PUBLICATIONS DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT VOLUME CLXI
LES BIBLIOTHÈQUES EN CHINE AU TEMPS· DES MANUSCRITS (JUSQU'AU Xe SIÈC'LE)
PAR
JEAN-PIERRE DRÈGE
ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT PARIS 1991 ,
Dépositaire: Adrien-Maisonneuve, Il, rue Saint-Sulpice, Paris (6 e)
© École française d'Extrême-Orient, Paris, 1991 ISBN 2-85539-761-8
INTRODUCTION
La tradition raconte qu'à la fin du règne de l'empereur Wu des Han (règne 140-87 avala notre ère), le prince Gong~de Lu voulut abattre la demeure de Confucius pour agrandir son palais. TI y trouva alors plusieurs "classiques" écrits en caractères anciens. En entrant dans la maison, le roi entendit des sons de tambours, de luths, de cithares, de cloches et de pierres sonores. Pris de peur, il s'arrêtai et rénonça à détruire la demeure de Confucius.! Il ne s'agit là que d'une légende qui serait née au 1er siècle avant notre ère, comme l'a établi Paul Pelliot. 2 fMais à travers\elle sont illustrées les conséquences de la proscription des livres ordonnée p& Qin Shi Huangdi en 213 avant notre ère. C'est toute la question de la survie et de la transmission des textes qui est concentrée ici, en particulier avec le devenir du Shujing, le Classique des Documents, et de ses deux· versions en caractères anciens et modernes relevées par la tradition. 3 La survie et la transmission des textes sont en effet souvent le résultat de conditions bien particulières qui ont permis aux livres d'échapper à la destruction. Il faut conserver présent à l'esprit le fait que quinze pour cent à peine des ouvrages existant sous les Han, tout au début de notre ère, subsistent encore de nos jours, et encore ne subsistent-ils souvent que par de simples fragments. Et cette transmission des oeuvres ne s'est pas opérée sans la transformation fréquente des textes eux-mêmes. L 'histoire des bibliothèques en Chine se présente parfois comme le simple récit des diverses destructions qui ont affecté successivement les bibliothèques officielles. Or, cette histoire est en fait es.sentiellement celle de la survie et de la transmission des oeuvres depuis l'Antiquité. L'histoire du livre imprimé en Chine a déjà fait l'objet de nombreux travaux, tant en Chine même qu'au Japon ou en Occident. Le livre manuscrit a beaucoup moins retenu l'attention jusqu'à ces dernières années. La découverte 1.11anshu,j. 30, p. 1706. 2. Paul Pelliot, "Le Chou king en caractères anciens et le Chang chou che wen", Mémoires concernant/'Asie orientale, 2 (1916), pp. 124-137. 3. On sait' qu'une version du Shujing aurait été cachée dans le mur de sa maison par un certain Fusheng {< 1.. lors de la destruction des livres de 213. Cf. Shiji, j. 121, pp. 3124-3125; llanshu, j. 88, p. 3603. Voir aussi Anne Cheng, Etude sur le confucianisme llan: l'élaboration d'une tradition exégétique sur les Classiques, Paris, Institut des Hautes Etudes Chinoises, 1985, 322 p.
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Les bibliothèques en Chine
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e d'une quantité tout à fait considérable de manuscrits depuis le début du siècle, tant à Dunhuang, dans la province du Gansu, qu'en Asie centrale, aurait pu renouveler l'intérêt pour cette partie de l'histoire de l'écrit. Mais la nouveauté qu'apportaient aux historiens les documents administratifs et économiques, les textes religieux et littéraires découverts, a laissé dans l'ombre l'histoire des manuscrits eux-mêmes, celle de leur production, de leur transmission, de leur conservation, etc. Or, ces manuscrits apportent des données indispensables non seulement, c'est évident, pour l'étude morphologique du livre manuscrit, mais aussi pour l'étude des réseaux du livre. L'un de ces aspects de l'étude du livre est l'histoire des bibliothèques "au temps des manuscrits", c'est-à-dire depuis la dynastie des Han jusqu'au début de celle des Song.
Jusqu'aux Han, le livre manuscrit, qui s'est répandu aussi bien avec les tablettes de bois qu'avec les rouleaux de soie, n'avaient pas fait réellement l'objet d'un traitement privilégié et distinct des autres éléments du trésor royal et impérial. Les bibliothèques ne prennent un certain développement qu'à partir du règne de l'empereur Wu des Han, au ne siècle avant notre ère. Au xe siècle, lors de la fondation de la nouvelle dynastie Song, l'imprimerie, ou plutôt la xylographie, est déjà répandue depuis plus d'un siècle. Des impressions officielles des Classiques confucéens ont été effectuées, sans parler des diverses initiatives privées. Le livre imprimé a alors commencé sa conquête. Il ne triomphera que lentement du manuscrit dans les bibliothèques officielles, mais il prendra rapidement une place importante dans les bibliothèques privées, qui du même coup se multiplient considérablement. Telle est la raison du terme donnée à cette étude. Pour la période considérée ici de l'histoire des bibliothèques, les sources principales sont constituées par les Histoires dynastiques, les traités de bibliographie de l'Histoire des Han, des Sui et des Tang, de même que les traités consacrés aux fonctionnaires des diverses Histoires permettent de retracer à grands traits l'évolution des bibliothèques impériales ou officielles et de leurs systèmes de classement des ouvrages. Les chapitres consacrés aux biographies dans ces mêmes Histoires aident non seulement à préciser souvent certains faits relatifs aux responsables de ces bibliothèques, mais aussi à cerner le monde des lettrés bibliophiles. L'attitude devant le livre est parfois difficile à dégager en raison du caractère souvent stéréotypé des biographies officielles dans lesquelles les lettrés sont dotés de qualités prodigieuses, en particulier quant à leurs capacités de lecture. Les sources officielles passent presque complètement sous silence tout ce qui concerne la morphologie du livre manuscrit, la matérialité du texte, que l'on peut connaître grâce aux manuscrits de Dunhuang. Ces manuscrits renouvellent
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Introduction la connaissance que l'on pouvait avoir des fonnes du livre manuscrit, de leurs fonnats, de leur présentation, de leur mise en texte, etc. Pour l'histoire des bibliothèques religieuses, qu'il faut bien séparer des bibliothèques officielles, puisque le plus souvent les livres les constituant sont conservés et classés à part, on doit distinguer les bibliothèques taoïques des bibliothèques bouddhiques.Les bibliothèques taoïques sont encore bien mal connues jusqu'à la dynastie des Song, et la datation des textes reste souvent difficile. TI n'en est pas de même pour les textes bouddhiques. Bon nombre de catalogues ont été conservés et la classification des textes a été largement étudiée. Néanmoins, de l'organisation des bibliothèques, de leur situation, de leur fonctionnement, on ne trouve guère de traces dans les textes conservés dans le canon. Là encore, les manuscrits de Dunhuang se révèlent d'une utilité certaine. Les listes d'ouvrages qu'ils contiennent, récolements, listes d'acquisitions ou de prêts, fragments de catalogues, ou bien les ex-libris qu'ils recèlent, aident à mieux connaître certaines caractéristiques des bibliothèques des monastères de Dunhuang et, à travers elles, de l'ensemble des bibliothèques de monastères bouddhiques en Chine. L'éclairage que l'on ·peut donner des activités des bibliothèques est assez variable selon les types de bibliothèques étudiées. Les données fournies par les différentes sources, imprimées et manuscrites, n'ont ni la même étendue ni la même valeur, en raison même de la disparité de ces sources. Par ailleurs, si les bibliothèques se trouvent au centre du réseau de circulation du livre, on a délibérément privilégié, dans le présent travail, les sytèmes d'organisation des ensembles d'ouvrages au détriment des caractéristiques de la production des livres, tant sur le plan intellectuel (rédaction, ou traduction pour les textes bouddhiques) que matériel (supports et formes du livre, copie des textes), éléments d'analyse qui ont été ou seront traités ailleurs.
J'exprime d'abord ma profonde gratitude à M. Michel Soymié pour sa constante bienveillance et son soutien efficace, ainsi qu'à M. Jacques Gernet pour son aide généreuse et ses remarques stimulantes. Mes remerciements s'adressent aussi à M. Yves Hervouet pour sa diligente attention et ses conseils précieux. Ma reconnaissance va également à M. Henri-Jean Martin pour la grande confiance qu'il m'a accordée et à M. Jean-Pierre Diény pour son sens critique et ses nombreuses suggestions. Que tous ceux qui m'ont aidé à mener ce travail jusqu'à son terme soient ici remerciés, particulièrement Richard Schneider qui a calligraphié les caractères chinois, et surtout Sylvie. Enfin, je sais gré à MM. François Gros et Léon Vandermeersch d'avoir accepté cet ouvrage dans les publications de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Paris, juin 1990
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CHAPITRE 1
LES BIBLIOTHEQUES IMPERIALES
"De temps en temps le roi passait en revue les rouleaux, comme si c'était des manipules de soldats. «Combien de rouleaux avons-nous?» demandait-il. Et Démétrius le mettait au courant des chiffres. Ils s'étaient proposés un objectif, ils avaient fait des calculs. Ils avaient établi que, pour rassembler à Alexandrie «les livres de tous les peuples de la terre», cinq cent mille rouleaux étaient nécessaires." Luciano Canfora, La véritable histoire de la bibliothèque d'Alexandrie
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Les bibliothèques impériales LES PREMIERES BIBUOTHEQUES
Les bibliothèques impériales ont une double origine qui plonge à la fois dans la mythologie des trésors royaux et dans l' administra~on et la conservation des écrits divinatoires de l'antiquité. L'importance prise par l'écrit dans la société chinoise fit que les événements furent scrupuleusement notés et les archives conservées.
La matérialité du livre
C'est surtout à partir de la période des Royaumes Combattants (ve-Ille siècles avant notre ère) que l'on peut se faire une idée du rôle du livre et des bibliothèques des princes. Dans les périodes antérieures, les écrits consignés sur des supports tels que les os ou les carapaces de tortues, la pierre, le jade, le bronze, l'argile, ne peuvent être considérés comme des livres. Et cela en raison surtout de leur disparité même, de leur dissémination, de l'absence à peu près complète d'information sur les procédés de leur conservation. Le bambou et la soie par contre ont permis la réalisation d'assemblages suffisamment larges pour qu'on puisse les qualifier du nom de livre. Quel support,·du bambou ou de la soie, est antérieur à l'autre, il est difficile de le dire. Les tablettes de bambou comme les rouleaux de soie paraissent avoir été en usage dès la dynastie des Shang (XVIe-XIe siècles avant notre ère), mais les plus anciennes tablettes que l'on ait découvertes ne datent que du ve siècle avant notre ère et la première pièce de soie inscrite ne date que du Ille siècle availt notre ère. Les nombreuses découvertes de tablettes de bois et de bambou faites depuis le début du xxe siècle, d'abord dans la région de Dunhuang, dans la province du Gansu, puis en Chine centrale, ont éclairé notre connaissance du livre avant l'invention du papier, malgré l'aspect souvent fragmentaire de ces tablettes. Le livre de bambou ou de bois, se compose le plus souvent d'une suite d'étroites planchettes longues de plus de cinquante centimètres parfois, correspondant chacune à une colonne d'écriture, et reliées les unes aux autres par deux ou trois liens. L'ensemble était vraisemblablement conservé roulé. Ces minces planchettes servaient aussi bien aux livres qu'aux écrits administratifs. Toutefois, le bambou était préféré pour les ouvrages de bibliothèque. Alors que
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le bois était seulement poli, le bambou devait au préalable être séché au feu afin d'éliminer l'humidité interne, cause de pourrissement. L'opération était dénommée "tuer le vert". L'usage de la soie, à en croire les sources, aurait profité aux ouvrages illustrés, aux cartes et aux dessins, mais il s'appliquait probablement aussi aux ouvrages précieux. Ces deux types de support, bambou (ou bois) et soie, coexistent dans les bibliothèques jusqu'au Ille siècle de notre ère, lorsqu'ils sont peu à peu remplacés par le papier. La soie n'est pas abandonnée totalement, mais reste réservée à des copies de luxe. Par contre, le papier se substitue définitivement au bambou. Connu depuis le 1er siècle avant notre ère, époque à laquelle il sert à envelopper des objets précieux, le papier s'affinne, vers la fin du 1er siècle de notre ère, comme le support privilégié de l'écrit. Cette adoption du papier pour l'écriture est sans doute le résultat des améliorations techniques que l'eunuque Cai Lun ~ /(.f1j présente à l'empereur en 105. Dès lors celuf-ci s'est vu crédité de l'invention du papier. 1 Dès le Ile siècle, le papier est déjà largement répandu pour les textes littéraires, même si son adoption pour les écrits administratifs est plus tardive. Le livre se présente alors sous la forme d'un rouleau fait de feuilles rectangulaires collées bout à bout. Les feuilles sont de dimensions variables selon les époques et les types de textes. La qualité du papier elle-même diffère selon les usages. Le papier, fait de fibres de chanvre ou de mûrier à papier, reçoit des traitements divers qui améliorent la réception de l'écriture ou sa présentation. Le rouleau est muni d'un bâton de bois autour duquel il s'enroule et d'une feuille de couverture qui le protège sur laquelle sont indiqués le titre de l'ouvrage et le numéro du rouleau si l'ouvrage s'étend sur plusieurs rouleaux. Dans les bibliothèques, les rouleaux sont groupés souvent par dix dans des enveloppes de bambou tissé ou encore de chanvre, les premières étant en outre protégées par des housses. Des étiquettes comportant le titre de l'ouvrage ou le premier titre de la série permettent le repérage sur les rayons. Les livres des bibliothèques sont bien sûr classés; ainsi ceux appartenant aux bibliothèques impériales sous les Tang sont-ils répartis en quatre magasins auxquels sont attribuées des couleurs différentes.
1. Cf. Jean-Pierre Drège, "Les débuts du papier en Chine", Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, nov.-déc. 1987, pp. 642-650. Sur les fonnes du livre manuscrit, voir aussi du même, "Le livre manuscrit et les débuts de la xylographie", dans J.-P. Drège, M. Ishigami-Iagolnitzer, M.Cohen. éd., Le livre et [' imprimerie en Extrême-Orient et en Asie du Sud, Bordeaux, Société des bibliophiles de Guyenne, 1986. D'une manière générale, on peut se référer à l'excellent ouvrage de Tsien Tsuen-hsuin, Written on bamboo and sUk, Chicago, The University of Chicago Press, 1962.
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Les bibliothèques impériales Les livres dans les bibliothèques Sous les Royaumes Combattants et sous la dynastie des Han, les livres et les archives qui étaient conservés dans les bibliothèques officielles étaient alors dénommés cartes et registres, tuji ~J~§ ,ou encore cartes et écrits, tushulj;J ,!.2 Celui qui détenait ces gages de légitimité qu'étaient les écrits révélés, les objets précieux, les cartes et les registres possédait par là-même le mandat du Ciel qui l'autorisait à gouverner: "Si vous prenez possession des Neuf Tripodes, si vous mettez la main sur les cartes et registres et si vous contraignez le Fils du Ciel pour commander à tout l'empire, nul, dans l'empire, n'osera vous désobéir". 3 La valeur de cette possession des cartes et registres ou des cartes et écrits est aussi bien talismanique que pratique. Précisément, à la fin des Qin (221-207), la possession des cartes et écrits, tushu, détermina la victoire de Liu Bang ~~IJ:t0 (247-195) qui allait fonder la dynastie Han. Grâce à Xiao He-lf {~ (mort en 193) qui l'assistait, Liu Bang, lorsqu'il parvint à Xianyang ~ r~ capitale des Qin, délaissant les richesses, ors et soieries, du trésor, s'empara des décrets et des cartes et écrits. Connaissant ainsi les passes stratégiques de l'empire, les points forts et les points faibles, le nombre de la population, il put préparer sa victoire sur son rival et fut à même de recevoir le mandat céleste. 4
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Déjà auparavant, en 227 avant notre ère, Jing Ke 1f'l ~ , chargé d'assassiner le roi de Qin, futur empereur, lui apporta, avec la tête d'un ennemi, la carte, ditu ~ Ij , du territoire de Duk:ang ~ -jt; dans le royaume de Yan g~, territoire qui devait lui être livré. La carte était placée dans un coffret où était dissimulé un poignard empoisonné pour tuer le roi. La possession de la carte d'un territoire symbolise aussi la maîtrise du territoire lui-même. 5 Les cartes et registres, et plus tard les livres, surtout ceux qui fondaient les principes de gouvernement, constituèrent longtemps encore un attribut du pouvoir. Ainsi, au VIlle siècle se posa la question de la transmission à des populations barbares du savoir que représentaient les Classiques. En 730, la princesse de Jincheng.-$ .:j:~ , mariée au roi tibétain Khri-Ide-gcug-bcan,fit 2. Pour E. Chavannes. le mot tu désigne d'une manière générale "toutes les représentations graphiques quelles qu'elles soient". Cf. E. Chavannes, "Les deux plus anciens spécimens de la cartographie chinoise", Bulletin de l'Ecole française d' Extr2me-Orient. 3 (1903), p. 236. 1
3. Zhanguoce, j. 3, p. 115; cf. aussi Shiji, j. 70, p. 2282. 4. Hanshu, j. 39, p. 2006; cf. aussi Shiji, j. 8, p. 362.
5. Shiji, j. 86, pp. 2534-2535 \u milieu du IXe siècle, lorsque Zhang Yichao 5~ ~}~~ recouvra les territoires du Hexi ;:;j" .lJi occupés depuis une soixantaine d'années par les Tibétains, il se rendit à la capitale chinoise et offrit à l'empereur en signe d'allégeance les cartes de ces territoires. Xin Tangshu,j. 216 B, p. 6107.
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Les bibliothèques en Chine demander à Xuanzong l'envoi d'un exemplaire du Shijing, du Liji, du Chunqiu, du Shujing, du Zuozhuan et du Wenxuan pour l'usage des Tibétains. Yu Xiulie f 1;t, r.:l (mort en 772), qui était rectificateur de caractères au Département de la Bibliothèque impériale, fit un mémoire pour s'y opposer. Les Tibétains sont les ennemis de la Chine, disait-il, or ces livres sont les Règles de l'empire. La connaissance des Classiques ne leur servirait qu'à accroître leur science militaire... Pourquoi prêter ainsi des armes aux brigands, fournir des ressources aux brigands?6 Au xe siècle encore, lors de la chute des Tang du Sud (937-975), Houzhu le dernier souverain (règne 961-975), exigea que les livres de la bibliothèque du Palais, qui se comptaient par dizaines de milliers de juan, fussent brûlés plutôt que d'être dispersés ou de tomber entre les mains du vainqueur, Taizu ~~.l! des Song (règne 960-976).7 ~~ j:. ,
Les collections royales puis impériales remplissaient ainsi une fonction à la fois magique et politique, mais aussi bien sûr infonnative. Par analogie (et sans doute homophonie), la collection, zang~, constituée d'objets considérés comme excellents, cang~)"t, figurait le coeur, les viscères, zang~ du pouvoir, aussi était-elle cachée, cang~, dans le dépôt secret du palais, bifu *i.~.8 Dans les collections impériales, comme dans les premiers trésors royaux, les Classiques, jing~.~, avec leurs commentaires et leurs apocryphes et les autres livres ne furent pas réellement distingués, y compris longtemps dans leur apparence extérieure, des archives, pas plus que des objets précieux, des peintures et des calligraphies. L'esthétique ne se dégagera que lentement du politique. La réunion des livres et des archives dans une même institqtion avait pour effet que les bibliothèques impériales étaient à la fois le lieu de conservation des documents, mais aussi le lieu où s'écrivait l'Histoire, l'histoire présente préparée par la notation des faits et gestes de l'empereur, l'enregistrement des actes de gouvernement, le tri des documents et des archives, mais aussi l'histoire officielle des règnes et des dynasties précédentes. Le bibliothécaire était le successeur du scribe impérial des Qin, yushi j~ '1:... dont la fonction était ellemême héritière de celle de devin, shi 't., sous les Yin. Avant de noter les
6. Jiu Tangshu, j. 196 A, pp. 5232-5233; Kin Tangshu, j. 104, p. 4007; Tang huiyao, j. 36, p. 667; Cefu yuangui, j. 999, p. 18a; Wenyuan yinghua, j. 694, p. 3581b. Cité par P. Demiéville. Le Concile de Lhasa, p. 226 note 1. 7. Jiangnan bielu, p. 15b; Nan Tang shu, j. 6, p. 44 etj. 5. pp. 34-35. 8. Sur la double fonction des collections (artistiques) impériales, voir L. Ledderose, "Sorne Observations on the Imperial Art Collection in China", Transactions of the Oriental. Ceramic Society, 43 (1978-1979), pp. 33-46; "Der politische und religiôse Charakter der Palastsammlungen im chinesischen Altertum", R. Goepper, D. Kuhn, U. Wiesner (éd.), Zur Kunstgeschichte Asiens, Wiesbaden, F. Steiner, 1977, pp. 153-159.
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événements et les décisions royales, celui-ci transcrivait les résultats des opérations divinatoires. 9 La bibliothèque impériale devait donc non seulement conserver les ouvrages et documents précieux ou secrets, mais emmagasiner la totalité du savoir et de la niémoire collective. Comme le dira Niu Hong'tt=- ~l\ (545-610) sous les Sui, il n'est pas admissible que des ouvrages se trouvent dans des demeures privées alors qu'ils ne figurent pas dans la bibliothèque impériale. Chaque empereur fondateur d'une dynastie s'approprie comme butin le trésor que constitue la bibliothèque des souverains précédents et dont la possession lui permet de régner. De plus, il fera rechercher à travers tout l'empire les livres perdus, égarés ou simplement manquants au catalogue de la bibliothèque impériale. La part de puissance représentée par la possession de l'écrit obligeait ainsi l'empereur à offrir des récompenses, c'est-à-dire en fait à acheter les livres originaux. Les possesseurs privés ne se résolvaient qu'avec peine à se séparer de leurs manuscrits, autographes ou apographes, préférant faire établir des copies habiles.
"Votre sujet propose que les histoires officielles, à l'exception des Mémoires de Qin, soient toutes brûlées; sauf les personnes qui ont la charge de lettrés au vaste savoir, ceux qui dans l'empire se permettent de cacher le Shi(-jing), le Shu(-jing) ou les discours des Cent Ecoles, devront tous aller auprès des autorités locales civiles et militaires pour qu'elles les brûlent. Ceux qui oseront discuter entre eux sur le Shi(-jing) et le Shu(jing) seront (mis à mort et leurs cadavres) exposés sur la place publique ... Trente jours après que l'édit aura été rendu, ceux qui n'auront pas brûlé (leurs livres) seront marqués et envoyés aux travaux forcés. Les livres qui ne seront pas proscrits seront ceux
9. A ce sujet, cf. Léon Vandermeersch, Wangdao ou la voie royale, Paris, Ecole française d'Extrême-Orient, 2 vol., 1977-1980, vol. 2, pp. 63-64 et 473 sq.
10. Suishu, j. 49, p. 1298; Beishi, j. 72, p. 2493.
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de médecine et de pharmacie, de divination par la tortue et l'achillée, d'agriculture et d'arboriculture".l1 La possession des livres, à l'exception des ouvrages pratiques, par une population non contrôlée était ainsi ressentie comme une entrave à l'exercice du pouvoir impérial. L 'histoire des bibliothèques impériales jusqu'aux Tang, d'après l'historiographie officielle, se ramène à une succession de destructions suivies de reconstitutions des fonds. Sous les Sui, Niu Hong donna un résumé de ces événements circonscrits autour de cinq grandes catastrophes qui, outre la destruction due à Qin Shi Huangdi, prirent place lors de l"'usurpation" de Wang en 24 de notre ère, à la fin des Han postérieurs en 193, à la fin des Mang Jin occidentaux en 311 et en 554.à la fin des Liang. 12
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Néanmoins, les causes en sont diverses et les résultats inégaux. La destruction provoquée par le Premier Empereur ne concerne pas la bibliothèque impériale elle-même, ni les ouvrages possédés par les plus grands lettrés au service du pouvoir. Elle n'est pas totale non plus quant au type d'ouvrages, puisqu'elle épargne les histoires officielles des Qin ainsi que l'ensemble des ouvrages pratiques. Enfin l'objectif qu'elle visait a été en grande partie manqué puisque les Classiques ont survécu. Les destructions postérieures, en particulier à la fin des Han, ont été sans doute plus meurtrières. A côté de destructions volontaires, comme cel~e des Qin ou encore celle qU'Qrdonna l'empereur des Liang en 554, les causes des autres destructions signalées par Niu Hong sont liées à d'autres motifs dont les plus fréquents sont les ravages de la guerre. Cette vision, quelque peu tronquée, schématique et cyclique, donnée par les histoires officielles, nous présente l'acquisition des livres comme une entreprise sisyphéenne. Chaque fondateur de dynastie est présenté, selon l'orthodoxie, comme un amoureux des Classiques qui, dès son installation sur le trône, fait procéder au récolement de la bibliothèque et à l'acquisition systématique des textes. Les dynasties s'achèvent, par contre, inévitablement par des troubles qui amènent souvent une destruction, même lorsque les opérations militaires n'ont pas raison des bibliothèques impériales. L'expression stéréotypée de l'histoire des bibliothèques impériales marqua
à ce point l'historiographie chinoise qu'elle se transmit dans les pays sinisés comme le Vietnam où, beaucoup plus tard au XVIIIe siècle, le traité
11. Shiji, j. 6, pp. 254-255; ici trad. d'E. Chavannes, Les Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien, vol. 2, pp. 172-173.
12. Suishu, j. 49, pp. 1298-1299; Beishi, j. 72, pp. 2493-2494.
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Les bibliothèques impériales bibliographique du Dai-Viêt thông-su 1( ~ ~ J?. de Lê Quy Dôn ~ ~ lfi. se modela sur les traités bibliographiques des histoires dynastiques chinoises. 13 A travers ce cycle de l'histoire des bibliothèques, il est pourtant possible d'entrevoir quelques éléments de leur organisation.
1. LES BmL!OTHEQUES IMPERIALES DES HAN AUX SUI
1. LES BIBLIOTHEQUES DES HAN
C'est avec les premiers Han que l'histoire des bibliothèques commence véritablement. Le catalogue de Liu Xiang ~'l tiï) (79-8 avant notre ère), continué par son fils Liu Xin)'gll ~1?, (mort en 23 de notre ère), qui a servi à la rédaction du traité bibliographique du Hanshu, en témoigne. La constitution d'une grande bibliothèque semble avoir été la préoccupation de l'empereur Wu ~ (règne 141-87 avant notre ère) : "Il établit un projet de conservation des livres, il recruta des fonctionnaires pour copier ces livres, allant jusqu'à y ~nclure les oeuvres philosophiques et leurs commentaires. Tous ces ouvrages furent entassés dans le trésor impérial (biju)".14 L'accroissement de la bibliothèque impériale résultait essentiellement de dons faits à l'empereur ou provoqués par lui : "L'empereur Wu inaugura et développa (l'usage du) dépôt des écrits (à la bibliothèque impériale). Au bout de cent ans, des montagnes de livres avaient été amassés. A l'extérieur, il y avait les collections (zang ~) du Grand Ministre des cérémonies, taichang J!:.. ~ ,du Grand Annaliste, taishi JS.. t!... , et des lettrés au vaste savoir, boshi ~ -:t:' ; à l'intérieur, il y avait les fonds (j'u Ar ) du Yange~ r~ , du Guangnei ~ ll3 et du Bishi *)lS'1' ".15 13. Cf. E. Gaspardone, "Bibliographie annamite", Bulletin de l' Ecole franç~ise d' Extr~me·Orient, 34 (1934), pp. 6-11; Tran Van Giap, "Les chapitres bibliographiques de Lê Quy Dôn et de Phan Huy Chu", Bulletin de la Société des Etudes indochinoises, nouvelle série, 13, 1 (1938),217 p. 14. Hanshu, j. 30, p. 1701.
15. Taiping yulan, j. 619, p. la, citant le Qilüe. Cf. aussi Qilu xu, T. 2103, p. 108c. Si l'on en croît la préface de Ying Shao~ JJ1 (mort vers 178) au Fengsu tongyi, les livres présentés à l'empereur étaient conservés dans le Bishi.
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Les bibliothèques en Chine Si les princes et les hauts fonctionnaires semblent avoir profité de l'exemple impérial pour créer leurs propres bibliothèques, les successeurs de Wudi ne partagèrent pas nécessairement son goût pour la bibliophilie. C'est surtout l'empereur Cheng J1~ (règne 33-7 avant notre ère) qui fit procéder de manière systématique à l'acquisition des ouvrages manquants, puis à la collation et au classement des livres de la collection impériale: "Au temps de l'empereur Cheng, comme les livres avaient été dispersés ou perdus, on envoya le messager, yezhe ~ ~ , Chen No~ ~t pour chercher les ouvrages perdus à travers l'empire. 1 Par un édit, le guanglu dafu ~ ~ -A..k. Liu Xiang 17 fut chargé de réviser les Classiques et leurs commentaires, les ouvrages philosophiques et les oeuvres poétiques, le commandant de l'infanterie, bubing xiaowei ~ 1!-, ~~!, Ren Hong -1'1:; ~ fut chargé de réviser les livres militaires, le Grand Annaliste en chef, taishiling:J5-1:.../.$ ,Yin Xian j ~ fut chargé de réviser les "Nombres et Arts" (shushu'!t~)18, le médecin de l'escorte (shiyi ~ ~ ) Li Zhuguo ~ i. ~ fut chargé de réviser les "Recettes et Procédés" lfangji '1J ;:}~ ).19 Lorsque la révision de chacun des livres fut achevée, Xiang détailla la liste des liasses (pian % )20, en recueillit les idées directrices et rédigea des notices qu'il présenta à l'empereur. A la mort de Xiang, l'empereur Ai ~-<. (règne 7-1 avant notre ère) chargea son fils Xin2 , commandant en chef des équipages impériaux (shizhong fengche duwei ~ tf ~ ~ ~~ ~g-), d'achever l'oeuvre de son père. Xin rassembla alors l'ensemble des livres et soumit à l'empereur ses «Sept Sommaires» (Qilüe ~ ~)".22 Il semble que Liu Xiang ait informé l'empereur après l'achèvement de la révision de chaque ouvrage. 23 Il s'agissait du premier catalogue d'une bibliothèque impériale et du premier essai de classification bibliographique, portant sur quelque 13269 rouleaux (juan).24
16. L'année exacte, 26 avant notre ère, est précisée dans Hanshu, j. 10, p. 310. 17. Biographie dans Hanshu, j. 36, pp. 1928-1966. 18. C'est-à-dire les ouvrages relatifs à l'astronomie, au calendrier et aux arts divinatoires. Cf. commentaire de Yan Shigu, Hanshu, j. 30, p. 1702, note 11. 19. C'est-à-dire les ouvrages sur les plantes médicinales et les remèdes. Ibid., note 12.
20. Ce terme indique que les livres étaient alors écrits plutôt sur bois ou sur bambou. 21. Biographie dans Hanshu, j. 36, pp. 1967-1972.
22. Hanshu, j. 30, p. 1701. Selon le Suishu, j. 32, p. 905, sous Aidi, les livres qui étaient conservés dans le Wenshi 1$.)~ furent alors transférés dans le pavillon Tianlu R ~. Le Wenshi dian41J.. avait été construit sous Wudi. Santu huangtu, j. 3, p. 19. 23. D'après une citation de Fan Xun ~'a! (mort en556). Bei Qi shu,j. 45, p. 614.
24. Hanshu, j. 30, p. 1781; Qilu xu, p. 1l0a. Dans le Suishu, j. 32, p. 906, figure le chiffre de 33 090 juan. .
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Les bibliothèques impériales
Peu de temps après, l'insurrection de Wang Mang et la fondation d'une "nouvelle" dynastie s'achevaientdans une lutte très vive. Les palais impériaux furent alors incendiés et les livres qui y étaient conservés furent détruits. Niu Hong a décrit cet événement comme la deuxième grande destruction des livres. La restauration des Han postérieurs se traduisit par un nouvel effort pour reconstituer les collections impériales : "Au début, Guangwu ~ ~ (règne 25-51 de notre ère) transféra la capitale à Luoyang. Les Classiques, les lettres officielles et les archives (bishu :f~ -t) y furent transportés dans plus de deux mille voitures".25 "L'empereur Guangwu avait une grande considération pour les lettres. Les empereurs Ming G)~ (règne 57-75) et Zhang~ (règne 75-88) suivirent son modèle; ils s'attachèrent surtout aux Classiques et aux Arts, shu ~::tf. De partout, même de très loin, venaient des lettrés portant des sacs (de livres), en si grand nombre qu'on ne pouvait les compter. 26 La salle de pierre de la Terrasse des Orchidées, Lantai shishi ~ fz l.l ,27 en fut remFlie; et dans le pavillon du Belvédère de l'Est, Dongguan ~ ~,2 et celui de la Bienveillance et de la Longévité (Renshou ge
t.
25. Hou Han shu, j. 79 A, p. 2548. 26. Le Hou Han shu, ibid., indique que le nombre des livres tripla. Cf. aussi la pétition de Niu Hong in Suishu, j. 49, p. 1298. 27. Le responsable de cette bibliothèque du Palais impérial, qui existait déjà sous les premiers Han, avait le grade d'adjoint du palais au Grand Censeur (yushi zhongcheng1M ~.:r ~ ), l'un des deux assistants du yushi dafu A:r.p ~ J.... • y étaient conservés les cartes et registres (tuji) et les écrits secrets. Hanshu, j. 19 A, p. 725. Le texte du Suishu indique "Shishi lantai", ce qui donne à penser qu'il s'agirait de deux bibliothèques, comme l'ont compris les éditeurs. Dans le texte de la pétition de Niu Hong (Suishu, loc. cU., et aussi Beishi, j. 72, p. 2492), c'est l'ordre Lantai shishi qui apparaît. Du You::tstM:ï (735-812), sous les Tang, semble admettre que les salles de pierre constituaient une partie du Lantai où étaient conservés des "écrits secrets" ainsi que les tableaux liés aux prophéties, tuchen Ijl~. Tongdian, j. 24, p. 142a. On trouve déjà mention de salles de piene dans les Mémoires historiques de Sima Qian: "Les Qin supprimèrent les caractères anciens et brûlèrent le Shi(-jing) et le Shu(-jing); ainsi disparurent les cartes et archives (tuji) et les tablettes de jade (yuban ~.)?8..) conservées dans des coffres d'or dans les salles de pierre du Mingtang"l:lJ=l~ ". Shiji, j. 130, p. 3319 (Ru Chun4rt~j., commentant le Hanshu au Ille siècle, estimait qu'il s'agissait de coffres à liens d'or, Hanshu, j. 1, p. 81). On sait par ailleurs que dans la salle de pierre du Lalltai était conservé le "Sûtra en 42 articles", Sishi' er zhang jing I!D 1'";.1; ~~ . Weishu, j. 114, p. 3026. Le Mouzi ~q- précise même qu'il était conservé dans la quatorzième travée de cette salle. Cf. P. Pelliot, "Meou-tseu ou les doutes levés", T' oung Pao, 19 (1920), pp. 255-433. Cf. aussi Huijiao, Gaoseng zhuan, T. 2059, j. 1, p. 323a. La préface du "Sûtra en 42 wticles" mentionne, à tort sans doute, le quatorzième coffre de pierre (shihanJô ~ ). T. 784, p. 722a. Sur les différents textes où sont évoquées les circonstances du dépôt de ce texte bouddhique ramené en Chine, cf. P. Pelliot, loc.cU., et aussi H. Maspero, "Le Songe et l'ambassade de l'empereur Ming", Bulletin de l'Ecole française d'Extr2me-Orient, 10, 1 (1910), pp. 95-130. Sur les salles de pierre, cf. aussi Nicole VandierNicolas, "Note sur les origines de l'écriture cursive en Chine", Journal asiatique, 247 (1959), pp. 412-413. 28. Les archives déposées au Lantai sous les premiers Han auraient été, à partir de l'ère zhanghe (87-89), conservées au Dongguan. Cf. préface du Dongguan hanji (datée 1777). L'empereur He ~'C1 (règne 88-105) se rendait souvent au Dongguan pour y consulter une "forêt d'écrits". Hou Han shu, j. 79 A, p. 2546. Les annales de l'empereur An.5J:- (règne 106-125) mentionnent qu'en
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Les bibliothèques en Chine
1i
1:::' ~) furent rassemblés les nouveaux livres. Les secrétaires réviseurs de text~~ (jiaoshulang ~ ~ tf ) Ban Gu .fil! \~ (36-92)29, Fu Yi ~~ R(vers 47-vers 92) 0 et autres furent chargés de leur gestion".31 C'est sous les Han postérieurs, plus précisément sous le. règne de Huandi ~ Rf (147-167), en 159, qu'est créé le poste de directeur des écrits secrets, bishujian ~~'-:S~, chargé des livres et des notes secrètes. 32 A vrai dire, les bibliothèques ou les fonds de livres ou d'archives de l'empereur furent assez nombreux sous les Han. Le Songshu 33 énumère le pavillon de la Félicité céleste (Tianlu ge), celui du Canal de Pierre (Shiqu ge ~ ~. ~ )34, la Terrasse des Orchidées (Lantai), la Salle de Pierre (Shishi)35, le pavillon des Invitations (Yan ge), le Guangnei. Le Tongdian 36 ne cite pas le
110 il fut ordonné au messager (yezhe) Liu Zhen~l\ l1' (mort vers 126) et aux lettrés au vaste savoir (spécialistes des Cinq Classiques) de réviser les Cinq Classiques, les oeuvres philosophiques, les biographies et les arts des cent écoles du Dongguan, de les mettre en ordre et d'en éliminer les erreurs, ainsi que d'en rectifier l'écriture. Hou Han shu, j. 5, p. 215. D'après la note de Li Xian ~ /il (651-684) citant le Luoyang gongdian ming*f~J~ n:'J.. ~ ,le Dongguan était situé dans le Palais du Sud. Ibid. Pendant l'ère yongchu (107-114), les leJtrés appelèrent le Dongguan "Salle des archives de la famille Lao" (Laoshi cangshi 16 ~~rf.. ), sans doute en hommage à Laozi, premier archiviste dont le nom nous soit resté. Hou Han shu, j. 23, pp. 821-822. On connaît le nom de certains membres du personnel du Dongguan: Ma Rong;~ ~~ (79-166) fut nommé en 110 secrétaire supérieur réviseur de textes (jiaoshulangzhong ~ 1; ~ cr); il se rendit au Dongguan où il fut chargé de la révision des écrits secrets. Hou Han shu, j. 60 A, p. 1954. Cf. M,J. Künstler, Ma long, vie et oeuvre, Varsovie, 1969,223 p. 29. Ban Gu était l'un des six responsables du Lantai. Hou Han shu, j. 40 A, p. 1334. Sa soeur Ban Zhao illii:t'3~morte vers 116) reçut l'ordre de poursuivre l'œuvre de son frère après sa mort au Dongguan. Hou Han shu j. 84, p. 2784. Leur frère, Ban Chao 1'ltjfg, fut aussi pendant quelque temps Lantai lingshiii~~ ~. Hou Han shu,j. 47, p. 1571. La biographie de Ban Chao a été traduite par E. Chavannes, ''Trois généraux chinois de la dynastie des Han orientaux", T' oung Pao, 2e série, 7 (1906) pp. 216-245. 30. Fu Yi fut aussi lingshi du Lantai. Biographie in Hou Hanshu, j. 80 A, pp. 2610-2613.
31. Suishu, j. 32, p. 906. 32. Songshu, j. 40, p. 1246; Chuxue ji, j. 12, p. 294. Le Songshu fait remonter les origines de ce poste au taishi :Js.. de la dynastie Zhou, qui était chargé des Six Recueils (Liudian':;-" ~ ) pour l'administration des royaumes et au waishi *~ chargé des Annales des quatre orients (Sifang zhi zhi ,1:0 li ~ ~~) et des écrits sur les Trois Augustes et les Cinq Empereurs. Cf. aussi TongaUan,j.26,p.155.
se.
,
33.Songshu,j.4O,p.1246. 34. Bâti par Xiao He; on y conserva d'abord les livres et les cartes des Qin. On sait que Liu Xiang y discourait des Cinq Classiques. Hou Hanshu, j. 36, p. 1929. Yan Shigu note que, d'après le Sanfu gushi, pp. 3-4, le pavillon Shiqu se trouvait au Nord du palais Weiyang ~"* et qu'y étaient conservés des écrits secrets. Ibid. 35. Plusieurs fois, dans le Songshu, le Tongdian, etc., shishi paraît indiquer une bibliothèque particulière, mais on n'en trouve pas trace dans'les textes plus anciens. Cf. ci-dessus. 36. TongaUan,j. 26,p. 155.
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Les bibliothèques impériales Guangnei, mais mentionne le pavillon de la Licorne (Qilin ge M- ~ ~)37 On connaît encore l'existence des palais Xuanming'1. aPj et Hongdu 7~ ;r.~ 38, ainsi que le BiyongPf~ii , sans que l'on sache très bien ce que conservaient toutes ces bibliothèques et quelle était éventuellement leur spécialité. ' Toutefois, Ban Gu, dans son "Fu des deux Capitales", Liangdu lu ~, mentionne les activités de quatre de ces établissements:
14 ~
"Il y a les dépôts de documents et d'archives du Tianlu et du Shiqu. Des gens illustres y étudient l'antiquité avec application. Des lettrés célèbres y transmeJ!ent leur enseignement et discourent sur les Six Arts, liuyi -rl ~ ; ils examinent et recueillent ce qui est semblable et ce qui est différent. Il y a aussi les cours de composition du Chengming ~ tt~ et du Jinma ~.~ . Des hommes de grand talent et de vaste érudition s'y rassemblent, recherchant les sources premières. Leurs connaissances sont très étendues; ils instruisent avec leurs oeuvres et collationnent les écrits secrets". 39 Les troubles de la fin des Han mettent un terme à cette profusion. En 190, l'empereur Xian~' (règne 189-220) quitte Luoyang pour Chang'an. Le général Dong Zhuo j ~ (mort en 192) s'installe à Luoyang et ses soudards ravagent le Palais impérial. "Tous les documents (diance ~ ~ ) et les oeuvres littéraires (wenzhang ~.:t ) furent hachés et dispersés. Les tableaux et les écrits (tushu ~ qui étaient en soie furent, pour les plus grands, transformés en toits de tentes, pour les petits, en liens ou en sacs". 40
li )
Wang Yun.t fu (mort en 193) rassembla ce qui restait pour le transporter à Chang'an. Il en fit charger environ soixante-dix voitures, mais en route la
37. Bâti par Xiao He. D'après le Santu huangtu, j. 3, p. 201, on y conservait des écrits secrets et on y logeait des hommes sages et de talent. Dans ce pavillon se trouvaient aussi des peintures. Son nom viendrait de ce que l'empereur Wu aurait capturé une licorne dont on fit le portrait dans ce pavillon. Les noms des héros dont les portraits figuraient dans ce pavillon en 51 avant notre ère sont mentionnés dans Hanshu, j. 54, p. 2468.
38. Hou Han shu, j. 79 A, p. 2548. Le palais Xuanming se trouvait à l'est du palais Weiyang. 39. Xiduju ~ ~f ~lt, in WelUUan, j. 1, p. 12a-b. Cf. aussi Hou Han shu, j. 40 A, p. 1341. Dans la préface du Xiduju, Ban Gu écrit que les pavillons Jinma et Shiqu se trouvaient à l'intérieur du Palais. Ibid., p. lb. D'après le Luoyang gongdian ming, le Shiqu shishi, le Yan ge et le Guangnei constituaient les fonds de l'extérieur. Le Lantai et les pavillons Qilin et Tianlu constituaient les collections de l'intérieur. Cf. Yuhai, j. 166, p. 5a. Le Biyong était, d'après le Sanfu huangtu, situé à quarante li au nord-ouest de Chang'an. 40. Hou Han shu, j. 79 A, p. 2548.
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Les bibliothèques en Chine moitié fut perdue. 41 Peu de temps après, lors du sac de Chang'an, l'autre moitié . fut incendiée et détruite. 42
2. LE DEVELOPPEMENT DES STRUCTURES ADMINISTRATIVES (CAO-WEI :- JIN)
Au début du Ille siècle, Cao Cao ï$ ~ (155-221) se rendit maître de la Chine du Nord et prit le nom de prince de Wei, l'empereur Xian n'ayant plus aucune autorité. En 216, Cao reconstitua la bibliothèque impériale en lui donnant une nouvelle structure. Elle fut appelée Bishu ~'1; . Le directeur, bishuling *'Ji' ~. avait la charge d'Ecrivain du Palais (zhongshu f1: ) qui avait fusionné avec celle de Maître des Ecrits (shangshu~ 1 ). Il s'occupait donc, pour ce qui est des écrits, à la foi des rapports au trône et des livres et notes secrètes. 43 Le personnel de la bibliothèque se composait de deux assistants, bishucheng ~1l'~ ~ 44, et de plusieurs secrétaires, bishulang ~)f '$ ~f .45
t '
A la mort de Cao Cao, son fils Cao Pei ~ ~ (188- 227) déposa le dernier empereur des Han et se proclama empereur des Wei. Il sépara l'administration de la bibliothèque de celle du Grand Secrétariat. Le directeur du Grand Secrétariat, zhongshuling tf ~ /f ,était chargé des rapports au trône. Le directeur de la bibliothèque, appelé dès lors bishujian ~ -,; ~ , était chargé des cartes et archives (tuji tir) et des arts et lettres (yiwen tf ~).46 Wang Xiang .f ./~ (mort en 221) et Wang Su ~ ~ (195-256) en furent les premiers responsables. 47 Lors de la division des attributions de la Bibliothèque et du Grand Secrétariat, chacune de ces deux administrations ne possédait d'abord qu'un seul poste d'assistant. Ce ne fut que quelques années plus tard qu'un 41. Biographie dans Hou Han shu, j. 66, pp. 2172-2177 (p. 2174).
42. Hou Han shu, j. 79 A, p. 2548. 43. Songshu, j. 40, pp. 1245-1246; Chuxue ji, j. 12, p. 294; Tongdian, j. 26, p. 155. 44. Songshu, ibid.; Tongdian, ibid.; Chuxueji,j. 12, p. 297.
45. Il Yen aura quatre sous les Song. Songshu, ibid. TI en sera de même sous les Qi et les Liang. 46. Songshu, ibid.
47. Sanguo zhi, j. 13)J>. 416; Chuxueji, ibid.; Tongdian, ibid. Wang Xiang fut l'un des compilateurs du Huang/an f. ~ (le Miroir de l'Empereur), la première encyclopédie chinoise, pour laquelle il collabora avec Liu Shao ft·j ~f (mort vers 240) qui fut un temps secrétaire (bishulang). Celui-ci reçut l'ordre de réunir les Cinq Classiques et tous les livres et de composer le Huang/an en en organisant (le contenu) par catégories. Sanguo zhi, j. 21, p. 618. L'ouvrage, commencé dès 220, demanda plusieurs années avant d'être achevé. Il fut conservé dans le trésor impérial (bifu) et comportait plus de dix liasses comprenant quelque huit millions de caractères. Weilüe, in Sanguo zhi, zhu~&, j. 23, p. 664 riote 1.
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Les ~ibliothèques impériales second poste fut créé. 48 Au Grand Secrétariat furent créés des postes de secrétaires de rédaction, zhuzuolang 3€ t{lf- B~ .49 Les livres des collections impériales étaient conservés dans la Bibliothèque et les pavillons de l'intérieur et de l'extérieur, bishu zhong wai sange ~"$ tf 11- ~ P~ .50 Ce fut le secrétaire de la bibliothèque Zheng Mo ~p fi. (213-280) qui fit exécuter les travaux de classement des ouvrages : "Il vérifia les textes anciens et en élimina les corruptions. Puis il rédigea le ~Registre des Classiques de l'intérieur», Zhongjing bu ~ ~~ ft . Le zhongshuling Yu SonsÏ ..;pi; lui dit : «Désormais, on distinguera le rouge du pourpre». '
Ji
Aucune source ne donne de précisions sur la méthode de classemement adoptée par Zheng Mo. A-t-il suivi le plan de Liu Xiang? C'est probable puisque aucun élément n'indique qu'il y ait eu changement.52 Certains historiens de la bibliographie chinoise 5: font débuter le système de répartition des livres en quatre classes (sibu \1!l ~) avec le catalogue de Zheng Mo. En fait, c'est très certainement à Xun Xu 1fI ~ (mort en 289)54 qu'il faut attribuer la création de cette nouvelle classification qui, dès lors, s'est imposée jusqu'à nos jours. 55 Ces deux catalogues étant perdus, on ne peut s'en tenir qu'aux textes qui relatent ces 48. He Zhen fÏ"dj ~ (vers 220-289), qui avait présenté au trône son Xudu lu #.' il1 ~~, fut récompensé par une charge de secrétaire à la bibliothèque. Puis, l'empereur souhaita le promouvoir au poste d'assistant. Le poste était déjà occupé, il décida de créer un deuxième poste. Zhen devint alors assistant de droite. Chuxue ji, j. 12, p. 297; Tongdian, j. 26, p. 155. 49. Ces postes, dont on ignore le nombre, furent créés pendant l'ère tame (227-233). Chuxue ji, j. 12,· p. 298. Le Songshu indique (j. 40, p. 1246) que sous les Zhou le secrétaire de gauche (zuoshi 1i.. ~ ) notait les événements et le secrétaire de droite (youshi i3 ~) notait les propos, et que, sous les Han, il y avait de nombreux lettrés au Dongguan pour rédiger l'histoire de l'Etat; d'où le nom de zhuzuo. 50. Les noms de chacun des "Trois pavillons" ne sont mentionnés ni dans le Qilu xu (p. l09a), ni dans le Suishu (j. 32, p. 906; j. 49, p. 1298), ni dans le Beishi (j. 72, p. 2493). Toutefois le zhong pourrait bieI\ être le Grand Secrétariat, Zhongshu, dont ·le responsable était aussi celui de la Bibliothèque impériale. Quand au Pavillon de l'extérieur, d'après le Tang liudian, j. 10, p. Sa, ce serait le Lantai. Cette mention des "trois pavillons" se trouve aussi dans le Wenxuan; en note, Li Shan ~..l- (mort en 689) écrit que selon le Jinling ~ ~ (Règlements des Jin), les secrétaires de la bibliothèque s'occupaient des Classiques et des écrits des trois pavillons de l'intérieur et de l'extérieur. Wenxuan,j. 37, p. 21a. . 51. Jinshu, j. 44, p. 1251; Jinshu de Wang Yinl. ~t in Chuxueji,j. 12, p. 298; Qiluxu, p. l09a; Suishu, j. 49, p. 1298. Il s'agit ici de distinguer les bons textes des mauvais. Dans le Lunyu, Confucius manifeste sa préférence pour le rouge et rejette le pourpre (cf. trad. P. Ryckmans, Paris, Gallimard, 1987, p. 97). 52. Les catalogues bibliographiques et leur organisation seront traités dans le chapitre suivant. 53. Par exemple, Yao Mingda, Muluxue, p. 70. 54. Biographie in Jinshu, j. 39, pp. 1152-1158. Cf. aussi Beitang shuchao, j. 101, p. 3a. 55. Les catalogues d'ouvrages anciens adopteIltencore cette répartition en qUatre classes, par exemple le ZJlongguo congshu zonglu cr \~ 'J<.-f ~~. Il en est de même pour les catalogues de libraires d'ouvrages anciens ou de réimpressions y compris au Japon.
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Les bibliothèques en Chine faits. Pour le Qilu xu et le traité bibliographique du Suishu, "le directeur de la Bibliothèque impériale (bishujian) Xun Xu, se basant sur les Classiques de l'intérieur, rédigea en remplacement un Nouveau registre (xinbu ~ (. )".56 Dans la pétition de Niu Hong, il est écrit que "Xun Xu fixa les Classiques de l'intérieur des Wei et rédigea en remplacement un Nouveau Registre".57 L'ensemble des livres récolés comportait 29945 juan. 58 Le catalogue était divisé en quatre classes. Il était écrit sur de la soie jaune et fut rangé dans des enveloppes bleues : "Les livres étaient mis dans des enveloppes bleues et noires et dans chaque coffre se trouvaient deux enveloppes parfumées". 59 Dans son réc'olement, Xun Xu avait inclus les livres découverts peu de temps auparavant dans la tombe d'un prince de Wei. La date de cette découverte n'est pas parfaitement établie, mais elle peut être située entre 279 et 281 60 : "Fou Zhun du xian de Ji (au Henan) profana et pilla un vieux tombeau et y découvrit des livres. Il s'agissait de tablettes de bambou attachées par des liens de soie. Elles ont été examinées par moi, Xu. J'ai mesuré ces lattes d'après mon évaluation de l'ancien pied. Leur longueur est de deux pieds quatre pouces. Elles sont écrites à l'encre. Une latte comporte 40 caractères ... ".61. Les textes découverts représentaient 75 liasses remplissant dix voitures62 et auraient comporté plus de cent mille caractères. 63 Xun Xu les fit transcrire sur 56. Qilu xu, p. 109a; Suishu. j. 32, p. 906. 57. Suishu. j. 49, p. 1298; Beishi, j. 79, p. 2493. 58. Suishu. j. 49, p. 1298; Tang liudian, j. 9, p. 25a. Dans le Fengshi wenjian ji G. 2, p. Il) et dans le Xu bowu zhi G. 4, p. 51), qui reprennent de façon tronquée et souvent fautive le texte du traité bibliographique du Suishu. figure le chi~re de 9 945 juan. Dans le traité bibliographique du Jiu Tangshu G. 47, p. 2081) sont dénombrés 27945 juan. Dans le Qilu xu (p. 110a) il n'y a que 20 935 juan. 59. Taiping yulan, j. 704, p. 3b, citant précisément le Zhongjingbu des Jin. 60. La date le plus souvent indiquée est celle de la 2° année taikang (281). Xwl Xu. préface du Mu Tianzi zhuan,'p'. la; Jinshu de Wang Yin in Beitang shuchao, j. 57, pp. 8a-b; Fu Chang Jin zhugong zan~~f~ 4t ~ ),,~ tl in Chuxue ji, j. 12, p. 295; Jinshu, j. 51, pp. 1432-1433. On trouve aussi la 5c année xianning (279) in Jinshu, j. 3, p. 70. Cf. E. Chavannes, "Les livres chinois avant l'invention du papier", Journal asiatique, X, 5 (1905), pp. 20-21; Chen Mengjia, "Jizhong zhushu kao", Tushujikan, nouvelle série, 5, 3 (1944), pp. 1-15. 61. Xwl Xu. préface du Mu Tianzi zhuan, pp. 1a-b
62. Jinshu, j. 51, pp. 1432-1433. Sur les 75 liasses dénombrées, sept étaient mutilées et dépourvues de titre, les liasses identifiées et dont le titre est mentionné étaient au nombre de 69, ce qui donnerait wl total de 76 au lieu de 75. .
63. Jinshu, j. 3, p. 70.
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Les bibliothèques impériales
du "papier jaune de deux pieds".64 L'original fut intégré au fonds impérial (bishu) et un double fut conservé dans les "Trois pavillons".65 Dès avant que Xun Xu soit devenu directeur de la Bibliothèque impériale, l'empereur Wu ~ des Jin (règne 265- 290) avait procédé à une modification de l'administration de la bibliothèque. Celle-ci avait fusionné avec le Grand secrétariat impérial dont le directeur était en même temps celui de la Bibliothèque. Mais peu de temps après, l'empereur Hui ~,(règne 290-306) fit dissocier les deux administrations. 66 Sous les Jin, il n'y avait plus qu'un seul assistant, cheng, à la bibliothèque. Les quatre secrétaires (bishulang) géraient chacun l'un des quatre fonds entre lesquels avaient été répartis les livres par Xun Xu. 67 Le Service des rédactions (zhuzuo), qui était rattaché au Grand secrétariat, devint par décret en 292 partie intégrante de la Bibliothèque impériale. Le secrétaire de ce service (zhuzuolang ~ ~.y; ~1 ), appelé aussi dazhuzuo 1\. ~ ~{': , était chargé de 1'histoire ainsi que ses huit adjoints (zuozhuzuolang ~1i.. ~ ~J(:. €fp ).68 Dès lors, sous les dynasties postérieures, jusqu'aux Tang, la Bibliothèque impériale qui était devenue un département (sheng~ ) ne connut plus guère de changement de structure.69
3. LES BIBllOTHEQUES IMPERIALES SOUS LES DYNASTIES DU SUD
Les troubles qui marquèrent les règnes des empereurs Hui et Huai'l'l (règne 307-311) mirent bientôt fin à la dynastie des Jin occidentaux. En 311, les Xiongnu ravagèrent la capitale Luoyang et incendièrent le palais impérial. La bibliothèque, une fois de plus, fut détruite. Les membres survivants de la Cour se réfugièrent sur le Yangzi. Dix pour cent à peine des livres purent être sauvés et transférés ,à Jiankang il "}). (l'actuelle Nankin).7o Le secrétaire du service de
64. Les rouleaux étaient composés de feuilles de papier de deux pieds de large, soit environ 48 cm à cette époque. 65. Xun Xu, préface du Mu Tianzi zhuan, p. lb.
66. Songshu, j. 40, p. 1246; Chuxue ji, j. 12, p. 294; Tongdian, j. 26, p. 155. 67. Tongdian, j. 26, p. 155. Plus tard, sous les Song et les Qi du Sud, les secrétaires seront choisis dans les familles nobles (jiazu 'fJ ~~,); en attendant un poste, ils assuraient des suppléances pendant parfois assez longtemps avant de recevoir définitivement leur charge. Uangshu, j. 34, p.493. 68. Songshu, j. 40, p. 1946; Jinshu, j. 24, p. 735; Chuxue ji, j. 12, p. 298; Tongdian, j. 26, p. 155. 69. Cf. Suishu, j. 26, pp. 723, 754, 795.
70. Qilu xu, p. l09a; Suishu, j. 32, p. 906. C'est la quatrième destruction de livres évoquée par Niu Hong. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, p. 2493.
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Les bibliothèques en Chine
)
rédaction (da zhuzuolang :K ~ 11= ~r Li Chong -t. Pu 71 fut chargé d'en faire l'inventaire par le nouvel empereur Yuan ::tJ (règne 317-323), fondateur de la dynastie des Jin orientaux. Les livres qui subsistaient alors ne représentaient que 3014 juan répartis. dans 305 enveloppes. 72 Li Chong utilisa la classification de Xun Xu, mais en inversant les deuxième et troisième classes. C'est ce nouvel ordre qui s'est maintenu jusqu'à présent. Li Chong releva les titres de toutes les liasses perdues et regroupa les livres en quatre classes simplement suivant l'ordre jia-yi (bing-ding) \;f1 1..J (ltl -S ), sans leur donner de nom. 73 La biographie de Li Chong dans le Jinshu de Wang Yin précise d'ailleurs quelles étaient les quatre classes du catalogue des livres subsistants: "Les Cinq Classiques forment la classe jia, l'Histoire et les Mémoires forment la classe yi, les ouvrages philosophiques forment la classe bing71~s Vers et les Récitatifs (shifu 1~ ~~) forment la classe ding". 4 Les Jin orientaux accrurent bien sûr ce fonds initial. Vers la fin du Ive siècle, un inventaire ordonné par l'empereur Xiaowu ~ -$\ fit dénombrer à Xu Guang }'1J\ ~ (352-425) 36 000 juan. 75 Quelque temps plus tard, sans doute en 408, un nouveau catalogue fut dressé. 76 Les soulèvements qui marquèrent la fin des Jin favorisèrent la montée des chefs d'armée et c'est précisément l'un d'entre eux, Liu Yufl,j ~ (356-422), ancien savetier devenu soldat, qui fonda une nouvelle dynastie, Liu-Song (420479). Liu Yu, qui régna sous le nom d'empereur Wu (420-422), s'était acquis un
71. Jinshu, biographie j. 92, p. 2389-2391. Selon le Suishu (j. 32, p. 906) il était zhuzuolang; selon le Qilu xu (p. 109a), il était zhuzuozuolang. 72. Liste des ouvrages de l'empereur Yuan des Jin en quatre classes. Qilu xu, p. 110a. Les 3 014 juan correspondent bien à environ un dixième des juan recensés dans le catalogue de Xun Xu.
73. Qilu xu, p. l09a; Suishu, j. 32, p. 906. Le fait que seules les classes jia et yi soient mentionnées dans les sources a fait accroire parfois que le catalogue de Li Chong ne comportait que deux classes. Cf. K. Woo, Histoire de la bibliographie chinoise, p. 22; K.T. Wu, "Libraries and Book-collecting in China before the Invention of Printing", in T'ien-hsia Monthly, 5, 3 (1937), p.248.
74. Jinshu de Wang Yin cité in Wenxuan, j. 46, p. 23b; Yuhai, j. 52, p. 12b. Sur cette classification, voir le chapitre II.
75. Yuhai, j. 52, p. 13a, citant le Xu Jin yangqiu ~i~ ~~~ . L'édit est daté de la 16e année' ningkang (sic). Yao Mingda estime qu'il peut s'agit soit de la 1re année ningkang (373) soit de la 16e année taiyuan (391). Yao Mingda, Zhongguo muluxue nianbiao, p. 11. La deuxième date est plus probable, compte tenu de l'âge de Xu Guang qui était zhuzuolang, selon le Yuhai. D'après le Jinshu (j. 82, p. 991), il fut nommé bishulang sous le règne de Xiaowu (373-397). 76. Qilu xu, p. 11Oa, où l'ère xiyi est pour yui. Le nom d'un catalogue "depuis l'ère yui" est mentionné dans les traités bibliographiques du Suishu (j. 33, p. 991), du Jiu Tangshu (j. 46, p. 2011) et du Xin Tangshu (j. 58, p...; 1498). Dans ces deux derniers ouvrages, il est attribué à un certain Qiu Shenzhi i!.. (ou~) 7~~. il s'agit sûrement de Qiu Yuanzhi.!! 1MI::Z.. . Sa courte notice biographique figure dans le Songshu (j. 81, pp. 2078-2079) et dans le Nanshi (j. 35, p. 920), mais il n'y est pas fait référence à un quelconque catalogue. Cf. Yao Zhenzong, Suishu jingji zhi kaozheng, p. 387c; également Yu Jiaxi, Muluxue/ahui, p. 99.
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Les bibliothèques impériales
grand succès en combattant les royaumes du Nord, en particulier celui des Qin postérieurs. "Liu Yu vainquit Yao -9à~ (c'est-à-dire Yao Xing ~t~, empereur des Qin postérieurs, règne 394-416) et s'empara de ses cartes et registres (tuji), des Cinq Classiques et des ouvrages de philosophie et d'histoire, soit à peine 4 ()()() juan de papier vert(?) avec bâtons rouges, copiés d'une écriture ancienne et maladroite" .77 Ces livres furent ramenés à la capitale de la nouvelle dynastie Song où ils vinrent grossir le fonds de la Bibliothèque impériale. Peu après, le directeur de la bibliothèque impériale Xie Lingyun t~ 't à (385-433) fit rédiger un catalogue en quatre classes qui fut achevé en 431.78 Selon le Qilu xu, ce catalogue décrivait 14 582 juan' répartis dans 1 564 enveloppes. Y étaient inclus 438 juan d'ouvrages bouddhiques en 55 enveloppes.79 Si l'on extrait les quelque 4 ()()() rouleaux pris au royaume de Qin, le fonds de la Bibliothèque impériale au début des Song était d'environ 10 ()()() rouleaux. Il faut donc convenir, si l'on se rappelle que l'inventaire fait par Xu Guang quarante ans plus tôt dénombrait 36 000 juan, que la Bibliothèque impériale avait subi de graves pertes. L'attribution d'un catalogue bibliographique à Xie Lingyun paraît abusive. so C'est à l'assistant Yin Chun ~ ~ (403-434) qu'en revient sans doute la paternité. En effet, alors que l'on ne trouve pas mention d'un catalogue dans la biographie de Xie Lingyun, celle de Yin Chun lui attribue un "Catalogue en quatre classes des livres de la Bibliothèque impériale", en 40 juan. SI De fait, on 77. Suishu, j. 49, p. 1299; Suishu, j. 32, p. 907. Le texte du Fengshi wenjianji, souvent fautif, parle ici de caractères rouges sur papier rouge (p. 13).
!
78. Suishu, j. 32, p. 906; Qilu xu, p. 1100. Biographie de Xie Lingyun in Songshu, j. 67, pp. 1743-1787 et Nanshi, j. 19, pp. 538-542. Voir aussi P. Demiéville, "La vie et l'oeuvre de SIe Ling-yun", Annuaire du Collège de France, 1963, pp. 325-331, 1964, pp. 349-360, repris in Choix d'études sinologiques, Leiden, Brill, 1973, pp. 330-336 et 342-353; J.o. Frodsham, The Murmuring Stream: the Life and Works of the Chinese Nature Poet Hsieh Ung-yfJ.n, Kuala Lwnpur, Dniv. of Malaya Press, 1967. 79. Le Suishu (j. 32, p. 906) donne le chiffre de 64 582 juan. A sa suite, le Tang liudian (j. 9, p. 25a),le Fengshi wenjianji (j. 2, p. II), le Jiu Tangshu (j. 47, p. 2081) et leXu bowu zhi (j. 4, p. 51) donnent le chiffre de 4 582 juan. Compte tenu du nombre d'enveloppes mentionné dans le Qilu xu, le chiffre de 14 582 juan est le plus vraisemblable, ce qui correspondrait à environ huit rouleaux par enveloppe en moyenne. 80. J.O. Frodsham, op. cit., vol. 1, p. 58; vol. 2, p. 57 notes 19-21. P. Demiéville, Annuaire ..., 1964, p. 354, en doute également. Lai Xinxia aussi, Gudian muluxue qianshuo, p. 83. En tout état de cause, Xie Lingyun n'a été en poste à la Bibliothèque que de 426 à 428 et il y fut essentiellement occupé par la préparation de l'histoire de la dynastie précédente des Jin. Le . catalogue a pu être commencé sous son autorité, d'où l'attribution qu'on lui fait, mais n'être achevé qu'en 431. 81/Yin Chun, biographie in Songshu, j. 59, pp. 1597-1598 et Nanshi, j. 27, pp. 740-741. Son catalogue, intitulé Sibu shumu "i21 ~~ 1; él d'après le Songshu ou Sibushu damu ,T1J~"{:K \il
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Les bibliothèques en Chine ne trouve pas trace dans les bibliographies postérieures d'un catalogue de Xie Lingyun. 82 En 473, Wang Jian 1:./~ (452-489), assistant de la Bibliothèque impériale, avait rédigé un nouveau catalogue en quatre classes, décrivant 15074 rouleaux en 2020 enveloppes. 83 Ce catalogue comprenait quatre juan, sans doute un par classe. Les acquisitions de la Bibliothèque impériale des Song étaient donc relativement faibles: 492 juan en 42 ans. Si l'on compare le nombre d'enveloppes, on dénombre 456 enveloppes nouvelles, soit presque autant que de juan, ce qui est pour le moins étonnant. Wang Jian, parallèlement, rédigea un autre catalogue en sept classes, les "Sept Mémoires", Qizhi.-t:. 1§', basés sur les "Sept Résumés" (Qilüe) de Liu Xin des Han. Les ouvrages bouddhiques et taoïques n'y étaient pas inclus, ce qui en réalité faisait neuf classes. En outre, les ouvrages manquants étaient recensés à part. 84 Alors que le catalogue en quatre ·classes de Wang Jian devait être une simple liste d'ouvrages de la Bibliothèque impériale, les "Sépt Mémoires" étaient plutôt un catalogue analytique, descriptif et peut-être critique. A chaque titre correspondait une notice. Les principes d'organisation étaient exposés sous neuf rubriques dans le premier juan. 85 L'ensemble se répartissait sur un nombre important de juan: trente ou quarante. 86 d'après le Nanshi, comportait 40 juan. Le même catalogue est appelé Da sibu mu :K \!!) ~ '\il dans le Qilu xu, p. 109 note 3; dans l~ Kin Tangshu, j. 58, p. 1498, il n'a que 39 juan et porte le titre de Sibu shwnu xulu un ~~ -t" @~/~ • / 82. Dans le Qilu xu, le passage contenant ce fait prête à confusion: on y indique que Xie Lingyun et quelques-uns de ses successeurs ont dressé des catalogues des nouvelles acquisitions, puis que Yin Chun de la Bibliothèque impériale des Song a rédigé le "Grand catalogue en quatre classes", d'où l'on pourrait conclure qu'il y a eu deux catalogues, l'un de Xie Lillgyun, l'autre de Yin Chun. TI faut croire qu'il s'agit simplement d'une explicitation où l'on distingue les nouveaux catalogues d'une part de Yin Chun en quatre classes, d'autre part de Wang Jjan3:.i4i. en sept classes (sur lui, cf. ci-dessous).
83. Qilu xu, p. 11Oa. Tang liudian, j. 9, p. 25a. Le Suishu (j. 32, p. 906) indique 15 704 juan. Le Fengshi wenjianji (j. 2, pp. 11-12) et le Ku bowu zhi (j. 4, p. 51), qui habituellement suivent le texte du Suishu, indiquent ici 15074. Le Jiu Tangshu (j. 47, p. 2081) indique 5074, ce qui, à la dizaine de milliers près, est conforme au Qilu xu. 84. C'est-à-dire les ouvrages figurant dans les "Sept Résumés" de Liu Xin ou dans les traités bibliographiques des Histoires des Han ainsi que dans le Zhongjing bu, mais qui avaient disparu depuis; tous ces ouvrages étaient recensés dans un catalogue annexe. Les "Sept Mémoires" formaient donc un catalogue d'ouvrages "actuels", jinshu /? 1; . ,
85. Qilu xu, p. 110a,b; Suishu, j. 32, pp. 906-907; Wenxuan, j. 46, p. 666; Taiping yu/an, j. 601, p.
4a.
86. Le Songshu (j. 9, p. 180) indique 30 juan. La biographie de Wang Jian dans le Nan Qi shu (j. 23, pp. 433-439) ou dans le Nanshi (j. 22, pp. 590-596) indique 40 juan. Le Suishu (j. 33, p. 991) meJltionne son Jinshu qizhi /Ji' ~ -t: ~- en 70 juan. Le Jiu Tangshu Ç.: 46, p. 2011) mentionne aussi ce catalogue en 70 juan ave,c un complément de He Zong1K lt,~. Dans le Kin Tangshu (j. 58, p. 1498), figure le même catalogue en 70 juan sans nom d'auteur, mais avec l'indication: complété et annoté par He Zong. II apparaît ainsi que si les chiffres du Suishu et des Tangshu sont exacts, le catalogue de Wang Jian a été considérablement augmenté, presque .doublé. He Zong vécut sous les Liang, à la fin du VC et au début du VIC siècle; cf. plus bas.
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Les bibliothèques impériales On ne sait comment s'était effectué le travail de Wang Jian, puisque ses catalogues sont perdus. TI s'est probablement poursuivi sous la nouvelle dynastie des Qi du Sud après 479. En 485, l'empereur Wu ~ inaugura dans la demeure de Wang Jian une "Ecole des Lettrés", X ueshi guan t~ .J:,fi' , et, en raison du grand nombre de livres qui s'y trouvaient, la maison de Wang Jian fut considérée comme un trésor. 87 Dans le même temps, un nouvel inventaire de la Bibliothèque impériale venait d'être achevé, en 483!. par l'assistant Wang Liang:i. ~ (mort en 510)88 sous la direction de Xie Fei iJ!~ (439-504).89 18 010 juan répartis dans 2 332 enveloppes y étaient dénombrés. 90 A la fin de la dynastie des Qi du Sud, les opérations militaires et le feu eurent raison de la Bibliothèque dont les livres furent détruits ou dispersés. 91 La dynastie des Liang, qui lui succéda, malgré sa relative brièveté, resta dans l'histoire du livre comme une période de grande prospérité.
Quand les Liang succédèrent aux Qi, le nouvel assistant de la Bibliothèque, Wang Tai ~~ (vers 471-vers 519) proposa aussitôt de reconstituer les collections et de recopier les textes. 92 Le directeur de la Bibliothèque, Ren Fang -{~ 8$ (460- 508) participa, dit-on, en personne aux travaux de correction et de révision. 93 Cette participation, apparemment exceptionnelle, est l'indice que l'attribution de catalogues au directeur de la Bibliothèque, poste hautement honorifique, est quelquefois excessif. L'attribution des catalogues bibliographiques des Liang reste d'ailleurs entachée de confusions. Un catalogue de la Bibliothèque impériale en quatre juan parut·en 505, dénombrant 23 106 juan en 2968 enveloppes.94 Le Qilu xu en fait l'oeuvre
87. Nan Qi shu, j. 23, p. 436. 88. Biographie dans Uangshu, j. 16, pp. 267-270 et Nanshi, j. 23, pp. 623-625. \
89. Biographie dans Uangshu, j. 15, pp. 261-266 et Nanshi,j. 23, pp. 557-560. 90. Qilu xu, p. l09a; Suishu, j. 32, p. 907; cf. aussi Tang liudian, j.9, p. 25b. On ne sait si les livres sur tablettes de bois découverts par des pilleurs de tombes en 479 furent déposés à la Bibliothèque impériale. Nan Qi shu, j. 21, p. 398. Cf. E. Chavannes, "Les livres chinois .. .", pp. 21-23. 91. Liangshu, J. 21, p. 324; Qilu xu, p. l09a; Suishu, j. 32, p. 907; Tang /iudian, j. 9, p. 25b; Jiu Tangshu, J. 47, p. 2082. Cette nouvelle épreuve, qui n'a tout de même pas abouti à une destruction complète, n'est pas abordée par Niu Hong dans sa pétition.
92. Liangshu, j. 21, p. 324.
W. 251-258 et Nanshi, j. 59, pp. 1452-1459. Ren Fang aurait bénéficié des conseils éclairés d un lettré hors pair, He Xian4~/"-. Cf. Nanshi, j. 49, pp. 1213-1214, où il est mentionné qu'un certain Liu Feng~H~ était chargé avec Ren Fang des livres en quatre classes. Un Liu Feng des Song apparaît dans le Nanshi,j. 73, pp. 1823-1824, mais est-ce bien le même?
93. Liangshu, j. 14,
94. Qilu xu, pp. l09a et l1Oa; cf. aussi Suishu, j. 32, p. 907.
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Les bibliothèques en Chine de l'assistant Yin Jun ~~ 4~ (501-549).95 Le Suishu mentionne ce catalogue de Yin Jun, mais à la date de 507. 96 Les Tangshu le prêtent à un certain Qiu Binqing fi titf (VIe siècle), à la date de 505.97 Par ailleurs, le Suishu mentionne un autre catalogue, également en quatre juan, attribué à Liu Xiaobiao ~II ît*t .98
*
Le Qilu xu, après qu'eurent été exposées les responsabilités de Ren Fang, indique qu'un grand nombre de livres furent installés au palais Wende ~ 1~/!.9... et que le lettré Liu Xiaobiao et d'autres furent chargés de les réviser et d'en extraire les ouvrages des Nombres et Arts (shushu-f~J%r ) pour en faire une nouvelle classe. Ce fut Zu Xuan :?fli a1~qui en fit la liste.99 Le Suishu mentionne d'abord le catalogue de Yin Jun, puis le catalogue de Liu Xiaobiao relatif aux ouvrages du Wende dian. Il semble donc y avoir eu deux catalogues correspondant à deux états de la collection impériale: le premier correspondait au fonds "ancien" de la Bibliothèque et a été achevé vraisemblablement en 505; le deuxième fut achevé plus tard, après le tri des livres qui furent déposés au Wende dian. Ces catalogues avaient tous deux quatre classes en quatre juan et les ouvrages des Nombres et Arts, qui venaient former une cinquième classe, n'y étaient pas inclus. Par ailleurs, les ouvrages bouddhiques, sûtra et §âstra, n'y étaient pas inclus non plus, sans pour autant constituer une classe propre. Ils étaient conservés à part, au Hualin yuan ~ #rî1. 1OO L'attribution de ces deux catalogues demeure délicate. Si la biographie de Yin Jun évoque sa rédaction d'un catalogue 101 , celle de Liu Xiaobiao est muette. 102 Quant à l'attribution d'un catalogue officiel à Qiu Binqing, elle paraît suspecte. 103
95. Qiluxu, p. 110a. 96. Suishu, j. 33, p. 991. 97. JiuTangshu,j. 46, p. 2011; Xin Tangshu,j. 58, p. 1498. 98. Suishu, j. 33, p. 991. Liu JWlJ&1 Jt, zi Xiaobiao, fut secrétaire de la Bibliothèque impériale, de même que He Zong. Liangshu, j.50, pp. 701-707.
99. Il s'agit peut-être de Zu Xuanzhi;;f.B \..9'~~ ~ dont Wle courte notice biographique figure dans Nanshi, j. 72, pp. 1774-1775. 100. Bibliothèque et office de traduction bouddhique, fondé sous les Song en 445 par He Shangzhi -1"éiJ r:Jr1 ~ (382-460), où a travaillé Satpghabhara. Canon bouddhique de l'ère taishô, désormais T., n° 2154, j. 6, vol. 55, p. 537c. Un catalogue des ouvrages bouddhiques du Hualin yuan a été dressé en 515 par Sengshaolj'~~a. T. 2149, j. 4, vol. 55, pp. 263c et 266b; T. 2122, j. 100, vol. 53, p. 1021b; T. 2154, j. 10, vol. 55, p. 573b; T. 2157, j. 17, vol. 55, p. 897b. Le fonds de cette bibliothèque se montait à 5400 rouleaux. Suishu, j. 35, p. 1098. Cf. chapitre IV. 101. Liangshu, j. 27, pp. 407-408; Nanshi, j. 60, pp. 1488-1489. 102. On connaît par contre Wl catalogue en quatre classes et quatre juan des ouvrages de la résidence du prince héritier, Donggong>#i I~ ,attribué à un certain Liu ZunJf·\ ~ (mort en 535) (Suishu, j. 33, p. 991; Xin Tangshu, j. 58, p. 1498) qui fut secrétaire du prince héritier. Liangshu, j. 41, pp. 593-594. L'attribution éventuelle se complique lorsqu'on sait qu'un
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Les bibliothèques impériales Dans la première moitié du VIe siècle, l'empereur Wu ~ des Liang fit vérifier l'état de la collection impériale à l'aide d'un catalogue "privé", les "Sept Registres", Qilu-t.'~ , en 12 juan. Les "Sept' Registres" étaient l'oeuvre de Ruan Xiaoxu ~-t,~ (479-536), une sorte d'ermite bibliophile. 104 Ce n'était pas une simple liste mais un catalogue analytique, comme l'avait été celui de Wang lian, les "Sept Mémoires". D'après la préface, qui seule nous est parvenue, le traité analysait 6 288 titres (zhong 5ft) répartis en 44 500 rouleaux environ dans 8 547 enveloppes. lOS Parmi ce grand nombre d'ouvrages figuraient non seulement les livres de sa propre bibliothèque, mais aussI les ouvrages du Wende dian ainsi que les ouvrages de grandes bibliothèques privées. 106 Ruan Xiaoxu déclare précisément: . . . "Depuis les Song et les Qi, dans les résidences des princes, des ducs et des notables, se sont accumulés tant bien que mal des livres dont il faut bien penser à dresser la liste. Tout ce que j'ai rencontré, soit de visu soit par ouï-dire, je l'ai confronté aux listes officielles qui pour la plupart avaient procédé avec négligence. C'est pourquoi j'en ai rassemblé d'un grand nombre de maisons afin de faire un nouveau registre. D'une part, les Classiques, l'Histoire, jusqu'aux Nombres et Arts, sont réunis en cinq registres qui forment le livre intérieur (neipian). D'autre part, le Bouddhisme et le Taoïsme, chacun pour un registre, forment le livre extérieur (waipian). Les registres sont en tout au nombre de sept, aussi leur ai-je donné le nom de Sept Registres".l07
nommé Liu XiaochuoJf'I1t ~~ (481-539) aurait été à la même époque assistant de la Bibliothèque impériale. Liangshu, j. 33, pp. 479-484. 103. On ne dispose pas de données biographiques sur ce personnage. Yao Zhenzong estime que son catalogue est celui d'une bibliothèque privée. Suishu jingji zhi kaozheng, p. 389c. Cela paraît toutefois improbable, d'autant que l'année et le nombre de juan corncident avec l'année et le nombre de juan du catalogue de la Bibliothèque impériale. TI serait de plus assez étoIlIlllnt que l'on ne possédât aucun renseignement sur un bibliophile dont la bibliothèque aurait été suffisanunent importante pour que le catalogue comportât quatre juan à lui seul.
104. Qilu xu, pp. 109-110; Suishu, j. 32, p. 907. Sur ce catalogue, cf. chapitre II. Le catalogue a été commencé, précise Ruan Xiaoxu, en 523. 105.3 453 titres auxquels s'ajoutent 2835 titres d'ouvrages bouddhiques et taorques. Le nombre total de juan donné dans le texte est de 44 526, mais les divers calculs que l'on peut faire à partir des données partielles contenues dans le catalogue aboutissent à des résultats différents. Niu Hong, dans sa pétition ne parle que de plus de 30000 juan, c'est-à-dire qu'il ne prend en compte que les ouvrages "orthodoxes". Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, pp. 2493-2494. Si l'on retient les quelque 23 000 juan que contenait le catalogue de la Bibliothèque impériale en 504, les "Sept Registres" y ajoutent, pour les seuls ouvrages "orthodoxes", plus de 14000 juan. Il Jaut pourtant retrancher 3 736 juan pour la classe de Nombres et Arts, shushu, qui n'étaient pas comptabilisés en 504, ce qui donne un traitement de Il 000 juan supplémentaires qui ne figuraient pas dans la Bibliothèque impériale. Lai Xinxia, op. cit., p. 93, comparant l'ensemble des juan de chaque catalogue, aboutit à une différence inexacte. 106. Liu Zhiji, Shitong tongshi, j. 15, "Dianfan"~&'~~, p. la. Selon un mémoire de Xu Mian~,<1~ (466-535), la Bibliothèque impériale s'était accrue en 524 de 1176 rouleaux d'ouvrages consacrés au cérémonial, yizhu ~ Yi. Cf. Liangshu, j. 25, p. 382.
107. Qilu xu, p. 109a.
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Les bibliothèques en Chine
C'était donc une sorte de catalogue collectif même si la localisation des ouvrages n'y était pas nécessairement précisée. Ruan Xiaoxu, pour son catalogue, reçut l'aide de son ami Liu Yao ~II ~ (479-528), bibliophile comme lui et auteur d'un catalogue de bibliothèque privée, Gujin sibu shumu 1; ~ \SD ~ i" Œ en cinq juan. lOS La fin du long règne de Wudi des Liang fut marquée par la rébellion de Hou Jinglt~ if. (503-552), général des Wei orientaux qui s'était rallié aux Liang avant de se révolter contre eux. En 548, il conduisit ses troupes à Jiankang, la capitale, qu'il occupa. Au cours des troubles qui sévirent pendant plusieurs années, les livres de la Bibliothèque impériale furent une fois de plus détruits. Ce fut encore l'une des grandes catastrophes comptabilisées par Niu Hong. Cette destruction se déroula en plusieurs phases. Dans un premier temps, on parvint à préserver des collections : . "Hou Jing traversa le Fleuve et détruisit la maison des Liang. Bien que les livres et les archives (jingji ~:î i\-) de .la Bibliothèque impériale aient été en proie au feu et aux soldats, les Classiques et l'Histoire (shushi 1; ~ ) du palais Wende furent préservés intacts".l09 Mais dans le Palais impérial même, une partie des livres brûla, ce fut la collection du prince héritier: "Quand Hou Jing arriva, il envoya au Palais de l'Est, Donggong, plusieurs centaines de prostituées, qui furent réparties entre les soldats. Une nuit, au Palais de l'Est, alors qu'on servait un banquet et qu'on jouait de la musique, on entendit soudain le feu éclater. Alors tout le monde se dispersa dans la frayeur et plusieurs centaines d'armoires de livres du Palais de l'Est brûlèrent totalement ... ".110 Les survivants de la cour des Liang se réfugièrent à Jiangli~ ?::Lr~ (dans l'actuelle province du Hubei), dont le gouverneur était Xiao Yi ~~, ' le futur empereur Yuan ~(règne 552-554). "Xiao Yi était établi à Jiangling; il envoya un général briser et pacifier Hou Jing. TI récupéra les livres du Wende (dian) ainsi que les recueils et registres (dianji ~ ~) publics et privés. Ils se
108. Liangshu, j. 50, pp. 714-717. 109. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, p. 2494. Alors qu'à la Bibliothèque impériale, bishengj;lA' ~,
semblent avoir été conservées les archives. ici dénommées jingji. les "livres", shushi. se trouvaient au Wende dian. Sur la révolte de Hou Jing et ses conséquences, cf. Kawakatsu Yoshio, "La décadence de l'aristocratie chinoise sous les Dynasties du Sud", Acta Asiatica. 21 (1971), pp. 13-38.
110. Taiping yulan, j. 619, p. 7 a, citant le Sanguo dianlüe
714).
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=- \~ ~ ~ de Qiu Yue ±..vii (mort en
Les bibliothèques impériales
montaient avec les doubles à plus de 70 000 rouleaux, qui furent tous expédiés à Jingzhou ~II ~H (Jiangling)".l11 Peu après, les Wei occidentaux initialement préservés furent détruits :
~ent
irruption dans le Sud et les livres
"Quand les armées prirent Jiangling, les princes de Liang ne furent d'aucun secours. (L'empereur) entra dans la Salle des Bambous du Pavillon de l'Est (Dongge zhudian ~ ~ kl( ~l) et donna l'ordre au secrétaire (sheren~~ ) Gao Shanbao ~.\ ~ de faire brûler les livres (tushu) anciens et récents, qui se montaient à 140 000 rouleaux. TI était sur le point de se précipiter lui-même dans le feu pour disparaître avec eux. Des gens du palais le retinrent par les vêtements. Mais il parvint à ce que le feu 'détruisît tout et avec une épée précieuse il frappa les piliers pour les briser en s'exclamant: « Cette nuit, la voie des rois Wen et Wu en est à sa dernière extrémité»".112 Cependant, la destruction ne paraît pas avoir été complète, dix à vingt pour cent des livres furent épargnés. 113 Yuandi passe pour avoir été un grand bibliophile, poète à ses heures. Dès l'âge de cinq ans (à la chinoise), il pouvait réciter le Quli ,-ID ~t (Petites règles de bienséance).114 Sa passion pour les livres lui faisait dévorer vingt rouleaux par jour. llS Sa bibliothèque devint fort importante, puisqu'il déclara avoir acquis des livres depuis l'âge de six ans et qu'à quarante-six ans, l'année de sa mort, il possédait 80 000 rouleaux. 116 Quand la maladie l'empêcha de lire seul, il se fit faire la lecture. Cinq lecteurs, véritables anagnostes, se relayaient la nuit pendant chacune des veilles. Lorsqu'il lui arrivait de s'endormir, les lecteurs ne suivaient pas toujours l'ordre du texte ou encore sautaient des feuilles. 117 L'attitude de Yuandi, qui détruisit lui-même la Bibliothèque impériale, parut peu conforme aux usages de respect des livres qui avaient cours chez les Confucianistes. C'est ainsi que Zhang Yiqing 1'~ -~p (dynastie Ming) mit en doute l'affection de l'empereur pour les livres et ne le considérait pas comme un
111. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, p. 2494. 112. Taiping yulan, j. 619, p. 7a, ibid.; texte proche dans Zizhi tongjian, j. 165, p. 5121. La référence à l'exemple des rois Wen et Wu Vient peut-être du Lunyu, 'Zizhang tt ~ ~, 19 (trad.
Couvreur, p. 290). 113. Suishu,j. 49, p. 1299; Beishi,j. 72, p. 2494. 114. Liangshu, j. 5, p. 135. Le "Quli" est le premier chapitre du Liji (cf. trad. Couvreur, pp. 1-10).
115. Qi Chengran~~J<.~ ,Dansheng tang zangshuyue ~!Lrt ;~-t ~~ ,p. 8. 116. Yuandi, Jinlouzi, 6, "Jushu"~ l' , pp. 16a-18b. Voir chapitre III. 117. Nanshi, j. 8, p. 243.
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Les bibliothèques en Chine lecteur intelligent: l'empereur collectionnait les livres mais ne les lisait pas. Ils Wang Fuzhi ;t K:d(. (1619-1692), lui aussi, estimait que c'était quelqu'un qui ne s'intéressait pas vraiment à la lecture. 119 Le nombre des ouvrages détruits a pu faire l'objet de questions, puisque d'après les textes il oscille entre 70 ()()() et 140 ()()() rouleaux. 120 TI est possible qu'au-delà d'erreurs de copie qui se seraient transmises, il Y ait eu confusion de plusieurs collections, celles de la Bibliothèque impériale et de sa bibliothèque personnelle, ces bibliothèques de plus comportant des doubles. Les livres étaient effectivement répartis en plusieurs fonds qui contenaient divers exemplaires d'un même ouvrage. Quand Wang Sengbian .:f:. 1t~ (mort en 555), l'artisan de la victoire sur Hou Jing, eut récupéré 80 000 rouleaux, il les fit réviser. On distingua trois exemplaires, l'exemplaire principal de l'empereur, l'exemplaire secondaire et les doubles divers. 121
t'l'
Le classement des livres reprenait la division en quatre classes. Mais des ouvrages bouddhiques et taoïques qui jusqu'alors étaient traités à part il n'est nullement question. La révision des livres fut confiée à des fonctionnaires extérieurs au service de la Bibliothèque impériale : "Le président du ministère des populations de gauche ~ ':t ) Zhou Hongzheng ,~ ï;tl.i!. (496-574), le vice-président de la Porte jaune (huangmenlang~, fl~ 'ilf) ee~g ~~nglang"i~ 1~ 'ë?r ' les lettrés auxiliaires (zhisheng xueshi ~ ~ -;t:" ) Wang Gui 3: ~~ et Dai Ling ~ ft révisèrent les Classiques; le vice-président du département des affaires d'Etat (zuopuye 1i...1t ~ ) Wang Bao;f ~ , le président du ministère des fonctionnaires (libu shangshu ~ %V t~1:) Zong Huaizheng I:i{ ,~ .i:E.. , le secrétaire surnuméraire (yuanwailang $l. 1~ 1!F ) Yan Zhitui, le lettré auxiliaire (zhixueshi 11 ~..;: ) Liu Renying 3j.rl ~::. ~ révisèrent la classe de l'Histoire; le ~résident de la cour de justice (tingweiqing ~ ffig lifir) Yin Buhai %1. 'X_Il} (505-589), l'assistant du palais au Grand Censeur (yushi zhongcheng) Wang Xiaoji ~ %- #.ê.J , le secrétaire du Grand Secrétariat impérial (zhongshulang ~~ t~ ) Deng Jin~~:l , le secrétaire supérieur du Bureau du trésor (jinbu langzhong -"$.-àf
(zuomin shangshu 1i.. fu
118. Xu shiyi, j. xia, pp.6b-7b. 119. Wang Fuzhi, Du Tongjian lun-&tj4~~,j. 17, Pékin, Zhonghua shuju. 1975. p. 593. 120. 70000 rouleaux pour le Suishu. j. 32, p. 907. le Tang liudian, j. 9. p. 25b.le Jiu Tangshu, j. 47. p. 2082. Le Fengshi wenjian ji. j. 2. p. 12. et le Xu bowu zhi, j. 4. p. 51. indiquent 100 000 juan. Il se Q.Q.urrait que dans ces deux textes souvent fautifs, 10 ait été mis au lieu de 7, mais Yan Zhitui m.=Z. ffi (531-vers 591) indique aussi le nombre de 100 000 juan (cf. Bei Qi shu, j. 45, p. 622). Le Nanshi (j. 8, p. 243) évoque aussi l'incendie de 100000 rouleaux. Sur cette question, cf. Yu Jiaxi, op. cit.• pp. 106-108. Le nombre de 140 000 juan figure dans le Zizhi tongjian. j. 165. p. 5121; il est rg}?ris par Hong Mai 1f; li (1123-1202) dans le Rongzhai xubi. j. 15, p. 398 et par Zhou Mi 1@''1t,' (1232-1308) dans le Qidong yeyu, j. 12. p. 7a. ainsi que par Zhang Yiqing, Xu shiyi. ibid. 121. Bei Qi shu, j. 45, p. 622.
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Les bibliothèques impériales f~ l' ) Xu Bao tiJK
L'éphémère dynastie des Chen (557-589), qüi succéda aux Liang presque aussitôt et qui clôt la période des Dynasties du Sud, chercha aussi à recueillir les ouvrages égarés, comme l'exige la tradition historique au début de chaque dynastie. Le travail de récolement et de catalogage dut poursuivre celui qui avait été entamé quelques années auparavant par les Liang. Quatre titres de catalogues nous ont été conservés: le Catalogue des livres et calligraphies de la Bibliothèque impériale des Chen (Chen bige tushufashu mulu ~~:f'~, @ fÎl"tP, -:t ~ ~) en un juan, le Catalogue en quatre classes du palais de la Longévité et de la Tranquillité (Shou' an dian sibu mulu ~ ~ ~ lJJJ.gr ~ ~ ) en quatre juan rédigé en 565, le Catalogue en quatre classes du palais de l'Enseignement de la Vertu (Dejiao dian sibu mulu ~~ ~4i~ L:2J~?'â~) en quatre juan, le Catalogue des Cinq Classiques et des Récits historiques sIu-palais de la Présentation de l'Encens (Chengxiang dian wujing shiji mulu ~~,.$-,.{ 12. ~!l. ~c... @~ ) en deux juan. 123
4. LES BIBUOTHEQUES IMPERIALES SOUS LES DYNASTIES DU NORD
Du début du Ive siècle à la fin du VIe siècle, le nord de la Chine fut dominé par des royaumes, puis des dynasties "barbares" qui se sinisèrent rapidement. Le Nord et le Sud suivirent une évolution parallèle, et quasiment indépendante quant aux structures administratives et en particulier à celles des bibliothèques impériales. Pendant la plus grande partie du Ive siècle, le nord de la Chine fut en proie aux Seize Royaumes des Cinq Barbares : "Après l'ère yongjia (307-313),. bandits et voleurs s'affrontèrent. Du Fleuve Jaune jusqu'à la Luo, ils occupèrent 122. Yan Zhitui in Bei Qi shu, j. 45, p. 622. Voir aussi biographie de Yan Zhitui in Beishi, j. 83, pp. 2794-2795; Zhou Hongzheng, biographie in Chenshu, j. 24, pp. 305-310 et Nanshi, j~ 34, pp. 897-900; Wang Bao a été assistant à la Bibliothèque impériale, biographie in Liangshu, j. 41, p. 583, Zhoushu, j. 41, pp. 729-733, Beishi, j. 83, pp. 2791-2793; Yin Buhai, biographie in Chenshu, j. 32, pp. 423-425 et Nanshi, j. 74, pp. 1848-1849; Yu Xin, biographie in ZllOUShu, j. 41, pp. 733-742 et Beishi, j. 83, pp. 2793-2794.
123. Suishu, j. 33, p. 991. Les traités bibliographiques des Tangshu ne mentionnent qu'un catalogue en quatre classes de l'ère lianjia en quatre juan, c'est probablement celui du Shou'an dian.
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Les bibliothèques en Chine
Qin et Zhao. 124 Quant aux royaumes et aux lignées qu'ils fondèrent, si les noms se sont transmis, leurs institutions, les rites et la musique n'ont laissé aucune trace".125 "La règle était les combats continuels, la lance et la hallebarde étaient la principale occupation. Seuls Fu et Yao se préoccupèrent de la culture et de l'éducation".126 Le ve siècle et le début du VIe siècle furent dominés par la dynastie florissante des Tabgatch Wei (Wei du Nord ou Wei postérieurs, 386-534) qui unifia le Nord de la Chine en mettant fin aux Seize Royaumes des Cinq Barbares. La sinisation progressive des Wei se traduisit en 495 par l'abandon de leur capitale Pingcheng >f ~~ (l'actuelle Datong au Shanxi) pour une capitale traditionnelle Ghinoise, Luoyang. Dans le même temps, les Wei avaient adopté le modèle des institutions chinoises et, en conséquence, avaient constitué une bibliothèque impériale calquée en grande partie sur celle des Jin. Li Xian ~ ~c..J (335-429)127, dès avant le transfert de la capitale, fut l'un des premiers directeurs de la bibliothèque des Wei et l'un de ses premiers organisateurs : "Taizu K;;t-A (Daowu di 1! ~ ~ , règne 386-409) interrogea Xian: «Quels sont dans l'empire les meilleurs livres qui puissent développer l'esprit et l'intelligence des gens?» - Il n'y a que les Classiques, répondit Xian. Les Règles du gouvernement des Trois Augustes et des Cinq Empereurs peuvent aider l'esprit et l'intelligence des princes. - Les livres et registres de l'empire, demanda encore l'empereur, à combien se montent-ils en tout? Je voudrais les rassembler, comment m'y prendre? - Depuis que Fuxi a commencé à régner, répondit Xian, empereurs et princesse sont succédé jusqu'à maintenant; de génération en génération les archives de l'Etat (guoji l~~) et les commentaires secrets sont devenus innombrables. Si Votre Majesté désire vraiment les rassembler, Elle doit en organiser strictement la recherche dans toutes les préfectures, les commanderies et les districts de l'empire afin qu'ils Lui soient envoyés; ce qu'apprécie le souverain peut être recueilli sans difficulté.
124. Ce sont les divers royaumes des Qin antérieurs (351-394), postérieurs (384-417), occidentaux (385-431) et des Zhao antérieurs (304-329) et postérieurs (319-352). 125. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, p. 2493. 126. Suishu, j. 32, p. 907. Ces deux personnages sont Fu Jian~~
ïi.t (337-384), fondateur du royaume des Qin aritérieurs et Yao Xing1t4ti~(366-416), fondateur des Qin postérieurs.
127. Biographie dans Weishu, j. 33, pp. 788-791.
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Les bibliothèques impériales Taizu appliqua ce silstème dans l'empire et peu à peu les livres furent rassemblés."l 8 Soit que l'effort entrepris n'ait pas été vraiment concluant, soit que les successeurs de Daowu di n'aient pas pris autant de goût à la culture livresque, ou bien encore que, lors du changement de capitale, les livres aient été partiellement dispersés ou mélangés, en tout cas, àla fin du ye siècle, l'empereur Xiaowen7t :$é(règne 471-499) dut emprunter des ouvrages aux Qi du Sud pour les recopier afin d'accroître le fonds impérial. 129 Par ailleurs, les bibliothèques avaient sans doute pâti de la proscription du bouddhisme ordonnée par l'empereur Taiwuis:.. ~(règne 423-452) en 446 130 et levée seulement par son successeur en 452. Enfin l'empereur Xiaowen lui-même avait interdit en 485 les ouvrages de prophéties apocryphes, tuchen biwei 1j)~1Jt!'~ 131, qui avaient été également (règne 453-465) des interdits vers 460 en Chine du Sud par Xiaowu di ~ ~ Song. 132
ttr
Un décret de l'année 495 ordonna de rechercher les livres épars dans l'empire, en fait surtout dans la partie nord de la Chine qui était contrôlée par les 128. Weishu, j. 33, p. 789. Le Zizhi tongjian, j. Ill, p. 3488, offre un récit légèrement différent, situé en 399 : "Gui il.. (Dao Wudi) interrogea le lettré Li Xian: «Quelles sont les meilleures choses de l'empire qui puissent développer l'esprit et l'intelligence des gens?» - Rien ne vaut les livres, répondit Xian. - Combien y a-t-il de livres en tout? reprit l'empereur, et comment les rassembler? - Depuis qu'il y a des contrats écrits, répondit Xian, au cours des âges les livres se sont multipliés au point que maintenant on ne peut les dénombrer. Quand le souverain des hommes apprécie quelque chose, comment pourrait-on craindre de ne pas le recueillir? Gui se conforma à cet avis et ordonna de rechercher les livres dans les commanderies et les districts et tous furent envoyés à Pingcheng". Cette version est reprise dans le Wenxian tong/cao, j. 174, p. 1505. Le texte du Beishi, j. 27, p. 978 est elliptique, comme celui du Cejuyuangui, j. 104, p. 1237. 129. Suishu, j. 32, p. 907. Le système des emprunts à des bibliothèques officielles d'autres dynasties contemporaines semble ne pas avoir été exceP!Ïonnel à cette époque. Ainsi, en 426, l'empereur des Song accorda à Juqu Mengsun~.tl ~ ~ ~ (368-433), q.ui allait fonder la dynastie des Liang du Nord en 428, 475 rouleaux de livres de philosophIe et de littérature, dont le Zhouyi li} )i, et le Soushenji :tt#~t. Plus tard, en 437, ce fut l'un des fils de Juqu Mengsun, Maoqian~ 4 , qui offrit aux Song 154 rouleaux d'ouvrages historiques ou administratifs relatifs surtout aux Liang du Nord en échange desquels il obtint d'autres ouvrages historiques. Songshu, j. 98, pp. 2415-2416. 130. Weishu, j. 4 B, p. 100. La destruction devait toucher toutes les statues et les sûtra barbares. Weishu, j. 114, p. 3035; Guanghong mingji, j. 8, T. 2103, vol. 52, p. 135c. 131. Weishu, j. 7 A, p. 155.
132. Suishu, j. 32, p. 941. Ce type de proscription avait connu plusieurs précédents dès les Han. Sous les Jin, en 267, les études consacrées aux chenwei et aux pronostics d'après les astres et les souffles avaient été interdits par l'empereur Wu. Zizhi tongjian, j.79, p.2504. Ces ouvrages furent également proscrits sous les Liang au début du VIC siècle, puis furent encore interdits par Yangdi ,y-t ~ des Sui en 605 : "TI envoya des émissaires de tous côtés pour rechercher les livres de l'empire. Tous ceux qui avaient trait aux prophéties (chenwel) furent détruits. Leurs possesseurs, accusés par les émissaires, furent mis à mort. Dès lors cette discipline fut supprimée." Elle constitue pourtant une subdivision dans le traité bibliographique du Suishu; et, si elle n'y est représentée que par 92 juan, dans les traités bibliographiques des Tangshu, on recense 474 juan pour le Jiu Tangshu et 381 juan pour le Kin Tangshu. Sur cette destruction des livres prophétiques, cf. Chen Dengyuan, Gujin dianji jusan /cao, pp. 43-51.
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Les bibliothèques en Chine Wei du Nord, afin d'accroître le fonds de la Bibliothèque impériale; les possesseurs recevaient une récompense. 133 L'opération aboutit, après plusieurs années, au rassemblement d'un certain nombre d'ouvrages qu'il fallut inventorier, classer, restaurer, etc. L'assistant de la Bibliothèque impériale, Lu Changj. il<§ (mort en 516), en dressa une liste, Jiayi xinlu -.fJ lJ ~ it; 134 mais c'est surtout son successeur, Sun Huiwei ~~ ~.~ (452-518)135, qui se chargea d'organiser le fonds. Sun Huiwei, aussitôt nommé assistant de la Bibliothèque impériale, s'installa au pavillon Dongguan où était conservée la collection impériale et rendit compte de sa visite dans un mémoire au trône dans lequel il dressait un constat consternant Selon l'habitude propre à ce type de pétition, Sun Huiwei opposait la passion pour les livres qui avait cours dans l'antiquité avec le désintérêt des générations récentes. Les ouvrages sont incomplets, souvent sans début ou sans fin, et mélangés. Si les ouvrages complets ont été conservés par groupe de dix dans des enveloppes, les ouvrages mutilés n'ont pas été copiés depuis des années. L'ordre des chapitres a été détruit, ou encore les textes sont couverts d'erreurs. Sun poursuivait en formulant les propositions suivantes: "En suivant le Jiayi xinlu (Nouveau catalogue en classes 1 et 2), rédigé par mon prédecesseur, l'assistant Lu Chang, je souhaiterais remédier à ces déficiences, ôter de ce qui est et ajouter ce qui n'est pas, vérifier les pauses des textes (judou /dj ~t), pour faire des exemplaires définitifs, tous copiés en ordre, qui seront des modèles à perpétuité. Les exemplaires manquants dans la Bibliothèque seront recherchés partout et acquis jusqu'à ce que le fonds soit complet. Et, quand les Classiques et les Récits (historiques) seront nombreux ainsi que les ouvrages philosophiques, en raison de la grande quantité de titres (bu~ ) et d'enveloppes, les chapitres et articles se trouveront en désordre si l'on ne procède pas à une ou deux révisions, qui demanderont du temps. Je sollicite que l'on donne l'ordre aux lettrés au vaste savoir des Quatre Portes (simen boshi \\1) ~J:j tr~ .-:f: ) ainsi qu'à quarante lettrés de la capitale de se charger spécialement de la révision à la Bibliothèque impériale et de prendre part à la fixation du sens des caractères. Si cette autorisation est accordée, alors les textes seront exacts et tous ces ouvrages constitueront un vaste fonds".136 133. Weishu, j. 7 B, p. 178. Un certain Xue Tanbao j. 44, p. 999.
t. :t Ji
fut chargé de cette recherche. Weishu,
134. Biographie dans Weishu, j. 47, pp. 1055-1060. Lu Chang fut nommé zhongshu shilang'f~ 1~~ (vice président du grand secrétariat impérial) au début de l'ère jingming (500- 503); son catalogue date donc d'avant 500. Lai Xinxia, op. cit., p. 97, se demande si le titre vient de ce que le catalogue n'aurait traité que des deux classes des Classiques, jing, et de la Philosophie, zi. Etait-il inachevé ou bien seules les deux premières classes se sont-elles transmises? Ces questions restent sans réponse. 135. Biographie dans Weishu.j. 84, pp. 1852-1854; Beishi, j. 81, pp. 2716-2718.
136. Weishu,j. 84, pp. 1853-1854.
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Les bibliothèques impériales Quelques années plus tard, en 510, l'empereur Xuanwu f~ ~ (règne 499-515) fit paraître un décret ordonnant à nouveau la recherche de livres à travers l'empire 137 , sans doute pour remédier aux manques qu'il semblait impossible de combler. Aucune information sur les quantités d'ouvrages recueillis ne nous est parvenue. Seule une liste d'ouvrages manquants ou lacunaires est mentionnée dans le Suishupour la dynastie Wei, Wei queshu mulu
~ ~i 1"1à 41<
.138
A la suite de la révolte dite des Six Garnisons (523), au cours de laquelle six des dix garnisons chargées de défendre les \\Tei contre les attaques venues du Nord, se rebellèrent contre le pouvoir central, une nouvelle guerre civile éclata, qui donna naissance à un partage de la Chine du Nord en deux factions rivales, les Wei orientaux (534-550) et les Wei occidentaux (535-556) auxquelles succédèrent respectivement les Qi du Nord (550-577) et les Zhou du Nord (557-581). Malgré la lutte qui anima ces dynasties, l'une et l'autre partie se consacrèrent à l'organisation d'une bibliothèque impériale. Chez les Qi du Nord; en 556, un décret ordonna de réviser un ensemble de livres pour les présenter au prince héritier. Une douzaine de lettrés furent chargés de cette tâche. Panni eux figurait Fan Xun ~ ~ (mort vers 556)139, qui constata que les livres de la Bibliothèque impériale étaient pour la plupart fautifs et qu'il n'était possible de vérifier les textes que par la comparaison d'un grand nombre d'exemplaires : "Si l'on veut corriger et fixer (les textes), il faut avoir de nombreux exemplaires. Les maisons du président de la Cour des sacrifices impériaux (taichangqing -;K~. 4ilf ) Xing Zicai ~~ :j- ~ (mort en 559), du second maître de l'héritier du trône (taizi shaofu:K .:1- ~~ Wei Shou~ lf~ (mort en 572), du président du ministère des fonctionnaires (libu shangshu 1:.. ~ ~ -1; ) Xin Shu.$ ?,if (500-559), du vice-président de la Cour de l'agriculture (sinong shaoqing il ~ 11.' u~y ) Mu Zirong~ .g. 'fj- , de l'ancien vice-président de la Porte jaune (huangmenlang) Sima Zirui iJ,~ .j ~, de feu le recteur de l'université des fils de l'Etat (guozi jijiu l~ .g.. ~ y~ ) Li Yexing ~ 1 ~ (474-549), sont remplies de livres. Que leurs possesseurs soient priés par lettre officielle de prêter leurs exem~laires afin que l'on puisse vérifier. les acquisitions et les déficits". 40
-y
)
137. Weishu, j. 8, p. 209. 138. Suishu, j. 33, p. 991. 139. Biographie dans Bei Qi shu, j. 45, pp. 607-615; Beishi, j. 83, pp. 2788-2790. 140. Bei Qi shu, j. 45, p. 614. Cette opération de révision et de collation a été rapportée dans une peinture célèbre, attribuée à Yan Liben ~ ~~ (vers 600-674), actuellement conserv~.ç au Musée des Beaux-Arts de Boston. Cf. l'article de Wu Tongo( lif.! dans Bukkyô geijutsu lM' ~ $ ~~, 90 (1973), pp.77-86.
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Les bibliothèques en Chine
A la suite de cette proposition, le directeur de la Bibliothèque, Wei Jin ~
11141 , obtint plus de 3 000 rouleaux.142 La collection impériale semble avoir augmenté rapidement, puisqu'en 577, quand les Qi furent défaits par les Zhou, elle comportait 30 000 rouleaux répartis en quatre classes" .143 Lors de leur installation, les Zhou n'avaient pu recueillir des Wei occidentaux que 8 000 rouleaux. L'empereur Ming -a~ (règne 557-560), qui passe pour avoir été un grand lecteur, essaya d'accroître la bibliothèque: "Jeune, déjà il aimait l'étude et lisait de nombreux livres. Il excellait dans les compositions, son style élégant était doux et joli. L~rsqu'il monta sur le trône, il rassembla dans le palais Linzhi Nb ~~l.. plus de quatre-vingts hommes de lettres, choisis panni fës 'ducs, les ministres ou au-dessous, afin de vérifier les Classiques et l'Histoire". 144 . Les acquisitions, malgré tout, ne furent pas considérables puisque la Bibliothèque excédait à peine la 000 rouleaux 145 auxquels vint s'ajouter la collection prise aux Qi en 577, soit 30 000 rouleaux dont 5 000 d'ouvrages anciens. 146 '
5. LES BIBUOTHEQUES IMPERIALES DES SUI
En 581, les Sui succédèrent aux Zhou, après que le général Yang Jian~ ~ (540-605) eut usurpé le pouvoir. En 583, le nouveau directeur de la Bibliothèque impériale, Niu Hong 147, à peine nommé, constata une fois de plus le désordre et les déficiences de la Bibliothèque. Il soumit au trône un mémoire, resté célèbre, en vue de reconstituer à nouveau une vaste collection. Dans son exposé, Niu Hong relatait à grands traits l'histoire des diverses collections impériales en insistant sur les cinq destructions irrémédiables qui s'étaient produites jusqu'alors: d'abord la destruction due à Li Si en 213 avant notre ère, puis celles qui eurent lieu à la fin du règne de Wang Mang en 24 de notre ère, à la fin des Han orientaux en 208, à la fin des Jin occidentaux en 311 et enfin la 141. Biographie dans Bei Qi shu, j. 40, p. ?27; Beishi, j. 20, p. 736. 142. Bei Qi shu, j. 45, p. 614. 143. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 20, p. 736.
144.Zhoushu,j.4,p.60. 145. Suishu, j. 32, p. 90S. 146. Suishu, j. 49, p. 1299; Beishi, j. 72, p. 2494; Suishu, j. 32, p. 90S; Tang liudian, j. 9, p. 25a; Jiu Tangshu,j. 47, p. 20S2. .
147. Biographie dans Suishu, j. 49, pp. 1297-1310; Beishi, j. 72, pp. 2492-2504.
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Les bibliothèques impériales destruction due à Yuandi des Liang en 554. La Bibliothèque des Sui se limitait à cette époque à la collection héritée des Zhou du Nord. "Maintenant, déclare-t-il, les livres de l'empereur n'existent qu'en un seul exemplaire et ne se montent qu'à 15 ()()() rouleaux. Aussi bien parmi les titres que parmi les enveloppes, on constate des déficits. Cela ne représente que la moitié de l'ancien catalogue des Liang. 148 Quant aux ouvrages sur le yin et le yang ainsi que sur le Heluo l49 , aux textes de médecine et aux cartes et registres, ils sont de moins en moins nombreux. (... ) Les ouvrages que l'on voit actuellement dans la Bibliothèque suffisent certes à la lecture, mais il faut ordonner de grandes acquisitions pour les documents de notre époque. TI n'est pas possible que ce qui n'est pas dans le trésor du prince se trouve dans les maisons privées. Mais la population est nombreuse, il est difficile de faire savoir que l'on recherche (des ouvrages), et même parmi ceux qui sont au courant, beaucoup en éprouvent de la honte. Il faut les contraindre par la majesté du Ciel, les attirer par un modeste profit. S'ils sont avertis, par un décret, qu'une récompense leur sera offerte, alors des livres merveilleux afflueront à coup sûr, les tours et les pavillons se rempliront". L'empereur suivit cet avis et décréta que pour chaque rouleau offert, on serait gratifié d'une pièce de soie fine. En un à deux ans, des livres furent ainsi peu à peu acquis. 150 En principe, les ouvrages étaient recopiés après vérification du texte et ensuite retournés à leurs propriétaires, mais il est probable que bien souvent les possesseurs de manuscrits originaux étaient tentés de n'en procurer que des copies. 151 Le succès de cette initiative fut réel, puisqu'un catalogue fut rédigé sous la direction de Niu Hong dès 584,152 et ce catalogue servit de base au traité bibliographique du Suishu. La recherche d'ouvrages perdus à travers l'empire fut bien souvent l'occasion de fraudes. On vit resurgir des textes disparus qui en réalité étaient des faux. Tel fut le cas de la mystification de Liu Xuan~'l,y~,153: "Quand Niu Hong demanda, par un mémoire au trône, que soient acquis les livres dans l'empire, Xuan falsifia une centaine 148. C'est une référence au catalogue de Ruan Xiaoxu. 149. Il s'agit des écrits prophétiques représentés par le Tableau du Fleuve, Hetu 7~ 1iO, et l'Ecrit de la Luo, Luoshu 7~ i". 150. Suishu, j. 49, p. 1300; Beishi, j. 72, p. 2494. 151. Suishu, j. 32, p. 908.
152. Ce catalo~ue est mentionné dans le Suishu, j. 33, p. 991 (sans nom d'auteur), dans le Jiu Tangshu,j. 46, p. 2011, dans le Xin Tangshu, j. 58, p. 1498. 153. Biographie dans Suishu, j. 75, pp. 1719-1723; Beishi, j. 82; pp. 2763-2767.
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Les bibliothèques en Chine
de rouleaux qui avaient pour titre Lianshan yi ~ J.I ~ ,154 Lu shi}i -:~. ù t , etc. TI les copia et les proposa à un fonctionnaire, puis il prit la récompense et s'en alla. Par la suite, quelqu'un le mit en cause, mais une amnistie lui évita la mort. Son nom fut rayé de la liste des fonctionnaires. TI s'en retourna chez lui où il s'occupa d'enseignement".155 Quelle put bien être la motivation de Liu Xuan? Certainement pas le profit matériel, puisque Liu Xuan était général de la Cour des affaires du Palais. Dans sa jeunesse, il s'était enfermé pour lire et serait resté dix ans sans sortir. 156 Sous les Zhou, il avait en outre occupé un poste à la rédaction de l'histoire de l'Etat. Si cette anecdote est authentique, Liu Xuan devait certainement souhaiter autre chose que des pièces de soie. Lorsque les Sui mirent fin' à l'empire des Chen en 589 et réunifièrent la totalité de la Chine, ils récupérèrent leurs collections et les intégrèrent à leur propre fonds. Ce fut Pei Ju ~~~ (mort en 627), alors secrétaire du général en chef, qui fut chargé de se saisir de la bibliothèque impériale des Chen pour la transporter dans la capitale des Sui. 157 Les ouvrages des Chen étaient constitués surtout par des copies récentes datant de l'empereur Xuan l~ (règne 569-582). Ils avaient été copiés, dit-on, sur un papier et avec une encre de qualités médiocres. Ils furent donc triés et l'on ne conserva que les exemplaires anciens. L'empereur donna l'ordre à des scribes comme Wei Pei ~ et Du Jun ~.i.jYi'\ d'établir deux exemplaires de chaque ouvrage, l'un principal, l'autre secondaire, et tous deux conservés au Palais impérial. Avec les ouvrages qui se trouvaient dans les pavillons de l'intérieur et de l'extérieur, les livres se montaient à 30 000 rouleaux. En 588 fut dressé un catalogue de ces ouvrages répartis en quatre classes. 158
t
Un nouveau catalogue fut entrepris un peu plus tard, en 597, par l'assistant de la Bibliothèque Xu Shanxin ~~ 'e." (559-619).159 Ce catalogue, dénommé Qi/in < ;f;ç.., les "Sept Forêts", s'inspirait des "Sept Registres" de Ruan Xiaoxu. Non seulement il en suivait la division en sept classes, mais on y trouvait aussi 154. Le Lianshan yi était un ouvrage divinatoire qui fut assimilé. avec le Guizangyi~~ îiJ • au Livre des Mutations. Zhouyi. Seul le Zhouyi figure dans le traité bibliographique du Hanshu. Gu YanwuM'IR it\, (1613-1682) estime que les deux autres titres. attribués à Fuxi et Huangdi ne sont que par extension des Livres des Mutations. comme les Printemps et Automnes de Zhou, de Yan ou de Song par rapport aux Printemps et Automnes de l'Etat de Lu. Rizhi lu, j. 1. p.1.
155. Suishu. j. 75. p. 1720. Par la suite. il revint en grâce. 156. Suishu.j. 75. pp. 1718 et 1719. Cf. chapitre nI. 157. Suishu. j. 67. p. 1577; Jiu Tangshu, j. 63, p. 2406. Sur Pei lu, cf. Fritz Iaeger. "Leben und Werk des P'ei KU". Ostasiatische Zeitschrift. 9 (1920-1922), pp. 81-115. 216-231. 158. Suishu. j. 32. p. 908; j.33. p. 991. 159. Biographie dans Suishu, j. 58. pp. 1424-1431; Beishi.j. 83. pp. 2801-2806.
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Les bibliothèques impériales
des notices sur les auteurs. Un autre catalogue fut achevé en 600 sous l'autorité du directeur de la Bibliothèque, Wang Shao s. @~ (ou M )160, qui était peut-être une présentation différente du catalogue de Xu Shanxin, puisque les catalogues étaient plutôt l'oeuvre des assistants que celle des directeurs, comme on l'a vu pour Xie Lingyun. Sous le règne de l'empereur Yang (605-618), la Bibliothèque prit un développement considérable. Avant de ~onter sur le trône, alors qu'il était commandant de Yangzhou:t~ -J+J, Yangdi avait déjà installé une centaine de lettrés dans sa résidence. Pendant près de vingt ans furent composés toutes sortes d'ouvrages portant sur l'étude des Classiques, les compositions littéraires, l'art militaire, l'agriculture, la géographie, la médecine, la divination, le bouddhisme, le taoïsme et jusque sur les jeux de tablettes, pubo 1tf; f~', et sur les aigles et les chiens. Il s'agissait, disait-on, d'ouvrages nouveaux d'excellente qualité, soit . quelque 17 000 rouleaux pour 31 titres. 161 Une fois empereur, Yangdi fit procéder au récolement de la Bibliothèque impériale, puis constituer un fonds dans la nouvelle capitale orientale, Luoyang. "Au début, dans le palais Jiaze ~t~'1JP;t de la capitale occidentale, il y avait 370000 rouleaux. 'empereur ordonna au directeur de la Bibliothèque Liu Guyan ~Ai~v "t (542-610)162 de les mettre en ordre et d'en extraire les ouvrages en double ou mélangés. On obtint plus de 37 000 rouleaux qui devinrent les exemplaires de l'empereur163 et qui furent placés dans le palais Xiuwen 11~ ~~ ~ de la capitale orientale. Puis cinquante exemplaires secondaires furent copiés et répartis en trois catégories qui furent déposés dans les palais, les ministères et les bureaux des capitales occidentale et orientale" .164 "La première avait des bâtons de pierre précieuse, liuli:ffrLJ rouge, la deuxième des bâtons de pierre précieuse violette, la troisième des bâtons laqués. (Les rouleau~) furent déposés dans les ailes Est et Ouest du palais Guanwen .Ii, :t~~ de la capitale orientale. Dans les bâtiments de' l'Est furent conservées les classes jia et yi, dans les bâtiments de l'Ouest les classes bing et
t~,
160. Jiu Tangshu, j. 46, p. 2011. Sur Wang Shao, cf. Suishu, j. 69, pp. 1601-1610; Beishi, j. 35, pp. 1292-1301. 161. Zizhi tongjian, j. 182, p. 5694. 162. Liu Bian My q: , zi Guyan, bibliophile qui avait lu plus de 10 000 rouleaux. Biographie dans Suishu,j. 58, pp. 1423-1424. 163. Un catalogue de ces livres de l'empereur fut rédigé en 9 juan, Daye zhengyushu mulu =K.;r. if. ~y 1; ~1iI< . Suishu, j. 33, p. 991. Le Suishu menti.9nne aussi \!Il "Catalogue en quatre classes des armoires parfumées", Xiangchu sibu mulu :>$ Jt:t l1J7~p ~ /Ü< ,en 4 juan, dont on ne sait rien.
164. Zizhi tongjian, j. 182, p. 5694, à la date de 615. La première capitale des Sui avait été construite près de Chang'an sous le nom de Daxingcheng A.~t.~ , dès 583. En 605, une nouvelle capitale fut reconstruite à Luoyang.
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Les bibliothèques en Chine ding. Les antiquités et les peintures célèbres acquises depuis les Wei furent rassemblées à l'arrière du palais (Guanwen) où l'on éleva deux terrasses. Dans celle de l'Est, dénommée Miaokai tai 1t.~\;ttj I~ étaient conservées les antiquités, dans celle de l'Ouest, dénommée Baoji tai I~ ~ Jt , étaient conservées des peintures anciennes". 165 "Les exemplaires principaux étaient magnifiquement montés et rognés, avec des bâtons précieux et des couvertures de brocart. Devant le palais Guanwen se trouvait la salle des Ecrits aux quatorze travées. l66 Les fenêtres, les coussins des bancs, les tentures des armoires, tout était d'une beauté exquise. Toutes les trois travées s'ouvrait une pièce. ,Des portes pendaient des tentures de brocart, au-dessus desquelles se trouvaient deux immortels volants." "A l'extérieur des portes et dans le sol était (dissimulé) un mécanisme. Quand l'empereur se rendait dans la salle des Ecrits, des gens du palais tenaient des brûle-parfums. En s'avançant, il marchait sur le mécanisme, alors les immortels volants descendaient, prenaient la tenture et remontaient. Les battants de la porte et les portes des armoires s'ouvraient d'eux-mêmes. Quand l'empereur sortait qes tentures) pendaient à nouveau et (les portes) se refermaient". 67 L'organisation de la Bibliothèque impériale des Sui fut calquée sur celle des Qi du Nord, mais fut beaucoup plus étoffée. Yangdi créa un poste de vicedirecteur, shaojian y ~, il ramena le nombre de secrétaires réviseurs de textes de douze à dix. De la Bibliothèque dépendait le Service des rédactions, zhuzuocao :!!Î~ .$ , où travaillaient deux secrétaires, lang ïiV ' huit secrétaires assistants, zuolang 1ti..t deux secrétaires réviseurs de textes et deux correcteurs de caractères, ainsi que le Service des observations astronomiques, taishicao :&
r'
~~ .168
Outre les ouvrages répartis en quatre classes constituant la littérature "orthodoxe", comme l'entendaient les historiographes officiels, la Biblioth~ue impériale conservait également des ouvrages bouddhiques et taoïques. Mais le bouddhisme et le taoïsme étaient considérés. comme des doctrines extérieures et les textes étaient conservés et traités à part. 169 165. Suishu, j. 32, p. 908. 166. Cela rappelle que les premiers textes bouddhiques sous les Han furent déposés dans la quatorzième travée, c'est-à-dire sans doute la dernière.
167. Zizhi tongjian, j. 182, pp. 5694-5695. Ce texte figure partiellement dans le Yuhai, j. 52, p. 16b, comme tiré du Beishi, bien qu'il ne paraisse pas y figurer actuellement. 168. Suishu, j. 26, pp. 775 et 795. En 615, furent créés 120 postes au département de la Bibliothèque impériale, tous attribués à des lettrés. Zlzhi tongjian, j. 182, p. 5694. 169. Suishu, j. 35, p. 1099.
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Le personnel de la Bibliothèque impériale des Sui - 1 directeur, bishujian puis bishuling - 1 vice-directeur, bishu shaojian puis bishu shaoling - 1 assistant, bishucheng - 4 secrétaires, bishulang - 10 secrétaires réviseurs de textes, jiaoshulang - 4 correcteurs de caractères, zhengzi - 2 secrétaires du service de rédaction, zhuzuolang - 8 + 4 secrétaires assistants du service de rédaction, zhuzuozuolang - 10 rulinlang 1:4B
:u- ~p
170. Sources: Traités des Fonctionnaires du Songshu, j.40, du Jinshu, j.24, du Nan Qi shu, j.16; Chuxueji, j.12; Tongdian, j.26.
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Les bibliothèques en Chine - 20 wenlinlang s:..;f~ "t\f - 40 secrétaires réviseurs de text,es, jiaoshu langyuan ~"$
fi? ~
- 20 secrétaires à l'écriture régulière, kaishu langyuan ~"'$
i!?
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- 2 greffiers, lushi ~.J-
ll. L'ADMINISTRATION DES BmLIOTHEQUES IMPERIALES SOUS LES TANG 1. LES EI'ATS SUCCESSIFS DES COLLECTIONS
t
Dès que Li Yuan v~ (565~635), général des Sui, eut fondé la nouvelle dynastie des Tang, il choisit pour capitale Daxingcheng qu'il rebaptisa Chang'an. Mais en 617, il ne contrôlait encore qu'une faible partie du nord de la Chine et il n'occupa Luoyang, où se trouvait la plus grande partie de la collection impériale, qu'en 621. TI chargea alors le vice-président de la Cour de l'agriculture (sinong shaoqing ~ IJr G~p) Song Zungui ~ i--fi: de transporter les livres et les antiquités de la Bibliothèque impériale des Sui par bateau jusqu'à Chang'an. Malheureusement, une fois encore, les livres, qui avaient été préservés des combats lors du siège de Luoyang, furent en grande partie détruits. Les navires se retournèrent près de Dizhu ~;fi 171 et seulement dix à vingt pour cent des livres purent être sauvés du désastre. Ce qui subsistait, ajouté à ce qui se trouvait déjà à Chang'an, servit à établir le traité bibliographique du Suishu un peu plus tard, soit 14466 titres en 89 666 rouleaux. Telle est la version des événements donnée par le Suishu. l72
ct
Les faits ont été relatés de manière plus précise, mais plus embrouillée quant aux nombres d'ouvrages dans leXin Tangshu: "Au début, les livres du palalS Jiaze des Sui se montaient à
370000 juan. Quand vint le début de l'ère wude (618-626) il y avait 80 000 juan, parmi lesquels de nombreux doubles étaient mêlés. Quand Wang Shichong .i.. ~ 11 (mort en 621) fut défait, on obtint des Sui 8000 juan d'ouvrages anciens. Le président de
171. Ilot montagneux au milieu du Reuve Jaune dans la province du Shanxi. 172. Suishu, j. 32, p. 908.
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Les bibliothèques impériales la Cour du trésor impérial (taifu qing j ( ~ lj~)173 Song Zungui se rendit à la capitale orientale puis remonta le Fleuve Jaune en bateau pour les ramener à la capitale officielle. En passant à Dizhu, les navires se retournèrent et presque tous les livres furent perdus".174 Ce passage est peu clair. 175 On sait que sur les 370000 rouleaux du temps de Yangdi, 37 000, considérés comme les exemplaires de l'empereur, avaient été extraits et déposés à Luoyang, les autres restant à Daxingcheng. Les 80 000 rouleaux évoqués par le texte du Xin Tangshu au début des Tang se trouvaient-ils à Chang'an ou à Luoyang? Représentent-ils l'accroissement des 37 000 rouleaux de Luoyang entre 615 et 622? Les 8 000 rouleaux anciens acquis représentent-ils ce qui a pu être sauvé lors du transfert ou ce qui subsistait après la chute de Luoyang? Ce qui semble probable, c'est qu'environ 80000 rouleaux en tout furent réunis à Chang'an, avec' des doubles, dans la Bibliothèque impériale
(bishu).176 En 622, les deux fonds avaient donc été rassemblés, mais en désordre. Quand Linghu Defen/~ ~lP\ 71~' ~ (583-666)177 fut nommé assistant de la Bibliothèque impériale, il soumit aussitôt un mémoire au trône: ,"En raison des pertes et des troubles qui ont eu lieu, les livres ont été détruits, je sollicite que l'on achète ou que l'on recueille les livres perdus en offrant des sapèques ou de la soie, que l'on recrute des copistes à l'écriture régulière (kaishu) qui recevront l'ordre exclusif de transcrire les textes. Dans. quelques années, l'ensemble des livres sera reconstitué".l78 Le fonds de la Bibliothèque impériale semble s'être accru assez rapidement, puisqu'en 626 l'empereur Taizong ~ ~ (règne 626-649) décida de déposer au Palais pour le Développement de la Littérature, Hongwen dian ~ti J:-.
173. Fonction du 3c degré, 2C classe. Dans le Suishu, la fonction de Song Zungui était du 4C degré, 3c classe. La fonction précisée dans le Xin Tangshu paraît plus en rapport avec la présente mission.
174. Xin Tangshu, j. 57, p. 1422. .
175. Cf. Yu Jiaxi, op. cit., pp. 117-118. Si l'on comprend, comme semble le faire Hl. Wechsler (Mirror to the Son of Heaven : Wei Cheng at the Court of T'ang T'ai-tsung, New Haven, 1974, p. 110) que les Tang ne récupérèrent que 8 000 rouleaux à Luoyang et que quatre-vingts à quatre-vingt-dix pour cent de ceux-ci furent détruits lors de leur transfert à Chang'an, il n'aurait subsisté qu'un millier de rouleaux environ, ce qui paraît contredit par ailleurs.
176. Tang liudian,j. 9, p. 26a; Jiu Tangshu,j. 47, p. 2082. 177. Biographie in Jiu Tangshu, j. 73, pp. 2596-2599; Xin Tangshu, j. 102, pp. 3982-3984. Peu après, il devint vice-directeiir, puis directeur de la Bibliothèque impériale.
178. Tang huiyao,j. 35, p. 643.
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Les bibliothèques en Chine ».~ quelque 200 000 rouleaux répartis en quatre classes. 179 Dans une aile de ce
palais fut installé le Collège pour le Développement de la Littérature, Hongwen guan ~ll x./f~ , qui succéda au Collège pour le Perfectionnement de la Littérature, Xiuwen guan /I~ ~~ , créé quelques années plus tôt. L'entreprise d'accroissement de la Bibliothèque impériale, commencée par Gaozu $ 1.8. (règne 618-626) se poursuivit sous le règne de Taizong. En 628 (ou 629), Wei Zhengi#lx~ (580-643) succédait à Linghu Defen comme directeur de la Bibliothèque impériale (bishujian),180 après en avoir été l'assistant. Il demanda, par un mémoire au trône, le recrutement de copistes panni les enfants des fonctionnaires supérieurs de la cinquième classe. 18l Vingt collationneurs-réviseurs, choujiao ~\jM:..~ et 100 copistes, shushou"$.} ,furent ainsi recrutés. 182 En 633, Yu Shinan J1. ~ ~ (558-638) devint à son tour directeur de la Bibliothèque impériale. 183 En 641, Yan Shigu ft~ IgiP"Ji (581-645), qui était directeur-adjoint depuis huit ans, lui succéda. 184 . , L'accroissement du fonds de la Bibliothèque impériale ne trouvait pas pour autant son but en lui-même. Deux vastes projets en furent les corrélats, la fixation des textes, en particulier des Classiques, et la rédaction de l'Histoire des dynasties précédentes. . Le travail de fixation des Classiques et l'établissement d'un commentaire furent l'oeuvre essentiellement de Yan Shigu et de Kong Yingda JL~.t (574-648).1 85 L'empereur Taizong leur ordonna, ainsi qu'à d'autres lettrés, de préparer la version "correcte" commentée des Cinq Classiques, Wujing zhengyi j.. l~{ff.. jt~. L'oeuvre comportait 180 juan. Une fois achevée, on constata qu'y subsistaient certains défauts qui furent corrigés en particulier par Ma Jiayun,~ ~ :1Î. (mort en 645).186 L'ensemble ne fut définitivement achevé que sous le 179. Zizhi tongjian, j. 192, p. 6023; Tang huiyao,j. 64, p. 1114. Dès 618, l'empereur avait aussi fait établir une école, xiaoxue JI' ~ ,dans le Département de la Bibliothèque impériale afin d'instruire les enfants de la famille impériale et les fils des fonctionnaires méritants. Kin Tangshu, j. 44, p. 1163; Tang huiyao, j. 35, p. 633; R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, p.159. 180. Biographie in Jiu Tangshu, j. 71, p. 2545-2563; Kin Tangshu, j. 97, pp. 3867-3881. Cf. aussi Hl. Wechsler, passim. Dans le Jiu Tangshu, p. 3869 et le Tang huiyao, j.35, p. 643, la date est celle de la 2° année zhenguan, dans le Kin Tangshu, p. 3869, c'est la 3° année zhenyuan. 181. Kin Tangshu, j. 57, p. 1422. 182. Cf. biographie de Cui Xinggong Xi ;,.:r r:JJ (mort en 674), Jiu Tangshu, j. 190 A, p. 4996; Kin
Tangshu,j.201,p.5734.
183. Yu Shinan, biographie in Jiu Tangshu, j. 72, pp. 2565-2571; Kin Tangshu, j. 102, pp. 3969-3973. 184. Yan Shigu, biographie in Jiu Tangshu, j. 73 pp. 2594-2595; Kin Tangshu, j. 198, pp. 5641-5642. 185. Biographie in Jiu Tangshu, j. 73, pp. 2601-2603; Kin Tangshu, j. 198, pp. 5643-5644. 186. Biographie in Jiu Tangshu, j. 73, pp. 2603-2604; Kin Tangshu, j. 198, p. 5645.
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Les bibliothèques impériales
règne de Gaozong ~:f: (règne 650-683), vers 653, sous la responsabilité de Zhangsun Wuji -fk -âl-#', I~' (vers 600-659).187 Dès lors ce fut cette version des Classiques qui fut en service dans les écoles et qui servit de référence pour les examens officiels. La rédaction des Histoires des dynasties précédant les Tang constitua certainement une entreprise encore plus importante. En 622, Linghu Defen avait présenté un mémoire au trône, à la suite duquel l'empereur avait promulgué un décret pour que soient rédigées les histoires des Wei du Nord, des Zhou du Nord, des Sui, des Liang du Sud, des Qi du Sud et des Chen. Ce projet n'arriva pas à terme et fut abandonné. En 629, un autre projet fut repris. Le projet d'histoire des Wei fut délaissé et la version rédigée jadis par Wei Shou fut adoptée. Les , histoires des cinq autres dynasties furent achevées en 636 avec une organisation différente de l'organisation dupremiet projet Un bureau de l'Historiographie ou Collège des annalistes, Shiguan~" , avait été créé et rattaché au Département de la Bibliothèque impériale. Les rédacteurs n'y étaient pas en nombre fixe, mais affectés au gré des besoins, les postes étant assurés par des cumulants. 188 A partir de ce moment, la rédaction des Histoires dynastiques devint une oeuvre collective officielle, alors qu'auparavant elle était le fait d'historiens ou de familles d'historiens travaillant dans un contexte privé ou semi-privé. 189 Sous le règne de Gaozong et de ses successeurs, puis sous le règne de l'impératrice Wu Zetian ~ ~Il i( (règne 690-705), la tâche de rassemblement des livres se poursuivit sans modifications profondes. Un constant travail de révision et de correction des textes était nécessaire. Le besoin d'un récolement régulier fut ressenti, car un relatif désordre semble avoir été la conséquence de la mobilité du personnel de la Bibliothèque impériale. En 684, un décret enjoignit de présenter les livres des Bibliothèques impériales des deux capitales le premier jour de chaque année. Tous les trois ans, la totalité des titres devait être pointée. Les consignes devaient être échangées
187. Biographie in Jiu Tangshu. j. 65. pp. 2446-2456; Kin Tangshu. j. 105: pp. 4017-4022. Sur cette préparation. voir D. McMu1len, State and Scholars in T'ang China. pp. 72-74. 188. Sur ces entreprises. cf. Tang huiyao. j. 63. pp.tt 1090-1092. Voir aussi William Hung. ''The T·ang Bureau of Historiography before 708 in Harvard Journal 01 Asiatic Studies. 23 (1960-1961). pp. 93-106: H. Wechsler, op. cit. pp. 111-112; D. McMu1len, op.cit.• pp.l65-167. 189. Sur cette transfonnation de l·historiographie chinoise. cf. Yang Lien-sheng. ''The Organization of Chinese Official Historiography : Principles and Methods of the Standard Histories from the rang through the Ming Dynastytt. in W.O. Beasley and E.O. Pulleyblank (00.). Historians 01 China and Japan. Londres. Oxford University Press. 1961, pp. 44-45 (44-59). Cette nouvelle cOIl~eption de 1·histoire a été bientôt l'objet de critiques sévères de la part de Liu Zhiji 'i'l lk~ ~' (661-721). qui fut lui-même membre de ce Bureau de rHistoriographie. Cf. E.O. Pulleyblank. "Chinese Historical Criticism: Liu Chih-chi and Ssu-ma Kuang tt , in Historians 01 China and Japan, pp. 135-151.
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Les bibliothèques en Chine
clairement lors du remplacemept des responsables, de sorte que, si des déficits étaient constatés, on pût en connaître la cause. 190 Les déficits, en réalité, étaient fréquents et ne pouvaient être comblés que par emprunt à des bibliothèques privées. Ainsi, en 709, l'empereur Zhongzong :f ',~, (règne 705-710), estimant que les manques étaient importants, envoya des fonctionnaires à travers l'empire pour rechercher des livres. 191 Les acquisitions concernaient non seulement les ouvrages dont les textes manquaient dans la collection impériale, mais aussi les livres "anciens" considérés comme plus proches des textes originels. Or, précisément, les bibliophiles qui possédaient des ouvrages anciens répugnaient à s'en défaire, préférant en faire des copies pour la Bibliothèque impériale: "Au début de l'ère chang'an (701-704), Zhang Yizhi~.$ présenta un mémoire: "Dans l'empire, d'excellents artisans teintent et préparent les livres. Aussi, en secret, les fait-on recopier de manière identique au point qu'il est presque impossible de les distinguer. A mon humble avis, ce sont les ouvrages authentiques qui sont conservés dans les familles".193 .:k....192
2. LE REGNE DE XUANZONG (712-756)
Sous le règne de Xuanzong -t :~ , l'entreprise pennanente d'acquisition et de correction des livres prit une dimension nouvelle. L'empereur décida, dès le début de son règne, non seulement de reprendre les acquisitions, mais de réorganiser complètement les collections impériales et d'en dresser un catalogue exhaustif. Dès 715, Xuanzong, lors d'un banquet, exprima le souhait que des lettrés particulièrement qualifiés fussent chargés de lui lire et de lui expliquer les textes qui, en raison des incorrections ou des lacunes qu'ils contenaient, lui restaient quelquefois incompréhensibles. "Les livres du fonds impérial (neiku \1j ~ ) sont tous des ouvrages anciens datant des générations de Taizong et de Gaozong. J'ai donné l'ordre aux gens du Palais de s'en charger. 190. Tang huiyao, j. 35, p.643. 191. Jiu Tangshu, j. 7, p. 147; le Tang huiyao, j. 35, p. 644, indique à tort pour la date la 3e année jingyun, au lieu de la 3e année jinglong. .
192. Biographie in Jiu Tangshu, j. 78, pp. 2706-2708; Xin Tangshu, j. 104, pp. 4014-4016. 193. Xin Tangshu, j. 81, p. 3601.
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Les bibliothèques impériales Mais les déficits n'ont pas encore été comblés, les chapitres (pianjuan ~ Jb ) sont fautifs et en désordre. Il est très difficile de les consulter. Que Messieurs les Ministres essaient de les mettre en ordre pour moi".194 On fit donc appel, selon le souhait de Xuanzong, à des lettrés extérieurs au Département de la Bibliothèque impériale (bishu sheng). Ce furent le Grand Conseiller de gauche de l'empereur, zuosanji changshi 1i-1it~ ~ ,Ma Huaisu \\~ (r~ ~ (659-718)195, et le Grand Conseiller de droite, yousanji changshi-l§~~~t~, Chu Wuliang~~-t (646-721)196, qui, chaque jour, vinrent tour à tourfaire la lecture.197
*
Peu après, Ma Huaisu soumit un projet de réorganisation de la Bibliothèque de l'empereur. Les livres existants étaient souvent en mauvais état et mal classés, décomposés par le noir de fumée ou déchiquetés par les lépismes; les étiquettes et les rubans étaient mélangés; 198 les textes étaient parfois incorrects en raison de copies fautives, ou même carrément perdus. TI convenait donc de recopier les ouvrages existants, puis de les classer et de rédiger un catalogue, puisque, malgré un nombre certainement important d'ouvrages récents, aucun nouveau catalogue n'avait vu le jour depuis la dynastie Sui.
~
"Les livres accumulés avant les Qi du Sud furent catalogués dans les «Sept Mémoires» de Wang Han. Les ouvrages, depuis, se sont accrus considérablement, mais ils n'ont pas été examinés en détail dans le «Traité (bibliographique de l'Histoire) des Sui», Sui(shujingji)zhi. Ou bien, des livres anciens ont réapparu récemment et ne figurent pas dans les précédents traités, ou bien des gens récemment se sont transmis de's propos inconsistants, qui malgré leur vulgarité, ont cependant été notés. Si l'on ne rédige pas un catalogue, il sera difficile de distinguer la Zi ~~ de la Sheng}~.199 Il serait souhaitable de rassembler et d'examiner les titres et chapitres des ouvrages récents, ainsi que ceux qui subsistent dans les bibliographies (zhi) anciennes, de continuer les «Sept Mémoires» de Wang Jian et de conserver (ce nouveau catalogue) dans le trésor impérial (biju)".200
194. Tang huzyao, j. 35, p. 644; Jiu Tangshu, j. 46, p. 1962.
195. Biographie in Jiu Tangshu,j. 102, pp. 3163-3164; Kin Tangshu,j. 199, pp. 5680-5682. 196. Biographie in Jiu Tangshu, j. 102, pp. 3164-3168; Kin Tangshu ,j. 200, pp. 5687-5690. 197. Zizhi tongjian, j. 211, pp. 6711-6712. 198. Kin Tangshu, j. 199, p. 5681.
199. Rivières de la province actuelle du Shandong; référence au Liezi, "Zhongni" ~ lb , éd. du Sibu beiyao, j. 4, p. lIb. WO.Jiu Tangshu, j. 102, p. 3164; cf. aussi Kin Tangshu, j. 198, p. 5681; Zizhi tongjian, j. 211, p.
6730.
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Les bibliothèques en Chine C'est approximativement à ce moment-là que Ma Huaisu fut nommé directeur de la Bibliothèque impériale. 201 Chu Wuliang adressa, lui aussi, un mémoire au trône, préconisant de ne pas laisser se détériorer la collection impériale, d'en faire recopier les livres et de les mettre en ordre. 202 L'empereur, suivant ces propositions, chargea Ma Huaisu et Chu Wuliang de réaliser ce projet pour lequel fut créée une nouvelle structure administrative qui allait peu à peu se substituer au Département de la Bibliothèque impériale comme bibliothèque de l'empereur. On recruta des lettrés parmi les fonctionnaires attachés au département de la Bibliothèque impériale ou à d'autres institutions comprenant des bibliothèques importantes, Collège pour la glorification de la littérature (Zhaowen guan pYJ ~-i~ , ex-Collège pour le développement de la ,littérature, Hongwen guan), Université des fils de l'Etat (Guozi jian l~ a- ~ ), etc., ainsi que panni "les fonctionnaires en poste dans diverses aclministrations provinciales. Ma Huaisu et Chu Wuliang se succédèrent comme responsables de cette nouvelle bibliothèque. 203 Celle-ci fut installée dans le bâtiment Est du Palais céleste, Qianyuan dian ~ 3uJI à Luoyang et fut par conséquent dénommée Cour céleste, Qianyuan yuan 3t:1o ~~. L'installation fut préparée par la Cour des insignes impériaux, Weiwei (si)*~~), la nourriture fut fournie par la Cour des banquets impériaux, Guanglu (si) :;t /fJ<Ç}) .204 La structure administrative ne paraît pas avoir été définie avec précision immédiatement et dut évoluer très rapidement. Les gens les plus habiles à écrire furent recrutés partout. A côté de quelques postes fixes et permanents, un grand nombre de postes sans dénomination précise fut attribué par cumul à des fonctionnaires titulaires d'un autre poste. Les sources divergent sur le nombre de lettrés affectés à la constitùtion du fonds de la nouvelle bibliothèque. Le Zizhi tongjian 205 dénombre vingt personnes qui devaient corriger et rectifier (kanzheng ~hl .:if.. ) les textes, le Jiu Tangshu en dénombre vingt-six, qui étaient chargées d'enregistrer les livres des
201. Selon le Xin Tangshu, j. 199, p. 5681, il le fut après' avoir sownis son mémoire au trône. D'après le Jiu Tangshu, j. 102, p. 3164, il l'avait été dès 715. D'après le Zizhi tongjian, j. 211, p. 6730, il l'était déjà lors de la présentation du mémoire. 202. Jiu Tangshu, j. 102, p. 3167; Xin Tangshu, j. 200, p. 5689. Cf. R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, p. 190, note 2. 203. Chu Wu1iang n'en a sans doute pris la responsabilité qu'après la mort de Ma Huaisu en 718.
204. Xin Tangshu, j. 200, p. 5689. Cette Cour céleste devait se trouver non loin de la Porte céleste. Cf. F.A. Bischoff, La Forêt des pinceaux, p. 39 note 2. 205. Zizhi tongjian, j. 211, p. 6730.
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Les bibliothèques impériales quatre classes 206 , parmi lesquels Yuan Dan:tu ~ (653-729)207, Grand Conseiller de gauche de l'empereur, Qi Huan 1if 7# (675?-746?),208, Président du Grand Secrétariat de gauche de l'Héritier du Trône (zuoshuzi Ji;. tif. 3- ), Wang Xun.l. ~,209, Vice-directeur de la Bibliothèque impériale (bishu shaojian), Wu Jing ~ ~(670-749)210, Vice-président de la Cour des insignes impériaux (weiwei shaoqing ~ft &5 ji iiàr), ainsi que Wei Shu ~ ~ (mort en 757)211, qui était alors chef des employés (wei~) de Yueyang;f~ ~ Dans la biographie de Ma Huaisu du Xin Tangshu, outre Ma Huaisu et Chu Wuliang, apparaissent vingt-sept noms de fonctionnaires divers à qui semblent avoir été confiées des responsabilités distinctes: vingt-et-un pour le classement des livres et la rédaction des notice.s (fenbu zhuanci 0\.~f t~ i'P.- ), deux pour la correction de l'écriture (zhengwenzi iE ~ ~ ), deux chargés des affaires courantes (panguan -f,j J~ ), ainsi que deux vice-commissaires à la restauration des livres (xiu tushufushi 11!f ~ -t 1.~'11~).
Fonctionnaires affectés à la bibliotMque de la Cour céleste 212 - Yin Zhizhang f ~--# (yers 665-718)213, maître au vaste savoir de l'Université des Fils de l'Etat, guozi boshi \~:J ri -± , . - Wang Zhi ± Ji , professeur-assistant au Collège des Quatre Portes, simen zhujiao f!::1jù)1~ .
\g]
- Zhao Xuanmo .M!f ~ cf.1\', auxiliaire de l'Université des Fils de l'Etat, zhi guozi jian ~ I~.}~, - Wu Chuo ~ ~ ,assistant, cheng, (de la sous-préfecture) de Luhun ~
7f,
- Wei Shu ~ ~,commandant, wei, (de la sous-préfecture) de Sangquan~ ,~, - Ma Lizheng17 ~,1J.~, assistant, cheng, (de la sous- préfecture) de Fufeng~ \~, 206. Jiu Tangshu, j. 102, p. 3183.
207. Yuan Dan est plus connu par son zi, (Yuan) Xingchong ~f Itf ; biographie in Jiu Tangshu, j. 102, pp. 3176-3182;Xin Tangshu,j. 200, pp. 5690-5693. 208. Biographie in Jiu Tangshu, j. 190 B, pp. 5036-5039; Xin Tangshu, j. 128, pp. 4468-4471. Il fut alors nommé Vice-directeur de la Bibliothèque impériale. 209. Biographie in Xin Tangshu, j. 111, p. 4136. 210. Biographie in Jiu Tangshu, j. 102, p. 3182; Xin Tangshu, j. 132, pp. 4525-4529. 211. Biographie in Jiu Tangshu,j. 102, pp. 3183-3185; Xin Tangshu,j. 132, pp.4529-4531. 212. Source: Xin TangshU, j. 199, p. 5681. Dans la biographie de Chu Wuliang du Xin Tangshu, j. 200, p. 5689, ne figurent que les noms de quatre fonctionnaires dont un seulement est commun avec la liste duj. 199. 213. Biographie in Jiu TangShu' j. 189 B, pp. 4974-4975; Xin TangshU, j. 199, p. 5671. D'après le Xin Tangshu, il était correcteur de caractères.
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Les bibliothèques en Chine - Liu Yanzhi ;g'lft~1i(ou zhen ~), administrateur du bureau des mérites, sigong canjun ~ rJJ ~ I~, de HuzhoU1~~1'H, - Song Ciyu ~ ~.f." assistant, cheng, (de la sous-préfecture) de Linru ~4 'v:It; - Lu Shaobo ~ ,~{f1 , chef du tombeau Gong, Gongling ling ~ fR~ 214, - Li Zizhao
~
8-/j'{ , commandant,
wei, de Xinzheng #:Ir~,
- Yin Jianyou -R~ ~,~215, administrateur, canjun, (d'un bureau) de Hangzhou;f1t, ,J1\) -Xie Chongzhi/,lt~*~ ,commandant, wei, deZitong*~, - Yu Qin j, ~ , répétiteur du Collège des Quatre Portes, simen zhijiang l1P PEI ~~ , - Wang Qie.::E/t@- et Liu Zhongqiu~11 {ttz}t ,lettrés accomplis,jinshi&. -:t , - Hou Xingguo {~;'I"] 1: 216, administrateur de la Garde majestueuse de droite, you weiwei canjun )3 ~A~r~ ~ , - Yuan Hui!'( ~~, administrateur du bureau des finances, sihu canjun ~ f Xingzhou 1t~ 1~1,
Jf ~
de
- Chao Liang ~ ~ , administrateur greffier, lus~i canjun ~.:f %< ~ , de Haizhou :~"M~ , - Wu Jiong-B] ~~ 217, administrateur du service de~ ~as~ues de la Garde de droite de l'Héritier du Trône, you shuaiju zhoucao canjun -1(;" ~~j{~ ~1 ~.f. ~,
.
- Wang \yan! 7~ , préposé aux registres, zhubu "Î ~, de Rongyang I/$. p~, - Zheng Liangjin
3tr il< ~
, grand
invocateur de la Cour des sacrifices impériaux,
taichang si taizhu ~ I,~ ~~ *,e ,
chargés du classement et de la rédaction;
- Yin Chengye j?:{7~
t , frère de Yin Jianyou, assistant de la Bibliothèque impé~ale,
bishucheng, - Xu Chubi ~~ ~
1!,chef des employés, wei, de Wuzhi Aij',
chargés de la rectification des caractères;
214. Il s'agit du tombeau de l'''empereur'' à titre posthume Xiaojing ~*, mort en 675. 215. Biographie in Jiu Tangshu, j. 102, p. 3185; Xin Tangshu, j. 199, p. 5683. 216. Biographie in Xin Tangshu, j. 200, p. 5702. 217. Mentionné in Jiu Tangshu. j. 102, p. 3185.
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Les bibliothèques impériales - Lu Fu", ~ar 218, vice-directeur de la Bibliothèque impériale, bishu shaojian, et Cui
MianXi }~(673-739)219,
commissaires-adjoints à la restauration des livres;
- Tian Kefeng tE G]:fsr et Kang Ziyuan !Â~;'o impériale, bishulang,
220,
secrétaires de la Bibliothèque
chargés des affaires courantes.
Les différences importantes entre les diverses listes de collaborateurs montrent que les sources évoquent certainement des états portant sur plusieurs périodes. Mais surtout, ces fontionnaires n'étaient pas affectés en permanence à la bibliothèque, ils participaient plutôt à une sorte de commission de direction du projet. Néanmoins, un certain nombre de postes permanents y furent créés 221 : quatre réviseurs de textes 222, huit fonctionnaires chargés des livres, zhishuguan 1-.11-$ 1; , deux préposés223 , ainsi qu'un chargé des affaires courantes, panshi.id ou panguan ~j )~ 224; cent scribes, shuzhi ji xieyu shushou t" j 11 ~ i~;y t -t , furent par ailleurs recrutés pour réaliser les travaux de copie, mais sans doute progressivement 225
-t
Le projet ne prit forme que lentement. 226 Le Département de la Bibliothèque impériale y était associé, on l'a vu, mais aussi le Service de la bibliothèque de '1 'héritier du trône, Sijing ju ~ ~~.&J ,le Collège pour la
218. Biographie inXin Tangshu,j. 200, p. 5705. 219. Biographie in Jiu Tangshu, j. 188, pp. 4927-4931; Xin Tangshu, j. 129, pp. 4475-4478. 220. Biographie inXin Tangshu, j. 200, p. 5701. 221. Tang liu dian, j. 9, pp. 23a-27b; Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1851-1852; Xin Tangshu, j. 47, pp. 1212-1213. Cf. R. des Rotours, Le Tr~ité des Fonctionnaires, pp. 190-191. 222. Kandingguan -fIl ~ li dans le Tang liudian, kanzhengguan -fIl if. Iè; dans le Jiu Tangshu, jiaoding ~~ dans le Xin Tangshu. . 223. dian ~ ou zhuanzhi yudian ~ JKf1 ~if~'
224. Le Xin Tangshu mentionne en outre un yayuan zhongshi::t~ ~~ ~ {t,.. , eunuque chargé de surveiller la bibliothèque. Cf. R. des Rotours, pp. 190, 198. 225. Ils n'auraient été recrutés qu'en 740 (28 e année kaïyuan), si l'on devait en croire le Tang huiyao, j. 64, p. 1120. Le Xin Tangshu n'en mentionne que 90. 226. Xin Tangshu, j. 199, p. 5681.
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Les bibliothèques en Chine glorification de la littérature, Zhaowen guan, et le Collège pour l'exaltation de la littérature, Chongwen guan ~ H~ .227
Le but était de disposer ainsi d'une collection complète des ouvrages existants et d'établir un catalogue de cette collection. Chu Wuliang proposa même d'y faire participer les grands ministres Song Jing ~ ~ (663-737) et Su Ting ~ ~~ (670-727), comme cela avait été le cas sous le règne de Taizong, en particulier par la rédaction d'une postface. Mais l'empereur ne le suivit pas sur ce dernier point. 228 En 718, l'entreprise n'avait pas encore démarré effectivement. Quand l'empereur quitta Luoyang pour Chang'an, le siège fut transféré du Palais céleste, Qianyuan dian, au Palais des embellissements et des rectifications, Lizheng dian ~ .if.)F.1., dans le Palais du prince héritier, Donggong. 229
Le travail ne commença réellement qu'en 719. L'empereur donna l'ordre au Département de la Bibliothèque impériale, au Collège pour la glorification de la littérature, au Ministère des rites, Libu tt-ff ' à l'Université des Fils de l'Etat, à la Cour des sacrifices impériaux et à tous les bureaux, ainsi qu'aux fonctionnaires et aux particuliers, de prêter leurs livres pour qu'ils fussent copiés. 23o Il s'agissait surtout d'ouvrages rares231 ou encore de textes manquants dans les collections impériales. Quand les ouvrages prêtés furent rassemblés, avant même de les faire copier, l'empereur invita les fonctionnaires et les particuliers (était-ce ceux qui avaient prêté leurs ouvrages?) à venir les regarder et tous furent ébahis de leur grand nombre. 232 Mais il fallait encore classer tous les ouvrages rassemblés. Après la mort de Ma Huaisu, les lettrés qui avaient été chargés de cette entreprise émirent toutes sortes de propositions sans pouvoir se mettre d'accord. Plus d'un an passa 227. Xin Tangshu, j. 200, p. 5689. 228. Xin Tangshu, j. 200, p. 5689; j. 57, p. 1422. Chu Wuliang faisait allusion à la participation de Linghu Defen, Wei Zheng, Yu Shinan et Yan Shigu à la reconstitution de la Bibliothèque impériale au début des Tang. 229. Xin Tangshu, j. 57, p. 1423; j. 47, p. 1213; j. 200, p. 5689; Jiu Tangshu, j. 102, p. 3167; Tang huiyao, j. 64, p. 1118. Cf. R. des Rotours, Traité des Fonctionnaires, pp. 190 note 2 et 192.
230. Tang huiyao, j. 35, p. 644. 231. Jiu Tangshu, j. 46, p. 1962.
232. Jiu Tangshu, j. 46,'p. 1962; Tang huiyao, j. 35, p. 644. Les deux sources indiquent que cette exposition eut lieu au Palais céleste. Par ailleurs, l'empereur demanda aux "connaisseurs" du temps d'apposer leur signature et d'écrire des colophons. Un certain Liu Huaixm;g'l'~ n et d'autres découpèrent parfois les noms datant des dynasties antérieures et les remplacèrent par les leurs. Zhang Yanyuan, Lidai minghua ji, j. 3, p. 51 (trad. Acker, p. 227). Cela devait plutôt concerner les peintures, mais aussi les calligraphies.
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Les bibliothèques impériales sans qu'un plan même ait été fixé. Certains hauts fonctionnaires demandèrent que le projet fût abandonné. 233 Aussitôt après la mort de Chu Wuliang, en 720, Yuan Xingchong, qui était président de la Cour suprême de justice, dali qing:J:.t!i@p, et devint grand conseiller de droite de l'empereur, you sanji changshi, reçut la mission de reprendre la réalisation du projet. 234 Une nouvelle commission fut réunie et un catalogue général des livres anciens et récents fut rédigé et achevé avant la fin de l'année. Les livres avaient été répartis en quatre classes. Deux rédacteurs en chef étaient responsables de chacune de ces classes : -
Yin Jianyou et Wang Qie pour les Classiques, Wei Shu235 et Yu Qin pour l'Histoire, Wu Jiong et Liu Yanzhi pour la ·Philosophie, Wang Wan et Liu Zhongqiu pour les Belles-Lettres.236
Le catalogue, intitulé Qunshu sibu lu ~~ ~ ~!JJ ~ ~ 237, comprenait 200 juan et décrivait 2655 titres en 48 169 rouleaux. La préface et l'introduction étaient rédigées par Wei Shu et ce fut Yuan Xingchong qui présenta le catalogue à l'empereur. 238 Ce fut le catalogue le plus important jusqu'au Siku quanshu zongmu tiyao ~~ i ,~l~.l§l ~ des Qing, de dix siècles postérieur, lui aussi en 200 juan. Le contenu de chaque ouvrage était présenté dans une notice et des précisions concernant les auteurs y étaient apportées. TI a disparu sous les Song et ne figure plus dans le Songshi, alors qu'il apparaît dans le Tongzhi. Malgré son importance, ce catalogue restait incomplet. N'y étaient recensés ni les oeuvres littéraires du tout début des Tang ou depuis l'ère yonghui (650-655), ni les ouvrages écrits depuis l'ère shenlong (705-707). Il y subsistait en outre de nombreuses erreurs. I!O
it
233. Xin Tangshu, j. 199, p. 5682. 234. Zizhi tongjian, j. 212, p. 6739. 235. Wei Shu est l'auteur de plusieurs ouvrages dont un catalogue des livres de la Bibliothèque où s'assemblent les sages, Jixian shumu 41, ~!'" I§] ,en un juan, mentionné dans le Xin Tangshu, j. 58, p. 1498 et dans le Songshi, j. 204, p. 5146, ainsi que d'une monographie sur cette institution. -
236. Xin Tangshu,j. 199, p. 5682; Jiu Tangshu,j. 102, p. 3178;j. 46, p. 1962; Tang huiyao,j. 36, p. 658. Pour les Belles-Lettres, on trouve le nom de Liu Zhongqiu dans le Xin Tangshu (j. 199, p. 5682), mais de Liu Zhong dans le Jiu Tangshu et le Tang huiyao. Dans le Xin Tangshu, j. 58, p. 1498, figure le nom de Wang Zhongqiu :E .(-t  • Alors que l'on ne sait rien de Liu Zhongqiu, Wang participa aux travaux de cette bibliothèque et fut nommé à titre posthume vice-directeur de la Bibliothèque impériale. Xin Tangshu, j. 200, pp. 5700-5701. 237. On trouve aussi Qlmshu silu AJ~ ::t\~~ ou QlmshumuluM"f(§}/~.
238. Tang huiyao, j. 36, p. 658.
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Les bibliothèques en Chine Peu après, Wu Jiong le reprit en abrégeant les notices, comme l'avait fait Liu Xin sous les Han avec le catalogue de son père. Mais il corrigea aussi les erreurs de classement et y fit de nombreux ajouts portant sur plus de 6 000 rouleaux. Le nouveau catalogue, intitulé Gujin shulu -ti /.lj $/~, qui n'occupait plus que quarante juan, recensait 3 060 titres en 51 852 rouleaux. 239 N'y étaient pas inclus les ouvrages bouddhiques et taoïques, représentant environ 2500 titres en quelque 9 500 rouleaux. Le catalogue de Wu Jiong fut repris dans le Jiu Tangshu pour constituer le traité bibliographique. En 723, la nouvelle bibliothèque impériale du Palais des embellissements et des rectifications était établie près de la porte Guangshun ~ I/I~ ~j , dans le palais Daming;J( 13f1 IW , à Chang'an. A Luoyang, une bibliothèque du même nom était établie en 724, à l'extérieur de la porte Mingfu l3f1 *~ 240, là où avait . résidé la princesse Taiping::K.Jf ,fille de l'impératrice WU,Zetian. L'année suivante, lors d'un banquet au Palais où s'assemblent les immortels, Jixian dianlt ~lJ.I~t , Xuanzong souhaita commémorer cette fête en changeant la désignation du palais qui devint le Palais où s'assemblent les sages, Jixian dian Ji ~ ffI;~ • Les bibliothèques des palais des embellissements et des rectifications furent dès lors appelées Bibliothèques des Palais où s'assemblent les sages, Jlxian dian shuyuan 4J, ~ 41"$ r~ Zhang Yue ~~t~(667-730)241, président du Département du Grand Secrétariat impérial, en devint le responsable et Xu Jian j1i jk (660-729)242, Grand Conseiller de l'empereur, devint son adjoint. 243 Outre le personnel permanent, une commission de lettrés y fut attachée, comme précédemment.
.
En 731, alors que l'empereur était à Luoyang, un inventaire de la Bibliothèque où s'assemblent les sages dénombra plus de 80000 rouleaux. 244 239. Tang huiyao, j. 36, p. 658. Ce catalogue est mentionné dans le Fengshi wenjianji, j. 2, p. 13, et le Xu bowu zhi, j. 4, p. 52, sous l'appellation Sibu '!lulu ~~ \.ê)~ , puis dans le Tongzhi, j. 66, p. 785a, Sous le titre Kaiyuan siku mulu ~, i.J I§J JJ €J /~ • Comme il ne figure plus dans le Songshi, il a été très probablement perdu sous les Song. 240. Xin Tangshu, j. 47, p. 1213; j. 57, p. 1422; Jiu Tangshu, j. 43, p. 1851; Tang liudian, j. 9, p. 23a; Tang huiyao, j. 64, p. 1118; Yuhai, j. 167, p. 22b. 241. Biographie in Jiu Tangshu,j. 97, pp. 3049-3057; Xin Tangshu,j. 125, pp. 4404-4410. 242. Biographie in Jiu Tangshu,j. 102, pp. 3175-3176;Xin Tangshu, j. 199, pp. 5662-5663.
243. Tang huiyao, j. 64, p. 1119; Zizhi tongjian, j. 212, p. 6764. 244. Dans le Tang huiyao, j. 35, p. 644, on trouve le nombre de 89000 rouleaux, mais si l'on additionne les chiffres des quatre magasins, on obtient seulement 80080 rouleaux. Dans le j. 64, p. 1119 du même ouvrage, il est écrit que l'empereur se rendit à la capitale orientale en la 9c année kaiyuan (721); or, d'après les annales des Tangshu, comme d'après le Zizhi tongjian, c'est en la lOC et la 19C année kaiyuan (722 et 731) que l'empereur se rendit à Luoyang: Il s'agit donc très certainement de la 19C année kaiyuan (731), au cours de laquelle un inventaire fut fait, dénombrant 81990 rouleaux. Le nombre des Classiques est le même, à un près, qu'au j. 35; les nombres des rouleaux d'Histoire et de Philosophie sO!J.l1~s mêmes, seul le nombre de rouleaux de Belles-Lettres diffère. D'après le Jixian jizhu 11- ttf~~ ~i. de Wei Shu, ouvra~e perdu, mais dont des fragments subsistent dans le 7Jliguanfenji ~ri' ~\~'(., de Sun Fengji
-1'.
-60-
Les bibliothèques impériales
Les volumes de la Bibliothèque où s'assemblent les sages en 731 Jing
Shi
Zi
Ji
Tang huiyao j.35
13752
26820
21548
Tang huiyao j.64
13753
26820
21548
Jixian jizhu Xin Tangshu Yuhai
13 753
26820
21548
13 752
28820
21548
17960 89000 (80080) 19 869 '81 960 (81990) 17969 (80090) 82384 17960 89000 (82080)' Lf
Parmi les livres de cet inventaire se trouvait un nombre important d'ouvrages "anciens" copiés au début des Tang, mais aussi sous les Sui, les Liang et les Chen, ouvrages que l'on décida de recopier: "Parmi ceux-ci, il y avait des livres anciens des dynasties antérieures, des Liang, des Chen, (des Qi,) des Zhou et des Sui. Des Liang, il y avait des rouleaux écrits pendant les ères datong (527-529) et datong (535-546) à la fin desquels se trouvaient des notes écrites par les réviseurs Shen Changwen ?'fû ~ L et Meng Baorong.âZ. J: '/fit . Des Chen, il y avait des rouleaux écrits pendant les ères taijian (569-582) et zhide (583-586) que Quan Duan *t ~ , Hu Chen15tf ~VR , Li Shuang ~ ~, Qi Yong~ ~ et Yu Zong4 ~l~ avaient révisés. Tous ces rouleaux utilisaient du papier jaune en feuilles de petite largeur (duanfu~'f.~ ). L'écriture était malhabile et mauvaise, les noms qui se trouvaient à la fin des textes étaient modestes et. de rangs méprisables; pour la plupart, les copies n'avaient pas été approuvées. Le papier et l'encre des manuscrits des Qi et des Zhou étaient également médiocres. Parfois, y étaient utilisés les caractères de l'époque des Wei postérieurs, il&. pour ~~, ~ pour ~; des traits manquaient, des points. étaient ajoutés, quand il en fallait trois, au contraire il y en avait quatre. De plus, il n'y avait pas de notes écrites par des gens réputés de ce temps-là.
tt ~
(1135-1199), le total des quatre catégories d'ouvrages mentionnées donne 80 090 rouleaux (p. 87a), c'est-à-dire à peu près le même nombre que dans le j. 35 du Tang huiyao. D'après le Xin Tangshu, j. 57, pp. 1421-1422, les ouvrages dénombrés pendant l'ère kaiyuan se montent à 53915 rouleaux auxquels s'ajoutent 28 469 rouleaux d'ouvrages rédigés sous les Tang, soit 82384 rouleaux. Dans le Xin Tangshu, j. 198, p. 5637, on trouve le nombre de 60 000 rouleaux au Jixian dian, qui corr~~ondent peut-être à un décompte différent ou à une autre date. Enfin. dans le Longcheng lu m..1:~4I<-, j. B, pp. 1b-2a, figure le nombre de 70000 rouleaux, sans mention de date précise de l'ère kaiyuan. Le Longcheng lu, attribué à tort à Liu Zongy-uan ~ 1~"3'u (773-819) a été rédigé sans doute au XIIe siècle. Sur ce problème d'attnbution, cf. Hans H. Frankel, "The Date and Authorship of the Lung-ch'eng lu", Si/ver Jubilee Volume of the Zinbun Kagaku Kenkyusyo, Kyoto University, Kyoto, 1954, pp. 129-149.
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Les bibliothèques en Chine Les manuscrits anciens de la dynastie Sui étaient les plus beaux. Ils avaient tous été copiés sur du papier de chanvre de Guangling~ 245; tous étaient exécutés dans le style de Xiao Ziyun fi ::5- I~, (486 ou 487 - 548 ou 549)246, la forme des caractères était admirable. Il y avait des notes signées du secrétaire de la Bibliothèq~e impériale, bishulan,g, Liu Diao~f ~1~247, de Cui Junru 1!-~;'~ ,de Ming YU'Ling ~J1~·Af, de Dou Wei'f 248, de Zhan~sun Weide ~ ;;~~ ~ f~-, etc. Les lettrés Kong Deshao .::;HJ ~ ~!~ 49, Peng Jizhang j3 fJ:.~ , Li Wenbo ~ :st ~ 250, Yuan Gongzhi 1< J",'][ ,etc., les avaient révisés. Les bâtons étaient en pierre précieuse, liuli, de deux couleurs, verte et rouge, les rubans étaient en soie de cinq couleurs et les enveloppes en bambou tissé. Les mentions, "exemplaire principal de l'empereur", yuzheng ~~1 jE., , "exemplaire secondaire de l'empereur", yufu A~f~ll, visibles de l'extérieur, étaient tissées en pourpre, noir et jaune. Mais peu à peu, au long des années, la couleur du papier avait· noirci, le rouge des bâtons était devenu jaune.
1!-
*
Quand la Bibliothèque (du Palais où s'assemblent les sages) eut été fondée, les exemplaires anciens des ères zhenguan (627-649), yonghui (650-655), /inde (664-665), qianfeng (666-668), zongzhang (668-670), xianning (670-674) furent recopiés et devinrent plus nombreux qu'auparavant. On les répartit en classes et catégories distinctes. Leur montage était magnifique. Le magasin des Classiques se distinguait par des bâtons décorés 251 en bois et ivoire blanc et des rubans rouge irisé et jaunes.252 Le magasin de l'Histoire se distinguait par des bâtons décorés en bois et ivoire azuré et des rubans verdâtre irisé.253 Le magasin de la Philosophie se distinguait par des bâtons décorés 254 en bois et ivoire pourpre et des rubans pourpre irisé. Le magasin 245. Guangling, c'est-à-dire Yangzhou. dans la province actuelle dù Jiangsu. D'après d'autres sources, le papier de chanvre utilisé pour les bibliothèques impériales provenait de la province du Sichuan. Alors que les provinces du bas Yangzi sont connues pour leur production de papier de Broussonetia papyrifera, c~, le Sichuan était réputé pour son papier de chanvre. 246. Biographie in Liangshu, j. 35, pp. 513-515; Nanshi, j. 42, pp. 1074-1076. 247. Biographie in Suishu, j. 47, poo 1279; Beishi, j.67, pp. 2358-2359. 248. Ming Yuqing, mentionné in Suishu, j. 58, p. 1416; Beishi, j. 83, p. 2308; Dou Wei, biographie in Jiu Tangshu, j. 61, pp. 2364-2365;'Xin Tangshu, j. 95, pp. 3844-3845. 249. Biographie in Suishu, j. 76, p. 1749; Beishi, j. 83, p. 2816. 250. Biographie in Suishu, j., 1431-1432; Beishi, j. 83, pp. 2806-2807. 251. Dans le Tang liudian, j. 9, p. 26a, et le Jiu Tangshu, j. 47, p. 2082, les bâtons sont incrustés. 252. Dans les deux ~urces de la note précédente, les rubans sont jaunes et bleu clair. 253. Dans les mêmes sources que précédemment, les bâtons sont verts, les rubans bleu clair. 254. Dans les mêmes sources, les bâtons sont sculptés.
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Les bibliothèques impériales des Belles-Lettres se distinguait par des bâtons décorés en bois et ivoire vert et des rubans rougeâtre irisé. Les ouvrages illustrés avaient de grands bâtons décorés en bois de santal pourpre ·et des rubans irisés d'un vert chaleÙTeux (jiaoxin!l:.. 6 '). 1
Pour ce qui était des étiquettes et des enveloppes, le magasin des Classiques se distinguait par des enveloppes de bambou tissé orné de fleurs en ivoire jaùne et des étiquettes ... (texte lacunaire)255; le magasin de l'Histoire par des enveloppes de bambou tissé orné de fleurs rouge irisé et des étiquettes en ivoire vert et azuré; le magasin de la Philosophie ... (texte lacunaire); le magasin des Belles-Lettres par des enveloppes de bambou tissé orné de fleurs rouges et des étiquettes en ivoire blanc, et aussi par des montages effectués avec des bâtons d'ivoire vert et rouge. Dans le magasin des Belles-Lettres, les exemplaires abîmés étaient montés en vert (?) avec des bâtons d'ivoire blanc ornés de fleurs jaunes. Pour les exemplaires secondaires du magasin des Classiques, les enveloppes étaient toutes (accompagnées) de bâtons pourpres. On trouvait en outre des bâtons de pierre précieuse de deux couleurs, verte et jaune, datant de la dynastie Sui, des bâtons de bois de santal pourpre et blanc datant de l'ère zhenguan, des bâtons aux bouts plats décorés et laqués, des bâtons en santal pourpre avec des fleurs et des nuages, des bâtons aux bouts (?) en santal pourpre, des bâtons d'une seule pièce en santal blanc, des bâtons (?) , soit dix-sept sortes de bâtons. Les rubans étaient rouges ou pourpres ou verts, en soie brune brute, en soie cousue de cinq couleurs, jusqu'à dix-huit sortes en tout. Les étagères étaient teintées à la cire rouge vif et toutes , étaient couvertes de rideaux luisants. Chaque matin, on écartait . les rideaux pour essuyer la poussière. Les brocarts et les broderies étincelaient et éblouissaient les yeux des gens. "256 Si la Bibliothèque où s'assemblent les sages était devenue la bibliothèque principale où étaient conservés et copiés les exemplaires de l'empereur, elle n'était pas la seule. Elle avait certes éclipsé, depuis sa création, le Département de la Bibliothèque impériale. 257 Ainsi, les ouvrages présentés à l'empereur avaient été déposés et conservés au Département de la Bibliothèque impériale
255. Dans les mêmes sources. les étiquettes sont en ivoire jaune. 256. Wei Shu. Jixianjizhu, in Sun Feng. Zhiguanfenji. j. 15. pp. 87a-88a.
257. Xin Tangshu. j. 199. p. 5682. Les livres dénombrés au département de la Bibliothèque impériale dans le Tang liudian. j. 10. pp. 13a-19a. sont à quelques erreurs près identiques à ceux du Suishu et concernent donc certainement la dynastie Sui.
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Les bibliothèques en Chine tout au long du VIle siècle, mais à partir de la fondation de la Bibliothèque où s'assemblent les sages, ce fut dans cette bibliothèque qu'ils furent déposés. 258 Il Y avait plusieurs exemplaires de chaque ouvrage. On sait que la Bibliothèque où s'assemblent les sages possédait deux exemplaires, l'un principal, l'autre secondaire, mais on apprend par ailleurs que le département de la Bibliothèque impériale possédait trois exemplaires des ouvrages, l'un principal, l'autre secondaire, le troisième de conservation, zhu~1' .259 TI en aurait été de même pour la bibliothèque de l'héritier du trône. 26O On ignore quelle était la répartition de ces exemplaires exactement. Y avait-il une collection dans chaque capitale, comme l'indiquent le Jiu Tangshu et le Tang liudian, "qui mentionnent le nombre de 125 960 rouleaux en tout?261 Ces indications ne sont pas claires. On se rappelle que la collection de la Bibliothèque où s'assemblent les sages était d'environ 80 000" rouleaux, mais on sait par ailleurs, d'après le catalogue de Wu Jiong, que le fonds impérial se composait de 51 852 rouleaux. 262 Les 80 000 rouleaux comprennent-ils les exemplaires principaux et secondaires? Dans ce cas, tous les titres n'auraient pas existé en deux exemplaires. Le total de 125 960 rouleaux répartis dans les deux capitales signifie-t-il que deux exemplaires se seraient trouvés dans l'une des capitales et que le troisième exemplaire aurait été conservé dans l'autre capitale? On pourrait l'admettre dans la mesure où l'on apprend qu'en 736, alors que Xuanzong quittait la capitale orientale pour Chang'an avec sa cour, il fit réduire la collection de la Bibliothèque où s'assemblent les sages pour n'en laisser qu'un tiers, c'est-à-dire qu'un seul exemplaire aurait subsisté à Luoyang.263 Un inventaire effectué en 744 dénombra, semble-t-il, plus de 50000 rouleaux. 264 Il s'agissait sans doute du récolement de la collection de la Bibliothèque où s'assemblent les sages laissée à Luoyang, qui se serait donc accrue en quelques années d'une dizaine de milliers de rouleaux probablement par copie. La collection s'accrût encore, par copie, dans les années qui suivirent, de près de 17000 rouleaux. 265 Mais ce dernier chiffre concerne-t-illa seule 258. Cf. Tang huiyaotj. 36 pp. 651-662. t
259. Xin Tangshu, j. 47 pp. 1213. t
260. Tang liudian t j. 26 p. 25a. t
261. Jiu TangshUt j. 47 t p. 2082; Tang liudian t j. 9t p. 26a-b. Le chiffre de 25 960 rouleaux du Tang liudian est Wle erreur pour 125960. 262. Jiu Tangshu, j. 46 p. 1965. t
263. Tang huiyaot j. 35 t p. 644; j. 64 t p. 1119 t où le texte paraît assez corrompu. 264.54644 rouleauXt si ron additionne les chiffres du Jixian jizhu de Wei Shu t p. 86a; 54642 rouleaux t dtaprès le Tang huiyaot j. 35 t pp. 644-645; 54 574 rouleaux t dtaprès le j. 64t p. 1119 du même ouvrage; 54 643 rouleaUXt dtaprès le Yuhai t j. 52t p. 25b. 265. 16843 rouleaux dtaprès le Tang huiyaot j. 35 t p. 645 t et le Yuhai t j. 52t pp. 25b-26a; 16832 rouleaux t dtaprès le Tang huiyao t j. 64 t p. 1119.
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Les bibliothèques impériales
collection de Luoyang ou bien l'ensemble des deux collections de la Bibliothèque où s'assemblent les sages? Toutes ces données sont à considérer avec circonspection, d'autant que les chiffres varient, parfois sensiblement, pour une même année, selon les sources. Les comptes sont donnés le plus souvent en rouleaux et non en titres, et l'on ignore si plusieurs exemplaires d'un même titre étaient inclus dans ces comptes. Le fait que les fonds aient été divisés et déposés en plusieurs lieux et sous le couvert d'administrations plus ou moins distinctes tendait, de plus, à déterminer des états différents de ces collections. Aussi, procédait-on non seulement à la restauration des ouvrages anciens ou à leur transcription dans chaque bibliothèque, mais on ~ffectuait en outre des inventaires comparatifs afin de maintenir ou de constituer plusieurs collections- complètes autant qu'il était possible. C'est pourquoi, par exemple, en 752, fut ordonné un récolement conjoint des livres du département de la Bibliothèquè impériale et de la Bibliothèque où s'assemblent les sages. 266 D'autres bibliothèques possédaient des exemplaires répartis selon quatre classes, bu~, correspondant chacune à un magasin, ku ~ : le Collège pour le développement de la littérature, Hongwen guan, le Collège des annalistes, Shiguan, le Service de la Bibliothèque de l 'héritier du trône, Sijing ju, et le Collège pour l'exàltation de la littérature, Chongwen guan. 267 Les livres des collections impériales étaient copiés sur du papier de chanvre provenant en majeure partie de l'actuelle province du Sichuan, préfecture de Yi, Yizhou~"'H1 268, ou commanderie de Shu ~,2p ~269 Les services du Trésor impérial, taifu ~ ~ , en fournissaient chaque mois 5 000 feuilles à fin de copie, ainsi que 336 boulettes d'encre de Shanggu..t..kJ.. (Hebei) à chaque saison. Tous les ans, on faisait venir 1 500 peaux de lapin des quatre commanderies de Hejian 7~ fJ1 (Hebei), Jingcheng~, -i~ (Hebei), Qinghe ~ 'i<1 (Hebei) et Boping ~.-f (Shandong) pour fabriquer des pinceaux.27o Tout ce patient travail d'accroissement des collections impériales sous le règne de Xuanzong, par acquisition, copie, restauration, fut ruiné lors des troubles qui accompagnèrent la rébellion d'An Lushan JI ~ ll-I , quand les deux capitales furent en grande partie détruites et que les bibliothèques impériales furent incendiées, en 756. 271 266. Tang huiyao.j. 35. p. 645. 267. Tang liudian.j. 9. p. 26a-b. 268. Tang liudian. j. 9. p. 26a; Jiu Tangshu. j. 47. p. 2082. 269. Xin Tangshu. j. 57. p. 1422. Cf. aussi ci-dessus. 270. Ibid. 271. Jiu Tangshu, j. 46. p. 1962; Xin Tangshu, j. 198. p. 5637.
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Les bibliothèques en Chine 3. LA FIN DES TANG
La rébellion d'An Lushan fixa un tournant dans l'histoire des Tang. L'évolution politique, à la fin du VIne siècle et au IXe siècle, fut caractérisée par un émiettement de l'empire. Les troubles divers qui émaillèrent cette période, dont les incursions ouïgoure, puis tibétaine à Chang'an en 762 et 763 ainsi que la rébellion de Huang Chao~ ~ à la fin du IXe siècle, furent fatals pour les collections impériales. Lorsque les troupes d'An Lushan saccagèrent' Chang'an et Luoyang, les ouvrages des bibliothèques impériales furent en grand partie détruits, en particulier la collection du Collège des annalistes qui se trouvait dans le palais Xingqing ~ A/$ et qui comprenait notamment une Histoire de l'Etat, Guoshi \~~, en 160 juan, les Archives authentiques de l'ère kaiyuan, Kaiyuan shilu l'.fl iufi1<., et des Registres des faits et gestes de l'empereur, QijuzhuMA ~i. , soit 3 682 juan. Yu Xiulie 272 , qui était alors vice-président de la Cour des sacrifices impériaux, fit un mémoire au trône où il suggéra que l'empereur ordonnât à un censeur de vérifier ce qui subsistait dans le Collège des annalistes, puis d'acquérir les textes qui se trouvaient dans les préfectures et les districts.. En échange d'un ouvrage, on recevait une qualification pour devenir fonctionnaire ou pour un rouleau, dix pièces de soie. 273 Mais après plusieurs mois, un ou deux rouleaux seulement furent obtenus. Néanmoins, la version de l'Histoire de l'Etat, Guoshi, compilée par Wei Shu, en 113 juan, fut offerte à l'empereur. 274 Les acquisitions en vue de reconstituer les fonds des bibliothèques impériales n'étaient donc pas particulièrement aisées. Quand Daizong Ii~ I~ (règne 762-779) monta sur le trône, le premier ministre Yuan Zai ~ ~ (mort en 777)275 demanda que l'on recherchât les livres à travers l'empire, en particulier dans la région du Yangzi et de la JIuai. Chaque rouleau valait une récompense de mille sapèques. 276 Afin de préserver les collections impériales, un décret interdit, en 779, de prêter des livres du Département de la Bibliothèque impériale et du Palais aux divers bureaux et aux fonctionnaires. Tous les mois, les secrétaires de 272. Biographie in Jiu Tangshu, j. 149, pp. 4007-4009; Xin Tangshu, j. 104, pp. 4007-4008. Cf. cidessus, Introduction.
273. Tang huiyao, j. 63, p. 1095; Xin Tangshu, j. 104, p. 4008; Jiu Tangshu, j. 149, p. 4008. 274. Deux versions d'un Guoshi, en 113 et 160 juan, sont signalées dans le Traité bibliographique du Xin Tangshu, j. 58, p. 1458. Sur ces compilations de l'Histoire des Tang, cf. D. Twltchett, The Cambridge History of China, vol. 3, pp. 462-463. 275. Biographie in Jiu Tangshu,j. 118, pp. 3409-3413;Xin Tangshu,j. 145, pp.4711-4714.
276. Xin Tangshu' j. 57, p. 1423; Yuhai, j. 52, p. 28a. Etait-ce pour un prêt ou pour un don?
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Les bibliothèques impériales la Bibliothèque impériale et les intendants des livres durent procéder à une vérification des entrées et des sorties. 277 Les difficultés, tant au niveau de l'organisation du travail, de la gestion, que de celui du recrutement, paraissent avoir été nombreuses. Liu Taizhen 5j'l:Js... 1\278, qui dirigea le: Département de la Bibliothèque impériale sous le règne de Dezong~· ~~ (779-805), soumit plusieurs mémoires au trône pour y remédier. Mais les décrets ne semblent pas avoir toujours été appliqués avec rigueur. Les sapèques et la nourriture que devaient fournir les provinces, pour subvenir aux travaux de copie à l'intention des copistes et réviseurs, n'arrivaient qu'à peine à la capitale. La fourniture de papier de chanvre et de rotin ~tait aussi déficiente. Les concours organisés pour le recrutement des copistes à l'écriture régulière (kaishu) manquaient de candidats. 279 Un catalogue fut pourtant rédigé par le vice-directeur de la Bibliothèque impériale, Chen Jing ~. . ~ 280, le Nouveau catalogue des livres du trésor impérial de l'ère zhenyuan (785-805), Zhenyuan yufu qunshu xinlu ~ ~ ~tf/f ft! A~ $ ~
~.281
Diverses créations ou suppressions de postes affectèrent les bibliothèques impériales, sous lerègne de Xianzong/~, )1. (805-820). Des transferts eurent lieu de la Bibliothèque où s'assemblent les sages au Département de la Bibliothèque impériale, marquant une reprise d'activité de cette administration.282 Le désordre dans les bibliothèques, qui avait résulté des troubles politiques et militaires, s'était traduit par une absence de vérification des textes copiés pour reconstituer les fonds. C'est pourquoi, le vice-directeur de la Bibliothèque impériale, Li Sui 1: ~1t, demanda en 823 que l'on fondît un sceau propre au Département de la Bibliothèque impériale, puisque c'était ce département qui conservait les exemplaires "principaux" de l'empereur, yushu zhengben A~r~ i.E.-*' L'impression de ce sceau devait garantir ainsi que les textes avaient été vérifiés. 283
277. Tang huiyaotj. 65 p. 1124. t
278. Biographie in Jiu TangshUt j. 137t pp. 3762-3763; Xin TangshUt j. 203 t p. 5781.
279. Tang huiyaotj. 65 pp. 1124-1125. t
280. Biographie in Xin TangshUt j. 200 t p. 571O-5717 t où ses activités à la Bibliothèque impériale ne sont pas mentionnées.
1- t. r*/; '
281. Cf. Liu Zong~ ''Tang gu bishu shaojian Chen gong xingzhuangot ~ ~t~,5--S ~t~-K' t in Liu Zongyuanji t j. 8t p. 194. Un autre cataloguet Tang bige sibu shumu ~ ;:w;'~1MI13lJ .:8~ j; l~ t dont on ne sait rie~ est mentionné dans le Chongwen zongmUt le Tongzhi t j. 66 t p. 78Ja t et dans le Traité bibliographique du Songshi t j. 204t p. 5146.
282. Tang huiyao t j. 64 t p. 1121; j. 65 t p. 1125. Cf. aussi R. des Rotours t Le Traité des fonctionnaires t p. 195. 283. Tang huiyaot j. 65 p. 1125. t
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Les bibliothèques en Chine
Dans le même temps, le Collège pour le développement de la littérature s'était agrandi et le fonds de sa bibliothèque s'était accru. 284 Le problème de l'authenticité des textes, de la correction et de la vérification des copies était ressenti avec une acuité particulière dans la première moitié du IXe siècle. Sous le règne de Wenzong :st I~, (827-840), Zheng Tan~p ~ (mort en 842), qui était chargé d'expliquer les textes à l'intérieur du Palais, fit rechercher les textes égarés et vérifier les ouvrages des collections impériales. 285 Afin de fixer "définitivement" le texte des Classiques, il les fit graver sur pierre de sorte qu'ils se conservassent pour l'éternité. Les stèles portant le texte des Classiques furent ainsi présentées à l'empereur en 837. 286 Le comblement des déficits était aussi perçu comme un problème crucial. Le département de la Bibliothèque impériale avait seulement reconstitué une petite partie de son fonds. TI comportait, en 836, 56476 (ou 56477) rouleaux d'ouvrages anciens et récents, répartis en douze magasins 287 , c'est-à-dire en réalité en trois séries de quatre magasins, les trois séries correspondant chacune à un exemplaire. Le Censorat, rushi tai ~it1 3t. ;.J: , fit constater qu'outre la disparition d'ouvrages anciens, les nouvelles acquisitions avaient été négligées et que les registres d'entrées n'étaient pas tenus régulièrement. Il demanda par conséquent de remédier aux déficits qui furent évalués à 45261 rouleaux pour le Département de la Bibliothèque impériale et la Bibliothèque où s'assemblent les sages. On décida de classer à part les copies nouvelles, de pratiquer révision et collation quotidiennement et de tenir à jour les registres d'inventaire. Un rapport mensuel devait être dressé et, à la fin de chaque annee, un commissaire aux enquêtes extérieures, waichashi 1'~ Irf 4l.., devait vérifier le nombre des livres. 288 La réglementation des acquisitions et le contrôle de la révision des livres des collections impériales furent, semble-t-il, appliqués avec une efficacité toute relative. Quelques années plus tard, en 849, le Censorat exigea que les copistes à l'écriture régulière du Département de la Bibliothèque impériale copient dans l'année 417 rouleaux. D'après une requête de la Bibliothèque où s'assemblent les sages, 365 rouleaux furent copiés cette année-là, pour lesquels on employa
284. Tang huiyao, j. 64, p. 1116. 285. Un catalogue des oeuvres ainsi cherchées (et trouvées?), Siku soufang tushu mu \j1" \§l ,en unjuan, figure dans le Songshi, j. 204, p. 5146.
ÇI1)
If -J:i~
286. Cf. Jiu Tangshu, j. 46, p. 1962; Xin Tangshu, j. 57, p. 1423; Jiu Tangshu, j. 17 B, p. 571. Zheng Tan, biographie in Jiu Tangshu, j. 173, pp. 4489-4492; Xin Tangshu, j. 165, pp. 5066-5068. Cent quatorze stèles sont encore conservées dans la Forêt des Stèles à Xi 'an.
287. Jiu Tangshu, j. 17 B, p. 566; j. 46, p. 1962; Tang huiyao, j. 35, p. 645; j. 65, p. 1125. 2.88. Jiu Tangshu, j. 17 B, p. 566; Tans. huiyao, j. 35, p. 645; j. 65, p. 1125. La fonction de waichashi (on trouvefenchashi ?J'-If#.
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Les bibliothèques impériales Il 707 feuilles de papier de chanvre. En 851, 452 rouleaux devaient être révisés et collationnés par le Département de la Bibliothèque impériale. 289 Tous ces chiffres, comparés à celui de 5 000 feuilles fournies chaque mois un siècle plus tôt, indiquent un ralentissement des activités des bibliothèques impériales et, très probablement, une réduction du nombre de copistes et de réviseurs. La rébellion de Huang Chao (mort en 884), à la fin du IXe siècle, sonna le glas des collections impériales : "Au début de l'ère guangming (880-881), Huang Chao viola les lois. A nouveau, les deux capitales furent ravagées. Palais, temples, cours, administrations furent presque totalement détruits. Les ouvrages hérités du temps jadis disparurent".290 ~ Une fois de plus, les responsables des bibliothèques impériales durent procéder à des acquisitions massives et rechercher les ouvrages anciens. 18 ()()() rouleaux de ces ouvrages avaient pu être préservés au Shannan t.J,1 ïfJ , province correspondant en gros à la région située au Nord du Yangzi dans l'actuel Hubei, et 20 ()()() rouleaux pUrent être acquis en tout. Mais l'émiettement de l'empire, la dissolution du pouvoir de l'empereur, les intrigues et les complots eurent raison une dernière fois des colle.ctions impériales lorsque, pendant le transfert de la capitale à Luoyang, les livres furent perdus. 291
289. Tang huiyao. j. 35. pp. 645-646. Le papier est qualifié ainsi: xiaomazhi Il' %*- ~~. c'est-à-dire du papier de chanvre de la petite taille. 290. Jiu Tangshu. j. 46. p. 1962. Cf. aussi Kin Tangshu. j. 57, p. 1423. 291. Jiu Tangshu, j. 46, p. 1962; Kin Tangshu. j. 57. p. 1423. D'après le Jiu Tangshu. la moitié seulement des ouvrages fut perdue, alors que pour le Xin Tangshu la destruction fut complète.
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Les bibliothèques en Chine nI. LES GRANDES BmLIOTHEQUES OFFICIELLES SOUS LES TANG
1. LE DEPARTEMENT DE LA BIBUOTHEQUE IMPERIALE, BISHU SHENG292 Ce département, qui était rattaché avant les Tang au Département du Grand secrétariat impérial, est devenu une structure administrative indépendante tout en restant dans la mouvance du Grand secrétariat. Le Département de la Bibliothèque impériale rassemblait l'essentiel de la collection d'ouvrages de l'empereur, du moins jusqu'au règne de Xuanzong; celui-ci créa en effet au début du VIne siècle une nouvelle bibliothèque qui tendit peu à peu à réduire l'importance du département de la Bibliothèque impériale.. Le Département de la Bibliothèque impériale coiffait le Service des rédactions, Zhuzuo ju ~ ~f: ~ , qui était chargé des inscriptions sur stèles et des prières adressées pendant les cérémonies. En dépendit aussi, pendant quelque temps, le Bureau des observations astronomiques, Sitian tai il J( l,t . Le Département de la Bibliothèque impériale subit plusieurs transformations, tant dans sa dénomination même que dans la composition de son personnel. En 662, alors que tous les noms des organism~s administratifs et les appellations des hauts fonctionnaires changèrent, il fut appelé Terrasse des orchidées, Lantai ~ 'l, sans aucun doute en hommage au Lantai des Han. En 671, il reprit son appellation précédente, comme il en fut pour les autres administrations. Quelque temps plus tard, probablement en 684, il changea à nouveau de nom et fut appelé Terrasse des licornes, Lintai ~ if. 293, mais reprit son ancien nom en 70S, après le décès de l'impératrice Wu Zetian.294 Le département était dirigé par un directeur, jian tr ' qui de 662 à 670 fut appelé lantai taishi .:K 'if . Le directeur était secondé par un vice-directeur, shaolinglY- J~ , qui à partir de 621 fut appelé shaojian.y ~ et de 662 à 670 shilang I,.fr ~~. Ce poste fut supprimé en 624 et rétabli en 630. Un deuxième poste fut créé en 712. Le département comptait aussi un assistant, cheng 7~, appelé dafu :k..t. de 662 à 670, et quatre secrétaires, lang ~~ . D'après le
f! f
292. Tang liudian, j. 10, pp. 4a-19b; Chuxue ji, j. 12, p. 294; Tongdian, j. 26, p. 155a; Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1854-1855; Xin Tangshu, j. 47, pp. 1214-1215; R. des Rotours, Le Traité des fonctionnaires, pp. 204-207; Tang huiyao, j. 65, p. 1123. 293. Tang huiyao, j. 65, p. 1123. C'est aussi ce que l'on peut conclure des changements mentionnés dans le Zizhi tongjian, j. 203, p. 6421, bien que le Xin Tangshu situe ce changement de nom en 685, et que le Tongdian le situe en 690. Cf. R. des Rotours, Le Traité des fonctionnaires, p. 205 note 5. 294. D'après le Xin Tangshu, il s'agirait de l'année 712, ce qui est peu probable.
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Les bibliothèques impériales Tongdian, il n'y aurait plus eu que trois secrétaires à partir de 740. 295 Cela peut paraître étrange dans la mesure où les secrétaires étaient chargés de la gestion des quatre magasins d'ouvrages correspondant aux quatre classes, jia, yi, bing, ding, entre lesquelles étaient répartis les livres, soit une classe par secrétaire. Par ailleurs, les secrétaires établissaient le modèle des travaux de copie nécessaires à la constitution des collections.296 Le personnel comportait aussi huit secrétaires réviseurs de textes, jiaoshulang Jt?z 1; ~ f , qui furent réduits à quatre en 738 et de nouveau portés à huit en 754. 297 Des correcteurs de caractères, zhengzi ;t & , les aidaient à réviser les textes. Il y en eut d'abord deux, puis un seul à partir de 738, puis deux en 754, puis finalement quatre. Un préposé aux affaires, zhushi 1:..t , s'occupait des sceaux ét recherchait les retards et les erreurs. Le personnel technique aurait en outre comporté298 : - 4 employés, lingshi /~ - 9 scribes, shulingshi
!t,
l' 4' ~ ,
- 8 préposés aux livres, dianshu ~~ -t, - 80 copistes en écriture régulière, kaishusJwu -*~ -t t, - 6 huissiers, tingchang If -t\ - 8 commis, zhanggu
,299
'1 IjJ ,
- 10 lisseurs de papier, shuzhijiang ~~\~t\:0., -10 monteurs-teinturiers, zhuanghuangjiang ~ ~ &, - 6 préposés aux pinceaux, bijiang
f
\ft .
295. Le Xin Tangshu ne mentionne aussi que trois secrétaires. 296. On peut imaginer que, dans la mesure où les livres auraient été présents en trois exemplaires, chacun des secrétaires aurait été,à partir de 740, non plus chargé des divers exemplaires d'une classe, mais d'une collection complète de quatre classes en un seul exemplaire. Mais· il ne s'agit là que d'une supputation. 297. Et même à dix selon leXin Tangshu. 298. Ce personnel n'est mentionné que dans le Tang liudian et dans le Jiu Tangshu, les trois dernières catégories seulement dans le Tang liudian. 299. La fonction d'huissier (sous les Han, le tingchang était un chef de voisinage) ne semble pas s'être limitée à l'ouverture et à la fermeture des portes et à l'introduction des visiteurs. Les huissiers se mettaient aussi aux travaux d'écriture, à en juger par le manuscrit de Dunhuang P.2486, texte du Chunqiu guliang zhuan ~ ~~ ~/r1, j. 12, copié par l'huissier Lou Siyun :ff- ~,Irf en 663. On ignore dans -quelle administration ce personnage assurait ses fonctions. Une autre copie du même texte, datée de la même année, P.2536, est par contre l'oeuvre d'un scribe professionnel, shuli t ~ .
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Les bibliothèques en Chine 2. LA BIBUOTHEQUE OU S'ASSEMBLENT LES SAGES, JIXIANDIAN SHUYUAN300 La Bibliothèque où s'assemblent les sages a été créée en 725, sans doute pour répondre aux insuffisances du Département de la Bibliothèque impériale, et avec l'aide de lettrés de tous les horizons. En réalité, elle succédait à la . Bibliothèque du palais céleste, Qianyuan dian, fondée en 717 par Ma Huaisu et Chu Wuliang. Deux établissements de cette bibliothèque furent d'abord installés, un dans chaque capitale. Par la suite, d'autres bâtiments abritèrent cette bibliothèque, dans le palais Xingqing à Chang'an en 736, puis dans le palais Huaqing l ~ près de Chang'an en 740. La description de ces bibliothèques nous est parvenue grâce aux fragments de l'ouvrage de Wei Shu consacré à la Bibliothèque où s'assemblent les sages, Jixianjizhu, qui ont été conservés dans un ouvrage de la dynastie des Song. 301 "La Cour où s'assemblent les sages du palais Daming se trouvait près de la porte Guangshun, à l'ouest de la Grande Rue. Au sud, elle était contiguë à la Cour des Femmes titrées, Mingfu yuan 4'.Ji,~ rtt ; au nord, elle jouxtait le mur de la Maison de l'héritier du trône; à l'est, elle voisinait, de l'autre côté de la rue avec la Cour où les princes attendaient les édits impériaux (?), Zhuwang daizhi yuan, ~ 1:. j~ :r~ ~?u, ainsi qu'avec le Collège des annalistes; à l'ouest, c'était l'atelier de menuiserie des travaux intérieurs de la Direction des travaux, Jiangzuo jian neizuo muchang %t Itlf. ~ lB ~1: ~ .302
*
"A l'intérieur, la Cour s'étendait sur quatre-vingts pas d'est en ouest et soixante-neuf du nord au sud. Dans la Cour du milieu se trouvait la grande salle du centre, de trois travées sur six chevrons303 , qui était occupée par le lettré chargé des affaires de la Bibliothèque, zhiyuan xueshi !fi4 r~ /~ -:r . Ce bâtiment donnait à l'est sur un édifice dans lequel on pénétrait par un détour, la 300. La Bibliothèque du palais où s'assemblent les sages, Jixiandian shuyuan (que R. des Rotours traduit par Bibliothèque du palais où on assemble les sages) est parfois dénommée simplement Jixian yuan, Cour où s'assemblent les sages. Sur cette bibliothèque, cf. Tang liudian, j. 9, pp. 21a-28a; Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1851-1852; Xin Tangshu, j. 47, pp. 1212-1213; Tang huiyao, j. 64, pp. 1118-1121; R. des Rotours, Le Traité desjonctionnaires, pp. 189-198; Yuhai, j. 167, pp. la-lOb. 301. Wei Shu, Jixian jizhu, cité dans Sun Fengji, Zhiguan jenji, j. 15, pp. 83b-88b. Voir aussi l'étude d'Ikeda On~11l y~, "Sei Tô no Shûken in" in Hokkaidô daigaku bungakubu kiyô,19, 2 (1971), pp. 45-98. Un long article a été récemment consacré au Jixian yuan par Zheng Weizhang"i~{.1i , "Tang Jixian yuan kao", Wenshi, 19 (1983), pp. 65-85. Malgré tout son intérêt, cet article reste fondé surtout sur des citations extraites du Yuhai et ne se réfère pas aux fragments du Jixian jizhu conservés dans le Zhiguanjenji, ni à l'édition qu'en a faite M. Ikeda. 302. Cet atelier n'est pas mentionné dans le Traité des fonctionnaires des Histoires des Tang. 303. Les dimensions des bâtiments étaient alors données en travées pour la longueur, jian ~<S.." et en chevrons pour la largeur,jia1P-.
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Les bibliothèques impériales grande salle intérieure de la petite Cour, de trois travées sur quatre chevrons. A l'ouest de la grande salle (centrale), une galerie (longue) de trois travées communiquait avec la bibliothèque, shuge$ r-yj. A l'ouest de la grande salle se trouvait donc la Bibliothèque en quatre classes, sibu shuge @) ~ 1 ?~ , ainsi que les Magasins du papier, des pinceaux et autres instruments, zhibi zaku ~~"' ~'ü fr1 ' qui occupaient dix travées sur six chevrons. A l'est, dans une salle304 de sept travées sUr quatre chevrons, se tenait l'ensemble des lettrés.. La Cour du nord-est était un petit bâtiment de trois travées sur cinq chevrons avec deux pièces latérales. "Au nord, la Cour du nord mesurait dix travées sur dix chevrons. Al'ouest de cet édifice, se trouvait la Cour de la cuisine des lettrés, xues.hi chuyuan ~ -:i:" ~~ f~, qui s'étendait à l'ouest sur trois travées avec deux pièces latérales et à l'est sur deux travées avec une annexe. "La Cour de l'ouest s'étendait à l'ouest sur vingt travées et quatre chevrons, à l'est sur dix travées et quatre chevrons. Au nord de cette cour lui faisait face la Cuisine des copistes, shushou chuwu ~ -t ~.Ji ,de six travées et deux pièces latérales. A l'intérieur de la Cour (de l'ouest) il y avait une centaine d'arbres fruitiers divers. Al'extérieur de la Cour de l'ouest, une longue galerie, à l'ouest de la travée centrale, s'étendait sur dix travées au nord et six travées au sud. A l'intérieur de la Cour, le bâtiment principal, zhengwu..if Ji ,mesurait trois travées sur quatre chevrons; c'était le lieu où se trouvaient les maîtres temporaires, xingshi Aq tifl. Au centre de la Cour était située la terrasse d'observation (des astres), yangguan tai 11lf ~;k, d'où l'on tirait les présages. Au nord de la Cour se trouvait un petit jardin. "La Cour où s'assemblent les sages du palais Xingqing se trouvait près de la porte Hefeng ~ au sud de la Rue transversale. Al'est, séparée par la ruelle extérieure 30s , elle voisinait avec le Grand Secrétariat impérial. Al' ouest, elle jouxtait le Service intérieur des appartements de l'empereur, shangshe neiju J: 4" ~ ~ .306 Au sud, séparé par une ruelle, c'était le Collège pour le développement de la littérature, Hongwen guano Au nord, (séparée par) une rue, se trouvait la Cour des ombrelles et des éventails, Sanshan yuan ~ ~~ p~, du Département du service domestique de l'empereur, Dianzhong sheng J!.~ r:ft ~ 307, et il y avait en outre la cuisine des
*'"
,
304. Ikeda On corrige /ang!êp, galerie, en ling,~ salle. 305. Ikeda On corrige shuixiang-A<. ;{t en waixiang # ~ . 306. Le service des appartements de l'empereur est dénommé dans le Traité des fonctionnaires des Histoires des Tang shangsheju. C'est probablement de ce service dont il s'agit. 307. La Cour des ombrelles et des éventails n'est pas mentionnée explicitement dans le Traité des fonctionnaires des Histoires des Tm:g où ses attributions relèvent du Service des voitures à: bras de l'empereur, Shang/ian ju l~ ~ ~ •
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Les bibliothèques en Chine fonctionnaires, Guanchu IW ~~ , derrière une galerie. A l'intérieur, la cour mesurait vingt-trois pas d'est en ouest et trente pas du sud au nord." Le texte du Jixian jizhu précise ensuite la situation de cette Cour et en décrit les divers bâtiments: salle principale pour le lettré chargé des affaires de la Bibliothèque, zhiyuan xueshi, salle pour le lettré chargé des affaires courantes, panyuan xueshi, salle des lettrés, salle des magasins divers, réserve de la cuisine et réfectoire des copistes. "La Cour où s'assemblent les sages du palais Huaqing
:\f
~~ se trouvait à l 'ouest 308 de la Rue transversale, au nord du
palais. Au sud, elle voisinait avec la Cour de la garde de la forêt des plumes, Yulin zhangyuan ~ ;M..IJ:. F~ .309 Au nord, elle était séparée par une rue de la Cour des eaux chaudes et de la garde Jinwu (?), Jinwu rang yuan~ ~ 1~ ~~ .310 A l'est, elle jouxtait la maison du grand général de cavalerie, ~iaoji dajiangjun.~~~:k. 1j~ ~ , Gao Lishi ~ il ~ (683-762). 11 A l'ouest, elle voisinait avec la Cour des insignes impériaux, Weiwei si. A l'intérieur, la Cour s'étendait sur quarante-huit pas d'est en ouest et sur cinquante pas du sud au nord." Le texte se poursuit en mentionnant les diverses salles, comme précédemment. "Dans la capitale orientale, la Cour où s'assemblent les sages se trouvait à l'ouest de la Grande rue, au-delà de la porte Mingfu. La Cour voisinait à l'est, de l'autre côté de la rue, avec le palais de Wucheng ~ ~. A l'ouest de la Cour, il y avait la rue Sud-Nord et, à l'ouest de cette rue, se trouvait le Collège des annalistes et le Service de la nourriture de l'empereur, Shangshi ju l">aJ ~<. ~ • Au sud, elle était contiguë au département du Grand Secrétariat impérial. Au nord, elle jouxtait la ville des palais impériaux. A l'intérieur, la Cour mesurait quarante et un pas d'est en ouest et cinquante-huit pas du sud au nord." La suite du texte mentionne les différentes salles: il s'y trouvait en particulier une petite salle de méditation assise, chanzuo ~~ ~ . 308. La citation contenue dans le Yuhai, j. 167, p. 2a, que reprend Ikeda On, indique l'ouest, alors que le texte conservé dans le Zhiguanfenji, indique le sud. 309. Sur cette expression, cf. R. des Rotours, Le Traité des fonctionnaires, p. 556 note 1. 310. Le Traité des fonctionnaires des Histoires des Tang ne mentionne pas la Cour des eaux chaudes de Jinwu dans le passage consacré à la Direction des sources chaudes, Tangjian ~~ ~. Par ailleurs, Jinwu serait le nom d'un oiseau pouvant chasser les mauvaises influences; ce nom a servi à la désignation des services de police des Tang, Jinwu wei -:i' ~ ~ . Cf. R. des Rotours, Le Traité des fonctionnaires, pp. 530-531, note 1. N'y aurait-il pas corruption du texte? 311. Gao Lishi, eunuque favori de l'empereur Xuanzong, dont la vie fut l'objet d'une nouvelle dès la dynastie Tang, Gaoshi waizhuan ~ t(, 91- {t , par Guo Shi fp yJ( (fin du VInc siècle), signalée dans le traité bibliographique du Xin Tangshu, j. 58, p. 1484.
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Les bibliothèques impériales D'une manière générale, le personnel de la Bibliothèque où s'assemblent les sages se composait d'abord de lettrés, xueshi et de lettrés auxiliaires, zhixueshi, en nombre variable. Un grand ministre était chargé des affaires de la bibliothèque, zhiyuanshi 11\"1 r~J . Ce furent d'abord Chu Wuliang, Ma Huaisu et Yuan Xingchong au Lizheng dian, puis Zhang Yue. Un Grand conseiller de l'empereur, san}i changshi, était chargé en second des affaires de la Bibliothèque. Des lettrés chargés d'expliquer les textes, shi}iang xueshi f.lf~14 tI.j:" (ou encore shidu xueshi 1~ tl ~ -:±: ) y étaient attachés. En 717, au Palais céleste, le personnel se composait seulement de quelques membres dont les fonctions ne paraissent pas identiques selon les sources: - 1 fonctionnaire chargé de l'administration, kongmuguan ;JL @ )~ , d'après le Tang liudian et le Jiu Tangshu, mais dans le Kin Tangshu, il s'agit d'un commissaire de la Cour céleste, qianyuan yuan shi ~!G -;t f~A{. - 2 préposés, dian ~, d'après le Tang liudian; ils sont au nombre de 4 dans le Jiu Tangshu, 2 autres postes ayant été créés en 721, et appelés zhuanzhi yushudian~ ~~~f ~ par contre, le Xin Tangshu indique 4 correcteurs-rectificateurs, kanzhengguan ,.;(11
i
;
iE~
.
- 8 fonctionnaires chargés des livres, zhishuguan ~ ~ J~ liudian que dans les Tangshu.
,
aussi bien dans le Tang
Peu à peu, le nombre de fonctionnaires de la bibliothèque s'accrut. Cent postes de copistes furent créés, probablement dès 718. 312 On put y dénombrer en outre: - 6leveurs d'estampages, tashu ~f, d'abord 2 à la Cour céleste, puis 6 à partir de 726; ('
- 8 illustrateurs auxiliaires, huazhi~.:fi 720;
,313
2 postes étant créés en 719 et 6 autres en
- 4 monteurs de livres, zhuangshuzhi ~ ~ j. ; 8 postes nouveaux furent créés en 718, 10 autres en 719, mais 4 supprimés en 731; - 4 monteurs de pinceaux, zaobizhi J!
.f 1â , postes créés en 718.
D'après le Xin Tangshu, on créa de plus des postes de rédacteurs compilateurs, xiuzhuanguan .1~ ~ I~ , de correcteurs réviseurs, }iaoliguan ~ f.:1. rg 314, de fonctionnaires attendant les édits impériaux, daizhiguan )-tJ~ ~ ,de 312. Il n'y avait que quatre-vingt-dix postes de copistes selon le Kin Tangshu. 313. Le Jiu Tangshu indique à tort shuzhi~ Jl. 314. Les postes de correcteurs-réviseurs furent supprimés en 792 et remplacés par quatre réviseurs de textes, jiaoshu(guan) ~"$ ('it) et deux rectificateurs de caractères, zhengzi j f ~ • Ils
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Les bibliothèques en Chine fonctionnaires permanents de la Bibliothèque, liuyuanguan ~:B rt ~ , de fonctionnaires chargés d'examiner et de scruter les textes, zhijiantaoguan 1(,z;Vit ~g- /~ ,et de fonctionnaires auxiliaires de l'art littéraire, wenxue zhi(guan) .:t. tJ!
1i
(J~).
3. LA BIBUOTHEQUE DU COLLEGE POUR LE DEVELOPPEMENT DE LA UTIERATURE, HONGWEN GUAN315
Le Collège pour le développement de la littérature n'était pas seulement une bibliothèque, mais aussi un établissement d'enseignement. Il succéda, dans la tradition, au Belvédère de l'Est, Dongguan, des Han postérieurs, au Collège pour l'exaltation de la littérature, Chongwen guan, des Wei316, au Collège des mystères, Xuanguan ~ 'f 317, et au Collège des annalistes, Shiguan, des Song, au Collège de la Lumière totale, Zongming guan ~t·j:f~ I~ , des Qi du Sud, au Collège de la Forêt des Let~s, Shilin guan -:t ;fA:. ~ , des Liang318 , au Collège de la Forêt de la Littérature, Wenlin guan ~# i: ,des Qi du Nord et au Collège pour l'exaltation de la littérature des Zhou du Nord, tous établissements où fut rédigée l'histoire et où furent composées les oeuvres littéraires et où étaient rassemblés les étudiants. 319 En 621, fut créé le Collège pour le perfectionnement de la littérature, Xiuwen guan, qui prit le nom de Hongwen guan dès 626. TI était situé sur le côté furent rétablis en 807 et les postes de remplacement furent supprimés. A partir d~ 809, la désignation de correcteur-réviseur fut utilisée pour la plupart des fonctionnaires de la Bibliothèque où s'assemblent les sages. 315. Sur le Hongwen guan, cf. Tang liudian, j. 8, pp. 41a-44b; Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1847-1848; Xin Tan~shu, j. 47, pp. 1209-1210; R. de~ Ro~ours, Le Traité desf~nctionnaires, pp. 169-173; Tang huzyao,j. 64, pp. 1114-1117; Tongdwn,j. 21, p. 124c; Yuhal,J. 165, pp. l3a-17a. 316. Le Collège pour l'exaltation de la littérature fut fondé par Mingdi f)~ ifP (règne 226-239) du royaume des Wei en 236, pour y réunir des érudits. Sanguo zhi, j. 3, p. 107. 317. Le Collège des mystères, créé par Lei Cizong ir 7fJ... 1ft, (386-448), fut l'une des premières structures d' enselgnement officiel, dont l'organisation fut établie sous la forme d'un quadrivium : "En 438, Lei Cizong fut convoqué à la capitale. TI ouvrit une école privée, gua~, au mont Jilong ~ J.I où i! rassembla des disçiples pour l'ensei@ement et prépara plus de cent élèves. Zhu Yingzhi ~ Jl~ ::è:: de Guiji~ ~ et Yu Weizhi ~~ :Z. de Yingchuan ~ JI} contrôlèrent l'ensemble des élèves sur les études confucéennes. A cette époque, l'enseignement aes Fils de l'Etat n'était pas encore institué; l'e.:~,..pereur, qui s'appliquait aux arts, ordonna à He Shangzhi ~ i#) *- (382-460) de Danyang -p} ~, d'instituer l'enseignement des mystères (école métaphy'sique taoïsante, représentée en particulier par Wang Bi ~ ofM (226-249», à He Chengtian:f,iJ}i<. ~ (370-447), directeur des veilles du prince héritier, taizi leigeng ling ~ :3-$- ~ ~ ,d'instituer l'enseignement de l'histoire, à Xie Yuan~~ -30 , directeur de l'instruction et administrateur, situ canjun ~ ~l~ ,d'instituer l'enseignement de la littérature. Lesquatre enseignements furent ainsi créés". Songshu, j. 93, pp. 2293-2294.
a
318. Le Collège de la forêt des lettrés fut fondé en 542 par Wudi des Liang, à l'ouest de l'enceinte du palais, pour y rassembler les érudits. Liangshu, j. 3, p. 87.
319. Jiu Tangshu, j. 43, p. 1847; Tang liudian, j. 8, p. 41a.
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Les bibliothèques impériales du palais Hongwen où Taizong avait fait rassembler 200000 rouleaux. Le collège fut transféré plusieurs fois par la suite. Il changea aussi de nom plusieurs fois, devenant Collège pour la glorification de la littérature, Zhaowen guan, en 70S, Collège pour le perfectionnement de la littérature, Xiuwen guan, en 706, reprenant le nom de Zhaowen guan en 710, puis de Hongwen guan en 719. Les livres appartenant au Collège pour le développement de la littérature étaient signalés par l'impression sur les ouvrages d'un petit sceau, Hongwen zhi yin ~li ~ *- Pp .320 C'est un grand ministre qui dirigeait le Collège, où trente élèves étudiaient. 321 Les lettrés du Collège étaient chargés aussi bien de l'enseignement que de la gestion de la bibliothèque. Le personnel varia tout au long de la dynastie Tang, c'est ce que l'on peut constater d'après les sources: - 2 secrétaires réviseurs de textes, jiaoshulang ;t--k~ ~~ , d'après le Tang liudian et les deux Tangshu, qui furent d'abord appelés choujiaolang Li'"tf;Vi ~ jusqu'en 719 et qui auraient été au nombre de 4 jusqu'en 735; - 2 employés aux écritures, lingshi~ 5t, d'après les deux Tangshu; - 30 copistes en écriture régulière, kaishushou ;t.~ 1; -t ,d'après le Jiu Tangshu, 12 seulement d'après leXin Tangshu; - 2 préposés aux livres, dianshu ~ t" , d'après le Tang liudian et les deux Tangshu; - 3 leveurs d'estampages, tashushou ::t~ 1-1 , d'après les trois sources, postes créés en 649, supprimés en 663 et rétablis en 705; - 3 préposés aux pinceaux, bijiang J & , d'après les trois sources; - 9 lisseurs de papier, monteurs-teinturiers, shuzhi zhuanghuangjiang ~ ~~ ~ ~ \ft. , d'après le Tang lludian et le Jiu Tangshu, 8 seulement d'après le Xin Tangshu;322 - 2 huissiers,
tingchang* ~ ,d'après les deux Tangshu;
- 4 commis, zhanggu
flîl, d'après les deux Tangshu. 323
320. Zhang Yanyuan, Lidai minghuaji, j. 3, p. 53 (trad. Acker, p. 232). 321. Trente-huit élèves, d'après le Xin Tangshu. 322. Les postes de préposés aux pinceaux et de lisseurs de papier, monteurs-teinturiers, auraient été créés en 649. 323. R. des Rotours mentionne en outre deux serviteurs chargés d'apporter les pinceaux, gongjinbi ~ 'cl!!f (Traité des fonctionnaires, p. 173), qui n'apparaissent pas dans l'édition Zhonghua Shuju du Xin Tangshu.
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Les bibliothèques en Chine 4. LA BIBUOTHEQUE DU COUEGE DES ANNALISTES, SHIGUAN324 Le Collège des annalistes eut pour origine le Service des rédactions, Zhuzuo ju, dépendant du Département de la Bibliothèque impériale. Les annalistes étaient chargés de la rédaction de l'Histoire de l'Etat. Tout au début des Tang, l'organisation de cette administration fut semblable à celle des dynasties précédentes. Mais lors de la rédaction des Histoires des dynasties du Nord et du Sud, dans la première moitié du VIle siècle, ce service prit une importance tout à fait différente. Le Collège des annalistes fut d'abord établi dans la dépendance du département de la Grande Chancellerie impériale, Menxia sheng, en 629. Il passa, plus tard, sous la dépendance du département du Grand Secrétariat impérial, Zhongshu sheng, en 732. Le Collège ne paraît pas avoir eu un personnel fixe important et sa bibliothèque dut être relativement modeste.
5. LA BIBUOTHEQUE DE L'ACADEMIE DU HANUN, ' HANLIN YUAN ~ M 11~ 325 L'Académie du Hanlin, qui a sans doute été créée peu avant la révolte d'An Lushan, exerçait des fonctions diverses dont la rédaction de documents officiels (décrets, diplômes, etc.). Comme d'autres organismes de l'administration impériale, ellè possédait une bibliothèque. Celle-ci était divisée en deux magasins, ku, l'un situé dans la grande salle du Sud, l'autre dans le bâtiment transversal de l'Académie. L'ensemble des textes et des ouvrages était catalogué et comprenait 8 000 rouleaux au début du IXe siècle d'après le Hanlin zhi, achevé en 819. A vrai dire, il s'agissait plutôt d'un dépôt d'archives.
324. Tang liudian, j. 9, pp. 28a-30a; Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1852-1853; Kin Tangshu, j. 47, p. 1214; R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, pp. 199-204; Tang huiyao, j. 63, pp. 1089-1090; Yuhai, j. 165, pp. 17b-22b. Voir aussi W. Hung, "The T'ang Bureau of Historiography before 708", Harvard Journal ofAsiatie Studies, 23 (1%0-1961), pp. 93-105. 325. Jiu Tangshu, j. 43, pp. 1853-1854; Li Zhao -t/~, Hanlin zhi ~;f;{.-Jt-; F.A. Bischoff, La For2t des pinceaux; Yuhat, j. 167, pp. lOb-15b.
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Les bibliothèques impériales 6. LA BIBUOTHEQUE DE L'HERITIER DU TRONE, SIlINO IU 326 Depuis la dynastie Qin, l'héritier du trône possédait une bibliothèque, qui disposait d'une organisation assez différente de la Bibliothèque impériale proprement dite. Sous les Tang, ce service était rattaché au Grand Secrétariat de gauche de l'héritier du trône, Zuo chunfang ;th-:I;15 ,de même que le Service de la nourriture, Dianshan ju ~ ~ ~ ,le Service de la pharmacie, Yaozang ju ~I;(I;. %J, le Service des fournitures intérieures, Neizhi ju \2 jL ~ , le Service de l'arrangement intérieur, Dianshe ju ~ ~1.~ , le Service des portes du palais, Gongmen ju i% 19~.PJ , ainsi que le Collège pour l'exaltation de la littérature, Chongwen guano Pendant quelque temps, le Serviee de la bibliothèque fut séparé du Grand Secrétariat de gauche, entre 662 et 670. La bibliothèque fqt alors dénommée Guifang .# f:1J , Secrétariat des censeurs, et eut sous sa dépendance le Collège pour l'exaltation de la sagesse, Chongxian guan ~~~f , qui allait devenir un peu plus tard le Collège pour l'exaltation de la littérature.
*'
Le personnel se composait de bibliothécaires, xianma 3-:t.~ 327, chargés de la gestion de la bibliothèque, les livres étant répartis en quatre magasins où figuraient trois exemplaires de chaque ouvrage. En 662, lors du changement qui affecta la bibliothèque, l'appellation xianma fut remplacée par sijing dafu ~ ~!i :Je. j( , puis, l'année suivante, par guifang dafu M ~ :J\..)( ; en 670, on reprit l'ancienne appellation. Les xianma étaient secondés par trois maîtres de l'art littéraire, wenxue :J:.. --W , exerçant une fonction de surveillance et chargés de présenter les textes au prince héritier et peut-être aussi de sa formation intellectuelle. 328 Lors de la réforme de (i62-670, leur nombre fut porté à quatre, puis ramené à trois. Quatre réviseurs de textes, jiaoshu, et deux rectificateurs de caractères, zhengzi, avaient pour tâche, comme dans la Bibliothèque impériale, de vérifier et corriger les textes. 329 326. Tang liudian, j. 26, pp. 23a-25b; Jiu Tangshu, j. 44, p. 1908; Xin Tangshu, j. 49 A, pp. 1294-1295; R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, pp. 585-588; Tongdian, j. 30, p. 173c; Tang huiyao,j. 67, p. 1170. 327. Sous les Han, les xianma faisaient partie de l'avant-garde du prince héritier, leur fonction étant assez semblable à celle des messagers, yezhe. Ce ne fut qu'à partir des Jin que les xianma furent affectés à la gestion des livres. Ils étaient alors au nombre de huit et il en fut de même sous les Song, les Lian~ et les Chen. Il n'yen eut qu'un sous les Qi du Sud et deux sous les Qi du Nord. Sous les SUl, ils furent au nombre de quatre, puis de deux à partir de 605. La bibliothèque de l'héritier du trône fut appelée Dianjing ju ~ t?î~ sous les Liang et les Chen; Dianjing fang ~!!.'i.:t-~ sous les Qi du Nord. 328. Les maîtres de l'art littéraire furent au nombre de dix sous les Zhou du Nord, à partir de 574. 329. Les réviseurs de textes, qui étaient au nombre de quatre sous les Song, furent appelés jiaoshuli ;f:tl ~ ~ à partir de l'ère xiaojian (454-456). Sous les Sui, on en compta dix, mais deux rectificateurs de caractères. comme sous les Tang.
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Les bibliothèques en Chine Le personnel technique était fonné de : - 2 employés aux écritures, shulingshi ~ ~ ~ , - 25 ~opistes en écriture régulière, kaishushou :;t.~ i - 2 préposés aux écritures, shuli -$
.t ,
- 4 préposés aux livres, dianshu ~
1,
- 6 commis, zhanggu
J-- ,
If l®,
- 2 monteurs-teinturiers, zhuanghuangjiang ~ ~ &: , - 1 lisseur de papier, shuzhijiang ~~ ~.~: Œ, - 1 préposé aux pinceaux, bijiang
t &.
7. LA BIBUOTHEQUE DU COUEOE POUR L'EXALTATION DE LA UTI'ERATURE, CHONGWEN GUAN330
Le Collège pour l'exaltation de la littérature était un établissement d'enseignement dont l'organisation était assez semblable à celle du Hongwen guano Aussi, ce ,collège comportait-il également une bibliothèque. L'appellation de Chongwen guan remonte à Wendi du royaume de Wei. En 639, fut institué un Collège pour l'exaltation de la sagesse, Chongxian guan, qui prit en 675 le nom de Chongwen guan, afin d'éviter l'emploi du caractère taboué du nom personnel du prince héritier, Li Xian, sixième fils de Gaozong. Outre les lettrés et les lettrés auxiliaires, chargés de l'enseignement des élèves, qui furent au nombre de vingt puis de quinze, le Collège possédait un personnel chargé de la gestion de la bibliothèque: - 2 réviseurs de textes, jiaoshu, d'abord appelés jiaochou ;f&-{#tjusqu'en 719, qui vérifiaient les livres répartis en quatre magasins, - 1 écrivain auxiliaire (?), shuzhi, - 2 employés aux écritures, lingshi,
330. Tang liudian, j. 26, pp. 22b-23a; Jiu Tangshu, j. 44, p. 1908; Xin Tangshu, j. 49 A, p. 1294; R. des Rotours, Traité des fonctionnaires. pp. 584-585; Tang huiyao, j. 64. pp. 1117-1118; Tongdlan. j. 30. p. 173b; Yuhai. j. 165. pp. 22b-24a.
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Les bibliothèques impériales
- 2 employés aux écritures, shulingshi,331 - 2 préposés aux livres, dianshu, - 2 leveurs d'estampages, tashushou, - 10 copistes en écriture régulière, kaishushou, - 3 puis 1 lisseurs de papier, shuzhijiang, - 5, puis 2 monteurs-teinturiers, zhuanghuangjiang, - 3, puis 1 préposé aux pinceaux, bijiang.
8. LA BIBUOTHEQUE DU GYNECEE3 32 Sans dénomination précise dans les sources, c'était une petite bibliothèque, rattachée" au Service de l'étiquette du gynécée, Shangyi ju t~ .{~ ki , au même titre que les services de la musique, des visites et des cérémonies. Les livres de l'impératrice étaient répartis en quatre classes possédant chacune un catalogue. Les livres, périodiquement, étaient mis à l'air ou exposés au soleil. Le personnel se composait de : - 2 directeurs, siji ~ ~, - 2 préposés aux livres, dianji ~ ~ - 2 commis, zhangji
If 11§,
- 10 secrétaires féminines, nüshi .Jt Jo .
Les membres de la bibliothèque ~n seulement fournissaient les livres à l'impératrice, mais étaient aussi chargés d'enseignement; ils notaient les leçons et préparaient le matériel d'enseignement.
331. Les shuzhi et les shulingshi ne figurent pas dans le Jiu Tangshu.
332. Tang liudian, j. 12, pp. 14b-16a; Jiu Tangshu, j. 44, pp. 1867-1868; Kin Tangshu, j. 47, p. 1227; R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, p. 265.
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Les bibliothèques en Chine 9. LES BIBUOTHEQUES DES PRiNCES33 3
Les ducs, déjà sous les Han, avaient à leur service des maîtres de l'art littéraire, wenxue ::5t ~ , jusque dans les préfectures et dans les commanderies. A partir des Wei, les princes eurent des maîtres de l'art littéraire attachés à leur titre. Sous les Tang, un ou deux maîtres étaient chargés de gérer les bibliothèques des princes.
CONCLUSION
Les bibliothèques impériales au xe siècle
Le morcellement de la Chine et l'agitation qui se poursuivit jusqu'à la prise du pouvoir par les Song en 960 ne facilitèrent pas la conservation des. livres. En revanche, les événements politiques et militaires ne paraissent pas avoir freiné le développement des techniques de production du livre, puisque, de cette période, on possède de nombreux témoignages de l'utilisation de la xylographie, surtout avec l'impression des Neuf Classiques à partir de 932 sur l'initiative de Feng Dao ?-1fJ ~ (882-954) et Li Yu 1=- '%' (mort en 935), impression qui fut achevée en 953. 334 Comme sous les Tang, les collections impériales semblent avoir été divisées en plusieurs fonds. A côté du Département de la Bibliothèque impériale, Bishu sheng, trois bibliothèques, sanguan ~/J'~, se répartissaient les ouvrages: la Bibliothèque où s'assemblent les sages, Jixian yuan, le Collège pour la glorification de la littérature, Zhaowen guan, et le Collège des annalistes, S~iguan. Cette répartition se poursuivra sous les Song. 335 Les bibliothèques des dynasties qui se succédèrent entre 907 et 960 ont été détruites presque régulièrement et les sources mentionnent à peu près exclusivement les décisions de reconstitution des collections. Sous les Tang postérieurs (923-936), un décret précisa les récompenses offertes à ceux qui 333. Tang liudian, j. 29, p. 7b; Jiu Tangshu, j. 44, p. 1914; Xin Tangshu, j. 49 B, p. 1305; R. des Rotours, Traité desfonctionnaires, p. 630. 334. Cf. Cefu yuangui, j. 608, p. 30b; P. Pelliot, Les Débuts de /'imprimerie en Chine, Paris, 1953, pp. 50-54; T. F. Carter, The Invention of printing in China and its spread westward, 2e éd. révisée par L. C. Goodrich, New-York, Ronald Press, 1955, pp. 67-81. 335. Cf. Chen Lesu, "Song chu san guan kao", Tushu jikan, 3, 3 (1936), pp. 107-116. Pour une étude des bibliothèques impériales des Song du Sud, voir J.H. Winkelman, The Imperial Library in Southem Sung China, d'après le Nan Song guange lu i~ï ~~ ~ -it< de Chen Kui f~~ (1128-1203).
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Les bibliothèques impériales donneraient des livres pour accroître la collection impériale: celui qui offrira plus de 400 juan de livres à l'écriture, au papier et à l'encre excellents, non compris les doubles, recevra une charge dans le Collège des annalistes, Shiguan; pour 300 à 400 juan, si l'on n'a pas été rèçu aux examens officiels, une dispense d'un examen sera accordée par centaine de juan, si aucun examen n'est à remettre, le jour du choix des fonctionnaires, préférence sera donnée au donateur; pour 300 juan, si l'on n'est pas fonctionnaire, on obtiendra un poste. 336 On ignore le résultat de cette recherche, si ce n'est qu'en 926, plus de mille rouleaux furent rapportés de Shu (Sichuan) à Luoyang. 337 Sous les Han postérieurs (947-950) et les Zhou postérieurs (951~960), d'autres tentatives eurent lieu 338 , qui restèrent presque sans effet, puisqu'au début des Song les collections rassemblées dans les trois bibliothèques impériales, sanguan, ne dépas saient pas une dizaine de milliers de juan. 339 Essentiellement à partir des Song, les bibliothèques impériales se présentent sous un jour nouveau, avec le développement de la xylographie. Certes, à la fin du xe et au début du XIe siècles, le livre imprimé n'était pas encore monnaie courante dans les bibliothèques impériales. L'empereur Zhenzong 1i, :f, (règne 997-1022) ordonna de copier en deux 'exemplaires les ouvrages conservés dans les trois bibliothèques. 34O Sous Renzong k:.. :.f: encore (règne 1023-1063), après la reconstruction du Chongwen yuan ;fi. p~ qui avait brûlé, les ouvrages étaient recopiés. Le catalogue impérial de cette bibliothèque, Chongwen zongmu '#' J:.. ~@S l§ , compilé entre 1034 et 1041, était un catalogue de livres manuscrits. 341 En réalité, la préservation des textes dans leur plus grande authenticité primait sur l'acquisition et la conservation des livres dans leur variété. La valeur accordée à l'objet unique, calligraphié, dépassait celle que représentait le livre multiplié. Le livre xylographié remplira plus rapidèment les bibliothèques privées 342 , malgré le goût des bibliophiles pour la calligraphie.
s:.
336. Cefu yuangui, j. 50, pp. 1OO-17a. Cf. aussi Wudai huiyao, j. 18, p. 302, qui ne donne qu'un extrait du décret et le situe en 924 au lieu de 923; cf. encore Wenxian tongkao, j. 174, p. 1507b. 337. Wenxian tongkao, j. 174, p. 1507b. Un catalogue des livres du royaume de Shu, Shu Wang Jian shumu ~ ."f :1:. -5" i) ,est mentionné dans le Tongzhi. j. 66, p. 785a. Wang Jian (847-918) fut le premier souverain de Shu (907-925); biographie in Jiu Wudai shi, j. 136, pp. 1815-1919, etXin Wudai shi, j. 63, pp. 783-79l. 338. Wenxian tongkao, j. 174, pp. 1507c-1508a. 339. 10 000 selon le Songshi, j. 202, p. 5032; 12000 selon Wang Mingqing, Huilu qian/Ut j. l, p. 12b; 13 000 selon le Wenxian tongkao,j. 174, p. 1508a. 340. Songshi, j. 202, p. 5032. 341. Catalogue compilé par Wang Yaochen .3: ~ fi (1001- 1056), Ouyang Xiul~ ~t1tt (1007-1072) et autres, perdu par la suite et plus ou moins bien reconstitué en 1799. 342. Ainsi de la bibliothèque de Chao Gongwu ~ JLl~ ~ (mort en 1171) dont le catalogue a été compilé vers 1165. Sur ce catalogue, cf. Liu Zhaoyu, Chao Gongwu jiqi Junzhai dushu zhi,Taibei,l969.
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Les bibliothèques en Chine
Néanmoins, les transformations apportées par la xylographie étaient irréversibles. Le livre manuscrit sera peu à peu rangé au statut d'objet d'art, alors que le livre xylographié viendra prendre sa place dans les bibliothèques . impériales. 343
343. Dès lors, les archives qui restent manuscrites se distinguent réellement.
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Les bibliothèques impériales APPENDICE
LES TRAVAUX DE COPIE DANS LES BIBUOTHEQUES IMPERIALES SOUS LES TANG D'APRES LES MANUSCRITS DE DUNHUANG
r
Au début du xxe siècle, plusieurs archéologues, explorateurs ou philologues de nationalités diverses sillonnèrent l'Asie centrale et la Chine occidentale sur ce qu'il est convenu d'appeler "la Route de la Soie". Dans une cachette fermée depuis le XIe siècle dans les grottes de Mogao près de Dunhuang, plus de cinquante mille manuscrits ou fragments en chinois furent découverts, dont les plus anciens remontaient au ve siècle. Ces manuscrits et les peintures qui les accompagnaient furent ainsi dispersés et déposés dans diverses bibliothèques, à Paris, à Londres, à Leningrad, à Pékin, au Japon ainsi que dans des collections privées. Parmi tous ces manuscrits, un certain nombre intéresse l'histoire des bibliothèques et d'abord des manuscrits copiés dans des administrations impériales, au nombre d'une vingtaine, qui fournissent quelques indications sur les travaux de copie (d'autres manuscrits relatifs à la lecture et surtout aux bibliothèques bouddhiques seront mentionnés plus loin). ~
L'organisation administrative des bibliothèques impériales dans les sources ,historiques officielles est caractérisée par une grande complexité, mais aussi par une densité et une relative fixité qui ne rend pas compte, peut-être en raison de la durée, de l'évolution que subirent ces administrations. L'entreprise de copie et de diffusion du Sûtra du Lotus, Miaofa lianhuajing*~ Kt. ~~1.. et du Sûtra du Diamant, Jingang jing ~ l~II ~j, entre 671 et 677, telle qu'elle apparaît dans les manuscrits de Dunhuang, témoigne d'une plus grande mobilité. Outre les travaux réguliers auxquels ils étaient astreints par leurs fonctions, les copistes semblent avoir été affectés à des projets de diffusion de textes communs à plusieurs administrations. En effet, plusieurs copies du Miaofa lianhua jing et du Jingang jing 344 sont l'oeuvre de scribes non seulement du Département de la Bibliothèque impériale, Bishu sheng, mais aussi du Collège pour le développement de la littérature, Hongwen guan, du Grand Secrétariat de gauche de l'héritier du trône, Zuo chunfang, et du Département de la Grande Chancellerie impériale, Menxia sheng. L'unité du projet tient à ce qu'une seule personne, Xie (Shan)ji 1l~ ~)~ , ait été chargée du montage et de la teinture, zhuanghuang ~ ~, des rouleaux. 345 La direction du projet f~t assurée d'abord par Yu Chang~ ~ jusqu'en 675, puis par Yan Xuandao fW ~\ jL . Yu Chang, 344. Ces manuscrits ont été étudiés par Fujieda Akira, "Tonkô shutsudo no Chôan kyûtei shakyô", in Tsukamoto hakase shôju kinen bukkyôshigaku ronsha, Kyoto, 1962, pp. 647-667; et "The Thn-Huang Manuscripts : a General Description", in Zinbun, 10 (1967), pp. 31-36. 345. A l'exception de S. 5319, daté de 671, dont le relieur (monteur-teinturier) est Wl certain Wang Gong;E. .~.
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Les bibliothèques en Chine en 671, avait le titre de taizhong dafu ::K ~ .:k. J:... , sous-directeur ad interim des 'Ji ~ ,et cumulativement ateliers impériaux, xing shaofu shaojian /i-î ~:V sous-directeur des travaux honoraire, jianjiao jiangzuo shaojian ~ ~ ~~ ~r: t~ ~, duc de la sous-préfecture de Yongxing fondateur de principauté, Yongxing xian kaiguo gong ;1"3< ~ ~t\ ,atfj tj )"1 • En 672, il quitta les ateliers impériaux et les Travaux pour devenir vice-président du ministre des travaux publics à titre provisoire, shou gongbu shilang q ...r: ~ /~ ~~ • En 673, il devint en outre viceprésident du ministère de l'armée remplaçant, she bing bu shilang ~~ %? # ~, fonction qu'il n'assurait plus en 674. Yu Chang était le fils du célèbre calligraphe et homme d'Etat Yu Shinan. YanXuandao, entre 675 et 677, avait les titres de chaosan dafu ~m $.. je J:... ,chef du service des appartements de l'empereur à titre provisoire, shoushangshefengyu Il ~~ ~~.$f .
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Participèrent à ce projet des copistes en écriture régulière, kaishushou, du Département de la Bibliothèque impériale (S.1456, cf. Pl.l) et du Hongwen guan, ainsi que du Zuo chunfang. Mais d'après les sources officielles, les employés aux écritures de cette administration étaient dénommés lingshi ou shulingshi. En fait, il s'agissait probablement des copistes en écriture régulière de la Bibliothèque de l'héritier du trône, Sijing ju, qui était rattachée au Zuo chunfang. Par contre, les copistes du Département de la Grande Chancellerie impériale, qunshushouAf ~ ou shushou, qui participèrent au projet, ne figurent pas sous cette appellation dans les sources historiques officielles, les seuls scribes de ce département étant dénommés par les termes lingshi ou
:r
shulingshi. D'autres témoignages de travaux de copie effectués par des scribes des administrations impériales nous sont fournis par d'autres m'anuscrits : 1) La copie du Fodi jing ;(4) -j.l!t j.-J:, datée de 648 (P. 3709, texte traduit en 645), par un copiste "de tour de service", zhisishushou f§. ï1) -$.j-- ,dont l'appartenance n'est pas précisée davantage. Ce travail de diffusion a été supervisé par Xu Jingzong ~ I~ (592-672)346, fils de Xu Shanxin.
*
2) La copie d'un texte Classique, dont seul subsiste le colophon (P. 3311) daté de 653 347 , par un lettré auxiliaire du Hongwen guan, administrateur en chef de la garde de droite de l'intérieur du Palais de l'héritier du trône, younei shuaifu changshi Hongwenguan zhixueshi-IG ~~fh~~·V,.5{!1?'~1i f~ -;C • C'est, à n'en pas douter, un fragment du Wujing zhengyi.:b. ~~ïi lE-~. 3) TI faut ajouter la copie du Laozi bianhua jing :Ji ~ ~ -1~ f.&.. écrite en 612, donc sous les Sui, (S. 2295) par un copiste, jingsheng ~& !.L , du Département de la Bibliothèque impériale. 346. Biographie in Jiu Tangshu,j. 82, pp. 2761-2765 etXin Tangshu,j. 223 A, pp. 6335-6339. 347. Ce colophon a été édité, entre autres, par Liu Fu, Dunhuang duosuo, pp. 405-406.
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CHAPITRE II
LES
CLAS~IFICATIONSBIBLIOGRAPHIQUES
" ... il avait eu la conscience soudaine que le classement des rayons adopté par lui était inepte. C'était pourtant un classement d'une logique absolue ..." Emile Zola, Au bonheur des dames "Une bibliothèque que l'on ne range pas se dérange." Georges Perec, Notes br~ves sur l'art et
la mani~re de ranger ses livres
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Les classifications bibliographiques CLASSIFICATION DES SAVOIRS ET CLASSIFICATION BIBliOGRAPHIQUE
Les pratiques classificatoires ont toujours revêtu en Chine une importance considérable, mais en liaison presque exclusive avec la numérologie. En Occident, les concepts classificatoires sont traditionnellement subordonnés aux règles de la logique classique, qui se présente essentiellement comme une logique de la non-contradiction. D'une manière générale, la classification s'y définit par des oppositions, des exclusions. "Les extensions des classes particulières ne peuvent se recouvrir, mais doivent s'exclure réciproquement, sans quoi la division serait brumeuse, illogique".l Comme le pense C. LéviStrauss, "tout classement procède par paire de contrastes: on s'arrête seulement de classer quand vient le moment où il n'est plus possible d'opposer".2 L'illogisme, l'ambiguïté qui semblent résulter d'une classification qui ne serait pas fondée sur l'exclusion ont été aussi constatés par J.L. Borges. Mais pour lui, "il n'existe pas de classification de l'univers qui ne soit arbitraire et conjecturale".3 Les classifications bibliographiques occidentales n'échappent pas à cette dérision. La distribution du savoir en dix classes par Melvil Dewey, transformée par la suite en classification décimale "universelle", est totalement illusoire. Borges relève avec ironie que, parmi les 1 ()()() subdivisions de la CDU, le n0262 correspond au pape, le n0282 à l'Eglise catholique romaine, le n0263 au jour du Seigneur, le n0268 aux écoles du dimanche, le n0298 au mormonisme, le n0294 au brahmanisme, au bouddhisme, au shintoïsme et au taoïsme. En fait, les classifications bibliographiques sont héritières des classifications des savoirs. La bibliologie et la philosophie de la connaissance ont partie liée. Néanmoins, alors que la classification des "sciences" du philosophe est une construction théorique, le plus souvent hiérarchisante, la classification du bibliographe a une base pratique résidant dans le regroupement plus pragmatique de livres présentant des ressemblances afin de les mieux retrouver sur les rayons. Comme l'écrit Gabriel Naudé dans son Advis pour dresser une bibliothèque, en 1643, une bibliothèque ne mérite ce nom que si elle est classée: "Le ... point qui semble absolument devoir être traité après les précédents est celuy de l'ordre et de la disposition que doivent garder les livres dans une bibliothèque: car il n'y a point de doute 1. Z. Dobrowolski, Etude sur la construction des systèmes de classification, Paris, Gauthier-Villard, 1964,p.13. 2. C. Uvi-Strauss, La Pensée sauvage, Paris, Plon, 1962, p. 287. 3. J.L. Borges, "La Langue analytique de John Wilkins", inEnqldtes, 1937-1952, Paris, Gallimard, 1957, pp. 144-145. On peut de surcroît évoquer Buffon pour qui il n'existe réellement dans la nature que des individus, et les genres, les ordres et les classes n'existent que dans notre imagination. De la manière d'étudier et de traiter l' histoire naturelle, cité par F. Jacob in La logique du vivant, Paris, Gallimard, 1970, p. 57.
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Les bibliothèques en Chine
que sans icelle toute notre recherche seroit vaine et notre labeur sans fruict puisque les livres ne sont mis et réservez en cet endroit que pour en tirer service aux occasions qui se présentent. Ce que toutesfois il est impossible de faire s'ils ne sont rangez et disposez suivant leurs diverses manières ou en telle autre façon qu'on puisse les trouver facilement et à poinct nommé. Je dis davantage que, sans cet ordre et disposition, tel" amas de livres, fust-il de cinquante mille volumes, ne mériterait pas le nom de bibliothèque ...". D'une manière tout aussi vigoureuse, Zheng Qiao ~p:;fl~.(1104-1162), dans son mémoire sur la critique textuelle, Jiaochou lüe ~ ~î ~ , estime indispensable une organisation sans faille des bibliothèques et une classification cohérente des livres: "Classer les livres est comme commander une année. Si celle-ci est organisée, quel qu'en soit le nombre, elle peut être dirigée. Mais sans organisation, même peu nombreuse, elle est désordonnée. La classification ne pâtit pas du grand nombre, mais souffre de ce 'lu'il n'y ait pas de technique pour maîtriser ce grand nombre". Cependant, la classification bibliographique est toujours une classification du savoir, une classification subordonnée à une conception du monde. Elle établit un ordre, par conséquent une hiérarchie. Elle divise le savoir, ou plutôt les oeuvres constituant ce savoir, selon des critères plus ou moins explicites, en un nombre donné. Elle est donc assortie à une numération. Les principaux systèmes classificatoires bibliographiques en Chine sont nommés par le nombre de classes qui les composent: Qilüe, Qilu, Qilin, Sibu, Siku, etc. Les nombres y ont acquis une valeur mnémonique plus que symbolique. 5 Mais, à l'origine, la répartition en classes se rattache très certainement aux divers systèmes classificatoires en usage. Comme l'a très bien montré Marcel Granet, "les classifications numériques commandent en Chine tout le détail de la pensée et de la vie. En les combinant et en les imbriquant, on est arrivé à édifier un vaste système de correspondances ... ".6 En effet, "les nombres ne forment point une série telle que 3, par exemple, soit simplement défini par = 2 + 1; chaque nombre a une individualité concrète, définie par une
4. Tongzhi,j. 71, p. 831. 5. L'importance de la numérologie est telle que des ouvrages entiers ont été consacrés au repérage de notions, d'ouvrages, regrou~s par catégories numériques, comme le Xiaoxue ganzhu JI \ ?fi
t,tt4 ~ de Wang Yinglin ::E /1(&../Îlf (1223-1296) ou le Dushu jishu [üe~"I ~trtt ~ de Gong Mengren ~ fl~::. (déb. XVIIIe siècle).
6. M. Granet, La pensée chinoise, 1934, p. 291.
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Les classifications bibliographiques
série d'équivalences: ainsi, 8 est le nombre du printemps, du bois, le nombremaître du développement masculin, etc.".7 Ainsi, par exemple, le système des "Sept Résumés" distribue le savoir des Han en six classes, correspondant aux Six Classiques qui, d'ailleurs, forment la première de ces classes. On verra que, si le choix de cette numération est arbitraire, il n'en est pas moins l'un des effets des systèmes classificatoires en vigueur à une époque donnée. Outre l'aspect numérique des classifications bibliographiques, il faut en souligner l'organisation hiérarchique. "A la fonction classificatoire des Nombres, s'ajoute immédiatement une fonction protocolaire".8 Même si l'ordre des classes n'est pas impliqué par un quelconque "arbre de la science", il est subordonné à des principes classificatoires: quel que soit le système, les Classiques confucéens constituent toujours la première des classes, de la même manière que , dans les encyclopédies, les articles rangés dans la rubrique Ciel précèdent toujours ceux relatifs à la Terre ou à l'Homme.
1. L'ORIGINE DES CLASSIFICATIONS BmLIOGRAPHIQUES
Les principes classificatoires de la bibliographie chinoise prennent donc leurs racines dans la classification du savoir et la théorie des correspondances. Les plus anciens ouvrages ont été très tôt classés sur des critères numériques établissant des correspondances par la suite oubliées et par conséquent reconstituées. Ce sont les "Trois Tumuli" E.. ;Ç fl , les "Cinq Règles" Ji ~ ,les "Huit Cordes".-IU'~ et les "Neuf Tertres" -fL Â ,9 relatifs aux institutions des premières dynasties. Les "Trois Tumuli" représentent les Ecrits des Trois Augustes, Fuxi, Shennong et Huangdi; mais, selon les correspondances, ils évoquent aussi les Trois rites rendus au Ciel, à la Terre et aux âmes des hommes ou les Trois Souffles ~, selon les interprétations de Jia Kui ,t &:. (30-101), de Zhang Pingzi ~...r
.7. M. Granet, "Quelques particularités de la langue et de la pensée chinoises", in Revue philosophique, mars-avril 1920, repris dans Etudes sociologiques sur la Chine, p. 148.
8. M. Granet, La Pensée chinoise, p. 292. 9. L'ensemble de ces quatre expressions, comprises comme des livres, figure dans le Chunqiu Zuozhuan zhengyi, j. 45, in Shisanjing zhushu, p. 2064 (cf. Couvreur, t. 3, pp. 207-208).
10. Shangshu zhengyi, préface, in Shisanjing zhushu. pp. 113a-114.
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Les bibliothèques en Chine
correspondent aux Cinq Règles sociales Jz. t'!1J iL Il ou encore aux Cinq Agents. On ignore ce que représentent les "Huit Cordes", mais elles correspondent aux Huit trigrammes 1\ ~l' et seraient liées au Huit Règles de gouvernement des rois 12 ou encore aux Huit Délibérations sur les châtiments. 13 Les "Neuf Tertres" correspondent aux Mémoires sur les Neuf régions, mais aussi aux Neuf châtiments. De ce jeu des correspondances, Zhang Xuecheng~ ~i%(l738-1801) a tiré parti pour édifier sa conception des origines de la bibliographie chinoise et éclairer la notion d'école, jia l~ (famille), qui est justement à la frontière de l'épistémologie et de la bibliologie. 14 Pour Zhang Xuecheng, la classification bibliographique découle de l'organisation administrative des Zhou à la suite d'une longue décadence. La répartition des livres, sous les Zhou, devait correspondre à celle des Ministères. Remontant d'abord aux origines de l'écriture, Zhang explique la prolifération de la production des écrits par la complexité croissante des affaires administratives et l'augmentation des problèmes de gouvernement. "Les sages établirent des bureaux (des ministères) dont ils se répartirent les charges et les écrits furent enregistrés selon cette répartition. Quand il y eut des bureaux, alors il y eut des lois et les lois furent préparées dans ces bureaux. Quand il y eut des lois, il y eut des livres et les bureaux conservèrent ces livres. Quand il y eut des livres, alors il y eut des enseignements et les maîtres répandirent ces enseignements. Quand il y eut des enseignements, alors il y eut des métiers et les disciples pratiquèrent ces métiers. Les charges des bureaux et les métiers de l'enseignement avaient la même origine et l'empire était administré par les mêmes textes, aussi les maisons privées ne possédaient pas d'écrits. A cause de cela, la répartition des charges des bureaux figurait l'ordre de l'ensemble des livres. Il n'y avait pas d'autre méthode de bibliographie". 15 C'est pourquoi Zhang estime que l'ensemble de la bibliographie prend sa source dans les Six Arts, liuyi f", ~, qui correspondent aux Six Classiques. Pour lui:
Il. Relations entre père et fils, prince et sujet, mari et femme, ainé et cadet, entre amis. 12. Cf. Zhouli zhushu, j. 2, in Shisanjing zhushu, pp. 645c-646a (trad. Biot, t. 1, pp. 22-23). 13. Cf. Zhouli zhushu, j. 35, ibid. p. 874a (trad. Biot, t. 2, pp. 320-321). 14. Voir l'étude que D.S. Nivison a consacré à cette notion clé de la pensée de Zhang Xuecheng dans The Ufe and thought of Chang Hsüeh-ch' eng, pp. 56-81. Voir aussi les réflexions de M. Granet, La pensée chinoise, pp. 6-8. 15. Zhang Xuecheng, Jiaochou tongyi ~1J/ J. ~ Nivison, op. cit., p. 60.
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, in Zhangshi
yishu, 10, p. 2a-b. Cf. D.S.
Les classifications bibliographiques "Les Six Arts ne sont pas les écrits de Confucius, ce sont les anciens recueils, dian !r , du Zhouguan )~ 't . Les Mutations, Yi !?o , étaient du ressort du Grand Augure, dabu --K \- ,les Documents, Shu 1'" ' étaient conse!vés par l'Annaliste de l'Extérieur, waishi ~ 5t , les Rites, Li ~i, dépendaient du Grand Maître des Cérémonies, zongbo J~,{<;J , la Musique, Yue ~ , dépendait du Directeur de la Musique, siyue ~ ~ , les Odes, Shi ~~, étaient réglées par le Grand Précepteur, taishi 1S... ~if, les Printemps et Automnes, Chunqiu ~ ~j~ ,étaient gardés par les Annalistes des royaumes ,guoshi Ij 1!.... .16 En fait, pour séduisante qu'elle soit, l'analyse de Zhang Xuecheng reste peu claire. La répartition des six hauts fonctionnaires n'est pas parfaitement cohérente. Sous les Zhou, d'après le Zhouli, les Six Recueils 17 relèvent du Grand Administrateur général, dazai ;J\. If., c'est-à-dire du Ministère du Ciel, le premier des Six Ministères, alors que les fonctionnaires cités par Zhang Xuecheng relèvent du Ministère du Printemps, le troisième. Par contre, d'après le Liji ,if! il; , les Six Recueils sont les recueils relevant des six fonctionnaires du Ciel, le Grand Administrateur général, dazai, le Grand Maître des Cérémonies, dazong:K. ':;, ,le Grand Annaliste, dashi A ~ , le Grand Invocateur, dazhu:K tt, le Grand Officier, dashi ;:k.. -::t" , et le Grand Augure, dabu. 18 Mais les six fonctionnaires évoqués par Zhang Xuecheng sont de grades sensiblement différents. Dans le Zhouli, alors que le Grand Maître des Cérémonies est le premier fonctionnaire du Ministère du Printemps, c'est-à-dire des Rites, le (Grand) Directeur de la Musique, le Grand Invocateur, le Grand Augure, sont des responsables de services de ce ministère. Quant à l'Annaliste de l'extérieur, il n'est qu'un subordonné de l'Annaliste de l'Intérieur, neishi IX] :J( , et, sans doute, du Grand Annaliste. Les Annalistes des royaumes n'apparaissent pas comme tels, semble-t-il, dans le Zhouli ou le Liji. S'il y a donc correspondance entre les Six Arts· et les Six Recueils, il n'y a pas apparemment filiation. Les Six Arts ne recouvraient d'ailleurs pas la même chose sous les Zhou· et sous les Han. Sous les Zhou, les Six Arts constituent l'enseignement inculqué aux fils de l'Etat. Ce sont: les cinq rites, les six musiques, les cinq sortes de tir à l'arc, les cinq manières de conduire un char et les neuf opérations numériques. 19 Pour Confucius, par contre, les six Arts devaient être réunis pour un bon gouvernement: les Rites pour régler les gens, la Musique pour exprimer l'harmonie, les Documents pour exposer les événements, les Odes pour 16. Ibid., 10, p. 2b. 17. Ce sont le Recueil du gouvernement. zhidian 7âo ~ , le Recueil de l'instruction, jiaodian~ ~ , le Recueil des rites, lidian~ ~ , le Recueil du commandement. zhengdian $..sA , le Recueil des châtiments, xingdian:ft·\,ft et le Recueil des travaux, shidian.~ . Zhouli zhushu, j. 2, in Shisanjing zhushu. p. 645b (trad. Biot, 1.1, pp. 20-22).
18. Liji zhengyi. Quli ,il ~, xia, jA, in Shisanjing zhushu, p. 1261b. ces règles remonteraient au temps des Yin et non des Zhou. selon les commentateurs. Cf. Couvreur, t.1, po partie, pp. 87-88. 19. Zhouli zhushu. j. 14, in Shisanjing zhushu. p. 731b (Biot. 1.1, pp. 297-298).
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Les bibliothèques en Chine manifester les sentiments, les Mutations pour diviniser les transformations, les Printemps et Automnes pour (-) la justice.20 A cette époque déjà, les Six Arts, qui étaient les six facettes de l'art de gouverner, se rapportaient donc à six livres. C'est cette conception qui a été conservée par Liu Xiang et Liu Xin, puis par Ban Gu et les bibliographes postérieurs. La correspondance entre les Six Classiques, les Six Arts, les Six Règles, est donc purement numérique, comme il y a correspondance avec les Six Ministères des Zhou. Cela perpétue une classification par six beaucoup plus qu'une équivalence réelle. Le dépérissement des systèmes classificatoires aboutit à des classifications statiques, privées de jeu combinatoire. De même que les Six Arts, pour Zhang Xuecheng, étaient l'émanation de la bureaucratie des Zhou, les écoles philosophiques sont héritières de l'enseignement des fonctionnaires des ministères des Zhou. Zhang Xuecheng, en cela, ne fait que développer les idées exprimées par Ban Gu dans le Traité bibliographique du Hanshu et empruntées très certainement au Qilüe bielu -t:: ~~ ,%1\ ~ de Liu Xiang et au Qilüe de Liu Xin. Selon cette tradition, les maîtres de l'enseignement philosophique étaient même temps des fonctionnaires. Il n'y avait d'enseignement qu'officiel. Ce n'est que lors de la désagrégation de l'empire que l'enseignement serait devenu le fait de familles privées.
e~
"Le courant représenté par telle école (jia, famille) est issu de ce dont était chargé tel bureau dans l'antiquité; ce courant est devenu l'enseignement de telle famille (shi ~) et par négligence il est devenu la doctrine corrompue de cette famille".21. Les "Cent écoles" philosophiques, représentant la totalité du savoir, se décomposent en réalité en un nombre d'écoles plus restreint. Les premières tentatives de classification de ces écoles figurent dans le Zhuangzi ~..:j-, dans le Xunzi 1di .:J- et dans le Huainanzi 11j ~ ~, mais encore de manière diffuse. 22 Un essai plus systématique apparaît avec Sima Tan ~1 ~ ~~"I qui distribue l'essentiel des études philosophiques en six écoles, qui, là encore, se rapportent à une classification par six: l'école du yinyang, qui est liée aux quatre saisons, aux huit trigrammes, ete.; l'école des lettrés, ru1~ , liée aux six Arts; l'école de Mozi f: ;:}; l'école des lois, fa ~,; l'école des dénominations, ming ~ ; l'école taoïste,
20. Shiji. j. 126. p. 3197. Pour l'équilibre de la phrase. il manque sans doute un caractère. 21. Zhang Xuecheng. Ji~hou tongyi. 10. p. 3a-b. Cf. D. S. Nivison, p. 64.
22. Zhuangzi jishi"Jti; g.11.if . "Tianxia" J( "î- .33. Pékin, Zhonghua shuju. 1961. pp. 1067-1111; Xunzi jianshi t6 q..1J ~ • "Fei shi'erzi" ~~ -r ;:. q.. • j. 6. Pékin. Zhonghua shuju. 1983. pp. 60-64; Huainanzi. "Yaolüe"1k ~ • 23. éd. du Sibu congkan. pp. 6a-8a. Cf. Jiang Yuanqing. Zhongguo tushufenlei zhi yange. Taibei. Taiwan Zhonghua shuju. 1966. pp. 8-12.
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Les classifications bibliographiques
.t
dao .23 C'est cettè classification des écoles philosophiques que reprendront Liu Xiang et Liu Xin, puis Ban Gu.
ll. LES SYSTEMES CLASSIFICATOIRES DÉS HAN
1. LES CLASSIFICATIONS DE UU XIANG, UU XIN ET BAN GU
Le système de classement des livres chinois le plus ancien est celui de Liu Xiang et de son fils Liu Xin. Il est difficile d'évaluer la part de chacun d'eux et leur originalité respective, puisque le résultat de leurs travaux est perdu. 24 Plusieurs érudits se sont attachés à en reconstituer des fragments à partir de ce qui est conservé dans le traité bibliographique du Hanshu, mais aussi à partir d'autres ouvrages, comme le Wenxuan, annoté par Li Shan ~ -k ou les encyclopédies des Tang (Beitang shuchao, Chuxue ji) et du début des Song
(Taiping yulan).25 A la suite de la politique d'acquisition de Chen Nong, comme on l'a vu au chapitre l, Liu Xiang avait été chargé de collationner et de réviser les ouvrages rassemblés dans la bibliothèque impériale, cela à partir de 26 avant notre ère. 26 Il
23. Shiji, j. 130, pp. 3288-3292. Cf. Dzo Ching-chuan, Sseu-ma Ts'ien et l' historiographie chinoise, pp. 142-144; E. Chavannes, Les Mémoires historiques de Se-ma Ts'ien, t,I, pp. XIIIXV. Cf. aussi, Fung Yu-Ian, A Short History ofChinese Philosophy, 1948, pp. 30-37 (trad. G. Dunstheimer, Paris, Payot, 1952, pp. 49-50). 24. Le QUüe bielu de Liu Xiang et le QUüe de Liu Xin sont mentionnés dans les traités bibliographiques du Suishu (j. 33, P: 991) et des Tangshu (p. 146 de l'Mition conjointe du Tangshujingji yiwen hezhi :t Xt.î 1& ~ ii:. ~ ;t.- , Shanghai, Shangwu yinshuguan, 1956). Le QUUe bielu est souvent simplement dénommé Bielu; il figure encore dans le Tongzhi (j. 64, p. 785a), mais pas dans le Wenxian tongkao. Les avis ont longtemps divergé sur l'appellation des "Notices particulières" et des "Sept Résumés" et sur les mérites respectifs de Liu Xiang et de Liu Xin. En effet, tandis que le traité bibliographique du Hanshu mentionne dans l'introduction les notices de LiuXiang et les Sept Résumés de Liu Xin, le traité du Suishu ne cite pas de Bielu en plus du QUUe mais un QUUe bielu. C'est pourquoi d'aucuns ont pensé que le Bielu et le QUUe bielu étaient le même catalogue et d'autres que le QUUe bielu, qui comportait 20 juan, était en fait le Bielu augmenté du QUUe. Ces interprétations sont exposées par exemple par Lü Shaoyu, Zhongguo muluxue shigao, pp. 20-22.
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25. Le Bielu et le QUUe. ont été reconstitués par Hong Yixuan ~~ r..ri. (1765-1837) dans le Jingdian jUin ~.rt ~ ~ M-, le QUUe bielu l'a été par Ma Guohan Jt \j) ~ (1794-1857) dans son Yuhan shanjang jiyishu z 0J{lt.1Ifi5 ~,(tt:. ~ ,le QUüe bielu et le QUüe par Yao Zhenzong-klltl ::tft<. I~ dans son Kuaige shishi shanfang congshu lr~ ~ tip N tlI ~ ~ 1; . 26. Hanshu,j. 10,p.310.
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Les bibliothèques en Chine s'occupa d'abord plus spécialement des Cinq Classiques. 27 Il se chargea ensuite des oeuvres philosophiques et littéraires, alors que les ouvrages techniques ou scientifiques, c'est-à-dire les oeuvres militaires, médicales ou relevant des nombres, étaient révisés par trois spécialistes, Ren Hong, Li Zhuguo et Yin Xian. Ensuite, Liu Xiang reçut l'ordre de réviser l'ensemble, tâche pour laquelle il se fit aider de son troisième fils Liu Xin. D'autres personnes y collaborèrent, parmi lesquelles on connaît les noms de Fu Càn ~ ft.. et Ban You pt1ï5§- .28 Liu Xiang définit ainsi ce travail: "On lit le livre, on l'examine de bout en bout pour en collecter les erreurs, c'est la révision, jiaoM:; l'un tient un exemplaire, l'autre lit une copie, comme si des ennemis s'affrontaient, c'est la collation, chou/ftt".29 L'entreprise resta inachevée à la mort de Liu Xiang et fut poursuivie par Liu Xin. Mais, à côté de ce travail de révision et de fixation des textes, Liu Xiang, pour chaque ouvrage révisé, avait rédigé à part une notice dans laquelle il traitait de l'appartenance de l'ouvrage à un courant de pensée et y consignait les diverses fautes. Il rassembla ainsi une grande quantité de notices bibliographiques, lu, qui furent établies à p~ des copies conservées dans le palais impérial, mais aussi à partir de copies privées, et qui constituèrent les "Notices particulières", Bielu. 3o Le rôle de Liu Xin fut de condenser les notices de son père pour en conserver les points essentiels. Ce furent les "Sept Résumés", Qilüe. Alors que le Bielu.de Liu Xiang comptait 21 juan, le Qilüe de Liu Xin n'en comptait que sept. Liu Xin avait repris la classification utilisée par son père pour analyser les courants et les répartir en sections. 31 C'est aussi cette classification que reprit Ban Gu pour le traité bibliographique de l'Histoire des Han, Hanshu yiwenzhi ~ "$ 3:.. ~" On peut donc analyser les Sept Résumés à travers ce traité, mais le premier des Sept Résumés de Liu Xin, qui se limitait à l'exposition des principes généraux et annonçait sommairement les six autres, a été omis par Ban Gu. n en a très certainement rejeté plusieurs éléments à la fin de chaque section, pour expliquer l'origine des sections et les principales étapes de leur constitution.
1!
27. Hanshu, j. 36,p. 1950. L'appellation de Cinq Classiques ne recouvre pas toujours les mêmes textes; il s'agit ici probablement des Mutations, des Documents, des Odes, des Rites et de la Musique, plutôt que des Odes, des Documents, des Rites, de la Musique et des Printemps et Automnes. Cf. ci-dessous.
28. Hanshu, j. 100 A, p. 4203. 29. Yin§ Sh.ao 1«<- ,~~ , Fen_g~u tong I~~ @. .' ci~é ,dans les c?mmentaires de Li Shan au Wenxuan, J.6, Weldu fu ~;ti,~, p. 22a; cf. aUSSI Talpmg yulan, J. 618, p. 3a.
30. Qilu xu, p. l09b; Suishu, j. 32, p. 905. Le fragment de la notice relative au Guanzi, qui nous est parvenu, a été étudié par Piet van der Loon, "On the Transmission of Kuan-tzu", T' oung Pao, 41 (1952), pp.357-393. . 31. Suishu, j. 33, p. 992.
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Les classifications bibliographiques Le système classificatoire des Han est donc, malgré le titre adopté par Liu Xin, une classification par six et non par sept. Il y a six Résumés, lüe, comme il y a six arts ou six écoles philosophiques. Classification du Hans""
I. Six Arts, liuyi {'", ~~ 1. Mutations, yi ':ib 2. Documents, shu '$ 3. Odes, shi 4. Rites, li ;tJ. 5. Musique, yue ~ 6. Printemps et Automnes, chunqiu 4- ~~ 7. Entretiens, lunyu ~ji' i% . 8. Classique de la piété filiale, xiaojing t. .~t~ 9. Petites Etudes, xiaoxue )~, ~
*
II. Philosophes, zhuzi ~.JI. Ecole des Lettrés, rujia ;{'1E ~ 2. Ecole des Taoïstes, daojia \! '~ 3. Ecole du yinyang ~ ~ 4. Ecole des Lois,jajia 1=1, ~ 5. Ecole des Dénominations, mingjia fla it 6. Ecole de Mozi ,~ ~ . 7. Ecole des Diplomates, zonghengjia ~ ~ I~ 8. Ecoles des études diverses ou Eclectiques, zajia ~,~ 9. Ecole des Agrologues, nongjia ,~ lD.Ecole des Anecdotiers, xiaoshuojia Il \ -tl. I~
1<
III. Vers et Réc~tatifs, shiju ?:~ M' 1. Récitatifs,ju, 1re série 2. Récitatifs, 2e série 3. Récitatifs, 3e série 4. Récitatifs divers, zafu ~(i ~ 5. Chants et Vers, geshi -m1- ~ IV. Ecrits militaires, bingshu 4t: -& 1. Projets et Plans militaires, bingquanmou 2. Circonstances et Situations militaires, bingxingshi~, -ff~
A ~ ~
$.;!--
3. Yinyang f~ ~ 4. Techniques et Habileté militaires, bingjiqiao
;fr; :f.t;5
V. Nombres et Arts, shushu ~ j~f 1. Astrologie, tianwen f\.:5:... ("Dessins du ciel") 2. Calendrier, lipu Jjt ~ 3. Cinq Agents, wuxing.3i ~-f ~ ./~ 4. Achilléomancie et Chéloniomancie, shigui ~ ~ 5. Divinations diverses, zazhan ~ ,Jj
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Les bibliothèques en Chine 6. Méthodes des Rmnes, xingfa A1
~
VI. Recettes et Procédés, jangji -i5 ~ 1. Classiques de la médecine, yijing ~ k!~ 2. Recettes tirées des Classiques, jingfang t:!,~ ~ 3. Art de la chambre à coucher,jangzhong -J] vf 4. Divinités et Immortels, shenxian ;;f~ ;j~, Les Six Arts, liuyi, qui forment la première classe, se bornent, stricto sensu, aux six premières catégories, zlwng~, de cette section. Les trois autres catégories ne s'y rattachent que par extension. Les six premières catégories sont formées par les Six Classiques, mais ces six catégories sont elles-mêmes le résultat de l'imbrication de deux systèmes classificatoires révélant le jeu combinatoire d'une classification par cinq et d'une classification par six. 32 Car les Six Classiques se ramènent en fait à cinq Classiques, 'la Musique, les Odes, les Rites, les Documents et les Printemps et Automnes, correspondant respectivement aux cinq vertus constantes, la bienveillance, la justice, la bienséance, la sagesse, la sincérité. Le sixième Classique, les Mutations, est luimême à l'origine des cinq autres, les Mutations produisant les Classiques de la même manière que les trigrammes qian et kun conduisent la marche de l'univers. La classification des oeuvres philosophiques, qui constituent la deuxième classe, obéit aussi à une classification par six, héritée de la classification de Sima Tan. Ban Gu y a ajouté quatre écoles, ce qui donne dix, nombre lui aussi totalisant. Néanmoins, de ces dix écoles, neuf seulement sont considérées comme importantes. Les nombres neuf et dix sont d'ailleurs complémentaires, puisque la classification par dix dérive de la classification par neuf. 33 Par ailleurs, Ban Gu justifie la répartition des courants philosophiques en en cherchant l'origine dans les fonctions administratives de l'antiquité. 34 Les écoles philosophiques représentent le fruit de l'enseignement des écoles privées qui auraient succédé aux administrations qui avaient jadis le monopole de l'enseignement et de la production des écrits. Le courant de l'école des lettrés est en fait issu de la fonction de directeur de l'instruction, situ ~ ~~ .35 Le courant de l'école taoïste est issu de la fonction de scribe, shi ~ . Le courant de l'école du yinyang est issu de la fonction des astronomes Xi~ et He~~ .36 Le courant
32. Sur les combinaisons de ces deux systèmes, cf. M. Granet, La Pensée chinoise, p. 198 sq. 33. M. Granet, La Pensée chinoise, pp. 286-287.
34. Hanshu, j. 30, passim. 35. La fonction de situ apparaît dans le Shujing, "Shundian"~ ~ (Shangshu zhengyi, j. 3, in Shisanjing zhushu, p. l30e; Couvreur, p. 26). 36. Cf. Shujing, "Yaodian" ~ ~ Couvreur, p. 3).
(Shangshu zhengyi, j. 2, in Shisangjing zhushu, p. 119b;
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Les classifications bibliographiques de l'école des Lois est issu de la fonction de juge ou responsable des prisons, li jf.37 Le courant de l'école des Dénominations est issu du ministère des rites, car les noms et les positions ne sont pas semblables : ce sont les rites qui règlent l'ordre social, les positions n'étant correctes que si les désignations sont correctes. Le courant de l'école de Mozi est issu des gardiens des temples, qingmiao ~ $t'l.38 Le courant de l'école des Diplomates est issu de la fonction de xingren Jrj-- J.. . , fonctionnaire chargé de l'accueil des visiteurs. 39 Le courant de l'école des études diverses est issu de la fonction de conseiller, yi~~. Le courant de l'école des agrologues est issu de la fonction de directeur de l'agriculture, sinong6J .40 Le courant de l'école des anecdotiers est issu d'une fonction subalterne.
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L'origine des courants de pensée qui, selon Ban Gu, permet de circonscrire leur identité, n'est pas pour autant située de manière parfaitement cohérente. Il est patent déjà que l'origine de l'école des anecdotiers n'est pas déterminée de façon précise.Il ne s'agit pas en fait de l'enseignement d'une école véritable, mais elle est liée au recueil de propos de rues, rumeurs et bavardages. Il est vrai que Ban Gu ne lui attribue qu'une importance secondaire. Les neuf autres écoles ne se rattachent qu'imparfaitement à des fonctions administratives ou correspondent à des fonctions de rang sensiblement inégal : rien de commun entre le directeur de l'instruction, chef du ministère de la Terre, d'après le Zhouli, et les xingren, grands ou petits, responsables de services du ministère de l'Automne. Quant à la fonction de conseiller, elle n'apparaît pas comme un poste défini dans la hiérarchie administrative de l'antiquité. La classification des écoles philosophiques de Liu Xin, adoptée par Ban Gu, et qui remonte à travers eux à Sima Tan, a fait l'objet d'une révision par l'historien de la philosophie Feng Youlan, au moins pour ce qui concerne les six premières écoles. Feng Youlan distingue non pas des bureaux, mais des spécialistes. Les lettrés, ru, pratiquent l'enseignement des Classiques, c'est-àdire des Six Arts; les chevaliers, xia ~ ~, spécialistes de l'art militaire, sont à ~ à l'origine de l'école du l'origine de l'école de Mozi; les ermites, yi!Z~he taoïsme; les argumentateurs, bianzhe ~~ ~ , à l'origine de l'école . des dénominations; les praticiens des arts occultes, fangshi -lj --;:i:: à l'origine de
f.t ,
37. Cf. Liji, "Yueling" )~ J~ (Uji zhengyi, j. 16, in Shisanjing zhushu, p.l373a; Couvreur, t. l, 1, p. 375). 38. Allusion au Chunqiu Zuozhuan (Chunqiu Zuozhuan zhengyi, j. 5, in Shisanjing zhushu, p. 1741a; Couvreur, t. 1, pp. 69-70). 39. Cf. Zhouli zhushu, j. 37, in Shisanjing zhushu, p. 890 sq. (Biot, t.2, p. 395 sq.). Sur le nom de cette école, voir Woo Kang, Histoire de la bibliographie chinoise, p. 12, note ..... 40. Allusion probable au Shujing, "Shundian", Shangshu zhengyi, j.3, in Shisanjing zhushu, p. l30e (Couvreur, p. 25).
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Les bibliothèques en Chine l'école du yinyang; les politiciens faisant office de conseillers, jangshu zhi shi, ;Q AM'.:2:.. -:t" , à l'origine de l'école des Lois. 41 Les sources de cette classification sont vues ici sous l'angle de l'histoire de la philosophie plutôt que sous l'angle de l'histoire de la bibliographie. Avec Feng Youlan, les écoles ne résultent plus de l'éclatement d'un système idéal, mais d'une reconstruction des différentes branches du savoir, à partir de notre propre connaissance des oeuvres philosophiques de l'antiquité. Ce qui en fait une analyse tout aussi discutable. Quoi qu'il en soit, les grandes écoles philosophiques sont issues, par la tradition, de l'affaiblissement de la Voie royale, chacune d'elles ne couvrant qu'un aspect de l'ensemble du savoir. La ramification en écoles de pensée (jia) est elle-même, sur le plan bibliographique, un regroupement d'écoles ou de familles (jia) qui étaient censées distribuer un enseignement. L'école des lettrés dans le Hanshu, comprend à peu près autant d'écoles-familles que de titres ou d'auteurs, tout l'enseignement d'un maître, ses oeuvres, venant fonner à lui seul une école. Le savoir philosophique, réparti en six écoles principales, constitue le discours théorique qui s'appuie en grande partie sur les Classiques et que vient compléter le discours pratique, "scientifique", que composent les Ecrits militaires, les Nombres et Arts et les Recettes et Procédés. Les Vers et Récitatifs, c'est-à-dire la littérature, fonnent en fait une classe à part. La philosophie proprement dite figure l'intérieur, alors que les sciences sont l'extérieur. Zhang Xuecheng estime d'ailleurs que les oeuvres philosophiques (ainsi que les Six Arts et les Vers et Récitatifs) étaient conservées dans la bibliothèque impériale, c'est-à-dire le Trésor, alors que les ouvrages des trois autres classes se trouvaient dans des bureaux spécialisés. 42 C'est pourquoi les sciences' que représentent ces disciplines ont été confiées à des spécialistes pour leur classement bibliographique. Selon Zhang Xuecheng encore, les oeuvres philosophiques exposent des propos éclairant le Dao, tandis que les ouvrages de science militaire, de médecine et d'arts des nombres ont pour but de garder la loi en transmettant les arts. 43 Parmi les arts, il y a d'abord les arts de la guerre, décomposés par Ren Hong en quatre catégories ou écoles. Selon les principes de l'école des Projets et plans, Quanmou, ou encore des stratagèmes, dont le Sunzi 4~,.:f- est l'un des plus fameux représentants, le calcul doit précéder le combat. L'école des 41. Flmg Yu-Ian, A Short History ofChinese Philosophy, pp. 34-37 (trad. fr., pp. 53-56). 42. Zhang Xuecheng, Jiaochou tongyi, in Zhangshi yishu, 11, p. lb.
43. Idem, 10, p. 16b.
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Les classifications bibliographiques Circonstances et situations, xingshi, est celle des tenants du mouvement et de la rapidité de manoeuvre par l'exploitation des avantages du moment et du lieu. 44 L'école du Yinyang, distincte de l'école philosophique du Yinyang puisqu'elle ne concerne que l'art militaire, plonge ses racines dans les mêmes principes. L'attaque est conditionnée par l'analyse de la production des Cinq Agents, par l'astrologie et la magie. L'école des Techniques et de l'Habileté, jiqiao, fonde la victoire sur l'entraînement physique et le maniement des armes et sur la supériorité de l'armement. En réalité, des quatre écoles définies par Ren Hong, la première se distingue des trois suivantes et leur est supérieure. Elle rassemble les spécificités des trois autres écoles et les produit tout à la fois. Car toutes sont issues, selon Ban Gu, et à travers lui selon Liu Xin, de la fonction de sima ~ )~ (ou da sima j( 6J 1J ), grand commandant des chevaux, qui assistait le souverain dans la préparation de la guerre et le maintien de l'ordre. Les Nombres et Arts trouveraient leur origine dans la fonction des annalistes-devins Xi et He du palais Mingtang ~J$ L~ .45 Le grand annalisteastrologue Yin Xian y compte six catégories ou systèmes de calcul grâce auxquels on connaît l'attitude à tenir en fonction des situations. Parmi celles-ci, la catégorie des divinations diverses, zazhan, est elle-même composite, puisqu'y figurent l'oniromancie, la chronomancie, ainsi que plusieurs méthodes de magie pour faire venir la pluie ou la faire cesser, pour dompter les démons, pour favoriser l'agriculture ou l'élevage, etc ... Quant à la dernière catégorie ou Méthodes des formes, elle intéresse aussi bien l'analyse des formes terrestres, avec le Shanhai jing J-i ï41J ~'§.. , que les formes humaines (physiognomonie) ou animales, voire celles des ustensiles. Les Recettes et Procédés, fangji, c'est-à-dire les ouvrages relatifs à la médecine, ont été ordonnés en quatre classes par Li Zhuguo, médecin de l'escorte, shiyi /~ ~ . Les Classiques de la médecine, yijing, ce sont les ouvrages fondamentaux de médecine générale, où figure le Huangdi neijing~ Itf lt) ~j. . Les Recettes tirées des Classiques, jingfang, regroupent essentiellement les ouvrages de pharmacopée. L'Art de la chambre à coucher, fangzhong, correspond, peu ou prou, à nos ouvrages de sexologie modeme. 46 Les Divinités et Immortels, shenxian, rassemblent les ouvrages traitant des techniques pour prolonger la vie et gagner l'immortalité.
44. Deux chapitres du Sunzi sont intitulés xing et shi. Cf. Sunzi bingfaxinzhu :j~, J- # ~ ~,.)-~ Pékin, Zhonghua shuju, 1977. pp. 31-49.
,
'45. Sur cette classe, cf. Ngo Van-xyuet, Divination, magie et politique dans la Chine ancienne, pp. 150-152. 46. Cf. R. Van Gulik, Sexual Life in Ancient China, Leyde, Brill, 1961 (trad. fr., Paris, Gallimard, 1971, pp. 101- 102).
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Les bibliothèques en Chine Au milieu de l'ensemble des livres, entre les ouvrages. théoriques et les ouvrages pratiques, les Vers et Récitatifs, shifu, forment une classe particulière. Elle est divisée en cinq subdivisions. Les trois premières regroupent les lu sans titre particulier. Leur appartenance se définit relativement à trois types ou modèles: les lu de la même veine lyrique que ceux de Qu Yuan J;, f!f. ,de caractère rhétorique comme ceux de Lu Jia ~ '~ et descriptifs à la manière de ceux de Sun ~~~ (pour Xun ~ ) Qing ~~p, c'est-à-dire Xunzi.47 Mais aucune subdivision n'est suivie d'une notice explicative comme Ban Gu l'a fait ailleurs. La quatrième subdivision rassemble des apologues. Enfin, les Chants et Vers regroupent les poésies et les airs à chanter.
2. LE CATALOGAGE DU HANSHU YIWENZHI Si Ban Gu a adopté la classification de Liu Xiang et Liu Xin, il semble aussi avoir suivi l'organisation interne des six Résumés. En a-t-il conservé jusqu'à l'ordre des ouvrages à l'intérieur de chaque subdivision? C'est possible. Mais on peut, dans une certaine mesure, relever quelques différences notables, soit indiquées par Ban Gu lui-même, soit déduites de la comparaison avec les rares fragments des "Sept Résumés" (voire des "Notices particulières") conservés, par exemple, dans les encyclopédies des Tang. Ban Gu précise par certains termes quelles modifications il a apportées aux "Sept Résumés".48 On y constate des additions pures et simples. ru À. , comme le liyi ~ R de Liu Xiang, ajouté à la fin de la subdivision des Documents, shu, des Six Arts, mais non inclus à l'intérieur de cette subdivision. Par contre, les ouvrages de Yang Xiong =*~ ;tii, qui constituent aussi des additions, sont comptabilisés dans les subdivisions correspondantes: . -le Cang lie xunzuan ~ ~Jl1~1.l dans la subdivision des Petites études, c'est-à-dire la philologie, des Six Arts, - le Suoxu f-1 Philosophes,49
h-
avec les ouvrages de l'école des lettrés de la classe des
47. Le caractère Xun étant alors tabou, il a été remplacé par Sun dans le Hanshu. 48. Cf. Zhang Zongyuan., Suishu jingjizhi kaozheng, in Ershiwushi bubian, vol. 4, p. 5003a; Sun Deqian, Hanshu yiwenzhi juli, in Ershiwushi bubian, vol. 2, p~ 1702c. 49. Zheng Qiao, Tongzhi, j. 71, p. 836a, estime qu'en rassemblant sous le titre de Suoxu les ouvrages suivants, Taixuan.Js."i; ,Fayan -Mi.... et Yuezhen ~ ~ de Yang Xiong, Ban Gu a commis une erreur de classement. D'après lui, le Taixuan aurait dû être rangé dans la subdivision des Mutations et, si le Fayan àppartient bien à la classe des Philosophes, les Yue et Zhen (que Zheng Qiao réunit en un seul ouvrage) auraient dû figurer parmi les ouvrages de l'école des Etudes diverses.
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Les classifications bibliographiques - les fu Récitatifs.
J;l~ dans la subdivision Récitatifs,
2e série, de la classe Vers et
Il en est de même pour le Cang lie xunzhuan et le Cang lie gu /jt[ de Du Lin ;:f..:tM:, ajoutés et comptabilisés dans les Petites études des Six Arts.50 , On observe aussi des retraits, chutl: , comme les Qinsong -!t);~ du prince de Huainan 111 ~ .f- et de Liu Xiang, enlevés de la subdivision Musique des Six Arts, sans explication. Les mêmes termes chu et ru, combinés, indiquent des transferts de titres d'une classe dans une autre ou d'une subdivision dans une autre. Par exemple, le lunli simafa ~ .~ 5:i, a été extrait de la subdivision Projets et Plans de la classe des Ecrits militaires et inclus dans la subdivision Rites des Six Arts. Cet ouvrage étant perdu, il est difficile de connaître les raisons' de son changement de classe. D'après Gu Shi, il pourrait s'agir des Lois de la guerre, Bingfa~ 1~, du, sima ~ \~ Rang Ju_~, lu avec profit par Sima Qian. 51 De même, le CujutrJ:~! a été extrait de la classe des Philosophes, sans doute de la subdivision des Etudes diverses,52 et inclus dans la subdivision Techniques et Habileté des Ecrits militaires.
J-'rt
Par ailleurs, Ban Gu, dans un souci de clarification et d'uniformisation, a supprimé la double appartenance de certains ouvrages; c'est ce qu'il indique par le terme shengJE . Dans la subdivision des Projets et Plans des Ecrits militaires figuraient neuf titres qui se trouvaient classés aussi dans la classe des Philosophes: le Yiyin {~ ~ , le Taigong Js.-J~ , le Guanzi ft.g-, le Geguanzi~ ~ -3- , dans la subdivision de l'Ecole taoïste; le Sunqingzi Â~, lTllf-r et l'oeuvre de Lu Jia Î~" dans la subdivision de l'Ecole des lettrés; le Suzi ~.j- et l'oeuvre de Kuai Tong~ll ~ dans la subdivision de l'Ecole des diploriiàtes; les oeuvres du prince de Huainan, Huainan wang neiwai 71i ~ ..J:. ~ J~ dans la subdivision de l'Ecole des études diverses. Ban Gu les a éliminés des Ecrits militaires. De même, le Mozi qui figurait à la fois dans la subdivision Techniques et Habileté des Ecrits militaires n'a été conservé que parmi les Philosophes.53 Telles sont les modifications les plus visibles apportées par Ban Gu aux "Sept Résumés" de Liu Xin. Il y en a d'autres. Certaines notes explicatives ont
50. Du Lin (mort en 46 de notre ère), comme Yang Xiong (53 avant notre ère - 18 de notre ère), était un contemporain de Liu Xin.
51. Shiji,j. 64, p. 2160. 52. A la fin de cette subdivision, figure seulement l'expression "inclus dans les lois de la guerre", ru bingfa À. J.i:;;! ; le titre Cuju a dû disparaître. Cf. Gu Shi, op. dt., p. 164. 53. Cf. Zhang Xuecheng, Jiaochou tongyi, in Zhangshi yishu, 10, p. 8a.
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Les bibliothèques en Chine été supprimées ou encore certains titres sont légèrement différents. 54 Ban Gu, à vrai dire, ne fait généralement pas référence explicitement à Liu Xin ou à Liu Xiang, mais les notes qui accompagnent les notices catalographiques proviennent le plus souvent de leurs catalogues. Avant de revenir sur ces notes, examinons la présentation des notices du Hanshu. L'ordre de catalogage des notices adopté par Ban Gu, et très certainement hérité de Liu Xin, n'est pas toujours parfaitement rigoureux. Le plus souvent, le titre est en vedette, suivi du nombre de pian, éventuellement de juan 55 , puis du nom de l'auteur, du commentateur ou de la famille-école, ex.: ' ~ ,~~, -t;::. ~ ,~.* ~ ft. ;:z. iJ
Si le titre est le même que le précédent, il peut ne pas être répété; dans ce cas, l'auteur est placé avant le nombre de pian, ex.:
:fh1~ , ~ ~ , :;. ~. ,-::)(~ Lr'(,
nl5<-
L\.j,
1({ /,1}J
Commentaire des Mutations, famille Zhou, 2 pian , famille Fu , 2 pian. Lorsqu'il s'agit d'un ouvrage anonyme ou sans commentateur, on trouve seulement le titre et le nombre de pian, ex.:
Notes sur la Musique, 23 pian. Par contre, pour des ouvrages dont l'auteur est plus connu ou plus important, c'est lui qui prend la vedette, suivi du titre et du nombre de 'pian (juan), ex.:
fi" ,1ij , :3J- ~/){*tû , +- - ~ Liu Xiang, Commentaires et notes sur les Cinq Agents, Il juan. Si le suivant est le même que le précédent, mais d'un auteur différent, il est énoncé également, ex.: Ml
1-
-1f" . . . ;::- \I(~'
-;Fll/J tilt;J& ~~ ~" ~,
114'
.--- /~
54. Lai Xinxia, op. cU., p. 71. Plusieurs notes tirées du Bielu ont été réintroduites par Yan Shigu dans son commentaire du Hanshu. . 55. Sur ces termes, cf. ci-dessous.
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Les classifications bibliographiques
;f.:Ltt-,~ ~~ ill]
t. ' -- ~
Yang Xiong, Recueil d'explications sur Cang lie, 1 pian Du Lin, Recueil d'explications sur Cang lie, 1 pian.
Si le nom de l'auteur, ou plutôt de la famille-école, peut donner lieu à c
1it J~ %1f , ::. 1"-<: t Traditions de la famille Sun de Qi, 27 juan.
Parfois, l'auteur et le titre ne font plus qu'un ou encore l'ouvrage est sans titre réel, il est donc désigné du seul nom de l'auteur, ex.: ,1:1...2 !f A
~ /,J iJ-'r~
.....+--)(.4
,--
1
NP
Dongfang Shuo, 20 pian.
A la suite du corps des notices, Ban Gu apporte certaines précisions en notes. Il identifie l'auteur, énonçant son nom personnel, son origine, sa fonction, etc., ex.: ~ J.I. ).~J:I,/:{.fi. '1..;t g. f ::-... )1';fJ ; /CI / Fr ~ ,J':J:_/---, ltJ ~.r:JjJ Quanzi, 13 pian; nom personnel Yuan, personnage de Chu, disciple de Laozi. ~ '1..
Il identifie parfois l'époque de rédaction de l'ouvrage, ex.: ;::l:..+
-.rt.S
'~,
~
~:J ;f~ ~~i1 , ~ 1tJ }10 ,LI
;
-:À'
5P~
If J1.ff
a:l;_
>.
~
Réponses sur le cérémonial des sacrifices feng et shan, 19 pian; époque de l'empereur Wu.
ou bien encore en éclaire le contenu, ex.:
~-t, ~
-r -
;
~ Ji] ~iû
Livre des Zhou, 71 pian; mémoires historiques des Zhou.
Il décrit éventuellement l'état du texte à l'époque de la rédaction du catalogue, ex.:
i
;K. ~/f ,1;) ;:. -t J1J ; l' A~ /~ ~ 1 56 Le Duc Grand Annaliste, 130 pian; pour 10 pian, il y a une notice mais pas de texte.
1~ L\;~~, -l -- ~ ; ~ /4*.~ Tradition de la famille lia, Il pian; il y a une notice mais pas de texte.
56. Ban vu a soustrait de la subdivision Printemps et Automnes un Taishigong en quatre pian sans qu'il apparaisse par ailleurs.
-105 -
Les bibliothèques en Chine Il précise si le nom de l'auteur s'est perdu ou s'il ignore l'époque de la rédaction de l'ouvrage, ex.:
~1, {".:B-~; k~{r=i; ~ Neiye, 15 pian; auteur inconnu.
)1 ~ , -r z;~ ; X r. ~ !J âJ -t!t Zaishi, 17 pian; époque inconnue. En~,
Ban Gu porte parfois un jugement sur la valeur de l'ouvrage, ex.:
{p ? ~~, ~ -r -t.;& ; ~ ~~~ ~~',/,v),~i~it ~ Propos de Yi Yin, 27 pian; ces paroles sont superficielles et ressemblent à des allégations. Il informe aussi de l'existence d'annexes, essentiellement des planches, tu
\~,ex.:
~ ,j~ -1- -fr 7ft , J\ --t ~ ~ ; ~ -1U~ Lois de la guerre de Sunzi de Wu, 82 pian; illustrations,
9 juan.
Les planches ou tableaux sont toujours dénombrés en juan, c'est-à-dire en rouleaux (de soie) alors que les textes correspondants le sont en pian, c'est-àdire la plupart du temps des liasses de tablettes de bambou ou de bois. On peut remarquer à ce propos que, dans le Hanshu yiwenzhi, les ouvrages techniques ou pratiques répartis dans les classes des Nombres et Arts et des Recettes et Procédés sont en quasi-totalité dénombrés en juan alors que les textes théoriques ou littéraires le sont généralement en pian. 57 Cela donne à penser que les textes de Nombres et Arts et de Médecine étaient probablement accompagnés de . planches auxquelles le rouleau convenait mieux. La coexistence de pian et de juan dans la classe des Philosophes est sûrement l'indication d'une réelle coexistence des liasses et des rouleaux dans la bibliothèque impériale. Toutefois, il est possible aussi que le terme pian, qui a d'abord servi à définir une unité livresque quant à la morphologie, ait été dès les Han relégué à la seule définition d'une unité de texte, comme ce sera le cas plus tard pour le terme juan. En effet, sous les Tang, le juan n'est plus toujours l'équivalent d'un rouleau, mais correspond seulement à une division de texte qui est répartie en un ou plusieurs juan, plusieurs textes en un juan pouvant être inscrits sur un même rouleau. Cet usage restera adopté lorsque le rouleau sera remplacé par le livre aux feuillets pliés, en accordéon, en papillon, etc. Le fait que l'on ait découvert récemment des ouvrages des Qin et des Han sur bambou et sur bois dont les tablettes semblent avoir été liées et roulées 57. Cf. les réflexions de Zheng Qiao, Jiaochou lüe, in Tongzhi, j. 71, p. 835b-e.
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Les classifications bibliographiques pourrait laisser penser que le terme juan a pu quelquefois désigner dès les Han aussi bien un "rouleau" de bambou qu'un rouleau de soie.58 Le catalogue de Liu Xin et son adaptation par Ban Gu ont bien sûr été critiqués par les bibliographes postérieurs, et surtout par Zhang Xuecheng en dépit de sa grande admiration. Le catalogue du Hanshu est incomplet. N'y figurent ni le Lüling *f/~ de Xiao He, ni le C Iyloyi ~~ It~ de Shusun Tong t""rS., ~~ i, ni le Shangshu (~-$ de Zhang Ba 51z ~ , ni le Chunqiu ~;fX de Yin Gengshi :f ~Jt.{~ .59 Mais surtout, Zhang Xuecheng pose, ,à propos du catalogue du Hanshu, un problème théorique de classification par lequel on revient à la notion d'école. Selon lui, Liu Xin aurait dû classer chaque catégorie d'ouvrages sous le Classique dont elle dérivait, comme il l'a fait pour l'histoire qui est rangée dans la subdivision des Printemps et Automnes. Ainsi, la poésie aurait été classée dans la subdivision des Odes, la philosophie du yinyang dans la subdivision des Mutations, ete. 60 Cette vision totalisante et réductrice tient à la conception même de l 'histoire de Zhang Xuecheng. Car si la filière bibliographique permet de rattacher chaque catégorie d'ouvrages à un Classique, c'est que les Classiques eux-mêmes procèdent de l'Histoire61 : "Les Six Classiques sont tous de l'histoire". 62 Mais au-delà des critiques que l'on a pu formuler et qui relèvent plus de théories philosophiques que de notions bibliographiques, les Sept Résumés de Liu Xin sont restés pour nombre de bibliographes comme un modèle auquel ils se réfèreront avec déférence. Et c'est l'hommage que rendent les auteurs du Traité bibliographique du Suishu à Liu Xiang et Liu Xin: "Au temps des Han, les Notices séparées de Liu Xiang et les Sept Résumés de Liu Xin ont analysé et disséqué les branches et les courants, chacune et chacun formant des subdivisions. Ils ont recherché les traces des événements et on peut supposer que tel était l'usage dans l'Antiquité. Mais par_la suite, il n'a plus été
58. Cf. Gao Dalun, "Zhuboshu de «pian» he «juan», Wenxian, 22 (1984), pp. 229-232; Xu Zhaoxun, "Loo «pianjuan»", Wenxian, 22 (1984), pp. 220-228. 59. Zhang Xuechen~, liaochou tongyi, in Zhangshi yishu, 10, pp. l6b-17a. Selon Zhang Xuecheng, Zheng Qiao attrIbuait l'absence du Lüling à ooe défaillance de Liu Xin; mais pour Zhang, les Liu ne s'occupèrent que des ouvrages des Six Arts, des Philosophes et de la Littérature, conservés dans le trésor imp'érial. Les ouvrages des autres classes, répartis entre des fonctionnaires spécialistes, n étaient pas conservés dans le trésor, mais dans des bureaux spécialisés, d'où l'absence de coordination. Zhangshi yishu, Il, p. lb. 60. Ibid., lI, pp. 2a-3a. Cf. D. Nivison, op. cit., p. 66. 61.Zhang Xuecheng, dans ooe lettre à Soo Xingyan (zi Yuanru, l753-l8l8)fft~l7-*"~~1l1; ,in Zhangshi yishu, 9, p. 43a; citée par P. Demiéville, "Chang Hsüeh~ch'eng and his historiography", in W.G. Beasley et B.G. Pulleyblank, éd., Historians of China and lapan, p. 174. 62. Zhang Xuecheng, Wenshi tongyi ~ ~Jt. Demiéville, ibid., p. 178.
k
,in Zhangshi yishu, 1, p. la; cité par P.
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Les bibliothèques en Chine possible de distinguer les courants, on s'est contenté d'enregistrer les titres et les auteurs".63
III. LES PREMIERES CLASSIFICATIONS EN QUATRE CATEGORIES: XUN XU ET LI CHONG
Les bibliographes se sont souvent posé la question de savoir si la classification quaternaire a été inaugurée par Zheng Mo sous les Cao-Wei ou par Xun Xu sous les Jin occidentaux. Les deux catalogues se sont succédé de peu. Mais les sources historiques n'apportent guère de clarté sur leur organisation. On est seulement certain de la forme quadripartite du catalogue de Xun Xu. Du catalogue de Zheng Mo, on ne sait à peu près rien, tout juste son titre: Zhongjing ~ _i~ d'après le Qilu xu et l'introduction au traité bibliographique du Suishu,64 Zhongjingbu cf ,~,~ ~' d'après le Jinshu de Wang Yin,65 ou encore Neijing \11 ~~~ d'après la pétition de Niu Hong.66 Le système de classement adopté par Zheng Mo nous est inconnu. Il.n'est fait mention d'aucune, innovation de sa part, aussi peut-on penser qu'il a suivi la classification de Ban Gu. Le fait que certains aient pu croire que Zheng Mo aurait utilisé une classification en quatre catégories avant Xun Xu tient à plusieurs similarités entre les deux catalogues, du moins d'après des sources bien peu explicites. Le catalogue de Xun Xu a suivi celui de Zheng Mo d'une trentaine d'années seulement. Leurs titres sont les mêmes, le catalogue de Xun Xu étant appelé du nom de Zhongjing d'après le traité bibliographique du Suishu. 67 En fait, le terme zhongjing désigne aussi la bibliothèque impériale proprement dite. 68 Le catalogue de Xun Xu est encore dénommé Zhongjingbu d'après Ruan Xiaoxu69
63. Suishu, j. 33, p. 992. 64. Qiluxu, p~ 109a; Suishu,j. 32, p. 906. 65. Cité dans Chùxueji, J. 12, p. 298.
66. Suishu, j. 33, p. 1298; Beishi, j. 72, p. 2493. Le caractère zhong, qui était tabou sous les Sui, avait alors été remplacé par nei. En effet, ft entrait dans la graphie de ~, qui figurait dans l'appellationx. ~, donnée à l'empereur Gaozu. 67. Suishu, j. 33, p. 991. 68. Jinshu, j. 39, p. 1154; Jinshu de Wang Yin, cité dans Chuxueji, j. 12, p. 298 et dans Beitang shuchao,j.57,p.239. 69. Qilu xu, p. 11Oa.
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Les classifications bibliographiques et d'après le traité bibliographique du Xin Tangshu70 et le Taiping yu/an7 !, ou, mais c'est peut-être une erreur, Zhongshubu ~ -1; ~' dans le traité bibliographique du Jiu Tangshu. 72 Le catalogue du Xun Xu est parfois désigné seulement comme le "Nouveau Registre", Xinbu, qui se substituait à celui de Zheng Mo. 73 Pour la postérité, les deux catalogues ont donc été distingués par leur appartenance au royaume des Wei ou à la dynastie des Jin. Une autre ressemblance tient à ce que, si le catalogue de Zheng Mo ne fait montre d'aucune particularité par rapport aux catalogues plus anciens, celui de Xun Xu aurait pris pour modèle les "Notices particulières" de Liu Xiang. 74 Néanmoins, c'est seulement à partir de Xun Xu que les ouvrages de la bibliothèque impériale sont répartis en quatre classes, jia, yi, bing, ding, comme l'assure le traité bibliographique du Suishu, qui en donne la composition75 : jia
Six Arts et Petites Etudes -;; ~I.i Jl, fJ).
yi
Ecoles philosophiques de l'antiquité, guzhuzi jia -li ~ïti ;} r~ Ecoles philosophiques modernes, jinshizi jia xi1.- ~ :j- l~ Ecrits militaires, bingshu ~ ~ Ecoles militaires, bingjia ~ ,pTechniques et Nombres, shushu ~# 1t. /
bing
Mémoires de l'Annaliste, shiji ~ i0 Evénements anciens, jiushi 11. } _ Miroir de l'Empereur, huang/an ï 'ft Registres, bu 1t Evénements divers, zashi j~
.
J'
ding
Vers et Récitatifs, shifu ~ ~ Tableaux et Panégyriques, tuzan ~ t, Ecrits du tombeau de Ji, Jizhong shu 3- J1-t'~ 1;
Le nouvel ordre classificatoire, fort différent du système des Han, préfigure l'ordre du Suishu et même du Siku quanshu zongmu tiyao des Qing. li se distingue par la création d'une classe d'Histoire dans laquelle sont inclus
70. Tangshujingji yiwen hezhi, p. 146. 71. Taiping yulan, j. 704, p. 3b.
72. Tangshujingji yiwen hezhi, p. 146. 73. Qilu xu, p. 109a; Suishu, j. 32, p. 906 et j. 49, p. 1298; Beishi, j. 72, p. 2493. 74. Jinshu, j. 39, p. 1154. 75. Suishu, j. 32, p. 906.
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Les bibliothèques en Chine encyclopédies et registres. En outre, sont regroupés dans une seule classe les Philosophes, les Arts militaires et les Nombres. Bien que le catalogue soit perdu, on peut faire un certain nombre d'observations : 1) Les classes n'ont pas reçu de nom permettant de les identifier, mais sont simplement exposées sous forme ordinale, peut-être en raison de la complexité des trois dernières. . 2) La classe elle-même est dénommée par le terme bu ~ , c'est-à-dire comme une division, une partie d'un tout. Mais le même terme sert aussi à dénombrer les exemplaires ou plutôt les titres. Il se substitue ainsi à jia (familleécole) qui était utilisé par Ban Gu. Les ouvrages ne sont plus définis par leur origine mais par leur singularité. 3) Seule la première classe est, semble-t-il, conforme à son équivalent des Han. Le développement des commentaires, glos,es et exégèses, n'en a pas altéré la nature. 4) Dans la deuxième classe, outre la distinction entre philosophes anciens et philosophes modernes, les ouvrages relatifs à la guerre sont répartis en deux groupes. Faut-il y voir une distinction semblable à celle des philosophes, les Ecrits militaires rassemblant les textes de l'antiquité et les Ecoles militaires représentant les courants qui en ont découlé? Ou bien encore, les Ecrits militaires sont-ils constitués par les ouvrages théoriques tandis que les Ecoles traiteraient des problèmes pratiques?76 Rien ne l'indique. Dans cette même classe, les Nombres et Arts J!t 1vW sont devenus Techniques et Nombres 7~ .!t-, sans doute par simple interversion des caractères. 5) La troisième classe est également hétérogène. Les textes historiques ont pris un développement important sous les Han postérieurs, au point de venir constituer un ensemble indépendant sans relation avec les Printemps et Automnes. Ils forment eux-mêmes plusieurs subdivisions. A côté des "histoires officielles", qui s'inspirent du Shiji de Sima Qian, Xun Xu dispose les Evénements anciens, c'est-à-dire les histoires non officielles et aussi les histoires partielles ou recueils de documents, comme le Lüling de Xiao He ou le Zhangcheng~ Al de Zhang Cang ~1i .77 Y figurent aussi les Evénements divers, dont on ignore ce qu'ils représentent, le Miroir de l'Empereur et les Registres. A vrai dire, l'encyclopédie du Miroir de l'Empereur ne recouvre pas
76. Lai Xinxia, op.cit.• p. 78. 77. Du moins à en juger d' après le traité bibliographique du Suishu.
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Les classifications bibliographiques une subdivision propre aux encyclopédies, le Huang/an était encore à cette époque seul de son espèce. 78 6) Dans la quatrième classe figure, à côté des Vers et Récitatifs, des Eloges relatifs aux portraits, puis, à la suite, les textes découverts dans un tombeau à Ji. 79 Cet ensemble d'ouvrages comprenait des textes historiques comme les Annales, Jinian ~G!f-, mais aussi un exemplaire du Yijing ainsi que des exégèses et des ouvrages littéraires ou divinatoires. Ils ne peuvent donc avoir été rangés dans la quatrième classe, mais ils ont très certainement été ajoutés en annexe, après la quatrième classe. 7) Le catalogue de Xun Xu dans son ensemble était relativement imposant puisqu'il comprenait plus de dix rouleaux,8o quatorze selon le catalogue du Suishu. 81 Mais selon le Gujin shuzui -Ii" Jl;' $ ~, annexé au Qilu XU, le catalogue de Xun Xu semble avoir compris seize rouleaux. 82 Il est sûr que les textes bouddhiques n'étaient pas traités dans les quatre classes. Il est donc possible que les quatre classes d'ouvrages "orthodoxes" se soient étalées sur quatorze rouleaux, tandis qu'un rouleau était consacré aux oUvrages bouddhiques et un autre aux ouvrages sur bambou découverts dans le tombeau de Ji. 83 En tout état de cause, il faut considérer que globalement le catalogue de Xun Xu ne comprenait donc pas quatre classes, mais cinq si l'on tient compte des ouvrages bouddhiques. A vrai dire, les systèmes classificatoires en quatre catégories qui découleront de la classification de Xun Xu n'incluront pas d'une manière générale les ouvrages bouddhiques (et taoïques) parmi les quatre classes, mais les traiteront à part, le bouddhisme et le taoïsme étant considérés par les bibliographes officiels comme des doctrines extérieures. 84
En marge de ces remarques, on peut s'interroger sur le choix d'une répartition en quatre classes des ouvrages de la bibliothèque impériale. Le nombre 4 ne répond pas aux mêmes principes de correspondances que le nombre 6. Si 4 évoque nécessairement les quatre directions, il n'offre pas d'autre connotation pertinente. Par ses quatre classes, le système de Xun Xu couvre toute l'étendue du savoir (orthodoxe). Et ainsi, à une classification d'ordre
78. Cf. chapitre J ci-dessus, note 47. 79. Cf. ci-dessus chapitre J, p. 26.
80. Qilu xu, p. 109a. 81. Suishu, j. 33, p. 991.
82. Qilu xu, p. 11Oa. 83. Le passage du Gujin shuzui cité en référence est ambigu et prête à diverses interprétations. Pour Lai Xinxia, op. cit., p. 79, il Yavait deux rouleaux pour les textes bouddhiques.
84. Suishu, j. 35, p. 1099.
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Les bibliothèques en Chine
symbolique, mettant en jeu tout un ensemble de processus combinatoires, succède une classification d'ordre simplement spatial. L'apparition et la disparition de classes tiennent d'ailleurs à des problèmes pratiques. La prolifération d'ouvrages historiques rendait nécessaire l'individualisation d'une classe Histoire, alors que la stagnation relative des textes philosophiques et des ouvrages portant sur la guerre ou sur les nombres en favorisait le regroupement, au moins pour établir un équilibre entre les classes. En même temps, les théoriciens de la stratégie et les spécialistes des arts des nombres sont considérés comme des "maîtres" au même titre que les philosophes. Le catalogue de Xun Xu fut lui-même modifié dans la première moitié du Ive siècle, au début des Jin orientaux, lors de la réorganisation de la bibliothèque impériale, à la suite du désastre dû aux Xiongnu. Li Chong vérifia et corrigea le catalogue de Xun Xu, devenu le "Vieux registre",jiubu:l ~ .85 Les 3014 juan qui subsistaient furent répartis en quatre classes semblables à celles créées par Xun Xun, mais l'ordre de la deuxième et de la troisième classe fut invèrsé. 86 Il n'y eut peut-être pas de subdivisions internes, compte tenu du petit nombre de juan. L'ordre des classes de Li Chong devint la norme utilisée par tous les catalogues généraux des bibliothèques impériales depuis lors. 87 Parallèlement, les bibliophiles, toujours obsédés par le modèle des "Sept Résumés", s'attachèrent à poursuivre un classement plus complexe, répartissant les ouvrages en principe en sept classes sans pour autant renier l'héritage de Xun Xu et de Li Chong. 88
85. Suishu, j. 32, p. 906. 86. Cf. chapitre I, p. 28. 87. Dans le Qilu xu, tous les titres de catalogues mentionnés depuis celui de Xun Xu sont divisés en quatre classes, soit six titres. Dans le Traité bibliographique du Suishu, sept titres de catalogues en quatre classes sont mentionnés; la plupart sont les mêmes que dans le Qilu .xu, malgré des titres parfois différents, mais y figurent aussi deux catalogues compilés sous la dynastie Chen, après la rédaction des "Sept Mémoires". 88. Sous les Jin, vers 400, Yuan Shansong :f<. Ùl ~i.' (écrit parfois Yuan SQng ~IO) rédigea un traité bibliographique, yiwenzhi fi ~ ~- , dans son Histoire des Han postérieurs, Hou Han shu, qui aurait compris 87 écoles, jia; mais on ne sait rien de son organisation. Elle suivait peut-être encore celle du Hanshu de Ban Gu. Cf. Qilu xu. p. 109a, et Gujin shuzui, p. 110a. La courte biographie de Yuan Shansong figure dans Jinshu, j. 83, p. 2169.
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Les classifications bibliographiques IV. LES CLASSIFICAlIONS CROISEES: DE WANG JIAN A RUAN XIAOXU
1. LES SEPT MEMOIRES DE WANG JIAN
Au ve siècle, Wang Jian reste en fait fidèle à Ban Gu et à Liu Xin. Même s'il signe, en tant qu'assistant de la Bibliothèque impériale, un catalogue de cette bibliothèque en quatre classes suivant le modèle de Xun Xu et de Li Chong, il paraît réticent à cette classification pour son traité bibliographique. Ses "Sept Mémoires" conservent une disposition en sept classes, du moins dans son principe. 89 Mais la première classe de Liu Xin, sur le plan classificatoire, est une classe vide. Aussi Wang Jian lui substitua-t-il une classe de Tableaux et Listes, tupu ~ ~, qui rassemblait tout ce que les autres classes comprenaient comme cartes, dessins et illustrations, mais aussi comme diagrammes et comme registres, en particulier les listes généalogiques. Zheng Qiao sous les Song,· qui dans son Tongzhi consacrera un chapitre aux tableaux et aux registres, remarquera que dans le Hanshu seule la classe des Ecrits militaires comporte des tableaux90 (en réalité, dans la subdivision des Mutations de la classe des Six Arts / figure aussi un tableau annexé au Shenshu j~ ~~). Sous les Han, les tableaux constituaient en tout cas une catégorie quelque peu à part puisqu'ils se présentaient sans doute exclusivement sous forme de rouleaux de soie et non d'étroites tablettes de bois ou de bambou. Les tableaux avaient trait à toutes sortes de disciplines et de subdivisions, comme on peut s'en rendre compte d'après le traité bibliographique du Suishu où ils sont mêlés aux écrits. 91 Wang Jian apporte pourtant quelques changements par rapport aux "Sept Résumés". Il change la nomenclature des classes, sauf celle des Philosophes. Les Six Arts deviennent les Classiques et Canons, jingdian ~~~ ~ ; les Vers et Récitatifs sont transformés en Littérature, wenhan 3:.. ~ dont l'étendue est plus vaste; les Ecrits militaires deviennent Ecrits sur l'Armée, junshu '~1; ; les Nombres et Arts sont ch~ngés en Yinyang et les Recettes et Procédés en Techniques et Arts, shuyi1vff ~ .92
89. Le Qilu xu, p. 109a, précise qu'il suivit la structure du Bielu de Liu Xiang. D'après le Nan Qi shu, il se fonda sur les Sept Résumés, j. 23, p. 433. 90. Tongzhi, j. 72, p. lb.
91. Il Ya des tableaux dans la classe des Classiques (Rites, Musique, Prophéties), dans la classe de l'Histoire (Etiquette, Géographie, Listes généalogiques), dans celle des Philosophes (Anecdotiers, Armée, Astrologie, Calendrier, Cinq Agents, Médecine). 92. Suishu, j. 32, pp. 906-907.
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Les bibliothèques en Chine Les· nouvelles classes correspondent, à peu près, aux classes de Ban Gu, mais le Yinyang comprend les prophéties liées aux tableaux, tuwei ~ ~ . Surtout, les Classiques et Canons comprennent non seulement les Six Arts et les Petites Etudes, mais y sont ajoutés les ouvrages historiques, shiji ~ iù , et biographiques, zazhuan:W1Î ~~. La prolifération des ouvrages d'histoire ne pennettait plus de les rassembler, comme dans le Hanshu, dans la subdivision des Printemps et Automnes. L'influence de Xun Xu sur Wang Jian est donc décelable, même si Wang Jian n'a pas consenti à faire des ouvrages d'histoire une classe autonome. Rattachée aux Classiques, l'Histoire se présente ainsi avant la classe des Philosophes, selon l'ordre créé par Li Chong. Malgré sa fidélité à l'esprit des "Sept Résumés", Wang Jian, qui a eu à traiter beaucoup plus d'ouvrages que son prédécesseur et des textes touchant à des disciplines relativement nouvelles, créa alors deux classes supplémentaires réservées au Taoïsme et au Bouddhisme. Bien que les ouvrages taoïques et bouddhiques aient été comptabilisés à part, sur le plan classificatoire, le catalogue de Wang Jian comptait neuf classes et non sept. En fait, le problème de l'inclusion ou de l'exclusion des ouvrages bouddhiques et taoïques restera pennanent dans la plupart des catalogues généraux. Alors que depuis les Song du Sud les catalogues des bibliothèques impériales avaient adopté le système en quatre classes, sous les Liang, au début du VIe siècle, l'auteur du catalogue du Wende dian (dont l'attribution demeure incertaine) fit une entorse à ce système. Ce catalogue a certes été conçu et désigné comme un catalogue de quatre classes, sibu shumu, mais on sait que Zu Xuan créa une cinquième classe de Nombres et Arts, sans compter encore que les ouvrages bouddhiques, traités et conservés à part, constituaient à eux seuls une autre classe.93 Le catalogue se situait ainsi entre les catalogues à six classes des Han et les catalogues à quatre classes des Jin aux Song. Si les Arts des nombres fonnaient une classe indépendante, comme sous les Han, les ouvrages militaires restaient agrégés aux Philosophes, comme dans le catalogue de Xun Xu. Est-ce en raison de leur petit nombre par rapport à celui des ouvrages d'Arts des nombres? Le choix de ce classement résulterait dans ce cas d'une raison pratique plutôt que de principes classificatoires. TI est sûr néanmoins que cette façon de faire ne restera pas exceptionnelle puisqu'elle inspirera Ruan Xiaoxu peu après.
93. Il faut noter que les ouvrages perdus étaient recensés à part et qu'ils constituaient en quelque sorte une autre classe encore.
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Les classifications bibliographiques 2. LES SEPT REGISTRES DE RUAN XIAOXU
Dans la première moitié du VIe siècle, Ruan Xiaoxu, collectionneur bibliophile, rédigea un traité de bibliographie en douze rouleaux, qui tenait plus des "Sept Résumés" que des catalogues en quatre classes. TI n'était pas l'oeuvre d'un fonctionnaire de la bibliothèque impériale; au contraire, Ruan Xiaoxu refusa d'y entrer pour vivre retiré. 94 Bien que son catalogue soit perdu, la préface a été conservée par Daoxuan dans son Guanghong mingji ~ -gtt "'â~ -tô. 95 On peut connaître ainsi. certains aspects de son oeuvre et de ses principes classificatoires. Ruan Xiaoxu, selon l'image stéréotypée du bibliophile, était déjà versé dès son enfance dans le culte du livre. A treize ans, il connaissait parfaitement les Cinq Classiques,96 Lui-même déclare dans la préface de ses "Sept Registres": "Moi, Xiaoxu, dans ma jeunesse, je me plaisais à collectionner les livres; adulte, je ne m'en suis pas lassé, même alité et malade ou bien désoeuvré à la maison, refusant de m'occuper des affaires du monde". Et il poursuit en nous précisant sa méthode de travail: "Dès le point du jour, un sac de soie jaune était ouvert et le contenu en était répandu. La nuit tombée, je répartissais les livres dans des enveloppes vertes et les fermais. Comme il n'était pas possible d'examiner l'ensemble en détail, j'ai cherché à en percer les secrets. Pour chaque ouvrage déroulé,j'ai noté le contenu et examiné combien il comportait d'erreurs". Ruan Xiaoxu avait recueilli des notes sur les livres qu'il possédait, mais aussi sur ceux qu'il connaissait et qui appartenaient aux princes et aux fonctionnaires. Il les confronta aux registres officiels et prit en compte les ouvrages perdus depuis les "Sept Résumés".98 Les "Sept Registres" formaient ainsi un traité de bibliographie divisé en sept classes et dont l'ordre interne à chaque classe était également défini. Les titres eux-mêmes étaient distribués selon un ordre. Si cet ordre et les motifs qui y présidaient nous sont inconnus, dans le Gujin shuzui, annexé au Qilu XU, figure la répartition des sept classes adoptée par Ruan Xiaoxu. Les Sept Registres sont divisés en deux livres, pian, un livre intérieur, neipian lÀ ~, et un livre extérieur, waipian 11- ~ . Le premier 94. Biographie dans Liangshu, j. 51, pp. 739-742; Nanshi, j. 76, pp. 1893-1896; cf. aussi son Qilu xu, p. l09a.
95. T.2103, vol. 52, pp. 108e-111e.
96. Liangshu, j. 51, p. 739; Nanshi, j. 76, p. 1893. 97. Qilu xu, p. 109a. 98. Suishu, j. 32, pp. 906-907.
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Les bibliothèques en Chine
comprend cinq classes avec quarante-six subdivisions, le deuxième deux classes avec neuf subdivisions. La structure des "Sept Registres" hérite à la fois des "Sept Résumés" et du système en quatre classes. Si la première classe, jingdian ~@. ~, est semblable à celle des Six Arts de Liu Xin, la deuxième n'est plus celle des Philosophes, mais celle de l 'Histoire, conformément à l'ordre de Li Chong. La classe des Philosophes, devenue troisième, intègre les ouvrages militaires, mais n'inclut pas les Nombres et Arts, suivant en cela le catalogue du Wende dian, pas plus que les livres de médecine, qui sont rassemblés pour constituer une classe indépendante, .99 Parmi les ouvrages médicaux, Ruan Xiaoxu a Arts et Procédés, shujiJB retranché les textes relatifs à la recherche de l'immortalité ainsi que les traités de la Chambre à coucher qu'il a reportés dans la classe du Taoïsme.
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L'inclusion du Bouddhisme et du Taoïsme dans son système classificatoire, même dans un livre "extérieur", permet à Ruan Xiaoxu de concilier la fidélité à un système en sept classes, fidélité résultant de la véritable fascination exercée par les "Sept Résumés" sur les bibliographes, et le pragmatisme des systèmes développés depuis Xun Xu. Malgré son grand respect pour Wang Jian et ses "Sept Mémoires", Ruan Xiaoxu ne s'est pas résolu à placer les ouvrages d'histoire dans la classe des Classiques. L'inspiration procurée à Ruan Xiaoxu par les systèmes de Liu Xin et de Wang Jian est exprimée par Ruan lui-même dans la préface de ses "Sept Registres", où il évoque les raisons de l'adoption des éléments de l'un ou l'autre système et des transformations qu'il a opérées: "Pour les «Sept Registres» que je compile aujourd'hui, j'ai évalué (les catalogues de) Wang (Jian) et de Liu (Xin). Wang estimant que la désignation liuyi, Six Arts, ne suffisait pas pour mettre en valeur la catégorie des Classiques, l'a changée en jingdian, Classiques et Canons. En cela je l'ai suivi. C'est pourquoi, j'ai fait du registre des Classiques et Canons le premier registre du livre intérieur. Liu et Wang avaient réuni l'ensemble de l'histoire avec les Printemps et Automnes. Au temps de Liu, les écrits historiques étaient peu nombreux; en étant annexés aux Printemps et Automnes, ils trouvaient en vérité leur juste place. A présent, les annales et les biographies, jizhuan~~ I[~ , de multiples auteurs sont deux fois plus nombreux que les Classiques et Canons et, si l'on continuait à se régler sur ce traité, il en résulterait complexité 99. Cette classe comprend les ouvrages relatifs aux prophéties et aux apocryphes, chenwei, comme la classe Yinyang des "Sept Mémoires", mais les tableaux et diagrammes qui étaient, dans le catalogue de Wang Jian, intégrés dans la classe des Tableaux et Registres, tupu, sont regroupés avec les textes correspondants dans les "Sept Registres". La biographie de Ruan Xiaoxu nous apprend que lorsque Wudi des Liang interdit ces ouvrages, Ruan qui en possédait un certain nombre se résolut à les brûler malgré certaines exhortations à les conserver. Nanshi, j. 76, p. 1895. .
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Les classifications bibliographiques et confusion. En outre, dans les «Sept Résumés», les Vers et Récitatifs ne dépendaient pas de la subdivision Odes des Six Arts, car ces ouvrages étaient particulièrement nombreux, c'est pourquoi on en avait fait un Résumé à part. A présent, à l'imitation de cet exemple, j'ai extrait tous les ouvrages d'histoire (de la subdivision des Printemps et Automnes) et j'ai fait du registre des Annales et Biographies, jizhuan, le deuxième registre du livre intérieur. Liu et Wang ont adopté la même désignation, zhuzi, Philosophes. Par ailleurs, Liu avait créé le Résum~ des Ecrits militaires, bingshu. Wang, considérant que le caractère bing était trop étroit et que le mot jun était plus ample, changea bing en jun. A mon avis, dans l'antiquité il existait des termes tels que bingge ~.:t (soldat), bingrong ~ ~ (force armée), zhibing ;~ ~ (cç>nduire les troupes), yongbing J.f.l (recourir aux armes). C'était l~ nom générique des affaires militaires. Aussi ai-je rechangé jun en bing. Les écrits militaires sont plutôt peu nombreux et ne suffisent pas à former un registre distinct. On les a donc annexés aux Philosophes en rassemblant ces deux catégories sous la dénomination zibing d- ~ , Philosophie et Armée. Par suite, j'ai fait du registre de la Philosophie et de l'Armée le troisième registre du livre intérieur.
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Wang estima que les termes shi, vers, et fu, récitatifs, n'étaient pas à la hauteur du reste du système. C'est pourquoi il les remplaça par wenhan, Littérature. A mon avis, les écrits littéraires de ces dern~ers temps sont globalement désignés du nom de collections, ji ~ , aussi ai-je changé han en ji qui est plus manifeste. Par suite, j'ai fait du registre des Collections de littérature, wenji sz..~, le quatrième registre du livre intérieur. Trouvant mauvaise la désignation de Nombres et Arts,
shushu, en raison de sa complexité et de sa confusion, Wang la remplaça par Yinyang. Le terme fangji, Recettes et Procédés, ne s'appuie sur aucun canon, aussi l'avait-il remplacé par shuyi, Techniques et Arts. A mon avis, le terme yinyang est trop particulier et n'a pas la généralité des nombres et des arts. Quant à shuyi, ce terme empiète sur les termes liuyi et shushu, et n'a pas la pertinence de fangji, Recettes et Procédés. C'est pourquoi j'en suis revenu à (l'appellation de) Liu et j'ai conservé à chacune (de ces catégories) son nom original. Néanmoins, (les subdivisions) Chambre à coucher,fangzhong, ainsi que Divinités et Immortels, shenxian, ont été placées dans (la classe des) Immortels et (du) Dao. Les subdivisions Classiques de la médecine, yijing, et Recettes tirées des classiques, jingfang, n'étaient plus suffisamment importantes pour créer une classe spécifique. Aussi les ai-je réunies (avec les Arts des Nombres) sous la dénomination d'Arts et Procédés, shuji, qui constitue un seul registre; c'est le cinquième registre du livre intérieur. (La classe représentée par) le Mémoire des Tableaux et Registres, tupu, de Wang (Jian) n'existe pas dans les Résumés de
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Les bibliothèques en Chine Liu (Xin). Dans les Nombres et Arts, shushu, de Liu (Xin), il y a bien une subdivision lipu, Calendrier et Registres, mais elle n'a rien à voir avec les registres (généalogiques, pu) actuels. A mon avis, l'ensemble des cartes et dessins, tuhua ~ -Ji , doivent être classés avec les objets qu'ils illustrent. Je les ai donc annexés selon leurs titres aux catégories- dont ils relèvent. Les Listes (généalogiques), pu,. sont de la catégorie des notes, zhuji )j;. i3, et doivent être intégrées au corps de l'Histoire. Aussi les ai-je placées à la fin de la classe Notes et Biographies, jizhuan. Tout ce que l'on vient d'énoncer forme le livre intérieur. L'enseignement du Buddha s'est réellement répandu en Chine. La prédication et la récitation ont suivi le modèle des textes confucéens. Bien que Wang (Jian) ait traité des ouvrages bouddhiques dans son catalogue, il ne leur a pas consacré un Mémoire. La raison exige qu'il y soit remédié. Par suite, j'ai fait du registre de la Loi du Buddha,joja1..ff ~ , le prertlier registre du livre extérieur. Les ouvrages sur les Immortels et le Dao, xiandao "'f. ~ , ont une origine ancienne. Pour Liu (Xin), les Divinités et Immortels, shenxian, étaient classés à la fin des Recettes et Procédés, jangji. Chez Wang (Jian) les "sûtra" taoïques ont été enregistrés hors des «Sept Mémoires». A présent, je les ai réunis et fait du registre des Immortels et du Dao le deuxième registre du livre extérieur. Wang (Jian) avait placé le. Taoïsme avant le Bouddhisme, mais ici j'ai mis le Bouddhisme avant le Taoïsme. En effet, les fondements sont différents et, par leur enseignement, l'un est clair tandis que l'autre est abstrus. Ensemble, les deux livres de l'intérieur et de l'extérieur . forment les «Sept Mémoires»".100 Ainsi dans sa préface, Ruan Xiaoxu établit lui-même la dette qu'il a contractée envers Liu Xin et Wang Jian et fait apparaître l'originalité de son système. Dans son Gujin shuzui, il mentionne les 55 subdivisions de son catalogue en précisant les nombres de titres, d'enveloppes et de rouleaux qui les composent. Plusieurs points relatifs à ces subdivisions peuvent être soulignés. D'abord, les ouvrages de prophéties et les apocryphes, qui ne sont pas relevés dans les "Sept Résumés" et qui sont l'objet d'interdictions répétées en raison de leur aspect subversif, sont placés par Ruan Xiaoxu dans la classe des Techniques et Procédés, shuji, entre la subdivision Astrologie et la subdivision Calendrier et Calcul, lisuan)~ ~ . Alors que dans les catalogues des Sui et plus tard des Tang
100. Qilu xu, p. 109b-c. La faveur donnée ici au bouddhisme au détriment du taol'sme est peut-être un reflet de la politique active de l"empereur Wu des Liang (règne 502-549) envers le bouddhisme. La prééminence d"W1e doctrine sur l"autre dans les systèmes classificatoires de la bibliographie est continuellement changeante.
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Les classifications bibliographiques ces ouvrages figureront dans la classe des Classiques comme des exégèses, pour Ruan Xiaoxu ce sont essentiellement des ouvrages de prédiction. La classe de la Littérature, wen}i, est organisée de manière très différente de celle de Liu Xin. Ruan Xiaoxu abandonne le classement en Vers, shi, et en Récitatifs, fu, répartis en plusieurs séries ou écoles, pour un classement plus pratique et plus cohérent. S'il conserve une subdivision pour les Elégies de Chu, Chuci 1t~~ , plus par révérence que par utilité semble-t-il, puisque cinq titres seulement y figurent, Ruan consacre deux autres subdivisions aux collections d'oeuvres littéraires. L'une, bie}i ~'l~ , Collections particulières, regroupe les collections d'oeuvres d'un auteur unique, l'autre zong}i ~~~1Â , Collections générales, les collections d'oeuvres de plusieurs auteurs. Dans la dernière subdivision de cette classe, zawen 3f~ 1:.. , Textes divers, étaient peut-être réunis les ouvrages inclassables dans les trois autres subdivisions et en particulier les ouvrages non constitués en collections, mais aussi les ouvrages de critique littéraire. Quant à l'organisation de la classe des ouvrages historiques, elle est peutêtre une création de Ruan Xiaoxu qui lui donne une extension considérable. Inexistante chez Liu Xin, la classe Histoire avait reçu un premier développement avec Xun Xu qui y distinguait les Histoires issues du modèle du Shi}i de Sima Qian (c'est-à-dire en gros les Histoires officielles couvrant l'ensemble de la Chine ou bien une dynastie), les recueils de Documents historiques, }iushi, les récits d'Evénements divers, zashi (comprenant sans doute les biographies) ainsi que les Registres, bu, c'est-à-dire essentiellement les listes généalogiques. Wang Han, en rattachant l'Histoire aux Classiques, en niait l'originalité et en restreignait le développement. Avec Ruan Xiaoxu, la classe des Notes et Biographies, }izhuan, préfigure l'organisation de la classe des ouvrages historiques jusqu'au Siku quanshu zon,gmu tiyao. Ses douze subdivisions sont consacrées : 1) aux Histoires officielles ou dynastiques, guoshi l!\ (.; 2) aux Chroniques impériales, zhuli ~iffi ; . 3) aux Evénements anciens, jiushi 111: , c'est-à-dire probablement aux édits et décrets impériaux; 4) aux Règles régissant les fonctionnaires, zhiguan ~/f:; 5) aux Règlements de l'étiquette, yidian /~ ~ ; 6) au Système des lois,jazhi 7~' ~j ; 7) aux Histoires des royaumes ou dynasties illégitimes, weishi /YJJ ~; 8) aux Biographies, zazhuan ~~~&; 9) aux Démons et aux Divinités, guishen ~ ~ , c'est-à-dire aux recueils d'histoires fantastiques; 10) à la Géographie, tudi Itil ~; , Il) aux Listes généalogiques, puzhuang~ ~; 12) aux Catalogues, bulu ~#.
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Les bibliothèques en Chine Les classes d'ouvrages bouddhiques et taoïques, en tant que disciplines hétérodoxes, sont traitées dans le livre extérieur, nous reviendrons plus loin sur leur classification. La question de leur prééminence respective dans les classifications, qu'aborde Ruan Xiaoxu dans sa préface, est le signe de la préférence du bouddhisme ou du taoïsme selon les époques et selon les souverains. La structure des classes adoptée par Ruan Xiaoxu sera largement reprise par les auteurs du traité bibliographique du Suishu, jusque dans le nombre des subdivisions.
v. LA SUPREMATIE DES CLASSIFICATIONS EN QUATRE CATEGORIES
1. LE TRAITE BIBliOGRAPHIQUE DU SUISHU Sous les Sui, vers 600, Xu Shanxin, assistant de la Bibliothèque impériale, rédigea un catalogue en sept classes, les "Sept Forêts", Qilin, directement inspiré des "Sept Registres" de Ruan Xiaoxu. Les subdivisions de ce catalogue nous sont inconnues et l'on ignore s'il prenait en compte les ouvrages bouddhiques et taoïques. Ce catalogue semble avoir été perdu assez rapidement, puisqu 'i~e figure déjà pas dans le traité bibliographique du Suishu. Les catalogues dressés sous les Sui, en 584 par Niu Hong, en 589 (auteur inconnu), puis en 600 par Wang Shao ~ 1J!J et enfin en 615, étaient organisés en quatre classes, comme devait l'être le catalogue du traité bibliographique du Suishu achevé vers 656. Ce traité est l'oeuvre, 'selon les sources, de Wei Zheng, mais aussi de Li Yanshou 1:-3t-t- et de Jing Bo~ $<101 TI a en effet été rédigé entre 629 et 636 comme l'un des traités relatifs à l'Histoire des Cinq Dynasties (Liang, Chen, Bei Qi, Zhou et Sui), Wudai shi.1z- ~~\J:.. ,rédigés par Yu Zhining -1" I~' '~' Li Chunfeng 1:" 7j. 'il-, Li Yanshou, etc., et introduit dans le Suishu en 656, après la mort de Wei Zheng, par Zhangsun Wuji. ,
101. Cf. Yao Zhenzong. Suishujingjizhi kaozheng. in Ershiwu shi bubian, p. 5042.
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Les classifications bibliographiques
a)
Classification
Le traité bibliographique du Suishu est réparti en quatre juan correspondant chacun à une classe, avec, en annexe au quatrième chapitre, deux classes supplémentaires relatives au Taoïsme et au Bouddhisme. Il comprend, selon la préface, 14 446 titres en 89 666 rouleaux. 102 En réalité, ce chiffre est largement surévalué. Des doubles y sont nécessairement inclus. Car la récapitulation donnée à la fin du traité indique 6 520 titres et 56 881 rouleaux pour l'ensemble des ouvrages recensés dans le traité, c'est-à-dire correspondant aux quatre classes principales, aux deux classes supplémentaires et incluant les ouvrages perdus depuis les Sept Registres de Ruan Xiaoxu. Si l'on retranche ces ouvrages perdus, les ouvrages existants sous les Sui ne se montent, d'après les totaux du Suishu, qu'à 5 456 titres et 44 122 rouleaux ou, selon mes calculs, à 5 575 titres et 44 477 rouleaux. 103 Le traité bibliographique du Suishu prend pour modèle le traité bibliographique de Ban Gu et les "Sept Registres" de Ruan Xiaoxu, tout en adoptant une classification par quatre pour les ouvrages généraux, achevant ainsi la conciliation des deux systèmes numériques. Le traité s'ouvre sur une préface retraçant l'histoire de la bibliographie depuis les origines. Chaque subdivision se compose non seulement d'une liste d'ouvrages, mais aussi d'une notice bibliographique exposant à grands traits le contenu de la subdivision et l'histoire de ses éléments essentiels et des principaux textes qu'elle contient. 104
Classification du Suishu I.
Classiques, jing
~J&
1. Mutations, yi ~ 2. Documents, shu ~ 3. Odes, shi ~ 4. Rites, li .;tt 5. Musique, yue ~ 102. SuJshu, j. 32, p. 908.
103. Résultats obtenus en ajoutant les ouvrages bouddhiques et taoïques additionnés d'après les totaux partiels du traité: 1 962 titres boudhiques en 6 198 juan et 377 titres taoïques en 1 216 juan.
104. La préface a été commentée par Hu Chusheng, "Suishu jingjizhi zongxu jianzheng", Nanyang daxue xuebao, 6, 1 (1972), pp. 108-121. La préface et les notices ont été traduites en japonais et copieusement annotées par Kôzen Hiroshi et Kawai Kôzô, dans Chago/cu bungakuhô, 25 (1975), pp. 57-89, 27 (1977), pp. 88-120,28 (1977), pp. 112-142,29 (1978), pp. 101-129,30 (1979), pp. 105-135,31 (1980), pp. 90-121, 32 (1980), pp. 116-134.
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Les bibliothèques en Chine 6. Printemps et Automnes, Chunqiu if..- ~k 7. Classique de la piété filiale, Xiaojing ~ k!.i. 8. Entretiens, Lunyu ~ ~ 9. Prophéties et apocryphes, chenwei 1Î"À ~ IO.Petites études, xiaoxue JI \ r~ II. Histoire, shi rt... 1. Histoires régulières, zhengshi ;E- ~ 2. Histoires anciennes, gushi ?i !t 3. Histoires diverses, zashi 9f~ ~ 4. Histoires des hégémons, bashi ~ ~ .~ 5. Faits et gestes des empereurs, qijuzhu ji$- fi' ;J.. 6. Evénements anciens, jiushi ~ 7. Rmctionnaires, zhiguan ~ If 8. Cérémonial, yizhu ;f~ 719. Lois pénales, xingfa ..fil~ y~ IO.Biographies diverses, zazhuan ~r! 11.Géographie, dili :J;~ f-f 12.Généalogies, puxi ~~ Jf , 13.Catalogues, bulu f/l' /~
11
1f
III. Philosophes, zi
J-
I. Lettrés, ru A~~ 2. Taoïstes, dao 3. Lois,ja ;~I 4. Dénominations, ming f<~ 5. Mohistes, ma ~r 6. Diplomates, zongheng {{)y:. ~ 7. Etudes diverses, za ~lt 8. Agrologues, nong 9. Anecdotiers, xiaoshuo JJ, ~if6 IO.Année, bing .fr: Il.Astrologie, tianwen f\..x. 12.Calendrier et calcul, lishu )~:tt 13.Cinq Agents, wuxing ~ A-:r14.Recettes médicinales, yifang ~J 1j
M.
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IV. Collections littéraires, ji ......
ji.
1. Elégies de Chu, ChUei 1t ~ 2. Collections particulièn(s, bieji g,J.1J.. 3. Collections générales, iongji ~.f: jA
La première classe, celle des Classiques, reprend les subdivisions de la classe des Classiques et Canons des "Sept Registres", mais en inversant l'ordre du Xiaojing et du Lunyu. La subdivision du Lunyu comprend, à la fin, des dictionnaires, Erya i ~fi. , Shiming f6. , et des gloses sur les Classiques, parmi
fj.f
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Les classifications bibliographiques lesquelles est placé le Rohu tong/~L~.~~ . La subdivision des Petites Etudes, xiaoxue, regroupe les ouvrages liés à la langue, à l'écriture et à leur apprentissage: matériaux éducatifs, calligraphie, phonétique, rimes, épigraphie. Entre le Lunyu et les Petites Etudes est ajoutée la subdivision des Prophéties et Apocryphes, chenwei, qui, en passant de la classe des Techniques et Procédés à celle des Classiques, a perdu sa dominante divinatoire. Cette dixième subdivision, nouvelle, devient celle des Apocryphes, weishu r.:~ ~ et de l'Interprétation, des Classiques, jiejing ~{~.~ .105 L'ordre interne à chacune des subdivisions n'est pas toujours apparent. Toutefois les ouvrages relatifs aux Printemps et Automnes sont classés en gros selon les traditions de Zuo ii., de Gongyang Jt.~ Jf et de Guliang I~ ~. Dans la subdivision des Rites, les textes traitant des vêtements de deuil, sangfu~ Pl~, sont regroupés entre le Yili{tx,:ft et le Liji.f~~ô .106 La deuxième classe, d'Histoire, comprend treize subdivisions, pour la plupart semblables à celles des "Sept Registres" malgré une dénomination légèrement différente. Pourtant, les auteurs du Traité distinguent, parmi les histoires des royaumes, les Histoires régulières, zhengshi, les Histoires anciennes, gushi, et des Histoires diverses, zashi. Les Histoires régulières sont les histoires modelées sur le Shiji (et le Hanshu), le plus souvent rédigées sur ordre impérial. On y trouve les histoires considérées comme officielles, mais aussi les gloses qui s'y rattachent, depuis le Shiji jusqu'aux histoires des dynasties du Sud et du Nord. Les Histoires anciennes se réfèrent également à Sima Qian et aussi à Ban Gu, mais leur source est plutôt le Chunqiu Zuozhuan {~Ji 1~ : il s'agit donc plutôt de chroniques pour ces histoires "à la manière ancienne". Plus tard, cette subdivision prendra d'ailleurs le nom d'Annales, biannian ~r~ :t. En premier lieu y figurent les "Annales sur bambou", (Zhushu) jinian (1'1'1; ) ~G découvertes dans un tombeau de Ji à la fin du me siècle et transcrites alors sur papier. Cette subdivision contient aussi des règlements, dian, de plusieurs dynasties, ouvrages consacrés aux institutions.
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*,
Les Histoires diverses sont des livres rédigés au fil de la plume où les faits relatés n'ont pas été systématiquement vérifiés à l'aide des archives. L'un de ces ouvrages est le Zhanguo ce~' l~ ~ , "Stratagèm'es des Royaumes Combattants", de Liu Xiang. On y relève aussi des chroniques ou des abrégés,
lüe l.1W. En quatrième position figurent les Histoires des hégémons, bashi, c'est-àdire des royaumes et dynasties non reconnus comme légitimes. Cette subdivision, reléguée en septième position (sous le nom de weishi) par Ruan 105. Suishu, j. 32, p. 948.
106. Cf. Tongzhi. j. 71, p. 835c.
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Les bibliothèques en Chine Xiaoxu, est ainsi rapprochée, dans le Suishu, des histoires officielles et intégrée au corps des histoires générales. Ce sont ici surtout les histoires des Seize Royaumes qui se sont succédé dans le nord de la Chine aux Ive et ve siècles, mais viennent aussi s'y insérer des ouvrages consacrés à la région de Dunhuang, Dunhuang shilu j{'Y9.lt ~ , ou aux Tuyuhun, Tuyuhun ji ct):. x). ~ 1,tJ . La cinquième subdivision, des Faits et gestes des empereurs, qijuzhu, rassemble les premiers états des archives relatant les activités officielles de chaque empereur, à' partir desquels étaient rédigées les dtiférentes étapes des histoires officielles, Archives authentiques, shilu ~ puis Histoires de l'Etat, guoshi, qui servaient à l'établissement final des histoires dynastiques. Leur origine remonterait au règne de l'empereur Ming des Han (règne 57-75), bien que le plus ancien registre conservé dans le Suishu soit celui du règne de l'empereur Xian des Han (règne 189-220). Le premier titre de cette subdivision est le Mu tianzi zhuan ~ *-.go;{f dont le texte a été retrouvé dans le tombeau de Ji à la fin du Ille siècle.
cr ,
En sixième lieu viennent les Evénements anciens, jiushi, qui rassemblent des textes relatifs au gouvernement. La septième subdivision, zhiguan, comme son nom l'indique, traite des ouvrages consacrés aux fonctionnaires. La huitième subdivision, du Cérémonial, yizhu, est consacrée aux ouvrages sur les relations sociales et inclut en particulier les formulaires de correspondance. Les Lois pénales, xingfa, qui forment la neuvième subdivision, ont pour objet le code pénal, les statuts, règles et ordonnances. La subdivision portant sur les Démons et Divinités, guishen, dans les "Sept Registres" est supprimée, mais les ouvrages correspondants sont insérés à la suite des Biographies diverses, zazhuan. S'y trouvent des textes comme le Yiyuan 'j .~ de Liu Jingshu~ll ~ 8.~(mort en 468) ou le Soushenji {t~ 16 de Gan Bao f ~ (fin Ille - déb. Ive siècle). Dans le corps de ces biographies diverses, apparaissent le plus souvent des biographies collectives, par genre (lettrés, moines ou femmes célèbres, voire immortels) ou encore par clan. A la suite de la subdivision de Géographie, dili, remplaçant le terme ditu des "Sept Registres", figure la subdivision des Listes généalogiques, puxi, en place de puzhuang chez Ruan Xiaoxu. La dernière subdivision de la classe de l'Histoire recense divers catalogues, bulu. Ce sont essentiellement des catalogues bibliographiques, depuis le Qilüe bielu de Liu Xiang jusqu'au "Catalogue des livres impériaux de l'ère daye" des Sui. D'autres catalogues viennent s'y ajouter, catalogues d'oeuvres calligraphiques, comme le Fashu mulu 7~ 1; \§1~, ou de peintures,
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Les classifications bibliographiques comme le Mingshou hualu)f .f $ /~ ,ainsi que plusieurs compilations diverses. La troisième classe, des Philosophes, comprend, comme dans les "Sept Registres", les ouvrages philosophiques et militaires, auxquels viennent s'ajouier les ouvrages d'arts des nombres et de médecine. La subdivision du yinyang, réduite sous les Liang à un seul titre, d'après la préface des "Sept Registres", disparaît, cet unique titre ayant sans doute été perdu (ou reclassé). La subdivision de l'école des Etudes diverses, zajia, tend, de plus en plus depuis les Han, à devenir une subdivision commode pour y fourrer tous les essais inclassables ailleurs. A côté du Lüshi chunqiu @ ct ;&..~~ et du Huainanzi qui s'y trouvaient déjà sous les Han, on y découvre le Baopuzi waipian )8 ;f.~:} 1~)~ de Ge Hong ~ A (283-363), dont le neipian IJj ~ est dans l'école des Taoïstes. On y trouve surtout les ouvrages encyclopédiques comme le Huanglan, classé jadis par Xun Xu avec les livres d'histoire. Avec les encyclopédies générales sont mêlés des recueils de biographies bouddhiques, Gaoseng zhuan ~ 1i~ 1~ de Yu Xiaojing4 t 3& (VIe siècle),Zhongseng zhuan '$J 1~ ~~ de Pei Ziye ~ J- j5 (469-530), ou des histoires du bouddhisme, comme le Lidai sanbao ji J'ft. ~"Ç' ='-}f ~G de Fei Changfang 1t: -é<. A (597), ainsi que deux ouvrages encyclopédiques vraisemblablement taoïques : le Baotai sifazang mulu'f .jr (j1) ~ Jt. l:11{. en 100 rouleaux et le Xuanmen baohai 'j; r'~ 11~ en 120 rouleaux (attribué à Zhuge Ying ili ~ ~fl par les traités bibliographiques des Tangshu), tous deux compilés au début du VIle siècle. 107 Dans les Nombres et Arts, l'Astrologie et le Calendrier restent des subdivisions indépendantes. Cependant, avec les ouvrages relatifs au calendrier, sont regroupés les livres de mathématiques ou plutôt de calcul qui sont mentionnés dans J'intitulé de la subdivision, lishu. L'ensemble des disciplines divinatoires est réuni sous l'unique dénomination, wuxing, Cinq Agents. L'ordre· interne de cette subdivision semble suivre plus ou moins la structure héritée des "Sept Résumés" et des "Sept Registres", mais la correspondance entre le Hanshu et le Suishu est difficile à établir, la plupart des titres du Hanshu yiwenzhi ayant été perdus avant les Sui. Y figurent d'abord les ouvrages ayant trait à la Rose des vents,jengjiao 1;jL.I~ , aux Neuf Palais, jiugong -lU If) , à la méthode dunjia ~ Lf (méthode pour déterminer les moments néfastes en liaison avec le cycle sexagésimal), aux signes fastes et néfastes, xiang ~~ , c'est-à-dire en fait aux techniques liées aux Cinq Agents, puis à la chéloniomancie et aux Mutations ou aux trigrammes. A la suite viennent les méthodes diverses parmi lesquelles l'oniromancie occupe la place essentielle, comme sous les Han. Enfin sont mentionnés les ouvrages traitant des formes de la terre comme des êtres vivants, c'est-à-dire la géomancie et la physiognomonie, humaine ou animale.
107. Leur appartenance taoïque est suggérée par Yao Zhenzong, Suishu jingjizhi kaozheng, in Ershiwu shi bubian, pp. 5529-5530. Voir aussi Yoshioka Yoshitoyo, Dôkyô kyôten shiron, pp. 92-93. '
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Les bibliothèques en Chine Les ouvrages médicaux sont rassemblés dans une seule subdivision comprenant successivement des ouvrages traitant du pouls, de la pharmacopée, des médicaments et des plantes, de la diététique, des drogues d'immortalité, de la maîtrise des démons, de l'art vétérinaire. Des livres consacrés à la Chambre à coucher y figurent aussi, mais treize titres ont été reportés dans une subdivision spécifique de la classe des ouvrages taoïques. A la fin, sont mentionnées deux encyclopédies médicales. La classe des Collections littéraires reprend également l'ordre des Sept Registres, tout en supprimant la subdivision des Textes divers, zawen. Les Collections particulières, d'oeuvres d'un seul auteur, bieji, sont réparties suivant un ordre chronologique, les oeuvres des dynasties du Sud précédant, comme c'est l'usage, celles des dynasties du Nord, sauf pour les Chen. Avec les Collections d'oeuvres de plusieurs auteurs ou les anthologies, zongji, sont en fait très certainement intégrés les Textes divers, apparemment sans ordre particulier. Par ailleurs, comme dans les "Sept Registres", les ouvrages illustrés, les dessins et les tableaux, sont répartis selon les subdivisions des sujets auxquels ils se rapportent. A la suite des quatre classes principales apparaissent les deux classes d'ouvrages hétérodoxes, taoïques et bouddhiques, dont l'ordre est inversé par rapport aux "Sept Registres", le Taoïsme étant situé avant le Bouddhisme, comme dans les "Sept Mémoires". Mais les textes fo.ndamentaux du taoïsme, Laozi ~,} ,Liezi 9d .:3- , Zhuangzi, etc., demeurent dans la subdivision de l'école des Taoïstes des Philosophes, en compagnie du Baopuzi neibian. Cette division entre les ouvrages taoïques, déjà présente chez Wang Jian, est la marque d'une distinction très nette pour les bibliographes chinois et pour l'orthodoxie confucéenne entre un taoïsme philosophique, daojia ~)~ , et un taoïsme religieux, daojiao fil ~ , ce dernier, comme le bouddhisme, étant rejeté hors des quatre classes principales. 108
b. Transferts de classes
L'évolution des classifications bibliographiques depuis les Han est difficile
à appréhender au-delà des transformations qui affectent les classes elles-mêmes. Les transferts éventuels qui s'opèrent pour certains titres d'une classe à une autre ne peuvent être constatés qu'avec rareté, d'autant qu'une bonne partie des titres figurant dans le Hanshu ont déjà disparu avant les Sui. La plupart des ouvrages philosophiques conservent leur appartenance, celle-ci n'évoluant pas des Han aux Sui, à l'exception du Guanzi {f ~ de Guan Yiwu ~rt ~~ qui passe de la 108. Si, comme l'indique K. Schipper, les deux expressions sont librement utilisées l'une pour l'autre chez les taoïstes, il n'en est pas de même pour les bibliographes confucéens. K. Schipper, Le corps taoïste, Paris, Fayard, 1982, p. 311 et note 8.
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Les classifications bibliographiques subdivision de l'école des Taoïstes ,à celle des Légistes. Panni les ouvrages "documentaires", le Shanhai jing qui, sous les Han, se rapportait aux Méthodes des Formes, xingfa, de la classe des Nombres et Arts, comme les ouvrages de physiognomonie, est situé, dans le Suishu, avec les livres de géographie. Son caractère merveilleux lui est ainsi retiré. Ces transferts résultent en partie de la transformation des textes eux-mêmes: ceux-ci ont en effet été très certainement remaniés, augmentés, corrompus et peut-être ainsi dénaturés au cours des âges. Pour d'autres titres, c'est la transformation des classifications elles-mêmes qui ordonne un changement de classe. La prolifération des ouvrages historiques a conduit à la création d'une classe spécifique, la subdivision des Printemps et Automnes de la classe des Six Arts étant réservée à ce' seul Classique et à ses différentes versions. Ainsi, le Shiji est-il rangé dans les Histoires régulières, zhengshi, dont il est le prototype, le Chu-Han Chunqiu ~ rt ~;fj~ de Lu Jia dans les Histoires diverses, zashi, de même que le Zhanguo ce.
c. Catalogage Les auteurs du catalogue du Suishu ont pris pour règle de faire figurer en vedette le titre des ouvrages. Le titre est suivi du nombre de juan, puis de la mention de l'auteur. A la suite figure souvent une n~te sur l'état de l'ouvrage, d'après les catalogues précédents, en fait essentiellement d'après les "Sept Registres" de Ruan Xiaoxu. L'importance de l'ouvrage, et par conséquent son caractère complet ou incomplet, est connue par le nombre de juan qui le compose, c'est pourquoi les' auteurs du catalogue du Suishu précisent le nombre de juan d'un ouvrage à l'époque des Liang ou d'une dynastie plus ancienne s'il est différent du nombre de juan à l'époque des Sui, ex. :
Zhouyi ~ $ ,4 juan, annoté par le rulin congshi/i~ ~~.§- 'Huang Ying ~ ~~ des Jin; sous les Liang, il comportait 10 juan, actuellement incomplet. , En note sont également mentionnés les ouvrages de même type existant sous les Liang, c'est-à-dire dans les "Sept Registres", et perdus depuis, ex. :
Picang ~ -?t ' 3 juan, composé par Zhang Yi 1&.:ri; sous les Liang, il y avait un Guangcang ~ ~ en 1 juan, composé par Fan Gong ~ tf. , qui est perdu. Ces précisions font du Suishu jingjizhi un catalogue comparé d'autant plus précieux que les Sept Registres n'existent plus. Une seule subdivision ne respecte pas cette présentation, celle des Collections d'oeuvres d'un seul auteur, bieji, de la quatrième classe. Les oeuvres y sont rangées par ordre chronologique de dynastie, c'est donc la dynastie qui vient en premier lieu, sauf pour les Sui qui
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Les bibliothèques en Chine ne sont pas mentionnés. Mais la vraie vedette est bien sûr l'auteur dont le nom,
xing et ming, est accompagné de ses titres ou fonctions principales et situé dans son temps, ex. : ~ ;;K '-t}( J., 11.,1 ~~ 1$, ~ ~ "Oeuvres" du taizhong dafu Liu Xin, dynastie Han, 5 juan.
Le titre se réduit à la simple appellation de recueil, ji, et n'a qu'une importance secondaire.
Par ailleurs, l'examen des notices catalographiques du Suishu jingjizhi révèle un certain nombre d'ouvrages apparaissant deux fois dans des subdivisions de deux classes différentes ou même dans deux subdivisions d'une même classe (cf. tableaux des Annexes 1 et 2). On pourrait se demander si cette double appartenance répond à une extension insuffisante des subdivisions, certains ouvrages couvrant un domaine plus large, tel qu'il ait fallu l'intégrer dans deux subdivisions différentes. 109 Mais il ne semble pas que ce soit le cas. Le fait qu'un ouvrage relève à la fois des Biographies diverses, zazhuan, et de l'école des Etudes diverses, zajia, voire à la fois des Histoires anciennes, gushi, et des Histoires des hégémons, bashi, implique plutôt qu'une indécision primitive s'est transformée en une double attribution non contrôlée. Cela est confirmé par un groupe de sept ouvrages. relatifs à des préceptes, jie ~~', qui figurent à la fois dans l'école des Lettrés, rujia, et dans les Collections littéraires de plusieurs auteurs, zongji. Des subdivisions comme les Biographies diverses ou l'école des Etudes diverses ont en réalité des limites assez vagues et un contenu imprécis qui favorisent ces attributions doubles. Bien plus, des erreurs de vérification dans le classement des ouvrages peuvent être constatées avec l'apparition d'un même ouvrage à deux reprises dans une même subdivision. Si quelques-uns de ces ouvrages pourraient correspondre à des éditions véritablement différentes d'un même texte, voire à des ouvrages distincts portant un même titre, la plupart de ces redoublements résultent à coup sûr de bévues. D'aucuns ont en outre dénoncé des erreurs de classement, estimant que certains titres n'avaient pas été placés dans les classes adéquates. Ainsi Jiao Hong 1~. !t/P. (1541-1620) pensait par exemple que: - le Erya et les dix titres suivants auraient dû être rattachés aux Petites Etudes plutôt qu'au Lunyu; - le Wujing zhengming Ji 1@. .lE. 1b et les 28 titres suivants aux Interprétations des Classiques plutôt qu'au Lunyu; 109. La question de la double appartenance (èt des renvois) a été abordée plus tard par Zheng Qiao qui s'opposa à ce principe. K.T. Wu. "Cheng Ch'iao, a Pioneer in Library Methods", T ienhsia Monthly, 10,2 (1940), p. 136. Cf. aussi Qian Daxin, Nian' ershi kaoyi, j. 34, p. 642.
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Les classifications bibliographiques - le Shifa ~ }:tl et les deux titres suivants ainsi que le Jiangdu jiti ~.r. ~fj ~ aux Rites plutôt qu'au Lunyu. En cela, Jiao Hong ne faisait que se fonder sur le classement adopté plus tard par le Jiu Tangshu jingjizhi. 110 En dépit de ces quelques erreurs dont on ne sait si elles proviennent de l'inattention des auteurs ou de la corruption du texte lors de' sa transmission, les mérites du Suishu jingjizhi ont été reconnus et célébrés par les bibliographes, en particulier par Zheng'Qiao qui le jugeait comme le catalogue le plus digne de confiance. 111 Zhang Xuecheng lui-même, malgré son admiration pour les "Sept Rés~més" de Liu Xin et le Yiwenzhi de Ban Gu, admet que le système classificatoire en quatre classes consacré par le Suishu jingjizhi vient d'un processus inéluctable. Les courants des "Sept Résumés", estime-t-il, sont devenus les Quatre Classes, de même que les courants de l'écriture zhuan J~ et li ~ sont devenus xing l.-j- et kaLJ~. La section de l'Histoire est devenue de plus en plus complexe et sans lien direct avec les Printemps et Automnes. Les écoles . philosophiques se sont ramifiées sans qu'il soit possible de situer leur appartenance d'origine. Les oeuvres littéraires se sont multipliées. De nouveaux types d'oeuvres se sont développés avec les encyclopédies, leishu ~~ -$ , et les collections, congshu1z t; ... Pour toutes ces raisons, il n'était plus possible de revenir aux Sept Résumés. 112 Pourtant Zhang Xuecheng perçoit ce processus essentiellement comme un signe de décadence : "Les Six Recueils de gouvernement, liudian, ont disparu et il y eut les Sept Résumés, c'est que les Bureaux avaient perdu ce qu'ils avaient à conserver. Les Sept Résumés ont disparu et il y eut les Quatre Classes, c'est que les maîtres avaient perdu leur tradition". 113 Un témoignage de la faveur du Traité bibliographique du Suishu qui restera comme un modèle est offert par le "Catalogue des livres existant au Japon, Nihonkoku genzaisho mokuroku, Ia::t- t~ ~,-,ti:. ~ l§l ~ compilé à la fin du VIne siècle par Fujiwara no Sukeyo ~ W., ,1ti. ~ (mort en 898). Ce catalogue recensait les ouvrages chinois (plus six titres japonais) ayant survécu à un incendie survenu en 875. Il reprenait exactement la classification du Traité bibliographique du Suishu, à l'exception de deux subdivisions intitulées
110. Guoshi jingjizhi, fulu f(:f~, pp. 872-875. 111. Tongzhi, j. 71, pp. 834b-c. 112. Cf. Zhang Xuecheng, Jiaochou tongyi, in Zhangshi yishu, 10, pp. 3b-4a. 113. Zhang Xuecheng, Hezhouzhi ~It IIH;t, , in Zhangshi yishu, wai, 17, pp. 5a-b:
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Les bibliothèques en Chine
différemment: isetsu (yishuo) ~ ~t au lieu de chenwei et tochi(tudi) J:. j;~ au lieu de dili. U4
2. LES CATALOGUES DE L'ERE KAIYUAN El' LE TRAITE BIBUOGRAPHIQUE DU JIU TANGSHU
Sous les Tang, le premier catalogue des collections impériales ne voit le jour que sous le règne de Xuanzong, lors de la vaste entreprise mise sur pied au début du VIlle siècle. Le Qunshu sibu lu en 200 rouleaux est malheureusement perdu et le catalogue de Wu Jiong, Gujin shulu, ramené à 40 rouleaux, l'est également. Mais ce dernier catalogue a été repris par Liu Xu Jj:'1 ~~ pour composer le traité bibliographique du Jiu Tangshu: ils annoncent les mêmes nombres de titres et de rouleaux. U5 Le catalogue du Jiu Tangshu s'arrête au début du VIlle siècle et ne couvre guère qu'un siècle de la production livresque . des Tang. Il ne contient ni les oeuvres de Li Bo ~ 1=1 (705-762) ou de Du Fu ;f;1. i1l (712-770), ni celles de Liu Zongyuan 9iJ\ ~ :iù (773-819) ou de Han Yu ~~ 11 (768-824). C'est pourquoi le traité bibliographique du Xin Tangshu, rédigé sous les Song, augmentera de manière considérable le nombre d'ouvrages traités, de plus de 200 titres et de 27 000 juan. La structure générale du catalogue de Wu Jiong n'est pas donnée, dans la préface du Traité bibliographique du Jiu Tangshu, avec les nombres de juan et de rouleaux de chacune des classes. Par contre, on trouve dans cette préface le plan de classement de "l'ensemble des livres en quatre classes au temps de l'ère kaiyuan". Il n'y a pas lieu de croire que des changements classificatoires importants aient pu être apportés au Qunshu sibu lu par Wu Jiong lorsqu'il abrégea ce catalogue pour en faire son Gujin shulu, d'autant qu'il avait participé à la rédaction du premier catalogue peu de temps auparavant. Le plan de classement mentionné· dans la préface du Traité bibliographique du Jiu Tangshu diffère légèrement de celui du Traité lui-même. Si l'on admet que le Traité bibliographique du Jiu Tangshu reprend le plan du Gujin shulu, le plan de classement qui figure dans la préface du Traité devrait se rapporter plutôt par 114. Seuls des extraits du catalogue étaient connus au début du XIXe siècle, quand un manuscrit, d'une version abrégée semble-t-il, recen~t 1 586 titres en 17 106 juan fut retrouvée par le bibliographe Kariya Ekisai f~ ~ tt(.~ (1775-!835). Ce manuscrit a été plusieurs fois reproduit au Japon, ainsi que par Li Shuchang t,1 TP.:. ~ dans son Guyi congshu 1;; ~-'l ~ (1884). 115. En réalité certaines divergences mineures sont dues à des erreurs. Ainsi, le texte du Jiu Tangshu donne 844 titres d'Histoire (p. 61 de l'édition conjointe du Tangshu jingji yiwen hezhl), alors que le Gujin shulu cité dans la préface du même Jiu Tangshu en donne 840 (ibid. p. 8); de même, on trouve respectivement 752 et 753 titres en Philosophie. Les autres chiffres sont les mêmes.
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Les classifications bibliographiques conséquent au Qunshu sibu lu. Dans le Gujin shulu, Wu Jiong a apporté, semble-t-il, quelques modifications de conception, certaines précisions et corrections et bien sûr aussi un certain nombre d'ajouts. Il avait constaté en particulier les déficits de la Bibliothèque impériale: les oeuvres littéraires n'avaient pas été acquises depuis le milieu du VIle siècle et les ouvrages documentaires n'avaient pàs été recensés depuis le début du VIlle siècle. La structure générale de ces deux catalogues reste semblable à celle du Suishu jingjizhi. Mais les auteurs du Qunshu sibu lu ont introduit de nouvelles subdivisions: jingjie ~\ï1 ~ , Explication des Classiques, et guxun t1.i tlll , Exégèses, subdivisions situées dans la classe des Classiques, entre la subdivision des Apocryphes, tuwei ~ ~ (chenwei dans le Suishu, puis dans le Jiu Tangshu) et celle des Petites Etudes, xiaoxue. Ces deux nouvelles subdivisions semblent correspondre, pour la première, à des ouvrages tels que le Bohu tong qui était mis en annexe de la subdivision du Lunyu, pour la seconde à certains ouvrages des Petites Etudes, commele Shiming. Par ailleurs, la priorité parmi les classes "extérieures" revient à nouveau au Bouddhisme, placé avant le Taoïsme comme dans les "Sept Registres". On peut constater un certain nombre de changements entre les plans de classement du Qunshu sibu lu et du Gujin shulu (si ce dernier a bien été repris tel quel dans le Traité du Jiu Tangshu), tandis que les classes du Bouddhisme et du Taoïsme ont été totalement retranchées, d'où l'exclusion d'un certain nombre d'ouvrages comme ceux de la Chambre à coucher, fangzhong, dont quelques titres seulement subsistent dans la subdivision des Recettes médicales, yishu ~ ~*f' du Jiu Tangshu. Les transformations que l'on peut noter, à l'intérieur des classes, dans le Traité bibliographique du Jiu Tangshu par rapport au Qunshu sibu lu sont assez nombreuses: a) dans la classe Histoire, 1) les Histoires anciennes, gushi, prennent le nom d'Annales, biannian; 2) les Histoires des hégémons, bashi, redeviennent les Histoires des royaumes illégitimes, weishi, comme dans les Sept Registres et sont placées avant les Histoires diverses, zashi; 3) les Evénements anciens,jiushi, prennent le nom de gushi ~t.f ; 4) les Biographies diverses, zazhuan, qui se trouvaient à la fin des ouvrages historiques, sont avancées à la huitième subdivision, entre les Fonctionnaires, zhiguan, et le Cérémonial, yizhu; 5) les Catalogues, mulu @/~, permutent avec la Géographie, dili;
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Les bibliothèques en Chine b) dans la classe des Philosophes, 1) les ouvrages militaires, bingshu, qui étaient désignés sous le nom de bingfa par Wu Jiong, sont rejetés entre les ouvrages relatifs au Calendrier et au Calcul, lisuan, et la subdivision des Cinq Agents, wuxing, ce,qui parait peu cohérent; 2) de nouvelles subdivisions sont créées à la suite des Cinq Agents:
- une subdivision d'Arts et Techniques diverses, zayishu 1t~ -m- , consacrée aux jeux d"'échecs", qi ~ , xiang/'--, issus de la subdivision des ouvrages militaires, bingo Le retrait de ces ouvrages de "Kriegspiel" de la subdivision des Livres sur la guerre indique que sous les Tang les échecs ont pris un caractère spécifiquement ludique qu'ils n'avaient pas encore sous les Sui. A partir du Xin Tangshu d'ailleurs, la subdivision des Arts et Techniques diverses contiendra en outre des dessins et peintures et des ouvrages. sur l'art ainsi que sur les sports (tir à l'arc), et à partir des Song des ouvrages d'hippiâtrie et de cameliâtrie;
11
- une subdivision d'Encyclopédies, leishi ~~ , (ou événements classés par catégories), issues de l'école des Etudes diverses, zajia. Leur grand développement sous les Tang, en raison de l'importance prise par les examens officiels, les mettait à l'étroit dans cette subdivision, d'autant que les encyclopédies comportaient souvent un assez grand nombre de rouleaux et formaient à vrai dire un type d'ouvrages spécifiques; - les ouvrages médicaux, qui étaient rassemblés sous la désignation de yifang dans le catalogue de Wu Jiong, sont divisés en deux subdivisions couvrant d'une part les textes relevant du pouls, jingmo ~~ .lVi\. mais aussi des viscères et de l'acupuncture, d'autre part des Recettes médicinales, yishu, et de la Pharmacopée, bencao Jf . Cette scission ne change en rien l'ordre des titres adopté par le Suishu jingjizhi.
*
Certaines subdivisions sont à leur tour divisées en plusieurs sections: 1) les Rites de la classe des Classiques se répartissent en :
- Zhouli J~ ~ . - Yili ~~x ~f et Sangfu ~ F1~. -Li/un dawen~ ~~Z fo~, Sur la théorie des Rites.
2) les Petites études de la classe des Classiques se répartissent en :
- Erya ~ ~îi et Guangya ~ ~li - Pianpang 1k 1Î' ' écriture, yinyun:ffï rJJ , prononciation et rimes, zazi ~~ '.}, manuels scolaires.
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Les classifications bibliographiques 3) les Histoires régulières, zhengshi, suivent un ordre chronologique, mais cet ordre est un peu particulier: Shi}i, Qian Han, Hou Han, Wei, Jin, Song, Hou Wei, Hou Zhou, Sui, Qi, Liang, Chen, Bei Qi, puis vient la section Dushi 4jf ~, Histoires générales. Selon cet ordre, les Wei du Nord et les Zhou du Nord sont sit:ués avant les dynasties du Sud, ce qui "n'est conforme ni à l'ordre conventionnel plus tardif dans lequel les dynasties du Sud représentant les dynasties "principales" apparaissent toujours en premier lieu, ni à l'ordre du Suishu }ingjizhi qui faisait passer également les dynasties du Sud avant celles du Nord, à l'exception de celle des Chen qui ne s'est achevée qu'après le début de la dynastie Sui. Les histoires des Sui elles-mêmes prennent place avant celles des Qi du Sud, des Liang, des Chen et des Qi du Nord. Quant à la section des Histoires générales, dushi, d'après les trois titres qu'elle comporte (Tongshi-& 1:.. de Liang Wudi, Nanshi ifl f. et Beishi 1(::, '1:.. ) il s'agit d'histoires propres à plusieurs dynasties. 4) les Biographies diverses, zazhuan, se divisent en : - bao xianxian qijiu ~ ~t..J ~ j ~ ,Eloges des anciens sages et des vieillards,
- xiaoyou :t 19-.. ,Fils pieux et Amis fidèles, - zhongjie -,t- ~r Hommes intègres, - liefan fil ~ , Protecteurs de l 'E~at, -liangli ~< t. ,Fonctionnaires intègres, - gaoyi :t ~ , Hommes retirés éminents, - zazhuan ~j 1~ , Biographies diverses, - kelu~J~, Registres des degrés officiels, - zazhuan ~i! ~~, Biographies diverses, - wenshi ~ ::t: ,Lettrés, - xianling IJt 11 ,Immortels, - gaoseng ~ 1~ ,Moines éminents, - guishen ~~ ,Démons et Divinités, -lienü 9.J --k' ,Femmes célèbres.
'
Néanmoins, les titres ne sont pas toujours regroupés sous ces sections, les limites de celles-ci n'étant pas très précises. La présence de deux sections de Biographies diverses ajoute à la confusion. Le nombre de titres (oud"écoles) recensé pour chacune des sections à la fin de la subdivision est par ailleurs à plusieurs reprises incorrect (dix titres d'ouvrages sur les Femmes célèbres et non seize), le nombre total étant en réalité inférieur à celui qui est indiqué. 5) l'école des Taoïstes des Philosophes est répartie en trois sections: -Laozi ~:J-Zhuangzi ~.::r - Daoshi zhushuo t!i~ ~ i~ ,Doctrines taoïques et bouddhiques.
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Les bibliothèques en Chine A côté des ouvrages du taoïsme dit philosophique, c'est-à-dire les oeuvres de Laozi, Zhuangzi, ete., ainsi que les multiples ouvrages qu'ils ont engendrés, on relève un certain nombre d'ouvrages bouddhiques, comme le Mouzi tf...:j- ou le Lidai sanbao ji (en trois juan), ou de controverse bouddho-taoïque. 6) les Recettes médicinales sont divisées en :
- bencao t- ~ ,Pharmacopée, - yangsheng ~ ~ ,"Nourrir la vie", - bingyuan danfang ~ 7~ fJ. i5 ,Recettes pour déterminer la cause des maladies;
- shijing/~< ?,l.li, Textes de diététique, - zajingfang !J1i ~~ 1J , Recettes diverses, -leijufang ~~ ~ 15 ,Encyclopédie. 7) les Oeuvres littéraires d'un seul auteur, bieji, sont réparties selon les sections suivantes: diwang iffi ~ , taizi zhuwang ~..q... ~ ~ , qiguo Zhao-Chu ,(: I@ il~ {t, Qian Han, Hou Han, Wei, Shu, Wu, Xi Jin, Dong Jin, Song, Nan Qi, Liang, Chen, Hou Wei, Bei Qi, (Hou) Zhou, Sui, Tang, shamen ~ ~~ ,furen ~~/".
-
La plupart des sections suivent un ordre chronologique. Cet ordre est conforme à l'ordre habituel, d'abord les dynasties du Nord, puis les dynasties du Sud. La chronologie est ici plus développée que pour les Histoires régulières: présence de chacun des Trois Royaumes, distinction entre les Jin occidentaux et les Jin orientaux. Ces sections chronologiques sont précédées de deux sections consacrées aux oeuvres des empereurs et des princes. Elles sont aussi suivies de deux autres sections où figurent les oeuvres de sramaJ)a (parmi lesquels se trouve en outre un daoshi -ài -J:. ,Jiang Min 7:1=. ~ ) et de femmes. Alors que certaines subdivisions sont ainsi divisées en sections moins étendues, d'autres subdivisions, parfois, ne sont pas distinguées dans le texte alors qu'elles le sont en début de chapitre. Les titres se rapportant au Xiaojing et au Lunyu sont ainsi rassemblés. Il en est de même pour les Apocryphes, chenwei, appelés aussi jingwei ~ f$ , et les Interprétations des Classiques, jingjie ou qijingzajie ~ 7.':i:ta I~, Interprétations diverses des Sept Classiques. La subdivision des Exégèses, guxun, n'apparaît que dans l'énoncé initial du traité et disparaît de la suite du catalogu~ pour s'intégrer aux Petites Etudes. Elle sera d'ailleurs purement et simplement abandonnée dans le traité du Xin Tangshu. Dans la classe Histoire, les ouvrages de la subdivision Annales, biannian, et les Histoires des dynasties illégitimes, weishi (ou encore zawei guoshi ~~ I~ ~), sont rassemblés. Il en est de même pour les Faits et gestes des empereurs, qijuzhu ;€? ~ 5;i, les Histoires anciennes, gushi, et les Fonctionnaires, zhiguan. Tous les ouvrages de la classe des Collections littéraires ne forment qu'une seule liste, même si la succesion des titres se fait suivant l'ordre indiqué précédemment
-134-
Les classifications bibliographiques Il Y a donc en fait une double classification pour un certain· nombre d'ouvrages qui sont répartis selon des subdivisions préétablies héritées des systèmes précédents et en même temps disposés selon d'autres subdivisions communes à plusieurs des subdivisions anciennes. Les transferts de titres d'une classe à une autre ou d'une subdivision à une autre ne peuvent être constatés qu'entre le Suishu jingjizhi et le Jiu Tangshu jingjizhi, puisque le G'ujin shulu est perdu. Ces transferts sont peu nombreux, mais on peut signaler par exemple : - le Tongwu -i 'r-t- qui passe des Histoires diverses, zashi, au Cérémonial, yizhu, avec treize juan au lieu de douze; - le Qidian tfi~ ~ de Wang Yi f ~ qui passe des Histoires anciennes, gushi, au Cérémonial, yizhu, avec quatre juan au lieu de cinq; - le Dunhuang shilu qui passe des Histoires des hégémons, bashi, aux Biographies diverses, zazhuan. Alors que dans le Suishu, il comporte dix juan, dans le Jiu Tangshu il en comporte vingt. 116 En comparant les traités du Suishu et du Jiu Tangshu, on peut noter qu'un certain nombre d'ouvrages comportent plus de juan sous les Tang que sous les Sui. Cela est dû aux efforts menés pour accroître le fonds de la bibliothèque impériale en particulier sous Xuanzong. De nombreuses parties de textes qui étaient perdues furent retrouvées, des ouvrages incomplets furent complétés. Les principes de catalogage du Traité bibliographique du Jiu Tangshu sont les mêmes que ceux du Suishu jingjizhi : le titre est mis en vedette, suivi du nombre de juan, puis du nom de l'auteur, sauf pour les oeuvres littéraires. Le catalogue du Jiu Tangshu a en quelque sorte corrigé celui du Suishu en supprimant la double apparition de certains ouvrages dans des subdivisions différentes (cf. tableau de l'Annexe 1). Quelques doubles néanmoins s'y trouvent. Par exemple, dans la subdivision des Biographies diverses, zazhuan, le Luguo xianxian zhi ~ 1~ ~ ~~ r-t.. y figure une fois attribué à Bo Bao 18 ~ , avec quatorze juan et une fois attribué à Bo ZaAB ~~ avec deux juan. On pourrait se demander s'il s'agit de deux ouvrages différents, ou bien de deux recensions différentes, l'une en quatorze juan et l'autre en deux juan, ou bien encore si le second n'est qu'une partie du premier. En fait, ce titre, dénommé Luguo xianxian zhuan1~, apparaît dans le Suishu en deux juan, avec pour auteur le Grand Directeur, dasi -A.g] , Bo Bao 1:J ~ des Jin. Bo Za est très certainement une erreur. Cet ouvrage, dénommé Luguo xianxian zhuan, figurera dans le Xin Tangshu avec pour auteur Bo Bao et quatorze juan.
116. Dans le Xin Tangshu yiwenzhi. cet ouvrage apparaît deux fois. l'Wle dans les Histoires des dynasties illégitimes. weishi.l'autre dans les Biographies diverses. zazhuan.
-135 -
Les bibliothèques en Chine En bref, les variations de classification depuis le Suishu jusqu'au Jiu Tangshu sont relativement peu nombreuses et peu conséquentes. Un changement notable pourtant est la disparition, regrettable, des notices explicatives de chaque subdivision. Par la suite, lorsqu'une nouvelle version de l'Histoire des Tang sera rédigée, le traité bibliographique qui y sera inclus viendra seulement compléter celui du Jiu Tangshu sans remettre en question sa structure et ses principes classificatoires. il y aura bien sûr un certain nombre de transferts de titres d'une subdivision à une autre, en particulier des Biographies diverses, zazhuan, vers l'école des Taoïstes, daojia, (34 titres) ou vers l'école des Anecdotiers, xiaoshuojia (18 titres), des Généalogies, pudie t4'i, vers les Biographies diverses (22 titres), etc. Au classement par titres, le Xin Tangshu substituera un classement par auteurs, qui sera d'ailleurs critiqué par Zheng Qiao en raison de confusions possibles. 117
'*
CONCLUSION
D'une manière générale, le système classificatoire en quatre classes, qui s'est imposé avec le traité bibliographique du Suishu, ne souffrira plus guère de modifications après les Tang. L'accroissement d'ouvrages de certaines catégories ou leur disparition n'entraîneront que des changements mineurs. Les subdivisions des Apocryphes, chenwei, les Registres des faits et gestes des empereurs, qijuzhu, les écoles des Dénominations, mingjia, de Mozi, Mojia, des -Diplomates, zonghengjia, disparaîtront dans le ~aité bibliographique de l'Histoire des Ming, Mingshi, ou dans le Siku quanshu zongmu tiyao. Par contre, quelques subdivisions nouvelles apparaîtront à partir des Song, comme l'Histoire littéraire, wenshi ~ ~ , dans le Chongwen zongmu w,:d:.. ~'\i· \i.1 , consacrée aux dans le Siku) ou encore les théories littéraires (devenue shiwenping ~ ;[ Textes chantés, yuequ ~ (~, dans le Suichu tang shumu ~ il] rf tt li\ (devenus geci $"tiiJ dans le Zhizhai shulu jieti 1f ~"t 4R iJ~ j@ ,puis ciqu --tïâ <-ID dans le
-vr
Siku). Zheng Qiao fera en quelque sorte exception en créant une classification duodénaire. Toutefois, il procèdera par division de deux des quatre classes initiales. De la classe des Classiques, il extraira les Rites, la Musique et les Petites études pour en faire des classes à part. Dans les Philosophes, il fera de même avec l'Astrologie, les Cinq Agents, les Arts et techniques, la Médecine et les Encyclopédies. Il ne s'agit donc pas d'un découpage réellement nouveau,
117. Tongzhi, j. 71, p.835b.
-136-
Les classifications bibliographiques mais d'un aménagement sans réelle redistribution. L'extension des subdivisions n'est pas touchée. Le système classificatoire en quatre classes se poursuivra jusqu'à la fin du XIXe siècle et même jusqu'à nos jours pour le classement des ouvrages anciens. Le développement du livre imprimé n'aura aucune répercussion sur les classHications officielles.
-137 -
Les bibliothèques en Chine
ANNEXE 1 OUVRAGES APPARAISSANT DANS DEUX SUBDIVISIONS DE CLASSES DIFFERENTES DU SUISHU118
Jiu Tangshu ~
!lJ -:î;
2j. Ji~~;t~f)-w,=*@;Ji 3 j. ;§%. -ii:MM-) ~ ~ $0
yip.8 chunqiu p.25 9 j. lunyu
p.30 1 j. xiaoxue p.33 ~1 ~ iG) çf. ~$ gushi p,43 20j. ~'1~ fâ. -*~) -t ~~t> 14 j.zhiguan ~~~~~Y.i p.51 ~1~~~,J~~~ 6j. zazhuan p.57 .. ~~iJJ~ ALlf ~\:.J ~f 20j. zazhuan p.59 ~)~ ~ JFi~~ J;f.~1.3 8j. zazhuan p.60 1 j. bulu p.69 .iE~~ 2j. rujia 1i. ~~. ~ ~ ~1~ . p.72 13 j. rujia ~~~~ p.72 1 j. rujia p.72 .-k i1i'~ Ilj. rujia p.72 ~~I\\~~~ 1 j. rujia p.72 14 ~111 1 j. rujia p.72 -1t ~~ ,~ 1\.)~ 1 j. rujia p.72 MtJ."~~1l1 ~~~7f,
::K ~ 3,i-tG
1 j. 6j.
bing p.85 tianwen p.89
wuxing p.98 dili p.62 21+1j. daojia
chunqiu p.37 jingjie p.50
p.75 dili p.63 bashi p,47
biannian p.73
40j.yizhu ~~ 5t
p.52
zajia p.80 zajia p.80 zajia p.80 zongji p.135 1 j. zongji p.134 10 j. zongji p.134 zongji p.134 zongji p.134 zongji p.134 zongji p.134 zongji p.l34
zazhuan p.112 zazhuan p.118
zongji p.370
rujia p.l73
~pour~)
wuxing p.100 lishu p.91
118. Le catalogue du Suishu dont la pagination est indiquée ici correspond à l'édition comportant un index par le système des quatre coins, Shanghai, Shangwu yinshuguan. 1957, 155-58 p. TI en est de même pour le Jiu Tangshu.
-138-
Les classifications bibliographiques
ANNEXE II
OUVRAGES APPARAISSANT DEUX FOIS DANS UNE MEME SUBDIVISION DU SUISHU
AA~~~~i~) ~fi, ~~r..~ 7fl"-3fji.#:J) /I"i?j ,bf..
2j. 3j.
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1(!r~~i~, f'~ ~t'~, '-f11~ 7't.J)Jt,~ ~
~;~~~$ l:li! ?tp / . _~ ,~
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~~-;fjb,);J!;.
"*l~ ,{~I }j~~ ~~ P1l!~~~n1j
chunqiu chunqiu
p.22 p.24
dili dili
1j.p.62 2j.p.62
2j.p.63 1j.p.63
~,~.z..
~~J~
1j. 1j. 1j. 3j.
tianwen lishu wuxing wuxing wuxing wuxing 8j. yi yi 10j. yi 2j. yi
-139-
p.'87 p.90 ' p.93 p.96 2j.p.96 87j. p. 96 p. 104 10j. p. 104 p. 105 p. 105
p.24 p. 25
~ ~:!:: /çK, ~~~t, 5k ;FN ~
p.87 p.90 p.94 p.99 4j.p.100 80j. p. 102 'p. 107 8j.p.110 p. 109 p. 109
Les bibliothèques en Chine ANNEXE III
NOMBRE DE TITRES ET DE ROULEAUX PAR SUBDIVISIONS MENTIONNES DANS LES SOURCESl19
Qilu
Suishu
Tang liudian
Jiu Tangshu
4/590 27/190 52/398 140/1570 5/25 111/1153 51/416 59/144 72/313 (32/254)
69/551 32/247 39/442 136/1622 42/142 97/983 73n81 18/63 108/447 13/92
69/551 32/237 39/433* 136/1622 32/143* 97/983 72n81 18/63 3/46* 13/92
78/673 29/673 30/313 104/1945 29/195 102/1184 63/387
JING yi shu shi li yue chunqiu lunyu xiaojing xiaoxue chenwei
(623/4955)
627/5371
36/474 575/6241
119. Voir aussi les calculs effectués par Etienne Balazs, Le Traité économique du Souei-chou, T' oung Pao, 42 (1953), pp. 305-307. Pour le nombre de titres relatifs aux Mutations dans les "Sept Registres", il s'agit sûrement d'une erreur; il devait y avoir une quarantaine de titres ou bien quelques dizaines de titres avec pour unité le chiffre 4. Les chiffres du Tang liudian reprennent simplement dans la plupart des cas ceux du Suishu, avec de nombreuses erreurs et incohérences (cf. astérisques). Les chiffres indiqués par le Tang liudian pour les Petites études étaient très certainement supérieurs. Pour le nombre de rouleaux de l'école de Mozi, il y a sans doute eu interversion des dizaines et des unités, À:. -t- pour -t" -l:::. • Pour les ouvrages de médecine, le chiffre originel des centaines a disparu, dans le nombre de titres (56 au lieu de 256) comme dans celui des rouleaux (4510 est devenu 410).
-140-
Les classifications bibliographiques Qilu
Suishu
Tang liudian
Jiu Tangshu
guoshi 216/4596 72/917 26/161 59/1221 87/1038 81/801 80/2256 47/886 241/1446 29/205 73/869
67/3083 34/666 70*/917 27/335 44/1189 25/404 27/336 59/2029 35n12 217/1286
67/3083 44*/666 102/2559 25/335 41*/1189 20*/404 20*/336 59/2029 35n12 217/1286
81/4443
139/1432
139/1433*
93/1782
43/1064 36/348
41/360 30/214
41/360 30/214
55/1691 18/217·
SHI zhengshi gushi/biannian zashi bashi/weishi zhuli/qijuzhu jiushi/gushi zhiguan yidian/yizhu jazhi/xingfa zazhuan guishen tudi/dili puzhuan/puxi/ pudie bulu/mulu
1020/148888 17/13264
-141-
75/1410 104/2233 84/1146 51/814 194/1978
844/17946
Les bibliothèques en Chine Qilu
Suishu
Tang liudian
Jiu Tangshu
66/630 69/431 1/1 13/118 9/23 4/10 2/5 57/2338
62/530 78/525
35/336 42/331
28n76
6n2 4n
4/60*
15/158 12/56 2/16 4/18 71/982
ZI120
ru dao yinyang fa ming mo zongheng za leishi nong xiaoshuo bing zayishu' tianwen lisuan/lishu wuxing yifang
6n2 3nO* 2n*
3/17 2/6 97/2720
97/2720
1/3 10/63 58/245
5/19 25/155 133/512
5/19 25/122* 104/446
49/528 50/528 (198/1357) (163/1375)
97/675 100/263 272/1022 256/4510
97/670* 100/263 272/1022 56/410*
(763n376)
853/6437
125/960
22n084 20/192 13/90 45/289 18/44 26/260 58/167 113/485 136/3962
752/15637
JI chuci bieji zongji zawen
5/27 768/6497 16/649 273/3587
10/29 437/4381 107/2213
10/29 437/4381 107/2213
1042/10755 554/6622
890 ou 892/12028
120. Malgré les erreurs, il est facile de constater que les chiffres du Tang liudian sont à l'origine semblables à ceux du Suishu, sauf pour les subdivisions des écoles des Lettrés et des Taoïstes ainsi que pour les Ecrits militaires. Cela indique probablement un état différent de la bibliothèque impériale pour ces subdivisions relevé à une période plus tardive.
-142-
CHAPITRE III
LES BIBLIOTHEQUES PRIVEES, LES BIBLIOPHILES ET LA LECTURE
"Non! ce n'était point la science qu'il aimait, c'était sa forme et son expression; il aimait un livre parce que c'était un livre, il aimait son odeur, sa fonne, son titre. Ce qu'il aimait dans un manuscrit, c'était sa vieille date illisible, les lettres gothiques bizarres et étranges, les lourdes dorures qui chargeaient ses dessins; c'étaient ses pages couvertes de poussière, poussière dont il aspirait avec délice le parfum suave et tendre." Gustave Flaubert, Bibliomanie
-143-
Les bibliothèques privées
INTRODUCTION
Les bibliothèques privées jusqu'aux Tang sont particulièrement mal connues. La plupart du temps, les sources ne nous renseignent que sur le nombre de rouleaux possédés par des bibliophiles. Encore ignore-t-on presque toujours le contenu de ces bibliothèques. A vrai dire, c'est plutôt le bibliophile que l'on peut cerner, ses origines, sa formation, son attitude envers la lecture et l'étude, et parfois les circonstances relatives à l'acquisition, à la conservation ou à la destruction des bibliothèques. Si l'on s'en tient aux sources, la bibliophilie apparaît véritablement à partir des Han, et surtout sous les Han occidentaux. Certes, on sait qu'à l'époque des Royaumes Combattants, des lettrés possédaient déjà d'importantes collections, comme Mozi f J- 1, ou encore Hui Shi ~,;,1!1 dont les livres remplissaient cinq voitures 2, sans parler de Confucius. A cette époque pourtant, l'inutilité des livres est soulignée par les Taoïstes qui déclarent que l'essence du Dao ne peut se trouver dans les livres; ceux-ci ne contiennent que des mots et non des idées: "La voie que les gens estiment, ce sont ·les livres. Mais les livres ne sont que des mots, même si les mots sont précieux. Car ce qu'il y a de précieux dans les mots, ce sont les idées, et les idées relèvent (du Dao). Ce qui relève (du Dao) dans les idées, on ne peut l'exprimer ni le transmettre, tandis que les gens, estimant les mots, les transmettent par les livres. Bien que les gens estiment les livres, je ne les trouve pa~ dignes d'estime, car ce qu'on y trouve de précieux n'est pas ce qu'ils ont de précieux.,,3 En même temps, la possession des livres est combattue, particulièrement par les Légistes qui s'en prennent non seulement aux bibliothèques des princes, mais encore aux possesseurs privés. Ainsi de Han Feizi ~ ~F.g- ,qui proclame que les livres ne servent à rien et sont même nuisibles: "Wang Shou!. ~ marchait en portant sur le dos des livres. En route, il rencontra Feng de Xu ~~, ~.~ qui lui dit: Les événements sont (le résultat) des actions, mais les actions se produisent en fonction du moment. Les gens intelligents n'agissent pas de manière invariable. Les écrits sont (le résultat) des paroles, mais les paroles se produisent en fonction de 1. Cf. ci-dessous.
2. Zhuangzi jishi tt~ g-lI,~f ,j. 33, p. 1102. 3. Ibid., j. 13, p. 488. Cf. aussi, dans le même chapitre, l'anecdote du charron qui explique au duc Huan de Qi que les livres où sont rapportées les paroles des saints de l'antiquité ne sont que les déchets des anciens, car les mots ne suffisent pas à exprimer le savoir et l'expérience. Ibid., pp. 490-491.
-145-
Les bibliothèques en Chine
l'intelligence. Les gens intelligents ne conservent pas de livres. Pourquoi maintenant marchez-vous en portant des livres sur le dos? Alors, Wang Shou, se conformant à cet avis, brûla ses livres et se mit à danser. Ainsi, les gens savants n'ont pas besoin de mots pour enseigner, les gens intelligents n'ont pas besoin de conserver des livres dans des coffres.'~ Tandis que les courants taoÏsants développent un scepticisme méprisant envers le livre, les Légistes nourrissent une hostilité acharnée contre les lettrés et les Classiques. 5 Cette animosité aboutit à la grande destruction opérée par Li Si et Qin Shi Huangdi en 213 avant notre ère. Mais sous les Han, alors que les collections impériales se reconstituent, du même coup les collections privées se développent. Plusieurs princes sont restés célèbres pour leurs bibliothèques, en particulier Liu De ~A ~~-, prince de Hejian 7tt:1 P$l (milieu du Ile siècle avant notre ère), qui collectionnait les ouvrages anciens d'avant les Qin. Au début des Han occidentaux, un certain Cao Zeng ~ ~~ se fit construire une bibliothèque toute en pierre qui fut appelée Bibliothèque de M. Cao ~ ~"$ /ji .6 A la fin des Han occidentaux, Cai Yong ~ ~ (133-192) possédait près de 10000 rouleaux.7 Mais c'est surtout à partir du Ille siècle que les collections privées se développent. L'adoption du papier dans la fabrication du livre depuis quelque temps déjà, matière moins coûteuse que la soie et d'un emploi plus commode . que le bois et le bambou, contribua sans aucun doute à ce développement. Dès le Ive siècle, les collections privées comportent un grand nombre de rouleaux.. Fan Wei i~.~ (1 re moitié du Ive siècle), par exemple, possédait plus de sept mille rouleaux. Et, par la suite, jusque sous les Tang, les bibliothèques d'une dizaine de milliers de rouleaux, voire jusqu'à trente mille, ne seront pas rares.
4. Han Feizi,jiaozhu, ~~~, "Yulao"~~;.If., pp. 224-225. 5. "Que le prince laisse s'étendre les dix vennines que constituent les Rites, la Musique, les Odes, l'Histoire, la Bonté, la Sagesse, la Piété filiale, le Respect des aînés, la Probité et l'Eloquence, l'année est inutilisable, le pays est voué au désastre." Shangjun shuJiegudingben, j. 4, p. 17; trad. J.Levi, Le Livre du prince Shang, Paris, Flammarion, 1981, p. 72.
-!
;fi@" ie.., j. 6, p. l3a-b. Peut-être faut-il voir dans cette bibliothèque en pierre une allusion à la bibliothèque impériale qui portait le nom de Salle de Pierre, shishi ;g ~ . Cf. chapitre 1, note 27.
6. Shiyi ji
7. Bowuzhi, j. 4, p. 3b.
-146-
Les bibliothèques privées 1. LA LECTURE ET LES BIBLIOPHILES
Qui sont donc les collectionneurs de livres? Avant tout, il faut remarquer que, comme pour les bibliothèques impériales, le livre est collectionné par les bibliophiles au même titre que les oeuvres d'art, peintures, calligraphies, et sans doute pour les mêmes raisons, du moins à l'origine. D'ailleurs, comme l'indique Zhang Yanyuan .~ Jf; ~ (IXe siècle), auteur du Lidai minghuaji !ft ~~ % 1: iô et lui-même collectionneur, les origines de la peinture et de l'écriture sont liées: "l'écriture et la peinture avaient la même forme et n'étaient pas encore différenciées". 8
.t
Ainsi, les bibliophiles, ce sont certes les princes, comme Xiao Xiu ~ (445-518) ou Xiao Tongl ~,~ (501-531) sous les Liang, Li Yuanjia ~:1u ~ (VIle siècle) ou Li Fan ~ i~ (mort en 726) sous les Tang. Ce sont aussi des fonctionnaires-lettrés, souvent liés au fonctionnement de la Bibliothèque impériale, comme Ren Fang (460-508) ou Kong Xiuyuan ju /vf- 7J{1, (469-532) sous les Liang, Wei Shu 1--lf (mort en 757) ou Jiang Yi rf~ Û (747-821) sous les Tang. Ce sont encore des hommes d'Etat, comme Su Qin ~ ~ sous les Royaumes Combattants ou Wang Xiu .:f..1~ (lne siècle). Certains de ces lettrés, célèbres pour leur bibliothèque, le sont aussi pour leurs oeuvres littéraires: tel est le cas de Duan Chengshi 1t ~ ~ (l re moitié du VIne siècle) ou Liu Zongyuan :;tu? t%,:10 (773-819). D'autres bibliophiles sont connus pour avoir délaissé ou refusé les charges officielles, comme Tao Hongjing ~ 111 ~l (452-536) ou Ruan Xiaoxu (479-536).
1. L'APPRENTISSAGE
Le point commun de ces bibliophiles, qu'ils soient d'origine riche ou de pauvre extraction, est leur ardeur à la lecture. Dès son plus jeune âge, le bibliophile est présenté par les sources historiques comme un lecteur passionné, avide de .connaissances. C'est parfois un lecteur prodige qui, dès quatre ou cinq ans, sait réciter le premier ouvrage enseigné aux enfants, le Classique de la piété filiale, Xiaojing.
8. Udai minghuaji, j. 1, p. 2 (trad. Acker, p. 64).
-147-
Les bibliothèques en Chine Ainsi, Xiao Tong, fils de Wudi des Liang, était particulièrement intelligent. A trois ans, on lui enseigna le Xiaojing et le Lunyu. A cinq ans, il lisait en totalité les Cinq Classiques et pouvait les réciter en entier.9 De même, Xiao Dayuan_ -:Je \~ (mort vers 581), fils de Jianwendi .Î~~ X.
if des Liang, pouvait réciter dès l'âge de quatre ans le "Fu des Trois capitales",
Sandufu 3-. -1l~ }~it, le Xiaojing et le Lunyu. 10 Yao Cha-Jd\.5)~ (533-606), à six ans, récitait des livres de dix mille mots. ll Lu Yungong ~ ,~):\ (VIe siècle), à cinq ans, récitait le Lunyu et le Maoshi .t- ~, et à neuf ans lisait le Hanshu. 12 On peut se rendre compte de la progression des connaissances dans l'apprentissage de Zhong Hui/~~ ..(~(225-264) à qui l'on enseigna à quatre ans le Xiaojing. A sept ans, il sut réciter le Lunyu, à huit ans le Maoshi, à dix ans le Shangshu, à onze ans le Zhouyi,. à douze ans le Chunqiu Zuozhuan et le Guoyu l~ ~, à treize ans le Zhouli et le Liji, à quatorze ans le Yiji ~ -t0 de Cheng Hou J1\1~.13
En fait, la plupart du temps, les textes ne distinguent pas à proprement parler la lecture de la récitation. Lire, c'est lire à haute voix, il n'y a pas alors de lecture silencieuse. C'est pourquoi à quatre ans, on peut réciter le Xiaojing sans savoir lire encore. La récitation précède la lecture, l'apprentissage par coeur se faisant sans explication et souvent sans compréhension. Tel est le cas de Liu XiaoYiIJ ~~ (488-519), pourtant fort intelligent: . "A six ans, Liu Xiao récitait le Lunyu et le Maoshi, mais il n'en comprenait pas le sens. Alors, il questionnait sur les difficultés. A onze ans, il lut le chapitre Libres Errances, "Xiaoyao"~~ (l er chapitre) du Zhuangzi et dit: Cela, je peux le comprendre. Un invité l'interrogea alors et il répondit à toutes les questions avec une saine raison. Les gens de la maison en furent émerveillés. ,,14 il faut bien sûr, dans ces anecdotes, faire la part des choses. La multiplicité des détails flatteurs et les qualités prodigieuses prêtées à ces ardents lecteurs ne sont la plupart du temps que des inventions des historiens officiels qui ont pour but de servir d'exemples aux lecteurs. Néanmoins, à travers ces clichés, on peut relever certaines notations intéressantes qui sont devenues précisément des modèles enseignés aux générations postérieures. 9.11angshu,j.8,p.165. 10. Zhoushu, j. 42, p. 756. Il. Chenshu, j. 27, p. 348.
12. Liangshu, j. 50, p. 724. 13. Sanguo zhi, j. 28, Weishu, p. 785 note 1. 14. Liangshu, j. 51, p. 747.
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Ce qui frappe surtout dans cette ardeur à l'étude, c'est la pauvreté de certaines familles de lettrés en herbe qui, en dépit des difficultés rencontrées, affichent une volonté tenace. Il ne faut pas oublier que Confucius lui-même, d'après le Shiji, était d'origine pauvre et que devenu adulte, il occupa un poste de scribe dans l'administration des greniers publics.l 5 Le dénuement agit en quelque sorte comme un stimulant. "La famille de Wang Chong J:.. 16 (27-vers 97) était pauvre et n'avait pas de livres. Aussi se promenait-il souvent dans les boutiques du marché de Luoyang pour y regarder les livres qui y étaient en vente. Ce qu'il avait vu une fois, il pouvait le réciter par coeur; c'est pourquoi il connaissait parfaitement les propos des divers courants et des cent écoles."l6 Il en est de même pour Xun Yue ~ 'bt(148-209): "A l'âge de douze ans, il pouvait expliquer le Chunqiu. Sa famille était pauvre et n'avait pas de livres. Chaque fois qu'il allait chez quelqu'un et qu'il y r~gardait des livres (tablettes, piandu~ ,~~ ), il lui suffisait de les voir une fois pour qu'il puisse la plupart du temps les réciter et les noter."l7 La pauvreté conduit les jeunes lecteurs à travailler le jour et à lire la nuit en usant d'artifices pour éviter les dépenses: Sun Kang .,J~, if< , sous les Jin, étudiait en hiver à la lueur des reflets de la lune sur la neige. l8 Sous les Jin également, la famille de Che Yin ~ )~'I n'avait pas souvent d'huile pour s'éclairer. Aussi, les mois d'été, Che Yin remplissait-il des sacs de dizaines de lucioles grâce auxquelles il s'éclairait pour lire la nuit. l9 Sous les Jin encore, Fan Wang·~ ~r.. était d'une famille sans ressources, il était vêtu de toile et se noUITissait frugalement, il brûlait des broussailles pour pouvoir copier des livres. 20 De même, Ge Hong ~ ~* (283-343) travaillait tout le jour à couper du bois afin de pouvoir acheter papier et pinceaux. La nuit, il copiait les livres qu'il 15. Shiji, j. 47, p. 1909 (trad. Chavannes, 1. V, p. 297). 16. Hou Han shu, j. 49, p. 1629. 17. Hou Han shu,j. 62, p. 2058.
18. Chuxue ji, j. 2, 2, p. 28.· Allusion aussi dans le Mengqiu It ~ , cf. Li Han, Hsû Tzu-kuang, Meng Ch' iu: Famous Episodes/rom Chinese History and Legend, trad. Watson, p. 120. 19. Jinshu, j. 88, p. 2177. Cf. aussi Mengqiu, trad. Watson, p. 120. 20. Jinshu! j. 75, p. 1982.
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avait empruntés à la lueur du feu de bois. Lorsqu'il manquait de papier, il remplissait les revers des feuilles au point qu'il devenait difficile de'lire ce qu'il avait écrit. 21 Yan Zhitui Jf~ .±..t'tt (531-vers 591), dans ses Instructions familiales, Yanshi jiaxun j; ~t\ ;!i t '\, , évoque plusieurs cas de lecteurs démunis à l'époque des Liang: "Liu Qi 3§,l ~it de Pengcheng ~~:j;~ fut très tôt orphelin, sa famille était pauvre et il lui était difficile de se procurer des chandelles, il se servait alors de roseaux pour pouvoir lire la nuit. Zhu Zhan1k:J* de YiyangA r~ ,qui aimait l'étude mais était si pauvre qu'il n'avait parfois rien à manger, avalait alors du papier pour se remplir le ventre. Quand il faisait froid, il n'avait pas de couverture, aussi couchait-il près d'un chien. Zhu Zhan ne cessa pas pour autant ses études. Zang Fengshi i~ (t -\'t de Dongguan dL ft voulait lire le Hanshu de Ban Gu, mais il ne put (;èmprunter que pour peu de temps. Il se fit donc donner des cartes de visite et du papier à lettres inutilisé pour recopier ce livre."22 Sous les Tang, Su Ting ~~~ (670-727) fut, semble-t-il, délaissé par son père et vécut avec les domestiques. Aimant beaucoup l'étude, mais n'ayant pas de lampe, il se réfugiait dans les écuries où il soufflait sur le feu pour s'éclairer pendant la lecture. 23 La pauvreté est une entrave au désir d'apprendre des jeunes lecteurs qui ne peuvent recevoir l'enseignement scolaire que grâce à leur opiniâtreté ou à leur ruse: "Bing Yuan i1;]? ffp, (Ille siècle), qui était d'une famille pauvre, perdit son père à dix ans et fut orphelin de bonne heure. Dans le voisinage, il y avait une école, shushe -:f; /~ ; en passant à côté, Yuan se mit à pleurer. - Mon garçon, pourquoi es-tu si triste, lui demanda le maître? - Qui est orphelin, répondit Bing Yuan, est enclin à la tristesse, qui est pauvre est enclin à l'affliction. - Ceux qui écrivent sont tous pourvus de pères et d'aînés. Je les envie à la fois de ne pas être orphelins et de pouvoir étudier. Voilà pourquoi je m'afflige en moi-même et pourquoi je pleure. Emu des paroles de Yuan, le maître se mit lui aussi à pleurer. 21. Sans doute parce qu'il usait d'Wl mauvais papier ou d'Wl papier trop mince et que le texte du recto transparaissait au revers. Ge Hong, Baopuzi waibian, "Zixu" -m J} ,50, p. 2a. Voir aussi Jinshu, j. 72, p. 1911; Taiping yuIan, j. 619, p. Sa. Cf. Jay Sailey, The Master who Embraces Simplicity, p. 248 et p. 521.
22. Yanshi jiaxun, jijie jl-1l~ , j. 3, p. 189. Cf. trad. Teng Ssu-yü, Family Instructions for the Yen Clan, p. 72. ' 23. Tang yuIin, j. 2, p. 46.
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Les bibliothèques privées - Si tu veux apprendre à écrire, tu le peux, lui dit-il. - Je n'ai ni monnaie ni bien, répondit Yuan. Le maître dit alors: - Mon garçon, si tu en as la volonté, mes élèves t'enseigneront; je n'exigerai pas de salaire. C'est ainsi qu'il apprit à écrire. En un hiver, il sut réciter le Xiaojing et le Lunyu.,,24 Quant à Gu HuanA'!~ ~~ (fin du ve siècle), il était pauvre et ne pouvait fréquenter l'école du canton. Il s'appuyait au mur de l'école pour écouter et rien ne lui échappait. A huit ans, il récitait le Xiaojing, le Maoshi et le Lunyu. 25 Les jeunes lecteurs pauvres sont astreints à travailler pour subvenir à leurs besoins ou à ceux de leur famille: Hou Jin 1~ tl (mort vers 190), originaire de Dunhuang, s'engagea comme domestique. Le soir, il brûlait du bois pour pouvoir lire. 26 Liu Shi~lll.k (220-310) vendait des couvertures pour les boeufs afin de se nourrir. Tout en tressant, il récitait des livres. 27 Kuang Reng ï.i I//n (1er siècle avant notre ère) s'appliquait à l'étude, mais n'avait pas de bougie. Dans la maison voisine, il y avait bien des bougies, mais la lumière n'arrivait pas jusqu'à lui. Alors Heng perça un trou dans le mur pour que la lumière passe de sorte qu'il pût lire ses livres. Dans le village, il y av.aA~ un homme d'une grande famille, nommé Wen Buzhi ~ 7î. 1,~, il était riche et possédait beaucoup de livres. Heng lui proposa de travailler pour lui sans réclamer de rémunération. Le maître de maison trouva cela étrange et lui en demanda la raison. Heng lui dit: "Je voudrais seulement pouvoir lire vos livres." Le maître fut impressionné et lui donna ses livres (à lire).28 Souvent, les lecteurs assidus s'engagent comme copistes chez de riches particuliers. C'est le cas de Kan Ze J1;~ 7~ (Ille siècle)29, de Qi Jia;f~ ~ (Ive
24. Sanguo zhi, j. Il, Weishu, pp. 351-352 note 1. 25. Nan Qi shu, j. 54, p. 928. 26. Hou Han shu, j. 80 B, p. 2649. 27. Jinshu, j. 41, p. 1190. 28. Xijing zaji, j. A, 2, p. 12a; Yiwen leiju, j. 55, p. 990. La biographie de Kuang Heng est dans le Hanshu,j. 81, pp. 3331-3346. Cet épisode est rappelé dans le Mengqiu, trad. Watson, p. 23.
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Les bibliothèques en Chine siècle)3o ou encore de Wang Shaozong .:f ~~ ~ (fin du VIle siècle) qui copiait des textes bouddhiques. 31 Tel était aussi Wang Sengro J: ~~ ~l~ (465-522): "A cinq ans, il récita le Xiaojing et demanda à son professeur de lui expliquer ce que contenait ce livre. - Il parle de deux choses, la fidélité et la piété filiale, lui dit celui-ci. -'- Si c'est ainsi, je veux le lire souvent, répondit Sengru. A six ans, il pouvait rédiger des textes, et quand il fut grand, il eut du goût à l'étude. Sa famille était pauvre et il dut s'engager comme copiste pour subvenir aux besoins de sa mère. Ses copies finies, il les récitait de mémoire."32
2. ({CETTE VERTU EXALTEE, LA LECTURE"
Certains jeunes lecteurs font montre d'une ardeur sans égale. On connaît le cas de Liu Xuan 5$IJ tY,~ (2e moitié du VIC siècle) et de Liu Zhuo ~\\ ~~ (544-610) qui restèrent dix ans à lire les livres de la bibliothèque de Liu Zhihai)g ~ ~ sans en sortir.33 -Yuan Xingchong 7'J ~-} If (653-729) se faisait suivre dans tous ses déplacements de plusieurs voitures de livres. Son jeune parent Wei Shu, lorsqu'il visita sa bibliothèque, fut frappé au point d'en perdre le sommeil et l'appétit,34
"Son père et sa mère craignaient pour sa santé. Malgré leurs interdictions, il ne pouvait s'arrêter de lire. Souvent, en 29. Sanguo zhi, j. 53, Weishu, p. 1249. 30. Jinshu, j. 94, p. 2456. 31. Jiu Tangshu, j. 189 B, p. 4963; Kin Tangshu, j. 199, p. 5668.
32. Liangshu, j. 33, p. 469. 33. Suishu, j. 75, pp. 1718 et 1719; Beishi, j. 82, pp. 2762 et 2763. 34. Jiu Tangshu, j. 102, p. 3183; Kin Tangshu, j; 132, p. 4529. 35. Liangshu, j. 13, p. 233.
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secret, il dissimulait des braises dans la cendre, chassait les serviteurs et, quand ses parents étaient endQnnis, il rallumait le feu pour lire. Avec des vêtements et des couvertures, il obstruait portes et fenêtres de peur de laisser échapper la lumière et de réveiller les gens de la maison. 36 Un lecteur comme Gao Feng~ \jfjJ (1er siècle avant notre ère), sous les Han orientaux, est tellement pris par la lecture des Classiques qu'il en oublie les tâches qu'on lui a confiées. Chargé de surveiller le blé qui séchait au soleil et de le protéger des poules, il n'entend pas l'orage qui gronde et ne se rend pas compte de la pluie qui inonde la cour et fait ainsi partir le blé à la dérive. 37 Le désir de lire est tel que le lecteur peut craindre de s'assoupir après un effort d'attention trop long. C'est pourquoi Su Qin (Ille siècle avant notre ère) tenait à la main un poinçon qu 'il'se piquait dans la cuisse s'il était sur le point de s'endormir. 38 Si les lecteurs sont présentés dans les sources historiques surtout comme de purs intellectuels, il arrive, même si cela est rare, gue certains aient du goût pour les exercices physiques, comme Tian Chou âl 1iJJ]. (Ille siècle) qui, tout en aimant beaucoup la lecture, excellait au maniement de l'épée. 39 A côté de ces lecteurs avides dès leur plus jeune âge, graines de bibliophiles, qui n'ont pas besoin d'exhortation à l'étude, il y a ceux qui viennent tard à la lecture. Ainsi Huangfu Mi'Ï 1f3' t~. (215-282) qui, jusqu'à vingt ans, mena une vie dissipée. 40 TI en est de même de Boyi11-x... ,prince de Longxi \\~~ (fu (mort en 671), neveu de Gaozu ~ ;f:§ des Tang: "Boyi avait plusieurs centaines de chanteuses et de concubines, toutes vêtues de gaze et de soie damassée, ne mangeant qu'une nourriture de choix. Du matin au soir, elles le réjouissaient de leurs instruments et de leurs voix. Son arrogance et sa prodigalité étaient sans pareil. Avec son frère Fengci ~ -ri!" , prince de Bohai ~;) 7Jij-, ils furent l'objet du dédain de l'empereur Gaozu qui leur dit: J'ai entendu dire que vous aviez pour familiers des gens de peu, que vous aimiez agir contre les règles; mais je n'ai pas entendu dire que vous aviez pour habitude d'étudier les règles des anciens rois de l'antiquité. Je vous fais don maintenant de deux cents pièces de soie pour qu'avec
36. Weishu,j. 81, pp. 1798-1799. 37. Dongguan Hanji, j. 18, p. 9b; Yiwen leiju, j. 55, p. 990; Hou Han shu, j. 83, p. 2768. 38. Zhanguo ce, j. 3, p. 85 (cf. trad. J.I.Crump, Jr, Chan Kuo Ts' e, p. 57. 39. Sanguo zhi, j. Il, Weishu, p. 340. 40. Jinshu, j. 51, p. 1409.
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Les bibliothèques en Chine chacune vous puissiez acheter des livres et vous exerciez à les lire afin de vous appliquer à faire des actions méritoires.,,41 On ne sait si Boyi finit par devenir un lettré bibliophile, mais d'une manière générale, il n'est jamais trop tard pour se mettre à la lecture et à l'étude: "Wang Kui;f.}~ (551-604), par exemple, préféra jusqu'à vingt ans les "chevaliers errants" aux livres. A la suite des réprimandes de son frère aîné, il se mit à lire le Xiaojing et le Lunyu sans arrêt du matin au soir. Puis, il lut le Zuozhuan, le Liji, le Zhouyi, le Maoshi, le Shangshu et s'exclama: Il n'y a pas de livre que je ne puisse lire!42 Yan Zhitui estime qu'il est de beaucoup préférable de commencer à étudier lorsqu'on est jeune: "Pour qui étudie quand il est jeune, (la lecture) est comme l'éclat du soleil levant; pour qui étudie alors qu'il est âgé, c'est comme de marcher dans la nuit en tenant une bougie. Pourtant, cela est plus sage que de fermer les yeux et de ne ·rien voir.'~3 Outre ceux qui ne mettent guère d'enthousiasme à la lecture, on trouve aussi des lecteurs consciencieux mais peu intelligents, qui assemblent des livres mais lisent sans comprendre. Ainsi, 'Fu Di It~ & (Ive siècle) aimait beaucoup lire mais ne comprenait pas bien la signification de ses lectures. Liu Liu~'l ;;fJj( lui conseilla de se concentrer exclusivement sur la lecture du Laozi et lui dit: "Si vous lisez beaucoup mais que vous ne compreniez rien, vous n'êtes rien d'autre qu'une corbeille de livres.,,44 De même, sous les Han antérieurs, le prince héritier, fils de l'empereur Wen (règne 179-157 avant notre ère), qui s'intéressait aux arts divinatoires, lisait beaucoup de ces ouvrages et les récitait sans en comprendre les doctrines, se donnant ainsi de la peine sans résultat. 4S
I
Pourtant, selon une formule de Dong Yu ~ (fin reviendra à plusieurs reprises dans les préceptes consacrés à lire d'abord cent fois; quand on a lu cent fois, alors le Inversement, et plus rarement sans doute, un lecteur comme
du ne siècle) qui la lecture, "il faut sens apparaît".46 Ruan Zhan fL~
41. Jiu Tangshu, j. 60, p. 2357.
42. Suishu, j. 76, p. 1732. 43. Yanshi jiaxun, jijie, j. 3, p. 166 (cf. trad. Teng, p. 61). 44. Jinshu, j. 61, p. 1676.
45.11anshu,j.49,p.2277. 46. Sanguo zhi, j. 13, p. 420 note 3. Cette fonnule se retrouve 4llllS _le Jinlouzi~. gl'empereur Yuan des Liang, et encore sous les Song chez Su Che~~(l039- 1112).
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Les bibliothèques privées
(début IVe siècle) ne pratiquait pas le rabâchage, mais se pénétrait seulement de l'essentiel. 47 Le meilleur moyen de lire, pour un lecteur pauvre, est d'avoir accès à une bibliothèque privée et d'y empf1lOter des livres. Certains emprunteurs les recopient, comme Yuan Jun J", J.J~ (fin ve - début VIe siècle) qui recopiait jusqu'à cinquante feuilles par jour et ne cessait pas avant d'avoir atteint ce nombre. 48 D'autres apprennent par coeur les livres qu'ils empruntent. Yan' Du li.:rt (fin du ne siècle), n'ayant pas de papier pour copier le Zuozhuan qu'il avait emprunté, l'apprit et n'eut pas ainsi à garder le livre. 49 Pei Zouzhi ~ ~~~ (VIe siècle) emprunta cent rouleaux de livres et les rendit au bout d'une dizaine de jours. Le prêteur, Chang Jing I~ ~\ (mort en 550), crut qu'il n'était pas parvenu à les lire et l'interrogea sur chacun des rouleaux. Pei Zouzhi n'en avait rien oublié.50 Yang Cheng t~ ~(2e moitié du Ville siècle) était d'une famille pauvre et ne pouvait acheter des livres. Il chercha alors à devenir scribe à la Bibliothèque impériale, le Jixian yuan, où pendant six ans il passa son temps à lire les livres officiels du matin au soir. 51 Liu Xiaobiao JAi'J ~).~ (462-521) nourrissait une telle passion pour la lecture qu'il ne faisait rien d'autre. Souvent, il allumait une torche de chanvre pour lire la nuit. Parfois, il lui arrivait de s'endormir et de se brûler les cheveux; il se réveillait alors et reprenait la. lecture jusqu'au matin. Il se rendit à la capitale à seule fin d'emprunter des livres qu'il avait entendu vanter comme extraordinaires. Cui Weizu X! ~ -;fi (465-499), grand bibliophile, le surnomma "l'obsédé des livres".52 Un autre bibliophile passionné, Li Qi #~ (2e moitié du IXe siècle), qui possédait dix mille rouleaux, fut surnommé Li "la bibliothèque", shulou$ • . 53 L'exhortation à la lecture et à l'étude est une des constantes de l'éducation confucianiste. Comme l'écrit Yan Zhitui, "la raison pour laquelle on lit et on
47.Jinshu,j.49,pp.1363-1364. 48. Liangshu, j. 49, p. 688. 49. Taiping yulan, j. 619, p. 4a, citant leXianxian zhuan~~1~ . 50. Bei Qi shu, j. 35, p. 466. 51. Jiu Tangshu,j. 192, p. 5132; Xin Tangshu, j. 194, p. 5569; Taiping yulan, j. 619, p. 5a. 52. Liangshu, j. 50, p. 701. 53. Jiu Tangshu,j. 157, p. 4150; Xin Tangshu,j. 146, p. 4747.
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Les bibliothèques en Chine étudie est essentiellement d'ouvrir son esprit et d'éclairer sa vision afin d'en faire bénéficier ses actes".54 Et il ajoute: "L'étude est comme la plantation des arbres. Au printemps on jouit des fleurs, à l'automne on récolte les fruits. Les discours et les essais, ce sont les fleurs du printemps, la culture gersonnelle et les actes profitables, ce sont les fruits de l'automne." 5 Un témoignage de cette incitation pédagogique se retrouve parmi les manuscrits de Dunhuang où figure un recueil de citations relatives à la lecture et à ses vertus. Le manuscrit P.2607 rassemble des extraits du Lunyu, du Hou Han shu, du Zhuangzi, du Jinshu, du Baopuzi, du Fengsutong, du Mozi, du Shiji, du Hanshu et du Yanshi jiaxun. Il s'agit d'une copie du IX e ou du xe siècle, probablement exécutée par une main d'écolier (cf. Pl. 2-3). En voici quelques extraits:
Notes sur l'application à la lecture pour faire connaître à Junet autres Lunyu: Le Maître dit: "J'ai passé jadis des jours entiers sans manger, des nuits entières sans dormir, afin de méditer, mais sans profit. Cela ne vaut pas l'étude."(col. 2_4)56 "(.....) (source non précisée) Lorsqu'il était jeune, Li Yanzhi de la dynastie Wei s7 était vif dans la discussion et s'intéressait fermement aux Classiques et aux Histoires, jingshi ~~ ~ . Souvent, il fermait la porte et lisait, sans contact avec les gens ou les choses. Il disait fréquemment: "La raison pour laquelle j'aime lire est que je ne cherche pas la renommée après ma mort. Car il y a des choses extraordinaires à voir et à entendre et tel est mon désir. Je cherche inlassablement sans pouvoir m'arrêter. Pourquoi fatiguerais-je ma personne pour acquérir renommée ou profit?" (col. 10-14) (.....)
Yanshi jiaxun, "Sur l'encouragement à l'étude": Un proverbe dit: "Accumuler des richesses par myriades ne vaut pas (la possession d')une petite habileté." Parmi ces habiletés faciles à acquérir et qui peuvent rendre riche et honorable, aucune ne surpasse la lecture. Tous les gens, qu'ils soient stupides ou intelligents, désirent connaître la vie d'un grand nombre d'hommes et savoir un grand nombre d'événements, mais ils n'ont pas le courage de lire. C'est comme si l'on exigeait d'être rassasié mais que l'on soit trop paresseux pour se préparer à manger, ou bien comme si l'on voulait avoir chaud mais que l'on 54. Yanshijiaxun,jijie j. 3, p. 160 (cf. trad. Teng, p. 59). 55. Ibid., p. 165 (cf. trad. Teng, p. 61).
56. Lunyu, 15; cf. trac!. Couvreur, p. 246. 57. Le manuscrit n'indique pas l'origine de cette citation, mais un texte semblable figure dans le Weishu, j. 82, p. 1798.
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Les bibliothèques privées soit trop indolent pour se couper un habit. Les gens qui lisent connaissent la vie des hommes et les événements depuis Fuxi et Shennong dans tout l'univers, leurs réussites et leurs échecs, leurs qualités et leurs défauts, ainsi que, cela va sans dire, les choses que le Ciel et la Terre ne peuvent cacher et que les démons et les esprits ne peuvent dissimuler.(col. 16-22)58 ( ..... )
(Yanshi jiaxun): Wei Wu (c'est-à-dire Cao Cao) et Yuan Yi étaient encore plus opiniâtres pour l'étude lorsqu'ils furent âgés. Ils avaient étudié dès leur jeune âge, mais ils ne cessèrent pas jusqu'à leur vieillesse. Zengzi, à l'âge de soixante-dix ans, s'adonna à l'étude, c'est alors que sa réputation se répandit dans le monde. Xun Qing (Xunzi), à l'âge de cinquante ans, se mit à voyager pour étudier et devint encore un lettré éminent. Gongsun Hong, à plus de quarante ans, lut les diverses explications sur le Chunqiu; grâce à cela il parvint au poste de Grand Ministre. Zhu Yun aussi, à quarante anS, commença à étudier le (Zhou-)yi et le Lun(-yu). Huangfu Mi ne reçut l'instruction du Xiaojing et du Lunyu qu'à vingt ans. Tous finalement devinrent de grands lettrés. Ce sont tous là des exemples d'é§arement au début et de compréhension sur le tard. (col. 40-46) 9 ( ..... )
Zhuangzi: Zang et Gu gardaient tous deux des moutons, mais il leur airiva de les perdre tous. Lorsqu'on interrogea Zang pour savoir ce qui était arrivé (lacune: il expliqua qu'il tenait un livre à la main et qu'il lisait; lorsqu'on demanda à Gu quelle était la raison,) il dit qu'il jouait au jeu de liubo. Ces deux personnes n'avaient pas la même activité, mais tous deux ont perdu leurs moutons. (col. 50-52) 60 ( ..... )
Baopuzi: Le duc de Zhou était un saint supérieur et cependant il lisait tous les jours cent liasses. Confucius avait reçu des dons du Ciel, mais les lanières de cuir (des livres) se rompirent trois fois. 61 Mo Di était un grand sage, il transportait des livres remplissant une voiture. (Dong) Zhongshu, qui avait un talent de réputation universelle, ne regardait pas dans son jardin.62 Ni Kuan portait avec lui les Classiques tout en sarclant ses
58. Cf. Yanshi jiaxun, jijie, j. 3, p. 153 (trad. Teng, p. 55). 59. Ibid., p. 166 (trad. Teng, pp. 61-62). 60. Cf. Zhuangzi jishi, j. 8, p. 323. La lacWle du manuscrit est comblée d'après cette édition. Sur le jeu de liubo, voir Yang Lien-sheng. "A Note on the So-called TLV Mirrors and the Oame liupo", Harvard Journal of Asiatic Studies, 9 (1945-1947), pp. 202-206, et "An Additional Note on the Ancient Oame liu-po", idem, 15 (1952), pp. 124-139. 61. Cf. Shiji, j. 47, p. 1937 (trad. Chavannes, t. 5, p. 402). 62. Cf. Shiji, j. 121, p. 3127. Quand il lisait. il baissait les rideaux pour éviter la distraction; pendant trois ans, il ne regarda pas son jardin.
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Les bibliothèques en Chine terres. 63 Il lisait pendant les pauses. Lu Sheng (Wenshu) coupait des roseaux pour copier des livres. 64 Huang Ba recevait l'instruction (de son maître) avec des entraves et des menottes.65 Ningzi, du matin au soir, redoubla de mérite. 66 Aussi purent-ils approfondir les mystères de l'Un et sonder les paroles subtiles. (col. 57-62)67 ( ..... )
Mozi: Quand Mozi fut envoyé à Wei, il transporta une grande quantité de livres sur la barre d'attelage de sa voiture. (Xian) Tangzi trouva cela étrange et lui demanda: - Maintenant que vous êtes envoyé à Wei, pourquoi transportezvous tant de livres? - Jadis, répondit Mozi, le duc de Zhou lisait chaque jour une centaine de liasses et le soir recevait soixante-dix lettrés. Il gouverna l'empire comme ministre. Quant à moi, je n'ai pas (de supérieur à servir), pourquoi devrais-je abandonner ces écrits? (col. 65-69)68 Shiji: Confucius, sur le tard, excella dans (la connaissance du) (Zhou- )yi. Il le lut tant que les lanières de cuir se rompirent trois fois. (col. 69-71)69 Hanshu: Sun Jing avait un goût inné pour l'étude. Très souvent, il fermait sa porte et lisait sans relâche. S'il craignait de s'endormir, il s'attachait alors la tête à une poutre du toit avec une ficelle. Les gens de son époque l'appelèrent "le Maître qui ferme sa porte". (col. 72-75)70 Hanshu: Quand il était jeune, Lu Wenshu gardait les moutons, il coupait des roseaux pour en faire des planchettes qu'il liait ensemble et dont il se servait pour écrire. (col. 75-.. )71
63. Cf. Hanshu, j. 58, p. 2628. 64. Cf. Hanshu, j. 51, p. 2367.
65. Biographie dans Hanshu, j. 89, pp. 3627-3635. 66. Cf. Lashi chunqiu,jiaoshi, "Bozhi.. 1t~ j. 24, p. 1619.
67. Cf.Baopuzi, waipian, j. 3, p. 2a (trad. J.Sailey, pp. 31-32). 68. Cf. Mozi, j. 12, p.
3b.~
69. Cf. ci-dessus note 61.
1. .
70. Cf. Yiwen l~iju, j. 55, p. 991, donnant pour 'source le Hou Han shu; Beitang shuchao, j. lOI, Aucune trace dans le p.1a, donnant pour source le Chuguo xianxian zhuan 1t l~ l. ~ Hanshu. 71. Biographie dans Hanshu, j. 51, p. 2367.
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Les bibliothèques privées
ll. LES BIBLIOTHEQUES PRIVEES
S'il n'y a pas de bibliophile sans passion de la lecture, il n'yen a pas non plus sans la possession d'un grand nombre de livres. Cette possession n'est pas toujours le signe d'une grande richesse. Certains bibliophiles sont relativement pauvres, leur seul luxe étant leur bibliothèque. Tel était le cas de Xie Hongwei "t~ ~ll ~~(392-433)72, ou encore de Wang Xiu 1. ~~ chez qui Cao Cao trouva plusieurs centaines de rouleaux mais pas dix hu'\1tt (c'est-à-dire cent boisseaux) de grains.7 3 De même, lorsque Hua Heng =1f tri!. (267-335) mourut, il ne laissa pas d'autre bien que plusieurs centaines de roùleaux. 74 Zhang Hua ~k (232-300) n'avait guère que des livres qui, à sa mort, furent transportés dans trente voitures. 75 Heba Sheng M.:t~ ~ (mort en 544) ne possédait, lorsqu'il mourut, que ses armes et un millier de rouleaux. 76 Chez Song Yao}~ ~R, (ye si~le), encore, Juqu Mengsun 7.â ?l iZ ~ trouva plusieurs milliers de rouleaux, mais à peine de quoi manger.77
f
1. ACQUISITION El' COPIE
La constitution de ces bibliothèques privées se réalise par acquisition, par exemple sur le marché, ou par emprunt et copie, elle résulte aussi de dons ou d'héritages. Liu Liang Ji,l 'ilr. (mort vers 180), bien qu'apparenté à la famille impériale des Han, était assez pauvre, il achetait ses livres sur le marché. 78 Quand Chu Yuanif~ 7k';t (fin du ye siècle) hérita de son père, il refusa les biens qui lui revenaient et n'accepta que les quelques milliers de rouleaux de la bibliothèque.79 Jiang Zong~;:' #!~~ (519-594), pour sa part, hérita de plusieurs milliers de rouleaux. 8o 72.Songshu,j.5S,p.159O. 73. Sanguo zhi,j. lI, Weishu, p. 347. 74. Jinshu, j. 44, p. 1263. 75. Jinshu, j. 36, p. 1074. 76. Zhoushu, j. 14, p. 220. 77. Weishu, j. 52, p. 1153. 7S. Hou Han shu, j. SO B, p. 2635.
79. Nan Qi shu, j. 23, p. 425. SO. Chenshu, j. 27, p. 343.
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Les bibliothèques en Chine
Chang Jing (mort en 550), qui fut un temps directeur de la Bibliothèque impériale, avait les livres pour passion exclusive. Ses seules possessions étaient les livresqu 'il avait amassés et dont il remplissait les voitures lors de ses déplacements. 81 Sous les Han, Liu De (Ile siècle avant notre ère), à l'affût des textes authentiques des Royaumes Combattants, recherchait les livres chez les particuliers, les faisait recopier pour ceux-ci et conservait l'original pour lui. Il offrait en compensation des gratifications en or et en soieries. C'est ainsi qu'il put acquérir des ouvrages des Qin en écriture ancienne: Zhouguan, Shangshu, Liji, Zuozhuan Chunqiu, Laozi, etc. 82 Cette méthode d'acquisition fut appliquée souvent par la suite pour accroître les fonds de la Bibliothèque impériale. De temps à autre, les princes. étaient gratifiés par l'empereur d'ouvrages provenant de la Bibliothèque impériale, des doubles ou des copies exécutées à dessein. Ainsi, le prince de Guiji~J ~ reçut, en 378, huit mille rouleaux de la Bibliothèque impériale. 83 Huangfu Mi (215-282), qui avait mené une vie dissipée jusqu'à l'âge de vingt ans avant de devenir un lecteur infatigable, surnommé "l'obsédé des livres", adressa un mémoire à l'empereur pour obtenir que lui soient prêtés des livres. L'empereur lui en fit envoyer une pleine voiture. 84 Liu Shilong :M"f.ll ft. (441-491) également souhaita emprunter des livres à la Bibliothèque impériale, et l'empereur lui donna deux mille rouleaux. 85 L'acquisition se faisait aussi par emprunt et copie. Il arrive même que certains textes à la mode aient été très recherchés, comme le Yulin~ ;;.f.~de Pei Qi ~}&t. , achevé en 362 et dont on s'arrachait les copies pour en posséder un exemplaire. 86 De même, lorsque Yu Chan (Ii frJ1 (vers 287-340) eut achevé son "Poème en prose sur la ville de Yangdu", Yangdu lu ~ ;;t!1 ~J\ , les gens s'empressèrent de le copier de sorte que le prix du papier augmenta de manière considérable à la capitale. 87 La copie est l'une des activités essentielles des bibliophiles. Certains, comme Zhang Can ~. If. sous les Tang, préfèrent même la copie à la lecture comme moyen de compréhension et d'assimilation. 88 81. Luoyang qielanji, j. 1, p. 4 (trad. ZdWl, p. 37); Weishu, j. 82, p. 1805.
82. Hanshu,j. 53, pp. 2410-2411. 83. Beitang shuchao, j. 101, p. 4b. 84. Jinshu, j. 51, p. 1415. 85. Nan Qi shu, j. 24, p. 451. 86. Shishuo xinyu, j. A, xia, p. 27a. Cf. trad. R.Mather, p. 138. 87./bid., p. 25b. Cf. trad. Mather, P. 134.. 88. Tang guoshi pu, j. B, p. 54.
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Les bibliothèques privées
La possession de certains ouvrages conduit les bibliophiles à une attitude de révérence parfois exagérée envers leurs livres. Ainsi Du Lin :;f..j: ;fïl (mort en 47), qui avait acquis un rouleau du Shangshu en écriture ancienne, ne se sépara plus de ce livre, le gardant à la main même dans les pires difficultés; sa seule crainte, dit-il plus tard, était que ce Classique ne se perdît. 89 L'emprunt de livres était assorti de règles. Il semble qu'habituellement on ait offert un flacon, chi~rt , de vin lorsqu'on empruntait un ouvrage et que l'on en ait offert un autre lorsqu'on le rendait. 90 Certains bibliophiles répugnaient à prêter leurs livres. Du Xian;f-:i:. Qi (713-740) avait écrit à la fin de ses livres: "Acheté avec mes seuls émoluments et' corrigé de ma propre main. Lorsque mes enfants et mes petits-enfants liront (ce livre), ils connaîtront la doctrine des sages. Les gens qui vendent leurs livres ou les prêtent n'ont pas de piété filiale. "91
2. UTIliSATION ET CONSERVATION Les grands bibliophiles ne se contentent pas de collectionner des livres, ils les lisent, les collationnent et les corrigent. Kong Xiuyuan (469-532) posséda jusqu'à sept mille rouleaux qu'il corrigeait et restaurait lui-même.92 Xue Cheng tf if. (VIe siècle), qui lisait toute la journée, corrigea jusqu'à deux cents rouleaux. 93 Su Bian"", ~ (fin VIne - début IXe siècle), qui eut une bibliothèque de vingt mille rouleaux, collationnait les livres lui-même. 94 Xiang Lang ~~ j;fi~ (167-247) corrigea les livres de sa bibliothèque jusqu'à plus de quatre-vingts ans pour avoir des textes corrects. 95 Li Yexing $: -:f: ~ (474-549) restaurait les livres qu'il avait acquis. 96 Le prêt des livres conduit souvent à une détérioration des ouvrages, c'est pourquoi certains bibliophiles particulièrement soigneux, comme Wang You .f.. ~tR.(fin nIe - début Ive siècle), restauraient les ouvrages qu'ils empruntaient s'il 89. Hou Han shu, j. 27. p. 937. 90. Qingbo zazhi. j. 4. p. 1. Dans le Zixia ji t~ t1t11i.. (j. xia. éd. du Congshu jicheng, p. 19). Li Kuangwen ~ lÎ:L ,sous les Tang. mentionne que selon un dicton. prêter ou emprunter des livres était une stupidité; il y a ici une ambiguïté sur le sens de chi qui signifie stupide ou jarre. 91. Qingbo zazhi, j. 4, p. 1. 92. Liangshu. j. 36. p. 522. 93.Zhoushu,j.38.p.683. 94. Xin Tangshu, j. 103. p. 3993. 95. Sanguo zhi, j. 41. Shushu, p. 1010. 96. Weishu, j. 84. p. 1865.
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en était besoin. 97 Lu Guimeng ~~jl" (mort en 881) n'avait qu'une petite bibliothèque, mais il ne possédait que des ouvrages essentiels; lorsqu'il empruntait des livres à quelqu'un, il les corrigeait s'ils contenaient des erreurs, et les restaurait s'ils étaient en mauvais état 98 Yan Zhitui, dans ses "Instructions familiales", souligne l'attention que l'on doit porter aux livres empruntés et particulièrement aux Classiques: "Il faut bien prendre soin des livres empruntés. S'ils sont incomplets ou abîmés, ils doivent être restaurés. Cela est l'une des cent règles de conduite des gens cultivés. Quand il n'avait pas achevé de lire un livre, même s'il y avait urgence, Jiang Lu 71. ~ de Jiyang 1f ~99 ne se levait pas avant d'avoir enroulé et lié le livre et de l'avoir rangé. Ainsi, il ne risquait aucune détérioration et personne ne pouvait refuser ses demandes d'emprunt. TI y en a qui éparpillent les livres sur les tables, qui dispersent les ouvrages et les enveloppes; beaucoup les laissent souiller par les enfants ou les servantes, ou bien endommager par le vent, la pluie, les insectes ou les souris. C'est vraiment nuire à la vertu. A chaque fois que je lis les ouvrages des saints, jamais je ne les traite sans respect. Pour cette raison, le papier sur lequel se trouvent des citations ou des notions tirées des Cinq Classiques ainsi ~ue les noms des sages, je n'oserais pas l'utiliser pour les toilettes." 00 Zhang Yanyuan ~ ft Ji (IXe siècle), collectionneur de peintures et de calligraphies, vitupère les maladroits et surtout les profanes qui ne portent pas de soin aux écrits (calligraphiques) et aux peintures: "Les oeuvres pour lesquelles les gens ne sont pas connaisseurs et n'ont pas grande estime sont maltraitées et subissent des outrages. Ceux qui sont négligents en ce qui concerne le roulage ou le déroulage endommagent les rouleaux en les manipulant et en les frottant. Ceux qui ne connaissent rien au montage et au doublage les endommagent en les laissant ouverts à n'importe quel endroit. Il en résulte que les oeuvres authentiques sont de plus en plus rares. N'est-ce pas affligeant? Ceux qui ne 97. Taiping yulan, j. 619, p. 3b. 98. Xin Tangshu, j. 196, p. 5613. 99. Biographie dans Nanshi, j. 36, pp. 944-945.
100. Yanshi jiaxun, jijie, j. 3, p. 66 (cf. trad. Teng, p. 20). C'est là, sans doute, l'une des mentions les plus anciennes de l'usage du papier de toilette. L'emploi du papier de toilette avait frappé les voyageurs arabes, puisque dans la Relation de la Chine et de l'Inde, rédigée en 851 et longtemps attribuée au marchand Suleiman, il est écrit des Chinois: "Ils ne sont pas propres: ils ne se lavent pas avec de l'eau quand ils ont fait, mais essuient cela avec du papier chinois". J.Sauvaget, Ahbâr as-Sin wa l-Hind, Paris, 1948, p. 11, et ,aussi p. 25. A la même époque, si l'on peut se fier à la datation des Entretiens de Linji fill}~ (mort en 866 ou 867), les vieux papiers sont aussi mentionnés pour cet usage. Cf. Paul Demiéville, Les Entretiens de Lin-tsi, p. 104. Mais parallèlement, dans les mêmes Entretiens, l'emploi d'un bâton à excréments, ganshijue ~tJi~ , est également signalé; on sait d'ailleurs que les moÏ!1es bouddhistes suivaient là l'usage indien. Cf. P. Demiéville, ibid., p. 33.
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sont pas connaisseurs ne devraient pas avoir entre les mains des calligraphies QU des peintures. On ne doit pas regarder un écrit ou une peinture à proximité d'une bougie. On ne doit pas non plus regarder un écrit ou une peinture au vent ou au soleil, ou bien si l'on vient de manger ou de boire, de cracher ou de se moucher, et si l'on ne s'est pas lavé les mains. Jadis, Ruan Xuan~ ~J (369-404) aimait beaucoup les peintures et les livres et en montrait toujours à ses hôtes. L'un de ceux-ci, qui n'était pas amateur, venait juste de manger un hanju ifF. ~ (galette ronde frite dans du beurre), il prit dans ses mains les calligraphies et les peintures et fit de grandes taches. Xuan en nourrit de profonds regrets pendant un certain temps. Et dès lors, chaque fois qu'il sortit des calligraphies, il exigea qu'on se lavât les mains."lOl Zhang Yanyuan poursuit en rappelant les précautions indispensables à prendre pour la consultation de peintures ou de calligraphies: "A la maison, il faut disposer une table plane avec une couverture et l'essuyer avant de dérouler et déployer (un rouleau) pour le regarder. Pour un rouleau de grandes dimensions, il vaut mieux faire fabriquer une étagère et le suspendre pour le regarder. Lorsqu'on déroule de temps en temps les écrits et les peintures, on leur évite (d'être gâtés par) les insectes et l'humidité."102 Il arrive que certains bibliophiles se refusent à corriger les livres: "Xing Shao.ft~ ~J (mort en 559) n'aimait pas collationner et corriger les ouvrages. Voyant quelqu'un en train de corriger un livre, il rit longtemps et lui dit: Vous ne pourrez lire tous les livres du monde avant de mourir, pourquoi vous mettre en plus à les corriger?"103 Cette attitude reste pourtant plutôt une exception. Au contraire, d'autres bibliophiles sont si méticuleux dans le choix de leurs acquisitions et dans la qualité des textes qu'ils conservent qu'ils s'attirent une grande réputation. Ils ouvrent sans difficulté leur bibliothèque à des lecteurs de l'extérieur, amis ou voisins. Ainsi Li Biao~"& (440-501) venait copier et réciter des textes chez Gao Yue ~ 'r~ .104 Cui Weizu (465-499), qui possédait quelque dix mille rouleaux, prêtait tous les jours plusieurs dizaines d'enveloppes à des jeunes gens du voisinage; il les recevait lui-même et jamais ne refusait de leur prêter ses livres. lOS
101. Lidai minghuaji, j. 2, p. 46 (cf. trad. Acker, pp. 210-211).
102. Ibid., pp. 46-47 (cf. trad. Acker, p. 211). 103. Bei Qi shu, j. 36, pp. 478-479. 104. Weishu, j. 54, p. 1381. 105. Nan Qi shu, j. 52, p. 901. Chaque enveloppe contenait en moyenne une dizaine de rouleaux.
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Parfois, les lecteurs venaient de loin pour consulter les livres de bibliothèques privées. Fan Quan 1~ 11k.. (l re moitié du IVe siècle) reçut ainsi la visite d'une centaine de lecteurs attirés par sa bibliothèque et auxquels il fournit le gîte et le couvert. 106 A côté de ces bibliophiles généreux, d'a~tres étaient plus que réservés pour accueillir des lecteurs. Ainsi Cui Biao ;{L/~ (vers 531 - vers 603) avait écrit à sa porte cette injonction: "Que nul n'entre ici s'il n'a pas lu cinq mille rouleaux".l07 On a vu que des bibliophiles s'attachaient à restaurer eux-mêmes les ouvrages de leur bibliothèque ou ceux qu'ils empruntaient. La circulation des copies de main en main et la fréquence des lectures aboutissaient inévitablement à une détérioration des ouvrages. Mais les livres étaient encore sujets à d'autres détériorations: celles des lépismes ou poissons d'argeilt qui ravageaient les bibliothèques comme les sauterelles ravageaient les récoltes.tos Les livres n'étaient pas non plus à l'abri du vol, comme ceux de Chen Yuankang Hi:1v Î1<... (507-549) dérobés par Zu Ting~1ft. ~t.. .109 Un autre bibliophile, Wang Ya ~ 7Jl (Vllle siècle), possédait plusieurs dizaines de milliers de rouleaux qu'il avait acquis en échange d'objets précieux ou en procurant des promotions à des fonctionnaires. Il avait fait creuser des cavités dans les murs pour les y conserver. Mais quelqu'un brisa le mur pour les prendre, s'empara des coffrets ornés d'or et des bâtons de jade et abandonna les livres et les peintures sur la route. 110 Le feu était aussi une cause de destruction. La collection de Shen Linshi
7rJe/f4t -:t (419-503) fut ainsi brûlée et, à plus de quatre-vingts ans, Shen se mit à recopier des textes au revers des manuscrits restants. Il parvint de la sorte à reconstituer un fonds de deux à trois mille rouleaux. ll1 L'eau pouvait aussi détruire les bibliothèques. Yu HeJi~ (VIe siècle) était d'une famille pauvre; le toit de la maison fuyait et il se servit de sa couverture pour protéger ses livres de la pluie. 112
106. Jinshu. j. 91. p. 2347. 107. Suishu.j. 76. p. 1733. 108. Beimeng suoyan. j. 3. p. 18. Cf. aussi Taiping guangji. j.266. Pékin. Zhonghua shuju. 1961. pp. 1997-1998. 109. Bei Qi shu. j. 39. p. 515. 110. Jiu Tangshu, j. 169. p. 4405; Xin Tangshu, j. 179. p. 5319.
111. Nan Qi shu. j. 54. p. 943; Taiping yulan,j. 619. p. 00. 112. Nanshi. j. 72. p. 1770.
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Les bibliothèques privées
Enfin, si la Bibliothèque impériale est parfois à la source de la fonnation ou de l'accroissement de bibliothèques privées, les bibliothèques privées disparaissent plus souvent dans les fonds de la Bibliothèque impériale, surtout lors des efforts de reconstitution de ces fonds au début d'une nouvelle dynastie, mais aussi pour combler les déficits lors de grandes entreprises bibliographiques. Il s'agit, on l'a vu, de dons souvent peu spontanés que faisaient certains bibliophiles et qui entraînaient la plupart du temps une contrepartie. Sous les Wei, par exemple, Jiang Qiang ~.:r. ~~ , au ve siècle, fit don à la bibliothèque impériale de plus de mille rouleaux de livres (Classiques, Histoire et ouvrages philosophiques).113 Lu Shuang V! ~'-- (539-591) apporta à la bibliothèque impériale plusieurs milliers de rouleaux. 114 A la mort de Ren Fang (460-508), l'empereur Gaozu des Liang (règne 502-549) fit prendre dans sa bibliothèque personnelle les livres qui manquaient à la bibliothèque impériale. llS Cette circulation des ouvrages rares ou précieux aboutit de temps à autre à des malversations telles que la fabrication de faux par Liu Xuan sous les Sui, lors du vaste récolement opéré par Niu Hong 116, ou encore, sous les Tang, lors de restaurations. Ainsi, au début du VIlle siècle, les livres acquis par la Bibliothèque impériale depuis le début des Tang furent confiés aux meilleurs artisans de l'empire pour être remontés et restaurés. D'aucuns profitèrent de cette occasion pour en forger des copies identiques e~ dérobèrent alors les originaux pour leurs propres bibliothèques. 117 Mais certains bibUophiles se refusent à être dépossédés des joyaux de leur collection. Wang Fangqing 1:. 7J ~ (mort en 702), descendant de Wang Xizhi .f ~ z- (321-379) déclara ainsi à l'impératrice Wu Zetian (règne 690-705) qu'il ne possédait plus qu'une seule calligraphie de son ancêtre, tout le reste ayant déjà pris le chemin des bibliothèques impériales successives. HS Zhang Yanyuan, dans son Lid,ai minghua ji, raconte qu'un haut fonctionnaire, jaloux de son grand-père, rapporta à l'empereur Xianzong en 818 que la famille Zhang détenait une riche collection de calligraphies et de peintures. A la suite de cette véritable dénonciation, le grand-père de Zhang Yanyuan dut offrir une sélection de calligraphies et de peintures à l'empereur. Et
113. Weishu, j. 91, p. 1960. 114.Suishu,j.58,p.142O.
115. Liangshu, j. 14, p. 254. 116. Voir chapitre I. 117.Xin Tangshu,j. 81, p. 3601. 118. Jiu Tangshu, j. 89, p. 2829.
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Les bibliothèques en Chine
Zhang Yanyuan se lamente que la collection familiale ait été en grande partie perdue et il incite les collectionneurs à garder jalousement leurs trésors. 1l9
3. QUALITE ET QUANTITE
Les bibliothèques privées, encore peu nombreuses sous les Han, le deviennent de plus en plus à partir du ve siècle et sont souvent considérables sous les Tang, comprenant plusieurs dizaines de milliers de rouleaux, comme celle de Li Bi #- ~%' (722-789) qui en comptait trente mille. Ceux-ci étaient rangés sur des étagères; de chaque bâton pendait des étiquettes d'ivoire. L'état de ces livres était si parfait qu'on aurait pu croire qu'aucune main ne les avait touchés. 120 La famille de Liu Gongchuo ~'l1 )tJ~ ~,t (763-830) et de son fils Liu Zhongying ~}~ /,4t ~~ (mort vers 864) possédait une bibliothèque d'environ dix mille rouleaux intéressant aussi bien les Classiques et l'Histoire que la Philosophie et les Belles-Lettres. Chaque ouvrage était conservé en trois exemplaires, ce qui n'est pas sans évoquer les collections impériales: un exemplaire principal, magnifique, destiné à la conservation, un exemplaire secondaire pour la lecture et un troisième exemplaire pour servir aux études des enfants et des générations à venir. 121 L'intérêt de Liu Zhongying le portait surtout vers les Classiques et l'Histoire. Il copia lui-même les Trois Histoires (c'est-à-dire le Shiji, le Hanshu et le Hou Han shu), puis les Histoires des Wei, des Jin et des Dynasties du Nord et du Sud, mais il prisait aussi beaucoup le bouddhisme et copia en particulier le Yuqie shidi lun ~ Ma t~ ~~ (Traité des Terres des Maîtres du Yoga) et le Da zhidu lun :K ~ f! ~ (Traité de la Grande Vertu de Sagesse).122
119. Lidai minghuaji, j. 1, pp. 14-16 (cf trad. Acker, pp. 138-142). 120. Han Yu ~~, "Song Zhuge Jue wang Suizhou dushu" ~ ~ ~ Changli quanji, pp. 85-86.
ft ~i fi 1+\ it -:t
,Han
121. P. PelliQt cite ce passage (Les débuts de l'imprimerie en Chine, p. 40) d'après le Hailu suishi 7ti1/i1<,G~l de Ye Tingkui~, ~ ft. ,paru en 1149 (éd. de 1598, j. 18, p. 32b). Le passage se rapporte ici, comme dans le Gezhi jingyuan ~ ~~ ~ffi\, j. 39, p. 5a, à Liu Pian~ Jtt, petitfils de Liu Gongchuo, qui l'aurait inséré dans ses Instructions familiales, Liushi jiaxun;f4v i'<.J J~ -&11\. On le retrouve en fait cité dans un ouvrage antérieur au Hailu suishi, le Nanbu xinshu ,t) ~~ -t de Qian Yi~ ~ (mort en 1017), éd. duXuejin taoyuan, j. 4, p. 4a; mais ici il se rapporte à Liu Gongchuo. Une autre mention, semblable, mais relative à Liu Zhongying, figure dans le Xin Tangshu, j. 163, p. 5025.
122. Jiu Tangshu, j. 165, p. 4307. Sur la copie des textes bouddhiques et leur caractère méritoire, voir le chapitre IV.
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Les bibliothèques privées
Certaines bibliothèques privées étaient réputées pour contenir des ouvrages rivalisant par leur qualité avec ceux des bibliothèques impériales, comme celle de Fan Ping te 3f- , sous les Jin 123, de Shen Yue (441-513) sous les Qi et les Liang du Sud, de Su Bian ou de Wang Ya 1.1)1 sous les Tang. Comme les bibliothèques impériales, les grandes collections privées contenaient non seulement des livres mais aussi des calligraphies, des peintures et des objets d'art. Le livre n'était d'ailleurs pas seulement objet de lecture, la passion des collectionneurs pour la calligraphie en témoigne. C'est peu à peu une attitude esthétique qui s'est répandue et a pris le pas sur les considérations morales. Wang Chong, sous les Han, qui comparait les mérites respectifs des écrits et des peintures et préférait de loin les livres, n'a pas été suivi: "Les gens aiment regarder des peintures où sont représentés des personnages de l'antiquité, écrivait Wang Chong. Mais voir les visages de ces personnages, cela peut-il se comparer avec la contemplation de leurs paroles et de leurs actes? Ils sont disposés sur des murs nus et leur physionomie est parfaitement conservée. Mais les gens ne sont pas stimulés et encouragés, car ils ne voient pas leurs paroles et leurs actes. Les écrits légués par les sages de l'antiquité, qui ont été inscrits sur le bambou et la soie, sont éclatants. Comment serait-il possible qu'il en soit ainsi pour les peintures?,,124 Dans la bibliothèque de Wei Shu (mort en 757), dont la qualité dépassait celle de la Bibliothèque impériale, se trouvaient des peintures, représentant des célébrités, plusieurs centaines de rouleaux 'de calligraphies en écriture cursive, cao ~ , et en écriture "des scribes", litt< , remontant aux Cao-Wei et aux Jin, des stèles anciennes, des objets anciens, des ordonnances médicinales, des formulaires(?), des répertoires de monnaies et de sceaux, etc. 125 Xin Shu if: ~# (500-559) avait recueilli des livres datant des Song, des Qi et des Liang, ainsi que des calligraphies de Wang Xizhi et de Wang Xianzhi, et des peintures célèbres de l'école de Gu KaizhiM. 'fl:L (vers 344 - vers 406) et de Lu Tanwei fi fi},tt. (Ne siècle).126 Zhang Hongjing ~~ 54 ~ (760-824) aussi collectionnait livres et peintures, dont la valeur était aussi renommée que celle des livres et des peintures de la Bibliothèque impériale.127
123. D'après un poème de Chu Tao:t~ iC5J, cf. Wu/in zang shulu ff\M.tt;.ti1<. ,j. zhong, p. la. 124. Lunheng, j. 13, "Bietong" g'l JI. ' p. 208 (cf. trad. Forke, 1. 2, p. 102). 125. Jiu Tangshu, j. 102, p. 3184; Kin Tangshu, j. 132, p. 4530. 126. Bei Qi shu, j. 38, p. 503. 127. Kin Tangshu, j. 127, p. 4449.
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Les bibliothèques en Chine Li Yuanjia .(Vile siècle), onzième fils de Gaozu des Tang, avait accumulé plus de dix mille rouleaux de livres et collectionnait les stèles et les antiquités. 128 La possession -privée d'antiquités était pourtant réglementée. En effet, d'après le Code des Tang, Tanglü shuyi fi: J,-r J-irL~, au milieu du VIle siècle, les antiquités de fonne inhabituelle, c'est-à-dire rares, que l'on déCouvrait devaient être remises à l'administration qui en payait le prix, faute de quoi le possesseur pouvait être condamné pour recel d'objets volés. 129 Les domaines couverts par les livres des bibliothèques privées, telles que nous les présentent les Histoires dynastiques qui sont, pour l'époque considérée, à peu près les seules sources d'information, sont presque exclusivement "confucianistes". Néanmoins, il arrive que des orientations plus particulières y apparaissent. On connaît ainsi le goût de Duan Chengshi~&\ ~ (VIlle siècle), l'auteur du Youyang zazu èID ~ ~f!. ~J3., pour le bouddhisme. 130 'Li Jingxi ~ ~\ 'f.!:.. (mort en 568) s'était spécialisé dans les livres de divination et de pronostics dont il possédait plus de mille rouleaux. 131 Ming Kerang ~ ~(.Jt (525-594) était versé dans les Rituels et le Lunyu, ainsi que dans la divination par la tortue et l'achillée et dans le calendrier. 132 L'adepte taoïste Yin Chong.r ~ (fin dù VIle - début du VIlle siècle), qui résidait au Yuandu guan ~~FPiLdans le quartier d'Anshanljt~ à la capitale, ne se limitait pas au taoïsme, mais collectionnait aussi des ouvrages confucianistes dont il possédait dix mille rouleaux. 133 Ces quelques indications sont à peu près tout ce qu'on sait du contenu des bibliothèques privées. Aucun catalogue n'a malheureusement subsisté. Seuls quelques titres nous ont été conservés: - le catalogue de la bibliothèque de Wu Jing*' ~ (670-749), Wushi Xizhai shumu ~ ~ l1> %f ~ ~ en un juan, rédigé par lui-même, qui recensait 13468 rouleaux; 134
128. Jiu Tangshu, j. 64, p. 2427; Xin Tangshu, j. 79, p. 3551. 129. Tanglü shuyi, j. 27, art. 446, vol. 4, p. 56. 130. Jiu Tangshu, j. 167, p. 4369.
131. Zhoushu, j. 47,p. 845. 132. Suishu, j. 58, p. 1415. 133. Tang huiyao, j. 50, p. 876. 134. Jiu Tangshu, j. 102, p. 3182; Xin Tangshu, j. 58, p. 1498. Le nombre de rouleaux est donné par le Junzhai dushu zhi lJ~ ~.->~~~, j. 9, p. 16a-b.
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Les bibliothèques privées -le catalogue de la bibliothèque de Jiang Yu ~ ~ des Tang, Xinji shumu ~1f:, 'il ,en un juan; 135
~
- le catalogue de la bibliothèque de Du Xin )-J- ~i (fin du VIne - début du IXe siècle), Dongzhai jiji ~ ~ 4i ~ , particulièrement conséquent puisqu'il aurait comporté vingt juan. 136 - un catalogue d'ouvrages historiques, intitulé Henan dong zOOi shimu 1~ r1P .sl?1t J§] en 3 juan. 137
Jtf
Pourtant, on peut avoir un aperçu du contenu de la bibliothèque d'un collectionneur et de son évolution avec l'exemple du futur empereur Yuandi des Liang. Yuandi était un grand lecteur. A l'âge de douze ans, bien qu'il souffrît vraisemblablement d'ulcères et qu'il ne pût fenner les mains et plier les genoux, il lisait assidûment. S'enfennant, il tendait une moustiquaire et s'asseyait pour lire, tout en buvant du vin de Shanyin JI ~ pour oublier ses douleurs. Il se fixait pour règle de lire au moins vingt rouleaux d'ouvrages historiques chaque jour, sans l'aide d'aucun maître; il ne se décourageait pas s'il tombait sur un caractère qu'il ne connaissait pas ou sur une phrase qu'il ne comprenait pas, mais restait infatigable. 138 Dès son plus jeune âge, il collectionna les livres. Dans son Jinlouzi, Yuandi évoque les ouvrages qu'il a acquis pendant près de quarante ans, collection constituée avant qu'il ne montât sur le trône. A l'âge de six ans, alors qu'il était prince de la commanderie de Xiangdong ~;t.~ ~, il reçut par ordre impérial deux exemplaires des Cinq Classiques, l'un principal, l'autre secondaire. Par la suite, il acquit des livres par faveur impériale, dans le cadre de promotions, mais il en acquit aussi par copie. C'est ainsi qu'il copia ou fit copier le Shiji, le Hanshu, le Sanguo zhi, le Jinshu. Il acquit encore de nombreux ouvrages dans des bibliothèques privées. Il possédait plusieurs éditions des Classiques et des ouvrages historiques les plus répandu~. Il avait en particulier: - plus de mille rouleaux d'ouvrages datant de la fin du Xu Hanshu ~ ,Chunqiu, Zhouguan, SOOngshu.
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ve siècle, Hanshu, Shiji,
- des éditions en petits caractères du Zhouyi, du SOOngshu, du Zhouguan, du Yili, du Liji, du Maoshi, du Chunqiu.
135. Xin Tangshu, j. 58, p. 1499. Cf. aussi Tongzhi, j. 66, p. 785a. 136. Ibid. Sa bio~raphie est dans Xin Tangshu, j. 72 A, p. 2433. Il est l'auteur d'ml Shilüe ~~ en 30 juan et d ml Yuanhezi 3G 4v -3- en 2 juan.
137. Xin Tangshu, j. 58, p. 1498. 138. Yanshi jiaxun, jijie, j. 3, p. 188 (cf. trad. Teng, p. 71); Jinlouzi, j. 6, "Zixu" @~ ,p. 22a·b. Cf. aussi chapitre I. 1
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Les bibliothèques en Chine - des éditions de poche en tout petits caractères,jinxiang IF ~ ,139 du Qian Han shu et du Hou Han shu, du Sanguo zhi, du Jinyangqiu ~ ~ ~t. de Sun Sheng~f, :* (vers 302 - vers 373), du Zhuangzi, du Laozi, du Zhouhoufang ~4 Al. iJ de Ge Hong, du Lisao i7i(~. Outre les Classiques et les ouvrages historiques, sa bibliothèque comprenait aussi bien des oeuvres littéraires comme celles de Liu Zhilin 3l'\ ;L Jk. (478-549), des compilations bouddhiques, ou encore des oeuvres calligraphiques des "deux Wang". Il accumula ainsi quelque quatre-vingt mille rouleaux qui furent détruits vraisemblablement avec ceux de la Bibliothèque impériale en 554. 140
CONCLUSION
Notre connaissance des bibliothèques privées jusqu'au xe siècle, composées presque exclusivement d'ouvrages manuscrits, reste particulièrement limitée. L'apparition du livre imprimé sur les marchés à partir du IXe siècle et la transformation de la physionomie du livre à la même époque vont faire évoluer les bibliothèques et l'esprit des bibliophiles. Tant que le livre est manuscrit, il demeure une oeuvre unique, souvent calligraphiée, et constitue par là en quelque sorte un objet d'art. Sous les Song, Ye Mengde ft- ~ ~~ (1077-1148) rappellera les mérites des manuscrits par comparaison avec les textes imprimés: "Sous les Tang et auparavant, les livres étaient manuscrits, on ne connaissait pas encore les techniques d'impression (reproduction par empreinte, moyin ~ Jf ) et ceux qui collectionnaient des livres devenaient émInents. Mais les collectionneurs étaient peu nombreux et ils étaient experts dans la collation des textes, et c'est pourquoi il y avait souvent d'excellents exemplaires.,,141 139. L'expressionjinxiang pour désigner les éditions de petit format semble remonter à la fin du VC siècle. A cette époque, Xiao Junïi/i/i] , prince de Hengyang~~", sous les Qi du Sud, avait pris l'habitude de conserver dans un coffret à serviettes un exemplaire en un rouleau des Cinq Classiques, écrits de sa propre main en petits caractères. Alors qu'on lui demandait la raison de l'utilisation de ce livre en caractères minuscules, tandis que la bibliothèque de sa maison contenait les ouvrages essentiels de l'antiquité, il répondit: "Comme les Cinq Classiques sont dans un coffret à serviettes, il m'est très facile de les consulter, et quand je les ai copiés, alors jamais je ne les oublierai." Les princes s'empressèrent de l'imiter et de là vient le succès de cette expression qui sera employée souvent pour les ouvrages imprimés. Cf. Nanshi, j. 41, p. 1038.
140. Jinlouzi, j. 2, pp. 1OO-18b. 141. Shilin yanyu, j. 8, p. 116.
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Les bibliothèques privées
La banalisation du livre due à la xylographie sera la cause d'abord de la multiplication des bibliothèques privées. On a recensé plus d'une centaine de bibliothèques célèbres sous la dynasties des Song. 142 Certes, les bibliophiles ne sont pas toujours enthousiasmés par le livre xylographié. Le livre imprimé ne supplantera pas, dans les collections privées importantes, les copies manuscrites. A côté des manuscrits anciens et des calligraphies, le livre imprimé suivra' un circuit parallèle à la copie manuscrite, les deux types se complétant. Si certains bibliophiles resteront très attachés au livre manuscrit, d'autres n'hésiteront pas à se fournir en xylographies sur le marché. Les bibliophiles deviendront euxmêmes parfois éditeurs d'ouvrages imprimés. 143 Par ailleurs, il semble que la rapidité de lecture se soit alors accrue de manière significative. Pour autant, la lecture continue ne paraît pas être devenue aussitôt silencieuse. Le livre imprimé modifiera lentement, mais de manière irréversible, les rapports que les bibliophiles entretiennent avec le livre.
142. Pan Meiyue. Songdai zangshujia kaolüe. 143. Voir Ming-sWl Poon. Books and Printing in Sung China, 960-1279. Univ. of Chicago. 1979. microfilm nOT.27 388 (compte rendu dans Journal asiatique. 273 (1985). pp. 211-214).
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Les bibliothèques en Chine ANNEXE
Evaluation quantitative des bibliothèques privées (en nombre de rouleaux)
Nombre
Dynastie
HouHan Cao-Wei Jin Song Nan Qi Nan Qi Nan Qi/Liang Nan Qi/Liang Wei Nan Qi/Liang Nan Qi Nan Qi Nan Qi Wei Liang Liang Wei Wei Liang Liang Liang Wei Liang Bei Qi Bei Qi Bei Qi Zhou Chen Chen Chen Sui Sui Sui Sui Tang Tang Tang Tang
Cai Yong (133-192) Wang Bi (226-249) Fan Quan (lye s.) Xie Hongwei(392-433) Shen Linshi (419-503) Liu ShanmingJl'l.i ~~ (432-480) Shen Yue (441-513) Tao Hongjing(452-536) Thoba Yanming tp ~~ (ye s.) Ren Fang (460-508) Cui Weizu (465-499) Chu Yuan (ve s.) Lu Chengf! ~~(425-494) Yang Ni f-% lb(ye s.) Wang Sengru (465-522) Kong Xiuyuan (469-532) Li Yexing (474-549) Li Mi f. .,~ (484-515) Zhang Mian ~ ~ijj (490-531) Zhang Zuan ~ ~j( (489-540) Xiao Li~~ (VIe s.) Heba Sheng (mort en 544) Xiao Yi-Yuandi(508-554) Xin Shu (500-559) Chen Yuankang (507-549) Mu Zirong (Yle s.) Li Jingxi (mort en 568) Xu Boyang~j,i~ fl%(516-581) Jiang Zong (519-594) Ma Shu,~ ~ (522-581) Ming Kerang (525-594) Zhang Ju ~ ï~ (Yle s.) Liu Bian (542-610) Xu Shanxin (559-619) Li Yuanjia (VIle s.) Wu Jing (670-749) Yin Chong (VIle_YIIle s.) Wei Shu (mort en 757)
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10000 10000 7000 milliers milliers 8000 20000 10000 10000 10000 10000 milliers 10000 milliers 10000 7000 10000 10000 10000 20000 30000 1000 80000 10000 1000 10000 1000 3000 milliers 20000 10000 milliers 10000 10000 10000 13 468 10000 20000
Les bibliothèques privées
Tang Tang Tang Tang Tang
Li Bi (722-789) Du Jian;;fl ,.1f, (750-809) Jiang Yi (747-811) Tian Hongzheng (1) ~~ jE (754-821) Wang Ya (VIlle s.)
Tang Tang Tang Tang Tang Tang/Wudai
Wei Chuhout ffî. (773-828) Su Bian (VIlle-Ixe s.) Zhang Jianzhang ~ st--f (?) Liu Gongchuo (763-830) Liu Zhongying (mort en 864) Wang Shifan.I. if ~é.(xe s.)
Jh
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30000 10000 15000 10000 dizaines de milliers 10000 20000 10000 10000 10000 10000
CHAPITRE IV
LES BIBLIOTHEQUES BOUDDHIQUES
"Un cloître sans bibliothèque., c'est un château sans salle d'amies, et l'arsenal, c'est là notre bibliothèque. C'est de là que nous tirons les sentences de la loi di"ine, telles de bonnes flèches, pour repousser l'assaut de l'ennemi. C'est là que nous allons chercher le haubert de la justice, le heaume du salut, l'écu de la foi, l'épée de l'esprit qui est la parole de Dieu." Lettre de Geoffroy de Sainte-Barbe-enAuge (XIIe s.)
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Les bibliothèques bouddhiques
1. BmLIOGRAPHIES ET CATALOGUES
Les premiers livres bouddhiques parvenus en Chine semblent avoir été intégrés aux bibliothèques impériales. C'est du moins ce que l'on peut constater avec l'installation légendaire du "Sûtra en 42 articles" dans la quatorzième travée du Lantai des Han. 1 Dans les bibliothèques impériales, les livres bouddhiques ont d'abord été ajoutés aux autres livres sans y être véritablement inclus, comme en témoigne le catalogue de Xun Xu à la fin du nIe siècle. Ce n'est guère qu'à partir de Wudi des Liang, dans la première moitié du VIe siècle, qu'une bibliothèque bouddhique impériale indépendante a été établie au Hualin yuan. Les ouvrages bouddhiques embarrassèrent bientôt les bibliographes officiels qui, en raison de l'accroissement considérable des ouvrages et des traductions, furent amenés à créer une classe particulière dans le système bibliographique, mais une classe qui devait rester extérieure au système constitué par l'ensemble des ouvrages de l'orthodoxie confucéenne, comme pour le Taoïsme. Tel est le cas des bibliographies de Wang Jian et de Ruan Xiaoxu. Dans les bibliographies des Histoires dynastiques des Sui et des Tang (Jiu Tangshu), les ouvrages bouddhiques sont exclus: dans le Suishu, ne figurent qu'un résumé d'histoire du bouddhisme et une table des divisions bibliographiques établie d'après un catalogue rédigé par Zhiguo ~ ~ à la fin des Sui à Luoyang. 2 La bibliographie bouddhique se développe donc en toute indépendance. Les systèmes de classification utilisés pour les ouvrages bouddhiques sont mieux connus que les bibliothèques elles-mêmes. Les catalogues qui ont été conservés sont assez nombreux. Par contre, les matériaux relatifs à l'organisation des bibliothèques monastiques sont rares et l'éclairage que fournissent les manuscrits de Dunhuang ne suffit pas à cerner avec précision leur histoire.
1. Cf. chapitre 1. note 27; cf. aussi Suishu, j. 35. p. 1098. 2. Le tenne daochang At ~ . employé dans le Suishu pour désigner les monastères. a succédé au tenne si {j: à partir de 613 (cf. Fozu tongji. j. 39. p. 362): on pourrait en déduire que le catalogue. compilé pendant l·ère daye (605-618). date de la période 613-618.
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Les bibliothèques en Chine
1. LES CLASSIFICATIONS
Les premiers catalogues bouddhiques sont purement légendaires, qu'il s'agisse du Gujing lu -F J&/~(Catalogue des sûtra antiques) en un juan, qui daterait de l'époque de Qin Shi Huangdi, du Jiujing lu ~ ~5!/~< (Catalogue des sûtra anciens) en un juan, attribué au célè,bre bibliographe des Han, Liu Xiang, ou encore du Hanshi fojing mulu 1t. ~% ~~ ~']. IÉ],(~ (Catalogue des sûtra bouddhiques de l'époque des Han) en un juan, simple liste de traductions effectuées par le traducteur Kâsyapa Mâtanga (1er siècle). Le premier catalogue dont l'existence soit plus sûre est le Hanlu 'l1; J: 7,1'" (lne siècle) en un juan. 3 Rapidement, les catalogues se succèdent, entre le Ive et le VIe siècle, mais tous ont été perdus très tôt puisqu'aucun ne subsistait déjà plus à la fin du VIe siècle, lors de la rédaction du Lidai sanbao ji jft. 1\' ;;. if ~éJ (Chronique des Trois Joyaux) par Fei Changfang 1)[ -f< J1J •4
/~(Catalogue des Han) de Zhu Shixing
*-
3. P.C.Bagchi, Le Canon bouddhique en Chine, pp. XXXIIT sq.
4. Lidai sanbao ji, j. 15, p. 127b-c. Cf. aussi P.C.Bagchi, op.cit., pp. XXXIT-XLI. Hayashiya Tomojirô s'est employé à reconstruire ces catalogues disparus. en particulier'celui de Dao'an :t 4?-. qui a servi de base au Chu sanzang jiji t!l ; ~ t~~ de Sengyouli " ~~ en 518. le plus ancien catalogue qui subsiste intégralement.· Kyôroku kenkya, Tokyo, 1941. Une liste globale de ces catalogues figure dans Yao Mingda, Zhongguo muluxue shi. pp. 231-237. Cf. aussi Hayashiya Tomojirô, Zuidai kyôroku ni kansuru kenkya, pp. 236-237.
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Les bibliothèques bouddhiques
Liste des catalogues bouddhiques perdus en 5975 - Zhongjing lu ~ ~~1~, 1 j., par Zhu Fahu If}. ~ i{ , déb.Ne siècle.6 -Zhongjing lu ~ ~~/~, 1 j., par Nie Daozhen 1& ~~ ,vers 307-312. - Zhaolu 1i..:M1;<, 1 j., anonyme (catalogue des traductions faites sous les Zhao postérieurs, 317-352). -Jinglun dulu 'ft~~i ~p4~, 1 j., par Zhi Mindu ~~fl, vers 326-342. -Zongli zhongjing mulu ~iR, Jî ~ ~t'î g) I~, 1 j., par Dao'an en 374. - Er Qin lu :;..-&s/~, 1 j., par Sengrui {~~, vers 409-413. -Zhongjing mulu ~ ~~ 13~, 4 j., par Zhu Daozu ~ ~.A·Ji, vers 409-419.7 - Shi Hongchong lu
f.f 511 fG~, 1 j., par Hongchong 5tl 16 , vers 475-483.
- Shi Daohui Song Qi lu 479-481.
~f 4[ ~-~ 1~«4P- ,1 j., par Daohuit ~- , vers
-Zhongjing mulu ~ ~~ /§)/~, 2j., par Wang Zong1. )~ ,vers 483-493.
L'histoire des bibliothèques est assez difficile à retracer à partir des seuls catalogues d'ouvrages qui nous restent. Ces catalogues, qui nous renseignent sur les classifications adoptées pour le classement des ouvrages, sont souvent plus prodies de bibliographies analytiques ou encore de listes de traductions que de catalogues de bibliothèques. Hayashiya Tomojirô distingue pour sa part cinq types de catalogues: 1) les catalogues individuels, comme le Zhaolu; 2) les catalogues de traductions, comme le Zhongjing lu (Catalogue de l'ensemble des sûtra) de Zhu Fahu, le Zhongjing lu de Nie Daozhen ou encore le catalogue dit de Bodhiruci, Putiliuzhi lu ~ .:tl.nL ~ ~ , en 1 j., compilé au
5. D'après Lidai sanbao ji, j. 15, p. 127b-e; Kaiyuan shijiao lu, j. 10, pp. 572c-573. 6. Selon le Kaiyuan shijiao lu, j. 10, p. 572c, ce serait seulement la liste des traductions de Zhu Fahu. 7. En fait, quatre catalogues distincts relatifs à quatre dynasties, Wei, Wu, Jin et Hexi (c'est-à-dire Liang du Gansu).
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Les bibliothèques en Chine début du VIe siècle (Bagchi considère, op.cit., p. XL, que ce dernier catalogue a été compilé pour le monastère Yongning iJ<. ~- à Luoyang); 3) les bibliographies méthodiques, comme le Zongli zhongjing mulu (Catalogue systématique de l'ensemble des sûtra) de Dao'an, le Jinglun dulu (Catalogue général des sûtra et sâstra), le Chusanzang jiji (Recueil de notes extraites des Trois Corbeilles) ou encore le Lidai sanbao ji et le Kaiyuan shijiao lu f~~ -lu ~~ iY/ftffi (Catalogue bouddhique de l'ère kaiyuan) de Zhisheng ~~ achevé en 730 ; 4) les catalogues de monastères, comme le Da Tang Dongjing Dajing'ai si yiqie jinglun mu :KJ~ ~ ~ :K. ~ ~ ~ -- -/:13 ~~ ~ ~ (Catalogue du canon des sûtra et sâstra du Grand monastère Jing'ai de la capitale orientale des Grands Tang), en 5 j., compilé par Jingtai M li?: en 666; 5) les catalogues collectifs exhaustifs, comme le Da Sui zhongjing mulu f:f~ ~ 1.t~ !El I.'"~ (Catalogue de l'ensemble des sûtra des Grands Sui) de Fajing ~~I ~::t (594) ou le Zhongjing mulu de Yancong 11 ~~ (602); cette dernière catégorie peut chevaucher avec les autres.
11,
Parmi les catalogues de monastères, Bagchi range aussi pour sa part le Lushan lu!'$. Jl.li*" dont on ne connaît que le nom (était-ce un monastère du Lushan?), et le Hualin fodian zhongjing mulu ;f~ {.fP ~A ~1X<. t~î l§) /~~ (Catalogue de l'ensemble des sûtra du palais du Buddha Hualin), compilé en 515 par Sengshao A\~~"&, également perdu. Il faut sans aucun doute y aiouter un autre catalogue, qui nous a été conservé, le Da Tang neidian lu :Je.. à lt.:l?1 /~ (Catalogue des canons des Grands Tang) de Daoxuan ~ J~ (664), dont le chapitre 8 recense les ouvrages de la bibliothèque du monastère Ximing ,Jb ~~ à la capitale.
"*
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Les bibliothèques bouddhiques Liste des catalogues dont la classification est connue (jusqu'aux Tang) Zongli zhongjing mulu ~(i. J'1 ~ ~~ 131 M<., par Dao'an ~ dl:Zhongjing bielu ~ ~i ~1J/~ , Chusanzang jiji &, 3. ~ ~G :j}, , . par Sengyou 1lfl ~1a Liangdai zhongjing mu/u ~ J\, f- p.i l2 41<, pal' Baochang if ~~ Qi/u Pofa lu -t 1-i 1'+ ~ ~, par Ruan Xiaoxu riJ ~ t.1~ Yuanwei zhongjing mulu 3tJ~~ ~~~@/~, par Li Kuo -t Rf Gaoqi zhongjing mulu ~ 1Jf ~ ~rl ~~ , par Fashang ~.J:. Zhongjing mu/u ~ 1,1& l§] 44<, par Fajing 7~, ~!~ Lidai sanbao ji )ft ~t- 3.. 'J"$0; par Fei Changfang 1r -Ii )~ Zhongjing mu/u t. ~,~ 11J4t<. , par Yancong ~ ~5f; Suishufojing' r~ "$ J.,if ~tt, par Zhiguo ~ '1-, Da Tang neidian lu j( ~ 11;1 ~# , par Daoxuan ~'M. Yiqiejing lunmu - -t7J ~& ~ ~ , par Jingtai Da Zhou kanding zhongjing mu/u 1:... \~ ..fIl ~ ~ ~~ 11l41<., par Mingquan ~~ /t1: Kaiyuan shijiao lu ~ iL ff li'U-, , par Zhisheng ~ ~ Zhenyuan xinding shijiao mulu .~. /Î.J ~ir 1ft ~f ~ ~ /i~ , parYuanzhao I~ ~,
374 milieu yeso
518 518
523 532-534 570-575 594 597 602 605-616 664 664-666
695 730 800
Les systèmes classificatoires, d'une manière générale, varient peu. Toute l'articulation des catalogues est construite autour de plusieurs points clés. On trouve d'une part une division en trois corbeilles: sûtra, vinaya, sâstra (plus les ouvrages divers). D'autre part, les textes sont répartis selon les types de traductions: ouvrages à traduction unique ou multiple, à traduction signée ou anonyme. Enfin, les ouvrages sont classés selon leur appartenance au Grand ou au Petit Yéhicule.
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Les bibliothèques en Chine
A ces distinctions ou oppositions s'ajoutent des catégories spécifiques pour les ouvrages perdus ou à l'authenticité douteuse. Selon l'époque et les catalogues, l'un de ces principes de classement forme l'articulation principale, les autres ne s'y rattachant que comme des subdivisions. Ainsi, le Zongli zhongjing mulu de Dao'an, qui décrivait seulement les ouvrages existants, était divisé en sections inégales comprenant, d'une part les sûtra, vinaya et sâstra dont le traducteur était connu, et d'autre part les textes à traduction archaïque différente; puis venaient les ouvrages à traduction anonyme, ainsi que les textes à traduction anonyme du territoire de Liang 'l'fi, j:. (c'est-à-dire d'Asie centrale) et du Guanzhong fi1 1" (c'est-à-dire de la Chine du Nord-Ouest), enfin les textes douteux et les commentaires et ouvrages divers. 8 Sur cette base sera constitué le Chusanzang jiji de Sengyou en 518, le plus ancien catalogue dont le texte nous ait été conservé intégralement. 9 Un autre catalogue, plus ancien que celui de Sengyou a été très partiellement préservé grâce à un manuscrit de Dunhuang du fonds Pelliot, P.3747. 10 Il est fondé sur des principes de classement quelque peu différents. Divisé en dix sections, il répartit les sûtra non plus en fonction des types de traductions, mais selon des critères internes et d'abord en fonction de l'appartenance des textes au Grand ou au Petit Véhicule. Cette distinction n'étant pas toujours bien nette pour certains ouvrages, et il est vrai parfois artificielle, l'auteur, dont le nom ne nous est pas parvenu, a dû y ajouter une catégorie particulière regroupant les ouvrages pour lesquels il ne pouvait trancher. Le Liangdai zhongjing mulu (Catalogue de l'ensemble des sûtra de la dynastie Liang), achevé en 518, est divisé en vingt sections. Ce catalogue, disparu, est l'oeuvre de Baochang, auteur de deux ouvrages biographiques, le Biqiuni zhuan ~t:.Ji fi::. A.Ji.. (Biographies des bhi~u,!î, T.2063) et le Mingseng zhuan %;(~,(:f (Biographies des moines célèbres), perdu. Il reprenait un catalogue de peu antérieur, le Hualin fodian zhongjing mulu, compilé par Sengshao en 515. Ce catalogue était lui-même un simple abrégé du Chusanzang jiji. La nouvelle compilation devait remplacer le catalogue de Sengshao considéré comme imparfait. Les textes y étaient répartis d'abord selon qu'ils relevaient du Grand ou du Petit Véhicule. A l'intérieur de ces deux classes principales, l'auteur distinguait les traductions signées et les traductions anonymes, en un juan ou en plusieurs juan. S'y ajoutait toute une série de rubriques se rapportant aux traductions anciennes de sûtra, aux sûtra du dhyâna, 8. Cf. la reconstitution de ce catalogue par Hayashiya Tomojirô, Kyôroku kenkya, pp. 375 sq. Voir aussi Erik Zürcher, The BuddhistConquest of China, pp. 195-196.
9. T.2145, vol. 55, pp. 1-114, plus précisément les j. 2 à 5, pp. 5b-42c. Cf. aussi Lidai sanbao ji, j. 15, pp.125c-126a; Kaiyuan shijiaolu, j. 10, p. 574b-c. Les traductions contenues dans les catalogues de Dao'an et de Sengyou ont été étudiées par Tokiwa Daijô, Gokan yori SÔ Sei ni Uaru yakkyô sôroku. 10. Voir ci-dessous.
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Les bibliothèques bouddhiques aux textes de vinaya, aux sûtra douteux, aux gloses, aux g'âstra, aux commentaires, aux avadâna, aux noms du Buddha, aux dhâral)Î, etc. ll La partie consacrée au bouddhisme dans la bibliographie générale de Ruan Xiaoxu, les Sept Registres, est divisée selon des critères relativement différents. Les ouvrages bouddhiques y sont répartis en cinq subdivisions correspondant au vinaya, jielü ~ ~f , au dhyâna, chanding 1~ ~t. , à la prajiia Ji~ ~l , aux ouvrages douteux, yisi ~-<~LJI", et aux traités, lunji ~~~. L'ensemble du Registre couvrait 3 , juan et recensait 2410 titres en 5 400 rouleaux. 12 Les deux catalogues rédigés sous les Dynasties du Nord et dont seuls les sommaires nous sont connus sont divisés en dix et huit sections, dix pour le Yuanwei zhongjing mulu (Catalogue de l'ensemble des sûtra de la dynastie des Yuan-Wei), compilé par Li Kuo et achevé vers 532-534, huit pour le Gaoqi zhongjing mulu (Catalogue de l'ensemble des sûtra de la dynastie des Qi - du Nord), compilé par Fashang entre 570 et 575. 13 Le premier prenait pour distinction essentielle le Grand et le Petit Véhicule, le deuxième rép~ssait d'abord les textes selon les Trois Corbeilles. Le catalogue de Fajing, Zhongjing mulu, compilé en 7 juan en 594, reprend cette double classification, mais en divisant d'abord les textes selon qu'ils auraient été recueillis pendant la vie du Buddha ou après son nirvâl)a. La première catégorie distingue les ouvrages du Grand et Petit Véhicules et chacune de ces deux subdivisions rassemble les sûtra, les textes de vinaya et les ouvrages de l'abhidharma. Ces rubriques sont elles-mêmes divisées en six sous-rubriques correspondant aux ouvrages: - dont il n'existe qu'une seule traduction, - dont il existe plusieurs traductions, - dont la traduction est anonyme, - qui sont des extraits de sûtra présentés comme ouvrages indépendants, -douteux, - faux avérés. Ensuite viennent les textes recueillis après le nirv~a du Buddha, c'est-àdire en fait les textes rédigés soit dans les Régions occidentales, Xiyu J!j i~, soit
Il. Cf. Lidai sanbao ji, j. 15, p. 126b-c; Kaiyuan shijiao lu, j. 10, pp. 573c-574a.
12. Qilu xu, p. IlIa. Henri Maspero a attiré l'attention sur le nombre U'ès considérable d'ouvrages recensés dans ce Registre par rapport au catalogue de Baochang, de peu antérieur, qui ne comportait que 1433 tiU'es en 3 741 rouleaux. H.Maspero, "Sur la date et l'authenticité du Fou fa tsang yin yuan tchouan", Mélanges d'Indianisme offerts par ses élèves à M. Sylvain Uvi, p. (" 135. 13. Sur ces deux catalogues, cf. Udai sanbaoji, j. 15, p. 126a-b et Kaiyuan shijiao lu, j. 10, pp. 573b-c et 574a.Selon Jingtai, ce dernier catalogue était semblable sur plusieurs points à celui de Dao'an. Zhongjing mu/u, T.2148, p. 18Oc.
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Les bibliothèques en Chine en Chine même, cifang)l"b -;J : extraits ou abrégés, ouvrages· biographiques, commentaires. 14 Le catalogue du Lidai sanbao ji, compilé en 597, n'occupe en fait que deux juan sur les quinze que forme l'ouvrage de Fei Changfang, les juan 13 et 14: Les juan 1 à 3 contiennent une chronique du bouddhisme, les juan 4 à 12 une bibliographie chronologique, le juan 15 une table des matières et des sources. La division principale s'opère entre les ouvrages du Grand et du Petit Véhicules, chaque classe étant subdivisée en sûtra, vinaya et abhidharma. Dans ces subdivisions sont distinguées les traductions signées et les anonymes. N'y figurent pas les ouvrages historiques ou biographiques. 15 Le Zhongjing mulu de Yancong, compilé en 602 en 5 juan, comporte six classes. Il répartit les sûtra, vinaya et abhidharma en deux classes selon qu'on en possédait une traduction unique ou plusieurs traductions, puis viennent les compilations historiques (section perdue), les extraits (répartis en Grand et Petit Véhicules), les ouvrages douteux ou faux, et enfin les ouvrages perdus, queben ~ -*'" .1 6 Selon Paul Demiéville, ce catalogue n'est qu'un remaniement du Zhongjing mulu de Fajing auquel Yancong avait déjà collaboré, avec un mode de classement différent. 17 L'innovation la plus importante qu'il faut souligner est la présence d'une classe où sont rassemblés les titres des ouvrages manquants. Encore sous les Sui, un autre catalogue fut compilé par Zhiguo. 18 TI est perdu et n'a d'ailleurs pas été mentionné dans les catalogues postérieurs. TI semble pourtant s'être démarqué des catalogues précédents, puisque, d'après le sommaire conservé dans le Suishu, la classification des ouvrages bouddhiques suivait un ordre différent. Les ouvrages regroupés en sûtra, vinaya et sâstra étaient dans chaque cas divisés selon leur appartenance au Grand ou au Petit Véhicule, une subdivision particulière étant dévolue aux oeuvres mélangées, c'est-à-dire impossibles à classer. Dans les sûtra figurent aussi une subdivision de sûtra mélangés et douteux. Enfin, toutes les compilations de caractère historique ou autre étaient regroupées dans la dernière classe. 19 .
14. Cf. Zhongjing mulu, T.2146, pp. 115-150. Les six premiers juan qui constituent les Registres particuliers, bielu gll~, sont suivis d'un Registre général, zonglu ~lt"~, formant le juan 7.
15. T.2043, pp. 109a-120a. 16. T.2147, pp. 150a-180b. 17. P.Demiéville, "Les versions chinoises du Milindapaiiha", Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, 24 (1924), p. 13, note. 18. Zhiguo (fin VIC - déb. VIIC s.), biographie dans Ku gaoseng zhuan, T.2060, j. 30, p. 704b-c. Zhiguo est plus connu cOII1JI1e calligraphe; il occupa divers postes à la Bibliothèque impériale. Cf. Shodô zenshû 1; ~ ~ ~ , vol. 7, Tokyo, Heibonsha. 1955, pp. 180-181.
19. Suishu, j. 35, pp. 1094-1095.
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Les bibliothèques bouddhiques Sous les Tang, le catalogue de Jingtai, Da Tang Dongjing Dajing' ai si yiqie jinglun lu, en 5 juan, achevé en 666, n'était que la reprise, augmentée en particulier des traductions de Xuanzang ~, f!k , du catalogue de Fajing, mais il reprenait les principes de classement du catalogue de Yancong, à une exception près, dans la mesure où on y distinguait les sûtra douteux, yihuo fJ:. fi- , des faux avérés, weiwang1'ffiJ ~ .20 A la même époque fut rédigé le Da Tang neidian lu, publié en 664 par Daoxuan (596-667). Comme le Lidai sanbao ji, c'était un traité bibliographique complet et non un simple catalogue. Les juan 1 à 5 comportent une table historique proche de celle du Lidai sanbao ji. Les juan 6 et 7 contiennent le catalogue des ouvrages existants classés selon leur appartenance au Grand et au Petit Véhicule et selon qu'il en existe une ou plusieurs traductions. Le juan 8 est le catalogue précis du monastère Ximing à la capitale, avec la .localisation des ouvrages sur les rayons de la bibliothèque. Le juan 9 est, comme l'écrit P.Demiéville, un guide à l'usage du lecteur. Enfin, le dernier juan comporte plusieurs tables et une série d'anecdotes. 21 On peut passer sous silence le Gujin yijing tuji i; /.; t~ l.d'. ® iô (Récit schématique des traductions anciennes et nouvelles) de Jingmai ~ ~ , achevé en 665, ouvrage bio-bibliographique, où sont énumérés les traducteurs et les traductions dans un ordre chronologique. 22 Les juan 13 et 14 du Da Zhou kanding zhongjing mulu (Catalogue de l'ensemble des sûtra fixés sous les Grands Zhou), compilé en 695 par Mingquan, rassemblent une liste des ouvrages existants à cette époque selon une division en sections du Grand et du Petit Véhicule, mais aussi en sûti-a, vinaya et sâstra. Les ouvrages perdus sont classés à part, dans le juan 12, de même que les textes douteux, dans le juan 15. 23 Le Kaiyuan shijiao lu, compilé en 730 par Zhisheng, est encore un traité bibliographique complet, comprenant une partie chronologique, juan 1 à 10, et une partie bibliographique, juan Il à 20. C'est non seulement, comme on s'accorde à le penser, le catalogue le plus fiable, mais aussi celui dont la classification.est la plus précise. Les ouvrages y sont répartis en sept classes. La première comprend les ouvrages existants. Celle-ci est divisée en ouvrages du Grand et du Petit Véhicule et ouvrages historiques (juan Il à 13). La section du Grand Véhicule est elle-même divisée en sûtra, vinaya et sâstra, chacune de ces subdivisions regroupant plusieurs rubriques; par exemple, la subdivision des
20. Catalogue appelé couramment ZJzongjing mulu. T.2148, pp. 180-218. 21. P.Demiéville, "Les Versions chinoises du Milindapaîiha", pp. 15-16.
22. T.2151, pp. 348-367. Une suite, due à Zhisheng, a été achevée en 730, T.2152, pp. 367-372. 23. T.2153, pp. 372-476.
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Les bibliothèques en Chine sûtra rassemble les ouvrages selon qu'ils se rattachent au Banruo jing 4i!a ~ ,~&. (section de la Gnose, Prajfiâpâramitâ), au Baoji jing Ji ~ !.!~ (section de l'Amas de Joyaux), au Daji jing .Jz. (j- ~!2. (section de la Grande Assemblée), au Huayan_ jingàf ~ #ti (section de l'Ornementation fleurie) , au Niepan jing ;,~~ ~:t:.(section du Grand ParinirvâlJa). Il s'y ajoute une rubrique d'ouvrages inclassables, divisée en ouvrages à traductions multiples et à traduction unique. La deuxième classe rassemble les ouvrages dont les traductions sont perdues ' (juan 14 et 15), la troisième les extraits (juan 16), la quatrième les extraits ou les doubles avec un autre titre (juan 17). Ces trois classes reprennent la répartition en Grand Véhicule, Petit Véhicule et ouvrages historiques, puis en sûtra, vinaya et sâstra. La cinquième classe recense les ouvrages signalés comme perdus dans les anciens catalogues et retrouvés depuis (juan 17), la sixième les ouvrages douteux, la septième les faux (juan 18).24 Dernier catalogue des Tang, le Zhenyuan xinding shijiao mulu (Nouveau catalogue bouddhique de l'ère zhenyuan), compilé en 800 par Yuanzhao, n'est qu'un remaniement du précédent catalogue, augmenté jusqu'à sa date de rédaction. 25
2. LES CATALOGUES CONSERVES A DUNHUANG
On peut se demander lesquels parmi ces catalogues ont été en usage dans les monastères de Dunhuang, particulièrement aux IXe et xe siècles, période pour laquelle on dispose des meilleures sources. A voir les catalogues dont certains subsistent à l'état fragmentaire, on ne peut savoir nettement s'ils étaient conservés dans les bibliothèques comme ouvrages inclus eux-mêmes au canon ou bien comme guides pratiques en usage à une époque précise. Par contre, sur des listes d'ouvrages manquants dans les bibliothèques des monastères de Dunhuang apparaissent certains titres de catalogues qui étaient alors inclus au canon. Tel est le cas du manuscrit 8.8201 où sont mentionnés trois titres de catalogues: le Zhongjing mulu ~ ~ tYiA en 5 juan, le Ruzang mulu Àd;, r:14t< (Catalogue des ouvrages inclus au canon) en 1 juan et le Xinzhuan mulu P4r IjJ l§# (Nouveau catalogue) en 10juan. Ce manuscrit est un fragment , d'inventaire d'ouvrages manquants recensant 27 titres. L'ordre correspond, sauf pour un titre déplacé, à celui du Da Tang neidian lu, j.8, p. 312b-c, c'est-à-dire à l'ordre des ouvrages tels qu'ils étaient classés dans la bibliothèque du monastère
24. T.2154, pp. 477-700. 25. T.2157, pp. 771-1048.
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Les bibliothèques bouddhiques Ximing à la capitale. 26 En ce qui concerne les trois titres de catalogues qui y figurent, le Zhongjing mulu est sans doute le catalogue de Yancong (T.2147), compilé en 602; le Ruzang mulu est appelé Jianding ruzang lu ~~ À..t~~/..~ dans le j.7 du Da Tang neidian lu, sans nom d'auteur; quant au Xinzhuan mulu, c'est évidemment le Da Tang neidian lu, mentionné sous son titre exact dans le j.8. Il semble donc que le bibliothécaire chargé du récolement a signalé les ouvrages manquants selon l'ordre du catalogue de la bibliothèque de son monastère qui suivait celui de la bibliothèque du Ximing si et que le Da Tang neidian lu était encore suffisamment récent pour qu'il le mentionne comme "récemment rédigé". Dans un autre fragment d'inventaire, P.4039, deux des mêmes catalogues sont aussi mentionnés, le Zhongjing mulu en 5 juan et le (Da Tang) neidian lu en 10 juan. Dans une note relative à un compte de feuilles de papier, P.3986, apparaît le nom du Da Zhou kanding zhongjing mulu (T.2153), ainsi que celui d'un Yiqiejing lu -- -tAJ !.~~#. A côté de ces brèves mentions, les manuscrits de Dunhuang nous ont conservé plusieurs fragments, dont certains relativement longs, de catalogues ou de bibliographies bouddhiques. Ceux-ci présentent un certain intérêt, dans la mesure où ils se démarquent des versions qui ont été conservées dans les canons imprimés. Présentons-les dans l'ordre supposé de leur rédaction.
Le plus ancien est sans doute le Zhongjing bielu (Notices particulières sur l'ensemble des sûtra) rédigé sous les Song au ve siècle, dont le seul fragment qui subsiste est celui conservé dans le manuscrit P.3747. Ce manuscrit a d'abord été identifié comme tel par Wang Zhongmin ~ ~ e'V , mais avec une cote erronée, P.3848. 27 Naitô Tatsuo l~ ~ Ïît7i?jt l'a par la suite édité et étudié.28 Cette copie date vraisemblablement du VIe siècle, tant d'après l'apparence du papier utilisé que d'après le style de l'écriture. Il existe encore un autre fragment d'un catalogue non identifié, mais très proche de P.3747, c'est le manuscrit S.2872. Quinze colonnes subsistent dont deux mutilées. Les sept premiers titres mentionnés sont des traductions de Zhiqian :~:J,," (Ille siècle) (cf.T.2145, pp.6a-7a.), les suivants sont des ouvrages dont le traducteur n'est pas connu (cf. T.2145, p.25b.). Comme dans P.3747, le
26. L'ordre est un peu différent de celui du chapitre 7 du Da Tang neidian lu. 27. Wang Zhongmin, Dunhuang guji xulu, pp. 264-265. 28. Naitô Tatsuo, dans lndogaku bukkyôgaku kenkya, 15, 2 (1967), pp. 742-744; dans Osaki gakuhô, 122 (1967), pp. 94-97; 124 (1969), pp. 94-122; 125 (1970), cette dernière livraison non consultée. Cf. aussi Pan Chong-kwei (Zhonggui), "La découverte du Tchong king pie lou manuscrit de Touen-houang", Journal asiatique, 269 (1981), pp. 159-162, en chinois dans Dunhuangxue, 4 (1979), pp. 61-79. Okabe Kazuo, "Tonkô zôkyô mokuroku", Kôza Tonkô, vol.7, pp. 302-333, et "Yakkyô to shakyô", Tôyôgakujutsu kenkya, 22, 2 (1983), pp. 16-17.
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Les bibliothèques en Chine style des ouvrages mentionnés est qualifié de "simple", zhi 1~~ , ou de "littéraire", wen i(. L'idée générale du sûtra est exposée brièvement. 29 Le manuscrit P.3848 est un troisième fragment, beaucoup plus long, d'un autre catalogue ou plus exactement de la partie descriptive d'un catalogue non identifié. La cote de·ce manuscrit a été confondue avec celle de P.3747 par Wang Zhongmin, ce qui a laissé croire qu'il s'agissait d'une copie du Zhongjing bielu' du ye siècle. En réalité, bien que les titres mentionnés soient des traductions anciennes, l'une au moins est postérieure à la rédaction du Zhongjing bielu: le Wuliangyi jing ~, ~ ~i (Sûtra des significations incommensurables, T.276) a été traduit par Dharmâgatayasas sous la dynastie des Qi (479-502), alors que le Zhongjing bielu daterait des Song (420-479).30
-f
D'autres fragments de catalogues, bien identifiés cette fois, se trouvent aussi parmi les manuscrits de Dunhuang. On dispose d'abord de plusieurs copies fragmentaires du Da Tang neidian lu (T.2l49): -P.4673.B. Fragment duj.2, pp.227a-228a. 31 -P.3739. Fragment duj.3, pp.244b-254c. 32 - P.3877 yo + S.6298 yo + P.3898 RO. 6 fragments extraits des préfaces et des notices bibliographiques, à l'exclusion des listes d'ouvrages: a. P.3877. j.2; b. P.3877. j.2 à 6; c. S.6298. j.6 et 7; d. P.3877. j.8 à 10; e. P.3877. j.lO; f. P.3898. j.lO.33 29. Okabe Kazuo, ''Tonkô zôkyô mokuroku", pp. 303-304. 30. Cf. Naitô Tatsuo, dans lndogaku bukkyôgaku kenkya, 17, 1 (1968), pp. 320-323. Dans son article, Naitô estime que ce manuscrit date des Song du Nord, c'est-à-dire du xe siècle. Or, d'après l'apparence du papier comme d'après le style de l'écriture, le manuscrit n'est sans doute pas postérieur au milieu du VIlle siècle; de plus, le caractère shi ~ étant taboué, la copie n'est probablement pas antérieure au règne de l'empereur Gaozong, c'est-à-dire à l'année 649. Rao Zongyi a pour sa part adopté l'identification basée sur la confusion de cote de Wang Zhongmin, Tonkô shohô sôkan , vo1.23, pp. 4748. Un article a récemment été consacré au manuscrit P.3848 ainsi qu'aux manuscrits P.3747 et 5.2872 par Bai Huawen, qui n'apporte rien de vraiment nouveau, Dunhuangxue jikan, 1987 n01, pp. 14-25. 31. Le ms. P.4673 est composé de deux fragments totalement différents raccordés par une bande de papier taillée dans un manuscrit. Cf. Fang Guangchang, "Du Dunhuang fodian jinglu zhaji", Dunhuangxue jikan, 1986 n01, pp. 105-106. Okabe Kazuo, ''Tonkô zôkyô mokuroku", p. 304, l'identifie à tort comme un passage du Lidai sanbao ji. 32. Cf. Fang Guangchang, art.cit., pp. 105-106. Wang Zhongmin, Dunhuang guji xulu, pp. 265-266, puis Okabe Kazuo, ''Tonkô zôkyô mokuroku", p. 304, ont estimé qu'il s'agissait d'un fragment du Lidai sanbao ji. 33. Cf. Fang Guangchang, art.cit., pp. 106-107, où le manuscrit P.3898 n'est pas mentionné. Okabe Kazuo, "Tonkô zôkyô mokuroku", p. 305 ne mentionne que P.3877.
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Les bibliothèques bouddhiques
- P.3807. Long fragment du j.8, pp.303b-311a. L'ordre des titres est un peu différent de celui de T.2149 au début; on constate aussi plusieurs omissions dans le manuscrit. - Dx.2345 + Dx.2353. Fragment du j.8, p.303c. Avec le manuscrit 8.2079, nous avons affaire à un catalogue apparemment inédit, postérieur au Da Tang neidian lu. 8i on le compare avec les catalogues subsistants, il ne peut être rapproché que du Zhongjing mulu de Yancong ou de Jingtai. Mais le catalogue 8.2079 a la particularité de classer à part les traductions et les compilations récentes, qui sont pour la plupart des productions de Xuanzang, mais aussi des traductions de Divâkara (613-688) et de Yijing h ;1 (635-713) (cf. PI.4-5). De ce fait, la date de rédaction ne peut être antérieure à la fin du VIle siècle. Il incorpore aussi, parmi les ouvrages récents, le (Da Tang) neidian lu en 10 juan. Voici la table de classement de ce catalogue comparée à celle des deux catalogues de Yancong et de Jingtai, avec les nombres d'ouvrages et de juan. On sait que le catalogue de Jingtai n'étalt qu'un aménagement de celui de Yancong, augmenté des traductions et ouvrages nouveaux. 34
[::K. ~ ~ i1 P.ti-] -1( ~~1f~!t )J\ ~ ~i )J'
)l'
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~ ~i~~'
* ~t
::K~~ JJ'~~~
8.2079
T.2147
Sections
J1r jf:, {~
T.2148
titres juan
titres juan
titres juan
159 172 102 94 29 50 24 41
185 104 91 35 54 24 46
191 203 108 96 34 50 24 46
558 416 417 112 267 163 304 164
454 427 110 275 316 274 182
1262 524 434 114 265 518 744 186
Dans la mesure où les traductions et les ouvrages nouveaux sont dans le ms. 8.2079 classés à part, on pourrait supposer que ce catalogue correspond à celui de Yancong. Il n'en est rien. Il est en effet plus proche du catalogue de Jingtai, tant par le classement que par le nombre de titres. Pour prendre l'exemple de la section des ouvrages historiques, xiansheng jizhuan, le ms. 8.2079 comprend les mêmes titres que dans T.2148. Ainsi, le Si a han mu chao '-rD f'4%)f .t-}- (Explications d'extraits des quatre âgama), en 2juan, qui se trouve parmi les ouvrages manquants dans T.2147, est à sa place avec les ouvrages historiques, dans'8.2079 comme dans T.2148. De même pour le Jin qi 34. Ms. reproduit par Yabuki Keiki, Meisha yoin, Tokyo, Iwanami shoten, 1930, pl. 87 et cf. p. 264.
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Les bibliothèques en Chine shi lun /j:-...\:: -t' ~ en 3 juan. En outre, le Powaidao sizong lun f;~ 1\- -4J ~, '>i~ (Traité sur la réfutation des quatre écoles des hérétiques) et le Powaidao
i.
niepan lun }1t~ 1l-trt y~~ y~ (Traité sur la réfutation des explications sur le nirvâq.a par les hérétiques), classés avec les sâstra du Grand Véhicule dans
T.2147, sont avec les ouvrages historiques, aussi bien dans S.2079 que dans T.2148. Un seul titre fait problème, le Tipo pusa shi leng jing xiaocheng niepan lun i)t ~tl ~ ~f :;;f~ 1d:)),"* 7j ~ ~ : il s'agit sans doute du Tipo pusa shi ~ lengqieÂIJf'J jing, zhong waidao '
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Les bibliothèques bouddhiques
imprimée, c'est le manuscrit P.2412, intitulé Ruji lu dumu /, ~J~ .j&p til (Liste générale des ouvrages rassemblés), en 1 j}5 La liste d'ouvrages qui y est consignée, relative à la secte Sanjie 3- ~', est semblable à celle contenue dans T.2154, p.678b-c, sauf pour trois titres qui figurent dans T.2154 et non sur le ms., et un titre qui, lui, se trouve sur le ms. mais pas dans T.2154. A Leningrad est conservé un manuscrit, F.221, comportant un fragment de catalogue se rattachant au Kaiyuan shijiao lu. Ce manuscrit, dont le titre manque, porte comme sous-titre Dacheng ruzang lu :K ~ ~ ~ 1~ (Liste des ouvrages du Grand Véhicule inclus au canon) ,j. J: . Dans le fragment qui nous reste, sont rassemblés des sûtra du Grand Véhicule, classés par nombre décroissant d'enveloppes (cf. P1.9); A l'exception du classement, ce catalogue est en gros conforme aux données du Catalogue de l'ère kaiyuan. Pourtant y apparaissent deux traductions d'Amoghavajra ::(. I:J- (705-774), incluses au canon bouddhique en 772, soit plus de quarante ans après la publication du Kaiyuan shijiao lu. Il s'y trouve, de plus, une traduction dite nouvelle du Sûtra de l'Ornementation fleurie (Avatat11saka sûtra), Da fangguang fohuayan jing Je-...~~ ~.ft>f ~ .~~ en 40 juan. Trois traductions en tout de ce sûtra sont mentionnées sur le manuscrit, l'une en 80 juan (T.279), de Silqânanda (652- 710), une deuxième en 60 juan (T.278), de Buddhabhadra (359-429) et la troisième, "nouvelle", attribuée ici à un certain Chengguan ~~ ~des Liang du Nord. Il y a là vraisemblablement une erreur du copiste, puisque selon les catalogues, la seule traduction nouvelle, en 40 juan, que l'on connaisse est celle de Prajna.fn!. :; (744-810). Cette traduction, qui n'est que partielle, a été effectuée entre 795 et' 798, et le Catalogue de l'ère zhenyuan nous apprend que Prajii'a eut pour collaborateur Chengguan. 36 \,
,
Le catalogue du ms. F.221 est donc postérieur au Catalogue de l'ère kaiyuan, mais antérieur à celui de l'ère zhenyuan qui recense plus d'ouvrages. Tout au début du ms. figure une note mutilée, en petits caractères, où apparait la mention: ~~:!i.VA~ - P.I! ~ ~~, -:u -'I"'f .q,c·iIiK~$. ~ ~ ~J1))(, -i'i ~ yi'; ij;p ~
l::1a fffJ
.
.
Le maître de la Loi, Xuanyi37 ~ ne peut être que le srama~a du monastère Huayan à la capitale qui a fait une édition critique du Kaiyuan shijiao lu et y a ajouté les ouvrages encore non inclus au canon, peu avant la compilation du Catalogue de l'ère zhenyuan. Le titre de l'ouvrage de Xuanyi était Kaiyuan
35. Ms. édité par Yabuki Keiki. Sankaikyô no kenkyû 1927. II. pp. 221-224 (cf. I. p. 192 note 20).
::.:I.f:#§:. OJ»'f) I~
•
Tokyo. Iwanami shoten,
36. T.2157. j. 17. p. 895b. Chengguan est connu comme l'un des patriarches de l'école Huayan. 37. Dans le catalogue des manuscrits de Leningrad. vol. 1. p. 684. ce nom a été lu par erreur Xuanhuan~ ~ . La biographie de Xuanyi se trouve dans le Song gaoseng zhuan. T.2061. vol. 50. p. 734a-b.
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Les bibliothèques en Chine shijiao guangpin lizhang 1'3l1 -:t *f ~~ 'to J1t ~
(Classement chronologique en vastes sections de l'enseignement bouddhique de l'ère kaiyuan) ,en 30juan.
D'après les fragments qui subsistent de l'oeuvre de Xuanyi, on constate que le manuscrit de Leningrad ne suit pas le même ordre. En outre, son ouvrage ne comporte pas de traductions postérieures à celles contenues dans le Catalogue .de l'ère kaiyuan. On sait néanmoins que Xuanyi a par ailleurs recensé les' ouvrages encore non inclus au canon. Le manuscrit de Leningrad correspond donc peut-être à cet autre travail. 38 Le Kaiyuan shijiao lu semble avoir servi de référence dans les bibliothèques de Dunhuang non seulement jusqu'à la période d'occupation tibétaine de Dunhuang (781-848), mais probablement plus tard encore, si l'on en juge par la morphologie du papier sur lequel ont été copiés les sommaires mentionnés plus haut. Il apparaît pourtant qu'aux IXe_xe siècles, le Zhenyuan xinding shijiao mulu a également été en usage, comme en témoigne le ms. P.3846, portant le titre Da Tang dazangjing shu :K. là .K~ ~1.~ (Enumération du grand canon des Grands Tang), qui est un fragment inachevé de catalogue abrégé du canon incluant les ouvrages recensés dans le Zhenyuan (xinding
shijiao mu-)Iu. A côté de ces catalogues identifiés, les manuscrits de Dunhuang contiennent aussi des listes d'ouvrages qui ne sont pas des catalogues bibliographiques, mais qui ne sont pas non plus des listes de récolement. Ainsi, P.2472 ne comprend qu'une liste très fragmentaire de titres de sûtra. Quant à F.179, c'est une liste d'ouvrages avec leur nombre de juan, où figurent quelques brèves annotations relatives aux traductions, mais l'ordre de classement des ouvrages ne correspond à aucun catalogue connu. Il faudrait mettre à part encore deux manuscrits assez proches l'un de l'autre, P.2987 et S.3565Yo, qui forment une sorte d'inventaire comparé sommaire du canon bouddhique en Inde et en Chine. L'un, P.2987,39 a une présentation horizontale sur deux registres (cf. Pl.I0), l'autre, S.3565Yo, une présentation verticale sur quatre registres. L'ordre de lecture diffère d'un ms. à l'autre, quel que soit le sens adopté. On relève aussi quelques variantes dans les 39 sections recensées, et surtout dans les nombres des juan, tant en Inde qu'en Chine. D'après S.3565Yo, il existe en Chine 1898 juan ( en fait seulement 1532 si l'on refait le compte), tandis que P.2987 en recense 5048. Si le premier chiffre paraît fantaisiste, celui relevé dans P.2987 correspond au nombre 38. Cf. Zhenyuan xinding shijiao lu, T.2157, j. 1, p. 771c. Le Kaiyuan shijiao guangpin lizhang a été longtemps considéré comme perdu, jusqu'à ce que soient retrouvés des fragments du canon bouddhique de la dynastie Jin (1122-1234) dans le sud du Shanxi. Treize juan de cet ouvrage sur trente subsistent à l'heure actuelle; ils ont été édités, avec les autres fragments dans Songzang yizhen~)~~ Y?', Shanghai, 1936. 39. Ms. édité par Liu Fu~l
ti, Dunhuang duosuo 1"4:*f tn fJt , n094.. -192-
Les bibliothèques bouddhiques d'ouvrages existant en Chine en 730 lors de la compilation du Kaiyuan shijiao lu. Dans le détail, on ne peut se fier aux nombres de juan existant en Chine pour chaque titre. Dans certains cas, il y a correspondance avec le nombre de juan connu pour un titre, dans d'autres non.
8.5594 est un catalogue inachevé, sans titre, suivant le Kaiyuan shijiao lu dont il reproduit un extrait du début avec quelques variantes (cf. Pl.I2).4o Le catalogue est précédé du nom supposé de l'auteur, le sramapa Deshenjin ~if! ~ &., Grand maître de la quintessence, gratifié du vêtement violet, du monastère 1rif ~~ )l:h~ ; ce Xiangguo de l'avenue de Gauche, ;1;.. ~~;f@ l~ 4 ~ personnage est inconnu. La table initiale des grandes divisions du catalogue avec le nombre des titres qui les composent est conforme à quelques exceptions près à celle du Kaiyuan shijiao lu. Les titres sont énumérés avec leurs cotes selon l'ordre du Qianziwen; cet ordre diffère en partie de celui du Kaiyuan 'shijiao lu lüechu ~~ :;u~f ;#~~ ~ ±l:~ (Abrégé du catalogue bouddhique de l'ère kaiyuan).41 Pour chaque titre, il est précisé si l'ouvrage est présent, you ~, dans la bibliothèque du monastère, non nommé, et si celui-ci comporte des illustrations ou un frontispice, tu ~. Les enveloppes protégeant les rouleaux' sont parfois signalées, lorsqu'elles sont en bambou, xizhu zhi ~t(t) k"f ~Lk, celles en chanvre ou en papier ne le sont pas (cf. Pl.I3).
!:K
40. T.2l54. j. 1. p. 477a.
41. Sur les cotes. voir ci-dessous.
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Les bibliothèques en Chine ll. LA CONSTITUTION DES BIBLIOTHEQUES MONASTIQUES
A côté des fonds impériaux où furent conservés dès l'origine les ouvrages bouddhiques, des bibliothèques propres aux monastères se sont bientôt constituées à partir de plusieurs types de dépôt ou d'acquisition. Ce fut d'abord le dépôt d'ouvrages originaux ramenés de l'Inde ou de l'Asie centrale, tels que ceux apportés sous les Han postérieurs qui ont été décrits dans la légende du monastère du Cheval Blanc, Baima si éj \~ ~ , à Luoyang. L'une des versions les plus détaillées de cette légende figure dans le
Shuijing zhu 7k 1(!!l7;: (Commentaire sur le Classique des Eaux) de Li Daoyuan 1k ~:iJ (déb. VIe siècle), version qui contredit quelque peu le récit du Sûtra en
Quarante-deux articles. 42
A la suite de son célèbre rêve, au cours duquel il avait vu un homme grand, de couleur d'or, lui révélant le Buddha, l'empereur Ming avait pris la décision d'envoyer des émissaires vers l'Inde: "Alors il dépêcha des envoyés en Inde afin qu'ils copient des sûtra et rapportent des images. Au début, tous les livres étaient contenus dans des étuis d'orme et comme un cheval blanc avait transporté les images jusqu'en Chine, on donna au monastère le nom de Cheval Blanc. Ces étuis d'orme furent ensuite transférés à l'intérieur de la ville, dans le 'stûpa du prince héritier Minhuai. Récemment, ils ont été ramenés dans le monastère. "43 Un passage du Luoyang qielan ji ~ ~~ ;(~'1 ~ t~ (Notes sur les monastères de Luoyang) de Yang Xuanzhi ~ ~tr ~, de peu postérieur au texte précédent (milieu du VIe siècle), reprend le thème de cette légende, avec moins de précisions, mais en ajoutant que les coffrets contenant les sûtra étaient encore dans le monastère du Cheval Blanc au VIe siècle: "Ces coffrets de sûtra existent encore dans le monastère. Souvent on fait brûler de l'encens en leur honneur. De temps en temps, les coffrets de sûtra émettent une lumière qui illumine la salle. Aussi, moines et laïcs les vénèrent comme s'ils contemplaient le véritable .visage (du Buddha).'t44 42. Voir chapitre l, note 27. 43. Li Daoyuan, Shuijing zhu, j. 16, éd. du Siku shanben congshu, p. 20b. Cf. trad. de H.Maspero, "Le songe et l'ambassade de l'empereur Ming", art. cit., p. 117.
44. Luoyang qielan ji jiaozhu ~~;i, j. 4, p. 196. (cf. trad. G.Zdun, pp. 173-174). Les coffrets à sûtra mentionnés dans le Luoyang qielan ji sont-ils les étuis d'orme décrits dans le Shuijing zhu? Dans sa traduction, H.Maspero a compris le terme yutang~i~: comme livres sur olles; ces livres étaient sans doute effectivement écrits sur des feuilles dë palmier, mais le terme yutang pourrait aussi bien évoquer des ais.
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~
Les bibliothèques bouddhiques
1. LES CREATIONS DE BIBUOTHEQUES
A chaque fois que des textes étaient ramenés de l'Inde par des pèlerins en quête dés sources du bouddhisme, ceux-ci étaient déposés soit dans le fonds impérial, dans un premier temps, soit, plus tard dans les bibliothèques des grands monastères de la capitale. C'est ainsi que les ouvrages que Xuanzang (602-664) avaient rapportés, qui se montaient à 657 titres en 520 pothi, jia ~ (liasses de feuilles de palmier), furent conservés au Hongfu si ~t, ;f~ ~ • Ce dépôt fut l'occasion d'une grande cérémonie décrite par Huili ~- iL et Yanzong Ji Ir~" les biographes de Xuanzang: "Ce jour-là, les magistrats firent distribuer dans tous les couvents un décret ordonnant aux religieux de se réunir le vingthuitième jour de la lune, avec des tapis précieux, des étendards et des bannières, dans la rue Zhuque, la rue de l'oiseau rouge, pour aller au-devant des livres et des statues nouvellement arrivés, qu'on devait déposer dans le couvent Hongfu (le Couvent du Grand Bonheur). Alors tous les hommes, redoublant d'ardeur et de zèle, firent des préparatifs magnifiques où ils déployèrent un luxe et un éclat extraordinaires. Ils sortirent de chaque couvent avec des bannières, des tapis, des dais, des tables précieuses et de riches palanquins, qu'ils disposèrent dans un ordre régulier. Les religieux et les religieuses marchaient après eux en habits de cérémonie. En tête du cortège, on faisait entendre des chants religieux; des porteurs de cassolettes remplies de parfums fermaient la marche. Bientôt la procession arriva dans la rue Zhuque. Les livres et les statues étaient répartis çà et là au milieu du cortège qui s'avançait d'un pas calme et majestueux. On entendait résonner les ceintures chargées de pierres précieuses et l'on voyait une quantité de fleurs d'or qui répandaient un éclat éblouissant. Les religieux, qui marchaient en tête ou formaient l'escorte, célébraient par des chants cet événement extraordinaire, et une foule de laïques, oubliant les attraits du siècle et se dégageant de ses liens, partageaient leur joie et leur admiration. "45 Les bibliothèques se constituaient aussi et surtout grâce aux traductions chinoises par lesquelles les textes bouddhiques se multipliaient en étant copiés et distribués dans les divers monastères. Sous les Liang, on l'a vu, le Hualin yuan fut d'abord un bureau de traduction avant de devenir une bibliothèque dépositaire des ouvrages bouddhiques de l'empire, conservant 5 440 rouleaux. A l'époque deXuanzang, les ouvrages ramenés de l'Inde ou de l'Asie centrale, furent d'abord déposés au monastère Hongfu, puis transférés au nouveau 45. Da Tang Daci' en si sanzang fashi zhuan:.k.. ~ j( ~ ~ ~ 252c, trad. SJulien, pp. 296-297.
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; ~7~
gip <~ ,T.2053, j. 6, p.
Les bibliothèques en Chine monastère Daci'en 3\. ~- @ ~ , où Xuanzang se consacra à leur traduction à partir de 649 avec une très nombreuse équipe. 46 Les entreprises de copie du canon bouddhique et la distribution des ouvrages aux monastères contribuèrent de manière évidente à la création et au développement des bibliothèques monastiques. On connaît plusieurs exemples de ces entreprises exécutées sur ordre impérial. L'un des plus fameux est sans doute la copie ordonnée par l'empereur Wen -9:: des Sui (règne 581-604): "En la première année kaihuang (581), Gaozu ~ :::tl3.. (Wendi) proclama un édit par lequel n'importe qui dans l'empire était libre de se faire moine, puis il donna l'ordre que l'on procédât à un recensement afin què les habitants contribuassent en monnaie à la construction de statues et à la copie de sûtra. Alors, dans la capitale, ·ainsi que dans les villes de Bingzhou, Xiangzhou, Luozhou et les autres grandes villes, tous les fonctionnaires copièrent le canon bouddhique pour le déposer dans les monastères. En outre, un copie particulière fut conservée dans la Bibliothèque impériale. Les gens de l'empire dépensèrent sans compter, rivalisant dans leur vénération. Les sûtra bouddhiques furent alors dans la population cent fois plus nombreux que les Six Classiques. "47 D'autres sources évoquent cette entreprise mémorable. Selon Falin ~"t. ~ ce sont 46 corbeilles ou canons de sûtra et de sâstra qui furent copiées, soit 132086 juan, alors que dans le même temps, 3 853 ouvrages étaient restaurés. 48 Ces activités de copie intensive se poursuivirent sous le règne du successeur de l'empereur Wen, Yangdi (règne 605-618). Falin précise "qu'après avoir vaincu les Chen à Yangzhou, il fit monter et restaurer des sûtra anciens et il en fit copier de nouveaux exemplaires, soit 612 corbeilles représentant 29 173 titres en 903 580 juan. 49 L'exemplaire "princeps" du canon semble avoir été conservé dans le Bao(-ji) tai, la Terrasse des vestiges précieux, d'après l'intitulé du voeu de l'empereur, cet édifice étant aussi le lieu de conservation des peintures anciennes, près du palais Guanwen. 50
46. Ibid.• j. 7. p. 259c. 47. Suishu, j. 35. p. 1099. Cf. aussi Fozu tongji. T.2035. j. 39. p. 359b.
ml!
48. Bianzheng lun ~cii • T.211O. j. 3. p. 509b. Cf. aussi Sanbao ganying yaolüe lu 3. j ~ fF!Jé l!1i~. T.,2084. j. 3. p. 848a. où l'on évoque 16 corbeilles et 133086 juan. Dans Shishi jigu lüe ~t\~~ ~ , T.2037. j. 2, p. 81Ob, sont mentionnés 46 corbeilles et environ 130000 juan. 49. T.2110. ibid., p. 509c; T.2084, p. 848a (29172 titres); T.2037, j. 2, p. 811a, où l'on précise que cette entreprise eut lieu en la deuxième année daye (606). Le texte du voeu de l'empereur Yang relatif à la copie du canon est conservé dans le Guanghong mingji de Daoxuan. T.2103, j. 22. p. 257b-c. 50. Cf. chapitre J, p. 46.
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Les bibliothèques bouddhiques
Déjà, avant les Sui, les entreprises de copie du canon sur ordre impérial avaient pris un grand développement. Sous La brève dynastie des Chen (557-589), dont les Sui récupérèrent les ouvrages, l'empereur Wu (règne 557-559) avait fait copier 12 exemplaires du canon, l'empereur Wen (règne 560-566), 50 exemplaires, l'empereur Xuan (règne 569-582), 12 exemplaires. 51 Les empereurs des dynasties du Nord avaient aussi fait copier des ouvrages bouddhiques en un grand nombre d'exemplaires: l'empereur Daowu 1! ~ des Wei du Nord (règne 386-409), un exemplaire du canon, Xiaozhao ~ \ta des Qi du Nord (règne 560-561), 12 exemplaires, Wu ~ des Zhou du Nord (règne 561-578), 1 700 titres, Xuan '$' des Zhou du Nord (règne 578-579), environ 3 000 exemplaires du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ. 52 Plusieurs témoignages de ce type d'entreprises de copie sur ordre impérial nous sont parvenus grâce aux manuscrits de Dunhuang. 53 On peut y voir que plusieurs des grands organismes administratifs étaient mobilisés à ces ~s.
2LES ACQUISITIONS ET LES DONS
Les entreprises de copie n'étaient pas seulement le fait de décisions impériales. Les princes eux-mêmes, voire de hauts fonctionnnaires, furent également à la source de tels actes de dévotion. Le Bianzheng lun ~f if. ~ (Traité sur l'explication de la vérité) de Falin en a conservé quelques traces, comme par exemple Yong f{i., prince de Gaoyang ~ ~, et Xiang~, prince de Beihai jb ~ , qui firent copier douze exemplaires du canon au début du VIe siècle, sous les Wei du Nord. 54 De même Feng Xi ;;-!t ~ , préfet de Luozhou fa "1~1 ~II~, avait fait cooier le canon en seize exemplaires. 55 Une copie du Za apitan xin jing titi ,f-a) \ft, {~' ~~ (Sûtra - en réalité Traité - du Coeur de l'Abhidharma des Mélanges), juan 6, acheminée jusqu'à Dunhuang, y a été conservée et retrouvée par Aurel Stein, S.996. Cette copie est datée de 479 et son colophon indique qu'à cette époque dix exemplaires étaient déjà copiés. 56
f
51. T.2110, j. 3, p. 503b, c; T.2084, j. 2, p. 848a. 52. T.2110, j. 3, pp. 506c-508b; T.2084, j. 2, p. 848a. 53. Cf. chapitre l, annexe.
54. Bianzheng lun, T.211O, j. 4, p. 514c. Les deux princes ont leur biographie dans le Weishu, j. 9 A, pp. 552-557 et 559-564. 55. Ibid., T.2110, p. 515a. Biographie dans Weishu, j. 83 A, pp. 1818-1820, où l'événement est aussi mentionné. 56. Voir Fujieda Akira, ''The Thnhuan~ Manuscripts: a General Description", part 2, Zinbun, 10 (1969), pp. 23- 24; et aussi Bokubi~· X , nOS 97 et 119. Cf. également, Jao Tsong-yi, "Fong Hi des Wei du Nord et les manuscrits bouddhiques retrouvés à Touen-houang" (en chinois, résumé en français), Contributions aux études sur Touen-houang, Genève, Droz, 1979, pp. 87·89.
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Les bibliothèques en Chine
Signalons encore Tang Yong ~ ~ , qui sous" les Qi du Nord fit copier un exemplaire du canon comportant quelque 3 000 rouleaux.57 D'autres témoignages d'entreprises officielles de copie ont été préservés dans les manuscrits de Dunhuang, avec les manuscrits copiés dans le scriptorium de Linghu Zhongzhe ~fw\ ~,{ff au début du VIe siècle. 58 Deux autres manuscrits, S.2154 et P.2413, font aussi partie d'une copie intégrale du canon 'sur l'initiative de l'impératrice des Sui en 589.
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On connaît encore des entreprises plus limitées, concernant non plus la copie entière du canon, mais celle de certains ouvrages en un très grand nombre d'exemplaires. Ainsi,de Yuan Yanming 3Uhf.~il (VIe siècle), qui fit copier 100 exemplaires du Huayan jing avec de l'encre mêlée d'encens ainsi qu'un autre exemplaire écrit en caractères d'or sur de la soie non teintée (su ~J. Tous ces textes étaient conservés dans des coffrets "aux quatre joyaux" déposés dans des armoires "aux cinq parfums".59 D'autres cas sont connus par les manuscrits de Dunhuang. Le prince de Dongyang ~ F~ .!. , Yuan Tairong ~ :J:.. 'IJ$:, des Wei du Nord, qui fut gouverneur de Dunhuang vers 525-535, fit copier un grand nombre de textes. En 531, d'après le colophon du manuscrit S.4528, il avait sacrifié sa personne, celle de son épouse, ses esclaves et ses animaux domestiques pour en faire don aux Trois Joyaux; il avait alors versé mille pièces, pour son rachat, celui de sa femme et de ses enfants, mille pour celui de ses esclaves et mille autres pour racheter ses animaux. Ces versements devaient servir à la copie de sûtra. Au don de la personne se substituait souvent en fait une offrande matérielle pour le rachat de la personne elle-même. 60 Un autre manuscrit, P.2143, daté de 532, indique qu'il avait alors déjà fait copier le Wuliangshou jing !fff. ~ ~ \~:l. (Sûtra d'Amitayus) en cent exemplaires'et d'autres ouvrages en un exemplaire. Enfin, le manuscrit S.4415, daté de 533, précise le nom des ouvrages qu'il avait fait copier et dont le total se montait à cent rouleaux. 61 Un autre exemple encore est celui de Madame Cui:ti., épouse du prince de Qin, qui, en 588,.d'après le colophon du manuscrit S.4020, avait fait copier 500 rouleaux de sûtra comprenant le Za ahan jing ~/lÎ f!j 57. Bianzheng lun, T.211O, j. 4, p. 516a-b. Biographie dans Bei Qi shu, j. 40, pp. 530-532, et dans Beishi, j. 55, pp. 2001-2003. 58. Cf. Fujieda Akita, "The Thnhuang Manuscripts'\ Zinbun, 10 (1969), pp. 24-27, qui donne la liste des copies subsistantes. Quelques copies supplémentaires peuvent être trouvée& dans J.-P. Drège, "Notes codicologiques sur les manuscrits de Dunhuang et de Turfan", Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient, 74 (1985), pp. 490 et 492. Il en existe encore d'autres qui réapparaissent peu à peu, mais qui sont vraisemblablement des faux.
59. Bianzheng lun, T.211O, j. 4, p. 514c. Biographie de Yuan Yanming dans Wei.,shu, j. 20, p. 530. 60. Sur ces coutumes du don et du rachat, voir Jacques Gemet, Les Aspects économiques du bouddhisme dans la société chinoise du V' au X' siècle, pp. 235-237. 61. Cinq manuscrits copiés à l'initiative de Yuan Tairong sont conservés. Cf. Fujieda Akira, "The Thnhuang Manuscripts", Zinbun, 10 (1969), pp. 27-29.
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Les bibliothèques bouddhiques ~ f.(~ (Sûtra de l'Agama des Mélanges) et autres, c'est-à-dire sans doute des ouvrages relevant du Petit Véhicule.
Les entreprises de copie sont encore le fait de personnes privées, moines ou laïcs. Une anecdote relative à la valeur du Sûtra du Diamant rapporte qu'un sram~a du nom de Fazang 3~ ?1i:;. avait fait construire un monastère près de la capitale en 592. En 609, il le fit restaurer et, en même temps, il fit copier un exemplaire du canon. Scrupuleusement, après que huit cents rouleaux eurent déjà été copiés, il décida de faire poursuivre la copie dans un autre monastère où les copistes étaient plus habiles et le papier et les pinceaux de meilleure qualité. 62 Plusieurs manuscrits de Dunhuang évoquent, dans les colophons, la copie d'un nombre important d'ouvrages sur l'initiative de bhilqu ou de laïcs: S.2724 daté de 522, S.616 daté de 568, S.4162 et S.4570 datés de 604. Le manuscrit S.1945, daté de 565, comporte un colophon indiquant que dix ouvrages dont huit sûtra ont été copiés sur l'initiative du bhiksu Hongzhen ~ ~ ; parmi les ouvrages figurent, outre des sûtra courants, âe~ textes en cent chapitres et trois mille dhâraI).î diverses. Par ailleurs, certaines indications portées sur des manuscrits donnent à penser que quelques sûtra avaient été copiés à plus de mille exemplaires, comme les copies du Sûtra du Lotus, Fahuajing, :f;..' 77, où figure la mention '$ - .:r -t. "Gi / \ -t" 19) ~r ,1784e exemplaire, l~ 43, 1t.- f / \ "8 ok. ~, 1807e exemplaire. 63 Les collections de manuscrits de Dunhuang nous ont conservé encore non seulement un nombre très considérable de copies votives offertes aux monastères, mais aussi des témoignages de dons divers à des bibliothèques: papier pour copie de textes, enveloppes à sûtra, etc.
- Dons de copies de textes -
Un exemple parmi les plus intéressants de ces dons est celui qu'évoque un manuscrit conservé au British Museum, Ch.OO207, où se trouve la copie d'une longue inscription datée de 966. Elle relate les bienfaits du gouverneur (jiedushi ,? il {~) de Dunhuang, Cao Yuanzhong t$ 3"u ~~, et de son épouse, Madame Zhai ~l , pour les grottes de Dunhuang qu'ils ont fait restaurer. On y précise que lors d'une cérémonie, le "grand roi":J:.. J: a fait copier dans une grotte le texte du Grand Sûtra des noms du Buddha, Da foming jing ;K>{~ ;9ét #:'3- ,en 17
62. Fayuan zhuJin, T.2122, j. 18, p. 420b. L'anecdote se trouve aussi, en une version légèrement différente, dans Sanbao ganying yaolüe lu, T.2084, j. 2, pp. 845c-84OO.
63. Egalement 5.3661,898 0 exemplaire, et aussi 5.10990, 61° exemplaire d'une copie du Jinguangming zuishengwang jing ~~ ~~ -t~ ~:f.~.
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Les bibliothèques en Chine exemplaires pour en offrir un à chacun des monastères de Dunhuang, et qu'en outre il en a expédié un autre exemplaire à Xizhou j1j +H. 64 Dans un autre manuscrit, conservé à Leningrad, Dx.1362, c'est le don d'un exemplaire du Dabaoji jing :K 1";f:jr ~i (Grand sûtra de l'Amas de Joyaux) qui est mentionné. Cet exemplaire a été offert en 978 par un groupe de douze personnes au monastère Yong'an iK J.!t ~ .
- Dons de papier Plusieurs manuscrits concernent ce type de don:
* 8.2447Yo.
Don de 30 tie ItJ,5 de papier à sûtra, ~,i.l ~\R, par le moine Boming l3lPl et de 5 tie de papier à sûtra, soit 248 feuilles 65 , par le moine Lingxiu fi ~ , en un an zi :]-, c'est-à-dire sans doute pendant la période d'occupation tibétaine de Dunhuang. 11(3
* 8.376. Don de 2 tie de papier fin par un shangshu 'i~ ~ non nommé, vraisemblablement de la famille Cao, et sa fille, au maître de vinaya Deng 1i.~ vtl pour la copie de textes. 66
-t't,
* 8.5973.1. Don d'un tie de papier par Cao Yuanzhong en 974.
* P.3576. Don d'un tie de papier par Cao Yanlu ~ ~:ïk Dunhuang, en 989.
,roi de
- Dons d'enveloppes et de housses
* 8.2687. Don d'une housse à sûtra en brocart multicolore, ~ ~ 4~ ~ .~i If , pour les grottes de Dangquan '$ ~ à Dunhuang, en 948 et en 964 par Madame Zhai, épouse de Cao Yuanzhong.
* 8.3565 ROI. Don par Cao Yuanzhong de 21 enveloppes à sûtra neuves, ~ ~ !+!'j ;f-~ , pour la bibliothèque du monastère Longxing~!J~~, de 10 enveloppes à sûtra pour la bibliothèque du monastère Lingtu'!Ji ~~ , de 15 enveloppes à sûtra pour la bibliothèque· du monastère 8anjie 3. 5W J- .
64. Manuscrit reproduit dans Roderick Whitfield, The Art of Central Asia, The Stein Collection in the British Museum. vol. 2, fig. 84; texte traduit par Arthur Waley, A Catalogue of Paintings Recoveredfrom Tun-Huang by Sir Aurel Stein, pp. 316-319. 65. Le nombre de feuilles de papier contenues dans un tie est difficile à préciser. D'après le manuscrit S.2447Vo, ce pourrait être 50 feuilles. Cf. ci-dessous. 66. Ce manuscrit porte une signature en forme d'oiseau. Cf. Danielle Eliasberg, "Les signatures en forme d'oiseau dans les manuscrits chinois de Touen-houang", Contributions aux études sur Touen-houang, pp. 29-44.
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Les bibliothèques bouddhiques
* S.3565.2. Don d'une housse à sûtra en brocart multicolore par Cao Yuanzhong et sa famille au monastère Famen ~t:. 1~~1f. * P.3878 et pièce. La pièce est une enveloppe de toile et de papier sur laquelle est inscrite la mention suivante: :t~:!t-, li ~ 1!"Î"Sûtra des Cent Avadâna choisis et rassemblés, une enveloppe". L'origine de cette enveloppe est donnée par. une note qui se trouve au verso du manuscrit P.3878 lui-même: "Une enveloppe du Zhuanji baiyuan jing offerte au monastère Bao'en ~~ \~.~ par le kongmuguan ~L l§J IW Fan Youzhen ;ct-*ta *~" L'enveloppe à sûtra paraît ellemême avoir été finalement enveloppée dans le manuscrit quia servi ainsi d'emballage. 67
---** ,
.
* F.32 VOl
et 2. Le premier de ces manuscrits est un document officiel daté de 1002 jour du 5e mois), dans lequel Cao Zongshou '*.~ ~ ,roi de ,Dunhuang, et son épouse, Madame Fan ;-d , déclarent faire tresser des enveloppes par les artisans de l'administration et faire copier des rouleaux au profit de la bibliothèque du monastère Bao'en. Le deuxième manuscrit est un brouillon ou une copie semblable au manuscrit précédent, daté du 15e jour du 7e mois de la même année (ce sont les manuscrits datés les plus récents de l'ensemble des manuscrits de Dunhuang). (5 e
On peut se demander où étaient conservées les copies votives offertes aux monastères par les fidèles. Il est possible que ces copies votives aient été conservées dans un fonds différent de celui de la bibliothèque elle-même. C'est ce ce que peut donner à croire la lecture du manuscrit P.3432, écrit sous l'occupation tibétaine, qui détaille le contenu du trésor du monastère Longxing constitué par les offrandes de peintures, de statues, de tissus, de textes et d'objets de culte. Parmi les textes, 114 ouvrages, sûtra, sâstra et vinaya, sont dénombrés, soit 3 118 rouleaux réunis dans 288 enveloppes, auxquels s'ajoute une copie nouvelle en chinois du Sûtra de la Grande Prajiîâpâramitâ occupant 600 rouleaux. Quelques titres sont signalés en trois ou cinq exemplaires. Dans ce même manuscrit sont décrites quatre housses à sûtra, jingjin ~t-:-;i "1' , mêlées à des bannières, des brûle-parfums, des coupes, etc. Trois s,ont en soie et une en chanvre, de tailles diverses. 68 Néanmoins, le fait que l'on y trouve deux exemplaires entiers du Sûtra de la Grande Prajiiâpâramitâ en 600 rouleaux incite à quelque réserve. Peut-on en ce cas parler de copies votives? ~e n'est peut-être pas impossible. En effet, il semble d'après deux manuscrits tibétains que pendant
67. Le recto du manuscrit est constitué d'un ensemble de comptes officiels de chanvre datés d'un anjimao (979-980), avec des signatures en forme d'oiseau. Cf. D.Eliasberg, art.cit., p. 33. 68. Manuscrit édité par Ikeda On, Chûgoku kodai sekichô kenkyû, pp. 514-516. La partie relative aux images et aux objets a été traduite et étudiée par Hou Ching-Iang, ''Trésors du monastère Long-hing à Touen-houang", Nouvelles contributions aux études de Touen-houang, pp. 149-168. On peut noter dans cette liste d'objets la présence de tables en bois pour la lecture des sûtra, jing an ff!i. $. . . 1
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Les bibliothèques en Chine
une année du cheval une donation officielle ait été faite pour la copie du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ en chinois, en 600 rouleaux, et en tibétain. 69
3. LES BIBUOTHEQUES TOURNANTES Un autre mode de conservation des copies votives est le dépôt à l'intérieur de stûpa, de statues, ou quelquefois de bibliothèques tournantes. On a retrouvé à de multiples reprises des manuscrits, mais aussi des xylographies, conservés dans des stûpa. Un exemple bien connu de ce type de dépôt est celui de Xuanzang qui, en 652, demanda à l'empereur de faire construire un stûpa près du monastère Hongfu pour y d~poser les livres et les images qu'il avait ramenés de l'Inde et de l'Asie centrale, afin de les protéger des ravages du temps, sans doute aussi pour des motifs d'ordre magico-religieux. C'est le fameux Grand Stûpa de l'Oie sauvage.70 L'origine des bibliothèques tournantes est assez confuse. 71 Une tradition voudrait qu'elles aient été inventées par un certain Fu Xi~i1f~ en 544. Fu Xi, se désolant que les gens ne puissent lire l'intégralité des sûtra, fit bâtir une bibliothèque tournante au monastère, daochang, de Shuanglin ~~ ~A-. C'était un édifice à étages, comprenant huit faces entourant un pilier central. Les huit faces étaient ouvertes et contenaient les sûtra. Fu Xi émit le voeu suivant: que ceux qui franchiront la porte de la bibliothèque ne perdent jamais leur forme humaine. Si leur foi leur permet de pousser un tour, leur mérite sera égal à celui qu'ils acquéreraient par la récitation. S'ils peuvent faire tourner la bibliothèque sans compter le nombre de tours, leurs mérites équivaudront à ceux qu'ils acquerraient en récitant le canon tout entier.72
69. Les deux manuscrits, AJol,73 et Ch.73.XV,5, ont été transcrits et traduits par F.W.Thomas, Tibetan Literary Texts and Doewnents Concerning Chinese Turkestan, part 2, pp. 73-80. il se peut donc très bien que cette nouvelle copie ait été déposée dans le trésor du monastère Longxing.
70. Da Ci' en si sanzang fashi zhuan, T.2053, j. 7, p. 260e., trad. Julien, pp. 317-318. Dans son Sita ji, j. xia, Duan Chengshi (VIlle siècle) écrit que mille exemplaires du Sûtra du Lotus se trouvaient enfermés dans un stûpa du monastère Zisheng ~
Duan Chengshi, Youyang zazu, p. 261.
grl Jt, le Chongren fang
*.
J,:: 1;1) •
71. Sur ce sujet, voir l'article de L.C.Goodrich, "The Revolving Book-ease in China", Harvard Journal of Asiatie Studies, 1942, pp. 130-161. Cf. aussi l'analyse de Rolf A. Stein sur le Mont Sumeru et la base des bibliothèques tournantes, Le monde en petit, Paris, Flammarion, 1987, pp. 236 sq.
72. Fozu tongji, T.2035, j. 33, p. 318e; Shîshi jigu lüe, T.2037, j. 2, p. 795e. L.C.Goodrich ne mentionne pas le passage du Fozu tongji, antérieur; les deux textes, assez proches, se complètent.
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Les bibliothèques bouddhiques
Le poète Bai Juyi 131 fi; ~ (772-846) a rédigé l'inscription d'une stèle pour la commémoration de la construction d'une bibliothèque tournante au monastère Nanchan ~ ~ft ~ à Suzhou entre 828 et 836. Dans cette inscription, la bibliothèque est décrite avec précision73: "Les dépenses pour la construction de la' salle se sont élevées à 10 ()()() ligatures, les dépenses pour la bibliothèque et pour les livres à 3 600 ligatures; au milieu de la salle, en haut il y a un dais et en bas la bibliothèque; entre la bibliothèque et le dais ... (?). Le dais a neuf étages de niches de mille buddhas. Des soieries multicolores, de l'or et de l'azur les décorent. Autour du dais, on a suspendu soixante-deux miroirs. La bibliothèque a huit côtés ayant chacun deux portes laquées de rouge et consolidées par du cuivre et du fer. Autour de la bibliothèque, on a disposé soixante-quatre sièges. L'intérieur de la bibliothèque tourne au moyen d'une roue et s'arrête au moyen d'un frein. Les enveloppes des livres sont au nombre de 256, les rouleaux de 5058." Le moine japonais Ennin lji)1.:.. (794-864) mentionne aussi une bibliothèque tournante à six côtés au Wutai shan 3i~ J., à la même époque, en 840.74
4. LA COPIE DES TEXTES
Sans aborder les motivations auxquelles obéissent les donateurs de copies de sûtra bouddhiques, on peut en observer les moyens et les usages à travers diverses anecdotes édifiantes, rassemblées dans des recueils illustrant précisément les mérites obtenus par la copie du Fahuajing ou du Huayanjing. L'une d'elles relate l'ensemble du processus suivi par un fidèle pour accomplir le voeu de faire copier le Sûtra du Lotus en faveur de ses parents défunts après les avoir enterrés avec une grand piété75 : "Ma Heng,~ ~~ , tel est le nom du fidèle, nettoya un endroit à côté de la tombe et aspergea le sol d'eau parfumée; il choisit des semences de mûrier à papier et les planta. Lorsque les 73. Texte conservé dans Fan Chengda, Wujun zm, j. 31, pp. 474-475; et dans le Wenyuan yinghua, j. 820, p. 4327b. Cf. trad. par Sylvain Levi et Edouard Chavannes, "Quelques titres énigmatiques dans la hiérarchie eccléSiastique du bouddhisme indien", Journal asiatique. 1915. pp. 307-309.
74. Nittô guhô junrei gyôki À~ Ai;.f, ~:fi ~~t. , trad. E.O. Reischauer, Ennin' s Diary, the Record ofa Pilgrimage to China in Search of the Law, New-York, Ronald Press, 1955. p. 247. 75. Hongzanfahua zhuan, T.2067, j. 10, p. 44c.
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Les bibliothèques en Chine
pousses furent grandes, il les arrosa avec de l'eau parfumée (pour les nourrir). Quand elles devinrent des arbustes, il en retira l'écorce pour fabriquer du papier selon l'usage. Puis, avec de l'eau parfumée et de la boue, il construisit un bâtiment également près de la tombe. Il pria un scribe de copier le sûtra. Il veillait à la purification et pratiquait l'abstinence. Chaque fois qu'il sortait et rentrait, il changeait de vêtements. Il pratiquait les quatre sortes . d'offrandes sans manquement76." Le décor du lieu d'une copie votive est planté avec de grands fastes dans une autre anecdote: "La charpente et les tuiles sont lavées avec de l'eau chaude parfumée. Chaque acte doit être parfaitement pur. Dans la salle est disposé un siège décoré d'ivoire. Tout autour, il y a des étoffes fleuries et parfumées. Au-dessus, un dais précieux de soie d'où pendent des clochettes et des ornements. La table à sûtra est faite de sapan blanc et de santal pourpre, de même que les fûts des pinceaux. Le copiste observe quotidiennement l'abstinence et prend trois bains d'eau ~arfumée. Sa coiffure est décorée ,et ses vêtements sont purifiés." 7 Les rites purificateurs pendant la copie des sûtra sont exprimés avec plus de détails encore dans une autre historiette relative à une nonne nommée Lianxing ~l*, J.1, qui engagea un scribe pour copier le Sûtra du Lotus78: "Dès qu'elle était debout, elle se lavait, elle faisait brûler de l'encens et parfumait ses vêtements. Alors seulement elle se rendait dans la salle de copie. Elle perça un trou dans le mur pour communiquer avec l'extérieur et elle y ficha un tube de bambou. Ainsi, chaque fois que le copiste voulait souffler, il portait le tube à sa bouche et chassait l'air à l'extérieur79 ." Malgré leur réalisme fabriqué, certaines anecdotes nous renseignent sur le coût de ces copies votives, de manière certes peu précise, mais des données de cette sorte sont suffisamment rares pour que l'on puisse y attacher quelque importance. Le maître de dhyâna Xiude ~~1~ih qui avait fait le voeu en 653 de faire copier le Sûtra du Lotus et avait recruté l'un des meilleurs copistes, versait à ce 76. Offrandes nécessaires aux moines: vêtements, nourriture, logement, soins médicaux. 77. Huayanjing zhuanji, T.2073, j. 5, pp. 17Oc-171a. 78. Mingbao ji, .T.2082, j. 1, p. 789a. O~ retrouve ~ette anecdote dans plusieurs, versions à \Jeu près contemporames. Cf. Fahua zhuan JI, T.2068, J. 8, p. 85b-c; Fayuan zhulm, T.2122, J. 27, p. 486c; Da Tang neidlan lu, T.2149, j. 10, p. 340b.
79. Le souffle est en effet considéré comme impur. Daoshi, dans le FfJYuan zhu/in, T.2122, j. 74, p. 843b, cite cette phrase tirée du Wubai wenshi koujue .b. ~ ~QIOJ 1 'Ç1 ; ~ : "On ne doit pas souffler la poussière sur les sûtra avec la bouche, car l'air de la bouche est mauvais."
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Les bibliothèques bouddhiques
dernier dix pièces de soie fine pour chaque rouleau copié et quelque six cents duan~ pour un exemplaire complet. 80 --. A peu près à la même époque, en 644, l'épouse décédée d'un certain Chen Fazang f~ ~~ ~, ayant été précipitée dans les tourments des enfers, demanda à son mari qu'elle rencontra sur la route de faire copier le Sûtra du Lotus pour la sortir de là. Pour ce faire, lui dit-elle, il reste cinq cents sapèques dans mes vêtements et il y a à la maison un boeuf dont on peut tirer mille cinq cents sapèques pour payer le copiste et acheter le papier. 81 Le prix d'une copie est évidemment en quelque sorte proportionnel à la profondeur de l'intention. C'est ce que l'on peut constater devant l'étonnement de Zhang Wanfu ~ ~1l7, préfet de Luozhou pendant l'ère zhenguan (627-649), qui n'était guère respectueux de la foi bouddhique. Il fut informé qu'une nonne vertueuse avait fait copier un exemplaire du Sûtra du Lotus pour la somme de mille cinq cents duanwu 'il ~1l , alors, s'étonnait le préfet, qu'à la capitale on pouvait faire copier un exemplaire par les meilleurs copistes pour sept ou huit duan. 82
Dans le coût de la copie, il n'est généralement pas fait état du prix donné au scribe ou du prix de fabrication du papier. Il est certain que le prix global pouvait être considérablement accru par un montage précieux du manuscrit. C'est ainsi qu'un certain Yao Dai-!d(6~~ fit le voeu en 704 de faire copier les quatre grands Sûtra en faveur de ses parents décédés, le Sûtra du Lotus et le Sûtra de Vimalakirti, Weimojie jing ~ ~~~~, chacun en un exemplaire, ainsi que dix juan du Sûtra de Bhai~ajyaguru, Yaoshi jing ~ ~f ,ff:i (c'est-à-dire dix exemplaires) et cent juan du Sûtra du Diamant, Jingang banruo jing~ li]II.fJl~ ~,'1 (c'est-à-dire cent exemplaires). Lorsque les copies furent totalement achevées, les rouleaux furent montés sur des bâtons ornés de pierres précieuses. Seul le Sûtra du Diamant n'était embelli que par du santal et de la soie écrue. 83
Pt
Ces informations restent malgré tout assez maigres. Le prix des copies n'est pas toujours mesuré avec les mêmes moyens. Le coût d'une seule copie peut d'ailleurs varier selon que celle-ci est destinée à un donateur ou à un autre, quand par exemple l'un tente de racheter une copie initialement destinée à quelqu'un d'autre. Telle est l'histoire qui serait arrivée en 663 à une dame Chen ~, épouse d'un fonctionnaire de la capitale, Liu Gongxin ~Il /~ 1~ . Sa mère étant morte, Madame Chen fut si affligée qu'elle en mourut elle-même. Elle fut
80. Fahua zhuanji. T.2068. j. 8. p. 87a-b. Le sens du mot duan reste imprécis. 81. Hongzanfahua zhuan. T.2067. j. 10. p. 45c. 82./bid.• p. 45a-c. 83. Fahua zhuanji. T.2068. j. 8. pp. 84b-85a.
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Les bibliothèques en Chine
conduite dans les enfers où elle vit toutes les souffrances que l'on y endurait. Elle parvint à un enfer clos par une porte de pierre: "Il y avait là deux grands démons à l'allure imposante qui gardaient la porte à gauche et à droite et qui, les yeux courroucés, se fâchèrent contre Madame Chen: - Qui es-tu pour venir ici? Elle vit soudain la porte de pierre s'ouvrir. Sa mère morte était à l'intérieur et endurait des souffrances indescriptibles. Quand les souffrances cessèrent un peu, elle s'approcha de la porte. La mère et la fille se regardèrent et, malgré la distance, purent se parler. - Quand tu reviendras à la vie, efforce-toi de faire copier des sûtra pour moi, dit la mère. La fille demanda: - Mère, quels sûtra désirez-vous que je copie? - Copie le Lotus pour moi. Dès qu'elle eut fini ,de parler, la porte de pierre se referma. Madame Chen s'en retourna et revint à la vie. Elle raconta tout à son mari. Ce dernier se fia à son beau-frère, maître Zhao, pour faire copier le Lotus; depuis longtemps il expliquait et faisait copier des sûtra. Un copiste venait justement de copier un exemplaire du Lotus qui n'était pas encore monté et teinté. Cet homme avait été engagé pour cette copie par un nommé Fan. Le copiste proposa cette copie du Lotus à maître Zhao pour deux cents sapèques, à l'insu du donateur. Le maître donna sa réponse à son beau-frère: - Pour l'heure, vous attendez un sûtra pour votre famille. Il existe bien un exemplaire du Lotus. Frère, rachetez-le, il coûte mille sapèques. Le mari de Madame Chen l'obtint pour quatre cents sapèques. Quand il fut monté et teinté, il en fit l'offrande chez lui pour la mère. La fille de celle-ci rêva plus tard que sa mère lui réclamait le sûtra: - Je t'ai prié il Y a quelque temps de faire copier pour moi un exemplaire du Lotus. Pourquoi ne l'ai-je pas eu jusqu'à présent? - J'ai acheté pour vous un exemplaire du Lotus. Après l'avoir fait monté et teinté, je vous en ai fait l'offrande à la maison, répondit la fille. - Ce n'est que par ce sûtra que je transformerai mes souffrances, reprit la mère. Dans la voie des enfers, les satellites infernaux m'ont battue et m'ont brisé la colonne vertébrale. Regarde mon corps amaigri. Un fonctionnaire infernal m'a dit: Pourquoi as-tu pris le sûtra de la famille Fan pour en faire ton sûtra? Quel mérite y as-tu alors que tu as commis une grande faute? La fille, ayant vu sa mère parler ainsi, fit alors copier un autre exemplaire du Lotus pour elle. "84
84. Fayuan zhulin. T.2122. j. 57. pp. 72lc-722a. Texte identique dans Fahua zhuanji. T.2068. j. 7. p.82a-b.
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Les bibliothèques bouddhiques
C'est ici à un véritable marchandage que l'on assiste, non seulement sur la valeur intentionnelle de la copie, mais sur le prix lui-même. Par comp'araison, pour des copies non bouddhiques, la légende de Wu Cailuan $j ~ nous renseigne aussi sur le prix des copies. Cette immortelle avait été condamnée à vivre ~ur terre pour avoir dévoilé des secrets de l'autre monde. Elle excellait à la calligraphie et exerçait ses talents pour faire vivre son mari. En une nuit, elle pouvait copier un exemplaire du Tangyun rn ~~ (Rimes des Tang), un ouvrage de rimes comprenant plus de soixante mille caractères, qu'elle vendait sur le marché au prix de 5 000 sapèques. 85
*-
A côté de ces éléments dont le contenu est souvent plus symbolique que réel et dont les données sur le coût des copies restent plutôt vagues, quelques informations nous sont données par des manuscrits de Dunhuang, non plus sur le prix des copies, mais sur le salaire des copistes. . D'après un manuscrit tibétain déjà mentionné, A.fo1.73, on apprend que le salaire versé pour la copie du Da banruo jing en tibétain et en chinois a été de 470 charges (khal) de blé. Les copistes étaient au nombre de quatre-vingts scribes et vingt réviseurs, rien que pour les copies en chinois. 86 Un autre manuscrit en tibétain, Ch.73.XV, 5, indique que pendant la durée de la copie, les biens et le bétail des copistes était pris en garantie jusqu'à ce que le travail ait été achevé. 87 Un manuscrit chinois cette fois, S.4211, daté d'un an renchen (812 ou 872?) nous donne la liste des objets donnés en paiement à des copistes: une paire de chaussures brodées, un miroir en métal forgé et un ensemble d'ustensiles. Enfin, on trouve aussi quelques précisions dans le manuscrit S.5824, une requête émanant de copistes, moines et laïcs, chinois et tibétains, pour obtenir de la nourriture, sans doute en paiement de leurs travaux de copie. Les quantités mentionnées sont de dix-sept charges~' , par an pour cinq moines et de 85 charges pour 25 copistes. 88 La part représentée par le prix du papier dans une copie est difficile à définir. Toutefois, un manuscrit découvert à Mazar-tagh par Aurel Stein, MT b.OO9, nous fournit quelques renseignements sur les prix du papier comparés à
85. Cf. Xuanhe shupu ~ ,f;rz-t~ ,éd. du Xuejin taoyuan, j. 5, pp. 3b-4a. Yutang jiahua ::E::~ 1-.. ~i;, éd. du Congshu jicheng, j. 2, pp. 22-23. Voir aussi Wang Lien-tseng, "Un dictionnaire phonologique des T'ang", T oung Pao, 45 (1957), pp. 82-84. 86. F.W. Thomas, TibetanLiterary Texts, pp. 73-76. 87. Ibid., pp. 80-84. 88. Manuscrit édité et étudié par Fujieda Akira, "Tohan shihai lei no Tonkô", Tôhô gakuhô, 31 (1961), pp. 279-280.
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Les bibliothèques en Chine
ceux d'autres marchandises au VIne siècle, peut-être en 721. 89 Dans ce compte d'un monastère de la région de Khotan, sont signalés les prix payés pour acheter du papier afin de copier des calendriers ou de fabriquer des lanternes. Il y avait sans aucun doute plusieurs qualités de papier, en fonction des usages auxquels le papier était destiné. Les prix ne sont d'ailleurs pas toujours les mêmes: 1 rie coûte 45, 50 ou 60 wen -J:.. • Le prix d'un pinceau est alors de 15 wen. Si l'on compare ces prix avec ceux d'autres denrées, on constate que le prix du papier n'était pas particulièrement élevé, puisque le coût d'un rie était à peine supérieur à celui d'un boisseau, dou -t , de vin (40 wen) et équivalait à celui d'un boisseau de raisins secs ou de vinaigre (50 wen), tandis qu'un dan ~ (10 boisseaux) de blé coûtait 30 wen. Mais il reste à savoir quelle quantité représentait un rie de papier. D'après le manuscrit S.2447 déjà cité, 5 rie correspondaient à 248 feuilles de papier, soit environ 50 feuilles par rie. Mais d'après un autre manuscrit, S.2449, où se trouve consigné un compte de feuilles de papier distribuées pour copie, 8 rie ont été distribués pour copier un texte comprenant 870 feuilles. Il semblerait alors qu'un rie· ne puisse être inférieur à cent feuilles. Enfin, dans un compte de tissu et de papier de l'administration datant de 899-901, P.4640, un rie désigne une valeur supérieure à 45 feuilles, peut-être 50. Le même manuscrit mentionne en outre une autre unité de compte, shu ~ , supérieure à 8 rie, qui en vaut donc peut-être 10, soit dans ce· cas 500 feuilles. 90 Il n'est donc pas impossible que cette mesure ait pu évoluer selon les lieux ou les époques.
nI. L'ORGANISATION DES BmLIOTHEQUES 1. LA SITUATION
La situation et l'organisation des bibliothèques à l'intérieur des monastères restent assez mal connues au moins jusqu'à la fin des Tang. Yijing, lors de son voyage en .Inde, entre 671 et 695, rapporte pour sa part que les écritures et leurs commentaires ne devaient pas être dispersés mais conservés dans la bibliothèque,jingzang #':2 afin que l'ensemble des moines puisse les lire. Les ouvrages hétérodoxes devaient être vendus. 91 La dénomination elle-même de la bibliothèque n'est pas claire. Certains manuscrits de Dunhuang par exemple évoquent le "pavillon des sûtra", jing/ou ~t~;tf, comme le manuscrit P.3029V o
4"
89. Manuscrit étudié par E.Chavannes. Les docwnents chinois découverts par Aurel Stein dans les sables du Turkestan oriental. pp. 206-216 etpl.33-36. Voir aussi Ikeda On. ChJ2goku kodai sekichô kenkya. pp. 348-350. 90. Manuscrit édité par Ikeda On. ibid.• pp. 605-611.
91. Nanhai jigui neifa zhuan. T.2125. vol. 54. j. 4. p. 230c (cf. trad. par Takakusu, p:192).
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Les bibliothèques bouddhiques où sont consignés des comptes relatifs à des travaux effectués pour la réparation(?) de la tour de la cloche et du pavillon des sûtra d'un monastère. Le pavillon des sûtra, appelé aussi tour du tambour, faisait pendant à la tour de la cloche, de part et d'autre du bâtiment principal, si l'on considère les plans des monastères. tels qu'ils sont représentés sur les peintures murales des grottes de Dunhuang. 92 On peut se demander si des livres bouddhiques étaient réellement conservés dans le pavillon des sûtra. Quoi qu'il en soit, ce ne pouvait être une véritable bibliothèque, mais peut-être plutôt un lieu de dépôt symbolique comme les stûpa et les statues. Néanmoins, la bibliothèque semble avoir été communément appelée
jingzang. C'est sous ce nom que les sources historiques évoquent les bibliothèques de monastères lors de leur création. Par ailleurs, certaines indications données par les manuscrits de Dunhuang donnent à croire que les bibliothèques pouvaient être doubles ou, à· tout le moins, partagées en deux étages. C'est ce que suggèrent les termes shangzang 1:- ~ , bibliothèque supérieure, et xiazang Î' :r;;;, bibliothèque inférieure, que l'on trouve à plusieurs reprises. Sur deux manuscrits, la mention xiazang figure sur une feuille de couverture, non loin du titre extérieur de l'ouvrage et éventuellement du numéro de son enveloppe, indiquant la localisation du rouleau. Ce sont des copies du Sûtra de la Grande Prajiiâpâramitâ: S.5123 (j.183) et S.5124 (j.577). Sur deux autres manuscrits, il est en outre mentionné par le caractère en ~- que les rouleaux appartenaient au monastère Bao'en ~ll~~ : S.5084 (j.192) et S.5116 (j.36).93 Sur un cinquième manuscrit, S.5072 (j.216), est simplement porté le caractère "Î- , à la suite du numéro de l'enveloppe, 22. Cette hypothèse peut être confirmée par deux autres manuscrits: le premier est un récolement du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ dans les bibliothèques supérieure et inférieure d'un monastère dont le nom n'est pas précisé, S.5046, et le deuxième est un autre récolement de la bibliothèque supérieure d'un monastère, daté de 964, S.2142. On possède en outre un troisième manuscrit, P.3067, fragment d'un inventaire de mobilier d'un monastère où il est écrit qu'une table à sûtra,jing' an ~~ 1:., et une clochette de bronze se trouvent dans la bibliothèque supérieure,:Ii. ~& ~.J:,. ,et qu'une autre table à sûtra aux pieds "à grains de sable" 7)- ;;rest dans la bibliothèque inférieure ""î- ~ • Enfin, dans des notes d'un pèlerinage au Wutai shan, figurant sur le manuscrit S.397, sont mentionnées les bibliothèques de·deux monastères, Da'an j(.~ et Foguang1tft'
JItr
92. Voir Xiao Mo, "Bakkôkutsu hekiga ni mieru jien kenchiku", Tonkô bakkôkutsu, vol. 4, pp. 211-212. J. Prip-M611er, Chinese Buddhist Monasteries, est pratiquement muet sur le sujet. 93. Sur ces marques d'appartenance, voir ci-dessous.
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Les bibliothèques en Chine
:Yu. L'une contient 5 600 juan, l'autre se trouve au premier étage d'un bâtiment d~ cinq travées. 94
Cela étant, on peut se demander si la ou les bibliothèques d'un monastère conservaient un ou plusieurs exemplaires du canon bouddhique. Le fait que les bibliothèques aient pu se partager en deux inclinerait à penser que deux exemplaires pouvaient s'y trouver. Cela amène à se demander également si les ouvrages offerts en don à des fins votives étaient conservés dans l'une des deux bibliothèques. Y avait-il, à côté d'un canon de référence, un autre exemplaire du canon, complet ou non, comprenant au moins les ouvrages les plus usuels, destinés au prêt pour lecture ou copie? Les marques d'appartenance à des bibliothèques de monastère ne sont pas suffisamment nombreuses pour que l'on puisse l'affirmer. Des éléments de réponse peuvent néanmoins être apportés à l'aide par exemple des manuscrits S.5046 et I!41 y o par lesquels on apprend que deux exemplaires d'un ouvrage aussi important que le Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ en 600 juan étaient conservés dans un même monastère. Par ailleurs, sur un inventaire des biens mobiliers du monastère Jingtu 1~ ;t.. ~ , P.3638, dressé en un an xinwei (911), sont signalés deux exemplaires du canon bouddhique ou, stricto sensu, de la seule corbeille des sûtra, l'un principal, *'- ~ ~ l'autre secondaire, i1?. ~\~ "" conservés dans le Zhongyuan tang If 'fli, l~ .95 On ne peut être certain qu'il s'agisse du canon entier, car le manuscrit fait aussi mention d'une autre "petite corbeille de sûtra" )1, *-ï2 ~ se trouvant dans le logement d'un âcârya nommé Fan) e,. Si deux exemplaires du canon pouvaient bien se trouver dans le monastère, il est peu probable qu'un âcârya ait détenu lui-même un exemplaire. L'organisation et l'administration interne des bibliothèques ne nous sont connues que par des sources bien peu 'nombreuses. Les descriptions de bibliothèques sont d'ailleurs tout à fait rares. Quelques informations émergent parfois d'anecdotes comme celle-ci concernant une bibliothèque infernale. Un certain Zhao Wenchang ~ .5( ~, venant de mourir, fut traduit devant le tribunal du roi Yama. Il déclara connaître par coeur le Sûtra du Diamant qu'il récitait durant sa vie. Le roi Yama l'envoya alors dans la bibliothèque, jingzang, chercher un exemplaire du sûtra pour le lui faire réciter pendant qu'un préposé vérifierait: " Ils marchèrent cinq li vers l'Ouest et arrivèrent à la bibliothèque, zang. Ils virent un bâtiment de plusieurs dizaines de travées tout à fait magnifique. L'intérieur était rempli de rouleaux
94. Manuscrit édité par Hibino Takeo ,a ~ 'if J: J::.. , "Tonkô no Godaisan junreiki" ,!;:J.i. f) 3z. t: J.., '" ~~~, in Ono Kazutoshi hakase sôju kinen Tôhôgaku ronshu J3, ~~,~-:t JiI~:&~G --:& ~ -:Q ~ ~~ ~ ,Kyoto, Ryûkoku daigaku, 1982, pp. 293-295. .. 95. Manuscrit édité par Ikeda On, Chagoku kodai sekichô kenkya, pp. 612-613.
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Les bibliothèques bouddhiques
de sûtra merveilleusement ornés de bâtons d'or et d'enveloppes précieuses. "96 Zhao Wenchang fut bien sûr capable non seulement de trouver le sûtra dans la bibliothèque sans même ouvrir les yeux, mais aussi de le réciter par coeur sans aucune erreur. Bai Juyi évoqua à deux reprises la construction de bibliothèques de monastères. La première avait été construite dans le monastère Donglin ~ M-~ , à Lushan~ J.I (dans l'actuel Jiangxi) sur l'initiative du fonctionnaire Wei Dan~..q. 97 pendant l'ère yuanhe (806-820). La coqstruction ne fut pas achevée de son vivant et Bai Juyi ne dit rien de son organisation. 98 Il est par contre plus précis dans sa description de la bibliothèque du monastère Xiangshan ~ J., -:§f (dans l'actuel Henan) qui venait d'être achevée en 840. Y étaient conservés 5 270 rouleaux de sûtra, vinaya et sâstra du Grand et du Petit Véhicules, arrangés selon l'ordre du Kaiyuan lu et répartis en six fonds, zang: "A l'angle nord-ouest dQ monastère, se trouvait un bâtiment délabré de trois travées sur le point de s'effondrer. Alors, les moines l'ont réparé et orné pour en faire la bibliothèque, jingzang tang ~(~ 1Ii. ~. Dans l~s murs des travées de l'est et de l'ouest, on a ouvert quatre fenêtres et on a installé les six fonds (corbeilles). La bibliothèque a deux portes. On a institué des horaires d'ouverture et de fermeture et constitué un registre de prêt (et de retour). Dans la travée centrale de la bibliothèque est installée une grande et haute estrade de buddha. Sur l'estrade sont alignées cinq cents statues dorées. Derrière les statues, on a peint une image du Paradis de l'Ouest et deux images de bodhisattva. Autour de l'estrade sont suspendues vingt-quatre bannières inscrites. "99 Outre le décor sur lequel insiste Bai Juyi, deux informations importantes sont révélées. L'une montre que le canon, divisé en six corbeilles, était réparti dans deux pièces constituant les travées de l'est et de l'ouest, correspondant peut-être à une division en Grand et Petit Véhicule. Quant au système d'horaires d'ouverture et au registre de prêt, même si l'on peut se douter que cette organisation était courante, c'est là une mention apparemment unique.
96. Fayuan zhulin, T.2122, vol. 53, j. 79, pp. 875c-876a.
97. Biographie dans Kin Tangshu, j. 197, pp. 5629-5631. 98. Bai Juyi, "Donglin si jingzang xixiang ji" ~.#~ ~.ïi ~ àfJ ~ -u., dans Wenyuan yinghua , j. 819, p. 4326. 99. Bai Juyi, "Xiangshan si xinxiu jingzang ji" ~ J., 819. p. 4327.
~ jfr M; ~.~ ~iq
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dans Wenyuan yinghua, j.
Les bibliothèques en Chine 2. LA LOCAliSATION DES OUVRAGES
La rareté des sources ne permet, là encore, de répondre que très imparfaitement à la question de la localisation des ouvrages à l'intérieur des bi.bliothèques. Existait-il un ordre hiérarchique pour la disposition des ouvrages, ( selon que les livres étaient situés par exemple en haut ou en bas des étagères? Une telle question apparaît dans une anecdote sur l'Avata,!,saka sarra, non encore traduit en chinois, contant une aventure qui serait arrivée à Siksânanda (652-710) de Khotan, qui précisément traduisit ce sûtra entre 698 et 700. Ce texte n'avait pas été considéré comme authentique par la communauté bouddhique de Kucha" attachée exclusivement aux textes relevant du Petit Véhicule, et l'exemplaire apporté par un moine indien avait tout simplement été jeté dans un puits d'où il se mit à émettre une lumière éclatante. Il fut alors sorti du puits et déposé en bas d'une niche de la bibliothèque. Mais, miraculeusement, le sûtra se trouva transposé sur l'étagère supérieure. Les moines, toujours incrédules, le remirent en bas et fermèrent la bibliothèque à clé, mais le lendemain, le sûtra fut trouvé à nouveau sur l'étagère la plus haute. 100 A la lecture de cette historiette, il paraît évident que les sûtra les plus prisés devaient occuper les étagères supérieures. La réalité est sans doute différente. Mais on ne dispose que de deux sources à l'heure actuelle sur la disposition des ouvrages dans les bibliothèques. La première est le Da Tang neidian lu, la seconde un manuscrit de Dunhuang conservé à Pékin,.5i 41 Vo. Le chapitre 8 du Da Tang neidian lu reproduit en fait simplement la liste des ouvrages bouddhiques tels qu'ils existaient dans la bibliothèque du monastère Ximing où se trouvait Daoxuan. Les ouvrages y sont répartis, comme dans le catalogue général qui forme les chapitres 6 et 7, en textes du Grand et du Petit Véhicule, mais ils ne sont pas classés selon les mêmes subdivisions: dans les chapitres 6 et 7, les ouvrages en traductions unique et multiple sont mélangés, tandis que dans le chapitre 8 ils sont séparés. Néanmoins, la disposition en sûtra, vinaya et ~âstra reste la même. La bibliothèque se divisait en trois travées, de gauche, du centre et de droite, garnies d'étagères dont neuf étaient occupées pour la travée de gauche et huit seulement pour les deux autres travées. Les sûtra du Grand Véhicule en traduction unique occupaient les étagères l à 6, à partir du haut, de la travée centrale; les sûtra du Grand Véhicule à traductions multiples étaient répartis sur les première et deuxième étagères de la travée de gauche et sur les étagères 7 et 8 de la travée centrale, c'est-à-dire en bas.
100. Dafangguangfohuayanjing ganying zhuan, T.2074, vol. 51, pp. 176c-177a.
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Les bibliothèques bouddhiques
Dans la travée de gauche, au-dessous des sûtra du Grand Véhicule, étaient disposés les sûtra du Petit Véhicule, ceux qui étaient en traduction unique sur les étagères 3 à 6, la sixième étagère. étant complétée par les sûtra à traductions multiples, peu nombreux puisque regroupés dans six enveloppes seulement. Audessous encore, sur les étagères 7 à 9 de la même travée, se trouvaient les textes de vinaya du Petit Véhicule. Il y a très certainement une lacune dans le texte du catalogue, car les textes de vinaya du Grand Véhicule, au nombre de trentequatre titres pour 101 juan dans le j.6, sont ici absents. On peut suggérer qu'ils se trouvaient peut-être sur la neuvième étagère de la travée centrale, inoccupée. Dans la travée de droite, étaient rangés les traités et les compilations historiques, soit de haut en bas; les sâstra du Grand Véhicule sur les étagères 1 à 3, ceux du Petit Véhicule sur les étagères 4 à 6, et les compilations sur les étagères 7 et 8.
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Les bibliothèques en Chine
1
sûtra GV trad.mul.1 8 envel.
2
sûtra GV trad.mul.2 14 envel.
3
sûtra PV trad.un.1 12 envel.
4
sûtra PV trad.un.2 Il envel.
5
sûtra PV trad.un.3 13 envel.
6
sûtra PV trad.unA 3 envel.
sûtra GV trad.un.1 6 envel. sûtra GV trad.un.2 14 envel. sûtra GV trad.un.3 Il envel. sûtra GV trad.unA (12 envel.) sûtra GV trad.un.5 12 envel. sûtra GV trad.un.6 10 envel.
sâstra GV 1 10 enveI. sâstra GV 2 25 envel. sâstra GV 3 16 enveI. sâstra PV 1 46 envel. sâstraPV 2 12 enveI. sâstra PV 3 9 envel.
sûtra PV trad.muI. 6 envel. 7
vinaya PV 1 10 envel.
8
vinayaPV 2 Il envel.
9
vinaya PV 3 7 envel.
sûtra GV trad.muI.3 12 envel. sûtra GV trad.muI.4 12 envel.
compil. 1 10 enveI. compil. 2 8 envel.
(vinaya GV ?) (10 envel.)
Le nombre d'enveloppes sur chaque étagère était le plus souvent de l'ordre de la dizaine, à deux exceptions près : dans la travée de droite, les étagères 2 et 4
supportaient respectivement vingt-cinq et quarante-six enveloppes. 101
101. Da Tang neidian lu, T.2149, vol. 55, j. 8, pp. 302c- 312c. Cf. aussi Fang Guangchang, art.cit., p.116.
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Les bibliothèques bouddhiques
Le manuscrit.-ii 41 VO de la Bibliothèque nationale de Pékin fournit aussi quelques informations sur la dispositiQn des ouvrages dans la bibliothèque d'un monastère de Dunhuang. 102 Il ne s'agit pas dans ce manuscrit d'un catalogue du canon, mais de l'inventaire des ouvrages se trouvant effectivement dans la bibliothèque, mentionnant les déficits éventuels de certains juan et l'état de détérioration de certains ouvrages. Y figurent aussi des doubles. Le manuscrit est daté du Ile jour du 8e mois d'un an guiwei correspondant peut-être à 863, car la liste contient un exemplaire du Zhuxingmu tuoluoni jing i~ 9. ~ ~/l11i lb ~!1.. (Sûtra de la dhâraI!Î des étoiles, T.1302), ouvrage traduit par Facheng 7i~' en 842. Comme celle du monastère Ximing en 664, la bibliothèque de ce monastère de Dunhuang est apparemment divisée en. trois parties appelées ici côtés, mian i15 , ouest, sud et nord; le côté est devait être réservé à l'accès à la bibliothèque. Le nombre des étagères n'est pas mentionné, mais chaque· côté se divise en deux niveaux, ceng;i , supérieur et inférieur. Il est difficile de repérer dans quelle mesure l'ordre adopté ici pour le rangement des ouvrages correspond à l'ordre d'un catalogue officiel. Sur le mur de l'ouest, se trouvent deux exemplaires du Sûtra de la Grande Prajiiâpâramitâ, le premier avec des enveloppes de brocart et des titres initiaux en caractères d'or (/§:-!t Jt~ ~~ , et non ~ fti. comme a lu Xu Guolin); il y manquait cinq enveloppes complètes et trois juan lors de l'inventaire initial, mais à l'occasion d'un nouveau pointage, trois enveloppes ont été restituées. Le deuxième exemplaire ne possède que des enveloppes de toile; trente-deux juan sont déclarés manquants. Cent dix-sept enveloppes sont ainsi rangées sur le mur de l'ouest. Au niveau supérieur du mur du sud, il y a trois titres, dont deux sont conservés dans des enveloppes de brocart. Le tout comprend vingt-six enveloppes. Au niveau inférieur, se trouvent soixante titres parmi lesquels plusieurs sont signalés en double, totalement ou partiellement. Quelques-uns de ces doubles sont classés séparément, soit au même niveau, soit même sur le mur du nord. Plusieurs ouvrages sont très incomplets, comme le Xianyu jing ,: ~ #.w. (Sûtra du Sage et du Fou) en 13 juan (T.202) dont il ne subsiste que les juan 3 et 9. L'ensemble est regroupé en quarante-huit enveloppes pour lesquelles il est difficile de repérer un ordre de classement cohérent. Des ouvrages apocryphes dont le texte a été conservé seulement par les manuscrits de Dunhuang sont mêlés à des sûtra de toutes sortes. Une même enveloppe regroupe, parmi d'autres textes, le Sûtra du Diamant, 2 juan du Sûtra du Sage et du Fou et 1 juan du Catalogue de l'ensemble des sûtra, Zhongjing mulu.
102. Ce manuscrit a été édité avec quelques erreurs par Xu Guolin, DWlhuang shishi xiejing tiji yu DWlhuang zalu, pp. 156a-158a.
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Les bibliothèques en Chine Le mur du nord est divisé également en deux niveaux. Au niveau supérieur, il y a seulement quatre juan isolés de quatre traités différents et regroupés en une liasse, shu ~ ( il s'agit peut-être ici de livres en pothi à la manière indienne et non de rouleaux). Au niveau inférieur, se trouvent des sûtra assez complets, à l'exception du Niepan jing dont il ne reste que 15 juan. Six textes relevant de la section de la prajna sont pour une fois regroupés dans un ordre cohérent. L'ensemble de la bibliothèque ne comporte qu'environ cent quatre-vingts enveloppes, soit une faible partie du canon bouddhique, surtout si l'on tient compte que les deux exemplaires du Sûtra de la Grande Prajiiâpâramitâ représentent à eux seuls cent dix-sept enveloppes. Aucun ouvrage de vinaya n'y figure et un seul texte relève des compilations historiques.
3. LES EX-liBRIS
L'estimation des ouvrages, tant en nombre qu'en qualité, dans les bibliothèques des monastères de Dunhuang reste, elle aussi, difficile à établir, même pour les IXe et xe siècles, période pour laquelle les documents sont assez nombreux. Fujieda Akira pense que d'après l'ensemble des manuscrits de Dunhuang il n'est pas possible de reconstituer trois exemplaires du Sûtra de la Grande Prajiîâpâramitâ, ce qui montrerait par conséquent que l'ensemble des manuscrits découverts dans la grotte 17 proviendrait d'une seule bibliothèque de monastère, peut-être celle du monastère Sanjie, même si cette bibliothèque contenait dans son fonds un certain nombre de manuscrits inutilisables et de rebut.l°3 Selon le manuscrit§i41Vo, on a vu que deux exemplaires du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ se trouvaient dans la bibliothèque d'un monastère. En outre, sur le manuscrit S.5046 figurent deux récolements du Sûtra de la Grande Prajiiâpâramitâ respectivement dans les bibliothèques supérieure et inférieure d'un monastère. La question est d'importance, puisqu'elle recèle les raisons de l'existence même de la collection des manuscrits de Dunhuang, mais elle n'est guère aisée à résoudre. Il est certain que des transferts de textes entiers ou de juan ont eu lieu entre plusieurs bibliothèques. C'est ce qu'indiquent en particulier les impressions de sceaux de deux monastères apposées parfois sur un même manuscrit, comme celles du monastère Bao'en ou du monastère Sanjie, par exemple sur les manuscrits P.2233, S.3788, S.1587, F.23. L'appartenance des copies régulières à une bibliothèque de monastère était en effet signalée, soit par une impression de sceau, soit, assez souvent, par une 103. Akira Fujieda, "Une reconstruction de la «bibliothèque» de Touen-houang'" Journal asiatique, 269 (1981), pp. 66-67.
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Les bibliothèques bouddhiques
marque faite d'un seul caractère représentant le nom du monastère et inscrite sur la feuille de couverture, au dessous du titre extérieur et/ou parfois sous le titre initial du texte. 104 Pour cette exploration des marques d'appartenance, le grand nombre de feuilles de couvertures détachées des manuscrits et très souvent fort mutilées, qui sont conservées dans la collection Stein et que L. Giles n'a pas cataloguées, sont d'un intérêt non négligeable. D'après la liste, sans doute non exhaustive que l'on a pu dresser des manuscrits portant des ex-libris (cf.annexe), seize monastères apparaissent dont quinze parmi les dix-huit grands monastères de Dunhuang connus entre la fin du VIne siècle et le xe siècle. Aucun manuscrit ne porte la marque des monastères Dayun -:K.I~ ,Anguo dl: l~ ou Dacheng ::K. #.. . Le monastère Yongshou iK fi; est signalé. Les plus représentés sont les monastères Bao'en (55), Jingtu (34), Sanjie (105) et, dans une moindre mesure, les monastères Kaiyuan ~~ '5U (19), Liantai 11~ (18), Longxing~t~ (12). Ce sont surtout les copies du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ (209) sur lesquelles figurent ces marques. Sur les six cents juan de l'ouvrage, cent soixante-dix portent des ex-libris. Tous les monastères mentionnés dans la liste possèdent au moins un juan du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ, sauf les monastères Jinguangming.&- ~ ~fj et Yongshou. Certaines marques apparaissent plusieurs fois pour un même juan. Quand il s'agit du même monastère, cela ne correspond pas nécessairement à deux copies distinctes; généralement, ce sont plutôt deux fragments d'une même copie, l'une des marques figurant sur le texte, l'autre sur la feuille de couverture détachée, par exemple sur les manuscrits S.93 et 11055, ou S.410 et 11171. Il Ya parfois deux marques de monastères différents qui indiquent le passage du manuscrit d'une bibliothèque dans une autre. Ainsi pour les impressions de sceaux des monastères Bao'ert et Sanjie, les manuscrits correspondant ont peutêtre été d'abord conservés dans le monastère Bao'en, plus actif sous l'occupation tibétaine, avant de passer dans la bibliothèque du monastère Sanjie, actif surtout au xe siècle. Sur des récolements du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ appartenant à certaines bibliothèques, les noms de ces bibliothèques sont quelquefois mentionnés, comme les monastères Lingxiuit lit (S.4627), Dacheng (S.5045), Shengguang .nl.;tJ (st54). L'ensemble des fonds conservés dans les diverses bibliothèques a-t-il abouti au monastère Sanjie au xe siècle, comme l'estime Fujieda Akira? Il manque encore trop d'éléments pour répondre.
104. Cette pratique en vigueur dans les bibliothèques de monastères bouddhiques le fut également dans les établissements taoïques comme en témoigne un caractère bai.fa pour Baihe guan ~ ~JStsur la feuille de couverture du Taishang tongxuan lingbao jingtusheng jing:Js,.. ..t.;l~ ';i; If 'fi 7i J:..!1.. tt.~ ,P.4730. Ce monastère, actif au VIlle siècle, est mentionné dans les manuscrits P.2257 et P.3562VO.
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Les bibliothèques en Chine 4. LE CLASSEMENT DES OUVRAGES ET LES SYSTEMES DE COTES
Le repérage des manuscrits dans les bibliothèques s'effectuait à l'aide de cotes portées généralement sur la feuille de couverture de chaque rouleau et sur ) chaque enveloppe contenant le plus souvent une· dizaine de rouleaux (juan). A chaque enveloppe correspond une cote différente. Les seules mentions de cotes que l'on conn~sse, jusqu'à la fin du xe siècle, par les sources imprimées, sont celles contenues dans l'Abrégé du Catalogue de l'ère kaiyuan, Kaiyuan shijiaolu lüechu, de Zhisheng (T.2155, vo1.55) et dans le Xinji zangjing yinyi suihan lu~rr ~ ~ ~1,'Î.:ft ~ fl.tikl ~ (Glossaire phonétique et sémantique du nouveau canon bouddhique recensé dans l'ordre des écrins) de Kehong d] ~ , composé entre 931 et 935 105 dont l'arrangement a été repris pour le classement du canon de la dynastie des Liao (947-1125).106 Dans ces listes d'ouvrages, une cote est affectée à chaque enveloppe suivant l'ordre du Qianziwen, le "Livre des Mille Mots", recueil de mille caractères différents disposés en vers de quatre caractères. 107 On peut observer, entre ces deux listes, plusieurs décalages. Ceuxci ne sont pas tant dus à l'inclusion de nouveaux ouvrages dans la liste de Kehong plus tardive de deux siècles, qu'à deux autres raisons. La première est due à des regroupements différents d'ouvrages dans les enveloppes. La deuxième tient à ce que certains ouvrages n'ont pas été conservés dans les mêmes versions et ne possédaient pas le même nombre de juan. Un nombre assez important de manuscrits de Dunhuang mentionne des cotes. Elles se trouvent surtout sur des inventaires de textes, sur des feuilles de couverture détachées de manuscrits, sur des enveloppes ou sur des étiquettes. A première vue, l'Abrégé du Catalogue de l'ère kaiyuan, Kaiyuan shijiao lu lüechu, ne semble pas avoir été l'unique catalogue de référence dans les bibliothèques des monastères de Dunhuang. Les cotes correspondent souvent à la liste de Kehong.
105. Xinji zangjing yinyi suihan lu, éd. du Dainihon kôtei shukokku daizôkyô. 106. Sur les cotes du canon des Liao, cf. l'article de Yan Wenru, Fu Zhenlun et Zheng Enzhun, dans Wenwu, 1982 n06, pp. 9-19. Avant que quelques exemplaires de textes du canon des Liao imprimés vers la fin du xe siècle aient é~ retrouvés récemment, le système de cotes était surtout connu par les stèles du Yunju si J~ Jt ~ à Fangshan. Cf. Le Cdt Vaudescal, "Les pierres gravées du Che king chan et le Yun kiu sseu", Journal asiatique, 1914, l, pp. 375-459; Tsukamoto Zenryû, "Bôsan Unk~ kenkyû", Tôhô gakuhô, 5 (nO spécial), 1935, pp. 1-245; Fangshan Yunju si shijing ~ JI 'of; ~ ~ Jd,~ , Pékin, Wenwu chubanshe, 1978; Fangshan shijing tiji huibian~J.' ~ .~.ïi.. ~~ot .~, Pékin, Shumu wenxian chubanshe, 1987,632 p. 107. Le Qianziwen, qui est devenu l'un des premiers textes que les enfants apprenaient à l'école, a servi aussi de système de classement, non seulement pour le canon bouddhique, mais aussi plus tard pour le canon taoïque. L'histoire de ce texte, attribué à Zhou Xingsi'~ ~ ~ (mort en 521), et dont plusieurs copies ont été conservées par les manuscrits de Dunhuang, est assez embrouillée. Cf. P. Pelliot, "Le Ts'ien tseu wen ou «Livre des Mille Mots»", T oung Pao, 24 (1925), pp. 179-214.
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Les bibliothèques bouddhiques
Liste des manuscrits comportant des cotes Cotes confonnes au Kaiyuan lu lüechu 108
Cotes de Kehong
Cotes diverses
(p.3313)
P.3010
(S.5594)
P.3444
P.2239 (Q 63)
P.2239 (Q 63)
S.4120 (Q 383)
P.3986Vo S.2855
S.5982 (Q 389)
S.5982 (Q 146)
S.4861
S.11201 (Q 39)
S.11201 (Q 39)
S.4864
S.11246 (Q 51)
S.11246 (Q 51)
S.4869
S.11254 (Q 54)
S.11254 (Q 54)
S.4916
S.11258 (Q 55)
S.11258 (Q 55)
S.4689
Dx.212+~19
DX.212+219 (Q 45)
S.4786
Dx.2027 (Q 48)
S.5525Vo
(Q 45)
Dx.2027 (Q 48) MG.23082 (Q 108)
S.6135
MG.23083 (Q 64)
S.10979
BM MAS 859 (Q 238)7
S.11325 P.3948
Dx.1746 +5630
P.3290 S.4649 S.559 S.10923
108. Plutôt que de donner le caractère du Qianziwen, on donnera ici le numéro d'ordre qui lui correspond dans cet ouvrage que l'on désignera par la lettre Q.
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Les bibliothèques en Chine Quatorze manuscrits portent des cotes conformes à l'Abrégé du Kaiyuan lu, mais il faut noter que pour sept d'entre eux, les cotes sont aussi les mêmes que dans la liste de Kehong. Seules les cotes indiquées sur les manuscrits S.4120 ' et S·.11325 sont conformes uniquement à la liste de Zhisheng. Par contre, S.5982 réunit dix étiquettes sur lesqùelles sont portés des titres d'ouvrages avec, pour .deux d'entre eux, leurs cotes. L'une de ces cotes (Q 389), pour la dix-huitième' enveloppe de la Grande Exégèse de l' Abhidharma, Apidamo dapiposha lun~-q 'iL 3Î 'lb ry-~, est bien conforme à l'Abrégé du Kaiyuan lu, tandis que l'autre (Q 146) correspond à la cote de la liste de Kehong.
!11C..
?i
Il ne paraît donc pas impossible que le catalogue utilisé à la fin du IXe siècle et au début du xe siècle dans les bibliothèques de Dunhuang n'ait pas été l'Abrégé du Kaiyuan lu, mais un catalogue postérieur. Néanmoins, si l'on tente de rapprocher le Catalogue abrégé de l'ère kaiyuan (T.2155) des chapitres 19 et 20 du Catalogue général (T.2154) du même auteur, qui comprend la liste des ouvrages inclus au canon en 730, l'ordre de classement est bien sûr identique, mais on observe que les versions ou les éditions de certains ouvrages diffèrent. Bien que les cotes ne soient pas citées dans les chapitres 19 et 20 du catalogue général, le nombre des enveloppes y est détaillé, puisque à chaque enveloppe correspond une cote, et cela permet de reconstituer le système des cotes originel. ~~ iftl~ ptfi )~ ~\i (Sûtra de la Grande Ainsi le Mohe banruo boluomi jing Prajnâpâramitâ, T.223) existait en deux versions: l;une en 40 juan, signalée comme version principale dans le chapitre 19 du Catalogue général (soit l'équivalent de quatre cotes), l'autre en 30 juan, utilisée comme version de base dans l'Abrégé, soit trois cotes exprimées par trois caractères du Qianziwen .109 Dès lors, la suite de l'arrangement des deux catalogues diffère dans la numérotation des cotes et il persiste un décalage d'un caractère du Qianziwen. Le phénomène se reproduit pour d'autres textes (voir annexe 2).
n
Il se peut donc très bien que les bibliothécaires de Dunhuang aient suivi l'ordre du Kaiyuan lu d'après la version des chapitres 19 et 20 du catalogue général et non celle de l'Abrégé. Cela peut expliquer plusieurs anomalies de cotes constatées dans les manuscrits par rapport à l'Abrégé. Il n'est d'ailleurs pas étonnant que certaines cotes soient en fait conformes aussi à celui-ci, puisqu'il s'agit soit du Da banruo jing, soit du Fangguang banruo jing-i5 ~4fJ.t ~ \tl~ (Sûtra de la Prajnâpâramita illuminante) situés au début des catalogues, avant que les deux versions du Mohe banruo jing, en 30 ou 40 juan ne provoquent un décalage (Q 1 à 63). Une confinnation de ce que les bibliothécaires utilisaient une version du Kaiyuan lu proche de celle des chapitres 19 et 20 du catalogue général nous est donnée par les manuscrits P.3313 et S.5594 déjà cités. Dans le sommaire du Kaiyuan lu figurant sur P.3313 se trouvent indiquées les cotes de chaque section, 109. Il Yavait en fait encore d'autres versions de l'ouvrage, en 24 ou 27 juan, mais non retenues dans l'arrangement des catalogues cités ici.
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Les bibliothèques bouddhiques et on peut en comparer l'arrangement avec celui des deux versions du Catalogue de l'ère kaiyuan conservées dans le canon bouddhique. On constate que P.3313 suit exactement l'arrangement des chapitres 19 et 20 du catalogue général, sauf à la fin où une enveloppe, et donc la notation d'une cote, manque sur le manuscrit. La section banruo comprend ici 73 e'nveloppes comme dans le catalogue général, alors que dans l'Abrégé il n'yen a que 72. Cela montre que l'on utilisait bien à Dunhuang à cette époque la version du Mohe banruo jing en 40 juan. 110 A partir de cette section, il y a un décalage d'un caractère entre le manuscrit P.3313 et l'Abrégé, décalage semblable à celui qui existe entre les deux versions du Kaiyuan lu conservées au canon. Le Dafangdeng daji jing 1C -7j ~ i\.. ! k,f (Grand sûtra développé de la Grande Assemblée) n'ayant que 3 enveloppes dans le manuscrit et dans le catalogue général, alors qu'il en a 4 dans l'Abrégé, le décalage précédent est alors annulé à partir de ce titre et les cotes correspondent à nouveau pour la suite, jusqu'au Huayan jing, traduction ancienne, qui occupe 6 enveloppes dans le manuscrit et dans le catalogue général, mais 5 seulement dans l'Abrégé. Il s'ensuit un nouveau décalage d'un caractère. Les autres différences, comme celles qui existent dans les sâstra du Petit .Véhicule ne sont pas perceptibles ici, puisque l'ensemble de la section n'est pas détaillé dans le manuscrit P.3313. 111 Le manuscrit S.5594, qui ne comporte que des cotes de la section prajhâ, banruo, montre également que la version du Mohe banruo jing conservée est celle en 40 juan et 4 enveloppes, comme dans le catalogue général. Si l'on considère ainsi que le catalogue en usage à Dunhuang est basé sur la version du catalogue général, certaines anomalies sont explicables; les cotes sont en fait conformes à celles, supposées, de cette version non abrégée du catalogue: - P.3290 et S.10979, cote ~,,(Q 195) pour le Dacheng miyan jing f.:~(Sûtra du Grand Véhicule sur le secret de l'ornementation);
j( ~
't Rf;:..
- S.4649, cote ~.$1. (Q 263) pour la 3e enveloppe du Zhong ahan jing cf p-qlg ,~1 (Sûtra de l'Agama du milieu); . - S.559 et S.10923, cotes 11:, {J'fi , ~ , pour les 2e, 3e et 4e enveloppes du Fo benxingji jing .;;f. }.;y.it ~~ (Recueil des "vies antérieures du Buddha");
1'*
- S.5525Vo, cote~ (Q 91) pour la Fe enveloppe du Daji jing.f:...!;i- ~3.. ;
110. Plusieurs copies portant des nwnéros de juan en témoignent: 35 (S.3781), 36 (S.2149 et 2294), 38 (S.2619). La plupart des autres copies montrent aussi un découpage en 40 juan. Cf. L. Giles, Descriptive Catalogue of the Chinese Manuscripts from Tunhuang in the British Museum, pp. 17-18. 111. Sur le manuscrit SA120, la cote 'lÉ (Q 383) de la 12e enveloppe de l'Apidamo dapiposha lun correspond par contre à T.2155 mais pas à T.2154. .
-221-
Les bibliothèques en Chine - S.4689, cote·~ (Q 305) pour le Wubai dizi zishuo benqi jing.1J. § ~ -6- ~ ~ -* 3t~ \~~ (Sûtra sur les 500 disciples exposant leurs propres nidâna); - S.6135, cote J.':. (Q 246) pour la 2e enveloppe du Da zhuangyan jinglun j( fi.
~~1.~.
On dispose par ailleurs de trois manuscrits qui sont des listes d'ouvrages classés par cotes. Les deux premiers, simples fragments, comportent respectivement 5 titres (P.3948) et 2 titres (S.4786). Pour les deux premiers manuscrits, les cotes correspondent à l'arrangement des chapitres 19 et 20 du Catalogue général et non de l'Abrégé. Le troisième, Dx.1746+5360, comporte 9 titres avec leur cote. Huit de ces cotes correspondent au catalogue général, alors qu'une seule est conforme à l'Abrégé. Les cotes portées sur le manuscrit P.3986Yo, à la suite des titres, correspondent aussi à l'arrangement du catalogue général et sont décalées d'un caractère par rapport à l'Abrégé, sauf la dernière cote (Q 340) qui correspond à l'Abrégé et non au catalogue général. Il semble donc, d'après ces deux derniers fragments, qu'il y ait eu quelques différences entre le catalogue de référence utilisé à Dunhuang, et les catalogues officiels tels qu'ils nous ont été conservés, sinon dans la première partie (c'est-à-dire surtout le Grand Véhicule), de loin la plus importante, du moins dans le vinaya du Petit Yéhicule et dans les compilations historiques. A côté de ce système de cotes suivant l'ordre du Qianziwen, qui a été utilisé à partir du Catalogue de l'ère kaiyuan et l'a été par la suite dans les éditions du canon imprimé, d'autres systèmes ont été en usage dont il reste quelques traces dans les manuscrits de Dunhuang. Il Y a d'abord des manuscrits tels q\le S.4869, 4916, 4864, 4861 et 2855. Ce sont tous des copies du Sûtra du Grand ParinirvâI)a, Da banniepan jing, respectivement des juan 12, 13, 15, 16 et 36, qui portent les cotes .J:.. pour les quatre premiers et ~pour le dernier. Dans le système du Qianziwen, utilisé pour le catalogue de l'ère kaiyuan, et quelle que soit sa version, ces deux caractères correspondent à des enveloppes du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ, Da banruo jing, en soixante enveloppes, la 1re et la 23e• TI faut donc admettre que le système de cote est ici basé sur un autre code. Deux autres manuscrits contiennent aussi des systèmes de codage différents du Qianziwen : P.3444yoI et P.3010. Sur P.3444yoI se trouve une liste des douze enveloppes du Dabaoji jing Je... ~ ~ §i où les cotes de chaque enveloppe sont indiquées par les caractères suivants : ~&, Ji. ,~ ,..:fi ,~ ,~ ,1t , lI, -&- ,'Oi. ,1)11 ,7t, . Ces douze caractères forment deux séries de six qui se correspondent. Les six premiers, l'oeil, les oreilles, le nez, la langue, le corps et l'esprit, sont les six entrées, -f"; A... , sat!bYatana, c'est-à-dire les six organes des sens, qui dans le bouddhisme composent l'un des douze nidana de la chaîne de
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Les bibliothèques bouddhiques
l'existence. A ces six organes correspondent les six gu'}a, f; /~ : la couleur, le son, l'odeur, le goût, le toucher et les choses, qui sont les six objets de la connaissance. Les cotes utilisées ici sont donc en relation avec un système de classement qui ne se réfère plus à des termes issus d'un texte littéraire, mais à des notions typiquement bouddhiques, tout en conservant des procédés mnémotechniques. Un autre exemple est celui du manuscrit P.3010. Ce manuscrit contient quatre listes d'ouvrages signalés avec leur nombre de juan et d'enveloppes et avec leurs cotes. Ces listes, datées par une année cyclique, regroupent des copies nouvelles entrées au catalogue du canon d'une bibliothèque non nommée dans le manuscrit (listes a et b) et des copies qui viennent d'être remontées et reteintées, c'est-à-dire restaurées (listes cet d). Les ouvrages ne sont pas ici classés suivant l'ordre usuel des catalogues. De plus, les ouvrages regroupés dans une même enveloppe ne correspondent pas aux regroupements de catalogues tels que le Kaiyuan lu. Ainsi, dans la liste b, le Siyijing }f!'~ ~~(T.586), le Weimojing ~di fil l-ti. (Sûtra de Vimalakirti, T.474) et le Achujoguo jing f~ r~ 1.ft I~ ~'i (Sûtra du royaume d'Aksobya, T.313) sont regroupés dans une même enveloppe, tandis que dans le Kaiyuan lu ils se trouvent dans des enveloppes relativement éloignées les unes des autres, correspondant aux numéros 144 (-Ji), 133 ( .<:J) et 87 (~) du Qianziwen. On peut se demander si ce regroupement, qui semble fortuit et non justifié par le contenu, n'est pas un regroupement provisoire, puisque la liste ne concerne pas un ensemble d'ouvrages conservés dans une bibliothèque, mais seulement de nouvelles copies venant compléter l'ensemble. Surtout, le sytème de cote utilisé est totalement différent de celui du Qianziwen. Voici les cotes mentionnées:
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112.. Les cotes des listes b, c et d ont été éditées avec quelques différences de lectW'e par Fang Guangchang, art.cit., p. 117.
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Les bibliothèques en Chine Les caractères utilisés pour la liste a sont en fait simplement tirés du titre des ouvrages contenus dans chaque enveloppe, ou du premier titre s'il y en a plusieurs: ~' pour j( ~ ~ ~ I~~ qui comprend 20 juan et donc 2 enveloppes, ~e. pour :Je.. ~ ~€ ~î ,-ii pour .:k..J~~ ~ ~l~ et autres, etc. On peut se demander s'il s'agit vraiment de cotes pour le classement des ouvrages; ne serait-ce pas ( plutôt un système de notation abrégé, mais alors pour quel usage? ,
Les systèmes des listes b, c et d sont différents. Un peu comme dans le manuscrit P.3444voI, le système de cotes fait appel à des notions purement bouddhiques. L'ordre des textes mentionnés ici n'est pas semblable à celui des catalogues usuels. Il est donc malaisé de connnaître l'ordre réel des cotes et, partant, leur signification. Mais dans la mesure où certains ouvrages comprennent plusieurs enveloppes, on peut au moins repérer quelques séquences cohérentes. Ainsi, dans la liste b, les quatre enveloppes du Mohe banruo jing ont pour cotes: ~ ~1 ~, '$ ("les phénomènes sont impennanents"), expression que l'on trouve par exemple dans le Da banniepan jing (T.374, j.14, vol. 12, p.430b). De même, dans la liste c, les cotes du Zheng janian(chu) jing jE ~ /,'~ vk)r.t~, en 70 juan, ~~ ~ Jt.1L ~ \. fiù ("le Corps d'Essence est parfait dans ses cinq sections"), évoquent les cinq attributs du corps de la Loi dont il est fait mention dans le Da zhidu [un J\.. Jrg Jl"â~ (Traité de la Grande Vertu de Sagesse, T.1509, vo1.25, j.21, pp.220a-221a); ce sont les défenses, jie ~ , la concentration, ding 'lt., la sapience, zhi JfJ$ , la libération, jietuo ~ r1~ù, et la connaissance de la libération, zhijian *'(1. .9t (cf. Pl. 14).
.ft
IV. LES DOCUMENTS DE BIBLIOTHEQUES A DUNHUANG
Les manuscrits de Dunhuang recèlent un assez grand nombre de documents émanant directement de bibliothèques de monastères, surtout des récolements, des listes de prêts et de déficits. Un premier classement a été effectué, il y a une vingtaine d'années, sur les manuscrits de cette nature dans les fonds Stein et Pelliot par les membres du comité de recherche japonais sur les documents de Dunhuang, d'après les microfilms conservés au Tôyô Bunkô. 113 Les manuscrits ont été alors répartis en trois groupes: - documents relatifs à la copie ou à la collation des textes; -listes de prêts pour copie ou lecture; - inventaires d'ouvrages manquants ou de "suppléments".
113. Sutain Tonkô bunken oyobi kenkyû bunken ni inyô-shôkai-seraretaro Saiiki shutsudo Kambun bunken bunrui mokuroku shokô. Hi-Bukkyô bunken no bu, kobun shorui. pp. 31-55.
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Les bibliothèques bouddhiques
Plus récemment, Okabe Kazuo y a consacré une étude dans laquelle il présente une vingtaine de manuscrits répartis· en: - catalogues de textes; -listes d'acquisitions dans des monastères particuliers; -listes d'ouvrages manquants et listes de suppléments. 114 En fait, le classement de ces différents documents pose quelques difficultés: beaucoup de listes d'ouvrages ne comportent pas de mentions explicites quant à leur origine et à leur destination, et il n'est pas toujours possible de se prononcer. On ne reviendra pas ici sur les catalogues dont on a traité plus haut. Si l'on essaie de classer l'ensemble des autres documents de bibliothèques, on peut proposer de les regrouper de la manière suivante: 1. Listes d'acquisitions et d'ouvrages en fonds 2. Récolements
2a. Récolements du Sûtra de la Grande Prajnâpâramitâ, Da banruo jing 3. Listes de prêts
3a. Listes de prêts du Da banruo jing 4. Listes de déficits.
1. USTES D'ACQUISITIONS El' D'OUVRAGES EN FONDS
Les listes d'acquisitions sont beaucoup moins nombreuses que ne l'estime Okabe Kazuo. Les manuscrits S.476, P.3060, 3337, 3654, 3853, 3869, 3313 et 3852Y o ne sont pas des listes d'acquisitions. Les six premiers sont au contraire des listes de prêts, comme on le verra plus loin; quant à P.3313, il s'agit d'une copie du sommaire du Kaiyuan lu (cf. ci-dessus). Enfin le manuscrit P.3852Y o est la liste récapitulative des juan manquants au canon bouddhique conservé dans la bibliothèque du monastère Longxing. Le seul manuscrit qui soit incontestablement une liste d'acquisitions est le manuscrit P.3010 dont on il a été question plus haut. 114. Okabe Kazuo, "Tonkô zôkyô mokuroku", pp. 297-317.
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Les bibliothèques en Chine On possède par contre plusieurs listes d'ouvrages existants, comme par exemple le manuscrit 8.3624 qui recense les ouvrages se trouvant dans la bibliothèque du monastère 8anjie, ou encore comme le catalogue-inventaire inachevé qui figure sur le manuscrit 8.5594 (cf. ci-dessus). Dans ce manuscrit, le copiste a signalé, en suivant l'ordre du Kaiyuan lu, si les ouvrages mentionnés sel trouvaient dans la bibliothèque de son monastère. On peut encore évoquer le manuscrit 8.2142. C'est une liste d'ouvrages avec leurs nombres d'enveloppes et de juan conservés dans la bibliothèque supérieure d'un monastère non nommé. Cent six enveloppes d'ouvrages divers y sont recensées, auxquelles s'ajoutent soixante enveloppes du Da banruo jing. Mais le début du manuscrit manque et quatre-vingt-douze enveloppes seulement subsistent. Une note indique que le nombre des ouvrages et des enveloppes n'avait pas été comptabilisé auparavant et que cette liste y remédie. Une autre note, postérieure et datée de 964 indique en outre que les deux exemplaires du Da banruo jing ont été pointés et vérifiés par le sengzheng, responsable des sûtra, Huiyan p',~~;'YN~~ ~ ,et par lefalü Huici1f ~ ~ ~ et que le même jour, les falü Haiquan 71it~ et Huici ont demandé (à emprunter) deux ouvrages (cf. Pl.15). Ce sont les seuls documents dans les collections de Dunhuang qui puissent êu::e clairement identifiés comme des listes d'acquisitions ou d'ouvrages en fonds.
2. RECOLEMENTS
Les documents de ce type sont plus nombreux et de plusieurs sortes. Le plus important est le manuscritjl 41 vo, déjà cité plusieurs fois. Comme le précise le titre même du manuscrit, c'est une liste des ouvrages qui ont été à nouveau collationnés, diankan .'f.6 ~ , avec le nombre de leurs juan et de leurs enveloppes tels qu'ils se trouvent dans la bibliothèque d'un monastère, à la date du Il e jour du ge mois d'un an guiwei (cf. Pl.16-17). Pour plusieurs ouvrages, et surtout pour les deux exemplaires du Da banruo jing, sont indiqués les enveloppes et les juan manquants, qian 1<; quelques-unes de ces enveloppes (54, 57, 59 et 60) sont marquées d'un trait équarri à la droite duquel figure un petit caractère ru)\... , ce qui signifie que l'enveloppe correspondante est "rentrée" à la bibliothèque depuis l'inventaire initial. En outre, quelques ouvrages possèdent des juan en double, signalés par le caractère chong-t . Enfin, on peut relever plusieurs mentions intéressantes quant à la présentation ou à l'état des ouvrages: enveloppes de brocart, titres en caractères d'or, absence de feuille de couverture et de bâton, .:fG ~ (pour ~)~tb, nature du papier, ici simplement "blanc", 1:1 ~~\, c'est-à-dire non teinté. Les autres manuscrits comportant des récolements sont plus fragmentaires:
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Les bibliothèques bouddhiques - P.3852Ro. C'est une liste d'ouvrages avec l'indication des enveloppes et éventuellement des juan manquants. 87 titres sont cités sans ordre véritable apparent. - S.6225R 0 • Simple note de récolement portant sur cinq titres dont deux exemplaires distincts du Da banruo jing. Le premier est déclaré complet, juquan -fI, ~ , mais le second encore incomplet, weiquan ~1t . Trois exemplaires du Niepan jing y figurent aussi, réunis sans mention spéciale. - S.4900. Fragment d'un récolement où sont mentionnés les juan existants, jianyou J1 q'@" ,ou manquants, Qian, de trois sûtra, ainsi que le nombre de feuilles de papier utilisées pour les dix juan du Jinguangming jing. - Dx.l058. Fragment d'inventaire. Pour chaque titre, la nature de l'enveloppe est précisée, sauf pour quelques-uns sans enveloppe, wuzhizi!ff.. 11'~ g-. (cf. Pl.18). Trois types d'enveloppes sont ainsi signalés: des enveloppes en soie rouge ou pourpre, lei (zi) mianchou zhizi ~~ (JJtl-) 1,J\~ *\ I!lIP~ -3-, des enveloppes en bambou, zhuzhizi.t(1 tP~~, et en tissage simple, duzhi zhizij~ ~{f~.s: - Dx.1216Royo. Fragment de récolement relatif à des sâstra. Un des textes est manquant et il est précisé qu'il n'a pas encore été lu, weidu~~:~l ,et que l'on ne sait pas où il se trouve, buzhi zai he... 1(: J:ka ft A~ (-).Une enveloppe entière, par ailleurs, se trouve alors chez le kongmu Zhang 11k::fG @. - ~ 94y o. Deux fragments non jointifs au y o du manuscrit, le R° comportant une autre liste d'ouvrages, en deux fragments également, sans mention particulière. Sur le verso du deuxième fragment, l'un des sûtra est signalé comme incomplet, buquan -x: ~ ; seulement quatre juan du Da langbian loboo' en jing j( -1j 1i.1$ ~ ~,~tî: (Sûtra sur les grands moyens par lesquels le Buddha pait de retour les bienfaits) existent, you1l , sur sept. - P.4039. Liste fragmentairè d'ouvrages. Certains titres sont marqués de traits équarris. Néanmoins, on peut lire une indication relative au Ayuwang zhua1J, ~~ li ~ ~~ en 7 juan : ~t 1@ J -- , le j.l se trouve au monastère Long(xing). Cette liste pourrait donc concerner des ouvrages manquants. - P.4962. Liste fragmentaire d'ouvrages ou de juan d'ouvrages. - P.4664. Liste d'ouvrages avec quelques traits équarris à certains titres. - Dx.965. Fragment d'une liste d'ouvrages sans mention particulière occupant le y o du manuscrit (7 colonnes), ainsi que 3 colonnes au RO, avant le début du Yiqiejing yinyi -- -tA} ~I,~ ~ t de Xuanyingii Jf~-, j.2. A l'exception du manuscrit.:i. 41Yo, qui est certainement un récolement de bibliothèque, l'origine exacte des autres manuscrits est plus difficile à définir. Il
-227-
Les bibliothèques en Chine n'est pas impossible que plusieurs d'entre eux ne soient pas des récolements relatifs au fonds d'une bibliothèque, mais soient des inventaires de textes récemment ou pas encore copiés. C'est ce qui expliquerait dans certains cas la présence de traits équarris signifiant éventuellement que l'ouvrage correspondant est rentré ou sorti. Le fait que des ouvrages ne soient "pas encore complets", laisse penser que ceux-ci sont en cours de copie. Mais il y a aussi très certainement dans ces listes des inventaires d'ouvrages lus ou à lire, sans doute lors de cérémonies de lecture publique, zhuanjing~. ~&. C'est ce que donne à croire l'indication weidu1f. -;;~ dans le manuscrit Dx.1216. Pourtant, il se trouve sur le manuscrit P.4754Vo une courte note en deux colonnes où le nom d'une bibliothèque de monastère est cité avec précision, celle du monastère Longxing: le 26e jour du ge mois d'un an renyin, six enveloppes contenant cinquante-trois juan n'y sont pas encore rentrées. Sur la deuxième colonne, il est écrit que le falü Suo '1!. du monastère (Ling)tu a en mains trois enveloppes et onze juan divers de la bibliothèque supérieure. Le même falü Suo apparaît d'ailleurs dans un compte de feuilles de papier pour la copie de textes (P.3240), daté lui aussi d'un an renyin, probablement 942.
2a. Récolements du Da banruo jing
A côté des récolements de caractère général se trouvent parmi les manuscrits de Dùnhuang un certain nombre de documents ne recensant que des ouvrages particuliers; ainsi de la courte note relative au récolement du Grand sûtra des noms du Buddha, Da foming jing j( A~ f& ~(J.. de la version en seize juan, S.6055. Chacun des seize juan est présent, you~, mais pour le onzième, il est précisé que le début manque, qiantou If<.. ~~ ,et pour le treizième/qu'il n'a ni début ni fin, qiantou qianwei -jJ.,. ~ 1Z ~ . A la suite, le (Sûtra des noms des Mille Buddhas du) kalpa des sages, Xianqie (qianfo ming jing) ~ ~f ( {4f Xz 'p..ïi), alors divisé en deux juan, est aussi signalé comme présent.
-r-
Sur un autre manuscrit, le court fragment Dx.155, se trouvent deux parties d'un inventaire d'enveloppes d'un texte non précisé. La deuxième partie porte aussi sur les quatre enveloppes du même texte; mais, cette fois, il est tenu compte de l'état de certains juan. Le manuscrit S.4686RoI et VOl comprend aussi le récolement inachevé (ou coupé) de treize enveloppes d'un texte non précisé qui pourrait être le Da banruo jing. Ce récolement semble avoir été dressé après copie des juan ou des enveloppes manquants. C'est ce qui ,ressort de la mention figurant au verso: $ -r ;:... =*1; ~~ ~, 12e enveloppe copiée, complète. Ne sont d'ailleurs indiqués que
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1
Les bibliothèques bouddhiques les juan présents dans la bibliothèque, xianzai complètes, quan ~ ou zu f[.
Jt fJ:.. , ou
les enveloppes
Parmi les récolements particuliers, ceux relatifs au Da banruo jing occupent une place importante. Souvent, le titre n'est pas indiqué et c'est en raison du grand nombre de juan et d'enveloppes de ce sûtra qu'il peut être identifié, puisqu'il est le seul texte à atteindre 600 juan en 60 enveloppes. Plusieurs manuscrits comportent ainsi des notes de récolement où apparaissent simplement les numéros des enveloppes. Tel est le cas de P.4668, brève liste de six juan manquants dans des enveloppes numérotées 51,41, 56 et 48. Les courts fragments S.5925, S.5985 sont de même type, ainsi que S.6039, mais ici le titre abrégé du sûtra apparaît. Le manuscrit S.5991 cQntient une liste d'enveloppes numérotées de 1 à 21, suivies pour chacune des numéros des juan manquants. Sans doute après copie ou restitution, ces numéros ont été biffés au fur et à mesure. Sur le manuscrit S.5782 sont seulement mentionnés les juan présents et les enveloppes complètes. llS Par contre, pour d'autres notes de récolement, comme S.6314, il est précisé si l'enveloppe est complète, zu}/.., ou bien quels sont les juan qui manquent J.P... • Eventuellement, les enveloppes ou les juan manquants sont localisés, par l'indication du nom des emprunteurs. Les noms de ceux-ci, Huaizhen 'If{ ~ , Zhicen ~ % , Daosong ~ ~ ,Faying ;,~\ nl},~, Boming ~ ~ ~J1 , Zhixin ~ Ir~ , se retrouvent pour certains d'entre eux sur d'autres manuscrits comme copistes ou collationneurs (Boming sur S.2447, ~ 29 et l~ 43, Faying sur ~95, Daosong sur \~ 43, Huaizhen sur }1j60, Zhixin sur S.4088).116 TI s'agit donc pour le manuscrit S.6314 d'un récolement d'enveloppes ou de juan prêtés pour être copiés. Plusieurs autres notes de récolement nous renseignent sur l'état des ouvrages eux-mêmes. Dans S.4447, outre l'indication des juan manquants, le nombre de. feuilles constituant les rouleaux est précisé. Parfois, c'est l'enveloppe entière qui est en déficit, quanwu~~, . TI arrive aussi que certains rouleaux soient simplement incomplets car le début manque, wutou ~ ~ . . Au recto du manuscrit S.4688 se trouve un fragmentde récolement du Da banruo jing portant sur les enveloppes 15 à 32; au verso sont récapitulés le
115. Le manuscrit S.3522 est à mettre à part; le recto porte une liste des enveloppes du Da banruo jing et le verso une liste des juan, sans indication particulière qui permettrait d'en définir la destination. 116. Le manuscrit)jJ43, édité par Xu Guolin, op.cit., p. 159a-b, est justement une liste d'enveloppes probablement du Da banruo jing collationnées en un an wu, c'est-à-dire pendant la période d'occupation tibétaine de Dunhuang, si l'on admet que cette notation des années par un seul caractère cyclique a eu cours plutôt pendant la période de domination tibétaine.
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Les bibliothèques en Chine nombre des juan déficitaires de cet ouvrage (261) et celui des juan dont le début manque (37). Le manuscrit P.3459V o est un fragment de récolement du Da banruo jing mentionnant si les enveloppes sont complètes, quan~, et s'il existe des anomalies, bie &J, suizibie·~ ~ %!J , suibie,lg l; la présence des housses, shoujin' 1f, y est signalée. l
1
Pour toutes ces notes de récolement, on ignore quels sont les monastères concernés. On dispose néanmoins de trois autres manuscrits qui portent des récolements du Da banruo jing dans un monastère nommé: - ~ 54. Liste d'enveloppes précédée du caractère sheng â1., correspondant vraisemblablement au monastère Shengguang ~1 ~1f . Ce manuscrit, devenu plus tard inutile, a été récupéré et transformé lui-même, comme beaucoup d'autres, en enveloppe pour empaqueter des manuscrits. C'est ce que l'on peut déduire de la mention du verso: ~ -r 1L3t* , 1ge enveloppe. . - S.5045. Fragment de récolement du Da banruo jing conservé, pai $tE, au monastère Dacheng, daté d'un an wuxu (9381) et portant sur 14 enveloppes. Certains juan manquent, pour d'autres, il ne manque que le début. - S.4627. Liste des enveloppes du Da banruo jing mentionnant les juan manquants ou en excédent, sheng1.~ , dans le monastère Lingxiu. Un autre manuscrit déjà cité, S.5046, décrit l'état des exemplaires du Da banruo jing dans les bibliothèques supérieure et inférieure d'un monastère non nommé (cf. Pl.19). Ce manuscrit contient plusieurs précisions intéressantes qui font croire que cette note devait préparer le travail de restauration des rouleaux détériorés. Ainsi, dans la bibliothèque supérieure, il est précisé que le début du quatrième juan de l'enveloppe 35 manque et qu'il est nécessaire de le restaurer, qiantou yaojie 1? ~ ~ ?il:t~ . Dans la bibliothèque inférieure, le sixième juan de l'enveloppe 22 n'a plus de feuille de couverture et son début est détérioré, wubiao toupo -#f,~' (pour;;\.f..) ~~ pi; la feuille de couverture du septième juan est déchirée et doit être recollée, biaopo yaojie Pit:t:W;. . Dans le huitième juan de l'enveloppe 27, c'est la première feuille du rouleau qui manque, qiantouzhi 1( ~~, f,{~ , etc.
-*
Enfin, il faut mettre à part le manuscrit P.2727, où les informations sont un peu plus fournies. C'est un récolement du Da banruo jing effectué à l'occasion d'une cérémonie de lecture publique, zhuanjing, faite en un an you, c'est-à-dire pendant la période d'occupation tibétaine, au monastère Puguang (cf. P1.20). La personne en charge de la bibliothèque pour l'année précédente, xiannianguan l:tJ ~ ' W , a constaté que des rouleaux manquaient dans certaines enveloppes de l'exemplaire du Da banruo jing du 'monastère et que certains rouleaux n'avaient ni début ni fin. Il a donc dressé la liste qui a été distribuée aux, responsables,
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Les bibliothèques bouddhiques
~Ji f1~ , des monastères Yongkang, Longxing et Bao'en, chacun y ayant apposé son sceau.
suoyou Ih J) , et aux karmadana, weina
La liste recense 52 enveloppes et comptabilise 398 juan présents. Les juan manquants, y compris ceux des huit enveloppes non recensées, soit 202 juan, seront demandés au moine chargé pour l'année, suiguan:ffi;. de la bibliothèque du monastère Longxing, afin que les 600 juan soient au complet. Les personnes intéressées -sont mentionnées, shangzuo .l: .&. , présidents, et karmadana des trois monastères, mais leurs noms ont été biffés.
*
Tous ces manuscrits ne sont pas nécessairement des récolements de bibliothèques pratiqués à des périodes régulières. Certaines notes semblent plutôt être de simples pointages des ouvrages prêtés pour copie, révision, collation ou restauration.
3. USTES DE PREI'S
On peut rassembler sous cette dénomination des documents de plusieurs types. D'une manière générale, ce sont des listes de distribution d'ouvrages ou de juan à des personnes, moines ou laïcs, regroupés le plus souvent par monastères, sans que le motif du prêt soit précisé. Les textes sont donc prêtés soit pour lecture, soit pour copie, sans doute pour remédier aux manques, mais il est difficile de choisir entre ces deux hypothèses. Dans la mesure où pour plusieurs listes, qui datent vraisemblablement de la période d'occupation tibétaine, les ouvrages sont répartis entre différents monastères, on peut penser qu'à cette époque c'était un organisme central qui distribuait les ouvrages à copier aux divers monastères pour constituer un canon complet. On sait d'ailleurs qu'un scriptorium officiel, jingfang
[email protected]~, a fonctionné à cette époque (voir plus loin). Les listes de distributions d'ouvrages ou de rouleaux qui se trouvent sur les manuscrits S.476Royo, S.2712Royo, S.3071'Yo, P.3138Yo, P.3337Royo, P.3853Royo, P.3854Ro, P.3855Royo, P.5568, sont classées par les noms des monastères à qui ont été confiés les textes. Pour chaque ouvrage ou juan, est en général mentionné le nom du moine (éventuellement du laïc) à qui le texte a été donné. Le manuscrit P.4611 est d'un type un peu différent puisqu'il recense les enveloppes distribuées à des karmadana et des "présidents" de 15 monastères. Dans tous ces manuscrits on retrouve les noms des monastères actifs pendant la période d'occupation tibétaine (cf. annexe 3).
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Les bibliothèques en Chine Un manuscrit seulement, P.3869, concerne un monastère unique, le Jinguangming si. Par ailleurs, le manuscrit P.3060 recense un certain nombre de titres d'ouvrages donnés sous forme abrégée, dont les enveloppes ont étédistribuées à des moines sans mention d'appartenance à un monastère; on peut supposer que ceux-ci appartenaient tous à un même monastère. Egalement, dans S.10967, fragment de note de prêt inscrite sur une ancienne feuille de couverture d'un sûtra, plusieurs titres sont mentionnés et simplement suivis d'un nom de moine; il est vraisemblable là encore qu'ils relevaient tous du même monastère. Le manuscrit S.375R ° est plus difficile à classer. Y figure une liste d'ouvrages regroupant 20juan prêtés, semble-t-il, au monastère (Ling)tu en un an yisi (909?, 969?). Bien que ce ne soit pas une liste de prêt, un autre manuscrit, S.3983, est à rattacher à ce type de documents. C'est une lettre, non datée, d'un moine nommé Guangji ~ 1~ , demandant que l'on envoie chercher les ouvrages empruntés par le lüshi ~f ~f Bizang~;h' ~ dans la bibliothèque du monastère Long(xing), dont le lüshi Zhengxian ~~ ~~. était responsable, zhijing suoyou ~ ~~~ 11 ~ ,et qui n'ont pas encore été rendus. Il y a 18 titres, soit 33 juan. Il s'agit de copies de l"'ancien canon", c'est-à-dire qu'il existait alors depuis peu une nouvelle copie du canon. Par ailleurs, Guangji est connu comme l'un des collationneurs du Da banruo'jing mentionnés dans le manuscrit [%J 43 cité plus haut.
3a. Listes de prêts du Da banruo jing
Comme pour les récolements, il existe des listes de prêts ne concernant que des juan ou des enveloppes du Da banruo jing: - P.3138Ro. Liste d'enveloppes, appartenant nécessairement au Da banruo jing en raison de leur grand nombre, dont l'emprunt a été demandé (et qui ont donc été prêtées) par des karmadana et un supérieur, sizhu1t ~ ,de 17 monastères. - S.4018.2. Liste de 15 juan du Da banruo jing confiés à un certain Song Fada IjZ 7ft !&., peut-être pour copie.
- S.4831. Simple note mentionnant des noms de moines et le nombre de juan ainsi que le numéro de l'enveloppe qu'ils ont entre les mains. Il s'agit ici de distribution pour copie. Les noms se retrouvent d'ailleurs dans d'autres manuscrits. Une fois copiés, les numéros de juan ont été marqués d'un trait équarri.
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Les bibliothèques bouddhiques - 8.1364. Listes d'enveloppes manquantes, distribuées à des moines de divers ' monastères. - P.3654Yo. Note de prêt d'enveloppes du Da banruo jing à deux personnes, le qing 8uo rt ~~p et la nonne 8hengnian ~.!,'~"; A côté de ces listes de prêts du Da banruo jing pour copie, les .manuscrits de Dunhuang recèlent aussi des listes de prêts pour lecture. Il s'agissait dans ce cas de lecture cérémonielle, zhuanjing, qui s'effectuait pour des motifs divers, d'ordre politique ou social ou encore pour demander une guérison. Trois manuscrits de ce type datent de la période d'occupation tibétaine: - P.3336Royo. Quatre listes établies à des dates diverses. Le sûtra a été distribué par enveloppes aux différents monastères pour être lu sur l'initiative, ou peutêtre au profit, du roi du Tibet, le bcan-po ~ ~ . - P.3654R°1. Distribution d'enveloppes aux karmadana de plusieurs monastères pour lecture au profit du bcan-po. - 8.4914. Répartition d'enveloppes entre 14 monastères pour une séance de lecture dont le motif n'est pas précisé. Trois autres manuscrits semblent dater de la période du Guiyijun jiedushi
~~ ~ ~ ~f .Ji ~t, et plus précisément du xe siècle:
- P.3365. Distribution des 60 enveloppes du Da banruo jing à des moines pour lecture au profit dufuzhu dawangfrt i:K.~ le 10e jour du 5e mois d'un anjiaxu qui correspond très certainement à 974 (cf. P1.21), car l'appellation dawang que se sont donnée les Cao qui ont gouverné Dunhuang n'apparaît qu'avec Cao Yijin l~ ~ ~ en 920. De plus, la cérémonie a lieu pour la guérison de la maladie, xiaohuanJJI ~~ ,du grand roi; or, précisément, d'après le manuscrit P.3877yo,le 6e jour du 6e mois, soit moins d'un mois après, mourait Cao Yuanzhong. 117 C'est donc à lui que cette cérémonie était destinée. - P.2680. Répartition d'enveloppes du Da banruo jing à des moines d'un monastère, vraisemblablement pour lecture, à la demande du shijun 1t l~ Murong 1fJ. , en un an bingshen (936 ou 996).
t
- 8.6031. Distribution d'enveloppes du Da banruo jing à six moines, datée d'un an gengshen (sans doute 980) pour lecture au profit de la famille Zhai ~. Le Da banruo jing n'était pas le seul ouvrage qui pouvait ainsi être parcouru par la lecture de quelques colonnes du début, du milieu et de la fin de chaque juan lors de cérémonies. Le manuscrit P.3187 contient précisément une 117. Cf. James Hamilton, Les Ouïghours à l'époque des Cinq Dynasties, p. 56.
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Les bibliothèques en Chine liste d'ouvrages divers, sûtra, vinaya et sâstra du Petit et du Grand Véhicules lus, zhuanzang ~~~ en un an wuchen (968?). Un autre document, de nature différente, est à rattacher à ces listes de prêt, P.4707. C'est une lettre d'un moine nommé Guizhen ~~ ,relative à l'emprunt d'une copie du Chang ahan jing ~ fi1J<-i \~(~ (Sûtra de l'Agama long) en 2 enveloppes et 2 juan pour une cérémonie de lecture, zhuandu ~~ ~tt, par un maître de la Loi Liu ~Il :K. ~f. Dans cette lettre, le moine Guizhen demande à ce que l'ouvrage soit rendu sans retard et sans souillure ni détérioration (cf. P1.22).
4. liSTES DE DEFICITS
La distinction entre listes de prêts et listes de déficits est à vrai dire parfois artificielle, dans la mesure où ce que l'on peut appeler listes des déficits recense simplement des ouvrages portés manquants, tandis que les listes de prêts mentionnent soit les noms des emprunteurs, soit ceux des monastères auxquels les ouvrages ont été prêtés, et éventuellement le motif du prêt. Une telle liste de déficits se trouve sur le manuscrit S.8201 où les ouvrages manquants sont énumérés suivant l'ordre du Da Tang neidian lu. Un autre manuscrit, P.3852vo1, comporte quelques colonnes d'un brouillon de rapport, daté d'un an wuchen (968?), récapitulant le' nombre de juan d'ouvrages bouddhiques manquant au canon du monastère Longxing, après pointage et collation des ouvrages en fonds dans la bibliothèque, soit:
juan manquants sûtra vinaya sâstra recueils biographies
472 80 301 14 21 888'
On peut ajouter à ces quelques manuscrits mentionnant des déficits, une courte note relative à des enveloppes manquantes du Da banruo jing, qui n'est qu'un simple mémento de compte, S.396Vo. Toutefois, on possède quelques manuscrits qui sont de véritables listes d'ouvrages manquants, non pas dans une bibliothèque, mais appar~mment dans
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Les bibliothèques bouddhiques
l'ensemble des monastères de Dunhuang. Ces manuscrits sont au nombre de cinq: P.3851, 4607, S.2140, 4640 et Dx.2170. 118 Ils se rapportent aux mêmes ouvrages, déclarés manquants à Shazhou, sauf P.4607 qui ne porte que sur un seul titre. Dans tous les cas, les ouvrages manquants doivent être recherchés à la capitale supérieure, shangdu J: ~~ .119 Ce sont donc plusieurs copies d'une même demande rédigées vraisemblablement à des étapes différentes. La liste la plus longue est celle de Dx.2170 qui, bien que mutilée, recense vingt-sept titres d'ouvrages manquants. Les listes de S.2140 et 4640 sont à peu près identiques, mais ne comprennent que vingt-quatre titres (cf. P1.23). P.3851 n'en mentionne que huit et P.4607 un seul, le Faji jing -;~ ~ p.\~ (T.761). Il est mentionné sur P.4607, comme sur les autres manuscrits, qu'il existait deux versions de ce texte, l'une en six juan et l'autre en huit juan. Tandis que celle en six juan existait à Shazhou, celle en huit juan manquait. Si l'on consulte les catalogues, il semble qu'il y ait eu d'abord une version en six juan de cet ouvrage traduit par Bodhiruci en 515. 120 A partir du début du vne siècle, apparaît une version en sept juan, comme l'indique le catalogue de Yancong 121 qui mentionne deux versions en six et sept juan. Sous les Tang, ce sont trois versions, en huit, sept et six juan qui existent, aussi bien d'après le catalogue de Jingtai122 que celui de Daoxuan123; il en est de même dans le catalogue de Mingquan. 124 A partir du Kaiyuan shijiao lu de Zhisheng, c'est surtout la version en six juan qui subsiste, au point que dans son catalogue abrégé, Zhisheng ne mentionne que celle-ci,125 Yuanzhao, à la fin du VIne siècle, fera de même. 126 Le nombre des feuilles de papier utilisées varie selon les catalogues: 121 (T.2148), 122 (T.2149), 132, T.2153) et enfin 127 (T.2154 et 2157). C'est ce dernier chiffre qui est indiqué sur les manuscrits S.2140, 4640 et P.4607. Aucun de ces manuscrits ne porte de date. D'après l'examen morphologique du papier, il est permis de les dater du IXe ou du xe siècle. On ignore si la demande a pu être ,honorée dans sa totalité. De plus, il est difficile de 118. Il faudrait leur ajouter le manuscrit S.3607 qui a en commun avec les cinq autres la formule finale, mais qui ne comP9rte aucun titre. Le manuscrit S.214O a été reproduit par Yabuki Keiki, Meisha yoin, pl. 87. Les manuscrits Pelliot et Stein viennent d'être édités (sans le manuscrit de Lenin~rad) et étudiés, par Fang Guarigchang, "Dunhuang yishu «Shazhou qijingzhuang» yanjiu', Dunhuang yanjiu, 1989 n02, pp. 73-83. 119. La capitale occidentale, Chang'an, a pris le nom de capitale supérieure sous le règne de l'empereur Suzong (règne 756-761). .
120. Zhongjing mu/u, T.2146, j. 1, p. 115a; Udai sanbao ji, T.2034, j. 13, p. 10ge. 121. Zhongjing mu/u, T.2147, j. 1, p. 151a.
122. Zhongjing mu/u, T.2148, j. 1, p. 182b. 123. Da Tang neidian lu, T.2149, j. 4, p. 268e, et j. 6, p. 287a. 124. Da Zhou kanding zhongjing mu/u, T.2153, j. 1, p. 377b. 125. Kaiyuan shijiao lu lüeehu, T.2155, j. 2, p. 732a. 126. Zhenyuan xinding shijiao mulu, T.2157, j. 29, p. 1033b.
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Les bibliothèques en Chine
savoir si le manuscrit P.3851, où la demande ne porte que sur huit ouvrages, est antérieur ou postérieur aux manuscrits S.2140, 4640 et Dx.2170. S'il est postérieur, cela signifierait qu'une partie des déficits signalés initialement sur les autres manuscrits ont pu être comblés. S'il est antérieur, au contraire, les déficits entre-temps n'auraient fait que s'accroître. En tout cas, par sondage panni les manuscrits qui subsistent, on peut se rendre compte que quelques-uns seulement des ouvrages qui manquaient alors ont été retrouvés dans la grotte aux manuscrits, et le plus souvent de manière très incomplète: ainsi du wutan jing ;ff 11< ~I,{L (T.23) ou du Genben sapoduo bulü she ~e<.;f-. fA 1:- ~ ~f Xf;tj). (Commentaire condensé du vinaya des Mûlasarvâstivâdin, T.1458).
CONCLUSION
Les sources relatives aux ~ibliothèques bouddhiques, comme les documents qui subsistent dans les manuscrits de Dunhuang sur ce sujet, ne permettent guère de situer avec exactitude et précision l'organisation des bibliothèques de monastères, mais seulement d'en éclairer quelques aspects. Si les classifications sont assez bien connues d'une manière générale, on ignore souvent comment celles-ci étaient utilisées pour le classement des ouvrages sur les rayons des bibliothèques. Grâce aux manuscrits de Dunhuang, on peut se faire une idée, même vague, de la circulation du livre manuscrit dans les bibliothèques: acquisition, conservation, prêt, restauration, etc. Mais plusieurs questions restent presque totalement dans l'ombre. Panni les plus importantes et les plus intéressantes, se trouvent celle des lecteurs qui empruntaient les livres et celle du personnel qui était affecté aux bibliothèques. A Dunhuang, d'après les documents que l'on a mentionnés, plusieurs noms de fonction sont cités dans des listes de textes bouddhiques qui paraissent liés au fonctionnement des bibliothèques. Néanmoins, il faut ici essayer de distinguer les listes de textes distribués pour copie ou lecture et les récolements. Ainsi, dans plusieurs cas, des textes ou des juan sont distribués, particulièrement à l'époque de l'occupation tibétaine, à des karmadana ou à des présidents, shangzuo, qui semblent chargés de l'organisation de la copie ou de la lecture des textes, par exemple P.4611 ou P.3138. De même, au xe siècle, des jalü apparaissent souvent dans des comptes de papier pour copie, comme sur S.2449, S.3558, S.5707 ou sur le manuscrit C.99 de l'India Office Library.127 Sur quatre manuscrits seulement, sont mentionnés des responsables de bibliothèques de monastères. D'abord sur S.2142, daté de 964, où figure une liste 127. Sur les jalü. cf. Chikusa Masaaki. "Tonkô no sôka seido in". Tôhô gakuhô. 31 (1%1). pp. 163-164.
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Les bibliothèques bouddhiques
d'ouvrages pointés et examinés par le sengzheng Huiyan, responsable des SÛtI'a, jingsiff,:ry. &J , et le falü Huici. Puis le manuscrit P.3188, liste de neuf titres transmis par le moine Daci:K ~" responsable des sûtra au monastère Qianyuan ~t -30, à son successeur, le moine Guangxin~ 1~ (cf. P1.24). Du fait que Daci est désigné comme précédent responsable des sûtra, Qian ~ jingsi, et Guangxin comme responsable suivant, hou~~'jingsi, on peut supposer que les responsables des sûtra n'avaient la charge de la bibliothèque que pour une année seulement, de même que les économes, à ce que l'on peut constater d'après des comptes de monastères (cf. par exemple P.2049). Cela pourrait être confirmé, à une époque antérieure, sous l'occupation tibétaine, par le manuscrit P.2727 cité plus haut. Le responsable de la bibliothèque y est désigné sous le terme nianguan !Jl- ~ , en charge pour l'année. Une dernière mention nous est apportée par le manuscrit S.3983 déjà cité, lettre de rappel pour faire rendre des ouvrages empruntés à la bibliothèque du monastère Longxing, dont le responsable, zhijing suoyou !f\tJ k!t f/fL~, était le [üshi Zhengxian. . Un autre problème qui reste aussi à résoudre est de savoir dans quelle mesure les bibliothèques étaient associées à la copie des textes. TI semble bien que sous l'occupation tibétaine, un scriptorium officiel ait été créé sous le nom de jingfang, comme en témoigne le manuscrit S.5824, requête de copistes chinois et tibétains de ce scriptorium. 128 Une énorme quantité de textes furent copiés à cette période. Au début du VIe siècle déjà, un scriptorium, sans doute beaucoup plus petit, avait été créé à Dunhuang, sous la direction de Linghu Zhongzhe. 129 Mais à d'autres périodes, comme au xe siècle, il est peu probable que des scriptoria officiels aient fonctionné en permanence. Pour le fonctionnement habituel des bibliothèques, il est vraisemblable que les copies de manuscrits détériorées ou les copies de textes nouveaux, prêtées par d'autres bibliothèques, devaient se faire dans les bibliothèques mêmes des monastères.
128. Manuscrit édité par Fujieda Akira, ''Toban shihaiki no Tonkô", Tôhô gakuhô, 31 (1961), p. 279. Voir aussi les documents tibétains traduits et commentés par F.W.Thomas, Tibetan 'Literary Texts ..., part 2, pp. 73-84. 129. Akira Fujieda, ''The Thnhuang Manuscripts", part 2, Zinbun, 10 (1969), pp. 24-27.
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Les bibliothèques en Chine
ANNEXEl Liste des manuscrits appartenant à des bibliothèques de monastères nommés 130
Bao' en si
#11
),~- ~
P.2233
Da banruo jing, j.196
P.2239 S.296
Fangguangjing,j.21 et 10 Da banruo jing, j.103
sceau + sceau Sanjie ; .sffcar. I~~ sceau + sceau Sanjie ~ 9ft
S.476 S.1405
-tt{'â8l~~~~ fA~ 1'-1j1 ~ .,,~&. sceau
S.1566 S.1587
Da banruo jing, j.326 idem,j.440
S;2712 S.2764 S.3474 S.3621 S.3788
Da banruo jing, j.l41 idem,j.109 idem,j.23 idem,j.343
S.5084 S.5107 S.5516 S.6292 S.10916 S.10917 S.1I056 S.1I057 S.1I079 S.11089 S.1I098 S.1I099 S.1I100 S.I1126 S.1I142 S.1I151 S.1I162 S.1I174 S.1I189 S.1I200 S.1I202 S.11203
idem, j.192 idem,j.220 idem,j.36 idem,j.598 Jinguangming jing, j.10 idem, j.8 Da banruo jing, j.12 idem,j.15 idem,j.62 idem,j.84 idem,j.95 idem,j.96 idem,j.99 idem, j.~50 idem, j.218 idem,j.240 idem,j.275 idem,j.308 idem,j.353 idem,j.382 idem,j.384 idem, j.385
récolement
-lJ.::
-
sceau sceau + sceau Sanjie :: ~
récolement sceau car. I~~ car. I~, sceau + sceau Sanjie ::. car. @.. car. I~_ car. \~car. @~ car. ,~ car. I~ car. \~~ sceau car. ~ car. ,~. car. l!àcar. \~l car. ~~ car. \~, car. ~ car. ~ car. 'ii~ car. 'flcar. ~@... car. @,. car. ~_ car. ~,
>ft
130. Ne sont pas incluses les copies exécutées dans les-dits monastères qui ne comportent ni impressions de sceaux ni marques d'appartenance (par un caractère significatif).. N'y figurent pas ,non plus les manuscrits des "petites" collections, qui recèlent un certain nombre de "faux".
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Les bibliothèques bouddhiques
S.1l204 S.1l205 S.1l206 S.1l2Il S.1l219 S.1l225 S.1l244 S.1l257 S.1l260 S.1l261 S.1l265 :{54 'fj,97
idem,j.386 idem,j.387 idem,j.389 idem,j.390 idem,j.416 idem,j.55 idem,j.491 idem,j.544 idem,j.548 idem,j.549 idem,j.595 idem,j.188 Huayanjing
~98
idem
F.9 F.l6 F.23
Da banruojing,j.441 idem,j.553 idem,j.464
F.32 F.124 F.132 F.159
lettre officielle
--'~j~-Â~P~~ ~!i
Jinguangming jing, j.IO Da banruo jing, j.279
Dx.673 Dx.1771
Niepanjing, j.13 Da banruo jing, j.470
Jinguangming si P.2280 S.2611 S.3640 SA201 Jingtu si P.2004 P.2039 P.2057 P.2100
-1t
~
aPl
~
ry- ~Jt, ~ 1~ #l.~ ~.
car: /.&: car. ~ car. ~
-t :i} #t:i
~ ûr' . l /~I ;;W (.";~ ,J. Wuliangshou jing - Â:.
Y{J :):
car. I~ car. ~car. I,~car. \~ car. l~_ car. l~ car. ~car. ~~ car. l~. car. @.. car. 11isceau sceau + sceau Jingtu 'lJ ;t:. sceau + sceau Jingtu sceau 131 car. Iâ.sceau + sceau Sanjie sceau car.. \~ car. \,.§. sceau 132 + sceau Sanjie car. ~sceau 133 + sceau Sanjie
car.~
1f
-1b .:Jo 4t. ~
~.'1.
~ ;"IJ~ ntp .1J:r., i~ /);'\ f3~ i0 ~~ ~ tG 7;f .~s.. ~q;?4"#~~1~:f}-
car. .:t..+ sceau sceau sceau sceau
131. Ce sceau a été lu ~t \~. ~ par erreur dans le Catalogue des manuscrits de Leningrad, nOl15. 132. Seuls les caractères ;fi;. t!:~ p.p figurent sur l'impression mutilée du sceau, mais par comparaison avec les autres, il ne peut s'agir que du sceau du monastère Baoén. 133. Idem.
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Les bibliothèques en Chine P.2175 P.2188 P.2219 P.2245 P.2263 P.2284 P.2290 P.2298 P.2320 P.2337 8.1593 8.1832 8.4015 8,4114 8,4630 8.5296 8.6733 8.6795 8.11049 8.11213 8.11455
-*~ ~ fi;j. ~ ~r -1f .ri\. 7~
1cz
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Da banruo jing, j.lOO idem,j.17 Weimojie jing Da banruo jing, j.566 t6 ~1 .ft.u 1.-< "-(,1~ IJ ,•. Da banruojing,j.16
~ l~H ~ '$ ittL:tr fej ~
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envel. Da banruo jing, n059 Da banruo jing, jAOO envel. Da banruo jing, n043 Weimojie jing Fomingjing idem Huayanjing
~98
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F.90 F.112 F.167
~ ~ll ~i ~ 11r'->
0'jt~ll ~ *f ~~ ~1""f :t.y :K. It-ft 1~ p..li. l~ ..l:- -Jt- f,{~
Kaiyuan si f~ P.2111 P.2235 P.2351 P,4736 MG.EO.1207 BM.MA8.858 8.11154 8.11215 8.11222 8.11230 8.11250 8.11259 8.11264 8.11267
car..:::t.+ sceau sceau sceau car.j:.. car.;t. + sceau sceau sceau car. ;t + sceau sceau car.;t::. car.;I:..+ sceau car. .:t..+ sceau car. j:.. + sceau car.:t. sceau car. ;t + sceau sceau sceau car. 3-1:J:. sceau? car. ;t... sceau sceau sceau sceau + sceau Bao'en sceau + sceau Bao'en sceau car. .:t + sceau sceau sceau
3G1f
Fomingjing .:K ~ /\. *~ 4fu ~t ~ ~0.f~ ~ i~ fJl ~1. Da banruo jing, j.550 enveloppe enveloppe Da banruo jing, j.250 idem,j,459 idem,j,431 idem,j,450 idem,j.522 idem,j.546 idem,j.564 idem,j.573
-240-
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car. ~(l car. ~{1
Les bibliothèques bouddhiques
S.11268 S.1I273 S.1I277 S.1I466 S.11488 Liantai si
S.3726 S.1I135 S.11156 S.1I208 S.1I214 S.1I223 S.1I242 S.1I248 S.11249 S.1I255 S.1I326 S.1I499 Dx.659 Dx.661 Dx.l018 Dx.15ü3 Dx.1899 Dx.1985 Lingtu si
P.3541 S.3948 S.4208 S.4232 S.11201
t,f~ Da banruojing, j.265 idem, j.180 idem,j.254 idem,j.390 idem, j.430 idem, j.422 idem, j.482 idem, j.516 idem,j.520 idem,j.541 idem, j.178 idem, j.330 idem,j.493 idem,j.396 idem,j.302 idem,j.260 idem,j.549 idem,j.289
car.~
car. 1 car·l car.!. car. 1car. 1. car. car·i car·l car·f
ii
car.~
1
car. car·f car. 1 car·t
car.~
f Itil
car. ~ note au y o car. li) au yo car.lj au yo car.ltp + sceau jb\
étiquette
~l. ~l~ ~~
Wuliangshou Jing idem Da banruo jing, j.383 idem,j.540
F.30
idem,j.13
DX.212+219
idem, j.444
S.11077
car.! car.l.
'4W ~ 1i
S.11254
Lingxiu si
car. ~.Il car. flil car. f~ car. r'~ car. rwJ
idem, j.574 idem, j.577 idem, j.580 idem, envel. n06 idem,j.551
"H/I1'- .'f.. ~
:;;y
134
car.lj + sceau ft\ ?'"lI II+I:}( 1.. ~ car. 111. ~ ~~ ~~ au raccord des ff. car. ~
lm. {If~ car.1~/
Da banruo jing, j.58
134. Sur les manuscrits comportant cette impression de sceau, sorte d'ex-libris de la bibliothèque d'un "grand roi" qui fut vraisemblablement Cao Yijin, cf. J.-P. Drège, "Eléments méthodologiques pour l'étude des documents de Dunhuang", dans Les Peintures murales et les manuscrits de Dunhuang, pp.55-56 et 59.
-241-
Les bibliothèques en Chine
S.11216 S.11227 5.11468 5.11478 5.11490 Dx.359 Dx.1389
idem,j.408 idem, j,438 idem,j.36 idem, envel. n052 idem, j.371 idem,j.141 idem,j.?
Dx.2126
idem,j.515
car.1~
car.41t' car·1~
car.fflcar. 1, If car. ,fft" car. /~ recouvert du c~. ~ + car. car. 11ft
'lt
~~~
Longxing si
car.*~
Wuliangshou jing Da banruo jing, j.248 Wuliangshou jing' Da banruo jing, j.89 idem,j.233 idem,j.30 idem,j.315 idem,j.332 idem, envel. n045 idem,j.307 idem,j.446 idem,j.226
S.3909 5.3912 5.3915 5.11095 S.11149 S.11173 S.11178 5.11183 5.11329 Dx.664 Dx.1764 Dx.2402
car.~t
car·ftL car. 1ft car·-tt car.~t car.:f1l~
car.~iJ
car.~L
car. {AL car.~tJ car.~L
Puguang si ~ iG ~
~i ~F1 ~
Qianming si P.3072
Da banruo jing, j,481 ~t;;t
Qianyuan si 5.3078 S,4979 S.10890 S.10911 S.11078
Sanjie si
car.~
Da banruo jing,j.225
5.1049
sceau
if car.~
Da banruo jing, j.l34 idemj.134 ~
car.~
idem, pin 1 Da banruo jing,j.58
car.~ car.~au
~ 1J!
~
J'
~;f ..,.. ~,'1
car. ~t VO
>1t 1f
P.2097
Da banruo jing, j.l38
P.2132 P.2233
1't,~}1(~'I*~Yl1fli~'~1~ 7~ Da banruo jing, j .196
-242-
sceau + sceau Xiande car. sceau + sceau
"t
Les bibliothèques bouddhiques
S.93 S.296
Bao'en sceau + car. ~ sceau + sceau Bao'en car.;1f car.lJ.t sceau + sceau Bao'en sceau + car. ~
idem,j.9 idem,j.l03
S.410
idem,j.576
S.481 S.1587
/j'
S.2129
Niepanjing, j.20
7î:l r~ ~ lb ?~
idem,j.440
5.3624
catalogue
S.3755 S.3788
Da banruo jing, j.l idem,j.343
S.4692 S.4861 S.4864 S.4868 S.4869 S.4876 S.4916 S.5117
Jinguangming jing, j.4 Niepanjing, j.16 idem,j.15 idem, j.3 idem,j.12 idem,j.8 idem,j.13 Da banruo jing, j.71 idem, envel. n07 Jingang jing Fomingjing Da baoji jing Da banruo jing, j.4 idem,j.7 idem,j.8 idem,j.9 idem,j.33 idem,j.32 idem,j.34 idem,j.35 idem,j.36 idem,j.37 idem,j.38 idem,j.39 idem,j.40 idem,j.62 idem,j.66 idem,j.67 idem,j.68 idem,j.65 idem, j.81 idem,j.82 idem,j.83 idem,j.84 idem,j.85 idem, j.88
S.6080 S.10889 S.10998 S.11001 S.11050 S.11053 S.11054 S.11055 S.11064 S.11065 S.11066 S.11067 S.11068 S.11069 S.11070 S.11071 S.11074 S.11080 S.11081 S.11082 S.11083 S.11084 S.11085 S.11086 S.11087 S.11088 S.11090 S.11093
-243-
sceau + car. 1.+ sceau + sceau ~ Bao'en car. 1.T sceau + car. 'tf sceau + car. ~ sceau + car. ~ sceau + car. 1.f sceau + car. ~ sceau + car. ~ car.~
car.9.f car.9.'f car.'J.f
~::S car.~
car. '!.T car. '1.f
car.~
car.'11t car.<},f car.~
car.1,fcar. ~ car.~
car.~
car.
~
car.~
car. r.r car. ~ car.~
car. 'f.t car. ~ car. }f(car.~
car. car.
tif 11-
Les bibliothèques en Chine
S.11094 S.11095 S.11096 S.11097 S.11101
idem, j.89 idem, j.89 idem,j.90 idem,j.95 idem, j.lll?
S.11102 S.11105 S.11106 S.11108 S.11109 S.1111O S.11111 S.11116 S.I1117 S.I1118 S.I1119 S.11120 S.11122 S.11123 S.11125 S.11129 S.11130 S.11131 S.11132 S.11141 S.11143 S.11144 S.11147 S.11148 S.11153
idem, j.222? idem,j.112 idem,j.l13 idem,j.115 idem,j.117 idem, j.118 idem,j.120 idem,j.131 idem,j.132 idem,j.133 idem,j.134 idem,j.135 idem,j.139 idem,j.l40 idem, j.149 idem,j.171 idem,j.173 idem, j.172 idem,j.174 idem,j.216 idem, j.218 idem,j.219 idem,j.227 idem,j.228 idem,j.247 idem,j.256 idem,j.267 idem,j.274 idem,j.288 idem,j.308 idem,j.322 idem,j.378 idem,j.322 idem,j.330 idem,j.373 idem,j.447 idem,j.450 idem,j.525 idem,j.543 idem,j.576 idem,j.577 idem, j.578 idem,j.579
S.11157 S.11159 S.11161 S.11164 S.I1175 S.11176 S.11179 S.11180 S.I1182 S.11197 S.11221 S.11129 S.11252 S.11256
S.11271 S.11272 S.11274 S.11275
car.:1,f car. ~+ car. ~ car.~
car. 11 car.1.{ collé sur une pastille car.~
car. 1.+ car. tJ.t car. ~ car.~
car.tJ.t car. ~ car.
*
;,r
* 'tf
:i
-244-
Les bibliothèques bouddhiques S.11276 S.11479 F.23
car. ~ car. :Jff sceau + sceau Bao'en car. + sceau car. >ft
idem,j.580 idem,j.374 idem,j.464 idem,j.594
F.24 F.72 F.73 F.159
idem,j.8 Da banruo jing,j.279
Dx.l389
idem,j.?
Dx.1771
idem,j.470
Dx.1776
idem,j.328
~I~~~P~~
car. "'" sceau + sceau Bao'en car. ~ recouvert du car. {If + car. ~ sceau + sceau Bao'en car.~
Shengguang si ~~~ S.1579 54 Xiande si
Da banruojing,j.267 récolement Da banruo jing t~ ~f.ls ~
P.2097
Da banruo jing,j.138
S.2855
idem,j.36
Yong' an si 8.1124 S.5240 F.25 Dx.26 Dx.l961
car. ~ car. .ç
ti<. Jtt.
sceau + sceau Sanjie car·M
~
non identifié Da banruo jing, j .402 idem,j.142 idem,j.309 idem,j.20S
sceau car. iK car. i,K car. ::0
,.~~
Yongshou si ?î<- ~
~ ~,. 5 car. ~ 7j( 13
S.6760
135. Il existe d'autres manuscrits comPQrtant des caractères, soit sur les feuilles de couvertures, soit sous les titres initiaux, tels que ~ (5.11058, 11238), ~ (5.10918), etc., qui visiblement ne correspondent pas à des cotes, mais seraient plutôt des marques d'appartenance à des bibliothèques malheureusement non identifiées.
-245-
Les bibliothèques en Chine
ANNEXE 2
Liste des décalages d' enveloppes dans les deux versions du KAIYUAN LU T.2154
juan envel.
-:k. 75 11- :k ~ Mi -:K ~~/~:f~f.lî ~-q ~:i-
n 2$ ry~
'f~ c1I~~.ft1~~ *'~ 1triD
.fdj lj1tt)t1f%-1~~~;,$.)tt~ % ~Ij,* f§ $tb ~i@
37_ ~ l!J~t 4- 77 ~
.~ 1u-*~ ~~/~~
~ ?{J5 ~ tJ1Ji ïf. ~ --r J9~ :r~'~ %, ~/j'a~ iEJ
jJP, ~4 ~~ ~G
T.2155
juan envel.
30 3 60 6 60 6
30 50 82
4 5 8
23 3
23
2
24 3 20 3
24 20
2 2
21 2
21
3
30 4
30
3
-- 246-
Les bibliothèques bouddhiques ANNEXE 3
Distributions de textes à des monastères S.
S.
S.
P.
P.
P.
P.
P.
P.
P.
Monastères
476 2712 3071 3138 3337 3853 3854 3855 4611 5568
Anguo Bao'en Dacheng Dayun Jinguangming Jingtu Kaiyuan Liantai Lingtu Lingxiu Longxing Puguang Qianyuan Sanjie Shengguang Xingshan Yong'an Zhenquan
* * * * * * * *
* * * * * * *
* * *
*
* *
* *
*
* * * *
* * * * * * * *
*
-247-
* *
*
*
* *
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*
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*
* *
* * *
* * * * * * * * * * * *
* * * * * * * * * *
CHAPITRE V
CATALOGUES ET BIBLIOTHEQUES TAOIQUES
-249-
Catalogues et bibliothèques taoïques Tandis que les bouddhistes s'appliquaient avec un soin méticuleux au recensement et au classement des ouvrages de leur doctrine, les taoïstes n'ont pas, semble-t-il, obéi aux mêmes principes d'organisation. L'histoire que l'on peut dresser des bibliothèques taoïques et de leur organisation jusqu'au siècle demeure plus encore que pour le bouddhisme entachée d'obscurité.! Tout au plus possède-t-on quelques titres de catalogues dont le contenu nous reste en grande partie inconnu. Le nombre des ouvrages recensés dans ces catalogues n'est pas souvent mentionné et les nombres des juan indiqués doivent être relevés avec précaution. La situation n'est pas meilleure pour les bibliothèques elles-mêmes que l'on ne connaît que par quelques indications de lieu dans des ouvrages géographiques' ou par des rituels d'installation.
xe
1. LES CATALOGUES D'OUVRAGES DU TAOISME
Sous les Han, le taoïsme n'a pas encore réellement émergé. TI n'est encore essentiellement que l'un des courants des philosophes. Les ouvrages qui relèveront plus tard du taoïsme religieux se trouvent, dans le traité bibliographique du Hanshu, dispersés dans la subdivision de l'école des Taoïstes de la classe des Philosophes (38 titres) et dans les subdivisions de l'Art de la Chambre à coucher et des Divinités et Immortels de la classe des Recettes et Procédés, soit respectivement huit et dix titres. Ce n'est guère qu'à partir de la dynastie des Jin que l'on peut constater que les ouvrages relatifs au taoïsme, dont le nombre s'accroît alors rapidement, viennent constituer des fonds spécifiques. La liste d'ouvrages contenue dans le Baopuzi neipian de Ge Hong en est le témoignage. Ge Hong y énumère en effet une liste d'environ deux cents titres de livres sacrés du taoïsme, daojing~~!t ,et d'une cinquantaine d'ouvrages se rapportant aux talismans,fu 1J.2 Selon l'historien du taoïsme Chen Guofu ~ l~ ~ , le nombre de juan ainsi recensé se monte à environ 1 200, soit à peu près 670 juan pour les livres sacrés et plus de 500 juan pour les ouvrages talismaniques. 3 En fait, le nombre de juan est difficile à préciser davantage, les spécialistes qui se sont penchés sur
1. Les infonnations exposées ici sont pour l'essentiel tirées de l'ouvrage consacré aux sources du taoïsme par Chen Guofu, Daozang yuanliu kao. 2. Baopuzi, neipian, j. 19, "Xia1an"~ If~, pp. 2a-4a.
3. Chen Guofu, op.cit., 1. 1, p. 105.
-251-
Les bibliothèques en Chine ce chapitre du Baopuzi n'identifiant pas toujours les titres de la même manière. 4 La liste de Ge Hong ne semble pas suiVre un quelconque classement, si ce n'est en)ing et en fu. Mais on peut observer qu'avec les jing sont recensés des ouvrages qui ne sont pas nécessairement des livres révélés, puisque s'y trouvent mêlés des compilations, ji ieJ, des recettes,fa"7f-. , et des tableaux, tu fil. Dans cette liste n'apparaît aucun des ouvrages jadis recensés dans le traité bibliographique du Hanshu. N'y figurent ni texte de la philosophie issue de Laozi et de Zhuangzi, ni ouvrage traitant des pratiques sexuelles, pour autant qu'on puisse en juger. Le premier catalogue organisé d'ouvrages du ~aoïsme dont il soit fait mention dans diverses sources' est celui de Lu Xiujing f~ ~~~ (406-477).5 En 437, Lu Xiujing avait réd~é la préface d'une liste des livres sacrés du Joyau sacré, Lingbao jingmu xu 'f]!./i.~3. tJJ jJ ,dont le texte a été conservé dans le Yunji qiqian 'f 1i ~ ~ .6 Mais il est surtout l'auteur d'un catalogue des ouvrages taoïques achevé en 471, et appelé Sandong jingshu mulu ;: ~ tt'21" ~ ~ 7. L'ensemble des ouvrages recensés devait comporter, selon Zhenluan 'fit ~ (VIe siècle) comme selon Minggai ~-m ~ (VIle siècle), 1 228 juan répartis en: -livres sacrés et écrits du taoïsme, daojia jingshu ltt)~ ,1!~, '1 ,. - recettes médicinales, yaofang ~ - talismans et tableaux,futu ~ ~ .8
i
,
On retrouve le même nombre de juan cité par Daoshi dans le Fayuan zhulin, mais il y est précisé en outre que sur cette quantité, 1 090 juan étaient déjà en circulation, yixing êJ *1 , et que 138 étaient encore dans les palais célestes. 9 Dans le Xiaodao 1un, Zhenluan évoque les livres sacrés du Shangqing 4. Par exemple dans l'édition du Baopuzl neipian effectuée par Wang Ming.:f ~~ , Baopuzl neipian jiaoshi, Pékin, Zhonghua shuju, 1980, pp. 305·307, et dans la liste établie par Yoshioka Yoshitoyo, Dôkyô kyôten shiron, pp. 51-58. 5. Une notice biographique lui est consacrée dans le Yunji qiqian, in "Canon taoïque", désormais Dao, 1026, fasc. 677,j. 5, pp. 5b-7b.
6. Yunji qiqian, j. 4, pp. 4a-6a. Une autre liste "canonique", plus tardive que celle de Lu Xiujing, mais fondée sur elle, a été découverte parmi les manuscrits de Dunhuang, avec les manuscrits P.2861 et 2256, copiés en 715. Pour Ofuchi Ninjij( ~~. i, cette liste pourrait être l'oetlvre de Song Wenming ~ sc.. ~J:\ (vers 550). Ofuchi Ninji, "On Ku ling·pao·ching", Acta Asiatica, 27 (1974), pp. 33·56._La préface d'une autre liste d'ouvrages, Shangqing yuantong jingmu zhuxu J: ~ ;J?p, tiPI,.) f!.~ ~ 7:t.ftt , datant aussi du ve siècle, est également conservée dans le Yunji qiqian, Dao 1026, fasc. 677, j. 4, pp. la4a. 7. <;e titre est donné par le Daojiao yishu, Dao 1121, fasc. 763, j. 2, p. 3b. 8. ZheIÙuan, Xiaodao [un ~ il ~ , in Guanghon? mingji, T.2103, j. 9, p. 152b; Minggai, Juedui
fuyifelfofa sengshi;" 1:
ID
Guanghong mingji,j. 12, p. 174c.
9. Fayuan zhulin, T.2122, j. 55, p. 704b. D'autres chiffres beaucoup plus
importants~ont
mentionnés dans des ouvrages plus tardifs comme le Daozang zunjing lidal gangmu~~.;v ki. J.ft~~,~ @, annexé au Daozang quejing mulu i.f~r~~ ~.~ Œ~ Dao 1419, fasc. 1056,j. 2, p. 23a.
-252-
Catalogues et bibliothèques taoïques qui se montaient à 186 juan dont 127 étaient déjà en circulation, les 69 autres n'étant pas encore révélés; quinze juan de livres sacrés du Dongxuan ;1&J ~, encore non révélés, y sont aussi mentionnés. lO A ce propos, il faut rappeler que selon la tradition taoïste, en particulier celle du.Shangqing, les livres sacrés, jing, étaient d'abord écrits dans les cieux en caractères pourpres sur des tablettes d'or. Ils sont alors conservés dans une "bibliothèque" céleste et ne sont révélés aux saints qu'après une longue période par des divinités qui leur apparaissent. ll Dans le Daojiao yishu, rédigé peut-être vers 700, d'autres catalogues sont mentionnés à la suite de celui de Lu Xiujing, mais seuls les titres ont subsisté:
- Yuwei qibujing shumu :f.. ~ -\:: ~ ~ 1" -Jingmu ~& @, par Tao l'ermite fil
\§J ,
par Meng Anpai ~ J1t:fAE ,
rî/% ,c'est-à-dire Tao Hongjing (456-536),
- Taishang zhongjing mu :Js-. J:. ~ ~"~
l§l ,
- Sanshiliubu zunjing mu 3. -t -?-, ~ ~ J[';. @.12 A côté de ces catalogues concernant probablement des bibliothèques privées ou monastiques, on sait que Wang Jian avait, dans la deuxième moitié du ve siècle, réservé une classe de sa bibliographie générale des Sept Mémoires, Qizhi, au taoïsme. Comme lui, Ruan Xiaoxu, au début du VIe siècle, y consacra une classe de ses Sept Registres, Qilu. D'après la préface de cette bibliographie, seule conservée, les ouvrages taoïques se montaient à 425 titres (ou 421, si l'on refait le compte des ouvrages par subdivisions), comprenant 1 138 (ou 1 136)
juan. L'ensemble des ouvrages était distribué en quatre subdivisions:
- jingjie .t
10. Xiaodao lun, op.cit., p. 151b. 11. Cf. Isabelle Robinet, La révélation du Shangqing dans.l' histoire du taoïsme, t. 1, pp. 112-114.
12. Daojiao yishu, Dao 1121, fase. 763, j. 2, p. 3b. 13. Qiluxu, p. 111a.
-253-
Les bibliothèques en Chine Le classement de Ruan Xiaoxu sera repris dans le traité bibliographique du
Suishu rédigé au VIle siècle avec peu de différences. Seul le nombre des ouvrages de la subdivision jingjie passera de 290 à 301 titres pour 908 juan au lieu de 828. Le nombre des titres changera aussi pour les subdivisions fu' er, devenue erfu, (46 au lieu de 48) etfutu devenue fulu ~~, talismans et registres (17 au lieu de 70). Mais dans ces deux cas, il s'agit manifestement d'erreurs de copie qui se sont transmises, car les nombres des juan sont restés les mêmes. Il y avait donc soit 48 soit 46 titres pour la subdivision fu' er (erfu) dans les deux bibliographies; quant à la subdivision fulu, c'est le nombre mentionné dans le Suishu qui est vraisemblablement erroné. 14 Quelque temps avant les Sui, sous la dynastie des Zhou du Nord, en 570, était présenté au trône un catalogue des ouvrages taoïques par les daoshi 1& -:1:" du Xuandu guan ~ %~ {IL , le Xuandu jingmu ~ ~1 ~~ ~ . Celui-ci répartissait les textes en:
- daojing $. P.!'1., livres sacrés taoïques, - zhuanji 1~ 16 , biographies, - futu, talismans et tableaux, -lun~,
traités.
L'ensemble recensait 6 363 juan dont 2 040 seulement existaient matériellement, youben 7fi A--, c'est-à-dire qu'ils avaient été révélés, tandis que les 4 323 autres juan ne l'étaient pas encore. 40054 feuilles de papier avaient été employées pour la copie des 2 040 juan déjà révélés. Dans ces ouvrages existants, 884 juan représentaient les textes philosophiques, zhuzi ~ -5- ,et les traités, le reste les autres catégories. 15 Les ouvrages philosophiques qui n'étaient pas jusqu'alors mêlés aux autres ouvrages du taoïsme y furent introduits ici. Peu après, pendant l'èrejiande des Zhou (572-577), Wang Yan :f Lt. reçut l'ordre de l'empereur de vérifier les livres sacrés et les tableaux des Trois grottes qui étaient conservés dans le Tongdao guan illl \t ~L ,16 temple "pour communiquer avec le Dao", qui venait d'être fondé en 574. 17 Le catalogue de Wang Yan, qui comportait sept juan, reçut le nom de Sandong zhunang =. ::/~ ~ il recensait 8 030 juan. 18
t;
14. Suishu, j. 35, p. 1091. 15. Xiaodao iun, p. 152b. 16. Yunji qiqian, Dao 1026, fasc. 695, j. 85. p. 19b. 17. Zhoushu, j. 5. p. 85; Beishi.j. 10. pp. 360-361; Guanghong mingji, T.21D3, p. 153a. Traduction et analyse du décret par John Lagerwey. Wu-shang pi-yao: somme taoïste du VI' siècle, pp. 11-13.
18. Yunji qiqian. Dao 1026, fasc. 695, j. 85, p. 19b.
-254-
Catalogues et bibliothèques taoïques De la dynasùe des Tang, on connaît le nom de quelques catalogues dont le premier est le Yuwei jingmu i- ff.l t.(~. l§l ,dû à un certain Yin Wencao .JI :st -::tl. (mort en 668), catalogue qui aurait recensé 7 300 juan. 19 Au début du VIlle siècle, sous le règne de Xuanzong, en 712-713, les grands ermitages des deux capitales ainsi que les lettrés du Zhaowen guan et du Chongwen guan furent associés à la compilation d'un "Glossaire phonéùque et sémantique du canon taoïque", Yiqie daojing yinyi -"" .Jc1J ~ f:!t.i ~ ,vraisemblablement un peu à l'imitation des glossaires bouddhiques. L'ouvrage, dirigé par Shi Chongxuan ~ fJi ~\ ,comprenait plus de cent juan. Selon la préface, environ 2 ()()() juan d'ouvrages taoïques étaient alors conservés dans les capitales. 20 Ce nombre correspondrait à· peu près à celui donné par le catalogue du Xuandu guan sous les Zhou du Nord pour les textes déjà révélés. On pourrait donc penser que les nombres indiqués par le Sandong zhunang de Wang Yan et le Yuwei jingmu de Yin Wencao correspondent à l'ensemble des " ouvrages révélés et non révélés.
.h
Sous Xuanzong encore, selon Du Guangting j-.j:. ~ .4. (850-933), on procéda à la recherche systémaùque d'ouvrages taoïques à travers l'empire, comme il était courant pour les ouvrages généraux. Un catalogue de ces ouvrages fut dressé, sous le nom de Qionggang jingmu ~ ~~ ~~ 1§J.2l Il aurait compté selon les sources 7 300 juan ou bien 5 700 ou encore 3 700.22 Une précision sur cette entreprise d'acquisition est apportée par le 7~:?u ~ 1"0 où il est indiqué qu'en 748, par un décret, des envoyés furent dépêchés dans les provinces pour rechercher les livres taoïques. Ordre fùt alors donné au Collège des études taoïstes, Chongxuan guan ~ -:t ~ , de copier les ouvrages découverts. 23
Hunyuan shengji
*'
Une Ecole des études taoïstes, Chongxuan xue -t;, 'If! , avait été fondée en 741 dans chacune des deux capitales. En 743, ces insùtutions prirent le nom de Collège des études taoïstes, Chongxuan guano D'autres écoles taoïstes avaient été fondées dans les préfectures. Une centaine d'étudiants fréquentaient les 19. Daozang zunjing lidai gangmu, in Dao 1419, fasc. 1056, j. 2, p. 23a. 20. Cf. Dao 1115, fasc. 760, où ne subsistent que la préface et un fragment. La liste des collaborateurs de cette compilation se trouve dans la préface, pp. 4a-6a. 21. Taishang huanglu zhaiyi.::KJ:~~~,{~, Dao 507, fasc. 276, j. 52, p. 16b; cf. aussi Wushang huanglu dazhai licheng yi.?,i!; J:- ~ 'JA.:K.~ j2. ~ ~~ ,Dao 508, fasc. 283, j. 21, p. 17a. Voir également Franciscus Verellen, Du Guangting (850-933), taoïste de cour à la fin de la Chine médiévale, Paris, Institut des Hautes Etudes Chinoises, 1989, pp. 121-122.
22.7300 juan d'après Du Guangting, ibid.; 5700 d'après le Daozang zunjing lidai gangmu, in Dao 1419, fasc. 1056, p. 23a-b; 3700 d'après le Wenxian tongkao, j. 224, p. 1802a. Selon le Wenxian tongkao et d'autres sources, le catalogue portait le nom de Sandong qionggang =. ,/$} f~~.
23. Hunyuan shengji, Dao 769, fasc. 553, j. 9, p. 2a-b.
-255-
Les bibliothèques en Chine Collèges des capitales et un examen portant sur les livres sacrés du taoïsme fut créé à l'imitation de l'examen sur les classiques confucéens.24 Ces livres sacrés étaient le Laozi, le Zhuangzi, le Wenzi ~ ;g- et le Liezi. 25 En 749, Xuanzong invita le Collège des études taoïstes, qui détenait, semble-t-il, une "série complète des ouvrages taoïques", yiqie daojing, à en faire des copies pour les distribuer aux commissaires impériaux enquêtant dans les provinces afin de les faire recopier. Les exemplaires officiels devaient être conservés dans des grands temples afin que les textes y soient récités. 26 Par ailleurs, lorsque fut compilé le grand catalogue général de l'ère kaiyuan qui fut abrégé par Wu Jiong, les ouvrages bouddhiques et taoïques furent traités à part. Une liste semble avoir été établie sous le nom de Kaiyuan neiwai jinglu ~~ -;;{) l~ 9~~~ ~, occupant dix juan. Elle recensait 2500 titres environ en plus de 9500 juan pour l'ensemble des ouvrages bouddhiques et taoïques. 27 Cette liste prenait sans doute sa source dans des catalogues récemment compilés. Les ouvrages taoïques étaient répartis en livres sacrés et préceptes, jingjie, et en talismans et registres, fulu ~ ~<. • En outre, comme on peut s'en rendre compte d'après le Traité bibliographique du Jiu Tangshu, où a été repris le catalogue général de Wu Jiong, la classe des Philosophes de ce catalogue contenait aussi des ouvrages taoïques, dans la subdivision de l'école taoïste, au nombre de 125 titres. Mais à côté des ouvrages se rattachant au Laozi et au Zhuangzi, se trouvaient bon nombre d'ouvrages bouddhiques ou bouddhotaoïques dont la plupart étaient des ouvrages de controverse. Après la rébellion d'An Lushan et les destructions qui s'ensuivirent, nos principales informations se limitent au nombre des juan que l'on peut comptabiliser. Sous le règne de Suzong (756-762), 6000 juan auraient subsisté. Après que de nouvelles copies eurent été entreprises, sous le règne de Daizong (762-779), on put dénombrer 7000 juan. 28 Plus tard, au milieu du IXe siècle, 5 300 juan auraient été conservés au Taiqing gong:t... ~ If: , temple du taoïsme officiel à Chang'an.29 Enfin, à la fin du IXe siècle, la rébellion de Huang Chao provoqua de nouvelles dispersions des bibliothèques taoïques, en particulier dans les capitales. Néanmoins, dès le début du xe siècle, des collections du canon 24. Jiu Tangshu, j. 9, p. 213. Cf. R. des Rotours, Traité des fonctionnaires, pp. 382-390, et Traité des examens, pp. 172-174. 25. R. des Rotours, dans le Traité des examens, p. 173 note 2, précise que chacun de ces ouvrages reçut l'ap~llation de jing: Daode jing ll;,tg,?!3=., Nanhua zhenjing \~ ~ II i'&. , Tongxuan zhenjing llt! -:t ~ ~.:l et Chongxu zhenjing 7~ ~~ ~ti . Pour améliorer la ressemblance avec les classiques confucéens, on aurait même tenté d'y ajouter un cinquième "classique", Dongling zhenjing 71~ if. ~ .~. qui était en réalité un faux rédigé sous les Tang.
26. Cefu yuangui, j. 86, p. 20b (1024). 27. Jiu Tangshu, j. 46, p. 1965. 28. Taishang huanglu zhaiyi, Dao 507, fasc. il6, p. 16b. 29. Daozang zunjing lidai gangmu, j. 2, p. 23b.
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Catalogues et bibliothèques taofques taoïque, daozang tŒi ~sont signalées, et d'abord au Sichuan où Du Guangting recueille les écrits du taoïsme. 30 Par ailleurs, au milieu du xe siècle, le roi de Wu-Vue, Zhongyi ~ i~ (règne 947-978), installa, au Tiantai shan ;K~ J-l, une bibliothèque dans l'ancien monastère Tongbo~;té , fondé par Sima Chengzhen ~ ,1-0 ~ ~~ au début du VIlle siècle. 31 Cette création eut lieu en 952. 32 Cette bibliothèque fut transportée en 985 à Hangzhou pour y être recopiée afin d'établir un nouveau canon 33 et en 1016 un catalogue fut achevé en sept sections qui resteront les divisions définitives du canon, c'est-à-dire les Trois grottes, sandong E:. 711[j et les Quatre. suppléments, sifu 1!lJ j~' . Ce catalogue dénommé Baowen tonglu'f -J:. i
-
dongzhen ylâ1 ~, 620 j. dongxuan 71~ ~J , 1013 j. dongshen yl~ ~, 172 j. taixuan.~ :;-1 , 1407 j. taiping:JS....>f , 192 j. taiqing:JS.. ~ ,576 j. zhengyi;r. - ,370 j.34
La division en trois grottes et quatre suppléments qui apparaît ici semble nouvelle, les catalogues précédents, pour autant qu'on sache, ne faisant pas ressortir ce classement. Pourtant la "théorie" des Trois grottes n'était pas récente. Elle remonterait à Lu Xiujing, auteur du premier catalogue systématique des textes du taoïsme. 35 L'origine de cette distinction de trois grottes semble émaner, selon les historiens du taoïsme, du mouvement même du Shangqing qui répartissait les écrits suivant cette théorie obéissant à diverses correspondances. 36
30. Cf. la préface de Du Guangting au Taishang dongxuan lingbao suling zhenfu l\.):. 7ra.\~ 'l'lf fi, 1Ff ~ :r.:J ,Dao 389, fase. 184, p. lb; F. Verellen. op.cU., pp. 122-125. 31. Tiantai shanzhi J!:.. ,f J.t ~ ,Dao, 603, fase. 332, pp. 13b-14a. . 32. Jiading chicheng zhi :#v ~f6'; ~ ït" j. 30, p. 5a.
33. Tiantai shanzhi. Dao 603, fase. 332, p. 14b. 34. Wenxian tongkao. citant le Sanchao guoshi ~~1\ \~ ~ , j. 224, p. 1802a. Cf. aussi K.M. Sehipper, Index du Yunji qiqian. pp.II-llI; Piet van der Loon, Taoist Books in the Libraries of the Sung Period, pp. 4-6 et 29 sq. 35. Ofuehi Ninji, Dôkyôshi no kenkya, pp. 259-276. Cf. aussi John Lagerwey, Wu-shang pi-yao, pp. 24-26. 36.0fuehi Ninji. "The Formation of the Taoist Canon", in H.Weleh, A.Seidel (éd.), Facets of Taoism, pp. 261-263.
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Les bibliothèques en Chine Pourtant, comme l'indique I.Robinet, l'expression sandong a revêtu des acceptions diverses. 37 Et il n'est pas certain qu'elle ait désigné dès le début les trois catégories d'écrits: dongzhen, c'est-à-dire les livres du Shangqing, dongxuan, c'est-à-dire les livres du Lingbao, et dongshen, c'est-à-dire les livres des Trois souverains, sanhuang ~ ~ . Il est vraisemblable en tout cas que cette division en trois catégories des écrits taoïques répondait à la distinction des ouvrages bouddhiques en trois corbeilles, sanzang E ~, sinon par similarité de classification du moins par correspondance numérique. Néanmoins, les trois sections principales du canon taoïque seront divisées à leur tour en douze subdivisions, shi' erbu -r ;::.. ~ . Cette répartition des textes remonte elle-même, selon Ofuchi Ninji 38, aux Six Dynasties et se perpétuera jusque dans l'organisation définitive du canon des Ming. Voici ces douze subdivisions:
- benwen ~- ~ , écritures, - shenfu ~ f.q. , talismans, - yujue J:' 11-. , commentaires, -lingtu 'l ~ , tableaux, - pulu ~~, registres, - jielü 4: xt , préceptes, - weiyi ~ ~~, cérémonies, - fangfa -Ji ~I rites, - zhongshu t arts, - jizhuan iü if , récits, - zansong i~ ),.;~ , hymnes, - biaozou ~ ~ , mémoriaux. ,
*,
ll. LES BIBLIOTHEQUES TAOIQUES
A mesure que les monastères ou ermitages s'accroissaient et se développaient, ils durent conserver un nombre plus important d'ouvrages. Quelques noms de temples nous ont été transmis par les manuscrits de Dunhuang. 39 On connaît aussi le nom des temples de Laozi où devaient être conservés sous les Tang les textes .du taoïsme. Par un décret de 741, des temples . de Laozi, Xuanyuan huangdi miao i: ~ ~ JfP J~ , avaient été institués dans les
37. Isabelle Robinet, La révélation du Shangqing diJns l' histoire du taoïsme. 1. 1, p. 85. 38.0fuchi Ninji, "Tonkô zankan sansokun , in Fukui hakushi shôju kinen Tôyôshi ronshQ. pp. 109-127; et "The furmation of the Taoist Canon·', art.cit.• p. 254. 39. Ofuchi Ninji, Tonkô dôkyô mokuroku. p. 376.
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Catalogues et bibliothèques taoïques deux capitales et dans les préfectures, en même temps que les écoles taoïstes. 40 Deux ans plus tard, en 743, les temples des deux capitales prirent respectivement les noms de Taiqing gong à Chang'an et de Taiwei gong À J.~)~ à Luoyang. Dans les préfectures, les temples furent appelés Ziji gong >1: ~ J~ .41 D'une manière générale, les textes mentionnent rarement d'autres faits relatifs à la conservation d'ouvrages taoïques, en dehors de ce que l'on peut savoir de la transmission des livres révélés comme ceux du Maoshan. 42 Quelques noms de bibliophiles sont restés célèbres pour leur collection d'ouvrages taoïques. Ainsi, le taoïste Ji Qiwu ~ ~f ~~ , sousles Cinq Dynasties, possédait une bibliothèque de trois travées, nommée Chuixiang lou :i.l't<;.\:~, où étaient conservés plusieurs milliers de jUan. 43 Un autre bibliophile, Liang Wenju ;$ -5c. ~~ (885-943), qui fut secrétaire de la Bibliothèque impériale, avait une bibliothèque de plusieurs milliers de juan d'ouvrages taoïques.44 Une autre mention est due à Du Guangting qui évoque une grotte non loin de Chang'an, appelée Xinüxue J!j*~ : cette grotte était pourvue d'une niche à laquelle on accédait par une échelle et où étaient conservés plus de dix mille juan d'ouvrages taoïques disposés sur des étagères en bois de cyprès. 45 Enfin, il arrive que certaines bibliothèques aient conservé à la fois des ouvrages bouddhiques et taoïques. A Dunhuang même, ce fut sans doute le cas du monastère bouddhique Jingtu d'où viennent les manuscrits P.2337 et 2004. Sur ces deux manuscrits, copies du Sandong fengdao kejie yifan .:: r~ Jf. tl ~ ~ ~~~ê, j.5 ( cf. Dao 1117, fasc.761) et du Laozi huahu jing :1É. S- ~ ~ ?!-!f., j.10, figurent des ex-libris de ce monastère. 46 Il y eut sans aucun doute d'autres manuscrits taoïques dans ce monastère bouddhique ou dans un autre, puisque l'ensemble des manuscrits de Dunhuang qui recèlent un grand nombre de textes relevant du taoïsme a vraisemblablement été conservé dans un ou deux monastères bouddhiques avant d'être déposé dans la grotte 17 de Mogao. Mais surtout, dans le Xu gaoseng zhuan, apparaît un monastère qui conservait aussi bien des ouvrages bouddhiques que taoïques. Il s'agit du 40. Jiu Tangshu, j. 9, p. 213. Cf. aussi Uge xinyi ~~;fsf1':, cité dans Chang' an zhi ~~;§., j. 8, p.5b. 41. Jiu Tangshu, j. 9, p. 216. Cf. R. des Rotours, ,Traité desfonctionnaires, p. 387 note 2. 42. Voir à ce sujet, Michel Strickmann, ''The Mao Shan Revelations: Taoism and the Aristocracy", T' oung Pao, 63 (1977), pp. 41-62.
43. Dongxiao tuzhi 71~ ~ffij ~~, j. 5, p. 43. 44. Jiu Wudai shi, j. 92, p. 1217. 45. LuyijV~'t6, j. 6, p. 1a-b. 46. Cf. Chapitre N, annexe l.Les mentions d'ex-libris de bibliothèque de monastère taoïque sont tout-à-fait rares dans les manuscrits de Dunhuang, bien qu'attestées au moins par un exemple, sur le manuscrit P.4730 qui appartenait au Baihe guan (cf. chapitre N, note 104).
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Les bibliothèques en Chine monastère Foku;(~ ~ ~ sur le Niutou shan tf ~ J.I au sud de Nanyang qui a été fondé au ve siècle, sous les Song et a été incendié en 645. Les livres et les peintures y étaient conservés dans sept fonds distincts, dont cinq sont énumérés:
1.fojing {~t.&, livres bouddhiques 2. daoshu il ~ , écrits taoïques 3.fojingshi ;{* ~~ ~ recueils historiques du bouddhisme 4. sujingshi ,(Jâ- *<'<~ ~, recueils historiques ordinaires(?) 5. yifang tufu @ :ô ~ ~, recettes médicinales, tableaux et talismans. 47 L'organisation des bibliothèques taoïques reste en grande partie obscure. Les informations dont on dispose proviennent de rituels relatifs à la transmission des écrits et à leur réception qui sont particulièrement développés. Chen Guofu mentionne deux de ces textes que nous évoquerons ici. Le premier, Dongxuan lingbao sandong fengdao kejie yingshi ,(~ -111 ~ ~4il.~~~~ (Dao 1117, fasc.760-761), n'est sans doute pas postérieur au VIe siècle. 48 Quatre fragments de ce texte ont été conservés par les manuscrits de Dunhuang (P.2337, P.3682, S.809 et S.3863) sous un titre différent, Sandong fengdao kejie yifan, figurant dans le manuscrit P.2337. Dans la section concernant la copie des écrits, xiejing pin ~ ft,~ ta, sont précisées les règles relatives aux bibliothèques et aux collections d'ouvrages taoïques:
f=.
"Les écritures doivent constituer dans leur ensemble une collection, zang. Les collections sont de deux sortes: collections générales et collections particulières. La collection générale sera composée d'un seul fonds formé par l'ensemble des Trois grottes et des Quatre suppléments qui seront répartis en plpsieurs niveaux, de haut en bas ou de gauche à droite, ou encore d'avant en arrière. Chacune de ces parties portera le même titre de Collection des livres précieux des Trois grottes. Les collections particulières, ce sont les Trois grottes et les Quatre suppléments, dont chaque partie forme une collection. Il y en a donc sept en tout: 1) collection des livres véritables de la grande grotte, Dadong.
zhenjingzang :À ~.:t4. t.~it' ,
-
2) collection (des livres) précieux des mystères de la grotte, 71~ ~ ,~~ , .
Dongxuan baozang
47. Xu gaoseng zhuan, T.2060, vol. 50, j. 26, p. 604b. 48. La date de rédaction de ce texte a été.,.discutée par Yoshioka Yoshitoyo (1955 et 1%5), Ofuchi Ninji (1%4) et Akizuki Kan'ei ~~ ~t~ (1964). Cf. Yoshioka Yoshitoyo, "Sandô hôdô kakai gihan no seiritsu ni tsuite" ~ :;I~ ~ il ~:'i~'.' 1.t: ~ fi) ~ 3L ~ ~ '7 ,,\ t. , Yoshiyoka Y., M.Soymié, (éd.), Dôkyô kenkya ~~ ~ ~, l, Tokyo, 1%5, pp. 5-108 (résumé en français, pp. 1- IV). '
~260-
Catalogues et bibliothèques taoïques 3) collection des livres des divinités et immortels de la grotte,
Dongshenxianjingzang7~ #AJI ~I,ï.l~,
4) collection des livres du grand mystère, Taixuan jingzang :Js-. ~,
ktt~',
5) collection des livres de la grande paix, Taiping jingzang :15-.. Jf-
\~fi. ~1i.,
6) collection des livres de la grande pureté, Taiqing jingzang }S....
~~ -rm
~I-;:;~'
.".1: 1~X.'
7) collection des livres de l'unité correcte, Zhengyi jingzang 1:,..r. ;;Jrtx,. -~*
.
Les noms de toutes ces collections doivent être clairement exprimés afin qu'on les distingue les unes des autres. Si on veut les placer dans l'ordre, que l'on prenne les collections séparément ou ensemble, la règle veut qu'elles soient installées dans les travées de gauche et de droite, orientées vers le sud, d'une "estrade aux écritures" ou d'une "salle de vénérable céleste": à gauche, les Trois grottes, à droite, les Quatre suppléments. Pour chaque collection, on doit faire une estrade afin de surélever les livres; il ne faut pas les poser directement sur le sol. Les enveloppes seront conformes aux règles. Des tables, des brûleparfums et des tablettes de jade «aux dragons» seront disposés (dans la bibliothèque). On brûlera de l'encens, on allumera des lampes et on pratiquera les récitations. Tout doit être à sa place. Les dimensions de la bibliothèque dépendent du système de l'époque et peuvent varler."49 Ces informations peuvent être complétées par la section portant sur les instruments rituels,faju pin ;tl ~ 'Jr:J, du même texte: "Lorsqu'on construit une bibliothèque, l'extérieur peut être laqué et l'intérieur décoré de santal massif, ou bien l'extérieur et l'intérieur sont en laque simple, ou encore décorés de joyaux, décorés de peintures multicolores, ou bien en bois précieux non travaillé, cela en fonction de l'époque. Les dimensions et la quantité des livres dépendent aussi des moyens mis en oeuvre. La bibliothèque peut être construite sur sept niveaux, de bas en haut, ou bien sur trois niveaux, ou encore elle peut être répartie sur trois ou s~pt travées où l'on installera les Trois grottes et les Quatre suppléments afin de pouvoir les différencier. Sur la porte, on installera une serrure à clef. A gauche et à droite, seront peints des rois divins porteurs de vajra. TI faut absolument construire une estrade pour mettre les livres; on ne doit pas les poser directement sur le sol. "so 49. Dao 1117. fase. 760. j. 2. pp. 6b-7a. 50. Dao 1117. fase. 761. j. 3. p. 4a.
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Les bibliothèques en Chine "Les livres doivent être placés dans des enveloppes,zhii~, une par titre ou par série de cinq ou dix juan. Les enveloppes sont de cinq sortes: en brocart et damas, tissées, brodées, en soie simple ou multicolore, en tissu illustré. Les doublures et les rubans seront conformes aux règles. Les titres seront écrits ainsi: tel sûtra. "Les coffrets à livres, jinghan #.W- &!, sont de douze sortes: en jade gravé, en or simple, en argent simple, en or ciselé, en argent ciselé, en laque simple, en bois décoré, avec des peintures multicolores, avec des ornements en or, incrustés de joyaux, en pierre, en fer. Les dimensions n'ont pas d'importance. "Les armoires à livres, jingchu ~~ jfr, sont de six sortes: incrustées de joyaux, parfumées et décorées, gravées en creux avec de l'or et de l'argent, en laque simple, en santal massif, en _ bois précieux. Dimensions selon l'époque. " 5 1 . "Les étagères à livres, jingjia ~ ~, sont de dix sortes: en jade, en or, en argent, en bois massif, en santal pourpre, en santal blanc, en santal jaune, en bois précieux, en· laque simple, gravées en creux avec de l'or et de l'argent. Ou bien elles peuvent être ornées d'or, de jade, de perles ou de soie multicolore. On doit absolument faire des socles pour surélever la bibliothèque, il ne . faut pas mettre les livres par terre. "52 Le texte mentionne aussi huit sortes de nappes, jinpa IV if~ , faites d'étoffes diverses, et surtout des tables pour la lecture des livres sacrés, dujing' an ~ ~~ 1- . Celles-ci sont larges d'un pied deux pouces, longues d'un pied huit pouces et hautes d'un pied cinq pouces. Elles peuvent être de six sortes: en jade, en or, en argent, en pierre, en (bois) odorant, ou en bois. 53 , Un deuxième texte, le Dongzhen taishang taixiao langshu ~~ ~ ~ J: ~ (Dao 1341, fasc.l034-1035), ouvrage composite contenant des éléments du mouvement du Shangqing originel, mais aussi postérieurs 54 , mentionne dix sortes de prescriptions à observer lors de la réception des écritures. Celles-ci concernent les coffres à livres, jingxiang .tt'P ~\ , les tables, jing' an, les enveloppes, jingguo ,~,~ ~ (?), les housses, jingjin ~(î l'p , les nappes, jingpa ~~ rf1a!, les tentures, jingzhang ~iJ! 'i&:, les socles, gaozuo ~ ifL , les bancs à
lm' :f~-< $
51. Ibid., pp. 3b-4a. 52. Ibid., p. 4b. 53. Ibid., pp. 3a-b et 4b-5a. 54. Cf. Isabelle Robinet. La révélation du Shangqing dans l' histoire du taoïsme, t. 2, p. 233.
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Catalogues et bibliothèques taoïques encens, xiangdeng:@;tj-, les brûle-parfums, xianglu~ r~, et la salle de jeûne, zhaitang ~ I~ Seules les quatre premières nous intéressent vraiment ici: •
"1) Pour les coffres, la règle veut que l'on emploie du tamaris et du cyprès; s'il n'yen a pas là où l'on se trouve, il est permis d'employer du paulownia et du catalpa. Leur hauteur doit être de six pouces, leur largeur de neuf pouces, leur longueur d'un pied trois pouces et l'épaisseur (du bois) de quatrefen. Ils doivent être neufs et polis, et parfaitement réalisés. Les livres doivent être bien nettoyés et essuyés. Pour les transporter, les règles sont moins strictes; on peut se servir d'étuis de bambou. Si l'on veut rassembler de nombreux livres, il faut aussi se conformer rigoureusement aux règles. La capacité (des coffres) n'est pas limitee à un nombre précis (de livres). 2) Les tables peuvent disposer de cinq, sept ou neuf pieds courbes, en catalpa ou en cyprès, selon convenance. Les pieds peuvent aussi être recouverts de fer cloué(?). Il arrive qu'ils soient laqués ou bien ils sont laissés à l'état naturel. Les dimensions des pieds doivent être équilibrées pour qu'ils soient bien proportionnés. La hauteur (des tables) devrait être de neuf pouces, la largeur du plateau d'un pied trois pouces, la longueur de deux pieds quatre pouces, l'épaisseur de quatre fen. Elles servent à supporter les coffres à livres. Il faut en outre un support pour l'encens. Les règles sont toujours les mêmes. 3) On se sert de bambou pour faire les enveloppes. On les décore d'un tissu de soie jaune. Les dimensions doivent être appropriées, en fonction de celles des rouleaux et des bâtons. Il n'y a pas de largeur ou de longueur imposée. La doublure et le ruban doivent être faits aussi en soie jaune, et si l'on n'en a pas, avec du papier collé. Pour les rubans, on peut employer de la ramie. Il faut en conserver la blancheur et la pureté et ne pas les décorer.(...) 4) En ce qui concerne les housses, en principe trois sont nécessaires. L'une doit toujours être employée pour recouvrir les enveloppes dans les coffres et les deux autres lorsqu'on sort le livre pour le poser sur la table. Toutes ont une doublure de soie noire, jaune, cramoisie, azurée ou pourpre; elles sont ornées ou non selon les circonstances. Leur largeur est d'une laize et leur longueur de cinq pieds.(. .. ),,55
55. Dao 1341. fase. 1035. j. 7. pp. 3b-4a.
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Les bibliothèques en Chine
* ** Avec le renouveau qui aura cours sous les Song et la politique très favorable au taoïsme des premiers empereurs de cette dynastie, surtout Taizong :K. lfi? (règne 976-997) et Zhenzong~ ')f, (règne 998-1022), le rôle des entreprises officielles dans le développement des bibliothèques taoïques ne fera que croître. Au début du XIe siècle, disciples taoïstes et lettrés seront associés dans le rassemblement, la correction et la copie d'ouvrages taoïques qui seront ensuite conservés dans quatre temples de la capitale, ainsi que dans d'autres monastères de l'empire. 56 Néanmoins, ce processus de multiplication des textes restera encore longtemps manuscrit. Ce n'est qu'au début du XIIe siècle que le canon taoïque sera reproduit pour la première fois par xylographie, soit plus d'un siècle après la première impression du canon bouddhique. 57
56. "Chongdao guan daozangji" ,'If.
tl! ~~~~, Chengdu wenlei n\!\l~~l,j.
37, p.18b.
57. Sur les impressions du canon taoïque, voir P. van der Loon, Taoist Books in the Libraries o/the Sung Period, pp. 39-63.
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CONCLUSION
xe
Le siècle et le début de la dynastie des Song (960-1279) marquent une coupure dans le développement des bibliothèques, coupure due essentiellement à la xylographie qui transforma la physionomie du livre, sa production et sa circulation. La xylographie est née probablement au VIle siècle, bien que tous les textes qui en font mention à cette époque ou auparavant restent sujets à discussion. Au VIlle sièCle, la xylographie est connue au Japon, surtout par la grande quantité de textes de dhâranî imprimés entre 764 et 770. 1 Il est possible que cette technique de reproduction de l'écrit et de l'image ait aussi gagné la Corée à la même période, même si les dates et le lieu de fabrication du xylographe découvert au Pulguksa en 1966 font encore problème. 2 En Chine donc, le premier livre imprimé daté qui subsiste est le Sûtra du Diamant découvert à Dunhuang, portant la date de 868 (Stein P.1). Jusque sous les Song, les seuls témoignages datés qui restent sont en presque totalité des e textes bouddhiques, tant par les textes découverts à Dunhuang au début du siècle, que par ceux découverts depuis, qui sont datés de 956, 965 et 975. N'y font exception que les fragments de calendriers, datés de 877 et 882, découverts à Dunhuang.
xx
Les premiers imprimés ont d'abord été des opuscules pratiques relevant du domaine religieux ou divinatoire ou bien reproduisant des calendriers ou des dictionnaires provenant d'initiatives privées. La première impression officielle n'a lieu qu'au siècle, avec la gravure des Classiques confucianistes entre 932 et 953.
xe
L'un des éléments capitaux qui sont à la source de la diffusion de la xylographie, et auquel on n'a pas toujours prêté assez d'attention, est la transformation de la morphologie du livre, c'est-à-dire le remplacement progressif du rouleau par de nouvelles formes de livres aux feuilles pliées,
1. Voir en particulier, Nakane Masaru 4'~ ~ (éd.),Hyakumantô-darani no kenkyû Eî ~& ~ ~fi. Jf:.,d)p~rtl"
Kyoto, Yagi shoten, 1987, 174p.
2. Voir les mises au point récentes sur les débuts de l'imprimerie, dues à J. -P. Drège, M. IshigamiIagolnitzer et Li Ogg, dans Le livre et l'imprimerie en Extrême-Orient et en Asie du Sud, Bordeaux, Société des Bibliophiles de Guyenne, 1986.
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Les bibliothèques en Chine
accordéons, livrets "en papillon","au dos enveloppé", ete. 3 Au XVIIe siècle, Hu Yinglin 1i)~ ~(t/~~ (1551-1602) avait mentionné ces deux "révolutions", mais sans les lier réellement: "A la fin des Tang et au début des Song, le système de copie a laissé la place à l'imprimerie (reproduction par empreinte, yinmo j;j7 *); le rouleau a laissé la place au livre plié (shuce 1; q+J-). (Ces hvres) sont plus faciles à faire, plus difficiles à détruire; ils sont moins coûteux et plus aisés à conserver. Tels sont leurs quatre avantages.,,4 Alors qu'en Occident, le préalable relativement peu éloigné de l'invention de l'imprimerie a été l'adoption du papier comme support de l'écrit au lieu du parchemin, en Chine, c'est plutôt le passage du rouleau au livre plié qui a favorisé sinon l'invention du moins la diffusion de la xylographie. Néanmoins, le livre imprimé, ou plus exactement xylographié, ne supplantera pas totalement avant longtemps la copie manuscrite. Il ne pénètre pas avec la même rapidité dans les différents types de bibliothèques. Les bibliothèques religieuses, à vrai dire seulement les bibliothèques bouddhiques, sont très rapidement touchées par la xylographie. Profitant de cet extraordinaire moyen de reproduction rapide et peu coûteux, les bouddhistes ont su très vite tirer parti de la xylographie pour diffuser abondamment leurs écrits religieux. Les premiers xylographes ont été de courts textes de prières et de dhâranî, mais dès le début des Song, le canon est reproduit intégralement, à l'aide de 130 ()()() planches, et présenté au trône en 983. Des tirages en seront faits par la suite pour le Japon, la Corée, l'Annam, les dynasties sinisées des Ruzhen et des Xi Xia. Dans les siècles qui suivront, de nouvelles éditions seront gravées, le plus souvent à l'initiative de monastères privés. Pour les bouddhistes, le remplacement de la copie manuscrite par la reproduction xylographique ne diminue en rien les mérites qu'en retirent les donateurs. La diffusion des textes, bien au contraire, se trouve multipliée, au point d'atteindre des tirages de plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires. Dans les bibliothèques privées, le livre manuscrit ne se substitue pas complètement aux manuscrits. Les bibliophiles restent attachés aux manuscrits autographes et aux oeuvres calligraphiques originales. Pourtant, la place relative du manuscrit et du xylographe évolue; la valeur donnée à l'un ou à l'autre n'est pas la même selon les époques. Sous les Song, les éditions imprimées restent inférieures aux éditions manuscrites. Comme l'exprime Ye Mengde:
.3. Sur cette question, cf. J. -P. Drège, "Du rouleau manuscrit au livre imprimé", art.cit.. 43-48.
4. Shaoshi shanfang bicong,jA, p.61.
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Conclusion
"Les exemplaires imprimés, au début, n'étaient pas corrects et contenaient tous des erreurs. Par la suite, on s'est servi des exemplaires imprimés pour corriger tandis que les exemplaires (manuscrits) conservés étaient peu à peu perdus; les erreurs n'ont donc pu être corrigées, c'est tout à fait regrettable."s La banalisation du livre imprimé entraîne souvent, sous les Song, la dévalorisation de la part des lettrés qui, comme Luo Bi 'Çh yiJ' (XIIe siècle), regrettent qu'avec l'imprimerie les enfants ne considèrent les livres que comme des ustensiles. Plus tard, la grande diffusion de l'imprimerie sous les Ming aura raison de cette attitude. Commentant le propos de Ye Mengde cité plus haut, Hu Yinglin déclare: "Cette théorie était vraie pour l'époque des Song. Maintenant c'est tout le contraire. A notre époque, les éditions imprimées sont très répandues. Le coût du travail de gravure est très élevé et il est nécessaire que la collation et la révision soient faites avec grand soin avant de confier (le texte) aux graveurs. Bien que le résultat ne puisse être tout à fait excellent, il doit l'être à 60 ou 70%. Quant aux éditions manuscrites, la plupart du temps, il n'y a pas de lecteur qui s'empresse pour elles. Il n'y a que des parvenus qui, en prévision de tout ce qu'ils ont à connaître, se contentent de les laisser ficelées en haut de leur bibliothèque. C'est pourquoi les erreurs y foisonnent et les manuscrits ne peuvent être comparés aux éditions imprimées. Sur le marché des livres, il n'y a pas d'édition imprimée qui ne vaille dix fois une édition manuscrite. Dès qu'une édition imprimée est publiée, les éditions manuscrites deviennent toutes inutiles et ne se vendent plus. 't6 Longtemps, le prix donné aux éditions manuscrites ou imprimées a été lié
à la révision et à la collation des textes. Pour les éditions imprimées, les textes devaient, en principe, être collationnés avant d'être copiés, puis avant d'être envoyés chez le graveur, et encore une fois avant d'être imprimés. Sous les Ming, le livre imprimé a alors vaincu le manuscrit. Mais l'intérêt pour les manuscrits subsistera néanmoins, non plus pour servir à préserver l'authenticité des textes, mais pour d'autres raisons. Un bibliophile tel que Sun Congtian ~~JJt yt:: (vers 1680 - vers 1759) s'élèvera contre la dépréciation des manuscrits par rapport aux livres imprimés. Pour lui, le manuscrit reste commode pour la correction des textes (avant l'impression). Mais surtout, la copie manuscrite demeure le meilleur moyen pour un bibliophile d'obtenir le
5. Shilin yanyu, j. 8, p. 116. 6. Shaoshi shanfang bicong, j. 4 , pp. 58-59.
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Les bibliothèques en Chine
texte d'un ouvrage ancien et rare. 7 Le manuscrit continue donc de jouer un rôle, à côté du livre imprimé, dans les bibliothèques privées. Dans les bibliothèques impériales enfin, le livre imprimé n'occupera pas avant une longue période une place prépondérante. Ainsi, sous la dynastie Ming (1368-1644), pendant le règne de l'empereur Xuanzong (1425-1435), les livres conservés dans la bibliothèque impériale (bige), étaient estimés à plus de 20 000 titres comportant près d'un million de juan. Sur cet ensemble, 30% seulement des livres étaient des exemplaires imprimés, le reste étant composé de manuscrits. 8 L'une des raisons essentielles de cette situation tient au mode d'acquisition des livres dans les bibliothèques officielles. On se souvient que depuis la dynastie des Han, les services officiels étaient chargés de rechercher à travers l'empire les ouvrages qui ne figuraient pas dans les bibliothèques impériales. L'acquisition de ces livres se faisait contre récompense. Mais, comme on l'a vu à plusieurs reprises, les bibliophiles n'aimaient guère se séparer de leurs livres, et le plus souvent, les ouvrages rares étaient seulement prêtés afin qu'en fussent établies des copies. Cette procédure se poursuivit sous les Song, et des copies manuscrites furent faites aussi bien des ouvrages manuscrits que des ouvrages imprimés. Les copies étaient réalisées, après que les textes eurent été corrigés et collationnés, selon un processus uniforme, sur papier jaune. 9 Sous les Qing encore, lors de la compilation du Siku quanshu au XVlne, siècle, seule une petite partie de l'ensemble fut imprimée, le reste étant recopié par quinze mille copistes. Ainsi, bien que les ouvrages imprimés aient envahi le marché du livre, jusqu'à la fin du XIXe siècle, lorsque les techniques d'impression modernes venues d'Occident s'imposent en Chine, le manuscrit a conservé une place très importante dans la production livresque.
7.liJngshu jiyao~/i:1; Ù-f., p. 8a; cf. trad. A.Fang, "Bookman's Manual", Harvard Journal oi Asiatie Studïes, 14 (1951), p. 229. 8. Mingshi, j. 96, p. 2343. 9. Sur ces procédures d',acquisition, cf. John Winkelman, op.eU.• pp. 27-33.
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INDEX DES NOMS DE PERSONNES
Chen Jing (VIIIe-Ixe s.), 67 Chen Nong (let s. avant notre ère), 20, 95 Chen Yuankang (507-549), 164, 172 Cheng, empereur dyn. Han (règne 33-7),20 Chengguan (YIIle_lxe s.), 191 Cheng Hou (lye s. avant notre ère), 148 Chu Wuliang (646-720), 53 sq., 72, 75 Chu Yuan (ye s.), 159,172 Confucius (551-479), 7,93, 145, 149, 157, 158 Cui, Madame (VIe s.), 198 Cui Biao (vers 531-vers 603), 164 Cui Junru (Yle s.), 62 Cui Mian (673-739), 57 Cui Weizu (465-499), 155, 163, 172 Daci (xe s.), 237 Dai Ling (Yle s.), 36 Daizong, empereur dyn. Tang (règne 762-779), 66, 256 Dao'an (mort en 385), 178 nA, 179, 181, 186 Daohui (ye s.), 179 Daoshi (mort en 683),252 Daosong' (lXe s.), 229 Daowu, empereur dyn. Wei du Nord (règne 386-409), 38-39, 197 Daoxuan (596-667), 115, 180, 181, 185, 212,235 Demiéville, Paul, 184, 185 Deshenjin (Ixe-xe s.), 193 Dezong, empereur dyn. Tang (règne 780-805), 67 Deng,jalü (xe s.), 200 Deng Jin (Yle s.), 36 Dewey, Melvil, 89 Dhannâgataysas (ye s.), 188 Divâkara (613-688), 189 Dong Yu (Ile s.), 154 Dong Zhongshu (Ile s. avant notre ère), 157 Dong Zhuo (mort en 192),23 Dou Wei (Yle s.), 62
Ai, empereur dyn. Han (règne 7-1 avant notre ère), 20 Amoghavajra (705-774), 191 An, empereur dyn. Han (règne 106-125),21 n. 28 An Lushan (mort en 757),65,66, 78, 256 Bagchi, P.C., 180 Bai Juyi (772-846), 203, 211 Ban Chao (let s.), 22 n. 29 Ban Gu (36-92), 22, 23, 94, 95 sq., 108, 110,113,114,121,123,129,150 Ban Vou (let s. avant notre ère), 96 Ban Zhao (31-101), 22 n. 29 Baochang (VIe s.), 181, 182 Bizang (Ixe-xe s.), 232 Bing Yuan (Ille s.), 150 Bo Bao (I1le_Iye s.), 135 Bodhiruci (VIe s.), 179, 190, 235 Boming (lXe s.), 200, 229 Boyi (mort en 671), 153-154 Bo Za, cf. Bo Bao Borges, Jorge Luis, 89 Budhabhadra(359-429),191 Cai Lun (62-121), 14 Cai Yong (133-192), 146, 172 Cao, famille, 200, 233 Cao Cao (155-220), 24, 157, 159 Cao Pei (188-227),24 Cao Yanlu (mort en 1002),200 Cao Yijin (mort vers 934),233,241 n. 134 Cao Yuanzhong (mort en 974), 199, 200,201,233 Cao Zeng (Ile s. avant notre ère), 146. Cao Zongshou (déb. XIe s.), 201 Chang Jing (mort en 550), 155, 160 Chao Gongwu (mort en 1171), 83 n. 342 Chao Liang (déb. YIIle s.), 56 Che Yin (mort vers 397), 149 Chen, Madame (YlIe s.), 205-206 Chen Fazang (YlIe s.), 205 Chen Guofu, 251, 260
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Les bibliothèques en Chine
Du Fu (712-770), 130 Du Guangting (850-933), 255,257,259 Du Jian (750-809), 173 Du Jun (Yle s.), 44 Du Lin (mort en 47), 103, 161 Du Xian (713-740), 161 Du Xin (Yllle_Ixe s.), 169 Duan Chengshi (Yllle s.), 147, 168 Ennin (794-864), 203 Facheng (mort vers 865), 215 Fajing (Yle s.), 180, 181, 184, 185 Falin (572-640), 196, 197 Fashang (495-580), 181, 183 Faying (lXe s.), 229 Fazang (Yle s.), 199 Fan, âcârya (xe s.), 210 Fan, copiste (Ylie s.), 206 Fan, Madame (xe s.), 201 Fan Ping (Ille s.), 167 Fan Quan (Iye s.), 164, 172 Fan Wang (308-372), 149 Fan Wei (lye s.), 146 Fan Xun (mort en 556), 20 n. 22, 41 Fan Youzhen (lXe s.), 201 Fei Changfang (VIe s.), 125, 178, 181, 184 Feng, 145 Fengci (Ylie s.), 153 Feng Dao (882-954),82 Feng Xi (ye s.), 197 Feng Youlan, 99-100 Fou Zhun (Ille s.), 26 Fu Can (let s. avant notre ère), 96 Fu Di (Iye s.), 154 Fu Jian (337-384), 38 Fusheng (Ille_Ile s. avant notre ère), 7 n.
Gaozong, empereur dyn. Tang (règne 650-683),51,52,80 Gaozu, empereur dyn. Liang (règne 502-549), 165 Gaozu, empereur dyn. Tang (règne 618-626),48,50,153,168 Ge Hong (283-343), 125, 149, 170, 251-252 Giles, Lionel, 217 Gong (let s. avant notre ère), 7 Gong Mengren (XVIIIe s.), 90 n. 5 Gongsun Hong (mort en 121 avant notre ère), 157 Granet, Marcel, 90 Gu (lye s. avant notre ère), 157 Gu Huan (ye s.), 151 Gu Kaizhi (vers 344 - vers 406), 167 Gu Shi, 103 Gu Yanwu (1613-1682), 44 n. 154 Guan Yiwu (mort en 645 avant notre ère), 126 Guangji (Ixe s.), 232 Guangwu, empereur dyn. Han (règne 25-57),21 Guangxin (xe s.), 237 Guizhen (Ixe-xe s.), 234 Guo Shi (YIIle s.), 74 n. 311 Haiquan (xe s.), 226 Hayashiya Tomojirô, 179 Han Feizi (lIIe s. avant notre ère), 145 Han Yu (768-824), 130 He, personnage mythique, 98, 101 He, empereur dyn. Han (règne 88-105), 21 n. 28 Heba Sheng (mort en 544), 159, 172 He Chengtian(370-447), 76 n. 317 He Shangzhi (382-460), 32 n. 100,76 n. 317 He Xian (ye s.), 31 n. 93 He Zhen (vers 220-289), 25 n. 48 He Zong (ye s.), 30 n. 86 Hongchong (ye s.), 179 Hongzhen (Yle s.), 199 Hou Jin (mort vers 190), 151 Hou Jing (mort en 552), 34, 36 Hou Xingguo (Ylle_VIIle s.), 56 Houzhu, souverain des Tang du Sud (règne 961-975), 16 Hu Chen (Yle s.), 61
3
Fu Xi (Yle s.), 202 Fuxi, empereur mythique, 38,44 n. 154, 91, 157 Fu Yi (vers 47-vers 92), 22 Fujieda Akira, 216, 217 Fujiwara no Sukeyo (mort en 898), 129 Gan Bao (lue-Iye s.), 124 Gao Feng (let s. avant notre ère), 153 Gao Lishi (683-762), 74 Gao Shanbao (Yle s.), 35 Gaoxin, empereur mythique, 91 Gao Yue (ye s.), 163
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Index des noms de personnes
o
Hu Yinglin (1551-1602), 266 Hua Heng (267-335), 159 Huai, empereur dyn. Jin (règne 306-311),27 Huainan wang (mort en 122 avant notre ère), 103 Huaizhen (lxe s.), 229 Huan, duc de Qi (685-643 avant notre ère),145 Huan, empereur dyn. Han (règne 146-167),22 Huan Xuan (369-404), 163 Huang, empereur mythique, 44 n. 154, 91 Huang Ba (1er s. avant notre ère), 158 Huang Chao (mort en 884), 66, 69, 256 Huangfu Mi (215-282), 153, 157, 160 Hui, empereur dyn. Jin (règne 290-306), 27 Huici (xe s.), 226, 237 Huili (VIle s.), 195 Hui Shi (lye s. avant notre ère), 145 Huiyan (xe s.), 226, 237 Ji Qiwu (xe s.), 259 Jia Kui (30-101), 91 Jianwen, empereur dyn. Liang (règne 549-551), 148 Jiang Lu (Yle s.), 162 Jiang Min,134 Jiang Qiang (ye s.), 165 Jiang Yi (747-821), 147, 173 Jiang Yu (dyn. Tang), 169 Jiang Zong (519-594), 159, 172 Jiao Hong (1541-1620), 128-129 Jincheng, princesse (morte en 741), 15 Jing Bo (mort en 649), 120 Jing Ke (mort en 227 avant notre ère), 15 Jingmai (YlIe s.), 185 Jingtai (YlIe s.), 180, 181, 185, 189,235 Juqu Maoqian (ye s.), 39 n. 129 Juqu Mengsun (ye s.), 39 n. 129, 159 Kan Ze (Ille s.), 151 Kang Ziyuan (YIIle s.), 57 Kariya Ekisai (1775-1835), 130 n. 114 KMyapa Mâtanga(ler s.), 178 Kehong (xe s.), 218 sq. Khri-Ide-gcug-bcan, roi du Tibet (règne 712-755), 15
Kong Deshao (Yle s.), 62 Kong Xiuyuan (469-532), 147, 161, 172 Kong Yingda (574-648), 50 Kuai Tong (Ile s. avant notre ère), 103 Kuang Heng (1er s. avanat notre ère), 151 Laozi, 22 n. 28, 258 Lê Quy Dôn (XVIIIe s.), 19 Lei Cizong (386-448), 76 n. 317 Lévi-Strauss, Claude, 89 Li Bi (722-789), 166, 173 Li Biao (440-501), 163 Li Bo (705-762), 130 Li Chong (lye s.), 28, 108 sq., 113, 114, 116 Li Chunfeng (YlIe s.), 120 Li Daoyuan (Yle s.), 194 Li Fan (mort en 726), 147 Li Jingxi (mort en 568), 168, 172 Li Kuo (VIe s.), 181, 183 Li Mi (484-515), 172 Li Qi (IXe s.), 155 Li Shan (mort en 689), 95 Li Shuchang, 130 n. 114 Li Shuang (VIe s.), 61 Li Si (mort en 208 avant notre ère), 17, 42, 146 Li Sui (lXe s.), 67 Li Wenbo (VIe s.), 62 Li Xian (335-429), 38 Li Xian (651-684), 80 Li Yanshou (YlIe s.), 120 Li Yanzhi (Ille s.), 156 Li Yexing (474-549), 41,161, 172 Li Yu (mort en 935), 82 Li Yuan, cf. Gaozu, empereurdyn. Tang Li Yuanjia (YlIe s.), 147, 168, 172 Li Zhuguo(ler s. avant notre ère), 20, 96, 101 Li Zizhao (YIIle s.), 56 Lianxing (VIle s.), 204 Liang Wenju (885-943), 259 Linji (mort en 866 ou 867), 162 n. 100 Linghu Defen (583-666), 49,50,51,58 n.288 Linghu Zhongzhe (VIe s.), 198,237 Lingxiu (lXe s.), 200 Liu, dashi (xe s.), 234 Liu Bang (247-195), 15
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Les bibliothèques en Chine
Liu Bian (542-610), 45,172 Liu De (Ile s. avant notre ère), 146, 160 Liu Diao (Vie s.), 62 Liu Feng (ve s.), 31 n. 93 Liu Gongchuo (763-830), 166, 173 Liu Gongxin (VIle s.), 205 Liu Guyan, cf. Liu Bian Liu Huaixin (VIlle s.), 58 n. 232 Liu Jingshu (mort en 468), 124 Liu Jun, cf. Liu Xiaobiao Liu Liang (mort vers 180), 159 Liu Liu (Ive s.), 154 Liu Pian (lxe s.), 166 n. 121 Liu Qi (Vie s.), 150 Liu Renying (Vie s.), 36 Liu Shanming (432-480), 172 Liu Shao (mort vers 240),24 n. 47 Liu Shi (220-310), 151 Liu Shilong (441-491), 160 Liu Taizhen (VIlle s.), 67 Liu Xiang (79-8), 19,20,22 n. 34,25, 94, 95 sq., 109, 123, 124, 178 Liu Xiao (488-519), 148 Liu Xiaobiao (462-521), 32, 155 Liu Xiaochuo (481-539), 33 n. 102 Liu Xin (mort en 23), ·19,20,30,60,94, 95 sq., 113, 116 sq., 129 Liu Xu (847-946), 130 Liu Xuan (Vie s.), 43-44, 152, 165 Liu Yanzhi (VIlle s.), 56, 59 Liu Yao (479-528), 34 Liu Yu (356-422), cf. Wu, empereur des Liu-Song Liu Zhen (mort vers 126), 22 n. 28 Liu Zhihai (Vie s.), 152 Liu Zhiji (661-721),51 n. 189 Liu Zhilin (478-549), 170 Liu Zhongqiu (VIlle s.), 56, 59 Liu Zhongying (mort en 864), 166, 173 Liu Zhuo (544-610), 152 Liu Zongyuan (773-819), 130, 147 Liu Zun (mort en 535),32 n. 102 Lou Siyun (VIle s.), 71 n. 299 Lu Chang (mort en 516), 40 Lu Cheng (425-494), 172 Lu Fu (VIlle s.), 57 Lu Guimeng (mort en 881), 162 Lu Jia (Ille s. avant notre ère), 102, 103, 127
Lu Shaobo (VIlle s.), 56 Lu Shuang (539-591), 165 Lu Tanwei (Ive s.), 167 Lu Wenshu (1er s. avant notre ère), 158 Lu Xiujing (406-477), 252, 253,257 Lu Yungong (Vie s.), 148 Luo Bi (XIIe s.), 267 Ma Heng (VIle s.), 203 Ma Huaisu (659-718), 53 sq., 72, 75 Ma Jiayun (mort en 645), 50 Ma Lizheng (VIlle s.), 55 Ma Rong (79-166), 22 n. 28, 91 Ma Shu (522-581), 172 Meng Anpai, 253 Meng Baorong (Vie s.), 61 Minhuai (1er s.), '194 Ming, empereurdyn. Han (règne 57-75),21,124,194 Ming, empereur dyn.' Wei (règne 226-239), 76 n. 316 Ming, empereur dyn. Zhou du Nord (règne 557-560), 42 Minggai (VIle s.), 252 Ming Kerang (525-594), 168, 172 Mingquan (VIle s.), 181, 185,235 Ming Yuqing (Vie s.), 62 Mo Di, cf. Mozi Mozi (Ve s. avant notre ère), 145, 157, 158 Murong, shijun (Xe s.), 233 Mu Zirong (VIe s.), 41, 172 Naitô Tatsuo, 187 Naudé, Gabriel (1600-1653), 89 Ni Kuan(ler s. avant notre ère), 157 Nie Daozhen (Ive s.), 179 Ningzi (VIle s. avant notre ère), 158 Niu Hong (545-610),17,18,21,26,31 n. 91, 33 n. 105,34,42-43, 108, 120, 165 Ofuchi Ninji, 258 Okabe Kazuo, 225 Ouyang Xiu (1007-1072), 83 n. 341 Pei Ju (mort en 627), 44 Pei Qi (Ive s.), 160 Pei Ziye (469-530), 125 Pei Zouzhi (Vie s.), 155 Pelliot, Paul, 7 Peng Jizhang (Vie s.), 62 Peng Senglang (Vie s.), 36
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Index des noms de personnes
Prajna (744-810), 191 Qi Huan (675?-746?), 55 Qi Jia (lye s.), 151 Qi Yong (VIe s.), 61 Qiu Binqing (Yle s.), 32 Qiu Shenzhi, cf. Qiu Yuanzhi Qiu Yuanzhi (ye s.), 28 n. 76 Qiu Yue (mort en 714),34 n. 110 Qu Yuan (vers 340-278 avant notre ère), 102 Quan Duan (Yle s.), 61 Rang Ju, 103 Ren Fang (460-508),31,32, 147, 165, 172 Ren Hong (let s. avant notre ère), 20, 96, 100-101 Renzong, empereur dyn. Song (règne 1023-1063),83 Robinet, Isabelle, 258 Ru Chun (lIIe s.), 21 n. 27 Ruan Xiaoxu (479-536),33-34,43 n. 148,44, 114, 115 sq., 121, 123, 127, 147,177,181,183,253,254 Ruan Zhan (lye s.), 154 Sarpghabhara (460-524),32 n. 100 Sengrui (ye s.), 179 Sengshao (Yle s.), 32 n. 100, 180, 182 Sengyou (445-518), 178 n. 4, 181, 182 Shaohao, empereur mythique, 91 Shen Changwen (Yle s.), 61 Shen Linshi (419-503), 164, 172 Shennong, empereur mythique, 91, 157 Shen Yue (441:·513), 152, 167, 172 Shengnian (lXe s.), 233 Shi Chongxuan (YlIIe s.), 255 Shi Huangdi, empereur dyn. Qin (règne 221-210), 7, 17, 18, 146, 178 Shusun Tong (lIIe-I1e s. avant notre ère), 107 Si1Qjânanda (652-710), 191,212 Sima Chengzhen (647-735), 257 Sima Qian (vers 145-vers 86), 103, 110, 119,123 Sima Tan (Ile s. avant notre ère), 94, 98, 99 Sima Zirui (VIe s.), 41 Song Ciyu (YlIIe s.), 56 Song Fada (lXe s.), 232 Song Jing (662-737), 58
Song Wenming (VIe s.), 252 n. 6 Song Yao (ye s.), 159 Song Zungui (Ylie s.), 48-49 Stein, Aurel, 197,207 Su Bian (VIlle_lxe s.), 161, 167,173 Su Che (1039-1112), 154 n. 46 Su Qin (Ille s. avant notre ère), 147, 153 Su Ting (669-726), 58, 150 Suzong, empereur dyn. Tang (règne 756-761),235 n. 119,256 Suleiman (lXe s.), 162 n. 100 Sun Congtian (vers 1680-vers 1759), 267 Sun Fengji (1135-1190), 60 n.244 Sun Huiwei (452-518), 40 Sun Jing (Ile s.), 158 Sun Kang (lye s.), 149 Sun Sheng (lye s.), 170 Sun Xingyan (1753-1818), 107 n. 61 Suo,[alü (xe s.), 228 Suo, Qing (lxe-xe s.), 233 Taiping, princesse (morte en 713),60 Taiwu, empereurdyn. Wei du Nord (règne 432-452), 39 Taizong, empereur dyn. Tang (règne , 626-649),49,50, 52, 58, 77 Taizong, empereur dyn. Song (règne 976-997),264 Taizu, cf. Daowu, empereur dyn. Wei du Nord Taizu, empereur dyn. Song (règne 960-976), 16 Tang, empereur mythique, 91 Tang Yong (VIe s.), 198 Tao Hongjing (452-536), 147, 172,253 Tian Chou (II1e s.), 153 Tian Hongzheng (754-821), 173 Tian Kefeng (YIIle s.), 57 Tuoba Gui, cf. Daowu, empereur dyn. Wei du Nord Tuoba Yanming (ye s.), 172 Wang Bao (Yle s.), 36 Wang Bi (226-249), 76 n. 317, 172 Wang Chong (27-vers 97), 149, 167 Wang Fangqing (mort en 702), 165 Wang Fuzhi (1619-1692), 36 Wang Gong (VIle s.), 85 Wang Gu (Yle s), 37 Wang Gui (Yle s.), 36
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Les bibliothèques en Chine
Wang Jian (452-489), 30-31, 33, 53, 113 sq., 116, 126, 177,253 Wang Jian (847-918),83 n. 337 Wang Kui (551-604), 154 Wang Liang (mort en 510),31 Wang Mang (règne 9-23), 18,21,42 Wang Qie (Y Ille s.), 56, 59 Wang Sengbian (Yle s.), 36 Wang Sengru (465-522), 152, 172 Wang Shao (Y le s.), 45,120 Wang Shaozong (Ylie s.), 152 Wang Shichong (mort en 621), 48 Wang Shifan (xe s.), 173 Wang Shou, 145-146 Wang Su (195-256), 24 Wang Tai (vers 471-vers 519), 31 Wang Wan (Ylll e s.), 56, 59 Wang Xizhi (321-379),165, 167, 170 WangXianzhi(344-388), 167,170 Wang Xiang (mort en 221),24 Wang Xiaoji (VIe s.), 36 Wang Xiu (Ille s.), 147, 159 Wang Xun (Yllle s.), 55 Wang Ya (Yllle s.), 164, 167, 173 Wang Yan (VIe s.), 254, 255 Wang Yaochen (1001-1056), 83n. 341 Wang Yi (VIe s.?), 135 Wang Yin (lye s.), 28, 108 Wang Yinglin (1223-1296), 90 n. 5 Wang You (llIe-lye s.), 161 Wang Yun (mort en 193),23 Wang Zhi (Yllle s.), 55 Wang Zhongmin, 187, 188 Wang Zhongqiu (VIlle s.), 59 n. 236 Wang Zong (ye s.), 179 Wei Chuhou (773-828), 173 Wei Dan (lxe s.), 211 Wei Jin (VIe s.), 42 Wei Pei (Yle s.), 44 Wei Shou (mort en 572), 41, 51 Wei Shu(mort en 757),55,59,66, Ti, 147, 152, 167, 172 Wei Wu, cf. Cao Cao Wei Zheng (580-643), 50, 58 n. 228, 120 Wen, empereur dyn. Han (règne 179-157), 154 Wen, empereur dyn. Wei (règne 220-226), 80
Wen, empereur dyn. Chen (règne 559-566), 197 Wen, empereur dyn. Sui (règne 581-604),42, 196 Wen Buzhi (Iel s. avant notre ère), 151 Wenzong, empereur dyn. Tang (règne 827-840),68 Wu, empereur dyn. Han (règne 141-87), 7, 8, 19,20,23 n. 37 Wu, empereur dYn. Jin (règne 265-290), 27,39 n. 132 Wu, empereur dyn. Liu-Song (règne 420-422), 28-29 Wu, empereur dyn. Qi du Sud (règne 482-493), 31 Wu, empereur dyn. Liang (règne 502-549),33,34,76 n. 318, 133, 148, 177 Wu, empereur dyn. Zhou du Nord (règne 561-578), 197 Wu, empereur dyn. Chen (règne 557-559), 197 Wu Cailuan (lxe s.), 207 Wu Chuo (Yllle s.), 55 Wu Jing (670-749), 55, 168, 172 Wu Jiong (Yllle s.), 56, 59-60, 64, 130 sq., 236 Wu Zetian, (règne 690-705), 51, 60, 70, 165 Xi, personnage mythique, 98, 101 Xian, empereur dyn. Han (règne 189-220),23,24,124 Xian Tangzi (ye s. avant notre ère), 158 Xianzong, empereur dyn. Tang (règne 805-820),67, 165 Xiang (VIe s.), 197 Xiang Lang (167-247), 161 Xiao Dayuan (mort vers 581), 148 Xiao He (mort en 193 avant notre ère), 15,22 n. 34,23 n. 37, 107, 110 Xiaojing (mort en 675), 56 n. 214 Xiao Jun (ye siècle), 170 n. 139 Xiao Li (VIe s.), 172 Xiao Tong (501-531), 147,148 Xiaowen, empereur dyn. Wei du Nord (règne 471-499),39 Xiaowu, empereur dyn. Jin (règne 373-397),28
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Index des noms de personnes
Xiaowu, empereur dyn. Liu-Song (règne 453-465), 39 Xiao Xiu (445-518), 147 Xiao Yi, cf. Yuan, empereur dyn. Liang Xiaozhao, empereur dyn. Qi du Nord (règne 560-561), 197 Xiao Ziyun (486 ou 487 - 548 ou 549), 62 Xie Chongzhi (VIlle s.), 56 Xie Fei (439-504), 31 Xie Hongwei (392-433), 159, 172 Xie Lingyun (385-433), 29-30 Xie Shanji (YlIe s.), 85 Xie Yuan (ye s.), 76 n. 317 Xin Shu (500-559), 41, 167, 172 Xing Shao (mort en 559), 41, 163 Xing Zicai, cf. Xing Shao Xiude (YlIe s.), 204 Xu Bao (Yle s.), 37 Xu Boyang (516-581), 172 Xu Chubi (Yllle s.), 56 Xu Guang (352-425), 28, 29 Xu Guolin, 215 Xu Jian (660-729),60 Xu Jingzong (592-672), 86 Xu Mian (466-535),33 n. 106 Xu Shanxin (559-619), 44, 45,86, 120, 172 Xuan, empereur dyn. Zhou du Nord (règne 578-579), 197 Xuan, empereur dyn. Chen (règne 568-582), 44, 197 Xuanwu, empereur dyn. Wei du Nord . (règne 499-515),41 Xuanyi (YIlle s.), 191-192 Xuanying (YlIe s.), 227 Xuanzang (602-664), 185, 189, 190, 195,196,202 Xuanzong, empereur dyn. Tang (règne 712-756),16,52,64,70,130,135,255, 256 Xuanzong, empereur dyn. Ming (règne 1425-1435),268 Xue Cheng (VIe s.), 161 Xue Tanbao (ye s.), 40 n. 133 Xun Qing (vers 298-235 avant notre ère), 102, 157 Xun Xu (mort en 289),25-27,28 n. 72, 108 sq., 113, 114, 125, 177
Xun Yue (148-209), 149 Yancong (557-610), 180, 181, 184, 185, 187,189,190,235 Yan Du (Ile s.), 155 Yan Liben (vers 600-674), 41 n. 140 Yan Shigu (581-645), 50, 58 n. 228 Yan Xuandao (YlIe s.), 85 Yan Zhitui (531-vers 591),36, 150, 154, 155, 162 Yanzong (YlIe s.), 195 Yang, empereur dyn. Sui (règne 604-617),39 n. 132,45-46, 196 Yang Cheng (VIlle s.), 155 Yang Jian, cf. Wen, empereur dyn. Sui Yang Ni (ye s.), 172 Yang Xiong (53-18), 102 Yang Xuanzhi (Yle s.), 194 Yao Cha (533-606), 148 Yao Dai (Yllle s.), 205 Yao Xing (366-416), 29, 38 Ye Mengde (1077-1148), 170,266,267 Yijing (635-713), 189,208 Yin Buhai (505-589), 36 Yin Chengye (Yllle s.), 56 YinChong (Ylie-VIlle s.), 168, 172 Yin Chun (403-434), 29 Yin Gengshi (1er s. avant notre ère), 107 Yin Jianyou (Yllle s.), 56, 59 Yin Jun (501-549),32 Yin Wencao (mort en 668), 255 Yin Xian (1er s. avant notre ère), 20, 96, 101 Yin Zhizhang (vers 665-718), 55 Yong (ye s.), 197 Yu, empereur mythique, 91 Yu Chan (vers 287-340), 160 Yu Chang (YlIe s.), 85 Yu He (VIe s.), 164 Yu Qin (VIlle s.), 56, 59 Yu Shinan (558-638), 50, 58 n. 228, 86 Yu Song (Ille s.), 25 . Yu Weizhi (ye s.), 76 n. 317 Yu Xiaojing (Yle s.), 125 Yu Xin (mort en 581),37 Yu Xiulie (mort en 772), 16,66 Yu Zhining (588-665), 120 Yu Zong (Yle s.), 61 Yuan, empereur dyn. Jin (règne 317-322),28
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Les bibliothèques en Chine
Yuan, empereur dyn. Liang (règne 552-554),18,34-36,43,169-170,172 Yuan Dan, cf. Yuan Xingchong Yuan Gongzhi (VIC s.), 62 Yuan Hui (VIlle s.), 56 Yuan Jun (ve-Vle s.), 155 Yuan Shansong (mort en 401), 112 n. 88 Yuan Tairong (VIe s.), 198 Yuan Xingchong (653-729), 55, 59, 75, 152 Yuan Yanming (VIe s.), 198 Yuan Yi (Ille s.), 157 Yuan Zai (mort en 777), 66 Yuanzhao (VIlle s.), 181, 186,235 Zang (Ive s. avant notre ère), 157 Zang Fengshi(Vle s.), 150 ' Zengzi (ve S. avant notre ère), 157 Zhai, famille, 233 Zhai, Madame (xe s.), 199,200 Zhang, empereur dyn. Han (règne 75-88),21 Zhang, kongmu (Ixe_xe s.), 227 Zhang B'a (1er_Ile s.), 107 Zhang Can (VIlle s.), 160 Zhang Cang (Ille_Ile s. avant notre ère), 110 Zhang Hongjing (760-824), 167 Zhang Hua (232-300), 159 Zhang Jianzhang (dyn. Tang), 173 Zhang Ju (VIe s.), 172 Zhang Mian (490-531), 172 Zhang Pingzi (78-139), 91 Zhangsun Weide (VIC s.), 62 Zhangsun Wuji (vers 600-659), 51, 120 Zhang Wanfu (VIle s.), 205 Zhang Xuecheng (1738-1801),92 sq., 107, 129 Zhang Yanyuan (Ixe s.), 147, 162-163, 165-166 Zhang Yiqing (dyn. Ming), 35 Zhang Yichao (mort en 872), 15 n. 5 Zhang Yizhi (VIlle s.), 52
Zhang Yue (667-730), 60, 75 Zhang Zuan (489-540), 172 Zhao, shizi (VIle s.), 206 Zhao Wenchang (VIe s.), 210-211 Zhao Xuanmo (VIlle s.), 55 Zhenluan (VIe s.), 252 Zhenzong, empereur dyn. Song (règne 998-1022), 83, 264 Zheng Liangjin (VIlle s.), 56 Zheng Mo (213-280), 25, 108-109 Zheng Qiao (1104-1162), 90, 113, 129, 136 Zheng Tan (mort en 842), 68 Zhengx.ian (lxe s.?), 232, 237 Zhicen (lXe s.?), 229 Zhiguo (VIe s.), 177, 181, 184 Zhi Mindu (Ive s.), 179 Zhiqian (Ille s.), 187 Zhisheng (669-740), 180, 181, 185-186, 190,218 sq., 235 Zhixin (lxe s.?), 229 Zhong Hui (225-264), 148 Zhongyi, roi de Wu-Yue (règne 917-978),257 Zhongzong, empereur dyn. Tang (règne 705-710), 52 Zhou gong (XIIe s. avant notre ère), 157, 158 Zhou Hongzheng (496-574), 36 Zhou Que (VIC s.), 37 Zhou Xingsi (mort en 521), 218 n. 107 Zhu Daozu (ve s.), 179 Zhu Fahu (mort en 310), 179 Zhuge Ying (VIle s.), 125 Zhu Shixing (Ille s.), 178 Zhu Yingzhi (ve s.), 76 n. 317 Zhu Yun (let s. avant notre ère), 157 Zhu Zhan (VIC s.), 150 Zhuanxu, empereur mythique, 91 Zong Huaizheng (VIC s.), 36 Zong Shanye (VIe s.), 37 Zu Ting (VIC s.), 164 Zu Xuan(-zhi) (VIe s.), 32, 114 Zu Ying (VIe s.), 152
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INDEX DES TITRES D'OUVRAGES
Aehufoguo jing, 223 Advis pour dresser une bibliothèque, 89 Apidamo dapiposha lun, 220, 221 n. 111 , Avatan:zsaka satra, cf. Da fangguang fohuayan jing Ayu wang zhuan, 227 Basuo,91 Banruo jing, cf. Da banruo jing Baoji jing, cf. Da baoji jing Baopuzi, 125, 126, 156, 157,251-252 Baotai sifazang mulu, 125 Baowen tonglu, 257 Beishi, 133 . Beitang shuchao, 95 Biqiuni zhuan, 182 Bianzheng lun, 197 Bielu, 95 sq. Bingfa, 103 Bohu tong, 123, 131 Cang lie gu, 103 Cang lie xunzhuan, 102, 103 Chang ahan jing, 234 Chaoyi,107 Chen b(ge tushufashu mulu, 37 Chengxiang dian wujing shiji mulu, 37 Chongwenzongmu,83,136 Chongxu zhenjing, 256 n. 25 Chuei, 119, 122 Chu-Han Chunqiu, 127 Chu sanzang jiji, 178 n. 4, 180, 181, 182 Chuxue ji, 95 Chunqiu, 16, 93, 97, 107, 116, 122, 127, 149, 157, 169 Chunqiu gongyang zhuan, 123 Chunqiu guliang zhuan, 71 n. 299, 123 Chunqiu zuozhuan, 16, 123, 148, 154, 155, 160 Cuju, 103 Da banniepan jing, 186, 193,216,222, 224,227 Da banruo (boluomi) jing, 186, 197, 201-202,207,209,210,215,216,217, 220,222,225,226,227,228 sq., 232 sq. Da baojijing, 186,200,222
Daeheng miyan jing, 221 Daeheng ruzang lu, 191 Dafangbianfobao' en jing, 227 Dafangdeng dajijing, 221 Dafangguangfohuayanjing, 186, 191, 198,203,212,221 Dafoming jing, 199,228 Daji jing, 186, 221 Da sibu mu, 30 n. 81 Da Sui zhongjing mulu, 180 Da Tang dazangjing shu, 192 Da Tang Dongjing Dajing' ai si yiqie jinglun mu, 180" 185 Da Tang neidian lu, 180, 181, 185, 186, 187,188,189,212,234 Daye zhengyushu mulu, 45 n. 163, 124 Da zhidu lun, 166, 224 Da Zhou kanding zhongjing mulu, 181, 185, 187 Da zhuangyanjinglun, 222 Dai-Viet Thông-sfl, 19 Daode jing, 256 n. 25 Daojiao yishu, 253 Dejiao dian sibu mulu, 37 Dongling zhenjing, 256 n. 25 Dongxuan lingbao sandong fengdao kejie yingshi, 260 Dongzhaijiji,169 Dongzhen taishang taixiao langshu, 262 Dushu jishu lüe, 90 n. 5 Dunhuang shilu, 124, 135 Er Qin lu, 179 Erya, 122, 128, 132 Fahuajing, cf. Miaofa lianhuajing Faji jing, 235 Fashu mulu, 124 Fayan, 102 n. 49 Fayuan zhulin, 252 Fangguang banruo jing, 220 Fengsu tong, 156 Foben xingji jing, 221 Fodi jing, 86 Gaoqi zhongjing mulu, 181, 183 Gaoseng zhuan, 125 Gaoshi waizhuan, 74 n. 311 Geguanzi,103 Genben sapoduo bulÜ8he, 236
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Les bibliothèques en Chine Gujin shulu, 60, 130, 131 Gujin shuzui, 111, 115, 118 Gujin sibu shwnu, 34 Gujin yijing tuji, 185 Gujing lu, 177 Guanzi, ,103, 126 Guanghong mingji, 115 Guangya, 132 Guizang yi, 44 n. 154 Guoshi,66 Guoyu, 148 Hanlin zhi, 78 Hanlu, 178 Hanshifojing mulu, 178 Hanshu, 123, 148, 150, 156, 158, 166, 169 Hanshu yiwenzhi, 19, 94, 95 sq., 125, 251,252 Henan dongzhai shishu mu, 169 Hetu, 43 Hou Han shu, 156, 166, 170 Hou Han shu yiwenzhi, 112 n. 88 Hualinfodian zhongjing mulu, 180, 182 Huayanjing, cf. Dafangguang fohuayan jing Huainan wang neiwai, cf. Huainanzi Huainanzi, 94, 103, 125 Huangdi neijing, 101 Huanglan, 24 n. 47, 109, 110-111, 125 Hunyuan shengji, 255 Jixianjizhu, 60 n. 244, 72 sq. Jixian shumu, 59 n. 235 Jiyi,I02 Jizhong shu, 109 Jiayi xinlu, 40 Jianding ruzang mulu, cf. Ruzang mutu Jiangdu jiti, 129 Jiaochou lüe, 90 Jingang (banruo) jing, 85, 199,205, 210,215,265 Jinguangming zuishengwang jing, 227 Jinling, 25 n. 50 Jinlouzi, 154 n. 46, 169 Jin qi shilun, 189-190 Jinshu, 108, 156, 169 Jinshu qizhi, 30 n. 86 Jinyangqiu, 170 Jinglun dulu, 179, 180 Jingmu, 253
Jiubu, 112 Jiujing lu, 178 Jiuqiu, 91 Jiu Tangshu,60, 64 Jiu Tangshujingji zhi, 129, 130 sq., 177, 256 Junli simafa, 103 Kaiyuan mulu, 190 Kaiyuan neiwai jinglu, 256 Kaiyuan shijiao guangpin lizhang, 191-192 Kaiyuan shijiao lu, 180, 181, 185-186, 190, 191, 192, 193,211,218 sq., 225, 226,235,246 Kaiyuan shijiao lu lüechu, 193,218 sq. Kaiyuan shilu, 66 Kaiyuan siku mulu, 60 n. 239 Laozi, 126, 133-134, 154, 160, 170, 252,256 Laozi bianhuajing, 86 Laozi huahu jing, 259 Lidai minghuaji, 147 Lidai sanbaoji, 125,134,178,180, 181, 184, 185 Liji, 16,93, 123, 148, 154,160,169 Lisao, 170 Lianshan yi, 44 Liangdai zhongjing mulu, 181, 182 Liangdu fu, 23 Liezi, 126, 256 Lingbao jingmu xu, 252 Liudian, 129 Liushijiaxun, 166 n. 121 Loutanjing, 236 Luguo xianxian zhi, 135 Lushan lu, 180 Lu shiji, 44 Lunyu, 97, 122, 123, 128,129,131,134, 148, 151, 154, 156, 157, 168 Luoshu, 43 Luoyang qielan Ji, 194 Lüling, 107, 110 Lüshi chunqiu, 125 Maoshi,148, 151, 154, 169, cf. aussi Shijing Miaofa lianhuajing, 85,199,202 n. 70, 203,204,205,206 Mingseng zhuan, 182 Mingshi, 136
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Index des titres d'ouvrages
Mingshou hualu, 125 Mohe banruo boluomijing, 220, 221, 224 Mozi, 103, 156, 158 Mouzi,134 Mu tianzi zhuan, 124 Nanhua zhenjing, 256 n. 25 Nanshi,133 Neijing, 108 Niepanjing, cf. Da banniepan jing Nihonkoku genzai mokuroku, 129 Powaidao niepan lun, 190 Powaidao sizong lun, 190 Putiliuzhi lu, 179 Qidian,135 Qijuzhu, 66 Qilin,44,120 Qilu, 33, 115 sq., 123, 181,253 Qiluxu, 26, 31, 32,115 Qilüe, 20, 30, 94, 95 sq., 113 Qilüe bielu, 94, 95, 124 Qizhi, 30, 53, 253 Qian Han shu, 170 Qianziwen, 190, 193,218 sq. Qinsong, 103 Qionggang jingmu, 255 Quli,35 Qunshu sibu lu, 59, 130, 131 Ruji lu dumu, 191 Ruzang mulu, 186-187 Sandongfengdao kejie yifan, 259, 260 Sandong jingshu mulu, 252 Sandongzhunang,254,255 Sandufu, 148 Sanfen, 91 Sanguo dianlüe, 34 n. 110 Sanguo zhi, 169, 170 Sanjie si xianyiqie ruzangjing mulu, 193 Sanshiliubu zunjing mu, 253 Shanhaijing, 101, 127 Shangqing yuantong jingmu zhuxu, 252
Shiji, 110, 119, 123, 127, 133, 149, 156, 158, 166, 169 Shijing, 16, 17,93,97, 121 Shilüe, 169 n. 136 Shiming, 122, 131 Shou' an dian sibu mulu, 37 Shu, cf. Shujing Shujing, 7, 16, 17,93,97, 121 Shu Wang Jian shumu, 83 n. 337 Shuijing zhu, 194 Si ahan mu chao, 189 Sibu mulu, 60 n. 239 Sibu shu damu, 29 n. 81 Sibu shumu, 29 n. 81 Sibu shumu xulu, 30 n. 81 Sifang zhi zhi, 22 n. 32 Siku quanshu, 268 Siku quanshu zongmu tiyao, 59, 109, 119, 136 Siku soufang tushu mu, 68 Sishi' erzhang jing, 21 n. 27, 177, 194 Siyi jing, 223 Songshi,59 Songshu,22 Soushenji, 39 n. 129, 124 Suzi,103 Suichu tang shumu, 136 Suishu, 181 Suishu jingjizhi, 26, 32,48, 53, 113, 120 sq., 131, 132, 133, 177,184,254 Sunqingzi, 103 Sunzi,100 Suoxu, l02 Stltra du Diamant, cf. Jingang banruo jing Stltra du Lotus, cf. Miaofa lianhuajing Taigong, 103 Taiping yulan, 95 Taishang tongxuan lingbao jingtu sheng jing, 217 n. 104 Taishang zhongjing mu, 253 Taixuan, 102 n. 49 Tang bige sibu shumu, 67 n. 281 Tang liudian, 64 Tanglü shuyi, 168 Tangyun, 207 Tipo pusa shi leng jing xiaocheng niepan lun, cf. titre suivant
n.6 Shangshu, 107, 148, 154, 160, 161, 169, cf. aussi Shujing Shenshu, 113 Shi, cf. Shijing shi Daohui Song Qi lu, 179 Shifa,129 Shi Hongchong lu, 179
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Les bibliothèques en Chine
Tipo pusa shi lengqie jing, zhong waidao xiaocheng niepan lun, 190 Tongdian, 22, 71 Tongshi, 133 Tongwu,135 Tongxuanzhenfing,256n.25 Tongzhi, 113 Tuyuhun Ji, 124 Weimojie jing, 205,223 Wei queshu mulu, 41 Wende dian sibu shumu, 114, 116 Wenxuan, 16,95 Wenzi,256 Wubai dizi zishuo benqi jing, 222 Wubai wenshi koujue, 204 n. 79 Wudai shi, 120 Wudian,91 Wujing zhengming, 128 Wujing zhengyi, 50, 86 Wuliangshoujing, 198 Wuliangyijing, 188 Wushi xizhai shumu, 168 Xianqie qianfoming jing, 228 Xianyujing,215 Xiangchu' sibu mulu, 45 n. 163 Xiaodao lun, 252 Xiaofing, 97, 122,134,147,148,151,
Yiqie daojing yinyi, 255 Yiqie jinglu, 187 Yiqie jinglun mu, 181 Yiqiejing yinyi, 227 Yiyin, 103 Yiyuan, 124 Youyang zazu, 168 Yulin, 160 Yuqie shidi lun, 166 Yuwei jingmu, 255 Yuwei qibujing shumu, 253 Yuanhezi, 169 n. 136 Yuanwei zhongjing mulu, 181, 183 Yuezhen, 102 n. 49 Yunji qiqian, 252 Za ahan jing, 198-199 Za apitan xinjing, 197 Zangjing daxiaocheng jinglülun lu, 190 Zhanguo ce, 123, 127 Zhangcheng, 110 Zhaolu, 179 Zhenyuan xinding shijiao mulu, 181, 186, 191, 192
Zhenyuan yufu qunshu xinlu, 67 Zheng fanianchu jing, 224 Zhizhai shulu jieti, 136 Zhong ahan jing, 221 Zhongguo congshu zonglu, 25 n. 55 Zhongjing, 108 Zhongjing bielu, 181, 187, 188 Zhongjingbu, 25, 108 Zhongjing lu, 179 Zhongjing mulu, 179, 180, 181, 184,
152, 154, 157
Xiaoxue ganzhu, 90 n. 5 Xinbu,l09 Xinji shumu, 169 Xinji zangjing yinyi suihan lu, 218 sq. Xin Tangshu, 32 Xin Tangshu yiwen zhi, 130 Xinzhuan mulu, 186-187 Xudufu, 25 n. 48 Xu gaoseng zhuan, 259 Xu Hanshu, 169 XuJinyangqiu, 28 n. 75 Xuandu jingmu, 254 Xuanmen baohai, 125 Xunzi,94 Yanshi jiaxun, 150, 156, 157 Yangdufu,160 Yaoshijing,205 Yi, cf. Yijing Yiji, 148 Yijing, 93,97, 111, 121
186-187,189,190,.215
"
Zhongseng zhuan, 125 Zhongshu bu, 109 Zhouguan, cf. Zhouli Zhouhou fang, 170 Zhouli, 93, 99, 132,148,160,169 Zhouyi, 39 n. 129,44 n. 154, 148, 154, 157, 158, 169, cf. aussi Yijing Zhushu jinian, 111, 123 Zhuxingmu tuoluoni jing, 215 Zhuanji baiyuan jing, 201 Zhuangzi,94, 126, 133-134, 148, 156, 157,170,252,256
Zizhi tongjian, 54 Zongli zhongjing mulu, 179, 180, 181,
Yili, 123, 132, 169
182
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INDEX DES NOMS DE LIEUX ET DES TERMES CHINOIS Anguo si, 217, 247 Anshan, 168 bagua,92 bashi, 122, 123, 128, 131, 135 Baihe guan, 217 n. 104, 259 n. 46 Baima si, 194 Bao'en si, 201, 209, 216, 217, 231, 238-239,240,243,245,247 Baoji tai, 46, 196 bao xianxian qijiu, 133 Beihai,197 bencao, 132, 134 benwen, 258 bifu, 16, 19,53 bige, 268 bijiang, 71, 77,80,81 Bisheng, 34 n. 109 Bishi,19 Bishu, 24, 49 bishu, 27 b~hucheng,24,27,30,31,32,4O,44,
47,49,56,70 b~huJïan,22,24,26,29,31,42,45,47,
50, 70, 159 bishulang, 24, 27, 28 n. 75, 32 n. 98,47, 57,62,70 b~hulangzhong, 47 bishuling, 24,47 b~hushaofian,46,47,55,57, 70 bishushaoling, 47, 70 Bishu sheng, 27, 53, 58, 70-71,82 et passim Biyong,23 biannian, 123, 131, 134 bianzhe,99 biaozou, 258 bieji, 119, 122, 126, 127, 134 bie/u, 184 n. 14 bing, classe, 28, 45, 109, 132 bing, année, 117 bingbu shilang, 86 bingfa,132 bingjiqiao, 97, 101, 103 bingjia, 109, 122 bingquanmou, 97, 100, 103 bingshu, 97, 109, 113, 117~ 132 bingxingshi, 97, 101
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bingyuan danfang, 134 Bingzhou, 196 Bohai,153 Boping,65 boshi,19 bu, classe, 65, 110 bu, registre, 109, 119 bubing xiaowei, 20 bu/u, 119, 122, 124 canjun, 56 cang,caché,16 cang, excellent, 16 Caoshishucang, 146 ceng,215 chanding, 183 chanzuo, 74 Chang'an, passim chaosan dafu, 86 chenwei, 39 n. 132, 116 n. 99, 118, 122, 123, 130, 131, 134, 136 cheng, 55,56 Chehgming ge, 23 chi, 161 Chongren fang, 202 n. 70 Chongwen guan~ 58, 65, 76, 79,80-81, 255 Chongwen yuan, 83 Chongxian guan, 79, 80 Chongxuan guan, 255 Chongxuan xue, 255 chou,96 choujiao, 50 choujiao/ang, 77 chu, Broussonetia, 62 n. 245 chu, retrait, 103 Chuixiang lou, 259 Cifang, 184 ci jingzang, 210 ciqu, 136 congshu, 129 Da'an si, 209 dabu, 93 Dacheng si,217, 230, 247 Da ci'en si, 196 dadong zhenjingzang, 260 dajingzang, 210 dali Qing, 59
Les bibliothèques en Chine
dongshenxianjingzang, 261 dongxuan,253,257,258 dongxuan baozang, 260
Darning gong, 60, 72
dashi, Grand Officier, 93 dashi, Grand Annaliste, 93 . dasi,135 dawang, 199,233
Dongyang, 198
dongzhen, 257,258 dujing' an, 262
Daxingcheng, 45 n. 164,48,49 D~yun si, 217, 247
Dukang,15
dazai,93 dazhu,93 dazhuzuo, 27 dazhuzuolang, 28 dazong, 93 daizhiguan, 75
dushi,133 duan,205 duanwu, 205 Dunhuang, passim
dunjia, 125 eifu, 254 fa, 252 fajia, 94,97,99, 100,122,127 falü,226,228,236,237
Danyang, 76 n. 317 Dangquan, 200 daochang, 177 n. 2,202 daojia, 95, 97, 98, 103, 122, 126, 127, 136,251,256
Farnen si, 201
fazhi,119 fangfa, 258 fangii, 20, 98, 101,106,113, 117, 118,
daojia jingshu, 252 daojiao, 126 daojing, 251, 254 daoshi, 134, 254 daoshi zhushuo, 133 daoshu,260 daozang,257 dUi, 122, 124, 126, 130, 131 ditu, 15, 124 diwang,134
123,251 Fangshan, 218 n. 106
fangshi,99 fangshu zhi shi, 100 fangzhong, 98, 101, 117, 126,131,251, 253· ,
fenbu zhuanci, 55 fenchashi, cf. waichashi fengiiao, 125 fofa, 118
Dizhu, 48, 49
dian, recueils, règlements, 93, 123 dian, préposé, 57, 75 diance, 23 dianji, recueils et registres, 34 dianji, préposé aux livres, 81
Foguang si, 209
fojing, 26O fojingshi, 260 Foku ~i, 260
fu, récitatifs,97, 102, 103 fu, talismans, 251 fu' er, 253, 254
Dianjing fang, 79 n. 327 Dianjing ju, 79 n. 327
diankan, 226 Dianshan ju, 79 Dianshe ju, 79 dianshu, 71, 77,80,81 Dianzhong sheng, 73 ding, 28, 46, 109 Dongge zhudian, 35 Donggong, 32 n. 102,34,58 Dongguan, Belvédère de l'Est, 21, 22 n. 28,40,76 Dongguan, lieu, 150 Donglin si, 211
Fufeng,55
fulu, 254, 256 furen, 134 futu,252,253,254 fuzhu dawang, 233 ganshijue, 162 n. 100 gaoseng, 133 Gaoyang, 197
gaoyi,133 gaozuo,263 geci,136 geshi,97, 102, 103
dongshen,257,258
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Index des noms de lieux et des termes chinois
gongbu shilang, 86 gongjinbi, 77
Ji, collections littéraires, 122, 126, 134 Ji, compilations, 252
Gong ling, 56 Gongmen ju, 79 gushi, histoires anciennes, 122, 123, 128, 131, 134, 135 gushi, événements anciens, 131 guxun, 131, 134 gu zhuzijia, 109, 110 Guanchu, 74 Guanwen dian, 45-46,196 Guanzhong, 182 Guangling, 62
Ji,26, 109, 111, 123, 124 Jilong, 76 n. 317 Jixian dian, 60 sq., 67 Jixian dian shuyuan, 60, 72-76 Jixian yuan, 72 n. 300, 82, 155 Jiyang, 162 jizhuan, 116, 117, 118, 119,258 jia, famille, école, 92, 94, 100, 110 jia, classe, 28, 45, 109 jia, pothi, 195 Jiaze dian, 45, 48 Jiankang, 27, 34 Jiangling, 34, 35 Jiangzuo jian neizuo muchang, 72
guanglu dafu, 20 Guanglu si, 54 Guangnei, 19,22,23 Guangshun, 60, 72 Guifang,79
guifang dafu, 79 Guiji, 76 n. 317, 160 gwshen, 119, 124, 133
guiyijunjiedushi,233 guoji,38 guoshi, annalistes des royaumes, 93 guoshi, histo~res officielles, 119, 124 guozi boshi, 55 guozi jijiu, 41 Guozi jian, 54, 58 Haizhou, 56 hanju, 163 Hanlin yuan, 78 Hangzhou, 56, 257 Hefeng,73 Hejian, 65, 146 Hexi, 15 n. 5 Hengyang, 170 n. 139 Hongdu, 23 Hongfu si, 195,202 Hongwen dian, 49 Hongwen guan, 50, 54, 65, 68, 73, 76-77,80,85,86 Hongwen zhi yin, 77 Huzhou, 56 Hualin yuan, 32, 177, 195 Huaqing gong,72, 74 Huayan si, 191
jiangzuo shaojian, 86 jiao, 96 jiaochou, 80 jiaoding, 57 jiaoliguan, 75 jiaoshu, 75 n. 314, 79,80 jiaoshulang, 22, 46, 47,71, 77 jiaoshulangyuan, 48 jiaoshulangzhong, 22 n. 28,47 jiaoshuli, 79 n. 329 jie, 128 jiedushi, 199 jiejing, 123 jielü, 183, 258 Jin'an,37
jinbu langzhong, 36 Jinguangming si, 217, 232, 239,247 Jinma,23 jinpa, 262
jinshi,56 Jin shizi jia, 109, 110 Jinwu tang yuan, 74 Jinwu wei, 74 n. 310
jinxiang, 170 jing, 16,40 n. 134, 121, 123,253 jing' an, 209, 262, 263 Jingcheng, 65
jingchu, 262 jingdian, 113, 114, 116 jingfang, recettes tirées des classiques,
huazhi,75
98, 101, 117
Huainan, 103
jingfang, scriptorium, 231, 237 Jingguo, 262, 263
huangmenlang, 36,41
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Les bibliothèques en Chine
jinghan,262 jingji,34 jingjia, 262 jingjie, interprétations des classiques, 128, 131, 134 jingjie, livres sacrés et préceptes, 253, 254,256 jingjin, 201, 262, 263 jinglou, 208 jingmo,132 jingsheng, 86 jingshi, 156 jingsi, 226, 237 Jingtu si, 210, 217, 239-240, 247, 259 jingwei, 134 jingxiang, 262, 263 jingzang, 208-209, 210 jingzang tang, 211 jingzhang, 262 jingzhi,200-201 Jingzhou, 35 jiugong, 125 jiushi, 109, 110, 119, 122, 124, 131 juan, 104, 106-107 jun,117 junshu,l13 kaiguo gong, 86 kaishu, 49,67 kaishulangyuan,48 ka~hushou, 71, 77,80,86 Kaiyuan si, 21.7, 240-241, 247 kandingguan, 57 kanzheng,54 kanzhengguan,57,75 kelu, 133 Khotan, 208, 212 kong!nuguan, 75,201 ku,65,78 Kucha,212 Lantai, 21, 22, 25 n. 50, 70 lantai da/u, 70 lantai lingshi, 22 n. 29, n. 30 lantai shilang, 70 lantai taishi, 70 Laoshi cangshi, 22 n. 28 . leijufang, 134 leishi, 132 leishu, 129 li, rites, 97, 103, 121, 123, 129, 132
li, juge, 99 Libu,58 libu shangshu, 36,41 li/un dawen, 132 lipu,97,118 lishu, 122, 125 lisuan, 118, 132 Lizheng dian, 58, 75 Liantai si, 217, 241, 247 liangli, 133 Liangtu, 182 liefan, 133 lienü, 133 Linru, 56 Lintai,70 Linzhi dian, 42 lingbao, 258 lingshi, 71, 77,80, 86 lingtu, 258 .Lingtu si, 200, 228, 232, 241, 247 Lingxiu si, 217, 230, 241-242, 247 liubo, 157 liuyi, 23, 92, 97, 98, 99, 109, 113, 114, 116, 117, 127 liuyuangùan, 76 Longxi,153 Longxing si, 200, 201, 217, 225, 227, 228,231,232,234,237,242,247 Lu, 7 Luhun, 55 Lushan, 180,211 lushi,48 lushi canjun, 56 lüshi,232 lun, 254 lunji,183 Luoyang, passi!n lüe, 97 !naoshan, 259 Mazar-tagh, 207 Menxia sheng, 78, 85 !nian, 215 Miaokai tai, 46 Mingfu, 60, 74 Mingfu yuan, 72 !ningjia, 94, 97, 99, 122, 136 Mingtang, 21 n. 27, 10 1 Mogao, 85,259 !nojia, 94, 97, 99,122, 136
-310-
Index des noms de lieux et des termes chinois
moyin,170 mulu,131
sanguan, 82,83 sanhuang,258
Nanchan si, 203 Nanyang, 260 neiku, 52
Sanjie si, 193,200,216,217,226,238, 239, 242-245, 247
sanjichangshi,53,59,75
neishi,93
Sanshan yuan, 73
Neizhi ju, 79 nianguan, 230, 237 Niutou shan, 260 nongjia, 97,99, 122
sanzang, 258 sangfu, 123, 132 Sangquan, 55
sengzheng, 226,237 shamen, 134
nüshi,81 panguan,55,57 panshi,57 panyuan xueshi, 74
Shazhou, 235 Shannan,69 Shanyin, 169 Shangdu, 235 Shanggu,65 Shanglian ju, 73 n. 307 shangqing, 252,253,257,258,262
Pengcheng, 150
pian, 20, 104, 106 piandu,149 pianjuan, 53 pianpang, 132 piaoji dajiangjun, 74
shangshejengyu,86 Shangshe ju, 73 n. 306 Shangshe neiju, 73 Shangshi ju, 74
Pingcheng, 38, 39 n. 128
pubo, 45 pudie,136
shangshu,24,200 ' Shangyi ju, 81 shangzang, 209
Puguangsi,230, 242,247
pulu,258 puxi, 122, 124 puzhuang, 119, 124
shangzuo,231,236 shaoju shaojian, 86 sheren, 35 shenju,258 shenxian, 98, 101, 117, 118,251
Pulguksa, 265
qi, 132 qijing zajie, 134 qijuzhu, 122, 124, 134, 136
Sheng, 53
sheng, 103
Qilin ge, 23 Qianming si, 242 Qianyuan dian, 54, 58, 72, 75 Qianyuan si, 237, 242, 247 Qianyuan yuan, 54
Shengguang si, 217, 230, 245, 247
shi, histoire, 122, 123 shi, devin, annaliste, 16, 98 shidu xueshi, 75 shi' er bu, 258 shifu, 28, 97, 102, 109, 111, 113, 117
qianyuan yuanshi, 75 Qinghe,65
qingmiao, 99 queben, 184 qunshushou, 86
Shiguan, 51,65, 72, 74, 76, 78,82,83
shigui,97 shihan, 21 n. 27 shiji, 109, 114 shijiang xueshi, 75 shijing, 134
Renshou ge, 21 Rongyang, 56 ru, lettré, 99 ru, ajout, 102, 103 rujia, 94,97,98, 100, 102,103,122, 128 rulinlang, 47 sandong, 257, 258,261
Shilin guan, 76
shilu, 124 Shiqu ge, 22, 23 shishi, 21, 22, 146
shiwenping, 136
-311-
Les bibliothèques en Chine shiyi,20, 101 shizhong jengche duwei, 20 shouiin, 230
suoyou, 231 tashu, 75 tashushou, 77, 81 taichang, 19 taichang qing, 41
Shu,65,83
shu,arts,21 shu, unité de compte. liasse, 208, 216 shuce,266 shuge, 73 shuii, 116, 117, 118 shuLi, 71 n. 299, 80 shuLingshi, 71, 80, 81, 86 shulou, 155 shushe, 150 shushi,34 shushou,50,86 shushou chuwu, 73 shushu, nombres et arts, 20, 32, 33 n.
Taichang si, 58
taichang si taizhu, 56 taifu qing, 49 Taifu si, 65
taiping, 257 taiping iingzang, 261 taiqing, 257 taiqing iingzang, 261 Taiqing gong, 256, 259 taishi, grand annaliste, 19,22 n. 32 taishi, grand précepteur, 93 Taishi cao, 46
taishi Ling, 20
105,97, 101, 106, 110, 113, 114, 117, 118,125,127 shushu, techniques et nombres, 109, 110 shuyi, 113, 117 shuzhi, 75 n. 313, 80
Taiwei gong, 259
taixuan, 257 taixuaniingzang, 261 taizhong dafu, 86 taizi leigeng Ling, 76 n. 317 taizi shaoju, 41 taizi zhuwang, 134
shuzhi Rxieyu shushou, 57 shuzhiiiang, 71,80,81 shuzhizhuanghuangjiang,77 Shuanglin, 202
Tang jian, 74 n. 310 Tianlu ge, 20 n. 22, 22, 23 Tiantai shan, 257 tianwen, 97, 118, 122, 125 tie, 200, 208 tingchang, 71, 77
sibu, passim sibu shuge, 73 sifu, 257, 261 sigong caniun, 56 sihu caniun, 56 siii,81 sijing dafu, 79
tingwei qing, 36 Tongbo, 257 Tongdao guan, 254 tu, tableau, 252 tu, illustration, 15 n. 2, 193 tuchen, 21 n. 27
Sijingju,57,65, 79-80,86
sima, 101, 103 simen boshi, 40 simen zhiiiang, 56 simen zhuiiao, 55 sinong,99 sinong shaoqing, 41, 48
tuchen biwei, 39 tudi, 119, 130 tuhua, 118 tuii, 15,21 n. 27,24,29 tupu, 113, 116 n. 99, 117 tushu, 15,23,35 tuwei, 114, 131 tuzan, 109 tuo,.207 waichashi, 68 waishi, 22 n. 32, 93 wei, 55, 56
Sitian tai, 70
situ,98 situ caniun, 76 n. 317 siyue,93 sizhu,232 su, 198 suiingshi, 260 Suzhou,203
suiguan, 231
-312-
Index des noms de lieux et des termes chinois
weina,231,232,233,236 weishi, 119, 123, 131, 134, 135 n. 116 weishu,123 weiwang, 185 weiwei shaoqing, 55 Weiwei si, 54, 74 Weiyang, 22 n. 34, 23 n. 38 weiyi,258 wen, littéraire, 188 wen, valeur monétaire, 208 Wende dian, 32, 33, 34, 114, 116 wenhan, 113, 117 wenji, 117, 118 Wenlin guan, 76 wenlinlang,48 wenshi, lettré,133 wenshi, histoire littéraire, 136 Wenshi dian, 20 n. 22 wenxue, 37, 79,82 wenxuezhiguan,76 wenzhang,23 wuchangdao, 92 Wucheng gong, 74 Wutai shan, 203, 209 wuxing, 97, 122, 125, 132 Wuzhi,56 Ximing si, 180, 185, 187,212,215 Xinüxue, 259 Xiyu,183 Xizhou,2oo xizhu zhi(-zi), 193 xia,99 xiazang, 209 xiandao, 118 Xiande si, 242, 245 xianling, 133 xianma,79 xiansheng jizhuan, 189 Xianyang, 15 ,xiang, 132 xiangdeng,263 Xiangdong, "169 Xiangguo si, 193 xianglu,263 Xiangshan si, 211 Xiangzhou, 196 xiaojingzang,210 xiaoshuojia, 97,99, 122,136
xiaoxue, "petites études", 97, 102, 103, 109,114,122,123,128,131,134 xiaoxue, école,50 n. 179 xiaoyou, 133 Xinzheng,56 xingfa, méthode des formes, 98, 101, 127 xingfa, lois pénales, 122, 124 Xingqing gong, 66, 72, 73 xingren, 99 Xingshan si, 247 xingshi,73 Xingzhou,56 xiu tushujushi, 55 Xiuwen dian, 45 Xiuwen guan, 50, 76, 77 xiuzhuan guan, 75 Xuandu guan, 254, 255 Xuanguan,76 Xuanming, 23 Xuanyuan huangdi miao, 258 xueshi,75 xueshichuyuan, 73 Xueshi guan, 31 yayuan zhongshi, 57 n. 224 Yan, 15 Yan ge, 19, 22 Yangguan tai, 73 yangsheng, 134 Yangzhou,45,196 yaofang, 252 Yaozang ju, 79 yezhe, 20, 22 n. 28, 79 n. 327 yi, conseiller, 99 yi, classe, 28, 45, 109 yidian, 119 yifang, 122, 126, 132 yifang tufu, 260 yihuo, 185 yijing, 98, 101, 117 yishu, 131, 132 yishuo, 130, 185 yisi, 183 yiwen, 24 Yiyang, 150 Yizhou, 65 yizhu, 33 n. 106, 122, 124, 131, 135 yinmo, 266
- 313-
Les bibliothèques en Chine
yinyang, 97, 101, 107, 113, 114, 116 n.
zang, viscères, 16 zaobizhi, 75 zhaitang, 263 zhanggu, 71, 77,80 zhangji,81
99,117
yinyangjia, 94,97,98, 100, 125 yinyun,132 yinzhe, 99 Yingchuan, 76 n. 317 Yong' an si, 200, 245, 247 Yongkang si, 231 Yongning si, 180 Yongshou si, 217, 245 Yongxing, 86
Zhaowen guan, 54, 58,77,82,255 Zhenquan si, 247 zhengshi, 122, 123, 127, 133 zhengshu, 47
zhengwenzi, 55 zhengyi, 257 zhengyi jingzang, 261 zhengzi, 46, 47, 71, 75 n. 314, 79 zhi, simple, 188 zhi, enveloppe, 201, 262 zhibi zaku, 73 zhiguan, 119, 122,124,131,134 zhi guozi jian, 55 zhihui, 183 zhijiantao guan, 76 zhijing suoyou, 232, 237 zhisheng xueshi, 36 zhishuguan, 57, 75 zhisi shushou, 86 zhixueshi,36, 75, 86 zhiyuanshi, 75 zhiyuan xueshi, 72, 74 zhizi,227 zhong,33,98 zhongjie, 133 zhongshu, écrivain du palais, 24 zhongshu, arts, 258 zhongshulang, 36 zhongshuling,24,25
younei shuaiju changshi, 86 youshi, 25 n. 49 you shuaiju zhoucao canjun, 56 you weiwei canjun, 56 youyajiangjun, 37 yuban, 21 n. 27 yuju,62 yujue, 258 Yulin zhangyuan, 74
yushi,16 yushi dafu, 21 n. 27 Yushi tai, 68
yushi zhongcheng, 21 n. 27, 36 yushuzhengben,67 yutang, 194 n. 44 yuzheng, 62 Yuandu guan, 168
yuanwailang, 36 yue, 97, 103, 121 yuequ, 136 Yueyang,55 Yunju si, 218 n. 106 zafu, 97 zajia,97,99, 103, 122,125,128,132 zajingfang, 134' zashi, événements divers, 109, 110, 119 zashi, histoires diverses, 122, 123, 127, 131, 135
Zhongshu sheng, 25 n. 50, 74, 78 zhongshu shilang, 40 n. 134 Zhongyuantang, 210
zhu,64 zhubu, 56 zhuji, 118 zhuli, 119 zhushi,71
zawei guoshi, 134 zawen, 119, 126 zayishu, 132 zazhan,97,101 zazhuan, 114,119,122,124,128,131,
Zhuwang daizhi yuan, 72 zhuzi, 117,254 zhuzuo, 27 Zhuzuo cao, 46 Zhuzuoju, 27,70, 78 zhuzuolang,25, 27, 28 n. 71, n. 75,46, 47
133, 135, 136
zazi, 132 zanpu, 233 zansong, 258 zang, collection, 16, 19,211,260
-314-
Index des noms de lieux et des termes chinois
zhuzuozuolang, 27, 28 n. 71,46,47 zhuandu,234 zhuanji,254 zhuanjing, 228, 230, 233 zhuanzang, 234 zhuanzhiyudian, 57 zhuanzhi yushu dian, 75 zhuanghuang, 85 zhuanghuangjiang, 71,80,81 zhuangshuzhi, 75
Zisheng si, 202 n. 70 Zitong,56
zongbo,93 zonghengjia, 97, 99, 103, 122, 136 zongji, 119, 122, 126, 128 zonglu, 184 n. 14 Zongming guan, 76 Zuo chunfang, 79,85,86
zuomin shangshu, 36 zuopuyé,36 zuoshi, 25 n. 49 zuoshuzi, 55 zuozhuzuolang, 27
Zi,53
zi, 40 n. 134, 103, 122, 125 zibing, 117 Ziji gong, 259
-315 -
TABLE DES PLANCHES
1
2-3 4-5 6-8 9 10 Il
12-13 14 15 16-17 18 19 20 21 22 23 24
S.1456 P.2607 S.2079 P.3313 F.221 P.2987 S.3624 S.5594 P.3010 S.2142 ~41Vo
Dx.1058 S.5046 P.2727 P. 3365 P.4707 S.4640 P.3188
Les clichés des manuscrits des collections Pelliot et Stein ainsi que ceux des collections de Leningrad et de Pékin sont reproduits avec l'aimable autorisation de la Bibliothèque nationale, de la British Library, de l'Institut d'Orientalisme de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. et de la Bibliothèque de Pékin.
-317 -
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
7
CHAPITRE l - LES BIBLIOTHEQUES IMPERIALES
Il
Les premières bibliothèques
13
La matérialité du livre
13
Les livres dans les bibliothèques
15
l -Les bibliothèques impériales des Han-aux Sui
19
1. Les bibliothèques des Han
19
2. La création de structures administratives (Cao-Wei - Jin)
24
3. Les bibliothèques sous les dynasties du Sud
27
4. Les bibliothèques sous les dynasties du Nord
37
5. Les bibliothèques des Sui
42
II - L'administration des bibliothèques impériales
sous les Tang
48
1. Les états successifs des collections
48
2. Le règne de Xuanzong (712-756)
52
3. La fin des Tang
66
III - Les grandes bibliothèques officielles sous les Tang
70
1. Le Département de la Bibliothèque impériale
70
2. La Bibliothèque où s'assemblent les sages
72
3. La bibliothèque du Collège pour le développement de la littérature
76
4. La bibliothèque du Collège des annalistes
78
5. La bibliothèque de l'Académie du Hanlin
78
6. La bibliothèque de l'héritier du trône
79
-319-
7. La bibliothèque du Collège pour l'exaltation de la littérature
80
8. La bibliothèque du gynécée
81
9. Les bibliothèques des princes
82
Les bibliothèques impériales au Xe siècle
82
Appendice - Les travaux de copie dans les bibliothèques impériales sous les Tang d'après les manuscrits de Dunhuang
85
CHAPITRE II - LES CLASSIFICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
87
Classification des savoirs et classification bibliographique
89
1- L'origine des classifications bibliographiques
91
II - Les systèmes classificatoires des Han
95
1. Les classifications de Liu Xiang, Liu Xin et Ban Gu
95
2. Le catalogage du Hanshu yiwenzhi
102
III - Les premières classifications en quatre catégories: Xun Xu et Li Chong
108
IV - Les classifications croisées: de Wang Jian à Ruan Xiaoxu
113
1. Les Sept Mémoires de Wang Jian
113
2. Les Sept Registres de Ruan Xiaoxu
115
V - La suprématie des classifications en quatre catégories 1. Le Traité bibliographique du Suishu
120 120
a. Classification
121
b. Transferts de classes
126
c. Catalogage
127
2. Les catalogues de l'ère kaiyuan et le Traité bibliographique du Jiu Tangshu
130
Conclusion
136
Annexes
138
-320-
CHAPITRE III - LES BffiLIOTHEQUES PRIVEES, LES BIBLIOPHILES ET LA LECTURE
143
Introduction
145
1- La lecture et les bibliophiles
147
1. L'apprentissage
147
2. "Cette vertu exaltée, la lecture"
152
II -Les bibliothèques privées
159
1. Acquisition et copie
159
2. Utilisation et conservation
161
3. Qualité et quantité
166
Conclusion
170
Annexe
172
CHAPITRE IV - LES BIBLIOTHEQUES BOUDDHIQUES
175
1- Bibliographies et catalogues
177
1. Les classifications
177
2. Les catalogues conservés à Dunhuang
186
II - La constitution des bibliothèques monastiques
194
1. Les créations de bibliothèques
195
2. Les acquisitions et les dons
197 (
3. Les bibliothèques teurnantes
202
4. La copie des textes
203
III - L'organisation des bibliothèques
208
1. La situation
208
2. La localisation des ouvrages
212
3. Les ex-libris
216
4. Le classement des ouvrages et les systèmes de cotes
218
-321-
IV - Les documents de bibliothèques à Dunhuang
224
1. Listes d'acquisitions et d'ouvrages en fonds
225
2. Récolements
226
2 a. Récolements du Da banruo jing
228 231
3. Listes de prêts 3 a. Listes de prêts du Da banruo jing
232 234
4. Listes de déficits Conclusion
236
Annexes
238
CHAPITRE V - CATALOGUES ET BIBLIOTHEQUES TAOIQUES
249
l - Les catalogues d'ouvrages du taoïsme
251
II - Les bibliothèques taoïques
258
CONCLUSION - Manuscrits et imprimés dans les bibliothèques
265
BIBLIOGRAPHIE
269
INDEX
295
TABLE DES PLANCHES
317
TABLE DES MATIERES
319
-322-
PLANCHES