F. Dien er, G. Reeb
Analyse Non Standard Collection Enseignem�nt dt·s scienas
HERMANN
ê ÉDITEURS
DE
SCIENCES ET DES
ARTS
Collection Enseignement des sciences 1.
Henri Cartan
3.
Laurent Schwartz
Théorie élém. des fonctions analytiques Méthodes math. sciences physiques
5. Roger Godement
Cours d'algèbre
7.
L'enseignement de la géométrie
Gustave Choquet
11. Laurent Schwartz
Analyse. Topologie générale
12. Jean Kuntzmann
Méthodes numériques
13. Pierre-Jean Laurent
Approximation et optimisation
14. Paul Malliavin
Géométrie différentielle intrinsèque
16. Cl. Cohen-Tannoudji et al. Mécanique quantique. 2 volumes 17. F rançois Chapeville et al.
Biochimie
20. Jean-Pierre Lafon
Les formalismes fonda. de l'algèbre comm.
24. Jean-Pierre Lafon
Algèbre commutative
25. Jean Bussac, Paul Reuss
Traité de neutronique
26. Max Bausset
Dynamiques
28. Luc Valentin
Physique subatomique II
29. Luc Valentin
L'univers mécanique
30. Pierre Laszlo
Cours de chimie organique
31. Michel Sakarovitch
Optimisation. Graphes et programmation
32. Michel Sakarovitch
Optimisation. Programmation discrète
33. Pierre Bergé et al.
L'ordre dans le chaos
34. Jean-Paul Larpent et al.
Eléments de microbiologie
35. M. Blanchard-Desce et al.
Chimie organique expérimentale
36. Ch. Vidal;:H. 4marchand La réaction créatrice 37. Bernard Diu et al.
Eléments de physique statistique
38. Jacques Baranger et al.
Analyse numérique
39. Luc Valentin
Noyaux et particules. Modèles et symétries
40. F. Diener, G. Reeb
Analyse Non Standard
Francine Diener, Georges Reeb
ANALYSE NON STANDARD
-HERMANN
ê ÉDITEURS DES SCIENCES ET DES ARTS
FRANCINE DIENER, professeur à l'université de Nice, anime une équipe d'analyse non standard à l'université Paris VII : elle travaille sur l'analyse non standard depuis 1976. GEORGES REEB, professeur émérite à l'université Louis Pasteur de Srasbourg, est l'un des fondateurs de la méthode l'analyse non standard.
ISBN 2 7056 6109 e
J
1989,HERMANN, ÉDITEURS DES SCIENCES ET DES ARTS 293 rue Lecourbe, 75015 Paris Tous droits de reproduction, même fragmentaire, sous quelque forme que ce soit,
y compris photographie, photocopie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, réservés pour tous pays.
Sommaire
1
2
Avant propos
3
Introduction
5
Le principe de transfert Le principe et ses corollaires . Applications à l'analyse élémentaire Exercices et problèmes .
7
1.1 1.2 1.3
0
•
•
•
0
12 20
0
Le principe d'idéalisation Le principe et ses corollaires . Applications à l'analyse élémentaire Exercices et problèmes . . .
25
Le principe de standardisation Le principe et ses corollaires . Applications à l'analyse élémentaire Intégrale de Lebesgue Espaces métriques . . Exercices et problèmes
33
2.1 2.2 2.3 3
0
7
25 28 30
.
3.1 3.2 3.3 3.4 3.5
33 38 41 45 48
4 Ensembles externes 4.1 Définitions et principe de Cauchy 4.2 Espaces topologiques . 4.3 Ombre d'un ensemble 4.4 Exercices et problèmes 5
51
51 59 61 64
Principes de permanence Halos et galaxies Principes de permanence . . . . . . .. 5.3 Quelques propriétés syntaxiques de IST 5.4 Applications . . .. . . 5.5 Exercices et problèmes . . . . .
. 5.1 5.2
•
•
•
0
•
•
0
•
0
0
•
•
•
.
.
.
.
.
.
71 ïl 74 77 80
87
6
.
.
1
93 93 96 100 103
S- Con t inu it é
61 6.2 6.3 64 6.5
Définitions et exemples . . . Théorème de l'ombre continue . . Applications à l'analyse classique A propos des distributions . Exercices et problèmes . . . . .
.
.
.
106
.
111 111 114 119
S- Dérivabilité . 7.1 Définitions et propriétés 7.2 Changements d'échelles . . . . 7.3 Le théorème de l 'ombre dérivable 7.4 Application au calcul différentiel 7.5 Exercices et problèmes . . . . .
.
.
.
.
.
8
131 131 137 140 143
Equations différentielles . . . 8.1 Existence des solutions . . . . 8.2 Le lemme de l'ombre courte . 8.3 Equations différentielles vues à la loupe . . 8.4 Exercices et problèmes . .
.
.
.
.
.
9
122 127
.
.
9.4 9.5 96 .
9 7 9.8 .
.
.
.
.
.
etc . ne rem p lis sent pas N 151 Les entiers naïfs de N 151 Le principe d'induction 153 Objets { naïfs ) de IST . . 153 Un tableau concernant ZFC 155 Discussion des cases faciles du tableaux 156 La case (F ,f) : conflit aigu . . . . . . . 157 Les cases {F,f' ) , { T,f) , { T,v ) . . .... ... . ... . . . . . .. 158 En guise de conclusion 158
0, 1, 2,
91 9.2 9.3
.
.
.
.
.
.
A Corrigés des exercices
A.1 Exercices du A . 2 Exercices du A.3 Exercices du A . 4 Exercices du A.5 Exercices du A 6 Exercices du A.7 Exercices du A.8 Exercices du .
chapitre 1 . chapitre 2 . chapitre 3 . chapitre 4 . chapitre 5 . chapitre 6 . chapitre 7 . chapitre 8 .
.
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.
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.
.
.
159 15 9 16 2
164 168 173
178 182 184
Bibliographie
191
Index
193
Avant propos F. Diener
Le début de notre aventure non standard remonte à la fin des années 60 lorsque Reeb acquit, à la lecture du livre de Abraham Robinson [18] la con viction que ce nouveau calcul infinitésimal avait un grand avenir devant lui. Dans les années qui ont suivi, s'est progressivement développé à Strasbourg, Mulhouse et Oran, où je me trouvais alors, un grand mouvement non standard. Dans l'enthousiasme de ces premières années est né le livre Lutz et Goze [12], malheureusement épuisé aujourd'hui. La parution en 1977 de l'article de Edouard Nelson [13] fut comme une révélation pour nous. En effet nous nous étions éloignés petit à petit du discours robinsonnien et Nelson nous offrait un formalisme non standard étonnamment conforme à notre pratique. Nous l'avons adopté aussitôt et jusqu'à ce jour nous lui sommes restés fidèles, pour l'essentiel. Ce livre en est tout entier imprégné. C'est à la suite de la publication d'un exposé d'initiation à l'analyse non standard fait par Reeb devant les Professeurs de Mathématique de l'APMEP [15] qu'est née l'idée d'écrire un livre consacré à ce sujet. Un cours polycopié de 3e cycle, que j'ai donné à l'Université d'Oran et qui a été publié à Alger en 1983 [5], nous a servi de fil directeur pour sa rédaction. Nous avons voulu présenter l'analyse non standard exactement comme nous la pratiquons nous même et il n'est donc pas étonnant que cet ouvrage ait largement profité des idées d'énoncés, de définitions, d'exemples de tous ceux qui travaillent dans notre équipe et dans son entourage. Un grand merci en particulier à Bebbouchi, Benoit, Van den Berg, Callot, Marc Diener, Goze, Harthong, Lutz, Reveilles, Sari, Troesch, Urlacher, et Wallet.
3
Introduction L'analyse non standard est devenue auj ourd'hui, en dépit de son nom, un outil mathématique parmi d'autres, utilisé par un nombre important de mathémati ciens et d'utilisateurs des mathématiques. Des résultats nouveaux dans des domaines très variés, de la théorie des probabilités à celle des équations diffé rentielles, en passant par 1 'algèbre mais aussi la physique ou l'économie math ématique, ont été obtenus·par des méthodes non standard. .
Cependant l'analyse non standar d reste encore mal connue, en raison peut être de sa nouveauté ; elle a pourtant plus de vingt ans ! Parmi les hésitations de ceux qui voudraient l'apprendre figurent quelques idées reçues qui n'ont plus de raison d'être aujourd'hui. La première est que l'analyse non standard nécessiterait une connaissance approfondie de la logique et des fondements des mathématiques (que bien des utilisateurs des mathématiques ne possèdent pas ). Il est vrai que l'analyse non standard est effectivement née des découvertes des logiciens du début du siècle et qu'il lui a fallu, à ses début, justifier ses fondements pour acquérir droit de cité. Mais aujourd'hui des préliminaires de iogique ne sont pas plus né cessaires à un cours d'analyse non standard qu à un cours de mathématiques en général. Celui qui connaît bien la théorie a.xiomatique (standard) des ensembles, ZFC, pourra la comparer avec la théorie non standard IST, celui qui la connaît mal utilisera seulement les axiomes de la théorie non standard, comme des principes ou des règles, comme le collégien qui utilise le principe de récurrence de ZFC. '
Une seconde idée reçue est que pour apprendre l'analyse non standard il faudrait remettre en cause les méthodes mathématiques que l'on utilisait jusque là, abandonner quelques unes de ses convictions. Nous espérons montrer dans ce livre que ce point de vue est erroné. L'analyse non standard n'est pas en dehors des mathématiques classiques, encore moins en conflit avec elles. Elle en est 1 'un des aspects et s'y i ntè gr e parfaitement. En l'adoptant, on ne doit abandonner aucun de ses modes de raisonnements favoris : si l'on est géomètre, on reste géomètre ; si 1 'on est physicien, on reste physicien. On ac quiert seulement des possibilités nouvelles qui viennent s ajouter à ses instruments habituels en leur donnant une nouvelle force. '
Un seul pas est à franchir dès les premières pages de ce livre : il convient que tous les ensembles infinis, N, R, C{R, R) . . , possèdent
d'a.rcerter l'idée
.
5
à la fois des éléments standard et des éléments non standard. Intuitivement les éléments standard sont ceux que l'on p eut définir classiquement de façon unique, 1, 2, 1000, .../2, e, sin x .. , ceux que l 'on peut " nommer", et les non standard tous les autres. Cette idée simple conduit d 'emblée au coeur de l'analyse non standard, aux ensembles internes et externes en particulier, et il convient d'apprendre à manipuler en toute sécurité ces nouveaux concepts. .
Pour cela nous disposons d'un certain nombre de règles. Dans l'axiomatique de la théorie des ensembles dans laquelle nous nous plaçons , introduite par E. Nelson et notée IST, il y a, en plus des règles habituelles qui restent toutes vala bles, trois principes de base, le tran.sfert, l'idéalisation et la standardisation. Au delà de ces trois principes, il convient de s'initier aux principes de permanence, celui de Cauchy et celui de Fehrele en particulier car c'est au travers d'eux que la méthode trouve sa véritable puissance. Comme souvent en Mathématiques, le moyen le plus rapide et le plus sûr pour apprendre à utiliser de nouvelles méthodes est la manipulation purement formelle et "mécanique", de règles de déduction entre formules. Cela permet de distinguer sans peine ce qui est licite de ce qui ne l'est pas, en attend ant que les automatismes d 'autocontrôle soient acquis. D'où le côté ''formaliste" du début de ce livre qui p araîtra. peut-être un peu rébarbatif à certains. Nous espérons avoir limité les lourdeurs de cette "langue de bois" par la présence de nombreux commentaires et d'exercices variés pour lesquels nous proposons des éléments de solutions en fin d'ouvrage. Nous nous adressons d ans ce livre à un lecteur ayant déjà utilisél. des mathé matiques d'un niveau de première ou deuxième année de maîtrise scientifique à l'université. Pour que l 'apprentissage des méthodes non standard puissent se faire sans rupture avec sa pratique antérieure, nous ne nous référons, à dessin , qu'à des questions de mathématiques élémentaires, déjà connues de lui proba blement. Comme professeur de mathématiques , en activité ou en formation, il y trouvera ainsi facilement matière à réflexion sur son enseignement ; il cons tatera que l 'évolution se situe plus au niveau de l'idée qu'il s'en fait qu'au niveau du contenu lui-même. Comme chercheur , mathématicien, économiste , physicien, ...il pourra tenter d'intégrer ces méthodes nouvelles à des problèmes plus spécialisés le concernant. Parions qu'il se préparera alors de belles surprises et trouvailles.
6
Chapitre 1
Le principe de transfert La principale nouveauté apportée par l'analyse non standard est la possibilité de distinguer p armi les obj ets màthématiques usuels (nombres, fonctions ... ) certains que l'on appelle standard1 et d'autres que l' o n appelle non standard. Formellement ce tt e possibilité nouvelle se traduit par le fait qu'on ajoute au lan gage usuel un mot nouveau, le mot "standard". Nous emploirons l'abréviation st(x) p our in di quer que x est standard. Le di scours non standard comporte donc à la fois des énoncés qui p euvent s 'ex primer avec le langage usuel (c'est-à-dire sans faire usage du mot nouveau) qu'on appelle des énoncés internes et à la fois des énoncés externes. De même l'univers non standard contient à la fois les ensembles de la mathématique usuelle appelés ensembles internes (parmi lesquels certains sont standard et d' au tres non standard) et à la fois des " ensemb le s" nouveaux ou ensembles externes. Ces objets externes (énoncés ou ensembles) seront introduits progr essive ment aux chapi tres 3 et 4. Dans ce premier chapitre et dans le suivant, les ensembles notés t, x, . . . et les formules notées F(x), F(x, t), . . . sont in ternes.
1.1
Le principe et ses corollaires
Nous utiliserons les no tati ons sui vantes :
\f'tx F(x) co mme abréviation de \lx [st(x)::::} F(x)] 3'tx F(x) comme abréviation de 3:c [st(:c) et F(x)]
1
A noter que cet
adjectif est
invariable.
7
CHAPITRE 1.
8
LE PRINCIPE DE TRANSFERT
Nous avons également besoin de la notion de formule2 standard : on dit qu'une formule interne ( c'est-à-dire une formule qui peut s'écrire sans utiliser le mot standard ni aucun de ses dérivés ) est une formule standard si toutes les constantes de cette formule sont standard ; et on dit qu'elle n'est pas une formule standard si elle contient au moins une constante non standard . Nous verrons plus loin comment distinguer en pratique les unes des autres. Dès à présent, il est clair que les axiomes usuels des mathématiques (ZFC) sont des formules standard puisqu'ils sont internes et ne comportent aucune constante.
Principe 1 . 1.1 (Principe de transfe rt (fa ible ) ) Pour toute formule standard F(:r) ne comportant aucune autre variable lib� que
:r,
on a l'énoncé suivant :
de même (énoncé équivalent) :
3z F(:r)
=>
3'tz F(:r).
Nous allons nous servir de ce principe pour montrer que certains ensembles sont standard, et tout d'abord le plus simple d'entre eux : 0. The orème 1.1 .1 L'ensemble vide est un ensemble standard.
L'ensemble vide est défini par le premier axiome de ZFC qui
Pre uve s'écrit :
3:r ['v'y (y � :r)] .
La formule entre crochets est standard (interne, sans constante) et ne contient pas d'autre variable libre que z (y est une variable liée) . Donc, par transfert on a: 3'tzo ['v'y (y�zo)). Mais 0 est unique ( en vertu du deuxième axiome de ZFC, l'axiome d'extention ) , 0 donc nécessairement zo = 0. Cor�llaire 1 . 1 . 1 Les entiers 0, 1, 2, 3 sont standard. 2Nous employons ici le terme de formule dans le sens habituellement utilisé en mathé matiques : assemblage de symboles, respectant les règles syntaxiques usuelles, tels que des
variables (.2;,t,
• . .
)
,
)
( 3, V, ... ) , (0, 1, 2, .. ; N; R; sin; ... ) symbole (st). A prop os des "formules
des connecteurs logiques ( :::}, et, ou, non , des quantificateurs
l'égalité, l'appartenance
(E),
des constantes mathématiques
auxquel il convient d 'aj ou ter à présent le nouveau
.
standard" voir auss i la remarque à la fin du chapitre.
3Une variable es t dite libre si elle n'apparaît pas dans le champ d'un quantificateur, liée sinon . Par exemple, dans la formule [Vy > 0 x � 0:::} xy � 0], x est libre et y est liée.
1.1. LE PRINCIPE ET SES COROLLAIRES
9
Preuve : En se souvenant de leur définition (0 = 0, 1 = {0}, 2 = {0, {0} }, 3 = {0, {0, {0}}} ), on voit que ces entiers sont définis au moyen de 0 et de quelques axiomes de ZFC qui sont des formules standard, d'où le corollaire.D
Pour les mêmes raisons, il découle du théorème que 4, 5, 6, . . . , 1000, 1010, N, Z, Q, R, ""• e, sin , ... sont des objets standard. Dans chaque cas, il suffit de s'assurer que la définition de l'objet s'exprime au moyen d'une formule standard, n'utilisant que la constante 0 et qu'il est unique. On retiendra donc la règle suivante : Règle 1.1.1 Tous les objets spécifiques des mathématiques classiques sont standard.
On notera qu'il n'en résulte nullement que tous les objets sont standard. En particulier, l'ensemble N des entiers naturels est standard mais il contient des éléments non standard, dits "illimités", comme nous le verrons ci-dessous. Ex ercice : La formule O a fonction sinx est continue au point 0] est-elle standard ? Même question pour la formule [ la fonction sinx est bornée par M].
Lorsqu'on veut appliquer, dans des situations concrètes, le principe du transfert (faible ) énoncé ci-dessus, on s'aperçoit qu 'il mérite d'être reformulé dans un contexte légèrement plus général, comme l'indique l'exemple suivant : Soient A et B deux ensembles standard. Pour montrer que A est contenu d ans B il suffit de montrer que tout élément standard de A appartient à B. En effet
V '1x x [ E A.:::::} xE B] implique par transfert Vx [xE A:::::} xE B]. Ce raisonnement , qui est tout à fait correct, mérite cependant la critique suivante : dans une telle formule A et B ne sont pas, en fait, des constantes mais des variables libres ou paramètres qui, dans l'énoncé complet envisagé , apparaissent dans le champ des quantificateurs V ' ' A et V'' B :
B]. V '' A V'tB V 'tx [xE A::::xE :}
On adoptera, par la suite , un principe de transfert un peu plus général : Principe 1.1.2 (Principe de tra nsfert (général)) Pour toute formule standard F(x,t1, ,tn) n'ayant pas d'autres variables libres que x, t 1, , tn, on a 1 'énoncé suivant : • • •
. • •
V'ttt,t2,···•tn [V 'tx F(x,tl,···•tn)::::V:} x F(x,tl,···•tn)) de même (énoncé équivalent) : V 'ttt,t2,···1tn [ 3x F(x,tt,···•tn):::::} 3 'tx F(x,tt,···•tn)].
CHAPITRE 1. LE PRINCIPE DE TRANSFERT
10 Exe mple s: 1.
Deux ensembles standard sont égaux si et seulement s'ils ont mêmes élé ments standard. Pre uve : => <=
Evidente Soient x et y deux ensembles standard ayant mêmes éléments stan dard. On a: V-' z (z Ex<::> z Ey). La formule entre parenthèses est standard puisque, par hypothèse, z et y sont standard. Donc, par transfert, on a : Vz (z Ex<=> z Ey). D'où
x= Y 0
2. Une fonction standard est continue tout point standard.
si
et seulement si elle est continue en
Preuve : => <=
Evidente Soit f une fonction standard telle que : y.tz. [/est continue au point x].
La propriété entre crochets étant standard, on a, par transfert :
Vz [/est continue au point x]. 0
3. Une fonction standard prend des valeurs standard aux points standard. Pre uve : Soit f une fonction standard. On a Vz 3y [y= /(z)]
et donc :
y•tz 3y [y= f (x )]
.
La propriété entre crochets étant standard, on a par transfert, y•tx 3•ty [y= f (x)]
.
0
1.1. LE PRINCIPE ET SES COROLLAIRES
11
4. Tout sous-ensemble standard et borné de R est borné par un standard. Preuve
:
Soit A
C
R un ensemble standard tel que :
3M M [ est un majorant de A] La propriété entre crocliets étant standard, on a, par transfert :
3.t M [M est un majorant de A]. 0
Remarque: Ces exemples montrent que les applications usuelles du principe de transfert sont essentiellement de deux sortes : •
La première (exemples 1 et ·2) consiste en une relativisation des énoncés que l'on veut montrer à des objets standard (i.e., pour montrer que V:r: . . . , il suffit de montrer que y•t :r: ) • • •
•
•
La seconde (exemples 3 et 4), qui utilise le second énoncé du transfert, assure que l'existence d'un objet satisfaisant une propriété standard en traine l'existence d'un objet standard satisfaisant la propriété, d'où il découle, si l'objet est unique,le fait qu'il soit standard.
Exercices: a) Montrer que deux fonctions standard sont égales si et seulement si elles coïncident aux points standard. b) Montrer qu'un ensemble standard non vide contient au moins un élément standard. Commentaire : IST, une nouvelle théorie des ensembles. Le principe du transfert (faible ou général), tout comme les deux autres principes d'idéalisation et de standardisation qui seront étudiéS aux chapitres suivants, ne feront pas l'objet d'une démonstration : nous nous proposons, dans ce livre, d'apprendre à les manipuler, d'en étudier les conséquences, tout comme on apprend les règles du calcul ensembliste ou le principe de récurrence lorsque l'on débute en mathématiques. Ces trois principes, que nous présentons ici comme des règles gouvernant notre pratique non standard, n'ont cependant pas été introduit au hasard : ils sont les ingrédients originaux d'une nouvelle théorie axiomatique des ensembles, proposée par Nelson (13] appelée Internai Set Theory (IST). La théorie IST est probablement la formalisation la plus fidèle des mathématiques non standard que nous présentons ici.
12
CHAPITRE 1.
LE PRINCIPE DE TRANSFERT
La théorie IST peut être décrite de la façon suivante : on considère la théorie classique ZFC (Zermelo, Fraenkel et l'axiome du choix) à laquelle se rattache la majorité des mathématiciens aujourd'hui, on ajoute au langage un prédicat unaire indéfini noté st (E est également un prédicat (binaire) indéfini) , enfin on ajoute aux huit axiomes de ZFC trois axiomes supplémentaires, le transfert, l'idéalisation et la standardisation. On obtient ainsi une nouvelle théorie axiomatique des ensembles. Nelson a montré que IST est une extension conservative de ZFC c'est-à-dire qu'elle n'est pas contradictoire, pourvu que ZFC ne le soit pas, et que toute formule de ZFC est vraie dans IST si et seulement si elle est vraie dans ZFC. Résumons cela au travers des 2 règles suivantes : Règle 1.1.2 Tous les théorèmes classiques restent vrais et en particulier il n'est nécessaire d'en redémontrer aucun (par exemple, N satisfait toujours l'axiome de récurrence, R est toujours archimédien, ... ) . Règle 1.1.3 Tout résultat nouveau démontré à l'aide des principes de IST ou de leurs conséquences qui peut s'exprimer en termes classiques (c'est-à-dire qui est un énoncé interne) , est automatiquement vrai, en ce sens qu'il en existe nécessairement une preuve ne faisant pas usage des nouveaux p rin c ipes .
1.2
Applications à l'analyse élémentaire
Pour appliquer le principe du transfert à quelques exemples d'analyse élémen taire, il nous faut faire connaissance avec les nombres non standard. Définition : Nous avons dit plus haut qu 'il existe des entiers non standard et nous ver rons au chapitre suivant que cette existence découle du principe d'idéalisation. Ces entiers sont appellés illimités parcè qu !ils ont la propriété suivante (qui découle également du principe d'idéalisation) : •
Un entier est illimité s 'il est supérieur à tout entier standard. Dans R,on distingue plusieurs sortes de nombres standard ou non stan dard :
•
Un réel est illimité si sa valeur absolue est supérieure dard.
•
Un réel est limité si sa valeur absolue est infér-ieure à un entier standard au moms.
•
Un réel est infinitésimal si sa valeur absolue est inférieure à tout réel standard strictement positif.
•
Un réel est appréciable s'il est limité et non infinitésimal.
•
Deux réels sont équit1alents si leur différence est infinitésimale.
à
tout entier stan
APPLICATIONS À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
1.2. •
13
Deux réels sont asymptotiques si leur rapport est équivalent à 1.
Nota tions : On emploie les notations suivantes :
� y pour ;r; est équivalent à
ou
est infinitésimal
•
;r;
•
;r;
•
lzl � oo ou z � +oo pour z est illimité ou z est illimité et positif
•
lzl � oo ou z < +oo pour ;r; est limité ou
•
z -
�
y
y
y
;r;- y
pour ;r; est inférieur et non équivalent à
z
y
est limité ou négatif
pour ;r; et y sont asymptotiques.
Règle 1.2.1 Les nombres non standard vérifient toutes les règles de calcul auzquelles on s'attend. En voici quelques une que l'on pourra montrer, à titre d'e:r:ercice : Pour a et réels limités, a 'ft. 0, e et 7J infinitésimauz, w réel illimité
b
a.e�o €.7] � 0 e+TJ�o a+e�a a+w� oo a.w� oo afw� 0 la + � oo labl � oo
bi
Montrons par exemple que la somme de deux infinitésimaux est infinité simale : soient e et 7J deux infinitésimaux ; soit r > 0 standard. Comme r/2 est également standard (exemple 3 ci-dessus), il majore lei et ITJI et donc r = r/2 + r/2 majore le+ 7JI·
b
Ex ercice : Montrer que si a et sont standard, alors a � 0 Ç:> a = 0, et a < Ç:> a < Montrer que la somme de n infinitésimaux est infinitésimale pourvu que n soit standard.
b
b.
Voici quelques propriétés très utiles : Proprié té s : Soient n E N limité, w E N éventuellement illimité, et pour tout i = 1, .. . , n ou w , ai, bi > 0, � 0 des réels.
êi
Proprié té 1 : Si ;r; et y sont appréciables, alors faux si ;r; et y ne sont pas appréciables ). Proprié té 2 :
"'
Si Proprié té 3 :
Lbi � i:O
;r;
"'
oo
, alors
�y
�
z
:L:biêi �o. i=O
-
y
(mais c'est
14
CHAPITRE 1.
LE PRINCIPE DE TRANSFERT
= 1, ... ,w, a; - b;
Propriété 4 : Si pour tout i
"'
alors
"'
:La;- Lb; i:O
i=O
( mais
ces deux sommes ne sont pas, en général, équival entes ) .
Propriété 5 : Si pour tout i = 1, . . . , n-1 , t; ::/; 0 , t;+l/t; ::::::: 0 et a; standard, alors l:?=o a; ti = 0 implique a, = 0 pour tout i. Propriété 6 : Si pour tout i
= 1, ... ,w, la;!< +oo
i1
soit limité.
il existe
et
i2
tels que
t;Jt
et si
l:�o a;t; = 0,
alors
Preuve:
1.
Evidente.
2. Pour
t = .Max{lt;l,
3. Soient d
= adb1
1 où t =
al
b1
et
i = 1, . . . ,w } , on a
t; = d- (a;/b;).
+ ... +an + . . . +bn
.Max{l�;l, i
=
_
dl = 1
On ê1
12:�=0b;t;l at;:::::::
tl:�=0b;::::::: O.
:5
0 pour i = 1, . .. , net
b1 + + tnbn < t b1 + ... +bn ·
·
·
1
1, . . . , n} .
4. Il suffit d'appliquer la Propriété 3. 5. Par récurrence sur n : n = 1, trivial. n > 1, a1 = l:?:o a;t ;/ t 1 . D'où, n étant standard, a1 ::::::: 0, donc a1 = 0 puisque a1 est standard. Donc = a3 = . . = an = 0 par hypothèse de récurrence. a; t ; =O. D'où a 2:?= 2 6. Soit
2 t;0 = max{lt; l, i = 1, . . . , n } .
On a:
Cette somme est appréciable et elle a un nombre limité de termes, tous limités. Donc l'un au moins est appréciable. D
Nous allons voir à présent comment
traduire en non standard quelques unes
des propriétés élémentaires d'analyse comme la continuité d'une fonction ou la convergence d'une suite.
Dans chaque cas, nous établissons l'équivalence
entre la définition classique et la nouvelle définition en utilisant le principe du transfert. On notera que les nouvelles caractérisations
des objets standard (fonctions,
ne s'appliquent qu'à
suites, ... ) . Nous utilisons dans les preuves des
infinitésimaux non nuls ainsi que des entiers illimités : nous reparlerons de l'existence de tels nombres au chapitre 2.
1.2.
APPLICATIONS À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
15
The orème 1.2.1 (critère de continuité) Soit f : R ----+ R une fonction standard et xo un r éel standard. Alors f est continue au point xo si et seulement si
Y6:::: 0 f(xo + 6)
f(xo).
:::=
Preuve :
=> De la continuité de f en x on déduit que :
d'où par le transfert :
Y'të > 0 3st77
>
0 ['v'x lx- xol < 7J => lf(x)- f(xo)l < ë].
Donc, pour tout 6 :::: 0, la formule précédente appliquée à x . entraîne : Y11ë > 0 lf(xo + 6)- f(xo )l < ê d'où f(xo + 6) .ç:
:::=
=
xo + 6
f(xo ) .
On déduit de l'hypothèse que la formule : y•t,
est vérifiée Yë
>
0 [371
>
0 Yx lx- xo l < TJ => If(x)- f(xo)l < ë]
: en effet il suffit de choisir TJ:::: >
0 [371
>
0 Yx lx- xol <
7J
O.
D'où, par transfert :
=> lf(x)- f(xo )l < ë]. 0
Ex ercices: a ) Montrer, en u tilisant ce critère et le principe du transfert, que f(x) = x2 + 4x- 5 est continue en tout point x et que f(x) = 2xf(x- 1 ) est continue en tout point x ::f. 1.
b) Soit ë:::: 0, la fon c t ion f(x) = x/ê
f(x)
=
es t
{
-
ell e continue? Même, question pour
ê s� x � 0 0 stx
Theorème 1.2.2 (critère de continuité uniforme ) Soit f : R ----+ R une fonction standard. Alors f est uniformément continue sur R si et s e ulement si
'Vx 't/6:::: 0 f(x + é):::: f(x ).
CHAPITRE 1. LE PRINCIPE DE TRANSFERT
16
Preuve: �
De la continuité uniforme d e fs u r R, on déduit que: V''e
>
0 3'7
0 [V .:z: Vy l.:z:- YI<
>
'1 �
1/(.:z:)- f(y)l < e]
d'où, par le transfert, V''e
0
>
3't'7
>
0 [V.:z: Vy l.:r- YI< TJ � 1/(.:r)- f(y)l < e]
En particulier, comme .:z: + 6
�
.:z:,
on a donc
:
d'où la conclusion . .ç::
On déduit de l'hypothèse que la formule V''e est
vérifiée
> :
0 (3TJ
>
0 V.:z: Vy l.:z:- YI<
en effe t , il suffit de choisir
Ve > 0 [3TJ
>
fJ �
'1 �
0 V.:r Vy lx- YI <
1/(.:r)- f(y)l < e]
O. D'où, par transfert :
fJ �
1/(.:z:)- f(y)l < ê] 0
Exe rci ce s: a
) Montrer, en utilisant ce c ritère que /(.:z:) ne sont pas uniformément continues.
b) Soit e > 0, e continue?
�
0, la fonction /(.:r)
=
=
:r:2 et f(z)
=
1/:r:,
Pre uve :
De la convergence de (un) vers 1, on déduit que: V''e > 0 3N [n
>
N
�
lun -li< e ]
d'où par le t ransfe rt, 1 et (un) étant standard,
v•te
>
0 3N [n
donc, pour tout n illimité
>
N
�
lun -l i < e]
:
vote
>
E]O,+oo(,
arctg.:z:/e est-elle uniformément
The orème 1.2.3 (critère de conve rge nce d'une suite ) Soient (un) une suite standard de R et 1 un réel standard. con��rge vers l si et seulement si Un � 1 pour tout n � +oo.
�
z
0 lun- li<
€.
Alors
(un)
1.2. APPLICATIONS �
À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
17
On déduit de l'hypothèse que la formule :
y•t ê
>
0 [3N n
>
N
:::}
lun - li < ê]
est vérifiée : en effet, il suffit de choisir N illimité. Donc, par transfert Vê
>
0 [3N
n
>
N
:::}
:
lun - li < ê]. 0
Exe rcice s: a) Montrer, en utilisant ce critère, que (un)= 1/n est convergente mais que (un)= (-1)n ne l'est pas.
b) Soit ê �O. La suite Un = ê/n est-elle convergente ? The orème 1.2.4 ( critère de pa ss a ge à la limite) Soit f : R --+ R une fonction standard et xo un réel standard. Alors on a:
lim f(x) =y si et seulement si f(x)�y pour tout x� xo.
z-z0
Preuve : Identiq u e à la précédente.
0
Corollaire 1.2.1 (critère de dériva bilité) Soit f : R R une fonction standard et x0 un réel standard. Alors f est dérivable au point x0 si et seulement si, pour tout 6 :f; 0 infinitésimal, le rapport (f(x0 + 6) - f(xo))/6 reste équivalent à un même nombre standard. Ce nombre est la dérivée de f point xo. --+
Exe mp le s •
:
La fon cti on f(x) su ivant e n'est pas dérivable en x= 0 :
f(x) =
{
xsin(;rfx) s� x :f; 0 Sl X= 0 0
En effet le rapport /(6 )/6 est équivalent à 0 si 6 est l'inverse d'un entier + 1/2.
illimité N et il est éq u iv alent à 1 si 6 est l'inverse de N •
Au contraire la fonction g(x) suivante est dérivable en x= 0 :
( g x) _
{
x2 sin{ iT/x) si x :f; 0 0 si x= 0
En effet le rapport /(6)/6 vaut 0 ou 6 sin(n/6 ) ; il est donc toujours infinitésimal, si 6 � O.
CHAPITRE 1.
18
LE PRINCIPE DE TRANSFERT
Exercices: 1) Montrer en utilisant les critères non standard que toute fonction dérivable est continue.
2) Le corollaire précédent indique que si f et z0 sont standard, la dérivée /'{z0) de fau point z0, si elle existe, est standard. Justifier cela. Définition : Soient [a, b] un segment de R et zo,z1, ... , Zn des éléments de [a, b] tels que a = zo < z1 < ... < Zn = b. On dit que D = {zo, . , Zn } est un découpage de [a, b]. On dit que ce découpage e st infinitésimal si, pour tout i = 0, . , n- 1 , on a Zi :::: Z1+1· .
.
.
.
Soient f : [a, b] --+ R une fonction bornée et D = {zo, ... , Zn } un dé coupage de [a, b]. On désigne par !l.D(/) la quantité toujours positive ou nulle définie par :
n-1 !J..D(/)
=
L (Zï+1- Zi)
(
i=O
Sup{/(z) 1 z E [zi, Zi+l]}
Il est évident que si le découpage D' est plus fin que D, c'est-à-dire si tout intervalle [z�, z�+l] de D' est contenu dans un intervalle [zi, zi+1] de D, alors !J..D•(/) :5 !J..D(/). Rappelons qu'une fonction f : [a, b] --+ R est dite intégrable au sens de Riemann s i pour tout e > 0, il existe un découpage D de l'intervalle [a, b] tel que !J..D (/) < €. Theorème 1.2.5 (critères d'intégrabilité au sens de Riemann) Soit f : [a, b] --+ R une fonction standard bornée . Il y a équivalence (i) f e st (i)
intégrable au sens de Riemann.
Pour tout découpage
(iii) il
e ntre :
D
infinitésimal,
e xiste un découpage D tel que
!J..D(f):::: O.
!J..D (!)
:::: O.
On reviendra sur ces critères au chapitre 3 pour les comparer au critère non standard d'intégrabilité au sens de Lebesgue. On verra également au chapitre 2 que l'intégrale de Riemann peut s'exprimer en termes de sommes. Preuve
:
(i)=>(ii) On a par transfert V'1e 3'1D(e) !J..D(c) < é' et donc !J..D(c) « e. Soit D un découpage infinitésimal. Comme D(e) est standard, on a : !J..D :::: ÂD(c)UD :5 ÂD(c)· Donc !J..D < é'.
1. 2. APPLICATIONS
À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
19
x x
n-1
x :: b n
Figure 1.1: En hachuré, la région d'aire !:i D. (Ü) => (üi) trivial. (iii)=>(i) On a y•të
>
0 3D !:iD(/) < ë. Donc, par transfert, Vë
>
0 3D !:iv(!)< ë. 0
Theorème 1.2.6 Toute fonction continue f
:
(a, b]
---+
R est intégrable
au
sens de Riemann.
Preuve : Par transfert, il suffit de montrer le théorème pour les fonc tions standard. Sur un découpage infinitésimal D de (a, b] , la continuité de f implique que, pour tout i = 0, . . . , n - 1 , le nombre
1
est infinitésimal. De plus L:�,;1 (x&+l -X&) = b-a � oo. Donc la somme 0 !:iv(!) est infinitésimale en vertu de la Propriété 2 ci-dessus. Commentaire : Transferts illégaux Pour appliquer le principe du transfert il convient de s'assurer que la formule considérée est interne et que, de plus, toute constante ou paramètre qui y figure est bien standard. Le débutant sera peut-être tenté d'utiliser parfois un
20
CHAPITRE 1.
LE PRINCIPE DE TRANSFERT
transfert bien qu'une de ces deux hypothèses ne soit pas vérifiées ; on parle dans ce cas,de transfert illégal. En voici deux exemples (voir aussi l'exercice 1.19) : La formule v•'z: [z: � 0 => z: = 0) n'implique pas Vz: [z: � 0 => z: = 0) (car la formule [z: � 0 => z = 0) n 'est pas interne). De même,pour ! � 0, et I =]- oo, ë2[ , la formule 3t [t E I et t > 0) n'implique pas 3•'t [tE 1 et t > 0) (car la "constante" 1 n'est pas standard). Remarque : Si l'on compare la présentation donnée ici du principe de transfert avec l'axiome du transfert de la théorie IST, on ne manquera pas de noter que la notion de fonnule s ta n d a rd qui joue ici un rôle primordial n 'existe pas dans la formalisation de Nelson. En effet,dans un langage formel tel que IST, il n'existe au départ aucune constante , si ce n 'est E, =,et st. Si l'on ajoute au langage les constantes que l'on souhaite manipuler, en procédant à des extentions par définition, ces constantes sont nécessairement standard car elles représen..te nt des objets mathématiques définis de façon unique par une formule interne, donc standard , par transfert. Avec ce point de vue, le symbole e est à considérer, dans une formule telle que :
3t t E]-
oo,
e[ et t
>
0,
comme une variable libre et non comme une constante infinitésimale. La pratique de l'analyse non standard montre cependant que l'on manipule fréquemment des constantes internes (et non standard). C'est ce qui nous a conduit à distinguer entre formules internes et formules standard, bien que cette différence n 'existe pas d'un point de vue purement formel.
1.3
Exercices et problèmes
Exercice 1.1 Montrer que deux ensembles standard sont d 'intersection vide si et seulement s'ils n 'ont aucun élément standard en commun. Exercice 1.2 Est-il vrai qu'une fonction standard f : R - R est bornée si et seulement si elle est bornée aux points standard ? Est-il vrai qu'une fonction qui ne prend que des valeurs standard aux points standard est une fonction standard ? Exercice 1.3 Montrer que, pour une fonction standard, l'image réciproque d'un point standard est standard. Cette image réciproque peut-elle contenir des points non standard ? Exercice 1.4 Montrer que si A est un sous ensemble stan d ard de R2 alors ses deux projections sur l'axe des z: et l'axe des y sont des sous ensembles standard de R. La réciproque est-elle vraie ?
1.3. EXERCICES ET PROBLÈ.�IES
21
Ex erci ce 1.5 Montrer que tout réel infinitésimal non nul possède u n dévelop pement décimal dont les trois premières décimal es sont nulles. Existe-t-il de s décimales non nulles ? Montrer que le rang de la première décimale non nulle est nécessairement illimité. Montrer que tout infinit és imal e :j:. 0 peut se mettre sous la form e e = a.IO-r où a est appréciable et r illimité. Ex erci ce 1.6 Montrer que tout réel standard est limite d'une suite standard de rationnels. Le nomb r e 1r est- il éq uiva le nt à un rationnel standard ? à un rationnel non standard ? Ex ercice 1. 7 M ontrer que la racine carrée d'un réel illimité est illimitée et que le carré d'un infinitésimal est infinitésimal. Ex erci ce 1.8 On a par définition (x � y Ç:> V'' r > 0 l x - YI < r) . Trouver des caractérisations analogues pour x < y , x � +oo , et x < + oo . Ex erci ce 1.9 Soient alors a = 0 et b = 1.
t �
0 posi tif ,
a
et b standard. Montrer que si t4
b
Ex erci ce 1 . 1 0 Montrer que si (an ) est une suite standard strictement positive et si t > 0 est infinitésimal alors la suite Un = ant n est décroissante pour tout n standard mais pas nécessairement p our t out n . Ex ercic e 1 . 1 1 Montrer, à l'aide du critère non standard de convergence d'une suite que si Un tend vers 1 et u� tend vers l' alors Un u� tend vers Il' . Exercice 1.12 Est-il po ssib l e qu'un réel soit équivalent à deux s t an d ard dis
tincts ? En déduire qu'une suite réelle a au plus une limite. Ex ercic e 1 . 1 3 Montrer qu'une suite standard est bornée si et seu lement s i tous ses termes de rang illimité sont limités. Est-ce encore vrai pour une suite non standard ? Ex erci ce 1 . 14 a)
Donner un critère non standard p our qu'une série standard soit conver gente. Donner un critère non standard pour qu'une suite standard soit de Cauchy.
b) On dit qu 'u ne suite ( u n) est S-Cauchy si Vp � +oo Vq � +oo
up � uq .
c) M ontrer qu'une telle suite n'est pas néc essairement de Cauchy. On dit qu'une suit e ( un ) S-converge vers 1 si 31 Vn � +oo Un � 1. Vérifier qu e l'on a : (Un ) S-Cauchy => (Un ) S-converge
mais que ce serait faux si l'on avait ch ois i [3 ' ' 1 Vn � +oo Un � � pour définitio n de la S-convergence.
22
CHAPITRE 1. LE PRINCIPE DE TRANSFERT
Exercice 1 . 1 5 Dans cet exercice, on considère des suites réelles ( un ) non stan dard. Donner quelques exemples de telles suites. Montrer que si ( un ) est con vergente de limite 1 on a Un � 1 pour tout n suffisamment grand , mais pas nécessairement pour tout n illimité . Montrer que l'on peut avoir :
[3't u Vn � +oo
Un
� u]
(1.1)
sans que (un ) soit convergente. Qu 'en est-il si ( un ) est croissante ? M ontrer que si (un ) est convergente et satisfait (1.1 ), alors on n 'a pas nécessairement limn -+oo Un = u. Montrer que si ( Un ) est convergente et si Un � 0 pour tout n alors la limite de (u n ) est infinitésimale. Exercice 1.16 Etablir le critère suivant : f : R -- R standard est telle que limn -+ oo f(z) = +oo si et seulement si Vz � +oo f(z ) � +oo. Quelle pro priété classique possède une fonction standard pour laquelle 3x � +oo f( z ) � +oo ? Donner un critère non standard pour qu 'une fonction standard f : R -- R possède une direction asymptotiqu e p our x tendant vers + oo . Donner un critère non standard pour qu 'une fonction standard f : R ---. R ait pour asymptote en +oo la droite d 'équation y = a z + b. Exercice 1 . 1 7 Montrer qu 'une fon ction standard dérivable est de sur un ouvert standard U , de dérivé J' , si et seulement si l'on a :
V''xE U Vy Vz [x � y � z
�
36 �
c lasse
C1
0 f( y ) = f(z) + ( y - z)( f' ( z ) + 6) ] .
Exercice 1.18 Montrer le critère non standard suivant : un sous ensemble standard A de R est ouvert si et seulement si ['v''t x E A Vy y � x � y E A ] .
Exercice 1.19 (Transfert illégal) Parmi les "transferts" suivants, quelques uns sont illégaux : lesquels et pourquoi ? ( e � 0, e > 0 et w � +oo sont donnés). a) L'ensemble des réels standard est un ensemble borné ( par borné par un standard.
w
) . Donc il est
b) Si une suite standard est nulle à partir d 'un certain rang, alors il existe un rang standard à partir duquel elle est nulle. c) Si un réel a est inférieur à e " pour tout n.
e
n
pour tout n standard , alors il est inférieur à
d) Soient a et b deux réels standard positifs. On sait qu'il existe na > b. Donc il existe n standard tel que n a > b. e) Même formule que (d ) pour
a
= e infinitésimal et b =
w
n
tel que
illimité.
f ) Soit f : R -- R une fonction standard. Si f � 0 sur un voisinage de alors il existe un voisinage standard de z = 0 sur lequel f � O .
z
=0
1.3. EXERCICES ET PROBLÈMES
23
g) Comme t out e fonction standard bornée est b orn é e par un standard, un réel ill inùté w est une b orn e supérieure p our toute fonction standard b ornée . Donc w est une borne supérieure pour toute fonction bornée.
Chapitre Le
2
principe d'idéalisation
Ce chapitre est consacré à l 'étude du principe d'idéalisation, qui permet notam ment d'exprimer le fait suivant : ' t out ensemble infini contient inévitablement, du seul fait qu'il est supposé infini, des éléments non standard. La présence dans N, Z, R, . . . de tels élé ments idéaux, en quelque sorte des "parasites " pu isque leur existence n 'est pas explicitement postulée dans la construction de ces ensemb les, était connue ou soupçonnée des mathématiciens depuis fort longtemps , et en par ticulier bien avant l 'invention de l'analyse non standard 1• Le principe d 'idéalisation permet de formuler ce fait , de façon à pouvoir en tirer profit.
2.1
Le principe et ses corollaires
Dans ce qui suit le mot fini, comme d 'ailleurs tous les autres termes mat héma tiques usuels emplo yés dans ce livre, a exactement le même sens que dans le d iscours mathématique classique : un ensemble E est dit fini si toute injection de E dans lu i même est une bijection. Nous utiliserons les notations suivantes : Notations :
fini(x) signi fie que l 'en sem ble x est fini 3/ini(x) F(x) est une abréviation de 3x [f i n i (x) et F(x)] y/ini(x) F(x) est une abréviat ion de Vx [fini(x):::? F(z)] 1
On pourra consulter à ce sujet les documents reproduits dans
25
(15].
26
CHAPITRE 2. LE PRINCIPE D'IDÉALISATION
Rappelon s qu'u ne formule est dite interne si elle ne contient ni le mot standard ni l 'un de ses dérivé s, comme équivalent ou limité. Principe 2.1.1 (Principe d'idéalisation) Pour toute formule interne B, contenant au m o ins deux variables libres x et y, on a :
y•tfini z 3x V yE z B(x, y)<=> 3x V'1y B(x, y). Tenton s de découvrir, sur un exemple, le sens de cet én on cé . Suppos on s que B soit une relation binaire tell e que la relation� par e xe m p le . La p artie gauche de l'équivalence indiq ue une propr iét é de ce tte re lation , connue s ous l e nom de concournnce, sel on laquelle, p our toute partie finie de la s ource il existe un élément du but qui est en relation s imul tanément avec t ous les éléments de la partie finie c onsid ér ée. D ans le c as part icul ier , cela s ignifie qu 'il e x iste un majorant pour c ha que partie finie. De la par t ie droite de l'équivalence on déduit al ors qu'il existe un maj orant pour tous les éléments standard. O n est d onc c onduit t out naturellemen t au t héor ème su ivant : Theorème 2. 1.1 N contient des entiers illimités. Preuve : On applique le principe d'idéalisation à la relati on intern e et 0 concourante B(x, y)= (xE Net yE N et x� y).
Il est c lair qu 'on peut déduire de ce théor ème que R c ontient également des nombres ill imités (par exemple un entier illimi t é N), d es nombres in fin itésimaux (pa r exemple 1/N ) , et des n ombres non s tandard appréciables ( par exemple 1 + 1/N). Par définition, les entiers illimités ( d ont l 'existence est assurée par ce théo rème) s ont non standard. Cependant, rien n 'ind ique à ce stade que t ou s les entiers limit és s ont standard. Nous obtiendrons cette pr opri été c omme c orol laire du théorème suivant. Theorème 2. 1 .2 Un ensemble E est standa rd et fini si et se u lem e nt si tous ses éléments sont standard. Preuve : Considérons la re lat ion interne B(x, y) = ( x E E et x f. y). Du princi pe d 'idéal isati on ap pl iqu é à B, on d éduit par con tr aposée, q ue
ou enc ore
VxEE st(x)<=>3'tfiniz Ecz.
2.1.
LE PRINCIPE ET SES COROLLAIRES
27
Don c siE est un ensemble standard et fini , tous ses éléments sont standard. Réciproquem ent, si tous le s éléments de E s ont standard , alors il existe un ensemble z standard et fini tel que E C z, o u en core tel que E E P(z). Mais P( z) est standard (par transfert ) et fini ( car z est fini ). En vert u de ce qui vient d 'être démontré , tous ses élé ments sont s tandard et en parti cu lie r E . Enfin E 0 est fini p uisq ue z l 'est . Exercice : En déd uire q ue to ut e nse mble standard fini possède un no mbre limité d 'éléments. Corollaire 2. 1 . 1 Tout entier majoré par un entier standard est standard. Preuve : Soit q un entier standard. L'ensemble des entiers inférieurs ou 0 égaux à q est standard et fini, don c tous ses éléments sont standard. Theorème 2. 1 . 3 (Nelson) 2 Pour tout ensemble E, il existe un ensemble fini F contenant tous les é léments standard deE. Preuve : Ce théorème découle immédiatement du principe d 'idéalisation app liqué à la relation B(F, y) = (fini(F) et yE F) q ui est clairement interne 0 et con courante. Commentaire L'énon cé de ce théorème est, pour celui qui le découv re, p lut ôt su rprenant et sa démonstration e st trop simp le pour ne pas apparaît re un peu comme un tou r de passe -passe. Tentons de nous convaincre de ce r ésultat sur quelques exe mples. Tout d 'abord , pour E = N, on sait que pour tout élément N deN, l 'ensemble F = {nE N 1 n < N } est fini ( c'est un r ésultat classique ). Mais il est clair aussi qu e pour N illimité, cet ensemble contient , par définition, to us les entiers standard. Dans le cas o ù E = R, une constru ction explicite de F est moins év idente . Mais on peut se co nvain cre de son existence po ur E = [0, 1) par exemple. Considérons le sous -ensemble de [0, 1)
D
=
{xo
=
0, x1
=
1/N, x2
=
2/N,
... ,
XN
=
N fN
=
1}
qui es t clairement fini car il contient N + 1 éléments. Si l'on choisit N illimité, chaque in terval le [x,, Xi+ d est de longue ur infini tésimale et ne peut don c con tenir qu 'un réel standard au plus . Ceci su ggère qu'il n'existe pas plus de N + 1 réels standard conten us dans [0, 1). 2 En
fait le théorème de Nelson
[13]
est encore plus général.
ll affine n l'existence d'un
ensemble fini F contenant tous les ensembles standard. ll ajoute, en commentaire, qu'un tel
F ne saurait être standard, sinon, par transfert, il contiendrait tous les ensembles, absurde ...
ce
qui est
CHAPITRE 2.
28
LE PRINCIPE D'IDÉALISATION
La notion de microjauge fournit un e xemple d 'application du principe d 'idéa lisation. Elle a été introdui te par J. Mah win 3 pour définir une inté grale p lus gén érale que l 'in tég rale de Lebesgue usuelle. Définition : Une application JJ d'un ensemb le st andardE dans R à valeurs st rictement positives est appelée une microjauge sur E si et seulement si , pou r toute application standard f deE dans R à valeurs strictement positives, on a JJ(z) $ /(z) pou r tout zEE. Proposition 2.1.1 Pour tout ensembleE standard, il existe des microjauges surE. Preuve Notons A l 'ensemble des applications de E dans R à valeurs strictement positives. On a : y.tfïni z C A 3mEA '1/ EE m(x) $/(x).
En e ffet, il suffit de pose r pour tout xE E, m(x) idéalisation , il vient donc :
=
mi n { ! ( x ) 1 fEz}. Par
3p EA V'tfEA VxE E JJ(x)::; f(x). 0
Exercices :
1) Montrer qu 'une microjauge est infinitésimale en tout point deE.
2) Mont rer que, réciproquemen t, une fonction de R dans R infinitésimale ( et strictement positive ) n 'est pas nécessairement une microj auge.
2.2
Applicat ions à l'analyse élément aire
Le théorème de Nelson es t souvent utilisé dans les applications pour disc ré tiser certains processus con tinus. Voici quelques exemp les élémentaires de ce t ype de discrétisation. Ces raisonnements font appel, de façon essent ie lle, à la pro priété sui vante : pour tout réel limité x, il existe un unique réel standard 0x, appelé ombre de x ou partie standard de x, tel que x ::::::: 0:r. Nous reviendrons sur cette propriété au chapitre 3 car e lle est u ne conséquence du principe de standardisation.
3 J. Mawhin Non •tandard ana/y$Ï• and generalized Riemann integral• Préprint de
l'Institut de Mathématique Pure et Appliquée de l'Université Catholique de Louvain
(1985).
2.2.
APPLICATIONS À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
29
Theorème 2.2.1 (Théorème de la valeur intermédiaire) Soit f: [a,b]--+ R une fon c tion continue telle que f(a) < 0 et f(b) >O. Alors il existe c E [a, b] tel que f(c)=O. Preuve : Par t ransfert , il suffit de montrer le théo rème pour les fonctio ns f stan d ard (en parti culier a et b seront standard ). So it F= {x0, x1, ... , x.rv} un ensemble fini contenant tous les standard de [a, b], a=x0 < x1 < ... < XN =b. Lemme 2.2.1 x;_1 ::::x :: ; pour t o ut i =
1, . . , N . .
Si ce lemme n 'était pas vrai pour un certain i, le standard (0x; + 0x;-t}/2 n 'appartiendrait pas à F, ce qui est absurde. Soit x; le plus petit élément de F tel que f(x; ) 2: O. x; 2: x1. On a !(0x;)=O. En effet : 0 � f(x;)
f(0xi) car fest continue = j(0Xï-1) Car 0Xi-l =0Xi f(x ., t ) < 0 car f est continue . _
D 'o ù f(0x;) :::::: 0 car i l est équi valent à la fois à des réels positifs et négatifs . 0 Donc f(0x;)=0 car f et 0x; sont standar d . Theorème 2.2.2 Toute fonction continu e f supérieure dans l'inte rvalle (a, b].
[a, b]
--+
R
atteint sa borne
Preuve : Par transfert il suffit de montrer le théorème pour les fonctions f standard (en particulier a et b ser ont standard ). Soit F un ense mble fini contenant les standard de [a, b] et soit x un élément de F tel que f(x) = ma."<.,eF f(x). Alors, comme xE [a, b], x possède une ombre xo E [a, b]. Montrons que f atteint sa borne supérieure en x0• Comm e f e st continue et standard , on a f(x):::::: f(xo). Donc :
'V$1xE [a, b] !�x)� f(xo) ou f(x):::::: f(xo). Mais f et xo étant standard , i l en résulte que :
'V'' x E (a,b] f(x)� f(xo) d'où par tr ansfert :
'Vx E [a, b] f(x) � f(xo). 0
Theorème 2.2.3 (Théorème de Sard) Soit f : (a, b] --+ R une fonction de classe C1 et soit C l'ensemble défini parC= {xE (a, b] 1 f'(x) = 0}. L'image par f de C est de mesure nulle.
30
CHAPITRE 2.
LE PRINCIPE D'lDÊALISATION
Preuve : Par t rans fe rt , il suffit de montrer le théorème pou r les fonc tions f stand �d. En particulie r Cet /(C) seront standard e t il suffit donc de p rouver que p(/(C)) :::::: 0, où Jl est la mesure de Le be sgue su r R. So it
F = {x0,zx, ...,zN} un ensemble fini contenant tous les st andard de [a,b], a= Zo < Z1 < ... < ZN= b. On a nécessairement Xi:::::: Zi+J pour tou t i = 1, ... , N ( lemme c i- dessus ). Soit I l 'ensemble des indices i te l s que l'inter valle [xi , Zï+ x] contienne un élé ment de Cet soit, p ou r tout i E I,
Comme f est de classe C1, E:ï =:::O. Soit E: = max {t:i 1 i E I} qui est infinitésimal pu isqu'égal à l ' un des êi. Par Je t h éorème des accroissements finis, on a :
donc
p(f(C)) $ p(/(U[zi, Zï+J))) $ êp([O, 1]} iEI
2.3
=
ê:::::: O. 0
Exercices et problèmes
Exercice 2. 1 Soit ( un ) une suite réelle standard stric temen t monotone et soit
N un indice ill imité quelconque . Montrer que uN est non s tandard. Qu 'en
est-il lorsque ( un ) n 'est pas st rictement monotone ?
Exercice 2.2 Soit ê un infin ités imal stricte'ment positif. Mon trer qu 'il existe un rée l strictement po sit if a tel que a < ên pour tout n E N standard. Plus généralement mont re r qu 'il existe un réel str ictement p osit if a tel que a < 1/(ê)l pou r toute fonction standard f : R ---. R telle que /(ê) :1 O. Exercice 2.3 Soit w illimité pos itif. Mont re r qu 'il ex iste un réel positif A tel que A> 1/(w)l pou r toute fonct ion s tandard f: R----+ R. Exercice 2.4 So ientE un espace topologique stan dard e t :z: un élément s tan dard de E. Mon tre r qu' il ex is te un voi sin age de x contenu dans tous les voisi n ages s tandard de :z:. Donner un exemple d 'un tel vois in age dans le cas o ù E e st un es p ace métrique . Exercice 2. 5 Montrer qu 'il exi ste un entier premier illimité . Mon trer que si w:::::: +oo, il existe un premier p ill i mité t el que pjw =::: +oo. Exi ste- t - il un entier premie r ill imi té p tel que p < w ?
2.3.
EXERCICES ET PROBLÈMES
31
Exercice 2.6 Dans le plan R 2, un po int est standard si ses deux coordonnées le sont, une direction est s tandard si on peut la défin ir à l 'aide d 'un vecteur standard, une dro ite d 'équat ion ax + by + c = 0 est standard si a, b et c le sont, de même pour un cercle d 'équation x 2 + y2 - 2ax- 2by + c = O . 1) Exis te-t -il d ans le plan R 2, • • •
a
) . . . une d roite s ans aucun point stand ard ?
b) . . . une d roite n 'ayant que des points standard ? c)
. . . une droite n 'ayant qu 'un seul point standard ?
d) . . . une dro ite ayant exactement deux p o ints standard ? e
) ... une dro ite sans p o int standard et portant une d irect ion standard ?
f) .. . une droite a yant un point standard e t une d ire ct ion non standard ? g) . . . deu x dro ites standard d ist inctes se coupant en un po int non standard ?
2) Ex iste-t- il dans le plan R 2 a
•
•
•
) . . . un cercle sans aucun point standard ?
b) . . . un cercle ayant un seul po int s tandard, exactement deu x, exactement tro is , . . . ? c)
.
. . un cerc le ay ant une dro ite non standard com me tangent e, comme tan gente en un po int standard ?
d) . . . mêmes quest ions que a) et b) s i l'on impose au cercle d 'avo ir un centre standard , un rayon stand ard, un centre et un r ayon s tandard. 3} Comb ien y-a- t- il de cercles standard passant p ar deu x points donn és , s i l 'un des po in ts est stand ard , s i les deux sont standard , s i aucun ne l'e st ? Exercice 2. 7 a
) Montrer que, s i F C R est un ensemb le fini qu i cont ient tous les s tandard de R , tou te fonction standard /, d éfinie sur Rest ent ièrement déterm inée par les valeurs qu 'elle prend sur F.
b) Etu dier le raisonnement suivant et d ire pourquoi il est faux : " Toute fonc t ion s tandard est un pol ynôme : en effet so it f(x) une fonct ion standard et so it p(x) le pol yn ôme d ' interpolation de Lagrange , égal à f en tout po int de F. C omme les fonct ions p et f co ïnc ident en tout point stan dard, elles sont égales. Donc f(x) est un polynôme. " Exercice 2.8 Mo ntrer qu 'il ex iste un p ol ynôme non nul qu i s 'annule en tout point standard. Peut -on chois ir ce polynôme standard ?
32
CHAPITRE 2. LE PRINCIPE D'IDÉALISATION
Exercice 2.9 (Saturation) On dit qu'une famille d'ensembles internes (Ai)iel possède la propriété d'intersection finie si, pour toute partie finie Z de 1, Z = {it. ... , in}, on a nieZ Aï :/:- 0. Montrer qu'une famille (Aï) qui possède la propriété d'intersection finie, possède également la propriété suivante: n{Adi E 1 et st(i)} :/:- 0. Exercice 2.10 (Principe de permanence général) Montrer que si X et Y sont deux ensembles standard et R( z, y) C X :r Y une relation telle que [V•'z E X V'' y E Y R(z, y)], alors il existe des ensembles 1 C X et J C Y contenant les standard de X et Y respectivement tels que [Vz E I Vy E J R(z,y)] (On pourra considérer la relation
B(u,P) <=> ( u E P PC R Pest un produit cartésien)). Exercice 2.11 Soient f : R -Net w � +oo. On suppose que, pour tout { E R standard, on a /({)/w � O. Montrer qu'il existe un ensemble fini X C R, contenant tous les réels standard, tel que �Lee x /({) � O.
Chapitre
3
Le principe de standardisation Le principe de standardisation qui fait l'objet de ce chapitre permet d 'associer à tout ensemble, qu 'il soit interne ou externe, un unique ensemble standard appelé son standardisé. Nous nous intéresserons avant tout dans le présent chapitre au cas des ensembles internes, l 'étude détaillée des ensembles externes faisant l'objet du chapitre suivant . On verra dans ce chapitre et les suivants que ce principe possède un grand nombre de conséquences fort utiles, à commencer par l'existen ce d 'une ombre pour un élément ou un ensemble . Il est donc extrêmement puissant, peut-être même trop puissant pour les besoins d'une mathématique non standard élémentaire 1 •
3.1
Le principe et ses corollaires
3.1 .1 (Standardisation) Pour toute formule standard F(z) (interne ou externe), o n a :
Principe
Ce principe assure l 'existence d 'u n ensemble standard y ayant pour éléments standard les éléments standard z de z satisfaisant F(z). Cet ensemble est nécessairement unique car deux tels ensembles y et y ont , par définition , même éléments standard. Comme ils sont standard , ils sont donc égaux. 1 On
poWTait en fait, comme le suggère Nelson lui-mème, obtenir l 'essentiel des résultats
mathématiques élé me ntaires dans le cadre d'wte théorie axiomatique, beaucoup plus faible
que IST, en remplaçant en particulier la standardisation par l'une de ses c onséquenc es , par
exemple par le principe de recurrence externe (voir ci-dessous). On pe rdrait alors no tamme nt
l'existence d'wte partie standard pour chaque réel limité ....
33
34
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
Définition : Soi t z un en semble et E = {z E z 1 F(z)} un sous en semble (interne ou e xterne) de E. On appelle s tandardi sé de E, noté sE, l 'unique ensemble s tandard ayant pour éléments standard , les élémen ts s tandard de E.
On a donc, pour z standard , z EE <:> z E sE. Notons que , si un en semble e t son standardisé on t par défini tion même él éments standard, on ne sait ri en par con tre sur les élé men ts non standard du s tandard isé ; en par ticulier , ils ne vérifient pas nécessairemen t F( z) . Le principe de standardisation per met de formaliser l'id ée sui vant e : toute collection intuitive d'objet standard détermine un unique ensemble standard. Exemples: a
) Pour tou t w illimité, 5{zEN 1 z<w}=Net5{ zEN 1 z>w}= 0.
b) Pour ê in finité simal , SB(O,ê) = {0} et sB( .fi,ê) = 0. c
)
Soit
F un en semble
fini contenant tous
les st an d a r d de R. Alo rs
s(R nF)= R. d ) s{f: R --+ R 1 v•'z Vy z::::: y=> f(:r)::::: f(y)} = C(R,R), o ù C(R,R) désigne 1 'ensemble des fonctions continues de R dans R. Exercice :
( t: ::::: 0 p ositif)
:
Trouver les standardisés des sou s ens embles suivants d e R
] - 1 + ê, 1 - ê[ ] - 1 - é, 1 + é[ {q + é 1 q E Q} {né 1
n
� 100}
{(un)n�O 1 3•'1 Vw:::::+oo Uw::=:l} Remarque : (Principe de définition standard-externe) L'un des usages couran ts du prin cipe d e standardisa tion es t le suivant supposons qu 'on cherche à définir une nouvelle notion, di so n s pour fixer l es i d ée s, la con tinuité pour l es fonctions de R d an s R. On peu t procéder en deux étape s. O n formule tou t d'abord la notion pour le cas p a r tic u lier où le s obje ts con sid érés son t s tandar d , la d éfinition e st alors, général ement, ex terne mais très int uitive :
f e st contin ue si et
seulement
si : V'1x Vy x::::: y=> f(x)::::: f(y)
3.1.
LE PRINCIPE ET SES COROLLAIRES
35
On peut ensuite étendre la notion à des objets quelconques , standard ou non, au moyen du principe de standardisation :
f continue si et seulement s i
:
fE 5{! 1 'r/'1x 'r/y x::::::: y:::} f(x)::::::: f(y)}.
La définition ainsi obtenue, on peut, si on le souhaite , en rechercher une formulation interne, ce qui n'est plus alors qu'un travail de traduction . On verra au chapitre 5 un algorithme (algorithm e de réduction de Nelson) qui permet d'associer à toute formule externe une formule interne, équivalente pour les objets standard. Rien n 'empêche de penser que c'est en quelque sorte un cheminement de ce type qui a conduit historiquement à la formulation actuelle de la continuité. Les deux principes suivants sont des versions affaiblies du principe de stan dardisation , utiles dans les applications : Principe 3.1.2 (Récurrence externe)
Pour t o ute formule F{n) int erne ou externe, on a :
Preuve : L'ensemble E = 5{n EN 1 F(n)} est un ensemble standard contenant 0, tel que 'r/'1n (nEE:::} (n + 1) E E].
Par transfert , il satisfait donc à l'axiome de récurrence classique , d'où E = N. Comme {nE N 1 F(n)} a mêmes éléments standard que E, il contient tout n 0 standard .
3.1.3 (Principe d'extension) Soient X et Y deux ensembles stan dard, ux et uy les sous ensembles (ex ternes) constitués des éléments standard de X et de Y respectit•ement. Si à tout x E 17X, o n peut associer u n uniqtte y = f( x ) E ux , alors il existe une unique appli catio n standard j: X --+ Y qui prolo nge f à tout X.
Principe
Formellement ,le principe d'extension peut encore s 'écrire :
ou plus généralement
En observant ces formules on notera que le principe d'extension est en quelque sorte, du point de vue purement syntaxique, une régle d 'échange des quan tificateurs 'r/'1 et 3'1• Cette règle sera utilisée (algorithme de rédu ctio n) puis généralisée ( principe 5.3.1 d 'extension généralisé ) au chapitre 5.
CHAPITRE 3.
36
LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
L ' un des con textes d' utilisation les plu s fr éq uents de ce prin cipe est le s ui vant : supposons q u'on ait construit une suite d e réels standard u0,u1, pour tout indice n standard. On a alors, en fait , d éfi ni une ( unique ) s uite standard (un), pour tout n . • • .
Preuve : O n considère le graphe G C ux x "Y de f (qui est un ensem ble in terne ou ex terne) e t son standardis é sa dans X x Y. Par défin tion d u s tandard isé , on a :
V'tx EX 3''yEY y unique (x, y) Esa. Don c par trans fert (ap pliq ué de ux fois 2)
'VzeX 3yEY y unique (x,y)EsG. 0
Nous verrons plusieurs applications de ce principe aux chapitres sui van ts , l a p rin cipale étan t le théorème de l 'ombre con tinue (théorème 6.2.1). Voici à prés ent une des notions essentielles de l'anal yse non standard, celle d'ombre, d ans le cas le plus s imp le pour commencer, à savoir cel ui d 'un nombre réel.
Thcorème 3.1.1 (définition de l'ombre d'un réel) Pour tout réel/imité x, il existe un uniqu e réel standard 0x tel que x� 0x. Ce réel s'appelle l 'ombre de x o u e n c ore la partie standard de z. La d émonstration de ce théorème utilise de manière essentielle q ue R est com plet (sous la forme que toute partie m ajorée non vide admet une borne supérieure ) et on pe ut s'assurer q ue le t héorème n 'est plus vrai pour les ra tionnels, par exemple : si (zn) est une s ui te de rationnels convergeant vers v'2 alors , pour w illimité, z.., est un rationnel n 'admettant pas d 'ombre dans Q. Preuve : L'unicité est imm édiate. En effet si z, réel limité, possédait de ux ombres z0 et z1 , on aurait xo � x � z1• Donc le réel z0 - x1 serait à la fois standard (car zo et z1 le sont) et infini t ésimal . D'o ù Xo = x1. Pour établir l 'existence d 'une ombre p our tout r éel limité z, supposons par exemple x > 0 et consid érons l'ensemble E = S{t ER 1 t <x}. Comme x est limité, il exi ste r standard tel que lzl < r. Donc
V'tt E E t < r d 'o ù , par transfert,
Vt E E t < r.
L 'en semble st andard E est donc major é et non vide (car 0 E E) : il possède une borne sup érieure a, q ui est standard . Montrons q ue a� x. Sinon :
[3''y E Y y E sa:::} y'= y))J
2 La "seconde fois" est q uelque peu dissimulée: en effet
équivaut à
[3"'y E Y ((x,y) ESC
et
V''y'
((x, y')
unique
(x, y)
E sa]
LE PRINCIPE ET SES COROLLAIRES
3.1.
37 a
+y
•
soit il exi ste un stan dar d y > 0 tel que :r:- a > y, et dan s ce cas serait un élément stan dard de E ce qui est ab surde ;
•
soit il exi ste un standard y > 0 tel que a - :r: > y, et dans ce c as, on au rait V81t E E, t < a- y, d'o ù par tran sfert, Vt E E, t < a - y, ce qui est ab surde. 0
Définition : Un réel qui possède une ombre est appelé presqu e standard. Si A e st une partie de R, on dit qu'un réel :r: E A est presque standard dans A si :r: e st presque stan dard et si son ombre appartient à A.
Le t héorème p récédent affirme que tout réel limité e st pre sque standar d . Nou s verrons a u paragraphe 3 ci- de ssou s que ceci ne se généralise p as aux e space s métriqu es quelconques. O n vérifie facilement les r ègle s de calculs suivantes : Règle 3.1 .1 Pour tout
:r:
et
y
réels limités, on a : "
+ "y "x"y
'# 0, "(1/:c) = :c $ y =>
1rx ":c $"y
"(xy)
si
0:c
" :r:
=
(:r: + y)
=
Le théo rème précé dent se généralise à R n pour tout n stan dard : un vecte ur n de R est standar d si et seule ment si se s composan tes le sont ( exercice 1.4), et donc tout vecteur limité (V = v1, ...,v n) de R n, c 'est-à-dire tel que tou tes ses composant es soient limité es, p ossède une o mbre , "V : c' est le vecteu r ayant pour coordonnées ("v1 , . .. , "v n)· Noton s égal ement que si V appartient à un sou s espace standard E d e Rn, alors "V appart ie nt au ssi à E. En e ffet, si (Vt, ... , Vp) est une base stand ard de E, et si v = Vt vl + . . . + Vp Vp ,on a : "V
=
"( Vt vl + . . . + Vp Vp)
=
0Vt"Vl + . . . + 0 Vp "Vp = 0Vt vl + . . . + 0Vp Vp
donc "V E E. Ceci p ermet de montrer le t héorème suivant : Theorème 3.1.2 (décomposition de Goze) Soit n un entier standard. Pour tout vecteur V de Rn, de partie standard V0, il existe une base standard {Vi, . . . , Vn } et n infinitésimaux ( t:1, ... , t: n ) te ls que
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
38 Preuve : •
Si V est standard il suffit de choisir !; = 0 pour tout i 2:: 1.
•
Si V est non standard , mais appartient à une droite standard, alors pour €1 = II V - Vol!. le vec teur wl = ( V- Vo)/tl est un . vecteur directeur standard de cette droite. On pose V1 = W1 et on a bien V = Vo + t1V1 avec !1 ::: O.
•
Plus généralement , si V n'appartient à aucun sous espace standard de dimension i < p mais appartien t à un sous espace standard de dimension p, on pose Wo = V , Vo = 0W0 et pour tout i, 1 < i ::; p : !;
= IIWï- 1 - Yi-dl ' W; = ( Wi - 1
-
Vi-d/t;
'
V; = OW;.
On vérifie facilement que , pou r tout i , 1 ::; i ::; p, les !i sont infini tési mau x non nuls e t que {V1 , , Vp} est une base s tandard du sous es pac e de dimension p auquel appart ient V. Enfi n on a !; = 0 pour tout i > p. .
•
.
0
Exercices:
a
) Donn er un exemple de ve cteur V de R2 n 'appar ten an t à au cun e droite standard passant par (0, 0).
b ) Deux matrices A = ( a;j), B = ( b;j) telles que pour tout i et j, a;j ::: b;j on t-elles même rang ?
3.2
Applications à l'analyse élémentaire
La notion d 'ombre d 'un point est l 'équi valent non s tandard de la not ion clas s ique de l imite d 'une sous-su ite de po ints. Les e xem ples d 'a pplicat ions c i dessous montren t comment l 'on passe (facilemen t) de l 'une à l 'autre. Le bénéfice est par ticulièrement net lorsque l'on reformule la propriété de compacité. Theorème 3.2.1 (Caractérisation d'une valeur d'adhérence) Soit ( un ) une suite réelle standard; le nombre standard u est une vale ur d'adhérence de ( Un ) si et seulement s'il existe w illimité tel que 0Uw = u. En d'autres termes, pour une suite s tandard , les valeurs d 'adhérence stan dard so nt précisément les ombres d es termes de la suite d 'ind ice illimité. Notons qu'une s ui te s t and ard n 'a pas nécessairement toutes ses valeurs d 'adhérence standard : ai nsi la suite X n = sin n admet pour valeur d 'adhérence tout ré el ( standard ou non) ap partenant à [-1, +1].
Preuve
:
Raisonnons par double implication :
APPLICATIONS À L'ANALYSE ÉLÉMENTAIRE
3.2. =?
Si
u
est une valeur d'adhérence de ( un ), on a : Vë >0 VN 3n [n > N et l un - u l
En particulier, pour ë:::: 0 et N illimité il existe w que Uw:::: u. �
39
Réciproquement, s 'il existe un tel
w,
>
< ë] .
N (donc illimité) tel
on a en particulier
Comme u est standard, la conclusion en découle par tran sfert . 0
Theorème 3.2.2 (théorème de Bolzano-Weierstrass) Toute suite réelle bornée admet une valeur d'adhérence . Preuve : Il su ffit de le montrer pour les suites standard ( un ) · Or toute suite stand ard bornée est bornée par un standard . Donc pour tout n, Un e st 0 limité ; en particulie r, pour w :::: +oo, "( Uw) existe. Theorème 3.2.3 (critère de compacité pour les parties de R) Soit A un sous-ensemble standard de R. A est relativement compact (resp. compact) si et seulement si tout élément de A est presque standard (resp. presque standard dans A). Preuve: =?
P uisque A e st rel ativement comp act (r esp . compact) , A e st born é A étant standard , borné par un s tandard . En d 'au tres t ermes :
et
donc ,
En pa rti culier tout é lément de A e st limité. Si de plus , A est compact, son com plémen taire Ac dans R est D'où : V81yEAc 3s>0 B(y,s)CAc
ouvert.
Don c, s 'il existait xEA tel que 0X E Ac, on aurait par tran sfert
Mais , comme �
x::::
0X, il en r ésulte que xE Ac, ce qui est absurde .
Réciproquement , si tout élément de A possède u ne ombre, A est borné car il exis te N, tel que A C [-N, +N] : il su ffit de choisir N ill imité . De plus , si tout élément de A possède une ombre dans A, A es t fermé car V'1yE Ac x
::::
y =? xE Ac.
En e ffet, s'il existait x :::: y, x E A, on aurait 0x E A, ce qui est absurde .
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
40
D 'o ù le critère de compacité .
0
Nous géné ral ise rons ce cr itè re aux espace s mét riques quelconques ( théo rème 3.4.3. Il reste valable en fait pour n'impo rte quel espace topologique. Exercices
:
a) Vérifie r que )0, 1[ n 'e st pas compact. L'in te rvalle [O,w), pou r w illimité, est -il compact ? b ) Mon tre r en utilisant le cri tère p ré cédent que si A C R est compact et f: A - Rest une fo nction continue, alor s fest uniformément conti nue . Proposition 3.2.1 (formule p our l'intégrale de Riemann) So it f: [a, b] - R une fo nction standard intégrable au sens de Riemann . Alo rs, pour tout ê� 0, ê > 0, on a:
oùN esttelquea + Nê:=;b
Preuve : Soit ( ep) u ne sui te tendant vers 0 telle que pou r un indice +oo, e.., = ê. On a, par définition de l'in tégrale de Riemann ,
w�
1
b
a
�N f(t) dt = p lim Sp avec Sp = "' L....t ep/(a +nep)· -+oo n =O
Comme fest s tandard et in tég rable , la sui te (Sp) es t standard e t conve rgente . Don c pou r tout w � +oo, lim Sp = 0(S..,). lb f(t) dt = p-+ oo a
0
Exercices : a) Trouve r un exemple de fon ction ( non s tand ard) intégrable au sens de Rie mann dont l'intégrale ne vérifie pas la formule ci -des sus. b) Dans la formule ci -dess us, on peut remplacer le dé coupage infinité simal a, a + ê, a + 2!, . . . de l 'inte rvalle [a, b] par un découpage infinité simal quel conque. Indiquer la formule p ou r l'in tég rale dans ce cas.
41
INTÉGRALE DE LEBESGUE
3.3.
P roposition 3.2.2 (Formule pour la longueur d'une courbe) Soit f : [a, b] --+ R" une courbe standard de classe C1 et soit L(f) sa longueur L(f) = llf'(t)ll dt. Alors, pour toute� 0, e > 0, on a :
J:
L(f) = 0
(�
)
11/(a+ne)- f(a+(n+1)e)ll
où N est tel qu e a+ Ne$ b
f(a +ne)- f(a +(n + 1)e) = ef'(a+ne)+e71(n) où f' est la dérivée de f et
n=N
L
n=O car
77 une
fonction infinitésimale. Donc :
11/(a+ne)- f(a+(n + l)ell::::
n=N
L ell/'(a + ne)ll
n=O
n=N
L eii7J{n)ll $ (max II1J(n)ll)lb- al:::: O.
n=O
D ap rè s la formule de l'intégrale, on a donc : '
lb 11/'(t)ll dt:::: 0 (� 11/(a +ne)- f(a +(n + l) )ll) e
Comme ces
.
deux quantités sont standard et équivalentes , elles sont égales.
0
Exercice : Vérifier en utilisant une approximation du cercle par un poly gone régulier à N cot és , N illimité, que l'on a S = Pr/2 où S,P et r sont respectivement la surface, le périmètre et le rayon du cercle.
3.3
Intégrale de Lebesgue
Nous avons vu au ch ap i t re 1 une caractérisation non standard d'intégrabilité au sens de Riemann. Nous allono voir à p rés e nt (toujours dans le cas d'une fonction de [0, 1] dans R) une carac té ris ation non s tandard d 'intégrabilité au sens de Lebesgue. Cette caractérisation est dûe à O. Loos3. L es premières études non standard de l'intégrale de Lebesgue ont été faites par P. Loeb à 3
A non &ta1ldard approach to the Lebe3gue integral Analyse Non Standard et Mathéma
tiques Finitaires. Publications de l'Université de Paris 1
{1989).
42
CHAPITRE
3.
LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
qui l'on doit de nombreux résultats non standard en théorie de la mesure et en probabilité4• La présentation qu'il donne de l'intégrale de Lebesgue est cependant assez différente de celle de Loos dont nous nous inspirons ici. Theorème 3.3.1 (critère d'intégrabilité au sens de Lebesgue) So itC l'ens em ble des fo nc tio ns en esca lie r sur [0, 1]. Unefo nc tio ns ta ndard f : [0, 1] R e st in tég rable au sens de Le be sg ue s i e t s eu lem ent si -
y• t�
>
0 3
j ('f/;-
cp (z ) � f(0z) $ f/;(z) et De p lu s on
(3 1)
< c
.
a:
Commentaire : Au chapit re 1, on a m ontré qu 'une fon ction stan da rd fest int ég rable au sens de Riemann si elle satisfait la p rop ri été suivante :
3D �v(f) � 0 où D est un dé co upage de l 'inte rvalle [0, 1] et �v(f) l 'écart entr e les sommes par vale urs supé rieures et inférieures de f s ur ce découpage. Cette carac téri sation est t ri vialement équivalente à la s ui vante :
Ceci s 'éc rit enco re :
d'où,
par
t ransfe rt,
y•t� > 0 3'tcpE E 3'tt/J E E
J ('f/;- cp)<�.
On a donc le résultat su ivant : Theorème 3.3.2 (critère d'intégrabilité au sens de Riemann) So itE l'e nse mble d esfo nc tio ns e nesc alie r sur [0, 1]. U ne fonc tion standard f : [0, 1] --+ R est intég rable au se ns de Rie mann si e t seule me nt si :
y•t� > 0 3't
[4), [8)
ou
[19)
par exemple.
J (t/J- cp) <�.
(3.2)
3.3. INTÉGRALE DE LEBESG UE
43
On notera que cette caractérisation est très proche de la caractérisation 3 . 1 ci-dessus. Dans le cas de l'intégrabilité au sens de Lebesgue, on n 'impose pas aux fonctions t/J et cp d 'être standard ni d 'encadrer effectivement f mais seulement de vérifier la double inégalité cp ( x ) :5 f(0x) :5 .,P(x) ,condition qui , aux points standard, s e réduit à l a condition cp ( x ) :5 f (x) :5 .,P(x) utilisée dans 3.2. Preuve : intégrabilité au sens de Lebesgue. Pour prouver qu 'une fonction standard est intégrable au sens de lebesgue si et seulement si elle vérifie 3 . 1 , nous nous bornerons à prouver qu 'une partie A de R est mesurable au sens de Lebesgue, de mesure nulle si et seulement si sa fonction caractéristique lA vérifie 3 . 1 , avec J lA = 0 . Le théorème en découle facilement . Soit 0 l'ensemble des intervalles ouverts de [0, 1] et soit A une partie stan dard de [0, 1] . La partie A est négligeable au sens de Lebesgue si et seulement si pour tout e > 0 on peut trouver un ouvert U qui recouvre A et dont la mesure I'(U) est inférieure à e. Ceci peut s'écrire :
Ve > 0 3J.J E 0 A C U et I' (U) < e ou bien encore par transfert, (i)
Nous allons montrer que cette propriété (i) est équivalente à la propriété
:
(ii) où lA est la fonction caractéristique de A. Ceci terminera la preuve car (ii) exprime précisément que lA est intégrable au sens de la carac térisation 3. 1 , d 'intégrale nulle. (i) => (ii) O n choisit pour t/J la fonction caractéristique de U . Si x E U , l'inégalité lA (0x) :5 t/J( x ) est vérifiée. Sinon, comme U est un ouvert standard , 0X ri U et donc 0X ri A , car ACU, d 'où lA (0x ) = O. (Ü) => (i) Soit V = {x E [0, 1] 1 t/J(.z:) ::f 0} et soit U = 5 {x E V 1 y :::: x => y E V} (cet ensemble est l ' ombre intérieure de V, voir l'exercice 5 . 15 ) . L'ensemble U est un ouvert standard donc si x est un élément standard de A, alors par hypothèse t/.• vaut 1 sur tout le halo de x, donc x E U . D'où , par transfert, A CU . Enfin on vérifie sans peine (exercice 5 . 19) que si une partie V de [0, 1] est une réunion finie d 'intervalles, la mesu re de son ombre intérieure I'(U) est inférieure ou équivalente à I'(V) . Comme I' ( V) = J t/J < e, il en résulte que I'(U) < e. 0
Exemples
:
Voici deux exemples d 'utilisation de ces critères.
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
44
1) Tou te fonction con tinue f : [0 , 1] - R es t in tégrable (au sens de Lebesgue) .
En effet il suffit, par transfert, de le mont re r pour une fonction stan dard. Soient f s tandard, et :c e t y deux élémen ts standard de [0, 1]. La continu i té entraîne : Soit e
>
0 3'1 '7
0 lz - YI < '1 =? 1/( z ) - f( y) j < e . 0 standard e t soit D un découpage standard d e [0, 1] V''e
>
0
>
=
:co
=
tel que, pour i = 0, . . . , n - 1 , on ait l zi+ l - :c; l les deux fonc tions en escalie r défin ies par :
tp ( :c ) -
_
t/1( ) -
_
:z:
{ {
1
< '1 ·
Soient enfin tp et 1/J
inf{!( z ) 1 :c E [z; , z;+ l ] } /( 1 )
pou r x ; :S: :z: :S: z ; +l pour :c = 1
sup {!( x ) 1 :c E [z; , zi + l] } /( 1 )
pou r :z:; :S: x :S: pour x = 1
Xï+l
Comme D est standard , si x E [z; , Xï+1] , sa partie standard 0X E [x; , x i+t ] et donc tp ( x) :S: f(0x) :S: t/J(x ) . Enfin , on a
J ( t/1 -
:S:
e
l::)
xi+ l - x; )
:S:
e.
2 ) La fonc tion caractéristique d e Q, pour x élément d e [0 , 1], !( x ) -
_
{
1 si x E Q 0 si x rt Q
n 'est pas Riemann intégrable mais elle est Lebesgue intég rable, d 'intégrale nulle. Mont rons que la p rop riété 3.2 n 'est pas satisfaite pour f(x) : si
J
Tout rationnel standard co rrespond à un indice n standard . Soient w :::::: +oo et '7 > 0 standard . On choisit pour tp la fonction en escalie r qui vau t 1 sur les intervalles [rn - 11/2 n , rn + '7/2n] pour lesquels n :S: w et qui vau t 0 ailleu rs . En particuli e r
D'o ù , pour tout e standard ,
J tp J (
17
� e/2 .
ESPACES MÉTRIQ UES
3.4.
3 .4
45
Espaces mét riques
Dans ce paragraphe nous considé rons un espace mét rique standa rd E ; la dis tance d : E - R+ sera donc également supposée standard . Il convient de p réciser quelques éléments de terminologie qui n 'ont été utilisés jusqu 'ici que dans R. On dit que deux éléments x et y de E sont équivalents, x � y, si d(x, y) � O. On dit qu'un élément x possède une o m bre ou partie s ta nd ard , notée 0x , ou enco re qu'il est presque s ta nd ard ( respectivement presque s ta ndard dans une partie A de E) s'il existe un standa rd de E ( respectivement de A), noté 0x, tel que x � 0x . On dit qu'un élément est li mi tés'il existe un élé ment standa rd y dans E tel que d(x , y) soit limitée. Enfin on dit qu'une p a rtie A C E es t p resque standard ( resp. limitée) si tous ses éléments sont p resque standard ( resp . limités) . La notion de pa r�ie limitée est l'équivalent non standard de la notion de p ar tie bo rnée . Moyennant ces p récisions, il est bien cl air que les caracté risations non stan dard que nous avons établies dans le cas particulie r de R, telles que la continuité ou la continuité unifo rme d 'une application , la conve rgence d'une suite . . . etc , se généralisent immédiatement aux espaces métriques standard. Par cont re, le fait que, dans R tout élément limité est p resque standard ne se généralise pas, comme l 'indique l'exemple suivant : Exemple
:
suite définie par
Soit 100 l'espace des su i t es réelles bornées et soit ( un ) E 100 la :
Un = où
{
0 si n "# w 1 si n = w
w
est un entie r illimité fixé. On a clairement d00 (un , 0) = supn>O !un - Ol = 1 . Donc ( un ) est limité . Cependant ( Un ) n 'est pas presque standard ca r si ( Vn ) était une suite standard équivalente , on aurait nécessairement, pou r tout n standard , Vn � 0 et donc Vn = 0 d'où, par transfert , Vn = 0 pou r tout n. Ceci est absu rde car dans ce cas d00 ( (un ) , ( vn ) ) = 1 n 'est pas infinitésimale. Theorème 3.4.1 (critère de convergence d'une suite d'applications) Soit Un ) un e s u i t e s t a n d a rd d ' applications de E d ans F {F, com me E, es t u n espa ce métrique stan dard). On a les équiv alences suiv antes : a) ( /n ) converge si mple men t vers f si e t seule ment si
Y't z Yn� +oo fn (x) � f(x) . b ) ( ! ) converge unifor mé men t vers f si et seule men tsi
Yx Yn � +oo fn ( x ) � f(x) .
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
46 Preuve :
a) Par définition , (/n) converge simplement ve rs f si et seulement si , pour tout z E E, limn-+oo fn ( z) = f (z ) . Par transfe rt il suffit que ce soit vrai pou r tout z standard, d 'où la cara.ctérisaton indiquée (théo rème 1 .2.3) .
b)
=>
De la. conve rgence unifo rme de (!n ) ve rs f , on déduit que
V'' e > 0 3N > 0 ['v'z E E n > N
=>
l fn (z) - /( z) l
<
e: ]
d 'où par t ransfe rt
V'' e: > 0 3'' N > 0 Vz E E [n >
N
=>
l fn (z) - /( z ) l
<
e: ] .
En particulier Vn � +oo Vz E E fn (z ) - f ( x) � O. b)
<=
On a.; par hypothèse :
V''e: > 0 3N Vx [n > N => l fn ( x ) - f (z ) l < e: ]. En effet il s uffit de choisir N � +oo. Il en résul te , par t ransfert q ue :
Ve: > 0 3N Vz [n > N => lfn ( z ) - f(x) l < e:] . 0
Les espaces mét riques qui , comme R, ont tous leu rs éléments limités p resque standard sont connus classiquement sous le nom d 'espaces p rop res . Rappelons qu'un espace mét rique est propre si toutes ses boules fermées sont compactes (et donc, dans le cas des espaces no rmés , s'il est de dimension finie) . Theorème 3.4.2 (caractérisation des espaces propres) So it E u n espace mé tri que st an dard ; E es t propre si e t seu el men t si t out é lémen t l imité de E es tpresque s ta ndard.
Ce théo rème est un co rollaire facile du théorème suivant : Theorème 3.4.3 (caractérisation de la compacité) Soit A un sous-ensem b le standard d 'un espa ce métrique stanàard E ; A est compac t si e tseu el men t s itout point de A est presque standard dans A.
Soulignons que cette caracté risation des partie s compactes (on peut diffi cilement rêve r plus simple) s 'étend san s modification aux espaces topologiques comme nous le ver rons au chapit re 4. Une nouvelle caracté risation topologique de la relation "�" nous se ra utile.
3.4.
ESPACES MÉTRIQ UES
47
Lemme 3.4 . 1 (caractérisation topologique de la relation "::=" ) Soit y un élément standard d 'un espace métrique E standard ; pour tout :z: E E, :z: est équivalent à y si et seulement si tout voisinage stan dard de y contient :z: . Preuve Soient Y l'ensemble des voisinages de y e t B(y, r) la b oule ouver te de centre y et de rayon r. =?
On a :
VU E Y
3r
>
0 B(y, r)
C U
Donc, par transfert, Vd U E Y
38tr > 0 B( y , r)
si d(:z: , y) ::= 0 , :z: E B (y, r) p �ur tout standard <=
Par hypothèse, :z: E B(y, r) pour tout standard r v• f r
>
0 d(:z: , y)
<
r
C U >
>
0 ; don c :z: E U .
O. Don c
r
d 'où d(:z:, y) ::= 0 0
Preuve : (du théorème 3.4.3) =?
Supposons qu'il existe un élément :z: de A qui n 'est pas pres que standar d . Comme au cun élément st andard y de A n 'est équivalent à :z: , en vertu d u lemme, o n peu t asso cier à ch aque standard y d e A u n voisi nage ouvert U, de y ne contenant pas :z:. Soit n le standardisé de l ' e n se mb le de ces U, . Par transfert , 'R. C T, où T désigne la topologie de E et 'R. est un recouvrement de A . Supposons qu 'on puisse en extraire un recouvrement fini 'R.' . On peut supposer 'R.' standard, par transfert. Don c 'R.' ne contient que des éléments stand ard de 'R., c'est-à- dire des U, . Or :z: n ' appartient à au cun U, , ce qui est absurde. Don c A n 'es t pas compact .
<=
Supposons à présent que tout élément :z: de A est presque standard . Soit n C T un recouvrement ouvert ( infini) de A. Montrons qu'on peut en extraire un recouvrement fini. Par transfert on peut supposer ce re cou vrement standard. Don c puis que V:z: EA
3U E T
on en déduit, par transfert, que
U E 'R.
et
:z: E U
:
Soit F = { U1 , U2 , U3 , . . . , Ur..J } une part ie finie contenant tous les éléments standard de 'R . On va montrer que Fn'R. est un sous recouvrement fini de
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
48
A. Soit z E A. Par hypot hè se 0Z E A. Comme 1?. est un recouvrement de A, il existe U E 1?. tel que 0:r E U . Par transfert (0z et 1?. étant standard) on peut su p p oser que U est stan d ar d et don c U E F. M ais comme U est un ouvert st an d ar d , on a également z E U. Donc F est un recouv rement fin i de A. 0
Exercices : a) Déduire du théorème p récéden t une caractérisation non standard des es paces métriques propres.
b ) Montrer que tout espace no rmé localement compact est prop re.
3.5
Exercices et problèmes
Exercice 3. 1 Soit é ::::: 0 posi tif et soit G = 5{n� 1 nEZ}. Vérifier que G est un sous groupe (standard) de R . Déterminer G lo rs que e = 1/q, avec q en t i e r premier , et lo rs que é = ljq, avec q f 2 ent ier premie r . Peu t-on chois i r é pour que G = ../2Z, G = Q, G = Q + ../2Q ?
Exercice 3.2 Soient e et 1J deux infinitésim aux positifs. Mont re r qu il existe une un ique d roite standard d 'é quation a:r + by = 0 telle qu e ( ae + bTJ)f>/a2 + b2 soit minimum. Mont rer qu 'il existe un uni que ce rcle standa rd passant par (0, 0) tel que sa d istan ce à ( e , '7 ) soit minimale. '
Exercice 3.3 Soient e et 1J deux infinitésimaux positifs. Mont rer que s 'il existe un polynôme st a nd ar d Qn de degré infé rieu r ou égal à n, tel que TJ - Qn (e) soit minimum, alors Qn est unique. Mont re r que si n' < n alors Qn' est le t ron qué d e Qn . Exercice 3.4 So ient e e t 1J de ux infinitésimaux p ositifs. Existe-t-il toujou rs ' un polynôme P( :c , y ) standa rd tel que P( e , '1 ) = 0 ? Exercice 3.5 (Unicité de la décomposition de Goze) Soit V un ve cteur de R 2 . Mont re r que s i V = Vo + é1 V1 + é 1 ! 2 V2 et V = Vo+éi V{+éi é2 V2 sont deux décompositions de Goze de V, alo rs il existe a, b et c standard tels que :
= =
ae1 + bé1 ! 2 Cê 1 é2 a V{ b V{ + cV2
Exercice 3. 6 (Désingularisation) Soit V un vecteur infinitésimal de R 2 , de composantes ( '71 t TJ2) ayant pou r décomposition de Goze V = é1 V1 + é 1 e2 V2 .
3.5.
EXERCICES ET PROBLÈMES
49
a) Montrer que l 'application L : ( e 1 , e ) 1-+ ( 771 , 77 ) est une transformation 2 2 quadratique standard de R 2 de l'un des types suivants :
L ( z , y) = (z , z y) ou L ( z , y) = ( x ( a + y) , x ) . b ) Montrer que si V #; (0, 0) appartient à la courbe (singulière en 0) d 'équation X3 - Y2 = 0 , la transformation L associée est du premier type et la préimage de V par cette transformation est un point de la courbe (non singulière en 0) d 'équation z - y2 = O. Exercice 3. 7 Montrer à l'aide de la formule non standard de l'intégrale de Riemann que, comme 1 + 2 + · · · + n = n(n + 1)/2 , on a, pour tout z ,
Même exercice pour
J; t2 dt = x3/3 , sachant que
1 2 + 22 + . . . + n2 = n(n + 1)(2n + 1)/6. Exercice 3.8 Montrer qu'une fonction standard f : [0 , +oo [ - R est inté gra ble sur [0 , +oo[ , au sens de Riemann généralisé, si et seulement si "'w :::::: +oo, co w "'w' :::::: +oo , Jrw' .., f( x) dx :::::: 0 . Montrer qu'alors f0 ! ( x ) d x = "(f0 x dx) pour n 'importe quel w illimité. Exercice 3.9 Soit f : E - F continue. Montrer, en utilisant les critères non standard , que l'image par f de tout compac t est compact. Pourquoi existe-t-il , pour ê :::::: 0 , des éléments dans l 'image par f(x) = exp(xfe ) de [0 , 1] qui ne sont pas presque standard (par exemple ezp( l /ë)) ? Exercice 3. 10 Montrer que si (un ) est une suite b ornée standard , alors pour tout w illimité , lim sup n-oo U n = "(sup { u 1 n E [w , +oo[} ) . En particulier ce nombre ne dépend pas de w . Exercice 3. 1 1 Montrer que s i u est une valeur d 'adhérence de ( un ) , telle que u = "(u.., ) avec w pair (resp . impair) , alors il existe une sous suite de ( u,. ) d 'indices pairs (resp. impairs) qui converge vers u . Exercice 3. 1 2 ( Théorème de Bruij n ) On appelle graphe la donnée d'un ensemble E et d 'un sous ensemble G de E x E. Pour k E N, on appelle k-coloriage de (E, G) une ap plication f de E dans {1 , . . . , k} telle que, pour tout ( x , y) E G, f ( z ) #; f(y) . Montrer que s 'il existe, pour toute partie finie F , un k-coloriage de ( F, Gn F x F) , alors (E, G) possède un k-coloriage. Exercice 3.13 Enoncer et établir un critère non standard pour la convergence uniforme sur tou t compact d'une suite standard de fonctions.
50
CHAPITRE 3. LE PRINCIPE DE STANDARDISATION
Exercice 3. 14 Montrer que si Un ) est une suite standard de fon ctions conti nues qui converge simplement vers une fonction non continue, alors pour tout w :::::: +oo, fw n 'est pas presque standard dans l'ensemble des fonctions conti nues muni de la métrique de la convergence uniforme. Donner un exemple de fonction limitée et non p resque standard dans cet ensemble. Exercice 3. 15 Soit
A une partie standard d'un espace métrique standard
E.
a ) Indiquer un critère non standard pour que A soit dense dans E.
b) Montrer qu'une application f : A --+ F possède un unique pro ol ngemen t f : E --+ F continu si et seulement si les images par f de deux éléments de A presque standard dans E et équivalents sont presque standard dans E et équivalents. Exercice 3.16 Enoncer et établir un critère non standard pour qu'une appli cation standard f : E --+ F soit p rop re , c'est-à-dire telle que l 'image réciproque de tout compact de F soit un compact de E. Exercice 3.17 Montrer, en utilisant les critères non standard que si E est compact et si f : E --+ F est b ij ec t ive et continue alors /- 1 est co nt i nue . Exercice 3.1 8 Soit 1 un ensemble standard d 'indices et (Ei ) e i une famille d ' es paces métriques standard . a ) Montrer que si un élémen t X = (x; );eJ de l'espace E = f1;eJ E; est standard alors ses composantes x; sont standard pour tout i stand ard. b ) Montrer que la réciproque est fausse. Exercice 3.19 (Un ultrafiltre non trivial "explicite" ) Soit w un entier illimité et :F = 5 {Ai wEA C N} . Montrer que :F est un ultrafiltre non trivial.
Chapitre
4
Ensembles externes et premier principe de p ermanence L 'un des progrès décisifs d e l'analyse non standard s u r les précédentes tentatives de construction du calcul infinitésimal est l'introduction des ensembles externes et par conséquent des principes de permanence . C 'est dans l'utilisation de ces nouveaux concepts qu 'apparaît vraiment l 'originalité de la méthode non standard .
4.1
Défi nit io ns et princip e d e Cauchy
Rappelons que nous q ualifi o n s d ' interne une formule exprimable dans le lan gage classique (ZFC ) et d ' externe une formule du langage non standard (IST) qui fait intervenir le nouveau prédicat "standard" , ou l'u n de ses dérivés tel qu 'infinitésimal ou limité . Par exemple la formule [a < e � 2a < 2e] est interne alors que la formule [a ::::: 0 � 2a ::::: 0] est externe. Comme habituellement en mathématique, on utilise en analyse non stan dard les formules pour définir des ensembles , comme par exemple
{xE R 1 lxi < e} ou {xE R 1 x ::::: 0}. Nous disposons donc, tou t comme pour les formules , à la fois d' ensembles internes et d ' e ns e m b les ext e rnes. Notons cependant qu 'un ensemble défini au moyen d 'une formule externe n 'est pas nécessairement ext erne comme le montre l 'ensemble {x ::::: 0 1 st(x)} égal au singleton {0} qui est non seulement interne mais standard. Comment fait-on dans ces conditions pour distinguer un ensemble externe d 'un ensemble interne ? En pratique on u tilise les règles suivantes :
51
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
52
Règle 4. 1.1 On appelle interne to u te nse m ble d éfi ni à l'aide d 'u ne formule in terne. E nparticulier, to us les e nsem bles déjà d éfi nis e nma th éma tique classique sont in te rnes. A ces e nse m ble s s'appliq u en tsa ns res tri c ti o n to us les th éorèm es c la s siq ues. Règle 4. 1.2 On appelle externe tou t sous e nsem ble d 'u n e nsem ble interne défi ni au moye n d 'u ne formule extern e, pour lequ el u n th éorème cla ss qi u e au moi ns es t e n d f éaut. Exemples : 1 ) Soit c > 0 (infinitésimal ou non) . Les ensembles suivants sont internes :
[1 - c, l + c]
{xE R 1 e:x 2::: 1}
{n/t 1 nE N}.
2) Soit e: > 0 infinitésimal. L'ensemble {x E R 1 x + c :::: x} est interne , et égal à R, bien qu'il soit défini au moyen d 'une formule externe.
3 ) L'ensemble hal (0) = {x E R 1 x :::: 0} est externe . En effet, s 'il était interne , il vérifierait le théorème classique : "toute partie majorée de R possède une borne su périeure" . Or c.ette b orne supérieure, a, ne peut être infinitésimale car 2a serait un infinitésimal strictement supérieur ; elle ne peut être appréciable c ar a/2 le serait aussi. Donc il met ce théorème en défaut. 4) L'ensemble O' N = {n E N 1 st ( n) } est externe. En effet, s 'il était interne, il vérifierait le principe de récurrence (car 0 est standard et st ( n ) implique st ( n + 1 )) et donc serait égal à N tout entier. Or ce n 'est pas le cas, puisqu 'il existe des entiers non standard. Exercice
:
Montrer que les ensembles suivants sont externes :
hal (x) = {y E R 1 y ::: x} O' l = {n E Z 1 s t(n ) } {n E N 1 n n 'est pas standard } Commentaire : IST et les "ensembles" externes A première vue, la manipulation des ensembles externes nous conduit iné vitablement à quitter le cadre de la théorie axiomatique IST, de Nelson . En effet, dans cette théorie tout comme dans la théorie classique ZFC, tous les en sembles, objets de la théorie , sont internes , ceux que nous qualifions d 'externes ne méritant pas, à proprement parler , le nom d'ensembles . En p articulier aucun ensemble externe ne peut apparaître comme une constante dans une formule de IST. Cependant on peut nuancer ce point de vue de la façon suivante : s1 nous employons, par exemple, une formule telle que
'v'x E R hal (x) n Q #= 0
4. 1 .
DÉFINITIONS ET PRINCIPE DE CA UCHY
53
qui n'est pas une formule de IST puisqu'elle contient la constante externe h al (x) ( ensemble des réels équivalents à x ) , nous la considérons simplement comme une abréviation commode de la formule
Vx E
R
3 y V6t ê > 0 lx - YI
<
ê
et
yEQ
qui, elle, est une formule ( externe) de IST. Plus généralement tout ensemble externe au sens de la règle ci-dessus étant défini au moyen d 'une formule externe de IST, il est toujours possible de remplacer une formule le contenant comme constante par une formule de IST. S 'il est envisageable avec ces conventions de manipuler des const a n t es ex ternes dans des formules de IST, les v a ri ables, elles, do iv e n t n écessaire m e n t être inte rn es. Par exemple on ne pourra pas, dans le contexte dans lequel nous nous sommes placé ici, quantifier sur des ensembles externes ou, ce qui revient au même, considérer des ensembles dont certains éléments sont externes comme par exemple l 'ensembles des parties internes ou externes de R ou l 'ensemble quotient de R par la relation =::: . . Notons que de telles constructions sont possibles ( et ont été envisagées avec succès ) si l'on se place, pour faire des mathématiques non standard, dans le cadre de la théorie des modèles . ( voir [4] ou [20] , par exemple ) . Par ailleurs , il existe également des présentations a.xiomatiques , qui formalisent la notion d 'ensembles externes ( voir Hrbacek 1 ou [12] ) . On vérifiera facilement qu 'il découle des règles ci-dessus que : Règle
4. 1 . 3
•
Se uls les e nse mbles inte rn es sont stan dard o u non standard.
•
Tout élém e n t d 'u n ensemble in tern e est i n t e rn e .
La manipulation des ensembles externes requ iert au départ une certaine vi gilance car ce sont des objets mathématiques qui à la fois ressemblent beaucoup aux ensembles usuels et qui pourtant n'en sont pas. Cependant, on découvrira peu à peu que ce sont bien souvent les ensembles externes et les principes de permanence qui sont la clef des raisonnements non standard originaux. Notations : On utilise les symboles suivants pour désigner quelques uns des ensembles externes les plus utilisés :
1
•
u N est l 'ensemble des e ntiers st and a rd ( ou limités ) .
•
hal (0) est l ' ensemble des réels infinitésimaux, appelé le
•
hal ( oo ) est l 'ensemble des réels illimités , appelé le
Hrbacek
(K .)
Non 1tandard 1et th eory Amer.
h a lo de
h alo de
0.
l'infini.
Math. Monthly 83 (8) 1 979.
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
54 •
G est l'ensemble des réels limités, app elé la galaxi epri ncipale.
•
A est l 'ensemble des r éels appréc ia ble s.
•
01 R est l'ensemble des réels standard ; plus généralement 01 E est l 'ensemble des éléments standard de E.
On a, par exemple, les relations ensemblistes suivantes 01 N= 01 R n N R = hal (O) U A U hal (oo)
:
Ge = hal (oo)
Exercices : a) Montrer que hal (oo) , G , A, 01 R sont externes . b ) On dit qu'une fonction est externe si son graphe est un ensemble externe. Dire si les fonctions suivantes sont intern es ou externes (e :::: 0) :
ft ( :r: ) h (x) = f ( :r: ) 3
{
_
-
{
=
:r: arc tg e
0 si :r: rf; h al (0) 1 si :r: Ehal (0) 0 si 1 si
:r:
:r:
$ 1 /e > 1 /e:
!4 ( :r: ) = ft ( e: :r: ) fs ( :r:) : [0, 1] - R /s (:r:) = 0X /6 (:r:) = m ax (h( :r: ) , 1 ) . O n peut s e demander d e quelle façon vont être utilisés les ensembles ex ternes , sachant qu 'on ne peut pas, à priori, leur appliquer les théorèmes clas siques. En fait nous disposons, pour manipuler les ensembles externes, de nouveaux outils, les pri ncip es d e p enna nenc e, dont nous allons étudier main tenant le plus simple, le principe de Cauchy. Nous verrons d'autres principes de p ermanence au chapitre 5. Principe 4.1.1 (Principe de Cauchy) 2 A u cu n ens em ble externe n'est interne. 2 C'est à
bleme nt ce
D.Laugwitz, l'un des nom de "Principe de
pionniers d e l'analyse non standard, que l'on doit proba C auchy"
.
Dans son cou rs Th e th eor11 of infinit e&im o. l& :
o.n int rod�&ction to n o n 1 t o. n d o. rd o.no.l1/&Ï8[9] , il écrivait notamment : "Among others, it
who sometimes used arguments of thefollowing type : if a certain property good for ali points infinitesimally close to a given Po then i t is valide through out a neighbourhood of Po " . Cauchy
was
holds finite
4.1.
55
DÉFINITIONS ET PIUNCIPE DE CAUCHY
Ce principe , trivial à première vue, est très utile dans la pratique parce qu'il permet d 'étendre la validité d'une propriété à un domaine plus vaste que celui sur lequel elle a pu être vérifiée. Ainsi, par exemple, supposons que l 'on ait établi qu'une propriété interne F(z) est vraie p our tout z � O. Alors , en vertu de ce principe, elle est nécessairement vraie également pour certains z non infinitésimaux. En effet , l'ensemble des réels vérifiant F est un ensemble interne qui contient hal (0) mais il ne peut pas coïncider avec hal (0) , car ce der nier est ex te r ne .
Theorème 4. 1 . 1 Soit (un ) une suite réelle. Alors (Un ) est de Cau chy si et seulement si (un) est convergente. Preuve : Par transfert, il suffit de montrer ce théorème pour les suites standard . Rappelons que, dans ce cas :
(un ) convergente <=> 3'tl Vn � +oo lun - l i � 0 (un ) de Cauchy <=> Ym � +oo Vn � +oo Un � Um . La partie directe du théorème est donc triviale. Pour établir la réciproque, il suffit de montrer qu'il existe un indice illimité w tel que Uw soit limité (dans ce cas (un ) converge vers 1 = � u.., ) ) . Or, l 'ensemble { n E N 1 lun - u... l :$ 1 } est interne et contient tous les indices n illimités. Donc, en vertu du principe de Cauchy, il contient aussi un indice n o standard Le terme correspondant Un 0 0 est standard (car la suite (Un ) est standard) , donc Uw est limité. .
Exercice : Quelle affirmation de cette preuve est mise en défaut lorsque le raisonnement est mené dans Q au lieu de R ?
Theorème 4. 1 . 2 S o i t f : R - R une fonction standard. S 'il existe w � +oo tel que f( x) � 0 pour tout .r illimité inférieur à w, alors limz - + oo f(x) = O . Preuve
:
Raisonnons par l'absurde. Si la conclusion est fausse, on a : Ve > 0 3(xn ) lim xn n
=
+oo et lf (x n ) l �
e.
Par transfert on a donc :
L 'ensemble { n E N 1 Xn :$ w } est interne et contient tous les n standard. Il cont ient donc aussi un illimité N , par le principe de Cauchy. Mais comme 0 x.v :$ w, on devrait avoir f(x.v ) :::::: O Or lf(.rN ) I � e, par construction. .
Le résultat3 suivant est passablement surprenant si on le compare à la carac térisation non standard de l'intégrabilité au sens de Lebesgue, théorème 3.3. 1 .
3 dû à F. BLAIS : L 'in t igrœle d e Loo• Preprint.
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
56
Proposition 4.1.1 Soit f : [0, 1] - R stan dard. S 'il e xiste n t des fonctions en e scali e r cp et t/J te lle s que cp (z) :$ f(0z) :$ t/J(z) pour tout z E [0, 1] et si J ( t/J - cp) � 0, alors f est constante. Preuve : On raisonne par l'absurde. Supposons la fonction f non cons tante. Alors il existe zo tel que tout voisinage V(zo ) de zo contienne un élément Yo tel que f(y0 ) ::1 f(z0 ) . Par transfert , on peut supposer zo , V(zo ) et Yo stan dard . Soient cp et t/J les deux fonctions en escalier telles que cp (z) :$ /(0z) :$ t/J(z) pour tout z E [0, 1] et telles que J (..P - cp) � O . Notons a = /(z0) et b = f (y0 ) . L'ensemble interne des r tels que sur l'intervalle Ir (zo) =]zo - r, zo + r[,
cp{z ) :$ a :$ t/J (z) contient tous les r > 0 infinitésimaux donc également , par le principe de Cauchy un ro > 0 standard . lr0 (zo) est un voisinage standard de zo donc on peut choisir Y o dans ce voisinage. M ais pour les mêmes raisons il existe également un voisinage standard V(yo ) de Yo , qu 'on supposera inclus dans lr0 (zo ) , tel que, sur ce voisinage, on ait :
cp(z) :$ b :$ t/J(x). Comme
a
et b sont standard ,
a
-:/:. b donc, sur V(y0 ) , t/J -
cp
� O . D 'où
J (..P - cp) � 0, puisque V(yo ) est un voisinage standard, ce qui est absurde .
0
Theorème 4. 1.3 Soit ( êi } i e i une famille interne de réels infin itésimaux (resp . limités). A lors supi E I ( êï ) et inf,er { êi ) s o n t i nfin it és im a u x (resp . limités). P reuve : L'ensemble des majorants de la famille interne (êi) est un en semble interne qui contient tous les réels non infinitésimaux (resp. tous les réels illimités) positifs. En vertu du principe de Cauchy, il contient aussi un infinitésimal (resp . un réel limité) positif. Le nombre sup ( êï ) sera donc in finitésimal ( resp. limité). On montrerait de même que le nombre inf ( êï ) est 0 infinitésimal ( resp. limité). Remarque : On peut se poser les questions suivantes : quel est l'équivalent standard de ce dernier énoncé ? Cet équivalent est-il un théorème classique en mathématiques ? O n trouve une réponse à cette question dans les oeuvres de P. du Bois Raymond, rep rises par G . H . Hardy4 • L'énoncé ci-dessous , par exemple , porte le nom de Lemme de du Bois Raymond : 4 G. H. HARDY Ord� r• of infi n ity, th e lnfinitircalc ul of Paul du B o is Raym o n d, Cam bridge University Press, 1 910.
4. 1 .
DÉFINITIONS ET PRINCIPE DE CA UCHY
57
Soit -< la relat ion d 'ordre partielle sur l'ensemble des fonctions de R dans R, définie par f -< g <::? limz-oo = O . Soit Un ) une suite de fonctions, croissante pour cette relation. Il existe une fonction g telle que, fn -< g pour tout n. Et si g est une telle fonction , il existe une fonction h telle que , pour tout n, fn -< h -< g .
�f=�
Les liens qui existent entre l e principe d e Cauchy e t c e type d 'énoncés classiques ont été mis en évidence par D. Laugwitz (9] . Corollaire 4. 1 . 1 Soient f et g deux fon ctions intégra bles de l 'intervalle stan dard [a , b] dans R, telles que f - g soit infiniÛsimale. A lors
Corollaire 4.1. 2 ( intégrale dépendant d'un paramètre) Soit f : [a , b] x R - R une fonction continue, ( x , t)" ...... f(x, t ) , et soit g(t) = f(x, t ) dx . Alors g est contin ue.
J:
Preuve : Par transfert , il suffit de prouver ce corollaire dans le cas où f (et donc aussi a , b, et g ) est standard. Donc, il suffit de montrer la continuité de g en tout point stand ard ta , plus précisément , il suffit de montrer que
v•1 ta
t ::::: ta :::} g ( t ) ::::: g(t a ) .
Comme (a , b] es t compact et standard, pour tout x E [a , b] , 0X existe et ap p ar tient à (a , b]. Comme f est continue (et standard) , on a, pour tout t ::::: ta et pour tout x E [a , b] , f ( x , t) ::::: /( 0x , t a ) ::::: /(x , ta). Don c
lb f(x, t) dx ::::: lb f(x , t a ) dx. 0
Exercices : a) Existe-il une fonction interne f : R - R nulle sur hal (0) et appréciable hors de hal (0) ? Même question en remplaçant nulle par infinitésimale .
b) Existe-il un infinitési mal dont le développement décimal est nul pour toute décimale de rang limité et égal à 1 pour toutes les suivantes ? Theorème 4. 1.4 (caractérisation des espaces complets) Soit E un espace métrique standard. A lors E est complet si et seulement si pour tout x E E, ou bien x est presque sta ndard, ou bien il existe u n standard r > 0 tel qu e la boule B ( x , r) ne con tienne aucun élément standard.
CHAPITRE 4. ENSEMBLES
58
EXTERNES
Preuve : =>
Supposons
E
complet et soit
z
un élément de
E
tel que
En prenant r = 1/n, on construit ainsi, pour tout n standard, une sui te de standard Yn tel que Yn E B(:r, 1/n). Ceci définit, par extension, une suite standard ( Yn ) n eN · Cette suite est de Cauchy car d(y11 , y9 ) < 2/p ( pour p < q ) . Donc elle est convergente de limite y et on a y = 0Yn , pour tout n � +oo. Or, {n E N 1 Yn E B(z, 1/n)} est un ensemble interne contenant tous les n limités . Donc il contient, par le principe de Cau chy, un w illimité et on aura d(y.., , :r) < 1/w � O. D 'où ; � y.., � y. Donc z est presque standard . <=
Réciproquement, soit (Un ) une suite de Cauchy standard. Pour tout p et q illimités, up � u 9 • Supposons, par l'absurde, qu 'il existe w � +oo, tel que u.., ne soit pas presque standard . Dans ce cas , on a par hypothèse :
Or { n E N d( u , u.., ) < r} est interne et contient tous les indices illimités , donc aussi , par le principe de Ca uc hy , un indice no standar d . Comme (Un ) est une suite standard, Un0 est un élément standard de E, ce qui est absurde. 0
Exercice : Vérifier que R est complet et que Q n'est pas complet . Montrer que 100 est complet. En considérant la suite u
_
n-
{ 01/n
si n $ w si n > w
montrer que l 'espace des suites nulles à partir d 'un certain rang muni de la métrique de 100 n 'est pas complet. Theorème 4. 1.5 Dans un espace m étrique standard toute partie interne limi t ée est contenue dans une boule standard.
Rappelons qu'une partie interne est limitée si tous ses éléments sont limités , c'est-à-dire à une distance limitée d 'un élément standard. Preuve : Soient (E, d) un espace métrique standard et A limitée. Soit z un élément standard quelconque de E. Comme
C E A
une partie est limité ,
59
4.2. ESPACES T OPOLOGIQ UES
Mais , comme d est une application standard, on a aussi d(y, z ) < +co . Donc d(x, z) est limité (inégalité triangulaire) pour tout x E A. Il en résulte que l 'ensemble des entiers N tels que A C {y E E 1 d( z , y) < N} est interne et contient tous les entiers illimités. Donc , en vertu du principe de Cauchy, il 0 contient aussi un entier standard.
4.2
Espaces top ologiques
Dans ce paragraphe on considère un espace topologique standard (E, T).Donc la topologie T est standard, mais, sauf si elle finie , elle contient à la fois des ouverts standard et des ouverts non standard. Par contre tous les ouverts sont internes et de même tous les voisinages. Définition : Soit aT l'ensemble des ouverts standard. Pour tout x élément de E, on appelle halo topo logiqu e de . x l'ensemble
Hal(x) =
n
zeUeT
U.
De même on appelle halo topologique d 'une partie interne Hal(A) =
n
A
de E l 'ensemble
U.
A C UET
Généralement, les halos topologiques sont des parties externes de E (sauf, par exemple, si T est la topologie discrète) . Par ailleurs lorsque E est un espace métrique , le halo topologique d 'un point x standard est égal au halo usuel, c'est-à-dire que l'on a, pour tout x standard , Hal( x ) = {y E E 1 d(x, y) ::::: 0} = hal ( x ) . En effet ceci découle de la caractérisation topologique de la relation ::::: (lemme 3.4 . 1) . Cependant cette égalité devient fausse si x n 'est p as standard. Par exemple , dans R muni de sa topologie usuelle, ]0 , +co[ est un voisinage standard de tout ë infinitésimal positif et donc - ë n 'est pas un élément de Hal(t) . De même U,. e Nln - � , n + � [ est un voisinage standard de tout w entier non limité et donc w + ( 1/../W) n 'est pas un élément de Hal(w) . Dans un espace métrique , il y a donc deux notions de halo, le halo topologique Hal( x) et le halo usuel (métrique) hal (x) qui coïncident pour tous les éléments x standard mais ne coïncident pas p our les z non standard. Il convient donc de ne pas appliquer aux halos topologiques l'intuition que 1 'on a du halo d'un point, intuition liée en fait à la métrique : le halo topologique d 'un point peut fort bien être non connexe (voir l'exercice 4.21).
CHA PITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
60
Exercice : Vérifier que, losrque x est standard , on a y E Hal(x)
=>
Hal(y) C Hal(x).
Don ner un exemple où l 'inclusion est stricte (voir l'exercice 4.6) . Theorème 4.2.1 ( caractérisation des ouverts) Une partie standard A de E est o uverte si et seulement si elle contient le h. a lo topologique de tous ses points. Preuve : =>
évident (mais faux si A n 'est pas standard) .
<=
découle facilement de lemme
sui vant. D
Lemme 4.2 . 1 Pour tout point x E E, il existe tel q u e x E V(x) C Hal(x ) .
un
voisin. age de x , n oté V(x) ,
Preuve : S i E = R (muni d e s a métrique us uelle ) et s i x est standard, il suffit évidemment de choisir pour V u n intervalle centré en x d e r ayo n r in finitésimal . D ans le cas général , on considère la relation binaire B sur l 'ensemble des voisinages de x définie par
B ( U, V) = ( U
::>
V).
Il est clair que B est concourante car si U1 , . . . , Un est une famille finie de voisinages de x l 'intersection des U; est encore un voisinage de x. Don c , par idéalisation , on en déduit qu 'il existe un voisinage de x , V(x ) , contenu dans D tous les voisinages standard de x, donc également, dans Hal(x). Exercice : Indiquer une caractérisation analogue pour les parties fermées , pour l 'adhérence, la frontière d 'une p artie. Corollaire 4.2 . 1 (caractérisation des espaces séparés) Un espa ce topologique E sta nd a rd est séparé si et seulement si V'' x E
E
V.t y E E Hal(x) n Hal(y) = 0 . .
Dans un espace topologique, on défini t , exactement comme dans R, la notion de point presque standard : x sera dit presque standard s 'il existe un standard y tel que x E H al(y) . Si l 'espace est séparé, un tel standard, s 'il existe, est unique. Dans ce cas , on peut définir l' ombre de tout point presque standard : c'est l'unique élément standard y tel que x E H al(y) .
OMBRE D 'UN ENSEMBLE
4.3.
61
Ceci permet d 'étendre aux espaces topologiques séparés l a caractérisation non standard de la compacité : un esp a ce topologiqu e st andard sép a ré est com pact si et s e u lement si tous ses élém e n ts son t presqu e st a n d a rd( théorème 3.4.3) ; la p reuve se généralise immédiatement. Grace à cette caractérisation , la démonstration du théorème suivant est particulièrement simple : Theorème 4. 2 . 2 ( de Tychonov) Un p roduit E =
TI; e r E;
d 'esp a ces comp a cts e s t
compact.
Preuve : Soient ( E; ) ï e i une famille standard d 'espaces métriques com pacts et soit E = Ti ï e i E; . L 'espace E étant muni de la topologie produit, tout élément standard y = (y; ) o de E a la propriété suivante : un élément de E , x = ( x; ) ; e i , appartient à Hal(y) si et seulement si, pour tout i standard, x; appartient à H al(y; ) ( sinon on peut facilement exhiber un voisinage ouvert standard de y qui ne contient pas x ) : Soit x = ( x ; } ; e J un élément de E. On a, pour tout i , x; E E; .Comme les E; sont compacts, et standard pourvu que i Je soit, les x; sont presque standard pourvu que i soit standard. On a donc :
En vertu du p rin c ipe d 'ext e nsion, on définit ainsi un élément standard de E y = (y;)ie i et , par construction , on a x E H al(y) . Donc x est un élément 0 presque standard . : O n notera la similitude entre la démonstration précédente et la démonstration classique qui utilise les ultrafiltres. L 'analogue de la carac térisation de la compacité est le fait qu'un espace topologique est compact si et seulement si tout ultrafiltre sur cet espace est convergent et l 'analogue du lemme précédent est le fait qu'un ultrafiltre sur un produit est convergent si et seulement si toutes ses projections sur les composantes du produit sont convergentes .
Remarque
4.3
O mbre d ' un ensemble
On a vu au chapitre précédent comment associer à tout ensemble son stan dardisé. Cependant le standardisé n 'est pas toujours une réplique fidèle de l 'ensemble . Ainsi la droite d 'équation y = ex , pour e infinitésimal , a pour stan dardisé le point ( 0 , 0 ) , car c 'est le seul point standard de cette droite. L'ombre de cette droite sera quant à elle la droite y = 0 : on l 'obtient en prenant le standardisé non pas de l 'ensemble lui-même mais de l'ensemble légèrement "épaissi" . Dans ce paragraphe, comme dans le précédent, E désigne un espace topolo gique ou métrique standard.
CHA PITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
62
Définition : Soit A une partie interne ou externe d 'un espace topologique E. On ap p elle ombre5 de A, notée 0A, l'ensemble standard
Exemples :
1) L'ombre de la courbe d'équat ion y = z = o.
3 'z ,
t � 0 est la droite d'équation
2) L'ombre de l 'ensemble A = { z i E R 1 Zi = i/w , i = 1 , . . . , w } est , lorsque w est illimité, le segment [0, 1] tout entier . 3) L'ombre de la courbe linéaire par morceaux passant par les points de coor données (z i , zl), Zi E A est le segment de parabole y = z 2 , z E [0 , 1] . 4) L 'ombre d 'une géodésique de pente irrationnelle sur le tore plat est le tore tout entier ( voir l'exercice 5 . 17). Exercices : a)
Dé ter min e r
�] - 1 - t, 1 + t [) et �] - 1 + ' · 1 - t [) .
b ) Montrer que si A C B alors 0A C 0B mais pas né ce ss aire ment 0A C B, ni
A c 0B.
c) Montrer que l 'on a "(A U B) = 0A U 0B
m
ais pas nécessairement
Theorème 4.3.1 Si A est standard, l'ombre de A est précisément l 'adhérence de A.
Ce théorème est clairement équivalent au théorème suivant : Theorème 4.3.2 (caractérisation de l'adhérence) Pour toute partie standard A d 'un espace topologique standard et pour tout point standard x , on a : z
est adhérent à A
{::}
H al(z) n A '# 0 .
5 Cette ombre correspond, comme l'indique le théorème suivant, à un e o m b re e:rt érie ure.
On peut également définir une o m b re int érieure ( voir l'exercice
5.15).
4.3.
OMBRE D'UN ENSEMBLE
63
Pour prouver ces théorèmes, nous utiliserons le lemme topologique :
Soient A une partie interne de E et x E E un point standard. Si tout voisinage standard de x rencontre A, alors Hal(x) rencontre A. Lemme 4.3.1 (topologique)
Preuve : définie par
d u lemme 4.3.1. L a relation binaire sur les voisinages d e
B(V, W)
=
(W
:::>
V
et
V n A i 0)
x,
est concourante par hypothèse
(car l'intersection d'un nombre fini de voisinages standard est encore un voisi nage standard). Donc, en vertu du
principe d'idéalisation, il existe un voisinage
V C Hal(x) tel que V nA i 0. Preuve
du théorème 4.3.1.
:
DA
Pour prouver que
=
A,
il suffit de
montrer que ces deux ensembles ont mêmes éléments standard (puisqu'ils sont standard). Soit
x
un élément standard de
tout voisinage standard de de
x
rencontre A.
x
voisinage de
x
Réciproquement si
rencontre
A,
A.
D
Comme
Hal(x)
rencontre A,
rencontre A, donc par transfert, tout voisinage
x
est un élément standard de
donc, en vertu du lemme
4.3.1, Hal(x)
A,
tout
rencontre
A.
o
Exercice
:
Montrer le lemme précédent dans le cas où E est métrique en
utilisant le principe de Cauchy, à la place du principe d'idéalisation. Theorème 4.3.3 (théorème de l'ombre fermée)
Si A est interne, l'ombre de A est fermée. Preuve
:
Il convient de montrer que
Vx Hal(x) n D Ai 0
=>
Hal(x) nA i 0
Comme, par hypothèse, si V est un voisinage ouvert de
x,
on en déduit, par transfert, que
Donc
Hal(y) nA :f. 0 (car y E DA) mais comme Hal(y) CV (car V est nA :f. 0. On conclut grâce au lemme 4.3.1 ci-dessus.
et y standard), V Exercice :
Soit
A
=
U,t(n)B(O, 1 - 1/n),
ouverte de centre 0 et de rayon
r.
où
Vérifier que DA
=
ouvert 0
B(O, r ) désigne la boule B(O, 1). Pourquoi cette
ombre n'est-elle pas fermée ? On est tenté de voir dans l'ombre d'une partie une généralisation de la notion de partie standard d'un élément. Il convient cependant d'observer tout
l>'l
<JHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
d'abord que l'ombre d'une partie A e xiste toujours , que la partie soit presque standard ou non, et ensuite que cette ombre n'est pas nécessairement "quasi confondue" avec la partie A, comme 1 'indiquent les exemples suivants : Exemples : 1) Si A est le cercle de centre ( 0 , 0 ) de rayon
w
( illimité ) , alors DA= 0.
2 ) Si A est le cercle de centre (O,w ) , de rayon w, alors DA est la droite d'équation y = o. 3} Si A = [O,w[ alors 0.4 = R+ .
Précisons ce que nous entendons par quasi confondue. Nous dirons que deux parties A et A' de l'espace métrique E sont quasi confon dues si tout élément de A est équivalent à un élément de A' et réciproquement tout élément de A' est équivalent à un élément de A. Cette propriété coïncide, dans le cas p articulier des parties compactes de E, avec celle d'éléments équivalents au sens de la métrique de Hausdorff ( voir l'exercice 4.19) ; mais elle garde un sens si les parties considérées ne sont pas compactes. Rappelons qu'un espace métrique est dit propre si toute b oule fermée est compacte. On a le théorème suivant : Theorème 4.3.4 Soit E un espace mét riqu e propre. L'ombre de toute partie interne presque standard est quasi confon due avec cette partie. Preuve : Soit A une partie presque standard. Alors tout élément de A est équivalent à un point standard de hal (.4), donc à un point standard de DA. Réciproquement, comme A est presque standard, A est limité donc contenu dans une boule ouverte standard B(z, N). Donc 0A C B(x, N + 1) ( voir l'exercice 4.12). L'ombre de A étant fermée· et standard, il en résulte que la partie standard de tout élément de 0A est contenue dans 0A. Donc tout élément de 0A est équivalent à un élément standard de DA ou, ce qui revient au même, D de hal (A) et donc, en p articulier, équivalent à un élément de A.
Corollaire 4.3.1 Si E est un espace métrique propre, l'ombre de toute partie interne presque standard est compacte. 4.4
Exercices et problèmes
Exercice 4.1 Soit f: R --+ Rune fonction interne . L'image directe et l 'image récip roque d'une partie interne est interne. Pourquoi? L'image réciproque p ar f de hal (0) peut être interne ou externe. Donner des exemples. Trouver un critère pour qu'elle soit externe.
4.4.
EXERCICES ET PROBLÈMES
65
Exercice 4.2 Soit E externe et A( C E) interne. Montrer que le complémen taire de A dans E est externe. Exercice 4.3 Soit (An ) une suite interne de parties de R. Montrer que si An est strictement croissante alors Une�NAn est un ensemble externe . Exercice 4.4 Soit (un) une suite interne de réels.
a) Montrer que si, pour tout que u.., � 1 .
n
standard, Un � 1 , alors il existe
w
� +oo tel
b) E n déduire qu 'une suite, dont tous les termes d 'indice limité sont bornés par un standard, admet une valeur d'adhérence. Est-ce encore vrai si l 'on suppose seulement que tous ses termes d'indice limité sont limités ? c
) Montrer que si, pour tout n standard Un � 1, alors il existe que, pour tout n � w , Un � 1..
d ) Montrer que si, pour tout n standard que, pour tout n � w , nun � 1. e ) En déduire que si pour n standard pour tout n � w, Un� O.
Un
nun
� 1 , alors il existe
� 0, alors il existe
w
w
� +oo tel
w
� +oo tel
� +oo tel que,
Exercice 4.5 Montrer en utilisant les critères non standard que tout espace métrique compact est complet. Montrer que si E est un espace métrique com plet, une partie de E est fermée si et seulement si elle est complète. Montrer que tout espace propre est complet . Exercice 4. 6 (halos basiques) Soient (E, T) un espace topologique, 8 une base standard de la topologie T. On appelle halo basique6 d 'un point x , noté Hals(x), l'intersection des éléments standard de 8 qui contiennent x .
a) Montrer que s i x est standard Hal(x )= Hals(x). b) Si E = R et si 8 est la base des boules ouvertes pour la topologie usuelle
de R, montrer que , pour
x
� 0 strictement positif,
Hala(x ) = hal (0) n (0, +oo(. c) Si E = R2 et si 8 est la base des boules ouvertes pour la topologie usuelle de R2 , montrer que, pour (x , y) infinitésimal , on a :
y' y} Hala(x, y)= {(x' , y' )�(O,O) 1 -; � x
4Notion introduite par J.P. Reveilles:
Notes
aux
Une définition (1984).
C.R.A.S. 299, Série 14, 707-710
ezterne de /11
x
dimen�ion topologique
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
66 si
� est standard, et
y' Hals(x,y)={(z',y')�(O, O) 1 ' �!!.. z
z
et
y' (!!__o(!!_))( ' -"(.:_))� 0} z x z y
sinon . On notera que dans R2, on peut trouver des chaînes de p oints (M0, M1, M2) telles que Hals(Mo) ::> Hals(M1) ::> Hals( M2) alors que dans R on p ourra seulement trouver des chaînes (Mo, M1) ayant cette propriété. d ) Même question que c ) p our la base des rectangles, produit de la base usuelle de R.
Exercice 4.7 a
) Montrer qu'une application standard f d 'un espace topologique standard E dans un espace topologique standard F est continue si et seulement si , pour tout zEE standard , f(Hal(z)) C Hal(f(z)). Donner une caracté risation analogue pour une application ouverte, un homéomorphisme.
b) Indiquer et démontrer une caractérisation non standard des espaces régu liers (espaces où l'on peut séparer, par deux ouverts disjoints, un fermé et un point) et des espa ces normaux (espaces où l 'on peut séparer, par deux ouverts disjoints, deux fermés disj oints) . Exercice 4.8 On dit qu'une fonction interne 1{): [a, b]--+ R S-majore (respec tivement S-minore) une fonction f: [a, b]--+ R si l 'on a ,pour tout xE [a, b],
a) Montrer que si 1{) S-majore (resp . S-minore) une fonction standard/, alors 1{) est minorée (resp. majorée) par un standard. b ) Montrer que si 1{) S-majore f alors la fonction fonction J+= sup(f, 0) . c
1{)
+
=
sup(1{) , 0) S-majore la
) Montrer que si une fonction standard f satisfait au critère d'intégrabilité au sens de Lebesgue (théorème 3.3.1), alors il en est de même de J+ et , -.
Exer cice 4.9 On dit que deux fonctions ont même germe en un p oint, s 'il existe un voisinage de ce point sur lequel elles coïncident. Montrer que deux fonctions standard ont même germe en un p oint standard si et seulement si elles coïncident sur le halo de ce p oint. Exercice 4.10 Soit F un filtre standard sur un espace topologique standard E ne contenant pas 0 et satisfaisant les deux conditions
E (c'est-à-dire une famille de parties de i) X E F, Y E F::::? X n Y E F
ii) X E F Y
::>
X ::::? Y E F ).
On appelle monade du filtre F, l 'ensemble, généralement externe, p(:F) nxe ,.X , où tTJ=' désigne l'ensemble des éléments standar d du filtre. ..
4.4. EXERCICES ET PROBLÈMES a
67
) Montrer qu 'il existe X E :Ftel que X C J.' ( :F) . On notera en outre que la monade du filtre de Frechet ( parties de E dont le complémentaire est une partie finie de N) est précisément le halo de l'infini.
b) Montrer que p(:F) est interne si et seulement si :Fest l'ensemble des parties de E contenant une partie donnée ( i .e. :Fest un filtre principal ) . c) Vérifier que si :Fest le filtre des voisinages d 'un point x de E, alors
p(:F) = Hal(x) . Exercice 4.11 ( Sur les fonctions presque périodiques) A toute fonction f : R - R, on peut associer l'ensemble, généralement externe , de ses presque périodes P(f) = {rER 1 Vx ER f(x + r) � f(x) }. On dit qu'une fonction standard continue est presque périodique si et seulement si (4.1) 31 'ri x PU) n (x , x+ n # 0 a
) Montrer qu 'une fonction standard continue qui possède une presque période T appréciable est périodique de période T = 0T.
b) Montrer que la fonction f(x) = cos 21fx + cos ...fi:rxr est presque périodique et non périodique. c) Montrer que, si l'on note P(f, e ) = {rER 1 Vx l f(x + r) - f(x) l < e}, la condition (4.1) est équivalente, pour f standard, à la condition :
v•1e > O
3/ 'rix
P(f, e)n[x , x+l] ;é0.
d) Montrer que toute fonction presque périodique est bornée et uniformément continue. O n notera aussi que f est S-continue si et seulement si
P(f)
:::>
hal (0) .
e) En appliquant le principe de Cauchy à l'ensemble interne
l = {eER 1 'rix P(f, e) n[x , x+w] ;é0}, montrer que, pour f standard, ( 4.1) est aussi équivalent à :
'r/w � oo 'rix P(f) n [x, x +w] # 0 f) Montrer que ( théorème d e Bohr) f est presque périodiqu e si et seulement si l'ensemble de ses translatés {!(.+ a) 1 a E R } est relativement compact dans l'ensemble des fonctions continues pour la topologie de la convergence uniforme . Exercice 4.12 Soit B = B( x , N ) une boule ouverte standard d'un espace métrique E. Montrer que A C B n'implique pas 0A C B mais implique 0A C
B(x, N + 1).
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
68
Exercice 4.13 Soit w � +oo. Déterminer l'ombre de la courbe du plan d'équation z2w + y2"" = 1. Trouver les ombres des ensembles suivants :
{(z,y,z)ER3 1 z+y+z=1} {(z,y, z ) ER3 1 (z2 +y2) + z= 1}
{ (z,y,z) E R3 1 :r2 + y2-
1 w
z2 +-
=·
0 et
z
< 0}
Ces ensembles sont des surfaces lisses ( c'est-à-dire des sous variétés de classe C00) de dimension 2. Qu 'en est-il de leurs ombres? Exercice 4.14 Montrer que pour tout g � 0 p ositif, l'ensemble E(g) d éfi ni par
E(g) = {v'!
N
L exp(2 i11"e:n2 )
n =l
1
N
>
0 et NJ! < +oo}
a pour ombre la spirale de Cornu, image de R + par l'application
Cette ombre n 'est pas fermée. Pourquoi n'est-ce théorème de l 'ombre fermée?
pas
en contradiction
avec
le
Exercice 4.15 (Exemple s d'ombres de g raphes de fonctions) a) Soit w� +oo. Déterminer les ombres des graphes des fonctions suivantes ( la notation xfw} est définie p ar : xl"·) = x"" si x 2:: 0 et xlw} =-(-x)"' si x< 0) :
fi (x) =wx2 f4 (x) =sin xfw h (x) =exp -wx2 flo(x) = (x2)"'
h(x) = arctgwx fs (x) =wexpx fs(x) = s i n wx fu (x) =(x3 - x)!w]
h(x) =wsinx f6 ( z ) =exp wx /9(x) =sinwx + x2 !12 (x) =xfwl.
On observera qu 'une telle ombre peut être vide, non connexe ou même d 'intérieure non vide. (On a, en fait, le résultat suivant7 : Tout fermé standard de R2 est l'ombre d'un graphe de fon ction (éven tuellement non continue) deR dans R . ) b ) Tr ouver un polynôme ayant pour ombre la fon c tion lzl pour x E [-1,+1). c) Trouver une fonction C00 ayant pour ombre la fonction 21r-périodique définie par go(x) =+1 p our xE [0 , 1r[ et go(:r) = -1 pour x E [7r, 27r[. 7 Ce
résultat est dû à Bobo Seke
Strasbourg. 1981.
:
Ombre& de gra.phe1 de frmction& continue& Thèse.
4.4.
EX t·:tWICES ET PROBLÈMES
69
d ) Trouv•·r une fonction coo dont le graphe a pour ombre la réunion du pavé [0, JI x [0, 1] et des deux demi droites z = ±1, y 2:: g. e) Monf.r•·r qu'il existe un polynôme P est. 1·· pavé [0, 1] X [0, 1].
:
[0, 1]
---+
R dont l'ombre du graphe .
Ex ercic:" 4. 16 a)
Vérili••r que si E est un espace métrique standard, on peut aussi définir l'ou•hre d'une partie A de E par :
0A = 'h al (A)
(4.2)
b) Soit (1•:, T) l'espace topologique défini p ar E = {1, 2, 3} avec la topologie 7 . { 0 , E, {1}, {1, 2}}. Montrer que, pour A = {2}, 0A -f: 'H al(A), et qu" .le plus H al( A) n'est pas fermé. c) Carad•:riser les espaces topologiques dans lesquels (4.2) est vérifiée. Ex erci c:c• -1.17 (Ombre d 'un sous espace ve ctoriel) Soit \ un sous espace vectoriel de R", n standard. ·
a)
Mo n t. r<· r que OV est un sous espace vectoriel.
b) Mo n f. •• ·r que, si ( el, . .. , ep ) est une base de V, ( 0el, ... , 0ep ) n'est pas néc es11: .. rcment une base de OV.
c) Mont.11·r que 0V et V ont même dimension (on pourra utiliser des bases ort.h• 111ormées ). d) Que 1 .. ·ut-on dire de l'ombre d'un sous espace d'un espace standard de diuu·nsion infinie? Exercic:P 4.18 Soit P ( x) = L�=O a ; x i un polynôme standard (ret les a; sont standard) ..t soit Q( x) = L�=O a;x un polynôme tel que a; :::::: a; Vi = 0, ... , r. a) Mont.r..r que 0{:& ER 1 Q( x)
=
0} C {xE R 1 P ( x) = 0}.
b) Monf.r•·r que l'inclusion peut être stricte. c) Mon t. r<·r que tout zéro de Q est limité. Exerck•• ·&.19 Soit D la distance de Hausdorff de deux sous ensembles com pacts A ..t. A' d'un espace métrique ( E, d) ; on rappelle que D est définie par la formu k : D(A,A'l = max !sup{i nf{d(x,y) , yE A'}, x E A},sup{inf{d(x,y),x E A}, yE A' }}. Montrer
'lU<) :
1 J( :\,A') :::::: 0 si et seulement si A et
A' sont quasi confondus
70
CHAPITRE 4. ENSEMBLES EXTERNES
( en d'autres termes, dans l'espace métrique ('P{ E), D) des partie compactes de E muni de la métrique D, l'ombre d'un élément coïncide avec son ombre comme sous ensemble E). En déduire que si E est propre, l'ensemble des compacts de E ·muni de la distance de Hausdorff est également propre. Exercice 4.20 Soit E un espace topologique standard et ACE une partie in terne dense. Montrer que 0A = E. On désigne par "Q l'ensemble des rationnels standard. Déterminer "Q et "("Q ) . Exercice 4. 21 Montrer que, dans R , le halo topologique d"'un entier illimité 0 est non connexe : on pourra montrer que w + 1 n'appartient pas à ce halo et considérer la relation B(y, V) définie par
w>
V est un voisinage ouvert de
w
contenant y et y>
w
+ 1.
Chapitre 5 Principes de permanence Au chapitre 4, nous avons étudié un premier principe de permanence, le principe de Cauchy. Les mathématiques non standard disposent d'un grand nombre d'autres principes de permanence. Nous nous bornerons ici à en présenter quelques uns parmi les plus souvent utilisés et plus particulièrement les descen dants directs du lemme de Robinso n qui fut, historiquement, le premier.
5.1
Halos
et
galaxies : un cas particulier
Mais, avant d'énoncer ces p r in c i p es , nous allons étudier dans ce paragraphe certaines classes d'ensembles externes, que nous considérons pour commencer dans un cas particulier. La définition générale sera donnée au paragraphe 2 . Comme précédemment, on désigne par " N l'ensemble (externe) des entiers standard.
Définiti on : cas particulier Soit E un ensemble interne. •
•
Un sous-ensemble G de E est appelé une galaxie de E s'il est externe et s'il existe une suite interne (An)neN de parties de E telle que G = Uner NAn.
Un sous-ensemble de E ( interne ou externe) ayant cette dernière propriété est appelé une prégalaxie de E.
Exemples : •
•
"Net G
U ne- N[-n, +n] sont des gala.xies .. R+ =U ne"' N[n,+oo[ est une prégalaxie, mais n'est pas une galaxie. =
Exercice: Montrer que l'ensemble A des réels appréciables est une galaxie.
71
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
72
Défini ti on : Cas particulier Soit E un ensemble interne . •
•
U n sous-ensemble H de E est appelé un halo d e E s'il est externe e t s 'il existe une suite interne (An)neN de p arties de E telle que H = nne•NAn.
Un sous-ensemble de E ( interne ou externe ) ayant cette dernière propriété est app elé u n préhalo de E.
Exemples : •
•
N = {nE N 1 n:::::: +oo} et hal ( O ) = nne'N] -1/n,+l/n[ sont des halos.
{0}
=
nne ' N [ - n , +n] est un préhalo, mais n'est pas un halo.
Exercice : Montrer que l'ensemble h al { oo) des réels illimités est un halo.
Voici deux critères permettant de distinguer plus facilement galaxies et prégalaxies, hal os et préhalos. Proposition 5.1.1 G est u n e galaxie si ct seulement s'il existe une suite terne {An)neN strictement croissante telle que G = une'NAn.
in
Preuve : <=
S 'il existe une telle suite An strictement croissante, alors G ne peut être interne. Sinon l'ensemble {n EN 1 An C G} serait interne également. Or il est précisément égal à "N, ce qui est absurde d 'après le principe de Cauchy. ·
::::}
Soit G = Une'NBn une galaxie. On peut supposer les Bn croissants. De plus, pour tout n standard, il existe p > n tel que Bn C Bp strictement (sinon G = Bn serait interne). On construit ainsi, par extension, une sous suite d 'entiers standard {neheN telle que Bn.. C Bn�<+l strictement et on a clairement G = unkE'NBnk. 0
Proposition 5.1 .2 H est un halo de E si et seulement s'il existe une suite interne {An)neN strictement décroissante telle que H = nne'NAn. Preuve : laissée en exercice.
0
P ropri étés : Voici quelques propriétés des halos et galaxies qui permettent d'en construire un grand nombre. Leurs démonstrations sont évidentes.
73
5.1. HALOS ET GALAXIES
a) Le complémentaire d'une galaxie (resp . d'un halo) est un halo (resp. une galaxie).
b) Un sous ensemble externe G d'un ensemble interne E est une galaxie si et seulement s'il existe une foncti on interne g : E - R telle que G = g-1(6). c
) Un sous ensemble externe H d'un ensemble interne E est un halo si et seulement s'il existe une fonction interne h : E - R telle que H = h-1 {hal (O)) . Exemp le s : Soient x un réel quelconque et ê > 0 un infinitésimal. •
On appelle €-galaxie de x l'ensemble :
ê-gal (x) = {y E R 1 (x - y)/ê est limi té} . •
C'est une g al axie strictement contenue dans hal (x) et qui contient stricte ment le ê-ha/o de x défini par : ê-hal (x)= {yER 1 ( x - y)/ ê � 0}.
•
Ce dernier ensemble est un halo cont enan t x, "p etit" comp aré à hal (x) mais "infi n i men t plus gros" que le ê-microha/o de x défini par : ê-microhal (x) = {yER 1 V''n lx -
•
YI< ê"}.
Enfin ce halo contient strictement la ê-microgalaxie de
x
dé fini e par :
ê-microgal(x) = {y E R 1 3'1n > 0 lx - yj < e1/(nc)}. En résumé, on a les inclusions suivantes : xE e-microga/ ( x ) C ê-microhal(x) C ê- hal ( x ) C é-gal (x) Chal (x).
Mais on rencontre également des halos ou des galaxi es qui ne sont pas aussi m icrosc opiqu es que les précédents : ainsi le halo H = hal ([- 1 , + 1 ]) = {yER 1
-
1 :5 °y :5 + 1 }
contient strictement le halo
H' = {y[eJ 1 y� 0} où ê � 0 et y[c] désigne yt si y ;::: 0 et st r ictement la galaxie :
-IYie
si y < O. Mais H' contient
A l 'u sage , on notera que les sous ensembles définis à l 'aide d'une propriété externe faisant intervenir (sans quantificateur) des adjectifs tels que limités, standard ou ap pré c iables sont, généralement, des galaxies alors que ceux défi nis à l'ai de d'une propriété externe faisant intervenir des adjectifs tels que infinitésimaux, illimités ou équivalents sont, généralement, des halos.
74
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
5.2
Enoncés des principes de permanence
Les énoncés ci-dessous vont mettre en évidence le fait que les deux classes d'ensembles externes introduites au paragraphe précédent, les halos et les ga laxies, sont essentiellement disj ointes. Proposition 5.2.1 Soient H un préh alo et G un e prégalaxie telle que G C H . Alo rs il existe un ensemble interne E tel que G C E C H. P reuve : Par définition , il existe deux suites internes (An) et (Bn) telles que G = Une'NAn et H = nne•N Bn. On peut supposer les suites An et Bn respectivement croissante et décroissante . Considérons l'ensemble interne {n E N 1 An C Bn}· Par hypothèse il contient O'N donc, par le principe de Cauchy , il contient également des entiers illimités. Soit w l'un deux. On peut choisir p our E l'ensemble Un$wAn ou bien o en core l 'ensemble nn$wBn.
De cette proposition et du principe de Cauchy, on déduit i mmédiatement le principe fondamental suivant ( dont nous donnons au paragraphe 2 la preuve dans le cas général) : Principe
5.2.1
(Princip e de Fehrele) Aucun halo n'est une galaxie.
Exercice : Montrer qu'un préhalo n 'est pas une galaxie et qu 'un halo n 'est pas une prégalaxie.
L 'une des formes les plus couramment utilisées de ce principe est le lemme de Robinson : Lemme 5.2.1 ( Lemme de Robin son) Soit (un) une suite interne de réels. Si Un ::::: 0 pour tout il existe w illimité tel que Un ::::: 0 pour tout n �w.
n
standard, alors
Preuve : On p ose Vn = maxp$n lupl· L'ensemble H ={nE N 1 Vn::::: 0} est un préhalo qui contient la galaxie O'N. Il la contient donc strictement, en vertu du principe de Cauchy s'il est interne ou du principe de .Fehrele s'il est 0 externe .
Voici une démonstration "directe" du lemme de Robinson, n 'utilisant pas le principe de Fehrele: P reuve
:
on p ose Vn = maxp$n lupl· On considère l 'ensemble interne < 1}. Il contient l 'ensemble O'N par hypothèse. En vertu du principe de Cauchy, il le contient donc strictement. Soit w E N n I avec 0 w ::::: +oo. Alors Vp � w lup 1 � v.., < 1/w ::::: 0 I = {nE N 1 nvn
5.2. PRINCIPES DE PERMANENCE
75
Exercice : Montrer que si f: R �Rest in fi n i tés imale pour tout que 0x < 1, alors il existe Ç, Ç� 1, tel que f(Ç)� O.
x
tel
Parmi les ensembles externes les plus courants, figurent quelques exemples qui ne sont ni des halos, ni des gala."
Proposition 5.2.2 L'ensemble C1R des réels stan dard n'est ni un halo, ni une galaxie, au sens des définitions ci-dessus.
Preuve :
a)
C1R
n'est pas un halo.
En effet , supposons par l'absurde qu'il existe une suite interne (An), s tr ictement décroissante tell� que C1R = n n � NAn, ou , ce qui re v ient E_ au même, telle que C1R = UneN-B, avec (Bn) strictement croissante et N = N _e1 N. Pour tout n E N, Bn est in tern e et contenu dans e1R, donc Bn ne contient que des éléments standard. Donc le cardinal c ( n ) de Bn est limité pour tout n E N. En vertu du principe de Fe h rel e, il existe donc un mE C1N tel que c ( n ) soit limité pour tout n � m. Mais comme C1R C Bm , il s'ensuit que C1R ne contient qu'un nombre lim i t é d'éléments s tand ard ; il est donc standard , ce qui est absurde (C1N = N ne1 R le serait aussi).
b ) 17R n'est pas une galaxie (au sens de la d éfi nition précédente, mais nous verrons que c'est une gala.xie au sens plus général ci-dessous).
En effet, supposons par l ' abs urde qu ' il existe une suite (An) s t ric t ement croissante telle que 17R = Une�NAn. Po ur tout n E C1N , (An) est in t e rne et ne contient que des éléments standard . Donc (An) contient un nombre fini d 'éléments, pour tou t n E 17N. En vertu du p rin cipe de Cauchy, il existe donc un m E N tel que Am n'a qu'un nombre fini d'éléments. Notons c ( n ) le cardinal de An. On peut construire une bije ction f de Am sur {O, . . ,c( m)} dont la restriction à toute partie An, n $ m , est encore une bijection de An sur {0, 1 , ... , c ( n )}. Elle induit une injection de C1R sur 17N qui se prolong e, en vertu du p r incipe d 'extension , en une application standard de R sur N, qui, par transfert , est ég alement une injection, ce qui est absurde. .
0
Définition : (cas général) Soient 1 et E deux ensembles in ternes . Un sous ensemble G de E est app e lé une galaxie de E s ' il est externe et s'il existe une suite int er ne (A;);ei de parties de E telle que G = U;erJA; où 111 es t l 'ensemble des éléments standard de /.
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
76
Les galaxies considérées au paragraphe 1 sont des galaxies pour lesquelles l 'ensemble d 'indice I est l 'ensemble N. L 'ensemble des réels standard uR est un exemple de galaxie au sens général . D éfini tion : (cas g én éral) Soient I etE deux ensembles internes. Un sous ensemble H de E est appelé un halo de E s'il est externe et s'il existe une suite interne (A;);EI de parties de E telle que H = r\e..IA où ul est l'ensemble des éléments standard de/.
Les halos considérés au paragraphe 1 sont des halos pour lesquels l 'ensemble d 'indice I est l'ensemble N. Les halos topologiques sont des exemples de halos au sens général. En terme de formules et non plus d 'ensembles , on peut caractériser les h alos et les galaxies de façon très simple : P ropriét és : Un ensemble défini par une formule externe F, c'est-à-dire un ensemble du ty pe {x 1 F(x)}, est une galaxie (res p. un halo ) si F peut se mettre sous la forme : 3'1i E I F(i, x )
(resp . V''i E
I
F(i, x))
où Ë' est une formule interne. La preuve est immédiate . Le Principe de Fchrele que nous avons établi dans le cas particulier au paragraphe 1 reste valable dans le cas général. En voici la preuve : Preuve : p reuve du Principe de Fehrele. On va montrer que si G et H sont respectivement une galaxie et un halo tels que G Ç H, il existe E interne tel que G Ç E Ç H. On conclut alors en utilisant le principe de Cauchy. Soient (Az)zex et {By)yEY tels que G = Uze .. xAz et H = nyE'l'By, et soit R(x,y) la relation définie par [Az C B11]. Puisque G Ç H, on a R(x,y) pour tout (x, y) standard. En appliquant le prin cipe d'idéalisation à la relation
F(Z, u)
=
[u E Z
Z C R et Z est un produit cartésien] ,
on en déduit qu 'il existe deux ensembles internes X1 et Y1, u X C X 1 C X , uy C Y1 C Y tels que R( x , y ) pour tout ( x, y) E X1 x Y1. Donc E = Uzex,Az ( ou E = n11ey,B11) est un ensemble interne tel que G Ç E Ç H ( On pourra 0 rapprocher cette preuve de l'exercice 2.10. Voir aussi [2]).
5.3. QUELQUES PROPRIÉTÉS SYNTAXIQUES DE IST
Quelques propriétés syntaxiques
5.3
77
de IST
Le principe de Fehrele indique que les halos et les galaxies forment deux classes disjointes d 'ensembles externes . On peut se demander s'il existe beaucoup d'autres classes et ce que sont les ensembles externes qui ne sont ni des halos ni des galaxies. En fait la situation est remarquablement simple, comme l'indique le théorème suivant :
Theorème 5.3.1 (classification des ensembles externe s) Tout ensemble externe E est de l'un des 9 types suivants : 1.
zEE<::? 3'tiE I
F(i,z) (galaxie)
2.
zEE<::? 'V'1iE 1
F(i,z) (halo)
3.
zEE <=?'V'tj E J 3'1iE 1 F(i,j, x ) où F est une formule inte:ne.
Exemple : L'ensemble {x ER 1 0 < 0X �1} est un ensemble du type 3 ci dessus, c 'est-à-dire ni halo ni g al a.'
F(x)=['v''1s>0 3'1r>O r<x
h 4 un exemple un peu moins trivial d'ensemble n'est ni un halo, ni une galaxie. Il s'agit du sous ensemble de R formé des r éels d é velo pp abl es en ê-ombres. Nous verrons au p a ra gra p e
externe qui
Le
théorème précédent es t une conséquence de l'algorith me de réduction de
Nelson do nt nous nous bo rn e ro n s à décrire brièvement le principe. Pour plus
de détails, nous renvoyons le le c teu r intéressé à l'article origi na l de Nelson [13]. Cet a lgo r i t h me consiste à rédu ire toute formule externe � d e IST à une i formule interne icp é qu ival ente au sens suivant : �et �sont équivalentes pour toutes valeurs standard de leur variables lib res . L'intérêt d e cet algorithme est qu ' i l permet d e traduire par u n e procédure a ut oma tique tout théorème ou toute définition externe en un théorème ou une dé fini t ion in te rne équi val ent, qui est donc standard si les constantes qui y fi g u rent sont standard. On peut en décrire les diverses ét a pes de la. façon su ivant e formule externe.
soit � une
1 . Re m pla ce r les prédicats externes t els que � . �. illimité , ... qui y fi gu re nt par des fo r mu l es de IST é qu i val en t es ; par exem p l e remplacer x � y pa r 'V'1r lx- YI < r .
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
78
2. Mettre la formule sous forme prénexe, c'est-à-dire déplacer, en respectant les règles usuelles , les qua n t ific ateu r s internes, V . . ou 3 .. , et les quan tifi cateurs externes, V' ' . . . ou 3'' . . . , en début de formule. La formule 4> s'écrit alors sous la forme
où les Qi sont des quantificateurs internes ou externes et � un e formule interne. 3. En appliquant le principe d'idéalisation, échanger l'ordre des quantifi cateurs de telle sorte que les quantificateurs externes soient regroupés en début de formule. En effet le p rinci pe d 'idéalisation peut être utilisé comme une règle formel le d échange des quantificateurs V'' . . . 3 . . . en 3 . .. V" . . . ou , pour sa contraposée, 3'' .. . V ... en V ... 3'' ... . '
4. En appl iquant le principe d e xtension , qui permet d 'éch an ge r deux quan tificateurs externes, réduire finalement la formule à la forme '
y•tx 3''y
F(x , y , . .. )
où F est une formule interne, l'un des quantificateurs ou les deux pouvant être absents. Cette formule est équivalente, par transfert , pour les valeurs standard des variables libres de F, à la formule standard
Vx 3y
F(x,y, . . .) .
Voici un exemple de réduction : Exemple : Choisissons pour 4> la formule
4>(!, x) = p a fonction f est S-continue au point x] qui s 'écrit 4>(/,x) = ['ty (y� x::? f(y):::::: /(x))]. Cette formule se transforme successivement e n :
1. Vy ( (V"TJ lx- YI< TJ) ::? (V''e lf(x)- f(y)l< e) ) 2. Vy V''e 3''TJ (lx- YI< TJ) ::? (1/(x)- f(y)l< t:)1 3. V''ê Vy 3''77 (lx- YI< TJ) ::? (1/(x)- J(y)l< ê) 1
On applique ici les règles (classiques) suivantes :
Règle 1
Règle 2
(A V:c B(:c) ) (v:c A(:c) => B ) =>
V:c (A B(:c)) équivaut à 3x (A(x) B)
équivaut à
=>
=>
,
p ar commutation .
5.3. QUELQUES PROPRIÉTÉS SYNTAXIQUES DE IST
4. '�P1€ 3'177 Vy (lx- YI< 77)
=>
(lf(x)- f( y)l < €)
,
79
p ar idéalisation .
Pour f et x standard, on obtient la définition usuelle de la continuité : Y€ 377 Vy (lx-
YI< 77)
=>
(lf(x)- f(y)l < e).
Exercice : Trouver l'équivalent standard du théorème 2.1.2 : Un ense mble est standard et fini si et seulement si tous ses éléments sont standa rd. (Voir [13) ; solution : Tout sous ensemble d 'un ensemble fini est fini.)
Voici à présent une autre conséquence utile de l'algorithme de Nelson, le prin cipe d 'extension généralisé: nous avons vu au chapitre 3 que si l'on sait associer à tout élément standard d'un ensemble E une image standard on a ainsi défini une application standard sur E tout entier ; c'est le principe d'extension . Nous allons voir à présent que si l'on sait associer a tous les éléments standard d'un ensemble E des images internes (et non plus nécessairement standard), alors cette application peut se prolonger en une application interne cette fois. Nous verrons un exemple d 'utilisation de ce principe au paragraphe 4. Princ ipe 5.3.1 (principe d'extension généralisé) Soit une formule F interne ou externe. Ona : V'1x 3y F (x,y)
{:::>
3jj V'1x F (x,y(x)).
Preuve : Seu le l'implication directe est à prouver, la réciproque ét ant immédiate. Pour cela, commençons par écrire F sous sa forme "rédu ite" par l'algorithme de Nelson c'est-à-dire sous la forme v•l v u 3'1 v F-( x,y,u,v)
où È' est une formule interne. Notre hypothèse s'écrit donc :
V'1:r: 3y V'1u 3'1 v F(:r:,y,u,v).
(5.1)
En utilisant successivement le principe d'extension , une simple commuta tion de quantificateurs , le principe d'idéalisation puis à nouveau le principe d 'extension, on tranforme la formule (5.1) en : V'1x 3y 3'1ii V'1u
qui équivau t à :
F(:r:, y,u,ii(u))
V'1x 3'1ii 3y V'1u È'(z,y,u ,ii(u))
qui équivaut à : n V'1:r: 3'1v y•l/i iu' 3y Vu eu' F(:r:,y,u,v (u ))
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
80 qui équivaut à :
On a donc, après commutation ,
3••v· v•tfiniul L• l'.l•t .,. 3y vuE ul Y
Y
"'
v "'• u))] F(• "'' y , u , ·(·
•
Comme tout élément d 'un ensemble standard fini est standard , la formule entre crochets implique, v et u1 étant fixés,
[V•tfini:c1 3ii VzE :c1 VuE u1 F(:c,y(:c),u,v(z,u))] On a donc établi :
3tv· v•tfiniul v•tf ini ....,.1 3y- v.,. E .,.1 vu E u l F (• y-(·) u v· (· u)) y
y
v ...
...
v
... ,
"'
1
1
... ,
•
Examinons à présent la conclusion à laquelle nous cherchons à parvenir . Compte tenu de l'écriture de F sous sa forme réduite, nous devons montrer :
3ii v••:c v••u 3'1v fr(:c, ii( x) , u, v)
(5.2)
En utilisant successivement le p rincipe d 'extension , une commutation de quantificateurs , puis le principe d 'idéalisation, on tranforme la formule 5.2 de la façon suivante :
3ii 3'' v(:c, u) v••x v••u Ë'(:c, ii( x), v(:c,u)) u,
qui équivaut à :
3'1v(:c,u) 3y v•tx V'1 u Ë'(z,y(z),u,v(z,u)) qui équivaut à :
3'1il(z,u ) v•tfiniz1 v•tfiniu1 3y V:cE :c1 VuE u 1 Ë'(:c,y(:c),u,v(:c,u)}. Or cette dernière formule est précisément celle que nous avons déduite ci-dessus 0 de notre hypothèse.
5.4
Applications
Theorème 5.4.1 Toute suite de fonctions con tinues qui con verge unifonné ment possède u n e limite continue. Preuve : Par transfert, il suffit de le montrer pour une suite standard Un)· En particulier f = lim nUn) est standard. Soient x standard et y::::: :c. Comme Un) converge uniformément vers f, on a, pour tout n ::::: +oo, fn(x)::::: f(x) et
5.4. APPLICATIONS
81
également fn (Y) � f(y) ( voir la caractérisation de la convergence uniforme au chapitre 3). Or l 'ensemble {n 1 fn(z) � fn(Y)} qui est , par définition, un préhalo, contient tous les entiers standard puisque les fonctions fn sont standard lorsque n est standard, et qu'elles sont continues, par hypothèse. Donc cet ensemble contient strictement la galaxie uN, en vertu d u principe de Fehrele s'il est externe et du principe de Cauchy s'il est interne . On en déduit qu'il existe w � oo tel que fw(z) � fw(y). Comme f w( z) � f(z) et fw(Y) � f(y), il en résulte que f(z) � f(y). 0 Theorème 5.4.2 ( cube de Hilbert) Soit l2 l 'espace des suites réelles de carré somma ble avec la norm e usuelle unl ll l = O::=o lunl2)1/2 L'ensemble C = {(un) 1 't/n � 1 lunl � �} est compact. •
Preuve : Il suffit de montrer que tout élément de C est presque standard dans C. Soit (un)E C. Pour tout n, Un est presque standard. On peut donc définir, par extension, une suite standard Vn, par 't/61n Vn ='Xun). Il convient de s 'assurer que d'une part VnE C e t d'autre part llun- vnll �O . Par construction, on a clairement pour tout n � 1 standard, lvn 1 � � Donc, par transfert, ( Vn)E C. Par ailleurs on a aussi :
Donc, par le Lemme de Robinson , il existe
w
illimité tel que :
Enfin, comme, pour tout n � 1, l u n - v n l � lunl + lvnl :S 2/n , on a :
D 'où 0
Theorème 5.4.3 (approximation dominée ,version "iutégrale") Soient f : R --+ R et g : R --+ R deux fo n ctions int ég ra bles telles que f(x) � g(z) po ur tout x limité. Su pp oso n s qu'il existe une fon c t i on standard h : R --+ R intégrab le telle q?te, pour to u t z, lf(x)l � h(x) et lg(.r)l � h(x). Alors J f � J g.
CHAPITRE 5. PIUNCIPES DE PERMANENCE
82
Preuve : La démonstration est t rès semblable à celle du théorème précé dent . Comme , pour tout ::: limité , /(::: ) :::::: g(z) , on dédu i t que fU - g) :::::: 0 pour tout p standard. Donc, par le lemme de Robinson, il e xis te w :::::: +oo tel que J�,.,(f - g ) :::::: O. Par ailleurs, puisque h est intégrable, limp-+oo �.ri > P h = 0, d 'où l'on déduit, puis q ue h est s tand ard , que , p our tout w :::::: +oo, �z l > w h :::::: 0,
If
Jlz: l >w
1
( f - g) �
1iz:l> w l/ 1 + Jiz:lf > w lg l < 2 1l z:l >w h ::::: O
Mais comme f U - g) = f�"' U - g) + �.r l > w U - g ) , i l en résulte que D
f U - g ) ::::: O.
Exercice : Le théorème précédent ne s'applique pas au couple de fonctions suivant : f(:z:) = 0 et g(x) = ex p - ( x - w)2 , w :::::: + oo , bien que g soi t intégrable sur R, d 'intégrale limi tée. Pourquoi? Tbeorème 5.4.4 (approximation dominée, version "série" ) Soient (an) et (bn ) deux suites réelles sommables te lles que On :::::: bn pour tout n � +oo. Supposons qu 'il existe une su it e réelle sommable (en) sta ndard, telle que, pour t out n :::::: +oo , lan 1 � Cn e t Ibn 1 � Cn . Alo rs
Preuve : Identique à celle du théorème précédent n
D
Exercice : Trouver deux suites (an) et (bn ) telles que an :::::: bn pour tout li m ité et telles que L n e N a n et LneN bn ne soient pas équivalents.
La preuve non standard du théorème suivant est dûe à O. Loos2 : Tbeorème 5.4.5 (théorème de convergence dominée de Lebesgue) Soit fn : [0, 1) --+ R une suite de fonctions, à valeurs positives ou nulles, intégra bles (au sens de Lebesgue) sur [0 , 1) telle que, pour tout x E [0, 1) , L�=l fn(x ) < oo et E:= l J ln ( ::: ) < oo. Alors f = L�=l ln ( x ) est intégra ble et J f = L�= 1 J fn •
Preuve : Par transfert, on peut s up p oser Un ) et donc f standard . Soit e > 0 standard. On associe à tout n s t andar d une fonction en escalier à valeurs posi ti ves ou nulles tPn telle que
(5.3) 2 A non atandard approach t o Lebe6gu e integral. Analyse non standard et Représentation du réel. Publications mathématiques de l'université Paris VII 27-35(1 989).
5.4. APPLICATIONS
83
et
(5. 4)
( critère d'intégrabilité pour les fonctions standard, théorème 3.3.1). En vertu du principe d 'extension généralisé, on définit ainsi une fonction interne n 1-+ 1/J,.. , de N dans l'ensemble des fonctions en escalier sur [0 , 1] à valeur positives ou nulles telle que 1/J,.. satisfasse les inégalités ( 5 3 ) et (5. 4) pour tout n < +oo. En vertu du principe de Cauchy, il existe w � +oo tel que (5.4) soit satisfaite pour tout n � w. Posons t/J = (1 + e) ( t/11 + + t/Jw ) et montrons que, pour tout z e [0, 1] , /(0x ) � t/J ( x) . Soit x E [0, 1] et soit a = 0X. Si /(a) = 0, on a bien f(a) = 0 � t/J(x). Supposons f(a) > O. Comme o n a pour tout n standard , f,.. (a) � 1/J,.. ( x ) , ceci reste vrai, en vertu du principe de Cauchy, p our tout n � w' , pour un w' illimité ( dépendant de x) que l'on peut choisir tel que w' � w. Par hypothèse 2::� �1 f,.. (a) � / ( a ) donc f(a) � ( 1 + e) 2::� � 1 f,.. (a) , puisque e et f(a) sont standard et strictement positifs. Donc
.
· ·
w
f ( a) � ( 1 + e)
'
·
w
L 1/J,.. ( x ) � (1 + e) L 1/J,.. (x)
n=l
n=l
=
t/J (x) .
D 'autre part, comme t/J es t une somme finie de fonctions en escalier,
d 'où
Ce dernier terme étant standard, on en déd uit q u e
:
Introduisons les notations suivantes :
1• f inf { 0 (! !;') J. f = sup { 0 (j ) =
5
5
V'
V' V'
Nous devons prouver que tout e > 0 standard
} fonction en escalier et Vx E [0, 1] !;'(x) � /( 0x) } fonction en escalier et Vx E [0 , 1] /( 0x) � V'( x)
r 1 = J 1 = E::l J f,.. . Tout d 'abord , on a pour
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
84 d 'où, après transfert ,
ln $ 1, ln � f l f (� ln) 1 (� ln) $ 1 1 $ 1• $�f ln
D e p lus, pour tout N , nulles. On a donc :
puisque les
'L:�=l
n=
sont à valeurs positives ou
1
=
D'où , en faisant tendre N vers l 'infini ,
f J ln $ 1 1 $ 1 • 1 $ f j ln·
n= l
•
n:l
0
Voici à présent, une brè ve présentation de la notion de développement en é-ombres , équivalent non standard de la notion classique de développem ent asy m ptot ique : D éfinitions : •
S oit ê ::j:. 0 infinitésim al. Un nombre réel a possède un développem e n t e n ê-ombres d 'o rdre k , k entier p ositif standard, s 'il existe k + 1 réels standard
•
a0 , a 1 , . . . , a �:
et un infinitésim al
tels que :
1:
Une fonction R n ---+ R poss ède un #veloppement e n ê-om.bres d 'ordre k, k entier positif standard , s 'il existe k + 1 fonctions standard lo (t• ) , Il (v) , (v) et une fonction q(v) infinitésimale pour tout v pres que standard telles que :
. . . , 1�:
l (v) = lo(v) + fl (v)é + •
"1
. .
. + /1: (v ) ê 1: + q(v) ê 1: .
Un nombre a ou une fonction 1 sont dit développables e n ê- ombres s 'ils possèdent un développement en é-ombres d 'ordre k, pour tout k standard.
Exemples : a) Si F est une fonction de classe C00 au voisinage de zéro, alors pour tout ê infinitésimal, F(ê) est développable en ê-ombres. b ) Le nombre a = .,fi n 'est pas développable en t.-vmbres . Il est développable à l 'ordre zéro m ais pas à l 'ordre k dès que k � 1 .
85
5.4. APPLICATIONS
c) Lorqu'il existe, le développement en e-ombres d 'un nombre est unique et ses coefficients successifs sont donnés par :
d) Par contre deux nombres distincts peuvent avoir le même développ ement a = 0 et a = e - l / � par exemple. L 'ensemble des nombres ayant le même développement en e-ombres qu'un nombre donné x es t précisément le e-microhalo de x.
Rappelons qu'une somme L n >O a n xn est app elée développement asympto ti que de F en série de puissances -de x si l 'on a, pour tout k � 0 :
Theorème 5.4.6 (développement asymptotique) Une fonction standard F : R - R possède un développement asymptotique en série de puissances de x si et seulement si , pour tout ê :: 0, t: =/; 0, F(e) est développable en e-ombres. Preuve : =>
Co m me F est standard , son développement est standard (unicité) et don c , pour tout k standard , L � = O a n xk est une fonction stan dard de x . En
vertu de la caractérisation non standard de limite, on a, pour tout k standard , équivalence entre
et
Ceci prouve que, pour tout k standard et p our tout développable en €-ombres jusqu 'à l 'ordre k . .ç:
t:
0, F(e) est
L 'hypothèse se traduit comme ci-dessus, par
Les a n étant standard pour tout transfert pour tou t k � O.
n
standard , l'égalité reste vraie, par 0
86
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
Exercice : Etablir la caractérisation analogue pour une fonction standard F(v, z), v E R n , p os sèdant un dé veloppement asymptotique en puissances de
z.
Lorsqu 'un réel a possède un développement e n !-ombres , o n peut lui as socier, pour tout k standard, des standard a 0 , a 1 , . . . , a�: , . . . et donc, en vertu du principe d 'extension, une suite standard (a n )neN· On peut s e poser la question de la réciproque : toute suite stan dard est-elle le développement en E-ombres d 'un réel au moins ? La réponse est affi r mative (exercice 5.12), e t o n p eut regarder l'ensemble ( externe ) des réels développables en !-ombres comme la réunion ( externe ) , indexée sur l'ensemble des suites standard , des é microhalos m(z), où m(z) est l e n se mb l e des réels ayant même développement en !-ombres que z. Cet ensemble est donc un exemple d 'ensemble externe de type 3 ( voir le théorème 5.3.1), c'est-à-dire ni halo, ni galaxie. '
Le problème de déterminer effectivement un nombre a ayant un développe ment en !-ombres don né n 'est pas toujours facile ; lorsque le développement est une série convergente, il suffit, de prendre pour a la somme de cette série. En effet cette somme est alors une fon ction analytique de é dont le développe ment considéré est le développement de Tay l or ; lorsque la série est divergente, on peut encore , dans certains cas, résoudre ce problème, comme le montre le théorème suivant : Theorème 5.4 . 7 (sommation à la Borel) Soit (a n ) une suite réelle standard. Supposo ns que : (i) la série L n e N(a n z n )/n! est con vergente e n z = 0 de somme
a(x) . (ii) /a fonction a( x) est p rolongeable sur tout R+ en une fonction C 00 telle qu e, pour tout k stan dard et tout b ;::: 1, ft e-6ta(l:)(t) dt existe. Alo rs le nombre a = J000 e-'a(ét) dt a pour développement e n ! - ombres Exemple : La série ( divergente ) L n e N (- 1 ) n n !tn satisfait aux hypothèses (i) et (ii) , avec a(x) = 1/(1 + x) . Donc le nombre a = J000 e-'/( 1 + ét) dt admet cette série comme développement en !-ombres . Preuve : On veut montrer que , pour tout k standard ,
5.5. EXERCICES ET PROBLÈMES
Comme, d 'après (ü) , a(x) est C'X> et standard, on a pour tout
87 t
>0 :
avec iJ E [0 , 1] . O n a donc:
Comme, d'après (i) , a(x) est analytique en x = 0 , a(k) (iJët) � a�: pour tout k et t limités, l 'hypothèse (ii) permet d'appliquer à cette dernière intégrale le théorème d'approximation d ominée. On a donc, p our tout k et t limités,
avec
1J
0
� 0, d 'où la conclusion .
Exercice : Montrer que , même si l 'on ne dispose que de l 'hypothèse (i) (et plus nécessairement de (ii)), il existe un réel T � +oo tel que le nombre n a = J T e - ta(ët) dt ait pour développement en ë-ombres la série L n an é .
0
Remarque : On trouvera dans [2] nombre de résultats non standard , plus fins que le t héorème précédent , concern ant la sommation des séries di ve r gent es .
5.5
Exercices et problèmes
Exercice 5.1 Montrer que :
E R 1 - 1 � 0X � + 1 } est un halo
•
H = {x
•
G = {x E R 1 - 1 < 0x < 1 } est une galaxie
•
H'
•
G' = { ( x , y) E R 1 lx yi
=
{( x , y) E R2 1 I 0YI � 1} est un halo
Que peut-on dire de l 'ensemble K
=
{(x, y) E R 2 1 x � 0 et y
Exercice 5. 2 Soit f : R2 --+ R standard et continue et soit C la courbe d 'équation f(x, y ) = O. a
) Montrer que hal (C) n 62 = { (x , y) E 6 2 1 f( x, y) � 0} .
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
88
b ) Soit ê� 0 strictement positif. A-t-on égalité entre les ensembles suivants :
U(r,y)ec ê - gal { x,y) et
{{ x , y)
1 1 /(x, y)/ E" I �
+ oo} ?
Exercice 5.3 Soient E métrique, A C E, x fi. hal { A) et B(x, ê) la boule ouverte de centre x et de rayon ê. Montrer que l'ensemble
{ ê> 0 1 B (x , , ) n hal ( A ) = 0 } est une galaxie. Exercice 5.4 Soit f : R - R une fonction standard. On dit que f respecte le halo de x (resp. les petites galaxies de x) si /(hal (x)) C hal (!(x)) (resp . pour tout ê� 0 , /(é- gal (x)) C é-gal { !(x))). Vérifier que l 'on a : a
)
f est continue si et seulement si elle respecte le halo de tout point presque standard .
b ) f est uniformément continue si et seulement si elle respecte le halo de tout point.
c) f est localement lipschit=ienne si et seulement si e l le respecte les petites galaxies de tout point presque standard. d ) Si f est dérivable, alors elle respecte les petites galaxies de tout point stan dard. e) S i f est strictement dérivable a u point x, alors elle respecte les petites ga laxies de tout p oint y� x . f ) Si f est d e classe C1 , alors elle respecte les petites galaxies d e tout point presque standard. Exercice 5.5 Montrer que les ensembles ,:.gal (0) et ê-hal (0) ont toutes les propriétés des sous-groupes convexes de R(mais pas celles des Z-modules ! ) , que hal (0) a toutes les propriétés d 'un idéal maximal d e 6 e t que donc le quotient 6/hal (0) a les propriétés d 'un corps. Ce dernier "ensemble" n 'est cependant pas un ensemble externe au sens où nous l'avons défini au chapitre 4. Exercice 5.6 Une galaxie convexe de R , ayant les propriétés d 'un sous groupe additif, est dite linéaire si elle est l 'image de la galaxie principale 6 par une homotéthie . Donner des exemples de galaxies linéaires . Montrer que si G s'écrit G = U nE;" N [-a n , an ] , alors G est non linéaire si et seulement si on peut extraire de la su1te (an ) une sous suite (b n ) telle que, pour tout n standard, bn+ l fbn soit illimité. En déduire que G est non linéaire si et seulement si
Vg E G - {0} 3g ' E G (g ' f g ) � +oo . Vérifier que la ê-microgalaxie d 'un point
x E R est non linéaire.
5. 5. EXERCICES ET PROBLÈMES
89
Exercice 5. 7 Soient A et B deux galaxies disjointes de R. Montrer qu'il existe une partition interne de R, R = A' U B' telle que A C A' et B C B'. Même question pour deux halos disjoints. Exercice 5.8 ( Saut d'une fonction, origine, extrémité, épaisseur) Soit f : [a, b] - R une fonction interne de classe C 1 • On dit que f présente un saut croissant (resp. décroissant) sur l'intervalle [t 1 , t 2] C [a, b] si et seule ment si f' (t ) =: +oo ( resp. -oo ) pour tout t E [t 1 , t 2] et f(t l ) < j(t2) ( resp. ! (t t ) � f(t 2 ) ) .
a)
Vérifier que s i f présente un saut sur [t 1 , t 2 ] , elle n 'est pas 5-continue e n t = tl .
b) Si
f présente un saut croissant sur [t1 1 t2 ] et s'il existe un élément standard z_ de hal ( ! ( [a, b]) ) tel que pour tout t E [a , tl], f(t) � z Ç? f'(t ) =: +oo ,
on dit que z est l'o rigin e du saut. Définir de façon analogue l 'extrémité d 'un saut et montrer que , € étant infinitésimal positif, f(t) = arctg ( t / € ) présente u n saut dans le halo de t = 0 dont on précisera l'origine et l'extrémité . c
) Si f présente un saut croissant d 'origine x_ et d 'extrémité x+ , on appelle épaisseur C du saut l 'ensemble :
C = { t E [a, b] l x_ < f( t ) < x + } (resp . C = {t E [a, b]
1 f ( t) < x + } si le saut est sans origine) (resp. C = {t E [a , b] 1 x_ < f(t)} si le saut est sans ext rémité ) . Vérifier que C est une gala.xie. d ) Déterminer les origines, extrémités et épaisseurs des sauts des fonctions suivantes :
f(t ) = ar gt h ( t /€ )
2 g(t) = € /t , t > 0 h(t )
= - d og t , t > O.
Exercice 5.9 ( Classification des coupures de R en halo et galaxie3 ) . a) Soit G une gala.xie et H un halo tels que R = G U H e t tels que pour tout (x, y) E G x H, z < y. On dit que le couple (G, H ) est une coupure de R en galaxie et halo. On appelle épaisseur du bord de la coupure l 'ensemble K
où Vérifier que K 3 voir
(2)
D. a
=
{z E R 1
'Vd
E D. lz l < d }
= {d 1 3(x, y ) E G x H y - x = d} .
les propriétés d'un sous groupe additif convexe de R.
90
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
b) Vérifier que R = G u Ge où G = {x E R 1 °x < a} est une coupure de R en h alo et galaxie . Calculer l ' é pai ss e ur du bord. Même question ave c G = {x E R 1 a < +oo} puis avec G = {x E R 1 x $ 0 où dog x � +oo} , où E est infinitésimal et positif. c) Soit (G, H) une coupure d 'épaisseur K . 1\ l ontrer que s 'i l existe a E R tel q ue G =] - oo, a] U {a + K } , alors K es t une g alax ie . Montrer qu e s i un tel a n'existe p as , o n peut é c rir e G = Une-·N l - oo, an] avec an+ l n 'ap p arten ant pas à {an + K } , q ue dn = an + I - a n ap part i e n t à � pour tout n E N et enfin que K = nn eNl - dn , +dn ] · En déduire qu 'alors K est un halo. •
d) Soit (G, H) une coupure d 'ép ais seu r K. Montrer q u ' il existe a E R t el que G =] - oo, a) U { a + K} si K est une galaxie , ou tel q u e H = {a + K } U [a , +oo[ si K est un halo, les deux p ossi bi l ités s 'exc l u an t mu t u el le me nt . e) Déduire de d) qu e toute gal ax i e G con vexe de R peut s u i vante :
s 'écrire
sous la forme
soit la ré u n i on soit la différence en s e mb l i st e , a et b so n t des et. L des co n ve xes q u i sont soit des préhalos et d an s ce c as dés ign e la d i ffé r e n ce , soit. d es prégala.x ies et d ans ce cas * d és i gne l a
où
*
désigne
r ée l s , e t K *
réu nion . Décomposer
de
cette
façon l es
galaxies su ivantes :
G = {x E R 1 0 < 0x < 1 } G = U., e [ o,t]E-gal (x) G = {x � 0 1 EX � +oo} Vérifier que a et b ne sont pas uniquement déterminés mais que !{ et L le sont.
f) Trouver la décomposition analogue pour les d es ex emples .
h alos
convexes de R . Don ner
Exercice 5.1 0 (Equations externes4 ) Soit f : R --+ R une fonction interne. Une é quivale nc e du ty pe f(x) :::::: 0 est ap p e l l é e une presque-équation e t un rée l x tel que f(x) :::::: 0 un presqu e-zéro de f. Vérifier que l 'ensemble des p res qu e- z é r os d 'une fonction interne est un préhalo. A quelle co n d i t ion sur f est-ce u n halo ? Contient-il nécéssairement un zéro d e f ? S 'il est convexe, montrer en utilisant l'exercice 5.9 qu 'il est caractérisé par un quintuple (H, K, [a, b) , •, •). Donner d es exe mp l es.
91
5.5. EXERCICES ET PROBLÈMES Exercice 5.11 ( Sommation au plus petit terme)
a) Soit g ::::: 0 p ositif et soit (a n ) une suite standard j amais nulle telle que la série L: > o a n ê n est divergente . Supposons qu'il existe w tel que l e terme n law ltw ( pTus petit terme) soit inférieur ou égal à lan ltn p our tout n . On suppose enfin que w est le plus petit indice tel que law lgw < law + dtw + l . Montrer que w ::::: +oo. b)
p ose a = L: � = O a n gn , pour w choisi comme en a ) . Montrer que lorsque t w « +oo, alors a est développable en €-ombres, de dévelop pement L: 2: 0 a n ên .
On
n
Exercice 5.12 Soient (an ) une suite réelle standard et g > 0 un infinitésimal. On se p ropose de montrer l 'existence d 'un réel a ayant pour développement en €-ombres la somme L -> o a n t n (version non standard du théorème d e Boreln Ritt) . a) Montrer qu 'il existe un b)
entier
w o ::::: +oo tel que 2:: � � 1 la n ltn
:::::
0 .
que, plus généralement1 il existe une suite d 'entiers (wp )p 2: 0 telle que, pour tout p standard , on ait : n p ( i ) Wp :::::! +oo ( ii ) Wp+ l � Wp ( iii ) L:� �p+ l l a n l t - :::::! O.
Montrer
qu 'il existe un entier N illimité tel que la suite (wp )p 2:0 vérifie (i) , (ii) et (iii) p our tou t p � N . d ) On pose a = L:��o a n t n . Montrer que a est développable en !"-ombres , de développement L: n 2:0 an g n . c)
Montrer
e) Montrer qu i l existe v > 0 , t e l que, pour toute suite s t an d a r d ( an ) , on ait L:�:O an ê n L: n 2: 0 an €0 • Exercice 5.13 Soi t 1 : A -+ R + continue. Mont rer que si A est un espace '
"'
topologique con nexe et si 1(A) contient à la fois des infinitésimaux et des appréciables alors 1- 1 ( hal (0)) est un halo. Exercice 5.14 (Théorème de l'indice universel de Van den Berg ) . Montrer ( e n util isant le principe d e Fehrele ) que si X est un ensemble stan dard et 1 une application interne de X dans N, prenant des valeurs illi mi tées en tou t point standard de X, alors i l existe un entier p illimité tel que, pour tout x E X standard , on ait p < 1(x ) . Exercice 5.15 ( O mbre s intérieures et extérieures d'un ensemble ) . Dans un espace métrique standard E, o n appelle o m b re in t érieure 5 (resp. ombre extérieure (ou simp lement ombre)) d ' u n ensemble A de E, le standardisé de { x E E 1 hal (x) C A} ( resp. de { x E E 1 hal (x) n A :/= 0 } ) . s Notions introdui tes par HOMER ( B . J .) e t THOMPSON
( C . L . ) dans
Sh. ad o w8 a n d h. a l o 8
in n o n 1 t a n d a rd a n a lyai8 w i t h. a p p lication8 to t o p o logical dy n a m i ca ( Preprint , Uni versity o f
Southampton , 1 986 ) .
CHAPITRE 5. PRINCIPES DE PERMANENCE
92
a) Soit w � +oo. Déterminer les ombres intérieures et exterieures des sous ensembles suivants de R : [O, w[, [w , +oo[, [1/w , w[, [1/w , 1 + 1/w] . b ) Montrer que le complémentaire de l'ombre intérieure de A est l 'ombre (ex térieure) du complémentaire de A . c) Montrer que l'ombre intérieure d'une partie standard est l 'intérieure de cette partie.
d) Montrer que l 'ombre (extérieure) d 'un préhalo est fermée et que l 'ombre intérieure d 'une prégalaxie est ouverte. Exercice 5. 1 6 On considère la partition externe du plan en les quatres qua drants :
Q l = { ( z , y) 1 °Z > 0 Q 3 = { (z , y) 1 °Z $ 0
et
0y > O }
Q 2 = { (z , y) 1 °Z > 0
et Oy $ 0 } Q4 = { ( z , y) 1 °Z $ 0
et 0Y $ 0 } e t 0y > 0 }
a) Montrer qu'il existe un chemin interne continu ayant son origine dans Q1 et son extrémité dans Q3 et qui ne rencontre n i Q 2 ni Q4 • b ) Montrer que tout chemin interne continu ayant son origine dans Q4 extrémité dans Q 2 rencontre nécessairement Ql ou Q 3 .
et
son
Exercice 5.17 ( Rotations sur le cercle T1 ) Soient 17Q l 'ensemble des rationnels standard et r un réel presque standard n 'appartenant pas à 17Q. Montrer que l 'ombre de l 'ensemble
{rn (mod 1) 1 n E N} est le cercle T 1 = R/Z tout entier (on pourra distinguer le cas où <>r E Q et celui où CT � Q). Exercice 5.1 8 Dans R n , n standard, l 'ensemble des points presque standard forment une galaxie. Le vérifier. Ce n 'est pas vrai dans un espace topologique quelconque : montrer que l'ensemble des rationnels presque standard n 'est ni un halo ni une galaxie de Q Trouver un exemple de partie de R pour laquelle l 'ensemble des points presque standard forment un halo. Vérifier qu 'un sous ensemble standard non vide de Rn , n standard , est ouvert si et seulement si l 'ensemble de ses points presque standard est une galaxie. .
Exercice 5. 1 9 Soit V une partie de [0, 1] réunion d 'un nombre fini d 'intervalles et soit U = 5 {z E [0, 1] 1 hal (z) C V } son ombre intérieure (exercice 5 . 15) Montrer que la mesure de Lebesgue de U es t inférieure ou équivalente à la mesure de Lebesgue de V.
C hapit re
6
S - Cont inuit é Nous nous proposons d 'étudier dans ce chapitre et dans le suivant quelques propriétés élémentaires des fonctions internes f : ( E, d) - ( F, 8) où E et F sont des espaces métriques standard. Ces fonctions sont donc soit standard, par exemple y = 2x, soit non standard par exemple y = x + ! , ê � O . Nous nous interesserons tout d 'abord aux fonctions internes les plus régulières , c'est à-dire celles qui sont "presques égales" à une fonction standard continue , que l 'on appelle fonctions de classe S0 .
6.1
D éfi nit io ns et exemp les
Définition : Une fonction interne f : E - F est dite S- co n t in u e en un point x de E si, pour tout y E E, y � x implique f(y) � /(x) (ou encore , si / ( hal (x)) C hal (/(x) ) ) .
On a v u au Chapitre 1 que , pour les fonctions standar d , la S-continuité en un point x standard équivaut à la continuité en ce point et la S-continuité en tout point ( standard ou non) à la continuité uniforme. Pour les fonctions non standard par contre, continuité et S-continuité sont deux notions distinctes. Ainsi , par exemple, la fonc tion f : R - R , définie par
f( x) =
{�
si x � 0 si x < 0
est s-continue et non continue alors que la fonction f f(x) = arctg ( x / ê) est continue et non S-continue.
:
R
__.
R, définie par
Proposition 6.1.1 So it f : E - F. S 'il existe une application standard E ---> F continu e telle que, pou r tout x presque stan dard f (x) � g (x) , alors f est S- continue en tout po in t presque standard.
g :
93
94
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
Preuve : Si x est presque standard , x � 0:r . Donc , puisque g est standard et continue au point 0:r, on a g(:r) � g(0x ) . De même si y � z, y est également presque standard car y � 0:z: et donc g(y) � g( 0:z:) . D ' où f( :z: ) � g( :z: ) � g (0:z: ) � 0 g ( y) � f(y) .
C'est la réciproque de cette proposition , qui constitue le principal résultat de ce chapitre. Elle fait l 'objet du prochain paragraphe . Il est clair qu 'elle ne sera pas vraie sous la seule hypothèse que f est S-continue , car , par exemple , la fonction constante f(:z:) = w , w � +oo est S-continue en tout point et n 'est presque égale à aucune fonction standard . Il convient au minimum de supposer que f prend des valeurs presque standard aux points presque standard . Définition : Soit f : E --+ F. O n dit que f est de classe S 0 au point :z: E E si et seulement si f est presque standard et S-continue au point x. On dit que f est de classe S0 sur une partie A de E si et seulement. si f est de classe S0 en tout point standard de A, c 'est-à-dire si et seulement si, pour tout x E A standard , O(_f ( :z:)) existe et "( /( z ) ) = !(0x ) .
Exemples : Soit ! > 0, infinitésimal. 1 . La fonction f(:z:) = (z + t ) 2 est de classe 2. L a fonction f (x ) =
est de classe
S0
z [•J = { �(- z )'
sur R . si :z: ;::: 0 si x < 0
S0 sur R \ {0} .
3. La fonction f( x)
=
exp(z/t) est de classe S0 sur ] - oo , 0 [.
Exercice : Vérifier que si f et g sont deux fonctions de classe f.g et f o g sont également de classe S0 .
Voici une caractérisation utile des fonctions de classe
S0 , f + g,
S0 :
Proposition 6. 1.2 On suppose que E et F sont des espaces normés standard et que f : E --+ F est dérivable sur une partie convexe A de E . Pour que f soit de classe S 0 sur A, il suffit qu e f et f' soient presque standa rd en tout point presque standard de A. P reuve : Soient :z: et y presque standard dans A tels que :z: � y. Comme J' est définie et presque standard en tout point du segment [z, y] (tous les points de ce segment sont presque standard) , et comme on a
11/(z)- f(y) l l � l l z - YI! M ,
avec M = équivalents.
sup
{ 11/' (z) l l
1
z
E [x , y] } limité, /(x) et f(y) sont donc 0
95
6. 1 . DÉFINITIONS ET EXEMPLES
Souvent les fonctions internes ne sont pas définies explicitement, comme celles des exemples précédents, mais au travers de formules de récurrence. Dans ce cas, il n 'est pas toujours facile de déterminer un domaine sur lequel elles sont de classe S0 • Le lemme de l 'ombre local (théorème 6.2 .2 ci-dessous) permet de résoudre (localement) ce problème dans le cas des fonctions à pas limités, ou à petits pas. Définition : Soit F un espace métrique standard. Une fonction f : R - F est à pas limités ( resp. à petits pas) sur l'intervalle [a, b] si f(a) est presque standard et s'il existe un découpage infinitésimal a = x0 < x 1 < < xw = b de (a, b] tel que, pour tout i = 0 , . . . , w - 1, s'il existe f. E (x; , Xï + d tel que f(f.) est presque standard alors f(x) est presque standard ( resp. f(x) !:::: /(f.)) pour tout x E [x; , x; + d · · ·
·
Une fonction à p as limités P.ossède e n particulier la propriété suivante , sur le découpage infinitésimal (xo , . . , x n ) : 1 . f(xo ) est presque standard
2. Si f(x n ) est presque standard alors f(x n+ l ) est presque standard. On se gardera d 'en déduire cependant qu 'une fonction à pas limités reste presque standard sur tout l'intervalle [a , b] . En effet le fait d 'être presque stan dard est une propriété externe et ne peut servir d 'hypothèse à une récurrence (interne) . Tou t au plus p eut-on en déduire, par récurrence externe, que f est presque stan d ard sur [x 0 , xn ] pour tout n standard , conclusion bien faible car, pour tout n standard , Xn reste équivalent à xo . Pour les mêmes raisons , il n 'est pas vrai, en général, qu 'une fonction à p etits pas sur [a , b] reste presque constante sur cet intervalle. On notera enfin que la classe des fonctions à petits pas contient à la fois celle des fonctions continues et celle des fonctions S-continues . En effet c 'est immédiat pour les fonctions S-continues et, pour une fonction f continue sur [a, b] , donc uniformément continue, on a :
'v'e
>
0 37]
>
0 'v'x E [a , b] 'v'x' E [a , b] [l x - x' l <
donc, ê étant choisi infinitésimal, on peut choisir
Exemples :
Soit
ê >
7]
7] =?
6 ( f(x ) , f ( x' ) ) < e]
!:::: 0 et poser
x; =
a + Ï7].
0 infinitésimal.
1. La fonction f ( x) = ex/( 1 + e 2 - x) est à petits pas sur l'intervalle [0 , 1 ] puisqu 'elle est continue mais elle n 'est S-continue qu 'aux points de cet intervalle d 'abcisse non équivalente à 1. 2. La fonction constante par morceaux définie par f(x) = (1 + ê) i pour ( i - 1)e :5 x < ie, i � 1, est par construction à petits pas, quoique non continue . En fait elle est de classe S0 sur ] - oo , +oo [ puisqu 'elle est presque égale en tout point presque standard à la fonction exp x.
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
96
3. La fonction /( z ) = ![z/!2] , où [ ] désigne la partie entière, est à p etits pas sur [0, 1] ; on le vérifie facilement en choisissant, par exemple, comme subdivision de [0, l] la suite Zi = i!2 • Cependant cette fonction n 'est ni continue, ni S-continue.
6.2
Théorème d e l 'ombre continue
Theorème 6.2.1 (théorème de l'omb re continue) Pour tout f : E - F de classe S0 , il existe une unique fon ction standard continue de E dans F, équ ivalente à f en tout point presqu e standard de E . Définition : La fonction standard continue dont l'existence est assu rée par le théorème précédent s'appelle l' ombre de f et se note 0/.
La preuve du théorème utilise les deux lemmes suivants : Lemme 6.2.1 ( caractérisation macroscopique de la S-continuité) Une fon ction f : E - F est S-continue au po in t x E E si et seulement si 'rJ'1 ê
>
0 3' 1 '7
>
0 'rJy d(x , y) <
1J ::::}
6 (/(x), f ( y) )
< !.
Preuve : ::::}
<=
Soit ! standard positif. Comme f est S-continue, il est clair que la formule interne ['v'y d(x , y) < 1J ::::} 6 (/(z) , /(y)) < !] est vérifiée pour tou t TJ infinitésimal positif. Donc, e n vertu du principe de Cauchy, il existe un standard '7 positif pour lequel elle est encore vérifiée. Soit y E E tel que y � x. Des hypothèses, on déduit que, pour tout ! standard positif, comme d(x , y) � 0, on a 6 (/(z) , /(y)) < !. D 'où f( x ) � f( y ) . 0
Lemme 6.2.2 Soit f : E - F u n e application n e prenant que des vale u rs presque standard aux points standard. Il existe u n e uniqu e fonction stan dard, notée 5/, appellée la standardisée de /, telle que
Preuve : On applique le principe d 'extension à la fonction qui à chaque 0 élément standard x de E associe l 'élément standard �/(z)) de F. Exemples
:
Soit
ê >
0 , infinitésimal.
6.2. THÉORÈME DE L'OMBRE CONTINUE
97
1 . f(x ) = tx a p our standardisée 5f(x ) = 0 2. f(x ) = (x + t) 2 a pour standardisée 5f(x ) = x2 3. f(x ) = arctg (z/e) a pour standardisée
5/(x) =
{
- 7r/2 0 7r/2
si x < 0 si x = 0 si x > 0
On observera que dans ce dernier cas, f n'est pas de classe sa et 5! n 'est pas continue. Preuve : Nous prouvons à présent le théorème de l'ombre continue . Comme f est de classe sa , la standardisée de f existe et elle est par cons truction équivalente à f en tout point standard. Montrons qu 'elle est continue . Comme 5f est une application standard, il suffit de montrer que :
Comme f est de classe sa , on a, en particulier,
Or, puisque x, y et 6 sont standard, on a
Donc
d 'où la conclusion par (double) transfert. On pose alors 0/ = 5f. Il reste à s ·assurer que f et 0f sont équivalentes en tout point presque standard . Ceci résu lte immédiatement de la continuité de 0/ et de la $-continuité de f. En effe t, si x E E, et si 0:r: existe et appartient à E, on a 0
Commentaire : S tandardisées et limites simples. Le lemme précédent indique la possibilité d'associer à toute fonction in terne une fonction standard , pourvu qu 'elle soit presque standard aux points standard. Cette standardisée (qui coïncide avec l 'ombre lorsque f est de classe sa) correspond, en termes standard, à la notion de limite simple d 'u n e s u ite de fon ctions, et, comme celle-ci , elle conduit à certaines pathologies (que 1 'on évite facilement si l 'on se borne à considérer les standardisées de fonctions de classe sa ) .
98
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
Précisons cela. La plupart des fonctions internes f(:z:) d 'une variable que l 'on rencontre dans les situations simples (en particulier tous les exemples donnés depuis le début de ce chapitre) sont définies en fait à l 'aide d'une fonction standard de deux variables ( :z: , e ) , en donnant à la deuxième variable e une valeur non standard ( par exemple infinitésimale e = e). L'analogue standard consisterait à choisir une suite ( en ) tendant vers un standard (par exemple 0) telle que, pour un indice w illimité, ew = e et à considérer la suite de fonctions fn (x ) = F(:z: , e n ) au lieu de l'unique fonction f(x ) , égale à fw (:z:) . Demander que f soit presque standard aux points standard revient à sup poser que Un ) possède une limite simple ; cette limite n 'est autre que 5f (exercice 3 . 14). Si la convergence est uniforme sur tout compact , cette limite est continue et elle est égale à l 'ombre de f (voir la caractérisation de la convergence uniforme au chapitre 3). Par contre si fw n app ar t ie n t à aucune sous suite uniformément convergente, alors 5f,.., est non seulement non continue, mais elle peut même être non mesurable (exercice 6 . 1 3 ) ! '
Le théorème de l 'ombre continue a été formulé , pour simplifier, dans le c as où f est de classe S 0 dans E tou t entier . O n l 'étend faci lement au cas où f n 'est de classe S0 que dans une partie ( i n t e r n e ) A d e E : Corollaire 6.2. 1 Si f est u n e fo nctio1l d e classe S 0 sur u n e partie in tern e A de E, alors l 'ombre de 0f existe s u r 5A et elle est équivalente à f en t o u t point de A n 5A presqu e standard dans A.
Le corollaire suivant est une version géométrique du théorème de l 'ombre continue à laquelle ce dernier doit son nom. Corollaire 6.2.2 Une fon ctio n f : E - F presque standard est de classe 5° si et seulement si l 'ombre de son g ra ph e est le graphè d 'u n e fon ction standard (continue). Preuve : Soient c, le gr ap h e de f e t oc, so n ombre. Cette ombre est le graphe d 'une fonction (standard) si et seulement si :
y•t x 3y y unique e t (:z: , y ) E °CJ donc, par transfert, si et seulement si y•t :z: 3't y y unique et ( :z: , y) E °CJ Mais , par définition de OC1 , ceci est é qu ivale n t à y•t :z: 3't y y unique
et
h al (:z: , y ) n C, ;é 0 ,
ce qui exprime précisément la $-continuité de la fon ction f en tout point :z:' tel D que O(:z:') = :z: .
6.2.
THÉORÈME DE L 'OMBRE CONTINUE
99
Corollaire 6 . 2.3 (Valeur intermédiaire (non standard) } Soient a e t b deux rée ls s t a n d a rd e t soit f : [a , b] R d e classe SO , telle q u e / ( a ) < 0 et f(b) > O . A lo rs il exis t e un sta n dard c E [a , b] tel q ue / (c) � O . ----+
Preuve : Si /(a) � 0 ou f(b) � 0 , il suffit de prendre c = a ou c = b . Sinon l 'ombre de /, qui existe puisque f est de classe S0 et qui est continue sur [a , b] , vérifie (0/)(a) < 0 et (0 f ) ( b ) > O. Par le théorème de la valeur intermédiaire ( classique) , il existe donc c E [a, b] tel que (0/) (c) = O. Par transfert on peut supposer que c est standard ; en ce point f et 0/ sont équivalentes. Donc o f(c) � o. Exercices :
1 . Montrer par un exemple que l 'énoncé précédent peut être faux si f n 'est pas de classe S0 .
2 . Montrer par un exemple que l'on n'a pas, en général , sous les hypothèses du corollaire précédent , l 'existence d 'un zéro de /, compris entre
a
et
b.
Theorème 6.2.2 {lemme d e l'ombre locale) n Soit f : R ---+ R , n st a n dard, à pas limités s u r un in t e rt•a lle [a , b] n on infi n it és i m a l. A lo rs si f e s t de classe 5° su r to u t i n t e rv a lle o ù e lle est p resq u e s t a n da rd, tout éléme n t x d e [a , b] t e l qu e a � x � b e t tel qu e f(x) e s t pres q u e st a n d a r-d poss è de
un
v o is i n ag e sta n da rd
sur
le q u e l
f admet
un
e o m b re.
Preuve : Soit x E [a , b] , a � x � b , tel que f(x) est presque standard et soit a = ;r 0 < x 1 < . . . < Xw = b un découpage infi n i tésimal de [a , b] sur lequel f est à p as limités. Notons io l'indice tel que i E [x; 0 , x; 0 + t ] . Soient enfin G et H les deux ensembles suivants : G = { i ?: io 1 Vj io � j � i ::} f(xj ) est presque standard }
ll = { i ?: io 1 Vj io � i � i :} f ( xi ) := f( x)}
Nous al lons montrer qu'il existe x+ � i tel que f es t presque standard sur [x, x+] · O n montrerait de même l'existence de x _ � i tel que f est presque standard sur [x _ , x] . O u bien G = { i 0 , , w } et il suffit de poser x + = x.., = b . Ou bien G C { i0 , . . , w } et alors G est une gala.xie (image réciproque des éléments presque n standard de R ) , ce que nous supposerons dorénavant. Cette gala.xie contient H qui est un préhalo. En vertu d u principe de Fehrele (ou du principe de Cauchy si H est interne) , l 'inclusion H C G est donc stricte. Soit jo E G \ H et soit x + = Xjo Il reste à s 'assurer que x+ � x . Si l 'on avait x+ := i , comme f est de · classe SO sur [i , x+] puisqu 'elle est presque standard , on aurait / (x + ) := f( x ) et donc x + E JI c e qui est absurde. .
.
•
CHAPITRE 6. $-CONTINUITÉ
100
6.3
Applicat ions à l'analyse classique
Le théorème de l'ombre continue est souvent utilisé dans des raisonnements où , classiquement , on utilise le théorème d 'Ascoli ou ses dérivés (voir par exemple la preuve du théorème 8 . 1 . 1 d'existence des solutions d 'une équation différen tielle). La démonstration non standard du théorème d 'Ascoli (dans une version simple) , que nous proposons ci-dessous, met en évidence le lien qui existe entre ces deux théorèmes. On notera sa grande simplicité. The orème 6.3.1 ( théorème d'A s c oli) Soient E e t F deux espaces métriques co mpacts, C( E , F ) l 'espace des ap plications co ntinues de E dans F, m u n i de la m étrique u n iforme et K u n e partie de C( E , F). A lors K e s t rela tivem e n t compa cte si et s e ulement si K est unifo rmément équicontinue.
Nous avons vu au chapitre 3 la caractérisation non standard de la compacité et de la relative compacité, dans un espace métrique : rappelons qu 'une partie K de C(E , F) est re lative m e nt compa cte si et seulement si : 'V/ E l< 3'1/o E C( E , F) / -::=. Jo . Voici la caractérisation non standard de l'uniforme équicontinuité : The orème 6.3.2 ( critère d'uniforme équicontinuité) Soit K un s o u s ensemble standard de C( E , F ) . Alors /{
e s t u n ifo rm ément
équicontinu si e t seule m e n t si tout élément de K est S- con tinu en tout point de
E
(i. e.
V/ E K 'Vz , y E E z -:::=.
y =>
/(z ) -:::=. /( y) ).
Preuve : �
Soient f E K, et z , y E E tels que z -:::=.
Y:
Par hypothèse, on a :
Ve > 0 3 '7 > 0 'V/ E K 'Vz , y E E d( z, y ) < '7
=>
6 ( /( z ) , f(y) ) < e
en particulier, et par transfert, Pour z -:::=. y, on en déduit que : 'V'1e > 0 'V/ E K 6 (/( z ) , f( y) ) < e. Ç::
On vérifie que, sous les hypothèses du théorème, on a bien : 'V'1e > O 3'7 > 0 'V/ E K Vz , y E E d (z , y) < '7 :} 6 ( /(z) , /( y) ) < t puisqu'il suffit de prendre '7 -:::=. O. On conclut par transfert. 0
6.3. APPLICATIONS
À L 'A NALYSE CLASSIQ UE
101
Preuve : Montrons à présent l e théorème d'Ascoli : Par transfert, on p eut supposer E, F, et K standard. =>
Si K est relativement compact, alors V/ E K 3 •t fo E C (E, F) f � fo . Donc , pour tout x et y tels que x � y, on a /(x ) � /o (x ) � fo ( y ) � f ( y ) car Jo est standard et continue.
<::::
Réciproquement si K est uniformément équicontinue , alors tout f E K est S-continue en tout p oint de E et également presque standard car F est compact. Donc, en vertu du théorème de l'ombre continue, il existe Jo standard et continue, équivalente à J en tout point presque standard. Par compacité de E, fo et J sont équivalentes en tout point de E, donc J � Jo au sens de la métrique de C(E, F). 0
On peut également montrer, à l'aide du théorème de l 'ombre continue un autre théorème de type Ascoli : ce sera l'occasion de rencontrer un joli lemme sur les fonctions analytiques . Theorème 6.3.3 (théorème de Vitali) Soient D un ouvert de C et F u n e famille de fo n ctions h o lomorphes de D dans C, u n iformément born ées sur tout compact de D. Alo rs F est une fam ille n o nn ale .
Rappelons qu 'une famille d e fonctions holomorphes est dite n o rm ale s i toute suite d 'éléments d e F contient u n e sous suite qui converge uniformément sur tout compact, la limite n'appartenant pas nécessairement à F . Lemme 6.3.1 Soit D u n ouvert standa rd de C . A lors toute fon ctio n holo morphe de D dans C, lim itée e n tout point presq u e standa rd de D , possède u n e ombre holomorphe d a n s D . Preuve : Soit J u n e fonction holomorphe sur D, limitée en tout point presque standard de D. Montrons tout d 'abord que , pour tout zo E D standard, la fonction f est S-continue en zo . Désignons par 8 > 0 un standard tel que
B 6 = {z 1 1 = - = l < 8 } C D a et par M le maximum de I J I su r B 6 . Par hypothèse M est limité ( car il est atteint ) et l 'on a, par le lemme de Schwarz, Vz E B6 IJ(z) - J ( zo ) l :5 l z - zo i ( 2 Mf 8 ) Donc si
z
�
zo , J(z) � J(zo ) .
102
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
En vertu du théorème de l 'ombre continue , f possède une ombre 0/ dans D. Pour vérifier que 0/ e s t analytique, montrons que pour tout z o E D et t o u t 6 > 0 tel que B6 C D o n a :
�
of ( zo ) = 2 71"1
f Jlz - z o i = P
of( z ) dz . zo
Z -
Par transfert, on peut supposer z 0 , é et p standard et donc pour tout z , tel que 1= - =o l = p , on a If( : ) - 0/( z ) l � 0 (car z est alors presque st an d a r d ) . Donc 1 -. 2 7r t
1
lz-zoi=P
1 °/(z) dz � -. z -
Zo
2 7r t
1
lz -zo i= P
z
f( ) -dz = /(zo ) � 0f ( zo ) . z - Zo
L 'égalité cherchée s'en déduit immédiatement puisque les deux quantités trêmes sont standard et équivalentes , donc égales.
ex 0
Preuve : Montrons à p r é se nt le théorème de Vital i . On peut su p p ose r , par transfer t , que :F et d onc D sont s tand ard . Soit Un ) u ne suite stan d ard d 'éléments de :F. Pour prouver qu 'elle possède une sous s u i te u n i formément c o n ve r g e n t e sur tout c om p a ct de D, il suffit de montrer qu 'il existe w � + oo tel q u e /..... ait u n e ombre analytique sur D . Don c , en ver t u du lemme , il su ffi t. de p rou ve r qu 'il existe w � +oo tel qu e fw soi t limitée en tout p oi n t presque stan d ard de D. Soi t zo un élé me n t stan dard de D. Il exi st e é > 0 stan d ard tel que B6 C D ( c ar D est un o u vert stan d ard ) . Par hypothèse il ex iste un standard M > 0 tel que, pour tout z E B6 et p o u r tout n E N , l/n (z) l $ M . En p artic ulier , pour 0 t ou t w � +oo, lw est limité sur le halo du point z0 . Exercice
:
Donner u n énoncé
standard
équivalent au lemme p récéden t .
Parmi les nombreuses applications du théorème d e l'ombre continue, fi p lus i eu rs t héorèmes d 'existen ce, c o mm me le théorème d 'existen ce des sol u t ions d 'une éq u at ion différentielle que nous établirons a u cha pit r e 8. Le p r i n c i pe de ces p r e uve s consiste à con s t r u i r e explicitement un objet non stan dard ayant pour ombre l 'objet cherché, la seule difficulté étant de montrer que cette ombre existe. Pour finir ce paragraphe, indiquons une formulation non standard du théo rème d e We i e rs t r as s : g u r e nt
Theorème 6.3.4 (théorème •
•
non
s tandard
Toute fon ction standard co ntinue f nôme.
:
de
[0 , 1]
Toute fon ction standard con tinu e f : R
____.
Weierst rass )
---+
R est l 'ombre d 'un poly
R est l 'o m bre d 'un polynôme.
6.4. A PROPOS DES DISTRIB UTIONS
103
P reuve : On utilise le théorème classique de Weierstrass. Rappelons qu'il assure que pour toute fonction continue f d 'un intervalle compact I de R à valeurs dans R, il existe une suite de polynômes Pn (z) qui converge uniformé ment vers f sur I. •
•
Comme f est standard , il découle du théorème classique et du critère de convergence uniforme ( théorème 3.4. 1) l 'ex iste nce d 'une suite standard ( Pn ) de polynômes telle que Vz E [0 , 1] Vw � +oo p.., (z) � f(z) . Don c , pour tout w � + oo , p.., a pour ombre f ( z ) sur [0, 1].
Si l'on choisit pour I un intervalle du type [-w , w] avec w illimité , il résulte du théorème classique que pour tout e > 0, il existe un polynôme p(z) tel que lf(z) - p( z ) l :$ e pour tout z E 1 et donc en particulier pour tout z presque standard. Il su ffi t de prendre e � O. 0
Remarque : Notons enfin que . le théorème classique possède lui-même une intéressante preuve non standard. Elle reprend l 'idée de Bernste in : elle con siste à montrer que si J est une fonction standard (ce qu'on peut supposer par tr ans fert ) , 1 = [0, 1] et w un entier illimité quelconque, le polynôme ( de B ernste i n ) w x) = p.., ( I: c: x"'( 1 - z) w - k f ( k jw )
a pour ombre la fo n ct ion f .
6 .4
.1: : 0
A p rop os des d ist ribut io ns
Nous nous interessons ci-dessous aux fonctions internes f de R dans R qui satisfont la propriété suivante : Pour toute fon ction s t a n d a rd cp : R - R, coo à support compac t , l 'intégrale fR f(z)cp(z) dz est presque st and ard. On désign e pa r Q l 'e nsemble (ext e rn e) de ces fo n ctio ns. Une fonction localement à carré i n tégrable app art i e nt à Q si elle est s tan d ard, en vertu de l'inégalité de Schwarz , mais ce n 'est p as nécessairement vrai si elle est non standard . La fonct i on f définie par
f ( x)
=
{ �je
si l z l < e sm on
est un exemple de fonction non standard appartenant à Q . On va voir que Q contient,en u n se ns à p ré c iser , toutes les distributions standard sur R. Les fonctions cp de cl asse C00 à support compact sont appellées les fonctions test. Si f E Q , on peut ass o cier à t ou t e fonction test standard cp le nombre standard sui vant :
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
1 04
Par le principe d 'extension , on peut étendre cet opérateur A, à l'ensemble 1) de toutes les fonctions test, standard ou non . Cet opérateu r est cl ai re me n t linéaire sur l'ensemble 'D . Lorsqu 'il est continu , cet opérateur est une distribution standard. Par exemple si f est une fonction standard, la distribution A J est précisément la•"distribution fonction" usuelle associée à cette fonction . Exemple : Soient € :::: 0 positif e t f ( x ) = €/7r(x 2 + ' 2 ) . Il est clair que f E Q. Montrons que l 'opé rate ur associé AJ est l a distribution de Dirac é. On a, pour tout IP E 1), en posant x = €X ,
{ IP(€X) f f(x)l{)(x ) dx = if 7r €1{)(x) = dx i 2 + 2 R 7r ( X2 + 1 ) dX R x ) € i R ( Comme, pour tout X lim i t é , IP(ê X) 1r(X2 + 1 )
-
�P( O ) 1r(X 2 + 1 )
et que cette dernière fon ction est standard e t intégrable, o n en du théorème d'approxim ation dominée (théorème 5 .4.3) , que
déduit,
en vertu
Exercice : Montrer que si f est de c l ass e S0 , la distribution AJ n 'es t autre que la "distribution fonction" associée à 0f. Etudier la réciproque. Theorème 6.4.1 1 Pour toute distribution sta ndard A, il existe une fon ction f (en fait un polynôme} telle que A = AJ . Preuve : Par transfert il suffit
de
montrer qu 'il existe f tel le que :
Nous allons en fait prouver l'existence de f telle que, pour tout IP
s t an d ar d ,
f sera e n particulier un élément de Q , p u i s que A est stan d ar d . E n vertu d u p r i nci pe d 'idéalisation , i l suffit d e montrer que :
donc
�W•tf i n i { v
1
Voir Robinson
(18)
1{) 1 ,
• • •
,
IP m } C 1) _
3f
6.4. A PROPOS DES DISTRIB UTIONS
105
tp1 ,
Soit une famille standard et finie { . . . , lfJm } de fonctions test. Comme ces fonctions ont un support standard et compact, on peut supposer ces sup ports contenus dans [- 1 , + 1] . Quitte à renuméroter, on peuf supposer que , I{Jt}, k � m , est une partie linéairement indépendante engendrant le { même espace que {tp! J .. Il suffit donc de prouver l 'existence de f telle que, pour tout i 1, . . , k,
tp1 ,
.•
=
. ,tpm}·
1-+11 f(x)tpi (x ) dx = �[lfJi] := ai les
m -
(6 . 1)
k autres équations étant alors automatiquement vérifiées par linéarité.
tp-,.
a) Un cas particulier : supposons que les I{J l , , soient k polynômes de Legendre Dans ce cas, on détermine facilement une fonction f qui satisfait (6 . 1) . En effet, sachant que l'on a :
Pit(x) , . . . , Pi.( x) .
• • •
si i ::f; j si i j
=
il suffit de poser :
b) Le cas général : on se ramene au cas particulier de la façon suivante : on développe les I{Ji en :
lfJi (x) = >.�
Po ( x ) + · · · + >.� Pn (x)
+
·
· · pour i
=
1,
..
. , k.
L a matrice
étant de rang le, il existe un mineur k
et soient:
x
( ::) = c: ) 0) = c:) A- 1
et
k inversible . Notons le :
A- 1
1 06
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
On a, pour tout i = 1 , . . . , k , h; = Pj, + TI; où IT; est une fonction dont le développement en polynômes de Legendre ne contient aucun des polynômes P; . , . . . , Pj � . Donc les équations (6.1 ) s'écrivent simplement, pour i = 1 , . . . , k :
1+- 1 f (:r )h;( :r) d:r = b; Il suffit de choisir pour J, la1 combi n ais on (6.2) , avec C; = b; (2j; + 1 )/ 2 . 0
L 'une des conséquences du théorème précédent est que , pour bien des pro blèmes pour lesquels il était naturel classiquement de se placer pour les ré soudre dans l'espace des distributions, il sera possible en analyse non standard de rechercher les mêmes solutions ( et d 'autres éventuellement . . . ) en se plaçant d ans l 'ensemble des fonctions internes , ce qui p rése n te bien des avantages, car il s 'agit alors de fonctions . . . Ceci est valable pour certaines équations d ifféren tielles ou aux dérivées partielles (exercice 8.5) mais aussi , par exemple, pour faire progresser le délicat problème du produit de distributions (exercice 6 . 1 7) .
6.5
Exercices e t problèmes
Exercice 6. 1 Pour chacune des fonctions suivantes, indiquer le domaine de R sur lequel elle est de classe S 0 (! > 0 est un infinitésimal donné) : fl ( :r) = ê /:r !4 (:r ) = ê:r
h ( :r ) = arctg (:r/ê) fs ( :r ) = ê/(:r - e )
h ( :r ) = z[1 / c ] /6 ( :r ) = u/2V:r 2 + ê
Comparer, dans chaque cas, le graphe de 0/ et l 'ombre du graphe de f. Exercice 6.2 Trouver une fonction f : R so .
�
Exercice 6.3 Soient e � 0 positif e t f : R tion de f au point :r le nombre standard
R limitée et nulle part de classe
�
R limitée. On appelle oscilla
O ( ! , :r ) = 0( su p { f (t ) l lt - :r l $ ê} - in f{ f (t ) 1 1t - :r l $ ê}) .
a) Vérifier que O( !, :r ) est bien définie, indépendamment de e , lorsque f et :r sont standard. Montrer que f est continue en :r 0 si et seulement si 0 (!, :r o ) = O. b ) Montrer que si f est non standard , 0 (!, :r) peut être non définie ou dépen dre de ê. Vérifier que f est de classe S 0 en :ro si et seulement si, pour tout ê � 0, 0 (! , :r o ) = O .
6.5. EXERCICES ET PROBLÈMES
1 07
Exercice 6.4 Donner des exemples de fonctions de classe SO sur R , ou sur une partie A de R qui ne sont pas équivalentes à leur ombre en certains points (non presque standard) de R ou de A. Exercice 6.5 O n dit qu 'une fonction f : (a, b] --+ R est quasicro issante si , pour tout x et y tels que x � y, on a "(f(x)) � "(f ( y)) . Donner des exemples de fonctions quasicroissantes et non croissantes. Montrer que si f est de classe S 0 et si a et b sont limités , alors f est quasicroissante si et seulement si 0f est croissante. Exercice 6. 6
2 2 ) Montrer que f : R --+ R , (x, y) �--+ f(x, y) est de classe S 0 si et seulement si les deux applications x 1-+ f( x, y) et y 1-+ f( x , y) le sont , pour tout y et x limités respectivement. 2 b ) Soit f : R --+ R de classe S0 telle que x 1-+ f( x , y) est intégrable sur un intervalle limité [a, b] . Mon.t rer que g(y) = J: f(x, y) dx est de classe S0 . a
Exercice 6. 7 Soient E et F deux espaces normés standard. Montrer qu'une fonction f : E --+ F, S-continue sur E et presque standard en un point limité , est limitée en tout point limité . (On pourra appliquer le principe de Cauchy à l 'ensemble interne 1 défini par
1 = { e > O 1 'v'x, y E [.ro , x d
ll x - y ll < e ::} ll f(x) - f (y) l l < l } sachant qu 'elle l 'est en xo) . Si F est p ropre
pour établir que f est limité en X t cela ent raîne que f est de classe S0 , mais c 'est faux en général . Pourquoi ?
Exercice 6.8 Soient E et F des espaces normés standard . Montrer que si f est linéaire, alors f est de classe S0 sur E si et seulement si f est de classe S0 en x = O . En déduire que toute application linéaire limitée aux points limités est de classe 5° . Exercice 6.9 Une fonction f : [a, b] --+ R de classe 5° est-elle Riemann intégrable ? Si elle l'est , montrer que son intégrale est limi tée, pourvu que [a, b] soit presque standard, et montrer que "(f f) = J 0f. Exercice 6.10 Soit f de classe SO . Montrer que si f est linéaire, 0f est linéaire , mais que si f est inversible, 0f ne l 'est pas forcément. Exercice 6.11 Les applications de classe 5° n 'étant pas ( nécessairement) con tinues les propriétés topologi ques telles que la connexité, ou la com pacité ne sont pas nécessairement conservées par image par de telles applications. a
) Donner des exemples de parties compactes (resp. connexes) dont l 'image par une application de classe S0 n'est pas compacte (resp. pas connexe).
b ) Montrer que cependant si f : E --+ F est de classe S0 et si A C E est une partie connexe et presque standard, alors l'ombre de f(A) est connexe.
108
CHAPITRE 6. $-CONTINUITÉ
c ) A-t-on un résultat analogue pour les parties compactes
?
Exerci ce 6.12 Soit f : E - F de classe S 0 et soit A C E. A-t-on
Exerci ce 6.13 (Un exemple de fonction non mesurable) a) Montrer que, pour tout a E R , la standardisée f(x) = <>( cos ax) de la fonction cos a x satisfait la formule d'addition :
f ( x + y) + f ( :z: - y)
=
2 /( :z: ) f( y ) .
D'après le théorème de Vietoris2 , on peu t donc en déduire que, si elle est mesurable, elle est égale à une fonction cos b x et elle est donc, en particulier, continue. b) Montrer qu'il existe un entier positif illimité w pour lequel on peut trouver à la fois une suite croissante ( n .�: ) k > 1 d 'entiers posit ifs tels que, p our tout k standard , n.1: divise w et à la f� s un entier p pos i t if standard q ui ne divise pas w .
c ) Soient w , n .�= et p définis comme dans l a question b) et soit f la fonction définie par f(:z:) = O(cos 2?rwx ) . Vérifier que pour la suite (at ) = 1 /(pn .�= ) qui tend vers 0 , o n a , pour tout k standard , wa.�=
=
N.�= +
r.�= fp avec N.�= E N et 1 $ r.�= $ p - 1 .
E n déduire que, p our tout k standard, f(a.�= )
=
0cos (21r(r.�=fp)).
d) Conclure que , si limz .... o f ( :z:) existe, alors elle ne peut êt.re égale à /(0) = 1 et donc que f n 'est pas mesurable. Exer cice 6.14 Soit (:z:n , Yn ) une suite de poi nts de R 2 , Xn + l ;::: :Z:n et soit f ( :z: ) la fonction constante par morceaux définie par f (:z:) = Yn pour :z: E [:z:n , :Z:n + l ] · a) Si pour tout n Xn + l � Xn e t s i [Yn
(L.)
Zur K ennze ichnung tl.e• Si nua untl. VerwtL n tl. t e r Funkti o n e n tl.urch Funk
t i o n tLlg leich ung e n. J. Reine Angew. Math. 186
(1942)
1-15.
6.5.
1 09
EXERCICES ET PROBLÈMES
Exercice 6.16 Soit é par f�c (x ) =
{
::.:::: -
0 positif et pour tout k =
le
: - lc ( 1 - k) . . . (n- k)
1,
2, . . . , soit /J, ( x) définie
si lxi � é si ne < l x i � (n + 1 ) e
Montrer que les distributions !::.. 1� associées sont les dérivées d 'ordre (le - 1 ) de l a distribution de Dirac o (i.e. t::..1� = o (lc-1) ) . Exercice 6.17 (Produit de distributions) 3 a) On dit que deux fonctions f et g internes, appartenant à Q , sont V équivalentes si les opérateurs associés !::.. J et !::..9 sont égaux. Montrer que si 1 et Ï, g et g sont deux à deux V-équivalentes , on n 'a pas en général !::..J .g = t::..J. g · Pour définir un produit de deux distributions standar d , que l'on peut écrire t:l. J et !::..9 ,il ne suffit donc pas de considérer l 'opérateur tl. associé au produit de deux représentants 1 et g quelconques , il convient de choisir d 'abord des représe�tants adhéquats. b ) A chaque distribution T, on peut associer un représentant analytique 'Î' qui est une fonction analytique sur C \ R, définie à l'addition d 'une fonction entière près, telle que , pour tout
T [
iR
(on ad mettra ce résultat) . Soit é interne de R dans C définie p ar
::.:::: 0 p osi tif.
Montrer que la fonc tion
ft ( x) = 'Î' ( x + ie) - 'Î'( x - iê) est telle que l ft l es t contenue dans Q et telle que l 'opérateur es t p réc isémen t égale à
T.
assoc ié
t::.. f.t
c) Sachant que pour T = 8 , on a 'Î' = 6(.:) = - 1/(27ri ) z , c al c u l e r Ii, puis vérifier que t:l.f.t = o . Même question pour T = 1/x , sachant que
T = 1/ x = ·
{ 1/2z1/2z -
si Im(z) > 0 si Im(z) < 0
d) Montrer que si S et T sont deux distributions standard , ( S\ , 'Î'l ) et ( S2 , 'Î'2 ) deux cou ples de représentants analytiques de S et T, on a, pour tout
3 L 'idée de ce produit non standard de distributions est dûe à Li Bang-He Non S t a n d a rd
A n a ly.si.s a n d Mult iplic a t i o n of Di.strib utio n.s. Scienta Sinica Vol XXI,
5, .561-585 (1978).
110
CHAPITRE 6. S-CONTINUITÉ
Donc, si l'une de ces intégrales est limitée pour tout r.p E V , on peut définir une distribution standard T x S, produit de T et S, par :
Dans le cas où l 'intégrale précédente n'est pas limitée pour tout r.p E V , on ne p eut pas associer à S et T une distribution standard qui soit leur produit mais on peut encore considérer le produit des fonctions internes ft et fs qui les représentent (ce produit dépend alors du choix de !).
e) Calculer le produit des fonctions internes associées à 6 et ( 1/:z:) . Même question pour 6 et 6 .
C hapit re 7
S-Dérivabilité Après les fonctions de classe S 0 , presque égales à des fonctions standard con tinues, nous allons étudier à prés én t les fonctions qui sont presque égales à la fois en position et en directio n à des fonctions standard dérivables. Dans ce qui suit , toutes les fonctions sont supposées internes, définies d 'un espace nor mé standard E dans un es p a c e normé standard F, espaces que nous choisirons souvent, pour si mpli fi e r , ég au x à R .
7.1
D éfinit ions et propriét és
Définitions : Une application interne f : R - R est d it e de classe S1 au point a E R s i elle est p r es q ue standard au p o in t a, et s'il existe un rée l standard b tel que f(x) - f( y ) 'Vx 'Vy [x ;é y x ::::! a y ::::! a] :::? [ ::::! b] . x - y
Une application f : R - R est dite de classe S1 sur une partie inte rn e A de R si elle es t de classe S1 en tout point standard de A. Commentaire : Si l'on rapproche cette définition du critère de dérivabilité (corollaire 1 .2 . 1 ) , on constate q ue , pour une fonction sta n da rd, le fait d 'être de classe S1 e nt raî n e la dérivabilité. En fait les fonctions standard de classe S 1 sont précisément strictement dérivables. Rapp elons qu'une fonction est dite strictement dérivable au point a s i et seulement si le quotient
( / (x ) - f( y ) ) j ( x - y) tend vers une limite finie égale à /'(a ) lorsque x et y tendent vers a ( en restant di stin c ts ) Notons que si la stricte dérivabilité impl i que la dérivabilité, elle n 'implique pas la continue dérivabilité au voisinage du point co n s idér é , co mme l ind iq ue l'exemple classique suivant : .
'
111
1 12
CHAPITRE 7. S-DÉRJVABILITÉ
Exemple : Soit f : [- 1 , + 1] --+ R la fon ction affine par morceaux qu i coïncide avec g(z) = z2 pour z = 0 et p o ur z = ±(1/n), n E N• . Cette fonction est strictement dérivable au point z = 0 (car le rapport (f(z) - f(y))f(z - y) es t infinitésimal pour tou t z et y infinitésimal) mais elle n 'est de classe C 1 (ni d érivab le) sur aucun voisinage d e ce p oi n t .
Etre de classe S 1 , pour une fonction standard, est donc une propriété p lus forte que la dérivabilité mais plus faible que la continue déri vabilité . Cependant elle a l 'avant age sur cette dernière d 'être une p rop r ié té p on c tuelle . Pour une fonction n on standard par con t re , le fait d 'être de classe S 1 n ' implique nullement la dérivabilité. Ainsi, par exemple, la fonction : /(z) =
{0
E:Z
si z 5 0 si z > 0
est de classe S 1 au point 0 mais n 'est pas dérivable en ce point (on notera cependant (exercice 7. 1 ) qu 'une fonction de classe S1 en un p oi n t est continue en ce poi nt ) . Par ailleurs, il est facile de donner des exemples de fonctions dérivables qui ne sont pas de classe S1 : il suffit que la fonction ne soit pas presque standard (/(z) = w) , ou que sa dérivée ne le soit pas (/(z) = sin(z/! ) ) . La fonction l(x) = E: s in (xfe ) est un exemple de fonction de classe S0 , qui n 'est p as de classe S1 au point O . I nt e r p ré t ation géométri que : l e crépitement . En termes géométriques, les fonctions de classe S1 en un p oi nt sont précisé ment les fonctions presque standard en ce point, pour lesquelles le quotient de dé r ivation (!(x) - f(y))f(x - y) , c 'est-à-dire la pente d 'une sécante au graphe de f, reste p r es qu e standard et varie d 'une quantité au plus infinitésimale dans le halo de ce p o int . Les fonctions de classe S0 qui ne sont pas de classe S1 sont des fonctions qui sont en positio n. presque ég al es à u n e fonction standard mais qui e n direction varient trop brutalement : · on dit qu 'elles crépitent. C'est le cas de la fonction l(x) = nin(xfe) ; c'est aussi le cas des fonctions de cl asse S 0 qui ne sont pas continues comme par exemple la fonction constante par morceaux qui pour x E [ ( n - 1)e, né] ( n � 1 ) vaut l(x) = ( 1 + e)n et qui a p our ombre e"' .
: R --+ R est dérivable, 1 est de classe S1 a u point E R si et seulement si f(a) est presque standard e t f' est de classe S 0 en ce
Theorème 7.1.1 Si f a
point. En particulier si f est deux fois dériva ble, il suffit que f' et !" restent limitées e n tout point lim ité pour que 1 soit de classe S1 . Preuve : �
Par hypothèse, l(a) est presque standard. Soit x ::::::: a . On a, par dé finition , f'(x) = limh-o f(r+h�-f(o:) et f'(a) = lim.k _ /
1 13
7.1. DÉFINITIONS ET PROPRIÉTÉS
même quantité standard b. Donc la différence des deux rapports est infi nitésimale pour tous h et k infinitésimaux. La limite de cette différence quand h et k tendent vers 0 sera par conséquent elle-même infinitésimale (voir l'exercice 1 . 15) . .ç::
Soient x � a et y � a (x :j: y) . Par le théorème des accroissements finis , il existe c E [x, y] , donc c � a, tel que :
f(x) - f(y) = (x - y)J'(c) . Par hypothèse, f'(c) est presque standard et équivalent à J'( 0a ) . Enfin si f est deux fois dérivable, et si f' et J" sont limitées alors J ' est de classe S0 (voir la proposition 6 . 1 .2). 0
Dans le cas où f est définie et à valeurs dans un espace normé (stan dard) , on a : Définition
:
On dit qu 'une application f : E - F est de classe S1 au po in t
a E E si f est presque standard en ce point et s'il existe une application linéaire standard et continue L : E - F telle que : Vx E
E Vy
E E [x :j: y x � a y � a]
:::}
Une a p p li c at i o n f : E - F es t de classe S 1 de classe S 1 en tout point standard de A .
f(x) - f(y)
sur
l l x - Yll
�
L[x - y] l l x - Yll .
u n e pa rtie A de E si elle est
On p ourra comp arer , comme précédemment , cette défin ition avec les carac térisations non standard suivantes de différentiabilité et de stricte différentia bilité, caractérisations dont nous omettrons les démonstrations. Theorème 7.1. 2 (différentiabilité et de stricte différentiabilité) Une fo n ct i on f : E - F standard est différentiable au poin t standa rd a de E si et seule m e nt s 'il existe une applica tion lin éaire contin ue L : E - F telle que, po ur tout h E E,
[h
..J. r
0 11 h 1 1 - 0] -
:::}
f(a + h ) - f(a) "" L[h] - 1 1h 1 1 · 1 1h1 1
Un e fo nction f : E - F standa rd est strictement différe n tiable a u poin t standard a de E si et seulement s 'il existe une applicatio n linéa ire continue L : E - F telle que, pour tout x e t y éléments de E,
f( x ) - f(y) l l x - Yl l
L [x - y] y � a] :::} � � l l x - Yl l · L 'applicatio n linéa ire L est la différe ntielle de f au po in t a, e n co re notée J'( a) . [x :j: y
x
a
1 14
CHAPITRE 7. S-DÉRIVABILITÉ
7.2
Chan g e ment s d'échelles
Le changement d 'échelle est un des outils non standard privilégiés . Il permet, dans des contextes très variés, l'examen d'un objet (stan dard en général) à plusieurs échelles différentes : on peut ainsi en découvrir par grossissement certains détails cachés ou , au contraire , en gommer les détails superflus en l 'observant de suffisamment loin . Définition : U n difféomorphisme f : E --+ E est un changement d 'échelle s ïl existe un sous espace F de E t el qu 'en restriction à F la différentielle de f soit de norme non appréciable. Dans le cas où F = E, on parle alors de macroscope lorsque cette norme est infinitésimale, et de microscope ou de loupe pour l 'inverse d 'un macroscope.
Exerc i ce : Un d ifféomorphisme qui est de classe 5 1 atns1 que son ap plication inverse ne p eut être un changement d 'échelle. Pourquoi ? (voir le théorème 7 .3 . 1 de l'ombre dérivable) . Exemples :
Soient e , e1 , e 2 des infinitésimaux strictement positifs .
1 . U n e e - lo u pe centrée en x = x est u n e homotéthie de centre i et d e rapport 1 /e . C'est donc l'application x 1--+ X = (x - i)fe . L'image de la t-gala.xie de i est la gala.xie p r i nci p al e des X limités . 2 . Une (e1 , t:2 ) -lo upe centrée e n x = ( i 1 , i2) est une affinité de la
forme :
L'image d 'une (e1 , e 2 )-galaxie centrée en ( i 1 , i 2 ) est la galaxie principale des (Xt , X2 ) limités. Mais l'image d'une courbe standard x 2 = /(x t ) peut avoir pour ombre à l'échelle (Xt . X2 ) , diverses courbes standard, selon que le rapport t2//(e l ) est infin.itésimal, appréciable ou illimité (figure 7 . 1 ) .
3 . Avec une loupe adaptée, o n peut agrandir une p etite galaxie autour d 'une courbe. Ainsi , le changement d'échelle :
transforme l 'e-gal axie de l a courbe d'équation x 2 des x2 limités (figure 7.2) .
=
f(x t ) en la galaxie
4. Certains microscopes ont un pouvoir grossissant b eaucoup plus fort que toute t n -loupe, pour tout n standard. Ainsi l'application 1 x 1--+ X = xlt] transforme la microgalaxie de 0 en une galaxie qui "remplit" presque intégralement la bande lX I < 1 (figure 7.3) . 1
La notation
xl•l signifie, comme précédemment ,
x'
si
x est posi tif et - lxi' si x est négatif.
7.2.
CHANGEMENTS D 'É CHELLES
115
Figure 7. 1 : Regardée sous une (e 1 , e2)-loupe centrée en ( 0 , 0), la parabole d 'équation x = x2 peut avoir pour ombre une droite horizontale, une parab ole ou une demi-droite verticale .
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,_:::::::! ::
Figure 7.2: e-galaxie d 'une courbe, observée au travers d 'une loupe adaptée.
116
CHAPITRE 7. $-DÉRIVABILITÉ
x
)lllr-
Figure
7.3: L ' appl i cat i on x 1-+ :z: [c) est un microscope pour x infinités imal assez u n macroscope (également très puissant ) p our x illimité asse z gran d .
peti t , et
tl
-1
Figure 7.4: adapté.
é-microgalaxie d 'une courbe , observée
à travers
u n mi croscope
7.2.
1 17
CHANGEMENTS D 'ÉCHELLES
xl
x,
xl
Figure 7.5: Regardée au travers d'un ( e: 1 , e: 2 )-macroscope, la cubique d équ ati on X2 = Xr /3 - X 1 p eu t avoir pour ombre la dro it e horizontale .x2 = 0, la cubique .x2 = .xY/3 ou la droite verticale .x1 = O . '
On peut également adapter ce type de microscopes pour agr a n d ir la microgala.x ie d 'u ne courbe (figure 7.4) , en posant :
e:
5. L 'inverse d 'une e:-loupe est u n e:-ma croscope, X 1-+ e:X, qui tran sform e la galaxie principale en une e:-galaxie autour de .x = 0 , certains poi n ts illimités devenant limités. L'image d 'une courbe standard X2 = F(X I ) par u n (e:1 , e:2)-macroscope :
a p o u r ombre une courbe standard dont d'allure peut varier selon que le rapport e:2/ F(e: l ) est infinitésimal , appréciable ou ill imité ( figure 7 .5) .
CHAPITRE 7. S-DÉRIVA BILITÉ
118
F i gu re 7.6: Sous une �-loupe, le graphe d'une fonction standard dérivable p o u r ombre une droite .
a
Theorème 7.2.1 (un nouveau c ritère d e dérivabilité) Une fonction standard f : R - R est dérivable au point stan dard a E R si et seulement si, sous toute !-loupe ((:c, y) t-+ (:c - a)fê, (y - f(a))j! ) centrée au point (a, f(a)) , elle a pour ombre une même fonction lin éaire. Preuve ::}
:
Montrons ce critère par double implications.
Sous une !-loup e , la fonction y = f(:c) s 'écrit
Y = Fc ( X) avec Fc (X) = (/(a + ! X) - f(a)) f ê . Comme f est dérivable et standard et comme , pour tout X l i m i té , !X � 0 , le rapport (/(a + êX) - f(a))/!X est presque standard et a pour ombre f'(a) . Donc, pour tout X limité, Fc (X) � f'(a)X d 'où (°Fc ) (X) = f'(a)X (par hypothèse /'(a) est un nombre standard) . pour tout ê � 0 , le r a p p o r t (.f(a + o) - /(a ) )/� !'S t égal à F� ( l ) , où Y = Fe (X) es t l'image sous 1'�-loupe de y = f(:c). C mme, par hypothèse, l 'ombre de Fe est une fonction linéaire (et standard) °Fc (X) = bX , on a l'équivalence Fc ( l ) � b (b standard) . Donc, p our tout ê � 0 , (!(a + ê) - f(a))/ê � b.
{:: Réciproquement,
0
7.3. LE THÉORÈME DE L 'OMBRE DÉRIVA BLE
119
Exercice : La propriété précédente n 'est plus un c r it ère d e dérivabilité s i l a fonction n 'est p as standard. L e vérifier par un exemple. Remarque : Si l'on remplace, dans le critère précédent, la formule elle a pour ombre u n e fonction lin éaire par le graphe de la fonction a pour ombr:e u n e droite, i l cesse d 'être vrai en général. Ceci t ient , une fois encore , au fait que, pour une fonc tion qu i n 'est pas de classe S0 , l'omb re d u graphe et le grap h e de l 'ombre ne coïncident pas. Ainsi la fonction :
f( x ) =
{�
si x E Q si x � Q
n 'est pas continue ( et donc pas dérivable ) et pourtant, sous toute e:- loupe cen trée en ( 0 , 0 ) par exemple, l 'ombre de son graphe est la droite y = O. Na turellement le critère modifié redevient exact si l'on se restreint à des fonctions standard continues, donc de classe SO . The01·ème 7 . 2 . 2 (un nouveau critère d e stricte différentiabilité) Un e fo n ction standard f : R - R est strictement différen tiable au point standard a E R si et seulement si, sous toute e:-lo upe
( (x , y) 1-+ ( ( x - xo ) fe: , (y - f ( xo) ) je: ) centrée en u n point q1telconque ( xo . f ( x o ) ) du halo de ( a , /(a)), elle a ombre une m ê m e fo nction linéaire.
po u r
P reuve : =>
Sous une e:-loupe centrée en (x 0 , /(x 0 ) ) , la fonction y = f(x) s'écrit Y = Fc ( X ) avec Fc ( X ) = ( f (xo + eX) - f(xo ) ) je. Comme f est strictement d ifférentiable et s t an d ard , f est de classe S1 et c om me , pour tout X limité , e:X � 0 , le rapport (f(x0 + e: X ) - f (x 0 ) ) / e: X est presque standard et a pour ombre f' ( a) . D'où , pour tout X limité, Fc (X) � f' (a ) X et donc "( Fc )( X ) = f' ( a) X .
Ç:
Soient x � a et y � a. On pose x 0 = x e t ê = y - x. L 'image sous l ' e:- loup e centrée en ( xo , f ( xo)) de la fonction y = f(x) , est égale au poi nt X = 1 , à Fc ( l ) = (!( y ) - f(x))f(y - x ) . Or, par hypo t h èse , pour tout x o et ê ( et donc, pour tout x et y ) , on a Fc (X) � bX, avec b standard. En part ic u l ie r Fc ( l ) � b . 0
7.3 est
L e t héorème de l ' o mbre dérivable
c l ai r qu'une fonction de classe S 1 e n un point est aussi de classe S0 en ce point . Une telle fonction possèd e donc une ombre continue. Nous allons voir Il
120
CHAPITRE 7. S-DÉRIVABILITÉ
maintenant que le fait d 'être de classe 5 1 assure que cette ombre est également dérivable et qu 'on a, entre la fonction et son ombre, proximité en direction : c 'est l'absence de crépitement. Theorème 7.3. 1 ( théorème de l'ombre dérivable) Pour toute fon ction f : E - F de classe 51, il existe u n e fonction standard g : E - F de classe C1 (qui n'est autre qu e l'o m b re de !), équivalente à f reste équivalent en tout point presque standard et telle que le rapport à
''f1�)!"yjjyJ,
équivalents à
t<1jJ-tft>
pour tout
a.
a
presqu e standard de E et tout
x
et y distincts et
La preuve utilise le lemme suivant : Lemme 7.3.1 ( caractérisation macroscopique de laS-dérivabilité) Une fonction presqu e standard f : E - F est de classe 51 au point a si et seulement s'il existe une app lication linéa ire standard contin u e L telle que :
V''ë > 0 3''7J
>
0 'rix
'rly [lx- al <
1J
IY- a l < 7] x '1 y] !If( x )
-
/(y)- L[ x - y]ll llx- vil
< é.
Preuve: =>
Soit ë standard positif. Comme f est de classe 5 1 au point interne
a,
la formule
[lx- al< 7] IY-al < 7] x '1 y] [x_.-_;;,Y,!.:.:,] Il ë _ 7':'"'"L.:... ( y;_:_) =" !__,_(x-'-)_ --=:,1,..:.: < -. llx - YI! est vérifiée pour tout 7J� 0 p ositif. Donc, en vertu du p rincipe de Cauchy, 'rix
'rly
il existe un standard
<=
7J
positif pour lequel elle reste vraie .
Soit x � a et y� a, avec x ::1 y. En vertu de l'hypothèse , on a, dans ce cas, pour tout ë standard positif,
ll f(x)- f(y)- L [x-Y] ll < !. !lx-YI! D'où il résulte que ce rapport est infinitésimal. 0
Preu ve : preuve du théorème 7.3.1. Puisque f est de classe 5°, l 'ombre de f existe , est continue et équivalente à f en tout point presque standard. Notons g cette ombre.
7.3. LE THÉORÈME DE L'OMBRE DÉRIVABLE
121
Montrons que g est strictement dérivable. Comme g est standard , il suffit de montrer que, pour tout a standard, il existe une application linéaire standard continue L ( = g'(a)) telle que :
'rlé > 0 3 7] > 0 'r/x
lx -al < 7J IY-a l < 7J x ::/= y] ]ll é - .,.,.. =llg(� x�)_ ...:;,g�(y�) L=- [x_-....:.y.:.!!. < llx-yll
'r/y
Comme f est de classe S1 , il existe, pour tout a standard , une application linéaire standard continue telle que, en particulier, lx-a l < TJ IY-a l < TJ x ::/= y] llf ( x) - f(y) -L[x-Y]ll ê. < llx-yll
Or, pour x et
y stand ard
dis t in c ts
f(x)- f( Y) llx - Yll
_
g (...: x )'---=9:...:-: )� :::. -- ( y ,..,...: !lx- Yll
On e n déduit facilement que : [lx- al < 7J IY- a l < TJ x ::/=y] llg(x)-g(y)- L[x- y] ll ê. < llx- Yll
D 'où la stricte dérivabilité de g au poi n t standard a ( par triple tran s fer t ) et donc, par transfert, en tou t p oi nt de E. Il en rés u l te également, puisque f et g sont équivalents en tout point presque standard de E, que ,
/(x)- f(y) g'(a)[ x- y] llx Yll llx - Yll
�,...:..... ..._ � .:..., -�,...-:-:-= .:... -
pour to u s x et y distincts, presque standard et équivalents à a. Enfin on sait qu'une fonction stric tement dérivable en tout point d 'un ouvert est, en fait, de classe ct sur cet ouvert ( e xer c ice 7.3 ) . Donc la fo n cti o n g est 0 de classe ct. Corollaire 7.3.1 Po ur toute fo nction f : on a (0/)' = OCJ').
E
--+ F différentiable, de classe S1,
Preu ve : Il suffit de mont rer cette égalité en tout point standard a. Comme f est de classe S1 au point a, on a : u v
.../.
x [x -a x ra] _
=>
0
(
f(x ) - /(a) llx-a li
) ( =
(0/)'(a)[x- a ] llx- a li
)
.
CHAPITRE 7. S-DÉRIVABILITÉ
122
Par ailleurs, comme f est différentiable au p oint a, on a aussi :
Vé>O 3!7>0 [lz-al<'7 z:j=a]
�
1
l
/(z)-f(a) _f'(a)[z-a) <é. llx-ali llz-ali
On en déduit que, pour':::::: 0, pourvu que z soit suffisamment proche de a, on a, pour z :/= a : (0/)'(a)[.:z:- a) D( f'(a))[x- a] :::: :: � .;..: --: 11;--:zal� l -:.. llx-ali Il en résulte que les deux applications linéaires standard (0/)'(a) et OC!'(a)) prennent des valeurs équivalentes aux p oints de norme 1. Donc y•ty IIYII = 1
�
(0/)'(a)[y)
=
"(f'(a))[y),
d 'où , par transfert ,
Vy IIYII = 1
�
(0/)'(a)[y)
=
0U'(a))[y]
ces deux applications sont donc égales puisqu'elles sont linéaires.
0
Le théorème de l'ombre dérivable a été formulé , p our simpl ifier, dans le cas où f est de classe 51 sur E tout entier. On l'étend facilement au cas où f n'est de classe S1 que sur une partie interne A de E : Corollaire 7.3.2 Si f est de classe S1 sur une partie A interne de E, alors l'ombre de f (qui est définie et continue sur 'A) est de classe C1 sur l'intérieur de 'A et on a , pour tout z et y dis ti ncts et presq ue standard dans A, L[z- y) /(z) - f(y ) �--� ll.:z: -ali - llx - Yll
�����-
où L
7.4
est la différentielle a u poi nt
0X
de l'ombre de
f.
Application au calcul différentiel
Très souvent l'analogue classique d 'un objet interne (non standard) est une suite standard de tels objets dont la limite est précisément l'ombre de l 'objet interne considéré (voir le commentaire s tandardisé et limite simple, au paragraphe 2 du chapitre 6). Ainsi , à une fonction f de classe S0, correspond en général une suite standard Un) qui converge , uniformément sur tout compact, vers l'ombre 0/ de f . De mê me , à une fonction f de classe S1 correspond , en général, une suite standard Un) de fonctions qui convergent en topologie C1 vers l 'ombre de /, la suite des dérivées convergent chacunes , uniformément sur tout compact , vers une limite, la première ayant alors la seconde pour dérivée. Cette correspondance permet de reconnaître dans le théorème suivant l 'analogue classique du théorème de l'ombre dérivable.
7.4. APPLICATION AU CALCUL DIFFÉRENTIEL
123
Theorème 7.4.1 Soient Un) : R --+ R une suite de fon ctions de classe C1 qui convergent simplement en un point a. Soit (gn) la s uite des .différen tielles. Si (gn) converge uniformément vers une limite g alors Un) converge uniformé ment sur tout compact vers une limite f et on a l' = g. P reu ve : Par transfert, on peut supposer les suites Un) et (gn) standard ainsi que le point a . Soit w un indice illimité. La fonction lw est différentiable par hypothèse, mais généralement non standard (bien que la suite Un ) le soit) . Montrons qu'elle est de classe S1 en tout point presque standard. En effet, comme la suite standard (gn) converge uniformément vers g, Uw )' = gw est équivalente à g qui est standard et continue : Uw ) ' est donc de classe S0• Par ailleurs, comme Un) converge au point a, lw(a) est presque standard, donc limité. On en déduit facilement (exercice 6.7) que lw est limité, et donc, dans R, presque standard en tout point presque standard. Or une fonction presque standard dont la dérivée est de c l asse S0 est elle-même de classe S 1 . Donc lw est de classe S1 en tout point presque standard, et son ombre 1 = "(lw ) vérifie les conclusions du théorème, en vertu du théorème 7 .3. 1 de l 'ombre dérivable . 0 Theorème 7.4.2 (théorème de factorisation, lemme d'Hadamard) Soit 1 : E x R --+ F de classe C1. Il existe un e un iqu e fonction continue j: E x R :! F telle que l 'on ait, pour tout z E E, x, y E R, --+
l(z, x)- f(z, y) = (x- y)Ï(z, x ,y) avec
Ï( z, x, x)= l�(z, x)
u; désigne la dérivée partielle de 1 par rapport à x ) . Preu ve : Par transfert, on peut supposer 1 standard . On pose :
Ï(- x y)_ -·
'
{
( f ( z, x) - l(::,y))f(x- y) l;(z, x)
si x :/; y si x = y
Montrons la continuité de j, c 'est-à-dire, puisque j est standard, montrons que, pour tou t (zo,xo,Yo) standard et tout (z, x, y) � (zo,xo,Yo), on a Ï( z , x, y) � Ï(zo,xo, Yo). Si xo # Yo (et donc 0X # 0y), c 'est évident en vertu de la continuité de 1 aux points {z0, xo ) et (zo,Yo). Si xo = Yo et x :/; y, cela découle de la S-continuité de f;(z0, xo). Enfin , si xo = Yo et x = y, il existe, par le théorème des accroissements finis, un t'JE [x, y], tel que . l(z, x) = l(z, y)+ (x- y)l�(z, 11) et donc, puisque x� x0 = Yo �y, on a aussi t'J �xo . De la continuité de 1;, 0 on déduit que : Ï(:: , x, y) = 1;( ::, 11) � l;(zo,xo) = Ï(zo,xo,yo).
CHAPITRE 7. $-DÉRIVABILITÉ
124
Corollaire 7.4. 1 Soit f : E x R ---+ F de classe C". Il existe un e unique 2 fonction continue Ïn : E x R ---+ F telle que l 'on ait, pour tout z E E pour tout :r:,y E R, ( :r:- y n-1 an+l f ) ...:r: f(z,:r:)- f(z,y)- (:r:- y)f�(z,:r:) ( n- 1)! 8zn+l ( z, ) (:r:-y)" �----,:. 1 � fn ( z , :r:, Y) -
avec f(z,:r:,:r:) =
=
=
� 8,... .. (z,x).
n.
Theorème 7.4.3 (intégrale dépendant d'un paramètre) Soit I [a, b] u n intervalle réel et f : I x E ---+ F un e application de classe C1. Alors l 'a pp li c at i o n F(:r:) f( t , :r: ) dt est de classe C1 et o n a: F'(x ) = f '( t , :r: ) dt.
= I:
J:
Preuve: Par transfert, on peut. supposer/, et donc E, F et [a, b] standard. Soit xo un élément standard de E et x :::: :r:o. On a, pour tout t E [a, b], f(t,x):::: f(t,xo). Donc F(x)- F(xo) J (f ( t , x) - f(t , :r:o) dt :::: 0 puisque [a, b] est standard donc limité. D'où la continuité de F. On a également par hypothèse:
=
et
:
[
]
) x- xo f(t,x)-f(t,xo) -J'( - ,... t ,:r:o Ilx- xo 1 1 Ilz- xoll
donc
lb
[
]
F ( t , x) - F(t,x0) ' ) x- Xo dt - a J"'( t, xo llx- xol l l l x- xol l Donc F est bien différentiable au point standard x0, en vertu du critère de dif férentiabilité ci-dessus, de différentielle F' ( xo) :::: J: f� (t, x0) dt. Par transfert, ceci reste vrai pour tout. xoE E. La continuité de F' se déduit de celle de f�, D comme ci-dessus pour F. ,_
=
Theorème 7.4.4 ( version non standard du précédent) Soit I [a, b] un intervalle limité et f : I x E ---+ F u n e application de classe S1 . Alors l 'application F(x) f(t,:r:) dt est de classe S1. Preu ve: Notons
g
= J:
l'ombre de f. Comme fest de classe S1 ,
g
est de classe
C1 et, en vertu du théorème de l'ombre dérivable, on a, pour tout t
tout
y
presque standard dans E et tous :r: et x' équivalents à
f (t, x) - f (t , x') 1 "' - g,... (t ' y l l x- x' l i
)[
]
:r: - x' l l x- x'l l Par définition, F est presque standard au p oint y et on a : ;:....:...,. ..;.... .;..;�..;... �� ...:,.
F(x)- F(x') llx- x'li
puisque
,..,. · .:---,-,.
b f(t,x)- f(t,x') -lb'( ) [ l = t t, y
[a, b] est limité.
a
l l x- x' li
d
-
a
Donc F est de classe S1•
g ,...
E
y,
x- x' l l x- x'l l
]
[a, b],
dt D
APPLICATION A U C.4.LCUL DIFFÉRENTIEL
7.4.
125
Theorème 7.4.5 (théorème d'inversion locale) 2 Soient E un e space complet e t F : E ----+ E u n e applicatio n strictement différentiable au point a E E. Si J'( a ) est inversible, alo rs i l existe u n voisinage U de a et un voisinage V de f (a ) tels que !lu : U ----+ V soit in ve rsible e t que f-1 soit strictement différentiable au point f(a). Preu ve : Par t r an s fer t , on peut supposer f et a s t a n dar d. Notons par L la dérivée de f au point a , L =!'( a). •
Montrons que f est injective dans hal (a ) : Soie nt x et x' deux éléments distincts de hal (a). Comme f est stri c tement d·1Herent1a cr• · ble, on a : :::= .,_.,,1 Done, le vec teur e't ant
de norme 1, •
Îf�r--r���
[(:r:11"'-"''11 )-[(r') Îf[:r:-:r:'�
n'
est pas infinitésimal . D'où f ( x) ::/= f ( x ') .
Mont ron s que f es t surjective sur hal (/(a)) :
Soit
y
r-r''ll llr-r
•
E hal (/( a) ) . Considérons la suite i n t e r ne
:
Montrons par récurrence que la propriété I( n) sui van te : Xn+l est bien définie et elle vérifie l'inégalité (7.1)suivante :
I(O) est vraie par définition de xo. Supposons I(p) v r aie pour tout p < On en déduit que:
n 1
1
L (-2)P-1 -
llxn-all $ llxn-Xn-tll+···+llx1- xoll S IIL-111 llf(a)-YII
n.
p:O
et donc que Xn :::=a. Donc Xn+l est bien défini. Mont rons (7.1). On a:
llxn+1- Xnll = IIL-1[y- /( x n) ] ll $ IIL-111 IIY- /(xn)ll et 11/(Xn+d- f(xn)- L [xn+ 1 - Xn] ll llx n+l - X n ll 11 /(:rn+d- Y]ll IIL[xn+1- Xn]ll llxn + 1 - Xnll IIJ(xn)- Yll Pour les raisons indiquées d ans la preuve de l'injectivité, llxn+l- Xnll
IIL[xn+l - Xn]ll 2Behrens (M.) A local inverse fonction theorem. Victoria Symposium on N.S.A. Lectures Notes in Math. 369 (1975)
126
CHAPITRE 7. S-DÉRJVABILITÉ est limité. Donc le rapport
llf(zn+l)- Y]ll llf(zn)-vil
est infinitésimal ( car f est strictement différentiable au point a ). En particulier il est inférieur à �. Donc
D'où I(n) pour tout n. De l'inégalité (7. 1), on déduit que la suite (zn) est de Cauchy, donc convergente car E est complet. Soit :z: sa limite. En passant à la limite dans la formule Zn+1 =Zn+ L-1[y- f(xn)J, on obtient que y= f(x), d'où la surjection. •
Montrons enfin que f-1 est strictement différentiable au point f(a), de dérivée L -1 : Soient y et y' deux éléments de hal (!(a)), x et x' l e urs images par f-1. De la stricte différentiabilité de f au point a et du fait que L-1 est continue et st andard (donc S-continue) , on déduit que : L -1 [y - y']
:r.
-x' llz-z'll llx-x'll -
--:-:--=-� - .,.,..--____,. -
et. donc que
11:::::::11 est limité (voir la remarque préliminaire ).
J-1(y)- J-1(y)'] lly-y'll
D'où :
x-x' llx-z'll !lx -x'II IIY-Y'll L-1[y- y'] llx-x'll L-1[y- y'] llx-x'li IIY-Y'll - IIY-Y'll · Ceci assure la stricte différentiabilité de f-1, puisque f-1 est standard. •
=
_
Comme fest inversible du halo de a sur le halo f(a), l'image d'un voisi nage standard de a est un voisinage standard de f(a). Par transfert, l'image d'un voisinage quelconque U de a est un voisinage V de f(a) et pour que f soit inversible de U sur V il suffit de choisir U infinitésimal. 0
Theorème 7.4.6 (théorème non stand ard d'inversion locale) Soient E un espace de Banach standard, a un élément presque standard de E et f : E --+ E une application interne, de classe 51 au point a. Si l'om bre de f a pour dérivée au point 0a une application inversible, alors f est inversible sur un voisinage de a , en particulier du halo de a sur le halo de f(a) et son inverse f-1 est de classe S1 au poin t f(a).
7.5.
EXERCICES ET PROBL ÈMES
127
Preuve : La démonstration précédente s'étend facilement, grâce au théo0 rème de l'ombre dérivable, si l'on pose, cette fois L = (0!)(0a).
Theorème 7.4. 7 ( t héorème non standard des fonctions implicites) Soient E, F et G des espaces de Banach standard, f : E x F --+ G une application interne, de classe S1 en u n point ( a, b ) stan dard de E x F, telle que f( a, b) = O. Supposons que (0!)�(a, b), soit inversible ; alors il existe une fonction interne ct> d éfi n ie sur un voisinage de a , en particulier du halo de a sur le halo de f(a, b), de classe S1 au point a, telle que (hal(a)) C hal(b), (a) = b et, pour tout xE hal(a), yE hal(b),
f(x, y)= 0 <=>y=ct>( x). P reuve : Ce théorème se déduit du précédent de la même façon que le théorème classique des fon ction� implicites se déduit du théorème classique d 'inversion locale: on considère l'application F : ( x, y) 1-+ (x, J(x, y)) à laquelle 0 on applique le théorème d'inversion locale. The01·ème 7.4.8 (théorème d u presque zéro stable) Soient E et F deux espaces de Banach standard et f : E --+ F une a ppli cation dérivable de classe S1• Soit aE E presque standard tel que f(a)::::::: 0 et tel que la dérivée de l'ombr·e de f au poin t 0a so i t inversible. Alors il existe u n unique ii::::::: a tel que f(a) =O. Preuve : On applique la version non standard du théorème d'inversion locale. Il en résulte que f est inversible du halo de a sur le halo de f(a), qui est préc isément le h a l o de O. Donc il ex i s te un un i que a élé ment du halo de a 0 qui a pour image zéro. Exercice : Dans le cas d'une fonction f : R R, on peut remplacer l'hypothèse: la dérivée de l'ombre de f au point 0a est inve rsible par la condition : �/(a)) # O. I n di q u e r pourquoi. Montrer que, par contre, elle ne peut être remplacée par la condition : f'(a) #O. --+
Remarque : On pourra rappro cher le théorème précédent de la version non standard du théorème de la valeur intermédiaire ( corollaire 6.2. 3) .
7.5
Exercices et problèmes
Exercice 7.1 Vérifier que toute fonction de classe S1 est de classe S0• Mon trer qu 'une fonction de classe S1 en un point est continue en ce point. Une fonction de classe C1 est-elle de classe S1 ? Même question pour une fonction développable en ë-ombres.
CHAPITRE 7. S-D ÉIUVABILITÉ
128
Exercice 7.2 Montrer que si f: R - R standard est dérivable au point non standard z E R, on a l 'équivalence : � f'( z) pour tout y (y ::/; x) suffisamment voisin de z, mais généraleme�t pas p our tout y équivalent à x. Qu 'en est-il si l'on suppose que J est dérivable sur tout le halo de :z: ?
f(z:-f(y)
Exercice 7.3 Montrer en utilisant les critères non standard qu'une fonction strictement dérivable en tout point d'un ouvert est de classe C1 sur cet ouvert. Exercice 7.4 Est-il vrai qu 'une fonction est de classe 51 si et seulement si l 'ombre de son graphe est le graphe d'une fonction dérivable ? La fonction f(:z: ) = le::z:l est-elle dérivable? Est-elle de classe 5 1 ? Exercice 7.5 Montrer que, dans l'espace normé C1 [0, 1] des fonctions de classe C 1 , définies sur [0, 1], muni de la norme li/lb = max ( ll/ 11 , 11!'11), d e u x fonctions sont équivalentes (c'est-à-dire infiniment proches pour cette norme) si et seule ment si leur différence est infinitésimale et de classe S1. Exercice 7.6 Vérifier que , pour qu 'une fonction différentiable f : Rn R 1 soit de classe 5 il suffit qu 'elle soit presque standard et que ses dérivées par tielles *!; , i = 1, . . , n soient de classe SO ; pour une fonction deux fois diffé rentiable, il suffit qu'elle soit presque standard, ainsi que ses dérivées partielles pre mièr es et deuxièmes. ---+
Exercice 7. 7 Un difféomorphisme de classe 51 d ont l 'ombre n ' es t pas iden tiquement nulle p e u t-il être un macroscope ? Peut-il être un microscope ? Exercice 7. 8 a
) Etudier le graphe des fonctions suivantes sous une ê-loupe centrée en (0, 0) . En déduire que ces fonctions ne sont pas dérivables.
!l (:z:) =lxi h (x) = x sin ( 1/x)
h (x) =..fi .
b ) Soient les fonctions :
g,(z) =
g,(z) =
{� {i
/n
si lxi� 1 si 1/n :5 lzl< 1/ (n- 1), n = 2 , 3, . . . si :z: =0
/n'
si l:z:l � 1 si 1/n :5 lxi< 1/ (n- 1), n = 2 , 3, .. . si :z: =0
Etudier Ul et U2 sous une e:-loupe centrée en (0, 0) et montrer que pas dérivable en 0 mais que U2 l'est.
Ul
n 'est
c ) Vérifier que toute fonction standard f : R ---+ R telle que f(x) :::; x2 au voisinage de :z: = 0 a pour ombre, sous toute e:-loupe centrée en (0, 0) , la fonction nulle. En déduire qu 'une telle fonction est dérivable en x= O.
7.5. EXERCICES ET PROBLÈMES
129
Exercice 7.9 (Fonctions de classe S", n > 1) Soient f: R---+ R. On note t:..,(! )(x) = f(x + h)- f(x) et tih,J:(/)(x ) = ti�a(tiJ:(/))(x) . On rappelle le résultat classique suivant : Pour une fonction /, n fois dérivable au point a, on a : a) Vérifier que fest de classe S 1 au p oint a si et seulement si f est presque standard en ce point et s'il existe b standard tel que, pour tout h::::::: 0 et tout z::::::: a, t:..,(!)(z)/h::::::: b. b) En s'inspirant de cette caractérisation donner la définition d 'une fonction
de classe S2 non nécessairement deux fois dérivable : on fera en sorte que si fest deux fois dérivable, cette définition soit équivalente à !" de classe so. c) Trouver une fonction de classe S 1 qui n'est pas de classe S2•
d) Enoncer un théorème de l'ombre deux fois dérivable pour les fonctions de cl asse S2• e) Proposer une caractérisation des fonctions de classe S", de classe 800• Exercice 7. 10 Soit f: Ex R 1-+ F . Montrer que, si l 'on suppose f de classe 81' la fonction ï dont l'existence est assu rée par le théorème de factorisation est de classe 5°. Tr ouve r u n exemple où Ï n 'est pas de classe 5°. Exercice 7.11 �lontrer que si fest standard et strictement dérivable au point standard a et si /'(a) est inversible, alors 11/'(a)ll est appréciable. Exercice 7.12 Montrer que si f : [a, b] x R fon ction g(x) = f(t, x ) dt est dérivable.
J:
___.
R est dérivable , alors la
Exercice 7.13 Soit f: R2 ___.Rune fonction dérivable, de classe 51 au point standard (a, b) E R2• Montrer que si J;(a, b) n'est pas infinitésimale, alors la. fonction implicite y= 4>(x , z ) définie par les relations êz = f(x,y) et f( a , b) = 0 est de c l ass e 51 . �lontrer que si 1 'on a. seulement 1; (a, b) :f; 0, 4> peut ne pas être de classe 51. Exercice 7. 14 On dit qu'une fonction f définie pour tout x � 0 est asymp totique à la fo nctio n y = kx,. en x = +oo lorsque lim%-+oo f(x )J x ,. = k. Montrer la caractérisation non standard suivante : une fonction standard f est asymptotique à la fonction standard y= kx,. en x = +oo, si et seulement si, pour tout e > 0 infinitésimal, l'ombre du graphe de f sous le macroscope (X, Y) ---+ (êX, e,.Y) a. pour équation Y= kX,. pour X >O. Exercice 7. 1 5 Quelles valeurs de a et b peut-on choisir pour que l'ombre, sous le macroscope (X, Y) --+ (x = ea X, y= ebY), e ::::: 0 fixé, d 'une parabole soit une parabole ?
Chapitre 8 Equations différentielles
Comme exemple d 'application de l 'analyse non standard nous allons donner ci-dessous une approche non stand ard d 'un certain nombre de théorèmes clas siques concernant les équations différentielles ainsi que certains théorèmes non standard souvent utilisés dans ce contexte.
8.1 On
Exist ence des so lutions
considère
une équation différe n tiel le x'= f(t, x )
(8.1)
où f est une fonction interne, définie sur un ouvert U de R x Rn c on t e n ant les points (ta, xa) , et à valeurs dans Rn. Une solution de (8.1), de co n dition initiale (ta, x0) es t par définition une fonction dérivable définie sur un i n terv all e ]a, b [ contenant ta, telle que (t, cp( t)) E U pour tout t E]a, b[ et cp'( t) = f( t, cp( t)) avec cp(to) = xa. Theorème 8.1.1 (théorème d'existence) On suppose que f est continue sur U C Rx Rn et (to , xa) EU . L'équation différentielle (8.1} possède une solution t 1-+ cp(t) de condition initiale (ta, x0 ) , définie sur un intervalle ouvert ]a, b [ contena nt t0•
Le principe de la preuve est très sim p le. Pour montrer l'existence de cp pour t � to (le cast � to étant identique) , on se donne un pas d'intégration ! > 0 infinitésimal et on construit une fonction à petits pas au moyen d 'une formule d'intégration numérique des solu tions . On s 'assure, grâce au t héor è me de l'ombre locale, que cette fonction possède une ombre sur un intNvalle ]ta. b[ standard et on vérifie que cette ombre est solution de l'équation diféf rentielle. 131
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
132
Preuve : On peut supposer, p ar transfert, que f (et donc U) et (ta, xo) sont standard. Nous allons montrer l 'existence d 'une solution cp de condition initiale (t0,xo) définie pour t � to, c'est-à-dire une fonction cp satisfaisant à (8. 1 ) pour t > to, dérivable à droite au p oint t0, de dérivé à d roite 0 infinitésimal et soit (tn, Xn) la suite :
{
t/Jc,
tn Xn
= to +nE = Xn-1 + E/(tn-11 Xn-1)·
Cette suite est définie pour tout n E N. Considérons la fonction en escalier définie par : tPr(t) = Xn pour tE [tn,tn+l[·
C'est, par construction, une fonction à petits pas. Vérifions qu'elle est de cla.<;se 5° sur tout intervalle [t0, t] où elle est presque stand ard . Soient t' et t" deux éléments d un tel intervalle [to, t], tels que t' :::::: t". On a, pour t' et t" t els que to + nE � t' < to + ( n + 1 )c et to + mc � t" < to + ( m + 1 )c, '
lll/Jc(t')- tPr(t")ll
=
� <
llxn- Xmll � llxn- Xn-111 + · · · + llxm+l- Xmll c(lif(tn-t,Xn-dli + · · · + llf(tm,xm)li) c(m- n + 1) m axm
Ce produit est infinitésimal aussi longtemps que x; reste presque standard car les f(t;,x;) sont presque standard et, comme t' :::::: t", (m-n+ 1) :::::: O. Donc, en vertu du lemme de l 'ombre locale (théorème 6.2.2 ) , il existe b standard, b � to, tel que tPc possède une ombre continue cp sur [t0, b[. Vérifions que cp est une solution de l 'équation (8.1 ) , de condition initiale (to,xo) pour t � to. Pour cela, il suffit de montrer que, pour tout t E [to,b[,
iot f( cp(r) ) dr t ou, ce qui revient au même par transfert , que cette égalité est vérifiée pour tout cp(t) = cp(to) +
T,
t standard élément de [to,b[. Soit t E [to,b[ standard et n tel que to +nE � t � to + (n + l)c. On
a:
cp(t)- cp(to)
:::::: tPc(t)- Xo = Xn - Xo = (xn- Xn-d + (xn-1- Xn-2) +···+(xl - xo) = E"L,?,';01 f(t;,x;) = E "2:,?,';01 f(to + iê, t/Jc(to + iê)) par définition de (tn, Xn)·
8.1. EXISTENCE DES SOLUTIONS
133
Corrune f est S-continue et comme
TE
[t0 , t [ , on a :
n-1
TJ � 0 pour tout i < n. n-1
L: i=O
!TJ �
i=O
En vertu de la propriété 2 (Chapitre 1),
0 puisque
n-1
L: e = ne i=O
On en déduit que :
� tn
- to � b -
a
� +oo.
i f(r,
to
puisque la fonction T 1-+ f ( r,
et donc, puisque 11/11 est limitée sur V, XN � xo. Ce qui est absurde. La suite (tn, xn ) est donc définie pour tout n � N, avec tN � to. On peut donc appliquer à t/Jc le théorème de l'ombre locale. On conclut comme dans le cas o � U =Rx�. Exercices :
a) Les formules d'intégration numérique de Péano ne donnent pas, d'ordinaire , ' la fonction tPc utilisée ci-dessus (qui n'est même pas continue !) mais la fonction tÎlc, affine par morceaux, qui prend les mêmes valeurs Xn aux points t n . Refaire la preuve ci-dessus en remplaçant t/Jc par tÎJ�. b ) Montrer qu 'on pourrait également utiliser p our r/J� la fonction suivante (for mules de Ton elli) :
où t/Jo(t) est une fonction quelconque telle que t/Jo(to) et N est défini comme ci-dessus.
�
Xo, tn = to + ne,
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
134
Le théorème précédent n'indique pas de longueur minimale pour l 'intervalle ] a, b[ sur lequel la solution existe. On peut cependant déduire du théorème , par transfert, que , si l 'équation différentielle, c'est-à-dire la fonction/, est standard et si la condition initiale, (to,zo) , est standard également , la solution sera standard et donc l'intervalle ] a, b[ sur lequel elle est définie, non infinitésimal . Par contre, si f ou (to,zo) ne sont pas standard , il se peut fort bien que l 'on ait a � to ou b � to , pour l'intervalle maximal d 'existence de la solution ]a, b[. Par exemple, la solution de condition initiale (to = 0 , zo = 1) de l'équation ' z = z2 /€, c'est-à-dire la fonction r.p(t) = €/(ë- t), n'est définie que pour t < €. Il en est de même de la solution de condition initiale (to = 0 , zo = 1/€) de 1 'équation z' = z2• On a cependant le résultat suivant : Theorème 8.1.2 (théorème d'existence non s tandard )
hal(to, zo) C U et f de cla sse 5° surU. L'équa tion différentielle z' =f(t , z) possède une solution z = r.p(t) de condition initia le (t0, z0) , d éfi ni e sur un intervalle contena nt tout le halo d e t0 et de cla sse 51 sur cet interoa lle. On suppose
(to, zo)
presque sta nda rd,
Preuve : L'existence d 'une solution r.p définie sur un voisinage ]a, b[ de t0 ( éventuellement infinitésimal ) découle du théorème précédent. Si cet intervalle contient le halo de t0 (et n 'est donc pas infinitésimal), on peut appliquer à r.p le théorème de l'ombre locale . En effet
r.p(t)=r.p(to)+ rf(T,
0
0
Exercice : Montrer par un exemple que si f est de classe S , et (t0, :z:0) presque standard dans U , une solution issue de (t0, :z:0), définie sur un intervalle I, n'est pas nécessairement de classe 5° surI tout entier.
Sur le principe des démonstrations ci-dessus , on peut prouver d'autres théorèmes d'existence. A titre d 'exemple, voici la preuve non standard de l'existence de solutions pour une équ a tio n différentielle a vec retard.
8.1. EXISTENCE DES SOL UTIONS
135
On désigne ainsi des équations différentielles pour lesquelles la valeur de l a dérivée x'(t) d e la solution à. l'instant t dépend non pas d e la valeur d e x à. l 'instant t, mais des valeurs de x en des instants antérieurs. Ainsi par exemple, pour s > 0 donné, x'(t) = f(t,x(t- s)) . Dans ce cas très simple, le théorème d 'existence est trivial puisque la formule intégrale :
x(t) =
1to+4 f(t, x(tto
s
)) dt
nous donne la solution sur l 'intervalle (t0, t0 + s[ dès que elle est connue sur l 'intervalle [to - s , to[. De même, si x'(t) ne dépend que des valeurs de x en un nombre fini d'instants antérieurs , la solution s'exprimera encore à. l 'aide d 'une simple intégrale. Par contre, si x'(t) dépend des valeurs de x sur un ensemble d 'instants antérieurs qui contient l'instant présent dans son adhérence le problème de l 'existence d 'une .solution se pose : c'est l 'objet du théorème ci-dessous. On considère une fonction fdéfinie sur une partie U de RxR" contenant le point (t0, x0) et une fonction r définie sur [0 , +oo(. On se propose de prouver 1 'existence d 'une fonction cp définie sur un intervalle ] - oo, b[ contenant t0, qui coïncide, pour t � to , avec une fonction donnée cpo(t) bornée et qui satisfait , pour tout tE [to, b[, l 'équation : cp'( t ) =
100 f(t, cp(t- s)) dr(s)
(8.2)
où le signe intégral désigne l'intégrale de Riemann-Stieljes de f relativement à. la fonction r(s). On établit facilement, comme on l'a fait au chapitre 3 pour l 'intégrale de Riemann , une formule non standard pour l'intégrale de Riema nn-Stieljes vala ble pour F et r standard :
1�1
F(s) dr(s) = 0
(t. F(rn)(r(rn)- r(rn-d))
r0 < r1 < · · · < TN = tt est un découpage infinitésimal quelconque de l 'intervalle (t0, tt]. Pour l'intégrale indéfinie, on a, lorsqu 'elle existe
t0 =
pour un instant quelconque tt � +oo. Lorsque r(s) est la fonction identité r ( s ) = l'intégrale de Riemann . Lorsque r
( s) = Y( s
-
h) =
{�
si
Sl
s,
cette intégrale coïncide avec
sS-
h�0 h >0
1
136
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
pour h � 0 donn é , l'équation (8.2) s 'écrit simplement 'l"' (t) = f(t , 'IO(t - h)) et d on c, si h = 0, c'est u ne é qu ation d iffé rent ie lle or d i n aire . Theorème 8.1.3 ( existence pour une équation avec retard) n Soient f une fonction continue sur U C R x R et r une fonction born ée, continu e à gauche sur [0, +oo[, à variations bornées et soit 'IOo ( t) définie sur )a, to] bornée telle que (t,'IOo(t)) soit dans U . L 'équation (8. 2} possède une solution z = 'IO(t) définie sur ] a , b] , b > t 0 , qui coïncide avec 'lOo sur ]a, t0) . Preuve : Par transfert, on peut supposer f, r et 'lOo st an d ar d . Soit 0 infin itésimal et soit 1/J� ( t ) la fonction pas-à-pas, définie pour t � t0 par la formule, type Tonelli, suivante :
e
>
1/1� =
{
'IOo (t ) pour t E)a, ta] 'l"o ( t) + ft� {f000 f(r, 1/!� (r - s - e)) dr(s}) dr.
Cette formule permet de définir 1/1� sur l'intervalle [ta , ta + e [ à par tir des valeu rs de 'lOo sur [ta - e, to [, puis sur [ta + e , t o + 2 e [ à partir de ses valeurs sur [ta , to + e[ et ai n s i de suite. On peut p ours u i vre la construction de 1/1� sur [tn , tn+ l [ aussi lon gtemps que (t, ,P� (t)) appartient à U pour tout t E [t n _ 1 , t n [. Désignons par N le plus petit entier tel q u 'il existe t E [t N, t N + 1 [ tel que ( t , 1/J� ( t ) ) ri U. L'entier N es t i llimité car , pour tout n limité, et pour tout t � tn , (t, 'IO� (t)) ::::: (to, 1/l� (to )) , donc (t, 1/!� (t)) E U ( o u ve rt standard ) . On vérifie sans difficulté que iN � to ( sinon , pour tout t E [tN , t!.·+ I [, 1/lc (t) ::::: 1/lc (to) ) . La fonction 1/lc (t) est donc à petits pas sur [to, iN [ relativement au découpage i n fin i t és i mal (t n ) · Vérifions que 1/lc (t ) est de classe S 0 sur tout intervalle où elle est limitée . Soit [to, t t [ un intervalle où 1/Jc reste limitée et t' ::::: t" deux éléments de cet intervalle. On a :
11/l� ( t') - 1/l� (t") l = <
[ l'" fooo
f (r, ,P�(r - s - e)) dr(s) dr
l t" - t'l sup
1 {00
,.e[t' ,t"] lo
l
f(r, ,P�(r - s - e)) dr(s) ·
Comme (r, 1/lc (r)) est presque standard pour T E [ta , t1] et que 1/lc est é gale à 'lOo 'sur ) - oo , to[, donc bornée, comme f est standard et continue donc limitée en tout point presque standard dans U et comme r est à variations bor née s , c e pro d u i t est i nfi nitésimal pui s q ue ( t " - t') ::::: O. On peut donc app l i que r à 1/1� le lemme de l'ombre locale. ( théorème 6.2.2) Soit 'l" l 'ombre de 1/lc (qui existe sur un i nterval le ] - oo , b[, b � t a ) . Il reste à vérifier que 'l" satisfait bien l'é quation (8.2) . Pou r t � to, on a, bien sûr, 'IO(t) = 'l"o (t). Pour t standard, t E [t 0 , b[, on a :
'IO(t) :::: 'f/!c (t) = '10o(t) +
11 J{o00 f(r, 'l/lc (T - s - e)) dr(s) dr to
8.2. LE LEMME DE L 'OMBRE COUIIT'E d'où
t lt o
1000 f(r,
1 37
r -
s)) dr(s) dr
puisque les deux membres de cette égalité sont standard.
0
Exercice : Indiquer l'énoncé d 'un théorème d 'existence non standard pour les équations avec retard ( 8.2 ) , sur le modèle du théorème d 'existence non standard ci-dessus ( théorème 8. 1.2) . Le démontrer .
8.2
Le lemme d e l'ombre courte
O n s e propose d 'examiner à présent l a question suivante : si deux équations différentielles x' = f ( t , x ) et x' = fo (t , x) sont telles que f :::: /o sur une partie de R x Rn , dans quelle mesu re les solutions de l'une et de l 'autre , issues de points proches , restent-elles proches ? Le lemme de l'ombre courte, qui répond · à cette question , est l'un des outils fondamentaux pour l 'étude non standard d 'équations différentielles. Theorème 8.2.1 (lemme de l'ombre courte - version faible ) Soient f et fo deux fo n c tions éq u ivalentes sur une partie H de R x Rn , fo standard et conti n ue. So it cp : I - Rn u ne solution de x' = f(t , x ) telle que pou r tout t E /, <>( t , ( t , lf' l (t)) E H et <>( t, 'P2 (t)) E H . A lo rs s 'il existe t o ,"to E I , tel que
L 'exemple suivant met en évidence l 'importance de l'hypothèse selon la quelle /1 et h sont presque standard, ou , dans l'énoncé du lemme , q u 'un e des fonctions soit standard. Soient fo (t , x) = w x et f(t , x) = (w + e)x avec é :::: 0, w = 1/é > O . Soient <po (t) = ew t et
=
ew 1 ( eet - 1) = e t e"'1 ( 1 + 6 )
avec 6 :::: 0 tant que et :::: 0 , donc tant que t est limité. On voit que, dès t est appréciable , l 'écart entre les deux solutions est illimité, p u isq ue w = 1 /é. que
.
138 •
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES Le corollaire indique l 'équivalence entre les deux solutions
Preuve : preuve du théorème 8.2 . 1 P ar hypothèse J est de classe S0 sur H c ar elle est équivalente à une fonction standard continue Jo . Donc en vertu du théorème d 'existence non standard ,
Comme (t ,
D'où l'on déduit, en vertu du corollaire 4.1 .2, Jo étant continue, que <po(t2 ) :::: <po (t l ) +
:
lt, Jo(t , <po(t )) dt tt
Comme t 1 , t 2 , <po et Jo sont standard , cette équivalence est une égalité . Par transfert cette égalité subsiste si t 1 et t2 ne sont plus supposés standard. 0 Preuve : preuve du corollaire 8.2 . 1 Soit Jo l 'ombre commune d e ft e t f2 . Comme ft e t h sont de classe 5 1 , Jo est . de classe C 1 , donc localement lipschitzienne . Par 8.2 . 1 l es solut ions 'P l et 'P2 ont donc pour ombre commune la solution de :c' = J0(t , x ) issue de e>(to , (to , 'P2 ( to ) ) ) , et sont donc infiniment voisines pour tout t presque standard dans 1. 0
Voici une seconde version du lemme de l 'ombre courte , moins sim pl e mais beaucoup plus puissante : Theorème 8.2.2 ( lemme de l'ombre courte, version forte) Soient J et Jo deux fonctions équivale ntes sur une partie H de R x R n , Jo standard et co ntinue, telles que les équations x' = Jo ( t , :c) et x' = f(t , x)
8.2. LE L EMME DE L 'OMBRE CO URTE
139
aient existence locale et u n icité de leurs solutions. Soient 10 = [a, b] sta n da rd, <po : Io --+ Rn une solution standard de x' = fo( t , x) et 'Yo son graphe. S 'il existe une partie interne K telle que hal ('Yo) C 1\ C H, alors toute s o lu tion 0 1 p - voisinage('Yo) C !\} contient tous les p > 0 infinitésimaux, donc par le principe de Cauchy, il contient également un Po � O.Soit I
E= {t E [t t , t2] 1 'v' t? E [t t , t ] ( t? , cp{t?)) E K } L
= { t E [t 1 , t2] 1 WJ E [t t , t ] ( l? ,
Par hypothèse, on a L C E. L'ensemble E est un ensemble interne et L est un préhalo, qui est externe puisque t 2 fi. L (exercice 4. 1 ) . Donc en vertu du principe de Cauchy, L est strictement contenu dans E. Soit t 3 E E - L . Sur l'intervalle [t 1 , iJ] C Ï , le graphe de
P reu ve : On peut supposer, par transfert , f (et donc U) et (to , xo) stan dard . Désignons par <po (t) une sol ution standard de x' = f(t , x) (on a existence et unicité des solutions par hypothèse) telle que <po (to) = x0, définie sur un in tervalle /0 , de graphe 'Yo ; comme U est un ouvert standard contenant 'Yo , il contient également hal ( 'Yo) . D 'après le lemme de l'ombre courte ( ici f = Jo et
140
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
= x , est , lorsque � :co , définie sur Io tout entier et équivalente à <po sur cet intervalle. Soit e > 0 infinitésimal et V = Iox ] - e, e [ . On peut donc définir une fonction 0
]{ = U) toute solution
x
Theorème 8.2.4 (dépendance continue de la condition initiale) Soient f locale ment lipschitzienn e sur U C R x Rn et (to, :co) E U . Soient V un voisinage de (t0 , :c0 ) contenu dans U et
D 'autre part, comme t 1-+ cp(t , x l ) e t t ....... Jll ) �
8.3
Equations différentielles vues à l a loup e
Au chapitre 7, on a v u que l 'image du graphe d'une fonction différentiable standard , sous une e-loupe centrée en un point standard du graphe , est une courbe ayant pour ombre une fonction linéaire. De façon analogue, nous allons voir maintenant que les images des trajectoires d 'une équation différentielle standard dérivable, sous u ne e-loupe adaptée à une trajectoire standard , sont
8.3. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES VUES À LA LOUPE
141
L. x
._ X = I X - qJ ( t ) ) / E.
Figure 8 . 1 : Equation aux var iations, ou équation (8.1) vue à la loupe . des courbes ayant pour ombres les solutions d 'une équation différentielle linéaire classiquement appelée équ atio n aux variations. Nous verrons aussi que lorsque l'équation n 'est que localement lipschitzienne on peut déduire de son examen à la lo up e l'unicité des so l u t ion s . Soit x' = !(t , x ) une équation d i ffé rentielle standard et t �---+ lf'(t) une solu tion standard de cette équat io n définie sur un intervalle ouvert I. Soit ê > 0 un infinitésimal et X = (x - lf' ( t ) ) /ê l 'ê-loupe adaptée à la solution If' · Ce changement de variable transforme l'équation (8. 1) en l'équation : X' = F ( t , X )
(8.3)
avec F( t , X ) = (f( t , lf' (t ) + êX ) - f (t , lf'( t ))) /ê.
On a le résul tat suivant : Theorème 8. 3 . 1 Si f(t , x ) est sta n dard et de classe C1 en t o u t point ( t , lf'(t ) ) , alors l 'équation X' = F ( t , X ) , im a g e de l 'équ ation x' = f( t , x ) sous une é toupe adap tée à u n e solution standard lf'(t) , est équivalente à l 'équa tion lin éaire X'= fo ( t) X oii fo ( t ) = J; (t , lf'(t ) ) , appelée équation aux variations .
.
qu e
Preuve : En vertu du théorème de factorisation, il existe
j continue telle
f( t , lf' ( t) + êX ) - f(t , lf'( t ) ) = �x j( t , lf' (t) , êX ) ,
avec j(t , lf'( t ) , êX ) :::: f' ( t , lf'( t ) ) pour tout X limité ( car X limité entraine
êX :::: 0) .
o
142
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
Theorème 8.3.2 (dépendance différentiable de la condition initiale) Soit f une fonction de classe C1 sur U C R x Rn et (to , .:ro) E U . Soient V u n voisinage de {to , .:ro ) con t e n u dans U ct tp : V - R n u n e famille de solutions de .:r ' = f(t , :c ) telle que tp(t 0 , :c ) = .:r. A lo rs tp e s t de classe C1 sur V. Preuve : Par transfert, on peut supposer j, ( to , :co ) et donc tp standard. Soit (t 1 , :c 1 ) un élément standard de V. Il suffit de prouver que t 1-+ tp(t , .:z:l ) et :c �--+ tp(t 1 , :c ) sont de classe C1 . C 'est immédiat pour la première. Montrons que la seconde est dérivable. Comme c'est une fonction standard, elle est dérivable , au point standard :c 1 pourvu que, sous toute e-loupe centrée en (:c l , v:> ( t b :c l )) , elle ait pour ombre une même fonction linéaire ( nouveau critère de dérivabilité , théorème 7.2 . 1 ) . O r , o n a v u que , sous une e-loupe ad aptée à tp , l'équation .:r ' = f(t , :c ) se transforme en une équation ayant p our ombre :
X' = fo (t ) X
avec fo (t) = J; (t , 'P (t ) ) .
L'application :c 1-+ tp ( t 1 , :c ) devient, sous cette loupe , X �--+ (t 1 , X) avec { t 0 , X) = X et, puisque 1 'équation aux variations est linéaire, avec ( t 1 , X)
:::::
(to , X) ex p
(1:'
fo ( t ) dt
)
en vertu du lemme de l'ombre courte . Donc on a bien , ( t 1 , X ) ::::: a X où a est une constante standard qui dépend de t 1 et donc
Il en résulte que t 1-+ tp'(t , :c l ) est une solution X (t ) de l 'équation aux variations telle que X(t0) = .:r1. On a vu qu 'une telle solution dépend continûment de la D condition initiale . L 'examen à la loupe d 'une équation différentielle au voisinage d 'une solution peut se révéler utile également lorsque la fonction f n 'est pas dérivable. Nous allons examiner le cas d 'une fonction localement lipschitzienne en :c . Rappelons qu 'une fonction standard f est locale ment lipschitzien n e si et seulement si elle préserve les petites galaxies de tout point presque standard ( exercice 5.4) et donc, dans notre cas , si et seulement si, pour tout t et .:r presque standard, on a : Ve ::::: O Vk
Donc si f est localement lipschitzienne, l'image X' = F(t , X) de l'équ ation différentielle {8 . 1 ) sous une e-loupe adaptée à un e solution standard tp, est telle que F est limitée aux points limités . Il en résulte que les solutions de
8.4. EXERCICES ET PROBL ÈMES
143
(8.1) vois i nes de cp ont, sous la loupe, un comportement assez régulier : soit elles restent limités et sont alors S-continues, soit elles deviennent illimitées . On p eut déduire de cette observation une preuve non standard du théorème d 'unicité . Theorème 8. 3 . 3 (théorème d'unicité) Soient f localement lipschitzien n e sur un ouvert U de R x R" et (t0 , x0) un élément de U . Il n'existe qu 'u ne solution de x' = f(t , x) de condition initiale (to , xo ) . Preuve : Par transfert, o n peut supposer f et (to , x o ) standard e t i l suffit de montrer que deux solutions standard de l'équation différentielle x' = f(t , x) de conditions initiales (t0 , x0) son t égales . Soient cp et cp deux telles solutions standard définies sur un intervalle ouvert 1 contenant to e t soit X' = F(t , X) l ' i mage de l 'é quatio n différentielle sous l 'e:- lou pe X = (x - cp (t)) fe: adaptée à cp. Considérons l'image � de cp sous cette e:-loupe. Remarquons tout d 'abord qu'en tout point t E I standard , �(t) est nul ou illimité. En effet, si pour t standard, �(t) est limité, alors cp(t) � cp (t ) donc, comme cp et cp sont des fonctions standard, cp(t) = cp(t) . O n voit donc que si , pour tout t E I, � ( t ) < 1 , alors pour tout t E I standard cp(t ) = cp(t ) , donc par tran s fert, cp = cp sur I. Si par contre il existe t 1 � t o tel que �(t l ) = 1, on peut choisir t 1 tel que �(t) < 1 pour tout t E (t0 , t l ] . Nous allons montrer qu'il existe alors néc ess ai r e me n t un t' E (t0 , t ! ] , t' � t 1 , tel que �(t') = O . E n effe t o u bien t 1 � to e t i l s u ffi t de choisir t ' = to , o u bien t 1 � t0 , alors il existe t' standard dans l ' inte rvalle [t0 , t l ] et on a vu que � est nulle en tout point standard. Do n c p our t ou t r appréciable, il existe t' E (t 1 - r, t l ] tel que � ( t ' ) = O. En ve rtu du principe de Cauchy , c 'est encore vrai pour un r � O. Comme f es t loc alement l i psch itzienne, F es t limité en to ut poi n t limité . Donc �'( t ) est limité sur l'intervalle (t' , t l ] , ce qui est absurde puisque �(t') = 0 , 0 �(t l ) = 1 e t t ' � t 1 .
8 .4
Exercices et problèmes
Exercice 8. 1 Une éq u ation différentielle standard a-t-elle toutes ses solu t ions standard ? Pou r q u oi ? A quelle con d i t ion une solu t i o n est-elle stan dard ? A quelle condition est-elle non s t and ard ? Exercice 8.2 O n dit qu 'une é q u ati o n d iffére n tiel l e x ' = f(t , x ) est complète si , toutes ses solutions sont définies pour tout t E R ( on suppose que la fonction f : R x R " --'-+ R" est localement lipschitzienne ) . On sait que si f est bornée , l 'équation est complète.
a) Vérifier que si f est limitée
sur
R
x
R" , l ' é q uation est complète.
b) L 'é quat io n est-elle complète si f est limitée aux points limités ?
144
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
c) On suppose que f est limitée sur une partie interne E de Rx Rn conten ant tous les points limités. Montrer que l 'équat ion n 'est pas nécessairement complète m ais que toutes les solutions sont définies et limitées pour tout t limité. Exercice 8.3 Montrer qu'une fonction continue F sur [t0 , t] e5 t intégrable au sens de ruemann-Stielj es par rapport à toute fonction r b ornée , à variation bornée, sur [0, +oo[. On p ourra utiliser la caractérisation suivante : une fonction st an d ar d est intégra ble au sens de Riemann-Stieljes sur [to , t] s'il existe un découpage infinitésimal ta = r1 < r2 < < TN = t 1 tel que : · · ·
Exercice 8.4 Soient g > 0 infinitésimal et f(t , x ) une fonction standard con tin ue . Soit z'(t) = f(t , z(t - g)) une équation différentielle avec re ta rd in finitésimal . A-t-on existence des sol u tions ? Montrer que toute sol u t ion a pour ombre une solution de l'équation correspondante sans retard ( obte nu e en posant g = 0) .
Exercice 8.5 Soit k < 0 un p aramètre réel et soit x' = kxft une fa mil l e à un par amètre d 'équations différentielles. O n s'intéresse à d 'éventuelles sol u t ions définies e n t = 0, les solutions de la forme z(t) = Ct k n 'étant p as défi n ies en ce point. a
) Soit g > 0 infinitésimal. Construire une fonction pas à pas z(t) par la méthode d 'Euler-Peano telle que z(O) = g k et z(t n ) = Z n .
b ) Sachant que
(k + 1) . . . (k + n + 1 ) ( n - 1 ) ! nk
1 f(k + 1 )
pour tout n � + oo , montrer que Z n ""' t� jf(k + 1 ) .
c ) E n déduire que l a fonction construite à l a question 1 est u n représentant fo n ct i o n (au sens du chapitre 6 paragraphe 3) de la dérivée d 'ordre (k - 1 ) d e la distribution de Dirac 6 . On comprend ainsi pourquoi on recherche d 'ord inair e pour ces équations des solutions distributions. Exercice 8.6 Soit cp : R x Rn --+ R n une application continue telle que cp(O, z) = z et cp(t + t', z) = cp(t , cp( t', x ) ) . On dit que cp est un système dy n a miqu e sur R n dont les trajectoires sont les ensembles {cp(t , x) 1 t E R} . On supposera cp et x standard. a
) Montrer que les ensembles { cp(t , x ) 1 t limité} , appelés des trajectoires courtes, sont des prégalaxies. Donner des exemples où ils sont internes et des exemples où ils sont externes.
145
8.4. EXERCICES ET PROBLÈMES
b) Montrer que les bouts des trajectoires, c'est-à-dire les ensembles B+ ( x ) = {
�
+oo} et B_ (x) = {
sont des préhalos. Donner des exemples où ils sont internes et des exem ples où ils sont externes. c) On appelle ensemble w-limite d 'une trajectoire
t �--+
w+ (x) = {y E R" 1 3(t n ) n >O lim t n = +oo et n
lim
Montrer que w+ (x) est l'ombre de B(x) . En déduire que w+ (x) est fermée.
d) On appelle ensemble 0-limite d'une trajectoire t �--+ O li m Yn = +oo n et 3(t) n >O lim tn = +oo et lim
Y
·
n
n
Montrer que O(x) est l'ombre de U y !:: z B+ (y) . En déduire qu'il est fe rmé . Exercice 8. 7 a
) Soit e: � 0 positif. Calculer la solution générale
b ) Calculer la solut i o n générale
) Véri fier que, sur une portion de trajectoire rapide , (x'(t ) , y'(t)) est un vecteur illimité.
b) Montrer que, sur une portion de trajectoire rapide, x(t ) reste presque tant (on pourra considérer le champ e:V).
cons
c) On considère Je changement d 'échelle (x, y) �--+ ( x , z = f(x , y)/e:) . Déter mi ner l ' i m age de V e t montrer que l'image d 'une portion de tr ajec to i r e lente est une p or t io n de trajectoire {(x(t ) , z(t)) 1 t E I} qui reste lim ité e pour t o u t x presque standard dans I.
CHAPITRE B. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
146
d) En déduire que, sur une portion de trajectoire lente, (:r' (t) , y'(t)) reste li mi t é pour tout t presque standard d an s I . Exercice 8.9 Soit f(t , :z: , t) une fonction standard de classe C 1 ·sur R3 et soit t !:::: 0 positif. Montrer que pour tout (to , :ro) E R2 presque standard , il existe un stan dard a > 0 tel que l 'équation :r ' = f(t , :r , ë) ai t pour solution de condition initiale (to , :z:o) une fonction
:z:
'
= y, y' =
-
.:z:
+ p( 1
-
:r
2 )y
.
a) Montrer que toute trajectoire (.:z:(t ) , y(t ) ) de ce champ , de condition initiale (.:z:(O) , y(O)) limitée, a p ou r ombre un cercle de centre (0, 0) et de rayon ro , avec ro = 0 J:r2(0) + y2 ( 0 ) .
)
(
b ) Ecrire le champ V e n coordonnées p olaires, en p osant :r = r cos t1
y = r sin t1
et vérifier que l'on a r' !:::: 0 et t1' !:::: 1 . En dé d u ire que r(t) reste presque constant pour tout t li mité . Que peut-on dire de r (t ) lorsque t devient illimité ? c) Soit (r(t ) , t1(t ) ) une trajec toi r e de V te l l e que r(t) !:::: ro , ro l i m i té . En examinant le champ au travers de la p- lou p e R = (r - r0 )fp mont re r que si cette tr aj e c toi r e est périodique, on a nécessairement
{ 2r
Jo
ro sin2 t1 ( 1 - r5 cos2 t1)dt1 !:::: O.
d ) En déduire que, si V possède une trajectoire périodique, elle a p ou r ombre le cercle de rayon 2. e) Montrer, en uti lisant l a p- l ou p e d e l a q ues tion c ) que les trajectoires de V, qui ont pour ombre des cercles de rayon ro � 2 ( resp. ro � 2) , sp ir alen t lorsque t c roî t vers le cercle d e rayon 2 en s 'enroulant (resp. en se déroulant ) .
f) En déduire que le champ V possède une trajectoire périodique dont l 'ombre est le cercle de rayon 2.
8.4.
EXERCICES ET PROBL ÈMES
147
Exercice 8.12 (Un problème aux limites) On se propose d e résoudre le problème aux limites suivant : existe-t-il une solution .r (t ) de l 'équat ion t.r" + .r' + .r'3 = 0 telle que .r(O) = 0 et .r ( 1 ) = 1 ( t est un infinitésimal fixé p ositif) ? a) O n désigne p ar V le champ de vecteurs associé à cette équation en posant .r' = v . Représenter dans le plan (.r, v ) les ombres de quelques trajectoires de ce champ , issues de points limités. b ) Soit Ivo i
) Le changement de variable V = t / v transforme le halo lvi � +oo, v :f= 0 , e n t-hal ( { V = 0 } ) - { V = 0 } . Déterminer l 'image du champ V par c e changement d e variable e t montrer que , pour tout V :f= 0, élément du t-halo de V = 0 , on a dVfdx � 1 .
d ) En déduire que si lv(O) I � +oo, x(t) reste presque constant pour tout t � 0 , et donc que le prob lème aux limites considéré ne peut avoir de solutions . Exercice 8. 1 3 Soit w � +oo et soit x(t) une solution de l 'équation d ifféren tielle : x' = x + sin wx. (8.4) a) O n suppose x(O) = xo et l x o l
b ) On suppose lxn l » 1 telle que (wx n /2-:r) E Z . Soit �x = 2-:rfw . O n désigne par �tn le temps n écessaire pour que la solution .r(t) var i e de X n à Xn + � x . Vérifier que �tn existe et montrer que l'on a :
�tn
�
{2 "
Jo
w
(
x
.
Xn + sm x )
c) On pose
� ( x) =
1
(1
{2r
2-:r }0
+
6)
avec 6 � O.
d( x + sin ( '
Déduire de la question b ) que toute sol ution de (8.4) de con d i t ion ini tiale xo , l xo l » 1 , a pour ombre une solution de l 'équation différe ntielle standard x' = 1 / � ( x) . ·
d) Les solutions de (8 .4) sont-elles de classe 5°, de c l asse S 1 ? e) Etudier, en discutant selon
le
choix de /, les équations
x' = f(x) + sin wx ,
différentielles
f standard, w � +oo.
148
CHAPITRE 8. EQ UATIONS DIFFÉRENTIELLES
f) M ême question pour :r:' = f ( :r: , y) + sin w :r: , f standard,
w
�
+oo.
Exercice 8.14 On se propose de mont re r le théorème suivant (théorème de n stroboscopie) : Soit
'•*;+tl-r
� f( t n ,
A lors
) Montrer que la fonction
b) Montrer que si
c) Montrer que si l 'on désigne par <po l ombr e de
d) Application : Soit w � + oo et :r:' = sin w :r:t . On se propose de déterminer les ombres des solu t ion s O .
(i) Vérifi e r que, pou r t > :r: , les hyperboles xt = br/2w sont des isoclines. En d�duire que , pour t > :r:, les solutions ont pour ombres de te lles hyp erboles. (ii) Soit lfn , :r:n ) tel que tn � Xn . Examiner l 'équation considérée sous la loupe [T = w(t - tn ) , X = w(:r:.- :r:n )] et montrer que si (t n , :r:n ) est un mini mu m local de la soluti on , c'est-à-dire si tn :r:n = 2k?r, l 'équ3tion obtenue est équivalente à l 'équation standard suivante :
dX/dT = sin(:r:n T + t n X ) . (iii) On .: .;nsidère l a solution de 1 'équation stan dard
dX/dt
=
sin(:r:nT + tnX)
de c,':! dition initiale X(O) = O . On désigne par T et X les coor donr.�':'s du premier minimum local de cette solution pour T > O . Mor.: :er que l 'on a : et
8.4. EXERCICES ET PROBL ÈMES
149
(iv) En revenant à l 'échelle in i t i ale , en déduire l 'existence d 'une suite to , t l , . . . , t n , . . . et d'une fonction standard f(t , x) qu 'on calculera tels que la solution
Exercice 8. 1 5 Soit x' = f(t , x)/�, � � 0, f standard de classe C 1 e t soit t 1-+
) Déterminer l'image, de cette équation différentielle sous le microscope adap
té z = (x -
b) Montrer que la nouvelle équation est presque équivalente à 1 'équat ion linéaire dz j dt = f' (t ,
c) En déduire que si
Exercice 8.16 a) On considère l 'équation différentielle x" + x'2 + x = O . Montrer qu 'elle possède une solution polynômiale non nulle xo (t) qu 'on calculera. Tracer la traj ectoire c or res p ondante dans le plan d e phase ( x , y = x' ) .
b) Montrer que toutes les trajectoires dans le plan de phase (x, y) sont des courbes symé t ri qu es par rapport à l ' a:"<e y = O. Tracer approxi mative m e nt quelques unes de ces trajectoires en é tudi an t la direction de leurs tan gen t es . Montrer que toutes les trajectoires issues d'un point xo < 1/2 et y0 = 0 sont fermées ( et correspondent donc à des solutions périodiques ) .
c) Soit � � 0 p os i t if. On pose X = �x , y = .Jiy. Ecrire l' équati on différentielle vue sous ce macroscope. Quelle est l 'ombre sous ce macroscope de la solution poynô mi ale , trouvée à la question a) ? Dé ter mi ner les ombres , à cette é c hel le , des trajectoires fermées qui étaient standard à l'échelle initiale. Déterminer les omb r es , à cette échelle , des autres t r ajec t oir es , standard à l'échelle initiale .
C hapit re 9 0, 1, 2, e pas G.
Reeb
t c . . . ne remplissent (du tout ) N
J e compte raconter ici , à l 'envers, une histoire qui racontée à l 'endroit n'a guère eu d 'audience. Ainsi racontée à rebours la narration part de la théorie IST, objet des chapitres précédents, et développ e des constat ations qu'un ob servateur Intuition niste (donc en chair et en os ) de IST peut faire sur ZFC ( cette dernière t héorie, rappelons le, est un constituant de IST et est la for malisation un iversellement accep tée de la mathématique classique) . L 'histoire narrée à l 'endroi t par t , au contraire, de constatations faites par l'Intuitionniste sur ZFC et conclut à la plausibilité ou au caractère naturel de IST. Campons d'abord le personnage de l 'Intuitionniste , que nous nommerons
INTU . Donc INTU est un homme de bon sens , certes intelligent ; il sait lire ,
compter aussi : 0 , 1 , 2, 3, . . . sans arrêter ; au dépar t il n'avait guère de formation mathématique. Mais maintenant il lit Bourbaki ( avec amusement ) , Robinson, Nelson , ( p oint n 'est besoin de présenter ces personnages, bien connus d u lecteur ) et il entend parfaitement leurs enseignements auxquels il prend un vif plaisir .
9 .1
L es ent iers naïfs de N
INTU sait compter 0 , 1 , 2 , . . . , 1000000, . . . ; il savait compter bien avant de rencontrer Bourbaki, Nelson et ZFC . Aussi est-il ravi de lire dans le traité de Bourbaki des formules telles que : 0'
E
N , l'
E
N , 2'
E
N
,
3' E N , . . .
où O' , l ' , . . . sont définis dans Bourbaki. Il en conclut que chacun des entiers 0 , 1 , 2 , 3, . . . qui lui étaient connus a un représentant unique dans le système de 151
CHAPITRE 9. 0, 1 , 2, ETC. . . NE REMPLISSENT PAS N
1 52
Bourbaki . Cette découverte p l aî t à INTU et le voici tout disp osé à penser que ZFC avec son ensemble N capte bien la notion intuitive d 'entier : 0 , 1 , 2, . . . . Lisant IST, INTU s ' ap erçoi t vite que 0' , 1 ' , 2' . . . sont standard et il révise en baisse l e premier enthousiasme : 0' , 1' , 2' , . . . , peut-être, ne · remplissent pas N ! INTU p ropose aussitôt d'appeler naïfs les entiers 0' , 1' , 2' . . . et il supprime, car inutile, le signe ' à coté de 0, 1 , . . . . Il note de belles prop ri étés des naïfs : i) 0 est naïf ; si a E N e s t naïf alors le successeur a + 1 de a est également naïf. ii ) a E N sera rép ut é naïf si et seulement si par ap pli catio ns des lois dégagées en i) a apparaît être n aïf.
üi) Voici des exemples d 'entiers n aïfs :
iv) Considérons l 'u n i q ue objet
a d e N défini par la formule ( pas bien formalisée, mais le lecteur saura écrire une formule p ar faite ) :
Si l'énoncé connu sous le sigle Grand Théorème de Fermat es t vrai alors a = 0 , sinon a = .r + y + z + n, où n > 3 , .r" + y" = z " , .r , y, z > 1 , le choix de .r , y, z , et n étant conduit de telle sorte que a soit le plus petit possible . Au moment où j 'écris il n'est pas possible de se convaincre que a est naïf. v) Si
u
E N est naïf, alors tout entier
vi) Si w E N est non naïf alors w
>
v, v
1, w
<
>
u
est naïf.
1 000000 , . . .
vii) Si w est non naïf alors il en est de même de 2w , w"' , . . .
En somme INTU est comblé : d 'un coté il constate une assez belle harmonie entre ses conceptions intuitives d 'ari thmét i qu e et le système ZFC ; d 'un autre coté il est soulagé d'apprendre que les naïfs ne remplissent pas N, cela lui tire une belle épine du pied. En effet INTU était convaincu, son bon sens en était respon sable, que le raisonnement par l 'absurde n'était guère app l icable , sans précautions, aux n aïfs ; si j amais les nàifs rem p l iss aient N la cohabitation posait de sérieux problèmes ; mais d an s le cas opposé la cohabitation s'annonce sereine. Mais plus encore que par l'issue de la trop vieille querelle, inutile, sur le prin cipe du tiers exlu , INTU est rassuré par l'examen d 'un autre point d 'importance historique :
9.2. LE PRINCIPE D 'INDUCTION
9.2
Le
153
principe d'induction
INTU dans sa pratique de l'arithmétique intuitive raisonnait par récurrence et pratiquait la construction par récurrence ( c et art étant fondé sur le bon sens) ; d 'ailleurs les observations esquissées au paragraphe 1 s'appuient sur des recours à ces principes d 'induction. Aussi INTU était-il ravi de lire dans Bourbaki deux théorèmes consacrés au principe d 'induction : l'un de ces théorèmes autorisant le raisonn e m e nt par récurre n ce l'autre justifiant la co nstru ction par récurrence (C) . I NT U confrontant la démonstration délicate de ( C) à l'évidence qu'il trouvait à la construction par induction était troublé. Ici encore cohabitation orageuse si entier naïf et entier sont synonymes ; mais s 'il y a des entiers non naïfs, (C) et la construction par induction s'appliquent à des objets distincts et sont des concepts disjoints ; la cohabitation est sereine. A ce stade INTU constate qu'il n'existe pas de sous-ensemble A de N tel que a E A s i gn ifie exactement "a est naïf" (En effet 0 E A et [z E A => z + 1 E A] entraîneraient A = N). Pour sûr, ·la lecture de IST avait mis INTU sur la piste, mais maintenant une chose est claire : il est possible à I N T U de réinventer de larges portions de l'analyse non standard , en oubliant IST mais pas ZFC et moyennant le constat : Les entiers naïfs ne re mp l is se n t pas N. Rappelons, pour illustation , u n point de départ possible p ou r un calcul in finitésimal : les réflexions antérieures montrent que les entiers non naïfs méri te n t l'appellation gran d. Com me N C R on pourra définir des infinitésimaux dans R (un réel e > 0 sera infinitésimal si pour un entier grand convenable n on a e < 1 /n) . Notons aussi -l 'analogie avec un énoncé de IST est é v i de n t e- que les entie rs naïfs peuvent être enfermés dans un ensemble fini : par exemple dans l'intervalle [O, w] C N , où w e s t non naïf.
Essayons , au-delà de la seule notion d'entier naïf, de serrer au plus près les enseignements de IST tels qu 'ils apparaissent à INTU .
9.3
Obj ets (naïfs) de
IST
D an s IST nous lisons ceci : Tout o bjet d e ZFC défini par u n e fo rm u le du type {Il existe u n u nique a tel qu e A( a)] est standard. Il en suit automatiquement une liste , inépuisable d 'objets standard : •
les entiers naïfs bien sûr: 0 , 1 , . . .
•
mais aussi N , Q, Z , R , P(N) , exp , sm ,
;r ,
e,
. . . .
CHAPITRE 9. 0, 1 , 2, ETC. . . NE REMPLISSENT PAS N
154
Or pour INTU u n e formule de ZFC explicitement écrite et définissant un unique obje t a , brille d 'un sympathique éclat. Il n 'hésitera pas à proposer une appellation : un tel objet sera réputé NAIF. La liste es qu issée plus hau t est une liste d 'objets NAIFs et est plus large que la liste des e nt iers naïfs, cela saute aux yeux. Mais naif et NAIF, même quand il s 'agi t d 'entiers (donc d 'habitants de N ) , ne sont peut-être pas synonymes ? Toujou rs est-il que l'e ntier a défini au par agrap h e 1 au moyen de l'énoncé de FERMAT, est NAIF. Mais à ce j ou r nous ignorons si a -qu 'il est commode d'app ele r le plus petit contre exemple à Fermat.- est naïf. En tout état de cause, sitôt posée l a notion d 'objet NAIF , les p ropriétés accourent en foule de ns e :
i) Si
ii ) Si
a
est NAIF e t non vi d e , alors il existe b N A I F tel que b soit élément de . (Il est loisible de poser b = r(a) , où T est l'opérateur de choix de HILBERT) .
a
a , b sont des objets NAIFS qui ont exactement les mêmes éléments NAIFS , alors a = b . (On reconnaît ici une propriété de transfert. Il est clair que ii) découle de i ) . )
iii) I l existe un ensemble fini F tel que tout objet NAIF soit élément de F . (A dire vrai j 'hésite à produire un argument, que je ne sais pas débarrasser d 'une sophistication poussée. Je persiste donc à raconter l 'histoire à reb ours : IST autorise le constat iii ) ) . iv) L e constat iii) a évidemment les conséquences attendues du lecteur : a.
Tout ensemble infini renferme au moins un élément non N AIF. b. Un ensemble F qui satisfait à iii) e st non NAIF. En particulier il n 'existe pas d 'ensemble formé exactement par les objets N AIFS . c . Des principes d e permanence sont valables dans c e contexte. v
) I l serait opportun maintenant , sans recourir aux ressources de IST de trou ver des arguments directs et simples, pour étayer les p ropri é tés suivantes • •
Soit a un ensemle dont tous les éléments sont N AI F S , alors a est fini et NAIF. Réciproquement si a est fini et NAIF alors tout élément de a est NAIF.
vi) Toujours est-il qu'un calcul infinitésimal assez puissant p eut-être développé à partir de cette base . Nous espérons progresser dans l 'étude d e quelques interrogations rencon trées au cours de ce cheminement en résumant, au moyen d 'un tableau à 3x4 cases, diverses vues d 'INTU sur ZFC.
9.4. UN TABLEA U CONCERNANT ZFC
9.4
U n t ableau concernant
1 55
ZFC e t une vue
int u it io n n is t e
Pour fixer les idées nous dresserons ce tableau , en d iscutant dans chaque case le statut de a, le plus petit contre-exemple à Fermat . En fait a est parfaitement défini dans ZFC mais pour INTU -qui reconnaît le statut de a dans ZFC - il en va autrement : à ce jour dans l 'arithmétique intuitive pas de a ! I l convient donc de rappeler des convictions d 'INTU , ces convictions au nombre de trois correspondront aux trois lignes du tableau . Tout d 'abord INTU définit (dans sa vue naïve) la notion d 'exemple à Fermat par le discours (E) qui suit : (E)
Les entiers naïfs x > 0, y > 0, z > 0, n un exemple à Fermat si
>
2 forment + y" = z " .
" x
INTU nous informe, mais nous n 'en sommes pas surpris, qu 'il ne connaît pas à ce jour d 'exemple. Ensuite INTU considèrera volontiers l'énoncé ( F ) : L'hypothèse de la production d 'un exemple E conduit à une contradiction. (F) Il est à noter que INTU n'a guère de préj ugé q uan t à la manière de 'con duire' l 'argumentation aboutissant à la contrad iction . L 'énoncé ( F ) est l 'énoncé (intuition n iste) de Fermat .
Finalement INTU c o n s id è re l 'énoncé ( G ) : ( G) L 'hypthèse [ F est établi] conduit à une contradiction. Notre intuitionniste accompagne E ,F ,G des commentaires suivants (solide ment ancrés au bon sens) :
i) E impliqueG ; mais il est moins clair queG entraine E. ii) Le débordement deG sur E est connu comme étant le tiers cas. y a exemple E ou si F est vrai , l 'intuitionniste définit le nombre entier qui sera 2 dans le deuxième cas , le plus petit exemple dans le premier cas.
iii) S 'il a
iv) Il n 'y a pas lieu de considérer l 'énoncé :
(H )
L'hypothèse [G vrai] entraîne une contradiction.
En effet on se convainc facilement que H est équivalent à F . La chaine des n égations s 'arrête à G.
CHAPITRE 9. 0, 1 , 2, ETC. . . NE REMPLISSENT PAS N
156
Nous réservons donc les trois lignes du t ableau à E, F, G ou plutôt à E , F, tiers cas (pour mémoire T=G-E).
T o ù T est le
Le traitement par le formaliste de l'énoncé de Fermat est mieux connu , nous envisageons quatre colonnes pour examiner divers cas. D'abord nous envisageons deux colonnes f, v traitant du cas où l'énoncé est décidable, v réservé au cas où l'énoncé est vrai, f au cas où il est faux. On sait que ces deux cas sont exclusifs. D'autre part nous envisageons deux colonnes f', v' traitant du cas où l'énoncé est indécid able. Ici encore v ' pour vrai , f' pour faux. Les deux éventu alités f', v' ont un mode de cohabitation auquel on est bien habitué : il est loisible d 'ajouter , au choix, l 'énoncé de Fermat ou sa négation aux axiomes de ZFC sans compromettre l'éventuelle consistance du système. Résumons les quatre colonnes du formaliste et inscrivons les valeurs de a dans les quatres cases :
décidable f a>2 2
lv
indécidable f' v' 2 a>2
1
Le tableau complet objet de notre discussion se présente ainsi :
E F T
9 .5
f ( E ,f) (F ,f)
(T ,f)
v
(E,v)
(F ,v) ( T ,v )
f' E ( ,f') (F ,f') ( T , f' )
v
'
( E ,v ' ) ( F ,v') (T,v')
D iscussion des cases faciles du t ableaux
i) Commençons par le cas le plus clair : ( E ,f) i.e. INTU connaît un exemple et le formaliste considère l 'énoncé de Fermat comme faux. Il est clair que les deux s 'accorderont sur le (contre) exemple d'INTU (et a sera naïf) . (Il se pourrait que le formaliste produise un exemple -même naïf- non reconnu par INTU , mais dans cette éventualité on conclurait à la non consistance de ZFC.Nous n 'invoquerons que rarement cette issue de non consistance par la suite) .
9.6. LA CASE (F,F) : CONFLIT AIGU
157
ii) La case (E,v) correspond à une situation impossible, en ce sens qu'elle ne p ourrait que faire reconnaître la non-consistance de ZFC (en effet il y aurait un exemple en même temps que Fermat est reconnu vrai) . iii) Le lecteur sera probablement d'accord pour classer comme faciles les cas (E,v ' ) , (E,f') , (la production d'un exemple E décide de l 'énoncé de Fer mat) également (F,v), (les deux parties s'accordent sur l 'impossibilité de produire un exemple) et finalement ( F ,v ') relève , p our les mêmes raisons d 'une sereine cohabitation. Les cas ( T ,v') ,( T ,f') sont faciles : INTU est dans le tiers cas, il accepte aisément le verdict d 'indécidabilité du forma liste. Faisons le relevé des cases faciles : ( E ,f) ? ?
( E ,v) ( F ,v)
( E ,f')
?
( T ,f' )
(E,v') ( F , v ') ( T ,v ' )
?
Quatre cases restent pour analyse.
9.6
La cas e
(F ,f)
:
co nflit aigu
Ici INTU est convaincu de F alors qu 'en Z FC l 'existence d 'un exemple est établie . L 'entier a n 'est pas naïf (sinon INTU l'accepterait comme exemple ) . Cette situation apparaît fort inconfortable : si elle se présentait elle mettrait en évidence des entiers non naïfs, simplement en regardant ZFC avec les yeux d 'INT U . Or ceci nous ne pouvons guère le croire, forts de l'expérience acquise tout au long de IST. En fait le conflit se dénoue : dans la situation F , la liste des affirmations suivantes est une liste d'affirmations vraies : =
a
=
a
.C
a
1 2 3
etc. Un argument classique montre alors que la formule pour tout
a
a
EN
serait consistante avec ZFC. Autrement dit nous ne pourrons jamais prouver que nous sommes dans la situation (F,f) .
158
CHAPITRE 9. 0, 1, 2, ETC. . . NE REMPLISSENT PAS N
Les cases (F,f') , (T,f) , (T,v)
9.7
(F ,f' ) semble à priori une situat ion conflictuelle, mais se résorbe : en effet on est dans le cas où l'énoncé de Fermat étant indécidable, on lui attribue la valeur de vérité 'faux' ; dans ces conditions a ne saurait être naïf. Il n 'y a donc pas d 'obstacle à la cohabitation mais INTU estimera le choix de f' très éloigné de la réalité concrète des entiers naïfs. La ligne T correspond au 'tiers cas'. Ce tiers cas pourraît être appelé indécida bilité-int, pour rappeler qu'il s'agit d 'une situation envisagée par INTU . Le tiers cas est celui où l 'on ne produit ni exemple, ni infirmation de Fermat . La case (T ,v ) correspondrait à une situation où ZFC produisant une preuve de Fermat alors que F est indécidable-int . , Z FC s'avérerait puissant. et INTU accepterait cette supériorité ( toujours sous réserve de la consistance de Z FC ) . La case ( T ,f) rejoindra le sort de la c ase (F ,f) .
9.8
En
guise de
co nclusion
Le tableau et l'analyse sommaire qui l 'accompagne con duisent au résumé sui
vant :
L 'étonnante rich esse des vu es intuitionnistes sur Z. F. C. richesse bien connue depuis les premières a11 a lyses de Brouwer, et rarement niée - apparaît compactée dans le synoptique. Cette richesse ne pouvait qu 'aboutir tôt ou tard, par u.n ch emin o u. u n a utre, à une version ou une a utre de IST. -
Finalement, si l'on regroupe les colonnes f' et v' en une unique colonne d 'indécidab ilité, le t ableau prend une forme plus symétrique, sans pour autant en être plus clair :
f E
décida ble
Accord
conflit aigU résorbé r-en G impossible
F
1
indécida ble
·v
Impossible
Accord
ZFC est puissant
f'
v'
Impossible Accord option formaliste non réal iste
Accord l 'intuitionnisme est puissant
Accord d'indécidabilité
Appendice A Corrigés des exercices A.l
Exercices du chapitre 1
1.1 La formule ['181 A V81 B V81x xE A=> x ri. B] implique par transfert ['181A V81B Vx xE A=> x ri. B]. 1.2 Non, la fonction f(x) =x est non bornée bien qu'elle soit bornée aux points standard par n'importe quel nombre illimité. Non la fonction f(x) qui vaut x pou r x < w e t 0 pour x > w est non standard si w est illimité, bien qu'elle ne prenne que des valeurs standard aux points standard. 1.3 Si f : A ---+ B est une fonction standard et b u n é lé me n t standard de B, l'ensemble f-1(b) est un ensemble standard puisqu'il est défini par la formule s t and ard suivante : [a E A et f( a) = b] ( les con s tant es de cette formule interne étant A, /, et b). L'image réciproque de 0 par une ap p lica t io n de R dans R ide n tiqu ement nulle contient évidemment des éléments non standard. 1.4 Les deux projections canoniques de R2 dans R sont des applications standard ; donc les images par ces applications d'un élément standard sont standard. La réciproque est fausse : les deux projections de la couron ne {(x,y) ER 1 e < ll(x,y)ll <1 } sont sta n d ard ( c e sont les seg ments ] -1 , +1[), et cette couronne n'est pas standard lorsque e est infinitésimal et strictement positif.
1.5 Si l'une des trois premières décimales de e é t ait non nulle, on aurait lei � w-3. Or 10-3 étant standard, on a, puisque e est infinitésimal, lei < 10-3 . Si € est non nul, il possède bie n sûr des décimales non nulles. On a lei < w- n pour tou t n limité, puisque si n est limité, w- n est standard et n on nul. Donc le rang d e la première décimale non nulle de e est illimité. Soit r ce rang. Le nombre lel.lOr est co mpr is entre 1 et 10. Il est donc appréciable. 1.6 Comme Q est dense dans R, on a : lim Un= r] .
n-oo
159
160
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
Donc, par transfert,
Le nombre 1r n 'est équivalent à aucun rationnel standard, car si u est un ra tionnel standard équivalent à 7r alors u- 1r est infinitésimal et standard ( car 1r est un nombre standard ) d onc nul. Par contre r. est équivalent à un rationnel non standard puisque si (un) est une suite de rationnels tendant vers 1r, on a 1r � u.., pour tout w � +oo. 1.7 Comme le carré d 'un réel standard est standard , et comme l'application
x - :c2 est croissante pour x positif, le carré d'un réel limité est limité. Donc
on ne peut avoir .jW < +oo. Le produit de deux infinitésimaux est infinitésimal donc le carré d'un infinitésimal l'est également. 1.8 z
� y � V'1r > 0 lx- YI < r � +oo � 'V'1r > 0 x > r
z
0 y- z > r. x < +oo � 3'1r > 0 x < r.
z
1.9 L'image d 'un infinitésimal é: > 0 par l'application standard z 1-+ x0 e st illimitée si a < 0 et infinitésimale non nulle si a > O. Donc elle ne peut être standard que si a= O. Dans ce cas, b= 1 . 1.10 Comme (an ) est standard, tous ses termes de rang limité sont standard. Donc, pour n limité, Un+l- Un= ën ( e-an+l- an ) est du signe de ëan+l- an, donc négatif puisque Wn+l � 0 et an � 0 ( car an est standard et strictement positif) . En général, Un n'est pas décroissante pour to u t n. Par exemple Un= n ! ën est croissante pour n > 1 /E. 1.11 Par transfert il suffit de le montrer pour deux suites un et u � standard. Leur produit unu� le sera alors aussi. On a, pour tout w � +oo , u.., �let u � � l' . Donc il existe ë et é:1 infinitésimaux, tels que u.., = l + ë et u� = l'+ ë1• On a alors u.., u� = (l + ë)(l' + t:') = (U' + ë'l + ël' + u'). Comme l et l' sont standard ( car limites de suites standard ) , elles sont donc limitées, d ' où UwU� � lf'. 1.12 Montrons d'abord que tout infinitésimal standard e est nul. Comme [V''1r > 0 lei< r], on a par transfert , puique e est standard, [V'r > 0 lei < r] D'où e = O. Il est donc impossible que deux réels standard distincts soient équivalents. Sinon leur différence serait standard, infinitésimale et non nulle. Pour montrer qu' une suite réelle a au plus une limite, il suffit de le montrer pour les suites standard. Par transfert, ce sera vrai pour toutes les suites. Si u n est une suite standard ayant deux limites !. et !.', alors elles sont standard et vérifient l � Uw � l' pour tout w illimité . D'où l = l'. 1.13 Par définition si Un est une suite bornée,
3M > 0 3N > 0 'Vn > N l un l <M. D 'où, par transfert, si
Un
est standard :
3'1M > 0 3'1 N > 0 Vn > N l un l <M.
(A .1 )
A.l. EXERCICES DU CHAPITRE 1
161
En particulier, pour tout n � +oo, on a lunl � +oo. Réciproquement si lun 1 est limité pour tout n illimité alors (A.1) est vrai . Il suffit en effet de choisir M et N illimités. Cette affirmation est fausse pour une suite non standard. Ainsi la suite constante, égale à une valeur illimitée , est bornée mais elle ne vérifie pas c e t t e propriété. 1.14
a) Pour une série standard, on a: �
L Un n
convergente
=O
(un) de Cauchy
<=>
<=>
381 S "'w � +oo
�
L Un � S n =O
'Vp � +oo 'Vq� +oo lup- u91 � 0
O. La suite (Un) = !( -1 )n est S-C auchy et n'est pas de Cauchy. La suite (un) = : + � est S-C�uchy mais pas S-convergente au sens de la deuxième définition.
b) Soit
ê �
1.15 Soit Un une suite non standard (par exemple o: Jn2, ( - 1 ) no:, 1/no: , pour o: non standard). Si Un est convergente alors, pour tout ê > 0, on a lun -li < ê pour n assez grand. Donc si ê � 0, lun -li � 0, pour n assez grand. Pour w � +oo, la suite Un = wfn tend vers 0 mais pour n = w, Un n'est pas infinitésimal. Pour ê � o, la suite Un = ( -1)nê n'est pas convergente et satisfait (1.1). Une suite Un croissante qui satisfait (1.1) est convergente puisque croissante et majorée. La suite Un = ê + 1/n est convergente de limite é donc non nulle si é ::fi 0 et pourtant Un � 0 pour tout n illimité, si ê� O. Pour une suite convergente de limite l, on a pour tout ê > 0 et tout n assez grand, l·un -li< ê. En particulier pour é � 0 ( et n assez grand), l un -li�0, d'où l � O . 1.16 On a:
limr-+� f(x)= +oo
<=> <=> <=>
'VM >0 3N> 0 "'x [x> .V::? f(x)>AI] 'V"1M>0 381N>0 "'x [x>N=?f(x)>M] "'x [x� +oo => f(x)� +oo].
Pour f standard, si [3x � +oo 1 /(x) � +oo], alo rs f est non bornée : on montre par transfert l'équivalence de cette propriété avec la propriété [VAl > 0 3x f(x) > M]. Une fonction standard f possède une directio n asympt otique qu and x tend vers +oo si et seulement s'il e x is t e a standard tel que, pour tout x � +oo, /(.r)/x�a. Une fonction standard f possède la droite y = ax + b comme asymptote en x= + oo si et seulement- si, pour tout x� +oo, f(x)(ax + b) � O. 1.17 Si f est une fonction standard de classe C1 à valeurs dans R, on peut appliquer le théorème des accroissements finis ; plus généralement utiliser le théorème de factorisation (théorème ï.4.2). Réciproquement , supposons la
APPENDICE A. CORRIGÉS DES EXERCICES
162
p ropriété vé rifié e. Il suffit de mont re r, p ui squ e J' est st an dard du f ait qu e f l'e st , qu e pour t out st and ar d x et t out y et z, x ::::: y::::: z => f'(y) ::::: /'(:). C' est é vi dent si y = z. Sino n c omm e f(y) = f(z) + (y- z)(f'(z) + 6) et f(z) = f(y) + (z- y )(f'(y) + 6) on a f'(y) = f'(z) + 6- 6', d' où 'lé quiv alenc e c herc hée pu isque 6 ::::: 0 et 6' ::::: O. 1.18 S i AC R est ouve rt al or s p ar défi niti on
't/xE D'où p ar t ranfert , si
A
A 3r >0
't/y IY- xl <
r
=>
y E A.
est st andar d ,
't/'1xE A 3'1r>0 't/y IY- xl < r =>yE A. Lac ar actéri satio n en déc oule. Réciproquement si A est sta ndar d et satisfait la car actérisati o n donnée, al ors po ur t out st an dar d xE A, on a : 3r >0 't/y IY- xl <
r
=>yE A
pui squ'il suffit de pr endr e r ni finités imal. Par tra nsf ert ceci reste vrai p our t out xE A. 1.19 a
) Tr ansf ert i lég al car el s stand ard d e R neform ent pas u n ens emb le st andar d ( ni mêmeint erne !).
b) Vr ai c
) V rai si to ut
et ë sont st andar d, f aux sinon: p ar ex empl e exp(-1/é) < ënp our n st andard mai s exp(-1/ë) '# 0
a
d) V rai e) Tr an sfe rt illé gal si ë ou w sont n on st andar d. Par ex empl e si é ::::: 0, né ::::: 0 po ur t out st and ar d n , donc lac onc ul si on est f ausse (w ::::: +oo ).
f) Tr an sf ert li lég al c ar la pr opriét é f ::::: 0 n' est pas ni t er ne. Co ntr e ex emp le : f(x) =x. g) T ransfe rt i lé galc ar w est non st andard. L ap remièr ep arti e dur ai sonn ement est t out ef oi s ex act e ; w ::::: +oo est bi en un maj orant de t out e f oncti on st andard borné e. A.2
Exercices du chapitre 2
2.1 U ne suit e ré ell e st an dar d strict em ent m on ot onec onv erg ev er s une il mit e fini e t ou t end vers 'li nfini . Da ns le pr emi er cas, p our t out N ::::: +oo, uN ::::: t. D onc UN ne p eut êtr e st an dar d que si UN =l, c e qui est imp ossibl e en rai son de la st rict e monot oni e. D ans le sec ondcas , UN est i llimité. L ors qu e(un) n' est
A.2.
EXERCICES DU CHAPITRE 2
163
pas strictement monotone , il se peut fort b ien que uN soit standard pour tout � +oo. C'est le cas, par exemple, si (u ) est constante ou st U = (-1)n. n n 2.20n a : [V•tfini{nl,···•np}C N 3a>0 Yn, E {nt, ...,np} a<e:n•]. En effet il suffit de poser a = e;n+l où n = max{ n1, . . . , np}. Par idéalisation , il en résulte que [3a >0 y•tn EN a< e;n]. Ici , on p eut bien entendu choisir simplement a=e:w, avec w � +oo. Soit e: > 0 infinitésimal et soit F l 'ensemble des fonctions f de R dans R telles que f(e:) ::j: O. On a : y•tfini{ft, . . . , /p}C F 3a>0 Yf E {ft, ... , /p} a< 1/(e: )j. N
Par idéalisation , il en résulte que 3a>0 y•tf E Fa< 1/(e: ) l. 2.3 Preuve analogue à celle de l 'exercice précédent . 2.4 Voir le lemme 4.2.1. Dans le cas d 'un espace métrique standard , une boule centrée en un point standard de rayon infinitésimal est contenue dans tous les voisinages standard de ce point .
2.5 On sait que pour tout n EN il existe un entier premier supérieur à n. C'est donc vrai en particulier pour n illimité. Il suffit de choisir p >w2• Oui car la relation B(x, y) =[x E N y E N x premier y::::; x::::; w] est interne et concou rante. 2.6 1.
) Oui, par exemple y = e: pour e: >0 infinitésimal. b) Non , car une droite est un ensemble i nfini. c ) Oui, par exemple y = e:x pour e: > 0 i n fi n i té si mal dont le seul point standard est (0, 0). d) Non, si une dr o it e contient deux points standard , elle est standard et contient donc une infinité de points standard. e) Oui, par exemple y = x +e: pour e: >0 infinitésimal. f) Oui, p ar exemple y = (1 +e: )x pour e: >0 infinitésimal . g) Non , si D et D' sont deux droites standard , D nD' est un ensemble standard.
2.
a
a
) Oui, par exemple le cercle de centre (0, 0) et de rayon e: , pour e: > 0 infinitésimal . b) Le cercle de centre (e:, 0) et de rayon ! n'a que le point (0, 0) comme point standard , sie: >0 est infinitésimal. Le cercle de centre (w, 0) et de rayon ../1 + w2 , w>0 illimité, contient les deux points standard (0, 1) et (0, -1) et aucun autre point standard. En effet s'il contenait trois p oints standard, il serait standard et aurait donc un centre et un rayon standard. Il n 'existe aucun cercle ayant exactement n points standard avec n � 3, car un cercle ayant trois points standard est standar d et contient donc une infinité de points standard.
1 64
APPENDICE
A . CORRIGÉS DES EXERCICES
c) Le cercle z2 +y2 = 1 a par exemple pour tangente au p oint (e:, �) une droite non standard ( de pente e: / �) . Mais la tangente en un point standard à un cercle standard est une droite stand ard. d) Un cercle de centre standard qui contient un point standard est né cessairement standard, donc il en contient une infinité. De même pour un cercle de rayon standard . Le cercle de centre (O,e:) et de rayon 1 ne contient aucun point standard. -
3. Soient M et N deux points du plan dont l'un est standard . Il y a autant de cercles standard passant par ces deux points que de points standard sur la médiatrice du segment MN (lieu des centres de ces cercles). Si M et N sont tous deux standard, il y en a une infinité. Si M ou N n'est pas standard, il y en a aucun ( exemple: M = (0, 1), N = (0, 1 + 2:)) ou un seul ( exemple: M = {0, 1), N = (e:,v1- e:2)). 2.7 a
) Deux fonctions standard qui coïncident aux points standard sont égales (par transfert) .
b) Il s'agit d'un transfert illégal. Le polynôme p qui coïncide avec fen tout point de F n'est pas standard (sauf si f est un polynôme). 2.8 Soit F un ensemble fini contenant tous les réels standard. On sait qu'il existe un polynôme non nul qui s'annule précisément sur un ensemble fini donné. Ce polynôme ne peut être standard car sinon, par transfert il serait nul . 2.9 Il suffit d'appliquer le principe d'idéalisation. Une telle intersection s'appelle une prégalaxie (voir chapitre 5). 2.10 La relation B est concourante car si Z est une partie standard finie de X x Y, de projection P1(Z) et P2(Z) sur X et Y respectivement alors P = P1(Z) x P2 (Z) C R car P ne contient que des couples de standard et donc R(u,P) pour tout u E Z. 2.11 Il suffit de vérifier que la relation suivante
[xC
Ret fini(X) et y = (e,n) E R
(
x
N =?e EX et
est concourante et d 'appliquer le principe d'idéalisation.
A.3
Exercices du chapitre 3
3.1 Pour établir que
'Vz 'Vy [(x, y) E G
x
G:::? x- y E G],
b L:f(e) < �)].
A.3.
EXERCICES
DU
CHAPITRE a•
165
il suffit de le montrer pour x et y standard. Mais dans ce cas, c'est évident puisque les éléments standard de G sont, par définition , de la forme ne, nEZ. Si q est un entier premier et si e = 1/q alors G = Z. En effet, soit a > 0 un élément standard quelconque de G. Comme a est standard, il est de la forme a = n/q avec n E Z et donc a E Q ; mais comme a est standard , il ad met également une représentation a= N/Q avec N et Q standard ; d'où nQ= N q . C omm e q � +oo, q ne peut diviser Q, donc q d i vise n, d 'où a � 1. Tout a > 0 standard élément de G est supérieur à 1 ; par transfert , tout élément posit i f de G est supérieur à 1. Clairement 1 E G, d 'où G=Z . On montre de même que si e = 1/q, avec q/2 entier p remier, G = (1/2)Z. Pour obteni r G = ../2Z, il suffit de choisir e = 1/q , avec y/§z entier premier. Pour obtenir G = Q, il suffit de choisir e = 1/q avec q = pf n ! où n � +oo et pest un entier premier (on peut choisir un tel pillimité: exercice 2.5). 3.2 Si e1 V1 + e1e2V2 est la décomp osition de Goze du vecteur V = (e,TJ), pr endre pour droite ax+by= 0 la droite passant par zéro de vecteur directeur V1 et pour cercle passant par zéro le cercle t angent à V1 en zéro. 3.3 Si Q11(x) = Lai xi et Pn(x) = Lbixi alors TJ- Q (e) = TJ- Pn(e) 11 entraîne, comme ao = bo, a1e + a2e2 +..+ane11 = b1e +b2e2 + .. + bne11• D 'où, après division pare, a1 � b1 et donc a1 = b1. On montre ainsi de proche en proche que ai = bi pour tout i :5 n.
3.4 On a vu qu'il n 'existe pas nécessairement de droite standard passant par zéro qui co n tien ne un point (e, TJ) donné. Par exemple, si TJ = e2, il n 'existe aucun polynôme standard de degré 1 s'annulant en ce point, mais il en existe de degré 2 , par exemple P(x, y) = y - x2• Par contre le point (e,e1fc) n 'est zéro d'aucun polynôme standard (donc de degré standard) .
3.5 Si V = V0, l ' u n ic i t é est claire. Sinon e1 :f= 0, donc on a
�'1 = ( ( e� V{+e�e�v;)!.�l)- e 2V2. Donc, V1 = "(eUel)V{, en prenant la partie standard . Il en résulte que (e�jet) est presque standard. On note a sa par t ie standard. Enfin, comme V{ et V2 forment une base standard de R2, il exis te deux standard b et c tels que l/2 = bV{ + cV2.
3.6 y a trois cas à envis age r : soit ( TJt/ TJ2 ) est infinitésimal , soit (TJtf1J2) est appréciable, soit (TJtfTJ2) est illimité. Dans le premier cas, on p eut choisir V1 = ( 0, 1) et donc V2 = (1, 0) avec e1 = 1J2 et e 2 = TJde1. Donc L(x,y) = (xy,x). Dans le deuxième cas, on peut cho isir V1 = (a,l) et V2= (1,0) avece1= TJ2 ete2 = (TJtfTJ2)-a. Donc L(x,y)= (x(a+y),x). Dans le troisième cas , on peut choisir V1= (1, 0 ) et donc V 2= (0, 1) avec e1 = 7Jl et e2= 7J2/7Jt· Donc L(x,y)= (x,xy). b) Si V = (TJt,7]2) a p p a r t ie nt à la courbe X3 - Y2 = 0, et si l'on écrit V = e1V1 + e1e 2V 2 ave c Vt = ( at, .B t ) et V2 = (a2,.82), on trouve , après
a) Il
166
APPENDICE A. CORRIGÉS DES EXERCICES substitution dans l'équation, c1(a1 + c2a2) 3 = (/31 + t2f32)2, d 'où /31 � 0 donc, comme {31 est standard /31 =O. On p eut donc choisir V1 = (1, 0) et donc V2 = (0, 1) . Par conséquent, c1 = t2.
3 . 7 Par transfert, il suffit de le prouver pour tout
on a:
lz t dt=0 (t. c(nc))
:r
standard. Par définition,
avec Ne� :r < (N + 1) c (et donc :r = OCNc ) = (OCN + 1)c) ) . On en déduit que :
n 3.8 Par définition fest. intégrable si limn-oo Un existe, où Un =fo f(x) dx. Or Un e st une suite convergente si elle est de Cauchy, d 'où la co nclusio n , en appliquant la caractérisation non standard des suites de Cauchy ( exerc ci e 1.14). 3.9 Partr an sf ert , li suffit de l eprouv er pou r f standar d( av ec en p articulie r E et F standard). Soit /{ un comp act st andar d , et soit y E J(J<). Il suffit de vérifier que y est presque st andar d. Soit x E /{, tel que y = f(x ). Par hypot hè se, 0:r exi st e et , fét ant st andar d et co nt i nu e , on a /(0:r) � f(x). Donc 0(/(:r)) existe et app art ient à f(J\) puis qu e OC/(:r)) et /(0:r) so nt st and ar d et équivalents, donc égaux. La fonction f(x) = exp(:r/ë) n' est pas standard si c � 0, c ::fi 0 donc le critère ne s'applique pas. 3 .10 Par définition lim s up n - oo Un= limn-oo Vn où Vn = sup{up 1 p ;::: n}. Pour une suite Un bornée, Vn a une limite et Vn étant st an dar d puisque Un l'est, on a, en vertu du critère non standard de limite, pour tout w � +oo, lim supun = OCv..,). 3 .11 La sous-suite de (un) constituée des termes d'indice pair (respective ment impair) est standard et po ssè de u ne valeur d 'adhérence. 3 . 12 (voir [13]) On � eut suppo ser partr an sf ert que E, G et k sont sta ndard. Soit F une partie finie de E contenant tous les éléments st andar d de E. Par hypothèse (F, Gn(F x F)) possède un k-coloriage f. Par le principe d'extension, il existe une unique fonction standard j définie sur E et qui coïncide ave c f en tout point standard de E. On vérifie par transfert que j est u n k-colo ria ge de (E, G).
: E --+ F) converge uniformément sur tout vers f si et seulement si pou r tout xp res qu e st an dar d dan s E e t tout n illimité on a fn (:r) � f(x). 3 .13 Une suit e st an dar d (/n
compact
3 . 14 Une fonction f : E --+ F e st p resqu e st andard dans l'en semble des fonctions continues de E dans F muni de la métrique de la co nv erg enc e
A .3.
1 67
EXERCICES DU CHAPITRE 3
uniforme s'il existe une fonction standard fo équivalente à f au sens de cette métrique, c'est-à-dire telle que sup.,EE llf(z)- fo(z)ll � 0 (voir le chapitre 6 et plus particulièrement le commentaire du paragraphe 2). Il �mffit de choisir un terme d'indice illimité d 'une suite (ln) de fonctions continues limitées qui converge simplement vers une fonction discontinue. 3.15 Un sous ensemble standard A de E est dense dans E si et seulement pour tout z E E standard, hal (z) nA ,P 0 . Supposons que f admette un prolongement continu Ï. On peut supposer f et f standard (par transfert). Pour y et z éléments équivalents de A, presque standard dansE, on a f(y) = /(y) � /(0y) et f(z) = /(z ) � /(0z) car f est continue et standard. Donc f(y) et f(z) sont presque standard et comme 0y = 0z, f(y) � f(z). Réciproquement, il suffit de définir f aux p oints standard. Si :c E A, on pose /(:r) = f(:r) et si :c fi. A, il existe par densité de A un élément y dans hal ( :r ) nA. Par hypothèse 0f(y) existe et si z est un autre élément de hal (x) nA, 0/(z) = "f(y). On pose donc /(x) = 0/(y). Par construction f est continue. L'unicité découle de la densité de A. 3.16 Une application standard f : E - F est propre si et seulement si l'image de tout point presque standard dansE est presque standard dans F. 3.17 Par transfert on p eut supposer f standard. Soient y E F, y standard et z � y; commeE est compact, f-1(z) et f-1(y) sont presque standard dans E et si l'on avait "(f-1(y)) ,P "(f-1(z)), les images de deux éléments seraient distinctes et donc, par continuité de f, on aurait "y ,P "z. 3.18 a) La projection Pi\ : E - E; est, pour tout i standard, une application standard. Donc p;(X) = :r; est standard pourvu que X et i le soient. b) Si
est illimité, le vecteur X = (x;) défini par x; = 0 si i ::; w et x; = 1 si >west non standard bien que toutes ses composantes d'indice standard soient standard (s'il étaient standard il serait nul, par tranfert). w
i
3.19 On a clairement 0 f/. :F et: 'v''' A 'v''' B [A E :F et B
E :F � A n B E :F]
Donc par tranfert, :F étant standard , :F est un ultrafiltre. Cet ultrafiltre n'est pas trivial car s'il existait nE N tel que pour tout n E A, A E :F, n serait standard et N \ { n} serait un élement standard de :F, ce qui est absurde.
168
APPENDICE A. CORRiGÉS DES EXERCICES
Exercices du chapitre 4
A.4
4.1 Dans la théorie des ensembles ZFC, l'image directe ou réciproque d 'une partie par une application (interne) est un ensemble {interne). Par l'application f : R - R définie par f(z ) = 1/z, l'image réciproque de hai (O) est hal (oo) , donc externe. Au contraire , par l'application constante f : R - R définie par f(z) = 0, l'image réciproque de hal (O) est R, donc interne. Pour que f-1 (hal (0)) soit externe, il suffit que l'image de f contienne hal (0) (voir prop� sition 5.1.2). 4.2 S'il était interne, E qui est la réunion de A et de son complémentaire le serait également, en vertu des axiomes de ZFC. 4.3 Voir la proposition 5.1.1. 4.4 a
) L'ensemble {n 1 Un :5 1} est interne et il contient tous les contient donc également un w illimité.
n
limités. Il
b) Une suite dont tous les termes d'indice limité sont bornés par un standard, contient un terme d'indice illimité qui est borné par ce standard (principe de Cauchy), et qui est donc presque standard. Sa partie standard est une valeur d'adhérence (théorème 3.2.1) . Par contre la suite Un = n n'a aucune valeur d'adhérence et tous ses termes d 'indice limité sont limités. c) Même raisonnement que a) avec l 'ensemble {n 1 Vp :5 d) Appliquer c ) à la suite e
n
up
:51}.
nun.
) Conséquence immédiate de d} (voir le théoreme 5.2.1 {lemme de Robinson)). '\
4.5 Immédiat. 4.6 a
) Par double inclusion : tout élément de la base qui contient z est en parti culier un voisinage de z et réciproquement tout voisinage de z contient un élément de B, donc tout voisinage de z contient un élément standard de B.
b) Pour tout n standard, ]0, 1/n[ est un élément standard de B contenant z. Donc HalB(z) C ]0,1/n[= hal (O)n]O ,+oo[. ·
n
•t(n)
Réciproquement si y � 0, y � 0, alors y E Halrs(z) en vertu de la caractérisation topologique de la relation "�" (lemme 3.4.1).
A.4. EXERCICES c)
DU
CH.4.PITRE 4
1 69
( Voir la note mentionnée de J .P. Reveilles). Supposons pour fixer les idées que (x, y)= (e, O). Alors pour n 'importe quelle droite y= ax, st(a)> 0, on p eut trouver une boule standard tangente à. cette droite et conten an t (e,O). Donc y' fx' < a pour tout a standard .Supposons , à. présent , y f x :::::: 0, yfx > O. Alors le même raisonnement que précédemment implique que, pour tout a standard positif, y' /x' < a , mais aussi y' fx' >O.
d) Si M = (0, 0), Hala(M) = hal (0, 0). Si M = (e, 0) par exemple,
Hala(M) = { (x, y):::::: (0, 0) 1 x> 0}
et siM= (x, y) est tel que yf x :::::: 0, yfx> 0, Hala= {(z, y) :::::: (0, 0) 1 x> 0 et y> 0}. 4.1 a
) Soit y E Hal(x). Pour tout voisinage standard V de J(x), r1 (V) est un voisinage standard de x puisque f est continue. Il en résulte que y E /-1(V) et donc que f(y) EV. Une applicat ion standard f est ouverte si et seulement si f(Hal(x)) :::> Hal(f(x)). Une bijection standard f est un homéomorphisme si et seulement si f(Hal(x))= Hal(f(x)).
b) Un espace topologique standard E est régulier si et seulement si pour toute partie fermée s tandard F de E et tou t point x standard n'apparten ant pas à F, Hai(F) n Hal(x) = 0. Un espace t.opologique standard E est normal si et seulement si, pour tout couple de fermés F1 et F2 standard disjoints, Hal( Ft)nHai(F2) = 0. Les preuves de ces caractérisations utilisent la caractérisation non standard des parties ouvertes (théd rè me 4.2.1). 4.8 a
) Si
:p S- majore une fonction standard /, alors tout nombre w < 0 illimité est un minorant de
b) Immédiat. c
) Pour la fonction j+ par exemple, il suffit de pro u ver que, pour to u t standard e >0, il existe deux fonctions en escalier if; et !fi d'intégrale limitée telles que J( tÏJ -if;) < e. On pose if;= :p + et !fi = tj; + . Ces fonctions S-minorent et S-majorent respectivement j + et comme (tj;+ - :p + ) $ (1/J - :p), on aura J(!fi -if;) < €. 4.9 On montre cette caractérisation par double implication.
170
APPENDICE A. CORRIGÉS DES EXERCICES
::::}
Par transfert, on peut supposer que les deux fonctions coïncident sur un voisinage standard du point qu'on peut supposer ouvert. Donc elles coïn cident en particulier sur le halo.
<=
Voir la caractérisation non standard des parties ouvertes (théorème 4.2. 1 ). 4.10
a
) Pour toute partie finie :Fo standard de :F, l'intersection de ses éléments est encore un élément de :F. Donc on a y&tfini:Fo 3X0 E :F VX E :Fo Xo C X. Par idéalisation, on en déduit donc que :
b)
::::}
Si p (:F) est un sous ensemble interne de E alors il appartient à :F puisqu'il contient, en vertu de a ) , un élément de :F.
<=
Voir [13, p 1 178].
4.11 Voir l'article de T. Sari
([6,
p.
131]).
4.12 Si A =JO , 1-�[, avec� > 0 infinitésimal , alors A C {x E R 1 lxi < 1 } = B(O, 1), et 0A = [0,1] n'est pas contenue dans cette boule. Pour montrer que 0A C B(x , N + 1) il suffit de montrer, par transfert , que tout élément standard de A est contenu dans B(x , N+1). Mais si y est standard, et y E 0A, il existez élément de hal(y) nA. Donc d(y,z) � 0 et d(x,z ) < N. D'où d(x, y)$ d(x,z) + d(z,y) < N +1. 4.13
0{(x,y) 1 x2w +y2w = 1 } = {(x,y) 1 max(lxl,lyl) = 1}. Les ombres des trois ensembles sont successivement le cube de R3 de demi côté 1 et de centre (0,0,0), la "boite de conserve" réunion du cylindre défini par x 2 +y2 = 1 et z E] - 1,+1 [ et des 2 disques x2 + y2 $ 1,z = =f1 et enfin le cône d 'équation z2 = z2 + y2 , z
4.14 D'après la formule de l'intégrale de lliemann ( proposition 3.2.1), on a, pour tout t E [N.j!,(N+1).fi1,
V!
2: N
2 e 2inn
n=O
1
Voir l'article de J .L. Callot
Géodésique& de& &urf4ce6
4
coin&
dans
[6].
A.4.
EXERCICES DU CHAPITRE 4
171
donc l'ombre de E(ê) est la ( demi) spirale de Cornu. Cette ombre n'est pas fermée car elle ne contient pas l'oeil de la spirale (-ti, -ti). Ce fait n'est pas surpren ant car E(ê) n 'est pas interne, on ne peut donc par lui appliquer le théorème de l 'ombre fermée. 4.15
a) L'ombre de !1 est la demi droite x = 0 et y 2: 0 ; celle de h la réunion des deux demi-droites y = 7r/2 et x 2: 0, y = -7r/2 et x � 0 et du segment x = 0 et y E (-1r/2, 1r/2] ; celle de /J la réunion des droites x = k1r, k E Z ; celle de /4 la droite y = O. L'ombre de /5 est vide ; celle de /6 est la réunion des deux demi-droites x = 0 et y 2: 0, y = 0 et x � 0 ; celle de h est la réunion de la droite y = 0 et du segment x = 0 et y E (0, 1] ; celle de /s est la bande yE (-1,+1] ; celle de /9 est la région comprise entre deux paraboles y = x2 ± 1 ; celle de flo la réunion des deux demi-droites y 2: 0 et x = ±1 et du segment y = 0 et xE (-1,+1]. L'ombre de /1 1 est l a réunion des deux demi-droites x = -1 et y � 1, x = 1 et y 2: -1 et des segments x = 0 et y E (-1,+1], x E (0, 1] et y = -1, x E ( - 1, 0], y = 1. L'ombre de !12 est la réunion des deux demi-droites y 2: 0 et x = 1, y� 0 et x = -1 et du segment x = 0 et y E (-1,+1]. b) La fonction x�--+ J;- f1 1(t) dt est un polynôme dont l'ombre est, pour tout xE (-1, +1], la fonction lx!.
c) La fonction /(x) = (sin x)1f(w) a pour ombre la fonction g0indiquée. d) Le graphe de la fonction f(x) = x2"' + sinwx a pour ombre la région in
diquée.
e
) On applique le théorème (classique) de Weierstrass (théorème 6.3.4) à la fonction f du d). 4.16
a
1
) Il s 'agit de montrer que les deux ensembles { z E E 1 hal ( z ) n A :f: 0} et hal (A) ont même standardisé, ou bien encore, mêmes éléments standard. Or, pour un z standard, z E hal (A) si et seulement s'il existe x E A tel que z E hal (x), c 'est-à-dire si et seulement s'il existe x E A tel que x E hal (=) (car E est un espace métrique).
b) Dans cet exemple on a hal (A) = Sbal (A) = {1,2} alors que 0A = {2,3}. c)
Il nécessaire et suffisant que l'on ait, pour tout xE hal (z)
<::>
z
z
standard
E hal (x)
ce qui n'est pas vrai dans un espace topologique quelconque.
172
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
4.17 a
) Soient z0 et y0 deux éléments standard de "V. Il existe z et y dans V tels que "z = zo et "y = Yo· Comme (:z:- y) E V, O(_z- y) E "V. De plus zo- Yo="z- "y= "(z- y) donc zo- Yo E "V.
b) Les vecteurs e1 = (1,0) et e2 = (1,!) forment une base de V= R2 mais leurs ombres "e1 =e1 ="e coïncident, donc ("e1,0e2) ne forment pas une 2 base de R2= R2• c
) Soit ( e1 . . . . ,en) u n e base orthonormée de V. Les vecteurs ("e1 , ... ,e " n) sont standard et de norme équivalente à 1 donc, en fait, égale à 1. De même < "e;, "e; >= 0 < e;,e; >� 6;; donc, le produit scal aire étant standard,< e 0 ; , "e; >= 6;;. Les vecteurs ("e1, , "en ) forment donc une famille orthonormée de "V. Mais, par ailleurs, ces vecteurs engendrent "V puisque, p our tout z standard de "V, on a • • .
d) Si V est un sous espace d'un espace E de dimension infinie et si V est de dimension finie limitée, "V sera un sous espace de même dimension. Si V est de dimension infinie, on peut avoir "V= E. 4.18
a) Soit z u n élément standard de "{xE R 1 Q(z) = 0}. Il existe y� :z: tel que Q(y) =O. Donc on a 0= Q(y) = I:: o ï yi � I::a;zi � I::a;zi = P(z). Donc P(:z:) �O. Mais comme x et P sont stand ard , P(x) =O.
b) P(z)=z2,Q(z)=z2+t. c
) Si :z: est un zéro de Q, on a O'n =-O'n-d:z:+ · +ao/:z:n. Donc si x� ±oo, O'n �0 et donc an =0 ce qui est absude. · ·
4.19 Par définition , D(A,A') � 0 est équivalent à:
'v':z:E A inf{d(:z:, y) 1 yE A}�O et 'v'yEA' inf{d(z,y) 1 xE A'}�O. On peu t supposer E standard. Il suffit de prouver que tout compact limité A de E est presque standard. Comme E est propre, les éléments de A, qui sont tous limités puisque A est limité, sont presque standard. Donc A et son ombre "A sont quasi confondus et A est presque standard au sens de la métrique de Hausdorff sur 'P(E). 4.20 On a, bien évidemment, "AC E . Réciproquement, si x est un élément standard de E, tout voisinage de x rencontre A donc, en particulier, tout voisinage standard . D'où Hal(x) rencontre A, donc x E "A (voir le lemme topologique 4.3.1). Donc
A.5. EXERCICES DU CHAPITRE 5
173
aussi un irrationnel standard qui serait équivalent à un rationnel standard , ce qui est absurde . 4.21 Soit w un entier illimité, qu'on supposera par exemple pair. L'ensemble Un {]n - �, n+k[ 1 n pair} est un voisinage standard de w qui ne contient pas w +1. D'autre part la relation B(y, V) indiquée étant concourante, il existe par idéalisation un nombre y > w+1 cont enu dans tous les voisinages standard de w, et donc en particulier dans le halo topologique de w.
A.S
Exercices du chapitre 5
5 . 1 H est l'intersection, pour tout n standard, des ensembles ] -1 -1/n, 1+
1/n[; G est la réunion, pour tout n standard, des ensembles]-1+1/n, 1-1/n[.
H' est l'intersection, pour tout n standard , des ensembles {(x, y) E R2 1 IYI < 1- 1/n}, G' est la réunion , pour to u t n standard, des ensembles {(x,y) E R2 1 lxyl < n}. K n 'est ni un halo, ni une galaxie.
5.2 a
) Par définition , hal(C)nG={(x,y)EG l3(xt,Yt) Xt� X Yt� Y f(xt,yt)=O}.
Comme f est standard et continue et comme (x, y) et (xt, y1) sont limités , f(x, y) � f (xt, yt ). Donc
hal(C)nGc{(x,y) EG 1 f(x,y) �O}. Réciproquement , si (x, y) EG et J (x, y)� 0, alors /(0x, 0y) � O.
Comme (0x, 0y) et f sont standard, on a donc f(0X, 0y) =O. D'01i (0X, 0Y) E C e t (x, y) E hal (C).
b) No n . Par exemple, si f ( x y)= y- ..,fi, (ë, !) E!- gal (0, 0) mais/(!, é)/é est illimité. Pour que l'égalité soit vérifiée sur G x G, il suffit que f respecte les ! g al ax ies de tout point s t an d ard (voir l'exercice 5.4), ce qui est le cas s' f est dérivable par exemple. ,
-
5.3 Soit Vn le (1/n)-voisinage de A, Vn ={xE E 1 3y E .4 On a
d(x,y) <
1/n}.
5.4 a
) et b) Utiliser les cr i tèr es non standard (chapit re 1).
c) Soit x presque standard et soit xo = 0X. Par transfert, f étant localement lipschitzienne, on peut supposer qu'il existe un voisinage ouvert standard
174
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
V(z0) et un rapport de Lipschitz standard k relatif à V(zo). Soit y E gal {x). On a lz- YI=E:a, aE G. Puisque E:- gal (x) C V(xo),
E:-
If(x ) - f(y)l 5 k l x - YI 5 katE tG.
Réciproquement il suffit de montrer par transfert que, pour tout x stan dard, il existe un réel k et un voisinage de z, V(x), tel que :
Vy E V( x) Vz E V(x) l f( y)- f(z) i5 kiy- z i. Il suffit de choisi r V(x) infinitésimal et k illimité. En effet, pour tout y, z E V(z), il existe dans ce cas E: � 0 tel que IY- zl < ë . D'où lf(y)- f(z)l E tG par hypothèse.
d) Utiliser le critère non standard (chapitre 1). e) Utiliser le critère non standard (chapitre 7).
f) Evident c ar f est alors localement lipschitzienne. 5.5 Simples vérifications.
5.6 La !-galaxie d'un p oint est un exemple de galaxie linéaire (voir aussi [2, p . l 26]) . Supposons G non linéaire . Il suffit de définir la suite (bn ) pour tout n standard : elle s 'étend automatiquement par le principe d'extension généralisé. On pose b0 = a0. Supposons n st an d a r d et bk défini pour tout k 5 n. G ayant les propriétés d'un sous groupes additif, G contient la bn galaxie de zéro et doit donc la conten ir strictement puisque G est non linéaire. Donc il existe 1 > k tel que a1 ft bn-gal (0). On pose bn+l = a1. La réciproque est évidente. On en déduit immédiatement la seconde caractérisation. Si g :j: 0 appartient à E:-microgal(O), g s 'écrit g = =r-e-lfzc avec x E 6, x > 0 et le nombre g' ==r-e-l/(:!zc) vé rifi e g' fg � +oo. 5.7 La galaxie A est contenue d ans le halo Be, complémentaire de B. Du principe de Feh r ele, on déduit l 'existence d 'un interne 1 tel que A C 1 C Be, les inclusions étant strictes. La partition (1, 1e) répond à la question. Raisonnement analogue pour le cas de deux h alos disjoints. 1 5.8 (V oir l 'article Sauts des solutions des équations tx" = f(t, x, x') dans SIAM J. Math. Anal. 17, 3 (1986)). a
) S i f est S-continue, 0/ (tt) :-/: 0/ (t2) entraîne Of1 :j: "12. Donc l 'i ntervalle [t1, t2] est non infinitésimal. Comme f '(t) est illimité sur cet intervalle , il existe w illimité tel que l f '(t)i � w pour tout t E [t1 , t2]. Mais il existe t et t' d ans [t1, t2] tels que lt- t'i = 2/w. Comme t � t', on devrait avoir f(t) � f(t') . Or, lf(t)- f(t')l � wit - t'i � 2.
b) Pour un saut croissant, on dit que tE [t2,b],
x+
est 1 'extrémité du saut si pour tout
f(t) �x + � / '(t) � +oo. La fonction arctg(t/E:) présente un saut croissant dans le halo de t = 0 d 'or i gin e -7r/2 et d'extrémité +1r/2.
A . 5.
EXERCICES
DU
1 75
CHAPITRE 5
c) t est clairement une prégalaxie. Montron s qu'elle est externe. Considérons le cas d'un saut croissant ayant pour origine x_ et pour extrémité x + . Comme f'(t) � +oo dès que x_ < f(t) < x + , il existe par Fehrele un intervalle [r1 , r2 ] C [ , b] sur lequel f'(t) � +oo et tel que f(rt ) � x_ et f(r2) � X + · Sur cet intervalle qui contient e, f est strictement croissante donc e est externe.
a
d) La fonction f(t) présente un saut croissant en t = 0, ay ant pour origine - 1 , pour extrémité +1 et pour épaisseur !-gal ( 0 ) . L a fonction g(t) présente un saut décroissant en t = 0 sans origine, d 'extrémité 0 et d'épaisseur 2 -gal (0) n [0, +oo[. Enfi n h(t) présente un saut décroissant sans origine, d 'extré mi té 0 et d 'épaisseur !-microgal(O)n[O , +oo[.
!
5.9 Voir [2, p. 131] . 5.10 Voir
[2, p . 136) .
5 .11
a)
w
ne peut être limité p u isque , pour tout
n
stan dar d ,
b) On a, pour tout k standard,
/
(�a,.!" - t, a ") ! n
p u isque aw !"' e s t
( a 1:+ 1 + w ( a .�;+ 2 ê ) )
!
"
=
a 1:+ 1 ! + a1c + 2 ! 2 +
<
! a le + ! + w ( a k + � ê ) )
·
·
·
+ aw ! w - lc
(
le p l u s petit terme . es t Fimitée donc son
Comme w!
« +oo , la qu ant ité i n finitésimal.
prod u i t avec !
5.12
a) Le nombre L: ! :o lê" est i n finitési m al pour tout k l i mit é. Donc en vertu du lemme de Robinson (ou du pri n c i pe de Fehrele) , i l existe w0 � +oo � O. tel que L::� o
l an lanl!"
b) Pour chaque p standard, on prou ve l 'existence d 'u n t e r m e Wp comme on l'a fait pour w0 en a). O n prolonge en un e sui te (wp ) p a r extensio n . c)
On applique une nouvelle fois le pri nci pe de Feh re le : l'ensemble des p q u i vérifient ( i ) , (ii} et (iii) est un halo qui contient l a galaxie d e s p li m ités .
d) On doit montrer que ( a - L: !:o a,.!" )/!" ceci est vrai p ar cons truction. e
) A p p li quer le p rincipe de Fehrele.
� 0 p o ur tout
k s t an d ar d . Mais
APPENDICE A. CORRIGÉS
176
DES EXERCICES
5.13 Pour montrer que ce préhalo, noté n , est un halo, il suffit de construire une suite interne Un telle que f- 1 (Un ) soit strictement décroissante et telle que H = (), e•N /- 1 (Un ) · Soit ao E /(A) appréciable et é E /(A) infinitésimal . Par connexité de A et continuité de f, f prend toutes les valeurs comprises entre é et a0 • Soit (an ) une suite standard de premier terme ao strictement décroissante et tendant vers O. Il suffit de prendre Un = [0, an] · 5.14 L a galaxie C7 N est contenue, donc strictement contenue, d ans l e préhalo n., e• x {O , . . . , /(z)} . 5.15
) Notons iA l'ombre intérieure de A. On
a
a :
,O, w [= i [O, w [= [O , +oo[ ,w , +oo[= i [w , + oo [= 0 , 1 /w, w ] = [O, + oo [ i [l / , ] =]0, + [ w w oo
,1 /w , 1 + 1/w] = [0 , 1] i [l /w, 1 + 1 / ] =]0, 1[ w
b) On a : z � iA (ou hal ( z ) non contenu dans A) si et seulement si hal ( z) rencontre le complémentaire de A , donc zE "(Ac ) . c
) Voir l a caractrérisation non standard des parties ouvertes (théorème 4 . 2. 1 ) .
d) Soit n u n préhalo e t soit z u n point standard adhérent à on . Comme on est standard, on a : 3y E on , y :::: z. Mais y E on implique hal (y) nn ::f 0 . Or hal (y) = hal ( z) . D 'où z E on. Comme le complémentaire d 'une prégalaxie est un préhalo, la seconde assertion découle de b) . 5.16
a) Prendre un chemin tel que y =
z.
b ) Soit c : [0, 1] - R 2 u n chemin interne tel que c(O) E Q 4 e t c(1 ) E Q 2 et soit 'Y = c([O, 1]). Si 'Y nQ3 = 0 , alors 'Y nQ4 = 'Y n {(z, y) 1 °Z $ 0} est un halo. De même si 'Y n Ql = 0 , alors 'Y nQ4 = 'Y n {(z, y) 1 °y > 0} est une galaxie. Mais 'Y nQ4 ne peut être à la fois h alo et galaxie. 5.17 •
Supposons 0,. E Q : il existe alors deux entiers standard p et q et un infinitésimal é ::f 0 tels que r = pfq +t. Supposons par exemple E > O. Alors , pour tout x E [0, 1 [, il existe w E N, divisible par q tel que wt :::: z (car qt :::: 0) . Donc w r :::: x (mod 1).
1 77
A . 5. EXERCICES DU CHAPITRE 5 •
Supposons 0r rf. Q : il existe alors un irrationnel standard s tel que r = s + ë, avec ë � O . Comme, pour tout n standard nr � ns , il existe , par le principe de Fehrele, w � +oo tel que nr � ns p our tout n :$ w . Or l 'ensemble 5{ ns ( mod 1) 1 n :$ w} est égal à T 1 . En effet p our tout x E [0, 1 [, on a : y•të > 0 3•t n E N lns - x l < ë En particulier
:
y•tê > 0 3n :$ w l (ns - x )
(mod 1) 1 <ë .
Du principe d 'extension on déduit alors :
3n :$ w V'të > 0 l(ns - x )
(mod
1 ) 1 <ê
d 'où l 'existence d 'u n n :$ w tel que ns � x. 5.18 Notons PA l'ensemble des points presque standard de A. C'est par défini t ion la réunion des halos des p oints standard de A . Comme les p oints presque standard de R n sont précisément les points limités , on a
P ( Rn )
=
U
m e .. N
{x 1 l l x l l < m} .
C'est donc une prégala.xie, qui est en fait une gala.xie puisque la réunion est strictement croissant e . •
PQ n 'est pas un h a lo lim xn = V'ï.. On a :
:
considérons une suite standard ( x n )
C
Q t e lle que
y•tn Xn E "Q ,
donc et aussi
:
donc Vn � +oo Zn rf. P Q
Donc P Q n'est pas un halo c ar s i P Q é t ait un halo, l'ensemble
serait un préhalo et donc il contiendrait strictement, en vertu du principe de Fehrele (ou de Cauchy) , la galaxie u N . •
PQ
n 'est pas u n e galaxie
:
que pour tou t n stan d ard
considérons une suite (non standard) r n telle rn � V'ifn . On peu t construire un tel rn
178
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
pour tout n standard par densité des irrationnels et prolonger la suite par extension à tou t n. En vertu du principe d e Fehrele , on a : 3w � +oo
\:ln $ w
rn
� .../2fn.
On a donc :
et donc
\:ln � +oo n $ w
rn
E PQ
le complémentaire d e P Q n e peut être un halo car l a galaxie
devrait alors en être u n également , c e qui est absurde en vertu du principe de Fehrele.
L'ensemble des points presque standard de l 'intervalle [ê , 1-ê] pour ê est le halo {x 1 0 < 0X < 1 }.
�
0
5.19 O n désigne par V1 , V:h . . , Vw les composantes connexes de V et p ar l/ 1 , l/2 , . , li.., le u rs ombres intérieures. Soit I = {i 1 1 $ i $ w et J-L(i) = 0}. On a : + = J-L (V = .
. .
) L Jl(V;) L J-l(V;) L I-'(V;) i�l
iE/
i�J
Comme pour tout i fi. I, J-L(ll; ) J-l( V; ) , "E, J-L(ll; ) ""' "E, p( V; ) d 'après l a propriété 4 du chapitre 1 . Mais, ces deux sommes étant limitées , elles sont équivalentes . ....,
A.6
Exercices du chapitre 6
6.1 La fonction ft est de classe 8° sur R\ sa standardisée est définie sur et est identiquement nulle, l' mbre de son graphe est la réunion des deux d roi t es x = 0 et y = O. La fonction h est de classe 8° sur W , sa standardisée a pour ombre la réunion du point (0, 0) et des deux demi-droites x < 0, y = - 11' /2 e t x > 0, y = 1r/2, alors que l'ombre de son graphe est la réunion du segment x = 0, y E [- 11'/2, 11'/2) et des deux demi-droites précédentes. La fonction h est de classe 8° su r ] - 1 , + 1 [, le graphe de sa standardisée est la réunion des p oints (1, 1) et ( - 1 , - 1 ) et du segment x E [- 1 , +1] , y = 0 ; l 'ombre de son graphe est la réunion de ce même segment et des deux demi droites x = 1 , y � 0 et x = - 1 , y $ O. La fonction f4 est de classe 8° sur R . L e graphe d e 5!4 est , comme celui d e 0/4 , la droite y = O . La fonction fs a les mêmes propriétés que ft, à ceci près que s a standardisée est définie sur tout R. La fon c t i on /6 a les mêmes propriétés que f2 .
R•
6 .2 L a fonction f(x) = s i n (x/ê ) par exemple, o u bien l a fonction périodique de période E � 0 qui est égale à 1 sur [0, ë/2[ et à -1 sur [ë/2, ë[ sont des exemples de fonctions limitées et nulle part de classe 8° .
179
A . 6. EXERCICES D U CHAPITRE 6 6.3 a
) Comme f est standard et limitée su r R , elle e st bornée inférieurement et supérieurement par des standard , donc la différence sup - inf existe bien et elle est presque standard. O n montre facilement par transfert que , si f et x sont standard , on a : O ( f, x ) =
J� (s u p { f(t )
1 1t - x l $ t:} - in f{ /(t ) l l t - x l $ t:} )
Ce nombre est bien , alors, indép endant de
b ) La fo n ct ion f ( x) pas défi n ie car
=
t: .
arctg ( x / a ) , a ::: 0, est li mi t ée sur R et 0(!, 0) n 'est
0 (sup { f(t) 1 lt - x l $ t: } ) = 0 ( a r c tg ( ! /a )) vaut par exemple ar c tg 1 si ë = a et arctg 2 si
ê =
2a.
6.4 La fo n ct i o n f(x) = e:x est de classe S0 sur R et elle a pour ombre 0(x) ::: O . Mais / ( 1 /t:) = 1 n 'est pas i n fi n i t és imale . De même la fonction f(x) = 1 / ( x + ê) est de classe SO s u r R* et elle a pour ombre la fo n c tion 0/ (x) = 1/x. Mais f(e) = ( 1/2e) n'est pas é q u i vale n t à ( 1/ê). 6 . 5 La fonction f ( x ) = ê ( x + sin x ) , p o u r ê ::: 0, ê > 0 est q u as ic r o i ss a n t e et non c r o iss a n t e . Si f est de classe S0 et quasicroissante alors si x et y s o n t deux stan d ard tels que x $ y, on a f(x) ::: (0/ ) ( x ) et f(y) ::: (0/) ( y) . Donc (0/)(x) es t inférieur ou équivalent à (0/) (y) . M ais ces deux nombres étant standar d , on a bien (0/ ) ( x ) $ ( 0/)( y ) . Réciproquement , s i x et y so n t deux é l é me nts de [ a , b] , ils sont presque standard et l 'on a
6.6 a
) Ceci d écoule d u fait que deux éléments de R2 sont équivalents ( respective me n t presque standard) si et se u le me nt si l e urs composantes sont é q ui va lentes ( respectiveme nt presq u e standard ) .
b) On a :
1.9( Y) I $ lb - a j sup { l/ ( x , y ) l 1 x E [a , b] }
donc g est p r e s q u e standard . La S- co nt i n u i t é de g découle du co rol la i re
4.1.2.
6. 7 Soient x0 et x 1 deux p o i n t s limités tels que f(xo) soit limité. L 'e nsemb l e I in d i q u é contient, en vertu du principe de Cauchy u n e:0 a p p r éciabl e. Ceci
perme t de ch oi s i r un é lé me n t Yo de [xo , xl ] tel que d( xo , y) = ! o et f (yo ) est limité. On peut donc ap p l ique r le raisonnement au segment [y0 , x l ] . En un
180
APPENDICE A. CORRJGÉS DES EXERCICES
nombre fini d 'étapes, on montre ainsi que f(x 1 ) est limité . Si F n 'est pas propre, f peut être limitée sans être presque standard. 6.8 Si f est de classe S0 en x = 0, alors pour tout � E E infinitésimal, /(�) � f(O) = O. Donc, pour tout x presque standard dans E ,
car
x -
0.:r est infinitésimal. Pour tout
.:r
� 0 , x f; 0 , f(x) = l l.x l! f ( x fll x l l ) � O .
6.9 Non , si f est la restriction à [a , b) de la fonction caractéristique de Q et � infinitésimal, la fonction ê/ est de classe S0 mais pas intégrable au sens de lliemann. Comme f est presque standard en tout point de [a, b) , l'intégrale est limitée et comme f(x) � 0/(x) sur tout l 'intervalle car celui-ci est constitué de p oints presque standar d , J f � J ".f, d 'où l'égalité cherchée p u i sq ue les deux termes sont équ ivalents et standard . 6.10 Pour tout >.. , p , x, y standard , o n a :
Par transfert, c 'est encore vrai pour tout >. , J.l , x et y. La fonction f(x) = ! X est inversible e t 0/ ne l est fon ction nulle . '
p as
pu isque c'est l a
6.11
a) Soit f (x) = x + !y( x) où � � 0 et
y(x) =
{�
si x 5 0 si x > 0
et soit A = [- 1 , + 1] . Bien que A soit connexe et compacte, f(A) n 'est ni connexe , ni compact : en effet f (A) = [� 1 , O]U]ê, 1 + ê] .
b ) Désignons par B l'ombre de f(A). Supposons p ar l'absurde q u e B est non connexe . Alors il existe une partition de B en deux fermés standard 81 et B 2 qui sont compacts car f est presque standard. Soient A1 et A 2 les préimages par f de hal ( BI ) et hal (B2 ) respectivement. Elles sont disjointes car (x E A1 nA 2 => 0/(x) E 131 nB 2 ) . Elles sont internes en vertu du principe de Fehrele car ce sont des préhalos complémentaires 1 'un de l 'autre dans A . Elles sont ouvertes et non vides car f est S-continue et B1 et B2 sont standard et non vides . D 'où la contradiction p u isque A = A 1 U A 2 et que A est connexe.
c) Question ouverte . 6.12 Non , p ar exemple , pour
/(x) =
{�
si x 5 0 si x > O '
A . 6.
EXERCICES
DU
181
CHAPITRE 6
on a / ( 1e , 1]) = {O , e} et
0
/ ( [e , 1]) = { 0 } .
6.13 Voir l 'article de R. F. Taylor, On sorne properties of bounded internai function Applications of Model Theory to Algebra, Analysis, and Probability (W. A. J . Luxemburg éditeur ) (1969). 6.14
a)
par exemple (xn,Yn ) = ( ne , n ) . Par contre c'est vrai dès que f est de classe S0 sur tout intervalle où elle reste presque standard, en vertu du théorème de l 'ombre locale.
N on
,
b) L 'ombre de l est la fonction f(x) = 1/(1 - x ) , solution de l'équation dif férentielle yi = y 2 • Son domaine ma.ximal d 'existence est ] - oo, 1 [. 6.15 Soit
cp une fonction test. Evaluons l 'intégrale
r sin wx (x) dx r.p . iR· n
Posons wx = X. L 'intégrale devient
( lj1r)
f -sin X (X/w)dX. iR x r.p
Pour tout X l imité , on a cp(X/w)
�
cp(O). D 'autre part la fonct io n
!(sin Xcp(X/w))/X I est majorée sur R par une fonction standard et intégrable j ( M sin X)/ X l , où A/ est un standard tel que j
1R sin1rxwx r.p(x) dx --
6.16 Pour k
= 1 , f(x)
=
�
(r.p(O)j1r)
1 sin X dX v
R "'"
--
�
cp(O).
1/e si x E [O , e [ et f(x) = 0 si x ;::: e. Donc
k f(x)
pour x = eX , d 'où 6.1 = 6. Pour k = 2, f(x) si x E [ê, 2.: [ et /(x) = 0 si x ;::: 2.: . Donc
k f(x )cp(x) dx
=
=
1/e si x E [0 , .:[, f(x)
- 12e
r r.p ( x) dx r.p(x) ! io ! - r r.p(x + e) - cp( x) dx � r.p ( ) O e io e
-
D 'où 6.1 = 6' . On raisonne de même pour le > 2. 6.1 7 Voir l 'article de Li Bang-He indiqué en note.
'
.
=
- 1 /e
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
182
A. 7
Exercices du chapitre 7
7.1 Les fonctions f(:r) = ( 1/� ):r ou f(x) = s in (:r / � ) sont de classe C1 et ne sont pas de classe 81 . La fonction f(x ) =
{�
si :r < 0 si x � 0
est développable en �-ombres et n 'est pas de classe 8 1 •
7.2 La fonction f(:r) = l x i est dérivable au p oint :r = e 2 mais le rapport (f(e 2 ) - f(y)) f (e 2 - y) n 'est pas équivalent à f'(e2 ) = 1 si y = -e. Dans le cas où f est dérivable sur tout le halo de x , l 'équivalence est satisfaite pourvu que :r soit presque " S tandard et f strictement dérivable en °:r . 7.3 On peut supposer f standard. Dans ce cas la stricte dérivabilité est équivalente au fait d 'être de classe 8 1 . Donc f' est de classe 8 ° e t donc, puisqu 'elle est standard, continue. 7.4 Non, voir par e xempl e f(x) = ! sin (:r / e-) qui n 'est pas d e classe 8 1 m ai s
dont l 'ombre est la fonction nulle . La fon c t i o n f(x ) = lez l n 'est en x = 0 si e -:f. 0, m ais si e :::= 0, elle est de classe 81 sur R.
pas
dérivable
7.5 U tiliser que l a dérivée de l'ombre ( d e la différence) est l 'ombre de la dérivée.
7.6 Appliquer le t héorè me 7 .1.1. 7. 7 Oui, elle peut être un macroscope : considérer par e xe m p l e , l ' ap p l i c at i on f(x) = a + ex, a > O. Un tel difféomorphisme ne peut être un microscope en
raison du théorème de l 'ombre dérivable et du fai t qu'une application linéaire standard a une norme limitée.
7.8
a) Sous une e-loupe x = eX , y = eY, ft a pour ombre Y = l X I , h et h ne sont pas de classe S0 • b) Soit Gi (X) Y = O. c)
=
gi (eX)/t
;
Gt a p our ombre X 1-+ lX I et G 2 a p our ombre
Y (X) = f( t X ) fe $ ! 2 X 2 fe = eX 2 :::= 0 pour tout X li mi t é , car tX dans tout voisinage standard de O .
:::=
0 est
7.9
b) L a fonction f : R
--+ R est de class e 8 2 a u p o i n t a E R si e t seulement. si elle est presque s t an d ar d en ce p oi n t et s i l existe un réel stan dard b tel que, pour tout h :::= 0 et tout k :::= 0, h et k non nuls , on a : '
.t:.h ,k ( f) (x )
hk
=
f ( x + h + k) - f ( x + h ) - f( x + k ) + (!( x ) ,.., b
hk
- .
A. 7.
1 83
EXERCICES D U CHAPITRE 7
c) La fonction f(x ) = g2 sin xfg est de classe S1 mais elle n'est pas de classe 8 2 • Sa dérivée première crépite.
d) On a, p ar exemple : si f est une fonction de classe S2 , alors son ombre g = 0/ est de classe C2 et l'on a, pour tout h et k infinitésimaux non nuls, f(x + h + k) - f(x + h ) - f(x + k) + f ( x) ,... " - G (x ) . hk e
) On dit qu 'une fonction f
: R - R est de classe S" au p oint a E R si et seulement si elle est presque standard au point a E R et s 'il existe un standard b t � l que Aht . ... ,h,. (/)( a ) ,... b
-
h t . . . hn
pour tous h 1 , , h n infinitésimaux non nuls. O n dit qu 'une fonction f : R - R est de classe 800 a u point a E R si et seulement si elle est de classe S" en ce point, pour tout n standard. •
•
.
7.10 Si f est de classe S 1 , /� est de classe SO donc en particulier presque standard et le rapport (/(z , x) -/(z, y))f(x - y) est également presque standard. Pour montrer que j est de classe 8° , on considère un p oint (x , y , z ) presque standard et un point équivalent (x' , y' , z') . On vérifie facilement que si x ::fi y et x' ::fi y' d 'une par t ou si x = y et x' = y' d 'autre part, Ï(x' , y' , z') � Ï( x , y, z ) du fait que f est de classe S 1 . Enfin si x = y et x' ::fi y' , on a encore l 'équivalence par définition de f� . Pour la fonction f ( z , x) = x/ê avec ê � 0 , on a j = 1 /ê donc j n 'est pas presque standard . De même si f( z , x ) = ê sin ( x /é) , j est égale , en restriction à la droite x = y, à la dérivée 1; qui n 'est pas de classe
so .
7 . 1 1 Comme f'(a) est inversible , 1 1/' (a) l l ::fi 0 donc appréciable puisque f'(a) est standard. 7.12 Voir le corollaire 4 . 1 . 2 et l'exercice
6.6.
7 . 1 3 L a fonction F(x, y, z) = f(x, y) - éZ est d e classe 5 1 car chaque ap plication x �--+ F( x , y, z) , y �--+ F(x , y, z) et z �--+ F(x, y, z) est de classe 8 1 et ( °F ) � = (01)� ::fi O. On peut appliquer à F la version non standard du théorème des fonctions implici tes ( théorème 7.4.7). Pour f(x , y) = éy + x par exemple, on a 1; � 0 et pourtant la fonction implicite y = ( z - x)/ê n 'est pas de classe
so .
7. 14 On suppose /, k , et r standard. Si y = f ( x) est asymptotique en x � +oo à x = kxr , on a pour tout x � +oo, f (x) / x r � k . En particulier pour tout X limité et tout é � 0, en p osant x = X/é , on a ér f(X/ë)/Xr � k, soit, puisque X est limité , êr f( X/ë ) � kXr . Donc la courbe Y = ér / ( X/ ë ) , image sous le macroscope de y = f(x ) , a bien p our ombre Y = kX r . Réciproquement, si x � +oo, il existe ê � 0 positif et X limité positif tels que x = X/é . 7.15 a = 1 , b
=
2 par exemple.
1 84
APPENDICE
A.8
A.
CORRIGÉS DES EXERCICES
Exercices du chapit re 8
8 . 1 Non, car une équ ation différentielle p ossède une infinité de solutions . Une solution d'une é quation stan dard issue d 'une condi tion initiale (to , x o ) standard est s t andard . Plus généralement une solution d 'une équation différ entielle standard est stan d ard dès qu'elle prend une valeur standard en un point s t andard . 8.2
a) Si f est limit ée, elle est bornée ( par un réel il l im i t é) , donc l'é q uation est complète.
b) Non, comme le montre l'exemple classique de l 'éq uat i on x' = x2 do n t les solut ions sont .x(t ) = x ( 0 ) / ( 1 - :r(O)t ) . c
) La fon ction f (t , x) = ëx2 es t limitée sur la partie E = B(O, 1 /..fi) qui
contient tous les l imi tés , m ais l'équation x' = u2 n 'est pas complète ( so l u tions :r (t ) - :r(0)/( 1 - ëx(O) t )). Supposons que f(t , x) est l i m itée sur E ; so it 1{) : (t o , a[- Rn une solution maximale. Il existe t 1 E [ t o , a[ tel que l l (t 1 , l{) ( t 1 ) ) 1 1 � + oo , sinon on au ra i t pu prolonger 1{) au - d el à de a . Donc { 8 1 'Vt E [t o , 8] l l (t , l{) ( t ) l l �+ oo } est un ensemble externe contenu dans
{ 8 1 'Vt E [t o , 8] (t , l{) (t )) E E} Donc l 'incl usion est stricte par le principe de Cauchy et il existe t z E [to , tt] tel que (t 'J. , I{)(t z ) ) E E et l l ( t 2 , 1{) (t 2 )) l1 � + oo. Or, comme f est limitée sur E et co m me :
'2 [ f(t , l{)(t)) dt , l{)(t2 ) = l{)(t0) + },� l{)(t2) doit être li m ité , et don c t2 ill imité . D 'où
a �
+ oo .
8 . 3 Voir la preuve du théorème analogu e pour les fonctions Riemann inté grables, théorème 1.2.5. 8.4 Supposons la solu t ion donnée sur 1 'interval l e
tiale) . La formule
x(t) = x(to) +
[t0 - ê , t0 [
ito+� f(t , x(t - ë}) dt to
( co n dition ini
permet de la définir sur 1 'intervalle [to , to + ë[ et ains i de proche en p roche. Soit x(t) une solution de l'équation avec retard ë, définie pour t E /. On a
x(t) = x(to ) + [' f( r, x( r - ë )) dr,
lto
A.B. EXERCICES
DU
CHAPITRE 8
1 85
et z (t 0 ) p res q ue standard . La fon c t ion z( t ) es t continue donc à petits pas sur I et on peut lui appliquer le lemme de l 'ombre locale. C'est donc une fonction de classe 8° s u r un intervalle [to , t l] n on infinitésimal. Soit zo son ombre. On a pour tout t standard,
z 0 ( t ) � z (t) = [ ' f ( r, z( r - ê ) ) dr �
�
o
{' f ( r , z ( r ) dr � }�
car f est S-continue. Mais l'éq uivalence
zo (t) �
1'to f(
r,
1'to f( r, z0 ( r) ) dr
z 0 ( r)) dr
est , en fait, une égalité p u isqu e ses deux termes sont standard .
8.5
a) On a Z n = Zn- 1 -t'- kzn - t f(n - 1) = Zn- t ( l + k) /(n - 1 ) d 'où Zn = z o
(k + 1) . . . ( k + n + 1 ) (n - 1 ) !
b) De la formule, on dédu i t q ue Zn ...... nk t k jf(k + 1 ) . c
) On ap p li q u e les résul tats de l 'exercice 6 . 1 6 . 8.6
a) On peut écrire les t raj e ct o i r es c ou rtes co m me
U
{tp( t, x ) 1
t
< n}.
n e oN C e sont donc des prégalaxies. Elles sont i n t er nes par e xemp le lorsque l a trajectoire est pé r i od i que , de période limitée . Au contraire l a trajectoire courte d 'une t r aj e c toire qu i tend (sans l'at teindre) vers un poin t station n aire , est externe car la réunion précédente est strictement croissante.
b ) Les bouts de trajectoi res peuvent s ' écr i re
n
{cp ( t , x ) 1 t > n } .
ne oN I l sont internes dans le c as d 'une trajectoire pé r iodi q ue par exemple et externe par exemple pour les trajectoires de l ' éq u a t ion x ' = O.
c) De la définition , on déduit q u 'un point standard y es t élément de "'+ ( z) si et seulement s 'il existe t � +oo tel que cp(t , x ) ::::: y donc, si et seulement si hal { y) n B+ ( x ) :f; 0 . Pour montrer q ue w+ est fermé il suffi t d ' appli qu er les résu ltats de J 'exercice 5 . 1 5 d) .
1 86
APPENDICE A. CORRIGÉS DES EXERCICES
d) De la définition, on déduit qu 'un point standard
z est élément de O + ( x ) si et seulement s'il existe y, y � x et t, t � + oo , tels que cp(t , y) � z donc si et seulement si hal (z) n B+ (Y) "# 0 pour un y � x. Pour montrer que O+ (x) est fermé, il suffit donc que Uy::: r B+ (Y) soit un préhalo ( car 0+ est l 'ombre de ce préhalo) . Or l 'ensemble Uy ::: r B+ (Y) s'écrit aussi
n
{ B+ (Y) 1 I Y - x l < 1/n }
nE�
c 'est donc bien un préhalo. 8.7 a
) L a solution générale :r (t , �) = C1 e'1 + C2e1 a pour ombre la fon ction x0(t ) = C1 + C2 e 1 qui vérifie bien l 'équation réduite . Si l 'on désigne par X le vecteur X = ( x , x ' ) , l 'équation s 'écrit X ' = AX et l 'équation réd uite X' = DAX où A et DA sont les matrices : .4 =
.( 0
1 l' \ -� é + 1
)
Du lemme de l 'ombre courte, on déduit que toute sol ution li mitée de l 'équation X ' = AX a pour ombre, sur son intervalle de définition qui est ici R tout entier, une solution de l 'équation X ' = DAX . b ) La solution générale x(t , � ) = Cet/c n 'a pas pour ombre x = 0 , excepté les solutions pour lesquelles ce- t/c reste infi nitésimal pour tout t limité (par exemple si C = 0) . Ceci n 'est pas en. contradiction avec le lemme de l'ombre cour te car l 'équation x' = -:r/é n 'est pas infiniment proche de l 'équation x' = O. 8.8 a
) Comme l'ensemble h(C) n 6 coïncide e n fait avec l 'ensemble
{(x, y) E 6 1 f(x, y) � 0 } (exercice 5 .2), on a f(x(t) ; y(t) ) � 0, sur toute p ortion de trajectoire rapide ; donc y' (t ) = f(x( t ) , y(t))j� est illimité . b ) Le champ E"V a les mêmes trajectoires aux points limités du plan que le champ V, seule la vitesse de parcours sur ces traj ectoires a changé. Il est équivalent au champ de composantes (0, f(x , y)). On applique le lemme de l 'ombre courte.
A . B.
EXERCICES DU CHAPITRE 8
187
8.9 Pour tout t � 0 fixé, la fonction F(t , z) = f(t , z , t) est de classe S 0 • Il suffit donc d 'appliquer le théorème d 'existence n on standard. En vertu du lemme de l'ombre courte, !po est solution de l 'équ at ion :c' = f(t , :c , 0 ) . La solution IP ( t , t) est une fonction de classe C1 (dépendance différentiable d 'un p aramètre) donc IP (t , t) = IPo (t) + ttp(t , t) , avec tp( t , t) � IP� (t , O) en vertu du théorème de factorisation (t héo rè me 7.4.2). L 't- omb r e d 'ordre 1, 0tp(t , t) est solution de l 'équation standard y' ::: J; ( t , !po (t) , O)y. a
8.10 On applique le lemme de l 'ombre courte : la solution péri od ique !p(t) pour ombre une solution IPo (t) de l 'équation z' = fo (t , z) telle que �Po (t + 0 T) � IP (t + T) = IP (t) � IPo (t)
d'où, tpo étant standard, l ' ég ali té pour tout t standard et donc pour t . La réciproque est fausse : considérer l'exemple de l'exercice 8.1 1. 8.11 a
) Le champ V est équivalent .en tout point où ( z , y) est limité au champ z' = y, y' = -z dont les trajectoires z(t) = r cos t et y(t) = r s i n t sont des cercles de centre (0, 0) et de r ayo n r. Il suffit d 'appliquer le lemme de l 'ombre courte.
b) En coordonnées p olaires, le champ s'écrit r' = J.&r sin2 0 ( 1 - r2 cos 2 0) O'
=
- 1 + J.l cos O sin 0 (1 - r2 cos2 0 ) .
Du l e mme de l 'ombre courte, o n d é du i t que r(t) :::: r(O) pour tout t limité . Mais lorsque t est illimité, on peut avoir r(t ) -:/:. r(O) . De fait , si r(O) = 1 par exemple, on déduira de f) que r(t ) atteint , q u an d t d e v ient illimité des valeurs équivalentes à 2. c)
Sous l a J.&-lou pe R = ( r - r0 )/ J.l, les t r aj e c t oi res du champ V vérifient une éq u ation du type dR/dO = F(O) avec
F(O)
�
ro sin 2 0 ( 1 - r5 cos2 0 ) .
D'où , pour 0 limité, R(O) :::: R(O) +
1' ro sin2 r ( l - r5 cos2 r) dr
en vertu du lemme de l'ombre co u r te . Pour que la t r aj e c t oi r e (B, R(B ) ) , dont l'ombre est u n cercle de centre 0 et de rayon ro , soit fermée i l est nécessaire que R(27r) = R ( O ) . d) On vé r ifie
que 'K { 2 ro sin2 B (1 - r� cos 2 B) dB = r lr( 1 - r5 /4) . 0 Jo
APPENDICE A. CORRIGÉS DES EXERCICES
1 88
e) On déduit de c) et d) que si r0 :> 2 (resp. r0 <: 2), on a R(211') <: R(O) (resp. R(21r) > R( O) ) .
f ) O n raisonne e n utilisant l 'application de premier re t o u r d e Poinca ré sur un segment de droite 0 = cons t a nt e , R E [2 - a, 2 + a] avec a :> O . A tout point P d 'un tel segment, on peut associer un point P' du même segment qui est la première intersection de la trajectoire issue de P avec ce segment, quand on parcourt cette trajectoire dans le sens des t c r oi ss an ts . Cette application P - P' est bien définie et continue (théorème de dépendance continue par rapport à la condition i n i t i ale ) . Elle admet donc un point fixe P0 = (00 , Ra) qui est nécessairement tel que Ra � 2 . 8.12
a) Le champ V associé est x ' = v , v' = -(v + v3)/é. Les trajectoires ont pour ombres des demi-droites verticales dans la partie du p l an (x , v ) où v est appréciable puis q ue v ' fx' = - ( 1 + v2)/t es t illimité. Elles sont donc parcourues dans le sens des l v i décroissants, dirigée vers l ' axe v = O. b) Soit (x(t) , v(t)) une trajectoire de V telle que x (O) = 0 et v(O) = va , v0 <: +oo. On a x (t ) � 0, tant que v(t) reste appréci able et lorsque l a trajectoire pénètre dans le halo de l'axe v = 0, on a également x(t) presque constant p o u r tout t l i mi té puisqu 'alors x' ( t ) = v(t ) � 0 e t q ue, par le théorème des accroissements finis, lx(t) - x (t') l $ lt - t'l su p { v(O) 1 0 E [t , t '] } � O.
En particulier x ( 1 ) � x (O) = 0, donc x ( 1 )4 1 . c ) L'image d u champ par le changement de variable V = efv es t l e champ x' = efV et V' = efV + Vfe qui est proportionnel au champ x' = 1 , V' = 1 + V 2 fe2 pour V :f. O . Donc, lorsque V :f. 0 e t V E e - h al (0) , on a dVfdx � 1 car Vfe � O. d) Supposons par l'absurde q u'il existe x 1 = x(t 1 ) '/:. x(O) , pour leque l
V ( [O , t 1 ] ) C t-hal (0) .
Par le théorème des accroissements finis, on a donc : V(t l ) - V( O) = (x ( t l ) - x (to ) ) ( d Vfdx ) ( O ) ,
avec 0 E [0, t l ] ; or (dFfdx) ( O) � 1 d'où V(t l ) '/:. V(O) , ce q ui contredit l'hypothèse sur V ( [O, t 1 ] ) . 8.13 (Voir [15] ) a
) Posons x �: = ( 2k + ( 1/2) ) 11)w et YI: = (2k + (3/2) ) 11'/w . On a x �: � YI: et, pour lx�: l «: 1, x�: + sin wx, = x, + 1 » 0 et YI: + sin w y, = Yk 1 «: O . La fonction x + sin wx s 'annule donc une fois au moins sur chaque intervalle [x �: , YJ: ] . -
A.B. EXERCICES DU CHAPITRE 8
189
� 1 et Âx � 0, l a fonction x' = x + sin wx reste appréciable de signe constant tant que x E [xo , xo + Â.r] . Par le théorème des accroissements fi n is, il existe donc Ât (d u signe dè x0 ) tel que x(Ât) = x(O) + Âx. Comme x est monotone, elle est inversible sur (O, Ât) , et dtfdx = 1 / ( x + si n w x) , d 'où, avec x = xo + (ufw),
b ) Notons q ue, comme lxo l
lzo +.O.z Ât = zo
12"'
dx = x + s in w x 0
du w (xo + (ufw ) + sin(wxo + u))
� 0 sur (0, 211") , zo1s�nu 2 "' du 1 - ( 1 + 6)
Comme wxo est une période du sinus , et 6(u) = on a :
2r 1 wÂt -
0
du ( x o + sin u ) ( 1 + 6 ( u ) ) -
0
x o + s i n u)
avec 6 � O . c
) Pour toute solution x(t) d e condition initiale xo , lxo l peut définir une suite ( tn , .:i:n ) telle que X n + l - Xn
Âtn
�
�
1 , o n a vu q u 'on
1 cp ( n) "
La solution vérifie les hypothèses du lemme de l 'ombre locale et p ossè de donc une ombre au voisinage du po i n t (0, .ro ) . On vé r i fi e sans peine q u e cette ombre est solution de l'équation différentielle ind iquée (voir le théorème de s t r o bos c o p i e qui fait l 'objet de l'exercice 8 . 1 4 ) .
d ) Comme les solutions d e (8.4) ont u ne ombre, elles sont d e classe 5° . Sauf pour la s o lu t i o n x ( t ) = 0, la dé r i v é x' (t) n 'est pas S- c on t i n u e et donc x (t) n 'es t p as de c las se 51 . 8.14 On t r o u ve r a une étude détaillée de cet exemple par J . L . Callot et T . Sari d ans Stroboscopie infinitésimale et moyen n isation da ns les sys t è m es d 'équ a t i o n s différe ntielles à s o lu tion s rap ide m e n t oscilla n te s O u ti ls et Modè les Mathématiques pour l'Automatique et le Traitement du Signal To me 3. Edit i ons du C N RS ( 1 983) 345-353. Pour le théorème de stroboscopie voir é gale me n t (6] . L 'équation s trobos c op é e est la suivante : x' = ..)(x2ft 2 ) - 1 - xf t . 8 .15 a
) dzfdt = ( x - cp(t) ) (/(t , x ) - f (t , cp(t))) où x = x ( t , .: ) est la fon c ti o n i m p li c i t e d éfi n i e p ar l a r elat i on z = [x - cp( t)] I�J .
b) C omme f est standard et de classe C1 , on a, en vertu du théorème de factorisation ( t h éor ème 7 . 4. 2 ) , f( t , x) - f ( t , cp( t ) ) = (x - cp (t ) ) Ï( t , x , cp ( t ) )
ave c Ï(t , x , cp(t )) � f� ( t , cp ( t ) ) pour tout x ::::::: cp (t) .
190
APPENDICE A . CORRIGÉS DES EXERCICES
J \
Figure A . l : Portr ai t de phase de l'é quation .
c) Il suffit d ' intégrer l 'é q u ation aux variations singulières et d 'appliquer le lemme de l'ombre courte. 8.16 a
) La fonction .x(t)
=
( - 1 /4)t2 + 1/2 est solution . La trajectoire = 1/2 - .x .
dante a pour éq uation y2
cor resp on
b) Voir la figure A . l
c ) L'équation devient eX" +( X')2 + X = O. L'ombre d e l a sol uti on polynômiale a pour équation - Y2 = X. Les ombres des t r aje c toi res fermées s t andard sont réduites à (0, 0). Enfin les ombres des autres trajectoires standa r d sont toutes égales à la droite X = O.
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n.b. Les ouvrages précédés d'une étoile n'ut ilisent pas le formalisme de IST adopté dans ce livre. Leur présentation de 1 'analyse non standard est donc, dans la. forme , sensiblement différente de la. nôtre. Il est recom mandé de ne pas mélanger les deux approches avant d'avoir atteint un cer taine maîtrise de la. méthode. Mais avec un peu d 'habitude on s'apercevra qu'elles ne sont pas si éloignées qu'il y p araît . •
Index dans une formule, 5 3
Adhérence .
du l ang age , 20
valeur d ' , 38 d'u n en sem bl e , 6 2
Continuité 1 5 , 88
Algori thme de réd u c ti o n 35, 7 7
uniforme, 1 5 , 88 C o n ve rg en ce
A pplic a t ion ouverte 6 6
d 'une séri e , 2 1 , 1 6 1
A pp roxim a t io n dominée
d'une sui te, 1 6
théorème, 8 1 , 82, 87, 1 04 , 1 8 1
dominée ( Lebesgue), 82
Appréciable 1 2 , 54 A sy m ptot e 22
en classe C1 , 1 2 2
sim pl e , 45, 5 0 , 9 7 u nifo r me , 45, 8 1 , 97
Asy m p totiq ue 1 3 déve lo p pem en t, 85
sur tout compact, 49, 97, 1 6 6
Borne supérieure 36 Bornée (s ui t e ) 2 1
Convexe (sous groupes - de R) 8 8
C a u chy
C o rps 8 8
p ri n ci pe de, 54, 56, 58, 74, 1 20 ,
Coupure externe de
R
89
)
50
C ré pi t e m e n"t 1 1 2 , 1 20
1 4 3 , 1 6 9 , 1 79
suite de, 55
Cube de Hilbert 8 1
Champ len t-rapide 1 4 5 , 1 4 9
Dense ( sous e n se mble
Changemen t d'échelle 1 1 4
Différenti abilité 1 1 3
Classe
( fo n ction
st ri c te, 1 1 3 , 1 1 9 D i rect i o n asym p t o t i q u e 2 2 , 1 6 1
de)
C1 , 22. 88 S 0 , 94, 98
Discrétisation 2 9
S1 , 1 1 1 , 1 1 3
Distance de Hausdorff 6 4 , 6 9
s n . $ 00 ' 1 29 , 1 83
Distri bu tion 1 03 . 104, 1 0 8 , 1 44
Classi fication
Divergent ( d é velop pem e n t
des
galaxies convexes de R.
86
Découpage infini tési mal 1 8 Dépendance
89
Coloriage 49
d'une intégrale,
Compacité 6 1
d ' u n par am è t re , 57, 124
d ans u n mét ri q u e , 4 6 , 1 0 0 relati ve , 1 0 0
des sol u t i o ns , de la co ndi t i o n i n i t iale, 1 4 0 , 142
Com plet
R.
)
Décomposi tion de Goze 37, 48
des ensembles externes, 77
d'un paramètre, 140
36
espace métrique , 57. 65
Dérivabilité 17, 88, 1 1 2 , 1 1 8
Com pl è t e
stricte 88, 1 1 1 , 1 1 9 Dérivés d e l a d i s t ri b u tion de Dirac 1 44
équation di ffé ren t ielle , 143
Concou rante ( rel ati o n ) 26, 1 63, 173
D ési n gu lar i s ati r. n 48 Développement
Co n di tio n initiale 1 3 1
Consistance 1 56
asymptotique, 85
C o n s t an t e
en E- o� b res , 84
193
INDEX
194 Echelle (changement d') 114
le plus petit contre exemple à., 154
Elément naïf deN 151
théorème de, 152 Filtre 50, 66
Ensemble externes, 7, 51, 52, 77
Fini 25, 26, 27
fini, 25, 26, 27
Fonction
interne, 7, 51, 52
continue, 15, 88
limite (trajectoire), 145
de classe C1• 22, 88
quasi confondu, 64, 69
de class e SO, 94, 98
standard, 7, 9
de classe S1• 111, 113
vide, 8
de classe sn. S00• 128 , 183
Entier naïf 152
différentiable, dérivable, 17, 88,
Epaisseur
112, 113, 118, 119. 184
du bord d'une coupure, 89
en escalier, 42, 56
d'un saut, 89
holomorphe (ombre ) , 101 implici te (théor ème) , 127
Equation aux variations, 141 singulière, 149 de Van der Pol, 146 différentielle, 131 avec retard, 134 , 144 complè te, 143 externe, 90 Equicontinuité (uniforme) 100 Equivalent
dans R,
Lebesgue intégrable, 41 local ement lipschizienne, 88 non mesura ble (un exemple ) , 108 presque périodique, 67 quasicroissante, 107
Riemann int é g rable ,
40
test, 103
uniformément continue, pas limi tés , 95, 99 à. pe tits pa.s, 95, 99 For mul e
15, 88
à.
13
dans un espace métrique, 45, 47 Espace
de Péano, 133
complet, 57
de Tonelli, 133, 13 6
métrique compact, 46
externe, 7, 51, 78
métrique, 45
interne, 7, 51, 78
propre. 46 régulier, normal, 66
standard. 8, 20 Galaxie 71, 76
séparé, 60
�-gal (0), 73
topologique, 59
linéaire, non linéaire, 88
Existence 131, 134, 136, 139 Extension (principe d') 35, 58, 61. 72, 76, 78, 81' 86, 96, 166, 175, 178 généralisée 79, 83, 174 Externe ensemble, 7, 51, 77 fonction, 7, 51, 54, 78
principale, 54 Germe 66 Halo 72, 76 �-hal (0), 73 basique, 65 de 0, 53 de l'infini, 53
Halo topologique,
59
Extrémité d'un saut 89
Hausdorff (métrique de) 64, 69
Famille
Holomorphe (fonction) H oméomorphi sm e 66
d'infinitésimaux, 56 de fonctions uniformément équicontinue, 100
Idéal maximal 88 Idéalisation ( princi pe) 25, 63, 77, 78,
normale, 101 Fehrele (principe) 74, 175, 178, 180 Fermat
101
80, 104, 163, 164, 170, 173 I l limité, 26 dans
N,
12
195
INDEX d ans R , 1 2
Microscope 1 1 4, 149
Indice universel (théorème de l ' ) 9 1
Monade d 'un filtre 66
lndécidabilit é 1 56
Métrique
Induction ( principe d') 1 5 3
de HausdorŒ, 64, 69
Infini (ensemble) 2 5
espace, 45
Infinitésim al (découpage) 1 8 , 9 5
N a.if/na.if 1 54
Infinitési mal 1 2
Normale
Interne
famille - de fonctions, 1 0 1
ensemble, 7, 5 1
O mbre 6 8
fonction , 93
continue ( théorème de l'}, 96
formule, 7, 51
courte (lemme de l'), 137, 1 3 8 ,
Intuitionniste 1 5 1 , 1 55, 1 58 Intégrabilité
1 86 , 1 8 7 , 1 9 0
dérivable ( théorème ) , 1 20 , 1 2 2
Lebesgue, 42
d'un élément , 28, 36, 45, 60
Rieman n , 1 8 , 40, 42 , 4 9 , 1 0 7
d'un ensemble, 62, 92
Riemann-Stieljes, 1 3 5 , 1 44
d'une fonction, 96, 1 0 1
Inversion locale (théorème d ' ) 1 25 , 1 2 6
d'un sous espace vectoriel, 6 9
IST 5 2 , 53, 77, 1 5 1
extérieure, 6 2 , 9 2
Lebesgue (intégrale d e ) 4 1
fermée ( t héorème d e l ' ) , 6 3
Lemme
intérieure, 4 3 , 92
d 'H adam ard (Théorème de factori
locale (lemme de l'), 99 Origine (d'un saut) 89
sation ) , 1 2 3 de d u Bois Raymond, 5 6
Oscillation d 'une fonction 106
de l 'ombre courte
Ou vert 22, 60, 92
version fai ble , 1 37, 1 86 , 1 8 7 version forte, 1 3 8 , 1 86 , 1 90 de Robinson , 8 1 , 82, 74, 1 7 5 topologique, 6 3
Partie sta d ard d ' un réel , 28 dans un espace métrique, 45 Pa.s limi tés ( fonction à.) 95, 99
Limite
Permanence ( principe) 3 2 ,
d 'une fonction
à
l'infini , 22
d ' u ne fonction en u n poin t , 17
Peti tes perturbations Petits pa.s ( fonction
d ' u ne suite de fonctions, 5 0 , 8 1 ,
P l an d e phase 149
à)
95, 1 3 1
Polynômes
supérieure, 49 Limité dans R
71
équation de Van der Pol, 1 4 6
d'une suite réelle, 16 97
51,
de Bersntein , 1 03 de Legendre, 1 0 6
, 12
dans u n espace métrique, 4 5 , 58
Presque périodique (fonction) 6 7 P resque st andard
Linéaire ( g al axie } 8 8
d ans un espace métrique, 45, 92
Li pschitzienne ( fonction) 88, 1 4 2
d ans un espace topologique, 6 0 ,
Longue1,1r d 'une courbe 4 1 Loupe
adaptée, 1 1 4 , 1 4 1
d e Benoi t, 1 4 9
92
dans une partie d e d ans
R,
37
R,
37, 92
P resque zéro d ' une fonction 9 0 , 1 27
M acroscope 1 1 4 , 1 49
Presque équation 90
M es urable ( fonction non} 1 0 8
P roblème aux limites 1 47
Mesure de Lebesgue 30, 4 3
Prod uit de distributions 1 0 9
Microgal axie 7 3 , 88
Propre
50
Micro h alo 73, 86
application,
Microj auge 28
espace métrique, 4 6 , 64, 70
196
INDEX
Propriété d 'intersection fin ie 3 2
de Borel Ritt, 9 1
Prégala.xie 7 1
d e Bruij n , 4 9
de convergence dom i n ée, 82
Préhalo 72
Quasi confondu 6 4 , 70
de factorisation , 123, 1 4 1 , 1 8 9
Quasi croissante (fonction ) 107
de Fermat, 1 5 2
Relativement compact 1 00
de l'indice uni versel , 9 1
Retard
d e l 'ombre con tinue, 9 6 , 98
Robinson
de l'ombre locale, 9 9 , 1 3 1 , 1 36 ,
équation di ffére ntiel le, 1 34 , 1 4 4
d e l'ombre d é ri vable, 1 20 , 1 22 1 8 1 , 1 85 , 1 89
lemme de, 74, 8 1 , 8 2 , 1 75
Rotation sur T1 9 2
de la valeur i ntermédiaire, 29, 99 de Nelson , 2 7
Récurrence
d e p rol ong e m e nt , 50
construction par , 1 53
d e Sard , 29
externe, 3 5 Réduction ( algorithm e ) 3 5 , 7 7 Règl es de calcul (dans
S-continuité 93, 9 6
R)
13
d e Tychonov, 6 1 d e Vi tali, 1 0 1 d e Weierstrass, 1 02
S-dérivabilité 1 1 1 , 1 2 0
d es fonctions i m pl ic i t es , 1 27
S aturation 32
d 'i nversion locale, 1 2 5 , 1 26
S-majoration , S- m i nor a.ti o n 66 Sa.ut (croissant
/
d éc r oiss an t ) 89
Solution (équation di ffé ren t iell e ) 1 3 1 Solution p é riod iq u e 1 4 6
Som mation a u plus peti t terme 9 1 Sommation
à
la Borel 86
S pir al e de Co r n u 6 8 Standard
élément, 7, 9, 54 nombre, 27, 36, 75 formule, 8 , 2 0 poi nt, droi te, cercle, 3 1 Standardisation ( pri nci pe d e ) 33 Standardisé d'un ensem ble, 34 d'une fonction , 9 6 , 97 Stroboscopi e ( théorème de) 1 4 8 , 1 8 9 S uite d e Cauchy, 2 1 , 5 5 , 1 6 1 d e fonctions, 4 5 , 9 7 coin s
d u presque zéro stabl e, 1 2 7 Théorie d es ensembles
IST, 52, 7 7 , 1 5 1 ZFC, 1 5 1 , 1 55 Tiers exclu 1 52 Topologie 5 9
Topologique ( h al o ) 59
Tril-.iectoire, 144 , 1 4 5 Transfert illégal , 20, 2 2 , 1 64 p rin ci pe de, 7- 9
Tychonov ( théorème de). 6 1 .Ult rafil tre 5 0 , 6 1
U nicité (théorème d e ) 1 4 3
U n i fo rme
continuité, 88
convergence, 4 9 , 8 1 , 9 7 éq uicont i n uité , 1 00
born ée, 2 1
Surface à
d 'existence , 1 3 1 , 1 34 , 1 3 6 , 1 3 9
68
Système d y n am iq u e 1 44
Séparé (esp ace topologiq u e ) 60
Valeur d ' ad h é re n ce 3 8 , 49 Valeur intermédi ai re ( th éorème ) 29, 99
Variable (dans u n e formule) 53 Voisinage 47
ZFC 1 5 1 , 1 5 5
Série
convergente, 2 1 , 1 6 1 divergente, 86 Théorème d 'Ascoli, 1 0 0 d e Bohr, 6 7
d e Bolzano- Weierstrass, 3 9 Imprimé par l ' Imprimerie d e la Manutention - Numéro d ' édition : 6 1 09 Dépôt légal : quatrième trimestre 1 989 - Hermann , 293 rue Lecourbe, 750 1 5 Paris
Francine Diener, Georges Reeb
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