ALLBUS ne pose de questions que sur la prévalence/l'incidence au cours de la vie. Dans ALLBUS 2000, environ 37% des répondants rapportaient avoir voyagé au moins une fois sans titre de transport; les taux de prévalence au cours de la vie pour la conduite en état d'ivresse (27%) le vol à l'étalage (11%) et la fraude fiscale (13%) étaient plus faibles. Les délits de masse mesurés par les enquêtes ALLBUS étaient commis plus fréquemment par les hommes que par les femmes; à l'exception de la fraude fiscale, la prévalence des délits diminuait avec l'âge. En utilisant les données d'ALLBUS 1990 et 2000, pour le vol à l'étalage et l'évasion fiscale, Mehlkop et Becker (2004) ont analysé les relations entre la classe sociale et le comportement délinquant. Dans aucun délit, il n'y avait de relation stable entre le statut social des individus et la délinquance. Les types de délits commis étaient affectés par le statut social. L'évaluation sub-
3 Mehlkop, Becker, 2004; Becker, Günther,
2004; Becker, Mehlkop, 2006 ; Lüdemann,
2002. 4 Utilisant les données de ALLBUS 2000, Becker, Günther (2004), concluent que les enquêtes par courrier pourraient être un moyen d'améliorer la qualité de la recherche de DAR (par exemple en excluant les effets de la présence de l'interviewer).
122
Allemagne jective de la probabilité d'échec ou de réussite des infractions et l'intemalisation des normes étaient d'importants prédicteurs de délinquance. A part ALLBUS, la recherche de DAR auprès les populations adultes a majoritairement été restreinte à des échantillons particuliers comme les héroïnomanes. L'enquête des 16 à 34 ans (460 en Allemagne de l'Est en 1991 ; 650 en Allemagne de l'Est et de l'Ouest en 1993 ; 1 360 dans les villes d'Allemagne de l'Est en 1993), incluse dans une étude sur la délinquance et les changements sociaux dans le sillage de la réunification allemande est une exception qui doit être mentionnée ici5. Comme la majorité des études allemandes de DAR portent sur les stades précoces de la vie, ce chapitre sera maintenant consacré à cette partie de la recherche.
2 - Enquêtes sur la délinquance dans les populations d' adolescents La focalisation de la recherche de DAR sur les jeunes n'est pas seulement due à l'implication des mineurs dans le comportement criminel/ délinquant mais aussi à l'accès relativement facile qu'ont les chercheurs aux sujets enfants ou adolescents6. Les enquêtes peuvent souvent être administrées dans les salles de classe, limitant ainsi les ressources nécessaires à leur conduite. Les sections suivantes donneront une vue d'ensemble des études de délinquance chez les adolescents et - dans une bien moindre mesure - chez les enfants. Par manque de place, il ne sera pas possible de décrire chaque enquête menée en Allemagne.
A - Enquêtes transversales Depuis 1998, une série d'enquêtes de DAR chez des adolescents (et des enfants) a été menée par KriminologischesForschungsinstitutNiedersachsen (Institut de recherche criminologique de Basse-Saxe basé à Hanovre, KFN)7. Des enquêtes ont déjà été répétées dans les villes de Hambourg (1998, 2000, 2005), Hanovre (1998, 2000, 2006), Leipzig (1998, 2000, 2004), Munich (1998, 2000, 2005), Stuttgart (1998, 2005) et Schwabisch Gemünd (1998, 2005), ainsi que nombre d'enquêtes non encore répliquées dans d'autres villes, bourgs et zones rurales. La plupart de ces enquêtes ont été financées par les villes elles-mêmes. 5Boers, Class, Kurz, 1994. 6 Voir Kreuzer, 1994a. 7 Voir Baier, Pfeiffer, 2007; Wetzels, Enzmann, Mecklenburg, Enzmann, Schafer, Herbers, Greve, Wetzels, 2002.
Pfeiffer, 2001 ; Wilmers,
123
Délinquance ,
et déviance autoreportées en Europe
Les échantillons des enquêtes, KFN sont en général très importants.
A Munich, plus de 8000 élèves de 3emeet pratiquement 500 élèves de CM1 ont été interrogés8. Le questionnaire autoadministré pose des questions sur 12 types de délits violepts et d'atteintes aux biens et utilise une période de référence de 12 mois. A l'a~tomne 2007, une très grande enquête a été menée auprès des élèves de 3eme et de CM1. Cette enquête - financée par le ministère allemand de l'Intérieur - était prévue comme une étude nationale, et l'échantillon final a atteint 53000 personnes. Dans l'enquête menée en 2000,69% de l'échantillon ont rapporté au moins un délit dans les douze derniers mois; si on exclut le voyage sans titre de transport (délit le plus prévalent et le moins grave), le taux de prévalence globale était de 46%. Alors que la délinquance comme telle paraît normale, les atteintes qualifiées aux biens (comme le cambriolage ou le vol dans les véhicules) et les formes graves de violence (vol violent, chantage, menace avec arme) ne sont rapportées que par 1 à 4% des sujets. Les délits violents, le vandalisme et les formes graves de vol étaient rapportées bien plus fréquemment par les garçons que par les filles alors qu'il n'y avait pas de différence liée au sexe pour le voyage sans titre de transport et le vol à l'étalage. Les enquêtes KFN ont constamment trouvé des liens entre la situation sociale des mineurs et leur comportement délinquant. La délinquance est plus élevée si les familles sont désavantagées économiquement et si les perspectives et options éducatives des mineurs sont très limitées. Les taux de délinquance diminuent avec l'élévation du niveau d'études9. Les enquêtes KFN se concentrent sur les liens entre exclusion sociale, ethnicité et violence. L'enquête de l'année 2000 a trouvé des taux de prévalence significativement plus élevés de formes graves de violence parmi des mineurs d'origine non allemande. Il n'y avait pas de différence dans le domaine des atteintes graves aux biens et les jeunes migrants rapportaient même moins d'atteintes à la propriété que les Allemands de souche. Les enquêtes KFN soulignent les associations entre les expériences de violence parentale dans l'enfance et la violence autodéclarée. Une partie
8 Les enfants allemands entrant généralement en classe à l'âge de 6ans, l'âge des répondants peut approximativement être calculé en ajoutant 6 à l'année de scolarité. (pour faciliter la
tâche aux lecteurs français, nous avons traduit les années scolaires en équivalents français N.d.T.). 9 L'enquête de 2000 a étudié quatre types d'établissements scolaires (Hauptschule, Rca/schule, IntegrierteGesamtschule,Gymnasium) qui offrent des perspectives éducatives et professionnelles différentes à leurs diplômés.
124
Allemagne du taux de violence plus élevé parmi les jeunes garçons turcs peut être expliquée par leurs expériences de victime. Le concept de violencelégitiméepar les normes de virilitélO- inspiré de la culture de l'honneur de Nisbett et Cohen (1996) est utilisé pour expliquer le différentiel de niveaux de violence dans les groupes ethniques; ces nonnes sont plus fortes parmi les jeunes d'origine turque et ex-yougoslave. Dans des enquêtes KFN récentes, l'usage des médias en général et des jeux vidéo ou sur ordinateur violents sont des variables importantes, supposées avoir de l'influence sur la réussite scolaire, l'empathie et le comportement agressif11. Une étude récente de Brettfeld et Wetzels (2007) sur des jeunes musulmans vivant en Allemagne s'est concentrée sur les attitudes tOl1;t en incluant des questions sur la DAR. L'échantillon de 2 683 élèves de 3emeet de 2nde des villes de Hambourg, Cologne et Augsbourg comportait trois souséchantillons: jeunes non musulmans non issus de l'immigration (n=1 533), jeunes non musulmans issus de l'immigration (n=630) et jeunes musulmans (n=500). Sur quatre délits violents (vol avec violence, coups sans anne, menace avec anne, extorsion), l'étude portait sur une période de référence de 12 mois. Brettfeld et Wetzels (2007) ont trouvé que la prévalence de la violence autodéclarée était plus élevée parmi les migrants que parmi les Allemands de souche. Le résultat le plus intéressant était que pour les jeunes non musulmans, il y avait une relation négative entre la religiosité et la DAR. Pour ces jeunes, la prévalence de la violence autoreportée diminuait de 43,2% (pas du tout religieux) à 18,5% (très religieux) ; pour les Allemands non musulmans, les valeurs respectives étaient de 26,7% et 14,3%. Pour les jeunes musulmans (29,2% versus 28,6%), il n'y avait pas de relation entre religiosité et violence. La divergence des évolutions dans le temps entre la délinquance enregistrée et les études de délinquance autoreportée est un sujet important de la recherche allemande. Alors que comme le montre la figure 5, la délinquance juvénile officiellement enregistrée montre une tendance à la croissance depuis plus de deux décennies, ceci n'est pas vrai pour la délinquance autoreportée.
10Voir Enzmann, Wetzels, 2003; Enzmann, Brettfeld, Wetzels, 2003. 11MassIe, Kleimann, Rehbein, Pfeiffer, 2006.
125
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
1300 1200 1100 1000 900
800 700 600 500 400 300 200 100
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Source: BunckJkriminalamt : Statistiques de criminalité de la police; crimes violents: violence et agression aggravée.
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homicide, viol, vol avec
Figure 5 - Nombre de suspects de crimes violents pour 100 000 par groupe d'âge (Allemagne 1984-2004)
Pfeiffer et Wetzels (2006) et Baier et Pfeiffer (2008), en comparant les résultats des enquêtes KFN de 1998 et 2005 montrent que ceci n'est pas vrai pour la délinquance auto déclarée. La pré valence des victimations ainsi que des délits auto déclarés a diminué (pré valen ce de délinquants: de 20,1 % à 17,5%), le pourcentage de délinquants graves réitérants (Plus de 5 délits violents/12 mois) était également plus faible en 2005 qu'en 1998. La gravité des expériences rapportées par les victimes a diminué. Les comparaisons entre les données de 1998 et de 2005 montre également que les facteurs qui influencent le renvoi de la délinquance ont changé: la tendance au renvoi a augmenté, les attitudes négatives envers la violence se sont renforcées. Ceci explique partiellement l'augmentation de la délinquance juvénile dans les
126
Allemagne enregistrements officiels; sa visibilité et la propension des victimes à porter plainte contre le délinquant ont augmentél2. 30,0 24,1
20,0
10,0
0,0 ensemble (N=4832/5195)
Stuttgart (N=1528/1985) 1211997
Source: KFN
enquête
sur les étudiants
Schwabisch Gmünd (N~576/695)
Munich (N~2728/2515)
11I2004 en %; cf. Baier, Pfeiffer,
2008
Figure 6 - Prévalence sur 12 mois de la violence juvénile autoreportée Schwabisch Gmünd, en 1997 et 2004
à Munich, Stuttgart,
À mentionner également parmi d'autres études transversales de DAR, les enquêtes menées par Dünkel et ses collègues en MecklenburgPoméranie occidentale. Dünkel, Geb~uer et Geng (2007) comparent les données des enquêtes des élèves de 3ememenées à Greifswald en 1998 et 200213. Elles montrent une diminution significative de la prévalence des
12 Les enquêtes scolaires allemandes récentes soulignent également la réduction de la violence dans les établissements scolaires. Ces conclusions sont confirmées par les données des compagnies d'assurance. Ceci contredit le sentiment populaire d'une augmentation de cette violence scolaire, en fréquence et en gravité (cf. Oberwitder, K611isch, 2004; Tillmann, Holler-Nowitzki, Holtappels, Meier, Popp, 2000). Des études des années 1990 avaient déjà mis en cause le sentiment populaire d'une croissance permanente de la violence scolaire (cf. Schwind, Roitsch, Ahlbom, Gielen, 1995; Schwind, Roitsch, Gielen, 1995). 13 L'échantillon de 1992 (724 élèves de 9èmeannée faisaient partie de l'enquête sur la jeunesse Mare-Balticum menée en Allemagne, Estonie, Finlande, Lituanie, Pologne et Suède (Dünkel, Gebauer, Kestermann, 2005).
127
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
délits violents au cours de la vie et dans les douze derniers mois; cela est vrai non seulement pour le vol avec violence (dont la diminution se reflète dans les données policières) mais aussi dans les agressions (alors que les chiffres de la police indiquent une augmentati~)fi du nombre de délits violents). Dans une enquête sur 4 028 élèves de 4emedans la ville de Bochuml4, 13,5% rapportent avoir, dans l'année écoulée, agressé quelqu'un de telle manière que la victime a dû recevoir des soins médicaux; 8,5% ont rapporté des vols avec violence. La prévalence de la violence variait avec l'origine ethnique et était particulièrement élevée parmi les jeunes turcs (27% comparés aux 11 et 15% des sous-échantillons d'Allemands et de Polonais). Dans une enquête sur les élèves de 3èmedans les villes de Fribourg et Cologne en 199915, 11,5% de toutes les filles et 28,9% des garçons ont rapporté au moins un acte violent commis dans l'année écoulée (agression, vol avec violence, chantage, menace avec arme). De tous les délits, c'est le vol qui est le plus répandu chez les filles (28%) et les garçons (41,3%). Les études de DAR allemandes ont été et sont intégrées dans les ISRD (International Se(freport Studies). Une étude de DAR parmi les jeunes de la ville de Mannheim, au sud de l'Allemagne, a trouvé des taux de délinquance similaires parmi les jeunes autochtones et les migrantsl6. L'Université de Hambourg est chargée de la partie allemande de la ISRD-217. L'enquête est conçue comme une étude nationale multicentrique, co~vrant ~ délinquance juvénile et la victimation, pour des élèves de seme, 4emeet 3eme dans une zone métropolitaine, une ville de taille moyenne, et trois petites villes en zone rurale.
B
- Études
longitudinales
Certaines études de délinquance autoreportées allemandes utilisent une approche longitudinale. Financées par la Deutsche Forschungsgemeinschaft (Fondation Allemande pour la Recherche DFG), des enquêtes à réplication annuelle dans les écoles des villes de Miipster et Duisburg18 font partie d'un design avec coh~rte intégrée et panel. A Münster, une enquête auprès de 1 949 élèves de seme(âge moyen 13 ans) a commencé en 2000 et a été répli-
14Feltes, Goldberg, 2006 ; Goldberg, 2006. 15Oberwittler, Blank, Kôllisch, Naplava, 2001. 16Sutterer, Karger, 1994. 17Le noyau de l'équipe est constitué de Dirk Enzmann, Franziska Seyboth-Tefimer et Peter Wetzels. 18Boers, Reinecke, 2007; Boers, Reinecke, Walburg, 2006 ; Weins, Reinecke, 2007.
128
Allemagne quée chaque année jusqu'en 2003. Les enquêtes de Duisburg ont commencé en 2002 (n=3 411) et ont été répétées jusqu'à 2007 (c'est-à-dire jusqu'à ce que les élèves aient 18 ans). Les mesures de délinquance comprenaient la prévalence de seize infractions (violence, vandalisme, atteintes aux biens et usage de drogues) au cours de la vie et dans les douze derniers mois. Les résultats ont fait ressortir une petite diminution de la délinquance autoreportée au cours du temps. Les processus de retrait spontané peuvent aussi se retrouver au début de l'adolescence. Dans l'échantillon de Duisburg - qui est une ville à proportion importante d'immigrés - les taux de prévalence globale des jeunes garçons turcs sont très proches de ceux des jeunes garçons non issus de l'immigration; la délinquance parmi les filles turques était significativement plus basse que parmi les adolescentes allemandes comparables. Une étude longitudinale prospective menée à Brême19 mesurait la délinquance autoreportée sur une période de onze ans. L'échantillon était constitué de 424 diplomés de Hauptschule20 et d'écoles spécialisées pour enfants handicapés (Sonderschule). Des données sur l'éducation et le travail ont été relevées mensuellement, la délinquance autoreportée mesurée annuellement et complétée par les données officielles sur les délits enregistrés au tribunal. L'étude se concentrait sur les interactions entre les biographies scolaire et professionnelle, le comportement délinquant et les interventions du système de justice pénale. Elle a conclu que l'histoire scolaire et la délinquance sont dans une grande mesure des sphères indépendantes. Cependant, les décisions du système de justice pénale étaient influencées par le statut scolaire et éducatif des jeunes. Les interventions pénales dures se sont avérées être un frein à l'éducation et à l'emploi et tendent à accroître le risque de persistance du comportement délinquant. Entre 1977 et 1996, le Département de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l'Institut Central de Santé Mentale à Mannheim a mené une étude longitudinale prospective qui incluait les mesures de DAR21. La cohorte originelle consistait en un échantillon aléatoire (213 enfants) et un échantillon sélectionné (183 enfants à problèmes comportementaux) d'enfants nés en 1970 et habitant Mannheim en 1978. L'échantillon de 399 enfants âgés de 8 ans a été suivi aux âges de 13, 18 et 25 a,?-s. 321 enfants ont participé jusqu'au moment T4 (179 garçons, 142 filles). A tous les âges, 19Schumann, 2003, 2004, 2007. 20À la fin du primaire les élèves allemands sont dirigés vers des collèges différents en fonction de leurs aptitudes scolaires: les Hauptschule pour les meilleurs et les Rea/schulepour les autres. À la sortie du collège, les élèves vont soit en formation professionnelle, soit au Gymnasium, le lycée (N.d.T.). 21Lay, IWe, Esser, Schmidt, 2005 ; Schmidt, Lay, IWe, Esser, 2001.
129
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
des données ont été obtenues des parents. Aux âges de 13, 18 et 25 ans, des entretiens directifs et des questionnaires mesurant la délinquance autoreportée ont été administrés aux jeunes sujets. Les questionnaires comprenaient 14 à 18 items décrivant des comportements délinquants et criminels. Les chercheurs ont distingué trois types de délinquance au long de la vie : délinquance juvénile épisodique, délinquance juvénile continue jusqu'à l'âge adulte, et délinquance tardive commençant au début de l'âge adulte. Ils rapportent qu'au début de l'âge adulte, la diminution de la délinquance enregistrée est plus importante que celie de la délinquance autoreportée ce qui implique que la prévalence de la délinquance persistante est sous-estimée par les données policières et judiciaires. Une étude de Lose! et Bliesener (2003) a c?mmencé par une enquête transversale de 1 163 élèves de seme et 4eme de différents types d'établissements scolaires (Hauptschule,&alschule, et Gymnasium) des villes de Nuremberg et Erlangen. Cette enquête a servi d'outil de filtrage pour une étude longitudinale dont l'échantillon de 102 garçons a été divisé en quatre sous-groupes (petites brutes agressives, élèves moyens, élèves socialement compétents et victimes) qui ont été investigués à nouveau deux ans plus tard. Les données de cet échantillon restreint comprennent également des observations structurées du comportement, des expériences, des tests et des évaluations par les enseignants. Losel, Bliesener et Bender (2007) rapportent que les formes graves d'agression auto déclarées ont montré une grande stabilité dans le temps. La consommation de médias à contenu violent et un répertoire de réponses agressives-impulsives étaient des prédicteurs significatifs de délinquance. D'autres études longitudinales incluent également des éléments de délinquance autoreportée, par exemple le projet Wege aus schwererJugendkriminalitat (voies de sortie de la délinquance juvénile grave) à l'Université de Tübingen. Cette étude analyse le développement de 56 mineurs qui avaient été condamnés à des peines de prison d'au mois dix mois et étaient sous probation22. Les données autoreportées étaient recueillies par des entretiens semi-directifs.
3 - Enquêtes sur la délinquance dans des populations particulières À côté de ces enquêtes de DAR dans les populations générales (choisies en fonction de l'âge) un certain nombre d'enquêtes en Allemagne
22 Stelly, Thomas,
130
2007.
Allemagne portent sur des populations particulières. Les raisons de limiter l'échantillonnage à des groupes spécifiques sont diverses. Parmi celles-ci, la facilité d'accès à ces groupes, l'utilisation d'autodéclarations comme outil pédagogique, des questions de recherche ne portant que sur ces populations et l'utilisation de mesures de délinquance autoreportée dans des contextes de recherche où des questions de victimation sont centrales, mais où les enquêtes auprès des victimes ne sont pas réalisables. Des exemples seront donnés de ces types, même si, encore une fois cette présentation ne peut être exhaustive. Exemple
1 : Études
de DAR avec des étudiants
de l'université
Dans un certain nombre d'universités allemandes, en particulier dans les facultés de droit (où se trouvent en général les départements de criminologie) des enquêtes de DAR ont été menées avec des étudiants, souere vent de 1 année. L'accès aux ~ujets est facile et les résultats et la méthode peuvent faire l'objet de cours. A l'U~versité de Giessen, les enquêtes sur la ere délinquance chez les étudiants de 1 année en droit ont été menées en
continu depuis 197623. Les enquêtes menées dans différentes facultés de droit allemandes entre 1973 et 200524montrent une diminution sur le long terme de la délinquance autoreportée (l'agression physique passant de 39% à 23% et le vol de 43% à 20%). Exemple 2: Études de DAR avec des dépendants aux opiacés Des démarches d'enquêtes par auto déclarations ont été faites dans le contexte du récent projet pilote - financé au niveau Fédéral - de traitement assisté par l'héroïne des patients dépendants aux opiacés25. L'évaluation de ce projet a inclus deux études criminologiques, l'une utilisant une approche de DAR quantitative26, l'autre basée sur des entretiens approfondis avec les toxicomanes27. Le traitement à l'héroïne s'est montré supérieur au traitement à la méthadone en ce qui concerne les délits commis par les toxicomanes des deux groupes, avec la diminution la plus forte pour le vol et le trafic de
23 Gorgen, Kreuzer, Klein, 1995; Kreuzer, Gorgen, Krüger, Mooch, Schneider, 1993; Wittich, Gorgen, Kreuzer, 1998. 24Schwind, 2007 ; Schwind, Freier, Ballering, 2002. 25 Des enquêtes par autodéclaration avaient été menées bien plus tôt dans la recherche en Allemagne sur la délinquance liée à la drogue (Kreuzer, Romer-Klees, Schneider, 1991). 26Lobmann, 2003, 2006. 27Kollisch, 2007 ; Kollisch, Kreuzer, 2006.
131
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
drogue. Les résultats enregistrés. Exemple
3: Études
de l'enquête
étaient parallèles
de DAR avec des mineurs/jeunes
aux tendances
des délits
adultes incarcérés
L'étude des prisons de Hanovre28 a été financée par la Fondation Volkswagen (de 1997 à 2003) et par la Fondation Allemande pour la Recherche (de 2004 à ce jour). Cette enquête longitudinale est centrée sur environ 2 400 jeunes hommes allemands âgés de 14 à 24 ans, incarcérés pour la première fois dans cinq institutions correctionnelles en Allemagne. La délinquance autoreportée est mesurée en entretiens en face à face et au téléphone, pendant l'incarcération et après la libération. L'usure du panel est grande et la totalité des entretiens ne peut être réalisée qu'avec une partie seulement de l'échantillon de départ. Les délinquants graves ont des taux plus élevés de non réponses. Exemple 4 : Études de DAR avec des infirmières Dans certains domaines de la recherche de base sur la victimation, les enquêtes ne sont pas réalisables ou sévèrement limitées par la mauvaise qualité des données. Ces dernières années, les études de DAR avec des infirmières ont été menées pour une recherche sur les mauvais traitements ou la négligence envers les personnes âgées29.
4 - Recherche de DAR en Allemagne:
résumé et futures
tendances Bien que l'Allemagne puisse se targuer d'une longue tradition de recherche et d'une multitude d'études, leur institutionnalisation fait toujours défaut. Cela retentit sur les interprétations des résultats ainsi que sur leur impact politique. Souvent, les études et les conclusions ne sont pas comparables quant aux échantillons, aux méthodes et aux outils utilisés. La plupart des études de DAR allemandes ont un champ géographique limité. Les questions associées aux changements et aux problèmes sociaux dans les dernières décennies en Allemagne sont au cœur de nombre de ses recherches de DAR. Récemment, cela comprend le processus de réunifica-
28 Greve, Enzmann, 2003 ; Windzio, 2006. 29 Gôrgen (2006) et Rabold, Gôrgen (2007), pour des études de DAR avec des infirmières de soins en résidences et au domicile.
132
Allemagne tion : la délinquance en Allemagne de l'Ouest et de l'Est et dans des conditions de transformation so~iale rapide30 et les liens entre la délinquance et l'ethnicité/immigration31. A côté de la délinquance par des étrangers d'ethnies diverses, l'Allemagne connaît ce phénomène assez unique de migration de « réinstallés » c'est-à-dire des gens d'origine ethnique germanique, immigrant en Allemagne en provenance principalement de l'ex-Union Soviétique et des pays de l'Est et du sud-Est de l'Europe, et obtenant la nationalité allemande. Pour les deux groupes, les études de DAR pointent la significativité des facteurs culturels (normes de virilité) et des expériences de violences familiales32. Peu d'études allemandes sur la délinquance intègrent des enfants comme répondants; la plupart se concentrent sur le mésusage de substances et la violence scolaire. Parmi les études qui ont appliqué aux enfants une conception plus large de la délinquance citons Fuchs, Lamnek, Lued~e et Baur (2005) dans des écoles de Bavière, les enquêtes des élèves de semeà Münster/Duisburg33 et des élèves de CM1 dans les enquêtes KFN de 200534. Le manque de recherches allemandes sur la délinquance dans l'enfance doit être considérée comme un point critique quant à la signification de cette délinquance comme facteur de risque de délinquance persistante et grave dans l'adolescence et au début de l'âge adulte (ainsi que le manque de chiffres fiables de la délinquance infantile dans les statistiques officielles35). En général, la recherche de DAR allemande a montré que les formes mineures de délinquance font normalement partie du développement à l'adolescence. La délinquance juvénile atteint son pic autour de l'âge de 16 ans (ce qui est plus jeune que pour la délinquance enregistrée par la police). Historiquement, la délinquance juvénile a augmenté dans la première moitié des années 1990, avec un pic aux alentours de 1996. Selon plusieurs études répétées, la délinquance juvénile et la violence n'ont fait ensuite que décroître. La recherche allemande a pointé certains facteurs de risque de délinquance juvénile grave. Parmi ceux-ci: un statut social familial bas, des possibilités restreintes d'enseignement et d'éducation, l'absentéisme scolaire, la consommation excessive de médias audiovisuels, en particulier de jeux vidéo et sur ordinateur violents, un mauvais climat familial, des relations pa30 Posner, 1997; Heitmeyer et aL, 1996 ; Kreuzer et aL, 1993; Mansel, Hurrelmann, Langner, Sturzbecher, 1997. 31Babka von Gostomski, 2003a, b. 32Baier, Pfeiffer, Windzio, 2006. 33Boers, Reinecke, 2007. 34Baier, Windzio, 2006. 35Voir Brettfeld, 2006.
1998;
133
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
rents-enfants tendues, la violence parentale et l'adhésion à des normes de virilité légitimant la violence. Des liens entre des types d'école et la délinquance ont souvent été au cœur de la recherche, ce qui doit être considéré en fonction de la stratification hiérarchisée du système scolaire allemand. Quelques études soulignent la sélectivité du système pénal, affirmant que le contrôle social formel est plus fort pour les jeunes socialement défavorisés36. Des travaux méthodologiques sur la recherche de DAR menées durant la dernière décennie visent à améliorer les autodéclarations. Alors que certains traitent de problèmes généraux de ces enquêtes, comme leur capacité à fournir des données valides37 ou à rendre leurs résultats comparables dans le temps38, d'autres comparent différents modes d'administration39 ou suggèrent des stratégies pour améliorer la validité des questions de DAR40. Dans l'évolution récente de la recherche de DAR en Allemagne, on trouve l'application de modèles multi-niveaux, analysant l'influence de facteurs individuels et territoriaux41 ; on intègre également des mesures de la délinquance dans des études longitudinales à long terme sur l'intervention précoce avec, parmi une multitude de mesures d'impact (santé, résultats scolaires, etc.), des éléments de criminalité et de délinquance enregistrée et non enregistrée42. Comparée aux études de délinquance autoreportée, en particulier au Royaume-Uni, la recherche de DAR en Allemagne apparaît davantage pilotée par les événements que visant à des progrès dans la théorie criminologique. Des concepts influents et les approches théoriques comme la théorie du se!fcontro/43 et les approches développementales proposées par Moffitt (1993) ou Sampson et Laub (1993) ont été utilisées dans ces recherches, de même que des concepts plus spécifiques comme la culture de l'honneur de Nisbett et Cohen (1996). S'agissant du financement, la recherche de DAR allemande est caractérisée par un paysage plutôt varié de sources de financement. Le ministère Fédéral de l'Intérieur a donné des fonds pour quelques études comme l'enquête récente de Brettfeld et Wetzels (2007) sur les jeunes musulmans
36
Cf. Brettfeld, Wetzels, 2003; Mansel, Raithel, 2003.
37 Hermann, Weninger, 1999. 38 Menzel, Peters, 1998. 39 Naplava, Oberwittler,2002. 40 Kôllisch, 2002. 41 Par exemple, Oberwittler, 2003, 2004 ; Oberwittler, 42 Maier-Pfeiffer, Pfeiffer, 2006. 43 Gottfredson, Hirschi, 1990.
134
Kôllisch,
2003.
Allemagne ou l'enquête nationale de délinquance KFN dans les établissements scolaires, qui n'est pas encore terminée. La Fondation Allemande pour la Recherche a été une importante source de fInancement pour d'autres études à grande échelle. Mais les fonds sont venus également d'autres fondations, d'autres ministères ou de municipalités intéressées à mieux comprendre la situation locale de la délinquance et de la violence. On trouvera en annexe, une vue générale des sources de fInancement des grandes études de DAR depuis le début des années 1990.
II
-
Impact des enquêtes de délinquance autoreportée en Allemagne
En raison de la focalisation très importante de la recherche allemande de DAR sur les adolescents, les questions de son impact se posent principalement en matière de délinquance juvénile.
1 - Impact sur les médias En ce qui concerne la couverture médiatique de la criminalité et de la délinquance, on n'observe qu'une faible influence des études de DAR44. Comme dans d'autres pays, les médias travaillent principalement en fonction du principe que « de bonnes nouvelles ne sont pas des nouvelles ». Par conséquent, la couverture médiatique de la délinquance est fortement caractérisée : a) par des reportages sur des cas à haute visibilité; par exemple en se focalisant sur les jeunes délinquants réitérants, sur des cas de délinquance brutale et téméraire, etc. b) en faisant passer le message sous-jacent «les choses ne font qu'empirer» ; par exemple en véhiculant l'information que la délinquance en général et la délinquance juvénile en particulier tendent à augmenter, en prévalence, en incidence et en gravité; en matière de violence scolaire par exemple, les médias ont ressassé le message d'un « saut qualitatif dans une brutalité jusqu'ici inconnue» ; c) en se reposant plutôt sur les données offIcielles (en particulier policières) que sur les résultats de la recherche de DAR. Bien sût, la couverture médiatique de la délinquance n'est pas un phénomène homogène et il y a des différences signifIcatives entre des journaux de qualité (comme l'hebdomadaire Die Zeit) et d'autres médias de la presse ou de l'audiovisuel. Faire comprendre au public les relations complexes entre la délinquance, le comportement de renvoi et l'enregistrement 44Pfeiffer, 2004 ; Reuband, 2004 ; Walter, 2000, 2003.
13S
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
officiel de la délinquance est une tâche qui demande de la volonté mais nécessite également de l'espace et du temps et un public désireux et capable de creuser dans ces complexités.
2 - Impact sur les politiques criminelles Évaluer l'impact de la recherche de DAR allemande sur les politiques criminelles est une tâche complexe. Comme ces politiques sont typiquement des phénomènes à déterminants multiples, les influences des travaux sur la délinquance sont difficiles à quantifier, à distinguer d'autres influences et de la simple congruence de phénomènes divers. La recherche de DAR a les moyens de servir de « cellule de dégrisement» des politiques criminelles allemandes. Quant à savoir si elle y parvient déjà, on ne peut répondre d'un simple « oui » ou « non ». Les critiques4S arguent que: "
dans leur couverture de la délinquance, les politiques et les médias
font preuve d'une très forte immunité contre les indications fournies par la recherche criminologique en général et les études de DAR en particulier; "les politiques criminelles sont globalement caractérisées par une tendance grandissante à la punitivité et la priorité donnée à la sécurité au détriment de la liberté; " les politiques utilisent stratégiquement les conclusions de la recherche criminologique lorsqu'elles soutiennent des positions préexistantes et les dédaignent si elles ne vont pas dans leur sens. Les débats politiques actuels en Allemagne sur "l'abaissement de l'âge minimum pour les sanctions pénales (actuellement 14 ans) ; "l'application exclusive aux jeunes majeurs de la loi pénale des adultes (actuellement: possibilité de sanctionner les 18-20 ans avec la législation des mineurs), et "l'extension à 15 ans des peines maximales d'emprisonnement pour les mineurs (actuellement 10 ans) sont basées sur des perceptions de la délinquance juvénile comme croissante, de plus en plus brutale et constituant une véritable menace pour la sécurité publique (ou au moins utilisent ces perceptions pour défendre leur position) - c'est-à-dire des perceptions qui sont bien plus proches des constructions médiatiques de la criminalité et de la délinquance juvéniles que des conclusions de la recherche de DAR.
4SPar exemple Feltes, 2006 ; Pfeiffer, 2004 ; Walter, 2003.
136
Allemagne D'un autre côté, il serait trop simple de pe,?-ser que les politiciens ignorent totalement les recherches en criminologie. A long terme, il y a une tendance stable à des peines sans emprisonnement dans la justice des mineurs en Allemagne. Bien que les études de DAR n'aient peut-être pas été capables d'infléchir les politiques criminelles en général, on peut établir plusieurs impacts spécifiques: jusqu'à présent, deux « Rapports périodiques sur la sécurité» ont été publiés par le gouvernement allemand en 2001 et 2006, tous deux rédigés par des chercheurs, et tous deux faisant une large place aux résultats des études de délinquance autoreportée46. Le financement récent par le ministère allemand de 1'I1?-térieur d'une étude de DAR quasi-nationale chez les élèves de CM1 et de 3emepeut être interprété comme un indicateur fort que les données de DAR sont considérées comme une base importante de prise de décisions politiques. Grâce aux études de DAR47, l'absentéisme scolaire est maintenant considéré comme un problème sérieux et un indicateur de problèmes de développement. Les interventions impliquent les établissements scolaires, les parents, la police et les tribunaux et visent à rompre les effets de renforcement mutuel du manque d'encadrement, des occasions de comportements délinquants et du déficit de perspectives éducatives et professionnelles48. Les débats actuels sur l'avenir du système scolaire allemand tirent en partie leurs arguments de conclusions liées à la distribution de la délinquance dans différents types d'établissements scolaires (pointant des liens entre la ségrégation précoce des enfants dans des écoles de type différents et la concentration et l'accumulation de problèmes qui en découlent dans les
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criminologique en ce qui concerne le traitement assisté par l'héroïne aux toxicomanes dépendants aux opiacés a eu une influence prouvée. Bien ql;1'ily ait controverse sur le point de savoir si l'administration d'héroïne par l'Etat à un petit groupe de toxicomanes qui ne peuvent être touchés par les approches thérapeutiques doit devenir une procédure standard, ce dispositif est devenu une alternative pragmatique pour bon nombre d'acteurs politiques (locaux) et les positions sur ce sujet tendent à transcender les clivages des partis politiques. L'argument le plus fort en faveur de la distribution d'héroïne a été que la recherche de DAR a prouvé son effet plus important sur la fréquence et la gravité de la délinquance. 46Bundesministeriwn des Inneren/Bundesministeriwn 47Par exemple Baier, Pfeiffer, 2007. 48Linssen, 2005. 49Baier, Pfeiffer, 2007.
der Justiz, 2001, 2006.
137
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Par rapport aux résultats de la recherche DAR, les institutions pénales peuvent parfois être un peu ambivalentes: réussir à prévenir et à lutter contre la délinquance sont leur cœur de métier, mais en même temps, la baisse des taux de délinquance chez les mineurs - que suggèrent certaines enquêtes par auto déclaration - peuvent entraîner des débats sur la nécessité et l'inévitabilité du niveau de ressources qui leur sont actuellement allouées. Ici, on a grandement besoin d'ouvrir des débats sur le changement dans le "paysage du crime" (terrorisme international, cybercriminalité, pour ne mentionner que quelques mots-clés), sur les innovations dans les styles de police (en particulier l'accent croissant sur la prévention) et sur leurs implications pour les politiques criminelles à venir.
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ENQUÊTES DE ÇRIMINALITÉ ET DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTEES EN GRANDE-BRETAGNE ET EN IRLANDE* Susan McVie Ce rapport témoigne de la recherche sur les enquêtes de dé!inquance autoreportée (DAR) existant en Grande-Bretagne (Angleterre, Ecosse et Pays de Galles) et en Irlande et s'intègre au WorkPackage 7 dans le cadre du programme financé par la Commission Européenne Assessing Deviance,Crime and Preventionin Europe. Il vise essentiellement à résumer les principales caractéristiques de la recherche de ces quatre territoires et à souligner les questions de bonnes pratiques et d'excellence méthodologique. L'information contenue dans ce rapport est la compilation d'un mélange de revues de littérature, de recherches sur internet et de contributions personnelles de nombreux chercheurs expérimentés et d'universitaires éminents. Ce rapport représente un large examen (non exhaustif, cependant) d'environ trente études majeures de délinquance autoreportée menées en Grande-Bretagne et en Irlande depuis les années 1960 (voir annexe). Il se concentre sur les études à grande échelle (incluant au moins plusieurs centaines de participants) menées au niveau national ou local, dont le comportement délinquant est le sujet principal. Il ne contient pas les détails des nombreuses enquêtes par autodéclaration sur la consommation de drogues menées dans le pays ni du grand nombre d'études plus petites qui ont également contribué à ce domaine. De plus, il n'était pas possible dans le cadre de ce rapport de fournir un bilan des conclusions de ces études qui sont diverses et de grande envergure. Ce rapport est structuré en cinq parties. Le premier chapitre offre en introduction un bref retour sur l'historique des enquêtes de DAR menées en Grande-Bretagne et en Irlande. Le deuxième chapitre donne un tableau plus détaillé de ces études, incluant leur couverture géographique, l'âge ciblé, les sources de financement, leurs buts, les évolutions théoriques et l'orientation en termes de politiques. Le troisième chapitre discute de certains des problèmes de méthodologie posés par les études de DAR: contenu de l'enquête, intégrité méthodologique, problèmes de validité et de fiabilité et d'autres exemples de bonnes pratiques. Suit un chapitre sur l'usage des données des enquêtes par les gouvernements (locaux et nationaux) et d'autres organisations pour appuyer les prises de décision ou le développement de politiques publiques, sur la valorisation scientifique et non scientifique et sur la couverture par les médias. Le dernier chapitre se termine par quelques
.
Traduction d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
conclusions générales et des recommandations sur une méthodologie cace et des bonnes pratiques pour ce type d'enquêtes.
effi-
l - Historique La mesure de la délinquance en Grande-Bretagne et en Irlande a largement reposé sur des statistiques officielles (en particulier les taux de délinquance enregistrée par la police et les chiffres des condamnations pénales) et les enquêtes nationales de victimation (en particulier les British, Scottish et Northern Ireland Crime Survrys). Quoiqu'il en soit, ces pays ont une solide expérience dans la conduite d'enquêtes de DAR et peuvent s'enorgueillir de quelques-uns des travaux qui ont le plus fait école dans ce domaine. Depuis le début des années 1960, une trentaine d'~tudes importantes sur la délinquance ont été menées en Angleterre, en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande, dont beaucoup ont adopté une approche longitudinale et donc représentent en elles-mêmes plusieurs enquêtes séparées. Prises ensemble, les enquêtes présentées ici ont recueilli des données sur plus de 140 000 personnes et contribué à un vaste corpus de données sur l'étendue, la nature, les corrélations et les causes de la délinquance dans ces quatre pays. L'annexe 1 donne une série de tableaux qui présentent une information générale à propos de chacune de ces études, dans l'ordre chronologique, incluant les principaux chercheurs impliqués, les dates auxquelles les enquêtes ont été menées, le sujet principal de l'étude, son champ géographique, la taille de son échantillon, les méthodes employées et (lorsqu'ils étaient connus) les taux de réponses. Les premières enquêtes de DAR importantes menées en GrandeBretagne dans les années 1960 étaient, dans une grande mesure, inspirées par la prolifération des études étasuniennes qui avaient débuté dans les années 1940 mais avaient gagné en popularité dans les années 1950 avec la publication de la recherche de Short et Nye (1957). La première enquête ~portante menée en Angleterre, la CambridgeStu4J in Delinquent Development (Etude de Cambridge sur le développement du délinquant), est peut-être l'enquête longitudinale de délinquance la plus durable au monde et a significativement contribué à l'étude du crime au cours du développement et au long de la vie (Farrington, 1995). Bien qu'on puisse arguer qu'elle a des limites, par rapport aux standards de la méthodologie actuelle d'enquête (elle porte sur un petit échantillon, ne se concentre que sur les individus de sexe masculin et présente un biais d'échantillonnage considérable), l'étude de Cambridge a fourni un modèle de recherche de trajectoires criminelles que peu d'autres études sont parvenues à atteindre. L'étendue des données recueillies à partir d'un large éventail de sources, la qualité de l'information recueillie et la longévité de l'étude qui s'est étendue sur quarante ans lui a valu l'honneur d'être l'une des études les plus pionnières de la criminologie. 150
Grande-Bretagne
et Irlande
Bien que la première étude remonte à 1961, la figure 7 montre que le gros des enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande a pris place bien plus récemment, vers la fm des années 1990 et dans les années 2000 (l'annexe 1 en fournit les détails). Le nombre d'études émergeant pendant la période du gouvernement du New Labour (depuis 1997) est particulièrement notable et c'est un point auquel nous reviendrons dans ce rapport. Au fil du temps, il y a eu quelques changements assez considérables dans la conception et la méthodologie des enquêtes. Les toutes premières études tendaient à se focaliser exclusivement sur les individus masculins, bien que depuis 1975 la plus grande partie de la recherche en DAR en GrandeBretagne et en Irlande aient inclus les participants des deux sexes. Les tailles des échantillons des premières enquêtes étaient en général limitées à quelques centaines (l'enquête de Belson fait exception) ; au contraire, les enquêtes les plus récentes, même celles qui sont limitées à un niveau infranational, tendent à cibler des échantillons beaucoup plus grands. De plus, il y a eu une tendance nette, dans les dix dernières années, à recourir aux enquêtes longitudinales ou transversales répétées, plutôt qu'aux instantanées. Le potentiel pour comprendre le problème de la délinquance n'a jamais été aussi grand, en particulier avec les évolutions significatives dans les techniques d'analyse qui permettent maintenant des analyses statistiques complexes et la modélisation des données.
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Figure 7 - Nombre d'enquêtes DAR ayant débuté en Grande-Bretagne
et en Irlande depuis 1960
151
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
1 - Couverture géographique À une ou deux notables exceptions près, les premières enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande étaient le plus couramment limitées à la géographie locale, c'est-à-dire basées dans des villes ou des quartiers des villes. La tendance depuis le début des années 1990 est bien plus aux enquêtes nationales. La figure 8, illustre le champ de ces enquêtes dans les quatre territoires nationaux de Grande-Bretagne et d'Irlande. Il est évident que la majorité des recherches a impliqué des enquêtes nationales ou locales en Angleterre. Le pays de Galles est bien représenté parmi les enquêtes nationales, même si cela est dû au « rattachement» du Pays de Galles aux enquêtes anglaises, qui sont conçues, administrées et analysées par le Home Office. Le Pays de Galles a eu peu d'enquêtes de DAR indépendantes. L'Irlande a été particulièrement pauvrement représentée en matière de DAR, même si cela s'est amélioré dans les dernières années avec l'administration de deux enquêtes indépendantes organisées nationalement. L'Écosse a totalisé huit enquêtes de DAR, dont quatre nationales. Toutefois, une seule de ces enquêtes nationales était une enquête écossaise indépendante, et encore s'agissait-il principalement de victimation plutôt que de délinquance. Globalement, l'Angleterre a la plus grosse part du financement et a eu par conséquent le plus d'influence sur la conception de la recherche et sur l'orientation théorique ou politique qu'elle a prise.
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Figure 8 - Champ géographique
152
des enquêtes de DAR en Grande-Bretagne
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et en Irlande
et Irlande
Grande-Bretagne
2 - Âge étudié Une des caractéristiques de ces études, quasi-immuable au cours du temps, est l'intérêt prédominant pour les jeunes du début à la moitié de leurs années d'adolescence. La figure 9 présente un résumé du nombre d'études menées en Grande-Bretagne et en Irlande qui ont porté sur des répondants dont l'âge variait entre 5 ans et 30 ans et plus. La courbe des enquêtes selon les âges étudiés qui en ressort indique que la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée se sont focalisées sur les jeunes adolescents. Ceci se reflète dans les techniques d'échantillonnage qui ont largement consisté soit en une démarche de recensement échantillonnant les années scolaires, soit en un tirage aléatoire d'échantillons d'écoles dans des zones administratives locales. Les études irlandaises de Mc Quoid (1994) comme celles, financées par le Home Office, de Graham et Bowling (1995a) Flood-Page et ai. (2000) et Budd et ai. (2005a, b), font exception car elles incluent toutes dans leurs échantillons une fourchette d'âges plus large. L'étude de Sheffield Pathwqys out of Crime (Chemins de sortie de la délinquance, Bottoms et ai., 2004) et l'étude délinquance du quotidien de Karstedt et Farrall (2006) sont inhabituelles en ce qu'elles sont spécifiquement centrées sur la délinquance à l'âge adulte.
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et en Irlande
La focalisation sur les années du début jusqu'au milieu des années d'adolescence reflète un intérêt croissant, depuis le début des années 1990, à la fois de la criminologie développementale et des politiques judiciaires de la jeunesse en Angleterre et aux Pays de Galles, comme ailleurs, envers le paradigme de la prévention des facteurs de risque. La notion « d'intervention 153
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
précoce» pour les délinquants a conduit à se focaliser en priorité sur le recueil des données qui pourraient identifier les facteurs de risques et de protection en amont ou à l'âge du pic de la courbe âge-délinquance, pour aider à construire des modèles prédictifs de la délinquance à ce moment précis. On peut opposer que cette focalisation a plutôt obéré le développement d'approches à plus long terme, en faveur desquelles ont plaidé Sampson et Laub (1993), qui permettraient de comprendre les processus étiologiques et les mécanismes de développement associés aux changements et à la stabilité de la délinquance au cours de la vie. Les études longitudinales récemment développées sont cependant encore balbutiantes et il reste à voir si elles obtiendront les financements nécessaires pour faciliter une telle approche portant sur le cours de la vie. L'étude de Cambridge a servi à faire avancer les théories sur les carrières criminelles, et l'essentiel de cette contribution à la littérature s'est focalisé sur le rôle prédictif des facteurs de risques précoces (pour un bilan complet des publications de cette étude voir Farrington et al., 2006). Même s'il existe des arguments pour et contre ce paradigme (voir Case, 2007) il est clair que la plupart des enquêtes de DAR longitudinales de nouvelle génération en Grande-Bretagne et en Irlande se sont aussi concentrées grossomodo dans cette direction. Quoiqu'il en soit, la figure 3 indique que relativement peu d'études ont inclus les enfants âgés de moins de dix ans dans leurs échantillons, et il est donc difficile de voir jusqu'où ces théories peuvent se développer.
3 - Sources de financement Les enquêtes en Grande-Bretagne et en Irlande ont été financées par une gamme variée d'organismes; toutefois le gouvernement central s'est montré le plus grand commanditaire des enquêtes de DAR, particulièrement en Angleterre et au Pays de Galles, assurant leur développement et leur continuité. Le Home Office a financé tout ou partie de nombreuses études visant à aider au développement et/ou à l'évaluation des politiques pénales, comme
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de mode de vie des jeunes adoles-
cents, Graham, Bowling 1995; Flood-Page et al., 2000), l'enquête Offending Crime and Justice Survry (OCJS, enquête de criminalité, délinquance etjustice, Budd et al., 2005b), les enquêtes Prisoner and CommunitY Sentence CriminalitY Survrys (Enquêtes de délinquance sur le prisonnier et les peines en milieu ouvert, Budd et ai., 2005a), les enquêtes On Track youth lifestYlessurvrys (Enquêtes sur le mode de vie des adolescents, Armstrong et al., 2005) et, bien sÛt, l'étude de Cambridge (Farrington et ai., 2006). L'importance de l'interdisciplinarité de certaines des enquêtes de DAR est également évidente, plusieurs d'entre elles ayant reçu des fonds du ministère de la Santé comme l'enquête Beifast Youth Development Survry
154
(Enquête
sur l'évolution
des adolescents de Beifast, McCrystal
et al., 2006),
Grande-Bretagne
l'étude
Mental Health study of children and youngpeople
et Irlande
(Étude de Santé Mentale des
enfants et desjeunes gens, Green et al., 2005) et à nouveau, l'étude de Cam-
bridge.
,
Les ministères des gouvernements d'Ecosse et d'Ir~nde ont aussi été des grands financeurs des enquêtes de DAR, même si l'Ecosse a été le seul pays des quatre à n'avoir reçu aucun financement du gouvernement pour une enquête nationale de DAR. Des conseils de la recherche, y compris le Economic and Social ResearchCouncil (Conseil pour la recherche économique et sociale) et des organisations caritatives comme la Fondation Nuffield et la Fondation Joseph Rowntree ont contribué au financement de plusieurs études de DAR,importa~tes parmi lesquelles l'Edinburgh Study ofYouth Transitions and Crime (Etude d'Edimbourg sur les transitions et la criminalité des jeunes, Smith et al., 2001), la PfterboroughAdolescent and Young Adult Development Study (ci après PADS+, l'Etude de Peterborough sur le développement de l'adolescent et du jeune adulte, Wikstrom, Sampson, 2006), Shiffield Pathwqysout of Crime Study (SPOOCS, Enquête de sortie de la délinquance de Sheffield (Bottoms et al., 2004» et l'enquête Communitiesthat Care Youth Survry (CtC, une enquête sur la jeunesse, Anderson et al., 2002). Ceci dit, les principaux financeurs des études de DAR au Royaume-Uni ont été les gouvernements locaux ou nationaux ce qui a évidemment eu des conséquences sur la conception et la focalisation de ces enquêtes (voir infra). Le financement d'études longitudinales est sujet à controverse en Grande-Bretagne et en Irlande. Même s'il y a un fort soutien de la part des financeurs de la recherche pour en promouvoir, pratiquement toutes celles qui y ont été conduites ont eu à dépendre de plus d'une source de financement. De nos jours, il n'y a pas de mécanisme de financement programmé continu pour les enquêtes longitudinales de DAR et, par conséquent, il n'est pas évident de savoir si toutes les recherches en cours continueront au delà des années d'adolescence des cohortes d'individus actuellement inclus.
4 - Buts des enquêtes Les buts spécifiques des enquêtes de DAR menées en GrandeBretagne et en Irlande sont très variés et seraient trop longs à décrire en détail dans le cadre de ce rapport. Toutefois, un certain nombre de grands thèmes ressortant des études plus récentes valent d'être signalés ici. Environ un tiers des enquêtes visent à mesurer la prévalence et la fréquence de la délinquance parmi les populations échantillonnées, en particulier les enquêtes directement financées par le Gouvernement. Cependant, une plus grande proportion des enquêtes de DAR listées dans l'annexe 1 ont pour objet d'« explorer les facteurs ou les mécanismes associés à la délinquance» et de contribuer à une meilleure compréhension criminologique dans ce domaine. La plupart des études longitudinales visent à contribuer au développement 155
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
d'une théorie bien que cet objectif soit moins fréquent pour les enquêtes transversales. Un nombre significatif d'études visent à identifier précocement les facteurs de risques et de prévention qui pourraient être précieux dans la mise sur pied d'une politique de la délinquance juvénile efficace et dans la conception de programmes de prévention ciblés; néanmoins, peu visent à poursuivre une investigation sur le cours d'une vie. Bien que ces études financées par le gouvernement affichent de larges objectifs de contribution aux politiques, elles fournissent rarement d'indication précise de ce que cela implique. L'enquête sur la jeunesse On Track fait exception, puisqu'elle vise spécifiquement l'évaluation de la mise en œuvre de cet important programme gouvernemental (Armstrong et aL, 2005).
5 - Développements
théoriques
Plusieurs des enquêtes de DAR menées en Grande-Bretagne et en Irlande annoncent qu'elles travaillent à élaborer des explications théoriques alternatives à la délinquance et/ou aux comportements antisociaux. Quatre des études mentionnées dans ce rapport ont publié le détail de théories nouvelles ou émergentes basées sur leur recherche. Ces quatre perspectives sont résumées infra. 1) bien qu'elle n'ait pas été co~çue à l'origine pour tester quelque théorie de la délinquance que ce soit, l'Etude de Cambridge sur le développement du délinquant a facilité le développement de la théorie intégrée du potentiel cognitif antisocial (lCAP) pour expliquer l'importance de différents facteurs de risque et de protection (Farrington, 2005). La théorie ICAP est une synthèse d'autres perspectives théoriques, incluant les théories de la tension, de l'étiquetage, du contrôle, de l'apprentissage et du choix rationnel. Elle est liée au potentiel plutôt qu'à la propension d'un individu à commettre un acte antisocial et fait l'hypothèse que la transition du potentiel à la délinquance réelle repose sur les processus cognitifs individuels. (2) Wikstrom utilise l'étude PADS+ (qui est une partie du réseau de recherche Social contexts oj pathwqys in Crime SCoPic, Contextes sociaux des itinéraires délinquants) pour développer plus avant la théorie de l'action en situation (Situational Action Theory, Wikstrom, 2005). Cette théorie combine des explications individuelles et environnementales de la délinquance. Elle tente d'expliquer la délinquance en considérant les interactions complexes entre les caractéristiques individuelles (comme les valeurs morales et les capacités de décision qui influencent le choix) et les caractéristiques du milieu (comprenant le contrôle externe, les frictions interpersonnelles et les tentations disponibles), dans le contexte de différents mécanismes situationnels (par exemple la perception qu'a une personne des alternatives qu'elle a devant elles). Les implications de cette théorie en matière de prévention du crime sont largement centrées sur la réduction de la propension individuelle 156
Grande-Bretagne
et Irlande
à commettre des actes délinquants en influant sur les valeurs morales et en renforçant la capacité individuelle de self-contrôle. (3) Comme l'étude de Cambridge, l'Edinburgh Stu4J of Youth Transitions and Crime n'avait pas été conçue pour tester une quelconque théorie de la délinquance ma~s plutôt pour développer une synthèse des théories existantes. L'étude d'Edimbourg utilise la théorie du contrôle social de Hirschi comme base mais y ajoute des aspects venant de tout un éventail d'autres traditions théoriques incluant la théorie de l'étiquetage de Lemert, la théorie de l'apprentissage social de Bandura et la théorie de l'association différentielle de Sutherland (Smith, McVie, 2003). Le modèle théorique émergent est celui de l'ordre négocié, dans lequel l'accent est mis sur l'engagement et les interactions avec l'environnement social élargi comme point-clé pour comprendre les tournants individuels, en particulier dans le contexte des contrôles sociaux, formels et informels (McAra, 2006); (4) La Be(fast Youth DevelopmentStu4J (BYDS, Etude de Belfast sur Ie développement des jeunes) est principalement influencée par une combinaison de théories de socialisation primaire, de réseau social et des modèles d'étapes séquentielles dans l'évolution de l'usage de drogues. L'équipe de recherche développe actuellement une nouvelle perspective théorique centrée sur le rôle de l'autorégulation dans la mise en place de modes de consommation modérés (contrôlés) de drogues et d'alcool chez les adolescents (percy et al., 2008).
6 - Orientation vers les politiques Étant donnée l'importance du financement par le gouvernement des enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande, il n'est pas étonnant que ces enquêtes aient manifesté une forte orientation vers les politiques. Même celles qui avaient été financées par les Conseils de Recherche et d'autres financeurs ont néanmoins eu tendance à annoncer leur valeur en termes de politique. Presque universellement, ces études ont proposé de guider les politiques en approfondissant notre compréhension des causes d'une gamme de comportements délictueux et délinquants et en émettant des recommandations pour des stratégies et interventions efficaces de prévention de la délinquance. La nature de ces recommandations en vue de politiques n'est pas toujours très spécifique, même si un bon nombre ont clairement comme premier centre d'intérêt l'identification des facteurs de risque précoces. Plusieurs études ont identifié les contextes particuliers qui sont d'un intérêt fondamental; par exemple l'environnement social (pADS+), la famj11e et le quartier (E-Risk) et les agents du contrôle social formel (Etude d'Edimbourg). Alors que certaines enquêtes ont clairement visé à guider les politiques au niveau national ou universel (par exemple les GClS, les enquêtes 157
Délinquance
et déviance autoreponées en Europe
d'Irlande du Nord, l'enquête de la jeunesse galloise, l'enquête nationale CtC et les enquêtes sur la jeunesse conduite par Market & Opinion &search International, MORI), d'autres enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande ont également fait des efforts pour développer des recom;nandations politiques efficaces au niveau local. Par exemple l'étude d'Edimbourg, PADS+, BYDS et SPOOCS ont toutes des soutiens garantis (et parfois un soutien financier) des autorités locales et des organismes de justice pénale en contrepartie d'apports dans les processus d'élaboration des politiques de ces administrations locales. Hormis son enquête nationale, l'organisation Communities that Care (CtC), par le soutien de la fondation Joseph Rowntree a mené un grand nombre d'enquêtes de DAR locales chez les jeunes pour tenter de développer des programmes de prévention ciblés adaptés aux besoins des résidents locaux. Au Royaume-Uni, l'élection nationale au Gouvernement du New Labour en 1997 a été rapidement s~vie de l'établissement de parlements décentralisés au Pays de Galles et en Ecosse en 1999, puis plus tard, en 2007 en Irlande du Nord. Les enquêtes nationales récentes de DAR menées en Irlande du Nord et au Pays de Galles sont, par conséquent, très importantes stratégiquement pour la compréhension des types et des profils du crime et de la délinqu~nce dans ces régions du Roy~ume-Uni en comparaison avec l'Angleterre. A la suite de la dévolution à l'Ecosse et au Pays de Galles, les politiques pénales des mineurs ont suivi des voies très différentes. Depuis la dévolution, les politiques au Pays de Galles sont }fevenues beaucoup plus libérales et centrées sur l'enfant; au contraire, en Ecosse, les politiques ont tendu à prendre un tour plus répressif. Il est remarquable que les politiques écossaises du gouvernement du New Labour aient été développées en l'absence de toute enquête de DAR nationale financée par le gouvernement. Malgré leur apparente orientation vers les politiques, peu des études de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande ont été utilisées pour évaluer spécifiquement l'efficacité des politiques vis-à-vis des jeunes et de la délinquance. Font exception l'enquête MORI qui était commandée par le Youth JusticeBoard et utilisée pour contrôler les performances et l'efficacité des politiques judiciaires de la jeunesse; l'enquête On track, utilisée pour évaluer le programme gouvernemental d'interventions multiples visant les enfants et les familles dans des zones très défavorisées et à haut taux de délinquance en Angleterre et au Pays de Galles (Armstrong et al., 2005) ; et l'enquête galloise utilisée pour évaluer le programme de promotion de la prévention à Swansea (Haines, Case, 2004) ; de plus, la BYDS est utilisée par le UK Focal Point on Drugs (qui coordonne la collecte des données au Royaume-Uni pour l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies) comme indicateur national-clé de la prévalence et des modes de consommation de drogues dans la population générale d'Irlande du Nord.
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II - Problèmes méthodologiques 1 - Contenu des enquêtes Les enquêtes de DAR menées par la Grande-Bretagne et l'Irlande ont régulièrement couvert un vaste éventail de comportements, même si peu ont inclus la même liste de crimes ou de délits, et la plupart utilisent des formulations différentes ou des questionnaires différemment conçus. Le type d'infractions compris dans les enquêtes tend à aller d'actes mineurs de délinquance, plus souvent considérés comme des formes de comportement antisociaux, jusqu'à des formes graves de délinquance criminelle. Les formes de délinquance couvertes entrent dans six grandes catégories: 1. atteintes aux biens (graffiti, vandalisme, incendie, vol de voiture et entrée par effraction dans des bâtiments), 2. la violence (harcèlement, agression, vol et usage d'armes), 3. l'usage de substances (fumer, boire et la consommation de drogues illicites), 4. fraude et malhonnêteté (resquillage dans les transports publics, recel et utilisation frauduleuse de cartes de crédit/chèques), 5. autres formes de vol (vol dans les magasins, à l'école, au travail ou à la maison) et plus généralement, 6. comportement antisocial qui implique comportement problématique en classe, troubles à l'ordre public, etc.). Quelques enquêtes ont inclus des questions sur des sujets de criminologie moins 'traditionnels' comme la violence faite aux animaux, la bagarre en bandes, le vol à la tire et la fraude aux aides sociales. L'étude de Karstedt et Farrall (2006) sortait particulièrement des sentiers battus en se centrant uniquement sur les crimes "moraux" comme les escroqueries à l'assurance et le fait de brûler les feux rouges. Néanmoins, la majeure partie des questions tend vers l'extrémité la plus triviale du spectre des comportements délinquants. Un reproche fait en général aux enquêtes de DAR est qu'elles ne parviennent pas à prendre en compte des infractions vraiment graves, comme le viol ou le meurtre et les études de Grande-Bretagne et d'Irlande ne font pas exception. L'argument de Farrington (2001) est que ceci limite la valeur de l'étude des carrières criminelles et qu'il faudrait développer un « index» standard des délits graves pour l'intégrer dans toutes les enquêtes de DAR. La majorité des enquêtes de DAR ont été réduites à poser une question générale de prévalence (par exemple avez-vous... 1) à un moment au cours de la période et/ou dans l'annéeécoulée,suivie d'une question sur la fréquence (c'est-à-dire combiendefois avez-vous... 1). Toutefois çertaines des études longitudinales (comme GC]S, PADS+ et l'enquête d'Edimbourg) ont poursuivi l'investigation en ajoutant une série de questions plus détaillées qui incluent l'âge de début et d'arrêt de la délinquance, les contacts avec la police ou d'autres organismes de justice pénale, des détails plus précis sur les infractions commises (par exemple la nature des objets volés ou endommagés, les 159
Délinquance
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blessures infligées, l'arme utilisée, etc.), l'implication de coauteurs, le lieu du crime et les liens avec la victime. Les études centrées sur le comportement en matière de santé ont également inclus des questions sur les tentatives de sevrage et sur la dépendance (par exemple l'étude Mental Health in Children and Young People,Santé mentale chez les enfants et les jeunes). Outre la batterie de questions habituelles sur les données sociodémographiques individuelles (qui tendent à être semblables dans toutes les études de DAR), les enquêtes menées en Grande-Bretagne et en Irlande ont inclus de nombreuses questions supplémentaires visant à développer des modèles explicatifs et à tester des hypothèses causales. Le paradigme prédominant sur les facteurs de risque a assuré la similarité de nombre de ces questions, par exemple les questions sur l'éducation précoce, la structure de la famille et sa dynamique, le contrôle parental, les facteurs liés à la scolarité, des mesures individuelles de personnalité, les activités de loisir conventionnelles et non conventionnelles, les relations et les comportements avec les pairs, etc. Ces questions générales ressemblent à celles trouvées dans les enquêtes de nombreux pay~ incluant les outils utilisés dans l'International Stucfy of Seif-ReportedOffinding (Etude internationale de délinquance autodéclarée). L'organisation Communities that Care a particulièrement contribué au développement d'une batterie de questions standard visant à mesurer les facteurs de risques et de prévention les plus courants, mais celles-ci sont commercialisées et non en accès libre. Plusieurs des études de DAR récentes en Grande-Bretagne et en Irlande se sont distinguées en développant des méthodologies plus innovantes comme le recueil de données à partir d'une batterie de sources objectives variées. L'étude PADS+ pour aller plus loin dans la théorie de l'action en situation de Wikstrom, a recueilli un ensemble de données uniques sur l'exposition des individus aux différents environnements et sur les milieux sociaux auxquels ils participent dans ces environnements. L'étude E-Risk s'est centrée sur le débat complexe autour de l'inné et de l'acquis, en enquêtant sur les jumeaux et en recueillant des échantillons d'ADN ainsi qu'une large gamme de données d'enquêtes sociales. SPOOCS recueille des données détaillées sur les facteurs qui sous-tendent le processus de sortie de la délinquance qui sont souven,t négligés par les autres études de DAR. Entretemps l'oqs et l'étude d'Edimbourg ont recueilli des informations plus détaillées que d'ordinaire à propos des contacts des individus avec la police et d'autres agences de la justice pénale.
2 - Intégrité méthodologique Les études de DAR listées en annexe varient en termes d'intégrité méthodologique et de qualité de leurs données. Toutefois la prolifération d'organismes d'enquêtes en sciences sociales du secteur privé pendant les 160
Grande-Bretagne
et Irlande
années 1990 et au début des années 2000 a permis d'améliorer la démarche des chercheurs sur la conception d'enquêtes à grande échelle. La plupart des enquêtes en sciences sociales financées par le gouvernement sont menées par des organismes de recherche privés, gouvernés par les standards du domaine et appliquent donc un haut degré de rigueur dans leur méthodologie. Parmi les exemples de bonnes pratiques dans le secteur de la recherche en sciences sociales, on observe le développement de méthodes d'échantillonnage robustes; l'usage de méthodes informatisées de recueil de données (comme l'entretien autoadministré assisté par ordinateur ou Computer Assisted Self Interviewing,CASI), qui réduit les problèmes d'items non renseignés et améliore la fiabilité des réponses aux questions de délinquance ; les techniques de pondération pour traiter des problèmes de biais de réponse et d'effets de sélection; la règle de publication de rapports techniques qui détaillent l'information sur la conception de l'enquête et sa méthodologte. On ne peut pas affirmer que les enquêtes de DAR menées par des chercheurs universitaires sont moins robustes méthodologiquement que celles menées par les organismes du secteur privé mais il est vrai qu'elles ont tendance à être ~oins transparentes dans leur conception et leur mode d'administration. A part les protocoles d'éthique institutionnelle, la recherche universitaire ne suit aucun ensemble de recommandations normalisées. Le processus d'évaluation par les pairs est considéré comme assez rigoureux pour garantir que seules les recherches de la plus haute qualité sont financées bien que ces évaluations par les pairs ne soient jamais rendues publiques et que les études universitaires publient rarement les détails méthodologiques précis de leur recherche. La publication des précieuses données (donnant la possibilité de valider les résultats) est également quelque peu conflictuelle: deux seulement des études universitaires incluses dans ce bilan (celles de Cambridge et d'Édimbourg) ont fait héberger leurs données dans les Archives de Royaume-Uni aux fins d'usage général. Un aspect problématique de certaines enquêtes de DAR en GrandeBretagne et en Irlande (particulièrement celles qui ne sont pas des outils du gouvernement) est qu'elles demandent encore aux répondants de remplir des questionnaires «papier-crayon» qui n'économisent ni le temps, ni l'effort du chercheur et sont connus pour augmenter le nombre d'erreurs des répondants et contribuer aux données manquantes. Les chercheurs impliqués dans le développement de l'enquête galloise sur la jeunesse ont toutefois utilisé une méthode innovante connue sous le nom de InteractiveComputer-Based Self-Completioninterviewing(lCSI, Entretien interactif autoadministré informatisé; Haines, Case, 2004). La consultation de jeunes au Royaume-Uni a montré que leur engagement positif dans le processus de recherche était renforcé par l'emploi de méthodes 'ciblées-jeunes' plutôt que par des types plus « formels» d'enquêtes utilisés avec les adultes comme les en161
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
tretiens traditionnels (Kirby, 2002). À la suite d'une étude pilote étendue, Haines et Case (2004) ont trouvé que le questionnaire interactif informatisé, non seulement accroissait le taux de réponses et de renseignement du questionnaire, mais produisait un retour extrêmement positif. Les auteurs pensent que l'application de technologies multimédias informatisées à la conception du questionnaire et à son renseignement est l'avenir de l'évolution de la recherche en sciences sociales. Malgré les problèmes courants de données manquantes, les biais de participation et la déperdition d'effectifs des échantillons dans les études longitudinales, les travaux universitaires tendent à ne p,as appliquer de stratégies de pondération (parmi les exceptions, l'étude d'Edimbourg et l'étude E-risk qui utilisent toutes deux des pondérations et la BYDS qui utilise des imputations multiples pour gérer les données manquantes). Peu de travaux universitaires ont publié des articles méthodologiques détaillés pu diffusé des rapports techniques détaillés (les études de Cambridge et d'Edimbourg sont là encore des exceptions).
3 - Validité et fiabilité La crainte que les répondants sous- ou surestiment leur délinquance, soit volontairement (par omission ou par exagération), soit involontairement (par l'oubli ou en raison d'un souvenir inexact), fait souvent questionner la validité et la fiabilité des enquêtes par autodéclaration. Farrington (2001) fait un bilan des problèmes de validité en matière de délinquance autoreportée. En bref, les problèmes principaux sont de savoir si les autodéclarations donnent une estimation exacte du nombre d'infractions commises ou de la prévalence (ou fréquence) des délinquants. Et quels sont les meilleurs critères externes auxquels comparer la délinquance autoreportée ? La méthode la plus courante de validation des autodéclarations est la comparaison avec d'autres sources de données, en général les enregistrements officiels d'arrestations ou de condamnations, mais la comparaison avec les récits des pairs, des enseignants ou des parents est également valable. L'interconnexion avec d'autres données est plus souvent menée pour les enquêtes longitudinales plutôt que pour les enquêtes transversales bien qu'en Grande-Bretagne et en Irlande, peu d'enquêtes de DAR financées par le gouvernement aient incorporé cette méthode et que par conséquent, la validation ne soit pas toujours possible. L'étude de Cambridge a fourni une des meilleures preuves de la valeur de l'interconnexion d'ensembles de données pour valider les mesures de la délinquance par autodéclaration. L'étude intégrait des données supplémentaires venant des parents et des professeurs jusqu'à l'âge de 14 ou 15 ans, les appréciations des pairs et l'entretien avec les partenaires ainsi que des comparaisons avec les données officielles de condamnations. Farrington (2001) rapporte que la validité concourante était 162
Grande-Bretagne
et Irlande
bonne parmi les répondants de l'étude de Cambridge (c'est-à-dire que la majorité de ceuxqui avaient été condamnés avaient mentionné leurs délits). Toutefois, la validité prédictive était encore plus impressionnante car une
grande proportion de ceux qui avaient reconnu des délits ont fini par être condamnés. La plupart des enquêtes longitudinales contemporaines incluent des éléments d'interconnexion de données dans leur conception, ce qui indique le potentiel de ces travaux à contribuer à asseoir davantage validités concurrente et prédictive. L'étude E-Risk inclut des liens avec les résultats scolaires, les dossiers hospitaliers de naissance, l'ACORN (un indicateur géodémographique), les données du recensement et une enquête sur les quartiers. La BYDS a incorporé une enquête sur les membres de la famille (parents et fratrie plus âgée) pour certains membres de l'échantillon. PADS+ inclut les résultats scolaires individuels et une gamme de données au niveau du quartier, incluant une enquête locale, le recensement et les, données du cadastre et la délinquance enregistrée par la police. L'étude d'Edimbourg inclut des données en provenance des écoles, des travailleurs sociaux, des auditions d'enfants, les condamnations policières et pénales des individus, une enquête auprès des parents, les évaluations des enseignants, et une information géographique avec les données sur le quartier provenant du recensement, les infractions enregistrées par la police et une enquête locale. Ceci dit, la plupart de ces études ne font que débuter et aucune n'a encore publié de conclusions sur la validité apportée par l'usage de sources de données multiples. Une autre question en matière de validité est la déperdition de répondants au cours des enquêtes longitudinales. L'usage de la pondération pour compenser les non réponses de l'enquête est discutée supra, toutefois, ce genre de technique ne peut pas toujours diminuer les effets d'une déperdition importante dans l'échantillon (McVie, Norris, Raab, soumis à revue). Des taux élevés de réponse sont essentiels et il est particulièrement important de conserver la participation de participants «à haut risque» qui sont en général les plus difficiles à localiser et dont il est difficile de s'assurer la coopération. Parmi les études longitudinales menées en Grande-Bretagne et en Irlande, les taux de réponses varient grandement même si cela semble être, à un certain degré, lié à la taille et la méthode d'enquête. Après quarante ans d'enquêtes, l'étude de Cambridge continue à assurer la participation de 93% des 411 répondants originels, à comparer à un tapx de 81% après seulement six ans parmi les 4 300 répondants de l'étude d'Edimbourg. Les taux de réponses sont en général plus élevés parmi les populations scolaires mais tombent souvent spectaculairement lorsque l'on tente de suivre les participants, après qu'ils aient quitté le système scolaire (ce qui s'est avéré avec l'étude d'Edimbourg). Quant aux «bonnes pratiques », il n'est pas toujours évident, à l'étude des sites internet ou des publications, de savoir exac163
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tement comment les taux de réponses ont été calculés, par exemple s'ils se rapportent à la réponse de la population ou à la conservation de l'échantillon. La fiabilité interne des instruments d'auto déclaration est plus difficile à déterminer, bien qu'on ait montré que les études en cours en GrandeBretagne et en Irlande ont entrepris de minimiser les erreurs d'enquête dues à une mauvaise conception du questionnaire. La plupart des outils d'enquête annoncent qu'ils sont basés sur des mesures éprouvées et testées et la comparaison de données à la fois au sein même et entre les entretiens indique, disent les rapports, un haut degré de validité interne. Un modèle particulièrement important de la mise au point d'un questionnaire est celui de l'organisation Communities that Care, qui a passé plusieurs années à le développer (Anderson et al., 2002). L'enquête est conçue pour maximiser la validité en assurant l'anonymat complet; toutefois, les répondants sont retirés s'ils enfreignent n'importe laquelle d'une série de conditions qui peuvent remettre en question la validité ou l'honnêteté de leurs réponses. Quoiqu'il en soit, il y a eu peu de tests systématiques de la fiabilité, de la précision et de la validité de contenu des outils au degré recommandé par Huizinga et Elliott (1986), et ceci est un aspect de la méthodologie qui pourrait être grandement amélioré en Grande-Bretagne et en Irlande. Finalement les techniques comme l'inclusion d'une « drogue bidon» et la comparaison des données personnelles entre les vagues de passation d'une enquête sont des moyens courants de tester la fiabilité de la réponse. L'équipe de recherche de la BYDS a utilisé une analyse de "rétractation" pour évaluer la fiabilité des autodéclarations des adolescents sur leur comportement d'usagers de drogues. Dans cette méthode, les incohérences temporelles dans les déclarations de l'usage de drogue au cours de la vie étaient utilisées pour identifier et classer les erreurs de déclaration et pour modéliser les caractéristiques des jeunes gens enclins à sur- ou sous-déclarer l'usage de drogues licites et illicites (percy et al., 2005). Un travail complémentaire est en cours pour identifier les méthodes de correction des erreurs de déclaration identifiées dans les données. Les analyses factorielles exploratoires et de confirmation ont été menées pour examiner la validité structurelle des mesures principales dans l'ensemble des données (percy et al., 2008).
4 - Autres exemples de « bonnes pratiques» Outre les exemples de bonnes pratiques illustrées supra, des chercheurs en Grande-Bretagne et en Irlande ont utilisé d'autres éléments dans la conception de leurs recherches qui méritent d'être cités dans ce rapport. Pour la plupart, les enquêtes de DAR ont été menées sous des conditions strictement contrôlées et administrées en personne par des enquêteurs for164
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més (Plutôt que par des enseignants ou par enquêtes postales). L'application de techniques d'entretiens cohérentes rigoureuses et un faible turn-over d'équipes de chercheurs expérimentés et hautement formés sont des exemples spécifiques de bonnes pratiques (pADS+). Quelques études fournissent aussi des aides et des soutiens pour des enfants qui lisent mal pour s'assurer qu'ils réussissent à remplir le questionnaire (Edinburgh Stu4J, BYDS). Une longue mise au point du questionnaire et le test du pilote apparaissent comme un trait commun aux préparatifs de la recherche et la plupart des questionnaires tendent à comprendre une gamme de mesures testées, validées et reposant sur une théorie (en particulier, CtC). Un exemple particulier de bonnes pratiques est l'établissement d'un « panel» d'enfants qui fournissent chaque année leur appréciation et un examen critiques du questionnaire (BYDS). Les enquêtes gouvernementales à grande échelle adoptent comme normes des techniques comme le CASI et l'audio-CASI, mais ceci est rare dans les enquêtes universitaires (à l'exception notable d'ICSI dans l'enquête sur la jeunesse galloise). Assurer la qualité de la saisie des données est important également et plusieurs équipes de recherche rapportent avoir mené des tests de saisie et de codage en double aveugle, en plus des vérifications de la validation standard des données pour minimiser des erreurs de frappe et assurer la qualité des ensembles de données. La recherche financée en Grande-Bretagne et en Irlande doit adhérer à des recommandations éthiques et ceci est évident dans les procédures strictes de consentement adoptées par les recherches portant sur des populations de moins de 16 ans. De plus, la plupart des études mettent un accent important sur la confidentialité et la sécurité des données. Il y a des exemples particuliers, de bonne pratique dans le contrôle et le traçage des jeunes gens, comme le développement de méthodes d'anticipation de la déperdition et des efforts considérables pour garder la trace et s'assurer la coopération des participants, maximisant ainsi la conservation de l'échantillon (PADS+, Cambridge). Il y a également de la valeur ajoutée dans le recueil de l'information aussi détaillée que possible au moment du contact et dans l'utilisation de données supplémentaires tirées des statistiques officielles et des pairs pour retracer les membres d'une cohorte (Edinburgh Stu4J). Les béné!ices d'une longue période de suivi sont particulièrement démontrés par l'Etude de Cambridge qui, malgré ses limitations, continue à contribuer puissamment à la fois à la théorie et aux politiques. Les utilisateurs de l'étude de Cambridge ont également servi de guides aux autres criminologues à travers la publication d'un grand nombre de communications et d'articles méthodologiques, ce qui est très précieux. Une autre enquête particulièrement utile à ce sujet est le rapport d'évaluation de On Track qui fait un certain nombre de recommandations très claires et très pratiques pour les bonnes pratiques dans des enquêtes de DAR en milieu scolaire.
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Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
III - Usage et impact politique des enquêtes de DAR Il est plus difficile de résumer l'usage et l'impact des enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande que de les décrire et d'évaluer les points forts de leurs méthodologies. Dans un bilan extensif des enquêtes menées dans ces quatre territoires, il n'était pas clair - même pour les équipes de recherches elles-mêmes - jusqu'à quel point leurs recherches avaient eu un impact tangible sur les politiques et le cas échéant, quel était réellement cet impact. Néanmoins, un bilan des principales transformations des politiques dans les juridictions concernées apporte quelques indices sur la valeur des études de DAR dans la mise en forme de politique de justice des mineurs en particulier. Au début des années 1990, les politiques de justice des mineurs en Angleterre et aux Pays de Galles sont entrées dans une période de transition nette. En 1993, comme secrétaire à l'Intérieur du cabinet fantôme, Tony Blair avait été impressipnné par les tentatives réussies de Bill Clinton de repolitiser le crime aux Etats-Unis avec un effet électoral positif et, de retour au Royaume-Uni, il avait promis d'être durpour le crime,durpour les causesdu crime.Du début au milieu des années 1990, les vieux politiciens du New Labour utilisèrent de plus en plus la rhétorique et la symbolique répressives dans leur politique pénale et en particulier leur politique de justice des mineurs, caractérisée par une intolérance croissante. En mai 1997, à la suite d'une campagne électorale largement victorieuse, le New Labour publia un livre blanc intitulé:
Plus d'excuses: une nouvelle approchepour s'attaquer à la délin-
quancejuvénile enAngleterre et au Pqys de Galles.Ainsi débuta une période de dix ans d'importantes réformes des politiques qui devaient apparemment s'appuyer sur des faits démontrés. La prolifération d'enquêtes de DAR à la fin des années 1990 et au début des années 2000 a été largement facilitée par le soutien du gouvernement central et il y a donc peu de doutes que ces études aient joué un rôle dans le processus d'élaboration des politiques au cours de cette période. Au cœur des politiques gouvernementales sur la justice pénale, on trouve l'identification des « facteurs de risque », largement facilitée par des études (comme l'étude de Cambridge) qui se sont concentrées sur les prédicteurs, les causes et les corrélations associées à la délinquance et aux comportements antisociaux des enfants (voir Farrington, 1997,2006). La transformation de l'appareil de justice pénale des mineurs opérée par le New Labour (en particulier, l'introduction des Youth OffendingTeams1)était presque entiè1 Structure locale composée de policiers, d'agents de probation, de services sociaux, éducatifs, médicaux et de logement, dont le rôle est la prise en charge non judiciaire des jeunes délinquants (N.d.T.).
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rement sous-tendue par un travail sur les enfants et les familles à haut risque. L'idée que leur délinquance pourrait être prédite à un stade précoce de la vie a conduit à une série d"initiatives de prévention' dans lesquelles les jeunes étaient ciblés sur la base non d'un délit qu'ils auraient commis mais sur la base d'une situation, d'un caractère ou d'un mode de vie dont on jugeait qu'il présentait un risque. Les propositions incluaient le ciblage des moins de 5 ~ns avec l'ainsi nommé BalryAnti SocialBehaviourOrder,BASB02. En Ecosse, à la suite de la dévolution de 1999, les politiques de justice des mineurs qui avaient auparavant une orientation protectrice, prirent largement le mê~e virage que celles menées par le New Labour en Angleterre. L'étude d'Edimbourg a des liens étroits avec les décideurs politiques à la fois locaux et nationaux et l'équipe de chercheurs a publié une série de rapports de synthèse orientés vers les politiques et fait de nombreuses conférences, séminaires et présentations privées aux ministres, aux hauts fonctionnaires civils et aux représentants des administrations locales. Les conclusions prônent un retour aux principes de la protection sociale et un modèle de régénération sociale et économique générale plutôt que des dispositifs répressifs ciblés sur des jeunes en particulier (1-1cAra,McVie, 2005, 2007) ; toutefois, ce n'est que dans les derniers mois, avec les débuts d'un nouveau gouvernement Nationaliste que de telles politique~ ont commencé à changer. L'impact direct des conclusions de l'étude d'Edimbourg n'est cependant pas mesurable. L'équipe de recherche de la PADS+ est en communication directe avec les officiels du Home Office, le Youth Justice Board" et les officiels du gouvernement, et a aussi certains contacts directs avec certains membres du parlement. Le projet en est encore aux premiers stades de sa diffusion, néanmoins, il n'a pas encore d'impact évident. Le programme CtC a publié une série de rapports qui ont été largement lus et ont provoqué directement des rencontres entre les représentants de CtC et le Home Office. Ceci dit, les représentants de CtC affirment que les effets de tels contacts sont «difficiles à dire ». En Irlande la dévolution plus tardive a signifié que les politiciens irlandais n'ont pas été aussi influencés par le virage répressif du gouvernement du Royaume-Uni: ils commencent seulement maintenant à regarder 2 L'Anti Social Behaviour Order est une ordonnance judiciaire enjoignant à un individu de cesser tel ou tel comportement jugé antisocial; en principe, il ne peut être émis contre un enfant âgé de moins de 10 ans, mais il existe des dispositions visant des enfants plus jeunes (voir [http://www.crimereduction.homeoffice.gov.uk/ antisocialbehaviour/ antisocialbehavi our55.pdf] (N.d.T.). 3 Organisme public supervisant la justice des mineurs et finançant des recherches dans le domaine.
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vers d'autres juridictions pour évaluer la politique de justice des mineurs. C'est peut-être la raison pour laquelle l'équipe de la BYDS a un peu mieux réussi à influencer les politiques, jouant un rôle actif dans le développement de la New StrategieDirectionfor Alcohol and Drugs (2006-2011) en Irlande du Nord. Les conclusions de l'étude ont également été utilisées par le Advisory Councilon the Misuse of drugs.De plus, les conclusions de l'enquête internationale de délinquance autoreportée irlandaise ont été prises en compte par l'Union européenne qui a financé la recherche, mais l'impact politique réel est, là aussi, incertain (O'Mahony, communication personnelle). Il est intéressant de noter que la dévolution galloise a donné aux services de justice des mineurs au Pays de Galles un cadre différent du cadre anglais. Bien que la délinquance et la sécurité n'aient pas fait partie de la dévolution, l'éducation et la sécurité locale ont, elles, été dévolues et la politique de justice des mineurs a été développée par le gouvernement de l'assemblée gouvernementale galloise par ces canaux. Comme en Angleterre, des Youth Offending Teams locales et pluridisciplinaires existent, mais les arrangements de financements et la configuration des services adjoints, vitaux pour la prévention de la délinquance juvénile, sont très différents. L'accent a été largement mis sur la prévention et l'efficacité de dispositifs à implantation locale. Les enquêtes sur la jeunesse en Pays de Galles semblent avoir eu quelque impact direct sur le développement de politiques locales par une évaluation positive du programme de promotion de la prévention qui visait à prévenir la délinquance juvénile à Swansea (Case, Haines, 2004). Globalement toutefois, l'impact direct des enquêtes de DAR sur les politiques dans les quatre juridictions n'est pas clair, en partie à cause du manque de transparence dans les processus de prise de décision politique. Alors que le Gouvernement britannique se vend comme « client informé» et prétend ne construire sa politique sur rien d'autre que les faits les plus prouvés, un voile de secret flotte toujours sur la question de savoir quelles conclusions de recherches se traduisent dans les politiques et sur la manière précise dont se fait cette traduction.
Conclusion Ce rapport a fourni un large bilan des quelque trente principales enquêtes de délinquance autodéclarée menées dans les quatre pays qui forment la Grande-Bretagne et l'Irlande. De ces quatre territoires ont émergé un grand nombre d'études de DAR influentes, qui ont contribué à la fois au savoir théorique et au développement des politiques, particulièrement dans les années récentes en ce qui concerne la justice des mineurs. Comparés aux autres pays d'Europe, ces pays sont dans une position enviable pour la richesse des résultats scientifiques disponibles sur la prévalence, la fréquence, la nature et les causes du crime; toutefois, il y a d'importantes leçons à tirer 168
Grande-Bretagne
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de ce bilan des méthodologies et bonnes pratiques, et des questions-clés à poser à propos des orientations et de l'usage de cette recherche en DAR. D'un point de vue méthodologique, les études examinées ici montrent de nombreux points forts et mettent en lumière les bénéfices de l'amélioration des normes dans les pratiques de recherche. De nombreuses leçons ont été tirées de l'implication des organismes de recherche du secteur privé en matière de méthodes d'échantillonnages complexes, d'utilisation d'outils informatiques de recueil de données, de stratégies de traitement des données manquantes et de publication de rapports techniques détaillés. Sans affirmer ici que la recherche universitaire est méthodologiquement moins robuste, il reste des possibilités d'amélioration dans l'organisation des enquêtes, une plus grande transparence dans leur conception et leur administration et une diffusion plus rapide des données aux fins d'analyse secondaire ou de validation des résultats. Toutefois, quelques exemples particuliers de bonnes pratiques méritent d'être signalés ici parmi lesquels: la fidélisation d'enquêteurs hautement qualifiés et expérimentés, l'apport d'une aide ciblée et de soutien pour les répondants en difficulté, la mise à l'épreuve des outils de recherche sur des panels construits avec des répondants d'âge équivalent, l'utilisation de questionnaires informatisés intuitifs, l'adhésion à des recommandations éthiques et des exigences de protection des données strictes, et le développement de méthodes pour réduire l'appauvrissement des échantillons et améliorer le retraçage des individus dans les ,études longitudinales. A l'exception de l'étude de Cambridge, peu des études mentionnées dans ce rapport ont publié largement sur des problèmes de validité ou de fiabilité. Toutefois, la plupart des enquêtes longitudinales contemporaines sont encore balbutiantes et le potentiel de contribution à ce champ de littérature est considérable, particulièrement au vu des liens nombreux que l'on peut introduire avec par exemple des données de condamnation, le contexte géographique et les résultats scolaires. Malheureusement ceci se fait rarement, dans le cadre des enquêtes à grande échelle financées par le gouvernement qui forment le gros des recherches de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande. Un problème connexe est le manque d'harmonisation, entre enquêtes, des questionnaires de délinquance autodéclarée. On ne propose pas ici que les études de DAR adoptent un format standard ou stéréotypé; cependant, il pourrait être dans l'intérêt de la criminologie du développement d'avoir un ensemble de questions bien testées et faisant largement consensus qui pourrait être hébergé dans une « banque de questions» facilement accessible (et gratuite) par exemple. Cela pourrait comprendre un index standard de délits graves comme le prône Farrington (2001). Ce genre de mesures faciliterait le test systématique de la fiabilité, de la précision et de la validité de contenu des instruments d'enquête utilisés en Grande-Bretagne et en Irlande, selon les recommandations de Huizinga et Elliott (1986). 169
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Un problème particulièrement important soulevé par ce rapport est celui de l'usage politique et de l'impact des enquêtes de DAR. L'objet central des études de DAR reflète un souci d'intervention précoce et d'identification de facteurs de risque qui s'accorde nettement avec les politiques de pénales actuelles du New Labour. Peu des études menées en Grande-Bretagne et en Irlande se targuent d'avoir une approche développementale sur le cours entier de la vie. Il est difficile de dissocier le sujet fondamental de ce genre d'études du contexte politique plus large, puisque la plus grande partie de cette recherche a été et continue à être largement financée par le gouvernement. L'intérêt politique pour la recherche de DAR est fort, indubitablement, mais savoir si ces études ont influencé la direction des politiques gouvernementales pendant l'ère du New Labour ou ont simplement contribué de manière passive à ses bases empiriques n'est pas clair: il y a un manque général de transparence quant à l'utilisation des conclusions de la recherche dans le processus d'élaboration des politiques. Reste à voir si les études longitudinales de nouvelle génération tenteront de répondre à un ensemble plus vaste de questions sur la délinquance au cours d'une vie et, effectivement, si elles obtiendront les financements pour le faire. Finalement, bien que ce rapport ait largement discuté les enquêtes de DAR d'Angleterre, d'Irlande, d'Ecosse et du Pays de Galles comme un seul corpus de recherche, il y a des différences nettes et importantes entre ces quatre juridictions. L'essentiel de la recherche a été conduit en Angleterre, et une bonne partie de celle qui a été menée dans les trois autres régions a été conçue, administrée et analysée par des équipes de chercheurs en Angleterre. Pourtant les gouvernements décentralisés ont un désir croissant de commanditer des travaux scientifiques indépendants sur lesquels fonder leurs politiques. La délinquance reste au cœur du débat politique dans les quatre régions tpais jusqu'à présent le financement de la recherche de DAR a été inégal. L'Ecosse par exemple n'a eu aucune étude nationale de délinquance f11lancée par le gouvernement. Le temps semble mûr pour un grand bilan de ces études et le développement d'une stratégie couvrant l'ensemble du Royaume-Uni qui clarifie l'objectif de ce genre de recherches et produise une référence harmonisée de mesures à laquelle les travaux universitaires, plus axés sur la théorie, pourraient se comparer. Il serait important de trouver des mécanismes de f11lancement qui garantissent que les enquêtes de DAR qui ne contribuent pas directement aux politiques du gouvernement du moment, puissent être soutenues et que la recherche longitudinale continue au delà des années d'adolescence pour assurer une étude à plus long terme des comportements délinquants.
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DÉLINQUANCE Simona Traverso
AUTO REPORTÉE
- Giada Cartocci - Giovanni
EN ITALIE* Battista Traverso
L'usage des enquêtes par auto déclaration comme outil de recherche dans le champ de la criminologie a crû durant les vingt dernières années, tant au niveau international, où c'était déjà le cas depuis quelques temps, qu'au plan national!. Jusqu'au milieu des années 1990, la scène de la recherche criminologique en Italie était remarquablement vide, à l'exception des études menées par Olivieri (1982) et Mariani, Protti (1987), toutes deux limitées à l'usage des stupéfiants, et du travail de Ambroset, Pisapia (1980) sur la distribution sociale de la délinquance chez les jeunes milanais.
l - Bilan général des enquêtes De nos jours toutefois, la recherche par autodéclaration centrée sur l'analyse des comportements déviants est en augmentation constante, à tel point que dans cette contribution, nous rapporterons vingt et une études (menées de 1980 à 2007) qui ont apporté une contribution valable au corpus de littérature nationale et internationale sur le sujet (voir annexe).
1 - Ambroset,
Pisapia, Le chiffrenoir de la dévianceet la question du crime (1980)
Objectif: la recherche vise une évaluation quantitative du phénomène d~ chiffre noir dans l'analyse du comportement déviant. Echantillon: 198 sujets âgés de 15 à 19 ans, autant de garçons que de filles, pour la plupart lycéens (87,8%). Méthode: questionnaire d'auto déclaration analysant les comportements déviants les plus courants, par exemple des actes de vandalisme, les fugues, les abus sexuels, la conduite sans permis, l'usage de drogues, le vol à la tire, le vol à l'étalage, le vol à l'arraché, le vol, la possession d'armes à feu. Résultats: les données ont mis en lumière le fait que les jeunes milanais ne commettaient pas d'actes déviants véritablement significatifs, même s'ils semblent apporter une contribution substantielle au chiffre noir des délits les plus bénins. De plus, leur comportement était relativement stable Traduction d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman. ! Voir par exemple Porterfield (1946); Short, Nye (1957); Elmshom (1965); Le Blanc, Coté (1974); Junger-Tas (1977); Zimmermann, Broder (1980); Canter (1982); Elliot, Huizinga (1983) ; Dunford, Elliot (1984) ; Gomme et al. (1984) et d'autres. *
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
dans le temps, à l'exception de la complicité, du vol à la tire et de la fugue, qui survenaient sporadiquement. Quant au lien entre comportement déviant et sexe, les résultats ont mis en évidence que la distribution était la même chez les garçons et les filles pour la plupart des délits, même si ces dernières étaient plus souvent impliquées dans le vol à la tire et la possession illégale d'armes à feu (probablement du fait qu'elles sont plus souvent victimes de violences), l'usage de stupéfiants et la fugue. Les données ont montré: une augmentation des délits commis par des mineurs non pénalement responsables «14 ans), une augmentation de délits commis par des filles, une augmentation de la récidive. Organisme de financement: Institut de Criminologie, Université de Milan.
. . .
2 - Olivieri, La diffusion des stupéfiants dans les écoles secondaires supérieures de Vérone: enquête statistique et réponse randomisée (1982) Objectif: quantifier la pénétration des stupéfiants dans les écoles secondaires de Vérone. Échantillon: 16844 élèves d'établissements de l'enseignement secondaire (8 136 garçons et 8 708 filles) âgés de 14 à 21 ans. Méthode: questionnaire d'auto déclaration comprenant trois questions sur l'usage de stupéfiants. Résultats: Les résultats ont montré que 10,7% des élèves interrogés avaient fait usage de stupéfiants au moins une fois dans l'année écoulée et que les garçons étaient beaucoup plus dépendants que les filles (13,3 contre 8,3%). L'étude a aussi montré que l'usage de stupéfiants augmentait avec l'âge. En ce qui concerne l'usage spécifique de drogues dures, l'enquête a montré que 2,2% des élèves en avaient consommé dans l'année écoulée, avec une fréquence nettement plus élevée pour les garçons (3,1 contre 1,2%), en particulier dans les dernières années de la scolarité. , Organismes de financement: Ville de Vérone et Caisse d'Epargne de Vérone, Vicenza et Belluno.
182
Italie 3 - Mariani, Protti, Attitudes et comportements des élèves des établissements scolaires secondaires supérieurs du Val d'Aoste au regard de la consommation de tabac, d'alcool et d'autres drogues (1987) Objectif: analyser le comportement des élèves face à la consommation d'alç:ool et d'autres drogues. Echantillon: 1 718 élèves d'écoles secondaires, filles et garçons, âgés de 14 à 20 ans, habitant le Val d'Aoste. Méthode: questionnaire de délinquance autodéclarée comprenant 152 items. Cette étude est similaire à celle conduite dans le Michigan dans le cadre du projet Monitoring thefuture (Surveiller les évolutions vers l'avenir), co financé par Ie National oj Michigan U niversiry.
Institute on Drugs Abuse,
et l'Institute for Social &search
Résultats: cette étude a montré que 9% des élèves interrogés reconnaissaient avoir consommé des substances illicites au moins une fois dans leur vie. Pour la consommation d'alcool, 79% disaient en avoir consommé dans les 12 mois écoulés tandis que dans la même période, 6, 1,2 et 1,5% des élèves (surtout les garçons) avaient utilisé respectivement de la marijuana, de la cocaïne ou de l'héroïne. L'âge charnière se situait entre 13 et 14 ans, auquel 80% des élèves avaient commencé à boire de l'alcool et à fumer; entre 14 et 17 ans, la consommation de marijuana et de haschich augmentait et à partir de 18 ans commençait l'usage de cocaïne et d'héroïne. Organisme de financement: Service de santé et d'aide sociale.
4
Gatti et al., La diffusion des comportements déviants chez lesjeunes: une recherche sur la population de Gênes au mqyen de la technique de l'autodéclaration (1991) -
Objectif: les auteurs ont mené une étude pilote de délinquance autoreportée à Gênes, incluant 74 garçons (54%) et 63 filles (46%) âgés de 14 à 21 ans (103 élèves d'école secondaire scolarisés en lycée scientifique [Iiceo scientifico],ou en instituts techniques ou professionnels et 34 «non étudiants » confiés à des services sociaux) interrogés entre avril et juillet 1990. Méthode: entretien en face à face mené en distribuant un questionnaire d'auto déclaration. Le questionnaire est divisé en trois parties: la première sur les caractéristiques sociodémographiques des élèves (âge, sexe...) ; la deuxième sur les comportements déviants classés en cinq types (atteintes aux biens, violence contre des biens, violence contre des personnes, délits liés aux stupéfiants, autres délits de jeunes; la troisième partie explore l'âge de début des actes délictueux et la fréquence du comportement déviant pendant l'année écoulée. 183
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Résultats: d'une part, la recherche souligne que les comportements illégaux sont très communs chez les jeunes gens, même si les délits les plus fréquemment commis ne sont pas graves. Les comportements déviants les plus courants sont: voyager sans titre de transport (81,7%), la copie illégale de cassettes enregistrées (80,3%), le vol (53%). La violence envers les personnes est assez rare sauf pour la participation à des émeutes (29%). D'autre part, la différence entre la délinquance des garçons et des filles a été confirmée, particulièrement quant au type de délit commis, la délinquance féminine étant moins grave (fugue, appels téléphoniques obscènes, graffiti, vandalisme, vol à la maison). En ce concerne la relation entre la déviance et la classe sociale, les résultats, bien que non univoques, ont montré qu'alors que d'une part les « non étudiants» appartenant à des classes sociales plus défavorisées commettaient un nombre plus élevé d'actes déviants, de l'autre, que les jeunes gens fréquentant les instituts professionnels semblaient commettre plus de délits que ceuxfréquentant le lycée. Organisme de financement: Conseil National Italien de la Recherche (CNR). 5 - Russo,
La déviance autodéclarée. E~quête conduite auprès dejeunes de Messine, 1992
Objectif: tester l'applicabilité de la technique de l'auto-déclaration chez les jeunes gens de Messine. Echantillon: 109 jeunes, élèves et non élèves: 90 élèves fréquentant un lycée scientifique ou un institut professionnel ou technique, des deux sexes, âgés de 14 à 21 ans, et 19 « non étudiants» (18 garçons et une fille) qui fréquentaient les services sociaux, 9 étaient employés et 1 suivait une formation professionnelle. Méthode: entretiens en face à face, menés par distribution d'un questionnaire d'autodéclaration utilisé par Gatti et al. (1991). Résultats: les jeunes interrogés avaient fréquemment été impliqués dans des comportements déviants et certaines formes de délinquance (comme prendre le bus sans payer) étaient si courantes qu'elles représentaient pratiquement la norme. Les garçons et les « non étudiants» reconnaissaient un niveau plus élevé de déviance (violence envers les biens, vol, possession d'armes à feu). Parmi les étudiants, les comportements déviants étaient plus souvent reportés par les élèves en école professionnelle. Enfin l'auteur signale que l'usage de stupéfiants est moins courant à Messine qu'à Gênes. , Organisme de financement: ministère de l'Education, des Universités et de la Recherche. 184
Italie 6 - Traverso et al., Résultats d'une étude pilote sur la délinquance juvénile conduite à Sienne en utilisant la technique de l'autodéclaration (1994) Objectif: le but de la recherche était de tester l'applicabilité de la techniqll;e de l'autodéc1aration en Italie. Echantillon: 94 élèves d'écoles secondaires des deux sexes (51 garçons et 43 filles) âgés de 14 à 21 ans, habitant Sienne. Méthode: entretiens en face à face, menés en distribuant un questionnaire d'autodéclaration utilisé par Gatti et aL (1991). Résultats: les résultats obtenus ont montré que les jeunes gens commettent souvent des actes de petite délinquance. Les actes de vandalisme et de violence extrême semblent être rares, sauf au moment de la course équestre du Palio. En ce qui concerne l'usage de substances, seuls quelques cas d'usage de drogues douces ont été mis en lumière, alors que la consommation d'alcool s'est révélée assez courante pour les deux sexes, à un niveau préoccupant. S'agissant du sexe des auteurs, cette étude a montré que la participation féminine à la petite délinquance était en réalité bien plus élevée que ne le suggèrent les statistiques officielles. Quant à l'âge, les données ont montré que les jeunes les plus âgés reconnaissaient avoir des comportements illégaux plus graves en groupe. Organisme de financement: Conseil national Italien de la Recherche (CNR). 7 - Gatti et al., La déviance cachée desjeunes. Une recherche sur les étudiants de trois villes italiennes (1994) Objectif: analyser les données obtenues par la recherche dans trois villes italiennes (Gênes, Sienne et Messine) faisant partie du projet ISRD-1 (InternatiqnaISe(f-Report
Delinquenry
Stu4J).
Echantillon: 1 009 élèves d'écoles secondaires, des deux sexes (536 garçons et 473 filles) âgés de 14 à 19 ans, vivant dans les villes citées supra. Méthode: les données étaient recueillies lors d'entretiens en face à face. Le questionnaire utilisé était le même que celui des études de Gênes, Messine et Sienne (Gatti et aL, 1991). Résultats: la comparaison des résultats de la recherche dans les trois villes (Gênes, Messine et Sienne) a montré que pour le nombre total de comportements délinquants, le plus fort pourcentage était enregistré à Messine (72,2%), puis à Gênes (64,5%) suivi de Sienne (56,6%). L'usage de stupéfiants et les atteintes aux biens atteignent leur plus haut niveau à Gênes; à Sienne au contraire, on observait des cas peu fréquents de graffiti, de vandalisme et de conduite sans permis. 185
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
La recherche a montré que la différence qui existe dans les formes de délinquance entre les garçons et les filles n'est pas aussi grande que le suggéraient les statistiques officielles (les graffiti par exemple étaient d'une fréquence tout à fait similaire pour les deux sexes). Finalement, les données soulignaient le fait que l'inadaptation, l'échec scolaire et particulièrement les ruptures familiales étaient parmi les facteurs de risque qui influaient le plus sur le déclenchement d'un comportement déviant. Organismes de financement: Conseil National Italien de la Recherche (CNR). 8 - Genta
et al., Harce/eurs et victimes dans /es éco/es du centre et du sud de /lta/ie (1996)
Objectif: cette étude visait à documenter la fréquence et les caractéristiques des comportements harceleur/victimes dans des écoles primaires et collèges de deux régions d'Italie: Florence et Cosenza, respectivement représen,tatives
du centre et du sud de l'Italie.
,
Echantillon: 1 379 élèves ont participé à cette étude. A Florence (Italie centrale) 246 élèves (126 garçons, 120 filles) de cinq, écoles primaires et 538 élèves (299 garçons, 239 filles) de quatre collèges. A Cosenza (Italie du Sud) 298 élèves (160 garçons, 138 filles) de quatre écoles primaires et 297 élèves (146 garçons, 151 filles) de quatre collèges. La fourchette des âges était de 8 à 11 ans au primaire et de 11 à 14 ans au collège. Méthode: le questionnaire distribué dans chaque école en mai 1993 comprenait 28 questions à réponse unique ou choix multiple. Les élèves le renseignaient anonymement. Le design du questionnaire était très proche de celui utilisé par Olweus (1991) et Whitney et Smith (1993), avec des adaptations mineures pour la version italienne. Résultats: le problème du harcèlement de victimes se posait de manière notable dans chaque école dans laquelle le questionnaire était administré. Une grande partie de ces brimades semblait être dyadique (un enfant en brimant un autre) et une large part impliquait plusieurs enfants (garçons et filles) : les garçons avaient tendance à brimer garçons et filles souvent par agression physique directe mais également par agression verbale directe; les filles avaient tendance à brimer d'autres filles souvent par agression verbale directe et en lançant des rumeurs. Alors que les brimades physiques tendent à diminuer avec l'âge, le nombre d'agressions verbales reste élevé chez les plus âgés et des types indirects d'agression, en particulier le lancement de rumeurs, augmente en fait en fréquence. Les niveaux de brimades étaient élevés dans nos deux zones d'enquête à Florence et Cosenza: en primaire, les taux étaient particulière-
186
Italie ment élevés à Florence; au collège, le taux de brimades était notablement plus élevé chez les filles de Cosenza. Comparés aux données sur le nombre de brimades en Angleterre (Sheffield), les pourcentages totaux de l'échantillon italien sont pratiquement deux fois plus élevés. Les auteurs se demandent si ces résultats sont explicables par des différences de méthodes ou de procédure et répondent que c'est peu probable. La méthodologie utilisée est très proche de celle de Whitney et Smith (1993) dans leur étude anglaise, avec une définition identique de la brimade et pratiquement les mêmes questions. Néanmoins, des différences culturelles peuvent jouer entre les deux pays. La valeur sémantique du terme bullYingpeut ne pas correspondre complètement à l'italien prepotenze. Ce dernier peut recouvrir une gamme de phénomènes plus large que le premier. Pour vérifier cette hypothèse sur un petit échantillon de quarante-cinq élèves d'écoles primaires, la définition des brimades a été lue à haute voix par l'enseignant et les enfants étaient priés de citer des comportements de ce genre. Le terme italien le plus utilisé par les enfants était prepotenze suivi de violenze.Dans un second échantillon de quarante enfants, l'effet de la valeur sémantique de ce terme a été testé en administrant le même questionnaire avec le terme violenze (prepotenzeversus violenze). Les données indiquent que l'utilisation du mot violenzene produit pas de différence significative dans les résultats. Il serait utile de reproduire l'enquête dans un avenir proche pour tester la fiabilité des résultats. Organismes de financement: soutien financier du Prof. A. Fonzi et du Dr. M.L. Genta (Département de Psychologie, Université de Florence). 9 - Baldry, Brimades chez des collégiens italiens (1998) Objectif: le but de l'étude était double: mesurer la prévalence des brimades dans un collège de Rome par administration d'un questionnaire d'auto déclaration, comprendre et interpréter les résultats du questionnaire en adop!ant une méthode qualitative. Echantillon: 183 élèves des deux sexes (87 filles et 96 garçons), âgés de 11 à 14 ans. Méthode: dans la première partie de l'étude, l'auteur utilise la version italienne du questionnaire sur les brimades développé originellement par Olweus. Résultats: les élèves ont rapporté avoir subi des brimades parfois ou plus et unefois par semaineouplus, trois fois plus souvent que leurs pairs des autres pays. Cette recherche a trouvé une prévalence encore plus préoccupante du fait de brimer les autres au moins parfois: cinq fois plus souvent que dans les échantillons internationaux et pratiquement le double des en-
187
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
quêtes italiennes précédentes. Cette proportion est encore plus élevée lorsqu'il s'agit d'épisodes fréquents de brimades d'autrui. Les types les plus fréquents de brimades qu'ont subies les filles étaient les insultes, les moqueries, la diffusion de rumeurs calomnieuses. Pour les garçons il s'agissait plus souvent de menaces, d'agressions physiques et d'insultes. Cette différence avec les conclusions internationales peut être liée au sens sémantique du mot utilisé en italien pour bullYing(prepotenze)dont le sens est plus large en italien, faisant principalement référence à tout comportement qui exprime l'exercice d'un pouvoir sur les autres. Une autre explication possible est que l'école dans laquelle les élèves ont été recrutés était située dans un quartier problématique de Rome. Organisme de financement: Département de Psychologie Sociale et Développementale, Faculté de Psychologie, Université de Rome.
10 - Baldry, Farrington,
Tjpes de brimades chez des écoliersitaliens (1999)
Objectif: le but de cette recherche était d'explorer la prévalence de harceleUfs et de victimes et les types et lieux de brimades. Echantillon: 113 filles et 125 garçons âgés de 11 à 14 ans. Les élèves venaient d'un collège représentatif de Rome. Méthode: le questionnaire était basé sur la version italienne (Genta et aL, 1996) du questionnaire originel développé par Olweus (1993). Résultats: les brimades ont une assez forte prévalence parmi les élèves italiens. Plus de la moitié de tous les élèves en avaient brimé d'autres, et presque la moitié avaient été brimés. Les garçons harcèlent plus que les filles, et les filles ont un peu plus tendance à être brimées paifois ou plus souvent. Les garçons avaient plus de probabilité de subir des brimades directes comme des menaces ou des coups. De manière surprenante, les garçons avaient presque la même probabilité que les filles de subir des brimades indirectes, par exemple être rejetés ou être victimes de rumeurs répandues à leur sujet. Dans cet échantillon, les garçons et les filles étaient brimés par un ou plusieurs garçons. La plupart des brimades se déroulaient dans la classe, moins fréquemment dans les couloirs ou la cour de récréation. Les garçons avaient plus de probabilité de subir des brimades aux toilettes que les filles. Organisme de financement: Université de Cambridge, Institut de Criminologie.
188
Italie
11 - Baldry, Farrington, Harceleurs et délinquants: caractéristiquespersonnelleset style parental (2000) Objectif: explorer les caractéristiques personnelles et le style des parents des harceleurs/ délinquants, harceleurs seulement, délinquants seulement et population-contrôle (non délinquants, non harceleurs). Echantillon: 238 élèves de collège des deux sexes (125 garçons et 113 filles), âgés de 11 à 14 ans, vivant à Rome. Méthode: cette recherche a utilisé le questionnaire des brimades de Genta et al. (1996) et le questionnaire de délinquance autoreportée de Gatti et al. (1994).
Résultats: infliger des brimades et commettre des actes délinquants était plus courant chez les garçons que chez les filles. Toutefois si infliger des brimades ne variait pas significativement avec l'âge, la délinquance augmentait avec l'âge. Les deux étaient particulièrement courants chez les garçons et les élèves les plus âgés. Ceux qui n'étaient que harceleurs étaient plus jeunes, tandis que ceux qui n'étaient que délinquants étaient plus âgés, suggérant qu'infliger des brimades pourrait être un stade précoce d'une séquence développementale conduisant à la délinquance. On a trouvé des corrélations avec des styles de parentalité différents chez ceux qui n'étaient que harceleurs et chez ceux qui n'étaient que délinquants; les «uniquement harceleurs» avaient des parents autoritaires avec lesquels ils étaient en conflit, alors que ceux qui n'étaient que délinquants avaient des parents avec lesquels ils étaient en conflit et qui ne les soutenaient pas. Ceci laisse à penser que les harcèlements et la délinquance ne sont pas simplement des manifestations comportementales différentes d'une même construction sousjacente. Organisme de financement: Université de Cambridge, Institut de Criminologie. 12 - Baldry, Brimades en milieu scolaire et exposition à la violencefamiliale (2003) Objectifs: l'étude visait à explorer la relation entre les brimades et la victimation scolaire et l'exposition à la violence entre parents dans un échantillpn non clinique d'adolescents italiens. Echantillon: 1 059 enfants italiens (48,5% de filles et 51,1 % de garçons), âgés de 8 à 15 ans, recrutés dans la ville et la province de Rome. Méthodes: les élèves étaient assis séparément pour éviter toute concertation, bavardage ou aide pendant le renseignement du questionnaire sur les brimades originellement développé par Olweus (1993). Résultats: les résultats ont montré que brimades et victimations sont associées à la violence familiale, même si l'exposition à cette violence, en soi 189
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
ne prédit pas forcément le comportement scolaire, en particulier pour les garçons. Un père maltraitant est un facteur de risque avéré pour l'enfant d'être harceleur ou victime, de même que le fait d'être un garçon plutôt qu'une fille. Organisme de financement: Conseil national Italien de la recherche (CNR).
13 - Eurobaromètre
: Santé, nutrition, et alcoolet sécurité(2003)
Objectif: explorer par des questionnaires d'auto déclaration des domaines t~ls que la santé, la nutrition et l'alcool et la sécurité. Echantillon: 1 006 participants, âgés de 15 ans et plus. Méthode: l'E,urobaromètre standard couvre la population de toutes les nationalit~s des Etats membres de l'Union européenne, résidant dans chacun des Etats membres. Vn échantillon de base aléatoire à plusieurs degrés a été tiré dans tous les Etats membres. Dans chaque pays de l'Union européenne, un nombre de sites a été tiré au hasard avec une probabilité proportionnelle à la taille de la population (pour une couverture complète du pays) et à sa densité. Pour ce faire, les sites ont été systématiquement tirés de chacune des « unités administratives régionales» après stratification par -qnité individuelle et type de zone. Ils représentent ainsi tout le territoire des Etats membres. Dans chacun des points d'échantillonnage sélectionné, une adresse de départ à été tirée aléatoirement. Les autres adresses ont été choisies à toute énième adresse depuis l'adresse initiale par des procédures standard d'itinéraires aléatoires. Dans chaque foyer, les répondants étaient tirés au sort. Tous les entretiens ont été conduits en face à face au domicile des sujets dans la langue nationale appropriée. Pour chaque pays, une comparaison a été menée entre l'échantillon et la population de référence. Résultats: les résultats ont souligné que l'Italie, avec le Portugal et l'Espagne avaient les proportions les plus faibles de personnes qui avaient bu de l'alcool (vin, bière, spiritueux, autres boissons alcoolisées) dans les 4 dernières semaines écoulées, avec un taux de 55,4%, 50,9% et 49,9% respectivement (figure 10).
190
Italie
Source: Eurobarometer
186 "Health, Food and Alcohol and Saftty"
Figure 10 - Prévalence et fréquence de consommation dernières
semaines
de boissons des Européens
dans les quatre
(2002)
Panni ceuxqui buvaient, les Italiens, avec les Portugais et les Espagnols étaient les premiers, en nombre de jours de consommation; L'intensité de la consommation, c'est-à-dire le nombre de verres consommés en une session variait également selon le pays. L'Italie en particulier était un des derniers avec 1,49 verre par jour (figure 11).
191
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe 25.00
Source: Eumbammeter
186 "Health, Food andAlcohol
and Safity"
Figure 11 - Nombre moyen et fréquence de prises de boissons des Européens
(2002)
La consommation de différents types de boissons alcoolisées - bière, vin ou spiritueux - était également différente d'un pays à l'autre. L'Italie qui était l'un des pays où le nombre de jours de consommation d'alcool était le plus élevé avait également le nombre de jours de consommation de vin le plus élevé (12,35) suggérant que boire du vin était plutôt un événement social qui faisait partie du quotidien. L'Italie était aussi un des pays où la consommation d'alcool principalement/ seulement pendant les repas était la plus élevée.
L'âge moyen auquel les Européens commencent à boire est de 14,57 ans, 12,18 ans en Italie (figure 12). Il Y a une relation entre l'âge du premier verre et la prévalence nationale de consommateurs dans les quatre semaines précédentes. En général, lorsque l'on considère les pays dans lequel une proportion élevée de gens ont bu de l'alcool pendant les quatre semaines précédentes, l'âge auquel ils commencent à boire est légèrement plus bas et en général la recherche souligne que l'âge du premier verre a baissé régulièrement.
192
Italie
Source: Eurobarometer
186 "Health, Food and Alcohol and Safity" Figure
12 - Âge
moyen
au premier
verre
(2002)
14 - Baldry, ('Et les brimades ?': Une étude expérimentale de terrainpour comprendre les attitudes des élèves envers les brimades et la victimation aans les collègesitaliens (2004a) Objectif: cette étude visait à explorer empiriquement les attitudes des collégiens italiens envers les harceleurs et les victimes, en fonction de la manière dont le harcèlement se déroulait (seul ou en groupe) et à déterminer si le sexe des harceleurs et des victimes en question était le même ou différent de selui des répondants. Echantillon: 117 élèves (49 garçons et 68 filles) âgés de 11 à 12 ans, recrutés dans un collège italien étaient affectés de manière aléatoire à l'un des quatre groupes indépendants selon les conditions expérimentales: brimades individuelles entre filles, brimades entre garçons, brimades en groupe entre filles, brimades en groupe entre garçons. Méthode: les participants visionnaient, selon les conditions expérimentales, une des quatre versions d'une vidéo montrant une courte séquence standardisée de brimades dans un établissement scolaire; ils devaient ensuite renseigner un questionnaire d'autodéclaration mesurant les variables dépendantes: leurs jugements positifs ou négatifs envers le harceleur et la victime montrés dans la vidéo et la mesure dans laquelle la victime était blâmée pour ce qui lui était arrivé. 193
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
La séquence de brimades, choisie comme stimulus de base, était projetée en quatre versions selon les conditions expérimentales: a) une fille brimée par un groupe de cinq filles ; b) une fille brimée par une fille seule; c) un garçon brimé par un groupe de cinq garçons; d) un garçon brimé par un garçon seul. Résultats: les résultats indiquent que les élèves ont des attitudes positives envers les victimes de brimades et n'ont pas tendance à les blâmer pour ce qui leur arrive; par ailleurs, les garçons répondants blâmaient moins les victimes lorsque les brimades avaient lieu entre garçons plutôt qu'entre filles; les filles répondantes, d'un autre côté, blâmaient moins la victime lorsque les brimades avaient lieu entre filles que lorsqu'elles avaient lieu entre garçons. Les différences de sexe montraient également qu'une fille était davantage blâmée lorsqu'elle subissait des brimades d'un groupe d'élèves que d'un élève seul; l'inverse s'appliquait lorsque les victimes étaient des garçons. Organisme de financement: Département de Psychologie Clinique, Université libre d'Amsterdam.
15
-
Baldry, L'impact des brimades directes et indirectes sur la santé mentale etphysique des adolescents italiens (2004b)
Objectif: l'étude visait à explorer, dans une enquête transversale, les effets séparés des brimades directes et indirectes et de la victimation sur l'intériorisation des symptômes, modérés par une relation positive au père et/ ou à la mère. Échantillon: 661 adolescents (garçons 54,2% et filles 45,8%) âgés de 11 à 15 ans, recrutés dans dix collèges différents de Rome et de sa banlieue. Méthode: brimades et victimations ont été mesurées en utilisant la version italienne du questionnaire originellement développé par Olweus (1993). Trois classes de chacun des dix collèges impliqués ont été choisies aléatoirement, au total donc trente classes. Résultats: les conclusions de cette étude ont montré que la santé mentale et physique de collégiens italiens est affectée par l'implication dans les brimades et la victimation scolaires. Une forte proportion d'élèves, en particulier des garçons, ont rapporté avoir brimé quelqu'un. Filles et garçons ont rapporté à part égale avoir exercé des brimades indirectes. En matière de victimation, des différences de sexe n'apparaissent que pour la victimation directe (avec des taux de prévalence plus élevés chez les garçons). Les filles tendent à intérioriser et donc à se sentir plus déprimées et tristes, alors que les garçons tendent à réagir ouvertement aux problèmes rencontrés au collège. Finalement, aucune des interactions avec le père ou la mère n'étaient significatives, et il est montré que les brimades et la victima194
Italie tion affectent la santé mentale et physique des enfants indépendamment de leur sexe. Il y a une corrélation entre le fait d'être une fille et un plus mauvais état de santé, mais sans que celui-ci varie en fonction des brimades et des victimations subies. Organismes de financement: la recherche a été en partie financée par le Conseil National de la Recherche (CNR). 16 - IPSAD
Italia, Enquête auprès de la p'opulation italienne sur l'alcool et d'autres drogues (2006)
Objectif: cette recherche visait à documenter la fréquence et les caractéristiques de l'usage/l'abus de substances licites et illicites afin de mettre au point, de nouvelles stratégies de prévention. Echantillon: il était représenté par le recueil des différents échantillons des enquêtes menées en 2001, 2003 et 2005. L'âge des échantillons allait de 15 à 64 ans. L'échantillon a été construit par une stratification de cent trois provinces italiennes, réparties selon des facteurs de situation géographique, de densité de leur population et de prévalence de la surconsommation de drogues mesurée par un index multivarié (SMAD Index) (Di Fiandra, Mariani, 1984). Méthode: l'étude a utilisé un questionnaire par autodéclaration adressé par courrier à un échantillon de répondants qui exploraient leurs caractéristiques sociodémographiques et leur usage/abus de substances licites et illicites. On a ensuite construit un échantillon aléatoire simple des provinces duquel a été extraite la liste finale des interrogés. En accord avec d'autres études comme la recherche de De Leeuw (1990) et plus récemment le projet de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (de Winter et al., 2000), les auteurs ont considéré cette méthodologie comme un outil valide et fiable pour explorer des questions d'ordre privé. De plus, le questionnaire postal d'autodéclaration se caractérisait, à leur avis, par une erreur minime de mesure. Résultats: à propos de l'usage/abus de drogues, pendant la période 2001-2005, les données de IPSAD Italia ont montré une augmentation de la consommation de cannabis dans la population générale (les interrogés qui, avaient utilisé du cannabis au moins unefois dans leur vie représentaient, en 2001,22% et 32% en 2005). Héroïne: la consommation d'héroïne pendant les 30 derniers jours précédents est restée stable dans le temps alors que la consommation de cocaïne, sur la même période, a légèrement augmenté. Les régions qui montrent une augmentation significative du phénomène unefois ouplus dans les 12 derniersmois sont: le Latium pour l'usage de
.
195
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
cannabis (10,6%), la Lombardie pour l'usage de cocaïne (4,7%) et la Ligurie pour l'usage d'héroïne (0,7%). Alcool: la recherche a souligné une diminution de la consommation dans la population générale (pour l'ensemble des hommes) dans la période 2003-2005. Toutefois, il était important de mettre en lumière la présence de nouveaux modèles de consommation chez les jeunes, caractérisés par une baisse de l'âge moyen à la première consommation. Tabac: l'étude montre une diminution générale dans la période
.
. . Fumer:
2001-2005
(au moins une fois dans les 12 derniers mois, de 36% à 32%).
à propos
de la relation
recherche a souligné l'augmentation diminution des fumeurs (-6,6%).
17
-
entre le fait de fumer et le sexe, la
des fumeuses (+6,4%) comparée à la
ESP AD Italia, Projet européen d'enquête scolaire sur l'alcool et les autres drogues (2006)
Objectif: cette recherche visait à documenter la fréquence et les caractéristiques de l'usage/abus de substances licites et illicites afin de mettre au point,de nouvelles stratégies de prévention. Echantillon: il était représenté par le recueil des différents échantillons des enquêtes menées de 2001 à 2006. L'échantillon était représenté par des élèves d'établissements scolaires de l'enseignement secondaire. Méthode: l'enquête ESPAD était menée avec une méthodologie standardisée incluant un questionnaire identique pour fournir des données aussi comparables que possible. Les données étaient recueillies par un questionnaire administré en groupe dans les établissements scolaires auprès des classes d'un échantillon national représentatif. Le recueil des données était fait par des enseignants ou des assistants de recherche. Les élèves renseignaient les questionnaires anonymement dans les salles de classe. Le questionnaire par autodéclaration explorait quelques caractéristiques sociodémographiques des élèves d'établissements scolaires secondaires et l'usage/l'abus des substances licites et illicites. L'étude concernait la consommation de drogues au cours de leur vie, dans les 12 derniers mois et dans le dernier mois écoulé. Résultats: la recherche ESP AD ltalia a souligné que la consommation de drogues des élèves augmentait avec l'âge et ce résultat était constant sur toute la période considérée (2001-2005). L'usage du cannabis (unefois ou plus dans les 12 derniersmois) était cité par 24,5% des élèves tandis que les taux d'usage de cocaïne et d'héroïne, durant la même période étaient respectivement de 4% et de 1,6%. Au sein de ce taux général de prévalence, les taux de consommations plus problématiques (Plus de vingtfois dans l'année) est moindre pour la cocaïne (12%) et pour l'héroïne (16%) que pour le cannabis (26%). 196
Italie En contradiction avec les résultats de IPSAD Italia, qui analysait la population générale, ESP AD Italia a souligné une augmentation d'abus d'alcool parmi les élèves: en 2000, la prévalence était de 64,7%, en 2006 de 69,6%. Un autre résultat important: l'augmentation de la cigarette en général chez les femmes. Le phénomène de poly-consommation présente une assez grande prévalence avec un taux de 22% dans la période 2005-2006. Finalement, il est important de souligner que dans les deux études, IPSAD et ESP AD Italia, la prévalence la plus élevée concernait la consommation de cannabis sans autre drogue associée. 18 - Coluccia,
Comportements desjeunes et ma/-être (2006)
Objectif: le projet de recherche visait à recueillir des données sur des jeun~s gens de Sienne et sur leurs comportements déviants. Echantillon: 1 215 élèves d'établissements scolaires secondaires, des deux sexes (648 garçons et 567 filles) âgés de 14 à 21 ans, résidant dans la province de Sienne. Méthode: l'étude était menée selon la technique de l'autodéclaration. Deux questionnaires étaient utilisés; l'un s'adressait aux élèves, l'autre à leurs familles. Deux types différents de questionnaires exploraient quatre domaines différents: " le mode de vie, " la relation entre les élèves et l'établissement scolaire et entre les élèves (en analysant un phénomène comme les brimades), "la perception par la famille des comportements déviants, "l'analyse des comportements déviants. Résultats: la recherche a montré que les comportements déviants les plus courants étaient la consommation de drogues douces et de boissons alcoolisées, la participation régulière à des bagarres, les comportements dangereux et la manifestation habituelle de violence physique et verbale envers les proches (pairs et enseignants). Cette étude a aussi montré la coïncidence entre le comportement autodéclaré par les élèves et celui rapporté par les parents, suggérant que les familles avaient une connaissance et une conscience élevées des comportements de leurs enfants. Implications théoriques: cette recherche était basée sur la théorie de Segre (1996) qui visait à unifier les différentes explications des comportements déviants (théorie de la tension, théorie du contrôle social, théorie de la désorganisation sociale, théorie de l'étiquetage) en une seule théorie complexe. 197
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Organisme de financement:
19
-
province de Sienne.
1ST AT, La recherche multioijectifs (2006)
Objectif: la recherche multi-objectifs, menée en 2006 était basée sur l'administration d'un questionnaire par auto déclaration analysant différents domaines de la vie (école, travail, etc.) incluant la (sur-) consommation d'alcool. Échantillon: l'échantillon était représenté par 49000 personnes âgées de 11 ans ou plus vivant dans 835 villes italiennes. Méthode: administration d'un questionnaire d'autodéclaration aux membres de la famille. La délimitation de l'échantillon a débuté par une stratification de toutes les villes desquelles des groupes de familles étaient tirées au sort à partir de listes sociodémographiques. L'information était recueillie par la technique du PAPl (entretien papier-crayon) et par des entretiens avec tous les membres de la famille. Résultats: les résultats ont mis en évidence que le modèle de consommation d'alcool en Italie était « modéré» parce que, dans la plupart des cas, les gens ne buvaient que pendant le déjeuner et le dîner. En général, le phénomène de la consommation d'alcool montre une tendance stable au cours des neuf dernières années, avec une légère augmentation en 2001 mais le résultat le plus important était l'augmentation significative de la consommation chez les jeunes et surtout chez les femmes (figure 13). De 1998 à 2006, la consommation d'alcool dans la population générale était stable (environ 70%) alors que la recherche a souligné une augmentation (de 57,6% à 59%) chez les femmes de 20 à 24 ans. Cependant, l'Italie se distinguait d'autres pays par son dernier rang pour la consommation d'alcool dans les 12 derniers mois (figure 14). Les résultats les plus importantes portaient sur le recul de l'âge de la consommation d'alcool chez les jeunes, entre 11 à 15 ans: 18,6% des jeunes affirmaient avoir bu dans l'année écoulée. L'étude a mis en lumière, chez les jeunes âgés de 14 à 17 ans, une augmentation importante de consommation de boissons entre les repas: alors qu'en 1998, le taux était de 12,6%, il était passé à 20,5% en 2006. Ces résultats dessinent un modèle différent de consommation de drogues, proche de celui des pays d'Europe du Nord: on a pu montrer une consommation plus importante d'alcool entre les repas et une augmentation des pratiques d'alcoolisation massive (bingedrinkiniJ.
198
Italie
Source: [STAT
2007
Figure 13 - Proportion
Source: [STAT
de 14-17 ans consommant
de l'alcool entre les repas, par sexe (%)
2007
Figure 14 - Part de la population de 15 ans et plus ayant consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, par pays
20 - Gatti et al., Délinquance juvénile autodéclarée en Italie (2007) Objectif: cette étude tente d'évaluer la fréquence et la nature des comportements déviants panni les jeunes en Italie en analysant un gros échantillon représentatif d'étudiants de quinze villes de différentes tailles situées dans différentes zones géographiques.
199
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
Échantillon: 7 278 élèves des deux sexes (3 532 garçons et 3 746 filles) fréquentant deux types différents d'établissements scolaires: écoles primaires (de 12 à 14 ans) et établissements secondaires (lycées, instituts techniques et instituts professionnels pour les plus de 14 ans). Méthode: l'enquête italienne a utilisé un échantillon urbain comprenant quinze villes. Trois écoles primaires et trois établissements secondaires (un établissement pour chaque type d'études) ont été échantillonnés pour chaque ville. Un questionnaire d'auto déclaration a été administré entre le 16 février 2006 et le 3 juin 2006. Une étude pilote a été conduite dans la ville de Brescia pour évaluer les réactions des élèves, le temps d'administration et les éventuelles difficultés. Résultats: l'analyse des résultats a montré que 45,7% des jeunes interrogés ont reconnu avoir enfreint la loi au moins une fois dans leur vie et 31,3% l'avoir fait dans l'année écoulée. Les actes délictueux les plus souvent reconnus étaient la participation à des bagarres en groupe (27,8% du total), le vol à l'étalage (19,5%), les actes de vandalisme (16,3%), le piratage informatique (10,8%) et le port d'armes (10,5%). En ce qui concerne les délits liés à la drogue, l'enquête a enregistré une fréquence de 4,2% de trafic de drogues; l'usage de LSD /héroïne/ cocaïne a été reconnu par 2,3% des répondants, alors que l'usage de XTC / speed a été reconnu par 2% d'entre eux. Les résultats rapportés étaient descriptifs; ils ne prétendaient pas apporter une quelconque observation de nature causale, qui aurait demandé la mise en œuvre d'analyses multivariées. Ces résultats ont montré que les comportements déviants étaient plus répandus que ce qu'indiquaient les statistiques officielles, qu'ils étaient plus fréquents chez les garçons que chez les filles, qu'ils augmentaient avec l'âge et étaient plus courants chez les jeunes en établissements professionnels que chez les lycéens. La prévalence de comportements illicites n'a pas semblé corrélée de manière homogène, systématique et significative à la taille de la ville de résidence, ni à la situation géographique (nord, sud ou centre) puisque certains comportements déviants prévalaient dans certaines villes et d'autres comportements dans d'autres villes. Faire partie d'une bande de jeunes ou d'un groupe déviant accroît nettement la probabilité de commettre des délits et de consommer de l'alcool et des stupéfiants; cela semble également constituer un facteur de risque significatif de victimation (sauf pour les brimades). Organismes çle financement: la recherche était en partie financée par le ministère de l'Education, des Universités et de la Recherche.
200
Italie 21 - Melossi
et al., Les mineurs étrangers entre conflit de normes et déviance : la deuxième génération parle (1008)
Objectif: Cette recherche vise à examiner les liens éventuels entre les modes de socialisation - en particulier leurs aspects problématiques et conflictuels - et l'incidence de la déviance et des comportements délinquants.
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Echantillon: 335 élèves (177 garço~s et 158 filles) âgés en moyenne de 13 à 14 ans, fréquentant 19 classes de 3emeannée de trois collèges de Bologne. Méthode: questionnaire d'auto déclaration comportant 108 items qui explorent trois variables différentes chez les élèves: a) les caractéristiques sociodémographiques b) les facteurs socio-économiques c) le contexte familial. Résultats: cette recherche n'a pas identifié de tendance plus élevée à commettre des délits chez les étrangers et il ne semblait pas exister de relation positive cohérente entre le fait d'être étranger et un taux plus élevé de délinquance autodéclarée. Les facteurs de risque qui semblaient plus probablement mener à l'entrée dans la délinquance étaient le fait d'être un garçon, une diminution du sentiment de bien-être, et des liens familiaux distendus: tous ces facteurs peuvent s'appliquer à la fois aux Italiens et aux étrangers en Italie. Implications théoriques: dans l'étude de Melossi, les cadres théoriques considérés comme les plus utiles pour expliquer ses résultats étaient la théorie du conflit de cultures (Sellin, 1938), la théorie du contrôle social (Hirschi, 1969) et la théorie de l'étiquetage (Becker, 1987 ; Matza, 1976). , Organismes de financement: projet cofmancé par le ministère de l'Education, des Universités et de la Recherche
II - Conséquences sur les politiques Il est important de souligner que dans le cas des brimades, le gouvernement a ouvert une ligne téléphonique gratuite (numéro vert antibrimades) qui aide les gens à affronter ce problème important, apparu seulement récemment. Les données soulignent que le nombre actuel d'appels est de 12874 avec une moyenne de soixante-dix appels par jour, émanant principalement des parents (36,1%) et des enseignants (21,2%). Le taux d'élèves n'est que de 13,4%. 53,1% des appels visent à obtenir un conseil sur la conduite à tenir tandis que 8,9% des appelants ont simplement besoin d'être écoutés. Le ministère de l'Éducation mène une recherche « Projet d'écoute» (Progettoascolto) dans les écoles primaires (l'échantillon est représenté par 11 000 élèves) pour vérifier la diffusion du phénomène. Les résultats éta201
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
blissent qu'il y a une bonne relation entre les élèves (95%) mais qu'en même temps, 74% des élèves ont assisté au moins une fois à des brimades entre condisciples. En conséquence, d'importants c!ispositifs pour la prévention des brimades (à l'initiative du ministre de l'Education Fioroni) ont été mis en place au niveau national; le Gouvernement organise des campagnes de communication et de diffusion de l'information visant non seulement les enseignants mais également les familles et les élèves, de manière à mieux comprendre les caractéristiques de ce phénomène. En particulier, les discussions en écoles primaires ont en général lieu entre les enseignants et les élèves, tandis que les établissements secondaires organisent des campagnes d'information. De plus, des observatoires régionaux permanents ont été mis sur pied pour quantifier la prévalence des brimades. Finalement, il y a deux types des stratégies: promouvoir la prévention ; agir contre les brimades avec une surveillance constante du phénomène. À propos de l'usage/l'abus d'alcool et de stupéfiants parmi les élèves, les données ESP AD Italia, incluses dans le Rapport annuel au parlement (2006) montrent que les activités de prévention sont différentes selon les régions: dans 21,2% des écoles du sud et des îles, il n'y a pas de programme de prévention; dans le nord et le centre du pays on trouve quelques actions de prévention avec des taux respectifs de 9,6% et 10,8%. On peut noter un autre modèle de programme de prévention dans les établissements d'apprentissage professionnel, avec des programmes plus larges, une formation adéquate des enseignants et la présence de conseillers pour les élèves en cas de difficultés. De plus, les activités de prévention visent la famille, dans le but d'améliorer la communication en son sein et de définir les principaux facteurs de risque d'abus des drogues. Un autre objectif est de prêter attention aux groupes à risques comme les immigrants, les élèves en difficulté scolaire et en inadaptation pour leur apporter une aide efficace.
III - Bonnes pratiques À propos des bonnes pratiques, il faut dire que dans notre littérature scientifique, on ne trouve pas d'études spécifiques parlant des aspects méthodologiques des études de délinquance autodéclarée. Ce que l'on peut souligner, est que la majeure partie des recherches mentionnées supra ont été menées dans des conditions strictement contrôlées et administrées en personne par des enquêteurs expérimentés. Quelques études apportent également une aide ciblée et un soutien aux enfants qui
202
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Les conclusions de ce bilan général montrent que l'utilisation des études de délinquance autodéclarée en Italie est en augmentation et renseigne de manière plus approfondie sur l'étendue de certains phénomènes déviants. Précisément, les résultats mettent en lumière que: bien que les comportements déviants soient assez courants, la plupart des délits commis sont mineurs, 'les facteurs de risque les plus importants en cause dans l'entrée dans la délinquance sont l'inadaptation, l'échec scolaire et particulièrement la rupture familiale, on a trouvé une délinquance féminine plus fréquente que celle rapportée par les statistiques judiciaires officielles, parmi les types de comportements déviants analysés, on a mis en lumière le fait que i) les brimades augmentent et impliquent les garçons et les filles, bien que de manières différentes, ii) la consommation de boissons alcoolisées commence tôt, iii) l'usage/l'abus de drogues douces est concentré dans le groupe d'âge 13-14 ans, iv) la consommation de drogues dures prévaut à partir de l'âge de 18 ans. En matière de prévention, au cours des quelques dernières années, le gouvernement a tenté d'améliorer la diffusion de davantage d'information détaillée sur les principaux problèmes sociaux, en particulier chez les jeunes, comme la violence en classe (brimades) et l'usage/l'abus de substances licites et illicites avec de nombreux programmes et un numéro gratuit d'appel à l'aide.
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DÉLINQUANCE
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Lina Andersson
l - Revue des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède Le terme d'enquête de délinquance autoreportée signifie que l'on interroge les gens sur leur participation à des actes délictueux. Ceci se fait en général par questionnaire autoadministré ou par entretien directif (par téléphone ou en face à face) (Coleman, Moynihan, 1996). Le principe est le même dans toutes les enquêtes: si vous voulez savoir quelque chose, vous le demandez (Hindelang et al., 1981). Mais il y a une grande différence entre les enquêtes en général et les enquêtes de délinquance autoreportée en particulier. Pour la délinquance autoreportée, on interroge les gens sur des actes passibles de sanctions pénales, ce qui peut accroître le risque de biais. Cette différence entre les enquêtes en général et les enquêtes de délinquance autoreportée signifie que la question de la méthodologie doit être traitée avec le plus grand soin pour ces dernières 0unger-Tas, Marshall, 1999). Ce texte décrit la situation des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède. On y traitera les problèmes de méthodologie ainsi que des domaines qui y sont étroitement liés tels que le financement et les utilisations pratiques et scientifiques des enquêtes. La méthode de la délinquance autoreportée comme moyen de mesurer la délinquance a été lancée comme un complément aux données disponibles de la police et des tribunaux, en raison de tous les problèmes propres aux données officielles. Un inventaire des enquêtes de délinquance autoreportée faites en Suède montre que la méthode de l'auto déclaration n'est encore, par de nombreux aspects, qu'un complément aux données officielles. Une recherche précise a été menée, utilisant des bases de données, des références de littérature pertinente, des informations de chercheurs expérimentés dans ce domaine, etc., mais nous n'avons trouvé qu'une vingtaine d'études dont la qualité scientifique était d'un niveau satisfaisant. Comparé aux recherches basées sur les enregistrements de la police et des tribunaux, c'est un maigre résultat. Toutes les enquêtes trouvées comportant un indice de délinquance ont été incluses dans la revue. En général, les enquêtes comprenant uniquement des questions sur les drogues et sans autre infraction n'apparaissent pas dans la revue. L'enquête nationale sur la drogue (Conseil suédois pour l'information sur l'alcool et les autres drogues CAN, 2005) est une exception et est ici incluse - bien qu'elle ne contienne aucune question
*
Traduction d'Émilie Vormès, révisée par Renée Zauberman.
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
sur la délinquance - en raison du rôle important qu'elle a joué dans l'histoire des enquêtes suédoises de délinquance autoreportée. Elle a, par exemple, été une source d'expérience et de savoir sur la méthodologie et les techniques de recherche.
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des enquêtes suédoises de délinquance autoreportée
La première enquête de délinquance auto reportée en Suède a été menée à la fm des années 1950 et publiée en 1960 (Nyquist, Strahl, 1960) et la dernière (ISRD-2), menée en 2006 n'a pas encore été publiée. La revue montre également qu'il y a eu deux vagues d'études par auto déclaration en Suède, la première dans les années 1960 et au début des années 1970. Dans les années 1990 a débuté une deuxième vague, ininterrompue depuis. Entre 1974 et 1990 il y a eu une période de 17 ans sans étude connue d'enquêtes par auto déclaration (saufl'enquête nationale sur les drogues, l'étude CAN). On peut expliquer ce petit nombre d'études par auto déclaration en Suède par la confiance généralement élevée dans les statistiques officielles 214
Suède de la police et des tribunaux, à laquelle s'ajoute la conviction que les statistiques suédoises sont d'excellente qualité et suffisamment valides comme mesure des niveaux et de la structure de la délinquance. Ceci voudrait dire que la délinquance autoreportée comme mesure alternative n'a pas été considérée comme une nécessité impérieuse (Lindstrom, 1993). D'autres explications possibles données par Kivivuori (2007a) sont, entre autres, les difficultés techniques soulevées par la recherche quantitative en général et les enquêtes de délinquance autoreportée en particulier et un esprit antipositiviste dans l'air du temps qui n'allait pas avec la tendance empirique de ces enquêtes.
1 - Trois thèmes Une analyse simplifiée des études trouvées y montre trois thèmes différents ou trois types d'objectifs. Explorer l'étendue et la structure de la délinquance juvénile semble être l'objectif premier de la majorité des études. C'est le cas tant des études nationales et régionales que locales. Un autre objectif paraît être de trouver des explications possibles à la délinquance ou au moins des facteurs corrélés aux comportements déviants et délinquants. Ce but semble plus fréquent dans les études nationales ou du moins, dans les grands projets de recherche que dans les études locales ou régionales. Le troisième type de thème de recherches présent dans les études suédoises par auto déclaration est centré sur des formes particulières de comportement déviant comme la violence ou les drogues mais ces exemples ne sont pas nombreux. Bon nombre études suédoises ont utilisé le même questionnaire pour leur recueil de données et les procédures d'échantillonnage et les autres aspects de la conception des recherches sont également similaires. Les études ne seront donc pour la plupart pas présentées individuellement. La revue se concentrera plus sur certains problèmes qui donneront une image générale de la méthode d'enquête de délinquance autoreportée en Suède.
2 - Champ géographique Il existe en Suède deux enquêtes nationales de délinquance autoreportée avec des échantillons représentatifs au plan national. Les deux ont au moins partiellement l'intention de mesurer dans le temps le développement de la délinquance ou d'autres comportements déviants. Elles sont donc toutes deux effectuées de manière répétée avec la même technique d'échantillonnage et de questionnaires. L'une, l'enquête scolaire CAN, étudie la consommation d'alcool, de stupéfiants et de tabac chez les jeunes et a été menée chaque année depuis 1971 (CAN, 2005). L'enquête scolaire CAN ne comprend aucune question sur la délinquance à l'exception de l'usage de
215
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
stupéfiants qui est illégal en Suède. Ainsi, l'autre enquête représentative est la seule qui mesure la délinquance générale et qui soit valide au plan national. Cette étude a commencé en 1995, les résultats ont d'abord été publiés comme thèse de doctorat en 1999 (Ring, 1999) ; elle est depuis menée un an sur deux (National Councilfor Crime Prevention- Conseil national pour la prévention de la délinquance, BRA, 2006). Les enquêtes de délinquance autoreportée locales ou régionales sont plus nombreuses. Elles sont parfois conduites par les autorités régionales et parfois par des chercheurs extérieurs qui peuvent avoir un intérêt particulier pour une ville ou une région, ou n'utilisent la région que pour délimiter leur population. Certaines des enquêtes menées par les autorités locales n'incluent qu'un petit nombre de questions sur la délinquance dans des enquêtes dont l'intention générale est de mesurer la santé, les conditions de vie et les habitudes des jeunes de la région. La région dans ce cas constitue la plus grosse unité administrative après l'unité nationale (21 dans toute la Suède). Les régions semblent également capables de coopérer dans ces domaines. Pour les enquêtes de délinquance autoreportée nous avons trouvé quatre régions dans lesquelles le même questionnaire"est utilisé et les comparaisons entre les régions possible~ (les comtés d'Orebro, d'Uppsala, de Sodermanland et de Vastmanland). A ce jour, il n'y a aucune étude comparative publiée, mais cela se produira probablement à l'avenir. Dans les études locales, les populations observées sont les jeunes des municipalités qui sont la plus petite unité administrative en Suède. Un contact a été pris avec toutes les municipalités de Suède, mais des études locales n'ont pu être trouvées que dans les trois plus grandes villes (Stockholm, Goteborg et Malmo) et une autre grande ville (Umea). Dans le cadre d'une enquête locale dans la capitale suédoise, Stockholm, quelques municipalités de banlieue, n'appartenant pas à la municipalité de Stockholm, se sont jointes à la recherche. Dans ces quatre différentes études locales, les enquêtes sont reprises régulièrement et servent en partie à mesurer l'évolution dans le temps. Mais des différet;?-cesapparaissent entre elles lorsque l'on compare leur date de démarrage. A Stockholm, le premier échantillon a été tiré en 1972, mais à cette époque le questionnaire comprenait uniquement des questions sur la drogue et ce n'est qu'à partir de l'an 2000 qu'ont été incluses des questions sur les comportements délinquants. Dans les trois autres villes les enquêtes ont débuté beaucoup plus tard. Parmi les études locales réalisées par des chercheurs extérieurs, quatre doivent être principalement me~tionnées. La première est un projet de recherche extensive nommé projet Orebro, dans lequel l'enquête autoreportée n'est qu'une partie de l'étude aux côtés d'études des enregistrements et d'une recherche qualitative. Un premier pilote a été effectué en 1965 et publié comme thèse de doctorat en 1971 (Olofsson, 1971). En 1974, une deuxième enquête de délinquance autoreportée a été publiée dans le même 216
Suède projet, avec le même objectif, mais avec un questionnaire légèrement différent (Dunér, Haglund, 1974). Une réplique de l'étude de 1974 a été publiée en 1998 ; la réplique ne faisait pas partie du projet de recherche extensive, même si son objectif était d'utiliser l'étude antérieure pour trouver une mesure de l'évolution de la criminalité dans le temps (Wa~d, 1998). Chacune de ces trois études a été réalisée dans la ville moyenne d'Orebro, mais les chercheurs étaient liés à l'Université de Stockholm. La deuxième enquête de délinquance autoreportée menée par des chercheurs extérieurs est également liée à un grand projet de recherche comprenant d'autres parties outre l'enquête de délinquance autoreportée, le projet Stockholm. Le but de ce projet est d'explorer la délinquance en milieu urbain, avec un intérêt particulier pour Stockholm. Les chercheurs ne sont pas principalement liés aux autorités locales de la municipalité de Stockholm; en fait ils travaillent au National Crime Prevention Council et au Département de Criminologie de l'Université de Stockholm. Les résultats de l'enquête sont présentés dans différentes publications (Wikstrom, 1990; Dolmén, Lindstrom, 1991; Wikstrom, 1991 ; Martens, 1992 ; Lindstrom, 1993), mais nous ne présentons ici que le rapport dans lequel l'enquête de délinquance autoreportée est le sujet principal (Dolmén, Lindstrom, 1991). Une étude de délinquance autoreportée sur la participation des jeunes à la violence est le troisième exemple d'une étude locale menée par des chercheurs extérieurs. Ici, le choix de la ville où l'enquête a été menée avait été motivé par les problèmes de violence juvénile en cours dans cette zone particulière (Stattin, 1995). La participation suédoise à la deuxième étude internationale de délinquance autoreportée (ISRD-2) peut également être considérée comme une enquête locale menée par des chercheurs extérieurs. La majeure partie de l'échantillon est constituée de jeunes scolarisés à Stockholm, mais il y a également deux échantillons plus petits d'une ville moyenne et d'une zone rurale. Stockholm a été choisie parce que l'un des objectifs était de comparer les résultats des capitales scandinaves. Le choix des zones des deux échantillons plus petits a été randomisé et doit être considéré comme un moyen de limiter l'étude. Il est difficile de définir si la division des enquêtes locales en deux catégories, avec chercheur local ou extérieur a réellement un sens. On peut raisonnablement supposer que les objets des recherches sont différents: les enquêtes menées par des chercheurs locaux visent à développer localement des stratégies pratiques de prévention, alors que les enquêtes menées par des chercheurs extérieurs ont des objectifs plus théoriques et scientifiques. Ce modèle se retrouve dans l'enquête de délinquance autoreportée suédoise étudiée, mais une analyse plus approfondie serait souhaitable.
217
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
3 - Contenus Comme on a pu le noter supra, certaines des études suédoises sont centrées sur des points particuliers. Elles se focalisent sur les drogues, la violence ou des questions générales de santé. Les drogues en sont l'orientation la plus courante. Entre autres, citons l'enquête nationale scolaire sur la drogue (CAN, 2005), mais pratiquement toutes les enquêtes locales conduites par les autorités locales étaient centrées sur la drogue avant que n'y soient ajoutées des questions sur d'autres actes déviants comme la délinquance (les enquêtes de Stockholm, Malmo et Goteborg). Ces enquêtes comprennent des questions sur l'alcool, les stupéfiants, le tabac, le fait de sniffer et parfois le jeu. La violence est au centre des deux enquêtes par autodéclaration, l'une d'elles est mentionnée supra et étudie la violence en général (Stattin, 1995) et l'autre est centrée sur le problème des jeunes qui portent des armes illégales en classe ou hors de la maison, pendant leurs loisirs (Elofsson, 1995). Les questions de santé sont au centre de certaines des enquêtes régionales. Ainsi dans ces enquêtes, la délinquance est-elle considérée comme un problème de santé. Les autres études suédoises par autodéclaration s'intéressent à la délinquance en général. Le genre de questions incluses dans ces études tendent cependant à varier. Les questions à propos d'actes triviaux, comme de chaparder des fruits dans les jardins, de resquiller dans le train ou le bus, de quitter un café sans payer sa consommation, etc., sont courantes dans les premières études des années 1960 et 1970. Dans les études ultérieures, ces questions ne sont plus incluses dans l'index de délinquance générale. C'est l'inverse en ce qui concerne la violence, entre les études anciennes et les récentes: les questions sur la possible participation des jeunes à des cambriolages et des agressions n'ont pas été incluses avant l'enquête de 1974 (Dunér, Haglund). Les études postérieures incluent également des questions sur les crimes violents comme la bagarre en groupe et le port d'armes. Excepté la petite délinquance et différentes sortes de violence, les autres domaines communs de questions sont le vol, le vandalisme et la fraude. Les infractions sexuelles et la délinquance informatique sont rarement incluses dans les questionnaires.
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Suède
v
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0
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Nvquist, Strahl (1960)
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4 - Contenus
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autoreportée
suédoises
Même si les enquêtes de délinquance autoreportée suédoises diffèrent dans certaines parties en fonction des champs qu'elles incluent dans leurs questionnaires, elles sont également similaires à de nombreux égards. Il semble qu'elles se soient inspirées les unes des autres, qu'elles aient appris des erreurs de chacune et elles font également référence aux études des unes et des autres. En décrivant le choix du processus de construction des questionnaires, les chercheurs font à la fois référence aux autres enquêtes antérieures suédoises (et scandinaves) et à la délinquance classique des jeunes selon les données de la police. Dans la seule enquête de délinqu~nce autoreportée représentative au niveau national, l'enquête des élèves de gemeannée1, la construction du questionnaire a été très inspirée par celui utilisé dans la première ISRD (Ring, 1999). La similitude est claire à la fois pour l'index de délinquance et les
1 L'école obligatoire commençant ves d'environ seize ans (N.d.T.).
à sept ans en Suède, la 9èmeannée correspond
à des élè-
219
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
questions de milieu. Dans deux autres enquêtes, un questionnaire exactement identique a été utilisé, donc le questionnaire ISRD a, même ic~, joué un rôle (Samecki, 2001 ; Tuveblad, 2006). L'enquête des élèves de geme année a, de plus, été une importante source d'inspiration pour d'autres enquêtes de délinquance. Les trois grandes enquêtes locales (Stockholm, Gothenburg et Malmo) ont par exemple utilisé l'index de délinquance de cette enquête comme point de départ de la construction de leur propre index de délinquance. Mais le centrage principal de ces enquêtes porte sur l'usage des drogues et elles sont donc en général plus proches de l'enquête nationale sur la drogue (CAN). Le principe de base est que la similarité dans les questionnaires d'enquêtes différentes est une bonne chose. Il y a de nombreuses raisons pour que des questionnaires déjà construits soient réutilisés. Ils sont déjà testés et validés, donc leur réutilisation économise du temps et des ressources. Les similarités renforcent les possibilités de comparaison entre les différentes enquêtes. Mais la réutilisation présente également un risque. Lorsqu'il n'y a pas de nouvel instrument construit, il n'y a pas d'évolution. Les nouveaux types de comportement délinquant comme la cybercriminalité par exemple, peuvent ne pas être inclus dans les enquêtes à la mesure de ce qui serait souhaitable. Les similarités entre les différentes enquêtes suédoises de délinquance autoreportée, avec leurs avantages et les inconvénients qui s'ensuivent sont également montrées dans le chapitre suivant.
4 - Techniques de recherches Les populations de recherche dans les enquêtes de délinquance autoreportée trouvées sont des jeunes vivant en Suède. Dans les deux enquêtes nationales, bien sûr la population englobe tous les jeunes dans le groupe d'âge défini et dans les études régionales et locales, les populations sont les jeunes de ces zones particulières. Les jeunes interrogés dans ces enquêtes sont exclusivement des adolescents. Les deux premières enquêtes de délinquance autoreportée suédoises diffèrent cependant des autres car leur échantillon est constitué d'étudiants à l'université. On suppose que la raison en est que ces études sont plus ou moins des pilotes ou des tentatives de test de la méthode par auto déclaration comme moyen d'étudier la délinquance ou de l'essayer comme méthode de recueil de données. Ce sont des petites études et les échantillons (respectivement 98 et 166 personnes) ont été construits pour des raisons pratiques et d'efficacité (Nyquist, Strahl, 1960 ; Forsman, Gentz, 1962). Nyquist, Strahl (1960) ont également fait partie d'un projet scandinave dont le but était d'obtenir des résultats comparables, ce qui nécessite des échantillons comparables (Kivivuori, 2007a). Pour le reste, des études (avec une exception encore: ADA!? que nous décrirons infra) les échantillons consistent en écoliers de la 6eme année à 220
SuMe l'école obligatoire à la 2ème année au lycée (gymnasium). Certaines des études ont des échantillons ~éparés pour différents groupes d'âge par ex~mple un échantillon pour la Semeannée en école obligatoire et un pour la 2eme année
du lycée. Par exemple Ring (1999) et les réplications suivantes (BRA, 2006) qui peuvent être considérées comme l'une des plus importantes études de délinquanc~ autoreportée en Suède ont limité leur population au niveau des élèves de gemeannée dans les écoles obligat
2 En comparant le nombre d'élèves dans la base de sondage avec le nombre de questionnaires eXploitables. Si on ne considère que les classes participantes, il y a moins de cas manquants.
221
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
établissement. La plupart du temps avec tous les jeunes assis dans une classe ou sous un préau ou tout autre lieu lié à l'établissement. L'impression ici est que nombre d'études, menées après le premier recueil de données de l'enquête d'élèves de 9emeannée en 1995 (Ring, 1999) ont appris de celle-ci et de sa préparation minutieuse et ont pour cette raison utilisé les mêmes méthodes de recueil des données. Il n'y a par exemple eu personne des groupes de recherche présent dans les classes: à leur place ce sont les enseignants ou du personnel scolaire qui ont distribué les questionnaires aux élèves et qui ont supervisé la passation. Des instructions ont été données aux personnels quant aux informations qu'ils pouvaient donner aux élèves et sur le fait qu'ils n'avaient pas le droit de circuler dans la classe, ni de regarder les questionnaires des élèves, pour respecter leur anonymat. Ring (1999) a testé les possibles effets de la supervision par l'enseignant et par un chercheur en comparant les résultats d'un échantillon de cinq cents élèves et il n'a trouvé aucune différence significative entre les deux groupes. Une procédure courante est aussi que les jeunes mettent leur questionnaire rempli dans une enveloppe individuelle qu'ils cachètent eux-mêmes, pour qu'il n'y ait aucun risque que l'enseignant lise les réponses des élèves. Olofsson (1971) et Dunér, Haglund (1974) sont les seules études de délinquance autoreportée (encore une fois sauf l'entretien ADAD) où l'anonymat des élèves n'était pas sauvegardé non plus pour les chercheurs. Comme nous l'avons déjà mentionné, les études par autodédaration menées par Olofsson et par Dunér et Haglund faisaient partie d'un projet de recherche plus vaste dans lequel les données de la police et d'autres informations à propos des jeunes participants étaient nécessaires, rendant l'anonymat complet impossible. L'exception à ces modèles généraux a déjà été mentionnée plusieurs fois supra: l'entretien ADAD n'est pas une étude isolée de délinquance autoreportée. Il s'agit au contraire d'un recueil de données de jeunes placés en institution, dans le but principal d'y aménager leur placement. Mais la plupart des jeunes acceptent également que leurs informations soient conservées dans une base de données à laquelle les chercheurs peuvent accéder avec une autorisation3. Ce recueil de données, en fait en entretien en face à face, n'est bien évidemment pas anonyme. Les adolescents indus dans l'ADAD sont parfois un peu plus âgés (19 à 20 ans) que ceux des autres études de délinquance autoreportée.
3 En 2006, 709 adolescents sur 749 interrogés ont accepté que leur entretien soit gardé dans la base. 222
Suède
5 - Validité et contrôles de fiabilité Des tests de validité et de fiabilité en lien avec les enquêtes de délinquance autoreportée suédoises ont été effectués. La plupart d'entre eux sont petits et construits comme des pilotes de l'enquête principale, mais donnent néanmoins certains résultats intéressants et qui méritent d'être mentionnés. Dans deux études antérieures, des tests qui ont été effectués ont probablement eu un certain impact sur la méthode des enquêtes postérieures et sont pertinents pour la discussion de la validité de la méthodologie par autodéclaration. Elmhorn (1969) entre autres choses a fait un contrôle de l'effet de l'anonymat, où elle a trouvé que les élèves qui n'étaient pas anonymes reportaient des niveaux plus bas de délinquance. Ces résultats étaient particulièrement explicites pour la délinquance la plus grave. Dans quelle mesure les élèves non anonymes étaient-ils informés que personne à l'extérieur du groupe de recherche ne lirait leurs réponses, ce n'est pas clair. Olofsson (1971) a mené une enquête dans laquelle les élèves n'étaient pas anonymes pour les chercheurs mais étaient soigneusement informés que leur identité resterait confidentielle pour toute personne extérieure au groupe de recherche. Olofsson a testé la validité de ses résultats en comparant ses données aux enregistrements policiers. Le test montre quelques problèmes: certains garçons ayant répondu au questionnaire qu'ils ont été signalés à la police ne sont pas dans le registre policier et il y avait également dans les registres policiers des garçons qui n'avaient pas donné cette information dans le questionnaire. Olofsson (1971) en conclut néanmoins que les résultats présentent un haut degré de validité externe puisque l'enquête et les enregistrements policiers ont un degré satisfaisant de concordance. Une étude de validation plus récente faite en utilisant les enregistrements de la police a constitué un contrôle par validation externe de l'outil ADAD en 2007 (Shannon, Innala, 2007). Le contrôle montre une bonne concordance entre les deux sources de données. Dans une autre validation précoce, Elmhorn (1969) a conduit une petite étude avec des entretiens de suite sur quarante garçons, qui ont répondu aux questionnaires de la même manière que ceux de l'enquête principale et ont été ensuite interrogés sur leur interprétation des questions. Elmhorn a trouvé que la plupart des questions avaient été comprises comme elles devaient l'être, mais certaines avaient été mal interprétées par quelques garçons. De nombreuses enquêtes menées après celle d'Elmhorn (1969) font référence à ces entretiens de suite, on peut donc espérer que les erreurs commises dans l'enquête de 1969 ne sont pas reproduites dans la même mesure dans les enquêtes modernes. Avant et pendant la première vague de l'enquête nationale représentative de délinquance autoreportée, le chercheur a fait quelques tests de fiabilité et de validité (Ring, 1999). Entre autres, il a fait des observations dans 223
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
les classes pendant une étude pilote et a noté que les élèves prenaient la tâche très au sérieux. Il a aussi encouragé les élèves à poser des questions s'ils ne comprenaient pas quelque chose ou relevaient une ambiguïté mais les élèves posèrent peu de questions. Cette étude pilote a testé aussi quatre sortes différentes de questionnaires avant que le questionnaire final ne soit élaboré. Comme cela est mentionné supra, un autre test a comparé les groupes supervisés par les enseignants et ceux supervisés par un chercheur et n'a trouvé aucune différence significative. Plusieurs études ont fait des contrôles test-retest modifiés en incluant deux batteries de questions censées mesurer la même chose, une batterie au début du test et l'autre à la fin. Les comparaisons ont montré une concordance raisonnable (Ring, 1999; Ward, 1998; Dolmén, Lindstrom, 1991). Il Y a aussi des exemples où les études de validité ne sont pas uniquement des pilotes pour les enquêtes principales. Dans deux cas dont l'un est mentionné supra (Shannon, Innala, 2007), des données recueillies par l'ADAD ont été utilisées. L'autre compare les données de l'ADAD des jeunes en ins~tution avec les résultats de l'Enquête nationale représentative des élèves de gemeannée. Le but de cette étude est de répondre à, puis de dépasser l'une des critiques les plus courantes contre les enquêtes de délinquance autoreportée : qu'une enquête basée sur des échantillons scolaires ou locaux ne mesure que la délinquance limitée d'adolescents relativement conformistes, en raison par exemple de l'exclusion des adolescents placés en institution. Une des conclusions de l'étude est que, même si les deux échantillons diffèrent en certains points, la différence n'est pas assez grande et le nombre d'adolescents placés tellement restreint que leur inclusion ou exclusion des enquêtes basées sur les échantillons scolaires ou locaux n'a pas d'impact substantiel sur les résultats (Shannon, 2006).
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Organismes
de financement
La situation générale du financement est que l'institution ou l'organisation menant l'étude en est aussi le financeur. Les études locales réalisées par des chercheurs liés aux autorités locales sont également financées par les administrations locales. Parfois des instituts de recherche particuliers réalisent pour elles la collecte des données et/ou leur analyse, mais les autorités locales sont dans ce cas encore les financeurs. Même situation pour les études régionales: les gouvernements régionaux sont la plupart du temps ceux qui font la recherche et la financent. Dans ces cas, les enquêtes sont liées aux services médicaux et de santé, qui sont aussi, dans les régions, les financeurs de la recherche. Les deux études de délinquance autoreportée représentatives au niveau national en Suède sont liées au gouvernement central, de la même ma-
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SuMe nière que les études locales et régionales sont liées aux autorités locales et régionales. La connexion est néanmoins plus indirecte dans ce cas-là. L'étude CAN est réalisée et financée par le CAN qui est une organisation indépendante mais financée majoritairement par ~e gouvernement suédois. L'enquête nationale représentative des élèves de 9emeannée (BRA, 2006) est aujourd'hui conduite par le Conseil National Suédois pour la Prévention de la Délinquance (BRA). Le rôle du BRA est d'être le corps d'experts du gouvernement dans le ~ystème pénal. Ainsi l'enquête de délinquance autoreportée des élèves de 9emeannée est-elle indirectement financée par le gouvernement. Les deux premiers recueils de données pour cette étude ont cependant été faits au département de criminologie de l'Université de Stockholm; ils étaient financés par deux fonds de recherche, plus ou moins indépendants du gouvernement (Ring, 1999). S'agissant des études faites par des chercheurs extérieurs sur un échantillon/une pop.:ulation local(e), le fInancement s'est fait de la manière suivante: le projet Orebro (Olofsson, 1971 ; DUl}ér, Haglund, 1974) a été financé par l'Agence Nationale Suédoise pour l'Education et conduit par des chercheurs du département de psychologie de l'Université de Stockholm. La réplication ultérieure (Ward, 1998) a été faite avec le soutien économique du Conseil de Recherche Scandinave pour la Cr4ninologie. Ainsi, le recueil de données de la partie suédoise de la Seconde Etude Internationale de délinquance autoreportée (ISRD-2) a été financé par le Conseil de Recherche Scandinave pour la Criminologie, mais le reste du travail sur les données l'a été avec le soutien du département de criminologie de l'Université de Stockholm. L'enquête incluse dans le projet Stockholm (Dolmén, Lindstrom, 1991) a été menée par le Conseil National pour la Prévention de la Délinquance (BRA) et en coopération avec le département de criminologie de l'université de Stockholm, et aussi financée par ces institutions.
II - L'utilisation des enquêtes Ce chapitre est principalement basé sur de courts entretiens téléphoniques avec des personnes-ressources impliquées dans les différentes études de délinquance autoreportée et des fonctionnaires chargés des politiques. Ainsi l'information présentée est-elle dans la plupart des cas indisponible sous forme écrite et on ne peut garantir que les personnes-ressources soient représentatives de toutes les perspectives possibles sur ces questions.
1 - Utilisation pratique Un des objectifs de recherche du nombre des enquêtes étudiées est d'obtenir que leurs résultats et le savoir qui en découle servent à faire pro225
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
gresser le travail et les activités dans ce domaine et à des stratégies de prévention de la délinquance. Mais il est difficile de définir de quelle manière et dans quelle mesure cette ambition a été réalisée. Des entretiens avec les chercheurs et les fonctionnaires publics aux niveaux local, régional et national, il ressort que la mise en œuvre des conclusions des études de délinquance autoreportée est plus facile au niveau local. De nombreuses enquêtes ont des questions qui mesurent, en matière de comportements délinquants, les possibles risques et facteurs de protection et ont aussi trouvé des résultats qui peuvent être utilisés dans l'amélioration des stratégies de prévention. La plupart de ces facteurs entrent dans des champs qui sont liés au travail au niveau local et à des actions placées sous la responsabilité des administrations locales. Environnement scolaire, soutien parental et problèmes de drogues en sont des exemples. Les entretiens avec les chercheurs locaux montrent de bons exemples de situations dans lesquelles les résultats de la recherche ont été utilisés dans l'élaboration de politiques locales et aussi dans le travail concret de prévention. Lorsque les rapports publiés incluent des propositions de stratégies de prévention, il semble que les décideurs politiques et les administrations locales puissent en faire usage pour améliorer leurs actions. L'étendue de leur possibilité de mise en œuvre dépend en grande partie des relations et des possibilités de coopération entre les différents acteurs de la collectivité. Dans une des municipalités où l'enquête était réalisée, et où les chercheurs ont fait des suggestions sur la manière d'utiliser la connaissance, les établissements scolaires ont élaboré de nouveaux plans d'action de prévention de la délinquance parmi leurs élèves. Les programmes de guidance parentale ont été mis en place et démarrés dans ces écoles et la coopération et la communication entre les services sociaux et les établissements scolaires a été améliorée. De même, les actions pédagogiques autour des stupéfiants, de l'alcool et du tabac ont été renforcées. Dans une autre municipalité où les suggestions des chercheurs étaient plus orientées vers la prévention situationnelle, un des bâtiments de l'école est maintenant en cours de reconstruction. Ceci donnera à l'école un nouvel environnement physique, il sera moins anonyme et les possibilités de contrôle des adolescents par les adultes seront plus grandes. Les chercheurs entendaient signifier dans leur rapport que ces changements pourraient faire baisser la violence et le racket dans l'établissement. Bien sÛt, les enquêtes nationales peuvent également influencer les actions préventives. Même si ces actions sont principalement liées aux administrations locales, les enquêtes nationales peuvent servir de sources de connaissance et d'inspiration pour les décideurs politiques locaux. Dans quelle mesure ceci est réalisé est difficile à savoir, les chercheurs au plan national n'ayant guère la possibilité de savoir quels décideurs politiques locaux ont lu leurs rapports et s'en sont inspirés. Mais nous discutons ici de l'utilisation pratique des études nationales de délinquance autoreportée et de
226
SuMe leur utilisation au niveau national de décision politique. Le principe de base est que les fonctionnaires gouvernementaux trouvent que les enquêtes sont importantes et de grande qualité. Les enquêtes autoreportées sont une alternative nécessaire aux statistiques officielles et une bonne mesure de l'importance et de la structure de la délinquance ainsi qu'une bonne occasion de renseigner sur les facteurs de risque et de protection. Le gouvernement peut utiliser les résultats et le savoir qui en est issu à un niveau structurel. En particulier, le fait que les deux études nationales de délinquance autoreportée sont des enquêtes répétées qui montrent l'évolution dans le temps semble apprécié. Les séries chronologiques sont utilisées pour calculer les investissements nationaux et pour comprendre les tendances structurelles. Les résultats des études sont également utilisés pour argumenter dans les débats nationaux. La division des responsabilités entre les différents niveaux de gouvernement et la difficulté de coopérer entre les niveaux est un problème fréquemment mentionné dans les discussions avec les personnes qui travaillent dans les administrations publiques en Suède. Par exemple, les problèmes de santé relèvent du niveau régional alors que les problèmes sociaux comme les addictions, la pauvreté et les difficultés scolaires relèvent de la municipalité. La division des responsabilités semble être un problème également en ce qui concerne l'utilisation des enquêtes. Bon nombre des résultats des enquêtes réalisées régionalement concernent des problèmes qui relèvent du niveau local et ne peuvent donc en pratique pas être traités par les administrations régionales. L'idéal serait la coopération entre les différents niveaux administratifs mais la plupart du temps ceci ne fonctionne que dans la définition des politiques et pas dans les actions concrètes. Bien sûr, il ya des exemples où ces obstacles ont été surmontés.
2 - Usage scientifique Une image claire de l'évolution scientifique se dessine lorsque l'on regarde la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée effectuées en Suède. Dans les premières études on voit facilement un grand nombre de problèmes méthodologiques, qui disparaissent plus ou moins lorsque les chercheurs suédois acquièrent plus d'expérience de la méthode par autodéclaration. Dans cette perspective, la plupart des enquêtes de délinquance autoreportée ont eu une importance scientifique; elles ont participé à une évolution importante d'une méthode essentielle dans le champ de la criminologie. Certaines des études ont aussi été d'utilité scientifique pour la mise à l'épreuve des théories, trouver de possibles explications à la délinquance juvénile et élargir le tableau des comportements d~~quants parmi les adolescents. Méritent d'être cités entre autres le projet Orebro (Olofsson, 1971 ; Duner, Haglund, 1974; Dolmén, Lindstrom, 1991 ; Ring, 1999). Les deux 227
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
enquêtes représentatives au niveau national ont également été importantes car elles ont offert une image de grande qualité de la prévalence de la criminalité et de l'usage des drogues dans le temps (BRA, 2006 ; CAN, 2005).
3 - Accueil des médias La relation entre la délinquance et les médias et entre la recherche criminologique et les médias est un problème complexe et un champ de recherche en soi. Il y a par exemple une recherche qui montre une corrélation négative entre l'évolution de la place consacrée à la délinquance dans la presse et l'évolution de la délinquance mise en évidence par la recherche (Estrada, 1999). La discussion infra n'est qu'un petit résumé de l'image de l'accueil par les médias selon les personnes-ressources interrogées. Les entretiens avec les chercheurs montrent une relation ambivalente aux médias. Les études locales semblent recevoir une grande attention des médias locaux - journaux, radio et TV - que les chercheurs apprécient de manière générale. Mais il y a des également des exemples où les médias se focalisent sur des parties des études que les chercheurs n'auraient pas choisies, et l'image de la délinquance qui est montrée au public n'est pas la même que celle sur laquelle se centrent les chercheurs. Par exemple, les médias peuvent écrire sur le haut niveau de prévalence de l'usage de drogue trouvée dans une étude, alors que les chercheurs préfèreraient diffuser les résultats que montre la même étude, qui concernent les bas niveaux de violence à l'école ou des suggestions de stratégies préventives.
Principales
conclusions
Dans ce chapitre nous présenterons une petite sélection des conclusions des enquêtes suédoises de délinquance autoreportée. Les résultats des différentes études ne sont pas comparables au sens propre parce qu'elles diffèrent par leurs échantillons, leurs questionnaires et leur technique (voir annexe). La figure 16 montre la prévalence dans la première vague des enquêtes de délinquance autoreportée suédoises. Les contenus des questionnaires de la première vague sont plus semblables, donc ces enquêtes sont plus comparables entre elles qu'avec les enquêtes de la deuxième vague débutée dans les années 1990. Les données présentées dans la figure 16 concernent toutes les questions sur la délinquance incluses dans les questionnaires. Les niveaux de prévalence varient entre 81% (Werner, 1972) et 97% (Nyquist, Strahl, 1960). Même si les indices de délinquance dans la première vague sont plus proches les uns des autres que de ceux des enquêtes de la seconde vague, une part significative des différences dans les niveaux de prévalence peut certainement être expliquée par le genre de questions comprises dans le questionnaire. Par exemple, le questionnaire de Ny228
SuMe quist, StraW (1960) inclut des items comme chaparder des fruits dans les jardins et voler de l'argent à la maison, ce qui n'est pas le cas dans l'étude de Werner (1972). 100% 80% 60% 40% 20% 0% Nyquist & Forsman Strahl & Gentz (1960) (1962)
Elmhom (1969)
Olofsson (1971)
Wemer (1971)
Dunér & Haglund (1974)
Figure 16 - Prévalence au cours de la vie, tous actes délictueux
Les ,conclusions de l'enquête représentative au niveau national des élèves de geme année montre une baisse des tendances de la criminalité de 1995 à 2005. Les tendances décroissantes sont les plus nettes pour la prévalence du vol, de 66% en 1995 à 52% en 2005 et du vandalisme de 46% en 1995 à 31% en 2005. Pour la violence et les comportements liés aux stupéfiants, la prévalence est plus stable dans le temps et les niveaux sont aussi plus bas que pour le vol et le vandalisme (BRÂ, 2006).
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prévalence, dans les 12 mois précédents, Suède (%)
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Suède Dans ce texte, ont été décrits différents problèmes liés à la méthodologie des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède, des questions générales de recherche, ainsi que des techniques de recherche plus détaillées. Un bilan des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède montre une longue histoire, avec la première enquête déjà menée à la fin des années 1950. Mais cette histoire est irrégulière, avec une interruption de ces enquêtes qui a duré 17 ans entre 1974 et 1992. Les travaux présentent trois types d'objectifs principaux: étudier la prévalence générale, la structure et l'évolution des comportements délinquants; tester des théories criminologiques et explorer des domaines particuliers de la délinquance comme les drogues et la violence. Les comparaisons entre différentes enquêtes montrent quelques différences et des évolutions dans le temps, à la fois dans les techniques de recherche et les contenus des questionnaires. Les premières enquêtes de délinquance autoreportée contiennent, par rapport aux enquêtes postérieures, davantage de questions sur des comportements triviaux, comme le vol de fruit dans un jardin, voyager en bus ou en train sans payer, se sauver en courant d'un café sans avoir payé, etc. Les enquêtes plus récentes contiennent des questions sur la violence qui n'existaient pas dans les plus anciennes. Bien que les enquêtes soient en partie très semblables, on peut remarquer que les chercheurs se sont inspirés les uns des autres et ont mutuellement profité de leur expérience. Certains des questionnaires des enquêtes plus récentes sont semblables et lorsque les questionnaires ne sont pas identiques, les indicateurs de délinquance sont très proches. Cela a l'avantage notable d'économiser les ressources et de permettre les comparaisons. En même temps, on a besoin de modifications des questionnaires, d'y inclure de nouveaux comportements, et ce sont là des évolutions que la réutilisation dans de nouvelles enquêtes de questionnaires déjà construits risque de limiter. Les comportements délinquants dans le domaine de l'informatique et d'Internet sont par exemple rarement compris dans les questionnaires des enquêtes alors qu'ils sont souvent analysés comme très courants chez les Jeunes. Au début de ce texte, la méthode de l'autodéclaration était classée comme un complément aux données policières et judicaires. Si l'ambition de cette méthode n'est pas d'être uniquement un complément mais une source importante d'information utilisée en politique et pour le développement de stratégies de prévention, il est probablement nécessaire de relever ces défis et d'améliorer les questionnaires en y incluant de nouveaux comportements. On observe des avancées vers ces améliorations. En vue de la prochaine vague de rec~eil de données de l'enquête nationale représentative auprès des élèves de gemeannée, le questionnaire doit être révisé et mis à JOur.
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272
LISTE DES TABLEAUX 1 - Prévalence sur 12 mois des infractions commises..........
58
2 - Pourcentage de répondants qui ont rapporté avoir commis une des infractions citées au moins une fois dans les 12 derniers mois (1992) .....................................................
64
3 - Facteurs possiblement liés à la diminution générale des atteintes aux biens chez les jeunes Finlandais de 1995 à 2004
88
...........................................................................................
4 - Contenus suédoises
des enquêtes
de délinquance
autoreportée ........
219
LISTE DES FIGURES
1 - Prévalence chez les 15-16 ans du vol à l'étalage sur la vie entière, par mode de supervision de la passation de questionnaire, Finlande ..................
86
2 - Prévalences dans les 12 mois précédents des principaux types d'infractions, % de 15-16 ans, Finlande (FSRD) .......
87
3 - Chute de la prévalence de la participation à des infractions au cours d'une vie : % de jeunes hommes à Helsinki en 1962 et en 2006 ...................................................
91
4 - Augmentation de la prévalence de la participation au cours de la vie à des infractions. % de jeunes hommes à Helsinki en 1962 et 2006..........................................................
92
5 - Nombre de suspects de crimes violents pour 100 000 par groupe d'âge (Allemagne 1984-2004) ..............................
126
6 - Prévalence sur 12 mois de la violence juvénile autoreportée à Munich, Stuttgart, Schwabisch Gmünd, en 1997
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
................
127
7 - Nombre d'enquêtes DAR ayant débuté en GrandeBretagne et en Irlande depuis 1960........................................
151
8 - Champ géographique des enquêtes de DAR en Grande-Bretagne et en Irlande ...................
152
9 - Les âges dans les enquêtes de DAR en GrandeBretagne et en Irlande ......................
153
10 - Prévalence et fréquence de consommation de boissons des Européens dans les quatre dernières semaines (2002)..
191
Il - Nombre moyen et fréquence des Européens (2002)
de prises de boissons ............................
192
12 - Âge moyen au premier verre (2002) ...............................
193
13 - Proportion de 14-17 ans consommant de l'alcool entre les repas, par sexe (%) ....................................................
199
14 - Part de la population de 15 ans et plus ayant consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois, par pays .......
199
15 - Chronologie des enquêtes suédoises de délinquance autoreportée . ...
214
16 - Prévalence
229
et 2004
au cours de la vie, tous actes délictueux.....
17 - Prévalence dans les 12 mois précédents, élèves de 3èmeen Suède (%) ..........
230
18 - Tendances de la criminalité, prévalence dans les 12 . ème en Sue' d e (0/10 ) .......................
230
mOlS prece de 3 " d ents, e' 1eves '
274
TABLE DES MATIÈRES LISTE DES AUTEURS
......
5
INTRODUCTION Renée Zauberman - Philippe Robert ...................................................... I - L'axe Méthodologie et bonnespratiques .....................................................
11 11
II - L'atelier consacré aux enquêtes sur la délinquance et la déviance autoreportées ...................
12
ENQUÊTES DE DÉLINQUANCE AUTOREPORTÉE EN EUROPE Marcelo F. Aebi.. .......... I - Problèmes terminologiques ................................................................. II - Développement des enquêtes de délinquance autoreportée en Europe
.........................................................................................................
1 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Finlande.................. 2 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Suède....................... 3 - Enquêtes de délinquance autoreportée au Royaume-Uni et en Irlande
.....
4 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Allemagne............... 5 - Enquêtes de délinquance autoreportée'aux Pays-Bas................ 6 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Belgique .................. 7 - Enquêtes de délinquance autoreportée en Italie......................... 8 - Enquêtes de délinquance autoreportée en France ..................... 9 - L'Étude Internationale de Délinquance Autoreportée (ISRD) A - L'ISRD-l ......... B - L'ISRD-2 ......... 10 - Programme d'enquête européenne sur la consommation D'alcool et d'autres drogues auprès de jeunes scolarisés (ESP AD) III - Aperçu historique des enquêtes de délinquance autoreportée.... IV - Méthodologie..................................................................................... 1 - Le contenu des enquêtes de délinquance autoreportée............. A - Comportements problématiques ............................................ B - Atteintes aux biens.................................................................... C - Infractions de violence .......... D - Abus de substances .................................................................. E - Fraudes et malhonnêteté.......................................................... F - La question des infractions triviales .......................................
15 15 17 17 19 20 21 23 23 24 25 25 25 28 30 32 38 38 38 39 39 40 40 40
Délinquance
2 3 4 5 6
-
et déviance autoreportées en Europe
Échelles de délinquance ................................................................. Échantillonnage ......... Taux de réponses ... ........... Méthode d'administration .... Validité des enquêtes de délinquance autoreportée ...................
A - Validité de contenu................................................................... a - Validité faciale....................................................................... b - Validité logique..................................................................... B - Validité pragtnatique ........ a - Validité concourante ............................................................ b - Validité prédictive ......... C - Validité théorique ....... 7 - Fiabilité des enquêtes de délinquance autoreportée................... V - Enquêtes de délinquance autoreportée et théorie criminologique VI - Enquêtes de délinquance autoreportée et politiques criminelles ................ Conclusion ..................
ÉTUDES DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTÉE EN BELGIQUE ET AUX PAYS-BAS Lieven Pauwels - Stefaan Pleysier ............................................................ l - Bilan des études de délinquance autoreportée en Belgique ............ 1 - Introduction ......... A - Études classiques par autodéclaration en Belgique.............. 2 - Évolutions récentes ......... 3 - L'usage des études par auto déclaration pour tester les théories de la délinquance ......... 4 - Le JOP-Moniteur en Belgique: une nouvelle initiative............. A - Contexte ........ B - Champ ................................. II - Bilan des études par autodéclaration aux Pays-Bas ........................ 1 - Les études de délinquance autoreportée du WODC ................. A - Méthodologie générale ................... B - Échantillon et réponse ............................................................. 2 - Usage des enquêtes par auto déclaration pour tester les théories de la délinquance .................... III - Participation de la Belgique et des Pays-Bas aux enquêtes internationales ... ...................... 276
41 42 43 43 44 45 45 45 46 47 48 50 51 52 53 53
55 55 55 55 56 59 60 60 61 61 61 61 62 63 63
Table
des matières
IV - Problèmes méthodologiques dans les études par autodéclaration en Belgique et aux Pays-Bas ............................................................. 1 - Biais méthodologiques: un bilan.................................................. A - Problèmes d'échantillonnage .................................................. B - Défaut de couverture et erreur de non réponse ................... C - Erreur de mesure ...................................................................... 2 - Biais méthodologiques: problèmes particuliers ......................... A - Les non réponses comme mesure de l'erreur....................... B - La désirabilité sociale ............. C - L' acquiescence ......... D - Le mensonge sur la délinquance ............................................ E - L'utilisation des fréquences précises et les biais de mémoire ............................................................................................ F - Problèmes de fiabilité et de validité........................................ V - Conclusion générale sur les bonnes pratiques en Belgique et aux Pays-Bas ..........................................
LES ENQUÊTES DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTÉE EN FINLANDE J anne Kivivuori ..................... l - Historique: la tradition scandinave des recherches sur la délinquance autoreportée ........ II - Indicateurs de la délinquance autoreportée en Finlande ............... 1 - But fondamental des études de délinquance autoreportée ....... 2 - L'étude finlandaise de délinquance autoreportée (FSRD) ........ 3 - L'enquête internationale de délinquance autoreportée (ISRD) 4 - L'enquête sur la délinquance des jeunes hommes (YMCS) ...... 5 - Autres indicateurs de délinquance auto déclarée en Finlande... 6 - Arrière-plan théorique .................... 7 - Considérations méthodologiques ................................................. III - Principaux résultats: les tendances de la délinquance en Finlande ................................. 1 - Tendances de la délinquance 1995-2004..................................... 2 - Délinquance des jeunes hommes en 1962 et 2006..................... IV - Usage de la recherche par autodéclaration en Finlande ............... 1 - Usage................................................................................................. 2 - Usage politique ................................. V - Quelques réflexions sur les problèmes et les enjeux ......................
65 65 66 66 67 67 67 68 69 70 70 70 71
77 77 79 80 81 82 82 83 83 84 86 87 90 93 93 94 96 277
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
LES ENQUÊTES DE DÉLINQUANCE AUTO REPORTÉE EN FRANCE Cécile Carra ......................................... l - Présentation des enquêtes de délinquance autoreportée................. 1 - Délinquance des jeunes et sécurité ............................................... 2 - Usages de drogues et prévention..................................................
1 - Des résultats largement diffusés et médiatisés............................
101 101 101 104 104 106 108 110 110 110 112 112 114 114
2 - Un développement cependant difficile de certaines de ces enquêtes .......................................... 3 - Le champ de la santé publique: un cas à part ............................ Conclusion ..........
114 115 116
A - ESCAP AD................................................................................. B - ESP AD .......... C - Baromètre santé ............. 3 - Violence et contextes scolaires...................................................... A - Les travaux de l'OEVS ............................................................ a - L'axe traditionneL ............ b - L'axe le plus récent .............................................................. B - Enquête du CESDIP - IUFM du Nord/Pas-de-Calais....... II - Quelle utilisation des enquêtes de délinquance autodéclarée ? .....
ÉTUDES DE DÉLINQUANCE AUTOREPORTÉE EN AlLEMAGNE Thomas Gorgen - Susann Rabold ........................................................... l - Situation actuelle de la recherche sur la délinquance autoreportée en Allemagne.. ........ 1 - Enquêtes sur la délinquance dans la population générale adulte ........... 2 - Enquêtes sur la délinquance dans les populations d'adolescents... ........ A - Enquêtes transversales ......... B - Études longitudinales............................................................... 3 - Enquêtes sur la délinquance dans les populations particulières .
4 - Recherche
de DAR en Allemagne:
tendances II - Impact des enquêtes
278
de délinquance
121 121 122 123 123 128 130
résumé et futures autoreportée
........ en Allemagne
132 135
Table
des matières
135 136
1 - Impact sur les médias ..................................................................... 2 - Impact sur les politiques criminelles ............................................ ENQUÊTES DE CRIMINALITÉ ET DE DÉLINQUANCE AUTOREPORTÉES EN GRANDE-BRETAGNE ET EN IRLANDE Susan Mc Vie .......... l - Historique.............................................................................................. 1 - Couverture géographique .............................................................. 2 - Âge étudié ............................... 3 - Sources de financement ................................................................. 4 - Buts des enquêtes ......... 5 - Développements théoriques ....................................... 6 - Orientation vers les politiques ...................................................... II - Problèmes méthodologiques ............................................................. 1 - Contenu des enquêtes .................................................................... 2 - Intégrité méthodologique .............................................................. 3 - Validité et fiabilité ...........................................................................
4 - Autres exemples de « bonnes pratiques» .................................... III - Usage et impact politique Conclusion
des enquêtes
de DAR.......................... ...
DÉLINQUANCE AUTOREPORTÉE EN ITALIE Simona Traverso - Giada Cartocci - Giovanni Battista Traverso ....... l - Bilan général des enquêtes ................................................................... 1 - Ambroset, Pisapia, Le chiffre noir de la déviance et la
149 150 152 153 154 155 156 157 159 159 160 162 164 166 168
181 181
questiondu crime(1980) .......... 2 - Olivieri, La diffusiondesstupéfiantsdans les écolessecondaires
181
....
182
suPérieures de Vérone:
enquête statistique et réponse randomisée (1982)
3 - Mariani, Protti, Attitudes et comportements des élèvesdes établissements scolaires secondaires suPérieurs du Val d'Aoste au regard de la consommation de tabac, alcool et autres drogues (1987) ..............................
183
4 - Gatti et al., La diffusion des comportements déviants chez lesjeunes: une recherche sur la population de Gênes au mqyen de la technique de
l'autodéclaration(1991) 5 - Russo,
....................................................
Messine (1992) 6 - Traverso
183
La déviance autodéclarée. Enquête conduite auprès dejeunes de et al., Risultats
........
184
d'une étude Pilote sur la délinquance
279
Délinquance
et déviance autoreportées en Europe
juvénile conduite à Sienne en utilisant la technique de l'autodéclaration
(1994) 7 - Gatti
... et al., La déviance cachée desjeunes.
........
étudiants de trois villes italiennes (1994) .................................................... 8 - Genta et al., Harceleurs et victimes dans les écoles du centre et du sud de l'Italie (1996)....................................................................................... 9 - Baldry, Brimades chez des collégiens italiens (1998) ............................ 10 - Baldry, Farrington, TYPes de brimades chez des écoliers italiens (1999) ...................................................................................................... 11 - Baldry, Farrington, Harceleurs et délinquants: caractéristiques personnelles et sryle parental (2000) ........................................................... 12 - Baldry, (2003)
13 - Eurobaromètre : Santé, nutrition, et alcool et sécurité (2003) ......... 14 - Baldry, « Et les brimades? )). Une étude expérimentale de tetTain pour comprendre les attitudes des élèves envers les brimades et la victimation dans les collèges italiens (2004a) ................................................................ 15 - Baldry, L'impact des brimades directes et indirectes sur la santé mentale et physique des adolescents italiens (2004b) ................................... 16 - ISP AD l talia, Enquête auprès de la population italienne sur l'alcool
........
17 - ESP AD Italia, Projet européen d'enquête scolaire sur l'alcool et les autres drogues (2006). ............. 18 - Coluccia, Comportements desjeunes et mal-être (2006) .................... 19 - 1ST A T, La recherche multiobjectifs (2006) ....................................... 20 - Gatti et al., Délinquance juvénile autodéclarée en Italie (2007) .......... 21 - Melossi et al., Les mineurs étrangers entre conflits de normes et déviance: la deuxième génération parle (2008) ........................................... II - Conséquences sur les politiques ........................................................
III - Bonnes pratiques
..............
DÉLINQUANCE AUTOREPORTÉE EN SUÈDE Lina Andersson ........ l - Revue des enquêtes de délinquance autoreportée en Suède........... 1 - Trois thèmes.. ... ..... 2 - Champ géographique.. ................................ 3 - Contenus ............. 4 - Techniques de recherches.............................................................. 280
185 186 187 188 189
Brimades en milieu scolaire et exposition à la violencefamiliale .......
et d'autresdrogues(2006)
185
Une recherche sur les
189 190
193 194 195 196 197 198 199 201 201 202
213 213 215 215 218 220
Table
des matières
5 - Validité et contrôle de fiabilité ...................................................... 6 - Organismes de financement.......................................................... II - L'utilisation des enquêtes ................ 1 - Utilisation pratique .................. 2 - Usage scientifique ...................... 3 - Accueil des médias .......................................................................... Principales conclusions.. ... .....
223 224 225 225 227 228 228
BIBLIOGRAPHIE
243
...................................................................................
LISTE D ES TABLEAUX TABLE
DES MATIÈRES
.... .......................................................................
273 275
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