Survie des patients atteints de cancer en France
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Survie des patients atteints de cancer en France
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Survie des patients atteints de cancer en France Étude des registres du réseau FRANCIM Coordinateurs : Pascale Grosclaude Nadine Bossard Laurent Remontet Aurélien Belot Patrick Arveux Anne Marie Bouvier Guy Launoy Marc Maynadié Michel Velten Jean Faivre Jacques Estève Étude collaborative : Réseau FRANCIM Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon
Avec le soutien de la Ligue nationale contre le cancer
ISBN-13 : 978-2-287-39305-1 Springer Paris Berlin Heidelberg New York © Springer-Verlag France, 2007 Imprimé en France Cet ouvrage est soumis au copyright.Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentation, la traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission par voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la conservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant les paiements des droits. Toute représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque de données par quelque procédé que ce soit est sanctionnée par la loi pénale sur le copyright. L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. , même sans spécification ne signifie pas que ces termes soient libres de la législation sur les marques de fabrique et la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun. La maison d’éditions décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de dosage et des modes d’emploi. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les informations données par comparaison à la littérature existante.
Couverture : Jean-François Montmarché
Liste des coordinateurs
Pascale Grosclaude Registre des cancers du Tarn BP 37 81001 ALBI CEDEX Jacques Estève Nadine Bossard Laurent Remontet Aurélien Belot Service de biostatistique des Hospices civils de Lyon UMR 5558 Centre hospitalier Lyon Sud 69495 PIERRE-BENITE CEDEX Jean Faivre Anne-Marie Bouvier Registre bourguignon des cancers digestifs Faculté de médecine 7, boulevard Jeanne d’Arc BP 87900 21033 DIJON CEDEX Guy Launoy Registre digestif du Calvados CHRU Côte de Nacre UFR de médecine Avenue de Côte de Nacre 14032 CAEN CEDEX
V
Michel Velten Registre des cancers du Bas-Rhin Laboratoire d'épidémiologie et de santé publique Faculté de médecine 11, rue Humann 67085 STRASBOURG CEDEX Marc Maynadié Registre hématologique de Côte d’Or Faculté de médecine 7, boulevard Jeanne d’Arc 21033 DIJON CEDEX Patrick Arveux Registre gynécologique de Côte d’Or Centre G.-F. Leclerc 1, rue Professeur Marion BP 77980 21079 DIJON CEDEX
Préface J’ai connu les registres départementaux du cancer, de l’intérieur, ayant contribué à la création de l’un d’entre eux. Pendant les années quatre-vingts, le fait de limiter leur rôle à l’enregistrement des nouveaux cas était parfois avancé comme un élément facilitateur, la traçabilité des traitements et des résultats pouvant entraîner une réserve sur la transmission des données d’incidence. Fort heureusement, les registres français, regroupés depuis 1993 dans le Réseau FRANCIM, sont allés beaucoup plus loin et ont brillamment franchi cet écueil. La majoration de l’exhaustivité des données a été accompagnée d’une valeur ajoutée considérable dans deux autres domaines, celui du soin et celui de la survie. Un cancérologue de valeur, mais volontiers provocateur, disait : « Je préfère soigner les malades que les statistiques . » Ce temps est révolu. Les travaux du Réseau FRANCIM démontrent au contraire que c’est en soignant les statistiques que l’on contribue à mieux soigner les malades. Dès 2001, la Ligue nationale contre le cancer a estimé qu’une meilleure connaissance des modalités de traitement et des chiffres de survie était indispensable. C’est pourquoi elle a considéré qu’il était dans ses missions de soutenir dans sa totalité le programme « Observatoire des principales pathologies cancéreuses », mis en œuvre par le réseau des registres sous forme d’une grande base de données créée avec le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon. Les résultats de ce programme, présentés dans cet ouvrage, montrent clairement que les objectifs ont été atteints, tant les renseignements obtenus sont majeurs pour les pratiques de soins et pour l’observation des résultats à long terme. Des études d’impact ont montré que les traitements dits standard ne sont pas suffisamment suivis malgré un très haut niveau de preuve scientifique. Pour le traitement adjuvant du cancer du côlon opérable, 70 % des patients seulement, ont été traités selon les schémas recommandés. Dans les autres cas, il y a eu une indication de chimiothérapie hors standards ou bien une absence de chimiothérapie alors qu’elle était recommandée. Cette discordance peut induire soit des traitements inutiles soit des pertes de chance. Connaître les traitements est une nécessité pour une réflexion sur l’égalité de soins comme pour l’étude de la survie. Félicitons les auteurs de permettre pour la première fois à notre pays de disposer des chiffres de survie d’une importante population de 205 602 malades âgés de plus de 15 ans et diagnostiqués entre 1989 et 1997. L’intérêt de cette cohorte est supérieur aux données européennes de l'étude EUROCARE, dont l’élargissement du périmètre de recueil se fait au détriment de l’homogénéité. Comme il est de règle, la survie à 5 ans rapportée est la survie relative correspondant à la survie réelle corrigée pour les autres causes de décès que le cancer. L’intérêt considérable d’une base de données aussi importante est qu’elle permet de maintenir dans les sous-groupes une grande puissance statistique (30 923 cancers du sein et 35 627 cancers du côlon enregistrés) La survie relative à 5 ans est de 84 % pour le cancer du sein, 77 % pour le cancer de la prostate, 56 % pour le cancer colorectal et 13 % pour le cancer du poumon. Par comparaison avec le registre EUROCARE, la France est bien placée, à la deuxième marche du podium européen. Quand on observe les cas diagnostiqués entre 1989 et 1997, la survie a souvent été améliorée au fil des années. Ce sont des tendances fortes qui laissent prévoir que pour les malades traités depuis les années 2000, les résultats seront encore meilleurs. Il est donc d’autant plus regrettable que les malades d’aujourd’hui soient parfois pénalisés par la projection sur leur devenir des chiffres du passé… La surmortalité annuelle après cinq ans dépasse rarement 2 à 4 %, qu’il s’agisse de localisations à pronostic favorable ou à pronostic moins favorable. L’affinement des études de la survie
VII
Survie des patients atteints de cancer en France
conditionnelle, à distance des cinq premières années, est capital afin que les malades et leurs associations disposent d’éléments plus précis pour améliorer l’assurabilité après traitement d’un cancer. La Ligue nationale contre le cancer soutiendra ces travaux. Je recommande fortement la lecture de cet ouvrage, très dense, aux cancérologues, mais également aux décideurs et acteurs du domaine de la cancérologie : pouvoirs publics, assurancemaladie, mutuelles, associations de malades. Je suis certain qu’il va faire date par la richesse de son contenu décrivant le suivi de 205 562 personnes. On citera cet ouvrage comme un point de repère essentiel de la cancérologie des dernières années du XXe siècle. Sans renoncer à leurs disciplines de base, l’épidémiologie et la biostatistique, les médecins des registres et leurs équipes, nous démontrent qu’ils sont totalement des médecins au sens le plus profond du terme. Ils tiennent un rôle de soignants en analysant les résultats des traitements. Ils font également une entrée remarquée dans le champ sociétal puisqu’en cernant la vérité scientifique sur la survie, ils contribuent à améliorer l’avenir social des personnes traitées pour cancer. Henri Pujol Président de la Ligue nationale contre le cancer
VIII
Introduction
Sommaire
1 - Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
■ Recueil du statut vital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 ■ Contrôles des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 ■ Critères d’inclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Matériel
2 - Matériel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
■ Classification des cancers. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4 - Présentation des résultats et guide de lecture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 ■ Présentation des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 ■ Guide de lecture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Méthode
3 - Méthode d’estimation de la survie relative et modélisation de l’effet des facteurs pronostiques. . . . . . . . . . . . . . . . 11
■ Description de la base de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Lèvre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 Langue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 Cavité orale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 Glandes salivaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
Guide de lecture
5 - Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Oropharynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Nasopharynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 Tête et cou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Œsophage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 Estomac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
Résultats
Hypopharynx. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
Intestin grêle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Côlon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 Côlon-rectum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137 Foie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
IX
Annexes
Rectum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Introduction Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
Voies biliaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Matériel Matériel
Pancréas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161 Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Larynx . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 Poumon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 Mésothéliome de la plèvre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
Guide Résultats de lecture Guide de lecture
Méthode Méthode
Os, articulations et cartilage articulaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201 Mélanome de la peau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209 Tissus mous . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 Sein. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 Vulve et vagin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233 Col utérin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 Corps utérin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 Ovaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 Pénis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 Prostate. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273 Testicule . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 Rein . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291 Vessie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 Mélanome de l’œil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Système nerveux central . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 315
Étude Annexes Eurocare III Annexes
Annexes Résultats
Thyroïde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Lymphomes malins non hodgkiniens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331 Leucémie lymphoïde chronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339 Leucémie aiguë lymphoblastique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 347 Leucémie myéloïde chronique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 355 Leucémie aiguë myéloblastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 363 Maladie de Hodgkin. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 371 Myélome multiple. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379 Macroglobulinémie de Waldenström . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 387
X
Introduction Introduction
Sommaire
Tous cancers et synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 393 I - Registre des Cancers participant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 402
XI
Étude Annexes Eurocare III
Résultats Annexes
Guide Résultats Guide de lecture de lecture
MéthodeMéthode
II - Structure d’âge de la population de l’étude EUROCARE 3. . . . . . . . . . 404
Matériel Matériel
Annexes
1 Introduction
11
Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
Introduction Le réseau FRANCIM a mis en œuvre un projet d’observatoire des principales pathologies cancéreuses en France, de façon à fournir aux autorités sanitaires les éléments nécessaires à une politique efficace de prise en charge de ces cancers. Il fournit les données d’incidence du cancer en France, grâce à l’activité d’enregistrement de plus de vingt registres départementaux à travers la France. L’ensemble des données d’incidence est centralisé au sein d’une base commune située aux Hospices Civils de Lyon (HCL), et administrée conjointement depuis 2005 par le réseau FRANCIM, les Hospices Civils de Lyon et l’Institut National de Veille Sanitaire. Le réseau s’est par ailleurs fixé d’autres objectifs épidémiologiques, dont l’estimation de la survie des patients atteints de cancer et l’étude des pratiques de soins pour les cancers les plus fréquents (sein, côlon-rectum, prostate, sphère oto-rhino-laryngologique et poumon). Les études de survie effectuées à partir de données de population sont l’objet d’un intérêt croissant : le nombre de publications dans ce domaine a été multiplié par quatre en dix ans. Les estimations de survie fournies par ces études sont essentielles pour une meilleure connaissance de l’épidémiologie du cancer et de son impact sur la santé publique ; elles permettent d’évaluer et d’améliorer la politique de prévention et de prise en charge de la maladie. Pour l’Europe, il est habituel de considérer comme étude de référence le projet EUROCARE, projet maintenant à jour une base de données de plus de six millions de cas de cancers diagnostiqués depuis 1979 dans vingt-deux pays européens (1-7). La dernière publication de ce groupe de travail est l’étude EUROCARE 3, qui concerne la période de diagnostic 1990-1994 (4-7). Le groupe EUROCARE rapporte des résultats pour un certain nombre de pays européens, et pour la population européenne qu’ils constituent. Dans son sillage sont également publiées des études relatives à une localisation, ou à un sous-groupe de patients comme les enfants et les personnes âgées (8-9), des études analysant les origines possibles des différences observées entre pays ou encore des études dites « haute résolution », évaluant un facteur pronostique particulier non recueilli en routine au sein d’un registre (10-13). Les références citées ne sont pas exhaustives. Par ailleurs, de nombreuses études européennes de survie ont également été publiées en marge du projet EUROCARE (par exemple : 14-16). Pour la France, certains registres ont aussi acquis l’expérience de telles études de survie (17-25). C’est dans ce contexte que le réseau FRANCIM, fort de l’existence de la base commune centralisée, s’est fixé comme objectif d’estimer la survie des patients atteints de cancer en France, à partir de l’ensemble de ses données. Nous rapportons ici la première étude de survie réunissant l’ensemble des données du réseau FRANCIM, réseau regroupant la grande majorité des registres départementaux couvrant le territoire français. Elle porte sur tous les cas de cancer enregistrés par les différents registres du réseau et diagnostiqués sur la période 1989-1997. Elle est le fruit de la collaboration de tous les chercheurs du réseau FRANCIM, qui ont effectué une mise à jour du statut vital au 1er janvier 2002 de tous les cas figurant dans la base selon une procédure standardisée, et qui ont interprété l’ensemble des résultats. Ces derniers ont été produits selon une méthodologie statistique qui a été mise en œuvre au sein du service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon. Cette étude a pu être menée grâce au soutien de la Ligue Nationale de Lutte Contre le Cancer (26).
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Références 1. Berrino F, Sant M, Verdecchia A et al, editors. Survival of Cancer Patients in Europe: The EUROCARE study. IARC Sci Publ N° 132. Lyon: IARC; 1995. 2. Berrino F, Gatta G, Chessa E, Valente F, Capocaccia R. Introduction: the EUROCARE II Study. Eur J Cancer. 1998;34(14 Spec No):2139-53. 3. Berrino F, Capocaccia R, Esteve J et al, editors. Survival of Cancer Patients in Europe: the EUROCARE-2 Study. IARC Sci Publ N° 151. Lyon: IARC; 1999. 4. Berrino F. The EUROCARE Study: strengths, limitations and perspectives of population-based, comparative survival studies. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v9-13. 5. Capocaccia R, Gatta G, Roazzi P et al. The EUROCARE-3 database: methodology of data collection, standardisation, quality control and statistical analysis. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v14-27. 6. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94--results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 7. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 8. Vercelli M, Lillini R, Capocaccia R et al. Cancer survival in the elderly: effects of socio-economic factors and health care system features (ELDCARE project). Eur J Cancer. 2006;42:234-42. 9. Gatta G, Capocaccia R, Stiller C et al. Childhood cancer survival trends in Europe: a EUROCARE Working Group study. J Clin Oncol. 2005;23:3742-51. 10. Verdecchia A, Corazziari I, Gatta G et al. Explaining gastric cancer survival differences among European countries. Int J Cancer. 2004;109:737-41. 11. Gatta G, Ciccolallo L, Capocaccia R et al. Differences in colorectal cancer survival between European and US populations: the importance of sub-site and morphology. Eur J Cancer. 2003;39:2214-22. 12. Gatta G, Capocaccia R, Sant M et al. Understanding variations in survival for colorectal cancer in Europe: a EUROCARE high resolution study. Gut. 2000;47:533-8. 13. Gatta G, Faivre J, Capocaccia R, Ponz de Leon M. Survival of colorectal cancer patients in Europe during the period 1978-1989. Eur J Cancer. 1998;34:2176-83. 14. Brenner H, Hakulinen T. Long-term cancer patient survival achieved by the end of the 20th century: most upto-date estimates from the nationwide Finnish cancer registry. Br J Cancer. 2001;85: 367-71. 15. Talback M, Stenbeck M, Rosen M. Up-to-date long-term survival of cancer patients: an evaluation of period analysis on Swedish Cancer Registry data. Eur J Cancer. 2004;40: 1361-72. 16. Coleman MP, Babb P, Damiecki P et al. Cancer Survival Trends in England and Wales, 1971-1995: deprivation and NHS Region. London: Office for National Statistics; 1998. 17. Mitry E, Bouvier AM, Esteve J, Faivre J. Improvement in colorectal cancer survival: a population-based study. Eur J Cancer. 2005;41:2297-303. 18. Faivre-Finn C, Bouvier-Benhamiche AM, Phelip JM, Manfredi S, Dancourt V, Faivre J. Côlon cancer in France: evidence for improvement in management and survival. Gut. 2002;51:60-4. 19. Guyot F, Faivre J, Manfredi S, Meny B, Bonithon-Kopp C, Bouvier AM. Time trends in the treatment and survival of recurrences from colorectal cancer. Ann Oncol. 2005;16:756-61. 20. Bouvier AM, Launoy G, Lepage C, Faivre J. Trends in the management and survival of digestive tract cancers among patients aged over 80 years. Aliment Pharmacol Ther. 2005;22:233-41. 21. Desandes E, Lacour B, Sommelet D et al. Cancer survival among adolescents in France. Eur J Cancer. 2006;42:403-9. 22. Desoubeaux N, Herbert C, Launoy G, Maurel J, Gignoux M. Social environment and prognosis of colorectal cancer patients : a French population-based study. Int J Cancer. 1997; 73:317-22. 23. Grosclaude P, Côlonna M, Hedelin G et al. Survival of women with breast cancer in France: variation with age, stage and treatment. Breast Cancer Res Treat. 2001;70:137-43. 24. Foegle J, Hedelin G, Lebitasy MP, Purohit A, Velten M, Quoix E. Non-small-cell lung cancer in a French department, (1982-1997): management and outcome. Br J Cancer. 2005;92:459-66. 25. Mennecier B, Lebitasy MP, Moreau L et al. Women and small cell lung cancer: social characteristics, medical history, management and survival: a retrospective study of all the male and female cases diagnosed in Bas-Rhin (Eastern France) between 1981 and 1994. Lung Cancer. 2003;42:141-52. 26. Bossard N, Velten M, Remontet L et al. A population-based study from the association of the French Cancer Registries (FRANCIM) Eur J Cancer. 2006. DOI:10.1016/J ejca.2006.07.021
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Introduction
Survie des patients atteints de cancer en France
2 Matériel
z 5 55
Survie des patients atteints de cancer en France
Matériel
Les registres du réseau FRANCIM ayant participé à notre étude couvrent 14 départements français. L’étude a porté sur tous les cas enregistrés entre 1989 et 1997 dans ces registres. Le tableau 1 fournit le type de cancers enregistrés et la période effective de diagnostic des cas.
Tableau 1
(1) (2)
Départements
Cancers enregistrés par le ou les registres
Période de diagnostic
Bas-Rhin Calvados Doubs Haut-Rhin Hérault Isère Manche Somme Tarn Ardennes Côte-d’Or Loire-Atlantique Marne Saône-et-Loire
Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Thyroïde Hématologiques et digestifs Côlon, rectum et sein Thyroïde Digestifs
1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1995-1997(1) 1989-1997 1994-1997(2) 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997 1989-1997
Pour des raisons techniques, l’enquête survie n’a pu débuter qu’en 1995. Registre créé en 1994.
Recueil du statut vital Le recueil du statut vital devait relever d’une méthodologie la plus homogène possible au niveau du réseau FRANCIM. Une hétérogénéité initiale dans la méthode de recueil du statut vital entre les différents registres départementaux a nécessité une harmonisation des procédures, et un certain nombre de règles ont dû être précisées. Une date de point a été fixée au 1er janvier 2002 et il a été fait appel en première intention à deux procédures qualitativement équivalentes : l’enquête auprès de la mairie de naissance et l’interrogation du « Répertoire National d’Identification des Personnes Physiques » (RNIPP). Pour chacune de ces procédures, le lieu de naissance était une donnée nécessaire et incontournable. Sa recherche a constitué une première étape et les modalités de celle-ci ont dû être, elles aussi, précisées dans le protocole, afin de s’assurer d’une certaine homogénéité entre les registres. D’autres sources utilisables en seconde intention ont été autorisées (mairies de résidence pour
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les communes de petite taille, caisses d’assurance-maladie, dossier médical) à la condition d’en attendre une certaine fiabilité, ce qui dépendait essentiellement des conditions locales. Le département du Haut-Rhin a effectué le recueil du statut vital en utilisant le fichier domiciliaire, encore maintenu à jour. Ce cas de figure était particulier et relevait d’éléments historiques. Dans le cadre de cette étude, étaient définis comme perdus de vue les individus dont la date de dernières nouvelles était antérieure à la date de point ; les patients survivants au-delà de cette date de point ont été censurés à cette date (1er janvier 2002). Les perdus de vue à un temps donné n’ayant pas la même probabilité de survie au-delà du temps d’observation que les censurés à la date de point, les résultats de l’analyse de survie pouvaient comporter un biais si les perdus de vue étaient nombreux. L’objectif global de l’ensemble de la procédure était donc d’obtenir un pourcentage de perdus de vue le plus faible possible, afin de minimiser le biais potentiellement introduit par leur présence dans l’analyse. Note : la qualité de l’information fournie par le RNIPP est a priori inégale entre personnes nées en France et personnes nées à l’étranger. Ces dernières constituaient 9 % de l’effectif des cas censurés.
Contrôles des données Les données sont transmises au centre de coordination de l’étude (service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon) selon une procédure standardisée. Elles sont intégrées dans une base de données relationnelle (sous ORACLE 9i ®) où l’information sur le patient et l’information sur sa (ses) tumeur(s) constituent deux tables distinctes (reliées par un identifiant patient). Les enregistrements pour lesquels le sexe, l’année de naissance ou l’année de diagnostic sont manquants ne sont pas transmis à la base commune. Des contrôles de cohérence sont effectués par l’intermédiaire de requêtes spécifiques et du logiciel IARCTools - logiciel édité par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) et destiné aux registres de cancers. L’enregistrement fait l’objet d’un retour au registre pour correction en cas d’erreur ou d’incohérence, ou pour confirmation en cas de codage atypique. Les contrôles effectués permettent principalement de s’assurer que : ■ chaque variable présente des modalités permises par le protocole ; ■ les dates présentent une chronologie cohérente; ■ la topographie et la morphologie sont compatibles avec le sexe et l’âge du patient ; ■ chaque patient présente au moins une tumeur et chaque tumeur est associée à un patient.
Si, après consultation des registres, des dates restent incomplètes (jour ou/et mois manquants), une règle de remplacement est appliquée : ■
si le jour d’une date est manquant, le jour central (16) est attribué ; toutefois, si le mois et l’année des dernières nouvelles sont identiques aux mois et année de diagnostic mais que l’un des deux jours est manquant, alors les deux dates sont supposées identiques (formées avec le jour disponible) ;
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Matériel
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie des patients atteints de cancer en France
Matériel
■
si le jour et le mois d’une date sont manquants, le jour central d’une année (2 juillet) est attribué ; ■ si l’année de dernières nouvelles (ou de décès) est la même que l’année de diagnostic; mais que le mois des dernières nouvelles est inconnu, la date « à mi-chemin » entre la date de diagnostic et le 31 décembre est attribuée à la date de dernières nouvelles ; ■ si l’année de dernières nouvelles (ou de décès) est la même que l’année de diagnostic, mais que le mois de diagnostic est inconnu, la date médiane entre le 1er janvier et la date de dernières nouvelles est attribuée à la date de diagnostic.
La fréquence de ce recodage des dates est décrite dans le chapitre 5 « Description de la base de données ».
Critères d’inclusion La question des « certificats de décès seuls » Les situations de DCO (Death Certificate Only) des autres pays n’existent pas au niveau des données françaises : lorsque aucune autre information n’est retrouvée suite à un certificat de décès, le cas n’est pas enregistré. Les situations de date de décès identique à la date de diagnostic ne correspondent pas à des dates de diagnostic inconnues, mais à des décès survenant très rapidement après le diagnostic. La base de diagnostic est souvent une base anatomopathologique. Ces cas ont été maintenus dans l’analyse. En cas de survie égale à 0, une valeur de un jour a été attribuée. Individus présentant plusieurs tumeurs Toutes les tumeurs primitives d’un individu ont été incluses dans l’analyse, l’exclusion systématique des secondes tumeurs ayant peu de justification et se révèlant de toute façon difficile, voire impossible, notamment pour les registres spécialisés. En conclusion, l’étude ne présente aucun critère d’exclusion si ce n’est un âge inférieur à 15 ans.
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Survie des patients atteints de cancer en France
Classification des cancers
Tableau 2 : Classification utilisée dans cet ouvrage (selon la Classification Internationale des Maladies Oncologiques 2e édition, CIMO2). Sites
Topographie(1)
Morphologie(2)
Lèvre Langue Cavité orale Glandes salivaires Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Tête et cou
C00 C01 à C02 C03 à C06 C07 à C08 C09 à C10 C11 C12 à C13 C01 à C06 C09 à C13 C15 C16 C17 C18 C19 à C21 C18 à C21 C22 C23 à C24 C25 C30 à C31
toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes toutes
C32 C33 à C34 C384
toutes toutes 90503 à 90533
C40 à C41
toutes
Œsophage Estomac Intestin grêle Côlon Rectum Côlon-rectum Foie Voies biliaires Pancréas Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne Larynx Poumon Mésothéliome de la plèvre Os, articulations et cartilage articulaire
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Matériel
La classification utilisée dans cet ouvrage fait l’objet du tableau 2.
Matériel Matériel
Survie des patients atteints de cancer en France
Sites
Topographie(1)
Morphologie(2)
Mélanome de la peau Tissus mous Sein Vulve et vagin Col utérin Corps utérin Ovaire
C44 C47 à C49 C50 C51 à C52 C53 C54 C56.9 à C57.4
Pénis Prostate Testicule Rein Vessie Mélanome de l’œil
C60 C61 C62 C64 C67 C69.2, C69.3, C69.4, C69.6, C69.8, C69.9 C71 C739 toutes
87203 à 87803 toutes toutes toutes toutes toutes toutes exceptées 84423, 84513, 84613, 84623, 84723, 84733 toutes toutes toutes toutes toutes 87203 à 87803
Système nerveux central Thyroïde Lymphome malin non hodgkinien Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myéloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Maladie de Hodgkin Myélome multiple Macroglobulinémie de Waldenström Tous cancers(3)
toutes
toutes toutes 95903 à 95953, 96703 à 97233 98233
toutes
98213, 98263, 98273
toutes
98633
toutes toutes toutes toutes
98613, 98403, 98663, 98673, 98913, 99103 96503 à 96673 97313 à 97323 97613
C00 à C80
toutes
(1)
Les tumeurs hématologiques forment des sites spécifiques et sont exclues des tumeurs solides (c’est-à-dire qu’un lymphome situé à l’estomac n’est analysé que comme «lymphome»). (2) Seuls les cancers infiltrants sont inclus (/3). (3) Les cancers de la peau, autres que les mélanomes, sont exclus.
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3 Méthode d’estimation de la survie relative et modélisation de l’effet des facteurs pronostiques
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Survie des patients atteints de cancer en France
Méthode
L’ensemble de la méthode est rapporté en détail dans l’article de Remontet et al (1). Nous en présentons ici les lignes principales. L’estimation de la survie relative est fondée sur l’estimation de l’excès de mortalité (2) dans la population des patients atteints de cancer lorsqu’elle est comparée à la mortalité qu’on attendrait dans une population de personnes semblables n’ayant pas la maladie
λ (t, x) = λc (t, x) + λatt (t + a,z) (1) où - λ est le taux de mortalité observé dans la population des patients étudiés au temps t; - t est le temps écoulé depuis le diagnostic ; - x est le vecteur des éventuelles covariables pronostiques; - λc est le taux de mortalité en excès lié au cancer, qui constitue la quantité qui doit être estimée; - λatt est le taux de mortalité attendue au moment du décès éventuel du patient dont les caractéristiques sont définies par le vecteur z ; - a est l’âge au diagnostic; - z est le vecteur des caractéristiques pour lesquelles la mortalité attendue est connue, ici le sexe, l’année de décès et le département de résidence. Les taux attendus de mortalité λatt ont été obtenus auprès de l’INSEE pour les années allant de 1989 à 2001, pour l’ensemble des départements de la France. Une variabilité extrême des taux au-delà de 90 ans a rendu nécessaire leur lissage. Ce dernier a été obtenu après modélisation des taux observés à partir de 60 ans. Le modèle ayant donné lieu aux prédictions est un modèle poissonien comprenant les covariables département, période et un terme d’interaction département* âge ; il a été réalisé séparément pour les hommes et pour les femmes. L’estimation de λc a fait appel au modèle à taux proportionnels suivant :
log[ λc (t, x) ] = fo (t) + β’x
(2)
où fo (t), le taux de base, est une fonction paramétrique du temps. Les composantes du vecteur β sont les logarithmes des taux relatifs associés aux covariables définies par le vecteur x (le taux relatif d’une population est le rapport de son taux de mortalité à celui d’une population de référence). Dans le cas où fo est une fonction paramétrique constante par intervalles, la vraisemblance du modèle de survie issu de l’équation (1) est identique à celle d’un modèle de Poisson ayant des spécifications adéquates, plaçant ainsi l’estimation des paramètres dans le cadre favorable des Modèles Linéaires Généralisés (3). Lorsque fo est une fonction continue, cette approche poissonienne reste encore utilisable mais elle requiert une adaptation spécifique (1) : les estimations issues de cette approche sont alors identiques à celles issues de la maximisation directe de la vraisemblance. Dans la production des résultats de cet ouvrage, nous avons privilégié l’approche poissonienne (plutôt que la maximisation directe de la vraisemblance) du fait d’une plus grande souplesse de mise en œuvre.
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Survie des patients atteints de cancer en France
Les calculs et la production des tableaux et figures ont été entièrement automatisés par l’intermédiaire du logiciel statistique «S-PLUS» et du logiciel de traitement de texte LATEX.
La stratégie d’analyse se décline en trois étapes : Première étape : Les survies relatives à 1, 3 et 5 ans ont été estimées globalement et au sein des sous-groupes d’individus définis par le sexe, l’âge (5 classes en années : [15;45[, [45;55[, [55;65[, [65;75[, [75;++[) et la période de diagnostic ([1989;1991], [1992;1994], [1995;1997]). Pour ces estimations, le modèle univarié suivant : (3)
a été appliqué au sein de chaque sous-groupe, fo (t) étant une fonction continue. Aucun vecteur de covariables x n’a donc été inclus dans le modèle. Une attention particulière a porté sur le choix de la fonction paramétrique fo (t), dont dépendait essentiellement la qualité de l’estimation des taux de mortalité ajoutés par la maladie. Les paramètres de la fonction fo (t) ont été estimés à partir des données de suivi entre 0 et 10 ans. Cette option est justifiée par la priorité donnée ici à une modélisation optimale de la fonction fo (t). Six fonctions candidates ont été explorées pour chaque jeu de données : un spline cubique de régression à 2 nœuds (localisés à 1 et 5 ans), un spline cubique à 1 nœud (localisé à 1 an), un polynôme cubique, un polynôme quadratique, une fonction linéaire et une fonction constante. Le critère d’Akaike (AIC) a conduit au choix de l’une de ces fonctions pour l’estimation de la survie ; en cas de faible effectif (nombre de décès inférieur à 20), le choix était restreint à celui du modèle linéaire ou du modèle constant. Les taux de mortalité instantanés (λc ) et cumulés (Λc ) ont pu ainsi être estimés, ainsi que leur intervalle de confiance en utilisant l’approximation normale après transformation logarithmique. Les probabilités de survie Sc(t) en ont été déduites, selon la relation classique S(t) = exp(-Λc (t)). Outre les estimations de survie à 1, 3 et 5 ans, cette méthode a permis de connaître l’évolution du taux de mortalité ajouté par le cancer en fonction du temps. Les estimations de la survie brute ont été produites selon le même modèle et la même méthodologie que pour la survie relative, en fixant les taux attendus de mortalité à 0.
Deuxième étape : Une estimation des probabilités de survie relative «standardisées pour l’âge» par sexe et par période a été calculée à partir des survies relatives établies dans chaque classe d’âge a selon la méthodologie de la première étape. Cette standardisation directe a utilisé la structure d’âge de la population EUROCARE 3 pour chaque site, Sstd(t) = waSa(t) (4) a où: - Sstd(t) est la survie relative standardisée au temps t (t =1, 3 et 5 ans) ; - a indice les cinq classes d’âge ;
Σ
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Méthode
log[ λc (t) ] = fo (t)
Survie des patients atteints de cancer en France
- wa est la proportion de personnes appartenant à la classe a dans la population type (annexe); - Sa(t) est la survie relative estimée par la méthode de la première étape pour la classe a de la population pour laquelle la survie standardisée est calculée.
Troisième étape : Analyse multivariée L’analyse des effets des covariables sexe, âge au diagnostic, département et année de diagnostic a été réalisée à partir des données de suivi de 0 à 5 ans, en utilisant le même modèle que celui décrit précédemment dans sa forme multivariée :
Méthode
log[ λc (t, x) ] = fo (t) + g (âge) + βs (sexe) + βadiag (années) + βd (dept) (5) Les covariables ont été introduites de façon catégorielle pour le sexe et le département, comme fonction continue linéaire pour l’année de diagnostic. La pente correspondante, dont la signification a été évaluée par le test de Wald, mesure l’amélioration éventuelle de la survie avec l’année de diagnostic. En revanche, l’âge au diagnostic a été introduit sous la forme d’un spline cubique de régression g avec un nœud situé à l’âge moyen. L’apport de ce modèle à l’égard d’un modèle avec effet strictement linéaire de l’âge a été évalué par le test du rapport de vraisemblance (Khi carré à 3 degrés de liberté). Les taux relatifs correspondant aux effets de chaque département ont été déterminés par rapport à la moyenne des taux départementaux grâce à l’utilisation de « contrastes » adéquats (voir paragraphe « Guide de lecture »). L’effet « département » a été testé selon un test global du rapport de vraisemblance (vraisemblance des modèles avec et sans la variable département). Le taux relatif correspondant à l’effet du sexe a été déterminé en prenant la population masculine comme référence. Sa signification a été testée par un test de Wald. Analyse approfondie de l’effet de l’âge L’âge étant un facteur pronostique fort de la survie relative, une attention particulière a été portée sur la modélisation de son effet. Pour cela, l’hypothèse de proportionnalité de l’effet de l’âge a été explorée en ajustant les deux modèles suivants :
log[ λc (t, âge) ] = fo (t) + g (âge)
(6)
log[ λc (t, âge) ] = fo (t) + g (âge) + h(t) × âge (7) où fo, g et h sont des splines cubiques de régression à 1 nœud (nœud situé à 1 an de suivi pour fo et h, à l'âge moyen pour g ). Le modèle (6) suppose la proportionnalité de l’effet de l’âge, alors que cette hypothèse est levée dans le cas du modèle (7) par la présence du terme h(t) × âge : l’hypothèse de proportionna-
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Survie des patients atteints de cancer en France
lité peut donc être testée entre ces 2 modèles emboîtés par un test du rapport de vraisemblance (4 degrés de liberté). Note : les modèles (6) et (7) ne sont pas ajustés pour les autres covariables (sexe, année, département).
Références
Méthode
1. Remontet L, Bossard N, Belot A, Esteve J and the French cancer registries network FRANCIM. An overall strategy based on regression models to estimate relative survival and model effects of prognostic factors in cancer survival studies. Statistics in Medicine. 2006. DOI:10.1002/Sim.2656. 2. Esteve J, Benhamou E, Croasdale M, Raymond L. Relative survival and the estimation of net survival: elements for further discussion. Statistics in Medicine. 1990;9:529-38. 3. Dickman PW, Sloggett A, Hills M, Hakulinen T. Regression models for relative survival. Statistics in Medicine. 2004; 23:51-64.
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4 Présentation des résultats et guide de lecture
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Survie des patients atteints de cancer en France
Présentation des résultats
Présentation des résultats et guide de lecture
Une description de la base de données est présentée dans le chapitre suivant. Elle comprend notamment les éléments concernant les effectifs analysés et l’état de la base touchant la connaissance du statut vital. Le chapitre « Estimation de la survie par cancer » comprend l’ensemble des résultats de l’analyse de survie. Après un rappel sur l’incidence et la mortalité du cancer (où les taux sont rapportés pour 100 000 personnes-années), la présentation type pour chaque site est la suivante.
Survie brute et survie relative (non standardisées pour l’âge), en fonction du sexe, de l’âge et de la période. Les résultats qui suivent sont issus de l’analyse univariée décrite au chapitre précédent (voir « 1re étape de la stratégie d’analyse »). Les estimations de la survie brute et de la survie relative à 1, 3 et 5 ans sont présentées :
■ en fonction du sexe, tous âges confondus (tableau 1); ■ en fonction de l’âge, hommes et femmes ensemble (tableau 2) Les tableaux 1 et 2 sont suivis des courbes de survie relative correspondantes, qui font l’objet des figures 1 et 2; ■ en fonction de la période (tableau 3). Note : pour estimer au mieux l’« effet période », les registres de l’Hérault et de la Manche ont été exclus du tableau 3, car ils ne couvraient pas l’ensemble des 3 périodes. La figure 3 montre l’évolution du taux de mortalité en excès en fonction du temps de suivi (t), pour l’ensemble des patients et par tranche d’âge (accompagné des estimations issues d’une fonction en escalier, voir « guide de lecture »). Pour les sites concernant les deux sexes, les estimations de la survie relative à 1, 3 et 5 ans, pour chaque classe d’âge, chez l’homme et chez la femme séparément, font l’objet du tableau 4.
Survie relative standardisée pour l’âge, en fonction du sexe et de la période À des fins de comparaison avec les données européennes, les survies relatives à 1, 3 et 5 ans, selon le sexe et la période, standardisées pour l’âge (voir « 2e étape de la stratégie d’analyse » du chapitre précédent), sont présentées dans les tableaux 5 et 6. L’estimation de la survie dans certaines strates de faible effectif se révélant impossible ou trop instable, les survies standardisées ne sont parfois pas disponibles. Il est donc possible que les tableaux 5 ou 6 n’existent pas pour certaines localisations. Note : pour estimer au mieux l’« effet période », les registres de l’Hérault et de la Manche ont été exclus du tableau 6, car ils ne couvraient pas l’ensemble des périodes.
18
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet des covariables sexe, âge au diagnostic, année de diagnostic et département Les résultats de ce paragraphe sont issus de l’analyse multivariée décrite au chapitre précédent et correspondent au modèle (5) (voir « 3e étape de la stratégie d’analyse »). ■ L’effet de l’année de diagnostic et du sexe est évalué par le taux relatif accompagné de son intervalle de confiance et de sa significativité statistique (p). Ces éléments sont présentés tableau 7. Effet du département : • la diminution de la déviance (mesure inverse de l’adéquation) du modèle multivarié incluant le département, et sa significativité statistique (p), sont présentés tableau 8 ; • Le graphe montrant les taux relatifs de chaque département avec leurs intervalles de confiance est présenté figure 4. Les départements sont anonymisés et numérotés selon un ordre différent pour chaque cancer. ■ Effet de l’âge : • Les différences de déviance entre les modèles avec absence d’effet de l’âge, effet linéaire de l’âge et effet non linéaire de l’âge, sont présentés tableau 8, accompagnées de leur significativité statistique (p); • la courbe donnant le taux relatif en fonction de l’âge fait l’objet de la figure 5 (spline cubique g du modèle (5)).
Pour illustrer l’éventuelle non-proportionnalité de l’effet de l’âge (variation du taux relatif selon que l’on se situe près ou à distance du diagnostic), un graphe tridimensionnel du taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi est fourni par la figure 6 (l’âge moyen au diagnostic étant pris comme référence). Il est issu du modèle (7) du chapitre précédent. La probabilité (p) correspondant au test de l’hypothèse de proportionnalité se trouve dans le titre de cette figure : plus elle est faible, moins cette hypothèse est raisonnable. Une « coupe » de ce graphe est réalisée figure 7 montrant l’effet de l’âge à différents temps du suivi (à 3 mois, 1, 3 et 5 ans). Lorsque que l’hypothèse de proportionnalité n’est pas rejetée, les figures 6 et 7 ne sont pas montrées car elles ne diffèrent pas de la figure 5..
Guide de lecture Nous présentons un guide de lecture pour faciliter l’interprétation des figures et des tableaux fournis pour chaque cancer. Figure 3 :
λ
λ λ1
λ1 λ2
λ2 λ3
λ3 1
1.5
5
t
1 19
1.5
5
t
Présentation des résultats et guide de lecture
■
Présentation des résultats et guide de lecture
Survie des patients atteints de cancer en France
La figure 3 montre l’évolution du taux de mortalité instantané λc , taux de mortalité en excès dû au cancer (noté λ dans la suite pour simplifier l’écriture) en fonction du temps t, délai depuis le diagnostic. Ce taux et la survie relative sont directement liés l’un à l’autre ; en effet, S(t) = exp[-Λ(t)] où Λ(t) est le taux cumulé de mortalité en excès, qui est l’intégrale du taux instantané λ comme le décrit la figure 3. L’aire de la partie hachurée est le taux cumulé, alors qu’en ordonnée figure le taux (instantané) de mortalité en excès lié au cancer λ. La figure de gauche suppose un taux constant par intervalle (fonction en escalier), alors que la figure de droite correspond à une modélisation continue du taux par des splines de régression. Dans le premier cas (constant par intervalles), le taux cumulé à 5 ans est : Λ(5) = λ1+ 0,5 × λ2 + 3,5 × λ3 si λ1 = 0,1 et λ2 = 0,05 et λ3 = 0,01 alors S(5) = exp(– 0,16) = 0,85 Dans le second cas (modélisation continue), le taux cumulé à 5 ans est calculé numériquement à partir de l’équation du spline de régression (fonction integrate( ) du logiciel SPLUS). La valeur maximale en ordonnée (du taux annuel) de cette figure 3 est très différente en fonction des sites. Elle est égale à « 2 décès par personne-année » pour les cancers de très mauvais pronostic; elle atteint « 1 décès par personne-année » pour les cancers de pronostic « moyen ». Elle atteint « 0,05 décès par personne-année» pour certains cancers de bon pronostic. Les échelles peuvent donc être très différentes d’un cancer à l’autre : cela doit être pris en compte afin d’éviter des interprétations hâtives, fondées sur la seule impression graphique. Le taux de cette figure traduit la force de mortalité en excès subie par les patients survivants. Pour mesurer de façon intuitive l’intensité de cette force, on peut la rapprocher de la probabilité annuelle de décès. En effet, quand ce taux est « mathématiquement » faible (disons inférieur ou égal à 0,1), il correspond approximativement à la probabilité de décéder dans l’année. Cela résulte de la propriété mathématique qui permet d’approcher exp(–x) par 1–x quand x est petit. Par exemple, supposons un taux annuel constant égal à 0,05 : la probabilité de survie à 1 an correspondante est exp(–0,05) = 0,951, soit une probabilité de décéder dans l’année de 1-0,951 = 0,049. On peut donc dire que 4,9 % des individus décèderont au cours de l’année, ce qui correspond approximativement au taux annuel de départ (0,05). Cet exemple montre que ce chiffre de 5 % est suffisamment petit pour autoriser l’approximation mathématique ; il traduit toutefois une force de mortalité en excès non négligeable d’un point de vue clinique. Quand ce taux est plus élevé, disons égal à 2 décès par personne-année, la probabilité de survie à 1 an correspondante est exp(–2) = 0,13, soit une probabilité de décéder dans l’année de 1–0,13 = 0,87. Un taux annuel égal à 2 peut provenir d’une situation où 25 personnes sont suivies en moyenne 0,2 année et où on observe 10 décès et 15 censures (taux = 10/(25 × 0,2)). Les courbes présentées sur les différentes figures 3 des chapitres suivants partent souvent de valeurs élevées pour rejoindre la plupart du temps des valeurs faibles ; toutefois il ne faut pas perdre de vue que dans le cas de cancers graves, le taux en excès paraît (comme pour les autres) proche de zéro à 5 ans, mais dans ces cas ces taux ne s’appliquent qu’à un très faible nombre de survivants. Nous encourageons le lecteur à analyser cette figure sous l’angle du niveau de mortalité en excès subi par les patients, et sous l’angle de son évolution dans le temps (le taux en excès est-il principalement élevé dans la première année suivant le diagnostic, ou est-il au contraire élevé de façon durable ?).
20
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 7 L’indicateur figurant dans le tableau 7 n’est plus le taux de mortalité en excès, mais le taux relatif. Si le taux relatif lié au sexe est de 0,9, cela signifie que : λ(t, femme) = 0,9 λ(t, homme), c’est-à-dire que le taux des femmes est 0,9 fois celui des hommes, quelque soit t, d’où d’où
Λ(t, femme) = 0,9 Λ(t, homme)
Si S(t, homme) = 0,60 alors S(t, femme) = 0,63 ce qui doit être cohérent avec les résultats par sexe présentés au tableau 5 (cela sera plus ou moins vérifié, car le taux relatif issu du modèle multivarié est ajusté sur l’âge, le département et la période). Dans ce cas, les femmes ont un taux de mortalité plus faible que celui des hommes, et par conséquent une meilleure survie. Notons ici qu’une variation de 10 % du taux de mortalité (taux relatif de 0,9) n’équivaut pas à une variation de 10 % de la survie. Pour l’année de diagnostic, le taux relatif est donné pour une variation d’une année. Si le taux relatif lié à l’année est de 0,98, par le même raisonnement que pour le sexe ci-dessus, cela signifie que : S(t, année = 1990) = [S(t, année = 1989)]0,98 ou S(t, année = 1991) = [S(t, année = 1990)]0,98 ou encore S(t, année = 1991) = [S(t, année = 1989)]0,98*0,98 ou encore S(t, année = 1997) = [S(t, année = 1989)]0,85 (0,85 = 0,988) Si S(5, année = 1989) = 0,59 alors S(5, 1997) = 0,590,85 = 0,64 et l’on doit retrouver des chiffres cohérents avec ceux du tableau 6 (là encore, cela sera plus ou moins vérifié, car le taux relatif issu du modèle multivarié est ajusté sur l’âge, le département et la période et fait l’hypothèse d’une évolution linéaire).
Tableau 8 Ce tableau est à lire en regard des figures 4 et 5. Les différences entre les taux relatifs de mortalité par département, souvent observées en figure 4, peuvent ne pas être statistiquement significatives (voir la valeur de p). La visualisation de l’effet de l’âge en figure 5 (constant, linéaire, ou non linéaire) est à considérer en regard du tableau 8, qui indique si, par exemple, une éventuelle courbure suggérant une non-linéarité est significative ou non (voir la valeur de p).
Figure 4 Pour l’effet département, le taux relatif est donné par rapport à l’ensemble des départements. Exemple : si celui du département n° 2 est de 0,77, cela signifie que :
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Présentation des résultats et guide de lecture
S(t, femme) = [S(t, homme)]0,9
Survie des patients atteints de cancer en France
S(t, département n° 2) = [S(t, tous départements ensemble)]0,77. On peut de plus calculer, à partir du modèle, la survie d’un département à partir de celle d’un autre département. Exemple : si le taux relatif du n° 9 est de 1,18, cela signifie que :
Présentation des résultats et guide de lecture
S(t, département n° 9) = [S(t, tous départements ensemble)]1,18. D’où S(t, département n° 2) = [ S(t, département n° 9)]0,65 (0,65 = 0,77/1,18).
Figure 5 La figure 5 correspond à un modèle où l’on a supposé que l’effet de l’âge était le même quelque soit le temps (hypothèse de proportionnalité). L’âge de référence est l’âge de diagnostic moyen pour le cancer considéré. Exemple : si l’âge moyen est de 65 ans et si à 40 ans le taux relatif est de 0,6, cela signifie que :
S(t, âge = 40) = [S(t, âge = 65)]0,6 Si à 90 ans le taux relatif est de 3, cela signifie que :
S(t, âge = 90) = [S(t, âge = 65)]3 En taux instantané, on aurait écrit :
λ(t, âge = 40) = 0,6 λ(t, âge = 65) ou λ(t, âge = 65) = 1,66 λ(t, âge = 40). λ(t, âge = 90) = 3 λ(t, âge = 65). Cet exemple illustre la non-linéarité : passer de 40 à 65 ans multiplie le taux par 1,66, alors que passer de 65 à 90 multiplie le taux par 3 (en cas de linéarité, le coefficient de multiplication aurait été le même puisque les deux comparaisons portent sur le même écart d’âge (25 ans)).
Figures 6 et 7 Le taux relatif donné en figure 5 est un taux relatif fondé sur l’hypothèse que ce taux est constant au cours du temps. La question est de savoir si ce taux relatif est le même quelque soit le temps ou si, au contraire, il représente une valeur centrale du taux relatif qui varie en fait avec le temps du suivi. Il s’agit donc d’explorer l’hypothèse de proportionnalité. Pour répondre à cette question, on dispose des figures 6 et 7 qui font apparaître le taux relatif lié à l’âge, et son évolution dans le temps. Les figures 6 et 7 sont fondées sur des modèles qui « relâchent » l’hypothèse de proportionnalité et elles montrent à quel moment du suivi l’effet de l’âge est important. La figure 6 montre comment le taux relatif varie selon l’âge et le temps du suivi. Le « p » du test de l’hypothèse de proportionnalité se trouve dans le titre de cette figure : plus il est faible, moins cette hypothèse est raisonnable. La figure 7 présente, à partir du même modèle que la figure 6, l’évolution du taux relatif selon l’âge à différents temps de suivi (3 mois, 1 an, 3 ans
22
et 5 ans). Il s’agit de la même information que la figure 5 mais à différents temps. Le graphe ci-dessous intitulé « Lecture des figures 6 et 7 (cancer du sein) » permet de comprendre la relation entre la figure 6 et la figure 7. Pour analyser l’effet de l’âge, on peut aussi, éventuellement, utiliser la figure 3 qui correspond à l’évolution du taux de mortalité en excès en fonction du temps, globalement, et pour chaque classe d’âge au diagnostic (analysées séparément). Si l’écart entre les courbes des taux de mortalité en excès par classe d’âge, prises deux à deux, est le même quel que soit le temps figurant en abscisse, alors l’effet de l’âge peut être considéré comme constant au cours du temps. En dehors de cette (rare) situation, l’analyse de cette figure pour objectiver une éventuelle nonproportionnalité ne doit pas être approfondie. En effet, le modèle utilisé pour explorer l’effet de l’âge (modèle (7)), à l’origine des figures 6 et 7, est beaucoup plus performant pour cet objectif, car il met en évidence les «tendances» qui peuvent ne pas apparaître en figure 3. Par ailleurs, il considère l’âge comme un phénomène continu et utilise toute l’information disponible sur l’ensemble des valeurs possibles de l’âge, alors que la figure 3 ne considère que des classes d’âge arbitraires, larges et donc peu informatives.
Exemple de non-proportionnalité : le sein (cf. graphe ci-dessous intitulé « Lecture des figures 6 et 7 (cancer du sein) »). Dans l’année qui suit le diagnostic, les figures 6 et 7 montrent une élévation du taux relatif avec l’âge. Les femmes jeunes présentent un taux relatif inférieur à celui des femmes d’âge
23
Présentation des résultats et guide de lecture
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie des patients atteints de cancer en France
Présentation des résultats et guide de lecture
moyen, ces dernières présentant de même un taux relatif inférieur à celui des femmes très âgées. Après un suivi de 5 ans, l’effet de l’âge est très différent : les femmes jeunes présentent un excès de taux de mortalité plus grand que celui des femmes d’âge moyen, et même plus grand que celui des femmes plus âgées. L’effet de l’âge s’inverse pratiquement au fur et à mesure que l’on s’éloigne du diagnostic. Si l’on ne regarde que la figure 5 correspondant à cette localisation, on en tire la conclusion très générale d’une surmortalité chez la femme jeune, conclusion qui mérite, comme on vient de le voir, d’être nuancée. Cela doit être interprété en regard d’éléments liés d’une part à la maladie (potentiellement différents selon l’âge) et d’autre part à son traitement (différent dans sa nature et ses conséquences selon l’âge également). Exemple de proportionnalité : LMNH (cf. figures 6 et 7 ci-contre) L’hypothèse de proportionnalité n’est pas rejetée pour ce cancer, et par conséquent les figures 6 et 7 ne sont pas montrées dans le chapitre consacré à ce cancer (elles ne diffèrent pas de la figure 5). Toutefois, dans un souci pédagogique, elles sont reproduites ci-dessous. Elles montrent que quel que soit le temps de suivi, l’effet de l’âge est le même : de 30 à 60 ans le risque reste constant, puis il augmente jusqu’aux âges les plus élevés. Les patients de 80 ans ont un taux de mortalité deux fois plus élevé que celui de ceux de 64 ans, cela quel que soit le délai depuis le diagnostic. Sur la figure 3 de ce même chapitre, on voit que les taux sont très semblables jusqu’à 60 ans, puis on observe une augmentation des taux, du même ordre de grandeur à tout délai, à partir de cet âge. Comme on l’a dit antérieurement, cette dernière appréciation de la proportionnalité est moins efficace que la lecture des figures 6 et 7.
24
Survie des patients atteints de cancer en France
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Délai en
année
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Taux relatif de mortalité , ,
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
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Présentation des résultats et guide de lecture
Taux relatif de mortalité , ,
,
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.058)
5 Résultats
z 27 27
Survie des patients atteints de cancer en France
Description de la base de données Nombre de cas par site et par département Tableau 1 : Nombre de cas par site et par département
Lèvre 65 Glandes salivaires 37 Tête et cou 1475 Œsophage 752 Estomac 807 Intestin grêle 71 Côlon-rectum 2950 Foie 488 Voies biliaires 186 Pancréas 433 Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne 52 Larynx 435 Poumon 2139 Mésothéliome de la plèvre 58 Os, articulations et cartilage articulaire 42 Mélanome de la peau 430 Tissus mous 116 Sein 3161 Vulve et vagin 70 Col utérin 375 Corps utérin 397 Ovaire 412 Pénis 20 Prostate 2410 Testicule 101 Rein 495 Vessie 820 Mélanome de l’œil 25 Système nerveux central 221 Thyroïde 372 Lymphome malin non Hodgkinien 609 Leucémies 332 Maladie de Hodgkin 123 Myélome multiple 191 Macroglobulinémie de Waldenström 26 Autres cancers 936 Total 21632
Côte d’or
Haut Rhin
Somme
32
22
76
75
460
19 431 295 411 22 1048 115 74 108
88 2391 867 1114 95 5005 829 383 742
55 1525 583 965 98 3743 585 246 521
32 1289 642 605 46 2314 344 127 289
26 428 186 384 24 2213 141 101 248
377 10302 5303 7718 665 35627 4513 2041 4517
80 552 3586
25 137 818
88 556 4025
67 355 2600
55 440 2080
38 188 1371
460 3216 19507
14
110
20
56
39
51
24
422
50
16
83
18
71
55
27
32
394
415 84 2183 73 248 332 297 15 1608 118 364 593 22
231 73 1684 38 198 228 164 13 1337 50 258 429 8
721 184 5392 101 511 691 615 38 3704 215 764 1257 71
254 41 997 21 92 130 184 7 910 35 224 264 12
1025 162 5050 137 537 981 749 44 3361 383 1196 1616 35
634 118 3686 103 458 737 508 42 2377 257 780 1014 51
268 58 2644 61 345 414 386 21 1668 105 430 605 41
293 69 1801 44 168 326 255 22 2073 57 299 690 17
4271 905 30923 648 2932 4236 3570 222 19448 1321 4810 7288 282
212 213
140 144
508 469
102 130
451 309
333 175
245 147
169 263
525 528
576 455
344 253
1148 880
232 217
1230 839
788 708
508 481
415 349
6375 5042
96 245
96 248
56 84
182 405
37 107
238 329
157 321
131 168
59 175
1175 2273
28 60 58 21 23 476 1834 849 1076 782 8115 36908 25613 18240 13828
380 8864 472 205562
407 539 51 2357 411 217 404
42
Doubs
Hérault
Isère
8
45
63
74
25 888 318 494 57 2094 289 115 294
28 405 154 299 32 1492 140 85 185
67 1470 599 1173 99 4945 792 238 709
33 363 1786
22 190 1102
50
19 19 84 865 421 1625 5822 15900 10381 34131
Manche
Bas Rhin
29
Tarn
Loire Saône Marne Atlantique et Loire Ardennes
3894
500 927 70 3572 379 269 584
4325
472
8219
6301
Total
2381 2694
Résultats : Description de la base de données
Calvados
Survie des patients atteints de cancer en France
Nombre de cas par sous-site et par département Tableau 2 : Nombre de cas par sous-site et par département Calvados
Doubs
Hérault
Isère
Manche
Bas Rhin
Haut Rhin
Somme
Tarn
Loire Saône Atlantique et Loire
Total
Langue
278
147
94
277
77
432
307
237
98
1947
Cavité orale
327
216
99
381
117
618
384
342
95
2579
Oropharynx
435
251
122
397
110
592
429
370
109
2815
Nasopharynx
18
32
15
56
3
40
49
12
10
235
Hypopharynx
417
242
75
359
124
709
356
328
116
2726
Côlon
1684
1453
1236
919
3038
606
3162
2365
1366
1232
2557
2188 21806
Rectum
1266
904
858
573
1907
442
1843
1378
948
981
1337
1384 13821
168
225
181
112
336
91
308
294
222
140
2077
Leucémie aiguë lymphoblastique
24
19
30
16
64
9
59
60
35
25
341
Leucémie myeloïde chronique
41
55
51
30
107
29
149
77
73
54
666
Leucémie aiguë myéloblastique
64
137
126
75
281
56
232
176
91
95
1333
Leucémie lymphoïde chronique
Résultats : Description de la base de données
Côte d’or
Bilan du recodage des dates Le recodage du jour et/ou du mois de l’une des dates n’a pas été nécessaire pour 61 % des enregistrements. En revanche, 32 % des jours de diagnostic ont fait l’objet d’un recodage : la valeur « 16 » a été attribué à 30,5 % alors que la valeur du jour des dernières nouvelles a été attribuée à 1,5 %. Cette forte proportion de recodage résulte des données du registre du Bas-Rhin et de l’Isère, registres qui n’attribuent pas de valeur au jour de diagnostic et qui représentent 35 % des données. La valeur « 16 » a été attribuée à 7 % des jours de dernières nouvelles, le registre de l’Isère n’attribuant pas systématiquement de valeur à cette information. L’ensemble des autres procédures de recodage concerne moins de 1 % des cas.
30
Survie des patients atteints de cancer en France
Distribution du statut vital par département Au 1er janvier 2002, 61,6 % des 205 562 cas inclus dans l’étude étaient décédés, 34,4 % étaient en vie et 4 % étaient perdus de vue.
Pourcentage parmi les cas de Nombre de cas Décédés Censurés Perdus de vue Calvados 21632 Côte d’or 5822 Doubs 15900 Hérault 10381 Isère 34131 Manche 8115 Bas-Rhin 36908 Haut-Rhin 25613 Somme 18240 Tarn 13828 Loire Atlantique 8219 Saône et Loire 6301 Ardennes 151 Marne 321 Total 205562
63,8 74,6 63,6 50,0 58,5 61,4 63,4 61,9 67,0 62,8 40,9 75,2 11,9 11,8 61,6
34,1 23,7 35,4 43,6 35,7 38,1 34,5 31,3 28,2 34,2 51,3 20,5 80,1 82,6 34,4
2,1 1,6 1,0 6,4 5,8 0,5 2,0 6,8 4,7 3,0 7,8 4,3 8,0 5,6 4,0
Suivi médian des vivants (en mois) 87,2 84,9 89,9 61,7 82,3 69,3 87,3 81,9 86,6 86,7 78,0 81,9 97,9 94,5 81,0
Disponibilité de la commune de naissance parmi les censurés Parmi les sujets en vie au 1er janvier 2002, la commune de naissance était connue dans la plupart des cas comme indiqué ci-dessous. Ce tableau ne comprend pas les données du HautRhin pour lequel la connaissance de la commune de naissance ne faisait pas partie de la stratégie de recueil du statut vital.
31
Résultats : Description de la base de données
Tableau 3 : Distribution du statut vital par département
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 4 : Disponibilité de la commune de naissance parmi les censurés
Résultats : Description de la base de données
Nombre de cas censurés Calvados 7371 Côte d’or 1382 Doubs 5624 Hérault 4529 Isère 12174 Manche 3091 Bas-Rhin 12745 Somme 5150 Tarn 4723 Loire Atlantique 4220 Saône et Loire 1291 Ardennes 121 Marne 265 Total 62686
Commune renseignée et française (%) 93,2 84,4 89,5 71,4 79,7 98,0 92,6 92,6 84,4 91,9 88,1 90,1 89,8 87,7
Commune inconnue (%) 3,3 8,8 0,1 12,1 2,9 0,1 0,1 4,8 4,5 5,5 5,3 1,6 0,0 3,3
Commune étrangère (%) 3,5 6,7 10,4 16,4 17,4 1,9 7,3 2,7 11,1 2,6 6,7 8,3 10,2 9,1
Disponibilité de la commune de naissance parmi les perdus de vue La connaissance de la mairie de naissance n’implique pas de façon systématique celle du statut vital (tableau excluant comme précédemment le Haut-Rhin). En effet, parmi les perdus de vue, la mairie de naissance était connue dans 28,2 % des cas. Comme attendu cependant, dans une grande majorité des cas perdus de vue, la commune de naissance n’était pas connue ou le lieu de naissance était situé à l’étranger.
Tableau 5 : Disponibilité de la commune de naissance parmi les perdus de vue Nombre de cas perdus de vue Calvados 449 Côte d’or 96 Doubs 164 Hérault 663 Isère 1998 Manche 44 Bas-Rhin 754 Somme 860 Tarn 421 Loire Atlantique 639 Saône et Loire 273 Ardennes 12 Marne 18 Total 6391
Commune renseignée et française (%) 35,4 4,2 15,8 17,6 30,3 0,0 31,4 30,9 8,1 30,7 50,2 58,3 77,8 28,2
32
Commune inconnue (%) 58,8 79,2 45,7 71,5 60,4 100,0 8,2 64,3 77,4 66,8 36,6 0,0 0,0 56,4
Commune étrangère (%) 5,8 16,7 38,4 10,.9 9,3 0,0 60,3 4,8 14,5 2,5 13,2 41,7 22,2 15,4
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par site et par classe d’âges pour les hommes Tableau 6 : Effectif des cas et des décès par site et par classe d’âges pour les hommes (Cas/Décès) [55;65[
[65;75[
[75;++[
Lèvre
10/0
[15;55[
[45;55[ 33/3
82/10
120/23
138/64
[75;85[
[85;++[
383/100
Total
Glandes salivaires
34/6
27/13
39/20
60/33
48/36
208/108
Tête et cou
869/541
2328/1499 3183/2233 2107/1557
684/574
9171/6404
Œsophage
208/176
813/702 1453/1269 1409/1255
801/762
4684/4164
Estomac
208/131
379/251
902/681 1564/1240 1742/1548
4795/3851
26/14
45/16
Intestin grêle Côlon-rectum
568/210
90/56
106/63
86/67
353/216
1489/597 4038/1860 6899/3614 6257/4374
19251/10655
Foie
82/71
256/227
Voies biliaires
21/14
56/40
151/116
266/229
234/205
728/604
Pancréas
80/64
265/240
624/594
855/808
650/627
2474/2333
Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne 28/15 Larynx
162/66
Poumon
700/571
Mésothéliome de la plèvre
1068/968 1558/1451
816/783
3780/3500
47/28
116/56
106/56
60/45
357/200
596/252
1041/509
818/449
372/263
2989/1539
2315/1902 4870/4132 5882/5180 3143/2923
16910/14708
14/11
33/27
95/93
116/110
84/82
342/323
Os, articulations et cartilage articulaire 120/45
25/6
23/13
32/18
19/17
219/99
Mélanome de la peau
468/74
331/49
334/79
348/109
274/179
1755/490
Tissus mous
141/47
53/21
85/34
104/46
120/73
503/221
14/6
23/9
38/15
80/27
67/40
222/97
Pénis Prostate
325/102
Testicule
2920/724 7910/2448
6401/3337 1892/1448 19448/8059
1078/61
135/7
72/13
26/4
10/5
1321/90
Rein
202/43
422/146
811/333
1003/502
550/372
2988/1396
Vessie
142/23
454/147
1306/530 2044/1028 1947/1396
5893/3124
28/4
23/8
37/13
36/8
17/10
141/43
Système nerveux central 360/181
221/180
335/302
324/302
122/113
1362/1078
127/12
103/30
92/40
40/30
580/120
Mélanome de l’œil Thyroïde
218/8
Lymphome malin non Hodgkinien 554/204
449/159
713/328
901/533
753/608
3370/1832
Leucémies
379/191
280/110
575/270
836/476
794/598
2864/1645
Maladie de Hodgkin
416/38
84/20
55/17
63/29
54/45
672/149
57/22
121/56
237/136
387/243
342/289
1144/746
4/0
20/3
34/9
90/32
78/55
226/99
712/529 1334/1073 1654/1375 1264/1117
5356/4335
Myélome multiple Macroglobulinémie de Waldenström Autres cancers Total
392/241 7583/3078
325/102 12162/7259 26764/16516 37796/23288 21566/17300 6401/3337 1892/1448 114489/72328
33
Résultats : Description de la base de données
[15;45[
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par soussite et par classe d’âges pour les hommes Tableau 7 : Effectif des cas et des décès par sous-site et par classe d’âges pour les hommes (Cas/Décès) [15;45[ 159/101 234/132 246/154 33/11 197/143 316/118 252/92
[15;55[
[45;55[ 422/276 572/339 661/421 37/19 636/444 818/318 671/279
150/27
[55;65[ 551/380 736/463 884/641 51/33 961/716 2218/1037 1820/823
[65;75[ 399/289 484/339 573/425 39/26 612/478 4085/2115 2814/1499
[75;++[ 128/106 164/134 170/144 19/15 203/175 3812/2633 2445/1741
Total 1659/1152 2190/1407 2534/1785 179/104 2609/1956 11249/6221 8002/4434
283/79
418/140
360/220
1211/466
106/69
23/20
25/21
22/21
14/13
190/144
79/29
48/19
70/36
100/70
91/73
388/227
69/45 3957/2180
127/100 7726/4329
174/165 9720/5567
196/185 7602/5439
686/566 30897/18462
120/71 1742/920
150/27
Résultats : Description de la base de données
Langue Cavité orale Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Côlon Rectum Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myéloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Total
34
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par site et par classe d’âges pour les femmes Tableau 8 : Effectif des cas et des décès par site et par classe d’âges pour les femmes (Cas/Décès) 5/0
Glandes salivaires Tête et cou Œsophage Estomac Intestin grêle Côlon-rectum Foie
[45;55[
[55;65[
3/1
3/0
[65;75[ 14/5
[75;++[ 52/19
Total 77/25
25/5
21/2
23/3
38/17
62/44
169/71
120/54
245/132
253/121
254/135
259/184
1131/626
20/14
68/60
123/91
165/139
243/221
619/525
115/71
156/99
262/168
719/462
1671/1356
2923/2156
18/9
34/12
60/25
88/59
112/88
312/193
557/198
1154/432
2631/987
4520/1951
7514/4784
16376/8352
41/27
50/42
127/109
241/218
274/259
733/655
Voies biliaires
21/19
46/35
196/152
395/340
655/590
1313/1136
Pancréas
54/35
117/98
303/269
610/560
959/906
2043/1868
7/3
9/5
17/6
28/21
42/33
103/68
15/2
44/20
53/22
74/34
41/24
227/102
209/142
310/236
590/463
816/676
672/592
2597/2109
4/2
8/7
22/18
29/25
17/15
80/67
Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne Larynx Poumon Mésothéliome de la plèvre Os, articulations et cartilage articulaire Mélanome de la peau Tissus mous Sein Vulve et vagin Col utérin Corps utérin Ovaire
81/18
16/6
22/13
19/8
37/28
175/73
792/55
434/50
421/61
415/92
454/224
2516/482
92/26
54/17
54/27
88/42
114/73
402/185
4350/723
6916/903
7133/1202
6816/1566
5708/2639
30923/7033
39/12
33/10
71/32
165/64
340/260
648/378
925/161
481/128
560/206
521/201
445/317
2932/1013
131/22
457/60
1245/253
1403/481
1000/608
4236/1424
405/113
585/266
835/514
952/675
793/645
3570/2213
Rein
133/33
189/47
413/136
592/242
495/317
1822/775
Vessie
35/11
56/18
168/69
354/171
782/565
1395/834
Mélanome de l’œil
12/1
18/4
38/7
45/19
28/13
141/44
242/117
137/103
223/196
272/259
145/132
1019/807
Thyroïde
820/12
471/15
376/18
265/64
182/117
2114/226
Lymphome malin non Hodgkinien
340/94
307/92
518/192
760/381
1080/792
3005/1551
263/123
198/88
371/152
575/290
771/558
2178/1211
Système nerveux central
Leucémies Maladie de Hodgkin
338/9
44/6
34/6
36/15
51/40
503/76
Myélome multiple
25/10
80/24
214/108
334/203
476/371
1129/716
Macroglobulinémie de Waldenström Autres cancers Total
2/0
11/1
24/7
49/14
68/37
154/59
268/138
313/198
521/357
913/732
1493/1309
3508/2734
10504/2259
13065/3217
17904/5990
22565/10161
27035/18160
91073/39787
35
Résultats : Description de la base de données
[15;45[ Lèvre
Survie des patients atteints de cancer en France
Effectif des cas et des décès (durant les 5 premières années) par soussite et par classe d’âges pour les femmes Tableau 9 : Effectif des cas et des décès par sous-site et par classe d’âges pour les femmes (Cas/Décès) [15;45[ 30/14 35/9 33/18 9/3 13/10 344/122 213/76
[15;55[
[45;55[ 48/29 72/33 77/42 12/7 36/21 674/258 480/174
75/8
[55;65[ 71/40 79/34 63/29 10/2 30/16 1602/607 1029/380
[65;75[ 68/40 92/43 53/28 15/7 26/17 2865/1244 1655/707
[75;++[ 71/47 111/80 55/38 10/9 12/10 5072/3195 2442/1589
Total 288/170 389/199 281/155 56/28 117/74 10557/5426 5819/2926
168/21
280/61
343/183
866/273
63/40
14/8
25/19
21/16
28/24
151/107
48/16
40/15
52/29
60/33
78/60
278/153
61/48 1514/635
89/64 3218/1241
163/145 5298/2341
211/202 8433/5437
647/523 19449/10034
123/64 911/372
75/8
Résultats : Description de la base de données
Langue Cavité orale Oropharynx Nasopharynx Hypopharynx Côlon Rectum Leucémie lymphoïde chronique Leucémie aiguë lymphoblastique Leucémie myeloïde chronique Leucémie aiguë myéloblastique Total
36
Survie des patients atteints de cancer en France
Lèvre Auteurs : F. Poncet, P. Delafosse, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C00.0 à C00.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 140.0 à 140.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C00.0 à C00.9 Les cancers étudiés ici correspondent aux tumeurs situées sur les lèvres supérieure et inférieure. Sur les faces externes, seules sont prises en compte les tumeurs siégeant sur le vermillon. Les tumeurs des zones cutanées de la lèvre sont classées avec les tumeurs de la peau (C44.0). Les tumeurs siègent principalement sur la lèvre inférieure. La majorité des cancers de la lèvre sont des carcinomes épidermoïdes.
Fréquence D’après les données des registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la lèvre variaient de 0,2 à 3,9 chez les hommes et de 0,0 à 0,5 chez les femmes (1). Dans la présente étude, 83 % des cas ont été diagnostiqués chez des hommes et 70 % chez des personnes de plus de 65 ans. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 460 cas, dont 125 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
La survie brute était de 93 % à 1 an, de 81 % à 3 ans et de 70 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement de 99 %, 97 % et 95 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était de 96 % pour les hommes et de 88 % pour les femmes (tableau 1, figure 1). Compte tenu du faible nombre de cas, l’analyse détaillée par classe d’âge n’a pas été effectuée.
Variation selon la période La survie relative à 5 ans diminuait légèrement entre 1989 et 1997, passant de 95 % à 91 % (tableau 3). Considérant les intervalles de confiance, il est clair que cette décroissance est sans signification. Compte tenu du faible nombre de cas inclus dans cette étude, des analyses plus détaillées n’ont pas été réalisées.
37
Résultats : Lèvre
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon le département Compte tenu des faibles effectifs, il n’a pas été possible de conduire une analyse comparant les départements.
Commentaires En France, la survie des personnes atteintes d’un cancer de la lèvre est très élevée. Cette localisation a un très bon pronostic. La lèvre est un site visible, ce qui permet de détecter rapidement toute modification et de réaliser le diagnostic de façon précoce (2). Les facteurs favorisant l’apparition de ce cancer sont l’exposition solaire et la consommation de tabac (3). La majorité des personnes bénéficient d’une curiethérapie qui donne de très bons résultats esthétiques et fonctionnels sur les lésions larges (4).
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Jovanovic A, Schulten EA, Kostense PJ, Snow GB, van der Waal I. Squamous cell carcinoma of the lip and oral cavity in The Netherlands; an epidemiological study of 740 patients. J Craniomaxillofac Surg. 1993;21:149-52. 3. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 4. Barrellier P, Kaluzinski E, Louis Y, Meunier-Guttin-Cluzel A, Clouet JA. Les carcinomes épidermoïdes de la lèvre. La contribution de la chirurgie. Une étude sur 429 cas. Rev Stomatol Chir Maxillofac. 1991;92:384-9.
Résultats : Lèvre
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an brute
3 ans relative
brute
5 ans relative
brute
relative
Homme
94 (93-95)
99 (98-100) 82 (79-84)
97 (94-99)
72 (68-75)
96 (90-98)
Femme Tous
91 (87-93) 93 (92-94)
97 (93-99) 99 (98-99)
92 (81-97) 97 (94-98)
61 (50-71) 70 (67-74)
88 (70-95) 95 (90-97)
75 (66-81) 81 (78-83)
38
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 94 (92-95) 99 (97-100) [1992;1994] 94 (92-95) 99 (96-100) [1995;1997] 92 (89-94) 98 (94-99) Tous 93 (92-94) 99 (98-99)
3 ans brute relative 82 (77-86) 97 (90-99) 82 (77-87) 97 (88-99) 77 (70-83) 94 (84-98) 81 (78-84) 96 (93-98)
5 ans brute relative 72 (65-77) 95 (84-98) 73 (65-79) 95 (81-99) 65 (55-73) 91 (75-97) 70 (66-74) 94 (88-97)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
39
Résultats : Lèvre
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Langue Auteurs : F. Poncet, P. Delafosse, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C01.9 et C02.0 à C02.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 141.0 à 141.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C01 et C02.0 à C02.9 Les cancers de la langue sont subdivisés en cancers de la base de la langue (C01) et en cancers de la partie mobile de la langue (C02). La forme histologique la plus fréquente est le carcinome épidermoïde.
Fréquence Dans les registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la langue variaient de 3,8 à 7,6 chez les hommes et de 0,3 à 1,6 chez les femmes (1). La grande majorité des cas étaient diagnostiqués chez les hommes (85 %). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 1 947 cas, dont 1 322 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
La survie brute était de 68 % à 1 an, de 41 % à 3 ans et de 31 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement estimée à 69 %, 44 % et 35 % (tableau 1). Toutes classes d’âge confondues, on observait un excès de mortalité quel que soit le délai depuis le diagnostic, avec un maximum environ 9 mois après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge Pour cette localisation, la survie relative variait selon le sexe. Elle était significativement meilleure chez la femme que chez l’homme, quel que soit le délai depuis le diagnostic. À 5 ans, la survie relative était estimée à 45 % chez la femme et à 33 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ce résultat avec un taux relatif de 0,76 (tableau 7). La survie relative diminuait lorsque l’âge au diagnostic augmentait et l’analyse multivariée montrait un effet significatif de l’âge compatible avec un modèle linéaire (tableau 8 et figure 5). La constance de cet effet au cours du suivi n’a pu être testée, toutefois les différences les plus importantes s’observaient au cours de la première année pour les personnes les plus âgées (tableau 2). Chez les moins de 65 ans, un pic de mortalité était observé environ 9 mois après le diagnostic alors que pour les patients de 65 ans et plus, le taux de mortalité était initialement élevé, puis diminuait régulièrement (figure 3).
41
Résultats : Langue
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période L’analyse multivariée n’identifiait aucune variation de la survie entre les différentes périodes de diagnostic (tableau 3).
Variation selon le département Il n’y avait pas de différence significative de survie entre les départements (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE En France, pour la période 1989-1997, la survie relative standardisée à 5 ans était estimée à 33 % pour les hommes et à 45 % pour les femmes dans la présente étude (tableau 5), soit des valeurs un peu moins favorables que la survie relative moyenne de l’ensemble des pays européens fournie par l’étude EUROCARE (35 % pour les hommes et 52 % pour les femmes) pour la période 1990-1994. Cette étude EUROCARE mettait en évidence de grandes différences de survie entre les pays. Par exemple, pour la période 1990-1994, la survie relative à 5 ans des hommes, en République tchèque, était de 10 %, alors qu’en Finlande, elle était de 52 % (2).
Résultats : Langue
Commentaires Les cancers de la langue font partie des localisations cancéreuses ayant un mauvais pronostic. Dans l’étude EUROCARE, la France a la plus faible survie des pays de l’ouest de l’Europe, les pays de l’Est ayant des survies encore plus faibles (3). Les facteurs de risque sont principalement la consommation d’alcool et de tabac. La meilleure survie chez les femmes peut sans doute s’expliquer par un diagnostic plus précoce par rapport aux hommes. La mauvaise survie de ce cancer est liée à un diagnostic tardif. Le cancer de la base de la langue a un plus mauvais pronostic (3). Au niveau de la base de la langue, les lésions de petite taille au moment du diagnostic sont rares, car il existe peu de symptômes précoces. La plupart des lésions sont donc découvertes en raison de manifestations fonctionnelles (4). En revanche, la portion mobile de la langue est une zone visible permettant de découvrir plus facilement des lésions moins évoluées. Les données détaillées de certains registres ont montré que les cancers du bord, de la pointe et de la face ventrale ont des survies significativement plus élevées que les cancers siégeant sur les autres parties de la langue (3). Il n’y a pas eu d’évolution du pronostic au cours de cette période. Le caractère tardif de l’apparition des symptômes peut expliquer cette absence d’amélioration, aucune évolution majeure des traitements n’ayant eu lieu au cours de la même période.
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61. 4. Truc G, Horiot JC, Maingon P, Barillot I. Le cancer épidermoïde de l’oropharynx. Bull Cancer. 2000;Suppl 5:919. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
42
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
67 (65-69)
69 (67-71)
40 (38-42)
43 (40-45)
29 (27-31)
33 (31-35)
Femme Tous
70 (65-75) 68 (66-70)
73 (67-77) 69 (67-71)
47 (42-53) 41 (39-43)
50 (44-56) 44 (42-46)
40 (35-46) 31 (29-33)
45 (39-51) 35 (33-37)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 71 (64-76) 74 (70-77) 68 (65-71) 65 (61-69) 55 (48-61) 68 (66-70)
relative 71 (64-76) 74 (71-78) 69 (66-72) 67 (63-71) 62 (55-68) 69 (67-71)
3 ans brute 43 (36-50) 44 (40-49) 43 (39-46) 39 (35-43) 33 (27-40) 41 (39-43)
relative 43 (36-50) 45 (41-49) 45 (41-48) 43 (38-47) 41 (34-49) 44 (42-46)
5 ans brute 39 (32-45) 34 (30-38) 31 (28-35) 28 (25-32) 21 (16-27) 31 (29-33)
relative 39 (32-46) 35 (31-39) 34 (30-38) 34 (29-38) 37 (28-46) 35 (33-37)
Résultats : Langue
1 an
43
Survie des patients atteints de cancer en France
1,0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.6 , 0.4 , , 0.0
0.2 ,
Survie relative
0,8
Homme Femme
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Langue
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
44
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
45
Résultats : Langue
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 67 (63-70) 69 (65-72) [1992;1994] 67 (64-71) 69 (66-72) [1995;1997] 70 (66-72) 71 (68-74) Tous 68 (66-70) 69 (67-71)
3 ans brute relative 42 (38-45) 45 (41-49) 40 (37-44) 43 (39-47) 42 (38-45) 45 (41-49) 41 (39-44) 44 (42-47)
5 ans brute relative 32 (29-36) 36 (32-40) 30 (27-33) 34 (30-38) 31 (27-34) 34 (31-38) 31 (29-33) 35 (33-37)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 69 (62-75) 74 (70-78) 69 (66-73) 66 (61-70) 60 (51-68) 69 (67-71)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 77 (62-87) 82 (57-93) 71 (60-79) 73 (63-81) 66 (54-76) 73 (67-77)
3 ans Homme Femme 41 (33-48) 61 (43-74) 45 (41-49) 44 (21-66) 44 (40-48) 51 (40-62) 41 (36-46) 52 (40-63) 36 (27-46) 50 (35-62) 43 (40-45) 50 (44-56)
5 ans Homme Femme 36 (29-44) 56 (37-71) 35 (30-39) 40 (18-61) 32 (28-36) 44 (32-55) 31 (27-36) 45 (33-57) 30 (20-42) 46 (29-62) 33 (31-35) 45 (39-51)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Langue
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 68 (65-70) 73 (68-79) 69 (67-71)
Homme Femme Tous
3 ans 42 (39-44) 51 (44-58) 44 (41-46)
5 ans 33 (30-36) 45 (38-53) 35 (33-38)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 66 (62-70) 66 (61-70) 71 (68-75) 67 (65-70)
3 ans 42 (38-47) 41 (37-47) 45 (40-50) 42 (39-45)
5 ans 34 (29-39) 32 (27-38) 32 (28-38) 33 (30-36)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
46
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
-0,27
0,76 [0,63;0,91]
0,003
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,98;1,02]
0,979
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance 7,0 5,1
p 0,532 0,024
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
4,8
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
47
Résultats : Langue
, ,
, , ,
, , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,188
Survie des patients atteints de cancer en France
Cavité orale Auteurs : P. Delafosse, F. Poncet, M. Velten, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C03.0 à C06.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 143.0 à 145.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C03.0 à C06.9 Les cancers de la cavité orale regroupent l’ensemble des quatre topographies suivantes : gencive (à l’exclusion des tumeurs malignes odontogéniques qui sont classées dans les tumeurs osseuses), plancher buccal, palais dur (le voile du palais appartenant à l’oropharynx) et autres localisations de la bouche. Le type histologique le plus fréquent, pour l’ensemble de ces tumeurs, est le carcinome épidermoïde.
Fréquence Dans les registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale des cancers de la cavité orale varient de 2,9 à 9,3 chez les hommes et de 0,8 à 1,6 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 579 cas, dont 85 % avaient été diagnostiqués chez des hommes. Au cours des 5 années suivant le diagnostic, 1 606 cas étaient décédés.
La survie brute était de 74 % à 1 an, de 48 % à 3 ans et de 36 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement estimée à 76 %, 51 % et 41 % (tableau 1). Toutes classes d’âge confondues, l’excès de mortalité restait élevé quel que soit le délai après le diagnostic, mais on observait un pic 9 mois après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie des hommes et des femmes était identique pendant la première année suivant le diagnostic. Au-delà de 1 an, la survie relative des femmes était meilleure que celle des hommes. À 5 ans, elle était de 53 % chez les femmes et de 38 % chez les hommes (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée résumait cette différence par un taux relatif moyen de 0,65 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). On observait des différences de survie en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait de 48 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 31 % pour les plus de 75 ans (tableau 2 et figure 2). Un effet significatif de l’âge était confirmé après ajustement sur les autres facteurs, toutefois le modèle linéaire ne suffisait pas à en rendre compte (tableau 8). On observait, en effet, une amplification de l’excès de mortalité à partir de 65 ans (figure 5). La surmortalité des patients les plus âgés n’était pas constante. Elle variait avec le délai écoulé depuis le diagnostic. Elle était maximale dans les suites immédiates du diagnostic, puis les différences disparaissaient autour de la troisième année pour réapparaître durant la cinquième année (figures 6 et 7).
49
Résultats : Cavité orale
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période On n’observait pas d’amélioration au cours du temps : la survie était stable entre les différentes périodes (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département La survie relative variait de façon significative selon les départements (tableau 8). Cette différence était surtout due à un département (figure 4) qui avait une survie relative particulièrement élevée (57 %). Pour les autres départements, la survie variait dans un intervalle de faible étendue (de 34 % à 42 %).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Dans l’étude EUROCARE, pour la période 1990-1994, la survie relative moyenne à 5 ans pour l’ensemble des pays européens était de 41 % pour les hommes et de 57 % pour les femmes. L’Autriche, les pays scandinaves, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, la Suisse avaient des survies plus élevées. À la différence de ce que l’on observait pour d’autres cancers, les registres représentant la France avaient une survie faible par rapport à la moyenne européenne : 36 % chez l’homme, comparable à celle de la Pologne et un peu supérieure aux autres pays de l’Est (2). Nos résultats actuels confirment cette mauvaise position. Chez l’homme, la survie relative standardisée à 5 ans était de 37 % pour la période 1989-1991 et de 36 % pour la période 1992-1994 (tableau 6).
Résultats : Cavité orale
Commentaires En France, les cancers de la cavité orale se situent parmi les localisations ayant un mauvais pronostic. Les facteurs de risque connus de ces cancers, à savoir la consommation d’alcool et de tabac, concourent probablement à ce mauvais pronostic. En effet, du fait de ces expositions, les patients présentent souvent une importante comorbidité, voire des cancers multiples dans ces localisations (3, 4). Ces cancers sont aussi associés à un niveau social bas dont on constate qu’il va souvent de pair avec un retard au diagnostic du fait de consultations médicales tardives. Le corollaire en est la découverte de la maladie à un stade évolué, obérant les possibilités d’un traitement curateur, envisageable uniquement pour les stades d’extension limitée. La baisse de la consommation d’alcool depuis la fin des années 50 et la diminution plus récente de la consommation de tabac chez les hommes devraient majorer la baisse de l’incidence de ces tumeurs que l’on observe en France depuis plusieurs années (5). Toutefois, on ne voit pas d’amélioration de la survie au cours des différentes périodes, ce qui laisse penser que si la fréquence de ces cancers diminue, les tumeurs diagnostiquées sont toujours découvertes à un stade évolué. Cette observation incite à recommander un diagnostic plus précoce, voire un dépistage, par un examen systématique de la cavité buccale réalisé par les professionnels concernés (6, 7). Le suivi de ces patients est aussi fondamental que la prise en charge initiale, du fait de la fréquence des récidives et des cancers associés. La meilleure survie constatée chez les femmes pourrait s’expliquer par un diagnostic plus précoce et une moindre comorbidité. La moins bonne survie des sujets âgés pourrait être liée à l’existence de facteurs de comorbidité importants pour ces patients ayant un terrain fragilisé. Les différences géographiques entre les pays d’Europe ou entre les départements français peuvent être liées à des pratiques de prise en charge différentes ou à l’existence de différences dans la fréquence des facteurs de risque. Au niveau européen, la France, pourtant dotée d’un système de soins performant, est le pays de l’Ouest qui a la plus faible survie. On est donc tenté d’imputer ces mauvais résultats à la forte prévalence de la consommation d’alcool et de tabac. On est aussi tenté d’expliquer ainsi les différences interdépartementales puisque les prises en charge ne devraient pas différer de façon majeure.
50
Survie des patients atteints de cancer en France
Enfin, l’hypothèse de difficultés de classement de la tumeur doit également être évoquée pour expliquer les différences de survie constatées. En effet, au sein de l’entité anatomique « cavité orale » sont regroupées des localisations dont le pronostic diffère en fonction du site. À titre d’exemple, le pronostic du cancer du palais dur et de la muqueuse buccale est meilleur que celui du cancer du palais mou (2). Une distribution différente des sous-localisations formant cette entité peut expliquer des différences de pronostic.
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Cianfriglia F, Di Gregorio DA, Manieri A. Multiple primary tumours in patients with oral squamous cell carcinoma. Oral Oncol. 1999;35:157-63. 4. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. European Journal of Cancer. 1998;34:2154-61. 5. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 6. Boulet D, Aubey C. La consommation d’alcool en France de 1950 à 1982. Bulletin du Haut comité d’études et d’information sur l’alcoolisme. 1984;29:269-84. 7. Mignogna MD, Fedele S. Oral cancer screening: 5 minutes to save a life. Lancet. 2005;365:1905-6. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 74 (72-75) 76 (74-77) 72 (68-76) 76 (72-80) 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 47 (45-49) 50 (48-52) 54 (49-58) 59 (54-64) 48 (46-50) 51 (49-53)
5 ans brute relative 34 (32-36) 38 (36-40) 47 (42-52) 53 (48-58) 36 (34-38) 41 (39-42)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 77 (72-81) 77 (72-81) 80 (77-83) 81 (78-83) 78 (75-81) 79 (76-82) 69 (66-72) 71 (67-74) 51 (45-57) 57 (50-62) 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 55 (49-60) 56 (50-61) 53 (49-56) 54 (50-57) 50 (46-53) 52 (48-55) 44 (40-47) 48 (44-52) 30 (25-36) 41 (34-47) 48 (46-50) 51 (49-53)
51
5 ans brute relative 47 (41-52) 48 (42-53) 40 (37-44) 42 (38-46) 38 (34-41) 41 (37-44) 32 (29-36) 38 (34-43) 19 (15-24) 31 (24-39) 36 (34-38) 41 (39-42)
Résultats : Cavité orale
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Cavité orale
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
52
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
53
Résultats : Cavité orale
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 74 (71-76) 76 (73-78) [1992;1994] 73 (70-76) 75 (72-78) [1995;1997] 74 (71-76) 76 (73-79) Tous 74 (72-75) 76 (74-77)
3 ans brute relative 48 (45-52) 52 (49-56) 47 (43-50) 50 (46-53) 48 (45-51) 51 (47-54) 48 (46-49) 51 (49-53)
5 ans brute relative 36 (33-40) 41 (38-45) 34 (31-38) 39 (35-42) 37 (33-40) 40 (37-44) 36 (34-38) 40 (38-42)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 75 (69-80) 81 (78-83) 78 (76-80) 69 (65-73) 61 (53-68) 76 (74-77)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 95 (91-97) 80 (71-86) 82 (73-88) 83 (76-89) 55 (45-64) 76 (72-80)
3 ans Homme Femme 52 (46-58) 86 (76-92) 53 (49-57) 60 (48-69) 52 (49-55) 66 (55-75) 45 (40-49) 64 (54-73) 39 (30-47) 38 (27-49) 50 (48-52) 59 (54-64)
5 ans Homme Femme 43 (37-49) 77 (63-87) 41 (37-45) 51 (40-62) 38 (35-42) 58 (46-68) 34 (30-39) 55 (44-64) 31 (22-40) 35 (23-48) 38 (36-40) 53 (48-58)
Résultats : Cavité orale
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 73 (71-75) 78 (74-81) 73 (71-75)
Homme Femme Tous
3 ans 48 (45-50) 60 (56-65) 49 (47-52)
5 ans 37 (34-39) 53 (48-58) 39 (37-41)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 72 (69-76) 73 (69-77) 73 (69-77) 73 (70-75)
3 ans 50 (46-55) 48 (43-52) 47 (42-53) 48 (45-50)
5 ans 37 (33-42) 36 (31-41) 38 (32-44) 37 (34-40)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
54
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,44
0,65 [0,54;0,77]
<0,001
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,98;1,02]
0,984
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 17,1 0,03 29,5 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
23,2
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
Résultats : Cavité orale
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
55
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
Délai en
année s dep
e Âg
uis le
au
ea
Âg
diagn ost
u
gn dia
tic os
gn dia
ic
ost
ic
, ,
,
,
,
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Cavité orale
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
56
Survie des patients atteints de cancer en France
Glandes salivaires Auteurs : F. Binder-Foucard, M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C07.9 et C08.0 à C08.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1 : 142.0 à 142.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C07 et C08.0 à C08.9
Fréquence Le cancer des glandes salivaires fait partie des cancers rares. En France, il représente respectivement 1 % de l’ensemble des cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx chez les hommes et 11 % chez les femmes (1). Cette différence n’est pas due à une plus grande fréquence chez les femmes, car son incidence est comprise entre 0,2 et 1,2 chez les hommes et 0,2 et 0,7 chez les femmes, mais plutôt à la moins grande fréquence des autres cancers de la cavité buccale chez les femmes (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 377 cas, dont 179 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 51 % et de 61 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, était faible et diminuait progressivement pour atteindre une valeur négligeable à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie des femmes était meilleure que celle des hommes dès la première année suivant le diagnostic (figure 1). Cette meilleure survie des femmes était confirmée par l’analyse multivariée : la mortalité était 2 fois plus faible pour les femmes que pour les hommes (tableau 7). L’âge au diagnostic était également un facteur pronostique significatif. La survie relative à 5 ans chutait de 81 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 49 % pour la classe d’âge 75 ans et plus. La diminution de la survie entre ces classes d’âge était progressive (tableau 2 et figure 2). En analyse multivariée, on observait que le taux relatif de mortalité augmentait linéairement avec l’âge (tableau 8 et figure 5) indépendamment du temps écoulé depuis le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,66 : il doublait en moins de 20 ans.
Variation selon la période La survie s’améliorait entre la première et la deuxième période de l’étude. La survie relative à 5 ans passait de 51 % pour la période 1989-1991 à 66 % pour la période 1992-1994 (tableau 3). Une augmentation moins nette était observée à 3 ans et à 1 an. Cependant, l’analyse multivariée ne pouvait confirmer clairement cette amélioration non linéaire (tableau 7).
57
Résultats : Glandes salivaires
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon le département Aucune différence significative n’apparaissait entre les départements étudiés (figure 5 et tableau 8).
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge, à 5 ans, était de 51 %, chez les hommes, dans la présente étude (tableau 5). L’étude EUROCARE (3) faisait apparaître peu de différences de survie entre les pays européens : pour la période 1990-1994, chez les hommes, la valeur pour la France était très voisine de la moyenne des pays européens (48 %/51 %). Les pays d’Europe du Nord (Finlande, Norvège, Suède, Danemark) présentaient une survie sensiblement plus favorable, supérieure à 60 % à 5 ans. À l’inverse, l’Écosse et le pays de Galles présentaient une survie moins bonne. Pour les autres pays, les comparaisons sont difficiles en raison d’effectifs limités.
Résultats : Glandes salivaires
Commentaires Il existe peu de données sur l’épidémiologie et la survie des cancers des glandes salivaires qui sont généralement étudiés dans le même groupe que les cancers des lèvres, de la bouche et du pharynx. Toutefois, les cancers des glandes salivaires sont très différents de ces autres cancers, tant sur le plan de l’âge et du sexe, que de l’histoire naturelle, et méritent donc une analyse spécifique. Comparés aux autres cancers du groupe « lèvre-bouche-pharynx », ils présentent un pronostic plus favorable. Une étude en population générale menée par le registre des cancers de Suède a montré que la survie variait en fonction du type histologique de la tumeur : pour les cancers de la parotide, les cancers à cellules acineuses avaient un pronostic très favorable (88 % de survie relative – non standardisée – à 10 ans), tandis que les adénocarcinomes sans autre indication et les carcinomes indifférenciés avaient le plus mauvais pronostic (environ 50 % à 10 ans). Cette étude a également montré que la survie était en général la même pour les cancers de la glande sousmaxillaire que pour les cancers de la glande parotide. Toutefois, les cancers mucoépidermoïdes et les adénocarcinomes sans autre indication de la glande sous-maxillaire présentaient un pronostic plus défavorable que les cancers de même type histologique de la glande parotide. La survie des femmes atteintes d’un cancer muco-épidermoïde ou d’un cancer indifférencié de la parotide était significativement meilleure que celle des hommes (4).
Références 1. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 2. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Wahlberg P, Anderson H, Biorklund A, Moller T, Perfekt R. Carcinoma of the parotid and submandibular glandsa study of survival in 2465 patients. Oral Oncol. 2002;38:706-13.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
58
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
72 (66-77)
77 (71-82)
52 (45-58)
59 (52-66)
46 (40-53)
54 (46-61)
Femme Tous
82 (77-86) 76 (72-80)
87 (81-91) 81 (77-85)
63 (56-70) 57 (52-62)
75 (67-81) 66 (61-71)
55 (47-62) 51 (45-55)
71 (62-78) 61 (56-67)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 83 (72-90) 84 (72-91) 77 (67-85) 79 (68-86) 66 (53-76) 69 (55-79) 57 (47-65) 62 (52-71) 32 (24-40) 49 (31-65) 57 (52-62) 66 (61-71)
5 ans brute relative 80 (68-88) 81 (68-89) 65 (51-76) 67 (53-78) 60 (47-71) 66 (51-77) 48 (38-57) 56 (44-66) 22 (15-30) 49 (18-75) 51 (45-55) 61 (56-67)
Résultats : Glandes salivaires
[15 ;45[ [45 ;55[ [55 ;65[ [65 ;75[ [75 ;++[ Tous
1 an brute relative 92 (84-96) 92 (83-96) 92 (88-95) 92 (88-95) 80 (69-87) 81 (70-88) 75 (67-82) 77 (68-84) 58 (50-66) 67 (56-75) 76 (72-80) 81 (77-85)
59
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Glandes salivaires
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
60
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
2
3
4
1.0 ,
1.0 ,
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 ,
0
1
2
3
4
0
1
2
3
4
5
1.0 , 0.8 , 0.6 , 0.4 , 0.0 ,
0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
, 0.2
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2
Taux de mortalité
0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0
1
2
3
4
2
3
4
5
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.0 ,
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
1
Taux de mortalité
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
0
1.0 ,
Âge : [75;++[
5
1.0 ,
Âge : [65;75[ 1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
5
1.0 ,
Âge : [55;65[ 1.0 ,
Âge : [45;55[ 1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
0.0 ,
Taux de mortalité
0.0 ,
5
Délai en années depuis le diagnostic
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
61
5
Résultats : Glandes salivaires
1
fonction en escalier spline de régression
, 0.2
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 ,
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 72 (63-80) 79 (70-85) [1992;1994] 76 (68-82) 80 (72-86) [1995;1997] 82 (75-87) 86 (80-91) Tous 77 (73-81) 82 (78-86)
3 ans brute relative 53 (43-62) 59 (48-68) 62 (53-70) 68 (59-76) 63 (54-70) 73 (64-80) 59 (54-64) 67 (62-72)
5 ans brute relative 41 (31-51) 51 (39-61) 57 (47-65) 66 (55-75) 54 (45-62) 67 (56-76) 52 (47-57) 63 (56-68)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme
Résultats : Glandes salivaires
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an 91 (77-97) 88 (81-93) 73 (58-83) 76 (63-84) 52 (36-66) 77 (71-82)
3 ans 84 (67-93) 69 (53-80) 55 (38-68) 59 (45-71) 35 (15-56) 59 (52-66)
5 ans 83 (63-93) 54 (35-69) 50 (32-65) 52 (37-65) 35 (7-66) 54 (46-61)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme
Homme
1 an 72 (67-78)
3 ans 56 (49-65)
62
5 ans 51 (41-64)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,69
0,5 [0,33;0,75]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,06
0,94 [0,87;1,02]
0,113
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 8,1 0,42 25,1 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
2,7
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
63
Résultats : Glandes salivaires
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,437
Survie des patients atteints de cancer en France
Oropharynx Auteurs : M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C09.0 à C10.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 146.0 à 146.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C09.0 à C10.9 Sous la dénomination « oropharynx » nous avons regroupé ici les cancers de l’oropharynx et les cancers de l’amygdale ou de la loge amygdalienne qui étaient anciennement regroupés sous le même code en CIM-O-1. Lorsque les lymphomes sont exclus, la grande majorité de ces cancers sont des carcinomes épidermoïdes (95 %). L’oropharynx présente des rapports anatomiques étroits avec le larynx et l’hypopharynx, pouvant entraîner des difficultés de classement des cancers qui surviennent dans les régions frontières, particulièrement lorsque la présentation initiale est volumineuse.
Pour l’année 1995 (dernières données détaillées disponibles), le nombre de nouveaux cas de cancer de l’oropharynx survenus en France était estimé à 3 083, dont 88 % chez les hommes. L’âge médian lors du diagnostic était de 65 ans. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 9,5 chez les hommes et de 0,9 chez les femmes. Au cours de la même année, 1 075 décès déclarés par cancer de l’oropharynx sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 2,6 chez les hommes et de 0,3 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 815 cas, dont 1 940 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 30 % et de 33 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, après une légère augmentation au cours de la première année, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic pour atteindre environ 10 % à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était significativement meilleure pour les femmes que pour les hommes. À 5 ans, elle était respectivement de 49 % et de 32 % (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ce résultat avec un taux relatif de 0,48 pour les femmes par rapport aux hommes. Elle variait aussi significativement en fonction de l’âge au diagnostic, passant progressivement de 79 %, à 1 an, pour la classe d’âge 15-44 ans à 51 % pour les sujets de 75 ans et plus
65
Résultats : Oropharynx
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
(tableau 2). Les valeurs pour les classes d’âge intermédiaires se répartissaient assez régulièrement entre celles des deux classes extrêmes (figure 2). En analyse multivariée le taux relatif de mortalité augmentait de façon linéaire en fonction de l’âge au diagnostic (tableau 8 et figure 5). Cependant, cet effet de l’âge n’était pas le même aux différents temps de suivi : il était très important initialement, mais s’atténuait fortement ensuite. Ainsi, l’âge n’influait pratiquement plus sur l’excès de mortalité au-delà de la première année après le diagnostic (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie semblait plus élevée dans la dernière période lorsqu’on la comparait aux deux premières (tableau 3). L’analyse multivariée ne pouvait toutefois mettre en évidence une telle variation non linéaire (tableau 7).
Variation selon le département Le taux de mortalité n’était pas identique dans tous les départements (figure 4 et tableau 8). Les survies relatives à 5 ans variaient entre 26 % et 36 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans était de 33 % sur l’ensemble des périodes, dans la présente étude ; chez les hommes, elle était de 29 % pour la période 1989-1994 qui correspond à celle de l’étude EUROCARE (tableaux 5 et 6). Cette valeur place la France au niveau de la position européenne moyenne (29 %) pour la période 1990-1994 (2). Cependant, il existait des différences importantes entre pays. Avec une survie relative standardisée à 5 ans supérieure à 40 %, chez les hommes, les pays d’Europe du Nord présentaient une situation très favorable. À l’inverse, les pays de l’est de l’Europe (Slovénie, Slovaquie, Estonie, République tchèque) étaient dans une situation moins favorable, avec des valeurs inférieures à 20 %.
Résultats : Oropharynx
Commentaires Avec 33 % de survie relative à 5 ans, les cancers de l’oropharynx font partie des cancers de mauvais pronostic. Au cours des 9 années étudiées, cette valeur a peu changé, traduisant l’absence d’amélioration notable des méthodes thérapeutiques. C’est la situation rencontrée dans la plupart des pays européens (3). Ce résultat n’est pas stabilisé à 5 ans : la probabilité, pour un sujet toujours en vie 4 ans après le diagnostic, d’être en vie un an plus tard n’est que de 90 %, environ. Comme les cancers de l’hypopharynx, les cancers de l’oropharynx surviennent principalement chez des consommateurs de tabac et d’alcool, qui sont donc soumis aux autres effets néfastes de ces substances. Leur état général est souvent altéré, ce qui compromet l’efficacité du traitement. Ils sont, par ailleurs, soumis à un fort risque de deuxième cancer lié à ces facteurs de risque, ainsi qu’aux autres effets sur l’organisme de ces derniers (1). Lors du diagnostic, l’atteinte ganglionnaire est fréquente et le traitement associe habituellement la radiothérapie ou la chimiothérapie à la chirurgie. Lorsque l’intervention chirurgicale n’est pas possible, une association de radiothérapie et de chimiothérapie est utilisée. Comme pour les cancers de l’hypopharynx, ces traitements combinés ont essentiellement permis d’améliorer la qualité de vie, mais n’ont pas beaucoup modifié la survie à long terme.
66
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 69 (67-70) 70 (69-72) 76 (71-80) 77 (72-81) 69 (68-71) 71 (69-72)
3 ans brute relative 39 (37-41) 42 (40-44) 55 (49-60) 58 (52-63) 41 (39-43) 43 (42-45)
5 ans brute relative 28 (27-30) 32 (30-34) 45 (39-50) 49 (43-55) 30 (28-32) 33 (32-35)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 79 (74-83) 79 (74-83) 75 (72-78) 75 (72-78) 70 (67-73) 71 (68-74) 66 (63-69) 69 (65-72) 46 (40-52) 51 (44-57) 69 (68-71) 71 (69-72)
3 ans brute relative 47 (41-52) 47 (42-53) 47 (43-50) 48 (44-51) 40 (37-43) 42 (39-45) 38 (34-41) 42 (38-45) 26 (20-31) 33 (26-39) 41 (39-43) 43 (42-45)
67
5 ans brute relative 37 (32-43) 38 (33-44) 35 (32-38) 36 (33-40) 29 (26-32) 32 (29-35) 26 (23-30) 31 (27-35) 17 (13-22) 28 (21-36) 30 (28-32) 33 (32-35)
Résultats : Oropharynx
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Oropharynx
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
68
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
69
Résultats : Oropharynx
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 71 (69-73) 72 (70-75) [1992;1994] 67 (64-70) 69 (66-72) [1995;1997] 70 (67-73) 72 (69-75) Tous 69 (67-71) 71 (69-73)
3 ans brute relative 42 (39-44) 44 (41-47) 39 (36-42) 41 (38-44) 43 (40-47) 46 (43-49) 41 (40-43) 44 (42-45)
5 ans brute relative 28 (26-31) 32 (29-35) 27 (24-30) 30 (27-33) 34 (31-37) 38 (34-41) 30 (28-32) 33 (32-35)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 78 (73-82) 75 (72-78) 70 (67-73) 67 (64-71) 44 (37-51) 70 (69-72)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 84 (77-89) 79 (71-86) 78 (67-86) 81 (70-88) 70 (57-81) 77 (72-81)
3 ans Homme Femme 47 (42-53) 59 (45-70) 47 (43-50) 56 (45-66) 40 (37-43) 63 (50-73) 40 (36-43) 61 (47-72) 25 (18-32) 53 (37-67) 42 (40-44) 58 (52-63)
5 ans Homme Femme 37 (31-43) 41 (26-56) 35 (32-39) 44 (34-54) 30 (27-33) 56 (43-68) 29 (25-33) 52 (38-65) 21 (14-30) 49 (31-66) 32 (30-34) 49 (43-55)
Résultats : Oropharynx
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 69 (67-71) 79 (75-83) 70 (69-72)
Homme Femme Tous
3 ans 41 (39-43) 59 (54-65) 43 (41-45)
5 ans 31 (29-33) 50 (44-57) 33 (31-35)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 69 (66-72) 68 (65-71) 70 (67-74) 69 (67-71)
3 ans 41 (37-44) 40 (36-43) 43 (40-47) 41 (39-43)
5 ans 29 (26-33) 29 (26-33) 34 (31-38) 31 (29-33)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
70
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,48
0,62 [0,52;0,74]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,01
0,99 [0,97;1,01]
0,152
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 17,0 0,03 32,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
6,9
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
71
Résultats : Oropharynx
,
, , , ,
, , , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,074
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
,
,
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Oropharynx
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
72
Survie des patients atteints de cancer en France
Nasopharynx Auteurs : M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C11.0 à C11.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 147.0 à 147.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C11.0 à C11.9 Les cancers du nasopharynx (également appelé rhinopharynx ou cavum) ne représentent que 4 % des cancers du pharynx. La moitié des cas sont des carcinomes épidermoïdes (52 %). On note également une proportion importante de carcinomes indifférenciés (14 %). Conformément aux règles habituellement utilisées par les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes.
Pour l’année 1995 (dernières données détaillées disponibles), le nombre de nouveaux cas de cancer du nasopharynx survenus en France était estimé à 365, dont 70 % chez les hommes. L’âge médian lors du diagnostic était de 65 ans. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 0,9 chez les hommes et de 0,3 chez les femmes. Au cours de la même année, 155 décès déclarés par cancer du nasopharynx sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 0,3 chez les hommes et de 0,1 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 235 cas, dont 132 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 42 % et de 47 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic pour atteindre un peu moins de 10 % à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était sensiblement meilleure pour les femmes que pour les hommes. À 5 ans, elle était respectivement de 55 % et de 45 % (tableau 1 et figure 1). En analyse multivariée, cette différence était à la limite de la significativité et le taux relatif était de 0,62 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Chez l’homme, elle variait selon l’âge au diagnostic, passant de 65 %, à 5 ans, pour la classe d’âge 15-44 ans à 15 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 4). Les valeurs pour les classes d’âge intermédiaires se situaient entre celles des deux classes extrêmes (figure 2).
73
Résultats : Nasopharynx
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
En analyse multivariée le taux relatif augmentait de façon significative en fonction de l’âge au diagnostic (tableau 8 et figure 5). Compte tenu du faible nombre de cas étudiés, il était difficile de mettre en évidence un éventuel effet de l’âge autre que linéaire. L’effet de l’âge ne différait pas en fonction du délai après le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,14), mais, là encore, la faiblesse des effectifs limitait les possibilités d’analyse.
Variation selon la période Aucune variation significative selon l’année de diagnostic n’a été détectée (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département Le taux relatif de mortalité ne variait pas significativement entre les différents départements (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans, analysée uniquement chez l’homme, était de 43 % sur l’ensemble des périodes dans la présente étude. Cette valeur correspond exactement à celle estimée pour la France dans l’étude EUROCARE (2). La France occupe ainsi une position moyenne, proche de la moyenne européenne, entre des pays à survie plus élevée, tels que les Pays-Bas ou les pays nordiques, et des pays à survie plus faible, tels que le Royaume-Uni ou la République tchèque. Cependant, les effectifs limités à partir desquels tant les estimations de l’étude EUROCARE que celles de notre étude ont été effectuées rendent les comparaisons délicates.
Résultats : Nasopharynx
Commentaires Les cancers du nasopharynx se situent dans une position intermédiaire, en ce qui concerne leur survie, parmi l’ensemble des localisations cancéreuses. En raison de la faiblesse des effectifs, il a été impossible d’analyser séparément l’évolution des deux variétés histologiques principales qui relèvent de facteurs étiologiques très différents : exposition à l’alcool et au tabac pour les carcinomes épidermoïdes, infection par le virus d’Epstein-Barr pour les carcinomes indifférenciés (3). Les modalités thérapeutiques associent le plus souvent la chimiothérapie à la radiothérapie, la radiosensibilité de ces tumeurs étant bien établie. Le diagnostic de ces cancers est souvent tardif, en raison de leur développement dans une cavité profonde, difficile d’accès, ce qui explique en partie les résultats thérapeutiques peu satisfaisants. Lors du diagnostic les formes localement étendues ne sont pas rares et l’évolution métastatique est très fréquente.
Références 1. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Hasbini A, Raymond E, Cvitkovic E et al. Les carcinomes du nasopharynx. Bull Cancer. 2000;87:21-6.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
74
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an Homme Femme Tous
brute 74 (69-79) 83 (75-89) 77 (72-81)
relative 76 (70-81) 85 (76-91) 79 (74-83)
3 ans brute 50 (43-56) 62 (50-73) 53 (47-58)
relative 54 (47-61) 66 (53-76) 57 (51-63)
5 ans brute 39 (32-46) 50 (38-61) 42 (36-47)
relative 45 (37-52) 55 (42-67) 47 (41-53)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 72 (57-83) 73 (58-83) 64 (53-73) 65 (53-74) 51 (39-62) 53 (41-64) 47 (35-58) 51 (38-64) 27 (14-41) 36 (19-53) 53 (47-58) 57 (51-63)
5 ans brute relative 66 (50-77) 67 (50-78) 47 (34-59) 49 (35-61) 39 (28-50) 43 (30-54) 38 (26-50) 45 (30-58) 11 (4-22) 18 (6-35) 42 (36-47) 47 (41-53)
Résultats : Nasopharynx
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 87 (76-93) 87 (76-93) 86 (81-90) 87 (81-91) 76 (66-83) 77 (66-84) 71 (60-80) 72 (60-81) 64 (52-74) 71 (57-81) 77 (72-81) 79 (74-83)
75
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Nasopharynx
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
76
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
77
Résultats : Nasopharynx
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 75 (65-83) 75 (65-83) [1992;1994] 77 (69-84) 80 (71-86) [1995;1997] 79 (69-86) 81 (71-88) Tous 77 (72-81) 79 (74-83)
3 ans brute relative 51 (38-62) 53 (40-64) 54 (44-63) 59 (48-68) 55 (44-65) 60 (48-70) 53 (47-59) 57 (51-63)
5 ans brute relative 40 (28-51) 44 (31-56) 44 (34-53) 50 (39-60) 37 (26-48) 42 (29-55) 42 (36-48) 47 (41-54)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an 86 (72-93) 82 (69-89) 74 (62-82) 70 (55-80) 68 (49-81) 76 (70-81)
3 ans 71 (54-83) 61 (44-73) 47 (34-59) 46 (31-61) 32 (12-54) 54 (47-61)
5 ans 65 (46-79) 50 (33-64) 36 (23-49) 38 (22-55) 15 (3-35) 45 (37-52)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme Résultats : Nasopharynx
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme Homme
1 an 76 (71-82)
3 ans 53 (47-60)
78
5 ans 43 (36-51)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,48
0,62 [0,38;1]
0,051
Par année de diagnostic
–0,06
0,94 [0,86;1,02]
0,146
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 6,3 0,615 16,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
2,5
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
79
Résultats : Nasopharynx
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,48
Survie des patients atteints de cancer en France
Hypopharynx Auteurs : M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C12.9 et C13.0 à C13.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 148.0 à 148.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C12 et C13.0 à C13.9 Les cancers de l’hypopharynx représentent un quart des cancers de la tête et du cou et 75 % d’entre eux atteignent le sinus piriforme. La grande majorité des cancers de l’hypopharynx sont des carcinomes épidermoïdes (95 %). L’hypopharynx présente des rapports anatomiques étroits avec le larynx et l’oropharynx, ce qui peut entraîner des difficultés de classement pour les cancers qui surviennent dans les régions frontières, particulièrement lorsque la présentation initiale est volumineuse.
Pour l’année 1995 (dernières données détaillées disponibles), le nombre de nouveaux cas de cancer de l’hypopharynx survenus en France était estimé à 2 871, dont 97 % chez les hommes. Un tiers des cas survenait entre 55 et 64 ans. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 9,5 chez les hommes et de 0,3 chez les femmes. Au cours de la même année, 943 décès déclarés par cancer de l’hypopharynx sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 3,4 chez les hommes et de 0,1 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 726 cas, dont 2 030 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 24 % et de 27 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, après une légère augmentation au cours de la première année, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic pour atteindre presque 10 % à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était un peu plus élevée chez les femmes que chez les hommes (34 % et 27 %) (tableau 1 et figure 1). Elle était toutefois mesurée de façon très imprécise chez la femme en raison du faible nombre de cas. En analyse multivariée, la différence entre les sexes n’était pas significative (tableau 7). En revanche, des différences sensibles apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 1 an et à 5 ans passait de 65 % et 27 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 73 % et
81
Résultats : Hypopharynx
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
31 % pour la classe d’âge 45-54 ans, puis diminuait pour atteindre 48 % et 19 % seulement pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Cette variation était confirmée par l’analyse multivariée. Le taux relatif de mortalité commençait par diminuer jusqu’à l’âge de 50 ans, puis augmentait nettement jusqu’aux âges les plus élevés (tableau 8 et figure 5). Un modèle linéaire ne suffisait donc pas à rendre compte de l’effet de l’âge. Cet effet de l’âge n’était pas le même aux différents temps de suivi. L’excès de mortalité était élevé au cours de la première année après le diagnostic pour les sujets âgés, puis l’écart avec les sujets plus jeunes s’atténuait fortement avant qu’il se manifeste de nouveau en défaveur des sujets âgés à partir de la quatrième année (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie ne variait pas entre la première et la dernière période. L’analyse multivariée ne mettait en évidence aucun effet significatif de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Le taux relatif de mortalité était pratiquement identique dans tous les départements. Aucune variation significative n’était mise en évidence pour cette localisation (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Hypopharynx
La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans était de 25 % chez l’homme sur l’ensemble des périodes, dans la présente étude (tableaux 5 et 6). Cette valeur plaçait la France dans une position intermédiaire, au niveau de la moyenne européenne (23 %) pour la période 19901994 (2). Avec une survie relative standardisée à 5 ans d’environ 30 %, la Norvège était le seul pays à présenter une situation quelque peu plus favorable. À l’inverse, la Slovaquie et l’Estonie semblaient en position nettement moins satisfaisante. Pour les femmes, les comparaisons étaient très difficiles en raison des faibles effectifs. La différence avec les hommes était d’ailleurs très variable selon les pays.
Commentaires Avec 27 % de survie relative à 5 ans, les cancers de l’hypopharynx font clairement partie des localisations cancéreuses de mauvais pronostic. Ces cancers sont également les moins bien placés parmi les cancers de la tête et du cou. Aucune évolution ne semble se manifester au cours de la période étudiée, ce qui traduit l’absence d’amélioration notable des méthodes thérapeutiques. Cette situation est partagée par la plupart des pays européens (3). Le mauvais pronostic de ce cancer est lié à un stade souvent avancé au moment du diagnostic (atteinte ganglionnaire dans deux tiers des cas) ainsi qu’au terrain défavorable des sujets atteints qui ont souvent une consommation de tabac et d’alcool importante et ancienne, qui retentit sur leur état général (4). L’état nutritionnel, en particulier, peut être dégradé, d’où un impact négatif sur l’effet du traitement. Ce dernier fait habituellement appel à la chirurgie, souvent associée à la radiothérapie, dans les formes limitées. Pour les formes avancées, ou en cas de contre-indication générale à la chirurgie, ce qui est assez fréquent, chimiothérapie et radiothérapie sont associées, simultanément ou de façon alternée. Les nouvelles modalités thérapeutiques (chimiothérapie première) ont principalement eu pour effet d’améliorer la qualité de vie des sujets atteints, mais sans progrès notable sur l’évolution à long terme.
82
Survie des patients atteints de cancer en France
La survenue d’un cancer ultérieur est fréquente chez ces patients (de 10 % à 20 % des cas, selon les séries), ce qui explique également le pronostic défavorable.
Références 1. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61. 4. Poissonnet G, Dassonville O, Pivot X et al. Les cancers du larynx et de l’hypopharynx : anatomie, anatomopathologie, signes cliniques, TNM, thérapeutique. Bull Cancer. 2000;87:27-38.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 65 (63-67) 67 (65-68) 69 (61-75) 69 (62-76) 65 (64-67) 67 (65-69)
3 ans brute relative 35 (33-36) 37 (35-39) 42 (34-50) 43 (35-52) 35 (33-37) 37 (35-39)
5 ans brute relative 24 (23-26) 27 (25-29) 32 (24-40) 34 (26-42) 24 (23-26) 27 (26-29)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 65 (58-70) 65 (59-70) 72 (69-75) 73 (70-76) 67 (65-70) 69 (66-71) 63 (60-66) 64 (61-68) 45 (39-51) 48 (42-55) 65 (64-67) 67 (65-69)
3 ans brute relative 34 (28-40) 34 (29-41) 40 (37-44) 41 (38-45) 36 (33-39) 38 (35-41) 32 (28-35) 35 (32-38) 19 (15-24) 26 (20-32) 35 (33-37) 37 (35-39)
83
5 ans brute relative 26 (21-32) 27 (21-33) 30 (26-33) 31 (27-34) 25 (23-28) 27 (25-30) 20 (17-23) 24 (21-28) 12 (8-16) 19 (13-26) 24 (23-26) 27 (26-29)
Résultats : Hypopharynx
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Hypopharynx
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
84
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
85
Résultats : Hypopharynx
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 66 (63-69) 68 (65-71) [1992;1994] 63 (60-66) 65 (62-68) [1995;1997] 67 (64-70) 69 (65-72) Tous 65 (64-67) 67 (65-69)
3 ans brute relative 35 (32-38) 37 (34-40) 34 (31-37) 36 (33-39) 35 (32-38) 37 (34-41) 35 (33-36) 37 (35-39)
5 ans brute relative 25 (22-27) 27 (24-31) 23 (21-26) 26 (23-29) 25 (22-28) 27 (24-31) 24 (23-26) 27 (25-29)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 65 (59-71) 73 (69-76) 68 (65-71) 63 (59-66) 49 (42-55) 67 (65-68)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Femme 50 (26-71) 73 (54-85) 74 (58-85) 81 (72-87) 40 (15-64) 69 (62-76)
3 ans Homme Femme 36 (29-42) 21 (6-43) 41 (37-44) 46 (28-63) 38 (35-41) 50 (32-65) 35 (31-39) 53 (37-67) 26 (20-32) 19 (3-43) 37 (35-39) 43 (35-52)
5 ans Homme Femme 28 (22-34) 13 (2-37) 30 (27-34) 41 (22-59) 27 (24-30) 40 (23-57) 25 (21-29) 35 (19-51) 19 (13-26) 15 (1-44) 27 (25-29) 34 (26-42)
Résultats : Hypopharynx
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 65 (63-67) 69 (62-76) 65 (64-67)
Homme Femme Tous
3 ans 36 (34-38) 43 (36-53) 36 (34-38)
5 ans 26 (24-28) 33 (25-44) 26 (24-28)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 65 (62-69) 62 (59-66) 67 (64-70) 65 (63-67)
3 ans 35 (32-39) 35 (32-39) 36 (33-39) 35 (33-37)
5 ans 26 (23-29) 25 (22-29) 26 (23-29) 25 (24-27)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
86
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,14
0,87 [0,68;1,11]
0,261
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,98;1,02]
0,944
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 8,0 0,436 19,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
14,5
, ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
87
Résultats : Hypopharynx
, , ,
, , ,
, , ,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,002
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
,
,
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Hypopharynx
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
88
Survie des patients atteints de cancer en France
Tête et cou Auteurs : M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C01.9 à C06.9 et C09.0 à C13.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 141.0 à 141.9 et 143.0 à 148.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C01 à C06.9 et C09.0 à C13.9 Sous la dénomination « tête et cou » ont été regroupées ici les localisations correspondant aux voies aérodigestives supérieures suivantes : cavité orale, langue, oropharynx, nasopharynx et hypopharynx. La grande majorité des cancers de la tête et du cou sont des carcinomes épidermoïdes (94 %). Ce regroupement permet de s’affranchir des difficultés parfois rencontrées pour localiser avec précision le point de départ de certains cancers, compte tenu de la proximité des différents organes de cette région, même si cela amène à placer sur le même plan des cancers dont l’évolution peut être assez différente. Conformément aux règles habituellement utilisées par les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes.
En France, pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer de la tête et du cou, correspondant aux localisations mentionnées ci-dessus auxquelles avaient été ajoutées les lèvres et les glandes salivaires, était estimé à 15 388, dont 84 % chez les hommes. Les cancers des lèvres et des glandes salivaires représentaient 7 % de l’ensemble. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 32,2 chez les hommes et de 4,7 chez les femmes. L’âge médian lors du diagnostic était de 60 ans chez les hommes et de 64 ans chez les femmes. Au cours de la même année, le nombre de décès par cancer de la tête et du cou était de 5 090, soit un taux de mortalité standardisé de 10,4 chez les hommes et de 1,3 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 10 302 cas, dont 7 030 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 30 % et de 34 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, après une légère augmentation au cours de la première année, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic pour atteindre un plateau vers la quatrième année à environ 10 % (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était nettement meilleure pour les femmes que pour les hommes, avec un écart ne cessant d’augmenter avec le temps. À 5 ans, elle était respectivement de 48 % et de 32 % (tableau 1 et figure 1). Cette différence était significative en analyse multivariée avec un taux relatif de 0,65 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences apparaissaient également en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 1 an
89
Résultats : Tête et cou
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
passait, en effet, de 74 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 54 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2). Les valeurs pour les classes d’âge intermédiaires diminuaient progressivement entre la première et la dernière classe d’âge (figure 2). Un modèle linéaire ne suffisait pas à rendre compte de l’effet de l’âge, comme le montraient les résultats de l’analyse multivariée (tableau 8 et figure 5). Le taux relatif de mortalité augmentait de façon significative, en fonction de l’âge au diagnostic : de façon modeste jusqu’à l’âge moyen de 59 ans, plus nettement après cet âge. Cet effet de l’âge n’était pas le même aux différents temps de suivi : marqué au cours de la première année après le diagnostic où les sujets les plus âgés étaient en position particulièrement défavorable, il s’atténuait fortement par la suite, avant de se manifester de nouveau, quoique de façon moins importante, vers la cinquième année, toujours en défaveur des sujets âgés (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie ne variait pas entre la première et la dernière période. L’analyse multivariée ne mettait en évidence aucun effet significatif de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département L’excès de mortalité n’était pas le même dans tous les départements (tableau 8 et figure 4). Parmi les 9 départements étudiés, 2 présentaient des survies inférieures à la moyenne (30 %), 1 présentait une survie supérieure (39 %).
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Tête et cou
La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans était de 34 % sur l’ensemble des périodes, en France, dans la présente étude. Elle était de 31 % chez les hommes et de 46 % chez les femmes pour la période 1989-1994 (tableaux 5 et 6), comparable à celle de l’étude EUROCARE (33 % et 51 % respectivement). Cette valeur place la France dans une position inférieure à la moyenne européenne pour la période 1990-1994 (2). Avec une survie relative standardisée à 5 ans de l’ordre de 50 %, les pays du nord de l’Europe (Scandinavie, Pays-Bas) présentaient une situation bien plus favorable. À l’inverse, les pays d’Europe de l’Est (Slovénie, Slovaquie, Estonie) présentaient une situation moins satisfaisante, avec une survie relative moyenne à 5 ans de l’ordre de 25 % seulement.
Commentaires Avec 34 % de survie relative à 5 ans, les cancers de la tête et du cou font partie des localisations à pronostic péjoratif. Au cours de la période des 9 années étudiée, ce résultat n’a pratiquement pas varié, traduisant l’absence d’amélioration notable des méthodes thérapeutiques, sur le strict plan de la survie, même si la mise en œuvre de traitements associant la radiothérapie à la chirurgie, ou la chimiothérapie à la radiothérapie, a permis des améliorations sur le plan de la qualité de vie (3). Les cancers de la tête et du cou figurent parmi les localisations où la situation est loin d’être stabilisée 5 ans après le diagnostic, la probabilité d’être toujours en vie à 5 ans pour les sujets en vie 4 ans après le diagnostic n’étant que de 89 %. Au cours de la période étudiée, on constate une nette diminution de l’incidence de ces cancers, chez l’homme, principalement en raison de la diminution marquée de la consommation d’alcool au cours des décennies précédentes (4). Cependant, une fraction non négligeable des sujets atteints de ces cancers présentent d’autres atteintes cancéreuses, simultanées ou ultérieures, en raison du facteur de risque majeur qu’est la consommation de tabac et d’alcool. Ils présentent un risque plus élevé de décéder que la moyenne qui est en fait attribué à leur cancer par la méthode de survie relative (5). La meilleure survie constatée chez les femmes est en partie due à la répartition différente des sous-
90
Survie des patients atteints de cancer en France
localisations anatomiques par rapport aux hommes. Les tumeurs du pharynx (et surtout de l’hypopharynx) sont, en effet, beaucoup moins fréquentes chez les femmes que chez les hommes : elles représentent respectivement 40 % et 58 % des cas. Or, ce sont des tumeurs à évolution moins favorable, ce qui explique une partie de la meilleure survie observée chez les femmes. La moins grande fréquence de l’exposition à l’alcool et au tabac des femmes explique également une partie de cet effet, les proportions des différentes formes histologiques étant modifiées. De même, les tumeurs multiples sont moins fréquentes chez les femmes que chez les hommes. Enfin, il est vraisemblable que le diagnostic soit plus précoce chez les femmes que chez les hommes (6). Les différences de survie entre les pays européens sont en grande partie dues à des différences dans la répartition de la fréquence des sous-localisations anatomiques. Par exemple, en France, les tumeurs de l’hypopharynx, particulièrement celles du sinus piriforme, représentent une proportion bien plus importante des tumeurs de la bouche et du pharynx que dans la plupart des autres pays européens. Or il s’agit de tumeurs à pronostic très péjoratif. Lorsqu’on prend en compte la répartition des différentes sous-localisations, la survie ne diffère plus de façon significative entre pays (5).
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Poissonnet G, Dassonville O, Pivot X et al. Les cancers du larynx et de l’hypopharynx : anatomie, anatomopathologie, signes cliniques, TNM, thérapeutique. Bull Cancer. 2000;87:27-38. 4. Ménégoz F, Macé Lesec’h J, Ramé JP et al. Les cancers de la lèvre, de la cavité buccale et du pharynx en France : incidence, mortalité et tendance (période 1975-1995). Bull Cancer. 2002;89:419-29. 5. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61. 6. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 69 (68-70) 70 (70-71) 73 (70-75) 76 (73-78) 69 (68-70) 71 (70-72)
3 ans brute relative 40 (39-41) 43 (42-44) 52 (49-54) 55 (52-58) 41 (40-42) 44 (43-45)
5 ans brute relative 29 (28-30) 32 (31-33) 43 (40-46) 48 (45-51) 30 (30-31) 34 (33-35)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 74 (72-77) 74 (72-77) 76 (74-77) 76 (75-78) 71 (69-72) 72 (71-73) 65 (63-67) 67 (65-69) 49 (46-52) 54 (51-57) 69 (68-70) 71 (70-72)
3 ans brute relative 47 (44-50) 47 (44-50) 46 (44-48) 47 (45-49) 42 (40-43) 44 (42-45) 39 (37-40) 42 (40-44) 28 (25-30) 36 (32-39) 41 (40-42) 44 (43-45)
91
5 ans brute relative 39 (36-42) 40 (37-43) 35 (33-37) 36 (35-38) 31 (29-32) 33 (32-35) 27 (25-29) 32 (30-34) 17 (15-20) 28 (25-32) 30 (30-31) 34 (33-35)
Résultats : Tête et cou
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Tête et cou
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
92
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
3
4
1.0 ,
1.0 ,
0
1
5
4
4
5
1.0 ,
fonction en escalier spline de régression
5
0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
1.0 , 0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
3
4
0
1
2
3
1
2
3
4
5
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.0 ,
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
0
Taux de mortalité
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
1.0 ,
Âge : [75;++[ 1.0 ,
Âge : [65;75[ 1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
0.0 ,
Taux de mortalité
Taux de mortalité
1.0 , 0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2
Taux de mortalité
0.0 ,
2
3
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
1
2
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
0
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 , 0.0 ,
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
93
5
Résultats : Tête et cou
2
1.0 ,
1
Délai en années depuis le diagnostic
0.8 ,
0
fonction en escalier spline de régression
, 0.2
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 ,
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 69 (68-71) 71 (70-73) [1992;1994] 68 (66-69) 70 (68-71) [1995;1997] 70 (69-72) 72 (70-74) Tous 69 (68-70) 71 (70-72)
3 ans brute relative 42 (40-43) 44 (43-46) 40 (38-42) 43 (41-44) 42 (41-44) 45 (43-47) 41 (40-42) 44 (43-45)
5 ans brute relative 31 (29-32) 34 (33-36) 29 (27-30) 32 (31-34) 32 (30-33) 35 (34-37) 30 (29-31) 34 (33-35)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 73 (71-76) 76 (74-78) 72 (70-73) 66 (64-68) 53 (49-57) 70 (70-71)
Femme 82 (76-87) 80 (75-84) 78 (73-83) 79 (75-83) 58 (51-64) 76 (73-78)
3 ans Homme Femme 45 (42-48) 63 (54-70) 46 (44-48) 53 (46-59) 43 (41-44) 58 (52-64) 40 (38-42) 59 (53-64) 32 (28-36) 46 (39-53) 43 (42-44) 55 (52-58)
5 ans Homme Femme 38 (34-41) 54 (45-62) 35 (34-37) 46 (39-52) 32 (30-33) 53 (46-59) 30 (28-32) 49 (43-55) 24 (20-28) 39 (31-47) 32 (31-33) 48 (45-51)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Tête et cou
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 68 (67-69) 76 (74-78) 69 (68-70)
3 ans 41 (40-42) 55 (53-58) 43 (42-44)
5 ans 31 (30-32) 48 (45-51) 34 (32-35)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 68 (66-70) 75 (70-80) [1992;1994] 67 (65-69) 75 (71-80) [1995;1997] 69 (68-71) 77 (73-81) Tous 68 (67-69) 75 (73-78)
3 ans Homme Femme 42 (40-44) 55 (49-62) 41 (39-43) 52 (47-58) 42 (40-44) 58 (53-63) 41 (40-42) 56 (53-59)
5 ans Homme Femme 31 (29-33) 46 (39-53) 31 (29-33) 46 (40-52) 32 (30-34) 49 (44-55) 31 (30-32) 47 (44-51)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
94
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,42
0,65 [0,6;0,72]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,01
0,99 [0,98;1]
0,299
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 23,4 0,003 97,1 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
21,6
, , , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
95
Résultats : Tête et cou
, , , , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Tête et cou
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
96
Survie des patients atteints de cancer en France
Œsophage Auteurs : G. Launoy, P. Delafosse
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C15.0 à C15.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 150.0 à 150.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C15.0 à C15.9 L’incidence de la forme histologique la plus fréquente des cancers de l’œsophage, le cancer épidermoïde, a très fortement décru ces dernières années alors qu’à l’inverse et comme dans de nombreux endroits dans le monde, l’incidence de l’adénocarcinome a eu tendance à croître en France, surtout pour le tiers inférieur de l’œsophage (1).
Fréquence
Survie brute et survie relative À 1 an, les survies brute et relative, tous âges confondus, étaient respectivement de 41 et de 42 %. Ces taux s’effondraient très rapidement après, pour être extrêmement bas à 3 ans 15 et 16 %. À 5 ans, la survie brute était de 10 %, la survie relative correspondant étant de 12 % (tableau 1, figure 1).
Variation selon le sexe et l’âge Les courbes de survie des hommes et des femmes se croisent, rendant délicate l’estimation du taux relatif (figure 1). La survie des hommes semblait meilleure que celle des femmes pendant les 2 premières années qui suivaient le diagnostic pour être moins bonne dans les années suivantes. Les différences entre les sexes étaient à chaque fois très modérées. Le modèle linéaire ne suffisait pas à rendre compte de l’effet de l’âge sur la survie (tableau 8). Jusqu’à l’âge de 65 ans, la survie n’était pas influencée par l’âge. Passé 65 ans, elle diminuait fortement avec l’âge au diagnostic (figures 6 et 7). La survie relative n’était plus que de 15 et 9 % à 3 ans respectivement pour la tranche d’âge 65-74 ans et après 75 ans, les chiffres correspondant à 5 ans étant
97
Résultats : Œsophage
L’estimation de l’incidence réalisée par le réseau FRANCIM portait à environ 5 000 le nombre de nouveaux cas survenus en France pour l’année 2000, 80 % des cas survenant chez l’homme. Les taux d’incidence standardisés (population mondiale) correspondants étaient de 9,3 chez l’homme et de 1,5 chez la femme, soit un sex-ratio de 6,2. Pour la même année, les taux de mortalité déclarée correspondants étaient très proches des taux d’incidence, respectivement 8,3 et 1,0 chez l’homme et chez la femme (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 5 303 cas, dont 4 689 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie des patients atteints de cancer en France
de 12 et 6 %. En fait, l’excès de mortalité des personnes les plus âgées s’observait surtout pendant les tous premiers mois qui suivaient le diagnostic. L’âge au diagnostic n’avait plus d’influence sur la survie des individus ayant survécu 3 ans à la maladie.
Variation selon la période La survie des patients ayant un cancer de l’œsophage s’améliorait au cours du temps de manière significative (tableau 7). Toutefois, la marge de progression était très faible et portait essentiellement sur la première année qui suivait le diagnostic. Finalement, le pronostic à 3 et à 5 ans du cancer de l’œsophage restait très sombre.
Variation selon le département La survie du cancer de l’œsophage variait très peu entre les différents départements de l’étude (figure 4). Ces variations d’ampleur très limitée n’étaient pas significatives (tableau 8).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Les survies observées dans les départements français de l’étude (tableaux 5 et 6) étaient, pour chaque sexe, supérieures aux survies moyennes européennes rapportées dans l’étude EUROCARE pendant la période 1990-1994 : 30,9 % et 8,5 % respectivement chez les hommes à 1 et 5 ans après le diagnostic, les chiffres correspondants chez la femme étant de 31,3 % et 10,5 % (3). La France faisait partie d’un groupe de pays de meilleur pronostic dominé par l’Espagne, la Suède et la Suisse, le groupe des pays de faible pronostic étant essentiellement composé de pays de l’est de l’Europe.
Résultats : Œsophage
Commentaires Le pronostic du cancer de l’œsophage est parmi les plus sombres de tous les cancers. Le mauvais pronostic du cancer de l’œsophage reste très lié au caractère tardif de sa découverte. Dans la grande majorité des cas, l’extension du cancer au moment du diagnostic est trop avancée pour autoriser la pratique d’une résection chirurgicale à visée curative. Ce constat est actuellement partagé par toutes les équipes soignantes, ce qui explique l’absence de variabilité géographique du pronostic du cancer de l’œsophage en France et la faiblesse des différences observées à l’échelle européenne. La modification actuelle principale du cancer de l’œsophage est la part croissante des adénocarcinomes aux dépens des carcinomes épidermoïdes. Malheureusement, ces formes histologiques nouvelles ne semblent pas présenter un meilleur pronostic (4) que les formes épidermoïdes. La principale évolution thérapeutique récente concernant le cancer de l’œsophage est l’amélioration des techniques de radiothérapie et de chimiothérapie durant les dernières années du XXe siècle, et en particulier leur administration concomitante (5). Cette évolution récente permettra peut-être d’observer dans les années qui viennent une amélioration significative de la survie du cancer de l’œsophage en France de même ordre que celle observée pour les autres cancers de la sphère digestive (6).
98
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Powell J, McConkey CC, Gillison EW, Spychal RT. Continuing rising trend in oesophageal adenocarcinoma. Int J Cancer. 2002;102:422-7. Erratum in: Int J Cancer. 2003;104:798. 2. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Farrow DC, Vaughan TL. Determinants of survival following the diagnosis of esophageal adenocarcinoma (United States). Cancer Causes Control. 1996;7:322-7. 5. Herskovic A, Martz K, al-Sarraf M et al. Combined chemotherapy and radiotherapy compared with radiotherapy alone in patients with cancer of the esophagus. N Engl J Med. 1992;326:1593-8. 6. Bouvier AM, Launoy G, Lepage C, Faivre J. Trends in the management and survival of digestive tract cancers among patients aged over 80 years. Aliment Pharmacol Ther. 2005;22;233-41.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
41 (40-43)
43 (42-44)
15 (14-16)
16 (15-17)
10 (9-10)
11 (10-12)
Femme
38 (34-41)
39 (36-43)
17 (14-19)
18 (15-21)
12 (9-14)
14 (12-18)
Tous
41 (40-42)
42 (41-44)
15 (14-16)
16 (15-17)
10 (9-11)
12 (11-12)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 45 (39-50) 45 (39-50) 47 (44-50) 47 (44-50) 47 (45-49) 48 (45-50) 40 (38-42) 41 (39-44) 27 (24-29) 30 (27-32) 41 (40-42) 42 (41-44)
3 ans brute relative 20 (15-24) 20 (15-25) 18 (16-21) 19 (16-21) 19 (17-21) 20 (18-22) 14 (12-16) 15 (14-17) 7 (6-8) 9 (7-11) 15 (14-16) 16 (15-17)
99
5 ans brute relative 14 (10-19) 14 (10-19) 12 (10-14) 13 (11-15) 12 (11-14) 14 (12-15) 9 (8-11) 12 (10-13) 3 (3-5) 6 (4-8) 10 (9-11) 12 (11-12)
Résultats : Œsophage
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Œsophage
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
100
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
101
Résultats : Œsophage
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 39 (37-41) 41 (39-43) [1992;1994] 40 (38-42) 41 (39-44) [1995;1997] 43 (41-46) 45 (43-47) Tous 41 (39-42) 42 (41-44)
3 ans brute relative 14 (12-15) 15 (13-17) 15 (13-16) 16 (14-18) 17 (15-19) 18 (17-20) 15 (14-16) 16 (15-17)
5 ans brute relative 8 (7-10) 10 (8-11) 10 (9-11) 11 (10-13) 11 (10-13) 13 (11-15) 10 (9-11) 11 (10-12)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 44 (38-50) 48 (44-51) 47 (45-50) 42 (40-45) 29 (26-32) 43 (42-44)
Femme 56 (34-73) 44 (34-54) 52 (43-60) 34 (27-41) 32 (26-37) 39 (35-43)
3 ans Homme Femme 18 (14-23) 35 (17-54) 19 (16-22) 17 (10-25) 19 (17-21) 26 (18-34) 15 (14-17) 16 (11-23) 8 (6-10) 13 (9-18) 16 (15-17) 18 (15-21)
5 ans Homme Femme 13 (9-17) 31 (13-50) 13 (11-15) 10 (5-18) 13 (11-15) 22 (15-30) 11 (10-13) 13 (8-20) 5 (3-7) 9 (5-14) 11 (10-12) 14 (12-18)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Œsophage
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 39 (38-41) 38 (35-42) 39 (38-41)
3 ans 14 (13-15) 18 (15-21) 15 (14-16)
5 ans 10 (9-11) 14 (11-17) 10 (9-11)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 38 (35-40) 45 (38-52) [1992;1994] 38 (35-40) 34 (28-40) [1995;1997] 42 (39-45) 38 (33-45) Tous 39 (38-40) 38 (34-42)
3 ans Homme Femme 13 (11-14) 20 (15-27) 14 (12-16) 17 (12-23) 16 (14-18) 16 (11-21) 14 (13-15) 16 (14-20)
5 ans Homme Femme 8 (6-9) 13 (9-20) 10 (8-12) 14 (9-21) 10 (9-12) 12 (8-19) 9 (8-10) 13 (10-16)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
102
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,10
0,91 [0,82;1]
0,054
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,97;0,99]
0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 12,4 0,259 106,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
46,4
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
103
Résultats : Œsophage
, ,
, , ,
, , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Œsophage
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
104
Survie des patients atteints de cancer en France
Estomac Auteur : N. Maarouf
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C16.0 à C16.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 151.0 à 151.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C16.0 à C16.9 Les adénocarcinomes gastriques représentent la forme histopathologique la plus fréquente du cancer gastrique. Ils surviennent majoritairement entre 50 et 70 ans chez l’adulte de sexe masculin. Les autres types histologiques sont plus rares et sont représentés par les carcinomes indifférenciés, les tumeurs non épithéliales, les tumeurs endocrines, les tumeurs stromales... La classification OMS (WHO) 2000, reposant sur des critères cytologiques et architecturaux, définit quatre types d’adénocarcinomes : papillaire, tubulé, mucineux et à cellules indépendantes dites « en bague à chaton ».
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancers de l’estomac survenus en France a été estimé à 7 126 (troisième rang des cancers digestifs chez l’homme après le cancer colorectal et le cancer de l’œsophage et au deuxième rang chez la femme après le cancer colorectal) dont 63 % chez les hommes. L’âge médian lors du diagnostic était de 72 ans chez l’homme et de 77 ans chez la femme. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 9,0 chez l’homme et de 3,4 chez la femme. Au cours de la même année, 5 069 cas de décès par cancers de l’estomac ont été déclarés dont 62 % chez l’homme, soit un taux de mortalité standardisé de 5,9 chez l’homme et de 2,2 chez la femme (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 7 718 cas, dont 6 007 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 45 % à 1 an, de 25 % à 3 ans et de 19 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement égale à 48 %, 29 % et 25 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, diminuait régulièrement avec l’augmentation du temps écoulé après le diagnostic (figure 3).
Variation selon le sexe et l’âge Il existait une différence significative de la survie relative selon le sexe. À 5 ans, elle était légèrement meilleure chez la femme (28 %) que chez l’homme (23 %) (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ces résultats : l’effet du sexe était significatif, avec un taux relatif de 0,82 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7).
105
Résultats : Estomac
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
Des différences sensibles apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans diminuait nettement, de 36 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 19 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Toutefois, cette survie demeurait stable (28 %) entre 55 et 64 ans. La survie relative à 5 ans passait de 35 % pour les 15-44 ans à 22 % pour les plus de 75 ans chez la femme et de 36 % à 16 % pour les mêmes tranches d’âge chez l’homme. Le modèle linéaire ne suffisait pas à lui seul pour expliquer cet effet de l’âge au moment du diagnostic (tableau 8). L’augmentation du risque s’accélèrait avec l’âge (tableau 8 et figure 5). L’effet de l’âge sur le taux relatif de mortalité était important dans les premiers mois qui suivaient le diagnostic puis il décroissait pour être minimal 3 ans après le diagnostic avant de redevenir très important 5 ans après le diagnostic (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie ne variait pas entre les différentes périodes diagnostiques. Elle était de 25 % à 5 ans pour la période 1989-1994 et de 24 % pour la période 1995-1997. Cette absence de variation, également observée à 1 an et à 3 ans (tableau 3), était confirmée par l’analyse multivariée (tableau 7).
Variation selon le département Il existait une variation significative du taux relatif de mortalité des personnes atteintes de cancer de l’estomac entre les 9 départements inclus dans l’étude (tableau 8 et figure 4). Les survies variaient de 19 % à 32 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Estomac
L’étude EUROCARE (2) avait estimé, pour la période 1990-1994 et pour l’Europe, la survie relative à 5 ans à 20 % chez les hommes et à 25 % chez les femmes, ce qui est légèrement moins élevé que la survie rapportée dans notre étude (21 % vs 28 %). Cette étude avait mis en évidence une nette diminution de la survie en fonction de l’âge au diagnostic aussi bien chez l’homme que chez la femme. Cette survie était nettement meilleure en Islande pour les hommes (28,9 %), et en Autriche pour les femmes (37,4 %). La Pologne connaissait la plus faible survie chez les hommes (9 %), à l’image de Malte chez les femmes (6,8 %).
Commentaires Le cancer de l’estomac conserve un mauvais pronostic. L’absence d’amélioration significative de la survie au cours du temps traduit l’absence d’amélioration de la thérapeutique du cancer de l’estomac pendant la période de l’étude. Les variations de survie entre départements restent modérées. Cette étude n’a pas recueilli suffisamment de détails sur les éléments liés au stade d’extension et aux modalités thérapeutiques pour pouvoir expliquer les écarts observés. Le pronostic d’un cancer gastrique dépend du degré de pénétration dans la paroi et de l’existence ou non d’un envahissement ganglionnaire. Ces deux éléments péjoratifs sont à la base de la classification de l’Union internationale contre le cancer (UICC) de 1987 (3). La connaissance du statut ganglionnaire dépend du nombre de ganglions examinés et du site du curage. L’allongement de la survie par le curage D2, suggéré par des études non randomisées, n’est pas démontré. Le traitement du cancer de l’estomac repose toujours sur la chirurgie, alors que l’efficacité des
106
Survie des patients atteints de cancer en France
traitements comme la radiothérapie et surtout la chimiothérapie est seulement démontrée en situation métastatique ou d’inextirpabilité (4). L’efficacité de nouveaux agents pour les cancers métastatiques (irinotécan, oxaliplatine, docétaxel, prodrogues orales du 5FU, biothérapies ciblées) fait espérer un allongement de la durée et de la qualité de survie (5). Enfin, le développement des traitements adjuvants après exérèse à visée curative (6) laisse espérer une amélioration possible des chiffres de survie.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. UICC, International Union Against Cancer. TNM classification of malignant tumors. 4th ed. Berlin: SpringerVerlag; 1987. 4. Pyrhonen S, Kuitunen T, Nyandoto P, Kouri M. Randomised comparison of fluorouracil epidoxorubicin and methotrexate (FEMTX) plus supportive care with supportive care alone in patients with non-resectable gastric cancer. Br J Cancer. 1995;71:587-91. 5. Pozzo C, Barone C, Szanto J et al. Irinotecan in combination with 5-fluorouracil and folinic acid or with cisplatin in patients with advanced gastric or esophageal-gastric junction adenocarcinoma: results of a randomized phase II study. Ann Oncol. 2004;15:1773-81. 6. Earle CC, Maroun JA. Adjuvant chemotherapy after curative resection for gastric cancer in non-Asian patients: revisiting a meta-analysis of randomised trials. Eur J Cancer. 1999;35:1059-64.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 45 (43-46) 47 (46-49) 46 (44-48) 49 (47-51) 45 (44-46) 48 (47-49)
3 ans brute relative 24 (23-25) 28 (26-29) 28 (26-29) 32 (30-34) 25 (24-26) 29 (28-30)
5 ans brute relative 18 (17-19) 23 (22-24) 22 (20-23) 28 (26-30) 19 (18-20) 25 (24-26)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 59 (53-64) 59 (53-64) 60 (56-64) 60 (56-64) 54 (51-56) 54 (52-57) 50 (48-52) 51 (49-53) 36 (34-37) 40 (38-41) 45 (44-46) 48 (47-49)
3 ans brute relative 41 (36-46) 41 (36-47) 37 (33-41) 38 (34-42) 32 (29-34) 33 (31-36) 29 (28-31) 32 (30-34) 17 (15-18) 23 (21-24) 25 (24-26) 29 (28-31)
107
5 ans brute relative 36 (30-41) 36 (31-41) 32 (28-35) 33 (29-37) 26 (23-28) 28 (25-31) 23 (21-25) 28 (26-30) 11 (10-12) 19 (17-21) 19 (18-20) 25 (24-26)
Résultats : Estomac
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Estomac
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
108
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
109
Résultats : Estomac
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 45 (43-47) 48 (46-50) [1992;1994] 45 (43-47) 48 (46-50) [1995;1997] 45 (43-47) 47 (45-49) Tous 45 (44-46) 48 (47-49)
3 ans brute relative 25 (23-27) 29 (27-31) 25 (24-27) 30 (28-32) 25 (23-26) 29 (27-31) 25 (24-26) 29 (28-30)
5 ans brute relative 19 (18-21) 25 (23-27) 19 (18-21) 25 (23-27) 19 (17-21) 24 (22-26) 19 (18-20) 25 (23-26)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 58 (51-64) 59 (54-63) 54 (51-57) 49 (46-51) 38 (36-40) 47 (46-49)
Femme 63 (55-71) 63 (55-69) 59 (53-64) 56 (53-60) 41 (39-44) 49 (47-51)
3 ans Homme Femme 41 (34-47) 42 (34-51) 37 (33-42) 40 (33-48) 31 (28-34) 40 (35-46) 28 (26-30) 40 (37-44) 21 (19-23) 24 (22-27) 28 (26-29) 32 (30-34)
5 ans Homme Femme 36 (29-43) 35 (27-44) 32 (27-37) 34 (27-42) 25 (22-28) 36 (30-42) 23 (21-26) 35 (31-39) 16 (14-19) 22 (19-24) 23 (22-24) 28 (26-30)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Estomac
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 46 (45-48) 51 (50-53) 48 (47-49)
3 ans 27 (25-28) 34 (32-36) 29 (28-30)
5 ans 22 (21-23) 30 (28-32) 25 (24-26)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 46 (44-49) 53 (49-56) [1992;1994] 46 (44-49) 50 (47-53) [1995;1997] 46 (44-49) 48 (45-51) Tous 46 (45-48) 51 (49-53)
3 ans Homme Femme 27 (25-30) 34 (31-38) 27 (25-29) 33 (29-36) 26 (24-29) 32 (29-36) 27 (25-28) 33 (31-35)
5 ans Homme Femme 23 (21-26) 30 (26-34) 21 (19-23) 28 (25-32) 22 (19-25) 29 (26-33) 22 (21-23) 29 (27-31)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
110
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,19
0,82 [0,78;0,88]
<0,001
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,99;1,01]
0,63
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 51,7 <0,001 227,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
36,0
,
,
, ,
,
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
111
Résultats : Estomac
,
, ,
, , , ,
, , , ,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
diagn ost
ic
, , ,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Estomac
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
112
tic os
gn dia
ic
ost
Survie des patients atteints de cancer en France
Intestin grêle Auteurs : A.M. Bouvier, P. Delafosse, S. Boutreux, J. Faivre
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C17.0 à C17.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 152.0 à 152.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C17.0 à C17.9 Les cancers de l’intestin grêle se caractérisent habituellement par une grande diversité des types histologiques. Il s’agit le plus souvent d’adénocarcinomes, de tumeurs endocrines ou de sarcomes.
Fréquence Le cancer de l’intestin grêle fait partie des cancers rares. C’est le moins fréquent des cancers digestifs. Cette situation explique que l’épidémiologie des cancers de l’intestin grêle reste mal connue. La France apparaît comme une zone à risque moyen de cancer de l’intestin grêle : les taux d’incidence varient entre 5 et 17 pour 1 000 000 chez l’homme et entre 5 et 9 pour 1 000 000 chez la femme. Les cancers de l’intestin grêle se caractérisent habituellement par une légère prédominance masculine. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 665 cas, dont 409 étaient décédés après 5 années de suivi.
Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 37 et 44 % (tableau 1). L’excès de mortalité (figure 3, tous âges) était élevé pendant les 6 premiers mois suivant le diagnostic puis diminuait rapidement et restait faible à partir de 1 an après le diagnostic. Cela se traduisait par une diminution de la survie relative plus rapide pendant la première année (survie à 1 an : 69 %) que durant les années suivantes.
Variation selon le sexe et l’âge Il n’existait presque pas de différence de survie relative entre hommes et femmes (tableau 1) et les courbes de survie relative des hommes et des femmes étaient superposées (figure 1). L’analyse multivariée confirme que le taux relatif n’était pas différent entre les femmes et les hommes (tableau 7). La survie relative était la meilleure pour la tranche d’âge 45-54 ans (65 % à 5 ans) et la plus mauvaise pour les plus de 75 ans (25 % à 5 ans) (tableau 2 et figure 2). Toutefois un modèle linéaire ne suffit pas à rendre compte de l’effet de l’âge (tableau 8). Le taux relatif de mortalité diminuait d’abord jusqu’à 50 ans puis il augmentait jusqu’à atteindre à 90 ans plus du double de ce qu’il était à l’âge moyen de 66 ans (figure 5). Le risque lié à l’âge était proportionnel au cours du suivi après le diagnostic, c’est-à-dire que l’effet de l’âge sur le taux de mortalité ne variait pas de façon significative au long du suivi (test de proportionnalité p = 0,31).
113
Résultats : Intestin grêle
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie non ajustée du cancer de l’intestin grêle ne s’est pas améliorée au cours du temps (tableau 3). L’analyse multivariée confirme ce résultat (tableau 7).
Variation selon le département Le taux de mortalité n’était pas le même pour tous les départements. Les différences entre les départements étaient importantes (figure 4 et tableau 8). La survie variait entre 24 % et 66 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans des cancers de l’intestin grêle était de 39 % chez l’homme et 41 % chez la femme en France (tableau 6). Pour la période correspondante, la survie moyenne européenne était respectivement de 38 % et 39 % dans l’étude EUROCARE (1). Lorsqu’elles étaient disponibles, les survies étaient très hétérogènes en Europe, variant de 20 % pour le pays de Galles à 70 % pour l’Autriche. Le cancer de l’intestin grêle est un cancer rare, et les intervalles de confiance sont de ce fait souvent larges.
Résultats : Intestin grêle
Commentaires Les tumeurs de l’intestin grêle représentent un groupe hétérogène de tumeurs rares (2, 3). En l’absence d’amélioration au cours du temps du stade au diagnostic et des taux de résection, il n’est pas surprenant qu’aucun progrès significatif de leur pronostic n’ait été constaté. Bien que le développement des tumeurs malignes de l’intestin grêle soit considéré comme lent, le pronostic de celles-ci varie avec le type histologique (4, 5). L’intestin grêle est la localisation la plus fréquente des tumeurs endocrines malignes. Les adénocarcinomes et les sarcomes sont les tumeurs qui présentent le moins bon pronostic. Les cancers de l’intestin grêle sont souvent diagnostiqués à un stade avancé. Il est possible que les variations de survie observées entre les différents départements français puissent s’expliquer par des différences de proportion de stades avancés au moment du diagnostic ou par des différences de proportions de chacun des types histologiques. Du fait du délai de survenue des symptômes, accélérer le diagnostic de ces cancers paraît un objectif difficile à atteindre. À court terme le développement d’essais thérapeutiques pourrait permettre de mesurer les bénéfices potentiels des traitements adjuvants ou palliatifs.
Références 1. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 2. Chow JS, Chen CC, H A, Neugut AI. A population-based study of the incidence of malignant small bowel tumours: SEER, 1973-1990. Int J Epidemiol. 1996;25:722-8. 3. North J, Pack M. Malignant tumors of the small intestine: a review of 144 cases. Am Surg. 2000;66:46-51. 4. Howe JR, Karnell LH, Schott-Conner C. Small bowel sarcoma: Analysis of survival from the national cancer data base. Ann Surg Oncol. 2001;8:496-508. 5. Zar N, Holmberg L, Wilander E, Rastad J. Survival in small intestinal adenocarcinoma. Eur J Cancer. 1996;32 A:2114-9.
114
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
64 (59-69)
67 (62-72)
45 (40-50)
51 (45-56)
37 (32-42)
45 (39-51)
Femme
67 (62-72)
70 (64-75)
46 (40-51)
50 (44-56)
35 (30-41)
42 (36-48)
Tous
66 (62-70)
69 (66-72)
45 (41-49)
50 (46-54)
37 (33-40)
44 (40-49)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 50 (35-63) 50 (35-64) 72 (61-80) 73 (62-81) 51 (43-59) 53 (45-60) 47 (40-53) 49 (43-56) 28 (22-34) 38 (30-46) 45 (41-49) 50 (46-54)
5 ans brute relative 47 (32-61) 48 (32-62) 63 (52-72) 65 (53-74) 45 (37-52) 47 (39-55) 37 (30-43) 41 (34-48) 17 (12-22) 25 (18-34) 37 (33-40) 44 (40-49)
Résultats : Intestin grêle
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 62 (48-74) 63 (47-74) 88 (81-92) 88 (80-92) 71 (63-77) 72 (65-78) 70 (63-75) 72 (67-77) 48 (41-55) 51 (43-58) 66 (62-70) 69 (65-73)
115
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Intestin grêle
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
116
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
117
Résultats : Intestin grêle
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 76 (70-82) 78 (72-83) [1992;1994] 60 (53-66) 63 (56-69) [1995;1997] 64 (58-69) 67 (61-72) Tous 66 (62-70) 69 (65-73)
3 ans brute relative 54 (46-61) 58 (50-65) 39 (32-45) 43 (36-50) 44 (38-50) 50 (43-56) 45 (41-49) 50 (46-54)
5 ans brute relative 42 (34-49) 50 (42-58) 33 (27-40) 39 (32-47) 36 (30-42) 44 (36-51) 37 (33-41) 44 (40-48)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 56 (38-71) 88 (77-93) 66 (56-74) 74 (65-81) 47 (36-58) 67 (62-72)
Femme 76 (55-89) 88 (76-94) 81 (71-88) 68 (59-76) 52 (42-61) 70 (65-74)
3 ans Homme Femme 46 (27-63) 56 (32-74) 71 (57-82) 74 (58-85) 45 (35-55) 64 (51-75) 57 (46-66) 43 (33-53) 41 (28-54) 36 (26-46) 51 (45-56) 50 (44-55)
5 ans Homme Femme 46 (26-64) 48 (25-68) 62 (47-74) 67 (50-80) 40 (29-51) 58 (44-70) 50 (38-60) 34 (24-44) 41 (27-54) 22 (13-32) 45 (39-51) 42 (36-48)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Résultats : Intestin grêle
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 65 (60-70) 69 (65-74) 67 (64-70)
3 ans 51 (45-57) 50 (45-56) 50 (46-54)
5 ans 46 (41-53) 40 (35-46) 41 (37-45)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 77 (67-88) 79 (72-86) [1992;1994] 62 (55-70) 62 (55-70) [1995;1997] 64 (57-72) 71 (65-79) Tous 66 (62-71) 68 (63-73)
3 ans 5 ans Homme Femme Homme Femme 64 (47-89) 56 (46-67) 59 (34-101) 44 (35-57) 46 (37-57) 46 (38-56) 39 (29-51) 41 (32-52) 48 (40-59) 49 (41-59) 45 (35-58) 36 (28-47) 51 (46-57) 49 (44-55) 46 (40-53) 39 (34-46)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
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Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,04
0,96 [0,76;1,2]
0,694
Par année de diagnostic
0,01
1,01 [0,96;1,05]
0,778
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 20,8 0,023 30,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
7,6
,
,
,
,
,
,
, ,
, ,
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
119
Résultats : Intestin grêle
, , , , , ,
, , , , , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic ,
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,054
Survie des patients atteints de cancer en France
Côlon Auteurs : A.M. Bouvier, P. Delafosse, S. Boutreux, J. Faivre
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C18.0 à C18.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1 : 153.0 à 153.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C18.0 à C18.9 Les cancers du côlon sont le plus souvent des adénocarcinomes.
Fréquence Le cancer du côlon représentait en France en 2000 environ deux tiers des cas des cancers colorectaux, soit plus de 25 000 cas par an. Les variations géographiques d’incidence en France étaient peu marquées. Il était un peu plus fréquent chez l’homme que chez la femme. Le sexratio des taux standardisés était de l’ordre de 1,5. L’âge médian se situait autour de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 21 806 cas, dont 11 647 étaient décédés durant les 5 années qui ont suivi le diagnostic.
Survie brute et survie relative
Variation selon le sexe et l’âge La différence de survie relative entre hommes et femmes était extrèmement faible et n’était présente qu’à 5 ans (tableau 1) et les courbes de survie relative des hommes et des femmes étaient quasi superposées (figure 1). En raison du grand nombre de cas cette faible différence était néanmoins significative (tableau 7). La survie relative diminuait progressivement et régulièrement avec l’âge jusqu’à 75 ans puis chutait plus brutalement après 75 ans (tableau 2 et figure 2). Cinq ans après le diagnostic, la survie relative passait progressivement de 63 à 58 % entre les classes d’âge 15-44 ans et 65-74 ans et diminuait à 52 % après 75 ans. De ce fait un modèle linéaire ne suffisait pas à rendre compte de l’effet de l’âge sur l’excès de mortalité (tableau 8). Le taux relatif était d’abord stable jusqu’à l’âge moyen (71 ans) puis augmentait jusqu’à doubler à 90 ans (figure 5). La figure 6 indique que l’effet de l’âge n’était important que dans les mois qui suivaient le diagnostic. La figure 7 illustre cette hétérogénéité du rôle de l’âge au cours du suivi : le taux relatif de mortalité augmentait avec l’âge en début de suivi, ce qui n’était plus vrai à 1, 3 ou 5 ans.
121
Résultats : Côlon
Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 44 et 56 % (tableau 1). L’excès de mortalité était relativement élevé durant les 6 premiers mois suivant le diagnostic puis diminuait rapidement (figure 3, tous âges), ce qui se traduisait par une diminution de la survie relative plus rapide durant la première année (survie à 1 an : 77 %), que durant les années suivantes.
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie non ajustée du cancer du côlon ne s’est pas améliorée au cours du temps (tableau 3). Cependant, une analyse multivariée montrait une tendance à l’amélioration : cet effet était très faible (diminution du taux de mortalité en excès de 1 % par an) mais significatif du fait de l’importance de l’effectif analysé. Il est possible que cet effet ait été dû uniquement à l’amélioration de la survie chez les femmes, comme le suggère le tableau 6.
Variation selon le département L’excès de mortalité associé au cancer du côlon n’était pas le même pour tous les départements : les taux relatifs variaient d’un facteur 1,5 (tableau 8 et figure 4). La survie relative variait de 49 % à 63 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative à 5 ans, standardisée pour l’âge, était respectivement de 53 % et 57 % ches les hommes et les femmes en France (tableau 5) et de 49 % et 51 % en moyenne dans l’étude EUROCARE, avec des différences importantes entre les pays européens (1). Pour la période 1990-1994, la France se situait parmi les pays ayant les meilleurs taux de survie avec l’Autriche, les Pays-Bas, la Suisse et la Suède. En revanche, les taux de survie étaient plus bas en GrandeBretagne, au Danemark et surtout dans les pays de l’Europe de l’Est.
Résultats : Côlon
Commentaires Le pronostic du cancer du côlon est particulièrement bon en France (2). Dans les statistiques de population il s’est considérablement amélioré depuis les années 70 (3). Cette amélioration est liée à une diminution de la mortalité opératoire, associée à une augmentation de l’opérabilité et à un stade de diagnostic plus favorable (4). Ce travail fait apparaître une amélioration très mineure du pronostic au cours du temps entre 1989 et 1997. Ce n’est pas surprenant, car le taux d’opérabilité a presque atteint un optimum depuis les années 90 et les progrès dans les indications de la chimiothérapie sont trop récents pour pouvoir être évalués. De nouveaux progrès pourraient venir du développement de chimiothérapies adjuvantes ou palliatives efficaces et surtout de la mise en place d’une politique nationale de dépistage. Des différences minimes mais significatives ont été observées dans la survie entre les départements. Il est possible que ces variations soient liées à une différence de répartition des stades au moment du diagnostic entre les départements, en partie du fait de l’implantation plus ou moins ancienne d’un dépistage systématique du cancer colorectal. Des variations beaucoup plus importantes sont rapportées en Europe et des enquêtes ponctuelles sont en cours pour comprendre les différences observées entre pays. Les premiers résultats à l’échelon européen suggèrent qu’elles s’expliquent en grande partie par des différences dans le stade de diagnostic et la proportion de résections chirurgicales, sans doute liés à un accès plus ou moins rapide au système de soins (5). L’effet de l’âge sur le pronostic est bien établi. Cette étude montre cependant qu’il n’est pas constant au cours du temps, ce qui signifie qu’un taux relatif moyen, tel que pourrait le fournir un modèle de Cox, ne permet pas d’analyser précisément son rôle. Jusqu’à 70 ans environ, le taux relatif est proche de 1 et il n’augmente réellement qu’à partir de cet âge-là. Le rôle de l’âge intervient à des âges tardifs seulement. L’analyse indique également que l’effet de l’âge est important essentiellement dans les 6 premiers mois suivant le diagnostic où le taux de morta-
122
Survie des patients atteints de cancer en France
lité est élevé chez les sujets âgés. L’observation de l’évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps montre qu’il devient faible chez les personnes ayant survécu 5 ans.
Références 1. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 2. Ciccolallo L, Capocaccia R, Coleman MP, Berrino F, Coebergh JW, Damhuis RA et al. Survival differences between European and US patients with colorectal cancer: role of stage at diagnosis and surgery. Gut. 2005;54:26873. 3. Finn-Faivre C, Maurel J, Benhamiche AM, Herbert C, Mitry E, Launoy G et al. Evidence of improving survival of patients with rectal cancer in France: a population-based study. Gut. 1999;44:377-81. 4. Martijn H, Voogd AC, van de Poll-Franse LV, Repelaer van Driel OJ, Rutten HJT, Coebergh JWW. Improved survival of patients with rectal cancer since 1980: a population-based study. Eur J Cancer. 2003;39:2073-9. 5. Monnet E, Faivre J, Raymond L, Garau I. Influence of stage at diagnosis on survival differences for rectal cancer in three European populations. Br J Cancer. 1999;81:463-8.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
73 (72-73)
77 (76-78)
53 (52-54)
62 (60-63)
43 (42-44)
56 (55-57)
Femme
73 (72-73)
77 (76-77)
54 (53-55)
62 (61-63)
46 (45-47)
57 (55-58)
Tous
73 (72-73)
77 (76-77)
53 (53-54)
62 (61-62)
44 (44-45)
56 (55-57)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 85 (83-87) 85 (83-87) 84 (83-86) 84 (83-86) 81 (80-82) 82 (81-83) 77 (76-78) 79 (78-80) 62 (61-63) 69 (68-70) 73 (72-73) 77 (76-77)
3 ans brute relative 69 (66-73) 70 (66-73) 67 (65-69) 68 (66-70) 64 (62-65) 66 (65-68) 59 (58-60) 64 (62-65) 41 (40-42) 55 (54-57) 53 (53-54) 62 (61-62)
123
5 ans brute relative 62 (58-65) 63 (59-66) 59 (57-62) 61 (59-64) 56 (54-57) 60 (58-61) 50 (49-51) 58 (57-59) 31 (30-32) 52 (51-54) 44 (44-45) 56 (55-57)
Résultats : Côlon
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Côlon
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
124
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
125
Résultats : Côlon
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 72 (71-73) 76 (74-77) [1992;1994] 72 (71-73) 76 (75-77) [1995;1997] 74 (73-75) 78 (77-79) Tous 72 (72-73) 77 (76-77)
3 ans brute relative 52 (51-53) 61 (59-62) 54 (53-55) 62 (60-63) 54 (53-55) 62 (61-63) 53 (53-54) 62 (61-62)
5 ans brute relative 43 (42-44) 55 (53-56) 45 (44-46) 57 (56-58) 45 (44-46) 56 (55-58) 44 (44-45) 56 (55-57)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 83 (78-87) 83 (81-85) 80 (79-82) 78 (77-79) 70 (68-72) 77 (76-78)
Femme 85 (82-88) 86 (84-89) 84 (82-86) 81 (79-82) 69 (67-70) 77 (76-77)
3 ans Homme Femme 72 (67-77) 70 (65-74) 67 (64-70) 69 (65-72) 65 (63-67) 68 (66-70) 62 (61-64) 65 (63-67) 56 (54-58) 55 (53-56) 62 (61-63) 62 (61-63)
5 ans Homme Femme 63 (57-68) 63 (58-68) 61 (58-65) 60 (56-64) 57 (55-59) 63 (60-65) 57 (55-59) 60 (58-62) 52 (50-54) 52 (50-54) 56 (55-57) 57 (55-58)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Côlon
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 76 (75-77) 77 (76-78) 76 (76-77)
3 ans 61 (60-62) 62 (61-63) 61 (61-62)
5 ans 55 (54-57) 57 (56-59) 56 (56-57)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 76 (74-77) 75 (74-77) [1992;1994] 75 (74-77) 76 (74-77) [1995;1997] 76 (75-78) 78 (77-80) Tous 76 (75-77) 77 (76-78)
3 ans Homme Femme 61 (59-63) 60 (58-62) 61 (59-63) 63 (61-65) 61 (59-63) 63 (61-65) 61 (60-62) 62 (61-63)
5 ans Homme Femme 55 (52-57) 55 (53-57) 56 (54-58) 58 (56-60) 55 (53-58) 58 (56-60) 55 (54-57) 57 (56-59)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
126
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,08
0,92 [0,88;0,96]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,01
0,99 [0,98;1]
0,022
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 60,3 <0,001 309,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
106,9
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
Résultats : Côlon
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
127
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
diagn ost
ic
Taux relatif de mortalité
Résultats : Côlon
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
128
tic os
gn dia
ic
ost
Survie des patients atteints de cancer en France
Rectum Auteurs : A.M. Bouvier, S. Boutreux, P. Delafosse, J. Faivre
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C19.0 à C19.9 et C20.0 à C20.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 154.0 à 154.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C19.0 à C19.9 et C20.0 à C20.9 Il s’agit des cancers situés au niveau de la jonction rectosigmoïdienne ou dans l’ampoule rectale (15 derniers centimètres de l’intestin). Les cancers du rectum sont le plus souvent des adénocarcinomes.
Fréquence Le cancer du rectum représentait environ un tiers des cas de cancers colorectaux, soit environ 12 000 cas par an en France pour l’année 2000. Les variations géographiques d’incidence étaient peu marquées en France pour le cancer du rectum. Il était plus fréquent chez l’homme que chez la femme. Le sex-ratio des taux standardisés était de l’ordre de 1,5. L’âge médian se situait autour de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 13 821 cas, dont 7 360 étaient décédés durant les 5 années qui ont suivi le diagnostic.
Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 45 et 56 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès (figure 3, tous âges) était relativement élevé pendant les 6 premiers mois suivant le diagnostic puis diminuait rapidement et devenait faible à partir de 1 an après le diagnostic (figure 2).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative des femmes était meilleure que celle des hommes dès la première année (figure 1). Cette meilleure survie des femmes est confirmée par l’analyse multivariée : le taux de mortalité en excès était plus faible pour les femmes que pour les hommes lorsqu’il était ajusté sur l’âge et la période (taux relatif = 0,86 ; tableau 7). La survie relative diminuait légèrement avec l’âge jusqu’à 75 ans puis chutait brutalement après 75 ans (tableau 2 et figure 2). Ainsi, 5 ans après le diagnostic, la survie relative passait progressivement de 63 à 57 % entre 15 et 75 ans et chutait à 48 % après 75 ans. Le taux de mortalité n’était pas une fonction linéaire de l’âge (tableau 8) : celui-ci était d’abord stable jusqu’à environ 69 ans puis il augmentait jusqu’à atteindre à 90 ans le double de ce qu’il était à l’âge moyen (figure 5). L’effet de l’âge sur le taux de mortalité s’observait surtout dans les 6 mois suivant le diagnostic (figures 6 et 7).
129
Résultats : Rectum
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie non ajustée du cancer du rectum s’est légèrement améliorée au cours du temps. La survie relative à 5 ans augmentait de 53 à 57 % entre la première et la dernière période (tableau 3). Une analyse ajustée sur l’âge au diagnostic, le sexe et le département confirme cette amélioration (diminution du taux de mortalité en excès de 2 % par an, tableau 7).
Variation selon le département L’excès de mortalité associé au cancer du rectum n’était pas le même pour tous les départements (tableau 8). Le rapport des taux relatifs extrêmes était toutefois relativement faible (environ 1,7 ; figure 4). La survie relative variait de 50 % à 61 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative à 5 ans, standardisée pour l’âge, des cancers du rectum était respectivement de 54 % et 58 % chez les hommes et les femmes en France (tableau 5) et de 45 % et 50 % en moyenne dans l’enquête EUROCARE, avec des différences importantes de survie entre les pays européens (1). Pour la période 1990-1994, la France se situait parmi les pays ayant les meilleurs taux de survie avec les Pays-Bas, la Suisse et la Suède. L’hétérogénéité des taux de survie pour le cancer du rectum entre les pays européens était identique à celle observée pour le cancer du côlon, excepté pour l’Autriche dont la survie est inférieure à la moyenne européenne. Les taux de survie étaient plus bas en Grande-Bretagne, au Danemark et surtout dans les pays de l’Europe de l’Est.
Résultats : Rectum
Commentaires Le pronostic du cancer du rectum dans les statistiques de population s’est amélioré de manière importante depuis les trente dernières années. Il est particulièrement élevé en France. Comme pour le cancer du côlon, cette amélioration de la survie est liée à une diminution de la mortalité opératoire (2), associée à une augmentation de l’opérabilité et à un stade de diagnostic plus favorable. Il a été récemment démontré que la qualité de l’exérèse du mésorectum était un facteur pronostique indépendant (3): il est possible que la formation progressive des chirurgiens à la pratique de l’excision du mésorectum améliore le pronostic du cancer du rectum à moyen terme (4). De nouveaux progrès pourraient également venir de traitements adjuvants plus efficaces et de la mise en place d’une politique nationale de dépistage (5, 6). Cette mise en place déjà ancienne dans certains départements pourrait en partie expliquer les différences de survie observées entre les départements de l’étude. La survie meilleure chez la femme que chez l’homme a déjà été constatée. Il faut cependant souligner que la différence de survie entre les sexes est minime. Du fait du nombre élevé de cas, des différences même minimes entre les taux de survie sont significatives. Cette étude a l’intérêt de permettre une analyse précise de l’effet de l’âge. Elle fait apparaître que l’effet de l’âge n’est pas constant au cours du temps et qu’un taux relatif moyen, comme celui d’un modèle de Cox, ne permettait pas d’analyser précisément son rôle. Il apparaît que le taux de mortalité en excès n’est élevé qu’aux âges tardifs et qu’il n’a un effet net que tout de suite après le diagnostic.
130
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 2. Mitry E, Bouvier AM, Esteve J, Faivre J. Benefit of operative mortality reduction on colorectal cancer survival. Br J Surg. 2002;89:1557-62. 3. Nagtegaal ID, van de Velde CJ, van der Worp E, Kapiteijn E, Quirke P, van Krieken JH. Macroscopic evaluation of rectal cancer resection specimen: clinical significance of the pathologist in quality control. J Clin Oncol. 2002;20:1729-34. 4. Heald RJ, Ryall RD. Recurrence and survival after total mesorectal excision for rectal cancer. Lancet. 1986;1:147982. 5. Folkesson J, Birgisson H, Pahlman L et al. Swedish Rectal Cancer Trial: long lasting benefits from radiotherapy on survival and local recurrence rate. J Clin Oncol. 2005; 20;23:5644-50. 6. Gerard A, Buyse M, Nordlinger B et al. Pre-operative radiotherapy as adjuvant treatment in rectal cancer. Final results of a randomized study of the European Organization for Research and Treatment of Cancer (EORTC). Ann Surg. 1988;208:606-14.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
77 (76-78)
81 (80-82)
55 (54-56)
63 (62-65)
43 (42-44)
55 (53-56)
Femme
78 (77-79)
83 (82-84)
58 (57-59)
66 (65-67)
47 (46-48)
58 (56-59)
Tous
78 (77-78)
82 (81-83)
56 (55-57)
64 (64-65)
45 (44-46)
56 (55-57)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 90 (87-92) 90 (88-93) 88 (86-89) 88 (86-90) 85 (84-86) 86 (85-88) 81 (80-82) 83 (82-84) 66 (65-67) 74 (72-75) 78 (77-78) 82 (81-83)
3 ans brute relative 71 (67-75) 72 (68-76) 69 (66-72) 70 (67-73) 67 (65-68) 69 (68-71) 61 (60-62) 66 (65-68) 41 (40-42) 55 (54-57) 56 (55-57) 64 (64-65)
131
5 ans brute relative 62 (57-66) 63 (58-67) 59 (56-62) 61 (58-63) 56 (54-58) 61 (59-63) 49 (48-51) 57 (56-59) 29 (27-30) 48 (46-50) 45 (44-46) 56 (55-57)
Résultats : Rectum
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Rectum
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
132
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
3
4
1.0 ,
1.0 ,
0
1
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4
4
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, 0.2
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5
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1
2
3
0
1
2
3
4
5
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 ,
, 0.2
Taux de mortalité
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.0 ,
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
1.0 ,
Âge : [75;++[ 1.0 ,
Âge : [65;75[ 1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
0.0 ,
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
3
4
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 , 0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2
Taux de mortalité
0.0 ,
2
3
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
1
2
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
0
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 ,
, 0.2
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
133
5
Résultats : Rectum
2
1.0 ,
1
Délai en années depuis le diagnostic
0.8 ,
0
fonction en escalier spline de régression
0.0 ,
Taux de mortalité
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 ,
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 75 (74-77) 80 (78-81) [1992;1994] 78 (77-79) 82 (81-84) [1995;1997] 79 (78-80) 83 (82-85) Tous 77 (77-78) 82 (81-83)
3 ans brute relative 53 (52-55) 62 (60-63) 57 (55-58) 65 (63-67) 57 (56-58) 65 (64-67) 56 (55-57) 64 (63-65)
5 ans brute relative 42 (40-43) 53 (51-55) 45 (44-47) 58 (56-59) 46 (45-47) 57 (55-59) 45 (44-45) 56 (55-57)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 89 (85-92) 88 (85-90) 85 (84-86) 82 (81-83) 71 (69-73) 81 (80-82)
Femme 91 (87-94) 89 (86-91) 88 (86-89) 85 (84-87) 75 (73-76) 83 (82-84)
3 ans Homme Femme 71 (66-77) 74 (68-79) 68 (65-71) 73 (69-76) 68 (65-70) 73 (70-75) 64 (62-66) 69 (67-71) 56 (54-59) 56 (53-58) 63 (62-65) 66 (65-67)
5 ans Homme Femme 63 (56-69) 63 (56-69) 59 (55-62) 63 (59-67) 59 (56-61) 63 (60-66) 55 (53-57) 61 (58-63) 47 (44-51) 49 (47-52) 55 (53-56) 58 (56-59)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Rectum
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 79 (79-80) 83 (82-84) 81 (80-82)
3 ans 63 (62-64) 66 (64-67) 64 (63-65)
5 ans 54 (52-55) 58 (56-59) 55 (54-56)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 78 (76-79) 81 (79-82) [1992;1994] 79 (78-81) 83 (81-85) [1995;1997] 82 (80-83) 83 (81-84) Tous 79 (78-80) 82 (81-84)
3 ans Homme Femme 59 (57-61) 63 (61-66) 62 (59-64) 68 (65-70) 64 (62-66) 65 (63-67) 62 (61-64) 65 (64-67)
5 ans Homme Femme 51 (49-54) 55 (52-58) 53 (51-56) 61 (58-63) 55 (53-58) 57 (55-60) 53 (52-55) 58 (56-59)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
134
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,15
0,86 [0,81;0,91]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,97;0,99]
0,002
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 43,7 <0,001 231,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
77,2
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
10,0 0,1 50
60
70
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
135
80
90
Résultats : Rectum
0,5
1,0
5,0
10,0 5,0 1,0 0,5
Âge moyen : 69 ans
0,1
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
1,5 1,0 0,5 0,0
1,0
1,5
2,0
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
0,5 0,0
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
2,0
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
, ,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Rectum
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
136
Survie des patients atteints de cancer en France
Côlon-rectum Auteurs : A.M. Bouvier, P. Delafosse, J. Faivre
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C18.0 à C18.9 et C19.0 à C19.9 et C20.0 à C20.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 153.0 à 153.9 et 154.0 à 154.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C18.0 à C18.9 et C19.0 à C19.9 et C20.0 à C20.9 Il s’agit des cancers situés entre le cæcum et le sigmoïde, au niveau de la jonction rectosigmoïdienne ou dans l’ampoule rectale. Les cancers colorectaux sont le plus souvent des adénocarcinomes.
Avec plus de 36 000 nouveaux cas par an en France en 2000, le cancer colorectal représente un problème majeur de santé publique (1). Il représentait 13 % de l’ensemble des cancers incidents, et se situait, par sa fréquence, au troisième rang chez l’homme et au deuxième rang chez la femme. L’âge médian lors du diagnostic était de 73 ans. Le sex-ratio était de 1,2. Les taux d’incidence standardisés étaient de 39,1 chez l’homme et de 24,6 chez la femme. L’âge médian lors du diagnostic était de 72 ans chez l’homme et de 75 ans chez la femme. Avec 16 000 certificats de décès portant cette notification, dont 53 % chez l’homme, ce cancer se situait au deuxième rang des décès par cancer, et il représentait 10,7 % de l’ensemble des décès par cancer. Les taux de mortalité standardisés étaient de 15,8 chez l’homme et de 8,9 chez la femme. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 35 627 cas, dont 19 007 étaient décédés durant les 5 années qui ont suivi le diagnostic.
Survie brute et survie relative À 5 ans, les survies brute et relative étaient respectivement de 44 et 56 % (tableau 1). Le taux de mortalité (figure 3, tous âges) était élevé pendant les 6 premiers mois suivant le diagnostic puis diminuait rapidement et restait faible à partir de 1 an après le diagnostic, ce qui se traduisait par une diminution de la survie relative d’abord très rapide pendant les 6 premiers mois puis plus lente jusqu’à 5 ans.
Variation selon le sexe et l’âge Les courbes de survie relative des hommes et des femmes étaient superposées jusqu’à 2 ans après le diagnostic puis celle des femmes se situait au-dessus de celle des hommes jusqu’à 5 ans de suivi (figure 1). À âge égal, les femmes survivaient mieux que les hommes (tableau 4). L’analyse multivariée confirmait ces faits (tableau 7). La survie relative diminuait progressivement et régulièrement avec l’âge jusqu’à 75 ans puis chutait brutalement après 75 ans (tableau 2 et figure 2). Ainsi à 5 ans, la survie relative passait
137
Résultats : Côlon-rectum
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
progressivement de 63 à 58 % entre 15 et 75 ans et chutait à 51 % après 75 ans. Le taux de mortalité n’était pas une fonction linéaire de l’âge (tableau 8) : il était d’abord stable jusqu’à l’âge moyen (70 ans) puis il augmentait jusqu’à atteindre à 90 ans le double de ce qu’il était à 70 ans (figure 5). Le taux relatif dépendait du temps écoulé depuis le diagnostic (figure 6) : l’effet de l’âge était très important dans le premier trimestre suivant le diagnostic alors qu’il était plus faible ensuite (figure 7).
Variation selon la période La survie non ajustée du cancer colorectal s’est améliorée au cours du temps, passant pour la survie relative à 5 ans de 54 à 57 % entre la première et la dernière période (tableau 3). Une analyse multivariée confirmait cette amélioration : l’effet période était faible (diminution du taux de mortalité de 1 % par an) mais significatif du fait de l’importance de l’effectif analysé (tableau 7).
Variation selon le département Le taux de mortalité n’était pas le même pour tous les départements. Parmi les 12 départements de l’étude, 4 avaient un taux de mortalité inférieur au taux moyen et 3 avaient un taux de mortalité supérieur (tableau 8 et figure 4). La survie selon les départements variait entre 42 % et 62 %.
Résultats : Côlon-rectum
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans des cancers colorectaux était respectivement pour les hommes et les femmes de 56 % et 58 % en France (tableau 5). Pour la période correspondante, le taux européen était de 50,5 % pour les femmes et 47,6 % pour les hommes en moyenne dans l’étude EUROCARE (2). La France se situait parmi les pays ayant les meilleurs taux de survie avec les Pays-Bas, la Suisse, la Suède et l’Autriche. La survie du cancer colorectal était hétérogène en Europe, les taux variant de moins de 30 % à 5 ans pour la Pologne, et d’une manière générale pour les pays de l’Europe de l’Est, à près de 60 % pour la Suisse et les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94--results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118.
138
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
74 (74-75)
79 (78-79)
54 (53-54)
62 (62-63)
43 (42-44)
55 (54-56)
Femme
75 (74-75)
79 (78-79)
55 (55-56)
63 (62-64)
46 (46-47)
57 (56-58)
Tous
75 (74-75)
79 (78-79)
54 (54-55)
63 (62-63)
44 (44-45)
56 (56-57)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 71 (68-73) 71 (68-74) 68 (66-70) 69 (68-71) 65 (64-66) 67 (66-69) 60 (59-60) 65 (64-66) 41 (40-42) 55 (54-56) 54 (54-55) 63 (62-63)
5 ans brute relative 63 (60-65) 63 (60-66) 59 (58-61) 61 (59-63) 56 (55-57) 60 (59-61) 50 (49-51) 58 (57-59) 30 (29-31) 51 (49-52) 44 (44-45) 56 (56-57)
Résultats : Côlon-rectum
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 86 (85-88) 86 (85-88) 85 (84-86) 86 (84-87) 83 (82-84) 84 (83-85) 79 (78-79) 81 (80-82) 64 (63-65) 71 (70-71) 75 (74-75) 79 (78-79)
139
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Côlon-rectum
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
140
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
141
Résultats : Côlon-rectum
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 73 (72-74) 77 (76-78) [1992;1994] 74 (74-75) 79 (78-79) [1995;1997] 76 (75-76) 80 (79-81) Tous 74 (74-75) 79 (78-79)
3 ans brute relative 53 (52-54) 61 (60-62) 55 (54-56) 63 (62-64) 55 (54-56) 63 (62-64) 54 (54-55) 63 (62-63)
5 ans brute relative 43 (42-44) 54 (53-55) 45 (44-46) 57 (56-58) 45 (44-46) 57 (55-58) 44 (44-45) 56 (55-57)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 86 (84-88) 85 (84-87) 83 (82-84) 80 (79-81) 68 (67-69) 79 (78-79)
Femme 87 (84-89) 87 (86-89) 86 (84-87) 82 (81-83) 71 (69-72) 79 (78-79)
3 ans Homme Femme 71 (67-74) 71 (67-75) 68 (65-70) 70 (68-73) 66 (64-67) 70 (68-72) 63 (62-65) 67 (65-68) 56 (54-57) 55 (54-57) 62 (62-63) 63 (62-64)
5 ans Homme Femme 63 (59-67) 64 (60-67) 60 (57-63) 61 (58-64) 58 (56-60) 63 (61-65) 56 (55-57) 60 (58-62) 53 (51-55) 51 (50-53) 55 (54-56) 57 (56-58)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Résultats : Côlon-rectum
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 77 (76-77) 79 (78-80) 78 (78-79)
3 ans 61 (61-62) 63 (63-64) 62 (62-63)
5 ans 56 (55-57) 58 (57-58) 56 (55-57)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 77 (76-78) 77 (76-79) [1992;1994] 77 (76-78) 79 (78-80) [1995;1997] 79 (78-80) 80 (79-81) Tous 76 (76-77) 79 (78-80)
3 ans Homme Femme 60 (58-62) 61 (60-63) 61 (59-62) 64 (63-66) 62 (61-63) 64 (62-65) 61 (60-62) 63 (62-64)
5 ans Homme Femme 53 (51-55) 55 (53-57) 55 (53-56) 59 (57-61) 55 (54-57) 58 (56-60) 55 (54-56) 57 (56-58)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
142
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,10
0,9 [0,87;0,93]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,01
0,99 [0,98;0,99]
<0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 90,7 <0,001 550,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
179,5
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
, 1.0 0.5 , 0.1 , 50
60
70
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
143
80
90
Résultats : Côlon-rectum
10.0 , 5.0 ,
5.0 , 1.0 , 0.5 ,
Âge moyen : 70 ans
0.1 ,
1.5 , 1.0 , 0.5 , 0.0 , 1
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
1.5 , 1.0 ,
, 2.0
, 10.0
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
0.5 ,
, 0.0
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
2.0 ,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
gn dia
u
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
,
,
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Côlon-rectum
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
144
Survie des patients atteints de cancer en France
Foie Auteurs : F. Binder-Foucard, A.M. Bouvier, P. Delafosse, J. Faivre
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C22.0 à C22.1 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 155.0 à 155.2 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C22.0 à C22.9 Le type histologique le plus fréquemment rencontré est l’hépatocarcinome.
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du foie survenus en France était estimé à 5 976, dont 84 % chez les hommes (1). Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 11,0 chez l’homme et de 1,5 chez la femme. L’âge médian lors du diagnostic était de 69 ans chez l’homme et de 73 ans chez la femme. Le sex-ratio, calculé comme le rapport des taux standardisés sur l’âge des hommes par rapport aux femmes, était de 7,3. Au cours de la même année, 7 850 certificats de décès par cancer du foie ont été enregistrés, soit un taux de mortalité standardisé de 12,8 chez l’homme et de 2,0 chez la femme. Les taux de mortalité déclarés étaient, pour des raisons liées aux modalités de déclaration et de codification des certificats de décès, supérieurs aux taux d’incidence. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 4 513 cas, dont 4 155 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 6 % et 8 % (tableau 1). L’excès de mortalité tous âges confondus était très élevé durant la première année suivant le diagnostic puis diminuait lentement (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge En analyse univariée, la survie relative n’était pas sensiblement différente selon le sexe, sauf peut-être pour les plus jeunes (tableau 4). Cinq ans après le diagnostic, elle était de 7 % chez l’homme et de 9 % chez la femme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirme l’absence de différence entre sexes (tableau 7).
145
Résultats : Foie
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
L’âge au diagnostic était un facteur pronostique significatif. La survie relative à 5 ans chutait, de 19 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 10 % pour la classe d’âge 45-54 (tableau 2). La survie relative diminuait ensuite, passant progressivement de 9 % pour la classe d’âge 55-64 ans à 5 % pour la classe 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). En analyse multivariée, l’effet de l’âge était significatif. Le modèle linéaire ne suffisait pas à expliquer cet effet (tableau 8) : le taux relatif de mortalité variait peu avant l’âge moyen (67 ans), il augmentait après l’âge de 70 ans (figure 5). L’effet de l’âge sur le taux de mortalité ne variait pas de façon significative au cours du suivi (test de proportionnalité p = 0,46).
Variation selon la période La survie augmentait légèrement entre la première et la dernière période. Un an après le diagnostic, la survie relative passait de 28 % pour la période 1989-1991 à 34 % pour la période 1995-1997 (tableau 3). Une augmentation moins importante était observée à 3 ans et à 5 ans. L’analyse multivariée montrait une réduction du taux de mortalité de 4 % par an en moyenne (tableau 7).
Variation selon le département Les taux relatifs de mortalité des départements étaient faibles (figure 4), mais l’effet du département était significatif (tableau 8). La survie relative selon les départements variait entre 6 % et 12 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Dans cette étude, la survie relative à 5 ans, standardisée pour l’âge, était de 7 % en France (tableau 5). L’enquête EUROCARE a fait apparaître des différences de survie entre les pays européens (2, 3). Pour la période 1990-1994, la France se situait parmi les pays présentant chez l’homme les meilleures survies standardisées à 5 ans avec l’Angleterre, l’Estonie, l’Italie, les Pays-Bas, la Suisse et le pays de Galles. Seule l’Espagne présentait une survie standardisée à 5 ans supérieure à celle de la France. Les pays du nord de l’Europe (Finlande, Norvège, Suède) ainsi que la République tchèque présentaient des survies inférieures à celles de la France.
Résultats : Foie
Commentaires La survie des cancers du foie en France reste particulièrement mauvaise. Des différences de survie existent entre les départements français et entre les pays européens, mais elles sont faibles et cliniquement peu significatives. Des différences de stades au diagnostic, de maladie hépatique sous-jacente, et d’approches thérapeutiques pourraient expliquer en partie ces différences (4). Les cancers du foie surviennent essentiellement sur cirrhose, tous les types de cirrhoses pouvant se compliquer d’un cancer primitif du foie. L’alcool reste la principale étiologie de la cirrhose sous-jacente en France (5). Le parenchyme hépatique non tumoral est souvent plus altéré en cas de cirrhose alcoolique qu’en cas de cirrhose virale, et expose de ce fait à un risque accru d’aggravation de la fonction hépatique. L’amélioration observée de la survie s’explique peut-être par la surveillance accrue des patients atteints de cirrhose et par le développement de nouvelles thérapeutiques au cours de la période de l’étude (alcoolisation ou radiofréquence percutanée, chimio-embolisation, exérèse chirurgicale, transplantation hépatique) (5, 6).
146
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Faivre J, Forman D, Esteve J, Obradovic M, Sant M and the EUROCARE Working group. Survival of patients with primary liver cancer, pancreatic cancer and biliary tract cancer in Europe. Eur J Cancer. 1998;14:2184-90. 4. Beaugrand M, Trinchet JC. Traitement non chirurgical du carcinome hépatocellulaire. Une vision d’ensemble. Cancer Radiother. 2005;9:464-9. 5. Trétarre B, Borie F, Bouvier AM et al. La prise en charge des cancers primitifs du foie en France. BEH. 2004;43:207-8. 6. Bruix J, Shermann M, Llovet JM et al. Clinical management of hepatocellular carcinoma. Conclusions of the Barcelona-2000 EASL Conference. J Hepatol. 2001;35:421-30.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
31 (29-32)
32 (30-33)
11 (10-12)
12 (11-13)
6 (5-7)
7 (6-8)
Femme
30 (27-33)
31 (28-35)
12 (10-15)
13 (11-16)
8 (6-10)
9 (7-12)
Tous
31 (29-32)
32 (31-33)
11 (10-12)
13 (12-13)
6 (6-7)
8 (7-8)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 45 (37-53) 45 (36-54) 35 (30-41) 35 (30-41) 32 (30-35) 33 (30-35) 33 (31-35) 34 (32-36) 23 (20-25) 25 (22-27) 31 (29-32) 32 (31-33)
3 ans brute relative 24 (17-32) 24 (17-32) 16 (13-21) 17 (13-21) 13 (11-15) 14 (12-16) 12 (10-13) 13 (11-14) 6 (5-7) 8 (6-10) 11 (10-12) 13 (12-14)
147
5 ans brute relative 19 (13-27) 19 (13-27) 10 (7-13) 10 (7-14) 8 (6-9) 9 (7-10) 6 (5-7) 7 (6-8) 3 (2-4) 5 (3-6) 6 (6-7) 8 (7-8)
Résultats : Foie
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Foie
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
148
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
149
Résultats : Foie
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 27 (24-29) 28 (25-30) [1992;1994] 30 (28-32) 31 (29-34) [1995;1997] 33 (31-35) 34 (32-36) Tous 30 (29-32) 31 (30-33)
3 ans brute relative 8 (7-10) 9 (8-11) 12 (10-14) 13 (11-15) 12 (11-14) 14 (12-16) 11 (10-12) 12 (11-13)
5 ans brute 5 (4-6) 7 (6-8) 7 (6-8) 6 (6-7)
relative 6 (4-7) 8 (7-10) 8 (7-10) 7 (7-8)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 35 (25-44) 36 (30-42) 32 (29-35) 34 (32-36) 20 (18-23) 32 (30-33)
Femme 67 (54-78) 32 (20-44) 37 (29-45) 33 (28-39) 21 (17-26) 31 (28-35)
3 ans Homme Femme 14 (8-23) 43 (29-56) 16 (12-21) 20 (10-32) 13 (11-15) 18 (12-25) 12 (11-14) 14 (10-18) 9 (8-12) 5 (2-8) 12 (11-13) 13 (11-16)
5 ans Homme Femme 12 (5-20) 35 (22-48) 9 (6-14) 13 (5-24) 8 (7-10) 11 (6-17) 7 (5-8) 9 (6-13) 8 (6-10) 4 (1-7) 7 (6-8) 9 (7-12)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Foie
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 29 (28-31) 31 (28-35) 31 (30-33)
3 ans 12 (11-13) 13 (11-16) 12 (11-13)
5 ans 8 (7-9) 9 (7-11) 7 (7-8)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 25 (23-28) 26 (21-34) [1992;1994] 30 (27-33) 27 (23-33) [1995;1997] 33 (31-36) 35 (30-41) Tous 29 (27-30) 31 (28-34)
3 ans Homme Femme 9 (7-10) 14 (10-21) 14 (12-17) 11 (8-15) 13 (12-15) 12 (9-16) 12 (11-13) 13 (11-16)
5 ans Homme Femme 6 (4-7) 10 (6-17) 9 (7-11) 7 (4-12) 7 (6-9) 9 (2-45) 8 (7-9) 9 (7-11)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
150
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,01
0,99[0,91;1,08]
0,835
Par année de diagnostic
–0,04
0,96[0,95;0,98]
<0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 24,5 0,006 74,5 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
28,9
, , , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
151
Résultats : Foie
,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Voies biliaires Auteurs : S. Bara, A.M. Bouvier, S. Boutreux
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C23.0 à C23.9 et C24.0 à C24.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 156.0 à 156.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C23.0 à C23.9 et C24.0 à C24.9 Les cancers des voies biliaires se composent des cancers de la vésicule et des voies biliaires extra hépatiques. Ces dernières regroupent le hile hépatique, le canal hépatique commun, le cholédoque, et l’ampoule de Vater. La morphologie la plus fréquemment observée pour ces localisations est l’adénocarcinome.
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute était de 35 % à 1 an, 17 % à 3 ans et de 12 % à 5 ans. La survie relative était de 37 % à 1 an, de 19 % à 3 ans et de 16 % à 5 ans (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était très élevé dans les suites immédiates du diagnostic et diminuait ensuite pour devenir très faible 5 ans après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était meilleure chez l’homme que chez la femme à 1 an (45 % vs 33 %), à 3 ans (24 % vs 17 %) et à 5 ans (18 % vs 14 %) (tableau 1 et figure 2). L’analyse multivariée confirmait ces résultats : l’effet du sexe était significatif, avec un taux relatif de 1,13 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences sensibles apparaissaient également en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait en effet de 25 % pour la classe d’âge 45-55 ans à 12 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 3). L’effet de l’âge était linéaire (tableau 8 et figure 5) mais dépendait du délai après le diagnostic. Les différences de pronostic entre malades jeunes et malades âgés étaient majeures immédiatement après le diagnostic (figures 6 et 7).
153
Résultats : Voies biliaires
Le cancer des voies biliaires est un cancer rare. Il représentait 2 % du total des cancers digestifs pour l’homme et 5 % pour la femme. Pendant la période 1993-1997, le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale variait en France selon le département de 1,0 à 2,5 chez l’homme et de 0,7 à 2,8 chez la femme (1). Le sex-ratio variait selon la localisation, passant de 0,53 pour les cancers de la vésicule à 0,92 pour les cancers de l’ampoule de Vater. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 041 cas dont 1 740 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période Le pronostic du cancer des voies biliaires ne s’est pas amélioré entre 1989 et 1997. L’analyse multivariée ne faisait pas apparaître d’effet significatif de l’année de diagnostic sur la survie (tableau 7).
Variation selon le département La survie relative dépendait de façon significative du département (tableau 8 et figure 4) ; elle variait entre 10 % et 25 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE indiquait une survie relative moyenne à 5 ans de 12 % pour les hommes et de 12 % pour les femmes (1). La survie relative à 5 ans, standardisée pour l’âge était de 19 % pour les hommes et de 15 % pour les femmes dans la présente étude (tableau 5), ce qui situe la France parmi les pays ayant la meilleure survie en Europe.
Résultats : Voies biliaires
Commentaires Les cancers des voies biliaires sont des cancers de mauvais pronostic. Il s’agit d’un cancer du sujet âgé, l’âge moyen au diagnostic était de 72 ans. Il constitue un groupe de cancers hétérogène, c’est la raison pour laquelle il serait important de tenir compte de la sous-localisation des cancers : la survie relative à 5 ans des cancers de l’ampoule de Vater est plus élevée (de l’ordre de 20 %) que celle des cancers de la vésicule biliaire et de la voie biliaire principale (environ 6 %) (3, 4). Dans cette étude, il n’a pas été observé d’amélioration de la survie au cours du temps. Dans des études de population, une amélioration du pronostic au cours du temps a été décrite pour les cancers de la vésicule, mais pas pour les cancers de l’ampoule (3, 6, 7). Il est possible que l’amélioration du pronostic, lorsqu’elle a été constatée, soit liée à l’amélioration du stade diagnostique. Du fait de symptômes, souvent tardifs, peu d’améliorations sont attendues de futures stratégies diagnostiques. À l’exclusion des cancers de la vésicule pouvant être diagnostiqués par échographie abdominale, les cancers des voies extrahépatiques sont difficiles à détecter et peuvent être confondus avec une invasion des voies biliaires par un cancer de la tête du pancréas. Seulement 50 % des cas environ ont une confirmation histologique. La chirurgie demeure le traitement de référence.
Références 1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Benhamiche AM, Jouve J, Manfredi S, Prost P, Isambert N, Faivre J. Cancer of the ampulla of Vater: results of a 20-year population-based study. Eur J Gastroenterol Hepatol. 2000;12:75-9. 4. Manfredi S, Benhamiche AM, Isambert N, Prost P, Jouve JL, Faivre J. Trends in incidence and management of gallbladder carcinoma: a population-based study in France. Cancer. 2000;89:757-62. 5. Henson DE, Albores-Saavedra J, Corle D. Carcinoma of the Gallbladder. Cancer 1992;70:1493-7. 6. Coebergh JWW, Van der Heijden LH, Janssen-Heijnen MLG. Cancer of the biliary tract. In: Coebergh JWW, Van der Heijden LH, Janssen-Heijnen MLG, editors. Cancer Incidence and Survival in the Southeast of the Netherlands 1955-1994. A report from the Eindhoven Cancer Registry, IKZ Comprehensive Cancer Centre South. Eindhoven: Lecturis BV, 1995. 7. Farrell RJ, Noonan N, Khan IM, Goggins M, Kelleher DP, Keeling PW. Carcinoma of the ampulla of Vater: a tumour with a poor prognosis? Eur J Gastroenterol Hepatol. 1996;8:139-44.
154
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
42 (39-46)
45 (41-48)
21 (18-24)
24 (21-27)
14 (12-17)
18 (15-21)
Femme
31 (29-34)
33 (31-36)
15 (13-17)
17 (15-19)
11 (9-13)
14 (12-16)
Tous
35 (33-37)
37 (35-39)
17 (16-19)
19 (18-21)
12 (11-14)
16 (14-17)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 33 (21-47) 34 (21-47) 27 (19-36) 28 (20-36) 24 (20-28) 24 (20-29) 18 (16-21) 20 (17-23) 11 (9-14) 15 (13-18) 17 (16-19) 19 (18-21)
5 ans brute relative 20 (10-33) 21 (10-34) 25 (16-34) 25 (17-35) 20 (16-24) 21 (16-25) 12 (10-15) 14 (11-17) 8 (6-10) 12 (10-15) 12 (11-14) 16 (14-17)
Résultats : Voies biliaires
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 53 (38-65) 53 (38-65) 56 (47-65) 57 (47-65) 44 (39-49) 45 (40-50) 37 (34-41) 38 (34-42) 27 (24-30) 30 (27-33) 35 (33-37) 37 (35-39)
155
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 , 0.4 , 0,.2
Survie relative
0,8
1,0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.,0
Homme Femme
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Voies biliaires
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
156
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
157
Résultats : Voies biliaires
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 34 (30-38) 36 (32-40) [1992;1994] 34 (30-37) 36 (32-39) [1995;1997] 38 (34-41) 39 (36-43) Tous 35 (33-37) 37 (35-39)
3 ans brute relative 18 (15-21) 20 (17-24) 15 (13-18) 17 (15-21) 18 (15-21) 20 (17-24) 17 (16-19) 20 (18-21)
5 ans brute relative 13 (10-16) 17 (14-20) 11 (9-13) 14 (11-17) 13 (11-16) 16 (13-19) 12 (11-14) 16 (14-17)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 69 (50-83) 65 (52-76) 50 (42-57) 42 (36-48) 36 (30-43) 45 (41-48)
Femme 40 (21-58) 51 (38-63) 41 (35-48) 36 (32-41) 23 (21-26) 33 (30-36)
3 ans Homme Femme 43 (24-61) 14 (4-29) 29 (18-41) 25 (14-38) 26 (20-33) 23 (17-29) 20 (16-26) 19 (16-23) 22 (16-29) 13 (11-16) 24 (21-27) 17 (15-19)
5 ans Homme Femme 33 (16-52) 9 (1-27) 27 (14-41) 24 (10-41) 21 (15-28) 20 (14-26) 14 (10-19) 14 (11-18) 20 (13-27) 12 (9-15) 18 (15-21) 14 (12-16)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Résultats : Voies biliaires
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 43 (39-47) 33 (30-35) 37 (35-39)
3 ans 23 (20-27) 18 (16-20) 19 (18-21)
5 ans 19 (15-23) 15 (13-17) 15 (14-17)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 42 (36-49) 31 (27-36) [1992;1994] 41 (35-49) 33 (29-37) [1995;1997] 44 (38-50) 35 (31-40) Tous 43 (39-47) 33 (30-35)
3 ans Homme Femme 26 (21-33) 18 (14-22) 22 (16-29) 16 (13-20) 22 (17-28) 19 (16-24) 23 (20-27) 18 (16-20)
5 ans Homme Femme 21 (16-29) 15 (11-19) 17 (11-26) 13 (10-18) 18 (12-26) 16 (1-189) 19 (16-23) 15 (13-17)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
158
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
0,13
1,13 [1,02;1,26]
0,023
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,98;1,02]
0,994
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 33,0 <0,001 58,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
7,1
, ,
,
,
,
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
159
Résultats : Voies biliaires
,
, ,
, , , ,
, , , ,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,069
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Voies biliaires
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
160
Survie des patients atteints de cancer en France
Pancréas Auteurs : F. Tanné, C. Bessaguet, A.M. Bouvier, P. Delafosse, H. Gouerou
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C25.0 à C25.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 157.0 à 157.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C25.0 à C25.9 Les tumeurs du pancréas exocrine présentent près de 90 % des tumeurs pancréatiques et sont constituées par les adénocarcinomes à cellules du type canalaire (90 % des tumeurs) et les adénocarcinomes à cellules acineuses. Les tumeurs du pancréas endocrine peuvent concerner tous les types des cellules des îlots de Langerhans (insulinomes, glucagonomes…).
Le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas en 2000 en France était estimé à 4 887, dont 55 % chez l’homme (1). Les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale de référence étaient de 5,8 chez l’homme et de 3,2 chez la femme. L’âge moyen au diagnostic était de 69 ans chez l’homme et de 74 ans chez la femme. En 2000, 7 181 certificats de décès portant la notification de cancer du pancréas ont été enregistrés, ce qui correspondait à un taux de mortalité standardisé de 7,6 chez l’homme et de 4,4 chez la femme. Les taux de mortalité déclarés étaient, pour des raisons liées aux modalités de déclaration et de codification des certificats de décès, supérieurs aux taux d’incidence. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 4 517 cas, dont 4 201 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 22 % à 1 an, de 7 % à 3 ans et de 5 % à 5 ans. Pour les mêmes délais la survie relative était respectivement de 23 %, 8 % et 6 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge En analyse univariée, la survie relative était chez la femme de 24 % à 1 an et 7 % à 5 ans et chez l’homme respectivement de 22 % et 5 % (tableau 1 et figure 1). En analyse multivariée, la survie était meilleure chez la femme que chez l’homme avec un taux relatif de mortalité de 0,85 (tableau 7). L’âge au diagnostic influençait le pronostic. La survie était meilleure dans le groupe des malades de moins de 45 ans (tableau 2 et figure 2). L’effet de l’âge n’était pas linéaire (tableau 8 et figure 5) et dépendait du temps écoulé depuis le diagnostic, l’effet étant plus prononcé dans les 3 années suivant le diagnostic (figures 6 et 7).
161
Résultats : Pancréas
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie à 1, 3 et 5 ans n’a pas varié au cours des 3 périodes étudiées (1989-1991, 1992-1994, 1995-1997) (tableau 3). Le modèle multivarié ne montrait pas d’effet significatif de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Le taux de mortalité n’était pas le même pour tous les départements (tableau 8). Toutefois, la variation des taux relatifs avait une faible amplitude (figure 4). La survie relative variait entre 5 % à 9 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour les cancers du pancréas diagnostiqués entre 1990 et 1994, d’après l’étude EUROCARE (2, 3), la survie moyenne européenne, standardisée pour l’âge était légèrement meilleure chez la femme que chez l’homme (5 % vs 4 %), ce qui était également le cas en France (7 % vs 5 %, tableau 5).
Commentaires Le cancer du pancréas a un pronostic particulièrement sombre. Le pancréas est un organe profond pour lequel le diagnostic de cancer est difficile. La survie était légèrement meilleure chez la femme, mais cette différence en fonction du sexe n’était observée qu’avant 1994 et semblait s’estomper au cours de la dernière période. Les raisons de cette différence ne sont pas claires. Il est également difficile d’expliquer les différences de survie entre les départements français : elles sont faibles et cliniquement peu significatives. Au cours de la période d’étude, il n’y a pas eu d’amélioration de la survie, malgré les progrès de l’imagerie médicale. Le cancer du pancréas n’est symptomatique qu’à un stade tardif, ce qui peut expliquer cette absence d’amélioration du pronostic. La survie diminuait avec l’âge. Le développement de traitements adjuvants ou de traitements palliatifs plus efficaces représente, à court terme, le seul moyen de faire évoluer le problème que pose le cancer du pancréas.
Résultats : Pancréas
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Incidence et mortalité des cancers en France sur la période 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publ. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Capocaccia R, Gatta G, Roazzi P et al. The EUROCARE-3 database: methodology of data collection, standardisation, quality control and statistical analysis. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v14-27.
162
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
21 (19-22)
22 (20-23)
6 (6-7)
7 (6-8)
4 (4-5)
5 (4-6)
Femme
23 (22-25)
24 (23-26)
8 (7-9)
9 (7-10)
5 (5-6)
7 (5-8)
Tous
22 (21-23)
23 (22-24)
7 (6-8)
8 (7-9)
5 (4-5)
6 (5-6)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 29 (22-37) 30 (22-37) 12 (9-15) 12 (9-15) 7 (6-9) 7 (6-9) 7 (6-9) 8 (7-9) 4 (3-4) 5 (4-6) 7 (6-8) 8 (7-9)
5 ans brute relative 24 (17-32) 25 (18-32) 9 (7-12) 10 (7-13) 5 (4-6) 5 (4-7) 5 (4-6) 5 (4-7) 2 (2-3) 4 (3-5) 5 (4-5) 6 (5-7)
Résultats : Pancréas
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 44 (36-52) 44 (36-52) 31 (27-35) 31 (27-35) 23 (21-25) 23 (21-25) 23 (21-25) 24 (22-26) 16 (14-18) 17 (16-19) 22 (21-23) 23 (22-24)
163
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Pancréas
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
164
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[ 2,0
2,0
2,0
2,0
Âge : tous âges
2
3
4
1,0
1,5
0,5
1,0
0,0
0,0 0
5
1
2
3
4
2,0 1,5 1,0
1,5
0,5
1,0
0,0
0,5 0,0
0,0
Taux de mortalité
1,0 0,5
1,0 0,5
5
0
1
2
3
4
Âge : [75;++[
3
4
5
1,5 1,0
1,5 1,0
0,5
0,5
0,0
Taux de mortalité
0,5 0,0 2
0,0
1,5 1,0
1,0
1,5
fonction en escalier spline de régression
0,5
1
5
2,0
Âge : [65;75[ 2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Taux de mortalité
1,5
1,5
fonction en escalier spline de régression
0,0
1
5
2,0
2,0
2,0
Âge : [55;65[
0,0
Taux de mortalité
4
Âge : [45;55[
fonction en escalier spline de régression
0
3
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
2
Délai en années depuis le diagnostic
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
165
5
Résultats : Pancréas
1
0,5
0,5 0,0
Taux de mortalité
1,0
1,5 1,0 0,5
Taux de mortalité
0,0 0
1,5
fonction en escalier spline de régression
1,5
fonction en escalier spline de régression
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 22 (20-24) 23 (21-25) [1992;1994] 21 (19-23) 22 (20-24) [1995;1997] 22 (20-24) 23 (21-25) Tous 22 (21-23) 23 (22-24)
3 ans brute 8 (6-9) 6 (5-7) 7 (6-8) 7 (6-8)
5 ans relative 9 (7-10) 7 (6-8) 8 (6-9) 8 (7-9)
brute 5 (4-7) 4 (3-5) 5 (4-7) 5 (4-5)
relative 6 (5-8) 5 (4-6) 6 (5-8) 6 (5-7)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 44 (34-54) 29 (25-34) 20 (17-22) 22 (19-24) 13 (11-16) 22 (20-23)
Femme 49 (36-61) 37 (29-44) 29 (24-34) 28 (24-31) 18 (15-20) 24 (23-26)
3 ans Homme Femme 22 (15-31) 37 (24-49) 10 (7-14) 15 (9-22) 5 (4-6) 13 (9-17) 8 (6-10) 8 (6-10) 6 (4-8) 4 (3-6) 7 (6-8) 9 (7-10)
5 ans Homme Femme 18 (11-27) 33 (20-45) 7 (5-11) 14 (8-21) 3 (2-5) 10 (7-14) 5 (4-7) 6 (4-8) 6 (4-8) 4 (2-5) 5 (4-6) 7 (5-8)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Pancréas
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 19 (18-21) 25 (23-27) 22 (21-24)
3 ans 7 (6-8) 9 (8-10) 7 (7-8)
5 ans 5 (5-7) 7 (6-8) 6 (5-6)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 18 (16-21) 26 (22-29) [1992;1994] 17 (15-19) 24 (21-27) [1995;1997] 22 (20-25) 25 (22-28) Tous 19 (18-20) 25 (24-27)
3 ans Homme Femme 7 (6-10) 10 (8-12) 5 (4-7) 9 (7-12) 8 (7-11) 8 (6-10) 7 (6-8) 9 (8-10)
5 ans Homme Femme 6 (4-8) 8 (6-10) 3 (2-5) 7 (5-10) 8 (4-13) 6 (3-11) 5 (4-6) 7 (6-8)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
166
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,16
0,85 [0,8;0,91]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,01
0,99 [0,98;1]
0,125
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 23,9 0,008 182,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
12,6
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
167
Résultats : Pancréas
,
, , ,
, , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,005
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Pancréas
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
168
Survie des patients atteints de cancer en France
Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C30.0 à C31.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 160.0 à 160.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C30.0 à C31.9 Les cancers des fosses nasales, de l’oreille moyenne et des sinus forment un groupe hétérogène. Il s’agit, dans 37 % des cas, de carcinomes épidermoïdes et dans 22 % des cas d’adénocarcinomes, dont l’étiologie est très différente. Conformément aux règles habituellement utilisées par les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes.
Fréquence Il s’agit de cancers rares, représentant moins de 1 % des cancers. En France, au cours de la période 1993-1997, le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était compris entre 0,8 et 1,4 chez les hommes, et entre 0,1 et 0,4 chez les femmes (1). L’âge médian lors du diagnostic était de 65 ans. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 460 cas, dont 268 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 39 % et de 47 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, après une légère augmentation au cours de la première année, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic et atteignait 5 % à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était meilleure pour les hommes que pour les femmes. À 5 ans, elle était respectivement de 50 % et de 37 % avec de larges intervalles de confiance, en particulier pour les femmes (tableau 1 et figure 1). En analyse multivariée, cette différence n’était pas significative (tableau 7). Avec 56 % de survie relative à 5 ans, les sujets âgés de 55 à 64 ans semblaient présenter une survie relative plus favorable que ceux des autres classes d’âge (tableau 2 et figure 2). Le taux relatif de mortalité diminuait jusqu’à l’âge de 60 ans, puis augmentait de façon nette (tableau 8 et figure 5). Cet effet de l’âge était significatif, mais sa non-linéarité était à la limite de la signification statistique.
169
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Auteurs : M. Velten, F. Binder-Foucard, P. Delafosse, F. Poncet
Survie des patients atteints de cancer en France
On pouvait considérer que l’effet de l’âge restait identique aux différents temps de suivi (test de proportionnalité p = 0,33).
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Variation selon la période La survie ne variait pas significativement entre la première et la dernière période. L’analyse multivariée ne mettait en évidence aucun effet significatif de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Aucune différence significative de survie n’apparaissait entre les départements étudiés (figure 4 et tableau 8).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Avec une survie relative standardisée pour l’âge à 1, 3 et 5 ans respectivement de 78 %, 56 % et 48 % sur l’ensemble des périodes, chez les hommes, dans la présente étude, la France se situe un peu au-dessus de la moyenne européenne donnée par EUROCARE (44 % à 5 ans) (2). Compte tenu du faible nombre de cas, l’analyse détaillée n’a pas été effectuée chez les femmes. Dans l’étude EUROCARE, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas, et également l’Allemagne présentaient une situation plus favorable. À l’inverse, les pays de l’Est (Estonie, et surtout République tchèque) présentaient une survie moins favorable. Les différences entre pays sont cependant à interpréter avec précaution, en raison des variations aléatoires attachées aux effectifs limités pour la majorité des pays étudiés.
Commentaires Avec environ 50 % de survie relative à 5 ans, les cancers des fosses nasales, de l’oreille moyenne et des sinus se situent dans une position intermédiaire parmi l’ensemble des localisations cancéreuses. L’interprétation doit toutefois tenir compte de la présence de deux types histologiques distincts, qui correspondent à des cancers d’étiologie très différente et de pronostic différent. Il existe peu de données sur l’épidémiologie et la survie des cancers des fosses nasales. Les facteurs de risque identifiés sont le tabagisme ainsi que des expositions professionnelles aux poussières de bois, aux solvants et aux produits chimiques utilisés dans l’industrie du nickel et du cuir (3, 4). Le rôle exact de chacun de ces facteurs de risque n’est pas connu et n’est pas facile à établir compte tenu du caractère relativement rare de ces tumeurs. Une étude réalisée aux États-Unis à partir des données du programme SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results) a montré que l’âge, le sexe, le stade et le type histologique de la tumeur étaient des facteurs pronostiques indépendants (5). Dans notre étude, le sexe n’apparaissait pas comme facteur pronostique significatif, mais ce résultat était sans doute lié au faible nombre de cas de sexe féminin. Cette analyse ne tenait compte ni des différents types histologiques rencontrés dans cette localisation, ni des différents stades de diagnostic de ce cancer. Une étude complémentaire est en cours pour affiner cette analyse.
170
Survie des patients atteints de cancer en France
1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Klein RG, Schmezer P, Amelung F, Schroeder HG, Woeste W, Wolf J. Carcinogenicity assays of wood dust and wood additives in rats exposed by long-term inhalation. Int Arch Occup Environ Health. 2001;74:109-18. 4. Caplan LS, Hall HI, Levine RS, Zhu K. Preventable risk factors for nasal cancer. Ann Epidemiol. 2000;10:186-91. 5. Bhattacharyya N. Cancer of the nasal cavity: survival and factors influencing prognosis. Arch Otolaryngol Head Neck Surg. 2002;128:1079-83.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
74 (70-78)
77 (72-81)
52 (47-57)
58 (52-63)
42 (37-47)
50 (44-55)
Femme
71 (63-77)
74 (66-81)
42 (34-51)
49 (39-58)
30 (22-38)
37 (28-47)
Tous
73 (69-77)
77 (73-80)
50 (46-54)
55 (50-60)
39 (35-44)
47 (42-52)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 79 (66-87) 79 (66-87) 75 (65-83) 76 (65-83) 82 (76-87) 84 (77-89) 76 (68-82) 78 (70-84) 59 (50-67) 67 (56-75) 73 (69-77) 77 (73-80)
3 ans brute relative 55 (39-69) 55 (39-69) 51 (38-62) 52 (39-63) 60 (52-67) 63 (54-70) 47 (39-55) 51 (42-59) 34 (25-43) 45 (33-56) 50 (46-54) 55 (50-60)
171
5 ans brute relative 43 (28-57) 44 (28-58) 40 (28-51) 41 (29-53) 52 (43-59) 56 (46-64) 37 (29-45) 45 (35-54) 21 (14-29) 39 (25-53) 39 (35-44) 47 (42-52)
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Références
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Délai en années depuis le diagnostic
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
172
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
173
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Âge : [15;45[
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 77 (70-82) 79 (72-85) [1992;1994] 70 (63-76) 72 (65-78) [1995;1997] 73 (66-79) 75 (68-81) Tous 73 (69-76) 75 (71-79)
3 ans brute relative 56 (48-63) 62 (53-69) 43 (35-50) 48 (39-55) 48 (40-55) 54 (45-62) 50 (45-54) 55 (50-60)
5 ans brute relative 45 (38-53) 54 (45-62) 32 (25-39) 38 (30-47) 37 (29-46) 46 (36-56) 39 (35-44) 47 (41-52)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an 76 (60-86) 73 (61-82) 83 (77-88) 77 (68-84) 77 (63-86) 77 (72-81)
3 ans 51 (33-67) 49 (35-61) 64 (55-72) 55 (44-65) 54 (38-68) 58 (52-63)
5 ans 40 (23-57) 39 (26-52) 55 (45-63) 53 (41-63) 44 (25-62) 50 (44-55)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans chez l’homme Homme
1 an
3 ans
5 ans
78 (73-82)
56 (50-62)
48 (41-55)
174
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès
Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
0,19
1,21 [0,87;1,69]
0,248
Par année de diagnostic
0,01
1,01 [0,96;1,07]
0,632
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance 9,6 3,1
p 0,298 0,08
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
7,1
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , ,
,
,
,
,
,
, , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,068
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
175
Résultats : Fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne
Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Larynx Auteurs : M. Velten, P. Delafosse, F. Poncet, F. Binder-Foucard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C32.0 à C32.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 161.0 à 161.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C32.0 à C32.9 Sous le code C32, sont enregistrés tous les cancers atteignant la muqueuse ou les cartilages laryngés, à l’exclusion de la face antérieure de l’épiglotte et de la face hypopharyngée du repli ary-épiglottique. Le larynx présente des rapports anatomiques étroits avec l’hypopharynx et l’oropharynx, ce qui peut entraîner des difficultés de classement des cancers qui surviennent dans les régions frontières, particulièrement lorsque la présentation initiale est volumineuse. Les carcinomes épidermoïdes représentent de loin le type histologique le plus fréquent (95 % des cas).
Fréquence
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 47 % et de 55 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, diminuait régulièrement au fur et à mesure que l’on s’éloignait de la date de diagnostic, et approchait 5 %, 5 ans après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était pratiquement identique chez les hommes et chez les femmes, et son évolution était similaire. À 5 ans, elle était de 54 % chez l’homme et de 59 % chez la femme (tableau 1 et figure 1). Cependant, la survie chez les femmes, initialement légèrement plus faible, devenait supérieure à celle des hommes à partir de la troisième année après le diagnostic. Des différences sensibles apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 1 an passait, en effet, de 86 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 74 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2). Les valeurs pour les classes d’âge intermédiaires se répartissaient assez régulièrement entre celles des deux classes extrêmes (figure 2).
177
Résultats : Larynx
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du larynx survenus en France était estimé à 4 226, dont 91 % chez les hommes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 9,3 chez l’homme et de 0,7 chez la femme. L’âge médian lors du diagnostic était de 62 ans chez l’homme et de 64 ans chez la femme. Au cours de la même année, 2 134 décès déclarés par cancer du larynx sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 4,5 chez l’homme et de 0,3 chez la femme (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 3 216 cas, dont 1 641 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie des patients atteints de cancer en France
Le taux relatif de mortalité augmentait de façon significative, pratiquement linéairement, en fonction de l’âge au diagnostic, après ajustement sur le sexe, la période de diagnostic et le département (tableau 8 et figure 5). Cependant, cet effet de l’âge sur les taux relatifs de mortalité n’était pas le même aux différents temps de suivi : il s’atténuait fortement au-delà de la première année, de sorte que la survie relative n’était pratiquement plus influencée par l’âge à partir du début de la deuxième année après le diagnostic (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie ne variait pratiquement pas entre la première et la dernière période. La survie relative à 1 an passait de 83 %, pour la période 1989-1991 à 82 % pour la période 1995-1997 (tableau 3). Les différences entre périodes étaient tout aussi insignifiantes à 3 ans et à 5 ans. L’analyse multivariée confirmait ces résultats par l’absence d’effet significatif de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Le taux relatif de mortalité n’était pas le même dans tous les départements (tableau 8). Parmi les 9 départements étudiés, 2 présentaient un taux de mortalité inférieur au taux moyen, 3 présentaient un taux supérieur au taux moyen (figure 4). La survie relative variait entre 45 % et 64 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Larynx
Pour les hommes, la survie relative à 5 ans, standardisée pour l’âge, était de 54 % sur l’ensemble des périodes, en France, dans la présente étude, de 53 % pour la période 1989-1994 (tableaux 5 et 6), comparable à celle de l’étude EUROCARE (2). Cette valeur plaçait la France dans une position intermédiaire, légèrement inférieure à la moyenne européenne pour la période 1990-1994. Avec une survie relative standardisée à 5 ans d’environ 70 %, la Suède, les Pays-Bas, la Suisse, l’Italie et l’Espagne présentaient une situation bien plus favorable. À l’inverse, en Autriche, en Pologne, en Slovaquie et à Malte, la survie à 5 ans était inférieure à 45 %. Les résultats étonnamment plus favorables pour les femmes que pour les hommes (73 %/53 %) chez les cas qui représentaient la France dans l’étude EUROCARE, étaient probablement dus à l’imprécision qui affectait un effectif très limité (32 cas). La présente étude ne détaille pas les taux standardisés pour les femmes en raison d’un nombre de cas trop faibles.
Commentaires Avec 55 % de survie relative à 5 ans, les cancers du larynx se situent dans une position intermédiaire parmi l’ensemble des localisations cancéreuses. Au cours de la période des 9 années étudiée, ce résultat n’a pratiquement pas varié, traduisant l’absence d’amélioration notable des méthodes thérapeutiques. Les différences constatées entre les départements étudiés ne s’expliquent pas facilement. Elles sont à rapprocher des différences également constatées pour l’incidence et pour la mortalité (3). Compte tenu de la proximité anatomique du larynx et du pharynx, il est possible que certaines tumeurs soient classées différemment. Comme la survie est nettement moins favorable pour les cancers de l’hypopharynx, par exemple, si, pour certains départements, les cancers en situation « frontière » étaient plus volontiers classés dans l’une plutôt que dans l’autre de ces localisations, l’estimation de la survie en serait affectée (4). Une étude menée en Finlande a montré que la survie des patients atteints de cancer du larynx avait légèrement augmenté au cours des 40 dernières années et attribuait cet effet à la diminution de la proportion de cancers sus-glottiques, au cours du temps, cancers qui ont une survie moins favorable (5).
178
Survie des patients atteints de cancer en France
Il est possible que l’évolution légèrement différente de la survie entre les hommes et les femmes soit en rapport avec une répartition différente des sous-localisations atteintes, elle-même liée à une consommation de tabac et d’alcool plus importante chez les hommes que chez les femmes, pour les cas de la période considérée. En effet, les cancers de la glotte ont habituellement un pronostic plus favorable que les cancers de la margelle laryngée, dont le pronostic rejoint celui des cancers de l’hypopharynx. Des analyses complémentaires permettront de préciser ce point. Le cancer du larynx est le cancer des voies aérodigestives supérieures qui présente la survie la plus favorable dans l’ensemble des pays européens (6). Les sujets qui en sont atteints sont cependant exposés à un risque élevé de survenue de cancers ultérieurs, en raison de la forte association de ce cancer avec le tabagisme.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Peng J, Ménégoz F, Macé Lesec’h J et al. Les cancers du larynx en France : éléments d’épidémiologie descriptive et estimation de l’incidence nationale. Bull Cancer. 2004;91:363-8. 4. Berrino F, Gatta G and the EUROCARE working group. Variation in Survival of Patients with head and neck cancer in Europe by the site of origin of the tumours. Eur J Cancer. 1998;34:2154-61. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 81 (80-83) 84 (83-85) 79 (74-83) 81 (76-85) 81 (80-82) 84 (82-85)
3 ans brute relative 58 (57-60) 63 (62-65) 61 (55-67) 65 (59-71) 59 (57-60) 64 (62-65)
5 ans brute relative 47 (45-49) 54 (52-56) 53 (47-60) 59 (52-66) 47 (46-49) 55 (53-56)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 85 (81-89) 87 (85-89) 84 (82-86) 78 (76-81) 68 (63-72) 81 (80-82)
relative 86 (81-89) 88 (85-90) 86 (84-88) 81 (78-83) 74 (69-78) 84 (82-85)
3 ans brute 69 (62-75) 67 (63-70) 61 (58-63) 55 (52-59) 42 (38-47) 59 (57-60)
179
relative 70 (63-75) 68 (64-71) 63 (61-66) 61 (57-64) 58 (52-64) 64 (62-65)
5 ans brute 61 (53-67) 56 (53-60) 50 (47-53) 44 (41-47) 28 (24-32) 47 (46-49)
relative 62 (55-68) 59 (55-62) 54 (51-57) 53 (49-56) 47 (40-54) 55 (53-56)
Résultats : Larynx
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Larynx
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
180
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
181
Résultats : Larynx
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 80 (78-82) 83 (80-85) [1992;1994] 83 (82-85) 86 (83-88) [1995;1997] 80 (77-82) 82 (80-84) Tous 81 (80-82) 84 (82-85)
3 ans brute relative 59 (56-61) 64 (61-67) 61 (58-64) 66 (62-69) 57 (54-60) 63 (60-66) 59 (57-60) 64 (62-65)
5 ans brute relative 47 (44-50) 54 (51-57) 47 (44-50) 55 (52-59) 46 (43-49) 54 (50-57) 47 (45-49) 54 (52-56)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an Homme 84 (79-88) 88 (85-90) 86 (84-88) 81 (78-83) 74 (69-79) 84 (83-85)
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
3 ans Femme Homme Femme 98 (93-100) 67 (60-73) 96 (81-99) 84 (74-91) 68 (65-72) 65 (50-76) 85 (75-91) 63 (60-66) 68 (54-78) 78 (66-86) 61 (57-64) 66 (53-76) 67 (49-80) 58 (52-64) 56 (34-74) 81 (76-85) 63 (62-65) 65 (59-71)
5 ans Homme Femme 59 (51-66) 93 (70-98) 59 (55-63) 54 (39-67) 54 (51-57) 59 (44-70) 51 (47-55) 58 (45-69) 46 (38-53) 55 (28-76) 54 (52-56) 59 (52-66)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Larynx
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an 83 (81-84) 80 (76-85) 83 (81-84)
Homme Femme Tous
3 ans 63 (61-65) 66 (60-73) 63 (61-65)
5 ans 53 (51-55) 59 (52-66) 54 (52-56)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 81 (79-84) 85 (82-87) 82 (80-85) 83 (81-84)
3 ans 63 (59-66) 64 (61-68) 62 (58-65) 62 (60-64)
5 ans 53 (49-57) 52 (49-56) 53 (49-57) 52 (50-54)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
182
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,11
0,9 [0,71;1,13]
0,352
Par année de diagnostic
0,01
1,01 [0,98;1,03]
0,63
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 44,6 <0,001 27,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
1,9
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
183
Résultats : Larynx
, ,
, , , ,
, ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,593
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
diagn ost
gn dia
u
tic os
gn dia
ic
ost
ic
, ,
,
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Larynx
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
184
Survie des patients atteints de cancer en France
Poumon Auteurs : F. Molinié, A. Danzon, G. Hédelin, E.A. Sauleau
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C33.9 et C34.0 à C34.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 162.0 à 162.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C33 et C34.0 à C34.9 Les formes histologiques des cancers du poumon et de la trachée se répartissent en carcinomes à petites cellules dans 15 % des cas et en carcinomes non à petites cellules dans 85 % des cas. Dans ce dernier groupe, le carcinome épidermoïde et l’adénocarcinome sont les deux morphologies les plus fréquentes.
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute à 5 ans des cancers broncho-pulmonaires était de 12 % et la survie relative à 5 ans de 14 % (tableau 1). La majorité des décès, tous âges confondus, survenaient au cours de la première année, puis le taux de mortalité diminuait régulièrement avec l’augmentation du délai après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était légèrement supérieure chez la femme (18 %) par rapport à l’homme (13 %) (tableau 1 et figure 1), et ce, quelle que soit la tranche d’âge, même si la différence était moins marquée au-delà de 75 ans (tableau 4). L’analyse multivariée confirmait ces résultats avec un effet significatif du sexe (tableau 7). En fonction de l’âge au diagnostic (tableau 2 et figure 2), la survie relative à 5 ans passait de 20 % chez les patients de 15 à 45 ans à seulement 8 % chez les patients de plus de 75 ans. Le modèle linéaire ne suffisait pas à rendre compte de l’effet de l’âge comme le montraient le tableau 8 et la figure 5. Les sujets de plus de 70 ans au moment du diagnostic avaient un taux de mortalité plus
185
Résultats : Poumon
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cancers broncho-pulmonaires survenus en France était estimé à 27 743 dont 83 % chez les hommes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 52,2 chez les hommes et de 8,6 chez les femmes. L’âge médian au diagnostic était de 67 ans chez les hommes et de 68 ans chez les femmes. Si le taux d’incidence était resté relativement stable chez les hommes entre 1980 et 2000, il avait plus que doublé chez les femmes avec un taux annuel moyen d’évolution de + 4,36 % (1). Pour les deux sexes, le cancer du poumon était le quatrième cancer le plus fréquent. Il constituait la première cause de mortalité par cancer en France en 2000, avec 27 164 décès déclarés, soit un taux de mortalité standardisé de 48,9 chez les hommes et de 7,5 chez les femmes. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 19 507 cancers, dont 13 % seulement diagnostiqués chez des femmes. Après 5 années de suivi 16 817 cas étaient décédés.
Survie des patients atteints de cancer en France
élevé tout au long du suivi, mais plus marqué à 3 mois et à 5 ans, alors que les sujets plus jeunes avaient un taux de mortalité moindre à 3 mois et à 5 ans mais semblable à celui des personnes plus âgées pour les délais intermédiaires (figures 6 et 7).
Variation selon la période Aucune amélioration de la survie n’était observée entre la première et la dernière période en analyse univariée (tableau 3) ou en analyse multivariée (tableau 7). La survie relative restait stable à 43 % à 1 an, 18 % à 3 ans et 14 % à 5 ans.
Variation selon le département La survie relative variait significativement selon les départements (tableau 8). L’ampleur de ces variations était modérée (figure 4). La survie relative à 5 ans variait entre 11 % et 17 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Poumon
Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE estimait la survie relative moyenne à 5 ans à 9,7 % pour les hommes et à 9,6 % pour les femmes sur l’ensemble des pays européens. Les valeurs standardisées fournies dans les tableaux 5 et 6 pour les années correspondantes montraient une survie légèrement meilleure que la moyenne européenne pour les hommes (12 % et 13 %, respectivement, pour les périodes 1989-1991 et 1992-1994), plus particulièrement pour les femmes (16 % pour les périodes 1989-1991 et 1992-1994) (2). Une grande disparité entre les pays était mise en évidence avec des variations d’un facteur 2. La survie était la meilleure en Autriche, en France, en Espagne, aux Pays-Bas et en Allemagne (respectivement 13,4 % ; 13,1 % ; 12,4 % ; 11,7 % ; 10,8 % à 5 ans, chez l’homme) et la plus basse au Danemark, en Pologne, en République tchèque et en Angleterre (respectivement 6,1 % ; 6,1 % ; 6,3 % ; 7,4 % à 5 ans, chez l’homme). Par ailleurs, l’étude EUROCARE notait de 1983-1985 à 1992-1994 une légère tendance à l’amélioration de la survie relative qui passait de 7,5 % à 9,2 % chez l’homme et de 8,1 % à 9,8 % chez la femme, alors qu’aucune amélioration n’était décelable dans nos analyses, qui portaient toutefois sur une période plus récente.
Commentaires Le cancer broncho-pulmonaire est au premier rang de la mortalité par cancer. Son pronostic reste toujours sombre et aucune amélioration de la survie n’est observée entre 1989-1991 et 1995-1997, en France. Actuellement, le cancer du poumon chez la femme tend à être considéré comme une maladie sensiblement différente de celle de l’homme et le sexe féminin a été identifié comme un facteur pronostique favorable dans plusieurs études (3, 4). Notre analyse vient confirmer un meilleur pronostic global chez les femmes, en France. La question de la valeur pronostique défavorable d’un âge élevé au diagnostic fait toujours l’objet de controverses (4). Dans notre analyse, le pronostic apparaît clairement moins bon pour les patients de plus de 70 ans que pour les plus jeunes. Les difficultés d’analyse proviennent sans doute du fait que la relation avec l’âge n’est pas linéaire et que les écarts des taux de mortalité sont plus marqués entre les âges extrêmes à 3 mois et 5 ans après le diagnostic. Les différences de survie observées entre les pays, comme dans l’étude EUROCARE, sont probablement à rattacher aux différences d’offre de soins et aux modalités plus ou moins agressives de prise en charge. La même remarque s’applique probablement au niveau infranational (5, 6).
186
Survie des patients atteints de cancer en France
Seul un diagnostic précoce autorise une chirurgie curatrice du cancer pulmonaire. Or, le diagnostic est souvent porté à un stade trop avancé de la maladie. Aucun consensus n’existe à l’heure actuelle pour réaliser un dépistage de masse du cancer broncho-pulmonaire qui permettrait un diagnostic plus précoce. L’amélioration récente des indications opératoires (progrès des techniques d’imagerie récentes et en cours, en particulier grâce au PET-scan) et des prises en charge périopératoires ainsi que la diffusion en population générale de traitements plus performants (nouvelles molécules ayant récemment permis de doubler la médiane de survie dans le cadre d’essais thérapeutiques) devraient logiquement améliorer la survie globale dans les années à venir (4). La meilleure arme pour lutter contre la mortalité liée au cancer du poumon reste cependant toujours la prévention, en agissant contre le tabagisme.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 3. Patel JD. Lung cancer in women. J Clin Oncol. 2005;23:3212-18. 4. Tredaniel J, éditeur. Le Cancer du poumon. Paris: Masson; 2004. 5. Janssen-Heijnen MLG, Gatta G, Forman D, Capocaccia R, Coebergh JWW and the EUROCARE Working group. Variation in survival of patients with lung cancer in Europe, 1985-1989. Eur J Cancer. 1998;34:2191-96. 6. Cartman ML, Hatfield AC, Muers MF, Peake MD, Haward RA, Forman D on behalf of the Yorkshire Cancer Management Study Group, Northern and Yorkshire Cancer Registry and information service, UK. Lung cancer: district active treatment rates affect survival. J Epidemiol Community Health. 2002;56:424-429.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
41 (40-41)
42 (42-43)
16 (15-16)
17 (17-18)
11 (11-12)
13 (13-14)
Femme
45 (43-47)
46 (45-48)
21 (19-22)
22 (21-24)
16 (15-17)
18 (16-19)
Tous
41 (41-42)
43 (42-43)
17 (16-17)
18 (18-19)
12 (11-12)
14 (13-14)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 48 (45-51) 48 (45-51) 50 (48-51) 50 (49-52) 46 (45-47) 46 (45-48) 42 (40-43) 43 (42-44) 27 (26-29) 30 (29-31) 41 (41-42) 43 (42-43)
3 ans brute relative 24 (21-27) 24 (21-27) 22 (20-24) 22 (21-24) 19 (18-20) 20 (19-21) 16 (15-17) 17 (16-18) 9 (8-10) 12 (11-13) 17 (16-17) 18 (18-19)
187
5 ans brute relative 20 (17-22) 20 (17-23) 17 (15-18) 17 (16-19) 14 (13-15) 16 (15-17) 11 (10-11) 13 (12-14) 5 (5-6) 8 (7-9) 12 (11-12) 14 (13-14)
Résultats : Poumon
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Poumon
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
188
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[ 2,0
2,0
2,0
2,0
Âge : tous âges fonction en escalier spline de régression
2
3
4
1,5 1,0
1,5
0,5
1,0
0,0
0,5 0
5
1
2,0
2,0
2,0
2
3
4
1,5 1,0 0,5
1,0
0,0
0,5 0,0
0,0
Taux de mortalité
0,5
1,5
1,5 1,0
1,5 1,0 0,5
5
0
1
2
3
4
Âge : [75;++[
2
3
4
5
1,5 0,0
0,5
1,0
1,5 1,0
Taux de mortalité
0,5 0,0
1,5 1,0 0,0
0,5
1,0
1,5
fonction en escalier spline de régression
0,5
1
5
2,0
Âge : [65;75[ 2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Taux de mortalité
0,0
1
5
fonction en escalier spline de régression
0,0
Taux de mortalité
4
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
0
3
Âge : [45;55[ fonction en escalier spline de régression
0
2
Délai en années depuis le diagnostic
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
189
5
Résultats : Poumon
1
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
0
0,0
0,0
Taux de mortalité
1,0 0,5
1,0 0,5 0,0
Taux de mortalité
1,5
1,5
fonction en escalier spline de régression
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 40 (39-41) 42 (40-43) [1992;1994] 43 (41-44) 44 (43-45) [1995;1997] 42 (41-43) 43 (42-45) Tous 41 (41-42) 43 (42-44)
3 ans brute relative 16 (15-17) 18 (17-19) 17 (16-18) 19 (18-20) 16 (15-17) 18 (17-19) 17 (16-17) 18 (18-19)
5 ans brute relative 12 (11-13) 14 (13-15) 12 (11-13) 14 (14-15) 12 (11-13) 14 (13-14) 12 (11-12) 14 (13-14)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 46 (42-49) 50 (48-51) 46 (44-47) 42 (41-43) 30 (29-32) 42 (42-43)
Femme 55 (49-61) 55 (50-61) 54 (50-57) 48 (45-51) 29 (26-33) 46 (45-48)
3 ans Homme Femme 21 (18-24) 35 (29-40) 22 (20-23) 27 (22-32) 19 (18-20) 27 (23-30) 17 (16-18) 21 (19-24) 11 (10-12) 14 (11-17) 17 (17-18) 22 (21-24)
5 ans Homme Femme 17 (14-20) 31 (25-37) 16 (15-18) 23 (18-28) 15 (14-16) 19 (16-23) 12 (12-13) 16 (13-19) 9 (7-10) 10 (7-12) 13 (13-14) 18 (16-19)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Poumon
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 40 (40-41) 45 (43-47) 41 (40-42)
3 ans 16 (16-17) 21 (20-23) 17 (16-18)
5 ans 12 (12-13) 16 (14-17) 13 (12-13)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 40 (39-42) 40 (37-44) [1992;1994] 41 (40-43) 46 (43-49) [1995;1997] 40 (39-42) 47 (44-50) Tous 41 (40-41) 45 (43-47)
3 ans Homme Femme 16 (15-17) 20 (18-24) 17 (16-18) 22 (19-25) 16 (15-17) 22 (19-24) 16 (16-17) 21 (20-23)
5 ans Homme Femme 12 (11-14) 16 (13-19) 13 (12-14) 16 (14-19) 12 (11-13) 16 (14-19) 12 (12-13) 16 (14-17)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
190
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,14
0,87 [0,83;0,91]
<0,001
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,99;1,01]
0,774
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 67,4 <0,001 452,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
153,9
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
191
Résultats : Poumon
,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, , ,
, ,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Poumon
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
192
Survie des patients atteints de cancer en France
Mésothéliome de la plèvre Auteurs : G. Launoy, M. Colonna
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C38.4 Morphologie : M9050 et M9053 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 163.0 à 163.9 Morphologie : M9050 et M9053 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C45.0 et C45.9 Ce chapitre est limité aux seuls mésothéliomes de la plèvre, les autres formes histologiques localisées à la plèvre en étant exclues. La validité de cette distinction est bien entendu limitée par la grande variabilité morphologique et phénotypique des lésions observées qui rend très difficile le diagnostic histologique du mésothéliome (1).
L’estimation de l’incidence réalisée par le réseau FRANCIM portait à environ 700 le nombre de nouveaux cas survenus en France pour l’année 2000, plus de 80 % des cas survenant chez l’homme. Les taux d’incidence standardisés (population mondiale) correspondants étaient de 2,3 chez l’homme et de 0,7 chez la femme, soit un sex-ratio de 3,3. Pour la même année, les taux de mortalité déclarée correspondants étaient, de manière surprenante et pour des raisons liées aux modalités de codification des certificats de décès, un peu supérieurs aux taux d’incidence, respectivement de 3,0 et 1,0 chez l’homme et chez la femme (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 422 cas dont 81 % avaient été diagnostiqués chez des hommes. Après 5 années de suivi, 390 cas étaient décédés.
Survie brute et survie relative Le pronostic du mésothéliome pleural était des plus sombres. À 1 an, les survies brute et relative, tous âges confondus, étaient respectivement de 39 et 40 %. Elles s’effondraient très rapidement après, pour être extrêmement basses à 3 ans, 13 et 12 %. À 5 ans, la survie brute globale était de 6 %, la survie relative correspondante étant de 7 % (tableau 1 et figure 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie des femmes avec un mésothéliome pleural était légèrement meilleure que celle des hommes (tableau 1 et figure 1). Le risque était ainsi diminué de 24 %, à la limite de la signification statistique (tableau 7). La forte variabilité de la survie chez les femmes était due aux faibles effectifs observés. Ainsi, les intervalles de confiance chez les femmes englobaient pratiquement ceux des hommes. À terme, même chez les femmes, le pronostic restait extrêmement sombre avec une survie relative de 13 % à 5 ans. Chez l’homme comme chez la femme, la survie diminuait très fortement avec l’âge au diagnostic. Chez les hommes, la survie relative à
193
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
5 ans était de 27 % pour les personnes âgées de moins 45 ans, de 13 % entre 45 et 55 ans et de 1 % après 75 ans. Les chiffres correspondants chez la femme étaient de 41 %, 11 % et 13 % (tableau 4 et figure 2). Même si l’effet de l’âge semblait s’estomper pour les âges les plus élevés, il était modélisé de manière satisfaisante avec un modèle linéaire simple (tableau 8 et figure 5).
Variation selon la période La survie des patients ayant un mésothéliome pleural ne s’est pas améliorée de manière significative au cours du temps. Même si les chiffres de survie 1 an après le diagnostic semblaient un peu meilleurs pour les années les plus récentes (41 % pour les années 1995-1997 pour 37 % pour les années 1989-1991), aucune amélioration n’était perceptible 5 ans après le diagnostic (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département Le pronostic du mésothéliome présentait une forte hétérogénéité géographique, la survie variant de 1 à 17 %. La variation du pronostic du mésothéliome pleural entre les 9 départements de l’étude était presque entièrement expliquée par sa particulière gravité dans un des départements de l’étude. Toutefois, même une fois ce département ôté de l’analyse, il restait une importante variation du pronostic entre les départements restants (tableau 8 et figure 4).
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
Comparaison avec l’étude EUROCARE Les survies observées dans les départements français de l’étude (tableau 5) étaient pour chaque sexe supérieures aux survies moyennes européennes rapportées dans l’étude EUROCARE pendant la période 1990-1994 : 30,8 % et 4,8 % chez les hommes à 1 et 5 ans après le diagnostic, les chiffres correspondants chez la femme étant de 27,0 % et 5,5 %. Cette différence s’explique en partie par le fait que l’étude EUROCARE portait sur tous les cas de cancer de la plèvre alors que la présente étude porte exclusivement sur les cas de mésothéliome de la plèvre. Pour autant, même à l’intérieur de l’étude EUROCARE, la France faisait partie d’un groupe de pays de meilleur pronostic avec la République tchèque, l’Espagne, la Norvège et l’Italie, le groupe des pays de faible pronostic étant essentiellement composé de pays de l’est de l’Europe (3).
Commentaires Le pronostic du mésothéliome pleural est parmi les plus sombres de tous les cancers. Ce constat est alarmant quand on le rapproche des projections sur l’évolution fortement croissante de son incidence pour les 20 années à venir (4). Les traitements actuellement disponibles de ce cancer étant insatisfaisants, la prise en charge de ce dernier entre chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, chimio-hyperthermie, traitement intrapleuraux, n’est pas standardisée, ce qui explique sans doute en partie les variations géographiques observées. De même, malgré les efforts de standardisation du diagnostic réalisés en France par la relecture systématique des lames au sein du Programme National de Surveillance du Mésothéliome (relayé récemment par la mise en place du registre multicentrique du mésothéliome), il est vraisemblable que les difficultés du diagnostic contribuent pour une autre part à l’hétérogénéité géographique de la survie. Si l’on veut pouvoir proposer des solutions plus satisfaisantes au nombre croissant de malades à venir, il faut hâter les progrès diagnostiques et thérapeutiques sans attendre que cette épidémie ne s’éteigne d’elle-même grâce à l’éviction de l’amiante en milieu professionnel et
194
Survie des patients atteints de cancer en France
dans l’environnement général. Comme pour la grande majorité des cancers, la précocité de son diagnostic reste le meilleur facteur de bon pronostic (5). Actuellement, seules l’immunothérapie et la thérapie génique apparaissent porteuses de l’espoir d’une amélioration de sa prise en charge thérapeutique (6-8). Par ailleurs une meilleure classification histologique et l’identification de marqueurs biologiques pertinents devraient permettre de développer des stratégies thérapeutiques plus ciblées (1).
Références 1. Galateau-Sallé, editor. Pathology of malignant mesothelioma. London: Springer-Verlag; 2006. 2. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Peto J, Decarli A, La Vecchia C, Levi F, Negri E. The European mesothelioma epidemic. Br J Cancer. 1999;79:666672. 5. Steele J. Prognostic factors in mesothelioma. Semin Oncol. 2002;29:36-40. 6. Mohr S, Keith G, Rihn B. Amiante et mésothéliome pleural malin : aspects moléculaires, cellulaires et physiopathologiques. Bull Cancer. 2005;92:959-76. 7. Martino D, Pass H. Integration of multimodality approaches in the management of malignant pleural mesothelioma. Clinical Lung Cancer. 2004;5:290-298. 8. Nowak AK, Lake RA, Kindler HL, Robinson BW. New approaches for mesothelioma : biologics, vaccines, gene therapy and novel agents. Semin Oncol. 2002;29:82-96.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 38 (34-42) 40 (35-44) 43 (34-52) 44 (35-54) 39 (35-43) 40 (36-45)
3 ans brute relative 10 (8-13) 12 (9-15) 17 (11-25) 19 (12-27) 12 (9-14) 13 (10-16)
5 ans brute relative 5 (3-7) 6 (4-8) 11 (6-19) 13 (7-22) 6 (4-8) 7 (5-10)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 65 (45-79) 65 (45-80) 56 (42-67) 56 (42-67) 44 (37-50) 45 (38-51) 40 (34-47) 41 (34-48) 23 (16-30) 25 (17-33) 39 (35-43) 40 (36-45)
3 ans brute relative 37 (19-56) 38 (19-56) 23 (13-35) 24 (14-35) 8 (5-13) 9 (5-13) 12 (8-17) 13 (9-18) 7 (3-12) 8 (4-15) 12 (9-14) 13 (10-16)
195
5 ans brute relative 28 (11-47) 28 (12-48) 13 (6-23) 13 (6-24) 2 (1-3) 2 (1-3) 6 (3-10) 7 (4-12) 3 (1-7) 6 (2-14) 6 (4-8) 7 (5-10)
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
196
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[ 2,0
2,0
2,0
2,0
Âge : tous âges
2
3
4
1,5 1,0
1,0
0,5
0,5 0
5
1
2,0
2,0
2,0
2
3
4
1,5 1,0 0,5
1,0
0,0
0,5 0,0
0,0
Taux de mortalité
0,5
1,5
1,5 1,0
1,5 1,0 0,5
5
0
1
2
3
4
Âge : [75;++[
2
3
4
5
1,5 0,0
0,5
1,0
1,5 1,0
Taux de mortalité
0,5 0,0
1,5 1,0 0,0
0,5
1,0
1,5
fonction en escalier spline de régression
0,5
1
5
2,0
Âge : [65;75[ 2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
Taux de mortalité
0,0
1
5
fonction en escalier spline de régression
0,0
Taux de mortalité
4
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
0
3
Âge : [45;55[ fonction en escalier spline de régression
0
2
Délai en années depuis le diagnostic
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
197
5
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
1
Délai en années depuis le diagnostic
2,0
0
0,0
0,0
0,0
0,5
Taux de mortalité
1,5 1,0
1,0 0,5 0,0
Taux de mortalité
1,5
fonction en escalier spline de régression
1,5
fonction en escalier spline de régression
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 36 (28-44) 37 (29-45) [1992;1994] 44 (36-51) 45 (38-53) [1995;1997] 39 (33-45) 41 (34-47) Tous 40 (36-44) 41 (37-45)
3 ans brute relative 10 (6-16) 11 (7-17) 14 (10-19) 16 (11-22) 11 (8-15) 13 (9-18) 12 (9-15) 13 (11-16)
5 ans brute relative 5 (2-10) 6 (3-12) 7 (4-12) 9 (5-14) 5 (3-10) 7 (3-12) 6 (4-8) 7 (5-10)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 61 (37-78) 55 (40-68) 41 (34-49) 42 (34-49) 25 (17-34) 40 (35-44)
Femme 84 (58-94) 65 (41-81) 46 (28-63) 42 (27-57) 29 (12-49) 44 (35-54)
3 ans Homme Femme 35 (15-55) 58 (19-84) 23 (12-36) 27 (7-53) 7 (4-12) 17 (6-33) 12 (8-18) 17 (7-31) 8 (3-16) 16 (2-43) 12 (9-15) 19 (12-27)
5 ans Homme Femme 27 (8-50) 41 (6-75) 13 (5-25) 11 (1-35) 1 (0-3) 10 (2-27) 5 (2-11) 12 (3-28) 1 (0-10) 14 (0-51) 6 (4-8) 13 (7-22)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 40 (36-44) 44 (36-54) 41 (37-45)
3 ans 12 (9-15) 19 (13-30) 13 (11-16)
198
5 ans 5 (3-8) 13 (6-27) 7 (5-10)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,27
0,76 [0,58;1,01]
0,059
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,94;1,02]
0,359
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 21,2 0,007 23,5 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 5,2
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,158
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
199
Résultats : Mésothéliome de la plèvre
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Os, articulations et cartilage articulaire Auteurs : N. Maarouf, K. Ligier, E. Desandes
Description de la localisation étudiée
Sont étudiées ici l’ensemble des tumeurs des tissus de soutien osseux. Il s’agit majoritairement d’ostéosarcomes (35 %), de chondrosarcomes (26 %), de sarcomes d’Ewing (16 %), de chordomes (8 %) et enfin de tumeurs fibreuses (6 %), incluant principalement les histiocytomes fibreux malins et les fibrosarcomes. Chez l’adulte jeune, la tumeur la plus fréquemment rencontrée est l’ostéosarcome, suivi du sarcome d’Ewing. Chez l’adulte de plus de 50 ans, le chondrosarcome est le type histologique le plus fréquent (1, 2).
Fréquence Les tumeurs malignes des os représentent 0,2 % de l’ensemble des tumeurs malignes de l’adulte. Le sex-ratio varie entre 1,5 et 2,0 selon les types histologiques. Dans les registres français, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale varient de 0,6 à 1,6 chez les hommes et de 0,5 à 1,3 chez les femmes (3). Du fait de la rareté de ces tumeurs, cette analyse n’a été réalisée que sur 394 cas, comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent. Après 5 années de suivi, 172 cas étaient décédés.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 78 % à 1 an, de 62 % à 3 ans et de 55 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement égale à 80 %, 66 % et 60 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge Il n’existait aucune différence significative de survie relative selon le sexe (tableau 1, figure 1 et tableau 7). En revanche, la survie relative à 5 ans diminuait nettement avec l’âge et passait de 68 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 23 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Cette diminution de la survie s’observait quel que soit le sexe (tableau 4). Ainsi la survie relative à 5 ans passait de 76 % pour les 15-44 ans à 36 % pour les plus de 75 ans chez la femme et de 62 % à 13 % pour les mêmes tranches d’âge chez l’homme. Ces différences en fonction de l’âge au diagnostic restaient significatives après ajustement (tableau 8). Toutefois le modèle n’était pas linéaire avant 40 ans, une décroissance initiale du taux relatif était observée (tableau 8 et figure 5).
201
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C40.0 à C41.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1 : 170.0 à 170.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C40.0 à C41.9
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie relative à 5 ans variait en fonction de la période de diagnostic. Elle était de 52 % pour la période 1989-1991, de 64 % pour la période 1992-1994 et de 65 % pour la période 19951997 (tableau 3). L’analyse multivariée confirmait ce fait en montrant une variation significative de la survie avec l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Il n’existait pas de variation significative de survie relative entre les 9 départements inclus dans l’étude (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Les survies relatives à 5 ans, standardisées pour l’âge et présentées au tableau 5, étaient proches de celles observées en Europe (4). Quel que soit le sexe, la survie relative à 5 ans dépassait 50 % dans la plupart des pays du Nord, comme la Suède, les Pays-Bas, la Finlande, le Danemark et l’Angleterre. Cette survie était la meilleure en Suède pour les hommes (61,9 %) et en Finlande pour les femmes (69 %). La Slovaquie avait la plus faible survie chez les hommes (27 %) et le pays de Galles chez les femmes (37,1 %).
Commentaires L’ostéosarcome est la plus fréquente des tumeurs malignes primitives de l’os après le myélome. Son traitement dépend avant tout de son évolutivité et de son extension. Les sarcomes de bas degré de malignité se caractérisent par une progression locorégionale lente et progressive et les sarcomes de haut grade de malignité par une évolution locale plus rapide pouvant être à l’origine de métastases pulmonaires. Les variations de la survie suivant l’âge peuvent être dues à des répartitions différentes par groupe histologique dans les différentes classes d’âge. Chez l’adulte, la survie à 5 ans varie suivant les types histologiques : de 40 % à 45 % pour les ostéosarcomes, de 40 % à 50 % pour les sarcomes d’Ewing et de 70 % à 75 % pour les chondrosarcomes (5). L’amélioration significative de la survie au cours du temps peut être associée aux progrès réalisés, tant sur le plan du diagnostic que sur le plan des traitements réalisés. Le traitement chirurgical radical était le seul traitement utilisé avant les années 70. L’utilisation plus récente de thérapies adjuvantes pourrait expliquer cette amélioration (6).
Références 1. Miller RW, Boice JD Jr, Curtis RE. Bone cancer. In: Schottenfeld D, Fraumeni JF, editors. Cancer epidemiology and prevention. Second Edition. New-York: Oxford University Press;1996. p. 971-83. 2. Storm HH. Survival of adult patients with cancer of soft tissues or bone in Europe. Eur J Cancer. 1998;34:221217. 3. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 4. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 5. Ozaki T, Flege S, Kevric M et al. Osteosarcoma of the pelvis: experience of the Cooperative Osteosarcoma Study Group. J Clin Oncol. 2003;21:334-41. 6. Bacci G, Ferrari S, Mercuri M et al. Neoadjuvant chemotherapy for extremity osteosarcoma-preliminary results of the Rizzoli’s 4th study. Acta Oncol. 1998;37:41-8.
202
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 80 (74-84) 82 (76-86) 77 (70-82) 79 (72-84) 78 (74-82) 80 (76-84)
3 ans brute relative 62 (56-68) 66 (59-72) 61 (54-68) 66 (59-73) 62 (57-66) 66 (61-71)
5 ans brute relative 54 (47-60) 59 (52-65) 56 (48-63) 62 (54-69) 55 (50-59) 60 (55-65)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 91 (87-94) 93 (89-96) 68 (54-79) 63 (50-74) 45 (32-56) 78 (74-82)
relative 91 (87-94) 90 (80-95) 71 (58-81) 66 (51-77) 49 (35-62) 80 (76-84)
3 ans brute 75 (69-80) 81 (71-88) 49 (35-62) 52 (38-64) 30 (18-42) 62 (57-66)
203
relative 75 (69-80) 77 (62-87) 50 (35-63) 55 (40-68) 38 (23-53) 66 (61-71)
5 ans brute 68 (61-73) 70 (56-80) 42 (28-56) 46 (32-59) 13 (6-23) 55 (50-59)
relative 68 (61-74) 69 (53-80) 43 (28-57) 52 (36-66) 23 (10-40) 60 (55-65)
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
Délai en années depuis le diagnostic
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
204
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
205
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 70 (61-77) 72 (63-79) [1992;1994] 78 (70-84) 81 (73-87) [1995;1997] 85 (78-90) 87 (80-92) Tous 78 (74-81) 81 (77-84)
3 ans brute relative 53 (43-61) 56 (47-65) 64 (55-71) 70 (61-77) 73 (65-80) 77 (68-83) 63 (58-68) 67 (62-72)
5 ans brute relative 47 (38-56) 52 (42-61) 57 (48-65) 64 (54-72) 59 (50-67) 65 (55-73) 56 (50-61) 61 (56-66)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 91 (85-95) 94 (88-97) 63 (41-79) 60 (42-74) 67 (49-80) 82 (76-86)
Femme 93 (87-96) 83 (60-93) 72 (53-85) 88 (78-93) 43 (26-58) 79 (72-84)
3 ans Homme Femme 71 (63-78) 83 (73-89) 82 (68-91) 69 (43-85) 54 (30-73) 50 (30-68) 53 (31-71) 67 (47-81) 30 (12-51) 37 (17-57) 66 (59-72) 66 (59-73)
5 ans Homme Femme 62 (53-70) 76 (66-84) 72 (53-85) 65 (37-83) 53 (26-74) 43 (22-62) 53 (29-72) 51 (28-70) 13 (3-32) 36 (15-58) 59 (52-65) 62 (54-69)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 78 (73-83) 79 (75-84) 77 (73-81)
3 ans 60 (54-67) 66 (59-73) 62 (57-67)
206
5 ans 53 (46-60) 59 (52-67) 54 (49-60)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,25
0,78 [0,55;1,1]
0,157
Par année de diagnostic
–0,13
0,88 [0,82;0,94]
<0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 10,5 0,232 30,3 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
11,3
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,01
, ,
, ,
,
,
, ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
207
Résultats : Os, articulations et cartilage articulaire
Effet Département Âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Mélanome de la peau Auteurs : A Danzon, J.M. Halna, N. Maarouf, G. Hédelin
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C44.0 à C44.9 Morphologie : M8720 à M8790 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 173.0 à 173.9 Morphologie : M8720 à M8790 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C43.0 à C43.9 Seuls les mélanomes de la peau sont étudiés dans ce sous-chapitre. Les mélanomes oculaires (cornée, conjonctive) sont analysés dans un sous-chapitre spécifique et ceux situés sur les parties génitales (féminines et masculines) sont étudiés avec les tumeurs de ces localisations. Le mélanome de la peau à extension superficielle est la forme histoclinique la plus fréquente (43 %) dans la série étudiée ici.
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de mélanome de la peau diagnostiqués en France était estimé à 7 231 cas, dont 58 % chez les femmes. L’âge médian lors du diagnostic était de 58 ans chez l’homme et de 56 ans chez la femme. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 7,6 pour les hommes et de 9,5 pour les femmes. Au cours de la même année, 1 364 décès par mélanome de la peau ont été déclarés, soit un taux de mortalité standardisé de 1,6 chez l’homme et de 1,1 chez la femme (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent cette analyse a porté sur 4 271 cas, dont 972 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative Les survies brutes et relative à 5 ans étaient respectivement de 76 % et 87 % (tableau 1). Le taux de mortalité, tous âges confondus, était toujours inférieur à 5 % et diminuait régulièrement avec l’augmentation du délai depuis le diagnostic pour atteindre environ 2 % à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative variait selon le sexe, et l’écart en faveur des femmes croissait avec le temps écoulé depuis le diagnostic. À 1 an, la survie était de 97 % chez les femmes et de 95 % chez les hommes. Elle était de 93 % et 88 % respectivement à 3 ans et de 89 % et 83 % à 5 ans (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ces résultats : l’effet du sexe était significatif avec un taux relatif de 0,6 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). La survie diminuait avec l’augmentation de l’âge au diagnostic. La survie des sujets de 75 ans et plus était la plus basse (71 %) et se différenciait nettement de celle des quatre autres classes d’âge. Par ailleurs, la survie relative à 5 ans baissait régulièrement de 90 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 83 % pour la classe des 65-74 ans (tableau 2 et figure 2). Le tableau 8 montre qu’il existait un effet de l’âge dont un modèle linéaire rendait compte de façon acceptable, même si une accélération de l’augmentation du taux de mortalité après 55 ans est vraisemblable (figure 5). L’effet de l’âge sur le taux de mortalité pouvait être considéré comme constant quel que soit le délai écoulé depuis le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,31).
209
Résultats : Mélanome de la peau
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie augmentait légèrement entre la première et la dernière période. La survie relative à 5 ans passait de 86 % pour la période 1989-1991 à 88 % pour la période 1995-1997. Une faible progression était également observée à 1 an et à 3 ans (tableau 3). Dans l’analyse multivariée, cette augmentation de la survie selon l’année de diagnostic était à la limite de la signification statistique (tableau 7).
Variation selon le département Le taux de mortalité dû à un mélanome de la peau différait de façon significative selon les départements (tableau 8 et figure 4). Dans les différents départements étudiés, les chiffres de survie relative 5 ans après le diagnostic se distribuaient régulièrement entre 85 et 91 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE estimait la survie moyenne à 5 ans standardisée sur l’âge pour l’ensemble des pays européens à 84 % chez les femmes et à 75 % chez les hommes (2). Mais cette valeur moyenne reflétait mal la disparité entre les pays, la France se situant dans le groupe des pays où la survie était supérieure à 80 %. Les chiffres de survie standardisés fournis dans les tableaux 5 et 6 pour des périodes superposables montraient une survie globalement meilleure que la moyenne européenne, notamment chez les hommes. La survie était respectivement de 85 % et 83 % chez les femmes et chez les hommes pour les cas diagnostiqués en 1989-1991 et de 88 % et 80 % pour les cas diagnostiqués en 1992-1994.
Résultats : Mélanome de la peau
Commentaires Le mélanome de la peau est une tumeur de bon pronostic, surtout s’il est diagnostiqué précocement. Il est établi de longue date qu’à stade égal, le pronostic est meilleur chez les femmes. La raison en demeure inconnue. Les critères pronostiques les plus déterminants sont l’extension initiale des tumeurs lors du diagnostic, l’épaisseur des tumeurs primitives selon Breslow et l’ulcération (3). Les réponses thérapeutiques proposées au cours de ces dernières années ont essentiellement été chirurgicales, avec exérèse large de la tumeur initiale. Les mélanomes épais ont un risque élevé de métastases ganglionnaires locorégionales et à distance. Les chimiothérapies, trop souvent palliatives, restent réservées aux situations désespérées avec métastases multiples, inopérables. Les traitements immunomodulateurs tels que l’interféron alpha-2b étaient encore peu utilisés durant la période étudiée. Ils peuvent prolonger la survie sans récidive, mais n’améliorent pas la survie globale (4, 5). Selon le programme SEER aux États-Unis, la survie relative selon le stade évolutif lors du diagnostic était de 98 % au stade localisé, 64 % au stade avec une extension locorégionale et 16 % au stade avec des métastases à distance (6). La surmortalité des personnes de plus de 75 ans observée dans notre étude est probablement attribuable à des mélanomes épais, diagnostiqués tardivement. Les différences observées selon les départements et les pays étudiés peuvent aussi s’expliquer par les retards au diagnostic. Le mode évolutif des mélanomes cutanés dépend également des formes histocliniques. L’augmentation de l’incidence des mélanomes est essentiellement liée à celle des formes à extension superficielle. S’ils sont diagnostiqués précocement, alors que leur épaisseur est encore faible, la survie est excellente. Mais si le diagnostic tarde, de quelques semaines à quelques années, ils peuvent devenir nodulaires, s’épaissir et devenir métastatiques. Ces formes sont la cible privilégiée des campagnes de détection précoce mises en place actuellement. Les mélanomes de type nodulaire s’épaississent d’emblée en quelques semaines et sont responsables de la majeure partie des décès, tant il
210
Survie des patients atteints de cancer en France
est difficile de les détecter tôt. Les mélanomes des extrémités, acrolentigineux, plus rares, sont souvent diagnostiqués tardivement. Les lentigos malins (type Dubreuilh) surviennent surtout sur le visage des sujets âgés ; ils ont une longue phase d’extension horizontale in situ pas toujours identifiée à temps. D’ores et déjà, si nous voulons contribuer à améliorer la survie après mélanome cutané, il reste essentiel de promouvoir le diagnostic le plus précoce possible, même aux grands âges de la vie. Des progrès devraient pouvoir être obtenus par un examen clinique plus complet en particulier chez les sujets âgés, en soulevant régulièrement la chemise et en ôtant les chaussettes lors des consultations chez le généraliste. Les dermatologues sont à même d’effectuer alors précocement le diagnostic.
Références 1. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Balch CM, Soong SJ, Gershenwald JE et al. Prognostic factors analysis of 17,600 melanoma patients: validation of the American Joint Committee on Cancer melanoma staging system. J Clin Oncol. 2001;19:3622-34. 4. Négrier S, Saiag P, Guillot B et al. Recommandations pour la Pratique Clinique: Standards, Options et Recommandations 2005 pour la prise en charge des patients adultes atteints d’un mélanome cutané M0. Ann Dermatol Venereol. 2005;132:10S3-10S85. 5. Tsao H, Atkins MB, Sober AJ. Management of cutaneous melanoma. N Engl J Med. 2004;351:998-1012. 6. Ries LAG, Eisner MP, Kosary CL et al. editors. SEER Cancer Statistics Review, 1975-2002, National Cancer Institute. Bethesda, MD. Available from: http://seer.cancer.gov/csr/1975_2002/.
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
92 (91-93)
95 (94-96)
80 (78-81)
88 (86-90)
71 (69-73)
83 (81-85)
Femme
95 (94-96)
97 (96-98)
86 (85-87)
93 (91-94)
80 (78-81)
89 (88-91)
Tous
94 (93-94)
96 (96-97)
83 (82-84)
91 (90-92)
76 (75-77)
87 (86-88)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 97 (97-98) 97 (97-98) 96 (95-97) 97 (96-98) 95 (94-96) 96 (95-97) 94 (93-95) 95 (94-96) 83 (80-84) 92 (89-94) 94 (93-94) 96 (96-97)
3 ans brute relative 93 (91-94) 93 (92-95) 91 (89-93) 92 (90-94) 87 (85-89) 90 (88-92) 83 (81-85) 88 (85-90) 57 (54-61) 79 (74-83) 83 (82-84) 91 (90-92)
211
5 ans brute relative 89 (88-91) 90 (88-92) 87 (84-89) 88 (86-91) 81 (78-83) 86 (83-88) 73 (70-76) 83 (79-86) 41 (38-44) 71 (65-76) 76 (75-77) 87 (86-88)
Résultats : Mélanome de la peau
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Mélanome de la peau
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
212
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps
4
0,25
0,20 0,15 0,0
0,05
0,10
0,15 0,10
0
1
2
3
4
2
3
4
5
0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,0
Taux de mortalité
0,20 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20 0,15 0,10 0,05
1
0
1
2
3
4
3
4
5
0,20 0,15 0,0
0,05
0,10
0,15 0,10 0,05
Taux de mortalité
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,0
0,20 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
2
5
0,25
Âge : [75;++[ 0,25
Âge : [65;75[ 0,25
Délai en années depuis le diagnostic
0,25
Délai en années depuis le diagnostic
1
5
0,25
Âge : [55;65[ 0,25
Âge : [45;55[ 0,25
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
0,05 0,0
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
213
5
Résultats : Mélanome de la peau
3
0,0
Taux de mortalité
2
fonction en escalier spline de régression
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
1
Délai en années depuis le diagnostic
0,25
0
fonction en escalier spline de régression
0,20
0,25
0,25 0,15 0,10 0,05 0,0
Taux de mortalité
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,25
Âge : [15;45[
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 94 (93-95) 96 (95-97) [1992;1994] 94 (93-95) 96 (95-97) [1995;1997] 95 (94-96) 97 (96-98) Tous 94 (93-95) 96 (96-97)
3 ans brute relative 84 (82-85) 90 (88-92) 84 (82-86) 91 (89-93) 84 (82-86) 92 (90-93) 84 (83-85) 91 (90-92)
5 ans brute relative 76 (74-78) 86 (84-88) 77 (74-79) 87 (85-89) 77 (74-79) 88 (85-89) 76 (75-78) 87 (86-88)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Mélanome de la peau
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 96 (94-97) 96 (95-98) 96 (95-97) 95 (92-97) 87 (82-91) 95 (94-96)
Femme 98 (98-99) 98 (97-99) 96 (95-98) 95 (94-97) 95 (91-97) 97 (96-98)
3 ans Homme Femme 89 (87-92) 96 (94-97) 91 (87-94) 93 (90-95) 90 (87-92) 91 (88-93) 87 (82-90) 89 (85-91) 71 (63-78) 83 (77-88) 88 (86-90) 93 (91-94)
5 ans Homme Femme 85 (81-87) 93 (91-95) 87 (82-90) 89 (86-92) 84 (79-87) 87 (84-90) 81 (75-86) 84 (79-87) 63 (52-71) 76 (68-82) 83 (81-85) 89 (88-91)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 94 (93-95) 97 (96-97) 96 (95-97)
3 ans 86 (85-88) 91 (90-92) 89 (88-90)
5 ans 81 (78-83) 87 (85-88) 84 (83-86)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 96 (95-97) 97 (96-98) [1992;1994] 95 (93-96) 98 (97-98) [1995;1997] 96 (95-97) 97 (96-98) Tous 95 (94-96) 97 (96-98)
3 ans Homme Femme 89 (86-92) 90 (87-92) 86 (83-90) 92 (89-94) 87 (84-90) 92 (90-94) 87 (85-89) 92 (90-93)
5 ans Homme Femme 83 (79-88) 85 (82-88) 80 (76-84) 88 (85-91) 81 (76-85) 89 (86-92) 81 (79-84) 87 (86-89)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
214
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,51
0,6 [0,5;0,73]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,04
0,97 [0,93;1]
0,073
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 25,4 0,001 46,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
7,2
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
215
Résultats : Mélanome de la peau
, ,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,067
Survie des patients atteints de cancer en France
Tissus mous Auteurs : N. Maarouf, K. Ligier, E. Desandes
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C47.0 à C49.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 171.0 à 171.9 et 158.0 à 158.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C47.0 à C49.9 Il s’agit des tumeurs des tissus de soutien non osseux (tissus conjonctifs, vasculaires, nerveux ou adipeux). Les types histologiques les plus fréquents sont les tumeurs malignes du tissu conjonctif (24 %), incluant les fibrosarcomes, les histiocytofibromes malins, et les dermatofibrosarcomes, puis les léiomyosarcomes (19 %), les liposarcomes (14 %) et les angiosarcomes (10 %).
Chez l’adulte, les tumeurs malignes des tissus mous sont des tumeurs rares qui représentent moins de 1 % de l’ensemble des tumeurs malignes de l’adulte (1). Elles se développent sur des tissus mésenchymateux (muscles, graisses, vaisseaux sanguins) et/ou sur des tissus fibreux. Les progrès de l’immunohistochimie et de la génomique des tumeurs malignes des tissus mous ont considérablement modifié la classification histologique. Peu de données sont disponibles sur la fréquence de ces cancers. Le taux d’incidence des tumeurs malignes des tissus mous est compris entre 3 et 4,5 (2, 3). Le sex-ratio varie entre 1,2 et 1,6. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 905 cas, dont 406 étaient décédés durant les 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative La survie brute (tableau 1) était de 79 % à 1 an, 60 % à 3 ans et 51 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était de 82 %, 67 % et 60 %.
Variation selon le sexe et l’âge La survie à 5 ans était de 62 % chez l’homme et de 55 % chez la femme, toutefois ces estimations étaient imprécises et cette différence n’était pas significative dans un modèle multivarié (tableau 1 et tableau 7). La survie relative diminuait progressivement et significativement pour des différentes tranches d’âge, elle passait de 65 % à 5 ans chez les 15-45 ans à 54 % chez les plus de 75 ans (tableau 2 et figure 2). Un modèle linéaire permettait de rendre compte de l’effet de l’âge (tableau 8 et figure 5). Cependant les taux relatifs de mortalité évoluaient différemment selon le temps écoulé depuis le diagnostic. Contrairement à ce que l’on pouvait observer en moyenne et qui
217
Résultats : Tissus mous
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
correspondait aux observations faites en début (première année) et en fin de suivi (cinquième année), le risque était plus élevé chez l’adulte jeune que chez les sujets âgés autour de la troisième année (figures 6 et 7).
Variation selon la période Il n’y avait pas d’amélioration significative de la survie relative avec l’année de diagnostic (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département Le taux relatif de mortalité ne variait pas significativement d’un département à l’autre (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie à 5 ans dans notre étude était supérieure à la survie moyenne de 54 % rapportée dans l’étude EUROCARE pour la période 1990-1994 (4). Il n’y avait pas de fortes disparités entre les pays d’Europe. Les chiffres les plus faibles étaient ceux des pays d’Europe de l’Est. En Europe, il n’y a pas eu globalement d’amélioration de la survie des cancers des tissus mous au cours des périodes étudiées (5).
Résultats : Tissus mous
Commentaires Les facteurs pronostiques connus sont principalement liés à la tumeur (précocité du diagnostic, grade, profondeur, taille) et au traitement initial (qualité de l’exérèse chirurgicale, traitements adjuvants…). La répartition différente des groupes histologiques ou des grades selon l’âge pourrait expliquer les variations de survie selon les groupes d’âge, car dans l’ensemble des cancers des tissus mous il existe des variations de pronostic en fonction du type morphologique. Le pronostic des liposarcomes est meilleur que celui des fibrosarcomes, puis des rhabdomyosarcomes, des léiomyosarcomes et des angiosarcomes (5). Le traitement de référence reste la résection chirurgicale. Il n’y a pas eu de progrès majeurs, au cours des dernières années, concernant la radiothérapie ou la chimiothérapie, mais le développement des traitements adjuvants dans le futur pourra peut-être améliorer la survie de ces cancers.
Références 1. Fizazi K, Cojean I, Le Cesne A et al. Soft tissue sarcomas: general review. Bull Cancer. 1994;81:835-52. 2. Penel N, Nisse C, Feddal S et al. Epidemiology of soft tissue sarcomas in adults. Presse Med. 2001;30:1405-13. 3. Levi F, La Vecchia C, Randimbison L et al. Descriptive epidemiology of soft tissue sarcomas in Vaud, Switzerland. Eur J Cancer. 1999;35:1711-6. 4 Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 5. Storm HH. Survival of adult patients with cancer of soft tissues or bone in Europe. Eur J Cancer. 1998;34:2212-7.
218
Survie des patients atteints de cancer en France
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
81 (77-84)
85 (81-88)
62 (58-66)
68 (64-72)
52 (48-57)
62 (57-67)
Femme
78 (74-81)
82 (78-85)
59 (54-63)
63 (58-68)
48 (43-53)
55 (50-60)
Tous
79 (77-82)
82 (80-85)
60 (57-63)
67 (63-70)
51 (47-54)
60 (56-63)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 89 (85-92) 90 (86-93) 86 (78-91) 86 (78-91) 84 (78-88) 84 (79-89) 77 (71-82) 79 (72-84) 66 (59-71) 71 (64-77) 79 (77-82) 82 (80-85)
3 ans brute relative 73 (67-78) 73 (67-78) 67 (58-75) 68 (59-76) 65 (57-72) 68 (59-74) 59 (52-65) 64 (56-70) 42 (36-48) 57 (48-65) 60 (57-63) 67 (63-70)
219
5 ans brute relative 65 (58-71) 65 (58-71) 60 (50-69) 62 (52-71) 56 (48-63) 60 (51-67) 50 (42-56) 57 (49-65) 31 (25-37) 54 (43-63) 51 (47-54) 60 (56-63)
Résultats : Tissus mous
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Tissus mous
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
220
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
2
3
4
1.0 ,
1.0 ,
0
1
5
4
5
1.0 ,
1.0 ,
5
0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 , 0.0 ,
, 0.2
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 4
0
1
2
3
1
2
3
4
5
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.0 ,
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
0
Taux de mortalité
, 0.2 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 ,
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
1.0 ,
Âge : [75;++[ 1.0 ,
Âge : [65;75[ 1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
1.0 ,
Délai en années depuis le diagnostic
0.0 ,
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.0 ,
3
4
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 , 0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2
Taux de mortalité
0.0 ,
2
3
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
1
2
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
0
0.8 , 0.6 , 0.0 ,
, 0.2
0.4 ,
0.6 , 0.4 , 0.0 ,
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
221
5
Résultats : Tissus mous
1
Délai en années depuis le diagnostic
0.8 ,
0
fonction en escalier spline de régression
, 0.2
0.8 , 0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.6 , 0.4 ,
, 0.2 0.0 ,
Taux de mortalité
0.8 ,
fonction en escalier spline de régression
0.8 ,
1.0 ,
1.0 ,
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 80 (75-84) 82 (77-86) [1992;1994] 78 (73-82) 82 (77-86) [1995;1997] 81 (76-84) 83 (79-87) Tous 80 (77-82) 83 (80-85)
3 ans brute relative 61 (54-66) 66 (60-72) 61 (55-66) 67 (61-73) 61 (56-66) 68 (61-73) 61 (58-64) 67 (63-70)
5 ans brute relative 52 (45-58) 59 (52-66) 49 (43-55) 58 (52-65) 53 (47-59) 61 (54-68) 51 (48-54) 60 (56-63)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 87 (82-91) 88 (77-94) 88 (79-93) 82 (73-88) 71 (61-79) 85 (81-88)
Femme 92 (86-96) 88 (80-93) 84 (72-91) 73 (62-80) 72 (61-80) 82 (78-85)
3 ans Homme Femme 72 (65-79) 76 (65-83) 64 (49-75) 73 (59-82) 73 (62-82) 59 (45-71) 70 (59-78) 58 (47-67) 63 (49-74) 52 (40-63) 68 (64-72) 63 (58-68)
5 ans Homme Femme 65 (57-73) 66 (55-76) 57 (41-70) 63 (49-74) 65 (52-74) 48 (34-61) 64 (52-74) 52 (40-62) 62 (47-74) 47 (32-60) 62 (57-67) 55 (50-60)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Résultats : Tissus mous
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 83 (80-86) 82 (78-85) 82 (79-84)
3 ans 69 (64-73) 63 (59-68) 66 (63-69)
222
5 ans 63 (58-68) 55 (50-61) 60 (56-63)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
0,14
1,15 [0,91;1,46]
0,232
Par année de diagnostic
–0,03
0,97 [0,93;1,02]
0,309
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 8,4 0,397 12,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
3,1
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
223
Résultats : Tissus mous
, ,
, , ,
, , , , , ,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,376
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Tissus mous
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
224
Survie des patients atteints de cancer en France
Sein Auteurs : M. Sauvage, B. Trétarre, P. Grosclaude, F. Molinié, A.M. Aude, A. Danzon, A.V. Guizard, P. Arveux
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C50.0 à C50.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 174.0 à 175.9 Correspondance en CIM-10 : C50.0 à C50.9 Sur le plan anatomopathologique, les cancers du sein sont majoritairement des adénocarcinomes, plus particulièrement des carcinomes canalaires invasifs (85 % des cas).
Fréquence Pour l’année 2000, le nombre estimé de nouveaux cancers du sein était de l’ordre de 42 000. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 88,9 (1). Au cours de la même année, le nombre de certificats de décès notifiés « cancers du sein » était d’environ 12 000, soit un taux de mortalité standardisé de 19,7. En 2000, l’âge médian était de 61 ans. Comme cela est indiqué dans le tableau 8 au chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 30 923 cas, dont 7 033 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 95 % à 1 an, de 85 % à 3 ans et de 76 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était respectivement égale à 97 %, 90 %, et 85 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était faible (inférieur à 5 %) dès le diagnostic et le restait par la suite (figure 3, tous âges).
La survie relative chez les femmes les plus jeunes (15-44 ans) était de 83 % à 5 ans. Elle passait à 88 % pour les femmes diagnostiquées en période périménopausique (45-54 ans) pour diminuer chez les femmes plus âgées, respectivement à 85 % entre 55 et 64 ans puis à 83 % entre 65 et 74 ans et enfin à 78 % pour les plus de 75 ans (tableau 2 et figure 2). Cette évolution de la survie relative en fonction de l’âge avec une plus grande gravité des cancers survenant aux âges extrêmes et un meilleur pronostic aux âges moyens est bien illustrée par la courbe de la figure 5 et mise en évidence par l’analyse multivariée montrant qu’un modèle linéaire ne pouvait à lui seul rendre compte de l’effet de l’âge sur la survie (tableau 8). Toutefois ce phénomène apparaissait comme le résultat à 5 ans d’une évolution complexe du risque en fonction de l’âge au fur et à mesure que l’on s’éloignait du diagnostic. Dans la phase initiale, le risque de décès était d’autant plus fort que l’âge était élevé, mais très rapidement dès la fin de la première année on voyait le risque augmenter pour les femmes les plus jeunes relativement aux autres. Dans la cinquième année d’évolution, le profil du risque en fonction de l’âge était inversé par rapport à la phase initiale : le taux relatif diminuait quand l’âge au diagnostic augmentait (figures 6 et 7).
225
Résultats : Sein
Variation selon l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie augmentait légèrement entre la première et la dernière période. La survie relative passait de 82 % à 5 ans pour la période 1989-1991 à 86 % pour la période 1995-1997. Cette évolution n’était pas perceptible pour les survies à 1 an, mais le devenait pour les survies à 3 ans (tableau 3). Cette diminution du risque était statistiquement significative comme le montrait la modélisation (tableau 7) : la diminution moyenne du taux de mortalité en excès d’une année sur l’autre était de 4 %.
Variation selon le département La survie relative variait de façon significative entre les différents départements, avec une amplitude des taux relatifs allant de 0,75 à 1,25 (tableau 8 et figure 4). Parmi les 10 départements de l’étude (figure 4), 3 avaient un taux de mortalité inférieur au taux moyen et 3 avaient un taux de mortalité supérieur. La survie relative variait entre 81 et 89 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE donnait une survie relative moyenne pour l’ensemble des pays européens de 94 % à 1 an, 76 % à 5 ans (2). Cette valeur moyenne de la survie relative à 5 ans cachait une grande disparité entre un groupe constitué des pays de l’Est européen, avec des résultats inférieurs à 70 %, un deuxième groupe ayant des valeurs moyennes comprises entre 70 et 80 % constitué du Royaume-Uni, du Danemark, de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Norvège, de l’Espagne et des Pays-Bas et un troisième, dont la France faisait partie, avec des valeurs supérieures à 80 % comprenant la Suisse, l’Italie, la Finlande et la Suède. Les taux standardisés fournis dans le tableau 6, pour des périodes identiques, étaient comparables à ces résultats. Ils étaient respectivement de 96 %, 89 % et 83 % à 1, 3 et 5 ans.
Résultats : Sein
Commentaires Les cancers du sein, en France, pour la période 1989-1997 se situent parmi les localisations cancéreuses ayant un bon pronostic. La survie a légèrement augmenté au cours du temps. Cette amélioration peut être attribuée à la précocité du diagnostic et aux progrès thérapeutiques (chimiothérapies notamment). Les facteurs pronostiques anatomocliniques du cancer du sein sont : la taille tumorale, l’envahissement ganglionnaire, le grade histologique, les récepteurs hormonaux et les récepteurs Erb2. Avec l’amélioration des connaissances sur les facteurs pronostiques, les indications thérapeutiques concernant notamment la chimiothérapie ou l’hormonothérapie adjuvante se sont affinées au cours du temps, expliquant en partie l’augmentation de la survie. La pratique du dépistage individuel par mammographie, même en dehors des rares départements où un dépistage organisé existait pour la période concernée par l’étude, explique elle aussi l’amélioration de la survie du fait de la découverte de tumeurs à un stade plus précoce. La variation de la survie en fonction de l’âge avec un meilleur pronostic aux âges moyens est probablement la résultante de deux phénomènes : une différence dans l’agressivité des tumeurs en fonction de l’âge des patientes et une variation des choix thérapeutiques. Le phénomène observé chez les femmes les plus âgées, risque de décès plus élevé dans la phase qui suit immédiatement le traitement initial, peut être expliqué par un stade au diagnostic plus avancé et/ou un traitement moins conforme aux standards du fait de l’état général. Pour les femmes les plus jeunes, l’agressivité des tumeurs incite à proposer des traitements plus lourds (chimiothérapie néoadjuvante et/ou adjuvante à forte dose), expliquant la diminution du risque dans la phase initiale mais n’empêchant pas à long terme une reprise évolutive.
226
Survie des patients atteints de cancer en France
Il est probable que les différences de risque observées entre les départements et les autres pays européens sont essentiellement en relation avec la notion de précocité du diagnostic du fait de l’existence dans certains d’entre eux de dépistage (individuel ou organisé) et à l’inverse pour d’autres, de facteurs impactant l’accès aux soins tels que le niveau socio-économique, la ruralité… En revanche, l’influence de la diffusion des standards thérapeutiques, avec notamment l’utilisation de la chimiothérapie ou de l’hormonothérapie adjuvantes, joue probablement peu au niveau du territoire français (3), alors que ce facteur doit être pris en compte pour expliquer les différences observées en Europe (4).
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 3. Grosclaude P, Colonna M, Hedelin G et al. Survival of women with breast cancer in France: variation with age, stage and treatment. Breast Cancer Res Treat. 2001;70: 137-43. 4. Sant M; Eurocare Working Group. Differences in stage and therapy for breast cancer across Europe. Int J Cancer. 2001;93:894-901.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Femme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
95 (94-95)
97 (97-97)
85 (84-85)
90 (90-91)
76 (76-77)
85 (84-85)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Toutes
1 an brute relative 98 (97-98) 98 (97-98) 98 (98-98) 98 (98-99) 96 (96-97) 97 (97-97) 95 (94-95) 96 (96-96) 86 (85-86) 92 (91-93) 95 (94-95) 97 (97-97)
3 ans brute relative 90 (89-91) 90 (89-91) 92 (91-93) 93 (92-93) 89 (89-90) 91 (90-91) 84 (84-85) 88 (88-89) 67 (65-68) 85 (83-86) 85 (84-85) 90 (90-91)
227
5 ans brute relative 83 (82-84) 83 (82-85) 87 (86-87) 88 (87-89) 83 (82-83) 85 (84-86) 76 (75-77) 83 (82-84) 51 (50-52) 78 (77-80) 76 (76-77) 85 (84-85)
Résultats : Sein
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Sein
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
228
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps
3
4
0,25
0,20 0,15 0,0
0,05
0,10
0,15 0,10
1
2
3
4
2
3
4
5
0,25 0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,0
Taux de mortalité
0,20 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20 0,15 0,10 0,05
1
0
1
2
3
4
3
4
5
0,20 0,15 0,0
0,05
0,10
0,15 0,10 0,05
Taux de mortalité
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,0
0,20 0,0
0,05
0,10
0,15
0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
2
0,25
Âge : [75;++[
5
0,25
Âge : [65;75[ 0,25
Délai en années depuis le diagnostic
0,25
Délai en années depuis le diagnostic
1
5
0,25
Âge : [55;65[ 0,25
Âge : [45;55[
fonction en escalier spline de régression
0
0,05
0
Délai en années depuis le diagnostic
0,0
Taux de mortalité
0,0
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
229
5
Résultats : Sein
2
fonction en escalier spline de régression
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0,20 0,15 0,10 0,05 0,0
1
Délai en années depuis le diagnostic
0,25
0
fonction en escalier spline de régression
0,20
0,25
0,25 0,15 0,10 0,05 0,0
Taux de mortalité
0,20
fonction en escalier spline de régression
0,25
Âge : [15;45[
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 94 (93-94) 96 (96-97) [1992;1994] 95 (94-95) 97 (97-97) [1995;1997] 95 (95-95) 97 (97-98) Toutes 95 (94-95) 97 (97-97)
3 ans brute relative 83 (82-84) 88 (88-89) 85 (84-85) 90 (90-91) 86 (85-86) 91 (90-92) 85 (84-85) 90 (90-90)
5 ans brute relative 74 (73-75) 82 (81-83) 76 (75-77) 84 (84-85) 78 (77-79) 86 (85-87) 76 (76-77) 84 (84-85)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Résultats : Sein
Femme
1 an 96 (96-96)
3 ans 89 (89-90)
5 ans 84 (83-84)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Toutes
1 an 96 (95-96) 96 (96-97) 97 (96-97) 96 (96-96)
3 ans 88 (87-89) 89 (88-90) 90 (90-91) 89 (89-90)
5 ans 82 (81-83) 83 (82-84) 85 (84-86) 83 (83-84)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
230
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
–0,04
p
0,96 [0,95;0,97]
<0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 70,0 <0,001 51,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
115,8
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
231
Résultats : Sein
,
, , , ,
, , , , ,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Sein
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
232
Survie des patients atteints de cancer en France
Vulve et vagin Auteurs : B. Trétarre, M. Sauvage, F. Molinié, A.M. Aude, A. Danzon, A.V. Guizard, P. Arveux
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C51.0 à C51.9 et C52.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 184.0 à 184.4 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C51.0 à C51.9 et C52 Les cancers de la vulve et du vagin sont essentiellement des carcinomes épidermoïdes développés aux dépens des muqueuses. On rencontre aussi des mélanomes malins, des sarcomes et quelques adénocarcinomes, notamment des adénocarcinomes à cellules claires du vagin chez des jeunes filles dont la mère a pris du diéthylstilbestrol durant les premiers mois de la grossesse.
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute à 5 ans de l’ensemble des cancers de la vulve et du vagin était de 39 % et la survie relative à 5 ans de 52 % (tableau 1). C’est durant la période suivant le diagnostic que le taux de mortalité était le plus élevé, puis il diminuait progressivement pour devenir très faible à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon l’âge La survie diminuait quand l’âge au diagnostic augmentait. La survie relative à 5 ans passait en effet de 71 % pour les moins de 55 ans à 36 % pour les personnes âgées de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Toutefois, les femmes âgées de 65 à 74 ans ont une meilleure survie (63 %) que celles de 55 à 64 ans (53 %). Ce phénomène était confirmé par la modélisation ; en effet, le modèle linéaire ne suffisait pas à rendre compte de l’effet de l’âge (tableau 8 et figure 5). Le taux relatif de mortalité variait de façon complexe, montrant une première décroissance, puis une augmentation régulière jusqu’à 85 ans pour décroître de nouveau au-delà. L’analyse par groupe d’âge était insuffisante pour mettre en évidence des variations de ce profil, qui pouvait être considéré comme indépendant du délai après le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,06).
233
Résultats : Vulve et vagin
Il n’existe pas d’estimation nationale de l’incidence de ces cancers rares. Les carcinomes vulvaires représentent moins de 1 % de l’ensemble des cancers et 3 à 5 % des cancers génitaux de la femme. Dans la grande majorité des cas, ces deux cancers touchent la femme ménopausée de plus de 60 ans. Comme cela est indiqué dans le tableau 8 du chapitre précédent, cette étude a été faite sur 648 cas, dont 378 étaient décédés après 5 années de suivi.
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie relative semblait diminuer dans le temps : elle était de 55 % à 5 ans pour la période 1989-1991 et de 49 % pour la période 1995-1997. Ces chiffres s’accompagnaient de larges intervalles de confiance permettant de douter de la réalité de cette évolution (tableau 3). L’analyse multivariée confirmait l’absence d’effet significatif de la période (tableau 7).
Variation selon le département La survie relative des cancers de la vulve et du vagin variait de façon significative selon les départements (tableau 8). Les taux relatifs de mortalité de chaque département se dispersaient très inégalement entre 0,5 et 2 avec de larges intervalles de confiance. Parmi les 9 départements de l’étude, aucun n’avait un taux de mortalité « significativement » inférieur au taux moyen et un seul avait un taux de mortalité largement supérieur (figure 4). L’étendue des estimations des survies relatives était par conséquent artificiellement grande (27 à 73 %).
Comparaison avec l’étude EUROCARE L’étude EUROCARE donnait une survie relative moyenne à 5 ans de 52 % pour l’ensemble des pays européens (1). Les différences de survie étaient importantes entre ces pays. La survie relative à 5 ans la plus basse était de 34 % (en Estonie) et la plus haute de 69 % (aux Pays-Bas). Les pays d’Europe du Nord étaient proches de la moyenne européenne. Les pays de l’Europe de l’Est avaient les survies les plus basses (sauf la Slovénie où la survie était de 60 %), ceux d’Europe de l’Ouest les plus hautes (Pays-Bas, Espagne et Allemagne) en dehors de la France dont la survie était de 46 %. La même standardisation sur l’âge (tableau 5) réalisée pour la présente étude donnait une survie relative à 5 ans de 49 %, pour l’ensemble de la période d’étude (1989-1997), proche des résultats français d’EUROCARE, et inférieure à la moyenne européenne.
Résultats : Vulve et vagin
Commentaires La survie relative à 5 ans des cancers vulvo-vaginaux diagnostiqués entre 1989 et 1997 est de 52 % et ne s’est pas améliorée durant cette période. Il existe une grande hétérogénéité entre les taux de survie mesurés dans les différents départements français, mais aussi dans les différents pays européens. Il est difficile d’expliquer cette hétérogénéité dont une grande part est toutefois due à l’imprécision des estimations. Il est néanmoins possible que des modalités de suivi gynécologique et peut-être de prise en charge des femmes aient eu une influence (2, 3). La relative mauvaise place de la France au sein de l’Europe reste inexpliquée. La chirurgie et la radiothérapie sont les traitements de référence de ces cancers. Différentes études ont montré que le pronostic dépendait essentiellement du stade au moment du diagnostic, de la taille tumorale et du statut ganglionnaire (4, 5). Ces cancers sont fortement liés au virus HPV, tout comme les cancers du col utérin. La vaccination des jeunes adolescentes contre ce virus laisse entrevoir un espoir de voir la fréquence de ces cancers diminuer dans les générations futures.
234
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 2. Stock RG, Chen AS, Seski J. A 30-year experience in the management of primary carcinoma of the vagina: analysis of prognostic factors and treatment modalities. Gynecol Oncol. 1995;56:45-52. 3. Canavan TP, Cohen D. Vulvar cancer. Am Fam Physician. 2002;66:1269-74. 4. Gonzalez Bosquet J, Magrina JF et al. Long-term survival and disease recurrence in patients with primary squamous cell carcinoma of the vulva. Gynecol Oncol. 2005;97:828-33. 5. Fioretti P, Gadducci A, Prato B et al. The influence of some prognostic factors on the clinical outcome of patients with squamous cell carcinoma of the vulva. Eur J Gynaecol Oncol. 1992;13:97-104.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Femme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
70 (67-73)
76 (72-79)
48 (44-51)
57 (53-61)
39 (35-43)
52 (47-56)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Toutes
1 an brute relative 89 (78-94) 89 (78-94) 88 (75-94) 88 (75-95) 76 (67-84) 76 (66-84) 82 (75-86) 84 (79-89) 59 (54-63) 66 (60-70) 70 (67-73) 76 (72-79)
3 ans brute relative 76 (61-86) 76 (61-86) 75 (58-86) 76 (58-87) 57 (46-67) 58 (46-69) 66 (58-72) 69 (61-76) 31 (26-35) 42 (36-48) 48 (44-51) 57 (53-61)
235
5 ans brute relative 70 (54-82) 71 (54-82) 69 (50-82) 70 (51-83) 51 (39-61) 53 (40-64) 59 (51-66) 63 (54-71) 20 (16-25) 36 (29-43) 39 (35-43) 52 (47-56)
Résultats : Vulve et vagin
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 0.4 0.2
Survie relative
0.8
1.0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.0
Femme
0
1
2
3
4
5
4
5
Délai en années depuis le diagnostic
0.8 0.6 0.4 0.2
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0.0
Survie relative
Résultats : Vulve et vagin
1.0
Figure 2 : survie relative selon l’âge
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
236
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
237
Résultats : Vulve et vagin
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 70 (64-76) 77 (70-82) [1992;1994] 64 (57-70) 69 (61-75) [1995;1997] 67 (61-73) 73 (66-78) Toutes 68 (65-72) 74 (71-77)
3 ans brute relative 49 (42-55) 60 (52-67) 43 (36-50) 54 (45-61) 46 (40-53) 56 (48-63) 46 (42-50) 56 (51-60)
5 ans brute relative 40 (34-47) 55 (46-62) 34 (28-41) 47 (38-55) 37 (31-44) 49 (40-58) 37 (33-41) 50 (45-55)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Résultats : Vulve et vagin
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans Femme
1 an 75 (72-78)
3 ans 56 (52-60)
238
5 ans 49 (45-54)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
0,02
p
1,02 [0,97;1,08]
0,348
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 20,1 0,01 34,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
12,1
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
239
Résultats : Vulve et vagin
,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , , , ,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,007
Survie des patients atteints de cancer en France
Col utérin Auteurs : A.V. Guizard, M. Sauvage, B. Trétarre, A. Danzon, F. Molinié
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications CIM-O-2 : localisation C53.0 à C53.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 180.0 à 180.9 Correspondance en CIM-10 : C53.0 à C53.9 Sur le plan anatomopathologique le cancer du col utérin correspond dans 85 à 90 % des cas à des carcinomes malpighiens, développés à partir de l’épithélium exocervical et de la jonction cylindro-malpighienne. Dans 10 à 15 % des cas il s’agit d’adénocarcinomes développés aux dépens de la muqueuse cylindrique de l’endocol. Ne sont incluses dans cette étude que les formes infiltrantes et micro-infiltrantes.
Fréquence En 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du col utérin survenus en France était estimé à 3 387. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 8 (1). Le cancer du col utérin représentait 2,9 % de la pathologie cancéreuse chez les femmes. L’âge médian au diagnostic était de 51 ans. Au cours de la même année, on estimait à 1 004 le nombre de décès par cancer du col utérin, soit un taux de mortalité standardisé de 1,9. Comme cela est indiqué dans le tableau 8 du chapitre précédent, cette étude a été réalisée sur 2 932 cas dont 1 013 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
La survie brute à 5 ans était de 64 % et la survie relative de 70 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était de 10 % pendant les 2 ans qui suivaient le diagnostic, puis il diminuait progressivement jusqu’à 5 ans où il était très proche de zéro (figure 3, tous âges).
Variation selon l’âge La survie relative était de 82 % à 5 ans pour les femmes les plus jeunes (15-44 ans), puis diminuait avec l’âge pour atteindre 38 % chez les femmes de 75 ans et plus. Elle semblait néanmoins relativement stable entre 50 et 75 ans (tableau 2 et figure 2). Une analyse plus détaillée confirmait cette absence de linéarité. Le taux relatif augmentait rapidement de 30 à 45 ans, était plus stable entre 50 et 70 ans, puis augmentait de nouveau rapidement au-delà (tableau 8 et figure 5). L’effet de l’âge était plus prononcé immédiatement après le diagnostic et l’était moins à 1 an du diagnostic (figure 7). Le profil de la mortalité liée à la maladie était sensiblement différent pour les femmes les plus âgées (figures 3 et 6), expliquant l’essentiel de la variation de l’effet de l’âge avec le temps écoulé depuis le diagnostic.
241
Résultats : Col utérin
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie relative ne changeait pratiquement pas avec la période de diagnostic, bien qu’une légère diminution, mise en doute par les intervalles de confiance, fût observée (tableaux 3 et 6). Cette absence d’évolution était confirmée par la modélisation multivariée (tableau 7).
Variation selon le département Les taux de mortalité en excès ne variaient pas significativement selon les départements (figure 4 et tableau 8).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE indiquait une survie relative moyenne en Europe de 84 % à 1 an, 68 % à 3 ans et 63 % à 5 ans (2). Les survies les plus élevées étaient celles de la Suède, des Pays-Bas, de la Norvège, de l’Espagne et de la Suisse, où elles étaient supérieures à 68 % à 5 ans. Les survies standardisées estimées en France pour les cas diagnostiqués entre 1990 et 1994 (soit 88 % à 1 an et 68 % à 5 ans) étaient parmi les meilleures des pays d’Europe.
Résultats : Col utérin
Commentaires Les cancers du col utérin ont relativement un bon pronostic (meilleur que celui des cancers de l’ovaire, moins bon que celui du cancer du sein et du cancer du corps de l’utérus). Ce sont des lésions qui sont accessibles à l’examen clinique (ou colposcopique) et la pratique du frottis cytologique de dépistage de ces lésions, qui s’est développée à partir des années 60, a permis soit le traitement des lésions au stade de néoplasies intraépithéliales de haut grade ou de carcinome in situ, soit le diagnostic des lésions invasives à un stade précoce (3). L’évolution de ces tumeurs reste longtemps locorégionale. La survie des cancers du col utérin, malgré une très légère diminution, n’a pas varié au cours de la période étudiée. Cette tendance peut être le résultat du dépistage par frottis qui a fait diminuer fortement l’incidence et le nombre de cas depuis 20 ans en France, grâce à l’éradication chirurgicale des lésions prénéoplasiques de grade élevé et des carcinomes in situ, ce qui a certainement contribué à sélectionner des cancers à un stade plus évolué chez des femmes non suivies ou des cancers de moins bon pronostic. Les femmes les plus âgées ont un taux relatif de mortalité plus élevé, ce qui peut être le résultat de diagnostics tardifs de formes évoluées chez des patientes qui n’ont pas bénéficié au cours de leur vie génitale du suivi gynécologique tel qu’il existe depuis la mise en place du dépistage par frottis du col utérin. La survie était homogène entre les départements français. En Europe, la France appartenait au groupe des pays, avec ceux d’Europe de l’Ouest et du Nord, qui avaient la meilleure survie, tandis qu’on observait une survie moins bonne (< 60 % à 5 ans) dans les pays de l’Est où l’incidence était beaucoup plus élevée. Cela reflète certainement des différences dans l’accès au dépistage.
242
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 3. Resbeut M, Fondrinier E, Fervers B et al. Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer, Société française d’oncologie gynécologique. Standards, options et recommandations. Cancers invasifs du col utérin (stades non métastatiques). Paris: John Libbey Eurotext; 1999.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Femme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
87 (86-88)
89 (88-90)
70 (68-72)
75 (73-76)
64 (62-66)
70 (69-72)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Toutes
1 an brute relative 95 (94-96) 95 (94-96) 90 (88-93) 91 (88-93) 86 (84-88) 86 (84-88) 86 (83-88) 88 (85-90) 66 (62-70) 72 (68-76) 87 (86-88) 89 (88-90)
3 ans brute relative 84 (82-87) 85 (82-87) 76 (72-80) 77 (73-80) 70 (66-73) 71 (67-74) 68 (64-72) 71 (67-75) 37 (33-42) 48 (43-52) 70 (68-72) 75 (73-76)
243
5 ans brute relative 82 (79-84) 82 (80-85) 72 (68-76) 73 (69-77) 61 (57-65) 64 (60-67) 60 (56-64) 66 (61-70) 25 (21-29) 38 (33-44) 64 (62-66) 70 (69-72)
Résultats : Col utérin
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Col utérin
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
244
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
245
Résultats : Col utérin
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 88 (86-90) 90 (88-92) [1992;1994] 85 (83-87) 88 (85-90) [1995;1997] 87 (84-89) 89 (87-91) Toutes 87 (85-88) 89 (88-90)
3 ans brute relative 72 (69-74) 76 (73-79) 70 (67-73) 74 (71-77) 68 (64-71) 73 (69-76) 70 (68-72) 74 (73-76)
5 ans brute relative 66 (62-69) 72 (69-75) 63 (59-66) 69 (66-72) 63 (59-66) 70 (66-73) 64 (62-66) 70 (68-72)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic
Résultats : Col utérin
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans Femme
1 an 89 (88-90)
3 ans 74 (73-76)
5 ans 70 (68-71)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Toutes
1 an 90 (88-91) 88 (87-90) 89 (87-91) 89 (88-90)
3 ans 76 (73-79) 74 (71-77) 74 (71-76) 74 (73-76)
5 ans 71 (68-74) 68 (64-71) 69 (66-72) 69 (68-71)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
246
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
0,01
p
1,01[0,98;1,04]
0,433
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 5,7 0,678 189,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’ âge
20,2
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
247
Résultats : Col utérin
, ,
,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
,
,
Taux relatif de mortalité , ,
Résultats : Col utérin
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
248
Survie des patients atteints de cancer en France
Corps utérin Auteurs : A.V. Guizard, B. Trétarre, M. Sauvage, F. Molinié, A.M. Aude, A. Danzon, P. Arveux
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C54.0 à C54.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 182.0 à 182.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C54.0 à C54.9 Le cancer du corps utérin correspond majoritairement à des adénocarcinomes de l’endomètre, exceptionnellement à des tumeurs non épithéliales de type sarcomateux.
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute à 5 ans était de 65 % et la survie relative de 76 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était de 15 % à la période initiale, puis il diminuait régulièrement avec le temps pour devenir proche de zéro à 5 ans (figure 3, tous âges).
Variation selon l’âge La survie relative à 5 ans était de 82 % chez les femmes les plus jeunes, de 15 à 44 ans. Elle était meilleure chez les femmes en périménopause (88 % entre 45 et 54 ans), puis elle diminuait fortement avec l’âge pour n’être plus que de 56 % chez les femmes de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). L’augmentation du risque lié à l’âge était linéaire à partir de 50 ans, tandis que ce risque légèrement plus élevé chez les femmes les plus jeunes tendait à diminuer en périménopause (tableau 8 et figure 5). Mais l’effet de l’âge était toutefois beaucoup plus prononcé à 5 ans du diagnostic, suggérant que les femmes les plus âgées conservaient une surmortalité élevée à distance du diagnostic
249
Résultats : Corps utérin
En 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du corps utérin survenus en France était estimé à 5 064 (1). Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 9,2. Le cancer du corps utérin ne représentait que 4,3 % de la pathologie cancéreuse chez les femmes, mais était le troisième cancer par ordre de fréquence. L’âge médian au diagnostic était de 69 ans. Au cours de la même année on estimait à 1 809 le nombre de décès par cancer du corps utérin, soit un taux de mortalité estimé à 2,4. Cette étude a été réalisée sur 4 236 cas, dont 1 424 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie des patients atteints de cancer en France
(figures 3, 6 et 7). On observait aussi un risque plus élevé dans les premiers mois suivant le diagnostic pour les femmes âgées de plus de 75 ans. Chez les plus jeunes, on observait un taux relatif qui augmentait durant la première année de suivi, puis ce risque diminuait pour devenir nul à 5 ans (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie relative augmentait légèrement entre la première et la dernière période. Elle passait de 74 % à 5 ans pour la période 1989-1991 à 78 % à 5 ans pour la période 1995-1997. Cette augmentation était également observée à 1 an et à 3 ans (tableau 3). Toutefois l’analyse multivariée ne montrait pas d’augmentation statistiquement significative de la survie selon l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département On observait aucune différence de survie entre les départements (figure 4 et tableau 8).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE indiquait une survie relative moyenne en Europe de 90 % à 1 an, 81 % à 3 ans et 78 % à 5 ans. Après standardisation pour l’âge, la survie relative à 5 ans était de 76 %. Les taux les plus élevés étaient ceux de l’Europe du Nord (Autriche, Allemagne, Suède, Finlande, Danemark, Pays-Bas, et Norvège) où ils étaient supérieurs à 78 % à 5 ans (2). Les survies mesurées en France (tableau 6) pour les cas diagnostiqués entre 1992 et 1994 (soit 89 % à 1 an, 79 % à 3 ans et 74 % à 5 ans) étaient proches de celles de l’Italie, de la Slovénie, de l’Espagne, de l’Angleterre et de la France, pays où la survie était légèrement inférieure à la moyenne européenne.
Résultats : Corps utérin
Commentaires Le cancer du corps utérin a, après le cancer du sein, le meilleur pronostic des cancers gynécologiques. Son extension se fait d’abord à la surface interne de la cavité utérine, puis en profondeur dans le myomètre jusqu’à la séreuse, et enfin vers les organes pelviens, les annexes et la cavité péritonéale. Hormonodépendant, il s’observe principalement chez la femme ménopausée, et la métrorragie postménopausique permet souvent un diagnostic à un stade précoce où la survie est la plus favorable. Les adénocarcinomes de type « endométrioïde » sont les plus fréquents, ils représentent environ 80 % des cancers du corps utérin, et sont ceux qui ont le meilleur pronostic (3). Mais d’autres types histologiques ont un pronostic beaucoup moins favorable, notamment l’adénocarcinome à cellules claires mésonéphroïdes et l’adénocarcinome séreux-papillaire qui ont une survie brute à 5 ans qui est respectivement de 42 % et 27 % (4). Les sarcomes sont également des tumeurs agressives de mauvais pronostic. Les facteurs de mauvais pronostic sont essentiellement représentés par l’infiltration du myomètre, l’envahissement ganglionnaire, les formes peu différenciées et, évidemment, la nonopérabilité de ces tumeurs (5). Le traitement de référence est la chirurgie. L’augmentation modérée de la survie au cours de la période étudiée est probablement due à l’augmentation des diagnostics précoces et à une meilleure prise en charge chirurgicale des patientes très âgées.
250
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 3. Amant F, Moerman P, Neven P et al. Endometrial cancer. Lancet. 2005;366:491-505. 4. Kaaks R, Lukanova A, Kurzer MS. Obesity, endogenous hormones, and endometrial cancer risk: a synthetic review. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2002; 11:1531-43. 5. Labastida R, Dexeus S, Fabregas R, Tresserra F, Fernandez A. Endometrial cancer: factors affecting survival. Eur J Gynaecol Oncol. 2003;24:381-3.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Femme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
87 (86-88)
90 (89-91)
73 (71-74)
79 (78-80)
65 (64-67)
76 (74-77)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Toutes
1 an brute relative 94 (91-97) 94 (90-97) 95 (93-97) 95 (93-97) 92 (90-93) 92 (91-93) 87 (85-88) 88 (87-90) 75 (73-78) 81 (78-84) 87 (86-88) 90 (89-91)
3 ans brute relative 86 (80-91) 87 (80-91) 89 (86-91) 90 (87-92) 83 (81-85) 85 (83-87) 72 (70-75) 76 (74-78) 51 (48-54) 65 (61-68) 73 (71-74) 79 (78-80)
251
5 ans brute relative 82 (74-87) 82 (74-88) 86 (82-89) 88 (84-90) 79 (77-81) 82 (80-84) 65 (62-67) 71 (68-73) 37 (34-40) 56 (52-60) 65 (64-67) 76 (74-77)
Résultats : Corps utérin
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Corps utérin
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
252
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
253
Résultats : Corps utérin
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 86 (84-88) 89 (87-91) [1992;1994] 87 (85-88) 89 (88-91) [1995;1997] 87 (86-89) 91 (89-92) Toutes 87 (86-88) 90 (89-91)
3 ans brute relative 73 (70-75) 79 (77-81) 72 (70-74) 79 (77-81) 74 (72-76) 80 (77-82) 73 (71-74) 79 (78-81)
5 ans brute relative 64 (62-67) 74 (71-77) 65 (62-67) 76 (73-78) 67 (65-70) 78 (75-81) 66 (64-67) 76 (74-77)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic Résultats : Corps utérin
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans Femme
1 an 89 (88-90)
3 ans 79 (77-80)
5 ans 74 (72-75)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Toutes
1 an 89 (87-90) 89 (88-91) 90 (89-92) 89 (88-90)
3 ans 78 (75-80) 79 (76-81) 79 (77-82) 79 (77-80)
5 ans 72 (69-74) 74 (71-77) 76 (73-79) 74 (72-75)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
254
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
–0,02
p
0,98 [0,95;1,01]
0,116
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 3,8 0,876 170,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
26,5
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
255
Résultats : Corps utérin
, ,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
,
,
,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Corps utérin
,
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
256
Survie des patients atteints de cancer en France
Ovaire Auteurs : B. Trétarre, M. Sauvage, F. Molinié, A.M. Aude, A. Danzon, A.V. Guizard, P. Arveux
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C56.9 et C57.0 à C57.4 Morphologie : toutes sauf 8442, 8451, 8461, 8462, 8472, 8473 et lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 183.0 à 183.9 Morphologie : toutes sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C56.9 et C57.0 à C57.4 Les ovaires sont des organes pairs, avec un code topographique unique dans la Classification Internationale des Maladies en Oncologie (CIM-O 2 et 3). Les cancers des annexes utérines (trompes, ligament large, ligament rond), beaucoup plus rares, sont classés avec les cancers de l’ovaire. La classification OMS distingue trois grands types histologiques de cancers de l’ovaire : • les tumeurs épithéliales communes (90 % des cancers de l’ovaire) ; • les tumeurs du mésenchyme et des cordons sexuels (5 à 6 %) ; • les tumeurs germinales (0,5 à 5 %).
Avec 4 488 nouveaux cas estimés en 2000, le cancer de l’ovaire se situait au cinquième rang des cancers féminins avec un taux annuel d’incidence standardisé sur la population mondiale de 9,0 (1, 2). Les tumeurs ovariennes étaient, après les tumeurs mammaires, les plus fréquentes des tumeurs gynécologiques. L’âge médian au diagnostic était de 65 ans. En 2000, 3 508 certificats de décès notifiés « cancer de l’ovaire » ont été enregistrés, ce qui le situait au quatorzième rang des décès féminins par cancer. Le taux annuel de décès standardisé sur la population mondiale était de 5,4. Cette étude a été faite sur 3 570 cas, dont 2 213 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute à 5 ans de l’ensemble des cancers de l’ovaire était de 37 % et la survie relative à 5 ans de 40 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était très élevé dans la période qui suivait le diagnostic, mais il chutait fortement durant la première année pour atteindre un plateau entre 1 et 2 ans, puis il diminuait très lentement jusqu’à 5 ans après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon l’âge La survie diminuait nettement en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait, en effet, de 72 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 24 % pour les personnes âgées de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2).
257
Résultats : Ovaire
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
L’augmentation du risque lié à l’âge était linéaire (tableau 8 et figure 5), mais la pente de la relation entre le taux relatif et l’âge était très importante dans les premiers mois suivant le diagnostic pour devenir faible dès la deuxième année (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie relative est restée constante entre les différentes périodes. La survie relative à 5 ans était de 41 % pour la période 1989-1991 et de 42 % pour la période 1995-1997. La survie relative à 3 ans est aussi restée stable, mais il semblait exister une légère amélioration de la survie relative à 1 an entre les deux périodes extrêmes (72 % en 1989-1991 et 75 % en 1995-1997) (tableau 3). L’analyse multivariée confirme la stabilité de la survie dans le temps. La diminution moyenne (non significative) d’une année sur l’autre du taux de mortalité en excès était estimée à 1 % et non significativement différente de zéro (tableau 7).
Variation selon le département La survie relative des cancers de l’ovaire ne variait pas en fonction des départements (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE L’étude EUROCARE retrouvait une survie relative standardisée à 5 ans de 37 % pour l’ensemble des pays européens. La survie relative à 5 ans la plus basse était de 26 % (observée en Estonie) et la plus haute de 51 % (en Islande) (3). Entre ces deux extrêmes, les différents pays étaient regroupés autour de la moyenne sans grande disparité entre eux, dans une fourchette de survie à 5 ans variant de 30 à 40 %.
Résultats : Ovaire
Commentaires Les cancers de l’ovaire ont un mauvais pronostic, avec une survie relative de 40 % à 5 ans pour la période 1989-1997. La situation anatomique des ovaires et leur absence de symptomatologie propre expliquent que la plupart des cancers de l’ovaire sont diagnostiqués à un stade avancé. C’est souvent au décours de l’exploration de douleurs abdomino-pelviennes ou d’une ascite que les lésions sont découvertes. Le facteur pronostique majeur des cancers de l’ovaire est essentiellement déterminé par le stade de la maladie au moment du diagnostic. D’autres facteurs tels l’âge, l’histologie, le grade et la tumeur résiduelle après chirurgie influent aussi sur le pronostic. Aucune amélioration de la survie n’a été constatée durant les différentes périodes de cette étude, malgré les progrès importants qui ont été réalisés dans le traitement de ce cancer, tant sur le plan chirurgical que sur celui des traitements complémentaires. Le seul espoir d’améliorer à court terme leur pronostic est la découverte de ces tumeurs à un stade plus précoce ou de nouvelles voies thérapeutiques. La question du dépistage des cancers ovariens a fait l’objet de nombreuses études et d’une conférence de consensus (NIH-États-Unis-1995), mais il a été convenu que le dépistage systématique de masse ou individuel n’était pas indiqué (4). La pratique de plus en plus fréquente de l’échographie pelvienne chez les femmes permet parfois le diagnostic fortuit de cancers ovariens qui débutent et cette avance au diagnostic pourrait agir sur le pronostic de la maladie. La survie élevée des femmes jeunes (72 % chez les moins de 45 ans) est sans doute expliquée par le nombre important dans ce groupe d’âge de tumeurs germinales, qui ont un meilleur pronostic que les carcinomes (5). Il existe une sur-
258
Survie des patients atteints de cancer en France
mortalité précoce des femmes âgées, probablement liée à un diagnostic plus tardif et aux comorbidités associées. Le traitement de référence du cancer de l’ovaire reste la chirurgie, associée à la chimiothérapie.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Trétarre B, Remontet L, Ménégoz F et al. Les cancers de l’ovaire : incidence et mortalité en France. J Gynecol Obstet Biol Reprod. 2005;34:154-61. 3. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 4. National Institutes of Health Consensus Development Conference Statement. Ovarian cancer. Screening, treatment and follow-up. JAMA. 1995;273:491-7. 5. Tingulstad S, Skjeldestad FE, Halvorsen TB, Hagen B. Survival and prognostic factors in patients with ovarian cancer. Gynecol. 2003 ;101:885-91.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Femme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
72 (70-73)
74 (72-75)
47 (45-48)
50 (48-52)
37 (35-38)
40 (39-42)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Toutes
1 an brute relative 89 (86-92) 89 (86-92) 87 (85-89) 88 (85-90) 81 (78-83) 81 (79-84) 70 (67-72) 71 (68-74) 44 (40-47) 47 (44-50) 72 (70-73) 74 (72-75)
3 ans brute relative 79 (75-82) 79 (75-83) 67 (64-70) 68 (64-71) 48 (45-51) 49 (46-52) 39 (36-42) 41 (38-44) 22 (20-25) 28 (24-31) 47 (45-48) 50 (48-52)
259
5 ans brute relative 72 (67-76) 72 (67-76) 54 (50-58) 55 (51-59) 38 (34-41) 39 (36-42) 27 (25-30) 30 (27-34) 16 (14-19) 24 (21-28) 37 (35-38) 40 (39-42)
Résultats : Ovaire
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Ovaire
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
260
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
261
Résultats : Ovaire
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 70 (68-73) 72 (69-75) [1992;1994] 72 (70-75) 75 (72-77) [1995;1997] 73 (70-75) 75 (73-77) Toutes 72 (70-73) 74 (73-76)
3 ans brute relative 46 (43-49) 50 (46-53) 47 (44-49) 50 (47-53) 48 (45-51) 51 (48-54) 47 (45-48) 50 (48-52)
5 ans brute relative 38 (35-41) 41 (38-44) 36 (33-39) 40 (37-43) 38 (35-40) 42 (38-45) 37 (35-39) 41 (39-43)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Résultats : Ovaire
Femme
1 an 73 (72-75)
3 ans 49 (47-50)
5 ans 40 (38-41)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Toutes
1 an 71 (68-73) 74 (72-77) 74 (72-77) 73 (72-75)
3 ans 48 (45-51) 49 (46-52) 50 (47-53) 49 (47-50)
5 ans 40 (37-43) 39 (37-43) 40 (37-43) 40 (38-42)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
262
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
–0,01
p
0,99 [0,98;1,01]
0,542
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 8,8 0,363 526,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
3,2
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
263
Résultats : Ovaire
,
,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,363
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
, ,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Ovaire
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
264
Survie des patients atteints de cancer en France
Pénis Auteurs : P. Grosclaude, M. Sauvage
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation : C60.0 à C60.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 187.1 à 187.4 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C60.0 à C60.9 Les résultats présentés ici correspondent aux cancers de la verge, quel qu’en soit le type morphologique, à l’exclusion des lymphomes, mais la quasi-totalité de ces cancers sont des cancers spino-cellulaires.
Fréquence L’incidence de ce cancer est faible. Le taux d’incidence standardisé à la population mondiale variait de 0,40 à 0,85 dans les différents registres français pour la période 1992-1997. C’était un cancer très rare avant 50 ans (1). Du fait de cette rareté, l’analyse présentée ici n’a été réalisée que sur 222 cas comme cela est indiqué dans le tableau 6 du chapitre précédent, et 66 % avaient 65 ans ou plus. Parmi ces cas, 97 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative
Variation selon l’âge La survie variait en fonction de l’âge du patient au diagnostic et semblait d’autant meilleure que le patient était âgé. La survie observée chez les malades de moins de 45 ans (58 % à 5 ans) était inférieure à celle des patients plus âgés, seuls les patients de plus de 75 ans avaient un plus mauvais pronostic. Après prise en compte de la mortalité naturelle, le phénomène de surmortalité des plus jeunes était encore plus net : la survie relative des plus de 75 ans devenait meilleure que celle des moins de 45 ans (tableau 2 et figure 2). Cependant, après prise en compte des facteurs d’ajustement, il n’existait pas d’effet significatif de l’âge, même en testant un éventuel effet non linéaire (tableau 8 et figure 5). Cette apparente contradiction peut être due aux faibles effectifs analysés. Pour les patients les plus jeunes (< 45 ans) ainsi que pour les plus âgés (> 75 ans), la surmortalité était importante dans les suites immédiates du diagnostic et tendait vers zéro au cours de la troisième année. En revanche, pour les patients d’âge moyen (45-64 ans), la surmortalité était initialement relativement faible, mais sa diminution était plus lente (figure 3).
265
Résultats : Pénis
La survie brute était de 52 % à 5 ans et la survie relative de 67 % (tableau 1). L’excès de mortalité lié au cancer de la verge était maximal immédiatement après le diagnostic, puis il diminuait régulièrement pour devenir pratiquement nul 5 ans après le diagnostic (figure 3).
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période L’augmentation de la survie en fonction de la période de diagnostic semblait importante au vu des chiffres, de 60 % pour les cas diagnostiqués en 1989-1991 à 71 % pour ceux de la période 1995-1997 (tableau 3). Toutefois, après ajustement sur les autres facteurs, en particulier l’âge, aucune évolution significative ne pouvait être relevée (taux relatif d’évolution = 1) (tableau 7).
Variation selon le département Il n’existait pas de variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8). La faiblesse des effectifs expliquait l’importance des intervalles de confiance entourant les valeurs calculées pour chaque département.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE retrouvait une survie relative moyenne pour l’ensemble des pays européens de 68,9 % à 5 ans et de 64,1 % pour les registres français inclus dans cette étude (2). Les taux standardisés calculés sur nos données étaient de 68 % (tableau 5).
Commentaires Le relativement mauvais pronostic de cette localisation rare est probablement lié à des diagnostics tardifs. Bien que cette tumeur soit rapidement visible et symptomatique, ce retard au diagnostic dépend vraisemblablement du fait que les patients hésitent longtemps avant de consulter. La rareté de ce cancer explique le faible nombre de cas inclus dans cette étude, ce qui limite les possibilités d’analyse.
Références
Résultats : Pénis
1. Parkin DM, Whelan SL, Ferlay J, Teppo L, Thomas DB, editors. Cancer incidence in five continents, Vol VIII. IARC Sci Publ N° 155. Lyon: IARC; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118.
266
Survie des patients atteints de cancer en France
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Homme
3 ans
5 ans
relative
brute
relative
brute
relative
78 (73-83)
82 (77-87)
60 (54-66)
70 (63-76)
52 (45-59)
67 (58-74)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 71 (44-86) 71 (44-87) 86 (71-93) 85 (68-93) 83 (70-90) 84 (71-92) 81 (72-88) 83 (73-90) 68 (57-77) 78 (63-87) 78 (73-83) 82 (77-87)
3 ans brute relative 59 (31-79) 60 (31-80) 69 (48-83) 70 (48-84) 65 (49-77) 69 (52-81) 68 (57-77) 76 (62-86) 48 (36-59) 71 (50-85) 60 (54-66) 70 (63-76)
267
5 ans brute relative 58 (27-80) 58 (25-81) 60 (39-76) 63 (40-80) 58 (41-71) 63 (43-77) 63 (51-72) 75 (59-86) 35 (24-46) 71 (42-87) 52 (45-59) 67 (58-74)
Résultats : Pénis
1 an brute
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Pénis
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
268
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
269
Résultats : Pénis
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 78 (70-85) 81 (70-88) [1992;1994] 78 (70-85) 81 (70-88) [1995;1997] 80 (70-88) 84 (72-91) Tous 78 (72-83) 82 (76-86)
3 ans brute relative 56 (44-66) 65 (51-76) 57 (46-67) 69 (55-79) 65 (52-75) 73 (58-84) 59 (52-65) 69 (61-76)
5 ans brute relative 45 (34-55) 60 (45-72) 48 (36-58) 66 (49-78) 60 (46-71) 71 (52-84) 51 (44-58) 66 (57-73)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans 3 ans 71 (64-79)
Résultats : Pénis
Homme
1 an 81 (76-86)
270
5 ans 68 (60-78)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
0,00
p
1 [0,89;1,12]
0,948
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance 7,0 0,1
p 0,533 0,768
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
5,7
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
271
Résultats : Pénis
, , ,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,125
Survie des patients atteints de cancer en France
Prostate Auteurs : P. Grosclaude, M. Velten
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C61.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 185.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C61.9 La très grande majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes.
Fréquence L’étude de l’incidence en France de 1980 à 2000 a montré que ce cancer était en très forte augmentation. On estimait à plus de 40 000 le nombre de nouveaux cas de tumeurs prostatiques diagnostiquées en 2000. Le taux d’incidence standardisé à la population mondiale était de 75,3. Le taux de mortalité à la même période était de 15,9, ce qui représentait environ 10 000 décès notifiés par cancers de la prostate pour l’année 2000. Ce cancer de l’homme âgé était rare avant 50 ans, l’âge médian était de 74 ans (1). Comme cela est indiqué dans le tableau 6 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 19 448 cas, dont 8 059 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative
Variation selon l’âge Globalement, la survie observée diminuait quand l’âge au diagnostic augmentait. Cependant cela n’était pas vrai pour les malades les plus jeunes, la survie observée chez les malades de moins de 55 ans (68 % à 5 ans) était inférieure à celle des patients âgés de 55 à 64 ans (74 % à 5 ans) et égale à celle des patients de 65 à 74 ans. En survie relative, ce phénomène de surmortalité des plus jeunes était encore plus net. C’étaient les malades âgés de 65 à 74 ans qui avaient le meilleur pronostic à 5 ans (82 %) (tableau 2 et figure 2). La modélisation mettait bien en évidence la complexité de l’effet de l’âge et le modèle linéaire ne suffisait pas pour rendre compte de cet effet (tableau 8). Le risque était au plus bas pour les cas diagnostiqués vers 69 ans (figure 5). L’effet de l’âge sur le risque de décès se modifiait au fur et à mesure que l’on s’éloignait du diagnostic. Pour les patients les plus âgés, la surmortalité était maximale dans les suites immédiates du diagnostic, elle persistait ensuite mais plus faiblement. Pour les malades les plus jeunes, en revanche, comme on pouvait déjà le noter sur la figure 1, les différences de survie se constituaient à la fin de la première année (en particulier pour les moins de 55 ans).
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Résultats : Prostate
La survie brute était de 88 % à 1 an et de 57 % à 5 ans et la survie relative était respectivement de 94 % et 80 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès lié au cancer de la prostate était maximal immédiatement après le diagnostic, puis il atteignait des valeurs proches de 5 % après la fin de la première année et ne décroissait que très lentement par la suite (figure 3, tous âges).
Survie des patients atteints de cancer en France
C’est à cette période que le risque était le plus élevé, il diminuait ensuite, mais une surmortalité des patients les plus jeunes par rapport à ceux d’âge moyen persistait encore 5 ans après le diagnostic (figures 6 et 7).
Variation selon la période L’amélioration de la survie en fonction de la période de diagnostic était nette après ajustement sur les autres facteurs : le taux de mortalité diminuait de 7 % par an en moyenne (tableau 7). Il semble toutefois que cette amélioration globale du pronostic ait surtout eu lieu au début des années 90 (72 % à 5 ans pour les cas diagnostiqués en 1989-1991 et 81 % pour ceux diagnostiqués en 1992-1994, puis 83 % pour ceux diagnostiqués en 1995-1997) (tableau 3).
Variation selon le département Il existait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8). Cette différence était surtout le fait d’un département qui présentait une survie nettement plus faible (figure 4). La survie pour ce dernier département était de 69 %, pour les autres, les survies variaient entre 78 et 85 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE retrouvait une survie relative moyenne pour l’ensemble des pays européens de 65,4 % à 5 ans, mais elle était de 75,2 % pour les registres français inclus dans cette étude (2). Les taux standardisés calculés sur nos données étaient de 72 % pour la période 1989-1991 et de 79 % pour la période 1992-1994 (tableaux 5 et 6).
Résultats : Prostate
Commentaires Cette étude conduit à classer les cancers de la prostate dans un groupe de bon pronostic. Il faut souligner que l’âge élevé des patients induit une correction notable entre survie brute et survie relative (57 vs 80 % à 5 ans). Les facteurs pronostiques de la survie à long terme des patients atteints d’un cancer de la prostate ont été largement étudiés et les trois facteurs pronostiques isolés par des analyses multivariées sont l’extension tumorale, le taux de PSA et le degré de différenciation mesuré par le score de Gleason (3). Actuellement un traitement curatif ne peut être envisagé que pour les stades localisés de la maladie. Pour les tumeurs limitées à la prostate, les traitements de référence sont la prostatectomie radicale, la radiothérapie externe ou la curiethérapie. Pour les tumeurs dépassant la capsule prostatique, l’association d’une radiothérapie externe et d’une hormonothérapie est recommandée, et s’il existe des métastases, l’hormonothérapie est la base du traitement. Les survies augmentent nettement au cours du temps. Il en est de même pour différents pays européens dans les résultats des études EUROCARE successives (1983-1985, 1986-1988, 19891991 et 1992-1994) (4). Cette amélioration de la survie va de pair avec une augmentation majeure de l’incidence qui est elle-même indissociable de l’évolution des techniques de diagnostic et de l’utilisation du dosage du PSA comme test de dépistage. Ces pratiques sont à l’origine du diagnostic de cas peu évolués de bon pronostic, qui entraîne automatiquement une augmentation de la survie moyenne. Si le dépistage organisé du cancer de la prostate par dosage du PSA n’est toujours pas recommandé en France, car il n’existe pas de preuve de son efficacité et de son innocuité au niveau de la population, son utilisation est de plus en plus courante sous la forme d’un dépistage individuel.
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Survie des patients atteints de cancer en France
L’âge des patients a un impact important sur la survie relative à 1 an, 3 ans et 5 ans. La survie est meilleure pour les patients d’âge moyen et plus mauvaise aux âges extrêmes. Ce schéma est aussi observé dans les résultats EUROCARE (2) et dans ceux du programme SEER (5). Si, pour beaucoup de localisations cancéreuses, un plus mauvais pronostic est fréquemment observé chez les patients âgés, il n’en va généralement pas de même pour les patients les plus jeunes. On explique le plus souvent le mauvais pronostic des sujets âgés, d’une part par un diagnostic plus tardif, d’autre part par leur plus grande fragilité rendant plus difficile ou plus dangereux un traitement curatif souvent agressif. Pour les sujets jeunes, la seule explication que l’on puisse évoquer serait une plus grande agressivité des tumeurs, mais il n’existe pas actuellement d’étude en population venant confirmer cette hypothèse. Les résultats présentés ici montrent des survies supérieures aux valeurs européennes moyennes données par l’étude EUROCARE. Mais ce chiffre moyen cache une très grande variabilité (de moins de 40 % à plus de 80 %). C’est d’ailleurs pour les cancers prostatiques que le plus important écart entre pays est observé. La survie la plus élevée est mesurée dans la région du Tyrol (Autriche) où un dépistage systématique par PSA est organisé depuis 1992. Les importantes différences entre les survies observées dans les pays d’Europe sont en très grande partie attribuables à des différences d’activité diagnostique et de dépistage. En France, des différences interdépartementales sont aussi observées. À l’instar de ce qui vient d’être dit pour les différences entre pays européens, elles pourraient être dues aux différences de prise en charge qui ont été observées par des études en population (6), mais l’hypothèse la plus probable est l’existence de différences dans les stades au diagnostic. Il semble que l’utilisation du PSA ne se soit pas développée au même rythme dans toutes les régions françaises, ainsi que tend à le prouver le décalage observé dans l’évolution des taux d’incidence entre les différents registres de cancers.
1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Sandblom G, Dufmats M, Varenhorst E. Long-term survival in a Swedish population-based cohort of men with prostate cancer. Urology. 2000;56:442-7. 4. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 5. Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) Program (www.seer.cancer.gov) SEER*Stat Database: Incidence - SEER 9 Regs Public-Use, Nov 2004 Sub (1973-2003), National Cancer Institute, DCCPS, Surveillance Research Program, Cancer Statistics Branch, released April 2006, based on the November 2005 submission. Available from: http://seer.cancer.gov/statfacts/html/prost.html?statfacts_page=prost.html&x=14&y=19. 6. Bauvin E, Soulié M, Ménégoz F et al. Medical and non-medical determinants of prostate cancer management : a population-based study. Eur J Cancer. 2003;39:2364-71.
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Résultats : Prostate
Références
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans 1 an Homme
brute 88 (88-88)
relative 94 (94-95)
3 ans brute 70 (69-71)
relative 85 (85-86)
5 ans brute 57 (56-58)
relative 80 (79-80)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an brute 92 (89-94) 95 (94-95) 92 (92-93) 85 (84-86) 69 (67-71) 88 (88-88)
relative 92 (89-95) 96 (95-97) 96 (95-96) 93 (92-94) 85 (82-87) 94 (94-95)
brute 76 (71-80) 83 (82-84) 79 (78-80) 63 (62-64) 37 (35-39) 70 (69-71)
Résultats : Prostate
[15;55[ [55;65[ [65;75[ [75;85[ [85;++[ Tous
3 ans
276
relative 78 (73-82) 87 (86-88) 88 (87-88) 83 (82-84) 70 (66-74) 85 (85-86)
5 ans brute 68 (62-73) 74 (73-76) 68 (67-69) 46 (45-47) 20 (18-22) 57 (56-58)
relative 70 (64-75) 81 (80-83) 82 (81-84) 75 (73-77) 62 (57-67) 80 (79-80)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Prostate
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
277
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;55[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [55;65[
Âge : [65;75[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [75;85[
Âge : [85;++[
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Taux de mortalité
Résultats : Prostate
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
278
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 85 (84-86) 92 (91-93) [1992;1994] 88 (87-89) 94 (94-95) [1995;1997] 90 (89-90) 96 (95-96) Tous 88 (87-88) 94 (94-95)
3 ans brute relative 64 (63-66) 80 (78-81) 70 (69-71) 86 (85-87) 73 (72-74) 88 (87-89) 70 (69-70) 85 (84-86)
5 ans brute relative 50 (49-52) 73 (71-75) 57 (56-58) 81 (79-82) 61 (60-62) 83 (81-84) 57 (56-57) 79 (78-80)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic 1 an 93 (93-94)
Homme
3 ans 84 (83-85)
5 ans 77 (76-78)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* [1989;1991] [1992;1994] [1995;1997] Tous
1 an 91 (90-92) 93 (93-94) 94 (94-95) 93 (93-94)
3 ans 80 (78-81) 85 (84-86) 86 (84-87) 84 (83-85)
5 ans 72 (69-75) 79 (78-81) 79 (77-81) 77 (76-78)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
279
Résultats : Prostate
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
–0,07
p
0,93 [0,91;0,95]
<0,001
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 84,6 <0,001 39,5 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
150,5
, ,
,
,
,
,
,
,
,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
Résultats : Prostate
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
280
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
tic
os
e Âg
Délai en
au
uis le
ea Âg
diagn ost
d
ic
ost
u
année s dep
n iag
gn dia
ic
,
Âge au diagnostic
281
Résultats : Prostate
, ,
,
, , ,
Taux relatif de mortalité
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Survie des patients atteints de cancer en France
Testicule Auteurs : G. Hédelin, A. Danzon, C. Langlois
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C62.0 à C62.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 186.0 à 186.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C62.0 à C62.9 Le cancer des testicules se développe principalement à partir des cellules germinales (90 % des cancers testiculaires). Les cancers des cellules germinales se divisent en deux grandes catégories : les séminomes (40 %) et les cancers non séminomateux (60 %). L’âge médian au diagnostic est de 38 ans pour les séminomes et de 30 ans pour les cancers nonséminomateux. Les 10 % restants se développent à partir des cellules de Leydig, de Sertoli, de la granulosa, des annexes testiculaires et des tissus de soutien. On rencontre également quelques mésothéliums et quelques lymphomes, mais ces derniers ont été exclus de la présente analyse.
C’est un cancer rare (environ 1 % de l’ensemble des cancers), toutefois c’est le cancer le plus fréquent chez les hommes jeunes entre 20 et 35 ans, car c’est dans ces tranches d’âge que l’incidence du cancer du testicule est la plus forte. Pour l’année 2000, le nombre de cas diagnostiqués, en France métropolitaine, était estimé à 1 500. Le taux d’incidence, standardisé sur la population mondiale, était de 4,8 en 2000. L’incidence du cancer du testicule est en augmentation pratiquement partout dans le monde. En France, entre 1978 et 2000, l’augmentation a été de 2,4 % par an (1). Pour l’année 2000, la mortalité par cancer du testicule était très faible : le taux standardisé sur la population mondiale était de 0,25 (1). Comme cela est indiqué dans le tableau 6 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 1 321 cas, dont 90 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute, à 5 ans, était de 93 % et la survie relative atteignait 95 % (tableau 1 et figure 1). La majorité des décès survenait au cours de la première année après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon l’âge Il y avait peu de différence de survie relative pour les hommes atteints entre 15 et 54 ans. La survie relative à 5 ans était très bonne, atteignant pratiquement 97 %. La classe d’âge de 55 à 64 ans avait une survie relative à 5 ans inférieure, atteignant 88 %. Au-delà de 65 ans, le nombre de cas étant très faible, les estimations étaient instables (tableau 2 et figure 2). Les
283
Résultats : Testicule
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
décès se produisaient en grande majorité au cours de la première année suivant le diagnostic, pour les hommes de moins de 45 ans. Pour les 55-64 ans, le taux de mortalité diminuait plus lentement sur la période des 5 ans après le diagnostic (figure 3). Cet effet complexe, non linéaire, de l’âge n’était que marginalement soutenu par l’analyse multivariée (tableau 8 et figure 5).
Variation selon la période Sur la période étudiée, la survie relative n’a pas varié (tableaux 3 et 7).
Variation selon le département La survie relative était identique d’un département à l’autre (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative à 5 ans, standardisée sur la population d’EUROCARE, atteignait 95 % sur l’ensemble de la période d’étude (tableau 5). Cette valeur est comparable aux valeurs les plus élevées observées en Europe dans EUROCARE (2). Sur la même période, des survies relatives très inférieures étaient observées en Estonie 71 % et en Pologne 82 %.
Résultats : Testicule
Commentaires Le cancer du testicule est le cancer qui a le meilleur pronostic. Depuis l’apparition des chimiothérapies à base de cisplatine, dans les années 70 et au début des années 80, le pronostic, même des patients métastasés, est très bon. Actuellement, la recherche sur les traitements ne se focalise plus sur la découverte de nouvelles molécules mais plutôt sur la réduction des effets indésirables par l’association de molécules ou la réduction des doses de chimiothérapie ou de radiothérapie tout en préservant le pronostic. De bons chiffres de survie sont observés dans les pays de l’Ouest européen de même qu’aux États-Unis selon des résultats du programme SEER (survie relative à 5 ans : 96 %) (3). Les mauvais résultats retrouvés par l’étude EUROCARE pour les pays de l’Est sont dus en grande partie au retard de diffusion dans ces pays des traitements chimiothérapiques à base de cisplatine. De façon générale, les séminomes ont un meilleur pronostic que les non séminomes (4, 5). Les raisons avancées sont une vitesse de prolifération et une agressivité moindre des séminomes. D’autre part, une partie des séminomes sont traités sans chimiothérapie, ce qui rend les effets indésirables moins importants. Les autres morphologies ont des survies plus basses (5). Les traitements ont un effet délétère sur les malades les plus âgés. Cela explique en partie la moins bonne survie relative de ces patients pour lesquels les traitements ne sont pas toujours appliqués de façon optimale.
284
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Hédelin G, Remontet L, Groupe Francim. Évolution du cancer du testicule en France. Andrologie. 2004;12:26473. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) Program (www.seer.cancer.gov) SEER*Stat Database: Incidence - SEER 9 Regs Public-Use, Nov 2004 Sub (1973-2003), National Cancer Institute, DCCPS, Surveillance Research Program, Cancer Statistics Branch, released April 2006, based on the November 2005 submission. Available from: http://seer.cancer.gov/statfacts/html/testis.html. 4. Rahmani Z, Hédelin G, Ménégoz F, Raverdy N. Survie et facteurs pronostiques du cancer des cellules germinales du testicule dans les départements du Bas-Rhin, de l’Isère et de la Somme. Ann Urol. 1999;33:116-28. 5. Toner GC, Neerhut GJ, Schwartz MA et al. The management of testicular cancer in Victoria, 1988-1993. Med J Aust. 2001;174:328-31.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans
Homme
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
97 (96-98)
98 (97-99)
95 (93-96)
96 (95-97)
93 (91-94)
95 (93-96)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;++[ Tous
brute 98 (97-98) 99 (98-99) 94 (89-97) 89 (77-95) 97 (96-98)
relative 98 (97-99) 99 (98-100) 95 (87-98) 99 (29-100) 98 (97-99)
3 ans brute relative 95 (94-96) 96 (94-97) 96 (94-98) 98 (95-100) 86 (77-92) 90 (79-95) 76 (59-86) 98 (2-100) 95 (93-96) 96 (95-97)
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5 ans brute 94 (92-95) 94 (90-97) 80 (70-88) 68 (50-81) 93 (91-94)
relative 95 (93-96) 97 (91-99) 88 (74-94) 97 (0-100) 95 (93-96)
Résultats : Testicule
1 an
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Testicule
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
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Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Résultats : Testicule
Délai en années depuis le diagnostic
Taux de mortalité
Âge : [65;++[
Délai en années depuis le diagnostic
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Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 98 (96-98) 98 (96-99) [1992;1994] 97 (95-98) 98 (96-99) [1995;1997] 97 (96-98) 98 (96-99) Tous 97 (96-98) 98 (97-98)
3 ans brute relative 94 (91-96) 95 (92-97) 95 (92-97) 96 (94-98) 95 (93-97) 96 (94-98) 95 (93-96) 96 (95-97)
5 ans brute relative 92 (89-94) 94 (91-96) 93 (90-95) 95 (92-97) 94 (92-96) 96 (93-98) 93 (91-94) 95 (94-96)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans
Résultats : Testicule
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans Homme
1 an 98 (97-99)
3 ans 96 (95-97)
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5 ans 95 (93-96)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet de l’année de diagnostic Log du taux relatif Par année de diagnostic
Taux relatif
–0,04
p
0,96 [0,87;1,07]
0,498
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance 8,6 0,7
p 0,376 0,413
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
7,6
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
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Résultats : Testicule
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,056
Survie des patients atteints de cancer en France
Rein Auteurs : M. Velten, P. Grosclaude
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C64.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 189.0 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C64 Les résultats présentés ici correspondent aux cancers du parenchyme rénal quel qu’en soit le type morphologique, à l’exclusion des lymphomes. Il s’agit, dans la grande majorité des cas, de carcinomes à cellules rénales ou d’adénocarcinomes à cellules claires (78 %). Les cancers du bassinet et des uretères associés au cancer du rein dans les précédentes classifications ne figurent donc pas dans cette analyse. Conformément aux règles habituellement utilisées par les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes.
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer du rein, parenchyme, bassinet et uretères compris, survenus en France, était estimé à 8 293, dont 64 % chez les hommes. Environ 80 % de ces tumeurs touchaient le parenchyme, soit environ 6 600 nouveaux cas par an. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 12,2 chez les hommes et de 5,7 chez les femmes. L’âge médian lors du diagnostic était de 67 ans chez les hommes et de 70 ans chez les femmes. Au cours de la même année, 3 607 décès attribués au cancer du rein ou des voies urinaires (à l’exclusion de la vessie) sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 4,6 chez les hommes et de 1,7 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 4 810 cas, dont 2 171 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient, respectivement, de 54 % et 63 % (tableau 1). Le taux de mortalité, tous âges confondus, diminuait rapidement au cours de la première année suivant le diagnostic, puis de façon beaucoup moins rapide au cours des 4 années suivantes. Cette évolution était plus marquée chez les sujets âgés (figure 3).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était pratiquement identique chez les hommes et chez les femmes : les courbes de survie étaient pratiquement superposées. À 5 ans, elle était de 63 % chez les hommes et de 64 % chez les femmes (tableau 1 et figure 1). Toutefois, après ajustement pour l’âge, les différences entre hommes et femmes étaient plus nettes (tableau 5) et en analyse multivariée le taux
291
Résultats : Rein
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
relatif était significativement inférieur chez les femmes : le taux de mortalité se situait en moyenne à 89 % de celui des hommes (tableau 7). Des différences plus nettes apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 1 et 5 ans passait, en effet, de 91 % et 77 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 68 % et 51 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2). Les valeurs pour les classes d’âge intermédiaires se répartissaient assez régulièrement entre celles des deux classes extrêmes (figure 2). Le taux relatif de mortalité augmentait de façon significative en fonction de l’âge au diagnostic en analyse multivariée. Le modèle linéaire ne suffisait pas pour rendre compte de l’effet de l’âge et une accentuation de cet effet se produisait à partir de l’âge de 65 ans (tableau 8 et figure 5). Cet effet de l’âge n’était pas le même aux différents temps de suivi : il s’atténuait fortement audelà de la première année après le diagnostic, sans pour autant disparaître complètement (figures 6 et 7).
Variation selon la période La survie ne variait pratiquement pas entre la première et la dernière période. La survie relative passait de 79 % à 1 an pour la période 1989-1991 à 81 % pour la période 1995-1997 (tableau 3). À 5 ans, la survie relative passait respectivement de 61 % à 64 %. Cette évolution était plus nette après ajustement sur l’âge (tableau 6) et l’analyse multivariée confirmait un effet modeste de l’année de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département Le taux relatif de mortalité n’était pas le même pour tous les départements (figure 4). Cet effet département était significatif dans l’analyse multivariée (tableau 8). Les survies relatives variaient de 58 % à 70 % sur l’ensemble des 9 départements étudiés.
Résultats : Rein
Comparaison avec l’étude EUROCARE La survie relative standardisée pour l’âge à 5 ans était de 62 % sur l’ensemble des périodes, dans notre étude, et de 63 % chez les hommes et 62 % chez les femmes pour la période 1992-1994 (tableaux 5 et 6). Pour une période pratiquement identique dans l’étude EUROCARE, les valeurs données pour la France étaient respectivement de 63 % et 65 %. Ces valeurs plaçaient la France parmi les pays avec la meilleure survie, en deuxième position après l’Autriche (2). Le Royaume-Uni, le pays de Galles, l’Écosse et Malte étaient les pays présentant les résultats les plus défavorables, avec une survie relative standardisée à 5 ans ne dépassant guère 40 %. Les données de la présente étude n’étaient cependant pas strictement comparables avec celles de l’étude EUROCARE, dans laquelle l’ensemble des localisations correspondant au code 189 dans la CIM-O-1 avaient été prises en compte, c’est-à-dire que les cancers des voies excrétrices urinaires touchant le bassinet et les uretères avaient été inclus. Or, ces dernières localisations correspondent à des cancers développés à partir des cellules transitionnelles de l’urothélium, de pronostic plus favorable que les cancers du parenchyme rénal. Leur proportion restait cependant faible, ce qui n’entraînait pas de différence majeure.
Commentaires Avec une survie relative à 5 ans de 63 %, les cancers du rein se situent dans une position plutôt favorable parmi l’ensemble des localisations cancéreuses (3). Au cours de la période des
292
Survie des patients atteints de cancer en France
9 années étudiée, la survie a peu augmenté, traduisant l’absence d’amélioration notable des méthodes thérapeutiques. On peut penser également que l’augmentation de la fréquence des examens d’imagerie (échographie abdominale, tomodensitométrie) réalisés pour d’autres raisons a amené à diagnostiquer des cancers de taille plus limitée, donc de pronostic a priori plus favorable, ce qui est sans doute lié à la modeste amélioration de la survie, tous stades confondus, observée dans notre étude (4). Le nombre de cancers du rein, chez l’homme comme chez la femme, a plus que doublé, en France, entre 1980 et 2000 (1). Si une partie de l’augmentation peut s’expliquer par l’évolution de la consommation de tabac dans les années antérieures, une partie non négligeable est certainement liée aux découvertes fortuites de tumeurs à l’occasion d’examens réalisés pour d’autres motifs. Il est donc quelque peu surprenant de ne pas constater d’amélioration plus importante de la survie sur la période étudiée.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 4. Cohen HT, McGovern FJ. Renal-cell carcinoma. N Eng J Med. 2005;353:2477-89.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 77 (75-78) 80 (78-81) 77 (75-79) 80 (78-81) 77 (76-78) 80 (78-81)
3 ans brute relative 61 (59-63) 68 (66-70) 63 (61-65) 69 (66-71) 62 (61-63) 68 (67-70)
5 ans brute relative 52 (50-54) 63 (60-65) 56 (54-58) 64 (61-66) 54 (52-55) 63 (62-65)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 90 (87-93) 91 (89-93) 85 (82-88) 86 (84-89) 82 (80-84) 83 (81-85) 76 (74-78) 79 (77-81) 62 (60-65) 68 (65-71) 77 (76-78) 80 (78-81)
3 ans brute relative 81 (76-85) 81 (77-85) 74 (70-77) 75 (71-78) 69 (66-71) 72 (69-74) 61 (59-63) 66 (64-69) 43 (40-46) 56 (52-59) 62 (61-63) 68 (67-70)
293
5 ans brute relative 76 (71-81) 77 (72-81) 68 (64-71) 69 (65-73) 61 (58-64) 66 (63-68) 52 (50-54) 61 (58-64) 32 (29-35) 51 (46-55) 54 (52-55) 63 (62-65)
Résultats : Rein
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Rein
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
294
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
3
4
1.0
1.0
0.8 0.6 0.0
0.2
0.4
0.6
2
3
4
2
3
4
1.0
1.0
5
0.8 0.6 0.0
0.2
0.4
0.6 0.4 0.0
0.2
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.4 0.2
1
0
1
2
3
4
4
5
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
0.2
0.4
0.6
0.8
fonction en escalier spline de régression
0.0
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
3
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
2
1.0
Âge : [75;++[
5
1.0
Âge : [65;75[ 1.0
Délai en années depuis le diagnostic
1.0
Délai en années depuis le diagnostic
1
5
fonction en escalier spline de régression
0.8
1.0
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
0
1
Âge : [45;55[ fonction en escalier spline de régression
0
0.4 0
Délai en années depuis le diagnostic
0.0
Taux de mortalité
0.0
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
295
5
Résultats : Rein
2
0.2
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
1
fonction en escalier spline de régression
Délai en années depuis le diagnostic
1.0
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.6 0.4 0.2 0.0
Taux de mortalité
0.8
fonction en escalier spline de régression
0.8
1.0
1.0
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 76 (74-78) 79 (76-81) [1992;1994] 76 (74-78) 79 (76-81) [1995;1997] 78 (76-80) 81 (79-83) Tous 77 (76-78) 79 (78-81)
3 ans brute relative 60 (57-62) 66 (63-68) 63 (61-66) 69 (67-72) 63 (61-65) 70 (67-72) 62 (60-63) 68 (67-70)
5 ans brute relative 52 (49-55) 61 (58-64) 55 (52-57) 64 (61-66) 54 (52-56) 64 (61-67) 54 (52-55) 63 (61-65)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 90 (86-93) 85 (82-88) 82 (79-84) 78 (75-80) 71 (66-75) 80 (78-81)
Femme 91 (86-94) 88 (83-92) 86 (82-89) 80 (77-83) 64 (60-68) 80 (78-81)
3 ans Homme Femme 82 (77-87) 80 (73-85) 73 (68-77) 79 (72-84) 69 (65-72) 75 (70-79) 66 (63-69) 67 (63-71) 57 (51-62) 55 (50-60) 68 (66-70) 69 (66-71)
5 ans Homme Femme 79 (72-84) 75 (67-81) 67 (62-72) 75 (68-81) 63 (59-67) 70 (66-75) 59 (56-63) 63 (58-67) 55 (48-61) 49 (43-55) 63 (61-65) 64 (61-66)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Résultats : Rein
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 79 (77-80) 79 (77-81) 79 (78-80)
3 ans 66 (64-68) 68 (66-70) 67 (65-68)
5 ans 61 (59-64) 64 (61-66) 62 (60-63)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 79 (76-82) 76 (73-80) [1992;1994] 77 (75-80) 79 (76-82) [1995;1997] 79 (76-82) 81 (78-84) Tous 78 (77-80) 79 (77-81)
3 ans Homme Femme 64 (60-68) 63 (59-68) 69 (65-72) 67 (64-72) 68 (64-71) 71 (67-75) 67 (64-69) 67 (65-70)
5 ans Homme Femme 59 (54-65) 60 (55-65) 63 (59-68) 62 (58-67) 61 (56-66) 66 (62-71) 62 (59-64) 63 (61-66)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
296
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,11
0,9 [0,81;1]
0,041
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,96;1]
0,05
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 18,2 0,02 156,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
17,1
, , ,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
297
Résultats : Rein
,
,
, , , ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
ea
en an nées d ep
uis le
Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, , ,
,
,
Taux relatif de mortalité
, ,
Résultats : Rein
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
298
Survie des patients atteints de cancer en France
Vessie Auteurs : P. Grosclaude, M. Sauvage, M. Velten
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C67.0 à C67.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 188.0 à 188.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C67.0 à C67.9 Les résultats présentés ici correspondent aux cancers de la vessie quel qu’en soit le type morphologique, à l’exclusion des lymphomes. La très grande majorité de ces cancers (96 %) sont des tumeurs urothéliales. Conformément aux règles habituellement utilisées dans les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes. Les tumeurs in situ et les tumeurs superficielles classées pTa ne figurent donc pas dans cette analyse.
Fréquence On estime à 10 711 le nombre de nouveaux cas de tumeurs vésicales infiltrantes diagnostiquées en 2000. Le taux d’incidence standardisé à la population mondiale adulte est de 18,3 pour les hommes et seulement de 2,3 pour les femmes. En effet, ce cancer est nettement plus fréquent chez l’homme que chez la femme. Les taux de mortalité correspondants sont de 6,3 pour les hommes et de 1,1 pour les femmes, ce qui représente environ 4 558 décès pour l’année 2000. C’est un cancer des sujets âgés. Il est rare avant 50 ans ; l’âge médian est de 72 ans chez les hommes et de 77 ans chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 7 288 cas, dont 3 958 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic. La survie brute était de 44 % à 5 ans et la survie relative de 58 % (tableau 1). L’excès de mortalité lié au cancer de la vessie était maximal immédiatement après le diagnostic et diminuait ensuite régulièrement (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était inférieure de 10 % chez les femmes par rapport aux hommes. Cette différence apparaissait dès la première année suivant le diagnostic et persistait par la suite (tableau 1 et figure 1). Cette différence existait quel que soit l’âge des patients (tableau 4). En analyse multivariée, le risque de décès était plus élevé chez les femmes que chez les hommes avec un taux relatif de 1,22 (tableau 7). La survie diminuait lorsque l’âge au diagnostic augmentait. Elle variait de 80 % à 5 ans pour les sujets les plus jeunes à 46 % pour les plus âgés (tableau 2 et figure 2). Cette diminution de la survie associée à l’âge était significative en analyse multivariée, on observait une légère accélération du risque après 70 ans et l’écart à la linéarité était statistiquement significatif (tableau 8 et figure 5). Comme on pouvait déjà le noter sur la figure 3, les différences de survie en fonction de
299
Résultats : Vessie
Survie brute et survie relative
Survie des patients atteints de cancer en France
l’âge des patients se constituaient dans les suites proches du diagnostic. C’était dans les 3 premières années et surtout dans les premiers mois que l’excès de mortalité des sujets âgés était élevé. Ensuite les différences diminuaient, et 5 ans après le diagnostic, le taux relatif de mortalité ne semblait plus varier avec l’âge. Le pronostic des moins de 70 ans paraissait même plus défavorable que celui des sujets plus âgés (figures 6 et 7).
Variation selon la période Les variations de la survie en fonction de la période de diagnostic étaient faibles, 61 % en 19891991, 59 % en 1995-1997 (tableau 3). Après ajustement sur les autres facteurs, il n’existait pas d’évolution significative (tableau 7). On peut toutefois noter qu’après ajustement sur l’âge, l’évolution des survies relatives était différente chez l’homme et chez la femme (tableau 6).
Variation selon le département Les survies relatives étaient significativement différentes entre les départements (tableau 8 et figure 4). Elles variaient de 45 % à 67 % sur l’ensemble des départements de l’étude.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE retrouvait une survie relative moyenne pour l’ensemble des pays européens de 70 % à 5 ans pour les hommes et de 67 % pour les femmes (2). Les survies relatives standardisées calculées sur nos données étaient respectivement de 61 % et 51 % à 5 ans pour la période 1989-1991 et de 56 % et 55 % pour la période 1992-1994 (tableau 6). Cependant, l’étude EUROCARE prenait en compte non seulement les tumeurs infiltrantes, mais aussi les tumeurs non infiltrantes, dans la mesure où elles étaient recensées par les registres, ce qui rend la comparaison peu informative.
Résultats : Vessie
Commentaires Cette étude montre que le pronostic des tumeurs infiltrantes de la vessie est relativement mauvais. Les facteurs pronostiques de la survie à long terme des patients atteints d’une tumeur urothéliale de la vessie ont été largement étudiés. Les éléments pronostiques majeurs sont la profondeur de l’invasion tumorale, l’existence de métastases à distance et l’atteinte des ganglions. Le grade de différenciation cellulaire joue aussi un rôle. Bien que les hommes aient un taux d’incidence de cancer de la vessie 3 à 4 fois plus élevé que les femmes, ce qui traduit leur plus forte exposition aux facteurs de risque classiques (tabac, exposition professionnelle…), la survie des hommes est meilleure que celle des femmes. Cette différence ne peut s’expliquer par la différence d’âge des patients lors du diagnostic. En effet, cette différence existe pour chaque groupe d’âge et elle est significative après ajustement sur l’âge dans l’analyse multivariée. Cette différence de survie entre les deux sexes a été retrouvée dans d’autres études, en particulier dans les trois études EUROCARE (3). Ces dernières études montrent qu’il est assez fréquent, pour de nombreux cancers, que le pronostic soit plus mauvais chez les femmes âgées, mais dans le cas du cancer de la vessie, le pronostic est plus mauvais dans toutes les tranches d’âge. Cette différence pourrait aussi être attribuée à une différence de stade tumoral au diagnostic. L’hypothèse selon laquelle les médecins prêtent moins d’attention aux symptômes initiaux du cancer, comme l’hématurie ou l’infection, chez les femmes, et de ce fait peuvent tarder à leur prescrire les examens appropriés, a été évoquée. Cependant, certains résultats vont à l’encontre de ces hypothèses, car les études réalisées en tenant compte du stade initial montrent qu’à stade égal la survie des femmes est généralement plus mauvaise.
300
Survie des patients atteints de cancer en France
Certains auteurs ont suggéré que l’explication de cette différence de pronostic se trouvait dans les différences anatomiques de l’appareil urinaire entre les hommes et les femmes. Du fait de la présence de la prostate et de la longueur de l’urètre, les hommes ont une pression intravésicale supérieure et donc un détrusor plus épais que les femmes. Cela affecterait la perfusion sanguine et la diffusion métastatique. De même, la moindre épaisseur du sphincter au niveau du col vésical chez les femmes pourrait avoir une influence sur le drainage lymphatique de cette zone de la vessie (4). La survie relative à 1 an, 3 ans et 5 ans diminue à mesure que l’âge des patients augmente. Cette différence peut être expliquée par la plus grande difficulté d’appliquer un traitement agressif (cystectomie), mais souvent curatif, chez les sujets âgés. La surmortalité, très importante des sujets les plus âgés, observée essentiellement dans la phase initiale de la prise en charge, est aussi probablement liée à une plus forte mortalité postopératoire. Les survies sont stables, nous n’observons pas d’amélioration au cours du temps. Il en va de même dans les résultats des études EUROCARE successives (1983-1985, 1986-1988, 1989-1991 et 19921994). Cette stagnation de la survie, à la différence de ce que l’on observe pour beaucoup d’autres cancers, peut s’expliquer par le peu de sensibilité des tumeurs de la vessie aux nouvelles modalités thérapeutiques telles que la radiothérapie et la chimiothérapie qui ont constitué l’essentiel des progrès de ces dernières années. Les résultats présentés ici montrent des survies inférieures à celles fournies par l’étude EUROCARE (y compris pour la partie française d’EUROCARE), car, dans cette dernière, toutes les tumeurs de la vessie recensées avaient été prises en compte quel que soit le niveau d’infiltration. Il est donc logique, du fait de la présence de tumeurs non infiltrantes, que les résultats d’EUROCARE soient meilleurs. On met en évidence des différences interdépartementales de survie. Il ne faut probablement pas aller chercher dans les modalités de prise en charge la principale raison de ces différences. Compte tenu des difficultés à bien définir la notion d’envahissement dans le cas des tumeurs urothéliales, car le matériel dont disposent les anatomopathologistes est souvent réduit, il est vraisemblable qu’il s’agit plutôt de l’effet de variations dans la façon dont les informations sont mises à la disposition des registres. Il a été montré que la proportion de tumeurs classées infiltrantes était variable d’un registre à l’autre, ce qui incite à penser que les règles de codage ne sont pas strictement les mêmes (5). Une étude réalisée par les registres italiens a montré que ces variations avaient un retentissement notable sur les résultats des études de survie (6). 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Coleman MP, Gatta G, Verdecchia A et al. EUROCARE-3 summary: cancer survival in Europe at the end of the 20th century. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v128-49. 4. Mungan NA, Aben KK, Schoenberg MP et al. Gender differencies in stage adjusted bladder cancer survival. Urology. 2000;55:876-80. 5. Matsuda T, Remontet L, Grosclaude P et al. Incidence des cancers de la vessie en France : évolution entre 1980 et 2000. Prog Urol. 2003;13:602-7. 6. Patriarca S, Gafa L, Ferretti S et al. Coding criteria of bladder cancer: effects on estimating survival. Epidemiol Prev. 2001;25(3 Suppl):42-7.
301
Résultats : Vessie
Références
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an Homme Femme Tous
brute 77 (76-78) 67 (64-69) 75 (74-76)
relative 82 (80-83) 72 (70-74) 80 (79-81)
3 ans brute 56 (54-57) 46 (44-49) 54 (53-55)
relative 66 (64-67) 55 (52-58) 64 (63-65)
5 ans brute 46 (44-47) 38 (36-41) 44 (43-45)
relative 60 (58-61) 50 (47-53) 58 (56-59)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 3 ans brute relative 82 (75-87) 84 (78-88) 74 (70-78) 76 (72-79) 66 (64-68) 69 (67-72) 59 (57-61) 65 (63-67) 37 (35-39) 52 (49-54) 54 (53-55) 64 (63-65)
Résultats : Vessie
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 94 (89-96) 92 (88-95) 88 (85-90) 89 (87-91) 84 (82-85) 85 (83-87) 79 (77-80) 81 (80-83) 63 (61-64) 70 (68-72) 75 (74-76) 80 (79-81)
302
5 ans brute relative 80 (73-85) 80 (73-85) 67 (63-71) 69 (64-72) 59 (56-61) 64 (61-66) 49 (47-51) 58 (56-60) 26 (24-27) 46 (44-49) 44 (43-45) 58 (57-59)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Vessie
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
303
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Taux de mortalité
Résultats : Vessie
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
304
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 75 (74-77) 80 (78-82) [1992;1994] 75 (74-77) 80 (78-81) [1995;1997] 76 (74-77) 81 (79-82) Tous 75 (74-76) 80 (79-81)
3 ans brute relative 55 (53-57) 66 (64-68) 54 (52-55) 64 (61-66) 55 (53-57) 65 (63-67) 55 (53-56) 65 (64-66)
5 ans brute relative 46 (44-48) 61 (58-63) 43 (41-45) 57 (54-59) 45 (43-47) 59 (56-61) 45 (44-46) 59 (57-60)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 94 (90-96) 89 (86-91) 85 (83-87) 82 (80-84) 72 (70-74) 82 (80-83)
Femme 85 (71-92) 88 (79-93) 83 (78-87) 77 (72-81) 64 (60-67) 72 (70-74)
3 ans Homme Femme 87 (81-91) 71 (53-83) 76 (72-79) 73 (60-83) 70 (67-72) 67 (59-73) 66 (64-68) 61 (56-66) 55 (52-57) 45 (41-49) 66 (64-67) 55 (52-58)
5 ans Homme Femme 83 (76-88) 66 (48-79) 69 (65-74) 66 (52-77) 64 (61-67) 60 (52-67) 58 (56-61) 56 (51-61) 49 (45-52) 41 (36-46) 60 (58-61) 50 (47-53)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic
Homme Femme Tous
1 an 80 (79-81) 74 (72-77) 79 (78-80)
3 ans 64 (63-65) 58 (55-60) 62 (61-64)
5 ans 57 (56-59) 52 (49-56) 56 (55-58)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 81 (79-83) 72 (68-77) [1992;1994] 80 (78-81) 77 (73-80) [1995;1997] 81 (79-83) 77 (73-81) Tous 80 (79-82) 75 (73-77)
3 ans Homme Femme 67 (64-69) 56 (51-61) 63 (60-66) 59 (54-65) 64 (61-66) 60 (55-65) 65 (63-66) 58 (56-61)
5 ans Homme Femme 61 (58-64) 51 (46-57) 56 (53-59) 55 (50-62) 57 (54-60) 54 (48-60) 58 (56-60) 53 (50-57)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
305
Résultats : Vessie
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
0,20
1,22 [1,1;1,34]
<0,001
Par année de diagnostic
0,01
1,01 [0,99;1,03]
0,264
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 84,6 <0,001 219,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
11,4
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, ,
, ,
,
,
, ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , , ,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic ,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
Résultats : Vessie
0,01
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
306
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
tic
os
e Âg
Délai en
au
uis le
ea Âg
diagn ost
d
ic
ost
u
année s dep
n iag
gn dia
ic
,
Âge au diagnostic
307
Résultats : Vessie
, , ,
, , ,
Taux relatif de mortalité
,
,
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Survie des patients atteints de cancer en France
Mélanome de l’œil Auteurs : S. Boulinguez, A. Danzon, P. Grosclaude
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C69.2, C69.3, C69.4, C69.6, C69.8, C69.9 Morphologie : M8720 à M8780 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 190.0, 190.1, 190.5, 190.6, 190.8, 190.9 Morphologie : M 8720 à M8780 ; comportement tumoral /3 Pas de correspondance exacte en CIM 10 Les résultats présentés ici correspondent aux mélanomes oculaires à l’exclusion de ceux qui sont situés sur la conjonctive, la cornée et les glandes lacrymales. Conformément aux règles habituellement utilisées dans les registres, n’ont été prises en compte que les tumeurs considérées comme infiltrantes. Les lymphomes ont été exclus.
Il s’agit d’une tumeur rare, c’est pourquoi il existe très peu de données sur l’incidence de ces cancers. Deux études américaines réalisées à partir de sources différentes (Surveillance Epidemiology and End Results program ; North American Association of Central Cancer Registries) ont donné des taux d’incidence standardisés à la population américaine assez proches variant de 0,68 à 0,69 pour les hommes et de 0,53 à 0,54 pour les femmes (1, 2). Le sex-ratio était de 1,29. Dans une autre étude portant sur la population australienne, les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale étaient de 0,8 pour les hommes et de 0,61 pour les femmes (3). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 282 cas, dont 87 étaient décédés durant les 5 années ayant suivi le diagnostic.
Survie brute et survie relative À 5 ans, la survie brute était de 69 % et la survie relative de 78 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était relativement faible (5 %), mais restait constant malgré le temps écoulé depuis le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans ne différait pas avec le sexe (tableau 1 et figure 1). La survie relative diminuait quand l’âge au diagnostic augmentait. Cinq ans après le diagnostic, elle variait de 87 % pour les sujets les plus jeunes à 74 % pour les plus âgés (tableau 2 et figure 2).
Variation selon la période Les variations de la survie en fonction de la période de diagnostic étaient faibles, 79 % en 19891990, 76 % en 1995-1997 (tableau 3). Ces variations n’étaient pas statistiquement significatives.
309
Résultats : Mélanome de l’œil
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon le département Les effectifs n’étaient pas suffisants pour estimer des variations entre départements et réaliser les analyses multivariées nécessaires.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour les mêmes raisons, le calcul de la survie relative standardisée n’a pas été réalisé.
Commentaires
Résultats : Mélanome de l’œil
Les données de survie sur le mélanome oculaire sont extrêmement rares. La survie relative à 5 ans observée en France était de 78 % ; elle était de 74,6 % aux États-Unis dans les chiffres donnés par le National Cancer Database (États-Unis) pour la période 1985-1994 (4). Les facteurs pronostiques du mélanome oculaire n’ont pas été étudiés. Le seul élément indicatif utilisable est de faire une analogie, peut-être hasardeuse, avec les quatre facteurs de risque identifiés par analyse multivariée pour le mélanome cutané : l’épaisseur (indice de Breslow), le niveau de Clark pour les tumeurs inférieures à 1 mm, la notion d’ulcération histologique et l’envahissement ganglionnaire microscopique ou macroscopique (5). Dans ce cas, après ajustement, l’âge et le sexe ne sont plus des facteurs pronostiques. Dans notre étude s’il n’existe aucune différence en fonction du sexe, on observe que la survie relative des mélanomes oculaires diminue avec l’âge au diagnostic. Cela peut être lié à un diagnostic plus tardif chez le sujet âgé (les données n’ont pas permis de prendre en compte l’état évolutif de la tumeur) ou à une prise en charge thérapeutique moins agressive. En effet, le traitement le plus efficace du mélanome est une exérèse large précoce, ce qui correspond à un geste chirurgical particulièrement invasif dans cette localisation. Les variations faibles de la survie au cours du temps sont probablement le témoin de l’absence totale d’innovation thérapeutique efficace dans le mélanome quelle que soit la localisation depuis vingt ans, et de la difficulté du diagnostic précoce dans une population âgée.
Références 1. McLaughlin CC, Wu XC, Jemal A et al. Incidence of noncutaneous melanomas in the U.S. Cancer. 2005;103:10007. 2. Inskip PD, Devesa SS, Fraumeni JF Jr. Trends in the incidence of ocular melanoma in the United States, 19741998. Cancer Causes Control. 2003;14:251-7. 3. Vajdic CM, Kricker A, Giblin M et al. Incidence of ocular melanoma in Australia from 1990 to 1998. Int J Cancer. 2003;105:117-22. 4. Chang AE, Karnell LH, Menck HR. The National Cancer Data Base report on cutaneous and noncutaneous melanoma: a summary of 84,836 cases from the past decade. The American College of Surgeons Commission on Cancer and the American Cancer Society. Cancer. 1998;83:1664-78. 5. Balch CM, Soong SJ, Gershenwald JE et al. Prognostic factors analysis of 17,600 melanoma patients: validation of the American Joint Committee on Cancer melanoma staging system. J Clin Oncol. 2001;19:3622-34.
310
Survie des patients atteints de cancer en France
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 92 (87-96) 95 (93-97) 95 (91-98) 97 (93-99) 93 (91-94) 95 (94-96)
3 ans brute relative 81 (75-87) 86 (81-90) 79 (72-85) 84 (77-90) 80 (76-83) 86 (82-89)
5 ans brute relative 68 (60-75) 78 (70-84) 67 (59-74) 75 (66-82) 69 (64-73) 78 (73-82)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 97 (94-98) 97 (94-99) 94 (90-96) 94 (90-96) 94 (92-96) 95 (93-97) 95 (89-98) 97 (90-99) 86 (80-90) 94 (86-98) 93 (91-94) 95 (94-96)
3 ans brute relative 91 (84-96) 92 (84-96) 82 (72-88) 83 (73-90) 84 (78-89) 87 (80-92) 79 (70-86) 84 (72-91) 63 (51-72) 83 (64-93) 80 (76-83) 86 (82-89)
311
5 ans brute relative 86 (74-93) 87 (75-94) 72 (58-81) 74 (60-83) 75 (66-82) 79 (69-86) 65 (54-74) 73 (60-82) 46 (32-58) 74 (48-88) 69 (64-73) 78 (73-82)
Résultats : Mélanome de l’œil
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 0.4 0.2
Survie relative
0.8
1.0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.0
Homme Femme
0
1
2
3
4
5
4
5
Délai en années depuis le diagnostic
1.0 0.8 0.6 0.4 0.2
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0.0
Survie relative
Résultats : Mélanome de l’œil
Figure 2 : survie relative selon l’âge
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
312
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
313
Résultats : Mélanome de l’œil
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 93 (91-95) 95 (93-97) [1992;1994] 94 (91-95) 96 (93-97) [1995;1997] 92 (89-94) 95 (92-96) Tous 93 (91-94) 95 (94-96)
3 ans brute relative 81 (74-86) 87 (80-91) 82 (76-87) 87 (81-92) 77 (70-83) 85 (77-90) 80 (77-83) 86 (83-89)
5 ans brute relative 70 (61-77) 79 (69-86) 72 (63-79) 80 (70-86) 65 (56-73) 76 (65-84) 69 (64-74) 78 (73-83)
Résultats : Mélanome de l’œil
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
314
Survie des patients atteints de cancer en France
Système nerveux central Auteurs : A. Jaffré, B. Lacour, A. Danzon, F. Molinié
Description de la localisation étudiée
Seules les localisations cérébrales des tumeurs primitives malignes (code comportement /3) du Système Nerveux Central (SNC) sont traitées dans cette analyse. Les tumeurs bénignes (comportement /0) ou à comportement incertain (/1) ne sont pas incluses. Les tumeurs primitives du SNC présentent une grande variété histologique, mais il existe une répartition préférentielle selon la localisation et l’âge du patient. Ainsi, chez l’adulte, les principaux types histologiques rencontrés sont les tumeurs neuroépithéliales. Dans environ 70 % des cas, ces tumeurs sont développées à partir des cellules gliales et notamment celles de la lignée astrocytaire. Les tumeurs astrocytaires sont donc les tumeurs les plus fréquentes, représentant environ 60 % de l’ensemble de toutes les tumeurs primitives du SNC. La classification OMS distingue les astrocytomes infiltrants « diffus » et les tumeurs oligodendrogliales ou mixtes (oligoastrocytomes) (1).
Fréquence En 2000, le nombre de nouveaux cas de tumeurs du SNC survenues en France était estimé à 5 299 (2 697 chez les hommes, 2 602 chez les femmes) (2). Ces estimations prenaient en compte les tumeurs bénignes (/0) et/ou de malignité incertaine (/1) signalées par deux registres (Isère et Haut-Rhin), représentant environ 16 % de l’ensemble des tumeurs, les sept autres registres ne collectant que les cas au comportement malin. Situées au treizième rang des localisations cancéreuses, les tumeurs du SNC représentaient 1,9 % de l’ensemble des cancers incidents. Les taux d’incidence standardisés sur la population mondiale étaient de 7,4 chez les hommes et de 6,4 chez les femmes. La variation annuelle du taux d’incidence entre 1980 et 2000 était de +2,25 % chez les hommes et de +3,01 % chez les femmes, ce qui est nettement supérieur à la progression de l’incidence globale des cancers (environ 1,3 % sur cette période). L’âge médian lors du diagnostic était de 58 ans chez l’homme et de 60 ans chez la femme. Les déclarations de décès par tumeurs du SNC, en 2000, concernaient en France 1 724 hommes et 1 444 femmes, ce qui correspond à un doublement de l’effectif au cours des 20 dernières années. De plus, la part des tumeurs du SNC parmi les déclarations de décès par cancer a augmenté, passant de 0,5 % en 1950 à 1,3 % en 1980 et à 2,1 % en 2000 (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 2 381 cas, dont 1 885 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
315
Résultats : Système nerveux central
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C71.0 à C71.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 191.0 à 191.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C71.0 à C71.9
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie brute et survie relative Les survies brute et relative à 5 ans étaient respectivement de 18 % et de 20 % (tableau 1). Le taux de mortalité, tous âges confondus, très élevé durant la période qui suivait le diagnostic, diminuait régulièrement pour atteindre un plateau 4 à 5 ans après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative présentait peu de différence selon le sexe. Néanmoins, 1 an après le diagnostic, la survie relative était plus élevée chez l’homme (47 %) que chez la femme (42 %). Par la suite, à 3 et à 5 ans, cette différence s’estompait (tableau 1). L’analyse multivariée ne mettait pas en évidence un effet significatif du sexe sur le taux de mortalité en excès (tableau 7). Il existait des différences marquées de la survie relative en fonction de l’âge. La survie était constamment meilleure pour les plus jeunes : ainsi, à 5 ans, elle était de 48 % pour la tranche d’âge 15-44 ans. En revanche, pour les trois dernières tranches d’âge, elle était inférieure à 10 % (tableau 2 et figure 2). Cette différence s’observait aussi pour les survies relatives à 1 et à 3 ans (tableaux 2 et 4). Le modèle linéaire ne suffisait pas pour rendre compte de l’effet de l’âge : l’augmentation du risque lié à l’âge était plus rapide entre 30 ans et 70 ans qu’à l’extérieur de cet intervalle (tableau 8 et figure 5).
Variation selon la période
Résultats : Système nerveux central
Bien que la survie relative à 5 ans soit passée de 23 % pour la période 1989-1991 à 16 % pour la période 1995-1997 (tableau 3), cette diminution n’était pas significative en analyse multivariée (tableau 7).
Variation selon le département La survie relative des tumeurs malignes cérébrales variait de façon significative en fonction des départements (tableau 8 et figure 4). La survie la plus élevée était de 28 % dans un département ayant un résultat assez différent des autres, mais on observait ensuite des valeurs allant de 23 % à 13 %.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE retrouvait à 5 ans une survie relative moyenne standardisée sur l’âge de 16 % pour les hommes et de 18 % pour les femmes. Les taux standardisés fournis dans le tableau 6, pour des périodes superposables, montrent une survie globalement comparable avec celle de l’étude EUROCARE (3).
Commentaires La survie relative des tumeurs cérébrales malignes est globalement faible : à 5 ans, dans notre étude, elle n’est que de 18 %. Il n’existe pas de différence significative entre les sexes ; en revanche, la survie relative varie de façon significative selon l’âge. Malgré les progrès techniques indiscutables dans le traitement des tumeurs gliales, les résultats restent modestes. Le type histologique des tumeurs gliales a une importance pronostique, en distinguant les formes de bas grade et celles de haut grade comme les glioblastomes. En réalité, l’âge, l’état général et le type histologique sont des données intriquées. En effet, les formes de bas grade sont observées chez des patients jeunes (30-50 ans), les astrocytomes anaplasiques surviennent préférentiellement dans la tranche d’âge de 40-60 ans et enfin les glioblastomes
316
Survie des patients atteints de cancer en France
apparaissent à partir de 60 ans. Par ailleurs, les solutions thérapeutiques et la chirurgie en particulier sont d’autant plus facilement mises en œuvre que le patient est jeune, en bon état général et que la tumeur est accessible sans retentissement ni risque fonctionnel (4). La disponibilité de moyens diagnostiques plus performants (imagerie, biopsies stéréotaxiques) permet une chirurgie plus précoce, réalisable dans de meilleures conditions, ce qui peut également contribuer à une légère amélioration du pronostic de ces tumeurs. Néanmoins, les disparités géographiques de l’activité médico-chirurgicale assurant la prise en charge thérapeutique (notamment pour certaines techniques : radiochirurgie en conditions stéréotaxiques, radiothérapie conformationnelle) de ce type de pathologie peuvent expliquer les différences observées entre les départements.
Références 1. Kleihues P, Cavenee WK, editors. Pathology and genetics of tumours of the nervous system. Lyon: IARC Press, 2000. 2. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Baldi I, Loiseau H, Kantor G. Cancer du système nerveux central. In: Pairon JC, Brochard P, Le Bourgeois JP, Ruffié P, editors. Les cancers professionnels. Paris: Édition Margaux Orange; 2000. p. 613-29. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an Homme Femme Tous
brute 45 (43-48) 41 (38-44) 44 (42-45)
relative 47 (44-49) 42 (39-45) 45 (43-46)
3 ans brute 22 (20-24) 22 (19-24) 22 (20-24)
relative 23 (21-25) 22 (20-25) 23 (21-25)
5 ans brute 19 (17-21) 18 (16-21) 18 (17-20)
relative 20 (18-22) 19 (17-21) 20 (18-21)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 78 (75-81) 59 (54-63) 37 (34-41) 18 (15-21) 15 (11-18) 44 (42-45)
relative 79 (77-82) 59 (54-64) 38 (34-42) 18 (15-21) 13 (10-18) 45 (43-46)
3 ans brute 58 (54-61) 22 (18-26) 10 (8-13) 4 (3-6) 5 (3-8) 22 (20-24)
317
relative 58 (54-62) 22 (18-27) 10 (8-13) 5 (3-7) 7 (4-11) 23 (21-25)
5 ans brute 48 (44-52) 18 (14-22) 8 (6-11) 4 (2-6) 4 (2-7) 18 (17-20)
relative 48 (44-52) 19 (15-23) 9 (7-11) 4 (3-7) 7 (3-12) 20 (18-21)
Résultats : Système nerveux central
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Système nerveux central
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
318
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
319
Résultats : Système nerveux central
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 46 (43-50) 47 (44-51) [1992;1994] 45 (41-48) 46 (42-49) [1995;1997] 39 (36-42) 40 (37-44) Tous 43 (41-45) 44 (42-46)
3 ans brute relative 25 (22-29) 26 (23-29) 23 (20-26) 24 (21-27) 18 (16-21) 19 (16-22) 22 (20-24) 23 (21-25)
5 ans brute relative 22 (19-25) 23 (20-26) 19 (16-22) 20 (17-24) 15 (13-18) 16 (14-19) 18 (17-20) 19 (18-21)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Système nerveux central
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 78 (74-82) 59 (52-65) 38 (34-43) 21 (17-25) 15 (10-22) 47 (44-49)
Femme 82 (77-85) 60 (52-67) 37 (31-42) 16 (12-20) 13 (8-18) 42 (39-45)
3 ans Homme Femme 55 (50-60) 60 (54-66) 20 (15-26) 25 (18-33) 10 (7-14) 11 (7-15) 6 (4-9) 3 (2-6) 9 (3-17) 6 (2-12) 23 (21-25) 22 (20-25)
5 ans Homme Femme 48 (43-54) 50 (43-56) 16 (11-21) 23 (16-31) 9 (6-12) 9 (5-13) 6 (3-9) 3 (1-5) 9 (2-22) 6 (2-12) 20 (18-22) 19 (17-21)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 44 (42-46) 43 (41-45) 43 (42-45)
3 ans 21 (19-23) 22 (20-25) 22 (20-23)
5 ans 18 (16-21) 19 (17-21) 18 (17-20)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 46 (42-50) 42 (38-46) [1992;1994] 44 (40-48) 43 (39-48) [1995;1997] 40 (37-44) 43 (39-48) Tous 44 (42-46) 43 (40-45)
3 ans Homme Femme 23 (20-28) 23 (20-28) 24 (20-28) 22 (18-26) 18 (15-21) 22 (18-27) 21 (19-23) 23 (20-25)
5 ans Homme Femme 20 (16-24) 20 (16-26) 19 (15-24) 18 (14-22) 15 (11-19) 19 (15-24) 18 (16-20) 19 (17-22)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
320
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
0,03
1,03 [0,94;1,13]
0,489
Par année de diagnostic
0,02
1,02 [1;1,04]
0,096
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 28,8 <0,001 769,7 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 22,2
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
,
,
,
,
,
,
, ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
321
Résultats : Système nerveux central
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Thyroïde Auteurs : M. Colonna, N. Raverdy, C. Schvartz
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C73.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 193.9 Morphologie : toutes, sauf lymphomes ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C73.9 Les cancers de la thyroïde correspondent à différentes formes morphologiques dont la fréquence, le pronostic et les facteurs de risque sont très hétérogènes. On distingue quatre grandes formes : les cancers papillaires (80 % des cas), vésiculaires (10 %), médullaires (4 %) et anaplasiques (4 %).
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute était de 92 % à 1 an, de 89 % à 3 ans et 87 % à 5 ans. Pour les mêmes délais, la survie relative était estimée à 95 % à 1 an et 94 % à 3 ans et 5 ans (tableau 1). L’excès de mortalité était faible et disparaissait avant la fin de la deuxième année après le diagnostic (figure 3, tous âges).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative différait selon le sexe. La survie à 5 ans était estimée à 95 % chez les femmes et à 88 % chez les hommes (tableau 1 et figure 1). Cette différence était confirmée lors de l’analyse multivariée : l’effet du sexe était significatif, avec un taux de mortalité des femmes égal en moyenne à 60 % de celui des hommes (tableau 7). Des différences de survie étaient observées selon l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait, en effet, de 99 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 51 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2), avec un effet de l’âge que l’on pouvait considérer comme linéaire (tableau 8 et figure 5). L’excès de mortalité était négligeable chez les moins de 55 ans. Cet excès ne
323
Résultats : Thyroïde
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancer de la thyroïde survenus en France était estimé à 3 711, dont 78 % chez les femmes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 2,2 chez l’homme et de 7,5 chez la femme. Au cours de la même année, on estime à 431 le nombre de décès attribués aux cancers de la thyroïde, soit un taux de mortalité standardisé de 0,3 aussi bien chez l’homme que chez la femme. On observait une augmentation nette de l’incidence et une stabilité de la mortalité (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 2 694 cas, dont 346 étaient décédés durant les 5 années suivant le diagnostic.
Survie des patients atteints de cancer en France
concernait que la première année suivant le diagnostic chez les 55-64 ans, et les 2 premières années chez les sujets âgés de 65 à 75 ans. Chez les patients âgés de 75 ans et plus, la mortalité initiale était élevée, mais elle diminuait rapidement (figure 3).
Variation selon la période La survie relative augmentait entre la première et la dernière période, passant à 5 ans de 89 % entre 1989 et 1991 à 96 % entre 1995 et 1997. Cette augmentation était de même amplitude pour la survie à 1 et 3 ans (tableau 3). L’analyse multivariée confirmait cette amélioration qui se traduisait par une diminution du taux de mortalité de 8 % par an entre 1989 et 1997 (tableau 7).
Variation selon le département On observait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8 et figure 4). Les survies relatives variaient de 87 à 98 % sur l’ensemble des 11 départements de l’étude.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1989-1997 en France, la survie relative à 5 ans standardisée sur l’âge était estimée à 82 % et 89 % respectivement chez les hommes et chez les femmes (tableau 5). Pour la période 1990-1994, l’étude EUROCARE estimait la survie relative à 5 ans dans l’ensemble des pays européens à 72 % pour les hommes et à 81 % pour les femmes. Ces estimations européennes constituaient des moyennes résumant des situations très différentes selon les pays. Ainsi, chez les hommes pendant la période 1990-1994, la survie relative standardisée était inférieure à 60 % en République tchèque, en Estonie et en Pologne et était supérieure à 87 % en Islande. Chez les femmes, la survie relative standardisée était inférieure à 70 % en Pologne, alors qu’elle était supérieure à 90 % en Suisse.
Résultats : Thyroïde
Commentaires Toutes formes histologiques confondues, la survie des personnes atteintes d’un cancer de la thyroïde est très bonne, situant ce cancer parmi les localisations dont la survie est la meilleure. Cette situation d’ensemble recouvre cependant des différences majeures en fonction du type histologique. Le pronostic le plus favorable est observé pour les formes papillaires et vésiculaires, alors que la survie des médullaires est nettement moins élevée et celle des formes anaplasiques extrêmement basse (2). L’amélioration observée de la survie en fonction de la période de diagnostic est liée à la modification de la répartition des cas selon le type histologique : la forte augmentation de l’incidence des cancers de la thyroïde est attribuable aux cancers papillaires, de bon pronostic, dont on peut par ailleurs penser qu’ils sont détectés à un stade plus précoce du fait de l’utilisation de nouvelles méthodes diagnostiques (3-6). L’approche diagnostique de ce cancer n’est probablement pas homogène entre les différents départements français couverts par un registre (7). Il s’agit là de l’explication majeure des importantes différences interdépartementales de survie mises en évidence dans cette étude. Par extension, on peut raisonnablement penser que cette même explication permet de comprendre tout ou partie des différences de survie relevées au niveau européen. La répartition selon le type histologique des cancers de la thyroïde est différente pour les femmes et les hommes. La plus grande proportion de cancers papillaires chez les femmes permet de comprendre la différence de survie observée
324
Survie des patients atteints de cancer en France
selon le sexe. Une même explication peut être avancée pour comprendre l’effet de l’âge sur la survie. Chez les moins de 55 ans, la fréquence des cancers anaplasiques est très faible alors que la part des papillaires est prépondérante. Inversement, les cancers anaplasiques forment un contingent non négligeable au-delà de 65 ans.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Teppo L, Hakulinen T and the EUROCARE Working Group. Variation in survival of adult patients with thyroid cancer in Europe. Eur J Cancer. 1998;34:2248-52. 3. Hodgson NC, Button J, Solorzano CC. Thyroid cancer: is the incidence still increasing? Ann Surg Oncol. 2004;11:1093-7. 4. Leenhardt L, Grosclaude P, Chérié-Challine L. Increased incidence of thyroid carcinoma in France: a true epidemic or thyroid nodule management effects? Report from the French Thyroid Cancer Committee. Thyroid. 2004;14:1056-60. 5. Leenhardt L, Bernier MO, Boin-Pineau MH et al. Advances in diagnosis practices affect thyroid cancer incidence in France. Eur J Endocrinol. 2004;150:133-9. 6. Levi F, Randimbison L, Te VC, La Vecchia C. Thyroid cancer in Vaud, Switzerland: an update. Thyroid. 2002;12:163-168. 7. Colonna M, Grosclaude P, Remontet L et al. Incidence of thyroid cancer in adults recorded by French cancer registries (1978-1997). Eur J Cancer. 2002;38:1762-8. Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 88 (85-90) 91 (88-93) 93 (92-94) 96 (95-97) 92 (91-93) 95 (94-96)
3 ans brute relative 83 (80-86) 88 (85-91) 91 (89-92) 95 (94-96) 89 (88-90) 94 (93-95)
5 ans brute relative 78 (75-82) 88 (85-91) 89 (87-90) 95 (94-96) 87 (85-88) 94 (92-95)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 99 (99-100) 100 (99-100) 98 (97-99) 98 (97-99) 93 (91-95) 94 (92-96) 83 (79-87) 85 (81-88) 53 (47-59) 58 (51-65) 92 (91-93) 95 (94-96)
3 ans brute relative 99 (98-99) 99 (98-100) 96 (94-97) 98 (96-99) 91 (88-93) 94 (91-96) 75 (70-79) 80 (75-84) 41 (34-47) 51 (41-61) 89 (88-90) 94 (93-95)
325
5 ans brute relative 98 (97-99) 99 (98-100) 95 (93-97) 97 (95-99) 89 (86-92) 94 (90-96) 69 (64-73) 77 (71-82) 33 (27-39) 51 (22-74) 87 (85-88) 94 (92-95)
Résultats : Thyroïde
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Thyroïde
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
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Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
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Résultats : Thyroïde
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 88 (85-90) 90 (88-92) [1992;1994] 92 (89-93) 94 (92-96) [1995;1997] 95 (93-96) 97 (96-98) Tous 92 (91-93) 94 (93-95)
3 ans brute relative 83 (80-86) 89 (86-91) 88 (86-90) 94 (92-96) 92 (90-94) 97 (95-98) 89 (87-90) 94 (93-95)
5 ans brute relative 81 (77-83) 89 (86-91) 87 (84-89) 94 (92-96) 91 (88-92) 96 (94-98) 87 (85-88) 93 (92-94)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme Femme 100 (99-100) 100 (99-100) 97 (92-99) 99 (97-99) 82 (73-88) 97 (95-99) 75 (65-83) 88 (83-91) 62 (44-75) 57 (49-64) 91 (88-93) 96 (95-97)
3 ans Homme Femme 99 (97-100) 99 (98-100) 94 (87-97) 98 (96-99) 80 (70-87) 97 (93-99) 65 (53-75) 84 (78-88) 57 (33-75) 50 (40-59) 88 (85-91) 95 (94-96)
5 ans Homme Femme 99 (95-100) 99 (98-100) 93 (84-97) 98 (94-100) 75 (64-84) 97 (92-99) 63 (50-73) 81 (75-86) 57 (30-77) 49 (26-69) 88 (85-91) 95 (94-96)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Résultats : Thyroïde
Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 87 (84-90) 91 (90-93) 90 (89-91)
3 ans 84 (80-88) 89 (88-91) 88 (86-90)
328
5 ans 82 (78-87) 89 (85-92) 88 (84-92)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,50
0,6 [0,45;0,82]
0,001
Par année de diagnostic
–0,09
0,92 [0,87;0,97]
0,003
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 42,3 <0,001 352,9 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
3,8
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
329
Résultats : Thyroïde
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,28
Survie des patients atteints de cancer en France
Lymphomes malins non hodgkiniens Auteurs : P.M. Carli, A. Monnereau, R.O. Casasnovas, X. Troussard, N. Maarouf, M. Maynadié
Description de la localisation étudiée
Les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH) sont des proliférations malignes du tissu lymphoïde dont le diagnostic résulte toujours de l’examen d’une biopsie tissulaire. Celle-ci permet de les distinguer du lymphome de Hodgkin. Elle porte habituellement sur une tumeur ganglionnaire ou extraganglionnaire superficielle ou profonde. Les différentes localisations tumorales seront recherchées dans le bilan d’extension de la maladie. Leur classification a fait l’objet en 2001, sous l’égide de l’OMS, d’un consensus rassemblant les différentes classifications utilisées auparavant dans le monde (1) et n’a donc pas été appliquée ici.
Fréquence Le nombre de nouveaux cas de LMNH était estimé en France pour l’année 2000 à 9 908, dont 56 % chez les hommes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 13,3 chez l’homme et de 7,8 chez la femme. Au cours de la même année, 5 243 certificats de décès par lymphome ont été enregistrés, soit un taux de mortalité standardisé de 5,3 chez l’homme et de 3,4 chez la femme (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 6 375 cas, dont 3 383 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était égale à 71 % à 1 an, 54 % à 3 ans et 46 % à 5 ans et la survie relative était respectivement de 74 %, de 61 % et de 55 % (tableau 1). La figure 3 montre que pour l’ensemble des âges l’excès de mortalité était beaucoup plus élevé au cours des 6 mois suivant le diagnostic. Il restait à peu près stable à partir de la deuxième année.
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative à 5 ans était légèrement meilleure chez la femme (56 %) que chez l’homme (54 %) (tableau 1 et figure 1). Cette différence était plus prononcée après standardisation (tableau 5) et également accentuée dans l’analyse multivariée avec un taux relatif de 0,83 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences sensibles apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait, en effet, de 67 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 35 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). L’effet de l’âge n’était pas linéaire, la détérioration du pronostic étant plus rapide après 65 ans (tableau 8 et figure 5). La mortalité ajoutée par la maladie à distance du
331
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C00.0 à C80.9 Morphologie : M9590 à M9595, M9670 à M9723 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1 : 140.0 à 199.9 Morphologie : M9590 à M9642, M9690 à M9722 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C82.0 à C85.9 et C96.0, C96.1 et C96.3 à C96.9
Survie des patients atteints de cancer en France
diagnostic était considérablement plus faible chez les patients les plus jeunes (< 1 % contre environ 10 % ; figure 3). Cet effet pouvait être considéré comme indépendant du temps écoulé depuis le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,058).
Variation selon la période La survie augmentait légèrement entre la première et la dernière période. La survie relative à 5 ans passait de 53 % pour la période 1989-1991 à 57 % pour la période 1995-1997. Cette augmentation était également observée à 3 ans (tableau 3). L’analyse multivariée confirmait ce fait en identifiant une augmentation significative de la survie de 2 % par an (tableau 7).
Variation selon le département On observait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8 et figure 4). Les survies relatives variaient de 47 à 64 % sur l’ensemble des départements de l’étude.
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
Comparaison avec l’étude EUROCARE La comparaison des taux standardisés sur l’âge avec les résultats de l’étude EUROCARE (19901994) pour des périodes comparables montrait que les survies dans notre étude étaient sensiblement les mêmes que la survie moyenne en Europe, chez l’homme : 47 % vs 48 %, comme chez la femme : 58 % vs 54 % (tableaux 5 et 6) (3).
Commentaires La survie des LMNH se situe à un niveau intermédiaire pour la période 1989-1997, sans différence notable entre la France et la moyenne des autres pays européens. En revanche la comparaison avec la population caucasienne américaine montre une meilleure survie aux États-Unis. En effet, les résultats du programme SEER pour la période 1992-1999 donnent des chiffres de survie relative à 5 ans standardisée pour l’âge de 57 % (54 % chez l’homme et 61 % chez la femme) (4). Dans la polpulation noire en revanche, le taux est de 47 % (42 % chez l’homme et 55 % chez la femme). Il est intéressant de noter l’amélioration des survies que nous observons entre le début et la fin de la période qui bien que modeste est statistiquement significative. Ce fait est probablement dû aux progrès thérapeutiques observés dans ces pathologies avec l’amélioration des protocoles de prise en charge qui a eu lieu au cours de cette décennie et qui devrait s’amplifier encore à l’avenir avec l’arrivée des anticorps monoclonaux (5). Un autre élément à prendre en compte pour analyser la survie des LMNH est l’hétérogénéité des classifications qui ont finalement été regroupées en une classification consensuelle qui ne pouvait avoir été utilisée dans les études de survies disponibles, puisque publiée fin 2001 sous l’égide de l’OMS (1). En France et en Europe, près de 75 % des LMNH sont de phénotype B et les deux sous-types les plus fréquents sont le lymphome folliculaire d’une part et le lymphome diffus à grandes cellules d’autre part. Leur prise en charge n’est pas identique : ainsi, les premiers sont traités par irradiation associée à de la chimiothérapie pour les stades limités, les autres sont traités par chimiothérapie exclusive (6). En cas de rechute, les autogreffes de cellules souches seront un support à la chimiothérapie à haute dose. Cette différence de prise en charge est un facteur qui n’est pas pris en compte dans cette analyse et qui montrerait probablement des différences nettes. Ces thérapeutiques, souvent agressives, ne sont pas toujours mises en œuvre chez les sujets âgés, car trop toxiques, d’où la constatation d’une survie beaucoup plus basse pour les sujets ayant dépassé 75 ans. Les LMNH de phénotype T sont surtout de localisation cutanée avec le Mycosis fungoide qui est
332
Survie des patients atteints de cancer en France
une entité d’évolution plutôt indolente alors que d’autres entités telles que l’ATLL (leucémie-lymphome de l’adulte) ou le LMNH nasal de type NK (développé à partir de cellules natural killer) sont des proliférations agressives de pronostic péjoratif (7). Ces éléments ne sont pas non plus pris en compte dans cette étude, mais devraient l’être dans les prochaines études grâce à l’utilisation par les registres de la classification ICDO-3.
1. Jaffe ES, Harris NL, Stein H, Vardiman JW, editors. World Health Organization Classification of tumours. Pathology and genetics of tumours of haematopoietic and lymphoid tissues. Lyon: IARC Press; 2001. 2. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) Program (www.seer.cancer.gov) SEER*Stat Database: Incidence - SEER 9 Regs Public-Use, Nov 2004 Sub (1973-2002), National Cancer Institute, DCCPS, Surveillance Research Program, Cancer Statistics Branch, released April 2005, based on the November 2004 submission Available from: http://seer.cancer.gov/statfacts/html/nhl.html 5. Coiffier B, Lepage E, Briere J et al. CHOP chemotherapy plus rituximab compared with CHOP alone in elderly patients with diffuse large-B-cell lymphoma. N Engl J Med. 2002;346:235-42. 6. Reyes F, Lepage E, Ganem G et al. ACVBP versus CHOP plus radiotherapy for localized aggressive lymphoma. N Engl J Med. 2005;352:1195-205. 7. Willemze R, Jaffe ES, Burg G et al. WHO-EORTC classification for cutaneous lymphomas. Blood. 2005;105:376885.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 70 (69-72) 74 (72-75) 71 (69-72) 74 (72-75) 71 (70-72) 74 (73-75)
3 ans brute relative 53 (52-55) 60 (59-62) 56 (54-57) 62 (60-63) 54 (53-55) 61 (60-62)
5 ans brute relative 44 (43-46) 54 (52-55) 47 (45-49) 56 (54-58) 46 (44-47) 55 (53-56)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 81 (78-83) 81 (78-83) 84 (81-86) 84 (82-86) 80 (77-82) 81 (78-83) 73 (71-75) 74 (72-76) 52 (50-54) 57 (55-60) 71 (70-72) 74 (73-75)
3 ans brute relative 70 (67-73) 70 (67-73) 73 (70-76) 74 (71-77) 66 (63-68) 68 (65-71) 54 (52-56) 59 (56-61) 32 (30-34) 42 (40-45) 54 (53-55) 61 (60-62)
333
5 ans brute relative 66 (63-69) 67 (63-70) 66 (62-69) 68 (64-71) 57 (54-59) 60 (57-63) 44 (41-46) 50 (48-53) 21 (20-23) 35 (32-38) 46 (44-47) 55 (53-56)
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
Références
Survie des patients atteints de cancer en France
Délai en années depuis le diagnostic
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
334
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
3
4
1.0
1.0 0
1
4
4
5
1.0
1.0
0.6 0.0
0.2
0.4
0.6 0.4 0.2 0.0
5
0
1
2
3
2
3
4
5
1.0 0.6 0.0
0.2
0.4
0.6 0.4 0.2
Taux de mortalité
0.8
fonction en escalier spline de régression
0.0
0.8 0.0
0.2
0.4
0.6
0.8 0.6 0.4 0.2
1
1.0
Âge : [75;++[ 1.0
Âge : [65;75[ 1.0
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
5
Délai en années depuis le diagnostic
0.0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
3
4
fonction en escalier spline de régression
0.8
1.0
1.0 0.8 0.6 0.4 0.2
Taux de mortalité
0.0
2
3
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
1
2
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
0
0.8 0.6 0.0
0.2
0.4
0.6 0.4 0.2
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
335
5
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
2
0.8
1
Délai en années depuis le diagnostic
0.8
0
fonction en escalier spline de régression
0.0
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.0
0.2
0.4
0.6 0.4 0.2 0.0
Taux de mortalité
0.8
fonction en escalier spline de régression
0.8
1.0
1.0
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 70 (68-72) 73 (71-75) [1992;1994] 72 (70-73) 75 (73-77) [1995;1997] 71 (69-73) 74 (72-76) Tous 71 (70-72) 74 (73-75)
3 ans brute relative 53 (51-56) 60 (57-62) 55 (53-57) 61 (59-63) 56 (54-58) 62 (60-65) 55 (53-56) 61 (60-63)
5 ans brute relative 44 (42-47) 53 (50-56) 46 (44-48) 55 (53-58) 48 (46-50) 57 (55-59) 46 (45-47) 55 (54-57)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 78 (74-81) 83 (79-86) 78 (75-81) 74 (71-77) 56 (52-60) 74 (72-75)
Femme 85 (81-88) 88 (84-91) 83 (80-86) 75 (71-77) 58 (55-61) 74 (72-75)
3 ans Homme Femme 67 (63-71) 76 (71-80) 72 (68-76) 76 (70-80) 66 (62-69) 72 (68-75) 58 (54-61) 60 (56-64) 38 (34-42) 45 (41-48) 60 (59-62) 62 (60-63)
5 ans Homme Femme 63 (59-67) 73 (68-77) 66 (61-70) 71 (65-76) 57 (53-61) 65 (61-69) 48 (44-51) 53 (49-57) 32 (28-37) 37 (33-41) 54 (52-55) 56 (54-58)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 72 (70-73) 75 (73-76) 73 (72-74)
3 ans 57 (55-59) 62 (61-64) 60 (58-61)
5 ans 50 (48-52) 56 (54-58) 53 (51-54)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 71 (68-74) 73 (70-76) [1992;1994] 71 (69-74) 76 (74-79) [1995;1997] 72 (69-74) 76 (74-79) Tous 72 (70-74) 75 (74-77)
3 ans Homme Femme 57 (54-61) 60 (57-64) 56 (53-59) 63 (60-67) 59 (56-63) 64 (61-67) 57 (56-59) 63 (61-65)
5 ans Homme Femme 49 (45-53) 53 (50-57) 47 (44-51) 58 (54-61) 54 (50-57) 58 (54-61) 50 (48-52) 57 (55-59)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
336
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,18
0,83 [0,77;0,9]
<0,001
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0.97;1]
0,026
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 47,5 <0,001 350,2 <0,001
vs effet linéaire de l’âge
70,5
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
, , ,
,
,
,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , ,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
<0,001
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
337
Résultats : Lymphomes malins non hodgkiniens
Effet de l’âge issu du spline de régression
Survie des patients atteints de cancer en France
Leucémie lymphoïde chronique Auteurs : X. Troussard, P.M. Carli, M. Maynadié, N. Maarouf
Description de la localisation étudiée
La leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une hémopathie chronique caractérisée par la présence chez l’adulte d’une lymphocytose absolue et permanente supérieure à 4 × 109/L constituée d’une prolifération de petits lymphocytes à chromatine mûre et dense. Les études de cytomètrie en flux mettent en évidence une prolifération tumorale sanguine clonale (kappa ou lambda) avec des cellules lymphoïdes tumorales exprimant les molécules membranaires CD5+, CD23+, CD22+ (ou CD79b), mais une absence d’expression du FMC7 et une expression faible des immunoglobulines de surface, ce qui se traduit par un score de Matutes de 4 ou 5 (1).
Fréquence Le nombre de nouveaux cas de LLC survenus en France au cours de l’année 2000 était estimé à 2 171, dont 53 % chez les hommes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 2,4 chez l’homme et de 1,6 chez la femme. Au cours de la même année, 1 112 certificats de décès de LLC ont été enregistrés, dont 57 % chez les hommes, soit un taux de mortalité standardisé de 1,1 chez l’homme et de 0,5 chez la femme (2). Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 2 077 cas, dont 739 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 89 % à 1 an, de 76 % à 3 ans et de 63 % à 5 ans et la survie relative globale était respectivement de 94 %, de 88 % et de 81 % (tableau 1). La mortalité ajoutée par la maladie était élevée dans les mois suivant le diagnostic. On observait ensuite un taux faible 1 an après celui-ci, puis une élévation de la mortalité ajoutée, qui atteignait environ 5 % à 5 ans du diagnostic quel que soit l’âge (figure 3).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était différente selon le sexe ; à 5 ans, elle était de 85 % chez la femme et de 77 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait cette observation : l’effet du sexe était significatif, avec un taux relatif de 0,69 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences sensibles apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans était de 86 % pour la classe d’âge 15-44 ans et de 68 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). L’effet de l’âge n’était pas linéaire : au-delà de 70 ans, l’augmentation du
339
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C42.0, C42.1, C42.3 et C42.4 Morphologie : M9823 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.0, 169.1, 169.3 et 169.9 Morphologie ; M9823 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C91.1
Survie des patients atteints de cancer en France
risque était plus rapide (tableau 8 et figure 5). La diminution de la survie avec l’âge était observée quel que soit le sexe (tableau 4). Ainsi les survies relatives à 5 ans sont passées de 89 % pour les 15-54 ans à 70 % pour les plus de 75 ans chez la femme et de 83 % à 69 % chez l’homme. L’association entre l’âge et la mortalité ajoutée par la maladie observée figure 5 s’estompait entre 4 et 5 ans après le diagnostic (figures 6 et 7). La mortalité ajoutée atteignait en effet environ 5 % quel que soit l’âge (figure 3).
Variation selon la période La survie a faiblement varié en fonction de la période de diagnostic. Elle était à 5 ans de 83 % pour la période 1989-1991, de 82 % pour la période 1992-1994 et de 79 % pour la période 1995-1997. Ces faibles variations ont été également observées à 1 an et à 3 ans. Ces données ne suggèrent pas une amélioration de la survie avec le temps (tableau 3). L’analyse multivariée confirmait une absence de variation de la survie entre les années de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département On observait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8 et figure 4). Les survies relatives variaient de 19 à 40 % sur l’ensemble des départements de l’étude.
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
Comparaison avec l’étude EUROCARE Dans l’étude EUROCARE (3), pour la période 1990-1994, la survie relative moyenne à 5 ans était de 62 % chez les hommes et de 66 % chez les femmes, ce qui était nettement moins élevé que celle de notre étude (77 % vs 85 %). La survie était meilleure en Autriche, en Finlande et en Espagne. La Pologne avait la plus faible survie chez les hommes (16 %) et les femmes (24 %) (3).
Commentaires La LLC est considérée comme une hémopathie de bon pronostic. La survie relative globale est de 81 % à 5 ans et la survie brute de 63 %. Néanmoins, cette hémopathie est très hétérogène avec certains patients qui nécessiteront un traitement en raison d’une progression de leur maladie, d’autres qui resteront stables pendant de nombreuses années en l’absence de tout traitement et enfin des patients qui décèderont d’une autre cause. On observe qu’après l’âge de 75 ans la survie était nettement moins bonne, ce qui peut être en rapport avec l’âge avancé du diagnostic et une prise en charge thérapeutique moins agressive. C’est seulement dans les années 2000 qu’ont été identifiés les facteurs de mauvais pronostic : temps de doublement des lymphocytes inférieur à 12 mois, absence de mutations des gènes des chaînes lourdes des immunoglobulines (profil non muté), taux sérique de thymidine kinase élevé et anomalies cytogénétiques de type délétions du chromosome 11 en 11q22-q23 et délétions du chromosome 17 en 17 p13 (4). Si la LLC est plus fréquente chez l’homme, elle est néanmoins de meilleur pronostic chez la femme sans que l’on en connaisse la raison. Cette tendance est retrouvée quel que soit le facteur pronostique étudié tel que CD38, ZAP-70 et le profil des gènes des immunoglobulines. Le risque plus élevé de cancers secondaires chez les patients atteints de LLC est connu depuis de nombreuses années, contribuant aussi à diminuer la survie. Dans une étude des registres des États-Unis appartenant au programme SEER, un second cancer a été observé chez 1 820 patients, alors que 1 517 étaient attendus selon les taux de ces registres (5). Les variations observées entre les différents départements sont le reflet de la difficulté des cri-
340
Survie des patients atteints de cancer en France
tères d’enregistrement dans les registres, notamment en ce qui concerne les patients à faible masse tumorale ou asymptomatiques pouvant créer un « effet centre ». L’introduction de nouvelles molécules efficaces dans la LLC est très récente et l’amélioration de la survie n’est pas encore perceptible dans les données de registres. La fludarabine et les anticorps monoclonaux initialement utilisés dans les formes avancées de la maladie (stade B et C de la classification de Binet) ont actuellement tendance à être utilisés dans les stades plus précoces de la maladie (stade A) associés à des facteurs de mauvais pronostic.
Références 1. Matutes E, Owusu-Ankomah K, Morilla R et al. The immunological profile of B-cell disorders and proposal of a scoring system for the diagnosis of CLL. Leukemia. 1994;8:1640-5. 2. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118.Ann Oncol. 4. Hamblin TJ, Davis Z, Gardiner A, Oscier DG, Stevenson FK. Unmutated Ig V(H) genes are associated with a more aggressive form of chronic lymphocytic leukemia. Blood. 1999;94:1848-54. 5. Hisada M, Biggar RJ, Greene MH, Fraumeni JF Jr, Travis LB. Solid tumors after chronic lymphocytic leukemia. Blood. 2001;98:1979-81.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
89 (87-90)
94 (92-95)
74 (72-76)
87 (84-89)
60 (57-63)
77 (74-80)
Femme Tous
89 (87-91) 89 (88-90)
94 (92-95) 94 (93-95)
78 (76-81) 76 (74-78)
90 (88-92) 88 (87-90)
67 (64-70) 63 (61-65)
85 (81-87) 81 (78-83)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 96 (93-98) 95 (92-96) 94 (93-95) 78 (75-81) 89 (88-90)
relative 97 (94-98) 96 (94-98) 97 (95-97) 88 (85-90) 94 (93-95)
3 ans brute 92 (88-94) 87 (84-89) 82 (79-84) 58 (54-61) 76 (74-78)
341
relative 93 (89-96) 91 (87-93) 89 (87-92) 80 (75-84) 88 (87-90)
5 ans brute 84 (78-88) 78 (74-81) 70 (67-73) 40 (36-43) 63 (61-65)
relative 86 (81-90) 84 (80-87) 82 (78-85) 68 (62-73) 81 (78-83)
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 0.4 0.2
Survie relative
0.8
1.0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.0
Homme Femme
1
2
3
4
5
Délai en années depuis le diagnostic
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
Figure 2 : survie relative selon l’âge
[15;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0.0
Survie relative
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
0
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
342
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps
3
4
0.25
2
3
4
3
4
5
0.25
0.25
0.20 0.0
0.05
0.10
0.15
0.20 0.15 0.10 0.05 0.0
2
3
4
0.20 0.15 0.10 0.05 0.0
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
1
0.25
0.25 0.15 0.10 0.05 0.0
0.20 0.15 0.10 0.05 0.0
2
Taux de mortalité
0.20 0.15 0.10 0.05 0.0
1
5
fonction en escalier spline de régression
0.20
0.25
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
1
Âge : [55;65[
Délai en années depuis le diagnostic
0
0.20 0.15 0.10 0.0
0.05
0.10 0.05
0
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
0.0
5
5
Délai en années depuis le diagnostic
343
5
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
2
0.15
0.20
0.25 0.20 0.15 0.10 0.05 0.0
1
fonction en escalier spline de régression
Délai en années depuis le diagnostic
0.25
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.25 0.15 0.10 0.05 0.0
Taux de mortalité
0.20
fonction en escalier spline de régression
0.25
Âge : [15;55[
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 88 (86-90) 94 (92-96) [1992;1994] 90 (88-92) 95 (92-96) [1995;1997] 88 (85-90) 93 (90-94) Tous 89 (87-90) 94 (92-95)
3 ans brute relative 76 (72-79) 89 (86-92) 79 (76-82) 91 (87-93) 73 (70-76) 86 (83-89) 76 (74-78) 88 (87-90)
5 ans brute relative 64 (60-68) 83 (78-86) 65 (62-69) 82 (78-86) 61 (58-65) 79 (75-83) 63 (61-65) 81 (79-83)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
1 an [15;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 97 (95-99) 95 (94-96) 95 (94-96) 86 (81-90) 94 (92-95)
3 ans Femme Homme Femme 99 (96-100) 91 (86-95) 95 (88-98) 97 (93-99) 86 (82-89) 95 (90-98) 97 (96-98) 86 (83-89) 92 (88-94) 87 (83-91) 81 (74-86) 80 (74-85) 94 (92-95) 87 (84-89) 90 (88-92)
5 ans Homme Femme 83 (76-88) 89 (80-94) 78 (73-82) 91 (85-95) 78 (73-82) 85 (80-89) 69 (60-76) 70 (62-77) 77 (74-80) 85 (81-87)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 92 (90-93) 93 (92-95) 93 (92-94)
3 ans 84 (82-87) 88 (85-91) 86 (84-88)
344
5 ans 75 (71-79) 81 (77-84) 77 (75-80)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,38
0,69 [0,53;0,89]
0,004
Par année de diagnostic
0,02
1,02 [0,97;1,07]
0,395
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 25,3 0,003 47,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 8,9
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
, 10.0
, 10.0
, 5.0
, 5.0
, 1.0
, 1.0
0.5 ,
, 0.5
Âge moyen : 69 ans , 0.1
, 0.1
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, 2.0 , 1.5 , 1.0 , 0.5 , 0.0
, 1.0
, 1.5
, 2.0
, 2.5
, 3.0
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
, 0.5
0.0 ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
, 2.5
, 3.0
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,031
50
60
70
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
345
80
90
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
8 6 4 2 0
Taux relatif de mortalité
10
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
e Âg
0 1 2
en an nées d ep
uis le
60 ge a
tic os
70 gnos
u
80
tic
dia
Â
3
diagn ost
4
ic
50
5
, 10.0 , 5.0
temps=0,25 an temps=1 an temps=3 ans temps=5 ans
, 0.5
, 0.5
, 1.0
, 1.0
, 5.0
, 10.0
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
50
60
70
Âge au diagnostic
346
, 0.1
Âge moyen : 69 ans
, 0.1
Taux relatif de mortalité
Résultats : Leucémie lymphoïde chronique
Délai
au
gn dia
80
90
Survie des patients atteints de cancer en France
Leucémie aiguë lymphoblastique Auteurs : N. Maarouf, P.M. Carli, M. Maynadié, X. Troussard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C42.0, C42.1, C42.3, C42.4 Morphologie : M9821, M9826, M9827 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.0, 169.1, 169.3 et 169.9 Morphologie : M9821 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C91.0
Fréquence Les leucémies aiguës représentent 41,5 % des cas de nouveaux cas de leucémies survenues en 2000 en France, soit un taux d’incidence de 4,3 chez l’homme et de 3,2 chez la femme (2). Ce chiffre ne fait pas la distinction entre les leucémies aiguës d’origine lymphoïde et celles d’origine myéloïde qui sont des affections très différentes sur le plan physiopathologique mais aussi épidémiologique. En Côte-d’Or, le taux d’incidence des leucémies aiguës lymphoblastiques, standardisé pour la population mondiale, est de 1,6 en moyenne entre 1980 et 1997. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 341 cas, dont 251 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 51 % à 1 an, 31 % à 3 ans et 25 % à 5 ans alors que la survie relative était respectivement de 58 %, 32 % et 26 % (tableau 1). L’excès de mortalité, tous âges confondus, diminuait régulièrement avec l’augmentation du délai depuis le diagnostic (figure 3).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était légèrement différente chez l’homme et chez la femme : à 5 ans, elle était de 29 % chez la femme et de 24 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée renforçait l’impression d’un avantage féminin avec un taux relatif de 0,75 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). La survie était différente selon l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans était de 35 % pour la classe d’âge 15-44 ans, mais elle était seulement de 13 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Le taux relatif de mortalité augmentait quasi linéairement avec l’âge, mais cette augmentation était pratiquement limitée aux premiers mois suivant le diagnostic (tableau 8 et figures 5, 6 et 7).
347
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
Les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) sont identifiées par la présence de plus de 20 % de cellules blastiques, exprimant des molécules membranaires B ou T (1). Il est important de distinguer les leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL) myéloperoxydase (MPO) négatives des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) MPO positives, la prise en charge clinique, biologique et thérapeutique de ces patients étant très différente.
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie semblait s’améliorer avec la période de diagnostic. À 5 ans, elle était de 23 % pour la période 1989-1991 et de 33 % pour la période 1995-1997. Ces faibles variations étaient aussi observées à 1 an et à 3 ans. Ces données suggèrent une très discrète amélioration de la survie dans les dernières années (tableau 3). Cependant, l’analyse multivariée n’a pas permis de confirmer cette amélioration (tableau 7).
Variation selon le département Il n’existait aucune variation significative du taux relatif de mortalité entre les départements inclus dans l’étude (tableau 8 et figure 4).
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
Comparaison avec l’étude EUROCARE Dans l’étude EUROCARE, la survie relative moyenne à 5 ans était de 24 % chez l’homme et de 22 % chez la femme, ce qui est légèrement moins élevé que la survie relative mesurée dans notre étude (22 % et 30 %) (4). Toutefois, le petit nombre de patients inclus dans notre étude ne permettait pas une standardisation crédible des probabilités de survie et limitait la valeur de ces comparaisons. Dans cette étude européenne, la variabilité de la survie relative standardisée était grande, les chiffres se situant entre 10 et 37 % chez l’homme et entre 10 et 48 % chez la femme. La largeur des intervalles de confiance et les difficultés de diagnostic et de codage de cette maladie rendaient toutefois cette variabilité peu interprétable. (3).
Commentaires La LAL est plus fréquente chez l’enfant et l’adulte jeune. Elle a chez l’enfant un relativement bon pronostic avec environ 80 % de guérison, même si des formes graves associées à des anomalies cytogénétiques du chromosome en 11q23 existent. La LAL de l’adulte est moins fréquente, mais son pronostic reste redoutable (4). Pour les patients âgés de plus de 15 ans, la survie relative globale est de 26 % à 5 ans et la survie brute est de 25 %. Le pronostic est meilleur chez la femme, comparé à celui observé chez l’homme. Les mêmes différences sont aussi observées chez l’enfant : le moins bon pronostic chez le garçon est attribué au risque de rechute testiculaire. Les LAL du sujet âgé sont associées de façon beaucoup plus fréquente à la présence de l’anomalie cytogénétique translocation (9;22) (q34;q11) ou chromosome Philadelphie (Ph). La gravité des LAL Ph+, la difficulté à utiliser des traitements intensifs et la présence plus fréquente de facteurs de morbidité expliquent le plus mauvais pronostic des LAL chez ces patients. L’introduction récente de nouvelles thérapeutiques ciblées comme le Glivec dans les LAL Ph+ devrait permettre dans les prochaines années une amélioration de la survie de ces LAL (5). L’absence de variation de la survie dans les différents départements est rassurante : elle est le témoin d’une prise en charge tout à fait identique sur l’ensemble du territoire. Les variations observées entre les différents pays de l’Europe s’expliquent assez mal, mais elles peuvent être le témoin de l’extrême difficulté à faire le diagnostic de LAL, ce dernier nécessitant pour être fiable des outils d’exploration sophistiqués comme la cytométrie en flux.
348
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Jaffe ES, Harris NL, Stein H, Vardiman JW, editors. World Health Organization Classification of tumours. Pathology and genetics of tumours of haematopoietic and lymphoid tissues. Lyon: IARC Press; 2001. 2. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Hoelzer D. Therapy and prognostic factors in adult acute lymphoblastic leukaemia. Baillieres Clin Haematol. 1994;7:299-320. 5. Lee KH, Lee JH, Choi SJ et al. Clinical effect of imatinib added to intensive combination chemotherapy for newly diagnosed Philadelphia chromosome-positive acute lymphoblastic leukemia. Leukemia. 2005;19:1509-16.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 57 (50-62) 57 (51-63) 56 (49-63) 58 (50-65) 57 (52-61) 58 (53-62)
3 ans brute relative 30 (24-35) 31 (25-37) 33 (26-40) 34 (27-42) 31 (27-36) 32 (27-37)
5 ans brute relative 22 (17-28) 24 (18-30) 27 (20-34) 29 (22-36) 25 (20-29) 26 (22-31)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 70 (63-75) 70 (63-75) 58 (43-70) 58 (43-70) 49 (37-60) 49 (37-61) 41 (28-53) 40 (27-53) 26 (14-38) 24 (13-37) 57 (52-61) 58 (53-62)
3 ans brute relative 41 (34-48) 42 (34-49) 30 (18-43) 31 (18-44) 24 (14-34) 25 (15-36) 16 (8-26) 19 (9-30) 13 (5-25) 17 (7-31) 31 (27-36) 32 (27-37)
349
5 ans brute relative 34 (27-41) 35 (28-42) 22 (11-36) 23 (11-37) 17 (9-28) 19 (10-31) 11 (4-21) 15 (6-27) 8 (3-19) 13 (4-29) 25 (20-29) 26 (22-31)
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 0.4 0.2
Survie relative
0.8
1.0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0
1
2
3
4
5
Délai en années depuis le diagnostic
1.0
Figure 2 : survie relative selon l’âge
0.2
0.4
0.6
0.8
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0.0
Survie relative
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
0.0
Homme Femme
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
350
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
351
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 56 (47-64) 56 (47-65) [1992;1994] 50 (41-59) 51 (41-60) [1995;1997] 59 (51-67) 61 (52-68) Tous 56 (51-61) 57 (52-62)
3 ans brute relative 29 (22-37) 31 (23-40) 28 (20-36) 29 (20-38) 37 (29-45) 38 (30-47) 31 (27-36) 32 (27-37)
5 ans brute relative 22 (15-30) 23 (16-31) 21 (14-29) 22 (14-31) 31 (23-40) 33 (24-42) 24 (20-29) 26 (21-31)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 68 (61-75) 47 (30-63) 63 (43-77) 32 (15-49) 11 (2-31) 57 (51-63)
Femme 69 (59-77) 75 (50-89) 40 (23-56) 49 (29-66) 28 (13-44) 58 (50-65)
3 ans Homme Femme 43 (35-51) 45 (34-55) 19 (8-34) 52 (26-73) 19 (7-35) 23 (10-39) 15 (4-33) 27 (11-45) 9 (0-42) 19 (6-37) 31 (25-37) 34 (27-42)
5 ans Homme Femme 34 (26-42) 36 (25-47) 12 (3-27) 43 (18-66) 17 (0-99) 20 (7-38) 6 (0-24) 22 (7-43) 9 (0-54) 18 (5-39) 24 (18-30) 29 (22-36)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 52 (47-58) 57 (51-64) 55 (51-60)
3 ans 29 (23-35) 37 (30-44) 32 (27-37)
352
5 ans 22 (8-60) 30 (24-39) 26 (21-31)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,29
0,75 [0,57;0,99]
0,042
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,93;1,03]
0,424
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 6,6 0,683 42,8 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 7,0
2
3
4
5
6
7
8
9
10
, 10.0 , 0.5
, 1.0
, 5.0
, 10.0 , 5.0 , 1.0
0.5 ,
, 0.1
Âge moyen : 46 ans , 0.1
, 2.0 , 1.5 , 1.0
0.5 , , 0.0
1
01 10 50 10 0 Taux relatif (/Taux à l’âge0 5moyen) (échelle logarithmique)
, 2.5
, 2.5 , 2.0 , 1.5 , 1.0 , 0.5 , 0.0
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic , 3.0
, 3.0
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,071
20
40
60
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
353
80
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
10 8 6 4 2 0
Taux relatif de mortalité
12
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
gn dia
0 1 D
2 3
en an nées d ep
uis le
30
4
diagn ost
ic
5
80
70
u e a 60 Âg 0 stic 5 no g a i 40 ud ea g Â
20
10,0
10,0
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
5,0 1,0 0,5
0,5
1,0
5,0
temps=0,25 an temps=1 an temps=3 ans temps=5 ans
20
40
0,1
Âge moyen : 46 ans
0,1
Taux relatif de mortalité
Résultats : Leucémie aiguë lymphoblastique
Délai
tic os
60
Âge au diagnostic
354
80
Survie des patients atteints de cancer en France
Leucémie myéloïde chronique Auteurs : P.M. Carli, X. Troussard, N. Maarouf, M. Maynadié
Description de la localisation étudiée
Comme les autres syndromes myéloprolifératifs, la leucémie myéloïde chronique (LMC) est un processus monoclonal résultant de l’atteinte d’une cellule souche. C’est essentiellement la lignée granuleuse qui y prolifère. Elle est caractérisée par une aberration acquise du caryotype : la translocation (9 ; 22) ou chromosome Philadelphie (Ph1), se traduisant par la juxtaposition anormale des gènes abl du chromosome 9 et bcr du chromosome 22 (1). Il s’agit du premier exemple de signature chromosomique et moléculaire mis en évidence parmi les cancers humains.
Fréquence Ces affections n’ont pas été étudiées dans l’étude française d’incidence utilisée pour situer la fréquence des cancers analysés dans cet ouvrage. Dans le département de la Côte-d’Or, le taux d’incidence moyen des leucémies myéloïdes chroniques, standardisé pour la population mondiale, était de 1 pendant la période 1980-2001. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 666 cas, dont 380 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était égale à 80 % à 1 an, 56 % à 3 ans et 41 % à 5 ans et la survie relative correspondante était respectivement de 84 %, 62 % et 49 % (tableau 1). La figure 3 montre que la mortalité ajoutée par la maladie varie peu en fonction du temps écoulé depuis le diagnostic sauf pour les patients les plus âgés (voir ci-dessous).
Variation selon le sexe et l’âge Il n’y avait aucune différence de survie entre homme et femme (tableau 1 et figure 1). Cela était clairement confirmé par l’analyse par âge (tableau 4) et par l’analyse multivariée (tableau 7). Les courbes de survie des malades de 15 à 44 ans et de 45 à 54 ans étaient presque identiques, ensuite la survie diminuait avec chaque groupe d’âge (tableau 2 et figure 2). L’effet de l’âge n’était pas linéaire. La mortalité ajoutée par la maladie était la même jusqu’à 55 ans environ (10 %) et ne variait pas avec le temps écoulé depuis le diagnostic. Cette dernière caractéristique était maintenue dans la classe d’âge suivante à un niveau plus élevé (14 %) et c’était seu-
355
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C42.0, C42.1, C42.3, C42.4 Morphologie : M9863 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.0, 169.1, 169.3 et 169.9 Morphologie : M9863 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C92.1
Survie des patients atteints de cancer en France
lement à partir de 65 ans environ que le taux de mortalité variait avec le temps écoulé depuis le diagnostic entre 0,60 et 0,20, ce qui correspondait à des probabilités annuelles de mortalité variant de 45 % à 19 % restant constamment très supérieures aux probabilités observées pour les plus jeunes. On peut noter que pour les âges élevés on retrouvait un profil semblable à celui de la leucémie lymphoïde chronique mais à un niveau de mortalité beaucoup plus élevé.
Variation selon la période Il n’y avait aucune variation notable de survie selon l’année de diagnostic (tableau 3). Cette absence d’amélioration était confirmée par l’analyse multivariée avec un taux relatif estimé à 1 (tableau 7).
Variation selon de département Aucune variation significative n’était observée entre départements, les intervalles de confiance des taux relatifs étaient inévitablement très larges pour cette localisation relativement rare et de survie moyenne (tableau 7 et figure 4).
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
Comparaison avec l’étude EUROCARE La comparaison avec l’étude EUROCARE (1990-1994) montre que la survie relative à 5 ans dans notre étude est meilleure que la survie moyenne européenne tant pour l’homme (42 % vs 31 %) que pour la femme (45 % vs 37 %) (tableau 5) (2). Même si les données françaises de l’étude européenne étaient moins précises on y observait déjà ce meilleur pronostic des patients inclus par les registres français.
Commentaires Parmi les hémopathies malignes, la survie des LMC se situe entre celle plus élevée des LLC et celle des leucémies aiguës, plus basse. Le pronostic est voisin chez la femme et chez l’homme, même s’il est raisonnable de penser qu’il est légèrement meilleur chez la femme (3). L’effet de l’âge est particulier. L’excès de mortalité est modéré et constant au cours du temps jusqu’à 65 ans. Chez les sujets plus âgés, il est très élevé immédiatement après le diagnostic et diminue ensuite. Entre les différents départements étudiés, la survie est similaire, traduisant une prise en charge homogène en France. L’absence d’amélioration de la survie n’est pas surprenante en l’absence de progrès thérapeutiques durant cette période (4). Les thérapies ciblées instituées trop récemment devraient améliorer le pronostic à court terme. En revanche, la survie pour la période étudiée s’est améliorée par rapport à celle de la période antérieure avec l’utilisation de l’interféron et de l’allogreffe (5). L’utilisation plus large en France de ces modalités thérapeutiques est peut-être l’explication de la meilleure survie trouvée en France par rapport à celle des autres pays européens et même à celle observée chez les Américains d’origine caucasienne. En effet, dans l’étude du SEER (1992-1999), la survie relative standardisée pour l’âge, à 5 ans, était de 35 % pour l’homme et pour la femme, tant chez les Caucasiens que chez les Noirs (6).
356
Survie des patients atteints de cancer en France
Références 1. Jaffe ES, Harris NL, Stein H, Vardiman JW, editors. World Health Organization Classification of tumours. Pathology and genetics of tumours of haematopoietic and lymphoid tissues. Lyon: IARC Press; 2001. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Cervantes F, Robertson JE, Rozman C et al. Long-term survivors in chronic granulocytic leukaemia: a study by the International CGL Prognosis Study Group. Italian Cooperative CML Study Group. Br J Haematol. 1994;87:293-300. 4. Baccarani M, Martinelli G, Rosti G et al. Working Party on Chronic Myeloid Leukemia. Imatinib and pegylated human recombinant interferon-alpha2b in early chronic-phase chronic myeloid leukaemia. Blood. 2004;104:4245-51. 5. Guilhot F, Roy L, Guilhot J, Millot F. Interferon therapy in chronic myelogenous leukemia. Hematol Oncol Clin North Am. 2004,18:585-603. 6. Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) Program (www.seer.cancer.gov) SEER*Stat Database: Incidence - SEER 9 Regs Public-Use, Nov 2004 Sub (1973-2002), National Cancer Institute, DCCPS, Surveillance Research Program, Cancer Statistics Branch, released April 2005, based on the November 2004 submission Available from: http://seer.cancer.gov/statfacts/html/cmyl.html
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 77 (73-81) 81 (77-85) 84 (82-86) 87 (84-89) 80 (77-83) 84 (81-87)
3 ans brute relative 55 (50-59) 62 (57-67) 59 (55-63) 65 (60-69) 56 (52-59) 62 (58-66)
5 ans brute relative 40 (35-45) 48 (43-54) 42 (37-47) 49 (43-54) 41 (37-45) 49 (45-53)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 90 (88-92) 91 (88-93) 85 (82-88) 80 (73-85) 58 (50-64) 80 (77-83)
relative 90 (88-92) 91 (88-94) 86 (83-89) 82 (75-87) 64 (56-71) 84 (81-87)
3 ans brute 73 (67-79) 75 (68-80) 62 (55-68) 53 (46-60) 32 (26-39) 56 (52-59)
357
relative 74 (68-79) 76 (68-82) 65 (57-71) 58 (50-66) 44 (35-53) 62 (58-66)
5 ans brute 60 (52-67) 61 (52-69) 45 (37-53) 33 (26-40) 19 (13-24) 41 (37-45)
relative 60 (52-68) 63 (53-72) 48 (40-56) 39 (31-46) 31 (22-41) 49 (45-53)
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
358
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
3
4
1.0 0.8 0.6
0.6
0.4 0.2 0.0 1
2
3
4
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
2
3
4
1.0
1.0
1.0 5
0.8 0.0
0.0
0.2
0.2
0.4
0.4
0.6
0.6
0.8
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.4 0.2
1
0
1
2
3
4
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
4
5
1.0 0.0
0.0
0.2
0.2
0.4
0.4
0.6
0.6
0.8
fonction en escalier spline de régression
0.8
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
3
Taux de mortalité
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
2
5
1.0
1.0
1.0
Délai en années depuis le diagnostic
1
5
fonction en escalier spline de régression
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
0.4 0
Délai en années depuis le diagnostic
fonction en escalier spline de régression
0
0.2 0.0
5
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
359
5
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
2
0.0
Taux de mortalité
0.8
0.8 0.6 0.4 0.2 0.0
1
fonction en escalier spline de régression
Délai en années depuis le diagnostic
1.0
0
Taux de mortalité
Taux de mortalité
0.6 0.4 0.2 0.0
Taux de mortalité
0.8
fonction en escalier spline de régression
1.0
1.0
1.0
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 82 (78-85) 87 (85-89) [1992;1994] 79 (73-83) 83 (77-87) [1995;1997] 77 (71-81) 82 (77-86) Tous 79 (76-82) 83 (80-86)
3 ans brute relative 56 (50-63) 66 (60-71) 55 (49-61) 62 (55-68) 53 (47-59) 60 (53-65) 55 (51-59) 62 (58-66)
5 ans brute relative 40 (34-47) 50 (43-57) 41 (34-47) 48 (41-55) 40 (33-46) 47 (40-54) 41 (37-44) 48 (44-53)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 91 (87-93) 91 (87-94) 87 (83-90) 81 (72-88) 67 (57-75) 81 (77-85)
Femme 90 (86-93) 92 (87-95) 96 (2-100) 85 (79-89) 65 (54-75) 87 (84-89)
3 ans Homme Femme 74 (67-80) 74 (63-81) 75 (65-82) 77 (66-85) 66 (57-74) 63 (0-98) 54 (43-63) 61 (50-70) 39 (29-50) 40 (29-51) 62 (57-67) 65 (60-69)
5 ans Homme Femme 61 (51-69) 60 (47-71) 62 (49-72) 64 (49-76) 50 (39-60) 47 (0-97) 33 (24-43) 44 (31-56) 29 (18-41) 32 (20-44) 48 (43-54) 49 (43-54)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 80 (76-84) 82 (78-86) 79 (76-82)
3 ans 57 (52-62) 58 (46-73) 59 (56-63)
360
5 ans 42 (37-48) 45 (32-63) 44 (40-48)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,15
0,86 [0,68;1,1]
0,226
Par année de diagnostic
0,01
1,01 [0,96;1,06]
0,72
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 5,8 0,755 35,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 8,6
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
10.0 , 5.0 , 0.5 ,
, 1.0
5.0 , 1.0 , 0.5 ,
0.1 ,
Âge moyen : 61 ans
0.1 ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
1.5 , 1.0 ,
, 0.5 0.0 ,
, 1.0
1.5 ,
, 2.0
10.0 ,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
0.5 , 0.0 ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
2.0 ,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,036
30
40
50
60
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
361
70
80
90
Résultats : Leucémie myéloïde chronique
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Leucémie aiguë myéloblastique Auteurs : N. Maarouf, P.M. Carli, M. Maynadié, X. Troussard
Description de la localisation étudiée
Les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) sont identifiées par la présence de plus de 20 % de cellules blastiques médullaires myéloperoxydases positives. Il est important de distinguer parmi les leucémies aiguës (LA) les LAM des leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL), la prise en charge clinique, biologique, thérapeutique et l’évolution de ces patients étant très différente. La classification de l’OMS en 2001 a identifié quatre types de LAM de pronostic très différent (1). Le premier groupe de LAM correspond aux LAM avec anomalies cytogénétiques récurrentes de type t(8;21)(q22;q22), inv(16)(p13q22), t(15;17)(q22;q12) ou anomalies en 11q13. Le deuxième groupe correspond aux LAM avec dysplasie multilignées, avec ou sans antécédent de syndrome myélodysplasique (SMD). Le troisième groupe correspond aux LAM secondaires aux traitements par chimiothérapie et/ou radiothérapie. Enfin, le dernier groupe correspond aux LAM non classables dans les catégories précédentes : ces dernières sont alors groupées selon l’ancienne classification FAB (LAM0 à LAM7). Les groupes 2 et 3 sont caractérisés par leur très mauvais pronostic. Les données que nous rapportons n’ont pas pris en considération cette dernière classification.
Fréquence L’incidence des LAM n’a pas été estimée au niveau national. Dans le registre spécialisé de Côted’Or, le taux d’incidence moyen standardisé sur la population mondiale était entre 1980 et 1997 de 2,1. Comme cela est indiqué dans les tableaux 7 et 9 du chapitre précédent, l’analyse de survie a été réalisée sur 1 333 cas, dont 1 089 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 40 % à 1 an, de 21 % à 3 ans et de 17 % à 5 ans, alors que la survie relative correspondante était respectivement de 42 %, de 22 % et de 19 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était identique chez l’homme et chez la femme ; à 5 ans, elle était de 19 % chez la femme et de 18 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait que la différence entre homme et femme n’était pas significative (tableau 7).
363
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C42.0, C42.1, C42.3, C42.4, Morphologie : M9861, M9840, M9866, M9867, M9891, M9910 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.0, 169.1, 169.3 et 169.9 Morphologie : M9861, M9840, M9866, M9891, M9910 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C92.0, C93.0, C94.0, C94.2
Survie des patients atteints de cancer en France
En revanche, des différences sensibles existaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans était de 44 % pour la classe d’âge 15-44 ans et seulement de 5 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). L’effet de l’âge n’était pas strictement linéaire. Le taux relatif de mortalité augmentait lentement jusqu’à 65 ans puis rapidement au-delà. En outre, à partir de 55 ans il y avait un fort excès de mortalité dans l’année suivant le diagnostic (tableau 8 et figures 3 et 5). La diminution de la survie en fonction de l’âge était observée quel que soit le sexe (tableau 4). Ainsi, la survie relative à 5 ans chez la femme était de 46 % pour les 15-44 ans et de 5 % pour les plus de 75 ans et respectivement de 41 % et 7 % chez l’homme.
Variation selon la période La survie a varié faiblement en fonction de la période de diagnostic. La survie à 5 ans est passée de 15 % pour la période 1989-1991 à 21 % pour la période 1995-1997. Cette légère variation a également été observée à 1 an et à 3 ans. Ces données pourraient laisser suggérer une très discrète amélioration de la survie ces dernières années (tableau 3). Cette amélioration n’était toutefois pas confirmée par l’analyse multivariée (tableau 7).
Variation selon le département
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
On observait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8 et figure 4). Les survies relatives variaient de 13 à 28 % sur l’ensemble des départements étudiés.
Comparaison avec l’étude EUROCARE L’étude EUROCARE rapporte, pour la période 1990-1994, une survie relative à 5 ans de 13 % chez les hommes et de 13 % chez les femmes pour l’ensemble des pays européens. Ces chiffres sont légèrement inférieurs à ceux observés dans notre étude (18 % et 18 %) (2). La survie relative était particulièrement basse en Pologne et en Estonie. Les meilleures survies relatives observées en Europe ne dépassaient pas 20 % chez la femme et 24 % chez l’homme.
Commentaires La survie relative des adultes âgés de plus de 15 ans atteints d’une LAM est identique chez l’homme et chez la femme et reste inférieure à 20 % à 5 ans. Elle est inférieure à celle de la LAL (29 % chez la femme, 24 % chez l’homme). Ces données montrent que la LAM est (contrairement aux idées reçues) une hémopathie grave, en dehors de la LAM3 ou leucémie à promyélocytes de meilleur pronostic (3). Il existe des différences selon l’âge du diagnostic. Ainsi, la plus mauvaise survie est observée chez les sujets les plus âgés avec une survie à 5 ans de 5 % pour les patients de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Les raisons de ce mauvais pronostic chez le sujet âgé ne sont que partiellement connues : la présence plus fréquente d’anomalies cytogénétiques défavorables, d’antécédents fréquents de syndrome myélodysplasique, d’une résistance des cellules tumorales aux drogues et l’impossibilité d’utiliser des traitements curateurs expliquent cette très mauvaise survie (4). Le vieillissement de la population entraîne aussi probablement une augmentation du nombre de leucémies secondaires myéloblastiques, dont le mauvais pronostic est lié à la présence d’anomalies cytogénétiques défavorables (5, 6). Les différences de survie observées dans les divers départements pourraient s’expliquer au moins en partie par des pratiques très différentes chez les patients âgés en l’absence de proto-
364
Survie des patients atteints de cancer en France
coles thérapeutiques établis, allant du simple traitement symptomatique au traitement agressif associant des combinaisons de chimiothérapie. La découverte aussi très récente de mutations du gène NMPM1 (nucléophosmine) chez environ la moitié des patients avec une LAM et un caryotype normal semblerait conférer à ces derniers un bon pronostic et permettrait de prévoir dans les prochaines années des traitements ciblés et une amélioration de leur survie (7).
Références 1. Jaffe ES, Harris NL, Stein H, Vardiman JW. (Eds): World Health Organization Classification of tumours. Pathology and genetics of tumours of haematopoietic and lymphoid tissues. IARC Press, Lyon 2001. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Lowenberg B. Prognostic factors in acute myeloid leukaemia. Best Pract Res Clin Haematol. 2001 Mar;14(1):65-75. 5. Mrozek K, Heinonen K, Bloomfield CD. Clinical importance of cytogenetics in acute myeloid leukaemia. Best Pract Res Clin Haematol. 2001 ;14:19-47. 6. Dann EJ, Rowe JM. Biology and therapy of secondary leukaemias. Best Pract Res Clin Haematol. 2001;14:119-37. 7. Suzuki T, Kiyoi H, Ozeki K et al. Clinical characteristics and prognostic implications of NPM1 mutations in acute myeloid leukemia. Blood. 2005 15;106:2854-61.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 40 (37-44) 42 (38-45) 40 (36-43) 41 (37-44) 40 (37-42) 42 (39-44)
3 ans brute relative 20 (17-23) 22 (19-25) 21 (18-25) 23 (20-26) 21 (19-23) 22 (20-25)
5 ans brute relative 16 (13-19) 18 (16-22) 18 (15-21) 19 (16-22) 17 (15-19) 19 (17-21)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 71 (66-76) 71 (66-76) 56 (48-63) 56 (48-63) 52 (45-58) 52 (46-58) 32 (27-36) 33 (28-37) 13 (10-16) 15 (12-18) 40 (37-42) 42 (39-44)
3 ans brute relative 50 (44-56) 50 (44-56) 32 (25-39) 33 (26-40) 28 (22-33) 28 (23-34) 11 (8-14) 12 (9-15) 6 (4-8) 7 (5-10) 21 (19-23) 22 (20-25)
365
5 ans brute relative 43 (37-49) 44 (38-50) 27 (20-34) 27 (20-35) 22 (17-27) 23 (18-29) 7 (4-9) 8 (5-11) 3 (2-5) 5 (3-8) 17 (15-19) 19 (17-21)
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie des patients atteints de cancer en France
0.6 0.4 0.2
Survie relative
0.8
1.0
Figure 1 : survie relative selon le sexe
0.0
Homme Femme
1
2
3
4
5
Délai en années depuis le diagnostic
1.0
Figure 2 : survie relative selon l’âge
0.2
0.4
0.6
0.8
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0.0
Survie relative
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
0
0
1
2
3
Délai en années depuis le diagnostic
366
4
5
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[ 2.0
2.0
2.0
2.0
Âge : tous âges
2
3
4
1.5 0.0
0.5
1.0
1.5 1.0 0.5
Taux de mortalité
5
0
1
2.0
2.0
2.0 2
3
4
5
1.5 0.0
0.5
1.0
1.5 1.0 0.5 0.0
Taux de mortalité
1.5 0.0
0.5
1.0
1.5 1.0 0.5
0
1
2
3
4
Âge : [75;++[
2
3
4
5
1.5 0.0
0.5
1.0
1.5 1.0
Taux de mortalité
0.5 0.0
1.5 1.0 0.0
0.5
1.0
1.5
fonction en escalier spline de régression
0.5
1
5
2.0
Âge : [65;75[ 2.0
Délai en années depuis le diagnostic
2.0
Délai en années depuis le diagnostic
2.0
Taux de mortalité
0.0
1
5
fonction en escalier spline de régression
0.0
Taux de mortalité
4
Âge : [55;65[
fonction en escalier spline de régression
0
3
Âge : [45;55[ fonction en escalier spline de régression
0
2
Délai en années depuis le diagnostic
0
1
2
3
4
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
367
5
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
1
Délai en années depuis le diagnostic
2.0
0
0.0
1.0 0.0
0.5
1.0 0.5 0.0
Taux de mortalité
1.5
fonction en escalier spline de régression
1.5
fonction en escalier spline de régression
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 35 (30-39) 36 (31-41) [1992;1994] 46 (41-50) 48 (43-53) [1995;1997] 40 (35-44) 41 (37-45) Tous 40 (38-43) 42 (39-45)
3 ans brute relative 17 (14-21) 19 (15-23) 25 (20-29) 26 (22-31) 21 (17-24) 23 (19-26) 21 (19-23) 23 (20-25)
5 ans brute relative 14 (10-17) 15 (12-20) 18 (15-22) 21 (17-26) 18 (15-22) 21 (17-24) 17 (15-19) 19 (17-22)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
1 an [15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 70 (63-76) 61 (50-70) 50 (42-58) 28 (22-35) 17 (12-22) 42 (38-45)
Femme 73 (65-79) 50 (39-61) 52 (42-61) 37 (30-44) 12 (9-16) 41 (37-44)
3 ans Homme Femme 48 (40-56) 53 (44-60) 40 (29-50) 25 (16-35) 27 (20-34) 32 (23-41) 9 (5-14) 14 (10-20) 8 (4-13) 5 (3-9) 22 (19-25) 23 (20-26)
5 ans Homme Femme 41 (32-49) 46 (38-55) 35 (24-47) 18 (10-29) 22 (15-29) 26 (18-36) 5 (2-9) 10 (6-16) 7 (3-16) 5 (2-9) 18 (16-22) 19 (16-22)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 39 (36-42) 40 (37-43) 40 (38-42)
3 ans 21 (19-24) 22 (20-25) 22 (20-24)
368
5 ans 18 (15-21) 18 (16-21) 18 (16-20)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,05
0,96 [0,84;1,08]
0,474
Par année de diagnostic
–0,02
0,98 [0,96;1,01]
0,169
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 18,8 0,027 311,5 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression 17,7
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
10.0 , , 0.5
, 1.0
, 5.0
, 10.0 , 5.0 , 1.0 , 0.5
, 0.1
Âge moyen : 63 ans , 0.1
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, 1.5 , 1.0 , 0.5 , 0.0
, 1.0
, 1.5
, 2.0
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
, 0.5 , 0.0
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
, 2.0
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
<0,001
20
40
60
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
369
80
Résultats : Leucémie aiguë myéloblastique
vs effet linéaire de l’âge
Survie des patients atteints de cancer en France
Maladie de Hodgkin Auteurs : P.M. Carli, A. Monnereau, R.O. Casasnovas, X. Troussard, N. Maarouf, M. Maynadié
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C77.0 à C77.9 Morphologie : M9650 à M9667 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1 : 196.0 à 196.9 Morphologie : M9650 à M9662 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C81.0 à C81.9 Le lymphome de Hodgkin (LH) reste une entité distincte au sein des lymphomes malins. C’est une affection dont le diagnostic repose sur un critère uniquement morphologique : la présence de cellules de Sternberg au sein d’un infiltrat cellulaire polymorphe et variable. La maladie atteint essentiellement des ganglions superficiels sur lesquels l’histologie affirme le diagnostic, puis un bilan d’extension sera établi à la recherche d’adénopathies profondes, d’une atteinte splénique et de localisations extranodales. Le plus souvent, les localisations ganglionnaires sont cervicales et médiastinales. Dans deux tiers des cas, elles sont sus-diaphragmatiques.
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de LH survenus en France était estimé à 1 367, dont 54 % chez les hommes. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 2,2 chez l’homme et de 2,0 chez la femme. Au cours de la même année, 220 décès par LH sont survenus, soit un taux de mortalité standardisé de 0,3 chez l’homme et de 0,2 chez la femme (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 1 175 cas, dont 225 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 92 % à 1 an, de 84 % à 3 ans et de 80 % à 5 ans, la survie relative était respectivement de 95 %, 90 % et 88 % (tableau 1). La figure 3 (tous âges) montrait un faible excès de mortalité qui diminuait rapidement au cours de la première année, pour être très proche de zéro 4 ans après le diagnostic.
Variation selon le sexe et l’âge À 5 ans, la survie relative était meilleure chez la femme (92 %) que chez l’homme (85 %) (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée confirmait ce résultat : l’effet du sexe était significatif avec un taux relatif de 0,70 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences importantes apparaissaient également en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait en effet de 94 % pour la classe d’âge 15-44 ans à 25 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Le modèle linéaire ne permettait pas de prendre
371
Résultats : Maladie de Hodgkin
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
totalement en compte l’effet de l’âge : le risque de décès augmentait rapidement entre 15 et 30 ans, restait constant entre 30 et 50 ans, puis augmentait linéairement au-delà de 50 ans (figure 5). Ces variations liées à l’âge pouvaient être considérées comme indépendantes du délai après le diagnostic (test de proportionnalité p = 0,12).
Variation selon la période La survie relative variait peu selon la période : elle diminuait dans la période 1992-1994 par rapport à la période 1989-1991 à 1, 3 et 5 ans, puis remontait légèrement pour la dernière période 1995-1997 sans atteindre le niveau observé lors de la première période (tableau 3). Cette absence d’évolution était confirmée par l’étude prenant en compte les autres covariables (tableau 7).
Variation selon le département Les variations entre les départements n’étaient pas statistiquement significatives (tableau 8 et figure 4).
Comparaison avec l’étude EUROCARE La comparaison des taux standardisés sur l’âge avec les résultats de l’étude EUROCARE (19901994) indique que la survie dans notre étude était sensiblement meilleure chez l’homme : 81 % vs 75 % et chez la femme : 88 % vs 82 % (tableau 5). Le taux de survie moyen européen était lié aux mauvais résultats observés dans les pays de l’Est ainsi qu’au Royaume-Uni et au Danemark, car les résultats spécifiques à la France étaient 78 % chez l’homme et 87 % chez la femme (2).
Résultats : Maladie de Hodgkin
Commentaires Le LH est un des cancers ayant le meilleur pronostic en termes de survie avec de très bons résultats des protocoles thérapeutiques (80 % de patients présentent une survie sans rechute à 10 ans). Les traitements sont en effet adaptés aux stades de la maladie. Ainsi, dans les formes localisées il consiste en 2 à 4 cures d’ABVD, suivies par une irradiation des territoires atteints alors que dans les formes avancées, 6 à 8 cures de chimiothérapie seule sont administrées. Il existe cependant des effets secondaires du traitement, et de nouvelles stratégies sont actuellement mises en œuvre, incitant à une désescalade thérapeutique pour les patients ayant des facteurs pronostiques les plus favorables. La survie est parmi les meilleures des hémopathies malignes. Le LH a été historiquement la première hémopathie maligne à avoir été « guérie » depuis plusieurs décades, ce qui explique l’absence d’amélioration au cours de la période étudiée. C’est probablement un retard dans la diffusion des traitements qui explique les différences observées entre les pays européens. Aux États-Unis, les travaux du programme SEER (19921999) montrent des résultats excellents chez les Caucasiens : la survie relative et standardisée pour l’âge à 5 ans était de 85 % (83 % chez l’homme et 87 % chez la femme) ; en revanche chez les Noirs, le chiffre correspondant était de 77 % (73 % chez l’homme et 82 % chez la femme)(3). Les différences de survie selon le sexe sont significatives avec un meilleur pronostic pour la femme sans qu’aucune explication crédible ait été retrouvée. Les différences de survie sont importantes et significatives aussi selon l’âge avec des survies presque 4 fois plus élevées chez les 15-44 ans que chez les 75 ans et plus. Dans ce cas, comme pour d’autres tumeurs,
372
Survie des patients atteints de cancer en France
c’est soit le côté agressif de la thérapeutique qui peut entraîner des complications, soit à l’inverse l’abstention thérapeutique qui peut hâter l’évolution de la maladie (4).
Références 1. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 3. Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) Program (www.seer.cancer.gov) SEER*Stat Database: Incidence - SEER 9 Regs Public-Use, Nov 2004 Sub (1973-2002), National Cancer Institute, DCCPS, Surveillance Research Program, Cancer Statistics Branch, released April 2005, based on the November 2004 submission Available from: http://seer.cancer.gov/statfacts/html/hodg.html 4. Connors JM. Evolving approaches to primary treatment of hodgkin lymphoma. Hematology (Am Soc Hematol Educ Program). 2005:239-44.
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux sont incomplets et/ou absents.
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Homme Femme Tous
1 an brute relative 90 (87-92) 93 (91-95) 94 (91-95) 97 (96-98) 92 (90-93) 95 (93-96)
3 ans brute relative 82 (79-84) 87 (84-90) 88 (85-90) 94 (91-96) 84 (82-86) 90 (88-92)
5 ans brute relative 77 (74-80) 85 (81-87) 85 (82-88) 92 (90-94) 80 (78-83) 88 (86-90)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 99 (98-99) 99 (98-99) 94 (90-97) 95 (90-97) 92 (87-95) 93 (87-96) 83 (76-88) 84 (76-89) 47 (38-56) 52 (42-61) 92 (90-93) 95 (93-96)
3 ans brute relative 96 (94-97) 96 (94-97) 86 (79-90) 87 (80-92) 80 (71-87) 84 (74-90) 63 (53-71) 69 (58-77) 24 (17-32) 29 (20-39) 84 (82-86) 90 (88-92)
373
5 ans brute relative 94 (92-95) 94 (92-96) 80 (73-86) 83 (74-89) 72 (62-80) 78 (67-86) 52 (43-61) 63 (51-72) 17 (11-25) 25 (15-36) 80 (78-83) 88 (86-90)
Résultats : Maladie de Hodgkin
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Maladie de Hodgkin
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
374
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
375
Résultats : Maladie de Hodgkin
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 94 (91-96) 97 (95-98) [1992;1994] 90 (87-93) 93 (90-96) [1995;1997] 92 (90-95) 96 (93-97) Tous 92 (91-94) 95 (94-96)
3 ans brute relative 88 (84-91) 94 (90-96) 83 (79-87) 88 (84-91) 85 (81-88) 91 (87-93) 85 (83-87) 91 (89-92)
5 ans brute relative 85 (81-88) 92 (88-95) 79 (74-82) 86 (81-89) 80 (75-83) 88 (84-91) 81 (79-83) 89 (86-91)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Maladie de Hodgkin
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 97 (96-98) 92 (83-96) 94 (90-96) 77 (65-86) 50 (37-62) 93 (91-95)
3 ans Femme Homme Femme 100 (99-100) 94 (91-96) 99 (98-99) 98 (95-99) 87 (77-93) 94 (87-97) 98 (94-99) 83 (74-89) 95 (84-98) 87 (74-94) 71 (56-82) 74 (56-85) 51 (36-64) 30 (17-45) 36 (21-51) 97 (96-98) 87 (84-90) 94 (91-96)
5 ans Homme Femme 92 (89-94) 98 (96-99) 80 (68-87) 90 (79-96) 74 (61-83) 91 (75-97) 62 (46-75) 68 (48-81) 27 (12-45) 21 (8-37) 85 (81-87) 92 (90-94)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 91 (89-93) 94 (93-96) 93 (92-94)
3 ans 85 (83-88) 91 (89-93) 86 (84-88)
376
5 ans 81 (78-84) 88 (85-90) 83 (81-85)
Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,35
0,7 [0,51;0,98]
0,037
Par année de diagnostic
0,04
1,04 [0,97;1,11]
0,244
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 8,7 0,466 193,2 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
9,8
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
Note : l’effet de l’âge ne variant pas avec le délai depuis le diagnostic (hypothèse de proportionnalité non rejetée), les figures 6 et 7 ne sont pas présentées.
377
Résultats : Maladie de Hodgkin
,
,
,
,
,
,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
0,02
Survie des patients atteints de cancer en France
Myélome multiple Auteurs : N. Maarouf, M. Maynadié, P.M. Carli, X. Troussard
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C40.0 à C40.9, C41.0 à C41.9, C42.1 Morphologie : M9731 à M9732 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.1, 170.0 à 170.9 Morphologie : M9731 à M9732 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-10 : C90.0 Le myélome multiple des os (MM) est caractérisé par la présence d’une protéine monoclonale non IgM, sérique et/ou urinaire, d’une plasmocytose médullaire et de lésions osseuses à type de lacunes à l’emporte-pièce ou d’une déminéralisation osseuse diffuse (1). Malgré de nombreuses classifications successives, les difficultés persistent et rendent parfois délicat son diagnostic.
Fréquence
Survie brute et survie relative La survie brute était de 76 % à 1 an, de 50 % à 3 ans et de 34 % à 5 ans, alors que la survie relative était respectivement de 79 %, de 57 % et de 42 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative était très légèrement supérieure chez la femme. À 5 ans, sans tenir compte de l’âge, elle était de 43 % chez la femme et de 42 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1). L’analyse multivariée indique que l’effet du sexe était significatif, avec un taux relatif de 0,88 pour les femmes par rapport aux hommes (tableau 7). Des différences sensibles existaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans était de 61 % pour la classe d’âge 15-44 ans et de 29 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). Après une mortalité initiale élevée, le taux de mortalité (tous âges) se stabilisait aux environs de 15 %. Toutefois, jusqu’à 65 ans, le taux était pratiquement constant tout au long du suivi. Il était en outre inférieur à 10 % pour les moins de 55 ans (figure 3). La diminution de la survie en fonction de l’âge s’observait quel que soit le sexe (tableau 4). Ainsi, la survie relative à 5 ans variait de 67 % pour les 1544 ans à 30 % pour les plus de 75 ans chez la femme et de 58 % à 26 % pour les mêmes tranches d’âge chez l’homme. L’effet de l’âge n’était que modérément non linéaire (tableau 8 et figure 5), mais cet effet dépendait du temps écoulé depuis le diagnostic : les sujets âgés avaient un risque nettement plus important que les patients plus jeunes dans les suites immédiates et tardives du diagnostic. Dans la période intermédiaire l’effet de l’âge était plus modéré (figures 6 et 7).
379
Résultats : Myélome multiple
Les données spécifiques du MM n’ont pas été évaluées à l’échelon national puisqu’il a été associé à celles des autres maladies immunoprolifératives (2). Dans le département de la Côte-d’Or, le taux d’incidence moyen standardisé pour la population mondiale était de 2,7 entre 1980 et 1997. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 2 273 cas, dont 1 462 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie ne variait pas de manière significative selon la période de diagnostic. Elle était de 42 % à 5 ans pour la période 1989-1991, de 44 % pour la période 1992-1994 et de 42 % pour la période 1995-1997. Le caractère quasi stable de la survie était également observé à 1 an et à 3 ans (tableau 3). L’analyse multivariée ne montrait pas non plus de variation significative de la survie entre les années de diagnostic (tableau 7).
Variation selon le département On observait une variation significative des survies mesurées entre les différents départements (tableau 8 et figure 4). Les survies relatives variaient de 33 à 50 % sur l’ensemble des 11 départements de l’étude.
Comparaison avec l’étude EUROCARE Les difficultés diagnostiques qui caractérisent cette maladie, leur fréquent amalgame avec les autres maladies lymphoprolifératives et les frontières souvent floues avec les gammapathies monoclonales bénignes rendent délicates les comparaisons avec d’autres études. L’étude EUROCARE, fait apparaître pour la période 1990-1994 une survie relative à 5 ans de 29 % chez les hommes et de 33 % chez les femmes, ce qui est moins élevé que la survie retrouvée dans notre étude (38 % et 41 % en 92-94) (3). La meilleure survie en Europe était celle des registres français de l’étude EUROCARE (45 % chez l’homme et 48 % chez la femme) avec des chiffres très supérieurs à la moyenne. Des survies élevées étaient aussi observées en Autriche, en Islande, en Espagne, en Italie et en Suède. En revanche, les survies les plus faibles étaient constatées en Pologne et en Estonie.
Résultats : Myélome multiple
Commentaires La survie relative de l’ensemble des patients porteurs de myélome multiple dans notre étude était de 42 % à 5 ans et la survie brute de 34 %. Ces survies étaient meilleures que celles des leucémies aiguës, LAL (26 et 25 %) ou LAM (19 et 17 %), mais largement inférieures à celles de la LLC (81 et 63 %). Cette hémopathie, malgré son caractère chronique, a un assez mauvais pronostic. Le meilleur pronostic relatif observé chez la femme n’était pas connu à ce jour : la présence de récepteurs hormonaux à la surface des cellules plasmocytaires pourrait peut-être expliquer la différence de survie entre les deux sexes. L’identification de nouveaux facteurs pronostiques avec un véritable impact dans la prise en charge clinique du patient est relativement récente. Trois types de facteurs ont été reconnus. Le premier groupe de facteurs est lié au patient lui-même, avec une survie meilleure chez le patient de moins de 60-70 ans et une survie moins bonne chez le patient âgé de plus de 80 ans, et une survie meilleure chez la femme. Le deuxième groupe est dépendant de facteurs liés au clone tumoral. Les aspects morphologiques plasmablastiques des cellules tumorales, la présence à la surface de certaines molécules (CD20, immunoglobulines de surface) et surtout certaines anomalies cytogénétiques confèrent un mauvais pronostic (4). L’examen cytogénétique conventionnel permet d’identifier des patients avec une survie relativement bonne : ces patients présentent des gains chromosomiques (> 48, habituellement 53-60) touchant préférentiellement les chromosomes impairs 3, 5, 7, 9, 11, 15, 19 et 21. D’autres patients ont une moins bonne survie : ce sont les patients avec un caryotype non hyperdiploïde (pseudo- et hypodiploïde). Les délétions complètes ou partielles du chromosome 13 et les translocations de type t(4;14)(p16;q32), t(4;16)(q32;q23) ou les délétions en 17p13 sont aussi associées à un mauvais pronostic. En revanche, les patients avec une t(11;14)(q13;q32) bénéficient d’un meilleur pronostic (5). Le troisième groupe de facteurs est lié à la croissance de la tumeur (CRP et bêta-2-microglobuline) et aux complications de la maladie (anémie, thrombopénie). Les variations observées entre les départements sont le témoin, comme dans la
380
Survie des patients atteints de cancer en France
LLC, d’une prise en charge hétérogène sur le territoire avec des protocoles thérapeutiques différents, mais aussi des indications très variables en particulier chez la personne âgée. La difficile distinction diagnostique entre les formes indolentes et les gammapathies bénignes et la difficulté d’utiliser des traitements intensifs ou palliatifs expliquent la survie très médiocre chez la personne âgée. L’amélioration des connaissances a permis de réaliser surtout ces dernières années de nombreux progrès thérapeutiques (traitements par autogreffe de moelle osseuse, introduction de la thalidomide ou de ses dérivés et des inhibiteurs du protéasome), mais ils sont trop récents pour apparaître dans cette étude (6, 7).
Références 1. San Miguel JF, Garcia-Sanz R. Prognostic features of multiple myeloma. Best Pract Res Clin Haematol. 2005;18:56983. 2. Remontet L, Buemi A, Velten M et al. Évolution de l’incidence et de la mortalité par cancer en France de 1978 à 2000. Paris: Institut de Veille Sanitaire; 2002. 3. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118. 4. Magrangeas F, Lode L, Wuilleme S, Minvielle S, Avet-Loiseau H. Genetic heterogeneity in multiple myeloma. Leukemia. 2005 Feb;19:191-4. 5. Chang H, Qi XY, Stewart AK. t(11;14) does not predict long-term survival in myeloma. Leukemia. 2005;19:1078-9. 6. Bergsagel PL, Kuehl WM, Zhan F, Sawyer J, Barlogie B, Shaughnessy Jr J. Cyclin D dysregulation: an early and unifying pathogenic event in multiple myeloma. Blood. 2005;106:296-303. 7. Kyle RA, Rajkumar SV. Drug therapy Multiple Myeloma. N Engl J. Med. 2004;351: 1860-1873.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %)
Homme Femme Tous
1 an brute relative 75 (73-78) 80 (77-82) 76 (73-78) 79 (77-81) 76 (74-77) 79 (78-81)
3 ans brute relative 50 (47-52) 58 (55-61) 51 (48-53) 57 (54-60) 50 (48-52) 57 (55-59)
5 ans brute relative 33 (30-36) 42 (39-45) 35 (32-38) 43 (40-46) 34 (32-36) 42 (40-45)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 88 (82-92) 89 (83-93) 87 (82-90) 88 (84-91) 86 (83-89) 87 (84-90) 79 (76-82) 81 (78-84) 62 (59-65) 68 (65-72) 76 (74-77) 79 (78-81)
3 ans brute relative 71 (61-79) 72 (62-80) 71 (64-76) 72 (65-78) 62 (58-66) 64 (60-68) 54 (50-57) 58 (55-62) 32 (30-35) 43 (39-47) 50 (48-52) 57 (55-59)
381
5 ans brute relative 60 (49-68) 61 (50-70) 61 (54-67) 61 (54-68) 44 (40-49) 47 (42-52) 36 (33-40) 42 (38-45) 18 (15-20) 29 (25-32) 34 (32-36) 42 (40-45)
Résultats : Myélome multiple
Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
Survie relative
Résultats : Myélome multiple
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
382
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [15;45[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [45;55[
Âge : [55;65[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [65;75[
Âge : [75;++[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
383
Résultats : Myélome multiple
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 76 (72-79) 80 (76-83) [1992;1994] 75 (72-78) 79 (76-82) [1995;1997] 76 (72-78) 79 (76-82) Tous 76 (74-77) 80 (78-81)
3 ans brute relative 50 (46-54) 58 (53-62) 49 (46-53) 57 (53-61) 51 (48-55) 59 (55-62) 50 (48-52) 58 (55-60)
5 ans brute relative 34 (30-37) 42 (37-46) 35 (31-38) 44 (40-48) 34 (31-37) 42 (38-46) 34 (32-36) 43 (40-45)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Myélome multiple
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 89 (78-95) 87 (81-91) 89 (85-92) 80 (76-84) 65 (59-70) 80 (77-82)
Femme 92 (87-96) 91 (85-95) 86 (82-89) 84 (82-86) 71 (66-75) 79 (77-82)
3 ans Homme Femme 74 (60-84) 79 (65-88) 68 (60-75) 78 (67-85) 64 (57-69) 65 (58-70) 60 (54-64) 58 (54-63) 38 (31-44) 46 (41-51) 58 (55-61) 57 (54-60)
5 ans Homme Femme 58 (43-70) 67 (49-80) 56 (47-64) 69 (58-77) 44 (38-51) 50 (44-56) 42 (37-48) 41 (36-46) 26 (20-32) 30 (25-36) 42 (39-45) 43 (40-46)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 77 (75-80) 80 (78-82) 78 (77-80)
3 ans 53 (50-56) 57 (54-60) 55 (53-57)
5 ans 38 (35-41) 42 (39-45) 40 (38-42)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 78 (74-83) 79 (76-83) [1992;1994] 77 (73-82) 80 (76-84) [1995;1997] 78 (74-82) 79 (76-82) Tous 78 (75-80) 79 (77-81)
3 ans Homme Femme 57 (51-64) 55 (50-60) 51 (46-56) 57 (51-62) 54 (49-59) 59 (54-64) 54 (51-57) 56 (53-59)
5 ans Homme Femme 41 (35-48) 39 (34-45) 38 (27-54) 41 (36-47) 37 (31-43) 42 (37-48) 38 (35-42) 42 (39-45)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
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Survie des patients atteints de cancer en France
Effet de l’âge au diagnostic, du sexe, du département et de l’année de diagnostic sur le taux de mortalité en excès Tableau 7 : effet du sexe et de l’année de diagnostic Log du taux relatif
Taux relatif
p
Femme vs homme
–0,12
0,88 [0,78;1]
0,048
Par année de diagnostic
0,00
1 [0,97;1,02]
0,689
Tableau 8 : effet du département et de l’âge au diagnostic Effet Département Âge
Modèle Effet département vs pas d’effet département Effet linéaire de l’âge vs pas d’effet de l’âge
Déviance p 21,2 0,012 125,0 <0,001
Effet de l’âge issu du spline de régression vs effet linéaire de l’âge
6,9
, ,
,
,
,
Âge au diagnostic
Département (ordre aléatoire)
385
Résultats : Myélome multiple
, ,
, ,
, , ,
Taux relatif (/Taux à l’âge moyen) (échelle logarithmique)
, , ,
,
,
Figure 5 : taux relatif de mortalité en fonction de l’âge au diagnostic
,
, , , ,
Taux relatif (/Taux moyen) et IC à 95 %
,
Figure 4 : taux relatif de mortalité en fonction du département
0,077
Survie des patients atteints de cancer en France
Taux relatif de mortalité
Figure 6 : taux relatif en fonction de l’âge et du temps de suivi (p du test de l’hypothèse de proportionnalité : < 0.001)
u
u
gn dia
ea
Âg
Délai
en an nées d ep
uis le
ea Âg
tic os
gn dia
ic
ost
diagn ost
ic
, ,
,
,
,
, ,
,
,
Taux relatif de mortalité
Résultats : Myélome multiple
,
Figure 7 : taux relatif en fonction de l’âge à différents temps de suivi
Âge au diagnostic
386
Survie des patients atteints de cancer en France
Macroglobulinémie de Waldenström Auteurs : X. Troussard, P.M. Carli, M. Maynadié, N. Maarouf
Description de la localisation étudiée
Le second Workshop international sur la macroglobulinémie de Waldenström (MW) a défini les critères du diagnostic de cette hémopathie. Ils associent : - la présence d’une protéine monoclonale sérique de type IgM, quelle que soit sa concentration ; - une infiltration médullaire par des cellules lymphoïdes et/ou lymphoplasmocytaires ; - une infiltration tumorale de type intertrabéculaire ; - des cellules tumorales avec un profil d’expression très variable mais souvent : sIgM+, CD19+, CD20+, CD22+, CD25+, CD27+, FMC7+, CD5+/–, CD10–, CD23–, CD103–. L’expression variable du CD5, du CD23 et même du CD10 caractérise la MW, mais ce diagnostic doit être retenu si les diagnostics de leucémie lymphoïde chronique (LLC) ou de lymphome à cellule du manteau (MCL) ont été exclus (1, 2).
Fréquence Les études épidémiologiques concernant la MW sont limitées. En effet, cette hémopathie a été classée soit dans les lymphomes malins non hodgkiniens (LMNH), soit dans les syndromes lymphoprolifératifs chroniques, en particulier dans les LLC surtout dans les formes leucémiques de la maladie, soit dans les maladies immunoprolifératives. Il convient cependant d’identifier cette entité en raison de ses caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives. Il n’existe pas de données au niveau national et les seules données disponibles sont celles des registres spécialisés en hématologie. Ainsi, dans le département de la Côte-d’Or, l’incidence annuelle entre 1980 et 1997 de cette maladie a été de 0,5. Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette analyse a été réalisée sur 380 cas, dont 158 étaient décédés dans les 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute était de 87 % à 1 an, de 71 % à 3 ans et de 57 % à 5 ans. La survie relative globale était respectivement de 94 %, 84 % et 75 % (tableau 1). Le taux de mortalité en excès était stable au cours du temps (figure 3).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative ne différait pas selon le sexe, pour cette localisation ; à 5 ans, elle était de 76 % chez la femme et de 74 % chez l’homme (tableau 1 et figure 1).
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Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
Définition dans les différentes classifications : CIM-O-2 : localisation C42.0 Morphologie : M9761 ; comportement tumoral /3 Correspondance en CIM-O-1: 169.0 Morphologie : M9960 ; comportement tumoral /1 Correspondance en CIM-10 : C88.0
Survie des patients atteints de cancer en France
En revanche, des différences apparaissaient en fonction de l’âge au diagnostic. La survie relative à 5 ans passait de 86 % pour la classe d’âge 45-54 ans à 60 % pour les sujets de 75 ans et plus (tableau 2 et figure 2). La diminution de la survie en fonction de l’âge était observée quel que soit le sexe (tableau 4). Ainsi, les survies relatives à 5 ans passaient de 88 % pour les 15-54 ans à 66 % pour les plus de 75 ans chez la femme et de 85 % à 53 % pour les mêmes tranches d’âge chez l’homme. Le faible nombre de cas entrant dans cette analyse n’a pas permis de réaliser une analyse multivariée.
Variation selon la période La survie variait peu en fonction de la période de diagnostic. Elle était de 80 % à 5 ans, pour la période 1989-1991, de 73 % pour la période 1992-1994 et de 74 % pour la période 19951997. Cette faible variation était également observée à 1 an et à 3 ans. Compte tenu des faibles effectifs, aucune analyse multivariée n’a pu être réalisée pour étudier cette évolution.
Variation selon le département Le faible nombre de cas n’a pas permis de faire ces comparaisons.
Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
Comparaison avec l’étude EUROCARE La MW a été très rarement individualisée dans des études épidémiologiques et, du fait des regroupements variables opérés par les auteurs, il n’existe pas de données fiables sur cette maladie. Seules des séries cliniques spécifiques sont disponibles.
Commentaires La survie brute était de 57 % à 5 ans et la survie relative globale de 75 %. La survie des patients avec une MW était donc inférieure à celle observée chez les patients avec une LLC (survie relative de 81 % et survie relative de 63 %). Même si elle est considérée comme une hémopathie de bon pronostic relatif, les médianes de survie varient suivant les études entre 5 et 10 ans. Ces variations illustrent la variabilité des critères d’inclusion dans les différentes études mais aussi la variabilité des indications thérapeutiques. En effet, l’existence de manifestations liées à l’infiltration tumorale (adénopathies, hépatomégalie, splénomégalie, signes généraux ou cytopénie) et/ou des signes en rapport avec la présence de l’IgM circulante (hyperviscosité, agglutinines froides, cryoglobuline, neuropathie ou amylose) doit inciter à traiter le patient. En revanche, les formes asymptomatiques (IgM sérique supérieure à 30g/L avec une infiltration médullaire tumorale) peuvent rester stables pendant de nombreuses années et ne justifient pas de traitement. Les facteurs de mauvais pronostic évalués sur les séries cliniques sont un âge élevé, la présence d’une anémie ou d’une thrombopénie et enfin une bêta-2-microglobuline augmentée (2). Dans notre étude, la survie relative à 5 ans était de 86 % pour la classe d’âge 45-54 ans mais seulement de 60 % pour les patients de 75 ans. Les facteurs impliqués dans la progression des pics IgM asymptomatiques sont également encore assez mal identifiés. Dans une étude récente réalisée chez des patients avec un pic IgM, la survie était de 95 % à 5 ans et de 85 % à 10 ans et la probabilité de transformation était évaluée à 8 % à 5 ans et à 29 % à 10 ans. L’analyse multivariée a montré que la transformation était dépendante de la taille du pic IgM, de la présence d’une lymphocytose sanguine et enfin de l’hémoglobine (3). Ces paramètres sont également retrouvés dans une étude conduite par
388
Survie des patients atteints de cancer en France
le Southwest Oncology Group (SWOG) chez les patients présentant une MW : ainsi la survie était moins bonne chez les patients avec une hémoglobine inférieure à 12 g/dL, un taux d’IgM inférieur à 40 g/L, une bêta-2-microglobuline supérieure ou égale à 3 mg/L et ayant reçu un traitement antérieur. La survie à 5 ans chez les 231 patients de cette série était de 58 % après un suivi médian de 41 mois. Les patients âgés de plus de 70 ans avaient une moins bonne réponse au traitement. Les auteurs ont proposé une classification en quatre stades A, B, C et D avec une survie à 5 ans respectivement de 87 %, 64 %, 53 % et 22 % et une survie sans progression à 5 ans respectivement de 83, 55, 33 et 12 % (4).
Références
Note : en raison d’un nombre de cas et/ou de décès insuffisants (ou de leur répartition dans le temps), certains tableaux et/ou figures sont incomplets et/ou absents.
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an Homme Femme Tous
brute 88 (86-90) 86 (80-90) 87 (83-89)
relative 94 (92-96) 91 (84-95) 94 (93-96)
3 ans brute 69 (64-73) 73 (66-79) 71 (66-75)
relative 83 (78-87) 85 (76-90) 84 (80-87)
5 ans brute 53 (48-59) 61 (54-68) 57 (52-62)
relative 74 (66-80) 76 (67-84) 75 (69-80)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge 1 an [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
brute 96 (92-98) 93 (89-95) 92 (90-93) 80 (76-83) 87 (83-90)
relative 97 (93-99) 94 (91-96) 95 (93-97) 90 (86-93) 94 (93-95)
3 ans brute 89 (79-95) 80 (72-86) 77 (72-81) 51 (45-57) 71 (66-75)
389
relative 91 (81-96) 84 (75-89) 86 (79-90) 73 (64-81) 84 (80-87)
5 ans brute 83 (67-91) 69 (57-78) 65 (58-71) 33 (26-39) 57 (53-62)
relative 86 (70-94) 74 (62-83) 77 (68-84) 60 (47-70) 75 (70-79)
Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
1. Dimopoulos MA, Kyle RA, Anagnostopoulos A, Treon SP. Diagnosis and management of Waldenstrom’s macroglobulinemia. J Clin Oncol. 2005;23:1564-77. 2. Dimopoulos MA, Anagnostopoulos A. Waldenstrom’s macroglobulinemia. Best Pract Res Clin Haematol. 2005;18:747-65. 3. Morra E, Cesana C, Klersy C et al. Clinical characteristics and factors predicting evolution of asymptomatic IgM monoclonal gammopathies and IgM-related disorders. Leukemia. 2004;18:1512-7. 4. Dhodapkar MV, Jacobson JL, Gertz MA et al. Prognostic factors and response to fludarabine therapy in patients with Waldenstrom macroglobulinemia: results of United States intergroup trial (Southwest Oncology Group S9003). Blood. 2001;98:41-8.
Survie des patients atteints de cancer en France
Délai en années depuis le diagnostic
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Survie relative
Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Délai en années depuis le diagnostic
390
Survie des patients atteints de cancer en France
Figure 3 : Évolution du taux de mortalité en excès au cours du temps Âge : [45;55[
Délai en années depuis le diagnostic
Âge : [55;65[
Âge : [65;75[
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Délai en années depuis le diagnostic
Taux de mortalité
Âge : [75;++[
Délai en années depuis le diagnostic
391
Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
Taux de mortalité
Taux de mortalité
Âge : tous âges
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 90 (87-92) 96 (93-97) [1992;1994] 89 (86-91) 94 (91-96) [1995;1997] 88 (86-91) 94 (91-96) Tous 89 (88-91) 95 (93-96)
3 ans brute relative 73 (67-79) 87 (80-92) 71 (64-76) 83 (75-89) 69 (63-75) 84 (76-89) 71 (67-74) 85 (81-88)
5 ans brute relative 60 (51-67) 80 (69-87) 56 (48-63) 73 (63-82) 54 (46-62) 74 (63-82) 57 (52-61) 76 (70-81)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme
Résultats : Macroglobulinémie de Waldenström
1 an [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 97 (91-99) 95 (89-97) 94 (91-96) 88 (81-92) 94 (92-96)
Femme 97 (88-99) 94 (88-97) 96 (92-98) 92 (86-95) 91 (84-94)
3 ans Homme Femme 91 (75-97) 93 (69-98) 85 (72-92) 82 (68-91) 84 (76-89) 88 (78-94) 68 (54-79) 78 (64-87) 83 (78-87) 85 (77-90)
392
5 ans Homme Femme 85 (62-95) 88 (53-97) 76 (57-87) 72 (52-85) 74 (63-83) 81 (66-89) 53 (36-67) 66 (47-79) 74 (66-80) 76 (67-83)
Survie des patients atteints de cancer en France
Tous cancers et synthèse Auteurs : J. Estève, N. Bossard, A. Danzon, P. Grosclaude, F. Molinié
Description de la localisation étudiée Définition dans les différentes classifications La localisation « tous cancers » recouvre l’ensemble des cancers y compris les hémopathies, tous les codes topographiques de C00.0 à C80.9 de morphologie invasive ; mais sont exclus les cancers de la peau autres que les mélanomes, ce qui correspond en : - CIM-O-2 : exclusion des localisations C44.0 à C44.9 si la morphologie est différente de M8720 à M8790 - CIM-O-1: exclusion des localisations 173.0 à 173.9 si la morphologie est différente de M8720 à M8790 - CIM-10 : exclusion des localisations C44.0 à C44.9
Pour l’année 2000, le nombre de nouveaux cas de cancers survenus en France était estimé à 278 000 dont 58 % chez les hommes. Entre 1980 et 2000, le nombre de nouveaux cas a augmenté d’environ 63 %. Chez les hommes, un peu plus de 50 % des cancers étaient des cancers de la prostate, du poumon et des cancers colorectaux. Chez les femmes, 36 % des cancers étaient des cancers du sein. Avec le cancer colorectal, on atteignait 50 % des cancers féminins. Le taux d’incidence standardisé sur la population mondiale était de 349,4 chez les hommes et de 226,3 chez les femmes. Au cours de la même année on dénombrait 92 311 décès par cancer chez les hommes et 57 734 chez les femmes, soit un taux de mortalité standardisé de 184,4 chez les hommes et de 83,1 chez les femmes (1). Comme cela est indiqué dans les tableaux 6 et 8 du chapitre précédent, cette étude a porté sur 205 562 cas, dont 112 115 étaient décédés au cours des 5 années suivant le diagnostic.
Survie brute et survie relative La survie brute et relative à 5 ans était respectivement de 44 % et 52 % (tableau 1).
Variation selon le sexe et l’âge La survie relative variait selon le sexe, et l’écart augmentait en faveur des femmes avec le temps de suivi après le diagnostic. À 1 an, elle était de 80 % chez les femmes et de 68 % chez les hommes (12 % d’écart), de 68 % et 50 % respectivement (18 % d’écart) à 3 ans et de 63 % et 44 % à 5 ans soit 19 % d’écart (tableau 1 et figure 1). La survie relative diminuait avec l’augmentation de l’âge au diagnostic. L’écart de survie était le plus marqué entre la classe des 15-45 ans qui avait la survie la meilleure (70 %) et celle des 45-55 ans (58 %). Cet écart augmentait avec le délai depuis le diagnostic : il variait de 7 % à 1 an à 12 % à 5 ans. Les sujets de 55-64 ans et de 65-74 ans avaient une survie à 5 ans identique et égale à 50 %. Les sujets de 75 ans et plus avaient la survie la plus péjorative (39,4 % à 5 ans) (tableau 2 et figure 2).
393
Résultats : Tous cancers et synthèse
Fréquence
Survie des patients atteints de cancer en France
Variation selon la période La survie augmentait légèrement entre la première et la dernière période. La survie relative à 5 ans variait de 51 % pour la période 1989-1991 à 53 % pour la période 1995-1997. Cette augmentation était également observée à 1 an et 3 ans (tableau 3).
Comparaison avec l’étude EUROCARE Pour la période 1990-1994 (2), l’étude EUROCARE estimait une survie moyenne à 5 ans standardisée sur l’âge pour l’ensemble des pays européens de 39,8 % chez les hommes et de 51,2 % chez les femmes. Mais cette valeur moyenne reflétait mal la disparité entre les pays, la France se situant dans le groupe des pays ayant une survie supérieure à la moyenne. Pour la France, dans cette étude, la survie relative à 5 ans standardisée sur l’âge était de 44,6 % chez les hommes et de 58,9 % chez les femmes. Les survies standardisées sur l’âge pour des périodes superposables (tableaux 5 et 6) étaient supérieures à la moyenne européenne de l’étude EUROCARE, notamment chez les femmes. En effet, les survies étaient de 42 % et 60 % respectivement chez les hommes et chez les femmes pour les cas diagnostiqués en 1989-1991 et de 43 % et 61 % pour les cas diagnostiqués en 19921994. Dans la présente étude, la survie des hommes était donc inférieure à celle qui était observée pour la France dans l’étude EUROCARE alors qu’elle était supérieure pour les femmes.
Résultats : Tous cancers et synthèse
Survie brute et relative à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe, de l’âge et de la période de diagnostic (IC à 95 %) Tableau 1 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe 1 an
3 ans
5 ans
brute
relative
brute
relative
brute
relative
Homme
65 (65-65)
68 (68-68)
44 (44-44)
50 (50-50)
36 (35-36)
44 (44-44)
Femme
77 (77-78)
80 (80-81)
62 (62-62)
68 (68-68)
55 (54-55)
63 (63-63)
Tous
70 (70-71)
73 (73-74)
52 (52-52)
58 (58-58)
44 (43-44)
52 (52-53)
Tableau 2 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
1 an brute relative 86 (86-87) 87 (86-87) 80 (79-80) 80 (80-81) 73 (73-74) 74 (74-75) 70 (70-70) 72 (72-72) 54 (53-54) 59 (59-60) 70 (70-71) 73 (73-74)
3 ans brute relative 74 (73-75) 75 (74-75) 63 (62-64) 64 (63-65) 55 (55-56) 58 (57-58) 51 (51-52) 56 (55-56) 33 (32-33) 44 (43-45) 52 (52-52) 58 (58-58)
394
5 ans brute relative 69 (68-70) 70 (69-71) 57 (56-57) 58 (58-59) 48 (48-49) 51 (51-52) 43 (43-43) 50 (50-50) 24 (23-24) 39 (39-40) 44 (43-44) 52 (52-53)
Survie des patients atteints de cancer en France
Survie relative
Figure 1 : survie relative selon le sexe
Survie relative
Figure 2 : survie relative selon l’âge
Délai en années depuis le diagnostic
395
Résultats : Tous cancers et synthèse
Délai en années depuis le diagnostic
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 3 : survie brute et relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic* 1 an brute relative [1989;1991] 69 (69-69) 72 (72-72) [1992;1994] 70 (70-71) 73 (73-74) [1995;1997] 71 (71-71) 74 (74-75) Tous 70 (70-70) 73 (73-73)
3 ans brute relative 50 (50-51) 56 (56-57) 52 (51-52) 58 (57-58) 53 (52-53) 59 (58-59) 52 (51-52) 58 (57-58)
5 ans brute relative 42 (42-43) 51 (50-51) 44 (43-44) 52 (52-53) 45 (44-45) 53 (53-54) 44 (43-44) 52 (52-53)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
Tableau 4 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de l’âge, chez l’homme et chez la femme 1 an
Résultats : Tous cancers et synthèse
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[ Tous
Homme 79 (78-80) 69 (68-70) 67 (67-68) 68 (68-69) 53 (52-53) 68 (68-68)
Femme 92 (92-93) 91 (90-91) 85 (85-86) 78 (78-79) 65 (64-65) 80 (80-81)
3 ans Homme Femme 64 (62-65) 83 (82-84) 47 (46-48) 80 (80-81) 47 (46-48) 73 (72-74) 51 (50-51) 64 (63-64) 36 (35-37) 50 (50-51) 50 (50-50) 68 (68-68)
5 ans Homme Femme 59 (58-60) 78 (77-79) 40 (39-41) 75 (75-76) 40 (40-41) 67 (67-68) 45 (44-46) 58 (57-59) 31 (30-32) 45 (44-46) 44 (43-44) 63 (63-63)
Survie relative standardisée pour l’âge (standard Eurocare 3) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe et de la période de diagnostic Tableau 5 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction du sexe Homme Femme Tous
1 an 64 (64-65) 78 (78-78) 71 (70-71)
3 ans 46 (46-46) 65 (65-65) 55 (55-55)
5 ans 40 (40-41) 60 (59-60) 50 (49-50)
Tableau 6 : survie relative (%) à 1, 3 et 5 ans en fonction de la période de diagnostic chez l’homme et chez la femme* 1 an Homme Femme [1989;1991] 63 (62-63) 77 (77-78) [1992;1994] 64 (63-65) 78 (77-79) [1995;1997] 65 (65-66) 78 (78-79) Tous 64 (64-64) 78 (78-78)
3 ans Homme Femme 44 (44-45) 64 (63-65) 46 (45-47) 65 (64-66) 47 (47-48) 65 (65-66) 46 (45-46) 65 (64-65)
5 ans Homme Femme 39 (38-40) 59 (58-59) 40 (39-41) 60 (59-60) 41 (41-42) 60 (59-61) 40 (40-41) 59 (59-60)
* Les registres de l’Hérault et de la Manche n’ont pas été inclus dans cette analyse, car ils ne couvrent pas l’ensemble des trois périodes.
396
Survie des patients atteints de cancer en France
Cette étude confirme qu’aujourd’hui « on guérit plus d’un cancer sur deux ». Une survie relative « tous cancers » dépassant 50 % signifie en effet que moins de la moitié des patients décède des conséquences directes ou indirectes du cancer. Cette affirmation courante cache toutefois une disparité considérable entre les différents cancers, car la survie relative varie en effet entre 96 % et 5 %, en passant par toutes les valeurs intermédiaires pour les différentes localisations de cancer. La conséquence de cette disparité est que la survie « tous cancers » reflète donc plus la distribution de l’incidence pour les différentes localisations qu’une éventuelle performance des thérapeutiques. C’est ainsi, par exemple, que la survie est sensiblement plus élevée pour la femme, 63 %, que pour l’homme, 44 %, car ces derniers ont une proportion sensiblement plus grande de cancers de mauvais pronostic (voir ci-dessous). La comparaison entre pays ou entre périodes différentes souffre de la même difficulté et les données de survie tous cancers confondus ne sont qu’un lointain reflet des performances thérapeutiques. La probabilité de survivre à un cancer mesurée, comme il est fait ici, sur un échantillon représentatif de l’ensemble des malades est un indicateur global des performances d’un système de santé dont l’interprétation est complexe. Chez la femme, 78 % des cas ont plus d’une chance sur deux de survivre à 5 ans et 48 % ont plus de trois chances sur quatre. Ces chiffres sont respectivement de 56 % et 25 % chez l’homme, chez qui, en outre, un tiers des cas a moins d’une chance sur quatre de survivre à 5 ans (tableau 7). Parmi les 35 localisations de cancer analysées, communes aux deux sexes, 28 ont un chiffre de survie plus élevé chez la femme. La différence est particulièrement visible pour les cancers de la tête et du cou où l’on observe une différence de 10 à 17 points. Il est vraisemblable que, dans ce cas, la comorbidité liée à l’alcoolo-tabagisme explique une partie de cet écart. Des différences importantes en faveur des hommes n’existent que pour les cancers de la vessie. En dépit de ces disparités, le classement par catégorie pronostique est semblable pour les deux sexes (tableau 7). La survie « tous cancers » est péjorée chez l’homme par les cancers associés au tabac et à l’alcool. Cette étude montre une fois de plus l’importance de poursuivre les actions de prévention dans ce domaine dont les gains attendus peuvent être considérables. Le taux de mortalité en excès, c’est-à-dire la mortalité supplémentaire due à la maladie, varie avec le temps écoulé depuis le diagnostic. Il est souvent élevé dans la première année, particulièrement chez les personnes âgées, et a tendance à décroître pour devenir faible pour la plupart des cancers. Cette information est particulièrement précieuse pour les cancers dont la survie est raisonnablement bonne et pour lesquels on peut parler de guérison après 5 ans de survie, et parfois plus précocement. Il faut ici rappeler que les données publiées dans cet ouvrage concernent tous les stades de cancer, et qu’une évaluation du pourcentage de patients guéris est difficile dans ce contexte. La même étude menée sur des cancers localisés aurait très probablement montré l’absence de mortalité en excès dès les premières années suivant le diagnostic pour un nombre important de localisations. Paradoxalement, les progrès thérapeutiques pourraient conduire à une surmortalité plus élevée à 5 ans en maintenant en vie, sans pour autant les guérir, des cas qui seraient décédés rapidement en l’absence de ces progrès. C’est sans doute ce mécanisme qui explique en partie que pour les sujets les plus jeunes, qui tolèrent des traitements plus agressifs, la mortalité la plus forte ne se situe pas dans la phase initiale mais au-delà des 6 premiers mois après le diagnostic (localisations : ORL, poumon, col utérin, prostate, tissus mous, tumeurs osseuses…). La survie relative varie de façon importante avec l’âge au diagnostic en dépit de l’élimination,
397
Résultats : Tous cancers et synthèse
Synthèse
Résultats : Tous cancers et synthèse
Survie des patients atteints de cancer en France
dans son estimation, des causes de décès autres que le cancer. Cette aggravation du pronostic pour les personnes âgées est souvent associée et dans ce cas en partie induite par une forte mortalité initiale. Les différences associées à l’âge s’atténuent ou même disparaissent lorsqu’on s’éloigne du diagnostic de la maladie. Ce fait est évidemment la résultante de plusieurs phénomènes qui s’intriquent : plus grande fragilité des sujets âgés, stade de diagnostic plus évolué, moindre agressivité thérapeutique, mais aussi parfois dynamique évolutive différente des tumeurs en fonction de l’âge. Le cas du cancer du sein, pour lequel on observe une inversion du pronostic lié à l’âge, est un bon exemple de cette complexité. Plus élevé chez les femmes âgées durant les premières années suivant le diagnostic, le taux de mortalité diminue au contraire avec l’âge chez les patientes survivantes à 5 ans du diagnostic. Les formes agressives de cancer qui sont plus fréquentes chez les femmes jeunes sont bien contenues durant les premières années par les traitements néo-adjuvant et adjuvant de la chirurgie. Les variations géographiques sont faibles même si elles sont souvent significatives. L’analyse de cet effet est délicate en dehors de la prise en compte de la précision de l’estimation des taux relatifs. Dans certains cas, des différences de pratiques diagnostiques peuvent être à l’origine de différences importantes, en particulier pour les localisations hématologiques. Enfin, la pratique du diagnostic précoce peut créer des différences de survie d’assez grande ampleur si elle n’est pas réalisée avec la même intensité dans les différents départements. Cette dernière explication est particulièrement pertinente pour les cancers du sein, de la prostate et de la thyroïde. L’amélioration de la survie « tous cancers » au cours du temps est faible. Cela peut être expliqué par les réserves invoquées précédemment en ce qui concerne la pertinence de cet indicateur, mais aussi par la relativement courte période sur laquelle l’étude a été faite. Il existe cependant des évolutions favorables pour certains cancers, mais elles ne peuvent pas toutes être interprétées de la même façon. L’amélioration est réelle et importante pour certaines localisations, par exemple le lymphome malin non hodgkinien. En revanche, les progrès observés pour des cancers comme les cancers du sein, de la thyroïde ou de la prostate, qui sont associés à une forte augmentation de l’incidence doivent en grande partie être attribués à des diagnostics en moyenne plus précoces. Les résultats de cette étude sont dans l’ensemble assez concordant avec ceux publiés par EUROCARE sur les données de survie françaises pour la période correspondante. Ce point est important, car il renforce la confiance qu’on pouvait avoir, à partir de ces comparaisons internationales, dans la bonne position de la France en matière de survie des patients cancéreux.
Références 1. Remontet L, Esteve J, Bouvier AM et al. Cancer incidence and mortality in France over the period 1978-2000. Rev Épidémiol Santé Publique. 2003;51:3-30. 2. Sant M, Aareleid T, Berrino F et al. EUROCARE-3: survival of cancer patients diagnosed 1990-94-results and commentary. Ann Oncol. 2003;14 Suppl 5:v61-118.
398
Survie des patients atteints de cancer en France
Tableau 7 Probabilité de survie Homme ≥ 0,75
[0,50;0,75[
[0,25;0,50[ ≤ 0,25
Localisation1
Lèvre, testicule, thyroïde, maladie de Hodgkin, mélanome de la peau, prostate, mélanome choroïdien, LLC Macroglobulinémie de Waldenström, pénis, rein, tissus mous, vessie, « os, articulations et cartilage articulaire », côlon, rectum, glandes salivaires, larynx, LMNH, « fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne » LMC, nasopharynx, intestin grêle, myélome multiple, cavité orale, langue, oropharynx, hypopharynx LLA, estomac, système nerveux central, voies biliaires, LMA, poumon, œsophage, foie, mésothéliome de la plèvre, pancréas
Pourcentage de cas
25
31
11 33
Femme
[0,50;0,75[
[0,25;0,50[
≤ 0,25
48
30
11
11
1- Les localisations sont ordonnées par survie relative décroissante. LMNH = Lymphome Malin Non Hodgkinien. LLC(A) = Leucémie Lymphoïde Chronique (Aiguë Lymphoblastique). LMC(A) = Leucémie Myéloïde Chronique (Aiguë Myéloblastique).
399
Résultats : Tous cancers et synthèse
≥ 0,75
Thyroïde, maladie de Hodgkin, mélanome de la peau, lèvre, sein, LLC, corps utérin, macroglobulinémie de Waldenström, mélanome choroïdien Glandes salivaires, col utérin, rein, « os, articulations et cartilage articulaire », larynx, rectum, côlon, LMNH, nasopharynx, tissus mous, cavité orale, vulve et vagin, vessie Oropharynx, LMC, langue, myélome multiple, intestin grêle, ovaire, « fosses nasales, sinus annexes de la face, oreille moyenne et oreille interne », hypopharynx, LLA, estomac Système nerveux central, LMA, poumon, œsophage, voies biliaires, mésothéliome de la plèvre, foie, pancréas
6 Annexes
401 1
Survie des patients atteints de cancer en France
Adresses des registres participant à ce travail
Registre
Responsable scientifique
Adresse
Registre général des
Dr Anne-Valérie
Centre François Baclesse
tumeurs du Calvados Guizard
Avenue du Général Harris BP 5026 - 14076 CAEN CEDEX 05
Registre digestif
Pr Guy Launoy
CHRU Côte de Nacre
du Calvados
UFR de médecine Avenue de Côte de Nacre 14032 CAEN CEDEX
Registre
Pr Paule-Marie Carli
Faculté de médecine
hématologique
7, boulevard Jeanne d’Arc
de Côte d’Or
21079 DIJON CEDEX
Registre bourguignon Pr Jean Faivre
Faculté de médecine
des cancers digestifs
7, boulevard Jeanne d’Arc BP 87900 - 21079 DIJON CEDEX
Registre du Doubs
Dr Arlette Danzon
CHU Saint-Jacques 2, place Saint-Jacques 25030 BESANÇON
Registre des tumeurs
Dr Brigitte Trétarre
de l’Hérault
Centre de recherche Parc Euromédecine 208, rue des Apothicaires 34298 MONTPELLIER CEDEX 5
Registre de L’Isère
Dr Marc Colonna
23, Chemin des Sources 38240 MEYLAN
Registre de la
Dr Florence Molinié
Loire-Atlantique
Plateau des écoles Bâtiment Chaptal CHU de Nantes 50, route de Saint-Sébastien
Annexe I
44093 NANTES CEDEX 1
402
Survie des patients atteints de cancer en France
Registre
Responsable scientifique
Adresse
Registre
Dr Simona Bara
Centre hospitalier Louis Pasteur
de la Manche
46, rue du Val de Saire BP 208 - 50102 CHERBOURG CEDEX
Registre des cancers
Dr Claire Schvartz
Institut Jean Godinot
thyroïdiens de la
1, rue du Général Koenig
Marne et
BP 171 - 51056 REIMS CEDEX
des Ardennes Registre des cancers
Dr Michel Velten
du Bas-Rhin
Laboratoire épidémiologie et santé publique Faculté de médecine 11, rue Humann 67085 STRASBOURG CEDEX
Registre
Dr Antoine Buémi
87, avenue d’Altkirch
du Haut-Rhin
BP 1070 - 68051 MULHOUSE CEDEX
Registre de la Somme Pr Olivier Ganry
Bâtiment de santé publique 80054 AMIENS CEDEX
Registre des cancers
Dr Pascale Grosclaude
BP 37 - 81001 ALBI CEDEX
Annexe I
du Tarn
403
Survie des patients atteints de cancer en France
Annexe II
Structure d’âge de la population de l’étude EUROCARE III
Sites
Âge
Poids
Sites
Âge
Poids
Sites
Âge
Poids
Lèvre Lèvre Lèvre Lèvre Lèvre
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,035 0,091 0,212 0,322 0,341
Langue Langue Langue Langue Langue
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,112 0,196 0,266 0,245 0,181
Cavité orale Cavité orale Cavité orale Cavité orale Cavité orale
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,086 0,198 0,27 0,242 0,204
Glandes salivaires Glandes salivaires Glandes salivaires Glandes salivaires Glandes salivaires
[15;45[
0,146
Oropharynx [15;45[
0,098
Nasopharynx [15;45[
0,216
[45;55[
0,128
Oropharynx [45;55[
0,264
Nasopharynx [45;55[
0,21
[55;65[
0,191
Oropharynx [55;65[
0,313
Nasopharynx [55;65[
0,229
[65;75[
0,256
Oropharynx [65;75[
0,217
Nasopharynx [65;75[
0,214
[75;++[
0,28
Oropharynx [75;++[
0,108
Nasopharynx [75;++[ 0,131
Hypopharynx Hypopharynx Hypopharynx Hypopharynx Hypopharynx
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,069 0,219 0,313 0,255 0,144
Tête et cou Tête et cou Tête et cou Tête et cou Tête et cou
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,1 0,214 0,282 0,238 0,166
Œsophage Œsophage Œsophage Œsophage Œsophage
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,025 0,098 0,21 0,318 0,349
Estomac Estomac Estomac Estomac Estomac
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,034 0,072 0,174 0,314 0,407
Intestin grêle Intestin grêle Intestin grêle Intestin grêle Intestin grêle
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,073 0,123 0,208 0,303 0,293
Côlon Côlon Côlon Côlon Côlon
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,032 0,073 0,18 0,317 0,399
Rectum Rectum Rectum Rectum Rectum
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,031 0,087 0,207 0,327 0,348
Côlon-rectum Côlon-rectum Côlon-rectum Côlon-rectum Côlon-rectum
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,032 0,078 0,19 0,32 0,38
Foie Foie Foie Foie Foie
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,036 0,074 0,209 0,357 0,324
Voies biliaires [15;45[
0,018
Pancréas
[15;45[
0,025
[15;45[
0,087
Voies biliaires [45;55[
0,064
Pancréas
[45;55[
0,075
[45;55[
0,127
Voies biliaires [55;65[
0,173
Pancréas
[55;65[
0,187
[55;65[
0,214
Voies biliaires [75;++[
0,422
Pancréas
[65;75[
0,322
[65;75[
0,288
Voies biliaires [65;75[
0,324
Pancréas
[75;++[
0,391
Fosses nasales… Fosses nasales… Fosses nasales… Fosses nasales… Fosses nasales…
404
[75;++[ 0,283
Survie des patients atteints de cancer en France
Âge
Poids
Sites
Âge
Poids
Sites
Larynx
[15;45[
0,046
Larynx
[45;55[
Larynx
Poumon
[15;45[
0,022
0,163
Poumon
[45;55[
0,084
[55;65[
0,311
Poumon
[55;65[
0,238
Larynx
[65;75[
0,323
Poumon
[65;75[
0,384
Larynx
[75;++[
0,157
Poumon
[75;++[
0,272
Mésothéliome de la plèvre Mésothéliome de la plèvre Mésothéliome de la plèvre Mésothéliome de la plèvre Mésothéliome de la plèvre
Os…
[15;45[
0,373
[15;45[
0,272
Tissus mous [15;45[
0,253
Os…
[45;55[
0,135
[45;55[
0,189
Tissus mous [45;55[
0,135
Os…
[55;65[
0,155
[55;65[
0,185
Tissus mous [55;65[
0,169
Os…
[65;75[
0,176
[65;75[
0,189
Tissus mous [65;75[
0,224
Os…
[75;++[
0,16
Mélanome de la peau Mélanome de la peau Mélanome de la peau Mélanome de la peau Mélanome de la peau
[75;++[
0,166
Tissus mous [75;++[ 0,218
Sein Sein Sein Sein Sein
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,125 0,211 0,234 0,219 0,211
Vulve et vagin Vulve et vagin Vulve et vagin Vulve et vagin Vulve et vagin
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,059 0,068 0,127 0,263 0,483
Col utérin Col utérin Col utérin Col utérin Col utérin
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,382 0,174 0,157 0,163 0,124
Corps utérin Corps utérin Corps utérin Corps utérin Corps utérin
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,037 0,147 0,288 0,314 0,214
Ovaire Ovaire Ovaire Ovaire Ovaire
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,11 0,169 0,24 0,266 0,215
Pénis Pénis Pénis Pénis Pénis
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,088 0,126 0,205 0,278 0,303
Prostate Prostate Prostate Prostate Prostate
[15;55[ [55;65[ [65;75[ [75;85[ [85;++[
0,016 0,123 0,38 0,387 0,094
Testicule Testicule Testicule Testicule Testicule
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,813 0,108 0,044 0,021 0,014
Rein Rein Rein Rein Rein
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,057 0,126 0,249 0,324 0,244
Vessie
[15;45[
0,027
[15;45[
0,136
Cerveau
[15;45[
0,234
Vessie
[45;55[
0,073
[45;55[
0,167
Cerveau
[45;55[
0,162
Vessie
[55;65[
0,198
[55;65[
0,227
Cerveau
[55;65[
0,232
Vessie
[65;75[
0,345
[65;75[
0,273
Cerveau
[65;75[
0,245
Vessie
[75;++[
0,356
Mélanome de l’œil Mélanome de l’œil Mélanome de l’œil Mélanome de l’œil Mélanome de l’œil
[75;++[
0,196
Cerveau
[75;++[ 0,127
405
Âge
Poids
[15;45[
0,032
[45;55[
0,119
[55;65[
0,243
[65;75[
0,362
[75;++[ 0,243
Annexe II
Sites
Survie des patients atteints de cancer en France
Âge
Poids
Sites
Âge
Poids
Sites
Thyroïde Thyroïde Thyroïde Thyroïde Thyroïde
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,362 0,175 0,16 0,161 0,141
LMNH LMNH LMNH LMNH LMNH
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,133 0,129 0,196 0,274 0,267
LLC
[15;55[
0,092 0,182 0,323 0,403
LAL LAL LAL LAL LAL
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
LLC LLC LLC
[55;65[ [65;75[ [75;++[
LAM LAM LAM LAM LAM
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,172 0,103 0,165 0,268 0,292
Hodgkin Hodgkin Hodgkin Hodgkin Hodgkin
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers Tous cancers
[15;45[
0,081
[45;55[
0,111
[55;65[
0,202
[65;75[
0,302
[75;++[
0,305
Annexe II
Sites
406
Âge
Poids
Leucémies Leucémies Leucémies Leucémies Leucémies
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,123 0,09 0,164 0,275 0,348
0,485 0,105 0,127 0,144 0,139
LMC LMC LMC LMC LMC
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,166 0,111 0,153 0,237 0,332
0,608 0,109 0,109 0,102 0,073
Myélome Myélome Myélome Myélome Myélome
[15;45[ [45;55[ [55;65[ [65;75[ [75;++[
0,027 0,078 0,189 0,335 0,372