ÉTUDES
ET
COMMENTAIRES LXXX
JEAN-LOUIS PERPILLOU Profeiseur à !' Univerrité de Rouen
LES
SUBSTANTIFS GRECS , EN - EUÇ
ÉDITIONS KLINCKSIECK 11, Rue de Lille, PARIS - 7e
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1973
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A la mémoire de ma mère Suzanne DEMANGEON, A mon père Aimé PERPILLOU.
La loi du 11 mars 1957 n'autolisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l'alticle 41, d'une palt, que les {( copies ou repI'oductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective)) et, d'autI e part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute replésentation ou Ieproduction intéglale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteUI ou de ses ayants-droit ou ayanfs-cause, est illicite» (alinéa 1 er de l'article 40) . Cette replésentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contI efaçon sanctionnée pal les articles 425 et suivants du Code Pénal.
ISBN 2-252-01318-4
© Éditions Klincksieck, 1973..
AVANT-PROPOS
Cette étude est une thèse qui a été soutenue le 7 félJrier 1970 en Sorbonne. Ce m'est un agréable delJoir que de remercier les membres du jury, Messieurs Jean Humbert, Pierre Chantraine, Michel Lejeune, OlilJier M asson, grâce à l'attention bienlJeillante de qui ce lilJre se troulJe maintenant corrigé et complété de mille façons. Si je tentais en particulier d'élJaluer ce que je dois à mes maîtres, Messieurs Michel Lejeune et Pierre Chantraine, singulièrement à ce dernier qui a accepté de me diriger dans cette recherche, on fJerrait bien que si ce lilJre contient quelque chose de bon, j'en suis le bénéficiaire plus que le responsable, grâce aux exemples que j'ai eus sous les yeux, grâce aux conseils que j'ai reçus. Je dois aussi des remerciements à tous ceux qui m'ont aidé à des moments difJers, mais tout spécialement à .Madame Françoise Bader, camarade d'études et amie de toujours, qui, pour la rélJision des épreulJes de ce 1J0lume, m'a offert l'efficace secours d'un esprit précis et d'une attention toujours en alerte. Enfin, c'est grâce à une sublJention accordée par la Faculté des Lettres de Paris que cet ourrage a pu être publié. Qu'on lJeuilie troulJer ici les marques de ma reconnaissance.
INTRODUCTION
,
ETAT DE LA QUESTION (§§ 1-62)
§. 1 Les noms en -euç constituent en grec une catégorie nettement délimitée à première vue, mais dont l'unité n'est en fait qu'une unité purement extérieure, celle d'une flexion souvent secondaire" Ils reposent sur les thèmes les plus divers: radicaux, verbaux, nominaux. Ce sont des noms d'agents, tel <pow;uç, des noms de métiers, tel crxu"t"euç, des noms d'outils, tel "t"0fleuÇ, des noms d'animaux, tel xecr"t"peu.;, des anthroponymes, des épithètes divines, des ethniques. Et de fait, on ne trouve une unité à leur signification que moyennant des formules très imprécises. Ainsi E. Schwyzer 1 : «" . Bezeichnungen mannlicher Personen, die mit einer Sache, Handlung, an einem Ort beschaftigt sind (und zwar haufiger dauernd und berufmassig, amtlich), weiter auch Bezeichnungen von aIs personlich wirksam gedachten Dingen )) Sur le dernier point notamment, on peut voir que le caractère général de la formule conduit à appliquer une définition vague et de plus mal adaptée, à des mots comme OXeu.; ou "t"0fLeu.; qui ne sont nullement des personnifications et qui sont anciens comme noms d'outils. Cette ancienneté, la diversité de leurs emplois engage à les considérer comme masculins non pas parce qu'envisagés « personlich » par une extension secondaire du suffixe et de sa valeur, mais bien parce que noms d'outils animés, sentis comme actifs au même titre que cr"t"(XT~p, xp(X"t"~p, ~ux"t"~p, etc, § 2. La diversité des emplois du suffixe -eu.;, dont on peut être tenté de rendre compte par une diversification, peut d'emblée nous faire soupçonner qu'il s'agit d'un élément à l'histoire déjà longue . Des extensions successives, de multiples possibilités d'emploi auront obscurci des valeurs plus précises, jusqu'à l'expression vague d'une pertinence de la chose ou de la personne nommée à un objet, à une fonction, à une action, etc. Notre effort doit donc consister à essayer de disposer selon une perspective, notamment du point de vue historique, pour 1, E SCHWYZER, Gr, Gr, J, p, 476; définition comparable chez W" BRANDENSTEIN, Griechische Sprachwissenschaft, Sammlung Goschen nO 117, Berlin, 195!I, pp" 17 sq,
14
~TAT
DE LA QUESTION
tâcher d'en apprécier la valeur, des formes dont la seule unité est dans la finale. Productive à toutes les époques, mais en renouvellement constant, et nettement constituée dans les documents mycéniens, cette catégorie pose un premier problème qui est celui de l'héritage évent~el du su~xe, ou au contraire de son emprunt. Problème dont les multlples solutIOns proposées reposent plus sur des essais d'identification du sU~lxe dans des langues apparentées ou non, que sur l'étude de sa fonctIOn ou de ses fonctions en grec même. Or, que crxU"t"EVe; et "t"ofLe:Ve; posent tous deux un problème de flexion et d'origine du suffixe ne doit pas nous dissimuler que morphologiquement et sémantiquement ~es deux mots sont absolument irréductibles à l'unité C'est ici qu'une mIse en perspective à l'intérieur même du grec pourra être profitable. A prendre les choses brutalement, un suffixe unique -EVe; ~ert donc à former des mots qui pour le sens se laissent difficilement umr en une catégorie Quelles explications ont été données de cette finale?
HISTORIQUE DE LA QUESTION
§ 3., Dans l'histoire des exégèses de la terminaison -EVe; nous distinguerons deux périodes articulées autour du déchiffrement par M. Ventris (1953) des textes dits mycéniens écrits en linéaire B. La première, utilement résumée dans les premières pages de l'étude de E. Bosshardt 2, voit depuis le dernier tiers du XIX e siècle des tentatives diverses d'explications indo-européennes soit par élargissement en -u- de thèmes en -8- ou -é-, verbaux selon les uns, nominaux pour d'autres, soit par développement de thèmes en -u- qui auraient des parallèles en iranien, soit enfin par dérivation inverse de verbes en -EVCù auxquels on trouverait des analogues en baltique et en slave. Les diffICultés auxquelles se sont heurtées ces différentes tentatives ont finalement conduit à supposer, d'une manière surtout négative, une origine préhellénique non indo-européenne, suggestion de A. Debrunner 3, admise par P . Chantraine 4 et par E. Risch 5. S'engageant délibérément dans cette voie, E. Bosshardt, sans pouvoir il est vrai en administrer la preuve par une seule forme d'aucun document égéen, a posé un suffixe emprunté, de forme -ii1;t-, ayant fait fortune à partir du mot ~()(Q"~ÀEVe; dans la langue épique (voir infra § 16). C'est cette vue, non démontrée, mais non invraisemblable a priori en son temps, qu'est venu ruiner le déchiffrement du linéaire B. En effet à partir de 1953 il a été établi que bien loin de sortir de la langue épique, les mots en -EVe; étaient largement installés dès l'époque mycénienne dans de multiples emplois parmi lesquels ~O(Q"~ÀEVe; n'était qu'un élément (et désignait un personnage) de médiocre importance, et que leur forme ne supposait pas un -a- mais bien un -e-. Ces faits nou2. E.. BOSSHARDT, Die Nomina auf -e:uç, Dissert Zürich, 1942., 3 A, DEBRUNNER in Gottingische gelehrte Anzeigen, 1916, pp. 741 sqq. (C, R. du dictionnaire étymologique de BOISACQ) ; puis IF 59, 1948, pp, 218 sqq, 4 P CHANTRAINE, Formation, p. 125. 5 E.. RISCH, WG'rtbildung, pp, 143 sqq.
ÉTAT DE LA QUESTION
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veaux ont donné une nouvelle vigueur à l'hypothèse indo-européenne, et c'est elle qu'ont à nouveau tenté de démontrer notamment 0, Szet \T , Georgiev 7 , de façon inégalement heureuse, et finaleluerenYl 6 e o
•
ment non décisive dans le meilleur des cas. . Mais déjà auparavant la thèse d'un * -ëu- indo-européen avait bene. 1951 d'un nouveau plaidoyer sous la plume de Mo Leroy 8, fi me en 'd . d" plaidoyer qui présente cette interprétation comme une éVl ence m ument condamnée par un véritable veto de K. Brugmann 9. 0
0
0
CHAPITRE PREMIER
HYPOTHÈSES ANCIENNES 6 7, 8. 9
Voir Voir Voir Voir
§§ 30-35 §§ 36-46 § 59 § 6
(§§ 4-j3)
§ 4" Toutes ces explications, partant du postulat souvent implicite que -euç est une finale d'origine indo-européenne, consistent en variations sur la question de savoir si la flexion athématique de ces mots pouvait se trouver en concurrence avec des formes thématiques, sur la quantité ancienne du -e- précédant le -W-, sur la question de savoir si cet -e- faisait partie du radical ou était un élément alternant du suffixe, sans parler des hypothèses faisant intervenir des éléments sigmatiques, que devaient immédiatement faire rejeter de simples considérations phonétiques. L'ancienneté de ces hypothèses auxquelles sont associés les grands noms de la grammaire comparée, tout en leur assurant une caution de valeur, doit aussi suggérer qu'elles sont contemporaines d'une conception globale d'un indo-européen qui devait rendre compte par la comparaison, sinon de tout dans chaque langue, du moins du plus grand nombre des éléments morphologiques, sans qu'une part suffisante soit faite au dynamisme propre de chaque langue en tant que telle. Cette conception est peut-être aujourd'hui mal adaptée à une réalité plus complexe" Il peut en tout cas s'agir en l'espèce d'un cas où, même sans emprunt de la finale ,·euç à quelque langue non indoeuropéenne, les conditions propres au développement de chaque idiome ont obscurci une filiation possible et rendu sans objet une tentative comparative. Quoi qu'il en soit, on aura parfois l'impression d'un pur jeu morphologique qui ne fournit jamais la base d'un système cohérent, et qui repose souvent sur la ressemblance sans doute fortuite d'éléments isolés.
D'autre part, un simple -f- ne saurait à lui seul être suffixe, et le parallèle op"t"ux- / vartaka- inviterait à poser pour le grec un plus ancien * -fo-. Or un tel suffixe, sous une forme -vâ-, est connu du sanskrit:
A. SUFFIXE -W(O)-
§ 5. Une première serIe d'explications repose sur l'hypothèse d'un suffixe *-w(o)- s'attachant à des thèmes en -13- ou -ë.- selon les auteurs. Outre l'évidente difficulté de fait qu'il y a à étabhr ce * -wo- sur des formes attestées, on voit mal quels sont les thèmes sur .les~uels ces mots reposent, et cette difficulté a suscité de notables varIatIOns dans l'utilisation de cette théorie. D'autre part, dans les autres exempl~s allégués d'alternance entre un suffixe thématique et un suffixe athematique, le premier est généralement secondaire par rapport à l'autre, et de façon plus générale a tendu à le remplacer. . De cette hypothèse nous retiendrons surtout les exposes de L . Meyer
1
l'initiateur, de K. Brugmann 2, et de N. van Wijk 3 •. Partant de l'observation que dans l'épopée plUSIeurs emplois de ces mots ont une valeur adjective: "t"pome~~ee; xuvee; XcxÀx~ee; &vi)pee;
&vi)pee; vOfL~ee; &'vi)poe; &.p~a"t"~oe; yépov"t"cxe; &.p~a"t"~cxe; xoupl)"t"cxe; &.p~a"t"~cxç &phcxe; &À~~cxe; ~cxa~À~( &vcxx"t"~
~cxa~À~( &'vi)pL
~cxmÀ~ee; &.px oL
. d e ces aut eurs m et en rapport la finale de ces mots avec le preIuIer les dérivés sanskrits en -vant- : ainsi en face de uktâ- on a uJ.,:ta-vant- « qui a dit ». De la même manière : vO!L~f "t"ox~f bt1t~f-
signifierait « qui s'occupe de pacage » « pourvu de descendance » « pourvu de chevaux », etc.
1. L. MEYER, Bezz BettI'. l, 1877, pp. 20-41. 2. Voir § 6 3. Voir § 7
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HYPOTHÈSES ANCIENNES
éTAT DE LA QUESTION
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kaisavâ- « pourvu de chevelure » kurariivâ- « (région) riche en aigles k. riijïvâ- « pourvu de rayures n.
»
Remarquant enfin que les deux derniers de ces mots ont comme le grec une longue présuffixale, et que d'ailleurs -vant- peut lui aUSSI s'ajouter à un thème à longue: véd. asviivant- = asvavant- « pourvu de chevaux », il conclut que (( sans nul doute, -va- n'est autre chose qu'un affaiblissement de -vant- n. Mais il faut rappeler que l'emploi appositionnel en valeur quasiadjective parfois n'implique pas l'origine adjective: yuv~ "t"cx!LLI) (Z 390) yuv~
.. , &.Àe"t"pLe; (u 105) yuv~ i)éa7to~vcx (T) 347) cxt7t6Ào~ &vi)pee; (8 474) rpuÀcxxcZe; "t"'&vi)pcxe; i)!LcpcZe; "t"e
yuvcx~xcxe;
(1 477)
et expressions du même type sont fréquentes chez Homère 4 sans que cela doive nous induire en tentation de voir dans ces mots des formations d'adjectifs. La vocation propre de -eue; paraît bien être de ne fournir que des substantifs animés.. D'autre part aucun lien n'apparaît avec les adjectifs en -fev"t"- les opposant dans un système quelconque. Enfin la forme de la base reste inexpliquée; si l'on considère la formation en -fen-, lorsqu'elle repose sur une base thématique, cela se manifeste clairement : poMe~e; (myc.. wodowe),~!Lcx"t"6e~c;, t6e~e;, 7t"t"ep6e~e;, i!Lep6e~e;, etc. au point d'avoir servi de prétexte à une formation en -6e~e;. Comment dès lors interpréter *i7t7tI)-f(o)-, *xepcx!Ll)f (0) - *xcxÀx 1) - f (0) - * iepl) -f (0) - ? Mais la difficulté majeure était une difficulté de fait; il n'y a évi4.. P. CHANIRAINE, Gram . Hom. II, p 13 ; ces appositions déterminatives ne sont d'ailleurs pas limitées à la langue poétique, qui leur donne, il est vrai, un développement particulier: si l'on trouve chez Oppien (Cyn.. 1463) ()"TL~eÛc; XU(üV, c'est chez Aristote (Hist . An 620 b 12) que la baudroie est nommée ~IXTpœxoc; ,xÀ(eÙC; (voir § 332), et chez Plutarque que le bœuf d'attelage est appelé ,xllœ1;eûç [3oüc; (Dio 38; voir § 360), et le cheval de somme rpopeûc; l7t1toC; (Aem . 19).
ÉTAT DE
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demment pas trace d'une flexion thématique dans les noms en -eue;. C'est à ces deux dernières difficultés morphologiques: absence de flexion thématique, et forme de la hase, qu'ont cherché une solution les tenants de l'hypothèse * -wO-,
§ 6, Ainsi d'ahord K. Brugmann 5 pense étahlir par l'examen d'autres suffixes la possibilité parallèle de flexions thématique, en - fi et athématique: ainsi s'opposeraient ro/r : {)~poe;, {)~pCY. et {)~wp , tro / tr : '~cy''TpOe; et ,~cy''TYJ1 p no/n : "tÉpevoe; lesh. et 'TÉpYJv ko/k : sanskrit mariak6J'} et grec fLdpCY.~ yartakal'} et grec iîp'Tu~ to/t : 7tpO-~ÀYJ'TOe; et 7tpo-~À~e;, etc. Une réduction de * -wo- à -f - paraît donc possible, Quant à la formation, les mots du type de cpopeue; seraient sortis de participes en -YJ-fo- correspondant à des verhes en -Éw : ainsi en face de cpop~ -crw, cpoPYJ -f (0)- serait parallèle à cpoPYJ-'TO-. Puis la formation, comme pour J. Wackernagel 6 , se serait purement et simplement étendue à des thèmes nominaux : XCY.Àx6e;
xCY.),xeue;, etc,
La dérivation, d'autre part, s'établirait en système parallèle a ceux qui mettent en œuvre des suffixes thématiques : ainsi -YJf-w-, -euyw seraient avec *-ëwo- dans le même rapport que fLe~}.[xwe;, fLe~}.[crcrw avec fLd}.~lOe;.
Enfin l'auteur pensait pouvoir trouver des traces d'une flexion thématique : traces qu'il reconnaît pour hypothétiques dans &px.~Épewe;, tepew-cruvYJ, tepÉo: < -YJffi fém., formes principalement ioniennes; indices sur lesquels il est beaucoup plus affirmatif en ce qui concerne le simple ~Épewe; (Choeroh . in Theod. 1. 253; inscriptions ioniennes depuis le v e s.. AC), malgré l'interprétation hahituelle de ce mot comme issu du composé; preuve qu'il pense détenir avec le nom propre Bp~& pewe; < Bp~&PYJfoe; formé sur ~p~CY.p6e; «( fort )) (cf. &p~cr'TeUe; sur &p~cr'TOe;), ffi' 1 (' avec 'l'Àewe; IOn,,!,\ En fait, les mots thématiques comme {)~poe;, ~cy''TpOe;, 'TÉpevoe;, etc. sont souvent secondaires par rapport aux athématiques qui leur sont'
5 K BRUGMANN, IF 9, 1898, pp, 365-374. 6 Voir § 10
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HYPOTHÈSES ANCIENNES
LA QUESTION
opposés, et ils ont tendu à les remplacer dans plus d'un cas (cf. : on s'explique mal que dans le cas du *-wo- supposé on doive considérer, par un mouvement inverse, la forme athématique comme une réduction de l'autre, Cette autre forme ne serait d'ailleurs attestée que par des formes de noms propres très peu claires et par ~Épewe; qui peut très hien résulter d'une thématisation récente en -YJ-fo- 7. D'autre part le développement des thèmes verbaux en -YJ- est lié à celui des dénominatifs en -Éw, et des thèmes comme o~xYJ-, cpopYJ-, etc. sont récents : il est dès lors difficile de les mettre à la base d'une formation que l'on veut héritée s" Donc, pour être plus perfectionnée que celle de L, Meyer, cette explication n'était pas plus convaincante. ICI
~cy''Tpoe;)
§ 7 Plus perfectionnée encore, mais difficile à admettre elle aussi, est celle de N . van Wijk 9, qui suppose, non plus seulement une opposition entre des formes thématiques et des formes athématiques, mais une alternance de suffixes destinée à justifier la longue de -YJfL'idée première est qu'en face du thématique radical simple ~pofLo-e; on peut poser une forme suffixée ~POfLwV < *dromo-ne- (sic), et que, par extension, des formes déjà suffixées sont entrées dans le même système: ainsi xeu8-fLO-e; et xeu8fLwv . De cette façon, des mots suffixés en -me-, -ye-, -we-, de sens passif le plus souvent, se seraient élargis en -n- pour fournir des noms à valeur transitive : cf" k[tâ-yant-. Le suffixe ,·w(o)- aurait joué un rôle comparahle, et les mots en -eue; seraient dans le même rapport sémantique et morphologique avec les termes radicaux : face à * bhoro-s on même vo~oe; face à iîlOe; 'TOXOe;
pourrait poser un * bhoré-w( 0) vOfLeue; àxeue; "t'oxeue;, etc.
>
* cpOPYJU -e;
et de
Un tel système serait donc comparahle à celui qui fournit des formes comme * poimé-ne- > 7tO~fL'~V (sic), et connaîtrait une même alternance primitive, le génitif cpopÉf-oe; répondant à 7tO~fLÉv-Oe;. Le suffixe 7" E SCHWYZ ER, Gr Gr, 1, p" 477" 8 Par la suite, K. BRUGMANN (Grundriss 2 II, 1, p" 205) continua à postuler un élément -ëw(o)- réduit à -ëw- (cf, -ax(o)-), mais en renonçant à en trouver la source d.ans des formes *epoPfJ-f6- comparables à epoPfJ-'t"6-, signe que la position est diffIcrlement tenable, 9 N, YAN WrJK, IF 17,1904, pp 296-316, réponse à H, EHRLICH, voir § 9,
HYPOTHÈSES ANCIENNES
-euç ainsi obtenu se serait développé en grec avec une valeur « individualisante )) qui apparaîtrait notamment dans des groupes comme tepeuç face à tep6v bmeuç lmtOç et dans les noms propres comme NO':u'"t"euç, I1pufLveuç, 'Epe'"t"fLeuç, I1ov'"t"euç, I1peppeuç (9 111-113), etc. w. La faiblesse commune à cette théorie et aux précédentes est la difficulté d'établir la forme thématique *-wo- et de justifier sa réduction à -w-. Cette difficulté s'aggrave ici de ce que les formations (uniquement athématiques) comparées sont alternantes : &p~v 1 &pv6ç (ce qui condamne, s'il en était besoin, les bases vocaliques suffixées en -ne-, -me-, etc.), tandis que -YJf- ne présente jamais que des formes à degré plein. On se demande alors ce qui reste de commun entre les deux termes de la comparaison. Et comment se fait-il qu'un système aussi développé et qui devrait apparemment continuer des usages fort anciens ne se manifeste nulle part hors du grec? Les faits ne justifient donc nullement des exégèses de ce type et il faut renoncer à des systèmes aussi insolites et en contradiction directe avec tous les usages de la dérivation. B. NOMINATIFS EN -H~
§ 8. L'existence dans le groupe arcado-cypriote de formes d'accusatif en -~v et de nominatif en -~ç a suscité une autre série d'explications, fort diverses à vrai dire, mais toutes dues au désir de justifier ces formes comme héritées et non comme analogiques de Z~v ou phonétiquement comparables à Z~v dans un cas, et refaites sur l'accusatif dans l'autre. Dans cet esprit ont été proposées d'une part l'explication de O. A. Danielsson 11, reprise par K. F. Johannsson 12, et d'autre part celle de H. Ehrlich 13. Le premier voit dans la finale -euç le résultat de l'élargissement en 10. LautlL 12. 1886, 13
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ÉTAT DE LA QUESTION
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Telle est aussi l'explication retenue par H HIR'I, Handbuch der Griech. und Formenlehre, 2 e éd . , Heidelberg, 1912, § 348 A. 3 O . A. DANIEISSON, Grammatiska anmiirlmingar 1, Upsala, 1881, pp. 54-55 . K. F. JOHANNSSON, De derivatis verbis contractis linguae graecae, Upsala, pp. 73-75 H EHRLICH, Die Nomina auf -e:uç, KZ 38, 1904-1905, pp 53-97.
-u- de thèmes en -ë- qui se manifesteraient comme tels dans "AP'Y)ç,
acc. "ApYJv, Lxp~ç, "OPCPYJç, Tuo~ç et les emprunts latins Aciles, Ulixes, etc. Des thèmes en -ë- auraient été fournis par les dénominatifs du type otK~-O'ù), CPop~-O'ù) et auraient reçu un -u-, à l'image des variations de thème ZYJ-, ZYJ-v-, Zeuç < *ZYJ-u-ç. Mais les formes d'appellatifs llJ(p~ç, etc. dont il sera traité plus bas sont sûrement secondaires 14, et de toute façon, par leur situation morphologique et par le domaine dialectal où elles se manifestent , fort différentes des noms propres qu'on en veut rapprocher ici.. En ce qui concerne les formes de noms propres, réputées doriennes : "OPCPYJç (acc. -YJv), ((luÀYJç, TuoYJç, K[O'O'YJç (v. Ibycos fr. 306 Page; Antimaque fr . 6 Wyss), mais qui sont aussi éventuellement homériques: XpuO''Y)ç (A 370), K[O'O'YJç (A 223), et aussi attiques : n~ÀYJç, etc. 15, leurs nominatifs évoquant des thèmes sigmatiques peuvent être des créations secondaires à partir de formes fléchies comme Tuoéoc; qui étaient ambiguës, comme inversement à la manière de "ApYJç développant secondairement une flexion en -euç en lesbien, leurs formes en -euç peuvent résulter d'une pure et simple adaptation à un modèle de flexion connu du grec : il en résulte une confusion inextricable. Les noms propres ont toujours manifesté la plus grande aisance à changer de paradigme et il est de toute façon imprudent de vouloir tirer quoi que ce soit de noms obscurs qui peuvent devoir leur finale -euç à un rhabillage secondaire au moment de leur emprunt par le grec. De plus, on l'a vu, les formes verbales du type cpOPYJ- que l'on veut mettre à la base des appellatifs étant récentes et secondaires, on est gêné à l'idée d'en faire sortir des formes nominales qui devraient précisément dans cette explication être archaïques .
§ 9.. Entièrement différente, mais proposée aussi pour justifier les nominatifs en -~ç, l'explication de H. Ehrlich n'est pas plus admissible. Cet auteur, reprenant en partie les hypothèses suffixales de L. Meyer, introduit dans l'affaire le vocatif en -ras des thèmes sanskrits en -rant- et -ran- : bhagaran voc. bhagaras [taran [taras
et analyse le vocatif post-védique bhago? comme * bhaga-us- avec le suffixe -ras" sous sa forme réduite. 14. Malgré F . BECHTEI, Diaz.. 1, p. 35[., voir § 44. 15 Pour ces formes attiques, voir § 41.
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ÉTAT DE LA QUESTION
HYPOTHÈSES ANCIENNES
Il établit une alternance suffixale *-wen(t)-/-wes-/-wo- dont il retrouve les traces dans l'opposition de xrxÀxÉwv < -'Y)fwv avec xaÀxde;, etc., et dans les accusatifs *xuKYJ-focr-rx > xuxe~w, xuxew de xuxe6v, et
noms (même cpOpEUe;, 0XEUe;, etc. que leur vocalisme radical signalerait comme dénominatifs), J . Wackernage1 20 suggéra d'y voir un suffixe * -yu-..
*IIo-re~aa-focr-rx
>
IIocre~aw.
Ainsi -'Y)f- se composerait d'une voyelle thématique allongée et d'un suffixe secondaire *_we/os-, d'où une flexion: nom. *ekwë-wësgén. *ekwë-us-os g. pl. *ekwë-us-om
> > >
bm~e; bm~oe;
bm~wv, etc.
Outre le démenti définitif apporté par le mycénien à une telle reconstruction de la flexion elle-mème, on rappellera quelques faits. Le rapprochement de XrxÀxE6v, xux.E6v, IIocrE~a&wv n'est justifié par rien dans le sens et l'emploi de ces formes. De plus, le premier de ces mots appartient à une série de noms de lieux où il semble désormais que n'intervienne aucun -f- 16, le second peut présenter une variation suffixale 17, mais rien n'autorise à y faire intervenir un -f -; le troisième est un théonyme décidément obscur dans lequel il peut n'y avoir jamais eu aucun -f- à aucune époque 18. D'autres objections d'ordre morphologique et phonétique ont été faites 19 : que le vocatif attendu n'est pas en -EU mais en *-EUe; (puisque c'est justement le type aSfJafJas qui fournit le terme de comparaison), que les formes issues du dénominatif en -EUW sont, non pas en *-Eucr6y)v, *-Eucr-r6e;, * -Eucr-r~e;, etc., mais bien en -Eu6y)v, -Eu-r6e;, -eu-r~e;, etc. Il conviendra donc, jusqu'à plus ample informé, de ne pas mèler les formes en -~e;, -~v à cette question des origines, car on doit alors faire intervenir des éléments sigmatiques improbables, ou des thèmes en -ë- également inventés ad hoc.
C. ASVAYU-
'IIIIIEY~
§ 10. Refusant la vieille identification de -EUe; avec un suffixe -u(v. §§ 11 sqq.) parce qu'elle se heurte à la nature secondaire de ces 16 . V. mye . amot~jonade = CXp[10'TE~ùlVCX-IlE, exemple limpide. 17.. P. CHANTRAINE, Gram Hom. 1, p 222; l i FRISK II, p. 43 18.. V. mye. posedaone (datif), en regard de amutawo, aretawo, makawo, oqawo, etc : il faut donc exclure la forme corinthienne IIo'nllcxfùlv, dans laquelle le f est secondaire (voir par ex. G. J . RUIJGH, Études, § 174) . 19. Par ex. F. SOIMSEN, IF 15, 1903-1905, pp. 222-228
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Un tel suffixe existe en sanskrit dans des emplois très divers et notamment sur des thèmes de dénominatifs : sumnayu-, manayû-, fJasayû-, namasyû-, etc., emploi auquel le grec pourrait répondre dans une série comme oLxoe;, OtXÉE~, OtXEUC;. Et ainsi en face de xaÀx6e; apparaîtrait xrxÀXEUe; xEprx[LOe; xEpa[LEUe; ,
1
&p~cr-roe;
&p~cr-rEUe;
te:p6v
te:PEUC; IIpo[l.av6Eue;.
skI'. pramantha-
De la même façon aux thèmes en -fi répondraient des dénominatifs en -Éw et des noms en'Eue; : à &T:E~À~ correspond &T:E~ÀÉW à cpwv~ cpwvÉw, de même qu' à -rpcXT:E~a correspond -rpaT:E~EUC; à T:pu[Lv~ à &fLa1;rx
IIpUfLvEUe; cX.[LrxÇEUC;.
Les masculins en -fic; fourniraient l'occasion de formations de cette ~orte : ainsi à \j;EucrT~e;, \j;EUcr-rÉW feraient pendant vrxu-r~e;, NOlU-rEUe; et les dérivés en -ŒY)c; et -~aEUe; Et de même tous les types nominaux susceptibles de fournir des dénominatifs en-Éw pourraient égalem-;nt fournir la base de mots en -EUe; < *-e-yu-s . Pour la flexion, le norGinatif singulier reposerait donc sur *-e-yu-s, le génitif singulier sur *-e-yéwos > *'YjÉfoe; ou *-EÉfoe;, le nominatif pluriel sur *-e-yéw-es > *-YJÉ.fe:c;, etc. Mais une telle explication se heurte à son tour à plusieurs obstacles: la ressemblance purement extérieure entre tT:T:EUC; et aSfJayu- ne doit pas faire oublier que leur sens ne permet pas de les rapprocher, car aucun mot en -EUC; n'a le sens désidératif qui est celui des adjectifs en -yû-. De plus, difficulté évidemment imprévisible en 1879, le déchiffrement du mycénien montre des formes constamment en -eu , -ewo , -ewe , etc.. , au lieu qu'un dialecte dans lequel les contractions sont exception_ nelles et touj ours discutables devrait donner constamment -eewo , -eewe 20. J.
WACKERNAGEL,
KZ 24, 1879, pp . 295-303 (= Kt.. Schr.. , pp. 756-764)
26
éTAT DE
HYPOTHÈSES ANCIENNES
LA QUESTION
pour que soit justifiée une telle hypothèse
21
que contredisaient de toute
façon les formes de l'épopée.
D. DÉVELOPPEMENT DE THÈMES EN -U-
§ 11. Plus vraisemblable, moins baroque dans ses restitutions, cette hypothèse, ou plutôt cet ensemble d'hypothèses, n'a jamais bénéficié non plus d'une démonstration décisive. Les deux points d'appui de ce type d'explication sont fournis par les verbes baltiques et slaves en -tiuju et -ujQ, et d'autre part par les thèmes iraniens en -iius/-us, qu'ont tenté d'utiliser dans un exposé . 23 " d'ensemble P. Kretschmer 22, et longtemps après l U1'VG • eorglev En vérité ces deux points d'appui eux aussi se dérobent, le premier
27
et les formes dialectales en -dUl montrent bien qu'il faut remonter à * -y)f -yUl qui est évidemment dénominatif. Les formes balto-slaves elles aussi doivent être dénominatives, tirées d'une classe nominale comportant un élément -U-, et si elles sont comparables à ce titre, elles ne peuvent fournir la base d'une explication.. Aussi bien est-ce comme dénominatives que les envisage V. Georgiev qui ne renonce pas à les associer au problème de -suç comme émanant de thèmes en -U-. Mais à partir de ce moment elles n'ont plus d'autre intérêt que de montrer des dérivations comparables, à des époques diverses, en des langues différentes, ce qui n'éclaire pas l'origine de la suffixation et ajoute une simple présomption en faveur de l'héritage sans rien démontrer.
b..
LES
NOMS
IRANIENS
EN
-iius/-us.
§ 12" Elle aussi souvent reprise, cette explication, quelles qu'en
surtout. a.
LEs VERBES
BALTIQUES
ET SLAVES
EN
-tiUJU, -ujQ.
L'existence en baltique et en slave de verbes en -tiuju et -ujQ, -ovati qui paraissent répondre à la classe grecque en -SUUl avait déjà amené G.. Curtius 24 à supposer que de tels verbes étaient antérieurs aux noms en -suç et que ces derniers en étaient des dérivés inverses. Cette hypothèse a trouvé notamment l'appui de P. Kretschmer 25 et de F. Solmsen 26 critiquant H. Ehrlich. En fait la possibilité de tirer un dérivé inverse xspoqJ.sUç de xspa;[J.SUUl suppose la préexistence d'un modèle opposant -suç / -sUUl qui justifie une telle dérivation. Certains au moins des noms en -suç (ex" oxsuç, rpopsuç, "'C'O[J.EUÇ) doivent donc échapper à cette explication, et si la source de certaines formes peut se trouver dans une dérivation de ce type, le problème de l'origine de la finale ne reste pas moins posé. Mais surtout xa;ÀxsuUl, xspa;fLEuUl ne sont pas des verbes primaires, 2L Les formes de ce type ne sont pas inconnues, mais quand .elles sont interprétables, l'hiatus est dû à des bases clairement sigmatiques : op~kapeewe =
soient les variantes, considère le suffixe -Y)f- comme une forme à vocalisme long d'un suffixe -U-, s'appuyant pour cela sur les formes iraniennes d'abord signalées par Bartholomae 27. Ce dernier constate l'existence de formes parallèles en -iius et -us: vx. perse dahyiius avest. dairJhus » biizus cf. slu.. biihu- gr. 7tœxuç avest. biiziius )) » hudiiniius hudiinus l) » 9rJZU8 cf. skr.. rjuiHJZiius et considère que dans une alternance à trois termes u/eu/eu qui est celle des thèmes en -u- les formes en -iius résultent de l'extension au nominatif du thème fort (locatif par ex.) sur le modèle de giius en face de slu. su-gû-, ou de skr.. dyau7}jdyul"t (grammairiens), termes qui suggéraient la possibilité d'un nominatif en * -iius à côté de * -us. Il indique au passage, et c'est là le point de référence de toutes les exégèses ultérieures, que le grec -suç représenterait la généralisation du thème moyen '-eu- : 'OprpEUÇ répondrait à rbhu}y, 2S.. Le -ë- se serait développé comme en iranien à partir des cas obliques. L'interprétation du nom d'Orphée est à mettre au nombre des curiosités étymolo-
om-
O'X()(
22 23 24. 25 26
P. KRE'ISCHMER, KZ 31, 1892, pp. 329-330 notamment. Voir § 36-46 G CURrIUS, Grundzüge der griech. Etymologie, 5 e édit, Leipzig, 1879 P KRErscHMER, Zeitschr. für d. ost. Gymnasium: 1902, pp. 711-712. F. SOJ_MSEN, IF 15, 1903-1905, pp 222-228, VOIr note 19
27. Chr. BARrHoroMAE, Arische Forschungen J, Halle, 1882, pp, 34-35; puis Grundriss der iranischen Philologie l, Strasbourg, 1895, p. 115 ; mais Altiranisches Worterbuch, Strasbourg, 1904 : -aus est un génitif singulier 28" Rapprochement dû à F., de SAUSSURE, Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes, 1879, p., 262.
28
ÉTAT DE
LA QUESTION
HYPOTHÈSES ANCIENNES
giques, au même titre que celle de J. Wackernagel qui y voyait une forme en rapport avec 6PX~ETiXL comme un *rghiiyu- le serait avec rghiiyati. Les noms propres isolés sont d'une totale complaisance"
§ 13, Cette hypothèse a depuis été maintes fois reprise
et nous n'en signalerons que les principales manifestations avant l'article de V. Georgiev qui sera évoqué plus bas (voir §§ 38-48). Ainsi p, Kretschmer 30, renvoyant à Bartholomae, établit une classe indo-européenne de thèmes en -u- à ton invariablement sur le suffLxe et à vocalisme long aux cas directs, ce qu'illustrerait la flexion 29
dahyiius dahyiiumfdahyum loc. dahyaufJii Plur. nom" accus. dahyiifJa gén" dahyuniim loc. dahyusufJii Le grec aurait étendu la forme forte à tous les cas, cependant que quelques mots conserveraient trace de la double flexion : 7tp~er-~uç et 7tpEer-~Euç (béot 7tpLer-YEZEç), ce dernier comparable à ~piX~EUÇ. Les variations ultérieures de ce type d'explication portent sur le point de départ de l'extension soit de -fJf - soit de -Ef-. Ainsi H. Reichelt 3\ étudiant parallèlement la flexion des thèmes en -i- et en -u- de l'iranien, interprète lui aussi -EUÇ comme sorti de thèmes en -U-. De plus il introduit dans la discussion les noms propres en -uç, considérant les formes en -uç comme secondaires et développées à partir de -EUÇ en l'absence d'intonation, Ainsi beaucoup plus tard G" Bonfante 32 pour qui les formes de génitif où alternaient vocalisme plein et vocalisme long des thèmes en -u- :
*sunous *sunous
lit. sunaûs skr. sun6!),
seraient responsables de la constitution de thèmes en -ëu-. Ainsi à nouveau P" Kretschmer 33, et plus récemment V. Georgiev, 29, Notamment A TORP, Den graeske nominalfle,xion, Christiania, 1890; R MERINBezz, Beitr, 16, 1890, P 229 30 Voir § 11 31. H" REICHEI T, Die abgeleiteten -i- und -u- Stiimme, Bezz Beitr" 25, 1899, pp. 238-252 32, G BaNIAN lE, l nomi in -EUe;, Studi Italiani di filologia classica, Nova Serie 7, 1929, pp" 203-223 33" P KRErscHMER, Glotta 24, 1936, pp, 84-86, GER,
29
faisant intervenir cette fois un vocatif en -EU de noms propres en -uç pour expliquer l'apparition d'un nominatif -EUÇ, et celle de génitifs en -~f-oç, cependant que les nominatifs en -fJuç (= -iius toujours) auraient entraîné la constitution de génitifs en -~foç" Le reproche ordinairement adressé à de telles interprétations ne réside pas dans des impossibilités phonétiques ou sémantiques, mais à vrai dire surtout dans le manque de preuves de reconstructions qui paraissent en l'air. Or ce manque de preuves est évidemment lié au fait que chacune des explications tentées vise à retrouver ailleurs la forme sinon complète, du moins embryonnaire, d'une finale qui à l'évidence est propre au grec, sans qu'on se soit interrogé sur son insertion éventuelle en grec même dans des systèmes suffLxaux plus larges, ce qui pourrait constituer un indice de plus de valeur que la restitution d'un étymon problématique ou la rencontre avec des éléments de systèmes secondaires autonomes.
UN
CHAPITRE II
UN SUFFIXE EMPRUNTÉ? (§§ 14-17)
§ 14" C'est à la suite de ces tentatives, et encouragé par le scepticisme de A. Debrunner, P. Chantraine, K Risch I à l'égard des exégèses indo-européennes, que E. Bosshardt, en 1942, a cru pouvoir établir le caractère non indo-européen du suffixe et surtout des mots qui lui ont paru être à l'origine de toute la série, A la suite de l'examen des théories précédentes il constate en effet que l'explication de dénominatifs comme bmeuç par un thème en -use heurte visiblement au caractère secondaire de ces mots - point sur lequel on ne peut qu'être d'accord - , que l'interprétation de certaines formes comme rpopeuç par des noms verbaux du type sanskrit tak-u- est sans preuve, que l'iranien -aus peut résulter d'évolutions secondaires et analogiques quelconques, ce qu'on admettra avec lui. Rappelant que pas un nominatif d'appellatif en -euç du grec n'ap-' paraît - sauf xeÀeuç en face de Xf-Àüç - ni en grec même ni dans une langue apparentée comme thème en -U-, que 7tpf-cr~uç qui pouvait fournir le maillon manquant se laisse rapprocher d'une forme lycienne, que les noms propres comme NfJpuç, Tu1îuç ne sont pas indo-européens et ont subi des réfections analogiques, il conclut que « les noms en -euç ne peuvent, en aucune manière être des thèmes en -u- modifiés ».
§ 15. Toutes les explications indo-européennes étant donc récusées, et un mot comme ~iX()LÀeuç restant de toute façon inexpliqué alors qu'il désigne dans l'épopée un personnage de première importance" E. Bosshardt propose d'y voir un emprunt. Aussi bien les deux pre1, Voir § 3,
SUFFIXE EMPRUNTÉ?
31
mières syllabes du mot ne se prêteraient-elles pas à une explication par l'indo-européen. Sans nous prononcer sur l'étymologie de ce mot, qui est pour nous un problème mineur, constatons que les raisons données de cette appréciation sont souvent faibles: ainsi le *~&:crtÀoç qu'il faudrait mettre à sa base ne peut sortir de *~iXcr[-ÀiXOÇ (explication souvent proposée, et depuis reprise par V.. Georgiev 2) « parce qu'on n'emploie pas dans une épopée héroïque un hypocoristique du titre du plus haut personnage ». Il est utile de rappeler dès maintenant que ce terme apparaît désormais en mycénien où il désigne un personnage d'importance moyenne, et que la labio-vélaire qui constitue l'initiale de qasireu, sans prouver qu'il s'agisse d'un terme contenant des éléments hérités, lève en tout cas l'hypothèque d'un b- initiaL Quoi qu'il en soit, E. Bosshardt voit dans ce mot 3, appuyé de quelques noms propres préhelléniques, le point de départ d'une série promise à une grande fortune" Et c'est par imitation de ce modèle qu'auraient été créées dans la langue épique des formes désignant des personnages dont le rôle était important : &ptcr"t"euç, 7tofL7teUç par l'intermédiaire des verbes en -euCù analogiques de ~iXcrtÀeuCù et à partir de là directement tirées de noms, Issus de l'épopée tous ces mots auraient été utilisés par la lyrique chorale et par la tragédie, et de là seraient passés dans la langue de la démocratie athénienne où artisans et petits fonctionnaires tenaient une grande place, d'où un développement assez considérable. Le rôle joué par l'attique et par l'ionien en cette aventure est à notre avis important, mais ce n'est pas celui d'un intermédiaire privilégié entre la tradition épique et la langue commune" De plus la vue qui fait tout sortir de l'épopée a été à son tour condamnée par l'invention du mycénien, puisque dès cette époque apparaît une foule de noms propres en -euç, et bon nombre de noms d'artisans, sans parler de formations à peu près inconnues par la suite.. L'exposé s'achève par une tentative, sinon d'identification, du moins de restitution du suffixe..
§ 16. Il est en effet impossible de trouver un élément * -ëu- dans aucune langue de l'Égée (et pour cause). Mais si l'on ad~et que *-YJuç > -euç est sorti de l'épopée, c'est dans des textes à coloration ionienne qu'il s'est développé, et phonétiquement -YJf - peut donc 2" Article cité infra § 36-406 3" ~" RIS;H, ,Wortbildung, p 4040, avait déjà fait tout paptir
33
ÉTAT DE LA QUESTION
UN SUFFIXE EMPRUNTÉ?
reposer sur * -a1f-, lui aussi dépourvu de point d'appui precIs dans aucune langue 4. A ce moment il ne manque pas de formes où l'on peut restituer ce * -a1f- que le grec aurait réutilisé de différentes façons, en le combinant notamment avec des suffixes qui lui étaient propres:
est emprunté, on peut aussi bien considérer de tels noms comme des noms préhelléniques qui ont été précisément hellénisés grâce à l'adjonction d'un -eue;, suffixe fréquent dans les hypocoristiques du grec, et anciennement : un tel anthroponyme ne doit en aucun cas servir d'argument en faveur d'une hypothèse quelconque, pas plus que ~lXcr~ Àeue;.
32
all1SI un * pordh-a1f- aurait donné IIop6eue; mais aurait pu être élargi en IIop6iXfû)v, all1SI un * pers-a1f- reposant sur * pers(a)-, nom de la terre, aurait donné IIepcreue;, all1SI un * erm-a1f- serait responsable de différentes façons de 'Ep[..liXe;, 'Ep[..l~e; et de la série de ép[..lf]veuû). Plusieurs mots présenteraient, preuve supplémentaire, la combi·· naison de plusieurs suffixes préhelléniques, ainsi * bas-il-a1f*ax-il-a1f* olu-ss-a1f-
> ~M~ÀeUe; >' AX~Àde; > 'O~ucrcrde;.
On voit l'extrême fragilité d'une telle construction qui, pour n'être pas absolument invraisemblable n'avait en fait aucune base positive et reposait entière sur ce que l'on voulait partir de ~lXcr~ÀeUe;, mot le plus obscur de la série.. En ce qui nous concerne, pour conclure sur quelques points précis, nous rappellerons que 'Ep[..liXe; apparaissant à Pylos sous la forme emaa2 , c'est-à·dire peut-être ép[..llXhlXe; (PY Nn 1357.1; Tn 316 v. 7; Un 219.8), tout ce qui était dit au sujet de *-a1f dans ce nom tombe. De plus, si l'on doit partir de la langue épique, on y trouve également, et dans des emplois assez remarquables, des mots comme oxeue;, epopeue;, TOlœUe;, epoveue; qui ne peuvênt se ranger à une telle explication que par les pires contraintes : s'ils ne sont pas un obstacle à une telle interprétation de -de;, ils constituent par rapport à elle au moins un important résidu, car il est difficile de concilier leur évidente ancienneté et une dérivation secondaire lointainement issue de ~lXcr~
§ 17.. Notons que ce type d'explication n'a pas été complètement abandonné, puisqu'en 1954 encore, les faits mycéniens commençant seulement à être connus, W. Brandenstein 5 fait preuve du même scepticisme à l'égard de l'hypothèse d'un héritage. Les thèmes de ce bref exposé sont les mêmes: les noms propres en -eue; résistent le plus souvent à l'analyse, de même que ~lXmÀeue;. D'autre part on ne trouve pas trace de correspondance ailleurs . La seule différence avec les hypothèses de E. Bosshardt - inspirée par le récent déchiffrement du mycénien - , est que l'emprunt est celui d'un élément * -ëu- que connaîtrait aussi l'illyrien : le génitif * -ëwos serait responsable en messapien de formes en -aos 6 .. Sans condamner a priori ce type de recherche, on constatera la fragilité et la gratuité des rapprochements invoqués, de telles ressemblances n'étant pas d'une évidence contraignante et pouvant être purement accidentelles: en réalité, faute d'une preuve de fait, l'hypothèse de l'emprunt est encore moins fondée que celle d'un héritage. 5 Voir § 1. 6 Rapprochement déjà ancien; VOIr § 48.
Àeue;. Enfin, au lieu d'utiliser 'O~u(meUe; comme preuve de ce que -eue; 4. O. SZEMERÉNyr (article cité infra §§ 30-35) rappelle, sans pour autant accepter les thèses de E BOSSHARD r, l'existence en vx. phrygien de formes CJ(xsvCJ(voÀCJ(Foç, 1too~'t'cd=oç qui postulent -au- On ne voit d'ailleurs pas quel secours autre que leur _;_ peuvent apporter ces formes dont on ne nous dit pas ce qu'elles sont. L'origine de ce rapprochement se trouve chez F DE SAUSSURE, R~cu~il des Publications Scientifiques, Genève, 1922, p. 550 note 2 : « IIpo~'t'CJ(Foç amSI que AxsvCJ(vo}.CJ(Foç rappellent fortement la classe grecque en -l'JF-, II'ljÀsoç, nl'JÀ~oç )) Voir § 59. 3
APPORT DU MYCÉNIEN
35
de l'existence- du moins hors de l'existence attestée - de mots en -EUÇ, préfigurant ainsi les nombreuses dérivations en -~Io- et -y)ICt.- de l'ionien 2. Ces formes sont les suivantes
CHAPITRE III
APPORT DU MYCÉNIEN
SES LIMITES
(§§ 18-27)
§ 18. Nous l'avons déjà signalé plus d'une fois au chapitre precedent, le déchiffrement du mycénien devait renouveler la question, en condamnant certaines hypothèses, mais sans apporter, il est vrai, d'élément positif pour une solution En effet, ce n'est pas une des moindres surprises que réservaient les documents écrits en linéaire B, que le nombre très élevé de formes en -eUç qui s'y révélaient dans une flexion comportant clairement -eudans toutes les formes attestées : nominatif smg. génitif smg. datif singulier nominatif duel » plur. génitif plur. datif plur" instrumental plur,
-eu -ewo -ewe et -eWL -ewe -ewe -ewo -eUSL -eupL
On déplorera notamment l'absence de formes évidentes d'accusatif singulier qu'il eût été intéressant de confronter avec celles de l'arcadien 1.
§ 19. Ces formes sont environnées d'un nombre appréciable de dérivés adjectifs en -ewijo/ewija qui peuvent être substantivés dans des toponymes, des noms de services administratifs, de confréries rel~·' gieuses, des noms d'objets, et qui peuvent également apparaître hors 1. Voir cependant § 44.
apinoewijo (PY An 37.3; 207.13; Jn 605.1; Mb 1396; Nn 228.5; Vn 130.3,4; Xa 58) toponyme pylien. aterewija (PY Aa 779; An 830.6; Cn 40.14; Ma 335.1) que l'on rapproche gratuitement et de façon purement formelle de ' A't"pEUÇ; toponyme pylien, dipisijewijo (PY Fr 1218.2) nom de sanctuaire, de prêtre ou de fête en rapport avec dipisijo (PY Fr 1220,,2 ; 1240.2) qui est un mot à implications religieuses. katurewija (-wijÇl KN X 1047.2; -[wi]jaï PY Db 1318,,1) désigne à Pylos des objets de cuir, de nature indéterminée, kesenewija (KN Ld 649 + [L] 8169) doit sans doute être éliminé de cette liste comme faute pour -nuwija/-niwija. kikanewijode (PY Vn 48.2) toponyme pylien au latif en -de. kiritewija (PY Eb 32Ll; Ep 704.4; KN Fp 363.2; PY An 607,1 ; -jaï KN E 777,,1; -Japi PY Fn 1428,1) toujours au pluriel, pourrait désigner un collège de femmes en rapport avec l'orge : x.p~eCt.[, ]~9r9tewijo (PY Na 512) lecture peut-être ambitieuse d'un mot mutilé où certains ne reconnaissent que ]otewijo; toponyme pylien, naïsewijo (PY Jn 692.1 ; 725,.18; Mn 1408.3) toponyme ou ethnique pylien. newewija (PY Aa 695; Ab 560; KN Le 560 + [XJ7587+[XJ7815; -jao PY Ad 357) peut être à Pylos un ethnique qualifiant des groupes de femmes; c'est un ethnique à Cnossos, ]otewijo voir supra
[~9r9tewijo.
poqewija (PY Sb 1315.4 ; -jaï PY Sb 1282,,2) : pièce de harnais, en rapport probable avec poqa = cpop~&, et apparemment le même mot que cpop~dCt. (Xén Equ. 5.1; etc,,), ]rasinewija (PY Vn 48.4). rousijewija (PY Sb 1315.2) dans un inventaire de pièces de harnais, pourrait être un ethnique qualifiant une de ces pièces comme étant 2" p,
CHANTRAINE,
Formation, pp, 52, 88,
APPORT DU
MYCÉNIEN
ÉTAT DE LA QUESTION
36
d'une forme ou d'un type de fabrication originaire du lieu rouso, ethnique rousijo. Jsewijo[ (KN X 8164,,1). wanasewijo (PY Fr 1215.1; -ja PY Ta 711.2,3; Fr 1221) paraît être un adjectif qualifiant gens et choses en rapport avec les deux divinités wanaso (cas oblique : wanasoi). weewija (PY Ub 1318,,4 ; KN As 1518+[VJ1529,1,3,4) adjectif féminin pluriel qualifiant des peaux à Pylos; valeur à Cnossos? wodewijo (KN Fp 16.1; 48,,1; V 280.1 ; -jojo KN F 953.1; Fp 1.1 ?), nom de mois que l'on rapproche pour l'élément radical de l'adjectif wodowe = *fopMfeV1"ç sc.. poMe~ç . zamaewija (PY Jn 829.. 18; Vn 493.3; Ma 393.1) toponyme pylien, présente un hiatus qui suppose une base sigmatique 3, 4"
On a cru pouvoir aussi reconnaître, dans une forme malheureusement mutilée, un présent dénominatif au participe qa]sirewijote =
*~IX(J~À~fyov"eç
Il serait surprenant qu'une tendance aussi nette et sa convergence avec la même tendance en ionien fussent le fait du hasard et résultassent des seules lacunes de notre information : la densité de ces termes dans le vocabulaire du cuir par exemple rend à notre avis très douteuse l'idée qu'ils puissent tous reposer sur des mots en -eu réels que nous ignorerions. Il s'agit de proliférations secondaires dans un vocabulaire donné d'une finale complexe déjà indépendante de -euç : indice au moins d'une très ancienne acclimatation du suffixe -euç si l'on veut le considérer comme emprunté. Non seulement, donc, la formation en question est très largement attestée, et avec une flexion qui la signale comme au 1er millénaire, mais elle est déjà environnée de dérivés dont la prolifération ira s'accentuant dans les siècles historiques" Du même coup étaient établies, outre l'ancienneté de cette finale, bien antérieure à ses emplois épiques, l'absence de tout -s- qu'avaient supposé certaines interprétations, et une flexion présentant un -e-, de quantité certes non apparente, mais condamnant irrévocablement les spéculations sur un suffixe *-li'lf-. La langue de ces documents con3, Pour les formes attestées avec des mots en -eu, voir § 22,
4. Sur l'indépendance et la valeur propre de ces formes, voir notre discussion, RPh (.2, 1968, pp 252-258
servant en effet uniformément le -Ci- ancien rence était décisive,
5,
37 son absence en l'occur-
§ 20. Telle était donc la première certitude. Mais on se heurte tout de suite à sa contre-partie, la vieille querelle, qui reste importante pour les exégèses de -euç tentées par la suite, sur la quantité du -e-. Il est loisible en effet de le supposer long, en considération de ce que les formes homériques en -~fO(, -~foç, -~f~, etc" ont chance d'être des archaïsmes, tandis que tels génitifs épiques en -éoç dans les noms propres seraient des formes liées à la scansion dactylique 6. On notera pourtant l'importante extension dialectale de formes en -e- : éolien, dorien de Gortyne fo~xéeç, etc., ionien bt"néeç (Hérodote), attique récent -ûç, qui peuvent il est vrai être analogiques ou résulter d'abrégements en hiatus" Mais on peut soutenir également que le -e- est bref en mycénien (ce qui à notre avis est improbable) et que les formes citées ou évoquées ci-dessus sont précisément des archaïsmes, Telle est notamment l'opinion de V. Georgiev 7, § 2L Un deuxième apport, élément nouveau dans la discussion morphologique, est l'apparition de formes féminines substantives et anthroponymiques non pas dérivées en -ewija, mais apparemment hétéroclites en -eja. Cette finale exclut une résolution phonétique précoce du groupe -fy- puisque ce groupe se maintient dans le présent dénominatif qa]sirewijote, et aussi dans un comparatif comme mew~jo ou dans des adjectifs en -yo- comme nawijo et peut-être qowija. Pour que ce féminin en -eja sortît d'un *-y)fyO( il faudrait donc admettre une résolution phonétique limitée à cette occurrence morphologique, ce que nous refusons 8. Il y a donc là une nouvelle difficulté qui oblige à considérer que, dans la diversité des féminins répondant à -euç, la finale IOnienne -Y)LY) est chose secondaire et que les formes les plus anciennement attestées sont dépourvues de -f-. Il apparaît ainsi un nouveau fait, dont l'usage ultérieur des féminins en -~crcrO(, -~VVO(, -[ç, etc, devient un autre indice: 5, Par ex, kotonao kitimenao = X"t"OLV&WV X"t"L[1EV&WV pour -Ci- hérité; anija cr.VLCXL pour l'allongement ancien, 6 P CHANTRAINE, Formation, p" 126; Gram" Hom I, pp" 105 sq" 223 sq, 7" Voir §§ 36-46, 8. Pour une ~elle interprétation v A.. BARIONEK, Minos 8/1, 1963, p" 57 § y; A HEUBECK, dw Sprache 9, 1963, pp" 193-202" Sur toute cette question, voir en dernier lieu M, .RUIPÉREZ, Proceedings of the Cambridge Colloquium on Mycenœan Studws, CambrIdge, 1966, pp . 211-216 : résumé du débat, et essai d'explication par d'anciennes formes en *-uyèi refaites sur le masculin, =
38
-eùç ne sert pas de base à la formation de féminins Mais ici encore une certitude nouvelle s'accompagne d'une nouvelle incertitude : il est présentement impossible de savoir quelle est la base de ces féminins en -eja 9.
§ 22. Quoi qu'il en soit, le fait lui-même est bien établi, mOlfiS d'ailleurs par un grand nombre d'exemples que par la certitude concernant les meilleurs d'entre eux 10, et aussi par le fait que le dérivé en -ewija s'il existe, ne désigne pas un personnage féminin symétrique de celui qui est désigné ou nommé par un mot en -eu, mais est un dérivé exprimant une dépendance à l'égard de ce dernier quand le rapport est sensible. Ainsi peut-on tenter d'établir un tableau de ces exemples, qui seront rangés dans leur ordre alphabétique latin. _ _ _ _1_)_-e_u akereu PY Cn 441, An 661, Anthroponyme ? Toponyme à MY (Ge 606 : akereute)
I
ja 2_)_-_e_
1
1 1
2)
-~ja
diwijeja
! PY passim Désignation de prêtre ou 1 anthroponyme ? p ê l'un ou l'autre selon les textes : *alfYEUÇ
RN X 97 Le contexte est pauvre; il peut cependant s'agir d'une prêtresse : *IHfYE w:
'1
3) -ewijOJa
1
1 -
-
-
-
1--------- -~----------------1
doqeja
doqeu 1KN B 804. 2 1
1
PY An 607 passim Théonyme? Métier? Anthroponyme ?
Anthroponyme
La valeur des deux termes étant inconnue, rapprochement peut être purement formel
ce
1--------------,------_·--·---1--------11
MY Ge 6035; 604..4 Si l'on peut rapprocher les 2 mots, celui-ci est' 0;r pat.ronymique ou eth-I mque
amotewija PY Ta 7112 Adj obscur qualifiant un vase et exprimant quelque dépendance (possession? destination?) : *&P!LoTYJfu)(
1
]erewijo
*ereu 1 1
1
-----
K~
eropakeu
eropakeja
12
RN L 5951 Absence de contexte diquant la valeur
As 04.932 ,1 Anthroponyme ? Métier?
In-
1
Mais mots de forme trop caractéristique pour n'être pas liés
esareu
9 O. SZEMERÉNYI y voit des thèmes sigmatiques (voir §§ 30-35), mais il semble qu'en un tel cas le mycénien présente des finales -eijo, -eija; autre solution, celle de K P HAMP, CloUa 35, 1956, pp . 290-291 qui combine -1"- et -s- dans une finale *-ëwsya . Reste la solution de désespoir qui cOlfsiste à considérer qu'il s'agit dans -ELii J -eja d'un autre suffixe emprunté Cette accumulation de suffixes emp!,untés et d'autre part très usités ne laisse pas d'êtIe inquiétante (v . C J RUIJGH, Etudes, § 212). 10.. l' W, HOUSEHOLDER, CloUa 39, 1961, P 183, se montre peut-être trop affirmatif dans le rapprochement de formes en -eja avec des mots en -eu de sens non reconnu ou avec des mots connus seulement à l'époque historique" Il n'en reste pas moins que le principe est bien établi et gagne à ce que les exemples douteux soient signalés comme tels. 1L Un des chefs-lieux de Pylos s'appelle akerewa : est-ce aussi un dérivé de akereu ? Dans l'affirmative, quelle en est la structure? Peut-on songer, avec 1\L RUIPÉREZ, Études Mycéniennes, pp 118-120 (= MR 3) à un traitement du groupe cwypar anticipation de -y-, -ewija représentant un état antérieur? Le même problème peut se poser pour le toponyme wonoqewa (PY Na 396) en face de wonoqewe (PY Un 1193,.2)
PY Vn 483 Lecture incertaine et valeur inconnue
PY Fr 1228 ; Mn 141L2 Toponyme, v § V,
1
1
PY Ea 421 ; 801 Nom de métier ou de fonction: *&PIlOTEuÇ
1
diwijeu
3) -ewijoJa akel eW~lo
Un 1193.
1) -eu
-----1----
---------- - - - - - - - - - - - -
amotewo gén.
39
APPORT DU MYCÉNIEN
ÉTAT DE LA QUESTION
PY passim; RN As 1517.11 Anthroponyme ?
esarewija PY passim Toponyme
1
11---------1----------- - -----.---ewiteu PY passim I.AnthI.oponyme
ewitewijo PY passim Toponyme ou ethnique
.12. Noter aussi à MY (1'0 10L9) le terme eropaketa également obscur, l'existence Simultanée à PY de kotoneu et kotoneta, chez Hom" Lrt7tEUÇ et !7t7t6T()(, à Athènes l'épithète IIoÀLEuç et le subst. 7toÀlTYJç, le remplacement de Hom. obœuç par OtXÉTYJÇ, etc . ; le dernier signe est cependant douteux, et J.-P . OLIVIER (MT IV 1969) lit plutôt eropakelrJ '
40
ÉrAI
DE
APPORT DU MYCÉNIEN
LA QUESTION
Il 1) -eu 1 2) -eja 3) -ewijOfa 1 !~--~--~--~~-I-~~--~~----~~ ~~~~~~~--~I
i
!
iU)ereu PY, KN passim « Prêtre )) !e:psuC;
:
ijereja PY, KN passim
« Prêtresse ))
1
ijerewija KN K 875.6 Adjectif qualifiant vase:
i PY
itejaa gén. plur.
PY An 852.2; Cn 8683 Probablement toponyme
kerameja KN Ap 6397 Probablement anthroponyme:
MY üE 125 Si la forme est incomplète, ce peut être :
PY Cc 1285 ; Mn 141L3 Toponyme, v. § f,A
~--~~--~--~ ~ ----------~
KN Ws 1701 Éventuellement que?
PY Ta 709.3 ?
ethni-l
1
pedijewija PY Va 1324.2 Valeur inconnue. Y a-t-il un rapport?
1
1
~- -~~~ -~~----- ----~~--~~-~-I-------~-~
qasireu
qasirewija
1
PY, KN passim 1 Le domaine, ou le palais, 1 ou les services du qasi- 1 reu :
~()«(J(ÀY)fl()(
En un cas (KN K 875 1-5) pê adjectif qual~-
fi":" ~::~it~
1
L~~. ," .," ,."'.,_.
1 1
i
l
34keja PY Fn 18719
J
I Anthroponyme ?
l",le",m=en",t=fo",r",m",e",I======~====,,==~===-'.I
;;oR=a",p",p,",ro...c...
_ 0=.
!
--_._------------,
pedijewe nom plur
tateja KN Ak 61 L1 Appellatif féminin
34keu
1
masewia[ . ]
*maseu
Il
Rapprochement par conséquent de pure forme.
keramewi[
-~~-----------I-------------!-----------~
~()(crLÀSUC;
terenewija
PY An 186 Toponyme
tateu PY An 1281. 8 Lecture non sûre Anthroponyme
xsp()([1~fto-
PY passim KN B 7792 -rewe
1
II-~-~----~-I-~~--~---I--~~--------
*tO'''t'e:uç
PY An 654.14 Ethnique? 1 1 * IIsllL ~fe:c;
-ew~jO fa
KN L 64L4 PY Ad 921 ~jaa A KN appellatif féminin, mais à PY?
terenewe 1
---~-·~~~--~~--~--~~~-----~-I-~~~~~~~~~-II
1
3)
Rapprochement qui peut n'être que de pure forme.
20 PY Un 13223 : itewe métier? ;," Tisserand )) ?
kerameu
An 3409
l
lsp~fLO-
1
-------t-ep-e-j-a-----i------------
i Anthroponyme
un
1 0 KN As 15169 Anthroponyme
PY passim Métier:
2) -eja
I~-- tep-:::-~~-
--~~---~~--~-I-~~~--~~~~-I-~~~~--~~
iteu
1) -eu
1
§ 23.. A ce tableau il convient d'ajouter un exemple que nous n'y faisons pas figurer car la forme mycénienne en -eu n'en est pas attestée: c'est idomeneja (PY Eb 498.1; Ep 212.9), anthroponyme féminin de Pylos qui répond clairement au légendaire 'I3ofLzvzuÇ;. On rapproche ordinairement, faute de mieux, l'anthroponyme pylien masculin edomo/wu, mais c'est au prix de telles latitudes quant à la forme de ce nom déjà obscur que nous préférons y renoncer et voir dans ce dernier un autre nom dans lequel -domo- pourrait aUSSI bien noter une syllabe que deux. On pourra également, sans trop d'arbitraire, y ajouter le nom de femme wodijeja (MY V 659.1 ; aussi PY et KN) qui peut éventuellement se lire *fop3blX, féminin de l'ethnique 'P03LZUÇ; 13 . On aimerait pouvoir joindre à la liste le nom ou l'épithète d'une TC6't"VLIX pylienne : iqeja (PY An 1281.1). Mais, outre que la lecture *ZTCTCZLIX, qui reste la plus vraisemblable, n'est pas la seule possible
1
13 J. CHADwrcK, MT III, p . 6f, ; déjà F . W. HOUSEHOT,DER, voir note 10.
42
ÉTAT DE LA QUESTION
APPORT DU MYCÉNIEN
a priori, l'éventuelle qualité adjective de ce mot peut conduire à y voir un simple dérivé de iqo, sans chercher de parallélisme avec un *iqeu non encore attesté (encore inconnu à l'époque?) : l'anthroponyme aïqeu de Pylos (PY Eb 895.1 ; Ep 301.14; -qewo PY En 659 . 12 ; Eo 471.1 ; -qewe PY Eo 471.2) à supposer qu'il puisse se lire * &-tmtEUe;, curieuse formation négative, nous laisserait loin de compte 14. De même opposer adarateja (PY Aa 785; Ab 388) et areja (PY Tn 316 v. 7 : ce n'est d'ailleurs ni un appellatif féminin, ni un anthroponyme féminin) à 'Allpt7.()'wJe; et 'ApEUe;, formes elles-mêmes de nature peu assurée, est au moins imprudent . Opposer apiteja (PY Fn 187 . 1 : ce texte concerne pourtant de l'orge) à &Àqn't"EUe;, mot rare qui se voit pour la première fois dans un fragment d'Hypéride limité à cette forme, risque d'être aussi un jeu formel 15. De même rapprocher rineja (appellatif féminin, PY passim) de À~VEUe; qui n'est connu que comme nom de poisson resterait bien problématique (pour ce nom, voir § 353). A considérer les formes ainsi rassemblées on constatera que :
4. dans au moins un cas privilégié, celui de ijereujijerejajijerewijo on voit s'opposer dans deux emplois différents les colonnes nO 2 et 3, ce qui pourrait éventuellement se constater pour kerameujkeramejaj kera1Jt~wi[. Il y a là un obstacle sérieux à l'interprétation acceptée par O. Masson (leS 217.20) du cypriote tEpYJf~yt7.v comme nom de la prêtresse plutôt que du sanctuaire.
1. dans la colonne nO 2, outre plusieurs formes peu interprétables qu'on y a rangées sur de simples critères d'aspect extérieur et de correspondance simplement possible avec un terme en -eu, figurent uniquement des anthroponymes et appellatifs féminins; certains sont en correspondance certaine ou très probable avec le terme en -eu: c'est le cas de diwijeja, eropakeja, idomeneja, ijereja, kerameja, iteja ; 2. la colonne nO 3 contient principalement des adjectifs exprimant une dépendance, substantivés ou non : patronymiques, toponymes ou ethniques, noms de groupements, adjectifs épithètes. A cette colonne il faudra ajouter ceux des dérivés en -ewijo qui ne répondent à aucun nom en -eu attesté, et que l'on a cités plus haut (§ 19) dans les mêmes emplois; 3 . dans le type -ewijoj-ewija ne se rencontrent aucun anthroponyme ni aucun nom de métier féminins, ce qui nous encouragerait à penser que kiritewija n'est pas un nom de métier, mais exprimerait plutôt une dépendance ou l'appartenance à un groupe; 14. DOCS p . 414 ; voir toutefois plus bas § 240 ; M. LEJEUNE, BzN, 1968, P 38, a proposé une explication plus satisfaisante de ce nom : ce serait un hypocoristique d'un *aiqota, uel sim, dont le premier terme reposerait sur *1Jsi- (cf. lat. ënsis, slu. asf-.) 15 . Pourtant le cas n'est pas inconnu de mots attestés assez tard en grec alphabétique et révélés depuis en mycénien : ainsi cpOp~EI& n'apparaissait pas avant Xénophon (Equ . 5.1) et se trouve désormais dans le mycénien poqewija.
43
Ces constatations conduiront à considérer que ~t7.()[ÀE~t7. (c'est chez Homère un hapax, en 8 770), t~pE~t7. et plus tard cpt7.Pfl.&.XE~t7., 1tt7.VIî6XE~t7. ne sont pas plus des dérivés de leurs correspondants en -EUe; que les formes en -[ç, -~()()t7., -~VVt7., etc... Ces formes doivent perpétuer le souvenir d'une incapacité première de -EUÇ à fournir autre chose que des animés masculins. Telle est donc la deuxième observation que permet le mycénien, mais son exploitation est elle aussi difficile, puisqu'ici encore c'est surtout un trait négatif qui est net.
§ 25 . Une troisième constatation est celle du nombre très élevé en mycénien des noms en -eu. Mais ce fait, qui présente en soi un grand intérêt, est lui aussi médiocrement utilisable du fait de la répartition de ces formes et du petit nombre d'entre elles qui soit réellement interprétable . Les formes complètes ou raisonnablement identifiables comme mots en -suç sont au nombre de plus de 200 et de moins de 250, chiffre important si l'on considère que la langue homérique manifeste, anthroponymes et noms propres divers compris, l'emploi de 85 mots en -suc;. Mais cette indication doit à son tour être corrigée par cette autre que plus de 100 de ces mots et peut-être près de 150 16 sont des anthroponymes, formes exposées chacune à de nombreuses interprétations non contrôlables par une critique interne, donc à une impossibilité générale d'interprétation : la seule donnée solide reste leur flexion et, à quelques exceptions près, seul vaut le chiffre, à condition encore de le considérer comme assez largement approximatif.. Pour les appellatifs, le total pourra se situer entre une trentaine et une soixantaine au maximum : de 25 à 50 noms de métiers, quelques noms d'objets. 16. On en trouve chez O. LANDAU, Mykenisch-Griechische Personennamen, Giiteborg, 1958, environ 80 : la différence est due pour une part au progrès de la philologie myc qui permet de reconnaître des anthroponymes dans des formes autrefois non classées, et pour une autre aux constantes améliorations apportées à l'édition des textes de KN, grâce à l'activité de J CHADWICK, et, plus récemment, de J.-P . OLIVIER
44
ÉTAT
DE
LA QUESTION
Les toponymes et ethniques sont une qumzame au moms et peutêtre 25. Si l'on considère que d'une catégorie à l'autre bon nombre de formes se retrouve dans la marge d'incertitude qui oscille entre le tiers et la moitié de chacune, il faudra encore tenir compte d'un certain nombre de formes totalement ininterprétées et échappant à tout classement hors du fait qu'elles peuvent être en -EUe;,
§ 26. Cette prédominance des anthroponymes se retrouve dans la langue épique où, face à 24 appellatifs qui pour un quart sont des hapax, apparaissent quelque 55 anthroponymes et théonymes (en y comprenant les ethniques utilisés à ce titre), et quelques ethniques et noms géographiques. La part des noms propres se réduira par la suite, et les ethniques deviennent prédominants parmi eux : ils sont environ 40 chez Hérodote (avec quelques noms géographiques et 20 appellatifs) chiffre important lié à la nature des sujets traités. Parallèlement la part des appellatifs se développe de façon considérable, singulièrement en attique, dialecte pour lequel nous donnons ici quelques chiffres relevés chez des auteurs offrant une surface de texte importante, et à prendre en valeur approximative: l'acceptation ou le refus de tel hapax mal assuré chez Eschyle peut par exemple les faire varier d'une unité ou deux, de même l'affectation aux appellatifs ou aux noms propres de telle épithète divine chez les tragiques, ou l'apparition simultanée d'une même forme chez deux contemporains Eschyle emploie 15 appellatifs dont Sophocle 18 Euripide 18
7 sont nouveaux 7 2
Aristophane et les comIques attiques du v e s. AC Platon Xénophon
36 33 25
21 5 (index de Ast) 8 (index de Stürtz)
Démosthène et Eschine 24
5
La nature des textes, d'autre part, n'est plus la même et il faut, pour les anthroponymes faire intervenir les données épigraphiques. Aussi bien Bechtel (HPN) n'en livre-t-il pour l'ensemble des siècles historiques jusqu'à l'empire qu'une centaine, qui pour partie repro-
APPORT DU
MYCÉNIEN
45
duisent des noms de l'époque héroïque ou ne sont que des ethniques, ou sont encore des sobriquets consistant en appellatifs connus, soit environ la moitié du total. En regard de ce chiffre, du v e au IVe s, AC. l'effectif des appellatifs est d'environ 150 17 " Si l'on peut envisager une évolution statistique d'ensemble, on assiste donc à une réduction progressive de la part des anthroponymes et à une augmentation relative avec large renouvellement des appellatifs. L'importance de l'anthroponymie à date ancienne est grande, notamment dans les documents mycéniens, et nous devrons fréquemment invoquer ces documents, malgré les obscurités de leur onomastique.
§ 27.. En définitive, le mycénien apporte la preuve qu'il s'agit bien d'un suffIxe comportant un -e-, que ses emplois à une époque ancienne sont extrêmement diversifiés et représentés par des formes très nombreuses : s'il y a eu emprunt c'est à une date telle que sa source se dérobe encore plus que par le passé et cette hypothèse devient la plus onéreuse. Ces considérations ont provoqué un regain de crédit pour l'hypothèse indo-européenne, non qu'il soit devenu plus ni moins possible qu'en 1881 de faire la preuve d'un * -ëu- indo-européen, mais on devra se demander à nouveau s'il ne s'agit pas du développement propre au grec, dans des emplois originaux, de quelque élément hérité dans des emplois beaucoup plus restreints . 17" Pour le détail chronologique et morphologique, voir les listes de la section suivante,
EXÉGÈSES RÉCENTES
47
totalement étrangère au grec : un tel mot ne peut en être un témoin d'aucun crédit quand s'ajoute à son isolement et à l'absence d'une preuve sémantique une difficulté de vocalisme radical.
§ 29., La tentative de P. Ramat 2 pour expliquer IIspcrs0ç et Eltjcrs0Ç, à partir de noms d'agents en * -ti- secondairement élargis en -eu-, outre CHAPITRE IV
EXÉGÈSES RÉCENTES (§ § 28-46)
qu'elle n'explique pas -eu-, est vouée au même genre d'échec par l'extrême exiguïté de son objet. Deux formes peu claires suscitent l'hypothèse d'une catégorie évidemment inventée pour elles et dont elles seraient à peu de chose près les seuls exemples, les autres rapprochements se faisant tant bien que mal. Pour cet auteur en effet les noms propres en -crs0Ç, dont existe un bon nombre en mycénien et que l'on interprète d'ordinaire 3 comme des formes abrégées de composés à 1 er terme en -cr~- aoristique ou désidératif sont en fait des noms d'agents émanés des abstraits en * -tirefaits en * -tyeu- sur le modèle de 'OXS0ç, etc.
§ 28. Elles sont de deux sortes, d'inégal intérêt, les unes visant à expliquer en termes indo-européens une forme prise isolément, les autres consistant en tentatives cohérentes d'organiser une flexion autour d'un élément hérité. Mais il semble qu'il s'agisse souvent encore d'un pur jeu morphologique sur des données en fait non renouvelées. Dans la première catégorie nous rangerons collectivement les études portant sur une forme ou deux dont le caractère isolé permet des exégèses libérées du souci d'étudier le rôle de la finale. Ainsi ~IY.CH).S0Ç, qui exerce décidément une sorte de fascination, a-t-il été à nouveau l'objet d'analyses tendant désormais à y rechercher des éléments indoeuropéens, tantôt par exhumation d'hypothèses anciennes, tantôt au moyen d'hypothèses nouvelles, à vrai dire aussi peu convaincantes. Dans cette direction, l'essai le plus complet à date récente est celui de A. Mastrelli \ dont l'abondante bibliographie de plus de 40 titres permet de se faire une idée du nombre et de la variété des explications tentées. En réaction contre la tendance résignée de K Bosshardt, on essaie de tout expliquer et l'on s'applique à reconnaître dans ce mot plusieurs suffixes hérités : * -ilo- qui a valeur participiale, et -tjU- dont on ne dit rien. Le radical serait fourni par la racine * gWet- attestée surtout en germanique et signifiant « dire haut et solennellement ». Mais, malgré les efforts de l'auteur pour «( jeter un pont» entre le germanique et les formes arméniennes et iraniennes, cette racine reste
A de telles explications s'opposent plusieurs faits : le premier est que les noms d'agents en *-ti- n'existent apparemment pas en tant que série de termes libres et que les exemples qu'on en peut donner sont ou obscurs ou visiblement secondaires., Ainsi fL&v·nç que K Schwyzer 4 considère comme récent et classe sur son aspect extérieur avec des formes telles que fL&P7t"~Ç, 7t6p,,~ç, etc.. Dans un tel cas, le (( nom d'agent » s'efface si l'on admet avec K Benveniste 5 qu'il s'agit de l'emploi secondaire comme animé d'un neutre en -i- issu de premiers termes de composés qui l'ont préservé, La série des noms libres d'agents en * -ti- pourrait donc se résoudre en une courte série d'accidents diversement explicables, et, de toute façon, il n'en existe aucun qui corresponde aux noms que l'on cherche à expliquer. On ne voit d'ailleurs pas, en ce cas, le rôle d'une suffixation qui paraît entièrement gratuite"
L C., A., MASTRELLI, Per l'indoeuropeità di ~()(nÀEuç, Archivio Glottologico Italiano 45, fsc. 1, 1960, Florence, pp, 1-36 (= CMa 1). A sa bibliographie on peut ajouter, parue depuis, l'étude de P., GSCHNITZER, BA~JAEY~, Ein terminologischcs Beitrag zur Frühgeschichte des Konigstums bei den Griechen, Festschrift Franz, Innsbrück, 1967, pp, 99-112; voir, enfin, P., CHANTRAINE, Dict.. J, S,.v.
2" P RA~AI,. Per l'etimolog.ia deI greco IIEP~EY~ e GlHI:EYI:, VIIo Congresso Internaz. dl SClenze OnomastlChe, Florence-Pise, 1961, vol III, pp., 261-271. 3, V notamment A.. HEuBEcK, BzN, 1957, pp . 28-35 (= AH 1) 4 E SCHWYZER, Gr. Gr 1, p 504 et n 3 5 E. BENvENIsrE, Origines, p . 83
c..
Ainsi IIspcrs0ç serait un * Per-ti- refait en * Per-ty-eu- «( le Frappeur par excellence,
»
ainsi EltjGs0Ç serait un *Thé-ti- refait en *Thé-ty-eu- «( le Fondateur par excellence.
»
48
Le deuxième obstacle à une telle explication est d'ordre morphologique : le suffixe -ti- est ordinairement affecté à des radicaux à vocalisme réduit, et singulièrement dans *6e-'n- > GÉmç. Le *6y)--n- que suppose l'explication rapportée plus haut est très peu vraisemblable comme dérivé simple. Tel est le type des exégèses de détail tentées sur des mots isolés ou sur de très petits groupes de noms propres, et qui, désormais, supposent l'hypothèse indo-européenne ou visent à la démontrer Hypothèse légitime, démonstration désirable: il est douteux que l'on puisse de longtemps dépasser ce vœu, Pourtant, des explications d'ensemble de la flexion ont été essayées, dont l'une reprend d'ailleurs l'hypothèse d'une suffixation -u- héritée.
§ 30. Une première tentative d'explication par des éléments hérités est celle de O. Szemerényi 6, qui suppose un élément de composition È6ç, lequel ne serait autre que l'adjectif *esu- « bon ». Cela ne nous paraît pas soutenable . Ayant réfuté K Bosshardt par la constatation de l'apport mycénien à la question, et ayant rejeté les rapprochements iraniens de mots en -(jus périodiquement repris depuis Bartholomae, de même que les verbes balto-slaves en -auju, etc.. , l'auteur en vient à cette conviction, qui est aussi la nôtre, qu'il s'agit d'une « innovation du grec fondée sur des éléments indo-européens hérités » . Considérant d'autre part les féminins en -ew;, myc . -eja, qui excluent une dérivation en *-Y)fyrx, il en rapproche ceux des thèmes en -s- : ,A v,,~yÉve~rx atikeneja x-yÉvwx kepukeneja cf. 'Iep~fLÉ3e~rx ipemedeja
7
qui ont une finale reposant sur * -ecryrx, ?e qui permet d'établir un système proportionnel -y)ç -euç
49
EXÉGÈSES RÉCENTES
ÉTAT DE LA QUESTION
*-ecryrx x
6, 0" SZEMERÉNyr, The greek nouns in -soç, « MNHMH~ XAPIN)) Gedenhschrift J(retschmer II, Vienne, 1957, pp" 159-181 (= OS 2), 7" Pour les formes mycéniennes que nous citons simplement, on en trouvera les références dans le Mycenaeae Graecitatis Lexicon de A" MORPURGO, Rome, 1963 (MGL) ; nous donnons d'autre part aux §§ 160-180 une liste des formes en -eu, avec les références; les principaux repères bibliographiques seront donnés en note pour chacune des formes étudiées,
Or, x = *-ecryIY., et par conséquent « -euç doit représenter un primitif -esus ! n. Les liens sont certains entre plusieurs composés en -euç et des formes en -y)ç; mais il s'agit là d'un développement secondaire qui ne peut fournir la base d'une explication pour tÉpe~rx ou ~rxcr[f.e~:Y. (voir §§ 231232), Nous pensons quant à nous que cette équation est mal posée car elle est en fait à deux inconnues : les deux termes de la seconde ligne" On se donne beau jeu, par conséquent, à introduire dans les deux termes l'élément que la résolution doit précisément faire ressortir, De plus, si ces féminins en -eja reposaient sur un thème sigmatique, on attendrait plutôt une finale -eija; c'est du moins ce que suggèrent des ethniques comme apekeija d'un thème en -s- dont le locatif est apekee (sc, -ehe~ < *-es-ei), keijo (cf. loc. kee), erateijo (cf. erato-de) , etc.
§ 31. La flexion -euç / -~frx / -~foç, etc. continuerait ainsi un plus . *-esus /* -esum /* -eswos, etc. d ans des mots comme *khallianCIen esus, *keram-esus, *iser-esus, mais il apparaît que, pour un suffixe, le second élément est très étoffé et qu'il ne doit pas être un suffixe à proprement parler, mais bel et bien, comme il a été annoncé plus haut, l'adjectif È6ç, comme en hittite assus/assu « bon n, sc.. i"e" *esus. Sémantiquement, on pourrait alors rendre compte de ces formations en les situant par rapport aux composés traditionnels: ijerowoko pourrait se gloser par tepeX ~py(ùv (pÉ~<ùv) (sic), tandis que ijereu serait tepeX È6ç « bon, habile aux sacrifices ». La question que nous nous poserons sur ce point est de savoir comment entendre, selon cette explication, le mot epoveuç, la désignation probable de prêtre diwijeu, et surtout les ethniques et toponymes tels oreeu, ereeu, etc.
§ 32" Pour ce qui est du rapport syntaxique entre les deux termes il serait celui d'un accusatif de relation dans h:p (eX) È6ç, rapport qui serait le même que dans les expressions du type de ~o~v &ya66ç, etc . Mais aussi il y aurait eu des expressions comme xrxÀx.iin ~ûç « bon au (travail du) bronze » qui pourraient rendre compte de la forme autrement inexplicable kamaeu : xrx(1.ti~
Èûç « bon aux (travaux des) champs
»
composé du même type que o3om6poç, eY)~IX~yev~ç, une forme analogue pouvant se trouver dans ekaraewe.
50
ÉTAT DE LA QUESTION
51
La jonction des deux termes enfin se serait faite d'abord par une simple juxtaposition dont l'hiatus de kamaeu conserverait le souvenir, une élision intervenant ensuite: ijereu, kukereu (reposant sur xoxÀoc;), et par analogie *khalk(oi)-eus, etc. A cela on peut objecter que l'exemple produit d'un hiatus révélateur de cette ancienne juxtaposition, kamaeu, est éminemment suspect. L'interprétation de kama et kamaeu, termes du vocabulaire juridique concernant la terre et sa tenure apparemment, repose uniquement sur la glose d'Hésychius : xoc;[J.&v . Tàv &yp6v, Kp'ÎjTZÇ. Or, même si l'on admet qu'il s'agisse en mycénien du même mot, ce qui ne s'impose nullement, rien n'assure que ce soit en mycénien un thème en -oc;. Et de plus, à considérer l'hiatus de kamaeu par rapport aux autres hiatus internes du mycénien, il semble bien que partout où ils se laissent clairement expliquer, c'est par l'élimination d'un -(5- (voir § 10 ainsi que les formes fléchies de comparatif: mezoa 2 , et de participe parfait: tetukuwoa, -woa 2 ). Outre cela, le choix du syntagme xoc;Àxw~ è:oç pour expliquer XrJ.Àxzoç est trop visiblement dicté par deux impossibilités : celle de faire intervenir un pluriel en -oc; qui n'existe pas comme pour xOxÀrJ. ou tzp&, et celle d'introduire l'accusatif XrJ.Àx6v. Enfin, des formes telles que oilom6poç, appelées en renfort, sont secondaires et refaites à l'aide d'un locatif pour briser des successions de brèves 8.
§ 33.. Venant au point de la résolution phonétique du groupe -swaux cas obliques, l'auteur prévoit certes les objections, mais n'y répond pas, ou faiblement. En effet, aux cas obliques les formes *-eswos, *-eswei, si elles peuvent donner -~foç, -~fz~ en arcado-cypriote, devraient en ionien-attique aboutir à * -{?WOS, etc., l'allongement compensatoire se faisant en ces dialectes sous la forme fermée. Remettre la solution à plus tard 9 en suggérant provisoirement l'influence de la forme à métathèse -é<ùç après chute de -f- ne résout pas cette dIfficulté . Et le fait que la forme homérique normale soit -1joç la souligne nettement. De même, nous dit-on, l'éolien (sc.. lesbien) ferait attendre des résolutions phonétiques du type *-esw- > -zuf- ; or, dans ce domaine on a aussi -lJoç, plus tard évolué en -zoç. Invoquer l'adoption par des éoliens d'une prononcia. tion achéenne, dans des circonstances historiques et linguistiques qu'on aimerait voir préciser, relève pour le moment de la pure spéculation. 8 E. SCHWYZER, Gr 9 L c, P 177.
Gr.. l, pp. 239 et 452; H..
FRISK
s
V.
Enfin l'accusatif singulier * -esum > '-zov n'est pas attesté. Si une influence des cas obliques conduisant à une réfection en * -esw'fi n'est pas a priori impossible, la difficulté phonétique du traitement de -swse manifeste à nouveau. Ne serait-ce donc que pour ces obstacles phonétiques, la restitution proposée est difficile à accepter.
§ 34. Nous admettons volontiers avec l'auteur que les emplois de la finale -zoç se sont ensuite élargis : thèmes en -s- du mycénien (opikapeeu) , absorption de termes étrangers dans le lexique (Ép[J.lJvzoç) et dans l'onomastique (des noms grecs comme doromeu, kukereu, etc. donnant à des noms préhelléniques la possibilité de s'helléniser), confusion éventuelle de 'ATpZOÇ < * a-tres-u-s avec un nom en -zoç 10 ; mais il faut se demander ce que vaut l'exégèse faite des noms mycéniens en -seu : TIpoc;1;zoç de 'prakty-eus, cf. TIplJ1;~M<ùç, TIpo:.1;~[J.évlJç; 6.z1;zoç de *dekty-eus, cf. 6.z1;~&illJç, ou, lu autrement, 6.zp1;zoç de * derkty-eus ; 'AÀz1;zoç de * alekty-eus, cf. &Àz1;lxo:.xoç, 'AM1;o:.vilpoç. En effet, nous ne savons pas ce que sont au juste ces thèmes en -ty- : noms d'action probablement, mais en ce cas on saisit mal le rapport liant ou opposant chacun de ces noms en '-tyeu- aux composés qu'on leur joint.
§ 35.. Enfin, à l'appui de cette démonstration est invoqué un parallèle hittite. En effet, les tablettes cappadociennes révèlent, à travers une série de noms adaptés à l'akkadien, des anthroponymes clairement hittites, donnés par l'auteur dans l'interprétation anCIenne de E. Laroche 11 : abiziasu bumadasu balgiasu nLwasu wattassu damnassu babuasu
-
hitt . appLZL-assu bumant-assu balki-assu luwa-assu watt( i) -assu damna-assu bappu-assu
« dernier (est) bon « tout bon» «
»
bon grain »
« bonne nouvelle « bon oiseau »
»
cf. damna-ssara fém. sens Inconnu
10 . Mais voir § 198. 11 E. LAROCHE, Recueil d'onomastique hittite, 1952, pp . 107 sq.
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ÉTAT DE LA QUESTION
EXÉGÈSES RÉCENTES
Le hittite aurait donc usé d'un procédé directement comparable à celui du grec dans une série d'anthroponymes. Qu'un tel procédé ait pu fournir des anthroponymes au hittite est possible, mais, si l'on considère les difficultés de tous ordres que soulève une telle explication pour le grec, le rapprochement prend l'allure d'une véritable gageure, En outre, E. Laroche a renoncé à une interprétation qui supposait en fait l'ordre inverse des deux termes : * asu-!Jalki, type désormais attesté 12" Les critiques reçues et un nouvel examen de cette question conduisent en effet cet auteur à considérer que le sens de -assu « est dicté par les constructions hittites où l'adj ectif assu- 'bon' commande un complément au datif: Hrozny avait anticipé la solution de la manière la plus exacte, lorsqu'il écrivait: Ijalkiasu 'cher à IjalkiS' ; cf" dIM-unni assus 'cher au dieu de l'orage' dans l'inscription d'Anittas. Ce sens s'applique parfaitement aux noms divins (cf. le type grec Théophile, Diphile, Hermophile, etc.), et aussi aux noms de personnes: Laknasu = Lak(a)n-asu 'cher à Lakan', Palan-aswe'chère à Pallanna', Huma(n)t-asu 'cher à tous' (cf., grec Pasiphilos, Pamphilos) ».
skr. miiy-u- « mugIsseur » cf,. mii(y)-mi « mugIr jay-u- « vamqueur » sur ji-, etc.
Voilà qui fait justice d'un rapprochement déjà difficile, car cette valeur ne répond à aucun sens ni aucune construction de Mç en grec 13 : il s'agit de composés hittites renvoyant à une construction et à un développement sémantique propres au hittite.
§ 36. L'exégèse de -zuç par V. Georgiev 14 est en fait un retour aux hypothèses anciennes faisant intervenir un élément hérité -U-, en même temps qu'une tentative d'une part pour expliquer le détail de la constitution d'une flexion en grec, et d'autre part pour regrouper les points de comparaison extérieurs au grec jusque là utilisés surtout séparément. L'auteur pose en principe que les n(;m1S d'agents et de personnes grecs en -zuç comportent le suffixe indo-européen -u- servant à la formation de noms d'agents: ex. skr,. bhik?-u- « mendiant ) sur bhik?ate « mendier ». Ce suffixe fournirait notamment des noms d'agents sur des racmes au degré plein : 12. E. LAROCHE, Les Noms des Hittites, Paris, 1966, pp, 320 sq . 13. Cette nouvelle explication apporte d'elle-même la réponse à la question posée par E. LAROCHE, p . 320 n . 15 à son sujet, de savoir si elle peut se reporter sur l'exégèse donnée des noms en -euç, par O. SZEMERÉNYI. 14, V. GEORGIEV, Die griechische Nomina auf -euç und die baltisch-slavischen Verba auf -duju / -ujg, Lingua Posnaniensis 8, Poswln, 1960, pp,. 17-29 (= VG 18) .
53 »)
et dans le cas de radicaux à voyelle longue, aurait très anciennement fourni des noms comportant une diphtongue à 1er élément long :
*dyé-u- (*dyea+u-) « le brillant ), *gWo-u- (*gWOJ+û-) « celui qui crie gWO» (sic), *(s)nii-u- (*snaJ+û-) « le nageur ). Il serait d'autre part en étroite liaison d'origine avec les adjectifs en -u- : val gu- « gracieux ) (VALG-), vatiku- « qui tourne ) (VAlVC-), réku- « qui relâche ) (RIC-), etc, La particularité du grec consisterait dans le développement d'une flexion en -zf - puis -'t)f - sur la base de vocatifs en * -eu et de locatifs en * -éu pour les êtres animés, cependant que les adj ectifs en -uç, et en attique ancien les anthroponymes en -uç auraient conservé la finale anCIenne.
§ 37" Tel est le principe, admissible a priori (abstraction fàite de l'analyse de * gWou- par exemple) : on ne peut éviter d'isoler un groupe homogène de formes primaires puis verbales de sens nettement participial. Mais le luxe de détails donnés sur l'histoire d'une telle différenciation, l'affectation de telle finale à une période archaïque ou récente, le raffinement des distinctions établies entre ce qui serait « Frühurgriechisch» et « Spiiturgriechisch ), la perfection des tableaux obtenus. tout cela ne va pas sans susciter quelque scepticisme . Quoi qu'il en soit, la tentative était légitime et mérite examen. Partant d'une flexion du type attesté en sanskrit (et aussi en slave) I.e.. nom" slng. * sÜn-u-s voc. * sün-eu
skr.
sünu!:t
süno acc. * sÜn-u-m sünum dat,. * sün-ew-ei sünave loc. * sün-éu skr,. sün-au et * sün-ew-i sünavi véd.
(analogique des thèmes à occlusive) gén,. * sün-eu-s (ou -ou-s) sün6ly, nom. plur,. * sün-ew-es, etc. sünavaly" etc, J'auteur restitue pour une époque ancienne du grec commun un paradigme:
nom. smg. -uç -eu voc. -uv acc. -efeL dat. -y)u peut-être croisés en * -y)L pUIS refaits en -y)fL loc. -efL -euç gén. nom. plur. -efeç, etc.
~
§ 38. Mais, dès l'époque ancienne, un clivage se serait produit entre les adjectifs et inanimés dont le vocatif était sans e~ploi, et. d' ~utre part les animés, notamment humains, dont le vocatIf pouvaIt Jouer un rôle important. Ainsi se serait développée à une époque plus récente une flexion spécifique des animés où le degré voc~liq~e d~ vocatif se .sera.it éten.du (notons que si tel est le c~s, le datI! smguher, le nommatIf plurIel, déjà au degré plein, pouvaIent favorIser la chose) nom. smg. voc. acc. dat. loc.
gén. nom. plur.
-uç anthroponymes archaïques
-éfeL mycemen -9jL (éventuellement)
? -éfoç -éfeç, etc.
~ -~I'J.
acc.
? -'Y)I'J. 9jL
dat. loc.
- é'~
i ~9j'L
Au terme de l'évolution, l'ionien et le grec occidental, notamment dorien, ayant mieux conservé l'état ancien, un nouveau clivage, dialectal celui-là, aurait consacré la répartition historique des formes, l'attique tendant à généraliser celles en -'Y)fc : ionien et grec occidental nom. smg.
-eue;
voc.
-eü
acc"
-eI'J.
dat.
~I'J.(JLÀeuç ~I'J.(:nÀeü
0y)O"éI'J., Tu~éI'J., etc. ~I'J.o"LÀ9jI'J., IIy)À9jI'J., etc. sur dat. loc. 'AX LÀÀ9jL \j1 792 (anthrop. archaïque) 'A"t'péL, I1y)ÀéL, II'Y)À9j'C,
~IXO"LÀ~L,
attique vieil att.
-éoc
f~
poésie
-9jI'J. > -éiX -~L > -e~ et -éfL -éL -~c dorien de Cos et IOmen f -eoç -~oe; > -éûlÇ ~ -éeç > -de; f
~ -éfL
>
-eeç
>
-ûe;
? -~eç >
-~ç
Ainsi le nominatif en -euç n'aurait jamais été * -Y)uç mais résulterait directement de l'extension du vocalisme du vocatif, de même que les formes mycéniennes comme poroutewo (gén" sing.) seraient à lire Inou"t'éfoç, etc. Une flexion en -ef- se serait étendue précocement et aurait été à époque relativement récente partiellement remplacée par des formes en -Y)f-.
-éfL -9j (f?)L ~ -eüç archaïque
-euç -eü
~
nom. plur.
-éfI'J.
Plus tard encore, dans l'épopée, et en éolien, se serait fait sentir l'influence du locatif, qui aurait provoqvé le développement des formes en -y)f-, cependant que par archaïsme celles en -ef- se seraient maintenues dans l'épopée, singulièrement dans les noms propres : nom. smg. voc.
-eüç 'O~uo"eüç w 398 (anthrop. archaïque) -éoç 'A"t'péoç, 'O~uo"éoç, etc. ) -9joç I1Y)À9joç, ~IXO"LÀ~OÇ, etc. sur dat. loc. -éeç LlûlpLéeç T 177 archaïque nom. plur. ;.. -'Y)eç ~I'J.(JLÀ~eç, etc. sur dat. loc.
gén.
gén.
-euç -eu
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EXÉGÈSES RÉCENTES
ÉTAT DE LA QUESTION
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Tu~é'L, etc.
etc.
§ 39. Retournant aux langues apparentées, V. Georgiev suppose qu'une évolution comparable mais évidemment indépendante peut avoir fourni les quelques formes iraniennes en -aus en concurrence avec -us. D'autre part les noms grecs en -euç étant la source des dénominatifs en -euûl < -eu-kûl (sic), une dérivation comparable a pu fournir au slave (exemples pris au vieux-slave) ses verbes en -ûjQ et au lituanien ceux en -ciuju. Ces dernières comparaisons se réfèrent à des catégories évidemment secondaires dont il serait utile d'étudier l'origine et le développement, mais elles n'apportent au mieux que des faits analogues et indépen-
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ÉTAT DE LA QUESTION
EXÉGÈSES RÉCENTES
dants : nous nous arrêterons donc à ce qui concerne le grec. Aussi bien les mots en -aus ne sont-ils qu'iraniens et non indiens, et le grec, quand il peut leur répondre, ne présente que des formes en -u- : -baiaus, grec 7t=tjx.uç, skr. bahu-, nasaum, grec véx.uç. Ce qu'on peut pourtant tirer de là est qu'en telle ou telle langue, de façon indépendante, des thèmes en -u- pouvaient se développer en -ëu-, soit sous l'influence de certains de leurs cas obliques, soit spontanément; mais des tentatives aussi systématiques que celles de G. Bonfante (v. § 13) et de V. Georgiev sont au moins imprudentes.
non plus, rIen n'autorise à poser -éoç comme antérieur, m à lire les formes mycéniennes en -ewo autrement que -=tjfoç.
§ 40. L'ensemble sans doute est séduisant, mais peut-être surtout spécieux, car sur plus d'un point les preuves manquent et la démonstration peut paraître arbitraire . En premier lieu, l'antériorité des formes en -e:f- par rapport à celles en -YJf-, pour utile qu'elle soit à la thèse, n'a pas d'autre preuve pour l'instant que l'affirmation de l'auteur, et ce que l'on peut saisir de faits semble bien aller en sens contraire. En attique du moins, le nominatif pluriel -ée:ç > -dç est secondaire et récent, tandis que la forme ancienne, attestée par l'épigraphie, est -=tje:ç > -=tjç (les formes en -éYJç étant évidemment refaites sur -éwç, etc.) . Il est de plus inquiétant de voir citer comme archaïsme épique une forme Awp~ée:ç qui est un hapax justifié par le mètre dans un passage récent (T 177) 15. La grande extension de cette finale en ionien (et ailleurs) ne doit pas apparaître comme un trait de conservatisme dans un dialecte qui ne s'est jamais fait faute de normaliser analogiquement déclinaisons et conjugaisons, en regard d'un attique beaucoup plus conservateur en ces matières. L'influence des cas où un abrègement phonétique de -YJ- peut rendre compte de -e:- a dû être déterminante : le passage de -=tjoç à -éoç au génitif est quasi-général hors de l'attique, et l'épigraphie fait apparaître -YJoç et -e:oç successivement à Lesbos 16. Donc, quelque décevante que soit cette constatation, on doit admettre que -=tje:ç a précédé -éeç, comme il appert en attique, ainsi que dans l'épopée où la forme normale est -=tjeç, et il ne serait pas raisonnable de lire les finales mycéniennes ··ewe autrement que -=tjfeç. La finale -ée:ç est apparemment une réfection due à l'analogie du génitif -=tjoç > -éoç, évolution contrôlée par l'épigraphie. Si bien que pour le génitif 15. P. CHANTRAINE, Gram. Hom. l, p. 106, n. 1. 16. M.. LEJEUNE, Traité de Phonétique Grecque, p. 223; pp. 98-99, § 256 . 5.
THU~1B-SCHERER
II,
§ 41. Pour ce qui est en particulier des formes de génitif en -éoç, qUl sont fréquentes dans l'épopée, on a observé depuis longtemps que leur usage développé est lié à l'hexamètre et qu'elles affectent des noms propres fournissant commodément un dactyle : Tuiléoç, 'Arpéoç, I11JÀéoç. La fréquence de ces génitifs dans des expressions du type Tuôéoç uté a pu être favorisée par l'existence de patronymes comme Tuile:tilYJç au génitif desquels ils se substituaient facilement dans l'hexamètre: Tuiléoç uté = Tuile:tilow métriquement 17 . Il s'agit donc là de formes sans existence linguistique véritable et dont l'usage fréquent est en tout cas lié à des commodités prosodiques Il faut pourtant rappeler l'existence, hors de l'épopée, de formes dialectales en -e-, mais, on l'a vu, elles peuvent s'expliquer phonétiquement. Resterait enfin la possibilité qu'un petit nombre de génitifs de noms propres en -éoç soit authentique et représente le souvenir d'une ancienne flexion en ..u- 18, ce qui serait évidemment en faveur de la thèse défendue par V. Georgiev. Mais des noms en -u- on ne connaît que des formes de nominatif qui sont en fait des hypocoristiques du type "Avilpuç, "Iepuç, "I7t7tuç, N'i:x.uç, otvuç, etc qu'on a pu rapprocher de sobriquets comme Ei56uç, 8piXcruç, etc. 19. Ils ne représentent donc pas nécessairement la conservation d'une forme ancienne de cette finale, et même s'ils la représentent, rien n'autorise à leur affecter spécialement les génitifs en ··éfoç, puisque leur répartition n'est pas la même. Seules pourraient répondre à un type archaïque des formes comme celles des noms légendaires que possède l'attique : Tüiluç, 8Ëcruç, NËpuç, 'Epe:X6uç 20 . Constatons pourtant qu'en attique même, dans les mêmes documents, c'est-à-dire les peintures de vases, apparaissent I1ËÀËç, I1po[LË6Ëç, 'OÀUTËÇ, I1e:pcrËç, 8ËcrËv (?) qui, confrontés aux formes précédentes, semblent indiquer des réfections secondaires, celles en -uç sur des sobriquets, les secondes sur des thèmes en -s· par exemple.. Certains de ces noms peuvent n'être d'ailleurs que des adap17 . K. VVIlIE, GloUa 3, 1910-1912, pp. 388-393; A . DEBRUNNER, Metrische Kürzung bei Homer, « ANTIL1QPON ", Festschrift Jacob Wackernagel, Gottingen, 1923, pp . 28-40; cf. P CHANTRAINE, Gram Hom. l, pp 105-106 et 223-22!,. 18. K SCHWYZER, Gr.. Gr.. l, p. 576 19. Par exemple M. LEU MANN, GloUa 32,1953, pp . 214-225 (= KI.. Schr., pp . 243250), mais cet auteur voit dans le type "Av3puç une abréviation de 'Av3puÀoç 20.. P. KRETSCHMER, Die griechischen Vaseninschriften, 1894, § § 172 et suiv.
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ÉTAT DE LA QUESTION
EXÉGÈSES RÉCENTES
tations de thèmes en -s- soit grecs soit empruntés. D'autre part, lorsque ces noms apparaissent en mycénien, c'est clairement sous la forme -zuç et sans doublets en -uç : ainsi teseu à Pylos 21. Enfin dans l'épopée leur seul nominatif est -zuç. Inversement, aucun nom masculin indiscutablement identifiable en grec n'apparaît en mycénien parmi les anthroponymes en -u-.
respondre à quoi que ce soit de plausible en grec. Aussi bien ne sont-ce là que des formes de nominatif, dont on ne sait quel serait le génitif: -ewo, -uwo, -uto, -udo, -uko, etc. ? Il faut aussi rappeler que, dans les mêmes textes, les noms de femmes en -u ne sont pas inconnus et ne sont pas plus identifiables
58
§ 42. Reconnaissables comme anthroponymes avec une vraIsemblance suffisante sont 22 : agiru (KN C 50.1) : s'il a quelque chose à voir avec agiro (KN Dx 1123), cette variation de la finale n'est pas grecque; jaru (KN C 911.4) ; koku (KN Dl 1240) : Chadwick-Ventris 23 suggèrent une lecture K6xxu~ (?), ce qui exclurait cette forme des noms en -u; naru (KN Db 1304) ; oku (KN Da 1170 ; X 7619) : peut éventuellement se lire ".Qxuç, donc comme un sobriquet tiré de l'adjectif 6lxuç.. Le rapprochement avec l'anthroponyme pylien okeu est bien trop incertain pour fournir la base d'une variation -u-J-eu-, dont ce serait d'ailleurs le seul exemple mycénien;
idu (KN Ap 639 . 7) ; kepu (KN Ap 639.,13) ; maku (KN Ap 639.3) ; [.Jwijanatu (KN Ap 769.1)
25.
On voit que l'hypothèse de -zuç reposant sur un -u- connu du grec même est fondée sur peu de chose, puisque les anthroponymes en -u du mycénien sont vraisemblablement étrangers au grec et que les formes en -eu ne leur font aucune concurrence que nous saisissions. Il est donc vain de chercher à appuyer cette hypothèse sur un rapprochement des nominatifs en -uç et des génitifs en -É:oç, que rien ne justifie, puisqu'ils apparaissent dans des conditions fort différentes et ont des chances d'être secondaires les uns et les autres.
On aura remarqué qu'ils sont presque tous de Cnossos, site où l'anthroponymie manifeste d'autre part que l'élément allogène pouvait être important, et qu'aucun (sauf éventuellement oku) ne paraît cor-
§ 43., A plus forte raison le secours de génitifs en -züç à analyser * -eu-s est-il illusoire. La seule forme connue de l'épopée, '03ucrzüç est un hapax figurant dans un passage récent (w 398) et peut simplement marquer, sinon une diphtongaison à proprement parler, du moins une synizèse dont l'effet métrique n'est pas différent de celui des diphtongaisons ioniennes. Au reste, le texte peut être corrigé d'une manière qui efface cette forme aberrante 26. Quant aux formes dialectales alléguées, comme Lxpzüç, c'est en dorien (mégarien, argien) qu'elles apparaissent 27, c'est-à-dire précisément dans une aire dialectale où les diphtongaisons sont nombreuses: ceci doit nous les faire considérer, non comme la conservation d'un archaïsme vraiment surprenant, mais comme une manifestation de ce qu'en ces dialectes la diphtongaison affectait aussi des hiatus récents, phénomène déjà connu 28.
2L On pourra y ajouter akireu (PY, KN) = 'AX~ÀÀs6ç; apareu (KN) = 'Acpotps6ç; epekeu (PY) = 'E7tslys6ç; etawoneu (PY, KN) = 'ETotfûlVs6ç; kereteu (PY) = KpIJ8s6ç ; kopereu (PY) = K07tps6ç ; poroteu (PY) = IIpûlTs6ç: ils sont assez clairs et sans formes en -u. 22" Nous suivons ici les indications du lexique de A. MORPURGO (MGL), 23, DOCS, P 420. 24. a LANDAU, Die mykenisch-griechischen Personennamen, Goteborg, 1958, p, 93
25" Sur l'ensemble de ces formes et leur affectation linguistique, voir A" HEuBECK, Praegraeca, Erlanger Forschungen 12, 1961, notamment pp., 31-39, 26., P., CHANTRAINE, Gram Hom. 1, p., 34. 27. Voir notamment E SCHWYZER, Gr" Gr 1, p. 576 n . 2; THUMB-KIECKERS l, § 132,,2, P 137; § 12L2a, p, 113. 28. Voir notamment E SCHWYZER, Gr,. Gr. 1, p . 248; THUMB-KIECKERS, cf. note précédente.
otu (py An 5.. 5) : O. Landau 24 propose de lire "O"t"uç. Mais en admettant même que le nom d'un roi paphlagonien du v e siècle (Xén.. Hell.. Iy',1.3 et 7) ait été porté près d'un millénaire auparavant à Pylos, nous avons là quelque chose qui n'est assurément pas grec; raku (KN V 653.,3) : le masculin n'est même pas assuré; roru (KN C 50.2 ; v. 2 ; De 1234; Db 1185) ; sipu 2 (KN As 1516.. 4) ; tasu (KN L 1568.2b) n'est pas sûrement un anthroponyme.
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ÉTAT DE LA QUESTION
EXÉGÈSES RÉCENTES
§ 44.. D'autre part, les formes arcadiennes en _.y)-, nominatif -1jç, accusatif -IlV, montrent elles aussi que le vocalisme de cette finale est de toute façon -ë-. Ces formes sont :
IV[n 1411.3) et erede (PY Fr 1228; Mn 1411.2) qui semblent reposer sur des toponymes *maseu et *ereu non attestés directement, mais que permettent d'autre part de supposer le dérivé erewijo (PY Vn 48.3 : pour certains le mot est mutilé au début), et l'existence possible à CnossOs d'un toponyme masewio[-J (KN Ws 1701) 33. C'est l'extension du -YJ- de cet accusatif qui fournit la série des nominatifs arcadiens en -~ç, comme ailleurs de Z~v a pu être tiré Z~ç.
Lap~ç
qJovtç h~e:ptv
lG 5(2).8.5 (Tégée, IVe s. AC), 116.7 (Tégée, me s. AC.), lG 5(2).6.96 (Tégée, IVe S. AC.), 115.1 (Tégée, Iv-me s. AC.), 36.78, 106, 127 (Tégée, me s. AC.), lG 5(2).13.10 (Tégée, me s. AC.), lG 5(2).262.26, 30, 36 (Mantinée, v e s. AC.), lG 5(2).3 . 1 (Tégée, env. 390 AC).
Mais au me s. AC, on écrit ypa[L[La're:uç à Orchomène (Schwyzer 666, 667) ; et de leur côté les ethniques paraissent être restés en -e:uç à Tégée, si l'on en croit des formes comme :
«
de bonne époque »).
L'amorce d'une telle répartition entre appellatifs et ethniques, à Tégée, du moins, serait un indice supplémentaire du caractère secondaire du nominatif en -~ç. C'est à partir d'une forme * -y)fm que doit s'entendre l'accusatif, quelle que soit l'explication retenue pour le procès qui conduit à -~v : soit que traditionnellement 29 on y voie une influence analogique du traitement ancien *dyëu-m > Z'1jv ou ce traitement même, soit qu'avec E. Bosshardt 30 on préfère considérer que * -y)fm donne * -Y)ff{/- > -~fa comme ailleurs et qu'une contraction -~a > -~ 31 a entraîné une restitution analogique de -v. Cette deuxième vue nous paraît d'ailleurs la moins vraisemblable, malgré l'approbation de O. Szemerényi 32. Cet accusatif en -~v pourrait en réalité être assez ancien, contre l'opinion de E. Bosshardt (§ 476, p. 160 : « ich kann eine Form ~e:pYJV nicht für aIt haIten »), si on l'établissait en mycénien, ce que semblent permettre des formes de latif en -de: découverte d'autre part ruineuse pour l'hypothèse -uv, -éfa, -~fa de V. Georgiev, car elle établirait que là aussi la longue est ancienne. Ces latifs en -YJv-3e: des textes de Pylos sont masede (PY Cc 1285; 29 K SCHWYZER, Gr. Gr.. 1, pp. 575 sq 30 K BOSSHARDI, § 477, p. 160 (cf. ci-dessus § 3) 31. Pour de telles contractions, avec ou sans intermédiaire -É:CI:, voir TnuMBKmcKERs 1: messénien § 114.3a, p . 106 ; argien § 122.5, p . 121; mégarien § 133 . 3b, P 139. 32 Article discuté ci-dessus §§ 30 sqq ; approbation renouvelée en 8.MEA 6, 1968, pp. 7-13 : voir ci-dessous note 34.
§ 45. En conclusion, il apparaît que : 10 Les formes de nominatif en -uç, en admettant qu'elles ne soient pas pour partie des emprunts ou qu'elles ne soient pas toutes récentes et analogiques de noms comme 0p&,Q"uç, etc. (qui étaient aussi bien des sobriquets tirés de 8paQ"uç que des hypocoristiques de 0paQ"u[Laxoç, etc.), sont au mieux des survivances isolées dans l'onomastique, ce qui n'est pas démontrable et les met de toute façon à l'écart de l'ensemble d'une catégorie vivante; 20 à partir de thèmes en -u-, les formes en -éfoç sont au mieux l'indice de développements flexionnels divers dont certains ont eu peu de fortune et sont restés cantonnés dans l'onomastique, mais sans doute pas une étape dans le développement de * -YJf -ç, génitif -YJf -oç : les faits montrent une forme ancienne -'1joç le plus souvent historiquement antérieure à -éoç; 3 0 les formes en -e:u hors du nominatif et du vocatif sont, soit secondaires et liées à des accidents phonétiques limités dans leur extension dialectale, soit purement et simplement analogiques (comme lesb. "Ape:u~) ; 4 0 les formes en -YJç ne constituent même pas un lot homogène : les noms propres paraissent un peu partout mais sans régularité ni grande fréquence, et peuvent avoir subi des influences analogiques et englobé des formes d'origines diverses. Les formes d'appellatifs sont, elles, limitées à l'arcadien où elles sont secondaires et récentes: outre la distribution lexicale qui paraît s'amorcer à Tégée entre ethniques et noms de fonctions, deux faits soulignent ce caractère. 33 . M.. LEJEUNE, RPh 35,1961, pp. 203-204 (= ML 38) Cet auteur suggère en outre p. 206 que la forme uwoqene (KN V 145 . 2), dont le contexte est en liaison avec celui de uwoqewe, pourrait témoigner indirectement d'un tel accusatif.. A titre d'hypothèse, on peut trouver à Pylos un accusatif en -~v dans un appellatif: en PY An 724.5,7, figure a 2rie qu'on peut lire, dans un état d'effectifs concernant des équipages, ét.ÀL~V Voir notre article, Minos 9/2, 1968, pp. 205 sqq . Depuis, étudiant les nOms préhelléniques en -1]<:; (Sprache 1971), A. HEUBECK a proposé de voir dans ces latifs de tels noms. Sur l'existence possible de formes en -1]<:; diversement adaptées par le grec, voir plus bas § 98 n . 2 et 262 sqq.
62
ÉTAT DE LA QUESTION
On produisait, pour le cypriote, un exemple de -~e, (tjEp~e, : O. Masson,
lCS 4,,1 ; un autre exemple, très douteux déjà, se trouvait en lCS 5), mais O. Szemerényi 34 paraît bien avoir fait justice de cette forme qui restait isolée parmi plusieurs nominatifs en -EUe, 1(j )EpEUe, O. Masson, lCS 6.1; 90.2; 7.3; 91.2 ; (c « pass~m; ~()(cnÀEUe, « cc 168; 170 c; 171 alphabétique. M()(PLEUe, Il apparaîtrait ainsi non seulement que -~e, est secondaire, mais qu'il est récent, si, sur ce point, arcadien et cypriote se séparent. L'autre indice se trouve en arcadien même: ce dialecte possède des verbes en -EUW, dans lesquels la syllabe -EU- ne peut être due, comme en attique et ailleurs, qu'à l'analogie de nominatifs en -EUe, 35. On rencontre ainsi à Tégée, précisément dans le texte où se trouve l'accusatif hLEptv, la forme de subjonctif 7tIXP()(fLIX1;EUE (IG 5(2).3.23). On rencontre encore, dans une inscription tégéate de Delphes (Schwyzer 657 passim, 324 AC) diverses formes de ~WÀEUW (lignes 23, 66) ainsi que 7tOÀLTEUW (ligne 21) ; et ainsi, en lieux et temps divers, fLvafLoVEUW, XUpLEUW, etc" Enfin, s'il existe un lien historique particulier entre l'arcadien et le mycénien, il apparaît encore qu'un tel nominatif est récent, car il n'a pas été identifié en mycénien: l'accusatif -~v peut seul y être soupçonné. Cette possibilité d'une flexion -EUe, / -~v en mycénien fait donc justice à la fois des spéculations sur un suffixe à voyelle brève anCIenne, et de celles d'un nominatif en -t]e, dépourvu de -W-" Bref, s'il est tentant de rattacher le suffixe -EUe, à un élément -uhérité, ne serait-ce que pour une ancienneté qui rend l'emprunt improbable, en tout cas insaisissable, force est de reconnaître que le développement de sa flexion en grec a complètement obscurci cette origine, et que les modalités morphologiques sJlpposées à ce développement par V" Georgiev sont difficiles à établir: tout plaide en faveur d'un ,-t].F - qui se réduit tantôt phonétiquement tantôt analogiquement à -Ef -, et non pour un développement successif de -u- en -Ef - puis -t]fqui demeure sans preuve. 34. O. SZEMERÉNYI, SMEA 6, 1968, pp 7-13, ayant récusé cet exemple unique qui disparaît donc du dossier, ne veut pas que -~v soit ancien" Mais que -~C; soit récent ne change rien au problème de l'accusatif. L'auteur pose comme forme mycénienne de l'accusatif -i'jfOl: : mais c'est a priori, faute de témoignage, et parce que c'est « naturel »" •• 35" Suggestion faite verbalement par M" LEJEUNE.
CHAPITRE V
LA FLEXION (§§ 47-57)
§ 47. Nominatif singulier. Forme générale en -EUe, (myc. -eu) sans alternance avec -ve, dans les appellatifs, ni avec les noms de personnes en mycénien, et probablement issue de * -t]ue,. Nominatif en -~e,
1) appellatifs en arcadien : forme secondaire issue de l'accusatif en § 44) et récente : elle est en tout cas absente "du mycénien;
-~v (v.
2) noms de personnes: ce n'est pas un groupe homogène. En attique des formes comme ITe:Àe:e" ITpofLe:6e:e, (v. §§ 8 et 41) peuvent avoir subi l'influence de thèmes en -SM. De manière plus générale, beaucoup de noms d'origine étrangère et en voie d'absorption dans la flexion en -EUe, (v. Ile partie, §§ 259-265). Nominatif en -ue,
1) 7tpÉcr~ue" XÉÀue" voir §§ 155, 182-186. 2) Noms de personnes: l'existence de sobriquets 6pIXcrue, > 0p!Xcrue, à côté d'hypocoristiques 0pIXO"VfL~Ô'f)e, > 0PIXO"EUe, permet des doublets N~xve, / NLxEue" "I7t7tue, / 'In7tEUe" "EpEX6ve, / 'EpEx.6Eue" etc. (v. supra § 41). L'emprunt éventuel de noms comme Tüôue, rend leur utilisation hasardeuse" Vocatif singulier. La forme unique -EU ne peut être issue phonétiquement de * -'f)U ; nous doutons fort qu'elle témoigne d'un ancien thème à brève: elle 'Cst tirée du nominatif.
§ 48. Accusatif singulier. Forme mycénienne et arcadienne en -'~v (myc. *-el, sans doute la plus ancienne, et renvoyant en principe à *-ë(w)m. Elle prouve en tout cas que la longue est ancienne, et d'autre part qu'il n~ peut. s'~gir d'anciens thèmes en -s- (v, supra, §§ 8 et 44). Cette anClennete n est pas nécessairement hérédité, puisque *Zl]uç / Z~v q~i, lui, est l:érité, a pu exercer une grande influence sur une finale solt emprunt~e, ce dont nous doutons, soit plutôt en voie de constitution à un mveau lointainement préhistorique du grec, Forme générale *-Yjfe<: : elle repose en principe sur *-ëw~ et ne peut guère être qu'analogique des thèmes consonantiques et des cas obliques à un moment où le f se conservait à l'intervocalique. En sont issus : -l'Je<: épique, et poétique -l]iX éolien lesbien ~e<:cr[ÀI]e<: (lG 12 (2).6.45,47), béotien, thessalien -E:LiX ; à partir du IVe s, AC., et surtout du nIe, le lesbien développe une
flexion à brève; _Yj par contraction
o
LA
ÉTAT DE LA QUESTION
64
339;
T
rare et parfois douteux dans l'épopée (A 384 ;
136);
fréquent dialectalement : en dorien (laconien, messénien, argien, ~o~in thien, mégarien, rhodien...), dans les dialectes du N" O. (phocldlen, delphien) à côté des formes en -Étl. -ÉOi. par métathèse, notamment en attique; -ÉiX par abrègement probablement analogique du génitif, fréquent hors de l'attique: ionien, sporadiquement en dorien (crétois, locrien), poésie. Cette forme donne tardivement par contraction -Yj en ionien à Milet: cette nouvelle finale -~ ne doit' sans doute pas être confondue avec celle qui est à peu près générale en dorien. Le cyrénéen a ~iXcr~ÀYje<: (SEG 9.3,,28, début IVe S. AC.) puis &.Px.~E:pYj (SEG 9.54.3, ne s. PC.).
§ 49. Génitif singulier, Forme mycénienne -ewo : elle est théoriquement lisible -Éfoç et -~foç" Le grec alphabétique montre que là où une chronologie est possible, E: est postérieur à '1], donc issu d'évolutions phonétiques consécutives
65
FLEXION
à la disparition de f. La forme mycénienne est certainement -~foç, comme encore en cypriote à l'époque historique. La forme épique -Yjoç repose donc sur * -~foc;, et c'est la forme ancienne: en attique -Éwç résulte nécessairement d'une métathèse et contri· bue à établir l'antériorité de -~oç. en ionien la forme la plus ancienne est -Éwç (Schwyzer 725.7, Milet, VIe s. AC,,) qui précède -Éoc; (lui-même assez précoce en ionien: ex. dès le v e s. AC.), en éolien, le lesbien présente -I]oç dans les textes littéraires anciens Alcée Lobel-Page 296.3 ; 387 ; N~pl]oç ibid. 42) et dans les inscriptions (~M[ÀI]OÇ l G 12(2).6,,45, IVe s. AC.; cf. thess. et béot. -E:LOÇ : ~iXcr~ÀÛOÇ lG 9(2)..517,,2, etc.), la finale -Éoç n'apparaissant qu'ultérieurement (~o:cr[ÀE:Oç l G 12(2)"526,,b,,18, etc., fin du IVe s. AC. ; YPiXfLfLOC"t"E:OÇ Schwyzer 623.10,47, ne s. AC.). (~M[ÀI]OÇ
Si la plus grande partie du dorien, comme les dialectes du N"O. lG 9(1).318,,4, locrien), comme l'arcadien (~~àç Eù~wÀÉoç (lG 5(2).289, IVe S. AL), ne connaît déjà plus que -Éoç, certaines de ses formes insulaires conservent des exemples de -~oç ('Iae<:[J.E:v~Oç GDl 4230, Rhodes, vase du v e s" AC.) à côté de formes plus évoluées. C'est de la finale à brève -Éoç qu'est issu localement et récemment -E:Üç par diphtongaison (ME:vE:cr8ô:Jç GDl 4245, Rhodes, Ille s. AC.; AtY~O:ÀE:Üç, tO:PE:Üç, Eo:v8E:üç l G 4.926.1,33, etc., Epidaure, Ille s. AC. ; tiXpE:UÇ l G 4.1485.21, Argos), Qu'une telle forme paraisse une fois dans l'épopée (voir § 43) n'est qu'une preuve du caractère récent, remanié, ou altéré du passage. ('AWp~crcrÉoç
§ 50. Noms propres à génitif -Éoç, notamment dans l'épopée : il s'agit de formes en partie dialectales (ioniennes dans l'épopée) dont la fréquence chez Homère est non un indice d'archaïsme, mais la conséquence d'une phraséologie formulaire commandée par la métrique; le rajeunissement de formules anciennes par l'introduction de génitifs en -Éoç n'est d'ailleurs pas impossible (voir § 41). En outre on ne peut écarter la possibilité de formes grecques ou étrangères appartenant à d'autres flexions : des noms en -u- ou en -s" ont pu être captés par une catégorie plus nombreuse dont le génitif subissait déjà lui-même l'influence des thèmes en -s-. De ces noms 5
66
67
ÉTAT DE LA QUESTION
LA FLEXION
on ne saurait donc tirer d'indications historiques quant à la constitution du paradigme de -euç.
qu'on a ICI un cas particulier de la formule générale à brève, plutôt qu'un représentant de la forme ancienne à longue.
§ 51 . Datif singulier. Forme ancienne * -'ljf~ (myc. -ewi ? et -ewe). La forme épique -'lj·C en est issue, cependant que l'éolien paraît l'avoir conservée tard, puisque pour ce cas aussi les témoignages épigraphiques corroborent en lesbien celui des textes littéraires : littéraire : rcc<[J.~IXO"[ÀfJC (Alcée Lobel-Page 308). épigraphique : &Àî't)~, 'YwxCPfJ~ (IG 12(2).646.40,41), béotien : Ih'oIèf~ (Schwyzer 538.3, VIe s. AC.), Iho'CèC (IG 7.2733..1,3,4, VIl-VIe S. AC.), 'ro~ ~~ 'r6rcopèC (ibid. 5), écrit ensuite -w : «:lwxe~~ (IG 7.. 3171.3,16), (formes ultérieurement atteintes par l'iotacisme : -r;~). Le cypriote de son côté atteste une finale -e-wi qui, comme en mycénien, doit se lire -~h. L'ionien qui n'a d'abord que -~~ développe -e~ a partir du IVe s. Certains dialectes doriens insulaires qui ont conservé le plus longtemps le génitif en -~oç font également connaître des formes en -'lj·C, auxquelles on voit d'ailleurs succéder celles en -d : à Cos tEp~~, etc. (GDI 3636.50, fin du IVe s. AC.), puis 'YPtx!J.fw:'rd (GDI 3758.32, Rhodes, début du
Ile
s. AC.).
Forme récente -d : elle résulte de l'extension de la voyelle brève du génitif, et son aire dialectale correspond globalement à celle des génitifs passés à -éwç puis -éoç (> -euç) : ionien, attique, ensemble du dorien et des dialectes du N.O . Forme arcadienne -r; : tEp~ (IG 5(2).6.59,61, etc.. , IVe s.. AC.) ; elle est d'interprétation discutée I. Sans se prononcer sur son analyse qui reste obscure, on peut remarquer qu'elle se trouve dans un dialecte qui a développé, ou reçu, un génitif en -éoç. Comme d'autre part ces formes en -1: apparaissent également dans la flexion sigmatique (rcÀ~61:, g'r1:, etc.) qui repose sur une prédésinentielle brève, on peut pens~r 1. Pour une interprétation morphologique, étant donné la difficulté phonétique, v . E. RrscH dans Études Mycéniennes, Paris, 1956, p . 172 (= ER 2)
§ 52. Cet examen rapide des formes du singulier appelle quelques observations. La première est que, hormis des formes, notamment épiques, de noms propres dont il est difficile de tirer argument, nul dialecte ne présente jamais de forme en e tant qu'il conserve le f intervocalique. Le E n'est jamais que le résultat de réductions phonétiques, confusions morphologiques, d'influences entre dialectes et d'extensions analogiques à partir de formes phonétiques. La seconde porte sur l'aspect hétéroclite d'une flexion -EUÇ / -~v / -'ljfoç si telles sont les formes anciennes : on ne s'étonnera pas des réfections précoces qu'elle a subies, non plus d'ailleurs que de la multiplicité des interprétations auxquelles elle a donné lieu . La première de ces réfections est celle qui oppose l'arcadien à l'ensemble des dialectes historiques. Le premier a tendu à aligner le nominatif sur l'accusatif, séparant ainsi radicalement les cas directs des cas obliques. Les autres dialectes au contraire ont introduit le f à l'accusatif, obtenant par là un paradigme homogène dans lequel l'accusatif subit désormais les transformations ultérieures dues à l'élimination du f, aux traitements de la longue en hiatus, à la proximité plus ou moins grande du pôle ionien et attique. De ce point de vue la langue épique fait partie de ce second ensemble. § 53. Le mycénien, lui, présente l'état même que nous reconnaissons pour le plus ancien (-eu / -e / -e\vo) et par là se distingue de l'un comme de l'autre groupe, ce qui pose en termes morphologiques le problème du groupement préhistorique des dialectes, mais ne semble pas pouvoir lui fournir de solution. En effet, dans le systèule des cas directs il faut sans doute résister à la tentation de considérer l'accusatif isolément, car elle conduit à couper l'arcadien (et cypriote ?) et le mycénien du reste du grec en les groupant au nom d'une forme commune qui serait une innovation commune. En réalité le système -EUÇ / -~ftx / -~foç et le système -~ç / _·~v / -·~foç sont descendants aussi directs l'un que l'autre d'un système -euç / -~v / -'ljfoç dont le mycénien est un témoin, et par rapport auquel ils sont novateurs tous deux. L'absence d'un témoignage d'accusatif en cypriote ne permet pas de situer ce dialecte par rapport à
68
ÉTAT
ces types de flexion, mais rien ne s'oppose, présentement, à ce qu'on le rapproche, par hypothèse, du système en question. . Une parenté étroite de l'arcadien et du mycénien peut être admIse, Mais il n'en va pas de même avec les autres dialectes, langue épique et ionien en particulier: leur flexion renvoie, certes, à un état identique à la formule mycénienne. , . " Mais cet état peut être de date nettement anteneure au temOlgnage mycénien et contenir encore indifférenciées les futures formules diale~ tales, survivance mycénienne comprise. Il s'agirait donc d'une tradItion dont le mycénien aurait fait survivre un état ancien voué dès lors à une évolution indépendante" Il peut aussi être contemporain mais distinct du mycénien, toutes traditions dialectales étant encore à l'époque mycénienne indistinctes en ce qui concerne c.ette flexion. . Ce peut enfin être le mycénien lui-même - du moms pour ce qUI touche ionien et langue épique - bien que cela ne soit pas vraisem" blable : on s'expliquerait mal, s'il s'agissait d'une même tradition héritée du mycénien, qu'une divergence aussi totale, reposant sur des options morphologiques diamétralement opposées, ait pu s'ouvrir en un laps de temps assez court entre arcadien et langue épique par exemple. Quelle que soit la solution retenue, les deux principaux types historiques de flexion renvoient à un type préhistorique unique dont le mycénien, seul ou non à son époque, paraît avoir conservé assez tardivement l'essentieL
§ 54" Nominatif pluriel, Forme anCLenne -~fEÇ (mye. ,·ewe).
La forme épique -~EÇ en est issue directement, de même probablement que celle du cypriote e-ta-li-e-we-se = 'E~IXÀ~~fEç,' ke-ti-e-we-se = KE't"6jfEÇ (Masson leS 217, passim),
de même que celle de l'éolien : lesbien ~IXcr[ÀY)EÇ (lG 12(2),,9, IVe s. AC.). (à partir de la fin du Ive s AC. le lesbien connaît des formes en -éEÇ). béotien 'AVIXX't"opdiEÇ (lG 7.2418.7, Ive s. AC.), puis TIIXpIXYWydEÇ (lG 7.2428.6, Ille s" AC.). En est également un témoin la forme éléenne : ~IXcr~ÀiXEÇ (GDl 1152.3).
69
LA FLEXION
DE LA QUES fION
Forme contractée
-~EÇ
>
-~ç
se référant à un état de la déclinaison qui comporte la longue, elle est nécessairement antérieure aux formes à brève qui tendront à se généraliser. C'est la forme d'une partie de l'ionien jusqu'à la fin du v e s. AC. (Chios; chez Hécatée, etc.), celle de l'attique jusqu'en 350, et en dorien, c'est celle qui apparaît encore à Cos ('t"E't'IXp't"~Ç GDl 3638.12 Ive s. AC.), et probablement dans le laconien -Èç. Accident limité à l'attique, cette forme donne naissance à la fin du v e s. AC. à une finale -éi'Jç : méprise phonétique et peut-être surtout graphique calquant le rapport -xÀ~ç < -xÀéY)ç et signe de l'importance grandissante des formes en E dans la flexion. F orme générale -éEÇ
c'est la plus répandue dialectalement, et elle est sans doute analogique, l'influence des accusatifs pluriels en -éaç et -éIXç et celle du génitif en -éwv étant déterminante, Elle apparaît au v e s. AC. en ionien mais pourrait y être quelque peu antérieure à cette date, tant sous la forme -éEÇ non contracte que contractée en -dç; son emploi unique dans l'Odyssée (T 177) se présente dans un passage récent et ne saurait être invoqué en faveur d'une haute antiquité des formes à brève. Elle est connue du dorien messénien <1>~IXÀéEÇ (JG 5(2),,419,19, Ille s. AC.), crétois ~pO[LéEÇ, OtXéEÇ, etc. (GDl 4991, passim, Gortyne, v e s, AC,,). En éolien, le lesbien la connaît après le Ive s, AC. :
~IXcr[ÀEEÇ
(Milet
III.152, ne s" AC.). En attique elle apparaît sous deux aspects : non contractée chez les poètes, ce qui est en partie un ionisme. Mais l'usage de la forme contracte -dç à partir de Ive s. AC. engage à lui supposer plus d'authenticité. Sauf en ionien et en dorien de Crète ces formes en -éEÇ et -Ei:Ç sont donc récentes et révèlent l'influence certaine de l'ionien dans le monde grec. Elles sont partout secondaires" Il faut enfin considérer comme un accident morphologique la forme cyrénéenne récente en -éç : iIXpéç (GDl 4854,,7, SEG 9.5.16, 1 er s. AC; SEG 9.101.5, 185.5, ne s. PC), voir plus bas.
ÉTAT DE LA QUESTION
70
§ 55. Accusatif pluriel.
Forme récente -eLÇ
Forme anCLenne -1jflXç : on la trouve dans la langue épique: -1jIXÇ, et en éolien lesbien littéraire : épigraphique béotien -eLClç
't"6Xf)ClÇ (Alcée Lobel-Page 6.14), ~IJ((jLÀf)ClÇ (IG 12(2),,6,13), 'lP1)ClÇ (ibid. 1.42),
«P<.ùXÛClÇ (fG 7.3171.9).
A Cyrène enfin, on a au
71
LA FLEXION
IVe
s. AC. [tCl]p1jClÇ (SEG 9.1.20).
Formes contractes -1jç : elles se trouvent en dorien de Rhodes et de Cos. Qu'elles résultent de -~IXÇ ou de -ÉClÇ, elles sont rares, et limitées à des parlers qui ont l'acc. sing. en -1j et parfois le nom. plur.. en -~ç : phonétique et analogie concourent à l'homogénéisation du paradigme. Plus surprenante est l'apparition d'un -1jç isolé en attique (Soph. Aj, 390) : que cette forme soit contemporaine du nom. plur. en -~ç en attique peut contribuer à la justifier, surtout si cette tendance à user d'une forme unique aux cas directs du pluriel se manifeste ailleurs, et doit triompher plus tard en attique sous la forme -e'Lç.
Forme générale -Éliç elle est issue phonétiquement de -~ClÇ, avec métathèse dans un cas, et abrègement dans l'autre: -Éliç est la forme attique usuelle jusqu'à la fin du IVe s, AC. -ÉiXç est ionien et dorien, et se trouve en poésie attique : yovÉiiç (Antiph. 261 Kock). C'est un alignement de cette forme sur celle des autres accusatifs pluriels que la finale du dorien de Gortyne -ÉClVÇ ap0[LÉClVÇ (GDf 4991.V.53) Kpf)'t"Cl~ÉClVÇ (GDf 5160,4) Le dorien de Cyrène enfin présente comme au nominatif une forme er s. AC,,), aberrante avec 't"oç tClpÉÇ (GDf 4854.5, SE G 9,354.11, 1 dans des inscriptions tardives.
C'est la forme de l'attique à partir de la fin du IVe s. AC., et elle se répandra dans la xow~. Elle résulte d'une réfection du paradigme dans laquelle une forme unique assure les fonctions de nominatif et d'accusatif au pluriel. Il s'agit d'une tendance manifeste dans les dialectes du N.a pour toute la flexion athématique, et qui l'emporte partout dès les premiers textes pour la flexion sigmatique, et notoirement en attique pour les thèmes en -i-. L'intérêt de la flexion en -euç est de montrer, avant l'établissement définitif de -eLÇ en double fonction, des essais dispersés et épisodiques de ce dispositif : c'était entre autres le cas du dorien de Cos avec une finale -~ç ; c'était une première tentative évanescente de l'attique du v e s. AC. avec une finale -1jç aussi, et c'est aussi le cas du cyrénéen avec le double emploi de la forme tClpÉÇ, Cette fois encore l'analogie des thèmes sigmatiques et des thèmes en -i- a dû peser d'un poids singulier.
§ 56. En ce qui concerne l'accusatif pluriel, on regrettera enfin l'absence d'un témoignage reconnaissable en mycénien, d'un témoignage cypriote, et d'un témoignage arcadien antérieur au IVe s. AC. : 'HpIXÉClÇ (IG 5(2)"343,,A.9) est du IVe s. AC. § 57. Cas obliques du pluriel.. La répartition des formes de génitif en -~<.ùv (myc. -ewo; thess. -douv) et en -É<.ùv n'apporte rien que n'ait fait voir celle des singuliers en -~oç et -É<.ùç ! -Éoç, tant pour la chronologie que pour leur répartition. Le datif ne présente qu'une forme phonétique qui est * -f)ucr~ > -eücr~ (myc. -eusi, et -eupi pour l'instrumental; en Crète, localement, avec accident phonétique : tClpOUcr~, Inscr. Cret.. IL56, nO 9) terminaison pandialectale et de loin la plus fréquente dans l'épopée. Les autres formes résultent de réfections :
réfection éolienne par généralisation de la finale béotien «P~Àe't"f)pdecrcr~ (1 G 7,.1790.6), lesbien ~1J((j~À~ecrm (fG 12(2).645"a,,7) de ce type l'épopée ne connaît que
&p~cr't"~ecrcr~
-~ecrm
2,
(6 ex,,).
2, Une forme d'ethnique AtYCJ(ée:crm (SCHWYZER 644,12) dont on a voulu tirer argument pour établir la possibilité d'une brève ancienne est précisément contem-
72
ÉTAT DE LA QUESTION
réfection sur le modèle thématique :
-éo~ç,
principalement en grec du N.O. : locrien Xcù,e~éo~ç (IG 9(1).334.47, v e s. AC.), étolien brnéo~ç (SIG 421.30, mais aussi -eucr~ ibid. 28) ;
d'où par extension à date récente, en béotien: 't"uç yovéuç (IG 7.3348.5).
CHAPITRE VI
Cette finale est attestée en messénien, autre extension elle aUSSI contemporaine de la ligue étolienne : LO';ÀÉo~ç
CONCLUSIONS
(IG 5(2).419.11,21).
(§§ 58-62)
réfection en -Éa (cr)~ : on ne saurait dire qu'elle soit directement analogique des thèmes en -s- ou en -i-, puisqu'à Cyrène elle est liée à un nom. et un acc. plur. en -éç 3. Cependant une flexion dans laquelle se généralisait une prédésinentielle e était en fait en partie homonyme de celle de ces thèmes, ce qui a pu provoquer une assimilation plus complète. Le dorien de Cyrène présente ainsi des formes du type de MeYlXpÉcrcrL, etc., finale attestée littérairement chez Callimaque : apo[LÉcr~ (fr. 441 Pfeiffer), et plus tard dans une inscription métrique attique: 't"oxÉcr~
(IG 22 .11491.6).
poraine des premières formes de génitif à brève en lesbien: elle n'est qu'une des premières manifestations de la réfection qui à partir de ces génitifs étend la brève à toute la flexion (v. F . BECH rEL, Dial. l, p. 68) 3. Pour l'interprétation de la forme tap~ç (nom.. et ace . ), plusieurs voies ont été tentées Ne parlons pas d'une voie étymologique qui nous paraît impraticable (thème en *-ë- avec ace plur. *-ë-ns > -o;vç : v . K SCHWYZER Gr. Gr l, p. 563 n. 2 fin) ; abrègement devant cr de la longue de -~ç issue de -~o;ç et -~aç (G.. DEvora Riv. di fil. class . 56, 1928, pp. 376 sq.) ; réduction de -0;0;- à .0;- (R GÜNrHER IF 32, 1913, pp . 378 sqq.) ; traitement phonétique d'un *·-vç analogique des autres ace plur. (not . J WACKERNAGEL IF 14, 1903, pp 372 sq.; F. BECH'IEI Dial. II, p. 556), interprétation qui s'appuie sur le traitement connu du groupe final -vç en cyrénéen . En réalité tap~ç est une forme récente (r er s . AC..) qui suppose que le 0; soit solidement établi dans la flexion, ce dont c~m est un autre indice plus ancien; à cette époque l'analogie a pu jouer directement, sans intermédiaire d'un v depuis longtemps évanoui: la séquence 1:Ôç tap~ç (voir § 55) donne la clé du procès . L'extension au nominatif est calquée sur le double emploi de -dç dans la xo~v~ contemporaine. Il est notable enfin que les formes -~ç / -~m tendent à se constituer en paradigme comme -dç / -dcr~ dans une XoLV~ tardive, de même qu'en éléen Mav1:~v~cr~ (GDI 1151.17, date controversée: du VIe au IVe S. AC . ) pouvait se rapporter à des formes de cas directs en -~ç (GDI 1167) attestées concurremment avec le nom . en -iXo;ç.
§ 58. S'il y a eu développement à partir de thèmes en -U-, un dernier point doit être rappelé: cela ne peut s'être fait qu'à une époque où aucun lien n'était plus senti entre les adjectifs en -u- et ces substan.. tifs - à supposer qu'il yen ait jamais eu un-, la différenciation d'emplois s'étant amorcée très anciennement. Les noms en -euç se distinguent absolument par le fait qu'ils n'ont pas de féminin ni en -efylX ni en -YJfylX. Or les adjectifs en -uç peuvent servir de base à la dérivation d'un féminin en * -ya et c'est chose ancienne si l'on en juge par l'existence de formes sanskrites parallèles aux adjectifs du grec: *plt-a-u*plt-a-w-ya *lJ;}gWh-u*lJ;}gwh-w-ya *swad-u*swad-w-ya *gWr-u*gWr-w-ya
skI'. prthU-
p[thi9î subst. rflaghUlagh9î s9adus9lid9î gurugur9î
grec 7tÀIX't"UÇ nÀIX't"IX~1X
tÀlXxUç (tÀlXxe~IX) ~Mç
(~ae~lX) ~apuç
(~lXpe~lX) etc..
Aucune comparaison de cette sorte ne peut jamais être établie pour les noms grecs en -euç.. Cela non plus n'empêche pas de chercher dans cette finale le développement de thèmes en-u-, mais il faut alors admettre que l'amorce de la différenciation affirmée en grec comme éventuellement en iranien par une flexion propre devrait se situer tôt dans l'histoire, dès que des thèmes substantifs animés en -u- ont pu être sentis comme assez distincts d'adjectifs pour ne pas recevoir les dérivations, notamment féminines, qui leur eussent été communes.
74
75
ÉTAT DE LA QUESTION
CONCLUSIONS
Mais ce développement ne pourrait d'autre part être que postérieur, et alors peut-être consécutif à la ruine des systèmes restitués par E. Benveniste 1 qui opposaient des neutres en -w à des animés en -éu, et des neutres en -y à des animés en -éi. La confusion et l'unification partielle de thèmes en -u en une catégorie, de même que pour -i, peut s'être accompagnée de l'institution d'oppositions nouvelles dans des langues plus différenciées dont on conçoit alors que la comparaison directe offre peu de renseignements . La nécessité de pourvoir de féminins les nouveaux animés en -e:ùç ne se serait fait sentir que secondairement, à mesure que leurs emplois s'élargissant ils fournissaient des noms de préposés à des occupations diverses, et alors que les dérivés de dépendance en -'tJf~yo-, bien installés, avaient leurs emplois propres: d'où l'appel fait à des formes hétéroclites.
Ainsi des formes messapiennes du type staboaos génitif de staboas qui seraient issues respectivement de *-ëw-os et *-ë(u)s 6 et qui établiraient selon M. Leroy l'existence hors du grec d'un parallèle dans une langue indo-européenne. Mais l'existence de pareils thèmes en messapien n'est rien moins qu'assurée, et les formes alléguées peuvent faire l'objet d'autres interprétations: s'il paraît établi que des thèmes en *-u ont eu un génitif en *-eusj*-ous : *merku-s gén. morkos (cf. falisque mercui) - mais yasti, gén. yasteos présente déjà une flexion différente-, cela ne saurait ni surprendre, ni apporter quoi que ce soit au problème de -e:uç puisque précisément le génitif est d'un autre type, et des formes comme le génitif staboaos, à côté d'un nominatif staboas thématique ou à thème en -a, peuvent présenter une extension secondaire de -os < * -eus. Un témoignage messapien reste pour l'instant inutilisable 7.
§ 59. Si l'on veut enfin y trouver, malgré le refus de K. Brugmann 2 un suffixe *-lw- hérité dans sa forme tonique et longue 3, ce qui revient à déplacer dans le temps le procès évoqué ci-dessus, les parallèles morphologiques ne manquent pas, et l'on ne peut évidemment s'empêcher de penser au suffixe *-f5y- dont le rôle est complémentaire de celui de -e:ùç dans certaines catégories de noms de personnes 4. Mais si tout plaide en grec, nous l'avons vu, pour un -Ylf- ancien, ce qui manque pour établir qu'il est hérité, ce sont les parallèles comparatifs véritables, car aucune des comparaisons proposées ne paraît pouvoir aller, peut-être faute de documentation, plus loin qu'un rapprochement qui risque d'être fortuit. Ainsi des formes du vieux-phrygien 5 : npwro:foç et o:xe:vo:voÀo:foç restent isolées, non interprétées, et par conséquent d'utilisation impossible. En admettant qu'elles présentent une finale en rapport avec un suffixe * -ëw-, nous ne pouvons savoir la valeur ni l'origine de ce suffixe. Quant aux noms de villes évoqués par F. de Saussure M~ô&e:LOV" KO'n&e:LOv, LlOPUÀ&e:LOV, ils nous apparaissent à l'évidence sous des formes hellénisées qui leur ôtent tout caractère de témoignage, quand ils ne sont pas purement et simplement des noms grecs, comme c'est le cas pour le dernier. 1. K BENvENrsIE, Origines, pp. 50-86 . 2. v.. supra § 6 : à ce veto les théories développées en la matière par cet auteur enlèvent il est vrai beaucoup de poids. 3. M.. LEROY, A propos des noms en -eu.; .. , Mélanges H. GRÉGOIRE III, 1951, Bruxelles, pp. 223-243 4. Voir la Ile partie §§ 256-257 5. Voir § 16 i l 4.
§ 60. Ainsi encore des formes iraniennes, mieux connues, mais qui, n'étant qu'iraniennes, on l'a vu, attestent plutôt un développement secondaire et indépendant. Un autre parallèle un peu plus cohérent, mais qui reste lui aussi indépendant, serait offert par le hittite où l'on voit comme en grec deux suffixes à voyelle longue -ai et -au dans des flexions de même structure (nom.. -ais, gén. -ayas; nom. -aus, gén. -awas) 8, ce qui évoque impérieusement la symétrie partielle de -e:ùç et symétrie qui sert secondairement de cadre à une répartition entre masculin et féminin dans certains cantons de l'anthroponymie grecque.
-w,
§ 61. On se trouve ainsi devant un choix difficile entre : 10 un héritage pur et simple qui aurait quelques parallèles, mais qui ne s'appuie jamais sur une correspondance précise et échappe à toute démonstration par la comparaison (que l'on parte de * -u- ou 6 li.. KRAHE, CloUa 17, 1928, notamment pp 92-96; CloUa 22, 1933-1934, not pp . 124-125. 7.. 0 HAAS, Messapische Studien, Heidelberg, 1962, pp. 195-200 : l'exposé morphologique révèle la pauvreté du matériel utilisable, et montre qu'il est risqué de généraliser comme le fait M.. Leroy à partir de données provenant d'articles anciens de H . Krahe : ce dernier, notamment dans CloUa 22, 1933-1934, pp. 124125 rapproche ioes, et staboas (avec évolution ë < li comparable à celle de l'éléen) des formes arcado-cypriotes YPiXtph.;, leph.;, etc. tenues d'après F . Bechtel (Dial . 1, p. 354) pour « uralt n, ce qui, on l'a vu, est peu probable. Dans le même temps d'ailleurs, H . Krahe se défendait de comparer ces formes messapiennes aux noms grecs en -eu.;.... De toute manière il est inquiétant de voir à la fois plaider pour *-ëw- et appeler en renfort un matériel qui a pu servir à démontrer l'ancienneté de -k 8. li. KRONASSER, Etymologie der hethitischen Sprache 1, Wiesbaden, 1966, p 205 .
76
ÉTAT DE LA QUESTION
CONCL USIONS
de * -iu-) et ne trouve guère de place dans les structures de dérivation restituées pour les niveaux les plus anciens;
œuvre des éléments profondément remaniés par le grec; quoi qu'il en soit, les proliférations foisonnantes que nous saisissons en mycénien comme aux v e et IVe siècles peuvent annoncer de loin la fin d'une histoire . au..terme de laquelle ce suffixe n'a pas de valeur très nette , ce qUI, se JOIgnant plus tard à l'obscurcissement phonétique des finales a pu contribuer à son absorption dans la finale -iXç. '
2° un emprunt pur et simple à une langue « méditerranéenne », ce qui, faute d'un seul indice positif, reste de pure spéculation, outre que l'usage développé et très diversifié de cette finale dès l'époque la plus ancienne, n'évoque nullement les étroites catégories toponymiques et techniques où se cantonnent ordinairement de tels emprunts; 3° un développement complètement original d'éléments hérités mais sans doute d'emploi limité. Un tel développement ne pourrait qu'avoir été favorisé, et peut-être alimenté de quelques formes ou groupes de formes par l'existence - elle aussi indémontrée - dans un substrat déjà indo-européen d'éléments comparables à ceux qu'avait de son côté et en son temps conservés ou développés le hittite. Quoi qu'il en soit, des suffixes oxytons à sonante, que leur forme longue soit secondaire ou héritée, renvoient à un milieu linguistique indo-européen, et à défaut de correspondance véritable, la ressemblance de -e:ùç avec les développements secondaires d'autres langues ne saurait être uniquement le fait du hasard . Enfin, la fortune ancienne de la finale -e:ùç montre que la langue grecque ne l'a jamais sentie comme un élément étranger, puisqu'à toutes les époques connues du moins, elle a été un puissant moyen d'hellénisation de noms propres étrangers.
§ 62. En tout état de cause, même si les noms en -e:ùç sont ISSUS de thèmes soit en * -u- soit en * -iu-, leurs attaches avec l'éventuel étymon indo-européen sont bien rompues: c'est une formation stable dans sa morphologie, mais phonétiquement différenciée dans les dialectes, entièrement originale et qui a sa propre histoire en grec même. Dès le mycénien cette histoire est bien avancée: nous n'en pouvons donc plus saisir qu'une partie qui pourrait être la fin. Nous nous attacherons donc désormais, après en avoir établi un inventaire historique, à discerner et à classer les emplois des formes : dans l'ignorance où nous sommes du point d'enracinement dans la suffixation héritée et par conséquent de la réalité de cet enracinement, il est légitime de se demander si au milieu de la production constante que nous livre le grec n'apparaîtraient pas des mots qu'une certaine homogénéité de forme et d'emplois conduirait à supposer d'un type de dérivation au moins ancien, sinon hérité, et qui permettrait en fin de compte la restitution hypothétique de quelque ensemble mettant en
77
PREMIÈRE PARTIE
,
LE MATERIEL : INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE (§§ 63-188)
CHAPITRE PREMIER
ÉPOQUE ARCHAIQUE (§§ 63-74)
A. INVENTAIRE DES FORMES 1.
§ 63
&m:pwe:6c;
ÉPOPÉE.
__ I_V_-_I_v_e_S_._A_ C_.
_I_~ Ok_1
Sens
Fréqu
matelot pêcheur
4
Fr.. (pêcheur)
Attesté
1
o
o
è[l&v [le:véwv &n qui fait dévier mes fureurs
o
1
Hsch .
361
-- ---1--------1------1--------1----1---
Hsch. Fr. Fr.. en poésie 30 surtout pluriel : Rare en prose groupe aristocratique 11-----1-------- - - - - - -------1----1-myc. Fr. Fr. 105 roi ------1--------1-------1-------[----- - - -
drisse (en cuir de boeuf)
2
o
o
~
426 o 291 (H. Ap. 407)
roselière
1 I: 576
o
Oiseleur Opp.. Cyn.. L73 =
a6vocç
Antk. Pal VI.
64
o
cocher 1
trompeur À
364
o
o Ap . Rh. III 617 Antk. Pal. IX.
524 6
82
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE ÉPOQUE ARCHAlQUE 1
Forme
Sens
V-IVe s, AC
Fréqu
Vlt"
Obs
\
Fr,
Fr, (cavalier)
Fr,
1 601
Fr
Fr
13
Fr
Fr,
prêtre
9
L7t1tEUC;
cavalier cocher
24
xepoc[1eûc;
potier ~
1
~
1
Fr"
lepeûc;
64
2.
HYMNES,
berger
HÉSIODE,
etc.
myc,
1
F:",W 1
F_r_éo_"u_'__
I. _ _
surtout pluriel: les parents
Yo'leuc;
myc
S_e_n_s
1
'1o[1eÛc;
83
1
/
varangue Hdt, 1194 IL96
1
rcr't'o~OE:Uç
H" Dém, I.
Fr,
Fr,
I
I
timon (de la charrue)
Hés, Tmv 431, 435
0
Ap"Rh, III. 1318
louveteau
Solon (Plut, Sol 23)
0
Théocr, Y38
cueilleur de pommes
Sappho L,Page105 a 2 (-~ec;)
0
---
otxeûc;
7
domesticus
- -_ . _ -
1
oùpeûc;
mule
5
Théocr, Rare: Lys.X19 (cite XXV,,33 une loi) Soph, OR 756 Fr,
Fr,
--Hsch
1 [1
iXÀo~pom:ûc;
---
Fr,
toute pièce sel'vant à tenir : gourverrou, mette, etc,
13
parricide
3
0
0
7to[1-7teÛc;
guide
5
Attesté
Attesté
Hsch,
7top6[1eûc;
passeur
1 '1 187
Attesté
Attesté
Hsch,
seulement duel et plur.. dans l'épopée : les parents
38
Hdt" 8 ex.; ailleurs surtout poésie et allusions épiques
Hsch
apposé à xuw'J pour désigner le chien familier
3
Attesté au sens de parasite (de même chez Hsch,,)
cpo'leûc;
meurtrier
3
cpopeûc;
porteur
oXeûC;
0
Hsch,
1
_
Hsch
---
'---- ---
------ ---------1-------[-----_.7toc[1~occnÀeûc; roi de l'univers Alcée 0
(Zeus)
~_bs__
V_l_t,_
240 Hés, Trav, 235, 331 I__ J_he_éx_Og_n_, __ I
i
répartiteur Plat. Lois 931 D
I~_-_I_V_e~_,_A_C_,
L. Page 308
0
-_. 0
-1
1
-
-_._---7toc"rpocpo'leûc;
1 1
----
I~~" "rpoc7te~eûc;
~
&.[1-( cp,) cpopeûc;
1 566
Fr
amphore
9
Fr,
bronzier
6
Fr,
--
Ap"Rh Hsch . 1132 Plut" Aem 191
0
- - -- - -
xocÀxeûC;
Fr"
I-~ Fr,
1
myc,
~
B" OBSERVATIONS
§ 65. Nous ne ferons pas figurer le mot yp'f:ne:uç au § 64, car c'est à l'époque alexandrine qu'il nous paraît devoir figurer. En effet cette forme se trouve dans une épigramme de l'Anth. PaL (VIII.5Ü5) attribuée à Sappho, Cette attribution, rendue déjà très suspecte par la nature même du texte, nous paraît devoir être rejetée, ne fût-ce qu'à cause de ce mot précisément. Il fait partie d'une série de noms de pêcheurs développée à plaisir par les Alexandrins à partir de noms d'appareils de pêche xup-re:uç, nopxe:uç, mxyY)ve:uç, ae:À (e: )OlQ"-rpe:UÇ, formes dont aLX-rUe:UÇ qui prenait appui sur des composés attestés a pu fournir le principe, quelque tardive que soit la connaissance que nous en avons (§ 136). On ajoutera que tous les autres emplois de yp'f:ne:uç sont d'époque alexandrine: Théocrite (I.39; 1II.26), Moschos (fI'· Buc. I.9 Belles-Lettres), Léonidas de Tarente (Anth. Pal. VIl5Ü4). § 66. On ajoutera au contraire à la liste ainsi constituée une épithète divine :
84
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
ÉPOQUE ARCHAÏQUE
'07tUlpeUç l G 7.2733, Acraiphia, VIl-VIe s. AC. Très proches des appellatifs sont en effet les épithètes divines évoquant une fonction du dieu" Enfin, Mrltrlaeuç, épithète d'Hermès, fils de Maia (O. Masson, Hipponax, Fr. 32, p. 62, 124) est d'un caractère à la fois familier et littéraire (voir plus bas § 444 note 5)"
s'agit plus d'un nom d'agent mais d'un composé tout artificiel et de structure aberrante qui rappelle à la fois le rôle du timon dans l'attelage des bœufs et son aspect. C'est en effet une sorte de mât montant obliquement de l'âge au joug et dépassant sans doute un peu ce dernier vers le haut et l'avant. L'image est complémentaire et inverse de celle par laquelle une vergue, qui, articulée près de la pointe du mât, subit l'effort de la voile, est appelée ~uy6v par Pindare (Ném.
§ 67. Un élément remarquable de cet inventaire est le groupe des composés '~vtOxeuç, 7trlTpo<poveuç, '~7tepo7teuç, t(JTo~oeuç, [LrlÀoapo7teuç qui, à des titres divers et de façon plus ou moins claire, paraissent doubler métriquement des composés thématiques, noms d'agents pour la plupart : ~vtoxeuç fournit en 0
312,
n 737,
T 401 un accusatif en -~rl, et en
E 505 un pluriel -1jeç, toujours en fin de vers, à~v[oxoç qui est attesté
30 fois. 7trlTpo<poveuç fournit de même manière un accusatif en -1jrl en fin des vers a 299, y 197, 307 à un 7trlTpo
V.51).
§ 70. Ces formes disparaissent des textes ultérieurs, et certaines d'entre elles seront reprises par les Alexandrins et leurs émules qui en développeront largement le type (voir §§ 109, 127, 136). En revanche n'apparaissent, sauf 7trl[L~rlcrtÀeuç, pas de composés incorporant secondairement un nom en -euç attesté indépendamment, non plus que de termes reposant sur une base composée désignant la fonction remplie par le personnage nommé. § 71" Un autre noyau homogène est constitué de noms simples à vocalisme 0, dont le sens est nettement verbal : vO[Leuç, axeuç, 7t0W 7teuç, Toxeuç, <poveuç, <popeuç pUIS yoveuç, categorIe qUI sera représenté~ notamme~t par des noms d'outils (To[LeUç, x07teuç, Topeuç" ..,), ce qUI a pu faVOrIser la création du ~oeuç homérique, comme du lcrTo~oeuç hésiodique, et par des noms d'agents (Àoyeuç, aopeuç, apo[Leuç, 7tÀoxeuç, poyeuç, Tpo
[L&Àoapom::uç qui est un hapax de Sappho, nominatif pluriel en fin d'hexamètre, joue apparemment le même rôle vis-à-vis d'un composé non attesté et sans doute tout à fait accidenteL
§ 68. Plus difficile à expliquer est~7tepo7teuç qui fournit une fois un accusatif en -1jrl à une place peu significative (début de vers). Bien que l'anacréontique &.7tepo7t6ç (Page 438) puisse être secondaire, qu'il ne soit pas nécessairement un composé et que son existence même ne soit pas assurée, telle est pourtant bien la base la plus vraisemblable de~7tepom::uç, Pour le premier terme *&'7tepo-, (avec initiale allongée métriquement) v. Frisk l, p. 118 s"v. &.7tIXTYJ (cite Kuipers, Glotta 21, 1932, p. 283). Faire intervenir ~7tepo7teuUl (d'emploi fréquent) pour faire du substantif un dérivé inverse ne résout rien, puisqu'à la source de ce verbe il faut de toute façon supposer un composé signifiant « diseur de mensonges », et que c'est par rapport à ce mot que la forme en -é:Uç a dû jouer un rôle métrique, fût-il accidentel (contra Bosshardt § 50, p. 26). § 69. tcrTo~oeuç fournit enfin chez Hésiode en fin d'hexamètre un accusatif en -~rl (Trav. 435) et un datif en -1jL (Trav. 431) et peut reposer lui aussi sur un composé thématique, mais de valeur différente:: il ne
85
,
,
,
•
,
, .
•
§ 72" Le premier de ces deux termes est le seul attesté dans l'épopée (38 ex.), encore majoritaire chez Hésiode (9 contre 2) et chez Théognis (3 contre 1), ainsi que chez Pindare (7 contre 3) et Eschyle (10 contre ~)'. L,e .s~cond appar~ît dans les Hymnes, es~ c.onnu de Pindare, employé a egahte avec Toxeuç par Sophocle et EUrIpIde, et pratiquement seul usité en prose attique. Si Hérodote les emploie l'un et l'autre (Toxeuç 8 / yové:Uç 9 ; la tradition hésite pour IV.5.1 : si l'on choisit yoveuç le rapport passe à 7/10 avec un avantage alors appréciable pour le second) on constatera que Thucydide utilise une fois Toxeuç, mais dans l'Oraison Funèbre (11.44.1), que Platon qui emploie plus de 30 fois yoveuç a un exemple de Toxeuç, mais dans une citation épique (Rép. III. 390"C), que Xénophon qui dit plus de 15 fois yoveuç a 2 fois Toxeuç,
86
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
mais une fois au sujet d'Héraclès (Mém. 11.1.33) et l'autre à propos des 7t(XÀ~LOL (Cyn. XIII.17). De son côté Aristophane les emploie chacun une fois, mais 't"oxeUç dans une parodie épique (Paix 1301). Comme on peut s'y attendre, 't"OXEOÇ reparaît chez les Alexandrins (Ap. Rh. 19 contre 0), et si plus tard Lucien use normalement de YOVEOÇ (5 ex.), il emploie 2 fois 't"OXEOÇ, mais sous les formes -'~wv (Astrol. 20) et -éEÇ (D. Mort. 20.3) qui disent assez dans quel esprit il
À6YOL
CHAPITRE II
le fait.
CINQUIÈME SIÈCLE
§ 73. C'est probablement à une extension secondaire d'une telle série qu'est due la création de &7tEpWEOÇ, mot qui se réfère nettement au verbe &7tEpwéw; sa construction quasi transitive souligne en lui une valeur verbale qui rend inutile à notre avis le recours à un substantif *&7tEpW'Yj (Bosshardt,
(§§ 75-92)
§ 57, p. 29).
§ 74. On notera enfin que les termes stables du vocabulaire, et dont l'usage sera fréquent à toutes les époques d'une longue survie sont souvent ceux que connaissait déjà le vocabulaire mycénien: &[LrpOpEOÇ, ~~(nÀEoç, tEpEOÇ, XEp~[LEOÇ, X~ÀXEOÇ, auxquels on ajoutera aÀLEoç et t7t7tEOÇ très fréquents tout au long de l'histoire. On peut donc remarquer d'emblée une opposition assez nette entre un vocabulaire limité mais extrêmement stable et porteur de notions quasi techniques, et une masse en perpétuel renouvellement, riche d'innovations divergentes et souvent hardies.
§ 75
A. INVENTAIRE DES FORMES 1
Forme
Sens
V-IVe s.. AC
Ultérieur t
Observ
Mén. fr 811 Koerte
Crat et Mén. cités par Harpocr..
0
Hsch Suid.
Schwyzer 63L16
condamné par Pollux en ce sens
1
1
1
&YULe:UÇ
autel de rue (devant la maison)
Soph. fr. 34 Crat. 375 Kock 1
1
&n LO"Te:UÇ
proche parent
Hdt
&ywye:uç
guide, conducteur
Hdt 11175 . 3
laisse, longe, etc.
Soph t'r. 887 puis Fr
Attesté
Ar . Paix 1067
0
Y..80 . 2
--
&Àwne:xL3e:uç
renardeau
1
- -
Hsch . Phot.
(hapax)
1
&vexypexrpe:uç
rédacteur des lois
Lys XXX.. 2, 25
&vexTpone:uç
celui qui renverse, destructeur
Antiphon
grand-prêtre
Hdt. 11142 (mais -e:wç en IL37) puis attesté
1
attesté au sens de tracé, dessin Ph.. Bel. 52 ..42 et inscr. attesté
II.~2
(hapax) --_._--
1
L' ' exPXLe:pe:UÇ
attesté
89
CINQUIÈME SIÈCLE INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
88
1
Forme ~OCXXE:Oç
l'ON".'"
y_Iye s. AC,
Ultérieurt
prêtre de Bacchos
Eur, Bacch. 145 Eschl. fr 86 Mette
attesté
garçon de bain
Cratis 38 Kock 1 puis Fr.
attesté
Eschl. Pers. 302, Ag, 230 puis Fr
attesté
Hsch
0
Hsch
chaton, ou petit de la belette (figurément)
Crat 265 Kock 1
scribe (avec spécialisations multiples)
EschL fr,. 705 Mette puis Fr
Fr
peintre
Empédocle 231 Diels (ypotpE:Uç) puis Fr.
Fr,
inscr.. du Péloponnèse : ypotpE:Oç Xén" Aristt.
Fr.
EschL Prom . 1024 Ar, titre
0
aOCLTOCÀE:OÇ
aLoctp8opE:uç
ap0f.!E:Oç
convive
apUOCXOCp'lE:Oç
Acharnien-des- Cam, adesp. 75 Kock III bois, c-à-d. voc, -E:U rustre d'Achardate ?? men
0
Lys" fr" 9 puis attesté
attesté
1/6 de médimne (( setier)) pour le sens, non pour la capacité)
Ar, Ass. 547 fr 640
attesté
En fait attesté dès l'extr, fin du VIe AC Schwyzer 7257 (Milet)
« celui qui inscrit )), spécialement à Athènes le préposé au rôle de la contribution
Antiph,. Soph. 112 Lys, fr,. 43
attesté notamment Isocr, XVII 47
PoIL VIIU03
interprète
Pind OZ. II,93 puis Fr.
introducteur (office à la cour de Perse)
Hdt, IIL842
attesté
préposé au rôle (notamment militaire)
Lys . XX.13 puis attesté
0
XE:O"TPE:UÇ
mulet (poisson)
Ar, Guêpes 790 fr., 156 puis Fr"
Fr,
XIJ7tE:Oç
jardinier
Philyll, 14 Kock 1
attesté
È:xÀoYE:Oç
Hsch
È:mypoctpE:oç
(hapax) -------
Hsch, È:PfLlJ'IE:OÇ Hsch.. ypotpE:Oç
1
È:crocYYE:ÀE:Uç
percepteur
1
Hsch Suid. cf. Ath. VIII, 354. D : crU'IaOCLTOCÀE:OÇ
coureur
Eur, El. 824 puis Fr,
attesté
en Crète, groupe de jeunes gens selon l'âge
Gortyne:
0
Hsch . au sens de peintre
attesté; désigne tardivement des intermédiaires divers Suid.. accusateur -------
.--
XOCTOCÀOYE:Uç
Hsch.
-------
attesté Eur. Hipp,. 682 destructeur (féminin) (profanateur, puis attesté corrupteur, assassin selon le contexte) -------
GDI 4991 passim
ObserlJ,
-
YOCÀLaE:OÇ
a vec les sens de YPocfLf.!OCTE:UÇ
1
È:XTE:OÇ
arbitre, juge, chef
ypoctpE:Oç
Ultérieur t
1
1
~pOC~E:Oç
YPOCfLfLOCTE:OÇ
y-Iye sAC,
Sens
Forme
Obserp,
Sens
"
xÀ07tE:Oç
1
N, Pr.. en myc"
Soph Phil.,77 voleur Ant.. 493 (et homme furtif)
0
X'IoctpE:Oç (Y'Iwj)E:Uç)
cardeur d'où foulon en général
Hdt. IV.14.1 puis Fr"
Fr..
myc. et inscr, attique archaique l G 1 2 • 436
XOPO"CilTE:UÇ
barbier
Charon 9
0
cité par Ath 520 E
, Forme xopCùvI3e:uc;
Sens
Y_Iye s. AC
corneillon
Crat 179 Kock 1
Ultérieur t
Observ
barbier
XCù7te:UC;
bois à rames
Hsch.
0
Eupolis 278 Philyll 14 Kock 1 puis attesté
attesté (papyrus)
Hdt V.232 puis Fr
0
1
pêcheur de coquillages à pourpre
Hdt IY..151.2 puis attesté
attesté
"PP,"''"'
le prévoyant
Eschl.
0
From . 86 (jeu de mots)
Suppl.. 700
Critias Phil. 54 D Diels
attesté
[1e:'I"ocÀÀe:UC;
mineur
Phérécr 108 (titre) Kock 1 puis attesté
attesté
Ar Ach 1150 puis Fr.
attesté
cigogneau
Ar Ois 1356
0
tresseur
Epich 171 Kaibel puis attesté
celui qui met le feu
Soph. Titre Nocu7tÀ\aC; II.
pocq:>e:UC;
couseur
Eschl. Ag. 1604 (figurément :) q:>6vou pocq:>e:UC;)
0
Cl"xocq:>e:UC;
fouisseur
Eur El. 252 Archipp 44 Kock
0
Cl"XU'l"e:UC;
cordonnier
Ar. Ois. 491 puis Fr
Fr.
Cl"'I"lye:UC;
tatoueur
Hdt VIL351
0
Cl"'I"poq:>e:UC;
« celui qui pivote )) spécial! gond
Ar. Thesm. 487 puis Fr.
Cl"uÀÀoye:UC;
« celui qui rassemble)) : à Athènes membre de la commission contrôlant les entrées à la ~ouÀ~
Hsch comme nom d'une espèce de fourmis
Ar Nu. 96
0
--_._-
après la réforme d'Euclide, agent recherchant les biens publics détournés
Hsch
attesté
Ois 1001 Crat. 155 Kock 1 puis attesté
Chez les physiciens, divers types de cloches à air
collecteur Ar. fr
licol 1
1
1
60
Pollux VIL42 cf. Hsch. : xocxoppocq:>éocc;
Hsch. Suid. : xe:V'I"1)'I"~p \aV
Fr.
Pollux L76 gond; vertèbre en IL 130
-
(hapax)
étouffoir: éteignoir, couvercle, etc.
Pollux (IX. 156) l'attribue par erreur à Eschl. pour IIP0[11)-lte:UC; lIupq:>6poc;
I7tUpxoce:uc;
0
écrivain (not historien)
7.. 106 : nom d'un collyre
Aët
Metaph.104
Hsch Phot.
orateur
Pythag . ap. Syrian.
le 1 eT principe
7tpCù'l"e:uC; dor.. 7tpii'l"e:uC;
équivalent de XCù7t1)Àcb"1)C; : Anecd. Eek 274.32
Àoye:UC;
Thcd VIII67 rédacteur; 1,2 à Athènes puis attesté membre de la commission de rédaction des lois
Hsch. comme nom d'un oiseau
Hsch.
ÀIVe:UC;
7tVlye:UC;
7tOpq:>upe:UC;
Observ.
(adjectif)
0
7tÀoxe:UC;
Ultérieurt
1
Callias 3 Kock 1
7te:ÀocpYI3e:uC;
Y-Iye s. AC
1 1
mulet (poisson)
Cl"uyypocq:>e:UC; (1;uy-)
Sens
Forme
1
(hapax) xoupe:uC;
91
CINQUIÈME SIÈCLE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
90
0 1
1
1
1
Pollux VIIL 104
IG 12.129.3 2 2 . 872
-Harpocr.
..- - - - - - -
Polyen 11.34 Inscr. 1
92
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Forme ou\lcxy<ùye:û<;
Sens
CINQUIÈME SIÈCLE
Ultérieur t
Y-Iye s. AC
Observ.
-JI
Forme
--_._-- 1 « celui qui réu-
nit )) (7t"oÀ~'1"&\I O"u\lcxy,)
Sens
1
Y-Iye s. AC.
-----1
attesté
Lys. X1L43 puis attesté
cpe:À),e:û<;
Plat. Banq. 191 D
0
nom d'un muscle
Hippocr. Oss. 14
0
égorgeur: couteau de sacrifice, meurtrier au propre et au figuré
Soph. Aj. 815 puis Fr.
attesté
'1"cxcpe:û<;
ensevelisseur
Soph O.C. 582 El. 1488
attesté
Hsch
'1"Ope:û<;
foret, foreuse
PhilylL 18 Kock l
attesté
Pollux VII. 192
Ultérieur t
Observ.
attesté not. 1s 842
Harpocr
1
sens en fait Inconnu: désigne un terrain, de nature pierreuse selon la tradition
Ar. Ach. 273 Nu. 71 Crat. 86, 271 Kock l puis attesté
ami des charbonniers
Ar. Ach. 336
cppuye:û<;
grilloir
Théop. 53 Kock l
0
xoe:û<;
conge
Ar. passim puis Fr .
Fr.
1
(à propos de l'amour)
93
1
1
Hsch
1
cp~Àcx\lepcxxe:û<;
0
(hapaT)
1
1
".ocyol,
'1"pocpe:û<;
tl7tcxy<ùye:û<;
nourricier nourrisseur
EschL Ag. 729 puis Fr.
« celui qui met
Hermipp. 2,2 Diehl Ar. Ois. 1149 et glose afférente
en place» ? paraît désigner une truelle
tl7toypcx !J.!J. CX'1"e:û<;
tl7toypcxcpe:û<;
---
secrétaireadjoint
Antiphon VI.35,49 Lys . XXX..27, 28 puis attesté
signataire (rédacteur d'une accusation pour le compte d'un autre)
Ar Cav. 1256
1
§ 76. Épithètes divines : autres sens : l G 2 2 .1672.31 plâtrier cf. Hsch. = mortier, sens donné par la glase de Ois. 1149. Nicom.. Harm. 10 chevalet d'un instrument de musique.
'Aype:uç
Apollon, Eschl. fr. 332 (Mette) ; Dionysos, Eur. Bacch. 1192 ; Aristée, Pind. Pyth. IX. 65 ;
'Ayu~e:uç
Apollon, Phérécr. 87 (Kock 1) ; Eur. Phén.. 631;
0
comme nom de Dionysos; Soph. Ant. 1121, Eur. Ion 218 ; Il s'agit en fait d'un doublet de B&xxoç, et non d'un terme exprimant, comme l'appellatif, un rôle par rapport à B&xxoç.
attesté dans les papyrus avec des sens spécialisés divers
BouÀe:uç
dragueur, droguiste
Soph Trach.. 1140 puis attesté
MiXXiXVe:UÇ 1
cpcxP[1cxxe:û<;
1
1
B. OBSERVATIONS
K~(j(je:uç
Sch. à Cav. 1253
1
attesté
---
greffier de l'assemblée ?
Pollux VII. 181 : un personnage
attesté
Pollux
1
Zeus à Myconos SIG 1024.17; cf. à Athènes BouÀoŒoç (Antiph. V1.45) et ailleurs Eù~ouÀe:uç (v. § 128). Apollon, Eschl. fr. 86 (Mette). Zeus à Argos SIG 56.29, confirmé ultérieurement par Pausanias 11.22.. 2; attesté ailleurs par des inscriptions plus récentes; GDI 3637.10,14 Cos IVe S. AC. Zeus, déjà antérieurement au v e s. AC., à Théra (IG 12(3). 363). Puis témoignages littéraires chez Aristote puis Pausanias ; témoignages épigraphiques.
94
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
CINQUIÈME SIÈCLE
Ces formes, sauf BiXxx,euç, relèvent apparemment du même procédé que les noms de métiers du type de XiXÀxeuç ou O"xu'teuç.
A la base de ce terme il nous paraît qu'on doive mettre, plutôt qu'un verbe *o"up~Yjveuw (Bosshardt, § 92, p. 44) un adjectif o"up~Yjv6ç dérivé .de o"up~Y) ('tuP~YJ) et qualifiant un jeu discordant ou arythmique, , L'exIs:ence même. de cet adjectif est pratiquement assurée par l expreSSIOn proverbIale o"up~Yjvoç x,op6ç (Zénob. 6.1) qu'il ne faut sans doute pas corriger en -euç : il s'agit apparemment d'un terme de métier passé en proverbe et qualifiant un chœur mal réglé. A partir d'un tel adjectif, la constitution d'un dérivé en -euç désignant un spécialiste en fausses notes est évidemment plaisante : le ~ûtist.e ,de Cratinos est un « cacophoniste )) professionnel, et l'express~on CItee par Athénée (XV.699,.B, etc.) 0 'tWV o"up~Yjvéwv o p6ç enchérIt sur celle que nous a conservée Zénobios : c'est non plus un chœur braillant ou bafouillant mais un « chœur de bafouilleurs braillards ».
§ 77, Nous avons exclu de l'inventaire du v e siècle plusieurs mots de date éventuellement plus tardive, de forme non assurée, ou dont le caractère d'appellatifs est douteux, Ce sont d'abord 0"'tiX8Leuç et éventuellement 8oÀLx,euç Ils figurent l'un dans des titres de Pindare (Dl. XIV, Pyth . XI, Ném" VIII), l'autre comme variante d'un titre unique (Dl. XII), avant d'être attesté tardivement par l'épigraphie (BSA 26,213 Sparte ne s. PC.). Le premier de ces deux termes reparaît d'une part dans le titre d'un fragment lyrique (Page 92Lb,J1.18) et d'autre part chez Polybe (XL"Ll ; v,, § 127). Plutôt qu'à des termes du v e siècle, cet inventaire fait penser à des mots plus tardifs introduits dans les titres de l'édition alexandrine, voire plus récemment, à moins qu'il ne s'agisse là de témoignages incertains de formes véritablement anciennes.
§ 78. Nous avons également écarté TepElpeuç (Hermipp. 42 Kock I) qui n'est qu'un pseudo-démotique plaisamment forgé par un comique et issu de la même veine que chez Aristophane KO[L7tiXO"euç (Ois. 1126). § 79. De son côté, uYjveuç (Callias 31 Kock I) n'est sans doute qu'un fantôme. Cette forme que Zonaras (1764) attribue à Callias n'est pas confirmée par Photius (616.18) : ce dernier, avant d'attribuer UYjV[iX à ce comique, cite un génitif pluriel uYjvwv . O"XiXLWV xiXl &.[LiXElWV, qui est simplement l'adjectif uYjv6ç (Plat. Lois 819 D) pourvu du sens moral attesté pour UYjV[iX (Ar" Paix 928). § 80. Autre forme en -Yjveuç peu claire, o"up~Yjveuç est mieux attesté, chez un comique lui aussi (Crat. 84 Kock l : Ath. XV.669 . B, 671.C, 697.F ; Hsch. ; Phot.) mais est de sens mal établi. Hésychius le glose par iXÙÀYjT~Ç, puis par ,'t'iXpiXx,<û8Yjç, Photius par 'tiXPiXX,<û8Yjç' &.7tO 'tWV iXÙÀOUV'twv [Le'tà; Elopu~ou ... , ce qui a du moins le mérite de justifier la double explication d'Hésychius" Quant à la parenthèse de ce dernier : o"up~'Y) yà;p '~ iXÙÀoEl~XYj, elle doit être elle-même secondaire et inventée pour justifier la glose iXÙÀYj't~Ç" On peut donc penser que o"up~Yjveuç est un qualificatif pour un flûtiste, mais qualificatif plaisamment suffixé comme un nom d'agent ou d'artisan. Les comiques paraissent n'avoir pas été tendres pour les flûtistes contemporains.
95
x
§ 81. La forme &viXv8pLdç (Hippocr. Aer. 22) « eunuque » est peutêtre un fantôme car la lecture en est tout à fait incertaine" S'il devait être retenu, c'est évidemment à &'viXv8p[iX qu'il renverrait : l'ionien pa~a~t posséder avec &.pLO"'teuç, &.YXLO"'teuç notamment des termes qui specIfient beaucoup plus qu'une activité un état, voire un véritable statut juridique ou social que des adjectifs àl.PLO"'tOÇ, &YX,Lo"'tOÇ (et ici ,/ " ?) ne peuvent que d"ecrrre. l l reste que ce terme est d'Un type iXViXVOpOÇ. très. surprenant à cette époque, et d'une façon plus générale, qu'il seraIt le seul appellatif négatif en -euç, et le seul nom d'infirme à présenter cette finale. Si l'on doit y voir un nom d'infirme, sa finale indice d'~ctivité ou ~e classification juridique est aberrante; si l'on doit y VOIr une fonctIOn, ce n'est pas par un état négatif (&viXvopliX ) qu'elle peut se spécifier, c'est par une activité portant sur une matière ou s'exprimant dans un geste.
§ 82.. D'autre part, à côté de &Àw7texL8euç, YiXÀLoeuç, xopwvL8euç, 7teÀiXPYL8euç, tous hapax comiques (type dont le premier exemple se trouve chez Solon: ÀuxL8euç v. § 64), deux diminutifs en -Loeuç mettant en cause des êtres humains sont moins assurés. En effet xÀe7t-rLoeuç (Phérécr. 219 Kock I), désignant un « enfant de voleur », a pu être forgé plaisamment sur le modèle d'une série qui ne comporte jusqu'alors que des noms d'animaux avec référence parodi,que aux patronymiques en -l8YJÇ. Mais la forU:e généralement adop.tee pour ce. mot (notamment Kock) est précisément celle du patronymIque, ce qUI efface à la fois la finale -euç et la métaphore animale. Cette dernière pourrait cependant être appuyée par XiXLpL8euç (Ar.
96
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Ach. 866) qui ne figure pas non plus dans la liste ci-dessus, car ce n'est pas à proprement parler un appellatif : XCXLpLaYjÇ ~OtL~CXUÀLOL qualifie des guêpes comme autant de flûtistes à bourdonnements (littéralement c'est un bahuvrïhi : « qui ont pour flûte leur bourdonnement »), « vraie nichée de Chéris », comique progéniture animale du malheureux flûtiste Ces formes, évidemment plaisantes au v e s. AC., préfigurent une courte série de noms de parenté qui, commençant par utt:ôeuç (v. § 93), recevra un certain développement à une époque plus récente (v. §§ 129, 139). On ajoutera éventuellement à la série 7tepW"L"EpLÔSUÇ (pigeonneau) qui ne figure pas dans les textes de cette époque, mais que cite le scholiaste à propos de XCXLpLaeuç. Le mot apparaît ultérieurement dans des papyrus à partir du me s. AC,
§ 83" Un caractère évident de cette liste est sa longueur, puisque 60 appellatifs environ apparaissent dans l'usage littéraire au v e siècle. Beaucoup de ces termes sans doute devaient exister depuis fort longtemps, notamment parmi les noms simples, puisque xvcx<:peuç est déjà mycénien, et que des noms d'outils comme "L"opeuç ou 7tVLyeuç, des noms d'agents comme apotLeuç, "L"po<:peuç, O""L"Lyeuç ou comme ~pcx~euç et ~PtLYjveuç n'ont certainement pas été créés à cette époque et paraissent appartenir à un lexique permanent qui n'est exclu d'aucun style, Un domaine où la productivité du type paraît réelle est celui des noms de fonctionnaires et de préposés divers dont l'état athénien, mieux connu, fournit bon nombre: de cette série qui comporte déjà &vcxypcx<:peuç, ypcxtLtLcx"L"euç, Èmypcx<:peuç, Xcx"L"()(Àoyeuç, O"uyyp()(<:peuç, U7to· YP()(tLtLMeuç, U7toyp()(<:peuç, ÈXÀoyeuç, O"uÀÀoyeuç, les écrivains du IVe siècle
attesteront à leur tour le développement continu. Particulièrement active paraît aussi avoir été la création de noms de petits métiers populaires ou d'activités, humbles, notamment chez les comiques : ~()(À()(veuç, x.Yj7teuç, xoupeuç, tLe"L"()(ÀÀeuç, 7top<:pupeuç, O"xu"L"euç, &v6p()(xeuç (supposé par <:pLÀ()(v6p()(xeuç). La répartition de ces formes par auteurs rendra sensible le caractère familier de nombre d'entre elles.
CINQUIÈME SIÈCLE
Ilp 0tL'Yj8euç n'est chez Eschyle qu'une création instantanée destinée à jouer avec le nom propre. Âpuax()(pveuç qui est d'époque inconnue mais fait penser à une formation comique attique présuppose le démotique 'Axapveuç, comme , 1 , ~ 8p()(xeuç " av8p()(xeuç. 1 ()(PXLSpeuç suppose . Lepeuç, et <:PLI\()(V
C. LISTES PAR AUTEURS
§ 85. Hérodote emploie après d'autres : (1 fois), &ÀLeuç (2), &tL<:popeuç (8+), &pLO"'t"euç (1), ~()(O"LÀeuç (env. 600), YOVEUÇ (9 ou 10), ~PtLYjveuç (8), t7t7teuç (29), tpeuç (51), 7tOp 6tL eu ç (2), "L"oxeuç (7 ou 8), <:poveuç (8), X()(Àxeuç (4). &y<ùyeuç
emploie le premier (à notre connaissance) : &YXLO""L"eUç (1), ÈO"()(yyeÀeuç (1), xv()(<:peuç (2; avec Eschl.), x<ù7teuç (1), 7top<:pupeuç (1), O""L"Lyeuç (1), v0tLeuç (2 au sens de varangue).
Soit 20 termes dont 7 apparaissent chez lui.
§ 86. Pindare emploie après d'autres : &tL<:popeuç (1 fois), &pLO"'t"euç (2), ~()(o"LÀeuç (32), yoveuç (2), Lepeuç (1), "L"oxeuç (6) ;
emploie le premier : ~PtLYjveuç (1).
Soit 7 termes dont un nouveau. Pour O""L"()(ÔLeUç et ôOÀLxeuç v. §§ 77, 127. On ajoutera pour mémoire X()("L"()(~oÀeuç qui se trouve dans une scholie (01. 111.1) comme nom du fondateur.
§ 87. Thucydide emploie après d'autres ~()(Q"LÀeuç (passim),
§ 84. En revanche il n'apparaît pas de composés du type signalé précédemment (§§ 67 à 70), sauf dans des conditions stylistiques particulières : ainsi le titre prêté à Sophocle Ilupx()(EuÇ, dérivé secondaire d'un composé *7tupxcx6ç (cf. éventuellement mye. pukawo PY An 39. 1,7; 424.1; 594.1; An 427.3) .
97
YP()(tLtL()("L"euç
"L"oxeuç (1) ;
emploie le premier : O"uyyp()(<:peuç (2).
Soit 6 termes dont un nouveau.
(1), L7t7teUç (passim), 7to[L7teuç
(1),
98
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Cette pauvreté est tout à fait remarquable chez un attique. Elle paraît liée au moins en partie à ce que l'activité institutionnelle et la vie matérielle interviennent peu dans un récit qui fait plus de place aux idées qu'à la politique quotidienne. Le caractère en partie poétique et en partie technique et populaire des noms en -eùç paraît cependant en limiter l'emploi dans l'attique le plus exigeant, car cette lacune partielle de Thucydide rencontre semble-t-il la relative discrétion d'un Lysias (§ 92), puis celle d'Eschine (§ 108).
§ 88. Eschyle emploie après d'autres : &p~O''t"eùç
(1 fois), ~1XO'~Àeùç (26), yoveùç (1), ÉpfLYlveÙç (2), tepeùç (1), bmeùç (1), 't"oxeuç (10), epoveuç (4 dont 1 comme féminin). emploie le premier : ~plX~eùç (2), xVlXepeùç (1, avec Hérodote), YPlXfLfLlX't"eùç (1), alX~'t"IXÀeùç (1),
7tpofLYl8eùç (2), plXepeùç (1), 't"poepeùç (1).
Soit 15 termes dont 7 nouveaux. Mais ces mots dans la littérature ne peuvent évidemment être tous des néologismes contemporains, et leur nouveauté résulte de ce qu'Eschyle est pour nous un des premiers témoins de l'attique: xVlXepeùç était déjà mycénien. Ce qui frappe au contraire dans cette série, c'est son caractère assez peu novateur. Ce n'est pas la langue des tragiques qui témoignera de la vitalité de la finale -eùç, et nous ne lui attribuons aucun rôle privilégié en la matière, bien au contraire: elle échappe en partie à la vive activité créatrice de l'attique en ce domaine..
CINQUIÈME SIÈCLE
99
§ 90. Euripide emploie à son tour : <XfL<popeùç (1 fois), <xp~O''t"eùç (5), ~1XO'~Àeùç (35), ~plX~eùç (5 dont 1 comme féminin), yoveùç (4), yplX
(7), t7t7teùç (4), 7top8fLeùç (1), 7top
yeuç (4), 't"oxeOç (5), 't"po
emploie le premier: o~IX
apofLeùç (1).
Soit 18 termes dont 2 seulement sont nouveaux. Ce n'est donc pas dans le lexique que se manifeste le caractère créateur d'Euripide, mais dans les emplois, puisque 6 fois une forme en -eùç est employée comme féminin, particularité dont on se demandera si elle n'est pas un aspect de la revendication féministe - ou de la misogynie .~ prêtées au poète. Le problème en tout cas était de désigner des êtres féminins alors que les seuls termes existants sont spécifiquement masculins, problème qui n'a pas été mieux résolu qu'en français pour censeur, docteur, etc. Une particularité stylistique est donc ici le révélateur d'un des problèmes posés par une formation qui ne fournit pas de féminins.
§ 91. Aristophane et les comiques du v e siècle (les chiffres de fréquence concernent le seul Aristophane) confirment l'usage de : &fL<popeùç
(4 fois), ~1XO'~Àeùç (env. 30), yoveùç (1), yplXfLfLlX't"eùç (3),
(1), tepeùç (passim), t7t7teùç (10), xeplXfLeùç (2), xW7teùç (2),. opeùç (1), 7top8fLeÙç (1), 't"oxeùç (1), <poveùç (1), XIXÀxeuç (3), xoeuç (11).
yplX
C'est chez eux qu'apparaissent:
§ 89. Le lexique de Sophocle donnera lieu aux mêmes observations: il reçoit : &À~eOç (1 fois), &p~O''t"eùç (1), ~1XO'~ÀeOç (11), ~plX~eùç (2), (4), tepeùç (1), vOfLeùç (1), o~xeùç (1), 't"oxeùç (1), 't"poepeùç (2), epoveùç (15) ;
yoveùç
il nous fait apparaître :
&yu~eùç
(1), &ywyzùç (1), xJ..o7teùç (2), 7tUP-
&Àw7tex~aeùç (1), ~IXÀlXveùç (5), YIXÀ~aeùç, Éx't"eùç (2), xeO''t"peùç (2), xYl7teùç, xopwv~aeùç, xoupeùç, À~veùç, fLe't"IXÀÀeùç, 7teÀlXpy~aeùç (1), 7tV~ yeùç (2), O'xu't"euç (1), O''t"po
(1),
eppuyeùç.
xlXeùç (1), O'eplXyeùç (1), 't"lXepeùç (2), eplXpfLlXxeùç (1).
Soit 36 termes dont 21 sont nouveaux, du mOIns pour nous.
Soit 18 termes dont 7 sont nouveaux dans la littérature, mais ne sop.t sans doute pas tous des créations contemporaines. Il faut voir dans ïtupxlXeùç un néologisme individuel dont la seule forme manifeste l'influence littéraire du type épique 7t1X't"pocpoveùç.
L'emploi fait de ces mots est donc très généreux et, même si tous ceux que l'on voit ici apparaître ne sont certainement pas des créations contemporaines, il n'est pas douteux que ce ne doive être le cas de nombre d'entre eux.
100
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
§ 92. Lysias, seul orateur de l'époque pour lequel nous disposions d'assez de textes, emploie parmi ceux déjà connus les mots suivants: ~M"~Àe:uç, yove:ur:, (2), èmYPw'Pe:uç (1), l.e:pe:uç (1), l.7me:uç, XVIXqJe:UÇ (1), [Le:'t"ClÀÀe:UÇ (1), OLXe:UÇ (2), crUVClYWye:UÇ (1), 't"oxe:uç (1), Ù7t0YPCl[L[LCl't"e:UÇ (2), qJove:uç (5).
CHAPITRE III
On voit apparaître chez lui &.VIXYPClqJe:UÇ (2+) et XIX't"ClÀOye:UÇ.
QUATRIÈME SIÈCLE
Soit 14 dont 2 nouveaux, ce qui est peu, surtout si l'on fait abstraction de OLXe:UÇ, mot archaïque et poétique compris dans deux citations de lois, et de 't"oxe:uç, employé par allusion aux temps anciens (11.75). Sur ce petit nombre, la proportion de termes nommant fonctionnaires et préposés est importante : èmYPClqJe:uÇ, Ù7tOYPCl[L[LCl't"e:UÇ, &'VClYPClqJe:UÇ,
(§§ 93-108)
§ 93.
XIX't"ClÀOye:UÇ. 1
1
A. INVENTAIRE DES FORMES
Forme
Sens
1
1
Emploi au IVe
Ultérieur t
Observ, Pollux VI.37
&.ÀqlL're:o<;
meunier
Hypér" lr 2240
0
&.v6pocxe:o<;
charbonnier
Mén,. Epitr,. 81, 289
attesté
Démosth. 3 ex, Eschn. 1 ex,
attesté
1
---1 1
&.vnypoc
contrôleur du fisc
1
contrôleur de Aristt, fr,. 339, 154040 b 13, 10 la ~ouÀ~
0
&.1tO~oÀe:o<;
« celui qui PI., L,~ XI!.I laisse tomber» 94040 B (ses armes) (hapax)
0
&.1tOcrTOÀe:O<;
« celui qui en-
1
1
1
Démosth. 6 ex, Eschn IL177, etc,
tardivt avec accept. différente
véritable cultivateur; qui exploite en personne
Alciphr" IIL70
0
teinturier
Plat. Rép" IV. 4029 D Diphile 72 Kock II
attesté
voie» responsable de l'armement et des départs de la flotte athénienne
Hsch.
._------
OCùTOcrXOC1tOCve:o<; 1
I-r::-rpe:o<;
--
Diph" cité par Harpocr, 1
tardivt doreur 1
1 1
102 1
Forme
Sens
-----ae;xC(ae;u~
aope;6~
dcrC(y(ùye;6~
Ultérieur t
Emploi au IVe
Observ.
1
Forme
Sens
Emploi au IVe
Ultérieur t
apiculteur
Aristt. Hist. An.. 626 al0
papyrus tardifs
traficant
Démosth. XXV.A6
0
aubergiste
Plat. Lois XI,918 B
membre d'une décurie
nom d'un coup de dés
« introducteur»
à Athènes, magistrat qui introduit une cause
Xén.. Cyrop. II.2.30; VII. I.14
fle;Àtcrcre;6~
attesté avec accept.. différente IG 4.748.21
fLe;'t"c(~oÀe;u~
Plat. Lois VI. 765A
1tC(vaoxe;6~
( -aoXe:6~)
« celui qui con-
duit au dehors»
Rép.
1tOLx~Àe;6~
attesté
brodeur
Alex. 328 Kock II
0
Hsch.
éleveur de moutons
Antiph titre Kock II
0
Pollux VII. 184
Démosth. XXIV.161
Plut. Mor . IL 522 F au sens de provocateur, incitateur
officier de proue
Xén. An V. 820 Econ.. VIIL14 Aristt. , Démosth.
attesté
bride (de cheval)
Xén. Equ VIL1
0
crta1)pe;6~
forgeron
Xén. Agés.. L26 Reven. IV 6
attesté
crxC(Àe;u~
sarcleur
Xén.. Econ. XVIL12,25
0
pêcheur d" eponges
Aristt. Hist An 620 b 34 Probl.. 960 b 21
0
I1tPo~C('t"e;6~
1tpocrC(y(ùye;6~
Aristt. Hist. An 625 a 22 (la reine des abeilles)
Diod . Sic. 15 38 (sens militaire)
« celui
qui amène» rabatteur (de profits)
1
!
1---
Gloss tuyau d'évacuation
1tp(}lpe;6~
1
&mcr'roÀe;6~
Diogène Ep 292
0 1
(hapax) 1
Xén Hell . L1 messager 23 lettre)
(btLcr't"oÀ~
cf.
pu't"C(y(ùye;u~
------
---------
--'
1 1
porteur de la tunique &~(ùfll~ (sc . philosophe cynique)
attesté (X)
IX580A (x)
attesté
Aristt Ath. 52.2 Démosth. XXXVIL33 Inscr.
Eust. au sens d'interprète
------
Hrds . VIII. 64 : nom de de l'équarrisseur; mais est-ce le même mot? v. §§ 101 et 109
Eub. 57.5 Kock II
spécialisations diverses
&~(ùfLe;u~
Observ
'---
directeur de chœur
&~C(y(ùye;u~
103
QUATRIÈME SIÈCLE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
rollux III. gr, , i X.55
0
btLcr't"oÀ~C(-
q:J6po~
- - -- - - -
à Sparte viceamiral (btLcr't"éÀÀ(ù commander)
Xén. Hell. 3 ex.
attesté
_. cr1toyye;6~
-
!e;poYPC(flflC('t"e;u~
scribe spécialisé dans les écritures sa<:rées, en Egypte
Eudox. AstI' Ars IIL21
Fr
--
O'noAEuç
-xC('t"pe;u~
nom d'un oiseau
Clitarque 20. 21 J (selon El NA XVIL32)
attesté
Pollux 1. 221
sorte de pain
cr1tope;u~
Hsch
1
(plutôt cr1tOae;u~ ?) semeur
v . § 329
Philet.. ap. Ath. IIL114 . E Xén. Econ XX.3
attesté (pap.)
1
Pollux L221
tardivt : géniteur 1
1
1
1
1
1
104
INVENTAIRE
Forme Q"'l"pül[J.a:'l"eUç
CHRONOLOGIQUE
QUATRIÈME SIÈCLE
Sens
Emploi au IVe
Ultérieur t
Observ,
sac à literie
Antiph. 38 Alex. 115 Kock II
attesté
Hsch, Pollux VIL79 Ath VII.322 A: nom d'un poisson
tardivt mélanges, au sens littér.
105
B. OBSERVATIONS
§ 94. A cette liste on peut ajouter quelques formes connues d'abord ou uniquement par des inscriptions de cette époque : S7raYUlyeûc; (IG 22 .1672.61) désignant l'enduit d'argile d'un mur.
officier attaché au polémarque, à Sparte
Xén HelE" VI. 4,.14
0
contrôleuradjoint
Isocr" Trap, 41
0
Q"u'Im7teuç
compagnon d'armes dans la cavalerie
Démosth. XXU34
'l"ofleuç
tranchet, tranchant
Plat. Ale. I. 129 C Xén Equ, Mag" 11.3
Q"U[J.q>opeuç
Q"u'Iemypa:q>euç
xa't'a~Àa~Eûc;
(1 G 14.432.9 Taormine) responsable des dégâts. 1tÀUVEÛC; (IG 2 2.2934) blanchisseur (mot cité par Pollux VII.38). 1tp~VEÛC; (GDI 5690,20 Erythrées) bosquet d'yeuse, mais c'est peutêtre un toponyme. 't'E't'iXp't'EÛC; (GDI 3638.12 Cos; puis SIG 1003.10 Priène ne s. AC.), nom d'une mesure de volume répondant à un type à base numérique qui a déj à produit Éxnûc; (§ 75) et s'enrichira de 't'p~'t'euc; (§ 111) et de termes que seul nous a conservés Hésychius :
-----0 --
coupeur
ul'L/leuç q>UÀo~a:crLÀeuç
Trag Adesp. 412 date ??
petit-fils (par le fils)
Isocr" LeUr" VIIU
roi de tribu à Athènes
Aristt. Ath, VIIL3 Inscr,
sens spécialisés : incisives bistouri notions géométriques
Pollux X,,141
attesté
Pollux VL13
0
Hsch,
aUlaexEûC; . xoeuC; ~[lomeûc;'
~[lo~Q'EU't'~C;.
A ce type, mars avec une valeur ordinale et non plus fractionnaire appartient aUUlaEX.iX't'eûc; nom de mois à Taormine (1 G 14.425. IV, 427.II).
§ 95. On ajoutera également une épithète divine Pollux VIII 111,120 Hsch, etc
XÀülpeuç
nom d'un oiseau non identifié
Aristt. Hist An 609 a7,25, 27
attesté
XU'l"peuç
potier
Plat. Rép' IV. 421 D Théét 147 A
0
tjJuyeuç
vase à rafraÎchir le vin
Alex. 64 Kock II
attesté
'E1tUl1teûc; (Zeus? Schwyzer 720.24), et un nom de mois à Corcyre : ~uapeûc;
Hsch, .-
1
(IG 9(1).682).
§ 96. Les textes littéraires fournissent en outre plusieurs formes, notamment chez Aristote, que nous avons retranchées de la liste soit pour une appartenance morphologique douteuse, soit pour des difficultés d'interprétation, soit encore pour une lecture peu assurée. [loiXÀiXXOXpaVEûC; (Aristt" Hist. An. 617 a32) semble avoir pour base un adjectif bahuçrihi *[loiXÀiXX6xpavoc; qui entrerait dans une série homogène op86xpiXVOC;, XiXÀxe6xpiXvoC;, ~OUXpiXVOC;, ÈÀiXrp6xpiXVOC;, 't'pCXpiXVOC;, a~XpiXVOC;, série surtout poétique à vrai dire, dans laquelle cependant la dernière forme introduit peut-être un terme d'usage commun ('t'o a~XpiXVOV Luc. Tim" 12)" Il n'est donc pas invraisemblable que tel oiseau ait été ainsi qualifié, bien qu'on ne voie pas la raison de cette
106
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
qualification pour la pie-grièche décrite ensuite : XZcpiXÀ~ [LÈ:V [LZY&ÀY) 1. La forme en -zuç résulterait de l'adaptation de ce qualificatif à un langage savant et technique par un suffixe substantivant. Il reste qu'un tel emploi demeure isolé en prose d'époque ancienne et que la forme elle-même n'est pas pleinement assurée: une autre lecture [1iXÀiXXOXPiXVÉÇ renverrait à un type de composition bien attesté, sinon par un terme -XpiXV~Ç, du moins par -xzp~ç, -oPx.~ç, etc., pour se limiter à des seconds termes d'origine anatomique. xovôp6"t"UTIOç...
(Aristt. Hist. An. 833 a27) désignant une pierre combustible, se rapproche du mot qui chez Hésychius a la forme [LiXp~~ZUÇ nom d'une pierre qui se consumerait au contact de l'eau (chaux vive? soude ?). A cette première incertitude sur la forme s'ajoutent les variations dans la tradition même du texte d'Aristote qui offre également [LiXp~8zuç et [LiXp~8&v. La dernière forme suggère un doute quant à la finale elle-même, et l'ensemble laisse dans l'ignorance de ce qui précède cette finale. Le rapport avec [LiXp[LiXCpCù est probable, mais il ne suffit à justifier aucune des formes en concurrence. C'est par rapport à [LiXpCÀ'Y) que le terme a le plus de chances de s'interpréter, la variation de la finale montrant qu'il peut s'agir d'une formation expressive et instable 2.
§ 97.
[LiXp~ZUÇ
§ 98. ' ACPiXPZUÇ (Aristt. Hist. An. 543 a13) est au contraire de sens connu : nageoire ventrale du thon femelle (v. Hsch.) et de lecture semble-t-il indiscutée (à la variante &.CPOpÉiX près). Mais la structure en est obscure. Suggérer (Bosshardt §§ 128, 263, pp . 58, 92-93) un rapprochement avec Lo"OCPiXp[~Cù et avec le N. propre' ACPiXPZUÇ 3 en posant un premier élément * s1]1-- > * &- dissimilé par l'aspirée subséquente : -cpiXp- « * bhor- ?) est satisfaisant si l'on prête à une telle nageoire un rôle stabilisateur dans l'équilibre du poisson, mais laisse dans le vague la structure morphologique du mot. Il ne nous paraît pas possible d'en faire purement et simplement une forme composée affectée d'emblée de -zuç : cette finale nous paraît L D'ARCY W . THOMPSON, Birds, p 195, se demande si le nom ne serait pas en réalité Ve:ycxÀoxpcxve:uç; . 2. V. F . SOLMSEN, Beitriige zur griechischen Wortforschung, Strasbourg, 1909, p. 143. 3. Mais pour ce dernier l'opposition entre la forme homérique en -~cx (189, N [.78, 541) et le dérivé 'ArpcxpYJTŒcxL (Pind . Ném. X.121) fait plutôt songer à des adaptations secondaires d'un nom d'origine extérieure au grec.
QUATRIÈME SIÈCLE
107
ne pouvoir être que secondaire dans un composé et ce mot présuppose donc l'existence soit d'un verbe composé auquel il donne un agent, soit d'un composé nominal qu'il élargisse en accentuant son caractère substantif, soit encore d'un terme simple en -zuç incorporé dans un composé. Or la réalisation d'aucune de ces conditions n'est ici perceptible.
§ 99 TIpCù"t"Éoç qualifie ÀiXOU dans un fragment de Timothée (Page 791. 236) et a conduit à faire figurer dans les dictionnaires un TIPCù"t"zuç équivalent de TIpù)"t"~o""t"oç. Un tel emploi, déjà en soi monstrueux au IVe siècle, est rendu fort douteux par le fait que le passage, visiblement corrompu, est dépourvu de sens et de cohérence métrique. § 100.. N'est enfin qu'une création instantanée, faite pour les besoins d'un jeu de mots, le nom de poisson opcpzuç (Alex. 113, Kock II) doublet de OpcpÙlÇ et opcp6ç nom de l'orphie.. Ce mot ne fait donc pas à proprement parler partie du lexique, même si Marcellus de Sida l'a ressuscité ou réinventé pour des besoins métriques (Marc. Sid. 33). Du moins l'existence antérieure de xZO""t"pzuç et de À~vzuç comme celle ultérieurement attestée de XOPiXXZUÇ (Hsch.), O"CP'Y)vzuç (v. § 112) a-t-elle pu favoriser cette création. § 101 . A ces mots de sens ou de forme mal établis pourrait s'ajouter ôopzuç qui apparaît chez Eubule (Eub. 57.5, Kock II) comme nom
d'un coup de dés dans une énumération où se rencontrent noms propres, adjectifs, participes, appellatifs, dénominations d'origine aussi variée que celle de nos propres termes de jeu, et aussi gratuites aux yeux de qui n'a pas été initié . Il n'est donc pas possible d'affirmer qu'il s'agisse d'un emploi figuré du nom de l'équarisseur, qui apparaîtra comme tel chez Hérondas (VIIL64), ou d'une forme entièrement différente renvoyant par exemple à ô6pu et évoquant soit une disposition des dés, soit une désignation familière de quelque porte-pique : hypothèses gratuites qui n'ont pour objet que de montrer que l'identification du nom de l'équarisseur dans cette forme peut n'être due qu'à une homonymIe.
§ 102. Ont été d'autre part écartées de cette liste d'appellatifs cinq formes citées par Aristote, qui sont des noms de vents: il s'agit plutôt de noms propres, plus précisément de noms géographiques dont la forme est comraandée par l'existence d'ethniques en -zuç.
108
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Ce sont des noms locaux des principaux vents, noms visiblement attribués d'après des détails de topographie ou de géographie locales: YiXupeùç (Vent. 973 a6) désigne le Borée à Olbia de Pamphylie car il soufflerait de la direction d'une île Gauris, - ce qui pose d'ailleurs un problème, car on ne voit pas comment un vent du Nord peut souffler de la mer pour des Pamphyliens, sauf à considérer une ville située près de l'ouverture du golfe et une île intérieure au golfe. Faute de cette disposition il faudra songer à un vent de terre, nommé d'après une île fluviale d'un des cours d'eau tributaires du golfe d'Antalya. [LiXpcreùç (Vent. 973 b 19) : ainsi nommé dans le golfe de Tripoli (de Phénicie) d'après le bourg de Marsos. crxoneÀeùç (Vent. 973 b 3) nom de l'Euros à Aigai de Syrie, appelé ainsi &.no "t"013 'Pwcrlwv crxonéÀou. no"t"iX[LeÙç (Vent. 973 a13), nom de l'Apéliote à Tripoli de Phénicie est certainement, bien que ce ne soit pas précisé en ce cas, une dénomination de même sorte. Seul &.[Lveùç (Vent. 973 b 7), pour lequel la raison de la dénomination n'est pas donnée non plus, ne se laisse pas clairement définir. Il repose probablement lui aussi sur un toponyme qu'il est loisible de supposer d'une forme comparable à "A[Lv~croç.
§ 103. La liste ainsi constituée appelle les mêmes observations que celle qui a été établie pour le v e siècle. Si elle paraît plus courte (40 mots environ), c'est parce qu'elle apporte des formes non attestées au siècle précédent tandis que la précédente, outre les enrichissements contemporains, contenait des formes sans doute plus anciennes, que la littérature poétique antérieure ne pouvait nous livrer. Elle risque en revanche de se trouver en fait indûment allongée de ce que Platon et Xénophon qui y figurent pour une quinzaine de mots ont été globalement placés au IVe siècle par nécessité d'opérer une coupure chronologique nette mais quelque peu artificielle . La courte génération qui les sépare d'Aristophane et de Lysias a servi de prétexte. Les catégories productives sont les mêmes que précédemment, c'està-dire essentiellement des noms de préposés à des fonctions ou à des emplois divers, et des noms d'artisans, de commerçants, de gens exerçant une activité humble. Les noms de fonctionnaires ou de préposés sont &.V"t"~YPiX
QUATRIÈME SIÈCLE
109
l'appareil administratif de la démocratie athénienne, auxquels se rattachent, quant à la formation, npoaiXywyeùç, &.no~oÀeùç, cru[L<popeùç. Les noms d'artisans et de gens de petits métiers sont très nombreux puisqu'ils fournissent le tiers de la liste : &.À
°
§ 104. Au chapitre des composés, si l'on met à part les cas de [LaÀaxoxpaveùç (§ 96) et &.<papeùç (§ 98), on notera l'absence de formes élargissant, comme dans l'épopée, un composé de même signification. Les unes sont constituées à l'aide de termes en -eùç déjà existants lepoYPiX[L[La"t"eùç, auvemypa
C. LISTES PAR AUTEURS
§ 105. L'établissement du lexique de quelques auteurs montre que le IVe siècle use de ces formes plus libéralement encore que le v e , notamment dans la littérature dialoguée et celle qui fait intervenir des considérations techniques, double caractère déjà sensible chez les comiques. Platon (index de Ast) utilise après d'autres écrivains les termes suivants : &À~eùç (2 fois), &.px~epeùç (1), ~iXÀaveùç (1), ~iXa~Àeùç (passim), ~pa~eùç (1), yoveùç (32), YPiX[L[La"t"eùç (1), YPiX
110
QUATRIÈME SIÈCLE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
(5), (l"uvIXYû.lyeuç (1), (l"
&7to~oÀeuç
(1),
~IX
(1),
(1), 7tpcppeuç (1), (l"uYYPIX
Soit 33 dont 5 nouveaux. On joindra pour mémoire &7toyplX
§ 106" Xénophon (index de Stürz) emploie après d'autres: &Yû.lyeuç (2), &.À~euç (1), &[L<popeuç, ~('I;(l"~Àeuç, yovdç (15 env.), YPIX[L[LIX't"euç (i), ypIX
§ 107. Aristote (index de Bonitz) emploie à son tour :
&.À~euç
(9), &[L<popeuç (8), &v't"~ypIX
111
[LeÀ~(l"(l"euç
(1),
Soit 27 dont 5 nouveaux, formes auxquelles peuvent s'ajouter si on ne les récuse pas, &
§ 108. Des orateurs nous ne retiendrons ici que Démosthène, et d'autre part Isocrate et Eschine, seuls auxquels l'importance des textes conservés donne quelque intérêt en la matière. L'opposition est forte entre ce groupe et les auteurs précédents, par le rôle plus modeste qu'y jouent les appellatifs en -euç; à l'intérieur même de ce groupe, Démosthène s'oppose fortement à deux auteurs, un orateur et un rhéteur, qui usent de ces termes avec une discrétion déjà remarquée chez Lysias. Démosthène emploie : &[L<popeuç (1), &p~(l"'t"euç (1), ~('I;(l"~Àeuç, yoveuç (26), YPIX[L[LIX't"euç (9), YPIX
Eschine emploie : &[L<popeuç, ~('I;(l"~Àeuç (7), yoveuç (1), ypIX[1[LIX't"euç (9), ilp0[J.euç (1), tepeuç (1), t7t7teuç (15), xVIX
113
T ROISIÈJll:E SIÈCLE
Sens
Forme
Emploi au Ille
Ultérieur t
1
Observ. ~----~
aope:6~
équarrisseur
i
CHAPITRE IV
aux enfantements misérables
TROISIÈME SIÈCLE
1
Hrds VIII 64, (prob . )
0
CalI H. Dél 24,2
lG 142125
---
._---
,
______ - - - - - - - 1 - - - --- -- ----------'- - - - - -
(§ § 109-126)
A. INVENTAIRE DES FORMES
§ 109.
Sens
Forme
Emploi au 11le
Ultérieur t
è:pïee:6~
client
Anth. Pal . VI. 304, (Phan.) fin de pentamètre
OIseau non identifié
AraL 1025 Théophr.. Sign. 39
--------
Observ.
.
petit du rossignol
Théocr. XV . 121
0
CdYL'IO[1e:U~
chevrier
Anth Pal. lX. 318 (Léon)
0
oLtyoxe:pe:6~
le Capricorne
Arat. 9 ex..
0
&À(ùe:6~
batteur de grain = cultivateur
Ap. Rh. III. 1404, Arat. 104,5
attesté (poésie)
échangeur
Lye 617
0
Ps . Théocr. VIII.87
Anth Pal. IX.224, (Crin.)
Ap . Rh.. 1.1172 Théocr. XXV. 1,51
attesté
Arat. 4,30, 829, 828, 1083
0
------
&[LOL~e:U~ &[LoÀye:u~
&po,pe:u~
Bope:u~
~ope:u~
ypï7t"e:6~
vase à traire
laboureur
Borée « dévoreur»
(de bois) sc . le rabot pêcheur au filet
Anth. Pal VI. 2052 (Léon)
cf. § 127
chef
atyo'lo[Le:6~
Ap
Hsch
Texte d'un maniérisme alexandrin ou postalexandrin
»
II~---~-- - - - - - - -
Rh . Il 1194,
Opp . Cyn. 1. 224, Anth Pal XIV 7211 lnscr. époque romaine: gouverneur
CalI. H. Dél. 15 Anth Pal. VII 504,.. 2 (Léon)
pêcheur
anthroponyme chez Homère
attesté (poésie)
Hsch tX-&uo-
------1------\------11 CalL H.. Ap 6
verrou
Her Bel 782 support
(-~e:~) ---·~---I·-------I----------
celui qui veille sur, s'occupe de, dirige
Ap . Rh. 1.98, 271
attesté (poésie)
pêcheur à la nasse
Hrds
111.51
attesté (poésie)
Hsch 1
0
serviteur à gages
Lye. 393
variété de marbre
CalIix. 1 selon Ath. 205 F)
gardien
Théocr. XXIV.106
0
Lye. 1111
0
1
0
attesté (poésie)
« Anacr
2513
1
Théocr.. 1.39 Anth Pal. VII. 504, (Léon.) Anth. Pal. VII. 505 (<< Sappho »)
o
__ . - - _ . _ - _ . _ [ - - - - - - ' - - - - - - -
un petit d'Eros &l]aO\nae:u~
Auteur non situé chronologiquement : scène de genre évoquant Hrds
Hsch
Ath XV.699. D : lanterne Hsch. .-
6pe:6~ 1
montagnard
Hsch
l
1
8
114
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Formes
~~_s_en_s~
Il
TCLcre:ÙÇ
TCoP~--I
l
crXC(7t()(Ve:ùç
11-------
1
Emploi au 11le 1
1 ROISIÈME SIÈCLE
~_U_lt_é_ri_eu_r_t~ ~_O_b_sen)
habitant des prairies?
Théocr XXv. 201
0
pêcheur à la nasse
Lye. 237, 594, _ _1_2_17
pêcheur à la seine
Antk Pal . VII 295 (Léon.); VII.276 (Hégésipp . )
Diod. Sic. IX.3 Plut . Pomp. 73 Paus . X.19.2 lllscr.
taupe
Lye . 121
o
fouisseur
Lye. 652
Fr
1
1
_
1
~~~~~_I_~ attesté (_p_o_és_ie_)~_I
_
~
Théophr. Hist Plant IV. 6.4
o
_
Arat 389
He)
Apollon, Lye. 1454.. MuÀe;uc;, Zeus, Lye. 435. 'Opx~e;uc;, Apollon, Lye. 562.
TEp[L~e;Uc;,
Zeus, Lye. 706.
Xpucro:.OPEUC;, Zeus, OGI 234.24 Delphes; cité plus tard par Strabon XIV.2.25 . 'Ap[1iXTEUC;, Hermès, SIG 1014.143 Erythrées.
§ 111. Les textes des papyrus et des inscriptions ont l'intérêt de Pollux VII 148 Hsch. doublet de (l"7toyye:ùç v § 93
~-----1
le Verseau
Ae;<.j;~e;uc;,
ITÀouTe;uc;, nom de la divinité habituellement appelée ITÀOUTWV Mosch. III. 22, 118, 126
------I~---~-I--~-----------
pêcheur d'éponges
115
attesté (poésie)
1
montrer qu'au Ille siècle la dérivation est encore vivante. Ils apportent, mais en nombre moins important, des termes de structure comparable à ceux qu'ont prodigués les deux siècles précédents, soulignant le caractère désormais en grande partie artificiel et littéraire de la liste établie au § 109. Les inscriptions nous apportent pour le
llI e
siècle :
im~oÀe;uc; (J G 4 2.110.1.40) pièce d'huisserie non déterminée.
La même forme sert d'épithète à Héraclès à Thourioi (Hsch.). eUp~3EUC;
La Septante apporte plusieurs formes appartenant aux types cOmposés et préfixés dont le plus grand développement a lieu à partir de l'époque alexandrine: &fLqn~oÀeuc;
(Is. 19.8) pêcheur,
&viX<pope;uc; (Ex. 25 . 12(13)) support, montant, YPiXfLfLiXToe;~criXywye;uc; (Deut. 1.15) maître à lire,
cruyyeve;uc; (1 Mac . 10.. 89; puis N.T.) parent, ImoTofLe;uc; (2 Rois 12.31) outil tranchant.
(Inscr. Délos 290.212) huisserie d'une fenêtre. Xo:.To:.~oÀeuc; (JG 5(2).357.9) celui qui perçoit des sommes dues à l'état; selon le Gloss., celui qui fait un versement; pour une autre acception v . § 86. Xo:.TiXÀo~e;uc; Ile
(IG 41485.94, Epidaure; puis GDI 5045.4 Hierapytna s.. AC . ) terme d'architecture: « celui qui maintient » .
A Epidaure partie supérieure du chambranle d'une porte; à Hierapytna assise d'une colonne. Autre acception chez Hésychius : XiXTo:.ÀiX~dc;
.
7t&.crcriXÀO~.
Mais quel est le rapport de -Ào~- avec -Ào:.~- ? 1 7to:.po:.ywyeuc; (IG 7.2428.6 Thèbes) introducteur.
B. OBSERVATIONS
§ 110.. A cette liste pourront s'ajouter plusieurs épithètes divines d'un type déjà rencontré, mais pour la plupart attestées dans des contextes poétiques qui ne permettent pas d'en contrôler l'authenticité
cruÀe;uc; (GDI 2516.8 Delphes) corsaire. TOpoYÀu
L Voir F . BECH rEL, Dial . II, p. 511.
116
TROISIÈME SIÈCLE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
(IPE 12..32.A.60 Olbia; SIG 495.61, 63) mesure de capacité, d'un tiers de médimne; cf. Pollux IV.168.
't'pL't"euç
Hésychius donne une tout autre capacité : 't'pL't'euç • yiXp XO[VLXOÇ oihoç.
117
Ultérieurement autres acceptions: en mécanique divers frotteurs destinés à freiner ou amortir des mouvements : Ph. Bel. 53.19 ; Her. Bel. 9711, pilon Gal. 13850; Anecd. Bek. 239; cf. Gloss. ; EM. 5957. U1weJ't'oÀeuç
sous
(P. Cair. Zen . 753 . 25) sens incertain, et forme conjecturée
-eJ't'eÀ-.
§ 112. Les papyrus donnent pour la même époque (P. Edgar 5 . 11; ultérieurement jusqu'au OGI 140.8 Délos Ile s. AC.) expéditionnaire.
&xaoxeuç
xo7teuç Ille
Ille
s.. PC.; mscr.
(P. Re(J. Laws 45.5) ciseau (puis Diod . Sic., Luc.; encore au s. PC., mais au sens de charpentier).
xCù[Loypa[L[La't'euç
(P. Petr.. 3 p. 224; et ultérieurement) greffier d'une
XW[LY). o1xoao[Leuç 6[LaÀeuç
(Ostr . Strasb. 583; forme non assurée) architecte.
(BGU 1527.3) niveleur.
(P. Beral.. ap. Wilcken Ostr. l, p. 693; et ultérieurement) rôtisseur; Gloss. « assatar ».
(l7t't'aveuç
(P.. Cair. Zen. 354.5; et ultérieurement) pIgeonneau; cf. Eust. 753 . 56; Schol. Ar.. Ach. 866.
7tepLcr't'epLaeuç
cr"t'L~euç (P. Petr. 3 p. 173; et ultérieurement) foulon; cf. Schol. Ap.
Rh. 11.30, Schol. Nic. Thér . 376. Autre acception chez Hésychius : cr't'Laeuç' 6aeuT~ç
(à corriger sans doute)
cr't'eL~euç' 6aeuT~ç
Autre acception enfin chez Opp. Cyn.L463 : cr't'L~eùç sant à la trace.
xUCùv
chien chas-
(PSI 4.428..67 ; P. Cair. Zen. 12.43) variété de mulet (poisson). Cf. Ath. VIL307.B;
mpY)veUç
Hsch.
§ 113.. Si l'on voit apparaître parmi ces formes, comme en attique, des termes simples : crCjlY)veuç, xo7teuç, eJ1:'L~euç, 't'pL't'euç (dont certains peuvent d'ailleurs être plus anciens), et des formes préfixées de noms d'outils et d'emplois techniques ou administratifs : xa't'a~oÀeuç, xa't'aÀo~euç, 7tapaYCùyeuç, &xaoxeuç, rapporté aux formations littéraires qui semblent fournir la majeure partie de la liste donnée au § 109, leur nombre est modeste. Ainsi peut-on constater les premiers symptômes d'un dépérissement de cette formation qui devient moins productive dans la langue courante De ce dépérissement témoigne l'exploitation de plus en plus lourde qui en est faite par des jargons poétiques d'une part, administratif s et techniques de l'autre; les composés à finale -eUç métrique du type de a1YLvO[Leuç, a1yoxepeuç, 1x6u~oÀeuç, uapoxoeuç, une épithète divine comme xpueJaopeuç, des formations telles que xCù[Loypa[L[La't'euç, 't'o7toypa[L[La't'euç et plus encore 't'0poYÀUCjleUç ou o1xoao[Leuç sont des indices convergents de l'oubli d'un caractère dont on verra l'importance : celui d'une formation volontiers abréviative pourvue de toute la vivacité d'un type familier..
crCjlY)veuç • 1X6uç 7tOLOÇ 6aÀ&;crcrwç.
(P. Petr. 3 p. 71 ; et ultérieurement) nom d'un fonctionnaire égyptien.
't'07tOypa[L[La't'euç
§ 114. De la liste présentée au § 109 ont été écartées plusieurs formes: ne repose que sur l'une des lectures d'un passage de Théocrite (V.25), lecture qui, à notre avis, ne s'impose nullement.
xLvaaeuç
L'Ambrosianus porte pour ce vers le texte : xat 7tWç d) x[vaa'eû 't'&ae Y'~eJeJe't'aL &1; 'CcrCù &[L[LLV ,
Mais le mot
x[vaaoç
étant un neutre, un vers
xat 7tWç d) x[vaaoç 't'&ae X't'À.
't'pL~euç (P. Cair. Zen. 675.1 ; P. Land. ined. 2087) masseur cf. Strab.
XV.1.55.
est vraisemblable et métriquement correct.
118
INVENTAIRE
CHRONOLOGIQUE
La présence de dl est, à notre sentiment, destinée à rendre une mesure correcte à un vers dans lequel l'analogie des formes thématiques avait introduit indûment un vocatif xLvaih. Dans ces conditions, xLva~o:uç nous paraît être un fantôme.
§ 115. 7tP07toÀo:uç (Ap Rh. 1 781) apparaît au génitif sous la forme 7tpO 7t6À"fJ oç dans la tradition manuscrite, mais doit résulter d'une altération, car la lecture 7tP07toÀ'ljoç dans le vers -rÛ) '~xO:Àoç 7tP07toÀ'ljoç xa-rOc cr-rL~ov~lo:v ~pû)Ç y maintient une irrégularité métrique. . , Comme l'indique le témoin papyrologIque (P, Amh. 2,,16), c est 7tpo7t6Àow qu'il convient de lire, et 7tP07toÀo:uç n'est par conséquent qu'une forme sans autorité, qu'il convient d'écarter.
§ 116" 7t'1:cro:uç (Ps" Théocr. XXY.201) : ce mot, semble-t-il, n'est pas un fantôme, mais ce n'est pas un ~ppellatif.à pr~I?r:ment pa~ler : il s'agit soit d'un ethnique de IHcra (mals cette VIlle d Ehde, dont 1 ethnique est IHmxTl)ç, ou IHcra~oç, se trouve par ra.pport. à Ném.ée à l'opposé de l'Argolide que terrorise le lion, et fort lom : geographIe de fantaisie? étendue des ravages du monstre? autre bourg de ce nom ?), soit plutôt d'une création instantanée désignant à la ~anière. d'un ethnique les habitants des fonds humides (-rOc 7tLcro:a) qUI constituent la plaine de Némée, aucune des deux explications n'excluant total~ ment l'autre. Quoi qu'il en soit, ce mot qui est un ethnique ou un quasIethnique sera à considérer au chapitre des ethniques, de même que son symétrique, hapax également, opo:uç au sens de montagnard (Lyc. 1111)" § 117. crLcrUqJO:UÇ (Lyc, 980) est un qualificatif, .surnom occa~ionnel tiré de ~LcrUqJOÇ et relèverait plutôt des formatIOns ~e s~b~lquets, s'il ne fallait voir dans ce nominatif une forme en partle metrrque et constituant plus une curiosité morphologique (pour ne pas parler de monstre) qu'un emploi caractéristique de la finale -o:uç"
§ 118.. xWqJo:uç enfin (CalI. fr" 195.34 Pfeiffer) comme plus anciennement Ul)vo:uç (?), n'exprime rien de plus que l'adjectif x,wqJ6ç « ~ue~ ~, auquel il contribue seulement à donner un caractère substantIf. Mals ici encore, l'existence de la forme n'est guère assurée, Cependant cf. Anecd. Par Iy',386 : xWqJo:uç' 0 fL~ &xouwv,
TROISIÈME SIÈCLE
119
§ 119 Cette liste s'oppose vivement à celles des v e et !\,e siècles par son contenu, phénomène dû au fait que pour l'époque le matériel est surtout poétique" Ce caractère poétique justifie la résurgence, et l'exploitation comme procédé littéraire, de types totalement absents de la langue classique et dont le principe était suggéré par la langue épique, Mais d'un modèle dont l'épopée tout entière ne donnait que deux exemples, éventuellement trois, en tout utilisés moins de dix fois, le seul Ille siècle tire quatre contre-types employés au total une quinzaine de fois, en attendant mieux aux Ile et 1er siècles : atYLvofLo:ùÇ (1 ex,) forme métrique qui double chez Léonidas de Tarente atYLv6fLoÇ (du même, Anth" Pal. VL221), atyox,o:po:ùç double atyoxépwç chez Aratos (9 ex : -~a 501; -~l 292, 316, 547, 689, 702; -~oç 284, 386, 538; -wç 286, 547, 684), txeu~oÀo:ùç double en trois passages (CalI. H, Dél. 15; Léon .4nth. Pal. VIL504,2 ; Anth Pal" X9) txeu~6Àoç (Léon. Anth" Pal" VIL295 ; Anth. Pal" IX,227), u~poxoo:uç alterne métriquement chez Aratos (-~t 389) avec u~poX6oç (283, 392, 693, 548, 398, 502). De même plus tard chez Nonnos (-6ow 38,,370; -~t 23.315)" La réapparition et le développement de telles formes sont liés à l'usage renouvelé de l'hexamètre en général et d'un certain ton en particulier, car on ne les voit pas chez Théocrite, ni, curieusement, chez Apollonios de Rhodes: elles apparaissent principalement chez Aratos, et, plus discrètement, chez Callimaque. Chez ce dernier on trouve également ~ucr-roxéo:ç (adj,,) qui n'est pas de même structure puisque c'est un composé du simple -roXo:uè;, mais dont la principale justification est également métrique
§ 120, Une autre formation qui prend un développement indiscret dû également à des raisons métriques est la surdérivation de formes simples de même sens déjà existantes, procédé dont Apollonios de Rhodes, et surtout Théocrite et ses imitateurs paraissent avoir été amateurs, Le modèle de ces créations ne paraît pas être dans l'épopée ancienne, sauf à considérer que &pLcrTo:ÙÇ par exemple n'est qu'un substitut métrique de &pLcr-rOÇ (v. Ile partie, §§ 296-297) et que ~oo:uç ne fait que doubler les formes ~6O:(L)OÇ et ~oo:(L)1) qui peuvent aussi désigner des lanières. Il s'agit apparemment d'une utilisation très artificielle d'une finale de sens désormais peu spécialisé et d'emploi non réglementé en poésie,
120
INVENTAIRE
CHRONOLOGIQUE
TROISIÈME SIÈCLE
121
&fLOÀYEUÇ (Ps. Théocr. VIII.87) fournit un alternant commode à &fL6Àywv (XXV.106) et reparaît à nos yeux dans l'Anth. Pal" IX.224, &:pO-rpEUÇ a connu un grand succès dans la poésie dactylique alexandrine et constitue avec tous les dérivés qui lui sont postérieurs : &:PO-rPEUW, &:p6-rPEUfLlY., &:pO-rpEUT~p, un substitut commode du groupe &:pOT~p, &:p6w, unifié sur &po-rpov. ~YEfLoVEUÇ
est la forme poétique de~YEfLwv à partir d'Ap. Rh.
XY)€lEfLovdÇ alterne chez Ap.. Rh. avec xY)€lEfLWv (fins de vers : --YjEÇ 1 271 ; --YjlY.ç 1 98; -6VEÇ 1II 732, 1274; -6vwv IV 91). fLEÀE€lwvdç n'apparaît que chez Théocrite, comme un doublet métrique de fLEÀE€lwv6ç, On notera enfin chez Aratos une flexion mixte de BopilY.ç (--Yjoç 430, 882, 1083; --Yj1Y. 829 ; -ilY.o 25, 241, 480; -iw 313, 486, 427, 500) dont la répartition est purement métrique.
§ 121.. Ces différentes formations relèvent beaucoup plus de nécessités métriques doublées d'une recherche d'originalité que de nécessités de l'expression et d'une vitalité authentique de leur finale, Ce goût pour l'expression rare et néologique, surtout si elle est gratuite, se manifeste aussi dans la création de termes simples, le plus souvent formes uniques sans environnement ni postérité de dérivés, et promises à s'évanouir aussitôt qu'apparues, sauf répétition par un imitateur, ou citation par un grammairien ou un lexicographe : nombre des formes ainsi conservées doivent être des épaves d'une littérature de style recherché, conservées à ce titre, plutôt que des témoins d'un développement proprement linguistique qui paraît au contraire désormais voué à la décadence" Tels doivent être les quasi ethniques mcrEuç et 0PEUÇ (§ 116). Telles les épithètes divines que leur apparition chez Lycophron rend un peu suspectes, malgré un aspect de bon aloi: TEpfLLEUÇ, MUÀEUÇ 'OPXLEUÇ, AEtj;LEUÇ faites sur le modèle attesté aux v e et IVe siècles (§§ 76, 95). Telle la série des synonymes spécialisés de tXÀLEUÇ qui commence à se développer soit avec ypmEuç si l'on en refuse le témoignage à Sappho (§ 65), soit d'après ypmEuç si l'on veut que ce dernier soit vraiment ancien : ypmEuç, XUp-rEUÇ, nopxEuç, série que la poésie ultérieure augmentera de quelques formes (v. §§ 134, 144; Hsch.). Du même type sera €loVIY.X,EUÇ « oiseleur » (v. § 63).
C LISTES PAR AUTEURS § 122, Le lexique d'Apollonios de Rhodes comporte &fL
l'absence de YOVEUÇ, sont typiques à cet égard) A ces termes s'ajoutent &:Àweuç (1) qui lui est commun avec Aratos, reprise (avec réinterprétation ?) d'un anthroponyme homérique comme appellatif, et &po-rpeuç qu'emploient les contemporains. L'innovation d'Ap . Rh. réside dans la surdérivation de~yefLovEuç (1) et de xy)€lefLOVEUÇ (2) termes nobles conformes au ton du poème long. C'est dans la scholie à 1.1184 qu'apparaît cr-ropeuç.
§ 123. L'école adverse fait une part moins grande au vocabulaire proprement épique, quitte à innover tantôt d'après les modèles offerts par celui-ci, tantôt dans des directions originales, tendance que Lycophron illustrera de termes devant certains desquels la critique reste désarmée.
Callimaque emploie &:fL<popeuç (2), &:pLcr-rEUÇ (1), ~IY.crLÀeuç, yoveuç (3), €lPOfLEUÇ (1 : Pfeiffer 441), t(e)peuç (2), XEPlY.fLEUÇ (1), oùpeuç (3), nopElfLeuç (1), -rOXEUÇ (4), <poveuç (2), XIY.ÀXeuç (2), tnneuç (1 : Epigr. 24.3), vocabulaire qui n'est pas exclusivement homérique, puisque yoveuç, €lpofLeuÇ y figurent" S'y ajoutent 3 composés originaux: €lucr-roxieç, lxElu~oÀeuç, xlY.-r0Xeuç.
Aratos emploie &:ÀWEUÇ (1 : v. Ap. Rh.), &:p0l'peuç (3 : v. Ap. Rh.), Bopeuç (flexion qu'il invente pour BopilY.ç v,, § 120), ÈpLEleuç (qui apparaît en même temps chez Théophraste), VOfLEUÇ (2), oxeuç (1), 'Y€lpoxoeuç (1 : v,, § 119), 1Y.1yoxepEuç (9 : v,, § U9) et fait par conséquent une place minime au vocabulaire homérique, mais un large emploi de procédés qui en sont imités.
§ 124. Théocrite de son côté connaît tXÀLeuç (2), &:pLcr-reuç (5),
~cmL
Àeuç (14), yoveuç (3), ÀuxL€leuç (1), tnneuç (3), vOfLeuç (4), olxeuç (1),
122
INVEN l AIRE
CHRONOLOGIQUE
oxeûç (1), 7top6fLeÛç (2), cpoveuç (1), vocabulaire limité qu'il enrichit très sensiblement avec &f)ôov~ôeuç (1), &fLoÀyeuç (1), fLeÀeôwveuç (1), 7t1:o-e6ç (1) auxquels s'ajoutent des créations contemporaines qu'il est difficile d'attribuer: &po't"peûç (2), yp1:7teûç (2 : v. §§ 65, 109, 121). (Scholie à IX.28 : O"uvvofLeûç). CHAPITRE V
(1), ~pa~eûç (1), ôpofLeuç (2), xeO''t"peûç (1), 7tavôoxeuç (1), 7tpeO'~eûç (1), 't"oxeuç (1), cpoveuç (1), xaÀXeuç (1), auxquels il ajoute &fLo~~euç (1), Àa't"peuç (1), opeûç (1), 7topx.euç (1), O'~cpveûç (1) ainsi que O'~o"ucpeuç SIon le retient comme appellatif, et les épithètes divines citées au § 110.
§ 125.. Lycophron enfin emploie
&p~O''t"euç
SECOND ET PREMIER SIÈCLES (§§ 127-135)
§ 126.. En regard de ces développements qui doivent être considérés comme le résultat d'un effort conscient dû à des intentions littéraires et spécialement poétiques, la prose d'un Théophraste reste d'une discrétion comparable à celle des attiques les plus difficiles (cf. Thucydide, Lysias, Eschine.... ), au point qu'aucun terme nouveau n'apparaît chez lui: sa langue paraît s'opposer d'autre part à celle des papyrus de l'époque de façon comparable à celle dont s'opposaient en attique une langue au raffinement un peu sec, en tout cas peu novatrice dans le domaine du vocabulaire, et celle d'auteurs qui puisent volontiers aux vocabulaires populaire, voire familier, et technique. A ne considérer que les textes littéraires, la productivité de cette finale semble donc pour la première fois faiblir et se réfugier dans des dérivations non destinées à un usage commun qui de son côté, outre un ralentissement, montre des types nouveaux certainement peu viables (v.. § 113). Le vocabulaire de Théophraste comporte &fLcpopeuç (2), ~aÀaveûç (1), ~aO'~Àeûç, ypacpeuç (4), xvacpeûç (3), [Le't"aÀÀeuç (11, Lepeûç, L7t7teUç (1), 7tv1:yeûç (1), O"'t"pocpeûç (3), xaÀxeuç (2) 1 tous termes déjà attestés au v e siècle, auxquels s'ajoute &p~6euç (1) qui se trouve aussi chez Aratos. Quant à O'7toyy~euç (Hist. Plant.. IV.6.4), c'est une forme peu assurée, altération probable du O"7toyyeuç qu'atteste Aristote : ici encore Théophraste n'apporte sans doute rien de nouveau. 1 Ces chiffres, quand nous les donnons, n'ont qu'une valeur indicative, car il n'existe pas d'index général et complet de Théophraste
§ 127. Forme
1
A. INVENTAIRE DES FORMES
Sens
i odyovo[1.e:ùç
J Ile_leI sAC.
chevrier
1
Nic . Alex. 39
Ultérieur t
Observ.
0
cf. § 109 CdYLVO[1e:ÙÇ
------- ---
&v'n~Q(crLÀe:ÙÇ
traduction de latin interrex
&pXLYPQ([1[1.Q(Te:ÙÇ
greffier en chef
--~---
DR
IX69
0
Poly . V,5412
Plut Eum . 1 etc.
-----_.
&cr7tQ(ÀLe:ÙÇ
pêcheur
Nic . Thér. 704
Opp . Hal III 29
ae:ÀQ(crTpe:ÙÇ
pêcheur au leurre
Nic Thér 793 avec tX&u-
0
Rsch.
~oÀ~e:ç ---
È:[1~oÀe:ùç
------
Ph . Bel 70 . 13 Rer.. Bel 965
« enfonçoir ))
forme, gabarit
cf Rsch. sous xtoupoç 1
piston
1
Rer. Spir.. 1.28
autres acceptions : VL21.6 plantoir Anthém. p. 151, 152 cheville
Anth Pal
._-----
È:XLe:ÙÇ
Nic. Thér. 133
vipereau
0
-~e:ç
[7t7toupe:ùç
Rices selon Ath. VII.304C
nom d'un poisson
0
------_.
xQ(xocp(Jope:ùç
destructeur
1
Nic. Ale.x 465
1
0 1
124
11 _ _ F_O_Tl_ne
INVENTAIRE
Sens
_
Ultérieur t
1 lI-jer s AC
1
ouvrier travail-I Diod Sic XX lant à un four . 63
°
Obser<'.
1
flzcrO~CCcrLÀZUÇ
~
essuyeur i Anth Pal VI. (sc. l'éponge) 1_30_6_(_A_r_is_t_on_l_I D. li.. IL58
traduction de latin interrex
1
! ----_:....------11 Rsch. et Pollux VL64 : "_p_e_'t_rl,'s_se_u_r_"
_
Plut. Num. 7 Dio. Cas. 3927
1
-------1-------1------ ------
-------
copiste
flz't"ccypcc't'zuç
Apollon.
0
,serviteur (jeu sur otxé-
Bion, selon Ath. IV. 1 62 D _ _.__ I
0
poussm
Nic Alex.. 228
0
potier
Antk Plan. IV.i91 (Nicaen.. )
o
socle
Rer Dioptr . 3
o
nom d'un arbre Nic Thér 764 d'Égypte
o
1
_ _ _ _ _ _ _ 't"l]ç 6p't"CCÀLXZUÇ
1
~~~_LZ_U_Ç_)
1
_
coureur du stade
Eù~ouÀeuc;, Zeus, Diod. Sic. V. 72,
une sorte de châtaignier?
Agatharch. 27,28
o
Poly. XLii XVL28.9
o
mangeur de chair crue
D. R
IL23
Nic. TM,.
7391
Pluton, Nic. Alex" 14, Dionysos, Plut" Mor. IL714.C, cf. Hsch Ni')(j)<X.fM;uc;, Anth.. Pal. IX.525.14, forme qui double Ni')(j)iXÀ~oc; à propos d'Apollon. 'Pi')vo(j)opeuc;, Dionysos, Anth. Pal. IX.524 . 18.
vOlr § 77
o Rer. Mens . 13 cylindre - - - - - - - 1 - - - - - - 1 - - - - - - 1 - - - - - - -------11 Plut. Ale.x. Diod. Sic ami du roi XVII.1g 47, etc traduction de latin curialis
l;o(j)opeuc;, Anth.. Pal. IX.209, dont l'emploi comme adjectif à l'ace. plur. -~<X.c; 1l6v<X.x<X.c; fournit une variante métrique de l'expression l;o(j)6poc; Mv<X.; (Opp . Hal . 132). On y joindra plusieurs épithètes divines, simples ou composées, qui se trouvent soit chez des auteurs de ce temps, soit dans des conditions comparables :
1 1 - - - - - - - - 1- - - - - - - 1- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
orpailleur
§ 128 On ajoutera à cette liste quelques formes poétiques, de l'Anthologie Palatine notamment, qui, à défaut de date, portent les caractères des innovations des Alexandrins et de leurs successeurs : elles ne peuvent être antérieures au lUe siècle, lui sont apparemment postérieures, et peuvent éventuellement être assez tardives : [Li')Àovo[LeUC;, Anth. Pal" IX.452,
_M_ir_6- - \ - - - - - - - - - - -
1
B. OBSERVATIONS
1
1
!
flccyzuÇ
OtXL't"LZUÇ
125
-- - ---- -- - - - - - - - - - - - - 1 - - - - - - -
1xcq.l.ï;vzuç
11
SECOND ET PREMIER SIÈCLES
CHRONOLOGIQUE
o
o
1----1
§ 129.. Les inscriptions, de leur côté, apportent quelques termes parmi lesquels il est probable que plus d'un est en réalité plus ancien: (lnscr. Dél.. 1993; 1 er s.. AC.) neveu. &Àe~(j)eUC; (lnscr. Prien. 313.716; 1er s. AC. ?) celui qui oint les athlètes. &v'nYP<X.[L[L<X."t"euc; (IG 2 2 .2067.225 ; u e S. AC.) associé à un yp<X.[L[L<X."t"euc; &lleÀ(j)~lleuc;
qu'il complète, double, ou contrôle. yÀu(j)euc; (IG 5(1) . 209.18, ment) graveur.
1 er
s. AC., Sparte; puis attesté ultérieure-
x<X."t"<X.yyeÀeuc; (1 G 12(2).58 a lO, 1 er s. Ac.. ; et ultérieurement) celui qui proclame.
(SIG 1021.31, 1 er S. AC., Olympie; puis Paus. V.13.2; V.i5. 10) bûcheron (comme fonction sacrificielle) cf. Hsch. ;uÀeuc; . "t"<X ~uÀ<X. 7t<X.pÉXCùv ' 7t<X.P<X Kp'YJO"LV.
~uÀeuc;,
126 m:Veep~oeue;
(CIG 4079, Ancyre; autres témoignages épigr.) nom du
beau-frère,
(IG 12(1) . 49.12, Rhodes) prytane, (IG 5(1).209.27, 1 er s. AC., Sparte) teinturier, cf. Hsch. poyeue; •
1tpu"t"lXveue; poyeue;
SECOND ET
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
~1X([iZUe; et pY)yzue;' ~1X([iZue;,
EM. 703.28 pzyzue;, SchoL I 661 pY)yzue;, (Clara Rhodos 2.. 211, 1 er s AC., Lindos; ultérieurement Plut., etc.) collègue de prêtrise; u([i~zpeue; (Annuario 30/32..176, Ile s. AC., Délos; puis à Tégée) prêtre adjoint.
cruv~zpzue;
A ces mots s'ajoutera Tep([izue;, nom d'un mois à Cymè (Schwyzer 646.18).
§ 130. Les papyrus n'apportent que peu de formes : (P Teh. 793 . IL11) qui ne fait que préfixer le XUl[L0YPIX[L[LIX"t"zue; déjà attesté (v. § 112), &([iUlV"t"ZUe; (EGU 1249; et fém. &([iwvncrcrlX) terme de sens inconnu, ÀUl"t"ocr1tOpZUe; (P. Teh. 893.6; Ile s.. AC.) semeur de fourrage.
1tPOXUl[L0YPIX[L[LIX"t"zue;
§ 131. De la liste des témoignages littéraires ont en revanche été exclus des termes d'existence ou de forme mal assurée: È1tUl1tZUe; apparaîtrait chez Agatharchidès (26) au sens d'inspecteur En
ce cas, ce nom n'est pas une création, car il est connu au Ive siècle comme épithète divine (v.. § 84) . Si l'on corrige en X01tzucr~ avec Müller (GGM. I, p. 126, Didot) il s'agit d'un nom déjà connu par les papyrus du Ille s. AC. (v. § 112), mais qui peut être plus ancien. ÀoyoYPIX([iZUe; (D.H.. Din. 11) est une forme peu sûre donnée par les manuscrits . Un tel hapax, alors que le terme courant ÀoyoYP<X([ioe;
est attesté chez le même Denys (D.!-! Comp. 16.1), est tout à fait suspect, n'étant justifié ni par un impératif métrique ou stylistique, ni par l'usage d'un vocabulaire de spécialité technique..
§ 132. La liste des formes retenues confirme la tendance déjà constatée pour le siècle précédent à un tarissement de la dérivation en -zue; avec un développement en proportion toujours plus important de termes composés, alternants métriques de formes notamment thématiques:
PREMIER SIÈCLES
127
IXtYOVO[Lzue; double chez Nicandre le terme IXtyov6[Loe; qUI apparaît à
même époque (Anth. Pal. V1L397). xlXxo([i8opzue; double la forme
thématique attestée chez le même Nicandre (Thér. 795; Alex. 168).
Ùl[Lo~opzue;,
nouvelle forme résultant des nécessités de l'hexamètre, apparaît chez le même auteur, comme doublet de l'adjectif Ùl[LO~6poe; lui-même connu au moins depuis Ap. Rh.. L636
A ces formes doivent s'ajouter celles que l'on a rencontrées plus haut (§ 128) : [LY)ÀOVO[LZue;, tC;o([iopeue;, 'PY)vo([iopzue;, et d'autre part L1t1tOUpZUe; qui désigne le même poisson que t1t1tOUpoe;.
§ 133.. Des termes simples sont de même exposés à une suffixation superflue: bp't"IXÀ~xzue;
doit doubler métriquement bp"t"<XÀ~xoe;,
Èx~zue;,
toujours chez Nicandre, présente le sens de vipereau qui n'est pas le fait de sa finale, mais bien de son contexte (wJ"t"îx.1X "t"u"t"8ot / yz~v6[Lzvo~ Èx~~ze;) Cette forme unique est due uniquement à une cause métrique chez un auteur qui utilise normalement la flexion en ~ pour ce mot.,
De même le nom d'arbre 1tZpcrzue; est l'équivalent chez Nicandre de poétique 1tzpcrdY) se trouve également chez lui (Alex. 99). Le caractère unique de l'emploi de la finale -zue; dans un nom d'arbre, sans condamner ici la forme d'un point de vue philologique, la fera récuser comme témoignage linguistique d'un usage vivant: elle n'atteste que l'avilissement d'un procédé morphologique vidé de toute signification.
1tZpcrÉIX (arbre à fruits inconnu) dont la forme
§ 134.. Les désignations de métiers apparaissent peu nombreuses, et d'une manière aussi peu convaincante quant à la vitalité de leur finale: &cr1tIXÀ~ZUe; et OZÀlXcr"t"pZUe; sont deux termes poétiques, synonymes complets ou partiels de &.À~zue;, qui entrent dans la série des noms de pêcheurs amorcée au siècle précédent (v.. § 121). KIX[LLVZUe;, crY)ÀlXyyzue;, cr"t"IXO~ZUe; seuls continuent les usages que nous avons vus si vivants aux v e et Ive siècles, cependant que bcr"t"plXxeue;, hapax poétique, peut être une forme littéraire du terme attesté bcr"t"plXxCie; (Hérodien Gr. 11.657 Lentz ; M AMA 3.718), indice a contrario d'une concurrence possible par la finale -Cie; dès cette époque: de la même manière le très tardif ÀIXXIXVZUe; (Procl. ad Hes . p. 5 Gaisford) pourrait n'être qu'une adaptation à la
128
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
langue écrite de l' « hypocoristique » ÀIXXIXviç (Hérodien Gr. 11.657 Lentz). Quelques noms simples d'instruments, tels 7tIXye:uç et "t"p~~e:uç, apparaissent encore, mais l'emploi fait dans l'Anthologie de fLIXyYje:Ç pour qualifier des éponges n'est sans doute pas le témoignage d'un usage réel, Hésychius et Pollux (V1.64 ; VI1.22) s'accordant à rapprocher ce terme, comme nom d'artisan ou de spécialiste, du vocabulaire de la boulangerie.
CHAPITRE VI
PREMIER, SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C. (§ § 136-151)
C. LISTES PAR AUTEURS
§ 136.
A.. INVENTAIRE DES FORMES
§ 135. L'établissement de vocabulaires par auteurs n'aura plus d'intérêt que de montrer où se cantonnent désormais les innovations, c'est-à-dire dans une langue poétique de plus en plus artificielle. Ainsi Nicandre reçoit les mots &À~e:uç (2), &po"t"pe:uç (1), ~IXcr~Àe:UÇ (1), tx8u~oÀe:uç (1), VOfLe:UÇ (4), "t"oxe:uç (2), en partie poétique déjà.
i
Forme
Sens
1
Ultérieur t
Emplois
1
Observ .
II--I~~I--I-
&:e:nae:o<;
aiglon
El.
fr.
128
Esop .
II-------I--·---·----~-I------
Il y ajoute IXtyovo[Le:uç (1), &cr7tIXÀ~e:UÇ (1), 3e:ÀM"t"pe:UÇ (1), &X~e:uç (1), xIXxocp8ope:uç (1), Op"t"IXÀ~Xe:UÇ (1), &fLO~oPe:uç (1), 7te:pcre:uç (1) tous hapax dont peu paraissent répondre à une nécessité autre que métrique.. Polybe au contraire conserve un vocabulaire usuel qu'il n'enrichit que fort peu, mais d'une manière conforme aux usages rencontrés aux époques classiques.
A côté de &ywye:uç (2 ex., au sens attique de rêne), &v"t"~YPIXcpe:uç (1), &PX~e:pe:uç (2), ~M~Àe:UÇ (3), yove:uç (1), YPIXfLfLIX"t"e:UÇ (1), L7t7te:UÇ (4),
Xe:PIXfLe:UÇ (1), oXe:uç (1), 7tIXv3oxe:uç (1), cr"t"pocpe:uç (2), "t"pocpe:uç (2), on ne voit apparaître chez lui que &PX~YPIXfLfLIX"t"e:uÇ (1) et cr"t"IX3~e:uç (3) soit seulement deux termes nouveaux pour un lexique de 14.
--------
o
poulet, coquelet
El. NA VII
charretier
D. Chr. 64.23
o
boeuf d'attelage (ocfL. ~oü<;)
Plut. Dio. 38 Philostr. Gym . 43
o
escorteur = berger
Opp Cyn. III. 295
o
« celui qui fait
Appien Pun.
106 Plut C . Gr 7
o
monter» valet qui aide à monter à cheval levier
Héliod . Méd selon Orib.
47
Hsch.
Suid.. et Eust. 1406.5 étrier
tardivt
46.1126 &:VlXywye:o<;
« celui qui
El V.H. IX.
élève» oreillette de laçage pour les sandales
11
Ath . XII 5 l,3F
1 - - - - - -
Procl. H. 134
- - - - - - -
~uxwv
1
·
,-1
l 1
1
Eusth. 995. -
&:v..
26: courroie 1
de bouclier
I
9
Il
131
PREMIER, SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C.
130
i
Sens
Emplois
Ultérieur t
« celui qui re-
Arét, SA IL 6,11
0
Artém IV56 papyrus, inscr,
attesté
Forme
1
1
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
&.VOXEÜ~
tient en haut )) membrane
~WpEÜ~
nom d'un poisson
Xénocr, 76
0
aLQ(voflEÜ~
distributeur
Philon fr 15H Plut Cim. 9 Polyen L34,2
0
OLQ(cr't"OÀEÜ~
« celui qui
GaL 19110
Paul d'Eg VL78
écarte )) dilatateur (terme médical)
1
fonctionnaire responsable de paiements (a LIXO"'t"O À:~)
BCU 1064.19
pêcheur au filet
Strab VIIL7 2 EL NA I.12
« celui qui re-
aOXEÜ~
çoit )) l'inspiré
ciseau
éapOaLQ(cr't"OÀEÜ~
bandage (terme médical)
Gal 18(1), 785
o
spécialt
pêcheur à la ligne
Pancrat. selon Ath, VII. 305 C
o
Hippiatr 2 appareil à ouvrir la bouche des chevaux
levraut
Plut. Mor, II. 971.D El NA VIL 47
o
Gal. 12,778
P 105, 111a -----
bandage (terme médical)
Héliod Méd selon Orib 48,33 titre
Syn Ep 151 : hôte
ennemi du roi
couteau pour excisions et ablations (terme médical)
tXX07tEÜ~
Phaedr.
Léonidas seIon Paul d'Eg VL78
1
1
o
o 1
1
1
1
o
»
habitants de la plaine, spécialement à 1 Athènes
Paul d'Eg, VL88 prob,
1
Plut. Mor II 147"A Vett. VaL 102,,24
terme d'astrologie : planète hôtesse, capable d'en recevoir d'autres dans sa « maison
-------
GaL 2592 Héliod Méd selon Orib 44116
1
VI:16
--------1 otxoaOXEÜ~
------
1
Paul d'Eg, 1
Herm, in
GaL 19.110 Héliod Méd selon Orib, 442366
xQ(&oÀx6~
ibid 786
nom d'un collyre
ÀUYXEÜ~
0
et doublet
Strab IIL2,,6 o lapin - - - - - - - - - - - - 1 - - - - - - 1 - - - - - - 1 - - - - - 11 EL N.A VII o lionceau 47
0
Luc Somn 3
--
o o
1
instrument à tenir l'anus ouvert (terme médical)
Opp Cyn, l 538 Plut. Alex, 39
cL BCH 51220 : introducteur tYX07tEÜ~
tueur de fauves un quasi-roi
Cod, Just. 10 714
l Orac. ap
Porph. selon Eus, PE 59
!11
1 1 - - - - - - - 1 - - - - - - - - - - - - - - -1- - - - - - - 1- - - - - - 11
XQ(eOÀXEÜ~
--
Luc. Somn 2 Plut. Mor, IL 580"E
o
d'Hermès )) = statuaire
« sculpteur
el'JPOepOVEÜ~
o_b_s_e_rv
I
I
1
tanneur
aLX't"UEÜ~
t p_lo-iS__- ' __-U-I_te_'r_ie_u_r_ _--F-o_r-l1-w--_ ---s-e_n-s--_ -_E_m-
éPflOYÀUepEÜ~
~upcrEÜ~
1
Observ, -------
7tEPLQ(YWYE~
cabestan
1
o
132
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Sens
Forme 7tEp<JEUÇ 1
1 m81)XLIlEUÇ
7tP°Ql;YWYEUÇ
<JXUÀQI;XEUÇ
<J't'o fJ-wl'oll LQI;<J't'OÀEUÇ
<Jq:>QI;LPEUÇ
Ultérieur t
Emplois
nom d'un poisson
El N.A. III, 28
jeune singe
PREMIER, SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C.
1
Observ.
i
[
Forme
0
cpL't'LQI;)'E~Ç
El. NA. VII. 47
0
CPUÀQI;XEUÇ
entremetteur
Dio. Cas. 46,6 (douteux)
0
XI)VQI;ÀW7tEXLIlEUç
chiot, chien
Opp" Cyn. 1. 481, IV227
0
XI)V~IlEUÇ
instrument à tenir la bouche ouverte (terme médical)
Héliod. Méd, selon Orib 44,1413
0
\j!EuIlLEPEUÇ
à Sparte, jeune homme entre l'éphébie et l'âge adulte
Paus" IIL14,,6 inscr.
,
~~-I transcrit latin fetiales
133
1
Emplois
Ultérieur t
Plut" Num" 12, Cam, 18 (q:>I)-)
0
Observ"
------0
gardien
Opp Cyn. IV 295
petit, de l'oie d'Egypte
El NA, VII 47
0
oison
EL NA., VII 47
0
faux prêtre
J, AJ"IX.6,6, etc,
0
Opp" Hal 750
1.
0
Antioch Astr" in Cat Cod, Astr, Li08
0
-
Eust" 75356
---'---
6>O't'OXEUÇ
0
6>POVOfJ-EUÇ
ovipare
l'''me
d',",,,· logie : ascendant
1
nom d'un oiseau
Ant" Lib" 7
0
't'pL<JQI;pL<J't'EUÇ
trois fois vainqueur
Hermog" Stat", l etc.
0
07tQl;ywyE6ç
chevalet d'instrument de musique
Nicom" Harm 10
0
Philon L591
0
<JX°L'lEUÇ
07tO~OÀEUÇ
celui
q~i aver-I tIt
B.. OBSERVATIONS
§ 137. On ajoutera à ces formes plusieurs épithètes divines évoquant des attributs ou des attributions de la divinité nommée :
------
fU7t!XLEUÇ, Apollon, Conon 35.5. LlEL7tVEUÇ, divinité d'Achaïe, Ath. I1.39.D.
------- ---,---
souilleur
07tolloXEU Ç
Plut, Mor IL813 F
0
0up1;EUÇ, Apollon, Paus. VI1.21..13. Eust. 106,,12 interprète
chevalet
Théo Sm. 71 H
hôte
Luc, Fug, 30 Chariton 3,2 Vett VaL 103,,1
0
Philon IL53 etc. Plut, Mor. IL18 C, etc.
Anth. Pal" V, 256 (Palladas) etc.
IIpoaOfLÛÇ, épithète collective, Paus. 1.42.1.
Phot. s,v, 1
àfL<:poaOYPIXfLfLIX"t'EUÇ, (P" Oxy. 2131.11; me s. PC.) secrétaire d'un îlot
---
corrupteur
cp80PEUÇ
1 1
1
§ 138" Les papyrus apportent un certain nombre de formes urbain. ~O"t'pEUÇ, (P. Land. 2,189.58; ne s. PC.) vendangeur.
XIX"t'IXYWYEUÇ (BGU 92.28; ne s. PC.) toucheur de bestiaux. 1
XIX"t'IXO"7tOPEUÇ (P. Fay. 118.11 ; ne s. PC. ; autres ex,) semeur.
134
PREMIER, SECOND,
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
XÀL~aVEUe; (P, Oxy. 1142.10; me s. PC.) boulanger, Manéthon 1.80 (XÀ-) , cf. Hsch. xp[~avoe; • /; ~aüvoe; -rWV xpL6wv x-rÀ. Ile s. PC.) = !LE-racpÉpUlv (éd.). er e 1 (BGU 45114· cruyypacpEUe; . , 1 -Il s.PC) ' collègue de greffe. • 1 (P Lond 3 1177 312 335· U7tOV0!LEUe;. .."., , Ile s. PC.) celui qui travaille à
!LE-raq)QpEue; (P. Petaus 34,11 ;
des galeries sous terre. XUl!La-rEx~oÀEue; (Pap. in Wiener Denkschr. 47(4).55; me s. PC.) mspecteur des digues.
~uY!Loy[vJacpEUe; (P. Flor, 388.80;
IROISIÈME SIÈCLES P.C.
135
quement métriques, avec les composés 6f)POcpOVEUe;, WO-rOXEUe;, avec les formes secondaires crxuÀaxEUe;, cpuÀaxe:Ue;, &.!LOp~EUe; synonymes de leur terme de base, avec l'épithète
§ 141. Un procédé déjà attesté devient envahissant, qui est la préfixation de termes en -e:Ue; préexistants : &v-, xa-r-, [1E-r-, 7tEPL-, 7tpO-, U7t-aYUlYEUe; -rpLcr -apLcr-rEUe;
Ile
s. PC.) foulon.
§ 139. On trouve dans les inscriptions : 'Cl '(IG 22...< 13685) " 27 Athènes , Ile s. PC.) prêtre suppléant. avvLEpEUe; &'7tOaOXEUe; (IG 5(2),.434.4, Mégalopolis, 1 er s. PC. ? ; ultérieure.ment) (1 G Rom, 4.1248, Thyatira) conservateur des archIves. &'PXLEp!Lf)VEUe; (IzY. Arch. Comm, 40,,113, II-me s. PC., Panticapée) interprète en chef. aOÀLXOap0!LEUe; (1 G. Rom.. 3.. 370, après Hadrien) coureur de la course
1cro- et !LLcro-~acrLÀEUe; (v" déjà &'vn-, fLEcrO-, cpLÀO-~acrLÀEUe; § 127) &7t0-, U7tO-aOXEUe; npUl6-, UCP-LEpEUe;
ty-, tx-X07tEUe;
aw;-,
U7tO-VO!LEUe;
xiX't"a-cr7tOpEUe; cruyypa!L!La-rEUe;
procédé d'ailleurs difficilement séparable de la suffixation d'une base pré fixée : &va-, U7tO-~OÀEUe;; &.VOXEUe;; xa60ÀXEUe;, aLlXcr-rOÀEUe;.
longue. aOÀLXEUe;, v. § 77. 6uya-rpLaEue; (OGI 377.5,
1 er
s.. PC., Smyrne) petit-fils (par la fille). 7tpUl6LEpEUe; (Inscr. Cret. 1.XXI1.12, 1 er S. PC.) prêtre en chef.
crxu-rO~upcrEue; (OGI 495.6, Cibyra) ouvrier du cuir. UcpLEpEUe; (IG 5(2) . 49,
Ile
S. PC., Tégée) prêtre adjoint..
Xo poxL6apEUe; (CIG 2758 . F, 2759,11.6,7; Empire, Aphrodisias) citharède accompagnant un chœur.. ~r;ÀoxL6apEUe; (CIG 2759.. 1.9, Empire, Aphrod.) citharède solo.
§ 140. Couvrant une période d'environ trois siècles,. cette liste manifeste la décadence désormais évidente d'une formatIOn devenue peu productive et de plus en plus limitée à des emplois poétiques ~t te~h niques. En y comprenant les termes qu'apporten~ ?apyru~ et m~cl'lp tions, on ne peut ainsi recenser pour toute cette. perIOde. qu une SOIxantaine de formes : le v e siècle à lui seul en avaIt prodmt autant, et le au moins les 2/3 de ce chiffre. Ce ralentissement est aussi net si l'on considère quels types de formations sont en réalité représentés dans ces créations : le seul text.e d'Oppien est responsable d'au moins six formes suspectes d'être umIVe
§ 142. Mais on assiste aussi au développement anarchique de types nouveaux dont xUl!Loypa!L!La-rEUe;, 7tPOXUl!Loypa!L!LIX-rEUe; et -r07toypa!L!LaTEUe; (v §§ 112, 130) étaient les annonciateurs, avec de véritables composés qui ne se cantonnent plus dans la poésie. Si 6flPocpOVEUe; et WO-rOXEUe; appartiennent à la poésie dactylique, on ne peut en dire autant de aOÀLXOap0!LEUe; : il est difficile d'établir si une telle forme résulte de la surdérivation d'un composé existant, ou de la détermination de ap0!LEUe; par une composition secondaire, Même incertitude pour É:P!LoyÀUcpEUe; (mais É:p!LoyMcpf)e; et É:PfLOYÀucpdov existent) et pour ~uY!LoyvacpEUe;. Mais c'est par rapport à ypa!L!LIX-rEUe; et LEpe:Ue; que &[1cpoaoypa!L!La-re:Ue; et ~EUaLEpEUe; sont secondaires, cependant que xopoxLGlXpEue; et ~r;ÀOxLGlXpEue; sont probablement des doublets de formes en -lcr-rfle;
On atteint à une sorte de perfection dans la gratuité avec des formes pléonastiques où le terme en -EUe; a été étoffé par adjonction d'un premier terme synonyme : XUl!La-rEx~OÀEUe; et crxu-rO~upcrEue; sont de ces formes curieuses.
§ 143. La terminaison -EUe;, de moins en moins productive au niveau de la langue, prend figure de finale savante qui fournit des séries de
136
INVEN TAIRE CHRONOLOGIQUE
vocables techniques. Le vocabulaire médical en est un bon exemple" Ayant reçu ou créé des formes préfixées : &voXeuç, aW.cr't"oÀeuç, ÈxXO7teUç, xa6oÀxeuç, fLe't"aywyeuç, il enchérit sur la composition et crée ÉapoaLacr't"oÀeuç et cr't"OfLa't"OaLacr't"oÀeuç, formes que leur caractère étroitement technique condamne à n'être d'aucun usage. Le vocabulaire de l'astrologie invente lui aussi à son usage une série de formes qui lui restent propres : à côté de l'usage spécialisé qu'il fait de U7tOaOxeuç, il crée o~xoaoxeuç et wpovofLeuç. Un autre exemple d'exploitation systématique mais toute théorique d'un procédé dont on ne peut plus dès lors apprécier la vitalité est fourni par les noms de petits d'animaux dont Elien fournit 7 : &e't"Laeuç, &Àex't"0pLaeuç, ÀaYLaeuç, Àeov't"Laeuç, m6YJXLaeuç, XYJvaÀW7teXLaeUç, X'YJVLaeuç, parmi lesquels seul le 3 e est connu d'autre part. S'ils continuent un type secondaire bien attesté chez les comiques attiques (v. § 82), ils semblent surtout reproduire ici en une série quasiment technique d'hapax, d'où n'est peut-être pas absente la recherche d'une joliesse rhétorique, un modèle d'origine littéraire 1.
PREMIER, SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C.
137
auteurs. Le rôle de la poésie dactylique a été évoqué à propos d'Oppien
(§ 140), aussi nous adresserons-nous à deux prosateurs, Plutarque et Lucien. Le premier présente un nombre important de formes en -euç : &yuLeuç (1), &ÀLeuç (2), &fLa1;euç (1), &va~oÀeuç (2), &va't"po7teuç (env. 3), &v't"Lyparpeuç (1), &pLcr't"euç (5), &pXLypafLfLa't"euç (2), &pXLepeuç (8), ~aÀaveuç (1), ~MLÀeuç (passim), ~arpeuç (4), yvarpeuç (1), yoveuç (12), ypafLfLa't"euç (passim), yparpeuç (6), aLavofLeuç (1), apofLeuç (2), dcraywyeuc; (1), t7tLcr't"oÀeuc; (1), ÉpfLYJveuc; (8), ÉpfLoyÀurpeuç (1), t7t7teuç (11), ~cro~acrLÀeuc; (1), xepafLeuc; (2), xvarpeuc; (2), xoupeuc; (5), fLecro~acrLÀeuc; (3), fLe't"aÀÀeuc; (2), fLLcro~MLÀeuc; (1),
vOfLeuc; (3), opeuc; (1), 7tIXVaOxeuç (2), 7teaLeUC; (4), 7tpocraywyeuc; (env. 4), 7tpwpeUC; (4),
§ 144. En revanche, les noms simples d'artisans, de gens de métier ou de groupes sociaux, ou les noms d'outils, très nombreux dans les siècles antérieurs, on l'a vu, sont devenus beaucoup plus rares, et peuvent d'ailleurs parfois remonter plus haut que le moment où ils viennent à notre connaissance. Ce sont, pour les noms de métiers et de fonctions ~o't"peUç, ~upcreuç, aLX't"ueuç, aoXeuÇ, xaÀafLeuç, xÀL~aveuç (= xp-), crrpaLpeuç, rp6opeuç, parmi lesquels d'ailleurs xaÀafLeuç risque d'être fort artificiel (v. §§ 121, 134) 2; pour des noms indiquant une spécialisation d'animaux dans une fonction : &fLa1;euç (cf. déjà cr't"eL~euç) ; pour des outils, 't"pL~euç
c..
LISTES PAR AUTEURS
§ 145. Cette impression de ralentissement, et de décadence de certaines dérivations se confirme si l'on établit le lexique de quelques L On trouve encore plusieurs formes incontrôlables chez Eustathe : 1e:Po(XL3EUÇ (753.56) fauconneau; TCO(p3û.LI>EUÇ (1625.46) jeune léopard; TCEp3tXLikuç (753 . 56) jeune perdrix; XEÀLI>OVL3EUÇ (753 . 56) hirondeau; de même chez Pselle avec vEo'\"nI>Euç. 2.. A 3LX't"UEUÇ et XO(ÀO([lEUÇ, on ajoutera plusieurs noms de pêcheurs que nous a conservés Hésychius : &[LcpL~oÀdç, &V3pOTCOPCPUPEUÇ, 'YO('YYO([lEUÇ (cf. 'YO(YYO([L0uÀXO[ . Q"O(YtjVEU't"o([; cf.. EM 219 . 23,24), l:hÀO(Q"Q"EUÇ, X(i)PO(ÀÀEUÇ, oÀxûç.
craYYJveuç (1), cruvaywyeuc; (2), cruvLepeuç (2), crrpayeuc; (3), 't"arpeuç (1), 't"oxeuc; (1), 'tofLeuc; (2), 't"pa7te~euc; (1), 't"porpeuc; (3), u7toyparpeuç (2), u7to~oÀeuc; (1), rpapfLaxeuç (1), rp6ope~ç (1), rpLÀo~MLÀeuc; (2), rpL!YJ't"LaÀû.c; (2), rpoveuç (2), xaÀxeuc; (3). Soit 53 formes d'appellatifs (outre les épithètes divines ' Aypeuç et EÙ~ouÀeuç). Mais ce grand nombre ne doit pas faire illusion.
§ 146. Bien plus que de richesse réelle il s'agit d'une espèce d'inventaire de tout ce qu'a pu produire la langue grecque en ce domaine, quel que fût le style, quelle que fût l'époque.. Il y a là, sans homogénéité, le vocabulaire encyclopédique d'un polygraphe, mais non un lexique constitué. Cette liste, outre les termes qui font partie du lexique commun et permanent, outre quelques termes récents comme &fLa1;e1JC;, aLavofLeuc;, ÉPfLoyÀurpeuç, u7to~oÀeuc;, rp6opeuc; présente en effet des formes d'origine poétique comme &pLcr't"euç, 't"oxeuc; (1 fois, mais yoveuç 12 fois) et, plus récent, craYYJveuc;, des emprunts probables Comme fLecro~acrLÀeuc; décalque du latin interrex repris de Denys d'Halicarnasse. Les termes nouveaux ne représentent qu'un petit nombre de ces
138
PREMIER,
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
53 formes. Outre les termes récents déjà cités, les nouveautés révélées par le lexique de Plutarque sont peu nombreuses, et pauvres. Elles consistent surtout en arrangements de formes déj à connues (tao~a.:(w ÀEUe;, [L~ao~a.:mÀEUe;), en réfection selon un type d'ethnique de nEa~ELe; (Aristote disait nEa~a.:XOL Pol.. 1305 a24, etc.. ) peut-être favorisée par l'existence du démotique IIEa~Eue; (Plut. Thém. 14). On ne voit pas qu'il y ait là l'indice d'une grande vitalité de la finale -E:Ùe; De son côté la transcription de lat . fëtiales par cpY)1"La.:Àûe; a pour mérite unique de fournir une flexion absolument parallèle pour une oreille contemporaine (à l'accent près il est vrai) -E'i:e;, -ûe;, -é(ùv = -ës, -ës, -ium.. Il s'agit donc beaucoup plus d'un type flexionnel que d'un type encore formateur. Seul &Va.:~oÀEUe; appartient à un type encore productif (v. § 141).
SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C.
139
terme conforme aux procédés traditionnels de la composition, pourrait faire soupçonner quelque chose de satirique dans l'emploi de son doublet élargi. On ne rappellera que pour mémoire ~aa.:ÀEUe;, seau à lait, terme cité par une scholie (Hes . 34).
D . DONNÉES LEXICOGRAPHIQUES
§ 147. Écrivain plus avisé, Lucien use d'un vocabulaire très proche de celui de la prose attique et évite les lourdeurs des jargons politiques, historiques et philosophiques contemporains, comme il emploie les formes poétiques en tant que telles (sur les formes de "t"OXEUe; par ex. v. § 72)
§ 149. Ces données seraient incomplètes si l'on n'y joignait ce qu'apportent lexicographes et grammairiens contemporains ainsi qu'Athénée. Ce n'est cependant pas non plus le témoignage d'un usage que nous trouvons là, mais un recueil de formes dont certaines forcément récentes, et dont un bon nombre au contraire remonte clairement à l'époque classique, le tout restant pour nous indatable faute d'une attribution à un auteur ou à un genre . Aussi bien les formes datables ont-elles été replacées parmi les témoignages de leur époque.. Celles que l'on a placées ici n'y figurent donc qu'en considération du terminus ante quem constitué par le philologue qui nous les a conservées.
&yx~a"t"EUe; (2), &À~EUe; (2 +), &[LcpopEue;, &px~pEUe; (1), ~a.:Àa.:VEUe; (1), ~a.:m ÀEUe;, YOVEUe; (5), ypa.:[L[La.:"t"EUe; (2), ypa.:cpEUe; (5 +), apO[LEue; (1), ÈyxonEUe; (1), daa.:YYEÀEUe; (1), Ép[LY)VEUe; (2), Ép[LOYÀucpEue; (1), ~EpEUe;, ~EpO ypa.:[L[La.:"t"EUe; (2), ~nnEUe;, xonE:Ùe; (1), X.OUpEUe; (1), VO[LEUe; (2), nEp~a.:Y(ùYEUe; (1), nopcpUpEUe; (1), npcppEUe; (1), axa.:na.:vEUe; (2), a"t"pocpEUe; (1), auyypa.:cpEUe; (3), auva.:Y(ÙYEUe; (1), acpa.:YEUe; (1), "t"OXEUe; (2), unOaOXEUe; (1), cpa.:p[La.:XEUe; (3), cpOvEUe; (2), xa.:ÀxEUe;, xu"t"pE:Ùe; (1).
&Y(ÙYEUe;, &Àcp~"t"EUe;, &V6pa.:XEUe;, etc., termes que nous connaissons d'autre part pour être attestés à l'époque classique, nous a conservé parmi les autres plus d'une forme inconnue des textes, mais remontant elle aussi probablement jusque là. Quoi qu'il en soit, c'est par lui que nous connaissons les formes qui suivent.
§ 150. Ainsi Pollux qui cite
&YU~EUe;, &yx~a"t"E:Ùe;,
Soit 34 termes.
&[LOPYEUe; (1.222) «( presseur d'olives », cité parmi d'autres noms d'occupations paysannes : axa.:Àûe;, anopûe;, axa.:cpûe;, axa.:na.:vELe;.
§ 148. Le caractère attIClste de ce lexique dans son ensemble est assez clair, car s'il reproduit en général' des termes usuels, ou attestés à l'époque classique, il leur ajoute peu de chose : Èyx.onE:Ùe;, Ép[LoyÀUcpEUe;, nEp~a.:Y(ùYEUe;, unOaOXEUC;, termes dont il n'est d'ailleurs pas le seul témoin. Il s'agit donc d'un vocabulaire intentionnellement imitateur, qui ne peut reproduire l'aspect le plus caractéristique de cette formation à l'époque de référence: son caractère richement productif. Les termes nouveaux-venus appartiennent au type désormais le plus fréquent des formes préfixées, et seul Ép[LOYÀUcpEUe;, dans un écrit autobiographique (Somn. 2) rappelle les pesantes créations contemporaines . On ajoutera que l'existence dans le même texte de ÉP[L0YÀucp6e;,
&no"t"o[LEUe; (III.151) nom du javelot employé dans les concours, mais cette forme n'est pas certaine et peut se corriger en &no"t"o[L&:e;, terme attesté dans l'Onomasticon. a~a.:anopEUe;
(IlL 129) « celui qui éparpille ».
Èma"t"pocpEUe; (IL131) «( celui qui se tourne, qui pivote », nom de la première vertèbre cervicale.
Tardivement (Damasc. Pro 270) « celui qui fait retourner ». Cf. le simple a"t"pocpEUe; (§ 75). Èaxa.:pEUe; (1.95) ( l'homme au fourneau » sur un navire, c'est-à-dire sans doute le responsable de la cambuse (cf. Thém. Or. 15.195.B).
140
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
t7t7tOCPOp~EUÇ
PREMIER, SECOND, TROISIÈME SIÈCLES P.C.
crXLIX~EUÇ (VII.322F : attribué à Numen.) poisson de mer, probable-
(VIL185) « celui qui élève des chevaux »,
ment l'ombre, cf. Hsch. s.V.
§§ 127, 134). (11.180) « bête de somme », cf. Hsch. s,v.
[LIXYEUÇ (V1.64) « le pétrisseur » (v" Vuyt"EUÇ
0XÀEUÇ (X.22) apparemment un élément de fermeture de porte: [L0XÀot XIXt 0XÀdç XIXt XÀd~EÇ dcrtv xIXt XÀY)t:~EÇ.
Cf. Hsch 0XÀEUÇ' [LoXMç • cr"t"p6qnyç, ~Ecr[L6ç . ~P[LIX, 7tOp7t~. 7tEpL"t"O[LEUÇ (VI1.83 ; X.l41) « celui qui découpe », outil de cordonnier. crELEUÇ (VI1.181) appareil à griller les fèves en les secouant; mais la
forme n'est pas certaine.
cf.
crELPIXYWYEUÇ (1.216) corde servant de guides,
PU"t"IXYWYEUÇ
§ 93.
crU[L~OÀEUÇ
(V.154) litt, « celui qui fait se rencontrer », spécialement interprète (YÀw"t""t"Y)ç crU[L~ . ), Mais autres acceptions : Phrynich. P.S. p. 107 B : « celui qui fait s'opposer les amis» ( cp(Àwv cru[L~.) ,
Grég" Cor. p. 551 S : « tresseur de joncs poteau fourchu pour le tissage des filets. crXOLVLOcrU[L~OÀEUÇ
»
(VI1.160) « tresseur de cordes
(crxo(vwv crU[L~.), Hsch.
»
(en jonc), cf. Anecd.
Bek. 302. Dans cette liste, des termes comme ~crXIXpEUÇ, VW"t"EUÇ, etc. peuvent être de toute époque, notamment classique, mais t7t7tOCPOp~EUÇ et crXOLVLOcrU[L~OÀEUÇ se dénoncent comme récents, l'un comme composé surdérivé (mais non dactylique), l'autre comme détermination secondaire de crU[L~OÀEUÇ (v. § 142), Quant à 0XÀEUÇ, quelles qu'en soient la date et l'origine, il résulte apparemment d'un croisement entre 0XEUÇ et [LoXMç 3.
§ 151. De son côté Athénée nous livre
cruv~IXL"t"IXÀEUÇ
(VII1.354.D) « commensal », È7t0XÀEUÇ (IIL99.C : faute pour È:7t0XEUÇ?) « frein », ainsi que plusieurs noms de poissons : ~IXX"t"UÀEUÇ
(VI1.307.B) poisson de mer non identifié"
èmvw"t"L~EUÇ
(VII.294.D : attribué à Epaen.) une sorte de requin, poisson reconnaissable à sa nageoire dorsale.
3.. Nous considérons donc comme non avenus les efforts de E. BOSSHARDT (§ 217) pour trouver un lien sémantique avec ($XÀoC; ; t,XÀsUC; se trouve également à l'article ($XÀOC; chez H. FRISK,
141
Parmi les lexicographes, enfin, Harpocration attribue explicitement comiques l'emploi de crXIXCPEUÇ (= Corn. Adesp. 1144 Kock III) au sens de crxwpl')cp6poç dans la procession des Panathénées (Harpocr. 127.15; cf. Phot" 263,18; pour la définition des crxIXcpY)cp6pOL v . Pollux III.55); il nous conserve aussi ~LIXYPWPEUÇ (s.v. ~LtiYPIX[L[LIX) nom du fonctionnaire athénien chargé de dresser le rôle des propriétés imposables (ultérieurement Marcellin dans la Vie de Thuc. 51 emploie ce mot au sens de « celui qui décrit »). Hérodien Epîm. 116 7tIXPOXEUÇ « pourvoyeur » (aussi schoI. Eur. Or.. 1650) .
143
ÉPOQUE TARDIVE, LEXIQUES
!
Forme
Sens
Témoignages
va~À~Cl"'t'ox't'U1te:ùç
joueur de nabla (instrument à corde)
Manéthon 4,.195
qui entame la jachère (sc la charrue)
Antk Pal" IX.64 (Agath,,)
échanson
Nonn. X.,315
1-
-
~-----
ve:w't'o[le:ùç
CHAPITRE
VII 1 1
ÉPOQUE TARDIVE, GLOSSAIRES ET LEXIQUES
otvoxoe:ùç 1tIX~30rpove:ùç
(§ § 152-157)
1
Q,
meurtrier d'enfants
Antk. Pal, V,218 (Paul S,,)
qui attrape tout
'/t<xv<xype:ùç
Sm 11.322
VIL609 (Paul S,,)
(sc" un regard, la Parque) -
Sens
Témoignages
&:Y<XÀiL°'t1J1te:ùÇ
statuaire
Manéthon 4,569
&:v3porpove:ùç
meurtrier
&:veo~<xrpe:ùç
teinturier en couleurs variées
Basil. IIL289 A
celui qui ouvre
Damasc. Pro 125 ter
Forme
vice-roi
1t<Xp<X~<XCl"~Àe:ùç
A. FORMES LITTÉRAIRES
§ 152.
&:1t<xyye:Àe:ùç &:p ~Cl"'t'01tov~e:ç
messager
Manéthon 2,,263
excellents travailleurs
Manéthon 4,,512
pillard
Thém Or 2L247 a
fils du beau-frère
J ambL Protr, 21
convive
Nonn, IL666
3~Cl"xe:ùç
sorte de comète
Lyd" Ost, 10 a , 15 a
30xe:ùç
sorte de comète
Heph" Astr, L25
celui qui ensemence
Basil. IIU37C
marchand de légumes
Proclos Prol, ad Hes p, 5G
appareil pour l'extraction de la pierre (chirurg.)
Aët. 16,.110(100)
qui donne faim
Antk Pal. X1.371 (Pallad)
&p1t<xye:ùç Y<X[l~po't'~3e:ùç
1
3<X~'t'u[love:ùç 1
È:mCl"1tope:ùç À<XX<xve:ùç À~e<xv<x~oÀe:ùç
À~iLorpoPe:ùç 1 1
----
53
Et Byz" s"v &cr"t'u
habitant des faubourgs
1tpO~oÀe:ùç
créateur
p<xqn3e:ùç
couseur
Anth, Pal, XL228 (Pallad)
« celui qui tient ensemble» acceptions diverses
Jul. Or 5165.D Damasc . Pr 96 Horap, 2,,116
't'IX[l ~e:ûç
magasinier
Et, Byz" s"v, 't'<XiL~dov v . aussi Sammelb" 5223,,8
Mpe:ùç
puiseur d'eau
1
&:vmye:ùç
V. Sopk
1tp0<XCl"'t'te:ùç
Cl"UVOXe:ùç
Manéthon 2,,302
Eunap
Pro clos
~n
Cra, p, 28
Manéthon
l.. 251
ll1tIXyyE:Àe:ÙÇ
messager
JuL Laod" in Cat, Cod Astr" 1136
wxu't'oxe:ùç
drogue qui hâte l'accouchement
Choerob, in Anecd Ox. pour justifier la diphtongue de wxu't'6xe:wv,
---1
§ 153" Les papyrus offrent encore quelques créations &7tlXfLe:UÇ (P. Strasb. 35.14; IVe-V e S. PC.) moissonneur. èx~oÀe:uç
(P. Land. 5.1648 ;
VIe
S. PC,,) inspecteur des digues.
èÀe:epIXVTe:UÇ (P. Par. 5. XLIII) ivoirier. èVTOÀe:UÇ (P. Grenf. 1.62.8;
VIe
S. PC" ; Cod. Just" 4,,20.16.1) agent com-
mercial. XIXTe:~crlXy(ùye:UÇ
(P. Oxy. 2154.7;
xouepoxq)lXfLe:UÇ (P. Oxy. 1917,,22;
IVe IVe
s. PC.) secrétaire de magistrat. s. PC.) faïencier.
144
(P. Flor. 71.343 ; IVe s. PC. ; et ultérieurement) potier. 0pLxaÀxeuç (P. Par. 20.33; VIe s. PC.) celui qui travaille le laiton. 7tpocr8upeuç (P. land. 37.4; V-VIe s. PC.) portier. crLa1']pOXClÀxeuç (P. Oxy. 84.3 ; IVe s. PC.) forgeron. XÀou~oxepClfLeuç (P. Oxy. 1913.21; VIe s. PC.) constructeur de fours. Àe7t"t"oxepClfLeuç
C'est, enfin, à cette époque qu'il faut attribuer les formes épigraphiques suivantes, semble-t-il :
787, Syrie) chirurgien. 3.309, etc., Corycos) pêcheur de murex?
LCl"t"PO"t"0fLeuÇ (Princet. Exp. l nscr. xoyxuÀeuç (MAMA
§ 154. Cette liste, par sa brièveté et par la nature des formes qu'elle contient, confirme les observations faites aux chapitres précédents. On y note la proportion extrêmement élevée de formes composées: notamment composés métriques, avec &YClÀfLo"t"U7teUç, &vapo<poveuç, &pLcr"t"o7tov~eç,
ÉPOQUE TARDIVE, LEXIQUES
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
ÀLfL0<popeuç, VCl~ÀLO""t"OX'1"U7tEÛÇ,
Vew'1"OfLeUç, oLvoxoeuç, 7tClLaO
veuç, noms de métiers, et d'instruments ou produits médicaux déter-
minant les anciennes formes simples ou simplement préfixées: xou
De leur côté, plusieurs formes simples ne font qu'élargir des termes de base qui sont leurs synonymes: ap7tClyeuç (&p7tCl~), aClL"t"UfLoveuÇ (aClL'1"UfLwv).
En revanche, les formes simples n'expriment plus que rarement l'auteur d'une action ou le spécialiste dont le travail porte sur une matière ou un emploi : on citera &7tClfLeuç, &vOLyeuç, ÀClXClVEÛÇ, '1"ClfLLeUç, uapeuç, &Àe
145
&~oÀÀdç • 7tepL~oÀCl[ • U7tb 2:LxeÀ(;iv.
ayvoaoXdç • ot 8eo[,
Anecd. Bek. 338.22 ayvoaLxdç. &ypLeuç . &ypo~xoç. &ypwveuç' &ypo~xoç. &À8euç • LCl'1"p6ç. &vocaoXoç XCl~ &VClaOxeuç, aLX(;iç &Mye'1"o,
Mais Suid. &vocaoXov, oùx &vClaoXéCl ÀéyouO"LV (cite Mén.). &vaoxeuç. &vocaOXoç, cf. &vaoxoc « garantie }J, crétois 1. &V'1"LÀCl~euç' 0 7t6p7ta~ '1"~ç '1"OU 07tÀC'1"OU &()1tCaoç.
&v'1"oxeuç . 7t6p7tCl~ &cr7tCaoç. &op'1"euç • <popeuç '1"OU ~C<pouç, aÙ'1"e7tC~ouÀoç • aù'1"o<poveuç,
cf.
&op'1"~p.
cf. aÙ'1"0
&
mais voir H. Frisk l, s.v. d'un neutre ~UVL.
peut-être tiré à tort du génitif ~ûvewç
YOLvéeç • x6pClxeç. yup"t"euç •
't
&vClxpw'1"6<povov,
l'état de la glose ne permet pas de saVOIr s'il y a un rapport quelconque avec yup"t"6v • xU
B. LEXIQUES ET .GLOSSAIRES
EM. 287.30
apo7te~ç
aWÀoaofLe~ç • oLxoyeve~ç.
§ 155. Les lexicographes nous ont en outre conservé un nombre assez élevé de formes qu'il est le plus souvent impossible de dater sans a prIOrI. Le principal est, bien sûr, Hésychius, chez qui figurent environ 150 formes de ce type. Nous ne retenons ici que celles qui n'ont pas pu être attribuées à une époque précise, ou qui n'ont pas été déjà citées pour comparaison ou en complément d'information avec les listes précédentes.
éx.Cl'1"OfL~euç· fL~v 7tClpOC AClx.eaClLfLOVCOLÇ, &v éj> '1"OC 'YaxCv8LCl,
cf. à Athènes ÉXCl'1"OfL~Cl'i:OÇ. &X'1"0fL eu Ç • '1"OfLeÛç, '1"fLYJT~Ç. &ÀCl'1"peÛç • 0 "t"pC"t"1']v 7tUPWcrLv ~Xwv '1"OU O"La~pOU, 7tClpOC '1"O~ç fLe"t"ClÀÀeÜO"L.
1. Voir E..
KRETSCHMER,
CloUa 18, 1930, p. 91. 10
ÉPOQUE TARDIVE, LEXIQUES
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
146
È7tlXx"t"pŒIXe; • "t"<xe; cXÀL&.alXe; • È7tIXX"t"peî:e; y<xp ot cXÀLe:î:e; xlX1. xIX66Àou ot XUVyr
147
7topZUe; • 7top6[Lzue;.
yol . xlX1. È7tIXX"t"poxÉÀ't)e; aS daoe; 7tÀolou.
Eust, 1539.25. Èm~oÀzue;' b 'HplXxNfie; 7tlXp<X 0ouplOLe;. ÈmcrxlX
~pLyzv~e; • "t"U[L~6>puxoe;.
pO[L
cr[LLpzue;' [LÉ"t"pov oLvLxav de; I1zV"t"&.7tOÀLV AL~U~e;, xlX1. cr[L1)PZUC;,
confirmé par une inscr. de Cyrène (Berytus 12.10fi).
6zIXYYZÀZLe; . ot "t"<xe; 7tIXV1)yupZLe; È7tlXyyÉÀÀov"t"ze;. 6op1)vzue;' çL
Quelle que soit l'activité du personnage désigné, si à côté de XZPIXzÀxeî:e; on admet pour le lemme une correction *XZplX"t"EÀxzLe; on a là deux formes composées d'un type tardif. XVW7tZUe; • &px"t"oe; • ~VLOL XVOU7tZue;. xoaO[Lzue; . b Èm"t"&.crcrwv "t"0
v. ÀlXcnazue; • 6plXcrue;, &7tÀ1)cr"t"oe;,
n'explique pas le mot, mais un emploi, semble-t-il. Quant au mot lui-même, on pourrait songer à une plaisanterie sur le nom du poète A&croe;, comparable à XIXLpLaZUe; (cf. § 75). VU[L<poT1)pZLe; • &pxov"t"Ée; "t"LVZe;. OÀIXL[LZUe; • "t"a "t"<xe; oÀ<xe; ~&.ÀÀwv, oÀlXl • xpL6lXl, &7tIXPXlXl.
EM 6229 ; Phot. 7tlXyxri),xzue;' 7toÀÜ"t"zxvoe;, cf. 7t&.YXIXÀxoe;. 7tIXLcrlXpzue; • 7tIXLpÉ"t"'t)e;. 7tIXVOUÀZUe; • ÈçwÀ~e;, cf. 7tIXV6>À't)e;.
cr"t"opzue;' YIXÀ1)vo7toL6e;' xlX1. &v"t"1. "t"Oü O"La~pOU çUÀov P&.[Lvou '~ a&.
't'PU7tIXVOV È[L~IXÀM[LzvoV
Po ' • XW7tZUç; , cr"t"plXt-'zue;
v. P. Chantraine, Etrennes BenfJeniste, p. 17.
UIXÀl't)ç '~ UIXÀLZUÇ • dXIXLoç • ~Àocrup6ç,
cf. Theognost. Cano 18. utwveî:ç • utÙJv utÉzç, «:
1
(....
«:
/
ULWVOL • ULWV ULOL. uÀ1)pziiç . vO[Lzùç Èv {)Àn
On peut songer à l'élargissement en substantif d'un *uÀ-~p't)e;, composé virtuel ou réel, en tout cas non attesté, qui serait de structure comparable à celle de ÀZL[LWV-~p1)ç Suid. (À. ~o't'&.V1) .. ~ Èv "t"0 ÀZL[LÙJVL). xZÀzue; • xL6&.plX.
Pour en finir avec l'hypothèse d'un développement de -u- en -zu(v. §§ 12-13 et 36 à 40) perceptible en grec, nous poserons que ce terme, d'ailleurs inconnu des textes, présente une finale secondaire qui, loin de développer le -u- de xÉÀue;, lui est substituée pour marquer que l'on a affaire à un terme technique, un nom d'instrument. ~LÀZLe; • ot {)cr"t"IX"t"OL xopzuov"t"zç,
cf. Suid. È7t' &xpou xopoü tcr"t"&.[Lzvoç
148
ÉPOQUE TARDIVE, LEXIQUES
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
~()\~voç O"Térp\lvoç : guirlande de palmes portée à Sparte par les chefs
149
circumscriptor 7tep~yp\lrpeùç, ,
,
,
rupwm p\l7teuç,
de chœur aux YUlJ.v07t\l~;:)L\l, ~~ÀLOV . d;:)oç &v8ouç, cf. 7tTLÀOV.
trulla {moxeùç.
De toute façon il s'agit des choreutes extrêmes, comme porteurs de rameaux.
On peut ajouter une liste de noms d'instruments médicaux restitués à travers leurs décalques latins 2 :
§ 156. Outre les nombreuses formes de toutes époques qui y sont
Oo"T\lV\l~o),eùç
glosées ou commentées, on trouve dans l'Etymologicum Magnum quelques formes dont c'est le seul témoignage
Oo"T\lV\lÀ\l~eùç
7t\lp\lO"ToÀeuç
;:)~\lyeùyeùç ~uX&v au sujet d'Hermès (268,24),
7tep~À\l~euç
[LMX\lÀoÀ\l~eùç
;:)w7teù7té\lç' TOÙÇ ~M~ÀeZç (278.12), V\lUT~eUç sous &À~euç . 7t\lpiX T~V &Ààç yev~K~v &À~àç &À~euç, 6:Jç A~\lxŒYJ: A~\lx~;:)euç X\lL V\lUTYJÇ V\lUT~euç' o{heù (PLÀeùv (63,,55), schéma de dérivation d'ailleurs en grande partie inexact.
Quant au commentaire d'Eustathe, nous lui devons &V\lrpopeuç (243.31) =
X\lT\lYP\lrpeuç (335.41)
TeÀ\l[LWv
[L~Xpo~M~Àeuç (81.35, etc.) rp~À\lX~ÀÀeuç (1696.65)
§ 157. Les glossaires grecs-latins et latins-grecs, enfin, nous livrent des formes qui présentent dans leur très grande majorité les caractères constatés dans les apports des dernières périodes" Nous les extrayons du Corpus Glossariorum Latinorum de G. Loewe, G. Goetz, F. Schoell (Leipzig 1888-1924) éd. W. M. Lindsay 1928. èYYP\lrpeuç describtor, L7t7tOvo[Leuç douteux (-V(Ù[LYJç) equanus, equipastor, ôpuyeuç fossorium, 7t\lp\lYY3Àeuç denuntiator, 7tep~;:)po!Leuç
ambitiosus,
7tL7tepOTp~~euç piperoterarium,
{morp8opeuç corruptor,
dictator
&vT~~oÀeùç,
casarius x\lÀu~euç, circulator 0XÀ\lyeùyeuç,
aUSSI
oXÀ\lyeùy6ç,
Ces mots se dénoncent, par leur forme composée et surcomposée , Avec eux figurent des formes déjà connues : &v\l~oÀeùç' cou:me recents. (vOlr § 136), ;:)~M'toÀeùç (voir § 136), et èxxo7teùç (voir § 136) 3. 2, H. SCHOENE, Hermes 38, 1903, pp,. 282-284, 3, L~s scholies d'Aristophane contiennent quelques formes : (J't'po~e:u~ (Caf) 385), ypom't'e:uç (Thesm . 1103), (JuppaCfle:U~ (Nu,. 445), 1te:pL()"'t'e:pL~e:UÇ (Ach,. 866),
LISTE DES FORMES MYCÉNIENNES
CHAPITRE VIII
LISTE DES FORMES MYCÉNIENNES (§§ 158-181)
§ 158. Bien qu'ils posent des problèmes philologiques qui leur sont propres, les documents mycéniens apportent un matériel abondant à l'inventaire des produits de la suffixation qui nous occupe, Ce matériel est d'utilisation constamment difficile et de valeur souvent incertaine, et les appellatifs n'en représentent qu'une partie, très largement minoritaire par rapport aux anthroponymes. Ces derniers, qui fournissent au 1er millénaire des éléments importants pour la connaissance de cette suffixation et de son rôle, sont en mycénien d'interprétation le plus souvent ambiguë, le contexte n'imposant évidemment pas de choix entre les diverses lectures que permet ordinairement l'imprécision de l'écriture : seules des vraisemblances, fondées en partie sur l'onomastique du 1er millénaire, pourront être suggérées 1. Nous pourrions donc être tenté de ne donner ici que l'inventaire des appellatifs, mais les limites mêmes de cette catégorie sont floues, nombre de contextes ne permettant pas d'assigner décidément une 1. Sur ce problème les attitudes s·opposent. On peut, avec M" Lejeune (Parola del Passato 98, 1964, p" 325 = ML 64) nour;ir le pl,!s grand, scepticisme à l'égard des identifications d'anthroponymes mycémens, pUisque tres rares sont les graphies univoques, Scepticisme qui va jusqu'à l'abstention presque co~plète ~h~z A" Morpurgo (MGL). Il est également possible, tou~ en sachant qu Il ne ~ agit jamais de certitudes, de considérer comme plus vraIsemblables celles des mterprétations qui coïncident avec tout ou partie d'un nom connu, ou avec un type bien attesté ultérieurement, C'est l'attitude de 0" Masson (SMEA 2, 1967, notamment pp, 27-28) : elle comport~ ses risques m~is. nou~ paraî~ pouvoir contr~buer à l'amélioration de notre connaIssance du mycemen, SI elle s entoure des prec,autions et réserves nécessaires. C'est l'insuffisance de ces précautions qui fait la fragilité de bien des suggestions ingénieuses de V. Geor.giev, ~u, ~ien qu'à un moindre degré, des identifications de 0, LANDAU, Mykemsch-gnechlsche Personennamen, Goteborg, 1958 (= OL).
151
fonction anthroponymique ou appellative à plusieurs dizaines de formes, C'est pourquoi, à la différence de ce qui a été fait pour les inventaires précédents, nous donnerons la totalité des formes connues, au risque même d'introduire dans cette liste telles formes en -ewo ou -ewe de valeur complètement inconnue et qui peuvent être des génitifs ou des datifs de thèmes en -eu, mais tout aussi bien appartenir à des formations nominales de cas non déterminé, voire à des formations qui ne soient pas nominales.
§ 159. Nous donnerons donc un inventaire brut, sans proposer de lectures qui resteraient soit arbitraires, soit parfaitement superflues (kerameu, ijereu, kakeu, etc.). Nous indiquerons sommairement pour chaque forme son caractère d'anthroponyme, de toponyme, d'appellatif, etc" ou notre ignorance sur ce point. Des noms propres ne sera utilisé par la suite que ce qui nous paraît susceptible d'interprétation, tandis qu'une plus grande partie des appellatifs fera l'objet, sinon d'interprétations, du moins d'observations ou de rappels des solutions proposées. Les renvois aux passages où il est traité de ces formes font l'objet de l'index mycénien..
§ 160. adijewo KN Dv 747a; génitif? Anthroponyme ? aussi forme mutilée adije[ KN Wb 5555.1; à rapprocher du pylien a2dijeu ? [{lïneuJ KN As 5524.2b; fantôme éliminé de KT III, voir ineu; aïqeu PY Eb 895.1; Ep 301.14; -wo PY En 659.12; Eo 471.1; -we PY Eo 471.2; Anthroponyme" akareu KN Ga 416; Anthroponyme; aussi forme mutilée [-Jkareu PY An 218.11. akereu PY Cn 441.2; ake[-Ju An 661.11 ; -we PY Un 1193.3; Anthroponyme? Toponyme? akeu KN 1133b; akewo KN Ap 628.1; Anthroponyme. akireu KN Vc 106; -we PY Fn 79; 1192.2; Anthroponyme. akoteu PY Cn 643.2; Anthroponyme. amotewo PY Ea 421 ; 809 ; nom de fonction au génitif. anareu KN Pp 494 ; Anthroponyme. anateu PY Jn 415.11 ; Anthroponyme"
LISTE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
152
[aneuJ KN Vc 215; fantôme éliminé de KT III. anokewe KN Db 1261; PY An 192.13; datif-locatif d'un toponyme?
nominatif d'un anthroponyme d'un autre type? anozewe PY Cn 600.13; nominatif ou datif?
DES FORMES MYCÉNIENNES
153
§ 163. a2dijeu PY An 656.2 ; Anthroponyme. Ja2kewoakit9 PY Na 928+929+953 ; Toponyme juxtaposé. askeu PY Ta 641.1 ; obscur: considéré fréquemment comme adjectif. askiewe PY Vn 130.4; -wo PY Jn 605; 942.10; Anthroponyme.
§ 161. apajeu PY Jn 845.5 ; Anthroponyme.
asmirewe KN Dm 1174a à 1180a; 5237a ; 5323a ; nominatif pluriel ou
datif singulier? au sujet d'ovins mâles.
apare1f KN B 804.4; Anthroponyme; KT III apare[-J
a 3sewe PY Cn 868,.1 ; Toponyme"
apareupi PY Cn 286.1 ; 643.1 ; 719.10; Toponyme.
astareusi PY An 657.10; Toponyme ou ethnique.
apenewo PY Sb 1315.4 bis; à propos de .harnais : génitif pluriel de mot en -eu? nominatif d'une autre flexIOn?
§ 164.
apeteu PY Jn 692.2; Anthroponyme. apijarewo KN X 94 ; Anthroponyme au génitif? aussi forme mutilée
daijakereu PY An 218.3; Toponyme? Anthroponyme ? Nom de fonc-
apijarr-[ KN X 7578. apiporewe KN De 160 v. 1; nom d'objet au nominatif pluriel; voir
]dajewe PY Vn 851.4 ; Anthroponyme au datif?
aporewe. apirewe KN V 337.1. aponewe PY An 1.6 ; 610.10; Ethnique ou toponyme. aporewe PY Tn 996.3; MY De 611.1 ; nom d'objet au duel. apudasewe KN G 840.1; datif d'un nom de fonction? apunewe PY Ad 864 marg. ; probablement forme verbale.
§ 162. arekeseu KN Da 1156; Anthroponyme. arikeu KN X 966b ; Anthroponyme ? ariwewe[ KN G 153.v.3; ]ariwewe[ KN X 323; Anthroponyme? arojeu PY Nn 831.6 ; Anthroponyme ? Nom de fonction? [[atq,jeu]J PY An 656.2, Anthroponyme. atamaneu PY Cn 655.10 ; -we PY Cn 131.10 ; Anthroponyme. atazeu KN As 1516.10; Anthroponyme. atewe PY Tn 996.3 ; au sujet de vases.
tion? datoreu PY Cn 328.6 ; Anthroponyme. daweupi PY Cn 485.1 ; Toponyme. dedowarewe PY Fn 187.6; datif: anthroponyme ou nom de fonction? dekeseu KN Df 1119; De 1426; Anthroponyme. diwijeu PY An 656.9 ; 218.2; -we PY Cn 3.2 ; Es 645.4 ; 646.. 4; 647.4 ;
648.. 4; 649.4; 651.4; 652.4; 653.4; 703.4; 727.4; 728.4; 729.4; Anthroponyme? Théonyme? nom de fonction? ]dokeu KN Dc 778.6. doqeu KN B 804.2 ; Anthroponyme. dorçwe KN Fh 342 ; Anthroponyme au datif? dorijewe PY Fn 867.5 ; Anthroponyme. doromeu PY An 209.4; Anthroponyme. dureu PY Jn 845.4; Anthroponyme.
§ 165. edaeu PY Qa 1298; -wo PY Eh 495 ; 833.1 ; [Ep 617.1J ; nom de fonc-
tion.
awaneu PY Vn 865.6; Anthroponyme. awekeseu PY Cn 285.5,6; 595.2; Jn 605+942.7; -we PY Cn 131.9;
edomoneu PY [En 609 . 13J; Eo 224.3; Jn 389.2; 605; 942.2; -we
Anthroponyme. aweupi PY An 172.8,9; Toponyme.
ekaraewe KN Dm 1174b à 1181b, 1182 ; 1184a ; 5226 ; 5237b ; 5323b ;
PY Cn 925,,3 ; Anthroponyme. nominatif pluriel (ou datif singulier ?) ; au sujet d'ovins mâles.
154
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
LISlE DES FORMES MYCÉNIENNES
155
ekasate'{i[ PY Qa 1291 ; la forme est-elle complète? Anthcoponyme ? ekusewe(qe) MY Wt 501.2; nom d'objet? enekeseu KN Da 1081 ; Anthroponyme. enipatewe PY Jn 658.2; Toponyme ou ethnique. eoteu PY An 661.1; Anthroponyme. epekeu PY Jn 431.12; Anthroponyme. epomeneu PY Nn 831.1; -we PY Nn 1357.2; Vn 851.6; Anthroponyme.
kararewe PY Fr 1184.3; KN Uc 778.1; nom d'objet.
eraterewe PY Ma 333.1; Toponyme.
kariseu PY Jn 431.22; KN As 1516.9; 5866.1; MY Au 102.3; Anthro-
ereeu PY Nn 831.4; -wo PY Na 284.2; -we PY Cn 1197.5 ; An 723.1 ;
Jn 881.1; datif singulier ou nominatif pluriel? Ethnique? nom de fonction? epiurutewe PY Ub 1318.5; nom d'objet au nominatif pluriel?
§ 166. eropakeu KN As 4493.2; Anthroponyme? nom de fonction? esareu PY Na 395.2; 527; -we KN As 1517.11; PY Cn 1197.4; Anthro-
ponyme? Ethnique? nom de fonction? etajeu PY An 5.1 ; Anthroponyme. etawoneu PY Sn 64.. 13; -wo KN L 695; -we KN L 584.2; Anthroponyme. etewe PY Cn 925.2; Anthroponyme au datif. ewedeu KN Ga 423+7366. ewiteu PY Cn 437.4; Jn 832.10; -we PY Cn 40.14; Anthroponyme.
§ 167. i(j)ereu génitif -wo PY et KN passim; nom de fonction. ijewe PY Tn 316 v. 10; datif singulier d'un nom en -u ? imoroneu KN Vc 55; Anthroponyme; aussi forme mutilée imorone[
PY Jn 927.4. ineu KN Da 1379; As 5524.. 2b ; Anthroponyme. iteu KN As 1516.9; Anthroponyme? -we PY Un 1322.3; nom de fonction?
§ 168. kaeseu PY Qa 1299; MY Ge 605.4 ; -we MY Ge 602.4 pour -u attendu;
Anthroponyme.
kakeu, -we, -wi, -usi PY et KN passim; nom de fonction. kamaeu, -we PY passim; nom de fonction. kanapeu PY Cn 1287.2; En 74.3; Eo 276.2; En 74.23; Eo 160.3; -wo PY Eo 269 ; -we MY Oe 129.2 ; -usi MY Oi 701.5 ; 704.2; nom
de fonction. kanuseu KN As 602+650+1639.3; Anthroponyme.
ponyme. kateu KN Dk 1072; Anthroponyme. kemeu KN Dv 1427b ; Anthroponyme. keniqetewe MY Wt 503 ; nom d'objet. kepu 2 jçu KN X 7575--j-fr. kerameu PY Cn 1287.. 4; -wo PY En 467.5 ; Eo 371 ; -we PY An 207.7 ; duel; -wi[ MY Oe 125 ; nom de fonction. kereteu PY Ea 304; 800; 771 ; 305 ; 809+988; 806; Eq 59.3,5; Xa 565 ;
Anthroponyme. kereu PY Ea 827 ; Eq 59.2; KN Ag 91 ; Anthroponyme. [-] kereu PY Ep 617.7; Anthroponyme; voir sakereu ? kerouteu PY Cn 600.3; Anthroponyme; aussi forme mutilée keroute[
PY Fn 324.16.
§ 169. kieu PY An 724.9 ;'wo PY Sn 64.16; Anthroponyme ? nom de fonc-
tion? kijeu KN X 94; le même que le précédent, sans doute. kijoneusi PY Gn 428.5 ; nom de fonction. [-Jkijoqeu PY An 172.3; Anthroponyme.. kirisewe PY An 298.2 ; nom de fonction? kopereu PY Es 646.1 ; 650.1; KN As 821.2 ; -wo PY Es 644.1 ; aUSSI koperewe[ KN X 5486 ? Anthroponyme. koteu KN Do 10.54b ; Anthroponyme. kotonewe PY Be 995; nominatif pluriel ou datif singulier? nom de
fonction? kukereu PY Jn 845.12; Anthroponyme. kuneu KN Da 1396 ; Anthroponyme.
LISTE DES FORMES MYCÉNIENNES
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
156
157
kurewe PY An 654.6; 519.14; Cn 3.4; Ma 90,,2; KN X 7544.1; nom
okomeneu PY Ea 780; Anthroponyme.
de fonction. kutrç,rrç,u PY An 261.6; restitution non assurée. kutereupi PY An 607.2; Na 926; Toponyme ou ethnique? nom de
onaseu PY An 1281.5 ; Jn 601.6 ; 6585 ; 725.4 ; KN V 1523.7; Anthro-
fonction?
ponyme. oneu KN Dd 1207 ; Anthroponyme. opetereu PY Ea 805; Eb 294.1 ; Anthroponyme? nom de fonction? opetoreu PY Ep 704.1 ; le même, mais lequel est un lapsus ?
§ 170.
opetewe KN 50 4447; -wo(qe) KN L 593.1a.
manajeu KN V 958.1 ; Anthroponyme? nom de fonction?
opikapeewe PY Jn 829.2; nom de fonction.
marateu PY An 218.15; 657.7; Cn 328.5; Anthroponyme.
opikewirijeu PY Ta 709.3; au sujet d'un vase
maratewe PY Na 245 ; nominatif pluriel; nom de fonction? ethnique? marrç,u PY An 661.10; -wo PY An 657,,2 ; Anthroponyme. marinewe[ KN X 994.. [-Jmatewe PY Cn 40.6; Anthroponyme au datif. Jmateupi KN K 877. mereu PY Ep 539.7; Anthroponyme. meritewo PY Ea 771 ; 79~ ; 813 ; 820 ; 801 ; Ec 481.1 ; nom de fonction. metasewe PY Vn 46.8; nom d'objet. metewe PY Cn 131.13 ; Anthroponyme.
souvent considéré comme adjectif. opitekeeu PY Un 2.2 ; nom de fonction. opiteukeewe PY An 39,,4,9; Fn 41.14; 50,,8; datif singulier; -kewe KN B 798.10 duel; nom de fonction. oreewo PY Cn 600,,1-5 ; Toponyme (oreewo wowo). oremoakereu PY Jn 320.1; Toponyme. oretewo KN Dc 439b; Anthroponyme? nom de fonction? orokewe PY Fn 324.5; Gn 428.4; Anthroponyme" otarewo KN E 1035. 9tese'f{ KN Db 1241; Anthroponyme.
metoqeu PY An 192.11 ; Anthroponyme. metuwonewo PY Fr 1202 ; un ou deux mots ? moreu PY Jn 389.6; 431.13 ; 750.10; Anthroponyme. mutewe PY Ub 1318.7 ; Anthroponyme au datif?
§ 171, neqeu PY Jn 725.14; Qa 1298; -wo PY Eb 495+833.1; [Ep 617.1J ; Anthroponyme. neseewe PY Cn 868.2 ; Toponyme. Jnewe KN L 698.1. Jnewi PY Cn 591.3. noeu PY Jn 431.11 ; Anthroponyme. Jnuwewe PY Un 1193.4, § 172. oketeu PY Jn 693.6; Anthroponyme. okeu PY Ea 259 ; 814 ; Anthroponyme.
§ 173. padajeu PY An 192.12 ; Eb 159.1 ; 839,,1 ; 892.1 ; -we PY Eo 444,,2-6;
1347.1; Ethnique? nom de fonction? padewe PY 219 bis; datif singulier; Ethnique? nom de fonction théonyme? etc. padeweu PY Ep 617.10, 13; nom de fonction? parakesewe PY Fn 324.10; datif singulier; Anthroponyme. pa[rakeJteeu PY Jn 832.11 ; -we PY Jn 750.2 nominatif pluriel; nom de fonction. pedijewe PY An 654.14 ; nominatif pluriel; nom de fonction? ethnique? toponyme? pekeu MY Ge 602,,3; 603,,6; 605.3 ; Anthroponyme. peqeu PY Jn 693.10; KN Vd 137; -we PY Cn 45.5; Fn 79+1192.9 ; Anthroponyme. perekeu PY Ch 1287.5 ; -we PY Ae 574; 765 ; nominatif pluriel; MY Oe 130.2 ; datif singulier; nom de fonction.
LISTE DES FORMES MYCÉNIENNES
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
158
periteu PY An 654.1; KN B 5025.2; Anthroponyme. peteu KN As 603.3 ; Anthroponyme. pikereu PY Eb 496 ; Ep 301.8 ; -wo PY En 74.20, 21 ; Eo 160.1 ; -we
PY Eo 160.2-4 datif singulier; Anthroponyme. pitakeu PY Jn 389.5; Anthroponyme.
159
§ 176. rakeu PY Cn 254.7 ; Anthroponyme. reqasewo PY Cn 600.6, 9, 10; Toponyme (reqasewo wowo). Jrinewe KN Ga 674; Anthroponyme? Toponyme? [-Jrinewo KN 1519.11; Anthroponyme ? rukewowowija PY Na 1053 ; Toponyme juxtaposé.
§ 174. podaqere~ùewo KN B 822.1a; génitif? Anthroponyme. poiteu KN Da 1083 ; Anthroponyme. pokewe PY Cn 131.8 ; Anthroponyme. poqateu PY Qa 1295 ; nom de fonction.
rukoa2[keJreute PY Jn 415.1 ; Toponyme. sakereu PY Ea 776 ; Jn 431.17 ; -wo PY Ea 756; -we PY Ea 56 ; 304 ;
Anthroponyme" simiteu KN Ap 827.1+7032.1+7618; X 1583+7747+7887 (~i-);
Anthroponyme. sipewe KN Ce 902,.1 ; Toponyme? nom de fonction?
poroteu PY Eq 146.3 ; Anthroponyme.
105· porou t eu PY J n3. . , Vn 4934· . , KN Dc 1129; -wo PY Jn 310.12 ; -we PY Cn 131.5 ; Anthroponyme.
§ 177. tamijeu PY Jn 310.3 ; Anthroponyme.
porutewe KN Vc 176; cas? Anthroponyme.
tareu PY Jn 693.8 ; Anthroponyme.
poruwewo PY Sa 796 ; Anthroponyme.
tatakeu PY Cn 655.20 ; Anthroponyme.
posidaijeusi PY Fn 187.18; nom de fonction?
tatiqoweu PY An 724.8; -wo PY An 654 . 11 ; Anthroponyme.
poterewe PY Fn 187.14; datif singulier; Théonyme ? Anthroponyme?
tatoakareute PY Cn 4.4 ; Toponyme.
nom de fonction ? poteu PY An 519.7; -wo PY En 467.3; Eo 268; Anthroponyme. puirewi MY Go 610.4 ; datif singulier? Anthroponyme. puteu PY Jn 431.12; Anthroponyme. p u 2ra 2akereu PY Nn 228.3; Toponyme ou ethnique.
tepeu PY An 340,,9 ; Anthroponyme. teposeu PY Jo 438.21 ; On 300.12; Anthroponyme. terenewe PY An 18.6; Toponyme. teretewe PY An 607.4; Toponyme? nom de fonction? teseu PY En 74.5; Eo 276.4; Anthroponyme. tetereu PY Eh 1176.1 ; Ep 539.8; Anthroponyme.
§ 175. qasare7fJ9 PY Sa 755 ; Anthroponyme.
teteu KN V 958.2b ; Anthroponyme? nom de fonction? Jtewateu KN Uf 837a; Anthroponyme? nom de fonction?
qasireu PY et KN passim; nom de fonction. qeremeneu PY Jn 845.13 ; Anthroponyme.
§ 178.
qetarajeu PY Jn 845.4; Anthroponyme.
tokeu PY An 209.7 ; Anthroponyme"
qetaseu[(qe) KN As 5869.3; Anthroponyme?
totfJu PY An 1281.8; ou tO?fJu; Anthroponyme.
qetereu PY Vn 865.3; Anthroponyme.
totewejasewe MY Oe 106.1 ; Anthroponyme au datif?
qeteseu KN As 5866,2; Anthroponyme.
towateu PY Eh 1188.1; Ep 539,11 ; Anthroponyme.
[-Jqotewo PY An 218.16; génitif singulier? Anthroponyme.
tukeneu PY Jn 310.15 ; Anthroponyme.
qowakeseu(qe) KN As 602+650+1639+fr. ; Anthroponyme.
tumenewo MY Vi 709.2; cas? Anthroponyme?
LIS TE
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
160
turateu PY Ae 8 ; 72; -we KN B 755 nominatif pluriel; -usi PY Gn
428.3 ; nom de fonction. turuweu PY An 261. v. 2 ; Cn 254.1 ; Anthroponyme. tusijeu PY An 519.7 ; Anthr~ponyme, tutijeu PY Cn 4.6 ; Anthroponyme. ureu PY Vn 865,9 ; Anthroponyme. uwoqewe KN Ce 902,6; nominatif pluriel; nom de fonction; il faut peut-être joindre uwoqene KN V 145.2.
DES FORMES MYCÉNIENNES
161
§ 181. L'existence possible d'un accusatif en -~v justifie enfin l'hypothèse de, formes en -eu, non .attestées au nominatif, ni à un cas quelconque presentant le -w-, malS à reconnaître dans quelques mots terminés en -e. On a vu plus haut (§ 44) que deux formes latives en -ede étaient interprétées par M. Lejeune comme devant se lire -~V-aE à côté de toponymes en -eu attestés directement ou indirectement : masede PY Cc 1285 ; Mn 1411.3 ;
§ 179. waa2tewe PY An 207.9; Toponyme. wadirewe PY Fn 79+1192.8; Anthroponyme. wa[ - -Jreu PY Jn 310,8; Anthroponyme. wateu PY Na 395,la; Anthroponyme? nom de fonction? wedanewe, -wo PY passim; Théonyme? Ethnique? nom de fonction? wejewe KN Gv 863.2; PY 880,5 forme mutilée weje[we; terme en -eu? nom de plante? wetereu PY Eb 317.2; 472.1; 477,,1; En 74.16; 659,,4; Eo 247.,7; Eo 444.3 ; Ep 539.13 ; Anthroponyme. weudanewe PY Cn 418,1; datif singulier; Anthroponyme. wirinewe KN Fh 5428 ; datif singulier? nom de fonction? Anthropo-
nyme? wi65teu KN X 1403 ; Anthroponyme.
§ 180. wonewe PY Cn 40.2; 643.1; 719.12; au sujet d'ovins mâles. Jwonewe KN L 1335a. wonoqewe PY Un 1193.2; Toponyme. woqewe PY An 610.7 ; Toponyme? nom de fonction? woweu PY Ad 142 lecture non assurée; KN C 911.3; Uf 836 a ; nom
de fonction. zeukeusi PY Fn 50,9; 79+1192.10; nom de fonction. 34keu PY Ta 709.3 ; au sujet d'un yase : considéré souvent comme adjectif. 85keijatewe PY An 1281.4 ; Ub 1318.1 bis, 2; -wo PY Fn 50.11 ; Toponyme ou ethnique ?
erede PY Fr 1228 ; Mn 1411.2"
Le même auteur voit dans uwoqene (KN V 145.2) le témoignage indirect d'un accusatif en -~V 2, à côté du pluriel régulier uwoqewe (voir §§ 178, 180). Il se pourrait alors que derrière d'autres formes en -e non interprétées se dissimul~ssent des accusatifs de noms en -eu: nous ajouterons aux noms de fonctlüns la forme a 2rie (PY An 724.5) qui pourrait être selon notre interprétation 3, un accusatif éiA~~v non encore identifié faute du secours d'un nominatif *a2rieu. 2" M, LEJEUNE, RPh 35, 1961, P 206 (= ML 38) 3 Minos 9/2, 1968, pp" 205-218"
7tpEa~EUe; ET xoe:6e;
163
f~nctions
.en -EUe;. Vieux composé isolé 2, dépourvu par conséquent d u~e fl~xIOn appartenant à un type senti comme normal, au gré d'emplOlS qUI en font tantôt un adjectif au sens de ({ vieux ». tantôt le nom de fonctions attribuées au bénéfice de l'âge, il revêt un~ flexion tantôt en -Ef -, tantôt en -l'lf - pour autant que les deux séries soient distinctes. ~et~e tendanc~ est révélatrice de la valeur de la finale -EUe; comme mdlCe de fonctIOn, et de son action substantivante, mais le terme dans son ens~mble n'appartient qu'accidentellement et incomplètement au type qUI nous occupe.
CHAPITRE IX
OBSERVATIONS SUR
*nPEIBEYI
ET
*XOEYI
(§ § 182-188)
§ 182. Nous avons déjà montré dans les §§ 36 à 45 notamment que même si les thèmes en -l'lU- du grec sont issus de quelque manière de thèmes en * -U-, ce qui nous paraît le moins invraisemblable, aucune forme de leur flexion ne permet de l'affirmer, et la preuve échappe. Cette preuve ne peut se trouver non plus dans la liste des termes en -EUe; telle qu'elle nous apparaît dans son développement historique: aucune forme en -EUe; ne procède sous nos yeux, à quelque degré que ce soit, d'un développement de -ue;, pas plus en mycénien qu'à l'époque historique. On a vu au § 155 que XEÀEUe; n'est en réalité pas la même chose que xéNJe; et qu'au lieu d'être un développement de ce dernier terme, c'en est un dérivé nouveau - et sans doute fort artificiel - substituant à une finale dépourvue de sens en grec un indice technique largement usité,
§ 183. Un autre terme a été utilisé pour de telles démonstrations: *7tpEa~EUe; serait l'exemple visible en grec même du développement en -l'lU- d'un thème en -u- 1. Cette forme n'est pas apparue dans l'inventaire ci-dessus car il s'agit non pas d'un développement morphologique spontané et total de -ue; en -EUe;, mais d'une hésitation dont un des termes résulte en fait d'un choix qui est secondaire, sporadique, facultatif et lié en partie à une catégorie d'emplois. Il ne s'agit donc pas à proprement parler d'un nom en -EUe; dont le nominatif n'est d'ailleurs pas attesté: il n'y a là que le résultat d'une influence morphologique limitée, à la faveur d'un contact lexical avec les noms de
§ 184.. Une b.onne partie des formes environnantes s'oppose à ce que ce SOlt en faIt un thème en -'f)U-, et cette partie qui se réfère' l"d' . "Il , a l ee d e VIel esse, est généralement ancienne. Il s'agit tout d'abord des dérivés adjectifs en -TEpOe; et -TIXTOe; qui reposent s~~ un thème en -u- : 7tpEa~UTEpOe; et 7tpEa~UTIXTOe; sont tout deux homenques et montrent bien qu'en valeur d'adJ'ectif du mOIns, . , c est aux thèmes en -u- que la forme est rattachée. Il s'agit surtout du composé 7tpEa~uYEV~e;, homérique également (A 249), dont la forme suffit à montrer qu'il n'y a là aucun thème e~ -l'lU- : si l~s adjec~ifs en -U-, auxquels cet ancien composé semble s ~tre ~attache, fourmssent en effet un premier terme de composition t~es frequent, aucun substantif en -EUe; n'a jamais fourni avec ce suffixe m sous forme pleine ni sous forme réduite, aucun premier terme de composé (v. Ile partie, § 257). Le terme 7tpEa~U- est donc senti comme un adjectif simple.
§ 185, La possibilI,'té de. considérer comme étant en -l'lU- cer t aInes . " des formes de la fleXIOn est lIée à l'emploi substantif au sens d' ({ ambassadeur ». Ainsi .la ques.ti~n ~eut se poser pour 7tpEa~EWe; (Ar. Ach. 93), mais l~ schohaste preCIse Justement en ce cas qu'il ne s'agit pas du génitif ~ un ,nom en -EUe;. Il s'agirait, notamment selon Choeroboscos, du génitIf d. un 7tpé(I'~~C; ({ ambassadeur ») (in Theod. 1..233·' cf ' Su'd) l . " A USSI. amblgu~s s~ront ~onc les formes de duel en -E~ (lG 12(1),,977,45, 57), de nommatlf plunel en -EEe;, -E~C; (lG 14,,952,,11), d'accusatif pluriel en -E~e; (lG 12.46.24.; Xén. Hell. IV.8.13), de génitif pluriel en -EWV (Ar. Ach. 76), de datIf pluriel en -Em (Ar. Ach. 62). 2"
M: LEJEUNE,
v" aUSSI
1, P
KREISCHMER,
KZ 31, 1892, p" 330;
cf"
sllpra § 11.
H,
Mémoires de Philologie Mycénienne, XII, p, 241 (=
FRISK S"V"
ML
12) "
164
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
165
Restent quelques formes peu anciennes pour la plupart : 7tpecr~~eç
(Hés. Boucl. 245) est ancien, mais le sens étant ici celui de
« vieux », ce peut être une forme métrique, beaucoup plus qu'un
témoignage d'une flexion en -YjU- ; en outre cette ancienneté relative n'est pas de date hésiodique, tant s'en faut; 7tpecr~'fj
nominatif duel (Ar. fr. 639) ;
7tpÉcr~e~IX
accusatif singulier (Schwyzer 648.31, Lampsaque, me s. AC.) ;
7tpLcr"(e~eç
nominatif pluriel (1 G 7.2418.6,18, Thèbes, Thespies, ne s. AC.) ;
7tpecr~dIXç
IVe
s. AC. ; 1720.6,
accusatif pluriel (IG 7.517.12, Larissa);
7tpecr~douv
Ainsi la résolution des hiatus doubles -oelX-, -oeo-, etc. ne permet ~as de ~avoir si l'o~ a affaire au thème xof- ou au thème xofYjf- et si l on dOIt par consequent accentuer X6IX ou xooc, X6IX ç ou xoocç, ou si x owv repose sur xofwv ou xofÉfwv. Ne sont donc identifiables comme formes de xoeuç que celles qui présentent la diphtongue: xoeuç, x oeum , et celles dans lesquelles l'absence de contraction en ionien, ou une contraction certaine de -e- (xod, xoeî:ç) ou un allongement de IX prouvé par la métrique (xooc, xoocç) rendent cette interprétation nécessaire.
génitif pluriel (1 G 7.506.22, Larissa) ;
7tpecr~eucr~
datif pluriel (Lyc.. 1056 : mais on a vu l'usage suspect que ce poète fait de la finale -euç : v. §§ 117, 125).
§ 186. On ne peut enfin invoquer en faveur d'un thème en -YjU- ni l'existence du dénominatif en -euw, ni celle de l'adjectif en -hïoÇ et de son neutre -hïov, car ces formations sont déjà anciennement très largement autonomes et enjambent fréquemment la dérivation en -euç qui reste alors purement virtuelle. Il en va de 7tpecr~euw, qui renvoie d'ailleurs, transitivement et intransitivement, à 7tpÉcr~uç « vieillard » (Hdt. VIL2 transitif; EschI. Eum.. 1, intransitif) aussi bien qu'au nom de l'envoyé, comme de 7tIX~OEÛW (depuis Sophocle), [LIXv'reuw (depuis l'épopée) ou 7tpu'rIXveuw (depuis les Hymnes; au sens institutionnel depuis Thcd.). Il en va aussi de 7tpecr~hïoç -hïov ( depuis l'épopée) comme de 7tiJ(~ohtoç (-e~oç depuis Pind.), [LIXVThïOç (-hïOV depuis l'épopée) ou de 7tPU'rIXvhlOV (depuis Hdt.). Ce qu'on peut admettre, dans une certaine mesure, c'est que l'existence de ces dérivés, jointe au fait que le terme de base était en -U-, a pu favoriser la t~ndance à la création d'un dérivé inverse en -EÛÇ.. On observera cependant que malgré ces conditions très favorables, cette création en fait n'a pas abouti.. La dérivation inverse ne nous paraît pas avoir été grande créatrice de formes en -euç. § 187. Les problèmes posés par xoeuç sont autres. L'existence même du terme est ancienne et peut être considérée comme assurée. Le détail des formes est cependant obscurci par l'existence de plusieurs thèmes parallèles xof-, xofo- et xofYjf-, et par les incertitudes de la tradition manuscrite.
.§ 188. Sans entrer dans un détail vite oiseux puisqu'il ne reproduiraIt souvent que des choix ou des corrections opérés sur une tradi:ion :lle-même incertaine, on considérera que l'existence de xoeuç est e~~bhe.pa: les formes suivantes, parmi lesquelles celles qui proviennent d mSCrIptIOns sont d'une valeur particulière : xoeuç Hpc.. Epid. 7.. 10; 1G 11(2).219 A 8, Délos, me s. AC., malS xouç peut reposer sur l'un quelconque des thèmes, et se trouve employé dans la même inscription 1.40.
XOÉIX Hpc. Morb. 3.17 et littérature médicale, x oa prouvé en attique par Ar. Cayo 95,113,355, Ach.. 1086, 1133 (1202 en fin de vers). xoÉwç GaL 12.932, xowç Ar.. Paix 537 ; Thesm. 347 (mais ce sont deux fins de vers) . xoÉï ou xod Hpc. Salubr. 5; Morb. 3,17; Pap. Hib. 1.90.11, me S. AC, cf. Choerobosc. in Theod. 1.238 H, mais xot Démosth. Prooem. 53.
xoe~ç 1G 11(2).237.. 3, Délos, me s.. AC., etc, mais X6eç Plat. Théét.173 E ; 1nscr. Dél. 396.A.67, me S. AC. XOÉIXç Anth. App. 19.1 ; Ph. Bel. 90.26, xoaç prouvé par Ar. Ach. 961, Nu . 1238, Ass. 44, puis xoe~ç Sept., etc. x oÉwv mais xowv est ambigu .
xoeucr~ Aristt. GC 328 a 27, mais xoucr[ Ar.. Ach. 1211 ; Démosth. 999.9. Il sembl.e, ~ considérer ces formes, que le thème xofYjf- soit principalem~nt IO~len, et que l'attique ait connu à l'époque classique une flexIOn mIxte dont le nom de la fête des Conges, faisant partie d'un vocabulaire nécessairement plus conservateur, peut présenter le modèle: X6eç cf. CalI. Ait. 1.1.2, Xoiiç Ar. Ach. 961,
166
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
Xo(;)v Euboulid. 1 (Kock II),
XOUO"L Ar. Ach. 1211. Il s'agit donc d'un mot à thèmes multiples, et le paradigme établi plus haut n'est destiné qu'à justifier l'apparition dans les listes précédentes d'une forme de nominatif xoeûc, arbitrairement choisie et en réalité ignorée de l'attique (à moins de l'identifier dans xoüc,).
DEUXIÈME PARTIE
EMPLOIS ABRÉVIATIFS , DE LA FINALE -E Uç (§§ 189-333)
SECTION I
HYPOCORISTIQUES ET SOBRIQUETS (§ § 189-190)
§ 189. La fréquence de la terminaison -EUe; dans l'onomastique, jointe au caractère volontiers conservateur de cette dernière, offre à notre enquête un matériel abondant, dans lequel peuvent se manifester plus clairement ou se prolonger plus tard que dans les appellatifs des usages communs aux deux catégories. D'ailleurs, les frontières sont en fait indécises entre noms de personnes et appellatifs : hien des mots peuvent figurer sous l'une et l'autre rubrique, soit que tel appellatif ait été employé comme nom propre, tel ' AfLepopEUe;, ou L;~3YJPEUe;, soit que la forme ait pu exister indépendamment dans les deux séries, soit encore qu'elle apparaisse dans les anthroponymes avant de se manifester dans le vocabulaire, comme mye. tamijeu (TœfL~EUe;), IIpuTlXvEue;, ou NœuTEue;. De plus, des formes comme les épithètes divines ou les surnoms divins peuvent à juste titre être revendiquées par l'une et l'autre catégorie, tels IIoÀ~Eue;, MYJXIXVEUe; ou 'AfLO~~EUe;. On aura ainsi l'occasion de constater un parallélisme entre les anthroponymes notamment et les appellatifs, parallélisme qui peut être en fait une véritable unité d'emploi. Or, il est certain que -EUe; a servi à la formation d'un grand nombre d'hypocoristiques. Parlons plutôt d'un procédé abréviatif dont le terme « hypocoristique» rend mal compte puisqu'il suggère surtout la familiarité dans l'anthroponymie: il conviendra mal à un nom héroïque ou divin, et guère mieux pour un appellatif. Nous le conserverons toutefois, faute de mieux, quand il sera question de noms propres, quitte à oublier son sens précis pour en faire la désignation d'une forme abréviative, quelle qu'en soit la résonnance affective.
170
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-euç
§ 190. Ce caractère abréviatif, dès longtemps recon~u ~, a été ré~~~ ment révoqué en doute 2 comme fournissant une exphcatIOn de faCIlIte, notamment aux noms en -ûeuç dont le mycénien a enrichi la série d'un lot important de formes considérées comme inconnues au 1er millénaire. Mais ces noms en -ûeuç peuvent précisément poser des problèmes qui leur soient propres, notamment dans la réponse qu'ils donnent aux composés à premier terme en -m-. Aussi les réservons-nous dans la présente étude, les regroupant pour un examen particulier, quitte à nous rallier avec réserves à l'interprétation hypocoristique 3. Rappelons dès maintenant que si le nombre de ces formes est remarquable en mycénien, elles peuvent n'être pas aussi inconnues au 1er millénaire qu'il paraît au premier abord 4. • L'usage fait de -euç à l'époque historique dans l'onomastIque, nota.mment anthroponymique, ne peut laisser aucun doute sur sa fonctIOn abréviative. Les indices que nous en étudierons consistent essentiellement dans l'emploi fait de certains de ces noms, et dans la forme de plusieurs autres. 1. Voir par ex. BECH'IEL HPN, et, plus récemment A . HEuBEc~, Beitrâge zur Namenforschung, 1957, pp. 28-35; Y. GEORGIEV, Lingua Posnanwns!s 8, 1957, pp. 17-29 (voir §§ 36-45). 2. P . RAMA'I, voir § 29. 3 Voir § 255, et A. HEUBECK, Kadmos 4/2, 1965, pp 138-145 (= AH 60) . 4.. Voir § 246
CHAPITRE PREMIER
HYPOCORISTIQUES (§§ 191-207)
A. INDICES TIRÉS DE L'ENVIRONNEMENT ONOMASTIQUE
§ 191. C'est une habitude bien connue de l'onomastique grecque que la répétition des mêmes éléments de composition dans les noms portés par les générations successives d'une même famille, voire la répétition pure et simple du même nom chez le fils ou le petit-fils. Les personnages historiques nous en fournissent des exemples, et il suffira de rappeler que eefl.Lû"t'oxÀ~ç était fils de Ns:oxÀ~ç, que ~Cùxp&:rfJç l'était de ~(ù(ppovlûxoç, et LlfJ[Loû8év'Y)ç de Ll'Y)[Loû8év'Y)ç, pour ne parler que d'Athéniens. Pour des exemples épigraphiques, Bechtel nous fournira entre autres (HPN p. 45) : 'A vot1;lXÀe~"t'oç 'AVotS~~6)ÀOU ,A vot1;~xpcX."t'fJç EevoxpcX."t'ou 'Avot1;l[Lotv~poç Motv~po[L&Xou 1.
§ 192. Mais dans l'ascendance ou la descendance, tel de ces noms peut apparaître sous une des diverses formes abrégées qui constituent la grande masse des hypocoristiques. Les exemples n'en manquent ni dans l'histoire ni dans les inscriptions. Ainsi le père de Sophocle s'appelait-il :ï::6tp~AÀoç, ainsi encore, mais en sens inverse, Nicias était fils de N~K~pot"t'oç. Les témoignages épigraphiques sont abondants, et nous rencontrons ainsi une série comportant : 'Ap~û"t'éotç 'Ap~û"t'oM[LoU 'Ap~û"t'lCùv 'Ap~û"t'oxÀelouç
'Aplû"t'Cùv
'Ap~û"t'6tpCùv"t'oç
1.. Voir aussi Ar. Nu . 46 : Me:yc()'À:~ç 't'ou Me:y()(xÀl!:ouç ; sur les procédés de l'onomastique grecque, voir E. FRAENKEL, article Namenwesen de la HE. PAULy-WISSOWA (éd. 1935), col. 1611-1648, et sur celui-ci en particulier, col. 1625-16.
172
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
et, en sens inverse, 'Ap~cr't"Éexe;, père d"Ap~cr't"6fLexxoe; (HPN p, 72, Erétrie, IVe S. AC.). Or, dans le même rapport, on trouvera un 'APLlTTEUS, père d"Ap~cr 't"ofLÉvY]e; (ibid,,). On voit donc nettement 'Apw't"eue; s'insérer dans une série d'hypocoristiques'Apw't"Éexe;, ' Ap~cr't"Lexe;, ' Ap~cr't"Lwv, 'ApLcr't"wv, fém. 'Ap~cr't"w, et jouer comme eux en alternance avec un composé en' Ap~cr't"o-. De la même manière, si l'on rencontre un N~xLexe; N~xocr't"p(hou (ibid., p. 335, Erétrie, IVe s.. AC.), un N~xLexe; N~KY]pœ't"ou, on connaît un NLKEÙS N~xoMfLOU (ibid" Thuria, ne s. AC,,). La possibilité de ce nom doit d'ailleurs être plus ancienne que cette apparition épigraphique, puisque dès le v e siècle Pindare le donne à un héros discobole (Ol. X.86). D'autre part, à l'abondante catégorie des noms en N~xo-, N~xa-, etc. répond un grand nombre d'hypocoristiques : N~xÉexe;, N~xr;voe;, N~xLwv, NZx~e;, etc., fém. N~x,w (Anth. Pal. V.150 ; VI.289, etc.), dont notre N~xeue; fait évidemment partie. Le nom propre '11T1TEUS peut être ambigu, car, aussi bien qu'un hypocoristique, ce peut être un sobriquet, l'utilisation de l'appellatif L7meUe; comme surnom. Cependant les inscriptions de Milet nomment un 'I7meue;, comme père d'un 'I7mo6wv (HPN p. 225), si bien que 'Imteue; paraît bien jouer le même rôle que 'I7t7tLexe;, 'I7t7tZvoe;, "I7t7twv, etc" fém. 'I7t7tw (Hés. Théog. 351; Paus, IX.13,,5). On connaît encore plusieurs personnages réels ainsi nommés, pour lesquels la même question se posera; mais tel de ces personnages étant ionien (Xén. Hell. 1.6.29, un Samien), tel autre Athénien, on considérera comme probable que ce nom évoque les innombrables composés en 'I7t7to- et en -m7tOe; que le snobisme athénien en particulier multipliait à plaisir 2" On peut ajouter 'Op9EÙS 'Op6~œ1îou (HP N p 352, Ténos, Ille s, AC,,), le nom du père et celui du fils évoquant l'un sous forme hypocoristique, l'autre comme dérivé patronymique des noms du type de 'Op66~ouÀoe;, fop6exy6pexe; (HPN p. 352, Argos), ou 'Op6oXÀ~e;, 'Op66Àexoe;, 'Op6ofLÉVY]e;, etc.. LÀÀEUS, père de QhÀoxÀ~e; (HP N p. 453, un Argien, IVe s,, AC.; cf. Antk, Pal. VII.283), que l'on incorporera à la série d'hypocoristiques <1>~ÀÀÉexe;, ~ÀÀLexe;, LÀÀue;, etc., fém. QhÀÀw (HP Np. 453 ; cf. Paus. VII.12 . 3), car tous présentent une géminée non étymologique qui garantit qu'on les sentait tous comme relevant du même procédé. *'APXEUS, qu'on peut restituer à la base du patronymique 'Apxe [1îY]e; dans le nom d"Apxd1î'Y]e; 'ApXL7t7tou (HPN p. 83, Erétrie IVe s. AC.), 2.. A ce sujet, voir Ar. Nu. 60-80
173
HYPOCORISTIQUES
-eUe;
sera l'un des multiples hypocoristiques 'ApxÉexe;, 'ApxLexe;, 'ApxZvoe;, 'ApXLwv des innombrables noms en 'ApX-, 'ApXe-, 'ApX~-, 'Apxo- et -expxoe; (cf. 'Apxw 'ApX~MfLOU HPN p. 84, ne s. AC.)" *Ku8EUS, qu'on peut lire sous le patronyme Ku1îeŒY]e;, dans Ku1îeŒY]e; Ku1îw't"pœ't"ou (HPN p. 270, du Pirée, v e s,, AC.), fait partie de la série Ku1îÉexe;, Ku1î~e;, Ku1îLexe;, Ku1îwv, etc.. en face des noms en Ku1î~- et Ku1îo-,
§ 193. Ces exemples, privilégiés en ce que chacun constituait un rappel de noms portés dans la même famille et faisait en même temps partie d'une série homogène d'hypocoristiques, manifestent clairement l'usage fait de -eue; singulièrement en Attique et en pays ionien. Mais en d'autres cas, si le parallèle avec le nom d'un père ou d'un fils fait défaut, du moins une telle interprétation s'appuie-t-elle sur le fonctionnement semblable d'autres hypocoristiques.
(HP Np. 232, de Rhamnonte,
s. AC.) apparaîtra comme abréviatif de noms en KexÀÀ~- qui sont nombreux, si on le confronte avec des noms tels que KexÀÀLexe; KexÀÀ~cr6Éveoe; (HPN p . 232, Tégéate Ille s. AC.), la série comportant aussi KexÀÀivoe;, KexÀÀLwv, etc.. , fém. KexÀÀw (HP Np. 232, Epidaure, IVe s. AC.). On notera que le ÀÀ géminé interdit d'en faire des dérivés de l'adj ectif xexÀÔe;, et que pal' conséquent leur forme même constitue un indice de leur fonction par rapport au composé. D'autre part des formes de cette sorte ont pu contribuer au développement de géminées « expressives » notamment dans les féminins en -w. KaÀÀEUS
*AUKEUS dans Auxd1îexe;
IVe
(HPN p. 289, Sparte,
IVe
s.. AC . ) peut être
mis en parallèle avec: Auxwv, père d'Alh6Àuxoe;, Aux~œ1îexe;, père de AuxofL~1îY]e;, ainsi que AuxLexe; et AuxÉexe; (HPN p. 289).
(HP N p. 359, Sparte,
s, AC.) peut être mis en parallèle avec IIexv't"ivoe; II exv't"oxÀÉoe;, et avec IIexv't"Éexe;, IIexv't"Lexe;, II œv't"wv, etc., fém. IIexv't"w (HPN p. 359) et peut-êtremyc.. pati = IIœv't"~e; ? (KN As 1516.17 ; Dd 1281). nClVTEUS
Ille
*nU9EUS dans IIu6d1îY]e; (HPN p. 390, Ioulis, v e s. AC.) - et peutêtre myc. puteu (PY 3n 431.12)? - doit être mis en parallèle avec:
,
174
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-euç
IIu8éaç, père de IIu861;evoç, IIu8lwv, père de IIu86xpL"t"oç, IIu8wv, père de IIu86ôwpoç, et encore IIG8Lç, IIu8laç, fém. IIu8w (HPN p. 390).
epLÀeûs (HPN p. 451, Chio) peut être comparé à : <1>lÀwv <1>LÀOCPWV"t"oç, <1>LÀ~VOÇ, père de <1>lÀL7t7toç,
(cf. mye. pirino? KN As 1516.6), et à <1>LÀéaç, <1>LÀéwv, <1>~ÀLÇ, <1>lÀuç, etc., fém. <1>LÀW (HPN pp. 451 sq.).
B. INDICES TIRÉS DE LA FORME
§ 194. Un autre témoignage de la fonction abréviative de la finale -euç dans l'anthroponymie nous est fourni par la forme même de certains de ces noms, cette forme étant dans un cas déjà rencontré celle d'un premier terme de composé (KaÀÀeuç v. § 193). Mais l'abréviation ne tient pas forcément compte de la constitution du mot à abréger : pour arriver à une forme de deux ou trois syllabes sans hiatus, on a pu retrancher en deçà ou au delà de la limite des deux termes, et attacher ainsi la finale ·-euç à une consonne faisant partie du second terme ou se trouvant au contraire à l'intérieur du premier. Ainsi apparaît un 'AppLXeùs 'EpyoXcXpou que Bechtel (HPN p. 76, Erétrie, IVe s. AC.) suppose avec vraisemblance reposer sur un *, APPLXcXp'YJç. Ce dernier nom, en face de 'Epy6Xapoç, serait un autre exemple de l'usage rappelé au § 191.. On rapprochera 'AppLXlwv dans lequel le X est aussi un élément du second terme -X&.PYJç ou -xapoç. De manière comparable, *'Appeveûs, que Bechtel suppose à la base de 'AppevYJlôYJç (HPN p. 76, v e s. AC.), serait un hypocoristique d'un *' Appévouç à vrai dire encore inconnu. De même 'AÀxLvdôaç (HPN p. 37, Delphes, IVe s. AC.), supposant un *,AÀKLVeûS, pourrait, au milieu des composés en *' AÀXL-, se rapp~rter à un 'AÀxlvooç (-vouç) qui, pour n'être pas connu comme nom hIstorique, est attesté dans l'Odyssée. Dans ces deux derniers noms, le '1 sera donc à considérer comme faisant partie d'un second terme en -vouç. *Eûeppaveûs dans Eûcppavdôaç EûcppcXvopoç (HPN p. 456), et par sa
HYPOCORISTIQUES
175
forme et par son emploi, se dénonce comme un hypocoristique d'un nom bien attesté d'ailleurs (Démosth., Plut., Luc.), que ce nom dérive de manière lâche de eûcppalvCù ou qu'il faille partir directement de l'adjectif etîcppwv, comme le suggère Bechtel. Selon le même procédé, 'AKTeûs peut reposer sur un composé comme &x"t"~[LCùV (HPN p . 266, Erétrie), bien qu'on ne connaisse pas d'emploi de ce mot comme anthroponyme, et qu'on ne puisse absolument écarter l'idée que' Ax"t"euç soit plutôt un dérivé de &XT~. Mais surtout, nous devons songer que la série de 'IcpLxÀ"fiç, 'IcpLcXva1;, 'IqnxpcXTy/ç, etc. (HPN p. 215) a donné lieu dès l'épopée à la forme 'Iepeûs (n 417), la troncation ayant ici atteint le premier membre. On rapprochera 'Icplwv (Pind. Ol. VIIL106) et'IcpLç (masc. Eur. Sup. 986, 1032), et on pensera aussi que'IcpLç (fém. 1 667) est un nom que Lycophron donnera à Iphigénie (324). Nous avons donc bien affaire ici à une série de formes abrégées, au même titre que dans les exemples précédents.
§ 195. Ce type d'abréviation n'est naturellement pas limité aux hypocoristiques en -EUÇ, et il est facile d'en trouver des exemples dans T~ÀE[LOÇ, qui évoque des noms comme TYJÀé[Laxoç ou TYJÀé[L~po"t"oç, dans T~ÀEXÀOÇ, qui renvoie à TY)ÀexÀ"fiç, TY)MXÀu"t"oç, etc., dans T~ÀECPOÇ, où l'on retrouve TYJÀEcpcXVY)Ç, TY)Mcpav"t"oç ou encore TYJÀEcp6v"t"YJç (cf. mye. gén. qereqotao ? PY En 659.. 1,2), dans "IcpLXÀoç face à ,IcpLxA"fiç, comme dans le nom épigraphique MEyaxÀ~ç MEYcXxÀou (HP Np. 300), dans "EXExÀoç face à 'ExexÀ~ç ou dans L:8éveÀoç et L:8evéÀaoç. Les amputations sont moins importantes, et le nom de base plus facilement reconnaissable que dans le cas d'abréviations en -euç, car, la flexion de ce dernier étant dissyllabique, le procédé n'était efficace qu'au prix d'une réduction plus importante, d'où l'opposition entre "IcpLXÀoç et 'IcpEuç, entre T~ÀE[LOÇ, T~Àecpoç, et T'YJAeuç, IlYJÀeuç (voir § 204). Cela pourrait être une des causes de la résistance opposée par beaucoup de noms propres en -euç à l'analyse . En outre, cet obscurcissement du rapport avec une forme complète a pu donner dès une époque ancienne une autonomie totale à beaucoup de ces noms, surtout s'il s'agissait de noms légendaires, fixés sur des personnages bien connus. Il nous apparaît en tout cas que le procédé n'est pas différent. C'est pourquoi, nombre de noms héroïques étant en fait des formes abrégées, on doit se demander si, parmi les noms légendaires en -EUÇ, un certain nombre ne pourrait être, lui aussi, justiciable d'une telle explication, attestant par là l'ancienneté de cet emploi du suffixe..
176
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-eUe;
§ 196. Le nom du héros et roi d'Athènes 'Epexgeus (depuis l'épopée: B 547 ; " 81 ; aussi 'EpLx8eue; : 1G 12(5).444 passim) peut se justifier de cette manière, Il apparaît en effet concurremment avec 'EPLx86vwe; (Eschl. fr. 717 Mette; Eur. Ion 21; Aristt. fr. 637 ; 1G 12(5),.444.X; autre personnage Y 219, 230) et a d'autant plus de chances d'en être une abréviation que les Athéniens, considérés comme la descendance de leur héros, ont pu s'appeler non seulement 'Epex8d3ocL (lyr. -et3ocL : Pind" Isth. lI.i9; Eur" Méd. 824), mais aussi 'EpLX8ov~3ocL (IG 3,771). Ajoutons que l'existence de 'EpLX8~ (Luc.,; Ovid.), appartenant à un type d'hypocoristiques féminins que nous avons vu fréquemment attesté à côté de masculins en -eue;, peut confirmer cette vue: il faudra donc considérer le groupe X8 comme un élément de l'initiale du second terme. Un élément d'incertitude subsiste pourtant dans la variation de l'initiale 'EPL- 1 'Epe-, On pourra admettre que 'Epex8eue; nous conserve indirectement l'aspect plus ancien d'un nom d'origine obscure dont la forme complète a subi ensuite l'influence des composés à premier terme en i (cf. 0OCPcrL- 10ocpcre-, LleçL- 1Lleçe·, ' APXL- 1' ApXe-), ou inversement que 'EPLx86vwe; conserve une forme ancienne pourvue d'un préfixe ÈpL- 3. Quant à l'emploi de cette forme comme surnom de Poséidon à Athènes (Lyc. 158,431 ; Plut,. Mor. 843 B ; 1G 12.580), on le considérera comme dû au culte rendu à ce dieu dans l'Erechtheion, ses qualifications habi tuelles de È\I\Ioa~yocwe; ou YOCL~OXOe; favorisant d'autre part un rappro'" chement secondaire avec le verbe ÈpéX8û). § 197. Le cas de Eùpuageus, nom du roi de Mycènes, est aussi net et va dans le même sens, avec l'appui supplémentaire, comme pour les noms historiques cités au § 192, du nom porté par le père du personnage. En effet l'expression homérique Eùpucr8eùe; ~8evéÀoLo TCrxle; (T 123) suggère que le premier de ces deux noms renvoie à un Eùpucr6évl)e; dont ~8éveÀoe; nous donne la clé,. Le nom complet Eùpua6évl)e; est porté à l'époque légendaire (Hdt. IV.i47, Sparte), et encore à l'époque historique (Xén. HelL IILL6, Spartiate; HPN p. 180, Thasos, v e s. AC.), cependant que ~6éveÀoe; est lui-même un abrégé de ~6evéÀlY.oc;, nom connu à l'époque légendaire (n 586, Troyen) et aussi historique (Xén. Hell. 11.2.2, éphore spartiate). On aura remarqué l'origine pélopon3,. c.. J. RUIJGH, L'élément achéen dans la langue épique, Assen, 1957, pp, 136 et 157; cf. K BOSSHARDT, P 129 § 415; v . aussi H" FRrsK I, pp. 556-557, et P, CHANTRAINE, Dict. II, p, 372,
HYPOCORISTIQUES
177
nésienne de la majorité de ces noms, parmi lesquels Eùpua6eûe; trouve donc tout naturellement sa place. Nous avons là, comme dans le cas de T~ÀeXÀoe;, etc" la manifestation d'un procédé abréviatif qui s'attaque à l'ensemble d'un nom, sans égard à sa structure: le groupe a6 représente l'initiale du second terme tronqué, Cette observation nous donne le moyen d'interpréter un autre nom en -cr8eûe;, qui est Meveageûs. Certes, le matériel fourni par la tradition n'est pas aussi explicite que dans le cas précédent, puisque, Ménesthée étant fils de Peteôs, aucun nom de son entourage familial n'assure la démonstration. Cependant, l'existence de noms, tel Mevécr6we; (H 8; ~ 1:3), et surtout du féminin Mevecr6~ (Rés,. Théog. 357 ; HPN p. 566), mdIque que nous avons sans doute affaire à des hypocoristiques d'un Meve~6é~YJe; qui est ~'ailleurs attesté à l'époque historique (HP Np. 308). AUSSI bIen ne seraIt-ce pas le seul composé en Meve- à avoir connu pareille aventure. En effet, on rencontre chez Polybe un Mevé(J'rplY.'roe; (Poly. XXiO.5), personnage qui reparaît plus loin sous le nom de MevecrTiXe; (Poly,. XX11.i4.13), ceci à l'époque romaine il est vrai.
.§ 198. ~n peut. alors se demander si un nom comme' ATpeuS ne pourr~It receVOIr une mterprétation analogue. Certes, ce type d'explication rIsque de se rencontrer avec les fantaisies de l'étymologie antique. Cependant, ni l'argument de l'antiquité du nom, ni les rapprochements de noms géographiques tentés par li.. Bosshardt 4 n'offrent l'amorce d'une :xplication, fût-elle préhellénique. Le rapprochement fait par les. anCIens avec le verbe Tpéû) (Plat. Craf. 395 B ; Eur,. Iph. Aul,. 321) dOIt ~tre c~~sidé~é avec ~irconspection car il correspond à des préoccupatIOns etIOloglques qUI ne sont plus les nôtres, et il peut conduire à des explications dont les unes sont acceptables, les autres insoutena:)les .. Parmi ces dernières nous rangerons celle de O. Szemerényi 5 qUI VOlt dans 'ATpeUe; un adjectif en -u- : *1J-tres-u-s secondairement confondu avec les noms en *-esus > -eue;. Ce serait en fait le seul exemple. grec d'un adjectif en u négatif, et le vocalisme plein du radic~l seraIt de toute f~çon insolite dans cette formation,. Il doit s'agir d une forme secondaIre et, Comme l'avaient déjà indiqué Fick-Bechtel 6, le j eu auquel se livre Platon sur &TpecrToç doit nous rappeler qu'il a existé un nom 'ATpEcrTŒlY.ç (HPN p. 5), ce qui suppose l'existence au moins virtuelle d'un *"ATpecr1"Oe;; de plus ont existé des ' ATp64. L c.. , p. 135, § 436 5, L c.. , p. 179, voir § 34. 6 Die Griechischen Personennamen, Giittingen, 1894, p. 425,. 12
178
EMPLOIS ABRÉVIATIFS
DE
LA FINALE
-eùç
HYPOCORISTIQUES
[LYj"t"oç et "A"t"po[Loç : chacune de ces formes peut s'abréger en ' A't"peùç. Ces noms ne sont, à vrai dire, pas fréquents, et le rapport avec un nom fixé et isolé dans la légende se sera à peu près totalement obscurci, mais une telle abréviation est pour nous la seule justification du préfixe négatif dans une interprétation qui soit intérieure au grec; or, une interprétation extérieure au grec, sans être impossible, n'a pour l'instant reçu aucune démonstration,
179
'AÀKeus (HPN p, 36, Théra, arch,.) composés : "AÀXIXV3poç, ' AÀx&vwp, "AÀxL7t7't"oç, 'AÀxé[LlXxoç
cf. "AÀxwv. 'Avôpeus (HPN P 52, Chio, v e s, AC) composés : ' Av3poXÀ~ç, ' Av3po3&[LIXÇ, 'Av3poxp&T'IÇ...
cf, fém. ' Av3pw. 'Avgeus (HP N p 56, Ol'chom., me s. AC. ; cf. Lyc. 134; nom de chien chez Xén. Cyn" VIL5)
C
FRÉQUENCE
DU
PROCÉDÉ
DANS
L'ANTHROPONYMIE
§ 199" Que ce soit donc par leurs emplois ou par leur forme même, nombre d'anthroponymes en -eùç se signalent comme des formes abrégées qui jouent, et vis-à-vis de noms légendaires, et vis-à-vis de noms historiques, un rôle comparable à celui des autres hypocoristiques. Mais à ces cas ne se limitent certainement pas les effets de ce procédé abréviatif, et bien d'autres noms, même sans nous en fournir la preuve explicite par leur forme ou leur emploi, doivent s'entendre de la même manière. Il est en tout cas possible de rapprocher beaucoup de ces noms du premier terme de séries de composés bien connues, auprès desquelles ils doivent jouer le rôle décrit sous A et B. 'AyyeÀeus (HPN p. 11, Epidaure, ne s. AC) (cf, myc. akereu ?PY passim) évoque des composés du type de ' AyyéÀL7't"7tOÇ, et se comparera à ' AyyeÀlwv. 'Ayeus (HPN p. 188, Argien,
IVe
s" AC)
'AYV~LÇ
(HPN p. 14,
IVe
BwÀeus (HPN p. 100, Ioulis, v e s. AC) et héroïque BouÀsùç (Apollod. 2,7.8) composés : BOUÀIXXÀ~Ç, BouA6xPL't"OÇ, BouÀ~epopoç ...
cf" BWÀLÇ, BWÀlIXÇ, BoùÀwv. 'Hpa.Leus (HPN p. 193, mytilénien,
composés: 'Hp&I7't"7toç, HepIXL63wpoç
§ 200" 0a.ppeus (HPN p. 198, ne s. AC)
0pa.O'eus (Jambl., v. Pyth. 267) s. AC,,)
composés : 0p&crL7t7toç, 0plXcru7teWYjç, 0plX(J\)~ouÀoç ... fém. 0pMW.
'Ayopeus (SIG 241.175, Delphes,
KTJ
s. AC.)
composés : ' AYOp&XpL't"OÇ, 'Ay6pOl.v3poç, ' AyoplXxÀ~ç ... cf. ' Ay6plXÀÀoç, ' Ay6plX't"oç.
* AiO'Xeus d'après son dérivé AlcrXYJL3IXç (HPN p, 29) composés : IIlXvlXlcrXYjç, AlcrXpoxÀ1jç
cf. AlcrXélXç, AlcrXllXç, AbXlwv...
s. AC.)
cf. 'Hp&~voç, 'HPlXtcrXOÇ, 'HplXwv3lXç fém. 'Hpw (Anth. Pal. V.263, etc.).
. 'A ' '" 'A'8 composes: yvoowpoç, yvo eoç, 'A'yvo'8 e[LLç... ' "AYVLÇ,. "Ayvwv; f'em. 'A yvw' (P aus. VIII .313 c f , 'AYVSLIXÇ, . e t 473) ." IVe
IVe
composés en 0IXpcre-, 0IXpcrL-, 0lXpcrocf. 0lXpcréwv, 0lXpcrllXÇ, 0&pcrwv.
composés: 'AYL't"éÀYjç, "HYL7t7't"oç, .. cf" 'HyélXç, HaYLÇ, 'HyllXç, 'Hy~voç, 'Aylwv, 'Ayuç...
*'Ayveus d'après son dérivé
composés : ' AvElIXy6plXç, "Av8L7't"7't"oç, ' Av8ecrlÀlXoç...
cf" ' Av8é1XÇ, 'Av8l1XÇ, ' Av8~voç ... fém. 'Av8w (Plut, Rom. 3) .
cf. 0p&crLÇ, 0PMéIXÇ, 0p&crwv (HP N pp. 211-212)
composés : KYJeplcrlXv3poç, KYjepLcr6~ouÀoç, KYjepLcrOyévYjç...
AeovTeus (HPN p. 277,
IVe
s, AC. ; héroïque B 745; M 130, 188;
iii 837,84) composés : Aeov't"o[LévYjç, Asov't"o[L~3YjÇ, Aeov't"6eppwv... cf. AéoV't"LÇ, Aeov"t"[lXç.
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
180
Aeaxeûs (HP IV p. 277, Erétrie,
s. AC.)
IVe
composé : AecrXrxy6prxç cf. Atcrcrxwv.
*MiiTpeûS d'après son dérivé Mrx-rpd[3Y)ç] (HP IV p. 318, Heracl. Latm., 1 er s. AC.)
composés : My)-rprxy6py)ç, MiX-rp~xhrxç, MY)-rp6~~oç ...
cf. MiX-rptrxç, M&-rp~ç, M~-rpwv ; fém. MiX"t'pw~. *MeyaÀeûs d'après le patronymique féminin Mey<xÀe~rx (HPIV p. 300) composé : MeyrxÀocp<xvY)ç
cf. MeyrxÀtrxç, MeyrxÀtrxç, MeyrxÀ~voç, MeY<XÀwv... *Meyeûs d'après son patronymique féminin Meye~rx (HP IV p. 300) composés : MeyrxxÀ~ç, Meyrxxptwv ... cf. Mtywv; fém. Meyw. composés : Mey~cr-r63rx[Loç, Mey~cr"t'63wpoç, Mey~cr-roxÀ~ç ... cf. Mey~cr"t'trxç; fém. Mey~cr"t'w (HPN p. 301) .
Mweûs = Meveuç (O. Masson, leS 23) composé : M~voxphY)ç
=
Mevoxp<XTY)Ç .
Ile
s. AC.)
composés : Ne~M~evoç, Ne~Mcr-rprx"t'oç cf. NdÀ~ç, NdÀwv; fém. Ne~Àw (Epich.).
N"laeûs (lIPIV p 330,
,e
sAC.)
composé : NY)croxÀ~ç cf. NY)crtrxç, N~crwv; fém. NY)crw (Hés. Théog. 261) .
:avgeûs (HP IV p. 339, fin du
IVe
s., AC.)
composés : S<xv8m7toç, Srxv86xp~"t'oç ...
cf. Srxv8trxç, Srxv8twv, fém. SrxV8C:l (ibid. et aussi Anth. Pal. V,,4.5). Œveûs (lIPIV p . 345, Chio,
Ille
s. Ac. ; héroïque B 641...)
composés : otv6~LQç, otvoxÀ~ç, otv6cp~Àoç ... cf" otvtrxç, 01v~ç, otvtrxç, O'~vwv ....
npwTeûs (HPIV p. 567,
25,2) *Ieeveûs d'après son dérivé I;8evd3w:; (HPIV p
400, Epidaure,
s AC.,)
composé : I;8evÉÀrxoç cf., I;8Év~ç, I;8tvwv, Igevveûs, I;8tvvLQç... fém. I;8evw (Plut. FlUiJ. 18.6), I;8evvw (Hés. Théog. 276; Nonn.
XXV.54 .... ). *TeÀÀeûs d'après son dérivé [TJeÀÀd3rxç (lIPIV p. 422,
IVe
s, AC.)
composés : TeM~ouÀoç, TeM3wpoç... cf. TtÀwv, TtÀÀ~ç, TtÀÀuç ; fém. TeÀÀw.
§ 201. NeLÀeûs (lIP IV p., 328,
du dieu de ce nom, et un hypocoristique des nombreux noms en Ilpw"t"o·, Ilprx-ro·. Plus récemment, A. Heubeck 7 y a vu un hypocoristique de composé à premier terme verbal 7tpw"t'~-. Quoi qu'il en soit, à l'époque historique cette forme doit bien répondre aux composés en Ilpw"t'o-. Aussi bien existe-t-il une série d'hypocoristiques : Ilpw-rÉrxç, IIp(;i''t'~ç, Il pw"t'trxç, Il pW"t'twv, Il p&"t'uç, Il pW"t'wv. Quant au nom du dieu marin (8 365 ... ), s'il est une adaptation d'un égyptien prouti 8, on pourra noter utilement que c'est la finale -euç qui en a fait un nom grec, et qu'ainsi constitué il a tendu à se justifier par le développement rétrospectif d'une famille comparable à celle des anthroponymes à premier terme IlpW'To, : Hésiode nomme deux Néréides Ilpw"t'o[Lt3e~rx (Théog. 249) et Ilpw"t'w (Théog" 248), tandis que IlpC,HEÙÇ s'explique lui-même tardivement par 7tpw"t'oyev~ (Orph., lIymn.
Ile
MeYLaTeûs (Anth Pal. VII.25, 27)
181
HYPOCORISTIQUES
-euç
IVe
s AC.,) (cf,. mye. poroteu ? PY Eq 146.3) :
pour ce nom, Bechtel hésite entre une simple mise sous le patronage
Pour la géminée, on rapprochera
*T'IÀeûs d'après son dérivé TY)ÀdoY)ç (lIPN p. 425, Erétrie,
IVe
s.
AC.) composés : TYJÀexÀ~ç, TYJM[L~po"t'oç ...
cf. T~Àuç, T~Àwv, TYJMrxç ... avLeus (Anth Pal. VIII.11) composé :
§ 202. A cette liste, on pourra ajouter, bien qu'ils posent indivi·· duellement des problèmes, les noms suivants : 7, A.. HEUBECK, Kadmos 4/2, 1965, p, 143 ; syr cette question voir § 249 . 8 G, MASPERO, Les Contes populaires de l'Egypte ancienne, Paris, 1911; et, d'après lui, V, BERARD, Gd., ad lac.
182
HYPOCORISTIQUES
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -e:Ue;
'Ay€us (HPN p. 12, Argien, IVe s. AC.), dans lequel la quantité de
l'initiale n'est pas assurée (ibid.). S'il s'agit d'une brève, la forme est une abréviation de noms comme' AYEÀtX[oe;, ' AY~fJ-ClXOe;, et elle s'insère parmi les hypocoristiques 'AylCle;, "Aywv ; fém. 'AYN. ITjv€uS (Ath, XIIL601.b, de Chios)
avec son doublet Z'fjVLe;, est apparemment lui aussi un hypocoristique, ce que souligne la variation de la finale: ces formes sont abréviatives de noms comme ZYJVCly6pCle;, ZYJv6oo"t'oe;, Z'Iv6owpoe;... (HP N pp. 185-186), et font groupe avec ZYJv~Cle;, ZYJvlwv, Z~'Jwv (ibid.). On rapprochera également ZYJv&e; que Dionysios (Hilgard p. 227) classe parmi les tJ7tOX.OpLcr"t'LX&. : ZYJv&e; [; 9
ZYJv6owpoe; XClt MYJ"t'p&e; [; MYJ"t'p6owpoe;. A€ovn8€us (HP N p, 587, Milet, v e s. AC.) peut être considéré comme un simple sobriquet issu de l'appellatif homonyme. Pourtant, outre que l'appellatif n'apparaît pour nous que chez Ar, de Byzance, le fils de ce Ae:oV"t'LOEUe; s'appelant Ae:Ov1[VOUe;, l'emploi hypocoristique est probable. Nous admettrons que d'une forme du type de A~oV"t'Le; ou de quelque composé a été tiré un patronymique Ae:ov"t'lOYJe;, qui, à son tour, aura donné lieu à la constitution d'un nouveau dérivé, La forme n'est donc pas à proprement parler un hypocoristique abréviatif, mais une forme secondaire issue de noms propres vis-à-vis desquels la suffixation complexe -Loe:Ue;, par son élément patronymique joint à la finale -e:ue;, donne au nom une couleur diminutive" AUKL8€us (HPN p 584, Priène, IVe S. AC) se présente de façon com-
parable, à ceci près que l'appellatif ÀuxLoe:{,e; est connu anciennement, chez Solon (Plut, Sol. 23), et peut donc avoir été employé comme sobriquet, Il peut cependant être dérivé secondairement d'un Aux,lOYJe;, et ici encore, la rencontre avec le nom d'un petit d'animal ne conduit pas forcément à y voir un sobriquet, Aussi bien le développement de la finale -Loe:Ue; en ionien pour des petits d'animaux est-il relativement récent et tributaire de l'expression des rapports de parenté humaine 10. D. EXEMPLES DU PROCÉDÉ DANS LES NOMS HÉROÏQUES
§ 203. Comme à propos des anthroponymes cités aux §§ 199-202, on se demandera si des noms légendaires ou héroïques, en apparence 9" Il s'agit cependant ici d'un hapax un peu suspect, 10. Voir §§ 4r.1-404o4o.
183
isolés, ne résultent pas eux aussi d'une telle réduction ' In'eme SI. 1es . . IlldlC:S ~ormels ou les précisions patronymiques doivent faire ici défaut. AUSSI bIen les §§ 195-198 nous ont montré que la chose est aussi vraisembl~ble pour ces noms que pour des anthroponymes historiquement attestes. Ainsi des deux formes 0Tjp€uS / YJpe:ue;, il apparaît comme la forme éolienne du même nom (cf" les <1>'fjpe:e; de l'épopée: A 268 ; B 743), connue par la légende (Nonn. XI~.~09 ; Q. Sm. 11.279.... ), et que l'on peut rapprocher d'autres hypocorIstiques comme ' / , * ' <1>dpwv (= 0YJ' pwv) 12 et probablement d e iI\ ""YJpe:Cle; ~YJPLCle; ~ = , 0.YJ~e:Cle; cf. myc, gén, qerewao ? PY Cn 655.1), nom pamphy~I~n, mars d or~gIlle sans doute éolienne,. Ce traitement éolien du groupe ImtIal apparart notamment dans le nom thessalien <1>LÀ6 e:L 0 (1 G 9(2) 51780,53,91 ; 725) cp P e; .
(0YJpClfJ-~VYJe;, 0YJpLXÀ~e;,
§ 204,. nTjÀ€US n'est connu que comme nom héroïque, celui du père d' ~ch,i~le, .d'un Thessalien par conséquent" Aussi serions-nous tenté d'y VOlr 1 eqmvalent, de ce qui serait *TYJÀe:ue; dans les autres groupes dialectaux" Et ~e ~alt, en face des composés en TYJÀe:- (HP Np. 425), existent des l~ypocorlstIques T'fjÀue;, T~Àue;, TYJÀ~Cle; (cf,. myc" qerewao ? voir aussi § ~00) et un patronymique TYJÀe:Lol'Je; (HPN p, 425, Erétrie, IVe s, AC.) qUI suppose un *TYJÀEUe;. De son côté le béotien possède une série de noms II.e:LÀe:xpl:Cl, TIëÀe:~e:vle;, IIe:LÀe:cr"t'po"t'lOCle; (HP N p. 367) Par conséquent, SI le traItement labial de la labiovélaire en éolien laisse la form TI YJ ÀEUe; l ' l'ee dans l'épopée, il existe bien en éolien mêmee un peu ISO d:s composés en IIe:LÀe:- ( . ~ l'JÀe:-) , cep.endant qu'ailleurs, à la série Tl'JÀe:repond celle des hypOCOristIques habItuels parmi lesquels vraisembla~lemen~ un *Tl'JÀe:ue; 13. IIYJÀe:ue; répond donc à *TYJÀe:ue; comme <1>l'Jpe:ue; a '1 pe:ue;"
o
11 Voir REG 76 ' 1963 , p, 17 , aux remarques duquel .'" ' C, BRIXHE vans p leIllement quant a ces formes, 12 . F, SOIMSEN, Rheinisches Museum 59, 1904 P 484 note 2 et " B RIXHE, p, 17, 13, Nous rejetons la, vieille expl~cation de Wilamowitz, reprise par § 295, r selon' laquelle c est un, ethmque de IIYlÀ(ov Th " .. le II·1)1\"L'" av opaç se ~ssa ~e'p,?~Is on ,atte.ndrart *-9-I)ÀLEÙÇ, impossible, il est vrai, dans en Ill, SI III are dIt bIen III)ÀEuç, il appelle la montagne IIocÀ(av.
nous sous cri", 485
't' , CI e par
E.. Bosshardt SI'tue b'Ien en l'hexamètre' '
184
HYPOCORISTIQUES
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -EUe;
Un autre nom IlY)ÀEUe;, ou plutôt l'emploi parodique du nom héroïque, apparaît dans la Batrachomyomachie (1~! :, c':s.t le nom ~'un r~t Il est bien évident que la forme n'est pas utllIsee ICI en fonctIOn d hypoco.' dT·' ' IX.XOe; ou de quelque nom aristocratique de. cette sorte, rrstlque eY)I\EfL . ' , l ·"e comme Iuals unIquement pour evoquer a b oue, · 71:Y)/\0., . .d'arlleursIlYlÀo., .
§ 206.
185
(Ov. Mét. V.163) n'est pas directement attesté en grec, mais sa présence chez Ovide peut se justifier par l'existence de composés tels que MOÀ7tlXy6pocç (Hdt.. Y.30), MoÀ71:66EfL~Ç (HP Np. 323), et d'hypocoristiques comme M6Àmç, MOÀ1t[wv, M6À1toç. MOÀ1TEUS
A' _
(SchoL Luc., dial. deor. VL1) pourra être confronté avec et, en tant qu'hypocoristique, avec Oiwv[lXç OiwvoXcXp01Jç, Oiwv[wv (HP N p. 346).
Ath. IX.383 Cl·
'OrrÀEUS (Rés BoueZ. 180) doit abréger, avec "01tÀwv, "01tÀ01JVOç, des noms tels que '01tMv~xoç (HPN p. 351). Notons d'ailleurs que H61tÀwv apparaît lui aussi comme nom héroïque pour un Lapithe sur une peinture de vase (HPN p. 351) : ce peut être le même qui est appelé '01tÀe:uç par Hésiode; cf. IlÀou'TWV / IlÀo1J'TEUç, § 209.
(240 244) nom d'une grenouille: n.ous avons ICI la. contrepartIe r-'IX, Y)e; , , ., 1 parodique IlY)ÀEue; / IlY)Ào~cX:rY)e; des héroïques IlY)ÀE1Je; /. T,Y)~EfLIXXOÇ, etc. Avec la même intention parodique, IlY)ÀEuç est consIdere comme un nom de potier par le comique Philetairos ({r. 4 Kock Il, p. 231; cf.
§ 205. 'Ap1TaÀEus (Apollod. 3.8.i), nom du fils de Lycaon: est.à rapprocher de noms tels que "Ap71:IXÀoç (divers h.ér~iques,et historrques), 'A .,' (N 644) , et fait penser à un hypocorrstlque d un norn comme p71:IXI\~WV d' ,y ApmlÀ1JXOç (Théo cr XXIY..ii6), que l'on tire l'él.ément ét-.:~IX- . e IXp1tIX'"W avec Fick-Bechtel 14 , ou, moyennant haplologIe, de IXp1tIXÀO-, avec E. Bosshardt 15 . A '(N onn. uap,VEUS
XII . 144' ne , XXVIII.27i) . , nom d'un corybante, ,., ' t '" que par l mterme' d VIX peut guère reposer sur le t h eme e presen OlXfL diaire de composés comme ~cXfLvm1toç (HPN p. 115), de même que les autres hypocoristiques L\lXfLv~Ç, ~cXfLv~Ç, fém. ~lXfLvw.
'(A 264 .... ) nomme un roi des Lapithes et renvoie à xlXw6ç, , KaWEUS · 'f noms : KIX~V~IXÇ, a d Jecti au t our duquel ont d'ailleurs surgi plusieurs , . . . KIX~voç (HP N p. 229). On peut voir dans cette serre des hypocorrstlques de composés en KIX~vo- : cf. KY)v6fL IXX°C;. '(N X 400 407 422 ..... ) fils de Silène, se rapporte visionn. . , , , d' AT\VEUS blement à des formes comme AY)v6~wç (Nonn. XIY.iii), nom un '1 est probable que l'épithète de Dionysos AY)VEUÇ (SI G sa t yre. Et 1 . . 1024.. 20, Myconos) constituait déjà elle-même un hypocorrstlque.
~ , (103 MEl\aVEUS W
•. .
) sera à considérer comme hypocoristique , des
noms de la série de Me:ÀcXvm1toç, MEÀcXVW1tOç (HP Np . 303), de la meme façon que 3IXV6EUÇ par rapport à 3cXv6m1toç, 3IXv66xpL't'oç.... '(B 566 ••• ) évoquera sous une forme abrégée des noms MT\KLCTTEUS comparables à My)xw'T6i)wpoç (HP N p. 315)" de la même façon que nous l'avons vu faire à 'Ap~G'TEUÇ ou MqW'TE1JÇ. ' FICK-BECHTEL Die griechischen Personennamen, p. 382. l '±. , l . '1 gestlOn d'un *&p1tIX},O<; 15. SUT ce point, nous souscrivons vo ontlers a a sug que fait K Bosshardt § 4008 et note .
mWVEUS
Oiwv~xÀYjç,
np0f-LEUS (Ap. Rh.. 1.1044) pour avoir été forgé à une époque relativement récente, n'en doit pas moins représenter quelque nom composé de 1tpO- dans lequel fL pourrait être un élément du second terme : Ilp6fLY)60ç IlpwTocy6pEw (HPN p. 385), Ilp6fLocxoÇ, IlpOfLÉi)wv, Ilp0[LÉvY)ç... TO~EUS (divers, dont le fils d'Oinée) est comparable à '01tÀEUC; quant à sa structure, et peut, lui aussi, s'interpréter comme une forme abréviative de noms comme Toç6xÀe:~'Toç (SchoL Pind. al. 1.3.104).
'YIj/{,us (Pind Pyth.. IX.13), roi lapithe, abrège des noms du type de 'Y'.jnxpcX'Ty)ç, 'Y~ŒpÉWV, 'Y~~fLÉi)wv ... , de même que "Y~IXÇ, 'Y~[wv ; fém.. 'Y~w en face de 'Y~muÀY). uÀ€US (B 628 .,' . ; Thcd.. IIi) peut jouer le même rôle auprès de Q)uÀocpxoç, Q)1JÀ6[LOCxoç, Q)1JÀoi)cX[Locç, comme du reste le féminin Q)1JÀw (8 125, 133) auprès de Q)1JÀO[LÉi)01JGIX ou Q)1JÀofLcXXy)'
§ 207. D'autres noms héroïques, pour être d'analyse moins claire, ou pour renvoyer à des noms pouvant n'être pas d'origine grecque, n'en sont pas moins probablement des formes abréviatives. AtVEUS (Orph. Arg. 505) pourra être rapproché de AivÉocç. Cette dernière forme paraît en effet être la forme authentique, plutôt que AivEÎocç,. Elle apparaît seule dans les inscriptions et en prose attique (Thcd. IY..ii9; Xén" An.. IV.7 . 13; .., .), cependant que AivEÎlXç se rencontre principalement chez Homère: c'est un moyen d'éviter un crétique en Z 77 : AivEÎiX, en E 305 : AivEÎiXo, en E 534 : Aivdw ; enfin en N 541 le crétique est évité par la synizèse de -Éocç au nominatif. On se demandera donc si Aive:uç et AivÉlXç ne sont pas d'anciens hypo-
EMPLOIS ABRÉVIAIIFS DE LA FINALE -e:Ùç
HYPOCORIS IIQUES
coristiques d'anthroponymes comme A~ve:crlOYJ[Loç ou A~vY)crlO)'][Loç, ou mieux comme A~voxÀ~ç (HPN p . 27), cL AtvfIXç (ibid., Erétrie, IVe S. AC.), plutôt que d'y chercher un ethnique, pseudo-éponyme d'Arvoç en Thrace 16.
n€v9€ûS (Eschl. Eum. 26) lui aussi peut représenter la réduction d'un nom plus étoffé, si l'on songe à le rapprocher d'autres noms qui doivent être, eux aussi, des hypocoristiques : IIe:v6lÀoç (Aristt, Pol. V.8.,13), IIe:v6ùÀoç (Hdt. VII.195) . En tout cas IIe:v6e:crlÀe:~IX atteste l'existence ancienne de noms composés comportant une telle initiale (sous la forme IIe:v6e:crlÀe:IX, le nom est attesté en Attique aux VII-VIe sAC . ).
186
'Evu€ûs (1 668), ainsi que la déesse 'Evucû (E 333, 592; Néréide chez
Hés., Théog. 273) aux attributions guerrières, évoquent immédiatement le nom du dieu guerrier 'Evu&Àwç. Quelles que soient sa structure et son origine, qui sont obscures 17, les deux noms se réfèrent à lui, et sous les espèces d'abréviations 18 . NTJÀ€ûs, père de Nestor (Hom.
passim) ; fondateur de Milet (CaIL
H. Artém., 226) ; divers autres et un fleuve de l'Eubée; ce nom est également susceptible d'une telle interprétation, malgré la tentative de E. Bosshardt 19 pour y trouver un mot préhellénique. C'est un rapprochement ancien qui peut passer pour une étymologie populaire que celui de l'adjectif vYJÀe:~ç accepté notamment par FickBechtel 20 , mais l'existence de NYJÀcû (Apollod., 2,L5) suggère bien en effet des abréviations. Si l'hypothèse d'une origine infernale du souverain de Pylos fils de Poséidon ne devait pas être retenue, sur le simple plan humain un adjectif appréciatif comme vYJkc"~ç fournirait une base satisfaisante. 'OLÀ€ÛS (8 527 ..,), et 'IÀ€ûs (Eur., Rhés. 175) : si la forme porte bien témoignage d'un ancien f initial 21, on pourra la rapprocher du verbe f~ÀIXpXfUl (lG 7.,3087, Levadia; lG 7.3206, Orchomène), et la mettre en rapport avec l'anthroponyme historique "IÀIXpxoç. (Xén.
. rOUV€ÛS (~ ~48) peut faire hésiter.
E.. Bosshardt (§ 343 pp. 111-112),
I~voquant ~tIenne de Byzance, l'interprète comme l'éponyme d'une
VIlle thessalIenne de *fouvoç rapprochée de r6vvoç, et ce ne serait en effet pa~ l'~nique.prétendu éponyme à être en fait baptisé d'un ethnique au besoIn Invente. Cependant, cette interprétation rencontre une diffic.ulté phonétique: le traitement -vv- du groupe -vf- est un hyperéolIsme de date basse 22, alors que le nom de f6vvoç est connu anciennement (Hdt" VIL1~8, 173) : il est donc peut-être hasardeux de rapprocher ce nom de VIlle du groupe de youv6ç et de y6vu, et le prétendu éponyme reste en l'air, bien que Gounée soit un Thessalien. On peut en fait voir dans ce nom, soit une forme reposant simplement sur youv6ç, nom de la colline, soit, de façon plus intéressante ~n ~yp~cori~tique d~ quelque *fouvo7t&XYJç : si le nom n'est pas connu: 1 adjectIf eXIste anCIennement (Hés. Boucl. 266), et peut avoir servi à u~e dénomination qui n'est pas plus étonnante que OŒl7touç. AJo~tons que le nom fouve:ùç est porté à l'époque historique par un Arcadlen (Paus. VIIL14.2; 18.. 2), peut-être, il est vrai, par simple référence au personnage héroïque,.
Hell. 11.3 . 10). 22 . M" LEJEUNE, Traité de Phonétique Grecque, p., 137 et note 1, 'Op.oÀW€ÛS (SchoL Eur.. Phén. 1119) père d'Amphion, porte un nom
qui est à rapprocher de ceux qui sont portés à l'époque historique : 'O[LOÀUltÇ, 'O[LoÀcûixoç, 'O[LOÀUltUlv, toutes formes apparemment hypocoristiques de composés placés sous l'invocation de Zeus 'O[LoÀcûLoç : 'O[LoÀ(i)i6aUlpoÇ 'O[LOÀUltxwÇ (HP N p . 348). 16" K BOSSHARDI, § 348. 17" Voir li.. FRISK I, p" 526 18" Contra E. RISCH, Wortbildung, p 147 : 'Evu&À~oç et 'EVUEUÇ secondaires par rapport à 'EVU6> , 19., K, BOSSHARDT, § 432 : il s'agirait d'une base *vY)À- « sombre n. Avant nous L PALMER, Eranos 54,9, Y voit un hypocoristique: celui du nom pylien neerawo PY En 79 qu'il lit NEEÀiifcp (datif), nom proche de NécrTNp et de mye" netijano PY Cn 5991 (NEcrT~&VNp). Hypothèse reprise et approuvée par c.. J" RurJGH, Études, § 335 20 FICK-BECHIEl, Die griechischen Personennamen, p, 430 21. Voir P CHANTRAINE, Gram Hom I, p., 117.,
187
ÉPITHÈTES ET
CHAPITRE II
ÉPITHÈTES ET NOMS DIVINS (§§ 208-219)
§ 208, Il n'est pas jusqu'aux épithètes divines qui ne puissent assez souvent s'interpréter de cette manière. Du moins est-ce probable pour nOÀLEUS, L'épithète est fréquente pour Zeus, que ce soit dans les textes littéraires (Aristt. Mu. 401 a19 ; Paus. 124.4, 1.28.10) ou dans les inscriptions (Schwyzer Exempla 722.14; SIG 1025.42 Cos; IG 12(3),363 Théra; IG 22 ,3888.48), et désigne apparemment en chaque cas une réalisation individuelle de Zeus dans une divinité poliade, d'où sa fréquence dans les inscriptions. En regard de cet usage répandu, Platon offre pour le dieu dans la même fonction un exemple de TCOÀWUXOç (Lois XI921 C) dont la valeur doit être confrontée avec celle de llOÀLE:UÇ. En effet, dans la bouche de l'Athénien des Lois, il ne s'agit pas de la divinité poliade connue d'une cité réellement existante, mais de celle d'une cité à fonder, de l'idéale Magnésie, Le Zeus nommé est donc le protecteur théorique, évoqué dans sa fonction de garant de l'existence et de la cohésion de la cité, Le dieu est ici dans sa fonction officielle, dégagé pour l'instant de ses réalisations locales, mais appelé à être un jour nommé et invoqué par les hommes d'une cité vivante, à être le llOÀLE:UÇ de telle ou telle cité.
On notera un emploi semblable de TCOÀWUXOç chez Aristophane
(Ois. 826-827; cf. aussi Paus. 11117,2), quand il est aussi question de fonder une cité, dont le dieu protecteur n'a pas encore été désigné: Tlç aoà flE:oç TCOÀLOUXOÇ ~cr1"CXL ;
Mais dès le vers suivant c'est bien sûr Athéna qui est proposée, elle qui est déjà la protectrice d'Athènes, évidemment la seule connue des deux compères : Tl a' OÙX ' AflY)vcxîcxv È:w[JE:V TCOÀLcXaCX;
NOMS
DIVINS
189
Là aussi, donc, au terme composé traditionnel, que les textes lyriques conservent d'ailleurs (Ar" Car. 581, Nu. 602; Pind" Dl. Y,10 ; cL Paus" passim), s'oppose le terme réduit, désignation particulière d'un fonctionnaire divin, individu commodément nommé d'après l'objet auquel l'attache sa fonction, mieux que par la nature même de sa fonction" C'~st pourquoi, comme llOÀLE:UÇ, llOÀLcXÇ apparaît dans les inscriptions, qm nomment évidemment la poliade de tel ou tel endroit (1 G 12 .304.6, etc.) 1
§ 209 nÀOUTEUS fait d'autant plus facilement penser à un hypocoristique qu'il est en fait un équivalent assez récent de llÀOU1"ûlV : cette variation évoque les séries hypocoristiques déjà rencontrées dans les anthroponymes, et il existe de plus dans l'anthroponymie même une série de noms à premier terme llÀou1"o- avec leurs diminutifs, En ce qui concerne les anthroponymes, on opposera des noms composés comme llÀou1"cxpXOç (l'écrivain, cf. aussi HPN p, 372) ou llÀou1"O}(À~ç (Luc" Ii, V. 11133) à une série d'hypocoristiques dont llÀou1"iXç, llÀou1"cXaY)ç, llÀou1"~vOç, llÀou1"lûlv, TIÀOÜ1"Oç (HPN pp. 372 sq,,) ; on ajoutera myc" porouteu = llÀou1"E:uç : tous ces noms font intervenir le terme TCÀOU1"OÇ qui exprime l'idée de richesse par plénitude, On admettra que la série des théonymes et épithètes divines repose elle aussi sur un système de ce genre" Les éléments les plus anciennement attestés de cette famille sont llÀou1"6:J (Hés" Théog, 355; Hh" Dém" 1422) nom d'une Océanide, et llÀOU1"ûlV (Soph" Ant. 1200; Eur. Ale. 360; etc,,), à la fois épithète d'Hadès et hypostase de ce dieu, Pour le second, l'explication de Platon (Crat, 403 A) qui le fait sortir de TCÀOU1"OÇ pèche sans doute par le caractère vague et global du rapprochement : 81"L (0 TCf.OU1"OÇ) È:x T~Ç y~ç &VlE:1"CXL, et c'est probablement chez Lucien (Tim. 21) qu'on trouvera la justification la meilleure, qui fait du dieu un TCÀou1"oM1"Y)ç. L'épithète est certes donnée à plusieurs dieux (Hés, Tra(J" 126 : les génies de la terre; ailleurs Zeus, Dionysos), mais elle est singulièrement opportune à propos du maître dispensateur des richesses de la terre, qui trouve là l'expression de sa fonction par excellence, en liaison avec les mythes de fécondité : c'est de la suite de Perséphone que fait partie la nymphe ITÀOU1"6:J chez Hésiode. C'est donc pour ce dieu seul qu'il y a eu constitution d'un nom spécial, et, en fait, d'un personnage autonome dont la fonction s'attache au L On rema;quera cependant IIoÀLiixoç, (IG 5(1),,213,,3, Sparte), pour constater la momdre frequen~e de ces ~orme.s réduites en dorien, ce qui s'observera aussi à propos des appellatIfs, exceptlOn faite du vocabulaire institutionnel étudié plus bas.
190
EMPLOIS ABRÉVIATIFS
DE
LA FINALE
-eûe;
7tÀoU"t"oe;. Or, il est significatif que ce soit comme doublet de ce nom qu'apparaît à partir de l'époque alexandrine IIÀOU"t"EÛe; (Mosch. II1.22, 118, 126; Anth. Pal.. VI1.587; IX.139; XIY.55,7; Luc. Trag.. 13; l G 3.. 1341, 1355). Cette forme est relativement récente, mais, le mot existant comme anthroponyme dès l'époque mycénienne, la possibilité d'une telle épithète doit être ancienne . Quant à IIÀou"t"oe;, dieu de la richesse, s'il n'est pas déjà une hypostase dans laquelle l'aspect infernal se sera atténué à la faveur de l'homonymie parfaite avec le terme de base, ses liens avec ce groupe sont évidents puisque le personnage est fils de Déméter.. Aussi bien, à l'époque ancienne, ne se distingue-t-il même pas de IIÀQ\J"t"Cùv 1 IIÀOU"t"EÛe; (Hh. Dém. 1.489 : ae; &vElpW7tOLe; &cpEVOe; ElvYJ"t"oZcn 3U~(ù(n ; Hés . Théog. 969 ; Ar. Ach.. 299; etc.). En conclusion, IIÀOU"t"EÛe; nous paraît bien faire partie des formes destinées à individualiser en un véritable substantif la notion contenue dans une épithète du type de 7tÀOU"t"oMTYJe;.
§ 210.. De la même manière peut être envisagé le rôle de plusieurs épithètes destinées soit à exprimer une fonction, comme précédemment, soit à évoquer un attribut considéré momentanément ou localement comme le signe par excellence d'un dieu. Ainsi KtO'O'EUS, ainsi 0Up~EUS. Le premier de ces deux noms sert d'épithète une fois à Apollon, chez Eschyle (fr. 86 Mette) : 6 KLcrcrEùe; ,A7t6ÀÀCùv, 6 BlXxxeûe;, 6 [Lclvne; et, surtout au voisinage de BIXXXEÛe;, il évoque la qualification habituelle de Dionysos: xLcrcrocp6poe; (Pind. al. 11.31 ; Ar. Thesm. 988). Cet emprunt d'un attribut dionysiaque est lié à l'aspect particulier du dieu ici bacchant et inspiré, et c'est par rapport à xLcrcrocp6poe; qu'il faut entendre le mot 2, qu'il s'agisse d'une couronne de lierre, ou d'un thyrse garni de lierre. Par la multiplicité de ses compétences, Apollon était appelé à s'incarner en de nombreux personnages individualisés soit par un attribut, soit par une attribution, soit par une localisation: l'épithète, de descriptive qu'elle est encore dans xwcrocp6poe;, à propos de Dionysos dont l'aspect et le cortège sont inlassablement évoqués, devient ici signalétique d'un avatar d'un dieu devenu le dieu au lierre par excellence. De même en ce qui concerne 0Up~EÛe; (Paus. VII.21.13), autre épi2. On peut aussi songer à des épithètes comme x~crcroahCJ(c;, ou x!crcrox6[.n']c; qui sont anciennes; x~crcrocr't'~rpCJ(VOC; et x~crcrocr't'e:rp~C; sont d'époque plus récente .
ÉPITHÈTES Er NOMS
DIVINS
191
phanie d'Apollon que Pausanias signale en Achaïe, on remarquera que le thyrse 3, déjà peut-être impliqué dans KLcrcrEûe;, fait ordinairement partie des attributs de Dionysos et de son cortège : ElupcrO[LCt.v~e; (Eur. Phén.. 792), Elupcrocp6poe; (Eur. Cycl. 64), et qu'il y a là, semble-t-il, encore une sorte d'usurpation de titre. Mais cette usurpation est à la fois adaptée par un changement de forme et justifiée par le besoin de nommer de façon substantive et non plus qualificative un dieu fixé localement dans un personnage, et voué à remplir des fonctions. Il nous semble donc qu'en face d'épithètes souvent adj ectives, plutôt descriptives d'un dieu sous son aspect général, ces deux formes sont en quelque sorte des noms fixant l'identité d'un personnage préCIS, du moins dans un rôle précis.
§ 211 . Autre épithète d'Apollon, celle que rappelle Macrobe le Grammairien (Saturnales 1.17) 'EÀEÀEUS, comparée avec celle d'autres dieux , paraît résulter elle aussi de la spécialisation d'une forme hypocoristique .
On ne peut guère éviter, en effet, de la rapprocher de l'adjectif iÀEÀ[X ElCùV « ébranleur du sol)) : Pind . Pyth . IL4 : Employé ici pour qualifier la course, cet adjectif a servi tel quel à surnommer Poséidon, chez Pindare encore :
Pyth.. V1.50:
"t"[v "t"' 'EÀÉÀLXElov, opyoce; ae; t7t7tELOCV icr63Cùv '., OWOV"t"L "" , II OcrELoIXV, '" , [LIXI\IX vocp, 7tpOcrEPX E"t"IXL,
et ailleurs pour qualifier Dionysos Soph. Ant. 154 :
6 0~-
~1Xe; 3'ÈÀEÀtXElCùV B&xxwe; &'PX OL •
L'explication donnée de 'EÀEÀEûe; par 7tEpî T~V y1jv, faisant appel à ÈÀ[nEcrElIXL, elle comporte apparemment un renvoi -X ElCùv , appliquée soit au conducteur du teur des chœurs '1.
Macrobe : &7tO "t"OU ÈÀ[nEcrElIXL est sans doute erronée, mais implicite à cette forme en char solaire, soit au conduc-
Une autre épithète d'Apollon, rU1TatEus (Conon 35.5) pourrait éven3. Pour la variation 0upi;e:ùc; / 6upcro- qui peut dénoncer un emprunt cf. H . FRISK l, p. 697 ' 4. La première partie de èÀe:À(X6wv, et, selon notre interprétation celle de 'EkkùC;, est à rattacher à èI.e:À(~w.. '
192
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -ZUe; ÉPITHÈTES ET NOMS DIVINS
tuellement s'expliquer par la troncation et la suffixation secondaire d'une forme qui aurait joint les deux noms d'oiseaux yu..j; et
a:1z'"C"6e;,
§ 212" L'épithète 'Aypeus, elle aussi, pourrait relever d'une explication de ce type, pour autant qu'elle désigne des divinités rustiques. Mais nous devons tout d'abord prendre garde à l'ambiguïté d'un terme dont les emplois renvoient les uns à &yp6e;, et les autres à &yp<x « la chasse », ambiguïté générale des dérivés de ces deux mots, que met en lumière l'étude de P. Chantraine 5 . Plusieurs raisons nous font considérer que l'emploi au sens de « chasseur n résulte d'un rapprochement secondaire avec la famille de rlyp<x, La principale est que, si vraiment les noms en -zue; ont pu résulter fréquemment d'une réduction de type hypocoristique, seul &yp6e; nous offre un lot de composés suffisamment anciens pouvant qualifier une divinité champêtre, alors qu'il n'existe pas de composés dont &yp<x fournisse le premier terme, Tel est &yp<xuÀoe; « qui couche dehors n, qui se dit de bêtes (K 155; K 410; iJ- 253, etc, ; Soph" Ant, 349), d'êtres humains, singulièrement de bergers (I 162 ; Hés. Théog. 26), et aussi du dieu Pan (Anth,. Pal.
VI.179.1)
6,
Tel est aussi &ypoV6[LOe; « qui habite la campagne n, qui, outre les lieux ainsi qualifiés pour leur caractère sauvage (Soph. OR. 1103; Ant. 785), a servi pour des animaux (EschL Agam" 142), pour des bergers (fr, ép . Pap . Ox. 1015,7), et encore pour des divinités puisque dans l'épopée il est employé au sujet des Nymphes (~ 106), Tel encore &ypo~,x'rcx;e; « qui va aux champs n (ou &ypo~6'"C"<xe; « qui fait paître aux champs ») qualifiant des bergers (Soph,. Phil. 214; Eur. Cycl. 54), et aussi l'usuel &ypmxoe; dans son sens non dépréciatif de « qui habite aux champs n, spécialisé pour la désignation d'un rustre ou d'un rustaud, mais aussi pour désigner à Athènes une classe de paysans, opposée aux artisans citadins et à la noblesse (notamment Aristt,. Ath, XIIL12). On conçoit que de cet environnement ait pu sortir une épithète propre à caractériser une divinité rustique ou tel dieu dans une de ses attributions rustiques. 5,. p, CHANTRAINE,Études, pp, 31-65 6 . Il s'agit d'une offrande faite par des chasseurs, ce qui illustre la contamination par &yprx. d'un adjectif dont le sens n'est cependant pas douteux,
193
§ 213, Et de fait, ' - c'est là notre deuxième raIson l ' p uSleurs d , e ce~ pe~sonnages sont appelés N6fLwe;, soit en même temps que Aypzue;, soIt en alternance avec ce dernier terme ce qu' l 't d T ' , l e s SI ue ans un, ml leu, rustIque de bergers, quelle que soit la spécialisation secondaIre de <xypzue;. Ainsi Aristée chez Pindare, Pyth, IX65 :
, ô'
,
1
<xv p<xm X<XPfL<X q.nÀOLe; &yXLcr'rOV 07t,xov<x fL~Àwv, 'Aypz<x 1 X<XL\ N'0fLWV, n'est envisagé que comme pasteur (cf, Nonn. V, 215; XVI,107 ; Diod, Sic, IV.82), Ainsi Apollon, appe le " A ' par Eschyle ypzue; (fr, 332 Mette) ,Aypzue; ~' 'A7t6ÀÀwv op8àv Wuvo~ ~éÀoe;, est dit N6fLLOe; par Apollonios de Rhodes (IV.1218) : ... 8ut) .. . ~ÉXOV'r<XL
\N ' N 0fLLOLO x<x8'lzpàv ' A7t6ÀÀwvoe; ufL'iizWV
xoc~
1
~wfLol 'roue; M ~~ZL<X x<x8dcr<x'ro,
et par Callimaque (H. Ap, 47) :
o~~ov xd N6fL~oV x~xÀ~crxofLzv ZÇÉ'rL xdvou 'Ç;'!
z",O'r
,
,
hpz'iizv t7t7tOUe;,
...
Ainsi encore Hermès, qu'Euripide qualifie de' '. h , , <xyp0'rt)e; « casseur n (malS c est encore là un terme issu de &yp6,. et non d e " ) l' , 1 h N ' 0 " <xypoc , appe e <xypzue; c ez onnos (XIY91) au sens de « chasseur n est aussi qu l'fi" de N' '1' d d' , a 1 le °fLwe;, au ml leu e Ivinités rustiques par Aristoph (Th 977) : ,ane esm,
'EpfL~v 'rZ N6fLLOV rJ.v'r0fL<X~ x<X~ OCV<X x<X~ N'ufL'ii<xe; 'ii[À<xe;.
\ n-
\
Pour le dieu Pan, en elle-même la glose d'Hésychius &ypzue;' [; nocv 7t<Xpoc ' A8t)v<x[0~e; we; 'A7toÀM~wpoe; nous renseigne peu quant à ses attributions: tout ce qu'on p t d' 't "l' eu Ire c es que, s 1 avart sa grotte au pied de l'Acropole c'e t "'" ' '" , , s preCIsement , :~~es Y, aVOIr ete aron ené de la campagne. Mais, plus nette est l'épiete N0fLLOe; que lUI donne l'hymne homérique (Hh P 5) C ' t' t 'f ' ' an , e qUI es ms ructI aUSSI, c'est que , paré de cette ép'th't l ' 1 e e, nous e VOYIOns 13
194
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-e:ue;
EPITHÉTES Er
NOMS
DIVINS
195
dans ce texte déployer une activité de chasseur, la même que dans l'Anthologie Palatine comme &ype:ue; (VI.180.6), et comme &yp6't"Yle; (VI.132).
aussi la possibilité de constituer de telles épithètes directement sur des thèmes d'adjectifs en opposant à ces derniers sous une forme substantive la personne d'une divinité et en leur substituant à l'occasion des termes de consistance métrique différente.
§ 214, On ne peut donc se défendre de l'impression que ces divi-
Ainsi N"1<1>a.À~EÙS, épithète d'Apollon, en face de l'adjectif vYlCflœÀLOe;, a l'avantage d'individualiser le dieu dans un personnage, non pas tant « le sobre n, que sans doute « celui (qui reçoit des offrandes) sans vin )) (cf. celles des Muses), tout en fournissant une forme commode métri quement (Anth. PaZ. IX.525,,14, fin de vers).
nités sont devenues chasseresses parce que campagnardes, et que la signification initiale de leur épithète découle de quelque &ypocuÀoe;, &ypo~œ't"oce; (JeZ sim., et donne d'elles une image analogue à celle de 'i6fLLOe;, La contamination entre les dérivés de &yp6e; et ceux de &.ypoc, favorisée par le domaine rustique qui leur est commun, a donné lieu au développement du sens de « chasseur )). Aussi bien a-t-on donné au berger pour attribut le Àocyw~oÀO'i. De cette déviation sont également témoins les emplois de &yp6't"Yle;, et ceux de &yp6't"e:poe; « chasseur n, ce dernier mot ne reposant que sur &yp6e; 7. Cette déviation acquise à la faveur d'une telle ambiguïté, l'épithète a pu se charger de la seule signification de « chasseur )) (au besoin « pêcheur ))) : ainsi Poséidon évoqué comme pêcheur chez Lucien (Pise. 47), Dionysos chez Euripide (Bacch 1192) d'une façon sans doute assez artificielle 8, Apollon chez Eschyle (fr" 332 Mette), voire pour la flèche d'un chasseur dans l'Anthologie (VI.75)" Une autre forme, bien que ne servant pas d'épithète divine, semblet-il, doit être mentionnée car elle appartient à la famille de &yp6e;. Elle apparaît chez Hésychius, ce qui nous prive de tout contexte et de toute datation:
&ypLEUe;'
&ypo~xoe;
La glose a du moins le mérite de rapprocher de &ypo~xoe; un mot très proche de &ypEUe;, et qui doit en fait résulter d'un croisement poétique entre &.ypLOe; et &YPEUe;, pris tous deux au sens de « rustique )).
§ 215" Un tel croisement avec une forme d'adjectif de même sens, joint à la valeur nettement plus substantive du dérivé en -e:ue;, a dû permettre en d'autres cas la constitution de doublets dans les épithètes des dieux, si l'on en juge par l'existence simultanée de A~~LOe; et AEIIILEUS pour Apollon (respectivement Lyc, 1207 et 1454) 9. Il indique 7" E. BENvENrsIE, Noms d'agent, p 117 8, L'épithète se trouve à peu de distance de xUViXyÉTiXç (1189) et peut constituer un commentaire étymologique de Zaypeùç 9, La signification du mot est obscure: le contexte n'oriente guère vers le sens suggéré par PAPE-BENSELER « Schmauser ", car si ÀÉ1tUl a pu signifier « manger ", ce n'est que dans un fragment comique (Antiphane fr, 135, KOCK II, p, 12) pou-
De la même façon, on peut considérer que l'épithète de Zeus, T EPfl.~EÛS (Lyc" 706; D,H. I. 74) 10, outre qu'elle pouvait avoir un rôle métrique, muait l'adjectif 't"~pfLLOe; en un quasi substantif qui se gloserait non par « extrême n, mais par « celui (qui assure la protection) des frontières )), évoquant par là le contenu d'un composé rendu par avance inutile et dont on fait l'économie. Il y a là un procédé permettant les plus riches proliférations, notamment pour les noms de métiers, mais aussi dans l'anthroponymie et la théonymie. Un autre cas d'alternance avec une forme de composé nous est offert par le surnom de Dionysos en tant que fils de Sémélé dans un même vers de l'Anthologie Palatine (IX.524.19) : ~xLp't"Yl't"6'i, ~œ't"upo'i, ~e:fLÛ(Ylye:v~'t"Yl'i, ~EfLEÀ~OC,
qui nous donne, avec l'épithète explicite ~EfLe:ÀYlYE'i~'t"Yle;, son équivalent synthétique et individualisé, en même temps qu'une forme métrique,
§ 216. On conçoit que, dans ces conditions, la dérivation sur un thème nominal fixant une attribution ou un attribut caractéristiques ait été possible, soit à une époque ancienne, effaçant ainsi des composés surtout adjectifs, et partagés avec d'autres divinités, soit directement, rendant inutile la constitution d'un composé qui demeure alors implicite, soit encore dans des circonstances où la nécessité métrique a pu jouer un rôle, principalement dans la poésie alexandrine. Parmi ces épithètes en rapport avec un substantif, il sera ainsi possible de relever les suivantes : v.ant con~enir une expre,ssion t~ès familière Le génitif Ae<jJfou (12071e et le nominatIf Ae<jJ~euç (1454) sont a la meme place du vers: la création peut être métrique en partIe" Pour E. BossHARDI (§ 362, p, 116) c'est un ethnique, 10 L~ fo.rme n'est donc pas, uniquement métrique; de plus Lyc" 706 a le mot au nommatIf en fin de vers, ou les syllabes -oç et -euç sont équivalentes,
ÉPITHÈTES Er NOMS DIVINS
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -euç
196
Apollon' AyuLeus
«
tique ou artificiel: quoi qu'il en soit, surtout si la forme a été inventée en ce passage, le retour à quelque composé comme [LuÀ(j)p6ç n'est plus utile, car la constitution analogique du nom d'un de ces 1"EXV~1"I1.~ divins dispensait précisément d'un tel recours, comme la constitution de sobriquets se libère de la dérivation hypocoristique et abréviative.
qui veille sur les rues )) 11
Phérécrate fr . 87 Kock l, p. 169 : (;) ôÉ:cr7t01"' 'AymEu, 1"I1.U1"&. YVV [LÉ:[LvY]cr6 [LOL, Euripide Phén . 631 : Xl1.t cru, o~W&vl1.i; 'AYU~EUÇ, Xl1.t [LÉ:ÀI1.8P11., XI1.[pE1"E.
Autres épithètes de Zeus reposant sur un substantif:
cf.. IG 3.159 ; Démosth. On notera que, de même qu'un certain nombre d'appellatifs en -EUÇ, cette épithète se trouve en concurrence avec une forme en -1"'tJç, comme il apparaît chez Eschyle Agam. 1081 (et 1086) 'A7t6xÀ(j)v 'A7t6xÀ(j)v 'AYULiX1"' &7t6ÀÀ(j)v È[L6ç. Cette dernière épithète correspond d'ailleurs elle-même à un appellatif 12.
'OPXLeus en rapport avec /)PXLÇ, Lye. 562 : (... (;}v &Àx~v Év6ç) oùô' 0 ~X~l1.crT~Ç 'OPXLEÙÇ TLÀq?OUcrLOÇ (È[LÉ:[Lt.)iI1.1"O)
§ 217. Zeus MTJXa.veus
«
13.
qui préside aux inventions)) :
l'épithète est ancienne et répandue, notamment en pays dorien, du moins si l'on en juge par l'ensemble des témoignages : Argos, v e s. AC., SI G 56.29, Cos, Iv-me s. AC., SIG 102610 (cL Athéna MiXXl1.v[ç ibid. 21), Tanagra,
IG 7.548 C'est encore à Argos que Pausanias (IIL22 . 2) signalera un MY]XI1.VEUÇ, à vrai dire sans prendre à son compte l'identification de la statue qu'il I' . . . EV , 1"OLÇ "','E7tEcn E7tOL'tJcrE " M, Y]XI1.VE(j)Ç ' " À [L11. mentionne: A UXEI1.Ç [LEV OÙV 1"0\ I1.YI1. elVI1.L ~L6ç.
MuÀeus « qui veille aux meules)) : la forme est isolée, dans un passage de Lycophron où le contexte ne la commente pas, si bien qu'on ne peut juger de son caractère authen1L Pour le nom d'autel &'YULSÛÇ, voir § 367 12. Go. REDARD, Noms en -TfIÇ, p. 10 notamment. 13 On peut citer aussi un Apollon TSp[1LV6sûç (Lye plante médicinale.
1207)
197
cf. ~ TépV LV6o Ç,
BouÀeus (SIG 1024.17, Myconos) cf.. BouÀI1.~oç et Eù~ouÀEùç ; '01TWpeuS (lG 7.2733, Acraiphia, VII-VIe s. AC.) ; 'E1Tw1Teus (Schwyzer 720.24, IVe s. AC. : Zeus ?).
§ 218. Au chapitre des divinités, ou des héros recevant un cuIte, on signalera âeL1Tveus, mentionné par Athénée (11.39 D) : n[LiX1"l1.~ ôè Xl1.t Èv 'AXI1.[~ ~EL7tVEUÇ, &7tO 1"WV ôd7tV(j)v crxwv T~V 7tpocrY]yop[l1.v. Cette forme est probablement tirée directement du terme de base, sans qu'il soit possible ni nécessaire, ici non plus, de faire intervenir un composé comme intermédiaire. On citera aussi comme exemple de ce procédé le nom 'ASpeus conservé dans l'Etymologicum Magnum (18 . 36) : ÔiX[[L(j)V 1"~ç 7tEpt 1"~V àY][L~1"piXVo. L'appartenance à la suite de Déméter conseille de rapprocher le nom de ce génie de l'adj ectif &:ôp6ç, qui suggère abondance et croissance.. Là aussi, l'addition d'une finale -EUÇ aura eu pour effet de constituer en nom de personne ce qui, resté adjectif, n'eût été qu'un qualificatif. Cette forme, comme celles qui ont été citées en dernier lieu, témoigne, non plus d'un procédé abréviatif, mais d'une dérivation à valeur substantivante qui permet de tirer de tout thème nominal un nom propre qui sera désormais bien plus un sobriquet qu'un hypocoristique né d'une ellipse. De la même manière peut s'expliquer Mopepeus (Ov. Métam . XL635), qui repose apparemment sur [LOpq?~ (E. Bosshardt § 386, p. 122). Plusieurs épithètes de Dionysos, enfin, relèvent de ce procédé : Ba.aaa.peus (Hor. Dd. 1.18.. 11; Cornut.. N.D . 30), voir E. Bosshardt, § 212, p. 76 ; H.. Frisk l, p . 224 ; AuÀwveus (1 G 3.193), cf.. l1.ùÀwv au sens de « vallon )), Hh. M erc. 95 ; Hdt . VIL128, 129 ; etc. ; voir H. Frisk 1, p. 186. Pour Ba.KXeus voir §§ 76, 348 14 • 14 . <.Di')yaÀE:Ûç, nous dit Eustathe (664), désigne Bacchos ?>Ià Tàç &.va?>svapœ?>aç &.[11téÀouç . Sans que le mot soit entièrement clair on peut donc penser qu'il repose
198
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -EUÇ
§ 219. C'est par cet emploi substantivant et particularisant, destiné à faire sortir une personne divine d'une simple épithète ou d'un nom qui ne se distingue pas de l'adjectif correspondant, que doivent s'expliquer les épithètes divines à base composée: si plusieurs divinités s'incarnent dans un Eù~ouÀeus (Pape,·Benseler, p. 402 : Zeus, Bacchus, Pluton, Adonis; également mythologique et historique), c'est parce que E\)~ouÀoç est un anthroponyme fréquent, et que le dieu devait être désigné d'une forme qui ne pût se confondre avec le simple qualificatif E\)~OUÀOç, tout en lui assignant une fonction. Si Dionysos est nommé 'PT]vo<j>opeus dans l'Anthologie Palatine (IX.524.18), ce peut être par commodité métrique, mais aussi pour fixer le dieu dans une attitude qu'eût simplement décrite un adjectif PYJvoep6poç : 'PYJÇLVOOV, poc3~v6v, p~XV~3EOC, 'PYJvoepop~oc. Ainsi encore du nom porté par Zeus à Stratonicée, Xpuaaopeus (Strab. XIV.2.25), confirmé par l'épigraphie (OGI 234.24, Ille s. AC.), et au même endroit sous la forme Xpucroc6pwç (CI G 2720, 2721) : l'épithète ancienne, portée notamment par Apollon est xpucr&.<ùp (Hh. Ap. 123; Rés. Trav. 771; Pind.. Pyth. V.104), ou xpucr&.opoç (homérique: E 509 ; o 256). sur un dérivé populaire ou local de Cf'Y)y6C; Enfin, sans qu'on puisse dire la raison de cette appellation, Hermès est dit 'Ap[la:'t"eûc; (SI G 1014.143, Erythrées, me sAC).
CHAPITRE III
SOBRIQUETS (§ § 220-230)
§ 220. De tels noms peuvent être tirés de noms de plantes, ou d'éléments végétaux : 'OÀuvgeus (HP Np. 594, VIle s. AC) et 'OÀovgeus (Xén. Hell. VL5.33) dont la double forme renvoie à celle de I)ÀuvEloç / OI\OV ,'" El oç, nom d' une fiIgue.
~pL~eus (Plut. Sol. 36), que l'on rapprochera de KpL8<ùv (HPN p. 482, Eretrle, IVe s. AC.) : tous deux reposent sur Xp~ElocL nom de l'or '1 . . 'ge, qu 1 soIt prIS au sens propre, ou figurément au sens de 7t'éoç (Ar. Paix 965 967). Pour Kp~ElEUÇ cependant, l'existence d'une Kp~EJYJtç (Plut. Vit: Hom.. 1.2,3) fera hésiter à conserver le sens obscène. eÀÀeus (HPN p. 555) est le nom d'un esclave à Athènes au IVe s. AC, et repose apparemment sur epEÀÀ6Ç 1 . 011.f1veu s (Ath.. VL262), nom d'un Carien d'Ialysos, s'il est à interpré-
ter en grec, peut reposer sur El&.fLvoÇ.
§ 221. A côté de ces noms connus historiquement d'autres sont attestés, mais soit comme légendaires , SOI't comme' crea 't'IOns . poétIques: IUKeus, nom d'un Titan (Ath. III. 78 A) peut renvoyer à cruxov.
r puveus poétique (Anth. Pal. VII.294), nom d'un pêcheur, est à rapprocher de rpUVL<ÙV (Pape-Benseler, p. 261) et peut avoir été tiré de y~uv6ç, no.m du fagot ~e bois sec, à moins qu'il ne s'agisse simplement d un ethmque authentIque ou fantaisiste du port de rpu'v wv ou r puvo~. L Pour l'appellatif et le toponyme, voir § 374.
200
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-<:Uç
SOBRIQUETS
n~Tupeûs (fils d'Ion; Paus. 11.26.1; VII.4.2) renvoie à 7t["t"upov « le son », sans qu'il soit possible de décider s'il s'agit du son lui-même ou d'un emploi métaphorique 2.
On se demandera enfin si le nom du héros troyen 1lyeûs (E 11, 15), qui peut aussi être celui d'un héros tégéate (Hdt. IX.26) 3, ne pourrait reposer sur cpYjy6ç, comme plusieurs noms à forme d'hypocoristique et de sobriquets reposant sur des noms d'arbres et d'arbustes: par ex. 'P&V.voç (Plut Ant. 48), Mup"t"w (Théocr. VIL97), Mup"t"wv (Luc. Dial. Mort. 27.7), llL"t"UOlÇ (Xén. Hell. 11.3.10) En ce cas, ce serait une forme comparable au nom neuKeûs porté par un Centaure et qui est à la base du patronymique hésiodique ll<:uxdllOlL (Bouel 187) : il est notable qu'un des deux fils de ce personnage s'appelle LlPUOlÀOÇ, et que tous deux soient figurés sur le bouclier XPUcréOlÇ ÈÀIX"t"OlÇ Èv X<:pcr(V EXOV"t"<:Ç (188). C'est sans doute pour évoquer une image comparable qu'Héraclès est appelé par Lycophron (663) ll<:ux<:uç .
§ 222. Les noms d'animaux ont également fourni une série de sobriquets 4 dans laquelle se rencontrent noms légendaires, noms historiques, et aussi, sans doute, créations poétiques. On a vu que '17t7t<:uç comme nom propre ne signifie pas forcément ou uniquement « Chevalier », mais peut être un hypocoristique des composés en 'hmo-. Aux<:uç était de même un hypocoristique des composés en Auxo-. L'existence de noms de cette sorte a pu servir d'amorce à la création de sobriquets sur des noms d'animaux. AopKeûs (HP N p. 121) est le nom porté au v e s. AC. par un Athénien de Décélie (Paus. II 1.15..1 , 2, nomme aussi de cette manière un fils d'Hippocoon), et, plutôt qu'au verbe llépxO[LOlL, doit renvoyer au nom du chevreuil llopX&Ç, -&lloÇ ou Il6pç, llopx6ç 5 qui ont d'ailleurs fourni bon nombre de sobriquets : Ll6pXLÇ Thcd" 1.95, Llopx[wv inscr", Ll6px,oç » 2. K BOssHARDr, § 371, p. 119, refusant ce rapprochement comme indigne d'un nom héroïque, voit dans ce nom l'ethnique d'un nom de lie~. *III't"Upl)(, ce qui ne s'impose pas., Pour un IIv't"upiiç, voir L ROB ERr, Noms Ind!genes, p. 2~ 7:, 3 Mais on corrige i')yéoç en Ki')cpéoç d'après Paus VII.48, 51 Sur ce dermer nom voir K BOSSHARDI § 353, p, 114 4 ' Sur l'ensemble de ces sobriquets, voir HPN, pp 580-592. 5. Sur ces formes cf., H" Frisk J, p. 410 ; L. Robert, o. c." p. 24 n. 4"
201
» , Ll6px<üv féminin, Llopxlç » Llopxw
'APKTeûS est le nom donné par Eschyle (Perses 43, 312) à un chef lydien., Le Bouclier (186) nommait déjà un Centaure "Apx"t"oç. L'exotisme pouvait consister en ce qu'un tel nom évoquait l'Outre-Egée, si l'on se souvient que le poète'APX"t"LVOÇ fut milésien. AUYKeûs est le nom d'un Argonaute (Hés., Boucl. 327; Pind. Ném. X.131; Hdt. 11.91 ; Ar., Plut., 210, etc.). Quoi qu'il en soit de la valeur du terme 6, sa parenté sentie avec le nom de l'animal Myç s'accompagne de l'attribution d'une vue perçante au héros, et c'est la raison pour laquelle tel collyre s'est appelé Àuyx<:uç (Gal. XI1.778; Paul d'Ego VII.16). Notons de plus que ce nom peut aussi fort bien être considéré comme un hypocoristique de AUYXW7tOlÇ ou de quelque nom de cette sorte. X~f1a~peûs
(Schol. E 65) repose sur X[[LOlLpOl.
IKuÀaKeûs (Q. Sm. X.147), qui rencontre un appellatif (Opp. Cyn. 1.481; IV227), n'a probablement pas la même valeur, l'appellatif étant apparemment une forme métrique 7" Mais il s'agit sans doute d'un sobriquet tiré de crXUÀOlÇ 8, comme d'autre part ~XUÀOlÇ (Hdt IV.44.l).
§ 223. Kopu8eûs (HP Np., 583) fait partie d'une série bien attestée historiquement: Kopull6ç (HP N p. 583, Styra, v e S. AC.) Kopu80lÀÀ6Ç (Hdt, VIL214), et, plus littéraire, Kopu8wv (Théocr, IV.,L60) : de x6pu80ç" 'AÀKuoveûs (Pind. Ném. IV..27; autres : Apollod. 1.6.1; Nonn. XLVIII71) est fait sur clÀxuwv, comme 'AÀxu6vYj, 'AÀxuwv: il '[l'est pas indispensable d'y voir une forme métrique (E. B08shardt § 278)" 1lveûS (Apollod. 1.8.5) dérive de cp~vYj, comme YJvw (Paus. 116.5). 6 Les efforts de K Bosshardt, § 422, p. 131, pour trouver un ethnique réinterprété sous ce nom ne nous convainquent pas, 7. Voir § 438, 8 On ne voit pas pourquoi le fait qu'il s'agit d'un Ècr6Àoç hl)(LPOÇ de Glaucos empêcherait un tel rapprochement: rien n'impose en tout cas le recours au toponyme mysien de ~xuMxi') (E. BOssHARDr, § 354, p., 114).
202
EMPLOIS ABRÉVIATIFS
DE LA FINALE
SOBRIQUETS
-euç
XT)veuS (Souda) dérive de même de X~v, mais il peut être en rapport
plus direct avec quelque nom du type de Xf)v6't"porpoç (CIG III.4866, Égypte, ne s. pc..) 9. 'Opveus (fils d'Erechthée : Plut.. Thés. 32; Paus. IL55.5; X.35.8)
fera hésiter. Le fait qu'il soit éponyme ou prétendu tel d"OpveIX.î peut conduire à y chercher en fait une formation comparable à un ethnique. C'est la position de E. Bosshardt (§ 320, p . 105) . Cependant la plus grande fantaisie paraît avoir présidé à ces attributions d'éponymes: une simple ressemblance peut en avoir été la cause. En tout cas l'existence en myc. de l'anthroponyme oneu (voir § 238) qui peut éventuellement se lire 'Opveuç, sans condamner absolument cette interprétation, nous ferait plutôt songer à quelque sobriquet tiré de I:\pv~ç : l'existence de Qtwveuç (voir § 206) peut être un appui.
MeÀLO'O'euS, poétique et tardif (Nonn. XIII.145; XXVIII.310), est le nom d'un Courète et se justifie par rapport à !-,-éÀ~crcrct. de la même manière que, plus anciennement, MéÀ~crcroç (Pind. Isth.. III.3; etc.). L'appellatif !-,-eÀ~crcreuç n'est qu'une forme accidentelle d'Aristote (voir § 311).
§ 225. Divers objets, surtout des armes, ont fourni la base de plusieurs noms dont le principe est contenu dans des formes probablement hypocoristiques comme Toçeuç ou '07tÀeuç. 'AKOVTeuS, pour n'être pas attesté anciennement en grec alphabétique, a des chances d'être en fait fort ancien si telle doit être la lecture du nom pylien akoteu (PY Cn 643 . 2). Il est certainement beaucoup moins authentique dans l'Anthologie (VL91)
...
§ 224. *p uveu s est à supposer sous le patronymique
(Ar.. Nu. 971; etc.. ),
AC, <1>puvîwv (Plat Ep. 358 B, etc . ), puvoxÀÉ:Y)ç (HPN p. 458), cependant ce composé est assez isolé et les multiples formes tirées de eppüvoç parlent pour un sobriquet. Le passage d'un type à ['autre ne peut s'opérer que par des formes ambiguës. Enfin, on ne saurait exclure qu'un composé d'allure aussi plaisante soit secondaire par rapport aux sobriquets lL Fragments comiques, et surtout Aristt. Hist. An.. 543 b 7, 570 a 32,591 b 19; voir D'ARCy-THOMPSON, Fishes, pp 227-228; voir enfin L ROBERT, Noms Indigènes, p . 168
203
't"~
aÈ aoupct.'t"ct.
e~xev
'Axov't"euç,
les noms des autres donateurs étant eux aussi en rapport avec le caractère guerrier de l'offrande. Du moins ce jeu atteste-t-il, s'il en était besoin, qu'il s'agit d'un sobriquet tiré de cxxwv. Ce n'est d'ailleurs pas le seul, car on connaît également'Ax6v't"wç (CalI. fr 69 Pfeiffer), et 'Ax6vTf)Ç, fils de Lycaon (Apollod. 3.. 8.1.2). MaxaLpeus (Strab. IX3.9; Schol. Pind. Ném. VIL35) est, comme Mct.Xct.~p[wv
(Paus. VIII.11.5), tiré de !-,-OCXct.~pct.. E. Bosshardt (§ 374, p . 120) suggère, de manière satisfaisante, que ce nom a été inventé pour que ne soit plus anonyme le personnage que Néoptolème tue !-,-ct.Xct.îpCf chez Pind. Ném . VII.35 .
aÀapeus, nom d'un olympionique rappelé par Pausanias (Y..17.10), est formé sur 't"IX rpocÀct.pct., peut-être par évocation de la pièce soit d'armure (épopée), soit de harnais (ultérieurement), que ce terme peut désigner. C'est également le cas du nom du tyran d'Agrigente
204
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-EUe;
§ 226" Les noms et adjectifs de couleur ont aussi fourni matière à sobriquets, les uns authentiques, les autres littéraires, sur le modèle qu'on pourrait trouver en MEÀIXVEUe; ou 3IXV6EUe; : *MtÀTE,US dans MLÀ"t"ÉOe; (HP N p. 495, Epidaure, v e s, AC.), dérivé avec d'autres noms de [LlÀ"t"oe; « le vermillon » : MLÀ"t"llXe; (HP Np. 495),
ML/m&aY)e; (ibid.), MLÀ"t"lIXLOe; (ibid.), Mlv"t"Cùv (ibid,,), féminin MLÀ"t"W (Aspasie: Plut. Pér. 24). KeÀclLveus, plus artificiel car il n'est que poétique et tardif (Nonn. XIV.310), repose sur XEÀIXLVOe; « sombre », de même que le féminin KEÀIXLVW (Nonn 111.337)" Le lien entre les deux noms est pour nous certain, et leur signification confirmée par le fait que KEÀIXLVW est mère d'un NUX"t"EUe; chez Apollonios de Rhodes (1..1088) 13. rÀT)veuS, s'il n'est pas fondé sur un nom de couleur, et s'il n'exprime l'éclat que par l'intermédiaire probable de YÀ~vY) la « pupille » de l'œil, est aussi de ces sobriquets fondés sur un détail physique, forme ici littéraire (Nonn. XIV.187), mais justifiée par l'existence de toute une série sur la même base : rÀ~voe;
(Paus" (Antk. rÀY)vw (Antk, rÀY)vlc; (Antk.
rÀ~VLe;
1y',30.1; Apollod. 2.7,,8), Pal. VII..693), Pal" VI1..733; conj. de Meineke; malS cod. KÀY)vw), Pal.. VL288) .
Au nombre de ces sobriquets s'attachant à une particularité physique on pourra citer encore KUKÀeuS, nom du père du poète Arion (EL N.A. XII.45), connu aussi dans l'Appendice (Antk, App.. 105), et sans doute beaucoup plus ancien, si telle est la lecture du nom mycénien kukereu (PY Jn 845.12) : le terme renvoie soit à xuxÀoe; comme nom métaphorique de l' œil, soit à KuxÀCù~ (que cette dernière forme soit ou non le rhabillage d'un mot non grec, on ne pouvait manquer de la rapprocher d'expressions comme xuxÀoe; o[L[L&"t"Cùv).
§ 227" Plusieurs noms de cette catégorie sont fondés sur des mots exprimant des qualités ou des dispositions morales et leurs manifestations" ItÀÀeus (ou 'IÀÀeus), que la Souda donne comme nom du père d'Apollonios de Rhodes, repose probablement sur crlÀÀoe; (ou lÀMe;) et aussi 13, Contra, cf, E. BOssHARDr, § 351, p, 113 : éponyme de KÛCI:!vd en Thrace" Discussion de témoignages épigraphiques chez L. ROBERr, Noms Indigènes, p 408 n. 3, qui cite un MÙCl:LVEUÇ,
SOBRIQUETS
205
bien qu'un strabisme, peut évoquer un caractère porté à la raillerie, selon les sens de l'adj ectif. Il existe à côté de ce nom une série ~lÀÀLe;,
~lÀÀCùv, ~lÀÀIX~.
'~pyeus (Hdt. VI1.118) 14, nom d'un Thasien père d'Antipatros, peut aVOIr été tiré de oPY~, mais, outre qu'un rapport avec la famille de 0PYEWV n'est pas impossible non plus, le génitif 'OpyÉoe;, seul cas attesté, peut aussi bien être attribué à un thème en s,
~ou~eus es~ un nom tardif formé sur l'adjectif 6oupoe; « impétueux » qUI faIt partIe du vocabulaire épique (0 127, etc,) et tragique (Eschl. Prom, 354; etc,), offrant donc une prise facile à semblable dérivation pour nommer un héros (Nonn. passim) : on rapprochera 00upw (Plut, Syll. 17 : ou 0Y)pw ?) 'Aj.La.Àeus (Schol. T 518) est de même fait sur cX.[LIXÀ6Ç, I1Tapy eu S (Nonn. XIV.187), nom d'un centaure, est apparemment
tiré de cr7tlXpy~ (cf. Hsch. cr7tIXPYCÛ . opYlXl, op[LlXl) qui désigne une arrogance et sans doute une tendance à la luxure bien propres aux centaures.
§ 228. Des indications temporelles également : date de naissance moment du jour, âges de la vie, ont également fourni la base de déno~ minations de cette sorte : NUKTeus est chez Apollonios de Rhodes (1.. 1088) le fils de Poséidon et de Kelaino : le nom dérive évidemment de vu~. La dérivation directe n'est cependant pas la seule possible et on peut aussi songer à une f~rme abrégée d'un nom composé dont le féminin Nux"t"L[LÉvY) (Ov.. Metam. 11.591) donne un exemple, et dont NÛX"t"L[LOe; (Paus. III. 8.1) est aussi un hypocoristique. *KoPfeuS dans le patronymique KopfdalXe; (HPN p. 477), repose apparemment sur xopfoç, de même que le KOUPEUÇ que l'on trouve dans la SchoL 1 529. 'IKa.Seus (HP N p . 521) évoque la date de na'Issance fLXIXÇ ' (f c, att.
elx&e;) de celui qui le porte, de même que 'lx&alXe; (HPN p 521) ou 'IX&aLOe; (Aristt. Poet. 25).
§ 229. Un exemple caractéristique de prolifération dans un vocabulaire donné est fourni à date ancienne par l'Odyssée dans l'énumé14, G DAUX, BCH, 1966, pp" 294.,295
206
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-euç
ration des matelots phéaciens de 9 111-113 dont les noms reposent sur divers éléments du vocabulaire nautique. Peut-être convient-il de mettre au point de départ d'une telle sene le nom nOvTeu<;, hypocoristique vraisemblable de composés en ITov"t"o-, comme ITov"t"6vooç (" 178 ; v 53 ... ) ; mais c'est surtout comme simple dérivé de TI6v"t"oç qu'il doit être senti, parmi d'autres noms qui sont assurément des sobriquets : 'EpeTfLeu<; qui, sans ambiguïté, est formé sur &pe"t"fL6v, npUfLveu<; tiré de la même manière de TIPUfLViX, et dont on rapprochera
le nom de l'Océanide ITPUfLv(0 chez Hésiode (Théog. 350), et ITpUfLViX~OÇ chez Alciphron (1.12), np
et ainsi 'EÀaTpeu<; renvoie non directement à &ÀIX.Cù, mais à &ÀiX"t"~p bien que le sens de « rameur » pour ce dernier mot ne soit pas attesté dans l'épopée 15 ; on peut d'ailleurs y voir aussi le dérivé d'un *gÀiX"t"pOV qui aurait désigné la rame, voir E. Bosshardt, § 238. De cette tendance à la prolifération des formes en -euç sur les thèmes très divers d'une même sphère sémantique les appellatifs nous offriront plus d'un exemple, allant de même jusqu'à la substitution de dérivés en -euç à des formes existantes, et à la surdérivation. Aucun de ces sobriquets ne serait invraisemblable comme appellatif, et leur création comme noms de personnes souligne l'unité du procédé. Aussi bien TIpcppeuç est-il connu comme appellatif à partir de Xénophon, et viXu"t"euç tardivement (Anecd. Par. IV.5). 15. De façon comparable 'O't"puv't"eùç (Y 3840) ne renvoie pas directement à o't"pùvû), mais postule un virtuel *o't"pùV't"l]ç ; quant à 'O't"peùç (r 186) il est douteux qu'il faille y chercher o't"pùvû) : comme il est de toute façon difficile d'y retrouver o't"pl]p6ç et qu'il s'agit d'un prince phrygien, on ne peut écarter l'idée qu'il s'agisse d'un ethnique en rapport avec la ville phrygienne connue à l'époque historique sous le nom de 'O't"pÙOl:~ (Plut . Luc . 8).
SOBRIQUETS
207
§ 230. On ajoutera nombre de formes inégalement authentiques attestant qu.'en ,ce qui concerne les noms propres, la formation demeur~ o~~erte, malS d une façon quelque peu artificielle et surtout littéraire : d:Ja. les formes de l'épopée citées ci-dessus sont d'apparence très litteraIre. " ~fL,oll3eu<; (Plut. Arat. 17) sur &fLm~~, est, lui aussi, environné d'autres ~en~es du même mot (HPN p. 520) : "AfLo~~oÇ (Erétrie, IVe s. AC.),
~fLO~~iXÇ (Pharsal~, ~IIe, s.. AC.), 'AfLo[~~xoç (déb. VIe s. AC) et a fourni d autre . part , . une eplthete de Poséidon (Lyc.. 617) qui peut fiIxer une f onctIOn retnbutrice de ce dieu. . Korrpeu<; dérivé de x'6TIpoç, est sans doute connu dès l'époque mycémenne (Koper~u :.py Es 646.1; Es 650.1; Es 644.. 1; KN As 821.2), existe c~mm.e nom hero~qu~ (fils de Pélops: 0 639), et a été porté à l'époque hlstonque parmI d autres noms tirés du même thème . Kt K6TIpCùv (HPN p. 611). . OTIp~Ç,
On const,atera ainsi l'existence de noms comme 0efLlTeu<; (HP N p . 201, A:~enes, IVe s. AC.), 'ApfLaTeu<; (Démosth . 1104.. 2), et dans les noms poetIques on trouvera de même ' AÀweu<; (E 386· À 305) 16 0upeu<; (Apollod 1.8..1), neÀwpeu<; (Nonn. XL VIII.39).' , eu ' , ITOlX <; .(Jos. 18.. 6.7), nom d'un affranchi de Me'n"emus A grrppa evoqu~ (HO'i:XOÇ, éventuellement dans son sens militaire (Thcd. IV.47< cf. ~"t"~XiXVÔpOÇ (HPN p. 407), ~"t"[xwç (N 195). 16 ~e nom rencontre l'appellatif &Àû)eùç : ce n'est pas l' . pour ecarter le rapprochement " a une raIson suffisante (E BOssHARDr, § 3402, p. 111). avec OI:Àû)1] comme indigne d'Un nom héroique
209
EMPLOIS DIVERS EN ONûMAS TIQUE
CHAPITRE IV
EMPLOIS DIVERS EN ONOMASTIQUE (§§ 231-235)
§ 231. Il existe aussi un certain nombre de noms propres composés terminés par -e:uç, car cette finale qui, on l'a vu, paraît s'opposer à la composition, a reçu les emplois les plus étendus : elle est en ce cas, non pas signe de composition, mais signe d'une dérivation secondaire sur des composés préexistants, le plus souvent attestés, et pris pour base unitaire" Dans de tels noms, la finale est dépourvue de toute valeur propre, et n'a apparemment d'autre rôle que d'accentuer la fonction nominale des formes ainsi constituées, tout en soulignant leur caractère unitaire. On peut ainsi concevoir cette dérivation, même dans ces formes, comme destinée à effacer la composition. Eùo8eus (Xén. An. VII.4.18) n'est pas un composé, mais le dérivé du composé attesté E603oç (HPN p. 173). Dans les noms épiques, la série MeÀa.vgeus, Me:ÀIXV66.>, Me:M.v6~oç, peut se trouver dans le même rapport avec l'adjectif [Le:ÀIXv6~ç. Âa.ILva.ILeveus (un Dactyle : Strab. X3.22) peut ainsi avoir été fait sur un D.IX[LVIX"' [Le:v~ç ; de même pour '18oILeveus (cf. E. Bosshardt § 346 p. 112) De même encore MevoLKeus (Soph. Ant. 159) sur MÉvo~x.oç ; Âa.<\>OLveus (Nonn. XIV.80) sur 3IX~o~v6ç ; 'HvLo1Teus (0 119), forme au moins en partie métrique qui se trouve dans le même rapport avec un *~v[o 7tOç que~v~oxe:uç avec~v[oxoç : il s'agit du cocher d'Hector, et, outre la commodité métrique, on peut penser que la fmale superfétatoire unifie en un nom propre l'adjectif ou le nom d'agent né de l'hypostase d'une expression voisine de~v[IX ~Xe:w (cf. 0 121).
§ 232. Il est bien probable que np0!-''''lgeus et 'E1TLILëigeus ne sont que des adaptations à l'anthroponymie des adjectifs 7tpo[L1)6~ç et &m[Loc6~ç, du moins le premier, qui répond au type largement répandu des anthro-
ponymes à premier terme 7tpO-, le second pouvant n'être que sa simple contrepartie antinomique et secondaire : &m[Loc6~ç n'a pas à date ancienne la riche dérivation de 7tpo[J.ï'l6~ç. La finale -e:uç ne peut être dans ces noms que secondaire et issue d'un développement propre au grec, montrant que l'on partait de formes peu caractérisées pour l'usage onomastique. En revanche l'explication par rapprochement avec skr. pramantha- « bâton à feu )) et avec les noms propres pramanthu- et manthu- \ quelque séduisante qu'elle puisse être, devra être écartée : le grec -[L1)6- supposerait un thème de causatif (cf.. pranuithayati) justement absent des parallèles suggérés. Au reste la correspondance grec 6 = skr.. th serait ici tout à fait suspecte, et il n'} a pas de traces d'une correspondance des dérivés secondaires grecs en -e:uç avec les termes sanskrits en u" Quoi qu'il en soit, les épithètes employées par Hésiode ne laissent aucun doute sur l'interprétation grecque de ce nom à date ancienne:
Théog. 510 7tmx[Àov IXtoÂ6[L1)'tW, 521 Ti:o~x~M~ouÀov, 546 &YX.UÀO[L~Tl)c;, Tra(J"
48 &YX.UÀ6[LI)T~Ç.
Quant au surnom de Zeus à Thourioi : npoILa.vgeus (Lyc. 573), qui répondrait mieux pour la forme à l'étymologie en question, il n'est, semble-t-il, qu'une réfection secondaire ou une création pure et simple issues de [LIXv6cf.v(ù.
§ 233. Divers noms de métiers ou de fonctions ont également été emp loyés comme noms de personnes. Il pourra arriver que tel d'entre eux soit connu avant l'appellatif proprement dit, signe de deux créations indépendantes selon le même procédé, ou signe du cheminement obscur d'un appellatif familier ou technique avant sa naIssance à la dignité littéraire. Il arrivera également que tel nom coïncide avec un appellatif disparu de la langue, qu'il s'agisse d'un souvenir, ou mieux, d'une nouvelle réalisation d'une virtualité permanente : c'est le cas de 'ApILa. Teus (Démosth.. XLV.8) qui trouve son équivalent formel dans le mycénien amoteu, nom d'une fonction (PY Ea 421, 809)" On citera ainsi 1 J. ~ACKE,~NAGEL, KZ, 2~, 1~79,,'p. 297 (=:. KI . Schr., p. 758) n'applique cette ex phcatlOn qu a llpOfl<xv8suç, malS 1 Idee du baton à feu sous-entend une mise en r§~~ort avec le mythe de Prométhée . Sur le problème morphologique, voir supra, 1'1:
EMPLOIS ABRÉVIAIIFS DE LA FINALE -ZUç
EMPLOIS DIVERS EN ONOMASTIQUE
Bpa~eus (HPN p. 517, vf.' s. AC.) ; ILÔ"1peuS (SGDI 5635.1, Téos) à cô.té
§ 235. A l'onomastique humaine il convient de joindre les noms donnés à des animaux domestiques, noms qui sont le plus souvent des sobriquets prenant pour thème un détail anatomique, un trait de caractère supposé, etc. Ainsi sont nommés les chevaux dans l'épopée (ceux d'Achille : 3&v8oç qui est aussi un sobriquet humain et BQ(À~6ç, nom porté aussi par un chien), les bœufs d'attelage dans les tablettes cnossiennes de la série Cn, et surtout les chiens (déjà "Apyoç le chien d'Ulysse: p 292, 300). Pour ces derniers, Xénophon (Cyn" VIL5) donne le principe à suivre pour le choix de leur nom: 1"IX i)'ov6[L1Y.1"1Y. IY.Ù1"IY.~ç (sc" crxuÀIY.1;~) 1"We:cr81Y.~ ~pIY.XÉ:IY., %VIY. e:ÙlY.v&xÀY)1"lY.h, et de fait, aucun des 47 exemples qu'il donne ne compte plus de deux syllabes au nominatif - par conséquent au vocatif -" Parmi ces noms certains sont de simples appellatifs, mais d'autres présentent les finales habituelles d'hypocoristiques et sobriquets :
210
de ~~i)Y)pcG 2; 'Izpe:uç 3 qui peut aussi bien jouer le rôle d'hypocorIStique de noms tels que 'l&PIY.PXOç, 'h:pO[LV~WÙV~ 'Izp07t61"Y)ç, 'h:p67tow~, etc. ; 'I1T1Teus (cf. § 192) ; ITaÔLeus (Paus, VIAb, me s, AC.) est anterieur à l'apparition de l'appellatif cr1"IY.i)~e:uç chez Polybe (XVL28.9);
KT]1Teu S (Nonn, XIV.188).
§ 234. Enfin, bon nombre d'ethniques ont été utilisés comme ~nthro: ponymes, et, sans en établir une liste nous rappellerons q~e l emplOI est ancien, puisque telle peut être l'interprétation de plusIeurs noms homériques.
'OTpeuS, nom d'un roi Phrygien (r 186) a vraisemblablement quelque rapport avec le toponyme phrygien de '01"pUIY.~ (cf. § 229 note 11) ; 'Hioveus (K 435; H 11) avec la ville d'Argolide 'HI6vzç (B 561), ce nom n'étant d'ailleurs que l'appellatif ~IcGv ;
'I~I\LOveus '(= _ 489 , {,192 , 501) non directement avec "D\LOV (hom. "IÀwç) dont l'ethnique est 'IÀ~zuç (Xén. Hell, IIL1.16) mais avec quelque dérivé effacé ou implicite de ce nom;
'ETewveus (ô 22;
0
95) avec la ville béotienne 'Kre:wv6ç (B 497),
De tels noms ne se distinguent pas des ethniques proprement dits, et comme eux mais à un second degré, manifestent que leur finale les rendait pa~ticulièrement aptes à des emplois substantifs : d'~ù pour les ethniques proprement dits, ~'en:plo.i fréque~t de -zuç lo~squ'I:s prennent valeur de noms, en face d adJectIfs en -1Y.~Oç, -zwç pUIS -l}Wç
(cf., § 375-385) , En ce qui concerne les noms héroïques, on notera. leur frequence, qui ira augmentant de façon très artificielle, fourmss.ant un, ~rand nombre d'éponymes formés a posteriori, dont Pausamas et EtIenne de Byzance sont prodigues (cf" E. Bosshardt, PP', 1.0 0 -119 ) : comme les épithètes divines déjà rencontrées, ces noms desI.gnent par excellence « l'homme (fondateur) de tel lieu n, comme tel dIeU est par excel: lence « celui (qui est protecteur) de la cité ), ou par excellence « CelUI (qui réside) en tel endroit
n.
2 O, Masson nous signale obligeamment et les doutes de Bec~tel ~u~nt à cet~e for~e, 'et, au contraire, la série dans laquelle elle paraît devorr s'rnserer : vorr L ROBERT, Noms Indigènes, pp 276-277 et 5640 note L , '3 . 0 M RPh 37 1963 p, 216 : ce nom est un hapax, atteste dans une "ASSON, " d S' . 19405 19 famille de prêtres; voir L ROBER!, Sanctuaire e mun, , pp, sq,
211
-wv 3l
'Avgeus, nous l'avons vu, a servi comme anthroponyme (cf. § 199), curieuse diversité d'emplois qui correspond en fait à une création nouvelle chaque fois : abréviative dans un cas, simplement imagée dans celui-ci, certainement familière de toute façon, la forme semble avoir pour rôle de synthétiser en un substantif unique toutes les possibilités d'emploi de ocv8oç en onomastique. r"1geuS, s'il ne coïncide avec aucun nom humain connu, est en rapport évident avec 1"à y~8oç, et à ce titre sera à confronter avec des composés comme PY)8~[LÉ:vY)ç et les formes d'hypocoristique que sont Py)8uÀoç, r&8wv (HPN p. 108)" 'YÀeus, enfin, dérivé de l)À1), a servi aussi à nommer des êtres humains (Apollod. 1.8.2.6 : un chasseur de Calydon) et, lui non plus, ne se trouve pas isolé: on pourra citer ·'1ÀIY.Ç, et rappeler que uÀIY.~Oç a aussi servi de sobriquet: '1ÀZUÇ peut lui fournir un concurrent mieux caractérisé comme substantif. Comme nom de chien '1Àe:UÇ est donc doublement significatif : il évoque un chasseur légendaire et fait allusion sous forme de sobriquet à une réalité concrète.
MYCÉNIEN, NOMS EN -creùç
213
sollicitation, de faire oublier l'éventualité d'un a t, l .. ' U 1 e nom, UI Inconnu cac lle sous une graphie ambiguë et à l'. f ' , . . ' Inverse, une orme sans corres. ~ondant aiphabetique laisse hésiter entre plusieurs lectures plausibles ont une seule est probablement la bonne. CHAPITRE V
MYCÉN IEN, NOMS EN -IEYI (§§ 236-257)
§ 236. Parmi les noms mycéniens en -eu beaucoup sont probablement des hypocoristiques et des sobriquets 1. Cependant l'existence des hypocoristiques est difficile à illustrer de faits, pour plusieurs raisons. En effet la nature même des documents ne permet guère de replacer un nom dans un ensemble cohérent de formes : chaque nom nous apparaît isolé, et il n'est possible de contrôler ni la récurrence de noms analogues portés dans une même famille, ni l'existence de séries de composés avec leurs succédanés hypocoristiques : un cas presque certain comme celui de pirino (KN As 1516.. 6) face à plusieurs composés en piro- (pirotekoto, piroweko, piropatara, etc) est très rare. Les mêmes éléments nominaux ayant pu fournir des premiers membres de composés et des sobriquets, la distinction entre les deux séries devient totalement inopérante. De plus, il est en fait le plus souvent impossible de rapprocher avec quelque sûreté une forme courte d'un nom plus étoffé pourvu d'un début semblable, car cette homographie peut recouvrir une forme toute différente en fait, le rapprochement n'étant alors fondé que sur l'imperfection de la graphie et l'imprécision même de notre lecture" Outre donc que le rapprochement avec une forme apparemment composée peut être tout à fait illusoire, la lecture même de chaque forme prise pour elle-même est aussi incertaine et ne saurait être admise qu'à titre d'exemple éventuel et théorique. Enfin la correspondance possible avec un nom connu au premier millénaire risque, par une forte L Pour les anthroponymes mycemens, outre les références faites en temps et lieu à des interprétations individuelles qui posent des problèmes particuliers, nous renvoyons globalement à Dacs, à 0 LANDAU, Mykenisch-griechische Personennamen, Goteborg, 1958, aux artiéles de A . HEUBECK : BzN 8,1957, pp. 28-35 et 268278; BzN 11,1960, pp. 1-4; Kadmos 4/2, 1965, pp . 138-145 (= AH 1, 3, 16, 60)"
Cependant le grand nombre des noms propres en -eu et l' . t d' t> - f · · , eXlS ence . au I.e~ ormatIOn~ hypocorIstiques peuvent conduire à tenter l'identIficatIOn de certames formes ou d t ' , , , e cer ams types de formes : les usages precedemment rencontrés paraissent alors avo· 't' t ' l" , . Ir e e ous connus a epoque mycemenne, du moins dans le dialecte ou l , d· I l ' a comnlUnau t e la ecta e que l on peut atteindre.
§ 237.. Malgré ces difficultés, quelques noms ou'cre l , d'l . , " es noms en -creuç ont 1 est traIté plus bas (§§ 244-257) '., t·t ' peuvent s mterpreter à 1 re pu:e~.ent expérimental, comme des hypocoristiques Ainsi p , wewo (g.emtIf, py S~ 796; O.. Landau p. 109 et 158) s'il t: l' *11 or~f '"f * ' es a Ire oAu'IJoç, nominati IloAueùç?, manifestera clairement par sa form . "1 est en rapport d e qu 1 avec es noms à premier terme Il À ( py Jn 658.. 9; porudasijo PY An 218.13. poruqot PY 0 u- . poruero KN D ' a paSSLm . poruqot . .a 1137; porutewe KN Vc 176), de la même manière qu': l" 0 hIstorIque Il À' t ' . a epoque o ucùv, e en mycemen même poruto (PY A 54) '1 lu II6ÀuToç (cf. HPN P 379). n . SI est , .Si kuneu (KN Dw 1396; O. Landau p. 76 et 231) se lit *K '?·l a mcorpor "1 ,. d h uveuç . ,1 sera er a a serre es ypocoristiques KuvtfIY.c K'· .. K' ~m; KUVÛl, des nombreux composés à premier te;meUi~v~fJ;~~vIY.~~:~' U~Ey~~pOÇ, Kùv~7t7roç, KÙvIY.~8oç, etc. L'existence en mycénien d'un a el~ latif kunaketa = XUVIY.ytfTIY.Ç? (-tai : PY Na 248) . d' pp , , . m Ique que de tels composes etaIent possibles D'une m '" 1 tures rend l . amere que e nombre des lecp us chanceuse, le nom periteu (KN B 5025 1· C 9"42 P Y An 654 1· L d 1 ., ;).; d' ... ' . an au p" 03 et 118) est également susce tible P u~le.telle mterprétation, si on le lit avec L. Palmer 2 *Il 8' h corrstIq d' Il ' ,. Ep~cr euç, ypod ue un . ep~cr8EvfJÇ: l eXIstence de Eùpucr8eùç et M v e' raonne ~e la v.raIsem.blance à un tel nom, sinon à la lecture ellee_~~~~" n peu aUSSI y VOIr un hypocoristique de Il'8 M. " bT ' . E~p~ ooç. ars ces pos . ~ Ites .seralent aussitôt effacées s'il s'agissait d'un *I1 8' f SId ethmque de I1tfp~v8oç 3. Ep~V euç, orme
°
,. ~~sijeu (PY An 519.. 7 ; O. Landau p 142 212) 1 InItIale de composés comme et par sa forme évoque @Ucr(ÀECùÇ (HP N p. 214). Mais la forme :2 L. PALMER, Eranos 54 1956 p 6 (= LP 7). 3 DOCS, p. 423. ' , .
MYCÉNIEN, EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
214
tutijeu (PY Cn 4.. 6), si elle est liée à tusijeu et qu'il s'agisse bien de dérivés de 6Uûl, conduira à se poser d'autres questions (cf. § 256 note 99).
§ 238. Hypocoristiques ou sobriquets, plusieurs formes peuvent re~e voir des interprétations qui en font des noms connus à l'époque hIstorique. Ainsi akereu (PY Cn 441.2,3 ; -rewe PY Un 11933) s'il est bien un anthroponyme 4, et si l'on écarte une lecture 'AX~À(À)EUÇ 5 que ~ême les variations connues i/e n'imposent pas, peut trouver des repo~ dants alphabétiques dans 'AypEUÇ 6 et aussi bien en ' AYYEÀEUÇ (vOIr
§ 199). akoteu (PY Cn 643.2 ; O. Landau p. 20 et 209) peut de même se lire 'AXOVTEUÇ (voir § 225).
kopereu (PY Es 646.1 ; 6501; KN As 821.2; -rewo PY Es. 644.1 ; -rewe (KN X 5486; O. Landau p. 73 et 192) est presque certamement K07tpEUÇ (voir § 230).
kukereu (PY Jn 845.12; O. Landau p . 76 et 236) est lu ordinairement KUXÀEUÇ (voir § 226)
7.
oneu (KN Dd 1207; O. Landau p. 90 et 232) correspondrait éventuellement à 'OPVEUÇ (voir § 223). porouteu (PY Jn 310.5; Vn 493.4; Cn 131.5 ; KN Dc 1129; -tewo PY Jn 31012 ; -tewe PY Cn 131.5; O. Landau p. 109 et 203) peut se lire IlÀouTEuç (voir § 209). poroteu (PY Eq 146.. 3; O. Landau p. 108 et 204) s'il n'est pas une faute pour le précédent 8, est apparemment à lire IlpûlTEuç, lequel fon~ tionne semble-t-il comme hypocoristique des noms en IlpûlTo- (vo~r § 201). Mais pour une autre interprétation de la même forme, VOIr
§ 249. poteu (PY An 519.7; Cn 45 . 13 ; -tewo PY En 467.3 ; Eo 268; O. Landau p. 111 et 213) si on le rapproche de potijo (KN B 804.3), peut se MORPURGO, MGL, P 10. 5. M., LEJEuNE,Études, p, 152 note 52 (= ML 2). 6. V, GEORGIEV, Izd. Bolg" Akad. Nau,k, Sofia 1~54 (~ VG 1). . . 7,. Admettre ce rapprochement (KUXPEUÇ est au~sI. poss~ble) condUIt a supposer l'existence de xux)..oç, inconnu autrement en my~emen ou le nom de .la. roue est amo. Une telle interprétation permettrait de VOIr da~s penteu (§ p~~cedent) ~n nom tiré de 7tELpLv8iX (ace. 0 131, ~ 190), nom de la caIsse du char: 1 epoque hIStorique connaît un 'AptLiX't"Euç (VOIr § 233). 8.. A. MORPURGO, MGL, p. 256.
4,
NOMS
EN
-crEUÇ
215
-EUÇ
lire IIovTEuç (voir § 229). Cependant une lecture IIop6Euç est aussi légitime. puteu (PY Jn 431.12 ; O. Landau p. 113 et 196) peut être lu
o.,
Landau p 138 et 197), s'il n'est pas lu
*TOXEUÇ (non attesté comme nom de personne), mais 2;TmXEuÇ, rap-
pellera comme anthroponyme à résonances militaires un nom porté beaucoup plus tard (voir § 225). ureu (PY Vn 865 . 9; O.. Landau p. 143 et 214) et urajo (KN passim) rapprochés constitueraient un groupe évoquant les noms 'YÀEÛÇ, 'YÀtX~Oç (voir § 235). Mais ni ces lectures, ni le rapprochement des deux formes ne s'appuient sur la moindre certitude.
§ 239 . Selon le même procédé, mais sans que les noms historiques suggèrent une lecture, de nombreux substantifs et adj ectifs doivent avoir en mycénien fourni la base d'anthroponymes en -EÛÇ : pitakeu (PY Jn 389.5 ; O.. Landau p . 107 et 232) peut notamment se lire *II~6iXxEuç et fait alors partie de la série des sobriquets tirés de noms d'animaux (voir §§ 222-224), cependant qu'à l'époque historique existe un IILeiXxoç (HPN p. 585). Cette lecture, il est vrai, n'exclut pas celle de *II~TTtXXEÛç reposant sur mTTtXxlov et non plus sur itl61)xoç (cf. II~TTtXx,6ç Hdt. 1.27). simiteu (KN raccord Ap 827 + Am 7032 + X 7618) avec une scriptio plena du groupe cr[L 9, pourrait se lire 2;[L~v6EÛÇ et rejoindre ainsi les sobriquets tirés de cr[Llv6oç : 2;[Llv6oç, 2;[Ll'16~ç, 2;[L~6lVtXç, 2;[L[6ûlV (HPN p . 587). L'apparition de ce nom, si cette interprétation est retenue, conduira à nuancer le commentaire de E.. Bosshardt (§ 357 p. 115) sur l'épithète d'Apollon, car si cette épithète est vraisemblablement un ethnique de 2;[Llv61) , ville de Troade, il faut bien reconnaître qu'elle est parfaitement homonyme d'un anthroponyme ancien faisant partie d'une série encore vivante au premier millénaire. tareu (PY Jn 693.8; O. Landau p. 133 et 191), s'il est lu *0tXÀEÛÇ fournit un nom vraisemblable sur 6&Àoç, que vient appuyer l'existence de 06:ÀûlV, 06:Àwç (HPN p. 197) . 9 Autres exemples de cette graphie : dosomo desomo = ~Ecrfl6ç.
~ocrfl6ç,
dosimüo
*McrflLOÇ,
216
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -I::Uç
MYCÉNIEN, NOMS EN -O"I::Uç
daqeu (KN B 804,2; 0, Landau p. 45) pourvu éventuellement d'un féminin dans daqeja (PY An 607 passim: apparemment nom de métier), se lirait *~Op7tI::Uç ?, s'il était en rapport avec 86p7tov.
217
kerouteu (PY Cn 600.3; -tewe PY Fn 324.16· O. L d 68) est ordinairement lu *K À 8 / l ' .' an au p" • 1:: ou l::Uç, e nom mycemen conservant en ce cas un vo~ahsme 0 attesté dans &x6Aou80ç mais éliminé de xÉÀI::u80ç : il faudraIt poser *xÉÀou80ç 12,
moreu (PY Jn 389.6; 431.13; 750.10; 0. Landau p. 85 et 208) peut se lire *MwÀeUç, le vieux terme [l&).oç « bataille )) (B 401 ; H 147 ; P 397 ; I 188; cr 233) ayant survécu dans l'anthroponymie: Eù[lwÀ[wv (HPN
§ 240" Il est également possible que plusieurs noms de personnes
p. 325),
apparemm~nt c~mposés ne soient en fait que des dérivés secondaires
noeu (PY Jn 431.11; O. Landau p. 88 et 198) se lit clairement *Nol::uç : si ce nom repose sur v60ç comme il est vraisemblable (cf. NO~[lwv), il faut renoncer pour cette famille aux étymologies supposant v6foç 10 : ce terme reparaît, toujours dépourvu de f, dans les composés mycéniens en -naa dont le plus clair est wipinao = f~~[vooç, nom de personne (KN V 958,.3 b). Le mycénien conservant f en toutes positions, v60ç repose sur un radical sans f, et des noms propres comme IIoÀuv6fIX (HP N p. 337, Corcyre, archaïque) notent un son de passage.
de composes eXIstants (voir §§ 231-232),
pikereu (PY Eb 496.1; Ep 301.8; -rewo PY En 74,.20; Eo 160.1 ; En 74.21; -rewe PY Eo 160,2-4; 0, Landau p. 104 et 200) peut être lu *IILJor.peUç, Cette lecture en ferait un dérivé de mxp6ç, sobriquet du type qui nous occupe,. Cependant une lecture *II~ypl::uç serait à rapprocher de noms historiques mais d'origine extérieure au grec, comme mYPYJç -YJ't"oç (Péonien, Hdt. V.12; Carien, Hdt" VI1.98; interprète entre Cyrus et les Grecs, Xén. An., 1.2.17) et s'appuierait sur la forme cypriote de génitif pikirewo (O. Masson, leS, 360) : ce serait alors un exemple de l'hellénisation d'un nom étranger par le développement d'une flexion en -I::Uç. qeremeneu (PY Jn 84513) est susceptible de plusieurs lectures, notamment comme composé à premier membre TYJÀI::- ou eYJP(I::)~ (O. Landau p. 115 et 232), mais il est aussi possible d'y voir un sobriquet comme *IIpl::[lvl::uç sur 7tpÉ[lvov 11, nom de la souche, auquel on attribue une labiovélaire initiale; *BI::ÀI::p.vl::uç non plus n'est pas impossible, un sobriquet pouvant avoir été tiré de ~ÉÀI::[lvov dans une série qui connaît aussi '07tÀI::Uç, TO~l::uç, 'Axov't"l::uç (voir §§ 206, 225)" tukeneu (PY Jn 310.15; O. Landau p. 141 et 202) peut s'entendre comme *~'t"uyvdJç, sobriquet formé sur 0"'t"uyv6ç, 10 Voir H l'RISK II, pp . 322-323 ; pour une altération de f dès le mycénien, voir l i HEUBECK, Die Sprache 9, 1963, pp. 193-202 (= AH 50) ; en fait il n'yen a aucun exemple indiscutable . C. J, RUIJGH, Études, p, 370, rencontrant ici H, MUHLEsrEIN, pose pour noeu, wipinoo, 'l,\yrlvoo~, la racine *nes- « sauver )). iL M LEJEUNE, Mémoires, p. 143 note 53 (= ML 7) ; p. 315, § 27 (= ML 14).
Ainsi metoqeu (PY An 192.11 ; O. Landau p" 83 et 188) s'il se lit *M,I::TÛJ7tI::U' Ç : ce nom repose sur une forme qui n'est plus sentie ellememe comm: compos~e, et il se réfère à un [lÉ't"W7tOV terme simple, ~o:nme 1: faIt chez Pmdare le nom féminin MI::'t"ûmtx (Ol. VI.84), ou epIgra~h~quement MÉ'rou7toç (HPN p, 480). Il s'agit donc d'Un sobriquet tIre de l'appellatif considéré comme simple. D'autre part des f~rn:e~ comme eropakeu (KN As 4493,,2; O. Landau p" 51), avec le femmm "1 ' agIt . . , eropalœja (KN L 595 . 1·, 0 ' Landau p , 51 et 180) SIS ble.n d anthroponymes, tatakeu (PY Cn 655,,20; O. Landau p,. 133), tatLqoweu (PY An 274.8 ; -wewo PY An 654,,11 ; O. Landau p" 133, 162, ~05) dans ~a m:sure où des tentatives de lecture sont légitimes, peuvent etre des refectlOns secondaires de composés plutôt que des noms dans lesquels la finale -eu aurait accompagné la composition.
eropakeu qui peut être rapproché de l'appellatif (?) eropaketa (MY Fo 1019.; 0" Landau p, 51) et dont l'aspect évoque un composé quelle ' qu ,en SOIt l a l ecture 13,peut représenter une adaptation secondaire à l'anthroponymie d'un composé à finale thématique. tatakeu peut résulter d'un incident de même nature. La lecture = 0"'t"plX't"6ç) fait difficulté, notamment a cause du tImbre de r voyelle 14, mais elle offre un modèle de ce qui peut être advenu d'un composé du type de ~'t"p&.'t"iXyoç (HP N p. 408), Dans cette hypothèse, on peut également lire ce nom *'Ç' .' d' . , d ..::.'t"lXp't"IXPXI::UÇ, enve e formes comme ~'t"p&.'t"IXPXOI'" (HPJl.T P r08) , • " . . , . '± ou o"'t"plX't"IXPXYJÇ. QuOI, qu Il en SOIt donc de la lecture précise de ce nom, son apparence suggere une base composée, secondairement suffixée en -I::Uç, non pas
~~'t"IXP't"iXYl::uç . (cf. crétois o"'t"lXp't"OÇ
12,. P~Ul: l'étymologie et ses difficultés, voir li. l'RISK l, pp 815-816, ~3t L .~xlstence d~ kunaket~ = x.uviXyé,iX~ rend séduisante l'hypothèse que eroa ? a al_ u,n s,ec~n terme, -rxyé,iX~, et que eropakeu soit une réfection d'un compose en -rxyo~. ù1als le pIemler terme leste obscur: faut-il y voir avec J C (MT II , p.. 107) . e"Ào;<poç.? C' est en tout cas ce que refuse L, PALMER (LP. 22HADWICK . 431) 14., La vocahsatlon de r paraît être normalement en 0 : getoropopi g' ~orowe t opeza, woze" ' , P
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE
218
LA FINALE
-EOe;
en tant que telle, mais parce qu'utilisée unitairement dans un nom propre. tatiqoweu peut également représenter une élaboration secondair.e d:un 16 . , d composé préexistant 15 à second terme -~ooe; ,mconnu a vraI 1re, mais d'un type attesté par ~'r&mTmOe; (~é~. F!ell. ~~4.18): . Un tel procédé serait le seul à pouvOIr JustIfier l mterpretatIOn de aïqeu (PY Eb 895.1; Ep 301.14; -qewo PY En 659.12; Eo 471.1; -qewe PY Eo 471.2) par *'AhL7t7tEoe; (DOCS ~. ~14, .cf. plus ~a~t ,§ 23: : ce mot ne serait pas du tout un compose negatlf oppose a ~:,7tEUe;, mais plus raisonnablement une dérivati~n s~cond~ire substantIvante de l'adj ectif correspondant à la forme hIstorIque cx.VL7t7tOe; (cf. le n~m de femme' AVL7t7têi, Plut. Parall. Min. 38). Autres hypothèses rapportees par O. Landau p. 16.. Si le mot cnossien apijarewo (KN X 94) est un nom de personne, on peut songer à y voir une forme surdér~vée de l'~nthr?p~ny~econnu à Pylos sous la forme apia2ro (PY pass Lm ) et qu on ht AfLcp~cx.Àoe;.
§ 241. Le mycénien, comme le grec de l'épo~ue ,historique, conn~ît aussi l'emploi comme anthroponymes d'appellatIfs d autre part attestes, voire de formes que le lexique ne comprendra que plus tard. Ainsi kakeu, largement attesté comme appellatif, sert d'anthroponyme en PY Jn 750.8 : Xcx.ÀXEOe;. kerameja (KN Ap 639.7) qui peut ~tre le ~om propre, d'.u~e ~emme dans un contexte à vrai dire peu éclaIrant, s Il sert de femmm a kerameu, attesterait par là un emploi anthroponymique de ce dernier.. tamijeu (PY Jn 310.. 3), s'il se lit *Tcx.fL~EOe;, peut être unefor~e anthroponymique de 'rcx.fLLW; (cf. Ncx.U'rEOe; à côté de vcx.o'rYJe; § 229), et l onnoter.a la résurgence, ou la nouvelle création du terme com~e app~llat~f (Et . Byz) son eXIstence Imph'rcx.fL~EUe; . , création que devait encourager _ 1 cite dans les dérivés 'rcx.fL~dcx. (Plat., etc.), 'rcx.fL~E~OV (Thcd. , etc.), 'rcx.fL~EU(ù 1
MYCÉNIEN,
NOMS EN
-crEOe;
219
sairement celle de villes, régions ou peuples historiquement connus, dorijeu (PY Fn 867.5) qui se lit ~(ùp~EOe; : l'emploi d'un tel nom antérieurement à l'invasion dorienne montre qu'il ne s'agit pas d'un Dorien au sens historique du terme.. Dans la liste homérique des 9 bourgs de Pylos (8 590-594) est cité un ~6lpWV qui, sans figurer au registre officiel des 9 chefs-lieux de la Province Proche de l'état pylien 17, a pu exister déjà et donner occasion à un tel ethnique. ereeu, connu comme ethnique probable de ero (dat. loc. eree PY Jo 438.. 3,19; erei PY Jn 829.. 19) en PY Jn 881.1 et Na 284.. 2, est d'autre part employé comme anthroponyme (PY Nn 831.4) et se lit *'EAEhEoe;. La forme du nom, comme celle des locatifs du toponyme, invite à penser que ce dernier est un thème en S 18, et qu'il peut s'agir du bourg de "EAoe; (8 594) de la liste homérique. Ce dernier, bien que connu dans l'état pylien, ne figure pas plus que le précédent dans la liste officielle. okomeneu (PY Ea 780; O. Landau p. 89 et 223) a des chances d'être l'ethnique *'OPXOfLEVEOe; de ekomeno (PY Cn 40.5, 6; 599.8; Na 406; 507; 941). En effet à l'époque héroïque, et dans les documents historiques encore, les deux formes 'EpX- et 'OPX- sont connues: pour la ville d'Arcadie 'EpXOfLEV6e; (Rés.. fr. 15) et 'OPXOfLEV6e; (8 605), pour celle de Béotie 'EPX0f.LEVOC; dans les inscriptions attiques anciennes, puis 'OPXOfLEV6e;. etawoneu (PY Sn 64.. 13; -newo KN L 695 . 1; -newe KN L 584.2) peut se lire 'E'rêifoVEOC; (voir § 234). On pourra également identifier comme ethniques à l'origine plusieurs autres anthroponymes tels que turuweu (PY An 261. v.2; Cn 254.. 1; O. Landau p. 142 et 222 : cf. 0pu6v ?), a3 kiewe (datif PY Vn 130.4; -ewo PY Jn 605; 942.10 ; O. Landau p. 35, 162,223: cf. A'~ywv ?), pokewe (datif PY Cn 131.8; O. Landau p 107 et 221) qui est apparemment à lire *
(Ar., etc.).
§ 242. Pour l'utilisation et éventuellement l'adaptat~on~es et~ni~ues, on relèvera par exemple, sans d'ailleurs que leur locahsatIOn SOIt neces15. La diffIculté est d'admettre un premie~ terme m<X'rt- non as~ibilé : en, f~it; la conservation dans l'anthroponymie de premIers terI?es de composes ayant reslSt e à l'assibilation panhellénique n'est pas inconnue. Vou plus bas §§ 247-248 16 On songera ici à. l'appellatif. hésio~i~ue lo"'rO~OEUÇ (T~av. (,31 ;t_ ,435) qui "t "d'hexametre un datIf en -'f1~ et un acc. en -'flOt a un LO"'O~OOç (cf.. f ourm en lm ., . 1 '1" 1 d' 'n lo"'ro~61)v Antk Pal.. VI, 104) composé artificlG qu l etait Uti e um lGr
17. deweroa 3 koraija (PY passim; voir MORPURGO, M GL, p . 63) ainsi interprété par M. LEJEUNE, REA 67, 1965, pp. 5-24 (= ML 65). 18 La forme ereewe (PY Cn 1197.5) semble être le locatif d'un toponyme ereeu (cf.. M.. LEJEUNE, RPh 35,1961, pp. 202 sq. = ML 38). Qu'un toponyme 'EÀEhEuç soit déIivé de "EÀoç, comme d'autre part l'ethnique, n'a rien de résolument impossible : tel est bien le cas de IIE~pOt~EUç à Athènes, alors qu'un port du golfe de Corinthe s'appelait IIEtp0!!6ç -ou (Thcd. VIIL10 . 20), et que c'est justement là, selon Et. Byz . , le nom ancien du Pirée . Le même type de doublet se retrouve dans le nom de la ville mysienne "A'rOtpvOt (Et. Byz.) et ' A'rC(pvEuç (usuel), et peut-être aussi dans le nom du mont TO[1EUÇ (Thcd IV.118.,l,) qui est dit TO[1OtLOV I5poç par Et. Byz. : dans ce dernier cas, comme dans celui de IIE~pOt~Euç, l'action substantivante de la finale -EUÇ est évidente.
220
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE
LA FINALE
MYCÉNIEN, NOMS EN
-e:Uç
si l'on accepte de le lire *Te:'t"pIX~e:UÇ, ethnique d'une *TÉ't"pIX~IX ~~nt l~ possibilité est suggérée par l'existence de Te:'t"pcf.7toÀ~ç, supposItIOn a vrai dire hardie de V. Georgiev
(Et Byz.). Marateu (PY An 21815; 657.7; Cn328.5) a été lu *MIXPIXEle:UÇ, ethnique d'un toponyme *Mcf.pIXElIX (cf. Morpurgo, M CL, p. 178) 2~. Ma.is si ~e p.r~ cédé est aussi certain qu'à l'époque historique, l'identIficatIOn mdIvIduelle des formes comme ethniques correspondant à des lieux connus, et surtout inconnus, est vite exposée au même arbitraire que dans les types précédents : les trois dernières formes le montrent assez.
§ 243. Méritent cependant une menti~n partic~lière quelques ,noms dont l'aspect et certaines lectures possIbles suggerent des e.thmques, formes dans lesquelles la finale -eu s'est ajoutée à la base fo~rm~ notamment par un adjectif en -wç (du moins sous sa ~orme hIsto:Ique). Il semble que, dans un tel cas, l'affectation secondaI:e ~e -eu a~t pu servir à distinguer l'anthroponyme d'un ethnique adJectIf en lm. donn.a~t l'étoffe d'un substantif, procédé que n'ignorera pas le premIer millenaire (cf.. § 390). Il est très probable que c'est le cas de teposeu (PY Jo 438.21; On 30012 . O. Landau p. 135 et 223) si l'on admet une lecture *Te:ÀqlOvcre:uç c;rrespondant au toponyme arcadien TÉÀ'PoUcrlX, qu'il s'agisse ou non du même lieu, on constatera que l'ethnique connu pour ce toponyme est Te:À'Poumoç (Lyc. 562), dont *Te:À'Pov(Je:uç pourrait être une élaboration secondaire. De façon comparable, kieu (PY An 7249 ; -ewo Sn 64 . 16; = kijeu ? KN X 94; O. Landau p. 70 et 216), s'il s'agit bien d'un anthropo19 V GEORGIEV, Second Supplément au le.rique . , Sofia, 1956, (~ VG ,2c) ' ··À!~ n'est d'ailleurs pas à proprement parler un toponyme, malS plutot ~e T E'rpomo " J nom d'une~ institution. L'expIrcatlOn de C. . R UIJGH, Ét U d es,. § ,198 " q.u'" aboutit ell" aussi à *TnpCXtEUç malgré un cheminement plus complique (deI}vc sec,ondaire d'un *TE'rOCX·LOÇ h~pocOIistique indirect de *TE'rpiX3tOç, cL ~E'r?o:1;LO'i « ne ~e uatrièrne jour )~) nous satisferait d'autant mieux qu~ l'époque !ll~t~rr'1ue cor:na~t q 'I ,,~, ~ cf § 228. Mais la longueur d'un chemmement destme a ~xplrqu~r un XCXo~U~, . h' d' e'1'emen t s mycem . ' el1S dans d u" fera he'siter sence o · · Si l'on admet l'hypot. ese , b . ' , d' l ,a b le dorien de Laconie on peut songer pour ce nom a un sa nquet, tire un :lom d'animal (voir §§ 222-225, 237) en se rappelant la glose d'Hésyclnus : 'rE'rpCXLO'i • 'rt, A&X<.ù'iEÇ..
221
nyme (cf. Morpurgo, MCL, p . 147) et qu'il se lise *X~e:uç, pourrait être une forme adaptée de l'ethnique qui est connu historiquement sous la seule forme X~oç.
19,
Etajeu (PY An 5.1 ; o.. Landau p. 52 et 223) se lira ai~si *'E't"IX~e:.uç, forme que l'on rapprochera de 'E't"IX~e:Lç, toponyme et ethmque lacomen
o VLO&pL6v
-cre:Uç
.
l
P20. L'homonymie de ce nom propre avec .u~ appell,atrf obscur (PY Na 2.~) n'est pas faite pour simplifier les choses: s'agrt-rl du meme mot dans des emplOIS différents? sont-ce deux mots de graphie semblable?
periteu (mais voir § 237, et § 238 note 7), si parmi les lectures possibles, il était à transcrire * I1e:p~vEle:uç, offrirait de même pour un toponyme non localisé I1Ép~v0oç un alternant anthroponyme * IIe:p~vEle:uç à l'ethnique I1e:ptvElwç attesté (Hdt. v.. 1, etc.) pour la ville connue au premier millénaire en Thrace (Hdt. IV.90, etc.). atamaneu (PY Cn 655.10 ; -newe Cn 13L10 ; O.. Landau p. 30 et 220) fournirait dans des conditions comparables un anthroponyme *'AElO'.[LIXVe:UÇ? sur la base de l'ethnique 'AElIX[Liive:ç, de même que mareu (PY An 661.10; -rewo PY An 6572; O. Landau p 80 et 220) si l'on doit le considérer comme issu d'un toponyme MiiÀoç, l'ethnique historique étant M~Àwç.
§ 244. Malgré toutes les obscurités et les ambiguïtés qui émoussent en particulier la recherche onomastique en mycénien, il apparaît donc assez clairement que les emplois de -e:uç dans l'anthroponymie à l'époque historique sont connus aussi des documents mycéniens. Emploi hypocoristique certain, mais difficile à établir pour chaque forme, formation abondante et variée de sobriquets, réfection secondaire de formes pleines, notamment composées, avec pour double effet l'adaptation plus étroite à l'anthroponymie et l'effacement du caractère composé, emploi éventuellement accompagné de réfection d'ethniques en fonction de noms de personnes: la finale nous a paru s'attacher à des thèmes nominaux, et, de façon très générale, s'opposer à la composition, que ce fût par abréviation ou par surdérivation de composés existants. Or, dans une série notablement archaïque semble-t-il, s'opposent aussi des composés et des masculins en -e:uç, dans un rapport qui pourrait n'avoir pas toujours été d'hypocoristiques à formes pleines, mais plutôt de formes libres et de premiers termes de composés, la valeur hypocoristique ne se développant que secondairement.. Cette série est celle des anthroponymes en -cre:uç, dont la base n'est pas fournie, elle, par des thèmes nominaux existants indépendamment de ces formes. A la différence des cas précédents, où le mycénien ne paraissait pas se séparer de l'usage historique, ces noms apparaissent désormais comme fréquents en mycénien, et rares - en l'état de notre docu~entation à l'époque historique sans y être aussi mconnus qu'on
MYCÉNIEN, NOMS EN EMPLOIS ABRÉVIATIFS
222
DE
LA FINALE
-creuç
223
-euç rtese1;{ (KN Db 1241; O. Landau p. 92 et 180) ;
et 1'1 n'y a à notre avis aucune raison d'en séparer cera pu l e penser , ., • tains noms mythologiques qui, restés jusque là assez Isoles, ont p~ e:r~ considérés comme « préhelléniques » : le mycénien atteste la vItalIte . d' un type qui permet de les rapatrier, anCIenne Il semble en effet qu'on ait affaire à une série archaïque do.nt la production a cessé avant l'époque historique, et do~t le~ ~n~elgnements quant aux origines du système puissent être moms lImItes que ceux 21
des types précédemment rencontrés,
§ 245, Ces formes sont pour le mycénien D 1156+7236' 0 . L,andau p. 27 et 170) interprété are k eseu (KN a , y KN) *, AÀe~euç et dont on rapproche arekisito = ' AÀé~~"t"oç (P et ; awe k eseu (PY Cn 285 .56' , , 5952' ' . , Jn 605; -sewe PY Cn 131.9; 0, Landau p. 33 et 179) interprété *'Afe~euç; dekeseu (KN Df 1119; Dv 1426 ; O. Landau p. 41 et 179) interprété Âe~euç
; onaseu (KN V 1523,7; PY An 1281.5; Jn 601.6; 658.5; 725.4;
O. Landau p 90 et 179) interprété *'OviXcreuç; t r PY Fn 32410' para k esewe (d al, . , O. Landau p . 96 et 179) interprété *II p iX~euç ; . , , teseu (PY En 74.5 ; Eo 276.4 ; O. Landau p . 136, 180, 266) mterprete GY)creuç;
' 0 Landau p 48 et 179) interprété *'Eve~euç ; ene k eseu (KN D a 1081 " . kanuseu (KN As 602.3; O. Landau p. 62, 179, 200) interprété géné-
ralement *rlXvucreuç ; kariseu (KN An 1516.9; As 5866.1; PY Jn 431.22 ; MY Au 102.3 ; 0 . Landau p . 64, 179, 200) interprété *XlXpweuç et dont on rapproche karisijo (PY Jn 706.16) lu XlXpLG"LOÇ ; , ., , · 0 Landau p. 118, 180, 205) Interprete 4 602 qowa k eseu (KN As . , · notamment *BoflX~euç.
On y ajoutera plusieurs noms d'interprétation beaucoup moms accessible : kaeseu (PY Qa 1299 ; MY Ge 605.4 ; -sewe MY Ge 602.4 ; O. Landau
p. 61; 21. Voir par ex, O. LANDAU, p, 178 .
qetaseu (KN As 5869.3; O. Landau p. 116 et 180) ; qeteseu (KN As 5866.2 ; O. Landau p. 116 et 180) dont on ne sait SI on doit le rapprocher du précédent; totewejasewe (MY Oe 106.1,) dont on ne sait même pas SI c'est un anthroponyme et s'il est au datif 22"
§ 246. Pour le premIer millénaire on citera 'AÀe~euç (HPN p. 474, Argos, devoir être corrigée en Âe~euç 23
IVe
s. AL), mais cette forme semble
;
MvY)creuç (HPN p. 320, Chio; et Plat. Criti. 114 B) ; 'Axecreuç est donné par Zénobios (l, 56) comme le nom du cypriote qui tissa, sans doute au VIe siècle, le premier péplos d'Athéna. La forme n'est pas confirmée par les autres témoins, puisque Athénée (IL 48 B), reproduisant Hiéronyme (fr. 32 Hiller), appelle ce personnage'Axemxç, comme l'épigramme delphique qu'il cite en même temps. Nous admettrons cependant l'authenticité de la forme, ce cas de variation dans la finale d'un hypocoristique n'étant pas unique: telle choix laissé par Athénée (XIII, 601) entre Z~v~ç et ZY)veuç (voir § 202). A ces quelques formes s'ajouteront, à titre d'hypothèse les deux noms de GY)creuç et IIepcreuç 24, 25, ainsi que l'épithète tardive de Dionysos Aucreuç (Orph . Hymn. 51"2),, Cette partie du dossier, pour n'être pas inexistante, est donc maigre, et même si de nouvelles découvertes devaient faire apparaître au premier millénaire de nouveaux noms en -creuç, l'aspect d'ensemble de la documentation n'en serait pas sensiblement modifié: la richesse du mycénien, comparée à la pauvreté de l'époque historique, témoigne de 22" D'une manière purement mécanique on peut ajouter teposeu, mais en réalité, dans la mesure où une interprétation peut en être donnée, ce nom n'appartient pas à ce groupe (voir § 243), 23. BCH 32, 1908, pp . 236 sq,,; Philologus 71, 1912, p" 3; voir 0, MASSON, SMEA 2, 1967, p, 37, qui établit cette dernière forme 24, A propos de ces deux noms, cf" l'étude de P, Ramat, dont nous n'acceptons d'ailleurs pas les thèses: voir § 29, 25 On peut être tenté de joindre à la série le nom héroïque 'Ia:crEuç (Paus. X,30,A) : il se trouverait en opposition avec des noms tels que ,Ia:crLÀa:oç, 'Ia:crL[la:)(OÇ ou 'Ia:crLaa:[loç, et en relation avec 'Ia:crw, nom d'une divinité guérisseuse (Ar" Plut" 701 ; Paus, L34,,3), le tout dérivant de t&:O[1.a:L Il n'en est probablement rien et ce nom peut être un ethnique en fonction d'éponyme d'une des villes "Ia:croç de Péloponnèse, Cf E. BOssHARDr, § 318, pp" 104-105,
224
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -e:Uç
l'épuisement d'un système qui a vécu et dont ne subsistent que des débris épars..
§ 247. La constitution d'un tel ensemble a chance d'être secondaire: l'homogénéité de la série n'est que partielle et extérieure, et doit résulter de la convergence de formations différentes, notamment de dérivés en -ti- et d'éléments à base sigmatique.. En tant que constituant un groupe, ces formations n'ont donc aucune chance elles non plus d'avoir des répondants hors du grec: la recherche de noms d'agents, termes libres en -ti- plus ou moins émanés des abstraits en -ti- est vouée, croyonsnous, à l'échec 26 ; mais il se pourrait que l'examen de certains de ces nOUlS en -cre:uc;, dont il ne faut pas séparer quelques formes en -'t"e:uç, contribue à l'exégèse du -m- de composition, qui ne peut être à l'origine un morphème de thème verbal désidératif ou aoristique. Il existe tout d'abord une série de composés dont le premier terme paraît être un nom verbal en -ti- du type de ceux que possède le sanskrit dans dati-yara-, etc. 27. Ces formes, limitées aux premiers termes de composés dans lesquels elles ont nettement valeur d'agent 28, ne sauraient être confondues avec les formations de substantifs abstraits féminins en -ti- : le vocalisme radical des unes est un vocalisme plein, celui des autres est réduit : 3(ùcr~-, efJcr~-, cr'racr~-, ~(ùn-, 'Pacr~- n'ont donc rien de commun, ni pour la forme, ni pour la valeur, ni pour l'emploi avec 36cr~ç, eécr~c;, cr'r&cr~ç, ~6cr~ç, 'P&cr~ç. Outre ces caractères morphologiques, ces termes présentent la particularité phonétique que, apparaissant dans un type ancien de com· posés conservés par archaïsme dans l'anthroponymie et dans la formulation épique, ils ont partiellement résisté à l'assibilation de -ti-, ce dont le mycénien pourrait fournir un exemple, tel hypocoristique pouvant d'autre part conserver l'articulation occlusive perdue dans les formes composées : signe éventuel d'une relative indépendance du mot simple par rapport au mot composé. Outre les données comparatives qui favorisent l'identification de ce premier cas, le grec lui-même fournit l'indication que c'est sans doute un premier terme *3(ù'r~- qu'il convient de mettre sous les composés en 3(ùm- que sont le nom D.(ù(J~creévfJç (HP N p. 148) ou l'adj ectif 3(ùcrl26. P RAMAT, voir supra note 240, et § 29. 27. J. WACKERNAGEL, Altindischc Grammatik II, 1, 1957 (= W . -DEBRUNNER), pp. 320 sq 28 On a voulu y voir aussi des bahuvrihi. Bibliographie chez W. -DEBRUNNER II, 1, p. 321.
MYCÉNIEN, NOMS EN -cre:Uç
225
3~xoç (Hdt. VI.42) : cet indice est l'existence d'un féminin D.(Ù'rG (I43 ; Hés . Théog. 248).
C'est un thème *~(ùn- qu'invite à poser le premier terme du composé homérique ~(ù'r~&Ve:~plX (A 155). Il nous paraît donc possible de poser à l'initiale de noms propres comme L;'racrlxopoç, L;TfJcrlÀIXOC;, etc., un premier terme cr'rlXn-, si l'on admet que le nom mycénien tatiqoweu est l'élargissement d'un composé *L;'ra't"[~ofoç (voir § 240 et notes 14 et 15) 29. Dans ces conditions on formulera l'hypothèse que l'anthroponyme de Pylos teseu (PY En 74.5 ; Eo 276.4) pourrait être ElfJcre:uç, et que ce nom serait en rapport avec des composés El~crm7toç, El~crlXv3poç 30 comportant un premier terme efJ't"h Il en irait de même pour ElfJcre:uç nom héroïque dont le caractère u:ythique, ,~éso~mais quelque peu ~tténué par les découvertes mycémennes, n ImplIque pas que ce sOIt un emprunt (qui n'a d'ailleurs jamais été sit~é) : <;e pourrait aussi bien être une survivance de types anthroponymiques à peu près effacés 31.
§ 248 . Moins homogènes quant à leur vocalisme que les radicaux ~o.nos:llabiq~es à voyelle longue, mais aussi capricieux quant à l'as-
s~brlatIOn, ~OIre phonétiquement moins exposés à la subir, sont pluSIeurs premIers termes de composés qui établissent eux aussi l'existence ancien~e d'un .él~ment -ti- incompatible avec l'interprétation par des formatIOns aonstiques ou désidératives, et d'autre part sans lien avec des abstraits en -nç/ -cr~ç. C'est en premier lieu 'Op'r~'/'Opcr~-, qui apparaît dans le nom héroïque 'Op"/crlÀoxoç, notamment porté par des princes de Phères en Messénie (autres personnages en v 269 et 0 274 : 'Opm-), à propos desquels la tradition hésite entre les deux orthographes: c'est d'eux qu'il s'agit en E 542, 546, 547, 540; Y 489; 0 187; <1> 16 Il n'est pas possible d'établir fermement si, comme le veut J. Wacker32 nage1 , l'orthographe ancienne était partout 'Opn- avant un rajeu29 . Il semble d'ailleurs que le mycénien, dialecte assibilant conserve en fait notamment dans l'anthroponymie, un certain nombre de forme~ à occlusive voir~ de doublets ti/si. Cf DOCS, P 73; O. LANDAU, p . 163 note 1 ; E. VIL.BORG,' p. 52 A.. HEuB~cK, BzN 8, 195?, ~. 271 (= AH 3) ; Kadmos 40/2, 1965, p. (- AH ~o) ; maIS, comme nous l mdIque o.. Masson (article en préparation) l'existen~e me~e de ces ;omposés est ~outeuse : G~(mmoç, hapax de Diog Laërt . 'V216, e~t a cornger en. GEpcnmt"oç et 81jG<xvapoç n'est qu'une conjecture dans une inscriptIOn de NaucratIs.
!o
H2
31., On n'osera cependant pas voir dans tcteu (KN V 958.2 b), qui n'est d'ailleurs pas surement un anthroponynIe, un doublet de teseu 32 . J. WACKERNAGEL, Spr . Unt., Giittingen 1916, p. 236 15
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -eUe;
MYCÉNIEN, NOMS EN -creue;
nissement du texte, ou si, selon les commentateurs anciens, le grandpère (E 546, 547; Y 489; 0 187) s'appelait 'Op-rtÀoxoe; et le petit-fils (E 542, 549) 'OpcrlÀoxoe; 33, ou si, enfin, 'Op't[Àoxoe; n'est qu'un dorisme imputable à des altérations de passages concernant le Péloponnèse. Plusieurs éléments permettent cependant d'assurer le -ti- ancien. C'est tout d'abord le témoignage du dorien qui connaît 'Op'tlÀoxoe; (HP N p. 575, Halicarnasse, v e s. AC,,). D'autre part l'existence de la forme *'Op't"eue; dans 'Op't"e[/)a;e; (HPN p. 354) 34 permet de supposer que c'est bien à un élément en t qu'il
dans un nom ' 37 ,. e l mycemen ' . , éventuelle. , comme K a;cr't"La;VeLpa; pourraIt ment offrIr l exemFle. d'un fé~inin ~Ka;cr't"w (KN Ap 5864.3 : katy) 3S. On'd' notera que d un adjectif comme a;p't"Le7tYle; ' , .m d·lque un . .l eXIstence _" , proce e non hmIte a l anthroponymie et d' . . une certame extenSIOn. N ' . ous hesIterons cependant, faute de formes qui la justifient à étend cette analyse à IIpU>'t"eue;, myc" poroteu 39, car les formes en' *II re f " PU>'t"L7tpU>'t"oe;) ou *IIÀU>'tL(cf. IIÀu>'t"w Hés Th243) (f c. d7te7tpU>'t"a;L, . . eog. qu "1 1 au raIt mettre en parallèle sont totalement inconnues . les de'd . " . UIre d II e pU>'t"EUe; et IIpu>'t"U> paraît risqué, étant donné le grand nombre des a~throponyme~ ~n ~pU>'t"o- (voir § 201) et l'emploi très large fait de -EUe; dans la derIVatlOn hypocoristique,. subsiste donc des traces d'un groupe de composés dont le premIer te~m.e rep~s,e sur une. ra~ine verbale et se caractérise par un élém~n: -iL- . cet element, q~l ~ est pas toujours assibilé et reparaît parfOIS ~ trav:rs d~s ~YPOCOrIstl~ues, ne saurait être le suffixe d'abstraits e~ -tL-, :e a qUOI s oppose claIrement le vocalisme des radicaux susceptIbles d alt.ernance, et il manifeste qu'on ne doit pas chercher da ces un élément désidératif ou aoristique. Une partie d:: composes en -cr:- repose, fait attesté hors du grec, sur un -ti- qui semble ne pas se mamfester comme suffixe de nom d'agent simple.
226
faut se référer. Enfin le mycénien apporte un témoignage précieux si on l'accepte, avec un composé en oti- qui pourrait appuyer les leçons 'Op't"L- dans l'épopée: otinawo (PY Cn 285,,15; O. Landau p. 92), dans la mesure où une lecture *'Op't"[viifoe; est acceptable, attesterait qu'en Péloponnèse mycénien étaient usitées des formes en 'Op't"L-
§ 249. Plusieurs termes ont résisté à l'assibilation, non tant par la pression de traditions archaïsantes, que par un contexte phonétique qui ne les y exposait pas. *Necr't"L-, tel qu'il apparaît dans netijano (PY Cn 599.1; -nore PY Cn 40.1) lu *Necr't"LeXvu>p , comporte le même radical que N~cr't"U>p Il est vain à notre avis de chercher un abstrait *v~cr't"Le; et d'imaginer des personnifications 35, car il s'agit probablement comme pour 'Op't"L- d'une forme strictement limitée à l'usage en premier membre de composé, et pourvue d'une valeur participiale. Si l'on doit donner une signification à un nom comme *'Op't"lviifoe;, ce n'est pas « l'attaque personnifiée des navires », mais bien « l'agresseur des navires », comme ~U>'t"LeX veLpa; signifie « nourricière d'hommes » : si *NEcr't"LeXVU>p doit avoir un sens, ce n'est pas dans la personnification de l'heureux retour des hommes 36 qu'il faut le chercher, mais dans la personne de l'agent de ce retour" Il en va de même pour le premier terme de composé xa;cr't"L- en rap" port direct avec le radical verbal xa;i)- (cf" x~xa;crfLa;L, xexa;crfL~voe; )comme le nom KeXcr't"U>p : c'est une valeur d'agent qui est probablement la sienne 33 Aristophane de Byzance : b 7tp6yovoç 8vx -rO;) -r, b 7tCx1ç 8LIX -rO;) cr 3[" Les papyrus apportent bien un nom 'Opcre:uç, mais dans un environnement tel qu'il vaut mieux songer à l'adaptation d'un nom égyptien (voir § 261), ou peutêtre à un bypocoristique à la grecque de noms égyptiens. 35 Th KNECHT, Geschichte der griech. Komposita yom Typ Te:ptjJl[l~po-roç, Diss Zürich, 1946 36 A HEuBEcK, BzN 8, 1957, P 30 (= AH 1).
227
y
for~atlOns
.§ 250. A l'inverse ~e ces formes, plusieurs noms comportent un premIer. terme en -crL- qUI ne repose pas sur -t·. sur d es radIcaux . . ~ malS SlgmatIques dont la comparaison confirme également l'existence T l les en ' ' AfeçL- et AÙÇL-, et éventuellement s AÀeçL- .qUI apparalt dans les noms de personnes 'A" ?:"'10. ,AÀ?:' ' 'A'?:" l\e",LoYlfLoe;, e",Lxpa;'t"Yle;, "Ae",LfLa;xoe;, etc.. , repose, comme les adj· ectifs &À?:" xoe; 'À?:" P. 'À ?:" E",Lxa; , a; E",LfLr-po't"oe;, a; E",LfLopoe;, etc, sur un radical hÀ~?:' - ave b. I d . ~ ..'" , c une am ence e sens qUI se retrouve dans a;'À'?:' , . lva Il e",u> « repousser» et « protege~ ».. ~ ~ettement le sens d'agent « qui protège» et « qui repousse » et n est uS,lte que comme premier terme de composé. Le radical &Àeç~ sur lequel Il ~epose ~st celui qu'atteste le verbe sanskrit rak~ati (*a2l-eka~ec S~~x~tlOn ~adlcale -s-), et il donne également en sanskrit la base d un derIve en -~- dans la forme de composition raksi 40. k" « ga d d l' , , - ,ra s~'Janar e u corps», Itteralement « qui garde les gens ». .
so~t.
nom~
AÀe~L-,
~~ÇL-~
37. Pour le rapport avec K&crmxv8p(J( cf E S 38, A HEuBEcK, BzN 8 1957 pp 274_27~H(~YZ1RH' Gr.. Gr. l, p 442 note 6 . p 143 (= AH 60) ". 3); Kadmos 4/2, 1965, 39 Ibid 40 . A . MrNARD, Trois Énigmes l , 180 b·, J. M.. ANESSY- G urTION, Recherches sur
MYCÉNIEN, NOMS EN -crEÙÇ
229
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -ZÙç
228
Autour des composés en &.ÀE~~- sont attestées diverses formes d'hypocoristiques comme 'AÀE~[iXÇ (Xén. HeU. 11.1.10), peut-être ,en mycénien 'AÀé~~1'oç (arekisito : PY Vn 865.5; KN So 0433 ; ,~toJo K~ Se 1053 ; Sf 0420). C'est dans le voisinage de telles formes qu Il faut ~Ituer le féminin 'AÀE~~ (Anth. Pal. 1V.200) et l'anthroponyme mascuhn du mycénien arekeseu = *' AÀE~EÙÇ ?, non attesté au premier millénaire (voir § 246). . C'est également sur un radical en -s- que reposent les premIers membres de composés 'AfE~~-, Aù~~-, également attestés dans l'anthroponymie et dans les adjectifs : &.E~[YULOÇ (Pind. Ném. 1V.73), &.E~[
li.sme radical s'y oppose et que de l'autre il s'agit de radicaux sigma~Iques. Ce ne sont ~as non plus des formes désidératives ni aoristiques I~sues du verbe pUls~ue d'un côté le -cr~- est en fait un -ti-, et que de l a~tre, le .-cr- est radIcal. Ce qui est commun aux deux catégories, c'est qu Il s agIt de composés de dépendance progressifs à valeur d'agent . , et c' est d' autre part que leur premier terme, ainsi constitué n'existe p~s .h~rs de ~omposition. C'est, en outre, la possibilité, fréq~emment reahsee, de s entourer de masculins en -zùç et de féminin e n -Cù. 1 L a confrontation des deux séries fait apparaître à l'évidence que -1'~-, pas. plus ~ue -cr.~-, n'y. a d'existence en tant que suffixe. Ajouté aux radIcaux sIgmatrques, [ est un élément de composition et il est probab.le que -'n- résulte aussi de la rencontre de deux élém~nts morphologIques .diffé.rents C'est du moins ce que suggèrent ceux des termes en -t[- qUI reposent sur des racines à voyelle longue. En effet la valeur à premier terme *3Cù1" "- *cr1'iX1'~-, *YVCù'n-,' . . . d'agent des composés etc. mvIte à penser qu'un i de composition s'ajoute à un -t- qui sans doute n'est .autre que celui des noms d'agent fournis en fin d~ composé par ces raCInes: *-3Cù-1'-, *-cr1'Oi.-1'-, *'-YVCù-1'- 43. Les conséquences sont importantes pour les noms en-crEùç (et -1'zùç) correspondant à ces composés en -cr~- et -1'~-, car si leur lien avec ces formes est visible, on peut se demander quelle est la nature de ce lien: la correspondance ne va que jusqu'à l'-i- de composition, exclusivement. S'il s'agissait vraiment de formes secondaires, abréviations de composés, on pourrait s'attendre à ce que souvent comme pour 'A') 'C' A''C' ~ I\Ee,~iXÇ, * ue,~~ç, , E~~iXÇ apparaIsse un.e fi~ale incorporant cet -i- : * -cr~EÙÇ (ou -'nEUÇ eventuellement) ; or rI n en est rien. Tout se passe donc comme si, dans ces formations anciennes la finale -EUÇ tenait dans les noms simples la place que prend -i- lorsq~'ils entrent en composition avec valeur d'agent. l
prétation. ~E~~- fournit des anthroponymes ~E~ŒI)!L0ç, ~E~[ÀOXOç, ~E~[!LiXXOÇ, etc, à côté d'adjectifs comme 3E~[!LI)ÀOç et 3E~[nupoç, et des hypocoristiques dont ~E~[iXÇ (HPN p. 119). C'est également en,li~ison avec cette série qu'apparaissent ~E~~ (HP N p. 119) et le mycemen de/œseu = *~E~EÙÇ?, sans doute connu au premier millénaire (voir § 249) .
§ 251 Il apparaît ainsi que deux éléments différents ont
.c~ntribué
à la constitution en grec d'un morphème -cr~- de composItIOn. Ces éléments ne sont pas des abstraits en -ti- puisque d'un côté le voca-
les dérivés nominaux à base sigmatigue e.n san~crit e,t en. latin., Dakar, 1963, §§ 153 et 154. Pour la structure radicale élargIe, VOIr la JustIficatIOn de telles analyses chez K BENVENISTE, Origines, pp 152 sq . 4L J. MANESSy-GUIIION, Recherches., §§ 123 à 128; contra, VOIr ERNOUTMEllIEI, P 58 . 42 . J. MANESSY-GUITTON, Recherches. , § 63 ; pour les formes, voir J . POKORNY, pp 189 sqq
'
'
§ 252. Mais d'autre part, sauf dans les cas déjà rencontrés aux §§ 247:250,. où l' ~n peut établir soit un élément complexe -ti-, soit un ra~Ical SIgmatIque, il est difficile de discerner dans un tel système :es developpements sec~ndaires et les groupes anciens, qui peuvent etre ~lus. nombreux qu rI ne paraît, mais ont fait l'objet d'une réinterpretatIOn morphologique. 43 F . SPECHT, KZ 59, 1931, pp. 31-131, notamment 71 sqq.; E. SCHWYZER, Gr Gr I, p 445.
230
EMPLOIS ABRE'VIATIFS DE LA FINALE -eUe;
~r,
't bl" faute de formes attestant le -t-, que [LviXm- repose On ne peut e a b de composé de type ancien, car même * premIer mem re . . . bl t sur [Lvex-"n-, b s'il en est ainsi, des formes ver a 1es co mme [Lv~crw ont mevIta emen entraîné sa réinterprétation. h' d Même si 7tpiXç~- reposait sur *7tpiXy-"n-, il n'a pu qu'être rapproc e e 7tp&çw. ' . _ re ose sur *"t"ÀiX-"n- car il peut avoir On ne peut étabhr que "t"Àexcr~- p 'lter d'une réfection de . . d' t de "t"À&cro[Lex~ comme resu été tIre Irectemen . . 'largi (TÀYJ7t6Àe/Loe;, etc). Et . t me de composItlün non e . "t"ÀiX-, premIer er , ~ _ ne peut être que secondaIre il est certain qu'un terme comme exvex'-,~ .' t des formes verbales . et dépend etrOItemen ,est que ses éléments anciens M . ui est constant dans ce groupe, c . aIS ce q . 1 '. un compose en dèle d'un trmome ou"opposent s lui ont fourm e mo. , ( * encore fréquen.t en mascuhn en -creue; et non en . " -m-, un nom . . 1 fréquent dans les noms herOIques, mycénien, et un fémmm en -crw encore. . te La recherche d'une . d l' throponymie VIvan . poétiques, vOIre. ans an.. rd alors tout obj et, car il s'agit 1 . d ·, d' ative ou aOflstique pe va eur eSI . t a• l'aide de matériaux fourms ' erd' loppé secondarremen h d'un systeme . 't' areve le verbe sur un mo d e'1 e dont la signification mOIp, oen maJofl e p , . , t tou'ours avec un -cr- qu ap10 i ue et phonétique s'était perdue: ces J. __ L'élégq . 1 d"ff' ntes formes sans varIantes en "t" . paraissent désormaIs es 1 ere d'~' de composition qui existe d enu une pure commo 1 e d ment -cr~- est ev , .. dent à plusieurs e 11 t 1 formes en -creue; qUI repon en tant que te e, e es .' t. 'est un point de départ posees composés en dépendent ~t~OItemen . c sible pour l'emploi hypOCoflstique.
-cr~eue;)
qui,suit que ceux des l'exiscom§ 253.. Nous ne retiendrons d ans l a rIS t e dont . d un nom en -creue;, , et44ceux posés en -m- auxque1s repon 45 • . f"eree de celle d'un nom en -creue; , . tence peut etre m . " d emier terme de composé largement usite ans . IIpexç[epyoe;, etc. et entouré
l'a~t~~~;0~~~7:t:u~p~~Œ~xoe;, IIpexç~"t"lÀYJe;,
, d ues, v oir E .SCHWYZER, Gr Gr l, pp . 442-444; 44. Pour des listes plus eten 36-40. • voir en outre O. MASSON, SME.:t 2, 196Zke~~u ui si on le lit *f3ofoc1;EÙÇ, paralt 45 Un cas aberrant est celm de qow ., q '__ et une finale -EÙÇ en fin de • ' ue bien .présenter un secon d t er me de composltlOn 'b t . e de en Ci"Û>Ci &:~É;flEV, etc . eXlste a'l' epoq U trl u alr , A~LyÉ;VYJÇ .." que~ l'on composé.. n terme 'A1;! - largement . 'A~'ÀEû>ç (HP N , p. 61) '. e t c e *, , historique dans des noms .pro].res. . ~ien ~onnu en mycénien, un slmple As~uÇi attend, c'est, sur un modele esormalS renversement de quelque *&.1;[f3ooç, auque On peut considérer qowakeseu comme u~ terme &1;L- passant en fin de mot y retrouve cas il serait intéressan~ de c?nsta~:r~i~een -EÙÇ On peut aussi tenir qowakeseu ,pour l'aptitude t~rme hbr,e a ~~~ ,c secondairement absorbé dans un compose que l'indice de du l'exlste~ce d u~ ,OCSEUÇ l'on attend en -ayoç ou -OCYE'l'OCÇ.
MYCÉNIEN, NOMS EN -creue;
231
d'hypocoristiques comme II pex1;[exe; , cependant que le mycénien révèle un parakeseu = *ITpiXçeue;? et que l'époque historique connaît ITpexçd> (HPN p. 383) . La part relative d'un éventuel *7tpiXy-"t"~- et celle de 7tp&çw dans ce groupe est indéterminable; il est d'autre part possible que l'abstrait 7tpix:i;~e; interfère avec ces termes dans plusieurs noms qui seraient alors des composés possessifs.
'OviXcr~- qui repose apparemment sur le thème du futur ov!J.crw, est le premier membre de nombreux anthroponymes du type de 'Ovëi.cr[~~oe; ou 'OviXcr["t"~[Loe; entourés d'hypocoristiques dont 'Ovëi.cr[exe; (Paus. IX. 5.2). C'est à ce groupe que doit être rattaché le mycénien onaseu *'Ovëi.creue; ?, de même que le nom de femme 'Ovëi.crd> (HPN p. 349). Xexp~cr~-, qui fournit Xexp[crexvapoe;, Xexp[crwe;, est sans doute en rapport avec des formes verbales comme ZXlXp~cr&[LYJv, et le mycénien kariseu peut être lu *XlXp~creue; sans trop d'invraisemblance. MviXcr~- est fréquent à l'époque historique dans l'onomastique (cf. MVYJcr[cr"t"plX"t"Oe;, MVYJcr[Àoxoe;) et connu dans le lexique: [LvYJcrWeoe; . II apparaît désormais dans le même emploi en mycénien, avec le nom manasi7pç.ko (Pl' Jn 431..3) lu avec quelque probabilité *MvlXO"[hpyoe;, cette s'appuyant d'ailleurs sur l'existence historique du nom (HPN p 320) 46. A ce groupe, dont la constitution est donc ancienne, répond au féminin Mvëi.crd> (HPN p. 321), et, selon un type surtout Connu en mycénien, le masculin MVYJcreûe; (HPN p. 420 et Plat. Criti. 114 B) : le fait qu'il nomme chez Platon un personnage légendaire peut être assez révélateur de l'appartenance de ce nom à un type archaïque tombé en désuétude.
le~ture
C'est par un rapprochement avec ces formes dont beaucoup sont anciennes que le nom mythologique ITepcreue; pourrait être identifié comme le survivant d'Un groupe dans lequel l'élément -cr~- aurait ainsi fourni secondairement des composés en 7tepm-, soit grâce à l'existence de formes verbales è:nepcrlX, mfpcrw, soit grâce à celle de nÉpme;, forme elle-même secondaire, puisqu'elle ne peut reposer phonétiquement Sur *nep6-n-. Un obstacle sérieux est pourtant qu'en dehors de ITepcr[vooe;, qui est sans doute une forme récente (Q . Sm. L227), un premier membre de composé nepcr~- est en fait inconnu 47. Aussi bien, une origine non grecque, bien qu'indémontrée, reste possible (voir § 265). 46. Voir P . BAD ER, Demiourgos, § 68.. 1.7. La suggestion de A. HEUBECK, Kadmos 4/2,1965, P 142, d'y voir un hypo-
232
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -ZÙç MYCÉNIEN, NOMS EN -crzuç
254 A ces formes que leur valeur invite à considérer comme c~ns~ , § ' tItuees, surtout en f onc'tion de thèmes verbaux existants, pourront etre ajoutés les composés de tXxzen- et de Àuen-, " 'A - fournit des anthroponymes' AXZcrL[l~pO't"Oç, Axzcr~cr:pa~ofç xzcr~p 31) avec des hypOCOrIstIques " d (HPN ont 'A x zcrLaç " Les ,ad]ecti48s , terme axzcr~' s o n t rares et peuvent etre recents mposés. à premIer / ( ,. 'apparaîtra éventuellement 'Axzcrzuç co C'est dans ce groupe qu 'b'l' , d VOIr ce § 264) , SI' la forme est auth ent'que l , elle attestera la pOSSI 1 Ite e31) . nom au, VI e siecle . Elle serait parallèle à 'Axww ('Axz(cr)w~ HPN p, '0
f l' t des noms héroïques comme Aùcrav2lpoç, Aucr~rXva(J(ja, et A uen- ourn d d nomreste fort productif à l'époque historique, cepe~ an~ que ~ HPN ' t'Iques émanent de ces formes : Aucr~aç,, fem breux h ypOCOrIS (0. Aucr<ù h H( mn. 290-292), etc. L'apparition de Aucrzùç est ta,rdI~e rp, ~d" pp. ,,' prolongement assez artIfiCIel de ce proce e , 51.2) et peut n edtreDqiUonUynSOS c'est un surnom e , qui paraît jouer le même rôle que [l<ÙV (Orph., Hymn., 1.11 ; 58.,20).
AucrL7t~-
§ 255 Les interprétations éventuelles de plusieurs noms
my~éni~ns
t à penser que, au moins dialectalement, la constItutI?n en -seu onnen 'b'l" ff t par les ' a débordé les pOSSI lItes 0 b' er es " l ' de formes en -cr~- et' -crzuç ' ati ues du verbe, Si une forme comme qeteseu, Ien ~u ISO ee formes, sIgm q, t d"nterprétation d'autant moins assuree, peut dans l onomastIque e N 339 ' cf mais cp8tenç) d·
~
~cp8(z)~cra,
re~vo~e: ~ *cp8z~:~- s~i~::~à~~:~:~ admissi~le '*8z~crzùç ou *8zpcreUç, ~:Ir:p~ui: ::~~hologiques pour lire de manière comparable kanuseu et enekeseu font pratiquement défaut, , ' oser u'un E effet admettre une lecture *ravucrzuç reVIent ,a p q d' on" t a u au moins virtuellement, fourmr la base un de P ' , ce dernier totalement inconnu, n'est pas premIer terme yavuen-, , , , ' r l'élé' 'ble étant donnée J'mdependance prIse pa l'exemple d'une forme verbale sigmatique ment -en-. n ou r , t ' CIse ' déjà pu être donné anCIennemen ,pre thème du prees::::: futur Une lecture ment pour c , , , anCIen ' en outre l e pro brem e de la nature du present xaLVu[la~, poseraIt il est vrai. 0
them~
prese~
absolumentElmpo:s~
su~ ~e
-pv~: ~e
yavùcrcrz't"a~.
*KaLVucr~uç
' , O"/7t't"oÀ,ç , malgré sa vraisem bl ance, re ste donc malheucorlstlque de que1que IIEp, reusement en l'air., (0 h L'th 8)' 'XxEO"LVOOÇ à travers &XEO"crLVOOÇ (Anth" Pal. 48., &XEo"Lfl~PO't"OÇ rp., L, " (N onn VIl 86). IX.,516) ; &XEO"L7tOVOÇ à travers IXXEO"O"C7tOVOç . ,
233
Pour accepter une lecture *Evzçzuç il faut considérer aUSSI comme possible un premier terme de composé *'Evz1;~-, qui, lui non plus, n'est pas connu, et Y voir un thème d'aoriste thématique élargi en -Q'L- aux fins de composition. Sans être totalement impossibles, de telles lectures doivent faire admettre que la richesse du mycénien en anthroponymes en -crzuç ne s'exprime pas uniquement en nombre: elle se manifeste aussi par des développements dans des directions totalement inconnues ou oubliées au premier millénaire. Les récuser sans appel laisserait l'insatisfaction d'une pure négation, les accepter à titre expérimental oblige à Y trouver au moins une très notable originalité du mycénien 49"
§ 256., Il nous semble donc que l'existence de noms de personnes en
-crzuç soit liée à celle de composés en -cr~- et que l'extension de cet élément d'origine secondaire se soit faite principalement à l'aide de matériaux fournis par le verbe.. Ce mouvement a dû être favorisé par le sens nettement participial des plus anciennes formations, pour lesquelles des références comparatives sont possibles. Il a même pu arriver que l'élan donné amène une formation vivante en mycénien à des créations dépourvues même du prétexte offert par les formes verbales sigmatiques
Il est d'autre part notable que ces formations rencontrent fréquemment celle de féminins en -crw (et -'t"w, voir §§ 247-249), correspondance qui survit largement aux masculins en -crzuç, puisque, outre les noms déjà rencontrés, on pourra citer 'AYMW (HPN p, 10) ; Alv'fJcrw (HPN p, 27), 'Avaçw (HPN p, 45; Apollod. 2, 4., 5), 'Apxzcrw (HPN p, 74), 'Apx zcrw (HPN p, 84),' Epuçw (HPN p. 167), Zzu1;w (HPN p" 185 ; lIés., Théog, 352), 'H'(YJcrw (HPN p, 190), KaÀuy;w (Hom.), KpaT'fJcrw (HPN p, 261), KT'fJcrW (HPN p . 268), MZÀ'fJcrw (HPN p., 305), N~xacrw (HPN p 330), IIaucrw (HPN p. 365), ~<ùcrw (HPN p, 417), TZÀzcrw (HPN p, 423), mycénien keraso ? 50 Ces formes en -crw appellent la même observation que les masculins 49" Les noms kaeseu, oteseu, qetaseu, qui n'offrent aucune prise à l'interprétation (malgré la tentative de A, HEUBECK, Kadmos 4/2, 1965, pp" 144-145, en ce qui concerne le troisième), peuvent soit être tributaires de développements aussi aberrants, soit posséder une finale -seu renvoyant à d'autres séries lexicales (cf, teposeu). 50., Selon l'hypothèse de A HEUBECK, Kadmos 4/2, 1965, pp., 144-145, Mais un sobriquet tiré de XÉPIXO"OÇ nous paraît pouvoir donner une justification satisfaisante de *KEpcy'o"cil, si telle doit être la lecture de keraso (MY V 659,marg ; Fo 104,,1), Dans le même sens, voir P, CHANrRAINE, Congresso di Micenologia 1967, Rome, 1968, tome II, pp" 574-577.
234
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-EUe;
en -crEue; si la formation résulte de l'abréviation de composés préexistants, il est surprenant que le -~- du premier terme n'y apparaisse pas 51; on peut se demander s'il n'a pas existé plutôt une sorte de complémentarité entre ces différentes formations. Il est cependant hors de doute que -EUe; et -ci> ont servi à la constitution de simples abréviations (voir les chapitres précédents), mais nous sommes porté à penser que c'est là une chose acquise dans des développements mécaniques de structures dévitalisées, Ces féminins présentent en outre des caractères morphologiques qUI les rapprochent singulièrement des masculins en -EUe; : oxytonèse qui les signale parmi les noms de personnes, vocalisme long de la prédésinentielle au nominatif du moins.
§ 257. La formation en -EUe; est propre au grec et se trouve dépourvue de correspondants hors de cette langue, Autant peut-on en dire de la formation en -ci> qui, malgré une certaine ressemblance avec le type skr. sakhii (c. -à-d, * -ôi) 52, ne fournit pas de formes dont on puisse trouver de correspondants hors du grec, Cette constatation a conduit à l'hypothèse qu'il s'agissait également d'un emprunt à un substrat non grec 53 ; mais, autant que dans le cas de -EUe;, faute d'une seule forme qui l'appuie, cet emprunt reste indémontré, l'hypothèse ne reposant en définitive que sur le rôle important de ces formes dans l'onomastique et sur l'absence en d'autres langues indo-européennes de termes auxquels elles soient directement superposables, Nous hésiterons, quant à nous, à voir des emprunts dans des finales qui paraissent liées fonctionnellement l'une à l'autre, et liées à des types onomastiques et à des procédés de composition qui plongent leurs racines jusque dans un passé certainement indo-européen, quelque développement qu'ait pu leur donner le grec. En réalité, dans ces formations, la finale -de; s'attache à un certain 51, On en notera pourtant un exemple éventuel en myc avec tusijeu qui peut notamment se lire *@U(}"LE;Uç, qu'on ait ou non à le rapprocher de tutijeu" L'époque historique connaît quelques féminins en -GLN : 'O'iCXmN (HPN p 349), AtVl'lGLN P 27), IIpcx~(N (HPN P 383) Pour nous, outre qu'ils sont peu nombreux, ces noms sont nettement secondaires et marquent que des formations devenues hypoeoristiques ont tendu à reproduire le premier terme d'un composé dans ce qu'il avait de plus caractéristique : phénomène plus fréquent dans la série survivante en -O'w. 52 P CHANrRArNE, Formation, p, 115; E. BENVENrsrE, Origines, p, 62 ; m:,J.is WACKERNAGEI-DEBRUNNER III, § 69 e, p 143, contra 53 Voir notamment F RIBEZZO, Donum Natalicium Schrijnen, p 123; et récemment, R. GUSMANI, l nomi greei in -N, Istituto Lombardo, Rendiconti (lettere) 96,
1962, pp 399-412,
MYCÉNIEN, NOMS EN
-crEue;
235
type de noms d'agents tirés de radicaux verbaux et apparaissant en premier terme de composé munis d'un i auquel elle se substitue pour former des termes simples. On se demandera donc s'il n'y aurait d ' fl pas ans, ce s\steme. ~n re et élaboré par le grec dans son plus lointain passe de l OpposItIOn de thèmes en -i- immobilisés dans la compOSI. . tr~~, et de thèmes fléchis animés en -u- 54. Question à laquelle nous hesIt~rons à répondre, mais on notera en faveur d'une opposition fonctIOnnelle de cette sorte, que jamais -EUe; n'a fourni aucun premier terme de composé.. S'il en était ainsi, il faudrait accepter de voir dans -EUe; la mise en œuvre,. pour des besoins propres au grec, d'éléments hérités. Ainsi pourraIe~t trouver leur justification des tentatives comme celle de V. Geo~gIev pou.r faire apparaître dans la flexion de -EUe; le développe~ent ~ une flex~on en -U-, sans que nous puissions d'ailleurs souscrire a ~a de~onstratron proposée 55. A ce moment, les féminins en -ci> pourraIent emaner de thèmes en -i-, avec un développement flexionnel comparable" e~ ~es formes, qui seraient secondaires, ne serait-ce que parce ~ue femIm~es, a.uraien: ~'abord consisté en l'animation par voie de fle~IOn des :hemes m~mobIhsés en premier terme de composé, avant que -(ù ne. devmt une sImple finale d'hypocoristique et de sobriquet" ~n po~rraIt alors entrevoir une histoire au cours de laquelle des formes hbres a valeur d'agent, qui primitivement s'opposaient fonctionnellement à des. premiers membres de composés par une flexion animée en -,u-, aura~ent été senties comme secondaires par rapport à ces composes, en:ramant par là que. tout composé, quel qu'en fût le premier terme, me~e .purement nommaI, devenait susceptible de s'abréger en un h!p~c~r~stIque en -EUe;. Puis tout thème nominal, déjà employé ou no,n a l mItIale de comp~sés, ,pouvait fournir la base d'un sobriquet en -,E,ue; : ~ans les appellatIfs, c est sur de,t; thèmes nominaux existant à l etat hbre que vont proliférer ces noms d'agent. 5425~u;59une « alternance i/u n, voir
J OrRI<;BsKI, Lingua Posnaniensis 1 1949 p" 255 ; critique de F, SPECHT Urs r d ' d ' , r;sche:: Dekhnwat~~n, Gottingen, .1944 ; rappelle son propr~ ou!ra~:gInro;;:;,!::~~ orsc unf?en, 1 no, 1939 ; malS on n'y voit rien de fonctionnel 55, VOIr §§ 36-46
PI?'
-
,,notamment
CONCLUSION
CONCLUSION (§§ 258-267)
§ 258. Cette enquête sur les noms de personnes et de dieux atteste par nombre d'exemples sûrs que l'emploi abréviatif est ancien et fréquent. Si son existence en mycénien ne peut être richement illustrée, c'est dû plus à la nature des documents, semble-t-il, qu'à une particularité dialectale, car le mycénien possède d'autre part une série de formes grâce auxquelles on peut atteindre une des sources de cet emploi. Dans l'épopée, outre quelques exemples très clairs, il est à notre avis très probable que beaucoup de noms jugés étrangers sont en fait des hypocoristiques que leur brièveté a isolés en les dépouillant des éléments capables de les rattacher à une famille connue. Cet emploi abréviatif paraît courant jusqu'au lUe siècle AC. dans l'onomastique, principalement ionienne et attique, mais semble ensuite se raréfier. § 259. La constitution de sobriquets est ancienne, si l'on peut tirer quelque indication des formes mycéniennes. Elle est connue historiquement, mais se développe surtout comme un procédé littéraire pour la fabrication de noms familiers dans la poésie alexandrine et tardive: imitation systématique, semble-t-il, de l'épopée où ce caractère littéraire est déjà sensible parfois" Ces sobriquets se constituent en petits groupes assez homogènes (animaux, couleurs, plantes, etc) autour de quelques termes qui peuvent être d'abord hypocoristiques et avoir fourni l'amorce et le modèle de telles séries, observation qui vaut aussi pour les épithètes et noms divins, Ce développement, littéraire en partie, et se continuant au delà de l'emploi hypocoristique, peut traduire un certain essouffiement d'un procédé dont le caractère ouvert n'est plus alors maintenu que par artifice" Un aspect particulier de cet emploi est l'élargissement, en apparence gratuit, mais non totalement inefficace dans l'anthroponymie, de mots déjà formés, soit comme composés adjectifs, soit comme appellatifs de formes diverses.
237
§ 260. C'est peut-être grâce à de tels emplois que des noms étrangers ont été adaptés. On conçoit alors que des noms comme 'Oiîucrcre:uç, , AX~ÀÀe:uç, KpYJ8e:ùç soient en fait ininterprétables, car leur finale ne peut rien prouver quant à leur origine, l'adaptation d'emprunts étant aussi vraisemblable que l'altération d'anciens hypocoristiques ou de dérivés proprement grecs. A toutes les époques en effet des noms étrangers ont été adaptés (ou forgés) avec une finale -e:uç qui donnait surtout la possibilité de les fléchir comme des noms grecs. Ainsi pour des Iraniens ou des Indiens s'il est bien probable que chez Eschyle 'AfLCP~cr"t"Pe:uç (Perses 320) n'es~ qu'un nom à la manière héroïque forgé à partir d"AfLCP(cr"t"PIX"t"oç (HP N p. 42; Strab.. XI.496), nom évocateur pour un chef militaire, d'autres noms doivent résulter d'adaptations. Le nom qui chez Eschyle est <1>lXpvoüXO ç (Perses 313, 966 ; cf. Xén,. Cyr. VI.3,.32) apparaît chez Hérodote sous la forme <1>IXPVOU:x.l)ç (acc. -e:1X : VII.88) : il pouvait en sortir un <1>IXPVou:x.e:ùç, forme à laquelle conduisaient en ionien les hiatus d:une flexion sigmatique, et c'est ce qui s'est produit chez Arrien (gén.. -e:<ùç : Ind. XVIII.8). La correspondance globale d'un nom avec sa forme barbare ne va pas jusqu'à l'emprunt d'une flexion, comme le montre la diversité des finales revêtues par un même nom" Une telle hellénisation par la finale -e:uç est probablement responsable de la forme Lloi;lXpe:ùç (Arr. An. Y..8.3) qui peut recouvrir un nom indien du type de dak~ari-. Quant à Moppe:ùç (Nonn, XXVI. 72, etc.), nom d'un indien, il est fort douteux qu'un rapprochement avec l'ethnique M<ùp~e:~ç' è:8voç lviî~x6v (Et,. Byz,.) qui évoque sans doute la dynastie et l'empire des Maurya (cf. Hsch" M<ùp~e:~ç' o~ "t"wv 'Iviîwv ~lXcr~ÀÛÇ) puisse en fournir l'explication. Au reste, aucune explication raisonnable ne peut rendre compte d'un nom qui a des chances d'être de pure fantaisie 1"
§ 261. Ce rôle adaptateur de noms étrangers de la finale -e:ùç se manifeste également à l'égard des noms égyptiens, ainsi qu'il apparaît chez Diodore de Sicile : Ne:cpe:pe:uç (XIV.79), Où:x.<ùpdç (1.50) 2. 1 Les essais de K BOSSHARDT (§ 442, p . 137) sont fondés sur une très vague ressemblance avec le début de noms géographiques épars dans le monde oriental 'ft av~c le, nom d:un U:Y,si,en de l'épopée: M6puç (N 792) : tout ce que l'on pcut en retemr, c est qu une rmtIale Mop- ou Mopp- a pu faire oriental 2 Pour le premier de ces deux noms, comparer Né
CONCLUSION EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
238
-eUe;
On le saisit dans l'onomastique des papyrus
'YevEleue; (Preisigke, Namenbuch, col. 486),
~Q(veO'veue; (cf. ~Q(vO'veue;, ~ovO'veue; : Preisigke, Namenbuch, coL 361-
362)
3,
~vlXxofLveue; (cf. ~Q(XfLeveue;, ~lXxofLveue; col. 389, etc.) 4, et quantité d'autres.
239
Preisigke,
Namenbuch,
§ 262. Il est probable qu'à date ancienne le procédé a exist~, et c'est sans doute lui que permettent de saisir des formes cyprIotes (0 Masson" lCS 360) lCS, comme pL'k'Lrewo. , manewose (0" Masson, .' 154 b 2-3), génitifs des noms connus ITLYPfJe;, M&.vfJe;, le premIer carIen, le second phrygien. Ces formes de génitif montrent que ces noms, dont la flexion a varié (M&.vfJe;, -ou, -oue; et -eU) ; ITLYPfJe;, -fJ:oe;), ont pu tendre à s'adapter sous un rhabillage en -eue;, à telle enseIgne que le myc. pikereu peut se lire *IT~ypde;.
§ 263, On peut alors se demander si certains noms de héros e~ de dieux ne devraient pas une flexion en -eue;, et surtout des fleXIOns partiellement en -eue;, à un effort d'adaptation de cette sorte. ~a chose partIe de ses nous paraIAt pro bable pour "ApYlr .,,, 5 , thème en -s- dans une. ' 'f "A 1'" (E 31 = 455) donne de la vraIsemblance a pe" . . '" f ormes: 1e voca t l l'hypothèse que d'autre part ne contredisent pas le nommat~f ApfJe; (E 518...,), 'le génitif "Apeoe; (9 267; Il 441.; T 47), le datIf :'Ape~ (B 479) et "Ape~ (9 276), toutes formes justifiables par une base sigmatique. 515) "A D'autre part, les formes "Ap'YJoe; (B 110), "ApfJ~ (9 :15; B , p;Q( (E 30, 35 ; 9 309) que l'on interprète par recours a un type. en -eu~, _- f peuvent n'avoir prêté que secondairement à une telle mterpre'YJ oe;, d d IT" ourvu d'un génitation, comme un anthroponyme u type e ~YPfJe; p . tif en -fJfoe; n'a été absorbé que secondairement et partiellement par
A partir d'un thème comportant une voyelle longue, quelle qu'en soit l'origine (nom issu de &p~ ? emprunt fait hors du grec ?), on peut d'ailleurs concevoir que, comme pour M&.vfJe; qui a pour génitif des formes aussi variées que -fJfoe;, -ou, -oue;, -eU) (et bien plus tard pour
§ 264. La question pouvait également se poser pour des anthroponymes légendaires, notamment K~O'O'eue;. Pour ce nom, il est notable que l'épopée ne connaisse encore que la forme KL(J(J% (A 223 : le texte porte K~(J(J~e;), mais que, ici encore, l'existence de dérivés appartenant à un groupe productif ait favorisé la constitution d'une forme en -eUe;, Le rapport est en effet certain dans l'épopée entre KL(JO'% (A 223), père de Théanô, et l'épithète que porte cette dernière en Z 299 : K~O'(JfJtc; Il eût été intéressant que l'épopée fournît en ce cas un exemple de génitif, qui eût peut-être montré comment par l'intermédiaire de formes en -fJoe;, etc.. , et avec l'appui du dérivé en -fJLe; a été suggéré un nominatif en -eue;, La forme classique K~(J(Jeue; (qui ne doit pas être confondue avec l'épithète d'Apollon, voir § 210) nomme un personnage différent, père d'Hécube (Eur. Héc. 3, gén. -éU)e;; Anth" Pal" IX. 117.,4 : K~O'(JfJLe; ; Apollod. 3.12.5), mais thrace également" Il est donc intéressant de constater que pour un nom qui doit être le même, le patronymique K~(J(JY)Le; correspond d'une part à KL(JO'y)e;, et de l'autre à une forme casuelle qui peut se rapporter à un nominatif K~(J(Jeue;.
la flexion en -eue;.
3. Pour ces noms, comparer l;<XVÉ:Vùll; (CIG III 5041, 5116) et formes en -û'>ç, (PREISlGKE Namenbuch, coL 361-362), . -ùl -~6~cre:6~ est embarr~ssant, car il évoque nettemen~ 'Op't"e:,)1; et ~O compo~es en'Opm- mais il apparaît environné de noms égyptren§s 2~~mme 3ZC,e:v't"ou ~I;, 'Opcre:VOUtp'LI;, etc . (PRErGSIGKE, HName1bupch, 2~~L 2§4tb'1 ~o~ SCHW~~~:' Gr Gr. l, 5, P, CHANTRAINE, ram.. om.. , " , . fil 1 35 19'7 576 '. H. FRISK 1, p, 138; voir aussi C G. GAUAVOTTI, Rw. ,c ass, , ;) ~ ~p. 225-233; F, BECHTEL, Lexilogus, s"v ; P. KRETSCHMER, Glotta 11,1921, pp . 195 198; P. CHANTRAINE, Dict l, p, 108. N
-
4
_
-
§ 265. En ce qui concerne *Bp~(Jeue; (A 392 ; 1 132,274), il n'est en fait connu dans l'épopée que par la formule initiale de vers XOUpfJv Bp~(J~oe; et par le patronyme Bp~(JYJLe; (A 184, etc,.).. On peut alors se demander quelle devait être en réalité la forme du nominatif. Nous tiendrons pour plausible qu'avant l'interprétation par un nominatif en -eue;, c'est, comme dans le cas précédent, à une forme en -fJe; qu'il ya eu référence, On notera qu'il s'agit du fils d'Ardys, roi des Lélèges,
240
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-eUe;
ce qui nous renvoie à un contexte asianique, plus précisément carien. Il est vraisemblable que XpucrYje; (-Yje; A 370, 450; -Yj voc. A.442 ; . -Yj'J acc. A 11 " 452) avec Xl'lucrY1te; ...., , s'il était attesté aux cas obliques, donnerait lieu à des observations comparables Si l'on récuse enfin l'analyse donnée de llepcreue; par A. Heubeck (voir § 253) pour considérer ce nom comme emprunté ~ un su~s~rat préhellénique, on constatera qu'une. f~is de plus, cette eventualIte se présente pour un nom qui est en liaison av:c des formes en "Yjç et _" la flexion en -eU'" pouvant être secondaIre. Yj~ç, '"' . . , il' Si l'on met en effet de côté l'assoClatIOn de llepcrYje; et ep~eue; avec VI61 150) , fantaisie où l'étymologIe se met l e nom d es P erses (Hdt. . , au service de l'étiologie, on constatera une fois encore que, quels que soient les personnages nommés, les deu~ f~rme,s llé~crYjç, ~én. -ou (par fils de Krios et Eurybia, père d Hecate, Hes. Theog. 377) et ex. le 414' ç) llepcreue; (fils de Zeus et Danaé, ::: 320 -~a;, fils de Nestor: y" ,-eu. trouvent leur commune mesure dans llepcrYj~e;, nom de la mere de llepcrYje; ' Th'eog" 3v, K 6 957) (I-I es. , ou de sa fille (Ap. Rh. .III.478, ..' etc). d Mais il n'y a à vrai dire cette fois aucune ~mblgUlte ~ntre les, eux noms puisque llépcrY]ç suit uniquement la fleXIOn de 7tO~~TY]Ç, et d,autre part les efforts de E.. Bosshardt 6 pour trouver sous l une et .1 autre forme un nom préhellénique de la terre sont trop peu convamcants pour qu'on puisse conclure à l'adaptation d'emprunts. T
§ 266. En fin de compte, loin de consi~érer que les phén?mè~es · aux §§ 262 -265 constituent le pOInt central . de. la dIffusIOn cons t a t es de -eUe; dans l'anthroponymie, nouS devons à nouveau mSlster sur leu.r caractère marginaL La flexion en -euç n'est pas due à. de tels .noms qu~, d'une autre langue, l'auraient apportée au grec, c~r I.ls. paraissent precisément ne la revêtir que progressivement: elle n a ete pour ces ~oms qu'une modalité d'emprunt parmi d'autres. Il en résulte que, ~I el~e se trouve dans un assez grand nombre' de noms de p~rs~~nes p~ehelle" niques et plus récemment dans des noms étrangers d orIgmes dIverses, c' est ~u' elle offrait un moyen commode d'apprivoiser. ces noms. en les incorporant à une catégorie qui dès une époque anCIenne aVait proliféré. . Quels que soient donc les rapprochements « illyriens» ou OrIentaux . . pour '0'1"oucrcreuç, 7 les analyses préhelléniques de 'AX~ÀÀeuç ou Invoques 6. E BOSSHARD'I, § 437, pp . 135-g~ H.. FRISK II, p. 352. 7" E BOSSHARD'I, § 4[.3, pp. 138;
241
CONCLUSION
KpY]8eue; 8, on ne saurait imputer à une hypothétique langue préhellénique la finale reçue par de tels noms en grec..
§ 267. De cette très grande diversité d'emplois il est possible de dégager quelques constantes qui les unissent entre eux et leur seront communes avec les formations d'appellatifs : une fonction abréviative qui permet d'opposer une forme unique à une série de composés, virtuels ou réels, substantifs ou non: la finale -eUe; paraît exclure par vocation toute composition, et les anthroponymes ainsi terminés, on l'a vu, ne s'opposent pas à ce principe: ce ne sont pas des « composés en -eUe; n, mais des dérivés secondaires en -EUe; de composés le plus souvent préexistants et utilisés comme base simple; une action substantivante lorsque ces composés sont adj ectifs, ou, dans le cas d'élargissement de formes existantes, lorsque le terme de base est adjectif: cette action est nette dans le domaine des épithètes devenant de véritables noms divins, et elle se manifestera dans les ethniques . Il s'agit sans doute là de deux aspects complémentaires d'une seule et même aptitude à former des animés simples . Une autre constante, morphologique celle-ci, est l'absence d'une formation régulière de dérivé féminin en -1Jf-ya : certes, quelques féminins en -E~a permettent d'atteindre des masculins en -eUe;, mais ils peuvent
8 Pour le second, voir E BOssHARDr, § 439, pp 136-137. Pour le premier, nous ne choisirons décidément pas entre les différentes étymologies, puisqu'elles n'apportent rien à l'exégèse de la finale: elles sont au contraire tributaires de l'idée qu'on se fait de cette finale. On trouvera une interprétation préhellénique chez K BOSSHARDT, § 444, pp 1381[.0; une interprétation pélasgique chez A. J VAN WrNDEKENS, Beitrage zur Namenforschung 1, 1949, pp. 196 sqq. ; l'idée d'une dérivation de &xor; par un intermédiaire *&XLAor; chez P KRErscHMER, Glotta 4, 1915, pp 305-308; ccci nous amène à des interprétations qui, à tout prendre, nous paraîtraient plus vraisemblables, étant donné le rôle de -EUr; en grec même, si l'isolement total de la forme ne les laissait en l'air: W. SCHULZE, Quaest Ep . , p. 230, songeait à un hypocoristique d'un nom inconnu, et L. PALMER, Interpretation p 79 (= LP 45), allant plus loin, y trouve un hypocoristique d'un *'AXL-ÀiXor;, dont le premier terme serait lié à &xor; Quant à la variation -À(A)-, elle est aussi interprétée diversement: SJOLUNG, Metrische Kürzung im Griechischen, Upsal1938, pp . 29 sqq., voit dans la forme à A simple une forme métrique (cf. P CHANIRAINE, Gram. Hom. l, p. 110); contra A DEBRUNNER, IF 57, 1946, P 149. Dans l'hypothèse d'un hypocoristique, on pourrait considérer la forme à A simple comme la forme normale, et l'autre comme une forme expressive du type de tAÀEur; (cf LÀEUr;, § 192), Z:8EVVEUr; (cf Z:8E'iEUr;, § 201), TûAEUr; (§ 201), avec une répartition métrique. Le mycénien akireu (KN Vc 106 ; -rewe PY Fn 79+1192.2) n'apporte rien . 1G
242
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-EDÇ
leur répondre comme en mycemen ijereja à ijereu, et sans doute ~O(crt à ~O:crLÀEDÇ, sans dérivation de l'un à l'autre 9. Les formations d'hypocoristiques et de sobriquets féminins qui se rencontrent le plus souvent, singulièrement en face de -EDÇ, sont en -cil, avec les mêmes caractères d'oxytonèse et de thème à semi-voyelle, et en -tç, gén. -t3oç, sur les mêmes bases que -y)f -, et non pas sur base en -y)f -. En effet, la finale complexe -y)f -L3- (-Y)tç) sert surtout à la dérivation patronymique et exprime une dépendance, de la même manière que l'adjectif ~O(crLÀY)tÇ par rapport à ~O(crLÀEDÇ : elle ne saurait donc être considérée comme le féminin correspondant.. Le fait que NY)pEDÇ puisse avoir été tiré secondairement de NY)pY)t3EÇ, quelle que soit l'origine de ce nom 10, indique assez le type de rapport que l'on sentait entre -Y)tç et -EDÇ Il semble donc que les dérivés en -EDÇ ne se prêtent ni à l'emploi comme féminins, ni à la dérivation de formes autres que celles qui expriment une dépendance. Le féminin est fourni par d'autres formations qui entretiennent avec -EDÇ un rapport de complémentarité. ÀELo(
9 . Voir §§ 21 à 24 Le cypriote 1EP1)fycx (0. MASSON, ICS, 217 . 20) est discuté car le contexte n'impose pas qu'il s'agisse d'un sanctuaire: 0 Masson incline à y voir le nom de la prêtresse, qui serait donc bien dérivé de 1EpEUÇ.. Toutefois, un contexte de notations topographiques, la comparaison désormais indispensable du mycénien qui oppose ijereja « prêtresse )) à ijer ewijo « sanctuaire )), et la fréquence des finales -1)ftov et -1)ftiY. pour la désignation de sanctuaires déconseillelOnt, à notre avis, de voir dans cette forme le féminin de 1EpEUÇ.. 10 E. BOssHARDr, § 385, p. 122; H.. FRISK II, pp 315-316.
SECTION II
APPELLATIFS (§ 268)
§ 268. S'il est gé,né.ralement admis que la finale
-EUÇ
a pu servir à
f~rmer des hYPOCOristIques d'anthroponymes, ce que les chapitres précedents n~us on~ ~onfi:mé to~t en indiquant une source possible de cet emplOI, on a ete moms sensIble, semble-t-il, à ce qu'elle joue un rôle comparable l' , dans maints appellatifs . Or , c'est la' un d es emp OIS qUI, . ont ahmente. pendant longtemps la série des noms en -EUÇ, ' et ce l a sans ~ou~e de?Uls les temps les plus anciens, fournissant le modèle et la JustIficatIOn de proliférations, ultérieures sur des th'emes nomInaux , comme dans le cas des sobriquets. ' Les indices que nous en étudierons sont de deux ordres . l' . " . ' un nous sera fourm par l etude morphologIque d'un petit nombre de mots dont la forme même justifie à nos yeux une présomption en faveur de cette ori~ine ; l'autre, reposant sur une étude d'emplois, nous donnera le sentiment de l'existence vivante d'un tel proce'de' , pa r t'ICU l"Iere·· ment net chez les Attiques, et nous conduira à étendre notre examen à des formes où il nous paraît probable.
CHAPITRE PREMIER
INDICES TIRÉS DE LA FORME (§ § 269-277)
§ 269. Le nom du pêcheur: iLÀLeûs. On sait que le nom ancien de la mer, &ÀC;, repose sur un thème radical * sal- dont au moins le grec et le latin ont conservé un souvenir dans &Àc;, &A6c;, sal, salis (la longue étant en latin secondaire et caractéristique d'un monosyllabe tonique) . Ce nom-racine a pu s'élargir de diverses manières, notamment en * -d-, ce qu'attestent les formes germaniques du type salt, et peut-être le latin salZa < *salda, salsus 1. Mais surtout, il pouvait comporter un élargissement *-y- 2, avec lequel aurait alterné * -n- aux formes fléchies, origine d'une flexion hétéroclite dont on peut retrouver des traces en grec : &À(f.(J~ < * sal-1J-si, et dans le thème &/\L- 3 . Ce thème &ÀL-, qui est celui d'un neutre athématique, ne fournit pour dérivés que sa propre thématisation dans l'adjectif &Àwc; « maritime )) (et non « salin n) Y a-t-il là une base nominale d'où puisse dériver &À~EUC;? Nous ne le pensons pas, car si un substantif neutre *saly- peut toujours fournir une base à thématiser, il ne paraît, non plus que vux.'t'~- ou eEfL~-·' avoir fourni aucun dérivé, et il est de plus totalement inconnu du grec comme mot autonome, à quelque époque que l'on se reporte: or &À~EUC; est évidemment un dérivé de date grecque. Force nous est donc de chercher l'élément &À~- où il se trouve en grec, c'est-à-dire dans le premier terme de composés. 1.E.. BENvENIsrE, Origines, p 8. 2.. E. BENvENIsrE, Origines, p . 73, 78, 80-81, où nous renvoyons une fois pour toutes. 3.. Le latin sale, cité comme trace de ce système, serait au contraire secondaire et analogique de mare, selon ERNour et MEIUET, Dict. Etym. Lat., p . 589
246
DE
EMPLOIS ABRÉVIATIFS
LA FINALE
INDICES
-EUC;
§ 270. Les composés de (D\~- : . t attestent le plus souvent le b x souvent anciens, e Ils sont nom reu , r u que les composes. d e rx'Ao- , souvent récents, sens de « mer )}, au le d l ) Pour en limiter l'énuméra" nt le sens e « se ). d présentent or malreme . i sont attestés avant le tion, nous noUS contenterons de cIter ceux qu v e siècle AC. :
o:A~rx~c; ô 361,
Page 166 (attribution conjecturale), o:At~rx7t't"oc; (nom d'oiseau) Alcm. o:A~[LÜp~E~C; 4> 199, e 460 4, o:At7tAooC; M 26, Alcm Page 26.4, O:Am6pr.pupoc; ~ 53 ; v 108 ; . O:À~cr't"~r.prxvoc; Hh. Apoll. 1.410, o:At't"pox0C; Ibyc. Page 327. d t e de 'AAtrxpxoC; (HP N p. 35) . On ajoutera les anthroponymes u yp d _ ou de 6E"~-' 'AA~d t pe que ceux e vux't"~ r Ces composés sont e ~eme Yb d nombreux composés, lesquels, . d l premIer mem re e . fourmt onc e . . t d'un type ancien, pUIsque , . , Is pUIssent etre, son quelque poetIques qu 1 . d l mêmes conditions la conser, . 11 '1 ont permIs ans es des senes para e es . d c En regard de cette tion de neutres autrement mconnus u. gre .. va , l dérivation est mexlstante . abondance de composes, a A
A
§ 271. Pas de dérivés de o:A~- : 'A reposent en fait . . t comporter un e'l'emen t rx~Les mots qUI paraIs sen , 'appartenant pas au radIcal: . sur o:A-, l e -~- n 13 hez les comiques attiques (Archlpp. . o:Àtrx « boîte à sel » apparmt c , ' des innombrables formaKock l' Stratt. 14 Kock 1) et n est qu une du sel . " 11 _. e référant à o:A- comme nom . l (S h AJ' 880) est une tlOns en -~rx, ce e Cl s t t que fils de a mer op. . iXÀ~&.3Y)c; «( pêcheur » en an . ., dans une partie chorale, des création poétique directement msplree, , n -~&3Y)c; du type de ArxEp't"~rx3Y)c; patronymes e , H' d t (IV.185) et tardivement par Strabon e &A~voc;, employe par ero 0 b . dont ils sont construits, est un .fi d rs et les nques pour quah 1er . ~s m.u .fi t de sel» donc à analyser &A-LYOC;, comme adjectif de matlere slgm ran « , ~u~À-~voc;, ~uA-~voc;, y~-tvoc;, etc. A
. ad' ectif est sans doute à conSI'd'ere r '. Me'me s'il est d'analyse peu claIre, clet , J e' d'un composé dont le second '±. , ' c o m m e e d eriV . 273 comme un compose, ou, mIeux, , . oir P CHANrRAINE, Formatwn, p.. . membre serait en rapport avec flup0tLOI:L , v .
TIRÉS
DE
LA FORME
247
&À~[LoC; peut poser d'autres problèmes. Employé comme adjectif qualifiant le fracas de la mer dans un fragment tragique (Trag . Adesp. 247 N auck), comme substantif neutre pour désigner la plante côtière « arroche » (Antiph. 160 Kock II; Théophr. Hist . Plant.. IV..16.5), et tardivement comme substantif neutre pluriel pour désigner les bords de la mer (Sept.), il présente une finale discutée.
On a pu y voir une finale secondaire issue de composés à premier terme en -~-, le couple "AAxL[LOC;/' AÀXL[L~3(ùv fournissant un exemple clair d'un procédé hypocoristique 5. Dans cette hypothèse, la distinction observée plus tard par E. Benveniste entre premiers termes substantifs neutres en -L- : &AXL-, O:ÀL-, vux't"~-, 6sfH-, et premiers membres adjectifs : xu3~-, àl./J~-, xrxAA~- n'est plus opérante en grec, et la formation -~[LOC;, innovation du grec, répond aux uns comme aux autres : XU3L[LOC;, ol./J~[LOC;, x&ÀÀ~[LOC;, comme "AÀx~[Loc;, &ÀL[LOC;, 't"p6r.p~[Loc; En ce cas, O:ÀL- n'est dans &À~[LoC; qu'un premier terme de composé et non une base de dérivation. Cette interprétation, il est vrai, est contestée de plusieurs côtés, notamment en considération de l'existence en sanskrit de dérivés en -ima- comparables à ceux du grec pour la forme comme pour la fonction 6 : la finale -~[LOC; ne peut alors résulter d'innovations grecques. En ce cas, le suffixe est * -imo- et, pas plus que dans l'hypothèse précédente, on n'a de dérivé de O:À~-. O:ÀLdrx «( pêche )}, utilisé par Aristote (Pol. 1256a36; Econ. 1346.20) et par Strabon, est dérivé de O:À~SUc;. O:À~rxp6c; « salé » ne nous est connu que par Eustathe (1506.61) : il est indatable, et son sens de « salé» invite à le considérer comme secondairement constitué sur la série 't"rxp~XY)p6c;, crL't"y)p6c;, à~Y)p6c;, quelque origine que l'on y assigne au - h
O:Àt't"Y)c; enfin, que nous ne citerons que pour mémoire 7, présente évidemment la finale secondaire et complexe -tTY)Ç, et n'intervient donc pas dans cette discussion.
§ 272. En ce qui concerne O:ÀLEUC;, il nous reste donc deux possibilités
8
:
la dérivation directe sur un * &ÀL totalement absent du grec
5. C ARBENZ, Die Adjektiva auf -IMOL, Tübingen, 1933 (Diss, Zürich), 6. P CHANTRAINE, Formation, p . 441; renvoie à L. RENOU, Festschrift Win-
ternitz, 7.. G REDARD, Noms en -TIJÇ, pp 39 et 88. 8 Nous écartons de toute façon l'explication suggérée par E.. SCHWYZER, Gr . 1, p 476 : « vom Lok.. &À[ » qui n'a pour elle que de poser le problème . Elle contient le germe d'exégèses abusives, telle celle de O. SZEMERÉNYI qui fait inter-
248
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -eUe;
comme terme autonome, hypothèse peu vraisemblable étant donné le caractère exclusivement grec de la formation -de;, ou bien, de façon à notre avis beaucoup plus vraisemblable, la réduction d'un composé à premier terme &À~-, le second précisant le rapport entretenu par ce personnage avec la mer. Un tel accident n'est peut-être pas isolé dans une série de composés ancienne et nombreuse (cf. &À~[Loe;), et surtout il rend compte d'une forme qui paraît anciennement unifier l'expression de rapports professionnels avec la mer : chez Homère le mot désigne aussi bien des matelots que des pêcheurs (matelots en 1T 349, w 419 ; pêcheurs en \l. 251, X 384), le seul sens de «( pêcheur ») ayant survécu 9, 10. Resterait l'éventualité d'une dérivation de &À~oe;, donnant au terme la valeur générale de (( homme de mer ) . Sans écarter absolument cette interprétation 11, nous lui préférons très nettement la précédente . En effet &À~eue; ne sert jamais à désigner ou à nommer ou qualifier aucun dieu marin, ni aucun habitant du rivage en tant que tel (ce qui se dit mxpIXÀoe;) : il ne s'applique qu'à des gens de métier.. Au contraire, l'adjectif &Àwe; dont il faudrait le faire sortir ne semble jamais qualifier des êtres humains, et a donc peu de chances de s'être substantivé dans un tel emploi.. Il sert pour des divinités marines issues directement ou non de la mer (A 538, 556 ; l 432 ; il 365 ; v 96, 345 ; Rés. Théog. 1003 ; Pind. Pyth. IX.94), pour les flots, pour le rivage et ses accidents qui sont parties de la mer (y 38; Eschl. Suppl. 15 ; Perses 131, 879; Eur. Troy. 825), pour les navires ou leurs éléments, qui en sont la chose (Pind. Ol IX.72; Soph.. o..G.. 716), mais jamais pour ceux qui vivent de la mer ou travaillent sur la mer, car ils lui sont extérieurs, et loin d'en être issus, ils y vont: &Àwe; exprime une dépendance à l'égard de la mer, origine, possession, partie d'un tout; &À~de; se réfère à une activité professionnelle dont la mer est le cadre ou l'objet, à une action sur la mer. Une dérivation de l'un à l'autre nous paraît sémantiquement difficile.
venir des juxtaposés du type de *xcû.x(Wt.)-fJüç, voir §§ 30-35. Cf d'ailleurs FRISK l, pp 78-79, qui n'est pas insensible au rôle éventuel des formes composées 9.. Il donne lieu, au v e siècle, à la formation du dénominatif &:À!e:ÙO[1OCL (Plat . Corn 44 ROCK I) 10. Sur un exemple possible de ce mot en mycénien, et sur la valeur qu'on peut lui attribuer par référence à ces passages odysséens, voir notre article La tablette PY An 724 et la flotte pylienne, Minos 9/2, 1968, pp 205-218. 1L C'est celle qui a la faveur de E BOSSHARDT, § 62, p. 32; nous écarterons avec lui l'inutile recours à un *-rtt rtÀtr1. qui n'existe pas .
INDICES TIRÉS DE LA FORME
§ 273 . Mycénien *zeukeu (datif pluriel zeukeusi)
249 12.
Si l'on doit bien lire dans ce mot *'1 , l' . , t' l " d !)EUYEUS, UI aUSSI presente une par ICU ante e forme dont on ne peut rend d' E ff t . re compte Irectement n e e, parmI les nombreux termes en -eu qu'ont r ' I d ' ments m , . l' Ivres es ocu. ycemens: p USIeurs paraissent reposer sur des thèmes tIques et le mamfestent dans leur forme : sigmaopikapeewe (nominatif pluriel), lu ordinairement *, (h)-f . . . omcrxlXcpe 'Y) ee;, op~teukeewe (nommatrf pluriel) l d" *, . ' u or Inalrement o7wreuxe(h)-f op t k ( . .f . Y) ee;, ~de eeu n~mmati smgulier), lu ordinairement *àmcr't'eye(h)~f quan on y VOlt un mot différent du précédent, ee; oreewo (génitif singulier ?) ereeu à différentes formes casuelles , paraketeeu (nominatif singulier; -ewe nominatif pluriel), kamaeu à différentes formes casuelles , ekaraewe (nominatif pluriel? datif singulier ?), neseewe (datif-locatif d'un toponyme) Il
p~raît l
13 .
que l'affectation de la finale -eu" à un tlle'me '" sigmatique,
n~mma, o~ v:rbal,. composé ou non, se signale ordinairement al' u
hIatus a l artIculatIOn des deux éléments . 0 . , P n d ' . l' rren n apparart de t l ans zeukeus~, que l'on fait d'ordinaire dériver de 'y.. e No d ' 't'o "euyoe;.. * us .evo~s ecarter l'hypothèse d'une graphie accidentelle our zeukeeus~, pUIsque le mot est connu par deux exemples à P l P(F 50.. 9; Fn 79+1192) de la main d'un scribe (no 45) . d' Y os n a f t b' ,. . qUI autre part or Ien su ecnre op~teukeewe en Fn 50 8 F t d . . d 'Y " au e e pOUVOIr partIr e 't'o "euyoe;, nous devons poser une base ~euyo- qui est ", celle d . ; , preCIsement es premIers membres de composés. A
§ 274. On peut alors se poser la question de la form' l th' . . e pnse par es l emes ,sI~matiques en premier terme de composé, question à laquelle e mycemen ne donne que peu d'éléments de réponse 14. Pour leur remplacement par une forme thématique, on a argué de etow 7. • t prété *' , OltO, ln ercomme eVTo-fopyoe; (( armurier )) (PY Fn 50.. 6 ; An 39.5,11 ; KN , 12. S~r cette forme, voir notamment: DOCS . 413. dune {( hste )) de desservants ..... , Bruxelles 1960 p. , J-P. OLIVIER, A propos Gnomon 34,1962 P 707 (- LP ''» l' t ' pp. 129-131 (= JO 2); L . PALMER . , . '±-; n erpretatwn p 465 (- LP l5) , 13 . P our l'mterprétation des formes corn .'. .!. 14 . Discussion chez F BAD ER De' pos§ee s ,. VOIr §§ 428 et suivants . , mwurgos, 25 .
INDICES TIRÉS DE
250
EMPLOIS ABRÉVIA'IIFS DE
LA FINALE
251
LA FORME
-SOC;
Fh 4622; -koi PY Fn 79+1192.13), aveC une forme Èv"t"o- substituée à ÈV"t"sa- ("t"eX gv"t"W.) 15. Cependant, opposant ce terme à ekosowoko (KN X 299) que E. Sittig 16 avait lu *&1;Cù-fopyol, J.-P, Olivier 17 y voit un composé à premier membre tiré de Èv"t"6c; « à l'intérieur », type à vrai dire inconnu au premier millénaire On peut éventuellement ajouter comme exemple pawoke (nominatif pluriel PY Aa 795; Ab 558; ·ko génitif pluriel PY Ad 691 ; -ko ? PY La 632) qui serait à lire *cpocp(fo)-
~n
effet" si la langue épique présente des formes du type Q"lxxsa-mxÀoc; -cpopOC;) qu'ont d'ailleurs pu préserver, voire susciter de~ raIsons m~trlq~es ou rythmiques, on y trouve également axu"t"0-"t"6[Loc; (H 221), s~po-xo[LoC; (r 387), et par la suite:
sy~sa-Tt&À~C;,
&XElo-cp6poc; (Hdt. VII.187), ÈTto-Tt0L6c; (Hdt. II.120), xpso-cp&yoC; (Hdt. IY..186), xpso-~6poc; (Eschl. Suppl" 287),
fopysc; 1S. Pour l'emploi en composition du thème sigmatique, plusieurs exemples de valeur incertaine ont aussi été allégués, Le premier est etedomo (PY Ea 808 ; En 6095 ; Eo 211.2 ; Ep 301.5 ; KN Uf 432,,6) que l'on interprète comme *Èv"t"sa-36 [LOC;, également nom de l'armurier Cependant, dès 1955 E. Benveniste 19 a souligné la difficulté sémantique de cette interprétation: la racine *dem-, qui exprime la construction proprement dite (cf. tokodomo PY An 186; 7,,11; 35,,1), ne convient pas pour la fabrication d'objets. On peut, il est vrai, tenter de sauver cette lecture en rappelant que les armures sont précisément faites d'une superposition de couches de métal, ou de cuir et de métaL Un autre exemple est celui de reke(e)toroterijo (nom d'une fête? -e- PY Fr 343 ; -ee- PY Fr 1217) dont la double forme résulterait de l'emploi en premier terme, soit du thème sigmatique dans le composé *ÀEXsa-a"t"pCùT~pWV, soit d'une forme fléchie dans un juxtaposé *ÀsXs(h)s~-a"t"pCùT~pwv20" On peut enfin citer le nom de personne eketowo (KN U 4478,.12),
qui a été lu *'Eyxéa-Elofoc; (O. Landau p, 47), Chaque élément du dossier est donc discutable, et aucun n'établit de façon péremptoire qu'en mycénien des thèmes sigmatiques aient pu être remplacés par des formes en -0- au premier membre de composés,
§ 275 Si le mycénien nous fait ici 'défaut, il reste pourtant bien établi par le grec alphabétique qu'anciennement la chose était possible.
J
YYJpo-~oax6c;
(Eur. Suppl.. 923; Soph. Aj. 570; substantif chez Xén.
Econ. VII.12), xspo-~&"t"YJC; (Ar" Gren., axuÀo-()é~fJÇ
230),
(Ar. Ois" 490; Ass. 420).
E~ outr~
c'est. là, sembl~-t-il, le cas de la très grande majorité des themes ,sIgmatIq~es fourmssa~t ~es premiers termes d'anthroponymes com~oses, ce qUI est un bon mdlce d'ancienneté du procédé: ils n'apparaIssent pas sous la forme -so'-, prennent parfois une forme -sa~ et. le plus souvent une forme -0-" Ainsi xÀéfoc; ne fournit jamais de pre: mler terme xÀsfsa- ' mais uniquement XÀSf 0-,. xuooC; ..~ . . d e preJamaIS . mI~r terme xu()sa-, mais uniquement XU()O- ; Elépaoc; jamais de ElspasamaIS seulement Elspao - .' r"d()oc; J'amais de [Ls~osa-, ~ . [LS~oo-. ~ , . malS Pour ce qUI est de ~suyo-, il apparaît dans l'épigraphie au IVe siècle AC; dans ~:~y.o-"t"p6cpoc; 2 2 ,,1576.73), cependant que le thème tronque par 1 ehslOn se mamfeste au v e siècle dans ~suy- À" (S h fr. 616; Xén. An. VI.1.8). YJ OC"t"YJC; op.
(l?
Ces f,ai~s, joints à ~e qu'il n'est pas exclu (mais non établi), que dès le ~yc~men les prem~ers termes de composés de ce type aient subi une alteratlO~ ~orphologIq~e, nous incitent à voir dans zeukeu plutôt le raccourCI d •un compose de ~SU"l/Oque le dérivé de "t"o\ ""suyoC; y l : zeuk eu porte les stIgmates de la composition qui peut tronquer les premiers terrnes en -es- 21.
§ 276, Mycénien *kureu (nominatif pluriel kurewe) , 15 lI. MÜHLEsrEIN, Museum Helveticum 12, 1955, p, 126 note 42: « Verkürzung des s-Stammes wie in crXUTO-T6[loç )); cf A DEBRUNNER, vVortbildung, Heidelberg, 1917, § 131, 16 Minos 3/2, 1955, P 92 17 J.-P OUVIER, A propos d'une « liste)) de desservants
Bruxelles, 1960, pp 62-
68 (= JO 2) 18 F, BAD ER, Demiourgos, § 136 : suggestion de M" Lejeune 19 B8L 51, 1955, P 19 note L 20 M" LEJEUNE, RPh 35, 1961, p, 205 (= ML 38) ; Parola deI Passato 17, 1962, P 419 (= ML 47)
Ce ,mo:, qui n'est attesté qu'au pluriel, reste malheureusement d'interpretatlOn non assurée, ses contextes n'imposant aucune lecture : tio~1d:~::~e~çO~~tr:Jglgeé;:~~erdc~e, m ais avant sa publication, cette interprétaÉ
d 111 epen d amment et avec reserve par C, J tu es, p" 125 note 126; voir notre C" R : RPh 42, 1968, pp, 249-252,
R
UIJGH,
252
EMPLOIS ABRÉVIATIFS
DE
LA FINALE
-e:Uç INDICES
toute analyse restera donc hypothétique, reposant en définitive sur une lecture formelle. Ces contextes sont de deux sortes: en PY Cn 3, il s'agit d'un très obscur envoi de bœufs où cette forme (1.4), qui est apparemment un nominatif pluriel, se trouve associée à des indications géographiques et à des catégories de personnes avec lesquelles elle se retrouve en liaison multiple dans les documents militaires de la série oka (PY An 519. 14 ; An 654.,6, 16)" D'autre part, en PY Ma 90, document fiscal, sont mentionnés des kurewe bénéficiaires, avec des forgerons, d'une exemption ou d'un dégrèvement pour des fournitures diverses. Si l'on doit partir d'un nom du cuir, 't'à crxuAoç, thème sigmatique, on est à nouveau affronté à cette difficulté: *(J"KuÀfjfEc;;, pas plus que *~e:u'Y~fe:ç, et contre l'usage bien attesté du mycénien, ne laisse apparaître de base sigmatique., Ici aussi, l'apparence du mot pourrait mani·· fester qu'il n'est pas dérivé directement du thème sigmatique, mais d'une forme où il revêtait un aspect particulier, c'est-à-dire d'un premier membre de composé., Ce composé nous est inconnu, mais on peut le supposer d'un type comparable à crxuÀoa~~Y]ç (Ar. Ois. 490; Ass., 420 ; 1G 12..645, VIe siècle AC.) ou crxuÀoaé~oç (Démosth. XXV.38) Il restera que les effectifs d'ouvriers du cuir dans les différentes garnisons sont impressionnants et vraiment suspects: 30 à pirute (PY An 51914), 60 dits Lbpijakirijo (PY An 654.4), etc. Il faut donc envisager une autre solution.
§ 277. Continuant à VOIr dans kurewe un seul et même mot *crxuÀ:~fe:ç
issu d'un premier terme de composition axuÀo-, nous lui donnerions deux acceptions différentes selon qu'il s'agit des documents militaires An ou des documents fiscaux Ma,. D'un côté des (( hommes (porteurs) de cuirasse )) (ou d'un bouclier de cuir) 22, sorte d'hoplites avant la lettre, et de l'autre des (( ouvriers (tanneurs, bourreliers, etc.) du cuir )) 23, appar aîtraient dans des contextes conformes à leur état, justifiant leur nombre en ce qui concerne les militaires, et justifiant les immunités d'ouvriers travaillant, comme les forgerons, pour l'arsenal du palais. Cette double acception d'une même forme abréviative viendrait de ce qu'elle est issue de deux composés différents se référant à deux implications diff érentes de la même matière, le cuir., Il n'y a donc 22 Voir notamment H., MÜHLESrEIN, Die Oka-Tafeln von Pylos, Bâle, 1956, p 21 (= HM 8) : soldats à bouclier de cuir 23 Voir I\L LEJEUNE, Mémoires, 1955, p., 7'" note 61 (= ]\IL 13) : artisans du cuir.. Contra L" PALMER, Gnomon 29, 1957, p, 575 (= LP 13)
TIRÉS
DE
LA FORME
253
d'ambiguïté possible que pour le lecteur moderne . que vocabulaires techniques différents les deux ~xu,'e: ,pudis .' da~s deux d f ' . ' v • A uç evaient evoquer e açon eVldente, explicitement ou implicitement de t b' , , sennes non am IgUS, et entrer dans deux systèmes lexicaux ou' ch . l . l' f ' acun avait sa pace, un en ace d autres désignations militaires : kekide .. . etc., l'autre en face d'autres noms d' t' .k k ' urupLJaJo, al' Isans. a ewe, keramewe, etc. 24. .2,"'. On, co~~tatera des phénomènes comparables à " deSIgner 1 utlhsateur et le fabricant d' fil t d' propos de a~x-rUE\)ç, qm peut entre -7tot6ç et -7t(,)ÀYjç de nombreux ~~~se d,et t' autre part l'ambiguïté fréquente au terme exprimant l'opératl'on l' ,ar lsans (§§ 316, 338) : indifférence , d"ff" accomp le mtérêt po t' , l " m l erence et mtérêt qui fourniront le princi' e d'u d': e ~ a, matlere traitée; de noms d'objets, de matières, d'emplois. p ne envatlOn dIrecte sur nombre
TERMINOLOGIE SOCIALE
255
Le verbe èÀW)VELV donne lieu à la formation d'un nom d'agent qui, chez Homère, paraît n'avoir que le sens de « charrier )) : èÀrt.T~P (\j.I 369 ; 11 145 ; 1\ 702). D'autre part, le composé lui-même, qui est assurément ancien, a donné lieu à plusieurs adj ectifs dérivés : t7t7tY)À&.crwe; « propre au passage des chars )) (H 340 = 439), t7t7t~Àrt.'t"oe; « propre aux évolutions des chars )) et finalement, à l'élevage des chevaux (8 605-607 ; v 242).
CHAPITRE II
CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES
COMPOSÉS
(§§ 278-298)
A NOMS DE GROUPES SOCIAUX ET DE F'ONCTIONS SOCIALES OU RELIGIEUSES dans lequel la fonction abréviative de , d . omame , . ,., , At s'être manifestee le plus anCIennement, la derIvatlOn en -EUe; paraI , . 1 Elle y fournit des formes qui évoquent de façon ~ynthetI~ue e,t vo o~tiers collective l'appartenance à un groupe . s~c~al repr,esent~ par, e , actI'vI'te' par l'outil de cette actIvIte, par 1 exerCIce d un ca d re d u n e , 'd' d' . t , . Les termes que nous etu Ierons eSIgnen . drOIt defimssant ce groupe. " des institutions communes à beaucoup de peuples grec~, y compr~s de Cre'te et du Péloponnèse, connues au moms en partIe · " 1 . 1 1es D onens . . t conserver le reflet de serIes eXIca es, l'épopée et qUI pourraIen . ' de , . . t pyhens pourraIent et de réalités sociales, fort anCIennes : certams mo s
§ 278, C'est l a un
le faire supposer.
'('L1T1TTJl\o:ra. ~ , § 279. Homérique ,t'lT1T€US f't le couple que nous considér,ons est constitué des forme~ du face d'un nominatif singulier tmtf)À&."t,X, et c'est la un p 1une L7t7t'l)Ee; en d ' posent , , . t t de cette étude. En effet, les eux termes s op element Impor an 1. d' n , 1 'e're d'un archaïsme conservé dans un style formu aIre, et u a a manI bl '1 1 A type , mun désignant tous deux, sem e-t-I, e meme terme d usage com , . de p ersonnage dans une féodalité de charners,. " ' 'À' fait partie d'un vocabulaIre bIen developpe dans L e terme L7t7tf) ~'t"~ h I l ' ' t tout d'abord l'épopée, et qui concerne la conduite des cars. s agI du verbe simple èÀW)VELV qui apparaît en \j.I 334 E
~ 1 ~I , ~
TiJ> cr\> [L&'À' èyx.pl[LIj;~e; èÀ&'rt.v crX.EÔOV &p[Lrt. xrt.l ~7t7tOUe;
Si bien que t7t7tY)À&.'t"rt. n'est nullement isolé dans le lexique. Cependant l'usage qui en est fait le signale comme un archaïsme, car son emploi est uniquement formulaire, dans la fin de vers (yÉpwv ô') t7t7ty)À&.'t"rt. NÉcr't"wp (y 436, 444), o~v~1; (1 432; n 196; T 311), TUÙEUe; (à 387), IlY)ÀEue; (H 125; 1 438; 1\ 772 ; I 331), OtvEue; ( 1 581), et il s'adresse à des personnages qui sont toujours de quelque rang l, Il s'agit apparemment d'expressions cérémonielles comportant un titre honorifique, que la formulation épique a préservées, moyennant une réinterprétation de la finale. En effet, la finale brève n'est pas celle d'un nominatif, mais bien celle d'un vocatif 2 : cela contribue à suggérer l'idée de la conservation d'une expression qui a dû être une formule vocative selon une étiquette traditionnelle, avant de n'être plus qu'une formule métrique de valeur nominative,
§ 280" Au contraire de ce mot, t7t7te:Ue; n'est pas formulaire, exception faite de la fin de vers n 20 (= 744 = 812 = 843) rrrt.'t"p6XÀE~e; t7t7tEi) dont la constitution est évidemment due à ce que le nom de Patrocle ne pouvait être introduit dans la formule rappelée plus haut: c'est le seul exemple homérique de ce mot au singulier 3, Sauf cette formule, et d'autre part \j.I 287 où t7t7t~Ee; se trouve aux 4/5 e pieds ('t"rt.XÉEe; ô't7t7t~Ee; &.YEp6EV), le mot n'existe qu'au pluriel et se rencontre à tous les cas de la flexion dans la première moitié du vers (11 fois au 1er pied, 9 fois aux 2/3 e pieds), ce qui indique assez qu'il n'est pas formulaire. D'autre part, il est encore isolé dans le lexique et n'a donné lieu à ,date homérique à la création ni d'un dénominatif t7t7tEU<Ù, ni d'un dérivé L Cette formule alterne avec celle, beaucoup plus fréquente en ce qui concerne Nestor, où apparaît ln;n;6't"()( : YEP~VWÇ ln;n;6't"()( Nécr't"CilP (31 ex,,); ln;n;6't"()( <;IiUÀEUÇ, TUaEUÇ, OtVEUÇ, ITl')ÀEUÇ sont attestés respectivement 1,1,1, et 2 fois, 2" P CHANTRAINE, Gram Hom, l, p. 199, 3, Le cas de Patrocle constitue d'ailleurs un système à part : la formule II()('t"p6xÀEtç ln;7tEu alterne, au vocatif toujours, avec une autre: IT()('t"p6X)"EtÇ 17t7toxéÀEuElE (II 126, 584, 839)"
256
, /. Il t d'aucun des dérivés nominaux que tmrEÛûl L7t7tELiX, nI, nature emen , , l't" , . , / ,/ etc En rea l e L7t7tEUÇ fera naître ultérieurement: L7t7tEUTYJÇ, m7tEUfL~' .': , ' araît comm.e le premier terme d'une famIlle qUI ne se devel,~ppera a pp , § 279 qu Il conqu'ensuite, et c'est par rapport aux composes vus au vient de le situer. l d En effet, lui aussi désigne des chaniers, non plus en stY e e cour, . de féaux combattant autour de leur chef, ou malS COlume groupes . l d'aristocratiques concurrents dans les jeux funérarres par ex~~p e. Le terme, lorsqu'une précision technique ,est don~ée" est asso~le_~u~ 'l' ts que ceux dé]' à rencontres avec EÀiXUVELV ou EÀiX' YJP , memes e emen / \ ,/ t ainsi A 297 : (o"T~o"EV ... ) L7t7t~iXÇ fLÈ:v 7tpWTiX crov ~7t7tOLO"L XiXL 0XEO"epL, e A
toute la course de chars en \II.
vidu, et les L7t7t~EÇ dont il fait partIe:
293
~v8'5 YE NÉo"'Top'~'TE'TfLEV, ÀLY{)V IIuÀ[CùV &YOPYJT~V.
Nestor a ainsi disposé ses forces : ,f mL t7t7t~iXÇ fLÈ:V 7tpW'TiX O"UV m7tOLo"L XiXL 0XEO" T 297 / \ , 8À 1 7tE~OÙÇ C3'è~6m8E o"~o"EV 7tOÀEiXÇ 'TE XiXL EO" Ouç. ,
tf
\
Il les harangue
301
On ne saurait mieux dire que par ces dernières paroles que cet homme que l'on appelle traditionnellement L7t7t6'TiX ou L7t7tYJÀ(hiX parle de luimême comme de l'un des L7t7t~EÇ et restera au combat l'un d'entre eux. L'opposition paraît donc être simplement entre un composé archaïque appuyé sur tout un vocabulaire, mais conservé par un style formulaire dans un emploi unique, et une forme simplifiée, moins relevée, d'emploi libre, et suffisamment récente pour n'avoir pas encore fourni de dérivés, De manière comparable, A 516-520 et A 720 nous montrent Nestor à la fois comme L7t7tEÛÇ et comme chevalier (même s'il combat à pied par accident),
§ 282 Classique
§ 281. Il serait enfin utile de vérifier si L7t7tYJÀIÎ:m et .L7t.7tE~Ç désignen~ nommément les mêmes personnes, Ce n'est pas .chose arsee .etant d~nn~ le caractère d'archaïsme formulaire de l'un, qUI est volontIers attrIbue à la génération des pères, et l'usage ordinaire de, l' au:re, Q~elques passages pourtant permettent de soupçonner q~ un L7t7tYJÀiXTiX (ou ,/ l' d ,A cet égard ceux qUI concernent Nestor L7t7tO'TiX) est un es L7t7t1JEÇ. ' . . 'A et la charrerie pylienne sont de quelque intérêt, Amsl la revu~ qu gamemnon fait des forces achéennes en A, par le sort qU.'elle fart au con. l' (292 325) donne une idée assez préCIse de la nature tmgent py len ., d f ' de leur rang par rapport à la foule anonyme es antasd es L7t7t1JEÇ, . ,/ . t . di sins, et du rapport d'identité entre .t7t7tYJÀ(hiX = L1t7t0'TiX qUI es un m -
L7t7tEUO"L fLÈ:v 7tpW'T' è7tE'TÉÀÀE'TO,
'1 ne s'adressera qu'à eux,. pour leur déconseiller la · d' '11 en f art al eurs l , . , h recherche de l' exploit individuel~vopÉYJepL : Il s agrt d un honneur C· evaleresque"
257
TERMINOLOGIE SOCIALE
1
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -EUÇ
[,T1TEûs/hnro~6TTJS'
A notre sentiment, le nom de la classe équestre de beaucoup de cités peut aussi illustrer cette réduction d'un terme composé à une forme synthétique en -EÛÇ. Il s'agit de « gens de cheval» qui se manifestent comme cavaliers, certes, mais sont tout d'abord nommés d'après l'aptitude, évidemment liée à un certain niveau social qui est aristocratique, à élever des chevaux, la définition censitaire de cette classe étant propre à Athènes et y étant consécutive à la réforme solonienne, C'est cette aptitude, et ce critère de classification que définit nettement Pollux VIIL129 sq. : 'TLfL~fLiX'TiX C3'~v 'TÉ'T'TiXpiX, 7tEV'TiXXOO"LOfLEC3[fLvûlV, L7t7tÉûlV, ~EUYL'TWV,
8YJ'Twv' ot fLÉv ... , OL C3È: T~V t7t7t&C3iX 'TEÀOUV'TEÇ èx fLÈ:v 'TOU MViX0"8iXL TpÉepELV ~7t7tOUç xExÀ~0"8iXL C3oXOUO"Lv, è7to[ouv C3È: fLÉ'TpiX 'TpLiXX60"LiX, &V~ÀLo"XOV C3È:~fLL'T&ÀiXV'TOV. Or, l'aptitude à élever des chevaux, c'est évidemment celle qu'exprime le composé t7t7t0~6TYJÇ, qui sert précisément en plus d'un cas à la désignation de cette classe . En effet, cette institution commune à beaucoup de cités grecques porte le nom sous sa forme composée à Chalcis d'Eubée, comme l'enseigne notamment Hérodote, qui signale son caractère aristocratique (V.77). C'est cette république aristocratique qu'Aristote (fr. 603) appelle précisément L7t7tO~O'TWV 7toÀL'TdiX, nous donnant d'autre part dans la Politique une explication historique et militaire de l'importance prise dans la Grèce archaïque par ce groupe qu'il appelle alors t7t7tE~Ç
(Pol. 1297b 18-22).
Compliment d'Agamemnon, pUIS réponse de Nestor « Je ne suis plus jeune, ..
322
/
''1>\''
,
fJ..ÀAtt. XiXt c1ç t7t7tEUO"L fLE'TEO"O"ofLiXLYJOE XEI\EUO"ûl ~ouÀ?i XiXt fLû8OLO"L »
§ 283. La même classe se retrouve, en Eubée toujours, à Erétrie, sous le nom de 'I7t7tdç et ses tendances politiques nous sont à nouveau signalées (Pol" 1306 a35 ; Ath. XV.2). 17
258
Sparte aussi connaît un groupe d"I7t7téee; que mentionne Hérodote (1.67; VIII.124). Il ne s'agit pas, dans ce cas précis, de chevaliers au sens social, mais d'un groupe d'élite qui constitue la garde royale . S'il est difficile de ne pas supposer à cette dénomination une origine commune avec celle des groupes déjà signalés ailleurs, la cité spartiate a situé les bt7téee; non dans une hiérarchie censitaire à la manière de la ploutocratie athénienne, mais dans une succession de stages militaires selon l'âge
§ 284. Athènes, enfin, a connu elle aussi, et développé en classe censitaire un groupe d't7t7teî:e; dont l'origine aristocratique est certaine. L'exposé d'Aristote (Ath" VII) sur la hiérarchie solonienne signale que l'existence de ces classes lui est antérieure (xoc6cl7tep a~hpfJ-ro xoct 7tp6-repov), et, même si, au nom de la logique (eÛÀoyw-repov), il récuse l'explication habituelle (we; a' ~vw~ eplXm -roùe; t7t7to-rpoepdv auvlX[Lévoue;), il n'y a pas de raison sérieuse de la mettre en doute, et la notice de Pollux citée plus haut montre assez que les deux définitions sont à considérer comme successives, C'est dire que les t7t7tde;, dont on s'accorde à reconnaître qu'ils sont ainsi nommés comme t7t7to-rpoepdv auvlX[Lévoue; ou èx -rou auv1X0"61X~ -rpéepe~v ~7t7tOUe;, et qui jouent partout où on les rencontre le rôle d'une active classe aristocratique, sont évidemment les mêmes que les t7t7to~6-roc~ : nous devons être ici encore devant un terme qui se substitue au mot composé spécifiant l'aptitude à l'élevage des chevaux 4,. On s'explique le passage du sens de « gens de cheval )) à celui de « cavalier )) : d'une part les gens de cheval qui sont éleveurs, possesseurs et meneurs de chevaux, avec toutes les prérogatives sociales que cela implique, de l'autre la cavalerie qui reste un corps privilégié constitué d'éléments de cette classe, cependant qu'individuellement chacun de ses membres n'est plus qu'un homme à cheval. L'existence de tels groupes en des milieux aussi divers que celui du Péloponnèse dorien, de l'Attique, et de l'Eubée ionienne, suggère qu'il s'agit partout d'un héritage diversement adapté et que l'on pourrait faire remonter à une époque d'unité relative du monde grec, dont la société féodale de l'épopée conserverait elle aussi un reflet.
4. Ce passage d'Aristote est d'ailleurs intéressant à un autre titre: on y voit projetés dans une perspective chronologique, les cadres d'une société trifonctionnelle : la fonction royale; la fonction guerrière par vocation (lrmdc;), celle-ci domestiquée par celle-là (à Sparte) ou la contestant ordinairement (ailleurs) ; et un tiersétat de zeugites qui fournit l'on:ÀLTLx6v
259
TERMINOLOGIE SOCIALE
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -eUe;
remplacé dans l'usage courant par o~xe, " - Y)e;, est ttCe t'terme . .ancien, 1 a es ~ prmclpa ement dans l:é?opée (E 413; Z 366; ô 245; ~ 4, 63; 1f. ~03 , p 533: et dans la tradItIOn poétique (Soph,. O.R. 756 ; « Solon )) cIte par LYSIas X.19; Théocr. XXY..33) et, d'autre part é i r h'd 1 l' d Gc ' ap 1 ' P g .. q uement d " , ans es,. OIS , . e , ortyne. Lui aussi,par ett e repartItIOn, .onne a penser qu Il s agIt d une forme désignant une institution antérIeure à la géographie dialectale du monde grec à l'époque hist . attesté à la fois dans l'épopée avant de s'effacer d ' . ' u l eXlque IOUlen et e attIque, et dans la Crète dorienne du v siècle ce qUI' pa 't d' . . , r a I enoncer ~ne. survlvanc:, ~l a pu connaître une extension plus grande, dont 1 eXIstence en IOUlen de l'adj ectif dérivé otxh~oe; porterait témoignage' nous ne nous résignerons pas, quant à nous, à voir un « homerische~ W ort )) dans la forme crétoise 5. Ce. ~ot, à t~avers des spécialisations dans les deux directions d'une condItIOn ~e~~Ile et d'un lien de familiarité, se rapporte à une notion de do~est~cIte. Aucune des deux notions extrêmes ne nous paraît en effet JamaIS ,effacer. l'au~re.' et la distinction faite par E. Bosshardt (§ 63)d entre 1 emplOI de 1 Ihade et celui de l'Odyssée 0'u 1'1 s ' agIraIt . . surtout e gens de co~dition servile, nous paraît excessive et conditionnée surtout par le petIt nombre des exemples.
.or~que
En réalité, les deux valeurs sont complémentaires
Z 366
.... i5epplX raw[LlX~ otX.~IXe; èJ.ÀoX6v -re ep~ÀfJV XlXt vhmov ut6v.
Les1 otx~ee; apparaissent . cette . . ici surtout comme des famI'I'Iers, maIS va eur, et leur aSSOCIatIOn avec l'épouse et l'enfant sont d ' l'h ' ues a ce que omme en guerre évoque tous ceux qu'il a laissés chez lui. Mais en :
E 413
~.~ .,a~v AtY~~Àe~lX, ~ep~eppwv ' AapY)o"-r~vY) el:; U7tVOU yooWO"IX ep~Àoue; otx~lXe; èydpn,
sans ~esser d'être les mêmes personnages, c'est dans le sein de la hiérarchIe domestique, par rapport à la ma'Itresse d e maison, qu'ils sont cités, ce qui les met à une place plus humble. En ce qui concerne l'Odyssée, les rêves déçus d'Eumée en ~ 60-64 5. M. HOInerische Worter ,.. p 281 ; mais voir K 1929, p, LEUMANN, 78.
KREISCHMER,
CloUa 18,
261
TERMINOLOGIE SOCIALE EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -e:Uç
260
montrent que si, comme oLxe:uç il n'est pas de condition libre, il peut songer à un établissement qui n'est pas celui d'un pur et simple esclave 6
:
oLa
'"Ce
0
OLx,~t &VCl~ E:UeU~OC;
ëÙWXEV
01x6v 't"e: xÀYjp6v 't"e: 1toÀu[Lv~cr't"f)v 't"e: yuvcx.'Lxcx..
Et p 533 marque bien que ce sont les gens de la maison par OppOSI" tion à ceux de l'extérieur. Dans l'un et l'autre poème il s'agit donc d'une catégorie qui, sans être libre, n'est pas pour autant purement et simplement servile. Il semble qu'on ait affaire à un groupe désigné comme faisant partie de la familiarité domestique d'un seigneur auquel l'unissent des liens constitués par l'appartenance à sa maison, liens familiaux qui ne sont pas ceux du sang Toute la différence entre les deux emplois réside dans l'éclairage affectif ou objectif donné par le contexte à cette condition intermédiaire. Dans ce qui apparaît comme une terminologie sociale, les lois de Gortyne mettent également ceux qu'elles appellent fo~xée:ç dans une situation intermédiaire, si l'on en juge par les tarifs d'indemnisation : l'échelle monte du ÎÎwÀoç à l' OLXe:UÇ, puis, avec une nette différence, à l'ÈÀe:uee:poç
Plus tard, chez Polybe (XL .. 2 3) , 1e t erme est e l ' 1 substantive pour désigner des h . mp oye en va eur ment affranchis et recevoir des ommes qUI peuvent être immédiate147) . (~ _ )" .f, • armes pendant la guerre d'Achaïe (en 1 " ~~WÇ, e:ypcx.'j'e: 't"cx.~ç 1t6Àe:cr~ 1tcXO"IJ(~ç, 't"wv oLxo e:vwv XIX 1 ç [LUePlou XIXt "r '" ,., op~v 0'1. ne telle opération ne peut être . , U sans être libres ff d .envIsagee que pour des gens qui, té At ' " l , 0 rent es garantIes suffisantes de loyalisme et d'inre prIS a a cause de leurs maîtres , ~e terme est connu de Plutarque (Mor. 277 B) t A fi . ete d'un usage ét d ' .. e paraIt en m aVOIr . l' en u, pUIsque les mscrIptions le font apparaître en SIeurs . . plu 1897 D 1 Ieux h ' porteur d' une notIOn claSSIficatoire (GDI 1842 . 1859 . , e p es, Ile s, PC.) , ,
::~vx:oeuOç1t~~;;:~~::'t":~r:::~~~~x~:~vç Ke:t~
ÎÎ~;X~Àlouç ~À;::e:~:~~:
. une indication Moins . Adirectement, enfin ' Hésychius no,us f ourmt qUI paraIt se rapporter à un témoignage dorien ÎÎwÀoÎÎ0[Le:'Lç' oLxoye:vûç,
té~oignage
indépendant de l'inscription de Gort d ' dOrIen (du moins est-ce ce qu'évoque la forme yne, e ce q~ en ~ays une classe particulière distincte des" _" ÎÎwÀo-) POUVaIt eXIster . ' OOUI\O~ proprement dits . l' par sa naIssance dans la maIson . d A ' SIgna ee u maItre.
7"
§ 286, Désignant une variété de domestiques distingués de la masse servile d'une manière qui signale un lien particulier avec la maison conçue comme milieu familial, ce terme est à notre avis issu de la qualification obwye:v~ç qui sert, même si elle n'a pas toujours la même valeur classificatoire que oLxe:uç, pOUI un personnel proche du maître : le fait d'être né dans la maison constitue apparemment une sorte de promotion et crée un lien, Ainsi le domestique pris pour cobaye par Socrate dans le Ménon (82 B) offre toute garantie d'appartenance à la race grecque et de connaissance de la langue grecque, par le simple fait, donné par Ménon en réponse à la question de Socrate, qu'il est oLx,oye:v~ç. La maison où il est né est son école de grécité, et de ce point de vue son maître
§ 287.
Ua.LpEUS'
Ce terme désigne probablement, à Sparte , e une cat'r I e . de jeunes ens A d' gO en age e se serVIr des gants de u ilat o u " g. mas (II 1.14 6) d' fi . P g crqJcx.~pcx.~, et que Pausa'. e mIt comme oE Èx 't"wv Èm},P.w ' &." ' cruv't"ûûv Son usage est aranti . T .,1-' V e:ç VoplXÇ cx.pX6[Le:vo~ (IG 5(1),,566 674) 0 g par plUSIeurs exemples épigraphiques P " r ces gants servent à une variété de b laton, les ayant décrits et nommés (Lois VIII com at que pO[LIXXe:~V (830 E) d l ' ,830 B), appelle crqJIX~.. ' ans a conversatIOn de l'Athénien a 1 C' . Chmas et le Spartiate M'egI'11 e" S'I 1e mot crmIX~ vec e retOls " . qu'assez tard (Apoll D 1 Ad T pO[LIXXOç n est mentIOnné tence d " ysco." (J" 188,,26; papyr.), du moins l'exis'f es crqJcx.~pO[LIXX~IX~ spartIates (Eust" 1601 25) et celle d d' . tl crmIX~po " u enomIna, T [Lcx.x.e:w suppose-t-elle celle, au moins implicite d' t 1 pose, ' un e coml
BSt en quelque sorte son garant. 6 Il est vrai qu'au vers 59 Eumée s'est lui-même qualifié de 3fLNC; : insistance purement rhétorique sur l'humilité de sa condition? opposition soulignée entre le traitement qu'il subit de la part des prétendants et la façon dont son vrai maître, Ulysse, usait avec lui? 7, E. en SCHWYZER, Exempla, 179,J1 passim; cf. D, LOTZE, M~'t"()(1;ü &'À~ueÉp(ù'i ){()(L Ale Berlin, Sektion der Altertumwissenschaft 17, 1959; du même : Zu den fo~xÉ~c; von Gortyn, Klio ~O, 1962, pp 32-~3
~oüÀ(ù'i,
§ 288.
~UÀEUS'
Ce 2mot un " . sacrificiel à Olympie : Paus .,1 désigne "" ' prepose au bOlS V 13 . . . e:cr't"~ oe: 0 EUÀe:ù"" - o~xe:'t"wv , ' , '" e:x 't"wv 't"0\) ~~6,.. ~pvov '" ,1 Xe:V,IX~ 't"~ È 1 1:" 1 oe: IXU't"W 1tpocrç 't"IXÇ Ucr~IXÇ <..,UÀIX... 1tIXpéx.e:w. (déjà SIG 102131 . , 0'1 ymple .
e
1
l'
""
TERMINOLOGIE SOCIALE EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
262
-eUe;
s. AC.). Ce personnage est aussi nommé en V.15.1ü à propos de rites er archaïques où l'on nOUS dit que les desservants sont accompagnés d'acolytes divers dont un flûtiste et un ~uÀeue;. Quelque récents que soient donc pour nous ces témoignages, il est probable qu'ils se réfèrent à une institution et à une dénomination qui sont anciennes, et c'est
1
une fois de plus en Péloponnèse que la chose apparaît. pour ce qui est de la formation du terme, sans doute ne peut-on constater de concurrence dans cet emploi précis entre ce mot et un composé : la désignation d'un membre spécialisé à l'intérieur d'un corps technique a pu éliminer un terme plus ancien qu'aucune valeur spéciale ne protégeait. Du moins est-il nécessaire de constater qu'ont existé autour de lui des composés Ainsi ~uÀo't"6[L0e; (adjectif, (J.z.. ~uÀox67t0e; Xén. Cyr. VI.2.36) qui pouvait trouver là une occasion de se substantiver pour une désignation classificatoire du détenteur d'un emploi donné. Le même composé est attesté comme substantif dans un papyrus (Sammelbuch 4874).
a, seul de ' ' . On remarquera que crxlXcpY]cpOpOe; ' en -eue;, et combien accidentel sans d oute C'est' cette serre, 'd fourm un ' mot que xlX'IY]cp6poe; et crxLIXOYlCP6poe; étant d f'··.. eVI emment lIé à ce masculin, une telle simpl"fi t' es em~nms et -eue; exclusivement 1 Ica IOn ne POUVaIt les c . tout, crxlXcpYlcp6poe; permettait un l b oncerner. MalS surE ca em our n effet, comment songer que le co ' d: , le peuple si la plaisanterie avait co me, Ien. Inventant ce terme, ou ' urs, n avaIt pas t't l « f OUISSeUr» qui symbolI' se l e p l us h umble d T en e e e'crxlXmeu.." " geaIt pas en même temps aux b es croquants, et ne sonnom reux noms d f . . . mens en -eue; ? Plaisanter' d . d' . e onctIOnnalres athé· . d' , le e CIta Ins narquo' ms, eux précisément sans att h d IS, VIsant autres citaac es ans le ter . d . d tance rare où il leur était do ' d ,. rOlr, ans la ClrconsE nne e partICIper ' 1 ' . a a.VIe . n tout cas, . la seule possibilite' d e re'd' Ulre crx. ' publIque , pour es esoms d'un calemb wpYlcpopoe; a crxlXcpde; l b our montre qu'au . ' Ien des mots en 'f" sentIment de l'usager -eue; se re eralent à des c o m ' · ' b composés pouvaient être , . " poses, et que bien des aInSI traItes. l
§ 290 § 289.
O"Ka.q,EUS'
XUl[LLX.O~
crx.lXcpé:lXe; 't"oùe; [Le't"oLxoue;, È7td È'I
't"1X~e; 7t0[L7t1X~e;
't"iXe; crx.occplXe;
ÈX6[LL~0'l 00't"OL.
Or nous connaissons d'ailleurs le nom habituel de ces crxlXcpde; porteurs de vases que Dinarque (fr. 16) appelle crxlXcpY]cp6pOL et que Pollux (III.55) nomme en compagnie des UOpLIXcp6pOL : crxlXcpy]cp6poe;' oi.\'t"Ul oÈ: 't"oùe; [Le't"oLxoue;
W'l6[LIX~O'l,
tEPEUS.
Il 1 paraît désormais difficile de faI're d e ce mot d"" d un. errve ,. Inverse de comme usuel en mycénien' c' t b" ,epUIS qu Il est apparu ' es Ien LepeUe; ter . sa e dès l'épopée du verb " , m e anCIen, le respon, bl\, ''(' , e LepeuUl comme subst't t ' LeplX pe"ew, du dérivé adjectif'.'" 1 u transItif de nienne (KN K 8756) LepYlLOe; :~I est connu dès l'époque mycé. . ,avant de revetlr les em l . , , sont les SIens en ionien et e tt' p OIS substantIves qui L' " n a Ique sous les forme , . ' , orIgme de la constitution du t d ' s LepYlLO'I et LepÛO'l. , , . erme Olt être' h h vOlsmage de l'expression' \ "'(' arec erc er dans le LeplX pe"eL'I et des c ' d" ' emp OIS cultuels.. omposes eSIgnant des l Ces composés sont nombreux ' et certains , apparemment fort anciens' " . ' ,
Il s'agit ici, non pas de l'agent de crxoc7t't"ew « fouir )), dont il est traité d'autre part, mais d'un terme isolé d'un texte comique d'auteur inconnu (Com. Adesp. 1144 Kock III) et que nous ont conservé les commentaires de Harpocration (127.1.5) et de Photius (263.18) : ... &xocÀOU'I oÈ: ot
263
xd 't"iXe; YU'IIiIxlXe; IXÙ't"ÛW UOPLlXcp6poue;, OC7tO 't"oi)
~Pyou É:x.1X't"é:poUe;.
Même si ces témoignages ne sont pàs très anciens, nous ne pouvons douter de l'existence du terme dans l'usage, puisqu'il est lié à l'organisation de la procession des Panathénées, et qu'il fait partie d'une série dont certains éléments sont bien connus : xlX'IY]cp6poe;, le mieux attesté, désigne les jeunes filles porteuses de corbeilles (Ar. Ach. 242 ; Hermippe 26 Kock 1; l G 22 .896.9), sans parler des prêtresses qui portent ce titre ailleurs dans le monde grec. crxLIXOY]cp6poe;, aussi féminin, cité par Pollux (VII.174). Enfin, des porteuses d'hydries, UOpLIXcp6pOL (Ar. Ass. 738) définies par Pollux (III.55, cf. plus haut) comme les femmes de métèques.
LepeuUl comme y invitait E . B oss h ar d t ( § 61)
LeplX7tOÀOe; est bIen attesté en dorien l'tt" , . . dare, inscriptions de Sparte G '1 ' )1 eraIre et eplgraphique (Pin, e a, etc... Servant d" sonnage occupe un rang' importa t ., eponyme, ce per, . n qUI n est pas l ' d' malS celUI du prêtre par exce Il ence. ce UI un acolyte '
U'L::po8u't"lXe; A d'est également fréquent ' not amment en pays d ' ,. en rca le en Eubée P 'l' orIen, aInSI q .' . ausamas atteste en VIII 42 12 D un sacrrficateur , fonction sacel'd ota l e par excellen " . 1. . ésignant ment, ne plus s'attacher qu'à , c e , 1 a pu, locale, un rang, et a un rôle d'é bien attesté dans les inscri t' .. ponyme. déSIgne principalement à Ath' P I.ons IOmennes et en attique, enes, par SUIte de la laïcis:ltion , d es Ins.
L~p07tOL6e;,
264
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-SUç
titutions de cette cité, un magistrat, sorte de ministre des cultes.. Ce mot donne lieu à une importante dérivation, dont surtout tsP07tOLÉW, largement attesté dans les textes littéraires et épigraphiques tant attiques qu'ioniens. Notons enfin qu'il apparaît avec le sens précis de « sacrificateur )) chez Denys d'Halicarnasse (I,40) .
tspoupy6ç, dol. tspwpy6ç, mye. ijer9woko : sans parler de l'exemple trop littéraire de Callimaque (fr. 450) sous la forme artificielle kpospyoç 8, on constate pour ce mot une grande extension dans l'espace comme dans le temps, puisqu'elle va d'un exemple mycénien (PY Ep 617 . 7) aux occurrences épigraphiques d'Amorgos ou de Rhodes.
Il s'agit donc d'une série de mots de même champ sémantique, champ délimité par le premier terme de composition, le second n'étant en définitive qu'un indice d'activité . L'emploi de plusieurs de ces mots comme termes de titulature indique à la fois leur ancienneté et le rôle ou le rang de ceux qu'ils désignent.
§ 291. C'est assurément un sous-produit d'une telle sene que le terme synthétique tspsuç. Certes il est difficile de le réduire à l'un de ces mots en particulier, mais l'existence mycénienne de ijer9woko, celle de l'expression homérique tspiX pé~sw confère une importance particulière à kpoupy6ç. Reconnaissons cependant qu'il n'est pas possible d'établir une concurrence véritable. 'hpsuç existe à côté de ces composés et la survivance de l'un et l'autre type indique qu'une répartition d'emplois les a préservés de la désuétude: l'emploi institutionnel (éponymes, magistrats) ou spécialisé a protégé ici et là des composés, cependant que tspsuç désignait le prêtre par excellence, résumant toute la série Le mycénien ayant ijer9woko à côté de i(j)ereu, on peut être tenté d'y étudier le rapport entre les deux termes; examen une fois encore décevant, car on ne peut évidemment connaître les attributions de chacun, et la mutilation des textes importants pour ces rapports laisse posée la question de savoir si par hasard deux termes pourraient désigner la même personne 9 .. 8.. Voir F. BADER, Demiourgos, § 39 9.. PY Ep 617 . 7 [- -Jkereu ijeyçwoko kamaeu onato ekeqe wozeqe toso pemo GR 1 Le document préparatoire individuel correspondant à cet article du rôle collectif, Eb 152, gravement mutilé, ne permet pas de connaître, lui non plus, le ~om du personnage en question, et il ~e laisse pas appa:aître le nom de sa fonctlOn: Il n'est donc pas possible de saVOlr, par exemple, SI ce personnage correspond a
TERMINOLOGIE SOCIALE
265
Il reste que kpsùç désigne de façon synthétique celui qui assume par excellence la fonction sac~rdotale, soit auprès d'un dieu (A 370 ; E 10; n 604; L 198, etc.), SOIt, ultérieurement, comme sacrificateur (~ur. Héc. 224; Ii. Fur. 451 ; Iph. Aul. 1578; Iph. Taur. 360; Ar. O[s. 862; Plat.. Bang. 202 E ; Lois 741. C ; etc.), soit dans des cultes étrangers au détail desquels on ne s'arrête pas (les informateurs d'Hérodote, la caste sacerdotale égyptienne) . Il a une valeur classificatoire qui se manifeste aussi lorsqu'à côté des fonctions sacerdotales on range les activités divinatoires: il s'oppose alors à fL&v't'~Ç (A 62 = 377. fi 221 ; Plat. Lois 828 B). '
§ 292. Mycénien * kotoneu. . On ai~e~ait pou~oir produire d'un tel mécanisme un exemple mycémen qUI fut assure. Malheureusement kotonewe est si misérablement attesté qu'on n'ose rien y fonder. Le mot figure seul sur un fragment de tablette, suivi d'un des idéogrammes humains (non précisé présentement) :
py Be 995
kotonewe HOMO[
En l'absence de chiffres, il est impossible de savoir si l'on a affaire au
dati~ s~ng~li.er e~ -~h~ d'un anthroponyme ou d'un appellatif désignant le beneficIa~re ~ une ~restation fournie par un homme ou plusieurs,
~~ u.n ~omm~tlf plunel -~fsç (ou duel -~fs) de rubrique annonçant 1 mdICatIOn d un effectif..
Q~oi qu'il en soit, et surtout dans la deuxième hypothèse, on est tente de rapprocher le mot de kotonooko. En effet, kotonooko sert à la désignation individuelle des tenanciers d'une X't'OLV&, dans des documents où la précision du statut de chacun est importante car c'est u.n mode de possession de la terre qui est décrit. Mais ne pe~t-on imagmer que, recensés à un autre point de vue, cités globalement en tant que tels, des kotonooko aient pu être qualifiés de façon collective et allusive qui en fasse des « hommes (ayant tenure) de X't'ow& )) ? 10 l'u d . . .~ e ceux qUi ,portant <;tUSSI un nom terminé par -kereu, sont qualifiés de ijereu : daLJakereu (An 21~ 3) est a excl';lre, car la lacune initiale de Ep 617.7 ne laisse pas de place pour 3 slgnes; resteralt sakereu en Ea 756 :
sakerewo ijerewo kotrtu;t kitimena GR 6
m~is, supposé même qu'il s'agît du même nom, rien n'indique que la personne solt la meme ; et enfin,. Jkereu peut être la fin de akereu (PY, anthr.. ?), pikereu (PY), kukereu (PY), VOlre de noms encore inconnus de nous 10. Pour les significations respectives de kotonooko kotonet~ kotoneu le dernier demeurant de sens obscur, voir M . LEJEUNE, REG 78: 1965, p~ 15-16 (= ML 66).
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -E:Uç
TERMINOLOGIE SOCIALE
Pour cette expression globale et allusive, le mot se trouverait en concurrence avec kotoneta qui apparaît comme pluriel dans un inventaire récapitulatif :
malUS du mAeme ar t'Isan, et 1e français appelle , Inversement charron 1 homme que l" Imagene . tra d'ItIOnnelle . figure en train de cercler une roue.
266
267
PY Eb 901
§ 294. Cependant le fait qu'il n'y ait qu'un amoteu et q '1 . attaché au perso n . . ., U I paraisse . , n age Important de la hlerarchie, peut-être chef militaire, qu est le rawaketa (sc À- f - / ) . . d' . . . cx cxye't"cxç peut aUSSI bIen faire penser à un Igmt~Ire d'état-major qu'à un artisan.. Une fonction de maître ~es ch.ar~ 5 ou de charrier (en chef) serait loin d'être contredite par aSSOCIatIOn constante au rawaketa limitée il t . exempl 16 E " es vrai, a deux es . n ce cas, le grec historique ne manque pas de f par rapport auxquelles amoteu peut J' Ouer un roAI d' b ' . . ormes e a revlatlon : &pfLCXT'f)MT'f)Ç (dor. -CZç) Pind. Pyth. V 115 5 Bang. IL27; Cyr . VI.i.15, . ; oph.. El. 700; Xén.
odaa 2 kekemenao kotonao onata ekosi kotoneta toso pemo GR 3 [+xJ Cette dernière forme a, elle, survécu jusqu'à l'époque historique dans X:t"OWéT'f)Ç (lG 12(1).157.9; JG 12(3).1270 A 13), d'une manière comparable à celle dont otxé't"'f)ç a succédé à l'homérique olx.E:uç 11.
0
§ 293. Mycénien *amoteu (gén. sing.. -tewo PY Ea 421; 809)
12..
Le fait qu'il s'agit ici encore d'un mot uniquement mycénien rend toute interprétation hypothétique. Cependant la constitution des mots correspondants ou environnants à l'époque historique peut faire envisager la réduction secondaire d'un composé comme vraisemblable. Dans ses deux exemples pyliens, ce mot apparaît dans des contextes où la qualité de amoteu ne paraît pas en cause, mais est mentionnée : quelqu'un détient du terrain « rawakesijojo amotewo )) (sc. *À
485
T~V fLév
e' &PfLcx't"07t~yoç
&v~p cx'ŒûM G~Ô~PCP
È1;é't"cxfLE: Le fait que myc. amo désigne une roue et &pfLCX un char ne constitue pas une difflCulté car l'un et l'autre sortent du même atelier et des 1L Contra L . PALMER, Interpretation, p. 430 (= LP 45) . 12. Sur ce mot, voir notamment: DOCS p. 387 : cf. &pf1o(}"'r~ç;, rapprochement périmé; L PALMER, Minos 5/1, 1957, p . 73 (= LP 12) : conducteur de chars; DJ.N LEE, BICS 5, 1958, p. 64 (= DL 1) : charron. 13.. *èéPflo plutôt que *&pf1oo, la graphie par a 2 n'étant pas attestée pour ce groupe de mots: en fait, donc, *ar-m'IJ- plutôt que *ar-sm'IJ- . 14 . Dans ce cas amotewija (PY Ta 711.2) ne peut apporter grand chose, car son emploi dans une description de vase fait douter d'un rapport avec amoteu pour le sens, et il existe des formes en -YJfto-, -YJftO' indépendantes de tout appellatif en
, &PfLcx:'f)Àcx't"éw Hdt.. V.9; Xén Bang. IV..6; auprès duquel apparaît cxPfLcx't"E:uw. (Eur.. Or.. 994), ce qui suggère que du substantif composé a pu sortir une forme simplifiée *' l , 1 t'f . cxPfLcx't"E:uç, non attestee comme appel al, maiS connue à Athènes comme nom propre (voir § 233) &pfLCX't"'f)ÀMlCX Xén. Cyr . VI.i.27. '
O~ peut end~n. songer à un intendant aux roues, fonction non nécesSairement Istmcte de celle su ' 1 . . l' . " pposee p us haut, et que JustIfierait e~I~t:nce au palaIS d un entrepôt contenant des roues avec la corn tablhte afférente (série 50) : le com 'd b '. pf 't' " b pose e ase nous seraIt alors tout a al InSaISIssa le. o
E~ ce qui concerne donc les noms de groupements socia ux de fonc:I~ns, not~~me.nt religieuses, il nous apparaît que la finale euç d a serVI a ~ne denvatIOn abréviative de termes composés.. Il s'a it e, formes adnclennes, parfois Connues du mycénien, voire de lui se~l f requentes ans la lang· ,. d ' ue eplque, et ont la répartition dialectale ~t
§ 295.
1
-~u : kiritew(ja, poqewija wodewijo etc.. . t· . . SI ce dernier a le sens de charron' S . amo ~wd~~a peut ne rien devoir à amoteu ur cette ln ependa . . C . J . R UIJGH,. É tude$ in RPh 42 1968 2 nce, VOIr notre c.. R . de 15 ' " p p 48-261 . o.. SZEMERÉNYI, Gedenkschrift Kretsch 195 16 Dans ce cas, l'adjectif amotewija ( ~er,. d 7, p. 167 note 24 (= OS 2). wanasewija pour un autre vase dans le m;::r~ CI- essus note 1.4),. de même que nance ou la destination d'objets attach' dtcu~ent, peut mdlquer l'appartepe~ vraisemblable l'interprétation de .;:,s; une o~ctlon. Nous ?onsidérons comme Mmos 5/1, 1957, p. 73; Interpretation, p. ~~~(:. ipa~~c e~n~5jlllage de cocher ", 0
268
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -EUe;
donne à penser que, pour partie au moins, ce sont des termes de civilisation hérités d'âges antérieurs, notamment en pays dorien, Ces constatations entraînent plusieurs conséquences. La première est que l'on doit renoncer à faire sortir une telle formation de la langue épique, comme le faisait E. Bosshardt pour qui ~lXcrLÀEUe; était en dernière analyse responsable de toute la série. La perspective doit être radicalement modifiée selon une vue dans laquelle la langue épique n'a d'autre rôle que d'être un des plus anciens documents: de source (ce qu'elle reste pour la poésie), elle devient un témoin d'usages désormais connus avant elle et en dehors d'elle. n faut en même temps renoncer à voir dans les verbes en -EUUl l'intermédiaire privilégié pour la constitution de formes qui en seraient des dérivés inverses. En ce qui concerne les mots rencontrés au cours des pages précédentes, on constatera que L-rt7tEUUl n'est pas homérique, que *OtXE1'JUl n'a jamais existé, non plus que *Q"(plX~pEUUl; que ~UÀEUUl, pour être attesté en Crète au ne s. AC., ne peut guère être directement responsable du ~UÀEUe; serviteur sacré d'Olympie; que le sens de tEpEUUl, verbe qui désigne le sacrifice sanglant, résulte d'une spécialisation à l'intérieur même des valeurs de tspEue;"
§ 296" Cette formation abréviative ayant dans les cas pIécédents une fonction classificatoire, on se demandera si d'autres termes, également anciens, volontiers employés au pluriel également, ne seraient pas également justiciables d'une telle explication" Ainsi surtout àpLO"T€US, dont on peut penser qu'il désigne un groupe nobiliaire dans l'épopée et repose sur un composé du type de *&:p~cr 1:oysv~e; ou &:pLcr1:o[Lcixoe; (Pind. Pyth. X.3; anthrop" chez Hdt. VI.52, etc,,), voire *&:p~(HOXplX1:~e; En réalité c'est indémontrable, car malgré l'existence de l'hypocoristique' ApW"1:EUe; (voir § 192), l'appellatif paraît fonctionner comme un doublet métrique de &p~cr1:0e; et il est pratiquement ignoré de la prose. Son caractère métrique apparaîtra dans l'emploi de ses différentes formes qui alternent avec celles de &p~(l"1:0e; selon leur place dans le vers, situation que peut résumer le tableau suivant :
TERMINOLOGIE SOCIALE
269
génitif singulier : &:p(cr1:0U 1 fois;
&:p~crT~oe; 3 fois, aux 1/2j3 e pieds
&vapoe; &p~cr"...y; "jOe;...
nominatif, vocatif pluriel : &p ~cr1:m 57 fois, dont 44 en fin de vers' , &p~cr1:~Ee; 9 fois, toujours aux 3/4/5 e pieds "
accusatif pluriel : 1 IXp~cr1:0Ue; , 4 fois, toujours en fin de vers' &p~cr1:~IXe; 6 fois, toujours aux 3/4/5e pieds ': ,
f
génitif pluriel :
&:p~cr1:~UlV 2 fois, aux ij2j3 e pieds datif pluriel :
&p(cr1:0~e; 1 fois, en fin de vers'
&p~crT~Ecrcr~ 5 fois, toujours aux 3/4/5 e Pieds' , , 'AXIX~UlV; . '" IXp~cr1:IlEcrcr~v f
Sa valeur poétique se manifeste d '. . d'Al' (L ans ses emplOIS ulterIeurs : Connu d cee. obel-Page 112), de Pindare (Pyth. IXi07; Isth. VIIL55) ~S" tragIques : Eschyle (Perses 306), Sophocle (AJ', 1304 . '1' ' aIlleurs avec ,f • ,f " ' ou 1 Joue (Iph, Aul. 28; ;:~cr~~~ : ;;~;:.o~;~6~P~;é~~. a~~ï~ ~ÀiX(JHÛV)" Euripide Ale 921· M 'd 5) "', es . 479 ; mms &p(cr'rUlV . ,e.., et d"es poetes alexandrin '1 ' attique que par référence aux temps héro~~~e~e se mamfeste en prose
,d
Aristt" Mir. 839 b 22 (à Aithaleia d l . ' ,'_ _ , , ans a mer Tyrrhenlenne) aE~XVllOUcrL [LVI1VE~1X 'rUlV IXp~cr1:éUlV (cf.. fr. 154.1504a7) . ' Démosth.. XL 10 . d " ' Troie. . ,a propos e ceux qUI pnrent part à la guerre de
vers;
Ces ,faits seraient de nature à faire douter qu'il s'agisse d' h que d une forme métri ue de l'é opee . " autre c ose vations ne laissaient ~ans l' Pb , SI sd autre part plusieurs obser<xp~cr1:EUUl qui chez H ' em, .arras, ans parler du dénominatif omere est l le à &p mêmes places dans le vers : ~cr'rEUe; au pomt d OCcuper les
accusatif singulier :
fin de vers:
nominatif singulier: &p~cr1:0e;
&p~cr1:0V
seulement, qUI sur 41 emplois, se trouve 21 fois en fin de
21 fois, dont 14 en fin de vers; &:pLcr1:~1X 1 fois, aux lj2/3 e pieds : rpciv1:se; &:p~cr1:~IX ...
f
&p~cr'rEuE(J)œ V&x.EcrElIX~ Z 460; A 746; &p~cr1:EuEcrxEv eX7tcivnùv A 627;
n
"
292, 551; P 351 ;
270
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-EUÇ TERMINOLOGIE SOCIALE
271 il s'agit en f 't d . l'ord l al e parente et tout rentre dans re orsque quelqu'un rappelle que « 'A '_ ., 6UYIX"t"épEÇ eh~Y) "t"E xext A" . , , ()û)7tOU ÀEYOV"t"IX~ YEvécreex~ , '" ~ YLVIX "t"OU"t"EÛ)V IXè5EÀcpéû)v Èoucréû)v, "O"E',., j, /1 ';'v A I,Y~VI)"t"Eû)V oEEcreIX~ » m',-r XN ' I O n . "~rU ,,-~ 7tE(L\jJIXVTEÇ Èè5éov"t"o A' ,
début de vers : IXLgV &p~()"t"EUELV
TIXvexyp(ûo~...
Z 20S; A 409,
Ilç 3é x' &p~()"t"EU{l
ni de &p~()"t"ELIX (ion. -dY)), on constatera que le dérivé &p~()ThLOÇ, substantivé en "t"<X &p~()"t"ELIX (ion. -'h'LIX), est en ionien et en attique d'un emploi normal. On constatera aussi que, seul prosateur, Hérodote emploie &p~()"t"EUÇ (VI. 81) comme un teIme apparemment dépourvu de valeur poétique, à propos de troupes d'élite spartiates . Il paraît difficile d'admettre ici un homérisme, ainsi d'ailleurs qu'un terme de classification militaire de Sparte inconnu d'autre part . Il est préférable de considérer la forme comme ionienne, car, outre les emplois homériques qui n'excluent pas un ionisme, outre l'existence de ses dérivés en ionien et en attique, on la rencontre également chez Simonide (Diehl 117.. 1). Et surtout, elle apparaît comme titre honorifique à Milet (Didyma 84.13) 17. Il s'agit donc d'un mot qui peut avoir plus d'étoffe réelle qu'une simple forme métrique, et qui semble proprement ionien, les emplois par les lyriques et par les attiques étant des allusions plus ou moins directes à l'épopée. Quant à l'origine de la forme, nonobstant l'emploi homérique qui la fait apparaître en alternance avec &pw"t"oç, on considérera comme possible, sans plus, qu'elle se trouve dans un composé disparu, la synonymie de &p~()"t"EUÇ et des emplois substantifs de &p~()"t"oç rendant les deux formes métriquement complémentaires : la finale -EUÇ n'a plus guère en ce cas de valeur que comme marque de substan" tif, dans ce qui paraît être la désignation sinon d'une fonction, du moins d'un rang social..
§ 298. Tout proche par la forme, a.YXLO'TEUS repose lui aUSSI sur un thème de superlatif, comme hapax chez Hérodote (V.SO), pour ne reparaître que dans la Septante (Ruth 3 . 9) et chez Lucien (Tim . 51). Il désigne sous une forme substantive une catégorie de parents selon le sang, et l'histoire rapportée par Hérodote montre à quelle sorte d'ambiguïté ce terme synthétique et classificatoire permettait d'échapper. L'oracle de Delphes ayant conseillé aux Thébains "t"éi)V &YX~()"t"IX 3éE()6IX~, ils se méprennent sur la valeur du terme o[ &YX~()"t"IX et songent d'abord à solliciter d'autres Béotiens: « oûx c1v &YX~()"t"IX~(Léû)v OLxéou()!. 17 P. CHANTRAINE, Die!. I, p. 109 signale pour ce dernier cas une interprétation qui suppose un (J. long: &pLcr't'euç serait celui qui offre l'&pLO''t'ov; renvoie à REHM, Didyma 84, et à la discussion de L. ROBER'!, Helleniea 11-12, pp.. 569-576.
; ». Mais
VJ
,
,
Tû)V exYX~cr"t"Eû)V.
Il '
•• •
WJ
~Y~VI)"t"Eû)V...
wç È6v-
'
. , s agit donc d'une parenté collatérale et c . a l expression de l'oracIe 'd'" ' e terme, contraIrement qUI eSlgne toute espèc d " porteur d'une notion J'ur'd" e e proxImité, est l lque et n est pas ambig I e contenu plus précis d' *'. , u, comme s'il avait . , un exyX ~cr"t"0YEVY)C; , cette t' etrOltement liée à celle de' C ,', ~o IOn est en tout cas implique avec la notion d YE,VOÇ. ette ~lgmficatlOn, et le lien qu'elle e YEVOÇ sont d autre pa t l par les différents dérivés, r argement attestés "t"<X &yx~cr"t"ELIX (Soph. Ant 174) . la . parente de Cré on avec I ' , n'est pas directe " " ennemIS esf reres , malS c est pourtant une parenté du sang:
f)' " povouç EXû)
yévouç
xex"t"' &YX~cr"t"E~ex "t"wv oÀû)À6"t"û)v.
C'est la même qu'il invoque pour tenter de s'emparer d e l'aveugle et de sa fille
O.C. 754 "" " , , û)VEW~cr E~Ç crE XQI;/lg XIXt "t"0 7t, r IXV YEVOÇ 771 (réponse d'Œdipe) ,,,,'
, '" OUOE cro~ "t"0 crUYYEVgÇ "t"oih' oMIX(Lwç "t"0"t"' ~v epl'Àov.
.~ &yx~cr"t"dex (Ar.. ,
'''''''
Ois.. 1661 : loi de Solo) , N'Cl
"t"E~QI;V 7tIX~oû)V oV"t"û)V yv Yi
n
'
.' ''''
"mû)v Eexv OE 't'tiTû) yévouç (LE"t"û'VIX~ "wV' . ,_ L XPl)[LQI; ,û)v.
"
7tex~è5EÇ
,
Ovû) 3g,," , ' rI) E~VIX~ Ql;YX~cr"', • (LI) û)cr~ YVl)mo~, "o~ç Èyyu,
es bâtards n'ont donc pas droit à l' ' , ' partenance au yévoç m' l' Ql;YX~cr"t"E~ex, qUI se définit par l'ap, eme en Igne collatérale' l' b cendants directs ce so t . 'd . en a sence de des, n eVI emment les frères t l cendants qui constituent la proche famille. e eurs propres des-
&.YX~cr"EUû) : si l'on écarte l'exemple d'E "d terme poétique artifilcl'el b' UT!pl e (Troy. 224) comme Un , , ou a USlvement fi . d {( Jouxter », ce verbe est em l ' l'' gure ans le sens local de , p oye par see (XI 11) d' . ClCe d'un droit lié à l a ' . pour eSlgner l'exercrUYYEVE~IX.
,
Ce hen apparaîtra également dans les e x ' . sans en manifester l'aspe t ' 'd' ,. preSSIOns de LUCIen qUI, . C JUT! lque, 1 Illustrent cependant: TLm. 51 " , crUYYEV 1) ç IXYX ~cr"t"EUÇ
Cat.
17
f1.YX.~cr"t"oc.""I)V ()(u't'cp_
, YEVOUç
, DE LA FINALE -E:Uç EMPLOIS ABREVIATIFS
272
uda confirme ces observations Enfin la définition de la So &YX ~cr"t"E:i:ç . \ , , xo:l &'IE:.I,~(;')\I xIXl 8e:Lu)\l XIX"t"OC TCo:"t"ÉplX XIX~ [L'1)"t"E:pIX e:yyuO:TCO IXOE:I\
,
\
,,,.,
N
O~
,' 's ne doit être considéré comme antérieur à &YX~cr. . A ucun d es d errve _, qui paraît être un terme juridique au moins aUSSI ancIen que ses ~E:é~~vés : il existe entre ces formes une unité de date dans l:ur a,ppad' d s l'état de notre documentatIOn, a les . . rition qUI dOIt con UIre, an , . d" , . l ' A u t o u r de la sItuatIOn ecrlte par considérer comme slmu tanees. .' , d b ,1 x'cr-N l'une désigne la catégorre qUI se trouve dans cette , l' . d ces l a ver e o:y , .v.o, . . l autres les droits qui lui sont attaches et exerCIce ~ situatIOn, es , l" r d 't Le lien constant avec la notion de yÉ'Ioç suggere, san~ l,mpose, rOI s, , *, ' 0 ce compose nI aucun l'abréviation d'un compose IXYX~cr"t"oYE:'I1)ç· r 'd" l es tex t es, on Peut conSI erer qu une · . , 'e'tant connuS dans " l' . . d' d e ses d errves n , 1 permettait en réalIté de faIre economle un forme comme o:vxw"t"E:Uç , " . 'r" elle avait en outre l avantage tel composé qUI restait alors Imp IcIte . ' 1 ' d' t 1 de n'être que substantive, spécifiant un rapport SOCIal que a Jec l &YX~cr"t"oç
.
ne pouvait que
d"
ecrrre
19
.
_ ' t avoir déterminé l'apparition tardive 18 C'est le pluriel cruyyzvw; qUI peu d'un cruYYZ'iZUC; (Sept., N.T.).. 1 réfection de formes existantes: c'est le cas 19. Ce,s mots, ont, pu GPVrolv~,~r A~tioche, leI B" PC." si la forme est acceptée. de é:xupzuc; (= zxupoC;), '
CHAPITRE III
CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES COMPOSÉS (§§ 299-322)
B. NOMS DE TEXNITAI
§ 299. Les textes attiques, surtout ceux qui imitent la langue parlée, ou la transposent littérairement : comédie, littérature dialoguée, et plus tard ceux qui doivent subir l'influence de la XOLvh, présentent de façon évidente pour un certain nombre de noms une concurrence entre une forme en -E:Uç et une forme composée. Cette dernière est alors la plus ancienne, permanente, attestée par l'épigraphie; l'autre, apparaissant à côté d'elle d'une manière familière par sa tonalité, abréviative par son emploi, accidentelle par sa fréquence, fait penser à quelque sous-produit familier de la forme composée, incomplètement absorbé dans le lexique.. Ayant constaté le procédé, on sera amené à se demander si des formations qui sont anciennes, comme XIXÀXE:UÇ, xepO:[Leuç, et qui reposent elles aussi sur des bases nominales, ne pourraient être dues au même phénomène.
§ 300. C'est dans le domaine des métiers que les choses sont le plus nettes, la forme en -dç offrant la commodité de désigner un artisan d'une façon plus brève et qui évite un choix en pratique oiseux entre les désignations comme commerçant et comme fabricant par exemple: dans plus d'un cas cette forme sera véritablement synthétique des activités professionnelles auxquelles donne lieu une matière unique., On conçoit qu'il y ait là le principe d'une prolifération sans limites de noms d'artisans, d'employés et de préposés divers tirés directement de noms de matières ou d'emplois: c'est dans ce domaine en particulier que s'exercera l'action de l'attique. 18
NOMS DE MÉTIERS EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
274
§ 301.
Calliclès répond dans un mouvement d'humeur
,
'toùç ' , - ye: rJ.e:L , \ crxu'térJ.ç 'te: xrJ.t xVrJ.l:pérJ.ç xrJ.t [LrJ.ydpouç xrJ.t rJ.'t,e:xvCù,ç \ e~~~ç, LrJ.'tPOUÇ ou e:v 1trJ.Ue:L, Cùç 1te:pt 'tOû'tCùv '~[L~V Iîv'trJ. 'tàv Abyov.
v~ ,
Alors que crxu'to't6[Loç est seul attesté chez Homère (H 221), crxu'te:ûç apparaît pour la première fois chez Aristophane :
Le caractère collectif de l'énumération le refus de sUI'vre S t d ' ocra e ans 1 d' "1 d e e~aI. e son argumentation, le mouvement d'agacement un p de mse p ' pour cesn petItes gens, peuvent expliquer cet emploi' de eu'te:ûç par Cal.liclès qui, s'étant calmé, reprendra la conversation cutant lUI aUSSI de crxu'tO't6[LOL. '
Ois. 491 (le coq) : ... o1t6'trJ.v [L6vov ~pepLOV ~crn
È1t'~pyov, XrJ.ÀxY)Ç, xe:PrJ.[L"ijç, crxUÀoaé~rJ.L, crxu't~ç, ~rJ.ÀrJ.v"ijç, &ÀI:pL'trJ.[LOL~oî, 'topve:u'toÀuprJ.crmao1tYlyoL
&vrJ.1tYlawcrL'J 1tâv'te:ç
~n
On remarquera dans ce passage l'énumération de petits métiers, raisonnable dans la première partie, tournant ensuite à la calembredaine avec des noms de longueur croissante et de structure de plus en plus complexe. Or, il est notable que c'est ici le seul exemple de crxu'te:ûç chez Aristophane qui emploie ailleurs crxu'to't6[Loç 1 : réduction peutêtre plaisante, et apparemment familière d'un composé, à la suite de XrJ.Àx~ç et x.e:prJ.[L~ç pour souligner de façon un peu vulgaire le four-
ypâ~e:L
xrJ.t XrJ.ÀL'J6v ;
VrJ.L
1
\
CùYPrJ.I:pOL 1trJ.V'te:ç 1tOÀe:[LLXrJ. (mÀrx xrJ.'te:crxe:ûrJ.~ov,
reprenant la scène dans Agés. 126, il écrira: ot, 'te: x.rJ.ÀXO'tÛ1t~L ~rJ.t OL 'téx'tove:ç xrJ.t OL maYlpe:ïç xrJ.t crxu'te:ïç xrJ.t YPrJ.I:pe:~ç 1trJ.V'te:ç 1tOÀe:[LLXrJ. 01tÀrJ. xrx'te:crxe:urJ.~ov.
:o,ans !e. second texte, nous remarquerons, outre les mots en -e:ûç la dlspan\lOn de l'article, marquant une accélération a' la fi n d e l':enu" d' meratlOn: Istance prise par rapport à la sce'ne ?. de" SIr d e mieux . sug, gerer le caractère indistinct d'une foule anonyme?
aé ye: crxu'to't6[Loç xrJ.t XrJ.>.:x.e:ûç ;
Mais dans la reprise de ces questions en une conclusion provisoire où la précision technique s'efface devant l'insistance logique, un terme abrégé paraît suffire : 'Ap' oûv È1trJ.te:L otrJ.ç ae:ï 'tiXÇYlVLrJ.Ç etVrJ.L xrJ.t 'tàv XrJ.ÀLvàv oùa' 0
À
~L 'te: ,XrJ. lW~U1tOL Xli: OL 't~x~ove:ç xrJ.t OL XrJ.Àxe:ïç xrJ.t OL crxU'tO't6[LOL xrJ.t OL rf
des artisans en face de celui du peintre : 'te:
crxu'te:ûCù (Mém . 1222) . .. ,emp l Ole
concurremment les deux formes (2 fois crxu'to't6[Loç, 4 fois crxu'te:ûç) et sans plus entrer dans le détail des emplois, nous noterons que si dan~ H eU. III.4..17 il disait :
cisément au voisinage de ce composé.. Dans la République (X.601 C), Socrate, démontrant à Glaucon que le peintre n'est qu'un imitateur incapable de connaître la nature véritable des objets, détaille à propos d'une bride et d'un mors le rôle
~Cùypâl:poç l:pâ[Le:v,~vîrJ.ç ,
cr~~_
§ 302. Xénophon, chez qui apparaît
millement de tout ce petit peuple. Cette concurrence est manifeste chez Platon. En effet, si le mot usuel reste crxu'to't6[Loç (14 ex.. ), crxu'te:ûç est employé deux fois, et pré-
1tOL~cre:L
275
-e:Ûç
1tOL~crrJ.Ç,
1) 'te: XrJ.Àxe:ùç xrJ.t
0
0
YPrJ.I:pe:ûç;
.~
crxu'te:ûç, &ÀÀâ
Dans le Gorgias (490 E à 491 A), à un Socrate qui lui fait, pense-t-il, perdre son temps en le chicanant, à propos d'intelligence, par des exemples concrets et détaillés : 'tàv crxu'to't6[Lov 'lcrCùç [LéYLcr'trJ. ae:ï
\mOa~[LrJ.'trJ.
xrJ.t 1tÀe:ïcr'trJ. \moae:ae:[Lévov
1te:pmrJ.'te:ïv, 1 Cal' 740 : énumération ne comportant que des composés; Lys. 414, 416: c'est spécialement au cordonnier en tant que tel que l'on s'adresse, pour réparer une sandale.
e § 303.~ Chez. Aristote, enfin, crxu'to't6[Loç se rencontre plus de 12 fois t crxU'te:uç 5 fOlS. De tous ces passages, deux seulement nous retiendront car les deux mots y figurent ensemble. ' Dan~ la Politique (1291 a13-19), évoquant l'inventaire fait chez Platon (Rep. 11.369 D) des métiers indispensables à la formation d d' 't t '1 . 1 . u noyau un e a ,I cIte es artisans énumérés par Socrate : My.e:L Àaè:1 'tou'touç ul:pâ'J"t'Ylv xrJ.t ye:Cùpyàv xrJ.t cr"u~o~o' "ov xrJ.t oLxoa6[Lov, " 1 \ 1 ,.. , 'r XrJ. xe:rJ., ••• e:[L1tOpOV 'te: XrJ.L xrJ.1tYlÀov,
et conclut quant à lui: xrJ.t 'trJ.Ü'trJ. 1tâv'trJ. yîve:'trJ.t 1tÀ·~pCù[LrJ. 't~ç 1tl'lciJ"t'Y,r 1 _ , .. .,,, 1t6Àe:Cùr ." ye: 1tOÀLV crUVe:cr'tYlXU~rJ.V, . LV 1trxcrrJ.V a XrJ. 1 p 1 e:O[Le:VYlV crXU'te:CùV 'te: xod ye:CùPYWV.
,"1' 'tCÙV -, , "-'., rJ.VrJ.YXrJ.LCùV &'ÀÀ' où 'tOÜ XrJ.ÀOÜ rv../I./l.OV, ,,;:;.,., "LcrOV 'te:
277
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -E:Ue;
NOMS DE MÉIIERS
Ces deux derniers termes ne font donc qu'abréger e~ r~su:ner en le présentant collectivement (noter le pluriel) ce que detaIllaIt le cata-
L'outil est donc nommé par référence à un procès simple, exprimé par un verbe 't"OI:fLdv et par le nom d'action 't"0fL'~, et peut intervenir dans d'innombrables techniques. L'artisan, lui, se définit par son action sur une matière qui constitue sa spécialité et dont l'indication survit à l'abrègement du terme; mais axu't"E:Ue; eût probablement ici affaibli l'expression en effaçant en partie la figure étymologique . Il est concevable qu'un tel procédé ait pu être une des sources de la prolifération des noms de métiers en -E:Ue;, au delà même de la réduction de composés dont le second terme ne fixait qu'un des gestes multiples d'un métier : des cas tels que celui-ci ou ceux étudiés plus bas ont dû permettre la dérivation pure et simple sur le nom de matières travaillées, d'activités pratiquées, d'emplois occupés.
276
logue précédent. Dans un autre passage (Pol. 1261a36) Aristote cite et résume Pla:on (Rép. IV.434 A) : qu'adviendrait-il s~ charp,e~tiers et cordonmer~ échangeaient leurs outils et voulaient fmre le l~etIer l~s uns des autres. Platon emploie ici uniquement crxu't"0't"6fLoe; pmsque c est le terme. usuel, ue de plus les artisans en question sont évoqués en fonctIOn de t q e , . d' leur métier, l'outil à la main. Mais chez Aristote Il est It: &()7tE:P 2t.v
et
t
,
\
t
\
,
\'
\
fLE:'t"é~cxÀÀov ot crxu't"de; xcxl o~ 't"E:x't"OVE:e; XOl:~ fL'YJ O~ OI:U't"O~ OI:E:~
crxu't"0't"6fLo~ xcxl 't"éx't"ovE:e; ~crOl:V,
parce qu'il y a d'abord évocation résumée d'un ~as, ~énéral, et que la deuxième fois seulement la précision a quelque mteret.: « ...., e.t que ce ne soient pas constamment les mêmes qui aient à faIre metler de tailler le cuir et d'établir les charpentes
§ 306.
Si x'l)1toup6e; est le terme usuel pour désigner le jardinier dans toute la littérature :
)J.
§ 304. Par la suite nous noterons le soin av~~ lequel Eschine évite
Archippos (fr. 44 Kock I) : aXOI:
le mot et le remplace curieusement par une perIphrase 1.97 oixé't"OI:e; aYJfLLOupyoùe; 't"~e; crxu't"o't"ofL~x~e; 't"éXVYJe;· Le mot crxu't"E:Ue; paraissait-il encore trop familier à cet orateur soucieux de forme? Quoi qu'il en soit, le terme a dû devenir usuel,. si l'on en juge. pa~ Hérondas qui au Ille siècle, n'emploie plus que lm (VI. 72 ; VII tItre, VII. 70 doute~x), et par l'usage courant qu'en font les papyrus au même moment. Les inscriptions en revanche ne connaissent apparemment que crxu't"0't"6fLoC; (IG 22 .2403, le Pirée, IVe s. AC.).
§ 305. Il y a donc une profonde diffé~enc: de ,nature entre, un _mot , non~ d'un artisan dont 1 actIOn s exerce sur 't"0 crxu't"oe;, comme axu't"E:UC;, 1 • t l'outil à trancher bistouri du chirurgIen, dent mCIet 't"ofLE:Ue; qm es , . ' . etc et dans le cas présent, tranchet. Le premIer est umvoque Slve, ., , 1 d tout aussi bien que le composé axu't"0't"6fLoe; qu'il représente, e secon se manifeste partout où il y a à couper, rapport que peut illustrer telle L
•
phrase de Platon
Alcib. I.129 C :
K1]1TEUS'
axu't"0't"6fLoe; 't"éfLVE:~ 1tOU 't"ofLd xOl:l afLLÀ{l xcxl &ÀÀo~e; opyocvo~e;.
•
•
(et Platon, Théophraste, Polybe, Esope), dans les inscriptions (1 G 2 2 • 10, v e s. AC.) et les papyrus, il est remarquable que xYJ1tE:Ue;, forma-· tion claire, apparaisse uniquement dans un fragment de Philyllios (fr. 14 Kock I) : 6;v6pOl:xomiJÀYJe;, xoax~vo1tm6e;, xYJ1tE:Ue;, XOUpE:Ue;. Malgré l'isolement de cet exemple et la brièveté de la citation où il se trouve, on notera que les conditions où il se manifeste sont directement comparables à celles où se rencontrait axu't"E:Ue; pour la première fois : chez un comique attique du v e siècle, dans une énumération de petits métiers familièrement connus de chacun, l'asyndète produisant un effet d'accumulation. Cet effet se complète d'une accélération que souligne un abrègement, familier sans doute, facilité par la position du mot entre un composé et xoupE:1'Je; dont on ne connaît que cette forme. Il faudra attendre ensuite une épigramme de l'Anthologie (IX.329 : Léonidas de Tarente) pour voir reparaître un XCX1tE:Ue; : XOl:L yiXp T~fLoxÀéYJe; \5fLfL~v, x6pOl:~, OI:iË:v 0 XCX1tE:Ue; XOC1tWV Èx 't"ou't"wv &p~OI: awpo<popd.
278
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -eUe;
Ce mot n'aura donc eu d'existence que comme abréviation familière, et en tout cas exceptionnelle dans la littérature, de x'YJ7toup6e; : il n'aura qu'à peine dépassé le plan du néologisme individuel. Cependant,' il a pu être d'un usage plus répandu, quoique pour nous insa.isissable, puisque c'est bien lui qui donne naissance au IVe siècle au dénominatif x'YJ7teuw (Aristt. Part. An. 668a18 : 'rà: x'YJ7teu6[levlX).
§ 307.
NOMS DE MÉTIERS
cieuses, curiosités et attrape-nigauds cet th" '. , , apo lcalrf; et marchand d' vletan, s appelle ordinairement ' . , or. , . cplXp[lIXX0 7t wÀfle;, selon 1 aspect public et co . 1d mmerCla e son actlvrte. Ainsi Aristophane (Nu. 967) : "H3fl 7tlXpà: 'rO~crL cplXp[lIXX07tG>ÀIXLe; T~V À[8ov 'rIXU~flV ~6pIXXIXe;, T~V XIXÀ~V, T~V 3LIXm IXVY\
cj>aP....aKEuS.
C'est un terme lui aUSSI assez rare, qui apparaît pour la première fois chez Sophocle (Trach. 1140) 'r[e; 'rocroi::i'roe; cplXp[llXxeÙe; T pIXXLV[WV ; Dans la bouche d'Héraclès en proie aux brûlures de la tunique de Nessos, il est certain que le sens particulier pris ici par ce mot est celui d' « empoisonneur ». Pourtant il est bien dit dans les vers immédiatement voisins que le ({ baume )J (cr'r~PY'YJ[l1X v. 1138) a été pris pour un philtre d'amour (cplÀ'rpov v. 1142). Ce cas particulier ne doit donc pas nous faire donner un sens aussi étroitement spécialisé et dépréciatif à cplXp[llXxeue;. Il s'agit d'un manieur, préparateur, vendeur de drogues aux effets aussi bien bénéfiques que maléfiques, dont Déjanire a cru bien faire (X.Pflcr'rà: [lW[l~Vfl v. 1136) d'accepter les services : elle a pris pour un bon cplXp[llXxeue; Nessos qui en était un criminel, et le terme n'a sa valeur péjorative que par la situation où se trouve Héraclès. L'autre exemple d'époque classique se trouve dans le portrait d'Eros (Plat. Banq. 203 D) : 3eLVOe; y6fle; xlXl cplXp[llXxeÙe; xlXl crOcpLcrT~e;, qualifications ambivalentes comme tout ce portrait : ({ extraordinaire spécialiste en charmes, philtres et passe-passe )J, il peut être le plus dangereux sorcier comme le plus merveilleux magicien. Ici non plus, le sens défavorable ne résulte pas d'une nécessité propre au terme cplXp[llXxeUe;, mais d'une des aptitudes du personnage qu'il qualifie.. Il ne s'agit par conséquent que d'un des aspects, fixé dans des emplois littéraires (et repris par Plut.. Art. 19, et Luc. D. Dear. 13.1, etc.), peutêtre encore expressifs, d'un terme qui reparaîtra tardivement, lexicalisé au sens de ({ pharmacien, droguiste » (Arétée C.D. 2.12).
§ 308. Ce personnage inquiétant qui tient boutique de mystères en tous genres: surtout drogues à bien (et parfois à mal) faire, formules magiques ou simplement chimiques, matières rares plus ou moins pré-
279
',~
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,
.....
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IXcp fle; 'r0 7tUP IX7t'rOUcrL ;
T
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une lentille de cristal: mystère pOur le bad d au que cette gemme froid ' qUI, sans contact, provoque l'embrasement. e De même, au v e siècle toujours, chez Théopompe (I!. ,
'f
\
'?'
Ir.
2 Kock 1)
'r?V .OLXLIXV YIX~ eupov dcreÀ6wv /JÀflv xLcr'rflv yeYOVULIXV cpIXp[lIXX07tG>Àou MeYIXpLxoU. C'est visiblement le terme usuel, puisque Pollux (VII 196) 1 d Comme employé par Critias (70 D D' 1 ) t ' , . e onne t' " le s OUJours a la même époque e que c est encore lm qu emploiera Eschine (III 162) . ' -'A ' ~ouÀou ~ou cpIXp[lIXX07tG>Àou (sc. ut6e;). . . 0 't'ou pLcr'rOEt ensmte encore Théophraste (Hist. Plant. VI.2.5) . d marrube l' ' \, . eux sortes de L ,une, ~ ~IXL. OL cpIXP[lIXX07tWÀIXL XPWV'!IXL 7tpOe; ~VLIX. , a com~odrte eVldente de cpIXp[lIXxeue; était d'éviter 1 OIseuse, VOIre gênante d'un d " , a preCISIOn , , eUXleme terme qUI mît en valeur tel ~:i::tu:e~ondalre (commercial par exemple) des activités du spéciadentel en
l:~;é:::u~: ~,ot nous par~ît donc avoir été le
substitut, acci, un compose usuel, avec résurgence tard' nou~elle création, au sens le plus ordinaire d'apothicaire qu' Ive ou pose L' 1" a ce coma '. 1 e~p 01 ~n m~~valse part qu'atteste Sophocle (cf. Pollux p r;lll es IXb3Lxfl[lIX'rwv OVO[lIX'rIX) a pu d'autre part nuire à la fortune d~ ce erme a régé dans le vocabulaire technique mais le d' . 'f cpIXP"IX l' ,enomlnatl r xeuw, qUI s emp Ole aussi en bonne part est là le sens initial de ' '.. pour montrer que ce nom n est pas aUSSI etrOItement spécialisé. 1
"
§ 309. àv9p aKEu S. Le .nom du charbonnier est-il celui du fabricant ou du h d? C ertalllement l'un et l'autr , m a r c an .
::~:~~c~:l. charbon de terr:' q~~::~a::sen;~sf~a~~:~~s:~~,~~u:~r: Selon H. Frisk 2.. H.
FRISK
2,
ce terme
l, pp. 109-110.
't seraI un postverbal de clv6pIXxeuw. Cette
280
vue ne nous paraît pas soutenable. En effet si ce verb.e. existe ~ien chez Aristophane, donc avant le nom qui n'apparaît ex~hcItementqu.e chez Ménandre, il a non pas le sens de (c être charbonmer » ou « fabrIquer du charbon », mais celui de « fa~re gr~ller, sur des charbons » (Lys. 340), emploi évidemment secondaIre qUI presuppose le substantif et suggère une recette « à la charbonnière ».. . Le terme &'v6plXxeuç apparaît chez Ménandre (EpLtr. 81, 289), et par la suite encore (( Esope » passim), mais il n'a pu être ignoré d' A~isto phane. En effet, outre que le sens du dénominatif rend .peu vraIsemblable une dérivation inverse, le chœur des charbonmers demande
(Ach. 336) : C'est évidemment là une formation plaisante sur cXv6plXxeuç, du type e de [L~crOM;XUlV, (J)~ÀOXÀéUlV, BoeAuxAéUlV, etc... Donc, au. v siècl.e:, ce mot est certainement connu et paraît avoir une coloratIOn famlhere. Mais à la même époque existe le composé en -mi.lÀt)ç, qui nomme le personnage en tant que vendant cette marchandise : Philyllios 14 (Kock 1) : &'V6PIXX0 7tW À'Y)ç, xocrx~vo7to~6ç, xt)7teuç, xoupeuç,
(sens précisé par Pollux VIL110 : 0 o~ 't'ouç &v6plXxlXç 7tL7tP&'crXUlv 6plXxo7twÀ'Y)ç Àéye~ oùv (J)~ÀuÀÀ~oç èv II6Àecr~ x't'À.). Nicophon également emploie ce terme (fr.. 19 Kock 1) dans une énumération de 30 -7tWÀIX~ (au datif pluriel; et parmi eux, des xocrXLV07tWÀIX~ qui doivent être en pratique identiques au xocrx~v.o7to~6ç de Philyllios dans le passage rapporté ici: l'important est le premIer terme, qui indique sur quoi porte l'activité de l'artisan). Enfin, une scholie à Ar.. Ach. 326 donne &.v6plXxo xlXucr't't)ç comme équivalent de &v6plXxeuç On peut donc penser que &'v6plXxeuç hait une désignation,c~mmode parce qu'abrégée et plus familière, rappelant de façon synthetIque que l'on avait affaire à l'homme au charbon. Notons cependant une amorce de spécialisation qui paraît réserver cXv6pIXxeuç plutôt au fabricant, comme il apparaît dans la notice de Pollux VII.110 : ot 't'ex,vï:'t'IX~ cXv6plXxeï:ç... o oL.7tL7tp&.crXUlV &.v6paxo7twA'Y)ç cf. plus haut).
281
NOMS DE MÉTIERS
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -euç
§ 310. à.Àq>LTEUS. C'est un mot isolé de tout contexte, constituant à lui seul le fragment 224 d'Hypéride (Blass) : cXÀqn't'eî:ç . ot 't',x
&À'P~'t'a 7to~ouv't'eç,
et qui ne reparaît que chez Babrius (29.4). Si, à l'époque classique, le meunier est désigné en attique par des dérivés de [LuÀoç, [LuÀt) et cXÀéUl, l'existence à cette époque de composés de &À'P~ pour le commerce du gruau d'orge n'a pu que favoriser l'apparition d'un cXÀ'P~'t'euç qui n'aura qu'affleuré au niveau littéraire: or, le terme pourrait nous avoir été conservé précisément pour un caractère familier ou technique, et peut-être en même temps néologique, chez un orateur auquel les anciens ont reproché des faits de ce genre comme des négligences, et qui est de toute manière connu pour la liberté familière .qu'il savait donner à son éloquence 3. On peut penser qu'un Eschme: que nous avons vu s'abstenir de l'innocent crxu't'euç, n'eût pas employe ce mot. Les composés concernant le commerce du gruau sont anciens &À'P~'t'IX[Lo~~6ç cXÀ'P~'t'07twÀ'Y)ç
Ar. Ois. 491, Nicophon fr. 19 (Kock 1),
et il est vraisemblable que pour unifier les noms des métiers ayant cette denrée pour objet, on ait tendu à tirer de ces composés le nom d'un 't'ex,vl't't)ç : c'est du moins ce que nous suggère la notice de Pollux (VI I.18) : .~ 0' cXÀ'P~'t'07tO~tlX cXÀ'P~'t'dlX xIXÀd't'IX~, XIX( ot èpYIX~6[Levo~ cXÀ'P~ 't'û~, ot o~ 7tL7tp&'crxov't'eç ... cXÀ'P~'t'IX[Lo~~oL Il semble cependant qu'on pUIsse VOIr là en outre une répartition lexicale du même type que celle qu'on a rencontrée au paragraphe précédent. On notera que le dénominatif cXÀ'P~'t'euUl apparaît chez Hipponax (fr. 27 Masson = 43 Diehl) : sa rareté - c'est en fait un hapax n'engage pourtant pas à y voir le point de départ d'une dérivation in~erse.. ~l peut certes attester l'existence plus ancienne ou une pre~llere eXIstence. d':m no~ cXÀ'P~'t'euç dans un vocabulaire technique eventuellement lOmen ; malS cXÀ'P~'t'eucrov't'lXç n'étant pas la seule leçon on a peut-etre tort de la fonder sur une référence à ce qui risque de' n'ètre qu'un mot technique ou familier qui n'apparaît qu'en attique et au IVe siècle. Enfin, ces formes simplifiées pourraient ètre bien plus anciennes si
.
3.. Pour le style d'Hypéride, voir Hermogène, IIe:pt 'IIle:wv,
RABE,
pp . 396..18 sq..
NOMS DE MÉrrERs EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -EUÇ
282
la lecture du mycénien t!piteja (PY Fn 187.1) avait quel~ue conSIStance : en fait cette lecture ne s'appuie que sur une vraIsemblance combinatoire.
termes concurrents natif attesté.
283
en particulier, fLEÀ~1:1:oupyéûl est le seul dénomi-
§ 312. Or, Aristote emploie une fois
fLEÀ~o"o"EUÇ :
Hist" An. 626a1ü : les grenouilles gobent les abeilles, a~67tEp x(J(l.
§ 311.
I-lEÀLO'O'EUS'
L'apiculteur est désigné usuellement par d~s composés dont le plus courant est fLEÀ~'t"'t'ouPy6ç, bien attesté à partIr de Platon :
Ré . VIII.564 C (deux sortes d'hommes) : &1 a~ x(J(l. ad 1:av &,Y(J(Oav
p " 'À \ ' pûlOEV ~(J(1:p6v 1:E x.(J(l. VOfLOOé1:lJv 7t6ÀEûlÇ fL~~'t"'t'ovlJ O"ocpov fLE ~'t"'t'oupyov 7tOp eÙÀ(J(~do"O(J(~ ... (celui-ci élimine les faux-bourdons de la ruche).
Dans les Lois VIIL642 D, il s'agit encore d'une comparaison x(J(l. VOfLEÜo"~ x(J(l. fLEÀ~'t"'t'oupyoïç x(J(l. 1:oïç m:pl. 1:!X. ( vofJoOhlJç) YEûlPyoïç r " 1 8 .' L 1:0~(J(\h(J( cpuÀ(J(X1:IJP[o~ç 1:E X(J(l. èmo"1:(J(1:(J(~ç 0pY(J(VûlV VOfLO E1:IJO"E ...
Aristote l'emploie lui aussi, non plus dans une comparaison, malS en montrant l'apiculteur au milieu de ses ruches:
Hist. An. 554 a 2 : èv fL~~ ~ aUo"l.v~fLép(J(~ç 7tÀ~PIJ EUp[o"xouo"~ 1:!X. O"fL~VIJ at fLEÀ~'t"'t'OUPYol. fLéÀ~1:oç.
De même Théophraste Hist. Plant. VI.2.3 : selon la floraison du thym, CP(J(o"l.v ot fLEÀ~'t"'t'OUpyol.
a~Àov dV(J(~ 7t61:EpOV EÙfLEÀ[1:1:0UcrLV .~ o\).
Les papyrus enfin, aux Ille et lIe siècles l'utilisent. On voit d'autre part chez Aristote le composé fLEÀ~'t"'t'07t6Àoç :
Mir. 835 a 23 : .~ fLéÀ~'t"'t'(J( aoxEï 't"!X.ç 1:P07t!X.ç O"lJfL(J([VEW 1: x(J(l. ot fLEÀ~'t"'t'07t6Àm O"lJfLdcp XPWV1:(J(~.
Ce terme désigne donc lui aussi l'apiculteur, sans nuance de sens que . . nous pUIssIOns sarslr. D'autres composés souvent plus récents sont surtout poétiques :
!LEÀ~0"0"0x6fLOÇ : substantif Ap. Rh. 11..131, adjectif Opp. Cyn. IV.275, !LEÀ~0"0"07t6voç : Anth, Pal. VL239,
!LEÀ~1:1:01:p6cpoç : adj ectif Eur. Troy. 799. Le mot usuel est donc fLEÀ~1:1:ouPy6ç, comme le manifestent et la fréquence de ses emplois et la série des dérivés qui n'apparaît pas autour des
1:0U1:0Uç OL fLEÀ~o"o"dç èx 1:WV 1:EÀfLlX't"ûlV &.cp' &v MpEUOV1:(J(~ (J(L
fLéÀ~'t"'t'(J(~
°IJPEUOUcrL...
Le terme paraît synonyme de fLEÀ~'t"'t'oupy6ç employé d'autre part, et précisément dans les lignes immédiatement précédentes :
Hist,. An" 626 a 1 : 61:(J(v ôè 1:!X. XlJp[(J( 7tOV1:(J(~
è;;(J(~pwo"~v OL fLEÀ~1:1:0Upyo[, &.7toÀd-
•.•
La comparaison des deux emplois permettra tout au plus de remarquer que le composé était employé dans un contexte développant tels aspects techniques de l'apiculture (la récolte du miel), tandis que fLEÀ~o"o"EÙÇ comporte une simple allusion à l'apiculteur, dans une phrase qui traite des animaux nuisibles aux abeilles. On remarquera d'ailleurs le -0"0"- non attique, qui fait songer à quelque terme commun, élément de xow~ par exemple, introduit à l'occasion d'un contexte où l'attention ne se portait pas expressément sur lui. Il faudra ensuite attendre un papyrus du VIe siècle PC. (P. Masp. 147.1) pour rencontrer à nouveau ce mot qui n'aura donc eu aucune fortune littéraire, et ne sera apparu pour ainsi dire que par hasard, dans le sillage d'un composé d'usage normal, dans la langue écrite du mOIns.
§ 313.
O'Ta8LEus,
Il ne s'agit pas ici d'un nom de métier à proprement parler, mais de celui du spécialiste d'une discipline sportive précise, ce qui en fait n'est guère différent. En effet, le nom du coureur en général est ÔPOfLEUÇ, qui le désigne comme agent de ap(J(fLEÏv, mais la précision technique quant à la spécialité du coureur du stade est donnée par le composé 0"1:(J(ôwap6fLOÇ qui est usuel et constant. Son emploi au v e siècle est attesté par un fragment du comique Strattis (fr. 62 Kock 1) : 1:[ a' iJ:,O"7tEP 0"1:(J(ôwap6fLo~ 7tpo(J(v[o"1:(J(1:(J(~ ;
284
NOMS DE MÉTIERS
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -euç
§ 315.
En prose on le rencontre notamment chez Platon :
Lois VIII.833 A cr"t"iXOLOOpÔ[.LOV o~ 7tpw"t"ov 0 x:Yjpu~ ~[.L~v, xiX81X7tep vuv, Èv "t"o~ç &ywcrLv 7tiXpiXXiXÀe~ .,. ou chez Eschine (1.157). . . Enfin sous la forme cr"t"iXOLiXOpÔ[.LOÇ il est fréquent dans les mSCrIptions dG 4 2 (1) . 99.17; IG 7.1772.3; CIG 2758.III.~i 4:. ::el est donc de tous temps le terme officiel, et normal, semble-t-Il, a l epoque classique" Mais ce spécialiste est nommé cr"t"iXoLeuç par Polybe (XVL28.9) : 1 1: \..... ~ , , ..."t"à ... "t"LViXÇ [.Lèv 7tpàç "t"éii "t"ép[.LiX"t"L, XiX8iX7tep OL XiXXOL "t"WV cr"t"iXoLewV, eyxiX"t"iXÀL7tdv "t"IXÇ éiXU"t"WV 7tpo8écreLç... . (cf. XL.L1), ainsi que dans l'Anthologie (IX 557, AntIpater). Ces exemples sont des In e et ne siècles AC. et concurrencent les exemples épigraphiques de cr"t"iXOLiXOpÔ[.LOÇ : fait de XOLV~ chez Polybe, et ton familier chez le poète? Nous ne pouvons en tout cas manquer de sentir le terme comme un écho du composé.
§ 314. ~"t"iXoLeuç est également attesté trois fois chez Pindare, dans les titres de Ol. XIV, Pyth. XI, Ném. VIII, cependant que cr"t"iXOLOOpÔ[.LOÇ figure dans le titre de Ol. XIII. Mais l'absence ,des. deux termes da~s le texte lui-même empêche de trouver là un temoignage de cr"t"iXoLeuç au ve siècle, et, surtout, d'en apprécier la valeur. . Il n'y a enfin que très peu à tirer des fragments papyrologiques. Tout au plus peut-on soupçonner que parmi les fragments don.nés par Page (Poetae Melici Graeci, p. 486), les Adespota 921(b).col. II ~I~ne 17, et col.. IV ligne 15 comportent des restes de titres où Il est IOlSlble .de lire cr"t"iXO~~[~ d'une part, ce qui n'est pas, de plus d'i~térêt que chez Pmdare, et d'imaginer q["t"iXOLOOpl.[.L[cp de l autre, tandIs que dan~ le fragment de Simonide Page 519.845 p. 264, les lettres ]L?OpO[, qu: peuve~t éventuellement être un reste de cr"t"iXOLOOpÔ[.LOç, paraissent faIre partIe du texte lui-même. Indice bien faible en v~rité pour établir si la lyrique des VIe et ve siècles AC. emploie cr"t"iXOLOOpÔ[.LOç plutôt que cr"t"iXoLeuç. En résumé, cr"t"iXoLeuç n'apparaît de façon non suspecte ~u'à l'ép~que alexandrine en lieu et place d'un composé usité au moms depms .le v e siècle mais il a pu exister antérieurement, si l'on considère l'exIstence de' cr"t"iXoLeuw (Aristt. fr" 11) qui succède d'ailleurs à cr"t"iXOLOOpo[.Léû> usité antérieurement"
285
80À~XEUS?
La situation est fort comparable. En effet, OOÀLXOOpÔ[.Loç est usuel et apporte lui-même une précision, ou une différenciation par rapport à opo[.Leuç : Plat. Prat. 335 E : vuv o'ÈO'''t"tv éhO'7tep &v et OéOLÔ [.LOU Kp[O'WVL "t"éJ'l 'I[.LepiX[cp opo[.Lû &:xwx~OV"t"L ~7te0'8iXL, .~ "t"WV oOÀ~XOOpÔ[.Lwv o~iX8ûv Te xiXt ~7te0'8iX~. (cf. Lois VII.822 B; Eschn. III.91 oOÀ~XoOpO[.L~O'iXV"t"iX). On le trouve sous la forme OOÀ~XiXOpÔ[.LOÇ dans les inscriptions (l G 12
(2).388; IG 5(1) . 19; CIG 2758). Mais l'existence même de oOÀ~xeuç en littérature est tout à fait incertaine, limitée précisément à une variante du titre de Pindare Ol" XII, qui porte le plus souvent oOÀ~XOOpô[.Lcp. Si le mot y figure vraiment, il est à considérer de même façon que les exemples de O'''t"iXo~euç chez le même Pindare Il est en tout cas notable que si le dénominatif ooÀ~ xoopo[.Léw est connu d'Eschine (III.91), oOÀ~xeuw n'apparaît que dans l'Anthologie (XI.82, Nicarque) et figurément à époque tardive. ~oÀ~ xeuç lui-même ne se lit qu'au ne siècle PC. dans une inscription (BSA 26,,213, Sparte) . Retenons du moins que, comme O'xu"t"euç a affecté de l'indice technique de "t"o[.Leuç le premier terme de O'xu"t"o"t"ô[.Loç, O'''t"iXo~euç (éventuellement oOÀ~xeuç) se trouve dans un rapport comparable avec opo[.Leuç et O'' t"iXOLOOpÔ[.LOÇ (éventuellement oOÀ~XOOpô[.Loç), développement favorisé par le libre emploi de opo[.Leuç pour l'un quelconque de ces termes plus spécialisés.
§ 316.
8~KTUEUS.
Ce nom du pêcheur en tant qu'utilisant le filet o[x"t"uov n'apparaît que tardivement dans les textes, au début de l'ère chrétienne, chez Strabon (VIIL7.2) et chez Elien (N.A. 1.12) alors qu'ont pu être usités anciennement des composés de même sens. Ainsi surtout o~x"t"uouÀx.ôç qui, selon Elien (N.A. VI1..47), était le titre d'une pièce d'Eschyle (ot ~~x"t"UO\)À){o[) et que Pollux (1..96 et VII. 137) cite côte à côte avec o~x"t"ueuç parmi des noms de pêcheurs" Ainsi encore O~X"t"UiXYWYÔÇ (Pollux V.17) et o~x"t"uo~oÀÔç que l'on rencontre dans l'Anthologie (VI.1Ü5 Apollonide) et chez Oppien (Hal. IV. 578), termes sans doute plus artificiels. Il faut ajouter que Pollux cite aussi o~x"t"\)euç à côté de o~x"t"U07tÀÔ xoç (VII.139) : il s'agirait donc ici d'un fabricant de ces filets, et non
287
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -eùç
NOMS DE MÉTIERS
lus de leur utilisateur; second sens que justifierait bien la référe~c~ p .. l·c·te à deux composés différents. On constatera que SI au mOIns Imp 1 1 ce dernier terme aLx"t"uo7tÀ6xoç n'est pas connu autrement que par cette · de Pollux le mycénien dekutuwoko (PY Un 1322.2) peut se ment IOn , .. . . l' . de .1re *~oLX"t"Ufopyoç ' O U *aeLx"t"ufopv 6ç 4 et attester amSI usage anCIen l ' 1 composés de a(x"t"uov ou aeLx"t"u-. . On notera de même la mention d'Hésychms
d'eux un rôle comparable à celui de ÀIXXIXvœç qu'Hérodien (Gr. 11.657 Lentz) classe parmi les U7tOXopLcrnx&'.
286
, . ,
\
ypmeùç . 0 p&.7t"t"wv "t"IX aÀLeu"t"LxIX ÀL'lIX, XIXL
' °( IX(À Leuw . 'J
§ 317. Le procédé peut encore êt~e illustré ~ar des formes t~rdives comme ~upcreùç et ÀIXXIXveùç qui paraIssent suc~eder aux composes correspondants seuls usités dans la langue claSSIque. ' n'apparaît que chez Artémidore d'Éphèse (IV.56), au BupaEUS , . d 1 Actes ne siècle PC. comme équivalent de ~upcroae\j;Y)ç, pUIS ans es des Apôtres et sur un papyrus (P. Fay. 125.15), cependant qu'à Tyane des Bupcrdç se constituent en corporation (IG Rom. 4.. 1216). Les seuls 's dans l'antiquité et comportant ~ÙpcrlX sont des commots emp l oye posés:
~upcroaé\j;YJç (Ar. ; Plat. ; Hrds. ; papyrus, etc.),.
, , Ar Ca" 136' c'est le Paphlagomen appele ~upcroae\j;Y)ç r- Upcr07tWAY)Ç . . f . 44 47 Nu. 581 et cette indifférence au second terme aIt en Ca>'. " , • f me comprendre les conditions dans lesquelles a pu se constItuer une or A'"
•
Y.
•
abréviative. . Bupcroaé\j;Y)ç est d'ailleurs lui-même encore employé par ArtémIdore d'Éphèse à côté de ~upcreùç (11.20).
,~ 'plus tardif encore il se trouve chez. Proclos (ad. ' . Q uant a 1\00XOoVEUS, 5 Ga·sford) et succède aux composés de ÀIXXIXVO-, ÀIXXIXVy)- Jusqu~ H es. p. 1 1 -À e employe là seuls usités: Pollux donne par exemp e ÀIXXIXV07tW IXL c,o~:u par Critias (70 D Diels), terme que Proclos donne precIsement pour équivalent de ÀIXXIXveùç. , .d d L'Anthologie atteste encore un ÀIXXIXvy)"A6yoç (IX.318, Leom as e Tarente). , l e s t un substitut peut-être mais non nécessairement tard~f A IXXIXveuç . ., '1 d" . -' - s de composés usités pendant toute l'antIqUIte, et 1 Olt Jouer VIS a VI ' . , J C ICK AJA 63 1959, p. 137; J. CHADWICK, 4 H. MÜHLESTEIN CIte par . HADW t '20 (_ 41) . faire intervenir plutôt 19-26 notammen . . M yc.. St u d·w~, 1964,pp . *,' 1 forme thématisée ll[x'I"uo'l; mIeux encore un athématIque neutre IlLX'I"U que a 1 5 . D" t l 287 *1le:LX'I"U- P. CHANTRAINE, REG 80, 1967, pp. - , LC. ,p. .
Jè
On peut avec quelque vraisemblance supposer une telle origine à un mot comme TOoluEUS (Et. Byz. sous "t"IX[LLdov ; papyrus). En effet un sens plus spécialisé que celui de "t"IX[L[IXÇ suggère d'y voir, plutôt qu'un substitut surdérivé de ce dernier terme, une abréviation de "t"IX[LLOÜXOÇ, car tous deux font partie d'un vocabulaire commercial où ils désignent un magasmler, acception plus spéciale que ne paraît pas connaître "t"IX[L[IXÇ. Quant à ya.yya.fLEUS, il paraît être une abréviation de YIXYYIX[LoüÀxoç qui le glose d'ailleurs chez Hésychius, mais ce n'est qu'un terme de glose (voir § 339),
§ 318. L'emploi abréviatif nous paraît donc probable pour un certain nombre de noms de métiers ou de spécialisations. Les termes obtenus de cette manière sont assez nettement teintés de familiarité dans plusieurs cas et plus récents que les composés auxquels ils se substituent; ils sont le plus souvent absents des inscriptions, où seule figure la forme composée, et se signalent ainsi comme des éléments de vocabulaire facultatifs et incomplètement fixés, fournissant la possibilité d'un résumé commode et global à des formes que le sentiment vivace de la composition a constamment maintenues, à un certain niveau stylistique du moins. Il semble d'autre part que cet emploi soit ancien, si les indices morphologiques que nous en avons relevés sont valables: les cas de aÀLE:Ùç, ·de myc.. *zeukeu et *kureu nous inclinent à penser que ce procédé abréviatif est en grec d'une grande antiquité. On peut alors s'interroger sur l'origine de certains dérivés en -eùç anciens, attestés dès le mycénien, qui paraissent eux aussi formés sur une base nominale. Bien qu'ils ne soient plus en rapport de concurrence directe, mais tout au plus de synonymie plus ou moins étendue avec des composés, ils pourraient avoir joué ce rôle abréviatif avant de se fixer en se spécialisant. Aussi bien avons-nous vu des mots comme <xv6pIXxeùç ou &Àqn"t"eùç tendre à se spécialiser pour désigner des fabIicants plutôt que des commerçants. § 319.
Xa.À.KEUS .
Ce mot nous est désormais connu dès les plus anciens textes grecs, puisqu'il est d'un usage courant en mycénien. A l'époque historique
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
288
-ZUç
il apparaît comme un mot stable, et usité dans tous les styles à toutes les époques, ce qui le distingue de ceux qui ont été précédemment étudiés. Pourtant il ne s'agit pas là d'une différence de nature, mais à notre avis d'une simple différence d'âge, un long usage ayant fortifié une forme de même origine que crxu1'zuç ou plus tard ~upcrzuç. Sans doute, grâce au mycénien, est-il plus anciennement attesté que tous les composés en XrxÀxo- décrivant des métiers du bronze, mais on ne saurait rien inférer d'un silence du mycénien, et, quoi qu'il en soit, il a toujours existé au premier millénaire à côté de xrxÀxzuç plusieurs composés qui ne sont pas tous des créations postérieures ou artificielles. C'est le cas de XrxÀxo1'U7tOç, attesté au v e siècle chez Phérécrate
(fr. 130 Kock 1) : 1'[ç
~'Ècr6'~[L!:v
1'WV crwv &po1'wv ~ ~uY07tO~WV E"t'~ Xpdrx XrxÀxo1'U7tWV .~ cr7tÉp[Lrx1'oç .~ xrxprxxtcr[Lou ;
.~ ~pZ7trxvoupywv ~
Si Xrx'Axzuç reste de beaucoup le plus employé, ce composé apparaît à toutes les époques dans des emplois où il est son synonyme : Xén. b Rev. IV.. 6; Ages. 1.26; Démosth. XXV.38; Aristt. Pol. 1252 2; div. somn. 290b 28.
§ 320.. Seul un passage de Xénophon (Hell. IIL4.17) qui donne les deux mots à la fois dans une même énumération pourrait faire douter de cette synonymie : o~
oL
xrxÀxo1'U7tO~ xrx~ O~ 1'zX1'ovzç xrx~ O~ xrxl\XZ~ç xrx~ /
1'Z
~wyp&<po~
\
7t&v1'zç
(
,
7toÀz[L~XtX
\
()7tÀrx
(,
'\
ft>
\
xrx1'zcrxzurx~ov.
Si le texte n'est pas altéré, il faudrait admettre que les deux mots n'ont pas le même sens et peuvent s'être spécialisés dans l'usage, l'un restant clairement la désignation du forgeron en bronze, l'autre prenant la valeur plus générale de forgeron . Cependant, si l'on rapproche de ce passage le passage parallèle de l'Agésilas (1.26), on constate que si l'énumération commence toujours par xrxÀxo1'U7tO~, XrxÀxz!:ç y est remplacé par m~'Y)pdç. C'est de même cr~~t)pdç qui est coordonné à XrxÀXo 1'U7tO~ dans les Revenus (IV.6). Même si l'on conteste à Xénophon l~ paternité de l'Agésilas, le texte des Revenus offre donc le type d'une énumération qui ne paraît pas pléonastique :
xrx1'rxÀuov1'rx~
oL
xrxÀxo1'U7tO~,
xrxl. oL
cr~~t)pz!:ç
yz ÛlcrrxU1'WÇ.
289
NOMS DE MÉrIERS
I~ en résult~ que XrxÀxz!:ç doit n'être en Hell.. IIL4.17 qu'un écho fautIf du premIer membre d'un type d'énumération dont l'Agésilas comme les Revenus donnent la seule forme correcte : dans ces trois passages XrxÀxo1'u7tm doit s'opposer à cr~~t)pz!:ç, la seule distinction à faire étan~ alors celle de gens de bronze et gens de fer . Nous aurions là l'indication que XrxÀxo1'U7tOç équivaut à xrxÀxzuç, en sorte que c'est précisément son voisinage qui entraîne par référence implicite à XrxÀxeUç la création de O'L~hlPEUS dont c'est là la première apparition 5 : exemple d'un terme form,é par dériv~tion directe sur le nom d'une matière, d'après un modele plus anCIen dans la même sphère sémantique, procédé qui a dû être très productif. En conclusion, on admettra que malgré une ancienneté qui nous l~as.qu,e ~e déroulement des événements, xrxÀxzuç peut résulter d'un proced~ d ou nous avons vu sortir crxu1'zuç, et qui est comparable à la dériv~tlOn ~ypo.coristi~ue. En to.ut cas il paraît bien synonyme de XrxÀxo1'U7tOç, 1 un etant d un emplOI courant, l'usage de l'autre pouvant correspondre à un désir de plus de précision quand doivent s'opposer des groupes que l'on ne veut pas qualifier globalement de (c forgerons ).
.§ 321: Nous tiendrons pour probable que KEpa.J.LEUS, terme ancien lUI ~USSI, est dû à une abréviation de cette sorte, et qu'il a, lui aussi serVI de modèle à la création d'autres termes. Mais ici, à la différenc~ du cas précédent, l'usage de tout composé paraît avoir été oublié dès une époque ancienne. En effet, ni en mycénien, où ce mot est connu (~our~nt à ~Y',attesté à MY), ni dans l'épopée (1: 601), ni à l'époque hlstorrque, Il n apparaît en concurrence avec aucun composé : xzprx[Lo7to~6ç n'est qu'un terme de lexique. Situa~i~n défavorable qui, croyons-nous, n'exclut pourtant pas une telle orlgme. En effet la matière traitée par cet artisan étant vile et les produits ~e son industrie d'usage quotidien, la familiarité du ;ersonnage devaIt être grande et favoriser l'apparition de dénominations plus rapides et familières H Or, il est notable que dans ce domaine des artisans la résistance des noms composés à une telle abréviation se.m~le directement proportionnelle à la valeur de la matière traitée . A.msl l'orfèvre à aucune époque ne s'est appelé *Xpucrzuç, mais en mycé·· men kurusowoko (PY An 207.10) et à l'époque historique surtout XpucroX6oç ; ainsi le spécialiste du xurxvoç ne s'appelle que kuwanowoko . 5. Il ne sera à nouveau attesté que tardivement : Arétée SD . 1 11 . Thémisbos Or. 20.. 236 D.. . , 6 C'est, nous dit Polybe XY.35 . 2, une 81]flO't"lxi) XOoL 't"()(m:~v~ 0TC66e:mç 19
290
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-ZUC;
en mycénien (MY Oi 701.7; 703.2; 704.4; 705.4) ; ains~ av~ns-nous vu X(J.ÀXZUc; dans une situation intermédiaire à l'~~oque hlstorIq.ue où: en cas de besoin, un composé peut reparaître. A lmverse, le potier qUl n'existe que sous le nom de xZp(J.!J-ZUC;, a pu être tôt l'objet d'une dénomination familière du type de celle que nous avons vue apparaître CHAPITRE IV
avec O"xu't"ZUc;.
§ 322. Toujours est-il qu'il a lui-même servi de modèle à la constitution de termes nouveaux. Ainsi XUTP€US, qui est apparemment une innovation de Platon 7, ou qui, du moins, n'apparaît que chez lui (Rép. IV.421 D ; Théét. 147 A), comme un concurrent de xZP(J.,!J-ZUc; .fait sur XU't"P(J., sorte de variante facultative. En effet, dans la Republique (loe.) reprenant l'exemple du potier déjà présenté sous le nom de xZp(J.~ZUc; dans le même chapitre (Rép. IV.421 A) : .. , wc; &v ,O"O~ 7tZ~6Ûl!J- z6 (J., oU't"z 0 YZ
CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES COMPOSÉS (§ § 323-330)
C. NOMS D'ANIMAUX ET D'OBJETS
§ 323.. La finale -ZUC; s'est également attachée à un certain nombre de noms d'animaux et d'objets. Ce n'est certes pas un animal à usage noble, comme le cheval, ou un animal exotique ou impressionnant tel l'éléphant ou le lion qui sera ainsi désigné, mais des animaux humbles, telle la mule, ou petits et appelant des dénominations qui revêtent toutes les formes hypocoristiques connues, tels les oiseaux de la campagne grecque, les poissons des mers grecques, connus familièrement. Quant aux objets, ce ne seront, eux non plus, ni des choses précieuses, ni des bibelots exotiques, mais des outils, définis par un usage, ou des objets quotidiens ou de peu de valeur. Or parmi ces formes plusieurs évoquent impérieusement des composés qui les ont précédées dans l'usage.
reprise purement littéraire. . De telles créations dans le voisinage de formes plus anCiennes font saisir en attique le mécanisme d'un procédé de dérivation qui sera le plus vivant de tous ceux qui fournissent des groupes d~ ,norr: s en -z.UC;. Mais il nous paraît que le point de départ de ces proliferatiOns dOlve se trouver dans des mots qui sont en fait ou peuvent être des abréviations de nature hypocoristique de formes complexes.
Ce mot n'est connu que par des gloses, mais, comme les appellatifs étudiés plus haut, il évoque de façon très insistante un composé.
7. Pourtant, ce terme pourrait être éventuellement connu du mycénien.: l'indication toponymique ou ethnique kutereup~ (P"y An 607 . 2; Na 926) serait. une dénomination du type de Ke:poq..ldC; à Athènes. MalS ~'aut:es lec:ures. sont poss~bles" notamment *xu6y)pe:ü-ept, et~nique. de K,)6.Y)p~ ; que 1 ethmque hl~torlque ,de K~6Y)p~ soit KUe~pLOC; n'a rien en SOl de genant, SI 1 on s~ rappell~. que Epe:'t'pLe:UC; e,t Epe: 't'pLOI:~OC; sont également attestés, comme ~OI:UÀLe:UC; et ~OI:UÀLOC;, et ~OUÀLXLe:UC; avec ~OUÀtXLOC;, etc.
« bête de somme
§ 324.
VWT€US.
Hésychius : vW't"zr;C;' ot &X6ocp6po~~!J-tovo~ . ot ~Àxov't"ZC; ~uyw~. vW't"ocp6poc; . /) !J-~ 07tà ~uy6v, &ÀÀoc "t'(}l VÛl't"cp &X6ocpopwv &v6pw7toC;, ~7t7tOC;, 6voc;.
Si cette forme vw't"zic; est pour nous parfaitement isolée, son sens de » la met en rapport étroit avec vW't"ocp6poc; qui est, lui, bien attesté, notamment comme adjectif:
292
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE
LA FINALE
-euç
avec ilVOL et {J7tO~uyw. (papyr. me s. AC.. ), avec XT~V'Y) dans une inscription tardive, peut-être avec~tLtovoe; chez Xénophon (Cyr. VI.2.34) selon Pollux IL180 : XCX~ XCXT<x' 8evoq:>wvTL vU}Toq:>6poç~tLtovoç XCX~ ilvoç . XCX~ VU}TÛe; / " ~ , tU7tO\ Y,,>uycp.... y ! 1 as: TOUTOUÇ excxÀouv, U}e; TOUÇ ,,>UYLOUÇ . Qualifiant aussi des hommes, il se rencontre comme substantif dans les papyrus des me et ne siècles AC., ainsi que da~s l~ Septante. , . Dans ces conditions, VU}TÛÇ nous paraît provemr d un texte ou Il aura fourni une abréviation exceptionnelle dans l'usage littéraire, mais commode et plus nettement substantive que vu}Toq:>6poç. En ou:re, l'indication de Pollux invite à penser que vU}Teuç était d'un emploi plus répandu que ne le laisse soupçonner le témoignage littéraire: elle semble faire allusion à un fait de langage parlé à l'époque classique.
§ 325.
XÀWpEUS.
Il s'agit d'un oiseau inconnu 2 dont Aristote signale l'incompatibilité d'humeur avec d'autres espèces (Hist. An. 609 a7 et 25-26), et dont Hésychius mentionne simplement la couleur: l , 6'CXpLOV XI\U}POV. ." XÀU}peuç . 0PVL
On rapprochera, pour la forme, XÀU}p[ç (fringilla chloris : Aristt. Hist. An. 592 b 17, 615 b 32; Nicandre fr., 54; Elien N"A. IV,,47), et XÀU}ptU}v (oriolus galbula : Aristt Hist. An. 616b 11, 617 a28), noms qui, eux aussi, évoquent la couleur de chacun de ces oiseaux. Ces mots constituent ensemble une série qui rappelle les séries d'hypocoristiques et de sobriquets humains, et à la base de chacun d'entre eux il faut probablement supposer un composé indiquant quelle partie du corps ou du plumage est de la couleur en question. Il existe d'ailleurs au moins un oisea:u décrit par un composé de cette sorte : 7teÀeL<x'ç XÀU}p67tTLÀOÇ (crocopus chlorogaster : Elien N.A. XVI.2), cependant que le rossignol, déjà dit dans l'Odyssée (T 518) XÀU}PY)tç &Y)awv, est décrit par Simonide (fr. Page 586) comn;-e &'f)l'l6v~ç ... XÀU}pcxuxeveç. Une fois encore, la forme en -eue; peut aVOIr fourm un raccourci substantif, et de ton apparemment familier, à quelque composé descriptif et sans doute adjectif. L Le texte traditionnel de Xénophon porte ici le substantif neutre ":0 vw,,:o. 2. D'ARCy-THOMPSON, B~rds, p . 331.
~6pov.
NOMS n'ANIl\IAUX ET D'OBJETS
293
§ 326. Les poissons, autant que les oiseaux, font partie du monde quotidien et sont aussi appelés familièrement, surtout d'après leur aspect. C'est en particulier le cas des diverses variétés de muges et de mulets.
Ai~si
il n'est pas douteux que O'<j>TJVEUS (Ath. VIL307 B, et pap. du me sIècle AC.) ne soit une dénomination de caractère hypocoristique ayant pour base un adjectif descriptif dont crq:>~v, le « coin », fournit le premier membre, qu'il s'agisse d'un terme assez général comme crq:>Y)voe~a~ç (Théophr. Caus. Plant. 1.6.8; etc,.) ou plus précis comme crq:>Y)voxÉq:>cxÀoe; (Strab. 11.1.9). De la .même manière KEO'TPEUS, usuel depuis le ve siècle AC. , et . connu prmcIpalement par la littérature comique, est, comme son synonyme xecrTp~voÇ (Anaxand 34,,8; Hyp. fr. 188), une appellation de forme nettement ~ypocoristique tirée d'un qualificatif dont XÉcrTpCX « marteau » fourmt la bas~. Cette image est d'ailleurs confirmée par le fait que .XÉcrTPCX, poisson voisin ou identique (Ar., Nu" 339; etc.), s'appelle aUSSI crq:>upcx~VCX (Aristt. Hist.. An. 610b 5), terme dérivé de crrpupcx, autre nom du marteau.
§ 327.,
CTTPW!LClTEUS"
Ce terme désigne principalement un sac de toile rayée ou bigarrée servant au transport de la literie (T<X. crTpWtLCXTCX). En ce sens le mot est bien attesté dans la comédie nouvelle. Alexis 115 (Kock II) : d6' opw TOV 'EptLcxtcrxov TWV !Xapwv TOUTU}V T~V<X. x&v6cxpov xcxTacrTpÉrpoVTCX, 7tÀ'f)crtov as: xettLevov crTPU}tL CXTÉOC XCX~ YUÀLOV drrou, Apollodore de Carystos 2 (Kock III) TOÙe; crTpU}tLcxTe~ç ~Àuov, Apollodore de Géla 5 (Kock III)
tL&xa~pcx, A6yXy), crTpU}tLœreUe;, (aussi Antiphane 38 Kock II, cité par Pollux X.138). Il s'agit donc d'un bagage associé au sac à vivres et aux armes. Quant à sa fermeture, elle est assurée par des œillets de bois dur dans lesquels doit coulisser un lien : _ Théophr,. Hist. Plant. IV.2.7 : 7tUp~VCX as: tLÉyav xa~ crq:>6apcx crxÀY)pov ~ \ , , '" ou TOUÇ XP~Xoue; Topveuoucr~ TOUÇ e~ç TOUÇ crTPU}tLaTûç a~CX7tmx[Àouç.
è~
294
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-euç NOMS D'ANIMAUX ET n'OBJETS
C'est, aux rayures près, le sac de matelot et le sac allongé dans lequel de nos jours encore les soldats entassent literie et vêtements lorsqu'ils changent de stationnement, Or ce mot est certainement une abréviation assez récente de O'''t'PW[w."t'6aeO'!L0v (Plut. Caes. 49), comme nous l'enseignent les notations des lexicographes et les protestations des grammairiens :
Pour désigner la lampe outre l'usuel À '. ' . 1 À 1 A' uxvoç, eXIste e composé ux,voux,oç, putot candélabre, ou lanterne Ce mot t b' t . es len attesté no amment chez les comiques attiques : ' Phérécr. 40 (Kock I) :
Phrynich. 379 : O'''t'pW!LiX''t'euç &Mx~!L0V . 0'''t'pw!LiX''t'6aeO'!L0v &.PX,iX~OV XiX!. a6x~!Lov.
Pollux VII. 79 : & aè ot 7tiXÀiX~OL 0""t'pw!LiX"t'6aeO"!LiX, "t'iXü8' ot ve(Û"t'epo~ O'''t'pW!LiX"t'e:Lç ~Àeyov, È;v olç, wç !Lèv "t'Oi5vO!LiX aYJÀo~, "t'Ii O""t'PW!LiX"t'iX &.7te"t'Leeno, a~Àov aè ih~ XiXt "t'liç &ÀÀiXÇ È;0"6~"t'iXÇ. Le terme premier désigne donc explicitement un emballage à couvertures, et c'est bien ce terme qui est employé par les classiques : Xén. An. V.4.13 : les Mossynèques portent une tunique courte faite d'un tissu très épais, mix,oç wç À~voü O""t'pw!LiX"t'oaéO"!L0u, Plat. Théét. 175 E : ... aouÀ~xiÎ. ... a~iXXOV~!LiX"t'iX, olov 0""t'pw!LiX"t'6aeO"!L0v ... o"uo"x,euiÎ.o"iX0"6iX~, Eschn. II.99 : O"uvYjxoÀou6ouv a' <Xtl"t'é» &v6pw7to~ Mo 0""t'pw!LiX"t'6aeO"!LiX q>épov"t'eç . È;v aè: "t'é» hépcp "t'ou"t'wv, wç iXÙ"t'bÇ ~q>YJ, "t'iÎ.ÀiXV"t'OV tv~v &pyup~ou, (déjà Ar, fr. 253 Hall-Geldart ; Phérécr. 185 Kock I). Les autres emplois de O""t'pW!LiX"t'euç, dont aucun ne paraît contemporain de 0""t'pw!LiX"t'6aeO"!L0v, résultent de métaphores, ou de comparaisons avec le sac en question: évocation, sans doute, des rayures mentionnées plus haut par Théo·, phraste et de la forme allongée, lorsqu'il est question du poisson que décrit Athénée (VII.322 A) : ... ~x,6uç .. , piÎ.~aouç ~x,wv a~'6Àou "t'ou O"w!LiX"' "t'oç "t'e"t'iX!LéviXç xpum~ouo"iXç, wç LO""t'OPÛ
3 A. MEHAT, Étude sur les « stromates )) de Clément d'Alexandrie, 1966, compte de ce titre par l'idée de la bigarrure des écrits en question,
295
§ 328. Àuxveus.
XiXt "t'bV ÀUx,voüx,ov ...I!-xmTep '
, CI 1 eVve~ç
1 "t'O1 V ÀUX,VOV,
Alexis 102 (Kock II) : ri
"t7 À \
,
ec,E wv ex "t'où ÀUX,VOUXou "t'bV J...Uxvov (cf, aussi Ar. fr. 8 Hall-Geldart; Plut. Mor. C). WO""t'
710
Or c'est dans une série de termes dont les premiers ont f nettement dimin t' d . une orme , u Ive, et ans une expressIOn forcément fam'l" qu appar At À 1 1 lere ar ux,veuç, autre terme apparemment familier' Ath' , XV 699. D : quand vient le soir ' / " . enee . , ~\ ' , ' ,~\ ' 0 !Lev nç eÀEYEv « 7tiX'i:, ÀUx,v[ov » o oE I\UXVEiX 0 oe ÀomvŒiX 'a'" , . ~ A T ' ' ' ' 0 e I\UX,VOUXOV ... , si bien que Àu' VEU peut fort bIen etre entré en concurrence avec un terme anc' X ç ment l '1' lenne1 usue, et 1. n est pas utile de faire intervenir un verbe À ' _ V~UW pour en, tlrer un dérivé inverse (E. Bosshardt § 145 ~~ cItant Areth Ln Apoc 905 . À 1 p, , d'" " . UXVEUOUO"iX "t'ooç dO"iXY0!Lévouç ). Ce verbe peLu: erlver no~malement de Àuxveuç, au sens de « éclairer d'Un autre emplOI de ce mot d' . . ' '" n" corn . . ' pour eSlgner une pIerre, est à considérer d 1me second.arre, soIt que cette pierre translucide ait fourni la matière e am~es, SOI: ,que cette propriété lui donnant une apparence lumineuse aIt suscIte une désignation méta ph . . b '.' orrque, SOIt que, comme le mar re Àuxv~"t'YJç de Paros (Pline l'Ancien XXXVI 1~ . V 't't' . . '± cIte arron) ell e al e e extraIte à la lumière de lampes De to t f l" ' dl" . u e açon eXIstence e cet emp Ol repose umquement sur une glose d'Hésychius ÀUxviX'i:oÇ XiXt Àux,veuç . 6 a~iXuy~Ç ÀLeoç, et les problèmes d'identification de cette matie'r d' . d e ne se lstlnguent pa~ . ~. ce~x que peut poser Àux,v~"t'YJç. Le mot lui-même repose sur une speCla IsatIOn du nom de la lampe, quelle qu'en soit la raison.
§ 329. *u1To8eus. C'est probablement la fo l' d' . née (III 114 E) .
,
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EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE
-euç
quelque chose d'analogue au Q"7to~h'YJç a~'t"07 ~Hip.pocr. Muliebr. 11.118 ; Diphile 26 Kock II). Ce pain, pour aVOIr ete CUlt sous la cendre, pouvait être désigné soit comme tel, soit comme étant d'aspect cendreux. La conjecture de Schwyzer ~nO~EA, outre q~'el~e ~e suppose ~'une classique faute d'onciale, fournit un substantif aI.se~ent c~mprehen. sible par rapport au Q"7tO~['t"YJç ap't"oç, et une abréVIatIOn vraIse~blable d'un terme descriptif soit de la chose elle-même : Q"7to~oe~~YJç, etc., soit de la technique utilisée pour sa cuisson.
§ 330.
*1TUpeuS'
Si cette conjecture est retenue (Anth. Pal. XIII.13), pour un mot qui semble désigner un plat allant a~ four, on ne pourra ma;quer d,e rapprocher cette forme de l'expressIOn d'Aratos (983) 7tUP~~YJTYJÇ 't"PL7tOUç, et d'y voir l'abréviation d'un composé du même type. . Le même terme, à l'accusatif pluriel 7tUpÉIXÇ, dans une acceptIon différente, est glosé par Hésychius par 7tUp7toÀ'YJ't"&ç (pour la glose complète, voir § 155).
CONCLUSION (§§ 331-333)
§ 331. L'étude d'un certain nombre de noms propres nous a montré que l'usage hypocoristique de cette finale est ancien et fort développé.. Plusieurs appellatifs présentent une réduction comparable, cependant qu'un certain nombre de formes où le procédé est moins net peut aussi en résulter Il s'agit là aussi d'un procédé qui peut remonter aux époques les plus anciennes, notamment en ce qui concerne les noms de fonctions sociales, administratives ou religieuses, pour lesquelles on relève de curieuses correspondances entre le monde épique, le monde archaïque ionien et certains faits mycéniens, ce qui peut être dû à une parenté dialectale, le dorien de Crète et du Péloponnèse se joignant parfois à ces correspondances ou en apportant d'autres, ce qui peut être l'effet d'un substrat prédorien. Mais à ces termes souvent archaïques ne s'est pas limité un procédé que nous avons vu aboutir à toutes les époques, notamment en attique classique, à la formation non seulement de noms de métiers, mais de noms d'animaux ou d'objets dont le caractère familier nous paraît bien marqué. La fortune de ce suffixe est due sans doute à ce que, fournissant des formes abrégées de composés, il a pu être employé dans des cas où le composé n'existait pas, avec référence implicite à ce qu'il eût été, le voisinage d'un terme en -euç appartenant à la même sphère sémantique pouvant être déterminant (cf. Q"~~YJpeuç § 320; xu't"peuç § 322). La formation est donc ouverte, et à tout moment peut être créée une forme, souvent accidentelle et de pure circonstance, sur un nom de fonction, d'emploi, de matière, d'objet, sans limitation, comme si cette dérivation pouvait remplacer directement -fopyôç, -7tO~Ôç, etc.. et était devenue un indice de classification technique. § 332. On comprend alors le caractère vague des définitions globales qui ont été proposées pour la valeur de cette finale (par ex.
298
EMPLOIS ABRÉVIATIFS DE LA FINALE -e:Ûç
CONCLUSION
E. Schwyzer, Gr. Gr. l, p. 476). En fait elle exprime des rapports très
.§ ~33. On conçoit que, vouée à des emplois abréviatifs, cette finale SOIt mapte à caractériser des composés en tant que tels inapte don , . d ' c a serVIr , ~ ~uffixe de composition, car la forme ainsi constituée représente precIsement un refus et un substitut de la forme composée soit existante soit à créer.
divers entre le personnage (ou l'animal, ou l' obj et) nommé et le terme de base, parce qu'elle représente, réellement ou symboliquement, la réduction de composés dont le deuxième terme pouvait être dans des rapports infiniment variables avec le premier. Ces formes ont souvent la polyvalence d'un hypocoristique vis-à-vis d'une série de mots dont il représente le premier terme: d'où les valeurs diverses de mots comme myc. kureu (§ 276), o~x't"ue:ùç (§ 316), et en fait l'indifférence à la nature de l'action exercée sur une matière qui seule est prise en considération. Ce qui reste constant, c'est qu'il s'agit de substantifs masculins, et de formes simples; ce qui est le plus fréquent, mais non général, que la finale ait la valeur d'un indice technique d'activité, d'où les nombreux noms d'artisans et de fonctionnaires que verront naître toutes les époques . Substantives et masculines, ces formes le sont toutes, situation liée au problème de l'origine du suffixe et à celui des formations féminines qui peuvent lui être complémentaires . Si certains emplois poétiques leur donnent une valeur proche de celle d'un adjectif, cela ne résulte pas d'une aptitude de ces formes, mais de la phraséologie homérique et du rôle qu'y joue l'apposition, complétant d'une indication plus précise un terme générique comme &v~p 1. On songera également au vocabulaire de l'histoire naturelle : qu'un poisson soit appelé ~lhpiXXOÇ àÀ~e:ûç (Aristt" Hist. An.. 62Ü b 12) ne fait pas du second mot un adjectif: il s'agit là d'une apposition déterminative, la baudroie étant un poisson carnivore qui pêche véritablement ses victimes en les leurrant de ses tentacules. Cela rejoint d'ailleurs les observations faites sur &À~e:ùc; au § 272. Ce qui apparaît nettement, c'est, au contraire, une action substantivante du suffixe. Ainsi avons-nous vu des épithètes divinès dont cette finale, sans changer le sens du qualificatif de base, faisait un nom propre ou un nom de préposé divin à telle ou telle fonction: Te:p[J.Le:ûç (§ 215), Nf)
CHANTRAINE,
Gram Hom, Il, p 13,
299
Si nous devons par la suite rencontrer des mots en -e:ùç apparemment composés, leur finale, comme on l'a vu pour plusieurs noms propres, l~i~ de les sign~l~r comme composés, les unifiera pour effacer la cOmpositIOn, en considerant ces termes comme unitaires. Au reste, plusieurs cas seront à considérer en ce domaine. L'un sera cel~i, to~t artificiel, des formes poétiques du type de homo 7tiX't"pO
Reste~ont cependant plusieurs mots mycéniens, toponymes et noms d.e fonctIOnnaires qui paraissent être des hypostases de locutions à plusIeurs, termes, et.~our lesquels pourra se poser la question d'un emploi de -e:uç en deuxIeme terme de composé. En fait on aura à constater que la finale de ces mots a pour effet de les unifier et d'en faire des substantifs homogènes opposés à des ethniques adjectifs dans un cas (fu2:a2ak~re~ opposé à l'ethnique pu 2ra 2akirijo, à moins qu'il ne s agIsse la d un doublet d'un même toponyme, voir § 242 note 18; oremoakereu) , et dans l'autre cas à des juxtaposés qui fussent restés peu cohérents et surtout adjectifs (opikapeeu, opiteukeeu). Tous ces développements que nous aurons à observer sont donc liés . à l'action substantivante d'une finale qui s'attache à des thèm es sImples en principe, et dont la valeur la plus fréquente est celle d'un indice d'activité technique, définition que son vague et ses exceptions exposent d'ailleurs à n'être qu'une approximation provisoire tirée de l'examen d'emplois secondaires.
TROISIÈME PARTIE
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CONSTITUTION DE SERIES DANS LES APPELLATIFS (§§ 334-444)
SECTION 1
TERMES SIMPLES (§§ 334-335)
§ 334. On a vu dans les chapitres précédents que l'emploi abréviatif de la finale -euç a pu servir de point de départ à une prolifération abondante de formes dérivant de thèmes nominaux simples. Et, de fait, ce type de dérivation est apparemment la source de nombre de substantifs en -euç, de même que nous l'avons vu fournir, à partir des hypocoristiques, de nombreux sobriquets. Ainsi artisans, paysans, pêcheurs et marins seront nommés d'après l'outil caractéristique de leur industrie ou par la matière qu'elle traite; les animaux le seront par un trait caractéristique de leur aspect, ou de leur capture, ou par l'utilité que l'on en tire; une mesure par la quantité qu'elle matérialise, voire un lieu par sa végétation ou par tel détail topographique. Un caractère de cette prolifération est la continuation de séries sémantiquement homogènes, à partir d'un terme ancien plus ou moins clairement abréviatif. Les métiers de la mer sont un bon exemple de ces développements continus dont l'amorce pouvait être fournie par &À~euç ou ~~x"t'ueuç ; nous avons aussi vu l'amorce de telles séries dans les métiers du feu, métallurgie et céramique, avec xeplXtLeuç et XU"t'peuç, DU XIXÀXe6Ç puis O'~~YJpeuç. Mais la production d'une formation ouverte ne se limite pas à ces séries, et ce sont en fait tous les noms d'artisans, de petits commerçants, de gens de métiers divers, souvent personnages subalternes, voire parfois décriés, qui constituent une masse foisonnante et pendant longtemps renouvelée" Telle est à notre avis la partie la plus vivante de l'ensemble du lexique en -euç : cependant l'exploitation systématique du procédé à partir de l'époque alexandrine prend un net caractère littéraire et peut indiquer qu'il était moins vivant et n'était plus senti comme populaire.
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
§ 335. Nous verrons d'autre part qu'un tel développement ne peut rendre compte de toutes le~ formes s.imples, ,.et n~us auro~s. à . nous demander si tous ces emplOIs secondaIres, qu Ils SOIent abrevlatlfs ou directs, n'auraient pas été favorisés par l'existence ancienne. de f~rmes éventuellement primaires dont une réinterprétation au~aIt faIt un modèle susceptible d'être reproduit. L'existence de plusIe~rs ~ormes à base uniquement verbale pourrait alors êt~e un autre .temOIgnage d'une série primaire limitée: des termes relatIvement anCIens com~e (j't"~yeüç, 7tv~yeüç, ~uyeüç ou rppuyeü~ n'ont aucu~e chance de pou~oIr s'expliquer à partir d'une base nommale, et la frequence des no~~ d outils parmi eux nous conduira à en chercher la source dans la sene plus · )"oxeuç, 't"ofLeuç, , ' o.. u ancienne (voir les tables chrono1ogIques vOfLeuç, (j't"porpeüç, riche elle aussi de noms d' o~tils, et po~r laquelle une derl. vation postnominale nous paraît en faIt peu vraIsemblable.
CHAPITRE PREMIER
BASE NOMINALE SIMPLE NOMS DE MÉTIERS ET DE FONCTIONS (§ § 336-353)
§ 336. Les différents noms de pêcheurs offrent un exemple clair d'une diversification du vocabulaire par la création de termes plus spécialisés se partageant la sphère sémantique d'un terme plus ancien et de valeur assez générale . Nous avons vu que &À~eüç, dont le sens s'est limité à celui de « pêcheur », ne désigne en réalité rien de plus précis que celui dont les activités s'exercent sur la mer.. Il va de soi que la pêche est la plus importante de ces activités, et l'on s'explique aisément la pl emière spécialisation qui en est résultée. Cependant éÎ.Àç, qui est ancien comme nom de la mer, était voué à la désuétude en cette valeur, et l'on voit comment à &À~eüç a pu tendre à se substituer un terme plus compréhensible, comme 9a..Ào,aaEus, que nous a conservé Hésychius (voir § 144 note 2). Mais d'autres termes sont d'abord venus distinguer diverses sortes de pêcheurs selon l'objet de leur quête, faisant de chacun le spécialiste de la collecte de coquillages ou d'éponges, alors que les pêcheurs de poisson se définiront plutôt par leur matériel.
§ 337.. On notera tout d'abord que
peut constituer une tentative pour nommer le pêcheur autrement que comme le professionnel de la mer. Cette forme apparaît pour nous chez Nicandre (Thér. 704), mais elle peut être plus ancienne, puisque Platon connaît déjà ses dérivés en -euT~C; (Saph.. 229 C), et -eunxoc; (Saph. 219 D) Le terme a(j1t(l'Àoc;, qui pourrait en être la base, nous est mal connu, n'ayant été transmis que par une glose d'Hésychius comme nom du poisson dans le dialecte des Athamanes : c'est là une base étroite, et l'inforàa1To,ÀLEuS
20
306
MÉTIERS ET
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
mation est amsi peu utilisable. Pour ce qui est de la forme, elle pose un problème par sa finale -~o:uç. E. Bosshardt (§ 159 p, 65) la justifie par le nom de la pêche &Œ7tIXÀîIX (Hsch.), ce que l'on peut admettre à la rigueur l,. nnous paraît cependant plus vraisemblable et plus simple, si l'on conserve le rapprochement, de voir là un dérivé direct de &Œ7tIXÀoç, la forme de la finale étant due à une forte pression analogique de à:À~o:uç, n faut enfin noter que le sens de « pêcheur à la ligne )) que suppose la glose d'Hésychius à &Œ7tIXÀîIX est de nature à faire douter d'un lien avec &Œ7tIXÀOÇ 2. Dès le v e s, AC. est d'autre part connu 1TOp
§ 338. Avant cette solution radicale, c'est par son matériel que le pêcheur s'est diversement défini, mais le développement accéléré de cette autre série à partir de l'époque alexandrine ne manifestera plus, bien souvent, qu'un procédé devenu littéraire.. Cependant, plusieurs des termes qui suivent sont aussi attestés en prose dans des textes 1.. Voir cependant H, FRISK l, pp . 167-168 : ce peut être une graphie iotacisante de &.cr7tIXÀ!da, dérivé du terme en -EOÇ.. . 2.. Voir P CHANIRAINE, Dier. l, p, 126. Ce sens de « pêcheur à la ligne" est en effet ancien : &.cr7tIXÀ!EU'l'!X~ nomme chez Platon une pêche qui pal aît être à la ligne (Soph . 221 C),. Il n'est pas pour autant exclu à nos yeux qu'il puisse être secondaire. 3. &v3p07tOPCPUpEOÇ (Hsch,) est évidemment secondaire par rapport à ce terme, mais le sens étant aussi de « ramasseur de murex ", nous ne voyons pas ce que lui apporte la détermination par eXv3po- . 4 . Le caractère de ces épitaphes ne permet pas de l'affIrmer, et l'on voit d'ordinaire dans ce mot le nom d'un artisan qui n'est pas le pêcheur. Il nous paraît cependant diffIcile de séparer cette forme d'une autre qui se trouve dans les mêmes documents : eXcr7tlXpIXYUÀLOXOYXUÀEOç (MAMA IIL681), et où l'on voit le nom d'un pêcheur de pourpre muni, selon les éditeurs, d'un sac ou d'un filet (yuÀt6ç) soit fait d'une certaine fibre, soit pourvu d'un goulot, suivant le sens qu'on donne à eXcr7tOCpIXYOÇ,. Il y aurait haplologie de *eXcr7tIXPIXYOYUÀLOXOYXUÀEOç
FONCTIONS
307
d: t~n. familier, ou encore dans des inscriptions, et ils garantissent la vItalIte :éelle du procédé, quelque usage qu'en aient pu faire les poètes. ,ParmI. les termes d'authenticité non douteuse nous rangerons KUPnon seulement chez Oppien (Hal . 1 II ,352) ,maIS . dTeus, ", qUI se trouve . eJa chez Herondas (IIL51), qui est évidemment dérivé de XUp'TOç, nO:TI de la. nasse, comme 3~x'Tuo:uç repose sur 3lx'TUOV (voir § 316), et qUI po~rralt éventuellement, lui aussi, faire pendant à un composé : xU.P'TO~oÀoç n'est cependant attesté qu'assez tardivement, en Asie Mmeure (à Smyrne),
L'em~loi de cray~veûs. d~ns l~ prose d'Un Diodore de Sicile (IX.3), confir~e, par un~ :~scrrptlOn d Asie Mineure (MAMA 111.411), lève
quant a 1 a~thentlclte de ce nom du pêcheur à la seine (ŒIXY~VfJ) les doutes que pourrart y attacher le fait que nous le connaissons tout d'abord dans la poésie alexandrine (notamment Anth.. Pal,. VIL295 : Léonidas de Tarente), Cette dern~ère nous fait au contraire seule connaître, indépendamment des leXIques, le nom du pêcheur au filet (YP~TCOÇ), chez Théocrite notamment, et dans plusieurs épigrammes de l'Anthologie Palatine dont l'une prêtée à Sappho (sur cette attribution ' voir § 61;')' " , v • ypL1TeuS n est. probablement pas un terme usité,. Son intérêt est pourtant qu'Hés~~hlUs en fasse le nom d'un fabricant de filets de pêche; cette diversIte de s~ns, dont on a déjà vu un exemple à propos de 3~x'Tuo:uç (voir §.316); SI elle ne peut guère être ici le signe de la réduction de compos~s qUI ne so~t, en tout cas, pas attestés, montre qu'un composé impliCIte est Sous-jacent, et que -euç vaut globalement -7to~6ç, -~6Àoç, -oÀx6ç, etc . De la même époque est 1TOpKeuS, nouveau nom d'un pêcheur à la nasse (TC6~xoç) ; mais. apparaissant chez Lycophron qui le répète, et ne r.ep.arar~sant .e~sUlte que dans un passage épique tardif que cite Athenee, c est vlSlblement un concurrent poétique de xup'Teuç 5.
§ 339., Les autres noms de cette série sont désormais surtout poét~q~es, et leu~ ~aractère inhabituel est sans doute cause qu'ils sont cIte~ p~r Athenee, ou se trouvent conservés chez Hésychius. Amsi SeÀ(e)acrTpeus qui n'est connu que par un exemple de Nicandre (Thér" 793) et qui repose soit sur 3eÀO:IXŒ'TpIX (cf.. Cratinos 216 Kock
?
La Sept~nte présente un exemple de eXllcpl~oÀdç (ls,. 19,.8), terme qu'Hés _ glose d autre. pa~t !;lar &ÀIE~Ç : c'est, sur un thème composé pris pour bare SImple, un nom qUI defimt le pêcheur, mais plutôt par la méthode employée que par le nom concret d'un outil (&.llcpt~oÀ~ Opp,. Hal. III. 149)
c~IUS
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
Pollux X.156), soit sur 3zÀéaa't'pov comme équivalent de MÀ~ap (Opp. Hal. 11.931 par ex.. ) : l'appareil est ici pourvu d'un leurre ou d'un appât, et l'on pense à une pêche à la ligne, surtout dans le second
=
cas, Ainsi Ko,Ào,f1 eus , autre hapax, que cite Athénée (VII,305C), l'attribuant à Pancratès, poète épique d'époque impériale, et qui désigne un pêcheur à la ligne (on notera chez Pro clos le témoignage tardif d'un xaÀa[Loe~piX(;). Ainsi encore yo,yyo,f1euS, que nous livrent seules des gloses d'Hésychius et de l'KM. (voir § 144, note 11, et 317), désigne un pêcheur dont l'outil est la yaYY!X.[LYJ (Strab. VIL318 ; y!X.yya[Lov Opp. Hal, III.81). La yaYY!X.[LYJ est décrite comme un filet rond servant pour la récolte des huîtres: s'agit-il d'une petite drague, ou d'un panier emporté par un plongeur? Comme cet appareil, si c'est le même, n'est évoqué que figurément par Eschyle (Ag . 361), on ne peut en savoir le mani:ment, mais le composé yayya[LouÀx6c, montre que c'est un filet mobIle que l'on tire à terre ou à bord: il s'agirait donc plutôt d'une sorte de drague ou de petit chalut 6, . • .,' • Le terme le plus ancien,
§ 340. On voit également à bord d'un navire se développer une série de termes exprimant divers emplois et unis entre eux par une même finale qui pourra aller jusqu'à se substituer ou s'ajouter à d'autres suffixes pourtant parfaitement clairs.. Ainsi, si IIpu[Lvzuc, n'est pas sorti de l'onomastique (voir § 229), c'est au IVe s. qu'apparaît 1Tp~peus (déjà attesté comme anthroponyme 6 Mais les gloses par G"otyYJvs,Jw, etc so~t troublantes, ~ar ~n. n'a évidemn;ent jamais pêché nulle part les huîtIes à la seme E~t-~e la necesslte c?mmune d u~e traction qui justifie ces rappIochements, ou l eXIstence de plUSIeurs appareIls nommés yotyyafLYJ ? . 7" Pour txe\)~oÀsùç voir § 109; pour oÀxdç VOIr §§ 156, 390
MÉTIERS ET
FONCTIONS
309
dans l'Odyssée, voir § 229). Ce mot 8, qui, après Xénophon, remplace décidément npcpp!X.'t'YJc" désigne l'homme de proue, fonction d'abord subordonnée malgré son importance technique : une fois de plus, nous voyons cette finale s'attacher au nom d'un personnage subalterne, alors que le phénomène n'atteint pas le xU~ZPV~TYJC, par exemple" Désignant des fonctions plus humbles, partant plus mal connues, plusieurs termes ne nous sont parvenus que par des gloses et des lexiques. Ainsi EoXo,peus (voir § 150), proprement {( l'homme au fourneau )) (Èax&pa), probablement le responsable de la cambuse. Ainsi encore KW1Teus (voir § 75), qui, indépendamnlent de son homonyme désignant le bois à rame, a pu désigner le simple rameur et concurrencer le composé xwnYJÀ!X.TYJc, (non attesté avant Polybe XXXIV. 3.8, mais probablement usité puisque son dénominatif xwnYjÀa't'éw est connu au IVe s,,) C'est probablement dans ce groupe que doit se ranger le terme de glose E1To,KTpeuS (voir § 155), dérivé comme Ènax't'plc" nom de la barque de pêche (Xén, Hell. L1.11; cf. Hsch. s.v.) de ~nax't'pov, même sens (Nic, Thér,.824) : le pêcheur est ici nommé comme étant embarqué sur un naVIre de ce type, dont le nom est traité comme base simple. Le sens de {( chasseur )), que font d'autre part apparaître les gloses d'Hésychius et d'Eustathe, résulte sans doute d'un croisement avec È7taxT~p qui est ancien (depuis l'épopée), et de formation différente puisqu'il repose directement sur Èn!X.yw, Le nom même du matelot en général a été l'objet de réfections: si :o,uTeu s n'es.t tout d'abord qu'un anthroponyme (voir § 229), il a fim, se~ble-t-Il, par passer dans le lexique.. C'est du moins ce que peut faIre soupçonner la présence d'un tel appellatif dans les Anecd.. Par. (lYS), Un autre témoignage peut d'ailleurs être tiré de la forme donnée par l' KM" (6355) vo,uneus, qui marque probablement en outre une influence de
§ 34L Les activités champêtres, celles, du moins, qui touchent à l'agriculture, ont donné matière à des créations du même type, prenant pour base un nom d'outil ou d'objet caractéristique. On notera 8. Voir J. ROUGÉ, RPh 39, 1965, pp, 91-93; puis K de SAINI-DENIS, RPh 41, 1967, pp 205-211
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS MÉTIERS Er FONCTIONS
en revanche que les occupations pastorales, hormis l'ancien V0[LEUC;, et d'une certaine manière &ypeue; (voir §§ 212-214), se sont peu prêtées, elles, à ce type de désignations qui est de ton familier, aux v e et IVe siècles en tout cas. Tôt poétisées, elles n'apparaîtront dans le lexique en -eue; que lorsque cette finale deviendra précisément surtout poétique : àlloP~EUC;, nom du berger, n'apparaît que chez Oppien (Cyn" IIL295 : cpW"t"Ee; &[Lop~~ee;), et encore n'y est-ce qu'un doublet métrique de &[Lop~6e; (Cyn" 1.132), Il en va de même de formes composées alexandrines comme Ol~YLVO[LEUe;, Ol~yovo[Leue; ou [L'f)Àovo[Leue;, dont la naissance est liée à la remise en honneur de l'hexamètre. En ce domaine, le seul terme créé à l'époque classique par dérivation directe est 1fpO~a,TEUC; (Antiph., titre, Kock II) qui désigne spécifiquement l'éleveur de moutons et qui paraît dépourvu des résonances littéraires du vocabulaire pastoral: c'est bien un terme technique"
§ 342" Comme les gens de mer, les paysans sont donc désignés de noms qui prennent pour base des termes concrets signalant l'objet, l'outil, voire le lieu précis de leur activité" Ainsi O"Ka,1fa,VEUC; (voir § 109) repose-t-il sur le nom de la houe, OXOl'7t:œv'fJ' Sans doute ne vient-il à nos yeux qu'assez tardivement (Strab. 11.5.1, ; II1.4.1) ou de manière qui pourrait en faire suspecter l'authenticité linguistique (Lye. 652), Cependant le terme paraît avoir été employé plus tôt, car on imagine mal qu'au IVe s. Alciphron ait pu créer, semble-t-il, en tout cas employer, un composé OlÙ"t"ocrxOl'7t:OlVEUe; qui ne serait pas secondaire par rapport à un terme simple connu. Il s'agit d'une forme que son sens concret rendait plus claire que l'ancien crXOl7t"t"~p et que sa dérivation évidente attachait plus intelligiblement à un type professionnel d'activité que ne faisait crx,OlcpeUe; (voir § 64), Aussi clairs de structure, mais connus surtout par des emplois poétiques sont àpOTpEUC; (voir § 109) qui repose sur &po"t"pov et que les Alexandrins substituent à &po"t"~p; àÀWEUC; (voir § 109) qui désigne proprement celui qui use de l'aire à battre (&Àw~), et plus généralement le cultivateur (déjà homérique comme nom de personne) ; àlloPYEuC; (voir § 150) que cite Pollux et dont on peut faire un cueilleur ou un presseur d'olives si on le rattache à &[LÉpyw, mais uniquement un presseur d'olives s'il dérive de &[L6pyYl nom du marc résultant de cette opération. BOTPEUC; (voir § 138), forme papyrologique tardive, fait du vendangeur l'homme qui consacre son activité aux grappes de raisin spé-
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cial:ment : l'apparition de ce terme pour l'ancien "t" U' l ' •• gnaIt proprement tout eue 'lI '11 p ~Yl"t"YlP qUI desIleur, lustre encore une fOlS l ' de ?lus en plus technique d'une finale qui caractérise des :o~:r~~tere plOlS de plus en plus étroitement spécialisés, emKaÀu13EuC; (voir § 157) enfin n'est u'un tenn . casarius il d" . 'd q, e de glose : tradUIsant , erlve eVI emment de xOlM~ et dési ". une cabane (cf. X.OlÀU~ÎTYle; Strab., VIL5,1i). gne celUI qUI habIte
for~~:3~nTo~s ce~ ter~es, ,notamment
dans leur substitution à des 't d ' -"t"YlP q~I eXprImaIent de façon abstraite la vocation ou l'apt lue a un certam ty d' t' fi f" pe ,ac IOn, con Irment les observations qu J' a aItes a propos des abréviations de composés' dans l J" e. on com e d d'" , e s a JrevlatIOns d'unr: ans ~e~ ~nvatIOns directes qui rendent inutile la constitutio~ o~pose, a ase de la dénomination est fournie non l accomplI 0 ' r' par e geste . u a accomp Ir, malS concrètement par J'élément . l ' typ~que d'un métier ou d'un emploi précis, ree qUI est
C ~,st pourquoi des formes, d'ailleurs anciennes, comme ax.iX E" ne ,s Impose pas comme post-nominal (voir § 402) cp ue;, q~I (VOIr § 93) q , e ' comme O"Ka,ÀEUC; m, au IV s,, est encore isolé auprès d'un verb 'À),. coron me O"1fOpEUC; même, dont le rattachement à cr7tO J. e t ' : axOl w, dalre, nous paraissent être d'un type diff' t P pue re secon" nature ambi uë et f ' ' , . eren, ou tout au moins d'Une 401), g, ont, a ce tItre, l obJ et d'un examen spécial (§ § 395-
§ 344, Hors de ces domaines techniques précis les noms d'a t' commerçants, ouvriers et tâch d' ' r Isans, erons Ivers reposent sur des th' . nomInaux qui dés'g t " emes , I nen en general le matériel ou l' b' t d l' tIOn considérée, 0 Je e occupaf ?el est KVa,<j>EUC;, connu depuis l'époque mycénienne et que l'on peut aIre reposer sur le nom du fruit de la cardère utilisé po l ' xvœcpoe; . Mais aussi vraisemblable est u d'" ur e peIgnage, t ne envatlOn mettant ces deux ermes Sur un même plan par rapport à xvJ.7t"t"w J'u et la plante comme outil (voir § 403). , n comme agent, Tels sont KOUPEUC; (vo'r § 75) d 1 plutôt d l , e XOUpOl au sens de « chose à tondre» ar H .que , e « tont~ », et .la forme probablement dialectale conservée P esyc h lUS xopcreu,- (voIr § 155) P Our xopaw"t"EUe;, voir § 439. ET Il a,ÀÀEUC; (voir § 75), de [LÉTOlÀÀOV au sens de « mine » 1fOtKtÀEUC; (voir § 93) cl ') d . sen d bd' , e 7tO~X~ ,oe; ans ses emplois substantivés au s e « ro enes ». ' l
"
.,
MÉTIERS ET FONCrIONS
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
312 01-'-a.Àeue;
recherché.
,
(voir § 112), de l'adjectif ofLIX.À6ç qui qualifie le
rés~ltat
.
( . § 112) de 6TC'rIX.'16ç dans ses emploIs substantifs dési-
O'lTTa.veue; VOIr , gnant des viandes grillées. , , . 127) nom de l'orpailleur: ce mot repose sur crIX.ÀIX.1; O"TJÀa.yyeue; (vOIr § , . d l'orpailleur' l'utilisation d'une table e , (H sc h . crlX.'ÀlX.y1;) , nomb du tamIS 1 nt dit en français « berceau )) ?) peut etre de lavage (du type ascu ~ '. _ 1; élément du matériel de responsable d'une contammatIOn parI cr~PIX.Yl·" (Agatharch. 27) d " t comme une planc le Inc Inee . cet ouvrIer, ecn . d . , ' ( ' § 127) de ()cr'rpw{Q'I qui désigne les pIèces e varsOo"Tpa.Keue; VOIr , A
selle; Ka.I-'-Lveue; (voir
des fours à usage industriel
§ 127), de x<X.fLW~Ç, nom
four à chaux, forge, four de potIer. é'
Puis, après l'ère chrétienne, o'\-La..,eue; charretier, de &fLlX.~lX.·
(
.
VOIr
§ 136), comme nom du
(x.pti"-IX.'10ç plus ancien), nom l-' du four à usage alimentarre. ,. . . § 153) , sur E:'À'E:ql (J.I"''0 au sens d • IVOIre. · t 'Àe-"a.vTEue; (voIr ,A qUI pourE t tar d Ivemen e 't' On notera dans ce cas l'existence de composes de ~eme sens, mais . t ' entuellement s'être réduits à ÈÀE:qllX.'1'rE:Uç : E:ÀE:qllX.'1'ro'ro~oç ( raren ev " . 0 C' IL514) ÈÀE:qllX.'1'roupy6ç (mals connu peut-être poetIque. pp yn· . ~ ) C'est un terme poétique 3119 assez tard : ApolL Dysc. Pron... ,e c ... KÀL~a.veue; (voir
'r<
§ 138),. de xÀ~l-'1X.'10ç =
tardif que ô8peue; (voir § 152) d
t
es de glose Ko8ol-'-euc;
es erm bl d'un § 345. Ne sont enfin pour dnous que le nom du responsa e (Hsch.), qui doit ,se comprenb::ucco;:m:noins clair, puisqu'on en fait grilloir, et ~Àa.Tpeue; (Hsch.), , API ' . Cependant l'interpré, " t non d un etre. lumaln. le ~om dune matlere, e hardt (§ 238 . 82) pour la glose: « l' ouvrie~ tatIOn que propose E. Bo.s~, f . P (t non le fer qui est forge ui lamine le fer au trOlsreme orgeage)) e .' d oint q . " . cf LSJ) nous paraît tout à faIt same u P pour la trOlsleme fOlS,. . . , '1 faut supposer le nom l'interprétatIOn htterale. En outre, S I l d e vue de d . , d s va eurs con. * "À il correspond u moms a e d'un mstrument E: IX.'rP°'l, . . d 1 métallurgie, et nous ,,' dans le vocabularre anCIen e a nues d e <:ÀIX.U'I(j) ., ., d d'ouvriers reposant
désorm~~~:~~:z :::Il:~:::t::e:et:: ndoé:~nation.
sen~,
sommdes Le de sur es noms . . d nom de matlere, ' r la troisième fOlS )) attesteraIt, ans u n , « f er f orge pou . . d fi 1 (un seul autre exemple, tres un emploi quaSI mconnu e cette ma e
douteux : fLIX.P~E:ÙÇ voir § 97), et en outre, il ne résulterait pas de la forme elle-même.. On peut songer à un ouvrier spécialiste de l'usage de tel marteau avec lequel se ferait un troisième forgeage, plus délicat, et décisif.. Pour l'anthroponyme de même forme, voir § 229.
§ 346. C'est probablement à ce groupe que se rattache aussi ~a.Àa. § 75), qui désigne un garçon de bain. Il est certes impossible
veue; (voir
de lui assigner une base nominale connue, mais envisager une dérivation inverse à partir de ~IX.ÀIX.'1ÛO'l et de ~IX.ÀIX.'1E:UE:~'1 qui lui sont contemporains laisserait le problème entier. La cause de cette lacune est évidemment dans l'existence de l'homonyme ou du quasi homonyme ~<X.ÀIX.VOç, qui, riche de composés et de dérivés, ne laissait pas de place pour la survivance du terme ici sousjacent, ni pour des dérivés autres que ceux dont il était lui-même dépourvu. Ce silence n'est pas une raison suffisante pour supposer à ce terme une origine préhellénique qui est indémontrée, et cette homonymie n'autorise pas à le mettre coûte que coûte en rapport avec le nom du gland, puis du pène de serrure, moyennant d'étonnantes déviations sémantiques passant de là à la serrure puis à la pièce fermée! (voir Frisk 1 p 213).
§ 347. Aux très justes observations de E. Bosshardt (§ 106 pp. 4849) sur les deux techniques du bain, bain par aspersion ou douche, et bain chauffé pris par immersion dans une baignoire (celui-ci peut-être emprunté, avec une partie de son vocabulaire technique : &cr<X.fL~v8oç terme rare, il est vrai), nous ajouterons que la fonction constante du ~IX.ÀIX.VE:Uç, même s'il est d'autre part et inévitablement chauffeur et distributeur d'eau, et peut avoir à jouer d'autres rôles moins avouables qui le font associer aux prostituées (Ar. CaY . 1403; Seol. anon Page 905.22), est d'administrer la douche. Le personnage de Théophraste (Car . IX.. 8) est un resquilleur, car il se sert et se douche lui-même, privant le garçon de travail et de rétribution. La comparaison de Platon (Rép. L344.D) : Èv '1({) E:ÏXE:V &TCLÉVIX.~, (hcrTCE:P ~IX.ÀIX.VE:ÙÇ~fLW'l XIX."IX.'1"À~crlX.ç x.1X.'rà "WV èfJ,,(j)v &.8p6ov xd TCOÀÙV "av Myo'l, ne s'entend évidemment que d'un personnage dont le rôle est accompli lorsqu'il a bien arrosé le patient 9. 9 Comment d'ailleurs ne pas sentir dans xœ,oc 't"wv èJJ't"wv le jeu de mots avec X()('t"oc 't"wv èJJflwv ?
MÉTIERS Er FONCTIONS
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
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§ 348 A la différence de K Bosshardt, nous ne pensons ce\end~ht
pas qu'il faille remonter à *~cxÀcxvoç, nom d'un arros~ge ou d un Jet, Quoi qu'il en soit du rapprochement contesté par H. FrIsk avec le verb.e ui dégout:e » (VOIr skr, galati s'égoutter », et surtou: avec ~alana~ ~71-472) et quoi qu'Il en SOIt aUSSI d une parente de tout . P ok orny, pp, ' ± , (,( '" ~ ,., toutes hypothèses qUI ne sont, au demeurant, ce groupe ave C l-'CXI\I\~, J • pas plus scabreuses que celle de cet auteur (VOIr § 346 fin), nous adm::,trons que la forme grecq~e ~cxÀ~ve:ùç, co~me ~ombre. de ,t~r~es d~p rencontrés, s'attache à l'mdlcatlOn concrete d un outll d ou louvrIer tire son signalement Le nom de cet outil n'est pas attesté, sans doute pour la raison dite plus haut (§ 346), et il y est s~~pl~é par ~PÙTCXLVCX qui désigne au propre une puisette serv~n: aUSSI a l aspers~on ellemême mais il devait faire partie de la serIe des noms en -CXVYJ dont
«
«5
P Ch~ntraine signale l'ancienneté (Fon~ation, p. ~99). , , Enfin, du point de vue de la constitutlOn du leXIque, ~cxÀcxve:uç ~ou~ apparaît comme crXCX7tcxve:ùç (voir § 342), et le rapport de ce dermer a crXCX7t(X.vYJ conduit lui aussi à *~CXÀci-vYJ 10, xÀ~~cxve:ùç et b7tTCXVe:ÙÇ étant beau-
cas d'abord à l'aigle qui dévore les entrailles de Prométhée (Eschl. Promo 1024), puis fournit un titre à une comédie d'Aristophane, et se retrouve dans un fragment comique (Com, Adesp. 30 D Kock III), ensemble qui ne décrit évidemment pas un convive élégant, quelque littéraire que paraisse être le terme, Chez Lycophron se trouvent d'autre part deux termes, 6.flOL13eu5 (617) et ÀaTpeu5 (393) qui sont des hapax probablement artificiels, mais qui répondent, semble-t-il, eux aussi à ce type, Le premier se réfère apparemment à &.[Lo~~~ pour désigner celui qui fait un échange. Le second, qui désigne un salarié, renvoie formellement à Àci-TPOV, hapax de l'Anthologie (Anth., Suppl" 1011), glosé par [L~cr66ç (Suid, E.M,). On ne saurait cependant affirmer qu'il ne s'agit en aucune façon ici d'une dérivation inverse, le verbe ÀCXTpe:ÙW étant attesté épigraphiquement depuis le VIe s, AC. (SIG 9, Olympie),. La forme ÀCXTpe:ÙÇ n'est donc pas complètement inventée par Lycophron : elle ne fait que réaliser explicitement à nos yeux un substantif implicite depuis longtemps, seule forme envisageable ici de la {( dérivation inverse ». Pour è~wfleu5, voir § 104.
coup plus récents.
§ 349. On peut enfin ajouter à ces formes quelque~ mots q~i ~e sont pas des noms de métiers à proprement parler, malS dont, 1. eXIstence et la valeur sont conditionnées par celles des noms de metlers et de fonctions. Ainsi 8aLTaÀeu5 (voir § 75), terme d'époque classique, ~ssez rare pour avoir suscité la curiosité des lexicographes (Hsch, SUld,,), et ayant éventuellement donné lieu à la forme préfixée que cite Athénée (V,II.L 354.D), cruvaCX~TCXÀe:ÙÇ. Le substantif de ba~e est ~ncon~u :t peut, ~ aIlleurs n'avoir pas existé explicitement, mars le denommatlf aCX~TCXÀCXO[LCX~ et le composé aCX~TCXÀOUpy(cx (dûs tous deux, il est vrai, à Lycophron 654 et 199) confirment l'idée qu'il s'agit d'un dérivé en. ~cxÀoç ~u en -ci-ÀYJ à valeur peut-être d'abord dépréciative et de ton famlher (VOIr P Chan• ) A _:,' 'applique en tout traine, Formatwn, p" 247 notamment " UCX~T(JJ\e:UÇ s 10 Faut-il voir un terme apparenté dans le nom de vase.J:.Ilycénie;> qerana1~I Ta 71L23) ? C'est ce que propose M.. D. .PErRusE,vSKr, Zwa .Ant~ka 15, nou~ 60 (= MDP 11) répondant ainsi affirmatIvement a un~ questI,on ~ue nouS p, t me d'une démarche inverse Mais d'autres mterpretatIOns sont pos;i~;~~sn~~a~:ent celle de J c.. KAMERBEEK, Mnemosyne 9, .1956, p, 33.8 (= J~a ~' re ris'e al C. J RUrJGH, Études, § 106 et note 1.47: ce se.raIt un v,ase a eau c au e P t lePnom pourvu du même suffIxe, dériveraIt du radIcal de 8zPOfL()(L, La forme do n , . t a e à une anse et de l'idéogramme 204 qui accompagne ce mot et. repres~n e. un vNs d t . l ' asé ne s'o ose à aucune de ces deux InterpretatIOns Jotons cepen an ~uceol':~se ~nique s~Pprête spécialement bien à un déversement, et le col large à un déversement en nappe,
§ 350. En regard de cette variété et de cette abondance, les noms exprimant un rôle dans l'organisation politique, sociale et religieuse, et reposant sur des thèmes simples, paraissent remarquablement peu nombreux, surtout si l'on considère l'importance ancienne de cette zône sémantique dans les formules abréviatives (voir §§ 269-298) : souvent familière, la formation a nettement tendu à se spécialiser au niveau des fonctions subalternes du commerce, de l'artisanat, de l'agriculture, de la pêche, et les séries que l'on a vu s'amorcer et se développer dans ce domaine n'ont pas proliféré dans celui des fonctions sociales,. On citera ypaflflaTeu5 (voir § 75), mot important du vocabulaire administratif, qui, dans ses multiples emplois, désigne proprement un préposé aux écritures : ses composés exprimeront les spécialisations et les rapports hiérarchiques. (Cyr. IL2.30 ; VIILL14) les membres d'une ae:xci-ç, escouade de 10 hommes, avant de désigner localement (Trézène IG 4,.748.21) le président d'une commission de 10 membres. ÂeKa8eu5 désigne chez Xénophon
BaKxeu5 enfin, terme poétique qui ne se trouve d'abord que chez les Tragiques (puis Orph., Hymn,. 45,.2; Anth, Pal" IV.156), s'il n'est dans une partie des cas qu'un doublet élargi du nom du dieu Bci-xxoç
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
(Soph . Ant. 1121; Eur . Ion 218; voir § 76), s'oriente parfois vers, la désignation du célébrant (EschL fr. 86 Mette, surnom d'Apollon; Eur,. Bacch, 145) 11, bien qu'il soit en fait difficile, notamment chez Euripide, de distinguer le dieu bacchant de l'homme bacchant. En outre, même dans les cas où il peut s'agir d'un célébrant, le terme ne peut s'incorporer à une série que sur un critère purement formel qui le vide de sa tonalité propre, et cette tonalité est précisément dans l'ambivalence célébrant/célébré.. C'est dans le répertoire des épithètes de Dionysos qu'il s'est en tout cas fixé (SIG 1014 . 145 Erythrées ; SIG 1024.25 Myconos), et par là, il appaItient principalement au registre examiné plus haut (§§ 208-219).
§ 351. La finale -e:uc; fournira un grand nombre de noms de fonctionnaires de la démocratie athénienne (et non de magistrats), mais sur les bases beaucoup plus abstraites fournies par des noms d'emplois le plus souvent déterminés par un préfixe, cependant que des rapports d'autorité et de collégialité s'exprimeront par la préfixation de formes en -sDc; déjà usitées depuis longtemps. C'est, à l'époque classique, le domaine où s'élabore un type qui envahira les langages techniques aux époques ultérieures (voir §§ 408410).
§ 352. Pour ce qui est du mycénien, les noms de ce type y paraissent assez nombreux parmi les appellatifs en -eu, bien qu'il n'yen ait pratiquement pas qui ne posent individuellement des problèmes d'interprétation., Pour le détail des références, on renvoie à la table alphabétique des §§ 160-180 Le plus clair est kanapeu (voir § 168), dont la forme impose prati·· quement une lecture xvct:~e:DC; bien que les contextes ne fournissent aucune indication dans ce sens. Mais pour l'interprétation morphologique de xVct:~e:uc;, voir §§ 344, 403. D'interprétation moins assurée sont des termes auxquels on s'accorde cependant à donner une base nominale : wirineu (voir § 179), si l'on doit bien le tirer de wirinewe (datif ?), semble être un nom d'occupation plutôt qu'un anthroponyme. On y iL Pour ces désignations, outre myc, posidaijeu (voir § 352), on aimerait que soient plus sûrs 6PYEÙÇ (sa présence comme doublet de 6PYE0W dans une inscription attique et dans un fragment de Lysias cité par Harpocration paraît cependant probable) et dxctikùç (E FRAENKEL, Geschichte der gl'iechischen Nomina Agentis ... , Strasbourg, 1911-1912, t, II, pp. 71, 180).
MÉTIERS
ET FONCTIONS
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voit le plus Souvent 1 d' . , e nom un OUVrIer du cuir, fpi:vsuC; 12 a 1 on pourraIt se demander s'il n" ' uque cas d' , Y a pas la une forme abréviative et autre part un correspondant cnossion du Tl' k ' (voir §§ 276-277)' p) ren ureu lu crxu),e:uc; . ,questIOns auxquelles notre documentation ne met pas de repondre. perv
lwmaeu (voir § 168) dé ' 'P 1 Q Il ,srgne, a y os, le tenancier d'une terre dite sort law;w, ue: ~ued la réalité de cette fonction, ainsi que le sens et bibl~:me p~ecrse, e ~ama, que l'on ignore (voir MGL s.v, avec une 1 d' ~rap~re qUI ne s :st pas enrichie d'hypothèses utiles depuis 1963) a errvatron postnommale e s t . " ' la J I " assuree, et le caractere srgmatique de Jase r;ama tres probable et e t t 'd' . ' , n ou cas, rn rspensable pour kamaeu 13 n~enteu (~oir § 170) apparaît comme un nom de fonction ou d'occu~ pa~ron, et ,cEest en rapport avec le nom du miel qu'on l'interprète ordi narrement n effet un ,rapport avec le nom de l'ab 'Il . f ' . attendre *meriseu, paraît exclu, comme il a été recon er e , qU,r leraIt temps 14 L ' nu d epurs onO'. a questIOn est donc de savoir s'il ' ' , '" d' f ' , s agrrart par exemple une onctIOn reIrgieuse et quel sera't ' , . , r , en ce cas son rapp t m~ndama ,q~i paraît désigner, lui, un fonctionnair~ religieux orue ac::~ tams consrderent comme ayant responsabilité du miel r5 , q
k
poqateu (voir § 174), nom de fonction ou d'occupation t d' , rement d' t ,es or mar_ 1 ~6 rre~ ement ou non, mis en rapport avec ~op~cX (par ex * 0 ~ct:Te:UC; ), L absence d'un contexte réduit l" t .' . ,~ ~d d' m erprete aux facIIrtes f ~ngereuses, ~ne recherche purement formelle. Le document Qa 1295 arsant partre d un groupe qui . d 1 ' . ' pour pres e a moitié, concerne prêtres t e .p~et.resses, on peut se demander s'il n'y aurait pas de pla specraIrste des herbes * p. 1 ce pour un ' ' ~OPi"'ct:VTe:UC;, en se rappelant la glose d'H' h c lUS ~6pP.ct:VT . ' " . esy'. i"' ct: ~ct:Tp~Xct: ~ct:p[Lct:xct:. Mars ce n'est là qu'une comb' , ll1demontrable. A ces termes on ajoutera des d' . . d rnarson d f . ' esrgnatIOns e membres e con renes ou de thiases comm 'd . - (d § 174) . d' . e pOSl alJeu at, plur., -eusi, voir ,qUI esrgne, dans un document commémorant u d' t'b ' d'or (' . ne rs n utIOn ge a usage ntuel?) un groupe de b' . fi .. , ene lCrarres : autant que des
g
~. ,LEJEUNE"Mé~noires, p, 133, note 20 (= ML 7) Olr, en dermer heu A HEU Z- A . 14" Pour la forme d'Ari~tote EÀBEC~, w~ ntûw 15,1966, p. 268 (= AH 65) l~ T unique de [léÀt, tel qu'il apt.rratî~(J~~~s~~I~!Ji ~; 1-312 Meri,te,u, suppose bie~ poç, etc, J, dans les composés Icf EÀ •À 0 , dans les derrves (cf. [lÛ~TI) groupes -ty-, qui est invariable~en~ tTO:,W t1)7' etc. J, et non la transformation des ' ' represen ee" en myc' par s ' toso (-(J- ou -(J(J- ?), O perosa ( -(J-, m~towesa (-(J(J-). , ) 15 Voir notamment J.-P" OLIVIER A 1'0 os d' . M, LEJEUNE, Mémoires, p, 193 (= ML f:) ,P une üste"", pp., 42-45, (= JO 2) ; p, 87 (= FA 11), meriteu équivaut à merida~our F ADRADOS, Emerita 29, 1961, 16, C. MILANr, Athenaeum 46, 1958/4, p. 40~ (= CM 3)
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
pretres (MGL") s. " , ce peuvent etre d es fil d'el es groupés 'd ,. pour la fréquentation du sanctuaire connu d'autre part: POSL aLJO, , , A
A
d",
( , §164) qUInes , , t q ue singulier , est de valeur mcertame. LWLJeu VOIr '. '1 s'a 'isse de la désignation d'un prêtre, Il est cependant possIble qu~ :Uais sur un terme intermédiaire en reposant non sur le nom de eus, '17 -LOV, soit le nom du sanctuaire de ce dIeU
§ 353. Beaucoup moins interpréta bl es son t les mots suivants . , ' 1 ent être un nom d'occupatIOn, arojeu (voir § 162) qUI peut, slm P em du batteur de grain, avec ' 't' f ' uemment comme l e nom .. mterpre e tantot re~ a" CÛ,OLIXCV , 18 , t an tôt , ce qui justifierait sa présence ICI, référence ") '19, à &Àcvç ou IXI'.CV'f) , , , ui est certainement un nom de fonctIOn, pour edaeu (vou § 165), q ' t 'IOn satisfaisante', l'hiatus intélequel on ne peut proposer d "mterpreta . ' u n thème neutre en S ; d' rIeur . § 169) , qui paraît être un nom oc(d t plur -neUSL. , VOIr , k " suggere LJoneu a.. la base . , , , . ite à poser un thème noml, 20 dont cupa t IOn , termlnee en n, lnv nal ; , ui est aussi un nom d'occupation 2\ à la base perekeu (vou § 173)" q , d l hache qu'il s'agisse d'un d l on pose d'ordmalre le nom e a , uque d l hache ou d'un fabricant de haches; usager e a , . d' . . fin connu à Cnossos et à Pylos, qUI eSlgne un woweu (VOIr § 180) e n , " l' ctivité Un rapport avec le 22 d t on ne peut precIser a . . . 'Il traVaI eur on . 1" ne peut être établi, malS wowo de sens Inconnu UI aussI, 1· terme py len , . 'bl ' l'est pas pour autant lmpossl e. une base nomlna e n 1958, . 846) (= AH 8) Par exemp 1e A . H EUBECK , Sprache 4,188 (_ pCM L. S LA La Ci\liltà micenea., p . rEL,,, 71 (_ CR 32) C. J. RUIJGH, Etudes, :p 2 _ 45). , . L. PALMER, Inte,rpr~tatwn, fL,A 4(2: ~L 12) et Add.. p . 338; mais, on ht a~~~ M. Men:oues, p.. le tissage .. L , . LEJEUNE, nom en relatlOn avec , . PALMER, Interpretatwn, p. """""" 1tAE:XE:UÇ,
17 . 18 19 20. *.,21.
(=2;PL45~ALMER,
LP
Interpretation, p . 464 (= LP 45).
CHAPITRE Il
BASE NOMINALE SIMPLE ANIMAUX, OBJETS, TOPONYMES (§§ 354-376)
§ 354. On a vu plus haut (§ 325) qu'un nom d'oiseau comme XÀcvPEÛÇ pouvait s'interpréter comme la réduction hypocoristique de quelque
épithète descriptive, faisant du caractère évoqué par cette dernière le trait signalétique d'un être, ici d'une espèce. C'est sur une base nominale que doivent reposer plusieurs noms d'oiseaux, dont certains, à vrai dire, peu clairs. Si la seconde glose d'Hésychius (voir § 155) à Kopuvlleus, &ÀEX"t'puwv, permet de rapprocher ce terme de xopMlcvv' &ÀEX''t'puwv, on y verra l'altération d'un sobriquet qui fait alors partie d'un groupe signalant le coq comme porte-casque. Quant à °xoLveus, terme rare, - en fait hapax chez Anton. Liber. 7 _, il désigne un oiseau peu identifiable, Pour la forme, il est à rapprocher de crXOLV[CVV (Aristt. Hist . An. 61OaS) et d'un terme incertain, crxoLV[Àoç (Aristt. Hist. An. 593b 4 : ou -[xÀoç ?), et il pourrait éventuellement désigner le même oiseau, la bergeronnette (Motacilla). S'il n'est pas assuré que ces termes doivent se rapporter à crxoïvoç, nom du jonc 1, la chose ne paraît pas invraisemblable, d'un oiseau dont l'attirance pour les lieux humides est Connue.. On ajoutera qu'il ne s'agit pas nécessairement de la bergeronnette et qu'on pourrait avoir là le nom d'Un oiseau franchement aquatique et nichant dans les roseaux. Le même principe d'explication pourra être retenu pour àypeus qui apparaît comme nom d'oiseau chez Elien (N.A . VIII.24) . Pour un emploi différent, mais supposant les mêmes bases, voir §§ 212-214.
§ 355.. Les problèmes posés par
~pLlleûs sont insolubles..
Ce mot fait partie d'une série désignant, semble-t-il, un même oiseau, le rougeL Voir D'ARCy-THOMPSON, Birds, p.. 276.
ANIMAUX, OBJETS,
321
IOPONYMES
SÉRIES DANS LES APPELLAIIFS
320
.h . b la? 2) et donnée par la scholie à Aristophane, gorge (Ent aeus 1 u ecu . , (;'" " 1 Guê es 927 : « [LLx À6XfLYl Mo Èp~6&xouç où "t'pt
XO~ette
variation est confirmée par l'emploi des d.ifférentes ~orme.s ~~e~ . d t pour caractères à cet OIseau de VIvre ln IVl" les auteurs, qm onnen d" d x duellement dans les buissons, de se nourrir de vers, etre e. ceu t cl t np" et de ceux qm son dont le vol annonce les changements e el b , . . d bles de répéter ce qu'ils ont entendu (s'il s'agit ~len dans ce erc~pa , ' . Porph. Abst. 3.4; doutes m LSJ ; E Bossmer cas du meme OIseau . . . d 127 p 57-58 songe à une extension de l'emploI u nom § d , P . , l ) h al' t, ou à une confusion entre cet oiseau et un autre, par eur Arstt H ist An 592 b 22; Geopon 15 1 22 (et Hsch ÈpWcxcxxoç . KOÇ . opve:ov [Lov7jpe:ç xcxt [LOV6"t'pOTCOV) ; Èp~6e:uç Aratos 1025 ; Théophr. Sign 39 (et Phot Èp~6e:uç' /) ÈpWcx, '6
e:p~
'\'.oç, "t'O,"opve:ov ) ., ÈpWuÀoç Schol. Ar. Guêpes 927, voir ci-dessus (P Chantraine Form[ttion, . L'emploi d'une finale populaire, avec -cxxoç· ,'. d l ' . . ( 250) fait songer à une serre e so )1'1p 378) diminutIve avec ··uÀoç p. , '1 ~ets ' armi lesquels Èp~6e:uç semble se trouver à sa place, sa.ns qu l q . P 'bl de donner de la partie radicale une analyse plemement SOIt pOSSI e convaincante. . . , 6' ,' -6 « JournalIer » et e:p~ IY.Xy), En effet la ressemblance d es noms e:p~ oç .' l . d' ... ' l mélange de miel et de pollen dont se nourrrrare~t es qm eSlgne e . . . , glssant b 'lles a déterminé des tentatives à vrar dIre assez vames, s a a el , , d t' d' e autre langue d'éléments de vocabulaire peut-etre a ap es un. . t ' e *réL-dh- (vOIr Pokorny . · . E Bosshardt (l.e . ) mvoquan un L- .. A InSl . , d d' '11 compte du * . dh - analyse qui ne l'en ar eurs pas grec e-r,n- 0 s, b ' 6' P .60) ., . dl" par l'intermédiaire du ver e e:p~ e:uo[Lcx~, i: de ~pi:60ç VOlt ans OIseau, d ' -6' la un petit ;âcheron qui répète les ordres donnés, ~t . a~s e:p~ ~x~. . l'abeille tire de sa journée de travaIl, JolIes, mars len nourrrture que fragiles inventions. ,. d" -6 er F . k (1 p. 558) tout en rapprochant le nom de ~ OIseau e e:?~ .oç 1L rrs, . . fi t une InSlSqu'il considère comme sans étymologie, le Justr Ierar par , l 'te'e à l'oiseau selon un des sens attestes pou.l' '1 ' . tance so Il lcIteuse pre , ' 6 / (Aristt Pol 1303a16). On sait que le rouge-gorge ne ver b e e:p~ e:uo[Lcx~ ..' 2 Voir D'ARCy-THOMPSON, Birds, pp. 100-101.
fuit pas l'homme, mais il n'y a là rien de très satisfaisant, non plus que dans l'analyse rapportée et condamnée par D'Arcy-Thompson (Le.), selon laquelle il s'agirait de formes évoquant la queue rouge de l'animal: Èpu6p6ç et 6iXxoç, cet oiseau n'étant alors autre que le <po~v[xoupoç (rouge-queue, Luseinia phoenicurus, Arstt. Hist. An. 632 b 28). Quoi qu'il en soit donc de l'étymologie de ces mots et des rapprochements qu'on en peut faire avec des formes qui leur ressemblent mais sont aussi obscures, cette série de noms d'oiseaux comporte, sur une base qui peut être nominale, des finales qui sont celles de mots familiers, évoquant des séries de sobriquets, voire d'hypocoristiques a
§ 356. En tout cas, on le voit, le caractère d'emprunt qui, d'ailleurs, ne peut, lui non plus, être prouvé, n'est pas lié à telle ou telle finale, mais à la base elle-même : en ce domaine aussi, la finale -e:uç a pu servir à adapter des mots d'emprunt. C'est sans doute le cas de KaTp€ÛS (voir § 93), qui adapte à une série existante du grec un mot d'origine peut-être indienne, si l'on n'y voit pas une altération de &.ype:uç 4.
§ 357. Les poissons, on l'a vu (§ 326), sont, eux aussi, susceptibles de désignations d'origine hypocoristique, et les noms en forme de sobriquets sont fréquents en ce qui les concerne aussi.. Il s'agit surtout de noms qui évoquent l'aspect extérieur de l'animal, taille, couleur, détails de forme, et supposent un arrière-plan descriptif.. XaÀK€ÛS (Arstt. Hist. An. 535 a18; El. N.A.. X.H; Opp. Hal . I.i33) n'est probablement pas un poisson forgeron, mais porte un nom directement dérivé de xcxÀx6ç : c'est donc quelque composé comme xcxÀx6xpouç qu'il évoque 5" Il y a tout lieu de penser que le poisson yva4>€ûs (Dorio cf. Ath. VII. 297.C; Hsch.. ), qui n'est cependant pas décrit, est nommé d'après son aspect et devait être hérissé de piquants, tel le fruit de la cardère (on peut songer à quelque variété de rascasse). 3 C'est à titre de sobriquets que xoupsùç (Hsch.) et ~()(mÀsùç (Arstt . Hist. An. 592 b 27) désignent des oiseaux 4. Voir D'ARCy-THOMPSON, Birds, pp . 132-133 5. Le Saint-Pierre, dont le nom scientifique, Zeus (aber, ne fait que traduire littéralement le nom grec, porte en français des noms familiers qui sont significatifs, comme Dorée, Jean Dorée, et dûs à l'éclat métallique de ses flancs 21
ANIMAUX, OBJETS, TOPONYMES
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323
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
Moins bien attestés et plus isolés sont : 8aKTuÀeus (Ath, VII.307.B) ainsi nommé pour sa minceur; O'KLa8eus (Ath VII,322F;
cf. Hsch... , "mEç iî~ Q'x[cma) ;
poisson.que xopaxL~oç 6, terme fréquent en particulier chez les comIques (EpICh. 44 Kalbel; Ar. Lys, 560; Philyll. 13,3 Kock Il; etc.), et fournir un nouvel exemple KopaKeus (Hsch.) pourrait désigner le
mê~e
d'une variation évoquant les séries hypocoristiques. Une partie caractéristique du corps a pu servir de prétext~ à un.e dénomination de cette sorte, et ce peut être le cas de ~wpeus (VOIr § 136) que reprend ~Ulpliî~ov : ce dernier faisant série avec 't'ucpAliîLOV, on a tenté de le rapprocher de la glose d'Hésychius ~UlpO[· ocp6aÀ[Lo[
(E. Bosshardt § 139, P 61)
7"
C'est également une partie du corps qui fournit la base de ~1TLVWTL8eus (voir § 151), terme composé apparemment, mais dérivant plutôt d'un composé, Si *bnvUl't'lç n'existe pas, c'est une base de cette sorte qu'il faut supposer et qui aurait désigné la nageoire dorsale très caractéristique des squalidés. Or, ce poisson est le même que le vUl't'~iîav6ç (Arstt. fr, 310), qui est le chien de mer (Galeus canis) ou une variété proche. Le mode de capture fournit enfm la base de ÀLVeus (voir § 75), autrf\ nom du X.EQ''t'PEUÇ, le mulet qui va par bancs pouvant en effet se pêcher au filet 8, On notera la curieuse aptitude d'un suffixe qui peut caractériser la victime comme l'usager d'un appareil de pêche, car si A~VEUÇ désigne un poisson, iî~X't'UEUÇ (voir § 316) est un nom de pêcheur, Situation que 6, La cOl'vina nigra (en français corb, corbine), poisson méditerranéen, a les nageoires pectorales et ventrales noires, . . . 7,. Mais l'existence hors du grec de form.es comparables ayant une rnrtrale bfait plutôt songer à un mot d'emprunt (v?rr 1,L ,FRr~K l, p 280) 8, Nous ne saurions évidemment souscrrre a 1 ancrenne analyse encore reproduite chez J. POKORNY, p, 663, qui rapproche ce mo~ de f?rmes sl~ves du nom de la tanche D'abord, du strict point de vue morphologrque, rI faudrart adm~ttre qu.e le grec ait à la fois conservé un :terme de t.rès haute antiquité, et ~ous le lIvre unrquement sous cette forme élargIe secondarrement, dont on ne vo:t pas ~a .va~eur, En outre, les mulets, quelle qu'en soit la variété, sont des porss?ns a ecar!l~s, donc de ceux pour lesquels l'indication d'un contact gluant est le m.oms caract,e~ls~ tique, à la différence des tanches, dont la peau a bien cett~ .con~lstance, DerIve de Àlvov, ce mot s'insère parfaitement, et P?,,:r le type de. de:rvatlOn, .et pour sa tonalité dans les séries qui nous occupent rcr On pourrait, rI est v~al, adme:ttre qu'il n'; été introduit dans ces séries et ainsi suffixé que .par ét;ymologre pop';llarre : même dans cette hypothèse, ce serait encore ;rn er:rpl?r, d.e -~uç; ,confo,~me a ceux que nous étudions ici, puisque cette fi.nale n aurart ete mstItuee qu a la faveur d'une réinterprétation de l'élément radrcaL
peut expliquer non pas une valeur difficilement saisissable de ce suffixe . . ' maIS une proprIété d'abord abréviative qui donne une tonalité nettement familière à nombre de formes et permet la constitution de séries de sobriquets,
§ 358. Les animaux domestiques, notamment les quadrupèdes dont on attend un service, ont reçu des noms qui reposent sur des termes désignant, comme pour les humains, l'objet ou le lieu à quoi ils sont att~chés ès fonctions et de manière quasi institutionnelle. Les plus a~c~ens sont OÙPEUÇ et 't'pa7tE~EUç, tous deux homériques Le premier desIgne la mule comme l'animal utilisé pour creuser les sillons ('t'à o0pa), selon l'interprétation depuis longtemps reçue et clairement appuyée par les vers K 351-352 9 • La forme utilisée en attique est opeus, dans laquelle l'absence d'aspiratio~ est e~ c,ontra~iction avec le terme de base 6poç. Pour expliquer cette smgu~arIte on mvoque l'influence du nom de la montagne, ce que les aptItudes montagnardes bien connues du mulet rendent vraisemblable, et ce que confirmera Lycophron. En effet ce dernier appellera opEÙÇ un montagnard (1111), et, aussi bien qu'à une homonymie, on pe~t son~er à un emploi du même mot, autorisé par une étymologie erronee. MaIS, pour la forme « attique )), il n'est en fait même pas utile de. s:interroger sur l'absence de l'esprit rude dans OPEUÇ, alors que son orIgme même dans 6poç est mal établie (voir H.. Frisk II, pp. 425-426), et que le sens de « sillon )) est depuis longtemps perdu, et avec lui le rapport avec le nom de la mule: l'attique dit~[L[ovoç, et, avant Aristot.e qui l'emploie fréquemment, OpEUÇ n'apparaît qu'une fois, chez ~r~stop~ane, ~ans ~a bouch.e de l'esclave Xanthias (Gren. 290), répartItIon d emplOIS qUI peut faIre songer à un terme d'origine non attique. § 359,. Quant à Tpa1Te~eus il désigne le chien qui est admis à titre d'. o~nement (p 310 : &yAatfJÇ iî'~VEXEV XOI.LéouQ'~ &vax't'Eç), dans 'la familIarIté de son maître, et qu'on laisse rôder autour de la table des repas (X 69 : oôç 't'pécpov ~v [LEyocpo~m) C'est la fréquentation de cette table qui le définit, comme si l'on n'attendait de lui d'autre utilité que l'agré9. W,. SCHULZE, Quçxest Ep., p. f.07 note 3 ; F, BEcHrEL, Lexilogus, pp, 261-262 ; E B~SsH.ARDr: § .65, p . 33; H. FRrsK l, p 414, Nous ne mentionnerions P as l'ina10) pour A 50 et K 84 si elle ne se t 0 terpretatlOn d Arrstote 't . d" (Poet . 1461 . l' uvar encore d ans certams r~tlOnnarres; pour Aristt,. il s'agit de gardiens (
ANIMAUX,
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OBJETS, TOPONYMES
325
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
ment de cette familiarité: c'est un vrai parasite, animal d'ailleurs précieux que l'on immole sur le bûcher de Patrocle (~ 174). Bien qu'on puisse en fait lui demander d'autres services (X 69 : 8Upcx.Npo6ç), c'est donc une vie d'oisiveté qu'il mène, et le terme n'a survécu que pour désigner un parasite humain, d'une façon doublement méprisante, puisqu'il n'a désigné d'abord qu'un chien: plusieurs emplois dans ce sens (Plut. Mor. II.50.C; Aristias Trag.. 3.15 Nauck) trouvent leur écho chez Hésychius qui n'a que cette définition: 7tcx.peXO"vroç &xÀYl',oç..
comme anthroponyme ou comme nom d'occupation (voir MGL s.v. ) , c est, ~lus probablement, la désignation d'un certain type de bétail : ~. ~eJeune II, par exemple, propose d'y lire *cx.tfL~ÀY)fzç, nom de bêtes elevees. en parc, le terme de base devant être apparenté à ~'fLv.cncx.. N1 N 1 C ette. mterprétation est liée à celle de ekaraewe, mot qui sera évoqué parmI les composés (voir § 434).
§ 360. Beaucoup plus tard sera attesté o"TL~eus au sens de « chien chassant à la trace » (Opp. Cyn. 1.463 ; voir § 112 où il figure avec ses
,.wonewe. (voir § 180) fait partie, lui aussi, à Pylos, du vocabulaire d mventaires d'ovins mâles, et, si le terme est très obscur, on a également proposé d'y voir la désignation d'une catégorie : *fopv-f d' . . l " Yi zç eSIgnermt a categorre, la classe, pourrait-on dire, des bêtes jeunes, sur une base fopvo- (*w[n-) 12..
(o"'t't~oç) . Tardivement aussi est connu al1a~eus (voir § 136), nom du bœuf d'attelage, évidemment dérivé lui aussi du terme caractéristique du service attendu de cet animal. Pour une autre acception, voir § 344..
. apenewo (voir § 161) figure dans un inventaire de pièces de harnais. SI.l'on y voit un génitif pluriel, avec M.. Lejeune 13, c'est le nom des ammaux auxquels sont destinés les apuke (&fL7tuxzÇ) inventoriés. Une lecture *&.7t'l)V~fNV, d'un *&.7t'l)vzuç dérivé de &.7t~v'l), donnerait le nom de bêtes de trait (cf. <XfLcx.çzuÇ). Cela suppose que la seconde syllabe comporte un ë ancien (voir P. Chantraine, Diet. I, p. 97) .
homonymes, ou ses autres acceptions), terme qui définit ce c~ien comme le spécialiste de l'identification et du débrouillage d'une pIste
§ 361. Hormis ces deux groupes de noms d'animaux, constitués l'un d'hypocoristiques et de sobriquets désignant des oiseaux sauvages et des poissons, et l'autre des noms de fonctions de quadru.pèdes ~omes tiques, les noms d'animaux reposant sur des thèmes nommaux SImples ne sont que des élargissements tardifs et gratuits de formes synonymes. Tels sont ÈXLeuS (Nic Thér. 133; cf. ~X~ç, voir §§ 127, 133), OPTCL~\Lxeus (Nic Alex. 228; cf. àp't'cx.À~X6ç, voir §§ 127, 133), Kvw1Teus (Hsch., voir § 155 ; cf. xvw~ Nic Thér. 499, 520, 751, et Hsch XUVOU7tZç . &px't'oç, Mcx.xzabvzç) Seul resterait O"L<jlVeuS (Lye. 121, voir § 109), qui.n.'est pas un de ces doublets élargis, mais nous apparaît dans des conditIOns qui en rendent diŒcile l'appréciation. Terme rare que nous conser~e Lycophron, ou création instantanée, il désigne la taupe comme la foUIs. 10 seuse, qui creuse des ga1eries . § 362. Plusieurs noms d'animaux en -eu apparaissent en mycénien, mais ils sont d'interprétation hypothétique a mirewe (voir § 163) apparaît à Cnossos dans des inventaires de mo~tons, spécialement de béliers, et, si l'on a tenté de l'interpréter 10 Voir E BOSSHARDr, § 162, P 66; l i FRISK II, pp. 712-?13, sous m'l"À6~ ~t crl'l'ûlV Plutôt que de mettre ce termc en rapport direct ~ve,c cr.L'l'ûlY, comr,ne para~t le faire H. FRISK, nous le croyon~ s.econ~aire par rapport, a l a~Ject1f GL'l'vo~ . xe:~o~ Hsch . , au besoin par l'intermédiaIre d u.n ~ubs.tantIf "t'OC .m'l'voc c.?mm~. le suggere E. BOSSHARDI. C'est d'ailleuIs à une creatIOn rnstantanee, plutot qu a un terme rare conservé que nous croirions.
Une valeur classificatoire de la finale -zuç serait donc très nette ces formes anciennes, si l'on devait retenir ces diverses interprétatIOns. da~s
§ 363., Les ~o~s d'objets dérivés de thèmes nominaux simples, en dehors d une serre de ~oms de mesures très cohérente, ne sont pas très nombreux et ne constituent pas des séries au développement continu, telles celles que l'on a vues dans les noms de métiers. Entre le lot ancien ~t ~erma.nent ~e nom~ d'outils. à usages multiples comme 't'ofLzUÇ ou oxzuç qUI exprrment 1. accomphssement d'un procès (voir §§ 63, 71, 93, et, ,plus bas, ~hapItre IV) et des formes surtout tardives qui par des prefixes exprrmeront des spécifications techniques au contraire très étroites, comme &'vcx.'"oÀzuç (voir §§ 136 , 143 , 416) ,cx.Vcx.YNYZUÇ , , (VOIr . 1" §§ 136, 143, 416) ou les noms d'appareils chirurgicaux (voir §§ 136, 14~, 414 sq.. ), la pla~e ne paraît pas grande pour des formes du type q~I nous occupe prese.n:ement. Elles sont d'époques diverses, apparaIssent dans des conditIOns diverses, et peuvent être dues à des accidents divers. Outre la constante absolue que ce sont des substantifs, on pourra 11. M LE.JEUNE, ParoZa deZ Passato 17, 1962, p. 411 (= ML 47). 12. L. PALMER, Interpretation, p. 464 (= LP 45). 13 M.. LEJEUNE, Mémoires, Add. 335
326
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS ANIMAUX,
cependant y observer quelques caractères communs ou fréquent", dont le principal nous paraît être qu'il s'agit de termes que l'on peut regrouper dans des domaines techniques assez étroitement délimités, notamment celui du gréement naval. Par leur genre masculin et la notion d'efficacité qui s'attache à leur finale, les objets nommés sont à considérer comme des pièces actives, ou des éléments dont le rôle se définit par une virtualité ou une finalité fonctionnelle, d'où une valeur prégnante parfois très sensible.
§ 364. Le vocabulaire nautique nous offre plusieurs formes de cette sorte, dont la plus ancienne est ~oeus (voir § 63)., La forme, uniquement épique, a des chances d'être surtout métrique, mais une telle justification ne saurait suffire, car ~odY), qui n'est en somme que la substantivation d'un adjectif de matière, désigne le cuir de bœuf, et plus particulièrement toute courroie, sans autre spécification : le sens de ~or::uç est, au contraire, nettement définissable, et tous les contextes montrent qu'il s'agit d'une drisse, cordage qui, tiré le long du mât, maintient la vergue au sommet de ce dernier et se trouve donc responsable de la tension de la voile., La spécification technique est donc nette, et avec elle, le rôle actif de l'objet nommé. En outre, l'association métaphorique réciproque du mât et de la vergue avec le timon et le joug, qui est connue d'autre part (voir § 69), a pu contribuer à la désignation de la drisse comme du responsable de la traction exercée sur la vergue, par un jeu dans lequel l'indication initiale de matière est concurrencée par une métaphore implicite mettant le bœuf en cause. Enfin, l'existence d'un nom d'agent comme oXr::uç, utilisé dans le même vocabulaire (voir § 397 et note 3), peut n'avoir pas été étrangère à l'apparition d'une telle forme 14. § 365. Au même vocabulaire appartiennent KW1Teus (voir § 75) et (voir § 155). Le premier désigne une pièce de bois propre
aT(p)a~eus
à fournir le manche d'une rame, et, ce qui le distingue de X~7tY), exprime donc une aptitude, une finalité technique qui en fait, avec une valeur prégnante, une possibilité de rame. Il en va probablement de même pour le second. Mais les deux gloses d'Hésychius pour ce dernier mot (x,W7tr::uç et XW7tÉW'I) ne permettent pas de savoir s'il s'agit du même obj et, ou s'il s'agit d'une autre pièce pour laquelle XW7tr::uç et XW7tÉw~ ne sont que des équivalents génériques vagues. C'est à cette deuxième 14" E
BOSSHARDT,
§ 59, p. 30.
OBJETS, TOPONYMES
327
possib~lidté qbU'il faut songer, mais, d'autre part, l'absence du terme qui a serVI e ase à () ~ , d'une " d . ~T? IX r::u ç . ne permet pas d'affirmer qu'il s'agit bien pivote p~ece l es~nee a fourmr la partie moyenne de la rame, celle qui ans a ame ou dans tout autre dispositif de cette sorte. , §
3~6. D~ns
un domaine également technique, celui du harnais l . ' une va eur pregnante . pUIsque ce terme désigne l'ob' e t ' , . . ' et matériell l'" J ~u~ est .propre a reahser activement d ement ~ywyY). ~a specIficatIOn technique n'apparaissant pas ans son sens meme, qUI reste assez général uis ue tout' " peut être la vocation d'un &.ywyr::ù,. 15 il t d ,p q A , A e IXYWYY) . . . " , a en u assez tot a etre détermme par un premIer membre qui l'enferme dans un doma' . . pUTay~yeus (voir §§ 93, 416) est visiblement un élémentl~e e~rOIt : techmque dont d l fi e Jargon ,,. . nous evons a 1xation littéraire à l'homme de ch l qu etait Xenophon. Autre détermination du mA eva (voir §§ 150 416) , t , e m e type, aetpaywyeus , n es pour nous qu un terme de l . Peut At f d . '1 . eXlque. bl' ~ -e re au raIt-1 mterpréter de façon com para e po....<jIets mot q ue nous Conserve seul Hésychius et quO d' ' . , l eSlgne aUSSI des courroies . , ~al~ ,en Ac~rdonnene Malheureusement, le terme est com lètemen~ ~sole, a ~ote de pO[1epiX~w, verbe secondaire qui n'enseigne rien: t e v~cahsme 0 peut aussi bien faire songer à une créatio ' e7 o~ re, contmuant la série oXr::ùç, TO[.Lr::UÇ, etc. nana oglque aywyeus (voIr
§ 75) nous offre aussi l'exemple d'
§ 367. Plus isolés, mais illustrant chacun à sa m " 1 A " . anlere es memes prO?rlet~s, sont deux termes de sens, d'emplois et d'âge trè d'fI' . malS qUI montr t h d s l erents, .en . que, ors e séries comme celles qui précède t m com e celle qUI SUIt, la finale -r::ùç a pu s'employer avec la plus g~n~~ soup l esse. Rien de commu . n, apparemment, entre le nom de l'autel' , (VOIr § 75) term d" l' ayuteus , , . e epoque c asslque et d'emploi usuel semble-toi! et Tu ....1Taveu: (VOIr § 127), qui n'est pour nous qu'un hapax d" ' alexandrme appart t' '. epoque cl l' . ., enan a une termmologle très spécialisée : c'est ans enonce ~ u~ problème de géométrie qu'il apparaît. . ~ous. deux defimssent un objet par la forme ou le lieu dans la . nahsatIOn desquels il trouve sa fin. mateAinsi &.yu~r::uç désigne l'autel qui se trouve à la
porte de la maison,
. 15. H~rodote l'emploie pour désigner un homme ( . P ce que confirme une inscriptIOn tardIve de Milet SCHWYZER 63116) c'est &ywy6ç qu'il fa~t dire et que d" t' mars °lllux IIL95 nous dit qu'en ce sens , -, ' au re part e peuple d't '. • " ' (f.YWYELÇ pour pu'!ol, confusion évidemment favorabl . l' I ~~WYOL aUSSI bIen que mques plus précises. e a apparItIOn de formes tech..
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
328
assage de l'intérieur à l'extérieur, pendant dans la rue, assuran t le P . d' fi . , . d' du culte domestique : sa fonctlOn se e mIt exteneur et secon aIre . , 1 i fait 1 ment et c'est vraiment là une fonctlOn qu on u . par son emp a~e ti~re qu'au dieu porteur de cette épithète (VOIr assurer, au meme , rIse, ' 1 § 216) d" e un tambour matériellement rea Enfin SI 'TU[L7tiXVO V eSIgn r de e ~ométri ue 'TU[L7tiXVEÙÇ désigne un solide en forme de e~ m , ~e ter:n g q. 't'active sinon de créer matériellement (ce qUI seraIt qUI a pour propne e , " 1 le fait d'un artisan), du moins de former le tambour necessarre au ca •
•
1
cul proposé. . . fi d 1 vocaOn a' outera que c'est ainsi que doivent se Justr 1er, a~s e. bulaire J l'astronomie, plusieurs noms de comètes: celles-cl p~r;'Issent de , ' e'es selon la forme que leur image suggère, et rea Ise en être d eSIgn quelque sorte. r .' ' ( ' § 136) qui avec d'autres formes, repose su AInsI 80KEUS VOIr ' " . 6 . "" " " ) . ainsi 8L
§
.,
' f 't rable que les mesures ar compa , d'après la quantité qu'elles sont propres a
368 C'est d'une mamere tout a
. , de volume sont nommees , . l' t t qu'elles y sont propres. matena Iser, et en an . "t d' blée celle em . 1 il ne s'agit pas d'une valeur qUI seraI 1Cl non pus, . d' t de transmais on peut supposer qu'elle procède aUSSI une sor e . d e -EUÇ, f ' t' de formes plus anCIennes. . ert a par Ir 1 ( • §§ 187-188) et &.[L
16. Pour ce vocabulaire, voir A. SCHERER, nischen Volkern, Heidelberg, 1953, P 107
Gestirnnamen bei den indogerma-
ANIMAUX, OBJETS,
IOPONYl\lES
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PEÙÇ et XOEÙÇ favorisait l'institution d'un système prenant pour base des indications chiffrées de quantité. Ainsi dans les liquides, il est symptomatique que XOEÙÇ, précisément, ait pu, dans des conditions qui nous sont malheureusement inconnues, susciter un synonyme 8w8EKEÛS (voir § 94), ainsi nommé pour ce que le conge fait douze cotyles. Ainsi, peut-être, l]fl.LTLEÛS (voir § 94), terme de sens beaucoup moins clair, qu' Hésychius glose par~[LLcrEuT~Ç Si l'on rapproche cette glose d'une autre, ~[L[nov' 'TE'Tpcixouv, on peut se demander si la première ne nous donne pas la forme substantive et ne nous indique pas le caractère fonctionnel et institutionnel d'une mesure fractionnaire, tandis que de la seconde, grâce à la référence au conge, nous pourrions tirer l'indication qu'il s'agit de liquides.
§ 369 . Quant aux volumes de denrées sèches, c'est par l'indication de fractions qu'ils se définissent : fractions non pas mesurées ellesmêmes, mais qui, par leur réalisation, permettent une mesure . L'unité de base que divisent ces mesures fractionnaires paraît le plus souvent être le médimne. C'est du moins le cas pour la plus ancienne et la plus répandue d'entre elles: tKTEÛS (voir § 75) est le setier d'un médimne. C'est aussi le cas de TPLTEÛS (voir § 111), connu plus récemment, et dont les témoignages épigraphiques et lexicographiques fixent la valeur au tiers du médimne. L'indication d'Hésychius, selon laquelle il aurait valeur d'une chénice, est surprenante, car, de quoi une chénice, volume solide, est-elle le tiers? Uniquement du conge, volume liquide, dans le système solonien du moins. Ce passage d'une série à l'autre dénonce soit une altération de la glose, soit plutôt une approximation qui ne tient pas compte de l'existence de deux séries de mesures, liquides et solides, mais vise uniquement à justifier un rapport numérique. TeTa.pTEÛS enfin (voir § 94), connu seulement par des témoignages épigraphiques, bien que nous ne sachions pas à quelle unité de base il se réfère, se présente évidemment comme la mesure qui permet d'en réaliser le quart. § 370. Le mycénien présente aussi quelques noms de vases qui paraissent se terminer en -eu, mais, outre que, en l'absence de nominatif singulier, il est difficile de savoir si l'on a affaire à un nom en -eu ou en -u, ces formes sont, pour le moment, ininterprétées, et peuvent résulter de l'adaptation d'emprunts.
ANIMAUX, OBJETS, TOPONYMES
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
On se contentera de mentionner kararewe (§ 168) 17, atewe (voir § 162) 18, dont l'appartenance au type en -eu n'est que possible, o:keu (voir § 163) 19 et 34keu (§ 180) 20 (éventuel~en:ent un seul et meme mot ?), formes qui figurent dans des descrIptlüns de vases et dont aucune des interprétations données à ce jour ne nous paraît rendre compte de façon plausible.
§ 371. Les calendriers, de leur côté, présenten.t q,uelques .forn: es en -EUÇ qui doivent signaler sous l'espèce de substantIfs l affectatlün rituelle de tel mois, ou le caractère qui définit par excellence tel autre Les plus clairs sont 8uw8eKaTeUC;; (voir § 94) qui est. connu à .Taormine, et €KaTo.... ~euC;; (voir § 155) qui est, selon Hésychms, le mOlS des Hyacinthia à Sparte: c'est un équivalent de l'attique ~XOl't"O[L~CW0V, défini par les sacrifices qui s'y accomplissent, De même 8pou
D'int~rprétationmoins assurée est Tepc\>euc;; (voir § 129), mois de Cymè, qui, de même que ['t"EJp
ont aussi pour rôle de faire d'une disposition, dont on ne saurait pas autrement si elle n'est pas accidentelle, une aptitude quasiment institutionnelle proche de l'indication d'une fonction; venant en concurrence avec des substantifs en -wv, elles font de ce qui est la constatation objective d'une situation matérielle, l'appréciation d'une aptitude réalisée activement par un terroir donné. 8ovaKeuc;; (voir § 63), si l'on retient cette forme épique, qui n'est cependant pas pleinement assurée, n'en dit pas plus, objectivement que 30VOlXWV : c'est un lieu planté de roseaux, Mais il nous semble que s'y ajoute quelque chose d'expressif qui donne à cette roselière un statut en tant que telle, C'est du moins ce qui nous apparaît dans l'emploi de tels mots comme noms de lieux-dits et comme toponymes.
Ainsi 'EÀateuc;; ('E
des oliviers; de même np"Lveuc;; (voir § 94), en face d'un adjectif comme llpLv6EaaOl, désigne bien un lieu planté d'yeuses, mais, dépassant la qualification, l'individualise dans un être particulier; de même Keyxpeuc;; (GDI 5690a7), qui repose sur le nom du millet (x~yxpoç), à côté d'autres toponymes comme KEYXP~OlL, etc. Notons ici qu'un rôle substantif face à un adjectif comme xEyxpocp6poç n'est pas impossible.
fait opaque, mais peut appartenir à ce type,
§ 372. Plusieurs désignations de lieux, que l'emploi comme noms de lieux-dits ne permet pas de distinguer des toponymes propr~ment dits, comportent également une finale -EUÇ, sur des bases qm sont des noms de végétaux. Cette finale se trouve là, à notre avis, à un des points les plus excentriques de son développement, et, plutôt que par une valeur précise, s'y justifie par un ensemble d'aptitudes déjà signalées, Q~'il s'agisse de dénominations familières nous paraît être un des caracteres de ces formes, que nous considérons comme une yariété de sobriquets" Mais, en outre, venant en concurrence avec des adjectifs descriptifs, elles 17 . Les diverses interprétations se fondent sur des rapprochements avec des termes de glose On a ainsi le choix entre )O(OlPOPÙ<; ,. UIlplo;, Kp~"n;<; (~sch), .un~ forme proche de )O(OlÀOlpt'iS<;" bxs'rol, ~&x~'is<;. (Hsch), et, mterpretat~0!1"qm, a t~u: prendre, nous paraîtrait la moms mvrarsemblable, une forme derr;,ee de .XÀOlPO'i. èÀOlLfjPÔ<; xc::,6w'i (Hsch), Autre rapprochement fréquemmen-=- propose: XpOlLpOl (vorr J CHADwrcK-L, BAUMBACH, CloUa 41, 1963, pp. 212-213 - J~B 1),.. * ' _ 18 E PERuzzr, Minos 4/2, 1956, P 166 (= EP 1), proposait de lIre Olp3fjfs<;, de &p3w « rafraîchir ", mais c'est i.nterdit ~ar la graphre 19, Pour une bibliographie succmcte, vorr ,J!d CL. s,v. 20, Ce terme pose en plus le problème de lrdentrficatlOn du syllabogramme 34, pour l'instant non résolu.
§ 373,. De la même manière peut se justifier un nom de cours d'eau: I~~tveuc;;,
nom d'un fleuve de Béotie, voisin de la ville de ~xo~voç, deslgne ce fleuve comme peuplé de roseaux. Cette forme, attestée par la scholie à Nic. Thér,. 888 et par Étienne de Byzance, double comme une dénomination spécifiquement substantive l'autre nom de ce fleuve , ~XOLVOÜÇ (Str. 1X.2,,22), qui repose sur un adjectif descriptif. Quant au nom des héros éponymes des villes de ~xo~voç en Béotie (Et. Byz.) et ~XOLVOÜÇ en Arcadie (Paus, VIII.35.10) : ~XOLVEÜÇ, c'est un ethnique tiré du nom même de ces villes, et, malgré l'homonymie, il relève d'un tout autre registre (voir § 390).
§ 374. eÀÀeus (voir § 75) constitue un cas à part, à cause de ce qu'il désigne, et à cause de son étroite localisation dialectale: il paraît strictement attique, et il désigne un terrain montagneux dépourvu de terre arable (Plat. Criti. l1LC), où l'on va chercher du bois (Ar. Ach. 273), faire paître les chèvres (Ar. Nu. 71; Alciphron 11.18.2; etc.). Mais, contrairement à ce qui apparaît dans les dictionnaires, il est difficile de décider s'il sert aussi de toponyme proprement dit (cette
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SÉRIES DANS LES
APPELLATIFS
définition est due à la scholie à Ar, Nu. 71, et à Et. Byz,.) : on songera plutôt à une désignation commune pouvant se fixer sur un lieudit. A la différence des cas précédents, il ne paraît pas s'agir d'une indication de végétation, car, malgré les broussailles où l'on peut faire des fagots et mener les chèvres, il n'est nulle part signalé de
§ 375,. Le caractère excentrique de cette zone de diffusion par rapport à l'ensemble des emplois de -EDÇ peut d'autre part contribuer à expliquer que ce soit là qu'on trouve le plus grand nombre de formes suspectes de résulter de l'adaptation d'emprunts,. En effet, pour certains noms une interprétation grecque peut avoir le caractère d'étymologie populaire: quel est le rapport du nom de fleuve 'E'imEDç avec tV~7t~? (pour son bruit ?), de 'AXtLEDÇ (Schwyzer 388 passim) avec &xtL~ ou avec &XtLUlV ? de KEpX~'iEDÇ (Schwyzer 388, 555) avec XEpX[Ç (cf. Hsch. X.EpX[Ç .',. (i~YE~pOÇ) ? Quel est le rapport du nom de montagne KEpXE't'EDÇ (Strab. X.5.12; ailleurs -É't'YJç : Nic. 2L J,-R. VIEILLEFOND, Mélanges Desrousseaux, Paris, 1937, pp, 481-484.
ANIMAUX,
OBJErS, TOPONYMES
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Ale.x, 1~2) .avec l'appellatif XEpXÉ't'YJÇ ? Pour les deux derniers en particulIer, 1 eXIstence de bases toponymiques XEpX.- dans toute la Méditerranée rend vain un tel jeu 22. On verra ainsi ~ans bien des noms géographiques, notamment ceux dont :~ finale e~t mst~ble, des adaptations au grec de noms étrangers, selon l observa~lOn qUI a ét,é faite au sujet des noms de personnes (voir ,§§ 260-266), ICI :l~n plus, Il ne s'agit pas d'un fait qui doive conduire a affecte~ une orlgme préhellénique à leur finale: son emploi dans une tO?O~lymle proprement grecque, où les lieux-dits sont nombreux, en falsa~t une des formules possibles pOur l'adaptation de noms étrangers de v.Illes, de montagnes et de fleuves" Aussi nous contenterons-nous de c~ter que,lques-un:s de ces formes, pour lesquelles l'emprunt, par ~on~equ~nt 1 adapta,tIOn, paraît vraisemblable: elles ont été, à ce titre, 1 objet d une attentIOn particulière de E. Bosshardt 23 auquel nous ne pouvons mieux faire que de renvoyer" ' Peuvent résulter d'une semblable adaptation des formes comme 'A't'iXpVE:ÜÇ (Hdt. 1160; VI.28,29; VII. 42, etc.), doublé par "A't'iXp'iiX (Et,. Byz,.), comme KiX
§ 376" Le m~cénien aussi connaît un certain nombre de toponymes apparemment sImples en -eu, dont, pas plus que pour les noms de personnes, l'interprétation ne peut bénéficier de l'éclairage d'un contexte, Il est en outre vraisemblable que comme à!" h·. . . , e p o q u e Istorlque, des formes d'orlgme préhellénique ont été hellénisées à l'aide de c tt fi l 'b' e e ma e, SI ren que ces formes n'enseignent rien, que leur existence. Il est. donc en fait impossible de lire des noms comme * maseu et * ereu (vo~r §§ 44, 181), a3 sewe (voir § 163), waa2tewe (voir § 179), neseewe (VOIr § 171), terenewe (voir § 177), eraterewe (voir § 165), etc" Il est enfi~ so~vent difficile de distinguer les toponymes des ethniques, ~es deux categorIes pouvant avoir des formes en commun (voir § 392) ; Ignorant en outre la nature de l'emploi (toponymes, ethniques anthroponymes, noms de fonctions, etc" ?) de noms comme akereu' (§ 160), s~pewe (§ 176), maratewe (§ 170), pedijewe (§ 173), etc., on ne peut, bren sûr, y reconnaître le rôle de la finale. Pour un éventuel toponyme ereeu, voir § 242, note 18" 22 E BOSSHARDT, § 450, pp, 141-142, 23,. E BOssHARDr, notamment §§ 447-i57, pp 140-143,
ETHNIQUES
335
objet. Ce rôle institutionnel trouve, croyons-nous, des expressions extrêmes dans la constitution d'une série de noms de fondateurs supposés de cités, dans celle d'épithètes divines. et dans l'usage systéma. tisé par l'onomastique attique du démotique.
CHAPITRE III
BASE NOMINALE SIMPLE
ETHNIQUES
(§§ 377-392)
§ 377. En ce domaine, il est possible que
ait rencontré, comme éventuellement dans les noms géographiques, des finales non grecques. . Mais, outre que la démonstration en est chanceuse 1 , cela ne saurait en aucune manière suffire à faire de -EOÇ un suffixe d'emprunt. De toute façon les formes étant morphologiquement indistinctes des autres mots en -E~Ç 2, nous avons à voir si, considérées comme grecques, elles n'ont pas une fonction qui s'explique par des valeurs déjà reconnue~ de :ette finale. Or il nous semble précisément que l'on peut reconnaItre a ces formes u~e valeur substantive qui dépasse la simple indication d'appartenance ou d'origine, car, à de t~ès rare~ .ex~eptions près, ce ne sont jamais que des êtres humains qUI sont deslgnes, ~t souvent colle~ tivement , c'est-à-dire en tant qu'ils sont un corps SOCial. On peut . VOIr . là l'expression d'une fonction qui est de do.nner un caractère mstItutionnel à l'indication de l'appartenance ethmque, ce que ne font exclusivement ni -cûoç, ni -wç, ni surtout -~x6ç, qui peuvent qualifier tout -EOÇ
L M" D. PETRUSEVSKI, Die griechischen Nom~na. und die kle.inasiatischen Ethnika au! -eus, Académie Bulgare des Sciences, lingUIstIque bal~amq~e :rI, Sofia, ~963, . 19-24. La fréquence des ethniques en -EUe; pour des vIlles slt~ees e~ CarIe et ~~ Lycie chez Étienne de Byzance fournit la base de cette hypothese. MaIs nombre de ces villes portent des noms grecs (Eù0Y)'Icx[, EUÀoe;, IlÀIl('t'Y)te;, ~oÀ[XY), ,~tc.), e~ la finale d'ethnique peut ne pas y être plus indigène que -LOe; ou -Il(roe; . L mdICatIO.n . 't' du goût des habitants pour le 't'U1tOe; en -EÛe; concerne des Grecs ou d~s helle~~~:s,e:t elle repose sur une documentation qui n'~st évidemment pas lYCIenne et archaï ue, mais déjà grecque et scientifique, ce qUI s~p?~se au moms u,ne amorc.e de sys{ématisation Le goût signalé peut en outre aYOIr ete, non pas celUI des habItants mais celui des géographes dont s'est inspiré Etienne de Byza~ce : ~ette ~ra ditio~ naît chez Hérodote . Or, on a vu le rôle de -EÛe; dans la termmologle socIale" ancienne notamment en ionien (voir §§ 278-298)... ., 2 La distinction qui se fait jour en arcado-cyprIOte entre des aPre~latIfs en ~Y)e; et des ethniques en -EÛe; est secondaire (voir § 4A) ; pour la forme epIque ~(ùpLEEc; en face d'une finale constante -~Ee;, voir §§ 40, 54.
§ 378. Un premier groupe, apparemment ancien, est constitué par des formes d'ethniques qui n'expriment pas une attache locale précise, mais fixent le trait signalétique d'un groupe d'hommes. C'est probablement de cette manière que doit se justifier la désignation des Éoliens : AtOÀE~Ç (attesté depuis Hérodote, mais le terme peut être beaucoup plus ancien). Ce mot exprime probablement le sentiment que des Ioniens, conscients de leur relative unité dialectale et d'une tradition commune, pouvaient ressentir devant la diversité dialectale ou ethnique de populations impossibles à classer d'autre part ni comme doriennes, ni comme ioniennes. Mais ce que ce terme apporte par rapport à l'adjectif de base oc16Àoç, c'est que cette diversité est conçue Comme un lien, et retenue comme critère de classification ethnique.
§ 379. On a tenté d'expliquer d'Une manière comparable le nom des Doriens, ÔWp~E'i.Ç, par une évocation descriptive, cette fois, de leur armement : le terme serait même abréviatif d'un composé Comme * Ôwp([LCXXO~ 3. Les observations qui ont été faites dans la seconde partie de ce livre nous feraient accueillir avec faveur cette vieille interprétation' n'était la difficulté d'admettre un preJ:!lier terme de composé *i)wp~-, avec une longue complètement ignorée du grec d'autre part. La comparaison fournissant cette longue (mais avec le thème en u : skr" daru-l, on peut, il est vrai, trouver précisément dans cette forme un témoignage archaique d'une base ensuite éliminée du lexique grec au profit des formes à brève. Si l'on admet, avec P . Kretschmer 4, que ce peuple a été nommé d'après sa contrée d'origine, on a affaire à un ethnique d'un type fréquent à toutes les époques" Mais en réalité cette hypothèse autorise à son tour la précédente, car son auteur voit dans Ôwp(ç le nom d'un 3. W . SCHULZE, KI.. Schr, pp . 127 sqq. ; contra, WILAMOWIIZ, GZaube 1, p., 70. 4" P. KREISCHMER, GZotta 4, 1913, pp., 343 sq, critique W. SCHUIZE (rappel dans GZotta 22, 1933-34, pp" 254-255)., P. RAMAT, ParoZa dei Pas sato 16, 1961, Pl? 62-65, Y ~r.cll~ve le nom d~ chêne : il pense que certains ethniques indo-europe~ms sont denves de noms d arbres, et, dans la présence de ~(ùO[01tEe; en Macé., dome du Nord, voit une preuve de l'origine septentrionale des Dorie'ns : cf., ~6Ào1tE:e; NWp01tEe;, "EÀÀ01tEe; ,
336
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
pays couvert d'arbres (il rapproche l'ancien nom des Doriens: L\puo1te:c;), ce qui pose à nouveau le problème de la longue radicale. Or, si l'on admet cette longue, rien n'empêche de partir à nouveau d'un premier terme de composé è3WPL-, le nom du pays, L\wp[C;, étant alors secondaire et ne désignant que le pays des Doriens, comme AtoÀ[c; est secondaire par rapport à AtoÀûc;, Reste l'interprétation de E.. Bosshardt (§ 310, pp. 102-103) : s'appuyant sur l'existence, dans la Pylos de Nestor, d'un bourg nommé L\WPLOV (8 594 : et peu importe alors l'étymologie), cet auteur pense que L\WPLe:UC; est d'abord un ethnique se rapportant à un nom de ville ou de contrée de cette forme" Une telle hypothèse se trouve désormais appuyée par l'anthroponyme de la Pylos mycénienne dorijeu (voir § 164), qui, ne pouvant évoquer les Doriens au sens historique, fait supposer l'existence mycénienne d'un bourg de L\WpLOV. On peut alors, il est vrai, considérer que le cas de L\WPLOV et L\wPLe:UC; constitue un système à part qui n'interfère avec la question de L\WpLe:~C; que par coïncidence, et qu'il doit en être disjoint. Si bien qu'aucune des difficultés opposées à l'analyse de Schulze ne nous paraît dirimante, bien que, faute d'argument décisif, cette analyse ne puisse s'imposer.
§ 380" Si nous prenons ces deux formes pour point de départ d'un examen des ethniques en -e:uc;, c'est que, outre qu'elles touchent à la structure même du peuple grec tel qu'il se conçoit lui-même, et qu'elles ne sont certainement pas récentes, elles permettent de voir nettement et le rôle de signalisation sociale de la finale -e:uc;, et son action substantivante" Ces formes constituent en substantif l'indication d'une particularité ethnique assumée comme caractère nationaL C'est pourquoi elles ne s'emploient pas comme adjectifs pour qualifier une chose selon son origine, une personne ou un groupe de personnes selon une origine qui ne mette pas en cause l'essence nationale ou la citoyenneté même" Cette pure indication d'origine ou de localisation géographiques ou ethniques est du domaine de la qualification, et non de l'identification d'une essence: elle est du ressort d'adjectifs en -LOC; ou -Lx.6c;" Ainsi, si les hommes éoliens sont appelés AloÀe:~c;, le mode éolien est dit C116ÀLOC;, le mètre éolien est dit ct.loÀLx6c;, les bourgs éoliens ct.loÀLxlÎ.. Si L\WpLe:~C; désigne le peuple, c'est par les adjectifs è3WPLOc; et è3WPLx.6c; que l'on qualifiera la race, le langage, etc. Si les Mégariens comme corps social sont appelés Me:yct.pûc;, leur pays est dit Me:Yct.pLX,~, de même que sont Me:yct.pL}(Q[ les philosophes (Arstt.
ETHNIQUES
337 Métaph, VIII 3 1) t ' . . " "',,' e fLe:yct.pLXOC; un apothICaIre (Théop" fr, 2 Kock 1) termes qm eXpnment une a . , , 1\1' ppartenance de faIt, mais non statutaire a il egare, De la même manière s'oppos t M -,., . ., en ct.V1We:LC; qm deslgne le corps social d e 1Mantmee et l'ad]· t·f '"'' V 65) , ec 1 fLct.V1"LVLXOC; qm qualIfie le territoire (Thcd . ',ou une femme (Plat. Bang" 20LD). . Et l on peut p . A " d"A ' 1 enser qU,e SI nstophane traite parfois les Acharniens Xct.PVLXOL a ors que l appellation usuelle est ' A ,
un: i~te~io~ préci.se qui est de leur dénier qualité soXc~:~;~'~i:::p~~:s qm c erc e a se faIre entendre d'eux, use tantôt de flatterie ' ," è3ct.L v, 322), tantôt d'un terme qui doit p' l' ( AXct.PVY)L, .. lquer amour-propre ('A _ v~xo~ v" 324) pmsqu\l est immédiat t . XCt.P Àe:~ &vè3 e:' , _,', emen repns par le chœur (.". &1te:~_ ... p C; è3~fLo-rct.~, -ro~c; AXct.pv~xo~aw~fL~v, vv. 328-329 . 'A XOLcr~ est certaInement à entendre t "Il . Xct.PVL, . en re gUI emets)" C est cette fonctIOn de désignation collective d' h " "1· un groupe umam e t t n an qu 1 est constItué qui permet l'usage d tt fi l e ce e Ina e pour des noms d e peuples barbares: c'est a'" l' dote A" , ," , InSl que on rencontre chez Réro" ucre:e:c;, , EYXE:Àe:e:C;, Kct.~Y)ÀÉe:c;, 'Y-re:vvËe:C;, ou chez Pol be B À _ pe:~c;, L\e:ÀfLct.-re:LC;, etc, 5. y ct. ~ct.
§ 381. Il semble donc que les ethniques en ' " rôle P ropre d' assurer Une désignation substantive d-e:uc; aIent pour h' . . . e groupes umams ::::.e mstItutIOns. Les exceptions sont rar~s et le plus SOuvent illuAinsi le golfe maliaque est-il appelé assez énéral \ x6À1toc; (Rdt., IV.33; Thcd. IV.l00 VIII3. P gl b ement MY)À~e:uc; t' 1· '" , . , 0 y e, etc.) : la chose peu s exp lquer par l mfluence de noms' , h" §§ 372-375) M' "1 f geograp lques en -e:uc; (voir . aIS 1 aut surtout constater que cette fo ' l'e xc l USIVI "·t'e d e l a désignation de rme n a pas ' lf ce go e, et que chez Thucydide lui meme (III.96) on trouve MY)À~o(X6c; (plus tard M À ' ) ' " .f . ct. ~ct.XOC;, concurrence q~ll'dne se mam este Jamais pour la désignation des habitants de la el e. A
M
De la même manière p. d l · dm, are emp Ole L\WpLe:UC; comme épithète de d ,. . ) , e Àct.oc; (Ol" VIII.30), de 1t6v-roc; (Péans V1123) e cr-rpct.-roC; (fr. L3)" Il ne faut pas" t' . ' . , a no re sentIment en tlrer la concl USIOn que la f i n a l e ' · · ' -e:uc; pmsse serVIr à former des adjectifs Il , " la une partICularité stylistique peut-être inspirée des apposition·s dé~r~ xWfLoC; (Pyth VIII 20
5" Selon cette vue, on peut enser 1 f fin de vers), pour être métriqu~ n'el q~e ~ orme h?mé~ique AtewTC~()(ç (A 423 : de -EUÇ, ' 1 repon pas moms a un emploi authentique 22
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. . d l' 'popée et en tout cas destinée à fixer dans une figure Inlnatlves e e 'le'ments d'un décor héroïque, Ce que nous croyons permanente l es e 1 . t t en la matière c'est qu'en réalité ~wflLeuç et ~WflLXOÇ ne sont Impor a n , " d as équivalents et interchangeables: si le prenlle~, a la faveur ~ co~~itions stylistiques données, empiète sur :e do~ame du second, Ja~als le second ne supplée le premier pour la désIgnatIOn p~oprementethmq~e, '1 t d' tl'f (au besoin substantivé par elhpse du substantIf), car 1 es a Jec et n'est pas signe de catégorie institutionnelle 6. 'd l' l ' f 'quent que fait sur§ 382" Resterait, de ce pomt e vue, emp 01 r~ tout Hérodote du substantif &.vhfl devant un ethmque, notamment au singulier:
L144, IX.l07 &.v~p 'AÀLXiXflvf)O'O'euç, II1.4 &.V~fl yË:.voç 'AÀLXiXflVf)O'O'euç, VIII.133 &v3flCl EÙPWtl-Ë:.Cl yË:.voç, "" V,,118 't'oü MClUO'WÀOU ClVOflOÇ K LVoueoç, IV,,44 ~XUÀiXXCl &v3fliX KiXflUClV3Ë:.iX, VII.213 &.v~fl Mf)ÀLeuç, V,121 &.v~fl MUÀiXO'euç, VL12 &.v3fll
,
'"
\
la chose s'appliquant, d'ailleurs, aux ethniques d'autres formations (par ex.
V1.83 &.v~fl tl-&:V't'LÇ KÀË:.iXV3floÇ peut-être VL92 (texte non assuré) : O''t'PiXTf)YOÇ &.vhfl' éJ) O\)V0tl- iX EÙflU~&:Tf)Ç, . , , \ E' IJ. " (ibidem) comme en VIII.133 qui s'opposeraIt a 0 O''t'fliX't'f)yoÇ UpU[JiX't'f)Ç \ , &v3fliX EÙflWtl-Ë:.iX yË:.voç, 't'Cil O\)VOtl-iX~V Müç s'oppose à VII 1.135 : 't'ov EUflwtl-Ë:.Cl Müv.
Ce schéma est également connu des Tragiques Soph, O"R, 1118 &.v~fl votl-euç, II II 751 &v3fleç ÀOXL't'iXL, 6 Cette répartition est aussi celle qu'établit, à partirDdITerE-~NX~;R:~RC,H~~r::SI~~: Études, notamment, pp 109-110, citant l'étude de W 1906, pp. 78-102; 42,1907, pp 1-34,161-231
))
))
Aj.
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842 &v3peç ÀDO''t'iXî, 565 &v3peç &.O'mO''t'~peç,
et se trouve attesté chez Thucydide (Iv'89.1) : NLX0tl-&:Xou &.v3floÇ
§ 383. Telles sont les conditions d'emploi et la fonction d'ethniques en -euç, qui se manifestent dès l'abord, avec AtoÀûç et ~WpLÛÇ. D'autres termes, anciens eux aussi, se rapportent à des unités sociales plus petites, notamment les tribus dans lesquelles se répartit tel ou tel peuple grec. Deux tribus de Sicyone portent" des noms en -Éeç (chez Hérodote) : les AtYLiXÀÉeç (V.68), ayant, nous dit-on, pour éponyme AtYLClÀeuç. En réalité ils sont probablement ainsi nommés comme ceux qui, par définition, habitent le rivage, AtYLClÀ6Ç, ancien nom de l'Achaïe : le prétendu éponyme pourrait ne faire que symboliser l'Égialien par excellence. L'autre de ces noms de tribus est 'lÀÀÉeç (V.68), beaucoup plus obscur, éventuellement d'origine extérieure au grec, mais qui pourrait cependant désigner les représentants vivants d'un "lÀÀoç mythique. Du moins un fils d'Héraclès, dont le nom est associé par la tradition à l'installation dorienne au Péloponnèse (Hdt, VL52, IX.,26), s'appelle-t-il ainsi. Les cités crétoises connaissent également des noms de « tribus l) parmI lesquels AWiXÀÛÇ, AtO'XLe~ç, 'Ex.iXvope~ç (Inscr. Cret" passim). § 384. Mais c'est surtout en pays ionien, et spécialement à Athènes, qu'apparaissent des noms de tribus revêtus de cette finale. Le critère de certains de ces groupements primitifs, plutôt qu'un critère ethnique ou géographique, paraît être, si l'on en juge par leur nom, un critère d'origine technique qui peut évoquer le souvenir de confréries corporatives : ce type de désignation est donc proche de celles qui ont été étudiées aux paragraphes 278-298. Bien qu'il repose sur une base composée, c'est ici que nous citerons AtYLxofl~Ç (Eur. Ion 1581), forme qui semble fixer comme critère de
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classification l'appartenance à un groupement d'éleveurs de chèvres, véritable ou symbolique : faire d'eux les héritiers d'un AtYLx6pYJe;, comme fait Hérodote (gén. -eoe; V66), c'est, une fois de plus, inverser la perspective pour les besoins d'une éponymie secondaire. C'est. un 1 ,. qu'il faut supposer 7 terlue *' CXLYLXOP0-, , sur la base duquel se .constItue une désignation secondaire à caractère spécifiquement socIal. L'archaïsme de la forme peut être souligné par l'absence, dans l'usage historique de l'ionien et de l'attique, de composés actifs en -x6;0e; (xoP~VVUfJ.L) ; son ancienneté, d'autre part, ,ressort non seule~ent ~ un premier membre CXtYL-, mais aussi de ce qu elle est commu~e a Athen~s et à des cités ioniennes (Périnthe, colonie de Samos; CyzIque, colome de Milet IG Rom. 4.,144).
§ 385. C'est aussi une désignation q,ui se retro~ve ho~s d'A,thènes que'Apycxo'Yje; (Eur. Ion 1550), ~uisque E.phèse ~~SSI.co~naIt ~es ,Apy~~ ode;, ainsi que Milet et sa colome de CyzIque. L mstItutIOn d un Apycx oYJe; (gén. -e(ù, Hdt. V,,66) n'a pas, à nos yeux, plus de v~leur que celle d'un AtYLx6pYJe;. Il est frappant que le. nom de cett~ tr.Ibu, probablement ancien aussi, puisqu'il est pratiquement pamomen, ne repos.e pas, lui non plus, sur une indicati~n géo~raph~:ue. Si, l' o~ en C~Olt Plutarque (Sol. 23), ce groupe seraIt celUI de l ~py()('nxov, mterp~eta tion qui évoque, elle aussi, une origine plus fonctIOnnelle qu'ethmque. La difficulté non résolue, mais peut-être non dirimante, est de rendre compte d'une telle forme : base nominale inconnue, ~u. ba~e t~rée d~ verbe ~PY&.~OfLCXL ? 8 Vocalisme radical dû à une assImIlatIOn , ou a une influence de l'ancien vocalisme réduit, antérieurement à la réfection en e de p~~(ù/gpo(ù ?
§ 386,. Les autres désignations en -eue; de tribus ioniennes, d'extension beaucoup plus limitée, peuvent par là être plus récentes . Elles reposent en tout cas sur des bases onomastiques tout à fait proches des ethniques de cités proprement dits Si certaines for,mes appa:emment anciennes, comme le nom des B(ùpeî.e; (Périnthe, Ephèse, MIlet), 7. Voir M" P. NILSSON, Cults, P 14c7; pour ~es .tri~us de ?haque cit~, voir la R E PAULy-WISSOWA à l'article phyle; des rndlca,tlOns utiles sont egal~m~nt regroupées dans le livre inachevé de J" BERARD, L e,xpanswn et la colomsatwn grecques, Paris, 1960 . 8. Pour des dérivés de radicaux et thèmes verbaux, vou §§. 393-.405 ,. 9. P CHANTRAINE, Dict. l, s"v. ;, de, tout.e faço~l O~l ne peut rIen tlr~r, ~,n l, eta~ OlL présent des choses, de la glose d HesychlUs : OlPYCÛlSÇ, . ~nlOÇ <:pu't"o~, ['1 OlpY yuvOlüœç], à moins que la plante en question ne solt preClsement le resultat d un certain type de travail.
restent non analysées, d'autres expriment clairement qu'il s'agit de groupes constitués, désignés soit par une origine (à Phocée les 'A~cxp vde;), soit par l'occupation d'un lieu géographique (à Samos les XYJcnde; ou les 'Acr-rUitCXÀCXLeî:e; ; à Périnthe les KcxcrTCXÀLde; ou les Eùcxv6de;). Mais où la fonction de la finale apparaît le plus nettement, c'est quand, à Éphèse, une tribu, groupe des descendants des colons de première origine, porte le nom d"Ecpecrûe;, qui semble désigner les Éphésiens par excellence, les créateurs responsables de cette cité, tandis que les Éphésiens dans leur ensemble ne sont désignés que par 'Ecp~crLOL
§ 387. Désignations beaucoup plus récentes, spécifiquement attiques, celles-ci, LlLCXXpLÛe; et lIeoLde; montrent que l'efficacité substantivante de la finale -eOe; a pu continuer à se manifester dans des termes de classification sociale, à base d'appellatifs géographiques cette fois 10 : le nom des LlL&.XPLOL, parti des gens de la montagne (Ar. Guêpes 1223), qui n'est qu'un adjectif, peut avoir fini par donner, dans cet emploi substantif, une forme LlLCXXpLÛe;, si l'on en croit, du moins, la note d'Étienne de Byzance. De la même manière, les habitants de la plaine, IIeoLcxxo[, (Aristt. Pol. V.5.,9), se sont appelés, assez tard, IIeoLûe; (Plut. Sol. 13), avec élimination, ici encore, d'une forme d'adjectif: en outre, le démotique IIeoLe~e; a pu avoir ici quelque influence. Mais c'est pour l'expression de la citoyenneté, bien plus encore que pour l'appartenance ethnique ou tribale, que la finale -eue; a connu sa plus grande extension. Les noms exprimant la citoyenneté sont très nombreux dès Hérodote, et, ayant posé aux §§ 380-382 l'essentiel des traits caractéristiques de l'emploi d'ethniques en -eue;, nous nous contenterons de rappeler qu'à nos yeux, ce qui est exprimé, c'est que l'homme, à la différence de la chose, accomplit une nationalité dans son être, et qu'il porte en lui l'expression vivante de la collectivité dont il est membre et dont il contribue à assurer l'existence même. § 388. Cette valeur explique les développements particuliers d'un certain nombre d'emplois en onomastique, dont un des plus originaux est l'institution du démotique dans le nom légal des citoyens attiques,. 10" Des formes telles que ùpsoç « montagnard» (Lye" 1111), et 7tTcrsuç « habitant des prairies» (Théocr., XXV,201), appartiennent à ce type, mais résultent en fait de son exploitation littéraire, et ne répondent sans doute à aucune réalité (voir § 116)
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'assurément n'est pas chose nouvelle Il, non plus que le L e d eme, , . ' l' démoti e en tant que dérivé de nom de heu, malS ~ppar~enan.ce qu . . t' Ile a' Athènes et par cette partIe obhgatOIre au dème est InstItu IOnne , , 12 l'Athénien assume légalement cette appartenance, non de son nom , , me une qualification, mais comme le fondement dune responpas com . . bl" t xpres'l't' t d'un droit politique et CIvIl. Cette 0 IgatIOn es une e sa b Ile e . . 'd d . 11 . . 1" de la tendance athénienne à hmIter le pOl s es VIel es SIOn partlcu Iere , . Il . l es qUI"priment dans la patronymie tradItIOnne e : structures socra s ex
l'action égalisatrice et normalisatrice de la iC6À~e; crée là,.un~ ~ase pour .' . de'passe l'allégeance féodale et rend l mdlvldu coresun patrIOtIsme qUI " " ponsable actif d'une sorte de confrene CIVIque. Sans entrer dans une énumération de peu d'intérêt, on se co~tentera . " t dans plus du tIers des de deux constatatIOns : la premIere es que,. . 13 démotiques connus (une soixantaine sur enVIron cent-cmqua.nt,e) , c'est la finale -EUe; qui est attestée, proportion que nous consIderons ·, Ale meAme du démotique. La seconde est que, dans plucomme 1Iee au ro d . l de'me portant un nom connu ailleurs dans le mon e grec SIeurs cas, e , l' h' comme nom d e vI'lle , le démotique attique est en -EUe;, et et mque non attique d'autre formation.. Ainsi: ,AiCOÀÀù)VtlX comme dème fournit ' AiCOÀÀù)V~EUe;, mais ailleurs a pour ethnique ' AiCoÀÀù)v~&.TYJe; ; B~o"(o")1X a pour démotique
. '
B'YJo"o"lX~EUe;, mais pour ethmque en LocrIde
BYJo"o"lX~oe; ;
MEÀIXWlXt a pour démotique MEÀIX~VEUe;, mais pour ethnique en Arca-
die MEÀlXwlTYJe; ; IIIXÀÀ~vYJ a pour démotique IIIXÀÀYJvEue;, mais pour ethnique ailleurs IIIXÀÀYJvlX~oe;, IIIXÀÀ~vwe;;
. 'EO"''nlXtlX a pour démotique 'Eo"nlX~EUe; (qui se trouve aUSSI en Eubée), mais pour ethnique en Acarnanie 'Eo"T~IX~ci>TYJe;. . n 'avo'ns pas rencontré d'exemple de la situation N ous . inverse, . maist 'un.e identité de forme entre le démotIque attIque e que l ques-uns d l'ethnique non attique. 11. Quel qu'en soit le contenu institutionnel, la Pylos mycénienne, par exemple, connaît une collectivité appelée damo, 12 Aristt Ath 21.4 (cf 553; 63.4). W 13'. Une liste des dèmes se trouve à l'article Athena de la R E. PAULY- ISSOWA .
Cet emploi spécifiquement attique, lié, répétons-le, à la fonction du démotique à Athènes, permet de sentir toute la charge d'ironie que devait contenir pour des oreilles athéniennes la création par les comiques attiques de pseudo-démotiques donnant valeur statutaire et institutionnelle à une géographie du caractère humain: KO[LiCIXO"EUe; (Ar. Ois. 1126), TEp8pEUe; (Hermippe 42 Kock I), C'est dans un esprit comparable qu'Aristophane crée également, non plus le démotique, mais le nom de citoyenneté imaginaire qu'est NE(jlEÀoxoxxuY~Eue; (Ois. 878, 1035).
§ 389. Si nous avons vu dans les §§ 208-219 des dieux se définir selon des fonctions grâce à des épithètes, ou à des noms personnels, en -EUe;, ils apparaissent aussi souvent pourvus d'une épithète qui est un ethnique, une forme en -EUe; pouvant doubler ou remplacer une autre forme, en -we;, -E~Oe;, ou -1X~Oe;, Il s'agit, là encore, de l'identification d'une personne divine comme de l'occupant de droit, ou du responsable institutionnel d'un lieu, et non, nous semble-t-il, d'une simple notation descriptive ou qualificative. Parmi les épithètes de Zeus, on citera ainsi ~ù)3ù)VEUe; (Hsch,,), qui a pu éventuellement concurrencer l'épithète usuelle ~ù)3ù)vlX~oe; (depuis n 233), forme d'autre part connue de l'ethnique humain (Paus. X12. 10) ; 0YJ~IX~EUe;, chez Hérodote pour le {( Zeus » de la Thèbes d'Égypte, alors que chez le même Hérodote l'ethnique de cette ville est, comme pour la béotienne, 0YJ~IX~oe; ; ,AÀIXÀXO[LEVEUe; (E.M. 56.10; Pind. fr. XI. 182 f.5 ; c'est aussi le nom d'un héros éponyme béotien: Plut. Daedal. 6; Paus. IX.33.5; schol. fi 602; il y a aussi une Athéna ' AÀIXÀXo[LEVYJte;, li. 8) ; AIX~plX(V)3EUe; (El. N.A. 12.30; Plut. Qu" Cr. 45) ; ~W[LEUe; (Eust. 444.20). Pour Apollon, sont attestés ~[L~V8EUe; (A 39) 14 à côté de ~[Ltv8we; (EL N.A. XII.5), Étienne de Byzance donnant ~[L~v81X~oe; et ~[L~V8EUe; pour formes de l'ethnique de la ville de Troade ; ~~3U[LEUe; (Orph. Hymn. 33.7), à côté de ~~3u[LlX~oe; (Nic. chez Ath. 477.B ; D,L. Li) ; AUxù)pEUe; (Call. E. Ap.19) auprès de Auxci>pEwe; (Ap. Rh. 1.490) ; IIu81XEue; (Thcd. V.53). Pour Dionysos, l'obscurité de l'épithète ZIXYPEUe; (EschL fr. 377 Mette; Eur. fr. 472 Nauck; fils d'Hadès selon l'Etym. Cud.) ne permet pas 14, Nous reproduisons ici, à la suite de E. BOSSHARDT (§ 357, p, 115), l'interprétation d'Aristarque,. Mais une autre, qu'accepte li. FRISK (II, p,. 750), tire ce nom de 0"!LLv6oç « campagnol », le dieu étant alors par fonction destructeur de campagnols,. L'épithète ferait partie, aussi dans ce cas, d'un groupe connu (voir §§ 216, 217),. Malgré notre faveur pour la première explication, le choix nous paraît difficile, et ne change rien, d'ailleurs, à la fonction de la finale,. Voir enfin li., GRÉGOIRE, R" GOOSSENS, M. MATHIEU, Asklépios, Apollon Smintheus et Rudra, Études sur le dieu à la taupe et le dieu au rat Bruxelles, 1949.
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d'en assurer l'analyse 15, mais il nous paraît que l'existence - manifestée, il est vrai, tardivement - de ZCl.YPCl.LOÇ (Orph. fr. 210 ; Nonn" VI.1.45) puisse justifier son interprétation comme forme ethnique tirée du nom de la montagne ZeXypoç, en Asie Mineure" Cela ne fournit d'ailleurs aucun argument en faveur d'un emprunt de la finale . Pausanias nous fait connaître une autre épithète de Dionysos, qui expIime clairement une affectation géographique, avec 'EÀeu6epeuç (Paus . 1.20.3; 1.29.2). Enfin, c'est encore Pausanias (X.13.8) qui nous fait connaître une épithète d'Héraclès fondée sur l'indication d'une résidence ou d'un lieu de culte: KCl.v(ù~euç, le héros se réalisant fonctionnellement comme canopéen..
Il reste .que, parmi les nombreux noms de héros fondateurs ou éponymes qUI ont forme d'ethnique, qu'ils se confondent ou non avec des et~ni~ues véritables, certains, exprimant la tendance que nous avons mdIquée, ont dû servir de prétexte et de modèle aux mythologues et mythographes .
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§ 390. Cette fonction de -euç dans les ethniques apparaît encore dans le fait que de nombreux héros, prétendus fondateurs, rois, ou éponymes de cités grecques reçoivent en fait leur nom de ces citésmêmes, et apparaissent comme leurs citoyens par excellence, comme l'archétype de leurs démotes . Et cette excellence et cette responsabilité s'expriment parfois de façon qui les distingue d'un simple ethnique, puisque ce dernier peut être de formation différente. Parmi d'autres, on peut citer ainsi' Avè3peuç, donné notamment comme roi et fondateur d'Andros (Diod . Sic. V.79 : &7t'&xdvou XÀYJ6eLcrCl.v), alors que l'ethnique usuel est "Avè3p~oç (Hdt. VII1.66; etc.) ; ou 'HÀeuç (Et . Mag. 426.12) roi d'Elis, alors que l'ethnique est 'HÀeLoç (Hdt.. passim; etc . ) ; ou
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§ 391. C'est un emploi particulier de -euç comme finale d'ethnique q~e l'on trouve dans l'appellation d'un certain nombre de vents, transmIse n~tam;nent par Aristote : &(LveUç, YCl.upeuç, (LCl.pcreuç, 7tOTCI.(Leuç, crxo7teÀeuç (T ent. 973). Ces formes, qui ont été examinées individuellement au § lü2, expriment probablement un besoin de classification la classification d'un vent se faisant localement d'après des indication~ topographiques qui fixent son aire: c'est une projection dans le domaine météorologique d'un type de classification institutionnelle et sociale.
§ 392. Les documents mycéniens, enfin, nous livrent plusieurs formes d'ethniques en -eu. Il est difficile, cependant, de les distinguer d'anthrop~ny~es à base ethnique: la chose est gênante, car on ne peut alors sa~OIr SI le nom de personne reproduit purement et simplement un ethmque, ou s'il lui ajoute une finale -eUç (pour de telles formes au premier millénaire, voir § 390, en mycénien, voir § 243). D'autr~ part,. co~r.ne elles ont pu elles-mêmes servir de toponymes, ces formes, non eclairees par un contexte, sont parfois aussi difficiles à distinguer de topo~yme~ proprement dits (voir § 376) : il est ainsi probable que a3tareus~ (VOIr § 163) doive se lire * At6C1.Àeucr~, forme locative d'un * a3tarewe sc. * At6C1.À~feç, lequel nous apparaît comme un ethnique ~ dérivé,. d'u.n * AWCl.Àoç? cf.. At6eXÀe~CI. au premier millénaire) ; une telle mterpretatlOn, pa~mi d'autres, est possible pour kutereupi (voir § 169, et 3:2 n~te 7), qUI peut être proprement un ethnique de Ku6YlPCI., mais ~ar~It ~aIre office de toponyme; il pourrait en être de même pour les md~catlOns telles que apareupi (voir § 161), aweupi (voir § 162), daweupi (VOIr. § 163) . Notons .enfin la difficulté qui peut se présenter, de faire le depart entre ethmques et appellatifs, tels ethniques servant par exemple, à désigner des catégories militaires: dans un tel cas, la finale -eu est-elle ~ue à l'ethnique originel, ou à son emploi technique? notre documentatIOn ne permet pas d'en décider. Tel pourrait être le cas de pedijewe (§ 173), telle est une des interprétations données à tort croyons-nous, de kurewe (voir § 169, 276-277) : ce serait, selon L . ' Palme; entre autres 17, l'ethnique d'un toponyme ~xupoç, (Jel sim. 17 . L . PALMER, Minos 4/2, 1956, p. 129 (= LP 9).
BASES VERBALES ET RADICALES
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yoveus (voir §§ 65, 72), qui deviendra usuel en prose classique; vOfLeuS (voir § 63), qui, au sens de « berger », est homérique, et apparaîtra au sens technique de « varangue» d'une coque de navire
chez Hérodote;
CHAPITRE IV
BASES VERBALES ET RADICALES (§§ 393-405)
0Xeus (voir § 63), homérique, désigne toute pièce destinée à tenir
da~s ~n dispositif de fixation:
gourmette de casque, ardillon de boucle: p~Ignee, ve~ro~. Il disparaît ensuite de l'usage, semble-t-il. Le mycémen pourraIt eventuellement l'attester indirectement: le nom propre oke~ (py Ea 259; 814) peut, entre autres interprétations, se lire *'OXeuç (vOIr O. Landau, pp.. 89, 179) ; 1TofL1TeuS (voir § 63), homérique, est bien attesté ensuite·,
§ 393 Si le procédé abréviatif qu'on a vu encore en pleine activité dans le vocabulaire à l'époque classique, ainsi que dans l'anthroponymie, a pu servir de point de départ et de modèle à de nombreuses désignations directes à partir de thèmes nominaux simples, et cela jusqu'à une époque tardive, il est toute une catégorie de formes simples qui ne nous paraissent pas pouvoir recevoir d'explication de cette sorte.. Le fait que vO[J.euç, àXeuç, cpopeuç ou cpoveuç soient connus dès l'épopée ne les exclut évidemment pas à lui seul de telles explications. Mais qu'il s'agisse en outre d'une série morphologiquement homogène, qu'elle fournisse des noms simples sans la base concrète de la majorité des noms vus précédemment, que les noms d'outils y soient très nombreux en proportion, nous donne des doutes sérieux sur la légitimité de l'analyse qui en fait aussi des post-nominaux : cette interprétation, vraisemblable d'un point de vue synchronique, prend en compte la réinterprétation secondaire de formes qui nous paraissent fondamentalement différentes de celles qui ont été étudiées dans les chapitres précédents.
TOKeus (voir § 63) est homérique, et ne survivra ensuite pratique~en~ que. c~mme terme poétique (voir
§ 72) ; il peut éventuellement e:re IdentIfie dans ,le nom de personne mycénien tokeu (PY An 209.7), bIen que ce ne SOIt là qu'une lecture parmi d'autres (voir § 238 et O. Landau, pp 138, 197) ; , epoveus (voir § 63) est homérique;
epopeus .(voir § 63) est également homérique, et ne reparaît plus ensuite que tardIvement.
§ 395. Ultérieurement apparaissent plusieurs formes qui peuvent en réalité être plus anciennes que ce premier témoignage: 8pofLeuS (voir § 75), qui apparaît chez Euripide, peut être attesté dè~
le mycénien à travers l'anthroponyme doromeu (PY An 209.4; VOIr O. Landau pp. 46, 178) ; KÀo1Teus n'est, en fait, atteste' que deux fOIS, ' ch ez S ophocI e (voir
§ 75) ; § 394 De ces formes, celles qui sont le plus anciennement attestées (voir § 71) constituent une courte série homogène, caractérisée par un vocalisme radical 0, ce qui a permis de les interpréter ordinairement comme tirées de dérivés tels que yov~ ou vo[J.~, etc., interprétation qui, à notre sens, ne va pas sans difficultés pour certaines d'entre elles. Le caractère ancien de la série ressort de ce que pour un tiers, elle apparaît avant le v e s. AC., alors que c'est à partir de cette époque que nous avons vu les catégories post-nominales se développer le plus largement:
Àoyeus est, à l'époque classique, un hapax (voir § 75), et ne reparaîtra que chez Plutarque, emploi qui a toutes chances d'être purement littéraire; O'TpOepeuS (voir § 75), nom du gond de porte, est, au contraire, un terme technique bien vivant; TOfLeuS (voir § 93) est connu à partir du IVe s. Ac.. avec les sens de « tranchet » (Platon), « ciseau » (Xénophon),
d~versem~nt spécialisés
secante d un cercle, scalpel, dent incisive, etc. ; TOpeuS (voir § 75) est aussi un nom d'outil·,
BASES VERBALES Er RADICALES
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
348
, ( . § 75) bien qu'apparaissant tout d'abord chez Eschyle, TpOcjleuS VOIr , . , t pas limité à ces emplois poétiques, et a pu connmtre, en outre, n es ., .' 1 des emplois à valeur quaSI mstttutlOnnelle ; A
x oeus est usuel (voir §§ 75, 187-188, 365) ;
O"lfOp eu S est un hapax chez Xénophon, mais il peut a~oir été de quelque . al' la suite puisqu'il reparaît tardIVement avec des usage au mOIns p , significations diverses (voir § 93) ; , . ô ' (voir § 109) désigne chez Hérondas (VIII.64) un equarnsopeus l' . désigne un cerseur, et n'est pas forcément le même mot que ce UI qUI
tain coup de dés (voir § 101) ;
§ 396. Tardivement attestées ou termes de glossaires sont plusieurs formes: ôoxeus (voir § 136) désigne celui qui reçoit l'inspiration divinatoire; cjl90p eu s (voir § 136) est probablement secondaire par rapport à o~W:p60pEÙÇ ;
. § 112) KOlfeUS (VOIr . est d'abord attesté comme nom d'outil; oÀKeus (voir § 144, note 2) et O"-r0PEÙÇ (voir § 155) ne sont que des termes de gloses; poyeus est la forme épigraphique attestée assez tard (voir § 129): et aUSSI. ch ez H'esyc h'lUS, d'un mot que les glossateurs donnent aUSSI comme PEYEÙÇ et P'f)YEÙÇ; ôp olfeu s (voir § 155) est la forme que l'Etymologicu~ Magnum donne à un nom du vendangeur qui se trouve chez Hésychms sous la forme
_ 0pE7tE~Ç
ou
'" - 2 0pE7t-rE~Ç .
§ 397. La définition traditionnelle de la valeur des formes en -E~Ç (voir § 1) revient à dire que qJOVEÙÇ est l'homme du meurtre, -rP°qJEUÇ
l'homme à la nourriture, etc. Mais, si une telle interprétation est juste, au plan synchronique, pour XIXÀXEÙÇ (c homme au bronze », t7t7tEÙÇ cc homme de cheval », par rapport à XIXÀx6ç et ~7t7tOç, son application à 0XEùÇ, -r0fLEÙÇ, O"-rP0qJEÙÇ, -r0PEÙÇ, XOEÙÇ, noms d'objets et jamais d'hommes, est plus difficile, car une personnification supposerait une référence à un emploi de ces formes pour l'homme. Il s'agit d'objets animés, d'outils, qui, comme les humains nommés dans la série, se définissent par rapport, non pas à des occupations ou à des réalités concrètes ou professionnelles, mais à des actions exprimées par une racine verbale, comme il apparaît d'ailleurs dans bien des emplois. Que tout ne soit pas également authentique ou univoque dans ce groupe, surtout à partir de l'époque classique, est bien probable, car il a dû se constituer des enrichissements d'un lot plus réduit: ÀOYEÙÇ, qui est en fait un hapax de sophiste, imite le modèle qu'offrent qJ0PEUÇ ou 0XEÙÇ ; nous ne savons rien de OÀX.EÙÇ ; XOEUÇ, on l'a vu (§§ 187-188), est assez confusément mêlé à une forme thématique et une forme radicale; qJ60PEÙÇ est probablement issu secondairement de o~lXqJ60pEÙÇ; ~oXd)ç, qui évoque OÉXOfLlX~, est un terme de la technique divinatoire, fait sur ce modèle, mais très tardif, ce qui limite son rôle dans la série., Il reste qu'aucun nom ne peut être mis à la base de POYEÙÇ ni de opo7tEÙÇ; qu'aucun nom en -oç ou en -IX assez ancien ne peut justifier le sens de 0XEÙÇ ; que VOfLEÙÇ, au sens de cc varangue », ne peut se référer qu'au verbe vÉfLW : il s'agit d'un organe répartiteur, qui règle la symétrie des allonges de part et d'autre de la quille d'un navire 3.
§ 398. Les emplois les plus anciens de plusieurs de ces formes manifestent que c'est par l'accomplissement d'un procès, bien plutôt que par la détention d'un emploi, d'un outil, ou par la production d'un objet ou d'une matière, etc" que se définissent les êtres et les outils ainsi nommés, 0XEUÇ
. 1967 1 Voir L ROBERT Monnaw8 grecques, , pp 66 - 67', c'est un title , honori10 ' , e'l,'be'ral,'te' , ce n'est donc pas ici le nom d'une fonctIOn per"que qUI evoque u n , • 10' • 1 t" de manente, mais un tel titre implique une référence, meme "ctlVe, a a no IOn fonction. , '" ' d 't demander quel 2. Pour les deux dernièles formes, pO)'E:U ç ,et opor:E:~ç, on d o~ :l~er au vocalisme est le vocalisme premier: E: ou 0 ? Pour, pO'Y~uç l~ preference 1 Olt l" fluence de " de la forme é igraphique : pE:'YE:Uç et PYJ'YE:Uç n attestent a OIS que m ur pé~E:LV (( teindfe ll) et celle de -rô P~'Yoç sUl~ une ter;r:t l~~luel~~C~~:':Cl;~e~~ rétation sur la base d'un nom a voca Isme 0 n e al pOSSI e., .' ' fpo7t~U' ~ il nous semble que 3pE:7tE:uç, et surtout 3pE:7t-rE:uç s'il faut 1 adccefPter, repr~ o ~~, " 1 b l'absence e orme nomIsentent des tentatives de norma!rsatIOn sur e ver e, en nale utilisable
r
349
M 455 OX~EÇ dxov (barres qui maintiennent une porte fermée) M 460 OX~EÇ ÈO"XÉ6'f)v (elles ne tiennent plus) ;
3 Nous ne rctenons pas l'hypothèse d'une ollgme métaphorique, ni l'allusion qui serait faite à la forme de navires longs qui « fendent» l'eau (E LAROCHE, Nem-, p,119). Le second sens donné par Hésychius (crxo~voç &pflévUlV), loin de nous paraître obscur, nous semble intéressant ici, car on peut y voir, dans un autre emploi, le nom d'organes répartiteurs ou régulateurs: on peut songer surtout aux rides de haubans, extrémité plus souple permettant, par des serrages progressifs et alternatifs, de Iégler symétriquement la tension de ces derniers, et d'assurer par là l'équilibre d" mât
BASES VERBALES ET SÉRIES DANS
350
A 132
rpOpEUÇ 't"OXEUÇ
l
(parties d'une ceinture, dont le rôle s'exerce par leur solidarité) ;
bX'fiEÇ (JU'iEX0'i
y 414»
566-568
» rpOp'fjEÇ .,.
RADICALES
351
LES APPELLATIFS
(idem); rp~pO'i;
9 554 't"~XU)(JL 't"OX'fjEÇ ; T) 54 't"ox~U)'i Ot7tEp 't"~XO'i ; Hh. Dém 1..137 't"~X'i1X 't"Ex~(J8IXL,
wç
è8~ÀOUcrL
't"OX'fiEÇ;
Plat. Alcib I.129,C 't"~fL'iEL'i 't"0fLE~. De la même manière, des termes, dont certains verbaux, qUI sont évoqués plus bas, connaissent ces emplois : Hdt. VII.35,1 (J't"LY~IXÇ ••• (J't"[~O'i't"IXÇ ~lXrpEUÇ Plat. Rép. IV.429D ~lXrpdç ... ~atj;IXL.
(J't"LYEUÇ
se définit donc par un rôle qui est de ~XEL'J, rpOpEUÇ par celui de rp~pZL'J, etc. Mais, un tel critère d'emploi ne peut évidemment suffire à faire de ces formes des dérivés verbaux ou primaires, car (J7tOPEUÇ, qui peut, sans inconvénient sémantique, être rapporté aussi à (J7topa, est traité de la même façon par Xénophon (Econ. XX.3 : 0 cmopzuç ~(J7tELpE'i), tandis que 7tÀoxzuç apparaît chez Epicharme comme dérivé de 7tÀox~ (fr. 171 Kaibel : fLlX8w'i , .. 7tÀOXEÙÇ 7tÀox&'i) : de telles formes montrent comment pouvait se produire une réinterprétation, qui fait passer des verbes (J7tdpU) ou 7tÀ~xU) aux noms (J7topa ou 7tÀox~ la base de (J7t0PEUÇ ou 7tÀOXEUÇ, Du reste, il est probable que plusieurs de ces dérivés sont vraiment post-nominaux; la forme de 'iOfLEÛÇ, de rpOPEÛÇ, du moment qu'on la rapprochait de noms en -0- ou en -ex. à vocalisme 0, invitait à constituer d'autres dérivés à partir d'autres noms qui pouvaient fournir une base comparable : XÀ07tEUÇ, 7tÀOXEUÇ, (J7t0PEUÇ sont, de ce point de vue, parfaitement ambigus. 'OXEUÇ
§ 399.. Un corollaire de ce lien fréquent avec une idée verbale est que, le plus souvent, ces noms ne sont pas accompagnés de dénominatifs en -EUEL'i, Au lieu que dérivent de i,7t7tEÛÇ un i,7t7tEÛEL'i « être cavalier », de XIXÀXEÛÇ, un XIXÀXEÛEL'i « agir en bronzier vis-à-vis de = garnir de bronze» dans des rapports divers 4, les formes qui nous occupent présentement sont en rapport avec un verbe qui ne leur est pas secon4" Sur les différentes sortes de dénominatifs en -eue~'i, voir E. Griechischen Denominativa, Goettingue, 1906, pp, 172 sqq
FRAENKEL,
Die
daire, Il n'y a pas de *'iOfLEUEL'i se référant à 'iOfLEUÇ au sens de » : le seul appui verbal n'est pas un dérivé, mais, inversement, 'i~fLEL'i dans son sens le plus général; il n'y a pas de * bXEÛEL'i se re"f"erant a, "0XEUÇ 5 , 1equel est en rapport cohérent avec ~XEL'i; rpOPEÛÇ ne donne pas lieu à dérivation de *rpOpEUEL'i, mais fournit un agent à rp~pELV ; 't"OfLEUÇ est en rapport uniquement avec 't"lXfLÛ'i (quels sont l'âge et l'authenticité du 't"0fLEÛEL'J d'Hésychius ?) ; 't"OXEUÇ uniquement avec 't"EX~~'i; 3pOfLEUÇ avec 3plXfLÛ'i; (J't"POrpEÛÇ avec (J't"p~rpEL'i; (J7tOPEÛÇ avec G"7tELpEL'i; 30PEÛÇ avec 3~pEL'i; POYEUÇ avec p~~EL'J (( teindre »); OÀXEÛÇ ave~ gÀXEL'i; (J't"0PEÛÇ avec (J't"Op'iÛ'iIXL; et encore 3P07tEUÇ avec 3p~7tEL'i. SI YOVEûEL'i est attesté, c'est relativement tard (Théophr. Caus" Plant" 1.14.1; Hist" Plant. VIII.10,5), et en conséquence de la substitution de Y0'iEÛÇ à 't"OXEÛÇ ; le rôle du père est d'abord un rôle d'incitateur, et de garant de conformité génétique et sociale, notion intransitive. Tel nous paraît être le sens le plus ancien de Y0'iEUÇ : « varangue
Hés. Trav. 235 't"[X't"OUcrL 3è YU'iIX~XEÇ sOLx6't"1X 't"éxvlX Y0'iEUcrL (voir aussi Hés. Tra',). 331 : il ne s'agit que du père), Mais du moment où il est envisagé comme coauteur de la procréation, et que, par suite de la désuétude des dérivés de 't"EXE~'i, Yo'idç est affecté à la désignation des deux parents (définition par ex.. chez Isée, VIL32), l'apparition d'un verbe transitif exprimant ce nouveau rôle pouvait être utile. TPOrpEÛEL'J, dérivé de 't"pOrpEÛÇ, n'apparaît que tardivement (Sept. Ex" 2.7), car c'est à 't"pérpEL'i que ce dernier est lié, et l'apparition pré·' coce de rpO'iEÛEL'i (Hérodote, Pindare, Eschyle) est due à l'effacement du rapport de rpO'iEÛÇ à 8d'iEL'i et à la désuétude de 7tErp'ie!.V.
Si. 't"OpEUEL'i est connu (mais beaucoup plus tard que 't"OPEÛÇ), c'est à partIr du moment où 't"dPEL'J, verbe de sens non précisé techniquement, devenu surtout poétique, est sorti de l'usage vivant. Ne resterait, en somme, que 7t0fL7tEÛEL'i qui, par son ancienneté (v 422), attesterait que 7tOfL7tEUÇ n'est pas senti comme lié directement à 7téfL7tEL'i : cela donnerait un rôle à 7t0fL7t~, et justifierait le schéma traditionnel de dérivation, Retenons que, plus que comme des post-nominaux, ces termes paraissent se comporter pour la plupart comme des dérivés primaires fournissant, auprès de verbes qui expriment des procès simples, des agents dans lesquels se retrouve le caractère transitif ou intransitif 5" ~e verbe ox.eue!v « couvrir, saillir, côcher» n'a évidemment rien à voir avec la racme de ~xew « tenir ».
353
BASES VERBALES ET RADICALES SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
352
du procès ùx<.ùe; se réfère aux emplois intransitifs qui sont les plus anciens de ~X<.~v, de même que G't"poCfl<.ùe; avec G't"pÉCfl<'~v, mais Cflovde;, volontiers construit avec le génitif, transpose sur le plan nominal la réalisation transitive de 6dv<.~v; vov<.ùe;, comme terme technique, témoigne d'une valeur commune de vÉ[L<'~v, non spécialisée dans les domaines pastoral ou législatif, et qui n'est celle ni de v6[J.Oe;, ni de vo[L6e; ni de vop:~.
§ 400" S'il s'agissait de formes primaires, leur cohérence morphologique avec les dérivés thématiques et en iX. à vocalisme 0 qui paraissent leur correspondre serait secondaire, et il faudrait chercher de quels systèmes morphologiques elles pourraient être le souvenir, Il n'est guère possible, on l'a vu (État de la question), de les inclure dans des structures dont le modèle serait fourni par la comparaison des langues congénères, Mais, à l'intérieur même du grec, il nous paraît que d'autres formes, celles-là vraisemblablement primaires, mais d'un type depuis longtemps désuet, et par conséquent le plus souvent masqué, puissent fournir une contrepartie inanimée de ces termes qui désignent par excellence des agissants, Ce sont des thèmes neutres en _~, qu'il est, en quelques cas, possible de reconnaître à travers des adjectifs dans lesquels ils se sont absorbés, à travers des formes thématisées ou diversement élargies du vocabulaire grec. Nous n'en retiendrons ici que les cas qui nous paraissent les plus probables, d'autres pouvant se dissimuler dans la profusion de la dérivation grecque. Ainsi, auprès de 't"poCfl<.ùe;, il est possible de poser un neutre *'t"POCfl~ 6 ayant désigné la nourriture, soit dans son effet, soit dans sa matière. C'est ce terme qui doit se dissimuler derrière l'adj ectif 't"p6qne;, dans le tour homérique 't"p6Cfl~ xUfLa: (A 307), et que le composé 't"PoCfl~w~Y]e; (Hippocr Epid" 7,,120, etc,) conserve peut-être dans son premier terme. On ajoutera que le nom de la nourrice, 't"POCflW, pourrait nouS avoir conservé le souvenir de ce type de dérivé, sous une forme animée. Ainsi, auprès de G'tpOCfl<.ùe;, nom de l'organe qui pivote, on peut poser un *G't"poCfl~' nom du tour et de la chose tordue, qui se retrouverait métaphoriquement dans la désignation d'un homme retors, G't"p6Cfl~Ç (Ar, Nu. 450), cependant que G't"p6CflLOV, « ce qu'on enroule », résulterait d'une thématisation, ou que des anthroponymes comme ~'t"p6CflLOe; ,
et ~'t"poCfl[a:e; seraient le reflet hypocoristique de composés à premier terme * G't"POCfl~-' De la même manière, on peut supposer un ancien *xom nom du coup et de la chose frappée ou coupée, face à xon<.ùe;, nom de l';util qui frapp~ et entame. D'un .aVOIr . un temolgnage .' . , '. 'tel terme 0 n pourraIt mdirect ~tns.t amme survIvant: x6m<.e; . xÉv't"p?: ùpv16Wy. (Hsch,.), dans une forme ~ argle tell,e que xon[e; (-[~oe;), notamment au sens du repas offert aux etrangers a Sparte. 1 'En *face de 't"ofL<.ue;, qUI• est l' OUti'1 à couper, on a peut-être un reflet d u~ 't"0v~, « coupure » ou « chose coupée », dans des termes comme 't"0fL~a:e;, n~m d~ l'être châtré, et surtout 't'O: 't'6fL~a:, vieux terme de rituel, dont le smguher thématique beaucoup plus récent ' 't'o\'t'OfLLOV, , " a t outes ch ances d etre secondaire, à notre avis. ,Bien qu'il ne soit pas possible de dater ces termes, on ne peut s'empech~r de songer à rapprocher, pour les opposer, les deux gloses d'Hésychms : ~pm ('t" )dc; . 't'puYY]'t'ocl (sc" ~pondç) ~p6mc; . 't'puYY]'t'6c;. Serait-il possible également de tirer quelque indication du composé ~POfLdfLCflLOV~fLa:P (Hsch,.)
?
' r '" malg' re. 1es cond Dans .une telle vue, le problème des formes en -"1.0" amnatlOns rencontrées par l'ouvrage de CAb • peut-etre , , " . r enz 7 , seraIt a reVQlr, en ce qUI concerne certains groupes de formes du moins.
. §. 401. Quoi qu'!l e~ soit de ces termes que nous inclinerions à conSIderer comme pr~malres, puisque c'est auprès de formes verbales 1 souvent radIcales qu'ils paraissent fonctionner, c'est bien d: themes verbaux que dépendent plusieurs noms, généralement attesté plus tard que les plus anciens de ceux qui viennent d'être , s ' conSI'd'eres, t . e comportan~, eux aUSSI, une proportion importante de noms d'outils, la.chose est peu discutable, puisqu'I'1 . t e aucun h'Pour certams . . n' eXlS t eme nommaI ~UI ~It pu leur fournir une base, et que tel détail de la :o.rme du ~adlca~ Impose un rapprochement avec une forme verbale preCIse. Plutot qu un emploi étendu d'une finale venant d e d'"erlves , . post-nommaux, nous pensons que ces formes sont le prol d'r t d' . 1'" ongement 1 e~. un "anc~en emp 01 prrmaire, d'ailleurs exposées, elles aussi, à la remterpretatlOn morphologique qui devait permettre la fortune de leur finale dans des dérivations post-nominales,
pl~s
7 Voir § 271 6, Pour *Tpoqn et *crTpoqn, voir E" BENVENIsrE, Origines, p . 75.
23
BASES VERBALES ET RADICALES
SÉRIES DANS LES APPELLAIIFS
354 ITLYIOlJS (voir
§ 75) ne peut être que l'agent de cr"t"~~z~v, le radical ver-
bal étant la base de toute la dérivation; 'lTv'Lyeus (voir § 75) présente, seul parmi les formes nominales de cette famille (7tV~Y[LiX, 7tV~yoç, etc.), un t qui ne se retrouve que dans le verbe, et limité à l' aoriste 7tVty~ViX~ ; ",uyeus (voir § 93) présente, lui aussi, une brève qui ne se trouve que dans l'aoriste du verbe correspondant, tjJuy~viX~ (Ar. Nu. 151) ;
§ 93) désigne celui qui accomplit l'opération de md.À: aucun thème nominal n'en fournit la base. Nous écartons ici l'éventualité d'une dérivation inverse de crx.iXÀeue~v : ce dernier verbe, ne différant pas de crx.&.ÀÀeLV pour le sens, est donc absolument gratuit O'KaÀeus (voir
Àe~v
s'il ne présuppose pas crx.iXÀeuç ; 'lTÀUveus (voir § 94) est en rapport évident avec la base verbale qui est celle de 7tÀ6Vûl. Plus récent, .... ayeus dans ses différents sens (voir § 127), ne peut reposer que sur le radical verbal qui apparaît dans [LiXY~ViX~, aucun nom autre que [LiXY~Ç n'existant; 'lTayeus (voir § 127), nom d'un soc~e ne peut, à cause de sa signification, être tiré de 7t&.YY) ni de 7t&.yoç, maIS repose sur le radical de 7tiXY~ViX~. Et si le nom du grilloir où l'on secoue les fèves, O'eLeus (voir § 150), est une forme authentique, c'est évidemment du verbe cre:lûl qu'elle est tirée, de même que àÀeLepeuS (voir § 129) de <XÀe:lcpûl. C'est, enfin, une forme presque certainement déverbale que mye kirisewe (voir § 169) 8. Mais cette interprétation, vraisemblable du point de vue graphique comme pour la morphologie, ne reçoit aucun appui (ni d'ailleurs aucun démenti) d'un contexte inexistant.
§ 402 . Sans être aussi impérative que dans les cas précédents, la dérivation verbale est vraisemblable dans un certain nombre de formes, pour lesquelles l'existence parallèle d'une base nominale pouvait permettre une réinterprétation, et par là un plus large développement post-nominaL Tel est O'epayeus (voir § 75), attesté d'abord comme nom du couteau de sacrifice, puis pour la désignation du meurtrier, et dont le radical crcpiXY- peut aussi bien être celui du verbe crcp&.~e~v que celui de crcpiXY~ ; 8 La seule interprétation proposée à ce jour est celle de L. PAL:'l:ER,
Int~rp,re
tation, p 428 (= LP 45) : *Xp~cr'iife:ç « t.einturiers !' ; elle suppose SOI~ le mamtlen d'un s intervocalique, soIt son mtroductlOn analogIque ou mo~phologlque. On p~ut aussi songer, avec un autre radical à trollver, à un s phonétIquement secondaIre..
355
O'Kaepeus (voir § 75), comme nom du fouisseur, se rattache plutôt au verbe crX.&.7t"t"ZLV qu'à crx.&.CPY) , qui ne désigne que des objets creux 9 crx.&.cpoç (gén.. -ou : Rés. Trav. 572) pouvant, il est vrai, fournir un~ base satisfaisante; paepeus (voir
§ 75) nomme, métaphoriquement, l'auteur du procès
~e P~7t"t"z~v,(~ui s'en:ploi~, lui au~si, dans un sens figuré de « comploter»),
piX'P'Y) ne desIgnant JamaIs, depUIS l'Odyssée, autre chose qu'une couture ou une suture matériellement réalisées; :p'L~eus
(voir § 112) nous paraît nommer l'opérateur du procès de
"t"pï:~m ("t"pt~~ViX~,)' pl~tôt ~ue le responsable d'une "t"p~~~, ou d'un "t"p~~oç
(-ou), lesquels n ont JamaIS les valeurs techniques communes à et au verbe.
"t"p~~euç
§ 403. Plusieurs mots, enfin, sont tout à fait ambigus, et, sans exclure la possibilité d'une interprétation verbale, admettent aUSSI une base nominale. On en citera pour exemples : Kvaepeus (voir
§ 75), qui est déjà mycénien, peut désigner l'opérateur
du x.v&.7t"t"eLV, mais aussi l'utilisateur du x.v&.cooç (la cardère ou chardon à foulon; voir § 344) ; . , ypaepeus (voir § 75), qui désigne d'abord le peintre, puis celui qUI écrit, peut donner ainsi un agent à yp&.cpe~v, mais il peut être l'auteur de .la YPiXCP~ 10. En outre, quelle que soit sa véritable formation, on le VOlt, en attIque, au sens de « peintre », fonctionner comme une abréviation de ~ûlyp&cpOÇ parmi des formations qui sont elles clairement abréviatives 11. ' , Taepeus (voir § 75), terme surtout poétique, peut dériver de "t"iXcp~ comme de e&7t"t"e~v, de même ~aepeus (voir § 93) de ~iXcp~ ou de ~&.7t"t"e~v ou,. plus tard, yÀuepeus (voir § 129) de YÀucp~ ou de yMcpeLV, ou a.p1Tayeu~ (VOIr, § 152) _de &.p7tiXY~ ou de &.p7t&~m, comme déjà O'uÀeus (voir § 111) aupres de crUÀiX et de cruÀ'&.v 12 . 9.. Pour un autre, mot crX()(CPe:uç, voir § 289. riO. La forrr:e dorIenne ypocpe:uç présente la même ambiguïté, puisque son vocalSme, est ce~Ul du verbe: yP6cpw'I (IC 12(3) . 1075) et des formations nominales: ypocp()(, ypOCPLÇ, ,etc Ce ;ocahsme pose d'autre part un problème plus phonétique que morr~hologlque (vOlr p'. CHANTRAINE, Diet 1, p . 236 fin) 1 L V Olr §,§ 301-302 ; malS, ehez Platon par exemple, la p~oportion numéri ue d(e ses ,emplOIS par rapport au composé est inverse de celle des formes abréviati~es YP()(CP~uç 1 ~ fOlS" pour ~wyp&cpoç 4 fois, mais crXUTe:UÇ 2 fois, pour crXUTOT6o 14 fOlS) : l aSSOCIatIOn au composé doit ici être secondaire fl ç 12 . La forme de glose cXÀ8e:uç" t()(Tp6ç (Hsch . ) peut, elle aussi, renvoyer aussi
356
SÉRIES DANS LES APPELLAIIFS
§ 404. Il nous paraît donc qu'il a dû exister des formes primaires qui, d'une part se prolongent dans des dérivés postverbaux, et qui, d'autre part, à la faveur d'une réinterprétation qui les associait à des thèmes nominaux, ont pu fournir le point de départ des longues séries que nous avons eu à étudier. Ces formes paraissent exclues de la composition, puisqu'elles donnent des animés, agents de procès exprimés par des radicaux qui sont d'autre part ceux de verbes simples. Elles sont totalement exclues du premier terme de composés, ce qui suggère qu'elles pouvaient se trouver en complémentarité avec une formation disparue qui aurait pu fournir notamment ces premiers termes, Animés, ces agents pouvaient s'opposer à des inanimés, et l'on trouve ici à nouveau (voir déjà § 257) la trace de termes en i qui pourraient aussi se manifester à travers un féminin comme '!pocpw (voir § 400)" Si ce type s'est continué dans une série post-verbale, on ne sera pas étonné que se soient développées, comme dans le verbe, des formes préfixées, notamment dans les vocabulaires techniques (voir le chapitre suivant), voire dans tel nom de personne: 'Em:Lyzuç (n 571), cf" myc. epekeu (PY Jn 431..12), mais, à vrai dire, btdy<ù n'est pas senti comme composé 18 D'autre part, la réinterprétation qui orientait cette formation vers les inépuisables richesses de la dérivation post-nominale devait lui permettre, s'évadant de la simple désignation, assez nettement participiale parfois, d'un agent, d'exprimer, sous la forme de substantifs, les modalités les plus variées de rapports entre les personnages nommés et le thème nominal qui fournit l'indication de ce sur quoi porte leur activité ou de ce en quoi ils trouvent la réalisation de leur essence. Les innombrables prolongements que nous avons observés dans les séries de noms de métiers, de noms d'animaux, de noms de mesures, d'ethniques, notamment sous la forme des démotiques et des héros éponymes, pour divergents qu'ils paraissent être, conservent ceci en commun, qu'ils désignent gens et choses en qui ou par qui s'accomplit, de façon le plus souvent active, l'excellence d'une fonction ou d'un être, qui les définit statutairement
bien à la base verbale de è,(),6E't"0 (E 4017) qu'aux formes nominales dont on en fait le dérivé; àO..6oc· 6EpOC7tEloc (Hsch,,) &À60c;' epci.pfJ.OCXOV (Et, Mag,,) 13" Sont également sous l'étroite dépendance de formes verbales préfixées des formes telles que &.VOLYE0C; (voir § 152), OW7tûl7tE0C; (voir § 156),
BASES VERBALES ET RADICALES
357
§ 405. Si cette réorientation morphologique a été possible en même
t~m~~ que se multipliaient les possibilités d'emplois et les v~leurs partICulIeres à telle ou telle série, nous pensons que les formes abrégées n'y ont pas été é~rangères. En .effet, du moment que '!o[LZUç était senti comme pouvant etre post-nommaI, on avait le droit de tirer de _ , . ' . crxu'!o , '!o[Loç une ~b~evI~tIO~ :x~ressIve crxu'!zuç (voir §§ 301-305), et de là to~te ,un.e serIe d abrevIatIOns et dérivés post-nominaux; puisque 000[LZUC; etaIt rapporté à op6[Loç les composés comme ~'" . ~ . , ..,' cr'!llwwopo[LoC; ou OOÀLXOOpO[Loç pOuvaIent lIberer des noms de coureurs spécialistes comme O"!!XOLZUÇ ou OOI..LXZUÇ (voir §§ 313-315) ; si '!pomzU,.. était sent' d' . , d T " 1 comme erIve e '!pocp~, on pouvait fonder des classifications sociales en tirant de L7t7to~6'!fJç ou de L7t7tfJ!IIX'!'fJç un bt7tzuç (voir §§ 282-284) d y _ , *y, . , e "zuyo '!pocp~ç un" ,,~.uyz~ç (:Olr §§ 2~3-275).; si l'on assignait une origine postno~male. a oÀxzuç, Il devenaIt possIble de réduire oLx'!uouÀx6ç à OLX"t'UZUC; (VOIr § 316), amorce d'une très longue série (voir notamment §§ 338·-339).
SECTION II
COMPOSÉS, PRÉFIXÉS, SURDÉRIVÉS, CONCLUSION (§ 406)
§ 406.. La réunion de ces divers types en un même titre exprime notre opinion, que la finale -eue; ne sert pas à caractériser des composés en tant que tels, ce qui serait d'ailleurs en contradiction avec tout ce qui a été observé précédemment. Les formes composées que l'on rencontrera sont secondaires. Elles reposent pour partie sur un terme déjà composé et pris pour base de dérivation, cas particulier des dérivations de termes simples étudiées dans la section précédente: ce seront surtout des noms de préposés tirés de noms d'emplois, qui n'apportent donc rien de nouveau. Pour une autre partie, ce sont des formes résultant de l'adjonction d'un préfIxe ou d'un premier terme à des noms en -eue; préexistants. Ces deux premiers procédés se rejoignent et se confondent dans des proliférations de termes techniques. Un autre procédé consiste dans la surdérivation pure et simple de composés noms d'agents de même signification, procédé qui, à l'époque historique, paraît poétique et d'origine métrique, et qui, combiné aux autres, donnera tardivement naissance à des formes certainement très artificielles et d'aussi peu de réalité linguistique que les formes simples en -eue; tirées metri causa de termes synonymes. Certaines formes, notamment en mycénien, donnent cependant à penser que cette surdérivation, exploitée comme artifice dans la tradition hexamétrique, où elle ne produit que des doublets synonymes, peut avoir eu anciennement pour fonction de tirer commodément des substantifs de termes qui n'étaient souvent que des adjectifs descriptifs.
CHAPITRE PREMIER
COMPOSÉS ET PRÉFIXÉS (§ § 407-436)
§ 407. L'emploi de la finale -gUç en dérivation postnominale pour la formation de noms d'artisans et de préposés divers a fourni un grand nombre de formes simples. On a vu que l'origine éventuellement primaire semble exclure la composition, et, surtout, que l'emploi dans des abréviations de caractère hypocoristique avait en fait une action réductrice sur les composés,. Si des formes composées apparaissent déjà assez nombreuses en prose attique (voir §§ 83, 104), ce n'est pas le composé que -gUç caractérise, mais le terme de technique administrative nommant un employé d'après son emploi: or, cet emploi porte un nom composé, plus précisément, préfixé, qui est donc traité comme base simple,. On ne saurait donc ici parler de composés en -gUç. C'est dans l'appareil administratif de la démocratie athénienne que s'est constitué et développé ce type, non encore systématisé, et susceptible de fournir des formes à emplois multiples.
§ 408. Si aux v e et
siècles AC. (voir §§ 75, 93) se trouvent plusieurs composés à second terme -ypa:cp<:ùç, c'est, outre une influence possible du simple, parce qu'il existait des noms de fonctions correspondants en -ypa:cp~, et des noms de pièces officielles en -ypw:pov. IVe
àvaypatPEus (voir § 75), notamment pour désigner celui qui enregistre les lois (Lys,. XXX.2, 25), s'appuie sur un des emplois de &va:ypa:cp~ (Il.. "wv v6fLCùv Lys . XXX.25), tmypatPEus (voir § 75) désigne un membre du collège qui répartit l'dcrcpop& (Isocr. XVII.47), l'établissement du rôle devant être un des sens de &mypa:cp~, non attesté il est vrai. Mais l'emploi de Èmyp&cpg~V dans le même texte, et le sens pris ultérieurement par &mypa:cp~ «impôt»
363
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
362
(PSI 5,,510,,11) ne laissent aucun doute sur ce point, Le rapport_ de collégialité à l'intérieur du groupe est exprimé par O'uvemypa.<j>eus (Isocr. XVII.47). O'uyypa<j>eùs (voir § 75) présente deux sens nettement différenciés qui s'appuient sur deux emplois de cruYYPiXtph : au sens de « rédacteur des lois », il s'appuie sur cruyypiXtph comme nom de cette opération (1 G P. 76.47), et, désignant un écrivain, renvoie à un emploi usuel de cruyî'piXtph au sens général de composition écrite, notamment historique. u1Toypa<j> eù s (voir § 75) signifie au propre le « signataire » et nomme, en attique, d'abord celui qui se charge de la rédaction écrite d'une accusation: le
î'piX[L[LiX"t"EUÇ a.vnypa<j>eùs (voir § 93) est créé, semble-t-il, au IVe s, AC. pour dési·,
gner, dans plusieurs spécialisations, le responsable d'un &.V"t"lypiXepO'i, c'est-à-dire, littéralement d'un contrôle, Esclave public (8YJ[L6crwç) employé du fisc chez Démosthène (XXII.70; XXIV.178), il apparaît chez Eschine comme un contrôleur autrefois élu (np6"t"Ep0'i... XE~p0"t"OVYJ ,,6ç), pourvu d'une &.pxh et responsable (111.38), Le même terme reparaît chez Démosthène (XXIL38) pour désigner cette fois un membre de la Boulè chargé d'un contrôle dans cette assemblée (cité avec des gens otnEp 8~' É:iXU"&V ElXO'i ... "t"à ~ouÀEu"t"hpwv). j-LeTaypa<j>eùs (voir § 127), beaucoup plus tardif, repose clairement sur
le nom de la transcription, [LE"iXYPiXeph· On ajoutera des termes de gloses tels que Èyypa<j>eùs (voir § 157), KaTaypa<j>eùs (voir § 156), 1TepLypa<j>eùs (voir § 157).
§ 409,. Si, durant la même période, sont connus des composés en -ÀOYEUÇ c'est parce qu'il y avait des fonctions et des attributions portant des noms en -Àoyh et -Àoyoç à premier terme préfixal : ÈKÀOyeùs (voir § 75) désigne toute espèce de percepteur (xiXpn&'i IG 2 2.76,.14;
sur èxÀoyh (avec compléments de même sorte), KaTaÀoyeùs (voir § 75) est le responsable de l'établissement du rôle d'incorporation militaire, XiX"&.ÀOYOç, terme usuel (Ar. Cayo 1369, etc.). O'uÀÀoyeùs (voir § 75) désigne à Athènes un membre de la commission
de bouleutes chargée du contrôle des entrées à la Boulè, et renvoie, en ce sens, au terme cruÀÀoyh (IG 2 2 .890) comme nom d'une séance, tandis qu'au sens de « collecteur » il renvoie à un autre emploi de cruXAoyh, nom de la collecte. Et c'est de la même manière que doivent s'expliquer des formes comme a.1ToO'ToÀeùs (voir § 93) qui, désignant un des magistrats responsables de la préparation des escadres, repose sur &.nocr"oAh (Thcd. VIIL9) et surtout, &.n6cr"oÀoç (Lys. XIX.21) ; eLO'aywyeùs (voir § 93), comme nom de fonction, renvoie à l'emploi spécialisé en attique de dcriXyeùyh (Plat,. Lois 855 D) pour l'introduction d'une cause devant un tribunal, et la multiplicité des autres emplois de ce nom d'agent reflète celle de dcriXyeùyh, même s'il n'est pas possible d'établir cette correspondance pour chaque emploi.
§ 410. Il est notable, en outre, que ce type de dérivation déborde déjà le cadre administratif, puisqu'on trouve plusieurs formes de cette sorte hors du vocabulaire institutionnel, dans des emplois apparemment expressifs. a.vaTpo1TeùS (voir § 75) est, au v e siècle, un hapax qui transpose dans
un nom d'agent (&.. "OU o'~xou And. 11.~.2) l'action exprimée d'autre part par "&'1 o'~xeù'i &.'iiX"pond (Plat. Proto 325 C) : il s'agit d'un rôle non officiel, certes, mais exprimé comme tel, de subversion sociale" 8La<j>9opeùs (voir § 75) apparaît d'abord chez Euripide, donc dans un contexte poétique, et avec une valeur expressive encore soulignée par l'emploi comme féminin, pour désigner l'agent d'une a~iXep6op&.. Voir aussi u1To<j>90peùs (§ 157). O'uvaywyeùs (voir § 75) désigne le responsable d'une cru'iiXyeùyh, soit dans un sens politique (Lys., etc.), soit dans un sens érotique (Platon;
SÉRIES DANS LES
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APPELLATIFS
cf. 1Tpoaywyeus « entremetteur ) § 136), soit, déjà, dhns le vocabulaire médical ancien pour les muscles de l'anus (voir § 414). p.eTa~oÀeus (voir § 93) repose sur fLeTIX~oÀ~ au sens d'échange corn" mercial et offre, comme plusieurs des formes ci-dessus, un autre exemple d'hapax établissant de façon expressive une classification nettement dépréciative : xcX:7tf)Àoe; 7tovf)plIXe; XIX\ 7tIXkfxcX:7tf)Àoe; XIX( fLe1"IX~OÀEUe; (Démosth XXV.46). Un caractère professionnel est donné expressi-
vement à la vilenie. 6.1To~oÀeUs (voir § 93) désigne chez Platon celui qui se rend coupable d'eX7to~oÀ~, perte de ses armes (hapax).
Sans valeur dépréciative, c'est encore à ce type d'origine institutionnelle, mais qui tend à se développer expressivement, qu'appartient un mot comme ÈaayyeÀeus (voir § 75), qui renvoie, chez Hérodote, à un emploi non spécialisé dans le vocabulaire juridique de dcrIXyyÉ:ÀÀew et dcrIXyyeÀlIX : la notion de fonction subalterne (c'est un emploi à la cour perse) y est claire. C'est au contraire le terme juridique attique dcrIXYyeÀlIX qui est à la base de la définition donnée par la Souda, mais la valeur de dcrIXyyeÀeue; est alors difficile à apprécier. Voir aussi 1TapayyeÀeus
(§ 157).
È~WP.EUS, enfin, pourrait de quelque manière appartenir à ce groupe
COMPOSÉS
ET PRÉFIXÉS
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second terme ne sera plus qu'une sorte de classificateur: ainsi les composés de XIXÀXeue; ou de xepIXfLeue; (voir § 423). C'est surtout dans le domaine des fonctions administratives. religieuses, sociales ou politiques que se manifeste d'abord cette c~mpo sition secondaire, et 1Tap.~aaLÀeus (voir § 64) se trouve dès Alcée, uÀo~aaLÀEus (voir § 93) chez Aristote; puis eXV1"L- (voir § 127), vecro- (voir § 127), lcro- (voir § 136), 7tIXPIX- (voir § 152).
§ 412. Les séries de composés de iepdc; et de YPIXfLfLiXTde; ont, elles aussi, des débuts assez anciens, puisque 6.PXLepEus (voir § 75) est du v e s.. Ac.. ; puis, en suivant le cours du temps apparaissent, assez tard, des composés par cr\)'i- (§ 129), cYv8- (voir § 139), ~e\)3- (voir § 136), 7ëpUl8- (voir § 139), 0rp- (voir § 139) Les composés de YPIXfLfLIXTeUe; fournissent bon nombre de formes exprimant des spécialisations de ce terme assez général : (/1Toypap.p.aTEuS (voir § 75), nom d'un greffier en sous-ordre, apparaît dès le v e s. AC. ; tEpoypap.p.aTEuS (voir § 93) au IVe s. AC. ; puis attributions et rapports de hiérarchie ou de collégialité sont exprimés par les premiers termes XUlfLO- (voir § 112), 't"07tO- (voir § 112), eXPXL- (voir § 127), eXV't"L- (voir § 129), 7tPO-XUlfLO- (voir § 130), &fLrpo3o- (voir § 138). On verra des formes de même sorte dans auvL1T1TEUS (voir § 93), 6.PXLEPP.TJveuS (voir § 139), ypap.f.laTOELaaywYEus (voir § 109) .
(voir §§ 93, 104).
§ 411. Un autre point de départ d'une multiplication des formes composées peut avoir été fourni par le remploi de formes en -eue; déjà existantes, dans des mots augmentés d'un préfixe, ou, moins souvent, d'un premier terme de composé. On peut faire abstraction d'un type rare, et dont le seul exemple classique est plaisant, dans lequel le terme en -eue; est l'objet d'un premier teIme à valeur verbale: LÀav9paKEuS (voir § 75) est une création instantanée d'Aristophane; et ne se rencontrent ensuite ou ne sont cités que LÀo~aaLÀEus (voir § 127), p.Lao~aaLÀEus (voir § 136),
§ 156) . Il s'agit essentiellement de formes qui ont reçu un préfixe, ou un premier terme déterminant, et qui fixent des rapports hiérarchiques, des extensions d'autorité, des répartitions spatiales, pour l'accomplissement d'une fonction qui ne s'en trouve pas modifiée dans son essence. Tardivement, il est vrai, le contenu sémantique de ce premier terme deviendra tellement prépondérant que le mot en -eue; fournissant le
LÀaXLÀÀEuS (voir
§ 413. C'est la rencontre et la confusion de ces deux types de composés, reposant l'un sur des noms de fonctions composés et surtout préfixés, et l'autre sur des formes en -eue; secondairement composées ou préfixées qui a déterminé le développement d'un type de composés en -eùe;, notamment dans les vocabulaires technique et scientifique . Cette confusion rend difficile la distinction, dans la série des composés en -YPIXrpde;, entre ceux qui sont des mises en oeuvre secondaires de YPIXrpeùe;, et ceux qui reposent sur des composés en -YPIXrp~ ou -ypIXrpOV. On a déjà vu (§ 408) que des formes comme eXvIXYPIXrpeUe;, ÈmYPIXrpeUe;, (J"\)YYPIXrpeUe;, 07toYPIXrpeue;, eXV't"LYPIXrpeUe;, fLe"rIXYPIXrpeue; correspondent assez régulièrement à des noms d'emplois qui sont déjà composés, mais (J"\)VemypIXrpeUe;, on l'a constaté, ajoute bien un préfixe à un terme existant, et la forme tardive ÀoyoypaEus, si l'on doit la retenir (voir § 131), manifeste la tendance à généraliser la finale -eue; comme indice technique, donnant un doublet du composé en -ypcX:rpoe;. C'est ce qu'exprimait déjà à l'époque classique un composé comme 1Tav8oKEuS (voir § 93) qui ne fait que reprendre, en le spécialisant, le composé adjectif
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
366
7tâvaoxoç; la sene s'enrichit ultérieurement de formes à initiales èx-
(voir § 102), U7tO- (voir § 136), &7tO- (voir .§ 136)., . C'est ce qu'expriment également, dans dIvers domames techmques, la création ou la réfection de nombreux mots en -~oÀeuç, -aToÀeuç, qui se substituent à des formes en -~6Àoç, -(J't'6Àoç, etc. Il y a là un pro~ cédé qui a permis le développement, généralement tardif, de tout un vocabulaire technique qui se trouvait ainsi unifié. Plutôt que d'épuiser les composés d'un même terme dans les divers vocabulaires où ils apparaissent, ce dont l'index de ce livre ~onnera u~e i~ée suffisante, on observera quelques vocabulaires techmques partICulIers, dans lesquels foisonnent notamment les noms d'instruments ou d'organes mécaniques .
§ 414, Le plus riche est certainement celui de la médecine, où ~oms de muscles, de ligaments et d'os, noms de bandages et d: remedes, noms d'appareils chirurgicaux et orthopédiques illustrent bIen le procédé. Outre quelques formes simples, qui ne sont que des emplois spécialisés de termes plus anciens, comme Cl'Tpocpzuç au sens de « vertèbre » (PoIl. 11.130) et TOfLzuÇ au sens de « dent incisive » (Gal., Cels., PoIl. 11.91), ou comme Àuyxzuç (voir §§ 136, 222), nom .d'un collyre, c'est en composés savants que se développe ce vocabulaIre. Pour les organes, ce ne sont pas des viscères, mais des élén: ents moteurs, en tout cas pourvus d'un rôle mécanique dans l'orgamsme, qui sont nommés. (voir § 75) désigne, au pluriel, dès Hippocrate, les muscles assurant la constriction de l'anus; la série des composés à second terme -IJ(YûlyzUÇ, composés de &YûlyzUÇ ou dérivés de -IJ(YûlY~ s'est amorIuvo,ywyeus
cée précocement (voir §§ 366, 416) ; à-voXeus (voir § 136) désigne, au pluriel, des membranes (ufLévzç) ass,urant la suspension de l'intestin (Aret. S.A. 11.6), et de la matnce (Aret. S.A. 11.11; mais en IV.11, c'est le sir.nple àX~zç qui ap~araît dans cet emploi), tandis que E1TLO'TpoeuS' qUI nous est conserve par Pollux (voir § 150), désigne la première vertèbre cer-:ical: .: les deux premières vertèbres, atlas et axis, constituent un dIsp,os,ItIf don: la fonction propre est de pivoter, et ce terme, renvoyant a Z7tLCl'TpocpY) et è7tL(npécpûl porte une notion technique que le simple (J'Tpocpzuç, be.aucou? plus général, ne spécifie pas, puisque, même au sens anatomIque, Il
ne signifie que « vertèbre
J)
en général.
COMPOSÉS ET
PRÉFIXÉS
367
Les bandages se définissent par l'action qu'ils sont censés exercer, de même que les remèdes : Ko,9oÀKeus et ....eTo,ywyeus (voir § 136) sont des noms de bandages, le premier doublant, dans un même texte de Galien, le composé régulier xlJ(8oÀx6c; : plutôt que d'un bandage devant provoquer une descente d'organe dans la direction verticale, dont on voit mal l'application en médecine, il doit s'agir d'un dispositif de compression, destiné à faire s'enfoncer depuis la surface du corps ce qui n'y doit pas apparaître : bandage herniaire par exemple. Le second peut désigner quelque chose d'analogue, et semble, en tout cas, devoir provoquer un déplacement.
Si 6JKuTOKeus n'est pas une pure invention (voir § 152), on y verra une formation de même type, désignant une drogue propre à hâter l'accouchement, et on constatera son caractère secondaire par rapport aux composés anciens du type de 6:JXUTOXOV (Hdt. IV.35), ainsi que la notion qui s'y attache, d'une efficacité active dans l'accomplissement d'une fonction.
§ 415. Les appareils chirurgicaux fournissent une liste importante de formes dans la langue savante tardive, pour la désignation de tout ce qui permet l'examen, coupe ou extrait : EKKo1Teus (voir § 136) semble, par la précision introduite par son préfixe, fournir une forme spécialisée de X07tZUC; pour la technique chirurgicale : la résection s'accompagne d'ablation.. 8Lo,O'ToÀeus (voir § 136) désigne tout dilatateur permettant l'examen d'une cavité du corps par dilatation d'un orifice naturel, en médecine vétérinaire comme en médecine humaine, puisqu'un appareil de ce nom sert à ouvrir la bouche des chevaux. Il se démultiplie lui-même en termes plus précis, donc surcomposés, désignant des appareils plus spécialisés dans les divers examens de la médecine humaine : é8poSLo,O'ToÀeus (voir § 136) pour les examens du rectum, et O'TO....O'T08LO'O'ToÀeus (voir § 136) pour ceux de la cavité buccale . A ce groupe doit appartenir 1To,po,O'TOÀeuS (voir § 157), bien que le sens en soit inconnu. Sont également de sens inconnu 1TepLÀo,~eus (voir § 157), et .... O'O'Xo,ÀoÀo,~eus (voir § 157), ce dernier pouvant désigner par exemple une courroie ou tout dispositif qui, passé sous l'aisselle et tiré vers le haut tandis que le bras est tiré vers le bas, permet de remettre par force une épaule déboîtée
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
COMPOSÉS ET PRÉFIXÉS
Pour les extractions osseuses et celles de calculs appa.r~issent, tar·lvemen t aussi , des formes déterminées par surcomposItIOn, . comme 2 d , ÀaAeu's oC1TavaAoÀeus (voir § 157), ÀL9ava~oÀeus (vOir § 15 ), O<JTuva 1"'" 1"" • ,. " formes surcomposées qui s'ajoutent aux emplOis medlcaux de Ql;VQI;~O-
U1To~oÀeus (voir § 136), outre les désignations de personnages, a pu prendre une des valeurs techniques de \)7tQl;"(Ul"(gÙe;, dans le vocabulaire de la musique: il s'agit, chez Théon de Smyrne d'un chevalet.
(voir § 136). . . Et l'on ajoutera le nom bizarre d'un médecin spécialisé en chlrurgie: , , ('Toir § 153) qu'il est loisible d'analyser comme un dyandya LaTpOTOf.LeuS . ' {( médecin-chirurgien n, mais qui résulte en fmt d'une accumulatIOn
§ 417, Ces séries n'épuisent pas les produits de la composition savante
368
ÀgÙç
caractéristique dans un jargon technique.
§ 416. Le vocabulaire de la technique, au sens le plus éte~du, pré-
sente lui aussi, un développement important de la préfixa~IOn pour la d~signation des outils, appareils, dispositifs, pièces actlves, etc. mis en œuvre par les différents arts et métiers; ici encore, d~ns un pr.océdé devenu caractéristique d'un certain type de vocabulalre, la dlstinction devient difficile entre composés intégrant des formes en -gÙc; (comme PUTQI;"(Ul"(gÙC;, voir §§ 93, 366, ou crg~pQl;"(Ul"(gUe;, voir §§ 150, 360> dérivés de noms d'actions composés, et doublets en -gUç de composes de même sens: il s'agit d'un procédé donnant unité d'aspect au vocabulaire décrivant un matériel d'origines et d'aspects variés Au premier rang se présentent à nouveau des com?osés en -QI;"(Ul"(gUe; dont certains, cette fois encore, peuvent être anClens : IJTraywyeus si sa valeur et sa forme même (11:7t- ?) ne sont pas b~en assurés chez Aristophane et dans le vocabulaire de la c~nstr.uctIOn (voir § 75), désigne tardivement (voir § 136) le chevalet d un lllstru-
ment de musique; , , de'signe au e1Taywy eu s ,
IVe
siècle ' l'enduit de glaise crépissant un mur
(voir § 94) ; 1TepLaywyeu s
(voir § 136) fait partie du vocabulaire de l'armement
maritime et désigne un cabestan; à-vaywyeus (voir § 136) est un élément du laçage de chaussures. Les formes en -~oÀgÙe; sont également fréquentes :
è1TL~oÀeus (voir § 111) est une pièce d'huisserie; èf.L~oÀeus (voir § 127) divers appareils ou pièces s'enfonçant ou servant à enfoncer; à-va~oÀeus (voir § 136) outre son sens de valet vous aid~nt.à monter à cheval, sert pour des appareils à faire monter prmClpalement {( levier », mais aussi, après l'antiquité, un étrier..
en -gÙe; puisque dans ce vocabulaire des techniques apparaissent encore des termes d'architecture, de mécanique, d'armement, etc. : KaTaÀo~eus,
qui est relativement ancien (voir § 111) et semble avoir désigné, selon les lieux, des parties diverses de construction dont le rôle commun est de recevoir une charge ou de donner cohérence à un bâti: assise de colonne, montant de porte &'vacj>opeus (voir § 109) désigne aussi un montant, dans la Septante. Il est d'autre part glosé par TgÀQI;l1WV chez Eustathe, KaToxeus (voir § 109), d'abord connu comme forme poétique (c'est, chez Callimaque, un nom de verrou, par conséquent un remploi secondaire de l'homérique axgUe;) , apparaît ultérieurement comme terme technique au sens de « support n.
Ont désigné, selon Hésychius, des poignées de bouclier les formes et &'vToxeus (voir § 155); et des instruments coupants èYKo1Teus (voir § 136) et U1TOTOf.LeuS (voir § 109) . Il appert donc que ces formations de composés à finale -gÙe;, d'origine et de structure en principe diverses, ont été, surtout tardivement, un des instruments linguistiques de la science grecque. &'vTLÀa~eus
§ 418. Une autre série de composés apparaît comme un trait caractéristique de la tradition hexamétrique, et, trouvant sa source littéraire dans l'épopée, est productive presque exclusivement aux époques et dans les genres où l'hexamètre est en honneur: la poésie alexandrine et celle qui la continue en fournissent le plus grand nombre . Ces composés sont des formes élargies en ,·gÙe; de composés le plus souvent noms d'agents strictement synonymes, avec lesquels ils alternent, selon les besoins de la métrique: il s'agit donc d'un procédé de pure surdérivation qui ne répond, semble-t-il, à aucun usage vivant de cette finale, au 1er millénaire du moins" Constatons que, par les valeurs que nous lui connaissons, la finale -gÙe;, quelles que fussent ses aptitudes et ses inaptitudes morphologiques, ne s'opposait pas à cet autre emploi dans des substantifs masculins qui sont essentiellement des noms d'agents. 24
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS COMPOSÉs
Le modèle littéraire est fourni par quelques formes de l'épopée, tôt imitées, puisqu'Hésiode puis Sappho contribuent à ce lot initial: T1'UTPOcj>OVEUS et T]VLOXEUS (voir § 63) apparaissent comme des alter. nants métriques d'agents thématiques (voir § 67), dont la création n'a pu qu'être favorisée par l'existence de termes simples cpoveùç ou 6Xeùç; si le terme de Sappho, Il-nÀoÔp0Tl'EUS (voir §§ 64, 67) est une pure création poétique qui ne repose pas sur un composé thématique attesté, c'est à un tel composé que renvoie cette forme, le simple aporceùç, tardivement attesté il est vrai, ayant pu favoriser la chose,
Pour T]TI'EP0Tl'EUS, d'analyse beaucoup plus obscure, mais qui doit appartenir aussi à ce type, voir plus haut, § 68 ; également métrique, du moins en partie, mais reposant sur un bahuvrïhi et fournissant un ethnique, est ALaLOTI'f]US (voir § 380 note 5) ; l'hésiodique tC1TO~OEUS, enfin, dont le rôle métrique est certain (voir § 69), est à considérer en liaison avec ~oeùç (voir § 364), C'est donc dans un contexte métrique qui en masque le plus souvent l'éventuelle authenticité morphologique qu'apparaissent ces formes, et c'est uniquement leur rôle métrique qui a assuré leur fortune ultérieure. Réservant donc pour le moment la question d'une valeur morphologique ou sémantique du procédé, nous devons le considérer comme l'ont considéré les anciens Or, il n'y a aucun doute qu'il n'ait été senti comme typique d'un certain style et comme une commodité de la poésie surtout hexamétrique, § 419. Son développement, interrompu à nos yeux après la poésie archaïque, reprend et s'affirme à partir des Alexandrins, et dans une poésie presque exclusivement dactylique. On a vu pour chacune des formes suivantes son rôle métrique en face du composé régulier (détail philologique aux §§ 119 et 132) : UiYWOIl-EUS (voir §§ 109, 113) refait à son tour, ultérieurement, en ot1yovo[Leùç (voir § 127) ;
iX9u~OÀEUS
(voir §§ 109, 113) ;
UÔPOXOEUS
(voir §§ 109, 113) ;
WIl-0~OpEUS (voir § 127) ; KUKOcj>9oPEUS (voir § 127) ; 'PTJVOcj>0pEUS (voir §§ 128, 219) ; i~Ocj>0pEUS (voir § 128) ; Il-TJÀOV0Il-EUS (voir § 128).
Leur rôle métrique n'empêche cependant pas de constater que ces formes sont des noms d'agents: mais est-ce bien ce caractère que souligne ici -eùç, ou est-ce simplement dû au sens du composé avant sa surdérivation ?
ET PRÉFIXÉS
371
Pour résister à la tentation de prêter trop d'importance au sens de ces formes et d'en tirer une indication sur la valeur de leur finale il faut rappeler qu'elles s'emploient souvent dans le contexte même' et à pe.u de distance des composés réguliers dont elles dérivent. II faut aUSSI r~ppel~r l'existence, à cette époque, de bahuvrïhi, très rares il est vr~l, maIS qui suffisent à montrer que ces surdérivations sont alors u.n ~rtifice surtout formel qui n'est pas dû à un besoin d'expression: SI iX~y~vo[Leùç peut s~ justifier comme nom d'agent, dans lequel -eùç ne s?nne ~as faux, c est parce que o::1y~v6(1oç a déjà ce sens, mais uiyoKEpEUS (VOIr §§ 109, 113) est un bahw,Jrïhi auquel sa finale surajoutée ne donne pas v~le~~ de ~om d'agent, Tel est aussi le cas de iTl'TI'OUPEUS, nouvea~ bahu(J~~h,~ .elargi en -eùç, qu'Athénée (VIL304.C) dit avoir été employe par Hicesros pour Zrcrcoupoç. Quant. ~ la form~ de Callimaque, ÔUC1TOKEUS (voir §§ 109, 113), il est mal~I.se de sa~OIr sa nature exacte: elle est pour nous plutôt une compOSItIOn du SImple Toxeùç liée au renouveau d'emploi de ce terme dans la poésie alexandrine (voir § 72)" § 420" Tardivement la série de ces surdérivations poétiques continue, et l'on voit apparaître les doublets suivants d liers : e composés régu9TJPOcj>OVEUS ~voir § .136~, èLvÔPOcj>OVEUS (voir § 152), T1'ULÔOcj>OVEUS (voir § 1.52), tous ISSUS lomtamement de l'épique rciXTpocpoveuç; OiVOXOEUS (VOI~ §.152) dont le modèle était fourni par l'alexandrin ûapOXoeùç; et , amSI encore WOTOKEUS (voir § 136), ÀLIIOJ..0PEUS (voir 152) , VELOTO _ ( . r 't' Il-EUS . VOIr § .152), èLYUÀIl-OTUTI'EUS (voir § 152). Le terme astrologique q~e cite. Vettms Valens, OiKOÔOXEUS (voir § 136) provient probablement lUI aUSSI d'un contexte métrique, Comme le note l'éditeur 1 : c'est du ~oins une certitude pour tiJpoVOIl-EUS (voir § 136) qui fournit, au génitrf, une fin d'hexamètre.
§ 421, II nous paraît donc que dans ces formes, la finale -euç n'a
~lu~ grande valeur, et que les noms d'agents en question le sont mdependamment d'une . finale surtout postiche, On peut cep end~nt se demander ce qUI a facilité l'emploi superflu de cette finale" SI ell~ ~pparaî: sans valeur sémantique, elle n'a peut-être pas la même gratUIte du pomt de vue de la classification grammaticale: les formes 1, W"
KROU,
Vettii Valentis Anthologiarum Libri, Berlin, 1908 : 10224 note,
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obtenues sont substantives, alors que les noms d'agents qui leur servent de base peuvent souvent être aussi bien adjectifs: c'est le cas de formes comme &.vapocp6voe;;, 8Ylpocp6voe;;, t~ocp6poe;;, t:x8u~6Àoe;;, x<xxocp86poe;;, otvox.60e;;, 7t<x~aocp6voe;;,
1
,
p'
,
1
etc
7tiX'''pocpovoe;;, Cù[Lof-'opoe;;, Cùo"roxoe;;" ". Reconnaissons cependant qu'en plus d'un cas l'em~lo~ adjectif d~ composé initial déteint sur la nouvelle forme : ~et aff~Ibhss.eme.nt, qUI a pu être favorisé par l'imitation des apposItIOns determI.natIves de l'épopée, se limite en fait à la poésie et paraît assez tardIf. ~U(HOXÉe:'""':l &Àe:"rpŒe:e;; est unique chez Callimaque (H.• Dél. 242), et \ , ce n'est que plus tard que se rencontreront les expressIOns crcpYlx~ Cù [LO~op'Yi~ (Nic. Thér. 739, voir § 132), À<XY0ï.o x<xxocp80pÉoe;; (N~c. Alex. 465: voir § 132), ou Mv<xxe:e;; t~ocpop'YiEe;; (Anth Pal.. IX.209, VOIr § 132), ou l'on a affaire à de purs et simples doublets d'adjectifs.
§ 422. Tardivement, enfin, ces formes tendent à sortir de la po~sie et à s'installer sinon dans l'usage, ce qui serait surprenant, du molUS, probablement par le biais des écrits did~ctiques, dans les vo~ab~laires techniques : la multiplication déjà anCIenne des formes prefixees et des dérivés de composés dans ces vocabulaires devait de toute façon les rendre accueillants à toute espèce de formes, -e:ue;; signalant désormais simplement l'appartenance à un certain type de vocabula~re. Toutes les possibilités qui ont été évoquées au cours de ce chapItre se rejoignent ainsi dans des termes dont la longueur e~ la lourdeur font douter qu'ils soient autre chose que des formes de Jargons, VOIre uniquement écrites, et révélant en fait l'oubli de la finale -e:ue;; ,dans l'usage vivant et courant : elle se réfugie désormais dans des lexIques qui ne lui assurent de survie qu'en dehors de l'usage. , Le type en est encore rare hors de la poésie à l' époque alexandrI~e : on peut citer TopoyÀU
§ 139), i1T1To
Pour ÀOYOYP<xcpEUe;;, voir §§ 131, 413.
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COMPOSÉS ET PRÉFIXÉS
tif, l'objet de l'activité de l'artisan: dans O'L811poxa.ÀKeû5 (voir § 153) 2, le contenu propre de x.<xÀxe:ue;; est effacé, comme celui de Xe:p<X[LEUe;; paraît mineur dans Koueû5 (voir § 138), XopoKL9a.peû5, o/LÀOKL9a.peû5 (voir § 139).
§ 424.. On notera enfin l'existence, tout aussi tardive, de quelques formes cumulatives : Xw.... a.TeK~oÀeû5 (voir § 138) est probablement un inspecteur des embouchures et digues, cependant que, réunissant deux noms d'agents, La.TpOTO ....eû5 désigne un médecin qui est aussi un chirurgien (voir § 415), et que Va.~ÀLO'ToKTu1Teû5 (voir § 152) résulte d'une confusion multiple entre V<x~À~crT~e;; et un composé qui eût été *v<X~À<X ou *v<X~Ào-x"rU7tOe;;, voire, à la manière contemporaine, *v<X~Àox"rU7te:ue;;. § 425 . De ce qui précède, on peut conclure qu'à l'époque historique les composés à finale -e:ue;; résultent de développements secondaires et observables : dérivation déjà assez ancienne de formes elles-mêmes composées désignant une action ou un objet à quoi s'applique l'activité du personnage nommé, ce qui n'est qu'un cas particulier des dérivations directes sur thèmes nominaux simples; remise en œuvre dans des composés de noms d'agents en -e:ue;;, type plus récent qui tend à se confondre avec le précédent dans des développements de vocabulaire technique; doublets en -e:ue;; de noms d'agents composés, dont le caractère métrique est certain pendant longtemps, mais qui tardivement apparaissent dans toute espèce de vocables techniques . Ce qui est resté presque constant, c'est qu'il s'agissait de substantifs, et, plus d'une fois, si une signification propre de -zùe;; était difficile à reconnaître, une fonction grammaticale substantivante était assez clairement reconnaissable (voir § 421). Cette considération peut fournir une justification autre qu'uniquement métrique aux formes qui sont à l'origine de ce troisième type de composés. Que, dans la tradition de l'époque historique, ce soit un procédé inspiré de formes qui dans l'épopée ont valeur métrique, et que ce procédé n'ait eu, par conséquent, de large développement que
§ 423. On arrive ainsi, mais seulement aux époques les plus tardives, à des formes dans lesquelles un substantif en -e:ue;; appartenant souvent au fonds le plus ancien est pratiquement suffixalisé après un premi~r terme qui précise, dans un rapport non plus d'accusatif, mais de gém-
2 Mais .bpLXiXÀl<EUÇ, à !a même époque (voir § 153), est dérivé de bpLXCÛ..x oç, nom .du, laIto,:, e~ appartient donc à .un type plus traditionnel; il n'empêche qu'il devaIt etre dIfficIle de ne pas y sentir une structure x XiXÀXe:UÇ.
+
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SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
COMPOSÉs Er PRÉFIXÉS
du jour où l'hexamètre a été remis en honneur, puis, qu'il se soit étendu dans les conditions que l'on a vues, est certain. Mais, à considérer la source elle-même, on pourrait se demander s'il s'agit, dans l'épopée, de formes uniquement métriques comme plus tard, ou de l'utilisation métrique d'un procédé perdu d'autre part, mais dont l'onomastique du premier millénaire garde souvenir (voir
epiurutewe (voir § 165) désigne, au datif, ce à quo! sont destinées des peaux de cerfs (erapeja) , et l'on a proposé d'y voir le nom d'un vêtement, *ÈmfpU1'E0Ç, qui donnerait forme et valeur substantives à l'adjectif verhal *ÈTClfpu1'oç, et désignerait un manteau ou une pélerine 6;
§§ 231-232). § 426. Or, l'existence d'un procédé substantivant, devenu métrique comme on a vu, est postulée par un petit nombre de formes anciennes: il y aurait là le souvenir d'un usage que le mycénien, de son côté, semble avoir bien connu" Parmi ces formes, si on laisse de côté TCUPXIXE0Ç (voir § 75) qui, bien que connu dans des titres, hors de tout mètre, peut refléter un emploi poétique, et Aly~xopEïç (voir § 384) qui peut devoir sa finale à son emploi ethnique, on se trouve, avec àl1(cjlL)0PEus, devant un mot à base composée qui est ancien, puisque déjà mycénien 3, qui développe un *&fL( cpl)cpopoç de sens passif, et qui est usuel dans tous les styles à toutes les époques 4. Il semble que dans ce mot où il ne faut pas voir un bahuvrïhi 5, la finale -E/)Ç ait fait d'un composé adj ectif et à valeur passive un substantif propre à désigner un objet non tout à fait inerte, mais conçu comme une individualité utile, sinon active. Du même coup se trouvent effacés plusieurs caractères du terme premier : sa valeur qui était ici passive perd toute pertinence, ma~s aussi, puisque la forme prend ainsi autonomie par rapport à ses OrIgines, son caractère composé n'est plus qu'un arrière-plan étymologique sans intérêt dans une désignation que la finale rend unitaire. L'adjonction de -E0Ç a donc annulé la composition avec les éléments sémantiques qui s'y attachaient, et a produit un animé cohérent"
§ 4~7. Or, si &fLcpOPE0Ç est isolé au premier millénaire, il ne l'est pas en mycénien, où plusieurs formes en -eu apparemment composées peuvent s'interpréter de même. Il s'agit tout d'abord, précisément, de noms d'objets, dont plusieurs de vases, qui semblent reposer sur des formes d'adjectifs composés: 3 La forme attestée en est apiporewe (nom. plur,,) à RN, et aporewe (nom ou duel) à PY et MY (voir § 161) 4" 'A[L
plur" dans q~el
-EUC;"
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keniqetewe (voir § 168) désignerait, au pluriel, des cuvettes lustrales 7 destinées aux lavements de mains, et reposerait sur XÉpV~TC1'OV, dans un rapport un peu différent, puisque ce dernier mot désigne, à l'époque historique du moins, une matière, l'eau lustrale: ce qui est commun, c'est l'apparition d'un substantif désignant un objet voué à un usage défini; opikewirijeu (voir § 172) paraît désigner, lui aussi, un vase, mais est d'interprétation beaucoup plus incertaine. Cependant, plutôt que d'y voir une forme d' « ethnique expressif ) 8, il nous paraît qu'il y ait profit à l'analyser comme la forme élargie et substantivée à fin technique d'un adjectif descriptif en ~jo à premier terme opi-. A partir de là, plusieurs hypothèses sont possibles touchant l'objet décrit 9.
§ 428. Il semble que ce type de dérivation, dont n'a survécu que cX.fL<:P°PE0Ç, ait connu en mycénien un développement particulier et original, notamment pour tirer des noms de fonctions d'adjectifs composés en -~ç, hypostases de locutions prépositionnelles, et pour Opposer s~condairement des toponymes unitaires à des adjectifs ethniques en -JO reposant semble-t-il sur des indications locales à plusieurs termes: on peut voir là, à partir d'un type peut-être commun, le développement de types originaux à caractère proprement dialectal. Pour les noms de fonctions, les formes opikapeewe (voir § 172) et op~te(u)keeu (voir § 172), qui désignent des préposés à des emplois probablement liés à des sanctuaires, présentent un hiatus qui semble dénoncer des dérivations secondaires sur composés en _'~ç. opikapeewe apparaît comme un nominatif pluriel dans l'intitulé
d'~ne énumération de personnes fournissant du bronze à usage militaIre (PY Jn 829)" Pour l'interprétation de ce mot, on a songé à un 6" c..!. RUlJGH, Études, § 320 ; voir nos Observations, RPh 42, 1968, p, 258,. 7. VOIr J CHADWIC.K, Eranos 57, 1959, p, 4 (= JC 22), et J" TAluARDAr, Nestor p., 313 ; nos Observatwns, RPh 42, 1968, p. 260" ' 8" c.. J" RUIJGH, ,Études, § 166. 9" Par ex" C. MUANI, Athenaeum 46, 1958, p., 401 (= CM 3) : il serait nommé comme pos~édant un rebo~d~ mais il faudrait pour cela supposer un *6mXE~À~C; alors que rIen ne suggère ICI un thème sigmatique. Voir aussi nos Observàtions' RPh ~2, 1968, où nous rapportons une suggestion orale de M. LEJEUNE: il peut y aVOIr un bec verseur *XEf-po-, d'où un adjectif dérivé *6mx~fp!oC;.
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personnage auquel son activité donnerait la responsabilité de récipients à usage cultuel: -rà OX&cpEO: 10. En tout état de cause, l'hiatus graphique suggère un thème sigmatique, avec élimination de s intervocalique et maintien soit d'une aspiration, soit d'un simple hiatus réel ou devenu purement graphique. Il s'agirait donc de *àmO'xo:cpE(h)~fEç, terme apparemment dérivé d'un adjectif *àr:~O'xo:cp~ç, lequel hypostasie une locution du type de *0 à7t~ O'Y.&cpEO'~" Ce mot ne recouvrirait donc pas celui que cite Hésychius (voir , , ' " a [LE"t'o:\ "t'av \ o:pa":Y)po: , § 155) : E1nO'xo:cpEUÇ' E7t~O'XO:7t"t'wv.
§ 429. opiteukeewe et opitekeeu sont, le premier du moins s'il s'agit de deux mots différents, des desservants de sanctuaires lI, préposés à l'usage ou la garde d'un matériel sur la nature duquel on ne s'accorde pas non plus 12, mais dont le nom a chance d'être le thème sigmatique de "t'EÜXOç. On lit communément *à7tVrEux.E(h)~fEÇ13. Seule ne laisse pas apparaître la base sigmatique la forme de duel opiteukewe (KN B 798. 10), dans une énumération d'appellatifs et d'anthroponymes tous obscurs : l'isolement de la forme à Cnossos ne permet pas de décider pour un mot entièrement différent, pour un début d'élision dans l'hiatus, ou pour un simple lapsus de la part du scribe 14" 10,. L, PALMER, Interpretation, p . 438 (= LP 45) ; meilleur que DOCS, p 357, qui se contente du rapprochement avec le ~,m,crx
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§ 430. paraketeeu (voir § 173) nous est opaque, et tout ce qu'on peut en dire, c'est que, dans les deux textes où il est attesté, il est associé, en parallèle probable avec des X.O:ÀX~fEÇ, à l'idéogramme du bronze 15. La forme, de son côté, trahit un thème sigmatique, et il est loisible, étant donné le contexte, d'envisager, par exemple, un composé à second terme -EVT~Ç. Un tel composé pourrait être, soit un bahurrïhi du type de "t'01;O"t'EUX.~Ç, soit, bien plutôt, un bahurrïhi n'étant pas apte, même avec suffixation secondaire, à fournir un nom d'agent, un composé verbal du type de OEOO'E~~Ç ou 6u[La3O:K~ç, avec référence à ÈVTUVC,). Le premier terme devrait alors fournir un objet au second, et le contexte technique de forgerons et de bronze pourrait autoriser un *7taÀaxEVT~Ç si le nom du casque 7t~À'f)1; reposait sur *7tiXAa1;, ce que nous ignorons. Dans cette hypothèse, *7têXÀax-EvTE(h)e;{)ç désignerait un forgeron spécialisé, d'une façon quasi statutaire, dans le montage de tels casques.
§ 431. Le mycénien présente quelques composés préfixés à sens technique, apparemment proches de radicaux verbaux, ce qu'est loin de contredire le préfixe, mais supposant peut-être, à notre avis, un intermédiaire nominaL Dans ekusewe(qe) (voir § 165) on s'accorde généralement, malgré le délabrement du document et l'isolement d'un terme pratiquement dépourvu de contexte, à voir un nom de vase pouvant se lire *èyxu O'~fEÇ 16, proprement «( versoirs, remplissoirs )), qu'il s'agisse de verseuses ou d'entonnoirs. Si l'on admet cette lecture, c'est nécessairement au verbe ÈYXéw que se rapporte le mot. Mais le problème est dans la finale -O'EUÇ : d'une part, elle ne peut aucunement recevoir la même explication que dans les anthroponymes de type arekeseu, onaseu (voir §§ 244257), car ces derniers, qui sont en liaison morphologique avec des premiers termes de composés d'un type ancien et pratiquement réservé, semble-t-il, à l'anthroponymie, ne présentent jamais de préverbe 17, et constituent avec ces premiers termes de composés un système cohérent. Rien de tel ici. Mais il est d'autre part difficile de voir dans le 0' autre chose qu'un 0' secondaire, le verbe Xéw n'ayant pas, à l'époque 15 Pour plus de détails philologiques et pour les interprétations antérieures voir nos Observations, RPh 42, 1968, p, 259" ' 16" DOCS, P 392; J" CHADwrCK, Eranos 57,1959, p, 3 (= JC 22) ; L" PALMER, Interpretatwn, p" 416 (= LP. 45) ; ~, .•r. RUIJ?H, Études, § 271, p" 309" 17" c., J, RUrJGH, l, c," qUl perçort cette drfficulté, propose cependant de voir dans ce mot un {( sobriquet de formation hypocoristique »,
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LES APPELLATIFS
historique du moins, de formes sigmatiques 18 (gXe:ucro:. est u~ ha~ax très tardif et le futur Xt.û) est hellénistique). La seule forme qm pmsse justifier u~ rapport sémantique avec le verbe préfixé, qui fo~rniss~ un cr secondaire et un vocalisme réduit (qu' eûssent probablement Ignore les formes sigmatiques de ce verbe), et qui s'accommode f~rt b.ie~ ~lle même de la préfixation, est le nom d'action en -ti-. Faut-Il VOIr ICI, u~ dérivé secondaire, désignant l'instrument propre à permettre la reahsation concrète de nYXumç ? .. S'il en était ainsi, nous aurions à nouveau un usage très orIgmal fait par le mycénien de l'aptitude de -e:ùç à marquer distinctivement un être agissant et réalisateur par vocation.
§ 432. Si cette analyse était retenue, on pourrait rendre compte d,e façon comparable de deux autres formes en -sewe apparemment prefixées, que possède le mycénien, metasewe (voir § 170) est aussi un hapax, désignant un élément de ce qui paraît être un inventaire de pièces de charpenterie On a donc proposé de le lire *[Le:"o:.pcr~fe:ç 19. S'il s'agit d'une pi.èce de charpente, il nous paraît que seul le radical &.p - (cf. &'po:.p[crx,û)) pmsse rendre compte d'un nom qui doit être celui d'une pièce d'assemblage: .qu'il s'ag~sse de construction à terre ou, éventuellement, de charpenterIe de marIne, c'est à une pièce intermédiaire assurant un assemblage de pièces plus importantes qu'il faut songer; la définition convient à toute espèce
d'entretoise, Cette interprétation suppose l'existence ancienne, mais non attestée, d'un dérivé en -ti- désignant ce type d'assemblage : d'un *[Lho:.pcr~ç « entre-liaison n, dans les mêmes conditions que précédemment, aurait été dérivé le nom de la pièce dont la présence même assure cet assemblage.
§ 433, apudasewe (voir § 161), de son côté, est encore plus iso~é, puisqu'il n'a, en fait, pour tout contexte que l'idéogramme du vm, dans un document gravement détérioré, Cependant, la présence d'une forme verbale epidedata 20 dans l'intitulé de ce qui paraît être, à Pylos, 18 En outre nous ignorons dans quelle mesure de telles formes auraient conservé ou restitu'é le cr intervocalique: les finales de datifs pluriels -o-i (~ *-mh~ ?) et -a-i (= *-iiht?) donnent à penser que ces restitutions morphologiques sont inconnues du mycénien, 19 L. PALMER, Interpretation, p, 434 (= LP 45). 20" On cite aussi la forme pylienne, dépourvue de contexte utilisable, -dasato sur une étiquette (PY Wa 917),
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El
PRÉFIXÉS
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une distribution de vin (PY Vn 20 : aa 2 epidedata parawewa wana) a conduit à chercher une cohérence entre les deux mots dans un thème verbal issu de ao:."t.o(Lo:.~ 21 Ici non plus, il ne nous paraîtrait pas invraisemblable que l'intermédiaire doive être cherché, plutôt que dans des formes verbales sigmatiques, dans un dérivé nominal présentant un cr secondaire et renvoyant aussi bien à ao:.lo(Lo:.~. La forme la plus directement concevable serait *&.7tÙaaO'~ç qui, à défaut d'être attesté, est d'un type familier au grec dès le mycénien.
§ 434,. Deux formes paraissent reposer sur des bases plus clairement verbales, ekaraewe (voir § 165) ne doit pas correspondre à ~crXo:.pzùç qui repose sur ÈcrXiXpo:. (voir § 340) 22 : on ajoutera que si le génitif apenewa repose sur &.T;~Vrx (voir § 362), il indique que le a du thème de base s'élidait, en dérivation comme en composition, devant une voyelle subséquente 23. Sans pouvoir proposer d'interprétation définitive de cette forme, nous considérons que l'hiatus y est dû à l'affaiblissement d'un s probablement primaire, et qu'il s'agit d'une forme préfixée 24" uwaqewe (voir § 178) semble être un nom de fonction à Cnossos, et l'on a proposé depuis longtemps de lire *u(f)-(Jj}(.w~fe:ç 25, forme pourvue du préfixe u- (= Èm-) que l'on croit reconnaître à l'époque historique en cypriote: il s'agirait donc d'un équivalent de È7tû)7te:ùç. 21 c., J, RUIJGH, Études, § 315, transcrit &.1tUalXcr(cr)EU<;; « distributeur)) en s'appuyant sur &.1tOalX..tl~O[JIXL : la transcription par cr (cr) montre qu'il songe au thème d'aoriste homérique alXcr (cr) IX-, ce qui est contradictoire avec l'appel fait ensuite à l'analogie des hypocoristiques 'O'llXcrEU<;;, etc, Rappelons que cette dernière série de formes n'a d'autre emploi qu'onomastique (voir §§ 244-257), qu'elle ne présente jamais de préverbe (voir § 431), et que son influence sur une série absolument étrangère à l'onomastique et signalée par ses préverbes nous paraît peu probable. 22 L. PALMER, Interpretation, p" 415 (= LP 45), voit dans *&crXlXplX'ijfE<;; des béliers destinés à des sacrifices; G PUGlIESE-CARRATEllI, cité in DOCS, p" 391, fait de la forme un datif en -~fEt, mais la fait aussi reposer sur &crX&.PIX : il s'agirait d'un sacrificateur, nommé d'après le foyer du sacrifice, 23 M" LEJEUNE, Mémoires, Add", p, 335, 24 M, LEJEUNE, ParaZa deZ Passato 17, 1962, p" 410 (= ML 47) suggère une voie qui passe précisément par un thème verbal comportant un s : *&YYPIX(h)~fE<;; désignerait des bêtes d'embouche et serait en rapport avec YP&.Cù, yp&.cr't"t<;;, etc", termes désignant l'alimentation animale, ce qui nous paraît de toute façon préférable à l'interprétation de L PALMER" Plutôt que des bêtes d'embouche, nous verrions dans ces animaux ce que le français appelle des broutards, jeunes bêtes sevrées depuis peu, et qui commencent à brouter: des moutons parqués, aamirewe (voir § 363), répondraient mieux à la définition d'un bétail d'embouche que de jeunes broutards, cependant que wonewe (voir § 362) pourrait désigner des bêtes encore plus jeunes (agneaux de lait par exemple), 25, L" PALMER, Gnomon 29,1957, pp. 113-117 (= LP 11) ; M. LEJEUNE, ParaZa deZ Passato 15,1960, pp" 5-19 (= ML 29) ; RPh 35,1961, P 206 (= ML 38)"
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
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§ 435. L'action substantivante et unifiante déjà maintes fois soulignée pourrait enfin justifier la forme de plusieurs toponymes apparemment composés 26 : pU2ra2akereu (voir § 174), avec un ethnique pu ra akirijo; oremoakereu (voir § 172) ; rukoa 2[ke]reute (voir § 176) ; 2 2 tatoakareute (voir § 177); et l'ethnique a2kaa2kirijo (PY An 661.12), avec son doublet (?) a 2kaa 2kirijajo (PY Cn 3.7), reposent sur une série de toponymes, noms juxtaposés de lieux-dits que l'hiatus précédant -akirijof -akereu dénonce comme tels. En effet, l'apparition dans deux cas d'une initiale a2- (sc, ha-) dans un terme où l'on peut reconnaître une forme issue de &'yp6ç (-J.ypwçf* -a.:ypeuç) suggère que le premier terme, plutôt qu'un thème nu, est une forme casuelle à finale -ç, nominatif ou génitif. On a donc supposé des lieux-dits tels que : *cpuÀ[a.:ç &'yp6ç « le Champ de l'Olivier Sauvage », *~P't]fLoÇ &'yp6ç (sc. ~P't]fLOÇ) « le Désert », *Àuyxàç (ou Àuxàç) &'yp6ç > Àuyxoha.:ypoç « le Champ du Lynx» (ou « .. ' de la Rançon » cf. Hsch sous M~),
*8
>
&:xa.:ha.:ypoç « le Champ du Remède »,
dans lesquels un sandhi de composition montrerait que le premier terme n'est plus vraiment senti comme un mot indépendant déterminant (adjectif ou génitif) du second, mais plutôt comme un premier terme de composé, tendance encore manifestée au premier millénaire dans plus d'un nom géographique : I1eÀo7t6vv't]<Joç, 'EÀÀ~(mov,oç, C'est cette tendance à la soudure des deux éléments du syntagme qu'expriment les ethniques en -JO, dans lesquels la finale -JO ne s'attache naturellement pas à &'yp6ç, ce qui laisserait le premier terme hors syntaxe, mais bien à l'ensemble d'un groupe qui désormais ne s'analyse plus: *ÀuyxoJ.ypwç, etc., comme I1eÀo7tow~o"wç. Peut-être est-ce pour donner au toponyme ce caractère indissoluble qui était celui de son dérivé qu'on l'aura à son tour suffixé, et c'est là l'originalité du mycénien: dans le toponyme ainsi obtenu on a désormais un substantif signalé comme tel, et pourvu de la même cohérence que l'adjectif qu'on lui oppose, Les deux formes sont de même 26 Pour ces formes, nous ferons nôtre l'essentiel des hypothèses émises dans l'article de M" LEJEUNE, ParoZa deZ Passato 17, 1962, p" 417 (= ML 47), auquel nous renvoyons une fois pour toutes, nos emprunts étant trop nombreux pour être signalés individuellement,
381
COMPOSÉS ET PRÉFIXÉS
structure, de même cohérence, et de fonctions opposées par le l'adj ectif,
-Jo
de
. § 436. Ces toponymes sont donc secondaires, non par rapport au Juxtaposé auquel ils se substituent, mais par rapport à l'adjectif qui est dérivé de celui-ci" Il en résulte une apparente inversion de fonctio:l, puisque c'est -euç qui donne ordinairement les ethniques. En fai~, il n'en est rien. Si la finale -euç fournit des substantifs simples qUI sont surtout des noms d'agents, on a vu qu'elle a connu une très large extension secondaire comme finale de substantifs animés de toute espèce : sa fonction substantive a été utilisée dans des structures lexicales très diverses : toponymes désignant un lieu comme producteur par excellence de telle essence végétale et s'opposant à un simple adjectif descriptif; ethniques définissant l'appartenance à un g.roupe humain comme une fonction sociale et opposés à des adjectIfs marquant cette appartenance comme un fait; surnoms et noms signifiant qu'un dieu ou un héros est attaché par institution à un lieu comme son protecteur ou son fondateur et non comme un occupant d'occasion., Ici, l'opposition lexicale paraît inverse, mais exprime la même fonction: l'absence d'un toponyme comme nom cohérent, et l'existence d'un ethnique de forme adjective conduisent à affecter à la désignation du lieu un substantif unifié en -euç" Cette dérivation répond au besoin d'un toponyme substantif unique, donnant peut-être une sorte de personnalité géographique, par l'intermédiaire de ses occupants, à ce q[ui n'est au départ qu'un lieu-dit.
SURDÉRIVÉS
CHAPITRE II
SURDÉRIVÉS SIMPLES (§§ 437-444)
§ 437. L'emploi en surdérivation se manifeste enfin dans des termes à base simple, poétiques ou tardifs, qui ne sont le plus souvent q,~~ des synonymes du terme qui fournit leur base. ~e terme p~uvant dep être lui-même suffixé, on voit, à partir de la poésIe alexandrme surtout, la finale -e:uç s'ajouter à d'autres suffixes, notamment ,d~ noms d'a~en:s: dans des finales complexes dont le modèle peut d ailleurs aVOIr ete fourni anciennement en poésie par l'onomastique, C'est ainsi que les formes élargies de~ye:tLùlV, xY)3e:[LNv et 3owru[LNv, TJyelloveus (voir §§ 1.09, 120), KTJ8elloveus (voir §§ 1.09, 120), et ~(1LTU Iloveus (voir § 152), se trouvent dans la poésie al~xandr~ne et ulténeure, de même que lleÀe8wveus (voir §§ 109, 120) qUI constltue un doublet de [Le:Àe:i)Ulv6ç. , ' . . Sans que l'on connaisse la nature du texte d ~u ~l provIent, le te~me cité par Hésychius, uiwve'Ls (voir § 155), parait etr: dans le meme rapport avec ULWVOL : ils désignent tous deu~ les pe~lts-fils par le ~ls. En l'absence d'un terme en -UlV ou en -UlVOÇ, on tIendra pour mOIns assurée, mais vraisemblable, une surdérivation de cette sorte dans le terme d'Hésychius àypwveus (voir § 155) .
§ 438. Le caractère métrique de plusieurs de ces formes est, ~vide,nt, et le modèle a pu s'en trouver dans des noms de personnes de 1 epopee : l'altération morphologique est la même, et les places d~ns le v~rs sont les mêmes selon leur structure rythmique. KY)3e:[J..ove:uç fourmt deux , / 1 fins de vers en -~e:ç et -~iXÇ (Ap Rh. 1.89,271), et 3iX~"t'u~~ve:uç,un,acc.~ . en fin de vers (Nonn. 11.666), comme font dans 1 epopee D.WV·lJiX 489 : suppose probablement un 'IÀLUlV), 'hU[LOV~iX .(A 672 : suppose un 'hU[LUlV ou Ehu[LUlv ?), et, bien plus tard, chez Qumtus de Smyrne,
c=
liYJïovy;iX (X.167).
383
SIMPLES
De structure rythmique différente et par conséquent d'usage métrique différent est lleÀe8wveus : il se trouve avancé dans le vers (Théo cr. XXIV.1.06 : [Le:Àe:3Ulve:ùç &YPU7tVOçllPUlç /) à une place qui est, dans l'épopée, celle de 'Ac3Ulve:uç (E 190 : 'Ac3Ulv~c 7tpoLwJ;e:v l, adaptation de la formule de A 3 : "Ac3~ 7tpOtlX~e:V ; la fin de vers n'admet que le nominatif: Y 61 : 'Ac3Ulve:uç /). Le doublet XiXPUlVe:UÇ cité par Athénée (XV. 666. A) est d'origine métrique. Ce sont également des fins de vers de la poésie post-alexandrine que UÀUKfjeS (Opp . Cyn.. IY.290; voir §§ 1.36, 140) et aKuÀuK~WV (Opp. Cyn. 1481.; voir §§ 1.36, 140; valeur probablement métrique aussi hors de cette place pour -~oç IV 227). On a déjà signalé le caractère métrique de ces formes ainsi que celui de àllop~eus (voir §§ 1.36, 140, 341), 0pTuÀLxeus (voir §§ 1.27,133), 1Tepaeus (voir §§ 127, 133), Kweus (voir § 118), eXLeus (voir §§ 127, 1.33), àlloÀyeus (voir §§ 109, 120), qui sont autant de doublets synonymes des formes usuelles .
§ 439. Moins conditionnés par une nécessité métrique, autant qu'on puisse le dire de formes surtout connues par des gloses, sont plusieurs doublets de noms d'agents, les uns en -'r-e:Uç, les autres en -'rP-e:Uç 1. Le caractère archaïque et rare de la finale -"t'~p pour les agents humains (voir déjà § 342 au sujet de aXiX7tiXve:uç/axiX7t'r~p) l'exposait à des réfections au profit d'une finale dont une grande masse d'emplois faisait un signe d'affectation professionnelle . 'E1TUKTpeuS, comme nom de chasseur (voir §§ 155, 340), est un dou-
blet de È7tiXX"t'~p ; àPOTpeuS, pour faire partie d'un groupe qui repose sur &po'rpov (voir
§§ 109, 342), ne s'en substitue pas moins à
&po"t'~p
;
KopawTeus (voir §§ 75, 344) ne paraît pas se substituer à un nom en -T~p
qui soit attesté, mais le fait qu'existe avec lui un dérivé secondaire montre que tel est son rôle morphologique.
XOp()"Ul-r~pWV
Ce rôle se manifeste aussi pour un nom d'objet, malgré la relative survie de -T~p en ce domaine: àopTeus (voir § 155) est un doublet de &OpT~p dont il conserve partiellement le suffixe. Une telle altération était évidemment préparée par le fréquent parallélisme de noms d'ob1 Dépourvus de ces éléments de suffixations accumulées sont des termes dans lesquels -suç apporte une insistance sur la désignation d'une fonction: 1tPU"t"IXVSUÇ (voir § 129), "t"lXflISUÇ (voir § 152, mais cf, § 317).
385
SURDÉRIVÉS SIMPLES SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
384 jets en ,
"
1
_,,~p
et en -euç : ainsi ~uyeuçNuxT~p,"pL~e~ç/"pm"~p,à~oÀyeùç/ comme aussi dans les noms d'occupatIOns: axoc
oq.Lel\x"t) p, 1 / " 1 /f: l 7tOCveuç axex7tTt)p, ocp7tocyeuç exp7tocx"t)p, -'t'Y"IC .,.'
§ 440. La présence de formes en -"euç parmi celles qui viennent d'être citées atteste d'autre part le rôle de la finale -"t)ç dans la constitution de ces finales secondaires. La finale -Tt)C;, qui n'était pas frappée des mêmes incapacités que -T~p, s'est trouvée, par ses emplois souv.~nt parallèles à ceux de -euç, en concurrence. d.irecte avec cette dermere finale, ce qui a pu entraîner des superposItIOns. Déjà l'onomastique épique, avec Nocu"euç (voir §§ 229, 241), 'O"puv"euç (voir § 229 note 11), atteste une superposition de ~"t)~ et de -eue;, et l'appellatif tardif vaoUTeus (voir §§ 229, 340) est amSI largement préfiguré. Mais de façon beaucoup plus générale, les. deux finales se sont trouvées du fait de leurs développements respectIfs, en alternance soit historiqu~, soit stylistique, soit fonctionnelle, soit en pure et simple concurrence. On se contentera de rappeler plusieurs exemples de tels doublets, apparents ou réels: ? myc.. zeukeu / ~euyîTt)e;, ? myc . kotoneu / x"oLvéTt)e;, ? myc. eropakeu / eropaketa, àypeue;/àyp6Tt)e;, àÀwpeùe;(àÀemT~e;, &ÀLeUe;/ &ÀÎ"r't)e;, i7t7teue;(i7t7t6Tt)e;, Àuxyeue;(ÀUXvLTt)e;, o~xeue;/o~xht)Ç, 7tÀuveue;(7tÀu (~) ,,~e;, 7tOLXLÀ:.UC;/7tOLxLÀTt)e;, IIoÀLeue;(7toÀkt)e;, a7tooeue;/a7tooL-rt)e;, a<pocyeue;(
a<potxTt)C;, ToE;eue;/"oE;6Tt)e; ...
§ 441. Pàrmi les formes secondaires, il faut enfin considérer à part la série des formes en -LoeUe;, Si l'on met de côté 8upLoeue; (vo ir ~ 111) qui, dans le vocabulaire de l'architecture, est un doublet exception,n~l de 8upîe; spécialisé dans le sens de « châssis de fenêtre », la sene comporte principalement des noms de petits d'animaux, avec quelques noms de descendants d'apparentés (type :' fils du fils, de la fille), et quelques formes tributaires de ces deux groupes., ,., Il s'agit , on l'a montré depuis longtemps 2, d une sene recente, , puisque posthomérique, et, comme celle des noms de, p,ar,ente en -LoeOe;, -LOOÜe;, issue des diminutifs en -Le;, -LOOe; et de leurs derIves patronymiques en -îot)c; . Si l'on s'en tient à ce qui est antérieur à l'ère chrétIenne, ce groupe , 2. Surtout G. N. HATZIDAKIS, Glotta 1, 1909, pp 117-122; puis P, CHANTRAINE,
Formation, pp 363-364,
comporte les formes suivantes : ÀUKL8eus (voir § 64), €PWTL8eus (voir § 109), yaÀL8eus (voir § 75), ? KÀE1Tn8eus (voir § 82), tLÀW'lTeKL8eus (voir § 75), KOPWVL8eus (voir § 75), 'lTeÀapYL8eus (voir § 75), uti8eus (voir § 93), tL,,8oVL8eus (voir § 109), 'lTepLC1TepL8eus (voir §§ 82, 112), tL8eÀ<jlL8eus (voir § 129), auxquelles il convient, à notre avis, d'ajouter xaLpL8eus (voir § 82) et, probablement, ÀaC1L8eus (voir § 155). Si la série continue à se développer ultérieurement, beaucoup des noms de petits d'animaux suivants peuvent être en fait assez artificiels : ÀaYL8eus, tLen8eus, tLÀeKTopL8eus, ÀeovTL8eus, m9"KL8eus, x"vaÀw'lTeKL8eus, X"vL8eus (voir § 136), tepaKL8eus, 'lTap8aÀL8eus, 'lTep8LKL8eus, xeÀL8ovL8eus (voir § 143 note 1) ; on y trouve aussi plusieurs désignations de parentés humaines: 9uyaTpL8euS (voir § 139), 'lTeVgepL8eus (voir § 129), yafl-13pon8eus (voir § 152) 3"
§ 442. On a cherché, avec vraisemblance, mais avec une attention peut-être trop exclusivement portée sur la morphologie flexionnelle, une explication de la finale -Loeuc; par l'influence analogique de la double flexion, thématique et athématique, de l'usuel ui6e; sur celle d'un *uttot)e;, ou sur celle d'un *utte;, gén, uttooe;, formes toutes deux hypothétiques, à vrai dire : l'action analogique de uiû, uiélX, uiswv aurait entraîné l'apparition des formes uiod, uiMoc, uioéwv, lesquelles auraient ensuite reçu un nominatif uitoeue;. En observant qu'anciennement ce type de désignation n'est pas spécialisé pour les animaux (tpw,,~oeue;, dtoeuc;), on constaterait qu'il a gagné ce domaine et s'y est spécialisé presque exclusivement: il faut pour cela admettre que uitoeuç, qui ne nous apparaît que chez Isocrate, est en réalité nettement plus ancien, car Àux~oeue; fut déjà employé par Solon D'un développement si précoce de cette série nous n'avons pas de témoignage.
§ 443 . Sans contester un procès morphologique qui peut en effet avoir fourni un matériel à la création de -~oeue;, nous pensons donc qu'il ne suffit pas à expliquer à lui seul l'emploi de la finale -eùe; dans ces dérivés, ni son développement préférentiel dans la série des petits d'animaux. Ce qui paraît avoir permis cette assimilation à des noms en -eue; (nominatif dont est dépourvu ui6c;, qui aurait servi de point de départ), c'est la propriété déjà plusieurs fois constatée de cette finale 3, p()(Cjl!8zuC; (voir § 152) ne fait pas partie de ce groupe : son contexte le fait voisiner avec p()(Cjll8zC; d'où il dérive directement" II s'agit d'un doublet littéraire très taIdif de p()(Cjl!8iiC; (pap,) 25
386
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
de donner comme statutaire et comme fonctionnelle la situation décrite. Ce que -EÙÇ ajoute à des diminutifs en -,ç, -,i3oç, c'est une notion de statut génétique: si la formation -,i3euç est absente de l'anthroponymie, c'est que cette notion y est exprimée par -li3l'Jç, dérivation secondaire ancienne qui ne lui laisse pas de place, et s'il n'apparaît que pauvrement dans la désignation de descendants d'apparentés humains, c'est que l'autre formation secondaire, ·,i3ouç, par ses liens avec le système patronymique, y suffisait pleinement" Mais, en l'absence d'une série de dérivés exprimant par définition la filiation chez les animaux, en l'absence, en quelque sorte, d'une patronymie animale, -,i3euç pouvait se développer en une série originale et expressive qui ne risquait qu'assez peu d'empiéter sur les désignations proprement humaines, et qui exprimait ce que les simples diminutifs comme Àocy<{li3wv, xuvli3wv, ovli3,ov ne pouvaient exprimer spécifiquement : le petit décrit non comme un petit animal (toute raison, affective ou objective, peut faire qu'un animal soit considéré comme petit), mais en tant que produit défini comme jeune d'une espèce donnée: Àux,i3euç est le petit du loup, YlXhi3euç le petit de la belette,
§ 444" Il nous paraît donc que, si la finale -,i3euç, quelle que soit son origine morphologique, s'applique à des êtres humains ou anthro· pomorphisés, c'est d'abord avec une valeur stylistique particulière qui implique une référence presque toujours plaisante à des animaux: le contexte de &pûlT,i3e~ç (au pluriel: ils sont une nichée) rend vraisemblable la métaphore animale 4; celui de XIX,p,i3~Ç l'impose, puisqu'il s'agit d'animaux supposés être de la race de tel flûtiste (voir § 82) ; si l'on accepte xÀe7tTCi3euç, l'origine comique de la fOIme et son sens même suggèrent cette valeur stylistique; nous croyons la chose possible pour ÀIXGéi3euç (voir § 155) 5" Nous considérerons donc que l'emploi de uiti3euç chez Isocrate (voir §§ 93, 108) peut ne pas être dépourvu de quelque résonance affective, G(i3oüç étant la forme usuelle de l'attique : c'est un des procédés affectifs les plus courants que la métaphore animale employée à propos d'enfants proches et chers. Dans ces conditions, s'il apparaît plusieurs formes qui s'appliquent, sans cette valeur affective, à des humains (&i3û-,p,i3euç, 6UYIXTp,i3euç, 4 . « Anacr, » 25 . 13
èPùlTL~SLÇ
?È:
lHXPO~Ç
OL IlSL~OVSÇ
TPSepOU(l"L
Ils sont aussi dits VSOTTO[. 5,. Telle est aussi probablement la tonalité de l'épithète divine MOI:LOI:Île:UÇ (hapax, voir § 66) qualifiant Hermès comme le petit de Maia ; on peut également rapprocher BOI:UxLÎlsUÇ (HPN, p. 50S)
SURDÉRIVÉS SIMPLES
387
7tev6sp,i3euç, 'Y1X[l.~poTCi3euç), il faut observer que la serIe est, à une époque tardive, contemporaine des très larges extensions secondaires où l'on voit se diluer la valeur de la finale -euç" Il nous .s~mbl~ en t,out cas que l'emploi de la finale complexe -,i3dç pour la .d.eslgn~tlOn,d ~tres huma~ns ne fournisse pas le point de départ de .la des~gnatlOn d ammaux, malS qu'au contraire elle lui soit secondaIre, p~Is.que la patronymie humaine disposait depuis longtemps de ses procedes propres, qu'elle lui soit historiquement postérieure, qu'elle ne fasse .que doubler rarement les formes existantes en -,~ouç, et que les premIers exemples en soient assez nettement métaphoriques.
CONCLUSION
CONCLUSION (§§ 445-453)
§ 445, La distribution des formes dans un certain nombre de synchronies nous a permis de juger de la productivité brute de la formation à chaque époque : les appellatifs apparaissent particulièrement nombreux du v e siècle au Ille siècle AC. Elle nous a permis de constater, dans la production ainsi répertoriée, l'émergence, l'effacement, ou la résurgence de types et de procédés particuliers que nous avons ensuite étudiés. Les formes composées et préfixées, quels que soient leur type et leur valeur, sont, on l'a vu, toutes secondaires, et le plus souvent récentes, bien que certains types puissent être fort anciens. Parmi les formes simples, abstraction faite des surdérivés tardifs ou accidentels observés dans le dernier chapitre, ce qui doit être reconnu, c'est l'existence de deux types irréductibles l'un à l'autre: des formes postnominales prenant leur source dans l'abréviation de composés, et fréquemment liées à un verbe dénominatif en -euew dont elles sont le plus souvent la base, car la dérivation inverse nous paraît n'avoir, en l'espèce, joué de rôle que modeste, Cette formation ouverte est, de loin, la plus productive aux époques classiques. Elle trouve un correspondant dans l'onomastique, notamment archaïque, mais aussi classique, où l'on voit de très nombreux hypocoristiques en -e6e; s'opposer à des composés et fournir le point de départ d'une série importante de sobriquets. L'intérêt propre de l'onomastique est qu'elle conserve en outre le reflet de systèmes dans lesquels le type en -eue; n'était pas la formation ouverte de sobriquets que nous connaissons, mais pourrait avoir été l'alternant simple de composés à premier terme nom d'agent (voir
§§ 244-257). L'autre type, beaucoup moins productif, ne donne lieu que rarement il des dénominatifs en -eue~v : en effet, il paraît fournir des agents,
389
hommes ou outils, à des verbes le plus souvênt radicaux" L'interprétation en est douteuse, mais, plutôt que d'y voir des dérivés postnominaux, il nous paraît qu'il peut y avoir profit à les considérer comme des formations primaires dont le vocalisme radical ne reflète pas celui de substantifs thématiques ou en -a, mais correspond à celui de vieux neutres en -i auxquels on peut les opposer fonctionnellement (voir §§ 394-405),
§ 446. Ce point de vue conduit naturellement à reposer la question de l'origine d'une telle finale. Nous avons vu dans les premiers chapitres de ce livre que les éléments d'une réponse ferme nous manquent. Cependant, outre l'absence de tout commencement de démonstration d'une hypothèse préhellénique qui réclamerait d'autres critères que notre ignorance, il nous paraît que c'est du côté d'une remise en œuvre entièrement nouvelle d'éléments hérités que devrait être recherchée cette origine" Certes, la comparaison ne nous offre nulle part le correspondant de -eue;. Mais il apparaît en plus d'un endroit des développements indépendants de ce qui paraît avoir été des thèmes en -u un vocalisme plein du suffixe, voire long, comme en grec, ayant fourni l'essentiel de flexions qui sont inévitablement secondaires partout: on peut saisir en grec la fin de l'organisation d'une flexion (voir §§ 48, 52-53). Là s'arrêterait l'apport de la comparaison morphologique s'il n'était possible de discerner parfois les traces d'une association fonctionnelle avec des thèmes en -i, et de constater que lorsqu'ils ont survécu, ces derniers ont été susceptibles d'un développement flexionnel comparable. Or, de tels thèmes existent hors du grec. § 447, Quoi qu'il en soit, c'est par ses fonctions dans la langue grecque que doit se définir cette formation . De ce point de vue, rien de simple n'apparaît, la formation ayant poussé des rejets dans des directions multiples et s'étant établie dans de multip~es jeux d'oppositions où la valeur du noyau central n'apparaît parfOIS que faiblement, ou indirectement" De façon très générale, le rôle de la finale -eue; paraît avoir été de fournir des substantifs animés masculins désignant homme, animal ou chose, comme auteur ou responsable par définition et par excellence d'une action, d'une fabrication, d'un emploi, etc. : ce sont avant tout des agissants, et dans les désignations postnominales d'êtres humains cette notion prend un caractère institutionnel ou professionnel très accentué : ces agissants ne le sont pas occasionnellement, mais statutairement. On voit la part
390
SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
qu'une telle définition laisse à l'expression de potentialités et de vocations (voir notamment §§ 365-367), et l'on ne sera pas surpris de constater que ces formes, si vivantes pour la désignation de fonctions humaines, ont ainsi occupé et largement débordé des zones du lexique d'où --r'~p s'est retiré, et ont concurrencé cette finale jusque dans le domaine des noms d'outils (voir § 349) : la fortune de -euç pourrait être liée à la quasi-désuétude de --r~p. On s'expliquerait alors l'absence de véritable correspondant de -eUç hors du grec: une langue comme le sanskrit, dans laquelle -tar- s'est très richement développé, a réservé ses suffixes -u- à d'autres fonctions et ne s'est pas donné d'équivalent de -euç, Mais cette notion d'affectation efficace ne s'épuise pas, comme c'est le cas pour --r~p, dans l'expression d'une vocation ou d'une aptitude à un procès: elle s'étend très largement à des rapports des types les plus divers, au point d'exprimer, dans une nomenclature sociale, la fonction civique de l'Athénien (voir § 388), ou de fournir la désignation de petits d'animaux conçus comme jeunes représentants statutaires de leur espèce (voir §§ 441-444), ou d'exprimer les mesures comme propres à réaliser un volume chiffré (voir §§ 368-369), ou de désigner un terrain par sa production végétale (voir § 372-373), un météore par la figure qu'il forme (voir § 367),
§ 448. De ces diverses séries la plus nombreuse, la plus productive et la plus durable est celle où la fonction de cette finale s'exprime le plus directement et le plus clairement, celle des noms de métiers, qu'il s'agisse de ceux qui résultent de l'abréviation de composés ou de ceux qui sont formés directement sur un thème nominal simple" Quelle que soit l'origine de -euç, et quels qu'aient pu être ses emplois originels, c'est là son emploi le plus stable, et c'est par rapport à lui que se justifient plus ou moins directement les autres" C'est aussi celui qui, à travers la réfection de la finale, s'est conservé dans les états ultérieurs de la langue. Si les noms en -euç sont rares dans la langue contemporaine et sont caractéristiques d'une langue puriste surtout écrite et se référant à des réalités surtout officielles (~lXo"LÀeuç), ils survivent nombreux sous les formes -ZIXÇ, -LcX.Ç issues de l'accusatif -ZIX : yplX
§ 449. D'autre part, plusieurs des formes en -eUç rencontrées dans les chapitres précédents et datant de l'époque impériale nous paraissent
CONCLUSION
391
n'être en fait que l'orthographe puriste de noms en -iXç attestés dans des documents tardifs" Ainsi oO"-rplXxeuç (voir §§ 127, 134, 344) pourrait n'être qu'une forme écrite d'un plus sincère oO"-rplXxiXç; ÀIXXlXveuç, on l'a vu (voir § 134) t'A , l ' peu n etre qu un a ternant de ÀCf.XlXviXç ; xup-reuç est une forme littéraire (voir §§ 109, 338) qui pourrait bien correspondre à xup-riXç (L. Robert, HeU, 11/12,29) ; si 7t0P
-
.Le fléchisse~ent c~nstat~ dans la productivité de ce procédé pourraIt donc ne faIre qu enregIstrer la fusion des abréviatifs en -euç dans un type non littéraire en -iXç.
. § 450. C'est, en tout cas, grâce à cette finale que l'emploi abréviatIf de -euç a conservé toute sa vigueur, et les papyrus tardifs en offrent nombre d'exemples: ~u-riXç (BCU 1087.11.2) vaut ~\)-ro7toL6ç, ? xÀE:LaiXç (BCU 429,,14) vaut XÀELa07tOL6c;,
Il IXXIXLpiXç (Pap, Oxy. 1676.6) vaut [LIXXCf.LP07tOL6ç, [LIXXIXLp07tWÀY]ç, opvL8iXç (Pap, Oxy" 2139, etc . ) vaut opvL8o-rp6<poç, etc. Dans les inscriptions :
(MAMA 3.327, 739) vaut x-rev(L)07tOL6ç, xU[LLviXç (SEC 8,143) vaut XUfUV07twÀy]ç, x-reviXç
Et c'est le procédé le plus fréquent dans la langue contemporaine, dans laquelle s'opposent souvent une forme démotique en -cX.ç et un composé puriste : &[LIX~iXC; vaut &[LIX~07tOL6ç, YIXf.Cf.-riXç vaut YIXÀIXX-r07';WÀY]ç, YLaiXç vaut IXtyo~oo"x6ç, xlXÀCf.8iXç vaut XIXÀIX807tOL6ç, po},oyiXç vaut wpoÀoyo7toL6c;,
~lXpiXç vaut tx8uo7twÀy]ç,
~Cù!.LiXç vaut &p-r07twÀY]ç, etc.
Du point de vue du lexique grec, telle est la fonction centrale de -EUÇ, et c'est précisément celle qui a survécu dans son substitut con-
392
SÉRIES DANS
LES APPELLATIFS
temporain, et déjà probablement antique, -exç, dont le ton familier est celui que nous avons eu à remarquer fort souvent pour -euç à l'époque classique.
§ 451. Il faut, en concluant, marquer nettement que nous ne reviendrons pas sur le problème de l'étymologie de ~aaLÀeuç et que nous le laisserons délibérément sans solution (voir § 28), car il est d'un intérêt mineur pour la question qui nous occupe. Nous devons, en effet, résister à la tentation de donner trop d'importance à des termes comme ~acnt.euç, ~pa~Euç ou ÉpfL1JveUç, voire 7tpe(j~dç, qui, au milieu de ces dérivations, sinon homogènes, du moins articulées de façon compréhensible, prennent leur vraie dimension : celle de formes isolées qui peuvent ou bien s'intégrer à l'une de ces séries (~a(j~Àeuç ?), ou bien s'en être rapprochées secondairement (7tpe(j~euç, voir §§ 182-186), ou bien résulter de l'adaptation d' emprunts (~pa~euç, ~acr~Àeuç, ÉpfL1Jveuç ?). Cet emprunt d'un terme ou de plusieurs ne signifie pas qu'ils aient apporté avec eux une finale étrangère au grec qu'ils auraient communiquée à tout un lexique, mais bien qu'ils se sont hellénisés en recevant le vêtement hellénique qui pouvait être le plus proche de leur aspect primitif, et qui, à l'époque de l'emprunt, était en tout cas le plus souple et se prêtait, sur toutes sortes de bases, nominales ou verbales, à toutes sortes d'emplois impliquant fonction, notamment sociale.
§ 452. C'est le cas pour ÉpfLYJveuç et pour ~pa~euç (voir § 75), pour lesquels il est indispensable de dissocier le problème étymologique, qui reste non résolu, de celui, infiniment plus clair, que pose leur suffixation : du point de vue du grec, ce sont clairement et simplement des mots grecs, que leur finale signale comme noms de fonctions, voire, pour ÉpfLYJveuç, d'emplois, intégrés à un type qui, par son importance en grec, n'a pu manquer de les attirer et d'orienter leur adaptation morphologique s'ils ont été empruntés. Nous nous abstiendrons donc d'ajouter une tentative étymologique aux nombreuses interprétations déjà proposées, et renverrons aux indications bibliographiques et aux éléments d'analyse contenus dans les dictionnaires de H. Frisk et de P . Chantraine, ss.,vv., ainsi qu'aux exposés de E. Bosshardt. § 453. Quelle que soit donc l'étymologie de ~acr~Àeuç, le rôle de la finale y est net: il s'agit de la désignation d'une fonction, et, comme
CONCLUSION
393
on peut s'y attendre à la suit<, des observations faites sur des termes plus récents, cette fonction es l loin d'être souveraine anciennement. Le fait est connu pour les personnages appelés qasireu dans les documents mycéniens: leur multiplicité face à l'unicité de f,*va~ le montre clairement et leur affecte un rang subalterne. En outre, les emplois faits du terme dans l'épopée le situent à un niveau qui n'est pas formulaire et l'excluent des expressions courtoises : comme pour \7t7teuç (voir §§ 279-281), le vocatif est absent, alors que pour &va~ il est employé 28 fois; à la différence de &va~ qui est employé 220 fois environ au singulier et seulement 10 fois au pluriel, il apparaît 67 fois au singulier, mais 37 fois au pluriel, ramenant ainsi la proportion du pluriel de moins de 4,5 % de la totalité des emplois à plus de 35 % Il ne s'agit donc pas d'un titre qui puisse fournir une qualification formulaire, mais de la désignation d'une fonction et d'un rang social, désignation volontiers collective, comme on a vu qu'étaient l7t7tEUÇ et &p~crnuç.
Ces constatations pourraient éventuellement justifier la recherche d'une formule abréviative ou d'une dérivation, dans lesquelles la finale -euç loin de signaler un emprunt, exprimerait l'insertion du terme dans la série des noms de fonctions que s'est donnée le grec.,
BIBLIOGRAPHIE
Pour les auteurs anciens et les textes eux-mêmes, on a usé de sigles très explicites qui se passent d'une clé, les éditions utilisées étant, sauf indication contraire, celles auxquelles renvoie le dictionnaire LSJ (voir plus bas 1) Pour les recueils épigraphiques et papyrologiques, on s'est tenu aux sigles du même dictionnaire, auxquels on ajoute: O. MASSON, leS = DM Inscriptions chypriotes syllabiques, Paris, 1961
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H
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P.
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Les chiffres de ces 4 listes renvoient aux paragraphes du livre. L
INDEX DES APPELLATIFS DU GREC ALPHABÉTIQUE.
-rxyyE:Àe:uç che- 152 dcr- 75, 410 6e:- 155 xrx'r- 129 TCrxp- 157, 410 ÙTC- 152 lXype:UÇ 212-214, 354, 440 TCrxV- 152 lXypte:UÇ 155, 214 lXYPW'Ie:Uç 155, 437 lXYULe:UÇ 75, 367 lXyx.LcrTe:UÇ 75, 298 lXywye:UÇ 75, 366 lX'I- 136, 416 ill- 156 e:lcr- 93, 409 YPrxllllrxTO-e:lcr- 109, 412 Èi;- 93 ÈTC- 94, 416 XrxT- 138 XrxT-e:tcr- 153 Ile:T- 136, 414 0XÀ- 157 TCrxp .. 111 TCe:PL- 136, 416 TCpO- 136, 410 TCpOcr- 93 PUT- 93, 366 cre:Lp- 150, 366 crU'I- 75, 410, 414 ÙTC- 75, 136, 416 lXilE:Àqnile:uç 129, 441 lXe:TLile:uç 136, 441 &l')ilO'lLile:uç 109, 440 rxtyoxe:pe:uç 109, 119, 419 lXÀe:L
<Xllrxi;e:uç 136, 344, 360 lXIlOL~e:UÇ 109, 349 lXIlOÀye:Uç 109, 120, 438 lXlloP~e:UÇ 136, 140, 341, 438 lXllOpye:Uç 150, 342 lX'Irx'lilpte:Lç 81 lX'IOprxXe:uç 309
453 lX'In- 127 tcro- 136, 146 Ile:cro- 127, 146 IlLXpO- 150 IlLcro- 136, 411 TCrxll- 64, 70, 411 TCrxprx- 152
XrxTrx- 94 63, 364 tcrTO- 64, 69, 418
~oe:uç
-~oÀe:uç
lXll
403
INDEX INDEX
402 ÀL6-OlVOl- 152, (,(J'r:-OlVOl- 157, Q:nL- 157 Q:1r:0- 93, 410
515 415
bt- 153 X<Ù[Lœr:-Ex- 138, 424 &[L- 127, 416 &m- 111, 416 LX6u- 109, 119, 419 XOl't"Ol- 86, 111 flE't"Ol- 93, 41 0 1r:pO- 152 GUfl- 150 aXOlvlo-au[L- 150 \mo- 136, 416 ~OpEUÇ 109 ~flo- 127,
132, 419 ~O't"pEUÇ 138, 342 ~pOl~EUÇ 75, lc52 ~UVEUÇ 155 ~upaEuç 136, 317 axu't"o- 139, 423 ~<ÙpEUÇ 136, 357 YOlYYOlflEUÇ 143 n YOlÀL3EUÇ 75, 4H,
2, 317, 339 443 YOlfl~po't"t3EUÇ 152, 441, 444 yÀU
30lL't"0l),EUÇ 75, 349 auv- 151, 349 3w't"UflOVEUÇ 152, 437, 438 30lX't"UÀEUÇ 151, 357 3EX0l3EUÇ 93, 350 3û'Ola't"pEuç 127, 339 3LX't"UEUÇ 136, 326 3W1r:<ù1r:EUÇ 156, 404 n. 13 3LaxEuç 152, 367 30XEUÇ 152, 367 30XEUÇ, 30XEUÇ 136, 396, 397 &'VOl- 155 &.1r:0-
139, 413
&x- 112, 413 OLXO- 136, 420 1r:OlV- 93, 413
-30flEUÇ OLXO- 112, 422 1 30VOlXEUÇ « roselière» 63, 372 2 30VOlXEUÇ « oiseleur» 63, 121 1 30PEUÇ « coup aux dés» 93, 101 2 30PEUÇ « équarrisseur» 109, 395 3P0[LEUÇ 75, 395, 399 30ÀLXO- 139, 422 1r:EpL- 157 3P01r:EUÇ 396, 399-400 (3PE1r:EUÇ 155) fliiÀo- 64, 67, 418 3POUGlEUÇ 371 3uCù3EXOl't"EUÇ 94, 371 3<ù3EXOl't"EUÇ 94, 368 3<ÙÀ030flELÇ 155, 286 dX0l3ûç 350 n . 11 /;xOl't"ofl~EUÇ 155, 371 /;X't"EUÇ 75, 369 /;XUpEUÇ 298 n 19 &ÀOl't"pEUÇ 155, 345 &ÀE
438
hEI.lOVEUÇ 109, 120, 437 r;flL't"tEUÇ 94, 368 ~7tEp01r:EUÇ 63, 68, 418 ~pLEUÇ
&\)0:-
441, 444 440
63, 279., 440
auv- 93, 412 11r:1r:oupEUç 127 132 LXOUEUÇ 337' ,
136, 413 30ÀLXEUÇ 77, 315
-ÀIX~EUÇ
2, 336
lEpOlxL3Euç 143 n. 1, lEpEuç 63, 290 .... &.v6- 139, 41: &.PX- 75, 412 1r:p<ù6- 139, 412 auv- 129, 412 0 136, 412 LOUÀLEUÇ 371 11r:1r:Euç
01r:0-
saXClpEuç 150, 340 SXLEUÇ 127, 133, 361,
6:r.À'XaaEUç 144 IL 60Pf)VEUÇ 155 OUYCl't"PL3EUÇ i 3" 6upt3EUÇ 111, 441
419
-XClEUÇ 1r:UpXOlÀOl[LEUÇ
75, 84, 426 136, 339 XOlÀU~EUÇ 157, 342 XOlflLVEUÇ 127, 344 XOl't"PEUÇ 93, 356 XEpOlflEUÇ 63, 321 XOu<po- 153, 423 ÀE1r:'t"O- 153, 423 XÀou~o- 153, 423 xEa't"pEuç 75, 326 Xl'J3EfloVEUÇ 109, 120, 437-438 Xl'J1r:EUÇ 75, 306 -xL60lPEUÇ xopo- 139, q;LÀO- 139, XLVCl3EUÇ 114
423 423
~~~;:~;~~ç1~~', ~1~
444
XÀ01r:EUÇ 75, 395 XV<ù1r:EUÇ 155, 361 XOYXUÀEUÇ 153, 337 &'a1r:OlpOlyuÀLO- 377 n . x030flEUÇ 155, 345 X01r:EL'Ç 112, 396, 400 sY- 136, 417 sx- 136, 415 XOPOlXEUÇ 155, 357 xopa~uç
155, 344
xopaCù't"Euç 75, 344, XOPUVOEUÇ 155, 354 xopC
439
152, 424
XUp't"EUÇ 109, 338, 449 XCù1r:EÙÇ 75, 340, 365 x<ùpOlÀÀdç 144 n. 2, 317 X<Ù
oa't"-lXvlX- 157, 415 Q:V't"L- 155, 417 XIX't"IX-()\O~-) 111, 417 [LlXaXIXÀo- 157, 415 TCEpt- 157, 415 i.IXYt3EUÇ 136, 442 ÀIXat3EUç 155, 441, 444 ),IX't"PEUÇ 109, 349 ÀIXXIXVEUÇ 134, 152, 317 ÀEov't"t3EUÇ 136, 441 ÀtVEUÇ 75, 357 ÀOYEUÇ 75, 395, 397 &x- 75, 409 XIX't"IX- 75, 409 auA- 75, 409 ÀUYXEUÇ 136 ÀUXt3EUÇ 64, 441, 443 ÀUXVEUÇ 109, 328, 440 [LIXYEUÇ 127, 134, 150, 401 fllXÀIXXOXPIXVEUÇ 96 fllXpLEUÇ 97 [LEÀE3<ÙVEUÇ 109, 120, 437-438 flEÀlaaEuç 93, 311 flE't"lXnEUÇ 75, 344 [LE't"IX
wpo- 136, 420
3
vufl
ÇUÀEUÇ
155 324
129, 288
OLXEUÇ 63, 285-286 0PYEUÇ 350 n. 11 0XEUÇ 63, 394, 397 -399 &.v- 136, 414 &'v't"- 155, 417 ~VL-
63, 67, 418 109, 417 151 152 l1r:- 157 0XÀEUÇ 150 S1r:- 151 XIX't"TClXpauv-
TCIXYEUÇ 127, 401 1r:IXLalXpEuç 155
155 26*
404
INDEX
7ttXVOUÀe:uç 155 7ttXplltXÀLIle:uç 143 n. 1, ~~1 7te:IlLe:UÇ 136 7te:ÀtXpYLIle:uç 75, ~41 7te:V6e:PLIle:uç 129, ~~O, ~~~ 7te:pIlLXLIle:uç 143 n. 1, ~41 7te:PLO"',e:PLIle:uç 82, 112, 157 n. 3, ~~1 1 7te:po"e:uç « arbre)) 127, 133, ~38 2 7te:po"e:uç « poisson )) 136 *m6e:uç (sc . lat. pitheus) 367 m6l)xLIle:uç 136, H1 mo"e:uç 109, 116 7tÀoxe:uç 75, 398 7tÀuve:uç 9~, ~01, ~~O 7tVLye:UÇ 75, ~01 7tOLXLÀe:UÇ 93, 3~~, ~~O 7tOIl7te:uÇ 63, 39~ 7tOpe:uç 155 7top6[-Le:uç 63 7tOpxe:uç 109, 338 7tOptpupe:uç 75, 337 &vllpo- 14~ n 2, 337 n. 3 7tPOtXO""t"Le:UÇ 152 7tpo~œre:uç
93, 341
7tPOIl1)6e:uç 75, 8~ 7tp07toÀe:uç 115 7tpo0"6upe:uç 153 7tpu"t"tXve:uç 129, ~39 n. 1 7tpcppe:uç 93, 3~0 7tpw"t"e:uç 75 *7tUpe:uç 155, 330 ptX7te:uç 157 ptXtpe:uç 75, ~02 O"up- 157 n. 3 ptXtpLIle:uç 152, ~~9 poye:uç 129, 396-397, 399 pOlltpe:LÇ 155, 366 O"tXYl)ve:uç 109, 338 O"e:Le:UÇ 150, ~01 O"I)ÀJyye:uç 127, 3~~ 'nlll)pe:uç 93, 320 m~e:uç
155
mO"utpe:uç 117 O"Ltpve:uç 109, 361 o"XtXÀe:uç 93, 3~3, ~01 GXtX7ttXve:uç 109, 3~2 who- 93, 3~2 1 o"XtXtpe:uç « fouisseur)) 75, ~02 &m- 155 2 o"XtXtpe:uç « porteur de vases)) 151,
289 O"xLxlle:uç 51, 357 O"xuÀtXxe:uç 136, ~38 o"xu"t"e:uç 75, 301 0" Il Lpe:UÇ 155 .J7toyye:uç 93, 109, 126, 337 O"7tolle:uç 93, 329, ~~O
405
INDEX
o"7tOpe:uç 93, 3~3, 395, 398-399 IlLtX- 150 È:m-
152
XtX"t"tX· 138 Àw"t"o,· 130, ~22 O""t"tXIlLe:UÇ 77, 127, 313 o""t"L~e:uç
112, 360 O""t"Lye:UÇ 75, 398, ~01 -O""t"oÀe:uç &7tO- 93, ~09 IlLtX- 136, ~15 Éllpo-IlLtX- 136, 415 o""t"o[-LtX"t"o-llt.tX- 136, 415 &m- 93 7ttXptX- 157, ~15 Ù7tO- 112 o""t"ope:uç 122, 155, 396, 399 O""t" (p )tX~e:uç 155, 365 o""t"po~e:uç 157 n. 3 O""t"potpe:uç 75, 395, 399-~00 IlLtX- 155 &m- 150, ~14 O""t"PWlltX"t"E:UÇ 93, 327 O"uyye:ve:uç 109, 298 n. 18 O"uÀe:uç 111, ~03 O"u[-Ltpope:uç 93 o"up~l)ve:uç 80 O"tptXye:uç 75, ~02, HO O"tptXLpe:UÇ 136, 287 O"tpl)ve:uç 112, 326 O"XOLVe:UÇ 136, 35~ "t"tXllte:uÇ 152, 317 "t"tXtpe:uç 75, ~02 "t"e:ptpe:uç 129, 371 "t"e:"t"tXp"t"e:uç 9~, 369 "t"oxe:uç 63, 71-72, 3%, 398-399 lluO"- 109, 119, ~19 wxu- 152, ~14
wo-
136,
~20
"t"0Ile:uÇ 93, 395, 398-~00 &.7tO- 150 &x- 155 1tX"t"po- 153, 415, ~2~ Ve:LO- 152, ~20 7te:PL- 150 Ù7tO- 109, ~17 "t"ope:uç 75, 395, 399 "t"ptX7te:~e:uç
63, 359 112, ~02 m7te:po- 157 "t"pL"t"e:UÇ 111, 369 -"t"P07te:uç &'VtX- 75, 410 "t"potpe:uç 75, 395, ~OO "t"ull7ttXve:uÇ 127, 367 -"t"U7te:uç &.ytXÀllo- 152, ~20 "t"pt~e:uç
ùllpe:ôç 152, 3~~ ùl)ve:ôç 79 u[-clle:uç 93, ~~0-441 ~~3 u[wve:uç 155 ~3 7 ' ùÀl)pe:uç 155', ~29 n . 14
1ço- 128, 419 ÀL[-LO- 152, ~20 tppuye:uç 75 tpuÀtXxe:uç 136, ~38 XtXLpLIle:uç 82, ~41 1 XtXÀxe:ôç « forgeron)) 63, 319 2 XtXÀxe:uç « poisson)) 357 6PL- 153, ~23 n. 1 7ttXy- 155 O"LIl"l)po- 153, ~23 XE:Àe:uç 155, 182 Xe:ÀLllovtlle:uç 143 n. 1, ~~1 XI)VtXÀw7te:xLIle:uç 136, ~~1 Xl)vLIle:uç 136, ~41 XÀwpe:uç 93, 325 xoe:uç 75, 187-188, 368, 395, 397 01vo- 152, ~20 ûIlpo- 109, 119, ~19 xu-rpe:uç 93, 322
tptXPlltXxe:ôÇ 75, 307 tpl)"t"LtXÀdç 136, 1~6 tp60pe:ôç 136, 396-397 IlLtX- 75, 410 ~tXxo-
127, 132, 419
U7tO- 157, 410 tpIÀtXXLÀÀe:uç 156, 411 tpove:uç 63, 67, 39~, 399 &vllpo- 152, ~20 who- 155 6l)po- 136, ~20 7ttXLllo- 152, ~20 7ttX"t"po- 63, 418 -tpop~e:uç
[7t7tO- 150, ~22 tpope:uç 63, 397 -399 &[J.(tpL)- 63, ~26 &'VtX- 109, ~17
II.
INDEX
<j;LÀÛÇ 155 \jJuye:uç 93, ~01 \jJullpe:uç 95, 371 DES NOMS HUMAINS,
HÉROïqUES Er DIVINS
DU GREC ALPHABÉTIQUE CONTENUS DANS CE LIVRE.
'AYYE:Àe:ôç 199 238 'Aye:uç 202 ' 'Aye:uç 199 *'Ayve:ôç 199 'Ayope:uç 199 'Aype:ôç 76, 212 .. 'AYULe:ÔÇ 76, 216 'Allpdç 218 'Aillwve:ôç ~38 A1ve:ôç 207 *A10"Xe:ôç 199 'Axe:o"e:ôç 2~6, 25~ *,Axov"t"e:ôç 225 'Ax."t"e:uç 19~ 'A)..e:çe:ôç 2~6 'AÀxe:ôç 199 *'AÀXLVe:ÔÇ 194 ,A),xuove:ùç 223 ,AlltXÀe:ÙÇ 227 , AIlOL~e:ÔÇ 230 'A[-Ltpto""t"pe:ùç 260 'Avllpe:uç 199, 390 'Av(Je:uç 199, 2.35 "Apl)ç 263 ,Ap LO""t"e:UÇ 192 ,Apx"t"e:uç 222 'AplltX"t"e:uÇ 110, 218 n . 14, 230, 233 'Ap7tû.. e:uç 205 *'Appe:ve:uç 194 'APPLXdç 19~
*,ApXe:uç 192 'A-rpe:uç 198 N>Àwve:ôç 218 'AtptXpe:uç 98 n. 3 'AXIÀÀe:uç 260, 266 n. 8 BtXxxe:uç 76, 348 BtXO"mxpe:uç 218 BtXUXLIle:uc 4ft4 n 5 BouÀe:ôç 76, 217 Bpx~e:uç
233
*BPIO"EUÇ 265 BWÀElIç 199 rl)ElEôÇ 235 rAl)VEÔÇ 226 rOUVEÔÇ 207 rpuvsôÇ 221 rU7ttXl EUÇ 137, 211 !ltXIl'ICXIl EVEÔÇ 231 LlcxllvEÔÇ 205 LlCXtpOIVEÔÇ 231 Lle:t1tVEÔÇ 218, 137 Lle:;EÔÇ 245 !ll)iOVEUÇ ~38 LlOÇCXPE6ç 260 LlOPXEUÇ 222 LlwllwvE6ç 389
407
INDEX
406 'E),cx"t"psuç 229 'E)ûsuç 211 'Evusùç 20; 'E7tSLysUÇ 403 'Emf.l.ii8suç 232 'E7tûl7tSUÇ 21;, 95 'Eps"t"f.l.suç 229 'EpsX8suç 196 'E"t"SûlVSUÇ 234, 242 Eù~ou)suç 128, 219 Eùo~suç 231 Eùpu0"8suç 19; *Eùtppcxvsuç 194 Zcxypsuç 389 Z1)vsuç 202, 246 'Hcovsuç 234 'HVL01tSUÇ 231 'HpCXLSUÇ 199 ElCXf.lvsuç 220 Elcxppsuç 200 ElSf.lL"t"SUÇ 230 01)psuç 203 El1)O"suç 245, 246-247 Eloupsuç 227 ElpcxO"suç 200 Elupsuç 230 Elup~suç 210, 13; '18of.lsvsuç 231 'Ispsuç 233 et ll. 3 'Ixcx~suç 228 'IÀLOVSUÇ 234, 438 'IÀÀsuç 22; 'I7t7tSUç 192, 233 'hu[Lovsôç l138 'Itpsuç 194
INDEX
AsO"xsuç 200 AS~LSUÇ 110, 121, 21.5 Auyxsuç 222 *Auxsuç 193 AUXL8suç 202 AuO"suç 246, 254 MCXLCX8suç 66, 444 ll. 5 *Mii"t"psuç 200 MCXXCXLPSUÇ 225 *MsycxÀsuç 200 *Msysuç 200 MSYLO""t"SUÇ 200 Mùcxvsuç 205 MSÀcxv8suç 231 MSÀLO"O"SUÇ 224 Msvs0"8suç 19; MSVOLXSUÇ 231 M1)XLO""t"SUÇ 205 M1)xcxvsuç 76, 21; *MLÀ"t"SUÇ 226 MLVSUÇ 200 MV1)O"suç 246, 253 MOÀ7tsuç 206 Moppsuç 260 Moptpsuç 218 MUÀsuç 110, 121, 217 Ncxu"t"suç 229, 241, 440 NSLÀSUÇ 201 Nstpspsuç 261 N1)Àsuç 207 N1)psuç 26; N1)O"suç 201 N1)tpcxÀtsUç 128, 215 NLXSUÇ 192 Nux"t"suç 228 Scxv8suç 201
KCXLVSUÇ 205 KcxÀÀsuç 193 Kcx7tcxvsuç 225 et ll .. 12 KÙCXLVSUÇ 226 K1)1tsuç 233 K1)"t"suç 224 K1)tpLO"suç 200 KLO"O"SUÇ ;6, 210 K[O"O"1)ç 264 Ko1tpsuç 230 ?*Kopfsuç 228 Kopu8sùç 223 Kp1)8suç 260, 266 KPL8suç 220 *Ku~suç 192 KuxÀsuç 226
'08uO"O"suç 266 'ÜCÀsuç 207 OLvsuç 201 OLûlVSUÇ 206, 223 'OÀu!ov8suç 220 'O[LOÀûlSUÇ 207 '01tÀsuç 206 '01tûlpSUÇ 66, 217 'Opysuç 22; 'Op8sùç 192 'Opvsùç 223 'OpO"sôç 248 ll. 3, 4 'Optpsuç 12 'OPXLSUÇ 110, 121, 216 'O"t"psuç 229 ll. 15, 23 11 'O"t"puv"t"suç 229 ll . 1.5, 440 OÙXûlPSUÇ 261
Asov"t"suç 200 ASOV"t"L8suç 202
IIcxv"t"suç 19 3 IIsÀûlpsuç 230
IIsv8suç 20; IIspO"suç 246, 253, 265 IIsuxsuç 221 II1)),suç 204 IIL"t"upsuç 221 IIÀou"t"suç 110, 209 IIoÀLsuç ;6, 208, 440 IIov"t"suç 229 IIpo8of.lE:Lç 137 IIpo[Lcxv8suç 232 IIp0f.lsuç 206 IIp0f.l.1)8suç 232 IIpuf.lvsuç 229 IIpûlpsuç 229 IIpûl"t"suç 201, 249 *IIu8suç 193 'P1)votpopsôç 128, 219, 419 L:cxvsO"vsuç 261 L:cxpysuç 224 L:S[LsÀsuç 215 *L:8svsuç 201 L:8svvsuç 201 1:L~1)pSUÇ 233 L:LÀÀSUÇ 22; L:xuÀcxxsuç 222 L:f.lLv8suç 389 L:vcxX0f.lVSUç 261 L:7tCXpysuç 227 L:"t"CX8LSUÇ 233
III.,
L:"t"OLXSUÇ 2 30 L:uxsuç 221 *TùÀsuç 201 TSpf.l.LSUÇ 110, 121, 215 *T'lJÀsuç 201 To~suç 206, 440 'nsuÇ 235 'Y~suç 206 <J)Q(ÀQ(psuç 225 <J)Q(VLSUÇ 201 <J)Q(pvouxsuç 260 <J)sÀÀsuç 220 <J)1)yQ(Àsuç 218 n 14 <J)1)ysuç 221 <J)1)vsuç 223 <J)1)psuç 203 <J)tÀsuç 193 <J)LÀÀSUÇ 192 <J)Ot"t"Q(ÀtSUç 13;, 440 *<J)puvsuç 224 <J)uÀsuç 206, 390 ll. 16 X1)VSUç 223 XL[LWPSUÇ 222 Xpuo"Q(opsuç 110, 219 XpuO"1)ç 265 'Ysv8suç 265
INDEX DES NOMS GÉOGRAPHIQUES
DU GREC ALPHABÉTIQUE CONIENUS
'A~cxpvE:Lç 386 AtYLCXÀésç 383 AtYLXOpdç 384, 426 AteCXÀSLÇ 383 AteL01t~CXÇ 380 ll. 5, 418 AtoÀE:Lç 3;8 AtO"XLdç 383 'Ax[Lsuç 375 ,AÀcxÀx0f.lsvsuç 389 ,Af.lvsuç 102, 391 , Av~psuç 390 ,A7tOÀÀûlVLSUÇ 388 ,AO""t"U7tCXÀCXLE:LÇ 386 ,A"t"cxpvsuç 3; 5 AùO"ésç 380 , Axcxpv~ç 380
Er ErHNIQUES
DANS CE LIVRE.
~sÀf.lQ("t"stç 380 ~LQ(XpLSrÇ 38; ~L8uf.lsuç 389 ~LOf.lSUÇ 389 ~puQ(XQ(pvsuç 75, ~ûl8ûlVSUÇ 389 ~ûlpLdç 40, 50,
'EyxsÀésç 380 'EÀQ(LSUÇ 372 'EÀsu8spsuç 389 'EvL1tsuç 375 'EO""t"tQ(LSUÇ 388 'E"t"Q(t.dç 242 EÙQ(v8ziç 386 'EtpsO"E:Lç 386 'EXQ(vopstç 383
BCXÀLCXpdç 380 B1)O"O"CXLSUÇ 388 BûlpÛÇ 386
'HÀsuç 390
rcxupsuÇ 102, 391
El1)~Q(LSUÇ
ZQ(ypsuç 389
389
84 3/7
Il
2, 379, 381
408
INDEX
II<:aLdç 387 II<:LpO:L<:6ç 242 n. 18, 375 IIo'l"O:fL<:6ç 102, 391 IIpLv<:6ç 94, 372 IIu60:<:6ç 389
Koc~'Y)Àé<:ç Kocvw~<:6ç
380 389 KOCO"'I"OCÀLdç 386 KocCf)')')p<:6ç 375 K<:yx.p<:6ç 372 K<:px<:'I"<:6ç 375 K<:PXLV<:6ç 375 KOfL7tocO"<:6ç 78, 388 Aoc~poc (v )a<:6ç
:EO:Àyo:v<:6ç 375 :Exo7tÛ>.<:6ç 102, 391 :EfLLV6<:6ç 389 :ExoLv<:6ç 273
389
Auxwp<:6ç 389
T<:p6p<:6ç 78, 388
Mocv'l"LvtiLç 380 MocpO"<:6ç 102, 391 M<:YOCP<:LÇ 380 M<:ÀO:LV<:6ç 388 Ml')ÀL<:6ç 381
'1'ÀÀé<:ç 383 '1''I"<:wé<:ç 380 ([>ocvo'l"<:6ç 375 ([>ùÀ<:6ç 75, 374 ([>uÀ<:6ç 390 et n. 16
N <:tp<:ÀoxoxxuYL<:6ç 388 IIO:ÀÀl')v<:6ç 388 IIo:vo7t<:6ç 375
IV ..
adarateja 23 aïqeu 23, 240 akereu 22, 376 akerewijo 22 akireu 42 n.. 20 akoteu 238 amoteu 22, 293 amotew~ja
22
apareu 42 n. 20 apareupi 392 apekeija 30 apenewo 362, 434 ap~jarewo 240 apinoewijo 19 apiporeu 426 n.. 3 apiteja 23 apudasewe 433 aqiru 42 areja 23 arekeseu 34, 245 ... arojeu 353 atamaneu 243 aterewija 19 atewe 370 atikeneja 30 at9reu 243 awekeseu 245 aweupi 392
eraterewe 376 erede 44 *ereu 22, 376 erewe 242 n. 18 ]erewijo 22, 44 eropakeu 22, 240 eropakeja 22 esareu 22 esarewija 22 etajeu 242 etawoneu 42 n. 21, 242 ewiteu 22 ewitewijo 22
kukereu 32, 226, 238 kuneu 237 kureu 276, 392, 352 kutereupi 392
idomeneja 23 idu 42 i(j)ereu 22, 31, 290-291 ijereja 22 ijerewijo 22 ijerowoko 30 ipemedeja 30 iqeja 23 iteu 22 it~jao 22
moreu 239
INDEX DES FORMES MYCÉNIENNES.
La liste d'inventaire des §§ 160-180 suivant l'ordre alphabétique latin, on n'y renverra pas ici ; seuls les termes étudiés ou cités dans le d~veloppement ou e,n note figurent dans l'index ci-desso~s; ?,n y a ~g~lement mIS. les formes myceniennes qui, sans être en -eu, sont etudIees ou CItees dans le lIvre.
azrie 44 n. 33, 181 askeu 370 askiewe 242 asmirewe 362 assewe 376 astareusi 392 daweupi 392 dekeseu 34, 245 .... dipisijewijo 19 diwijeu 22, 352 diwiMa 22 doqeu 22, 239 doqeja 22 doromeu 395 dureu 22 dureja 22 edaeu 353 edomoneu 23 ekaraewe 434 ekusewe 431 enekeseu 245 .. epekeu 42 n. 21, 404 epiurutewe 427 erateijo 30
409
INDEX
jaru 42 xaeseu 245. kakeu 319 xakeu Anthr. 241 kamaeu 32, 352 kanapeu 352 kanuseu 245. kararewe 370 kariseu 245 .... kateu 22, 249 kat~ja 22 katurewija 19 keijo 30 keniqetewe 427 kepukeneja 30 kerameu 22 kerameja 22 keramewi[ 22 kerouteu 239 kesenewija 19 kieu 243 kijeu 243 kijoneu 353 kikanewijode 19 kirisewe 401 n.. 8 kiritewija 19 koku 42 kopereu 2{.9 ]~9r9tewijo 19 kotoneta 242 kotoneu 292 kotonooko 292
maku 42 maratewe 242, 376 masede 44 *maseu 22, 376 masewio[] 22, 44 meriteu 352 metasewe 432 metoqeu 240
naïsewijo 19 naru 42 neseewe 376 newew~jo 19 noeu 239 okeu 394 okomeneu 242 oku 42 onaseu 245. oneu 249 opikapeewe 428 opikewirijo 427 opite(u)kee(we) 428, 429 oremoakereu 435 [o]teseu 245 otu 42 parakesewe 34, 245 .. paraketeeu 430 pedijewe 22, 376, 392 pedijew~ja
22
perekeu 353 periteu 237, 238 n . 7, 243 pikereu 239 pitakeu 239 pokewe 242 poqateu 352 poqewija 19, 23 n. 15 poroteu 42 n 21, 201, 249 porouteu 38, 209, 238 poruwewo 237 posidaïjeu 352 poteu 249 puteu 249 puzrazakereu 435 .. qasireu 15, 22, 453 qasirewija 22 qa]sirewijote 19, 21
410 qeremeneu 239 qetarajeu 242 et n. 19 qetaseu 245" .. qeteseu 245 ... qowakeseu 245". raku 42 ]rasinewija 19 rineja 23 roru 42 rousijewija 19 rukoa2 [ke]reute 435 .... ]sewijo 19 simiteu 239 sipewe 376 sipu 2 42 tamijeu 189, 241 tareu 239 tasu 42 tatakeu 240 tatiqoweu 240 tatoakareute 435" tepeu 22 tepeja 22 teposeu 243
INDEX terenewe 22, 376 terenewija 22 teseu 245" .. tokeu 249, 394 toteu 22 toteja 22 totewejasewe 245... tukeneu 239 turuweu 242 tusijeu 237 tut(jeu 237
TABLE DES MATIÈRES
ureu 249 uwoqewe 434 waa 2 tewe 376 wanasewijo 19 weew(jo 19 l,,] wijanatu 42 wirineu 352 wodewijo 19 wodijeja 23 wonewe 362 woweu 353 zamaewija 19 zeukeusi 273, 440 34keu 22, 370 34keja 22
INTRODUCTION :
ÉTAT
DE
LA QUESTION
(§§ 3-62) Chapitre 1. HYPOTHÈSES ANCIENNES (§§ 4-13)
"
'
A. Suffixe -w(o)- (§§ 5-7) ... , .. ""
B. Nominatifs en -YJç (§§ 8-9) C. Asvayu- =
bmeùç (§ 10)
18 ,' " " "
"
17
'
,
22
".,
24
D. Développement de thèmes en -u- (§§ 11-13)"
26
Chapitre II. UN SUFFIXE EMPRUNTÉ? (§§ 14-17)., , . " , ..... "
30
Chapitre III. ApPORT DU MYCÉNIEN: SES LIMITES (§§ 18-27).
34
Chapitre IV. ExÉGÈSEs RÉCENTES (§§ 28-46) .. ,
46
Chapitre V. LA FLEXION (§§ 47-57) .... , "
63
Chapitre VI. CONC! USIONS (§§ 58-62) .. ,.
73
PREMIÈRE PARTIE
LE MATÉRIEL
INVENTAIRE CHRONOLOGIQUE
(§§ 63-188) Chapitre 1. ÉPOQUE ARCHAÏQUE (§§ 63-74). ,,',,",.,
,
A. Inventaire des formes (§ § 63-64), . " .
L Épopée (§ 63) , , , " , , .. " 2. Hymnes, Hésiode, etc. (§ 64) .. ,
B..
Ob~ervations
(§~
65-74).,
81 81
"" "",
"" . , , , . , , , , . . . ..
.. , , " , . .
81 83 83
87
Chapitre II. CINQUIÈME SIÈCLE (§ § 75-92) A. Inventaire des formes (§ 75)
.
C Listes par auteurs (§§ 85-92) ..
101
Chapitre III. QUATRIÈME SIÈCLE (§§ 93-108). A. Inventaire des formes (§ 93)
101 105 109
.
B. Observations (§ § 94-104)
.
C. Listes par auteurs (§§ 105-108)
.
112
Chapitre IV. TROISIÈME SIÈCLE (§§ 109-126) . A. Inventaire des formes (§ 109)
112 114 121
.
B. Observations (§ § 110-121)
.
C. Listes par auteurs (§§ 122-126)
.
123
Chapitre V. SECOND ET PREMIER SIÈCLES (§§ 127-135) ... A. Inventaire des formes (§ 127) B. Observations (§§ 128-134).....
.
C. Listes par auteurs (§ 135) Chapitre
VI.
PREMIER,
123 125 128
. . .
SECOND,
TROISIÈME
(§§ 136-151)
SIÈCLES
P.C.
129
.
129 133 136 139
A. Inventaire des formes (§ 136) ..
B.. Observations (§§ 137-144).... . . .. . C. Listes par auteurs (§§ 145-148) . D. Données lexicographiques (§§ 149-151) .
DEUXIÈME PARTIE
87 93 97
.
B. Observations (§§ 76-84)
.
EMPLO IS ABRÉVIATIFS
(§ § 189-333) SECTION 1. HYPOCORISTIQUES ET SOBRIQUETS (§§ 189-267) Chapitre 1. HYPOCORISTIQUES (§§ 191-207).......... . . . . . .. ..
(§§ 152-157)
ÉPOQUE
TARDIVE,
GLOSSAIRES
".. . . . .
.
ET
LEXIQUES
142
.
A. Formes littéraires et papyrologiques (§§ 152-154) B. Lexiques et Glossaires (§ § 155-157).
.
142 144
. .
Chapitre VIII. LISTE DES FORMES MYCÉNIENNES (§§ 158-181) .
150
193)
. . . .. . . .
188).
.
.
. . . ..
B. Indices tirés de la forme (§ § 194-198)....... . . . . . . . . .
162
171 174
C. Fréquence du procédé dans l'anthroponymie (§§ 199-
202)
178
D. Exemples du procédé dans les noms héroïques (§§ 203-
207)
182
Chapitre II. ÉPITHÈTES ET NOMS DIVINS (§§ 208-219). . . . . . . .
188
Chapitre III. SOBRIQUETS (§§ 220-230). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
199
Chapitre IV. EMPLOIS DIVERS EN ONOMASTIQUE (§§ 231-235). .
208
Chapitre V. MYCÉNIEN, NOMS EN -creùe; (§§ 236-257)...... . . .
212
Conclusion (§§ 258-267).................................
236
SECTION II. APPELLATIFS (§ § 268-333)
(§ § 269-277). . . . . . . .
245
Chapitre II. CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES COMPOSÉS. . . .
254
A. Noms de groupes sociaux et de fonctions sociales ou religieuses (§ § 278-298). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
254
Chapitre III. CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES COMPOSÉS... B. Noms de TEXNITAI (§§ 299-322)........................ Chapitre IV. CONCURRENCE D'EMPLOIS AVEC DES COMPOSÉS.. ..
Chapitre IX. OBSERVATIONS SUR *7tpe:cr~eùe; ET *xoeùe; (§§ 182-
169
A. Indices tirés de l'environnement onomastique (§§ 191-
Chapitre 1. INDICES TIRÉS DE LA FORME Chapitre VII.
413
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES MATIÈRES
412
C. Noms d'animaux et d'objets (§§ 323-330). . . . . . . . . . . . Conclusion (§§ 331-333).............
. . .. ....... ....... ...
273 273 291 291 297
414
TABLE DES MATIÈRES
TROISIÈME PARTIE
CONSTITUTION DE SÉRIES DANS LES APPELLATIFS
(§§ 334-444) SECTION 1. TERMES
SIMPLES COLLECTION « ÉTUDES ET COMMENTAIRES))
(§§ 334-405) Chapitre
1.
BASE NOMINALE SIMPLE
FONCTIONS Chapitre NYMES Chapitre
III.
305
(§§ 336-353) ....
II. BASE NOMINALE (§§ 354-376). . .
SIMPLE: ANIMAUX, OBJETS, TOPO-
.
Chapitre IV.. BASES VERBALES ET RADICALES
Chapitre
1.
Chapitre
II.
CONCLUSION
319
.
(§§ 377-392).
334
(§§ 393-405) ....
346
BASE NOMINALE SIMPLE: ETHNIQUES
SEcnON
Déjà parus .:
NOMS DE MÉTIERS ET DE
II. COMPOSÉS, PRÉFIXÉS ET SURDÉRIVÉS (§ § 406·453)
(§§ 407-436)
361
(§§ 437-444).
382
COMPOSÉS ET PRÉFIXÉS SURDÉRIVÉS SIMPLES
(§§ 445-453) .....
388
BIBLIOGRAPHIE ET ABRÉVIATIONS .
3%
INDEX •••••••••••.•••••••••.•.....
401
A. ERNOUT Philologica L 1946, 240 p. (.Épuisé). E. DE SAINT-DENIS. Le vocabulaire des animaux marins en latin. 1947, 154 P 3.. E. DES PLACES . S . J. Le pronom chez Pindare. 1947,114 P 4.. HIPPOCRATE . L'ancienne médecine . Texte, traduction et commentaire par A. J FESrUGIÈRE, o.. P. 1948,86 p. (Épuisé) 5 G REDARD . Les noms grecs en -TH:E, -TI:E, et principalement -ITH:E, ITI:E Étude philologique et linguistique . 1949, 318 P 6. E. LAROCHE. Histoire de la racine nem- en grec ancien.. 1950, 272 P 7. J. ANDRÉ . Les termes de couleur dans la langue latine. 1949, 427 P (Épuisé). 8 J. ANDRÉ La vie et l'œuvre de C.. Asinius Pollion. 1949, 139 P 9 E DELEBECQUE. Le cheval dans l'Iliade . 1951, 251 P 10. E. DELEBECQUE. Euripide et la guerre du Péloponnèse.. 1951, 490 P (Épuisé) 11 F VIAN. La guerre des Géants. Le mythe avant l'époque héllénistique. 1952, 318 p. (Épuisé) 12. L. MOULINIER . Le pur et l'impur dans la pensée grecque. 1952, [.49 P (Épuisé) 13 J. IRIGOIN . Histoire du texte de Pindare. 1952, 476 p. (Épuisé) 14. E MARTIN. Essai sur les rythmes de la chanson grecque antique . 1953, 373 P (Épuisé) 15. - E. MARTIN. Trois documents de musique grecque. 1953, 78 p. 16. J. IRIGOIN. Recherches sur les mètres de la lyrique chorale grecque 1953, 105 p. (Épuisé) 17. Ch. MUGLER . Deux thèmes de la cosmologie grecque: Devenir cyclique et pluralité des mondes . 1953, 193 P 18. - A . ERNOU r . Aspects du vocabulaire latin . 1954, 238 P 19.. G DUMÉZIL Rituels indo-européens à Rome. 1954, 96 P 20. PLurARQuE Le Banquet des Sept Sages., Texte, traduction et commentaires par J DEFRADAS 1954, 115 p. (Epuisé) 2'1 J. DEFRADAS Les thèmes de la propagande delphique. 1954,217 p (Épuisé). 22. J. MARTIN . Histoire du textc des Phénomènes d'Aratos . 1956, 314 p 23 J. ANDRÉ. Lexique des termes de botanique en latin . 1956,343 p (Épuisé) 24 P CHANTRAINE.. Études sur le vocabulaire grec . 1956, 185 p. (Épuisé) 25.. E DELEBECQUE Essai sur la vie de Xénophon.. 1957, 534 p. (Épuisé) 26 A. ERNour. Philologica IL 1957, 256 p 27. H LE BONNIEC . Le culte de Cérès à Rome . 1958, 509 p 28-29 - Ch. MUGLER.. Dictionnaire historique de la terminologie géométrique des Grecs . 1958-59, 456 P
1 2.
,
, ACHEVE D IMPRIMER LE
31
JANVIER
1973
PAR F. PAILLART SO-ABBEVILLE
N° d'impr. ; 2630 DépiJt légal: 1er Trirn. 1973.