Conduites à tenir 4La sphère oro-faciale ne peut être dissociée de l’organisme dans son ensemble. Aussi l’odontologiste ...
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Conduites à tenir 4La sphère oro-faciale ne peut être dissociée de l’organisme dans son ensemble. Aussi l’odontologiste ne peut et ne doit pas méconnaître les pathologies de son patient. Cet ouvrage recense les bonnes pratiques face aux cas les plus souvent rencontrés. Vigilance oblige, ces CONDUITES À TENIR sont un guide indispensable pour assurer la sécurité du malade, mais aussi celle de l’odontologiste. Le questionnaire médical est primordial : il va permettre de favoriser certaines attitudes thérapeutiques plutôt que d’autres et éviter les contre-indications et interférences médicamenteuses. Évaluer le risque, c’est pouvoir y répondre dans l’instant et donc avoir préalablement envisagé la gestion du cas lors de la consultation initiale. Cet ouvrage deviendra vite indispensable tant il est important de bien connaître la pathologie du malade avant toute action. Pas à pas, l’auteur guide et conseille, de la consultation initiale aux prescriptions postopératoires. Les fiches, toutes présentées selon le même plan, permettent en un clin d’œil d’aller à l’essentiel sans omettre aucune étape. Lorsque les conduites thérapeutiques sont l’objet de consensus ou de recommandations officielles, cela est précisé dans le texte avec les références. Le matériel et les médicaments dont il faut disposer en cabinet sont décrits avec précision sous forme de listes commentées. Ce livre sera une aide précieuse en cabinet en cas d’hésitation ou de simple doute quant à la CONDUITE À TENIR face à un malade à risque. Il est toujours préférable de ne pas avoir à appeler le SAMU et la lecture de quelques lignes peut éclairer favorablement les prémices d’une intervention !
François Predine-Hug Professeur des Universités Praticien hospitalier Chef du Service d’Odontologie du CHU de Brest
Code barre
ISBN : 978-2-7598-0524-2 Éditions S.I.D. / Groupe EDP Sciences 60, rue Saint-André-des-Arts – 75006 Paris www.edition-sid.com
• L’odontologiste face à : Asthme, Cirrhose, Diabète... Conduites à tenir
Asthme, Cirrhose, Diabète, Endocardite, Epilepsie, Grossesse, Hémophilie, Insuffisance cardiaque, AAP, AC, SIDA, Toxicomanies…
François Predine-Hug
L’odontologiste face à :
L’odontologiste face à : Asthme, Cirrhose, Diabète, Endocardite, Epilepsie, Grossesse, Hémophilie, Insuffisance cardiaque, AAP, AC, SIDA, Toxicomanies…
Conduites à tenir François PREDINE-HUG
L’odontologiste face à : Asthme, Cirrhose, Diabète, Endocardite, Epilepsie, Grossesse, Hémophilie, Insuffisance cardiaque, AAP, AC, SIDA, Toxicomanies…
Conduites à tenir François PREDINE-HUG
Remerciements Nous remercions Messieurs les Docteurs Michel Legens et Jean-Pierre Boiteux pour leur collaboration active et leurs conseils.
Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
© Editions SID – Groupe EDP Sciences 2011 ISBN : 978-2-7598-0524-2
PRÉFACE « Il nous faut peu de mots pour exprimer l’essentiel. » Paul ELUARD
Ce livre est publié alors que l’Organisation internationale de normalisation a adopté une norme bilingue (ISO 1942 Médecine Bucco-Dentaire-Vocabulaire), le 15 décembre 2010. Le terme art dentaire dont l’usage s’était raréfié n’était plus utilisé que par de rares poètes, Merveilleuses, Incroyables, Muscadins… voire journalistes partisans. Il était tombé en quasi désuétude. Son obsolescence a été très largement admise et son utilisation est désormais rejetée comme vocabulaire de l’ISO. La nouvelle appellation a été adoptée à l’unanimité et a été préférée aux termes d’odontologie de médecine dentaire ou de chirurgie dentaire. L’article L.411 du Code de la santé publique devra donc être modifié ainsi :
« La pratique de la médecine bucco-dentaire comporte la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies congénitales ou acquises, réelles ou supposées, de la bouche, des dents, des maxillaires et des tissus attenants, dans le respect des modalités fixées par le Code de déontologie de la profession mentionnée à l’article L.4127-1. » Le terme d’odontologie doit être récusé car il comporte une notion étymologique restrictive puisqu’il signifie : étude des dents, de leurs maladies et du traitement de celles-ci. Cet ouvrage ne prétend pas être un manuel de médecine, mais c’est bien plus qu’un simple mémento, c’est un « bréviaire » des conduites à tenir chez les malades que l’on soigne habituellement au cabinet dentaire. Il va à l’essentiel et va permettre tant à l’étudiant qu’au praticien de se rafraîchir la mémoire rapidement et efficacement. Ce livre résume entre autres les bonnes pratiques de l’HAS, les recommandations de la Société francophone de médecine buccale et de chirurgie buccale tels la prise en charge des malades sous antiagrégants plaquettaires, l’emploi des vasoconstricteurs, etc. La présentation est soignée, la signalétique claire et parlante. Nous avons pu constater au cours de ces dernières années les évolutions parfois très importantes des recommandations et des bonnes pratiques. Aussi nous pouvons affirmer avec Gaston Bachelard au sujet des sciences, mais aussi du domaine médical, qu’« il n’y a pas de
vérités premières, il n’y a que des erreurs premières ». La formation continue en est la preuve. Nous souhaitons donc à ce « bréviaire » des éditions successives accompagnant ainsi les évolutions et révolutions futures.
« Les vérités qui vaillent sont des vérités lentes. » Erik ORSENNA
Pr Patrick GIRARD 3
Liste des abréviations
AG
Anesthésie générale
VHA
Virus de l’hépatite A
AL
Anesthésie locale
VHB
Virus de l’hépatite B
AAP
Antiagrégant plaquettaire
VHC
Virus de l’hépatite C
AC
Anticoagulant
VHD
Virus de l’hépatite D
RAA
Rhumatisme articulaire aigu
HIV/VIH Virus de l’immunodéficience humaine
CAT
Conduite à tenir
SFMbCb Société Francophone de Médecine buccale et de Chirurgie buccale
4
TOC
Trouble obsessionnel compulsif
MbCb
Médecine buccale Chirurgie Buccale
INR
International Normalized Ratio
BP
Bisphosphonate
OCN
Ostéo chimio nécrose
ORN
Ostéo radio nécrose
IV
Intraveineuse
IM
Intramusculaire
MUI
Million d’Unités Internationales
AINS
Anti-inflammatoire non stéroïdien
AIS
Anti-inflammatoire stéroïdien
GR
Globule Rouge
NFSPq
Numération formule sanguine plaquettes
Hb
Hémoglobine
IRC
Insuffisance rénale chronique
TC
Temps de coagulation
IResC
Insuffisance respiratoire chronique
TP
Taux de prothrombine
IMAO
TS
Temps de saignement
Inhibiteur de la mono-amine oxydase
TCA
Temps de céphaline activée
SGOT
GT
Gamma G transaminases
Transaminase glutamino-oxalique du sérum sanguin
MEOPA
Mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote
SGPT
Transaminase glutamique du sérum sanguin
SIDA LMA
Leucémie myéloïde aiguë
Syndrome de l’immunodéficience acquis
LMC
Leucémie myéloïde chronique
PA
Pression artérielle
LLA
Leucémie lymphoïde aiguë
Ps
Pression systolique
LLC
Leucémie lymphoïde chronique
Pd
Pression diastolique
AVANT-PROPOS Quelle que soit la spécialité médicale, lorsque l’on prend en charge un malade, on ne peut dissocier tel ou tel organe de l’ensemble de l’organisme. C’est ainsi que l’odontologiste doit adapter son exercice aux spécificités de son malade. Certaines pathologies ont un retentissement direct sur la cavité buccale, d’autres une influence sur les choix thérapeutiques et les conditions de notre exercice. Il en est d’assez fréquentes qui sont donc bien appréhendées par l’odontologiste. En revanche, certaines autres sont plus rares et on peut hésiter quant à la prise en charge de ces malades. L’ouvrage, qui n’est pas un livre de médecine, se propose d’aborder les pathologies que l’on est amené à rencontrer dans l’exercice de l’odontologie. Cette liste n’est pas exhaustive, elle essaie seulement de ne pas négliger l’essentiel. La présentation est constante : • Rappel de la pathologie • Évaluation du risque • Gestion du cas ► Consultation initiale ► Choix thérapeutiques ► Information du malade ► Prescription préopératoire ► Le jour de l’intervention • Remarques En tête de chacun de ces cas envisagés, un tableau résume l’essentiel de l’exposé permettant ainsi une approche synthétique. Les conduites thérapeutiques sont des choix personnels qui peuvent être réfutés. Lorsque ces conduites sont l’objet de consensus ou de recommandations officielles, cela est précisé dans le texte avec les références.
5
S O M M A I R E Les obligations du praticien l
Questionnaire médical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
l
Les bons réflexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
l
Procédure d’appel aux services d’urgence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Pathologies cardio-circulatoires l
Insuffisance cardiaque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
l
Infarctus du myocarde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
l
Endocardite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
l
Hypertension artérielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Pathologies respiratoires
31
l
Insuffisance respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
l
Asthme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
l
Sarcoïdose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
l
Tuberculose . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
Pathologies malignes
49
l
Leucémies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
l
Lymphomes, Maladie de Hodgkin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Pathologies endocriniennes
59
l
Diabète
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
l
Hyperthyroïdie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
l
Hypothyroïdie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
Pathologies de l’immunologie et maladies de système
6
13
73
l
Allergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
l
Lupus, maladie lupique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
l
Malade VIH+, SIDA déclaré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Pathologies hépatiques
87
l
Hépatites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
l
Cirrhose hépatique
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
Pathologies néphrologiques l
97
Insuffisance rénale chronique (IRC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
Pathologies hématologiques
103
l
Hémophilie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
l
Anémies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Pathologies neuropsychiatriques
113
l
Epilepsie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
l
Retard psychomoteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
l
Personnalité névrotique et hyperanxiété . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123
l
Toxicomanies et addictions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Pathologies induites par les thérapeutiques
131
l
Malade sous antiagrégants plaquettaires (AAP) . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
l
Malade sous anticoagulants (AC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137
l
Malade sous bisphosphonates (BP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
l
Malade sous chimiothérapie anticancéreuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
État physiologique particulier l
149
La grossesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151
La trousse d’urgence
155
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 7
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LES OBLIGATIONS MÉDICALES DU PRATICIEN
l
Questionnaire médical Nom : ..................................................................................... Prénom : ................................................................................... Date : .......................................................................................
Antécédents médicaux : avez-vous ou avez-vous eu des problèmes ? Si oui, lesquels, à quelle(s) date(s) ? • Cardiaques
n
Non
n
Oui
• Néphrologiques
n
Non
n
Oui
• Pulmonaires
n
Non
n
Oui
• Neurologiques
n
Non
n
Oui
• Endocriniens
n
Non
n
Oui
• Autres
n
Non
n
Oui
• Hépatiques
n
Non
n
Oui n
Oui
Antécédents chirurgicaux ?
n
Non
Si oui, lesquels, à quelle(s) date(s) ? ............................................................................................................................
Êtes-vous allergique ?
n
Non
n
Oui
Si oui, à quel allergène, comment cela se manifeste-t-il ? ............................................................................................................................
Manifestations hémorragiques : quelle(s) date(s) ? Si oui, lesquelles, circonstance(s) de survenue ?
n
Non
n
Oui
............................................................................................................................
Prenez-vous des médicaments de façon habituelle ?
n
Non
n
Oui
Si oui, lesquels, à quelles doses ? ............................................................................................................................
Avez-vous pris récemment des médicaments ?
n
Non
n
Oui
Si oui, lesquels, à quelles doses ? ............................................................................................................................
Êtes-vous enceinte ? Si oui, quelle est la date du terme ?
n
Non
n
Oui
............................................................................................................................
Médecin référent Nom : ...................................................................................................................... Adresse : ................................................................................................................. Téléphone : ..............................................................................................................
9
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Les bons réflexes LE MALADE PRÉSENTE UNE PATHOLOGIE X
4QU’EST-CE QUE C’EST ? 4QUELLE INCIDENCE SUR : • Les produits utilisés • Les prescriptions
4QUELLE INCIDENCE SUR MES SOINS EN : • • • •
Chirurgie, parodontologie Odontologie conservatrice, endodontie Prothèse Odontologie pédiatrique, orthodontie
4QUEL EST LE DEGRÉ DE GRAVITÉ ? 4QUELLES PRÉCAUTIONS DOIS-JE PRENDRE POUR : • Le malade • Le personnel et moi-même • L’environnement
4QUEL SUIVI DOIS-JE ASSURER ? 4EN CAS D’INCIDENT DOIS-JE FAIRE UNE DÉCLARATION : • De pharmaco vigilance • À mon assurance
10
LES OBLIGATIONS MÉDICALES DU PRATICIEN
l
Procédure d’appel aux services d’urgences 1 NUMÉRO D’APPEL SAMU : 15 Appel d’urgence européen : 112
2 SE PRÉSENTER Ici le Docteur Untel, à telle adresse, code d’entrée À mon cabinet, un malade, homme/femme, âgé de x présente les signes suivants : • xxx etc.
3 J’AI DÉJÀ FAIT… Préciser les soins déjà entrepris • xxx etc. Dialogue entre le médecin régulateur et le Docteur Untel
4 LE MÉDECIN RÉGULATEUR Veuillez préciser : • xxx etc. Réponse du médecin régulateur : Procédez à : • xxx etc.
5 LE DOCTEUR UNTEL J’ai bien compris : • Je suis votre procédure • J’attends les secours en suivant votre procédure
11
Pathologies cardio-circulatoires
l
Insuffisance cardiaque . . . . . . 15
l
Infarctus du myocarde . . . . . . 19
l
Endocardite . . . . . . . . . . . . . . 23
l
Hypertension artérielle . . . . . 27
13
DANGER
Syncope Arrêt cardiaque
CAT
Soins d’urgence Appel SAMU
Conduite à tenir face à
l’insuffisance cardiaque
Ce qu'il faut retenir Pathologie Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Insuffisance ventriculaire diminuant les capacités cardiaques
Risque majeur
Risque modéré
Risque mineur
• Syncope • Arrêt cardiaque
Malade traité sans symptomatologie importante
Malade présentant une symptomatologie discrète
Pour une étiologie de valvulopathie : suppression des foyers infectieux
Remise en état buccal
Soins bucco-dentaires classiques
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • S’enquérir des médications en cours : hypotenseurs, digitaliques, diurétiques etc. • Dyspnée d’effort, tachycardie, ascite, œdème etc.
Le jour de l’intervention
Prendre le pouls et la pression artérielle Prémédication sédative Anesthésique tiède, aspiration avant injection Ne pas utiliser de vasoconstricteur lors des prises d’empreintes
Suivi et contrôle
Contrôle relatif aux soins et au suivi
Remarques
Le risque de syncope ou d’arrêt cardiaque impose : • Une formation aux soins et gestes d’urgence • Le matériel adapté • Les médicaments de l’urgence
15
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’insuffisance cardiaque 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE L’insuffisance cardiaque correspond à un déficit des fonctions du ventricule droit venant s’ajouter à une déficience du ventricule gauche. Cette déficience peut être globale d’emblée. L’étiologie est souvent une cardiomyopathie non obstructive, mais parfois aussi une valvulopathie
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Malade symptomatique • Syncope • Arrêt cardiaque
Risque modéré • Malade traité sans symptomatologie importante
Risque mineur • Malade présentant une symptomatologie discrète
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique S’enquérir avec rigueur des médications en cours • Hypo tenseurs • Vaso dilatateurs • Inhibiteurs calciques (diminuent le métabolisme calcique musculaire) • Digitaliques (tonicardiaques) • Diurétiques Signes cliniques • Dyspnée d’effort • Tachycardie • Veines jugulaires hypertrophiées • Ascite • Œdème (membres inférieurs) • Pas de manifestation buccale spécifique CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Pour une valvulopathie : suppression des foyers infectieux • Remise en état buccal avec prudence et circonspection
Risque modéré • Remise en état buccal
Risque mineur • Soins avec les précautions d’usage 16
PATHOLOGIES CARDIO-CIRCULATOIRES l
INFORMATION DU MALADE Le malade doit comprendre la nécessité d’un bon état buccal et d’un suivi régulier. PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Ces malades étant polymédiqués, il convient d’être très prudent : • Les dépressifs cardio-respiratoires (barbituriques) sont formellement contre-indiqués • Les anti-arythmiques, les inhibiteurs calciques contre-indiquent les corticoïdes • Les digitaliques contre-indiquent les corticoïdes ainsi que l’ibuprofène • Les bêtabloquants contre-indiquent les salicylés, les AINS • Les AC (anti-vitamine K) contre-indiquent les salicylés, les AINS LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Le malade ne doit pas être à jeun • Prendre le pouls et la pression artérielle (pour avoir une valeur de référence en cas de complication) • Malade en position semi-allongée (sauf en cas d’insuffisance respiratoire : malade assis) • Prémédication sédative : ► Benzodiazépines ► Protoxyde d’azote
Conditions opératoires • Anesthésique tiède, avec vasoconstricteur (adrénaline 1/200 000) • Aspiration systématique avant l’injection qui doit être lente (1 mL/min) • Ne pas utiliser de vasoconstricteur lors des prises d’empreintes de prothèse fixée • Si le malade est sous AAP ou AC cf. infra
Conseils au malade S’assurer de la possibilité d’un éventuel suivi en cas de complication (proximité d’un service hospitalier, d’un médecin de garde, etc.)
Prescription post-opératoire • Conseils classiques adaptés aux soins prodigués • Ces malades étant souvent astreints à un régime désodé, ne pas prescrire de comprimés effervescents SUIVI ET CONTRÔLE Contrôle relatif aux soins puis nécessité d’un contrôle rigoureux et régulier
4 REMARQUES Le risque majeur chez ces malades est celui d’une syncope ou d’un arrêt cardiaque Il est du devoir de tout chirurgien dentiste d’être en mesure d’y porter remède : ► En ayant la formation aux secours d’urgence ► En disposant du matériel adéquat (en état de fonctionnement) ► En disposant des médicaments de l’urgence (non périmés) 17
DANGER
CAT
Conduite à tenir face à
Réanimation Crise en cours de soin
Aspirine per os 125 mg Appel au SAMU
l’infarctus du myocarde
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Nécrose ischémique d’une partie du muscle cardiaque par obturation d’un ou plusieurs segments des artères coronaires
Risque majeur
Risque modéré
• L’infarctus peut se déclencher lors des soins • L’infarctus est récent
• L’infarctus remonte à plus de six mois • Il est traité • Il est stabilisé
Abstention, sauf nécessité absolue
• Soins bucco-dentaires réalisés au cabinet dentaire • Interventions chirurgicales en milieu hospitalier
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Infarctus en cours de soins : douleur précordiale intense, persistante irradiante ► appeler les secours ► mettre en œuvre la réanimation si nécessaire (aspirine per os 125 mg) • Infarctus récent l’interrogatoire précise les conditions actuelles • Infarctus stabilisé : préciser les médications en cours
Le jour de l’intervention
• • • •
Suivi et contrôle
En cas de régime désodé ne pas prescrire de comprimés effervescents
Remarques
Le pronostic de l’infarctus du myocarde s’est amélioré, mais une récidive est toujours à craindre
Ne pas interrompre le traitement AAP ou AC Anesthésies adrénalinées au 1/200 000 Aspiration de contrôle puis injection lente (1 ml/mn) Ne pas prescrire d’AINS ou d’AIS
19
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’infarctus du myocarde 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Nécrose ischémique d’une partie du muscle cardiaque par obturation d’un ou plusieurs segments des artères coronaires. Le plus souvent, cette occlusion a pour point de départ un thrombus
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • L’infarctus peut se déclencher lors des soins au cabinet dentaire : c’est une urgence gravissime • L’infarctus est récent : il est possible d’intervenir en milieu hospitalier
Risque modéré • L’infarctus remonte à plus de six mois, il est traité et stable, les soins sont possibles en ambulatoire
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Infarctus en cours de soins • Douleur pré cordiale intense, persistante, irradiante • Résistante à la trinitrine Infarctus récent (de un à six mois environ) • L’interrogatoire doit préciser les traitements en cours • Le malade est-il stabilisé ? Infarctus de plus de six mois stabilisé S’enquérir avec rigueur des médicaments en cours • Antiagrégants plaquettaires, anticoagulants • Bêtabloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion • Dérivés nitrés
Dans tous les cas il est souhaitable de prendre contact avec le médecin traitant CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Abstention, sauf nécessité impérieuse
Risque modéré • Soins bucco-dentaires réalisés au cabinet dentaire • Interventions chirurgicales en milieu hospitalier
20
PATHOLOGIES CARDIO-CIRCULATOIRES l
INFORMATION DU MALADE Informer le malade des conséquences que les traitements peuvent avoir sur la sphère buccale (gingivorragies, ulcérations muqueuses, sécheresse buccale, etc.) PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Prescription anxiolytique • Ne pas interrompre la prescription AAP ou AC (cf. infra Pathologies induites par les thérapeutiques) • Si nécessaire, prescriptions justifiées par une ou des pathologies connexes (endocardite, etc.) LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Séances courtes • Malade n’étant pas à jeun • Position en décubitus dorsal • Faire prendre un comprimé de trinitrine en préventif
Conditions opératoires • Anesthésies (adrénalinées au 1/200 000) • Aspiration de contrôle, puis injection lente (1 mL/min) • Ne pas utiliser de vasoconstricteur pour les prises d’empreintes En cas d’incident : • Appeler les secours, tenir le matériel de réanimation à proximité, surveiller le rythme cardiaque, l’arrêt est à redouter • Si le malade est conscient : aspirine per os 125 mg + oxygénothérapie
Conseils au malade • Repos avant de quitter le cabinet • Être accompagné (ne pas conduire)
Prescription postopératoire • Ne pas prescrire d’AINS ni d’AIS • Ne pas prescrire de tétracycline • En cas de régime désodé, ne pas prescrire de comprimés effervescents SUIVI ET CONTRÔLE Une bonne hygiène bucco-dentaire est indispensable et s’insère dans une rééducation cardiaque : arrêt du tabac, hygiène alimentaire, surveillance pondérale, etc.
4 REMARQUES Traité précocement, le pronostic de l’infarctus du myocarde s’est considérablement amélioré Cependant, le risque de récidive est toujours à prendre en compte
21
DANGER
Greffe bactérienne
Conduite à tenir face à
CAT
Antibioprophylaxie
l’endocardite
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Greffe bactérienne (ou mycosique) sur l’endocarde généralement déjà lésé
Risque majeur
Risque modéré
Risque mineur
• Prothèses valvulaires • Cardiopathies congénitales • Antécédents d’endocardite
• Prolapsus mitral • Valvulopathie tricuspidienne
• Cardiopathie ischémique • Stimulateur cardiaque
Éradication des foyers infectieux patents et potentiels
Éradication des foyers infectieux patents
Toutes interventions en respectant l’asepsie et l’antisepsie
GESTION DU CAS Consultation initiale
Information du malade Prescription préopératoire : • 2 ou 3 g d’amoxicilline une heure avant le geste Ou en cas d’allergie : • 1 g de pristinamycine ou 600 mg de clindamycine
Le jour de l’intervention
• • • • •
Suivi et contrôle
• Ablation des fils à 8 jours si nécessaire • Contrôle de cicatrisation avant la chirurgie cardiaque
Remarques
Bien expliquer au malade la nécessité absolue de ces extractions, la nécessité d’une bonne hygiène et d’un suivi régulier
Vérifier la prise d’antibiotiques Effectuer un détartrage Grouper les actes (intervenir éventuellement sous anesthésie générale) Suturer soigneusement Renouveler la prise d’antibiotiques si l’intervention a été longue et/ou délabrante Conseils au malade : • Ne pas fumer • Ne pas faire de bains de bouche le jour même • En cas de fièvre, frissons, courbatures, venir consulter immédiatement
23
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’endocardite 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE L’endocardite est une greffe bactérienne ou mycosique sur un endocarde généralement déjà lésé Cette greffe peut avoir pour origine un foyer infectieux chronique à distance ou se faire à l’occasion d’un geste sanglant par voie hématogène
2 ÉVALUATION DU RISQUE En fonction de la pathologie cardiaque le risque est variable
Risque majeur en cas de : • Prothèses valvulaires • Cardiopathies congénitales cyanogènes • Antécédents d’endocardite • RAA (Rhumatisme Articulaire Aigu)
Risque modéré • Prolapsus mitral (saillie de la valvule mitrale dans l’oreillette gauche au moment de la contraction du ventricule) • Bicuspidie aortique • Valvulopathie tricuspidienne (se voit chez les toxicomanes par injection septique veineuse) • Cardiopathie congénitale non cyanogène • Cardiopathie obstructive
Risque mineur • Cardiopathie ischémique • Pontage aorto-coronarien • Rétrécissement mitral • Stimulateur cardiaque
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique S’enquérir avec rigueur • de la pathologie concernée • des autres pathologies éventuelles • des médications en cours (antiagrégants plaquettaires, anticoagulants, etc.) cf. infra Malade sous AAP ou AC • de la programmation d’une éventuelle intervention de chirurgie cardiaque Faire une observation rigoureuse concernant la pathologie bucco-dentaire • évaluant les difficultés opératoires, le temps prévisible, etc. • avec des documents radiologiques de qualité • cette observation peut être utile sur le plan médico-légal
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PATHOLOGIES CARDIO-CIRCULATOIRES l
CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Éradication de tous les foyers infectieux patents ou potentiels • Foyers infectieux patents : les dents porteuses de lésions radiologiquement visibles et/ou présentant une atteinte parodontale profonde • Foyers infectieux potentiels : les dents dévitalisées même sans lésion radiologiquement visible, mais dont le traitement endodontique est incomplet
Risque modéré • Éradication de tous les foyers infectieux patents • Conservation des dents dévitalisées depuis plus de deux ans cliniquement silencieuses et ne portant pas de lésion radiologiquement visible
Risque mineur • Toutes les thérapeutiques peuvent être effectuées, sous réserve de veiller à respecter les conditions habituelles d’asepsie ainsi qu’une antisepsie peropératoire par rinçage à la chlorhexidine INFORMATION DU MALADE • Expliquer pourquoi il est nécessaire de pratiquer ces avulsions • Souvent ce malade va être opéré avec circulation extracorporelle (« à cœur ouvert ») ; il est inquiet ; il convient donc de lui expliquer le bien-fondé de notre intervention sans accroître son anxiété • S’il connaît déjà sa maladie, le dialogue est plus facile. Dans la majorité des cas, il est informé des impératifs liés à son état PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Les protocoles de la prophylaxie de l’endocardite infectieuse, recommandés par la Fédération de cardiologie ainsi que par la Société Française de Médecine buccale et Chirurgie buccale (SFMbCb) sont les suivants (Conférence de consensus 1992 adaptée par la suite) : • 2 g d’amoxicilline en une seule prise per os une heure avant l’intervention (ou 3 g si le malade pèse plus de 60 kg) • En cas d’allergie à la pénicilline : prescription de pristinamycine 1g une heure avant • Ou clindamycine 600 mg une heure avant • Ces prescriptions sont à renouveler six heures après l’intervention si celle-ci a été longue et/ou délabrante Cette prescription destinée à la prophylaxie de l’endocardite ne se substitue pas à une éventuelle antibiothérapie nécessitée par la pathologie locale ou générale propre au malade LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Vérifier que la prise d’antibiotiques a bien été faite • Respecter rigoureusement les conditions d’asepsie et d’antisepsie propres à tout acte chirurgical • Effectuer un détartrage soigneux pour ne pas, lors de l’intubation, destinée à la chirurgie cardiaque, contaminer la sonde qui restera dans la bronche une dizaine d’heures (faire ce détartrage en profitant de l’antibioprophylaxie) 25
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conditions opératoires • Si l’intervention porte sur trois ou quatre quadrants l’anesthésie générale permet d’effectuer tous les actes en une seule fois et donc de limiter les risques opératoires, les prises d’antibiotiques et surtout de réduire le délai avant l’intervention de chirurgie cardiaque. Dans ce cas l’antibiothérapie sera faite par voie IV une heure avant l’intervention, puis une deuxième prise per os six heures après • Réduire autant que faire se peut le traumatisme opératoire • Assurer une bonne hémostase • Suturer berge à berge afin d’obtenir une cicatrisation de première intention
Conseils au malade • Ne pas fumer • Ne pas faire de bains de bouche le jour même • Brosser les dents (restantes !) avec une brosse chirurgicale • En cas de fièvre (même légère), de frissons, de courbatures, venir consulter immédiatement
Prescription postopératoire • Antalgiques • Bains de bouche SUIVI ET CONTRÔLE • Ablation des fils de suture à huit jours si nécessaire • Contrôle de la cicatrisation avant l’intervention de chirurgie cardiaque ainsi que de l’hygiène bucco-dentaire
4 REMARQUES Il peut paraître excessif d’extraire toutes les dents infectées Souvent il s’agit de piliers prothétiques et cette décision est difficile a faire admettre au malade. Il convient donc de bien expliquer que : « On peut vivre sans dents, mais pas sans cœur. » (au propre et au figuré)
26
DANGER
Crise paroxytique
Conduite à tenir face à
CAT
Malade allongé prise per os Nifédipine Appel au SAMU
l’hypertension artérielle
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Augmentation permanente des valeurs de la pression artérielle (PA prise au repos)
Risque majeur Crise hypertensive paroxystique
Risque modéré Interaction avec les thérapeutiques en cours
L’HTA n’a pas d’influence directe sur la sphère oro-faciale
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • L’HTA est souvent ignorée • Les signes d’appel sont : vertiges, nausées, « mouches volantes », etc. • Le diagnostic repose sur la mesure de la PA (plusieurs fois)
Le jour de l’intervention
• Malade reposé, soins effectués le matin • Prendre la PA (chiffres de référence) • Anesthésies avec peu de vasoconstricteur (1/200 000) contre-indication de la noradrénaline En cas de crise paroxystique : • Malade allongé • Appel aux services de secours • Administrer une capsule de nifédipine
Suivi et contrôle
Un suivi et un traitement adapté diminuent les risques de complications
Remarques
L’HTA est une maladie très fréquente, bien que souvent insoupçonnée
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l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’hypertension artérielle 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE C’est une augmentation permanente des valeurs normales de la pression artérielle mesurée après un repos de dix minutes au moins. On admet que les valeurs sont pathologiques lorsque : • La pression systolique (Ps) est supérieure à 16 cm de mercure • La pression diastolique (Pd) est supérieure à 9 cm de mercure Les valeurs normales s’élèvent légèrement avec l’âge (12/7 chez le jeune) La relation entre Ps et Pd est : Pd = (Ps/2) +1
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Crise hypertensive paroxystique lors de soins bucco-dentaires
Risque modéré • Interaction avec les thérapeutiques en cours
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • L’HTA est souvent ignorée. Elle doit donc être recherchée systématiquement • Lorsqu’elle est symptomatique, les signes évocateurs sont : ► Vertiges ► Céphalées ► Acouphènes (audition d’un bruit qui n’existe pas) ► « Mouches volantes » dans le champ visuel ► Mesure de la pression artérielle après un repos en position demi-allongée (mesure à effectuer plusieurs fois) • Il n’y a pas de signe bucco-dentaire caractéristique • S’enquérir des médicaments prescrits (prendre contact avec le médecin traitant) CHOIX THÉRAPEUTIQUES L’HTA n’a pas d’influence directe sur la sphère oro-faciale, mais les thérapeutiques mises en œuvre interfèrent avec les produits utilisés ou prescrits en odontologie INFORMATION DU MALADE Une bonne hygiène bucco-dentaire, en particulier la suppression du tabac et de l’alcool sont conseillées Établir une relation de confiance avec le malade permet de réduire le stress, qui est en luimême un danger 28
PATHOLOGIES CARDIO-CIRCULATOIRES l
PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Une prescription anxiolytique ou une sédation est souhaitable (benzodiazépine) (MEOPA) LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Effectuer les soins le matin, chez un malade reposé • Position demi-allongée • Mesure de la pression artérielle (pour avoir une valeur de référence et vérifier que le malade suit bien son traitement) • Éviter le passage rapide en position debout (chute orthostatique chez un malade sous hypotenseur)
Conditions opératoires • Anesthésie avec vasoconstricteurs (adrénaline au 1/200 000) sans dépasser quatre carpules • Certains auteurs conseillent de ne pas utiliser de vasoconstricteurs • Aspiration de contrôle, injection lente • Si, en cours d’intervention, le malade éprouve : ► Des nausées, des vertiges ► Des troubles sensoriels (mouches volantes, crampes, somnolence), devient confus Ces signes traduisent un ictus hypertensif gravissime ► Arrêter toute action ► Placer le malade en position allongée ► Faire appel aux services d’urgence ► Administrer une capsule de nifédipine 10 mg (Adalate®) après avis du SAMU
Conseils au malade Lors d’actes chirurgicaux, conseils habituels
Prescription postopératoire Le traitement de l’HTA est souvent par : • Diurétiques • Bêtabloquants • Inhibiteurs de l’enzyme de conversion • Vérifier qu’il n’y a pas d’interaction • Ne pas prescrire d’AINS • Ne pas prescrire de comprimés effervescents SUIVI ET CONTRÔLE Un suivi et un traitement adapté diminuent de moitié les risques de complications vasculaires cérébrales et d’insuffisance coronarienne
4 REMARQUES L’hypertension artérielle est une maladie très fréquente. On estime le nombre des malades à sept millions environ en France
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Pathologies respiratoires
l
Insuffisance respiratoire chronique (IResC) . . . . . . . . . . 33
l
Asthme . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
l
Sarcoïdose . . . . . . . . . . . . . . 41
l
Tuberculose . . . . . . . . . . . . . . 45
31
DANGER
CAT
Risque de surinfection
Prévention
Conduite à tenir face à
Antibioprophylaxie
Hypoventilation
l’insuffisance respiratoire chronique (IResC)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Perturbation chronique des gaz du sang (seule la forme obstructive sera abordée ici)
Risque majeur
Risque modéré
• Surinfection
• L’ensemble des traitements impose la prudence
Éradication des foyers infectieux patents ou potentiels
Attention aux interactions avec les : • Antibiotiques, corticoïdes, fluidifiants bronchiques, broncho dilatateurs
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Signes généraux ► Dyspnée ► Cyanose ► Le diagnostic est confirmé par la mesure des gaz sanguins • Il n’y a pas de signe spécifiquement oro-facial
Le jour de l’intervention
Antibioprophylaxie importante et de longue durée • Malade vu le matin, en position demi-assise • Ne pas utiliser la digue • Anesthésies avec molécules amides En cas de crise : arrêter tout acte • Oxygénation d’urgence 3 L/min maximum en ventilation spontanée • S’il y a arrêt respiratoire confirmé : oxygénation d’urgence 15 L/min en réanimation ventilatoire • Appel aux services d’urgence
Suivi et contrôle
Le pronostic de l’IResC est incertain, des complications graves sont à redouter, un suivi régulier est nécessaire
Remarques
L’IResC est une maladie fréquente à l’origine de 20 000 décès par an en France
33
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’insuffisance respiratoire chronique (IResC) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Perturbation chronique des gaz du sang. Il en existe deux formes : • Obstructive dont les étiologies sont en général : ► Bronchite chronique ► Emphysème ► Asthme à dyspnée continue (cf. infra Asthme) • Restrictive due à une malformation du thorax, qui ne sera pas abordée ici
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Le risque de surinfection est à redouter
Risque modéré • L’ensemble des traitements, antibiotiques, corticoïdes, fluidifiants bronchiques, bronchodilatateurs, imposent une grande prudence lors des prescriptions
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Signes généraux • Dyspnée (essentiellement d’effort) • Cyanose (surtout du visage) • Turgescence jugulaire • L’évolution se fait vers des signes cardiaques droits ► Œdèmes des membres inférieurs ► Hépatomégalie Le diagnostic repose sur une mesure des gaz sanguins • Hypoxie/Hypercapnie Il n’y a pas de signe spécifiquement oro-facial CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • La surinfection est lourde de conséquences et impose donc une éradication absolue des foyers infectieux patents ou potentiels
Risque modéré • La polymédication de ces malades impose la prudence
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PATHOLOGIES RESPIRATOIRES
l
INFORMATION DU MALADE Bien informer le malade qu’il doit suivre son traitement habituel PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Antibioprophylaxie importante et longue • Contre-indication absolue des dépresseurs respiratoires : ► Morphine et assimilés, barbituriques, sédatifs ► Hypnotiques, tranquillisants, neuroleptiques ► Antihistaminiques ► Macrolides chez les malades sous théophylline LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Intervenir le matin (le malade est très fatigable) • Malade en position demi-assise • Contre-indication de la digue (diminue la capacité respiratoire) • Aspiration efficace de la salive
Conditions opératoires • Anesthésies avec des molécules de la classe amide (lidocaïne, mépivacaïne) • Contre-indication de l’anesthésie générale • Si, en cours de soins, le malade ► Respire mal avec un sifflement (cornage) ► A les ailes du nez pincées ► Devient cyanosé ► A un pouls qui devient filant Ces signes traduisent le passage à l’insuffisance respiratoire aiguë ► Oxygénation d’urgence (3 L/min maximum en ventilation spontanée, un excès d’oxygène peut entraîner une dépression respiratoire) ► Appel immédiat aux services d’urgence S’il y a perte de connaissance avec arrêt respiratoire confirmé ► Ventilation assistée avec masque et ballon autoremplisseur et oxygène (15 L/min)
Conseils au malade • Ne pas fumer (souvent le tabagisme est à l’origine de l’IResC) • Conseils classiques
Prescription post-opératoire • Voir les règles de prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE Le pronostic de l’IResC est peu prévisible, des complications sont à redouter (surtout cardiaques), aussi un suivi régulier est-il indispensable
4 REMARQUES L’insuffisance respiratoire chronique est une affection très fréquente à l’origine d’environ 20 000 décès par an en France 35
DANGER
Infection (corticoïdes) Crise en cours de soins
Conduite à tenir face à
CAT
Antibioprophylaxie Inhalation bronchodilatateur Oxygénation 15 L/min
l’asthme (chez l’adulte)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Maladie obstructive des voies aériennes due à une hypersécrétion ou à un bronchospasme et évoluant vers un rétrécissement bronchique
Risque majeur Lié au traitement de fond (les corticoïdes) et à la possibilité de crise lors des soins
Risque modéré Risque modéré : Susceptibilité à certains médicaments
Les foyers infectieux bucco-dentaires peuvent être à l’origine de l’asthme ou l’aggraver. Il convient donc de les traiter ou de les supprimer radicalement
GESTION DU CAS Consultation initiale
Information du malade : • Nécessité d’avoir en sa possession les médicaments de la crise, ne pas arrêter le traitement par corticoïdes Prescription préopératoire : • Amoxicilline, ou en cas d’allergie, clindamycine 300 mg trois fois par jour ou spiramycine 6 à 9 MUI trois fois par jour sur six jours (si le malade n’est pas sous théophilline)
Le jour de l’intervention
Vérifier que le malade a ses médicaments Placer le malade en position semi-assise En cas de crise : arrêter tout acte • Faire inhaler deux à trois bouffées de l’aérosol (que le malade aura confié auparavant) • Oxygénation importante (10 à 15 L/min) En cas de persistance de la crise : injection de corticoïdes d’action rapide • Appel aux services d’urgence • Ne pas prescrire d’AINS (en particulier l’aspirine car risque de déclencher une crise)
Suivi et contrôle
Contrôle à 8 jours
Remarques
L’asthme est une maladie de plus en plus fréquente chez l’enfant
37
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’asthme (chez l’adulte) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Maladie obstructive chronique des voies aériennes due à une hypersécrétion ou un bronchospasme. Réversible à son début, la maladie devient persistante et occasionne un rétrécissement bronchique
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Lié au traitement de fond (en général un corticoïde) • Relatif à la possibilité d’une crise importante lors des soins
Risque modéré Susceptibilité à certains médicaments • Ne pas utiliser : ► de bronchostricteurs : pilocarpine, etc. ► de dépresseur respiratoire : morphine, etc. ► de substances allergisantes : indométacine, bêta lactamine, acide acétylsalicylique, streptomycine, etc.
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique S’enquérir avec rigueur • Du type d’asthme : ► Allergique ► Idiosyncrasique • Formes cliniques, par ordre de gravité ► Crise isolée peu fréquente ► Attaque d’asthme ► Asthme à dyspnée continue ► État de mal asthmatique • Du traitement médical suivi • Des antécédents Signes cliniques • Il n’y a pas de signe clinique buccal spécifique de l’asthme CHOIX THÉRAPEUTIQUES Les foyers infectieux bucco-dentaires peuvent être à l’origine de l’asthme ou l’aggraver. Il convient donc de les supprimer. Cependant, il est possible de mettre en œuvre un traitement conservateur qui, en cas d’échec, conduira ultérieurement à une éradication rigoureuse 38
PATHOLOGIES RESPIRATOIRES l
INFORMATION DU MALADE • Le malade asthmatique est psychologiquement fragile. Il faut donc éviter tout stress, bien expliquer ce qui va être fait et s’aider d’une prémédication sédative • Préciser au malade qu’il doit avoir avec lui son traitement habituel en cas de crise PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Si le malade est sous corticoïdes, il ne doit pas arrêter son traitement (au risque de déclencher une crise), mais une antibiothérapie préviendra les complications infectieuses (cette prescription est valable même pour les soins endodontiques) : • Amoxicilline 2 à 3 g/j pendant six jours. Ces malades sont cependant souvent allergiques aux bêta lactamines, dans ce cas prescrire : • Clindamycine 300 mg, matin, midi et soir pendant six jours à partir de la veille du jour de l’intervention • Ou spiramycine (Rovamycine®) 6 à 9 MUI/j en trois prises durant six jours si le malade n’est pas sous théophylline LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Vérifier que le malade a ses médicaments à disposition • Vérifier que la prémédication sédative a été prise • Placer le malade dans une position semi-assise qui facilite la respiration et n’est pas anxiogène
Conditions opératoires • Intervenir le matin, dans une ambiance sereine • Si, en cours d’intervention, le malade : ► Tousse et éternue ► Respire lentement en sifflant ► Devient pâle ► Transpire Ces signes traduisent une crise d’asthme ► Arrêter tout acte ► Faire inhaler deux à trois bouffées de l’aérosol que le malade a en sa possession ► Oxygénation importante : 10 à 15 L/min ► En cas de persistance : injection d’un corticoïde d’action rapide et appel aux services d’urgence
Conseils au malade • Ne pas fumer (les fumeurs sont rares chez les asthmatiques !) • Pas de bains de bouche le jour même
Prescription postopératoire • Antalgiques niveau I ou niveau II si besoin est • Ne pas prescrire d’AINS, en particulier l’aspirine, qui peuvent provoquer une crise d’asthme SUIVI ET CONTRÔLE • Contrôle de cicatrisation à 8 jours
4 REMARQUES L’asthme est une maladie de plus en plus fréquente chez l’enfant 39
DANGER
Insuffisance respiratoire
Conduite à tenir face à
CAT
Oxygénation 15 L/min Antibioprophylaxie
la sarcoïdose
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Maladie de système provoquant des granulomes à cellules épithélioïdes gigantocellulaires essentiellement dans le poumon (infiltrations organiques) (Maladie de Besnier-Boeck-Schaumann)
Risque majeur • Déficience pulmonaire • Malade sous corticoïde
Risque modéré Guérison spontanée relativement fréquente, mais rechute possible donc nécessité d’une surveillance
Les corticoïdes impliquent une antibioprophylaxie Évaluer la fonction respiratoire
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • L’atteinte pulmonaire est prédominante (diagnostic essentiellement radiologique) • Atteinte buccale peu fréquente : ► Nodules muqueux, tuméfaction des glandes salivaires ► Confirmation du diagnostic par biopsie des glandes salivaires accessoires
Le jour de l’intervention
Malade reposé, en position assise Anesthésies locales avec les amides (lidocaïne, mépivacaïne) Prévoir une assistance respiratoire (3 L/min) Ne pas utiliser la digue Contre-indication de l’anesthésie générale
Suivi et contrôle
Même guérie en apparence, la maladie peut resurgir inopinément
Remarques
Pronostic sombre lors de l’évolution vers l’insuffisance respiratoire
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l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
la sarcoïdose 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La sarcoïdose (ou maladie de Besnier-Boeck-Schaumann) atteint essentiellement le poumon en provoquant des granulomes épithélioïdes gigantocellulaires L’origine en serait un dysfonctionnement auto-immun (maladie de système)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • L’atteinte pulmonaire qui, lors du passage à la chronicité, induit une insuffisance respiratoire • Le malade est sous corticothérapie (danger de surinfection)
Risque modéré • La guérison spontanée est relativement fréquente, mais implique une surveillance régulière
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • L’atteinte pulmonaire est prédominante • Le diagnostic est essentiellement radiologique • Il peut être confirmé par une biopsie des glandes salivaires accessoires • Il existe d’autres localisations : ► Cutanées (nodules) ► Osseuses (mains, pieds) ► Oculaires (uvéite) • Les atteintes buccales (peu fréquentes) ► Nodules muqueux (lèvres, voile du palais, joues, langue) ► Tuméfaction des glandes salivaires (surtout parotide) ► Hyposialie, voire asialie ► Adénopathies Signes cliniques • La symptomatologie est pauvre CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Du fait du traitement par corticoïdes, prescrire une antibioprophylaxie • Prendre contact avec le médecin traitant pour évaluer la fonction respiratoire
42
PATHOLOGIES RESPIRATOIRES l
INFORMATION DU MALADE Le pronostic est aléatoire, l’information est pauvre PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Antibioprophylaxie pour les malades sous corticoïdes • Ne pas prescrire de dépresseur cardio-respiratoire LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • cf. supra insuffisance respiratoire • Malade reposé • En position demi-assise • Prévoir la possibilité d’une assistance respiratoire (mais sans excès : environ 3 L/min)
Conditions opératoires • Anesthésie locale avec les amides (lidocaïne, mépivacaïne) • Ne pas faire deux locorégionales simultanément (étouffement par œdème éventuel) • Ne pas placer la digue lors des soins endodontiques • Contre-indication de l’anesthésie générale
Conseils au malade • Ne pas fumer !
Prescription postopératoire • Maintenir la prescription préopératoire • Prescrire en fonction de l’intervention effectuée SUIVI ET CONTRÔLE Même apparemment guérie, la maladie peut resurgir inopinément
4 REMARQUES La sarcoïdose est une maladie mal connue, très polymorphe avec des évolutions peu prévisibles Le pronostic est sombre dans les cas où le passage à la chronicité induit une insuffisance respiratoire
43
DANGER
Contagiosité du malade bacillaire
Conduite à tenir face à
CAT
Malade bacillaire : abstention Malade non bacillaire asepsie/antisepsie
la tuberculose
Malade guéri : incidences du traitement
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
La tuberculose est une maladie due au bacille de Koch à localisation essentiellement pulmonaire. Il existe cependant des localisations osseuses, rénales, buccales, etc.
Risque majeur
Risque modéré
Risque mineur
Contagiosité importante chez le malade bacillaire
• Chez le malade non bacillaire
Chez le malade traité avec un suivi régulier
N’effectuer que les soins strictement indispensables
Soins possibles en respectant scrupuleusement les règles d’asepsie et d’antisepsie
Respecter les mêmes règles S’assurer que le traitement est bien suivi
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Chez le malade bacillaire : le tableau est dominé par l’atteinte pulmonaire • Chez le malade non bacillaire : l’interrogatoire prend toute son importance • La symptomatologie buccale est pauvre : ► Ulcération muqueuse ► Adénopathies qui suppurent et se fistulisent
Le jour de l’intervention
Disposer d’une NFSPq, d’un TS, TCA, TP récents Respect rigoureux des règles d’asepsie et d’antisepsie Éviter l’usage de sprays (turbine, contre-angles, seringue à air, etc.) Anesthésies locales et loco-régionales possibles Contre-indication relative de l’anesthésie générale et du protoxyde d’azote
Suivi et contrôle
Conseils d’hygiène Attention aux interférences médicamenteuses
Remarques
La tuberculose que l’on croyait éradiquée est en pleine résurgence
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l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
la tuberculose 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La tuberculose est une maladie due à Mycobacterium tuberculosis hominis plus connu sous le nom de bacille de Koch La localisation la plus fréquente est pulmonaire. Il existe cependant des localisations osseuses, rénales, buccales, etc.
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Contagiosité importante chez le malade bacillaire
Risque modéré • Chez le malade non bacillaire
Risque mineur • Chez le malade ayant des antécédents de tuberculose et suivi régulièrement
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Chez le malade bacillaire les signes généraux sont majeurs : ► Atteinte pulmonaire ► Pneumonie chronique ► Toux caverneuse ► Dyspnée ► Amaigrissement • Chez le malade non bacillaire, l’interrogatoire permettra la prise en charge adaptée du malade (prendre contact avec le médecin traitant) • La symptomatologie buccale est pauvre ► Ulcération muqueuse lors de la primo-infection au niveau des joues et des gencives Il s’agit d’une contamination par le lait (tuberculose bovine) ou par voie rétrograde ► Adénopathie satellite qui suppure et se fistulise (écrouelles) CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Il s’agit d’un malade bacillaire, extrêmement contagieux. Les soins seront réduits au minimum indispensable
Risque modéré • Il s’agit d’un malade non bacillaire. Tous les soins peuvent être réalisés. Il convient cependant d’être rigoureux quant au respect de l’asepsie et de l’antisepsie
Risque faible : • Il s’agit d’un malade a priori guéri. S’assurer que le traitement (qui est long) est bien suivi 46
PATHOLOGIES RESPIRATOIRES l
INFORMATION DU MALADE Chez le malade bacillaire, il peut se produire une contamination buccale secondaire à l’infection pulmonaire (toux, crachats, etc.) Informer le malade de l’importance d’un suivi bucco-dentaire PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Il n’y a pas de prescription propre aux soins à venir Maintenir la prescription antituberculeuse si elle est en cours (ne pas intervenir, si possible, au cours du premier mois de cette prescription) Le traitement antituberculeux peut avoir un retentissement au niveau des lignées sanguines : • Demander une NFSPq • Vérifier l’hémostase : TS, TCA, TP LE JOUR DE L’INTERVENTION (sujet à risque modéré)
Conditions environnementales • Respect rigoureux des règles d’asepsie et d’antisepsie • Éviter l’usage de sprays (turbine, micromoteurs, etc.) ► Décontamination du site en fin d’intervention ► Si possible, placer le rendez-vous en dernier dans la journée
Conditions opératoires • Les anesthésies locale et loco-régionale peuvent être utilisées, mais sans excès (risque de surdosage relatif du fait du traitement antituberculeux) • Du fait de l’atteinte pulmonaire ► Contre-indication de l’anesthésie générale ► Contre-indication de l’usage du protoxyde d’azote
Conseils au malade • Conseils d’hygiène classiques
Prescription postopératoire • Veiller aux interférences avec le traitement antituberculeux SUIVI ET CONTRÔLE La tuberculose étant une maladie essentiellement chronique, un suivi régulier et rigoureux s’impose
4 REMARQUES La tuberculose est une maladie que l’on croyait en voie de disparition Malheureusement, elle est en résurgence du fait des conditions de vie difficiles des populations défavorisées, transplantées, vivant en surpopulation dans un milieu clos, malnutries, immunodéprimées, etc. et en l’absence de vaccination BCG
47
Pathologies malignes
l
l
Leucémies . . . . . . . . . . . . . . . 51 Lymphomes, Maladie de Hodgkin . . . . . . . 55
49
DANGER
CAT
Hémorragies NFSPq Infections
Conduite à tenir face aux
leucémies
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Prolifération sanguine des éléments lymphocytaires d’origine médullaire ou lymphoïde
Risque majeur
Risque modéré
En phase aiguë : • Risque hémorragique • Risque de surinfection
• Leucémie chronique ou en phase de rémission : risque lié aux interférences médicamenteuses
En phase aiguë : ne pas intervenir, sauf nécessité impérieuse
Les thérapeutiques provoquent une immunodéficience, il faut toujours prendre l’avis de l’hématologue
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Douleurs osseuses, essoufflement, asthénie, hyperhidrose • Adénopathies multiples, parotidomégalie • Ulcérations nécrotiques, gingivorragies spontanées, fausses pulpites • Toujours prescrire une NFSPq
Le jour de l’intervention
Disposer d’une NFSPq récente, intervenir avec un « coefficient de sécurité » Asepsie et antisepsie rigoureuses Malades en phase aiguë : • Ne pratiquer que les soins indispensables • Éviter les anesthésies locorégionales Malades en rémission ou chroniques : • Tous les soins peuvent être faits (avec anesthésie éventuellement)
Suivi et contrôle
Contrôle jusqu’à cicatrisation complète
Remarques
Une gingivorragie spontanée est un signe d’alerte grave à ne pas négliger Une NFSPq doit être prescrite Tout retard dans le diagnostic aggrave le pronostic
51
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face aux
leucémies 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Prolifération maligne des précurseurs des lymphocytes qui envahissent le sang ainsi que les éléments lymphoïdes. Selon l’origine des éléments précurseurs, les leucémies sont dites myéloïdes (moelle osseuse), lymphoïdes (tissu lymphoblastique). Selon leur agressivité, elles sont dites aiguës ou chroniques (LMA, LMC, LLA, LLC)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur Leucémies aiguës • Hémorragies (spontanées et/ou provoquées) • Risque infectieux
Risque modéré • La maladie étant diagnostiquée, traitée, le risque est lié essentiellement aux interférences thérapeutiques
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique : leucémies aiguës • Les lymphocytes bien que nombreux sont inefficaces de par leur immaturité L’ensemble des lignées sanguines est atteint • Signes généraux ► Douleurs osseuses ► Asthénie, essoufflement ► Hyperhidrose • Signes buccaux et péribuccaux ► Adénopathies cervicofaciales multiples ► Parotidomégalie (en général, bilatérale) ► Pâleur muqueuse ► Chéilite fréquente ► Ulcérations nécrotiques, atones, ovalaires, d’environ 1 cm de diamètre à fond jaunâtre et à bords nets ► Gingivorragies spontanées, hyperplasie gingivale ► Douleurs dentaires à type de pulpite dues à l’infiltration intrapulpaire • Examens complémentaires indispensables : ► Numération Formule Sanguine Plaquettes (NFSPq) CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Leucémies aiguës • En principe ne pas intervenir 52
PATHOLOGIES MALIGNES l
► Cependant, en cas de nécessité impérieuse, prescrire une antibioprophylaxie ► Dans ce cas, disposer d’une NFSPq récente : adapter le protocole aux valeurs des
érythrocytes, lymphocytes et plaquettes (prendre contact avec l’hématologue) • Mise en état buccal avant transplantation médullaire (le traitement induit une aplasie thérapeutique avant passage en secteur stérile, qui pourrait activer un foyer infectieux latent)
Leucémies chroniques ► Les thérapeutiques (Hydréa®, interféron alpha) ralentissent la prolifération
cellulaire créant une immunodéficience ► Le Myléran® provoque une coloration bleutée des muqueuses ► Toujours prendre contact avec l’hématologue
INFORMATION DU MALADE • Enseignement d’une hygiène adaptée : ► Du fait des gingivorragies spontanées, les malades n’osent pas se brosser les dents, ce qui induit un état dentaire et gingival défavorable ► Il convient donc de préconiser un brossage doux avec une brosse chirurgicale (7/100), de fréquents bains de bouche (très dilués) ► Expliquer que le saignement disparaîtra avec le temps PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Disposer d’une NFSPq récente ► N’intervenir qu’avec un « coefficient de sécurité » déterminé en accord avec l’hématologue • Avant tout acte chirurgical, antibiothérapie prophylactique • Les malades étant souvent sous antibiotiques, les mycoses sont fréquentes LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Respecter rigoureusement les conditions d’asepsie et d’antisepsie propres à tout acte chirurgical • Ces malades sont fragiles, physiquement et psychologiquement, il faut donc prévoir des séances courtes
Conditions opératoires • Chez les malades en période de rémission les soins peuvent être faits dans des conditions normales avec anesthésie • Chez les malades en phase aiguë ► Ne pratiquer que les soins indispensables ► Avec anesthésie locale ► Éviter l’anesthésie locorégionale
Conseils au malade • Hygiène rigoureuse (cf. supra)
Prescription postopératoire • Éviter toute prescription ayant une incidence sur les lignées sanguines • Prescrire un antifongique si nécessaire SUIVI ET CONTRÔLE Contrôle régulier jusqu’à cicatrisation complète 53
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
4 REMARQUES Une gingivorragie spontanée est un signe d’alerte grave qui ne doit pas être confondu avec un simple saignement gingival L’observation clinique doit être rigoureuse : l’interrogatoire, l’examen doivent rechercher les signes accompagnateurs des leucémies et une NFSPq doit toujours être prescrite Tout retard dans le diagnostic aggrave le pronostic
54
DANGER
CAT
Hémorragie
Mise en état buccal
Surinfection
Conduite à tenir face aux
Vérifier par NFSPq Antibioprophylaxie
lymphomes, maladie de Hodgkin
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Tumeurs développées aux dépens des tissus lymphoïdes
Risque majeur
Risque modéré
• Hémorragie • Surinfection
• Chez le malade en cours de traitement, les risques peuvent être maîtrisés
• Mise en état buccal avant traitement (en accord avec l’hématologue)
• Les traitements sont généralement par chimiothérapie et radiothérapie (cf. infra ces chapitres)
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Signes généraux : ► Syndrome infectieux discret ► Adénopathie(s) • Signes oro-faciaux : ► Tuméfaction ► Douleurs osseuses (mandibulaires), dysesthésie labio-mentonnière ► Mobilités dentaires (sans signe parodontal) ► Ulcération(s) liées à la neutropénie
Le jour de l’intervention
• • • •
Suivi et contrôle
Suivi indispensable, les rechutes et complications liées aux traitements n’étant pas rares
Remarques
Pronostic assez défavorable, bien que les traitements soient bien codifiés
Antibioprophylaxie importante et longue Maîtrise du risque hémorragique (cf. infra Pathologies sanguines) Anesthésies possibles avec vasoconstricteur (sauf risque hémorragique) Ne pas prescrire de médicament ayant une action sur les lignées sanguines
55
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face aux
lymphomes, maladie de Hodgkin 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Les lymphomes sont des tumeurs développées aux dépens des tissus lymphoïdes Il en existe plusieurs types : • Lymphomes malins non hodgkiniens : une prolifération lymphoïdienne part d’un point d’appel pour secondairement essaimer • Lymphome hodgkinien : il s’agit d’une atteinte générale d’emblée avec prédominance dans les territoires lymphatiques et présence de cellules de Reed-Sternberg • Lymphome de Burkitt : tumeur localisée essentiellement au niveau du visage atteignant surtout les enfants ou adolescents vivant en Afrique • Myélomes multiples : surproduction de plasmocytes induisant une raréfaction des autres cellules par infiltration de la moelle osseuse
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • L’ensemble des lignées sanguines est atteint : il existe donc un risque important d’hémorragie et de surinfection
Risque modéré • Chez le malade en cours de traitement, les risques peuvent être maîtrisés
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Les manifestations cliniques de ces maladies sont assez proches • La distinction entre les unes et les autres est essentiellement histologique Syndrome infectieux discret : ► Fièvre modérée, fatigue ► Sudation nocturne Signes généraux : ► Adénopathie(s) ferme, indolore, souvent cervicale et/ou médiastinale Signes oro-faciaux : ► Tuméfaction en général palatine, indolore, non ulcérée ► Douleurs osseuses (souvent mandibulaire) ► Dysesthésie labio-mentonnière ► Dents mobiles sans objectivation de parodontolyse ► Parfois ulcérations liées à la neutropénie CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • En accord avec l’hématologue, mise en état buccal le plus rapidement possible afin de ne pas retarder le traitement 56
PATHOLOGIES MALIGNES l
Risque modéré • Chez le malade sous traitement (en général chimiothérapie et radiothérapie, cf. infra Pathologies induites par les traitements), les soins peuvent être réalisés en accord avec l’hématologue INFORMATION DU MALADE Le risque de surinfection impose que le malade ait une excellente hygiène. Cependant, les gingivorragies liées au brossage sont un handicap, aussi faut-il enseigner une technique de brossage douce, avec une brosse chirurgicale 7/100e et des bains de bouche avec de la chlorhexidine très diluée PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Toute prescription se fera en accord avec l’hématologue Toute molécule ayant une action sur les lignées sanguines sera formellement proscrite Prévention du risque infectieux par une antibioprophylaxie importante et longue LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Asepsie et antisepsie rigoureuses
Conditions opératoires • Anesthésies possibles avec vasoconstricteur sous réserve que le malade ne présente pas de risque hémorragique (thrombocytopénie, anémie, etc.) • Si le risque hémorragique existe cf. infra Pathologies sanguines • Si ce risque est difficile à maîtriser, préférer intervenir en milieu hospitalier
Conseils au malade • Conseils classiques (cf. supra Information du malade)
Prescription postopératoire • Prescription antalgique, prolonger la prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE Un suivi régulier est indispensable, les rechutes et complications liées aux traitements n’étant pas rares
4 REMARQUES Le pronostic de ces maladies est défavorable bien que les traitements soient maintenant bien codifiés
57
Pathologies endocriniennes
l
Diabète (type 1) . . . . . . . . . . . 61
l
Hyperthyroïdie . . . . . . . . . . . 65
l
Hypothyroïdie . . . . . . . . . . . . 69
59
DANGER
Conduite à tenir face au
CAT
Sucres rapides puis sucres lents Hypoglycémie Si coma4Samu
diabète (type 1)
Surinfection Antibioprophylaxie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Trouble du métabolisme du glucose
Évaluation du risque
Risque majeur
Choix thérapeutiques
Risque modéré
Diabète insulinodépendant de type 1 (concerne surtout le sujet jeune) • Risque d’hypoglycémie sévère lors des soins • Risque de surinfection
• Diabète non insulinodépendant de type 2 (concerne surtout le sujet en surpoids)
Éradication des foyers infectieux patents
Toutes interventions en respectant l’asepsie et l’antisepsie
GESTION DU CAS Consultation initiale
• Information du malade : ne pas être à jeun • Prescription préopératoire : 1 g d’amoxicilline matin, midi et soir depuis la veille de l’intervention, le jour même et les six jours suivants • Ou 2 g à 3 g d’amoxicilline 1 h avant le geste en une prise (en cas d’allergie à la pénicilline : prescrire pristinamycine ou clindamycine)
Le jour de l’intervention
Vérifier la prise d’antibiotiques Vérifier que le malade n’est pas à jeun Vérifier (avec le digitesteur) que la glycémie est comprise entre 1,2 g/L et 1,4 g/L En cas d’hypoglycémie : • Faire absorber 3 morceaux de sucre, puis des sucres lents (biscuits, fruits, chocolat, etc.) Ne pas prescrire d’anti-inflammatoire
Suivi et contrôle
Contrôler la cicatrisation à 8 et 15 jours
Remarques
L’hypoglycémie est plus grave que l’hyperglycémie Un coma hypoglycémique peut être mortel
61
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face au
diabète (type 1) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Le diabète est une maladie liée à la carence ou à un défaut de l’insuline qui ne permet pas ou plus la pénétration du glucose dans les cellules L’insuline est une hormone produite par le pancréas, il existe donc deux sortes de diabète : • Le pancréas ne fabrique pas d’insuline ou insuffisamment : il s’agit donc d’un diabète insulinodépendant dit de type 1 (observé surtout chez le sujet jeune) • L’insuline sécrétée est inefficace : il s’agit donc d’un diabète non insulinodépendant dit de type 2 (observé surtout chez le sujet en surpoids)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Sur un plan général, les complications du diabète sont : • Rénale (cf. Insuffisance rénale) • Vasculaires ► artérites des membres inférieurs ► rétinopathies • Neurologiques • Infectieuses
Risque majeur sur le plan de la pratique odontologique • Risque d’hypoglycémie lors des soins • Risque infectieux
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique S’enquérir avec rigueur : • Le diabète est-il suivi régulièrement ? • Quelle est son ancienneté ? • Y a-t-il eu un bilan récent : fond d’œil, dosage de l’hémoglobine glycosylée, etc. • L’autorégulation est-elle de bonne qualité ? L’observation doit rechercher : • Une sécheresse buccale, voire une chéilite • Une glossite losangique médiane, voire une hypertrophie des papilles filiformes • Une gingivite voire une parodontopathie • Une atteinte polycarieuse chez le sujet jeune CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur : diabète de type 1 non équilibré • Éradication des foyers infectieux • Précautions lors des soins 62
PATHOLOGIES ENDOCRINIENNES l
Risque modéré : diabète de type 2 • Toutes les thérapeutiques peuvent être effectuées, sous réserve de veiller à respecter les conditions habituelles d’asepsie ainsi qu’une antisepsie par rinçage à la chlorhexidine INFORMATION DU MALADE • Intervenir le matin • Informer le malade qu’il doit prendre un petit déjeuner normal (il ne doit surtout pas être à jeun) • S’il s’agit d’une intervention sanglante en milieu infecté, prescrire une antibioprophylaxie PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • 1 g d’amoxicilline matin, midi et soir depuis la veille du jour de l’intervention, le jour même et les six jours suivants • en cas d’allergie à la pénicilline, prescrire de la pristinamycine • ou de la clindamycine • certains auteurs préfèrent une prescription flash identique à celle conseillée pour la prévention des endocardites : 2 g d’amoxicilline (ou 3 g si le malade pèse plus de 60 kg), à prendre en une seule fois une heure avant l’intervention LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Vérifier que la prise d’antibiotiques a bien été faite • Vérifier que le malade n’est pas à jeun • Respecter rigoureusement les conditions d’asepsie et d’antisepsie propres à tout acte chirurgical
Conditions opératoires • Vérifier avec le digitesteur que la glycémie est comprise entre 1,2 g/L et 1,4 g/L • Si, en cours d’intervention, le malade devient : ► Agité ► Confus ► Transpire abondamment Ces signes traduisent une hypoglycémie importante ► Arrêter tout acte ► Faire avaler 15 g de sucre (3 morceaux de sucre n° 4 ou 3 cuillers de sirop à 300 g/L) ► Dès la disparition du malaise, faire absorber des sucres lents : biscuits, fruits, chocolat, etc. • Vérifier avec le digitesteur que la glycémie est redevenue normale • Ne pas laisser repartir seul le malade
Conseils au malade • Ne pas fumer • Ne pas faire de bains de bouche le jour même
Prescription postopératoire • Prescrire un antalgique • Ne pas prescrire d’anti-inflammatoire (AINS et AIS) 63
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
SUIVI ET CONTRÔLE • Vérifier la cicatrisation à 8 et 15 jours
4 REMARQUES L’hypoglycémie est plus grave que l’hyperglycémie Un coma hypoglycémique peut être mortel
64
DANGER
Risque de crise thyproxique
CAT
Malade non équilibré : abstention
Conduite à tenir face à
l’hyperthyroïdie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes (T3, T4)
Risque majeur
Risque modéré
• Possibilité de crise thyroxique
• Interactions possibles avec les médications en cours
Chez un malade non équilibré : abstention
Les soins classiques sont possibles
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Signes généraux ► Nervosité, irritabilité ► Tachycardie ► Amaigrissement, soif ► Diarrhée • Signes oro-faciaux ► Goitre ► Exophtalmie ► Alvéolyse généralisée ► Hypersialorrhée
Le jour de l’intervention
• Mesure de la pression artérielle, du pouls (pour avoir une valeur de référence) • Contre-indication des vasoconstricteurs
Suivi et contrôle
Suivi et contrôle régulier pour diminuer le stress
Remarques
L’hyperthyroïdie est assez fréquente et concerne surtout les femmes
65
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’hyperthyroïdie 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Sécrétion excessive d’hormones thyroïdiennes par un hyperfonctionnement. Ces hormones sont la triiodothyroxine (T3), la thyroxine (T4) qui interviennent dans la croissance et la production de calcitonine et donc dans le métabolisme calcique osseux
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Possibilité de crise thyroxique (ou orage thyroïdien) en cours de soins chez un malade non traité
Risque modéré • Veiller aux interactions avec les traitements en cours
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Signes généraux • Nervosité, irritabilité • Tachycardie (pulsations supérieures à 100/min au repos) • Amaigrissement, soif • Diarrhée, etc. Signes oro-faciaux • Goitre, exophtalmie • Hypersialorrhée • Alvéolyse généralisée Les causes de l’hyperthyroïdie sont multiples : • Cancers de la thyroïde • Nodules thyroïdiens • Maladie de Basedow, etc. CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur Chez un malade non traité ou non équilibré, il est préférable de surseoir aux soins, sauf nécessité
Risque modéré Attention aux interactions médicamenteuses • Les antithyroïdiens peuvent engendrer : ► Troubles sanguins : leucopénie, agranulocytose 66
PATHOLOGIES ENDOCRINIENNES l
INFORMATION DU MALADE L’hyperthyroïdie entraîne ou favorise une parodontopathie généralisée. L’information du malade est donc fondamentale dans la prise en charge PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Chez ces malades nerveux, irritables, une prémédication sédative est d’un grand secours ! LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Intervenir le matin (malade reposé, moins irritable) • Mesure de la pression artérielle ainsi que du pouls (pour avoir une valeur de référence)
Conditions opératoires • Contre-indication des vasoconstricteurs (du fait de la tachycardie) • Utilisation éventuelle du MEOPA
Conseils au malade • Conseils classiques
Prescription postopératoire • cf. supra prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE Un suivi et un contrôle réguliers peuvent diminuer le stress chez ces malades
4 REMARQUES L’hyperthyroïdie est assez fréquente et concerne surtout les femmes
67
DANGER
Coma Insuffisance coronarienne
CAT
Malade non équilibreé : abstention
Conduite à tenir face à
l’hypothyroïdie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Déficit de sécrétion des hormones thyroïdiennes (T3, T4)
Risque majeur
Risque modéré
• Insuffisance coronarienne • Coma myxœdémateux
• Éviter les dépresseurs du système neurovégétatif
Chez le malade non équilibré • Abstention
Tous les soins classiques sont possibles Réduire les doses médicamenteuses (métabolisme très ralenti)
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Chez l’adulte ► Asthénie intellectuelle et physique ► Bradycardie ► Constipation ► Érythrose faciale ► Macroglossie ► Respiration buccale • Chez l’enfant ► Retard de développement staturo-pondéral et dentaire
Le jour de l’intervention
Éviter tout stress Éviter les vasoconstricteurs (du fait de l’insuffisance coronarienne)
Suivi et contrôle
Contrôle à 8 et 15 jours
Remarques
L’hypothyroïdie est maintenant traitée par hormones de synthèse de substitution Chez l’enfant, le dépistage est très précoce
69
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’hypothyroïdie 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Déficit de sécrétion d’hormones thyroïdiennes par hypofonctionnement Ces hormones sont la triiodothyroxine (T3) et la thyroxine (T4) (cf. supra Hyperthyroïdie)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • La complication fréquente de l’insuffisance coronarienne constitue le risque majeur Le coma myxœdémateux est possible chez le malade non équilibré
Risque modéré • Chez le malade équilibré, les soins classiques sont possibles Éviter les dépresseurs du système neurovégétatif
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Signes généraux • Chez l’adulte (prédominance féminine) ► Asthénie intellectuelle ► Anorexie, fatigabilité, dyspnée d’effort ► Infiltration faciale, des membres, aspect boursouflé ► Surdité ► Bradycardie ► Constipation • Chez l’enfant ► Retard de développement intellectuel et staturo-pondéral Signes oro-faciaux • Chez l’adulte ► Érythrose faciale ► Macroglossie ► Respiration buccale (avec ses conséquences gingivales et cariogènes) • Chez l’enfant ► Retard de la croissance faciale ainsi que du développement dentaire CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur Chez un malade non équilibré abstention, sauf nécessité
Risque modéré • Chez un malade équilibré, les soins classiques sont possibles 70
PATHOLOGIES ENDOCRINIENNES l
INFORMATION DU MALADE Informer le malade de la nécessité d’une excellente hygiène bucco-dentaire, du fait de la respiration buccale PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Hormis les dépresseurs neurovégétatifs, l’hypothyroïdie ne constitue pas en soi une contre-indication Les doses doivent être réduites car le métabolisme est très ralenti LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Éviter tout stress qui peut être à l’origine d’un coma myxœdémateux • Une infection peut également engendrer ce coma
Conditions opératoires • Du fait de l’insuffisance coronarienne fréquente, éviter les vasoconstricteurs
Conseils au malade • Hygiène rigoureuse
Prescription postopératoire • Si le risque infectieux est à craindre, prescrire une antibiothérapie probabiliste massive SUIVI ET CONTRÔLE Suivi et contrôle à 8 et 15 jours
4 REMARQUES L’hypothyroïdie est maintenant bien traitée par les hormones de synthèse de substitution, mais ce traitement est à suivre à vie, ce qui impose une bonne compliance du malade Chez l’enfant, le dépistage se fait très précocement (au 3e jour de vie) Cependant de faux négatifs peuvent se voir
71
Pathologies de l’immunologie
l
Allergie . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
l
Lupus, maladie lupique . . . . . 79
l
Malade VIH+, SIDA déclaré . . 83
73
DANGER
CAT
Choc anaphylactique SAMU Œdème de Quincke
Conduite à tenir face à
l’allergie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Acquisition par un organisme d’une réaction pathologique lors de la rencontre avec une substance à laquelle il a été précédemment sensibilisé
Risque majeur
Risque modéré
• Lors d’un choc anaphylactique, d’un œdème de Quincke, le pronostic vital est engagé
Manifestations allergiques diverses : rash, urticaire, rougeurs, etc.
L’allergie ne contre indique aucun des actes de la pratique odontologique mais impose une extrême prudence
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • L’interrogatoire est primordial. Il doit préciser : ► Importance et caractères des manifestations allergiques ► Circonstances d’apparition, substances incriminées ► Il peut arriver que l’allergie existe, mais ne soit pas encore révélée
Le jour de l’intervention
Avoir à disposition le matériel de secours Prescrire en préopératoire un antihistaminique En cas d’accident grave : • Appel immédiat aux services d’urgence • Libérer les voies respiratoires • Injection d’adrénaline • Massage cardiaque et ventilation assistée
Suivi et contrôle
Revoir le malade et s’assurer d’une éventuelle manifestation allergique
Remarques
Bien que relativement rare, le risque majeur chez le malade allergique est celui du choc anaphylactique ou de l’œdème de Quincke Le praticien doit être en mesure d’y porter remède
75
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’allergie 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Acquisition par un organisme d’une réaction pathologique lors de la rencontre avec une substance à laquelle il a été précédemment sensibilisé C’est un dérèglement du conflit antigène versus anticorps
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Lors d’un choc anaphylactique, d’un œdème de Quincke le pronostic vital est engagé
Risque modéré • Les manifestations allergiques sont multiples : urticaire, rougeurs, rhinite, etc.
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • L’interrogatoire revêt une importance primordiale ► Le malade connaît en général bien la substance allergisante ► Préciser : - Les caractères des manifestations, leur importance - Les circonstances d’apparition - Les substances incriminées (afin de déterminer les familles d’allergènes) • Il peut se faire que le malade ait été en contact une première fois avec l’allergène, qu’il ait développé une allergie, mais que celle-ci n’ait pas encore eu de traduction clinique CHOIX THÉRAPEUTIQUES L’allergie ne contre-indique aucun des actes de la pratique odontologique, mais impose une extrême prudence INFORMATION DU MALADE Lors de l’interrogatoire, bien insister sur les manifestations d’une allergie même en dehors de soins odontologiques. Le malade ne fait pas toujours le lien entre son allergie et les soins à venir PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE
Risque majeur • Prendre contact avec l’allergologue qui déterminera les substances qu’il est possible d’utiliser ainsi que le mode opératoire
Risque modéré • Prescription d’un antihistaminique 76
PATHOLOGIES DE L’IMMUNOLOGIE l
LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Avoir à disposition immédiate tout le matériel de secours en cas de crise grave • La prescription d’antihistaminique a pour conséquence de diminuer le stress • L’utilisation du protoxyde d’azote peut être utile
Conditions opératoires • Lorsque la substance allergisante est identifiée il est totalement exclu de l’utiliser, même à faible dose (anesthésiques, latex, antibiotiques, etc.) • Si en cours d’intervention le malade présente : ► Une sensation de malaise et d’angoisse ► Une apparition brutale de rougeur ► Des signes de défaillance cardio-respiratoire ► Une hypotension sévère Ces signes traduisent un choc anaphylactique ► Appel immédiat aux service d’urgence ► Libérer les voies respiratoires ► Injection en sous-cutané (ou sublinguale) d’adrénaline 0,5 mg à renouveler si nécessaire ► Massage cardiaque externe et respiration assistée jusqu’à l’arrivée des secours
Conseils au malade • Informer le malade que toute manifestation anormale doit entraîner l’arrêt du produit suspecté, et qu’il doit consulter le plus rapidement possible
Prescription postopératoire Éviter la ou les substances allergisantes, mais aussi l’ensemble des produits d’une même famille SUIVI ET CONTRÔLE Revoir le malade à 8 jours et bien faire préciser d’éventuelles manifestations anormales
4 REMARQUES Bien que relativement rare le risque majeur chez le malade allergique est celui du choc anaphylactique ou de l’œdème de Quincke Il est du devoir de tout chirurgien dentiste d’être en mesure d’y porter remède • En ayant une formation aux secours d’urgence • En disposant du matériel adéquat (en état de fonctionnement) • En disposant des médicaments de l’urgence (non périmés)
77
DANGER
Surinfection (corticothérapie)
CAT
Conduite à tenir face à
Antibioprophylaxie
lupus, maladie lupique
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Maladie auto-immune caractérisée par des lésions cutanées érythémateuses
Risque majeur • Le traitement est essentiellement par corticothérapie : tout acte chirurgical doit se faire avec une antibioprophylaxie • Les complications sont à redouter (cœur, rein, etc.) • Élimination des foyers infectieux
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Lésions rouges, hyperkératosiques, non prurigineuses • Lésions buccales rares, semblables au lichen • Examen attentif des muqueuses à la recherche de lésions débutantes
Le jour de l’intervention
• Asepsie et antisepsie rigoureuses
Suivi et contrôle
Le lupus étant une maladie auto-iummune, il peut y avoir association avec un syndrome de Gougerot-Sjögren
Remarques
Il s’agit d’une maladie d’autant plus handicapante qu’elle atteint en général les femmes jeunes
79
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
lupus, maladie lupique 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Le lupus érythémateux est une collagénose en général bénigne atteignant la peau, le cuir chevelu, rarement la muqueuse buccale Le lupus érythémateux disséminé, ou maladie lupique est une maladie grave aux atteintes multiples, en particulier articulaires, cardiaques, rénales et neuropsychiques Ce sont des maladies auto-immunes L’étymologie vient de lupus (le loup) du fait que les lésions sont souvent faciales en « loup de carnaval »
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Le traitement est essentiellement par corticothérapie. Tout acte chirurgical doit se faire avec une antibioprophylaxie • Les complications du lupus érythémateux disséminé imposent un bilan de santé avant tout acte
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Lupus : ► Lésions rouges, hyperkératosiques, non prurigineuses (diagnostic différentiel avec l’eczéma) ► Les lésions buccales sont rares, semblables au lichen • Maladie lupique : ► Phase de début : érythème facial en « loup » ► Évolution vers des atteintes articulaires, cardiaques, rénales, etc. CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Une élimination des foyers infectieux et une mise en état buccal sont bénéfiques • Le traitement des lésions, si elles se limitent à la sphère buccale, fait appel à la corticothérapie locale INFORMATION DU MALADE Face à une lésion cutanéo-muqueuse suspecte, adresser le malade pour une prise en charge par une équipe spécialisée
80
PATHOLOGIES DE L’IMMUNOLOGIE l
PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Le traitement par corticothérapie systémique impose une antibioprophylaxie LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Asepsie et antisepsie rigoureuses
Conditions opératoires • Examiner attentivement les muqueuses, à la recherche de lésions débutantes
Conseils au malade • Soins postopératoires classiques
Prescription postopératoire • Maintenir la prescription antibiotique SUIVI ET CONTRÔLE Le lupus étant une maladie auto-immune, il peut y avoir une association avec un syndrome de Gougerot-Sjögren. Une évolution maligne d’une kératose n’est pas à exclure
4 REMARQUES Le lupus, et plus encore, la maladie lupique sont d’autant plus handicapants qu’ils atteignent en général des femmes jeunes
81
DANGER
Conduite à tenir face aux
CAT
Antibioprophylaxie Contamination Asepsie/antisepsie Surinfection Protocole d’accident en cas d’exposition au sang
malade VIH+, SIDA déclaré
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Infection due au virus VIH. Le SIDA correspond à cette infection présentant des signes cliniques et biologiques manifestes
Risque majeur SIDA établi : • Surinfection • Contamination • Gestion des complications
Risque modéré SIDA déclaré : • Surinfection • Contamination
Suppression des foyers infectieux
Risque mineur Malade VIH+ asymptomatique • Risque de contamination
Tous les soins classiques peuvent être réalisés
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Incubation : ► Symptomatologie pauvre • Phase d’état : ► Manifestations infectieuses polymorphes • Phase de sida déclaré : ► État général alarmant ► Complications tumorales, neurologiques, hématologiques, etc. Toujours confirmer le diagnostic par des examens biologiques
Le jour de l’intervention
• Asepsie et antisepsie rigoureuses • Disposer d’une NFSPq récente : adapter l’intervention au taux de lymphocytes CD4 et thrombocytes • Mettre en œuvre, si besoin est, le protocole de déclaration et prise en charge d’accident d’exposition au sang
Suivi et contrôle
L’infection VIH n’ayant pas actuellement de possibilité de guérison, nécessité d’un suivi rigoureux et constant
Remarques
Jugulée dans les pays riches, l’épidémie continue de faire des ravages dans les pays pauvres 83
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
malade VIH+, SIDA déclaré 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Maladie infectieuse due au virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Transmis essentiellement par voie sexuelle, il peut l’être également par accident d’exposition au sang, par un instrument souillé (échange de seringues entre les toxicomanes), par voie materno-fœtale
2 ÉVALUATION DU RISQUE L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit quatre stades, par ordre croissant de gravité : • Stade I : asymptomatique, adénopathies • Stade II : manifestations cutanéo-muqueuses, infections opportunistes • Stade III : manifestations identiques au stade précédent, mais plus graves, avec un état général très altéré • Stade IV : pneumonie récurrente, candidose réfractaire, sarcome de Kaposi, complications neurologiques, hématologiques, etc.
Risque majeur • Stades II, III, IV : le risque de surinfection est important, le malade est contaminant
Risque modéré • Stade I : prévention du risque de contamination
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Incubation : • Six à huit semaines après la contamination • Syndrome pseudo grippal avec adénopathies, algies musculaires Phase d’état : • Évolution discrète, lente • Polyadénopathies • Manifestations atypiques infectieuses, cutanéo-muqueuses • Manifestations orales ► Ulcérations intra- et extra-buccales ► Candidoses, mycoses ► Purpuras, érythèmes ► Lichens ► Troubles sensoriels Phase de sida déclaré : • État général très alarmant • Infections récurrentes, difficiles à maîtriser 84
PATHOLOGIES DE L’IMMUNOLOGIE l
• Manifestations ► tumorales multiples ► neurologiques, oculaires ► hématologiques, lymphomes, etc. • Manifestations orales ► Identiques au stade précédent mais aggravées Quel que soit le stade, le diagnostic doit toujours être confirmé par des examens biologiques : • NFSPq, lymphocytes CD4 • Caractérisation des anticorps anti-VIH : ► Test ELISA, réaction de Western Blot (à reproduire deux fois à 8 semaines d’intervalle) La prescription des tests ELISA ainsi que Western Blot nécessite l’information et l’accord du malade CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Suppression de tout foyer infectieux pouvant être à l’origine d’une complication
Risque modéré • Tous les soins classiques peuvent être réalisés INFORMATION DU MALADE Les malades VIH+ et à plus forte raison sida déclaré sont en général bien informés sur leur état de santé, des conséquences qui en découlent Le problème est plutôt qu’ils sont parfois mal accueillis dans les cabinets dentaires et que, de ce fait, ils ne déclarent pas leur séropositivité PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE
Risque majeur • Prévention des risques liés aux manifestations propres au malade • Prendre impérativement contact avec le médecin traitant (en général les malades SIDA déclaré sont suivis en milieu hospitalier)
Risque modéré • Pas de prémédication propre à l’infection VIH • Des bains de bouche pluriquotidiens les jours précédant l’intervention diminuent le risque de surinfection LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Placer le rendez-vous en fin de journée afin de faciliter la désinfection des lieux • Conditions d’asepsie et d’antisepsie rigoureuses • Mettre en œuvre si besoin est le protocole de déclaration et prise en charge d’accident d’exposition au sang • Ces malades sont souvent inquiets, ils imposent une approche psychologique adaptée 85
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conditions opératoires • Malades ayant une NFSPq avec : ► Lymphocytes CD4 entre 200 et 500/mm3 ► Thrombocytes > 75 000/mm3 > antibioprophylaxie justifiée par la pathologie en cours • Malade ayant une NFSPq avec : ► Lymphocytes CD4 < 200/mm3 > antibioprophylaxie impérative ► Thrombocytes < 75 000/ mm3 > prendre contact avec le médecin traitant (en général hospitalier) pour corriger le déficit
Conseils au malade • Soins d’hygiène postopératoires classiques
Prescription postopératoire • Ces malades sont polymédiqués : attention aux interactions SUIVI ET CONTRÔLE L’infection VIH n’ayant pas actuellement de possibilité de guérison ces malades nécessitent un suivi rigoureux et constant
4 REMARQUES Les trithérapies ont considérablement amélioré les conditions de vie des malades (tout au moins dans les pays riches). Cependant, il n’y a pas de guérison, mais une rémission, plus ou moins longue Les campagnes d’information, la prévention ont fait régresser légèrement le nombre de malades dans les pays à haut niveau de revenu, mais le virus continue de faire des ravages dans les pays pauvres, en particulier en Afrique.
86
Pathologies hépatiques
l
Hépatites . . . . . . . . . . . . . . . . 89
l
Cirrhose hépatique . . . . . . . . 93
87
DANGER
Contamination Insuffisance
CAT
Asepsie/ antisepsie
Conduite à tenir face aux
hépatites
Adaptation des prescriptions
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Ensemble d’affections inflammatoires et/ou infectieuses du foie (Hépatites A, B, C sont les plus fréquentes)
Risque majeur
Risque modéré
Malade en phase active : risque de contagion très important
Malade en phase de quiescence
Éviter la prescription de substance hépatotoxique dangereuse
Tenir compte de la diminution de la fonction hépatique
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : syndrome pseudo grippal • Fatigue, douleurs musculaires • Ictère, muqueuses pâles (des signes buccaux importants doivent attirer l’attention) Prescrire : • TP, TS, NFSPq, transaminases
Le jour de l’intervention
Règles d’asepsie et d’antisepsie respectées avec rigueur Si TP : • Entre 70 et 100 % : protocoles habituels • Entre 50 et 70 % : protocole hémostase comme pour malade sous AC • Inférieur à 50 % : milieu hospitalier Si nombre de plaquettes : • Supérieur à 100 000 : protocoles habituels • Entre 50 000 et 100 000 : soins non hémorragiques • Inférieur à 50 000 : milieu hospitalier
Suivi et contrôle
Ne pas prescrire : AINS, aspirine, codéine, opiacés, tétracycline, érythromycine, etc.
Remarques
En cas d’exposition accidentelle : lavage abondant immédiat, mise en œuvre d’un protocole spécifique
89
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face aux
hépatites 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE L’hépatite est le nom générique donné aux affections inflammatoires et/ou infectieuses du foie. Il existe l’hépatite A transmise par voie oro-fécale (virus VHA), l’hépatite B transmise par voie sanguine, sexuelle et salivaire (virus VHB) pouvant évoluer vers la cirrhose et/ou vers la cancérisation, l’hépatite C, dite non-A non-B, souvent transmise par les transfusions, toxicomanies, hémodialyse (virus VHC), l’hépatite D transmise par voie sanguine ou sexuelle (virus VHD) mais qui nécessite la présence du virus VHB pour se développer et l’hépatite E présente surtout en Afrique
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur : malade en phase active • La prescription d’une substance à métabolisme hépatique peut être lourde de conséquences • Le risque de transmission est très important
Risque modéré • Chez un malade en phase de quiescence, ne pas prescrire de médicament hépatotoxique
3 GESTION DU CAS
(dans l’hypothèse d’un malade en phase active)
CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Les signes généraux sont discrets : pseudo syndrome grippal • Fatigue • Douleurs musculaires • Anorexie • Souvent un ictère s’installe, « Jaunisse », Urines foncées • Le diagnostic est confirmé par la biologie Les signes buccaux • Muqueuses pâles • Pétéchies, ecchymoses, hémorragies peuvent se voir par altération du métabolisme de la vitamine K • Attention : des signes buccaux importants peuvent être les prodromes d’une hépatite fulminante dont le pronostic est très sombre CHOIX THÉRAPEUTIQUES En dehors des phases d’activité importantes de la maladie, la majorité des soins peut être réalisée. Du fait de l’altération de la fonction hépatique, ce sont surtout les prescriptions qui présentent un danger 90
PATHOLOGIES HÉPATIQUES l
INFORMATION DU MALADE Le malade doit être prévenu du risque de transmission à son entourage et, donc, des précautions à prendre Demander au malade (ou à son médecin traitant) l’importance de l’altération de la fonction hépatique PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Il est indispensable d’explorer l’hémostase : • Taux de prothrombine • NFSPq • Éventuellement TS LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales Du fait de la contagiosité, règles d’asepsie à respecter avec rigueur : • Port de casaque, masque avec visière, gants, lunettes, etc. • Utilisation au maximum d’instruments à usage unique (contamination croisée) • Éviter les aérosols : turbine, détartreurs, etc. (inhalation de gouttelettes et particules) • Stérilisation à l’autoclave des instruments y compris les rotatifs
Conditions opératoires Si le taux de prothrombine est • Entre 70 et 100 % : soins selon les protocoles habituels • Entre 50 et 70 % : application du protocole identique à celui utilisé pour les malades sous AC lors de soins susceptibles d’entraîner un saignement • En dessous de 50 % : pas d’intervention (en cas de nécessité absolue : intervention en milieu hospitalier) Si le nombre de plaquettes est : • Supérieur à 100 000/mm3 : pas de précaution particulière • Compris entre 50 000 et 100 000/mm3 : ne pas entreprendre de soins susceptibles d’entraîner un saignement • En dessous de 50 000/mm3 : n’intervenir qu’en cas de nécessité absolue en milieu hospitalier Anesthésie • Ne pas utiliser d’anesthésique avec une fonction amine : lidocaïne, mépivacaïne
Conseils au malade • Ne pas fumer • Éviter le surdosage médicamenteux
Prescription postopératoire • Ne pas prescrire dans les familles suivantes : ► Antalgiques : aspirine, codéine, opiacés ► AINS ► Antibiotiques : tétracycline, érythromycine • Pour les autres substances, tenir compte de la déficience de la fonction hépatique SUIVI ET CONTRÔLE • En dehors du risque hémorragique, contrôle à 8 jours 91
4 REMARQUES En cas d’exposition accidentelle : • Lavage abondant et immédiat de la région contaminée à l’eau savonneuse, puis avec une solution hydro-alcoolique • Adresser le malade et le soignant à une structure adaptée pour une prise de sang immédiate chez la personne contaminée et contaminante • Mise en route du protocole adapté à la situation
92
DANGER
Conduite à tenir face à
CAT
NFSPq Hémorragie Insuffisance
TP, TCA, SGOT, SGPT, FGT Adaptation des prescriptions
la cirrhose hépatique
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Destruction progressive des nodules de régénération du foie, d’origine le plus souvent alcoolique, parfois consécutives aux hépatites virales
Risque majeur • Hémostase perturbée • Réactions aux médicaments difficilement maîtrisables
Risque modéré Souvent pathologies associées
Risque mineur Malades instables, agressifs
Remise en état buccal par un plan de traitement radical, simple et rapide
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : interrogatoire difficile • Examen exo-buccal : varicosités, haleine, trémulation, ascite, etc. • Examen endo-buccal : hygiène, varicosités, kératoses, glossite, parotidomégalie, etc. • Toujours rechercher une éventuelle lésion maligne (contexte éthylo-tabagique) Prescription préopératoire : • attention aux associations dangereuses • exploration de l’hémostase
Le jour de l’intervention
Prévention du stress Anesthésique avec fonction ester (procaïne) Antibiothérapie en fonction du contexte
Suivi et contrôle
Pas de bain de bouche alcoolisé Cicatrisation souvent retardée : contrôle à 8 et 15 jours
Remarques
L’éthylisme est malheureusement une pathologie très fréquente aux graves conséquences personnelles, familiales et sociales
93
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
la cirrhose hépatique 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La cirrhose du foie est une destruction progressive fibro-nécrotique des nodules de régénération La plupart (85 %) des cirrhoses sont d’origine alcoolique, les autres sont généralement consécutives à une hépatite Le terme de cirrhose provient du grec xirros qui signifie roux (la couleur d’un foie cirrhotique)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur est lié à : • Hémostase très perturbée • Imprévisibilité des réactions aux médicaments : ► Par l’altération de la fonction hépatique ► Car il s’agit de malades polymédiqués
Risque mineur • Souvent ces malades sont instables, agressifs et ne se reconnaissent pas comme alcooliques
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Un malade cirrhotique n’admettra que rarement sa pathologie. C’est pourquoi l’examen clinique revêt toute son importance : ► Varicosités du visage ► Haleine caractéristique ► Trémulation des mains ► Ascite (abdomen distendu par l’accumulation de liquide dans la cavité péritonéale), etc. • Au plan buccal : ► Hygiène déplorable ► Varicosités jugales ► Kératoses réactionnelles ► Glossite due à l’anémie (proche de l’anémie de Biermer) ► Parotidomégalie Devant un tel tableau s’enquérir (si possible) • Du niveau d’imprégnation ► Très souvent l’alcoolisme s’accompagne du tabagisme ► Toujours rechercher une éventuelle lésion maligne • Des traitements en cours ► A visée hépatique ► Neurologique (les polynévrites sont fréquentes) • D’une éventuelle cure de désintoxication 94
PATHOLOGIES HÉPATIQUES l
CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Risque hémorragique important • Prescriptions médicamenteuses difficiles à maîtriser En général une remise en état buccal s’impose, mais il s’agit de corriger des années de négligence ! Aussi faut-il mettre en œuvre un plan de traitement radical, simple et rapide INFORMATION DU MALADE Bien faire prendre conscience au malade qu’une bonne hygiène de vie et une bonne hygiène bucco-dentaire sont indispensables Insister sur le risque de lésion maligne PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Exploration de la fonction hémostatique : demander ► Numération Formule Sanguine Plaquettes (NFSPq) ► Taux de Prothrombine (TP) ► Temps de Céphaline Activée (TCA) ► Dosage du fibrinogène ► Dosage des transaminases (SGOT, SGPT) ► Dosage des Gamma Glutamyl Transférases (GammaGT) • En cas d’altération importante prendre contact avec le médecin traitant et envisager de pratiquer les interventions en milieu hospitalier • Limiter au minimum indispensable les prescriptions • Veiller aux interactions médicamenteuses Ne pas prescrire de substances hépatotoxiques telles : ► Antibiotiques : - Macrolides - Tétracyclines - Acide clavulanique ► Analgésiques : - Acide acétylsalicylique - Paracétamol ► Psychotropes LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Éviter les séances de soins longues : ces malades ont une grande fatigabilité • Placer le malade en position demi-assise qui est moins stressante que la position allongée • Si le malade est agressif, revendicatif avec une élocution pâteuse : Refuser les soins et noter pourquoi dans le dossier
Conditions opératoires • Anesthésie : ► Utiliser un anesthésique avec fonction ester (procaïne) ► Ne pas utiliser un anesthésique avec fonction amide (lidocaïne) dont l’élimination hépatique est lente et difficile • Prévention de l’hémorragie (cf. infra patients sous AAP, AC) 95
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
• Prévention du risque infectieux ► En soi la cirrhose ne justifie pas une antibiothérapie ► Cependant les fréquentes pathologies associées doivent inciter à la prudence
Conseils au malade • Ne pas fumer • Bonne hygiène
Prescription postopératoire • cf. supra prescription préopératoire • ne pas prescrire de bain de bouche alcoolisé SUIVI ET CONTRÔLE • La cicatrisation est souvent retardée d’où la nécessité impérieuse du contrôle à 8 et 15 jours
4 REMARQUES L’éthylisme est malheureusement une pathologie très fréquente aux graves conséquences personnelles, familiales et sociales
96
Pathologies néphrologiques
l
Insuffisance rénale chronique (IRC) . . . . . . . . . . . 99
97
DANGER
Fonction rénale amoindrie
CAT
Adaptation des prescriptions (clairance)
Conduite à tenir face à
l’insuffisance rénale chronique (IRC)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Destruction des néphrons entraînant une diminution, voire une impossibilité des fonctions d’épuration sanguine et endocrinienne. L’origine en est la plupart du temps des néphropathies : glomérulonéphrite, néphrose diabétique, etc.
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Risque majeur
Risque modéré
Du fait de la diminution de la fonction, toute prescription médicamenteuse est potentiellement dangereuse
Les risques infectieux et hémorragiques doivent être maîtrisés
En cas de greffe rénale : Suppression des foyers infectieux patents ou potentiels
Chez le malade sous dialyse, prévention du risque hémorragique (le malade est sous héparine) et infectieux (porte d’entrée par la fistule artério-veineuse)
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique : • Pathologies connexes • Signes généraux : asthénie, anorexie, nausées, HTA, etc. • Signes buccaux : haleine « urémique », ulcérations muqueuses • Chez le malade transplanté : hyperplasie gingivale (due à la ciclosporine)
Le jour de l’intervention
Asepsie, antisepsie rigoureuses Chez le malade dialysé, effectuer les soins le lendemain de la séance de dialyse Anesthésies possibles avec vasoconstricteur
Suivi et contrôle
Le malade transplanté est sous immunodépresseur : suivi régulier et rigoureux
Remarques
Une survie correcte est désormais possible. Les techniques de dialyse permettent l’attente d’un greffon dans des conditions acceptables
99
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’insuffisance rénale chronique (IRC) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Aboutissement des néphropathies (en général chroniques) amenant à une destruction plus ou moins rapide des néphrons entraînant une diminution (voire une impossibilité) des fonctions d’épuration sanguine et endocrinienne La plupart des néphropathies aboutissent à une insuffisance chronique : • Glomérulonéphrite • Néphropathie diabétique • Polykystoses rénales, etc. L’insuffisance rénale chronique sera envisagée ici comme une entité à part entière
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Du fait de l’altération de la fonction rénale, toute prescription médicamenteuse est potentiellement dangereuse
Risque modéré • Les risques infectieux et hémorragique doivent être maîtrisés
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • S’enquérir des pathologies connexes ainsi que de leurs traitements • Signes généraux ► Asthénie, anorexie, nausées, vomissements ► Hypertension artérielle (HTA) ► Exploration biologique indispensable • Signes buccaux ► Haleine caractéristique dite « urémique » ► Ulcérations muqueuses, gingivites ulcéronécrotiques ► Hyperplasie gingivale chez les malades transplantés (liée à la ciclosporine, proportionnelle à l’indice de plaque) CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Chez le malade transplanté ou en attente de transplantation, suppression des foyers infectieux patents ou potentiels
Risque modéré • Chez le malade sous dialyse, prévention du risque hémorragique (le malade est sous héparine) et infectieux (porte d’entrée) 100
PATHOLOGIES NÉPHROLOGIQUES l
INFORMATION DU MALADE • Chez le malade transplanté, l’information doit porter sur la prévention du risque infectieux • Chez le malade dialysé (souvent en attente de transplantation), la mise en état buccal doit se faire rapidement afin d’être prêt en cas de disponibilité d’un transplant PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • L’IRC induit une surconcentration des molécules éliminées par voie rénale. Cette accumulation est toxique pour le rein lui-même, mais aussi pour certains autres organes (nerf auditif) • Toute prescription doit se faire en tenant compte de la clairance et après avis du médecin traitant • Par principe ► Ne pas prescrire d’AINS ► Éviter pour les antibiotiques : céphalosporines, aminosides, tétracyclines, etc. ► Éviter les tranquillisants, neuroleptiques LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Asepsie et antisepsie rigoureuses (risque de transmission accru chez ces malades fragilisés, infection au point d’entrée artério-veineux) • Les malades IRC sont fragiles, polymédiqués : une prémédication sédative peut être utile • Chez le malade sous dialyse, effectuer les soins le lendemain de la séance (l’héparine de courte demi-vie est alors éliminée) • Prévenir le risque infectieux, hémorragique (prendre contact avec le médecin traitant)
Conditions opératoires • Anesthésies possibles avec vasoconstricteur • Maîtrise de l’hémostase (compression, substitut, sutures, etc.)
Conseils au malade • Hygiène rigoureuse • Bains de bouche à la chlorhexidine • Chez le malade en attente de transplantation, insister sur la nécessité absolue d’un bon état buccal afin d’être prêt si un transplant est disponible
Prescription postopératoire cf. supra Prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE Nécessité d’instaurer un suivi régulier et rigoureux
4 REMARQUES Une survie de longue durée de qualité acceptable est désormais possible avec les traitements médicamenteux qui ont fait de grands progrès Les techniques de dialyse – hémodialyse, dialyse péritonéale – permettent l’attente d’un greffon rénal dans des conditions de vie correctes 101
Pathologies hématologiques
l
Hémophilie . . . . . . . . . . . . . 105
l
Anémies . . . . . . . . . . . . . . . 109
103
DANGER
Hémorragie Anesthésie locorégionale interdite
Conduite à tenir face à
CAT
Correction déficit grave en milieu hospitalier
l’hémophilie
Déficit modéré : hémostase per opératoire
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
L’hémophilie est un déficit en facteur de coagulation VIII ou plus rarement IX qui frappe presque exclusivement les hommes
Risque majeur
Risque modéré
Hémorragies spontanées ou provoquées par un traumatisme mineur
Lorsque le facteur VIII ou IX est présent entre 5 % et 15 %, le risque hémorragique est limité aux traumatismes d’une certaine importance (extraction dentaire entre autres)
Interventions chirurgicales exclusivement en milieu hospitalier
Interventions chirurgicales avec les précautions adaptées (cf. infra)
GESTION DU CAS Consultation initiale
• Interrogatoire : hématomes, hématurie • Signes buccaux : hématome du plancher, hémorragie après la chute d’une dent déciduale • Prescrire : TCA, TP, TS, NFSPq, dosage des facteurs VIII et IX
Le jour de l’intervention
Prévoir la possibilité de juguler une hémorragie Anesthésies locales avec vasoconstricteur possibles
Contre-indication absolue des locorégionales Contre-indication relative de l’anesthésie générale Compression avec des compresses imbibées d’acide tranexamique Sutures berge à berge avec un fil résorbable
Suivi et contrôle
Contrôle constant et rigoureux
Remarques
La prise en charge des hémophiles s’est considérablement améliorée, mais n’est pas exempte de risque
105
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’hémophilie 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE L’hémophilie est un déficit congénital en facteur VIII (hémophilie A qui représente 85 % des cas) ou IX (hémophilie B, 15 % des cas). Le gène responsable est situé sur le chromosome X, ce qui explique que, si les femmes sont conductrices de la pathologie, seuls les hommes en sont atteints
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Hémorragies spontanées ou provoquées par un traumatisme mineur
Risque modéré • Lorsque le facteur VIII ou IX est présent entre 5 % et 15 %, le risque hémorragique est limité aux traumatismes d’une certaine importance
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique L’interrogatoire révèle une notion d’hémorragies dès le plus jeune âge, pour des traumatismes mineurs • Hématomes des membres (genoux, coudes, hanches, etc.) • Hématuries abondantes Signes buccaux • Hématomes du plancher buccal • Hémorragie anormalement abondante après la chute d’une dent déciduale Examens complémentaires • TCA allongé, TP normal • TS, NFSPq seront prescrits pour exploration plus complète • Dosage des facteurs VIII et IX CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Toute intervention chirurgicale présente un risque hémorragique majeur et doit donc se faire en milieu hospitalier
Risque modéré • Les interventions chirurgicales doivent être faites avec les conditions décrites ci-dessous INFORMATION DU MALADE Généralement les hémophiles connaissent bien leur maladie Cependant, il faut insister sur l’hygiène bucco-dentaire souvent négligée car le brossage est à l’origine de gingivorragies 106
PATHOLOGIES HÉMATOLOGIQUES l
PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE
Risque majeur • Administration de substitut de facteur VIII ou IX en milieu hospitalier (avec hospitalisation d’au moins une journée)
Risque modéré • Risque modéré : les précautions à prendre sont per opératoires. Cependant, la prescription d’une antibioprophylaxie peut être utile Dans les deux cas, prendre contact avec l’hématologue (les hémophiles sont suivis par des structures spécialisées) LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Asepsie et antisepsie rigoureuses (éviter la possibilité de contamination croisée) • Les hémophiles sont souvent des malades anxieux. Une prémédication sédative peut être utile • S’assurer que le malade dispose d’une structure d’accueil en cas d’hémorragie postopératoire
Conditions opératoires • Prévoir la possibilité de juguler un saignement per opératoire • Anesthésies locales possibles avec vasoconstricteur • Contre-indication absolue des anesthésies locorégionales • Contre-indication de l’anesthésie générale (sauf compensation per opératoire du facteur déficient : risque d’hémorragie pharyngée lors de l’intubation) • Intervention la moins traumatisante possible • Compression en fin d’intervention avec des compresses imprégnées d’acide tranexamique (Exacyl®) • Sutures berge à berge avec un fil résorbable (afin d’éviter un saignement lors de l’ablation des points)
Conseils au malade • Ne pas faire de bains de bouche • Appliquer une compresse imprégnée d’acide tranexamique durant une dizaine de minutes à la place des bains de bouche
Prescription postopératoire • Prolonger la prescription préopératoire si nécessaire SUIVI ET CONTRÔLE • Garder un contact régulier avec le malade (au moins téléphonique) • Contrôle à 8 jours • Contrôle jusqu’à cicatrisation complète
4 REMARQUES L’utilisation des substituts a considérablement amélioré le confort de vie des hémophiles. Cependant, il ne faut pas minimiser le danger qui est encore bien présent La malheureuse affaire de la contamination par le virus du VIH en est, hélas, l’illustration 107
DANGER
Hémorragie Surrinfection
CAT
Si Hb < 10 g/L abstention ou milieu hospitalier
Conduite à tenir face aux
anémies
Si Hb > 10 g/L hémostase locale antibioprophylaxie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
L’anémie est une diminution de la quantité d’hémoglobine contenue dans le sang. Cette diminution peut être due à une déficience de production, une perte ou une destruction des érythrocytes ou aux effets secondaires de certaines substances
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Risque modéré
Risque majeur • Hémorragique • Infectieux
Retard de cicatrisation
Hormis le cas d’une hémorragie massive, l’anémie n’a que rarement une étiologie bucco-dentaire Le chirurgien dentiste a un rôle fondamental quant au diagnostic précoce
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Pâleur, décoloration cutanéo-muqueuse, asthénie, tachycardie, « doigts morts » • Chéilite commissurale, ulcérations aphtoïdes • Langue : ► Dépapillée (géographique), puis devenant lisse, rouge, vernissée (glossite de Hunter) ► Picotements, sensation de brûlure • Demander : NFSPq, TS, TP, TCK • Rechercher : hémorragie aiguë, chronique, malnutrition, etc.
Le jour de l’intervention
Soins de courte durée, malade semi-allongé Anesthésies avec vasoconstricteurs possibles
Suivi et contrôle
Ne pas prescrire d’AINS ou d’AIS Contrôle jusqu’à cicatrisation complète
Remarques
Les signes buccaux de l’anémie sont précoces. Le chirurgien dentiste a un rôle dans l’orientation et la prise en charge du malade Devant un tableau de glossodynie, toujours penser à évoquer la possibilité d’une anémie
109
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face aux
anémies 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE D’une façon générale, l’anémie est la diminution de la quantité d’hémoglobine contenue dans le sang et, donc, la diminution de la capacité d’oxygénation des tissus. (La quantité d’hémoglobine [Hb] par litre de sang est de 15 g pour les hommes et de 13 g pour les femmes) Cette diminution peut avoir pour origine : • Une diminution du volume sanguin (hémorragie, menstruation, etc.) • Une diminution du nombre des érythrocytes ou globules rouges (GR) ► Déficience de la production des GR en nombre ou en qualité ► Anémie hémolytique (destruction des GR existants) ► Effets secondaires de certaines substances (alcool, drogues) ► Hémopathies malignes, etc.
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Risque hémorragique spontané ou lors d’un acte chirurgical • Risque infectieux
Risque modéré • Retard de cicatrisation
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Il est difficile de définir le type d’une anémie sur un simple tableau clinique, tant les étiologies sont variables. C’est là le rôle du spécialiste qui s’appuie sur des explorations complémentaires spécifiques Cependant, un ensemble de signes doit faire évoquer une anémie et amener à prescrire des examens d’orientation Manifestations générales • Pâleur, décoloration cutanéo-muqueuse • Dyspnée d’effort, asthénie (manque d’oxygène) • Tachycardie (compensation du déficit par une augmentation de la circulation sanguine) • Sensation de « doigts morts » (circulation terminale) Manifestations buccales • Chéilite commissurale fréquente • Pâleur, amincissement et atrophie muqueuse • Ulcérations aphtoïdes atones, parfois fissuraires • Langue : ► Dépapillée localement au début (langue géographique), puis totalement rouge, lisse, vernissée (glossite de Hunter) ► Sensation de brûlure, picotements, etc. 110
PATHOLOGIES HÉMATOLOGIQUES l
Examens complémentaires • NFSPq • TS, TP, TCK Rechercher par l’interrogatoire une étiologie possible • Hémorragie abondante récente • Hémorragie faible, mais chronique • Malnutrition (carence en vitamine B12, folates, etc.) Toujours prendre contact avec le médecin traitant CHOIX THÉRAPEUTIQUES Hormis le cas d’une hémorragie massive, l’anémie n’a que très rarement une étiologie bucco-dentaire. Cependant, le rôle du chirurgien dentiste est fondamental quant au diagnostic précoce En particulier, devant un tableau de glossodynie, la possibilité d’une anémie doit être évoquée INFORMATION DU MALADE • Quelquefois, les signes d’appel sont négligés par le malade. Sans pour autant l’affoler, il faut lui faire prendre conscience de la gravité éventuelle de sa maladie PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Le risque hémorragique est majeur lorsque le taux d’hémoglobine est inférieur à 10 g/L de sang. L’abstention de tout geste sanglant est de règle. En cas de nécessité absolue, intervention en milieu hospitalier avec transfusion éventuelle • Du fait de l’hypoxie, éviter les dépresseurs respiratoires • Le risque infectieux sera maîtrisé par une antibioprophylaxie LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Soins de courte durée (fatigabilité du malade) • Malade en position semi-allongée
Conditions opératoires • Pas de contre-indication aux anesthésies avec vasoconstricteur, mais injecter lentement après aspiration de contrôle • Assurer une hémostase soigneuse (collagène natif, sutures, etc.)
Conseils au malade • Soins postopératoires classiques
Prescription postopératoire • Ne pas prescrire d’AINS ni d’AIS • Poursuivre les prescriptions préopératoires SUIVI ET CONTRÔLE • Du fait de la cicatrisation difficile, voire retardée, contrôle régulier et rigoureux
4 REMARQUES Les signes buccaux de l’anémie sont souvent précoces. Le rôle du chirurgien dentiste est donc primordial dans l’orientation et la prise en charge adaptée du malade 111
Pathologies neuro-psychiatriques
l
Epilepsie . . . . . . . . . . . . . . . 115
l
Retard psycho-moteur . . . . . 119
l
l
Personnalité névrotique et hyper-anxiété . . . . . . . . . 123 Toxicomanies et addictions . . 127
113
DANGER
Conduite à tenir face à
CAT
Éloigner objets blessants Crise en cours de soins
Placer un baillon
l’épilepsie
Injecter IM benzodiaeépine Appel SAMU
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Crises convulsives provoquées par des décharges paroxystiques d’un groupe de neurones
Risque majeur Possibilité de crise lors de soins chez un malade non équilibré
Risque modéré Possibilité de crise plus rare et de moindre importance chez un malade équilibré
Attention aux conditions environnementales qui peuvent être à l’origine d’une crise
Dans les deux cas, attention aux interactions médicamenteuses
Prendre contact avec le neurologue avant toute prescription
GESTION DU CAS Consultation initiale
S’enquérir de la date de la dernière crise et de ses caractéristiques Rechercher les signes associés aux médicaments anticomitiaux
Le jour de l’intervention
Conditions environnementales • Sujet reposé Conditions opératoires • Éviter l’éblouissement (peut déclencher une crise) • En cas de crise : ► Placer le malade au sol, loin de tout objet où il risque de se blesser ► Interposer un bâillon entre les arcades dentaires ► En cas de persistance, injecter 10 mg de benzodiazépine (en IM), oxygéner le malade, puis appeler les secours
Suivi et contrôle
Ne pas laisser le malade repartir seul
Remarques
Dans la majorité des cas, les épileptiques connaissent bien leur maladie et savent la gérer
115
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
l’épilepsie 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Crises convulsives provoquées par des décharges paroxystiques d’un groupe de neurones. La cause est souvent inconnue. Parfois, il s’agit d’épilepsie secondaire à un traumatisme, une tumeur cérébrale, une intoxication, l’alcoolisme, etc.
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur est lié • à la possibilité d’une crise lors des soins chez un malade qui présente des crises fréquentes
Risque modéré • Malades suivis médicalement, n’ayant pas présenté de crise lors des douze derniers mois
Dans les deux cas • Interaction entre les médicaments antiépileptiques, les prescriptions et les produits utilisés
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • S’enquérir avec rigueur ► De la date de la dernière crise ► De son importance ► De sa durée ► Du traitement suivi • Il n’y a pas de signe clinique buccal spécifique de l’épilepsie • Les traitements de l’épilepsie ont des effets secondaires ► La phénytoïne (Dihydan®) provoque une hyperplasie gingivale ► Le valproate de sodium (Dépakine®), antiagrégant plaquettaire peut occasionner des pétéchies CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Les soins en eux-mêmes ne présentent pas de risque • Cependant, les conditions opératoires peuvent provoquer des crises, parfois violentes (cf. infra Conditions environnementales et opératoires) INFORMATION DU MALADE • Le malade épileptique connaît en général très bien son mal (lorsqu’elle est essentielle, elle débute souvent dès l’enfance) • Le malade sait reconnaître les signes annonciateurs de la crise 116
PATHOLOGIES NEURO-PSYCHIATRIQUES l
• Lui demander comment se présentent ses crises ► Perte de conscience (assez brève) ► Révulsion des yeux vers le haut ► Secousses myocloniques violentes PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Il est prudent de s’adresser au neurologue traitant pour toute prescription ► Une prémédication sédative peut abaisser dangereusement le seuil épileptogène ► L’association de certains macrolides (Erythrocine®, Rulid®) avec la carbamazépine (Tégrétol®) peut engendrer un coma ► Il en est de même pour l’association miconazole (Daktarin®) et phénytoïne (Dihydan®) • Les traitements ayant une action sur l’hémostase, il peut être opportun de prescrire une NFSPq, voire un temps de saignement LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Les malades épileptiques sont très sensibles au stress ► Intervenir le matin chez un sujet reposé ► Les benzodiazépines ne sont pas contre-indiquées ► L’usage du protoxyde d’azote n’est pas conseillé (nausées, vomissements)
Conditions opératoires • Les variations brusques de lumière, l’aveuglement par une lampe puissante sont susceptibles de provoquer à eux seuls une crise. Bien veiller à ne pas diriger le scialytique vers les yeux du malade • Il n’y a pas de contre-indication à l’usage des ► anesthésiques locaux ► vasoconstricteurs • Si, au cours de l’intervention, ► Le malade devient indifférent, absent ► Transpire ► Pâlit Ces signes traduisent l’imminence d’une crise ► Arrêter les soins en cours ► Placer le malade au sol, éloigné de tout objet qu’il pourrait heurter (meubles, unit, fauteuil…) ► Interposer entre les arcades dentaires un objet semi-dur pour éviter les blessures par morsure ► En cas de persistance, injecter 10 mg de benzodiazépine (en IM), oxygéner le malade ► Faire appel aux services d’urgence
Conseils au malade • Ne pas laisser repartir seul un malade qui a fait une crise même courte
Prescription postopératoire • cf. supra Prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE Chez un malade présentant un risque important, demander à ce qu’il soit accompagné pour son retour 117
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
4 REMARQUES En général, les épileptiques connaissent bien leur maladie, les précautions à prendre et ils suivent bien leur traitement Une crise convulsive n’a pas toujours pour étiologie l’épilepsie : confimer le diagnostic Une répétition des crises peut être très dangereuse
118
DANGER
Conduite à tenir face au
CAT
AG Attitude agressive
retard psychomoteur
MEOPA Approche psychologique
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Les retards mentaux sont souvent la conséquence d’une encéphalite anté, per ou postnatale
Risque majeur
Risque modéré
Risque mineur
Retard profond, communication quasi impossible
Communication possible même fruste, maîtrise de soi très partielle
Déficit léger, communication et participation aux soins possibles
Recours à l’AG dans la plupart des cas
Avec de la patience quelques soins sont possibles. Souvent recours à l’AG
Avec une mise en confiance, les soins sont possibles, souvent en s’aidant du MEOPA
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Évaluer le degré de coopération • Établir une communication avec le patient, sa famille ou ses accompagnants
Le jour de l’intervention
Attitude sécurisante Avoir recours à une communication non verbale : • Gestuelle (gestes simples) • Éventuellement avec un contact physique (toujours avoir la présence d’un tiers) (précaution d’ordre légal)
Suivi et contrôle
Du fait de l’hygiène défectueuse, contrôle régulier
Remarques
Patience et maîtrise de soi sont des qualités indispensables
119
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face au
retard psychomoteur 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Les retards mentaux ou psychomoteurs sont souvent la conséquence d’une atteinte encéphalique anténatale (rubéole, anomalie chromosomique, intoxication, etc.) per natale (souffrance fœtale, etc.) ou postnatale (méningite, traumatisme, etc.) Seules les affections non évolutives seront envisagées ici
2 ÉVALUATION DU RISQUE L’évaluation du risque est fonction de l’importance du retard :
Risque majeur • Retard profond : les malades sont limités dans leurs déplacements, ont des difficultés de compréhension et sont souvent incontinents et incontrôlables
Risque modéré • Il est possible d’établir une communication, même fruste, le malade peut maîtriser ses mouvements au moins durant un certain temps
Risque mineur • Le déficit est léger, il est possible de communiquer avec le malade qui peut prendre une part active à sa thérapeutique
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Elle dépend évidemment du degré de coopération du malade. C’est pourquoi la communication avec la famille revêt toute son importance • Écouter, informer, obtenir un accord explicite sont nécessaires vis-à-vis de ces familles éprouvées, quelquefois revendicatrices CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Quelques soins ponctuels d’urgence sont possibles avec la collaboration des parents ou des éducateurs habituels. Le recours à l’anesthésie générale est la règle
Risque modéré • Avec beaucoup de patience et l’aide des proches, quelques soins peuvent être menés à bien. L’anesthésie générale est souvent nécessaire pour des soins multiples
Risque mineur • Après un important travail de mise en confiance, la majorité des soins est possible. Le recours au protoxyde d’azote est une aide précieuse
120
PATHOLOGIES NEURO-PSYCHIATRIQUES l
INFORMATION DE LA FAMILLE ET DU MALADE La relation avec la famille a au moins autant d’importance que celle que l’on peut éventuellement établir avec le malade PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Une prémédication sédative est souvent utile LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Il est souvent utile d’établir une communication non verbale (parfois le malade ne communique pas verbalement) • Avoir un contact sécurisant, chaleureux, à voix douce avec éventuellement un contact physique (dans ce cas la présence d’un tiers est indispensable)
Conditions opératoires • Séances courtes • Le risque de survenue d’une crise d’épilepsie doit toujours être pris en compte : cf. supra Epilepsie
Conseils au malade • Conseils d’hygiène aux accompagnants
Prescription postopératoire • Ne pas hésiter à prescrire un antalgique afin de ne pas laisser un souvenir douloureux s’installer SUIVI ET CONTRÔLE Du fait de l’hygiène défectueuse, contrôle régulier
4 REMARQUES La patience, la maîtrise de soi sont des qualités indispensables !
121
DANGER
CAT
MEOPA Réactions dangereuses
Approche psychologique adaptée
Conduite à tenir face à
la personnalité névrotique et l’hyperanxiété
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Crainte angoissante d’une situation ou d’un objet dont le malade reconnaît lui-même le caractère non fondé Crise d’angoisse généralisée, attaque de panique La « peur du dentiste » (hyperanxiété) est de cet ordre
Risque majeur
Risque modéré
• Réactions non contrôlées dangereuses
• Absence de soins bucco-dentaires
Les soins en eux-mêmes ne présentent pas de risque, c’est le contexte qui est difficile
Ces malades nécessitent tout un travail de mise en confiance
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Évitement de la situation anxiogène • Comportement léthargique ou exubérant (camouflage de la peur) • Il n’y a pas de signe objectif
Le jour de l’intervention
Conditions environnementales • Attitude rassurante • Pas de négociation d’un quelconque recul Conditions opératoires • « La peur de la piqûre » est un obstacle à l’anesthésie locale ou locorégionale • L’anesthésie générale n’est pas souhaitable : elle infantilise le malade • Le protoxyde d’azote peut être utile (participation à l’état vigile)
Suivi et contrôle
Après plusieurs échecs, s’obstiner peut conduire à un blocage définitif
Remarques
Ne pas confondre névrose d’angoisse et névrose obsessionnelle
123
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
la personnalité névrotique et l’hyperanxiété 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La névrose phobique est la fixation de l’angoisse sur une situation bien précise, un objet alors même que le sujet admet le caractère non fondé de cette crainte La « peur du dentiste » est l’exemple type de cette névrose phobique L’hyperanxiété développée par certains patients est de cet ordre
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur lié à • Réactions non contrôlées dangereuses
Risque modéré • Absence de soins bucco-dentaires et de suivi
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • Évitement de la situation anxiogène • Comportement léthargique ou au contraire exubérant afin de camoufler l’anxiété et de s’autorassurer • Peur irraisonnée d’un objet, d’un animal (souris ! l’animal ou l’informatique !), etc. • Claustrophobie, agoraphobie • Il n’y a pas de signe objectif de la névrose phobique CHOIX THÉRAPEUTIQUES • Ces malades nécessitent des soins qui, en eux-mêmes, ne présentent aucune difficulté • Cependant, ils peuvent déclencher une attaque de panique, un comportement agressif, une lipothymie, une syncope qu’il convient d’éviter et de traiter lorsqu’elle survient • De plus, cet incident apporte des arguments au comportement du malade INFORMATION DU MALADE • Le praticien se doit de rassurer le malade par des explications simples, une approche progressive (comme pour un enfant !) • Si nécessaire, il peut se faire aider par une cure psychothérapique PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Une prescription anxiolytique est une aide, mais elle ne peut, à elle seule, résoudre le problème 124
PATHOLOGIES NEURO-PSYCHIATRIQUES l
LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • À l’évidence, il s’agit là d’un élément primordial • Le praticien doit être rassurant, ferme dans son attitude n’entrant pas dans le « jeu » du malade, ne négociant pas un quelconque recul
Conditions opératoires • L’anesthésie locale pourrait paraître une aide, mais il n’en est rien : en effet, la crainte de la « piqûre » est rédhibitoire • L’anesthésie générale infantilisant le malade n’est pas une solution et ne résout pas le problème à terme • L’utilisation du protoxyde d’azote peut être utile (participation à l’état vigile)
Conseils au malade • Si la séance de soins a été positive il faut féliciter le malade • Ayant fait un effort important pour maîtriser sa panique, il est souhaitable que le malade se repose
Prescription postopératoire • Celles justifiées par la pathologie ou les soins SUIVI ET CONTRÔLE • Après plusieurs tentatives (deux à trois), en cas d’échec, il est néfaste de s’acharner, une situation de blocage total pourrait s’installer de façon définitive • Il est préférable dans ce cas d’adresser le malade à une structure de prise en charge psychologique
4 REMARQUES Il faut distinguer la névrose phobique, étudiée ici, de la névrose obsessionnelle, dont une manifestation est le trouble obsessionnel compulsif (TOC) : • brossage dentaire excessif • abus des bains de bouche hyperconcentrés • suspicion à l’égard de la stérilisation, induisant une marée (!) de questions et de vérifications • remise en question perpétuelle du plan de traitement, etc.
125
DANGER
Comportements dangereux
Conduite à tenir face aux
CAT
Abstention en période de manque
toxicomanies et addictions
Contamination Asepsie / antisepsie
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Usage inconsidéré d’un poison ou drogue, entraînant une dépendance physique ou psychique
Risque majeur
Risque modéré
En période de manque, un toxicomane échappe à toute règle de conduite
• Abus des médicaments de substitution • Risque de contamination (ces malades sont souvent VIH+, hépatites, etc.)
Abstention
Remise en état buccal : plan de traitement radical, simple et rapide
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Signes généraux : troubles psychiques, aspect général, traces d’injections, etc. • Signes bucco-dentaires : ► Lésions carieuses en nappe (collets) peu douloureuses ► Hyposialie, gingivite ulcéro-nécrotique, herpès, leucoplasies, etc.
Le jour de l’intervention
Asepsie et antisepsie rigoureuses Anesthésies possibles : • Augmenter les doses • Temps de réponse augmenté
Suivi et contrôle
Les malades sous substitutif (méthadone) nécessitent un contrôle rigoureux (taux de sucre élevé)
Remarques
On ne peut et on ne doit pas refuser les soins à un toxicomane S’il est agressif ou dangereux, il doit être pris en charge en milieu hospitalier
127
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face aux
toxicomanies et addictions 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Dérivé du grec (toxikon τοχικοη : poison et mania μαηια : folie), la toxicomanie est l’usage inconsidéré d’un poison (ou drogue), entraînant une dépendance physique et/ou psychique Certains produits utilisés sont licites (tabac, alcool, etc.), d’autres sont illicites (haschich, cocaïne, héroïne, etc.)
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Un toxicomane en état de manque échappe à toute règle de conduite pour se procurer sa drogue : mensonge, vol, violence, meurtre
Risque modéré • Abus de médicaments de substitution (codéine, etc.) • Risque de contamination virale (les toxicomanes sont souvent contaminés par l’échange de seringues)
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Les manifestations des toxicomanies sont polymorphes. À l’opposé du sujet alcoolique, souvent le malade ne fait pas mystère de sa pathologie o Sur un plan général • Aspect physique généralement assez caractéristique • Troubles psychiques : délire, paranoïa, dépression, etc. • Regarder discrètement les plis des coudes (traces d’injections) Sur le plan bucco-dentaire • Hygiène très négligée • Lésions carieuses en nappe (collets) peu douloureuses • Hyposialie (étiologie des caries) • Lésions liées à l’immunodéficience très fréquente : ► Leucoplasies ► Herpès ► Gingivite ulcéro-nécrotique, etc. Examens complémentaires • Hématologiques (NFSPq au moins) • Biochimiques • Bactériologiques et viraux (sérologies)
128
PATHOLOGIES NEURO-PSYCHIATRIQUES l
CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Chez un toxicomane délirant, agressif, ne pas intervenir
Risque modéré En général, une remise en état buccal s’impose, mais il s’agit de corriger un état plus que négligé Aussi faut-il mettre en œuvre un plan de traitement radical, simple et rapide. Il est souhaitable de profiter d’une période où le malade est motivé (en général, à l’occasion d’une cure de désintoxication) INFORMATION DU MALADE Chez le toxicomane en crise, le dialogue est impossible. En période favorable, insister sur la nécessité d’un suivi bucco-dentaire et d’une bonne hygiène. Il n’est pas forcément judicieux de « faire la morale » au risque d’indisposer le malade et de rendre le dialogue difficile PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Une prémédication sédative n’est pas conseillée (effet dépresseur) Ne pas céder à la demande abusive d’antalgiques (surtout codéinés) Ne pas prescrire de médicaments hépatotoxiques LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Asepsie et antisepsie rigoureuses (considérer le malade comme étant à risque)
Conditions opératoires • Anesthésies possibles mais : ► Augmenter les doses habituelles ► Laps de temps entre l’injection et l’effet anesthésique augmenté (parfois de façon importante) ► Éviter la xylocaïne, l’adrénaline (souvent, ces malades sont sous IMAO)
Conseils au malade • Ne pas fumer (si possible !) • Hygiène à ne pas négliger (si possible !)
Prescription postopératoire • Il peut être judicieux de prescrire une antibioprophylaxie • Prescrire un antalgique simple (la codéine est souvent consommée à l’excès) SUIVI ET CONTRÔLE • Si possible, assurer un suivi régulier • Les malades sous substitutifs (méthadone) nécessitent un suivi rigoureux : étant très sucrés, ces produits induisent des caries
4 REMARQUES Un praticien ne peut et ne doit pas refuser ses soins sous prétexte que le malade est toxicomane (éthique, déontologie) au risque que le malade cache son état, ce qui engendre des difficultés supplémentaires Un malade agressif, violent, voire dangereux ne peut être pris en charge que dans le cadre hospitalier 129
Pathologies induites par les thérapeutiques
Malades : l
Sous antiagrégants plaquettaires (AAP) . . . . . . . 133
l
Sous anti-coagulants (AC) . . 137
l
Sous bisphosphonates (BP) . . 141
l
Sous chimiothérapie anticancéreuse . . . . . . . . . . . 145
131
DANGER
Hémorragie
Conduite à tenir face à
CAT
Hémostase locale adaptée
malade sous antiagrégants plaquettaires (AAP)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
La prescription d’AAP a pour but de prévenir la formation d’un thrombus fibrino-plaquettaire
Risque majeur
Risque modéré
Le risque athéromateux l’emporte largement sur le risque hémorragique
Le risque hémorragique peut être maîtrisé dans la plupart des cas
Risque mineur Les soins conservateurs ne nécessitent pas de précaution particulière
Il ne faut pas interrompre le traitement par AAP
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Quelle pathologie induit la prescription d’AAP ? • Quel(s) AAP (un ou deux ?) • Quelles pathologies sont associées ?
Le jour de l’intervention
Anticiper et prévoir les moyens d’enrayer un saignement abondant • Anesthésie locale avec vasoconstricteur (éviter les locorégionales) • Révision alvéolaire soigneuse • Mise en place d’un hémostatique local • Suturer le plus hermétiquement possible • Tamponnement avec compresses imprégnées d’acide tranexamique
Suivi et contrôle
Prise de contact 24 à 48 heures après l’intervention Ablation des fils si nécessaire et contrôle à huit jours
Remarques
Recommandations publiées dans MbCb 2005 ; 11 (2)
133
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
malade sous antiagrégants plaquettaires (AAP) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE L’athérosclérose est une des affections les plus répandues en France. La rupture puis la libération d’une plaque d’athérome entraînent une blessure de l’endothélium vasculaire et donc la formation d’un thrombus fibrino-plaquettaire La prescription d’AAP a pour but de prévenir cette formation d’un thrombus
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • L’arrêt du traitement par AAP met en jeu le pronostic vital du malade
Risque modéré • Une intervention chirurgicale chez un malade sous AAP présente un risque hémorragique maîtrisable par un protocole adapté • Le risque lié à l’athérome l’emporte largement sur le risque hémorragique
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • S’enquérir avec rigueur ► De la pathologie qui justifie la prescription d’AAP ► Des pathologies associées - Ces pathologies peuvent amener à prendre des précautions spécifiques : antibioprophylaxie par exemple ► De la nature de l’AAP : il en existe essentiellement deux familles : acide acétylsalicylique/clopidogrel (aspirine/Plavix®) ► Dans certains cas, deux AAP sont prescrits simultanément • Il n’y a pas de signe spécifique buccal de la prise d’AAP • Cependant, un traumatisme modéré peut engendrer un hématome • Il n’y a pas d’examen biologique fiable permettant d’évaluer l’action d’un AAP. Le temps de saignement est inconstant CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Lorsque l’indication d’un acte chirurgical est posée le risque majeur est l’hémorragie postopératoire du fait qu’il ne faut pas interrompre le traitement par AAP
Risque mineur • Les soins conservateurs ne nécessitent pas de précaution spécifique 134
PATHOLOGIES INDUITES PAR LES THÉRAPEUTIQUES l
INFORMATION DU MALADE • Le patient sous AAP est souvent un inquiet de par sa maladie et son traitement. À l’idée d’un acte sanglant, son inquiétude redouble. Il est donc nécessaire de le rassurer • Insister sur le fait qu’il ne doit pas interrompre son traitement PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Une prescription préopératoire anxiolytique peut être utile, mais n’est pas obligatoire LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Conditions habituelles à tout acte chirurgical • Prévoir tout ce qui est nécessaire pour enrayer le saignement per ou postopératoire (cf. ci-dessous) • Il est préférable de s’abstenir d’anesthésie locorégionale. En cas de nécessité (échec d’une anesthésie locale), on pourra en faire une en utilisant une aiguille d’un calibre maximal de 0,40 mm afin de diminuer le traumatisme tissulaire • En cas d’anesthésie générale, préférer l’intubation buccale à la nasotrachéale afin d’éviter le risque d’hémorragie nasale • En fin d’intervention ► Effectuer une révision alvéolaire soigneuse ► Placer dans la plaie un hémostatique local résorbable ► Suturer le plus hermétiquement possible ► Placer un tampon de compresses imprégnées d’acide tranexamique (Exacyl®) durant dix minutes, à renouveler si nécessaire ► Le recours aux colles biologiques ne s’impose pas en première intention
Conditions opératoires • L’anesthésie locale (avec vasoconstricteur) n’est pas contre-indiquée
Conseils au malade • Ne pas fumer • Ne pas faire de bains de bouche antiseptiques • Se rincer la bouche avec une solution d’acide tranexamique (Exacyl®) ► En cas de « discret » saignement postopératoire, assurer une compression avec des compresses imprégnées d’acide tranexamique ► En cas de saignement prolongé (plus de dix minutes), venir consulter
Prescription postopératoire • Celles justifiées par le contexte pathologique • Antalgiques SUIVI ET CONTRÔLE • Contrôle (au moins téléphonique) à 24 ou 48 heures • Ablation des points de suture si nécessaire à huit jours et contrôle de cicatrisation
4 REMARQUES L’ensemble de ces recommandations a été publié dans la revue de la Société Francophone de Médecine buccale et Chirurgie buccale (SFMbCb) et diffusé au moyen d’un tiré à part largement distribué MbCb 2005 ; 11 (2) 135
DANGER
Hémorragie
Conduite à tenir face à
CAT
INR < 3 : hémostase locale bio-colle INR > 3 : milieu hospitalier
malade sous anticoagulants (AC)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Les anticoagulants agissent sur les facteurs X, IX, VII, II, (coagulation intrinsèque) (AVK)
Risque majeur
Risque modéré
Le risque thrombotique l’emporte largement sur le risque hémorragique
• Les soins conservateurs ne nécessitent pas de précaution particulière • Attention au saignement difficile à maîtriser lors des bio-pulpectomies
Dans la majorité des cas, il ne faut pas interrompre le traitement par AC (si nécessaire, on a recours à un relais héparinique, en milieu hospitalier) L’action des AC s’estime par l’INR qui doit être inférieur à 3 pour intervenir hors milieu hospitalier
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Quelle pathologie induit la prescription d’AC ? • Quelles pathologies sont associées ? • Prescrire un INR à faire moins de 24 heures avant l’intervention
Le jour de l’intervention
Anticiper et prévoir les moyens d’enrayer un saignement abondant • Anesthésie locale avec vasoconstricteur • Contre-indication de l’anesthésie locorégionale • Mise en place d’hémostatique local • Utiliser éventuellement une bio-colle • Sutures hermétiques • Compression (acide tranexamique)
Suivi et contrôle
S’assurer que le patient dispose d’une structure d’accueil proche en cas d’hémorragie
Remarques
Recommandations publiées dans MbCb 2006 ; 12 (4)
137
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
malade sous anticoagulants (AC) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Les anticoagulants les plus prescrits sont les antivitamines K (AVK). Leur action réduit la synthèse hépatique des facteurs vitamino-K-dépendants (facteurs X, IX VII, II) (coagulation intrinsèque)
2 ÉVALUATION DU RISQUE L’action de ces anticoagulants est dose-dépendante et varie d’un individu à l’autre. Elle est évaluée par le temps de Quick exprimée souvent par le taux de prothrombine. Cette mesure est maintenant abandonnée au profit de l’International Normalized Ratio (INR) dont la valeur est indépendante des réactifs utilisés. La valeur normale de l’INR est de 1 (chez le patient non traité)
Risque majeur • En pratique non hospitalière, au-delà de 3, le risque hémorragique est majeur
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique • S’enquérir avec rigueur ► De la pathologie qui justifie la prescription d’AC ► Des pathologies associées - Ces pathologies peuvent amener à prendre des précautions spécifiques : antibioprophylaxie, par exemple ► Un relais héparinique ne doit pas être systématique ► Si ce relais est indiqué, il doit se faire en milieu hospitalier CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Lorsque l’indication d’un acte chirurgical est posée, le risque majeur est l’hémorragie postopératoire car il ne faut pas interrompre le traitement par AC
Risque modéré • Les soins conservateurs ne nécessitent pas de précaution particulière (attention, cependant, au saignement difficile à maîtriser lors d’une bio-pulpectomie) • Contre-indication des anesthésies locorégionales, même pour les soins INFORMATION DU MALADE • Le malade sous AC est souvent un inquiet, de par sa maladie et son traitement. À l’idée d’un acte sanglant, son inquiétude redouble. Il est donc nécessaire de le rassurer • Insister sur le fait qu’il ne doit pas interrompre son traitement 138
PATHOLOGIES INDUITES PAR LES THÉRAPEUTIQUES l
• S’assurer qu’il dispose d’une structure d’accueil proche de son domicile en cas d’hémorragie postopératoire (service hospitalier d’astreinte ou cabinet dentaire ouvert) PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • Il est impératif de disposer d’un INR effectué dans les 24 heures avant l’intervention (qui doit être inférieur à 3) • Une NFSPq peut être utile • Une prescription préopératoire peut être utile, mais n’est pas obligatoire • Toute prescription doit se faire en vérifiant qu’il n’y a pas de contre-indication avec les AC. En particulier, l’association AC/micronazole est formellement contre-indiquée LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Conditions habituelles à tout acte chirurgical • Prévoir tout ce qui est nécessaire pour enrayer le saignement per- ou postopératoire (cf. ci-dessous)
Conditions opératoires • L’anesthésie locale (avec vasoconstricteur) n’est pas contre-indiquée • L’anesthésie locorégionale est contre-indiquée • En cas d’anesthésie générale, préférer l’intubation buccale à la nasotrachéale afin d’éviter le risque d’hémorragie nasale • En fin d’intervention ► Effectuer une révision alvéolaire soigneuse ► Placer dans la plaie un hémostatique local résorbable ► Utiliser si possible une colle biologique et/ou un agent fibrinolytique ► Suturer le plus hermétiquement possible ► Mettre en place une compression avec de l’acide tranexamique
Conseils au malade • Ne pas fumer • Ne pas faire de bains de bouche antiseptiques • Application locale d’une solution d’acide tranexamique ► En cas de saignement, consulter le plus rapidement possible une structure compétente pour effectuer une prise en charge ► En attendant cette prise en charge, assurer une compression
Prescription postopératoire • Celles justifiées par le contexte pathologique • Antalgiques (ne pas prescrire d’AINS) SUIVI ET CONTRÔLE • Contrôle à 24 ou 48 heures • Ablation si nécessaire des points de suture à huit jours et contrôle de cicatrisation • Préférer les fils résorbables
4 REMARQUES L’ensemble de ces recommandations a été publié dans la revue de la Société Francophone de Médecine buccale et Chirurgie buccale (SFMbCb) MbCb 2006 ; 12 (4) 139
DANGER
Ostéo-chimio nécrose
Conduite à tenir face à
CAT
Prévention : suppression foyers infectieux Antibiothérapie antalgiques II Ablation sequestres antalgiques III
malade sous bisphosphonates (BP)
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Les bisphosphonates (BP) sont prescrits par voie IV essentiellement pour la prévention des métastases osseuses dans les cancers du sein, de la prostate ainsi que les myélomes Ils sont prescrits par voie per os dans la prévention des maladies du métabolisme osseux
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
Risque majeur
Risque modéré
En prescription IV : ostéo-chimionécrose (OCN)
En prescription per os, risque d’OCN faible
Mise en état buccal rigoureuse avant traitement par BP
Le risque bien que modéré n’est pas nul La demi-vie osseuse des BP étant de plus de dix ans, le risque de complications n’est pas à rejeter
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Os à nu le plus souvent à la partie postérieure de la mandibule • Surinfection secondaire fréquente • Diagnostic différentiel avec : ► Ostéo-radionécrose, ostéite infectieuse ► Métastase osseuse
Le jour de l’intervention
Si possible, en milieu hospitalier Protocole comparable à celui de la prévention des ostéo-radionécroses • Anesthésie sans vasoconstricteur • Régularisation de la crête, sutures hermétiques
Suivi et contrôle
Suivi jusqu’à cicatrisation complète, puis tous les quatre mois
Remarques
Aux stades 2 et 3, il n’existe que des remèdes palliatifs : • Stabilisation de la lésion • Antalgiques • Ablation du ou des séquestres, mise en place d’une plaque de protection 141
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
malade sous bisphosphonates (BP) 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE Les bisphosphonates (BP) ralentissent le remodelage osseux et sont donc employés dans la prévention des métastases osseuses, essentiellement pour les cancers du sein et de la prostate ainsi que des myélomes Ils sont aussi très employés dans la prévention des maladies squelettiques : maladie de Paget, ostéoporose chez la femme postménopausée ou l’ostéoporose cortico-induite
2 ÉVALUATION DU RISQUE La demi-vie intra-osseuse des bisphosphonates est de plus d’une dizaine d’années, aussi le risque de complication est à très long terme et pas encore totalement connu
Risque majeur • Ostéo-chimionécrose (OCN), surtout lors des prescriptions par voie IV
Risque modéré • Lors des prescriptions par voie per os, sans facteur de risque surajouté, le risque d’OCN est faible, mais non nul
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique (OCN) • Os à nu, nécrotique, jaunâtre, le plus souvent à la partie postérieure de la mandibule • Surinfection secondaire fréquente, liquide séro-purulent à la palpation qui est douloureuse • Limites floues • Examens complémentaires ► Orthopantomogramme : séquestre visible ► Frottis qui confirme la présence d’Actinomyces • Diagnostic différentiel ► Ostéo-radionécrose (notion d’irradiation) ► Métastase osseuse (biopsie confirme ou non) ► Ostéite infectieuse (répond favorablement aux antibiotiques) CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur • Lorsque l’OCN est déclarée, il n’est possible que de stabiliser la lésion et de lutter contre la douleur • On définit trois stades d’évolution : ► Stade 1 : exposition osseuse asymptomatique ► Stade 2 : exposition osseuse avec douleur, inflammation et infection environnante ► Stade 3 : exposition osseuse, douleur invalidante, infection, fractures spontanées, fistulisation 142
PATHOLOGIES INDUITES PAR LES THÉRAPEUTIQUES l
INFORMATION DU MALADE Il est plus que souhaitable de voir le malade avant la mise en œuvre d’un traitement par BP en IV afin de procéder à une mise en état buccal et l’informer de la nécessité d’un suivi rigoureux PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Si le traitement par BP en IV est déjà commencé, une antibiothérapie massive et longue est indiquée pour tout soin amenant une plaie muqueuse Il est inutile d’arrêter le traitement par BP LE JOUR DE L’INTERVENTION Dans l’hypothèse d’un traitement par BP en IV depuis plus de trois mois (malade asymptomatique ou au plus au stade 1) :
Conditions environnementales ► Asepsie et antisepsie rigoureuses ► Préférentiellement, en milieu hospitalier
Conditions opératoires • Adopter le même protocole que pour l’ostéo-radionécrose • Anesthésie locale ou locorégionale sans vasoconstricteur • Éviter les lambeaux de pleine épaisseur • Régularisation soigneuse de la crête • Utilisation éventuelle de bio-colle • Sutures le plus hermétique possible
Conseils au malade • Éviter tout traumatisme (surveillance attentive des prothèses)
Prescription postopératoire • Antibiothérapie massive et longue • Bains de bouche sans alcool SUIVI ET CONTRÔLE • Suivi de l’intervention jusqu’à cicatrisation complète • Suivi régulier (tous les quatre mois) du malade et prise en charge dès le moindre signe muqueux • Le danger d’OCN étant à long terme, les malades sous traitement BP nécessitent un suivi très régulier
4 REMARQUES Au stade 2 et plus encore au stade 3, il y a peu de solutions satisfaisantes Cependant, on peut : • Stabiliser la lésion (antibiothérapie) • Maîtriser la douleur (antalgiques niveau II, IIa, IIb au stade 2 et III au stade 3) • Éviter la surinfection (antibiothérapie, bains de bouche, hygiène) Au stade 3 avancé, on peut, en plus de ces soins : • Réduire les fractures pathologiques • Cureter les foyers chroniques et faire l’ablation des séquestres • Mettre en place une plaque de protection 143
DANGER
Surinfection
Conduite à tenir face à
CAT
Antibioprophylaxie
malade sous chimiothérapie anticancéreuse
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
La chimiothérapie détruit en grande partie les cellules tumorales mais aussi un certain nombre d’autres cellules, en particulier celles de la moelle osseuse
Risque majeur
Risque modéré
Risque infectieux induit par la neutropénie
Risque modéré • Ulcérations muqueuses pouvant se surinfecter • Xérostomie • Mucites, mycoses
Mise en état buccal rigoureuse avant traitement
Prise en charge des complications • Traitement symptomatique • Antimycosiques
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Avant la mise en œuvre du traitement : prendre connaissance des antimitotiques prescrits • En cours de traitement : ► Syndrome infectieux ► Ulcérations ovalaires, atones, parfois multiples
Le jour de l’intervention
Antibioprophylaxie Asepsie, antisepsie rigoureuses Sutures berge à berge
Suivi et contrôle
Suivi régulier en l’absence de complication Suivi hebdomadaire jusqu’à guérison en cas de complication
Remarques
Un foyer infectieux bucco-dentaire peut avoir des conséquences redoutables, voire engager le pronostic vital
145
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
malade sous chimiothérapie anticancéreuse 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La chimiothérapie a pour objectif de détruire les cellules tumorales en division (donc jeunes), disséminées dans l’organisme (action antimitotique) Mais la spécificité du traitement est médiocre, aussi les cellules non tumorales à renouvellement rapide sont, elles aussi, atteintes : cellules issues de la moelle osseuse (cellules sanguines) ou de la muqueuse digestive
2 ÉVALUATION DU RISQUE Risque majeur • Risque infectieux induit par la neutropénie qui peut devenir alarmant
Risque modéré • Ulcérations muqueuses (pouvant évoluer et se surinfecter) • Xérostomie • Mucites, mycoses
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Si le malade est adressé avant la mise en œuvre de la chimiothérapie • S’enquérir avec précision des conditions de ce traitement • En général : ► Cycles de 1 à 6 jours répétés toutes les 2 à 4 semaines ► Les grandes familles sont : les alkylants, les poisons du fuseau, les inhibiteurs des topo-isomérases, les antimétabolites ► Le plus souvent, les protocoles font appel à des associations Si le malade est adressé alors que la chimiothérapie est en cours à l’occasion d’une complication ► Syndrome infectieux qui peut être alarmant ► Ulcération muqueuses ovalaires, atones, peu douloureuses à fond jaunâtre caractéristiques de la neutropénie (souvent adénopathie associée) ► Prescrire une NFSPq CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Avant mise en œuvre du traitement Risque majeur • Suppression des foyers infectieux patents potentiels (de préférence 3 semaines avant le début du traitement) 146
PATHOLOGIES INDUITES PAR LES THÉRAPEUTIQUES l
En cours de traitement Risque majeur • Suppression du ou des foyers infectieux causes de la complication • Adapter la conduite aux résultats de la NFSPq : ► Si les érythrocytes, les leucocytes, les thrombocytes ont des valeurs supérieures à 80 % de la normale, il est possible avec une prescription antibiotique d’intervenir ► Si ces valeurs sont inférieures à 80 % des valeurs normales, il est préférable d’intervenir en milieu hospitalier avec les corrections préopératoires nécessaires INFORMATION DU MALADE Très souvent les malades ont des difficultés pour maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire. Il convient donc de proscrire les brossages violents, mais, au contraire, conseiller l’usage d’une brosse chirurgicale (7/100), des bains de bouche avec de la chlorhexidine diluée ou en tamponnement PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE • En fonction du contexte (voir NFSPq) • Antibioprophylaxie LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Conditions d’asepsie et d’antisepsie draconiennes
Conditions opératoires • Intervention la moins traumatisante possible • Prévoir tout ce qui est nécessaire pour enrayer un saignement per- ou postopératoire • Sutures berge à berge
Conseils au malade • Conseils d’hygiène (cf. supra Information du malade)
Prescription postopératoire • Maintenir la prescription antibiotique si possible jusqu’à cicatrisation SUIVI ET CONTRÔLE Tout au long du traitement par chimiothérapie, un suivi attentif est indispensable, même en l’absence de complication En présence de complication, un suivi hebdomadaire (au minimum) est indispensable jusqu’à guérison complète
4 REMARQUES Le chirurgien dentiste a toute sa place dans l’équipe thérapeutique en charge des patients sous chimiothérapie Un foyer infectieux bucco-dentaire peut avoir des conséquences redoutables, voire engager le pronostic vital 147
États physiologiques particuliers
l
Grossesse . . . . . . . . . . . . . . 151
149
DANGER
1er
trimestre : Avortement Risque teratogène
Conduite à tenir face à
CAT
1er
trimestre : Abstention 2e trimestre : Soins possibles
la grossesse
3e trimestre : Différer si possible
Ce qu’il faut retenir Pathologie
Évaluation du risque
Choix thérapeutiques
La grossesse n’est pas une pathologie, mais un état physiologique particulier
Risque majeur
Risque modéré
Risque mineur
1er trimestre • Risque d’avortement • Risque tératogène
• 8e et 9e mois, risque d’hypotension
• Entre les 3e et 7e mois
Réduire au minimum les actes indispensables
Si possible, différer les actes après l’accouchement
La plupart des soins classiques peuvent être effectués
GESTION DU CAS Consultation initiale
Observation clinique • Des manifestations transitoires sont à noter : gingivites, aphtes, épulis, caries dentaires, etc. Prescription • Le minimum indispensable • Des molécules éprouvées Ne pas prescrire : • Métronidazole, tétracyclines, barbituriques, acide acétylsalicylique • Anti-inflammatoires (AINS et AIS)
Le jour de l’intervention
Donner rendez-vous le matin ou en début d’après-midi Placer la patiente en position demi-assise, avec un coussin sous la fesse droite pour éviter la compression de la veine cave inférieure Utiliser un anesthésique avec adrénaline au 1/200 000 Limiter la prise de clichés radio (utiliser un tablier plombé pour la protection de la patiente)
Suivi et contrôle
Suivi régulier et rigoureux
Remarques
Les grossesses dites « à risque » ou « pathologiques » doivent être suivies et traitées en milieu hospitalier
151
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
Conduite à tenir face à
la grossesse 1 RAPPEL DE LA PATHOLOGIE La grossesse n’est pas une pathologie, mais un état physiologique transitoire. Cependant, de nombreuses modifications de l’état général conduisent à un ensemble de précautions adaptées à cet état particulier
2 ÉVALUATION DU RISQUE Les risques sont liés au stade d’évolution de la grossesse :
Risque majeur : le premier trimestre est le plus à risque • Risque d’avortement • Risque tératogène
Risque modéré • Les deux derniers mois ► Risque d’hypotension posturale ► Fatigue de la mère
Risque mineur • Entre le troisième et le septième mois ► Tous les soins peuvent être réalisés, hormis les interventions chirurgicales importantes
3 GESTION DU CAS CONSULTATION INITIALE
Observation clinique Certaines manifestations peuvent se rencontrer : • Gingivite (dite gravidique) qui se résorbe en grande partie grâce à une bonne hygiène • Épulis • Aphtes • Hyperesthésie dentinaire • Caries dentaires (de par la modification du pH) CHOIX THÉRAPEUTIQUES
Risque majeur : 1er trimestre • Réduire les actes au minimum indispensable
Risque modéré : 8e et 9 e mois • Dans la mesure du possible, différer les soins après l’accouchement
Risque mineur • Tous les soins classiques peuvent être réalisés. S’abstenir toutefois d’interventions chirurgicales lourdes
152
ÉTATS PHYSIOLOGIQUES PARTICULIERS l
INFORMATION DU MALADE Expliquer • pourquoi une bonne hygiène est indispensable • que beaucoup de manifestations ne sont que transitoires et donc que, souvent, il est préférable de s’abstenir de toute intervention qui se révélerait inutile par la suite PRESCRIPTION PRÉOPÉRATOIRE Le risque tératogène doit être pris en compte lors de toute prescription : • Ne prescrire que l’indispensable. Évaluer la balance bénéfice/risque • S’abstenir de prescrire toute nouvelle molécule • Les pénicillines et le paracétamol (sauf allergies) peuvent être prescrits Ne pas prescrire : • métronidazole • barbituriques (dépresseurs respiratoires) • acide acétylsalicylique (risque de saignement) • anti-inflammatoires (AINS et AIS) En résumé : Prescrire le moins possible et, en cas de nécessité, des molécules éprouvées LE JOUR DE L’INTERVENTION
Conditions environnementales • Prévoir un horaire où la patiente sera reposée (matin ou début d’après-midi) • Placer la patiente en position demi-assise avec un coussin sous la fesse droite afin d’éviter la compression de la veine cave inférieure (moyen mnémotechnique : la femme enceinte est mal à droite !)
Conditions opératoires • L’anesthésie générale est contre-indiquée (sauf cas très particuliers et exceptionnels) • L’anesthésie locale ou locorégionale est possible, mais en évitant un surdosage • L’emploi d’adrénaline au 1/200 000 est possible (injection lente après aspiration) • Réduire au minimum indispensable la prise de clichés radiologiques. Si nécessaire, faire porter un tablier plombé
Conseils à la patiente • En dehors des conseils classiques, lors du départ de la patiente, vérifier qu’elle se « sent bien ». Les malaises postopératoires sont fréquents
Prescription postopératoire • cf. supra Prescription préopératoire SUIVI ET CONTRÔLE • Un suivi régulier et rigoureux est indispensable
4 REMARQUES Bien que la grossesse soit un état physiologique, il existe des grossesses dites « à risque » ou « pathologiques ». Elles correspondent à des grossesses difficiles ou associées à des pathologies concomitantes La gestion de ces grossesses est compliquée, dangereuse et doit donc se faire en milieu hospitalier 153
7KLVSDJHLQWHQWLRQDOO\OHIWEODQN
LA TROUSSE D’URGENCE
l
La trousse d’urgence Ce chapitre a été rédigé en collaboration avec le Professeur Yvon ROCHE PU.PH Paris VII et le Docteur Michel LEGENS MCU.PH Brest
MÉDICAMENTS • Adrénaline
• Solutés glucosés à 30 %
• Atropine
• Oxygène
• Corticoïdes d’action rapide
• Dérivés nitrés
• Solutés de remplissage vasculaire
• Ventoline
• Glucagon
• Xanax®
• Valium®
MATÉRIEL • Oxygène (bouteille de 2 ou 5 litres) • Masques d’insufflation (plusieurs tailles) • Insufflateur manuel (BAVU : ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle) L’ensemble est souvent réuni dans une mallette prête à l’emploi
• Compresses • Antiseptique cutané
• Seringues et aiguilles (pour injections sous cutanées intra musculaires et intraveineuses) • Lecteur de glycémie capillaire (digitesteur) • Cathlon, ligne et poche de perfusion • Oxymètre de pouls • Tensiomètre automatique • Défibrillateur (semi-automatique ou automatique)
• Garrot(s)
155
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
ATROPINE Dénomination commune
Atropine
Dénomination industrielle
Atropine Aguettant®, Chibret®, Houdé®, Lavoisier®, Martinet®
Présentation
Ampoules injectables 1 mL dosées à : 0,25 – 0,50 – 1 mg Voies SC, IM, IV
Indication
Bradycardie vagale ( < 50 cps/min )
UTILISATION Mode d’action
Parasympathicolytique (antagoniste du système vagal)
Emploi
Par voie IV 1 mg chez l’adulte Par voie sublinguale 0,5 mg (patient conscient)
Suivi du malade
Effets secondaires : dilatation pupillaire, troubles de l’accommodation imposent que le patient soit accompagné lors de son retour chez lui (obligation médico-légale)
Contre-indications
• Glaucome (à angle fermé) À relativiser par rapport à l’urgence • Insuffisance coronarienne • Syndrome prostatique
Remarque
Par voie sous-cutanée, la dose utilisée ne doit pas être inférieure à 0,5 mg
ADRÉNALINE Dénomination commune
Adrénaline
Dénomination industrielle
Adrénaline Aguettant® 0,025 % – 0,05 % – 0,1 %
Présentation
Ampoules injectables 1 mL dosées à : 0,25 – 0,50 – 1 mg Voies SC, IM, IV
Indication
Choc anaphylactique
UTILISATION
156
Mode d’action
Sympathicomimétique entraînant une vasoconstriction réduisant les effets de la vasodilatation liée au choc anaphylactique
Emploi
Par voie SC en général, 1 mg à renouveler si nécessaire trois minutes après la première injection
Suivi du malade
Par l’équipe médicale des services d’urgence
Contre-indications
À relativiser par rapport à l’urgence • Insuffisance coronarienne • Troubles du rythme • Myocardiopathie obstructive • Médication en cours tonicardiaque
Remarque
Présentation intéressante en autoinjecteur • Injection intramusculaire, au travers du vêtement si nécessaire avec une seringue prête à l’emploi et prédosée • Deux formes : - Adulte dosée à 0,3 mg - Enfant dosée à 0,15 mg Anapen® (épinéphrine) laboratoire Lincoln Medical
LA TROUSSE D’URGENCE
l
CORTICOÏDES D’ACTION RAPIDE Dénomination commune
Bétaméthasone, Méthylprednisolone
Dénomination industrielle
Célestène®
Présentation
Bétaméthasone : • Ampoules de 2 mL dosées à 8 mg Solumédrol : • Ampoules de 2 mL dosées à 20, 40, 120 mg de poudre lyophilisée
Indication
• Choc anaphylactique grave, en complément de la thérapeutique symptomatique (adrénaline, remplissage vasculaire) • Réaction allergique locorégionale
UTILISATION Mode d’action
Hormone glucocorticoïde du cortex surrénal, vasoconstrictrice et antihistaminique
Emploi
Injection intraveineuse de préférence à IM
Suivi du malade
Par l’équipe médicale des services d’urgence
Contre-indications
Pas de contre-indication dans le cadre de l’urgence (posologie de courte durée) En urgence, seule la voie intraveineuse permet une action suffisamment rapide
Remarque
SOLUTÉS DE REMPLISSAGE VASCULAIRE Dénomination commune
Solutés macromoléculaires
Dénomination industrielle
Plasmion®, Voluven®
Présentation
Poches en général de 500 mL
Indication
Collapsus, état de choc, hémorragie cataclysmique
UTILISATION Mode d’action
Substitution d’un liquide neutre à la perte volumique
Emploi
Exclusivement en perfusion intraveineuse
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence
Contre-indications
Pas de contre-indications dans le cadre de l’urgence
Remarque
En médecine d’urgence les contraintes liées à l’emploi des dérivés sanguins ont entraîné l’utilisation des solutés synthétiques (surtout macromoléculaires)
157
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
GLUCAGON Dénomination commune
Glucagon
Dénomination industrielle
GlucaGen®
Présentation
Ampoule de 2,5 mL pour préparation extemporanée : • Poudre lyophilisée 1 mg • Eau distillée 2,5 mL • Conservation à 4 °C, péremption rapide
Indication
Crise hypoglycémique sévère, coma hypoglycémique
UTILISATION Mode d’action
Hormone hyperglycémiante
Emploi
En IM, IV, SC Cette polyvalence en fait tout l’intérêt : • Une injection IM dès les premiers symptômes d’agitation du malade • À renouveler 20 minutes après si besoin est
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence : • Vérifier la glycémie à l’aide du digitesteur
Contre-indications
Pas de contre-indication dans ces circonstances : • Face à un coma diabétique non identifié, il est préférable de « resucrer » Seul, le coma hypoglycémique engage le pronostic vital Ne pas utiliser dans les comas imputables à l’alcool
Remarque
SOLUTÉS GLUCOSÉS À 30 % Dénomination commune
Glucose
Dénomination industrielle
Solutés à 30 % : Aguettant, Dubernard, Flandres, Lavoisier
Présentation
Ampoules de 10 mL dosées à 3 g de glucose Ampoules de 20 mL dosées à 6 g de glucose
Indication
Crise hypoglycémique sévère, coma hypoglycémique
UTILISATION Mode d’action
Apport nutritif et énergétique indispensable au métabolisme cellulaire
Emploi
Exclusivement en IV
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence : • Vérifier la glycémie à l’aide du digitesteur
Contre-indications
Pas de contre-indication dans ces circonstances : • Face à un coma diabétique non identifié, il est préférable de « resucrer » : seul le coma hypoglycémique engage le pronostic vital L’injection intramusculaire ou sous-cutanée peut engendrer une nécrose tissulaire
Remarque
158
LA TROUSSE D’URGENCE
l
OXYGÈNE Dénomination commune
Oxygène
Dénomination industrielle
Oxygène médical
Présentation
Bouteilles de 2 à 20 L, munies d’un manodétendeur et d’un débitmètre
Indication
Toutes situations de détresse respiratoire ou circulatoire
UTILISATION Mode d’action
Indispensable au métabolisme cellulaire
Emploi
Sauf cas particulier, inhalation au masque avec un débit de 5 à 15 L/min
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence
Contre-indications
Pas de contre-indication dans le cadre de l’urgence et de la courte durée d’administration Le détendeur et le débitmètre sont soumis à une date de péremption Ne jamais graisser le détendeur car risque d’explosion
Remarque
DÉRIVÉS NITRÉS Dénomination commune
Trinitrine
Dénomination industrielle
Natispray® fort 0,30 mg
Présentation
Flacon pressurisé
Indication
Crises d’angor
UTILISATION Mode d’action
Vasodilatation coronaire
Emploi
Voie sublinguale par inhalation : • Embout le plus près possible de la bouche • Pulvérisation sublinguale • À renouveler après 2 à 3 minutes si besoin est
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence
Contre-indications
Hypotension inférieure à 100 mm Effets secondaires : • Chute tensionnelle La trinitrine étant vasodilatatrice, le malade doit être en position demi-assise et ne doit pas être hypotendu (Pas > 100 mmHg) au risque d’aggraver son état
Remarque
159
l L’ODONTOLOGISTE FACE À : ASTHME, CIRRHOSE, DIABÈTE... CONDUITES À TENIR
VENTOLINE Dénomination commune
Salbutamol
Dénomination industrielle
Ventoline®
Présentation
Aérosol (il existe une forme de Ventoline® en nébulisat)
Indication
Crise d’asthme État de mal asthmatique BPCO (Broncho-Pneumopathie-Chronique-Obstructive)
UTILISATION Mode d’action
Bronchodilatateur bêta 2
Emploi
• 1 à 2 inhalations répétées 1 à 2 fois • L’inhalation doit se faire au cours d’une respiration profonde, l’embout bien inséré dans la bouche, la cartouche dirigée vers le haut À renouveler quelques minutes plus tard
Suivi du malade
Sans amélioration significative, par l’équipe des secours d’urgence
Contre-indications
Pas de contre-indication dans le cadre de l’urgence Effets indésirables : • trémulation des extrémités • tachycardie La durée d’action est de 6 h environ
Remarque
VALIUM Dénomination commune
Diazépam
Dénomination industrielle
Valium Roche®
Présentation
Ampoules de 2 mL dosées à 10 mg
Indication
Crise convulsive prolongée
UTILISATION Mode d’action
Action sur les récepteurs spécifiques du système nerveux central
Emploi
En IM : • Injection de 5 à 10 mg en une fois En IV : • L’effet dépresseur respiratoire impose de disposer du matériel de ventilation assistée Chez l’enfant : • En IM 0,5 mg/kg avec un maximum de 10 mg
Suivi du malade
Par l’équipe des secours d’urgence : • Dépression cardio-respiratoire • Troubles de la conscience • Hypotonie musculaire
Contre-indications
Insuffisance respiratoire grave Sujet âgé (hypersensibilité) Le valium n’est pas un traitement au long cours de l’épilepsie
Remarque
160
LA TROUSSE D’URGENCE
l
XANAX Dénomination commune
Alprazolam
Dénomination industrielle
Xanax®
Présentation
Comprimés dosés à 1 mg
Indication
Manifestations anxieuses sévères
UTILISATION Mode d’action
Agit sur les récepteurs du système nerveux central
Emploi
Voie sublinguale
Suivi du malade
Effets indésirables : • Amnésie • Troubles psychomoteurs • Réaction paradoxale • Dépression respiratoire • Hypotonie musculaire
Contre-indications
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Remarque
L’emploi inconsidéré du Xanax® peut aggraver un état dépressif sous-jacent Conduite de véhicule interdite
Hyper-sensibilité aux diazépines Insuffisance respiratoire sévère Insuffisance hépatique sévère Myasthénie Intolérance au glucose, galactose (excipient)
La composition de cette trousse d’urgence est donnée à titre indicatif et ne constitue pas un document légal. Des recommandations on été publiées dans la revue de la SFMbCb (Société Française de Médecine buccale et Chirurgie buccale) : MbCb 2007 ; 13 (1) ; MbCb 2000 ; 6 (1)
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