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Serge Alinhac Universite Paris-Sud, Orsay
Patrick Gerard Ecole Normale Superieure, Paris
Operateurs pseudo-differentiels et theoreme de Nash-Moser
S A V O I R S
A C T U E L S
InterEditions/Editions du CNRS
© 1991, InterEditions, 7, rue de 1'Estrapade, 75005 Paris, et Editions du CNRS, 1, place Aristide Briand, 92195 Meudon. Tous droits reserves. Aucun extrait de ce livre ne peut etre reproduit, sous quelque forme ou par quelque precede que ce soit (machine electronique, mecanique, a photocopier, a enregistrer ou tout autre) sans 1'autorisation ecrite prealable de InterEditions. ISBN 2-7296-0364-6 ISBN 2-222-04534-7
Table des matieres
Introduction generate
9
CHAPITRE 0. NOTATIONS ET RAPPELS DE THEORIE DES DISTRIBUTIONS 1 2 3 4
Espaces de fonctions differentiates et operateurs differentiels Distributions sur un ouvert de 1R" Convolution Noyaux
13 14 16 18
5 Analyse de Fourier sur ]R"
19
CHAPITRE I. OPERATEURS PSEUDO-DIFFERENTIELS 1 Introduction 1.1 L'usage de la transformation de Fourier 1.2 Les operateurs a coefficients variables 1.3 Les deux cotes reconcilies 2 Symboles 2.1 Definition et exemples 2.2 Approximation des symboles 2.3 Sommes asymptotiques et symboles classiques pseudo-differentiels dans S et §'
23 23 25 27 28 28 30
3 Operateurs pseudo-differentiels dans S et S' 3.1 Action dans S 3.2 Noyaux et adjoints 3.2.1 Noyaux 3.2.2 Adjoints 3.2.3 Adjoint d'un operateur pseudo-differentiel 4 Composition des operateurs
33 33 34 34 35 36 38
5 Action des operateurs pseudo-differentiels et espaces de Sobolev 5.1 Action sur L2 5.2 Action sur les espaces de Sobolev 5.3 Inegalite de Garding (version « faible ») 5.4 Inversion des operateurs elliptiques
39 39 41 41 42
30
6
Table des matieres
6 Operateurs dans un ouvert de 1R" 6.1 Propriete pseudo-locale 6.2 Symboles locaux et operateurs dans un ouvert 6.3 Operateurs proprement supportes 7 Operateurs sur une variete 7.1 Operateurs pseudo-differentiels et changements de variables 7.2 Symbole principal et fibre cotangent 7.2.1 Le fibre cotangent T* M (quelques rappels) 7.2.2 Le symbole principal 8 Appendice 8.1 Integrates oscillantes 8.2 Demonstration des theoremes de calcul symbolique 8.3 Action d'un operateur pseudo-differentiel sur une fonction oscillante Commentaires sur le chapitre I Exercices sur le chapitre I
44 44 45 46 47 47 48 48 50 51 51 54 57 61 61
CHAPITRE H. ANALYSE NON LINEAIRE DYADIQUE. ANALYSE MICROLOCALE. ESTIMATIONS D'ENERGIE
A. Analyse non lineaire dyadique 1 Decomposition de Littlewood-Paley : proprietes generates 1.1 La decomposition de Littlewood-Paley 1.2 Caracterisation des espaces de Sobolev 1.3 Caracterisation des espaces de Holder 1.4 Injections de Sobolev 1.5 Inegalites de convexite 1.6 Operateurs de regularisation 2 Application a 1'etude des produits et de la composition 2.1 Estimation d'un produit de deux fonctions 2.2 Estimation d'une fonction composee
B. Analyse microlocale: front d'onde et operateurs pseudodifferentiels 1 Front d'onde d'une distribution 1.1 Definition du front d'onde 1.2 Exemples. Cas des distributions de Fourier 2 Operateurs lineaires et front d'onde 2.1 Un theoreme general 2.2 Operateurs pseudo-differentiels et front d'onde C. Estimations d'energie 1 Operateurs du premier ordre 1.1 L'estimation d'energie
91 91 91 94 94 96 96 97 98 98 101
104 104 104 106 107 107 111 113 113 114
Table des matieres
7
1.2 Existence de solutions 1.3 Propagation des singularites
115 117
2 Operateurs d'ordre m Commentaires sur le chapitre II Exercices sur le chapitre II
119 122 123
CHAPITRE III. THEOREMES DE FONCTIONS IMPLICITES A. Theoreme des fonctions implicites et problemes elliptiques
139
1 Rappel du theoreme dans le cadre des espaces de Banach 1.1 Le theoreme d'inversion locale 1.2 Le theoreme des fonctions implicites 2 Quelques exemples d'equations differentielles non lineaires 2.1 Resolubilite locale d'equations differentielles 2.2 Solutions periodiques d'equations non lineaires 2.3 Perturbation d'un probleme de Dirichlet non lineaire 2.4 Resolubilite locale d'equations elliptiques non lineaires
139 139 141 141 141 142 143 144
B. Deux exemples ^utilisation de la methode du point
fixe
147
1 Un exemple de la mecanique des fluides 1.1 Systemes hyperboliques symetriques quasi lineaires 1.2 Existence locale en temps d'une solution 1.3 Controle en « grande norme » 1.4 Convergence en « petite norme » 1.5 Regularite de la solution et conclusion 2 Le probleme du plongement isometrique 2.1 Presentation generale 2.2 Reduction a un probleme de point fixe
147 147 148 150 151 152 152 152 153
C. Le theoreme de Nash-Moser
155
1 Presentation generale 155 2 Deux exemples classiques 157 2.1 Perturbation d'un champ constant sur le tore 157 2.2 L'exemple du plongement isometrique traite par la technique de Nash-Moser 160 3 Estimations douces 160 3.1 Applications douces 160 3.2 Quelques applications douces naturelles 161 3.3 Solutions d'equations differentielles 163 3.3.1 Un calcul explicite 163 3.3.2 Une estimation a priori 163 3.4 Retour sur les exemples classiques 164 3.5 Conclusion 165
8
4 Le 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5
Table des matieres
theoreme de Nash-Moser Schema de resolution Structure de la recurrence Preuve de 1'hypothese de recurrence Regularite additionnelle de la solution construite Conclusion et remarques
165 166 169 170 173 174
Commentaires sur le chapitre III
174
Exercices sur le chapitre III
175
Bibliographic
183
Principales notations introduites
185
Index
187
Introduction generate
Ce cours est un expose elementaire destine a des etudiants ayant effectue quatre annees d'etudes mathematiques de niveau universitaire. On y suppose connus des elements d'analyse fonctionnelle, d'analyse de Fourier, de theorie des distributions (en particulier Fanalyse de Fourier dans § et S')- Un rappel des notations, concepts et resultats principaux utilises dans la suite du cours (avec des references) fait 1'objet du chapitre 0. En revanche, aucune connaissance en equations aux derivees partielles n'est requise, bien que le fait d'avoir etc initie au sujet ne puisse pas nuire. Ce cours a ete enseigne (sous le titre « Operateurs pseudo-differentiels et theoreme de Nash-Moser») a 1'Ecole Normale Superieure a partir d'octobre 1986, dans le cadre du « Magistere de Mathematiques Fondamentales et Appliquees et d'Informatique », a des eleves de deuxieme annee. Bien que les themes abordes appartiennent plutot a la litterature de la recherche, nous nous sommes efforces d'eviter toute discussion savante, tout « clin d'oeil », toute allusion sibylline susceptibles d'ouvrir des abimes sous les pas du lecteur. Dans chaque chapitre, est choisie et developpee une certaine presentation du sujet; le commentaire de fin de chapitre indique les sources, les variantes, certains prolongements actuels, et les connexions entre les themes traites. Enfin, nous avons rassemble de nombreux exercices, repartis en deux classes. Certains, elementaires, sont destines a faciliter et a controler 1'assimilation du cours. D'autres, plus complexes, et marques d'une etoile (*), presentent des developpements recents qui ne sont parfois publics que dans des articles : que leurs auteurs nous pardonnent cette simplification ! Ces exercices, contrairement a ceux de certain(s) traite(s) fameux, peuvent etre effectivement resolus par de vrais etudiants, comme 1'experience de 1'enseignement a TENS 1'a montre. Nous avons souhaite que ce texte puisse etre egalement utilise par des chercheurs comme une introduction simple et auto-contenue a des sujets qui ne leur sont pas familiers.
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Introduction generate
La double destination de ces notes nous a conduit a leur garder leur brievete, au prix parfois d'une certaine densite du texte (que nous croyons neanmoins accessible aux etudiants motives). Nous avons pense en particulier a de nombreux collegues de « Mathematiques Appliquees » desireux d'utiliser le theoreme de Nash-Moser dans leur recherche ou de se mettre au courant de 1'analyse microlocale, sans entrer dans les arcanes de la litterature specialisee : ils pourront lire les chapitres voulus independamment les uns des autres. Le choix du materiel presente tient aux gouts personnels et aux domaines de recherche des auteurs, qui croient par ailleurs qu'on ne peut esperer resoudre certains problemes (non lineaires) difficiles en faisant 1'economie des operateurs pseudo-differentiels. Les auteurs reconnaissent leur dette envers de nombreux mathematiciens (cites dans les commentaires) qui les ont inspires pour la presentation des sujets abordes, et tout particulierement envers L. HORMANDER, auquel les chapitres I et III.C doivent 1'essentiel de leurs contenus mathematiques. La bibliographic presentee en fin d'ouvrage indique les sources utilisees. Nous avons cherche, tout en presentant des concepts importants qui sont les points de depart de nombreux developpements recents, a aboutir a de vrais theoremes : regularite elliptique microlocale, propagation des singularites, existence de solutions de systemes hyperboliques quasi lineaires, existence de plongements isometriques, theoreme de NashMoser. Le plan de 1'ouvrage est le suivant: — On expose au chapitre I la theorie « minimale » des operateurs pseudodifferentiels, dans un cadre global (sur IR") qui se revele etre agreable dans la pratique. Les points principaux en sont le concept de symbole, le calcul symbolique des operateurs, 1'action dans les espaces de Sobolev et Tin variance par changement de coordonnees. Le texte ne presente qu'assez peu d'applications concretes, et les preuves les plus techniques sont regroupees dans 1'appendice, afin de faciliter au lecteur une vue d'ensemble du sujet. Les exercices du chapitre I, particulierement nombreux, introduisent aux multiples variantes de la theorie proposee, et en presentent quelques applications, notamment a 1'analyse sur les varietes compactes. — Le chapitre II regroupe trois themes. Dans la partie A est exposee la theorie de Littlewood-Paley de « decomposition dyadique » des distributions : celle-ci systematise le decoupage naturel de 1'espace des frequences £ selon leurs tallies | £ |, lie au calcul symbolique classique du chapitre I. Cette theorie tres simple permet d'obtenir rapidement d'interessantes proprietes des fonctions composees dans les espaces de Sobolev et de Holder. La partie B presente le concept de front d'onde et ses liens avec les operateurs pseudo-differentiels : il s'agit cette fois du decoupage conique de 1'espace des frequences £ selon leurs directions £ e S" ~l, lie
Introduction generate
11
aux homogeneites des symbdles classiques. Enfm, la partie C contient un traitement des inegalites d'energie hyperboliques pour lequel les operateurs pseudo-differentiels se revelent etre un outil efficace. La fonction du chapitre II est done de presenter des applications fort utiles de la « theorie seche » du chapitre I, tout en preparant le materiel et les concepts dont on aura besoin au chapitre III. — Le dernier chapitre discute certains problemes de caractere non lineaire apparaissant en geometric ou en analyse, et qui peuvent se reduire a des problemes de perturbation. Le plan du chapitre reflete les differentes situations qui se peuvent recontrer: situations «elliptiques» ou le theoreme des fonctions implicites banachique usuel suffit; situations « de point fixe», comme celles qu'on trouve souvent dans les problemes hyperboliques non lineaires, ou encore dans le probleme du plongement isometrique ; situations enfin ou la « perte de derivees » est trop grande, necessitant 1'usage d'une technique de Nash-Moser. Le theoreme de NashMoser repose entierement sur 1'obtention d'inegalites a priori « douces » (que les anglophones nomment « tame »); le lecteur, deja familier avec les
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Introduction generate
inegalites a priori (presentees au chapitre I et au chapitre III.C), saisira le concept d'estimations « douces » par son lien evident avec la theorie de Littlewood-Paley et le calcul paradifferentiel de J.-M. BONY (chapitre II.A). Ainsi se trouve etablie 1'unite profonde de ces notes, que Ton peut schematiser ainsi : Dans cet esprit, nous avons etc tres heureux de prendre recemment connaissance du travail de L. HORMANDER [H9], qui eclaire les liens entre operateurs pseudo-differentiels et paradifferentiels, methodes de point fixe et theoreme de Nash-Moser. Finalement, nous tenons a remercier G. BENAROUS et J. B. BOST (Ecole Normale Superieure, Rue d'Ulm, Paris) pour les precieuses suggestions dont ils ont bien voulu nous faire part.
CHAPITRE 0
Notations et rappels de theorie des distributions
Dans ce chapitre, nous introduisons les diverses notations utilisees dans le cours, tout en rappelant quelques elements de theorie des distributions et d'analyse de Fourier, qui seront d'un usage constant. Nous supposerons done, dans les chapitres suivants, ces notions familieres au lecteur. Neanmoins, un etudiant un peu moins avance pourra trouver les demonstrations des resultats cites plus has dans le livre de J. CHAZARAIN et A. PIRIOU [CP] (chapitre I, paragraphes 1, 2 et 4) ou dans celui de W. RUDIN [R]. Au lecteur ignorant tout des distributions, nous conseillons la lecture prealable du cours de L. SCHWARTZ [S], tandis que Petudiant soucieux de tester ses connaissances dans ce domaine trouvera dans 1'ouvrage de C. ZUILY [Z] un grand nombre d'exercices corriges, accompagnes de rappels de cours. 1 ESPACES DE FONCTIONS DIFFERENTIABLES ET OPERATEURS DIFFERENTIELS
Soit £1 un ouvert de R". Si k est un entier positif ou nul, nous designerons par C k ( f l ) 1'espace des fonctions k fois continument differentiables sur H, a valeurs dans C. De meme, C°°(/2) designe 1'espace des fonctions indefiniment differentiates sur f l . Ces notations s'etendent d'une part au cas ou fi = M est une variete differentiable, d'autre part au cas ou 1'espace d'arrivee n'est plus C mais un espace vectoriel topologique E sur [R : on notera alors Ck(f), E), C 00 ^, E) les espaces correspondants. Pour k e f^l U (oo), Co(/2) designe le sous-espace de Ck(f2) dont les elements sont nuls en dehors d'un compact de /2, tandis que C k ( H } est forme des restrictions a /2 d'elements de Ck(Rn). Pour noter les derivees partielles d'un element de Ck(H\ nous utiliserons les multi-indices. Un multi-indice a = (a b ..., a „) est un
14
Notations et rappels de theorie des distributions
element de N", son module \ a \ est par definition | a \ = a { + - - • + a n, et *\
on pose or! = a j! ... a „!. Poury e (1, ..., n }, la derivation — sera aussi dX;
notee 8,, ou 8y lorsqu'aucune confusion n'est a craindre. Pour des raisons liees a la transformation de Fourier (voir paragraphe 5 ci-dessous), il est •\ egalement utile d'introduire la notation D,•, = — i — . Une derivation dx
j
a
1
d'ordre plus eleve sera alors notee 8 = d" ... 8 "" ou Da = D"1... D "". Nous utiliserons aussi cette convention pour designer les monomes construits sur les composantes d'un vecteur de R". Ainsi, si x e R", Un operateur differentiel sur n est une combinaison lineaire finie de derivations d'ordres arbitraires a coefficients dans C°°(/2). II est dit d'ordre m si les derivations d'ordre superieur a m n'y apparaissent pas. En d'autres termes, un operateur differentiel d'ordre m sur n s'ecrira :
ou les aa e C Q O (/2) sont les coefficients de P. Sous cette forme, il est aise de constater que P definit une application lineaire de Ck + m ( f l ) dans C k ( f l } pour tout k. Le symbole de P est la fonction polynomiale en £ definie sur /2 x R" par
tandis que son symbole principal d'ordre m (ou symbole principal si aucune confusion n'est a craindre) est la fonction homogene en £ :
2 DISTRIBUTIONS SUR UN OUVERT DE 1R" d) On appelle distribution sur 1'ouvert fl toute forme lineaire u sur Co°(/2) satisfaisant a la propriete de continuite suivante : pour tout compact K, il existe un entier m et une constante C tels que :
L'espace des distributions sur /2 est note 2)'(/2). II contient en particulier
Distributions sur un ouvert de 1R"
15
1'espace L^fi ) des fonctions localement integrables sur 17, selon 1'identification suivante : /%
Un autre exemple de distribution est donne par la masse de Dirac en un point. Si XQ G n et
qui, compte tenu de Identification (2.1), prolonge bien aux distributions 1'operateur 3, precedemment defmi sur C ] (/2). De meme, si a e C°°(/2), au G 3)' (17) est definie par :
Ainsi, tout operateur differentiel P — Y aa Da se prolonge en une application lineaire de 3)'(/2) dans lui-meme, par la formule :
c) Si f l ' est un ouvert contenu dans /2, et si u e 9)' (/2), la restriction u\n, de w a 17' n'est autre que la restriction de la forme lineaire u a 1'espace Co°(17') c Co°(l7). On dira alors que w est nulle (resp. de classe C*) sur /2' si M J ^ , =0 (resp. u\n, peut etre definie par /eC f e (17') selon la formule (2.1)). Pour que cette definition soit maniable, il importe que Ton puisse reconstruire .u a partir de ses restrictions sur les ouverts d'un recouvrement de f l . C'est 1'objet du lemme suivant. LEMME DES PARTITIONS DE L'UNITE. Soit (I7y) unefamille d'ouverts de fl telle que 17 = I ) l 7 y . // existe une famille (
ii) Pour tout compact K de fl, {/, K D supp p j ^ 0 } est fini. iii) Z)a«5 17, V
16
Notations et rappels de theorie des distributions
A 1'aide de ce lemme, on montre par exemple que, si [^J /2y = fl et si
Ceci nous amene aux definitions suivantes : on appelle support de u (resp. support singulier de u) le complementaire dans fl des points au voisinage desquels u est nulle (resp. u est de classe C00). Le support de w est note supp u ; le support singulier de u est note supp sing u. Ce sont deux ensembles fermes, verifiant supp sing u <= supp u, et le resultat precedent se paraphrase par les equivalences :
Enfln, remarquons que si w e C°(/2), le support de u defini ci-dessus coincide avec Fadherence de {x e fl, u (x) ^ 0}. L'espace des distributions a support compact dans H est note 8'(/2). II s'identifie a 1'espace des formes lineaires sur C co (/2), continues pour la topologie definie par les semi-normes
K parcourant les compacts de fl et m les entiers.
3 CONVOLUTION a) Soient u et v deux fonctions C°° a supports compacts. On pose :
La fonction u * v ainsi definie est C °° a support compact verifiant:
On Fappelle la convolee des deux fonctions u et v. On peut bien sur definir la convolee de fonctions moins regulieres. L'extension la plus naturelle concerne les fonctions sommables : si u et v appartiennent a Ll(W), alors u * v definie par (3.1) appartient a Ll(Rn) et on a:
Neanmoins, ce n'est pas cette extension que nous utiliserons le plus
Convolution
17
frequemment, mais plutot celle decrite dans les paragraphes b) et d) cidessous, qui concernent les cas ou «e2)'(IR"), v E Co°(IR"), puis ou n •a (W3>nJ. \ M CLG
defmit sur R" une fonction u * u de classe C °°. Cette fonction verifie en outre :
c) La convolution est a 1'origine du tres utile precede de regular-isation, que nous decrivons maintenant. Soit
(
L'interet de ce precede d'approximation par des fonctions regulieres est que le mode de convergence de ue vers u est essentiellement decrit par la regularite de u. Ainsi, si u e C fc(R"), u£ converge vers u au sens des seminormes sup sup | dav (x) |, ou K parcourt les compacts de IR" ; si xeK
| «| ^k
u e Lp($&") ( l ^ / ? < + co), espace des fonctions de puissance p-ieme sommable, ue tend vers u dans Lp. De plus, la relation (3.4) montre que le support de u£ est arbitrairement proche de celui de u lorsque e tend vers 0. A 1'aide d'une «troncature », on etend ainsi le precede de regularisation aux distributions definies sur un ouvert n de IR", montrant par exemple que Co°(/2) est dense dans LP(O} si p G a, + oo[ et dans 3)'(/2) pour la « topologie faible », i.e. au sens de (3.5). d) Pour definir la convolution de deux distributions, on constate d'abord que, si u e 2)' (IR"), v,
ou Ton a pose v(x) = v(- x).
18
Notations et rappels de theorie des distributions
Apres avoir etendu 1'operateur v >-> v aux distributions par :
on pose, pour u e 0)' (R"), v e 8' (R") et
On definit ainsi une distribution w * v sur R", qui verifie encoje (3.3) et (3.4), auxquelles on peut ajouter :
Par exemple, si 5 = 80 designe la masse de Dirac a 1'origine, on a, pour toute distribution M sur R", w * S = u. La convolution des distributions est fondamentale dans 1'etude des operateurs differentiels a coefficients constants. On en trouvera une illustration dans 1'introduction du chapitre I, paragraphe 1.1, oii la preuve de la relation (3.6) est egalement esquissee.
4 NOYAUX Soient f l { et /22 deux ouverts de R", et soit Ke 0)' (f2l x /2 2 ). La relation :
oii w £ C o ° ( / 2 1 ) , v e Co°(/2 2 ), u 0 v(xl, x2) = u(x{) v(x2), defmit une application lineaire AK: C^°(/2 2 )-^3)'(^i)5 continue au sens suivant: pour tout M e C^°(/2 1 ), pour tout compact K de /22, il existe une constante C et un entier m tels que, Vu e Co°(/2 2 ) supportee dans AT,
Lorsque ATe /./^(/ij x /2 2 ), la relation (4.1) s'ecrit plus familierement:
De facon generale, la distribution K est entierement determinee par la relation (4.1), et est appelee le noyau de 1'operateur AK. Un theoreme de L. SCHWARTZ assure que tout operateur A : Co°(/2 2 ) -> D'(^i), continu au sens de (4.2), admet un noyau. Neanmoins, nous n'utiliserons jamais ce theoreme dans la suite, car les operateurs que nous manipulerons ont des noyaux aisement identifiables.
Analyse de Fourier sur 1R"
19
Par example, le noyau de 1'operateur differentiel P = Y aa (x) Da est la distribution K(x{, x2) = £ aa(xl) D" 8 (xl - x2), ou 8 est la masse de Dirac; le noyau de 1'operateur de convolution par M e 3)' (R B ) est A"(x,, JC2) = M(JC, - *2). La notion de noyau donne lieu a une etude plus operateurs. Par exemple, etant donne un operateur K, il est aise de definir 1'operateur transpose de A (note par:
la distribution algebrique des A de noyau 'A), caracterise
II suffit de prendre pour 'A 1'operateur de noyau
Le noyau permet egalement de controler les supports (et les supports singuliers). Par exemple :
On a une relation analogue pour le support singulier.
5 ANALYSE DE FOURIER SUR 1R" a) On introduit d'abord 1'espace S des fonctions C00 a decroissance rapide sur IR". C'est 1'espace des fonctions «, C°° sur R n , verifiant:
On munit 1'espace S des semi-normes ainsi definies, lorsque a et (3 parcourent N". Si x = (x{, ..., x „) est un vecteur de K", on pose :
Exemple. La fonction definie par u(x) = e ' x' b) Soit w £ S. On pose, pour £ e R",
ou Ton a note
/2
appartient a S.
20
Notations et rappels de theorie des distributions
On definit ainsi ime application lineaire continue
appelee transformation de Fourier. La fonction $u = u est la transformee de Fourier de u. L'operateur ^F possede les proprietes fondamentales suivantes (ou Ton voit Finteret d'avoir introduit Dj) :
c) On appelle distribution temperee sur IR" toute forme lineaire sur §, continue pour les semi-normes definies en a). L'espace des distributions temperees est note S'. On a en particulier S'(IR") cr S', et S c S' en faisant operer S sur lui-meme par la formule :
De plus, puisque C*(IR K ) c S, il est aise de prouver (par regularisation) que S est dense dans S' (muni de la topologie de la convergence simple sur S). Remarquons maintenant que le theoreme de Fubini entraine :
On en deduit que la formule
definit une application lineaire 3- : S' —> S', unique prolongement continu de (F : S -> S'. En particulier, & satisfait encore aux relations (5.2), (5.2') et (5.3), (5.3'). On notera que la restriction de 1'application & a /^([R") est encore donnee par la formule (5.1) ou, si u E L '(IR"), u est une fonction continue tendant vers 0 a Finfini. Un autre exemple est donne par la formule :
qui decoule directement des definitions.
Analyse de Fourier sur 1R"
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En utilisant (5.2), on constate que 1 = c8 pour un certain c G C. On en deduit que, pour tout u e S :
et 1'examen d'un cas particulier (par exemple w(x) = e \x\ I*) conduit a c = (2 TT)". En utilisant 1'operateur de translation ry et les formules (5.2'), (5.3'), on conclut que
En d'autres termes, si u e S, la formule (5.1) equivaut a
C'est la formule d'inversion de Fourier. 5 est done un isomorphisme de S sur S, et egalement de S' sur S' en utilisant (5.5). Son inverse est (2 re )~n &, ou & est la composee de $ et de la symetrie v ^ v definie sur S' par :
d) La transference de Fourier joue en outre un role particulierement important vis-a-vis de 1'espace L 2 (IR"). Pour /, g E L 2 (IR"), on note
le produit scalaire. D'apres (5.4) et la formule d'inversion de Fourier, on a, si /, g e S,
On en deduit que 5 se prolonge en un automorphisms de Z,2(R"), tel que (2 77 )~ "/2 & soit unitaire. C'est le theoreme de Plancherel. e) Les formules (5.2') et (5.3') permettent d'etudier le lien entre convolution et transformation de Fourier. Pour decrire ce lien, il est commode d'introduire la notion de fonction C00 a croissance lente. Une fonction a e C°°(R") est dite a croissance lente si
Par exemple, les fonctions polynomials sont C °° a croissante lente, et plus generalement, si u e 8' (R"), u est C°° a croissante lente.
22
Notations et rappels de theorie des distributions
Si a est C°° a croissance lente, le produit par a definit un operateur lineaire continu sur S, done, par dualite, se prolonge en un operateur lineaire continu sur S'. En particulier a G S'. (L'identifier a a. 1.) Enfin, si v E §' et ^ G S, la convolee v * if/ defmie par
ou &x(y) = if/(x — y) est C00 a croissance lente. On a alors les formules suivantes :
II existe d'autres situations ou les formules ci-dessus sont vraies (faisant notamment intervenir 1'espace L!) mais nous ne les utiliserons pas dans ce cours.
CHAPITRE I
Operateurs pseudo-differentiels
Nous presentons dans ce chapitre, de facon auto-contenue, les elements principaux d'une theorie des operateurs pseudo-differentiels : symboles, calcul symbolique des operateurs, action dans les espaces de Sobolev, in variance par changements de coordonnees.
1 INTRODUCTION 1.1 L'usage de la transformation de Fourier
Pour une fonction a(£) C°°, a croissance lente (cf. chapitre 0, paragraphic 5 ej), on note a(D) Foperateur defini sur S'(R") par :
La fonction «(£) s'appelle le symbole de 1'operateur a(D). Pour u E S, la formule
par comparaison avec la formule d'inversion de Fourier :
montre que a(D) ne modifie le fragment w(£)e l x f de «frequence» £ de M qu'en multipliant son « amplitude » w(£) par a(g). Par ailleurs, on a la formule
24
Operateurs pseudo-differentiels
qui signifie que le symbole du compose de deux operateurs n'est autre que le produit des symboles : on appellera « calcul symbolique » ce type de propriete, sur lequel on reviendra au paragraphe 1.3. On nommera plus tard (avec quelques restrictions supplementaires sur la croissance de a(gj) a(D) un « operateur pseudo-differentiel a coefficients constants », voulant souligner par la le fait que son symbole ne depend pas de x. La theorie qui sera developpee dans ce chapitre permettra d'associer des operateurs a(x, D) a des symboles generaux a(x, £), en sorte que le caractere de « modulation d'amplitude » de Faction de a(x, D} souligne plus haut soit preserve, et surtout qu'on dispose d'un calcul symbolique du type:
a # b etant un certain symbole que Ton sait calculer (et qui n'est autre que ab si b est a coefficients constants). Neanmoins, la theorie rudimentaire des operateurs a coefficients constants permet deja d'obtenir des resultats interessants. Soit par exemple Foperateur :
C'est un operateur du type precedent de symbole :
On peut trouver une distribution E verifiant PE = 8 + M (S masse de Dirac en 0, (o e S) ; il suffit de prendre :
Une telle distribution E est C* hors de 0 ; en effet homogene de degre -3 pour |£| grand,
de degre
— 2 — k, et de meme pour les derivees de E (cf. aussi Ex. 1.1). D'autre part, si / € 8', on a
La distribution u = E * / est done une solution approchee de 1'equation
Introduction
25
avec une erreur at */ qui est de classe C00. Notons enfm que supp sing u = supp sing / ; en effet, comme Pu = / + C co, / est C°° la ou u Test; d'autre part, si /est C°° pres de XQ, on ecrit
ne fait intervenir que x - y hors de 0 (la ou E est C °°) si * est proche de JCQ, done M(JC) e C °° pour x pres de .XQ. L'utilisation de E permet egalement de prouver que toute solution v de Pv = f est telle que :
En effet, si f e C°° pres de XQ, soit x e C™ valant 1 pres de .XQ ; alors P(xv} coincide avec / pres de XQ done est de classe C00 pres de XQ. Comme xv et P C ^ u ) sont dans 8', on a :
et le resultat precedent permet de conclure que ^y G C°° pres de XQ.
Nous avons ainsi utilise Foperateur E(D), qui est aussi la convolution par E, d'abord comme un inverse a droite de P modulo C °° (pour obtenir une « solution approchee » de 1'equation Pu = f), puis comme un inverse a gauche de P modulo C°° (pour etudier la regularite des solutions de Pv = /). Un tel operateur est appele une parametrix de P. Toutefois, cette facon de travailler entierement « d'un point de vue Fourier » presente divers inconvenients : on ne peut controler precisement supp u et supp sing w, et il est mal commode de traiter ainsi le cas des operateurs « a coefficients variables ». 1.2 Les operateurs a coefficients variables L'approche du paragraphe 1.1 conduirait pour un operateur differentiel P = £ aa(x) D% (aa e S), a la formule
d'un usage peu agreable.
26
Operateurs pseudo-differentiels
II est plus habile d'utiliser la formule
car alors rien n'oblige a prendre pour p(x, £) une fonction polynomiale en £, c'est-a-dire le symbole d'un operateur differentiel: toute fonction « raisonnable » a — a(x, £) fera 1'affaire, et 1'operateur correspondant sera dit « pseudo-differentiel de symbole a(x, £) », et note a(x, £>), par la lettre capitale A correspondante si aucune confusion n'est a craindre. Par « raisonnable » on entend que : i) a(x, £) devra avoir un comportement de type polynomial en £, lorsque |£ | -» + oo, s'ameliorant par derivation en £ ; c'est-a-dire que Ton aura pour un certain ra,
ii) La variation en x de a(x, £) devra etre assez faible, afin de pouvoir clairement preserver la distinction entre 1'amplitude a(x, £) et la « phase » e1*^ dans 1'integrale (1.2.1). De facon precise on exigera :
Une fonction C°° satisfait des proprietes du type i) et ii) sera appelee un symbole d'ordre m (cf. paragraphe 2.1 pour une definition precise). II va de soi que les exigences i) et ii) sont susceptibles de larges modifications qui seront discutees dans les exercices du chapitre I (Ex. 2.8, 2.9, 4.12). L'efficacite de cette approche est apparue historiquement a propos du probleme d'ecrire une parametrix (cf. paragraphe 1.1) pour un operateur differentiel P (x, D) elliptique a coefficients variables (elliptique signifie ici pm(x, £) ^ 0 pour £ G R", £ ^ 0). En effet, si Ton essaye une solution de la forme u = a(x, D) f, a 1'equation Pu = f, on trouve :
avec
Dans la somme ci-dessus, le comportement (lorsque termes successifs va en s'ameliorant: si 1'on choisit
des
(car p (x, g) =£ 0 pour | ^ | assez grand), on peut verifier que a est un
Introduction
27
symbole d'ordre — m, et il vientp(x, g + D ) a = 1 + 0(1/| £ | ) = 1 + r, ou r est un symbole d'ordre — 1. Done Pu = f + Rf, ou Rf est une fonction plus reguliere que / (par exemple, si / e L 2, Rf et son gradient sont dans L2). Comme nous le verrons (paragraphe 5.4), on peut en fait affiner ce precede pour aboutir a Rf e C °°, comme au paragraphe 1.1. L'important ici est de construire un cadre (celui des symboles et des operateurs correspondants) ou il soit possible d'inverser (approximativement) un operateur P(x,D) (differentiel ou pseudo-differentiel, peu importe) par un operateur a(x, D) du meme type: on aura done une algebre d'operateurs, de plus, 1'inverse aura pour symbole essentiellement le « candidat naturel » a On remarquera bien que 1'approximation consideree ici n'a pas lieu au sens des valeurs numeriques des fonctions, mais au sens de leur regularite : une « petite erreur » est une fonction C °°, si grande soit-elle ! On pourrait craindre que ce trait ne limite les applications possibles de la theorie a 1'etude des singularites des fonctions, dans 1'esprit de la propriete prouvee au oaraeraohe 1.1 :
En fait, il n'en est rien : on verra au chapitre II comment utiliser les operateurs pseudo-differentiels pour etablir des inegalites entre solutions et donnees de certains problemes differentiels; le caractere approximatif de la theorie se reflete 4ans la difficulte a preciser les valeurs numeriques des constantes dans les inegalites ; neanmoins 1'existence seule de telles inegalites suffit en general a prouver 1'existence de solutions exactes des problemes consideres (cf. chapitre II, paragraphe C.I.2.). 1.3 Les deux cotes reconcilies Le fait remarquable de la theorie esquissee ici est la grande robustesse de la notion de symbole. Par exemple, le produit a(x, D) b(x, D) de deux operateurs associes par (1.2.1) a des symboles a(x, £) et b(x, £) est bien, formellement, un operateur de la meme forme associe a une certaine fonction c(x, ^ ) : le fait que c(x, ^ ) soit elle-meme un symbole est hautement non trivial, et constitue le cceur meme de la theorie du present chapitre (theoreme 4.1). On a de plus un « calcul symbolique » au sens du paragraphe 1.1, en ceci que le symbole c s'ecrit asymptotiquement (notion definie au paragraphe 2)
le terme principal de cette somme etant ab, comme pour le cas des coefficients constants.
28
Operateurs pseudo-differentiels
L'interet d'un tel calcul symbolique est de reduire des enonces portant sur des operateurs a des enonces portant sur des fonctions : on en verra de nombreux exemples dans ce chapitre (au paragraphe 5 notamment). Par ailleurs, une consequence de la theorie est la « propriete pseudolocale » suivante : pour tout operateur pseudo-differentiel A,
Cela signifie que Faction d'un operateur A, bien qu'elle «etale» le support de u, ne ruine cependant pas la localisation en x des singularites de u (un fait qui n'est nullement evident sur la formule (1.2.1)). En affinant ceci on parvient (cf. chapitre II, section B) au concept de front d'onde de u (note WF(u~)), qui est un ensemble de points (x, g ) ou x e supp sing u tandis que £ est une frequence dominante de w pres de x, et a la formule :
On voit done que le calcul pseudo-differentiel et le concept de front d'onde qui lui est lie permettent de disposer de la double information « d'un point de vue jc » et « d'un point de vue Fourier » sur les fonctions que Ton considere. L'usage systematique des localisations «en x» et «en £» correspondantes s'appelle Fanalyse microlocale, qui sera esquissee au chapitre II.A et B.
2 SYMBOLES 2.1 Definition et exemples DEFINITION. Soit m e IR. On note Sm = Sm(Rn x R") 1'ensemble des ae C^dR^xIR") tels que:
On notera de plus S'™ = (^}Sm. Un element a E Sm est appele symbole d'ordre m. Exemple 1. Si a(x, ^) =
J]
aa(x) £a, avec aa e C00^"), bornee
I a | sm
ainsi que toutes ses derivees, a E Sm: on dit que a est un symbole differentiel. Exemple 2. Soit «(£) une fonction (positivement) homogene de degre m (c'est-a-dire V A > 0 , a(A^) = A w a(£)) et C00 pour ^ ^ 0 . Si
Symboles
29
X e Co°, x = 1 Pres de 0, la fonction a(£) = (1 - x(€))a(£) symbole d'ordre m.
est un
Exemple 3. Soil ;?(;*:, £) un symbole differentiel d'ordre m defini pour .x e /2 ouvert de R". Supposons j7 elliptique dans f l , c'est-a-dire :
Pour
et
a(x, g ) =
* e C0°°,
* = 1 pres
de
0,
la
fonction
est un
5 . symbole d'ordre - m si C est assez P(x,€) grand (voir la discussion au paragraphe 1.3). Exemple 4. Soit
Enfin, le lemme suivant est utile. LEMME F(a},...,a
2.1.1. Si )ES°. k
a^...,ak&SQ
et
FeC°°(C^),
alors
Preuve: comme Re ak et Im ak sont dans S°, on peut supposer at a valeurs reelles et F E C^R^). Maintenant:
Nous aliens demontrer par recurrence sur p, que les estimations du type (2.1.1) pour toute fonction de type F(a) sont vraies pour \a\ + \/3 \ ^p. Le casp = 0 est clair. Par ailleurs, pour | a | + | /3 | *~p + I , la formule de Leibniz appliquee a (2.1.5) ou (2.1.6), et 1'hypothese de recurrence dF appliquee aux derivees de — (a), permettent de conclure. dak
D
On prendra garde au fait qu'un symbole a(x, ^) (x € IR", ^ G R") n'est pas un symbole en les variables y = (x, x'), 17 = ( £ , £ ' ) (xr G FT, ^' G IR W , m ^ 1 ), sauf s'il est differentiel (Ex. 2.1). De nombreuses autres classes de symboles sont aussi utiles dans la pratique : quelquesunes sont introduites dans les exercices 2.8 et 2.9.
30
Operateurs pseudo-differentiels
2.2 Approximation des symboles Deflnissons sur 5"" les semi-normes
On obtient ainsi un espace complet (ce que Ton appelle precisement un espace de Frechet), la convergence an ->• a signifiant V a, V /3, \an — a\™^>0. II est clair que pour cette topologie, les applications definies en (2.1.2) et (2.1.3) sont continues. II est commode de disposer du lemme d'approximation suivant. LEMME 2.2.1. Soit a e S°(Rn x R"), et posons ae(x, £) = a(x, e£). Alors ae est borne dans S0, et ae -> aQ dans Sm pour tout m > 0, lorsque £^0.
Preuve: On va montrer que, pour 0 = = r a = s l , 0 ss e *s 1, a et )8 quelconques, \a£ — a 0 |^ « Ca^>w e w . En effet, pour /3 = 0,
et 1'estimation resulte de Log (1 + x) =s Cm xm (x ~z 0, m > 0 ). Pour )S ^ 0, 9" 3f a0 = 0, et
ce qui donne le resultat, car (1+ | £ | ) 2 s l + e | £ | . On notera que la convergence ae -> «0 n'a pas lieu dans S°. D En particulier, si ^ E S, x = 1 Pres de 0, et a e Sm, les symboles ae(x, £) = x(e%} a(x> O sont d'ordre -co, et ae -» a dans 5"" pour tout m' > m. 2.3 Sommes asymptotiques et symboles classiques pseudo-differentiels dans 8 et S' Soient ay G 5"Wy (j; e f^J) pour une suite decroissante my -^ — oo (dans la pratique, ce sera souvent w, = m -j ou ray = ra —j/2). On veut donner
Symboles
31
un sens a V Oj, etant entendu qu'on ne peut pas esperer ici une serie convergente ; on ecrira :
(somme asymptotique au sens du comportement lorsque | £ | -* + oo), pour dire que :
Pour illustrer la notion de somme asymptotique, montrons d'abord le lemme classique suivant. LEMME DE BOREL. Soil (&y) une suite de nombres complexes. II existe
Preuve : soit x une fonction C °° valant 1 pour | x \ « 1 et 0 pour |*| > 2. Soit (A y ) une suite de nombres positifs tendant vers + oo. Nous aliens montrer que Ton peut choisir (A y ) de sorte que la fonction definie par
possede les proprietes de I'enonce. Notons tout d'abord que la serie cidessus converge simplement. Soit k un entier. Si j ^ k, la derivee A:-ieme du terme de rang j vaut:
Puisque A y x est borne sur les supports de x constante Ck telle que :
et
de ses derivees, il existe une
Si Ton choisit A y ^ 1 + \ b j \ , alors la serie £ \f}k\x) \ converge uniformement pour x e IR, ce qui assure que / est de classe C°°, et que ses derivees s'obtiennent en derivant terme a terme. En particulier, pour tout k,
32
Operateurs pseudo-differentiels
Le meme lemme est vrai pour / = /(z) holomorphe dans un secteur de C (Ex. 2.6). Dans le cas d'une somme asymptotique de symboles, nous avons la proposition suivante. PROPOSITION 2.3. // existe a e S™° tel que a ~ £ a,. On pent de plus imposer que supp a d U supp a;. Preuve : c'est une adaptation du lemme precedent, 1'asymptotique pour x —> 0 etant remplacee par 1'asymptotique pour 1/| £ | -»0. On prend done
avec x e ^o°j X — 1 Pres de 0, et £/^>»0 assez vite. Plus precisement, on exigera :
ce qui est possible compte tenu du lemme d'approximation 2.2.1 car 1 — x(££} tend vers 0 dans Sl. La somme est localement finie, done « e C00. Pour a, (3, k donnes, on a, pour N ^ \a\ + \(3\ et mN + 1 =s mk+ 1?
Dans le meme ordre d'idees, nous introduisons la definition suivante. DEFINITION. Un symbole a e Sm est dit classique si a ~ ^ a^ les i
fonctions ctj etant homogenes de degre m—j pour |£| ^\, c'est-a-dire a^x, A ^ ) = \m-J O j ( x , g ) pour \^\^l, \^l. Les trois premiers exemples de symboles donnes au paragraphe 2.1 sont classiques. II arrive qu'on qualifie par abus de «symboles» des fonctions a qui sont C °° pour | £ | ^ 0 seulement: il est entendu alors qu'on doit les
Operateurs pseudo-differentiels dans S et S'
33
tronquer convenablement pres de £ = 0, la difference entre deux symboles obtenus de cette maniere etant alors dans 5~ °°. C'est en particulier le cas pour des fonctions homogenes.
3 OPERATEURS PSEUDO-DIFFERENTIEL DANS S ET S' On precise maintenant la definition mentionnee dans 1'introduction. 3.1 Action dans S PROPOSITION 3.1. Si a e Sm et u e S, la formule
definit une fonction de S, et ['application
est continue. L'application lineaire Op ainsi definie de Sm dans les operateurs lineaires de S est infective, et satisfait aux relations :
oil Xj designe la multiplication par la fonction x »->. Xj. Preuve : on a d'abord, comme u e S et a e Sm
ce qui montre que Op (a) u est (continue et) bornee. Les relations (3.1.1) sont immediates par integration par parties. Par exemple,
tandis que
34
Operateurs pseudo-differentiels
d'oii la premiere formule de (3.1.1). Ces formules impliquent entre autres que x" Z)^(Op (a) w) est une combinaison lineaire de termes : done x" D^(Op (a) u) est bornee par le produit d'une semi-norme de u dans S par une semi-norme de a dans Sm, ce qui est la continuite annoncee. Finalement, pour montrer que Op est injective, supposons que, pour tout u E S et pour tout x e R", on ait :
Fixant alors x, on constate que la fonction b definie par
appartient a L2([R'1), et est orthogonale a toutes les fonctions de la forme
lorsque u decrit S, v decrit S done b = 0 par densite de S dans L\ D DEFINITION. Pour a E Sm, 1'operateur Op (a) est I'operateur pseudodifferentiel de symbole a. On dit qu'un operateur pseudo-differentiel est d'ordre m si son symbole appartient a Sm. NOTATION. Par analogie avec les operateurs differentiels (voir la formule (1.2.1)), on note souvent Op (a) = a(x, D). Si aucune confusion n'est a craindre, on designera parfois aussi un operateur pseudo-differentiel par la lettre capitale correspondant a son symbole ; ainsi A = Op (a). 3.2 Noyaux et adjoints 3.2.1 Noyaux Soit d'abord a e S~ °°. Pour M e S, on a :
Operateurs pseudo-differentiels dans S et S'
35
Le noyau K de 1'operateur Op (a) est done donne par
Lorsque a appartient a Sm, cette formule se prolonge suivant
ou ^F| a designe la transformee de Fourier de a par rapport a la variable £, dans S'(R 2 "). La formule d'inversion de Fourier donne alors :
Les deux formules (3.2.2) et (3.2.2') etablissent une bijection dans S'(R 2 ") entre symboles et noyaux d'operateurs. Bien entendu, si a etait seulement dans S'(IR 2 "), 1'operateur correspondant appliquerait S dans S', et non S dans S comme le montre la proposition 3.1. On en deduit que K jouit de proprietes supplementaires qui le caracterisent parmi les distributions temperees comme noyau d'un operateur pseudodifferentiel (cf. Ex. 3.1 et 3.2). Nous ne les utiliserons pas dans ce cours. 3.2.2 Adjoint* Soit A un operateur quelconque de S dans S. On cherche un operateur A* de S dans S tel que
Notons que, par un argument simple de densite deja rencontre, si A* existe, il est unique ; A* est alors appele Vadjoint de A. L'existence de A* permet de definir A : §' -> S' par la formule
etant entendu que, si w e S' et v E S, (w, t> ) designe («, f ) , (.,. > etant le crochet de dualite : si Ton prefere, on aura done
Ce type de manipulation a notamment etc utilise pour definir la transformation de Fourier sur S', puisque Ton a
Etudions maintenant ces problemes pour deux exemples simples d'operateurs pseudo-differentiels :
36
Operateurs pseudo-differentiels
est un operateur differentiel a coefficients C°° a croissance lente, on a, pour toutes fonctions u, v dans S
P * est done un operateur differentiel a coefficients C °° a croissance lente. Remarquons que son symbole principal est simplement le conjugue du symbole principal de P. b) Soit a(D} un operateur pseudo-differentiel a coefficients constants (i.e. a symbole a independant de x). On a, pour u et v dans S,
Ainsi «(/))* = a(D). Dans les deux cas a) et b), Fadjoint de Foperateur pseudo-differentiel considere est un operateur pseudo-differentiel de meme ordre. Le fait est vrai en general, mais sera assez long a prouver. Pour terminer, observons que, si A* existe, son noyau K* s'exprime aisement a Faide du noyau K de A. En effet, d'apres la definition du noyau d'un operateur et la formule (3.2.3), on a :
Finalement
3.2.3 Adjoint d'un operateur
pseudo-differentiel
Soit A un operateur pseudo-differentiel de symbole a e Sm. On se propose de determiner, s'il existe, Fadjoint de A. Pour cela, conformement
Operateurs pseudo-differentiels dans S et S'
37
aux deux sections precedentes, il suffit de verifier que, si K est le noyau de a (donne par la formule (3.2.2)), Foperateur de noyau K* donne par (3.2.4) envoie S dans S. Nous aliens en fait montrer qu'il s'agit d'un operateur pseudo-differentiel. Pour cela, il nous faut montrer que la distribution a* dans S'(R 2 ") correspondant a K* par (3.2.2') est un symbole. Pour etablir la formule donnant a* en fonction de a, il est plus commode de supposer a (et done a *) dans S (R2 " ), puis de prolonger par continuite a S'(R 2 "), en vertu de la continuite des operations (3.2.2), (3.2.2') et (3.2.4). II vient:
et
La correspondance a -+ a * est done une convolution avec 1'exponentielle oscillante (2 TT)~" e~lyr}. II est en fait aise de verifier directement que cette operation envoie S'(IR 2 ") dans S'(IR 2 "), car (voir Ex. 4.9.a) la transformee de Fourier en (x, £) de (2 TT)~" exp(— bc£) n'est autre que exp(ix£), qui est une fonction C°° a croissance lente, done un multiplicateur de S'(R 2 "). Le point crucial est donne par le theoreme suivant qui est un des deux resultats fondamentaux du calcul symbolique. THEOREME 3.2.3.
En particulier, si A = Op (a) est un operateur pseudo-differentiel d'ordre m, A* = Op (a*) est un operateur pseudo-differentiel d'ordre m, et par consequent A s'etend en un operateur de S'(R") dans S'(IR"). La preuve du theoreme repose sur des estimations assez delicates ; bien qu'on soit la au coeur du sujet, les details peuvent etre negliges par Futilisateur presse, et c'est pourquoi nous les presentons en appendice. (Voir aussi 1'autre preuve proposee dans 1'exercice 4.11).
38
Operateurs pseudo-differentiels
4 COMPOSITION DES OPERATEURS Solent Al et A2 deux operateurs pseudo-differentiels. On a, pour H G S,
done
1'operateur A\ A2 egale formellement B ou
L'integrale qui definit b est, exactement comme au paragraphe 3.2.3, une convolution en les variables (y, 77 ) (a (x, £) fixes). La meme preuve qu'au paragraphe 3.2.3 donne le second theoreme fondamental du calcul symbolique. THEOREME 4.1. Si a} e Sm\ a2 e Sm\ on a Op (a,) Op O2) = Op (b), ou b = al # a2 e Sm[ +m2 est donne par (4.1), et b ~ J] — a« fl , /)« a2. Bien entendu dans le cas ou a{ et a2 sont differentiels, on peut verifier le theoreme, a 1'aide de la formule de Leibniz, la formule asymptotique etant alors exacte (Ex. 4.1). COROLLAIRE 4.1. Si a^ G S™^ et a2eSm\ le crochet [Al,A2] = A\A2 — A2A{ des operateurs A\ et A2 est un operateur d'ordre ml + m2— \, dont le symbole b vaut
On a note id {/, g }
le « crochet de Poisson »
Action des operateurs pseudo-differentiels et espaces de Sobolev
39
Preuve du corollaire 4.1: les symboles b{ et b2 de A\A2 et de A2 A! verifient:
Done, pour
Nous verrons au paragraphe 6 comment le symbole principal d'un operateur A sur une variete M est defini comme une fonction sur le fibre cotangent T* M de cette variete, le crochet de Poisson de deux telles fonctions etant intrinsequement defini (c'est-a-dire sans reference a un choix de coordonnees locales (jc, £)). Le theoreme 4,1 constitue ce qu'on a appele dans 1'introduction le « calcul symbolique » (une autre preuve est offerte dans les exercices 4.10 et 4.11).
5 ACTION DES OPERATEURS PSEUDO-DIFFERENTIELS ET ESPACES DE SOBOLEV 5.1 Action sur L2 THEOREME 5.1. Si a e S°, a(x, D) est un endomorphisme de L2. Remarquons que ce resultat fondamental est evident si le symbole a(x, £) depend de jc seul ou de £ seul, ou encore si a(x, £) = b(x) c ( g ) : la norme de 1'operateur est aussi, dans ces cas particuliers, aisement calculee en fonction de sup | a \. Le cas general en revanche est beaucoup plus complique (ainsi que le calcul de la norme), et necessite le controle d'un certain nombre de derivees du symbole a. Nous donnons ici une preuve utilisant le calcul symbolique ; d'autres variantes sont examinees en exercice (Ex. 5.2 et 5.3). Nous noterons dorenavant | w | 0 la norme de u dans L2. Preuve: 1'idee est la suivante : comme | Au \2 = (Au, Au ) = (A* Au, u ), 1'inegalite |v4w |Q =s M|« |Q s'ecrit aussi (Bu, u ) 5? 0, ou B = M — A * A est auto-adjoint d'ordre 0. Pour prouver
40
Operateurs pseudo-differentiels
que B verifie (Bu, u ) 3= 0 pour M assez grand, le plus simple est encore de mettre B sous la forme B = C* C: c'est ce que Ton fait. a) Choisissons M 2= 2 sup \a(x, £) | 2 , et prenons :
D'apres le lemme 2.1.1, c E S°; le theoreme 4.1. implique C* C = M — A* A + R, r e S ~{ (comme d'habitude, notre programme n'est realise qu'approximativement). Done \Au \2 =s= M\u | 2 + (Ru,u). b) II faut maintenant majorer P« erreur » (Ru, u ). Supposons r e S~k avec k 3= 1 : comme \Ru\2 = (R*Ru,u), R sera continu dans L2 si R* RYest, avec ||^|| L 2^ L 2^ \\R* R\\}%^L2. Or (artifice !) r* # r £ S~2k: en iterant 1'argument, on voit qu'il suffit de prouver que, pour un k assez grand, tout operateur de symbole r e S~k est continu dans L2. c) Prenons k = n + 1 (dans R") : le noyau A"(.x, _>>) de a(x, D) est alors une fonction continue et bornee. car d'aores (3.2.2}.
De plus, (Xj — yj) K(x, y) est le noyau de i —— (x, D), qui est « encore 9 £/ - meilleur» que a; en iterant (n + 1 )-fois, on trouve finalement ( 1 + l ^ - ^ l " " ^ 1 ) ! K(x, y) | ^ Cte. La decroissance de AT a 1'infini implique en particulier :
d) C'est un resultat classique qu'un operateur dont le noyau continu satisfait (5.1.1) est borne sur L2 (de norme au plus C): en effet,
d'oii
Ceci termine la preuve du theorer
Action des operateurs pseudo-differentiels et espaces de Sobolev
41
5.2 Action sur les espaces de Sobolev Rappelons d'abord la definition de ces espaces. DEFINITION. Pour 5 e IR,
Lorsque s E N, il est facile de voir (Ex. 5.6) que :
La raison pour laquelle ces espaces jouent un si grand role est qu'ils constituent une famille construite sur L2 permettant de mesurer la regularite des fonctions (de meme que les classes de Holder C", qui sont, elles, construites sur L°°). Le theoreme 5.1 et le theoreme 4.1 donnent immediatement la proposition suivante. PROPOSITION 5.2. Si a e Sm, I'operateur a(x, D) applique, pour tout s, H dans Hs~m. s
5.3 Inegalite de Carding (version « faible ») Si a = a(D) est a coefficients constants, et a(^)^0, I'operateur a(D) est « positif» en ce sens que Vw e S, (a(D) u, u ) ^ 0. Dans le cas general, il existe toute une famille d'« inegalites de Garding » qui relient la positivite du symbole a celle de I'operateur, avec une « erreur » plus ou moins importante. L'inegalite de Garding « forte » est la suivante : si a e S2 m +l (m e IR ), Re a ~z 0,' alors Re (a(x, D) Autrement dit,' on a la v v j y u,? u )/ == - C |w|Ln. i i Ji minoration qu'on aurait sans hypothese de signe sur le symbole a si celui-ci etait d'ordre 2 m : pour cette raison, cette inegalite est appelee aussi «inegalite de Garding avec gain d'une derivee». Nous nous contenterons ici de prouver 1'inegalite de Garding « faible ». PROPOSITION 5.3. Si aeS2m et, pour \g\^R et c > 0, Re a(x, ^) =2= c(l + |^ r | 2 )' n , alors, pour tout N, il existe une constante CN telle que :
Operateurs pseudo-differentiels
Preuve:
on
a
d'abord
comme
pour | £ | assez grand ; le symbole (1 + | £ | 2 ) m e est d'ordre zero et loin de zero pour |£| grand: le Iemme2.1.1 permet done d'affirmer que / = e 1/2 (l - x (£)) est dans 5™ pour x e C™, x = 1 pres de 0, convenablement choisie. On a alors f*#f = e + g, g e S2m~l, d'ou (Bu, u)^c\u\2m + (Gu, u ). Comme (Gu, u ) = ((1 + \D | 2 )- w / 2 Gu, (1+ | D12)m/2 M), on obtient finalement par 1'inegalite de CauchySchwarz :
Observons que, pour tous
car cela resulte de 1'inegalite facile :
En utilisant 1'inegalite 2 ab s= 77a 2 H— b2avec a = | u \m, b = \ u \ _N, on trouve finalement Re (Au, u ) = (.Sw, w ) > - | M | ^ — C ^ l w l 2 ^ , ce qui est 1'inegalite cherchee.
D
5.4 Inversion des operateurs elliptiques On realise ici le programme de construction de parametrix annonce dans 1'introduction. PROPOSITION 5.4. Soit a e Sm. Les conditions sont equivalentes, et impliquent
Action des operateurs pseudo-differentiels et espaces de Sobolev
43
Inversement, si iii) est satisfaite, il existe b E S~m verifiant i) et ii) et tout b' verifiant i) ou ii) est egal a b mod 5""°°. Un operateur a d'ordre m qui verifie iii) est dit elliptique.
done on a aussi:
D'autre part, i) ou ii) implique a(x, £) b(x, £) — 1 G S \ en particulier
pour | £ | grand, c'est-a-dire iii). Inversement, si a est elliptique, prenons :
Le theoreme 4.1 montre alors que :
En posam Dour k choisissan
ce qui est i). Un raisonnement analogue permet de construire B" tel que B" A - id G Op (5""°°), et la remarque du debut de la preuve complete la demonstration du theoreme. D II faut prendre garde que 1'existence d'un « inverse a gauche » approche au sens de BA — id e Op (S~ °°) ne signifie pas que A est injectif, mais que ker A est forme de fonctions C°°, et plus generalement que Au e C °° implique u G C co. Par exemple, dans IR, A = -r— est elliptique, et son ax noyau est forme des constantes. De meme, 1'existence d'un «inverse a droite » approche ne permet de resoudre 1'equation Au — f qu'approximativement. Cependant, si i) est satisfaite, il suffit, pour obtenir u = Bv
44
Operateurs pseudo-differentiels
solution de Au = /, de resoudre v + Kv = /, ou Kv (x) = f k(x, y) v(y) dy a un noyau ke C°°. Supposons par exemple qu'on J
veuille resoudre localement pres de 0, 1'equation Au = f, avec A = A = di + '.'+d2n\e laplacien, et / G C "(UT). Si (3r designe la boule de centre 0 et de rayon r, on peut resoudre dans L™(pr) 1'equation v + RKv = f, ou v est le prolongement de v par 0 hors de (3r, et R la restriction a (3r. En effet, si Ton ecrit v = Gv, Gv =/ — RKv, on voit que G est contractante dans L°°(/3 r ) des que r est assez petit, car
En prenant u = Bv, on a done Au = ABv = v + Kv et A(Ru) = v + RKv - Rf ; Ru est la solution locale cherchee. Comme on 1'a note au paragraphe 1.1, Ru est en fait C00. Une autre consequence utile de la proposition 5.4 est 1'existence de 1'inegalite a priori suivante : si a G 5"" est elliptique (au sens de iii), c'est-adire uniformement sur IR"), pour tout s e R, TV e IR, il existe Cs, CN^ s tels que, pour toute u e § :
(que Ton obtient egalement en appliquant 1'inegalite de Girding (proposition 5.3) a A* A). Cette inegalite signifie qu'un operateur elliptique controle, a un petit reste pres, un nombre de derivees egal a son ordre. (Sur ce theme, voir les exercices 5.12, 5.13 et 5.14 et aussi 6.5, 6.6 et 6.7.) 6 OPERATEURS DANS UN OUVERT DE IR" Jusqu'ici, nous avons considere des symboles definis pour (jc, £) e IR" x R", les operateurs correspondants agissant dans S'(IR"). Dans la pratique, on dispose souvent de symboles definis pour x e f2, n ouvert de R", et on desire leur associer des operateurs agissant dans 3)'(/2): ceci peut etre realise par un ingenieux systeme de troncatures, que nous allons maintenant expliquer. 6.1 Propriete pseudo-locale PROPOSITION 6.1. Soit a e Sm et soil K le noyau de a(x, D ). Alors K est C°° pour x ^ y. En particulier, pour toute u 6 S',
Operateurs dans un ouvert de ]R"
45
Preuve : Solent x ^ y, x, & e C"o°> * = 1 pres de x, > = 1 pres de y, supp x n supp
w G CQ° pour ^ E C*, (/* = 1 pres de Xn, alors
et 1'operateur B = %A (1 — 0 est de symbole & E *S °° si ^ = 1 pres de supp x '• il suffit de prouver que b(x, D) S' c C °° pour obtenir (6.1.1). Or, pour tout a, Jt i-» D"(elx* b(x, ^)) est continue a valeurs dans S, et Da(Bu) = (277-)-" (M, DZ(j**b(x, ^ ) ) ) (dualite entre S et S') : done Da(Bu) est continue, et £w E C °°. D La propriete « pseudo-locale » est (6.1.1). 6.2 Symboles locaux et operateurs dans un ouvert DEFINITION. Si /2 cR" est un ouvert, on defmit S^C(O x R") comme 1'ensemble des a e C°°(/2 x R") tels que <pa e Sm(Rn x R") pour toute 00
definit un operateur de S'(R") dans 3)'(-^), que Ton peut restreindre en un operateur 8'(/2) -» O)'(^) et Co°°(/2) -* C°°(/2). La proposition suivante clarifie la relation entre de tels operateurs et les operateurs obtenus « par troncature » a partir d'operateurs globaux. PROPOSITION 6.2. Soit A: Co°(/2) -»• C°°(/2) w« operateur lineaire continu tel que pour toutes
a) On admet ici qu'il existe une suite ^ E C*(/2), avec i) V * s / 2 , J^*j(x) = 1,
46
Operateurs pseudo-differentiels
ii) Pour tout contact K a f l , seul un nombre fmi d'ensembles parmi les supp tf/j rencontre K. Une telle collection de fonctions s'appelle une «partition de 1'unite (pour i) localement fmie (pour ii) » (cf. Ex. 6.1). b) Soit tf/j comme en cf) et notons fy} A tj/ k = AJk e Op (5""). Pour w e Co°(/2), on ecrit
ou S' designe la somme sur les j, k avec supp V/ D supp tf/k =£ 0 . La fonction a' = S' ajk e S^c(f2 x R"), car si C°°(/2) est dit proprement supporte si, pour tout compact ATc f l , il existe un compact K' a f2, avec
L'interet de ce concept est que A applique C* dans C^°, et done A* se prolonge en un operateur de 2)'(/2) dans lui-meme.: on n'a done plus besoin de s'embarrasser de conditions sur le support des fonctions. De plus, la proposition suivante montre que, « modulo C°°», on peut toujours rendre un operateur « proprement supporte ». PROPOSITION 6.3. Soit A = a(x, D), ou a e S£c(n x R"). // existe un operateur R a noyau dans C°°(/2 x /2 ) tel que A + R soil proprement supporte. Preuve : c'est la meme que celle de la proposition 6.2, car la somme £' if/j: Aif/k deflnit un operateur proprement supporte. D II faut neanmoins prendre garde que les notions de « symbole local » et d'« operateurs proprement supportes » ne permettent aucun controle de
Operateurs sur une variete
47
Au lorsqu'on approche du bord de fl : si Ton s'interesse au comportement de u jusqu'au bord de 17, avec eventuellement des conditions aux limites, on doit faire sur Foperateur une hypothese speciale (dite « de transmission ») qui permet de preserver la regularite jusqu'au bord des fonctions (cf. Ex. 6.8).
7 OPERATEURS SUR UNE VARIETE Soit M une variete C°°, et A un operateur lineaire continu, A: C 0 GO (M)^C 00 (M). On dira que A est un operateur pseudo-differentiel si son image dans tout domaine de carte est de la forme a(x, D) pour un certain symbole local a. Pour qu'une telle definition soit utilisable, il faut examiner d'abord la question des changements de cartes. 7.1 Operateurs pseudo-differentiels et changements de variables PROPOSITION 7.1. Soit * : / 2 - > / 2 ' un (C°°) diffeomorphisme entre deux ouverts de IR". Supposons que, pour un symbole a G Sm, I'operateur a(x, D) ait un noyau a support compact dans 17 x f l . Alors i) La fonction a'(y,7]) definie par a'(x(x}>rl) ix(x) lx(x) 1 e~ " a(x, D) e " (a = 0 pour y £ H') est un symbole de ST.
On remarque que a(x, D)(u°x} est bien defini car le noyau de a est a support compact dans 17 x 17 (alors que u o x n'est pas defmie...). Preuve : a) Remarquons d'abord que si a e Sm, a(x, £>) e1^ = e1^ a(x, £). En effet, si u G C0°°,
qui tend vers :
par ailleurs,
48
Operateurs pseudo-differentiels
b) Supposons i) demontre. La formule de definition choisie pour a' signifle alors, d'apres a), que iii) est valable lorsque u(x) = Qlxr>. Comme les combinaisons lineaires d'exponentielles sont denses dans §' a cause de la formule d'inversion de Fourier, on obtient iii) en general. c) Demontrons i). Si
En posant A = 1 + 117 |, le theoreme 3 de 1'appendice donne un developpement asymptotique, en fonction de A , de a'(x(x), 77) et de toutes ses derivees par rapport a x et a 17. II est de plus aise de se convaincre que ce developpement est uniforme par rapport au parametre a = — . On constate sur ces developpements que a' est un symbole en A (y, rj), satisfaisant au sens des symboles le developpement donne en iii). D On a alors en mesure de formuler une definition precise. DEFINITION. L'operateur A : C*(M) -> C°°(A/) sera appele pseudodifferentiel d'ordre m si, pour toute carte locale K : V -» V c R", 1'operateur transporte A : u -> [A(u o K )] o K ~ l de C£(V) dans C°°(K) est pseudo-differentiel d'ordre m dans V, c'est-a-dire V ^ , if/ e Co°(F), (pAi// G Op (Sm) (cf. proposition 6.2). On ecrira alors A G ^ W (M). La proposition 7.1 permet Futilisation pratique de cette definition. La definition 6.3 d'operateur proprement supporte s'etend sans changement. 7.2 Symbole principal et fibre cotangent La proposition 7.1 et la definition des operateurs pseudo-differentiels sur M qui lui est liee laissent de cote la question de la definition d'un symbole de ces operateurs ; en effet, dans chaque carte locale, 1'operateur transporte a bien un symbole determine modulo S~x, mais il depend de la carte choisie. La question du symbole devient alors : existe-t-il une fonction intrinsequement definie dont 1'expression dans une carte locale soit justement le symbole voulu ? On va voir que la reponse est oui, mais sous la restriction severe que les symboles coincident seulement a un symbole d'ordre m — 1 pres : seul le symbole principal pourra done etre intrinsequement defini. 7.2.1 Le fibre cotangent T* M (quelques rappels) Rappelons que T* M (le fibre des 1-formes differentielles sur M) est 1'ensemble des points (m, to ) G T* M consistant en un point m G M et en
Operateurs sur une variete
49
une forme lineaire o> sur 1'espace tangent a M en m, note Tm M. La projection TT : T* M -» M est TT(W, o> ) = m, et la fibre TT~ '(m) est le dual de Tm M. a) Si (*], ..., x n } sont des coordonnees locales sur V c M, les champs (31? ..., 9 „) forment en tout point de V une base de Tm M, les formes « (dxi, ..., dx n) une base du dual: en notant w = V £,- dx, une 1-forme, on i =1
obtient des coordonnees locales (x, £) sur TT'^F), ;c coordonnees de m, g coordonnees de w. Dans une autre carte (x{, ...,x'n), x' = <&(x), x = «/K-*;'), le point m aura bien sur des coordonnees x'(m) = 3>(x(m)), et la forme
s'ecrira
, c'est-a-dire :
Autrement dit, le meme point (m, w ) aura pour images dans les cartes (x, ^) et (x', £') les points (x, '#'(*) TJ ) et (0 (x), 77) de R 2 " respectivement. b) Sur T* M, il existe une 1 -forme a dite « canonique » definie par
Z etant un vecteur tangent a T* M en (m, a) ), TT* Z sa projection sur M. Dans des coordonnees locales (x, g ) defmies comme en a), tout vecteur Z s'ecrit Z =
et
Done
les gf etant les coefficients de a, qui sont des fonctions sur T* M. Cette 1-forme joue un grand role dans toutes sortes de questions, notamment a travers sa differentielle a = - da qui s'ecrit en coordonnees locales a- = 5 dx( A d£,-, ce qui signifie o~( OT>a ,)(Z, Z') = A . B' — B . A',
50
Operateurs pseudo-differentiels
II existe done sur T* M une 2-forme cr non degeneree, dite « forme symplectique ». c) Cette 2-forme fournit une bijection entre les 1-formes et les champs sur T* M, par la formule :
En particulier, si co — df pour une fonction / sur T* M, le champ Z correspondant est appele hamiltonien de f, note Hj. Dans les coordonnees (x, £), en notant
donne soit
Enfin, on definit le crochet de Poisson de deux fonctions /, g sur T* M nar •
7.2.2 Le symbole principal Revenons a la situation de la proposition 7.1 : si a s'ecrit a = am + Sm ~1, ou am est homogene de degre m, il en est de meme de a', et
On dira dans ce cas que a possede un symbole principal, qui est am. Si, dans toute carte locale, le representant de A e tym(M) possede un symbole principal, la formule ci-dessus et 7.2.1 a), montrent que ces divers symboles principaux sont les expressions en coordonnees locales d'une unique fonction sur T* M, qu'on appelle symbole principal de A. L'impossibilite de definir, par exemple, un symbole d'ordre m - 1 de A limite 1'usage du calcul symbolique pour des operateurs sur une variete au theoreme suivant. THEOREME 7.2.2. a) S i A f E V '(M) (i = 1,2) sontproprement supportes etpossedent des symboles principaux at(i = 1, 2 ), A = A j A2 e ^ ' 2(M) est proprement supporte et admet pour symbole principal a} a2.
Appendice
51
b) Le commutateur \A\,A{[ admet pour symbole principal (fl|, a2}. Remarque. On a egalement un theoreme concernant 1'adjoint (cf. Ex. 7.5). Les concepts et les assertions qui sont lies uniquement au symbole principal, comme 1'ellipticite et 1'inversibilite des operateurs elliptiques par exemple (proposition 5.4), demeurent sans changement pour des operateurs de Vm(M). 8 APPENDICE 8.1 Integrates oscillantes |*
Nous allons donner un sens a une large classe d'integrales du type e 1
JR" ou a est reguliere, a croissance polynomiale essentiellement. La forte oscillation du terme e llp(e) , lorsque 6 tend vers Finfmi, perrnet de compenser la croissance de a, et de definir 1'integrale.
8.1.1 Commencons par un lemme crucial (dit de la phase non stationnaire): LEMME 1. Solent K un compact de RN, c 0 > 0 sur K. Alors, pour toute fonction a 6 C™(K), pour tout k G N, on a:
oil Ck + ! (
V^ &RN, V« eNN,
52
Operateurs pseudo-differentiels
Exemples a) p = 1. On retrouve la dependance en frequence d'un symbole de la classe S™, introduite au chapitre I, paragraphe 2.1. En particulier, A {" contient les fonctions homogenes de degre =s m (tronquees eventuellement pres de 0) les polynomes de degre =s m si m est dans N, etc... b) Si p =p(0) est homogene de degre 1 - p, C°° hors de 1'origine, alors elp (tronquee eventuellement pres de 0) definit un element de AQp. En particulier: Vw eR^O}, e1"0 defmit un element de A^ si q est une forme quadratique, e'? G A°_^, etc... Comme pour S™, on defmit naturellement une structure d'espace complet sur A™ (p ^ 1) a 1'aide de semi-normes :
La demonstration du lemme 2.2.1 s'adapte alors pour prouver que S (qui n'est autre que f~\A^) est dense dans A™ pour la topologie de
8.1.3 Nous pouvons maintenant introduire precisement les integrates que nous voulons etudier. Soit tp e C^IR^XO), a valeurs reelles, homogene de degre /t > 0. On note
qui est bien defmie pour tout a e A™ si m < — N. On desire prolonger la forme lineaire I9 a d'autres a. Pour cela, on force 1'oscillation du terme e1
THEOREME 1. Sous les hypotheses ci-dessus, et si /JL > 1 — p, I se prolonge par continuite a tons les A™, m e IR. Ce prolongement est unique compte tenu de la densite de S dans ces espaces. Preuve: nous introduisons une partition de Funite dyadique de IR^ (egalement utilisee au chapitre II, paragraphe A. 1.1). On ecrit:
et
Appendice
53
alors
II s'agit de prouver la convergence de cette serie pour a 6 A™, et d'en estimer la somme a 1'aide d'une semi-norme de a dans A™. Apres changement de variable 6 »-» 2P 6, le terme general de la serie s'estime a 1'aide du lemme 1 :
pour tout k E N. On controle le second membre par :
II suffit alors de choisir k tel que :
pour assurer la convergence geometrique et 1'estimation recherchee. Remarques a) La condition p > 1 — p est juste celle qui suffit a assurer que le terme oscillant e10)a(0) tend vers «(#) dans A™ + 8 pour tout 5 > 0, lorsque e tend vers 0. (C'est le lemme 2.2.1 dans sa version A™.) On en deduit
Ce type de formule permet d'etendre aux integrales oscillantes /^(fl) les regies de calcul habituelles pour les integrales absolument convergentes (theoreme de Fubini. integration nar narties. chansement de variables homogene, derivation sous le signe
54
Operateurs pseudo-differentiels
3.2 Demonstration des theoremes de calcul symbolique Prouvons le theoreme 3.2.3 du chapitre I. THEOREME
, alors
appartient a Sm et verifie la formule asymptotique:
Preuve: on pose
Le theoreme 1 permet done de definir Fintegrale
en tant qu'integrale oscillante; par continuite, cette quantite ne peut etre que a * (x, g) (definie au chapitre I, paragraphe 3 comme une transformee de Fourier). Le theoreme 1 nous donne immediatement une estimation :
pour un certain k. Nous aliens voir que cette estimation donne le resultat si m 3= 0. Lorsque m < 0, nous aliens utiliser une estimation apparemment plus grossiere, mais qui utilise en fait plus d'information sur a. En « voyant» a(x — .,£ — .) dans un espace « plus gros » Aft ou /LI == ra + , on a aussi:
ou j depend On a pour
Appendice
55
et le choix de /u, est dicte par le lemme elementaire suivant: LEMME 2 (« INEGALITE DE PEETRE »). Pour tons g, 17 G R", m e R
Preuve: c'est trivial si (1+ | £ |) (1 + 1171), et on obtient le cas m < 0 en intervertissant les roles de £ et £ — 17, m et — m. On choisit done /u, = | m \, et on obtient
En appliquant cette preuve a 9" 9| a(x, ^) au lieu de a, on conclut que a* e Sm. Pour le developpement asymptotique, on applique la formule de Taylor avec reste integral a la fonction g ( t ) = a(x + ty, £ + t r ) ) . En remarquant que :
on a :
ou
Calculons d'abord chaque terme de la partie principale de ce developpement :
LEMME 3.
56
Operateurs pseudo-differentiels
Preuve: supposons par exemple | a \ 5= \(3 \. On remarque que (_ £> ^y (e'^) et on intcgrc par parties:
yae-iyr, =
Si a ^ (3, alors il existe j tel que ay- > (3j. On en deduit:
II reste a calculer :
pour x
e
S(R"), A'(O) = 1. L'integrale a evaluer n'est autre que :
qui tend vers On en deduit:
Notons que 8| D£ a e Sm ~ ! " I . Nous allons prouver que Rk e Sm ~ k ~ l. Pour cela on remarque que, en integrant par parties en rj puis en y comme ci-dessus, Rk(x, £) est combinaison lineaire de termes du type
Mais
ou 0 ~
A A™
appartient a et 1'integrale oscillante correspondante
est done majoree par : Csu y,
C sup
Ainsi
et
on
majore
de
meme
Appendice
57
3" 3| Rk(x, £), en remplacant a par 3" 3| a, ce qui acheve la demonstration. Remarque. Une demonstration legerement differente, qui s'adapte a de plus larges classes de symboles, est proposee a 1'exercice 4.12 (question c)). La preuve du theoreme 4.1 se deroule exactement selon le meme plan, puisque la quantite a etudier est cette fois
qui est encore une integrate oscillante a amplitude dans ^^(M 2 "). Nous laissons les details au lecteur (voir aussi 1'exercice 4.11). 8.3 Action d'un operateur pseudo-differentiel sur une fonction oscillante Par la meme methode, nous allons prouver un resultat tres utile, qui est en particulier la cle de la proposition 7.1 de changement de variables pour les operateurs pseudo-differentiels.
ou 7(;c, A ) admet, si A -» + oo, le developpement asymptotique suivant, localement uniformement en x,
Dans la formule (3.2), on a pose rx(y) = iff (y) — ty(x) - d»/> (x)(y - x), et le terme de rang a est estime par Am ~ \ a \ / 2 . Preuve : par definition, on a, au sens des integrales oscillantes,
Posant y = x + z, g = rj + A di/> (x}, on obtient:
avec les notations de Fenonce ci-dessus.
58
Operateurs pseudo-differentiels
a) Notons
de sorte que :
et montrons que, pour C assez grand,
hors de En effet, on ecrit:
avec est choisie telle que pour tout element v du support de w, alors De meme, si est choisie telle que pour tout element y du support de u, alors L'integrale qui definit
ou
pour A cause de l'estimation sur 4>, I\ est a decroissance rapide lorsque b) Pour traiter 72, notons :
Alors b verifie les estimations suivantes :
Appendice
59
et admet un support compact en z, uniformement en 17, A et localement uniformement en x. Le theoreme est alors consequence du lemme suivant: t^i'^r i-1. LEMME 4. *^/Solent j__/.i_fiv.i.ivj. i—i ~r«
/
v- v
dependant d'un parametrt
verifiant dt de sorte que, pour un certain m,
On suppose en outre que b est a support compact en z uniformement par rapport a 77, A. Alors I'integrate
admet ,
le developpement asymptotique suivant :
le terme de rang a etant estime par Preuve: on precede comme pour le theoreme 2, par un developpement de Taylor de 1'amplitude en z = 17 = 0. A 1'aide du lemme 3, on a immediatement
Etudions d'abord la croissance des termes «principaux». Dans ;haque derivee en z portant sur Fexponentielle fait apparaitre qui s''annule en z = 0, de sorte que la contribution de combinaison lineaire de termes du type : dans ce terme sera comt
Compte tenu des estimations sur b, on conclut que :
60
Operateurs pseudo-differentiels
Nous aliens exploiter egalement 1'annulation de dr en 0 pour estimer le -este En integrant par parties en 17 et en z, on se ramene, comme dans la preuve du theoreme 2, a estimer une quantite du type :
uniformement pour A A fixe, (3.6) est une integrale oscillante pour la phase - Z . T J , d'amplitude appartenant a AQ. Malheureusement, les derivations en z portant sur e lAr font apparaitre une grande croissance en A, qui compense la decroissance apportee par les derivations en 17 portant sur b, et font que les semi-normes de cette amplitude dans AQ n'ont pas la decroissance souhaitee. Nous allons done retransformer cette integrale, en developpant les derivees en z. L'amplitude est alors combinaison lineaire de termes du type
pris en Des integrations par parties en 17 nous ramenent alors a des amplitudes du type :
On estime alors 1'integrale oscillante par une semi-norme (fixe) de 1'amplitude, et on obtient, compte tenu des estimations sur b,
soit, compte tenu de
ou M est un entier mdependant de k, c.q.r.d.
Exercices sur le chapitre I
61
Remarque. Le developpement asymptotique (3.2) est classiquement obtenu, a partir de 1'expression (3.5), a 1'aide du theoreme plus general « de la phase stationnaire » (cf. Ex. 7.1), visant a etudier des integrates du type
lorsque
n'a que des points critiques non
degeneres. (Voir [HI, paragraphe 7.7].) La structure particulierement simple de la phase intervenant ici nous a incite a donner une demonstration directe.
COMMENTAIRES SUR LE CHAPITRE I Ce chapitre emprunte toute sa substance — parfois meme litteralement — au chapitre correspondant de 1'ouvrage de HORMANDER The analysis of linear partial differential operators (tome III, chapitre 18, paragraphe 1). Nous nous sommes efforces toutefois d'ecrire un texte le plus elementaire possible, auto-contenu, incluant ce que Ton a estime etre le «strict minimum » de la theorie. Nous croyons qu'une telle presentation pourra etre utile aux etudiants, mais aussi aux chercheurs plus « appliques » ou venant d'autres disciplines, qui pourront lire ce chapitre comme un « crash-course ». Bien entendu, de nombreux aspects ne sont qu'effleures : les classes les plus generates de symboles pour lesquelles on dispose d'un calcul symbolique raisonnable sont introduites dans HORMANDER [H5] (tome III, paragraphe 18.5, « Calcul de Weyl »); une discussion approfondie de Faction des operateurs « exotiques » dans L1 fait Fobjet du livre de COIFMAN et MEYER [CM] Au-dela des operateurs pseudo-differentiels; le cas d'operateurs a symboles analytiques dans le domaine complexe est developpe dans SJOSTRAND [Sj] Singularites analytiques microlocales; enfin, une discussion des differentes inegalites de «type Garding» existantes, se trouve dans HORMANDER [H5] (paragraphe 18.6.7 « Garding fort », paragraphe 18.6.8 « Fefferman-Phong », paragraphe 22.3.3 « Melin »). D'autres prolongements du present chapitre seront discutes avec les applications au chapitre II.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE I 1.1 Soit p une fonction polynomiale de degre valeurs complexes, elliptique au sens suivant: est la partie homogene de plus haut degre de p, on a
pour tout
62
Operateurs pseudo-differentiels
a) Montrer qu'on peut definir
est a choisir; verifier que b) Verifier
que, si
est assez grand, En deduire que E est pour tout
et sur
c\ On suppose i /3 tel que
n + I . Montrer que pour tout En deduire que si verifie alors pour tout a de longueur inferieure ou egale a m — n — 1. Remaraue. L'estimation ci-dessus est bien sur loin d'etre optimale. On a pour et presque » pour en fait Soit
telle que, pour tout Prouver que
cour tout entier pour tout a e N". (Indica-
tion : considerer 1'operateur On ecrit avec On suppose que a ne depend pas de £ 2 - Montrer que a est differentiel d'ordre [m]. verifiant b) Soit a Soit
avec les notations de a. Soit x e .S0(Rf), a support dans {| £ 2 1 =£ C | £11} > pour un certain C > 0. Montrer que a(x, £) x(£) e Sm- (On justifiera 1'existence d'un tel x-} 2.2 Soient a = a(x, £) E C°°([Rn x R"), x e C°°(RJ), de support contenu dans (1/2 =s | £ | =s 2} , et x ne s'annule pas sur S""l. Pour A 3= 1, on pose ax(x, g) = x (£) a(x> ^ £ ) - Montrer 1'equivalence des conditions suivantes :
2.3 Soit a = a(x, ^) e C°°(IR" x R") verifiant: 3m e R
Montrer que a £ 5"". (Utiliser 1'exercice 2.2, et 1'exercice 1.2.)
Exercices sur le chapitre I
63
2.4 a) Soit fe Ck(Rn). On suppose / et d a f ( \ a \ = k) bornes. Soil x E Rn et Px(h) = £ l/(f) A 0 Montrer que la famille (/> x ) xe R« 1 =s | 0| = s / f c - 1
"'
est bornee et en deduire
En changeant x en Ax (A a choisir) prouver que
b) Soit p = p(x, £) E Sm telle qu'il existe ^ <m verifiant |/7 (A;, £ ) | ^ C(l + | £ | ) M . Montrer que, V e > 0 , p E SfJ' + s (on pourra utiliser 1'exercice 2.2). c) A quelle question naturelle la fonction £ i_».e l(Log ' ^' ) repond-elle ? 2.5 Soient fonction holomorphe sur n verifiant:
Montrer que
vaut 1 pres de
2.6 Get exercice etend le lemme du paragraphe 2.3 au cas de fonctions holomorphes dans un secteur saillant de C. Soit n = ) est donne. que fa (z)/zk -* 0, a) Pour a > 0, on pose fa (z) = Q a/z. Verifier que z -* 0, z e n pour tout k E N, et que f a(z) -> 1 quand a -> 0+ uniformement sur tout compact de f2. b) Soit (bj)je^ une suite de nombres complexes. Montrer qu'il existe 00 ZJ une suite («y)/ e M de reels positifs telle que la serie £ &y —- (1 — f a . ( z ) ) y=0
-^ '
converge uniformement sur tout compact de /2. Conclusion ? 2.7 Soit rrij une suite decroissante de reels tendant vers — oo, et soit Of E SMj. On suppose qu'il existe a E C™(U" x R") verifiant: une suite de reels tendant vers
Montrer que a •
, telle que :
(On pourra utiliser 1'exercice 2.4.)
64
Operateurs pseudo-differentiels
2.8 Pour
on pose
a) Etablir une relation de recurrence entre 3^ + 2p, a|+ lp, ^p. En deduire que p n'appartient a aucun Sm(M.2g T ) . (On pourra raisonner par 1'absurde et etudier la decroissance des 8^/7 (r 1 / 2 , T ) pour r -»• + oo.) h\ TVTnntrp.r mi'nn a IPS estimations snivantps •
2.9 Pour p G [0, 1], 8 e [0, 1], on note S™s(Rn x R") 1'espace vectoriel des fonctions a = a(x, ^) £ C°°(1R" x R") telles que :
a) Soit
verifiant
Montrer que b} b) Dans
*quelles
classes
se
trouvent
les
symboles
entiers 3.1 Get exercice etablit le type de conditions verifiees par le noyau d'un operateur pseudo-differentiel (voir paragraphe 3.2.2) sans chercher a rararte.risp.r 1'nrHrp. HP. 1'nnp.ratpnr
a) Soit c
\. On considere le noyau K de
donne par la formule (3.2.2). Montrer qu'il existe un entier TV tel que :
(i.e. est continue bornee sur M2" ainsi que ses derivees jusqu'a 1'ordre b) Inversement, soit KE S'(R 2 ") verifiant les conditions (*) pour un certain N. On note aeS'(R2n) la distribution defmie par (3.2.2'). Montrer qu'il existe un entier M tel que :
En deduire que
Exercices sur le chapitre I
65
Remarque. Si Ton cherche a determiner precisement 1'ordre de a a partir de Tender TV intervenant en a) et b), on constate un important decalage (de 1'ordre de n). Cela tient au fait que 1'espace L°° se comporte tres mal vis-a-vis de 1'analyse de Fourier. 3.2 L'exercice L\sl W-LK^W 3.1 ~ * . ± 1J..1V1..LI.A montreI/ y^UW que le novau d'un operateur pseudo-differentiel est < hors de la diagonale Soit a 6 S°, et K le noyau de a(x, D). On se propose d'etudier ici le comportement de K(x, y ) lorsque (x, y ) s'approche de la diagonale, i.e. lorsque z = x — y est proche de 0. On pose H(x, z) = K(x, x — z). Pour X^\, a choisir, on note
a) En integrant par parties, montrer que, pour tout N,
b) Verifier que \H{(x, z) \ ^ CA " et conclure que
c) Montrer de meme que
pour tous
Remarque. Les operateurs dont le noyau K verifie les conditions decrites en c) ferment une classe beaucoup plus generale que celles des operateurs pseudo-differentiels d'ordre 0. En particulier, ils ne sont pas en general bornes sur L2 (a la difference de ces derniers, voir le paragraphe 5), et cette propriete est tres delicate a decrire en fonction de la distribution K (voir [DJ]). Un exemple simple est etudie a 1'exercice 5.4. 4.1 Montrer que, si a,(x, D) et a7(x,D} sont des operateurs differentiels, alors (noter que la somme est finie). 4.2 Soit A un operateur pseudo-differentiel nilpotent (i.e. 3k e N/Ak = 0). Que peut-on dire de A ? Donner un exemple non trivial avec k = 2. (On pourra utiliser 1'exercice 2.4.)
66
Operateurs pseudo-differentiels
4.3 Soit A un operateur pseudo-differentiel idempotent (i.e. A1 = A). Montrer que A ou 1 - A est d'ordre - oo. 4.4 Sans utiliser la preuve du theoreme 4.1 dans 1'appendice, montrer les resultats suivants : a) L'application
est continue (utiliser le theoreme du graphe ferme et par exemple la proposition 3.1). b) L'application
est continue. 4.5 Integrates oscillantes Caracteriser comme suit 1'espace A™ de 1'appendice lorsque p > 1 :
ou yd est 1'espace des fonctions polynomials de degre d sur IR^. 4.6 a) Verifier 1'enonce suivant du theoreme 1 « avec parametre » : Soit n un ouvert de R", et soient (p =
Alors la fonctioi b) On se propose de generaliser le resultat ci-dessus lorsque la condition i) est relachee en On va montrer qu'alors I(f,(a) peut etre encore deflnie, mais comme distribution sur /2, 1'application 19 : A^ ->. D ' ( ^ ) etant continue.
Exercices sur le chapitre I
67
Soit a verifiant ii) avec m < - N. w e C0°°(/2), on a :
Alors I(p(a)eC°(n)
et, si
Soit .XQ £ supp «, et soit U un voisinage ouvert de supp u relativement compact dans On choisit une fonction homogene de degre 0 en On pose alors : supp i
Montrer que rapport
, et que t
qu'elle est homogene de degre JJL par supp u. Montrer que
et que
Conclure. c) Montrer que le support singulier de /„(«) est contenu dans I'ensemble
Remarque. Les distributions du type Itf,(a) jouent un role particulierement important en analyse, specialement lorsque /A = 1, p = 1 (integrates de Fourier). Des exemples sont donnes au chapitre II, paragraphes B.I et B.2. 4.7 Soit a un nombre reel. On note Sa le support singulier de la transformee de Fourier de la fonction fa definie sur (R par fa(x) = cos \x\a. Montrer que Sa = 0 si a > 1, 5a = (± 1} si or = 1, Sa a {0} si a < 1 (on pourra utiliser 1'exercice 1.2). L'exercice suivant prouve qu'en fait Sa = {0} si a < 1. 4.8 Soit Montrer que
On suppose que a est (Indication : estimer
pres de
4.9 Soit q une forme quadratique non degeneree sur R". L'exercice 4.6 montre que la transformee de Fourier de Qiq/2 est une fonction C°° sur IR". (Pourquoi ?) Nous aliens la calculer explicitement.
68
Operateurs pseudo-differentiels
a) On appelle q la forme duale de q, i.e.: si q(x) = (Ax, x), *(£) = < A ~ l € , € ) . Verifier que q(x) — 2 (x, £) =q(x — A l g ) — q ( g ) , et en deduire aue :
ou a est la signature de q., et det q est le determinant de q dans une base orthonormee. (On calculera
Ax par prolongement analytique a partir de
1'integrale de Gauss b) Deduire de a) la formule suivante :
qui nous sera utile pour etablir la formule de la phase stationnaire (voir exercice 7.1). 4.10 En reprenant la preuve du theoreme 1, montrer le resultat suivant: Soient
Soit
valant 1 pres de 0=0. Montrer que, pour tout
4.11 Theoremes du calcul symbolique Soit
On dit que
Exercices sur le chapitre I
69
Sous cette hypothese, on considere Poperateur A de noyau
Montrer que A est un operateur pseudo-differentiel d'ordre m, et que son symbole a(x, £ ) verifie :
Verifier que le theoreme ci-dessus entraine les theoremes 3.2.3 et 4.1. (Pour ce dernier, on remarquera que, si A = a (x, D ) et C = c (x, D ) sont deux operateurs pseudo-differentiels, alors AC* est du type etudie cidessus avec 4.12* Soient o e TO. 11. 8 e TO. I F : on definit comme a 1'exercice 2.9. la classe
On definit Foperateur A comme a 1'exercice 4.11. a) Verifier que Fintegrale donnant le symbole a(x, £) de A en fonction de p peut encore etre interpretee a 1'aide du theoreme 1. Montrer que b) On suppose et on choisit On note c) On suppose valant 0 pour pour valant En utilisant 1'exercice 4.10, montrer quee :
pour tout dans 1'integrale comparee ci-dessus a Poser et verifier que la fonction
verifie les estimations :
Conclure que
puis que
70
Operateurs pseudo-differentiels
d) On suppose p > 8 3= 0. Montrer que a verifie encore :
Remarque. Get exercice montre en particulier que le passage a 1'adjoint et le produit laissent stable la classe des operateurs pseudo-differentiels de type (p, 8 ), lorsque p ~z d, 5 <. 1. De plus, si p > 8, de tels operateurs jouissent d'un calcul symbolique tout a fait analogue a celui expose dans le cours aux paragraphes 3 et 4. Notons enfin que 1'hypothese 8 < 1 est cruciale : 1'adjoint d'un operateur de type (1, 1) n'est pas en general un operateur pseudo-differentiel de type (1, 1). (Pour une etude detaillee, voir [H8].) 5.1 Continuite L2 On considere
Soit a) Calculer
• \j
m
b) Soit a G S . Montrer qu'il existe bx G Sm tel que :
Montrer qu'il existe M e N tel que :
(On pourra distinguer deux cas, suivant que 1171 est inferieur ou superieur c) En deduire d) Montrer que si a i
^
est borne sur L2, alors a e Se pour tout (utiliser 1'exercice 2.4, en commencant par
remarquer que 5.2 Get exercice concerne la premiere demonstration (historiquement) du theoreme de continuite L2 pour un operateur pseudo-differentiel: le symbole est suppose homogene de degre 0. Soit done a = a(x, £) G 5'0([R" x R"), coi'ncidant pour | £ | ^ 1 avec une fonction o-(x, £) homogene de degre 0 en £. (Remarquer que ce degre d'homogeneite permet de definir a (x, D).) si a (x, D) est borne sur L2, alors a(x, D) est borne sur a) Montrer que, si 2 L . (On pourra etudier a(x, D) - a(x,D)x(D) pour
Exercices sur le chapitre I
71
b) On suppose n = I . Montrer que a(x,D) est borne sur L 2 (R). c} On suppose n^2, et on admet le theoreme suivant la decomposition en harmoniques spheriques. // existe une base hilbertienne (hk)k€^ de L2(S" !) formee de fonctions C°° sur Sn~l, telle que les coefficients de Fourier de toute fonction /eC Q O (5"'" 1 ) soient a decroissance rapide quand k -+• + oo, alors que ||^A;|| L OO (S «-K = Q(kM) pour un certain M. Pour n = 2, il se reduit a la decomposition habituelle en serie de Fourier. Montrer que Ton peut ecrire :
ou borne sur L
est a decroissance rapide en k. En deduire que o- (x, D ) est
Remarque. On notera que la demonstration ci-dessus ne necessite pour a ou a-, aucune regularite en x, sinon d'etre dans L00. Cela tient a Fhypothese d'homogeneite en £ faite sur a-. Plus precisement, si a verifle seulement les estimations
1'operateur a(x, D) n'est pas necessairement borne sur L2. En revanche on montre (voir [W], theoreme 9) qu'il Test toujours si Ton ajoute les estimations suivantes :
5.3* Get exercice donne une demonstration du theoreme 5.1 qui n'utilise pas le calcul symbolique. Soit pour verifiant est borne sur On se propose de montrer que On pose a) Preliminaire. Soient que
sont dans L2(
Verifier
72
Operateurs pseudo-differentiels
b) Verifier qu'il suffit de prouver 1'inegalite suivante :
c) On pose la questior
et u et v sont alors definies comme a On ecrit:
En integrant par parties en £, montrer que :
d) En ecrivant
- dans Fintegrale ci-dessus,
et en integrant par parties en x, montrer que :
Remarque. Get exercice montre bien sur beaucoup plus que le theoreme 5.1 : on obtient ainsi la continuite L2 des operateurs de la classe SQ, o (cf. Ex. 2.9 et [W]) auxquels la demonstration du theoreme 5.1 ne s'adapte pas. En revanche 1'exercice 4.12 met en evidence un calcul symbolique pour la classe S™ s lorsque I s? p > 8 3*0, qui permet d'obtenir la continuite L2 des operateurs a symbole dans 5^ >g . Lorsque 1 > p - 8 > 0, la demonstration de 1'exercice 5.3 s'adapte ([W]) tandis que la continuite L2 est fausse dans les autres cas
5.4* Integrates singulieres Soit k e C°(IR"\{0} ), localement lipschitzienne, telle que :
Exercices sur le chapitre I
73
(k(x — y) verifie done une partie des estimations etablies pour le noyau d'un operateur pseudo-differentiel d'ordre 0 en dehors de la diagonale [x = y} (voir Ex. 3.2).) On se propose d'etudier 1'existence et la continuite L2 de 1'operateur « valeur principale »
a) Montrer que Au existe dans 3)'(R") pour tout w e Co°(R") si et seulement si la condition suivante est realisee : k(x) &x a une limite lorsque e tend vers 0 .
(Comparer Au
k(y) dy.) Verifier qu'alors la famille
vers une distribution converge dans de fonctions ke = k . 1 2 notee k0, et que A est borne sur L si et seulement si k0 e L°°(R"). b) Verifier que tout
pour
pour tout (On pourra estimer on
pose Verifier que
et que :
En deduire que, sous la condition (*), 1'operateur A est borne sur L 2 si et seulement si la condition suivante est realisee : jc reste bornee pour Oue deviennent (*) et (**) lorsque k est homogene de deere — n ? d) Verifier que 1'operateur A associe a
est bien
defini et borne sur J^ Verifier que k ne satisfait pas la condition e) On prend k(x) (*), mais que, pour tout nombree complexe a de module 1, on peut defmir
74
Operateurs pseudo-differentiels
Verifier que sont bornes sur 5.5 Soit B(L2) 1'espace vectoriel des operateurs bornes sur L2, muni de sa structure naturelle d'espace de Banach. a) Verifier que 1'application
est continue. Son image est-elle fermee ? b) Soit a e 5°. Montrer que 1'application
n'est pas en general continue, mais qu'elle Test si on munit B(L2) de la topologie de la convergence simple. 5.6 Si s est entier, montrer que Hs 5.7 Si s > n/2, montrer que Hs est contenu dans 1'espace des fonctions continues tendant vers 0 a 1'infini, et qu'on a :
5.8 A quel espace de Sobolev appartient 8 dans R" ? 5.9 Get exercice determine tous les operateurs pseudo-differentiels P locaux, i.e. tels que supp Pu c= supp u pour tout u e S. Par exemple, les operateurs differentiels sont locaux. On va montrer qu'il n'y en a pas d'autres. (C'est aussi une consequence d'un theoreme general de PEETRE.) a) Soit P un operateur pseudo-differentiel d'ordre m < — «/2, local. Soit XQ € R", et soit u e S. Montrer qu'il existe une suite uk e S telle que uk = 0 pres de XQ pour tout k, et uk->u dans Z,2(IR"). En deduire que PU(XQ) = 0. (Utiliser 1'Ex. 5.7) b) Soit P local d'ordre < 0. Montrer que P = 0. (Utiliser 1'Ex. 4.2.) c) Soit P local d'ordre m < k e N. Soient flt ..., / k C°° sur Rn, bornees ainsi que leurs derivees. Montrer que Ad/ t ... Adfk P = 0. (On rappelle que (Ad A) B = [A, B] = AB - BA.) En deduire que si u e S verifie M(/) (*O) = 0 pour y ' s s f c - 1 , alors PU(XQ) = 0. Conclure que
Exercices sur le chapitre I
ou les aa sont
75
bornees ainsi que leurs derivees.
(On pourra utiliser la formule de Taylor.) 5.10 Soit
tel que,
On pose, pour
a) Montrer les inegalites En deduire que pour tou pour tout que, si A est d'ordre negatif,
dans tend vers
b) Soit L un operateur pseudo-differentiel d'ordre 1. Montrer que | [L, p e] u |0 =s C | u |0 pour tout u e S. On note 2 2 D (L ) = {u € L , Lu G L }, et on munit D (L) de la norme | u \ 0 + | Lu \ 0. Montrer que D(L) est un espace de Hilbert, dans lequel H+cc, puis S, sont denses. 5.11 Soit P un operateur pseudo-differentiel d'ordre 1. Pour s e R et k € N, on pose :
a) Montrer que si A est un operateur pseudo-differentiel d'ordre 0, uEHs>k(P) entraine AueHs>k(P). (En particulier: u G Hs et s +k l s k PuEH ~ entraine AueH > (P).) b) Soient p, q G S l tels qu'il existe a e S° veriflant p — aq G S °. Montrer que Hs'k(q(x,D))^Hs>k(p(x,D)). 5.12 Operateurs elliptiques et inegalite de Carding Soit a e S°. a) On suppose que a(x, D) satisfait une inegalite de Girding: Vw e S, Re (a(x, D ) w, u ) + C\ u \2_ s >c 0 1 u \ J. Montrer que Re a(;c, ^) > c0 pour |^ | assez grand (utiliser 1'Ex. 5.1). b) On suppose que a(x, D) satisfait une inegalite de type elliptique | M 1 0 as C ( | a ( x , D) M 1 0 + | M | _ S ) - Montrer que a est elliptique d'ordre 0. c) Reprendre les questions a) et b) avec a e Sm, m E R. 5.13 Soit a e Sm un symbole veriflant Rea(x, g)~zC\€\m pour £ assez grand, et soit k un entier > 1. Montrer qu'il existe b e Sm>k tel que b(x, D)k = a(x, D) modulo un operateur d'ordre — act. 5.14 Soit a G S° tel que \a(x, £) | s* C > 0 pour tout (jc, £) 6 R n x IR". On va montrer que, pour £ > 0 assez petit, a(x, eD) est inversible. (Noter
76
Operateurs pseudo-differentiels
que ce n'est pas une consequence du fait que \a(x, 0) | > C ; voir exercice 5.5 b)}. a) On pose,
pour
Montrer que l
est une famille bornee de S pour b) Verifier que
et en deduire qu'il soit uni isomorphisme de
6.1 Partitions de 1'unite Soient fl un ouvert de R", et (t/,-)/ e / une famille d'ouverts relativement compacts recouvrant fl. On va montrer qu'il existe une famille (
ii) La famille (supp
iii) Dans fl,
Y
a) Montrer qu'on peut supposer / = l\l. h} On snnnnse nne la famille (fl-^ est Inoalement finie IVTontrer nn'il
existe une famille (F,-) d'ouverts telle que (On pourra construire les Vt par recurrence, de telle sorte que Choisir alon que \lfl| > 0 sur K,, et verifier que
repond a la question.
c) Cas general. Construire une suite localement finie (An) d'ouverts ;couvrant fl. 11. Pour chaque «, on choisit relativement compacts de fl, recouvrant et Ton pose fini tel quc ^1.1 JX-ll L
VW111J
forment un recouvrement localeMontrer que les ie Funite 1'unite (
Exercices sur le chapitre I
77
6.2 a) Montrer que la proposition 2.3 se generalise au cas d'elements de Sfc?(axRH). b) Generaliser les theoremes de calcul symbolique 3.2.3 et 4.1 a la classe des operateurs proprement supportes sur n. c) Soit a E S^.(fl x R"), et soit A £ ^ ™(/2 ) admettant a pour symbole. Montrer qu'il existe BE V ™ ( / 2 ) verifiant BA = I + R (resp. AB = I + R), ou R est un noyau C °°, si et seulement si a verifie la condition suivante : pour tout compact K de H, il existe CK > 0 et RK tels que V* E K, \a(x, £ ) | ^ C^|£ | w si |£ | =* 7?^. (On dit alors que a — ou A — est elliptique d'ordre m.) d) Soit pm(x,€), (x, £) e n x IR"\{0) une fonction homogene en £ de degre m. Soit P E lP£J(/2), de symbole j9, tel que p - pmE S^~ l (pm £ C °°(/2 x R") est une fonction qui coincide avec pm pour | £ | > 1) : on dit que pm est le symbole principal de P. (Voir paragraphe 7.2.2.) A quelle condition sur j9w Foperateur P est-il elliptique d'ordre m ? 6.3 a) Soit A E ^^(/2). Montrer que, pour tout compact K de /2, pour tout reel 5, il existe CK s > 0 telle que :
b) On note
que Ton munit des semi-normes | ^ w | 5 , < p £ C , f ( / 2 ) . Montrer que Finegalite de la question a) signifie que A est borne de //f 0 + w (/2) dans tftocCfl).
6.4 Get exercice fournit une caracterisation des operateurs pseudo-differentiels locaux par leur action sur L1. (Voir [CM].) a) Soit Tun operateur lineaire borne sur L 2 (R"), de noyau a support compact dans R" x R". Pour £ £ IR", on note e^ la fonction definie par eg(x) = elx'^, et on pose :
Justifier 1'existence de aT, et verifier qu'elle est continue en £, a valeurs L2(R£). Verifier enfm que
78
Operateurs pseudo-differentiels
et que,
(remarquer
par exemple que, pour toute fonction
b) On designe par 7S 1'espace vectoriel des operateurs T, comme en a), tels que, pour toute famille finie X}, ..., X k de champs de vecteurs, 1'operateur ad(Xl) ... ad (Xk) T soit borne sur L 2 (R"). i) Montrer que tout operateur pseudo-differentiel d'ordre 0 a noyau supporte dans un compact est dans 75. ii) Montrer que si T\, T2 sont dans 75, T\ T2 est dans 75. iii) On note Y = {aT, TeTS}. Montrer que Y est stable par la multiplication par une fonction C 00 (R' J ), et par 1'action de 8/8£y, £fc 3/a^y pour tous j, k dans {!,...,« }.
d/dx/,
iv) En utilisant a), montrer que £ c S\R" x R"). c) Enoncer et prouver un resultat analogue a celui de b), dans le cadre des operateurs proprement supportes sur un ouvert H de IR". d) Soit o-(^) =exp ( i e ^ > ) e - ^ > "2, < ^ > = (1 + | ^ | 2 ) 1/2 . Montrer que 1'operateur o-(D) est borne de Hs dans H' pour tous reels s et /, et que, pour toute famille finie X\, ..., X k de champs de vecteurs a symboles dans Sl, 1'operateur a d ( X { ) ... ad (Xk) cr(D) est borne sur L2(U"). Le symbole a appartient-il a S?l 6.5* a) Soient s, t deux elements de [0, 1 [ verifiant s + t < 1. Soient Ae V-sm(n), m = s + t, P et Qe ^lps(n); on suppose que P et Q admettent tous deux un symbole principal reel. Montrer que, pour tout compact K de /2, il existe CK > 0 telle que :
En choisissant deduire que
est elliptique, en
(avec d'autres constantes CK). b) Soient X{, ..., Xp des champs de vecteurs reels C00 sur f l . On suppose qu'en tout point ;c de /2, les vecteurs Xt(x), [Xj, Xk] (x) pour 1 ^ i *sp, 1 <7 < k =£/?, engendrent IR".
Exercices sur le chapitre I
79
i) En utilisant a), avec s = t - 0, montrer 1'estimation :
ii) Soil alors u E L ? o c ( f 2 ) telle que, pour tout /, ^ w £ L 1 o C ( / 2 ) . En appliquant 1'inegalite ci-dessus a RE u, avec
conclure que u E H^(n). (On pourra remarquer que Rs = re(x, D), ou la famille (r e ) est bornee dans S°(Un x R").) iii) Soit ue 0)' (/2) telle que pour tout i, Xi u e 7/f oc (/2). Montrer que u e H{£ l/2(f2). (On pourra remarquer que tout x e /2 a un voisinage ouvert to tel que uEH^c(a)) pour un certain o-.) Montrer que si XiueCM(n), l^i^p, alors w e C°°(/2). iv) Dans [R2, on considere A^ = a/8x, X2 = xd/dy. Soient
Estimer
pose pour
lorsque
puis
conclure que le resultat ci-dessus est optimal. c) On se donne toujours X{, ..., X p sur /2, mais on suppose cette fois que, pour tout x e O, R" est engendre par les Xr(x), \I\ ^ r, ou Ton a pose :
En raisonnant comme dans la question b), montrer qu'il existe 5 > 0 tel que, si u e 0)' (/2) verifie Xi u G Hfoc(n), 1 ^ / «/?, alors u e H^s(f2). Remarque. Contrairement a la question Z?), le gain d mis en evidence par cette methode n'est pas optimal. (On peut montrer que le gain optimal est 1/r.) 6.6 Soient X{, ..., X p des champs de vecteurs C°° sur /2. On pose :
a) Prouver 1'estimation suivante :
80
Operateurs pseudo-differentiels
Pour tout compact K de /2, tout s e R, tout « G C™(K),
ou (y, vv) 5 designe le produit scalaire dans /f^(IR"). &) En raisonnant comme a 1'exercice 6.5 b) ii), montrer que si u G H?oc(n) verifie Pw e //f oc (/2), alors ^ i/ G //f oc (/2) pour 1 « / ^/?. c) On suppose que les Jf; verifient les hypotheses de la question 6.5 c). Soitwe 3)' (/2). Que peut-on dire de w si Pw e Hfoc(n), siPue Cx(fi) ? 6.7* Soit P G VpS(fi),
admettant un symbole principal /?b verifiant:
a) Soit .C1 un operateur d'ordre — 1, proprement supporte, de symbole principal | £ | ~ ' . Montrer qu'il existe une constante C0 positive telle que 1'operateur verifie les hypotheses de 1'inegalite de Garding. b) Prouver que, pour tout compact K de /2, il existe CK > 0 telle que
En utilisant un regularisateur comme a 1'exercice 6.5 b) ii), en deduire que si ueL\oc(f}} et Pu E L, 2 oc (/2), alors ueH^(n); conclure que si u e 2)' (/2) verifie Pu e Hfoc(f2), alors u e H& 1/2(/2). (Raisonner comme a 1'exercice 6.5.) On dit que P est « sous-elliptique avec gain d'une demi-derivee ». 6.8* Condition de transmission a une variable
a) Calcul preliminaire. Pour y a e I R e t ^ G C 0 0 ^ ) verifiant x(£) = 1 pour £ 3 = 1 , et,y(£) = 0 pour ^ s= 1/2, on pose :
On sait (voir exercice 4.6) que W M est une distribution sur R qui est C°° en dehors de x = 0. Montrer que, si x > 0, on a : modulo modulo
Exercices sur le chapitre I
81
et
modulo modulo
On designe ici par F la fonction eulerienne usuelle defmie, pour Re
dt et prolongee meromorphiquement a
tout le plan complexe. Indication : on se placera d'abord dans le cas ou Ton comparera
b) Soit
puis on remarquera que
un symbole classique d'ordre m sur R. On pose :
Montrer que u \ x > 0 se prolonge en une fonction C °° si et seulement si: V/ € N, A y -(- 1) = el7r(-m-J) A y ( l ) , ce qui signifie que A y -(£) se prolonge holomorphiquement a Im £ > 0. c) Soit a ~ £ dj, un symbole classique d'ordre m sur IR. On dit que j»0
1'operateur a(x, D} satisfait a la propriete de transmission par rapport a ]0, + oo[ si Vw e C *([0, + oo[ ), la fonction a(x, Z))(M°) \ X ^ Q se prolonge en une fonction C00. (On a note w° le prolongement de w a tout R donne par u°(x) = 0 si x < 0.) Montrer que, si u e Co°([0, + oo[ ),
ou A est un symbole classique d'ordre m, verifiant notamment A 0 ( £ ) = — i£~ ! «0(0, £ ) w(0). (On pourra commencer par remarquer que M°(£) est un symbole classique d'ordre - 1, dont on calculera un developpement asymptotique, puis on se reportera a 1'appendice, theoreme 2, pour calculer A en fonction de a.) En deduire que a(x, D) satisfait a la propriete de transmission des que sont verifiees les conditions suivantes :
d) Montrer reciproquement que si a(x, D) satisfait a la propriete de transmission, alors les relations (*) ont lieu. (On commencera par montrer
82
Operateurs pseudo-differentiels
le easy = k = 0, puis on remarquera que, si a(x, D) satisfait a la propriete de transmission, [D, a (x, D ) ] egalement.) 7.1* Formule de la phase stationnaire a) Soil q une forme quadratique non degeneree sur IR", et soit u G C *(R"). On se propose d'etudier le comportement asymptotique de :
Pour cela, poser x = y/ \/A dans 1'integrale, et developper u au voisinage de 0 ; en estimant le reste a 1'aide du theoreme 1 de 1'appendice, montrer qu'on obtient un developpement asymptotique en puissances de A, dont on calculera chaque terme a 1'aide de 1'exercice 4.9 b) :
a etant la signature de q. Soit maintenant / e C°°(R"), a valeurs reelles, admettant un unique point critique XQ, ou le hessien q=f"(x0) est non degenere. Pour u f^ C1 y
nn SP r»rnr»r>sf H'ptiirlipr •
b) Lemme de Morse. Montrer qu'il existe un voisinage V de XQ et un diffeomorphisme local
Pour cela, chercher q>(x) sous la forme B(x)(x - x^} ou B(XQ) = I. Remarquer que Ton peut ecrire :
avec A(x) symetrique, ^4(^:0) etant la matrice de q, et qu'on est alors ramene a resoudre :
pour x pres de XQ. Conclure en appliquant le theoreme d'inversion locale (par exemple sous la version enoncee au chapitre III, paragraphe A. 1.1) a 1'application B h-» B* A (XQ) B pres de B = I.
Exercices sur le chapitre I
83
c) Deduire de a) et de b) que //(A ) admet un developpement asymptotique en puissances de A, dont le premier terme est:
cr etant la signature du hessien /"(XQ). (On pourra utiliser le lemme 1 de 1'appendice pour localiser le domaine d'integration autour de XQ.) Remarque. II developpement reme 7.7.6], ou Morse.) Dans toute la compacts).
est possible de calculer explicitement tous les termes du asymptotique mis en evidence en c}. (Voir [HI, theoTon utilise une methode independante du lemme de suite, M designe une variete C °° (reunion denombrable de
7.2 Verifier que le theoreme de partition de 1'unite (Ex. 6.1) est encore vrai sur la variete M. 7.3 On fait choix d'une densite positive /u, sur M. (Voir eventuellement la note sur les densites a la fin des exercices.) telles que supp a) Soil Montrer qu'il existe telle que : supp
(On pourra d'abord etudier le cas ou supp tp d U, supp ^ cz V, U et V etant des domaines de cartes disjoints ; alors U U V est un domaine de carte.) b) Montrer que ^"^(M) coincide exactement avec les operateurs du type:
7.4 a) Soit U un ouvert de M.
est element de Vm(U).
montrer que Foperateur
84
Operateurs pseudo-differentiels
'), montrer que tpB^f definit un element de un operateur lineaire continu. On b) Soit A suppose qu'il existe un recouvrement ouvert (£/,-) de M tel que A/VI e ^m(Ui) pour tout i. A est-il element de ^W(M) ? (On pourra se contenter d'etudier le cas de deux ouverts dans R !) Montrer que Ton peut conclure si Ton impose de plus que A satisfait la propriete mise en evidence a 1'exercice 7.3 a). c) Soit (t/j), € / un recouvrement ouvert de M, et, pour tout i e I, soit At E Vm(M). On se donne d'autre part £ 6 [ - oo, m[, et on suppose que, pour tous i,j
Montrer qu'il existe A E Wm(M) tel que, pour i :
Montrer que A est unique modulo ^\M). En d'autres termes: ip»yipf est un fajsceau sur M (Indication: on pourra prendre A = £ tf/t At
Exercices sur le chapitre I
85
a) Verifier que, si un tel operateur existe, il est unique parmi les operateurs CQ°(M) -»• C°°(M). (Ou a valeurs dans 1'espace des distributions sur M, si Ton sait de quoi il s'agit.) b) Soient
theoreme 3 de 1'appendice et 1'exercice 7.3 a)) 7.7 L'objet de cet exercice est de caracteriser les operateurs pseudodifferentiels sur M = T" = (R/2 irZ)n. Pour k e Z", on note ek la fonction C°° sur T" defmie par ek(x) = eik'x. Si u E C 00 ^"), on note u ( k ) =
r
u(x)e~'k'x dx. Si a = (a(k))keZn est une suite de nombres Jj" complexes, on definit la suite 8jO. (1 =s_/ ^ w ) par : (2 TT)~"
ou (e b ..., e „) est la base canonique de Z". On definit ensuite 8 " pour a G I^J" selon la procedure habituelle. a) Soit A E Vm(J"). Pour x e T" et A: e Z", on pose :
Verifier que \a(x, k ) \ ^ C(l + |A:| }m (utiliser le theoreme 3 de 1'appendice) et que :
En deduire que :
86
Operateurs pseudo-differentiels
b) Reciproquement, soit a = a(x,k), de classe C°° en x, verifiant la condition (*), on defmit alors A : C°°(T") -> C°°(TP) par :
i) Pour
ii) On note U = (Jl\ {1} )" que 1'on identifie a ]0, 2 TT [n par la carte habituelle. Pour
On notera comme d'habitude | w | Q = (u,u). Pour la norme ainsi definie, C°°(M) est un sous-espace dense de L2(M). 7.8* Finitude et dualite Soit M une variete compacte de dimension n, et soit P e Wm(M) un operateur elliptique. On choisit une densite positive yu, sur M, et on introduit sur C°°(M) le produit scalaire prehilbertien
On a montre a 1'exercice 7.5 que P possedait un adjoint P * pour cette structure, et que P* e Vm(M). Par ailleurs, on appellera noyau de rang fini toute fonction
Exercices sur le chapitre I
87
k G C°°(Mx M) s'ecrivant sous la forme k(x, y) = (pj, \f/j G C°°(M), et par extension 1'operateur K qui lui est associe par la formule Ku(x) =
k(x,y) u(y) p (y).
a) Montrer que, si K est un noyau de rang fini, Ker (/ — K) est de dimension fmie, et Im (/ - K) = (Ker (7 - K* )) x . b) Soit k G C °°(M x M). Montrer que, pour tout e > 0, il existe k' de rang fini tel que sup MxM |A: - k' \ ss e. (On pourra penser au theoreme de Stone-Weierstrass.) En deduire qu'il existe Qe^~m(Af) tel que QP = I - K, ou K est un noyau de rang fini. c) Montrer que Ker P est de dimension finie. Soit / G (KerP*)- 1 . Montrer que Qf G (Ker (/ — K*))-1, et en deduire qu'il existe gfGC°°(M) telle que / - Pg e Ker Q. Montrer qu'on peut choisir g tel que ||/ — Pg \\ soit minimale, et qu'alors h — f — Pg est orthogonale a P(Ker (QP)). En deduire que P* h G Im (P* Q*), puis que h = 0. Conclure que Im P = (Ker P *)- L . 7.9* Soit A G ^"(M) avec ra < 0. Par le theoreme 5.1, se prolonge en un operateur borne de L2(Af), que nous noterons encore A. On suppose A auto-adjoint, i.e. A* = A. a) Soit FcL 2 (M) un sous-espace ferme stable par A, sur lequel A n'est pas identiquement nul. i) On note s(F) = sup \(Au, u)\. Montrer que s(F) G ueF, | «| 0 = 1
]0, + oo [. ii) Soit (Uj) une suite de F telle que |«/| 0 = 1 et (v4wy, w y ) ^ A avec |A | = s ( F ) . On note e = \/s(F)e {- 1, 1). Montrer que | AUJ — A u}\ Q -»• 0 (appliquer 1'inegalite de Schwarz a Q(v) = ((s(F) — eA)v,v)) et, a 1'aide de 1'exercice 7.8 b) montrer qu'une sous-suite de (w y ) converge en norme vers un element non nul de Ker (A - A ) n F. Verifier en outre que Ker (A - A ) est contenu dans C°°(M), de dimension finie. b) Montrer qu'il existe une suite (Ek) de sous-espaces de L2(M), deux a deux orthogonaux, de dimensions finies > 0 et une suite (A f c ) de nombres reels, telles que :
enfm
88
Operateurs pseudo-differentiels
c) Montrer que Xk -» 0. (On utilisera les exercices 5.10 a) et 7.8 b) k -> ao
pour montrer que A est limite en norme de noyaux de rang fini; on en deduira que A ne peut verifier une inegalite du type \(Au, u}\ === c\u\2 avec c >0, sur un sous-espace de dimension infinie.) d) Montrer que, si (A^.) stationne a la valeur 0, A est un noyau de rang fini. oo
e) On pose E= 0 Ek + KerA.
Montrer que E est dense dans
k =0
L\M). (On etudiera E±.) 7.10* Soit P E Vm(Af), d'ordre m > 0, formellement auto-adjoint, i.e. P* = P, dont le symbole principal pm verifie :
a) Montrer qu'il existe a>Q tel que P + a soit injectif sur C°°(A/). (Utiliser 1'inegalite de Garding.) A 1'aide de 1'exercice 7.8, montrer que P + a : CCO(M) -> C°°(M) est inversible. b) En appliquant les resultats de 1'exercice 7.9 a A= (P+a)~l, montrer qu'il existe une suite (Ek) de sous-espaces de C CC (A/), de dimensions finies > 0, deux a deux orthogonaux, et une suite (A f e ) de reels tendant vers + oo telles que :
Note. Densites sur une variete. A 1'intention du lecteur peu familier avec le calcul sur les varietes, nous rappelons ici en quelques lignes la notion de densite. Si E est un espace vectoriel sur IR, de dimension n, on note | n | (E) 1'ensemble des applications
Par exemple, si (el5 ..., en) est une base de E,
Exercices sur le chapitre I
89
elements de volumes sur M. On appelle densite toute section (C°°) de ce fibre ; Pinteret d'une densite p est qu'elle peut s'integrer sur M (du moins si elle decroit suffisamment a 1'infmi, en tout cas si elle est a support compact). En effet, dans un systeme de coordonnees locales, on peut ecrire :
et, si p est a support compact dans le domaine de carte, on peut definir
la formule (*) assurant 1'independance par rapport au choix du systeme de coordonnees grace a la formule de changement de variables dans les integrates. Par partition de 1'unite, on definit a i n s i p o u r toute densite p a support compact sur M. Bien sur, si M est orientable, toute densite p peut s'ecrire /1 a> \, ou / G C°°(M), et (o est une n-forme partout non nulle. Si to est positive, la quantite
p n'est autre q u e d e s i g n a n t la
variete M orientee. Les densites permettent d'integrer sur une variete sans cette hypothese d'orientabilite. Notons que, grace aux partitions de 1'unite, on peut toujours «trivialiser» le fibre \O\(TM), c'est-a-dire construire une densite p0 partout non nulle; toute autre densite s'ecrira /PQ, avec fe C°°(M). On s'accorde en general a choisir p 0 positive, c'est-a-dire telle que pQ(m)(h^ ...,h n} >Q pour tout m E M, pour tous /zj, ..., h „ e Tm M independants. (Ce choix est aise compte tenu de (*).)
Cette page est laissée intentionnellement en blanc.
CHAPITRE II
Analyse non lineaire dyadique Analyse microlocale Estimations d'energie
II pourrait sembler a premiere vue un peu ridicule de presenter des «applications» d'une notion aussi communement repandue dans la Nature que celle d'operateur pseudo-differentiel; neanmoins, ne voulant pas renvoyer le lecteur a des articles ou traites specialises, nous developpons ici, de facon elementaire et tres limitee, quelques aspects de ces applications. Tandis que les deux premieres parties peuvent etre vues comme les developpements naturels (et riches de consequences) du calcul symbolique pseudo-differentiel classique presente au chapitre I, la troisieme utilise Fefficacite de I'outil pseudo-differentiel pour demontrer les indispensables estimations d'energie hyperboliques. Ces estimations permettent d'obtenir le theoreme d'Hormander sur la propagation des singularites (un des resultats cle de 1'analyse microlocale) ; d'autre part, elles sont le coeur des techniques de perturbation non lineaires presentees au chapitre III.
A ANALYSE NON LINEAIRE DYADIQUE I DECOMPOSITION DE LITTLEWOOD-PALEY : PROPRIETES GENERALES 1.1 La decomposition de Little wood-Paley Soit Posons 1/2 ss | £ | =s 2, et, pour tout £,
est supportee dans la couronne
92
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
(dans cette serie, il n'y a jamais qu'au plus deux termes non nuls). Pour w e S'(R"), on pose:
en sorte que :
C'est la decomposition de Littlewood-Paley de u. On notera les sommes p-1 partielles Sp u = Y uq. Chaque terme est holomorphe dans C" (et en fait ? = -!
dans H+ °° des que u est dans un //*) et la « qualite » de u se reflete dans la vitesse de convergence de £ up. Deux lemmes seront d'un usage constant. Rappelons les notations : \u\s designe la norme de u dans Hs (s e R), ||M|| O la norme Z,00.
LEMME 1.1.1 (PRESQIPORTHOGONALITE DES TERMES). On a:
et pour tout u E L 2
Preuve :
et
en vertu de 1'inegalite (a + b)2 ^ 2(a2 + b2). Comme
il suffit, pour obtenir (1.1.2) de multiplier les deux membres de (1.1.1) par | w ( ^ ) | 2 et d'integrer en se souvenant que up(i;) = 2 : les termes up ne sont pas orthogonaux, mais peu s'en faut, et le lemme 1.1.1
Analyse non lineaire dyadique
93
n'est autre que le «theoreme de Pythagore» correspondant a cette presque orthogonalite. Plus generalement, si {up} est une suite de fonctions de L2 avec supp up c \ g, — IP ~l s£ | £ | s£ C 2p + l [ , on a toujours 1'inegalite : It-' J
LEMME 1.1.2 (SENSIBILITE DBS TERMES AUX DERIVATIONS). // existe des constantes C, independantes de p et de u, pour lesquelles : i) pour tout a e N", p ^ — 1
ii) Pour tout s e M. et p ^ 0,
iii) Pour tout k E N et p ^ 0,
Preuve : a) Par definition,
comme (1 + | £ | 2 ) 5 est majore et minore sur le support de
(x) = fji~" ^ ^ ( x / i J i ) , en sorte que
est independante de /i-. On en deduit II
94
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
en appliquant ceci a <&(£) = tp(2~p g ) (qui definit up) ou #(£) = tff(2~p £) (qui definit Spu), on obtient (1.1.4). De meme,
a
ou <*>!(£) = £"*(£), X e Co^CR"), A' = 1 Pres du support de
et Ton obtient:
1.2 Caracterisation des espaces de Sobolev
PROPOSITION 1.2 i) Si ueHs(Rn),
pour tout p ^ - 1, \up\Q ^ Cte |u \s cp 2~ps, ou
cp = cp(u} verifie J] c^ 1. ii) Inversement, si, pour p ^ — 1, | wp | =s Ccp 2~ p5 , avec V Cp ^ 1, a/or5 M G Hs et |w|^CteC. Preuve : comme ((D)su)p= (D)s up, c'est une consequence immediate de (1.1.5) et de la caracterisation de L2 fournie par le lemrne 1.1.1. D
1.3 Caracterisation des espaces de Holder Pour a > 0, a £ N, nous defmissons Ca — C a (R") comme 1'espace des UE C^(IR") (k — E(a) = partie entiere de a), bornees ainsi que leurs
Analyse non lineaire dyadique
95
derivees jusqu'a 1'ordre k, telles que :
La norme dans Ca sera notee || u ||a et deflnie par || u || a = \\ u ||0 + ||M||^, oii ||w||^ designe la meilleure constante dans (1.3.1). OT> /~\T1/^OT'T'T/^XT
1
^
ii) Inversement, si, pour p ^ — 1,
HM^ || =s C 2~pa
(a ^ f^l)
alors
Preuve : remarquons que les inegalites (1.1.6) et le fait que (dau)p = d up permettent de se ramener immediatement au cas 0 < a < 1. a
a) Comme || w_ 11| 0 =s Cte || u ||0, il suffit de considerer :
Du fait que
ce qui prouve i). b) Inversement, posons, pour un p a determiner,
on a :
Par ailleurs,
T
96
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
d'apres (1.1.6),
et bien sur || Vu_ i |L *s Cte C ; done, si 0 < a < 1,
car la serie V ||Vw ? || est alors geometriquement divergente. En regroupant les estimations sur Rp u et 5^, w, on trouve :
En prenant pour p le plus grand entier tel que IP ss -j
I •*• ~~ y \
, on obtient
I u (x) — u (y) | =s Cte C \x — y\a, ce qui prouve ii). D Bien entendu, il faut prendre garde que || up || =s C ne caracterise pas L°°, et que H M ^ J ! =e C 2~~p ne caracterise pas C 1 (au sens classique), mais un espace plus gros (cf. Ex. A.3). 1.4 Injections de Sobolev PROPOSITION 1.4. Pour s>n/2, s-n/2$N, HS^CS~"'2 continue).
(injection
Preuve : On ecrit i
d'apres la proposition 1.2. En « oubliant» cp*~l, on obtient le resultat a 1'aide de la proposition 1.3. 1.5 Inegalites de convexite PROPOSITION 1.5 i) Si s = \SQ + (1 - A ) s} (0 ^ A ^ 1, SQ <sh SQ, s{ E IR) on a, pour toute ue C^(R"}, 1'inegalite
Analyse non lineaire dyadique
97
ii) 57 « = A a Q + (1 - A ) a! (0 =s A =s 1, a 0 < a b a, aQ, a j positifs non entiers) on a, pour toute u e C "',
Preuve :
d'ou le resultat « q = 1/1 — A ». b) On ecrit:
par
1'inegalite
de
Holder
d'ou le resultat par la proposition 1.3.
avec «p = I/A »
et
D
Remarque. II est utile de savoir que (1.5.2) est encore vraie pour «0, «!==(), en definissant Ca comme L™ pour a = 0, et comme 1'espace des fonctions a derivees d'ordre =s= a — 1 lipschitziennes pour a E N, a ~s 1 (cf. chapitre I, exercice 2.4 a). On voit tres bien ici comment « fonctionne » la caracterisation donnee a la proposition 1.3 : elle contient dans ses termes memes, une quantite de proprietes utiles des espaces de Holder (comme par exemple 1.5.2) qu'il n'est pas besoin de connaitre explicitement. 1.6 Operateurs de regularisation PROPOSITION 1.6 II existe une famille SB (9^1} d'operateurs Se : avec les proprietes suivantes : ,\J
± l>
t_A-t-iJ tt^
Vlt 1C-
/ H-* f H-B-f-t-
'^JH
\
Lorsque a ou ft est entier, on entend ici par Ca 1'espace defini par la caracterisation de la proposition 1.3, avec la norme correspondante.
98
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
Preuve: On pose, pour x £ Co°(R), x = 1 au voisinage de 1'origine,
cela
implique
(Se u)p = Q
pour
2P 3= Cte 0,
et
|| (Se u)p\\ ^
pft
Cte ||M||^ 2~ sinon. En particulier, si a -* ft,
entraine ii).
on obtient iii). Finalement VilX
et les V
memes raisonnements que precedemment Cte 6 *s2p *s Cte 6 sur le support de x\-
donnent
2 APPLICATION A L'ETUDE DES PRODUITS ET DE LA COMPOSITION 2.1 Estimations d'un produit de deux fonctions
PROPOSITION 2.1.1
Preuve : Ecrivons
et
iv),
car D
Analyse non lineaire dyadique
99
Les termes de Si et de 22 ont leurs spectres (c'est-a-dire les supports de leurs transformees de Fourier) dans des boules { | £ | =s Cte 2P}. Nous utiliserons le lemme suivant. LEMME 2.1 Soit (aq}q^_i une suite de fonctions telle que :
Supposons que \aq\Q^C 2~qa pour un a > 0 (resp. \ pour un s > 0, avec Sc2 =s 1). Alors u = V aq appartient a Ca (resp. W G H^, avec q&-\
(resp. \u\s^Cte C). Preuve : il suffit d'observer que, pour un certain N, les blocs dyadiques up de u veriflent up = V (aq)p, d'ou, notant | | la norme L 2 ou
d'apres le lemme 1.1.2i). Dans le cas L00, on en deduit:
Dans le cas L2,
d'apres 1'inegalite de Schwarz appliquee a cq 2~ ^~P^S/2 reste a remarquer que
x
2~(q+p}s/2, et il
On notera le role crucial joue dans ces estimations par la nature geometrique du decoupage utilise. Compte tenu du lemme, il suffit d'evaluer || (5^ u) vq\\ . Or
et de rneme pour
en echangeant
100
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
Pour prouver ii), on ecrit
d'ou | S\ | ss Cte || u || 0 | v | et de meme pour Si, dans la preuve ci-dessus, au lieu de uv plus fmement:
on remarque que les termes des sommes 2{ et 22 ont leurs spectres dans des couronnes (et pas seulement dans des boules); par exemple pour S[: spectre , spectre done : spectre (Sq_2 u) vq a somme des spectres c {£, 2q~2 ^ \g \ =s 92q~2} . De plus, les termes up et vq sont tous deux petits si u et v sont assez regulieres, en sorte que la derniere somme, dont les termes sont petits comme up vq, represente un «terme d'erreur» plus regulier que u ou v. Cette demarche est a 1'origine de 1'introduction par J.-M. BONY du concept de «paraproduit», le paraproduit (non symetrique) de u et v etant Tuv = ^(Sq_2u) vq (cf. Ex. A.5) ; on a alors uv = Tu v + Tv u + reste meilleur. Ce concept et la notion « d'operateurs paradifferentiels » qui lui est liee se sont reveles tres fructueux dans 1'etude des singularites de solutions d'equations non lineaires (cf. BONY [Bl]). Remarquons que si a e f^J, la partie i) de la proposition est elementaire, compte tenu de la remarque du paragraphe 1.5. Une variante commode dans les applications est donnee par la proposition suivante. PROPOSITION 2.1.2 Si u, v e L °° n Hs (s entier > 0), pour tous a, /3, | a | + | /3 | = s, on a :
Preuve : c'est evident si | a \ = 0 ou | ft \ = 0. Sinon (par exemple | a | ss 1), on ecrit
Analyse non lineaire dyadique
101
b'ti^v = £*9 ( ..(a a y «9%) + * w a a + /V j oil \ctj\ + \@j\ = s — 1, * designant des coefficients sans importance. Pour prouver (2.1.3), il suffit de montrer :
9% 9 / %;| i ^Cie(|| M || 0 H 5 + HJMIo)On precede comme dans la preuve de la proposition 2.1.1 :
et on a cette fois :
a cause du lemme 1.1.2iii), ce qui prouve le resultat. D Remarquons que Fanalogue de (2.1.3) dans les espaces de Holder resulte simplement des inegalites de convexite du paragraphe 1.5. II est en fait traditionnel de prouver (2.1.3) a 1'aide de Finegalite (dite « de Gagliardo-Nirenberg ») suivante (voir [Au]): si u e L °° n Hs (s entier > 0), pour tout a, 0 ^ \a\ =s s,
En admettant cette inegalite, on obtient par Finegalite de Holder (p = 2s/\a\, q = 2s/\0\)
par convexite de Fexponentielle a M Z > 1 - M ^/na + (1 — n) b, Fargument etant parallele a celui dans les espaces Ca. D 2.2 Estimation d'une fonction composee PROPOSITION 2.2. Soit F : R ->C une fonction C°°, avec F(0) = 0. Si u G L °° n Hs (s > 0), alors depend que de F et de || u ||Q.
102
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
La preuve utilise le lemme suivant. LEMME 2.2 (« MULTIPLICATEURS DE MEYER »). Soit 8 e IR et une suite mpE: C °°, avec, pour tout k e f^J
L'application M: u ^ £m p up = Mu applique Hs dans Hs~s pour tout s>8, avec une norme d'operateur ne dependant que des Ck pour k**E(s-8) + \. Preuve: Comme le spectre de up est contenu dans {£, 1/2 =s= 2~ / '|£ | «s2}, choisissons C > 4 et decoupons mp selon la formule
Posons alors Mk u = Smp^k up, k ^ - 1. Les termes de M_, u ont leurs spectres dans des boules {£, |£| =s (C + 2 ) 2P} et \mpt_}up\Q^Cte \ mp, - 1 | Q cp \ u \ s 2~ps. Comme, d'apres le lemme 1.1.2 i),
le lemme 2.1 montre que M_ \ u 6 Hs~s si s > 8. Les termes de Mk u (k ^ 0) ont leurs spectres dans des couronnes
Comme, d'apres le lemme 1.1.21) et iii),
on obtient, pour tout £ e f^l,
On en deduit que Mk u e Hs~s avec \Mku\s_s ^ Cte C( 2k(s-( ~ s ) \ u \s, d'apres la remarque suivant le lemme 1.1.1 et (1.1.2'). Finalement, en
Analyse non lineaire dyadique
103
choisissant £ > s — 8, M = V Mk converge normalement dans 1'espace ks-\
des operateurs continus de Hs dans Hs~s, et ||M|| =s Cte (C0 + Q). D Un exemple typique de tels « multiplicateurs de Meyer » (ou 5 = 0 ) est donne par mp = Sp a, pour une certaine a G L°° (a cause du lemme 1.1.2). Bien sur, dans ce cas, mp a son spectre dans une boule {£, | £ | =s C 2P}, ce qui n'est pas suppose en general; neanmoins, la preuve du lemme 2.2 consiste precisement a montrer qu'on peut pour 1'essentiel se ramener a cette situation. Remarquons (Ex. A.7) que M est un operateur pseudo-differentiel d'ordre 5, dont le symbole m(x, £) = 2mp(x) 5. Preuve de la proposition 2.2 : on utilise Fartifice dit «de la serie telescopique » qui consiste a ecrire
puis
ou les j j sont des multi-indices, y\ + "-+yq = a, 1 ^ ^ ^ | a |, |ry|^l. Tout terme d7S0 u est dans L2 n L00, avec r r ||a SbM|| 0 «Cte ||M|| O , | a S 0 w | o « C t e | u \ 0, d'ou le resultat si | a | ^ l . Pour | a | = 0 , \F(SQ M)(JC)| ^C|5' 0 i/(x)| (ou C ne depend que de \\U\\Q), done \F(S0u)\Q^CCtQ \u\Q. b) Verifions que mp est un «multiplicateur de Meyer» d'ordre 8 = 0. II suffit de considerer mp = G (Sp u). On a alors :
comme en a), et
drSpu\\
?sCte \\u \\Q 2P\ y ' d'apres le lemme 1.1.2.
Done
ou la constante ne depend que de G, a et || u ||0, ce qui acheve la preuve. D
104
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
La encore, nous renvoyons a J.-M. BONY pour la formule suivante, dite de « paralinearisation », qui rend « evidente » la proposition 2.2 : si u e Hs, s > - , F(u) = Tf^u + R(u), avec T le paraproduit defini au paragraphic 2.1 (cf. Ex. A.5), et R(u) E H2s~nl2^ Hs. Autrement dit, 1'estimation sur F(u) est «lineaire en w » parce qu'en fait F(u) est, au reste pres, TF^u) u.
B ANALYSE MICROLOCALE: FRONT D'ONDE ET OPERATEURS PSEUDO-DIFFERENTIELS 1 FRONT D'ONDE D'UNE DISTRIBUTION 1.1 Definition du front d'onde La transformee de Fourier w ( £ ) d'une fonction u e C^°(R") est a decroissance rapide en £, c'est-a-dire :
Inversement, si (1.1.1) est satisfaite par la transformee de Fourier d'une distribution u E 8' (R"), alors u G Co°(IR"), a cause de la formule d'inversion de Fourier. DEFINITION 1.1.1. Pour u e 8' (IR"), soit S(u) le complementaire (dans R"\0) de 1'ensemble des directions £ e R"\0 au voisinage (conique) desquelles u satisfait (1.1.1). Par «conique», on entend la propriete suivante d'un ensemble P: g e F, A > 0 = > A ^ 6 / " . De meme que supp sing u = C {x, u est C °° pres de x } est 1'ensemble des « mauvais points » de u, S(u) est 1'ensemble des «mauvaises directions spectrales » de u, ou encore des « mauvaises frequences » de u. Pour combiner ces deux informations dans le concept de WF(u), (WF se prononce « front d'onde de »), on utilise le lemme suivant.
LEMME 1.1.1. Preuve:
on
Comme
a
ue E'(R"), | w ( S ) | « C(l + |S| )M pour un certain M, et d'autre part
, en , on ait
dans la
Analyse microlocale
105
premiere integrate (c'est possible avec 0 < c < 1, c assez petit). On obtient alors :
car 117 | =s c | £ | implique |£ — i 7 | = s ( l — c ) | £ | . D'autre part
L'estimation
prouve le lemme, en meme temps qu'elle precise la dependance en D
On peut alors definir, pour u e 3)' (X), (X ouvert de R"), 1'ensemble Sx(u) des « mauvaises directions spectrales » de u au-dessus de x par ^(w) = f~~\2(
DEFINITION 1.1.2. Soit X un ouvert de IR" et u E 0)' (X). Le ferme conique de X x (R"\0) defini par
est le front d'onde de u. La proposition suivante montre que WF(u} est 1'ensemble des mauvaises directions spectrales de u au-dessus de supp sing u : c'est done bien la synthese annoncee au chapitre I, paragraphic 1. PROPOSITION 1.1.2. La projection de WF(u) sur X est supp sing u. Preuve : en effet, si ;c0 ^ supp sing u, 2~ (u) = (j> par definition. Inversement, supposons que, pour un x0, % (u) = (f> : cela signifie que pour
106
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
toute direction g e S"~\ il existe : le lemme 1.1.1
implique
alors
que
Xc'est-a-dire
( FT (p i } u G C o°, ce qui implique XQ £ supp sing u. V ,-
/
D
1.2 Exemples. Cas des distributions de Fourier EXEMPLE 1.2.1. Considerons 5, masse de Dirac a 1'origine. Pour tout •peCo^, cp(0)^0,
Done WF(8} = {(x,£),x = 0, £ = ^ 0 } . EXEMPLE 1.2.2. Soit
on a
Lorsque |£| -* + oo pres d'une direction £ 0 = ( ( ^ o ) b ^ o ) pour laquelle ^Q 9^ 0, chacune des integrates est a decroissance rapide, car par exemple
ou
Analyse microlocale
107
La definition est une consequence facile du theoreme 1 de 1'appendice (cf. chapitre I, exercice 4.6), tandis que le controle du front d'onde resulte des definitions et d'un theoreme de « phase non stationnaire » (Ex. B.9). 2 OPERATEURS LINEAIRES ET FRONT D'ONDE 2.1 Un theoreme general Nous admettrons ici le theoreme suivant, dont la demonstration elementaire n'utilise que la definition 1.1.2 du front d'onde (voir [H4]). THEOREME 2.1. Solent X et Y des ouverts de R", Rm et Ke £>' (X x Y). Supposons que WF(K) ne contienne pas de directions paralleles a Rn ou Rm (c'est-a-dire (x, y, £, 77 ) e WF(K) => £ * 0, 77 ^ 0). On pent alors etendre I'operateur K defini par la formule f Ku (x} = K(x, y) u(y) dy a 8' ( Y ) (I'integrale doit s'entendre au sens des J
distributions), et ou :
Ici,
Autrement dit, WF'(K) decrit le deplacement de WF(u} par 1'action de K, etant entendu que (2.1.1) n'est qu'une inclusion. Donnons quelques exemples d'applications de ce theoreme. EXEMPLE 2.1.1. Soit Tu(x) = u(x, 0) I'operateur «trace de u sur t = 0 » defini pour u e C 0 CO (R" + '), ou (x,t)eU"x R. Comme i f u? (x, T ) dr ( signifie la transformee de Fourier partielle u(x, 0) = -— 2 77 J
par rapport a f), on a aussi :
L'operateur T a done pour noyau distribution de Fourier
108
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
de phase
On salt (d'apres le theoreme 1.2) que WF(K) c {(x, x, 0, £, — £, - T )}. Done WF(K} ne contient pas de directions paralleles a R^, mais il contient des directions (£, — £, — r )= (0, 0, — T ) paralleles a R^V : pour pouvoir appliquer (2.1.1), on admettra (Ex. B.4) qu'il suffit de supposer que la direction verticale (0, - T ) n'est pas dans le front d'onde de u. On trouve alors :
Si Ton veut comprendre cette relation plus intuitivement, on peut observer ceci: i) Les singularites de u hors de {t = 0} ne peuvent evidemment jouer aucun role dans Tu. ii) Si x (Dx) est un operateur «tangentiel», on a x (Dx) Tu = TX (Dx) u. Si, pour un (XQ,€O), et tout r, (XQ, 0, ^ 0 , r ) ^ WF(u), on aura Pu e C^ pour P = x(Dv D t) x (Dx)
n
EXEMPLE 2.1.2. Soit X = 9 r + ^ at(x, t) 8^ un champ reel C°° dans i=i R" + L . Considerons le probleme de Cauchy :
et definissons, pour T>0 assez petit, Ku0 = u(x, T). Notons x(t, x0) la solution de 1'equation differentielle dans R" :
Analyse microlocale
109
La courbe t •-» (x(t, XQ), t) n'est autre que la courbe integrate de X issue de (XQ, 0 ) ; comme toute solution u est constante sur ces courbes, u(x(t, xQ), t) = UO(XQ), ce qui decrit 1'unique solution u du probleme de Cauchy considere (car (XQ, t) i-> (x(t, x0), ?) est un diffeomorphisme local). Toute singularite x0 de «0 se « repercute » en une singularite de u le long de la courbe integrate de X issue de XQ, et aussi en une singularite de Ku0 en x(T, x0) (car si la trace de u en x(T, JCG) etait C°°, M elle-meme serait C°° pres de (x(T, x0), T) d'apres le raisonnement precedent). L'operateur K deplace done le support singulier de u selon le flot de X. Examinons maintenant la situation au niveau plus precis du front d'onde. On a ecrire
Le noyau K est done la distribution de Fourier :
D'apres le theoreme 1.2, on a (en designant par 'A la transposes de A)
et, par (2.1.1),
On peut « visualiser » 1'application (y, 77) H-> (x, g) induite par <£ de la facon suivante: si S est une surface passant par y, de normale 17 en y, <&(S) est une surface passant par x, de normale £. En meme temps, cette interpretation rend «intuitif» le resultat sur WF(Ku0) obtenu (en procedant par analogic avec Fexemple 1.2.2). Le flot de X induit done une application (y, 17) »-»• (x, £) qui decrit le deplacement du front d'onde sous 1'action de K. EXEMPLE 2.1.3. Considerons la solution du probleme de Cauchy pour 1'equation des ondes Dw = (tf-AJu
= 0,
M(JC, 0 ) = 0 , dtu(x, 0) = «0
ou Ax = 3j + • • • + 3^ est le laplacien.
(2.1.2)
110
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
A 1'aide d'une transformation de Fourier partielle en x (notee par abus), il est facile de calculer u; en effet
d'ou
avec
soit finalement:
Nous admettrons que u est la seule solution du probleme envisage, et que le remplacement de 1/| £ | par (1 — *(£))/!£ I dans les integrates cidessus (x e C,f (R"), x = 1 Pres de 0) definit une nouvelle fonction u qui ne differe de u que par une fonction C°°. On remarque que u = (K+ + K_ ) w0, ou le noyau K± de 1'operateur K± est la distribution de Fourier
D'apres le theoreme 1.2, on a :
d'ou
Geometriquement, dessinons Fy le «cone de lumiere» issu de y, d'equation t1 = \x — y\2: la singularite (y, g) de w0 se « repercute » en la singularite de K± UQ consistant en la seule direction (£, ± (^ |) le long de la generatrice de Fy qui lui est perpendiculaire. Dans le cas particulier ou n = 1, D = (d, + dx)(dt — dx), et toute fonction u =
Analyse microlocale
111
Fx + t
u(x, t) = 1/2
UQ(S) ds. Comme dans 1'exemple 2.1.2, une singularite J X-
I
de M0 se repercutera en deux (puisqu'il y a maintenant deux champs X) singularites de u, analyse que Ton peut afflner au niveau du front d'onde. La difference fondamentale du cas n 3= 2 avec le cas n = 1, est que la position meme du support singulier de u depend du front d'onde de UQ, et non de son seul support singulier. Si par exemple w0 est C°° hors de 0, on sait que supp sing u a F 0 ; mais pour savoir quelles generatrices exactement constituent supp sing w, il faut savoir quelles sont les directions de WFuQ au-dessus de 0. On voit sur cet exemple que 1'introduction du front d'onde n'est pas un simple raffinement de Panalyse du support singulier, elle en est une necessite. 2.2 Operateurs pseudo-differentiels et front d'onde L'application du theoreme general 2.1 aux operateurs pseudo-differentiels est d'un interet tout particulier. PROPOSITION 2.2.1. Soit A un operateur pseudo-differentiel, K. Alors WF(K) c { (x, x, £, - £ ), £ ^ 0 } .
de noyau
Preuve : en effet, K(x, y) = f el(x~y^ a(x, £) d£ est une distribution J
de Fourier, et la proposition resulte du theoreme 1.2. COROLLAIRE 2.2.1. Soit A un operateur pseudo-differentiel. w e S ' ( R " ) , WF(Au)a WF(u).
D Pour tout
Preuve : si u e 8' (R n ), cela resulte du theoreme general 2.1 et de la proposition 2.2.1, car WF'(K} c { ( x , x, £, £ )} . Si u E §' (R") et (XQ, £ 0 ) £ WF(u), (xott^t WF(Xu) pour x e C0°° valant 1 pres de XQ. Done (xo,€Q)tWF(Axu) et aussi (XQ, €Q) $ WF(xAxu) pour X e C* valant 1 pres de XQ ; or \^XU = X.Au + C °° si x = 1 au voisinage de supp x '•> done (XQ, £ 0 ) £ WF(xAu) pour un tel choix de x et X , ce qui implique (XQ, £ 0 ) ^ WF(Au). La propriete du corollaire 2.2.1 s'appelle « propriete pseudo-locale » : elle signifie que 1'action d'un operateur pseudo-differentiel ne deplace pas le front d'onde (comparer avec les exemples 2.1.2 et 2.1.3), mais, le cas echeant, le diminue : par exemple, 6,0 (x) =0, alors que
112
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
caracterisent S~°°). WF(Au} D r = .
Alors,
pour
weS'(IR"),
et
A = Op (a),
Preuve : soient (XQ, £ 0 ) e F, et q(x, £) e S° valant 1 pres de (XQ, £ 0 ) et tel que aqeS'™; Foperateur A{ = Op (aq) a un noyau C°°, et le noyau de A2 = Op (a(\ — #)) est C°° pres de (XQ, XQ, £Q, - £ 0 ) d'apres le theoreme 1.2. Done (XQ, £ 0 ) £ WF(A2 u) d'apres le theoreme general 2.1, et ^4w = ^4 2 w + C °°, ce qui complete la preuve. G Autrement dit, 1'action d'un operateur A detruit le front d'onde la ou son symbole est d'ordre — oo. Le phenomene «inverse » fait 1'objet du corollaire suivant. COROLLAIRE 2.2.2. Si a E Sm, AueCx pres de (j«b> £o) et \a(x,t;)\ -3* c\£\m pour \^\^C dans un voisinage conique de (XQ, £ 0 ), alors (XQ, f 0) ^ WF(u). Preuve : par definition, il existe b G S~ m, ab - 1 e S~ l dans un voisinage de (XQ, £ 0 ). Comme au chapitre I, paragraphe 5.4, on voit alors qu'il existe beS~m tel que ^ t t a - l e S ' 0 0 pres de Oo, £ 0 )« Comme u = BAu — (BA — id ) u, la conclusion resulte de la proposition 2.2.2 et de la pseudo-localite. D Autrement dit, aux points non caracteristiques du symbole de A (ceux qui, par definition, verifient Fhypothese du corollaire 2.2.2), le front d'onde est conserve par 1'action de A. Le corollaire 2.2.2 peut servir de caracterisation du front d'onde : WF(u) = n car (A), ou A decrit les operateurs proprement supportes tels que Au e C °°. II est agreable d'avoir une preuve plus directe du corollaire 2.2.2, utilisant uniquement la definition initiale du front d'onde. La voici, dans le cas d'un operateur differentiel P (x, D) dans un ouvert X de R": soit u E 2)' (X) ; on suppose que pm(x0, £ 0 ) ^ 0, et (x0,t0)tWF(Pu). ^ Pour prouver que (XQ, £ 0 ) £ WF(u}, on considere
aura la decroissance voulue d'apres Fhypothese sur Pti. Notons Q = 'P (avec qm = p^, et observons la formule :
ou QJ i// est la partie homogene en ^ de degre j du membre de gauche, qui est un polynome dont les coefficients sont des operateurs differentiels d'ordre m —j appliques a «/?.
Estimations d'energie
113
Pour obtenir qm(x, £)<(' + • • • +Qo & =
ou les cij(x, £), homogenes de degre —j en £, sont determines par les relations :
De la sorte, e ' ^ Q ( ^ e ~ w f ) = (p +rN + l, ou rN + } est un symbole en £ d'ordre - N - 1, supp rN + l c supp
d'apres (1.1.2). Pour N assez grand, le second membre est borne en £, ce qui complete la preuve. La proposition 2.2.2 est importante egalement pour la raison suivante : si Ton etudie une equation Pu = f au voisinage d'un point (XQ, £ 0 )> seul IG comportement du symbole/? de P au voisinage de (XQ, £ 0 ) intervient. On peut utiliser alors toutes les ressources de 1'etude locale des fonctions pour preciser la structure de p et en deduire des proprietes de P. C ESTIMATIONS
D'ENERGIE
Nous allons montrer ici comment, pour trouver et controler les solutions de larges classes d'operateurs ou de systemes differentiels, il suffit en fait d'etudier le cas d'operateurs scalaires pseudo-differentiels d'ordre 1 (cf. par exemple la discussion dans 1'exemple B.2.1.3). 1 OPERATEURS DU PREMIER ORDRE On considere dans IR" + ' Fequation
114
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
ou i) at(x, £) = a(t, x, £) reste dans un borne de Sl pour Q ^ t ^ T. ii) t i-» a, est continue comme application a valeurs dans C°°. iii) a ^ ( t , x, £), symbole principal de a, est imaginaire pur. On prendra bien garde a ce que a(t,x,D)u denote Faction de a, comme operateur, en les variables x seulement sur u(t,.) (on dit que 1'operateur est « tangentiel »). Le prototype des operateurs L est un champ reel X = 8 1 + 2aj 8J? pour lequel a = i I £ a}• ^\ verifie i), ii) et iii). Le simple fait de permettre a i
a d'etre pseudo-differentiel, sans introduire de difficultes techniques nouvelles, permettra d'acceder a de nombreuses applications. 1.1 L'estimation d'energie PROPOSITION 1.1. Si seM. et A e R, A > A S , on a, pour tout ueC l([Q, T] ; H *) n C°[[0, T] ; Hs + l], I'inegalite
Preuve : a) Supposons d'abord s = 0. On a d'abord :
d'autre part,
ou b = b(t,x,D), b e 5°, a cause de iii) et du theoreme 3.2.3 du chapitre I, d'ou :
Done
ou B ^ || b || L 2_ > L 2 pour 0 ^ t ^ T. Pour A ^ B/2, on obtient en integrant
Estimations d'energie
115
b) Pour s E R, notons Es= (1 + \Dx\2)sl2: la fonction Es u satisfait a 1'equation LES u = Es Lu, oii L — 9, + a, a = E_s aEs ayant les memes proprietes i), ii), iii) que a. L'estimation de a) donne alors (1.1.1). D L'interet de cette preuve tres simple est qu'elle se generalise a des systemes (d'operateurs) du premier ordre, c'est-a-dire au cas ou a est une matrice N x N, 1'hypothese iii) etant remplacee alors par : iii)' La matrice ia^(t, x,g) est symetrique reelle (ou hermitienne). (Voir par exemple 1'exercice C.7.) De tels systemes sont dit « hyperboliques symetriques » et jouent un grand role dans les applications physiques (cf. chapitre III, paragraphe B.I par exemple). 1.2 Existence de solutions Comme souvent dans le domaine des equations aux derivees partielles, Fexistence de solutions pour un operateur est une consequence d'inegalites obtenues d'abord pour cet operateur. Le cas considere dans ce paragraphe est tout a fait typique. PROPOSITION 1.2. Pour tons s G R, / e £ l ([0, T] ; Hs) et
116
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
On considere done la forme antilineaire
qui est bien definie sur le sous-espace E = L* (C™{t < T]) L\[Q, T] ; H-S) car L* satisfait 1'estimation (1.1.1)
de
La forme $ est continue, car
d'apres 1'estimation ci-dessus. Le theoreme de Hahn-Banach permet d'etendre ^ en une forme lineaire continue $. On represente alors fi par une fonction u E L°°([0, T] ; Hs) (le dual de L l ( [ Q , T] ; H~*y) selon la formule ^ ( L * t ? ) = r.T
(u.L*v) dt, ce qui donne finalement
Jo
pour tout v E CQ°(/ < T). Le reste de la preuve consiste a exploiter (1.2.1) ingenieusement. c) D'abord, si Ton prend u e C * ( 0 < f < ; r ) (c'est-a-dire, v nulle aussi pres de t = 0), (1.2.1) et la definition de L* impliquent Lu — f au sens de 3)' (0 < t < T). Si / etait continue a valeurs dans S, on obtiendrait alors, en utilisant 1'equation, — G L°°([0, T] ; Hs~1}, d'ou dt
u G C ([0, T] ; // 5 ~ ') et w G C '([0, T] ;HS~2) en utilisant 1'equation une nouvelle fois. r Mais alors, pour un tel u, on peut integrer
r
(u, L* v ) dt par parties et
Jo
(1.2.1) implique («(0, . ), v (0, .)) = (
Estimations d'energie
117
Pour /,
En « pensant » fk,
Si de plus (2(0, x, D)
1.2 implique
que
d'apres le corollaire B.2.2.2. a) Bien entendu, Q ne va commuter avec L qu'approximativement, ce que nous allons preciser : On cherche q~ V q^ (qj homogene de degre -7), et Ton note j^o ah ~ V bj (bj homogene de degre 1 — _/). j^O
Le symbole principal du commutateur (tangentiel) [L, Q ] vaut 3 ?#o + {^o><7o}» tandis que le terme d'ordre —j a pour symbole dflj + {^0' ou rj est connu en fonction de q0, ..., q }•, _ \. On doit done resoudre successivement les equations differentielles
118
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
En notant (x, £) = xt(y, 17) la solution du systeme :
il est facile de voir que Xt existe pour 0 ^ t ^ T et est inversible (x et £ etant homogenes en 17 de degres 0 et 1). La solution de (1.3.1) est alors qo(t, x, $) = qQ(xi~l(x, $)) (comparer avec le paragraphe B.2.1), tandis que (1.3.2) se resout en faisant « varier la constante ». Si on choisit q ~ I,q^ on aura q(Q, x, g ) ~ q, et [L,Q] = R(t, x, D ) ou r(t, x, £) est continu en t a valeurs dans 51"00. b) Supposons maintenant (XQ, £ 0 ) £ WF(
pour tout s (Q correspondant a q construit en a). Done, pour tout t, Xt(xo-> £o) ^ WFu(t, .). Comme on peut renverser le sens du temps, on trouve finalement la proposition suivante : PROPOSITION 1.3. Si u est une solution de (1.1) avec / = 0 et
WFu(t, . ) = xt{WF
s
est
defini par le systeme d'equations
Ce resultat peut etre etendu dans differentes directions : i) Pour t fixe, il est facile de verifier que Xt est canonique (c'est-a-dire preserve la 2-forme a, cf. chapitre I, paragraphe 7.2.1). ii) L'operateur K: (p -+ u (t0, . ) est un « operateur integral de Fourier elliptique associe a la transformation canonique ,Yr 0 »- L'exemple developpe ici est le point de depart historique de cette theorie. (Voir [H2, 4, 5].) D'autre part, on peut deduire (Ex. C.3) de la proposition 1.3 le theoreme de propagation des singularites d'Hormander, qui s'enonce ainsi: Soit P un operateur pseudo-differentiel d'ordre m proprement supporte sur un ouvert X cIR", de symbole principal reel pm.
Estimations d'energie
119
Si u E ^ ) ' ( X ) verifie PueC<X)(X\ alors WF(u) est une reunion de courbes integrates de Hpm issues de points ou pm = 0. Ce theoreme, qui permet de separer les « rayons » de propagation des singularites issus d'un point XQ e supp sing u de la base X selon leurs origines (XQ, £ 0 ) dans T* X au-dessus de XQ, est un des resultats fondamentaux de 1'analyse microlocale (comparer avec la discussion de Fexemple B.2.1.3 et de 1'exercice C.2). 2 OPERATEURS D'ORDRE m Lorsque x E M., un operateur differentiel d'ordre m
peut se « factoriser » sous la forme :
ou les A y £ sont les racines en T supposees distinctes du polynome Pm= £ * U f V = 0. k +¥ =m
Lorsque x e IR" (n > 2), les racines en r, supposees distinctes, de 1'equation pm(x, t, g, T ) = 0 sont seulement homogenes de degre 1 en ^, et les facteurs D, - A y (r, jc, Dx) correspondants sont des operateurs pseudo-differentiels de la forme consideree au paragraphe 1. Les racines en T etant distinctes, il est facile de montrer (Ex. C.4) qu'on peut, en fait, factoriser le symbole complet de P (et pas seulement son symbole principal) ; nous n'utiliserons dans la suite qu'un fait plus elementaire. Considerons done ici un operateur de la forme P - P(x, t, Dv Dt) = £ PJ(X, t,Dx)Djt, pour lequel Pm = 1, Pj etant d'ordre m-j, de j s, m
symbole principal PJ homogene de degre m-j en £. On suppose que : (H). Les racines en r du polynome/? = 2pj(x, t, £) r}' = 0 sont reelles (hypothese d'« hyperbolicite » de P). (S). Ces racines sont (uniformement) simples, c'est-a-dire m -^ (x, t, g, T ) 3* C | ^ \ ~ ' lorsque p = 0. (On dit alors que P est QT « strictement » hyperbolique.) Pour un tel P, on a une estimation d'energie analogue a (1.1.1).
120
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
PROPOSITION 2.1. Si seU,
on a pour tout
Preuve : a) Notons A {(x, t, £) < A 2 (x, t, £ ) < • • • < Am(x, t, £ ) les m zeros reels de p. L'hypothese (S) implique 8f a£A y -(jc, f, £) | « C a _ „ | £ | J - I ^ , en sorte que si ^ G CQ° vaut 1 pres de 0, Aj(x, t, £ ) = (1 - \ (£)) A y (x, ?, ^ ) e 51. Pour tout 7, montrons qu'on peut trouver
En effet, en ecrivant
et en recommencant le meme artifice pour les deux derniers termes etc..., on obtient 1'expression desiree avec Rj = Rj(t, x, Dx) e 5"". Or, pour r = A y , le symbole principal p — (r — A y ) q^ de Rj, qui ne depend pas de T, est nul; done Rj e Sm~'. b) L'estimation d'energie (1.1.1) pour Foperateur Dt — Aj donne alors (pour A assez grand)
Montrons que le controle des Qj u pour tous les j permet celui du membre de gauche de (2.1) : le symbole principal de Qj est q}• = [~[ (r - A k), et les k*j
Estimations d'energie
121
QJ forment une base de 1'espace des polynomes en r de degre s= m - 1 ; en particulier, pour k =s m — 1,
En posant
on definit Mkj
e
sk~(m~}) tels que
avec Rkj- e Sk~J'~l. On en deduit 1'estimation :
c) Le « terme d'erreur »
est traite de la facon suivante : — Pour k — m — 1, \Q\u- D™~1 u\
est majore par la somme
2,' des termes pour k ^ m - 2. — Pour ks=m — 2, on utilise 1'estimation d'energie (1.1.1) pour 1'operateur L = d t , soit:
d) Finalement, on obtient:
L'argument habituel de type « Gronwall» permet alors de conclure.
D
122
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
Bien entendu, on peut aussi deduire de (2.1) un theoreme d'existence de solutions du probleme de Cauchy
comme au paragraphe 1.2, mats c'est un peu plus delicat et nous ne continuerons pas dans cette voie.
COMMENTAIRES SUR LE CHAPITRE II Ce chapitre constitue un pont entre la theorie « seche » du premier chapitre et les applications aux « vrais » problemes non lineaires esquissees au dernier. La partie A «Analyse non lineaire dyadique» repose sur 1'usage systematique de partitions dyadiques en frequence. Get etat d'esprit, qu'on trouve deja developpe dans COIFMAN et MEYER [CM], s'est avere particulierement efficace dans 1'analyse des equations non lineaires : on trouvera dans BONY [Bl] les concepts fondamentaux de « paramultiplication », « operateurs paradifferentiels » et les formules de « paralinearisation » correspondantes, tandis que la « paracomposition » est construite et etudiee dans ALINHAC [A]. La presentation ici s'inspire davantage de MEYER [M], qui contient egalement le cas des espaces Lp. Outre une introduction aux theories mentionnees ci-dessus, on a voulu donner dans cette partie, les premiers exemples naturels de ce qu'on appellera au chapitre III des « applications douces » (c'est-a-dire susceptibles d'estimations «lineaires par rapport a la grande norme »): le produit et la composition. Ce type d'estimations est crucial pour resoudre a peu pres n'importe quel probleme non lineaire, et se trouve etre 1'une des hypotheses fondamentales du theoreme de Nash-Moser. La partie B « Analyse microlocale » presente un materiel desormais tres classique (front d'onde, regularite elliptique microlocale), qu'on trouvera par exemple dans HORMANDER [H4]. De petits textes synthetiques sont disponibles sur ce sujet: la monographie de NIRENBERG [N] et 1'article de HORMANDER [H2] dans I'Enseignement mathematique. L'approche privilegie les troncatures coniques en frequence, visant a separer les « bonnes » directions spectrales des « mauvaises ». Les parties A et B correspondent en fait aux deux types de « decoupage » du fibre cotangent naturellement associes au calcul pseudo-differentiel classique (celui du chapitre I): decoupage selon la taille de | £ |, et decoupage conique sur £ e S"~l. Le developpement des idees de la partie B constitue 1'analyse microlocale des annees soixante-dix : hypoellipticite et propagation des singulari-
Exercices sur le chapitre II
123
tes pour les operateurs lineaires ; c'est pour 1'essentiel le sujet de 1'ouvrage de HORMANDER [H5]. Depuis, le calcul paradifferentiel de BONY et ses prolongements ont perrnis d'etendre certains resultats fondamentaux (regularite elliptique, propagation des singularites) au cas d'equations non lineaires. Enfin, la necessite s'est fait sentir, notamment dans certains problemes non lineaires, d'une localisation plus fine encore des fonctions (dans le fibre cotangent) au voisinage de leurs lieux singuliers : c'est Fanalyse 2microlocale. Le lecteur averti pourra consulter LEBEAU [L] (dans le cadre analytique) ou BONY [B2] (dans le cadre des espaces de Sobolev), par exemple. La partie C est consacree aux «inegalites d'energie », qui sont 1'outil principal pour etudier les equations hyperboliques et la propagation des singularites. La encore, le materiel est emprunte a HORMANDER [H5], dans lequel on trouvera aussi les extensions de cette technique a 1'etude des problemes mixtes.
EXERCICES SUR LE CHAPITRE II
A.I a) Soit s e M.. Montrer qu'il existe cs > 0 telle que si w e / / 5
et en deduire que C^H' est dense dans Hs. b) Soit a un reel positif, non en tier. On pose m = E(a} (partie entiere de a), p = a — m (mantisse de a). Montrer qu'il existe Ca telle que, si w e C 00 ,
et en deduire que C~\Cy n'est pas dense dans Ca. La suite de cet exercice se propose de caracteriser les points adherents a dans par la condition :
124
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
c) Verifier directement que toute fonction u de Ca adherente a (~^\Cy satisfait a la condition (*). y eR
d) En reprenant la preuve de la proposition 1.3 i), montrer que, si UE C 00 ,
En deduire que, * ' si u verifie (*), ^ ' > II\\ u - Snl> u IIIIa -> 0. A.2 Cas limite des injections de Sobolev a) Verifier que L' n'est pas contenu dans H~ "/2. (On pourra supposer le contraire, et montrer qu'alors la masse de Dirac appartiendrait a H~n/2.) En deduire que Hn/2 n'est pas contenu dans L°°.
Montrer que, si 5 - ^ + k, HS(R") n'est pas contenu dans ^'"(R"). (On pourra remarquer que toute fonction u e Hs (s e IR) s'ecrit
A.3* Classe de Zygmund On note
On se propose de caracteriser Cl par les decompositions dyadiques. a) Montrer que, si u e C 1(RB) et si (7rp D ) u verifie sup || up \\ Q . 2P < + oo.
Exercices sur le chapitre II
125
b) On ne suppose plus que
==-] u. On suppose que
Montrer, en raisonnant comme dans la preuve de la proposition 1.3ii), que u G Cl. (On Dourra remarauer aue
d) Montrer 1'injection de Sobolev generalisee Hn/2+l(U") c Ci(IR"). e) En utilisant 1'exercice A.2, montrer que Finclusion W^^^Cl est stricte. A.4 Interpolation Soient 5 0 < 1 y < 5 ' ] trois nombres reels. Soit (vq)q^Q une suite de //"*' verifiant
avec a) Montrer que la serie V \vq\ „ converge pour tout 5' < s. On se g^O
propose de montrer que v = V vq appartient a H\ avec \v |^ « Cte . C. q=sO
b) Montrer que Ton peut ecrire vq = aq + bq, avec
c) En estimant les normes L1 des blocs dyadiques de montrer que V aq, V bq e //^ et conclure. 9&0
qs^O
d) Quel est le lien entre ce resultat et celui du lemme 2.2 ?
126
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
e) Montrer que la conclusion est la meme si Ton remplace les conditions (*) par :
avec (On pourra definir et utiliser les decompositions A-adiques.) f) Application. Soient t0,t{, s0, s{ quatre reels, et soit T: S' -»• §' un operateur lineaire, borne de H' dans //*' pour i = 0 , 1 . Soit 6 G ]0, 1 [; on pose t = Ot0 + (1 - 0 ) /! ; s = Os0 + ( 1 - 0 ) 5 , . Montrer que T est borne de //'dans Hs. (Estimer | Tup \ , ou u = Sup est la decomposition dyadique de u.)
Remarque. L'exercice A.4 peut egalement etre traite dans le cadre des espaces de Holder. A.5 Soit a G L°°(R"). On defmit le « paraproduit par a » selon la formule suivante :
(avec les notations habituelles de la decomposition dyadique, cf. paragraphic 1.1). a) Montrer que Ta est borne sur Hs pour tout s e IR, et sur C a pour tout a > 0 non entier, avec une norme d'operateur bornee par Cte || a || Q. b) Soit a G H*(R"), s < w/2. Montrer que
et en deduire que Ta, defini encore selon la formule ci-dessus, est continu de Hr dans Hr +s-"/2 pour tout r G IR. c) Soient s, t deux nombres reels tels que s + t > n/2. Soient a G H\Rn}, b e H'(R"). Montrer que ab = Tab + Tb a + R, avec R G Hs +' ~ "/2([R") (on pourra utiliser le lemme 2.1). Discuter la regularite Hr du produit ab selon les valeurs de s, t,s + t. A.6 Soit / G C°°(R) telle que /(O) = 0 et, pour tout k&l, f(k) soit bornee sur IR. On se propose de prouver que, si u e //"/2((R"), alors /(w) 6 //"/2(IR"). a) Si u G Hn/\R"), prouver que
Exercices sur le chapitre II
En deduire que les mp =
127
fi
f (Sp _ l u + tup) dt sont des « multiplicateurs Jo de Meyer », et conclure en reprenant la preuve de la proposition 2.2. b) Montrer de meme que pour s>n/2, \f(u)\s=^Cs\u\s ou Cs ne depend que de \u\n/r (Comparer avec la proposition 2.2.) A.7* Soit (mp)p^Q une suite de fonctions C°° sur R" veriflant
Soit
est un symbole de la classe Stf)l5 i.e. verifie les estimations :
b) Soit b G S 1 ! 0 ' }l (R n x R"). Montrer que 1'on peut ecrire
avec
et
En deduire que
ou a(x, g,y) = £ mp(x,y) <&(2~p €,y) est, pour chaque y, du type considere en a), avec, de plus
128
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
c) Montrer que, si b e S^^R" x U"), b(x, D) est borne sur H* pour tout s > 0. (On se ramenera par b) a la proposition 2.2.) d) Montrer de meme que b (x, D) est borne sur Ca pour tout a > 0 non entier. Remarque. La continuite des operateurs pseudo-differentiels de la classe 5^ ! sur les espaces de Sobolev est un probleme delicat; de tels operateurs ne sont pas bornes sur L2 en general (voir [CM], pp. 39-40). Nous renvoyons a [H8] pour une etude recente de ce type de problemes. B.I Soit S 1'hypersurface {xl — 0}, et soit u une fonction de la forme
ou u+ , u_ sont des fonctions C °° sur IR" verifiant Vx' e IR" ~l, u+ (0, x') ^ M_(0,X').
a) Montrer que WFu = {(0, x', £ } , 0), g { ^ 0, x' e Rn~ l } . En utilisant 1'invariance du front d'onde par diffeomorphisme, exprimer ce resultat lorsque S est une hypersurface quelconque, de facon intrinseque (comparer avec 1'exemple 2.1.2). b} Soit P =
V
aa (x) Da un operateur differentiel a coefficients
I a | s,m
C°°. Calculer explicitement Pu(x), et en deduire que, si Pu 6 C°°, alors 5est caracteristique pour P (i.e. pm(x, £) = 0 pour tous x E S, g normal a S en x, pm etant le symbole principal de P). Pouvait-on prevoir ce resultat ? B.2 Construction de distributions admettant un front d'onde donne
Montrer que la transformee de Fourier en x de
Exercices sur le chapitre II
129
est continue a support compact sur IR" et que
c) Soit F un ferme conique de IR" x (IR"\0); on note F\ = F n (IR" x S"~l), et on se donne une suite (xk, € k ) k » i dense dans F\. Montrer que la fonction
est continue et verifie WF(ii) = F. (On pourra remarquer que, si
pour tout N ; en deduire que, si 0 G C^°(IR rt ) verifle B ( x ) = 1 pres de X = Xj,
pour j assez grand.) B.3 Montrer que si u est une distribution a valeurs reelles, (x, £) G WFu entraine (x, — €) 6 WFu. B.4 Etude microlocale de la trace Soit u e 0)' (IR" x IR,) telle que WFu n {* = 0, £ = 0 } = <£. a) Prouver que si ^ G C0°°(IR?) est supportee sufflsamment pres de t = 0, Fintegrale
converge pour toute
B.5 Get exercice propose une demonstration de la proposition 2.2.2 et du corollaire 2.2.1, independante des theoremes generaux cites aux paragraphes 1 et 2.
130
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
a) Soit a e Sm(Un x R") et soit v e S'(R"). Prouver que si
En deduire que, si a(x, D) v E C°°, alors a(x, D)VE§. b) Montrer que (XQ, £ 0 ) ^ WFu si et seulement si il existe . e) Montrer le corollaire 2.2.1 en ecrivant
ou
(On
seR
pourra remarquer que, si (^J2s(v) n F = , avec v e 8' et F ouvert s
conique, alors 2( pour toute
e) Sous les hypotheses de d), on suppose m > 0. Montrer que si Pku e L2OC(X) pour tout k e N, alors ^F(w) c Car (P).
Exercices sur le chapitre II
131
B.7* Lemme de Rauch : voir [R] Soit s > n/2, et soient u, v G Hfoc(X'). pour tout t s^2 s — n/2,
On se propose de montrer que,
a) Verifier qu'il suffit de prouver 1'assertion suivante : si u, v e HS(V&") sont a supports compacts et t ^2 s — n/2, alors 2\uv) c ^(u) U ^'(u). b) On se place dans le cadre de la question a). On notera (1+ | £ | 2 ) 1 / 2 = {£} - Soit .T un cone ouvert tel que ( £ ) r w , ( £ > ' v e L2(F). Pour c e ]0, 1[ a choisir, on ecrit
Montrer que si F{ est un cone ouvert verifiant F\ c /", et c est convenable, alors ( £ ) ' w, e L2(r\) pour z' = 1, 2. (On montrera que ( £ ) f | w ( -(^") | «
c) Remarquer que, pour des nombres c b c2 positifs,
et conclure que (£) 2 - J -"/ 2 r e L2(R'1). (Comparer a 1'exercice A.5 c).) B.8* Soit ^ un ouvert de 1R", et soit C\J une farnille de champs de vecteurs C00 sur A; On defmit
On note "V 1'algebre de Lie engendree par CU et
a) Montrer que, si u e b) Soit S une hypersurface de IR" ; on prend pour 'V Fensemble des vecteurs tangents a S. Expliciter le resultat de la question a) dans ce cas.
132
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
Donner des exemples d'elements de //' y ' QO ( c U). (Penser aux distributions « C°° par morceaux » de 1'exercice B.I.) c) On suppose que s > n/2. Montrer que si u e HS'°°(CO), alors /(lOetf'-""^). B.9* Soit 7^(a) =
r
el(p(x'9) a(x, 6)d0 une distribution integrate oscil-
J
lante definie comme a 1'exercice 4.6 b) du chapitre I. a) Soit fy = fy (x) une fonction C °° sur /2, a valeurs reelles, telle que di/r ^ 0 sur n et Vx e /2, V0 e R*\0,
Montrer que pour tout compact K de /2 x R^XO, il existe une constante C > 0 telle que V A ^ 0, VR^O, V(x,0)e K,
En deduire que si w e Co°(/2),
(On pourra ecrire a = ^ax(2~p B) comme dans la preuve du theoreme 1 /> de 1'appendice du chapitre I et appliquer le lemme 1 « de la phase non stationnaire ».) b) Conclure que WF C.I Get exercice propose une demonstration legerement differente du resultat d'existence de solutions a un probleme hyperbolique (proposition 1.2). La methode «par dualite» est remplacee par une methode d'approximation du probleme par une famille d'equations differentielles ordinaires. On se place sous les hypotheses de la proposition 1.2. Pour e e ]0, 1[, on pose p e = (l + £ | Z ) | ) ~ 1 et a£(t, x, D) = pe a(t, x, D). On approche tp dans H* et / dans Ll([Q, T] ; Hs) par des families ( 0, 1'equation
a une solution et une seule UE G C '([0, T] ; Hr), pour tout r e R. b) En appliquant 1'inegalite d'energie hyperbolique, a 1'aide de 1'exer-
Exercices sur le chapitre II
133
cice 5.10 du chapitre I, montrer que (u£) est borne dans C([0, T] ; Hs) et est de Cauchy dans C([0, T] ; Hs~2) lorsque e tend vers zero. En deduire 1'existence d'une solution u e C ([0, T] ; Hs~2) n L2([0, T] ; Hs) au probleme de depart. En raisonnant comme a la fin de la demonstration de la proposition 1.2 et en utilisant Funicite (demontree a part), on obtient u e C ([0, T} ; Hs). C.2 Equation des ondes Soient
avec M e C (R, //*) n C^R, Hs~{), et d'etudier la regularite microlocale de u. On notera | D \ 1'operateur defini par
Get operateur n'est pas pseudo-differentiel au sens strict de la definition du chapitre I, paragraphic 3 : nous laissons au lecteur le soin de verifier que ce detail n'a aucune importance dans les resultats ci-dessous. a) On suppose que u est une solution de (1) avec la regularite annoncee, et on pose v+ = (dt + i| D \) u, v_ = (8, - i | D |) w. Montrer que v± e C(IR, Hs~l) et sont solutions du systeme
tandis que u verifie
En deduire Funicite pour le probleme (1). b) Pour Fexistence, montrer que Fon peut resoudre le systeme (2) a Faide des resultats de (1), puis que (3) definit u e C \M., Hs~ '), verifiant de plus i\D\ u = (v+ — v_ )/2. En deduire que u est solution de (1) avec la regularite annoncee. c) Montrer que, pour tout t,
et prouver que WF(u(t)} c WF(v+ (?)) U WF(v_ (?)) avec egalite si ces deux ensembles sont disjoints. Comparer avec Fexemple B.2.1.3.
134
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
d) Montrer que v+, v_ sont solutions de 1'equation des ondes, et en deduire (a 1'aide de 1'exercice B.4) que
Montrer enfm que WFu = WF(v+}\J
WF(v_).
C.3* Theoreme de Hormander a) Soit a = a(x, f ) G S\Un x R"), de symbole principal a\(x, £) a valeurs reelles. Soit ue ^J//5(R"). On suppose que / = seU
a(x,D)u£ \
s
n
1 H (NL ).
En
remarquant
que
la
fonction
seR
montrer que, si (x, £) e WFu, alors Xt(x> £) e ^-^w. Pour tout ? e [R, on a pose
(On veriflera que la proposition 1.3 est encore vraie si Ton ajoute un second membre regulier.) b) Soit P un operateur pseudo-differentiel d'ordre m proprement supporte sur un ouvert X de IR" (ou une variete differentiable). On suppose que le symbole principal pm est reel. Soit w e 3)' (X) telle que Pu e CX(X). Montrer que WFu est une reunion de bicaracteristiques de pm (i.e. de courbes integrales de Hp associees a la valeur pm = 0). Indication. On se ramenera a une situation sur tout IR" comme en a) a 1'aide de troncatures, puis au cas m = 1 en multipliant P par un operateur elliptique d'ordre 1 — m. c) Appliquer le resultat enonce en b) au cas ou P est un champ de vecteurs, P = 3^ — A (comparer avec le resultat final de 1'exercice 2). d) On considere P = d2x + x 9^ sur la bande B = { — l < x < l , _ y e R } . Soit u G 0)' (B) telle que Pu 6 C X(B). On suppose que u e C °° pres de {x = — c} pour un certain c e ]0, 1 [. Montrer que u E C °°(.B).
Exercices sur le chapitre II
135 m
C.4 Soit P(x,t,Dx,Dt}= £ P j ( t , x, D J D{ un operateur differentiel 7=0
d'ordre m. On note :
son symbole principal; on suppose que pm = 1, et que les racines en T de Pequation p(x, t, £, T ) = 0 sont distinctes (notees r,0, x, £), ..., r m(t,x, £)). On se propose de montrer qu'il existe A , ( r , x, £), ..., A w (r, x, £), symboles classiques d'ordre 1 en (;c, ^), C°° en t, tels que :
ou R
a) On note :
Montrer que, si
est homogene de degre £ en (£, T ), on peut ecrire
ou les Z?y sont homogenes de degre £ - m + 1 en £. (On donnera une formule explicite pour les 6;.) 6) Verifier, ainsi qu'il est annonce au debut du paragraphic 2, que
m- 1
ou Rm _ ! (x, t, Dx, Dt) = £ Rm - i j (t, x, Dx) D{, et Rm _ {J est classique ;=0
d'ordre m-l-j. Montrer qu'il o-m>0(t,x, g ) e S°, classiques, tels que
existe
crj ^(t, x, £),...,
136
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
est classique d'ordre m — 2 — j. Conclure. C.5 Soit^ = A (t, x, £) e C°°([0, T], Sl(Un x R")) un symbole a valeurs dans les matrices carrees complexes d'ordre m, dependant de maniere C00 de t. On s'interesse au probleme de Cauchy
ou toutes les fonctions sont a valeurs dans Cw, sous 1'hypothese (dite de stricte hyperbolicite) que le symbole principal Al(t, x, ^) de A a toutes ses valeurs propres reelles et distinctes. a) Montrer qu'il existe P = P(t, x, £) e C°°([0, T], S°(Rn x R")) a valeurs dans les matrices carrees d'ordre m, elliptique d'ordre 0, tel que
les A y ay ant pour symboles principaux les valeurs propres de A\(t, x, £), et ou R e Cx([0, T], S°(Rn x R")). b) Montrer qu'il existe une constante C telle que, pour A assez grand,
En deduire Finegalite d'energie
(avec une autre constante C). On remarquera, comme a la fin de la preuve de la proposition 2.1, que
En raisonnant comme au paragraphe 1.2, en deduire 1'existence et 1'unicite pour le probleme de Cauchy (1).
Exercices sur le chapitre II
137
C.6 Cet exercice montre comment reduire un probleme hyperbolique scalaire d'ordre m a un systeme du type considere a 1'exercice C.5. (La methode est due a A. P. Calderon.) Soit
un operateur differentiel scalaire d'ordre m, avec Pm(t,x, £) = 1. a) On suppose que Pu = f, D{~ l w(0, x) =
(ou {/)) a pour symbole (1 + | £ | 2 )'^ 2 ) est solution d'un systeme du type :
que Ton explicitera. b) Calculer le polynome caracteristique du symbole principal A\(t, x, ^) de A(t,x,Dx), et en deduire que, si P est strictement hyperbolique, alors le systeme Dt — A Test aussi au sens de 1'exercice C.5. En deduire une etude du probleme de Cauchy pour P, a 1'aide des resultats de 1'exercice C.5. C.7* Systemes symetriques positifs sur le tore L'exercice suivant est emprunte pour 1'essentiel a J. MOSER [Mo]. Sur le tore "IP, on considere un systeme differentiel m x m
et Ton suppose que les Aj sont hermitiennes. On note :
et on fait 1'hypothese de positivite suivante :
a) Montrer que, pour toute fonction u e Hl(Tn), on a
138
Analyse non lineaire dyadique. Analyse microlocale
Montrer que cette identite est encore vraie si Ton suppose seulement u E L2, LuEL2. (On utilisera le « lemme de Friedrichs », Ex. 5.10.b ; chapitre I.) En deduire 1'estimation | u \ 0 s= Cte | Lu \ 0, puis le fait que u E L 2 et Lu — 0 entraine u — 0. b) Montrer 1'inegalite | u \ 0 =s Cte | L * u \ 0, et en deduire que, pour toute / E L2, 1'equation Lu — f admet une solution et une seule u E L2. c) On note (D)s 1'operateur de symbole ( 1 + | £ \2)s/2 (s > 0). On suppose verifiee la condition
ou cs > 0. Montrer 1'estimation
(on calculera le symbole principal de [L, ( D ) s ] , et on utilisera 1'inegalite de Garding, chapitre I, proposition 5.3) et en deduire que iI u 0, on note LE = L - sA id I A = £ 3 2 \ . En raisonnant \ j =\ I comme en a) et b), montrer qu'il existe ueEL2 unique telle que LF u£ = f. Montrer que (w £ ) est bornee dans L2 et qu'une sous-suite de (uf) tend faiblement vers u si e tend vers 0. ii) Montrer que UK e Hs + 2 pour tout e > 0 et, en utilisant 1'estimation (2), montrer que (w e ) est bornee dans Hs lorsque e tend vers 0. Conclure. e) Verifier que la condition (Ps) ne peut avoir lieu pour tout s que si les Aj sont constantes. f) La question e} laisse prevoir une limitation de la regularite Hs de la solution de Lu = f pour / G C co . Calculer explicitement la solution u E L2 de
sur T1, avec m > 1/2, et verifier que la limitation prevue par la theorie cidessus est optimale.
CHAPITRE III
Theoremes de fonctions implicites
Nous presentons ici differents exemples de problemes de perturbation, regroupes selon la severite des « pertes de derivees » subies : d'abord les cas « elliptiques », ou le theoreme usuel des fonctions implicites suffit; puis les problemes justiciables d'une methode de point fixe (y compris la question du plongement isometrique) ; enfm, les cas ou Ton dispose « d'estimations douces » sur le linearise, autorisant la mise en place d'une technique de Nash-Moser (comme pour 1'etude des perturbations de champs de vecteurs sur le tore, par exemple).
A THEOREME DES FONCTIONS IMPLICITES PROBLEMES ELLIPTIQUES
ET
1 RAPPEL DU THEOREME DANS LE CADRE DES ESP ACES DE BANACH 1.1 Le theoreme d'inversion locale THEOREME. Solent f: B} =D U -»• B2 (Bf espace de Banach, U ouvert de B\), et supposons f confinement differentiate dans U. S'il existe A : B2-+B\ lineaire continue telle que f (x0) A = idg2, alors U existe g, C 1 au voisinage de yo=f(x0), telle que f ( d ( y ) ) = y - Si de plus /'(XQ) est un isomorphisme de B{ sur B2, f est un C 1 diffeomorphisme d'un voisinage de XQ sur un voisinage de f(x0). Preuve : a) Supposons d'abord que B\ = B2, f(x0) = XQ, f (XQ) = id. On ecrit alors 1'equation y = f ( x ) sous la forme x = x + y - f ( x ) = h (x), et Ton cherche un point fixe de h comme limite de la suite xn + i = h(xn). Plus precisement:
140
Theoremes de fonctions implicites
i) Pour S > 0 assez petit et || y - x0\\ s= 8/2, h : B(xQ, S ) -> B(XQ, S) ; en effet,
d'ou
assez petit, h est contractante dans
D'apres i) et ii), h possede dans B(XQ, S ) un unique point fixe. En consequence, pour tout y e B I x0, — 1, 1'equation f(x) = y possede une solution et une seule dans B(XQ, d ). Puisque S peut etre pris arbitrairement petit, nous en deduirons que 1'image par / de tout voisinage de XQ est un voisinage de XQ. b) Passons au cas general. En appliquant ce qui precede a f ( y ) - /(XQ + A (y - J 0 ))' on obtient d'abord que 1'image par / de tout voisinage de XQ est un voisinage de y0. Soit Y une boule ouverte centree en y0, de rayon assez petit, tel que
Alors, pour tout y e Y, /' (y) est inversible, done, en appliquant ce qui precede a y et /, on conclut que 1'image par / de tout ouvert de Y est un ouvert. Comme / est egalement injection sur Y en vertu de la formule de Taylor deja utilisee en a), elle realise un C ^diffeomorphisme de Y sur f(Y). Si g est le diffeomorphisme, la formule g(y) = x0 + A (g(y} — J o ) fournit Fapplication g cherchee. c) Si /'(XQ) est un isomorphisme de B} sur B2, alors A est inversible, et d'apres b),
definit un C ^diffeomorphisme d'un voisinage de XQ sur un voisinage de
y0.
°
Theoreme des fonctions implicites et problemes elliptiques
141
1.2 Le theoreme des fonctions implicites C'est un corollaire standard du theoreme d'inversion locale. THEOREME. Solent B0, B], B2 trois espaces de Banach, U un voisinage de (XQ, Jo) e BQ x B{, et f:U-+B2 confinement differ entiable. Supposons qu'il existe une application lineaire continue A : B2 -> B}, telle que fy(x0,y0) A = id5 . // existe alors g, g E C \ d'un voisinage de XQ dans B{, telle que f(x, g(x}) = f(x$, y0). Si de plus f ' y est bijective, g est unique et f(x,y) = f(xQ,y0~) equivaut a y = g(x) pour (x, y) voisin de (XQ, y0). Preuve: c'est le theoreme d'inversion locale applique a F(x,y) = (x,f(x,y». n Ce theoreme qui, comme on le voit, est facile a demontrer, se revele tres puissant pour resoudre certaines equations differentielles : nous aliens tenter, a 1'aide d'exemples, de comprendre lesquelles.
2 QUELQUES EXEMPLES D'EQUATIONS DIFFERENTIELLES NON LINEAIRES 2.1 Resolubilite locale d'equations differentielles PROPOSITION 2.1. Soit y' = g(x,y) un systeme d'equations differentielles, oil g est de classe C' et reelle au voisinage de (XQ, J 0 ) e R x R w . // existe une unique solution y definie au voisinage de XQ, satisfaisant y(xg) = y0. Preuves : nous donnons trois preuves, chacune contenant des elements qui seront utiles dans des situations plus generales. On peut toujours supposer XQ = y0 = 0. Premiere preuve: on pose x = et : si z(t) est une solution de z' = eg(et, z) pour t E [ — ! , + !], avecz(O) = 0 alorsy(x) = z(x/e) est la solution cherchee, definie dans [— e, + e ]. Soit /(e, z) = z' — eg (st, z), consideree comme une application de classe C 1 d'un voisinage de (0,0) dans 15x5, a valeurs dans B2 = C°([- 1, + 1]), ou B{ = [ZE C\[- 1, + l ] ) , z ( 0 ) = 0}. Comme d P /'(O, 0 ) = - - , on prend A:B2-*B{ definie par (Au)(t) = u(s)ds & Jo pour appliquer le theoreme des fonctions implicites. Deuxieme preuve: soit y(x) = xg(0,0) une solution approchee et I = [— a, + a], ou a > 0 est choisi assez petit pour que f(y) = y' — g (x, y) soit bien definie au voisinage de y dans 5, = {yE Cl(I),y(Q) = 0}, a valeurs dans B0 = C°(/). Comme f'(y) = ax
g'yv(x,y)
est un systeme d'equations lineaires, on peut
142
Theoremes de fonctions implicites
trouver A satisfaisant a f'(y) A = id#o, et le theoreme d'inversion locale s'applique. Choisissons ^ G Co°(IR), x valant 1 pres de 0 : pour e > 0 petit, x(x/£)f(y) est une « petite perturbation » dans B0, et Ton peut trouver y e B{ voisin de y tel que f(y) = f ( y ) - x(xl£)f(y}En particulier, y est la solution cherchee dans un voisinage de 0. Bien que moins foudroyante que la precedente, cette preuve indique un precede (utiliser une solution approchee en XQ) pour transformer une question d'existence locale en XQ en probleme de perturbation dans *<>• Troisieme preuve : on resout 1'equation
en cherchant un point fixe de H dans la boule B(Q, (3) de C°([— a, a ]). En effet, si (3 ^ a sup \g\, Hopere dans cette boule, et si a sup | g ' y \ < 1, H est contractante. Cette methode de point fixe sera utile pour resoudre des systemes hyperboliques au paragraphe 3. D 2.2 Solutions periodiques d'equations non lineaires PROPOSITION 2.2. Soil p : ]a, b [ -> ]c, d[ une fonction continue strictement croissante. Pour toute fonction g e C f ^ (continue et 2 TT-periodique) a valeurs dans } c , d [ , il existe une fonction ye.C\ir, a valeurs dans ]a, b [, satisfaisant y' + p (y) = g. Preuve: soit U<^C\^ 1'ouvert des fonctions a valeurs dans ] a , b [ , et f'.V^Cl, defmie par f(y) = y' + p (y). a) POUT tout y e U, f'(y): C\, -> C 2 ° w (defmie par f'(y} = d P* est -rinversible, car p' (y) dx ^ 0. On peut constater ce fait d + P' (y))
y
Jo
en calculant explicitement une solution periodique par la methode de variation des constantes (cf. aussi proposition 3.3.1 plus loin). Le theoreme d'inversion locale implique qu'alors /(£/) est un ouvert de r° C 2jrb) Soit V 1'ouvert convexe des fonctions de C\^ a valeurs dans ] c , d [ . Comme f ( U ) C \ V ^ < f > , il suffit de montrer que f(U) n V est ferme dans V pour avoir f(U) ID V. Soit done g e V, et 0 £/(£/), 0,--» 0, /ty) = 0 / : 1'equation
/
\
/
'
\ X
\
y'j + P(yt~) - 9j montre que les valeurs p I sup>^ I et p I inf jy I sont des \
X
'
Theoreme des fonctions implicites et problemes elliptiques
143
valeurs prises par 0;. Comme 0y([0, ITT]) est voisin de g ([0, 2 TT ]) c c ] c, J [ par hypothese, on en deduit que les valeurs des yj sont contenues dans un compact fixe de ] a, b [. L'equation implique alors que ((.yj || «= Cte, et Ton peut extraire de la suite des yj une suite partielle convergente dans C° vers y ; y est periodique, et 1'equation montre que y e C27r, avec /(j) = g. D On voit ici qu'une utilisation ingenieuse du theoreme d'inversion locale, combinee a des informations de nature topologique, peut conduire a des resultats d'analyse globale. 2.3 Perturbation d'un probleme de Dirichlet non lineaire PROPOSITION 2.3. Pour un compact convexe v 4 c R 4 , designons par BQ(A} I'espace des fonctions continues sur A, possedant des derivees partielles continues par rapport aux variables x2, x3, x4. Soil u G C 2(I, M.) (/ = [a, b ] ) une solution du probleme de Dirichlet
pour une certaine F e B0(A), ou A est un voisinage compact des valeurs de x,u,u',u"). Supposons que F'U»>Q, F^<0. Pour toute G&BQ(A) proche de F, il existe alors une solution v du probleme G(x, v, v', v" ) = 0, v(a) = v(b) = 0. Preuve: on considere f(G,v) definie au voisinage de (F,u) par f(G, v )(x) = G(x, v (x), v'(x), v"(x)), comme une application d'un ouvert de B0(A) x C 0 2 (/) dans C°(7), oii Cj(7) = 2 (w G C (I),u(a) = u(b) = 0}. La differentielle f'v(F,u) est
Si fv(F, u) w = 0, w ne peut avoir de maximum strictement positif ni de minimum strictement negatif a cause de I'hypothese F'u<, > 0, F'u < 0, done w = 0. La theorie generale du probleme de Dirichlet lineaire nous indique alors que f ' v est surjective (c'est «1'alternative de Fredholm »). Donnons de ce fait une preuve elementaire : soient y\ et y2 les solutions de f ' v y^ — 0 avec y\(a} = 0, y'\(a} = 1, y2(b) = 0, y2(b) = 1. L'injectivite de f ' v dans CQ(/) implique precisement que y} et y2 sont independantes. On peut alors trouver une solution de f ' v y — h sous la forme y = ay^ + (3y2 par la methode de la variation des constantes, dans laquelle on peut choisir de plus a (b) = 0 et (3 (a) = 0, soit y E CQ(/). L'application du theoreme des fonctions implicites acheve la preuve. D
144
Theoremes de functions implicites
2.4 Resolubilite locale d'equations elliptiques non lineaires PROPOSITION 2.4. Soit F = F(x, « (Q °) (| a I ^ 2 ) une fonction C™ de ses n + N arguments reels ( N =
—
) . On suppose pQ e IR^
donne tel que i) F(0,pQ) = 0. dF ii) L'operateur P = Y — — ( 0 , P Q ) 3" est elliptique, c'est-d-dire :
II existe alors, au voisinage de x = 0, une solution u, C°° a valeurs reelles, de I'equation
avec
Preuve: soil w e C™(Rn} telle que a a w(0)| a ) ^ 2 = p0. Fixons p >2, p ^ N, et notons :
avec B = {* e R", \x\ ^ 1}. Pour £ e R proche de 0, z e B{, posons :
On deflnit ainsi une application / d'un voisinage de (0,0) dans [R x B\ dans B2, telle que /(O, 0) = 0. La derivee partielle /;(0, 0) est 3F P2 = Y —7—N (0,/?o) 90f ' partie principale de P. Quitte a dilater et I a^=2du(a> faire tourner les axes, on peut toujours supposer (au signe pres) que p2 = — \£ \2 et P2 = A. Pour appliquer le theoreme des fonctions implicites, il faut trouver A : B2 -»• B} tel que LA = id. En utilisant une solution elementaire de A, il est facile de prouver qu'il existe A0 : CP~2(B} -» CP(B) tel que A^ 0 = id. (Voir Ex. A.2.)
Theoreme des fonctions implicites et problemes elliptiques
145
II suffit alors de poser, pour v e B2,
On obtient ainsi E > 0 et z satisfaisant a /(e, z) = 0, et la fonction u(x) = u(x) + e2z(x/e) est une solution Cp du probleme. Les resultats standard de regularite sur les equations elliptiques permettent alors de conclure qu'en fait u e C °° (voir lemme 2.5). D Nous donnons ci-dessous une demonstration simple du resultat de regularite utilise sous 1'hypothese supplemental que p > 3. LEMME 2.5. Soil fi un ouvert de Rn, et soil u E C p ( f l ) fonction reelle solution de Vequation
(p > 3 ) une
F etant une fonction C °° de ses n + N arguments reels. On suppose que dF a I'operateur P= V x (x, 3 w(jc)) 8" est elliptique sur fl. Alors \
UE
a
\=2^
( a }
CX(H).
Preuve : soit XQ E H. Nous aliens montrer que UE Cp + l pres de XQ. Faisant varier XQ, on en deduira w e C /) + 1 (/2) puis, par recurrence, MGC°°(/2).
Soit done j E {!,...,« } ; notons v = djU E C p ~ l(O ). En appliquant 3^ a 1'equation, on a :
ce que 1'on peut encore ecrire, en notant P0 I'operateur a coefficients constants egaux a la valeur des coefficients de P en XQ :
aveca ff 6 C'- 2 (/2), att(;*<,) = 0. Soit (p E C0°°(IR") valant 1 pres de l\x\ ^ i } et 0 sur {\x\ ^ 1}. Pour I -^ J e > 0, on definit
146
Theoremes de fonctions implicites
Pour e assez petit,
Nous utilisons maintenant la decomposition suivante, introduite dans la preuve de la proposition A.2.1.1 i) au chapitre II : Va e L 00 ^"), V& 6 L^CIR"), il existe des operateurs A et B tels que
avec
En appliquant ce resultat a a = aea, b = dav£, on en deduit
En faisant operer a gauche une parametrix de PQ sur 1'equation, on obtient
avec
Fixant e > 0 telque ||Ar £ || cff + 2 cCT + 2 < 1 pour c r = p - 3 e t c r = p - 2 , on en conclut que v£ E C P (IR"), done que v e Cp($&") pres de XQ, ce qui acheve la demonstration. D Remarques. a) Le lemme 2.5 est en fait vrai pour p > 2 (et meme pour p = 2) mais la demonstration est un peu plus technique. b} Par souci de simplicite, 1'enonce de la proposition 2.4 a ete volontairement restreint au cas d'une equation scalaire d'ordre 2. Nous laissons au lecteur interesse le soin de verifier que la preuve que nous avons donnee s'adapte au cas des systemes differentiels elliptiques d'ordre quelconque.
Exemples d'utilisation de la methode du point fixe
147
B DEUX EXEMPLES D'UTILISATION DE LA METHODE DU POINT FIXE I UN EXEMPLE DE LA MECANIQUE DES FLUIDES 1.1 Systemes hyperboliques symetriques quasi lineaires Nous considerons le probleme de Cauchy suivant :
dans une bande (t,x)e [0, T] x R"x. lei ueM.N, et Aj(u) et B(u) sont des matrices reelles N x N et TV x 1, C°° dans un ouvert G c R ^ pour lequel UQ(X) e G. Nous ferons 1'hypothese suivante : (//) II existe une matrice reelle symetrique S(u), C°° dans G telle que i) S(u)^S0id, 5 0 >0, ii) S(u) Aj(u) est symetrique. II est alors facile de voir que les valeurs propres de SAj(u) £; sont reelles pour £ 6 R", u E G: on dit que le systeme est hyperbolique. (Cf. chapitre II, paragraphe C.2.) Un systeme verifiant (H) est dit hyperbolique symetrisable (la symetrie des matrices SAj est ici essentielle (cf. chapitre II, paragraphe C.I. 1)). Enfin, le fait que les coefficients Aj dependent seulement de u, et non de Vu, donne au systeme un caractere non lineaire particulier qu'on appelle « quasi lineaire ». De tels systemes existent dans la nature. Par exemple, 1'etat d'un fluide compressible dans IR" decrit par sa densite p > 0 et sa vitesse v = (u,, ..., v „) est soumis aux equations suivantes, dans le cas ou Ton suppose 1'entropie constante (peu importe ici ce qu'est cette entropie) :
ou et = (0, ..., 0, 1, 0, ..., 0 ) est le /-ieme vecteur de base, et/> = p ( p ) est la pression, fonction croissante, supposee connue, de p. Dans ce cas, N = n + I , B = 0, et Ton peut ecrire le systeme sous la forme equivalente
148
Theoremes de fonctions implicites
On a done ici
et
Toutefois, 1'hypothese de coercivite (ff) i) ne sera verifiee que si la densite p reste minoree par un nombre positif. Ceci peut etre obtenu soil en resolvant le systeme dans [0, 7"] x T" (T" etant le tore a n dimensions), soil en introduisant une version locale convenable des espaces Hs sur R" (cf. [Mai]). Remarquons que les equations ecrites expriment la conservation de la masse et du moment: elles presentent ceci de particulier qu'elles sont ecrites sous forme de divergence. Un tel systeme est un cas particulier tres interessant de systeme quasi lineaire, dit « systeme de lois de conservation ». Le lecteur interesse pourra consulter [Mai] pour une introduction a cette theorie. Nous n'utiliserons pas ici cette propriete supplemental de 1'exemple. 1.2 Existence locale en temps d'une solution THEOREME 1.2. Soil un systeme (*) verifiant (//). Si uQeHs, seN, s > w/2+1, il existe !T>0 et une solution u e L °° ([0, T ] ; / / O n Lip ([0, T}-HS~1} de (*). Si Ton difference fonctions parce que
compare (*) a la proposition 2.1 vue en A, on observe la fondamentale suivante : on ne peut utiliser le theoreme des implicites (premiere ou deuxieme preuve), tout simplement (avec les notations du paragraphe A.2.1) la derivee « perdue »
Exemples ({'utilisation de la methode du point fixe
149
par 1'action de / n'est pas « regagnee » par la resolution de 1'equation linearisee f ' z . Par centre, la troisieme preuve peut s' adapter ici de la facon n suivante : on defmit une suite {u }J neN... ^par L
Ici, S0 designe une famille d'operateurs regularisants operant dans les espaces de Sobolev Hs avec les proprietes decrites au chapitre II, proposition A. 1.6, et Ok^ + GO est une suite a choisir. En fait, (**) signifie qu'a chaque etape on resout un systeme (hyperbolique symetrique) lineaire, qui ne differe du « vrai» linearise sur uk que par des terrnes d'ordre 0, qui importent peu. Le remplacement de w0 par 5^ t w 0 a simplement pour but d'obtenir des fonctions uk de classe C°°, en sorte que le systeme considere est a coefficients C°°, ce qui est toujours plus agreable pour resoudre. La « methode de point fixe » consiste ici precisement a ecrire le « schema » (**). II reste done a prouver 1'existence et la convergence de la suite uk. Cette preuve utilisera les deux faits suivants (partiellement demontres au chapitre II): i) On peut resoudre dans C°° le probleme de Cauchy pour un systeme symetrique hyperbolique L = S 3, + SAj 9y, avec l'« estimation d'energie »
1 ~ B f 11 - div A . 2 dt Ho (Voir le chapitre II, paragraphes C.I.I et C.I.2.) ii) On dispose des estimations «lineaires » de fonctions non lineaires etablies au chapitre II, paragraphe A.2. II est commode de presenter la preuve en deux temps : controle de uk en « grande norme » et convergence en « petite norme ». En effet, on va prouver que uk+ l — uk est une serie convergente : pour ce faire, la seule possibilite est de soustraire les equations (**) correspondantes, et d'utiliser 1'estimation d'energie i); cela suppose que les coefficients S(uk) et S(uk) Aj(uk) sont bornes en norme Lipschitz : c'est done une borne de uk dans une « grande norme » (plus forte que la norme Lipschitz) que nous aliens d'abord etablir.
oii S ~z CQ > 0, A verifiant 2 c0 A ^
150
Theoremes de fonctions implicites
1.3 Controle en « grande norme » Nous choisissons pour « grande norme » la norme
(le meme 5 que dans Fenonce du theoreme 1.2). Cette norme est bien adaptee a la forme des estimations d'energie i), et par ailleurs || V^wL =s C III u III s, car s > n/2 + 1 (cf. chapitre II, proposition A. 1.4). Nous faisons Fhypothese de recurrence suivante (pour un § > 0 a choisir) :
et nous montrerons que (Hk) => (Hk+l) si les parametres 8, 00 et T sont bien choisis (car (//o) est vraie par definition de w°). a) Assurons-nous d'abord qu'on peut resoudre (**) : les valeurs de UQ(X, t) appartiennent a un compact K de G, car w 0 est borne ; si 00 et 1/5 sont assez grands, les valeurs de uk restent done dans un compact fixe de G, sur lequel S(u) & c0. b) Introduisons vk + l = uk+{ — Sd()UQ, qui satisfait le systeme 8,I7* +1 +SAj(uk)9jvk+l
=
-B(uk)-XAj(uk)djS6ouQ
vk\t = 0=Sdk+{uQ-SeouQ. Pour
evaluer
III vk +1 III „
on
considere
le
systeme
satisfait
par
Le fait ii) implique alors le lemme suivant. LEMME. On a I'estimation \F(t, . )| 0 ^ C(l + \vk+ { (t, . )| ), ou C est independante de T et de k. Preuve : les deux premiers termes de F sont bornes par une constante. Le troisieme s'ecrit (au facteur S(uk) borne pres) :
Exemples d'utilisation de la methode du point fixe
151
on peut evaluer la norme L1 de chaque terme en appliquant la proposition A.2.1.2 du chapitrell aux fonctions d ( ( A / ( u k ) ) et djVk+l (3^ est une derivee « detachee » de 8^), pour 1'indice s - I : on trouve
Comme
et | d(Aj(uk) \s _ j «= Cte (1 + III uk III 5) ss Cte d'apres le chapitre II, proposition A.2.2. Enfm, | djVk + l \\ Q ^ Cte |i?* + 1 | 5 > d'ou le lemm C'est le caractere « lineaire » de 1'estimation de F dans ce lemme qui est au coeur de la preuve du theoreme, car il permet le controle de I I vk + l III s selon le procede d\< absorption de droite a gauche » explique au point c) suivant. c) Pour appliquer Finegalite d'energie i) a (1.3.1), remarquons que dtuk+ SAj(uk~l) dj-uk + B (uk ~ l ) = 0 et (Hk) impliquent \\d,uk\\Q^Cte, et done \ \ d t ( S ( u k ) ) - 1/2 div (^(M^))|| O ^ Cte. Pour A ^ A 0 assez grand, on trouve
ou 5] peut etre choisie arbitrairement petite, independamment de k, si OQ est assez grand, car \S0u0 — w 0 | ->• 0 lorsque 6 ->• + oo. En additionnant les inegalites obtenues pour | a \ ^ s et A = A 0, on peut choisir T assez petit et 00 assez grand pour obtenir (Hk+l). 1.4 Convergence en « petite norme » Par soustraction, on obtient:
152
Theoremes de fonctions implicites
A nouveau, 1'inegalite d'energie i) fournit un controle de la « petite norme » de uk+ l - uk:
Comme ak = S6k+{ UQ - S&k UO\Q < Cte 6ks~ \0k + { - 6 k} \u0\g, a peu
pres n'importe quel choix de Bk (par exemple 9k-k) fera converger la serie des ak. Si T est assez petit, on trouve
avec C < 1 (C est fixe, bien entendu), ce qui implique la convergence de uk dans Z,°°([0, T] ; L2) vers u. 1.5 Regular! te de la solution et conclusion Comme uk(t, .) est bornee dans H3 et convergente dans L2 vers u(t, . ), on obtient en fait u e Z,°°([0, T] ; Hs) (selon un argument classique : il existe une suite partielle extraite de uk faiblement convergente dans Hs vers v e Hs; la limite au sens des distributions est unique, d'oii u = v). A cause de la convexite des normes | \s, on a en fait | (uk — u)(t, . )| , -* 0 pour tout s'<s: comme s>n/2+l, on peut choisir s' >n/2 + 1, ce qui montre que u e C ([0, 7"] ; C J ) est solution (classique) de (*). On en deduit aussi u e Lip ([0, T] ; Hs~ !), en utilisant Fequation. En fait, on peut prouver que u e C ([0, T] ; Hs) n C ! ([0, T] ; Hs~ l\
2 LE PROBLEME DU PLONGEMENT ISOMETRIQUE 2.1 Presentation generate Soient M une variete C °° compacte et g une metrique riemannienne sur M, c'est-a-dire, dans des coordonnees locales (XI,...,XH), une forme quadratique g = 2g ^(x) dx; dxk. On cherche, pour un certain N, une application injective u : M -> IR N telle que
c'est-a-dire telle que g corresponde par u a la metrique induite sur u(M) par IR^ muni du produit scalaire habituel, note «. » ou ( , ) .
Exemples ({'utilisation de la methode du point fixe
153
Trois fails assez elementaires permettent de reduire ce probleme a un probleme de perturbation : i) Quitte a augmenter N, point n'est besoin de se preoccuper de Finjectivite de u (Ex. B.2.1). ii) L'ensemble des metriques representables sous la forme (2.1) (pour un certain N), est dense dans Fensemble des metriques C* (Ex. B.2.2). iii) Si U j - . M - ^ RNj (j = 1, 2) est de classe Cl et u : M -> R N [ + "2 est definie par u(x} = (t{ u^x), t2 u2(x)), les metriques correspondantes verifient g = t\Q\ + t2g2. Supposons alors qu'on sache resoudre (2.1) pour g voisine d'une certaine g0 : pour g quelconque, on choisit t0 tel que IQ g0 < g, puis on ecrit g = ?o(00 + /) + (g — tl 00 - ?Q/) J il est possible de choisir / arbitrairement petit en sorte que g2 = g — $ g0 — t^f soit representable sous la forme (2.1) pour u = u2, a cause de ii); comme, par hypothese, gf, = gQ + f est alors representable par un certain « l5 g est representable, a cause de iii), par ( t ( ) u l , u2)Pour simplifier, nous admettrons ici (ce n'est du reste pas difficile) qu'on peut toujours se ramener (en plongeant Mdans un tore convenable) au cas ou en fait M = T" = IR"/Z" est le tore a n dimensions. Ceci permet de disposer de coordonnees globales sur M, et donne un sens clair a (2.1). 2.2 Reduction a un probleme de point fixe On a vu en B.2.1 comment le probleme du plongement isometrique pour M quelconque pouvait se reduire au probleme suivant: «pour M = T", et g voisine de gQ (a choisir), trouver u satisfaisant (2.1) ». Nous pouvons maintenant enoncer le theoreme. THEOREME 2.2. Soit gQ la metrique induite par un plongement libre MO- Pour tout p > 2 (p ^ f^j) et toute metrique g de classe Cp voisine de g0, il existe un plongement u de classe Cp solution du probleme. On entend par « plongement libre » une application w 0 : M ->• IR N verifiant : les vecteurs
et II est facile d'etablir qu'un tel u0 existe (Ex. B.2.3). Pour prouver le theoreme, on pose u = UQ + v, g = gQ + h, et les equations (3 r w, 8 y w) = g^ s'ecrivent:
154
Theoremes de fonctions implicites
On utilise alors le lemme suivant. LEMME. Si A = SdJ designe le laplacien sur M, on a I'identite (1 - A ) ( d t v , BjV) = d j j ( v ) + 3/,(») + r / y (») , oil f j ( v ) = — (Af, 3;i;), r,y(u) etant un polynome quadratique (a cients constants) en les derivees dav, \ a \ ^ 2.
coeffi-
Preuve : on a :
polynome quadratique en 3 av
Les equations (2.2.2) peuvent done s'ecrire
ou 1'on note F,(i>) - (1 - A)~' /,-(«), /?,7 = (1 - A}~ l rtj, et il suffit de resoudre le systeme
En designant par M(«0) w 1'unique v combinaison lineaire des 9yt/0, 9?-w0 satisfaisant
le systeme (2.2.3) s'ecrit fmalement sous forme de « point fixe »
II est immediat que G applique Cp dans lui-meme, car (1-J)" 1 , operateur pseudo-differentiel d'ordre -2, applique Cp~2 dans Cp. De plus, si 7? > 0 est assez petit, G est une contraction stricte sur la boule BR = {v G C p , ||u|| ^R}, i.e. || Gu || ^ C \\v\\ pour C < 1 car /,- et r(j sont quadratiques en v, d'oii 1'existence d'une solution de (2.2.4). D En realite, la reduction presentee ici n'a ete que recemment decouverte (voir [G]). Le probleme du plongement isometrique a ete resolu pour la premiere fois par NASH en 1956, a 1'aide d'une technique d'iteration, reprise par MOSER en 1961, connue desormais sous le nom de « methode
Le theoreme de Nash-Moser
155
de Nash-Moser ». Si cette technique s'est revelee fmalement inutile pour resoudre le probleme qui a necessite son introduction, elle n'en demeure pas moins un outil fondamental pour 1'etude des problemes de perturbation. Nous la decrivons dans notre derniere partie, ainsi que ses applications au probleme du plongement isometrique et au probleme des perturbations des champs de vecteurs sur le tore. C LE THEOREME DE NASH-MOSER 1 PRESENTATION GENERALE
Soit M une variete C °° compacte, et soit E2 est de classe C 1 s'il existe une application continue, lineaire en la seconde variable,
telle que
Les applications de classe Ck pour k ^2 sont alors defmies par recurrence, i.e.
Le lecteur attentif aura remarque que, si Ton se restreint aux cas des espaces normes, on n'obtient pas la notion classique d'application Ck, mais une notion un peu plus large. Notre propos ne visant pas de telles distinctions, nous nous bornerons a faire observer que la notion introduite ici est a la fois maniable et aisement verifiable dans tous les exemples classiques de fonctionnelles sur 1'espace C°°. Cette parenthese etant fermee, revenons a notre probleme : on suppose
156
Theoremes de fonctions implicites
Les situations typiques ou Ton sera amene a utiliser la methode de NashMoser sont celles ou la resolution de 1'equation linearisee
ne peut se faire qu'avec une grande « perte de derivees ». Pour mesurer cette perte, on va considerer non pas un seul espace de Banach comme dans le cas des parties A et B, mais une famille decroissante As (0 =s s < + oo ) de tels espaces, munis de normes | | , d'intersection r\As = Cx. Les exemples les plus usuels sont As = Cs (espaces de Holder), ou As = Hs (espaces de Sobolev), que Ton definit sur M a 1'aide de cartes. Supposons qu'on dispose d'une solution v de <&'(u}v=g (notee v = i/f (M) g) verifiant, pour un certain u fixe, une estimation de la forme
pour tout 5 (dans un intervalle fini), r etant un nombre fixe. On dit dans ce cas que la resolution de 1'equation se fait avec « perte de r derivees » (pour une famille quelconque d'espaces As, cette expression peut n'avoir aucun sens, mais peu importe). En realite, nous verrons qu'il est possible de ne manipuler que des fonctions C°° au cours du processus de resolution de (*) : il ne s'agit done pas d'une perte dans la regularite de la fonction v, comparee a celle de g, mais d'une perte d'information sur cette regularite. Si Ton suppose au depart une information sur | w 0 1 dans un intervalle d'indice SE [0, s+ ], Fintervalle d'information sera [0, s+ — r] pour u^ [0, s+ — 2 r] pour u2 etc... (ou w0, u\, u^, ..., un —> u sont les approximations successives obtenues pour w) avec bientot perte de toute information. Qui plus est, cette «perte de resolution» r se double d'une perte r' due au «cout» de la resolution de (**) en information sur les coefficients de 1'equation, c'est-a-dire sur u. Supposons par exemple que v = if/ (M) g satisfasse une estimation de la forme
pour tout s, avec r et r' fixes. Comme la methode utilisee est la « methode de Newton» (legerement modifiee), qui utilise
Le theoreme de Nash-Moser
157
depend de la famille As choisie : face a un probleme donne, il n'est pas toujours possible de savoir si une telle famille existe, et si une famille est connue, rien ne prouve qu'une autre ne conduirait pas a des pertes moindres, voire a 1'application d'un theoreme de point fixe ordinaire. Nous discuterons le phenomene de la «perte de derivees » sur deux exemples classiques (paragraphe C.2), tandis qu'au paragraphic C.3 on verra pourquoi beaucoup d'operations non lineaires sont susceptibles d'estimations douces dans les espaces usuels. Enfin, au paragraphe C.4 on decrira le processus de resolution de (*), qui est un schema de Newton combine a une regularisation des fonctions. 2 DEUX EXEMPLES CLASSIQUES 2.1 Perturbation d'un champ constant sur le tore
Sur le tore T" = IR"/Z", nous utilisons comme coordonnees locales celles de IR". On considere le champ constant a> e IR", que nous perturbons par le champ /:T"->-[R", suppose «petit». On veut savoir si 1'equation d* differentielle — = o» + / (x) des courbes integrates du champ to + f dx equivaut a — = to, 1'equation pour le champ non perturbe. Plus precisement, existe-t-il un diffeomorphisme £/:¥"-» T", voisin de 1'identite tel que U'(U~l) a> = u> + f? (Nous ecrirons U = id + u, avec u : T" -»IR" petit, etant entendu que u(x) sera identifie a son image dans IR" \ T" par 1'application canonique TT : IR" -». T" = — . 1 Deja, pour n = 1, et / = Cte, c'est impossible si / ^ 0 : il faut imposer a f une condition integrate convenable. On introduit a cet effet n champs/?,, ..., /? n 6C°°(T n ,IR") tels que f PJ dx soient independants, JT" et on pose, pour t £ IR", U = id + u,
L'equation (*) qu'on va resoudre est alors
et elle signifle que U conjugue to en co + f — 2tjpj. On prouvera done au paragraphe 4 le theoreme suivant: THEOREME. // existe un voisinage Wde 0 dans C°°(T", IR") tel que, pour tout champ f e IV, il existe t G IR" pres de 0 et un diffeomorphisme de T" proche de 1'identite qui conjugue a) + f — 2tj PJ a o>.
158
Theoremes de fonctions implicites
Decrivons ici la « perte de derivees » pour ce probleme. a) Calculons <£'(0, 0)(t>, t ) : avec ici U = id + u, on a
d'ou <£'(0> 0 ) ( u , t ) = a) (u) + St, p^ (o(v) designant 1'action du champ a> derivant b) Pour resoudre sur T" 1'equation a coefficients constants a>(v) = h, on developpe les deux membres en serie de Fourier :
L'equation devient
En particulier, il est necessaire d'avoir HQ = 0 / P h dx = 0 \ ; dans le cas
\Jj"
/
present de 1'equation <&'(Q, 0)(f, ?) = g o to (y) = g — 2t pf = h, cette , p . p condition s'ecrit g dx = V tj \ PJ dx, et est satisfaite par un unique J T"
J T"
choix des tj. Les tj etant ainsi choisis, on suppose dorenavant
Sous cette hypothese, il existe un choix unique de vk donne par
Neanmoins, malgre (2.1.1), les nombres (k, CD ) peuvent etre tres petits : on les appelle des « petits diviseurs ». c) Discutons 1'hypothese (2.1.1). II est classique (Ex. C.2.1) qu'elle djc equivale a la densite, sur T", de chaque courbe solution de — - &>. Par ailleurs, en vue d'obtenir un controle raisonnable des vk, on desire renforcer (2.1.1) en
C'est 1'objet du lemme suivant.
Le theoreme de Nash-Moser
159
LEMME. Si r > n — 1, pour presque tout a> e M.", il existe C = C w telle que (2.1.1') soil verifiee. Preuve: soit B une boule fixe, et Bk £ = {a> E£, \(k,(o)\ ^£\k\-T}. Comme mes (Bk E) =s Cte £ \k\ ~T - l, mes (\^jBk£]^Ctee2\k\-T-l^Ctee,
et done
d) Estimons alors v : on peut ecrire
ou
et
Si E est integrable, on a, en normes holderiennes, par un calcul direct sur h,*E, ||v\\ a ^C\\h s \\ a , et d'autre part \\h,\\a** C\\h\\a +s, car hs =
/ \Dx\ \S
J_ii h (voir Ex. A.2). \ 2 TT / Enfm, le lemme suivant (Ex. C.2.2) indique pour quelles valeurs de s la fonction E est integrable : LEMME. Si co verifie (2.1.1'), et si s > T > n — 1, alors
et E est continue. En resume, on a obtenu 1'estimation suivante : si s > r, pour tout g, il existe une solution (v, t ) de Fequation linearisee de (*) en 0, >'(0, 0)(u, t) = g satisfaisant
Dans cet exemple, on voit que la «perte de resolution » peut etre extremement grande, et depend du choix de w, a travers les valeurs des « petits diviseurs » (k, .
160
Theoremes de fonctions implicites
2.2 L'exemple du plongement isometrique traite par la technique de Nash-Moser Malgre la solution « simple » du probleme discute au paragraphe B.2, il nous a paru instructif d'indiquer ici la methode originale de Nash. L'equation a resoudre est, d'apres B.2,
ou <£(w) = V u', u0 etant un plongement libre. La differentielle de en u est
Pour resoudre 1'equation <£'(w) v = g (ou g est symetrique), on impose 1'equation supplemental 'u' v = 0, qui par derivation donne lu" v + f u' v' = 0 ; il suffit done de choisir v satisfaisant 'u' v = 0 et 'u" v = - 9-: si u est proche de u0, ces equations forment un systeme lineaire de rang maximal, dont la solution est unique si Ton choisit v dans 1'espace engendre par les vecteurs (independants) 8yw, djku. La solution de '(u)v = g est alors de la forme v =M(u)g, ou M(«) est une matrice dont les coefficients sont des operateurs du second ordre appliques a u. Ici, la « perte de derivees » r' = 2 provient de la presence de donnees dans les coefficients de 1'equation linearisee; d'apres la proposition A.2.1.1 du chapitre II, on a 1'estimation
3 ESTIMATIONS DOUCES Nous introduisons tout d'abord le concept d'application douce. 3.1 Applications douces Rappelons qu'un voisinage de w0 e C °°(M) est un voisinage dans C , pour un certain JJL ; on Fappellera aussi p.-voisinage de UQ. M
DEFINITION. Soit u *-* (M,Rp) dans C°°(M, Rq). On dira que ^ est douce si, pour chaque w 0 e U, il existe un voisinage V de HO, des nombres b > 0 et r =s 0, et des constantes Cs tels que
Le theoreme de Nash-Moser
161
On notera que 1'estiniation n'a pas lieu dans tout U, mais dans V, les nombres Cs, b et r pouvant dependre de w0 et V. Pour simplifier, la definition n'a etc donnee que pour des applications sur C°°(M) ; elle s'etend de facon evidente a des espaces plus generaux du meme type [H8], [H9]. Nous laissons en exercices (Ex. C.3.1 et C.3.2) les deux proprietes suivantes. PROPRIETE 3.1.1. La composee de deux applications douces est douce. PROPRIETE 3.1.2. Si
Le point crucial dans la definition d'une application douce est qu'on exige une estimation lineaire en norme | u \ s r, bien qu'en general
u etant une fonction reelle C°° sur M. L'application dans une Cm-boule autour de M0, on a, d'apres le chapitre II, proposition A.2.2, 1'estimation (s ^ 0) |
Preuve : on a :
162
Theoremes de fonctions implicites
d'apres 1'inegalite pour le produit de deux fonctions. Le dernier terme est borne par |H| ] ||i;||a. Si a ^ 2, || u' o v \\a _ , ^ C \\ u\\a \ \ v \ \ f ~ 1 , d'ou la proposition dans ce cas. Si a > 2, en supposant (3.2.1) deja prouvee pour a - 1, on trouve
et il reste a majorer le terme central. Or, par convexite (chapitre II, paragraphic A. 1.5)
comme R" tels que f(u(x)) = xpour x E B\. Pour a ^ 1, on a
oil C ne depend que de a et d'une borne de Preuve : on a/'(i/(x)) u1 (x} = id, done u' = (/' o w ) ~ ! : comme 1'application A t-> A ~l (A matrice inversible) est C °°, on a
car de toutes fagons \\f \\Q^ Cte > 0. De plus, en appliquant les definitions,
d'ou (3.2.2) dans ce cas. Si a > 2, la proposition 3.2.1 donne
et le terme du milieu s'estime par recurrence par ||/||2 ||/||a _ i : le meme calcul « par convexite » qu'a la proposition 3.2.1 donne alors 1'estimation. D
Le theoreme de Nash-Moser
163
3.3 Solutions d'equations differentielles
La solution d'un systeme d'equations differentielles, consideree comme une fonction des donnees et des coefficients, se trouve etre une application douce. Nous illustrons ce fait remarquable (d'enonce volontairement vague) par deux exemples elementaires et precis. 3.3.1 Un calcul explicite PROPOSITION 3.3.1 Soit C2°°7r Vespace des fonctions C°° 2 TT-periodiques. r.2v
Supposons f E C^, c =
f dx ^ 0, et considerons I'equation differenJo
tielle y' + fy = k, ou k E CIV II existe une unique solution y E Cf^ de cette equation, et I'application (f,k)\-^y est douce (en munissant C™n des normes C\ s == 0). rt Preuve : on calcule tout; si F ( t ) = f ( x ) dx, on pose y = e ~ F z, et Jo
I'equation devient z' = k QF', d'ou la solution generale y = Ce~F + n F(X) Q~F Q k(x) dx. La condition j(0) = y(2 TT ) s'ecrit Jo
La formule explicite obtenue pour y avec ce choix de C2 defmit en fait une f *application 5* de I'ouvert C/c C°°([0, ITT ]) ou / d^: ^ 0 dans Jo
C co ([0, 2 TT ]), qui est douce en tant que composee d'applications douces : f\->F, Ft-^>e~F etc... d'apres la proposition 3.1.1. La restriction <S|coo , qui applique C^ dans lui-meme, est done douce egalement. 3.3.2 Une estimation a priori Contrairement a 1'exemple precedent ou Ton «constatait» sur une formule explicite la douceur de la solution, on va obtenir ici une estimation directement a partir de I'equation elle-meme. Ce precede est tres important, car il s'etend a de larges classes d'equations aux derivees partielles : systemes elliptiques sur une variete compacte, problemes « aux limites » de toutes sortes, etc... PROPOSITION 3.3.2 Soit A(t) une matrice (n x n) C™ sur [a, b]. On considere le systeme Y' + AY = k, ou Y est a valeurs dans Cw et verifie la condition initiale Y(a) = YQ. Pour tout n E N, on a I'estimation
164
Theoremes de fonctions implicites
ou C ne depend que de || A || Q. Preuve : a) Montrons d'abord 1'inegalite || 7||0 =s= C ( \\k\\Q + \ YQ\ ). A cet effet, on introduit un « poids » e ~ A f , comme au chapitre II, section C, et Ton pose || F|| = ||e~ A ' F||0. L'equation s'ecrit:
soit
Comme ce « sup » est majore par I/A, le choix A = 2||v4|| 0 conduit a 1'estimation voulue, et a (3.3.2) pour n = 0 en utilisant Pequation. b) On suppose (3.3.2) prouvee pour n — 1 : Fequation donne
d'ou (3.3.2) pour n. 3.4 Retour sur les exemples classiques a) Dans le cas de 1'exemple du paragraphic C.2.1, on a seulement calcule ^'(0,0). Indiquons comment trouver < & ' ( u , s ) ( v , t ) : considerons la courbe U0 = id + u + Ov qui a pour tangente v au point id + u correspondant a 0=0; il faut calculer —- {
Le theoreme de Nash-Moser
165
Posons Ue = U0 o T6. Alors T0 = id, et v = U0 = UQ T0, le « . » indiquant la differentiation en 0. Comme U'e(U~^ to = U6* a> = UQ* Te* w, on a
et d'autre part, en prenant la derivee en 6 = 0 de Fidentite
on obtient
puisque w est constant. Finalement &'(u,s)(v, 0 = t/o* f'Q (o + Stjpj, avec TQ (o = a) (f 0 ) = w (C/o' 1 v ) . On en deduit la resolution de 1'equation
ou le nombre s est le meme qu'au paragraphe C.2.1. On constate que la encore, 1'estimation de la solution (v, t ) en terme de la donnee g et des « coefficients » (u, s), est douce. Compte tenu de cette estimation, le theoreme enonce au paragraphe C.2 est une consequence du theoreme de Nash-Moser enonce ci-apres. b) De meme, la resolution de 1'equation linearisee (f>'(u}v = g du probleme du plongement isometrique (cf. paragraphe C.2.2) conduit a une solution v dependant de la donnee g et des «coefficients» u selon 1'estimation douce (lineaire en g} : si u est dans un C2 voisinage de MO, pour tout s ssO,
3.5 Conclusion L'hypothese principale du theoreme de Nash-Moser est precisement le fait que 0 et ^ sont douces : c'est la une hypothese raisonnable, comme le montrent les enonces generaux des paragraphes C.3.1 a C.3.3, ainsi que 1'etude de 1'exemple « historique », realisee aux paragraphes C.2 et C.3.4.
4 LE THEOREME DE NASH-MOSER Nous nous placons ici dans 1'espace C°°(Af), M variete compacte, la famille d'espaces consideree etant celle des espaces de Holder, munis des
166
Theoremes de fonctions implicites
normes || \\s. Soit UQ e C °°(M, Rp), et soil
pour certains nombres a, b c ^0, et tout a === 0. (JC2) : Pour w dans yu-'-voisinage de w0 dans CCO(M, R^), il existe une application lineaire ^(M) : C^M, R 9 ) -+ C°°(M, R p ) telle que <2>'(w) «/f(w) = id, satisfaisant a 1'estimation douce
pour des nombres A , d ^ 0 et tout a 3= 0. Remarquons qu'a priori X + a + c, a > a + 1/2 sup (A + 6, 2 a ), « £ f^J. Alors i) // existe un (a + A )-voisinage W de I'origine tel que pour f e W, I'equation
possede une solution u — u (/) E C a. De plus,
ii) S'il existe a' > a non entier tel que / e W D Ca + A , alors la solution construite u ( f ) appartient a Ca, avec 1'estimation correspondante. En particulier, si f e W n C 00 , a/or^ «(/) e C °°. Ici, 1'equation (*) signifie qu'il existe une suite Uj e C GO (M) telle que, pour tout e > 0, Uj-> u dans C a ~ e , et ^P(w ; )-> ( w 0 ) + / dans x-~i a + A — £
4.1 Schema de resolution Comme nous 1'avons dit au paragraphe C.I, ce schema est un schema de Newton combine a une regularisation des fonctions considerees. a) Un « pur » schema de Newton signifierait ici la chose suivante.
Le theoreme de Nash-Moser
167
Supposons definis u0,...,un et cherchons a definir un + \ par un+\ = un + A« n . Pour k s^n, ecrivons, avec Aw^. = uk+ \ — uk,
ce qui definit l'« erreur quadratique » ek (a ce point, seuls e0, ..., e n_l sont en fait connus). Nous aliens choisir Aun satisfaisant a <j>'(un) &un = yn, yn etant a determiner en sorte que en mesure 1'ecart entre 0 (un + \) et le but cherche (f> (M O ) + /• En sommant les equations ci-dessus, on obtient (avec Jk = <£'(«*) Au k ):
yn sera done defini par
ou En = V ek est l'« erreur accumulee », en sorte que o
Puisqu'on s'attend a trouver en ->. 0, cette equation donne formellement (*)• b) On a vu qu'un tel schema est impraticable, car «1'intervalle d'information » sur Aw n se retrecit comme une peau de chagrin, avec les consequences que Ton sait. On introduit alors les operateurs d'approximation Se qui ont etc definis et etudies au chapitre II, paragraphe A. 1.6, et qui jouissent des proprietes suivantes (6 s= 1, a et ft dans un intervalle borne) :
On choisit une suite 6n = (0 0 1/£ + nY (£ > ®> 6 o ^ 1 ^ choisir), et Ton decompose la « perturbation » / en
168
Theoremes de fonctions implicites
Remarquons que si Ton avail choisi Qn = C2", on aurait obtenu 1'habituelle decomposition de Littlewood-Paley de / (voir chapitre II, paragraphe A.I). Le choix d'un pas Ak plus petit permet, comme on le verra (paragraphe C.4.3 &)), une discussion plus fine ; mais la propriete fondamentale du bloc fk demeure, a savoir, pour tout s,
Maintenant, au lieu de chercher, comme en a), a atteindre du premier coup «! le but < £ ( M O ) + / , on precede par petites etapes, visant
'(O Aun = *, on resout
Comme en a), on ecrit pour k ^ n,
ou, cette fois,
L'erreur e'£ est l'« erreur quadratique » habituelle du schema de Newton, tandis que e'k est une nouvelle « erreur de substitution » que nous avons introduite en remplacant uk par vk dans <&'. n- 1
En posant ici encore En = ^ ek, on determine yn par recurrence selon o la formule
Terminons ce paragraphe par une derniere mise en place des notations : pour eviter de faire apparaitre systematiquement le pas An dans les estimations des quantites introduites ci-dessus, on prefere poser, pour tout n,
Le theoreme de Nash-Moser
169
de sorte que
4.2 Structure de la recurrence II ne reste plus maintenant qu'a prouver 1'existence et la convergence de la suite un, sous 1'hypothese que ||/|L est assez petit ((3 = a + A ). Nous faisons, pour un S > 0 et un nombre a > a assez grand fixes plus loin, 1'hypothese de recurrence suivante : (//„) Pour 0 =s= k =s= n et.se [0, a ] (F« intervalle d'information »),
Nous supposerons done (//„), et nous prouverons au paragraphe C.4.3 que (Hn) => (Hn + l ) , si les parametres ont ete bien choisis. Enfin, (//o) sera traitee a part. Faisons quelques remarques preliminaires. a) Si (Hn) est vraie pour tout n, la suite un converge dans Ca ~ £ (pour tout e > 0) vers une fonction u e C a en vertu du fait suivant : LEMME 4.2.1. Soit (ue)e^6
une famille de Jonetions C°° telle que
Definissons v par vb\ + ( 1 — * > ) & 2 = 0, et a = va\ + (1 — v ) a2 :
Le point de ce lemme est que 1'integrale qui definit u converge normalement dans Ca' pour a' < a, a etant precisement 1'indice pour lequel \\u0\\ ^ CMO~l. (La preuve est donnee a 1'Ex. C.4.1.) + 00
b) Expliquons la signification de (//„) : on aura u = w 0 + V J ^ M , e n k =0
sorte que Ton construit u par le precede inverse de celui utilise pour decomposer /. L'estimation (Hn) demandee n'est rien d'autre que 1'estimation (4.2) qu'on est « en droit» d'attendre d'un bloc de u. Bien entendu, sauf cas tres particulier, les uk ne seront pas les « blocs standard » de M, mais ils joueront le meme role (par exemple, dans le cas de la decomposition de Littlewood-Paley, un « bloc standard » a son spectre dans une couronne, ce qui implique (4.2), mais non 1'inverse).
170
Theoremes de fonctions implicites
c) Montrons que si a === //,, a 3= yu.', 0 < 8 =s 5 0 , 50 assez petit et 0 0 assez grand, (//„) implique que w n + 1 et u n + 1 (et 1'intervalle qui les joint) sont dans une boule fixe assez petite autour de t/0, ou Ton peut utiliser (36,) et (JC2). Cela resulte du lemme suivant. LEMME 4.2.2. (//„) implique (en notant x+ = sup (x, 0))
Preuve : soit
le lemme implique que
\\U\\ a ^ CS, d'ou i), et iii) lorsque a =s a. D'autre part, pour a = a,
ce qui montre que iii) implique iv) ; fmalement i) implique ii), et
d'ou v). Puisque a 3= ^ et a ^ IJL ', i) montre que un+ t est dans 1'intersection des fji et fj, '-voisinages requis par (36]) et (J62) si 8 = s d 0 ; par ailleurs,
et ii) montre qu'il en est de meme pour vn + l si de plus 00 est assez grand. Remarquons que la condition a $ N du theoreme intervient ici seulement pour obtenir le lemme 4.2.1. 4.3 Preuve de 1'hypothese de recurrence Nous etant assure au paragraphe precedent que les fonctions un + l et vn +! restent dans un voisinage fixe de w0, en sorte que Ton peut definir itn + i et utiliser (JC^) et (JC2), nous montrons maintenant (//n + 1 ), en supposant (//„).
Le theoreme de Nash-Moser
171
C'est un travail fastidieux qui consiste a evaluer d'abord les erreurs en, En + l, puis gn+\, enfin un+\ : ce faisant, il faut faire tres attention aux « intervalles d'information » des estimations obtenues. a) Estimation de e'k. LEMME. Pour 0 s= k =s n, s E [0, a — sup (b, c ) ] , on a
oii L(s) - sup (s + a + c - 2 a, (s + b — a )+ +2 a — 2 a). Preuve : on a (• 1
d'ou, grace a (JCj),
b) Estimation de e£. On a :
avec pour 1'integrale une estimation de la meme forme que pour e'k, sur le meme intervalle ; il est clair alors qu'un choix convenable de £ > 0 rend e£ negligeable par rapport a e'k, car Ak ~ eO^ ~1/£. L'erreur ek est done estimee par (4.3.1). c) Estimation de gn + \- Rappelons que :
ou, pour toute fonction w, le bloc wn = — (S&n
i
— S6n) w est estime, pour
^n
tout indice s, par 1'inegalite (4.2). En particulier ici
172
Theoremes de fonctions implicites
on choisit r le plus grand possible, c'est-a-dire r = a — sup (b, c), et a assez grand pour que la serie 2Aj #/^ ~l diverge (i.e. L(r} > 0) et que L ait pour pente 1 a droite de r. On a alors \\En\\ =s C89^ et
car L(r) m L(s} + r — s si s == r (parce que \L' \ «= 1), tandis que L(r) = L(s) + r — s si s 3= r par choix de a. De meme \\Se i en\\ *s C86^~ l, pour tout s. C'est precisement en vue d'obtenir des estimations de gn + \ sur un «intervalle d'indice » quelconque (borne) qu'on a substitue, dans (4.1), SBnf a / et S9nEn a En (d'ou (4.1')). On trouve finalement
5 dans un intervalle borne. d) Estimation de un +l. Par definition, un+\ = ft(vn +1) gn + \, d'ou, pour s E [0, a],
On remarque que la substitution de vn+l a un + l permet d'eviter le retrecissement de Fintervalle d'information du au « cout en information sur les coefficients » de la resolution de
v) 0 0 soit assez grand. Analysons ces conditions : pour satisfaire iv), on doit necessairement prendre a 3= d, ce qui est suffisant; iii) equivaut alors a L(\) < - a, tandis que i) est implique par L ( A ) < - a . Finalement, L ( A ) < - a signifie
Le theoreme de Nash-Moser
173
Le point crucial est le suivant: le caractere quadratique des erreurs se reflete dans Festimation (4.3.1) par la presence du terme en « — 2 a » dans L(s), tandis que le caractere doux des estimations implique \L'\ =s 1 ; c'est precisement ce terme « — 2 a » qui permet de choisir a (assez grand) pour « boucler » la recurrence. Dorenavant, 9Q est fixe en tenant compte de v). e) Comment obtenir (H0). Comme g0 - —S0nf,
00 etant deja fixe, on obtient (//0) simplement en choisissant f / S assez petit dans n'importe quelle norme. Compte tenu de la condition ii) de d), on prend ||/|L/5 assez petit, et 1'assertion i) du theoreme est prouvee. D
4.4 Regularite additionnelle de la solution construite Prouvons maintenant 1'assertion ii) du theoreme. Supposons / e Wr\Ca' + A pour un a' >a, et choisissons a > a'. Nous allons utiliser les estimations (//„), vraies pour tout «, pour obtenir
Le lemme 4.2.1 permettra alors d'achever la demonstration comme precedemment. Remarquons que, dans Festimation de MM + I deduite de (//„) (voir paragraphe C.4.3 d)), Fexposant de On + l dans les termes ou n'apparait pas \\f\\p est strictement inferieur a s — a — 1. D'autre part, la presence de ||/|L dans cette inegalite provient d'une estimation de /„ (voir paragraphe C. 3.4 c)); nous pouvons done remplacer ||/|L 0«~+ai ' Par 11/11(7 + A ^n + f 1 P°ur tout o" > 0. Nous avons done prouve, pour tout n, pour tout s e [0, a],
avec y > 0 et /3' = a' + A. En particulier (ignorant le cas trivial n = 0)
174
Theoremes de fonctions implicites
avec p — min (a + y, a'). Avec ces nouvelles estimations a la place des (//„), nous pouvons reprendre la meme demonstration, en remarquant que le gain y ne depend que d'une borne inferieure de a, done est egalement valable pour tout p ^ a. On obtient ainsi, apres k iterations,
avec pk — min (a + ky, a'), Pour h assez grand, on obtient pk = a', ce qui donne les estimations (H'n) souhaitees. D 4.5 Conclusion et remarques On peut resumer heuristiquement 1'idee de la preuve de la facon suivante : en ne laissant apparaitre dans le schema de Newton que des regularisations des solutions, on evite le retrecissement de Fintervalle d'information au prix de moins bonnes estimations ; mais comme ces estimations douces sont «lineaires en les grandes normes », le caractere quadratique des erreurs du schema de Newton compense cette perte. On n'a ecrit la preuve que dans le cas de C GO (M), en prenant pour famille d'espaces les espaces de Holder. La raison en est qu'il est agreable de disposer du Iemme4.2.1, qui donne les estimations «propres » du lemme 4.2.2. Bien entendu, la procedure decrite s'adapte sans probleme a des quantites d'autres situations, et a d'autres families d'espaces : on devra prendre garde cependant au fait qu'alors le lemme 4.2.1 n'est plus vrai, d'ou il resulte une petite perte de e > 0 (arbitraire) dans les estimations du lemme 4.2.2. (Une approche plus sophistiquee consiste a « corriger » la famille d'espaces utilisee ; cf. [H7].)
COMMENTAIRES SUR LE CHAPITRE III Ce chapitre vise a donner au lecteur les moyens pratiques de detecter le « symptome de Nash-Moser » dans un cas pathologique donne. II contient de nombreux exemples repartis en trois classes. Dans la partie A, on etudie des situations « elliptiques », c'est-a-dire des cas ou la resolution de 1'equation linearisee permet de «regagner» toutes les derivees perdues. Ces cas se traitent a 1'aide du theoreme usuel des fonctions implicites ; certains exemples sont dus a HAMILTON [Ha]. Dans la partie B, on discute des situations ne relevant pas du theoreme des fonctions implicites, mais dans lesquelles la « perte de derivees » n'est pas severe et autorise la mise en place d'un schema de point fixe. Le cas des systemes hyperboliques quasi lineaires de la mecanique des fluides
Exercices sur le chapitre III
175
nous a paru typique et non academique ; la presentation donnee ici s'inspire de MAJDA [Mai]. Le traitement du probleme du plongement isometrique par une methode de point fixe est une contribution recente due a GUNTHER [G]. Enfin, le paragraphic C est consacre au theoreme de Nash-Moser, qui autorise des pertes arbitraires mais fixes. La encore, notre dette a 1'egard de HORMANDER est grande, puisque c'est a son cours a Stanford (1977, non public) et a son article [H6] que nous devons le paragraphe 4.4. Nous nous sommes efforces de montrer comment le schema qu'il propose s'obtient naturellement en modifiant un peu le schema de Newton standard. Bien entendu, il existe de nombreuses autres presentations du theoreme que nous n'avons pas voulu discuter ici; le lecteur pourra consulter par exemple MOSER [Mo], et trouvera dans HAMILTON [Ha] une discussion detaillee des «applications douces», «espaces doux» etc..., avec de nombreux exemples et references. Ce chapitre est en un sens I'aboutissement des deux precedents, dans lesquels les concepts fondamentaux utilises (estimations douces, inegalites d'energie, etc...) ont etc presentes a loisir. II souligne egalement le fait que le coeur d'un probleme non lineaire de type «perturbation» est la resolution (avec un controle doux) d'un probleme lineaire, qui est souvent de nature pseudo-differentielle. On trouvera dans MAJDA [Ma2] une autre illustration remarquable de ce fait, helas trop savante pour etre presentee ici).
EXERCICES SUR LE CHAPITRE III A.I Soit D le disque unite dans C, et soit W(D} 1'espace des fonctions holomorphes / sur D satisfaisant a
a) Montrer que, si / G W(D}, et si g est holomorphe pres des valeurs prises par / sur D, alors g of e W(D). (On remarquera que \\h || ^(/)) s~ C sup ( \ h ( z ) | + \h"(z) |), et que W(D) est une algebre ; puis on ecrira
03
TV etant choisi assez grand pour que la serie £ n =0
et converge dans W(D}.)
0 ( " } (/l)
/" soit bien defmie
176
Theoremes de fonctions implicites
b) Soit / une fonction holomorphe au voisinage de 0 dans C, telle que /(O) = 0, /'(O) = A, avec | A | e ]0, 1 [. Montrer que, pour tout a e C*, il existe une fonction holomorphe
(On notera B = {$ e W(D), ^(0) = «/r'(0) = 0}, et on etudiera 1'application F, a valeurs dans B, definie par
pour e G ]— e0, SQ[, & dans un voisinage de 0 dans E). c) Montrer Fanalogue de b) avec | A | > 1. A.2 Soit B la boule unite de R". On se propose de construire un operateur borne AQ: CP~2(B) -» CP(B) tel que A^ 0 = id. (p > 2, non entier.) a) Construction d'une solution elementaire de A. Montrer que, si n ^ 3, la formule E(£) = L_ definit EE §' (R H ) telle que A£" = 5. Si « = 2 et z e C tel que Re z < 2, on pose
ce qui definit une fonction holomorphe a valeurs dans S'(R 2 ). Montrer que cette fonction se prolonge analytiquement a C\ {2} grace a la formule Ez = A% Ez_2, et en deduire que
est une distribution temperee verifiant A£" = 8. (Le lecteur curieux pourra faire le calcul explicite de E.) En deduire 1'existence d'un operateur A! : 8'(R") -» S'CR") tel que &Al = id. b) Soit u e S' (Rn). On note (up)p^_ { sa decomposition de LittlewoodPaley. Montrer qu'il existe \ e C0°°([R"\{0} ) telle que V ^ ^ O , up = 2~2' et en deduire que, si p > 2,
p
X(l-
D)(bup},
Exercices sur le chapitre III
177
c) A 1'aide d'un operateur de prolongement Cp ~2(B) -> Cp ~ 2 (IR"), construire A0. B.I Admettons le fait qu'il w t : M -»• IRrf (pour un certain g est representable par un u : M g est representable par un (MI, u2), et utiliser le point iii)
existe une application C°° injective J). Montrer qu'alors, si toute metrique ->. IR^ (pour un certain N), toute metrique u injectif (chercher u sous la forme du paragraphe B.2.1).
B.2 a) Montrer qu'on peut trouver x '• C
6) Soient a 6 Co^CR"), v4 £ C°°(IR"), A inversible. Considerons la famille d'applications w £ y : |R" ^ [R definie par
Montrer que
f
t
u'eyu'£ydy-+[a(x)]2tA(x)
A(x) (dans CQ°) lorsque
J
s^O.
c) En utilisant sur M une partition de 1'unite 1 = 2i//f (cf. chapitre I, Ex. 6.1), ou if/j:E Co°(clLy) ({ £ U= y } etant un recouvrement fini de M par des ouverts ou existent des coordonnees locales), on ecrit une metrique quelconque g = Sij/fg. En deduire, a 1'aide de a) et b), qu'on peut approcher g par des metriques representables. B.3 a) Verifier que v : RN -> IR^' defmie par v(x) = {xh Xj xk} , j ^ k, est injective et verifie (2.2.1). b) Montrer que si u : M —>• M.d est injective, alors v o u est injective et verifie (2.2.1). C.I a) Soit co e R" tel que, pour un k e Z", k ^ 0, on ait (k, a> > = 0. Designons par/ 1'application/ : T" -»• T 1 induite par x t-» {k, x}. Montrer djc qu'une courbe integrate sur T" de —- = a) verifie, pour tout t, at f(x(t)) = f(x(0)). En deduire que 1'image de x n'est pas dense. b) Supposons au contraire (2.1.1) du paragraphe C.2.1 : montrer qu'alors, pour toute fonction continue /: T" -»• IR, et toute trajectoire *(0,
178
Theoremes de fonctions implicites
(On approchera / par des polynomes trigonometriques.) En deduire que 1'image de x est dense, en raisonnant par 1'absurde. C.2* On suppose que to e M." verifie
et on se donne s > T. En repartissant les terrnes de la serie selon un decoupage dyadique des valeurs de | k \ et de | (k, a) ) |, montrer que
ou N(r, e) designe le nombre de k ^ 0 tels que \k\ < r et | {k, (o ) | < e. Montrer que N(r, e ) e serie.
n-1 T
^ Crn ~l et en deduire la convergence de la
C.3 Prouver que la composition de deux applications douces est douce. C.4 Prouver que si une application est douce et lineaire, elle verifie
(avec les notations du cours). Les trois exercices suivants etablissent une estimation douce pour la solution d'un systeme symetrique positif au sens de 1'exercice C.I du chapitre II. Neanmoins, les exercices C.5 et C.6 peuvent etre traites independamment. C.5* Une inegalite de Carding faible et douce Sur T", on considere Foperateur differentiel A = - £ 8,a/y fy, les i,j
Ofj etant des fonctions C°°, a valeurs dans les matrices hermitiennes N x N, et verifiant (pour un y > 0) :
(au sens des matrices hermitiennes). On se propose d'etablir Finegalite suivante
Exercices sur le chapitre III
179
ou CQ est une constante ne dependant que de y et de
a) Montrer Finegalite (*) si les atj sont constantes (avec C0 = 0, et y ) . En deduire que tout point x admet un voisinage ouvert y au lieu de — 0)^ dont on controle le diametre a 1'aide de [A]^ tel que
b) En utilisant une partition de 1'unite Y
applique //5 + w ~ 2 ([R") dans //5(IR"). On se propose d'evaluer les normes de ces operateurs en fonction de a. Pour cela, on utilise la notion de paraproduit introduite a 1'exercice A.5 du chapitre II, avec les notations correspondantes. a) Montrer que [h(D), Ta] w = £ vp, avec P ./
p ( £ ) = x ( £ ) h ( € ) (ou AT e C 0 °°(IR"\{0}) vaut 1 sur un voisinage de la couronne C, = | - =s |£ | =s 5 J). En deduire que
180
Theoremes de fonctions implicites
ou
b) En ecrivant
montrer que, si s + m > 0, s > 0,
n
C.I* Soit L = Y Aj dj + B un systeme symetrique positif N x N sur le 7 =1
tore T". (Au sens de 1'exercice C.7 du chapitre II.) On suppose que, pour un certain y > 0, s > 0
En utilisant les exercices C.5 et C.6, montrer, en reprenant la question C.7 du chapitre II, que ViieC-CT-.C"),
|| W |^Re (Lu, u }s + C (\A \s + |*| a )||w||5
ou C ne depend que de y, ||^4|| 2 et \\B\\{. C.8 Montrons le resultat suivant: soit ueeCy:'(6~z0()) une famille des fonctions u9:M—>$$. telle que \\u0\\ a ^ MO ' , j = 1,2, avec i
b\ < 0 < & 2 '
fl
fl
l < 2-
Definissons v par a£N,
et
Exercices sur le chapitre III
181
a} Montrer qu'on peut se ramener au cas ou 0 =s a{ < a2 =s 1. b) On pose \\we\\ . Ecrire alors
et optimiser 1'estimation obtenue par un choix convenable de 6. C.9 Enoncer et verifier le theoreme de Nash-Moser dans les espaces de Sobolev HS(M). On pourra remplacer le Iemme4.2.1 (Ex. C.8) par le suivant: Soit (ue) une famille de CCO(M) telle que \ u g \ f *s A f ( 0 ) 0aj~l pour
avec 5 = vs\ + (1 — v~) s2, vo-} + (1 — v) a2 = 0. Remarquer que le theoreme de Nash-Moser (C " ou H*) reste vrai si les hypotheses (3£\) et (3£2) n'ont lieu que pour a (ou s) dans un intervalle borne, sur lequel on explicitera les contraintes. C.10* En utilisant les exercices C.I et C.9, montrer le resultat suivant: Soit F:J"xRNx (RNf^RN une fonction C00, F= F(x,u,p i, ...,p n), verifiant les conditions suivantes :
i) F(x, 0, 0) = 0 ii) 3y >0,
pour un certain sQ>- + d. Alors pour un certain ^, et, pour tout s E
In T - + d, s { , il existe un
voisinage de W de 0 dans Hs tel que, pour tout / e W, 1'equation
(
^
^
\
—, ..., — ) = / a une solution ue Hs. (On explicitera les 3*! dxn ] contraintes sur d et sur s\.) x, u
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Bibliographic
OUVRAGES CONSEILLES AVANT D'ABORDER CE COURS [CP] J. CHAZARAIN, A. PIRIOU, Introduction a la theorie des equations aux derivees partielles lineaires, Gauthier-Villars (1981). [R] W. RUDIN, Functional analysis, Me Graw-Hill (1973). [S] L. SCHWARTZ, Methodes mathematiques pour les sciences physiques, Paris, Hermann (1965). [Z] C. ZUILY, Problemes de distributions avec solutions detaillees, Paris, Hermann (1978).
OUVRAGES ACCESSIBLES AU NIVEAU DU COURS [CM] R. R. COIFMAN, Y. MEYER, «Au-dela des operateurs pseudo-differentiels », Asterisque n° 57, Paris (1978). [Ha] R. S. HAMILTON, « The inverse function theorem of Nash and Moser », Bull. A.M.S., 1 (1982), 65-222. [HI] L. HORMANDER, The analysis of linear partial differential operators, Tome 1, Springer (1983). [H2] L. HORMANDER, « On the existence and the regularity of linear pseudodifferential equations », L'Enseignement Mathematique n° 18, Geneve (1971). [H3] L. HORMANDER, The analysis of linear partial differential operators, Tome 3, Section 18.1, Springer (1985). [Mai] A. J. MAJDA, « Compressible fluid flow and systems of conservation laws in several variables », Applied Mathematical Sciences n° 53, Springer (1984). [Mo] J. MOSER, « A rapidly convergent iteration method and non linear differential equations », Ann. Scuola Norm. Sup. Pisa 20 (1966), 499-535. [N] L. NIRENBERG, Lectures on linear partial differential equations, Regional Conference Series in Mathematics, 17, AMS Providence (1973). [R] J. RAUCH, « Singularities of solutions to semilinear wave equations », /. Math. Pures et Appl. 58 (1979), 299-308. [Sp] M. SPIVAK, Calculus on manifolds. A modern approach to classical theorems of advanced calculus, Benjamin (1965). [T] M. E. TAYLOR, Pseudodifferential operators, Princeton (1981).
184
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OUVRAGES DE COMPLEMENT AU NIVEAU RECHERCHE [A] S. ALINHAC, « Paracomposition et operateurs paradifferentiels », Comm. in Part. Diff. Equations, 11 (1986), 87-121. [Au] T. AUBIN, «Inegalites d'interpolation », Bull. Sc. Math. 105 (1981) 229-234. [Bl] J.-M. BONY, « Calcul symbolique et propagation des singularities pour les equations aux derivees partielles non lineaires », Ann. Sci. EC. Norm. Sup., 4e Serie, 14 (1981), 209-246. [B2] J.-M. BONY, « Second microlocalization and propagation of singularities for semilinear hyperbolic equations », contribution aux workshop and symposium on hyperbolic equations and related topics, Kokota and Kyoto, August 27Sept. 5 (1984). [Bt] J.-B. BOST, «Tores invariants des systemes dynamiques hamiltoniens», Seminaire Bourbaki 1984-85, expose n°639, Asterisque n° 133-134. [DJ] G. DAVID et J.-L. JOURNE, « A boundedness criterion for generalized Calderon-Zygmund operators », Ann. of Math., 120 (1984), 371-397. [G] M. GUNTHER, « On the perturbation problem associated to isometric embeddings of Riemannian manifolds», Ann. Global Anal. Geom., Vol. 7, n° 1 (1989), 69-77. [H4] L. HORMANDER, « Fourier integral operators I », Acta Math. 127 (1971), 79183. [H5] L. HORMANDER, The analysis of linear partial differential operators, Tomes 3 et 4, Springer (1985). [H6] L. HORMANDER, « The boundary problem of physical geodesy », Arch. Rat. Mech. Anal, 62 (1976), 1-52. [H7] L. HORMANDER, « On the Nash-Moser implicit function theorem », Annales Academiae Scientiorum Fennicae, Series A.I. Mathematics, 10 (1985), 255259. [H8] L. HORMANDER, « Pseudo-differential operators of type 1,1 », Comm. in Part. Diff. Equ., 13 (1988), 1085-1111. [H9] L. HORMANDER, The Nash-Moser theorem and paradifferential operators, Preprint, Univ. de Lund (1988). [L] G. LEBEAU, « Deuxieme microlocalisation sur les sous-varietes isotropes », Ann. Inst. Fourier, 35 (1985), 145-216. [Ma2] A. J. MAJDA, « The stability and the existence of multidimensional shock fronts », Memoirs of the American Mathematical Society, 41, n°275 et 43, n°281 (1983). [M] Y. MEYER, «Remarque sur un theoreme de J.-M. Bony», Suppl. di Rendiconti del Circ. Mat. di Palermo, Atti del Seminario di Analisi Armonica, Pisa, Serie 2, n° 1 (1981). [N] J. NASH, « The imbedding problem for Riemannian manifolds », Ann. of Math., 63 (1956) 20-63. [S] J. SJOSTRAND, «Singularites analytiques microlocales», Asterisque n° 95, Paris (1982). [W] I. L. WANG, « The L2 boundedness of pseudodifferential operators », Trans. Amer. Math. Soc., t. 302 (1987), p. 55-76.
Principales notations introduites
a, \a\, a\,da, Da, £a, 13, 14 P,Pm>
14
m ST,' \a\ _ , 28,' 30 i i <*,/?'
^ „ 64
C k ( f l ) , C°°(/2), 13
a(x,D), op (a), a*, 33, 37
C 0 °°(/2),13
a # ft, 38
Ck(fi), 13
T* M, TT, a, o-, {/, flf }, 48, 49, 50
< . , . > > 14
/,(fl), 52
(-, - ), 21
M^, ^ H, 92
supp w, supp sing u, 16 w * v, 16
Ci, 124
a)'(/2), 8'(/2), 14, 16
I I 0 > I L'^'41
S, S', ii, 5, 19, 20
H*'", 131
A, 109
^(M), Sx(u), WF(u), 104
[.,.], 38
f^F', 107
D, 109
WFS, 130
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Index
A
Adjoint, 34 Asymptotique (somme), 30 B Bicaracteristique (courbe), 134, Ex. C.3 C
Caracteristique (surface), 128, Ex. B.I Cauchy (probleme de), 113 Changement de variables, 47 Commutateur, 38 Conormale (distribution), 131 Continuite L2, 39 Convexite (inegalites de), 96 Crochet de Poisson, 38 D Decomposition de Littlewood-Paley, 91 Densite sur une variete, 88 Dirichlet (probleme de), 143 Douce (application, estimation), 160 E Elliptique (symbole, operateur), 42 Energie (inegalite), 113 F Factorisation (d'un operateur), 119 Fibre cotangent, 48 1-forme canonique, 49 2-forme symplectique, 50 Fonctions implicites (theoreme des), 141 Fourier (distribution de), 106 Fourier (transformee de), 20 Front d'onde, 105
G
Gagliardo-Nirenberg (inegalite de), 101 Garding (inegalite de), 41 H Hamiltonien (champ), 50 Holder (espaces de), 94 Hormander (theoreme d'), 118 Hyperbolique (operateur, systeme), 119 I
Integrate oscillante, 51 Integrate singuliere, 72 Interpolation, 125 Inversion locale (theoreme d'), 139 L
Laplacien, 24 M
Morse (lemme de), 82, Ex. 7.1 Multiplicateur de Meyer, 102 N
Newton (schema de), 166 Noyaux, 18 O
Operateur pseudo-differentiel, 33 Operateur proprement supporte, 46 Operateur sous-elliptique, 80, Ex. 6.7 Operateur sur une variete, 47 Ondes (equation des), 109
188 P Parametrix, 25 Paraproduit, 100 , Partition de 1'unite, 15 Petits diviseurs, 158 Phase non stationnaire, 51 Phase stationnaire, 82 Plongement isometrique, 152 Presqu'orthogonalite, 92 Propagation des singularites, 117 Pseudo-locale (propriete), 44
Q Quasi lineaire (systeme), 147 R Rauch (lemme de), 131 Regularisation (operateur de), 97
Index S Sobolev (espace de), 41 Spectre, 99 Symbole, 28 Symbole principal, 50 Symbole local, 45 Symbolique (calcul), 37, 38 Symetrique (systeme), 147
Trace, 107 Transmission (propriete de), 80
z
Zygmund (classe de), 124
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Imprime en France. — JOUVE, 18, rue Saint-Denis, 75001 PARIS N" 13946. Depot legal : Avril 1991.