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Destination DELFjDALF Collection dirigée par Richard Lescure
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Destination DELFjDALF Collection dirigée par Richard Lescure
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Cette collection est destinée à des adolescents ou adultes non francophones qui souhaitent se présenter . aux unités de contrôle composant le DE LF (D iplôme d'Études en Langue Française) et le DALF (D iplôme Approfondi de Langue Française).
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Cet ensemble pédagogique peut aussi bien être utilisé comme matériel de base pour la classe que comme complément pour préparer, seul ou en groupe, les épreuves d'examen .
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Cependant, beaucoup plus qu'une simple préparation d'épreuves, c'est toute une approche pédagogique globale qui est proposée ici. Elle associe l'étude de la langue et de la communication dans leurs réal ités aux exigences des diplômes. Ces objectifs se concrétisent par: • des documents d'observation diversifiés choisis pour aboutir à une réflexion sur la langue, • des activités progressives, systématiques et contextualisées - avec leurs corrigés, • des exercices d'application fondés effectivement sur les épre!Jves d'examen Par ailleurs, les sujets présentés en fin de manuel, permettent à chaque candidat de situer son niveau par rapport aux différentes unités.
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PREPARATION AUX EPREUVES A6 ..,.
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LAURE DURANTON ÉLIANE GRANDET RICHARD LESCURE MARIE-LOUISE PARIZET
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Collection dirigée par Richard LESCURE Maître de Conférences à l'Université d'Angers Responsable de la filière FLE
DESTINATION
Préparation aux épreuves de l'Unité A6 Épreuves d'accès au DALF
Laure DURANTON, Éliane GRANDET et Marie-Louise PARIZET Professeurs de .français langue étrangère au CAVILAM Richard LESCURE Avec la collaboration de: Jean-Marie LEBLANC
Université d'Angers
C L E internationa l 27, rue de la Glacière. 75013 PARIS
is en place dans de nombreux pays (auprès de Centres culturels et d'Instituts français, d'Alliances françaises, d'Universités françaises ou étrangères .. .), le Diplôme d'Études en Langue Française (DELF) et le Diplôme Approfondi de Langue Française (DALF) correspondent aux examens de français officiellement reconnus par la France.
M
(correspondant aux descriptifs figurant dans les arrêtés ministériels du 22 mai 1985 et du 19 juin 1992) .
ÉPREUVfS ORALES OU ÉCRITES
Ces certifications ont pour objectif d'attester des niveaux de connaissances, de maîtrise et de pratique effectives de la langue.
Nature des épreuves
(maximum)
Coefficient
Temps de préparation
(maximum) soit
Il convient de rendre hommage à l'équipe pédagogique du CAVILAM qui, dès 1983, sous l'impulsion de Max DANY, a développé un important travail de réflexion et d'expérimentation et a permis de mettre en place ces diplômes en France et à l'étran ger.
Durée
compte rendu oral d'un texte authentique d'une page
Oh15
2
Oh 30
entretien sur ce document
Oh 20
1
Oh 30
1hOOà1h30
2
Oh 20
1
1 h 00 soit
compte rendu écrit d'un texte
authentique d'une page
Cette collection DESTINATION DELF a été conçue par ceux qui, dès l'origine, ont été impliqués dans les examens comme dans les formations qui y conduisent. C'est toute cette expérience et cette réflexion que les auteurs ont souhaité mettre à la disposition des enseignants et des apprenants de français comme langue étrangère. Notre conception pour toute la collection est de privilégier: -l'acquisition de savoir-faire effectifs soustendus par les orientations du DELF et du DALF ; - une réfl exion aussi bien sur la langue et ses pratiques que sur les objectifs, les techniques ou les parcours d'apprentissage.
entretien sur ce document
• au choix du jury: • oral individuel (exposé, compte rendu oral et entretien à partir d'un document à orientation spécialisée), • compte r endu écr it suivi d'un entretien oral individuel.
RICHARD LESCURE
Membre du Conseil d'ori entation pédagogique du DELF - DALF
© CLE internati ona lN UE F, 2001 ISBN : 2·09033·612-9
·2·
·3·
D.tt .•. comme DÉMARRAGE ..•...•..•........... 1 Domaine:" Sciences humaines et sociales" ......... 2 Domaine :" Sciences économiques et juridiques" .... 3 Domaine:" Mathématiques et sciences de la matière" 4 Domaine:" Sciences de la vie" ...................
7 8 14 20 26
E...... comme ENVOL ..•.......•..........•...... 33
1 A B C D E
L'organisation ............ ....................... Les textes qui racontent une chronologie, une évolution Les textes qu i présentent une expérience, un projet .... Les textes qui exposent un problème ................. Les textes qui défend ent une thèse. . . . . . . . . . . . . . . . . .. Des outils: les articulateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..
33 33 36 39 42 46
2 A B C
Le lexique ..................................... Les mots en correspondance ............ . ... . ....... L'inférence lexicale ........ .. . . .. .... . ........... .. Les réseaux lexicaux ............... . . ......... .....
56 58 60 64
L...... comme LESTAGE ......................... 74
1 Le compte rendu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 75 A Compte rendu axé sur la présentation des idées d'un texte ... . . .. ......................... 76 B Compte rendu axé sur la présence, l'implication de l'auteur ................... . ........ 81 2 L'entretien ..................................... 88 A Entretien basé principalement sur les connaissances du candidat. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 B Entretien basé sur l'opinion du candidat . ..... . ....... 94 F...... comme FAÇONS et façons • ................. 100
1 2 3
L'épreuve écrite: le compte rendu de documentes) ... 101 Épreuve orale n° 1 : le compte rendu ... ......... ... 103 Épreuve orale n° 2 : l'entretien .................... 110
Solutions ...................•................. 115 Épreuves d'accès au DALF ......•.......•....... 121
·4 •
et ouvrage es t spécifiquement consacré aux épreuves de l'Unité de Contrôle A6 du Diplôme d'Études en Langue Française, qui constitue le second volet du deuxième degré du DELF.
Il s'agit d'évaluer chez le candidat les capacités à comprendre et à s'exprimer (oralement ou par écrit) en fonction de connaissances et compétences plus spécifiques, en relation avec la spécialité, la profession ou l'intérêt du candidat.
C
L'Unité A6, EXPRESSION SPÉCIALISÉE: • intègre les spécialités des candidats dans une orientation professionn ell e ou d'études; • permet de délivrer le DELF et ouvre sur le DALF, qui en constitue un prolongement , en t er mes de conna issances de la langue et de compétences diverses.
L'utilisateur retrouvera dans cet ouvrage les différentes parties présentes dans tous les volumes de la collection.
L'Unité A6, présentait à l'origine, une dominante orale (compte re ndu oral suivi d'un entretien) ; les modifications apportées par l'arrêté ministé ri e l de 1992 rendent désormais possibl e un équilibre entre l'écrit et l'oral. Ainsi les quatre aptitudes fondam e ntales peuvent être évaluées: - la compréhension écrite, qui représente une part très importante de l'ensemble, - l'expression écrite (dans le cas où le jury opte pour l'épreuve écrite), - l'expression orale, - la compréhension orale, qui peut être mesurée grâce à l'entretien.
D...... comme
Démarrage permet de présenter l'ensemble du travail et des acquisitions à effectuer.
E...... comme
Envol constitue un approfondissement.
L...... comme
Lestage vise l'acquisition des outils nécessaires et va plus loin à l'intéri e ur de la démarche.
F...... comme
Façons et façons représente la dernière phas e d e travail et ouvre directement sur les épreuves d'examen.
Les épreuves sont orientées selon quatre domaines proposés au choix des candidats: • sciences humaines et sociales, • sciences économiques et juridiques, • mathématiqu es et sciences de la matière, • sciences de la vie.
ACCÈS AU DALF Des épreuves d'accès au DALF présentées dans cet ouvrage dans la partie " Épreuves d'accès au DALF " donneront un e id ée du type de savoirs et savoir-faire requis pour s'inscrire à ce diplôme.
·5·
v ... ...... ClJmme, 'Démarrage. - les termes d'articulation également indispensables pour repérer l'organisation, - les mots ou expressions qui reprennent une idée, renvoient à un élément apparu précédemment. Ils jalonnent le texte et permettent la progression de l'information. Enfin, la compréhension précise qui demande de : - hié rarchiser informations principales et informations seconL'examen de l'Unité A6 du DELF comporte deux épreuves :
daires au niveau:
- la première consiste en un compte rendu généralement oral d'un document de vulgarisation, -la deuxième en un entretien, oral bien entendu, avec le jury.
• des phrases, • de l'ensemble du texte, - distinguer la position de l'auteur par rapport à son sujet, - comprendre le lexique, bien sûr plus difficile dans les dernières unités du DELF mais toujours en s'appuyant s ur: • le contexte, • ses connaissances dans le domaine.
Pour réussir ces épreuves, il est nécessaire de savoir ce qu'elles req uièrent du candidat. Certaines exigences reprennent ce qui est demandé aux Unités A3 (1" degré) et AS (2' degré) du DELF, de façon plus étendue, plus approfondie et maîtrisée. La réalisation de ces épreuves nécessite une bonne compréhension du document. Comprendre un texte c'est comprendre: - son contenu informatif, - l'inte ntion de l'aute ur: ve ut-il explique r ou convaincre? Les textes choisis au niveau de l'unité A6 appartiennent largement à l'un ou l'autre de ces deux types. La compréhension d'un texte passe par plusieurs étapes . D'abord l'observation attentive de tous les indices extérieurs : - l'origine du texte : journal ou revue dont il est extrait, date de publication, auteur (son titre et lou sa fonction sont parfois indiqués), - la typographie (guillemets, italiques .. .) qui peut indiquer la présence dans l'article d'autres voix que celle de l'auteur, - les titre, sous-titre, chapeau qui donnent l'orientation globale du texte, - les dessins, photos ... qui accompagnent parfois un texte et en illustrent un aspect. Cette première étape permet : - de mobiliser les connaissances que l'on a déjà sur le sujet traité, - de formuler des hypothèses assez précises sur le contenu.
La compréhension du document permettra au candidat d'en faire le compte rendu oral et de poursuivre l'entretien avec le jury. Pour rendre compte, il est indis pensable d'effectuer un certain nombre d'opérations intellectuelles comme synthétiser, reformuler, présenter de façon claire, cohérente et a rticulée l'essentiel des informations. Le candidat doit reformuler ces idées et informations de façon personnelle. Il peut respecter ou non leur o rdre d'apparition dans le document d'origine, mais il ne peut en aucun cas introduire des informations étrangères au texte. Pour les deux é preuves de l'unité A6, l'expression du candidat doit être non seulement correcte et fluide mais aussi enrichie par ses connaissances personnelles, au cours de l'entretien. Cette dernière épreuve lui demande par ailleurs d'exprimer son opinion, d'argumenter et de donner des exemples. Le lexique de ces textes est essentiellement composé de termes courants, mais aussi de termes utilisés par les spécialistes, explicités dans le texte même ou faisant l'obj et de notes. Pour illustrer ces as pects des textes ainsi que les types d'opérations à mener par le candidat, quatre documents correspondant à chacun des quatre domaines de spécialité sont présentés et analysés ci-après. Ils permettent une première approche-découverte du travail à effectuer.
Ensuite une entrée progressive dans le texte lui-même en s'appuyantsur : -les débuts (et fins) de paragraphes qui marquent la structuration du texte, l'organisation des idées,
•6•
•7•
v ........ . a unme- 'Démarrage-
DOMAINE: ((SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES))
o • Titre Il donne le thème: l'emploi. Il suggère une orientation argumentative possible Ga bataille).
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
o
LA BATAILLE DE L'EMPLOI
tian et por une familiarisation avec 10 vie de groupe. Aulre formule, plus individuelle : l'u til isation des contrais emploi-solidarité, initialement prévue pour les chômeurs de longue durée, mais étendue aux jeunes sans travail depuis plus d'un an. Enfin, les associations intermédiaires, offrant des solutions de rémunération ponctuelle. Ces travaux, bien à tort qualifiés de « pelils boulots ,., apportent aux jeunes une certaine autonomie financière.
leur formation. Les missions locales constituent, pour héritons cie cadres sociaux Ivie résoudre ces problèmes, des outils urbaine, scolarité, rythmes de Ira' irremplaçables. L'accueil, l'information vail) inadaplés. Ils sonl devenus et ultérieurement l'oriental ion constides S,Ç!rcans,. qui bridenl l'évolutuent le socle des relations avec les tion necessoire pour que nous retrou' jeunes. Il est essentiel de leur redonner vion s une société de pleine confiance et de leur montrer qu'une activité. voie est possible, pour chacun d'entre Les principales victimes en sonl les eux. La prise en compte de leurs projeunes. Les problèmes qu'ils renconblèmes de vie quotidienne, à commentrent se cumulent, familiaux, sociaux, cer par le défaut de ressources et le économiques, de santé quelquefois. Trais constatations s'imposent : désarroi moral, est indispensable, On ,peul distinguer, parmi les jeunes les jeunes qui sortent du système seo· avant d'aborder un parcours de lormaen difficulté : laire sans formation affirmée et entatian. La création des « Espaces ment une recherche d'emploi veulent l - Ceux qui sortent du système scoavant tout s'assurer un~ au tonomie jeunes l, où ils peuvent trouver tous les laire et sont aptes à occuper un financ ière immédiate. A ce litre, ils correspondants des services qui les emp,loi. refusent le plus souvent un parcours de concernent - y compris leurs éventuels l'Elat doit iociter les entreprises à les problèmes de santé - a été un élément formation de longue durée. emboucher, en alternance ou à temps Les dispositifs qui se révèlent les plus déterminan t de l'efficaci té des mispruliël:-Pour ceux qui auraienl un efficaces, en lerme de lutte contre l'ex- sions, qui ont accueilli plus de huit cent niveau Irap faible de qualificalian, clusion, sont ceux qui son t les plus mille jeunes en 1994. trois dispositions onl été mises en proches des entreprises. . fV\ois 10 conclusion la plus importante place : le contrat d'orientation, le Les jeunes, pour réussir leur insertion, de tout ceci me paraît être l'absolue contrat de qualification et le contrat doivent évoluer dons un univers conve- nécessité de ~ise de conscience d'adaptation. Ces trois mesures font nable, qui requiert inévitablement la des entre~ ADsOrbées par leurs l'abl'~1 d'un imparlanl eflarl linancier solution de leur logement. Il y a un de 'Etat, mais n'ont pas encore rensoucis de compétitivité, écrasées de paradoxe enlre une plus gronde liberlé contré dans nos entreprises l'engouechorges salariales, elles ne ressentent affective des \·eunes et leur retord à ment à la hauteur de l'enjeu. l'accession à 'indépendance écono- pas l'obligation d'accueillir en surnombre les jeunes, pour les préparer à 2 - Ceux qui sonl en Irès grande dil- mique. fic;..uhé, inaptes dons l'immédiat à accétes problèmes rencontrés s'addition- la vie professionnelle, quels que soient les avantages financiers qu'elles reçoider à un emploI. 11 convient pour eux nent : sortie prématurée de la famille, de fai-reoppel- à l'une des mesures difficultés relationnelles liées à une vent. C'est pourtant de celle prise de permettant une insertion par l'activité. situation sociale dégradée, absence conscience que dépend l'avenir de l'une des formules les plus effiëOceSêsÎ d'un logement indépendant et conve- nos jeunes. Et de la notion . • celle des chantiers-écoles, caractérisés nable. Ces handicaps allèrenl la Samedi 28 janvier lQQ5, por des actions concrèÎes de produc- capacité des jeunes à progresser dans n° 47, le Figoto Iv1ogozine.
L
L'hypothèse du titre se confirme. Ce n'est probablement pas un texte d'analyse mais d'opinion, qui veut convaincre.
@) • Conclusion
Dans ce cas la thèse semble être la prise de conscience des entreprises.
BI
Les jeunes qui sortent. . _)J, etc.
C'est de l'emploi des jeunes qu'il s'a il.
On re marqu e e nfin la s truc turation du texte qui apparaît très clairement: - L'auteur distingue de ux catégories de jeunes : • "ce ux qui sortent du système scolaire .. . n,
" Mais la conclusion la plus importante me paraît être ... » : Dans un texte argumentatif la thèse défendue est très souvent donnée ou au moins raR.l:)e ée à la lin.ll est one pr~féral:>le de ~ reJl2!.!er immédiatement a~ dernier paragraphe.
m
·8·
«
C'est un homme politique. Il est présid ent du Cons eil national des politiques d e lutte contre la pauvre té et l'exclusion.
Député-maire de Troyes, président du Conseil national des missions locales et du Conseil national des politiques de luite contre la pauvreté et l'exclusion. 'exclusion est une conséquence inévilable du chômoae. Or nous
" Les prin c ip a les victimes e n sont les jeunes » " On peut distinguer parmi les jeunes ... »
~ • Précisions sur l'auteur
PAR ROB ERT GALLEY
El
o • On relève ensuite
• "ceux qui sont e n très grand e difficulté ... ». - Il fait trois constatations: • « Trois constatations s'imposent » - Il énonce les problèmes : • " Les pro bl èmes re nco ntrés s'additionnent
»
- Il recherche des solutions: • " Les missions locales constituent, pour réso udre ces prob lè mes, d es outils irremplaçables ».
Ce balayage du texte fait nettement apparaÎtre qu 'il s'agit d'une argumentation pour l'emploi des j eunes.
•9 •
v ........ co.nune- 'Déma.rrage-
v. ... . Ctunme- l'Démarrage•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
LA BATAILLE DE L'EMPLOI PAR ROBERT GALLEY
Député-maire de Troyes, président du Conseil national des missions locales et du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion. 'exclusion est une conséquence
inévitable du chômage. Or nous
L
héritons de cadres sociaux [vie urbaine, scolarité, rythmes de travail) inadaptés. Ils sont devenus des carcans, qui brident l'évolution nécessaire pour que nous retrouvions une socié té de pleine activité. tes principales victimes en sont les jeunes. Les problèmes qU 'ils rencontrent se cumulent, familiaux, sociaux, économiques, de santé quelquefois. On peul distinguer, parmi les jeunes en difficulté :
l - Ceux qui sorlent du système scalaire et sont oples à occuper un
emp,lai. l'Elat doit inciter les entreprises à les embaucher, en alternance ou à temps partiel. Pour ceux qui auraien t un niveau trop faible de qualification, trois dispositions ont élé mises en place : le contrat d'orientation, le contrat de quolification et le control d'adaptation. Ces trois mesures /onl l'ob jet ~:I'un
important effort linancier de l'Etat, mais n'ont pas encore rencontré dans nos entreprises l'engouement à
la hauteur de l'en;eu. 2 - Ceux qui sont en très grande difficulté, inaptes dans l'immédiat à accéder à un emploi. Il convient pour eux
de faire appel à l'une des mesures permettant une insertion par l'activité. L'une des formules les plus efficaces est celle des chantiers-écoles, caractérisés par des actions concrètes de production et par une familiarisation avec la
vie de groupe. Autre formule, plus indi-
viduelle : l'utilisa lion des contrats emplOi-solidarité, initialement prévue pour les chômeurs de longue durée, mais étendue aux jeunes sans travail
depuis plus d'un an. Enfin. les associations intermédiaires, offrant des solutions de rémunération ponctuelle. Ces travaux, bien à tort qualifiés de « petits boulots }J , apportent aux jeunes une certaine autonomie financière. Trois constatations s'imposent: Les jeunes qui sortent du système scolaire sans formation affirmée et entament une recherche d'emploi veulent avant tout s'assurer une autonomie fi nancière immédiate. À ce tllre, ils refusent le plus souvent un porcours de formation de longue durée.
les dispositifs qui se révèlent les plus efficaces, en terme de luite contre l'exclusion, sonl ceux qui sonl les plus proches des entreprises. Les jeunes, pour réu5Sir leur insertion, doivent évoluer dans un univers convenable, qui requiert inévi tablement la
solution de leur logement. Il y a un paradoxe entre une plus gronde liberté affective des jeunes el leur retard à l'accession à l'indépendance économique. les problèmes rencontrés s'additionnent : sortie prématurée de la famille, difficultés relationnelles liées à une situation sociale dégradée, absence d'un logement indépendant et conve-
nable. Ces handicaps altèrent la capacité des jeunes à progresser dans leur formation.
• 10 •
Les missions locales constituent, pour résoudre ces problèmes, des outils irremplaçables. l'accueil, l'information et ultérieurement l'orientation constituent le socle des relations avec les
jeunes. Il est essenfiel de leur redonner confiance et de leur montrer qu'une voie est possible, pour chacun d'entre eux. la prise en compte de leurs problèmes de vie quotidienne, à commencer par le défaul de ressources et le désarroi moral, est indis-
pensable, avant d'aborder un parcours de formation. la création des t: Espaces jeunes ., où ils peuvent trouver tous les correspondants des services qui les concernent - y compris leurs éventuels problèmes de santé - a été un élément déterminant de l'efficacité des missions, qui ont accueilli plus
de huit cent mille jeunes en 1994.
Le text e fait large m e nt appel a u lexique coura nt et présente pe u de difficultés lexicales. Comme le titre le laisse prévoir, il s'organise e n d e ux ense mbles : - le travail, la formatiolLQU'i1 d e mande et la ré muné ration qu'il procure, - le c hômage e t les problè mes qu'il e ntraîne. --Un troisiè m e e nsemble est constitué par les mesures C« dispositions », « formules ») ~ur lutte r contre le chômage: - • Les diffé re nts types d e contrats . 1\ n'est pas nécessaire de savoir ce que recouvre nt exactement le urs dénomina tio ns. On compre nd par le contexte qu e ces co ntrats visent à favo rise r l'embauc h e des je unes avec des aides de l'&ta-t pour les e ntreprises. • Cesmissions locales. Là encore on llil!!L. par le contexte deviner qu'il ~agiLde-stwc~ tures d'ac c u e il pour les jeun e s s a ns e mploi. -- - - - -
L'aute ur est très présent dans son texte: - dir ec t e ment: « la conclus io n la plus importante me paraît ê tre ... » - e n impliquant le lect e ur: « nous .. . », (( nos. __
n
- pa r ses affirmations catégoriques: • « L'État doit ... » Il convient. _. )) les jeunes doivent.. _)) • (( Il est essentiel... )) •
«(
•
H. "
' « La pris e e n co mpte est indispe nsable ... » - par ses comme nta ires, ses jugements: « Ces trois mesures n'ont pas re ncontré d ans nos e ntre pris es l'e ngo ue me nt à la hauteur de l'enje u. »
Mois la conclusion la plus imporIonte de Iout ceci me paraa êlre l'ob· so/ue nécessité de la prise de conscience des entreprises. Absorbées par leurs soucis de compétitivité, écrasées de charges salariales, elles ne ressentenl pas l'obligation d'accueillir en surnombre les jeunes, pour les préparer à la vie professionnelle, quels que soient les avantages financiers
qu'elles reçoivent. C'est pourtant de cette prise de conscience que dépend l'avenir de nos jeunes. Et de la nation. • Samedi 28 janvier \995, n° 47, le figolO iVIogozine.
• 11 •
v .. ....... canlln~ VélJ7arra
V. . . . . .. . CQmm~ Véll1alTage-
o • Pour le compte rendu
Constats de départ :
Le compte rendu doit faire apparaître clairement l'orie ntation argumentative de ce texte.
- L'exclusion est la conséquence du chômage. - Principales victimes du chômage: les jeunes
t
~ deux catégOrieS __ ~
• On peut s uivre le parcours argumentatif de l'auteur. Exemple:
Aptes
à occuper un emploi
Inaptes
t
Trois dispositifs pour favoriser leur embauche
Ë
... Chantiers écoles
Contrat d'adaptation
1Mais I les
t
Autres formules permettant l'insertion par l'activité
~
Contrat d'orientation ... Contrat de qualification
à occuper un emploi dans l'immédiat
entreprises ne jouent pas le jeu
Contrats emploi-solidarité
... Associations intermédiaires
Autres constats :
.
~
D Volonté d'autonomie financière des jeunes: refus formations longues
"..fJ Dispositifs efficaces: proches des entreprises Il Vie convenab le po ur les jeunes: logement autonome ID Les jeunes en difficulté: cumul des problèmes
dont constatations ~ de l'auteur
Robert Galley part d'un double constat : l'exclusion est une conséquence du chômage, les j eunes en so nt l es prin cipales victim es. Parmi ces j eun es en difficulté, il distingue deux catégories: - ce ux qui so nt capables d'occuper un emploi : l'État a pris diverses mesures pour favoriser leur embauche mais les entreprises ne jouent pas le j eu. - ceux qui ne sont pas immédiatement aptes à occuper un emploi. Pour ceux-là aussi cependant la possibilité de réinsertion passe par l 'activité et là encore différentes formules existent. Robert Galley fait ensuite trois constatations. (..) Pour aider l es j eunes à résoudre ces problèmes Robert Galley souligne le rôle très important des missions lo cales: accueil, écoille conse il orientation ... Mais il affirme surtout avec force une conclusion qui découle de tous les constats précédents: la vraie solution c'est l 'emploi des ·eunes et les entreprtsesaOTvent prendre conscience beaucoup plus nettement de l'ampleur de eurs "i!"!J]515i1-"
siï5Tf/iTs:
Solutions:
1
~0
• On peut à l'inverse partir de la thèse à laquelle arrive l'auteur et reprendre ensuite ses arguments. Par exemple: Robert Galley fait dans ce texte un plaidoyer pour l'emploi des j eunes car ce sont les principales victimes du chômage et de l'exclusion. Cette" bataille» doit d'abord être celle des entreprises. Robert Galley veut leur en faire prendre co nscience. li distingue deux catégories de jeunes ... Pour les uns comme pour les autres l'insertion c'est l'activité. Les constatations qu 'il fait ensuite vont dans le même sens.. . Ainsi, même si les missions locales j ouent un rôle incontestable, la vraie solution passe par les entreprises. Robert Galley clôt son texte sur cet appel.
@ • Pour l'entretien Ce texte ne pose pas de problème de compré hens ion . On pe ut d e mand e r a u candidat: - d'expliciter ce que l'auteur peut vouloir dire lorsqu ' il parle d e " cadres sociaux inad ap t és (scol a rité - rythm es d e travail. .. ) " - de préciser, s'il les connaît, ou plutôt d'imagin e r les fo rmule s pour favoris e r l'embauche des jeunes. - de présenter les arguments que peuvent donner les entreprises qui ne veulent pas embaucher de jeunes.
Les missions locales: indispensables
Thèse de l 'auteur ~ fJ Prise de conscience des entreprises: l'embauche des jeunes est une priorité absolue .
• 12 •
• 13 •
V. . . . . .. . comme Véll1anage
~ DOMAINE:
~
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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
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Médicame nts: halte à la surc o n s omm a ti o n !
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SCIENCES ÉCONOMIQ UES ET JURIDIQUES ))
En Fr!,~ ce, la consommation El d'agir en s'inspirant des Allemands, BJ per dans le plan Veil de juin 1993 de medlcaments s'emballe et qui, confrontés à un problème iden(le ministère des Affaires sociales le gouvernement,réfléchit tique ~n 1990, l'ont appar~mment avait envisagé à l'époque d'instituer aux moyens de ltmlter les bien resolu . Outre-Rhm, les depenses une sorte de forfait non remboursable remboursements. de médicaments ont ~n ~ffel bO,issé de 5 à 10 francs sur choque boîte ~e 19 %e,n un a~, grac~ a ~~e r~le de, médicaments). L es Fronçais, qui sonl parmi les simple: desormOls, ~a .Sécunle SOCIOA peine les comptes de 10 santé
le rembour,se un med,lc,am, e, nt sur ,la étaient-ils rendus publics, l'autre d d 1 It 1 ~ u priX e a Spe<;:l? 1 e a ~oms semaine, que Bernard Mesuré, le préchere d,e la classe t1erapi~tl~ue sident du pui5Sonl Syndicat national c~n~ernee (par ~x~~pe, ce UI un de l'industrie pharmaceutique ISnip), ' l'de' a' mettre le hala' a' la de'rl've medlca~ent c. genenque ~, dont le montait au créneau en brandissant les dec , brevet "dustllel est tombe dans le 'h'ff d 1994 1 des depenses pharmaceutiques. La domaine ublic s'il en existe un dans premiers c ~ res ~ , : ~ur es publicatio~ des ~omp,te~ de la santé, la spéciafïtél. Le médecin peut tauquatre prem~er~ mOIS de 1 a~nee, I~s le 30 mOI dernl;r'.I'o Inc?nte.sto.blejours prescrire un produ it plus coûv~ntes de méd~om~nts aural~nt bcJlSment encourage a le fa ire. SI la teux mais le potient doil alors p:ryer se de 2,5 %. D opres le syndicat, ce c,onsommalion médicale tota le ne la différence de sa pcx:he. recul rendr?it, in~tile . toute nouvelle s est accrue que de 5,7 % en voleur Un système voisin pourrait entrer en mes~re deshnee. a fremer .Ia ~0flS?~e~ 1993, contre 6,6 %. en 1992, les vigueur en France. Mais autant dire matlo~. Le Snlp aura-t-il reussi a depe~s~s pharma,ceutl.1ue~ ont, de qu'il bouleverserait les habitudes. Les c?nvalncr: le ,gouvernement? .Ce leur cote, progresse de ,1 %. médecins el les fXltients n'ont jamais n e~t fXls s~r, d autant que I? COl~~ été véritablement inci tés à realiser nationale d a5Surance-maladle a dela Les Français des ·économies. Le Code de la santé contesté ces chiffres, qui ne tienDb dépensent Il 230 F par publique, qui fait obligation oux pratidraient pas compte des variotians sai, an pour leur sante ciens de choisir les traitemen ts les sonnières. moins coûteux, est d'ailleurs toujours Répartition de la consommation resté lettre morte! OU9nt, aux, phar- If) le système français médicale en 1993, e n % m,aClens, leur ,morpe béneflcIOl~e. est ne profite en réalité à personne l Hospitalisation publique d autant plus elevee que les médl~aEn fait, les pauvoirs publics et l'in..Q et privée m.ents sont. c~ers. C?n comprend qu Ils dustrie pharmaceutique sont pris à -8 Médecins aient torpille, le developpem~nt des leur propre piège, Depuis l'aprèset soins ambulatoires 28% prodUits gen~nques, gUI. representent guerre, en effet, les deux protegoseulement 1 %des med,caments ven,t t r f '1 d' t' Médicaments dus en Fran ce, contre 20 % en nlses se. son sa~sOls un syseme 2022 francs Allemagne ou aux Pays-Bos. Il est vrai perv~rs . pour mena~er les c~mptes Prothèses 2,6% que les pharmaciens français, à la d~ I.assurance-maladie.. les prix. des 2,1 % Prévention différence de leurs confrères allemédicaments rembourses ont toupurs Transports sanitaires 1,5% mands, n'ont fXlS le droit de substituer é~é fixé~ ~r le .gouv~rne~ent à u~ Les médicaments pèsent pour un de leur propre autorité un autre médinlv~u Inférieur a c~I~1 qUI es~ pratlcinquième dans les dépenses de cament à celu i qui est prescrit par le que che~ nos vOIsins.. MOIS, en santé. Et leur consommation a médecin, même si ce dernier est plus contr~~~h,e, les laboratOires ont eu la augmenté de plus de 7 % au coûlteul,x, dLa Mutdualité fr9nçalise, qui polsSi rll,te de ste rotdtraPI er suhr les d l' . d ., mu IIp le epuls es annees es comvo umes au con fOire e eurs omocours e annee ernlere. pagnes afin de promouvoir l'ulilisalogues allemands, qui vendenl moins, tian des médicaments génériques, mois avec des marges p'ius fortes). Le Après trois années de baisse contiestime cependant l'économie potensystème français ne profite en réalité nue, elles repartent donc à la hausse, tielle à 30 % du total des dépenses à person ne : il coûte cher à la Même l'hospitalisation 1+ 64 %1, tra' pharmaceutiques .. , Sécurité sociale, et il n'a pas permis ditionnellement le posle le plus inflo- I I Cons~uence logigue, c'esl du côté aux industriels françaiS de se mainletionniste d,e la, santé, ,? été plus raides industriels que l'inquiétude est la nir dons le peloton de tête des loba~ son noble 1annee dermere. p'ius manifeste. Ils redoulent aUlourrotoires innovonts .• lia iVlatignon et Bercy ont donc sommé d'hui la mesure de contrôle autoritaire PATRICK COOJIDÉ le ministère des Affai res sociales à laquelle ils avaienl réussi à échapl'Expansion, 29 juin 1994 C
plus gros consommateurs de médicamen ts des pays développés,
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vont-ils devoir refréner leur ardeur dès le mois prochain? C'est probable, car le gouvernement semble enfin
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o • Le titre, t rès explic ite, indique qu'il - D'un regard, o n rema rque les é lé me nts qui le cons tituent: • le titre en très gros caractères gras, avec deux points et un point d'exclamation, • le chapeau en italiques, sous le t itre, à gauche, • le graphique, avec un titre, une légende et un bref résumé, • un s e ul inte rtitre e n peti ts c a ractè res gras, au-dess us du dernier paragraphe, • la signature de l'auteur, • la source d 'où ce document est extrait : un numér o récent de L 'Expansion , magazine écono mique bimens uel, - On no te égale ment un certain nombre d'indices variés: • no ms pro pres, dat es, p o urc e nt ages , chiffres , sigle, points d 'exclamation, d' inte rrogati o n , d e suspe ns io n, guille mets, parenthèses .. , • les pa ragra phe s au no mbre de six, Ils sont à peu près d'égale lo ngueur, à l'exceptio n du quatrième, plus court. - On découvre, a près une lecture rapide, un ensemble de points s ignificatifs:
fa ut arrêter un e tro p grande consommatio n de médicaments, Les info rmatio ns contenues da ns le chapeau (l a), le graphiq ue et (lb) ains i que le premier paragraphe ( l e) précisent le s ens du titre et se complètent, Comment remédier à une telle s ituation en France ?
fJ • Le d ernier parag ra phe et l'intertitre indiquent qu'il n'est pas poss ible de sortir de cette impasse,
m•
Comment cela se peut-il ? Quels sont les acteurs et qu'ont-ils proposé?
9 • Qu e ll e s o luti o n les All e mands , " conf ro ntés à un pro blème ide ntique en 1990 " ont-ils mise en place?
III • Ne se r a it-e ll e p a s a ppli ca bl e e n France ?
m • Que ll e
e st l' a ttitude d es diffé r e nts acteurs: patients, médecins, industriels? (il Es t-e lle compati ble avec le souhait du gouve rn e ment fr a nça is d e fr e in e r les dépenses pharmaceutiques ?
Cette lecture rapide pe rmet de répo ndre, de façon sinon exhaustive, du moins générale, aux quest ions posées,
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• 14 •
Le gouvernement français enregistre dès 1993 un e très forte dépense de médicaments, Jusqu 'à présent aucun des acteurs concernés ne répond favorablement à une demande de diminution des coûts p our des raisons diverses, Le gouvern ement se ra-t-il obligé de prendre des mesures autoritaires?
• 15 •
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v. . ... ca nUI1.1} 'Démarrage-
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•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Médicaments: halte à la surconso mm a ti on ! En France, la consommation de médicaments s'emballe et le gouvernement réfléchit aux moyens de limiter les remboursements. es Fronçais, qui sont parmi les plus gros consommateurs de médicaments des pays développés, vont-ils devoir refréner leur ardeur dès le mois prochain? C'est probable, car le gouvernement semble enlin décidé à mellre le holà à la dérive des dépenses pharmaceutiques. la publication des comptes de la santé, le 30 mai dernier, l'a incontestablement encouragé à le faire: si la consommation médicale totale ne s'est accrue que de 5,7 % en valeur en 1993, contre 6,6 %en 1992, les dépenses pharmaceutiques ont, de leur côté, progressé de 7,1 %.
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Les Français dépensent 11 230 F par an pour leur sante .f;
Répartition de la consommation médicale en 1993, en %
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Hospitalisation publique
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Les médicaments pèsent pour un cinquième dans les dépenses de santé. Et leur consommation a augmenté de plus de 7 % au cours de l'année dernière. Après trois années de baisse continue, elles repartent donc à la hausse_ Même l'hospitalisation 1+ 64 %1. tra' ditionnellement le poste le plus infla· tionniste de la santé, a été plus raisonnoble l'année dernière. Matignon et Bercy ont donc sommé le min istère des Affaires sociales d'agir en s'inspirant des Allemands,
qui, confrontés à un problème identique en 1990, l'ont apparemment bien résolu . Outre-Rhin, les dépenses de médicaments ont en effet baissé de 19 %en un an, grôce à une règle simple: désormais, la Sécurité sociale rembourse un médicament sur la base du prix de la spécialité la mains chère de la classe thérapeutique concernée (par exemple, celui d'un médicament « générique " dont le brevet industriel est tombé dans le domaine public s'il en existe un dans la spécialité). Le médecin peut toujours prescrire un produit plus coûteux, mais le patient doit alors payer 10 différence de sa poche. Un système voisin pourrait entrer en vigueur en France. Mois ou/ont dire qu'il bouleverserait les habitudes. les médecins et les patients n'ont jamais été véritablement incités à réaliser des économies. Le Code de la sonté publique, qui lail obligation aux praticiens de choisir les traitements les moins coûteux, est d'ailleurs toujours resté lellre marIe ! Quant aux pharmaciens, leur marge bénéficiaire est d'autant plus élevée que les médicaments sant chers. On comprend qU'ils aient torpillé le développement des produits génériques, qui représentent seulement 1 % des médicaments vendus en France, contre 20 % en Allemagne ou aux Pays·Bas . 11 esl vrai que les pharmaciens fronçais, à 10 différence de leurs confrères allemands, n'ont pas le droit de substituer de leur propre autorité un autre médicament à celui qui est prescrit par le médecin, même si ce dernier est plus coûteux. la Mutuali té française, qui multiplie depuis des années les campagnes afin de promouvoir l'utilisation des médicaments génériques, estime cependant l'économie potentielle à 30 % du total des dépenses pharmaceutiques .. Conséquence logique, c'est du côté des industriels que l'inquiétude est la plus mani/este . Ils redoutent aujourd'hui la mesure de contrôle autoritaire à laquelle ils avaient réussi
• 16· .
à échap-per dans le plan Veil de juin 1993 Ile ministère des Affaires sociales avait envisagé à l'époque d'instituer une sorte de forfait non remboursable de 5 à 10 Irones sur choque boîte de médicaments) . À peine les comptes de la santé étaient-ils rendus publics, l'autre semoine, que Bernard Mesuré, le président du puissant Syndicat national de l'industrie pharmaceutique ISnip), montait au créneau en brandissant les premiers chillres de 1994 : sur les quatre premiers mois de l'année, les ventes de médicaments auraient baissé de 2,5 %. D'après le syndicat, ce recul rendrait inutile toute nouvelle mesure destinée à freiner la consommation . Le Snip aura-t-il réussi à convaincre le gouvernement? Ce n'est pas sûr, d'autant que la Caisse nationale d'assurance-maladie a déjà contesté ces ch iffres, qu i ne liendraient pas compte des variations saisonnières.
• Pour progresser dans la compréhension de l'information, on peut regrouper les mots en fonction des partenaires de la situation et de leurs actions. Quelques exemples sont donnés ci-après: - Les Français: " Les plus gros consommateurs de médicaments" devoir réfréner leur ardeur ... »
En fait, les pouvoirs publics et l'industrie pharmaceutique sont pris à leur propre piège. Depuis l'aprèsguerre, en effet, les deux protagonistes se sont satisfai ts d'un système pervers : pour ménager les comptes de l'assurance-maladie, les prix des médicaments remboursés ont toujours été fixés par le gouvernement à un niveau inférieur à celui qui est pratiqué chez nos voisins . Mais, en contrepartie, les laboratoires ont eu la possibilité de se rattraper sur les volumes (au contraire de leurs homologues allemands, qui vendent moins, mais avec des marges plus fartes) . le système françaiS ne profite en réalité à personne il coûte cher à la Sécurité sociale, et il n'a pas permis aux industriels français de se maintenir dans le peloton de tête des laboratoires innovants. ·
élevée .. _»
" ont torpillé le développement des produits génériques " " __ . n'ont pas le droit de subst ituer un médicament à un autre ... » - Les médecins, les patients: " pas incités à réaliser des économies »
- Les Allemands: ,, __ . confrontés à un problème identique __ . "
• On observe les modes et les temps des verbes: C'est le plus souvent l'indicatif au présent et au passé composé. Le cond itionne l -
« ...
(( ... bien résolu ... )),
deux verbes - annonce un scénario, une
" __ . règle/système simple. __ "" __ . rembour-
hypothèse.
sement sur la base .. . ment générique ... »
• On repère:
» (( •••
d'un médica-
" __ .20 % des médicaments __ . sont génériques.
»
- Le gouvernement français : ,, __ . mettre le holà à la dérive des dépenses __ . " (( ... s'inspire du système voisin ...
Le système français ne profite en réalité à personne
- Les phanuaciens : " ... marge bénéficiaire
»
" 1 % seulement des médicaments vendus sont génériques ...
»
" __ . système français pervers __ . coûte cher __ . ne profite à personne __ ." - Les industriels: ,, __ . il)quiets __ . redoutent une mesure de contrôle ... » (( ... forfait non remboursable ...
»
" __ . SNIP __ . monté au créneau en 1.994 car baisse des ventes de 2,5 %__ ' "
- les tenues de liaison et d'enchaînement pour comprendre le raisonnement: • à l'intérieur de chaque phrase: c'est probable, car... enfin // si. __ ne __ . que, __ . de leur côté // mais autant dire que __ . / / à peine que __ . / / • et d'une phrase à l'autre au fil du texte: donc - en effet - désormais - alors d'ailleurs - quant à - on comprend que ... il est vrai que __ . - d'après. __ - en fait __ . mais __ . - conséquence logique __ . - La présence de l'auteur, son implication, sa distance par rapport à la situation: mais autant dire que __ . - resté lettre morte - on comprend que ... - ce n'est pas sûr. .. d'après ... - en fait. ..
PATRK:K COOUIDÉ l'Expansion, 29 fuin 1994
• 17 •
v.
v ........ comme- "Démarrage-
.. cam.me- ''Démarrage-
Il 'Propo.oitioM o • Pour le compte rendu Halte à la surconsommation
Médicaments
",o"~mL ,',m,"",
Les Français: les patients
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parmi les plus gros consommateurs
Limiter les remboursements
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-''"'"'r~·-
Problème identique
Les médecins - Les pharmaciens
Les Allemands 1990 Les industriels 1994
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(
@. Pour l'entretien
Plusieurs organisations du compte rendu sont possibles: - Soit le candidat suit le fil du texte (ce qui correspond à la lecture du schéma de haut en bas) et il construit alors son compte rendu autour des idées principales: Les Français dépensent beaucoup en médicaments et le gouvernement veut arrêter ces dépenses. Les Allemands ont trouvé une solution à un problème identique il y a quelques années déjà.' le remboursement s'opère sur la base d'un médicament « générique ". Mais si d'aventure ce système était appliqué en France, il bouleverserait les habitudes des acteurs de la situation. C'est en réalité un système mis en place depuis quarante ans et plus, qui ne profite à personne, ni au gouvernement français - c'est-àdire la Sécurité sociale - ni aux laboratoires (aux industriels) et qui fige la situation.
Le candidat peut avoir à donner son opinion, des exemples, et même à réagir sur : - Le prix élevé des médicaments en France. - L'action et la part du gouvernement dans cette situation. - Les bénéfices élevés des pharmaciens. - L'inquiétude des industriels. - Les solutions proposées et à proposer. - Le système « Sécurité sociale )).
Il peut avoir à se prononcer sur la situation dans son pays.
- Soit il part de la conclusion: Pas de solution en 1994 et montre combien il est difficile de mettre en place un système identique à celui des Allemands: médecins, pharmaciens, industriels ne se laissent pas fléchir par le gouvernement qui veut limiter les remboursements afin de freiner la consommation des médicaments.
Pas de solution
Solution
• 18 •
• 19·
'D . . . . . .. . ctllnnw
ta DOM AINE: (( MATHÉMATI,QU ES ~ ET SCIENCES DE LA MATIERE ))
fJ
O· Le titre: • Seul, ce titre est obscur: de quelle masse s'agit-il ? • Il présente cependant une information grâce à l'opposition des mots « cachée" / «se dévoile" : on peut voir la masse dont il s'agit.
LA M ASSE CACHÉE SE DÉVOILE Quatre-vingt-dix pour cent de la masse des galaxies est invisible. Où se cache-t-elle puisque, tous les calculs le montrent, elle existe ? Des astronomes viennent d'observer la première trace visible de la masse manquante de l'Univers. Une observation encore pleine de mystères.
(+) J
USqU'à hier anodine, une galaxie située dans la constellation du Dragon vient d'acquérir une souoai' ne célébri té. Son nom de code, N GC 5907, allejte de son anonymat a nté~ieur. Eloignér:; de 35 mrll,ons d annees·lumlere, c'est une galaxie spirale - à(+) l'image de notre Voie lactée dont le disque et les bras s'or' nent d'un bulbe plus dense en étoiles à son centre Dans un , telescope elle montre. son pro11'1 et no us 'la voyons « par la . . pertronc he ' . Celle d· ISposltlon met de mesurer la vitesse de ro tation des étoiles . Comme dans toutes les galaxies spirales connues la ronde des parties e x té r ie~res de NGC 5907(+) délie la mécanique céleste . Elle est trop rapide pour la masse de la galaxie telle qu'on l'a dédu ite de celles des étoiles visibles. Une seule solution pour les astronomes: invoguer une masse invisible, dix lois plus importante que celle des étoiles. Nous sommes là au coeur d'un grand mystère aux noms multiples. Masse cachée, manquante, noire, sombre, !roide ... les astrophysiciens ont beau aligner les adjectifs, reste un lait, 90 % de la mas je des galaxies est invisible. « Etait " affirme une équipe d'astronomes américai ns (11 dirigée par Pen ny
Sadelt, de Princeton. Avec le liques qUI pourrOient peser lourd télescope de 0,9 mètre de l'obdans l'Univers servatoire de Kill Peak, ces der· ni ers ont obtenu la première (+) Celle découverte majeure ne se trace lu mineuse pouvant être limite pas à la nature de la rel iée à un ha lo de matière masse cachée des galaxies. la cachée autour d'une galaxie. recherche des mécan ismes de la lormation des etorles en sera l'observation n'a rien de bana· relancée. Pour le moment, la le. Pour me~tre en eVldence compréhension des processus celle trace evanescente, .Ies initiaux de la naissance des chercheurs ont pliS une selle 't'I t S' l' 't 1 d'ima~es de NGC 5907 et du ebol es es vlagdue. t"t O~t val 1ond u cie . 1envrronnan. . t p' eaucoup pus e1 peles UIS, d th' eOtes .. de subtils traitements ont permis que e grosses, . es ellollcleln s d e d IS ' t'Inguer au tou r de 1a ne pas a . que etaidle , savent 1 galaxie un très laible halo dont s arrete ,? crolssa~ce u la luminosité est inlérieure à 1 % nom?re d etorles f~rmees. Un de celle du land. dlxleme, un cen~,em~ de la ., . masse du Sole ri . S, 1 equlpe MOIS qu a-t-on vu vraiment? américaine a raison, les naines l'équipe a.méricaine pense 9ue rouges - un dixième du Soleil celle lumle.': provient tout slm- sont légion. Mais les naines plement d etolles . Des naines brunes - 0,01 % du Soleil, rouges. Plus petites, plus !roides des étoiles « ratées " comme et 5eaucoup moins lumineuses Jupiter, trop petites pour que la que le SoleiL S, elles se complusion thermonucléaire s'y tent par mrillards, elles, pou rdéclenche - sont-elles encore raient constituer la mystelleuse 1 breuses 2 Une autre masse manquante. MOinS nomp us. nom 1 h h breuses, elles ne seraient que la expellence es c erc e aut?ur trace de sa distribution autour de notre galaXie, la VOie lactee . de la galaxie et ne diraient rien En vain, pour l'instant.· Sn,"sTOE Huu sur sa nature . S·1 1e secon d terme l'emporte, les théoriciens Itl Heather Marrisan, Todd BOiasan pourront continuer à gloser sur du National Optica l Astranamy les « mauvielles ' (sens de l'anObserva tory de Tucson et Paul glais Wimp pour Weakly Harding de l'université d'Arizona. Inleracling Massive Parlie/es). particules élémentaires hypothéSciences et avenir, octobre 1994
Il
·20·
révèlent le contenu:
On distingue dans l'ordre:
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
o
Véma.rraB~
@. Le chapeau
a . « Jusquà hier anodine_ .. une galaxie .. . vient d'acquérir une soudaine célébrité. » => Ce paragraphe introduit, situe le thème, le type de découverte . b ." Nous sommes là au cœur d'un grand mystère )) => Souligne l'importance de la découverte: un mystère est dissipé ou en voie de l'être.
Précise le titre et lui fait écho. Titre: ................... . ...... . ... . Chapeau: • La masse . ..... c'est celle des galaxies • Elle est cachée .......... . .......... . elle est invisible, elle se cache • Mais elle se dévoile ..... _........... . des astronomes viennent d'observer la première trace visible.
c . « L'observation n'a rien de banale » => Le processus qui a permis la découverte est sans doute présenté ici.
@) • Le nom du journal:
e .« Cette découverte majeure ne se limite pas à la nature de la masse cachée des
Il s'agit d'une revue scientifique, ce qui apporte une sorte de garantie au sérieux de l'article.
o • La date de l'article Permet de se rendre compte de son actualité.
0.
La disposition du texte met en évidence cinq paragraphes dont les amorces
d .« Mais qu'a-t-on vu vraiment?
»
= > Des précisions sur la découverte sant probablement apportées dans ce paragraphe.
galaxies. => En fait, cette découverte est plus importante qu'il n 'y paraît. Elle a de grandes implications. »
Des astronomes ont pu observer la " première trace visible de la masse manquante de l'univers ». Leur découverte est riche en perspectives scientifiques.
B • 21 •
v .. ...... camm&rDémarrag.&
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LA MASSE CACHÉE SE DÉVOILE Quatre-vingt-dix pour cent de la masse des galaxies es t invisible. Où se cache-t-elle puisque, tous les calculs le montrent, elle existe? Des astronomes viennent d'observer la première trace visible de la masse manquante de l'Univers. Un e observation encore pleine de mystères.
J
usqu'à hier anodine, une
galaxie située dans la constellation du Dragon
vient d'acquéri r une sou· daine célébrité . Son nom de code, NGC 5907, alleste de son anonymat antérieur. Éloi' gnée de 35 millions d'années' lumière, c'est une galaxie spira' le - à l'image de notre Voie lactée - dont le disque et les bras s'ornent d'un bulbe plus dense en étoiles à son centre. Dans un télescope, elle montre son profil et nous la voyons , por la tranche ' . Celle disposi' tian permet de mesurer 10 vites' se de rotation des étoiles. Comme dans toutes les galaxies spirales connues, la ronde des parties extérieures de NGC 5907 défie la mécanique céles· te. Elle est trop rapide pour la masse de la galaxie telle qu'on l'a déduite de celles des étoiles visibles. Une seule solution pour les astronomes invoquer une masse invisible, dix fois plus importante que celle des étoiles. Nous sommes là au cœur d'un grand mystère aux noms mul· tiples. Masse cochée, man-
quante, noire, sombre, froide ... les astrophysiciens ont beau ali' gner les adjectifs, reste un fait, 90 %de la mosse des galaxies est invisible. ' Était " affirme une équipe d'astronomes améri'
coins Il) dirigée par Penny Sackell, de Princeton. Avec le télescope de 0,9 mètre de l'observatoire de Kill Peak, ces derniers ont obtenu la première trace lumineuse pouvant être rel iée à un halo de matière cachée autour d'une galaxie. l'observation n'a rien de bana· le. Pour mellre en évidence celle trace évanescente, les che r· cheurs ont pris une série d'images de NGC 5907 et du fond du ciel environnant. Puis, de subtils traitements ont permis de distinguer autour de la galaxie un très fa ible halo dont la luminosité est inférieure à 1 % de celle du fond. Mais qu'a·t·on vu vraimen t ? l'équipe américaine pense que celle lumière provient tout sim· plement d'étoiles. Des naines rouges. Plus petites, plus froides et beaucoup moins lumineuses que le Soleil. Si elles se comp' tent par milliards, elles pourraient constituer la mystérieuse masse manquante. Moins nom· breuses, elles ne seraient que la trace de sa distribution autour de la galaxie et ne diroient rien sur sa nature. Si le seco nd terme l'emporte, les théoriciens pourront continuer à glaser sur les ' mauviettes ' Isens de l'an· glais Wimp pour Weakly
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Interacting Massive Partie/es), particules élémentaires hypothé' tiques qui pourraient peser laurd dans l'Univers. Celle découverte majeure ne se limite pas à la na ture de la masse cachée des galaxies. la recherche des mécanismes de la formation des étoiles en sera relancée. Pour le moment, la compréhension des processus ini tiaux de la naissance des étoiles est vague. Si l'on voi t beaucoup plus de petites étoiles que de grosses, les théoriciens ne saven t pa s à quelle tail le s'arrê te la croissance du nombre d'étoiles formées. Un dixième, un cen tième de la masse du Soleil 2 Si l'équipe américaine a raison, les naines rouges - un dixième du Soleil - sont lég ion. Ma is les naines brunes - 0 ,01 % du Soleil, des étoiles ' ratées ' comme Jupiter, trop petites pour que la fusion thermonucléaire s'y dêclenche - sont'elles encore plus nombreuses? Une autre expérience Ivoir encadré ci contre) les cherche autour de notre galaxie, la Voie lactée. En vain, pour l'instant. •
La lecture de ce texte révèle trois types de lexique: • Un lexique courant, le plus important. Pour mieux le comprendre il est possible de rec o urir aux procédés lexi caux habituels. On relève ainsi: - Des mots qui appartiennent à une même famille: Observation/ observatoire/observer Lumière/luminosité/lumineuse Chercheurs/ recherche/chercher voir/viSible/ invisible - Des mots dont le sens est proch e: voir / distinguer/ observer; montr e/se dévoile/ atteste/ met en évidence - Des mots de sens contraire: visible/ invisible ; petites/grosses; célébrité/ anonymat - Des mots qui appartiennent à un même ff thème )), comme celui du calcul, de la recherche ou encore de l'astronomie: étoile/ galaxie/voie lactée/univers/constellation/ halo/année lumière/lumière/luminosité/ vitesse de rotation. • Un lexique propre au domaine concerné, mais usu el (voir mots en italiques) : l es mots sont, répétés dans le texte, associés à d'autres qui les précisent. Masse des galaxies: cachée, noire, sombre, manquante, froid e. Galaxie en spirale: anodine, (située), éloignée, invisible. Étoiles: nain es rouges/brunes, petites, grosses, froid es, raté.es, lumineuses. Trace: premièr e, visible, banale, évanescente.
• Un lexique propre aux spécialistes (voir mots en caractères gras) : Au nombre de trois, ces mots sont expliqués dans le texte lui-même. Les structures sont simples et appropriées au contenu de chaque paragraph e: Paragraph e 1 : « Jusqu 'à hier » date la découverte, et le présent de l'indicatif sert à faire la description de la galaxie. Paragraphe 2 : Le présent indiqu e l 'état actuel et l'emploi du passé composé et de l'imparfait permet de présenter comment la découverte a été faite, grâce à quoi et à qui. Paragraphe 3 : Le passé composé marque les étapes de la découverte. Paragraphe 4 : L'emploi du verbe « penser que » au présent introduit une première
conclusion , tandis que (( si
)1
suivi du condi-
tionnel ou du futur annonce les hypothèses des astronomes. Paragraphe 5 : On passe ici des suppositions, des hypothèses, à la projection dans le futur, à d 'autres interrogations comme le souli gnent l'emploi du futur ou de « si » suivi du présent.
SYlVESlif Ht.ET
(II Heather Marrisan, Todd Barasan du National Optica l Astranamy Observa tory de Tucson et Paul
Harding de l'université d'Arizona. Sciences el ovenir - ocbbre 1994
• 23 •
v ... ..... ctmune- Véma.rra~
V ......... camme- Véma.rra~
O. Pour le compte rendu
- du haut vert le bas:
Dans le cas de ce document plusieurs possibilités sont envisageables:
Dans l'univers 90 % de masse des galaxies est invisible. Dans les la % restants se trouve notre galaxie, la Voie lactée, qui est une galaxie spirale comme celle qui vient d'être plus attentivement observée ...
Univers
VOie lactee / IM~ ,.,,,,,,
~'""
jj
a • soit en suivant l'ordre du texte :
= "- Constellation du Dragon Masse cachée 90 %
<
Galaxie NGC 5907
J
dISque bras
1
t
----J.~
Vitesse de rotation
1
1
Chercheurs (Laboratoire)
t Halo - 4 - - Naines
t
~
Télescope
bulbe
1
Étoiles
Profi l tranche
~
Trace lumineuse
rouges
Une galaxie spirale de la constellation du Dragon, dont la tran che a été observée au téléscope, a révélé une vitesse de rotation trop élevée pour sa masse, déduite de ses étoiles visibles. Cela donne à supposer l'existence d'un e masse invisible, dix fois plus importante que celle des étoiles. 1/ s'agit là d'une découverte importante car 90 % de la masse des ga lax i es est in v isible. Or des astronomes américains viennent d'obtenir la premièr e tra ce lumin euse d 'un halo de matière cachée autour d 'une ga lax i e. Ce halo proviendrait d 'étoiles, des « naines rouges ., plus petites et moins lumin euses que le soleil. Cette déco uve rte est auss i importante pour la poursuite des recherches sur le mécanisme de formation des étoiles. Si ces chercheurs ont raison, les « naines rouges. ( de taille égale à un dixième du so leil) seraient très nombreuses, mais il y aurait aussi les" naines brunes· (égales à un centième du soleil ) qui seraient encore plus nombreuses, et situées peut-être autour de notre voie lactée.
b • soit en s'aidant du schéma ci-contre: - du bas vers le haut: Des chercheurs, à l'aide d'un télescope, ont observé ... Cette ga laxie est constituée ... Sa vitesse de rotatio n : .. masse in v isible ... mécanismes de formation des étoiles.
• 24 •
- ou encore, en organisant le compte rendu par un e lecture du schéma de gauche à droite: Notre ga lax ie ... la ga lax ie observée ... la vitesse de rotation .. . la trace lumineuse ... les déductions des astronomes.
@ • Pour l'entretien Pour ce type de texte, l'entretien peut se développer à partir de : - questions de compréhension du type : • Où, par qui et comment s'est faite cette découverte? • Expliquez ce que sont les « mauviettes », les (( nain es ro uges » et les (( nain es brunes )). - questions ouvertes du type : • Qu'est-ce qui vous semble le plus important et intéressant dans cette découverte? D'autres expériences vous semblent-elles nécessaires? • Vou s intéressez-vo us à l'as tronomie ? Pourquoi ? • Pensez-vous qu'il y a d' autres mondes comme le nôtre dans l'univers? Pourronsnous les observer, les connaître un jour?
·25·
v ........ canune- 'Démarrage-
~
DOMAINE:« SCIENCES DE LA VIE ))
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Des chercheurs américains ont découvert un gène responsable d'une forme d'obésité La revue britannique Nature révèle que des scientifiques américains ont identifié chez la souris le gène responsable d'une forme d'obésité grave. Chez l'homme, les choses sont hélas plus compliquées. Vingt à trente gènes seraient à l'origine de la plupart des surcharges pondérales majeures. Obèses de tous les pays, ne vous réjouissez pas trop vite, les scientifiques ont fait un premier pas sur la piste des causes profondes des surcharges pondérales majeures, mais ils ne sont pas encore au bout du chemin. Loin de là. Dans sa livraison datée d'hier, Nature révèle que l'équipe du Dr Jeffrey M. Friedman, du Howard Hugues Medical Institute de l'université Rockfeller à New York, a réussi à identifier le" gène de l'obésité chez la souris et du gène homologue chez l'homme ". Cette découverte est capitale. Depuis 1950, les scientifiques avaient compris que certaines grandes obésités pathologiques de la souris, associées à une forme de diabète, avaient pour origine la mutation anormale d'un gène. Mais ils ne savaient pas quel était ce gène, ni comment il fonctionnait. Aujourd'hui, les chercheurs américains ont levé une petite partie du voile. Ils ont découvert le gène responsable de cette obésité spécifique de la souris, ou plutôt le" produit que ne sécrète pas ce gène déficient ", explique Annie Quignard, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les chercheurs ont trouvé la protéine qui correspond à cette mutation. Or, cette protéine joue un rôle essentiel puisque c'est elle qui commande l'appétit et qui régule la production de graisse corporelle. Dans le pire des cas, l'obésité morbide, le malade ne ressent jamais de sentiment de satiété.
Pour autant, cette découverte ne va pas révolutionner le sort de tous ceux qui souffrent de surcharge pondérale majeure. " Chez la souris
génétiquement obèse, on sait qu'il n'y a qu'un seul gène responsable. Chez l'homme, en revanche, les causes sont ml/ltifactorielles. Une vingtaine ou une trentaine de gènes sont à l'origine de l'obésité ", dit Frédéric Fumeron, chercheur à l'Inserm. Reste que cette découverte permettra néanmoins d'expliquer une petite partie des obésités humaines, associées à un diabète non insulino-dépendant (dit diabète gras), qui ont pour cause la mutation de ce gène. Cette découverte devrait permettre également de mettre au point des traitements dans un avenir proche. " Si l'obésité est due à un défaut de la
molécule de la satiété, on devrait pouvoir mettre au point des cocktails médicamenteux qui agiront sur elle, dit Frédéric Fumeron. Il devrait être possible de fabriquer une molécule ou un médicament qui provoque cette satiété. »
Il
dlpproci!e, dudnaunent
• Au premier Ct survol )) de ce texte, cinq éléments apparaissent assez nettement: - le titre qui semble constituer un résumé du texte, en donne d'emblée le thème: l'identification, par des chercheurs américains, d'un gène responsable de l'obésité. - le chapeau, en petits caractères gras, audessus de la première colonne. - le texte lui-même, ou plutôt sa typographie, d'où ressortent: - écrit en italiques: le nom d'une revue anglaise, Nature, - plusieurs parties qui présentent sans doute des citations, - sept paragraphes, -le nom de l'auteur de l'article, - la source de l'article - un quotidien de grande diffusion - et sa date de parution (actualité de la découverte). • Une deuxième approche du texte permet de mieux lire le chapeau ainsi que les amorces et les fins des paragraphes: - Le chapeau apporte des précisions au titre: • la revue anglaise Nature est à l'origine de la nouvelle, • ce gène a été identifié chez la souris, • chez l'homme l'obésité serait due à 20 ou 30 gènes.
- Le premier paragraphe, plus long que les autres, développe le c hapeau: c'est un rapide historique des recherches depuis
1950. - Le deuxième paragraphe complète le premier, en présentant la situation actuelle: «
Aujourd'hui. .. »
- Le troisième paragraphe révèle que" les chercheurs ont trouvé» que le gène découvert est responsable de ce que" le malade ne ressent jamais de sentiment de satiété ». - Le quatrième paragraphe introduit une restriction au précédent: cette découverte ne signifie pas « pour autant" que l'obésité soit désormais guérissable chez l'homme. - Le cinquième paragraphe apporte un peu d'optimisme: " cette découverte devrait permettre ... de mettre au point des traitements » - Le sixième paragraphe complète le précédent au sujet des perspectives qu'offre cette découverte: « peut-être pourra-t-on utiliser le génie génétique ». - Le septième paragraphe constitue une conclusion. L'auteur s'inquiète de la réaction des malades eux-mêmes: « Certains obèses seront sans doute déçus» ... "ils devront encore patienter ».
Peut-être pourra-t-on utiliser également le génie génétique:" Si le gène est muté et qu'on n'arrive pas à fabriquer la protéine de la satiété, il devrait
être possible de fabriquer la molécule par génie génétique ou prévoir, éventuellement, une thérapie génique, dit encore Frédéric Fumeron. Mais à mon avis, l'obésité n'est pas une maladie suffisamment grave, et cette forme spécifique d'obésité concerne trop peu de gens pour que /'on engage des traitements de cette ampleur ... » Certains obèses seront sans doute déçus. Tous ceux qui attendent de la recherche qu'elle prouve que leur surcharge pondérale n'est pas due à une absence de volonté devront encore patienter. La science progresse à petits pas. Mais les chercheurs savent que l'enjeu en vaut la chandelle. On compte environ 20 % d'obèses dans les pays développés.
• 26 •
Un gène responsable de l'obésité a été découvert par des chercheurs américains. Ce gène, présent chez la souris, est homologue à un des gènes de l'obésité chez l'homme.
C ATHERINE CORQlIER
Ubéwlion, verxlredi 2 décembte 1994
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v ........ canune 'Démarrage
'D. . ...... uumne rDémarrage-
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Des chercheurs américains ont découvert un gène responsable d'une forme d'obésité La revue britannique Nature révèle que des scientifiques américains ont identifié chez la souris le gène responsable d'une forme d'obésité grave. Chez l'homme, les choses sont hélas plus compliquées. Vingt à trente gènes seraient à l'origine de la plupart des surcharges pondérales majeures. Obèses de tous les pays, ne vous réjouissez pas trop vite, les scientifiques ont fait un premier pas sur la piste des causes profondes des surcharges pondérales majeures, mais ils ne sont pas encore au bout du chemin. Loin de là. Dans sa livraison datée d'hier, Nature révèle que l'équipe du Dr Jeffrey M. Friedman, du Howard Hugues Medicallnstitute de l'université Rockfeller à New York, a réussi à identifier le" gène de l'obésité chez la souris et du gène homologue chez l'homme ". Cette découverte cst capitale. Depuis 1950, les scientifiques ava ient compris que certaines grandes obésités pathologiques de la souris, associées à une form e de diabète, avaient pour origine la mutation anorma le d'u n gène. Mais il s ne savaient pas quel étai t ce gène, ni comment il fonctionnait. Aujourd' hui, les chercheurs américains ont levé une petite partie du voile. Ils ont découvert le gène responsable de cette obésité spécifique de la souris, ou plutôt le " produit que ne sécrète pas ff. gène déficient», explique Annie Quignard, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Les chercheurs ont trouvé la protéine qui correspond à cette mutation. Or, cette protéine joue un rôle essentiel puisque c'est elle qui commande l'appétit et qui régule la production de graisse co rporell e. Dans le pire d es cas, l'obési té morbide, le malade ne ressent jamais de sentiment de satiété.
Pour autant, cette découverte ne va pas révolutionner le sort de tous ceux qui souffrent de su rcharge pondérale majeure. " Chez la souris
génétiquement obèse, on sait qu'il n'y a qu'un seul gène responsable. Chez l'hom me, en revanche, les causes son t multifactorielles. Une vingtaine ou une trentaine de gènes sont à l'origine de l'obésité ", dit Frédéric Fumeron, chercheur à l' Inserm. Reste que cette découverte permettra néanmoins d'expliquer une petite partie des obésités humaines, associées à un diabète non linsulino-dé"endantl (dit diabète gras), qui ont pour cause la mutation dece gène. Cette découverte devrait permettre également de mettre au point des traitements dans un avenir proche. " Si l'obésité est due à un défaut de la
molécule de la satiété, on devrait pouvoir mettre au point des cocktails médicamenteux qui agiront sur elle, dit Frédéric Fumeron. 11 devrait être possible de fabriquer une molécule ou un médicament qui provoque celle satiété. " Peut-être pourra-t-on utiliser également le génie génétique: "Si le gène est muté et qu'on n'arrive pas à fabriquer la protéine de la satiété, il devrait
être possible de fabriquer la molécule par génie génétique ou prévoir, éventuellement, une thérapie génique, dit encore Frédéric Fumeron. Mais à mon avis, l'obésité n'est pas une maladie suffisamment grave, et cette forme spécifique d'obésité concerne trop peu de gens pour que l'on engage des traitements de celle ampleur ... "
Au plan lexical ce texte est t rès largement composé d e t e rmes couran t s . Le lexique propre au domaine concerné, relevant du cadre usue l, pe ut êtr e évalué à 10 % du texte, et encore bon nom bre de ces mots sont répétés (voir mots soulignés). Un seul te rme, apparte nant aux spécialistes, mais explicité, figur e dans le texte (mot e ncadré). Les t e rmes co rrespondant a u domain e a bordé, souvent accompagnés ou explic it és à l'aide d e mots coura nts (ci-dessous e ntre pare nthèses), pe uve nt être regroupés autour de : - la notion d'obésité et d e son traitement: • obésité - surcharge pondé rale - obèse (graisse) - (appétit) - (satiété) - (malad e). (maladie) - thé rapie - (traiteme nt) - médicament - médicale - médicamenteux - diabète gras; • Cette obésité pouvant être « morbide ", « humaine Il , « spécifique », « grande »t ou e ncore « pathologique" ; - ce qui touche a ux travaux d e reche rche et à la découve rte: • (c h e r c h e urs ) - (scie ntifiqu es) ( recherche) - (mettre au point) - gène molécule - protéine - génie génétiqu e génétiquement ;
• Ce gène « responsabl e" de l'ob és ité, déficient Il et « muté Il, a un Cl homologue Il chez l'homme. «(
Les structures grammaticales, peu complexes, pe rmette nt de diviser le t exte e n de ux grandes parties : • la premiè re, fait état d e la d écouverte et d e sa nature. Elle correspond aux trois premie rs paragra phes. Elle est jalonnée par d es mots et expressions d e temps, marquant les éta pes d es études sur l'obésité: un premie r pas - depuis 1950 - aujourd 'hui. Les temps employés sont: essentielleme nt le présent pour la présentation d e la nouvelle, l'imparfait pour d écrire l'état d es recherches jusqu'à a ujourd 'hui , et le passé composé pour explique r ce que les chercheurs ont réalisé; • la seconde, qui correspond aux quatre autres paragraphes , présente les conséquences possibles d es travaux d es chercheurs. L'emploi du futur -, futur proche, mais surtout futur s imple - du conditionnel mais aussi d e certains mots et expressions tels que peut-être, éventuellement, il est possible que ou e ncore le ve rbe pouvoir pe rmettent d e traduire les hypothèses formulées .
Certains obèses seront sans doute déçus. Tous ceux qui attendent de la recherche qu'elle prouve que leur surcharge pondérale n'est pas due à une absence de volonté devront encore patienter. La science progresse à petits pas. Mais les chercheurs savent que l'enjeu en vaut la chandelle. On compte environ 20 % d' obèses dans les pays développés.
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Û.THEH CORCXLEI
UbêraliOll, vendledi 2 décembre 1994
• 29 •
v ... ...... camme- Vémarrag,e-
rD ........ Clll1Une- Véman-age-
D
1f1raptMitiOJ1,Y
o • Pour le compte rendu - - 20 % d'obèses dans pays développés
Obésité due à
~
1950: --------~ mutation anorm ale d'un gène -~ o bés ité associée à du diabète
t Aujourd'hui: . , une protéine - - - - - commande l'appétit Découverte aux USA
/~
~ explication d'une partie des obésités humaines
Un gène
/
chez la souris
~
homologue chez l'homme
Bientôt : ~::::--_ __
'".~-
~
Traitements
Génie
-~
-
----~ molécule médicament ~ (sentiment satiété)
génétique~
'" Thérapie génique
• Le schéma c i-contre permet de prévoir trois possibilités de compte rendu: En considérant l'ordre chronologique des recherches et travaux sur l'obésité : L'obésité est une maladie qui touche 20 % des resso rtissants des pays déve loppés. Depuis 1950 les chercheurs savaient qu'elle était due, chez la souris, obèse et diabétique, à la mutation anormale d'un gène (déficient, celui-ci ne sécrète pas une certaine hormone). Aujourd'hui, des chercheurs américains viennent de découvrir la protéine qui commande l'appétit et qui est responsable de cette mutation. Ceci a été rendu possible grâce à l'identification du gène lui-même chez la souris, et d'un gène homologue chez l'homme. Cette découverte permet d'espérer que dans un avenir prodl e des traitements pourront être proposés. Une molécule-médicam ent devrait ainsi donner aux malades le sentiment de satiété. Pour obtenir cette molécule, il serait possible de recourir par exemple au génie génétique ou encore à des thérapies géniques. Tous les obèses ne doivent cependant pas se faire trop d'illusions car chez l'homme les fa cteurs de l'o bésité sont beaucoup plus nombreux. Leur espoir peut résider dans l'e njeu économ ique important que constituent ces traitements. 1/ devrait inciter les scientifiques à accélérer leurs recherches et à trouver une ou des so lution s à leur maladie.
• En suivant à peu près l'ordre du texte, c'est-à-dire en présentant d'abord la nature de la découverte qui vient d'être faite, pour rapp e ler e nsuite l' éta t des rec he r c hes depuis 1950 et te rmine r sur les pe rspectives qu'offre cette découverte. • En commençant par l'espoir qui s'offre aux obèses, grâce à l' enjeu éco nomique que re présentent les futurs tra ite me nts potentiels. Celui-ci devrait encourager les sci e ntifiques à exploiter leur d e rnièr e découverte, qui marque un grand pas dans la recherche sur les causes d e l' obésité, d epu is les observations faites en 1950.
@ • Pour l'entretien Les qu estions du jury pourrai e nt êt re orientées: - soit sur les traitements actuels de l'obésité, ainsi que sur les éventuels traitements possibles, et leurs implications. Le candidat étant amené à prendre posit ion et à donner des exemples; - soit sur ce que les recherches génétiques peuvent avoir de positif ou non, que ce soit dans le cas de l'obésité ou de toute autre maladie; - soit encore sur les liens entre la science et le monde économique.
En jeu/conséquences économiques importantes
• 30 •
• 31 •
c o L
N
c L u
a passation des épreuves de l'Unité A6 suscite un certain nombre d 'inquiétudes chez le candidat.
En effet, celui-ci pense souvent qu'il aura affaire à un document de spécialité, long et difficile, dont la structuration et la langue lexique et grammaire - sont complexes. Le travail effectué précédemment sur les quatre t e xtes appart e nant aux quatre domain es de spécialité au ra sans doute permis de dédramatiser la situation et de rass urer le candidat. Rappelons qu'il s'agit d'un texte de vulgarisation, extrait généralement d' un journal, d' un magazine ou d'une revue de grande diffusion. Il doit donc être compréhensible des lecteurs ayant des connaissances dans le domaine abordé ou s'y intéressant. Par aill e urs , la longueur du t ext e n 'es t pas synonyme de difficulté, dans la plupart des cas, comme le montrent les quatre textesexemples.
s
1 o N
Comme le révèlent les textes-exemples, la compréhension de ce type de documents ne présente pas de difficultés majeures au plan de la langue.
,
L ORGANISATION
Pour les documents relevant du domaine des sciences humaines et sociales, et dans une moindre mesure, de celui des sciences économiques et juridiques, la difficulté réside souvent dans la perception de l'intention de l'auteur. Dans le cas des deux autres domaines, la grammaire est relativeme nt simple (les temps sont généralement ceux de l'indicatif). Mais le lexique utilisé peut sembler plus difficile au lecteur. Il est cepe ndant abordable dans la mesure où il est composé de termes essentiellement courants ou appartenant au domaine dont il relève, mais passés dans la langue usuelle. Les termes spécialisés restent peu nombreux et sont élucidés dans le texte ou grâce à des notes.
Les approches effectuées sur ces textes sont semblables à celles réalisées sur des documents de portée générale. Les stratégies en sont les mêmes lors de la découverte du document.
La perception de l'articulation du texte et éventuellement de l'intention de l'auteur permettent au candidat d'établir le schéma à partir duqu el il peut bâtir son compte rendu oral et préparer l'entretien qu'il aura avec le jury.
Toutefois , à ce niveau , la réflexion sur la structure du texte doit être plus affinée et nécessite par conséquent un travail plus précis sur les articulateurs reliant d 'une part les paragraphes et présents d'autre part dans les phrases elles-mêmes.
La réutilisation appropriée des éléments lexicaux et grammaticaux découverts dans le texte, ainsi que le recours à s es ressources linguistiques personnelles, favoriseront l'expression du candidat pour ces épreuves.
L'enVOI est centré sur la compréhension des textes. Celle-ci exige une identification claire de l'intention de communication de l'auteur. Veut-il par exemple décrire une expérience ou un projet? Exposer un problème? Présenter une thèse? Cette intention se traduit par des choix diffé rents en ce qui concerne l'organisation et le lexique du texte et par une présence plus ou moins marquée de l'auteur. Dans un même texte, ces divers aspects sont bien sûr étroitement mêlés. Cependant, pour faciliter l'étude des principaux types d'organisation et l'approche du lexique, ces deux pOints seront abordés successivement. Les marques de la présence de l'auteur ne font pas l'objet d'une partie distincte. Elles seront traitées à propos des textes où leur repérage semble particulièrement nécessaire. Les textes de vulgarisation peuvent être de différents types. Les plus fréquents sont les suivants: -les textes qui racontent une chronologie, une évolution, -les textes qui présentent une expérience, un projet, -les textes qui exposent un problème, - les textes qui défendent une thèse. Chacun de ces types de textes présente des caractéristiques qui lui sont propres mais qui peuvent aussi se combiner à celles des autres textes .
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La naissance du
• vin
La renommée de nos vins commence au II' siècle. Ces" barbares» de Gaulois ont bien pris leur revanche: initiés à la viticulture par les Grecs et les Romains, ils ont largement surpassé leurs colonisaleurs .
• 32 •
·33·
rE....... ..
L
avigne sauvage existai! dons le sud de la fronce depuis la fin de la dernière glaciation (10000 av. J'CI, mais les ligures ne connurent le goût - et les effets! - du vin qu'au VII" siècle 9vant J.-c., et ce grâce aux Etrusques. Ceux·ci venaient en Gaule chercher notamment du sel, de l'or, de l'étain. et des hommes 1 En échange, ils apportaient le vin el de somptueux services à bo ire. les amphores étrusques se retrouvent principalemen t sur Ioule la côte médi terranéenne et dans l'arrière-pays, alors
que les vases el coupes étrusques sont répandus jusqu'au nord des Alpes; le vin devait y être acheminé dans des outres, plus faciles à transporter par voie terrestre que les amphores. Produi t rare qui donnait l'ivresse magique », le yin était alors réservé aux chefs: les tombes princières gauloises des VI" et V, siècles av. J-C. contiennent des services à boire étrusques. 1(
Tandis que ce fructueux commerce s'intensifie dans le nord de la Gaule, les Grecs, avec leurs vins et surtout leur technique viticole, fondent Marseille. la culture de la vigne s'étend alors sur toute la côte méditerranéenne; les potiers marseillais se mellent à fabriquer des amphores à vin. Consommé uniquement dans 50 région d'origine, le vin de Marseille fut le premier cru gaulais t
Un breuvage au pouvoir
guérissant les plus riches buvaient des crus célèbres du latium et de Campanie. Les autres se contentaient de vins italiens ou espagnols ordinaires ou de leur production domestique. Si tout le monde goûtait le vin, ce n'étai t pas encore une
catn l11/p
'Elufal
boisson banale. Il était plutôt consi' déré comme un aliment, un fortifiant, voire, selon les divers aromates qui y étaient ajoutés, un remède radical. On le buvait pour IUi'même, avant et après les plats; jamais en mangeant, sauf en tant qu'ingrèdient dans la sauce. Il était aussi un signe de romanité et une denrée commerciale primordiale un symbole d'enrichissement.
À la fin du
r' siècle aprèsj.-C,
de grandes régions vinicoles s'affirment en Gaule, préfigurant celles d'aujourd'hui. Marseille produit deux types de vins fumés des blancs légers, censés guérir les maladies de la peau, et des vins épais à mélanger au moût, les différents dosages donnant des vins plus ou moins riches. Autre centre vinicole du sud de la Gaule : le languedoc. les vins de Vienne (ancêtres des vins de Savoie 2) avaient quant à eux la faveur des Romains car ils possédaient naturellement un goût - très prisé - de résine. le plus grand étonnement de ces consommateurs fut de découvrir que la vigne pouvait s'acclimater hors de Méditerrannée, à Bardeaux t En plus, ce vin était bon et abondan t, se conservait bien et se bonifiait avec le temps! la vigne trouva d'autres domaines de prédilection, plus au nord : en Bourgogne, en Moselle et dans la vallée de la Loire. Toutes ces régions produisirent du vin pour la consommation locale, puis paur l'exportation vers les garnisons aux frontières de l'Empire e! les provinces éloignées mais aussi, et c'est le comble, vers Rome, région de vignobles par excellence. Au Il' siècle de notre ère, en effet, la Gaule est passée à
• 34 •
rE........ une production de masse: les vestiges des pus grandes installations viticoles retrouvées datent de celle époque.
À Cavalaire, dans le Var, quatre villages spécialisés dans 10 production de vin ont été étudiés par l'équipe du Centre archéologique du Var. le plus important (Pardigon 3) comportait un vaste chai d'une capacité de stockage estimée à 160 000 litres. le jus sortant des fouloirs s'écoulait dans deux grandes cuves maçonnées. À côté de ces cuves, se trouvaient le foyer et le cuveau paur la préparation du defrulum, vin cuit servant aussi à la vinification. Le vin fermenta it ensuite dans une centaine de dolic, grandes jarres à demi enterrées et enduites de poix pour asslJ" re r sa conservation. La vi lla du Molard à Donzère (Drôme( semble avoir eu de plus grosses capacités: 255 000 litres! la vinification pouvait se faire aussi dans des installations en bois : boquets, cuves, tonneaux .. dont on retrouve les emplacements notamment dans les grondes viII"" de Moselle. la crise poli tique du monde romain el la concurrence des nouveaux produits nord-africains ralentirenl l'activi té commerciale des grandes exploitations du Sud tournées vers le marché méditerranéen. Ce déclin a peut-être permis l'éclosion ou l'extension de petits vignobles locaux, principalement au nord. D'outan! qu'un nouveau marché s'ouvrail avec la formation des premières communautés chrétiennes. le vin, sang du Christ partagé entre tous, était indispensable aux cérémonies. Pour les chrétiens comme pour les païens, le vin appartenait au divin. CATHERINE CHALMAU novembre 1994, Sciences el Avenü.
C0111ml!<
••••• -® - Observez le texte ci-joint Domaine: Sciences humaines et sociales. La naissance du vin c'est aussi l'histoire du vin. Cette histoire se r etrouve à travers des chiffres Dates
rEnlJ{1l
arabes et romains associés aux étapes du développement du vin et de sa valeur. Ces étapes sant également liées à des lieux où elles se sant déroulées. Le tableau ci-après fait apparaître toutes ces informations. Valeur du vin
Étapes du développement
D~uis la fin de la emière~ ciation: 10 ans avant J.-c.
La vigne sauvage ~ dans le sud de ta France
vu- siècle avant
mais les Ligures connurent te goût et les effets avec en échange du sel, de " or, de l'étain l'introduction du vin par tes Ëtrusques et. .. des hommes
J.-c.
• sur la côte méditerra néen ne et dans l'a rrière-pays en - produit rare amphores - Ivresse « magique » alors réservé aux chefs, princes gaulois • dans te nord des Alpes avec vases et coupes
Vie - V-siècle ava nt J. -c.
Tandis que l' intensification du commerce du vin se fait dans le nord de la Gaule. avec la fondation de Marsei lle se produit alors l'extension de la culture de la vigne sur toute la côte méditerra néenne Vin de Marsei ll e
1"' cru gaulois breuvage au pouvoir guérissant, un aliment, un fortifiant avec des aromates un remède médical On le buvait pour lui-même avant et après jamais pendant
1"' siècle après
J.-c.
11° siècle après
J.-c. puis de cette époque
les plats aussi un .siPene ?e ro'!'anité denrée commercla e pnmordlale symbole d'enrichissement
Extension de la vigne : • en Gaule à M arseille - vins fumés, blancs légers censés guérir les ma ladies de la peau - vins épais plus ou moins riches • le Languedoc • Vins de Vienne goût - très prisé - de résine • Bordeaux • la vigne trouva d'a utres domaines de prédilection : Bourgogne, M oselle, Loire bon ne conservat ion bonification avec le Toutes ces régions produisirent du vin pour la consom- temp s mation locale l'exportation dans l'Emp i ~e et les. provin ces éloignées mais aussi vers Rome, reglon de Vignobles La Gaulle en effet est passée à une production de masse par excellence instal lations viticoles Quatre villages ont été étudiés par le Centre archéologique du Var ~ comportait un chai de 160 000 litres
le jus s'écoulait le vin fermentait ensuite M ola rd à Donzère dans la Drôme semble avoir eu . . 255 000 litres On retrouve les emplacements en Moselle
ralenti-
La crise politique du monde romain
et la concurrence des produits nord-africains rent l'activité
Ce déclin
a permis l'éclosion ou l'extension de petits vignobles locaux au nord . D'autant qu 'un nouveau marché s'ouvrait avec les communautés chrétiennes
• 35 •
sang du Christ indispensable aux cérémonies Pour les chrét iens comme pou r les païens le vin 2ppad;!anait au divin
rE,. . .....
CQ/11-IJ1(}
Ce tableau met en évidence l'alternance du récit et de la description.
rE. . . . .. . canune- rCnuol
rEnuab
• l'antériorité. Exemples: avant la dernière glaciation, il y a 10 000 ans, voici 30 ans, récemment ;
- Le récit de l'histoire du vin: Les dates à gauche dans le tableau, les verbes au passé simple, passé composé et présent historique (s'intensifie - les Grecs fondent Marseille - s'étend - fut - connurent - trouva - est passée ... ) marquent les étapes du développement de la vigne et du vin. Ces verbes apparaissent en italiques dans le tableau. - La description: D'une part la valeur du vin à différentes époques , d 'autre part la description des installations viticoles. Les verbes de la description sont à l'imparfait (donnait - était réservé - buvaient - contentaie nt - comportait - s'écoulait - se trouvai ent - fe rmentait - pouvait). Ils apparaissent soulignés dans le tableau. Les marques du temps, dans la colonne de gauche, sont inscrites dans le récit. Pour faciliter et enrichir la découverte des mots marquant la chronologie , voici quelques outils complémentaires: -les marques du temps:
deur. CellKi se loulile dons les lailles, se
puits de 3 600 mètres de prolondeur. les
permellre de produire à bon compte de
réchauffe au contact du granit et migre progressivement vers un second puils chargé
l'électricité.
de 10 pomper.
travaux ont commencé le 4 novembre. À la mi·décembre, les 2 000 mètres étaient dépassés et les prochains mois devraient enfin permettre de savoir. Quelques indices recueilli s sur les
pétrole ou du gaz, mais de l'eau très chaude dont les précieuses calories p:>urraient
• la simultanéité. Exemples: au cours du Il' siècle, pendant cette période, pendant ce temps, au fur et à mesure que, en même temps qu e , tandis que , alors que, au
['année en cours devrai/ être détermi· nonle pour savoir à quoi s'en /enir et, si /out va bien, exploiter un ;our cette singularité géologique ~, estime André Gérard, l'un
moment où;
des coordonooteurs du programme euro·
• la postériorité. Exemples: après le déclin, après avoir connu une période d'activité, à l'issue de l'étude; • la durée, le point de départ. Exemples: à partir du VI' siècl e, sitôt/ une fois le site découvert, dès que le site fut découvert ; • la période. Exemples: au début de, à l'origine de, à la limite de, entre 1900 et 1930, en l'espace de 20 ans, actuellement, à l'heure actuelle, de nos jours, pour l'instant, dans un premier temps; • le point final. Exemples: au bout de, jusqu ' à, à court/ moyen/ long terme, à brève/longue échéance, jusqu'ici, d'ici là ; • la fréquence. Exemples: chaque fois, à tout moment, en permanence, de temps à autre, épisodiquement, d'ordinaire, sans cesse, tout le temps; - la transformation: l'évolution est marquée - dans des textes qui exposent - par des verbes tels que s'intensifia, se fait, se mettre à.
~
péen de recherche en géothermie prolon· de, déloché du Bureou de recherches géologiques et minières IBRGMI ouprès de 10 société Secomine, qui cOOldoone le proie!. Cor dans le sous·sol alsacien mijote une drôle de marmite faite d'un socle de granit chaud comme les pierres d'un sauna. Depuis longtemps, les géologues savent que la température du sous-sol augmente
ovec 10 pr%ndeur. Ce • gradient géother· mique " comme disent les spécialisles, se traduit, dans les premiers kilomètres de l'écorce terrestre, par une augmentation de la température moyenne des roches de
3' C por 100 mélres, le centre de kJ Terre étant une fournaise où la température
déposse les 4 000' C Dons certoines régions tectoniquement très actives, ce paramètre peut atteindre
des voleurs de 6' C, 8' C et même 10' C por tronche de 100 mètres. les Étots{Jnis, l'Italie, le Jopon, le Mexique, 10 Nouvell.. Zélonde, les Philippines et les Petites Antilles lovec kJ centrole géothermique de 4 MW de Bouillonle en Guadeloupe!. sont riches de ces gisements naturels de calories. l'eou y déposse les 200' C et peut même, dons certains cos, flirter avec les
300' C, offront oinsi 10 possibilité de loire tourner de petites centrales. En dehors de ces régions ( chaudement privilégiées ~, il existe d'outres zones à gradient thermique anormalement élevé dont le sous·sol, souvent composé de granit, est fait ~e roches
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
L'EUROPE MISE SUR L'ÉLECTRICITÉ GÉOTHERMIQUE Le granit du sous-sol alsacien recèle d'énormes quantités de chaleur. À Soultz-sous-Forêts, les géologues tentent de localiser ce gisement géothermique pour produire du courant après l'an 2000.
choudes et sèches dons lesquelles peu d'eou circule. le nord de l'Alsoce est de cene nature et il n'est pas rare d'y enregisIrer des augmentations de température de
6' C, et plus, por tronche de 100 mètres. L'idée est donc venue aux géologues
d'élargir les réseoux de loilles déià exis' tonts dons 10 roche et de Iracturer artilicief Iemeot le gronit pour que l'eou courre plus facilement et y récupère les calories de ces
ntre Vosges et ForêlNoire, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Strasbourg, gît peut·être un trésor
d'orgent à cet endroit. Point de gisements
depuis environ sept ans dans b région de
de métaux précieux ou stratégiques. Juste
un petit Eldorodo énergétique que les
Soultz·sous·Forêts·Kutzenhousen IBos·Rhinl. là, les trépons broient 10 roche, brisent le
dans le soos·soI. Point de pièces d'", ou
hommes s'efforcent de mieux localiser
granit pour faire jaillir enfin non pas du
E
• 36 •
I",midobles réserves de choleur. le principe est tout simple. Par un puits de I",oge de plusieurs milliers de mètres, on in(ecte sous
pression de l'eou !rOide à gronde prolon·
Pour mener à bien ce type d'opérations,
les gooogues ont ieté leur dévolu sur des régions où s'élolent de gronds lossés teck> niques connus pour leur activité géother-
mique : 10 plaine de kJ limagne, le couloir rhodanien ou le lossé rhénon. Finolement. c'esl
l'Alsace qui
a élé retenue, en raison
de la bonne connoissance géologique que l'on avait de ce bassin OÙ existerait une zone géothermique favorable d'environ
onciens puits de ""oges pétroliers semblent indiquer que les travaux menés dons le courani de l'année dernière, avec l'aide des
Itoliens de l'ENEl, ont créé de nouveoux chemins pour le possage de l'eou. Mois seul le débit produit por le second puits d'exploilotion permellro, lorsqu'il sera oche
3000 kilomètres corrés. En 1765, lesser' vices du royoume y recueilloient déià l'huile dons 10 région de Pechelbronn IBos·Rhinj.
vé, de confirmer ces promesses. les respon-
miques ) découvertes par les mineurs el les
concept.
pétroliers. là, à gronde prolondeur, ronll .. roient de I",midobles choudières de gronit choud. En iuillet 1987, un premier laroge
PROTOlYPf tNDUSTRtll
sables de ce programme de recherches scientiliques à linolité géolhermique, placé Deux siècles ~us tard, on exploitait encore sous kJ responsobilité de l'European Hot des produits pétroliers dans ... des goleries. Dry Rock Association IEHDRAI. pourroient Dons les orchives, le BRGM 0 donc olors proposer, à 10 lin de 1995, la retrowé 10 trace de ces f. singularités ther- construction d'un petit pilote pour valider le
a donc été lancé qui, Irès vite, a confirmé ces informations. Résuhol : une lempérature
de 141' C à 2 000 mètres de pro/ondeur. Depuis, ce puits a été prolongé jusqu'à 3 600 mètres, où la température atteint
160' C.
200 DIGRES Ce chiffre esl encore un peu juste paur espérer lancer un tour un programme de production d'électricité suffisamment ren· lable. Deux cents degrés seraient souhaitables, même si certaines installations travaillent à température plus réduire. Dans ces conditions, le site alsacien de Souhzsous·F",êt peut'il convenir 2 André Gérard se veul confiant. f. les mesures Failes à par· tir du puils principal el des anciens Forages
pélroliers que nous ovons proi<>n9és pour otteindre les roches chaudes du gronil _ blent nous réserver une bonne surprise, dit· il. l'onolyse géochimique de l'eou à /60' C Ioisse en eHel supposer qu'elle prÛ' viendrail de réserves d'eau relativemen/ proches, mois qui seraient à environ
200'C '. Toul se passeroit comme s'il existait dons le sous·sol une série de boucles thermiques, les unes oU'dessus des outres, qui échangeraient leurs calories entre elles. Aussi a-t-oo décidé de forer, à 400 mètres environ ou sud·sud-est du premier puits, un second
• 37 •
Deux à trois puits supplémentaires devraienl être forés p:>ur alimenter cette installatioo financée par des inléfêts fronçais, allemands, par la Commission des Communautés européennes et avec des soutiens en nature de la jXlrl des Italiens et des Britanniques_ ta construction de ce pilote jXlurrait commencer en 1997 et s'étaler sur deux ans. Coût estimé du projet: 60
millions de Irancs por on pendont cinq ons. • l'obiecti!, précise André Gérord, c'esl de Foire Fonctionner ce pilole pendonttrois ou quatre ons à 10 Fin du siècle pour voir si /0 technique est bonne et si le gisement géothermique ne s'épuise pas. Dans ce cos, 10 conslrucJioo d'un prololype indus/riel pourroil étre Ioncèe vers 21J06.2001. ' les industriels que sont les producteurs d'électricité locaux allemands et strasbourgeois,
oinsi qu'EDF Internotionol etl'Ene! itolienne, se laisseront-ils convaincre d'équiper le
lossé rhénon de telles unités? Réponse dans dix ans. ~ N10is dé;à, remorque un experl, les Italiens affichent des prix de 8 centimes par kW/h paurdes ins/ollalions omorties el de /6 à 25 cen· limes pour d'autres en cours de réalisation. J
JEmFRANÇa5 AuŒREAU lelv1onde, mercredi 11 jonvier 1995
'E
••••• .®.
'r .. ... .. canune-
. canUI1e- 'El1fJal
Observez le texte ci-joint
Domaine: Mathématiques et sciences de la matière. Observez le titre e t le c hapea u de cet article extrait du Monde. L'un et l'a utre indique nt clairement que des pays européens font un pa ri , misent dans un avenir assez proche sur la production d'électricité obtenue à partir d'eaux souterraines très chaudes. Parcourez le de rni er paragraphe de l'article, la conclusion. Elle présente des perspectives optimistes à relier au chapeau « pour produire du courant après l'an 2000. » Le plan suivant fait découvrir les différents points de l'article et permet de se repérer plus facilement.
o • Dans la première partie. Il est quest ion d'une part du site géothermique, d'autre part de l'explication du phé-
nomène. - Retrouvez ces deux points . L'aute ur suscite l'inté rêt, la curiosi té du lecteur, il localise le s ite à deux reprises, puis il explique ce qu'est le « gradient géothermique ». - Relisez et cherchez ces détails. La partie ex pli cative est amorcée par « Car » poursuivie par « Depuis longtemps les géo logues save nt ... dans certaines régions tectoniqu es ... En dehors de ces régions "chaudement privilégiées" il existe d'autres zones .. . le nord de l'Alsace est de cette nature. ))
de l'auteur et indique la conséquence . • Essayez de répondre à ces questions: - Quel est le principe de récupération de la chaleur ? - Dans quels endroits les géologues effectuent cette opération? (pour vous aider: « ont jeté leur dévolu» c'est-à-dire « ont choisi de préférence ») - Que l a été le rés ulta t d e la première étape? Pe ut-on espérer mie ux e t plus? Quelle est la réponse du spécialiste dont les paroles sont citées? A-t-on une autre explication, plus nouvelle? 2. Viennent ensuite les perspectives . Il est utile de se repérer avec les dates qui marquent les différentes étapes éventuelles. • Faites correspondre à cha que date les phrases successives de cette entreprise, ce projet. - Fin 1995: .. . - 1997-1999 : .. . - Pendant 3 ou 4 ans: .. . • Établissez ra pid e ment un li e n e ntre la date de publi cation de l'article (date de publi cati o n du journal), les mots de la conclusion et la date de la dernière étape du projet futur. En bref, le plan: - origine du phénomène - explication - description du projet - pers pect ives en vue de la production est classique d'un texte qui décrit, présente un proj et. On peut s'attendre à retrouver souve nt la mê me organisation marquée prin c ip a le ment par des art icu lateurs logiques de cause-conséquence, des marqueurs temporels et des caractéristiques journalistiques:
O·
@ • La deuxième partie se compose aussi de de ux points essentiels : 1 • La description du projet 2 • Les perspectives l. Dans la première phrase, le mot « donc» marque l'articulation dans le raisonnement
- L'explication annoncée par II car )) exprime en fait la cause qui entraîne une conséquence « l'idée est donc venue ... )) - Les marques du temps. • passé: en 1765 - deux siècles plus tard - juillet 1987 - novembre - midécembre 1994. C'est un historique.
• 38 •
• futur:
prochain mois - fin 1995 - 1997 sur deux ans - pendant cinq ans - pendant trois ou quatre ans 2006 2007 - dans dix ans. Ce sont les perspectives. « Dans dix ans » résume l'ensemble des étapes.
@. Les caractéristiques journalistiques - On doit y prêter attention pour éviter des contresens, des erreurs. • Les paragraphes peuvent recouvrir plusieurs idées ou une idée peut être poursuivie dans un paragraphe s uivant. • Les intertitres ne résument pas toujours les paragraphes. -Il existe une façon particulière d'attiser la curiosité du lecteur sur la description du li e u, du site , selo n un procéd é na rratif propre a ux légendes, aux contes: «.. . gît peut-être un trésor. .. point de pièces d'or o u d 'arge nt... point d e gis e me nt s d e méta ux précieux ... jus t e un petit Eldorado ». Pour faciliter et enrichir la découverte des mots marquant le raisonnement logique et d 'a utres no ti o ns, voici quelques out ils complémentaires: Reportez-vous au texte « La naissance du vin » pour les marqueurs de temps. Les articulateurs logiq~es : -la cause:
'EnfJal
• prépositions, conjonctions: à cause de - faute de - grâce à - par suite d e - pour - comme - étant donné que puisque - alors - c'est pourquoi • verbes qui indiquent le pourquoi, l'origine, la raison, la base. • ponctuation: , (virgule) : (deux points) - la conséquence, la déduction: • prépositions, adverbes, conjonctions : et - donc - par conséquent - de ce fait dès lors - c'est pourquoi - c'est pour cela que - d e cette mani ère - ainsi - aussi d'où/de là (rappel d 'un résultat connu) tant que - si que • verbes, noms: amener à - aboutir à découler - déduire - engendrer - entraîner - produire - procure r - s'ens uivre - la cons équence - la conclusion - la fin - le résultat - l'effet - les répercussions - les retombées -la suite L'hypothèse : - conj onctions : si - comme si - mode et temps des verbes: conditionnel présent La qualification avec: - des chiffres : 3 - 100 - ... - des unités de mesure: • la température : degré Fahrenheit, degré Celsius • la distance: kilomètre, millimètre ... • la radioactivité: le becquerel. .. • le poids des pierres précieuses: le carat.
lew textew qui l'$fIlMellt UfI, pYo.blèm~
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
LA TERRE EST-ELLE TROP PETITE? Les ressources alimentaires de la planète sont, en théorÎe, quasiment illimitées. LA vraie question est: combien la Terre peut-elle supporter d'individus conl/ne VOliS et moi, qui polluent, roll lent en voiture, consomment ... ·39·
Entre 10 et 20 milliards d'habitants en l'an 2100
T: .......
camlni} 'EnlJlat
a [bonnel nouvelle esl Iombée jusle à poin t, avant l'ouverture de 10 Conférence internationale sur la PopulOlion el le Développemenl que les Nalions unies organisent ou Caire. Contrairement à ce que l'on croyait, le Ioux de croissance de la populolion mondiale morque une baisse non négligeable : depuis le débul de la décennie, il esl possé de 1,73 à l,57 %l'on. Cela signilie que le nombre des humains n'augmente " plus que ' de 86 millions chaque année, ou lieu de 93 millions. Ainsi, dons so lalle course à la multiplication, l'humanité, qui jusqu'ici s'occraissail chaque année de l'équivolenl
L
d'un J\Aexique, 1 écooomise ~11e ou moins, désarmeis, l'équivolenl d'un Burkina Faso. Plus encoorogeont encore : g1oOOlement, le laux de lécandilé de l'espéce humaine [le nombre moyen d'enfants fXU femme) connaîl lui aussi une érosion significative. Notamment dons plusieurs pays du tiers' monde, ki où kl bombe démographkjue esl la plus menoçanle : ou cours des d~ ans possés, le namble d'enlanls por mére es! ainsi possé de 4,5 à 3,7 en Inde. De 6,3 à 5,4 ou NépoL De 8,1 à 6,5 ou Rwando. De 6, \ à 5,4 en Mourilanie. Cela ne signifie évidemment pas que la populo lion mondiale vo bienlôl se meHre à ooisser, ni même se slobiliser dons un avenir proche. Cor il en vo de l'humanilé comme d'un pélraliel géonl : avanl d'observer les résuhals d'un changemenl de cap, il laul
compler avec la 1 vitesse acquise
1. f:
Il Ya
une fantastique inerlie, qui tien! à la durée de la vie humaine, explique le profe:seur léon Taboh, aujourd'hui professeur à l'Ecole des ooutes études, qui, en Iont que secrétaire général adpinl el direcleur de kl Di~sion des populalians de l'ONU, avoil élé, en 1974 el \ 984, l'organisoleur des deux précédentes conférences mondiales sur la populolion. l'Mme avec une lécandilé décli· nonte, la poP-llalion mondiale continuera de croître pendant des dizaines d'années. :t De plus, il s'agi l de diminu lians moyennes, à l'échelle de la planèle, qui cachenl de colossales el irquiélonles dispa· rités - d'une amplitude jamais vue, par exemple enlre certains pays d'A1rkjue el le monde occidenlol. Pourtanl, c'esl un limide début, même s'il reste plus que jamais urgent de continuer le combat. D'ailleurs il étai t grand temps! Car, explique Léon Taooh, « si fien ne changeait, si les toux de croissance et de fécondité actuels restaient
stables, une projection élémentaire montre dures, l'incapocilé des lechnalogies de la qu'en 2 \ 50 kl popukllion mondiole comp- dépollulian à suivre le mowemenl, la défolera il.. . 694 milliards d'âmes ... el d'eslo- restation, 10 réduction de la biooiversité, et macs '. jusqu'à l'augmentotion astronomique du prix Une situation évidemment inimaginable, du mètre carré dans les villes où afflueraient invraisemblable, impossible : comment, de Ioole laçon, nourrir aulonl de monde 2 Or il des milliards de gens. Bref, un monde invi· faut se méfier des prévisions en ce domaine. vable se pralile, dons la mesure où, riNenl « Rien n'est davantage sujet à remises en de vivre à l'occidentale, tous ces milliards queslian que l'idée de •popukllian limile, d'humains surnuméraires n'aspiren! qu'à paIconsble le démographe Hervé le Bras. Elle luer autant que nous. Ce qu'il semble difficiéloi! de \ million à l'âge de pierre, de \ le de leur reprocher - d'aulanl que ce légili· milliard au XVIII' siécle, de 20 milliards aujourd'hui. » De fait, les progrès incessants me • dévek>ppemenl ' esl oHiciellemenl préde kl prodoclNiIé ogrK:oIe klissenl supposer conisé par Ioules les autorilés en coorge du que kl pIonèle poorrail en lhécxie nourrir un devenir de la plonèle, ONU el Sanque nombre illimilé de bouches. En France por mondiale en léle. exemple, on récolte aujourd'hui facilement Mois, observe léon Taboh, • \ demi1T1il· 60 quinlaux de blé à l'heclare, con Ire liard d'automobiles son! actuellement enre\ seul il y a deux siècles. El kl praduclivilé de la voche bilière a doublé depuis \ 950. gistrées dans le monde, principale cause de En kie, au cours des dix dernières années, l'effet de serre. lmagine-t"(}(l ce qu'il en 5efait la production céréalière s'est accrue de avec pusieurs milliards de véhicules circulant 45 %, bndis que, poor kl pérKx:le considé- sur les routes e! les villes, dons les deux rée, les prévisions des experts oscillaient hémisphéres, pour satisfaire les aspirations enlre 5 el 14 %. On poorrail mullipliel les de Ioos ? le canlorl occidenlol ne peul pos exemples. être généralisé sans graves atteintes à l'enviOn a d'ailleurs calculé que l'énergie suHi· sanie p:>ur foire face aux besoins d'un être ronnement. 1\ doit être considéré comme un humain [3 000 kikJcolories por jour[ esl à épisode Irès blel de l'hisloire du monde. \1 peu près égale à ce que chaque mètre dail klisser kl ploce à des lormes de ~e plus carré de 10 surfoce terrestre reçoit chaque Irugales, el même plus ausléres '. jour du Soleil. Conclusion : même en ne le problème des roolions enlre les deux tenant compte que des mètres carrés de surD - Démographie el Dévek>ppemenl - esl loces émergés - donc en oublia ni les cab· sales potentialités nutritives de l'océan -, il Y ainsi posé. Il sera, ou Caire, l'oIbjel de kmgs aurail Ihéoriquemenl place pour \ 32 000 dél:ots. On sait, p:>ur ainsi dire deP-lis tou· milliards d'humains ... à supposer qu'aucune jours, que le taux de fécondité est inverseaulre besliale ne soil plus ~ poor leur dispu- menl praporlionnel ou niveau de déveklppe 1er leur pitance limite. menl [le nomble d'enlanls por lepper poor vraie question est: combien d'individus que 10 natalité ooisse par voie de consécomme vous et moi, même bien nourris, b Telre peufelle supporler? Des individus qui quencel possianne depuis Ionglemps les polluent, roulent en voiture, abîment, démographes c0050lTlment '. là est1e vériloble mur contre Elle n'es! celles pos Iranchée, el on doil lequel noire lalle exponsian risque de se seulement constater que les deux vont de heurler : les dégâls écologiques, l'épuise- poir, comme l'œul el kl poole.. ment des matières premières, le délabrement FAB(N GRLHER de kl pklnèle, l'empoisonnemenl de l'alm<> le Nouvel ObsernJreut, 08-t4 5efXembre tQQ4. sphère, la muhiplicalian des dépâls d'or·
·40·
T ......... Cilmmi} Tnl1at
..-.®..
Observez le texte ci-joint
Domaine: Sciences de la vie.
nest jalonné de nombreux termes d'articulation qui aident à saisir les relations entre les idées. La valeur de ces termes est commentée en marge.
La (bonne) nouvelle est tombée juste à point: le taux de croissance de la population mondiale marque une baisse
non négligeable: de 1,73 % à 1,57 % l'an.
Cela signifie que le nombre des hommes n'augmente « plus que» de 86 millions chaque année. Ainsi l'humanité économise-t-elle J'équivalent d'un Burkina Faso.
Traduction concrète du pourcentage en chiffres.
Plus encourageant e ncore: le taux de fécondité baisse lui aussi.
Deuxième aspect de la bonne nouvelle
Cela ne signifie évidemment pas que la population mondiale va bientôt·se mettre à baisser
L'importance de la nouvelle est limitée, relativisée.
Car (... ) if faut compter avec la spécialiste L rabah).
Justifications de cette limitation.
«
vitesse acquise» (citation d'un
De plus, il s'agit de diminutions moyennes qui cachent de colossales et inquiétantes disparités . La valeur de la nouvelle est réaffirmée
Pourtant, c'est un timide début
et renforcée.
D'ailleurs, il était grand temps
s;gr si rien ne changeait ... en 2050 la population mondiale compterait 694 milliards d 'âmes .. Une situation évidemment inimaginable: comment nourrir autant de monde?
Justification du renforcement. Question et réponse implicite: c'est impossible.
Qr il faut se méfier des prévisions en ce domaine
Rien n'est davantage sujet à remises en question que l'idée de « population limite» De fait, progrès incessants de la productivité agricole - En France, en Asie
Réfutation de cette réponse.
On a d'ailleurs calculé que l'énergie suffisante pour faire face aux besoins d'un homme est à peu près égale ...
Argument supplémentaire.
Conclusion: il y aurait théoriquement place pour 132 000 milliards d'êtres humains: pour nourrir les hommes il y a de la marge. (cf. chapeau: « Les ressources alimentaires sont en théorie quasiment illimitées ... »)
Le premier problème posé est écarté.
• 41 •
Exemples.
rE......... camm& rEnu.tll
rE. . .. . ... canune, rEnuol
La vraie question est: combien d'individus qui pofluent et consomment la terre peut-elle supporter?
Nouveau problème posé pa r un expert.
Là est le véritable mur: les dégâts écologiques, l'épuisement des matières ...
Confi rmation de son importance, énumération de tous les aspects .
Bref, un monde invivable
Résumé
Dans la mesure oÙ tous ces hommes n'aspiren t qu'à polluer autant que nous.
Exptication
Ce qu'it semble difficile de leur reprocher
Commentaire
D'autant que ce cc développement» est officiellement préconisé
et renforcement.
lY1.2i.s.
cc le confort occidental ne peut pas être généralisé .. . fi doit céder la place à des formes de vie plus frugales. »
Objection
Le problème des relations entre les deux cc D » - démographie et développement - est ainsi posé. On sait que le taux de fécondité est inversement proportionnel au niveau de développement. La question de savoir par oÙ commencer passionne depuis longtemps les démographes.
Conclusion N ouvelle form ul ation d u problème et expl icitation.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
RÉPUBLIQUE
Égalité ou équité? Secrétaire général de la confédération Force ouvrière, Marc Blondel n'apprécie guère l'enthousiasme de certaines élites pour 1'« équité », Préférer l'équité à l'égalité, c'est tourner le dos aux valeurs républica ines en optant pour une « égalité flexible », L'équité est à l'égalité ce que l'humanitaire spectacle est à la politique, par Marc Blandel
' L
ÉQUJTÉ est à la mode. À première vue, cela peut sembler une banne chose. Il n'en est cependant rien. Car au travers de l'équité, ce que certains palitiques ou experts -
tel Alain Mine - véhiculent, c'est une remise en cause importante des valeurs républicaines. Si les deux mots, égalité et équité, ont la même racine latine, leur sens n'en est pas moins différent. Selon le dictionnaire Larousse, l'équité est autant « la vertu de celui qui passède un sens naturel de la justice, impartial, que « la justice morale ou naturelle, considérée indépendamment du droit en vigueur ' . L'égalité, selon la même référence, est « le rappart entre individus, citoyens, égaux en droits et soumis aux mêmes obligations '. De fait, l'équité s'apparente à une « égalité flexible " permettant des interprétations multiples. Que ce soit en fonction de la situation,
·42·
de celui qui parle ou est concerné, d'impérotifs divers, économiques par exemple. Les partisans de l'équité, par opposition à l'égalité, ont notamment comme référence un professeur américain, le professeur Rawls, selon le;quel il convient de distinguer parmi les inégalites celles qui sont justes de celles qui sont Injustes. Seules seraient justifiées les inégalités profitant aux plus défavorisés et n'affectant pas I~s ?roits, fondamentaux Mais de quel Iype d Inegalites peut-il s'agir? D'une inégalité vis-àvis du droit. JI faut pauvoir déroger au droit paur peu que cette dérogation bénéficie aux plus défavorisés
plein emploi. Car - et c'est là l'un des paints caractéristiques du raisonnement des Saintjust de l'équité - , les contraintes économiques sont incontournables et il faut s'y adapter. liberté, égalité, fraternité, ces valeurs républicaines issues du souffle de la Révolution ont toujours revêtu un caractère d'objectif et d'u topie. Qu'elles n'aient jamais été totalement respectées n'est pas une nouveauté. Ce n'est pas une raison pour les considérer comme dépassées et archaïques et les remplacer par « libéralisme, équité, individualisme ' .
Qui juge le fait que la dérogation sera bénéfique ? Qu'est-ce qui est juste ou inj uste? Qu'est-ce qu'un « juste' saloire? En vertu de quoi le principe de la dérogation ne conduit pas à minimiser et affaiblir le droit? Autant de questions que ne se pasent pas les partisans de l'équité contre l'égalité. Ce principe de la déroga tion revêt, dans le domaine social notamment, une appellation que nous avons rencontrée à plusieurs reprises, celle de « discrimination pasitive ' . Cest en son nom, par exemple, que les femmes doivent être autorisées à travailler la nuit. En ce domaine, les partisans de la « discrimination positive » n'ont nullement pensé à limiter sérieusement le travail de nuit des hommes.
Soumission ou rébellion En prenant référence sur des travaux américains, les partisans de l'équité oublient tout simplement que la démocratie américaine est très différente de la démocratie française Aux ÉtatsUnis, les droits sont avant tout individuels. Cela explique notamment tous les débats du syndicalisme, en son temps, autour du part d'armes ou de la sécurité sociale. En France, droits individuels et collectifs sont intimement liés dans la conception républicaine. Cest aussi ce qui est à l'origine de la laïcité.
À partir du moment où celui qui déCide est c,elui qui fixe le caractère juste ou in juste, l'équite ne peut qu'être factetir d'inégali tés craissantes. D'autant d'ailleurs que ses partisans s'appu ient sur une mécanique bien connue. Certains droits n'étant plus universellement respectés, il convient de les modifier pour tenir compte de la réalité. le droit au travail n'est plus respecté. Déréglementons-le!
Pour respecter l'égalité, il faut certes être impartial, mais s'appuyer sur des droits reconnus par la loi. Un ban prince, soucieux du bien de ses sujets, peut être équitable. Dans cet ordre d'idée, le RM devient équitable, puisque le droit au travail est devenu impassible t:équité est à l'égalité ce que .l'humanitaire spectacle est à la palitique : un alibi paur ne pas s'attaquer aux vrais problèmes. Penser équité, c'est être finalement soumis. Penser égalité, c'est être rebelle.
JI ne viendrait pas à l'esprit, par exemple, de renforcer le rôle des inspecteurs du travail en matière de contrôle ou de mettre en oeuvre une palitique économique orientée vers l'objectif de
• Marc 810ndel est seqétaire général de Force ouvrière.
·43·
le i\IIondc, vendredi Cl décembre 1994.
T.... .
Organisation de l'argumentation
our votre information , avant de lire le texte ci-joint : _ La confédération Force Ouvrière est une des organisations syndicales françaises. _ Les inspecteurs du travail sont chargés de veiller à l'application du code du travail. _ Le RMI, Revenu Minimum d 'Insertion , créé en 1988, est une inde mnité minimale accordée à une personne qui ne dispose d'aucun revenu. _ L'expression « Les Saint-Just de ... » (ici, de l'équité) signifie: les farouches partisans de ... les défenseurs intransigeants de .. . (Saint-Just était un révolutionnaire célèbre pour la rigidité de ses principes.)
P
••••• .®.
rc ." .. , .. caml11.& rüwal
. CiUIUn& rEnlJloi
_ Dans le pre mier paragraphe (c'est fréquent, nou S l'avo ns dé jà not é, d ans les textes d'opinion) l'auteur expose sa thèse. • Il part d'un constat: " L'équité est à la mode)), • donne sa posit ion : « ce n'est pas une bonne chose )), • et la justifie: « car c'est une remise en cause., . )), _ Il définit ensuite les deux mots " équité n et " égalité n. Il cite les définitions du dictionna ir e e t e n tir e un e co nc lu sion: " L'équité s'appare nt e à un e "éga li té fl exibl e" pe rm etta nt des inte rprétations multipl es .. . e n fon c tion d' ... impératifs divers , économiques par exemple n. • Cette définition est d éjà un argum ent contre l'équité. • C'est sur le terrain économique et social que M. Blondel va argumenter (il faut se souvenir de sa fon ction).
Observez le texte.
Domain e: Sci e n ces éc onom iques e t juridiques. Le titre, le surtitre, la signature et le chapeau en donnent le sens général. _ Le titre pose une alternative: " Égalité ou équité? n
_ La signature est celle du secrétaire génér a l d'un e organisation syndicale, Ma rc Blondel. _ Le chapeau donne sa réponse à l'alternative du titre: " Ma rc Blond el n'apprécie guè re l' e nthous ias me de certains pour l'équité" et la raison de cette position: " Préférer l'équité c'est tourner le dos aux valeurs ré publicain es e n préfé ra nt un e "égalité flexible" .. ." _ Le surtitre " République" est ainsi précisé.
La dernière phrase du chapeau est pour le moment une formule un peu énigmatique. • Il s'agit clairement d' un texte d'opinion qui défend une thèse. La thèse, dans ce cas, nous est déjà donnée dans la présentation de l'article: il faut préférer l'égalité à l'équité. Mais il faut encore bien sûr comprendre les arguments développés. • Bien distinguer l'opinion de l'auteur luimême et l'opinion de ceux qu'il critique ou plus exactement l'opinion qu'il leur prête.
_ Le troisième paragraphe commence par: " Les partisans de l'équité ... n et on retrouve cette express ion (ou son éq uiva lent " Les Saint-Just de l'équité n) dans chacun des paragraphes suivants (4, 5, 6 et 7). • Il s'agit d'une présentation critique de la position d e ceux-ci dan s laqu e ll e il es t donc très important de bien différencier l'auteur et l'opinion qu'il attaque. Nous y reviendrons plus précisément ensuite. On relève essentiellement deux arguments : • " L'équité ne peut qu'être facteur d'inégalités n • Les partisans d e l'équité sont prêts à abandonn e r certain s dr o its esse nti e ls " pour tenir compte de la réalité n Le passage à ce nouvel argument est marqué par un double articulateur : d 'autant ... d'a illeurs que ... _ Dans l'avant-dernier paragraphe l'auteur oppose la conception américaine du droit et la conception franç aise: droits individuels/collectifs. (Il avait déjà noté au paragraphe 3 qu'une des" références n pour les partisans de l' équité éta it un professe ur américain.)
• 44 •
- La conclusion (dernier paragraphe) réaffirm e la thèse (c'est aussi souve nt le cas da ns les textes argumentatifs) , mais avec des formul es choc destinées à frap per le lecte ur. On retrouve l'affirmation un peu é ni gmat iqu e d e la fin du c h apea u : " L'équité est à l'égalité ... n, mais elle est ici
explicitée, comme l'annoncent les d euxpoints (:) L'équité et " l'humanitaire spectacle n sont des alibis pour ne pas s'attaquer aux vrais problèmes. Il faut donc leur préfé rer les d eux « valeurs qui le ur sont opposées, respectivement l'égalité et la politique. )1
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• La différenciation des opinions : Commentaires et opinions de
Opinions des partisans de l'équité, rapportées
M. Blondellui·même
et/ou interprétées par Marc Blondel
Les partisans de l'équité ont comme référence le professeur Raw/s, se lon lequel : a) il convient de distinguer parmi les inégal i ~ tés celles qui sont justes de celles qui sont in jus tes. b) Seu les seraient justifiées les inéga lités profitant aux plus défavorisés et n'affectant pas les droits fondamentaux.
Mais d e q uel type d'inéga lité peut-il s'ag ir ? D'une inéga lité
v i s~à~vi s
du droit.
Qui juge le fait ... ? Autant de questions que ne se posent pas les partisans de l'équité Â partir du moment. .. l'équité ne peut qu'être facteur d'inégalités croissantes. D'autant
c) Il faut pouvoir déroger au droit pour peu que cette dérogation bénéficie aux plus défavori ~ sés.
d'ailleurs que ...
11 ne viendrait pas à l'esprit, par exemple, de renforcer Je rôle des inspecteurs du travail ... ... car...
d) Ses partisans s'appuient sur une mécanique bien connue. Certains droits n'étant plus res~ pectés, il convient de les modifier. Le droit du travail ... Déréglementons-le l
e) Et c'est là l'un des points caractéristiques du raisonnement des Saint-Just de l'équité. Les contraintes économiques sont incontournables
et il faut s'y adapte r.
Liberté, égalité, fratemïté, ces valeurs
républi~
caines ...
n note que l'auteur peut indiquer plus ou moins nettement que l'opinion rapportée n'est pas la sienne
- par l'emploi du conditionnel qui marque la distance vis-à-vis de ce qu'il dit (vo ir (b)).
- par une expression qui introduit habituellement le discours rapporté (voir (a)) : selon, d'après mais aussi un des multiples v er bes introdu c t e urs : affirm e r, pr étendre ...
- par remploi d'une expression qui désigne explicitement so it l'opinion (cette id ée, cette opini on, cette th éor ie ... ) so it les gens qui la partagent (les partisans de ... les défenseurs de ... )
O
• 45 •
.. camme rEnlJ1al
Cette expression peut fi gurer dans un e phrase qui n'est pas clairement reliée au discours rapporté par un e marque formelle: • une phras e "incise" c'est-à-dire entre parenthèses, entre tirets ou entre virgules (voir (e)) • une phrase séparée qui précède le discours rapporté. Par exemple dans (d), il faut comprendre que l'expression « une mécanique bien co nnue « est développée , préc isée, par toute la fin du paragraphe, bien qu'il n'y ait aucun lien forme l entre les deux phrases, pas même le signe de ponctuation " : ». Quand M Blondel dit" Créons le droit à l'activité» il fait parler les partisans de l'équité. Il est donc très important de bien voir aussi jusqu'où se poursuit dans le texte l'opinion rapportée.
T. . ....... comme "ElWtJl
Il faut donc être très vigilant pour ne pas attribuer à l'auteur un e opinion qu'au contraire il critique. C'est un aspect essentiel du texte argumentatif, dans lequel il y a souvent un dialogue entre deux thèses contraires, et peut-être sa principale difficulté.
Pour guider la compréhension d'un texte, voici les principaux articulateurs qui servent à le structurer et à l'ordonner. On peut distinguer: 1 • Ceux qui ajoutent une idée ou un élément d'information qui va dans le même sens que le précédent: de plus ... de même ... par ailleurs ... en outre ... d'autre part ... également .. .
Enfin, l'auteur peut aussi ne donner aucun indice. Seul le sens du texte, la logique du raisonnement permettent de comprendre que c'est une autre voix qu'on entend (voir
Les éléments d'information accumulés peuvent aussi constituer une série dont l'organisation est soulignée par les articulateurs
(c)) .
suivants: 1·'élément
premièrement en premier lieu
d'abord tout d'abord avant tout non seulement
............................
Élément final
2·,3· ... deuxièmement troisièmement en second lieu etc. ensuite puis (ou tout autre articulateur qui sert à ajouter) ......... mais encore
2 • Ceux qui expriment l'oppositionconcession : mais , cependant , toutefois, pourtant, néanmoins
3 • Ceux qui expriment l'oppositioncontraste en revanche, au contraire, par contre par ailleurs, d'un autre côté, d'autre part d'une part ... d'autre part, d'un côté ... d'un autre côté, d'un côté ... de l'autre
NB : a.
«
·46·
La réponse est introduite par un articulateur qui marque l'opposition: mais, cependant, pourtant, toutefois, néanmoins, il n'empêche que .. .
bref. .. , ainsi. .. , en somme ... , somm e
toute ... 8 • Ceux qui introduisent: une autre manière de dire (une équivalence ou une interprétation) c'est-à-dire, autrement dit, ce qui revient à dire que, en quelque sorte, en somme un exemple, par exemple, entre autres, en particulier, particulièrement, notamment une précision, une rectifi cation
Il • Ceux qui explicitent une conclusion: Cette conclusion peut être marquée par une expression qui annonce: - simplement une conclusion: en conclusion .. . , pour en conclure ... , on peut en conclure que ... - la reprise, le résumé de l'idée générale: voir point 7 - un choix (quand plusieurs thèses ont été exposées) : finalement, en définitive, en fin de compte, tout bien considéré, tout bien pesé - une déduction, une conséquence: voir pOint 6
1 Domaine: Sciences économiques et juridiques
Elles peuvent être composées d' un ou plusieurs
Un entretien avec Denis Stoe/et
Associez les réponses aux questions. Aidez-vous du titre et du chapeau.
paragraphes.
Reconstituez cet article.
l'ordre des questions est celui selon lequel elles
4 • Un mot qui introduit une Idée nouvelle dont il faut tenir compte car elle est essentielle au raisonnement: " or ..
certes, bien sûr, évid emment, naturellement, il est vrai que ...
7 • Ceux qui introduisent la reprise, le résumé de l'idée générale:
et « par ailleurs »
b . Atte ntion! Ne confondez pas" par ailleurs» et " d'ailleurs » (voir point n° 9)
L'obj ection est constituée par un fait ou un argument qui soutient la thèse adverse et dont l'auteur reconnaît la validité. Elle peut être introduite par:
ainsi
peuvent être: -l'équivalent de " de plus » (pour ajouter) - l'équivalent de " en revanch e» (pour opposer)
10 • Ceux qui introduisent une objection et sa réponse :
6 • Ceux qui introduisent une conséqnence, nne déduction: en conséquence, par conséquent, donc c'est pourquoi , aussi (+ inversion du sujet)
9 • Ceux qui ajoutent un élément que l'on présente comme une preuve supplémentaire, quelque chose qui vient confirmer la thèse, un renforcement: d'ailleurs ... , d'autant que .. ., d'autant plus
»
que ... , d'autant moins que .. .
5 • Ceux qui introduisent une explication, une justification : car, en effet
en fait , en réalité, en vérité, plus précisément, ou plutôt
enfin
d'autre part
" or » souligne la relation entre deux faits. Il peut s'agir d'une relation de concordance ou d'une opposition.
ont été posées. Les réponses aux questions de l'entretien sont dans
le désordre.
lisez et repérez dans les questions les mots qui peuvent être repris: - de la question qui précède, à la réponse, - ou de la réponse, à la question qui suit.
• 47 •
T..
.. aUnJ1W
'E. ... .. ... cQ./nme- rEnoQ.l
TruJ!.lll
Un entretien avec Denis Stoclet « On ne reviendra pas à la société de consommation » ANS le petit monde de loa consommation française Denis Stoclet, à la fois SOCiol~gue el
D
consultant est un cos . Inconnu du grand public, ses éludes annuelles
crise pour de nombreuses rOisons. P~mo, on a moins besoin d'avoir des
du concubinage, du divorce, de la ~jsse du nombre d'enf?nts, etc., les
sur l'évolution des marchés à moyen et long lerme font pourtant de plus en plus figure de bible dans les milieux de la distribution et du marketing...
vetements protecteurs, on passe de maisons chauffées à des voitures?u ~ des transports en co~mun chau~ffes, ~ des bureaux chauffes, ou me~e a des cabines de tracteur chauffees! Secundo, le souci de paraître et les
menages sont plus petits. On en a souvent dé~uit que c'était la fin de 10 consommation de ma~se . ~rreur, car beaucoup de « petits men ages » consomment plus qu'un nombre restreint de ramilles nombreuses. Une personne seule a besoin d'un réfrigé· rateur, deux personnes n'en achète· ront pas deux!
D - Les consommateurs sont devenus plus économes, plus prudents, moins sensibles aux marques ou aux modes. la crise a-t·elle marqué la fin de la c société de consommat!on ... ?
fi Quels sont ces « changements sociologiques lourds' 2
m Ces deux tendances ne soutiennent1:.1 elles pas plutôt la consommation?
El Outre le niveau éducatif, quels sont les autres racteurs structurels ?
tr=I Vous avez aussi évoqué comme foc-
a
leur structurel lourd le souci du corps et de 10 santé ..
m
Vous le croyez?
D
- Un ?utre secteur durablement alleint €) - Second ~xemple : la t~ille des est 1 habillement. Les Français menages. C est un facteur Ires Imporn'~taienl déjà pas motivés Ov?nl la tant et souvent mal compris. Du lail
Dons l'hypathèse d'une reprise, quels domaines resteront durablement « plombés ... ?
im~ératirs e~ ~a: ière d'u~irormes
sociaux ont diminue. Ils ne s Imposent plus que dons des circonstances minimes et pour des classes d'âge ou des milieux sociaux très typés . Les hommes dans les entreprises, même les cadres sont de moins en moins obligés d~ porter un costume et une cravate. Cela ne se fait plus du tout dans d'innombrables proressions : chez les enseignants, chez les chercheurs, dons la pub, dans l'informatique, elc. Il n'y a plus guère que la banque et l'assurance qui l'imposent. - Les seuls chez qui continuent à sévir des « impératirs sociaux catégoriels ... sont les adolescents. Pour eux, la conlormité aux normes du groupe en matière d'habillement est extraordinairement violente. Quand un ado veut un «501 ... , il veut un vrai «501 ... , pas une copie. Sa vie, son standing en dépendent complètement. Ce sonl des uniformes chers el qui se renouvellent, mais ce sont les seuls..
nous appelons 1« ~conomlsm.e .... Les Français sont de mieux en mieux lormés à l'économie. Ils sont auiourd'hui pour la plupart capable; de com· prendre des ;oncepts,qui etOient hars de .Ieur portee naguere, et f?nl des arbitrages d~ plus e.n plus rahonnels, des c?lculs economlques de ~Ius.en plus fms. Les femme~, en part.l;uher, q~and elles s.ant achves, ma~lees ,et meres de famille, font toute la lournee des arbitrages sévères entre le temps et l'argent. Elles valorisent leur temps: pour acheter du temps elles sont prêtes à dépenser plus. Elles achètent donc des produits économiseurs de temps qui sont plus chers [comme les surgelés). Mais elles veulenl les acheter bon marché . D'où l'attention accordée aux prix. D'où le succès des chaînes de magasins à prix cassés. - La consommation repartira, mois les Français resteront durablement plus prudents, plus épargnants, plus méfiants vis-à-vis de l'avenir. Et un certain nombre de comportemenls expérimentés pendant la crise ne s'effaceront pas. les ménages n'oublieront pas de sitôt qu'on peut obtenir des ristournes quand on achète une voiture! Et il est très difficile aux distributeurs de sortir du cercle vicieux des rabais et des soldes. Si 10 reprise est durable, ces phénomènes s'atténueront en trois ou quatre ans. Mois sans disparaÎtre. On ne reviendra pas à la situation précédente. De toute façon, dans un certain nombre de domaines, les consommateurs ont tout ..
·48·
C) -
Oui, mais parallèlement, on constate d'autres tendances structurelles qui marquent la fin de la société de consommation telle qu'on l'a connue . Elles montent depuis quinze ans, et se sont exacerbées avec la crise. Prenons un facteur maieur l'élévation du niveau scolaire. Plus les Français sont éduqués, moins ils sont dupes des marques : ils se considèrent comme aptes à choisir eux-mêmes les produits, ,sans avoir besoin d'une caution. A l'inverse, les plus vieux, les moins diplômés et les plus pauvres se font plus aisément' piéger' por la société de consommation . Ils continuent à croire naïvement à la supériorité des grandes marques, au conseil du commerçant, etc. Ils fourn issent le gros de la cl ientèle des petits commerces chers ...
@-
Premier exemple: la maison individuelle, qui s'est développée rapidement en France iusqu'à la crise, reste une forte aspiration. le chômage et le niveau des taux d'intérêts la bloquent momentané· ment Mais si ces verrous sautent, une vague de personnes frustrées depuis des années vont réaliser leur rêve . Or dès qu'on achète une maison, le mode de vie chan· ge profondémen t On dépense beaucoup plus en équipement de la maison, en iardinage, en loisirs sportifs, et en voiture, beaucoup moins en habillement, en sorties, en voyages: le besoin impérieux de s'évader s'efface.
m-
C'est plus compliqué. la crise a servi de révélateur. Mais depuis quinze ans on observe une série de changements sociologiques lourds qui modifient les attitudes face à la consommation: baisse de la taille des ménages, travail des femmes, habitat en maisons individuelles, élévation du niveau scolaire, souci du corps et de la santé, etc. Certains de ces foc· teurs ont été exacerbés par la crise, d'autres ont vu leurs effets momentanément bloqués . Si la reprise se confirme, la consomma· tian repartira, mais elle sera diffé· rente. On ne reviendra pas aux modes de consommation des grandes années.
0-
Crise ou pas crise, des domaines comme le meuble ne repartiront iamais sur le rythme précédent les ménages se sont équipés pendant quarante ans et, en plus, c'est transmissible! Chez les ieunes ménages, la moitié des meubles proviennent des dons et récupérations, le reste est acheté ban marché. le seul domaine qui se porte bien est la literie . les Français investissent dans des lits de plus en plus confortables. On retrouve le souci de santé.
C) -
il pèse lourdement et continuera de peser sur les consommations, qu'il s'agisse de l'alimentation, des pratiques sportives, des produits de beauté, des soins du corps, et, bien sûr, des médicaments. Voilà pour les tendances structurelles, les trois tendances principales: le niveau scolgire, 1'« économisme» et le souci du corps sont celles qui font dire à un certain nombre d'analystes que la société de consommation est finie.
Propos recueillis par Véronique MaL/rus le i\I\onde, dimanche 29lundi 30 ianvier 1995.
Voir page suivante
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T . .... ... . ct:lmm~ T I1.lJlal anciens' matériaux devien· nent de plus en plus des .. matédes objets nouveaux, et il foui riaux avancés'. construire Ioule 10 chaine avant Prenons un exemple qui nous que ces objets deviennent des est proche. La lutte passionnante matériaux, avec le c risque' que se livrent, actuellement, qu'une étape de ceUe chaîne l'acier, les alliages d'aluminium soit à tel point limitant, qu'il foU" ~ dra attendre son déblocage et les po~mères pour la conquêpour que l'objet devienne un te du marché de la construction veritable matériau. On est alors automobile, est à 10 fois pathéen présence de ce qu'on paur· tique et exaltante. Tout le monde rait appeler des « matériaux sur s'accordait, il y a une vinglaine De la canette de l'étagére '. d'années, pour affirmer que la boisson gazeuse à Considérons d'abord ces voiture de l'on 2000 serait en la pyramide du Louvre objets nouveaux, dont on rêve « plostique », entendez en po~ en passant par la haute qu'ils deviennent des matérioux mères et en composites à matf~ nouveaux ou qui sont en Irain couture, les matériaux de le devenir. Cristaux liquides, ce po~rrlèle. tes aciers ont relenouveaux envahissent surper'réseoux de semi-conduc- vé le dé fi et de nouvelles Par Marc Aucouturier, notre quotidien. Quel teurs, supracooducleurs à houte nuances à hautes caroctéris· directeur de recherches au température critique, quasi-cris- tiques, de noweoux traitements monde nous préparent CNRS, au taboratoire de toux, lullérénes, polymères de surface pour 10 protection les futuralogues du métallurgie de l'université conducteurs, gels ou aérogels contre l'environnement, ont vu le Paris-Sud. génie des matériaux? on l vu, ces deux dernières jour, ou prix de recherches fondécennies, la naissonce dons cédés de séchage ou de Iraitedamentales considérables, pour cuveaux matériaux, les laboratoires d'une impres· ment antipourrissement adoptés, ma tériaux avancés, sionnante liste de produits ou permeltre des gains en poids, développement de chaînes matériaux intelligents, d'objets dont 10 struclure ou les donc en consommation et en industrielles d'u tilisation des matériaux composites, nonomopropriétés étaient jusque-là durabilité. la proporlion de sous-produits [chutes de bois, tériaux ... Depuis que les crises insoupçonnées. Il n'existe sons polymères dons les matériaux sciure ... ). Si, par application du successives de l'énergie et des doute pas, historiquement, qui composent une carrosserie matières premières onl secoué le génie génétique, un Ioboratoire d'exemple d'un foisonnement de voiture n'augmente plus monde de 10 recherche et du met ou point une espèce de pin créatif aussi fructueux autour depuis quelques années. Et particulièrement résistante en développement, obligeant les d'une seule discipline. Certains puis, voilà que l'aluminium poinfuturologues du progrès techno- milieu marin, nous voici en pré- de ces objets, comme les cris· sence d'un c matériau avancé '. te son nez. Après l'épisode sons logique à repenser les grondes toux liquides, ont franchi le cop évolutions des outils de ce pro- Si, par ailleurs, une résine syn· de la mise en œuvre. Ils sont suite de la fameuse Panhard grès en termes d'économie, le thétique uhra-légère et ultra·résis- devenus des matériaux à paf! dons les années 60 - une voi' mol c matériou • s'esl vu quali- tonte, trouve un débouché dons entière, même si le domaine ture dont la carrosserie était fié, comme pour souligner son la fabrication de coques de qu'ils ont ouvert est loin d'être entièrement en aluminium - , 10 imp:>rtonce, d'un nombre d'ad- bateaux avec de meilleures pero entiérement épuisé et est toujours porlie sembloil perdue. fv\ois, ieclils tous plus specloc~loires formaoces que les précédentes, en cours d'expk>ration. Gui n'a grâce aux progrès réalisés dons les uns que les outres. Ou est-ce 10 résine est promue ou titre de constaté les progrès quasi jour- le domaine de 10 construction naliers dons la qualité des qu'un nouveau matériau ou un c matériau nouveau '. De tels exemples pourraient images sur les écrans à crisloux aéronautique, .. domaine réser· matériau c avancé· ? El loul liquides ou dons 10 rapidité des vé » traditionnel des alliages d'abord qu'esl-ce qu'un maté- être multipliés à l'infini,[ ... J d'aluminium, ces c matériaux En somme, dons la chaîne réponses des affichages? riau? D'outres, comme les supra· avancés» sont maintenant en Tout simplement de 10 matière élaboration/mise en formel fonctionnolisée : le bois du pin fonction no 1isation/ caractérisa- conducteurs à haute température mesure de venir concurrencer sur son qui pousse devant ma porte est tion/mise en œuvre qui est 10 critique, attendent de franchir l'acier éventuellement un objet biolo- définition et 10 caractéristique de l'étape d'une difficile mise en terrain le plus sûr. La lutte est 10 discipline nommée c Science forme pour libérer leurs formi- repa rtie ( ... ] gique, peut-être un moyen de chauffage. S'il est desti né à et Génie des tv\otériaux l, l'op- dables potentialités. Ce sont Des bas en nylon de l'aprèsfabriquer cette même porte, un parition d'un matériau nouveau presque des matériaux; on guerre aux actuels réseaux de ou d'un matériau avancé trouve connaît leurs domaines d'applipoteau télégraphique ou les élétélévision câblés par l ibres ments de la coque d'un bateau, sa saurce à tous les niveaux. cation, mois il laut encore les il devient matériau. Toute la Soit les contraintes de fondion- maîtriser avant de les voir appo· optique, les matériaux nouveaux chaîne d'activités qui va du nal ité d'un produit ou les railre sur le marché. D'outres et les matériaux avancés sont garde forestier ou menuisier, en conl/aintes socio·économiques enfin,·comme les fullérèoes, dont trés sauvenl 10 clé des progrès passant por le bûcheron et le deviennent incompatibles avec on pressent qu'ils OlNfiront eux qui modifient nos habitudes ou scieur devrait, dons une sitootion les matériaux existants, et une aussi des domaines d'applica- notre vision du monde. technologique optimale, être CQllCuuence s'instaure entre l'op- tions révolulionnaires, en sont Gageons qu'ils nous réservenl mobilisée pour qu'il réponde ou timisation de ces matérÎOUx el le encore à explorer ces do· encore bien des surprises. mieux à sa destination finale : recours à de nouveaux maté- moines. lis deviendlon! des molériaux sélection à l'élevage des indivi- riaux, qui a souvent pour conséHors·série, Sciences el Avenir, dus les plus rectilignes pour les quence une remise en couse ooweoux, il suffil d'un peu de ,décemlxe 1994. poteaux, mise ou point de pro- plus ou moins complète de la po l ience . Parallèlement les
chaîne. Soit les progrès de DE LA NAVETIE HERMÈS À LA PLAQUE DE CUISSON dite 10 connaissance font apparailre
L'invasion des
nouveaux . materlaux
«
Domaine
Mathématiques et sciences de la
1. Quelle est la défini tion de « nouveaux maté-
matière
riaux » ?
l 'invasion des nouveaux matériaux
2. Qu'appelle+on « malériaux sur l'étagère» ?
- le surtilre, le titre et le chapeau ainsi que leur typographie indiquent très clairement que les nouveaux matériaux son t partout présen ts q ue ce soit dans les produits de très haute technologie Ide pointe) ou d' utilisa tion quotidienne. - Dans ce texte, des indices apparaissent clairement aussi , ja lonnent l'article et permettent de le découper en points distincts, de dégager un plan. - Retrouver le plan c'est retrouver l'articulation du texte, les idées et leur enchaînement.
3. Certa ins matériaux sont en tra in de devenir nouveaux, d'autres vont révéler leurs potentialités: retrouvez ces types de matériaux.
4. les matériau x avancés concurrencent des produits déjà existants. l esquels?
5. la conclusion semble présenter un avenir prometteur. Trouvez l'évolution qui atteste cette idée. 6. Vous pouvez à présent exposer les d ifférentes idées sous forme de plan.
N
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LES SCIENTIFIQUES SONT-ILS CONFORMISTES? QUESTION À DOMtNtQUE LECOURT, PROFESSEUR DE PHtLOSOPHIE À L' UFR DE PHYSIQUE À L' UNIVERSITÉ DENIS-DIDEROT/PARIS Vit, DIRECTEUR DE COLLECTION AUX PUF ET CHEZ HACHETIE, PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION DIDEROT.
P
our découvrir à quel poinl un conformisme intellectuel sclérosant peut naître d'une certaine forme d'organisation de la recherche, rien de mieux qu'u n peu d 'histoire des sciences. En 1912, le météorologiste allemand Alfred Wegener 11880-1930) présen te la première version de la théorie dite de la ' dérive des continents' I l). Son scénario s'oppose à la théorie alors dominante pormi les géologues, théorie selon laquelle les con tinents et les océons étaient
apparus lors d'un gigantesque affaissement de la croûte terrestre sous l'effet d'une contraction de la planète, à l'origine en fusion. les recherches de Wegener défient si bien une théorie établie qu'il est rejeté, jusqu'à sa mort en 1930 et même audelà. Quasimen t jusqu'en 1970, lorsque en fin triomphe la théorie de la tectonique des plaques. Autrement dit, pendant quarante ans, les pistes de recherche qu'il a ouvertes ont été bann ies, ignorées de presque tous les géophysiciens . Que venait faire un météorologiste sur le terrain des géologues?
La notion s'introduit dans la pensée scientifique au début du XIX' siècle. Apparu au début du XVII' siècle dans le langage ecclésiastique, le mot de conformisme désignait,
• 51 •
'E. ....... camlne- 'EnlJlll
'E.
couche sociale: les administrateurs de la science. À leu rs yeux, la science doit s'adapter à la demande sociale. Sa valeur devient essentiellement pratique. Comme si seule l'efficacité que l'on peut allendre des recherches devait commander la conception d'un programme.
sous forme adjective, celui 9u celle qui respectait les rites et les usages de l'Eglise anglicane, pour les distinguer des' récusan ts ' cotholiques et des • non conformistes " puritains, indépendants et baptistes. Passé dans le domaine moral, il a ensuite résigné le respect étroit des normes et usages instaurés. Depuis, la notion a évolué : désarmais, an l'entend en un sens général comme passivité d'une acceptation sans critique des idées et comportements établis . C'est au début du XIX' siécle qu'on voit s'introduire le conformisme dans la pensée scientifique. Depuis le siècle précédent, l'esprit scientifique était considéré comme le moteur ' des progrès de l'esprit humain' vers le règne de la liberté et au détriment de tous les dogmes. Mais c'est poradoxalement celle vision magnifiée par Condorcet (17431794), secrétaire de l'Académie des sciences, qui va finir por faire obstacle au progrès des connaissances .
Vigilance face aux puissances ...
L'enseignement français ignorera pendant des décennies la découverte de l'électron. Ayant érigé la science en valeur absolue, le positivisme (21 de la III' République y voit, dans sa version scientiste, la seule source de la morale républicaine, il va de sai - et le substitut de la religion. Dans un tel contexte, Marcelin Berthelot (1827-1907), chi miste et ministre de l'Instruction publique, en arrive, en relusant la théorie atomique, à fourvoyer la chimie française à la fin du siècle dernier. Profitant de san pouvoir et de san prestige, il fait interdire la doctrine de ceux qu'il considère comme ses' adversaires ' . Du coup l'enseignement françai s ignorera pendant des décennies la découverte de l'électron! les fondements même de l'actuelle organisation de la recherche permellent de comprendre pourquoi le conformisme est entretenu por les institutions scientifiques ' modernes ' (~I. Pendant la Seconde Guerre mondiale, aux Etats-Unis, une nouvelle organisÇltian du travail scientifique s'est mise en place. A sa base, le Projet Manhallan, avec la division du travail instaurée pour fabriquer la première bambe atomique. Puissant programme de physique appliquée, le Projet Manhallan a servi de prototype à l'échelle internationale. la libre imagination des chercheurs, indispensable à la recherche fondamentale, s'est alars trouvée surplombée por la rationalité qu'imposait la division du travail. Celle rationalité instrumentale et administrative a fait apporaître et promu une nouvelle
Domaine : Sciences humaines et sociales
Pour luller cantre le conformisme, la science doit donc sans cesse veiller à conserver son au tonomie face aux puissances économiques et financiè res dont elle se trouve de plus en plus tributaire. Mais cessons de croire que la conception S9viétique du rôle de l'Etat dans la recherche soit la seule qu'on puisse opposer au modèle américain : pilotage de grands programmes supposés gorants du progrès économique et. soc ial. le PLUS EN VUE. rôle de l'Etat ne pourrait-il être plutôt de garantir et de promouvoir les projets originaux, tout en prenant le ris~ue d'inve~ tir dans des recherches ne menant a flen ou a autre chose que prévu? Aujourd'hui aussi, les médias sont facteurs de conformisme précoce. Il y a danger de vair les étudiants et les jeunes chercheurs s'engager massivement dans les secteurs les plus en vue et favorisés par les médias, sauvent à contretemps et alors même que l'intérêt de la recherche vivante se trouve déjà ailleurs .•
Les scientifiques sont-ils conformistes?
- Parcourez rapidement le texte (début et fin des paragraphes, intertitres). 1. Il comporte une partie historique. Situez-la.
Recueilli par MariePierre OLPHAND Il! Théorie selon laquelle les conlinents octuels S€fOienl issus d'un même conli· nent oorrvné Poogée 000i1cs frogmenls se seroienl progr~ dêtochês. 121 DocIrine pour laquelle la vérification des connaissances, por l'expélience, e5I l'unique crilère de vérité. 13! Qganisolion de 10 recherche el COtlfotmisme sciell!ifiqtJe, soos la diredion d'Alain Esterle etlourenœ SchaKor IPUF, coll. Nouvelle EncycIopêdie Diderot, PClÎS 19941.
Eureko - Libération, 07-02 1995
a) l'évolution de la notion de conformisme b) le développement du con formisme dans le monde scientifique 3. À l'aide des marqueurs de chronologi e, retrouvez les étapes de l'évolution de la notion. 4. l'auteur donne deux exemples de conformisme. Retrouvez pour chacu n :
a) le personnage principal : est-il responsable ou victime du conformisme ?
'En.lJol
bl à quelle erreur a conduit le conformisme? cl comment s'explique celle allitude ?
2. Dans quels paragraphes sont traités:
AUJOURD'HUI LES MÉDIAS SONT FACTEURS DE CONFORMISME PRÉCOCE. IL Y A DANGER DE VOIR LES JEUNES CHERCHEURS S'ENGAGER MASSIVEMENT DANS LES SECTEURS LES
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.. Clunll le-
- lisez la fin du texte . l'auteur: • explique les facteurs actuels du conformisme dans les sciences, • préconise des moyens ou définit des principes pour y échapper. 5. Situez précisément ces deux poi nts dons le texte et relevez les mots qui vous permettent
de le faire. 6. Retrouvez : 0) le(s) focteur(s) de conformisme, b) les principes préconisés par l'auteur. 7. Avez-vous une réponse à la question-titre?
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Les vilains tours de l'hérédité Il était une fois des généticiens qui cherchaient le gène responsable d'une maladie neuromusculaire ... Les voilà très embêtés d'en avoir trouvé deux. GÉNÉTIQUE. Une belle histoire au rayon bizarreries de la science. C'est l'histOire de généticiens qui cherchaient un gène et furent très ennuyés d'en trouver deux ... L'amyotrophie spinale infantile (ASI) est une maladie neuromusculaire qui touche un enfant sur 6 000 à la naissance. L'atteinte des neurones moteurs est de gravité très variable : certaines formes de la maladie débutent très tôt (types 1 et 2), d'autres formes, moins graves, n'entraînent qu'un handicap modéré. Cette maladie est récessive, c'està-dire qu'un enfant est
atteint lorsqu 'il reçoit de chacun de ses deux parents une copie anormale du gène. En revanche, les parents qui ne portent qu'un e copie du mauvais gène sont en parfaite sa nt é. Autre précision importante: l'ASI fait partie des maladies « monog éniques " . C'est-à-dire qu'il suffit d'un gèn e (ici en 2 copies) pour causer la maladie. A la différence des maladies « polyg éniques " , comme l'hypertension artérielle ou certains diabètes, qui sont contrôlées par plusieurs gènes et dépendent aussi de l'environnement.
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Deux gènes pour une maladie monogénique. Ce qui vient de se passer, c'est qu e la re vue scientifiqu e Cell (1) a publié simultan ément les résultats de deux équipes, qui disent avoir trouvé le gène de l'ASI. Que deux équipes décou vrent séparément un gène et s'aperçoivent ensuite qu ' il s'agit d'un seul et même fragment de chromosome n'a rien d'exceptionnel. Sauf qu'ici la situation est totalement différente. Le gène SMN de l'équipe française, dirigée par Judith Melki et Arnold Munnich de l'Inserm,
t"E ......... CQI1Ul1~ 'DUPai
et le gène NAIP de l'équipe canad ienne (de Natalie Roy et Alex MacKenzie, à Ottawa) sont tous deux situés sur le bras long du chromosome 5, mais il s'ag it bien de deux gènes différents. Une découverte qui bouleverse totalement un tableau ju squ'ici relativement clair : les maladies monogéniques d'un côté, les po lygéniq ues de l'autre.
les chercheu rs découvrent que l es pa r ents des " malad es NAIP ", qui devraient avo ir une cop ie normale, ont en fa it des mutations sur les deux chromosomes ... mais se portent parfaitement bien! Comment expliquer toutes ces entorses aux lois de la génétique mendélienne?
Mécanisme jamais vu ?
En mettant bout à bout leurs données, les chercheurs des deux côtés de l'Atlantique Les résultats des deux ont envisagé t outes les équipes sont pourtant totale- hypothèses. En particulier un ment convaincants. Le gène mécanisme à deux ressorts. SMN découvert par les cher- " La maladie serait causée cheurs français est absent par une mutation du gène ou interrompu chez 226 des déterminant , SMN, explique 229 malades étud iés. Chez Judith Melki. Sa gravité étant les 3 derniers, il est présent ensuite modulée par une mais modifié. Son rôle dans mutation du gène NAIP. Ce la maladie ne fait donc aucun serait la première fois qu 'un dou t e. Quant à l 'équipe tel mécanisme est mis en évicanadienne, son gène NAIP, dence chez l'homme. " situé tout près de SMN, est Reste à prouver cette hypomuté chez 63 % des th èse. Pour y parvenir, les malades. deux équipes ont décidé de On imagine la perplexité du joindre leurs forces. Dans un rédacteur en chef de Ce ll premier temps, chaque équiquand il a reçu les articles de pe va essayer de trouver le ces deux équ ipes qui ont gène de l'autre groupe chez toutes deux travaillé dans les " ses" mal ades. Dans un règles de l ' art. Avant de deuxième temps, les cherprendre" la décision inhabi- cheurs introduiront les gènes tu elle de publier les deux SMN et NAIP modifiés chez articles ", il demande aux des souris pour voir précisédeux groupes de se mettre ment comment ils agissent. en rapport pour tenter d'élu- L'objectif à terme étant de cider ce mystère. La confron- prévenir la dégénérescence tation est fructu euse puis- des neurones moteurs. qu'elle met en év id ence Mais les généticiens ont d'autres bizarreries. Chez les aussi décidé de réexaminer malades canadiens porteurs le chromosome 5. Parce que du gène NAIp, un très grand la situatio n est infiniment nomb re est atte int d e la plus compliquée lorsqu'on y forme grave (type 1). De plus, regarde de près ! Pour faire
Expériences dans les règles de l'art.
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T.
bref : en regardant ce qui se passait sur ce chromosome, les chercheurs ont découvert des quasi-sosies des gènes SMN et NAIp, qui pourraient eux aussi moduler la gravité de la maladie! Autrement dit, la maladie ne dépendrait pas de 2 gènes, mais de 4 ou 5, tout en n'ayant rien de commun avec les maladies polygéniques classiques! Pour le moment, les chercheurs sont loin d'avoir mis à plat ce puzzle incroyab lement compliqué et une seule chose est sûre: SMN est bien le déterminant principal de la maladie.
canU1'le- rEn(jal
Domaine: Sciences de la vie.
2. De quoi les chercheurs son t-ils absolument
sûrs?
Les vilains tours de l' hérédité - En vous aidant du titre et du cha peau. Vous
- On se trouve en présence d'un texte qui ,
comprenez a isément que des équ ipes de généti-
d ' une part expose un problème et qui , d 'autre
ciens se trouvent devant une situation scientifiquement embarrassante: « les voilà très embêtés d ' en avoir trouvé deux »,
part, présente l'objet de la recherche et sa défi-
1. Retrouvez dans le texte: - l' embarras des chercheurs, - la nécessité de prouver leur hypothèse, - la nécessité d'aller p l us loin dans leurs recherches.
nition, ainsi que les implications pour le futur. 3. Repérez dans le texte l'objet de la recherche
et sa défi niti on. 4 . Quelles en sont les implications?
Test de dépistage. Au-delà du problème théorique passionnant pour les biologistes qui s' intéressent aux mécanismes de l'hérédit é, cette recherche a des implications immédiates et très concrètes. En particulier la mise au point très prochaine d'u n test de dépi stage précis facile à utiliser. Natalie Levisalles (1) Cell du 13 janvier 1995. Parmi les autres auteurs: Suzy Lefèbvre et Lydie Bürglen (Inserm), Jean Weissenbach (Genethon) , Daniel Cohen (CEPH). Travail soutenu par: AFM, AP, Fondation Paribas, GREG. Avec la coopération des familles et des médecins. Eureka. Libération, 07-02-1995
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rE. .. . ....
~ LE LEXIQUE Dans le cas du texte, le fait que le lexique soit présenté e n contexte constitue un avantage certain, facilitateur de compréhension. Le contexte permet en effet une interprétation plus rapide et plus juste des
u cours de sa lecture, afin de dégager le plus vite possible les id ées du texte, le candidat va - dans la plupart des cas - tirer parti des indices donnés par la présentation et l'organisation du texte mais aussi de sa compréhension du lexique.
A
mots inconnus.
Pour cela, lors de sa lecture, le candidat va simultanément: - faire appel à toutes ses connaissances lexicales, courantes ou relatives au domaine concerné, que celles-ci soient de type usuel ou spécialisé (dans le cas où il est un spécialiste du sujet traité), - et mettre en application, consciemment ou non, des stratégies de compréhension du lexique qu'il possède dans sa lan gue maternelle.
Selon le type de texte, les stratégies auxquelles le lecteur a recours varient. Il y fait souvent appel en même temps , quel que soit le domaine du texte. Pour plus de clarté, une ou deux seulement de ces techniques sont mises en œuvre dans l'étude de chaque texte présenté ciaprès.
CIlIJUne-
longue savante - est stable. Mois à mesure qu'on va vers les zones les plus extérieures,
cela bouge de plus en plus.
Le Nouvel Observateur. - Et tous ces mots, nobles ou immigrés, forment un seul et même univers? Nina Catach. - Absolument. La longue n'a cessé d'évoluer sous sa forme écrite et orale, selon les lois bien connues du hasard et de la nécessité. Elle va dons un sens, puis dons l'outre, sous l'influence de couses diverses tenant à l'histoire des hommes, ou social et ou politique. Mois finalement , depuis le Moyen Âge, elle revien t toujours autour de son axe. Depuis le serment de Strasbourg len 842, texte fondateur du françai s jusqu'à nos jours), c'est bien une seule et même longue, orale et écri te, qui s'agite et évolue.
Le Nouvel Observateur. - Pourtant notre langue fist restée stable à certaines époques et a beaucoup bougé à d'outres. Comment /'expliquer? Nina Catach. - De plusieurs manières. On peut en foire une analyse externe, en se réfèrant à notre passé: c'est à travers l'histoire
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Le premier « Dictionnaire historique de l'orthographe française» (1)
La revanche du nénufar Cet ouvrage fera hurler les ayatollahs du circonflexe. Mais il passionnera les amoureux de la langue et réjouira les cancres. Car il montre que nos façons d'écrire doivent autant au hasard qu'à la nécessité. Et que les vérités d' aujourd'hui sont les fautes de demain. Le Nouvel Observateur. - À quoi ressemble l'histoire de nos mots? Nina Catach. - C'est une histoire mol connue et tumultueuse. Les dictionnaires étymologiques nous ont fait croire que notre longue actuelle était née directement du latin puis de l'ancien français. C'est plus compliqué que ce la! Un mot sur deux a bougé depuis, et il arrive fréquemment qu'on l'ortho_ _~ ra.obi~ prononce et le comprenne de pluns à un moment donné! Le quart ts continuent à changer encore de le graphie, de prononciation ou de
sens tous les dix ou quinze ons. Ce sont surtout des mots composés, des archaïsmes, des mots populaires, des mots d'emprunt, etc. Ils sont tout à fait comparables à des immigrés qui s'implantent plus ou moins bien pendant des années; jusqu'à ce qu'ils nous foutent la poix, en trouvant enfin leur prononciation et leur orthographe ... Le système d'écriture de la langue ressemble, ou fond , à un système stellai re, ou à un système chimique. Le noyau - composé de mots à la pranonciation et à l'étymologie claire, et qui sont souvent des mots « nobles » de la
mouvementée de la royauté centralisatri ce que s'est fixée peu à peu notre longue commune écrite, qui l'a emporté sur les dialectes o rau x les plus divers. Ce fut long : à la Révolution, 15 % seu lement des gens parIaient le français. On péut égalemen t faire une analyse interne des mots, strictement linguistique : notre moyen-fronçais , par exemple, s'est complètement restructuré en retrouvant le latin et en élaborant un nouveau vocabulaire et une
écrit~re,
au moment où les
mots ava ient dangereusement fondu en devenant de plus en plus courts. Mais je préfère de loin l'expl ication psychologique à tout cela: pour moi, l'histoire de la langue écrite, c'est d'abord l'histoire d'une lutte entre les visuels et les sonores. Les visuels ont besoin de li re et d'écrire les mots tels qu' ils les ont appris. Pour eux, l'écriture est une bibliothèque. Les sonores sont des auditeurs et des
Le Nouvel Observateur. - Le français peut-il encore bouger, quand tout le monde le dit menacé? Nina Catach. - Mais notre langue n'est pas menacée! Une langue n'est jamais malade tant qu'on ne tue pas le peuple qui la parle. Je comprends que nous oyons besoin de racines dans la crise des consciences que nous vivons aujourd'hui, mais parler de décadence de la langue française ne veut rien dire. L'ordinateur ne va pas faire disporaître l'écrit, pas plus que l'aspirateur n'a tué le balai. C'est la nécessité qui va faire bouger la langue. Les novateurs gagnent toujours. La nouvelle génération ne parle plus notre langue,_ et a lors? C'est elle qui va vivre, pas nous! Etre une linguiste peu laxiste ne m'empêche pas d'être aussi une bonne grandmère, qui apprend des mots nouveaux de ses petits-enfants 1
Le Nouvel Observateur. - Comment acquiert-on une bonne orthographe? Les doués en orthographe le doivent-ils à leur seul apprentissage? Nina Catach. - Cela nous échappe en gronde partie. Il est difficile de savoir, par exemple, pourquoi les filles sont meilleures en orthographe que les garçons. Cela dit, on l'enseigne très mol. Les écoliers l'apprennent, rappelons·le, pendant quatre ans seulement, et en sont à peine aux rudiments souhaités par Jules Ferry! Il faudra it un vrai programme, et sur dix ans. Et il faudrait surtout enseigner « comment ça marche », et pas seulement « comment ça s'écrit ». C'est en don-
nant des cours de longue qu'on enseignera l'orthographe. L'enseignement actuel est technique et coupé de la langue. Cela pouvait convenir en 1930, où il y avait 5 % de bacheliers seulement, tous latinistes, et 250000 détenteurs du certificat d'études sur 30 millions. Aujourd'hui cela freine la progression des élèves.
parleurs, qui aiment créer en écrivant et en
(1) larousse, l 328 pages, 300 F.
Propos recueillis par Anne Fohr Le Nouvel Observateur
parlant ...
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'EnlJlol
T ....... . cali/me- 'Üzuai
1e
uv uvrre
(Les textes étudiés po ur cette stratégie a ppa rti enne nt au d o ma ine d es s c ie nces humaines et sociales.)
•• •••
-®-
Observez le texte précédent
La lecture seule du titre éclaire peu le lecteur. Dans le meilleur des cas il sait qu'un né nuphar est une plante aquatique et il s 'ape rço it a lo rs qu 'ici l' orthogra ph e du terme a été modifiée : la lettre" f » a remplacé le groupe" ph ». Mais comment un nénupha r peut-il avoir une revanche et contre quoi ? Le surtitre et le chapeau permettent de préciser le titre et d'émettre une double hypothèse: - le texte présente un dictionnaire historique de l'orthographe française, - ce document devrait plaire aux partisans d'une simplification de l'orthographe. La lecture des questions que pose la journaliste à N. Catach permet de dégager les points abordés au cours de l'interview : - l'histoire des mots , - l'univers formé par ces mots , - la stabilité et l'évolution de la langue, - l'évolution potentielle de la langue française, - la faço n d 'a cqué rir un e bonn e orthogra phe. Par a illeurs , aux mots employés dans les questions, corres pond ent d 'autres mots dans les r é p o nses, fo rm a nt a in s i e n qu e lqu e sorte un " réseau » fac ilita nt la compréhe ns ion et pe rmetta nt d' accéder plus vite au sens, aux idées du texte. Ainsi, l'expression « histoire des mots n est dir ec t e me nt r e li ée à « m a l connu e ", « tumultueuse" et permet de comprendre qu'un « dictionnaire étymologique . donne " l'étymologie » c'est-à-dire l'ori gine d' un mot (<< notre langue était née n) et en retrace l'histoire. D'autres mots marquent également cette évolution: « bougé .. . changer de
forme ... s'implantent plus ou moins bien . stable .
La deuxième question et sa réponse viennent compléter et préciser ce qui précède : la la ngue fo rme un t o ut - qui s 'agite e t évolue - constitué de mots anciens (nobles) et de mots empruntés (immigrés). Cec i se pours uit dans la troisième question- ré po nse. En e ffe t, a ux te rmes « est restée stable· il est possible de relier: " à tra vers l'histoire .. . de la royauté centralisatrice ... (notre la ngue) .. . s'est fixée et l' a emporté sur les dialectes oraux, ou encore " l'écriture est une bibliothèque ' . De même, à « a beaucoup bougé • correspondent les mo t s " p e u à p e u ... ce fut long .. . s 'est restructuré en élaborant ... créer en écrivant et parlant n . Enfin, à « comment l'expliquer " il faut rattacher : " de plusieurs manières .. . une analyse externe ... une analyse interne .. . (une) explication psychologique ". Deux expressions marquent la quatrième question : « peut encore bouger " et « (on) le d it me nacé ". À la pre mi èr e , on pe ut relier : " (nous) avons besoin de racines ... la nécessité va faire bouger ". La seconde est mi e ux expli c itée grâce a ux t e rm es « n 'es t pas menacée .. . n 'est jamais malade .. . décade nce ... fa ire disp a raître " . Lorsque Nina Catach dit : « Les novateurs gagnent toujours. La nouvelle génération ne parle plus notre langue, et alors ? n, e ll e exprime qu'elle ne considère pas cette évolut ion comme une menace, mais comme un
fait naturel, normal. Enfin , dans la derniè re question, le terme d'" apprentissage» vient en écho à ceux de « (on) acquiert une bonne orthographe ". La réponse à la question " comment " est fournie par " cela nous échappe ... il est difficile de savoir ... on l'enseigne très mal .. . les rudiments ... un vrai programme ... en donnant des cours de langue n.
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Combe d'Arc : suivez le guide
F
du dessin, qui semble continu à l'œil Le Nouvel Observateur. - Peut.on nu, apparaît à la loupe interrompu por dire que les arlistes du polOOlithique des micro-érosions. Cela non plus ne connalssQ/enl la perspective, que l'on peu~ pas avoir été fabriqué. Mieux: a pourtant l'habitude de doler de la decauvraient à Vallon-Pont- apres avoir été abandonné par les Renaissance ? d'Arc IArdécheJ. au lieu-dit la Cambe hommes. la caverne a été recolonisée d'Arc. un réseau de grOlles ornées par I~s .ours. Certaines peintures por- Jean CI~Hes. - Bien sûr t Ils dispa' Ou paléoli t hique liB 000· tent arnsr des traces de griffures d'ours. sorent ~eme de plusieurs techniques, 20 <XJO ans avant le présent). les trais Enfin, dans une des salles au moins le de ~Iusreurs .. trucs l , si l'on veut, pour Inventeurs sont des spéléologues ama- sol d'origine s'est effondré, il y a ~ns repr~senter la profondeur et suggérer teurs, mais Chauvet, fonctionnoire aux doute des milliers d'années. Résultat: hobrlemen t le relief, voire le mouveAffoj~es culturelles, a su faire preuve les peintures se retrouvent à 6 mètres ment. Par exemple les lignes de dos de reflexes professionnels et scientj- du plancher actuel. Or les faussaires d'un troupeau, empilées de plus en fiq~es : le secret de la fantastique trou- ne peuvent ni flotter dans les airs ni plus serrées vers le lointain. Ou l'introvarlle a pu ainsi être préservé liusqu'au introduire des échelles de 6 mètres duction d'une tête de bison vue de 1B ianvierJ. le temps de p<endre toutes sans laisser de traces! trois quarts, parmi d'outres, vues de le~ me.sures de protection. la grolle, Le Nouvel Observateur. - Selon profil. Ou la représentation d'une palle farr ~nrque, est ainsi absolument prévous, les auteurs de ces peintures et - la plus proche de l'observateur _ servee, .. dans son jus l , avec son sol 9.'avures étaienl-ils des artistes" profes- avec réalisme et un luxe de détails intact, riche de tous ses vestiges et SIonnels " qui ne faisaient que ça ? tandis que l'autre, située de l'autr~ artefacts contemp:>rains des peintures. côté de l'animal, n'est qu'esquissée. Jean ClaHes. - ImpaSSible d'assurer Le Nouvel Observateur. - Celle visite qu'ils ne faisaient que ça. En Le Nouve l Observateur. - Oes de la Combe d'Arc, c'est le plus beau reva,n~he, la ~aÎt!ise. de ce~ peintres ?écouverles majeures, comme celle-ci, ,our de votre vie? est. eVldente : ri ~. agi t de tres grands Il en reste à foire? Jean ClaHes. - En tout cas l'une des arllstes, pos de n Importe qui. On doit grandes émotions de mon existence. en déduire qU'ils devaient jouir d'un Jean ClaHes. - Oui, personnellement Cette grotte est une des choses les plus statut spécial dans la tribu - un statut je suis sûr qu'il reste des quan/ités d~ admirables que j'aie jamais vues. de chaman, d'intermédiaire des grottes ornées à découvri r. Des Mais je ne me suis abandonné à celte esprits? D'ailleurs, partou t, les pein- falaises dont les pieds sont masqués émotion que dons un second temps t~r~s rupestres s'intègren t dons des par des éboulis, on en voit absolument ~'aoord, s~r le _coup, c~ fut .10 stupeur: VISions du monde et dans des systèmes partout. Si on pouvait dégager tous 1rncredulrte meme : c elart presque religieux très complexes. En Europe, le ces éboulis et aller voi r derrière, on trop beau p:>ur être vrai. sens de ces peintures s'est perdu. On trouverait forcément beaucoup de en est réduit à des suppositions. Oue choses. y compris des grolles non Le Nouvel Observateur. - Vous signifien t par exemple ces points ornées bien sûr... Peut-être disposeraredoutiez une supercherie? rouges, ces mystérieux cercles acco- l-on, au siècle prochain, de méthodes Jean ClaHes. - Hé oui! Cela s'est lés, ces mains négatives ou positives? d'investigation, de télédétection, de vu. Face à pareille découverte il faut S'agirait-il d'une signalétique du rOOOlS, que sois-je? Mais nous outres toujours se poser la question, c'est Je genre: oHention, VOus entrez dans un p~éhist~riens, avons le temps: premier devoir du préhistorien. / lieu sacré? On ne sait, ni ne saura DecouvfJf une grotte à peintures un jamais. siècle plus tôt, un siècle plus tard. quel· Le Nouvel Observateur. - Et à préAilleurs, en Australie ou en Amérique le Importance? Que pèse un siècle s~nt vous en êtes sûr, il s'agi! bien par exemple, il arrive que le sens de après 19 (X)() ons? El 0 fortiori un d une grolle ornée au polOOlithique ? certaines de ces représentations an ou deux? À la Cambe d'Ar~ la Jean Clottes. - Aucun doute rupestres ne se soit pas entièrement seule urgence est de mettre la gr~tte D'ailleurs je n'ai pas eu à hésiter long~ perdu, q~ 'il, soit arrivé jusqu'à nous via dans un état de conservation aussi temps. Les preuves sont multiples et évi- les Aborrgenes ou les Indiens. Dons satisfaisant que possible, et certainedentes. D'aoord, il yale sol. avec ses certaines régions arides d'Australie on ment pas ~e l'explorer dans la précipi· crânes d'ours et ses vestiges intacts, soit. que la représentation du serpent talron - meme si nous sommes certains s?ns la moindre trace d'OCcupation avait pour fonction de foire venir la recente. Ensuite, les peintures sonl en pl~i~. ~Oi qu'il en soit, l'art rupestre qu'elle contient encore des quantités maints endroits recouvertes de calcite preh~stoflque est la meilleure de Ioutes de merveilles inconnues. une crislallisation na turelle due ou; les rep:>nses ou racisme : on en trouve Propos recueillis por Fabien Gruhier, eaux de ruissellement et qui demande partout, sur tous les continents toutes le Nouvel Observateur ' des milliers d'années. lÀ> plus, le trait également admirables. 26 ianvier - 1" février 1995/63 abuleux cadeau de Noël. le 24 décembre d~rnier, Jean· Marie Chauvet, Eliette Brunei· lÀ>schamps et Christian Hillaire
·59·
.. camme- "EI7.{JIal
'E.
Solde de l'ailer-retour Shen zen-Loguivy une soixantaine d'emplois créés
en Fronce, et pos mal d'illu-
••••• .®.
sions perdues dans l'empire
Observez le lexte ci-joint.
4. Quels mots ou expressions, dons la troisième question et sa réponse permettent d'expliquer le mot « supercherie» ?
Combe d'Arc: suivez le guide.
1. lisez le titre. Est-il explicite? À quoi fait penser l'expression « suivez le guide» ?
2. D'après le premier porogrophe du texte:
5. À quels term es de la répon se peut-on rel ier les mots « les auteurs ... étaient-ils des artistes professionnels» de la question 3 ?
- Qu'est-ce que Combe d'Arc?
6. Dans la réponse à la 5· question , quels mots
- Où doit-on, peut-on suivre le guide?
se rattachent au terme de « perspective» et l'explicitent?
- Que peut-on voir alors?
3. À quels mot correspond l'expression « le plus beau jour de votre vie» ?
7. À quels mots de la réponse correspond celui de {( découverte)} dons la dernière question?
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ex press ions, de l eurs synonymes, ou encore de term es qui r el èvent du même domaine. (Les t extes étudiés pour cette stratégie appartiennent au domaine des sciences économiques et juridiques.)
Pour opérer cette inférence, le lecteur a
recours à ses connaissances lexicales mais
du Milieu. Joëlle Poirier résume d'une phrase so déceptian:
- Cela ne pouvait plus
durer.
- D'abord, il y a évidemque la Chine, ce n'esl pos ment le prix du transport. forcément le Pérou pour les Mois pas seulement. entrepreneurs. Au début, Déloca!!:er, da,!: notre cas, pourtant, l'équation éta it c'étaiIJeno'lCe? à la sou· plesse. Il fallait pratiquement simple: une heure de travail d'un ouvrier chinois revient commander les quantités de à 9 F environ, une heure choque jouet dès le mois de janvier pour toute l'année. d'ouvrier français autour de 55 F. Et en 1988, lesJeux Avec impossibilité de changer en cours de roote. Or la Nathan soutentle pos. - À l'époque, la fabrica- vente de ;eux électroniques tion d'ordinateurs pour dépend à 85 % des fêtes enfanls était ~ Toul de lin d'année, et il e,' diffiétait intégré, la société fai- cile de prévoir avec certitusait tout elle-même, y com- de ce qui marchera le pris les ~a~en plas- mieux à ce moment-là. Mois la délocolisation tique, avec un outil/age ~V Elle perdait de l'ar- peut aussi .rec.§è? des dangent, et les concurrents amé- gers mortels pour une entrericains lui menaient la vie prise. En 1993, ~~ tombe sur la société françaidure. Elle pourrait aussi dire
Hong Kong. Pas besoin de
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
s'eng~êlons de longues
Une mission s'envole vers se Jendre à Pékin, et de
VOILÀ LES PREMIERS Faire fabriquer ses produits en Chine, cela peut finalement coûter très cher à une entreprise française. Les jeux Nathan ont compris: ils sont revenus en Bretagne. PAR PIERRE PRIER
CC
DÉÇUS DE LA DÉLOCALISATION »
uand on a plus de cent ans, on ne se
sent pos obligé de suivre toutes les
modes. Celle liberté permet souvent aux plus
prises françaises
c
délocali-
sent ~ leur production dans
les poys à bcs salaires, la PDG, Joëlle Poirier, a déci-
troniques que la firme vient de présenter au Salon professionnel du jouet ne sont
plus fabriqués en Chine,
dé d'emprunter le chemin
mais à nouveau en Bretagne. Dans l'usine de
inverse.
loguivy-Plougras.
Elle a relocalisé. le mot ne figure pas
âgés d'annoncer l'avenir:
Exactement à l'endroit où leur fabrication s'était arrê-
le pori des Jeux Nathan,
encore au dictionnaire. Il y
institution du divertissement
tée en 1988, pour se trans-
sera sans doute bientôt, si
éducotil remontant à 1881, fera peut-être école. Alors
d'autres suivent exemple de
porter dans la fameuse « zone économique spécia-
Nalhan.
que des milliers d'entre-
• 60 •
Désormais, les jeux élec-
le • de Shenzen, dons le sud de la Chine.
Nathan en 1990, Joëlle( Poirier, qui vient de chez Temana- Kiwi (insecticides, c i rages, etc.) constate les dégâts. Première évidence : délocaliser, cela peut finir (XH coû-
ter de l'orgent.
aussi à ses connaissances dans le domaine traité. Il effectue alors simultanément une sél ection d es t erm es r eprés entatifs du sujet abordé et un r ejet implicite de ceux qui en sont éloignés.
Pour bon nombre de textes, le titre ainsi que le chapeau permettent d'inférer , c'està-di re de prévoir dans ces textes , la présence d'un certain nombre d e mots et
paraît pas tout de suite. Arrivée à la tête des Jeux
tractations pour bénéficier des inépuisables réserves de main-d'œuvre chinoise. On traite en quelques heures avec une société de
Hong Kong, pragmatique el rapide, qui s'empresse de faire fabriquer vos produits
se, qui retrouve ses [eux, copiés à quelques détails près, sur les étals de supermqrchés du mande entier, y compris en France.
- Trois firmes différentes proposaient le même contenu élec/ronique, avec des ~ carcosses .. semblables, à 20 % moins cher. Et l'une des trois était notre propre fabricant!
jusle de l'outre côté de la frontière, là où des usines géantes sortent de terre pour donner du travail à
des millions d'hommes possés directement de l'économie planifiée ou capitalisme sauvage. Et voilà comment, en
Elle décide l'opération rapatriement
ment, affirme la PDG, en
un clin d'oeil, on • délocali-
à payer n'op-
déporl. Et elle se fixe le défi
leur temps . Ainsi, une opérotion qui prend aujourd'hui une minute et demi en
,~ag~ Ainsi la société
Bretagne en prenait quator-
a ndonne+elle la fabrica-
ze à Shenzen. Et pour frapper un grand coup, Nathan
tion des carrosseries en plastique fXlur les confier à un sous-traitant. Une petite entreprise performante,
réduit ses marges et ooisse
de 1B %ses lorifs : les jeux c
AIP8, inslallée à Saint-Étienne, et que Nathan va délo-
copiés en Chine , mais garantis trois ans. Un aulre résultat, pourtant, est moins
des frontières, vers la
Bretagne. Nathan
10 prend
sous son aile et persuade son patron de déménager pour s'installer à côté de
l'usine de loguivyPlougros. Les bôtiments sor ten t de terre en quatre mois.
bretons ' sont désormais
ou même prix que les jeux
caliser, mais à l'intérieur
quantifiable: - Ce retour a donné à toute la société une impulsion nouvelle. Tout le monde se bat pour l'élec/ronique, dit la PfXJ.
D'origine brelonne, Joëlle
Mois Joëlle Poirier n'a
Poirier connaît bien sa région et obtient toutes les aides possibles pour faciliter le déménagement de son
pas l'intention de s'arrêter là. Prochain obieclif ~ cm..er> la fabrication des jouets en tissu de la gamme c pre-
sous-traitant. , Le ~atriotisme régional
mier âge ~, encore réalisés à l'étranger. Une tâche plus
dfc!üè, 110 port de la main' - 11 Y a un grand savoir- d-" œuvre es t encore plus faire électronique en. d . ons celle activlBretagne, d li. Joe.. Il e Importante ' 1 . ' II d' , .. te , mOIs qu e e ne esespe-
n explique pos toul.
Pomer. En tout, la relacolisation de la fabrication des mini. ordinateurs Nathan entraîne la création d'une soixantaine d'emplois, permanents
te chez
Joëlle Poirier décide l'opéra-
~uJ et bon
marché, ne comptent pas
faisant appel au savoir·faire el à l'initiative français. El en tra~nt les sources de
ou à durée déterminée,
C'est à ce moment que
d'oewre
Pari tenu: tout simple-
dont un peu plus de quaron·
ti on rapatriement. Elle ne veut pas en faire un sawequi·peut. Plutôt un nouveau
se ' . Le prix
de réussir à obtenir en Fronce n'était pas plus cher France le mêmecP rix ~ que de fabriquer en Chine. reviènt) - et de proposer le Le miracle s'explique en même prix de vente - que partie par l'énorme gain de celui des copies chinoises productivité : les Chinois, mais d'une quali té supébénéfic iant d'une mainrieure.
so~. sous-traitant.
En additionnant modernite, de l'outl'11 age et qua l'Ile, du personnel, le résultat est là:
- Nous avons fait fa preuve que fabriquer en
·61 •
re pas de mener à bien. Pour Joëlle Poirier, l'aventure du c made in France ~ COmmence. Et d'autres pourraient la re[oindre : - Je reçois des appels de PDG intéressés par mon expérience. C'est peut-être 1 d'b d' e e ut un mouvement.
• le Figaro Mogazine, samedi 4 février 1995
T .........
T ... .... .. alllune- 'Enual
••••• -®.
Observez le texte précédent
La lecture du titre et des mots qui le composent renvoie à d'autre mots : « premiers» : Y en aura-t-il d'autres? Ils sont les précurseurs, mais sans doute pas les derniers. - « déçus» : Suppose qu'à l'origine il y avait espoir, foi dans le système choisi. Les mots déception, regret, regretter, viennent aussi à l'esprit. - « délocalisation » : Là intervi e nt la conna issance du domaine. On pense dès lors à : étud e d es coû ts d e fabri catio n, coûts trop élevés, et donc décision de délocaliser prise par le che f d 'entrepri se (le PDG, le directeur) afin d'obtenir une baisse des coûts . Ceci a pour conséquences un changement de lieu de fabrication, une production déplacée, une us ine à l'étranger, dans un pays où le salaire des ouvriers, le coût de la main-d'œuvre sont peu élevés. Ces pays constituent de grands réservoirs d e main-d'œuvre où il y a peu ou pas de problèmes sociaux et où le nombre d'ouvriers supplée parfois à des installations ins uffisantes. Il y a ussi possibilité d 'expat riation de certains cadres de l'entreprise dans cette nouvelle us ine de fabri cation , s i toutefois elle n'est pas la propriété d'une entreprise locale, sous-traitante. La lecture du chapeau vient confirmer une partie des termes inférés: - Faire fabriquer en Chine: changement de lieu de fabrication - Coûter très ch er : on retrouve l'expression, mais elle est appliquée à la délocalisation. Cela surprend mais éclaire sur le mot " déçus » qui figure dans le titre. - Ils sont re venus en Bretagne c 'es t un retour, un rapatriement. - S'il Y a retour, on peut supposer que pour l' e ntre pris e les co ûts de main-d 'œ uvre, plus élevés en France, ont dû être compensés par d'autres gains, d'autres avantages que n'offre pas la fabrication à l'étranger. Ce la peut être la qualité, un m e ill eu r contrôle des produits, ou encore une économie sur les coûts de transport. S'il y a retour, on peut également s'attendre à une création d'emplois sur les nouveaux lieux de fabrication.
- De plus on apprend le nom de l'entreprise concernée, les Jeux Nathan, dont le nom fait immédiatement penser à : importante maison d 'éd iti o n, jeux é du ca tif s pour e nfants d e tous âges; or ac tu e ll e me nt " jeux éducatif » équivaut souvent à jeux avec une technologie électronique, comme par exe mpl e des ordinateurs d e t ype simple, conçus pour des enfants. Une lecture rapide du texte va dès lors être possible. Au cours de celle-c i on s'aperçoit que la plupart des termes inférés s'y trouve nt sous leur propre forme ou sous forme de synonymes • entreprise: firme • délocalisation et retour: aller-retour • installations insuffisantes: qualité des installations • autres gains, autres avantages: résultat, gain de productivité • salaires peu élevés : bas salaires Seul un petit nombre de mots « nouveaux » apparaissent. Ils sont toute fois expliqués par le contexte, grâce à d'autres mots ou phrases qui les précèdent ou leur s uccèdent. On trouve ainsi: - le pari (des Jeux Nathan) : « alors que des milliers d 'entreprises fran çaises délocalisent ( ... ) leur PDG Joëlle Poirier a décidé d'emprunter le chemin inverse ». - elle a relocalisé : « elle a pris le chemin inverse )) - tout était intégré : (l' entreprise) faisa it tout elle-même - receler des dangers mortels: les jeux ont été « copiés à quelques détails près » par Il trois firm es )) dont Il l' un e é t a it )) le « propre fabricant » de Nathan. On constate que l'application de l'inférence lexicale pe rmet d'accéder assez vite aux idées du texte et que le vocabulaire ne présente alors pas ou très peu de difficultés. Les mots essentie ls, les « mots clés » du texte sont compris immédiatement car ce sont: - soit des mots inférés, - soit des synonymes de ce terme, et ceux qui n'en font pas partie sont généralement explicites grâce au contexte.
• 62 •
••••• -®.
C(llnme-
• ({ création de services de police spécialisés )}. Qui ou qu'est-ce que le « chat informatique »
Observez le texte ci-dessous
1. Lisez seulement le titre À quoi, à quels mots vous font penser l'expression « le jeu du chat et de la so uris tif « informatique » ?
»
et l'adjec.
~. Lisez maintenant le chapeau
A quels mots ou expressions peuvent renvoyer: - «
les fraudes aux technolog ies de l' informa·
tian» - « préiudice »
Tnual
peut-il alors être? 3. D'après le contexte, expliquez ce qu'est -
Internet un casse un limier un sésame informatique.
Expliquez ce que sont: - des cha usse-trappes - des systèmes de cryptage
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Le jeu du chat et de la souris informatiques Les fraudes aux technologies de l'information représentent un préjudice annuel de plus de 6 milliards de francs et ont nécessité la création de services de police spécialisés DES PLANS d'ovions de chasse el de misFronce. soil environ 6.215 milliards de inlrus. siles de croisière. des comples rendus francs. selon les êvoluolioos du Club de 10 d'agents américains. un million de mols de sécurilé informalique fronçaiS (CLUSIFI. qui ~s.se confidentiels ... Dérobées dons les regroupe 120 entreprises el adminislra' tichlers du Penlagone por un c Robin des lions. oois ) informalicien âgé de seize ons. ces les projeclions fonl éloI d'un laux de informations c l0p"secret ' ont pu circuler sur malveillance de 70 %et de 14 milliards de lnlernet. un réseau emprunlé qootidiennemenl francs de pertes à l'horizon 2005. Il ne por plusieurs millions d'ulilisoleuls. pendant s'agirai! là que de la parlie émergèe de plusieurs mois. avant que le. hock.er • jwéni' l·iceberg. tant les entreprises répugnent à le ne soi! aHêlé par Scotland Yard. à porter plainte. c les /ochniqves de pro/ecTolleohom, ou nord de Loodres (le Monde lion exislen/. Encore fouH! les mel/re en du 5 janvier). œuvre •• déoloro jean~rc Allouël. secréCe • cosse' spectaculaire esl peu repré- taire généraf du ClUSlF. qui insiste sur les sentatif pourlonl des pratiques des nou' progrès à réaliser en malière de prévenlion. veaux délinquonls en col blanc. dont la pluporI des c exploilS » restent inconnus du « BAGUETIES MAGIQUES )) public. Ce n'esl pos un hasard si l'image Côlé répression. on se limite pour l'heure d'un chal taquinant une c souris' infolmo· à deux services. la brigade cenlrole de lique a été choisie pour embléme par le répression de 10 criminalilé informatique. 1001 noweou 5efVice d'enquête sur la fraucrèèe en février. elles dix'sept membres du de aux technologies de l'in formation SEFTI. Ces demiers ne sonl pas !out à foil {SEFT11. dépendant de 10 brigade financière des débutonls. En 1988. à peine nommé de 10 police judiciaire de 10 préfeclure de commissoire. Daniel Padooin. passionné police et inauguré fin novembre à'·Paris. par les nouvelles lechnologies. avait déjà réuni à 10 brigade finoocière de 10 plJ une c C 'es t un peu le symbole de notre petite équ;pe d'enquêleurs spécialisés. aclivité " souligne son poIron, le commis' d Après un courl sél'our ons un commissariat saire Daniel Padouin. De ce I·eu de dupes d 1 f e quorlier. i 0 pu ormer autoDe d Iô une Pnuipe -., leutré qui oppose ces limiers du troisième nome. c ;eunesd ip "més. de p'ogrom· Iype aux pirotes de l'ère informalique, meurs passionnés onl cer/oins ont possé le Contrefaçon de 10~ic i el, piratage, L L... concours de police pour écnapper ou crJÔdélournemenl de fonds. raude. espionnage induslriel, vol de fichier ... le crime inlormet mage. . les moyens d'irwesligotion informaliques I;que est;,:' nalu,e lurtif, p,e~ue v,',luel, d -, es enquêleurs - 1eurs c baguelles tIiois sa iscrélion n'a d'eg'ale que ,~ e f f t · ' ......,.. magiques' - sonl precieusement conservés cacilé .• Statistiquemenl. un détournement dons les locaux flamlxlOts neufs du SEFTI, finoncier par (roude informatique rappalle ovenue d·halie. Ces équipements. c des uti' 150 fois plus à son outeur qu'un vol à main litaires légèrement modifiés " onl nécessilé armée. affirme Daniel Padouin. et i/ est 2,5 millions de francs d'inveslissemenl. Ils beaucoup moins risqué. ' En 1993. 10 p€!rmetlenl de circuler dons les architeclures délinquance a représenlé près de 60 % informatiques IX'UI y déceler d'éventuelles des sinistres infommliques enregislrés en c empreintes digiloles • laissèes par les
• 63 •
C POUf le res/e. nous appliquons des mélhodes d'enqvêle des plus clossiques. assure le commissoire. la réputa/ion de pelils génies capables de dé;over tOlItes les chausse·lrappes est largemenl usurpée. Dans huit cos sur dix. la malvei/lance esl le fait d'un employé, qui n'o eu que ~u de mérite à se procurer les sésames informa' tiques. '
C'est le cos por exemple d'un pirole. employé tempolaire à Brilim Telecom. qui avail Ioul simplement récupéré les mols de passe qui IroÎnaienl sur les bureaux de ses collègues pour se procurer des adresses d'abris nuclèoires el de cenlres d'enlroÎnement des services secrets britanniques. les coordonnées personnelles de John N\ojor et celles des appartemenls de sa Gracieuse Majesté (le Monde du 25 novembre 1994) .. le développemenl annoncé des ouIarooles de l'informalion risque cependant de complique! 10 tâche des policiers. 11 rendra quasi impossible toole surveillonce policièfi re. a rartiori si esl uli isaleurs. ma fieux ou . 1 d ' d lerrorlstes. uti isenl es s~lemes e cryptad 1 ~e. comme ceux qui ont éjà circu é aux J i l le /VIvn H_ d d 22 lalS-vnis e u jui Ilel 1994}. E F l' 1 d d 1 0 ronce. emp oi e ces ispositi s esl ' 1 Mil slriclemenl rbr. emenlè. ois un ogicie d" d l ' 1 eja isponi e sur e reseou ntomet per' mel de masquer un message crypté derrière nad uneIl a ud ine Ifansmission ... ad L. c_ 1 a ra Cllt::'ICllt:r une por e. en n'oobl 1 P dau iant s, insisle e commissoire a in. que c 'apparition de ces /echnologies ~ la queslion. avonl loul politique. cre 1éqUt libre entre /0 proleclion de la vie privée el les impératifs de sécurilé publique. '
1:
Hervé Morin leMonde,10·0 1-1995
T . . .. . ... CanUNe- rEnlY.al
rE......... canUlle- Tnuoi
Le&ris=IMi= : lL5ô~ et clirilJf11.ioM
Certains textes de vulgarisation se caractérisent par la double organisation: - de le ur structuration, c'est-à-dire de l'agencement des idées, - et de leur lexique. On constate que dans le cas des textes qui exposent un problème ou de ceux qui présentent un objet, une expérience, les mots employés s'associent entre e ux pour former des réseaux autour de quelques idées ou aspects de ces textes.
D'autres types de réseaux lexicaux peuvent égal ement être constitués autour de la form e même des mots . C'est le cas des mots dérivés formés à l'aide de préfixes ou encore de suffixes mais aussi de mots composés. 1 • Les réseaux lexicaux dans les textes qui exposent un problème.
( Les t ext es étudiés appartiennent au domaine « Sciences de la vie ».)
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 50 000 espèces disparaissent chaque année
Arrêter J'hécatombe On ne sait pas exactement combien la Terre compte de variétés animales et végétales. Ce qu'on sait, c'est que la biodiversité est indispensable à l'avenir de l'humamté. n ne sait pos combien la Terre abrite d'espèces vivantes, animaux, végétaux, bactéries, cham· pignons, insectes: les estima· tions varient entre 8 et 100 mil· lions, dont 1,5 million au maxi· mum ont été répertariées. Mais on est sûr d'une chose: le nombre de ces espèces est en voie de diminution accélérée. Qu'il s'agisse de végétoux, d'an im aux ou de simples microbes, d'espèces cultivées ou sauvages, connues ou inconnues, les spécialistes s'accardent à peu près pour chiffrer l'hécatombe aux alentours de 50 000 extinctions par an . la biodiversité est en péril, on parle désormais d'. érosion génétique '. Si rien· n'est fait, 10 % des espèces vivan tes actuelles auront disporu en l'on 2000, 33 %en 2020. Certes, l'extinction des espèces est un phé nomène aussi naturel que leur appari-
O
tion. Elle se produisait déià bien avant la naissance de l'homme, et, si iamais iltiraillui· même sa révérence, elle se poursuivrait sans lui. Mais beaucoup moins vite : on esti· me que le rythme de disporition des espèces est, du fait des activités humaines, multiplié por un facteur compris entre quatre cents et dix mille. Il a explosé depuis les années 1950. Principales raisons : 10 destruction des forêts et autres biotopes naturels; le braconna· ge; l'uniformisation des varié· tés cultivées; 10 mécanisation des cultures; 10 pollution générale, et l'emploi de pesticides qui exterminent notamment la microflore et microfaune. Pis: c'est une tendance qui s'auto·accélère : le destin des espèces vivantes est étroitement imbriqué, la mort de l'une entraîne souvent celle de quelques autres qui lui sont liées par d'étonnantes sym-
• 64 •
bioses. Un seul exemple : l'ex· tinction au XVIII ' siècle du célèb re dodo, ou dronte, oiseau emblématique de l'île Maurice, a entraîné la dispori· tion d'au moins une essence d'arbre qui dépendait exclusi· vement de lui, ou plutôt de ses fientes, pour la dissémination de ses graines. le problème ne date donc pos d'hier. Jacques Barrou, ethnobotaniste au Muséum national d'Histoire naturelle, constate que celo commencé dès l'époque néolithique: « Le cu/ti· voteur 0 tou;ours cherché à homogénéiser ses semences. Les premiers chomps de céréales étaient constitués d'un affreux mélange d'espèces dis· parates, ce qui compliquait beaucoup les choses : les épis n'étaient pas tous mûrs en
même temps, et la farine était forcément de piètre qualité. » le paysan du néolithique a donc, logiquement, cherché à
sélectionner les variétés les plus Ainsi, des trésors insoupçon· espèces vivantes acfuellement commodes d'emploi, les plus nés, animaux, végétaux, bacté- connues, ècrit Zaher Massoud, productives, les plus résistantes, riens ou autres, végètent ou sur· directeur de recherche au etc. Bien entendu, il a laissé vivent, inconnus, partout sur la CNRS, dans son livre Planète tomber les autres, dont les Terre. Il serait stupide de s'en graines se sont peu à peu éga· priver en les laissant mourir. vivante Il). Le Costa·Rica, avec rées dans la nuit des temps. Heureusement, les plus hautes ses 52 000 km', est riche de Inutile d'aiouter gue, depuis, le outorités planétaires ont fini por 8 000 espèces végétales, alors phénomène a tait boule de se rendre compte de l' importan- que la France, dix fois plus neige : 90 % de nos aliments étendue, en a deux fois moins. d'origine végétale proviennent ce du problème. La FAO a 10 km' de forêt tropicale sont auiourd'hui de seulement vingt- entrepris un vaste programme de conservation des ressources peuplés par 3 000 espèces de deux espèces de plantes . végétales d'intérêt agrono- papillons, alors que la faune Il s'agit d'une catastrophe face aux parasites qui peuvent mique. Elle a créé une banque des lépidoptères de la Finlande surven ir, l'uniformisation des des variétés de riz aux n'en compte que 264. ' espèces cultivées entraîne une Philippi nes . Une autre, au Le problème est oinsi claire· dangereus.e fragilité : en Pérou, pour la pomme de terre ment posé : la richesse géné· 1970, les Etats-Unis ont perdu rassemble 45 000 variétés. tique, indispensable à l'avenir la mo iti é de leur récolte de Une troisième collectionne, au de l'humanité, se trouve au maïs à cause d' un champi- Mexique, des mill jers de gnon, contre lequel aucun de souches de maïs. les Etats·Unis Sud. Le pouvoir économique, leurs maïs uniformes n'était plus ont, depuis 1960, organisé la lui, se trouve ou Nard. Or la vacciné. le salut est venu d'un conservation de plusieurs varié- forêt tropicale humide disparaît gène rècupéré dans une variété tés de blés sous la farme d'épis à raison de 1,5 à 2 % l'an . Si mexicaine sauvage. Or, quand congelés. la France s'est dotée rien n'est fait, en 2060, il n'en une espèce, domestique ou sauvage, disporaît, ses chromo- depuis peu d'un Bureau des subsistera plus le moindre lam· somes s'évanou issent à tout Ressources génétiques, pour beau. Il est donc urgent, et de iamais. les sélectionneurs de dresser l'inventaire de nos leur intérêt, que les poys riches demain ne pourront plus y pui· plantes nationales. Un Centre se cotisent pour subventionner ser pour donner à telle ou telle international des Ressources ce qu'il en reste. Comme le dit nouvelle variété tel ou tel carac- phytogénétiques a été créé à Francesco di Castri, sous-direcRome. les pays scondi naves tère souhaité. exploitent les vertus naturelles teur et coordinateur pour l'envi· Des ressources précieuses pour l'avenir de l'humanité de leur permafrost 110 congéla- ronnement à l'UNESCO 121 : s'évanouissent a in si à tout tion permanente des sous·sols « Les poys du Sud ne peuvent iamais. la preuve: grâce à du Grand Nord) en stockant plus donner gratuitement celle une substance extraite du. podo- des lots de graines dans d'an· richesse à nos industries agro· phyllum, une plante sauvage ciennes goleries de mines. nomiques, pharmaceutiques ou connue des Indiens d'Amérique Efforts louables, mais hélas cosmétiques, qui leur reven· du Nord, on a pu mellre au insuffisants. Car ils ne concer· dent les praduits qu'elles en point un très efficoce traitement nent que des cultivars - des extraient. » du cancer du testicule. De même, c'est grâce au tatou, espèces vivantes homologuées, F~EN G RUHIER curieux petit mammifère cultivées , d'intérêt agricole immédiat. Quid du réservoir d'Amérique centrale en voie de disparition, que l'on va enfin immense et largement inexploré ( 1) Édifions Odile Jocob disposer d'un vaccin contre la des espèces dont on ne soup- (2) Inlerview à Sciences et Avenir lèpre - maladie à laquelle çonne même pas l'existence? liuin t992) aucun autre cobaye animal ne « La forêt tropicale héberge à réagit. elle seule plus de 50 % des le Nouvel Observoleuf, 28 moi 1992
• 65 •
rE.. . ..... C{lnune- rEniJ(J{
T .. ...... œl1une- TnfJ.(J{
.
••••• ~. ~
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Observez le texte précédent
La lecture du surtitre (<< 50 000 espèces disparaissent chaque année »), du titre (<< Arrêter l'hécatombe») mais aussi celle du chapeau permettent de comprendre que ce texte expose un problème. On peut donc supposer que son contenu lexical est organisé en un certain nombre de réseaux, autour des différentes composantes de ce problème. Dans ce cas il est possible de prévoir au minimum trois composantes et donc trois réseaux lexicaux correspondants: - celui de « l'hécatombe ", - celui de ses causes, - et celui des solutions sans doute proposées. Une lecture rapide du texte confirme cette hypothèse et perme t d 'ajouter un autre réseau: celui des espèces à protéger.
Réseau lexical des causes: (les) activités humaines - (la) destruction des forêts, des biotopes - (le) braconnage (1') uniformisation des variétés cultivées (la) mécanisation des cultures - (la) pollution - (les) pesticides (qui) exterminent - (le fait d') homogénéiser les semences (et ·de) sélectionner les variétés Réseau des solutious proposées: (des) programmes de conservation des ressources - (des) « banques» de variétés végétales - ( un) bureau des ressources génétiques - ( un) inventaire des plantes - (le) Centre international des Ressources phytogénétiques (à Rome) - (il est urgent que) les pays riches se cotisent pour subventionner (ce qui reste)Réseau des espèces à protéger: (des) espèces vivantes () animaux, vegetaux, bactéries, microbes, insectes - (des) chromosomes - (les) gènes des espèces sauvages - (le) podophyllum - (le) tatou-
Réseau lexical de « l'hécatombe" : (des) espèces disparaissent - (leur nombre est) en voie de diminution accélérée - (il Y a 50 000) extinctions ( par an) - on parle d 'érosion génétique - (JO % des espèces) auront disparu - (et si l'homme) tirait sa révérence - disparition - mort - catastrophe - (la) biodiversité (est) en péril - (chromosomes s'évanouissent) -
••••• .®-
Observez le texte ci-après
Dans ce cas aussi les titre, surtitre et chapeau permettent de penser que ce texte expose un problème: à cause de la mauvaise qualité de l'air, les enfants tombent malades.
lisez rapidement le texte et classez ou fur et à mesure les mots relatifs:
1. aux maladies dont souffrent les enfants, 2. aux causes de ces maladies,
3. aux personnes qu'elles concernent, 4. à leurs conséquences, 5. aux solutions envisagées.
• 66 •
Ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre et Cie
Voilà pourquoi
vos enfants toussent
L'Observa toire régional de santé d'lle-de-France vient, de rendre publique la première grande étude sur la qualité de l'atmosphère et ses effets sur l'organisme. Inquiétante: non seulement l'air que nous respirolls est sale, mais aucune pollution, même faible, n'est inoffensive.
C
'était cet été, en juillet, à Paris. le thermomètre dépassait 30 degrés. l'air était immobile. Manuel Maidenberg, pédiatre, a vu affluer en consultation de drôles d'enfants tousseurs. ' Une taux irritative qu'on ne pouvait pos ral/acher à une cause classique " dit·il. Rhinites, sifflements respiratoires, infections récidivantes ..., la profession a été surprise par ces affections atypiques qui répondaient mal au tr9itemenl. ' j'ai appris bien après qu'à cel/e pèriocle
/'lfe-cle-France avait connu des pointes de pollution " ajoute-HI. Airparif 111. l'organisme chargé d'analyser l'atmosphère de la capi tale, a enregistré les 3, 12, 13, 27 juillet et le 4 août des pics d'ozone. Cet oxy' dont puissant, produit dès la transformation des gaz d'échappement por le rayonnement solaire, avait alleint des niveaux inhabituels. Faut'il le rappeler? l'air des grandes villes modernes est essentiellement pollué par le trafic automobile. On le supporte. D'autant mieux que celle pollution reste généralement en deçà des seuil tolérés par l'Organisation mondiale de la Santé. Or une étude sur l'agglomér9tion parisienne, judicieusement baptisée Erpurs - Evaluation des Risques de la Pollution urboine pour la Santé -, démontre la non· pertinence de ces seuils : même en deçà des taux retenus, il n'y a pas de pallution inoffensive. C'est ce que révèle le rapport d'Erpurs qui est rendu public celle semaine. l 'étude, menée en Î1e-deFrance avec de nombreux partenaires, couvre les années 1987 à 1992. la riléthode d'analyse statistique a été élaborée dans le cadre du projet Aphea IAir Pollution on Health : a European Approach) par des chercheurs de quinze villes européennes, et vali' dée par l'Association internationale d'Épidémiologie environnementale. Paris est une des premières à publier ses résultats. ' Nous avons mis en rapport les mesures de pollution réalisées par Airparif et le
nombre d'hospitalisations, de décès, de visites à domicile de SOS·Médecins, de consultations aux urgences pèdiatriques de l'hôpital Trousseau à Paris et de déclarations d'orrêt de travail à EDF-GDF, pour des pathologies respiratoires et cardio'vasculaires
notamment, explique le docteur Sylvia Médina, épi· démiolagiste à l'ObsefVataire régional de santé d'Ilede-Fronce, l'organisme responsable du projet. Le travail du statisticien a été monumental. Pour isoler l'effet pollution, il a fallu prendre en compte tous les outres facteurs de variations de l'activité médicale : les saisons, les épidémies de grippe, les périodes de pollinisation et les effets de la météo. ' Conclusion : le lien entre la pollution atmosphérique de tous les jours et certaines pathologies est réel. le risque d'être malade pour cause de mauvais air reste faible, mais il existe. Et chacun, pouvoirs publics et simples particuliers, va devoir apprendre à vivre avec. Erpurs a retenu quatre polluants: l'ozone, les particules fines en suspension, le dioxyde d'azote et le dioxyde de soufre Iles trois premiers liés au trafic automobile). Inhalés, leurs effets sur l'organisme, en particulier sur l'appareil respiratoire, son t connus. Même s'ils sont encore mal compris. ' L'ozone
pènètre dans les poumons et déclenche des processus inflammatoires. Les porticules fines en suspension suivent le même chemin et peuvent véhiculer d'autres toxiques. Le dioxyde d'azote sensibilise aux infec' tions pulmonaires. Le dioxyde de soufre peut être arrêté en chemin et transformé en acide sulfurique, ou s'enfoncer jusqu'aux alvéoles pulmonaires, avec lesquelles il interagit " résume Bernard Festy, profes' seur à la faculté de pharmacie, un des responsables scientifiques d'Erpurs. Un exemple: le dioxyde d'azote. Pendant les six' huit jours les moins pollués de l'année, la moyenne journalière n'excède pas 22 microgrommes par mètre cube. Quand ce niveau s'élève et alleint, voire dépasse, 78 microgrammes par mètre cube, ce qui arrive trois semaines par an, le nombre d'hospitalisa' tians pour asthme augmente de 9 %; les visites à domicile de SOS·Médecins pour affections des voies respiratoires inférieures et pour maux de tête grimpent respectivement de 32 %et de 16 %; les heures d'ar· rêts de travail à EDF-GDF de 14 %. Or on est là très au-dessaus des seuils recommandés por l'OMS, qui a fixé pour ce gaz un maximum de 150 micro'
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'E. . . . ...
grammes par mètre cube en moyenne journalière. en va de même pour les Irois autres indicateurs de pollution. En général, ' une hausse de 100 microgrammes par mètre cube de polluant se traduit par une augmentation de 5 à 25 %de l'activité médicale, résume le docteur Philippe Quenel, épidémialogiste au réseau national de santé publique. L'effet de la pollution est un effet sans seuil. ' Conclusion embarrassante, car elle renvoie à la question : quelle proportion de malades de la pollution la société est-elle prête à tolérer 2 Ou, dit autrement sommes-nous prêts à changer notre mode de vie pour garantir à tous, et notamment aux plus vulnérables, le droit à l'air pur 2 , Les effets nocifs de la pallution sont davantage marqués chez les enfants et les personnes âgées ou fragilisées par une pathologie chronique " explique en effet Sylvia Médina. De quoi alimenter l'inquiétude des pédiatres. ' L'appareil respiratoire de l'être humain se développe jusqu'à deux ans, rappelle le professeur Alain Grimfeld, pneumopédiatre à l'hôpital Trousseau . Si l'on veut ménager le capital respira-
toire de l'enfant, il faut prévenir très tôt les effets de la pallution. ' Or les espoirs d'amélioration de la qualité de l'air sont faibles. En Île-de-France, les niveaux de pollution sont obstinément stables. Certes, le dioxyde de soufre, celui qui tua 4 000 londoniens pendant le redoutable smog de 1952, a chuté avec la quasidisporition des activités industrielles traditionnelles. le plomb dans l'air a décru depuis l'apparition, en 1986, de l'essence sans plornb. Et les moteurs sont devenus plus propres. Mais les efforts des constructeurs ont été annihilés por .. . l'augrnentation de la cir-
culation. Sauf à décréter le moteur à essence hors la loi et le vélo roi du rnacadam, il n'y a donc pos de progrès spectaculaire à attendre. Sans doute serons-nous de mieux en mieux informés. ' Erpurs, en tant que système de surveillance de santé publique, va constituer une veille sanitaire permettant de suivre l'évolution de la pollution et de ses répercussions sur la santé " dit Sylvia Médina. C'est une petite consolation. Mais que peut-on faire, concrètement? Eh bien, pas grand-chose. Car si les autorités commencen t à savoir gérer les situations exceptionnelles, comme en témoigne l'adoption, en avril dernier, d'une procédure d'alerte en cas de pollution aiguë, ' on est désemparé devant les situations ordinaires " reconnaît William Dab, professeur à l'École nationale de Santé publique. Alors, en attendant que Paris aille s'installer à la campagne, restent quelques recettes de bon sens transportez les enfants dans le dos ou sur le ventre plutôt que dans des poussettes, au niveau des pots d'échappement. Évitez de rester coincé dans un embouteillage, car vous inhalez autant de saletés à l'intérieur de votre voiture qu'à l'extérieur; on l'a mesuré. l'été, faites votre jogging le matin plutôt que l'après-midi, car les taux d'ozone sont plus élevés en fin de journée. Apprenez à bricoler, quoi. CAROLINE BRIZARD
{I J AirfXJrif: 10, rue Crillon, 75004 Paris. les résultats quotidiens de 10 qualité de l'air en Île-de-Fronce sont consultables sur Mini/el: 36/4 Airporif.
[eNouve/Observateur, nO 101,8- 14 décembre 1994.
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(les textes étudiés appartiennent a u domaine " Mathématiqu e s et sciences de la matière »)
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Plein feu sur les techniques d'éclairage
Que l a lumière s o it Thomas Edison reconnaîtrait à peine son invention : les petits filaments incandescents logés dans les ampoules ont bien changé. Surtout depuis l'avènement des halogènes. Les éclaircissements de Marc Alfse n.
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orté à l'incandescence, un corps émet d'abord des rayons infrarouges puis rouges, orangés, jaunes ... jusqu'à ce que, par mélange des diverses radiations du spectre, il en résulte une lumière blanche. Plus sa température est élevée, plus il émet de lumière. Aussi, pour éclairer, les filaments incandescents d'une ampoule électrique dOivent-ils être chauffés à 2 000' C, sons fondre .. . Thomas Edison, qui réalisa la première ampoule électrique produite industriellement, recourut à un matériau infusible, le corbone. les filaments de ses ampoules étaient en fibres de bombou carbonisées. Très vite, les fabricants ont cherché à augmenter l'efficacité lumineuse et la durée de vie des ampoules . Autrement dit, à tirer davantage de lumens (unité de mesure de l'intensité lumin,eusel de chaque watt consommé. A partir d'une certaine température, les premiérs filaments de corbone commençaient à s'évaporer; leur durée de vie était limitée à une centaine d'heures et leur efficacité à 2 lumens par watt. Pas de quoi affoler les becs de gaz, qui régnaient alors en maîtres. Pour empêcher la combustion du support amené à incandescence, on pensa à éliminer l'oxygène en faisant le vide dons l'am paule. Mois le vide imparfoit et les filaments fragiles donnaient des lampes encore trop éphémères. Le tungstène, avec sa tempétature de fusion de 3 600' C, apparut alors comme le matériau idéal pour réaliser des ampoules plus puissantes et plus durables. Mois il fallut attendre William David Coolidge, en 1910, et sa technique de tréfilage du ~iurig stène pour obtenir une efficacité de 10 lumens par wall et une longévité de 1 000 heures. Aujourd'hui encore, le tungstène demeure la stor des filaments incandescents. Avec le tungstène, le problème reste d'élever la température pour obtenir plus de lumière tout en diminuant l'évaporqtion pour accroître la durée de vie. A ces hautes températures, des atomes de tungstène se séparent de la masse du filament provoquer ce que l'on appelle ' la perte mortelle :t , autrement dit l'extinction
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C<Jln l11b
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des feux. Pour enrayer ce processus, on utilise des atomes de gaz inertes lozote, orgon, krypton) introduits sous pression dons l'ampoule. Ils s'opposent aux mouvements des atomes de tungstène et freinent la perte de flux lumineux, élevant l'efficacité jusqu'à 15 lumens par wall. Mois la durée de vie et la puissance lumineuse sont encore limitées. Pour dépasser les 1 000 heures d'éclairage, il faut foire inteNenir un nouveau type de gaz qui va donner son nom à un nouveau type de lampes: le gaz halogène. Sa vertu n'est fX1S de limiter l'évaporation mais de permettre la régénération du filament de tungstène. Grâce ou ( carrousel gazeux ' des halogènes, le filament de tungstène se recompose ou fur et à mesure qu'il se consume. Les vapeurs halogènes se combinent avec les vapeurs de tungstène pour former de l'halogénure de tungstène qui, entrant en contact avec le filament chaud, se décompose et redépose des molécules de tungstène les atomes qui s'échoppaient sont raccompagnés à demeure et retrouvent leur matériau d'origine. la durée de vie de la lampe passe de 1 000 à 2 000 heures. l'utilisation d'une ampoule halogéne comporte généralement deux contraintes: on doit éviter de toucher l'enveloppe de quartz qui remplace le verre et elle doi t être maintenue en position horizontale. En touchant le quortz, relativement poreux, on risque en effet d'introduire dons l'ampoule de l'humidité et des impuretés susceptibles d'altérer la régénération du filament. Quant à la position horizontale, elle correspond à la meilleure façon de caler le filament particulièrement long et fragile. Toutefois, Philips a réalisé récemment des améliorations qui mellent l'halogène à la portée de toutes les douilles. le dispositif tient dons une ampoule de verre classique. Si les lampes halogènes apportent un progrès décisif à la bonne vieille ampoule d'Edison, les lampes cylindriques à fluorescence, ou tubes néon, fonctionnent selon un tout autre principe. Des rayons ultraviolets sont transformés en lumière visible grâce à la couche de poudre fluorescente qui
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tapisse l'intérieur du cylindre. Une décharge électrique entre deux électrodes provoque un arc qui excite des atomes de mercure et produit des UV. Ces lampes sont une source de lumière plus puissante et plus économique que leurs sœurs à incandescence. Mois la qualité de la lumière n'est pas la même. Les unités et les indices utilisés pour définir la qualité de la lumière ne sont pas toujours faciles à mettre en rappart. la fidélité du rendu des couleurs, notamment dons les lampes à fluorescence, est exprimée ou moyen de l'indice IRC Ilndice de rendu des couleurs) gradué de 1 à 100, l'indice maximal correspondant à la lumière naturelle. Pour exprimer l'ambiance lumineuse, on se réfère à la notion de ( température de couleur " exprimée en kelvins, qui caractérise ( l'aspect :t de la lumière. le registre des lampes fluorescentes, par exemple, depuis la lumière chaude plutôt dorée jusqu'à la lumière frOide d'aspect bleuté, s'étage entre 2 700 K et 6 500 K. Plus on monte en température, plus le rendu des couleurs baisse. Cependant, paur les versions haut de gomme des lampes fluorescentes, on corrige ce défaut en introduisant des compasants qui privilégient certaines longueurs d'onde. Elles affichent ainsi un IRC de 95 proche de celui des lampes à incandescence . les lampes actuelles sont interchangeables. On peut donc remplacer une lampe à incandescence classique par une halogène ou par une fluorescente compacte. Chacun peut compaser sa lumière selon son goût en jouant avec les qualités propres à chaque type de lampe. l'ambiance, la qualité des couleurs, l'efficacité, sont autant de critères plus ou moins objectifs qui permettent de construire une atmosphère lumineuse.
MA Sciences el Avenir, juillet 1994
'E. . ...... uurune-
••• .••®.
Observez le texte précédent
La lecture du surtitre (<< Plein feu sur les techniques d'éclairage») et du chapeau permet de supposer que ce texte présente les divers types de lampes, de syst è mes d'écla irage c réés d e puis l'invent io n d e l'ampoule électrique par Thomas Edison. 11 est donc possible de prévoir la présence dans le texte d'un ce rtain nombre de réseaux lexicaux organisés autour de ces différents moyens d'éclairage. Les t e rmes e mployés dans le c hapeau déterminent implic itement d e ux de ces réseaux: - celui qui est relatif au système imaginé par Edison, - celui qui est relatif aux lampes halogènes. Par ailleurs, le mot « lumière» présent dans le titre est susceptible également d'être le centre d'un autre réseau. Une lect ure rapid e du texte permet de confirmer les hypoth èses émis es précédemment. Ce texte présente une description d es deux systèmes d'éclairage mentionnés mais aussi d'un troisième système, celui des lampes ou tubes de néon. Réseau lexical relatif à la lumière : éclairage - éclairer - lumière - efficacité
.••••• ®.
Observez le texte ci-dessous
La lecture des surtitre, titre et chapeau de ce texte indiquent que son contenu fait état d'une découverte (<< les mystérieuses bouffées de chaleur détectées par Pons et Fleischmann »)
lumineuse - (l ') extinction des feux - (la) lumière visible - (la) lumière chaude, dorée, froide - (la) lumière blanche - lumen - becs de gaz - flux lumineux (et même les « éclairc isse ments » apportés par l 'a uteur de l'article).
Réseau lexical relatif au système d'Edison: lampe - ampoule - envelopp e de verre enveloppe de quartz - douilles _. filaments .' petits, incandescents, chauffés sans fondre électrodes - arc électrique - décharge électrique - incandescence - rayon infrarouges radiations - matériau infusible.' le carbone fibres de bambou carbonisées - vide imparfait - lampes éphémères.
Réseau relatif aux lampes, tubes de néon : lampes cylindriques à fluorescence - tube néon - rayons ultraviolets - poudre fluoresce nte - décharge électrique - deux él ectrodes - ( un) arc (qui excite les atomes) (des) atomes de mercure.
Réseau relatif aux lampes halogènes: tungstène - matériau idéal - ampoules plus puissantes, plus durables - technique de tréfilage - star des filaments - atomes de tungstène - gaz inertes: azote, argon, krypton gaz halogèn e - va p eurs d 'halogè n e et vapeurs de tungstène - molécules de tungstène - enveloppe de quartz (poreux).
et sans doute d 'expéri ences (« comment reproduire l'énergie des étoiles »). Lisez le texte et relevez les mots relatifs: 1. à la notion de chaleur, 2. à la découverte qui a été faite , 3. aux expéri ences.
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Comment reproduire l'énergie des étoiles ?
Fusion froide : la grande illusion
Les mystérieuses bouffées de chaleur détectées par Pons et Fleischmann existent bien. Mais il ne s'agit pas d'une réaction thermonucléaire
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a nature a horreur des atomes légers Icomme l'hydrogène) et des atomes lourds lcomme l'uranium). Elle adore les atomes moyens Icomme le fer). Résultat: les lois de la physique font en sorte qu'une c prime » !sous forme d'éner· gie) est accordée à quiconque brise les atomes trop gros Ic'est la fission nucléaire) ou fusionne les atomes trop petits Ic'estlo fusion thermonucléaire). Tant mieux: cette dernière est à la source de toute vie. Elle alimente le rayonnemen t des étoiles Idonc du Soleil) De l'hydrogène, sur Terre, nous en avons énormément - dons l'eau des océans. le problème de notre appravisionnement en énergie artificielle serail donc résolu pour de bon si nous réussissions à reproduire, sur le plancher des vaches, le feu des étoiles. Certes, on sait le foire - mais hélas! seulement durant un court ins' tant, d'une manière explosive et des· tructrice : c'est la fameuse bombe H, 10 bombe à hydrogène. Depuis bientôt un demi'siècle, les chercheurs du monde entier s'emploient à imaginer des méthodes de domestication de la fulgurante énergie H. Par conlinement magnétique, dans de grands • tokamaks - I l J. ou avec l'aide du rayon laser, l'idée esttouiours de ser' rer les atomes d'hydrogène les uns contre les autres avec une violence inouïe, pour qu'ils consentent à fusionner en libérant davantage d'énergie qu'il en a lallu pour les c marier ». Gronde dévoreuse de crédi ts publics, celte approche, qui nécessi' te d'énormes machineries, n'a touiours pas apparté la moindre 'preuve de sa laisabilité. D'où le succès médiatique obtenu par les électrochi' mistes Stanley Pons Ide l'université de l'Utah) et Martin Fleischamann Ide l'université de Southampton) lorsqu'ils annoncèrent, en 1989, avoir réussi en douceur, avec un simple appareil d'électrolyse, la lusion du deutérium Il'hydrogène lourdl. avec production nelle d'énergie, et cela à Iroid, c'est· à-dire à température ambiante. Principe: utiliser une électrode de palladium - un métal qui, mis en prèsence d'hydrogène, se comporte
L
rÜUNlll
comme une éponge et s'en imbibe neutrons. » Donc aucune signature iusqu'à plus soil, serrant comme des de réactions impliquant des noyaux sardines, dans son réseau cristallin, atomiques. Depuis, les équipes du un maximum d'atomes d'hydrogène. CEA ont poursuivi les investigations. Au point que ceux-ci se trouveraient Et les calculs • Dans le réseau suffisamment proches les uns des métallique du palladium, aussi gorgé outres pour fusionner à bas bruit, d'hydrogène qu'an vaudra, la distan· avec à la lois production de chaleur ce moyenne de deux atomes d'hyet émission de neutrons. Après cette affirmation aussi héré- drogène reste supérieure à la distantique que peu vérifiable, qui devait ce na/urelle de ces atomes dans leur donner lieu, dans les journaux scien- regroupement naturel, deux par tiliques, à pas moins de 727 publi' deux, en molécules H2 . » Un état cotions au torisées , Pons et dans lequel la fusion est complète' Fleischmann avaient été poliment ment exclue. Michel Martinot chassés de leurs universités respec- ajoute : • Si Pons el Fleischmonn tives . Récupérés en Fronce par un avaient ob/enu /0 fusion, ils seraient laboratoire d'une liliale du iaponais effroyab/emen/ irradiés .. ' Toyota, installés à Sophia·Antipolis Reste celle mystérieuse chaleur avec tout l'équipement nécessaire pour la poursuite de leurs travaux, ils que dégagerait le phénomène Iqui viennent de récidiver par la publica' n'a donc rien à voir avec la fUSion). tion d'un très sérieux article dans une Michel Martinot reste sceptique : revue qui fail autorité parmi leurs paur lui, il n'y a pas création d'éner· pairs en électrochimie - Physics gie, moi s resti tutfon de l'énergie Leller A, publiée par Elsevier. Ils réaf· emmagasinée . • Celte libération de lirment le dégagement de chaleur chaleur est observée pendant les corroboré, il laut le dire, par de nombreux outres travaux - , mois 100 secondes que dure l'expérience s'abstiennent celte lois d'employer, proprement dite. Mais auparavant il ne serait-ce qu'une seule fois, le mot a fallu, pendant quinze iours Iplus de 120 000 secondes !J. charger le c fusion » pour expliquer leurs résul· système en faisont circuler un courant tats. Serait-ce parce que c savan t électrique. Comme si vous vous étonéchaudé craint la lusion Iroide _ 2 niez de constater l'écroulement sou· Pons et Fleischmonn, devenus quasi' dain d'un tas de sable cons titué ment des pestilérés du monde scienti' grain par grain. - Un outre physicien fique pour avoir osé enfreindre un Irançais se demande tout de même tabou, réa ff irmeraient-ils la même chose sons le dire? Non, car il s'il n'y aurait pas là • quelque chose semble désormais tout à fait clair Iy d'intéressant qui reste à comprendre, compris pour eux ?) que la lusion et pourrai t intéresser les gens qui trafroide - en tout cos cette fusion vaillent sur les piles ou les balleries -. Iroide-là - est un mythe. il n'y a pas On le vOil, il n'est plus du tout plus de lusion Iroide dons les éprou- question de lusion, Iroide ou pos. vettes, colorimètres et voltamètres de On a eu chaud . l'homme n'a tau' Pons et Fleischmann que de .. iours pas réussi à labriquer des mémoire dons l'eau_ étoi les in vitro . Mois le rêve Michel Martinot, physicien continue : ce sera pour une outre nucléaire ou CEA, avait dès 1989 participé à de soigneuses reconstitu- lois. tions de~ expériences de Pons et Fleischmann, mois sous terre, à gronFabien Gruhier de prolondeur, exactement dans le tunnel du Fréius, pour éviter toute 111 ~reil permettonl de C/éer de champs inlluence parasite des rayonnements mognéliques inlenses. cosmiques. Conclusion • Il n'y a
iamais aucune émission • 71 •
de
le Nouvel ObseNO'eur. 1005-1993
"E. . . . . .. Gamm(} "EnlNJ.l
un sevrage
sevrer
3 • Les mots dérivés, la forme des mots. Lors d e la lecture des textes , un certain nombre de mots (ou expressions) ne sont pas toujours compréhensibles imméd iatement. Ces termes appartiennent généralement au doma ine traité, qu'ils soient à caractère usu e l ou propres aux spécialistes.
• à un nom formé à partir d'un adjectif qui exprime alors une qualité. Il peut se terminer en :
On constate alors que ces mots sont: - soit explicités dans le texte, - soit des form es d é rivées d'un mê me terme (souvent connu ou compréhensible), - soit encore formés à l'aide de préfixes, de suffixes ou de te rmes assez fréquents et donc identifiables (ce qui facilite leur compréhension).
• -té: variable divers efficace
la variabilité la diversité l'efficacité
• -ence ou -ance : pertinent fluorescent important insuffisant
la pertinence la fluorescence l'importance l'insuffisance
Les dérivations lexicales peuvent correspondre: • à un adjectif formé à partir d'un verbe. Celui-ci s e t e rmine alors géné rale ment en -able ou -ible (sens : qui peut être ... ) : transporter » > transportable gérer » > gérable convertir » > convertible diviser » > divisible • à un nom form é à partir d'un verbe, - directement: vider un vide planter un plant
- en ajoutant un suffixe qui indique un processus, par exemple: • -tion : opérer extraire s'évaporer • -ment: éclater changer empêcher
une opération une extraction une évaporation un éclatement un changement un empêchement
• -eur : noir frais
la noirceur la fraîch eur
Des mots sont aussi formés à l'aide de préfi xes d'origine latine ou grecque, ayant chacun un sens précis. On tro uve ainsi des mots qui commencent par exemple par: anté- = avant antédiluvien postsynchronisé post- = après prénatal pré- = décamètre déca- = dix déci- = dixième partie décigramme centigrade centi- = cent biosphère bio- = vie nécropole nécro- = mort héliogravure hélio- = soleil aéroport aéro- = air calorimètre calori- = chaleur photographe photo- = lumière D'autres mots e nfin comportent d es suffixes qui leur donnent également un sens précis, par exemple : -chrome
=
couleur
-cide = tuer
• -ure: fermer user piquer
une fermeture une usure une piqûre
"-age : plier mouler
un pliage un moulage
-gène = engendrer
-mètre
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=
mesure
monochrome : qui a une seule couleur fongicide: qui tue les champignons patho gè ne : qui engendre la maladie d e nsim è tr e qui mesure la densité
-phobe = qui n'aime pas aquaphobe : qui n'aime pas l'eau -phile = qui aime francophile: qui aime les Français
-thèque = ranger médiathèque: qui range les médias -scope = regarder microscope: qui regarde le très petit
.~. Observez de nouveau le texte ~ « Arrêter l'hécatombe»
Lors de la lecture de ce texte on relève : - trois termes directement explicités: • le permafrost : la congélation permanente des sols du Grand Nord • les cultivars: les espèces vivantes homologuées, cultivées d'intérêt agricole immédiat • les lépidoptères: les papillons - trois autres termes sont connus de tout lecte ur ayant un minimum d e co nnaissances dans le domaine: • gène • chromosome • symbiose - cinq termes formés de préfixes courants ou assez connus: • phytogénétique : phyto (plante) + génétique • biodiversité : bio (vie) + diversité • microflore : micro (très petit) + flore • microfaune: micro (très petit) + faune • néolithique : néo (nouveau) + lithique
A. Observez de nouveau le texte « Voilà pourquoi vos enfants toussent» 1. Cherchez dans le texte les mots qui dérivent du verbe polluer du verbe tousser
.~. Observez de nouveau le texte • « Que la lumière soit » On note dans ce texte : - certaines dérivations: lumière -lumineux -lumineuse incandescent - incandescence fluorescent - fluorescence fondre - fusion - infusible halogène - halogénure - deux mots et deux notions directement explicités: lumen: unité d'intensité lumineuse kelvin : mesure de la « température de couleur, l'aspect de la lumière" gaz inerte: l'azote, l'argon, le krypton tubes néon: lampes cylindriques à fluorescence - deux mots formés de préfixes courants, assez connus: infrarouges: infra (en dessous) + rouges ultraviolets : ultra (très) + violets
B. Observez de nouveau le texte Fusion froide»
«
1. Cherchez dans le texte les mots qui dérive nt de l'ad jectif chaud
2. À l'aide du contexte et de leur forme expliquez les mots suivants: pédiatre, pathologie, épidémiologiste, pollinisation
2. Qu'est-ce que la ({ fusion froide » ? Qu'est-ce que la « fi ssion nucléaire )), le deutérium ? 3. Donnez des exemples d'otomes légers, moyens, lourd s. 4 . Expliquez, à l'aide de leur forme, les mots: électrochi miste, calorimètre, voltamètre
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LE COMPTE RENDU e travail effectué dans la partie ENVOL aura permis d'ap-
prendre à repérer dans un texte: L -l'intention de l'auteur,
- les idées, _ et la façon dont elles sont organisées. La découverte de l'ensemble de ces éléments et l'élucidation du lexique - preuves de l'acquisition d'une compétence de compréhension écrite - favoriseront la réalisation d'un compte rendu cohérent et faciliteront une expression précise et appropriée au domaine. Le compte rendu suivi de l'entretien sont l'occasion de présenter et d'approfondir les idées du texte. Ces deux activités demandent en expression orale des compétences précises qui font appel à un certain nombre de savoir-faire et d'outils linguistiques. Le LESTAGE a pour objectif de mettre en évidence, de développer ces savoir-faire et de fournir les outils linguistiques nécessaires.
Dans son organisation, le LESTAGE comporte deux parties, l'une consacrée au compte rendu, l'autre à l'entretien. Dans l'une comme dans l'autre, l'analyse des textes étudiés repose sur le travail effectué dans les parties DÉMARRAGE et ENVOL. Cette analyse est réalisée selon les procédés généralement mis en application par tout lecteur. En premier lieu, on procède à une approche globale du document puis à une lecture annotée au fil du texte. Celle-ci fait apparaître en vis-à-vis de chaque idée les éléments articulateurs, lexicaux et culturels jugés indispensables. Cette analyse conduit alors à une proposition de schéma qui constitue une synthèse du document. Ce schéma offre au candidat les repères nécessaires à partir desquels il peut bâtir plus facilement le compte rendu et prévoir l'orientation de l'entretien.
le cas du compte rendu, les savoirD ans faire à acquérir consistent à : - introduire le texte et faire apparaître sa nature, sa spécificité, - transmettre clairement l'intention directrice de ce texte, - mettre en relief les idées principales, - montrer la manière dont e lles s'enchaînent les unes aux autres,
- les exposer sans ajouter de commentaires,
- prendre une certaine distance par rapport à l'auteur, -conclure. Ces savoir-faire se manifestent dans le choix et l' em ploi des outils lin gu istiques qui conviennent. Les outils peuvent varier selon le type de textes. • Dans le cas des textes qui: - racontent une chronologie, une évolution,
- présentent une expérience, un projet,
il est possible de dire: • pour introduire le compte rendu: montre .. . présente .. . décrit .. . relate .. . fa it état de ... • pour le poursuivre: ensuite... de plus ... de surcroît .. . puis... par ailleurs... d'autre part .. . ce texte cet article ce document cette interview
• pour le conclure, selon le cas : (la) cette description (la) cette présentation (la) cette histoire (la) cette biographie (la) cette évolution (la) cette chronologie (la) cette expérience (la) cette recherche (le) ce projet
informe sur. ..
• •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• il est possible de dire: • pour introduire le compte rendu:
• Dans le cas des textes qui: - exposent un problème, - défendent une thèse, ce texte ce document Dans
expose exprime l'auteur'
cet article cette interview
présente défend ... à propos de ... ... sur ...
( ... de ... ) .. .concernant ...
.. .en ce qui concerne ... • 74 •
exprime .. . précise .. . permet de ... (de ... ) montre que ... indique .. .
·75·
(le) son point de vue (l') son idée (1') son opinion (la) sa thèse
.L. " .. " , caml1"'" .[e&/ag",
.[
ou encore : se pose en adversaire de .. . se pose en défenseur de .. .
. cCln'/,me-J.'eo,tag.e-
et commentaire:
" ça ne les met pas en bonne position ».
qui amènent au point fondamental:
(( le résultat»
dans
pourcentages qui démontrent la très faible place des femmes dans la vie politique. 6 % de femmes députés, etc.
Dans ce texte, l'auteur' prend parti pour .. . prend parti contre.. . * Le statut, la fonction, le rôle de J'auteur peut être précisé. On dit alors: Monsieur x ... Mme Y .. le Ministre de... le Député de...
2' paragraphe • pour le poursuivre: Il s'agit en général de textes argumentatifs. Les articul ateurs nécessaires à la poursuite du compte rendu sont ceux qui servent à les structurer et à les ordonner (voir ENVOL Il.4.).
Réponse: et justification de cette réponse:
- l es femmes = 53 % du corps él ec toral - Tout le mond e reconnaît l eurs compétence lorsqu'elles accèdent aux responsabilités .
Exemples:
3 noms Ges " brillantes exceptions »)
Les raison s de cette sitation :
(( D'oÙ vient alors ". ? ))
1re raison:
" D'abord du monde politique. » C'est" un lieu de compétition» ; " les femmes sont souvent moins prêt es à l'accepter. »
citation à l'appui de cette affirmation:
" les femmes se découragent plus vite. »
• pour le conclure: ' Par exemple : La thèse présentée par l'auteur semble être défendue par l'auteur semble être
en accord avec .. . en contradiction avec ... favorable à ... plaire à.. .
Les outils présentés ci-dessus ne sont en aucun cas exhaustifs. Le candidat (ré)utilisera avec profit ceux qui ont été déjà fournis dans la partie ENVOL mais aussi ceux qu'il découvrira au cours de sa (ses) lecture(s). Selon les cas, le compte r endu mettra l'accent sur: -les idées du texte, - et/ ou la présence, l'implication de l'auteur, dans la présentation de ses idées et de leur défense.
.••••• ®.
3' , 4', 5' paragraphes Autres rai sons:
" Mais au-delà de cette compétition »
[précision de l'idée précédente =>
" à laquelle l'éducation des femm es prépare moins bien »1 " Il Y a aussi le fait que la politique est régie par les codes masculins » : - les femmes s'expriment autrement - de plus elles méconnaissent l'importance de la promotion personn elle.
Observez le texte ci-après
" La politique, un genre très peu féminin » Domaine: Sciences humaines et sociales.
o·
1~ approche du texte
citation à l'appui de cette affirmation:
Le titre et les intertitres donnent de manière très claire le sujet du texte - la place très limitée des femmes dans le monde politique - et en laisse deviner la progression: la question posée par le dernier intertitre est celle de l'évolution de ce rôle politique des femmes dans l'avenir. Développement de cette idée
Notes an fil du texte 1" paragraphe = l'introduction bien sûr
Conclusion: Les femmes entrent en politique pour faire passer des idées. » «
• 76·
" les femmes n'ont pas compris ... » - en outre la politique ne semble pas revêtir la même importance pour les femmes et pour les hommes.
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Citation:
" Une situation aberrante? » (( Certes ! ))
conséquence = nouvelle raison de leur difficulté
. Bref les femmes refusent les codes masculins. D'où sans doute la misogynie des milieux politiques.
• 77 •
.l. ...... .. aunme-.[e..r.tagb
J.. .. ... ... aunme-.leo.tag&
Les 2 derniers paragraphes Évolution:
les choses progressent pourtant
Raisons : (Citation à l'appui)
D'abord parce que les femmes s'organisent · ~ associations Mais aussi parce que une nouve lle génération de femme fait avancer les choses (exemples) Enfin et surtout Darce gue la mani è re dont les femmes font de la politique constitue l'avenir de la politique.
Explicitation de cette idée La structuration du texte est très claire ; le compte rendu est donc facile à organiser: - rôle très faible des femmes dans la vie politique (surprenant à double titre) - peu d'esprit de compétition - raisons de cette absence: - parler vrai - se préoccupent moins de promotion personnelle - autres centres d'intérêt que la politique = refus des codes masculins => -misogynie - Évolution actuelle: - organisation raisons: - «
modèles
»
- évolution générale qui va dans le sens des femmes Les nombreuses citations relevées au fil du texte qui appuient les différentes idées ne doivent pas être reprises dans le compte rendu. On peut reprendre ou non certains exemples . •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
La politique, un genre très peu féminin
L
es femmes entrent en politique pour loire passer des idées qu'elles ont et pour combattre les injustices " explique Gisèle Stievenord, conseillère de Paris, prèsidente de l'Association des Femmes, chargée de la promotion des lemmes au sein du porti sociolis' te. Ça ne les met pas en bonne position pour subir à l'intérieur d'un porti politique t Le résul tat . elles jouent les Arlésiennes sur 10 scène publique. 6 % de lemmes députés, 19,6 % de lemmes candidates aux dernières législatives, une présence plutôt tenue ou gouvernement et plus encore dons les hautes instances de la pluport des portis politiques (hor-
mis chez les écologistes, les communistes el Lulle ouvrière dont une lemme - Arlette Laguiller - est presque devenue l'emblèmeJ. De brillantes exceptions Une situation aberrante? Certes! Surtout quand on songe que les lemmes représentent 53 % du corps électoral. Pourtant, lorsqu'elles accèdent à de hauts niveaux de responsabilité, tout le monde s'accorde à vanter leurs compétences. Il n'est besoin pour s'en convaincre que de regarder les taux de popularité de femmes comme Simone Veil, Martine Aubry ou Catherine Trautmann pour ne citer qu'elles .
• 78 •
Ces noms sont devenus en quelque sorte, dans l'esprit des Fronçais, des synonymes de sérieux, d'estime à tel point que plus d'un pensait à Martine Aubry comme candidale aux élections présidentielles lorsque Jacques Delors renonça . Guand elles sont élues, elles sont souven t réélues et avec ponache. Preuve de la satislaction de leurs administrés. lVvJis d'où vient alors qu'elles soient si peu nombreuses? D'abord et sans doute du monde politique lui-même _ le pouvoir est en soi un lieu de compéti tion très intense où les coups bos, les chausse-trappes sont légion. les femmes sont moins prêtes à l'accepter. « La concurrence
est rude pour tout le monde; les lemmes se découragent plus vite : après un mauvais coup, elles disent: « Je m'en vais » alors que les hommes sont plus pugnaces. Ils s'accrochent, explique Noëlle Dewavrin, maire adjointe RPR de la commune de lVvJuvaux (près de TourcoingJ et présidente de Femme Avenir, association chargée de la promotion politique des femmes de la majorité. Nombre d'entre elles se disent, en el/et, que le jeu (s'il doit être si retors) n'en vaut vraiment pas la chandelle. lVvJis au-delà de cette compétition à laquelle l'éducation des lemmes les prépare moins bien, il y a aussi le fait que la politique telle qu'elle existe aujourd'hui, telle qu'elle nous a été léguée après des siècles d'exclusion des femmes, est un univers entièrement régi par des codes masculins. Un univers que les femmes ne connaissen.t pas.
s'entourer de lidèles qui , le jour venu, constitueront leur stail 1... ] En outre, la politique ne semble jamais revêtir la même importance pour les lemmes et pour les hommes. Ceux-ci y jouent presque leur identité. Ils perçoivent la politique comme le tout d'une vie. Le pouvoir, pour un homme, peut conslituer à lui seul le sel de la vie. C'est même, à ses yeux, souvent, un alout de séduction . Pour les femmes, ce n'est jamais vraiment tout à fait cela. la vie, pour elles, est moins unidimensionnelle, plus complexe. Leur vie amoureuse, leur vie de mère fonl, au moins autant que la politique, portie prena nte de ce qui les comble. Guelle que soit leur ambition, la plupart ne sacrifieront jamais tout à l'amour du pouvoir. En congrès, une lemme politique se demande où sont ses enlants, ce qu'ils lont : un homme, non. Nombre des lemmes possées por la politique et retournant aux affaires courantes expriment un Le refus du système soulagement, une satisfaction de re tourner à la vie « normale ». Les femmes s'expriment autrement, abordent de Iront des problèmes au D'aulres, qui y sont encore, avouent lieu de parler autour, disent ce avoir porlois du regret pour le temps qu'elles pensent, dénoncent les dis- où elles pouvaient se déplacer librecours sons land, la langue de bois, ment plutôt que prendre sons cesse la perte de temps. Brel, ce sont des une voiture avec choulleur, le temps empêcheuses de tourner en rond, des activités avec les enfants, des des emm ... De plus - et c'est leur sorties au cinéma ou au théâtre. autre handicap -, elles mèconnais- Pour les ministres, por exemple, la sent l'importance de la promotion vie privée n'existe quasiment plus: leur emploi du temps est régi par un personnelle 1... ] chel de cabinet, leur calendrier trullé Elles pensent qu'il sullit qu'elles agisde rendez-vous olliciels. Où leur rôle sent, leurs compétences seront reconnues. Elles sont trop réalisa trices. s~ borne très souvent à représenter l'Etat. Bref, les lemmes n'ont pas « Les femmes n'ont pas compris que envie de respecter tous ces codes. la politique ne connaît pos le .Iangage de la compétence, remarque D'où, sans doute, en portie l'un des Colette Ronxin, présidente de l'asso- plus grands obstacles à leur accès ciation des Femmes démocrates, au pouvoir: la misogynie ambiante elles continuent de croire que si elles dans les milieux politiques. lont leurs preuves, ça sul/ira. Eh Toutes les lemmes - ou presque bien, non . Le critère, c'est la présen- disent avoir été ou être victimes de ce, le lobbying, les démonstrations la misogynie. Et porlois de la port de lorce . • Or, les femmes sont de simples électeurs 1... ] beaucoup moins à l'aise dans ce La femme, avenir registre. Elles disent ce qu'elles pendu politique? sent sans détour et veulent agir vite, quille à froisser les uns ou les aulres . Les choses progressent pourtant. Les hommes, eux, lont davantage D'abord porce que les lemmes s'orattention à se créer des clientèles, à ganisent. les associations pour la
• 79 •
promotion des lemmes en politique organisent des séances de formation où les femmes apprennent à savoir laire à comprendre que la politique se joue dans des rapports de forces et qu'elles doivent elles-mêmes s'unir pour représenter une force. « la création de l'union des femmes de la majorité a permis que les hommes nous regardent autrement, même au sein du CDS · , ol/irme Colette Ronxin. Mais aussi parce qu'une nouvelle génération de lemmes - ce sont les IVvJrtine,Aubry, les Catherine Trautmonn, les Elisabeth Guigou, les Frédérique Bredin et toutes les anonymes, maires de petites communes très appréciées sur le terrain - avancent, sans faire de bruit, mais avec un crédit que personne ne songerait à leur dénier. Enlin, et surtout, porce que la manière dont les femmes lont de la politique constitue sans doute l'avenir rnème du politique. On l'a dit: les lemmes relusent la langue de bois les discours vides jamais suivis d d'action. Elles répugnent à la politique politicienne tout entière consacrée aux clientèles et à la publicité personnelle. Elles veulent agir, être jugées sur leur compétences et leurs réalisations. Insérées dans une réalité où elles doivent concilier vie de couple, enlants, . vie politique, elles ont une vision plus complexe de la société, mais, ce faisant, elles sont aussi plus proches des gens. En d'autres termes, por ce qu'elles semblent être en phase avec ce que les gens aujourd'hui relusent et veulent dons 10 politique, tout ce qui constituait jusqu'ici un handicap a des chances, à cette heure de crise du politique, de s'avérer être un atout dans la manière dont on lera dema in de la politique . Cela ne signilie pas que les hommes en seronl exclus bien sûr, mais que les cades actuels de la politique devront changer, aller vers une manière féminine de porler et d'agir. Sans doute, espérons-le, pour le meilleur. .. VERONtQUE MAUMUSSON AYOnIoges nO 80. moi 1985
.L ....... camm&.Leotag&
••••• .®.
.L. ....... Call1ln& .Le&.lag&
riences originales permet à Arlette Streri de montrer que l'enfant peut passer du toucher à la vision dès l'âge de deux mois et de la vision au toucher dès cinq mois.
Observez le texte ci-dessous lexicaux (ou culturels) qui leur correspondent et qui vous semblent essentiels.
« Les étonnantes capacités des bébés »
Domaine: Sciences de la vie
3. Établissez le schéma du texte.
1. Survolez rapidement le texte. Relevez les éléments qui vous permeHent d'en foire une approche globale.
4. Y a-t-il des idées plus importantes que d'autres? Existe-t-il une hiérarchie entre elles?
2. Faites-en une lecture suivie: notez les idées ainsi que les éléments articulateurs,
5. Comment organiseriez-vous le compte rendu?
.......................................................................................... LIRE
Les étonnantes capacités des bébés Les Comportements du bébé: expression de son savoir? COL DIR PAR V_ POUTHAS ET E JOUEN, MARDAGA, 1993, 390
Si l'avènement de l'échographie a joué un rôle essentiel dans la connaissance des activités du fœtus, les avis des spécialistes divergent sur la signification qu'il faut donner à celles-ci. Pour certains, le passage du milieu utérin à l'air libre entraîne une rupture essentielle dans le développement des systèmes sensoriels et des organisations motrices du bébé. D'autres estiment, au contraire, qu'il y a continuité entre le fonctionnement du fœtus et celui du nouveau-né. Jean-Pierre Lecanuet et ses collègues du laboratoire de psychobiologie du développement du CNRS fournissent, dans l'ouvrage collectif sur Les Comportements du
po, 195 E
bébé, des arguments en dont la famille vit près d'un faveur de cette thèse de la aéroport - qui ont donc été " continuité sensorielle soumis aux bruits d'avion in transnatale ". L'un des utero - ne se réveillent pas domaines les p lus étudiés lorsqu'ils entendent un bruit est la sensibilité auditive du d'avion émis à 80 décibels fœtus, qui a fourni matière à près de leur orei lle, tandis une cinquantaine d'études. qu'ils pleurent à l'audition Plus un bruit est fort, plus le d'une séquence musicale de fœtus bouge et plus son même intensité. rythme cardiaque s'accélère. De nombreuses études ont Le nouveau-né garde tenté de préciser si le nourmême la mémoire de cer- risson établit un lien entre le tains stimuli qui lui ont été fait de toucher un objet et présentés pendant la vie celui de le regarder. En effet, fœtale. Une étude a associé lorsqu'on présente un nouun état de relaxation mater- vea u-né, il tend fréquemnelle à la présentation d'une ment son bras, mais on ne séquence musicale. Après la peut aujourd'hui déterminer naissance, les nourrissons avec certitude s'il s'agit d'un en pleurs se calment à geste intentionnel ou simplel'écoute de cette musique. ment d'un comportement De même, des nouveau-nés réflexe_ Une série d'expé• 80 •
LA MÉMOIRE DU NOURRISSON La mémoire du nourrisson est un autre domaine à propos duquel des certitudes antérieures ont vo lé en éclats. Carolyn RoveeCollier, de l'un iversité Rutgers dans le New Jersey, s'intéresse depuis de nombreuses années à l'apprentissage du nourrisson. Sa première étude a commencé fortuitement avec la naissance de son fils, voilà un quart de siècle . Afin qu'il puisse s'amuser seul, elle avait relié sa cheville au crochet d'un mobile suspendu au-dessus du berceau. Elle a alors constaté que le bébé apprenait à faire bouger ce mobile,
ce qui était en contradiction avec les conceptions communément acceptées à l'époque (en 1969) selon lesquelles ce genre de performance ne peut être réalisé avant l'âge de trois ans. Ce dispositif à but ludique a donc servi de procédure expérimentale : puisque les nourrissons ne peuvent exprimer verbalement ce dont ils se souviennent, ils le disent par un coup de pied. Des études ont montré que le nourrisson fait preuve non seulement d'une mémoire à court, mais également à long terme. Alors qu'on a longtemps pensé qu'avant l'âge de huit ou neuf mois, les bébés sont incapables de garder une information en mémoire plus de quelques secondes, on sait aujourd'hui que des nourrissons peuvent se souvenir, pendant au moins 24 heures, des éléments du mobile
avec lequel ils ont été préalablement entraînés. Les enfants ne donnent que peu de coups de pied si un seul élément d'un mobile qui en comporte cinq cha nge, même après un délai de vingt-quatre heures, alors que la rétention est parfaite après un tel délai si le mobile est identique. Des bébés de trois mois se souviennent du mobile pendant trois jours, et des bébés de six mois pendant deux sema in es. La question n'est donc plus de savoir" si " le bébé se souvient, mais bien de savoir " quoi, comment, quand, où et pourquoi" il se souvient. L'auteur en conclut que" les substrats neurophysiologiques de la mémoire à long terme sont fonctionnels très tôt ". Scienœ$ Humaines, nO
37, maIs 1994
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Il
ümlp~ rel/dl,{, aIXi .sur la prruenr ce, l'implicatiOJV de, t:auteur
......
.®.
Observez le texte ci-après:
" La Révolution judiciaire»
@. Notes au fil du texte
Domaine: Sciences économiques et juridiques
Le tableau ci-après montre clairement: - les idées contenues dans le texte assorties de quelques définitions qu'il est indispensable de connaître, - l'implication de l'auteur.
o • Approche globale du texte Le titre indique qu'il existe une révolution dans le système judiciaire français. La conclusion l'atteste. Selon la note à la fin de l'article, l'auteur de l'article cumule plusieurs fonctions.
Il permet de comprendre quel système judiciaire Hervé de Charette et d'autres personnes souhaiteraient pour la France.
• 81 •
,[ . .. . .. .. almme-.lIMIl1Be-
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
LA RÉVOLUTION JUDICIAIRE Par Hervé de Charette (1 )
tif: le président du Conseil consti-
droit pour le gouvernement d'inter-
tutionnel. Celui-ci recevrait compé-
venir dans le cours de la iustice au
por le Président de
tence pour recruter, nommer, pro-
gré de ses intérêts politiques. C'est
et qui soil organiquement distincte
mouvoir ou sanctionner les juges
le devoir de l'État de défendre,
du gouvernement. C'est vers celle
du siège constitué en un corps
auprès des tribunaux, les intérêls
solulion qu'il foui se diriger: donner au minislre de la Juslice, deve-
Conseil supérieur de la magistratu-
ci sont en couse, mais ce devoir
nu ministre de la seule action publique, responsable du parquet
presse devenue célèbre, où il
débat sur la iustice es t
déclara tout de go que tout pou-
ouvert dans notre pays.
voir procédait du Président de la
quement l'ordre iudiciaire français.
re . Le Garde des sceaux et le
sacré est souvent menacé ou soup-
Le temps des demi-mesures est
ministère de la Justice n'exerce-
çonné - à l'ère médiatique, où est
Chaque . affaire > qui sUNient lui
République, y compris
donne une actualité nouvelle et
En disant cela, ie crois, hélas t
possé. Il faut, désarmais, aller au
raient plus, à l'égard de ces
la différence? - de se confondre
précipite les événements. C'est
qu'il disait vrai. En tout cas, il était
fond des choses, c'est-à-dire régler
magistrats, aucune de leurs com-
avec l'inlérêt du gouvernement.
pourquoi ie crois le moment venu
l'héritier fidèle d'une longue tradi-
durablement
pétences actuelles.
Régler ce problème esl aussi
de faire connaître les réflexions
tion qui plonge ses racines dans
pendance des iuges et restituer à
la
l'action publique sa légitime por-
Ainsi serait dressée une barrière
du parquel n'esl pas celle des
têe.
infranchissable entre le pouvoir
iuges du siége. Il est donc légilime
ï
que ai conduites depuis plusieurs
notre histoire monarchique. De
années dans le cadre des clubs
méfiance des rois envers les
Perspectives et Réalités.
Parlements à l'inteNentionnisme de
la
question de l'indé-
République
collectifs de la nalion lorsque ceux-
oici longtemps que le
la iustice.
la
séporé du porquet. Il présiderait le
La seconde voie, celle que ie propose, c'est de changer démocrati-
V
personnalilé de haut rang, choisie
el placé sous l'aulorité du seul Président de la Répllblique, la .force d'échapper à l'allroclion de
nécessaire que délicat. La fonclion
l'aclion gouvernementale. Dès lors, il ne devrail plus siéger au conseil
des ministres.
exécutif et la iustice. Le dispositif
qu'elle sail organisêe, slructurée au
l'exécutif dans la vie iudiciaire, il y
L'indépendance d'abord! faut-il le
serait complet dès lors que la
seNice de la nation. Il ne l'est pos
Je me souviens du cours, très
a une étonnante continuité d'allitu-
rappeler, celle-ci concerne en pre-
nomination du président du
qu'elle soil soumise aux influences
tions révolut ionnaires. Oui, sans
remarquable au demeurant, que
de et de philosophie politique. Le
mier lieu les iuges du siège. Or,
Conseil constitutionnel serait dési-
poliliques. L'expérience française
doute. Mais, que vous la vouliez
proposait le doyen Vedel aux étu-
comble a été alleint quand un
elle ne peul pos être garantie por
gné por accord entre le Président
monlre que
diants en sciences politiques. Sur
Garde des sceaux socialiste a
un système qui confie le recrute-
de la République et les présidents
dépit des progrès accomplis, n'est
mille cinq cen ts pages, la moitié
défini la iustice comme un seNice
ment et la carrière des magistrats
des deux Assemblées. Mais cela
pos salisfaisante.
était consacrée à l'histoire consti tu-
public, lui donnant ainsi un statut
au pouvoir exécutif. Quels que
tionnelle française, l'autre moitié
implicitement comparable à La
soient la qualité et le raffinement
Poste au à la SNCf.
des procédures, la rigueur et l'hon-
C'est à celle tradition désastreuse
de l'État du Garde des sceaux et
Haute
qu'il faut mellre un terme. 11 y a
du Président de la République, un
Cour de iustice, instance mirifique
deux façons d'y poNenir. La pre-
qui a celle porticularité originale
mière, désordonnée, portielle et
de ne s'être jamais réunie.
dangereuse, nous la vivons depuis
aux institutions de la
V' République,
nêteté de la chancellerie, le sens
mais le pouvoir iudiciaire y était expédié en soixante-dix pages, dont la moitié dédiée à
la
quelques années . Des magistrats, C'est assez dire que, dans la tradi-
sauvent ieunes, portent por taus les
tion constitutionnelle française, la
moyens à la conquête de leur
iustice n'est pos un • pouvoir > de
indépendance. Je ne condamne
en
ne suffit pos : il faut rendre à l'action publique sa noblesse et sa
Des propositions ont déià élé
dignité.
failes. Elles indiquenl Ioules, à
ou non,
la
révolution iudiciaire est
en marche.
(') Hervé de Charefte, vice'président de l'UDF, délégué général des clubs Perspectives et Réalités, a été ministre du Logement dans le gouvernement Balladur.
quelques vorianles près, que le L'action publique, ce n'est pos le
Garde des sceaux doil être une
le lWXIdo, 1d·1 () 1994
tel système ouvre la porte au doute. Il y a d'ailleurs assez d'exemples qui le montrent : soit
,
l'exécutif cède à la tentation de choisir ses iuge!i; soit il renonce,
ce qui ne vaut fXls mieux, à ossu· rer l'indispensable fonction hiérarchique qu'exige tout corps
premier rang, au même titre que le
pos uniformément celle démarche
Parlement au le pouvoir exécutif,
- c'est souvent ainsi que l'Histoire
mais une simple ' autorité > de
avance, c'est-à-dire à coups, de
seconde zone, une sarte de bon-
boutoir -, mais elle a une consé-
lieue constitutionnelle, à la périphé-
quence grave : la iustice cesse
Voilà pourquoi ie crois indispen-
rie des institutions centrales de la
alors d'être elle-même, sereine et
sable de rompre le fil qui allache
République que sont l'Élysée,
forte, pour devenir un combot. Elle
encore la magistrature assise au
Iv\atignon ou le Palais-Bourbon. Le
risque, alors, de se ballre pour
Garde des sceaux et au Président
général de Gaulle, qui n'y allait
elle-même au détriment des
de la République, et d'en confier
pas de main morte, l'a d'ailleurs
hommes, des causes et des faits
toute la responsabilité à une autori-
confi rmé dans une conférence de
qu'elle iuge.
té indépendante du pouvoir exécu-
·82·
la silualion actuelle,
Voilà, me direz-vous, des proposi-
constitué.
Dresser une barrière
-
Articulation Implication de l'auteur
Idées et éléments d'explication
Le
débat sur ta justice est ouvert depuis longtemps.
« ... dans
notre pays ... » Je crois le moment venu de faire connaître les réfle.xions que j'ai conduites depuis plusieurs annees ... »
Le pouvoir judiciaire occupa it une place extrêmement réduite dans un cours de sciences politiques (70 pages sur 750).
Je me souviens du cours ... » L'auteur rappelle cela sur le ton de l'anecdote et de l'ironie pour donner plus de force à la suite de sa thèse.
« La justice n'est pas un "pouvoir" de premier
«
«
«
C'est assez dire que ... »
rang ... mais une simple "autorité de seconde zone" ... »
" Le général de Gaulle ... déclara tout de go que
Cet exempte renforce "idée qui précède
tout pouvoir procédait du Président de la République, y compris la justice. »
• 83 •
. CCIJUI1e-.leotag.e.
J.. Idées et éléments d'explication
Articulation
Idées et éléments d'explication
. cam me-.l.eo.tag.e-
Implication de l'auteur ({ En disant cela, je crois, hélas! qu'il disait vrai. » Cette phrase marque une grande insistance sur
l'idée qui précède.
Articulation Implication de l'auteur
Il Y au rait séparation entre les juges assis et le parquet = la magistrature debout, amovible (elle peut être déplacée) est constituées de l'ensemble des magistrats qui composent le ministère public auprès d'une cour, d'un tribunal.
(Voir action publique)
Autrefois les rois étaient méfiants à l'égard des parlements. Aujourd'hui, le pouvoir exécutif intervient dans la vie judiciaire: cc . . étonnante continuité d'attitude et de philosophie
Cette séparation constituerait une barrière entre le pouvoir exécutif et la justice.
politique»
l'intertitre
L'auteur veut mettre fin à un tel système et propose deux manières...
cc .. La
- La première manière est tapageuse: c'est d'acquérir, pour les magistrats, leur indépendance ... ({ à coups de boutoir» = à coups violents
cc Je ne condamne pas uniformément cette démarche ... mais elfe a une conséquence grave»
- ({ ... fa seconde voie ... »
c( • ••
première .. . /a seconde voie ..
»
La désignation du président du Conseil constitutionnel se ferait par accord entre le Président de
la République et les prés iden ts des deux Assemblées ( ~ le Parlement et le Sénat)
celle que je propose ... » Mais cela ne suffit pas. L' auteur utilise le présent mais il se situe encore dans son hypothè-
La proposition consiste en un changement démocratique de l'ordre judiciaire français: c'est-à-d ire rendre les juges indépendants et redonner son poids à l'action publique = l'action du ministère public en matière de crime ou de
se.
délit. L'indépendance de la magistrature com mence par ce lle des juges du siège = les magistrats du siège sont inamovibles (ils ne peuvent pas être déplacés) et appartiennent à la magistrature assise.
Le point d'exclamation précédé de « d'abord » in siste sur ce que Hervé de Charette pense.
L'indépendance des juges assis serait garantie si leur recrutement et leur carrière ne relevaient pas du pouvoir exécutif.
« Or » indique une démonstration faite par l'au-
teur.
Leur rigueur et leur honnêteté ne sont pas mises en cause, mais c'est le système qui l'est. Le pouvoir exécutif choisit ses juges ou renonce à ce qu'il doit faire.
L'action publique (voir ci-dessus le parquet ... ) doit (devrait) retrouver un rôle digne et noble, c'est-à-d ire défendre auprès des tribunaux les int érêts collectifs de la nation lorsqu'ils sont en cause. Elle ne doit (devra it) pas être soumise aux infl uences de la politique. Les propositions vont dans le sens de l'hypothèse, de la réflexion d' Hervé de Chare tt e, à savoir : le Garde des sceaux doit (devrait) être un haut personnage choisi par le Président de la République, indépen dant, à la tête du ministère de la Justice et ministre ,de la seule action
pu blique, responsable du parquet. Il ne siégeL'auteur réutilise le condition nel « siégerait » pour rappele r qu'il poursuit toujours son hypothèse. cc Voilà me direz-vous des propositions révofutionnaires. Oui, sans doute. Mais que ... en
rait plus au conseil des ministres. L'auteur donne des exemples avec les mots qui marquent l'alternative « soit ... » (C soit ».
Deuxième partie du texte: Dresser une banière. L'indépendance des juges assis se fera par la rupture entre ces juges et le Garde des sceaux ainsi que le Président de la République. L'auto rité i ndépendante, le Conseil Constitutionnel (1) aurait la responsabilité de la magistrature assise. Le président du Conseil constitutionnel, garant de l'indépendance de la magistrature assise, devrait: recruter, nommer, promouvoir, sanctionner les juges, présider le Conseil supérieur de la magistrature.
cc Ainsi serait dressée une barrière ... » ({ ainsi » fait référence à cette hypothèse développée par l'auteur. «... dressée une barrière.. » est la reprise de
marche.
L'auteur vient de fin ir sa démonstration: « Voilà
pourquoi je crois indispensable de rompre ...
»
L'auteur utilise le conditionnel, c'est-à-dire qu'il
se p lace dans l'hypothèse où sa thèse (la seconde voie) serait retenue.
• 84·
»
En écrivant ({ vous », l'auteur veut q ue le lecteur s'implique auss i et qu'il accepte cette ({ révolutio n jud iciai re » .
(1) le Conseil Constitutionnel est un organisme créé par la Constitution française de 1958 qui a pour fonction de fa ire respecter: la régula rité des élections nationales et des référendums, la constitutionnalité des lois organiques et ordinaires; il doit être consulté en cas d'usage de l'article 16. Il est formé de membres de droit (anciens Présidents de la République) et de neuf personnalités nommées pour 9 ans .
• 85 •
. œmme- .J;eô.tage
.L. ... .... camm.&Leômge-
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
@) • Schéma des idées :
QU'EST-CE QU'UN QUARTIER DIFFICILE?
Le système judiciaire actuel :
Président de la République
«
=> pouvoir exécutif Gouvernement -> Le Premier ministre choisit les ministres dont le ministre de la Justice => pouvoir législatif =
Dépendance de la Justice
Les propositions d'Hervé de Charette:
Le Président de la République et les présidents des deux Assemblées pPrésident du Sénat et président
de l'Assemblée Nationale) nomment Gouvernement
le président du Conseil co nstitutionnel recrute
Premier ministre
nomme
ministres
promeut sanctionne
mais pas de
préside
ministre de la Justice
=
«
» : les
expressions plus ou moins
politique de la ville», Les plus instruits des mécaniques administratives se contentent même souvent
de se référer aux sigles ou dénominations des procédures: DSQ, DSU, secteurs conventionnés, etc. our l'opinion publique, les choses sont plus simples. les quartiers en question se résument à quelques images symboles qui, sans mauvais jeu de mot, sont autant de clichés: une cité dite • HLM " des groupes de jeunes • colorés ' rôdant près des porkings, au pied des cages d'escalier, voire dans les caves. Parfois aussi, la référence à la violence, à la drogue .. . Bref chacun, spécialiste ou simple citoyen, véhicule so propre conception de cette géographie particulière.
P
En fait, et d'u~e manière objective, il est possible d'esquisser une typologie sommaire de ces quelque 300 ou 400 portions du territoire national sur lesquelles se concentre l'atten· tion. Pour plus de facilité, distinguons d'abord les éléments structurants:
le Conseil supérieur de la magistrature Indépendance de la Justice
Le passage du système judiciaire actuel à celui proposé par Hervé de Charette constitue pour l'auteur, comme il l'écrit en concl usion et dans le titre de l'article, {( la révolution judiciaire ».
••••• .®.
Quartier en difficulté, ... quartier sensible, ... quartier à problèmes."
imagées, plus ou moins marquantes ne manquent pas pour qualifier les zones faisant l'objet des actions
Observez le texte ci-après
« Qu'est-ce qu'un quartier diHicile ? » Domaine: Sciences humaines et sociales 1. Parcaurez rapidement le texte. Relevez les éléments qui vous permettent d'en faire immédiatement le plon . 2. Faites-en une lecture plus approfondie. N otez pour chaque point: - l'idée principale
- la manière dont elle est développée: précision, exemple ... 3. Relevez les marques de la présence de l'auteur: - pour « baliser » son explication, en marquer les étapes, - pour attaquer les idées reçues et affirmer son ob jectivité. 4. Selon vous, quel est (quels son t) le (les) objectif(s) de ce texte? 5. Comment en organiseriez-vous le compte re ndu?
• 86'
- la pluport du temps, il existe une rupture du tissu urbain, c'est-à-dire à la fois un isolement por rapport au centre-ville Iqu'il soit historique, culturel, administratif, commerçant, ou ... un peu de tout cela à 10 fOiS) et 10 non-reproduction des repères traditionnels d'un quartier: absence ou faible présence des lieux de loisirs et des services publics. Pour être dair, ces caractéristiques témoignent d'erreurs urbanistiques souvent anciennes et, contrairemen t aux idées reçues, ne concernent pas que les « banlieues " mais également des fractions d'une commune, en général de grande taille IMarseille ou Strasbourg, par exemple). Cette situation est généralement aggravée por un déficit en transports collectifs. - la dégradation du bâti constitue une autre constante de ces quartiers. Elle résulte moins de la négligence
des habitants que de la mauvaise qualité des matériaux utilisés dans des périodes où, face à la croissance démograph ique et à l'exode rural, on a construit en hôte et sons idée de qualité lpour prendre une comporaison parlante : si les CES dits ' Poilleron • brûlent rapidement, ce n'est pos du fait des élèves ou des enseignants, mois à cause de choix architecturaux défectueux et dictés par l'urgence). - La concentration de catégories sociales en difficulté vient alourdir ce contexte pénalisont. Ici, la tentation consiste à amalgamer immigrés et populations « à risques .... Il est vrai que ces quartiers comportent tous une proportion d'étrangers supérieure à 10 moyenne . Mais il est non moi ns exact que l'on y retrouve égaIement des habitants ' de souche européenne » marginalisés par la crise économique, des Français d'outre-mer Iles attitudes discriminatoires ne font en général pos 10 diflérencel, d'anciens harkis ou des enfants de la deuxième ou de la troisième génération ayant acquis depuis longtemps la nationalité française.
- le taux de chômage de ces quartiers se si tue très largement au-dessus d'une moyenne nationale dé jà inquiétante. Il peut atteindre 20, voire 30 % de la population active Il 1 %pour la France) et touche plus particulièrement les jeunes. Ceci résul te de phénomènes nationaux connus et se trouve aggravé fXlr le déport de toute activité de ces secteurs et por la répugnance des chefs d'entreprise à y envisager une implantation. Il s'agit de l'un des effets cumulatifs ou auto-entretenu fXlr les autres caractéristiques de ces zones urbaines. - l'échec scolaire, lui aussi large' ment supérieur aux résultats nationaux, s'inscrit comme une conséquence de ce contexte, mais contribue à le dégrader. - la délinquance, enfin, sous toutes ses formes, vient comme un point d'orgue terrible souligner les dysfonctionnements socio-économiques. Pour les spectateurs extérieurs, elle représente souvent le symbole de ces quartiers alors qu'elle n'est que le symptôme ultime d'autres dérèglements.
Bien évidemment, ceHe cohabitation contient en germe des risques d'ex· plosion. Il laut avoir la lucidité d'ex· Une approche plus fouillée des caracpliquer qu'elle découle de politiques téristiques des secteurs éligibles à la irresponsables et égoïstes, soit de politique de 10 ville conduirait à nuan' certains offices HlM, soit de municicer et à exposer des situations plus polités, qui, por leur stratégie d'attribution des logements, concourent à complexes, à distinguer des typolo'gies plus subtiles. Il reste qu'aucun ces situations. quartier ainsi traité n'échappe à la À ces données de bose, viennent convergence de ces focteurs et à leur s'ajouter des éléments découlant de exacerbation. l'évolution économique ou directeFrançois MONNEREAU ment engendrés por le cadre de vie Après-Demain qui vient d'être sommairement nO 358, rlOYefTlbce 1993 décrit :
• 87 •
.L . .. ...
~ L'ENTRETIEN
D
ans le cas de l'entretien, les savoirfaire à acquérir consistent à :
• Pour argumenter ou clore l'entretien: Il est possible, d a ns ce cas auss i, de se rep orter aux out ils proposés pour a rgumenter ou clore le compte rendu.
- pouvoir éventuell e ment relancer la discussion,
- clore l'entretien.
- préciser le sujet, en révéler l'intérêt, - répondre avec clarté aux questions relatives aux informations ou aux problèmes présentés dans le texte, - s'appuyer, dans cette perspective, sur les connaissances que l'on a dans le domaine, - exprimer un jugement, une opinion personnelle, - réagir aux questions du jury, - argumenter si nécessaire,
Comme pour le compte rendu, il est nécessaire d'avoir recours à certains outils linguistiques pour manifester ces savoir-faire. • Pour préciser le sujet : - pour le sujet général du texte, il est possible d 'avo ir recours aux o utils fournis pour introduire le compte rendu. - pour un point particulier:
principale (s) (aux) essentiel (le) (s) fondamental (e) (s) (aux)
• L (les)' idée (s) • L (les)' aspect (s) • Le (s) point (s)
de ... est (sont) .. .
Je pense que .. . Je crois que .. . À mon avis .. .
- Pour conclure : C'est ce que je pense (de ... ) C'est ce que je crois (de .. .) C'est aihsi que je vois ... cette/la question ... ce/le problème C'est ce qui me semble .. . C'est mon avis sur ... Voilà l'avis/l'opinion que j'ai de ... /sur .. . • Pour relancer la discnssion :
Il faudrait Il convient Il est bon Il serait bon
aussi
sans doute encore peut-être
de (d')
·88·
Quel que soit le type de texte - interview, description, présentation de projet, problème ou thèse - le candidat peut ou aura à introduire l'entretien sur l'aspect, le point, l'id ée qui semble la plus import an t e. Toutefois , la sélection de cet aspect du document se fera généralement en fon ction du désir du candidat - ou de la demande du jury - d e ma nifeste r (ou d e lui fa ire ma nifester) ses connaissances et/ou son opinion à propos du sujet présenté ou du domaine abordé. Lors de l'entretien, comme pour le compte rendu également, le candidat devra refor-
ajouter .. . parler de ... insister sur ... souligner ...
muler les idées du texte en s'appuyant sur un lexique adéquat. Pour ce faire, il peut utiliser les termes s pécifiques du domaine, présents ou non dans le texte, mais aussi avoir recours aux procédés de dérivation afin d 'éviter les répétitions. Le candidat s'inspirera du travail lexical réalisé dans la partie ENVOL.
•••••
.®- Observez le texte ci-dessous " L'adresse des lecteurs optiques» Domaine: Mathématiques et sciences de la matière 1
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L'ADRESSE DES LECTEURS OPTIQUES Grâce à une ingénieuse combinaison d'électronique et d'informatique, les lecteurs optiques sont aujourd'hui très performants. Ils sont capables de lire en détail des adresses ou des formulaires de déclaration fiscale à une très grande vitesse. e bureau central des Posles de Paris 17e est équipé d'une machine très performante qui, assistée de quelques employés, peul closser jusqu'à 160000 leHres à l'heure. CeHe mochine de Iri IiI les odresses figuranI sur les enveloppes. Il lui suffit de reconnaître le code postal ou la ville pour imprimer un code à barres flUOfescenl sur choque enveloppe. Ce code esl 10 bose de l' opéralion de tri qu'eHecluero ultérieuremenlla machine. La lecture consiste à reconnaître dans l'ordre les différents caractères d'un message. Le lecteur optique qui effectue ce travail esl capoble de déchiffrer 10 pluporl des écrilures d'im' primerie et même manuscrites en majuscules lorsque les leUres ne sont pas Irop déformées, S'il ne reconnaît pas certains caractères, ceux-ci apparaissent à l'écran et c'est l'opérateur qui lit puis entre au clavier les informations destinées à l'impression du code à barres. Lorsque les lecteurs optiques sont apparus dans les milieux bancaires au cours des années 50, ils n'identifiaient que des chiffres et des symboles imprimés sur des formulaires spécifiques. Au cours des deux décennies qui ont suivi, la technologie des lecteurs s'est développée, diminuant les contraintes dues à kJ qualité du papier et l'encre, augmenlanlleur capacité à reconnaître les différents caractères d'imprimerie et même l'écriture manuscrite sur des formulaires bien définis. Enfin, au milieu des années 80, en pleine révolution de la microinformati que est apparu un nouveau type de lecteur
L
• Pour exprimer un jngement, une opinion personnelle:
- Pour l'introduire : D'après moi .. . Selon moi ... Il me semble que .. .
CIlml/1b .fM/ ag",
optique, le scanner. Bientôt, l'ulilisalion des lasers permettra à ces machines de lire une belle écriture manuscrite .
Une lentille et des diodes photosensibles lisent le texte Taus les lecteurs optiques sont équipés d'une lentille fX>ur « voir · et d'un ordinateur fX>ur « penser •. Pour lire, il faut éclairer le papier et mesurer la lumière réfléchie en chaque point. Au fur el à mesure que le lecleur boloye le lexIe, 10 lentille projelle une petite bande de moins d'un centième de millimètre sur une centaine de minuscules photodiodes. Choque diode examine une pelile portie de la bonde el délermine si elle opporlienl ou fond de 10 poge - point blanc - ou bien à un caractère - fX>int noir. Poùr ce faire, la diode convertit la lumière réfléchie Èm signal électrique de très faible intensité transmis à l'ordinateur. Celui-ci reçoit donc chaque caractère à reconnaître sous 10 forme d'une petite matrice de points noirs et blancs. Son rôle est d'identifier ce caractère en le comparant à un fXltron qui représente la forme idéale du caractère el qui est aussi stockée en mémoire sous forme d'une ma trice de points noirs et blancs. Les méthodes de reconnaissances classiques consistent à superposer la forme inconnue et le potron et à mesurer la surface de leurs parties encrées communes; on procède olors por masquoge. Dans 10 mélhode des mosques, l'ordi'
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1
1
.l ......... azmme-.l&S1agenateur met en coïncidence le signe inconnu avec choque caractère possible et compte combien de points noirs de l'un correspondent aux points noirs de l'outre. La coïncidence maximum identifie normalement l'inconnu. Pour éviter les confusions possibles lorsque les lettres ont un grand nombre de parties communes, il est plus efficace de ne tenir compte que de quelques régions caractéristiques des formes considérées. Dans celte méthode, on choisit pour masque, non pas le potron entier mais uniquement
ses parties caractéristiques. Enfin, les nauvelles méthodes sont beaucoup plus efficaces lorsqu'il s'agit de reconnaître des écritures moins régulières comme des manuscrits en majuscules ou en cursives. Elles décrivent en effet chaque caractère soit sous forme d'une liste d'attributs qui coractérisent la forme inconnue, par exemple une symétrie por rap-
o . Approche globale du texte : - Le titre de l'article indique qu'il s'agi t d'un objet. - Le c h apeau précise ce que son t les " lecteurs optiques" : " Ils sont capables de lire en détail des adresses ou des formu-
.L. . . . . . . .. 0.11 nll7e- Leô l'age
port à un axe vertical, soit en terme d'éléments graphiques appelés primitives, par exemple des segments de droite de directions particulières. En adoptant des caractéristiques plus significatives - attributs et primitives -, la reconnaissance des caractères est
devenue plus fiable et permet une adaptation aux différentes polices de caractères - représentation homogène de l'alphabet. Il reste cependant du chemin à parcourir paur parvenir à déchiffrer n'importe quelle écriture manuscrite. Sur ce point, nous devançons encore la machine puisque nous sommes capobles de lire toute forme d'écriture: nous ne prêtons que peu d'attention aux caractères ... qui s'effacent au profit du texte. Science IlIusIrée, nO 4, (Mil 1993.
laires ... à une très grande vitesse ". On compre nd a lors le je u de mots qu e présente le titre : " adresse ", car ils lisent des adresses, mais avec adresse, habileté et rapidité.
Idées
La machine fait le tri c'est-à-dire qu'elle trie les enveloppes elle lit les adresses, fait un e lecture du code postal et imprime, donc fait une impression du code à barres sur les enveloppes.
Le bureau .. . du code à barres» -> Exemple du bureau central des Postes de «
• enfin ... Lexique: formulaires sca nner laser
Lexique: Lentille lum ière réfléchie matrice de points
un patron (- modèle) identification (- identifier) mémoire Correspondances: ( voir}) ... « Pour lire » « penser}) ... (( Son rôle est. .»
Comprendre/expliquer : la « méthode des masques»
« Les méthodes de reconnaissance c1assiques ... noirs de l'autre. }) -> Explication du processus d'identification des caractères.
Comprend re/expliquer: les « primitives»
La coïncidence maximum ...directions particufières. » - > 1. Prise en compte seu lement de quelques «
rég ions ca ractéri stiques.
-> 2. Avantages de la nouvelle méthode: plus efficace pour les écritures moins régulières
« En adoptant ... au profit du texte. » -> Le système est plus fiable -> mais la machin e est inférieure à l'homme,
Lexique: fiable c'est la fia bilité du système. Structurat ion: « En adoptant .. » : -> progrès « 11 reste ... » : - > Conclusion, « ouverture» du sujet.
car e lle ne reconnaît pas toutes les écritures, comme l' homme te fait. -> La machine indentifie les caractères mais ne « saisit» pas, ne compren d pas le contenu. -> L' homme peut oublier les signes, les caractères, mais pas le contenu.
@) • Regroupement des idées et schéma: Historique/ Évolution
» >
Paris 17··
1950
-> Ce que fa it la mach ine de tri elle trie 160 000 lettres à l'heure, et imprim e un code à
1960
Écriture manuscrite
« Lorsque les lecteurs ... une belle écriture manuscrite» -> historique, évolution des lecteurs o ptiques.
197 0
sur formulaires déf inis
1980
scanner
-> activités des lecteurs/étapes:
1990
laser
barres fluorescent.
• lorsque ... • au cours des années 50 ... • au cours des deux décennies ..
Idées
@ • Notes au fil du texte:
Éléments d'articulation et lexicaux nécessaires à l'entretien
Ëtapes marquées par:
Éléments d'articulation et lexicaux nécessaires à l'entretien
Chiffres, symboles
a. lecture de chiffres/symboles b. plus de contraintes de papier ni d'encre et reconna issance des caractères. c. apparition du scanner d. apparit ion du laser «
APPAREIL
HOMME
t
Tous les lecteurs ... noirs et blancs. »
de l' les compétences te ndre vers
- > C'est la description de l'appareil et de son fonctionnement. Processus d'identification ancien:
Pro cessus d'identification actuel
La méthode des masques
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• 91 •
»»
t
perspectives
.l. .. .. ... cammeJ/Mtage,
ans le cas de ce texte, il est clair que l 'essenti el de l 'e ntr etien d evrait s'or ganiser autour du fonctionn ement de l'appareil, du processus de reconnaissance des caractèr es, et donc conduire l e candidat à faire appel à ses co nnaissan ce s d ans l e dom ain e et à en fair e preuve.
D
L'ens emble d es points sur lesquels peuvent porter l'entretien sont: - la description de l'appareil, - so n fon ctionn ement: le pro cessus d e reconnaissance,
- l'évolution de ce processus, - les perspectives futures.
•••••
Le jury s'attendra alors à une explication plus ou moins détaillée de chaque point , avec des exemples.
S
Il est possible également de prévoir, de la part du jury, des demandes de précision sur ce qu'est: • une photodiode
gravés par l'homme de Cro·lv\ognan. Certains correspondent sons doute à des calendriers. D'aulres à des dénam· bremenls Id 'hommes, d'animaux,
• un scanner • un laser
d'armes ... J, mais leur destination exac· te demeurera à jamais inconnue. Un os
• une primitive (expliqué dans le texte) Le thème de ce texte et principalement sa conclusion: « Nous devançons encore la machine ... ", permettent d'engager une discussion sur les rapports de l 'homme et de la machine.
3. Lisez de manière plus précise les réponses de G Ifrah .
.® . Observez le texte ci-après « I.e grand roman des chiffres» Domoine : Mathé matiques et sciences de la matière 1 . Survalez rapidement le texte. Quels éléments vaus permettent d'en faire une approche globale? 2. Faites-en une 2' lecture en notant simplement: -les questions ou observations du journaliste, - les réponses que G. Ifrah vous semble apporte r.
.L. . __ .. . . comme- .lrutage-
Notez les diffé rentes idées. Précisez ou rectifiez éventu e llem e nt les réponses que vous a viez données en 2. 4. Relevez - le s term e s se rapportant au calcul (les nombres - les opérations - les modes de calcul - les symboles!. -les diffé rentes civilisations évoquées, - les dates et ce à quoi elles correspondent. 5 . Votre compte rendu peut ici suivre de près les différe ntes idées abordées successivement dans l' interview. Sur quels points pourrait porter l'entretien?
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LE GRAND ROMAN DES CHIFFRES Entretien avec Georges Ifrah , auteur d'un e Histoire universelle des chiffres • 92 •
ciences el Avenir - Depuis quond l'homme comple'l'il ? Georges Ifrah - les plus anciennes Iraces remanlenl à 35 000 avanl j..c. Ce
sont des traits, des entailles sur des os
vieux de 19 000 ons, Irauvé à Brassempouy dons les landes, peul s'interpréter comme un instrumenl arithmétique usant de propriétés des
nombres 3,5,7 el 9. le besoin de conserver la mémoire de quantités d'objels, d'animaux, d'hommes, ou de comparer des quantités pour d'éventuels échanges remonte très loin dons l'histoire. Une grossière erreur serait de sous-estimer les capacités calculatoires d'hommes sons écriture et ignorant noire système de numération fl"I())erne. Nos ancêtres ont fait preuve d'une extraordinaire ingéniosité JXlur résoudre ces problèmes concrels de kJ vie quoli· dienne. Il reste que l'on ne pourra jamais savoir à combien de temps il fout foire remonter cette activité. les témoignages s'en sont perdus. Mois l'élhologie, f'elhnologie el kJ psychak> gie enfantine nous indiquent que si 10 perception des nombres existe chez l'animal, le camploge abslrail esl exclu' sivement humain el probablement aussi ancien que b farmalian du kJngage. S el A - Parmi ces invenlions, l'enlaille semble Irès répondue, pourquoi? G 1- C'esl un signe de l'universalilé de l'intelligence humaine. Soumis aux mêmes contraintes et problèmes, de nombreux hommes vivant à des époques el en des lieux diflérenls sonl parvenus à des solutions similaires. Celle lechnique de l'enlaille, paur pri' milive qu'elle sail, a perduré jusqu'à nos jours. Ce n'esl qu'en 1826 que la bureoucralie fiscale anglaise cessa de lenir ses comples sur des bauls de bais d'orme, les « talNes '. Et j'ai vu récemmenl un boulanger de compagne, prés de Dijon, lenir ses camples de miches vendues à crédil avec de lelles enlailles. Celle lechnique eslloul à fail nalurelle. Au déparl, vous failes des
traits, des entailles. Iv\:)is comme noire perception immédiate est limitée à quatre signes, vous avez besoin de marquer le passage à cinq avec un signe particulier. C'est en général une sorle de V- schéma de la main, avec le pauce séparé des aulres daigls -, deuxième unité naturelle après le un. Comme l'homme a appris à campler avec ses doigls, ce penchanl éloil inéluclable. S el A - Plus encore, l'homme a usé de 50 main comme d'une véritable machine à calculer.. G 1- ta main est un véritable levier numérique. Grâce à son agilité, ses phalanges, ses arliculalians, elle se transforme en moyen de numération, puis de calcul, d'une efficacilé considérable. Elle explique aussi paurquai la pluparl des saciélés anl choisi de campler en base dix. les elhnalogues anl rapparié cammenl des peuples sans écriture utilisent leur corps pour dénombrer, effectuer des opérations, voire marchander en silence. On trOlNe des Iraces de cakuls sur les mains au moins depuis les fresques égypliennes, 2 100 ons avant J-C., jusqu'à cette étonnante technique chinoise, encore usitée ou débul du '(;l' siéele, qui permellail de campler jusqu'à dix milliards avec deux mains [ S el A - EsI'ce qu'enlre les chillres anciens {enlailles, symboles égypliens, encoches épaisses, fines ou CÎrculaires
gravées sur /'orgi/e (Xlr les Sumériens, lellres, elc.) el les chiHres modernes 10
rupture est aussi radicale qu'entre picto-
grammes el alphabel ? G 1- En quelque SOiIe. Comme pour les pictogrammes, on a accumulé des symbales de plus en plus nombreux. Dons le syslème hiérog~phique égyp lien, il follail 27 symbales paur éerire 7 659 ! Cel appareillage manslrueux conduisait à une impasse. Pour en sorlir, il a fallu l'improbable con jonc lion de trois grondes idées, ce qui à permis à la civilisation indienne d'inventer notre système moclerne et de démocraliser l'orl du cokul. la première de ces grondes idées, ce sonl des chiffres de un à neuf délachés de Ioule inluilian visuelle. la seconde est la numération de position qui per-
·93 ·
mel à choque chiffre d'indiquer le nombre d'unilés, de dizaines, de cen· taines ... en fonction de sa position. la troisième est un zéro qui soil conçu à la fois comme un signe permettant de combler les vides des unités manquantes, comme un véritable nombre Ile nombre nul, signifianl du • rien -1el comme l'inverse de l'infini. D'outres civilisations ont disposé d'une ou deux de ces inventions, mois pas des Irais à la fois. Ainsi, les Babyloniens dispasaienl de b numéro· tion de position pour la base soixante. C'est d'ailleurs à ce peuple, par l'inler' média ire des astronomes grecs, orobes et juirs, que nous devons notre division en soixante minutes el soixante secondes ou fes 360 degrés du cercle. lorsqU'ils écrivaient c l; 3 " cela voulail dire une fois soixante et trois. leur syslème esl né vers 1 900 avanl j.-C., à l'époque d'Hamaurabi. Mois ils n'avaient pas de zéro. Pour écrire quelque chose comme deux heures zéro minute trois secondes, ils écriveienl • 2 lespacesl 3 -. On vail laul de suile que le scribe élaurdi ou peu consciencieux peut se tromper facilemenl. Puis, 300 ons avanl J-C., on vail apparailre un double chevron qui vient occuper cet espace vide. tv\ois ce zéro est incomplet: ce n'est pas un nombre, c'est un pense-bête pour ne pas CXJblier un espace. Ainsi, forsque le résultat d'une division ou d'une sousIroclion est égal à zéro, le scribe n'écrit pas ce signe, il éeril • 20 moins 20 .. lu vois ». Ou, s'il a réparti des socs de blé, il écrit « le groin est épuisé '. Grecs, Romains, Babyloniens conce· vaienl philasaphiquemenl le rien, le néant, le vide ... mais ils ne sont jamais parvenus à la notion de nombre zéro. les Chinois, ou débul de l'ère chrélien· ne, inventent une numération de position, mois leurs chiffres restent des barres que l'on répète comme les chiffres romains. Ce qui les a canduils à une impasse. Ils devranl allendre le Vile siècle PJur recevoir le zéro indien par f'inlermédiaire des bauddhisles. Science$ el Al1:'tlif,
iuillet 1994
.l. . . .. .. . CIlI17Jne-.f.M.tag.e-
.l.. . ..... CllIlUn& .l.eo.lrIge-
Il
Un village qui reste fidèle à ses inondations
'En1.re1im haoio.ur /:opi.nWlv du,calldidat
••••• .®. Observez le texte ci-dessous :
« Inondations:
Pourquoi l'eau ne prévient plus, ..
Domaine: Sciences de la vie
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
INONDATIONS : POURQUOI L'EAU NE PRÉVI ENT PLUS Face aux inondations catastrophiques qui ont touché toute la moitié nord de la France, experts, élus, fonctionnaires et victimes font la même analyse: si de telles catastrophes sont inéluctables, il faut au moins éviter d'en accroître les dangers par des aménagements mal conçus. Par François Lebrette a crue du siècle? Pour les Parisiens, cela reste les inondations de 19 10. Dans le SudDuesl, 00 se sowient du débordement du Torn et la Garonne, en mars 1930 : sepl cents vidimes. Pour la Bretagne en revanche, aucun doute: ce mois de janvier 1995 est bien le pire depuis ou moins cent ons. Tout le monde admet que de telles inon datioos, provoquées par les caprices de la météo, sont inéluctables. Mois on constate aussi qu'eUes sont aujourd'hui plus rapides, donc potentiellement plus dangereuses : aux lentes crues d'antan, qui ~ient se prolonger plusieurs semaines, oot succédé de brutales mootées des eaux, très brèves et très dévastatrices. les raisons d'une !elle évolution sont parfoitemenl connues, ce qui ne signifie pos qu'elles SOIlt fociles à cam boHre : c'esi tout l' aménagement du territoire, pos seulement celui des belges, qui est en couse. Depuis le début du siécle, le dèveloppement du machinisme a permis de gagner à l'agriculture de vastes zones aUÇXIravant trop humides el qui servaient de déversoirs ou de bassins de rétention en cos de crues. Partout, on a drainé. Nombre de ces petits rus qui parcourent les compagnes fronçoises son! des créations artificielles de moins d'un siécle. la Brie, par exemple, touchée celle semoine por le débordement des deux N!orin el de la Morne, était autrefois parsemée de zones humides, lentement conquises par les paysans. Traditionnellement, de telles zones ont d'abard été consacrées à l'élevage puis, ou bout de quelques dizaines d'années, à 10 culture ... avant de retourner à 10 jacnère, dans le codre de la pditique agrkole commune !
L
Après ces cOl\Cuètes du début du siécle, le remembrement des années 50 a prCNOqué une nouvelle modification. les noies arasées 1150 000 km de haies auraient été orrachées) ne sonl plus là fXlUr freiner les ruissellements.
Heureusement, le Marais a perdu sa vocation originelle Ainsi, les eaux de pluie gagnent plus vite des cours d'eau, eux·mêmes modifiés. Pour éviler - justement - les inondations, fleuves et rivières ont élé en somme cana\~ sès, dolès de berges artificielles destinées à contenir les débordements et à faciliter l'évacuolion. ta Seine trOYef5e Poris entre deux murs de pierre et le quartier du Marais a perdu depuis bien longtemps sa vocation originelle de dévefsoir. Qui s'en plaindrait? l'urbanisation contemporaine ajoute encore ou phénomène. les surfaces bitvmées de plus en plus vastes, oolomment à la périphérie des villes, sont autant de zones perdues pour une humecta tian en profondeur: 10 pluie qui tombe sur le par· king d'une grande surface gagne aussitôt le réseau des égouls - e! souvent la rivière la plus proche. Dernier élément : la multiplication des constructions sur des zones traditionnellement inondables, remblayées 00 noo. Celo fait ou moins deux mille ons qu'on construit les villes de préférence au bord de l'eau ; et que la présence de zones non conslruiles, inutilisées ou cœur des agglomérations, est ressentie comme une forme de gaspilloge t la multiplicatiOll, ces der· nières années, de conslroctions à risque est finalement moins due à une' perte de
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mémoire » qu'à un dangereux pari économique el finoncier : élant donné leur situalion et leur prix, les terrains inoodobles peuvent être rentabilisés ... entre deux inondolions. Si le diagnostic général est lacile à poser, les solutions sont nettement moins aisées à imaginer. Le retour en arrière ~ Personne n'y songe sérieusement. On ne va pas retransformer 10 Concorde en place de Grève, ancestrale el marécageuse. Cependant, ponctuellement, il est possible de gommer les abus les plus criants. ('est l'exemple donné par le cnanteur Yves Dute;l, à Précy-sur-fokJrne, la commune de qualre cents habitants dont il est maire depuis 1989. Un laIissement illégal s'est dévelappê au fil des ons ou sud du vilklge : des cabones de jardins peu à peu trans/ormées en habi· tations princiÇXIles, dons une zone inondable et, qui plus est, de grand écoulement. ('esllà qu'à chaque crue, la Marne se déverse en premier. La solution d'Yves Duteil : il a classé la zone en • espace nalurel sensible » ; non seulement on ne peut plus y construire, mais choque maison à vendre y esl préemptée par les pouvoirs publics, pour être détruite. Sur les cinquante maisons concernées, dix-huit ont déjà élé rachetées. l'expérience d'Yves Duleil a inspiré Michel Barnier, le ministre de l'Environnemenl, qui enlend ainsi dèfinir à lravers toutes la Fronce des · zones à risque . linondalions, mois aussi avo· lanches ou éboulements prévisibles à moyen termel. de façon à permettre éva' cuation et indemnisation avant même la catastrophe .
Mais 10 généralisation d'une telle prévention n'est pas touiOOrs souhaitable. Dans le Vaucluse, le préfet a déclenché une belle tempête, en prétenclont appliquer ou village de lamatte, ou bord du Rhône, les cirw laires de l'an dernier sur les zones inon· dables : il a déclaré inconstructibles la quasi·tatalité des 1 200 hectares de la commune, tous les vieux mas centenaires devenant en somme hors la loi ! Fout'il alors multiplier les barrages de retenues pour écrêter les crues? C'est l'aménagement du bossin de 10 Seine qui protège aujourd'hui Poris. Mais les bar· rages ont aussi leurs inconvénients: ils sont coüleux, des précipitations anormales peu-
O.
vent excéder leurs capacités, enfin ils sont ~nt cooteslès. Depuis plus de dix ans, 1amenagement de la vol ... de la laire por 10 création de borrages provoque de vigoo reuses polémiques. Il a fallu renoncer à cer· tains ouvrages, les habitants des vallées menacées par les lacs ortificiels admettant mal de payer pour l'imprudence des riverains de l'aval. Au moins, on pourrait en tretenir les ouvrages existants. f'.Aais même cela n'est pas évident, ce qu'ont démontré voilà juste un on les ruptu res des digues de Camargue. De même, bien des canaux, aujourd'hui désertés par les péniches, ne sont plus curés et ne peuvent donc plus jouer pleinement leur rôle évacuateur. fokJis une fois encore, la même question se pose : qui d"t payer ?
Approche globale du texte:
- Le premier mol du titre indique clairement le thème de l'article : les inondations. - La deuxième partie du litre nous éclaire s ur l'intention du texte : donne r une/des explication (s) à propos des inondations. - La date de l'article, s i le lecteur se trouvait en France début 1995, lui permet d e comprendre qu'il est ici fait référence aux
Tou t se passe comme si , pour les Fronçais, il était plus facile d'indemniser après. D'autant que 10 loi de 1982 sur les cotaslrophes naturelles a développê un vért tab" système de sofidarité. Géré, bon gré mal gré, par les assureurs ... c tv\ais la solidarité ne doit pas avoir pour effet pervers d'encourager les compor' tements égoïstes, imprudents ou irresponsables », vient de déclarer Fronçais Duranton, directeur de la mutuelle d'ossu· ronces MACiF. C'est toute une culture de la prévention qu'il s'ogit de développer, estime·t·on au ministère de l'Environnement. Il y faudra encore beaucoup de temps. ElXJuêIe de lioneI 8ret,
le Figaro Magazine, 50rnedi 28 janvier 1995
graves in ond atio ns qui ont e u lie u à ce moment-là. - Le chapeau précise le caractère catastrophique de ces inondations et avance déjà une explication aux dangers de ces inondations : " des aménagements mal conçus ".
@ . Noies au fil du lexie :
Éléments d 'articulation et lexicaux nécessaires à l'entretien
Idées
Références historiques: • 1910 : inondations à Paris • 1930 : inondat ions dans le Tarn-et-G aronne • 1995 : inondations en Bretagne Lexique: une crue = montée des eaux une inondation
«
La crue du siècle ... cent ans. »
-> Les grandes crues du siècle
« Tout
le monde admet... en cause. »
• Reprise d u chapeau • Lexique: inéluctables = inévitables rapides dangereuses
-> Ëvolution des types de crues -> Amorce d'une explicat ion q ui propose en
• Premier marqueur d'« étape») :
Depuis le début... politique agricole commune. »
même temps une solution.
"
depuis ... Lexique: machinisme = développement de l'emploi des machines bassins de rétention = qui retiennent l'eau. d rainé = aménagé pour que l'eau ne reste pas sur le terra in (drain - drainage) zones humides
- > On a procédé au drainage, des zones humides qui étaient de vé ritables bassins de rétention.
»> 1re cause
• 95 •
.l .........
cam l n~ .l&StaB~
Éléments d'articulation et lexicaux nécessaires à l'entretien
L ......... CQnune- .l.&sIi:J.B~ Éléments d'articulation et lexicaux nécessaires à l'entretien
Idées
• Deuxième marqueur d' « étape» : « après » Lexique: arasées = arrachées
cc
Après ces conquêtes .. .ruissellements. »
-> Les haies ont été supprimées.
(dans le texte) ruissellement = écoulement freiné = arrêté, limité
»> 2- cause
• c( ainsi » introduit une autre cause, consécutive
cc
Le mot « après» révèle une sorte de résignation dans le ton de l'auteur. Lexique: système de solida rité = les gens s'entraident, des collectes sont faites quand il y a des catasassureurs - assurances effet pervers = mauvais, nuisible
Tout se passe comme si ... assurances MACIF. " -> Il semble plus difficile d'avoir une action préventive que curative: les indemnit és perçues en cas de catastrophes n'« encouragent » pas les gens à se méfier, prendre des précautions quand ils construi sent ou à faire les travaux nécessaires.
Lexique: prévention catastrophes.
C'est toute une culture .. beaucoup de temps. » -> Il faut changer les mentalités, revoir complè-
Ainsi, les eaux ... qui s'en plaindrait? J)
Lexique: canalisé = qui coule dans un canal (canalisation) berges artificielles = rives, bords aménagés.
-> Les cours d'eau ont été canalisés, modifiés.
• Le verbe « ajoute » souligne encore une cause. Lexique: Surfaces bitumées = goudronnées, comme des ru es humectation = action de mouil ler, imprégner d'eau ré seau des égouts = l'ensemble des cana lisations souterra ines
cc L'urbanisation ... proche. » -> A cause du bitume le sous sol reste sec, n'est
• L'expression « dernier élément» introduit une cause non d'inondation mais de catastrophe. Expressions:
cc
~
«
il faut prév eni r les ri sques, les
»> 3° cause
tement le problème: ce sera long.
pas mouillé et n'agit plus comme une éponge.
Drainage des zones humides
»> 4° ca use
Dernier élément. .. deux inondations.
fi). Regroupement des idées et schéma:
L'articul ateur « mais » vient détruire l'espoir de solution proposé avec l'exemple précédent
Cours d'eau cana lisés
cc
Urbanisation
Trop de bitume
Fortes pluies
t
-> On a construit dans des zones à risques pour
INONDATIONS
t
,
»> C'est une cause de catastrophe. Zone inondable: • espace naturel sensible • préemption des pouvoirs publics = ils peuvent acquérir ces terrains. Zone à risque: • catastroph e • évacuation • indemnisation
Suppression des haies
-----..:-------.....~~ + ~:::::=-----J)
• rentabil iser les terrains. • répondre à un enjeu financier et économique.
Zones inondables
"
trophes de ce type.
de la précédente.
Vi lles au bord de l'eau
Idées
Constructions en zones inon-
dables
Si le diagnostic ... catastrophe. »
- > Résumé de ce qui précède: le diagnostic est facile - > Quelles solutions? Exemple de Précy-sur-
CATASTROPHE
Marne
t
Définir des zones à risque
- > Définition des zone à risques.
«««
Indemnisations
Entretien des ouvrages existants Toutes coûteuses
« Mais la générafisation ... hors /a loi. » - > Le type de décision prise par le ministre de' l'Envi ronnement n'est pas toujours
« souhaitable » : il existe des situations de fait, trop anciennes.
L'auteur d e l'article introduit une première proposition de solution: « Faut-il. .. » Lexique: barrages = retenues d'eau protestations « Au moins ... » introduit une autre proposition
sur le ton de la modération, renforcé par l'emploi du cond itionnel.
cc Faut-il a/ors .. . de l'aval. »
- > La première solution proposée - les barrages - est immédiatement assortie de ses inconvénients: ils sont coûteux et impopulaires.
Au moins on pourrait. .. qui doit payer?» - > Deuxième solution, modérée et faisable, (c
assortie elle aussi du problème majeur que ce lle-ci soulèvera aussi: le coût et surtout le paiement.
·96·
C
e texte, bien structuré, met en évidence les causes des catastrophes provoquées par l es in on d atio ns et énonce quelques propositions de solutions.
C'est autour de ces points que s'articulera probablement l'entretien ent re le jury et le candidat. Toutefois, il semble probable que celui-ci aura à se prononcer sur: - l es ca us es énoncées (et peut-être
d'autres causes potentielles), - la validité des solutions proposées, -l'attitude des Français face au problème, - ce qu' il pense lui-même des so lutions proposées. Il est également possible d'envisager une prise de position du candidat en fonction de ce qui existe dans des cas semblables, dans son pays.
·97· 1
1
.f.. ....... camme,.lrul:age,
.l. . . . . . . .. CQllune- J:eôlage-
......
.®.
Observez le lexie ci-dessous:
3. Relevez les term es relatifs au commerce, à
« Com merce rural : ri en n'est perdu» Domaine: Sc iences économ iques et juri· diques 1. Survo lez rapidement le texte. Relevez les éléments qu'i vous permettent d'en faire une approche globale.
ces difficultés et aux solutions propossées proposez des synonymes, des dérivés. Reliez ces termes aux idées du texte.
4. Établissez le schéma du texte. Soulignez les aspects fondamentauxx.
2. Faites·e n une lecture su ivie: notez les idées avec, en regard de chacune, les élé· ments d 'a rticulation et lexi caux qui leur correspondent.
5. Autour de quels points, quelles idées peut s'articuler l'entretien?
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Colloque
COMMERCE RURAL: RIEN N'EST PERDU Du Grand Nord à l'extrême sud de l'Europe, le commerce rural traverse une passe critique. Le pire, pourtant, est loin d'être certain. Car, au Danemark comme en Espagne, ou dans le Massif central français, une prise de conscience s'est opérée. Et des solutions sont (presque) en ordre de marche.
I
l y a plus malheureux que nous. Si, si. Dons les Highlands, ou nord de l'É cosse, on ne dénombre pas plus de 0,8 habitant ou kilomètre carré. Et l'hiver, lorsque certaines routes sonl coupées par la neige, il fout parfois foire 120 kilomètres pour trouver une malheureuse pampe à essence, Ces chiffres sont tout ce qu'il ya de plus sérieux, puisqu 'ils émanent d'un monsieur David Thom son , directeur régional des normes cam· merciales. Ils ont été révélés ou cours d'un récent colloque consa· cré, à Bruxelles, ou maintien des petits commerces en milieu rural. Autant dire que, dons les Highlands, la situation de la distri'
bution de détail est proche du seuil de rupture. Elle n'est pas brillante non plus dons le nord du Danemark, la Murcie espagnole, comme dons certains lander est·alle mand ... ou le Massif central Iron· çais. Ainsi que 1'0 constaté le direc' teur général de l' UCCIMAC, Patrick Fourguelle, • du grand Nord ou grand Sud, la diminution du nombre des exploitations agricoles entraîne une réduction du marché, qui génère un renchérissement des selVices marchands ' . Et leur dispa' rition. Cor les ruraux, dont les modèles de consommation se sont forcément rapprochés des stan' dards urboins, se sont progressive ment détournés d'une offre mar· chande local e qui piétine, ou
• 98 •
régresse. Ils n'hésitent plus à souter dons leur voiture, paur s'approvi' sionner à la ville où c'est moins cher, plus Irais et plus diversifié. Tant pis paur les personnes âgées qui, foute de moyens de locomotion, restent ou bord du chemin. Tant pis, aussi, paur ces magasins, lieux de vie et de rencontre, autant que de simple négoce. Qu'ils soient espagnols, danois, brio tanniques, allemands ou fronçais, tous les participants ou colloque ont dressé des constats identiques, et préconisé des solutions conver· gentes, bien qu'ils n'en soient pas ou même point. Avec 120 maga' sins multiservices installés depuis 1978, et un coefficient de réussite supérieur à 95 %, l'UCCIMAC
(Union des chambres de Commerce et d'Industrie du Massif Centrall et son président , Jean Goninet, ont fait figure de pion' niers, en regard des autres intervenants, dont la démarche reste expérimentale. Ils n'en sont pas moins sortis confortés dons l'approche qui est la leur depuis une vingtaine d'années. En Murcie, dons l'ex'RDA et dons les Highlands, comme en Auvergne et en limousin, en effet, le maintien du commerce rural passe par l'octroi d'aides publiques à des petits détaillants qui ne passédent pas les moyens financiers de leur moderni' sotion . le libre jeu de la concurren· ce s'en trouve faussé? Certes mois, comme 1'0 fort justement souligné Jean Goninet, • il devient parfois indispensable de subs tituer des impératifs sociaux aux lois du mar· ché ' . Sons tourner, pour autant, le dos à 10 rentabilité. Nul ne s'en étonnera: l'Allemagne est allée ou bout de la logique, en accordant une subvention suffisom' ment importante paur • décharger l'exploitant de l'amortissement des investissements iniliaux ».
Le public avec le privé Seconde condition d'une SUIVie ou d'une résurrection - du' cam· rnerce rural: la diversification, d'autant plus efficace qu'elle s'appuie sur une collaboration du public et du privé. Ainsi, dons les lander de l'ex·RDA, l'unique boutique du villa' ge propase de l'alimentation, des billets de Iota et bingo, des produits cosmétiques, des travaux photogra· phiques, des la vente par carres· pandance ... et des services pas' toux.
Dons ce partenariat, chacun trouve son compte, l'exemple allemand le prouve: le commerçant qui fait offi' o ce de pastier ne perçoit pas seulement un fjxe et une commission qui arrangent diablement ces fins de mais. Vendre des prestations publiques lui permet aussi d'élargir et de fidéliser so clientèle. la Poste, elle, rémunère, mois elle ne suppar· te ni dépenses imrnobilières, ni frais de fonctionnement. Et, surtout, les plages d'ouverture du magasin du village sont infiniment plus larges que celles d'une petite agence rurale. le maintien de rnultiples ruraux pri' vés n'est pa s exclusi f d'outres • pistes de recherche " plus parcel· laires, il est vrai . • Dons un pays où il n'existe plus de rnarché solvable, la tournée est so ns doute un élé· rnent de substitution envisogeable " a estirné le président d'une UCG MAC qui a d'ailleurs fortement contribué à l'a ménagement de comians de vente ambulante. Autre solution alternative, encore plus ori' ginale : la création de magasins « communautaires », gérés par les citoyens, qui se transforment en commerçants, pendant leurs heures de loisirs. Pour séduisante qu'elle soit, la formule comporte des limites, bien perçues par le consuf tant allemand Holger Platz : • les bénévoles sont peu dispasés à élar· gir la gomme des produits et des services. » D'une manière générale, d'ailleurs, les rernédes utilisés volent essentiel· lement .. par ceux qui les appli' quent. le dynarnisme de l'exploitant peut multiplier par trois le chiffre d'affaires d'une boutique. Inversement, et cornme 1'0 judicieusement rernarqué le Donois Henrik Andersen, • il est impassible de sou·
·99·
tenir un magasin si personne, dons le village, n'apprécie le maga· sinier ' . Jean Goninet, paur sa port, n'oublie pas qu'il fout . obtenir le consensus de tous, socio-profession' nels et élus politiques ' . Donc • foire communiquer des gens dont les préoccupations ne sont pas forcément convergentes J . Sauf à rnaintenir en SUIVie artificielle des magasins de dépannages qui ne selVent pas à grand-chose - il fout aussi s'assurer de l'existen' ce d'un marché patentiel suffi sont, qui n'existe pas nécessairement à l'échelon communal. D'où le sou· hait, forrnulé par M Amiel (DATAR), de • paser le problème à l'échelle des bassins de vie ' . Donc d'oc· cepter une forme de • supraterrito' rialité ' qui n'a pas forcément cours en rnilieu rural. Groupements, Informatique et marketing le responsable de la direction générale XXIII de la Commission européenne, Heinrich von Molkte est peut'être allé plus vite que la musique, lui aussi, en préconisant • la création de groupements d'achat et de distribution, le recours à une gestion informatisée, et l'op propriation des techniques de mar' keting, paur mieux s'adopter à la demande ' . Encore que ... Encore que l'Europe pourrait accélérer bien des évolu· tians qui font aujourd'hui figure de révolution. Ne serait'ce qu'en pero rnettant la création de cet • abser· vatoire du cornrnerce rural " et de ce c centre de ressources J préconisés par Patrick Fourguette. Ou en débloquant des crédits plus conséquents . fout pas rêver 8 Mois si, voyons.
Michel Lemaitre, la iVIontogne
L'ÉPREUVE ÉCRITE: LE COMPTE RENDU DE DOCUMENTlS) a partie" Façons et façons» est plus directement centrée sur les aspects pratiques touchant à la passation de l'épreuve en elle-même. Tout en intégrant les apports méthodologiques et la démarche proposés dans les parties DÉMARRAGE, ENVOL et LESTAGE, cette ultime étape est destinée à vous aider à bien maîtris er l'ensemble des contraintes, qu'elles concernent l'organisation de votre temps ou les démarches à suivre lors de
L
l'examen. Dans cette optique, les mécanismes vus précédemment devront être parfaitement assimilés, de façon à disposer d'un certain nombre d'automatismes vous permettant de saisir rapidement la structure du document qui vous sera soumis ainsi que l'intention de l'auteur et le sens de ses propos. Il devra bien sûr en être de même pour les savoir-faire liés au choix et à l'emploi des outils linguistiques appropriés à chaque épreuve, notamment en ce qui concerne l'entretien et le compte rendu oral. D'autre part, il est souhaitable que les exercices proposés dans cette partie soient réalisés dans les conditions de temps de l'examen , ceci pour vous p ermettre d'évaluer précisément vot r e degré de préparation et de cerner plus concrètement d'éventuelles difficultés. Nous vous donnerons également, à titre indicatif, des r epères quant au temps qu'il paraît raisonnable de consacrer à chaque étape de la phase préparatoire.
Conseils généraux Les documents sur lesquels vous aurez à travailler dans le cadre d e l'épreuve A6 du DELF comprenant tous, chacun dans un domaine différent, une partie lexicale comportant des termes spécialisés ou des termes courants employés dans un sens spécifique, préférez un texte correspondant à vos compétences, même si vous êtes peu intéressé par le thème proposé, plutôt que de vous engager dans un domaine qui vous passionne mais dans lequel vous ne disposez pas de connaissances suffisantes . Vous éviterez ainsi le risque de ne pas saisir certains points importants du document et d'éprouver par la suite des difficultés à en faire un compte rendu satisfaisant ou à r épondre aux questions du jury lors de l'entretien.
oefficient 1. Préparation 1 h (globalement pour compte r endu + entretien)
C
Les grandes lignes méthodologiques de la préparation et de la réalisation d'un compte rendu écrit ayant été largement développées dans le livret A5, nous nous contenteron s de n'en reprendre ici que les étapes principales. Comme signalé ci-dessus, vous disposerez pour les deux épreuves de cette unité d'un t emps global de préparation d'une heure. Ceci implique donc que vous ayez à l'avance une idée très précise de la façon dont vous r épartirez votre temps de préparation entre les deux épreuves, mais également de la manière dont vous devrez organiser votre travail. D'autr e p art , l e c hoix étant l aissé aux centres d'examen de proposer un compte rendu soit oral, soit écrit, il est important que vous soyez préparé à chacun de ces exercices, même si sur le fond la démarche r este semblable. Enfin, dernièr e précision importante, l'entretien pôrtera sur le même document que celui servant de support au compte rendu (oral ou écrit).
Il s'agit d'une observation de " surface» du docum ent. Un certain nombre d ' indicateurs doivent vous perm ettre de tirer de cette premièr e pri se d e contact avec le texte des informati ons et d es pistes qui orienteront la suite de votre travail. Le titre: Il doit vous donner une idée du thème central. Le chapeau: Il précise le titre et résume de façon claire le problème de fond et les arguments principaux. Les iutertitres : Ils perm ettent d e bien visualiser le découpage du texte et annoncent, soit en reprenant une phrase-clé du paragraphe, soit en donnant un sous-titre explicite, le sens général des lign es qui
vont suivre. Les graphiques ou tableaux: Ils fournissent des éléments informatifs qui viennent appuyer ou préc is er des pOints traités dans le texte. Les paragraphes: Le découpage en paragraphes vous donne un aperçu de l'articulation du texte. La source: Elle peut donner des indication s quant au type de document qui vous est proposé.
Pour tout es ces raisons, nous vous conseillons de consaéi-er plus de temps à la préparation du compte rendu, quelle que so it sa forme, qu 'à cell e de l' entretien. Donnez-vous donc environ 40 min pour cette phase préparatoire, soit 10 min pour l'approche globale du document, 20 min pour la compréhension et l 'articulation du contenu et 10 min pour l'organisation de la présentation. Revoyons à présent les différentes étapes de la phase préparatoire du compte rendu écrit.
• 100 •
Étape 1. Approche globale du document (environ 10 min)
Étape 2. Comprendre le document et relier les informations (environ 20 min) Procédez maintenant à une première lecture qui devra vous perm ettre de vérifier les informations recueillies lors de la première étape et de vous faire une idée globale du sens de l'articl e. Repr en ez ensuit e c haqu e para graphe et essayez pour chacun d 'entre eux de le r ésumer en quelques phrases qui reprendront les points importants, puis donnezlui un titre.
• 101 •
T
. . Gam""" Taça"", etJaça"",
Étape 3. Organiser la présentation. (environ 10 min)
1
• à bien respecter le découpage général du texte;
Le " matériau » brut obtenu après la seconde étape doit à présent vous servir à rédiger le compte rendu final. Vous disposez de l'essentiel, c'est-à-dire de la " colonne vertébrale » du document. Vous devez maintenant réutiliser tout ceci, en veillant:
• à bien relier et articuler les éléments que vous avez sélectionnés, de façon à ce que l'on retrouve dans votre présentation le même cheminement et la même construction que dans le texte original ;
• à ne pas dépasser le nombre de mots autorisé , si toutefois une limite vous est
• à soigner votre style, la clarté de votre présentation, ainsi que la qualité de vos enchaînements en réutilisant correctement les articulateurs et le lexique.
fixée;
~ ÉPREUVE ORALE N° 1: "il LE COMPTE RENDU Durée 0 h 15. Préparation 1 h (globalement pour compte rendu + entretien). Coefficient 1 •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
LES GÈNES DE LONGUE VIE Vieillir en bonne santé et vivre plus longtemps: le rêve éternel de l'espèce humaine prend corps, grâce aux avancées de la génétique et de la gérontologie. On sait de mieux en mieux pourquoi et comment l'homme viemit. Demain sans doute on saura ralentir le mécanisme, voire faire reculer la barrière mythiquedes 120 ans . Et nos petits-enfants n'auront pas l'âge de leurs artères malS celUI de leurs chromosomes e n'ai qu'une seule ride el je suis assise dessus! • Ainsi s'exprimait Jeanne Calment alors qu'elle fran' chissait gaillardement le cap des 1 10 ans. Aujourd'hui, la doyenne du monde s'apprête à fêter son cent vingtième anniversaire [le 21 février), borne fatidique considérée par beau' coup comme la limite ultime de la longévité humaine. Sa constitution exceptionnelle - en dehors d'une cataracte et d'une surdité croissante, elle ne se plaint guère que de la e surprotection :t de san entourage - a fait d'elle le sujet d'étude privilégié des gérontologues et des généticiens du vieillissement. À quai ban le nier, Jeanne Calment délient un secret. Non la reçelle d'un mystérieux élixir de longue vie. "El pas davantage une hygiène dont elle serait seule à connaître les règles subtiles. En réalité, la solution de l'énigme Calment se dissimule dans les chromosomes. C'est à une combinaison génétique extraordinairement rore que la plus vieille femme de la planète doit sa résistance. Une combinaison partagée, ou moins en parlie, par certains membres de sa famille. Dans l'arbre généalogique de Jeanne Calment, les nonagénaires sont plus fréquents que dans la population mayenne "'. Il ne s'agil pas d'un cas singulier: on a
J
• 102 •
absewé depuis longtemps que le très grand âge présentait une composante familiale . Pour tenter de découvrir ces « gènes de longue vie :t qui fera,ient les centenaires, le Centre d'E tude sur le Polymorphisme Humain - CEPH - a lancé, sous la responsabilité de la généticienne Laurence Faure-Delanef, le projet Chronos. Initié en 1991, le projet a donné ses premiers fruils J'année dernière avec la découverte de deux gènes associés à la longévité 111.
Notre premier atout, explique laurence FaureDelanef, c'est d'avoir rassemblé les dossiers de 475 centenaires. Une "collection " unique au monde, qui fournit la base de notre enquête génétique. Nous cherchons des "gènes candidats susceptibles de protéger l'organisme des méfaits du vieillissement. :t Très schématiquement, e
ce dernier est provoqué par deux grandes causes.
L'usure de l'organisme, ou sens le plus large du terme. Avec le temps, il s'autorépare de moins en moins bien, est de moins en moins opte à contrer les agressions de la maladie, ne préserve plus les caractéristiques optimales des tissus et des organes. Pour prendre l'exem~e le plus visible, les rides résultent de Ioule une série de • 103 •
phénomènes biochimiques : l'élastine, qui assure la souplesse de la peau, voit sa proportion se modifier, et elle se fragmente ; le taux de collagène change également; l'hydratation et l'épaisseur de la peau diminuent, etc. Ainsi, un aspect de la sénescence apparemment aussi simple que les rides dépend en fait de facteurs mul· tiples el enchevêtrés. Une analyse aussi complexe peul s'appliquer à chacun des tissus qui forment notre corps . le squelette des personnes âgées, por exemple, est plus fragile. Si l'an greffait les muscles d'un jeune homme sur un octogénaire, ses os n'y résisteraient pas. Dans certains cos, les modifications de l'âge procurent des bénéfices secondaires: e le cristal-
lin iaunil à mesure qu'on vieillit, dit Yves Courlois (unilé de recherches gérantalagiques de l'Inserm, Paris). Or, en iaunissonl, il protège la réline des rayons lumineux, formant en quelque sorte des lunefles de soleil
naturelles.
:t
Il s'agit là de processus banals, en dehors de toute pothologie grave. les choses se compliquent lorsqu'un sujet est aHeint d'une maladie comme celles d'Alzheimer, de Parkinson ou encore de sclérose en plaques. Autant dire qu'étudier le vieillissement, c'est étudier un phénomène dépendant de très
1
nombreuses
variables. Encore n'avons-nous considéré jusqu'ici que
celles qui dépendent de l'individu: lont l'étol de conservation des tissus que le degré de résistance aux maladies sont propres à chacun d'entre nous. f'.kJis, selon toute prooobililé, il
existe aussi des variables liées à l'es-
nous permette d'échapper à ['usure des organes et aux maladies. Cela ne suffirait pas à nous rendre immortels. 11 resteroil l'horloge génétique, la version
soixante ons !... I el que les humains sem blen t limités aux alen tours de
moléculaire de la • pendule d'argent . de 10 chanson de Jacques Brel. Selon toute probabili té, en effet, ch oque
MICHEL DE PRACONTAL
La programmation génétique.
espèce vivante est programmée génétiquement pour mourir ou-delà d'un certain délai. C'est sans doute pourquoi les chiens et les chaIs ne vivent qu'une vingtaine d'années, alors que
Supposons qu'une potion magique
les éléphan ts ne dépassent pas les
pèce toul entière.
Cela nous amène à
la seconde gronde couse de vieillissement.
... camlne- TaçaJ1~ etfaça11.~
T ...... . camme, T açol1.
120 ons\. 1
{iI Voir /cs \ 20 Ans de Jeanne Colment, pol Mchel AllO/d, ViclOt lébte etJeon/vblie Robine, O!J Chetche!vlidi. (2} NoIure Gene/ics, /"
pnviet
1994.
Sciences de 10 vie LE NO!Nfl OBSERVATEUR, 12-18 janvier 1995, nO 1575
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Étape 1. Approche globale du document (environ 10 min) Le document qui vous est présenté ici n'est constitué que d'un texte. Cet article est extrait de la revue Le Nouvel Observateur et est paru en 1995. Le titre, " Les gènes de longue vie ", facilement identifiable, vous informe du thème qui va être traité: la durée de la vie, mise en rapport avec les gènes. Le chapeau, à présent, con firm e bien ce que laissait deviner le titre. Il va être question des rapports entre la génétique et la longévité de la vie humaine avec cette donnée suppl é mentaire : les progrès de la génétique permettront sans doute dans un proche avenir de " ralentir le mécanisme " du vieillissement. Les deux intertitres, " l'usure de l'organisme n et (( la programmation génétique n , même s'il paraît difficile pour le moment de les replacer dans leur contexte exact, font ressortir un nouvel é lément important: l'idée de , programmation génét iqu e ". Cette première étape vous a déjà permis de rassembler quelques informations et de cerner le thème de l'article. Vous devez à présent rentrer progressivement dans le détail du texte.
Étape 2. Comprendre le document et relier les informations (environ 20 min) Procédez tout d ' abord à une première lecture afin de vous faire une idée globale du contenù et du sens de l'article. Celle-ci
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vous permet de classer ce texte dans la catégorie de ceux qui présentent une expérience, un projet. Plusieurs indi ces le confirment. - Tout d'abord le plan, qui reprend les grandes lignes de l'organisation propre à ce type de document. • Origine et expli cation du phénomène (paragraphes 1 et 2) • Description du projet (paragraphe 3) • Perspectives/état de la recherche (paragraphes 4,5,6 et 7) - Ensuit e la présence d'articulateurs logiques de cause/conséquence. Ceci est particulièrement repérable dans la phrase " Très sch ématiquement, ce dernier est provoqué par deux grandes causes )) qui sert d'articulation entre les parties " description du projet " et , perspective/état de la recherche ». On retrouve ensuite, dans la dernière· partie, de nombreux articulateurs indiquant la conséquence: ainsi, or, c'est pourquoi, etc. - D'autre part, les marqueurs de temps: • ceux qui pennettent de retracer l'origine, l'explication du phénomène et la description du projet. passé a observé .. . a lancé .. . a don né .. . etc. imparfait
s'exprimait ... franchissait.. .
• ceux qui sont utilisés pour présenter l'état de la recherche. " présent s'autorépare .. . ne préserve .. . assure. .. etc. • ceux qui expriment la perspective, l'avenir (dans le chapeau). futur on saura .. . n'auront. .. - Enfin les caractéristiques journalistiques, et notamment l'utilisation du procédé narratif étudié dans ENVOL à propos du texte , L'Europe mise sur l'électricité géother-
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mique », particulièrement net au début du second paragraphe. - Pour ce qui est des réseaux lexicaux, le c h apeau vous permet de pens e r qu'ils concerneront vraisemblablem e nt deux domaines principaux: la génétique et la gérontologie. Cette hypothèse se confirme à la lecture du document. Ainsi, on peut relever: • le réseau lexical relatif à la génétique. chromosome - combinaison génétique programmation génétique - horloge génétique - génétiquement - gènes - généticienne . • le réseau lexical relatif à la gérontologie. sénescence - recherches gérontologiques rides - vieillissement. • À ces deux réseaux vient s'en ajouter un troisième, relatif à la médecine. cataracte - surdité - tissus - organes é lastine - taux de collagène - squelette muscles - cristallin - rétine - maladie d'Alzheimer - maladie de Parkinson sclérose en plaques - pathologie. On ne manquera pas, au passage, de noter le nombre de formes dérivées du mot , gène » dans le réseau lexical relatif à la génétique. Il vous faut maintenant, à partir du travail qui vient d'être effectué , mettre en place le schéma qui vous servira de base pour le compte rendu et l'entretien.
Étape 3. Organiser la présentation (environ 10 min) C'est à partir de ce moment, c'est-à-dire celui de la présentation de votre travail, que le compte rendu oral se distingue du précédent. Vous disposez à présent du canevas géné ral du texte a insi que des principaux " temps forts ». Notez au passage qu'une pa rtie de l'évaluation de votre intervention portera précisément sur votre capac it é à savoir sélectionner dans le document les idées et moments importants. Pour en revenir à la façon dont vous devrez organiser votre présentation , nous vous conseillons, pour ce texte, de prendre
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appui sur son organisation effective. 11 comporte schématiquement deux grandes parties: _ La première, en partant du cas de Jeanne Calment, nous présente le Centre d'Études sur le Polymorphisme Humain et surtout le projet Chronos, dans lequel il est engagé depuis 4 ans. Elle intègre les parties " origine et explication du phénomène » et " description du projet ». - La seconde nous livre, au travers d'une synthèse des causes du vieillissement, l'état d'avancement des recherches dans le cadre du projet Chronos. Elle est très nettement articulée en deux sous-parties qui traitent chacune des deux grandes raisons du vieillissement. Elle représente la partie " perspective/état de la recherche ». 11 vous faudra bien faire ressortir cette articulation du texte lors de votre présentation. Dernier point important: essayez, autant que possible, de mémoriser le plan et l'enchaînement des idées. Pour vous sécuriser, vous pouvez vous pr é pare r un " aidemémoire» qui vous permettra, d'un coup d'œ il , de vous situer ou de retrouver un point qui vous échappe momentanément, en cas de difficulté. Nous vous proposons de le bâtir comme suit: Pour comme nce r, reprenez chacun des paragrap hes et dégagez les idées principales e n les rés um a nt sous form e d e phrases simples.
• Jeanne Calment, la doyenne du monde, s'apprête à fêter ses 120 ans. • Cet âge est considéré comme la limite de la vie humaine. • Elle es t le sujet d'étude privilégié d es gérontologues et des généticiens. Paragraphe 2. Sa longévité est due à une combinaison génétique rare. • Le secret de sa longévité tient dans ses chromosomes. • Sa résistance est due à une combinaison génétique rare. • Le très grand âge présente une composante familiale. DESCRIPTION DU PROJET
Paragraphe 3. Le programme de recherche du CEPH. • Le Centre d'Études sur le Polymorphisme Humain a lancé depuis 4 ans un programme d e rec h e rch e pour découvrir ces " gènes de longue vie ». • 11 a déjà pe rmis de mettre en évide nce 2 gènes associés à la longévité. • Le vieill issement est provoqu é par 2 grandes causes : l'usure de l'organisme et la programmation génétique. PERSPECTIVES/ ÉTAT DE LA RECHERCHE
Paragraphe 4. L'usure de l'organisme.
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" " camm&Taça"", etJ aça"", 1
Paragraphe 6. Le vieillissement comporte également des variables liées à l'espèce. • Le vieillissement est un phénomène dépendant de très nombreuses variables. • Ces variables dé pend ent de l'in dividu, mais sont aussi probablement lises à l'espèce tout entière. Paragraphe 7. La programmation génétique des espèces. • Échapper à l'usure des organes e t aux maladies ne nous rendrait pas immortels. • Il est probable que chaque espèce vivante soit programmée génétiqueme nt pour mourir au-delà d'un certain délai. Pour terminer, voici quelques conseils pratiques en ce qui concerne la passation de l'épreuve proprement dite. • Imprégnez-vous des recommandations concernant le choix et l'emploi des outils
Sciences économiques et juridiques À partir du texte qui s uit, présentant un e ntreti e n avec Pi e rr e ' Tru che , premier mi\gistrat de France dans la hiérarchie du <pargllèt: • Proposez sous forme d e schéma, un compte rendu d es pro pos te nus en vous
lingui st iques qui convie nnen t à chaqu e type de texte (voir LESTAGE). • Efforcez-vous de ne pas lire vos notes. N'oubliez pas qu 'il s 'agit d ' une ép re uve orale et que c'est précisément sur votre capacité à vous exprime r oralement que vous serez, entre autres, évalué. • N'hésitez pas à vous attarder sur les passages plus " techniques », qui permettront au jury de se faire une idée de votre compét e n ce à mani e r un lex iqu e et des concepts en rapport avec votre spécialité. • Enfin, essayez de faire cadrer l'ensemble de ce que vous avez à dire avec le temps qui vous est attribué (15 min). Un compte rendu qui se t e rmin e r a it au bout d e 5 minutes ou qui, à l'inverse, n'en serait arrivé qu'à la moitié au bout de 15 minutes, ne manquerait pas de vous pénaliser. Pour éviter ce type de problèmes, vous pouvez, par exemple, vous fixer un temps précis à respec te r pour c h a qu e partie de votre compte rendu.
appuyant sur la structure donnée par les questions du journaliste. • Puis entraînez-vous, dans le respect des conditions de temps, à le présenter oralement. Enregistrez-vous, si possible, ce qui vou s permettra de fa ire un bilan par
Donnez-leur ensuite un titre représentatif du contenu.
• L'organisme devient progressivement de moins en moins apte à résister aux agressions.
Indiquez enfin dans quelle partie du plan il se situe.
Paragraphe 5. Le vieillissement: une série de phénomènes biocllimiques complexes.
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Voici ce que cela pourrait donner pour ce texte:
• Les rides sont l'exemple le plus visible du vieillissement. • Cet as pect de la sénescence dépend de facteurs multiples et enchevêtrés. • Dans certains cas, les modifications dues à l'âge peuvent provoquer des bénéfices secondaires. • Ainsi, le cristallin, en jaunissant, protège la rétine des rayons lumineux.
Premier magistrat de France dans la hiérarchie du parquet. Pierre Truche, procu~r général près la Cour de cassation, est intervenu dans les deux piemfères grandes, affaires de fausses factures, à Lyon, en 1974, et à Mars~en 1983. A ses yeux, la situation que traverse la France, en ~ie au d~ent des « affaires ", est d'une particuli' e gravité. Au l'ointde justifier une procédure exceptionnelle pour i~pre - et a~ - la crise actuelle
ORIGINE ET EXPLICATION DU PHÉNOMÈNE
Paragraphe 1. La doyenne du monde a 120 ans.
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vous-même.
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. camme-TaÇllI'/&etjaçan& 1
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Comment en est-on - Combien de temps va durer - Que proposez-vous ? arrivé à ces affaires et aux polé- cette nouvelle époque pleine - Notre pays est dans une situamiques qui les accompagnent, d'affaires? tion difficile où les tensions s.éxëi ) tout s'expliquant, selon les uns, - longtemps ! Car il faut prendre (grberit entre le monde palitiqu';: par /'acharnement des juges et en considération deux faits de pro- la justice, l'entreprise et l'opinion. Il selon les ciÛfres, par les déra- cédure. D'une part, ce sont des faut sovoir, dans l'intérêt national, pages de la presse ? dossiers compliqués, qui nécessi- arrêter ce processus dévastateur en
L'EXPRESS :
PIERRE TRUCHE : Il faut essayer
d'élever le débot et considérer ce qui vient de se passer. Toutes ces affaires apparaissent parce que l'an est entré dans une période nouvelle. Il y a, dans l'Histoire, de nombreux exemples de pratiques légales qui deviennent illégales, mai s
il
arrive pour certaines lois
qu'il y ait , pendan t un certain temps, persistance de pratiques qui, bien que devenues illégales, restent tolérées. la torture était légale sous l'Ancien Régime paur obtenir des aveux. Elle est devenue illégale, tout en restant longtemps tolérée, y compris par les tribunaux. Et, il y a trente ans seulement cet ' illégal toléré • n'a plus été toléré, mais poursuivi et condamné. Même chose paur les excès de vitesse : aujourd'hui sont sanctionnés des dépassements faibles, illégaux depuis longtemps, mais qui n'en traînai ent pas de paursui tes il y a peu.
tent des informations approfondies et qui vont souvent en ~ et en cassation. D'autre pari, en matière d'abus de biens sociaux ou d'abus de cofiance, la prescription ne commence à courir que du iour où les faits son t découverts . Cela signifie que, si l'on vient aujourd'hu i nous parler d'une affaire inédite qui remonte à quelques années, nous devons poursuivre. Compte tenu de ces deux éléments, il faut raisonnablement penser que l'on peut vivre avec les affaires pendant plusieurs années encore. les photocopies allendent dans les placards qu'an les sorle. la question est donc de savoi r si celle perspective est envisageable pour une société déjà fragilisée par ce qui se passe, puisque sont en cause des hommes pal itiques et des entreprises cotées en Bourse qui peuvent travailler dans le monde entier. Est-ce que l'on peut encore, pendant des années, rester dans celle situation, qui concerne désormais l'équilibre du pays?
- Le phénomène serait identique - Comment en faire /'économie? pour la corruption? - Oui. la corruption est un comportement ancien , depuis longtemps illégal , mais objet d'une pratique tolé rée à de hauts niveaux - y compris par des hommes politiques et des chefs d'entreprise - et par l'opinion publique. On est entré aujourd'hui dans une période où cet illégal toléré ne l'est plus. Voilà l'essentiel.l.)
- Moi, je suis magistral. les magistrats travaillent et mènent à leur terme les affaires qu'on leur soumel. la réflexion doit au jourd'hui se situer à un aulre niveau que celui de la justice . C'est là une question politique. Mais il me semble qu'une solution n'est passible que si l'on reconnaît ce changement et que l'on instaure symboliquement le passage à une autre épocue.
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tournant la page d'une façon acceptée par l'opinion publique. Deux conditions préalables doivent être remplies : améliorer le régime de prévention, perfectionner paur l'a~ ~ système de détection des infr~ par des actions pluridisd"plinaires, comme pourrai l le faire le Service central de lulie contre la corruption, qu'on n'a pas assez utilisé. Ces conditions remplies, et lorsque l'on constatera que les nouvelles ollaires partent sur des faits anciens , il faudra prendre acte de la fin d'une périOde. Il y a une façon palitique de le faire, par l'amnistie, mais les précédents récents dans ce domaine, en France, ne ~rmellent pas d'envisager celle oie Il y a une autre solution, exceptionnelle, mais à la mesure de la situation présente. Si l'on admet que l'on est dans une période transitoire qui secoue gravement la société, il faut avoir le courage d'aller au fond du problème el savoir comment on peut en finir.
T. ..... .. rom"",> Taro/'hl· etjàÇtJl16-
Les mots soulignés dans le texte sont expliqués ici.
LEXIQUE abus de biens sociaux: utilisation de l'argent d'un e s ociété à des fins a utres que celles prévues par l'obj et s ocial de l'entreprise. appel: juridic tion c ha r gé e de juge r e n appel les décisions des tribunaux du premier degré. cassation: annulation par une juridiction s upérieure d'une décis ion juridictionnelle Ougement, arrêt) rendue en dernier ressort par une juridiction inférieure. En France, la Cour de Cassation et le Conseil d 'État remplissent ce rôle_
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corruption: 1. active o bte nir d'un é lu , d ' un fonc ti onna ire o u d'une pe rsonne chargée d 'une mission de service public, une faveur due à sa fonction en échange d'un avantage quelconque. 2. passive le fa it p o ur un é lu o u un fon c tionn a ir e d'user de son autorité pour favoriser quelqu'un e n éc h a n ge d ' un e fa v e ur qu e lconque_ les tensions s'exacerbe nt: les tens io ns sont poussées à un très haut degré_ parquet : groupe des magistrats exerçant les fon ctions du minis tère public. pre ndre acte : fa ire constate r (un fa it) , noter. (voir SOLUTION en page 119)
Propos recueillis par ERtC CONAN
l'EXPRESS, l" décembre 1994, nO 2265
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T . --_. _.. au "me. TaÇt!f7& etf"Çt!f7&
*3 ÉPREUVE ORUE N° 2:L'ENTRETIEN Mathématiques et Sciences de la matière Durée 0 h 15. Préparation 1 h (globalement pour compte rendu + entretien). Coefficient 1 Deux différences essentielles existent entre l'entretien tel qu'il était conçu pour l'épreuve AS et celui qui nous intéresse : 1. À l'inverse de l'épreuve AS, vous n'aurez pas , pour l' e ntr et ie n , à tr availl er sur d'autres doc uments que ceux que vous
aurez choisi de commenter pour le compte rendu. 2. Vous n'aurez pas non plus à refaire de prés e ntation du doc ument, mais s implement à préciser le sujet et à en faire ressortir l'intérêt. Considérons à présent le texte ci-dessous.
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L'accélérateur de découverte Capable de sonder en un temps record la structure des molécules, le synchrotron entre en service. Un gros atout pour l'Europe, en avance d'au moins deux ans sur ses rivaux nippon et américain.
v
u d'en haut, il ressemble à la couronne d'un géant, posée là
par quelque dieu facétieux, au pied du pic rocheux Neutron, entre
Drac et Isère, à Grenoble. Vu de l'intérieur l'énorme anneau de bélon blanc - près de 850 mètres de circanlérence - ressemble à une immense usine high-tech bourrée d'électronique, d'ordinateurs, d'instruments de haule précision et de partes blindées, sillonnée de côbles, de tuyaux, de tubes de couleurs variées. Une nouvelle Mecque dédiée à la recherche, que les hommes du lieu parcourent à bicy cleHe. La dernière-née des cathédrales scientifiques de l'Hexagone, inaugurée le 30 septembre. Son histoire a débuté il y a près de vingt ans_ C'est en 1975 que l'idée de créer une machine européenne capable de sander la matière, de décrypter les structures cristallines, de comprendre
l'a~encemenj des atomes au sein des me:écules naît dans l'imagination de quelques chercheurs. Du pain béni
paur la biologie, la médecine, l'électronique, la science des matériaux, la pétrochimie au la physique. Un super appareil photo pouvant dénicher ce qui reste coché aux meilleurs microscopes électroniques. Pour cela, un impératif: disposer d'une lumière pénétrante, puissante, à longueur d'onde très petite, de la dimension des distances interatomiques, de mille à dix mille fais inférieure à celle de la lumière qui nous entoure. Bref, une onde si fine qu'elle doit être capable d'éclairer la matière du dedans. Les seuls candidats : les rayons X, ceux que découvrit Conrad Rontgen en 1895, et qui sant praduits en masse por les particules virevoltant dans certains types d'accélérateurs. Eh oui, les électrons tournoyant à gronde vitesse
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ont la manie d'éme tt re des ondes électromagnétiques, baptisées" rayonnement synchrotron :t. Une nuisance paur les physiciens des particules. Une aubaine pour les explorateurs de molécules . Il faut près de huit ans pour que le projet - baptisé ESRf (European Synchra/ron Radiation Faci/il)1 - pren' ne corps. Une année de plus pour que soit réglée la querelle entre Grenoble et Strasbourg, qui toutes deux voulaient accueillir la super-machine, et pour que les premiers partenaires - la fronce (33 %), la RfA )23 %), l'Italie (14 %1, la Grande-Bretagne 112 %1et l'Espagne (4 %1- se menent d'occard. Depuis, la Suisse, le Danemark, la f in· lande, la Norvège, la Suède, la Belgique et les Pays-Bos sont entrés dons la danse. Au fil des ons, l'usine à rayons X sorl de terre sur ce polygone scientifique louis-Néel, à la pointe
de l'agglomération grenobloise. Un premier accélérateur linéaire est bâti, qui envoie ses électrons dans un second - un synchrotron - circulaire, où les porticules prennent de la vilesse, jusqu'à frôler celle de la lumière, avant d'être injectées dons l'immense anneau de béton, où ils ondulent en émettant leurs précieux rayons X, qui sont triés, focalisés et dirigés) vers les matériaux à décrypter. Un principe de fonct ionneme nt simple, mois qui implique des trésors de précision. Pas question, par exemple, pour le faisceau d'électrons qui cauri au cœur de la machine, de perdre une once de son énergie, de dépasser l'épaisseur d'un cheveu ou de dévier d'un micron de sa trajectoire. Un impératif: le vide interne, la température et l'ensemble des structures doivent être parfaitement stables. Un défi pour une installation située à deux pas d'une autoroute A 48 - et d'une voie fort passante - l'avenue des fv\artyrs - proche d'un barrage qui fait bouger le sol en se vidant ... Un défj relevé :t, assure Yves Pétroff, le directeur général de l'ESRf, grôce au système hydraulique sur lequel repase la machine. Après quelques années d'effart et un budget - respecté - de 3,658 milliards de francs sur dix ans, la couronne high-tech de Grenoble est fin prête à sonder l'invisible. Avec même une légère avance sur son
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calendrier. Ses clients potentiels ? Les la planète Terre en observant un alliacentres de recherche européens, bien ge nickel-fer prisonnier d'une enclume sûr qui ne débourseront pas un centi- de diamant. me pour utiliser ce supermicroscope. Aujourd'hui, les utilisateurs se bouscu' N\Qis aussi les industriels, qui pourront lent à la porte . .. Nous avons eu venir scruter leurs matériaux sons bour- 230 prapasitians paur la fin de celle se délier, s'ils publient leurs résultats, année, commente Bruno lengeler l'un au en payant 28 000 francs paur huit des deux directeurs sCientifiqu~s du heures d'utilisation, ou en finançant lieu. Nous n'avons pu en retenir que leur propre faisceau de rayans X, s'ils 1 10. Pour le premier semestre 1995, tiennent à travailler dons le plus grand le comité scientifique n'en choisira que secrel. 120 sur les 300 déjà reçues . • Toutes C'est qu'il en promet, des découvertes ou presque émanant de scientifiques. l'anneau de Grenoble. Des exemples: Comme bien souvent en Europe, les paur savoir comment fonctionnenl les industriels, sans doute effrayés par la molécules de la vie, les protéines, les sophistication de l'engin, sont frileux, acides nucléiques ou les virus, il est alors qu'au Japan ils font queue paur indispensoble de connaître leur sfructuavoir accès à Spring 8, la future re ainsi que tous leurs composants atomachine nipponne, qui n'entrera en miques. Une double tôche d'KJentificaservice qu'en ' 998, près de Kobe. tian à la partée de l'ESRf . • Hier, préfujitsu , Hitachi , Matsushita, NEC, cise Yves Pétroff, il fallait trois ons de Sanya, Sony, Sharp, Toshiba, N KK, travail pour reconstituer la forme d'une Canon, Konika, Nikon, Kawasaki , protéine. Ici, on le fera en quelques semaines. :t On épiera l'allure des etc. on t déjà prévu des contra ts de virus-. si importanle pour la mise au recherche. Scénario identique aux point de nouveaux médicaments, on Etats-Unis, où l'APS IAdvanced Photo suivra en temps réel le déroulement Saurcel ne démarrera qu'en 1996 des réactions biologiques, etc. Aujourd'hui, l'Europe passède entre l'anneau de Grenoble décryptera les deux et quatre ans d'avance. Une raipolymères, scrutera les semi-conduc· son de plus pour profiter ou plus vite teurs, les cristaux liquides, les fibres de l'étonnante machine qui vient d'être optiques, explicitera les phénomènes achevée entre Vercors et Chartreuse. de corrosion, ou de catalyse. Bref, un Françoise Horrois-Menin bel outil, qui sera sans doute capable de révéler aussi le secret du noyau de l'EXPRESS, 29 SEPTEMBRE t994, N' 2256
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Les mots soulignés dans le texte sont expliqués ici.
LEXIQUE acide nucléique: acides phosphorés qui comptent parmi les constituants fond amentaux du noyau de' la cellule et forment les supports du message héréditaire. agencement: organisation. aubalne : chance, occasion. catalyse : modification de la vitesse d 'une réaction chimique produite par certaines substances (les catalyseurs) qui se retrouvent intactes à la fin de la réaction. corrosion: destruction progressive, lente dés agrégation, effritem ent d' une surface, d'une substance, par effet chimique. " du paln béni » : une chance inespérée. enclume: masse métallique destinée à sup-
porter les chocs, notamment po ur le travail des métaux. émanant de : venant de. facétieux: qui aime à faire des plaisanteries. frileux: qui hésite à a ller de l'avant, qui manifeste une prudence jugée excessive. high-tech : (de l'anglais) haute technologie. nuisance : qui constitue un e gê ne, un dérangement. once: très petite quantité. polymère: se dit d'un corps form é pa r polymérisation, c'est-à-dire par la réaction qui à partir de molécules de faible masse mol éc ul aire form e, p a r les liai son s de celle-ci, des composés de masse moléculai re élevée. rivaux: concurrents. » sans bourse délier» : sans avoir à payer, gratuitement .
• 111 • si
... a unml} Taçan& alaçan&
Étape 1. Organiser la présentation (environ 20 min) En se plaçant dans les conditions de l'examen , vous avez d éjà logique ment fait un compte rendu de ce texte. Votre entretien devra commencer par un bref, mais dense résumé, qui aura pour but de res ituer le s ujet . Dans le cas présent, vous aurez donc établi qu'il s'agit de la présentation d'un projet: le synchrotron. Dans l'hypothèse où vous choisissez de reprendre le plan de l'article, ce résumé se prés e nte ra d o nc schématiquement, du point de vue de son contenu, de la façon suivante: L'HISTORIQUE DU PROJET SYNCHROTRON
Son histoire a commencé il y a 20 ans. Il fonctionne depuis septembre 1995. L'idée de départ: créer une machine européenne capable de sonder la matiè re, de décrypter et de comprendre l'agencement des atomes au sein des molécules. Beaucoup de domaines sont concernés : la biologie, la médecine, l' é lectroniqu e, la science des matériaux, la pétrochimie ou la physique. SON FONCTIONNEMENT
Installé à Grenoble, le synchrotron se présente sous la forme d'un anneau de béton de près de 850 m de circonférence. Son fonctionnement : un premier accélérateur linéaire envoie ses électrons dans un second , de forme circulaire, où les particules prennent de la vitesse avant d'être inj ectées d ans l'anneau de stockage où elles émettent leurs rayons X qui sont dirigés vers les matériaux à décrypter. LFS PERSPECTIVFS
Pour le moment , les clients sont des centres européens d e recherche e t des industriels . Cet outil permet d e travaille r beaucoup plus vite qu'auparavant et les candidats utilisateurs sont nombreux. Avec le synchrotron, l'Europe possède e ntre 2 e t 4 a ns d'ava nce sur to us ses concurrents.
Avec le travail que vous avez déjà réalisé, on pe ut estimer qu'il vous fa ut environ 5 min pour établir ce résumé. Dès lors , les 15 min qui vous rest e nt devront être consacrées à : • sélectionner l'as pect du document que vous choisirez de souligner, • approfondir les points sur lesquels vous voulez insister ,
• vous assurer que vous maîtrisez bien le lexique dont vous aurez sans doute besoin, • réfléchir aux prolongements que vous, ou le jury, pourri ez donn e r aux idé es e t concepts contenus dans le texte, dans l'hypothèse d'un débat. En ce qui concerne" L'accélérateur de découvertes ", on peut imagine r que les points susceptibles d 'être au centre d e l' e ntr e ti e n tourn e rai e nt probable me nt autour: • du fonctionnement du synchrotron , • des nouvelles possibilités qu'il offre, • de l'avenir de telles technologies. Vous pourriez, par ailleurs, faire état de la situation tell e qu 'e lle se présente dans votre pays, que ce soit à propos des ap plications que pourrait permettre un tel système, ou encore de la reche rche scientifique en général.
Étape 2. Déroulement de l'entretien (Durée 20 min) Vous devrez bien sûr, de même que pour le compte rendu, manier convenablement les outils linguistiques analysés dans ENVOL et LESTAGE, ainsi que le lexique, qui devra être précis et adapté au contexte, tiré du texte ou de vos connaissan ces pers o nnelles. Ainsi les réseaux lexicaux devront-ils être particulièrement bien maîtrisés, comme ici celui des termes utilisés pour la description du fonctionnement du synchrotron, qui risquerait d'être, selon toute évidence, au centre des échanges avec le jury. La durée de l'entretien étant fixée à 20 min, nous vous conseillons de ne pas dépasser 5 min pour resituer votre sujet.
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T. ........ cam"'l} Taçan", a laçai""
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Le déroul e me nt des 15 min res tant es dépendra des choix que vous aurez faits, à savoir: • Souhaitez-vous prendre l'initi at ive de l'échange et choisir de revenir sur un point du document sur lequel vous voulez vous exprimer ? • Préférez-vous laisser le jury déc ider à votre place du terrain sur lequel s'engagera l'entretien ? • Désirez-vo us qu e le d ébat s'articule autour de votre opinion sur le texte et les thèmes qui vous ont été soumis?
Sciences humaines et sociales En considérant que vous en avez déjà fait un compte rendu, réfléchissez aux prolon-
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• Aimez-vous mi e u x que les éc ha n ges soient axés sur vos connaissances person-
nelles ? Dans tous les cas, il vous appartiendra de faire en sorte que le jury comprenne clairement quelles sont vos options. Quels que soient les choix que vous ferez, vous devrez être en mesure d'exprimer un jugement ou une opinion, aussi bien que de relancer la discussion ou encore argumenter ou clore l'entretien. Enfin, votre préparation doit vous aider et non pas vous bloquer. De l'échange avec le jury peuvent naître de nouvelles perspectives a uxque lles vous n'aviez pas pensé. Sachez vous adapter à la situation!
gements que vous pourriez donn e r au texte de Louis Porc h e r " Le développement des médias ", lors de l'échange avec le jury.
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Le développement des médias
L
e dép lace ment des pe ro so nnes rétrécit la planète, mais il ne suffit pas à trans' former le monde en un village. Mc luhan attribue au surg isse' ment des médias et à leur explosion l'apparition du • village pla· néta ire " c'est-à-dire le fait que le monde ha bité soit devenu, paur tous, un lieu de proximité. Proximité simulée, certes, équiva· lent de proximité. quasi·proximi· té, qui s'accomplit par le dépla· cement des choses à domicile. les choses et les gens viennent et consti tuent autour de moi, un vil· loge.
là est le paint impartant. C'est à l'endroit où se trouve le téléspec· tateur que se situe le cen tre du monde, que les forces conver· sent . Il y a donc une sorte de palycentrisme infini qui regroupe les mêmes villages autour de téléspectateurs différents. la planète est à la fo is un village et un ensemble de villages. Elle forme une sorte de confédération, cha· cu n an imant personnellement le village que les médias constituent autour de lui. Ceux-ci fournissent à chacun le même matériau paur qu'il construise son propre village qui ressemble à tous les autres, point par point, ma is s'en dis' • 113 •
tingue paur le regard de celui qui reçoit les images. Pour Mclu han. ce son t trois grands médias qui transforment le monde en un village planétai' re. la radio, le téléphone et la télévision sont les instruments de cette construction. Ils sont tous les trois dotés de deux capac ités fondatrices: l'ubiquité et l'immédiateté . Ils créen t tous les trois l'effet de • proximité du lo in' tain " abol issent tous les trois les di sta nces et rapetissent ensemble, le monde. le télépho· ne posséde une caractéristique essentielle: il est le seul à rester constamment dans la dispanibili'
T .. . .... té de l ' usager, élaborant et garantissa nt l'au to nomie de celui-ci , instrument de san intervention aelive, obéissant à son rythme, outil de sa liberté d'action. Il est vraisemblable que si Mcluhan avait connu les développements informatiques des dix dernières années, il aurait indus l'ordinateur parmi les ingrédients qui composent le village globol. Il est même probable qu'il aurait perçu les interconnexions multiples qui sont nées let continuent de naître) entre ces quatre médias. La planète devient un village parce qu'aucun événement du monde ne demeure, potentielle-
cam,,'" Taçan", etJaça"", 1
ment, ignoré de qui que ce soi!. Ce qui se déroule loin est traité de 10 même manière que ce qui se passe au coin de la rue. La télévision écrase les distances, ce n'est pas vraiment une abolition , c'est l'aelion de ramener tout à la même unité. Tout possède, pour le spectateur, le même degré de proximité. Tout se trouve à portée de l'œil comme fouI, dans un village, est à la portée de la main . Une aven ture du monde se crée ainsi. Rien ne m'est définitivement étranger Un effet de décentration fort s'exerce par ce truchemen!. Il existe quelque chose • au-delà des monts qui bornent
cet état " je ne suis pas véritablement le centre du monde. La géographie universelle est à ma porte, et même pénètre chez moi. ~horizon recule, les limites de la planète contribuent à définir ma propre localisation, à me situer un parmi les autres innombrables et différents. De même
LEXIQUE abolition : annulatio n. circonscrite: cernée, ento urée.
L ... uomme Envol
que mon village est déterminé por les autres villages alentours, de même
ma contrée est
circonscri te por celles qui l'environnen!. loui~
PORCHER, Télévision, cu/lute, éducolioo, 19Q4, Éd. Armand Colin
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Les mots soulignés dans le t exte sont expliqués à la suite.
S
par ce truchement: par l'intermédiaire de. potentiellement : qui pourrait être r éalisé si les conditions étaient r éunies. ubiquité: faculté d 'êtr e présent en plusieurs lieux 3 la fois. (voir SOLUTION en page 120)
Solutions des « À votre tour »
quement après « prenons un facteur majeur ».
1. Organisation
• Commentaire 5 : « Vou s avez aussi évo· qué . .. corps et de la santé ... » Réponse 5 : « Voilà pour les troi s tendances structurelles, les trois tendances principales: le niveau scolaire, 1'« économisme », et le « souci du corps ».
À votre tour n'
1:
1H - 2 G puis B
3E - 4C - 5F 6D-71 puisA Les mats soulignés indiquent le lien entre une question et une réponse au entre une réponse et une question . • Question 1 : ... Ia fin de la « société de consommation }) ? Réponse 1 : C est plus compliqué ... « On ne reviendra pas aux modes de con sommation des grandes années » • Question 2 : Quels sont ces « changements sociologiques lourds » ? Réponse 2 : - Premier exemple : la maison individuelle ... reste une forte a spiration ... la bloquent. Mais si ... or. .. on dépen se beaucoup plus en équipement de la maison . .. le besoin impérieux de s'évader s'efface. - Second exemple : la/ taille des ménages... erreur . .. petits ménages consomment plus ... • Question 3 : « Ces deux tendances... » deux dont il est question dans réponse précéden~ Réponse 3 : « ... autres tendances... » • Question 4 : « Outre le niveau éducatif quels sont le s autres facle urs struclurels ? Le « niveau éducatif apparaît dans la réponse précédente « Prenons un facteur majeur: l'élévation du niveau scolaire ». Réponse 4 : « Le second facteur » vient logi-
• 114 •
• Question 6 : « Vous ~ crayez ? » « le » remplace ce qui précède la question « La société de con sommation est fin ie ». Réponse 6 : Le mot « con sommation » est repris : « la con sommation repartira ... » Dernière question: « Dans l' hypothèse ... quels domaines... plombés » ? Plombés = bloqués Réponse dans l'ordre : - « ... des domaines comme le meuble ne repartiront jamais .. . - « Un autre secteur durablement atteint ... » et les aides visuels en italiques : « Primo » ••• « Secundo » - « Les hommes dans les entreprises ... porter un costume et une cravate. Cela ne se fa it plus du tout ... » - « Les seuls chez qui continuent à sévir des « impératifs sociaux catégori els » sont les adolescents . »
À voire tour n' 2 : 1. Un nouveau matériau: « ... de matière fonctionnalisée .. . » 2 . « matériaux sur l'étagère » : dont il faudra « attendre le déblocage de la chaîne » 3. « Comme les supraconducteurs . .. » 4. « L'acier » par exemple .
• 115 •
7:. . . . .. .. camlne- rEn,iJ{ll
'E.. ...... œ mme- rEniJo.l
5. « ... des bas nylon ... réseaux ... fibre optique ... » 6. plan:
1" partie: -> ... « à l' infini » : les nouveaux matériaux
définition et exemples 2' partie: « En somme ... la lutte est repartie» a. Définition et caractéristique d'une nouvelle discipline b. Passage de l'état « objets nouveaux » à « matériaux nouveaux» :
sont facteurs de conformisme précoce. Principes: paragraphe 6 : pour lutter la science doit donc ... le rôle de l' État ne pourrait-il être ...
6. a. Rationalité in strumentale et administrative : subordination de la science à l'efficacité pratique. Rôle des médias : ils favorisent certains secteurs au détriment des autres. b. La science doit garder son autonomie. L' État doit garantir et promouvoir les projets originaux.
• matériaux nouveaux à part entière • matériaux à maîtriser
• matériaux dont les domaines d'application sont à explorer
2. Lexique
c. Exemples d '« anciens» matériaux qui
1. Les mots en correspondance. « Cambe d'Arc. »
deviennent des « matériaux avancés »
3' partie: Le dernier paragraphe. a. Évolution dans les matériaux modification de nos habitudes.
= pragrès =
peintures » .
ligne de la seconde
3. Une des grandes émotions de son existence. Une des choses les plus admirables. La stupeur, l'incrédulité: c'était trop beau.
celui qui respectait les rites et les usages de l'église anglicane. Il a ensuite désigné le respect étroit ... Depuis la notion a évolué. On l'entend désormais comme passivité ...
4. a . Alfred Wegener Marcelin Berthelot b . - refus de la théorie de la dérive des continents
- refus de la découverte de l'électron , de la théorie atomique c. - un météaralagiste ne pouvait intervenir dans le domaine des géologues: cloisonnement des sciences. - abus de pouvoir et de prestige; on ne peut pas remettre en question les vérités établies. 5. Explications : paragraphes 5 et 7 : les fondements permettent de comprendre, les médias
2. « les Fraudes» : frauder - fraudeur - vol voleur - voler - dérober - s'approprier. « les Fraudes aux technologies de l'inForma-
fichier - espionnage - pénétrer dans un fichier - informations secrètes - code confidentiel imitation - contrefaçon - détournement d'argent - crime - criminel - délinquant. « pré;udice » : vol - tort - perte financière secrets découverts/ révélés. « services de police» : inspecteurs - commis-
1. Première partie du texte : 1" calonne et 1"
3. Apparu au début du XVII' : le mat désignait
vite - se faufiler, se glisser dans un trou - disparaître. « inFormatiques» : informaticien - analyste ordinateur - programme - programmeur logiciel - mot de passe - code - dossier fichier - disquette - écran - touches - virus informatique - etc. : mots du domaine de l' informatique.
1. Le titre n'est pas explicite. On pense à une
À voire tour n° 3 :
b. Développement de la pensée scientifique: paragraphe 3 et 4
ger f croquer f avaler. « souris » : se sauver - échapper - courir très
visite.
Un réseau de grottes ornées au paléolithique. Une « grotte préservée « dans son jus » ... avec ses « vestiges et artefacts contemporains des
2. a. Évolution de la nation : paragraphe 2
1. « Le ;eu du chat et de la souris» « chat» : poursuite - chasse - attraper prendre - saisir avec rapid ité et force - man-
tion » : pirate - piratage - val de dossier, de
2. Un lieu-dit, à Vallon-Pont-d'Arc en Ardèche.
b. Surprises dans le futur
2. L'inférence lexicale. « Le ieu du chat et de
la souris»
4. Vous en êtes sûr - il s'agit bien - aucun doute - les preuves sont multiples et évidentes - cela (. .. ) ne peut pas avoir été fabriqué. Les faussaires ne peuvent ni flotter dans les airs, ni introduire des échelles {... } sans 'aisser de traces.
5. Impossible d'assurer qu'ils ne faisaient que ça - La maîtrise (. .. ) est évidente - de très grands artistes - un statut spécial - un statut de chaman. 6. Plusieurs techniques - trucs - suggérer la profondeur {... } le relief, voire le mouvementempilées de plus en plus serrées dans le lointain - une tête de trois quarts (. .. ) parmi d'autres de profil - une patt.e {... } avec un luxe de détails {.. .}, l'autre {... } esquissée. 7 . découvrir - on trouverait forcément beaucoup de choses - {des} méthodes d'investigation, de télédétee/ion - des quantités de merveilles inconnues.
• 116·
saire - enquêteurs - enquête - enquêter - surveiller - suivre - arrêter - arrestation.
le « chat inFormatique» peut donc être un palicier.
{répercussions sur la santé}. 2. Causes: Quatre polluants: ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre, particules en suspension - air sale - pollution - les gaz d'échappement {avec le} royonnement solaire - le trafic automobile - les embouteillages - les saletés - l'essence.
3. Personnes concernées : les enfants - les pédiatres - les pneumopédiatres - les épidémiologistes - les statisticiens - les professeurs de médecine - les observatoires - des organismes comme: Airparif, Erpurs, le pro;et Aphea, l'OMS. 4. Conséquences: consultations - traitements hospitalisations - décès - arrêts de travail urgences pédiatriques.
5. Sofutions : procédure d'alerte - veille sanitaire - enfants pas au niveau des pots d'échappement - pas de ;ogging le soir - pas d'embouteillages - des moteurs plus propres l'essence sans plomb.
3.2. Les réseaux lexicaux: textes qui décrivent une expérience. « Fusion froide»
1. bouFFées de chaleur - chaud - chaleur dégagement de chaleur - calorimètres - avo~ chaud - température - {Feu - soleil}. 2. Fusion - violence inouïe - manière explosive, destrue/rice - bombe H - hydrogène - deu -
3. Internet: un réseau informatique Un casse: un vol Un limier: un policier Un sésame: un code d'accès au(xl fichier(s) Des chausse-trappes: des pièges Des systèmes de cryptage : des systèmes pour rendre les messages incompréhensibles à ceux qui ne doivent pas y avoir accès.
3. 1. Les réseaux lexicaux : textes qui exposent un problème.
térium - réaction - énergie emmagasinée -
énergie Fulgurante - Fission - rayonnement cosmique - rayon laser - à Froid. 3. élee/rochimistes - physiciens - chercheurs équipe{s} - travaux - expérience - reconstitutions - problème {résolu} - méthodes {de domestication} - idée - imaginer - apporter une preuve - lois de 'a physique - éprouvettes - voltamètres - calorimètres - émission de neutrons - résultat - conclusion.
« Voilà pourquoi vos enFants toussent »
,. Maladies : toux irritative - rhinites - siFFlements respiratoires - inFee/ions récidivantes aFFections {atypiques} - pathologies respiratoires {... } cardiavasculaires - aFFee/ions pulmonaires - asthme - affections des voies respiratoires inférieures - maux de tête - pathologies chroniques - risques d'être malade -
3.3. Les dérivations.
A. « Voilà pourquoi vos enfants toussent» 1. polluer - pollué - pollution _ polluant tousser - toussent - toux - tousseur. 2. - pédiatre: médecin qui soigne les enfants (de « ped» = enfant)
• 117 •
'E..
.. camme- rEniJol
- pathologie: ici: maladie, affection, problè-
me de santé cor ce mot est associé aux termes de « respiratoires, cardiovasculaires ». (patho = maladie, logie = science »> science qui a pour objet l'étude et la connaissance des causes et des symptômes des maladies). - épidémialogiste : « épidémi » + « logiste » : personne qui étudie les causes et les conséquences des épidémies. - pollinisation: « follen » + « isation » : fécondation du pisti des fleurs par le pollen (lorsque le pollen est, « vole » dans l'ai r) .
B. « Fusion froide» 1. chaud - chaleur - calorimètre - avoir chaud.
3. Il reste ô prouver comme l'explique Judith Melki que « la maladie serait causée par une mutation du gène déterminant. Sa gravité étant ensuite modulée par une mutation du gène NAIP. Ce serait la première fois qu ' un tel
S
F...... comme Façons et façons
mécanisme est mis en évidence chez l' homme ». Ils ont décidé aussi de réexaminer le chromosome
5.
4.
L'ASI : « L'amyotrophie spinale infantile est une maladie monogénique c'est-ô-dire provoquée par un seul gène anormal. Or les deux équipes ont découvert qu'il y a en fait deux gènes responsables. »
5. Les implications immédiates sont très
À voire tour n° 1 FRANCE, Â CES
appareil d'électrolyse, la fusion du deutérium, avec production nette d'énergie, et cela à Froid, c'est-à-dire à température ambiante ». - La fission nucléaire: c'est le Fait de « briser les atomes trop gros ». - Le deutérium: c'est « ,l'hydrogène lourd» 3. atomes légers: comme l' hydrogène atomes moyens: comme le fer atomes lourds: comme l' uranium
« AfFAIRES )) ?
pourquoi? ENTRÉE DANS UNE NOUVEUE PÉRIODE ----------~
concrètes : la mise au point très prochaine d' un test de dépistage précis facile ô utiliser.
2. - La fusion froide: C'est « ... avec un simple
Évolution historique 1. Un e pratique est léga le.
COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ, EN
EST-CE CE
... 2. Une loi la rend illégale,
PHÉ~OMÉNE QUI TOUCHE
mois elle est tolérée, y compris par les tribunaux.
lA CORRUPTION?
OUI COMBIEN DE TEMPS VA DURER CETTE
conséquences
3. « l 'illégal toléré » n'est plus toléré, mais poursuivi, et - .... condamné.
PÉRIODE PLEINE D'AFFAIRES?
lONy TEMPS-
À CAUSE DE 2 FAITSDE PROCÉDURE:
pourquoi?
4 . - Un électrochimiste (électro + chimiste) . s'occupe de l'étude et de la technique des applications industrielles de l'électricité. - Un calorimètre (ca lori + mètre) : appareil qui mesure les quantités de chaleur (dans les phénomènes d'échange). - Un voltamètre (volta + mètre) : appareil qui mesure les différences de potentiel en volts.
(Ex. : la torture sous l'ancien régime)
En matière dl abus de biens sociaux et d'obus de confiance la prescription ne commence à courir que du jour où les faits sont découverts. Les dossiers sont compliqués et nécessiten t de s informatio ns approfondies qui vont en cassation ou en appel.
COMMENT ÉVITER CElA ?----I---"=====
Des hommes politiques et des sociétés cotées en bourse sont impliqués.
t
La société se fragilise
•
L'équilibre du pays est me nacé
= -------------'
quoi ? À votre tour n° 4 : 1. L'embarras des chercheurs: « Le gène SMN de l'équipe française ... Le gène NAIP de l'équipe canadienne ... sont tous deux situés sur le bras long chromosome 5 , mais il s'agit bien de deux gènes différents. Une découverte qui bouleverse totalement ... » 2. Les chercheurs sont absolument sûrs que « SMN est bien le déterminant principal de la maladie ».
• LA RÉFLEXION DOIT SE FAIRE AU NIVEAU POLinQUE
2 CONDITIONS PRÉAlABLES: • Améliorer le régime de prévention. • Perfectionner le système de détection des infractions. (Ex : renforcer le Service central de lutte contre la corruption)
• ILFAUT RECONNAÎTRE CE CHANGEM EN T ET MARQUER SYMBOLIQUEMENT LE
PASSAGE À UNE AUTRE PÉRIODE
QUEUES SONT VOS PROPOSmONS ? • l 'opinion publique se rendra consequences • IL FAUT ARRÊTER CE PROCESSUS '--------"===t-===------c~ compte que les nouvelles D' UN E FAÇON ACCEPTÉE PAR affaires portent sur des faits l ' OPINION PUBLIQUE anciens.
On pourra « tourner la page»
• 118 •
• 119 •
camln.e- Taçanw etji:r.çanô_ 1
À votre tour n° 2 Dans le cas du texte de louis PORCHER, « le développement des médias », vous aurez certainement noté que le titre de l'ouvrage dont il est extrait, Télévision, culture, éducation, vous
permet tout naturellement d'entrevoir quels prolongements vous pourriez donner à votre compte rendu . En effet, le développement des médias mis en rapport avec les problèmes concernant la culture et l'éducation ouvre une nouvelle perspective qui ne peut que déboucher sur un débat fructueux et fournissant matière à discussion.
l. les rapports télévision/culture. • De quelle culture parle-t-on? • Quelle part la télévision prend-elle dans la satisfaction des aspirations culturelles de chacun? • Quelle part pourrait-elle prendre? etc. 2. les rapports télévision/éducation? • Quelles sont les utilisations actuelles de ce média dans l' institution scolaire ? • Comment les jugez-vous? • Qu'apporte et que pourrait apporter la télévision à l'école? etc.
Attention, rien ne vous contraint, comme c'est
ici le cas, à orienter votre trovail en fonction des indices fournis par le document. Si vous désirez diriger l'entretien vers d'autres thèmes, en rapport avec le texte, et au xquels vous tenez, n'ayez aucune hési tation , bien au contraire.
Une fois votre choix établi , votre première tâche consistera à noter vos réflexions et à vous efforcer d'y menre de l'ordre. Ainsi, en ce qui concerne le texte de louis PORCHER, cela pourrait donner:
Vous avez donc dégagé 2 grands axes de réflexion , au sein desque ls vous avez relevé quelques points qu i vous intéressent plus parti culièrement. 1\ vous reste à présent à indiquer pour chacune des questions que vous avez soulevées, et ceci de façon simple et brève, votre opinion et les arguments qui la motivent. Vous disposerez de cene maniè re d' un « aide-mémoire » sur leque l vous pourrez vous appuyer et puiser au cours de l'entretien .
• 120 •
L
es candidats qui désirent s'inscrire au Diplôme Approfondi d e La ngue Française (DALF) ma is qui ne souhaitent pas passer les différentes épreuves composant le DELF, peuvent se présenter à une épreuve spécifique" d'accès au DALF ".
L'arrêté ministériel du 22 mai 1985 indique: " peuvent être ( ... ) être disp e ns és du DELF les ca ndid a ts qui ont sat isfait à un examen de contrôle correspondant au niveau de l'unité finale de ce diplôme» (Unité A6). Dans la pratique, compte tenu de la particularité de l'Unité A6, la grande majorité des centres d'examen, en France et à l'étranger a opté pour une évaluation des conna issances en langue et des différents savoir-faire que l'on retrouve dans les unités A3 - A4 AS - A6 (cf. exemple d'épreuve ci-après). Les candidats peuvent se reporter aux manuels correspondants, dans cette même collection. L'épreuve d'accès au DALF peut ainsi comporter: - des exercices grammaticaux ou lexicaux, - des phrases à compléter ou apparier, - un texte à remettre dans l'ordre, - une rédaction de lettre, - un compte rendu oral ou écrit, - etc.
• 121 •
Exercice 2
Exemple d 'épreuve d'accès au DALF (présentée en dispense du DELF) Centre d'examen de ZURICH (Suisse), 1991.
Les JO éléments de phrases ci-dessous sont à associer 2 par 2 de façon à former 5 phrases cohérentes par le sens et correctes par la syntaxe. Écrivez les 5 phrases en question, en ajoutant, si besoin est, les mots qui manquent :
Épreuve écrite: Grille de notation Première partie Ex. 1 : 1 point par phrase correcte Ex. 2 : 1 point par phrase correcte (association et rection) Ex. 3 : 1/2 point par mot juste
5 5
la
Deuxième partie 1 point par verbe bien choisi 1 point par verbe correct (temps et forme) Troisième partie Ex. 1 : point par réponse juste Ex. 2 : la points pour l'expression - correction de la langue - contenu (idées) - élaboration (articulations)
2. j 'espère bien ........ .
B. sortir à l'heure.
3. Finalement, elle a réussi
C. sortir de l'hôpital bientôt.
4. Nous avons décidé ...
D. se sortir de ce mauvais pas.
5. Avec toutes ces agressions, on finira
E. sortir le dimanche seulement.
20 1. ........ . .. . . .. .. . .... .
la
2. .......... . .......... ..
5 3 2
A. ne plus sortir le soir.
20
10
10
1. On est pressé, arrange-toi ...
la
20
3....... ... ........... . .... . ........ .
4. ........ .. .. . .. ...... .. .. . ... .... . ... .. .... . ..... .. ....... . .. .. .
Quatrième partie Ex. 1 : lettre - présentation - contenu
5.
2
3
- correction
5
Ex. 2 : curriculum vitre - présentation - contenu
5 3 2
- correction
Exercice 3
la
Complétez le texte ci-dessous avec des mots qui conviennent.
la
20
Note globale :
/80
Note final e (: 4)
/20
PREMIÈRE PARTIE
Dans ... grands magasins, il y a parfois trop ... choix. On entre avec une idée bien arrêtée, et final ement on ressort avec .. . marchandises qui ne ré pondent pas à votre attente, en ayant .. . le double de la somme prévue. Heureusement, ... exi ste .~ . sociétés .. . consommateurs comme .. . nôtre, qui comparent .. . pri x e t... qua lité .. . tout es sortes ... articl es ... li sant cha qu e mo is « .. . Magaz in e .. . Consommateur ", vous pourrez sélectionner en toute connaissance de cause ... meilleurs produits ... meilleurs prix. Plus ... surprises désagréables : vous effectuerez vos achats en toute tranquillité ! Suivez nos conseils, ... vous laissez pas abuser ... la publicité.
Exercice 1 À vous de terminer à votre gré les six phrases suivantes, de façon qu'elles soient cohérentes et
correctes:
DEUXIÈME PARTIE
- Parle plus fort , pour que
Dans le texte que voici, il manque JO verbes. Ceux-ci figurent ( à l'infinitif) dans la liste de 20 qui fait suite au texte. À vous de choisir les JO verbes qui conviennent, et de compléter le texte en mettant les verbes en question aux temps voulus: Le matin de l'excursion, mon réveil. .. plus tard que prévu. j' ... juste le temps d'avaler un café et je .. . à la gare, où notre professeur nous ... rendez-vous. Tout le monde ... déjà là. Il ... quand nous .. . en route, mais heureusement le temps, .. . par la suite. Le soir, quand nous ... , tout le monde ... content de sa journée. j'espère que l'année prochaine, on ... recommenCer.
- Si j'avais eu le temps, .......... . - j 'ai beau manger le moins possible,
......... . .. . .. . .. .......... . .... -.-... ....... .... ..... . . -.-... ' . , .. - ... ... ... .. .. .. .. .. .. ... - , ... . ' . , ..... . .
- On partira dès que ... . ............. . .... .. .. .... ..... . . ... ....... ..... .... ...... ... ..... .. . . ........ . . . .. . ..... . ................... . . .. . .
- Notre appartement actuel est bien plus • 122 •
• 123 •
(pleuvoir - jouer - être - avoir - courir - rester - sonner - visiter - donn er - rendre faire - se mettre - s'améliorer- rentrer - faire meilleur - pouvoir- prendre - venir paraître - frapper)
4. D'après le contenu de l'article, le nombre des victimes d'accidents de la route en 1989 était approximativement:
a () 226 000 TROISIÈME PARTIE
b () 236 000
c () 246 000
Exercice l Lisez l'article de presse suivant (Le Monde, 8.2. 1991):
5. Quelles mesures a-t-on prises récemment en France pour améliorer la sécurité sur les routes?
••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• 10 289 personnes onl Irouvé la mari sur les roules en 1990 110 528 l'année précédenlel . 226 160 onl élé blessées el le 10101 des accidenls a élé de 162 573. Pourlanl, la sécurilé rou· lière s'est nettement améliorée au cours de l'année dernière el M. Georges Sarre, secrélaire d'Éloi chargé des Iransporls, peul, à iusle lilre, souligner qu'il s'agi l • du meilleur résultaI depuis trente ons ~. Si l'on addilionne le chiHre des lués el celui des blessés, on conslale un recul de 4,2 % por rapporl à l'an· née précédenle.
II foui remanier à 1961 pour Irou· ver des chillres équivalenls . • Or, depuis, la circulolion 0 progressé de 300 %, explique M. Sarre, elle nombre des véhicules esl possé de sepl millions à vingl·sepl millions. ' Seule l'année 1987 avail vu un nombre de lués inférieur 19 8551. le nombre des tués a commencé a diminuer à portir de l'aulomne der· nier: - 4,5 % en oclobre, - 10% en novembre el - 24 % en décembre. la campogne de cam· municalion précéda ni l'applicalion de la réduclion à 50 km/h de la vilesse maximale en ville el du pori obligaloire de la ceinlure de sée"
rilé aux places arrières des véhicules semble avoir joué un rôle dans celle amélioration. La France se classant toujours aux derniers rangs des pays induslrialisés en matière de sécurité routière, M. Sarre enlend poursuivre el mulliplier les campagnes de communication sur l'apprenlissage de la conduile accompagnée el sur l'introduction du conlrôle lechnique obligaloire des véhicules, le 1" oclobre 1991 el du permis de conduire à poinls, le 1" ianvier 1992.
6. Les raisons pour lesquelles la situation s'est améliorée sont avancées avec prudence. Relevez le passage du texte qui le montre.
7. Quelles autres mes ures comptent prendre les autorités français es dans un avenir proche? (Citez-en 2)
AU . Le /ll'onde, 8 févrierl 991
8. D'après le contenu du texte, qu'est-ce qui est le plus efficace pour améliorer la sécurité sur les routes : les mesures prises par les autorités, ou la publicité faite autour de ces mesures ?
Répondez maintenant aux questions que voici: 1. Trouvez un titre à l'article.
9. Les résultats de 1990 en matière de sécurité routière sont meilleurs, mais ... Il y a un (( mais n, Lequel ?
2. Pourtant (ligne 4) exprime une opposition. Qu'est-ce que l'auteur de l'article oppose ici?
10. Quelles sont les intentions du secrétaire d'État fran çais aux Transports? 3. Laquelle des 3 affirmations suivantes est la plus proche de la réalité? a () En 30 ans, le parc automobile français a été multiplié par 2 b () En 30 ans, le parc automobile français a été multiplié par 3 c () En 30 ans, le parc automobile fran çais a été multiplié par 4
Exercice 2 Dites (en 100/ 150 mots environ) ce que vous pensez personnellement des chiffres avancés dans l'article. La situation en matière de sécurité routière est-elle comparable dans votre pays.
• 124 •
• 125 •
QUATRIÈME PARTIE
Lisez l'annonce suivante:
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
JOBS D'ÉTÉ 'INTERUNI, association internati onale d'universités et d'organismes culturels, propose son programme Voyage et Travail 1991. Il permet aux étudiants âgés de plus de dix-huit ans de trovailler duront l'été en Fronce. Avant voire
L
déport, l'association vous fournit une liste d'employeurs habi lités à recevoir des étudiants étrangers, des lettres-types et des modèles de CV.
Sont aussi organisées des sessions d'informalion sur les conditions de travail et de vie en France. Un COf-
respondanl de l'associalion esl disponible sur place en cas de nécessilé ou d'urgence pendanl Ioule la durée du séjour. Renseignements à :
INTERUNI, Voyage el Travail, 1 Place de l'Odéon, 75006 Poris.
Exercice l Vous êtes intéressé(e) par les possibilités qu'offre cette association. Vous rédigez une lettre pour demander des détails, indiquer vos goûts et préférences.
.. .. - ...... . .. ...
. .... . . ... .
_
. ... . . - ,_ .. . .. . . . . ... .. .. . . _
Édition: Gilles Breton
Exercice 2
Couverture: Jean-Paul Gruyer
Rédigez le curriculum vitœ que vous joindrez à votre lettre.
Conception et réalisation: Wok
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© ClE international, Paris 1995 -ISBN 2.09.033612.9
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