EMC DE PEDOPSYCHIATRIE OCT 2011
ISSN : 1633-776X
ISBN : 9782842992965
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EMC DE PEDOPSYCHIATRIE OCT 2011
ISSN : 1633-776X
ISBN : 9782842992965
600 pages, 1 volume Langue de publication : français Autres langues de publication : italien, espagnol Copyright : © Elsevier Masson SAS
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NOURRISSON ET ENFANT ❍
Introduction et généralités ■
Risques développementaux chez le nourrisson de la naissance à 18 mois [37-195-A-20] A. Guedeney, A.-S. Mintz, R. Dugravier ■
Classifications en psychiatrie de l'enfant [37-200-B-10] Claude Bursztejn, Bernard Golse, Roger Misès ■
Classification diagnostique 0-3 ans (DC 0-3, 1994) et sa révision (DC 0-3-R, 2005) [37-200-B-11] A. Guedeney, L. Dubois de Bodinat
■
Introduction aux connaissances de la psychologie clinique foetale [37-200-B-19] S. Missonnier
■
Concept de psychiatrie périnatale, histoire, applications, limites [37-200-B-20] A.-L. Sutter-Dallay, N. Guédeney
■
De la psychiatrie périnatale à la psychiatrie néonatale [37-200-B-25] N. Garret-Gloanec, Y. Gloanec ■
L'intelligence du bébé [37-200-D-25] K. Durand, R. Lécuyer
■
Activités perceptives du nourrisson [37-200-D-26] K. Durand, R. Lécuyer
■
Imagerie dans l'autisme infantile [37-200-D-40] A. Bargiacchi, N. Chabane, F. Brunelle, M. Zilbovicius, N. Boddaert
❍
Pathologie ■
Environnement scolaire de l'enfant et de l'adolescent [37-200-E-40] N. Catheline
■
Dépressions du bébé (points de vue psychopathologique et psychanalytique) [37-201-A-10]
B. Golse
■
Dépression chez l'enfant [37-201-A-20] D. Marcelli ■
Obésité infantile : aspects cliniques, psychopathologiques et thérapeutiques [37-201-A-25] G. Kechid, J.-L. Goeb, V. Lemaître, R. Jardri, P. Delion
■
Instabilité psychomotrice chez l'enfant. Histoire des idées et réflexions actuelles [37-201-C-10] P. Delion, B. Golse ■
Dépistage des troubles du langage oral chez l'enfant et leur classification [37-201-D-10] C. Billard
■
Dyslexie développementale [37-201-E-10] I. Soares-Boucaud, M.-L. Cheynel-Alberola, V. Herbillon, N. Georgieff
■
Dysphasies développementales ou troubles spécifiques du développement du langage [37-201-E-15] I. Soares-Boucaud, N. Labruyère, S. Jery, N. Georgieff
■
Autisme infantile et psychoses précoces de l'enfant
[37-201-G-10] Philippe Mazet, Didier Houzel, Claude Burzstejn ■
Problématiques psychiques dans les aides médicales à la procréation [37-204-G-40] P. Revidi, B. Beauquier-Maccotta
■
Maltraitance et sévices à enfant (hors abus sexuels) [37-204-H-15] C. Jousselme
❍
Prise en charge et traitement ■
Enfants déficients visuels [37-208-A-17] E. Lisack-Schwindenhammer, S. Dechaud, N. Fitton, A.-M. Sliman ■
Enfants et adolescents sourds et malentendants : situations à risque psychique [37-208-A-20] N. Farges, F. Pellion, D. Seban-Lefebvre
■
Troubles des conduites chez l'enfant et problème du dépistage [37-208-A-48] J.-L. Goëb, R. Jardri, F. Bonelli, C. Butez, L. Hagnéré, G. Kechid, V. Lemaitre, A.-Y. Lenfant, F. Medjkane, P. Delion
■
Carences affectives et négligences graves [37-208-A-85] C. Mille, T. Henniaux
Thérapies de relaxation chez l'enfant [37-208-D-10] N. Thoret-Rebuffé, S. Carrié-Milh, M.-F. Biard, S. Cady, G. Serre, M.-R. Moro
■
Thérapeutiques de relaxation chez l'enfant [37-208-D-10] Jean Berges ■
Prescription d'antidépresseurs chez les enfants et les adolescents [37-209-A-30] E. Deniau, D. Cohen
■
Soin institutionnel aux enfants et aux adolescents souffrant de troubles graves et précoces du développement (autismes et psychoses de l'enfance) [37-210-A-10] J. Hochmann ■
Abandon et adoption : enjeux psychiques de la filiation dans une perspective historique et clinique [37-210-A-40] P. Lévy-Soussan, S. Marinopoulos
■
Examen clinique de l'enfant en pédopsychiatrie [37-210-B-40] D. Bochereau, N. Guedeney, M. Corcos
■
Secteur de psychiatrie infantojuvénile [37-211-A-05] G. Schmit, M. Bouvet, M.-O. Hincky
■
Psychothérapies conjointes parent(s)/enfant d'inspiration psychanalytique [37-211-B-20] B. Golse
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Responsabilité en psychiatrie de l'enfant [37-212-A-30] Carol Jonas, Jean-Louis Senon ■
Place de l'expert en pédopsychiatrie [37-212-A-40] E. Martin, S. Nezelof
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ADOLESCENT ❍
Introduction et généralités ■
Adolescents et tabac [37-213-B-35] P. Dupont, M. Reynaud
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Pathologie ■
Dépressions à l'adolescence [37-214-A-10] C. Catry, A. Braconnier, D. Marcelli
■
Troubles maniacodépressifs à l'adolescence [37-214-A-50] M. Corcos, A. Consoli, I. Nicolas, P. Clervoy, D. Bochereau, P. Jeammet
■
Expression névrotique. États limites. Fonctionnement psychotique à l'adolescence [37-215-B-20] Maurice Corcos, Philippe Jeammet ■
Psychoses à l'adolescence [37-215-B-30] M. Botbol, Y. Barrère, M. Speranza
■
Troubles des conduites alimentaires à l'adolescence [37-215-B-65] Gilles Agman, Maurice Corcos, Denis Bochereau, Jean Chambry, Philippe Jeammet ■
Refus scolaire et difficultés scolaires à l'adolescence [37-216-D-10] N. Catheline
■
Ordonnance de placement provisoire et obligation de soin en psychiatrie de l'adolescent [37-216-G-20] M. Botbol, L.-H. Choquet, J. Grousset, H. Hamon
■
Abus et dépendance au cannabis à l'adolescence [37-216-G-40] O. Phan, M. Corcos, N. Girardon, S. Nezelof, P. Jeammet
■
Consommations pathologiques d'alcool à l'adolescence [37-216-G-50] L. Karila, S. Coscas, A. Benyamina, M. Reynaud
■
Suicide et tentative de suicide chez l'adolescent [37-216-H-10] D. Marcelli, M. Humeau
■
Automutilations à l'adolescence [37-216-J-10] L. Gicquel, M. Corcos, B. Richard, J.-D. Guelfi
❍
Prise en charge et traitement ■
Devenir à l'adolescence de la pathologie psychiatrique infantile [37-216-O-10] A.-S. Horreard, C. d'Autume, A. Guedeney
■
Psychothérapies à l'adolescence [37-217-A-10] C. Lamas, M. Corcos, P. Jeammet
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Prescriptions d'antipsychotiques chez l'enfant et l'adolescent [37-218-A-31] O. Bonnot, A. Consoli, D. Cohen
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ARRIÉRATIONS ET DÉFICIENCES MENTALES ❍
Retards mentaux d'origine génétique [37-219-C-80] A. Goldenberg, P. Saugier-Veber
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Pédopsychiatrie [37-208-D-10]
Thérapeutiques de relaxation chez l'enfant Jean Berges : Chargé de la section de biopsychopathologie de l'enfant Centre hospitalier Sainte-Anne, 1, rue Cabouis, 75014 Paris France
Plan La relaxation parmi les psychothérapies chez l'enfant Description des techniques (+) Indications de la relaxothérapie chez l'enfant (+)
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La relaxation parmi les psychothérapies chez l'enfant Depuis les premières publications dans les années 1960, la relaxation tient une place originale dans les diverses thérapeutiques pédopsychiatriques. Elle constitue en effet, à partir de l'âge de 4 ou 5 ans et jusqu'à l'adolescence, une expérience personnelle qui permet à l'enfant, à travers la résolution tonique qu'elle suppose, d'éprouver son corps autrement qu'à travers le symptôme, la tension, la douleur. Elle permet la remise en jeu de l'histoire du corps à travers les aléas des périodes de tension liées au besoin et de détente liées à la satisfaction. Le type de lien qui s'établit avec le thérapeute se fait dans la distance entre ce que celui-ci propose comme projet, déconcentration neuromusculaire soutenue par des images, et ce qui est éprouvé par l'enfant : la mobilisation, le toucher, essentiels dans cette perspective, ne constituent donc pas un contrôle du thérapeute, qui le rassurerait ou le décevrait dans les effets de sa technique, mais bien plutôt des afférences articulaires, musculaires, esthésiques, qui concourent à ce que la partie du corps considérée soit présente, repérée, reconnue. Elle est reconnue aussi du thérapeute qui la nomme en la touchant, non dans une visée cognitive, qui " apprendrait " à l'enfant à connaître son corps, mais pour permettre, à travers les mots employés (épaules, avant-bras, etc.) un accrochage du corps, éprouvé et imagé, au langage symbolique du corps. C'est ainsi que l'essentiel dans la relaxation thérapeutique chez l'enfant n'est pas d'obtenir la relaxation à tout prix, mais que l'enfant soit présent à ce qui se passe dans son corps pendant qu'il tente, avec l'aide du thérapeute, de l'obtenir. Comme on peut le souligner auprès des jeunes patients, dans la relaxation, il ne s'agit pas de " se ramollir ", mais de découvrir son corps : en somme, à le rendre compétent non pas tellement à s'exprimer mais à entendre, à recevoir.
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Description des techniques Aussi bien Schultz que Jacobson ou Ajuriaguerra et Cahen n'ont en aucune façon codifié particulièrement leurs méthodes chez l'enfant. C'est à partir de 1958-1960 qu'apparaissent les premières publications à ce sujet. La plupart des techniques sont dérivées de la méthode de Schultz, impliquant de la part du sujet une concentration passive dans un état de résolution tonique, établissant avec le thérapeute une relation verbale.
D'autres, dérivées de la méthode de Jacobson, impliquent une concentration active visant à la décontraction musculaire et de posture ou de mouvements actifs.
Relaxation thérapeutique chez l'enfant Parmi les techniques dérivées des travaux fondamentaux de Schultz, nous décrirons celle dont nous avons la pratique. La méthode s'applique aux enfants à partir de l'âge de 5 ans, soit individuellement, soit, avec quelques variantes, en groupe de 6 à 8, chaque enfant étant suivi par le même thérapeute pendant toute la durée de la cure. Celle-ci se fait par des séances hebdomadaires et un entraînement quotidien auquel les parents n'assistent pas. La durée de chaque séance va de 3 à 4 min, au début, à 15 à 20 min quand la technique est acquise. L'explication initiale est décisive : dans le langage compréhensible, selon l'âge, il est proposé à l'enfant de faire l'expérience de découvrir son corps, de le sentir " bon " et solide sans être contracté, ou sur le qui-vive. Il n'est pas fait allusion au symptôme et si l'enfant en parle, on lui indique que la relaxation est précisément là pour qu'il soit plus libre à son sujet.
Première séance Elle concerne le bras droit chez le droitier. Elle évolue en trois phases : ●
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une phase de concentration mentale sur la proposition " je suis calme " et son illustration par un tableau, un souvenir, etc., en un mot, par une représentation ; une phase de décontraction et de détente neuromusculaire intéressant le bras ; ici divers facteurs sont essentiels : la palpation et la nomination des segments, ainsi que leur mobilisation ; par ailleurs, avec la suggestion à travers les mots et une représentation proposée, on suggère la sensation de souplesse, puis de poids, d'importance du membre ; une phase de reprise, faite de concentration volontaire des muscles intéressés, jusqu'au retour à l'état habituel.
Lors des séances suivantes L'enfant est averti qu'un temps est laissé avant la séance lui permettant de s'exprimer, s'il le juge souhaitable, mais non après, de sorte que ce qui s'est passé n'est pas immédiatement l'objet d'une parole.
En cas d'obstacle, le thérapeute montre sur lui-même à l'enfant ce qu'il en est de la relaxation du bras, par exemple ; de même, il peut faire nommer sur lui les parties du corps, les faire palper, mobiliser par l'enfant. La progression de la relaxation concerne les membres inférieurs, les muscles fessiers, ceux du dos, les muscles de la nuque et du cou ainsi que ceux de la mâchoire inférieure. C'est après cette progression qu'est obtenue la phase essentielle, de la " généralisation " ; les segments jusque-là relaxés sont intégrés à une masse, à un ensemble que le thérapeute suggère comme une unité solide, cohérente et présente. Et lorsque cette généralisation a été prouvée dans la sphère esthésique, elle est représentée dans la suggestion imagée que propose le thérapeute : ce qui est signifié dans la parole du thérapeute est authentifié et actualisé dans l'image et dans le corps. Puis s'engagent, habituellement vers la 10e séance, les exercices de respiration. Celle-ci, fonction semi-volontaire, n'est pas envisagée en tant que mouvement, mais plutôt comme un rythme : celui-ci est rendu présent, en particulier chez l'enfant petit, par les déplacements de la main posée sur l'épigastre, et qui suit la respiration abdominale. Après la respiration, est envisagée la relaxation du plexus solaire chez les enfants les plus âgés. Enfin, les muscles du visage et des yeux sont assez souvent concernés, très en liaison avec les muscles du cou dans tout ce qui concerne l'exploration visuelle et la réaction d'équilibre, d'orientation et de direction.
Modalités de fin de cure Elles sont diverses ; la question se pose, habituellement après 5 ou 6 mois de traitement, parfois plus, rarement moins. L'arrêt se fait souvent assez brusquement, l'enfant, les parents jugeant le résultat obtenu, l'amélioration suffisante. Bien souvent, des vacances scolaires mettent un point final à la cure. Dans d'autres cas, l'arrêt est plus progressif, par espacement des séances. Il est des cas où une psychothérapie ou une analyse, jusqu'alors impossible peut être indiquée (en particulier en cas de grandes difficultés d'expression, d'un symptôme envahissant, d'une intolérance initiale de la famille à un abord " psychologique "). Les problèmes posés par les rapports réciproques des rééducations et de la relaxation sont exposés plus bas.
Modalités particulières de la conduite de la cure de relaxation Crampes fonctionnelles
Chez l'enfant elles sont presque exclusivement représentées par les crampes dans l'écriture, ou les ébauches de crampe avec écriture lente et douloureuse. Ici, il est recommandé de ne pas impliquer le bras en question dès le début de la relaxation : on débutera par le bras opposé, et le lieu du symptôme ne sera nommé et proposé à la relaxation qu'au moment de la phase de généralisation.
Chez les enfants strabiques ou amblyopes On tiendra compte de la très décisive relation existant entre les muscles du cou, de la nuque, et l'oculomotricité. Aussi semble-t-il plus important de rester un temps assez long sur cette phase de la cure, que d'insister sur la relaxation du visage ou des muscles des yeux. Il est fréquent que l'on constate la nécessité de parcourir toute l'étendue de la cure, y compris la phase du front, dans ces cas.
Chez les sourds-muets L'occlusion des yeux sera proposée lorsque l'enfant aura suffisamment avancé dans la cure ; les manipulations, l'exemple donné par le thérapeute qui démontre dans sa propre relaxation ce que l'on peut en attendre quant à la résolution tonique, sont du plus haut intérêt. De même que les manoeuvres gestuelles tendent, au moment de la mise en jeu de la respiration, à rendre présents le rythme de celle-ci et son caractère abdominal ; manoeuvres faites aussi bien sur le sujet lui-même que sur le thérapeute.
Passivité ou résistance très importantes Il est très fréquent chez l'enfant opposant, comme chez certains sujets très suggestibles, que, pendant de nombreuses séances, les phases de la relaxation ne se déroulent que de façon purement formelle. Le thérapeute avance dans la mise en cause progressive des divers segments du corps, et ne constate aucun progrès objectif dans le détente tonique ; cette absence de toute modification tonique au fil des séances s'accompagne, soit de l'assertion par l'enfant que la détente est très bonne, soit d'un silence complet de sa part. C'est seulement au bout de plusieurs mois que le sujet prend une initiative concernant sa cure : il fait allusion à l'absence de tout phénomène, au tout début d'une décontraction, au fait qu'il a fait chez lui pour la première fois une séance, par exemple. Dès lors, il semble souhaitable de recommencer à la première séance, après avoir demandé l'accord du sujet. Dans ces cas, on constate une évolution remarquablement rapide de la situation, et la relaxation se déroule dès lors à un rythme accéléré.
Rythme des séances
Dans certains cas, il y a indication à rapprocher beaucoup les séances qui deviennent bi- ou trihebdomadaires, en particulier, devant l'installation récente d'une décompensation névrotique (sur le mode d'une angoisse chaude notamment) ou lors de séjours limités dans le temps : voyage, hospitalisation, cure thermale. Un cas assez particulier est représenté par les états critiques de dépersonnalisation ou de mise en question de l'intégrité corporelle chez l'adolescent qui nécessite une véritable " relaxation intensive d'urgence ".
Relaxation thérapeutique et rééducation Lorsque cette association est indiquée, il semble qu'il soit plus souhaitable que la rééducation soit interrompue pendant la période de relaxation, lorsque la rééducation apparaît l'indication essentielle, le trouble fonctionnel instrumental apparaissant prévalent. Par contre, la relaxation sera couplée à la rééducation, et survivra à l'interruption de celle-ci lorsqu'il apparaît que des difficultés instrumentales ne constituent qu'un aspect de perturbations plus globales ou, à la limite, que l'indication de la rééducation est dépassée ou a été mal posée. Pratiquement, cette progressive substitution représente une ressource non négligeable dans certains cas où la proposition d'une psychothérapie éventuellement indiquée est refusée ou a toutes les chances de l'être par la famille ou le sujet, une évolution sur ce plan apparaissant devoir se produire après un laps de temps assez long.
Relaxation thérapeutique et entretiens psychothérapiques espacés Cette modalité technique peut être intéressante, notamment chez certains adolescents ; la relaxation apparaît alors comme une voie d'abord et de rassurance concernant le corps propre, et comme un axe autour duquel, par les séances d'entraînement et d'expérience personnels et le contrôle hebdomadaire, s'organisent et se structurent les phénomènes d'ordre transférentiel suscités par la psychothérapie verbale. Dans ce cas, la relaxation semble devoir être " très technique ".
Relaxation thérapeutique en groupe Cette modalité technique présente, semble-t-il, de nombreux avantages : en particulier, elle permet de dépasser les difficultés des premières séances, les appréhensions, en même temps qu'elle écarte nettement le danger d'une trop grande part laissée à la suggestion interpersonnelle. Pratiquée dans de bonnes conditions : salles suffisamment vastes, groupes de 6 à 8 enfants de tous âges, le thérapeute étant toujours le même pour chaque enfant, cette technique apparaît très précieuse, notamment dans les indications chez les sujets très instables, dans les grandes inhibitions, les cas d'opposition ou de difficultés relationnelles
majeures. Par ailleurs, on constate l'intérêt de la dynamique qui s'établit, aussi bien dans la salle d'attente des parents, qui peuvent communiquer entre eux, et souvent se soutenir, en particulier lorsque certains sont suivis parallèlement, que dans la salle d'attente des enfants, qui parlent de leurs séances, tiennent des rôles, jouent ou discutent avant d'entrer dans la salle de relaxation. Enfin, cette méthode semble rendre plus facile et rapide la conquête d'une autonomie du sujet, comparativement à la technique individuelle tout en facilitant la survenue d'épisodes régressifs, en particulier liés au chuchotement des assistants, aux bruits d'allées et venues, de respiration, etc. La présence conjointe d'une thérapeute et d'un thérapeute a été conseillée par certains.
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Indications de la relaxothérapie chez l'enfant Troubles psychomoteurs Ils apparaissent évidemment un domaine privilégié de l'abord par la relaxation. En effet, les perturbations de la fonction tonique et de ses régulation, de même que celles intéressant le contrôle postural et moteur vont être intéressées par l'expérience tonique que représente la méthode : la conquête progressive de la résolution tonique, l'extension des zones où elles se manifestent constituent une véritable remise en question des équilibres vicieux anciens, et permettent une reconstitution des frontières du corps, qui va être éprouvée comme une unité solide et calme, un ensemble cohérent. C'est ainsi que sont de bonnes indications les états tensionnels.
Etats tensionnels Ils peuvent se présenter avec une paratonie, un sentiment interne de tension, d'état d'alerte, des blocages respiratoires fréquents, une difficulté extrême à aboutir à une détente, une fréquence de phénomènes hypnagogiques, des impatiences, une crispation.
Crampes Celles-ci ou les ébauches de crampe dans l'écriture sont à rapprocher de ces états.
Certains tremblements Liés à un hypercontrôle tonicomoteur, plus ou moins sous-tendus par une paratonie importante, ils
bénéficient aussi de ces méthodes. Mais ici la relaxation peut mieux différencier les tremblements par état tensionnel, qui disparaissent, car liés à une exagération du fond tonique, et les tremblements d'origine neurologique, que l'hypercontrôle marque et contient, et qui eux, au contraire, sont exagérés par la relaxation.
Tics Ils s'accompagnent le plus souvent d'un état tensionnel, et en constituent une sorte d'acmé dans leur phase préparatoire et de faillite dans leur explosion. On connaît la grande parenté qui existe entre les tics et la symptomatologie défensive d'ordre névrotique dans le cadre de l'obsession. En dehors d'un état névrotique structuré ou en voie de l'être, les thérapies de relaxation représentent une excellente indication dans le traitement des tics, en particulier dans les périodes évolutives au cours desquelles un abord psychothérapique verbal s'avère prématuré ou impossible.
Bégaiement Chez l'enfant, il est, comme on le sait, une affection très difficile à aborder, en particulier dans ses rapports fréquents avec la débilité motrice, les retards de parole et la problématique de l'agressivité. La relaxation paraît une bonne indication en cas de bégaiement récent chez l'enfant jeune, et elle suffit parfois. Mais, dans les cas où le bégaiement est ancien, il s'agit d'une entreprise de longue durée, portant au moins sur deux ans, et il y a tout intérêt à associer une psychothérapie d'inspiration analytique, soit d'emblée, soit après quelques mois.
Incontrôles émotionnels ou état de déhiscence Ils se présentent très différemment des états tensionnels : hypotonie, pâleur, sensation de fatigue, vécu de vide intérieur, de perte d'énergie, impact exagéré des émotions, du traumatisme. Dans ces cas, les limites du corps apparaissent indécises et imprécises : la frontière entre intérieur et extérieur n'est pas bien établie par le sujet. La relaxothérapie est ici indiquée dans la mesure où elle permet l'expérience d'un corps rendu présent dans la séance, nommé par le thérapeute et reconnu par lui, identifié par le sujet faisant la conquête de ses frontières.
Instabilités posturales, posturomotrices Les grandes instabilités pseudo-choréiques de Wallon ou les syndromes hyperkinétiques des Anglo-Saxons apparaissent, dans cette perspective, d'excellentes indications de la relaxation : il ne s'agit pas ici seulement
de proposer un cadre à l'instable, en aucune façon de lui proposer une contention ou une maîtrise, mais surtout de permettre que s'instaure un critère corporel d'existence, par l'accession à un vécu nodal, par la mise en place des limites du corps, qui sont posées, segment par segment, et étayées par l'image suggérée par le thérapeute.
Troubles de la connaissance du corps La grande importance donnée à la palpation, la mobilisation, la nomination des parties du corps apparaît, à l'évidence, essentielle dans l'abord des troubles de la connaissance du corps, et des fonctions cognitives et gnosopraxiques en particulier. ●
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Les retards d'intégration du schéma corporel, appréciés soit sur les épreuves de dessin de personnages, soit plus précisément sur des tests d'imitation de gestes ou de schéma corporel sont souvent considérables chez les enfants maladroits ou présentant des troubles cognitivomoteurs. Les dyspraxies chez l'enfant, troubles conjoints de la connaissance du corps propre, de l'espace et des fonctions de construction sont des indications de la relaxation. Les dysgnosies des doigts, des positions et des orientations gestuelles. Les troubles de l'organisation temporelle du geste, associés ou non à des difficultés de reproduction et d'intégration des structures rythmiques constituent des indications des thérapies de relaxation.
La cure, en effet, permet à l'enfant de situer son corps, de le rendre présent comme critère par rapport à quoi les objets s'organisent : la grande importance dans l'expérience de la cure, de ce qui s'éprouve dans le tonus, et la prégnance à ce sujet des régions axiales du corps expliquent que la découverte de ce critère central, de ce tremplin à l'action, soit aussi celle du fondement d'une organisation spatiale du corps dans ses segments, de l'espace de l'action et de l'espace représenté, en même temps que le point où s'instaure le mouvement dans son déroulement, dans son commencement. - Certaines dysharmonies d'évolution présentent de façon caricaturale des tableaux de grand retard d'intégration du schéma corporel, souvent allant de pair avec une problématique de l'individuation et des situations affectives très fusionnelles. C'est alors que la relaxation peut rendre de grands services. Il en est de même dans les séquelles psychoaffectives des syndromes d'abandonnisme ou de privation affective de la première enfance, en particulier l'hospitalisme : les techniques de relaxation constituent ici un élément précieux, visant à restaurer le corps dans ses afférences cutanées, esthésiques, profondes, toniques. C'est dans une perspective du même ordre que les thérapies de relaxation sont indiquées dans la défectologie, véritable réparation de l'image du corps, apport vicariant par les données esthésiques, toniques et motrices ; cette thérapie est précieuse dans divers secteurs de la défectologie :
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chez les infirmes moteurs cérébraux, à qui elle apporte de plus les effets purement physiologiques des modifications vasculaires et des sédations de l'hypertonie ; chez les sourds-muets, où elle permet aussi, souvent, de franchir le cap de l'articulation rendue impossible par la contraction de tout l'appareil phonateur, tout en constituant une issue relationnelle des plus décisives chez ces sujets murés et très instables ; chez les mal-voyants, chez qui elle supplée au manque d'information sensorielle et auxquels, surtout, elle apporte une possibilité de modification tonique de l'oculomotricité, facilitant l'exploration visuelle, et les rééducations orthoptiques chez les strabiques ou des dysphoriques contractés.
Les effets " organismiques ", auxquels Schultz a attaché une si grande valeur, nous paraissent constituer un facteur essentiel de réussite dans les indications de la relaxothérapie.
Pédiatrie psychosomatique Nous retrouvons des indications assez identiques à celles que l'on signale chez l'adulte ; mais il nous semble opportun de mettre l'accent particulièrement sur les douleurs abdominales critiques dont on ne fait pas la preuve de l'organicité, les eczémas de l'enfance, les céphalalgies et migraines. L'importance accordée, dans les ressorts de la thérapie de relaxation, au corps vécu, au corps " enveloppe " limitant un dehors et un intérieur, et au corps lieu de fluctuations toniques liées à une concentration mentale, nous permet de citer deux indications qui nous paraissent majeures chez l'enfant : troubles de l'appétit et troubles de la vigilance. ●
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L'anorexie mentale, dans certaines de ses formes, est une indication signalée depuis le début de la méthode. Il semble que les anorexies accompagnant les perturbations psychonévrotiques de l'adolescence constituent les cas les plus positivement influencés. Dans l'obésité, la relaxothérapie constitue un appoint souvent très important du traitement, permettant un réajustement de la position vis-à-vis des frustrations, un réinvestissement du corps, objet du regard des autres, un substitut non négligeable au désir d'obtenir un vécu de remplissage, une aide esthésique contre le manque. Dans les troubles de la vigilance, la relaxation, par l'expérience des modifications toniques qu'elle permet, constitue une indication de choix aussi bien des troubles de l'endormissement que dans les cas où la fluctuation de la vigilance diurne met en cause tout l'équilibre tonique du sujet (en particulier certaines pertes de connaissance avec ou sans phénomènes convulsifs, ou de type " absence réflexe " chez certains enfants à seuil convulsif bas).
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Bibliographie [1]
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Jean Berges. Thérapeutiques de relaxation chez l'enfant. EMC (Elsevier Masson SAS), Pédopsychiatrie, 37-208-D-10, 1992
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