Christian Langlais Philippe Ryckewaert
Guide de la culture sous abri en zone tropicale humide
Cirad
Les auteurs Chr...
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Christian Langlais Philippe Ryckewaert
Guide de la culture sous abri en zone tropicale humide
Cirad
Les auteurs Christian Langlais, spécialiste des cultures maraîchères sous abri en zone tropicale, est agronome au Cirad depuis 1982. Ayant commencé sa carrière en Afrique, il est en poste en Martinique depuis 1993. Philippe Ryckewaert, spécialiste de la lutte intégrée en cultures maraîchères, est entomologiste au Cirad. Ayant été en poste à la Martinique de 1988 à 1999, il est auteur d'une thèse sur les aleurodes des Petites Antilles.
Copyright Cirad ISBN 2-87614-417-4
AVANT PROPOS Ce guide a été réalisé à l'aide des connaissances acquises par les programmes de recherche du Cirad en Martinique, financés avec le concours du conseil général de la Martinique, de la Région et de l'Europe. Des observations réalisées lors de missions dans divers pays de la zone tropicale humide ont permis de moduler et de compléter ces connaissances. Ce guide est destiné avant tout aux techniciens agricoles qui devront adapter les différentes recommandations aux conditions socio-économiques de leur pays. L'édition de cet ouvrage a été financé par le ministère français des Affaires étrangères (fonds inter-Caraïbes, fonds inter-ministériel français).
SOMMAIRE
Partie I. Particularités de la culture sous abri Les abris en zone tropicale humide
11
Présentation de la culture sous abri
11
Définitions
11
Avantages et inconvénients de la culture sous abri
11
Espèces à cultiver sous abri
13
Structure de l'abri
13
Armature
13
Dimensions
14
Utilisation de " pieds droits "
14
Pente de la plate-forme d'assise
14
Couverture de l'abri
15
Aération de l'abri
16
Systèmes de refroidissement
17
Besoins en eau des plantes cultivées sous abri
19
Qualité de l'eau d'irrigation
19
Qualité chimique
19
Qualité biologique
19
Volumes d'eau requis
Installation de pépinières
20
23
Localisation des pépinières
23
Structure de la pépinière
23
Techniques de semis
24
Semis sur mottes de terreau
24
Semis sur lit de sable
24
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
La culture en pleine terre sous abri Principaux types de sols et contraintes
26 26
Culture sur vertisols Culture sur sols ferralitiques
26 27
Culture sur sols à allophane (andosols) et sur sols à halloysite
28
Gestion du parasitisme tellurique
28
Limitation du potentiel infectieux
28
Interventions curatives
29
Contrôle des mauvaises herbes
30
Désinfection du sol Utilisation d'herbicides
30 30
Utilisation du paillage plastique
32
Irrigation de la culture sous abri
32
Fertilisation
32
Matériel utilisé pour la fertilisation
32
Schéma de fertilisation
33
La culture hors sol sur substrat Choix entre culture en pleine terre et culture hors sol Culture en pleine terre Culture hors sol
35 35 35 36
Substrat et containers utilisés pour la culture hors sol
36
Irrigation en culture hors sol
39
Fractionnement des apports
39
Programmation de l'irrigation
39
Application au calcul de l'irrigation nécessaire à une culture de tomate
40
Solution nutritive
40
Composition
40
Correction du pH de l'eau d'irrigation
41
Préparation des solutions nutritives
42
Contrôles de la solution nutritive distribuée aux plantes
43
Protection phytosanitaire : la lutte intégrée
46
Règles à respecter lors de l'application de traitements phytosanitaires
47
Cas particulier des cultures sous abri
48
Sommaire
Partie IL Fiches techniques des espèces potagères Cive rouge ou " oignon pays " (Allium fistulosum)
53
Concombre (Cucumis sativus L.)
55
Courgette (Curcubita pepo L.)
58
Fraise (Fragaria spp.)
60
Haricot vert (Phaseolus vulgaris L.)
62
Laitue (Lactuca sativa L.)
64
Melon (Cucumis melo L.)
67
Poivron (Capsicum annuum L.)
71
Tomate (Lycopersicon esculentum Mil!.)
74
Annexel . Liste des insecticides et acaricides utilisés en lutte intégrée
82
Annexe 2. Liste des principaux fongicides utiliés en lutte intégrée
85
Annexe 3. Liste des principaux produits insecticides, acaricides et fongicides utilisés en culture sous abri en zone tropicale humide, présentés avec leur composition et leur fabricant 88
Bibliographie
90
PARTICULARITÉS DE LA CULTURE SOUS ABRI
LES ABRIS EN ZONE TROPICALE HUMIDE
Présentation de la culture sous abri Définitions La culture en « plein champ » est la culture classique qui ne bénéficie d'aucune protection contre les effets du climat. La culture « sous abri » est une technique qui permet de protéger les plantes par un abri ; elle nécessite une irrigation permanente. Pour une culture « sous abri, pleine terre », le sol est conservé, alors que, dans le cas d'une culture « sous abri, hors sol », la production se fait soit sur un substrat inerte, soit sans substrat (Nutrient Film Technology ou NFT, aéroponie, aquaponie... ). Dans ce type de culture, il faut pouvoir disposer d'une irrigation fertilisante (solution nutritive) permanente.
Avantages et inconvénients de la culture sous abri Pendant la saison des pluies qui caractérise le climat tropical humide, les sols gorgés d'eau ne peuvent être cultivés et les pluies, par leur impact, détruisent plantes et fruits tout en facilitant le développement de maladies, fongiques en particulier. Sous un tel climat, la production des cultures maraîchères est donc limitée. Pourtant, la densité de population élevée observée en milieu insulaire comme en zone péri-urbaine induit une forte demande en légumes. Pour augmenter la production maraîchère dans ces régions, il faut donc pouvoir contourner les contraintes liées à la forte pluviométrie du climat tropical humide. Dans ce contexte, la culture sous abri est une technique intéressante :
11
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
elle protège les plants de la pluie et permet donc de produire tout au long de l'année. Par ailleurs, ce type de culture permet de développer des productions hors sol ou hydroponiques et donc de supprimer certaines contraintes liées à la nature du sol : déficiences minérales, structure physique inadéquate, présence de pathogènes. Enfin, par un meilleur contrôle des maladies et de la nutrition hydrominérale, la culture sous abri favorise l'obtention de rendements supérieurs aux cultures de plein champ et de fruits de meilleure présentation et d o n c plus faciles à valoriser. Elle autorise donc une production accrue, sur des surfaces moindres. Cependant, si la culture sous abri peut résoudre les problèmes spécifiques occasionnés par des pluies intenses, la technique est à l'origine d'autres contraintes qui peuvent être climatiques, parasitaires ou nutritionnelle.
Contraintes climatiques L'effet de serre engendré par l'utilisation d'un abri a tendance à augmenter au niveau des plantes protégées les températures déjà très élevées enregistrées en milieu tropical. Parallèlement, le rayonnement qui atteint ces cultures est réduit par le matériau de couverture, du film plastique le plus souvent. Or, en zone tropicale, de mai à septembre, le rayonnement solaire est inférieur à celui mesuré dans le sud de la France et c'est aussi pendant cette période que les températures sont les plus élevées. Il y a donc un déséquilibre entre une respiration accrue due à de fortes températures et une photosynthèse limitée du fait d'un rayonnement solaire moyen. Le métabolisme des cultures ne peut donc plus fonctionner normalement. Également lié au climat tropical humide, le risque d'ouragan est élevé dans ces régions ; la structure des abris devra donc être conçue en conséquence.
Contraintes parasitaires Alors que l'absence de pluies sous les abris permet de réduire l'impact de nombreuses maladies fongiques et bactériennes sur les cultures légumières, les insectes et les acariens vont trouver dans cet environnement un milieu plus favorable à leur développement. Pour rentabiliser une culture sous abri, il faudra donc être en mesure de contrôler ces ravageurs.
Contraintes nutritionnelles Pour un particulier, agriculteur en zone de climat tropical, l'investissement que représente la réalisation d'un abri est relativement important. Pour rentabiliser cette installation, l'agriculteur devra effectuer sous cet abri une culture inten-
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Les abris en zone tropicale humide
sive ; cela suppose qu'il saura y maintenir une bonne fertilité du sol, qu'elle soit chimique, physique ou biologique.
Espèces à cultiver sous abri Les principales espèces maraîchères qui présentent un avantage à être cultivées sous abri toute l'année sont la tomate, la laitue, le poivron, la courgette, le haricot et les condiments dont l'oignon pays. D'autres espèces telles que carotte et oignon-bulbe ont aussi un bon comportement sous abri, mais elles entrent en concurrence avec des produits importés à bas prix. Le melon du type « Cantaloup charentais » peut-être cultivé sous abri en période pluvieuse - donc à contre saison par rapport à la technique classique de culture en plein champ - dans les zones à fort ensoleillement comme, par exemple, dans le sud de la Martinique. La christophine peut être cultivée sous abri dans les zones fraîches, cette technique permettant d'éliminer la multiplication du champignon Mycosphaerella sp. qui provoque la maladie de la pourriture noire. Quelques espèces, comme l'aubergine, le chou, la pastèque ou le piment, résistent bien aux agressions de la pluie, leur culture sous abri n'est donc pas justifiée.
Structure de l'abri Armature Dans toute la zone caraïbe, le risque d'ouragan est élevé. En Martinique, il y a un ouragan majeur tous les 9 ans en moyenne, mais des tempêtes accompagnées de vents forts à plus de 100 km / h surviennent presque chaque année. Pour les îles de la Martinique et de la Guadeloupe, les structures utilisées pour réaliser les cultures sous abri ont été choisies en fonction de ce risque : ce sont des tunnels à armature métallique (photo 1), recouverts de film plastique, ce film pouvant être rapidement retiré en cas d'ouragan. Dans d'autres régions, comme en Guyane française, où le risque d'ouragan est faible ou nul et où le bois est une matière première abondante et bon marché, les structures de l'abri peuvent être en bois (photo 2).
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Dimensions Habituellement, les tunnels utilisés pour la culture sous abri ont : - 3,20 m à 3,50 m de hauteur minimale au faîtage ; cependant, des tunnels plus hauts existent : ils offrent un volume d'air plus important et donc une température moins élevée au niveau des plantes, - 9,20 m à 9,30 m de largeur au sol, - une longueur maximale de 4 0 m, car, au-delà, l'aération naturelle des plants est insuffisante ; toutefois, si l'exploitation se trouve en altitude, et donc si les températures ne sont pas trop élevées, les tunnels peuvent être plus longs, - 1,5 m à 2 m d'intervalle entre deux arceaux, ou « maille ». Un ancrage de la structure au sol, par amarres, est nécessaire.
Utilisation de « pieds droits » Certaines structures de type.tunne! ou chapelle o n t des « pieds droits » (photo 3) qui permettent de travailler le sol sur toute la surface avec un tracteur : elles sont donc bien adaptées à la culture en pleine terre et offrent, en général, un volume intérieur plus important que celui des tunnels simples ; cela leur confère l'avantage de tempérer, à l'intérieur de l'abri, les effets de l'augmentation des températures. L'investissement représenté par ces structures est plus important que celuj des autres tunnels et elles doivent, de plus, être amarrées au sol par des plots en béton.
Pente de la plate-forme d' assise Pour un système de culture hors sol, la plate-forme d'assise de l'abri doit avoir une pente de l'ordre de 1 % ; toutefois, cette inclinaison d o i t être modulée en fonction du substrat qui est utilisé (voir page 26). En pleine terre, il n'y a pas de normes strictes qui définissent la pente : fl faut surtout veiller à ne pas avoir de zones d'accumulation d'eau et bien contrôler les apports d'eau en provenance de l'extérieur de l'abri par creusement de fossés d'évacuation. Il vaut mieux avoir une pente un peu forte et régulière que de réaliser un terrassement qui éliminerait la couche fertile du soi.
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Les abris en zone tropicale humide
Couverture de l'abri Le matériau de couverture a été choisi pour répondre aux deux principales contraintes liées à l'utilisation d'un abri : effet de serre et réduction du rayonnement solaire. Par suite, les matériaux utilisés devront tempérer les effets de l'élévation de la température en ayant un taux de transmission du rayonnement infrarouge lointain élevé et permettre une transmission maximale de la lumière utile à la plante, égale au rayonnement actif pour la photoynthèse (PAR). . , Le polyéthylène souple (PE) est le matériau qui répond le mieux à ces exigences, puisqu'il transmet 80 % de l'infrarouge lointain et 80 % du rayonnement global. Le verre, dont certaines caractéristiques sont également intéressantes, est cependant très lourd et il nécessite d o n c une structure plus résistante ; il induit par ailleurs un effet de serre important. Les doubles parois en plastique sont à proscrire, car elles réduisent trop la luminosité. De même, les techniques de blanchiment des plastiques, utilisées en zone méditerranéenne pour réduire le rayonnement entrant dans la serre en été et donc diminuer les températures, ne sont pas adaptées aux zones tropicales où le rayonnement n'est pas excédentaire. L'épaisseur du PE doit être au moins de 180 u.m et de préférence 200 \irr\. Toutefois, quelques agriculteurs préfèrent un plastique moins épais (80 |a,m), donc moins résistant et moins cher, mais ce film doit alors être changé chaque année systématiquement. Pour éviter que le plastique ne vieillisse trop vite aux points de contact avec l'armature de la structure, il faut le protégera l'aide d'une peinture blanche vinyle acrylique appliquée sur la face extérieure du revêtement, à l'emplacement des arceaux. Une tension parfaite du film sur toute la structure est indispensable. Pour cela, la couverture doit être mise en place à un moment de pleine chaleur, lorsque le film est alors dilaté au maximum. La tension finale est obtenue en faisant descendre les arrêts de bâche à l'aide d'un marteau. Dans les conditions tropicales, si le revêtement a été bien posé et, donc, si aucun point de battement, de frottement ou de faiblesse n'existe, le polyéthylène peut conserver ses qualités physiques durant 24 à 36 mois. Au-delà de cette période, le film devient progressivement fragile et sa capacité à transmettre la lumière diminue. Avec le PE habituellement utilisé et sous un tunnel à structure métallique, 70 % des radiations externes sont transmises sous l'abri ; ce taux peut-être réduit jusqu'à moins de 50 % par les algues ou la poussière qui se déposent sur les bâches et il est alors nécessaire de procéder à un nettoyage du film.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Cependant, un traitement préventif de ces revêtements avec des algicides empêche qu'ils ne se salissent trop rapidement. Lorsque les films PE utilisés pour couvrir les tunnels sont de fabrication locale, il c o n v i e n t de s'assurer q u ' i l s o n t été traités p o u r résister a u x rayons ultraviolets. Certains films de polyéthylène, différents de celui qui vient d'être décrit, peuvent être utilisés. Ils présentent l'intérêt de réfléchir une partie du rayonnement infra rouge court, ce qui permet de diminuer la quantité d'énergie entrant dans la serre et, donc, la température, sans diminuer le rayonnement utilisable par la plante. De plus, ces films produisent un rayonnement diffus qui pénètre mieux dans le feuillage que le rayonnement direct. Dans ce contexte, les films Astrolux de Hyplast et Luminance de Visqueens ont été testés par le centre de recherche du Cirad en Martinique : ils permettent de diminuer les températures maximales de 1 à 2 °C (photo 4).
Aération de l'abri Compte tenu du coût de l'énergie, seule une aération naturelle statique est envisageable actuellement. Pour qu'une telle aération s'établisse, il faut qu'un certain nombre de conditions soient remplies : abri implanté dans un endroit ventilé et orienté dans le sens du vent dominant, avec pignons découverts et film de couverture arrêté à au moins 1 m du sol, sur les côtés. Une aération au sommet par ouverture au faîtage, qui permet d'augmenter les mouvements d'air par un effet de cheminée, a pu être proposée. Elle peut être réalisée de différentes façons : - L'ouverture, large de 50 à 70 cm, est située tout au long du faîte de l'abri : ce système nécessite deux arrêts de bâche supplémentaires et une collecte des eaux de pluie. Cette collecte est effectuée : • par une gouttière suspendue à l'intérieur de l'abri, ce qui représente un système coûteux et délicat à poser (les fuites sont fréquentes) ; de plus, les algues s'y développent et la poussière s'y accumule réduisant d'autant la pénétration de la lumière (photo 5), , • par un chapeau placé au-dessus de la cheminée, dispositif a priori plus sensible au vent, • par un ouvrant mobile, placé au sommet de l'abri, qui peut être fermé complètement lors de fortes pluies, mais qui est relativement coûteux (photo 6). - Les bâches sont écartées au sommet de l'abri : ce système permet de fermer les ouvertures en période de fortes pluies et est modérément coûteux.
16
Les abris en zone tropicale humide
En zone normalement ventilée, l'un ou l'autre de ces systèmes d'aération permet de diminuer les températures maximales de 1 à 2 °C, cependant, ils présentent certains inconvénients importants : • ils fragilisent l'ensemble de la structure, • ils sont difficiles à gérer en cas de cyclone, car il faut monter sur la serre pour enlever la bâche puis la remettre, • n'étant jamais très étanches, ils ne peuvent empêcher l'eau de pénétrer dans la serre et il devient alors difficile de bien gérer l'irrigation, • quel que soit le système adopté, il génère un surcoût d'investissement. En conséquence, l'utilisation d'une aération de l'abri par le sommet devra être réservée à des zones placées en conditions particulières, faible ventilation et températures élevées, par exemple. Elle pourra également être justifiée dans le cas de cultures palissées (tomate, concombre, poivron).
Systèmes de refroidissement L'utilisation d'un système de refroidissement de l'abri peut être nécessaire pour certaines cultures (tomate, laitue) et certaines situations (chaudes et mal ventilées). Les systèmes disponibles sont basés sur l'absorption d'énergie qui a lieu à la suite d'une vaporisation d'eau : leur efficacité sera donc maximale en atmosphère sèche, car l'évaporation de l'eau se fait alors aisément, mais sera moindre en cas d'augmentation de l'humidité de l'air. Deux systèmes peuvent être utilisés : - La brumisation consiste à vaporiser de l'eau en gouttelettes suffisamment fines pour que cette eau s'évapore avant de mouiller le feuillage ; le temps d'aspersion d o i t être court, de l'ordre de quelques secondes à quelques dizaines de secondes. Le matériel utilisé actuellement fonctionne à pression normale (2-4 bars) et produit des gouttes de diamètre inférieur à 100 u,m : des aspersions de 30 sec effectuées toutes les 15 min aux heures chaudes - entre 11 h et 15 h, c'est-à-dire quand l'humidité relative est minimale - ont permis de diminuer la température de 4 °C à l'intérieur de la serre. En revanche, ce système maintient, sous l'abri, une humidité permanente élevée, apte à faciliter le développement des maladies fongiques. - le cooling System consiste à faire circuler de l'eau en fines couches à l'une des extrémités de la serre et à forcer l'air à passer au travers de ces couches d'eau grâce à un extracteur d'air situé à l'autre extrémité de la serre. L'air se
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
refroidit au contact de l'eau qui se vaporise. Des essais menés au centre de recherche du Cirad en Martinique ont montré que ce système permettait de maintenir, à l'intérieur de la serre, aux heures chaudes, une température égale à celle de l'extérieur, soit 4 °C de moins que sous une serre classique. D'autre part, le dispositif, qui nécessite une serre complètement fermée pour que l'air soit forcé de passer sur les couches d'eau, constitue une barrière efficace contre de nombreux ravageurs. En revanche, il maintient, à l'intérieur de l'abri, une humidité permanente élevée qui a provoqué, dans nos conditions expérimentales, l'apparition de maladies inhabituelles. Ainsi, des cultures de tomate et de concombre ont été sévèrement attaquées par du Corynespora sp. et n'ont pas présenté de rendements améliorés par rapport à l'utilisation d'un abri sans dispositif de refroidissement. Seule, la laitue semble bien se comporter dans une telle atmosphère. Par ailleurs, le cooling System est coûteux et fragile : les extracteurs et les pompes nécessaires à la circulation de l'eau doivent fonctionner toute la journée et ne pas tomber en panne. Ce système n'est donc pas, a priori, adapté aux petits agriculteurs.
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BESOINS EN EAU DES PLANTES CULTIVÉES SOUS ABRF
Qualité de l'eau d'irrigation La qualité de l'eau d'irrigation doit être appréciée à partir de deux critères : sa qualité chimique et sa qualité biologique.
Qualité chimique Les eaux chargées en sels minéraux, et, en particulier, en sodium (Na) et en chlore (Cl) peuvent provoquer certains problèmes, car ces éléments sont peu utilisés par les plantes ; ils vont donc s'accumuler dans le substrat ou dans le sol. Par ailleurs, à partir de 8 mEq / L, ils peuvent être phytotoxiques. De plus, avec une eau ayant une concentration en Na ou Cl supérieure à 5 mEq / L, il est difficile de composer des solutions nutritives couvrant les besoins de la plante et qui n'auraient pas une teneur en sels trop importante.
Qualité biologique Pour une culture en hors sol, il est indispensable que l'eau d'irrigation utilisée soit indemne d'organismes pathogènes, sous peine d'être confronté aux mêmes contraintes que celles observées en culture de pleine terre, aggravées par le fait que la propagation des parasites est alors plus rapide.
19
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Les eaux provenant du réseau d'eau potable sont saines, en général. En revanche, celles provenant de captages peuvent être contaminées par des Ralstonia sp., Erwinia sp., nématodes..., selon la profondeur et la localisation du pompage. Des analyses biologiques régulières sont donc indispensables. Les eaux provenant de rivières ou de mares sont toutes contaminées, au moins par Ralstonia solanacearum, agent du flétrissement bactérien des solanacées. L'eau contaminée doit être désinfectée. Plusieurs techniques sont utilisées : - La chloration de l'eau permet d'utiliser les propriétés du chlore qui entre 1 et 5 mg / I a l'avantage d'être bactéricide, mais qui à partir de 10 mg / I commence à retarder la croissance de la tomate. Son dosage dans les eaux d'irrigation est donc très délicat et risqué. Il est pourtant possible d'utiliser des doses de chlore supérieures à 10 m g / L, à condition de l'éliminer ensuite par oxygénation. Quelques agriculteurs utilisent, en permanence, une chloration de l'eau d'irrigation afin de maintenir une concentration proche de 5 mg / I de chlore, avec 130 ml d'eau de javel du commerce (à 12° chlorométrique) pour 1 m 3 d'eau. Cette technique permet de contrôler le flétrissement bactérien sur tomate dû, à R. solanacearum. - La désinfection thermique de l'eau se fait en élevant la température à 95 °C pendant 30 sec. L'eau doit ensuite être refroidie, ce qui suppose de disposer de bacs de stockage. - L'ozonisation de l'eau consiste à injecter 8 à 10 mg / h d'ozone dans 1 m 3 d'eau. Le gaz doit ensuite être éliminé. Ce système est coûteux. - L'irradiation de l'eau par des rayons ultraviolets (à 240 à 265 nm) détruit les bactéries et les champignons à partir de 100 mj / cm 2 et les virus à 250 mj / cm 2 . L'efficacité de ce système dépend de la propreté de l'eau qui conditionne la transmission optimale du rayonnement : il faut donc prévoir un système de filtrage efficace de type filtre à sable, puis filtre à tamis à mailles de 75 um au maximum. - La technique de filtration lente sur sable est plutôt utilisée pour éliminer les champignons du type Pythium et, éventuellement, Fusarium.
Volumes d'eau requis La quantité d'eau journalière à apporter à une culture sous abri dépend de la demande climatique, évaluée par la mesure de l'évapotranspiration potentielle (ETP), et du stade végétatif des plantes considérées.
20
Besoins en eau des plantes cultivées sous abri
Tabieau > i Évapotranspiration potentielle sous serre (ETPs) calculée à partir du rayonnement global extérieur mensuel moyen (Rg) mesuré sur certaines stations météorologiques de la Martinique en appliquant la formule \ ETPs = {0,67 x Rgs> / 2,51 avec Rgs (.rayonnement gfobal solaire) = 0,7 Rg. Rayonnement global mensuei (en MF / m7) Site martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Vauclin Lamenlin Fort de France Saînt-joseph Macouba
18,3 17,3 17 16,5 16,2
20 19,1 1S,â 17,9 1$,4
22,3 21,3 20,6 18,2 21,7
23,8 22 20,7 23,1 23,1
23,5 21,3 20,3 20,6 24 ,-6
Jim
Jui
21,7 20,7 19,1 18,7 22,5
21,7 20,7 19,8 19,3 22
Aoô Sep Oct Nov Dec 21,3 20,$ 19,4 19,4 21,4
20,2 19,5 18,4 17,5 18,1
19 15,4 15,1 '18,4 '18,3
M 16,3 15,6 16,3 15
W 16,2 16,1 15,4 14,6
évapotranspiration potentielle sous serre (en mm par mois) Site martiniquais Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul Aoû Sep Oct Nov Dec Vauclin , Lamentin fort de France St Joseph Macouèa
3,4 3,2 3,2 3,1 3,0
3,7 3,6 3,5 3,3 3,4
4,2 4f i 3,8 3,4 4,1
4,4 4,1 3,9 4,3 4,3
4,4 4,0' 3,8 3,9 4,6
4,1 3,9 3,6 3,5 4,2
4,1 3,9 3,7 3,6 4,1
4,0 3,8 3,6 3,6 4,0
3,8 3,6 3,4 3,3 3,4
3,6 5,2 3,4 '3,0 3,4 2,9 3,4 3,0 3,4 2,-8
3,2 3,0 3,0 2,9 2,7
Sous une bâche en plastique, l'ETP peut être calculé selon la formule 1 : ETPs = (0,67 x Rgs)/ 2,51 où ETPs représente l'évapotranspiration potentielle sous serre en mm / j o u r , Rgs est le rayonnement global solaire sous serre en MJ / m 2 / j o u r . Rgs = 0,7 x Rg extérieur où 0,7 représente le coefficient de transmission du rayonnement par le film (si le film est sale, ce coefficient a une valeur inférieure). L'application de cette formule permet de définir les valeurs de l'ETPs à partir des données obtenues en stations météorologiques (tableau I). Les besoins en eau d'une plante évalués par l'évapotranspiration maximale (ETM) est fonction de l'ETP calculée, affectée d'un coefficient Kc spécifique de chaque espèce et du stade de développement de la culture : ETM = ETP ( Kc. À partir de cette formule et de la connaissance du coefficient Kc, il est donc possible de définir les besoins en eau d'une espèce, à un stade de développement et en un lieu donnés (tableau II).
Selon O. de Villele (Inra) et station de cultures irriguées de Sainte-Anne, 1975.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau
îan
Fév Mar Avr Mai juin iaîl Aoû Sep Oct Nov Dec
Concombre
Pîant/flor 0,6 %m 210 240 250 240 230 230 230 220 210 1-80 Î60 Flor/ 0,& 260 290 320 330 320 310 3Î0 318 290 280 240 240 défaut réc Réc 0,9 290 320 360 370 360 350 350 350 330 310 270 270 Courgette Plant Début f e r Réc
0,4 130 140 160 160 160 150 150 150 150 140 120 120 0,6 190 210 240 250 240 230 230 230 220 210 180 160 1,0 320 360 400 410 400 390 390 380 360 340 300 300
Haricot vert Levée / f c 0,5 160 ISO 200 210 200 190 190 190 160 170 150 150 Grassgouss 1,0 320 360 400 410 400 390 390 380 360 340 310 300 laîtue Plant/ 16 feu 0,6 190 2 W 240 250 240 230 230 230 220 210 180 160 1S feu /réc 1,0 320 360 400 410 400 390 390 360 360 340 300 300
Melon Piant/ffer 0,4 •Cross fruits 0,8 I sem 0,5 avant réc
130 140 160 160 160 160 160 150 150 140 120 120 260 290 320 330 320 310 310 310 290 270 240 240 160 \ W 200 210 200 190 190 %W 180 170 150 150
foivro» Piant/flor Fiar/réc
0,7 230 250 280 290 2$Û 270 27Q 270 2£0 240 210 210 1,3 420 460 520 530 520 500 S0O 500 470 450 400 400
tomate Plant aut^bq ïerb<% II 1* réc !*réc/ mi-fée Mi-réc/ i n réC
0,6
200 210 240 250 240 230 230 230 220 210 160 160
1,0 320 360 460 410 400 390 390 390 370 340 300 300 1,3
420 460 520 530 520 500 500 500 470 450 400 390
1,2
390 430 480 490 460 460 460 460 440 410 360 360
fiant : plmiMon * bq : bouquet i rêe ; récolte ; flor : floraison ; gooss : gousses ; gross ; grossissement ; setn t semaine ,- feu : feuille.
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NSTALLATION DE PEPINIERES
Localisation des pépinières Les pépinières doivent être situées au vent des autres cultures de façon à ne pas être contaminées par des ravageurs ou maladies provenant de ces cultures. Les abords doivent être exempts de mauvaises herbes, car celles-ci hébergent souvent de nombreux ravageurs.
Structure de la pépinière Un petit tunnel est nécessaire pour mettre la pépinière à l'abri des pluies. La mise en place de tablettes, supportant les plants et placées à hauteur d'homme, facilite le travail, réduit les risques d'excès d'eau et de contamination par les pathogènes du sol. En zone très infestée par des vecteurs susceptibles de transmettre des maladies du type viroses, il peut être utile de fermer les ouvertures du tunnel par un filet anti-insecte, dont la grosseur des mailles va varier en fonction du ravageur que l'on veut contrôler ; à titre d'exemple, il faut une maille de 0,3 mm au maximum pour les thrips, de 0,5 mm pour les aleurodes et 0,7 mm pour les pucerons. L'installation d'un sas est conseillée ; la fermeture des ouvertures provoquant une augmentation de température et d'humidité, l'utilisation de filets pour fermer les tunnels est donc à réserver à des zones très bien ventilées.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Techniques de semis Deux techniques de semis sont utilisables pour constituer une pépinière : le semis sur mottes de terreau et le semis sur lit de sable.
Semis sur mottes de terreau Le semis se fait directement dans des mottes de terreau cubiques de 4 cm de côté. L'élevage des plants se fait, sur ces mêmes mottes, jusqu'à la plantation. Les mottes sont fabriquées à partir de terreau très humide compressé à l'aide d'une presse à main ou mécanique, appelée « motteuse ». Les mottes étant bien humides au moment du semis, l'arrosage, fait à l'eau claire, ne commence que 48 h après le semis.
Avantages • cette technique étant utilisée par les pépiniéristes professionnels, l'agriculteur peut donc acheter des plants prêts à être plantés, • il y a peu de manipulation des plants après semis.
Inconvénients • la phase pépinière est assez courte, donc l'occupation de la serre est plus longue, • si la culture se fait ensuite en hors sol, le terreau de la motte va polluer le substrat qui sera alors plus difficile à désinfecter, • la petite taille des mottes permet peu de réserves.
Semis sur l i t de sable Avec cette technique, les graines de solanacées sont semées sur un lit de sable désinfecté ayant une épaisseur de 3 à 4 cm et arrosé à l'eau claire. Quand les plants ont atteint le stade de 1 à 2 feuilles vraies (hors cotylédons), ils sont alors repiqués dans des pots de 8 à 12 cm de diamètre, selon le type de culture sous
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Installation de pépinières
abri utilisé. Les graines des autres espèces sont semées directement dans les pots. Pour une culture hors sol, le repiquage des plantules se fait en pots ajourés de 11 cm de diamètre, contenant un mélange de 50 % de sable désinfecté et 50 % de tourbe importée. Lors de la plantation, les pots seront directement disposés dans le substrat et ils seront récupérés en fin de culture, lors de l'arrachage des plants. Dans le cas d'une culture en pleine terre, les pots ont un diamètre de 8 cm au moins et le mélange de repiquage est constitué de sable et de terre désinfectés. Lors de la plantation, le plant devra être extrait du pot avec sa motte. Dans les deux cas, l'arrosage des pots se fait par aspersion d'une solution fertilisante. Pour obtenir des plants robustes, il faut éviter qu'ils se concurrencent. Les pots doivent donc être écartés dès que les feuilles se touchent ou alors il faut, dès le repiquage des plantules, les placer à leur densité définitive ; pour la tomate, par exemple, cela équivaut à 18 plants par m 2 de tablette. La surface de tablette nécessaire est évaluée à environ 15 % de la surface à planter.
Avantages • la phase pépinière est longue, ce qui réduit d'autant l'occupation de la serre, • les plants peuvent être sélectionnés au moment du repiquage, ce qui assure une plus grande homogénéité du matériel végétal.
Inconvénients • cette technique nécessite une opération supplémentaire, celle du repiquage, • les plants issus de semis sur sable ne sont pas commercialisés par les professionnels.
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LA CULTURE EN PLEINE TERRE SOUS ABRI
Pour rentabiliser l'investissement important que représente la réalisation d'un abri, il faudra que les cultures aient un bon rendement sur une longue durée. Le maintien, voire l'amélioration, de la fertilité du sol sont des préalables à de tels impératifs. Les cultures sous abri sont situées dans des conditions de sol très variables présentant des problèmes très divers que nous avons cherché à identifier.
Principaux types de sols et contraintes Les sols trouvés en zone tropicale humide sont de quatre types : vertisols, sols ferralitiques, sols à allophane et sols à halloysite.
Le principal problème posé par une culture sur vertisols est lié à la physique des sols. En effet, le pourcentage élevé d'argile gonflante de type Montmorillonite (50 à 55 %) qui caractérise ce type de sol lui confère des propriétés particulières : A l'état sec, il présente de larges fentes de retrait et une structure grumeleuse s'il n'a pas été compacté ou une structure en blocs massifs dans le cas contraire. A l'état humide, il peut se prendre en masse.
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La culture en pleine terre sous abri
Les vertisols de Martinique sont pour la plupart sodiques, à l'opposé de ceux de la Guadeloupe qui sont essentiellement calciques. Le caractère sodique rend ces sols très fragiles : leur stabilité structurale décroît rapidement dès que le taux de matière organique est inférieur à 2,6 % ( teneur en carbone = 1,5 %) et ils sont très sensibles à la compaction. Pour obtenir de bons rendements sur vertisols, il faudra maintenir un bon taux de matière organique sur les dix premiers centimètres et maintenir une bonne porosité en dessous : - Un bon taux de matière organique (mo) correspond au maintien de plus de 2,6 % de mo dans la couche superficielle de ces sols. Pour cela, il faut faire des apports réguliers de mo et ne pas faire de retournement profond qui remonterait, en surface, des horizons pauvres en mo ; en général, un travail superficiel des sols à la machine à bêcher est suffisant. - Pour maintenir une bonne porosité en dessous de 10 cm : • il ne faut pas tasser le sol par des passages d'engins lorsqu'il est humide ; sous abri où la pluie est absente et l'irrigation contrôlée, il est possible d'éviter de travailler dans de telles conditions d'humidité, • il faut bien maîtriser l'irrigation afin d'éviter les excès d'eau favorisant une prise en masse du sol ; en fin de culture, il faudra laisser se dessécher complètement le sol afin de recréer une porosité. Le rapport [potassium / magnésium] des vertisols est souvent trop faible du fait de la richesse en magnésium ; après jachère, une fumure de complément en potassium est nécessaire. Sur ce type de sol placé sous irrigation, nous avons constaté le développement de champignons (Pythium, Sclerotium rolfsii, Rhizoctonia solani) difficiles à combattre. En particulier, le flétrissement bactérien des solanacées dû à Ralstonia solanacearum peut se développer quand les sols sont humides en permanence. Par suite, un dessèchement complet du sol après chaque culture d'une solanacée, la pratique de rotations et l'utilisation de variétés tolérantes au flétrissement bactérien pourront être des moyens de lutte efficaces.
Culture sur sols ferralitiques Ce type de sol caractérise soit des sols de bas de pente ou de fonds de vallée, très argileux, soit des sols de pente en général moins argileux, mais chimiquement beaucoup moins riches. Dans le premier cas, les remarques formulées dans le cas des vertisols sont valables. Dans le second cas, l'abri ne sera rentabilisé que si les caractéristiques organo-chimique du sol sont préalablement améliorées. Un amendement en calcaire et un apport de composts ou de fumiers à des doses élevées sont alors indispensables.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Les maladies observées sur sols ferralitiques seront les mêmes que celles décrites sur vertisols, mais elles seront plus fréquentes. Par ailleurs, la plus grande légèreté du sol pourra entraîner un accroissement du risque d'infestation par des nématodes.
Culture sur sois à allophane (andosois) e t sur sols à halloysite Ces sols se rencontrent au nord et au centre-nord de la Martinique. Ils occasionnent les mêmes problèmes que les sols ferralitiques de pente et doivent donc également faire l'objet d'une amélioration organo-minérale. Leur faible teneur en calcium et magnésium oblige à un suivi plus rigoureux de ces deux éléments. Le flétrissement bactérien dû à Ralstonia solanacearum et les nématodes à galles du genre Meloïdogyne sont des contraintes majeures de ces sols. Par ailleurs, les suivis réalisés montrent que les risques fongiques sont aussi importants dans les andosois et les sols à halloysite que dans les autres types de sols. Ainsi Pythium splendens, Rhizoctonia solani, Phytophtora sp., Sclerotium rolsfii et Fusarium solani apparaissent fréquemment.
Gestion du parasitisme tellurique Quand les conditions de cultures sont optimales, le maintien des rendements est fortement menacé par la présence de nématodes à galles et celle de l'agent du flétrissement bactérien, mais les problèmes fongiques sont souvent sousestimés. Cet ensemble de risques nécessite une gestion réfléchie de l'ensemble des techniques culturales afin, d'une part, de limiter le potentiel infectieux, d'autre part, de recourir à des interventions curatives lorsque cette pression parasitaire devient trop importante.
Limitation du potentiel infectieux Le potentiel infectieux peut être limité soit par l'utilisation des variétés résistantes, soit par l'établissement de rotations entre les cultures : - Parmi les variétés cultivées en pleine terre sous abri, certaines sont connues pour leur résistance ou leur tolérance aux principales maladies des productions maraîchères. Ainsi, les variétés de tomate résistantes au flétrissement bactérien ou présentant une moindre sensibilité à cette maladie sont, par ordre
28
La culture en pleine terre sous abri
décroissant de résistance, Caraibo, Calinago, Capitan, Tropic boy, Caracoli et Heat master. De la même façon, Narval, variété de poivron, et Kalenda, variété d'aubergine, sont toutes deux tolérantes à Ralstonia solanacearum. Par ailleurs, Heat Master, variété de tomate, et 2.2.3.V, variété de haricot vert grimpant, sont résistantes aux nématodes à galles. - Pour établir des rotations entre les cultures, aptes à limiter le potentiel infectieux du sol, il faut veiller à utiliser des espèces ayant des sensibilités différentes aux parasites. En particulier, il faut impérativement éviter de cultiver successivement, en un même lieu, deux solanacées.
Interventions curatives Les interventions curatives conduisent à une désinfection du sol qui peut être effectuée de différentes façons : désinfection biologique, solarisation, désinfection à la vapeur ou désinfection chimique. Toutes ces techniques ne sont pourtant efficaces que sur une certaine profondeur de sol. Dès que les racines parviennent au-delà de la couche désinfectée, elles peuvent à nouveau entrer en contact avec des pathogènes. - La désinfection biologique est assurée par Mucuna pruriens var. utilis qui est une légumineuse fixatrice d'azote. Sa culture permet de nettoyer un sol vis-àvis des nématodes à galles en 3 mois. - La technique de solarisation consiste à laisser, pendant environ 60 jours, une bâche en plastique transparent posée sur un sol bien préparé et humide. L'augmentation de température du sol sur une longue durée permet de réduire le potentiel infectieux des sols, notamment vis-à-vis des champignons, mais cette technique n'est pas efficace pour lutter contre le flétrissement bactérien ou les nématodes. - La désinfection à la vapeur n'est efficace que sur un sol bien préparé et humide, c'est-à-dire ayant atteint sa capacité de rétention. Des mesures de températures effectuées en sol brun ont montré qu'un tel traitement appliqué pendant 10 min était suffisant pour atteindre 80 °C à 20 cm de profondeur lorsque l'humidité du sol atteignait cette valeur, alors que, dans un sol trop sec ou trop humide, la diffusion était insuffisante. - La désinfection chimique est effectuée à l'aide d'un certain nombre de matières actives dont l'utilisation présente des caractéristiques spécifiques (tableau III). Dans tous les cas, il fection, un travail du ou en effectuant un contact de couches
faut veiller à ne pas réaliser, postérieurement à la désinsol qui, en traçant des sillons de plantation trop profonds labour profond entre deux cycles, mettrait les plants au de terre non désinfectée. De même, pour préserver la
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
désinfection du sol, il faut veiller à ne pas véhiculer de la terre d'une parcelle à l'autre par la semelle de bottes, des outils souillés ou les roues d'un tracteur.
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Contrôle des mauvaises herbes Pour contrôler l'enherbement des parcelles de culture en pleine terre sous abri, trois techniques peuvent être utilisées : la désinfection du sol, l'utilisation d'herbicides ou d'un paillage en plastique placé sur la ligne de plantation.
Désinfection du sol Les mêmes techniques de désinfection du sol que celles utilisées pour les interventions curatives et présentées page 19 sont applicables pour la lutte contre les mauvaises herbes.
Utilisation d'herbicides Les herbicides peuvent être appliqués soit avant plantation, soit en cours de plantation. - L'utilisation d'herbicides avant plantation est destinée soit à détruire les adventices en place, soit à empêcher que d'autres se développent : • pour détruire les adventices en place, il faut utiliser un herbicide à spectre large (tableau IV). Le glyphosate et le sulfosate sont des produits systémiques, c'est-à-dire qu'ils circulent dans la plante. Ils sont nécessaires pour contrôler les adventices à rhizome ou à stolon, pour lesquelles il faut utiliser ces matières actives à leur dose maximale. L'absorption du produit par la
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La culture en pleine terre sous abri
plante nécessite plusieurs heures et il faut un délai de 6 h, sans pluie après le traitement, pour que l'efficacité soit totale. Après 7 jours environ, il est possible de constater l'efficacité du traitement. Le diquat, qui agit par contact, est plutôt recommandé pour contrôler des dicotylédones. Le glufosinateammonium et le paraquat, absorbés en 1 h, sont des herbicides de contact à spectre large qui agissent rapidement. • pour empêcher les adventices de se développer, il faut utiliser un herbicide spécifique à chaque culture en prélevée, qui inhibe la germination des adventices sans gêner la croissance de l'espèce cultivée. Ces herbicides sont répertoriés dans les fiches par culture présentées dans la seconde partie du document. Remarque L'utilisation répétée d'un, même herbicide spécifique va conduire à la sélection d'une flore d'adventices résistantes à cet herbicide. Il est donc nécessaire soit d'effectuer des rotations de cultures, soit d'utiliser d'autres herbicides s'ils existent, soit de détruire cette flore résistante par des herbicides totaux en fin de culture. - Les herbicides appliqués en cours de plantation sont utilisés en traitements localisés dans l'inter-rang. Il faut utiliser les produits nons spécifiques à spectre large du tableau IV. Pour éviter toute projection du produit sur la culture, il faut utiliser des caches sur la lance du pulvérisateur et faire l'application en absence de vent. En cas de levée de graminées, il faut utiliser un anti-graminées spécifique (tableau V) à épandre sur toute la parcelle.
Tableau tV> Herbicides à large spectre, utilisés avant 3a plantation de cultures en pleine terre en Martinique. Matière active
Spécialité commerciale
Commercialisée par
Dose produit comtnerdai 1 ( / ha)
Gîyphos>ale (s)
Nombreux produits
~
3à12
Oîijual Glufosinateammonium Sulfosate (s) Paraquat (s) : syslémtque.
KegJone 2 Bastâ F1
Sopra AgrEvo France
A 5
Ouragan R-Bix
Sopra
2à 12 6àô
Sopra
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau V. Herbicides spécifiques anti -graminées pouvant être utilisés en cours de plantation pour contrôler les mauvaises herbes dans dûs cultures en pleine terre en Martinique. Matière active
Spécialité commerciale
Commercialisée par
Dose produit commercial (I / ha)
Fluazifop-P-butyl Diciofop-métïiyî Sethoxydime
Fusilade X 2 îiloxanCE FervirtaS
0,75 3 3
Cycloxydime
Strate ultra
Sopra AgrEvû France Agrlvo France/ Agro- Végétal BASF France
2à4
Utilisation du pailiage plastique Le paillage plastique étant placé sur la ligne de plantation, les inter-rangs devront être entretenus par un désherbant non sélectif. Cependant, ce traitement n'est pas nécessaire si une irrigation au goutte-à-goutte est placée sous le paillage. À noter que le paillage favorise le développement des nématodes.
Irrigation de la culture sous abri L'utilisation d'un abri ayant pour objet de protéger les cultures de la pluie, il semble logique de ne pas recourir à une irrigation par aspersion qui aurait les mêmes effets récrimines de la pluie et faciliterait le développement de maladies sur le feuillage et la croissance des mauvaises herbes. Par suite, la technique du goutte-à-goutte est la seule irrigation qui soit recommandée dans ce type de culture ; elle permet, en outre, d'économiser l'eau. Les doses d'eau à apporter à la culture sont conformes à celles données page 12 pour les volumes d'eau requis. Le fractionnement des apports varie en fonction du type de sol. Sur sol argileux ou limoneux le fractionnement n'est pas utile et un apport journalier est suffisant, alors que, sur sol sableux, cet apport pourra être effectué en deux fois.
Fertilisation Matériel utilisé p o u r la fertilisation Lorsque l'irrigation est effectuée par la technique du goutte-à-goutte, il n'est pas possible de procéder à un épandage de l'engrais en surface, car l'humidité du sol n'est pas alors suffisante pour dissoudre le produit. Il faut donc effectuer
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La culture en pleine terre sous abri
une irrigation fertilisante. Dans le cas de la culture en plein champ sous abri, celle-ci ne requiert qu'un seul matériel d'injection, car il n'y a en général que l'azote et la potasse qui sont apportés par ce moyen ; en effet, les autres éléments — phosphore, calcium, magnésium — sont enfouis avant plantation. Les pompes à système Venturi sont bien adaptées à ce genre d'injection, car elles sont très rustiques et suffisamment précises. Cependant, il est également possible d'utiliser une pompe doseuse ou un fertiliseur.
Schéma de fertilisation Avant plantation, et suivant la composition du sol, il peut être nécessaire d'effectuer une fumure de correction. En complément, il faudra apporter une fumure de fond. - Pour pouvoir évaluer les éléments entrant dans la composition de la fumure de correction, il faut réaliser en préalable une analyse de sol et comparer les résultats avec les teneurs normales observées en Martinique pour chaque type de sol (tableau VI). Il peut alors paraître nécessaire d'apporter un complément en phosphore (P), en potassium (K), en calcium (Ca) ou en magnésium (Mg). La détermination des doses et des types d'engrais de correction (tableau VII) doit être faite par un technicien.
Tableau VI, Teneurs du sol considérées comme normales dans les différents types de sols observés en Martinique (selon les normes utilisées pour îa culture du bananier). Type de soi
Cations échangeables 3 (en rnCq/ ÎÔO g) Potassium
Peu évolué 0,5,-0,8 sur ponce Andosol V>A-0fi , sur ponce Andosol wir tof 1,0-1,5 et soi brun andîque Brun à halioywfes: 1,0-1,5 fernsol 1,0-1,5 si Co+Mg<10 1,5-2,0 si Ca+Mg>10 Verî.lst>l
1,5-2,0
Calcium
pH
Phosphore*1
Magnésium
3,0-4,0 , 1,0-1,5
5,0-&,0
25-50
,' 3,0-4,0
1,0-1,5
5,0-fe,0 ' 25-50
4,0-5,0
1,5-2,0
4,5-5,5
25-50
4,0-3,0 4,0-5,0
1,5-2,0 1,5-2,0
5,0-6,0 5,0-6,0
'50-75 50-75
>10
>5 ,
5,0-6,0
50-75
a
Toncurs déterminées par la mcl-hodc acétate.
h
Teoeor déterminée par \n méthode Truog.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau VU. Quantité d'engrais à apporter, en correction avant plantation, en Martinique, pour un sol de densité égale à 1,2 et de 25 Cm de profondeur, correspondant donc à 3 000 1 / ha de terre. Élément
Produit
Quantité à apporter
H)
Pour augmenter la teneur en l'élément de
Phosphore
Super phosphate triple
150
10g/s
Potassium
Sulfate de potasse
280
0,10 m£q
Calcium
Calcaire Caritarr1 Ou mélange de ca Ica ire Caràtan et d'oxyde de magnésie'1
1% 2G#
0,10 rnEq 0,10 m£q (Ca) + 0,05 m£q (Mg)
Magnésium
Sulfate de magnésium
370
0,10 m£q
4
h
Calcaire Caritan ; calcaire oroyé ayant une solubilité carbonique de 54 %. Mélange à 40 % CaO ei 1b % MgO.
- La fumure de fond permet d'apporter une partie des éléments qui seront nécessaires à la plante pour son développement. Ces besoins sont évalués à 60 unités d'azote (N) au maximum pour éviter les lessivages, la totalité des besoins en phosphore et une partie ou la totalité des besoins en potassium selon la culture. En cours de culture, il faut effectuer une fumure de couverture qui va apporter, en plusieurs fois, l'azote dont la plante a besoin, les doses unitaires ne devant jamais dépasser 60 unités pour éviter des pertes par lessivage. Cette fumure azotée peut être complétée selon les cultures par du potassium ou du calcium. Des schémas de fertilisation types sont proposés dans les fiches techniques par culture présentées dans la seconde partie du document.
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LA CULTURE HORS SOL SUR SUBSTRAT
Pour ce type de culture, les plantes sont cultivées dans un substrat, normalement inerte, qui n'apporte ni ne retient aucun élément minéral. L'alimentation hydrique et minérale est réalisée par l'apport fréquent et régulier d'une solution nutritive contenant tout ce qui est nécessaire à la croissance du végétal.
Choix entre culture en pleine terre et culture hors sol Un certain nombre de caractéristiques permettent de distinguer les avantages et les inconvénients de la culture en pleine terre et de la culture hors sol. L'agriculteur s'orientera vers l'une ou vers l'autre de ces techniques en fonction de ses priorités.
Culture en pleine terre Avantages • Technique de culture moins difficile que celle en hors sol. • Effet tampon du sol, d'où faible sensibilité aux variations de l'alimentation hydrique et minérale. • Investissement moins élevé qu'en hors sol : de 150 à 180 FF / m 2 la première année, dont la construction de l'abri.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Inconvénients ° Culture très dépendante de la fertilité du sol. ° Rendements parfois limités par la pression parasitaire du sol qui est difficile à désinfecter. e
Maîtrise des adventices (mauvaises herbes) coûteuse en main-d'œuvre.
Culture hors sol Avantages • Bonne maîtrise de l'alimentation hydrique et minérale des plantes. >« Facilité de désinfection du substrat, donc bon contrôle des pathogènes du sol. « Potentiel de rendement élevé.
Inconvénients e Technicité requise importante. Risques élevés de problèmes survenant soit en cas d'erreur du planteur, soit en cas de défaillance du matériel : coupure de l'alimentation en eau ou électrique, défaillance des pompes... c
° Investissements élevés : 200 à 240 FF / m construction de l'abri.
2
la première année, dont la
Substrat et containers utilisés pour la culture hors sol Le choix du substrat à utiliser dépend de ses qualités physico-chimiques (rétention en eau, aération, inertie...), son coût (prix, approvisionnement, durée d'utilisation...), sa facilité d ' e m p l o i (mise en place, désinfection...) et son impact sur l'environnement (durée d'utilisation, recyclage...).
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La culture hors sol sur substrat
Dans l'état actuel de nos connaissances, l'utilisation de substrats importés, de type laine de roche ou Aquaponic, n'est pas justifiée par une augmentation des rendements qui compenserait les dépenses et les démarches occasionnées par l'achat, l'expédition et le stockage de ces matériaux. De plus, ces matériaux ont une durée de vie courte (1 an au maximum) et posent ensuite le problème de leur élimination. Un certain nombre de substrats sont disponibles aux Antilles (tableau VIII), qui sont utilisés de façon usuelle. Leurs granulométries varient selon le lieu et le moment d'approvisionnement. Les coûts sont essentiellement liés à la distance entre les lieux d'approvisionnement et d'utilisation. Le principal intérêt de ces substrats est de durer longtemps (au moins 6 à 7 ans). Tableau VI H. Substrats utilisés en culture hors soi sous abri, disponibles en Martinique, Substrat Ponce Pouzzolane Sable de concassage Sable de ponce
Granulométrie (mm)
Densité
5-8 5-8 <5 <5
0,95 1,30 1,50 î,30
Les substrats à forte granulométrie ont l'avantage de bien drainer et d'être bien aérés. En revanche, la rétention en eau étant faible, les accidents culturaux dus à un manque d'eau peuvent avoir lieu. À l'inverse, les substrats à faible granulométrie, par leur meilleure capacité de rétention en eau/permettent de disposer d'une marge de sécurité appréciable en cas d'irrégularité des apports. Cependant, les risques d'asphyxie dus à un mauvais drainage et au tassement du matériau sont plus grands avec ce type de substrat qu'avec ceux ayant une forte granulométrie. Le sable de concassage est utilisable dans les mêmes conditions que le sable de ponce ; il a une forte capacité de rétention en eau qui peut cependant parfois conduire à des excès d'eau auquel il faut prendre garde. Par ailleurs, sa couleur noire augmente la température des racines et peut limiter les rendements. Pour la plupart des cultures maraîchères, un substrat profond de 20 cm suffit en général. Les containers sont des bacs de grandes dimensions (20 m de long sur 0,6 m de large, par exemple photo 7) ; ou des récipients individuels tels que des pots ou des sacs (photo 8). Le drainage et la désinfection du substrat constituent deux points importants pour la conduite d'une culture hors sol sous abri : - Le drainage : en culture hors sol, l'eau est apportée en excédent par rapport aux besoins, il faut donc prévoir un drainage efficace.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
En cas de culture en pots ou en sacs, le drainage est bon, il faut simplement veiller à l'évacuation de l'eau drainée. En cas de culture en bac, le choix du substrat doit tenir compte de la pente générale de l'abri : • pour une pente inférieure à 1 %, il faudra choisir un substrat grossier, comme de la ponce ayant une granulométrie de 5 - 8 mm, • pour une pente supérieure à 1 %, il faudra utiliser des substrats plus fins qui retiennent mieux l'eau, comme, par exemple, un mélange de ponce dont la granulométrie est de 5 à 8 mm et de sable de ponce, la proportion de sable étant d'autant plus importante que la pente est forte. Le drainage peut être longitudinal, c'est-à-dire dans le sens de la longueur du bac, ou latéral, dans le sens de la largeur du bac. Le drainage longitudinal ne doit pas s'effectuer sur plus de 20 m sous peine de provoquer des excès d'eau à l'extrémité du bac. Lorsque les pentes longitudinales sont faibles et les substrats fins, il est conseillé d'établir un drainage latéral : les bacs sont alors inclinés latéralement avec une pente de 1 à 3 % et sont percés afin d'assurer le drainage tout au long de la serre. L'eau drainée est alors évacuée à l'extrémité de l'abri. Ce dispositif nécessite que les bacs et le réseau d'évacuation de l'eau de drainage soient bien isolés du sol pour que les racines ne risquent pas d'être contaminées. - La désinfection du substrat peut être effectuée par une application de formol ou par l'utilisation de vapeur. Une désinfection au formol entre chaque culture à cycle long (250 ml de formol à 3 % par m 2 de substrat) permet un bon contrôle des problèmes phytosanitaires liés à la contamination du sol (Ralstonia solanacearum, Phytophtora...), mais elle ne suffit pas à lutter contre le développement des adventices. Par ailleurs, des observations réalisées chez des agriculteurs ont montré que la désinfection au formol n'est pas efficace vis-à-vis des nématodes, en particulier lorsqu'il reste des résidus de racines dans le substrat : dans ce cas, un nématicide ou de l'eau très chaude sont plus efficaces. Des enquêtes complémentaires o n t révélé que les mesures prophylactiques préconisées n'étaient pas toujours respectées par ces agriculteurs : par exemple, l'eau d'irrigation est pompée dans une mare ou une rivière, puis utilisée sans désinfection préalable ; elle est alors la source de contamination potentielle du substrat par des bactéries (en particulier, Ralstonia solanacearum responsable du flétrissement bactérien sur tomate et poivron) ou des champignons. Par ailleurs, les bacs de culture, parfois non suffisamment étanches, permettent aux racines d'entrer en contact avec le sol où elles peuvent être contaminées.
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La culture hors sol sur substrat
Irrigation en cultures hors sol Les besoins en eaux des plantes cultivées sous abri ont été présentés page 12. En culture hors sol, il faut prévoir, en outre, un excédent d'irrigation qui va drainer les éléments minéraux non absorbés par la plante : ce drainage devra être équivalent, au moins, à 10 % des apports.
Fractionnement des apports En culture hors sol, l'irrigation doit être fractionnée et fréquente ; pendant le jour, elle doit être liée à l'évolution du rayonnement solaire global. Ainsi, il faudra irriguer plus souvent entre 10 h et 15 h, lorsque le rayonnement solaire est le plus intense, que le matin ou en fin d'après-midi. Le rythme et la durée de chacun des apports sont aussi fonction de la nature du substrat. Par exemple, pour de la ponce, les arrosages seront plus fréquents et dureront moins longtemps que pour du sable.
Programmation de l'irrigation En culture hors sol, le nombre d'apports d'eau journaliers étant important, il est indispensable de pouvoir automatiser cette opération. Parmi les nombreux systèmes d'automatisme d'irrigation existant, deux types fonctionnent plus particulièrement à la Martinique : - La programmation horaire consiste à définir, sur une horloge, l'heure de début et la durée de chaque irrigation ; c'est le système le plus simple à utiliser, mais le moment et la durée des arrosages sont basés sur les données climatiques d'une journée moyenne ; par suite, pour une journée très ensoleillée, les plantes recevront moins d'eau que leur besoin, alors que, par temps couvert, elles en recevront plus. - La programmation en fonction de l'ensoleillement s'appuie sur la mesure, par un capteur d'énergie, du rayonnement solaire reçu par unité de temps ; un intégrateur additionne cette énergie et déclenche une irrigation chaque fois que la somme d'énergie atteint un seuil prédéterminé. Le seuil doit être choisi pour que, par une journée très ensoleillée, il y ait 15 ou 16 irrigations, et, par une journée très couverte, il n'y ait plus que 4 ou 5 irrigations. Pour la station expérimentale du centre de recherche Cirad, située au Lamentin, ce seuil se situe à 1,4 MJ / m 2 .
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Application au calcul de l'irrigation nécessaire à une culture de tomate La prise en compte des informations données précédemment permet de programmer la quantité et les doses d'irrigation à appliquer à une espèce donnée, ayant atteint un stade de développement spécifique, cultivée dans un lieu déterminé. Ainsi, pour une culture sous abri de tomate qui serait au stade 1e r b o u q u e t / 1 r e récolte au mois de mars (région du Lamentin), les besoins en eau sont de 400 I / jour pour 100 m 2 (tableau II). Pour obtenir un drainage de 15 % défini a priori, l'apport devra être de 400 + (400 X 0,1 5) = 460 I, soit de 4,6 I / m 2 . Avec une densité de plantation de 2,5 plants / m 2 , la consommation journalière d'une plante sera de 4,6 I -=- 2,5 = 1,84 I. Avec des goutteurs de débit égal à 2 I / h, à raison de 1 goutteur par plante, il faudra 55 min au goutteur pour apporter cette quantité, soit environ 18 irrigations de 3 min, délivrant chacune 100 ml de solution nutritive. Le calcul proposé se place dans le cas où le substrat utilisé est de la ponce ayant une faible capacité de rétention. Avec du sable comme substrat, pour une même dose journalière, les irrigations pourront être plus espacées donc moins fréquentes, mais l'apport unitaire devra être plus élevé.
Solution nutritive Composition En culture hors sol, la solution nutritive doit apporter tous les éléments nutritifs dont la plante a besoin, c'est-à-dire des macroéléments tels que l'azote, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium et le soufre et des oligoéléments parmi lesquels le fer, le zinc, le cuivre, le bore, le manganèse et le molybdène. Les besoins des plantes varient selon : ° l'espèce cultivée, voire la variété, e le cycle de la culture : par exemple, les besoins sont différents pour une tomate en croissance végétative et une tomate en pleine production,
le climat : en période très ensoleillée, la concentration de la solution doit être moins importante qu'en période nuageuse à faible évapotranspiration. e
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La culture hors sol sur substrat
En théorie, il faudrait donc pouvoir disposer d'une solution nutritive adaptée à chaque combinaison « espèce*cycle*climat ». Toutefois, les plantes qui ont une certaine capacité à s'adapter peuvent se satisfaire de solutions dont la composition est légèrement différente de celle requise par leurs besoins. Par ailleurs, dans les faits, l'équipement de la plupart des agriculteurs est tel qu'il ne permet de disposer que d'une seule solution pour alimenter des espèces différentes ou une seule espèce avec des cycles décalés. Pour la composition en macroéléments des solutions nutritives, quatre exemples peuvent être proposés (tableau IX). Les teneurs indiquées sont adaptées à deux types de culture (à fruits ou à feuilles), menés soit par temps pluvieux, soit par temps ensoleillé. Les compositions données sont valables pour des eaux non chargées en éléments minéraux, ce qui est le cas en Martinique, en général. Lorsque les eaux ont des charges en éléments minéraux non négligeables, il faut déduire la valeur de ces teneurs de celle des éléments minéraux entrant dans la composition des solutions nutritives de base proposées. Les besoins en oligoéléments des plantes cultivées en climat tropical n'ont jamais été étudiés ; c'est pourquoi, ce sont les normes définies pour les cultures effectuées en zone tempérée qui sont utilisées. L'utilisation d'un produit prêt à l'emploi est la méthode la plus simple et elle évite des manipulations et des risques d'erreur de pesée. En Martinique, deux solutions nutritives d'oligoéléments sont largement utilisées : le Kanieltra 10 Fe et le Plantiol 6 Fe (tableau X). Tableau iX, Solutions nutritives «fe base â apporter à une culture hors sol sous abrt fumr des espèces à fruits (tomate, poivros, concombre».,) ou des espèces à feuilles (laitue, oignon pays.»), selon que le temps est pluvieux o« ensoleillé (Martinique). Temps
N {HOJ
Phospihore Poîaïsium
Espèces mEq/î mg/l mÊq/l mg/l
Calerum
lmg/1
Magtâîsium
lmg/î ttâqfl mg/i
M4) mËq/f mg/l mS/ct»
Pluie Fruits 12,6 177 Feuilfes 9,1 328
1,3 1,1
40 34
6,2 4,6
24a 178
7,1 5,2
143 105
3,7 2,4
43 29
0,6 0,4
S 5,9
1,3 1,3
Soleil Fruits 11,1 Feuilfes 3,1
1,1 0,7
34 23
5,6 3,7
217 145
6,2 4,8
124 95
3,1 2,0
39 24
0,5 0,4
6,9 5,3
1,6 1,1
a
156 113
Ec = conductivité,
Correction du p H de l'eau d'irrigation La disponibilité des différents éléments pour la plante varie en fonction du p H de l'eau d'irrigation qui, pour être optimal, doit être compris entre 5,5 et 6,0. Au-dessus de ces valeurs, la disponibilité du bore et du manganèse diminue rapidement ; au-dessous, c'est celle du molybdène qui est affectée.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau X. Composition en oiîgoéîéments des solutions de Kanïeltra TO Fe et Pkntîoî 6 Fe utilisées pour la nulitton des cultures hors sol sous abri à la Martinique et comparaison avec les quantités requises par la tomate. Oligoélérnent
Composttton en % Kanieltra
Fe Cu 8 Mn Zn Mo
0,-316 0,027 0,204 0,586 0,194 0,025
Piantfoi 0,60 0,06 0,27 0,52 0,22 0,03
Apports pair 150 ml/m 3 <mgi/D Kanïeltra 1,400 0,040 0,300 0,900 0,300 0,037
!besoins d e la tomate
tag/l)
Plantiot 0,900 0,090 0,400 0,800 0,300 0,045
0,6 à 2,0 0,02 à 0,09 0,2 à 0,8 0,2 à 1,0 0,3 à 0,9 0,025 à 0,050
Si l'eau d'irrigation a un pH supérieur à 6,0, son pH doit être corrigé par addition d'acide (acide nitrique, en général). En revanche, un pH inférieur à 5,5 doit être corrigé par un ajout de potasse. Les quantités d'acide ou de potasse à apporter pour corriger le pH de l'eau doivent être déterminées par le laboratoire qui réalise l'analyse d'eau. Les quantités d'éléments nutritifs apportées pour la correction du pH (l'azote pour l'acide nitrique, le potassium pour la potasse) doivent être déduites des doses données dans le tableau IX.
Préparation des solutions nutritives Deux types de solutions peuvent être préparés : des solutions « filles » ou des solutions « mères » : - Pour préparer une solution fille, les engrais (tableau XI) sont dissous dans une cuve de grande capacité et le mélange est ensuite directement utilisé pour Tableau XI. Composition des solutions nutritives « filles » directement utilisées pour l'irrigation de cultures hors sol sous abri en fvtertinique (en g d'engrais par m3 d'eau}, Les éléments sont Introduits îfem la cuve dans l'ordre acide (si de l'acide nitrique est nécessaire), nitrates, phosphate, sulfate, puis 150 ml de Kanteitra 10 Fe (oiîgoéîéments). Temps Espèces
Phosphate monopotassiçue
Sulfate d e magnésium
Nitrate d e potassium
Nitrate de calcium
PÎUÎÊ
Fruits Feuilles
\7/ 150
431 29 S
507 350
736 547
Soleil Fruits Feuilles
150 115
400 240
445
'im
650 464
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La culture hors sol sur substrat
irriguer les plantes. Plus la cuve est grande, plus il est difficile de dissoudre parfaitement les engrais, mais l'utilisation d'une petite cuve oblige à préparer la solution très souvent. Pour une serre de 300 m 2 abritant une culture de tomate en pleine croissance, il faut prévoir d'apporter aux plantes 1,5 m 3 de solution nutritive par jour. - Pour préparer une solution mère, les engrais sont dissous dans des cuves de capacité réduite ; leur concentration est beaucoup plus élevée (en général 200 fois) que celle envisagée pour la solution utilisée pour l'irrigation. Au moment de l'emploi, ces solutions mères sont diluées en solutions filles qui servent directement à l'irrigation des plantes. Ce système permet de préparer les solutions dans un volume réduit, pour une période assez longue et les engrais sont mieux dissous. En revanche, la préparation de solutions mères nécessite l'utilisation, le contrôle et la maintenance des pompes doseuses qui servent à diluer les solutions concentrées. La préparation des solutions mères nécessite deux bacs (bacs A et bac B), car, à concentration élevée, les phosphates et les sulfates précipitent en présence du calcium. Si le serriste travaille avec des pompes doseuses réglées à 0,5 %, il pourra préparer deux bacs de 100 I de solution mère (tableau XII), destinés à être dilués dans 20 000 I de solution fille.
Contrôles de la solution nutritive distribuée aux plantes En culture hors sol, il n'y a aucune réserve d'eau ou d'éléments minéraux disponibles pour la plante : l'apport doit donc être assuré en permanence par la solution nutritive. Pour s'assurer du bon fonctionnement du couvert végétal, il faut donc effectuer des contrôles fréquents de la quantité d'eau apportée, de la composition de la solution distribuée, ainsi que de la quantité et de la qualité des drainages. Ces contrôles ont plusieurs objectifs : » détecter des erreurs de préparation de la solution (erreurs dans les pesées ou entre les engrais utilisés), • repérer des dysfonctionnements du système de distribution (programmateur ou pompes doseuses mal réglés ou défectueux, réseau encrassé...), « vérifier que la solution nutritive couvre bien les besoins de la plante. Deux à trois fois par semaine, il faut donc effectuer un certain nombre de contrôles obligatoires : ° vérifier la quantité d'eau apportée en utilisant un compteur volumétrique placé à l'entrée de chaque serre ou en récupérant l'eau de quelques goutteurs dans des bouteilles ; • mesurer la conductivité et le pH de la solution distribuée et des eaux de drainage : pour cela, la solution distribuée par l'un des goutteurs est
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau XII, Composition des solutions nutritives « mères » qui seront diluées en solutions « filles » avant d'être utilisées pour l'irrigation de cultures hors sol sous abri en MarfMt|ue ((en kg d'engrais par 1ÔÛ I d'mti), les éléments sont Introduits dans la cuve dans l'ordre acide, nitrates, phosphate, sulfate, puis Kanîeltra 10 Fe (ollgoéléments). Les bacs A et S ont un volume de Î00 t et sont équipés de pompes doseuses à 0,5 %.
Bac A Temps espèces Pluie Fruits Feuilles Soleil Fruits Feuilles
Phosphate monopotassïcjue
Sulfate de magnésium
Nitrate de potassium
3,5 1,0
6,0
4,0 3,5
8,0
4,5 3,0
3,0 2,0
À ces éléments doivent être ajoutés 300 ml de Kanïeitra 10 Fe et de l'acide nitrique en fonction du pH mesuré par analyse de l'eau. BacB Temps Espèces
Nitrate de calcium
Nitrate de potassium
15 11
4,0 3,5
13 10
4,5 3,0
Pluie Fruits Feuilfes Soleil Fruits Feuilles
recueillie dans une bouteille recouverte de plastique noir (pour éviter le développement des algues) ; de l'eau de drainage est récupérée dans un récipient partiellement fermé (pour limiter l'évaporation) en bout de bac ; évaluer la quantité d'eau évacuée par drainage : cette mesure est la plus difficile à réaliser, car il faut collecter toute l'eau de drainage, du moins sur une partie de la serre. c
L'interprétation des mesures doit être faite dès qu'elles sont finies.
Quantité d'eau / quantité de drainage Si la programmation de l'irrigation est fixe (programmation horaire), il faut comparer la quantité d'eau apportée (à l'échelle de la serre ou de la plante) avec celle prévue. Si la programmation dépend d'un intégrateur solaire, il faut d'abord calculer la quantité prévue, puis la comparer avec la quantité effectivement apportée.
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La culture hors sol sur substrat
La quantité prévue est égale au nombre de déclenchements de l'intégrateur pendant la période de collecte, multiplié par l'apport prévu de chaque irrigation. « la comparaison entre la quantité d'eau prévue et la quantité réellement apportée permet de vérifier le bon fonctionnement du réseau ; la proportion d'eau drainée doit se trouver dans la fourchette 10 à 20 % de l'eau distribuée aux plantes : si le drainage est inférieur à 10 %, il faudra augmenter les apports ; s'il est supérieur à 20 %, il faudra les diminuer. e
Conductivité de l'eau distribuée / conductivité de l'eau drainée La conductivité de la solution, exprimée en mS / cm, est directement liée à sa concentration en sels. Cette mesure permet d o n c de savoir quelle est la concentration globale en sels d'une solution, mais elle ne renseigne pas sur la proportion des différents sels. La conductivité de l'apport d o i t être à ± 1 0 % de la conductivité prévue (tableau IX). Si la valeur obtenue se trouve à l'extérieur de cette gamme, il faut suspecter un dysfonctionnement ou un mauvais réglage des pompes, ou une erreur lors de la préparation des solutions. La conductivité de l'eau drainée s'apprécie par rapport à celle de l'eau apportée : c'est le critère qui permet de juger de l'adéquation apports / besoins de la plante. L'objectif est que l'eau drainée soit légèrement plus concentrée que celle qui a été apportée par irrigation, car cela traduit une fertilisation des plantes globalement suffisante. G si la conductivité de l'eau drainée est supérieure de plus de 20 % à celle de l'eau apportée, il faut diminuer la concentration globale de l'apport ;
° si la conductivité de l'eau drainée est inférieure de plus de 10 % à celle de l'apport, il faut augmenter la concentration globale de l'apport.
p H apport / p H drainage Les p H doivent être compris entre 5 et 6. Si le pH de l'eau apportée sort de cette gamme, il faut suspecter une erreur dans la préparation de la solution, un dérèglement des pompes ou une modification de la qualité de l'eau d'irrigation ; il faut alors refaire une analyse de l'eau et corriger la solution nutritive en conséquence. Le pH de l'eau drainée ne peut s'interpréter que si le pH de l'eau apportée est correct. Si le pH de l'eau drainée dépasse 6, il faut corriger la composition de la solution apportée en augmentant la proportion d'azote ammoniacal ; si le pH est inférieur à ce seuil, il faut corriger la composition par réduction de la proportion d'azote ammoniacal dans la solution distribuée.
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PROTECTION PHYTOSANITAIRE : LA LUTTE INTÉGRÉE
La lutte intégrée est une technique intéressante par rapport à la lutte chimique utilisée classiquement ; elle permet de maintenir les populations de ravageurs (insectes et acariens) ou de pathogènes (bactéries, champignons, virus) à un niveau suffisamment faible, apte à limiter les dégâts à répercussion économique. Elle permet aussi de réduire les effets négatifs imputables à l'usage de pesticides et qui interfèrent avec les coûts de production, la pollution des sites, l'accumulation de résidus, l'élimination d'insectes utiles ou la sélection de résistances chez les ravageurs et les agents pathogènes. La lutte intégrée est réalisée par la combinaison de mesures prophylactiques, de la lutte chimique raisonnée et de la lutte biologique : - Les mesures prophylactiques consistent à respecter certaines règles élémentaires : ° choisir l'ordre de plantation des parcelles et la position de la pépinière par rapport au vent dominant : vent «*•»>•»"»• pépinière, 4 e parcelle, 3 e parcelle, 2 e parcelle,1 r e parcelle, « éliminer les cultures après récolte, de façon à effectuer un vide sanitaire sur l'exploitation avant un nouveau cycle de culture, e disposer de plantes vigoureuses en choisissant des variétés bien adaptées au type de culture utilisé et résistantes aux pathogènes, en ayant une bonne maîtrise agronomique des différentes étapes de la culture (préparation du sol, irrigation, fertilisation, désherbage).
- Outre le respect de ces mesures prophylactiques, les populations de ravageurs peuvent être contrôlées par la lutte biologique naturelle qui nécessite l'intervention d'auxiliaires (organismes vivants ayant une action bénéfique sur les cultures) ; ce type de lutte existe de façon naturelle contre les thrips, les
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Protection phytosanitaire : la lutte intégrée
aleurodes, les mouches mineuses ou les pucerons (photos 9 à 16). Cependant, pour des raisons technico-économiques, aucun lâcher d'auxiliaires en masse n'est actuellement réalisé aux Antilles. Seules de nouvelles espèces d'auxiliaires pourraient y être introduites. - Quand les auxiliaires sont en nombre insuffisant, comme pour le contrôle des mouches mineuses ou des pucerons, il peut être nécessaire d'aider cette lutte biologique par des traitements chimiques spécifiques. Dans ce cas, des traitements curatifs qui utilisent des produits préservant les insectes utiles sont appliqués. Cependant, ils ne sont préconisés que lorsque le niveau d'infestation est trop important. Pour certains autres ravageurs, comme les chenilles de la pyrale des cucurbitacées, de l'acariose bronzée de la tomate ou le tarsonème du poivron, la lutte biologique n'est pas possible car il existe peu ou pas d'auxiliaires aptes à les atteindre. Il est alors nécessaire de s'attaquer préventivement à ces organismes en intervenant selon un calendrier élaboré à partir du cycle de développement de l'organisme nuisible. Les maladies imputables à des agents pathogènes doivent également être traitées de façon préventive ou curative, selon les cas. À noter que, s'il est toujours possible de revenir à une lutte chimique classique en cours de culture, il n'est en revanche pas possible de commencer une lutte intégrée sur une culture dont les traitements phytosanitaires ont été menés de façon traditionnelle au départ. Les fiches techniques par culture, présentées dans la deuxième partie de cet ouvrage, présentent des programmes de traitement adaptés à chacune des espèces considérées. Cependant, de nouveaux ravageurs et maladies apparaissent régulièrement et la gamme des produits chimiques disponibles évolue. Une liste des insecticides, acaricides et fongicides utilisables en lutte intégrée, agréée par la législation française, donnée en annexe n s , fait le point sur les produits distribués actuellement.
Règles à respecter lors de l'application de traitements phytosanitaires Certaines mesures, si elles sont appliquées, permettent d'optimiser l'utilisation des traitements phytosanitaires tout en limitant les risques d'effets négatifs : - L'utilisation des produits faite de façon alternée permet de prévenir les phénomènes d'accoutumance ou de résistance, à la matière active utilisée, des insectes ou des agents pathogènes. Pour réaliser ces alternances, les produits utilisés doivent appartenir à des familles chimiques différentes signalées, dans les annexes 1 et 2 (p. 83 et 85), par des couleurs de fond alternées.
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Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
- Selon la culture concernée, les produits utilisés pour le contrôle des ravageurs et maladies doivent être homologués par une réglementation propre à chaque pays. Les listes de produits présentées en annexe ns sont conformes à la législation française. - Les délais d'emploi avant récolte, spécifiques à chaque culture et stipulés dans les conseils d'utilisation du produit de traitement (voir notice sur les emballages), doivent être respectés sous peine de la persistance de résidus dans les parties consommées de la plante. - Le mouillage, c'est-à-dire la quantité d'eau utilisée pour le traitement d'une surface de culture donnée, doit être suffisant ; il peut varier de 400 I / ha environ pour le traitement d'une jeune plantation à 1 200 I / ha pour une culture haute en récolte (tomate, par exemple) ; pour une application par atomiseur, le mouillage doit être divisé par deux. - les doses prescrites, c'est-à-dire, par exemple, la quantité de produit pour 10 I d'eau, doivent être respectées ; comme indiqué précédemment, en cas d'utilisation d'un atomiseur, la dose doit être doublée car le mouillage est diminué de moitié (la quantité de produit par surface restant cependant toujours la même). Une dose trop élevée risque de provoquer une phytotoxicité. À noter que, si beaucoup de produits introduits récemment sur le marché ont un prix d'achat (au kg ou au L) relativement élevé, ils s'utilisent à de faibles doses et, donc, leur prix de revient par hectare est souvent équivalent, voire plus bas, que celui des autres produits.
Cas particulier des cultures sous abri Les expérimentations ont montré que les ravageurs (insectes et acariens) se développaient davantage sur les cultures sous abri qu'en plein champ. Cela s'explique en grande partie par la présence, sous l'abri, de conditions climatiques particulièrement favorables à certains ravageurs : absence de pluie, température et humidité différentes de l'extérieur et diminution de la vitesse du vent. En hydroponie, la qualité nutritive de la sève peut être un facteur favorisant la multiplication des insectes piqueurs-suceurs. En effet, sous abri, ceux-ci semblent se développer davantage sur ce système de culture qu'en plantes conduites en pleine terre. Par ailleurs, le système de culture sous abri n'est pas très favorable à la mise en place de certaines mesures prophylactiques : ° les mises en culture sont continues, il n'y a donc pas de possibilité de pratiquer le vide sanitaire préconisé par ces mesures,
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Particularités de la culture sous abri
e
il est impossible de gérer l'implantation des cultures en « remontant au vent ». En culture sous abri, cependant, la lutte contre les affections des parties aériennes de la plante est en général plus facile qu'en plein champ car le développement des maladies est moindre et les traitements sont plus efficaces du fait de l'absence de pluies ; ce dernier avantage est toutefois annulé en cas d'irrigation par aspersion. Quelques cas particuliers de développement important de certaines maladies sont pourtant à signaler : oïdiums, mildiou, cladosporiose, Corynespora sur concombre et tomate, Erwinia carotovora sur toutes cultures en zones humides.
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Photo 1. Serre tunnel avec ouvertures latérales.
I
Photo 2. Serre en bois avec toit à deux pans.
Photo 3. Serre tunnel à pieds droits.
Photo 4. Test de différents I films de couverture. I
Photo 5. Serre tunnel avec ouverture au sommet fixe.
Photo 6. Serre avec ouverture au sommet mobile.
Photo 7. Substrat de puzzolane en bacs.
Photo 8. Substrat de ponce en pots.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Photo 9. Punaise prédatrice (Orius insidiosus).
Photo 10. Punaise miride prédatrice (Nesidiocoris tenais).
Photo 11. Coccinelle prédatrice (Cycloneda sanguinea).
Photo 12. Coccinelle se nourrissant d'aleurodes.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e
Photo 13. Larve de coccinelle.
Photo 14. Guêpe parasitoïde de larve d'aleurode.
Photo 15. Larve d'aleurode parasitée par une guêpe.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Photo 16. Puceron parasité par une autre guêpe spécifique.
Photo 18. Adulte de mouche mineuse.
Photo 17. Larve de mineuse serpentine.
Photo 19. Larves de Thrips palmi.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Photo 20. Adulte de Thrips palmi.
Photo 21. Premiers dégâts de Thrips palmi sur les feuilles.
Photo 22. Dégâts de pucerons sur concombre.
Photo 23. Larves et adultes de l'aleurode Besimia argentifolii.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e
Photo 24. Chenille de la pyrale des cucurbitacées sur courgette.
Photo 25. Dégâts de la pyrale des cucurbitacées sur courgette.
Photo 26. Adulte de la pyrale des cucurbitacées (Diaphana hyalinata).
Photo 27. Pucerons verts (Aphis gossypii) sur cucurbitacées.
G u i d e des cultures sous abri en z o n e tropicale h u m i d e
Photo 28. Argenture sur courgette causée par Bemisia argentilolii.
Photo 29. Fumagine provoquée par les aleurodes.
Photo 30. Dégâts de mineuse serpentine (Liriomyza spp.) sur melon.
Photo 31 . Dégâts de tarsonèmes (Polyphagotarsonemus la tus) sur poivron.
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Photo 32. Chenille de la noctuelle de la tomate (Heliothis zeae).
Photo 33. Acariose bronzée sur tomate provoquée par Aculops lycopersici.
Photo 34. Symptômes de géminivirus sur la tomate, transmis par les aleurodes.
Photo 35. Dégâts de mineuse en plaque , (Amauromyza maculosa).
Photo 36. Araignée rouge {Tetranychus sp.;
FICHES TECHNIQUES DES ESPÈCES POTAGÈRES
ive rouae ou « oignon pays » (Allium fistulosum) Cette cive très parfumée est largement utilisée comme condiment aux Antilles.
Choix variétai Différentes populations d' Allium fistulosum sélectionnées localement sont cultivées aux Antilles. Les semences de ciboule rouge qui produisent toutefois des condiments moins parfumés que les populations locales d'oignon pays peuvent être parfois aussi utilisées .
Conduite de ia culture La multiplication de la cive rouge locale se fait par éclat de touffes ; 1 tige peut donner de 5 à 6 tiges en 70 jours. Tableau XUf , Durée des différente étapes -de la culture sous abri tfe la cive rouge et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la Culture
Durée requise
Du semis à !a 1* récolte Dut ée dé la récolte Rendement escomptable 1
â0 j 2Q0 j ou plus, $eiort l'état sanitaire de ia culture, 5 à 10 kg
'en eive$ rouges commercialisâmes par m2 d'abri et par an,
Tableau XIV. fertilisation type de la cfve rouge cultivée en pleine terre sous abrî, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Type d'engrais
Quantités
Unités agricoles
kg /ha kg /500 m
2
Piéparaîton du soi Plantation + 15] puistouiles15 j
12 -4 -24 - a MgO 500 Superphosphate triple 100 Urée 150
25,00 S, D0 7,50
N 60 69
P ^ l i p MgO 20 46 ~
120
40
-
53
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs de la cive rouge sont les mineuses (photos 17 et 18) et les thrips (photos 19 à 21 ). Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.
54
Concombre (Cucumis sativus L.)
Choix variétal Tableau XVV Caractéristiques de certaines variétés de concombre aptes â être cultivées en zone tropicale humide. Nom
Obtenteur
Type de fruit Couleur
Longueur Moyen
Rési!îtance
Potentiel de
Oïdium (3>ryne$por4 ' production
Daiina
Royal Sitiis
Vert foncé
*»
û
Très bon
Mappy
Royal Siuis
Vert çlatr à jaunç Moyen
*'**
0
Excellent
Vert foncé
0
*
Bon
Centime K.Y.S. Eurêka
Petoseed
Carmen
Niker,son Zwaan Vert foncé
Cumlaud RiikZwaan
Moyen
Vert clair à jaune Court
Vert foncé
^ong Long
?
0
Très bon
''**'
*#*
Bon
*»»
n,
6on
***< **, \ 0 ; respeUîvwien-t, variété frèi résistante, moyennement résistante, tolérante, -sensible.
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement Tableau XVL Durée des différentes étapes de la culture du concombre sous abri et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture En pépinière : du semis au repiquage Sous l'abri : de la plantation à la 1re récolte durée de la récolte Nombre de cycles par an Rendement escomptable 1 1
Durée requise 18 J en pot 8 | en mottes 18 j 1 à 2 mois {selon ëlaî sanitaire) 5 60 à 70 kg
en concombres coromercialisables par m'' d'abri et par jn.
55
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Semis e t plantation En culture hors sol, le semis de concombre se fait en pots ajourés (diamètre 10 à 12 cm) à raison d'une graine par pot dans un mélange constitué de 50 % de sable désinfecté et 50 % de tourbe. En culture de pleine terre, le semis s'effectue en motte de terreau (4 cm x 4 cm x 4 cm), à raison d'une graine par motte. La densité de plantation des plants de concombre est de 1,5 plants par m 2 , soit pour une serre de 9,30 m de largeur, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou 5 doubles lignes à 70 cm entre plants.
Palissage e t taille En culture sous abri et à la densité conseillée de 1,5 plants par m 2 , le concombre doit être palissé soit sur une ficelle verticale, soit sur un filet à grosses mailles. - Les plantes doivent être taillées en éliminant tous les fruits et rameaux se développant sur les premiers 50 à 60 cm ; - de 60 cm jusqu'au support de culture, les fruits de tige doivent être gardés. Si la végétation est dense et les fruits nombreux, il faut éliminer tous les rameaux, sinon ils peuvent être taillés à deux feuilles ; - aux points de contact avec les supports de culture, la taille à pratiquer est appelée « taille parapluie » qui consiste à laisser retomber deux ou trois rameaux après avoir étêté la tige principale ; dès que ces rameaux ont donné eux-mêmes des fruits, ils doivent être étêtés. La récolte est effectuée trois fois par semaine.
Fertilisation des p l a n t s cultivés en pleine terre Tableau XVII. fertilisation type du concombre cultivé en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Quantités
Unités agricoles
kg / h a kg /500 m2
N f . p . K2 0 MgO
Type d'engrais
Préparation du so! 12 - 4 - 24 ~S MgO 500 Super phosphate triple 300 Plantation + 15] Urée 150
25,00 15,00 7,50
60 20 - 133
m
-
-
Plantation + 30 j Plantation + 4$ \
7,50 7,50
20 20
-
69 m
56
Nitrate de potasse Nitrate de potasse
150 150
120 -
40
Concombre
Herbicides spécifiques de prélevée En culture de concombre, le contrôle des adventices s'effectue par un traitement à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / h a .
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs des cultures de concombre sous abri sont les chenilles, les pucerons (photo 22), les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens. Les principales maladies sont le corynespora (surtout en période humide), l'oïdium et le mildiou. Les chenilles peuvent être contrôlées par des traitements préventifs effectués tous les 7 à 10 jours. La lutte contre les autres ravageurs ou maladies se fait par traitements curatifs appliqués dès l'apparition des premiers symptômes lorsqu'il s'agit de maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas des ravageurs ; ainsi, lors d'attaques de mineuses, le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille.
57
Courgette (Curcubita pepo L.)
Choix variétal Les variétés de courgette adaptées à une culture sous abri en zone tropicale humide sont : - Greyzini ou Grey Zuchini (obtenteur : Petoseed), de couleur vert clair strié, - Aceste (obtenteur : Royal Sluis), de couleur vert moyen, - Leda (Royal Sluis), de couleur vert clair, - Afrodite (Sluis and Groot), de couleur vert moyen, qui est tolérante aux virus ZYMV, VVMV2, CMV.
Conduite de culture D u r é e d u cycle de production e t rendement Tableau XVHL Durée des différentes étapes de ia culture sous abri de la courgette et son rendement, en zone tropicale humide. étape de la culture Du semis à la plantation Du semis â la )re récolte Du semis à la fin de ia récolte Nombre de cycles par an • Rendement eicoroptebl ef
Durée requise 6 ou 7 j 30 à 35 j 50 à 70 j selon l'état sanitaire de la culture 5 ou 6 b à 10 kg
V J inû\$ CûmmercUîiiâWes par rrt 2 d'âbrt et par an.
Semis e t plantation Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté. La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles. La densité de plantation est de 1,2 à 1,8 plantes par m 2 de serre, soit, pour une serre large de 9,30 m, 6 simples lignes à 45 cm entre plants ou 5 simples lignes à 40 cm entre plants.
58
Courgette
La récolte a lieu 3 ou 4 fois par semaine. Les courgettes doivent être récoltées jeunes, quand elles atteignent 18 à 22 cm de longueur et sont encore étroites et bien cylindriques.
F e r t i l i s a t i o n des plants c u l t i v é s e n p l e i n e t e r r e Tableau XIX, fertilisation type de la courgette cultivée en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utiliséPériode d'apport Type d'engrais
Préparaiiûn du sol
12 - 4 - 24 - 8 MgO
Super phosphate triple Plantation + 15 j Nitrate de potasse
Quantités kg / h a
k g / SOS m
500 100 200
Unités agricoles 1
H ? p$
£,£> MgO
25,00
60
20
120
5,00 10,00
33
46 »
135
40
H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e En culture de courgette, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal VV-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / h a ,
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs de la culture de courgette sous abri sont les chenilles (photos 24 à 26), les pucerons (photo 27), les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23 et 28), les mouches mineuses (photos 17 et 18) et les acariens. Les principales maladies sont l ' o ï d i u m et les virus transmis par pucerons (ZYMV, PRSV, etc.). Seule la lutte contre les chenilles se fait par traitements préventifs qui sont effectués tous les 7 à 10 jours. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs. Le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille pour les mineuses.
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Fraise (Fragaria spp.J
Choix variétal Les variétés de fraise pouvant être utilisées pour une culture sous abri en zone tropicale humide sont celles dont les besoins en froid pour la mise à fleur sont très réduits. Dans ce contexte, les variétés californiennes Sweet Charlie ou Seascape (Université de Californie), qui sont peu exigeantes en froid, sont conseillées.
Conduite de la culture La fraise n'est pas une production adaptée aux climats chauds et humides. Pour sa culture aux Antilles, il convient donc de choisir les zones les plus fraîches, c'est-à-dire des zones d'altitude, s'élevant au minimum à 300 m. En cas de pluviométrie élevée, la culture sous abri est impérative pour limiter le développement des maladies.
D u r é e d u cycle de production e t rendement Tableau XX, Durée des différentes étapes de la culture sous abri de la fraise et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture
Durée requise
De îa plantation à la 1 récolte Durée de la récolte Rendement escomptable rc
100 \ î 00 ) 200 à 300 g par pied
Semis e t plantation Aux Antilles, la plantation de fraisiers se fait en décembre avec des plants ayant été stockés en conditions réfrigérées (« plants frigo ») ou des plants frais.
60
Fraise
La densité est de 6 à 8 plants par m 2 , soit 40 cm entre lignes et de 30 à 40 c m entre plants. Toutes les fleurs et les stolons doivent être supprimés durant les 15 jours qui suivent la plantation ; ensuite, il suffit d'enlever les stolons tous les 15 jours.
Fertilisation des plants cultivés en pleine terre Tableau XXh- Fertilisation type de la fraise cultivée en pleine tnrr& sous abri, a adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. , ' , ' . ' Période d'apport-
Type d'engrais
Quantités kg / h a
Préparation du soi
Unités agricoles
% / s b o ' r n2
SO0
25,00
Plantation + 15 j
12-4 -24, -8 MgO , Super phosphate triple Urée -
100 150
5,00 7,5Û
Tpu>k*15j
m m e de potasse
150
7,5(3
,
M 'pp> 5 ,' K / > MgO '60 20 i20 ' ' . ' " ' - 46 ' ' 69 20 ' -
, ' ffi
40 ' '
?
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs des culture de fraisiers sont les insectes du sol, les thrips (photos 19 à 21), les chenilles et les acariens. Les principales maladies sont l'oïdium et le Phytophtora. Un traitement préventif contre les insectes du sols doit être fait avant plantation. De même, il faut effectuer un traitement contre le Phytophtora, une semaine après plantation. Pour lutter contre l'oïdium, des traitements doivent être appliqués régulièrement tous les 10 jours à partir de l'apparition des premiers symptômes. Les ravageurs autres que les insectes du sol sont contrôlés par des traitements curatifs.
61
Haricot vert (Phaseolus vulgaris L.)
Choix variétal Deux variétés de haricot peuvent être cultivées sous abri en zone tropicale humide : - la variété 2.2. 3.V (obtenteur : Inra) qui est un haricot vert grimpant ; cette variété est résistante aux nématodes, - la variété naine Contender.
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement
Tableau XXIL Durée des différentes étapes de la culture sous abri du haricot vert et Son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture n>
Du semis à ia 1 récolte Durée de la récolte Rendement escomptable1 1
Durée requise 30 j 15 à 3 j selon les variétés, jusqu'à 50 j pour le haricot grimpant 1 à 3,5 fcg
en t a r k o l i commercial ïsables p j r n ^ d'abri et («r cycle.
Semis e t plantation La culture se fait en semis direct à la densité de 30 graines par m 2 , soit 20 graines par mètre linéaire sur des lignes espacées de 70 cm. La récolte se fait tous les jours pour du haricot fin, sinon tous les 2 jours.
62
Haricot vert
F e r t i l i s a t i o n des p l a n t s c u l t i v é s en p l e i n e t e r r e Tableau XXlli. Fertilisation type du haricot vert cultivé en pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Type d'engrais
Quantités
kg/bakg/SO0m Préparation du sol
Unités agricoles 2
H P p% K p MgO
12 - 4 - 24 - 8 MgO
500
25.00
60
20
120
Super phosphate triple
100
5y OO
-
46
-
40
Herbicides spécifiques de prélevée En culture d'haricot vert, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal W-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 kg / ha.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs du haricot vert sont les chenilles, les mouches mineuses (photos 17 et 18), les pucerons, les cicadelles et les acariens. Les principales maladies sont les pourritures du collet et l'oïdium. Des traitements préventifs doivent être fait contre les pourritures du collet 7 jours après levée. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs.
63
Laitue (Lactuca sativa L.)
Choix variétal Tableau XXIV. Variétés de laitues cultivées sous abri, en climat tropical numide. Type
Variété
Obtenteur
CaK*cïérîs%ue
Beurre
Titama Pfvina
Van Den Berg ; Peiner Vilmorin
Petite pomme -
Batavia
Mïneao Trjniîy fâcifîco
Key5torte Teebfflsem R&yai Sluis
Qoris Acacia
Asgrow Royal 5tais
£mpîre ou Tropical Emperor
Petoseed
Sonne porsmatson Fe»î lies larges 0onne résistance â îa nécrose rrtârgtriâîe Feuilles, très iarg.es., tolérance à (a cercosporiose feuilles larges
Conduite de la culture Durée du cycle de production e t rendement
Tableau XXV. Durée des différentes étapes de ta culture sous abri de la laitue et son rendement, en zone tropicale humide. Étape de la culture
Durée requise
En pépinière : du semis a la plantation
15 à 21 j
Sous abri : de ia plantation à la récolte
26 à 3-5 j
Nombre de cyci es par an
9â 10
Rendement escomptable'
15 à 20 kg
' CTÎ idlades coraraercïaltsaSîletpar m' rf'abn et par .in.
64
Laitue
Semis et plantation Le semis se fait en motte de terreau cubique de 4 cm de côté. La plantation est effectuée au stade de 4 à 5 vraies feuilles. La densité de plantation est de 18 à 20 laitues par m 2 de bacs. Des bacs de 1 à 1,2 m de large et 20 à 30 cm de large conviennent bien à cette culture ; il faut compter 5 à 7 I de substrat par laitue. L'irrigation fertilisante se fait à raison d'un goutteur pour deux laitues.
Fertilisation de la laitue cultivée en pleine terre Tableau XXVL Fertilisation type de la laitue cultivée en pleine terre sous abri,, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport
Type d'engrais
Quantités
kg / h a Préparation du sol Plantation + 15}
kg /500 m2
Unités agricoles
N Pp$
K p MgO
12-4 -24 -S MgO
500
25,00
W~
20
120
Super phosphate iri pie Urée
100 150
5,00 7,50
m
46 ~
-
40
H e r b i c i d e s spécifiques d e p r é l e v é e En culture de laitue, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de propyzamide avec du Kerb Flo (Rohm & H a a s / AgrEvo France) utilisé à la dose de 3,75 I par ha. Cet herbicide ne contrôle pas les amarantes (ou « épinards ») ; en cas de monoculture de laitue, il sera donc indispensable de contrôler ces adventices par un autre moyen, un sarclage manuel ou l'application d'un herbicide total en fin de culture, par exemple. Si la culture suivante est une tomate, il convient de réduire la dose de Kerb Flo à 2 I par ha.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs sont les mouches mineuses (photos 17, 18 et 25) et les chenilles. Les principales maladies sont la cercosporiose (surtout en période humide) et des pourritures du collet. À noter que le système de culture
65
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
sous abri équipé d'une irrigation au goutte-à-goutte limite fortement l'importance de la cercosporiose. Des traitements préventifs doivent être faits contre les mouches mineuses (2 jours avant plantation et 5 à 7 jours après la plantation), les chenilles (juste avant que la pomme ne se ferme) et les pourritures du collet (2 jours avant plantation). Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs. Attention : les délais d'utilisation des pesticides avant récolte sont généralement beaucoup plus longs sur laitue que sur les autres cultures.
66
Melon (Cucumis melo L.)
Choix variétal Aux Antilles, la période de production du melon en plein champ destiné à un marché d'exportation s'étend de janvier à juin. Le marché local est alors largement approvisionné par les surplus. En revanche, en dehors de cette période, la production de plein champ est quasiment nulle : la culture de melon sous abri doit donc être orientée vers des récoltes de juillet à décembre qui permettraient d'approvisionner ce marché local. Le melon est une plante exigeante en lumière et la période de j u i l l e t à décembre est la moins ensoleillée ; il faut donc réserver cette culture aux zones qui bénéficient du meilleur ensoleillement, le sud de la Martinique, par exemple. Les variétés du type « Cantaloup charentais » ne sont ni adaptées à la culture hors sol sous abri, car ils produisent alors des fruits non sucrés, ni à la culture sur sols sableux. Cependant ces melons peuvent être envisagés pour une culture de pleine terre sous abri dans les régions les plus ensoleillées (sud de la Martinique). Les variétés exploitées alors sont Alpha (obtenteur : Tézier) ou Savor (obtenteur : Vilmorin). En hors sol, les seules variétés qui se sont avérées intéressantes pour l'instant sont de type asiatique ou israélien ; elles sont à chair verte ou vert orangé et leur saveur diffère de celles des melons Cantaloup. Ces fruits sont très sucrés et le rendement de la culture est correct ; la production de ces types de melon peut être modulée en fonction des débouchés commerciaux. Les variétés utilisables sont alors Andes (obtenteur : Sakata) ou Aogen (obtenteur : Hazera).
67
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Conduite de la culture D u r é e d u c y c l e d e production e t r e n d e m e n t
Tabfeau XXVI Ê. Durée des diftérentes étapes de la culture du melon sous abri et son rendement, en zone tropicale humide, étape iJe la cuifare
0 urée requ îse
' En pépinière
i l j en moite de terreau de 4 cm de côté 6 à 10 semaines selon la variété 4 à & semaines seîon fétat sanitaire des plants 4
Rendement •es.consptabl e' 1
î 2 à 16 kg
en raefons commercialisabtes- par m d'abri el par ;m. 1
Plantation, palissage et taille La plantation se fait à la densité de 2,5 plants par m 2 de serre, soit, pour une serre large de 9,30 m : 6 lignes à 30 cm entre plants ou 5 doubles lignes à 45 cm entre plants. Le palissage, recommandé pour des cultures sous abri, est effectué sur une ficelle tendue verticalement. Les plants de melon doivent être conduits de la façon suivante : - suppression des fleurs femelles et des axillaires sur les 60 premiers centimètres, - rameaux taillés après la 3 e feuille s'ils ne portent pas de fruits ou après la 2 e feuille lorsque le fruit à la taille d'une prune, - rameaux étêtés lorsqu'ils atteignent une longueur de 2 m. Les récoltes se font trois fois par semaine
Irrigation - la qualité du melon dépend pour une grande partie de l'alimentation hydrique de ses plants : la gestion de l'eau requiert donc une attention particulière.
68
Melon
Ainsi, pour une serre de 400 m 2 et une évapotranspiration potentielle (ETP) de 5 mm, l'apport d'eau par irrigation devra respecter les règles suivantes : - de la plantation à la floraison, il apportera 4 0 % de la valeur de l'ETP, soit 800 L par jour, - pendant la phase de grossissement du fruit, il devra couvrir 80 % de l'ETP, soit 1 600 I par jour, - une semaine avant la récolte, il compensera 50 % de l'ETP, soit 1 000 I par jour.
Fertilisation en pleine terre Tableau XXVI I L fertilisation type d u ifteiaii cuftivé et* pleine terre sous abri, à adapter en fonction d'éventuelles déficiences du sol utilisé. Période d'apport Type d'engrais
Quantités
kg / h a Préparation dusof
kg /500 m2
Unités agricoles
N P ^ ^ O MgO
12 - 4 - l b ~ 8 MgO
50Q
25,00
60
20
Superphosphate triple Urée
300 150
15,00 7,50
~ m
138
Plantation + 15} Plantation + 30 }
Nitrate de potasse
1"M
7,50
m
-
Plantation + 45 ]
Nitrate de potasse
150
7,50
20
120
40
#} 69
Herbicides spécifiques de p r é l e v é e En culture de melon, le contrôle des adventices s'effectue par des traitements à base de l'une des molécules suivantes : - soit du chlorthal-dimethyl avec du Desolin PM (Rhône Poulenc), du Dacthal VV-75 (ISK Biosciences) ou du Braban (Agro-Végétal) utilisés à la dose de 10 k g / ha, - soit du naphtalame avec de l'Alanap L. (Uniroyal / Agro-Végétal) à 18 I / ha.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs de la culture du melon sous abri sont les chenilles, les pucerons, les thrips (photos 19 à 21), les aleurodes (photo 23 et 29), les mouches mineuses (photos 1 7, 18, 30) et les acariens. Les principales maladies sont l'oïdium et le mildiou.
69
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Seule la lutte contre les chenilles se fait par traitements préventifs effectués tous les 7 à 10 jours. Le contrôle des autres ravageurs ou maladies est assuré par des traitements curatifs : dès l'apparition des premiers symptômes pour l'oïdium ou le mildiou et dès que les populations deviennent importantes dans le cas d'attaques de ravageurs. Le seuil d'intervention est de 3 mines par feuille pour les mineuses.
70
Poivron (Capsicum annuum L.)
Choix variétal En pleine terre, seule la variété de piment Narval (obtenteur Tézier) est résistante au flétrissement bactérien, toutefois Majister (obtenteur Tézier) est très rustique et sa production est importante. En hors sol, les variétés Majister, King Arthur et Pacific (obtenteur Petoseed), Yolo Wonder et California Wonder (obtenteur Nickerson Zwaan) ont des rendements intéressants. Ces variétés produisent des fruits verts qui virent au rouge à maturité. Il existe des variétés dont le fruit mûr peut être d'une autre couleur, mais leur comportement en milieu chaud et humide n'est pas très satisfaisant.
Conduite de la culture D u r é e du cycle de production e t rendement
Tableau XXIX, Durée des différentes étapes de h culture du poivron sous abri et son rendement, en .zone tropicale humide. Étape de la culture
Durée requise
En pépinière d'élevage ; du semis au repiquage
40 1
Sous l'abn : de la plantation â la récolte durée de ia récolte
1,5 mois 3 à 5 mois
Nombre de cycles par an
2
Rendement escomptable' 1
12 à 16 kg 1
<>n fn»iscomtrœtciaiîsab\ei, p
71
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Plantation, taille e t tuteurage 2
La densité de plantation des plants de poivron est de 2,5 plants par m , soit, pour une serre de 9,30 m de largeur 6 simples lignes à 30 cm entre plants ou 5 doubles lignes à 45 cm entre plants. La première fleur formée à l'aisselle de la première « fourche » sur la tige principale doit être supprimée. Le tuteurage se fait par 3 doubles rangées de ficelles tendues horizontalement entre des piquets placés tous les 3 m. Il est nécessaire de bien maintenir les tiges qui sont très cassantes sous le poids des fruits. La récolte s'effectue tous les 10 à 15 jours.
Herbicides spécifiques de prélevée En culture de poivron, le contrôle des adventices s'effectue par un traitement à base de linuron avec du Carox KB (Rhône Poulenc) ou au Celatox 75 PM (Rhône Poulenc) utilisés à la dose de 6,6 kg / ha.
Fertilisation en pleine t e r r e
Tableau XXX. fertilisation type du potvrort cultivé en pieirte terre sous abri, à adapter en fonction d'éventttelies déficiences du soi utilisé. Période d'apport Type d'çngrais
Quantités kg / h a
kg/SOOm
Unités agricoles 2
N
P2 O s 20
Préparation
12-4-24-SMgO
300
25,00
60
plantation + 15 ]
Sypei- phosphate u-ipic Urée
300 100
15,00 5,00
- 1 3 $ 46
Nitrate de potasse
150
7,50
20
Plantation + 30 ] puis tous les 15]
-
K2 D MgQ 120
4U
69
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs du poivron sont les acariens (tarsonèmes, photo 31), les aleurodes (photo 23) et les pucerons. En culture sous abri, la plante est surtout sensible aux attaques de tarsonèmes qui peuvent endommager les bourgeons terminaux et donc bloquer la croissance.
72
Poivron
Les principales maladies sont des celles du feuillage (oïdium, septoriose...) et du collet (Phytophtora et Sclerotium). Pour lutter contre les acariens, des traitements préventifs doivent être faits dès que la plante a atteint le stade de 2 feuilles vraies en pépinière, puis tous les 10 à 15 jours, tout au long du cycle. De même, pour éviter la fonte des semis et les maladies du collet, il convient d'effectuer 1 ou 2 traitements préventifs au stade de la pépinière. Tous les autres ravageurs ou maladies doivent être contrôlés en traitement curatif, c'est-à-dire lors de l'apparition des premiers symptômes dans le cas des maladies et dès l'observation de populations importantes de ravageurs.
73
Tomate (Lycopersicon esculentum MM.)
Choix variétai Un certain nombre de variétés de tomate, aptes à être cultivées sous abri en zone tropicale humide, existent (tableau XXXI). Les critères permettant de choisir l'une ou l'autre d'entre elles portent sur : - l'adaptation aux conditions climatiques chaudes et humides, - la tolérance au flétrissement bactérien dû à Ralstonia solanacearum, - la tolérance au géminivirus de la tomate, - le type de variété ; il existe deux types de variétés chez la tomate, le type déterminé et le type indéterminé. Les variétés de type déterminé ont un cycle de production plus court et une production groupée, alors que les variétés de type indéterminé ont un cycle plus long et une production supérieure ; cependant, les variétés de ce dernier type sont plus difficiles à maintenir en bon état phytosanitaire car davantage de générations de ravageurs peuvent se développer. À noter qu'il n'existe pas, actuellement, de variétés combinant les diverses tolérances au flétrissement bactérien, aux fortes températures et au géminivirus de la tomate.
Conduite de (a culture D u r é e d u cycle de production e t rendement (tableau X X X I I )
74
Tableau XXXL Caractéristiques de certaines variétés de tomate aptes à être cultivées en zone tropicale humide. Nom
Cataiho
CapUan
Heat ma$ler
Heaï wave
Caimago
GempJ ide
Recenlo
Obtenteur de la variété
fnra/Tezier
Petoseed
Petoseed
Petoseed
Inra/Tezter
Petoseed
De luiter
Type de variété
Déterminé
Déterminé
Demi-déterminé Semî-déterminé Déterminé
Déteirniné
indéterminé
Résistance ou /tolérance Flétrissement bactérien Nématodes Géminivirus
*v* 0 0
** 0 0
Chaleur
a**'
* . h
Stress hydriques ou minéraux
***
•*.
Moyen
H '; C r o l ^ ? ^
Dimension des fruits Potentiel de production
*
»
*«*• 0 J * * . -
**
0
0
0 * *>
0 S!-.-»
0
G ù ..
0 0 0
^XA
^
*
*
*
Gros.
Moyen
Moyen
Très bon
Bon
Bon
Non
Non
Non
Non
1
Non Non Oui
Moyen
Très bon Non
Plein champ irrigué
Oui Non
Non Oui
Sous abri pieine terre
Non
Oui
Sous abri hors soi
Non
Ouï
Oui
0
A
Tiès bon
Système de culture recommandé Plein champ non irrigué
^
Oui Oui
***, *•*, \ Ù i respectivement, variété très résistante, moyennement résistante, toiératïte, sensible.
0
* Oui _
Oui
Oui 5
Ouï
Oui'
Oui
Non
Ouf
Oui
1
Gtos p^x^llent
^
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Tableau XXXIi. Durée des différentes étapes de ia cuiture de la tomate sous abri et sort rendement, en zone impicaie humide. étape de ia cuiture
Durée requise
€n pépinière d'élevage ; eu semis au repiquage du repiquage à ia pîantation du semis en motte à la plantation Sous l'abri ; de îa plantation à (a récoite durée de la récolte
10 j 2 à 3 / semaines 3 semaines 1,5 mois 1,5 mois (type déterminé}
i. 2,5 mois (type déterminé) Récoite
2 à 3 /semaines
Nombre de cycles par an Rendement escomptable
2,5 à 3
1
16 à 25 kg
' en fruits commerce tintes p3r ta d'staï ç( par an fcbjeçOf * 20 kg<» hors sofi. 2
P/anfaf/on Pour une culture en hors sol, la plantation des jeunes plants a lieu environ 3 semaines après repiquage, au stade 6 feuilles vraies bien développées ; l'utilisation de pots ajourés permet de placer les plantules directement dans le substrat et donc d'éviter le dépotage. Pour une culture en pleine terre, la plantation des jeunes plants a lieu environ 2 semaines après repiquage. La densité de plantation est de 2,5 plants par m 2 de serre, soit, pour une serre de 9,30 m de largeur : 6 simples lignes à 30 cm entre plants ou 5 doubles lignes à 45 cm entre plants ; en saison des pluies, cette densité peut-être diminuée à 1,8 plantes / m 2 .
Élimination des gourmands et palissage - Pour les variétés du type indéterminé, toutes les tiges latérales (ou gourmands) sont éliminées et l'axe principal est palissé sur une ficelle tendue verticalement. Les plants de tomate se développant en conditions tropicales sous abri sont en général très vigoureux. Lorsque le cycle de production dure plus de 3 mois, il faut prévoir un système de couchage des plants au fur et à mesure de leur croissance. L'utilisation de crochets avec réserve de ficelle est alors préconisée. Cependant, il est aussi possible d'étêter les plantes quand elles parvie.v
76
Tomate
nent au niveau des supports de culture, ce qui correspond au stade où elles émettent leur 8e ou 10e bouquet floral. Un effeuillage en bas de tige favorise la circulation de l'air et permet de diminuer les risques de développement d'une maladie ; cette opération conduit également à éliminer les larves de certains ravageurs (aleurodes, photo 23 ; mineuses, photos 17 et 18). Il peut y avoir soit plusieurs effeuillages progressifs, soit un seul effeuillage à la mi-récolte sur 1 m à 1,20 m de tige. - Pour les variétés de type déterminé, les plants sont conduits sur deux à trois branches ; les rameaux de la base sont supprimés afin de faciliter l'aération ; le tuteurage peut se faire par ficelles horizontales ou verticales. Herbicides spécifiques Tableau XXXIIEL Herbicides util îsês en culture sous abri: de la tomate en zone tropicale humide. Matière active
Spécialité commerciale
Commercialisée par
Dose produit commercial (par lia)
Mêtnbuzine
SerceOral
Bayer S,A,
Pendiméthalirte
Prewî 400
Cyanamid Agro
Chlorîha!
DesoHn PM Dac&aJWP 75
Rhône Poulenc jardin Si pcam-Phytey rop
Uraban f l
Agro-Végétal
700 g 331 3à9kg idem idem
Fertilisation des plants cultivés en pleine terre
Tafcieau XXXtV, fertilisation type de k tomate cultivée en pleïae terre $&w abri, à adapter en toncfïon d'éventuelles détidertees du $ol util*se. Période d'apport
Type d'engrais
Unîtes agricoles
Quantités
Jïg/I>a
Icg/SOOm
12-4-24-8MgÛ
500
25,00
m
20
120
Super phosphate triple Urée
300 300
15,00 5,00
-
n$
~
Pfartafon + 1 5 ]
46
-
-
Plantation + 1 0 j
Nitrate de potasse
150
7,m
20
~
69
Plantation + 45 ]
Nitrate de potasse
150
?,5Û
20
-
69
Ffaptagon+-60j
Citrate de potasse
150
7t 5Q
20
-
m
Total sur t cycle
Tous confondus
_
~
166
ISS
VI?
Préparation du Sol
2
N
? A ï y } MgO 40 ™
40
77
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Techniques p o u r a m é l i o r e r l e t a u x d e n o u a i s o n Le taux de nouaison conditionne la production du plant. En saison des pluies, il est indispensable d'effectuer certaines opérations visant à améliorer ce taux qui peut alors être augmenté de 100 %. En saison sèche, ces manipulations, qui peuvent aboutir à une augmentation du rendement de 20 %, sont recommandées. Deux techniques sont envisageables pour favoriser la nouaison de la tomate, le vibrage et l'hormonage : - le vibrage se fait avec un vibreur électrique appliqué sur la hampe florale dès l'ouverture de 50 % des fleurs de l'inflorescence, - l'hormonage consiste à effectuer une pulvérisation d'hormone sur le bouquet floral dès l'épanouissement de 50 % des fleurs, à raison d'une pulvérisation par bouquet. Chaque pulvérisation est constituée de 5 ml / I d'une solution de Procarpil (acide alpha naphtyl acétamide ou NAD) distribué par Rhône-Poulenc Agro ou bien de 20 ml / I d'une solution de Tomatone (acide chloro-4phénoxyacétique ou 4-CPA) commercialisée par CFPI Agro. En saison sèche, lorsque cela est possible, il faut préférer le vibrage à l'hormonage car les fruits sont alors plus fermes et moins creux. Le vibreur est alors appliqué 3 fois par semaine, lorsque la végétation est parfaitement sèche. En saison des pluies, lorsque l'hygrométrie est importante, la pratique de l'hormonage est préférable, à raison de 2 à 3 passages par semaine.
Contrôle des maladies et ravageurs (voir annexes 1 et 2) Les principaux ravageurs de la culture de tomate sous abri sont les aleurodes (photo 23), les mouches mineuses (photos 17 et 18), les chenilles (photo 32) et les acariens dont, essentiellement, les tarsonèmes et l'acariose bronzée (photo 33 et 36). Les aleurodes et acariens se développent davantage en culture sous abri qu'en plein champ. De plus, les aleurodes du genre Bemisia (photo 23) transmettent des géminivirus (photo 34). Les principales maladies sont celles qui affectent le feuillage : oïdium, septoriose, corynespora, cladosporiose, etc. Des traitements préventifs doivent être faits : - contre les mineuses : un seul traitement appliqué sur les plants en pépinière, - contre les acariens : un traitement appliqué sur les plants en pépinière, puis renouvelé toutes les 15 à 20 j,
78
Tomate
- contre la fonte de semis : un seul traitement appliqué sur les plants en pépinière. Les traitements préventifs contre la gale bactérienne sont inutiles en culture sous abri s'il n'y a pas d'irrigation par aspersion. Ils sont pourtant impératifs en culture de plein champ où ils sont alors appliqués tous les 10 à 15 j, voire tous les 5 à 7 j en saison des pluies. Les traitements curatifs sont utilisés pour contrôler tous les autres ravageurs ou maladies. Ils doivent être appliqués lors de l'apparition des premiers symptômes pour les maladies et lors de l'observation de populations importantes de ravageurs : - pour les mineuses, le seuil d'intervention se situe à partir de la détection de 3 mines par feuille, - pour les aleurodes, le traitement curatif doit être effectué dès l'apparition de nombreux adultes volant près des jeunes rameaux, - pour les chenilles, il faut traiter dès les premiers fruits perforés.
79
ANNEXES
00
ro
o c
Annexe 1. Liste des insecticides et acaricides utilisés en lutte intégrée. Ces tableaux ont été établis pour les Antilles françaises, avec les produits commerciaux disponibles et homologués par la réglementation française en ce qui concerne les délais d'application avant récolte et les doses à utiliser selon les cultures. Les produits ayant un même niveau de gris appartiennent à la même famille chimique ; pour limiter les phénomènes d'apparition de résistance, il faut choisir des produits en alternant les familles chimiques.
ol n > c n c_ c ro
Ravageurs
Matière active
Nom commercial
Dose 1 pour 10 i
Alemodes
IwislaciopHtie
Condor2 1$ i
B m!
PyiîpfGxyfène Pymétrozïne
Admirai Plersyrs
2,5 ml Ôg
Délai avant récolte
Culture concernée
Remarques
o c tn D"
?\ 3j
14] TEirips
Mineuses
Irnidaciapride Ab&mectfne
Confîdor? (S ) VerîtroeclP)
5 ml SrnE
7j 3j
Melon Tomate Aufesrgïne, con.caïnbre melon, poivron, tom«te r Laitue plein champ Laitue sous .seire
Application foliaire, MPR Agit sur larves NPR
Application foltatie, NPR
oottfgase, f*M$$, &Himt
NPR
W mi
3|
poivron, tomate NP& Aubergine, concombre, 1rai$e, melon, poivron, tomate
Cyromazîne
Trigar-d {S}
*%
3|
agit sur les larves Aurjergïne, tomate Concckre, c o u r t e , n^fon
Abatrt^îne
Veftfrafccf^
$ ml
21 j
lai^s
NPR
Voir notice
3j 15 j
Voir notice CliO!i ? laitue Concombre, meion Cânoii, fiaîse, laitue
l a v é par l'eau -
3j 1Sj
ô>
cl
Gryîis ou Ruiasî
12-mi 17 ml
o
re Mêlai* Aubergine., coneotskr-e,
Àcrtna^rine
Baa'Uos îhuringiensis Plusieurs spécialités Zelone Phosaksne Rocky, Techrt'ufan Encfosulfan
N
o -g n'
OïEçti
Chenilles
n>
NPR
Pucerons
Pyrimicarbe
ïmfdatïoptfdê
Pirimor G (S)
"
Confidbriik \
Eodosuifan Ci cadettes, cochenilles
Punaises, %<es
imidacïopride Boptofézine
7,5 g
s
Rock)', Tedin'ufan Confidents) \ ^^plaud f i $ f
^S«*l-
3j 7j
N
17 ml
Concombre, courgette, fraise? tomate Aubergine, chou, baricot, melon, poivron Î5 j Laitue N - 7 f " Melon ™i^V^ ÀpdiCâ-tion foliaire, î^PR" 3j ÎSJ
Concombre, melon Chou, iraïse
NPR NPR
S ml 3 mi
Fj Melon v 3J % Aùl)efgilîe, mel0fl;p0tvfOn
Application foliaire &g&5.urîe$iâFV-ês
Acrinathrine
Qrytïs
ÎOml
3j
Aubergine, concombre, fraise, melon, poiv-ton, tomate
NPR
Imidaclopride
Confidot^S}
5 mi
7}
Melon
Application foliaire
Tau-nu va îinate
KlartanJ Mavrife
Coléoptètes . Abameciine Tau-fluvalinate
lj 7| ï4j
Meîon, tomate Chou Laitue
*
^ Yettiïéêctf) ^- ^ \ oMêrn^ condltior» d'emploi que pouffe mir^useà^ Kiartan, Mavrils Mêmes conditions d'emploi que pour les punaises
insectes du soi : vers gris, Oïazînon vers blancs, Phoxime courtillières Fonofos Etbopropbos Chtarpyfiphos-étbyi Carhofttran
Divers appâts BasudinetÔG VoîatonS DyfonâteSG Mocap Dursban 5 G Corater, Rampar S G
Voir notice
1 g par m3 Vo*r notice Voir notice
-
-
21 j avant plantation 45 J avant récolte 30 j Chou, haricot , melon
NPR
— NPR
-
v w
~
v v
Application sur le sol
En désinfection du sol Mélangeai sol
> x
Acariens; araignées rouges,
feobutatip oxyde
Tordue $
acarîose
gromofiropytaïô
H&rçn
bronzée, tarsonême
Picota!
ïÇeltbane, ....
AbamectJne Cyhêxatk
Verîlmec (P) Teeko'atM,,,-
,
9 ml
3j
î&mt
ï$$
:
Melon, concombre, courgette, tomate &ais«,meta*î
%
.
15 J * HaïieGï,tneior!, poivron, tomate S&$ fraise
v
O c ol > a a. > a n c_ c n> tn O
c1/1
Mêmes conditions, d'emplo* que pour les mineuses S ml ?| MeloMômste
CT (D
genzoximâte
Arfaban, Rezar
20 ml
iSj
ACffnâtirto
Ofytîs
*$*#!
3}
EndostjlÊao
Techn'ufan
17 ml
Ciafentez ine
Appoîo
2g
N O
Melon Àstegine, concombre
$£tr sratgsées rouges-
fraise', melon, poïv*Oft, tomate
NPR
3j 15 ]
Concombre, melon Chou, fraise
Sur tarsonèmes NPR
3$ 41
fraise Concombre, melon
Dose d e produit cowneroaî, USURÉE pour un pulvérisateur avec un mouillage de 1Q00 ! /fea ; ia dose doit être doublée avec u s aîonaisKOf, car le moHîlîage est
dans ce cas 4e 500 i / te 2
A titre -infctmaiif, le Conftdûr feussï appelé Attentre oâ Provadt>j est tonologué dans certain pays pour i»e sppîtcatior* au soî, -en arrosage ou en gôutt&-à-goutte,
à la dase d e 8,7 l / h a et « a délai avant técolte de 3 semaines.
O
n' w_ (D
féj : proefetit s-ystëmtque r (P) ; produrt pénétrant ; NPR t ne pas tépëter Ses traitements, car le ptoduii est légèrement toxique *is4-vfe
(T!
C
3 ol
Annexe 2, Liste des principaux fongicides utilisables en lutte intégrée* Ces tableaux ont été établis pour les Antilles françaises, a\<&c les produits commerciaux disponibles et homologués par la réglementation française e n c e qui concerne les délais d'application avant récolte et les doses à utiliser selon lès cultures. Les produits ayant on même niveau de gri$ appartiennent â ta même famille chimique ? pour limiter les phénomènes d'apparition de résistance, il faut choisir des produits en alternant les familles chimiques. Maladie Matière active Nom commercial Dose'' Oélai Culture concernée Remarques pottrf&l avant récoite Fonte des semis, maladies du collet
Cndîum
Fosétbyl-aîuminium Propamocarbe
Miette ISJ PievîcurtS]
25 g Voir notice
Traitements préventifs sur jeunes plants o u sur iççtjien début de culture
Thitame Pencycuron furalaxyl Oxyqutnoiéine Dazomat Métanvsodium Tétrattiiocarbonate
Pornarsol Monçeren Pongande (S) CryptonolliquidetS) Basamtd, FôrtgOSàrt Fumtcal Enzone
ÎSg Voir notice Voir notice 10 ml 70 g/ m2 ISGmt/m2 # u m i / m:
15 j avant plantation 11 ] avant plantation 14 j avant plantation
Penconazole
Topaze {S}
5 m!
Hexaconazotç
Anvil (S)
ftmi
3j 7J 3j
Utilisable en goutte-à^ goutte
En désinfection du sol
Concorobie, courgette, melon tYaise CotKombie, çaurgeue, fraise, rue Ion, tomate
> co
Anthraçnpse, Manèbe cercosponose, ^thiophanate septoriose, alternariose, phornopsis Carbendaxitnef + cWorosbaîoni
Mtidbu
P-eiîar®
50 ml
Banko Plus (S), Cereçlair|S}.„
20 mf
Bénomyl fropinëbe
uenlateCS) Ântracol
ug 30 g
Tbîrs*mé Msnccalbe
PomarSOi D*i*afte,«
23 g 20 g
3f 7% 21 1 35 %
Concombre-, melon Aubergine, tomate Haricot, laitue Chou, oignon
31 15 f 101 3j ?\
Aubergine, melon, poivron, tomate Hancot, chou Fraise Céleri, naricot, melon Tomate .
3| 3| 15 1 21 i W| 66 1
fH&e, JtSrtCOt, tefes* otgfum Concombre, courgese, melon, tomme Fraise Haricot Oignon Céleri
Cyifioxanif * mancoxèb Qxadisdl + cyrnoxanrl Metalaxyl + manèfoe
fulva^QGG
20 g
3j
Puisant) AcybnTC(S^
25 g 20 g
15 1 3|
12 g
7 f
Tomate
Foséthybalumintum M&neoz-ebe
Aîiette (S) Ditbane
25 g 20 g
7%
Concombre, courgette, melon Sur tige et fruits
Propinèbe
Antracol
30 g
?\
Tomate
35 fnï 2<Jml 5$ mi
3j 3|
Concombre, Courgette, rneion, tomate Melon, tomate
Cladosporiose TrîfôrSftfc Sâprol, Fungînex Cârr^ndL+ehfefQt&ai 8a&fcoPfes£}„. Msnèbe Peltar®) + thiopbansfe
Tomate Tomate Melon, concornbre
o c c
o
Gaie bactérienne-, fmduïts a base bactérioses du de cuivre feu (liage
Cupravit, Gy-psy-, Virieuivre, Aigual, CaSlictàvre. ..
Cuivre Cuprosa».,. +• manèbe + ^inèbe
300 g
3j
50 g
7] M j
Chou, céleri, nâïtçot, fraise, melon, tomate
Produits ïaciîernent lessivés par la pluie e t ¥ irrigation par aspersion
Aubergine, tomate Haricot
(55 ; produit systémîojue ; 4PÎ ; produit pénétrant:; WR : ne pas répéter les traitements, car 1$ produites, légèrementtaictque vis-à-vis des insectes Utiles. ' dose de produit commercial, donnée pour urt pulérisateuf avec un mouillage de 18QB I / Ha r ia dbsè doit être doublée avec un atomiseur, car le mouillage est dans t e cas de 5G0 1/ -ha.
> co
Guide des cultures sous abri en zone tropicale humide
Annexe 3. Liste des principaux produits insecticides, acarîcîdes et fongicides tttîitsés en culture sous abri en zone tropicale humide, présentés avec leur composition et leur fabricant Nom commercial
Composition
AcvlonTC© Admirai Aigyai, Miette (S) Arstracoi Anvil (S)
Métalaxyl + manèbe Pyrtproxyrene Cuivre de l'toydroiyde de cuivre Fosétyi-Ai Propinêbe Hexaconazole Applaud FL m Buprofézine Appolo Cîofentezîne Artaban Benzoximate Bank» Plus (SI Caffeendazine 4-chlorothalonil Basamid Dazomet Basudine 10 G Diazinon Bayleton (SI Triadiméfon $eniate($5 Bénomyl Cafllcuivre Cuivre de l'oxycbforure de cuivre Céréclair {Si Carbadazime + cnbrolnaioni! fmidaciopride Confidor (S) Cryptonol liquide (S) O^yC{uin0léïne Cuivre de l'oxycbtaruredecuiyre Cupravït Cuprosan Cuivre + manèbe + zînèbe Caraofuran Corafer Dîtbane Mancozèbe Dursban 5 C Dyfonate 5 G En zone Fongaride (S) Fongosan Fulvax 2000
Chtaropyrïphos-éihyi Sonofos Tétrathiocarbonate Fura iaxyl Dazomet Cymaxanil + mancozèbe
Fumical Fungïnex Gypsy Keithane Kiartan Mavrik Mocap Monceren
Méîaî-sorjîom Trîforîne Cuivre de f'bydroxyde de cuivre Dicofol Tau-fiuvalinate Tau-fluvalinate Fthoprophos Pencycuron
88
fabricant Parthéna RP Leadagro Rhône-Pou lenc Agro Bayer SA. Sopra CaHiope AgrEvo France AgrEvo France Calllope BASF horticulture Parthéna Sayer SA. OuPont Calllope DuPont Bayer S.A, Amethys Bayer SA. Rhône-Poulenc Agro Sayer SA. Rohm & Haas/Rbône Poulenc Agro Parthéna AgrEvo France Callîopé Novartis Espaces verts Evolya Calllope Rhône Poulenc fardin Cailiope Rohm &• Haas Evolya Parthéna Rhône-Poulenc Agro Sayer SA.
Annexe 3
Néoron Wîmrod (SI Orytis Ortiva Peltar 15) Pirimor G (SI Plénum Fomarsol Previcor {$} Puîsan i&j Rampa r SC Rocky Sabîthane {$5 Saprol Tecbn'acid Techn'ufan Topaze tô) Torque S Trigard (S5 Vertîmec IP) VlnCuivre Vblaton 5 Zobne
Bromopropylate Bupirimate Acrinalbrine Azoxystrobine Manèbe + thiophanate-rnélbyl PyrîrniCârbe Pymétrozine Thîrame Propamocarbe H d Oxadlxyi + cymaxanli Carbofuran Endosullab Myelobutaniî + dinocap - Trîforine - Cyhéxatin Endosuftan Pencona^ole Fenbutatio oxyde Cyromazine Abamectine Cuivre de î'oxycbiorure de cuivre Pboxime Phosaîone
JEvolya $0p(2 AgrEvo France Zaneca Sopra AgrEvo France Sopm Noyarris Parthéna Bayer SA. Agro-Végétal Partbena ' Protecta -, Çalliope .Robm & Haas /• AgrEvo-France CyanamidAgrO Sipcam -Phyteurop Sipcam-Pbyteurop Evolya 'CyanarnidAgr© Parthéna Novartis Espaces verts Pbilagro France Bayer S.A. Rhône-Potiienc Agro
89
BIBLIOGRAPHIE Chaux C L . , Foury C L . , 1994, Productions légumières (3 tomes), Lavoisier, Paris, France, Agriculture aujourd'hui. Letard M., 1995, Maîtrise de l'irrigation fertilisante, tomate sous serre et abris, CTIFL, 220 p. Messiaen C M . , 1998, Le potager tropical, 3e édition, Techniques vivantes, ACCT, PUF, 583 p. Morard P., 1995, Les cultures végétales hors sol, Publications Agricoles Agen, 304 p. Pelletier J., 1994, Mémento désherbage des légume, CITFL, 335 p. Ryckewaert P., 1998, Guide de reconnaissance des insectes et acariens des cultures maraîchères des Petites Antilles, Cirad-Flhor, 110 p. Urban L., 1997, Introduction à la production sous serre, tome 1, La gestion du climat, Lavoisier, Paris, France, 306 p. Urban L., 1997, Introduction à la production sous serre, tome 2, Irrigation fertilisante en culture hors sol, Lavoisier, Paris, France, 210 p.
90
Edition : Chantai Loison, service des publications, Cirad-flhor Couverture : Matthieu Gaillard Mise en page : Clémence Joly, Dist, Cirad Impression : Cirad, Montpellier, France Achevé d'imprimé : juillet 2000
91
Ce guide est avant tout destiné aux techniciens agricoles. Il fait le point de recherches menées par le Cirad en Martinique sur les systèmes de cultures maraîchères sous abri. Les résultats de ces recherches ont été complétés par les informations issues de nombreuses missions tant en zone Caraïbe, qu'en Afrique. La première partie présente les critères de choix des abris en zone tropicale, les techniques visant à maintenir la fertilité des sols, les techniques d'irrigation en pleine terre et de ferti-irrigation en culture hors sol, ainsi que les principes de la lutte intégrée. La seconde partie fournit, pour chaque culture, les principaux éléments de l'itinéraire technique : choix des variétés, durée du cycle, rendements escomptables, besoins en eau à différents stades, principaux ravageurs et maladies de la culture. Des planches en couleurs permettent de reconnaître les ravageurs ; une liste de produits utilisables en lutte intégrée, accompagnée des techniques recommandées pour leur utilisation (dose, délai avant récolte, cultures sur lesquelles le produit est homologué en France), est proposée en annexe.