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I NTRODUCTION, TBXTE CR ITIQUE, TRADUCTION 1(T NOTES
••• Jean-Noel GumOT 1
1
A,rlg4 de l ' Un!uu,lIt, Doc/CUI' tI Ldlra
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LES tO IT IONS D U CERF, 29, BD DI! LATOU R-MAUBOURO, PAR IS
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Ce volume a lU pripart d mi, au point pour l'impre"lon ail« le C(lnC(lurr d. f l n.flllui du • Sourcu Chrillennu .
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Q Us Editions du Cerf. 1980
ISBN 2-204-01665-9
AVANT-I'Roros
Ceux. qui ont. en mains le volume du Comnumlaire ,ur l saie (Kommenlar :1.1 J esaia) de TModoret de Cyr, édité par A. MOhle, en 1932, à Berlin, dans les Millûlungell du Sepluaginla-Unltrnehmens (Bd. V) de l'Académie des Sciences de GOt.tingen, s'étonneront peuL-être que nous ayons reproduit intégralcment. dans la présente édition, avec le texte grec publié par cet auteur (décédé en 1971 ), son appa rat. des chaines et. son apparat. critique, et. que, dans son Int.roduct.ion, notre collaborateur J.-N. Guinot. ait repris toutes les données essent.ielles fournies par MOhie dans sa propre introduction sur le manuscrit de ce texte. Cela n'a pas été décidé avant. qu'une assez longue enquête nous ait. prouvé que les exemplaires du livre publié en 1932 étaient act.uellement ra rissimes et. que ' l'éditeur avait depuis longtemps disparu. De plus, M. le Professeur Dr. R. Hanhart., Leiter des Septuaginta-Unternehmens der Akademie der Wissenschaften in GOttlngen, nous a fait. connaltre le plein accord de sa Commission pour que nous reprenions le mieux possible l'édit.ion de MOhle, dont il a bien voulu, à plusieurs reprises, vérifier pour nous l'ex.actitude sur les photographies du manuscrit conservées à GOLtingen. Qu'il veuille bien êt.re assuré de notre vive gratit.ude pour les réponses qu'il a pris la peine de donner à toutes nos quest.ions et. pour toutes les recherches qu'il 0. faites à notre demande. Jean-Noll Guinot. s'est. donc elTorcé de C(Jnserver tout ce qu'apportait de neuf un ouvrage aujourd'hui introuvable, en y joignant nat.urellement. ce que réclamaient.
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AVANT-PROPOS
les normes de la collection «Sources Chrétiennes t : une introduction sur l'exégèse de Théodoret, une traduction française et des notes. Les lecteurs apprécieront certainement son apport personnel à cctte édition: il est fond é sur une conn.ussance approfondie de l'œuvre exégétique de Théodoret.
INTRODUCTION
CHAPITRE PREMfER Cl.
MOND ÉSERT
LE COMME NTAIRE SUR JSAIE DE TH€ODORET DE CYR
La vie de Théodorel (393 - circa 466) et son lemps 1 se conCond en partie avec l'histoire de l'l!:glise au v' siècle, du moins pour la période qui va approximativement du concile d'l!:phèse (431 ) à celui de Chalcédoine (451). L'évêque de Cyr fut, en efTet, au cœur de la querelle doctrinale qui opposa Antioche à Alexandrie à l'occasion de l'hérésie nestorienne. Dès 430, à la demande de J ean d'Antioche, Th6odoret devient 10 ch:.mpion ùes OrîcnLnux en réfut..ont Ica Anal"~ mali3mu que Cyrille d'Alexandrie vient de lancer contre 1b6)doret
1.
Sur la vio el l'acUvlt6 de TModorel, on pourra contult.or
Tlltod()l'fll do P. GAlII"SII (P G 84, 89·198, Pari. 1684); la Diuu/lll10 d, "i/II d uripli, Tluodfll'e1i (PG 80, 35 A - 66 B, Ha ll6
l'H~/ori(l
1169) d. J . L. SC KUUIS (et non do Jacquel Sirmond commo on l'a plU'to~ k rill i lOI pagea colUler6u .. Tb6odo~ t par L. S, La NÂlK ns TILLEMOKT au L XV (1111 ) de se. Mtf1Klfru [JOW' Iel'1llr 4: ,'11/"01... rcdû;lI.liqur du.~ pruniu. ,iUlu, 16 val., Paris 1693·1112 (p, 201340 et les DOlo. p. 668-818) j la biographie do Th6odorot 6eri1o par J, H. N EwMAK, Hilloricoi Skdcllu, vol. Il, p. 303-362, London 1816. Aucun do ce. travaux ancien. ne d~pellle touleroil do recourir il. ceux de P. CAKIVIST, notammont .. son HI,loire d'un, fnlnprl .. apologtllfJu, au y. IlUl, (tb'"l, Paris, Bloud el Gay 1958, .t il. l'int.roducUon do son kliUon do la TAûGpeuUfJllc du fM/adlu IIdJtnifJllu, 2 val., SC 61, Paril I958.
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INTRODUCT ION
LE COM MEN TAIRE SUR l SATE
Nestorius, mais qui atteignent en réalité l'ensemble des an tiochiens. Désormais la carrière de ThéodoreL est. étroitement. liée au déroulement de ce connil. cllriatologique: principal art.isan de l'Acte d 'Union ent.re Antioche et. Alexandrie en 433, Théodore!. est. déposé en 449 au Brigandage d 'gphèse, puis exilé, avant de retrouver son siège et de voir SO D orthodoxie reconnue au concile de Ch alcédoine qui met un terme à cette longue querelle. I! Callut bien des lut.Les et. des déchirements avant. que
l'un des plus grands exégètes de l'antiquité chrétienne 1 . Par son étendue, l'œuvre exégétique de Théodoret est considérable. L'évêque de Cyr a inl.crprété presque Lout l'Ancien Testament, sous lorme de commentaires l uivis ou de recucils de t quaestiones, destinées fi éclairer certains passages obscurs ou difficiles. Il tl également donné un commentaire suivi des EpUr u de S. Paul'. D'une telle entreprise exégétique, poursuivie de façon aussi méthodique, on trouverait peu d'exemples chez les Pères grecs. Or cette œuvre immense nous est parvenue dans son intégralité. Ce ne saurait être uniquement l'effet du hasard. L'examen des Chatnes prouve que l'on tenait en grande estime les commentaires de ThéodoreL Autant que la qualité de l'interprétation, la longueur raisonnable de clmque ouvrage a dû très tôt favoriser des copies intégrales :
chaque parU se rendi t. compte que le conflit. tenai t. peuL-êt.re plus à des différences de formules qu'à des conceptions
fondamentalement opposées. A ceLLe prise de conscience p rogressive, Théodore!. ne fut pas étranger ; par son action et par ses écrits, il 0 grandement cont.ribué Il établir et Il préciser la christologie orthodoxe. Toutefois, plus encore que son rôle de premier plan dans ce conflit doctriet l'cxi&èse nal, c'est son œuvre exégétique qui a valu très tôt à Théodoret la réputation dont il a longtemps joui. Malgré des prédécesseurs aussi illustres que Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste et Jean ChrysosLome, Théodoret a pu passer pour l'un des meilleurs représentants de ce qu'il es~ convenu d 'appeler l', école. d'Antioche l et même, aux yeux de quelques-uns, pour Th~oret
1. Seules des rnlsons de commodité noue tonl consorver cetle a ppellation tout II. rai l Impropre pour désigner l'edgèlle anUoc hlenne. Il n'y eut jamab .. Antioche rien de com parable au Dldascalh d 'Alexandrie. On peul tou t au plus, en un sens lr6t large _ c'es t celui que nous ad optons - , parlor d'une. 6cole de pensée •. A la l ulle de S. Lu cien el de Doroth6e (cf, G. BARD Y, Ruherchu . ut' .a/nt Lue/.n d'AnIiO(h, eI.OII klJ/c, Parb 1936), lei ~t.ea anUoc hiens ont porUi II. la lettre du lexte el .. H l'6a ll l6 hialo rlqu e une grande attenUon j Ile onl voulu par III. te garder do co qu 'Ill conaidéralcnt chez certains alexandrins comme uno uUllaa lion excoNlve d e 1'a1I~rle. Su r cu quesUona, voir J . GUIl.l.IlT, • Le. 6X6gèIIe1 d 'Alexandrie et d'AnUoche. COntll l ou malentendu' " Rw. Sc. Rd. ,
11
t. 34 (1947), p. 2&7-802; su r 1'. 61:010 ' d 'Antioeile ell gIlM.ral, ct. F . VIO OU I\OU X, arL.• ~cole exégétique d'Alltioehe . In Did/ollllalr~ d, ID BilJl" t. l, Pari. 189 1, p. 683-687 j V. EI\IIO'''' ' • ~18 l b60loglque d'Antioche" DTC, l. l, Parb 1923, col. 14$-1439. 1. Te l CIIl l'avis d e Photl ui qui trouve 10 Ityle d e Th éodore! particulièrement b ien ada pté ou commenta ire IIXtlgéUque (PHOTIUI, BiblialMiu" M. n. Henry, cod. 203, t. III, Pan. 1962, p. 102-103). 2. PG 82, 35-878. Co commen\.uJrc CIIt lo K ul q ui nous &oit parvenu do ce ux que Théodol"Ct compOfa lu r 16 N.T. Sa date el t lnco r talno, ma ia peu t ~tro précls60 d·apNl.a deu x leLll"C1 d e Th60dol'(ll lt un ami a nony me (C/lN'Upondllnu, t. 2, SC 98, ép. 1 et 2). Dan. la pl'(lmlére lett re (id. , p. 20-2 1), Théodoret &olIicile l'avi. dlllOn corre.pondant l ur le commcnl.eire de S. Pa ul q u' il lu i a enyoyé peu do lemp. auparavant; la Icconde ( /d., p. 20-23) est une IlIlt.r6 de remerclemon lll po ur lei éloge. reçu •. Y. Azéma pelllO quo ce. d eux letlftl. &ODt I~remcnt anlêricurel .. 4"8, pubque la lellnl .. EuMibe d 'Aneyre (é p. 82, ibid., p. 198-20&) el t anl érleure II. "49 el que la JeUn au pape Léon (ép. 113, id. , 1. 3, SC lIl, p. 1)8-67) e. t datée de tept.octobro 4~ 9 ; or tou t.e. d eux tonl menUon d e te commenl.ail'll. D'suin part, comme la !)uaulio / in L w . (PG 80, 300 A) .. propol des ucrlflcel de la Loi renvoie 6galemenl au Commenla/r, d,. ~ptJru d, P aul, on peut pelllllr qu e co commcnt.ail'll elt poItérleur aux com menl.aire. de Tb ~ore l .ur J'A.T. el qu 'Il tau t lui attribuer une date voialne de ...... 7.
12
13
INTRODUCTION
LE CO;\I MENTAIRE SUR ISA tE
Théodoret. a été servi par sa concision. Toutefois, jusqu 'à nolre époque, la disparition de son Commenlaire sur Isaïe rendait. incomplète la série des interprétat.ions prophétiques. On ne pouvait connaItre ce commentaire que par le texte des Chalnes rassemblées et. éditées en 1642 par Jacques Sirmond. Le faihle espoir que conservait. ce dernier de voir retrouver un jour le ÛlxLe intégral de l'ln Isoiaml sembla rapidement. s'évanouir chez ses successeurs : on sc contenta donc de rep roduire son édition des Chaines' qui, suffisant à faire pressent.ir l'intérêt de ce commentaire, en faisaient déplorer encore plus vivement
dans le couvent. du très saint. Sépulcre (Mt'f6X~o'l TOi) r.«v«y{ou T«/f'ou)l; or, dans l'inventaire qu'il dresse du manuscrit. nO 17, on relève la mention suivante : t Folio 96& : Commentaire de Théodoret. évêque de Cyr sur le prophète !saie. Début. : El fÙv rlj'l c!J4UTOü X'fÀ. Folio 186& : Du même, (commentaire) sur le prophète Jérémie, eLe.1 t, Estrce parce qu'on s'est résigné à la disparition définitive de l'In ilaiam que la découverte du commentaire échappe à son auteur? En tout cas, si quelques années plus tard A. Rahl!s relève l'indication fournie par Papado poulos, c'est. pour s'interroger sur la valeur qu'il faut lui accorderl. Aussi continue-t..-on à dire que le Commenfaire aur Isaïe est perdu'.
la perte·, Pourtant, en 1899, dans le quaLa dkouvute trième volume de S8 BibliofMque de l 'ln ISlliam ch J érusalem, Papadopoulos-Kérameus publie la liste des manuscrits conservés à Constantinople 1. Sirmond i!:crit dalU sa préface (reprodult.e ln P G 80, 29·30) : • DaJU le second volume qui conUent l'interplitaUon du propMtet, atln d e compenser quelque peu la perte d es co mmenta ires ur l&ale qu'on ne Lrouve nuUe par~, noui avolU em prunu, .. cet mêmelChalnca lea pa.uage. qui portaient le nom de Théod oret. Puisqu'on ne Aurai t douter que ces demiera représentent la mo!Ue et [e IUC de tout ce que Théodoret avait krl! .ur l&alo, on pourra du moilll y r ecourir Ju.qu'à co qU'~PP QrQluo ['ouvmgo dDns SOIL [n~lI'ruJlt.(). Du reste, l'O.polr d'ontrer en la poneuion a disparu d epul. longlcmpl, al Je ne me trompe, chez lot Gree. eux·même.; en erret, pour se consoler do sa perle, ila ont entrepri. ~lcmont dei I::xtruU.. de celle nalul"tll dont noui noua fOuvcnelll avoir vu dOl coplea li. nome et il Parla, mals qui n'allaient pa. au·delà du chapitro XV d'I&alo .• 2. Nouvelle édiUon de. Chalnes de Sirmond en 1170 ; ce fOnt ellea que reprend J .·P. Migne en 1864 (PG 81,216-493 ). 3. cr. J.- L. SCIIVI.ZIl:, Dillutalio ... , PG 80, 56 0 : • Il faut I;l'IIndomenl déplorer que ne nOUI aoi~ paa parvenu dllll$ Ion intégralité le commentaire aU r hale dont nous n'avOIII que dCI !mgmenU. ; J. FusL BR, I mliluJ/onl6w Palrologiuc, Oenlpollto 1851, L Il, auquel J.-P. Migne empM.lnt.e sa No/illo hidwiUl ttlillullrlo (P G 80, 9-20) , déplore en dot tenn" prelque temblable. la perte du commenll\i", Iu r Iule f. Valde dOlendum cat... " p. 13, note 1).
1. P.o.p.o.oopo uwS-KÉII•.UIII:UI, Blbliolhiqut de J ûw(llun, 1. IV,
MollCOu 1899 (réimpression anutaUque, Bruxelles 1963). Lei VOlumet I V e~ V conliennen~ la Il,le det manuscrit.. coruerv6t au couven~ du trOt uln~ S~puICf(j de Constantinople qui f(jl~ve du Palrlal'CQ~ de Jéruaalem. 2. Le co mmentaire fu r Jule oocupe donc lei rOIlOf 96 .. 185 du ms. n· 17. Il u t aulvl dans le mime codex, selon lei IndlcaUons de Papadopoulo., du commentalrel d e TModoret lUI' J~mle et sur tzéchiel : • Folio 186- : Du mOrne, (comme ntaire ) lUI' le prophllte Jérémio./ncipit: XPll xaOà. Kol h "tO'!ç .. po~!.Ç p,(S).o~, KTÀ. Folio 315- : Du m~me, (commentaire) ur le pro ph6te tzkhlel. Inelpll: 01 !'h wii ow;«tTO'jU!o;v,>tTÀ. ; Il faudrait donc poUVOir comparer le texte du ma. l' .. celui qu e d onne Migne pour dire a'ila'agit du même commont.alre. 3. AUred nAULFII, Verzeiehni, du grlu;hi.ehen Hond.ehriflen du Allen Tulamenl3, Berlin 1914, p. 433;. D'aprœ Faulhaber, te commentaire n'Il pas Hé l'OLrouv6 SOUI une forme Ind6pendant.e. •.• Esl-cc que pllr ha&ard , .. ConltanUnople, dans le MOloc:hlon du Sain1--Stpulcre n. 11, Il n'y aurall pu une copie isolk' . 4. B... Ro a!'CIIEWRR, Hia/oin III/trai" de /'8gliu '1Il,lcnne, vol. 4,
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INT RODUCT ION
LE COMMENTAIRE SUR ISAtE
Sa véritable découverte est. due, en réalité, à August. Mobie. Chargé de préparer l'établissement. du t.cxte d' Isale en vue de l'édit.ion des Septante de GôtLingen 1 , MOhle cherche à connntLre l'état de la recension lucinnique chez les exégètes qui l'ont ut.i1iaee. Or Théodorct est de ceux qui citent. d'ordinaire int.êgraJement le texte qu'ils corn· mentent: la découverte de son ln I saiam serait donc précieuseS. En 1929, MOhle entreprend de photograp hier divers manuscrits des Septante au mont. Athos, à Athènes, il Patmos et à Constant.inople dans le couvent du très saint Sépulcre. Il espère ret.rouver là le commentaire dont. parlent. Papadopoulos et. Ra hlfs. F ormée d 'une salle voût.êe, au rez-de-chaussée, la bibliothèque du Métochion est. située à proximité d'un réservoir d'eau connu sous le nom de • stema, (a'fipv
ce manuscrit contient. bien le commenlaire ·complet. de Théodoret. s ur IsaYe. Mohle fait alors appel aux Chatnes pou r com pléter le' texte de son édition 1, ava nt. d'obtenir en mai 1931 l'autorisat.ion de consulter pendant quelques semaines le manuscri t. dans le Métochion : avec regret. il consUit.e les progrès de sa détérioration, au point. que sa photographie est. désormais plus lisible et. plus complète que le manuscrit, qui continue depuis lors inexorablement. à pourrir et. à s'émiet.ter. Pourtant. ce manuscrit. risque fort. d'être le seul témoin grec de l'In I$aiami. En 1932, MOhle donne l'édition de ce texte et. l'on est. désormais en possession de to us les commentaires de Théodoret. sur les prophètes.
Munich 1924, p. 237 : • Le commentaire de Th6odol'll l lur 1"10... esl perdu . et, pll.l l curiel.lscmcnt encol'll, P. CAMlyltT, ThlraJH.ullque, illlrod., p. 25 : • Le commentaire aur balo étant perdu, le t.exle reproduit (in PG 81, 21,,·4.94.) es t cell.li dei Chaine! grocques .• 1. Il .'agil de 1'6dition criUql.l8 dl.ltexte des Septanle que pou!1ll.lll l'. Enlnprlse des LXX. de OGtUogen; pou r baie: J oseph Ziegler, lIaiD6. &p/uallin/a. VdlU Tu/amenlum Grauum XIV, OGlUogen 1939, 2' Mltlon 1967. 2. Les Chalnea permeltent, en eUel, •.mo eonlUllalance approxI. mative du commentaire proprement cUt, mali ne d ODnenl que lr6I peu de ehose du texle biblique (ct. infra, ch. VI : 1.& lexte de l'In 16aÎam, p. 106).
1. Ct. Infra, ch. VI; le toxle de l 'In lsolam.
1
2. Tel cd la " nlimen l d 'Augult NOhie (Introd. , p. yu ). Selon 11,11, Il '1 a peu d'espoir de trouver un IlUtto manulICrll du eomment.t.l ra :
Les mu des commentaIres lur IUIII mentlonnù par A. Rabll. (Yuzelehnl6 ... , p. .c38) comme commenla!rel d'a ulcu .. Inconnu. ne lonl pu de TModorel : le m •. de VcnUie, Bibl. Mau., Appuul. 1 " eontlent le commentaire de BuUe de N6opalnl ; de. d eux mil d u Caire (a ujourd'hui li Alexand rle) , Bi~l. Po/rill. gr., le ml . 91 contient
! 1
10 commenlalre de Bas i[e le Gra nd oL 10 ms. 114 (d' nprol le. photo.· l[l'ophlU dll 10 pagea) ICI },6yo. X4tt 'fW MIo>Ci!U0 eL Ic. ~I. mol. oblOlI.. me nL aucun commenta ire. La petite colledion nOD wt.aloll'uêc de. mu du Pall'lareat œcu m6nique cOlUlultte par MOhl0 cn 1931 n'onre pu le eommentalre lur tsale de TModoret. 1.&, mss de Paris, Bibl. ND'. SUppl.gf. 113 et d e BerUn, Bibl. d'Ê/al, PhllI . 1469 ne eonUennen l pu, eomme l'Indiqu ent lea ~talogue" le commentaire de Th6odoret lur Iu le 1 .. 16, malllKll.llement une co pie det pau.age' d es Chalnes d e Florence, Dib/. Lauf., Plul. V , portant le nom de T Modoret. Le cnta logue de S. EustraUadès·Arcadlol Indiquo que 10 m • . Athos (:1(1' •• j, ~'ro1'l'0I.a101.l 237, co nUent lUt ,a d ernière touille un t!1lgmenl du eommenlalre de Th6odorel l ur hale (nJ.Ulx1.O'ol tI;~(,)~ clio TbY 'HIJ"ta... j, mals, faule d'avoir pu consuller ce ma., MOhi e n 'a pnl pu Vér ifier 10 v~raclt4 de ce tle e.m rmnUon.
16
INTROD UCTI ON
LE COMMENTAI RE SUR ISAIE
Grâce à la critique interne, on peul. aisément déterminer l'ordre qu'a suivi de l'ln Isaiœn d an. l'œ uvre Théodoret dans la rédaction de ses ex~i~que commentaires. Il lui arrive, en elTet, d e Th~odoret d 'exposer les raisons qui l'ont conduit à commenter tel prophète avan t tel autre el. de renvoyer à ses ouvrages antérieurs, afin d'éviter les redites ou pour inviter à comparer ent re eux les textes de l'll:criture. Il fait aussi à plusieurs reprises dans ses commentaires le point sur son entreprise exégétique. La préface de l'In P,almos permet ainsi de situer respectivement cinq commentaires. Théodorel. aurail. aimé faire du Psautier son premier travail d'exégète (npo Ti:yy IDwy 6dwy ).oy(WY), mais il a dO renoncer provisoirement à ce projet pour sacrifier à d'autres obligations et donner successivement ses comment.aires sur le Cantique du Cantiquu, sur Daniel (t l'homme des désirs t), sur J!:ichiel et sur lei douu proph~lt8 mineursl. D'autre part, l' ln I ,aiam est présenté par Théodoret comme l'avant.-dernier de ses commentaires sur les prophètes'. L'In Jeremiam met donc fin à cette série de commentaires, comme le confirmerait, s'il en était besoin, la conclusion de l'ouvrage'.
correspondance de notre auteur fournit, toutefois, quelques éléments de datation et notamment un terminus ad quem. A q uatre reprises 1 , ThéodoreL d resse pour ses correspondants une liste de ses écrits qui fait état de ses travaux sur l'll:criture ; deux: lettres (ép. 82 ; 113) comportent même la mention precise de ses commentaires sur les prophètes. De l'avis de Théodorel, l'examen de ces écrits devrait fermer la bouche à ses détracteurs et suffire à prouver son orthodoxie. Chacune de ces lettres évoque, en elTet, un moment de la lutte engagée contre lui par E utychès : l'accusation d 'hérésie (ép. 82), la déposition a u Brigandage d'll:phèse (ép. 113-116), ln réhabilitation au concile de Chalcédoine (ép. 146). En décembre 448, date de la première de ces lettres, Théodoret avai t donc achevé tous ses commentaires s ur les prophètes et ils étaient répandus dans le public'. Il est plus difficile de déterminer avec précision un terminus a quo. Les indications fournies par la correspondance sont à cet égard trop vagues pour être à elles seules décisives'. Le recours à la critique interne permet toutefois une approximation raisonnable. Au cours de la querelle doctrinale entre an tiochiens et alexandrins, le vocabulaire christologique de Théodoret a évolué de fa çon alSez nette pour permettre de situer la plupart de ses o uvrages p ar
La place
La facilité que l'on a à situer l'In l 'aiam dans l'ensemble de l'œuvre exégétique de Théodoret ne se retrouve pas quand il s'agit de déterminer sa date de composition. La La da.. de l'In Isaiœn
1. In P,o!., PG SO, 860 AB : ,Malt ceux q ui nou, r6clamalent l'Inlerpr41la Uon dei aut.re& 6erila d lvina ne permirent pas l el! d&.ir qui tlalt le nelre ûe \.rouver aon aecompliUomcnl. L6I unt noui onl, en etfel, demand6 d'expliquer le CunUque du CunUque.; le8 autres ont déslJ1 conn9llnl la proph6Ue d e l' homme de. d élire; d'aulre. on l r éclamé qu e leur fUMent rendues claire. et tvidcnte. Ica pridlcUons envoloppée. d'ohllCuri16 d' S,,;èchiell'Inapirl!, el d'au\.rol, cellea de. douu prophète •. • 2. In 1•. , n, 301,-37. 3. In Ju., PG 81, 805 AB; el! commenlaire ronvole, en oul.ro, tl'In E,. (id., 665 B) el t- I'ln Il. (id., 620 Cl.
1. TIII!:ODOIIKT,
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17
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Corrupondan~,
êp. S'l (t. li, p. 202-2(3) ; ép. 113 (1. III, p. 64-65); ép. 118 (Id., p. 71-73); 6p. 146 (Id. , p. 176-171). 2. C'est du molnt ee que lalasenl enlendre lea formule. utilisée, par ThWd ore l : • Quiconque le d6sire peut lire mca ancien. ouvragU-. .. , (êp. S'l) ; , Or p.r eea Iivru Il ut faelle de voir... . (êp. 113); , C'e.t AOI peine auurimenl .... (O p. 146). 3. Dons ao leltro II. EusOI).e d'Ancyrc (COI'~'pondanu, t. Il, êp. S'l, p. 202-2031, ThWdorct d lsUngue enlre le. ouvrage. anl.6rleun au concile d'~ph4ae (431 ) el ce ux q u'II a écrit8 • depul. douzo ant '; dant la loltre 113 (id., 1.. I I I ) au pape Léo n (.. pt.-od. 449) , la pr6dliOD. lemble pl u. grande en apparenee, male en rtaUliI Il ut hlen dlmelle d'ttahllr avec certitude une relation enlre lu date. avancées el la Iltle de. ouvrege! Mumér".
1
18
rapport
I NTRODUCTION 3U
concile
d'~phèse
(431 )1. A partir de cette dale,
sans cesser d'être un ardent. défenseur du dyopbysisme, Théodore!. paraIt avoi r totalement. re noncé, en raison de leur ambiguTté, aux expressions concrètes pour désigner les deux nat.ures du Christ.'. Tous les écri ts d'où les lormules concrètes ont. disparu seraient. donc postérieurs à 431. C'est. le cas de tous les commentaires exégétiques. Peut.-on
préciser davantage? Si J'on tient. pour assurée la date de 435 at.tribuée aux sermons Sur la PropÎdence que cite 1'/'1 P,almo,', ce commentaire et. du même coup l'In l ,aiam sont. posLéricul"8 à ceLte date. Mais de combien? Nous igno rona to ut. de la taçon dont. Lravaillait. Théodoret.,
de son ryt.hme de composit.ion, du temps qu'il a consacré à la rédaction de chaque commentaire. Toutefois, puisque l'ln 180iam est. l'ovant.-dernier de ses commentaires sur les prophètes, on peut. avec vraisemblance retenir une date qui soit. plus proche de 447 que de 4354•
1. L'holuUoD du vocabulaire ehrlttologlquo de Th6odoret a éU étudiée dan. ce sen. par M, RIC uAIIO, • L'activilé Iilt~nire de Thwdoret...•, p. 82-106 et • Note. eu r l'évolution doclfînale ...•. 2. On en tend par. tormules eoncrétel . le. expressions du type : le Dieu, le Verbe n.umant, l'homme, l'homme assumé, l'homme vlllhle, ele. Do !.elle. formule. pour dWgner la nature divine ou la Dllture humaine du Chrl.t pouvaient évidemment talro croire qu'on dbUngualt en lui deux personne. (xp6aümz ) et non plu. seulaman t deux nature. (fÛGC",). 3. A. BBIITIU.M (TltlOdordl .pl'ttlpi CI/rt"", dodrinCl wulologiw, H ildulae 1883) plaee apréa 435 ICI lermon. IUr la Provideneo el l'ensemblll dll j'muno lIJ[~gétlque de Théodoret. M. RICHARD (. L'aelîvlU 1I1~rairfl de Thtodore1... . ) adopte d'abord li la luite de Berlnm cette m&mc do te de 2) a proposé Il da te de 44:>; c'est pe,ut-tlr(l VOu loir êLro trop pr6e11 el mieux vau t obaerver la même p rudence
LE
CO M~IENTAIRE
SUR ISAIE
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Au moment où il rédige ce commen· Conunen latru taire, Théodoret a, en to ut cas, de anl;;rleura nombreux devanciers, tant antiochiens .ur baIe qu'alexandrins, mais leurs interprétations ne nous sont pas toutes parvenues, La perte pour nous la plus regre t.table est celle du commentaire de T héodore de Mopsueste 1. Nous connaissons toutefois s uffisamment les grandes tendances de son exégèse! pour nous fai re une idée de son I n l&aiam : Théodore devait y accorder la première place à l'interprétation lit.térale et historique et. reconnaltre, grâce à l'interprétation typo· logique le plus souvent, le messianisme d'un petit nombre de prophéties. De Jean Chrysostome, en revanche, nous possédons sur Isale six homélies' et un commentaire inachevé dans la tradition grecque-, mais que fernit connattre presque inté· gralement., selon certains, une version arménienne'. a. Antioche
en ce domaine qu e M. Richard (cf. p. 18, n. 1) d on1lee conclu. IODi ont '16 roprlKI par l'enaembla de la critique moderne. \. On M it par tbedJ6su, d~but du XIV.'. {J. S. ASS EMAICI, Blblio/hew Orien/ali., Clem.-Val., II I, p. 30-3::'J et par la Cltronlqu. d, Siul (Adda! Sehar, POII'OIO,I, Orien/al. V, p. 289-Z90), pl'llmière moiti' du xm· •. ('J, que TMod ore d e Moplue.te avai l eonsacré l chacun det gnnd. prophète. un volume de comment.l:llre.. Seuil deux Ingmenu de.on I II l .aiam (1•. 10, ZZ et 23) noul seraient parveDul. A. MORLII qui let a pubU6I (Intrad., p. xxv, DOle 1) retulII de le. IUribuer li Théodore .ou. prétexte que leur auteur eon"d~re la p6rieope eomme une propMUe. R. DBvnsKSSB ( RUlli .ur Thiodon) ne III mont.l'e pa. auai eaUgorlquII. 2. Nou. poI.édont, en etret, .on commentaire su r ICI douiUI propMleI mlneurt (PG 66, 124-632). 3. PG &6, 97-148. 4. La ll'lld lUon grecque n'a eonaerv' que le commentairfl d'IIO'f, 1 • 8, la (P G 56, 11-94) eonsld6r6 par eerlalnt (BAR DIlICUBWIIR , Gue". du Allk. Lit., t. I II, Fribourg 1902, p. 336 el eneore pa r J . OU,U1I1IC, t . III, p. Sil ), l to r1 semble-t-IJ, eomme un remaniement d'homélie• .ur haill. 5. Ce commenlaire en arménien, MiU .. Venise en 1880 par ICI
Condisciple de Théodore de Mopsueste, Chrysostome s'at.tache, lui aussi, en priorité, à ét.ablir le sens lit.t.eral et. historique du t.ext.e, mnis recourt. plus volontiers il l'inlerprétation figurée 1 • S'il use avec prudence de la typologie', il hésite sans doute moins que ne devait. le faire Théodore il reconnllître la portée messianique des prophét.ies. De ce fait, son exégèse se révèle en général plus souple et plus nuancée que celle de l'évêque de Mopsuest.e. Des comment.aÎres alexandrins b. Alexandrie d'Origène et. de Didyme l'Aveugle sur baie nous n'avons rien conservé, mais S. J érôme qui les
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la. M~k1Utan.le. en onL donnb uno I.radueUon laUne (Venise (887) qui reproduit pour hale 1 - 8,10 oell& de MonU~ucon; les varianlea
armtnlenncllOnllou1efoia indiquée. en notel. J. Avcl;acan a publit en a.mbnlen lei prolégomènel de ce commen1.8.lre el l'interpl'Hallon d'J,ale 1 .2,2: qui manquaient dana l'Milioll ar ménienne dll 1880 (. The Newly DiacQvered Port 01 the Armenlan Vo... lon or St John ChrYlollom', Commenlary on Isalu 0, Sion 9, 1935, p. 21-24). On a beaueoup dlllCulé de l'aulhentic1l6 de ce commentaire. Lei Méklthill'Illei le tiennent naturelloment pour authentlq ull, mais leu ...
argument.. n'emportent pu louJoun la convlcUo n. Bardenhewer notamment relte sceptique; L. DulU (. Le eommentaire a.rmhlen d ll S. J ean Ch l'y., ln M4/l1nge, de Scienc~ nligieule UNIYBRS/TAS _ n" .péeinl pour le ecntenaire de la Paculli! Cntbollque dn Lille _, Lille 1917, p. 43·~1) reprend IIOUI un lour nouveau l'cnaemble du probl~me et, .. ns d 6elnrer ea~goriqucmDlI~ l'énigme rtsolue, Invil.o fortement .. conclure que ce eommentalnl arrn6nlen ail ril.lu6'" Cllry_tome <'IL npocryphe. Scion J. Dumorller,
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fcule la première parUe du commentaire (lfale 1 - 8, 10) aurall 6li! rMIgée; la suite le présentant 101.11 forme de notes alénograptllque. Indéchlftrablea pour le sc ribe grec, Il serait vraiment curieux que le traducleu r a rménien le tilt montr6 plut expert que ce d ernier; cette • ,uite. arménienne serv.l~ plui vrailembllblement l'œuvn d'un 6plgone arménien di!ai~ux de couvrir I l proPnl InlerprileUon de l'aull1rité et du renom de Cbrysostome. Celte hypotbtee, qui a 1. mérite de résoudre dei tontradlctio nl qu'on elllll)"llit Jusqu'Ici d'expliquer tant bien que mil, nOUI p.rv.I~ entralner l'adhMlon. Seu le la partie du commenblre eolU(lrv~ en grec appartient donc III Chrysostome. 1. JEAN CHR ....oaTo.1I le montnl, en revanche, tomme beaucoup d'anlioehicns, méfiant il l '~gord de l 'Ilt~gorle. Il n'y tait appel qu'aveo d'extr!mes réserves et pl'MMe l'en tenir au eens Illli!ra] (P G !>&, 1'26, '209; PG &6, 23). SelOn lu i, quand le texte ell il entendre cn un le ns aliOgorique, l'tcriture l'Indique avec neltet6 (PG &6, 60). 2. CHRY60fiTOMK cn n p1'Ocls6 d o mnnl6re assczstricte Ica 1 roglol 1 (PG 51, 247; 53, r,28-&29). DonllOn Commenlai,., d'J,aIr, il rDCour~ une dizaine de toi... l'explication typologique (II. 3&, 8-9, 10; <\0,<\, Il; <\3,Hi, 19, <\9,1,6; 5 1, Il ; &2,1<1; &4,3; 60, Il ) cn retenant p~sque toujours (9 cu) le retour d 'exil de Babylono C(lmme • flgutO. d'une réalilllUon tol~le de la prophétie avec le Christ, la N.T., 1' l1:gliao .
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INTRODUCT ION
LE COMMENTAIRE SUR ISAIE
a lus' pour rédiger son propre l n l ,oiamt leur a sans doute beaucoup emprunté, en dépi!. du fréqu ent. reproche d'allégorisme qu'il adresse II. leurs auteurs. C'est du reste avec aussi peu de bienveillance que le même Jérôme parle du Commentaire 'lU I 8aïe d'Eusèbe de Césarée qui n'a été longt.cmps connu que par les Chntnes'. La lecture du texte intégral de ce commenlaire4 invit.e aujourd'hui à nuancer ce jugement t.rop sévère' : Bi la dépendance d'Eusèbe II. l'égard d'Origène est. confirmée', il est. injuste pourtant
d'insinuer que ce commentaire n'est qu'u n tissu d'aU6gories. L'inlerpréLation d'Eusèbe, qui s'ouvre largement. aux influences alexandrines, sc garde, en efTet., d'imiter dans l'allligorie ou 13 subtilité les excès de certains exêgètes alex3 ndrins. La voie moyenne ou elle se Lient 3pp3Nmte plutôt cette exligèse à celle des Cappadociens 1• Le même souci de mesure dans l'interprêLat.ion parait. avoir animé Cyrille d'Alexandrie dont nous avons conservé le Commenlaire Ilur Isaïe'. Le sens spirituel reste pour Cyrille le but de J'interprétation, sans que cela suppose de sa part. un recours syst.êmat.ique à l'allégorie. Daw la préface de son commentaire, s'affirme au conl.raire la
1. J tRôMB (PL 'U, '21 AJ dklare qu'Orlgtne a
interpli~
la
pmpMU, d'I~le jusqu" la vision d e. quadrupède. (l" 30,6) en un comment.aire de 30 vol., dont le 260 etl penlu; toujoul"$ llelon lui (ibid.), Did yme a dC/nD t 18 vol. d e eomrnenLahu depuis I,gle 40, 1 Ju.qu'~ la nn d~ la prophétio. En oulTo, ellll ni p~rlcr du 1:'lf"'I.:.oCIC (I.e. ExwrpLa), Origène a eomp0a6 (1 tlom~Hel lur 11~lo (il/id.) don~ Jértlmo a donné une traductlon laUno (PL 201, 901·(136; ct. Di, Grluhi"h'n Chrirllichcn Schri{ld,Uer, Orlgenu lIomiliae in I.oiom, L elp~lg 192&, p. 242-289). 2. S. JtIlÔ.U;, ln III/iom, PL 24, 17-678. S. JtlltlME parle de l'In J.alam d'EuKbo • deux reprisea, mail en de. terme. quelquo peu dlftil'entl; dalll IOn De ~ir" in/IU/ril/IU (PL 23, 726 B _ 727 Al. Il le donne pour un co mmentaire en dix livret, et dant la pnlace de Ion propre ln J,oio," (PL 24. 21 A) pour un eommenlalre en quinze livre •. On n'en eonnal_ll que lea tltmentl des Chatnes l1Iuembléa par Monllaueon (PG 24, 85-:)26), pu is eompl6tu par R. DBvlIBESSB (t L'Mllion d u eomme nlaire d'EuRbo de cœane lu r haIe. Interpolations 01 omiaalona " ln Ilwue bil/lique 42, 1933, p. 640-666) jusqu'. la dkouverte du texte inUgrnI par A. MORLE (. Der Jesalakommenlar dei EuaeblOll von Kaisarela fut voUallndig wieder autgeIunden >, ln Ztil"ltri{l (/JI' die n,u/ulamenlilche willenlclw{l 33, 1934, p. 87-89). 4. J. ZIBGUR, EU8Cbiu, DU' Juajakommen/or, GCS IX, AkademieVerlag, B~rlln 1916. 6. Au dire de S. JEMM E, EUKbe oublle lOuvent sa promeue !nIUale d'une InterpnlaUon IItUrale et historique pour tomber dant l'atl~gorilme d'Origéne (In Il., lib. li ad 1•. 18,2, PL 24, 179 B); mal. JlIr6mc sc monlre trop Inju.te et, lOual'lmpul.aUon d 'origénisme, eondamne parfois des ouvragea qu'Il n'a .ucun lerupule li. piller. 6. Ct. J. ZIE(lLBR, E.u,l/iIU Du Juqjakommudar, Avant- propot, p. XXXI-XXXIV; • sept reprises, EUMbe dgnale l'endroit prkia où
.·achllvcnt diverses Icc::Uo nl du commenlalre d'Origène lur lsalo, Cela prouve qu'il ndigo Ion propre commentaire en suiva nt dos youx l'inlorpntal!on d'OrigOne. 1. Signalons, pour mémoire, un long commonlalre au r ira I, 1-1 6 atlribué li. Basile de Célar6e (PG 30, 111-668), dont Th~odo re t a lu le commentaire Sur l, C(Jnliqu, (In Canl., PG 81,32 B). Cette a ltrlbution est en réaUté forl eontelt.êe; pour l'éta t de la quelUon, voU- J. GRIBOMOMT (J n/roduclio Il uanwnulafionu in lomo. U, 10, Il, 81l, 1960, p. 3-4). qui parait favorable • l'authenticité ; n~anmohu, au dire de J. QUA'TBN (op. cil., L. I ll, p. 315), co eommenlaiH, qui emprunte beaucoup li. teuX d'EuMbe lur IsaIe el lur let Puumet, est peu dan. la minière de Bulle ; J . ZUI>OLBR, J.aifU, op. cil., p. 12-13 ct 53, doute égQlement de IOn appartenance l Bullo; enOn, la Claui. Palrum Graecorum, n O2911, le lignale encore parmi let dublo, Par III longue ur, par le earact.6re touffu d'une Interpritalion qui prend parlois l'allure d 'une homélie et qu'entrecoupent de trop nombreutea citations, ce commentaire a bien PIlU de pointa commUDl avec ce lui de Théodorol. Un examen prèela porlant sur la t ropologle, la typologie, la polémique ct la chrlltologie daDl les deux commonlalres no permet que de. rapproehementa rares et parfois all6Z lolntaint, en tout CliS peu slgnHlcoUl, d(lDlla mesure ou il .'ogit d'InterpretaWODl qui ae retrouvent le plU8 lOuvent chez Chr)':'o.tome, Eu"be ou Cyrille. Nous ICI IlgnAleront henluellement dona le court du commentaire. 2. Ce commenlainl qui oeçupa praliquement touL le volume de Migne (PG 10) oat sentlblemenl plu. long que celui de Th6od0ret; Il ut divil6 en cinq !ivre•.
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INTRODUCTION
volonté de donner la priorité au senslit.téral et. historique l
LE COMMENTAIRE SUR ISAIE j
néanmoins l'anagogie et, dans une certaine mesure, la t.ypologie sont. les moyens habit.uels de le dépasser. En fait, "ln Isaiom de Cyrille ne paratt. pas avoir souffert. du discrédit. dam lequel on a longtemps tenu, li la suite
notamment de S. Jérôme et. de Théodore de Mopsuest.e, l'exégèse alexandrine. Let sources de TModoret
Est.-il possible maintenant. de dét.ef'miner ce que Théodoret. peut. devoir à ses prédécesseurs? Certes, l' In
l saiam ne contient. aucune allusion directe ou indirecte aux commentaires que nous venons d'énumtlrer, mais cela ne signifie nullement que Théodoret. les ait ignorés. Nous savons, de son propre aveu, qu'il n 'hésitait. pas à consulter les œuvres de ses devanciers et. à leur emprunter au besoin 2• A défaut. de certitudes, on peut. au moins retenir les hypot.hèses les plus vraisemblables et., d'abord, écarter sans grande hésitation le commentaire de S. Jérôme : Théodoret. parait. avoir ignoré le latin. D'autre part, la prélace de l'ln Canlicum (PG 8 1, 328) et. celle de l'ln P , almo, (PG BO, 860 CD) renseignent. assez précisément. sur les comment.ateurs dont. Théodoret. cherche /1 connaltre l'interprétation. La liste de noms qu'il donne dans l'l n Gan!. témoigne de son intérêt. pour les trois grands courants - alexandrin, cappadocien et antiochien - de l'exégèseS. Dans l'ln Psalmo" Théodoret prend nettement position, mais sans donner de norns cette fois, en faveur d'une l. In I,alam, PG 10,9 A ('fil!; lo-rop!.oc.ç Tb IixplMl;); maiS,
danl le mAme Lemps, Cy rllle affirme n eli.emen~ le bul de son ex~ : • Le terme de 1. Loi et dei prophAi.es, e'ut le Christ. (lbld.). 2. Thh dorel ne dlll8lmule ni sc, lecturu ni ICI' emprunu : cf. l n Canl., PG SI, "8 C; ln XII prvph., Id., 1!)45 B ; ln P ,ol., PG SO, S60 CD. 3. T héodorot nomme tour l tour Eu.5èbe de CAla"", Origtne, Cyprien de Car~hBg9, 8~BlIe la Ol"llnd, Crogolre do Nyno cl Orog
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exégèse qui s'écarte d'un allégorisme excessif autant que d'un littéralisme historique étroit'. A n'en pas douter, Théodoret vise ici respectivement certains exégètes alexan· drins et antiochiens, preuve qu 'il s'est. astreint fi. la lecture de leurs commentaires sur les Psaumes. On comprendrait mal qu'il ait renoncé /1 cette manière de procéder au moment de composer son l n l,oiorn. Selon toute vraisemblance, Théodoret. s'est adressé en priorité aux exégètes de tendance antiochienne. Tout.efois, on reste d'autant plus surpris de constater que son commentaire ne doit presque rien à celui de J ean Chrysostome' 1. ln P,al. (PG 80,860 CD ). Selon TUodol'fl t, cet exeèt de
Iltt.6... Usme historlque appal'flnte ca type d'[nlerprét.QUon ll'exégMe judatsante. Théodorel p~ ...ll, du relte, d~plorer cetle a~U~udll de la part d'ex~gtlel chréllen8 (,;,ç 'I~!o~ ['i;Uov -rl)'1 ip!'ol)'lCm 17UVJj'yOp<;:'1, 1j "(o;:~ "(poq>(lJ.O~ -rijt; 1'fWrcWÇ) et l'on pelUO IUltureUemen~ l l 'ex~ de Théodore de Mopluelle; cr. uni In M ick, PG 81, 1160 D e~ le chapilre IV de celte introducllon l propol de la pol'mlque antl·julve. 2. Le tall elL Burprenant ct donne deI armn .uppl~mental ru l ceux qui refl.llClnt d'attribuer ce commentaire l Chrysoltome. En premier lieu, le texte biblique da Chrysoltome eilloin d'êt.re Identique l celui de Théodoret, même.1 toUI deux uUUaen L fond. mentalement la venion luclanlqu e. En out.re, lu références aux veniolU d'Aq ulla, de Symm.quc et de ThéodoUon le ronl raremen~ pour lu mêmu venet. d 'Ilale chez lei d eux interpréte. (20 foi. lur 100 environ) produil, ce ne sonl pu toujou", leI même. périet, quand le rail cape. ou le. m~mes moll qui lu InUlreffCnt.. Il en v. de même pour l'interprétation proprement dite. On peut certes trouver une dlza[ne de cu sur une bonne qu.rant.Qlne oÎl lei InterprétaUolU Ilguréel de ChrylOltome et de Th6odorel IOnL voÎllnlll lur III fond, I[non dana la forme; mals, l deux exce ptlona prVt, aucune des explications typologiquel de Théodorel n'exi.lt.c Chez ChrylOlltome; en rev.nehe, l'eecord est plus "n.ible (7 endroilliu r 18) qualld Il s'agi t de refulClr d'appliquer la prophétie l l'hlatolre Ju ive de l'A.T., INla on ne retrouve p~1 alon dans la commentaire arménien la vlgoureUI& polémique anU-julva cll ra ct~rlltiqu e de te ll plulagel chez notre aula ur. Du relle, Il la pol~mlque contl'fl ICI Jul" n'olt pOl abHnte du com monLnirtl IItm6nlon, elle no 10 roncon~ro jamalB - en d~plt de quelquel slmiHludU lu r le fond - .vec celle de Thèodorel, qu'il
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INTRODUCTION
LE COMMENTAIRE SUR ISAtE
que not.re auteur a pour ce dernie r la plus vive admiration 1, Empruntait-il davantage 11 l' Jn Isaiam de Théodore de Mopsucst.c? On est. en droit de le penser, même s'il nous es t aujou rd'hui impossi ble d 'cn laire la preuve. On peut.
T outefois, so n opposit.io n n e se marque j amais ouvertement: pour rejeter l'int.e rprétat.ion de Théodore, l'évêque de Cyr sc cont.e n t.e du prono m indéfi ni T~..,b;. Or, cet emploi du T~..,b; repa ralt dans Lous ses comment.aires , noLamment d nns l'In Isaiam 1 • En o uLre, si ccr t.nins dével o ppements polémiques de l'III XII proph. - b t'égard de Z o roba bel not.amment. - so nL re p ris de m a nièr e aasel; proche dans l' 1n haiam , c'est. qu'ici comme là Théodo ret. rctuse l'interprét.at.io n de T héodore' . Nous a vons do nc co mme un e preuve indi recte qu'il a lu so n Commenlaire . ur l , aïe et., selo n Loule v ra isembla nce , il s' en est. so uvenu a u moins autant. qu ' il s'e n éca rle 3 •
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en revanche déterminer so ns gra nds risques d'erreu r les poinLs sur lesquels T héodorc ~ sc sépare du mniLrc anLio-
chien, en se fondant. sur la comparaison de leurs eommeDtnires respcc tirs des douze prophètes mineurs'. Théodore y fait. peu de place aux prophéties messianiques directes et. même 11 l'explication typologique: il préfère chercher à J'intérieur de l'histoire juive de l'A. T. l'accomplissement. des prophéties. Or, T héodorel refuse le plus souvent. ceLte manière d'exégèse judaisantc pour accorder une place plus large a ux prophéties messianiques directes ou indirectes. s'agiase du lranderl du P romesHI, de polâmlquo lMologiqu o ou ex6gétlque. Dans le cu do la pol~mique con\.ro Ica Idoles, on no peul JRmais non plu. 6lablir une relation dlrect.e enlre TIIWdoret el Chrysostome, bien qu o la teneur do leur commenlairo loi l volal no puisque lou. doux parupllrasenl le plua louvent laol0. Enfin, la pol6mique contre les Mr6Liquel tient peu do placo dan. le commento lro Irm6nhm et reate loulou nl lrèI g!n6rul o (hau-clid), alonl quo Théodorel .'en prend fr6quemmenl au x Mrèlliarquel; noua n'avon. pu trou v6 un Hui 03. oÎl ces deux pol6miqucl se renconLront. Quont l la ellrial.ologie, 11.110 ca l relativement pe u d6veloppéo dans 10 co m· menla lro dll ChrylOlllomll el on peut tenir pour allo6ur6 qu e ThWdoret ne lu i doit aucune de .ea nomhreuse. remorqu e. en ce domaine. Sile commentaire uménien avait bien pour a uleur Chrysostome, Il faudrait convenir que Th6odorol ne lui au rait gu6re omprunUl. 1. CI. In Cont., PG 8 1,32 B. 2. La comparaison entl'llie commentaire d~ ThtMlol'll dll Mopauoate ot celui de Th6od0rel SUI' lu dOUfC prophil.u minelU" a 6t6 ébauchéo, en cc qui concerne lei pro phUles meulaniquea, par L. PilIOT (p. 260275). Noulavons, de notre wU, reprit ce ll.e comparaison en l'étenda nt l l'unge quo font loa deux exég6lel de l'Inl.erpretatton figurée, de l'hlllolre, de la grammaire, et 'Ieurt d6vclcppcmt nta chriatologiquea; or l'edgèae dll ThWdcret, contrairement l co qU'OD pouvait penHr, dépend bien peu, pour let dcu1:e pro phète. au mc lnl, de celle de Th6od oro. Noua Bvons, on tout cu, noUl plu! do divergences que de IlmlUludea.
1. Sur celte utilisatlon polémique de i'ind6QnI "".--nvt(, cr. Jn J,., 2,46-48; 6,332 • . ; 355 ' .; 9,358 1.; 12,64 1. (TOOc; ctoy.ivour:). 2. La comparaison des commenl-a1re5 Sur lu douu propllilu min tu" de TModore et do T MMlcrel'oi l clalremenl apparallte coll. dirr6rence dans l'i n terp~la lic n. Aux propM liea qUIl Tb6odore appli qu e d'c rd inaire exclusivement au rel.our de. J ui la de Babylone al Il Zorobabol ou quo, plus rnrement, il consldbre ccm me du • figures . (PG 66, 205 A ; 30 1 D -304 A ; 364 B -365 A; 372 B· 313 B ; 472 D • ~73 A ; ~6 C - 557 B), TMcdore t n' accordll tout au plus que celle dcrniOre volour (PG 81, 1628 A; 1857 BC); le plua souvent, il lour refuse memo ce ~le pour lei rap pcrter directeme nt au Chriat (id., 170S BC ; 1760 D _ 1781 A el C ; 1768 BC ; 1924 Aj. Or Th60dcrel danal' Jn J't";am ( ~ , 478-482; 9, 358-366; 15, 335-3(0) renouvelle, en de. terme. presque Iden tiques,loa remarq ues qu'li tait dans l' Jn XII proph. ' propos do Zcrobabel. On pout donc conclure qu'ici co mme]O III'cppose ll'interpr6tation trop lyaWm.Uquement v6Ulro-teitamentaira de TMcdcre de Moplueste. 3. Danl la D i"ulalio (PG 80, &6), SCHULr.1I se demandait d6J' si, dan, les Chalnee de l' Jn J,aiam r6unioa par Slrmo nd, une bonne pal'lle n'appartenait pu • Théodore de Moplueate. Fr. A. Srac llT (Du cugdi"lIe Sl lmdpulI/d du TllcHor l'On MOp'uullo und TheodOl'd lIOn KI/roi ill du A~ltgulIg mu,/aniIChu Wci"agungtll au. illt-tn COmmMloren lU dtn kltintn Prop hdt n dargultlll, Munich 1871, p. 29-30) pense lui aU1l1 que Théodcret a beaucoup em prunt.6 l Tb6odc re. Tel CI ~ encore l'avi$ de L. PIRCT (p. 83). Noul le eroirion. volontien, mala l'exemplo du commentaire de CbrysOllomo (l De coruddêrer mGme qu e la pal'lle grecque), onvers qui on pouvaIt penM r que "la dcUo de Théodoret litait gra nde, Invite l la prudenee.
INTROOUCT ION
LE COMMENTA IR E SUR ISA IE
De même, si tout porle à croire que Théodore!. a consulté les commentaires d'Origè ne eL de Didyme' , rien ne pennet. plus aujourd'hui de l'affirmer. On peut , en revanche, teni r pour assure qu'il connail. "l n JSQiam d'Eusèbe; mais, en dépi t. de quelques cas où les deux comment.a.ires paraissent. assez. voisins, Théodoret. lui doit. peu. Son commentaire n 'est, en réalité, jamais directement tributaire de celui d'Eusèbe : on y chercherait. vainement des passages lit.téralement empruntés ou même seulement démarq ués du commenlaire eusébien'. Si Théodoret lui devait. quelque
chose, il vaudrait mieux le chercher, selon nous, dana les tendances les plus généra les de son exégèse: II. travers l'interprétation d'Eusèbe, il a pu subir le meilleur de l'innuence origénienne. Cela peut avoir contribué, en partie, II. cont rebalancer chez lui la tendance au littéralisme héritée de Théodore de Mopsueste. Enfin, on imagine difficilement que Théodoret ait pu ignorer l'ln / !aiam de Cyrille d'Alexandrie: la polémique qui longtemps les opposa les a sans aucun doute habituéa à un examen réciproque de leurs écrits. L'impression générale est qu'il existe une parenté d'ensemble entre leurs commentaires. Sur le fond de l'interprétation, les divergences sont pratiquement inexistantes; plusieurs développements théologiques ou christologiques, à partir des mêmes versets d'baie le plus souvent, méri ten t d'ê tre rapprochés et bien des interprétations figurées du commentaire de Cyrille se retrouvent pour l'esseoLiel dans celui de Théodoret. Toutefois, rien ne permet de conclure que notre auteur emprunte directement à Cyrille l • Les
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1. Il parall peu probable que Théodoret ait ntG'li~ de lire l'III l,a/Ilm d'Orlg(!ne, dont LI 1/. conaulU Jadis le Com. 'UI' le Conl/que (PG 81, 32 8). De Oldyme, on eatecrt.Qin qu'II a uUlhull' ln Zachor lam,
meme Il, en d~nnLtlve, 11 11,11 doit peu (d. L. DoUlreleau, DIDYME L'AYEUOLB, Sur Zatharle, 3 vol., SC 83-84-Sli, Parla 1962; vol. 83, p_ 39-40). Il 8e1'all donc loglqut qut ThéodortL lil 'ralement contull6 10 eommentalrt lUI' Isole de Didyme. 2. Voir ,j, co lulet l'Inl6rellant pal'1lllèla qu'établlt J . ZUsGUII. (op. cil., Avanl-propol, XLIX) enlre le commentaire d'un mê me pauage (r.. 43, 3) cbez Eu~be, Proeope de Gua, Théodord et J êrCIme; peul-on tncore parler dt filiaUon don. le cas de Théodore l ? Ziegler constate qu'il n'emprunte j.mall directement deI phrasel enU~rel ou dei l'1II80nncment4, mail lMIulemont quelque. mot4 ilOléa. De noire cOl6, 001,1' avons fait aubl.- au commenLa~ d'Eu~be le même examen qu'. celUi do Chrysostome. Eusèbe ul/lise le texte dei LXX que d onne la reeelUlon h(OO)plalre, • laquelle il emprunte aUNI lei variantel hébl'1llques ou celles provenant de Symmaque, d'Aqulla et de ThéodoUon , en beaucoup plu, grand nombre che! lui que chez Théodorel; en revanche, aucun appel n'es l fait au Iyrlaque. Dans $On commentaire, l'interprttation figur6e est n.lu rellemenl bien reprtlenl6e, mois elle elt loin de tenir toute la plaee ; oous aVOnt ",!evè entre les txpllca.tiolU d'Eulltbe at de T héodortt une parenl6 plrroil ano! êtrolle, au molna lUI' le rond (12 ca. environ lUI' une cInqu.ntalne), mais la mani~", dont ch. cun des exêg6les a recoUI'l au lenl flgurt plaide en faveur de l'indêpendance de Théodore!. Cette Indèpend.nco elt enco", plus neUe en matièro de typologie: aucune des explicntions de Théodoret no le retrouve chez Eusèbe; el, Il ,'en tait l'êpreun Inversa, chaque lois que Théodoret rejette l'explication typologique, on constale qu' E usèbe no .onge m~me pal 6. recourir 6 co modo d'interpréLIIlion. Si l'on M rcl~vl!I
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pu chez lui de violente pol~mlque .nli_julve, on voit nllllnmolni une pa renl6 Hrolte entre IOn commentalro el ce lui de TModoret d.n.t la manière de !.raiter le thème d u !.randert des Promesse" notamment. propoll du termes . Liban. I!It. carmel '. En revanche, les oCC8.l10ni de l'1Ipproohement entre les deux commenlelre. 800 t pratiquement Inexistantes (. une exeepUon pr'K lur 1•. 41 , 24), ai l'on conlld6re la polémlqul!I contre lei Idolel; c'esl encore plu, vl'1l1 de la polêmlque contre les h~"'Uquu, puisque aucune du altaquu dl!l Théodoret nt te retrouve dans le commentaire d'E us6be. Enfin, aucun développement chrnlologlqul!I dt TModorel (. l'ell;cepUon peut-ttre du corn. d'I•. 19, 1) ne provient du commentalro d' Eusèbe; • quelquel reprises, toutefol., et en d~pit d'un commtnLaire dltJ~rent de. mêmu venets, on note qUI!I le. deux ex6gille. font lltat dOl mêmel variante, ou cllent en "férenee les memu p.....gel acripturalres : dalU co eu, lu citations d'Eusèbe lont presque toujo ul'l plus abondante. que ce lici do ThOOdorot.. En dllfl nlUve, III detle (le Th6odoret. "égard d'Euaèbe p.ralt assez 16~ro. 1. Ainsi les Interp~tatlolll flgu~o. do Théodorol " .-encontrenL une vingtalno do tols avoc cellel do Cyrillo, donc plu. lOuvent q u'aveo
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INTRO DUCT ION
LE COMMENTAIRE SUR ISA IE
similitudes que l'on peut relever entre leurs commentaires viennent sans doule du luit q u'ils puise nll'un et ]'uul re il un patrimoine commun 1 et qu'ils pllrlagenl tous de ux
les préoccupations de leur temps, notamment en mtltière christologique, E n réalité, ct en dépit de quelques ressemblances, ces deux oommentaires restent bien difTérents. Au point de vue de la méthode d'abord: la critique textuelle est pr:. LÎ([uemenL ;LhgcnLc du cOinmenl.;.i re de Cyrille1 • EnsuiLc, les points précis de convergence, au regard de J'cnsemble dc.~ deux eommentnires, sont relativement peu nombreux. Même dans cc cas, ln parcnt.o n'existe guère que dans la teneur générale de l'interprétation : les fo rmules presque toujours, et l'argumentation, parfois, restent indépendantes, En outre, l'abonda nce des citations, dont ln nécessité est rorement impérative, tend a égarer le lecteur de Cyrille loin du commentaire proprement dit.., si bien que son I II l,ojam ne laisse pas la même impression de clarté que celui de T héodorel. Enfin , d'un point de vue doctrinal, Théodoret ne paraIt rien devoi r Il Cyrille dont les développements christologiques n'ont
cellc. d·E:u~bo. Mul. on no peu~ j am~ia nnlrrncr que t'inlcrpr6111Uon do Cyrille CIL III 'origl/l(l d o eello de ThOOdol'OL : j'Ilecord n 'caLlIOuvon L que parUel Ou 10' voin' pou r parvcuir 6 une cxpllc:\lion rondamentalement identique 110111 dilTÜ\:nLes; Cfinn, )'GXproalon /'C.IW IndOpendDnte ct Théodorel no • copie. Jamal!. En revanche, aucune det ln!.erprtlaUCilu typologique. de Théodorel n'cal retenue ni (lnvisag6\! par Cyrille; el, quand TModo ret refuso d'Decorder Il toi personnage ou Il tel événement de l'A .T. le ~Ie de • figure 0, le commentaire de Cyrille n'envisage m~me pu la p088ibiliUl d'une explicaUon typologique (saur en h, 43, 19, où Cyrille reconnall une ligure qUI> n'accept.e
plU ThWdorel), SI l'on compare malnt.enant la pol~mlque dant lu deux commentall'Cl, on comlate l 'lod~pcndanu de ThWdorel li 1'6gard de Cyrill e, Cerle., il n'ut 1»01 Impoulble de taire quelque. rapprocbement.e plu. ou moins coDvalncant.e enlre leurs poMmlque. cootre lu Idolu, Mail, .ur le chapitre du transtert du Prome_ où l'accord étai l tr~quent enlre Tb60dore t et EUIIlbe, Cyrille et Théodore t Ile lIfI rencontrent que lroll lois; danl toui ICI aulres cas (théologie, ox~gI!se) ot! notro auteu r ,'e n prend aux Ju lt., aucuo rapprochement n'Cil possible avec le commentaire de Cyrllle, De mlme, aucune dei atUiquea de T héodoret contre lu hél"lltlquu n'existe chn Cyrllle qui aborde raremenlle luj et et ne nomme .ucun hélÛi.rque. Enfin, 1111 question. chrl.l.ologlquu, comme on , 'y attend, retlennenl l'at~nlîon dOl d eux ex~te •. SOuvent, li l'occalion dei mamn verset.e d' Isale, on lrouvl> che", eux de. d6veloppemcnt.e Iimllalre., au moinllur le tond; mat. on n'a Jamais l'impression que Théodoret dépcnde de Cy rille (ct. /n{M, p. 32, n. 1). Leur manière d 'abo rder lei .ujets et de lei traiter ne pouva it guè re aire Id6ntlque du tall lallll doule de leur temp~ramenl et de leur formation, maill aurloul de la dale à laquelle chacun a rlldigt IOn comment.aLre ; Cyrille avant le concile d'ephke, Théodore! apr6& la longue querelle avec Alexandrie. 1. Noui prendrons pour Hui exemple l'InlerprlllaUon de . 16ger nuage _ (II. 19, 1) que lu deux edgètea entendent de la nature humaloe du Chritt. On urait donc tenté de dire q ue Th60doret emprunte son explication (In J,., 6,203-206) Il Cyrille; mail ce dernier d ~lare lui-meme (PG 70, 4&2 B) ln l rouver cboz d'aulre. ex~6te8, Il rapporte, du relte, une Heonde expUe~tlon se10n I~quclle . I~er nuage . d'-Igneralt la Vierge Marte. EuatBS f GCS 12-4, 25 &. ) penH d~jl que eu mot. annoncenl 1. venue du Chritt daRI
, 1
la chair, en rallen da III naitsaocc vl!8'inale el d e III concepli on ,plrilueUe, el ratl.t.cbe le pasaago li la tuite en egypte. Quant li C RRYSOITO)lB (MtkillL., p. 187, l, 4-8) , apr6& une explicaUon JllWra le de • nUDgo ', il avance, IlIn. la rcpreodrc 0. IOn compte (. non e.t perfaellc admlltendum ' ), l'interpr6l.t.t1on d'~ulrllS extgètea (alil) qui rapportenl ce. t.ermosll ia Vierge Mario, Quo la patemlt~ de utte doub lo interprétation revienne IL Origène ou à Did yme , cela elt vraisemblable; mols on mesure avec cet exemple la dlmculW d'une attribution précile IL lei exégète de ce qui est, en foi t, devenu un bien commun, 1. On ne trouve jamaill Chel lui, par exemple, de l"I!térence dlreçlo aux version. d 'AquUa, de Symmaque et de Th6odoUon. Parfoill, certes, il lignale une variante, m.t. III n. eD Indique r pr6eil6men t l'origine; ,,"W;; au lieu de m:lj)6~ en !J. 7, 14 (PG 70, 204 B); 1Ù..II1O'iç au lIou de ~).oloLÇ en / •. 43, 14 (id, 901 Al; Y).~j.l.jm: pou r 'l'lJaoW en /., 60, 18 (id. 1345 A) , mal, on soli par Eusb s (GCS 377, 24-21) et 29-30) que yÀuj.l.jm: vlonl d 'Aqulla et 'l'lJO'oij~ de l'hébreu. De meme, li lui arrive de pr6ciller assez longuemont le selll d'un mot (b.'I"I]O'(ol, P G 70, 868 Dl; mat. de tellu remarqu es IOnt excessivement rare.,
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I NTRODUCTION
pas toujours la fermeté qu'on attendrait de luil . En définitive et malgré les apparences, Théodorel doit sans doule assez peu à l'ln Isaiam de Cyrille. Parmi tant de sources possibles, il est donc en réalité bien difficile d'identifier avec certitude celles que Théodorel a le plus utilisées. L'absence d'emp runts directs aux œuvres qui nous sont parvenues ne doit pas laire trop ra pidement conclure à l'indépendance totale de Théodorel. Inversement, il serait abusif de s'autoriser de quelques
similitudes entre son commentaire et ceux de ses prédécesseurs pour ne voir en lui qu'un compilateur. En Cait
la tentation est grande de penser que Théodorel est surtout tributaire de l'interprétation de Théodore de Mopsueste. Nous pensons en avoir fourni la preuve, au moins de manière négative, en montrant que son interprét.ation parait à plusieurs reprises combattre celle de 1. La christolQgie oceuP1l ntanmOlns un1l plaw très imporlanle dans 10 commentaire de Cyrille: nous aVOIlll relev6 plus de vingt passages où la question est ahordée et, d'ordinaire, en des d6veloppements plus lonB'" que ceux de T héodoret. Mais CYRILLE $(j révèle plus. dyophysite. qu'on ne pourrait le croire, quand il montre que certains termes (mlr~ , lIoù),o.:) ou passages ne peuvent ,'entendre que de l'humaniU du Christ. Ses formules monquent parfois encore de la netteté et de ia fermeU que la polémique avec Antioche leur donnera. plus lard. Il dit, por oxemple, en parlont do l'Incarnation, que la divinît6 est descendue dans la Chair comme dans un • temple, (PG 70, 316 A : c::.~ I:v 1II1ljl YŒiî»; il parie du Verbe venu danl le monde. dans la ressemblance de la chai r . (id. 2'2 C : I:v 6I1-o14f'4"\"' o<tpx6<;), du • Dieu manitest.6 dans la fOrme humaine, (id. 204 D20:' A : "\"1>., 0,b~ I:v livOp",m:~ ,",oP'i'"ÎÎ 1I:C'l'l')VÔ'I"
•
LE
CO~I MENTAIRE
SUR ISAIE
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Théodore. Mais il faut rester prudent: on aurait pu tout autant penser que Théodoret devait beaucoup à l'interprétation de ,lenn Chrysostome i or la comparaison de leurs commentaires sur IsaYe invite à se montrer plus circonspect. On peut néanmoins tenir pour assuré que Théodorel a puisé ;'~ l'ensemble de la tradition exégétique pour écrire son 1/1 lsaiam, qu'il s'est. ouvert. sans doute lar).\"ement. aux influences alexandrines, to ut en restnnt. fid èle il. ses maîtres antioehiens, méme s'il n'est plus possible aujourd'hui de reconnaître exactement le nombre et la provenance des matérinux qu'il a empruntés pour t tisser un ouvrnge 1 bien il lui l • Théodoret. ne sernit-il en définitive Le deuem qu'un habile compilateur? Il s'en de Théodore! défend ù plusieurs reprises : sans di~simulcr ses emprunts, il prétend apporter S8 contribution personnelle à l'entreprise collective qu'est à ses yeux l'interprétation de 1'J!:criture2 • Quelles raisons ont donc conduit Théodoret il commenter Isaie? Le prologue de 1'1/1 lsaiam ne fait état que d'une obliga tion morale : celle de faire bénéficier aut.rui de son savoir. La raiSOn n'est. pas nouvelle chez Théodoret : sans douter absolument. de son intention pastorale, on reconnatt néanmoins un lieu commun de la rhétorique'. Aussi, doit-on chercher ailleurs les raisons de ce commentaire. Théodoret a le goùt des ouvrages de longue haleine : 1. Cf. Jn XIl prorh ., PO 81 , 15-48 B, ott la comparaison e8t
uWis6e par Théodoret lui-même pour parler de se8 emprunts. 2. Théodoret Justine son entreprise en la présentant li. la fola COlmm8. la transmission d'un héritage qu'i1 a !ait sien (JII Call1., PG 81, 48 C : où XÀon--f), ID« XÀ'I)POVOll-tot 1I:
,
INTROD UCTION
LE COMMENTA IR E SU R ISAIE
l'idée d'olTrir à ses lecteurs une série complète de comme n· Laires sur les prophètes a pu le séduirel, mais non enLraîner à elle seule sa décision. L' In Isaiam ne peut. pas êlre davantage le Cruil d'une . polémique d 'école t visant. les excès de lit.têralisme d'un T héodore; li celte époque, nolre auteu r n 'en est plus li définir sa méthode exégétique. Ne t.rouverai t-on pas alors dans la polémique menée con Lro les patens, les Juifs et. les hérétiques, la justificaLion de l' I n lsaiam? On cst un instant tenU de le croire. En réalit.é, malgré la place qu'elle occupe d31lS [e commentaire, cette polémique n'est plus d'actualité: ellc est devenue un lieu commun de l'exégèse', Du reste, bien longtemps avant. l' l n Isaiam, ThéodoreL a écrit. plusieurs ouvrages spécialement. dirigés contre les paYens, les J uifs el les hérétiquea s. Cette t riple polémique ne peut donc pas être 11 l'origine du commenlaire sur haTe. Au V$ siècle, la controverse christologique reste seule d'actualité. Si une volonlé polémique préside à la composition de l'l n lsoiom, elle s'exerce nécessairement en ce domaine. Or, fort curieusement, le to n n'est jamais plus neutre que lorsque T héodoret aborde les questio ns chrisl.ologiques. Mais le détachement n'est qu'apparent ou plut.ôt
d'ordre mèthodologique : en préférant l'objectivilé il. la passion, Théodoret entend montrer le bien-fondé des thèses antiochiennes. Certes, l' In Jfo iam n'est. pas le seul de ses comment.aires à ré pond re à de telles préoccupations, mais en raison mêmc du caractère de la prophétie d'haie, il est l'un de ceux où s'alTirmenl le plus nettement ses positions. En écrivant. l' III l .oiorn, T héodoret n'a pas tan!., semblet.-il, le dessein de mener Ulle polémique indirecte contre Cyrille et les alexandrins 1, que de mont rer il. tous le rondemrnt. irréfutable du dyophysisme anliochien : l'S criture.
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ne failuit, du rode, qu'lmitor cu cola tl u nombreux aull'Q ex~gèl.el, dont TModore d e Me p.uesl.e. l' In Don. (P G 8 1, 1257), on peul penser que Thêederet a l'inlonlio n do commnnlor un Jour lou 5 lu pl'Ophèlu, mame .'U lui a tallu pre.ent.emonl (ln-l ":'OÙ _p6~) faire un choix. En outro, U almn l renvo y$r l aea eummenu,lre. BnLtr!eun, .. ta~ le bilan dnlO n acUviU! ( In l ,., n, 35-36) $1 c 'est avec une espèce d'évidonte satisfaction qu'il cons tate li hl On d e l' In Ju. (PG 81, 805 AB ) qu 'Il a commenléloullel prophètu. 2. Cf. lur ce point chB p l~ IV. 3. Selon P. CANIVET (H i,'oi!'c d'lm. entr.pr;,.... , p. 42-79), la Tlltrapeutiqll' .endl l'ouvrage d e Th6od0rel dirigé con tre IN pBlelU et les J uib; de lei kl'Ila contre les hérli lique., on ne connalt plus aujourd'hui que le nom: Conlre lu Ari.", el lu Bllnomleru, Conlre lu M ocl4onicru ou Sur /'E'p1'il Solnl, Conf" lu Morcionilu, Conlre 1.
1"h~o tl oret
0"
lu A pollinarilfu.
•
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L' In I,oiom ne presente m8me pas d e criliqu e du th...,. tl'Apoillnai re _ aHaquO è.ln nn uo l'In E!l. (PG 81, 1'Ui6 Al - ce qu i lIul'1lllL pu ~t re un moyen ind~t d'atteindre Cyrille e l lu IIt~xandrin. U5pects de renouveter son erre ur. A l'O poquc 0(1 Th6odo rcl 6crlt Aon commenllllre, Cy rillo Olt pou ~tre dOJIl morl (444 ) ct, en Lou l cas, du COU! 8nUochien comme du c6l0 al exA ndrin, on p~ralt ,'offorcer d e ne pu remeltra e n couse io compromUi de l'Acte u'Union (433). L.
!
CHAPITRE II
1 STRUCTU RE DU COMMENTAIRE IN [SALAM
ET CRITIQUE TEXTUELLE
1
A. STRUCTURE D U COMMENTAIRE
i 1
Une longue tradition exégétique a imposé au commen· Laire scripturaire un !Schéma traditionnel que respecte fidèlement. l'ln J$ajam de Théodoret. On y rcconnat!. toutefois la marque nntiochienne dans la sobriété et la concision de l'interprétation. Malgré de légères variant.es, la préface (7tp611oyoo;) de l'ln [8aiam présente une structure commune à presque toutes les préfaces des commcnt.uires de Théodorel : 13 justification de l'entreprise et. l'énoncé de quelques principes généraux d'interprétation. En réalité, seul le premier point est véritablement. développé ici et la seule raison invoquée par Théodoret., après le traditionnel aveu d'indignité, est. son obéissance à la loi morale qui prescrit le partage des richesses, en l'occurrence ses connaissances scripLuraires l . La
p~.ce
1. A l'origine de. eommentairea, Il y aurait le plus souvenl, .'i1 flu t en uoll1l TModorel, la soUlcltaUon d'~mls ou de fidèles dNinlux de p6n6\J'er le Mn. de l'&rltu", (ct. In Ca,II., PG 81, 28 A; ln DGn.,
id., 1257 C, 1260 A; ln XII propll.,/d., 1548 CD; ln Ju., id., 496 A; ln P,a/., PG 80, 860 B à propoa de l'In Ez. ; Quaulionu .ur l'Oda· 'cuquf, Id., 18 A). Toutotola, dana urlalna c:ommentall'6l (In Cam., ln P,ol.) l'Intention pol6mlque e.t évidente.
•
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I NTRODUCTlON
STRUCTU RE DU COMMENTAIRE
La fin du • prologos. est. naturellement consacrée a " annonce précise du sujet. : la prophét.ie d'Isale. Théodoret. en profi le pour sit.uer ce travail par rapport. à ses commentaires antérieu rs, rappelle d' un mot. les rogles qu'il s'est. fixées - concision et clarté - et. souhaite faire œuvre utile. Il précise enlln la nat.ure de son interprétat.ion : un commentaire linéaire (x«rn. fAlpoo;). Sous la brièveté des indications, on recon naît. touLefois les divers poinl.s habiLuellement. développés par Théodoret dans ses préfaces. Seule particularité : J'énoncé des principes direclcurs de l 'inte rp rC~Lio n , situé d'ordinaire il la fi n du • prologos f , apparalt. ici au Lerme de l'argument (on66tc)"I.ç). Plus que la prétace, du rest.c, cet argument. s'écarte du scMma tradit.ionnel. L'exposé historique destiné il. situer le prophête dans son temps et par rap por~ aux autres prophèt.es en est curieusement absenV. Théodoret consacre en tait l' eMen ~iel de l'argument à mettre en évidence les grands thèmes de la prophétie d'haie: prédictions messianiques (i, 7-1 5), annonces visant Israël (id., 15-19), oracles relatits aux Nations (id., 19-2 1). Sans prétendre ramener toute la prophétie à ces trois ensembles, Théodoret indique par avance les orientations qui seront celles de son commentaire. L'argument s'achève sur quelques remarques de méthode. Tout n'est pas li expliquer au même litre dans cette proL'arpmeot
1. Cela lurp~nd de la pa rt d'un anlioehlen d'aulant plus que Cyrille dORa 10 pr6faoo de 100 ln J.a/am (PG 70, 12-13 AB ) trace
une vaste rruque hillorique pour si luer la propMt.e hale dans $On tempi. MaJI cela l'ex plique , ThWdoret, da nt d ei co mmeolai~s précédents, a expol6 111 pJusieul'l reprise. la s ituation pollliqua el religleulO • l'époque d'I..Te; d'autre part, Il semble avoir prer~rt mtnager dan. son commentaire de pelili • sommalrel 1 hlatoriques vltanl un ensemble limltê de la propbéUe et plua aptes, de ce fall, 111 e n faciliter la Iec:lu", (In J•• , l , 12-14; 2, 3·6; 3, 4·31.222-2M, ele.' .
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phétie : Théodoret ne s'attardera donc que sur les difficultés du texte, sans cesser de rechercher, même dans ce cas, la concision. En l'absence d 'indications portées Le commmtaire sur le manuserit, on doit à une Il..... remarq ue de Théodoret de connaître la répartition de son commentaire en deux livres de longueur presque égale !. L'équilibre de la composition se ret.rouve Il l'intérieur de cette division, chaque livre contenant. dix sections, elles aussi d 'étendue compnrable. La fi n de chaque section est signalée por une brève exhortation Il se con ronner aux enseignements du prophète ou li fu ir une conduite impie, par une prière ou un souhait, suivis de la doxologie. T héodoret ne semble jamais arr~ter une section parce qu 'il estime avoir assel: éerit : ses divisions sont logiq ues et respectent en général le mouvement du texte d'IsaIe. De cet.te manière, chaque section olTre au lecleur un ensemble cohérent, d'auwnt plus satisraisant pour l'esprit qu'un thème le sous-tend parfois et lu i donne une véritable unité'. A l'intérieur de chaque section, pour servir la clarté de son commentaire, Théodoret. divise la phophétie d'laaYe en grandes masses', Loin de procéder à une ré pnrtition l , Jn Il., 10, 483-486; on peul Uu SUf 10 10 143 B , • Livre 2, see~ion II " mail cette menUon elt due Il une main dilMunte et rilcente, ainai qu 'une glose • l 'In\.erp~le de ce, livu a sépar~ ici en deux [a propMtie d'Jaale . (MÔIU_B, op. cil., p, XXIII, § 21, 2. Aintl les deux preml~rel acctiOIlS l 'organisent auwnf de la ruine des J uill 6. l'époque romaine comme d'aului sonl domin~es par la polêmique conlre les Idoles (ex, SecUOIlS 5 e l 6, 13 • 10), par le tMme de la ridempUon (ex. IJ(IÇL 17) ou ceiul du II.lut des NoUons (ex. IIlCt, 10). En outre, Théodoret m6nagtl auet louvent en d ébu l de IIlCtlon d" • rêl umM " qui lui permettent de faire le polnl et de rappeler 1" grandes lignes de .on In \.etprêlatlo n (voir par Qxempla 1. d~bu t dei sectio ns 3, 4, 8, 10, Il , 20... ). 3. Ce, dlvWont col'l'e\lpondent le plui lOuvent 6. cellea d e 001 Biblel aduellel, mail pour bien apprtcier la Ucba de Thêodoul
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arbitraire du texte, il s'elToree d'en montrer la raison logique: chaque section comporte ainsi un certain nombre de • chapit.res" Les divisions que suggère ['histoire sont pour Théodorel un premier moyen de dominer son texte : la mort des rois. la succession de! règnes fournissent des indications précieuses, mais les ensembles ainsi déterminés restent d 'ordinaire encore trop vastes. La présence d'un titre en tète de quelques prophét.iesl fa ciliLe beaucoup la lâche de Théodoret. Elle reste relativement. aisée quand, sans porter de titre, [e texte désigne clairement. - par la présence d'un nom propre le plus souvent - la réalit.é concernée. Mais, dans tous les autres cas, de loin les plus fréquenLs, Théodorel doit se livrer à un véritable t.ravail de critique litLéraire : le style d 'un passage, sa strucluro logique, ses lieM avec un développement précêdent sont alors les facteurs qui permettent à Théodoret de reeonnattre dans le texte biblique des ensembles cohérents. C'est là que se manifeste le mieux l'esprit d'analyse et de synthèse de notre exégète. A ces divisions par grandes masses, qui correspondent souvent aux chapitres de nos Bibles actuelles, s'ajoutent des subdivisions commandées elles aussÎ par l'examen du style, l'enchainement des idées, la présence d'un mot annonciateur d'un nouveau développement dont Théodoret met en évidence l'idée principale : chant de victoire ou de deuil, hymne à Dieu, prosopopée, ele. Enfin, l'emploi répété d'un nombre limité
on doit reppeler que la dlvllion d e la Bible en ebapllrea el en vel"llilu n'est inl.ervenue qu'ane~ tard (1<111· el XVI· .Iklet retpecUvemenl). D'autre. cx~6le. (ct. L . Doulreleau, DIDYIII: L'AvBUG'. S, op. ci!., p. 28-29) le BOnt montr65 moins soucieux d'IntroduIre des dIvisio ns logIq ue. dan. leu" comme ntaireB el n'ont pu l U comme Thwdorel domIner Jeur texte. 1. Nota mm enlla. ch pl lres 13 .. 23 d ' Inle relatif! aux peuplel ~lnngen.
STR UCTURE OU
INTRODUCTION
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CO~IMENTAIRE
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de formule s' pour introduire ou clore chaque développement contribue à rendre sensibles, même pour un lecteur pressé, divisions et subdivisions dont, le plus souvent, Théodoret indique au moins d'un mot le contenu'. Cela fait qu'il se dégage du commentaire une impression générale de clarté, d'organisation logique voulue par un exégète qui domine son texte. Cette division du texte en ,chapitres 1 et en • paragraphes. a surtout l'avantage d'éviter le morcellement de la pensée que tend à opérer un commentaire linéaire, Théodoret cite toujours le texte qu'il commentei et le lait sans ,accommodation •. Ln longueur des péricopes b'c npo)tt(fKVov, 'to ~"l)T6v) est ronction de la difficulté du texte prophétique, de sa richesse et de l'importance que lui accorde Théodoret ; un ou deux mols peuvent constituer le lemme, mais aussi deux ou trois versets de nos Bibles. Il est rare qu 'un lemme excède cette longueur, si bien que 1. Th'odortl Iignale d'ordInaire .Im ul t.onémenl la fln d'une propMUe el le débul de la lu lvanl.e .. l'aide d'un nombre rut.relnl de formu]et : un participe aoriste prtcM~ de rmN6cr. ou de ~~, IlUlvi d'un ve rbe .. l'indleaut plUent du lype wpoltyn ou d'cxprtselont comme "l"pim:1 -ro-. 1.6yov, ~~I ou IL&ldodVlI ~ 1'<poopl')fttcr-. (III Il., 2,88.-441; 3, -495.738-739 ; -4,1-42-1-43; ete.); 1L&w. .ulv] d e l'accusa ut et du verbe. pr6dlre • (Id., 3, -462 ; 6,58] -682.603; 1-4, 436; elc.); tvu:ii(k~ uccompugn~ d'un verbe exprimant l'idée de prédiction (Id. , 2,640; 8,241.458; 9,350; 10,264; ete.). 2. Toul.e foll, l'IIIXpotIé de Théodorel n'oltre pu k1uJour. J, m8me rigueur; II lui arrive d e ne pu marque.r neltement le d~but d 'un nouveau d~veJoppement et de ne pu en Indiquer aullil d.lrement le conlenu. t..ea • lnntlUollt • qui donnent aprèll coup l'Id6e ~n6rale dU pUllige commenUl sonl da". ce Cal lm utiles pour le lecteur (v.g. ln 1•. , 2,441; 3,4.95.738; 7,637-638; etc.). 3. Lei excepUolU sont relativement rarel, al l'on conald6re l'eJllemble du commentaire; mals Il arrive à Théodorel de donner une paraphr8le du l.exl.e d'Jaale quand Il juge Inutile de commenter end~taU (v.g. ln 1•. , 2,3~9 •. ; 4., 329 •. j 5, &32 •. ; 6, 289 •. ; JI , 211 .. 398 •• ; ete.).
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CRITIQUE TEXTUELLE
INTRODUCT ION
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le commentaire est. toujours en ét.roite liaison avec le texte
et dépasse rarement la valeur d'une page. Théodoret. s'interdit en ellet. tout. développement étranger au texte, toule fioriture, toute c ecphrasis t : l'explication reste
B. LA
constamment.lînéaire et le style, d'une sobriété qui n'exclut.
pas la sécheresse. La brièveté de la conclusion généU COlleluslon rale est. une constante des commenfiruoI. laires de Théodoret. Celle de l'In Isaiom reproduit. en tous points un schéma tradit.ionnel : une rormule annonce la fin de l'ouvrage; puis Théodorel invite le lecteur qui aurait. trouvé dans le commentaire les éclaircissement.
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CRITIQUE TEXTUELLE
Du désir de connaitre l'étal de la La re<:eMlon recension lucianique, généralement. lueIanlq ue utilisée en milieu anliochien1, provient. et les Hexaples avons-nous dit, la découverte de notre commentaire. Car Théodoret. a pour habit.ude de citer intégralement. le texte biblique qu'il commente. Or, dans l'ln lsaiam, c'est fondamentalement celui de Lucien qu'il utilise et qu'il faut. reconnaître sous la mention , les Septante .1. Au premier abord, on serait toutdois tenté de croire que le texte biblique de not.re commentaire provient. de la recension hexaplaire. A plusieurs reprises, en effet., Théodoret. signale dans son texte la présence d'astérisques·; or on sait. qu'Origène usait de ce signe pour noter que la version des Septante omet.tait. un ou plusieurs mots du t.ext.e hébreu et. qu'il comblait. celte lacune à partir des autres versions grecques de la Bible. Mais celte première impression ne résiste pas à l'examen. Tout d'a bord, la mention de ces astérisques n'apparalt. que dans le Commen· laire sur I$aie et. elle y est. trop peu (réquente pour donner à croire que l'on a affaire à la recension origénienne des Septante' ; mais surtout., ThéodoreL renvoie clairement. à 1. Selon s.
JÉRÔME
(In POf(ll/p., PL 28, 1324), 1111 troll grandet
recensions blbllquu uUIlHe. en Orient onl chacune une aire d'lnDuence dHermln~ : Alexandrie et l'egypte utill$enl la rec:enaion d'Hkychiu.; Conalanlillople et Antioche, celle de Lueie.n; 1. PaletUne, celle d'Orlg~ne, d'Eul4lbe et de Pamphlle, Voir aunl G. BA.RDY (chap. IV, • L'œuvre lICI"ipluralre de Luelen .J. 2. Il Vl Janl dire qu'on ne trouve pu ehM Thêodorella roeenslon luclanique dana toute loiii pure16 (el'. J. Z I EGLER, Imltu, p. 80-81), 3. In Il., 2, 205; 7, 391 ; 12,309; 16, 319; 18, 623. .... L'argument, en rbll16, n'ell pu eon\.nt.ignant, car !JOuit quelques copl.te. ont prit lOin de recopie r Ica signe. eriUques -
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INTRODUCTION
CRIT IQUE TEXTUELLE
trois reprises li. cette recension, deux fois pour noLer que le texte de son lemme s'en écart.e 1, une fois pour souligner l'identité des leçons', La conclusion s'impose: le texte biblique de Théodore!. est irréductible à celui de la recen· sion hexaplaire des Septante, malgré la presence d'astérisques don t l'origine, parfois difficile li. établir, semble récenteS, C'est donc bien la recension lucianique, épisodiquement. contrôlée par celle d'Origène', qui fournit li. Théodore!. le texte biblique de son commentaire.
cas, la référence la l'hébreu a pour but d'expliquer un terme ou de justifier une traduction. Outre la Bible hébraïque, Théodoret consulte aussi l' I nterpréta/ioll du nom& hébrtu:x (' H 'EpILl)vd« 't"wv 'ESp«t. xwv 'Ovo~,.lt.lv). En réalité, il ne renvoie qu'une seule fo is à cet ouvrage, pour donner le sens du mot . thapheth .1. Il est néanmoins permis de penser qu'il l'utilise beaucoup plus souvent pour donner l'équivalent grec d'un nom commun ou d'un nom propre qu'a conservé 10US la forme hébrarque la version des Septante'. On ne saurai t , Loutefois, cn ap porter la preuve.
Théodore!., t.out.efois, ne s'en t.ient. pas à la seule version des Septante. Tl !inii. faire oppel au texte hébreu', habituellement désigné dons son commentaire par '0 ' E6pCti'~ ct une seule fois par ' 1-1 'E6p.xtxY) r pCltpij', A trois reprises'. il s'agit de noter l'absence d:ans le texte hêbreu d'un moL qui tantôt figure dtans le lemme, tantôL en est exclu. Dans Lous les au tres Recours il. 1'h4;breu
E n réalité, la critique textuelle de . . . héodo ret falL appel en prlon td IlUX versions d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion'. Lorsque leur interprétation concorde, AquUa, Sym maque et Th~o tlon
1. Jd. , 8, 270. 2. On peut au moins IUPpoSer avec vraÎlêmblanee que, l'U n'a pas eu recoU" • l' H uruntla pour l' interprètaUon d 'un nom aUMI couront que. séraphin. (In Jr., 3, 119), il a pu l' uLiliacr par exemple pour p.wiser le aens de • èlgibOr, (Id., 3,849·8&0), de • Mloau • (id ., 3,7 18), do • léIIOa. (id., 19, 439·44 1). 3. Aquila, Symmaque e~ Th6od0tion onl chacun donnil u ne
ut.trisques et oWlu - de la recension orlgénicnne; le plui lOuve nt on lei a négUg&. D'aut.re pnt, Si l'on prend pour point d e compa· mllOn l'Jn ho/am d'Eu~be, on peul êlre lurpri. de voir u t e:dgtle mentionner lllulement deux feis la pri!lence d'ulérlaquu et une lois uUe de l'oMle (EU$il.OK, ln 1&., GCS IX, 611. J. Ziegier, introd. p. xxxVIII,XXXIX ) ; et pourlant, EuÛbe utilise un texte qui reflète d'alllllJ; pre. la recension d'Origène. 1. Jn J,., 19,133·134; 'l0, MI. 'l. Jd., 14,119. 3. Voir lu r ce poin t l'introduction de J.
ZII!:OL~1t
Il IOn 6dilion
T
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d'hale, p. 9().9'l. 4. Si la ri!Iérence dlt'&Cle Il la recension hexapla ire a ppar8.1t seuleme nt (Ian. l' ln J,olom et dans l' Jn P,o/men (oil elle revient 13 foil), cela ne lignifie nullement qu e Th~odoret ait aussi peu rocoU" Il ce texte. On Krall même tenU de croire, sana pouvOir l'amrmer, qu 'II dispose d'un exemplaire des H_plu - au moilUl pour lIale et le Paaulier - lui permettant de confronter IOn texte, non .eulement à eelui des LXX, mol. aUlsi à l'hébreu et aux a utres veralolUl gr&eque •. S. Théodorellelit uns doute dans let H _plu, et. nol.8 pr6e6dente. 6. ln Jr., 19, 136. 7. Id., l'l, 517; 14,11 7; 19, 13~ 1 36.
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traduçtlon gt'&C(Jue de la Bible Mbralque comme l'avalent fail avant eux ICI Soptanto. Leu" venions noui IOnl eS8enlielleme nt connues par let Iragment.l colUle rvéll det Huaplu d'Origène el par les citaUolUI de. Pères. C'eat 0.11UI1 que l' Jn J.alam. de Th60doret apporte quelque. fn.gmenlll nouv""ux. Des trois Interprètes, Aqulla DOUI elt le mieux connu (S. lrénèe, Euséhe, S. ~plphane) : originaire de Si nope (Pont ), Il 8e IO rait converti ou Ju da llmo et aura U fail sa traduction d e la Blhle la 12' année d u régne d 'Hadrien (128-129). Aux d ire. d'~PIPtfA.IUI (n. men •• Il pond. 14, PG 43,261 ) el de JUITI," (D lal . Win T'lIPIl. 68-71, P G 6,638 1.), toute Id6e de controverse avec les chrêUelUl n'au ra it pas été 6trangère 6. Ion entreprise. OalUl un louel de lldilUt6 au texte original, Aquila a tendanCft à \.l'ans poser en grec d e fa ço n LiU .ervlle le texte hébreu (OH lobl!, EpI". od A!,llUInU m 2, PG Il , &2 B; J.bOMII, Jn J•• , PL 24,483), Cet attachement. la leltre contribua sans doute largement 11. la dU'ruaion de " venlon dalUl
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INTROD UCT ION
CRITIQUE TEXTUELLE
Théodoret d'ordinaire ne les nomme pas séparément, mais se contente de les désigner par la formule • les trois interprètes t (01 Tp~i', 'Ep!J.lJv&U't'«(), le plus souvent abrégee sous la forme« Les Troiu (01 Tpti't;)l. On tro uve aussi deux fo is le tour 01 m pl TÔV •AxuÀ«'tI qui paraIt désigner non le seul Aquila, mais également Symmaquo et. Théodotion:,
Quand les trois interprètes sont successivement nommés, c'est ordinairement que chaque version est autonome ou qu'il n'y a accord qu'entre deux interprètes 1• Enfin, T héodoret utilise - indifféremment , sembletrit - les expressions • les autres interprètes. (ot ~A)..).o~ 'Ep[J.l)vtu1'.x() e~ .le reste des interprètes. (ot Aot'lt'ol 'Ep[J.l)vc1J'f.x(), fréquemment abrégées en 01 ~AÀÀOL et ot Aou::oL On tes ~rou ve employées seules nu en liaÎson avec les tours qui désignent d'autres versions. Ces expressions qui peuvent. accompagner le nom d'un des trois inlcrpro~es n 'en trcn~ jamais en opposition avec l'énumé-
les milieux Juira hclltruu., qui l'adopltreol de prtrtrence l ceUe dei LXX. NOl re~lgnemsnt.t lonl beaucoup plu. rare. lur 1.,. d eux lulres Interprit.es dont on ne nit m&me pu avec eerliludO lequ el u t a ntérieur il l'autre. Il esl com mun6ment o.dml. aujou rd 'hui, en d6 pil d ' tplphane qui au .....l t lnl.erver U lei date. (Ioc;. cil.), que la vel'lion d e Symmaque ut pOl l.érieUI"8 .. eeUe de T h60do Uon. Co I16ralt d onc IOUS le rtgM UC Mo rc-Aunllc (161 -180) que Th6odotion, juif d '~ph~ç ou \\l>lonll.o ...,Io n I.oul.o v .... I...,m!JIOnc6. Duml! proWd 6 l unD r6vilion du lexL(I dei LXX p[u!.Ot qu'6 uno v~rlt:;\ble trndueUon commo l'avu it ru[l AquHa, Qua nt /1. Symmnq uo, dont l'uppurl.ena nco Il [;1 81)(: 1.0 des êblonilol CI L PIllIJ
-rov
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donc ici le. IroiH inl.er pn.'ll.(ll, On peuL logiquement penlllr q\l 'U en VII ,le mêmo d ans le leeo nd CIII (Jn l"~, 14, 52.. ), mnl. il fnuL 10 louvenlr 'J Uil l'ellp~ien peuL nu..,.; n' GLN ']u'uno mon ièro \In peu plus solen" elle de tlêsignor \1110 lII u[e pIll'fionne. l'o\l rlllnL, tlanl le CommenlalN d'O,ü (PG 81,1617 B), 13 formule 01 '/l'cpl -wv 'Ax,6'M,v llid :EVI'+"lXOY q\ll, li. premléro v\le, ne I[gnifle rien d 'n utro qu', Aqullll et Symmaque l, pnralt devoir n6cellelrem ent dœlgner aunl Th60doLlon ; elle n o se rl, on erret , qu 'li rappele r l'inl.e rpréta Uon donn6e pr6alablcmcnL comme ulle dei trol. In LorprtLoI (Id.• 1616 D : 01. - AxAOI 'E?...1)Vet.ml!, KIll 'Jut.U>.o:.;, _1 :tll"'",,"X
-rov
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CRIT IQUE TEXTUE LLE
INTRO DUCTION
nLiOD de leurs trois noms ou avec la mention ot Tpti"çl, On doit. en conclure que les termes 01 ~ Allo~ et. ot AOL1tO( sont. encore une manière de désigner Aquila, Symmaque et Théodotion' , dans la mesure où, en dehors des Sept.ante, ils sont les trois principaux traducteurs de la Bible en langue grecque.
On pourrait. penser, toutefois, que La Peshlila ces formules sont assez générales pour et l'appd être plus hospittllières et.
'fIl.u
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disent. d'assimiler ceLle version Il celles des trois int.erpreles et. permettent. d'affi rmer qu'il s'agit., Don pas d 'une t.ra· ducLion grecque, mais de ta P eshilta 1. Cet.le version syriaque est. la seu le, en efTet., Il donner du Lerme hébreu «t.ha phelh , (Is. 30,33) l'interprétat.ion que rapporte Théodoret.!, Celle de ,Siim , (Is. 23,13) par démons (81l ~fA.6\1«:t) provien~, elle aussi, de cette version'. En réalité, !a traduction litLérale du syriaque serait t les esprits 1 (7t\ltÙ!lIl'rOC) ; mais, comme en grec, Je mot. peu~ désigner les démons. Du reste, pour prouve r J'exaetitude de cet.te interprétation, T héodoret. renvoie Il Isaïe 34, 14, où les 1. A. MO U LB (p. X;oCIV, 5 4), .. Il l uite d e RA. IlLPI (Mil/III. d. LXX· Un/un. l , Berlin 1~09, p. 404·412) e ~ de FI BLO (op. ût. , proleg.,
p. LXXVII. LXXXII ), conlidère coUe vDnlon comme . une trIlduc tion grecque d e l'Mbreu, rhUde pll r un Iy rlen qui noul ee~ Inconnu ' . Ce .on~ encore ln mGmel lIul.orlU. qu'Invoque J . ZIBOl,B II, l lalft. (p. 113, n. 3). Plusieurs rallonl, .. nOlre avi., invilent A reJeler celte opinion. Tou~ d'abord, il n'esl pu .urprenant que TMo doret, dont la langue maternelle eat le ay rlaque, consulle une version Iyriaque de la Bible. Ensui te, l'Imp~I.lo n du terme li I;uF'O' n'auloNe pu .. conclure q u'i1I'agil d'un .yrlen qui a traduit la Bible en grec! la compara ison de cel emploi av ec CCllul d e li 'F-6poii:OI; pour d6llgner le lexte Mbraique invlle au con~nlre li pellJ(!' /1. une lraducUon t,ile en Iyriaque. Il e.t vnlli que F,BU) (ep. , if" p. LXXV 1.1 croit .. l'exUllence d'un inlerp",te appel6 li 'E5pa'0I; auasi peu connu que . Ie Syrien. avec lequel Il se rencontre souvent; Mait CCltte opinion ne parait pu avoir éU retenU6 dant leI OUvrt.gel peaUrleu ... qui reconnaissent toua dans b ' E4«'OI; une manl~re d e d 6eJ8nu le lexle Mbreu (A. M OIIL II, Ioc:. cU. ; J , ZIEGLER, RUlebl ...., GCS, p. 444 ). Enfin, Il serai t étrange qU6 Th6od0ret déaignU par li I;,jpoc; une ve ... ion différen te de celle que nomme alMI Tbéodore de MO!1tue.le et dont Il parle en des lerme. qui ne laissent aucun d oute l ur .a na~ure: le syrien Inconnu qui a traduit la Bible hébralqu e l'a traduite en syriaque e ~ non en grec. TModore le ~~le p relqu e chaque rols qu'il mentio nne ce tle version dont Il fait très peu de ca. (P G 66, 437 C ; 452 CD; 468 A). Tou t parait d onc permettre d 'a lllrmor que celle venlon et la P8lhilla nt ton~ qu'un. 2, ln 1•. , 9,267·210. 3. In / ,., 1, U6.
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INTRODUCTION
SepLante traduisent. cet.te fois le mot. « Siim • par &ufl.6vr.o:. Or, si l'on se reporte Il ce verset. dans la Pcshitt.a , on trouve de nouveau t esprits. pour traduire «Siim I, mais ici le sens d', esprits impurs . est confirmé par la présence du mot. « démon. pour traduire le second t.erme de "hébreu «bouc •. Sous la mention ô Eôp~. il laut. donc reconnaître la Peshitt.a. En revanche, quand, par deux fois encore, Théodore!. fail. appel au syriaque - pour préciser le sens de la variante «patachra . donnée par quelques exemplaires 1 et. pour expliquer un hébraïsme décalqué par les Septante 2 - scs remarques ne doivent. rien Il la Peshitla, mais prouvent sa connaissance du syriaque.
Théodore!. confronte enfin son texte II; celui que donnent divers exemplaires non çanctérlKs habit.uellement. désignés par une formule assez vague l'II#. 'n71'1 &'v'nYP«fW'I'. Le terme &'vr(ypaopa. pa raiL en elTeL clélligner un groupe ùe IIIllnu~riL.s ct lion une véritable version biblique (lxôoO'~ç) au sens ou on l'cnt.end par exem ple de la ve rsion d'Aquila. Sans pour auLant former un groupe homogène4, ces exemplaires dépenden t vraisemblablement de la version des Septante. L 'utilisation de ces manuscrits par Théodore!.. pour conLrô1er son texte et l'amender au besoin', esL du reste très Exemplaires
1. In 1&., 3,716-717; et. ausai l'Inlerpr6tu lion do 1t(hq~Y (Id.,
Il ,39 1-392). 2. ln Il., 20,455-457; Il ce l endroit (J'QI, 65,20), du reate, la Septante porte. un homme de cent ana. el l'édiUon d' laale de J. Ziegler (p. 363) attelte qu e la leçon ut&; - celle de noire texteprovient de la recension luclanique. C'ut l'un dea nombreux cu qu i pIlrmettent d'amrmer que Théodore! uUIlto II. verslon de Lu cien. 3. On trouve hull fol. la formule l'llO! 'fW'I oivnyp6'P'"v (In Il. , 3, 714; 7,6; 14,11 5.388.524; 16,259; 18,507·508; 19,133-134); une rola l'IlOX &.>nlypa.cpox (Id" 3,84.2-843) et une fo ls encore une formu Le un peu pl us am ple ~&:xP\67\W'l &.>nI~"'Y (id. , 11, 391). 4. Tel est aunl l' avlJ de M Ô ULE (p. XXIII, 3). à, T b/;odoret leur emprunte essentiellement du v erian tes, mals >! ï=?,:~~"~", l:l~i"'"...! ~ ' ln Il ., i , i : r:6'.r:-. Io 'J l!~'l >! ~ i.~;.w':'? :
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1
CRITIQUE TE XTUELLE
51
proche de celle qu'il fait de la recension hexaplaire des Septante. Théodoret ne se contente donc pas de la recension lucianique, msis pratique la critique de son texte de deux façons; d 'une part en le comparant Il celui qu'offrent d'autres éditions - la cinquième colonne des H~aplu et les l'Il4 1'W'I IiVTIY~(O)'1 - , de l'autre en confrontant la version des Septante Il celles d 'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, à la Peshitta et a u texte hébreu lui-même. C'est dire l'intérèt qu'i] porte Il la cri tique textuelle l . Mais dans quelle mesure cette Autorlt~ rCCODDU~ critique est-elle 1 scientifique t? On aux durl!rentu versloJa s'est interrogé sur la connaissa nce que T héodoret avai t de l'hébreu. No us sommes parCais surpris de le voir invoquer, en quelques p~ssagcs difficiles ou controve rsés, l'autorité des Septante ou cellc de S. Paul, :l U liel! de fo ire direcl.ement appel li J'hêbreu z, Pourtant, sans pré tendre que Théodorel ait de ceLLe langue une maîtrise parfaite , il la connait sans doute assez pour recourir au texte original et le comparer il. celui des Septante, pour donner le sens d 'un mot, pour relever dans le texte grec un idiome hêbralque cL au besoin l'expliIl , 392 : ~6;'tClpov a u lio u do minl9XGY; 14, &24 : Tro"'lpW.'1 au Il~u de ~opwktv) ; Il .'ogit pllrtois d ' un mot abaGlument dirtMe nt (Id., 14,388: doxydw au lieu de BijÀ ; 18, 509 : j.1&..... <01 au lieu d e &.\IOI-Ikw), d'un t.ext.e qui ,'6ea rte sensiblement de celui du lemme (Id., 16,260) ou qui con.lUtue un apport original par rapport eu texte de bue du cGmmentai!'e (Id., 3,841-842). 1. Thtodoret ut en cala beaucoup plu, proche d 'un OrlgMe ou d'un EURbe d e C61ar6e que de Th todore de Mopsueate qui ne juge pu Indl,penJable le recoUI'!l à l'Mbreu dans la mesure 00 pour lui la veraion des Sop1.ante en est le nd61e refle t, plua fld~le en tout cu que la veralon . yrlaqu e (ln Sophon" PO 66,452 C _ 453 C; ln H/}. b/}.c,,~, id., 437 COI et que celle de Symmaqu e (DBVIIB UIB, Corn. de ThtGdo,.. ~ u, lu P~., p. 364, 33 - 36&, 4). '2. ln l", 3, 360 •. Il propos d e ..oxpOI:-.>o:w;; 6,351 J. pour le lenI de o AsMtk •.
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53
INTRO DUCTION
CR ITIQUE TEXT UE LL E
quer. En outre, sa connaissance de l'hébreu apparatt plus cer taine encore si l'on considère l'affiniLé de cet.te langue et du syriaque 1 indubitablement. connu de lui comme le prouvent son utilisat.ion de la Peshiltn, mais aussi 83 capacité à remarquer dans un groupe de manuscrits grecs un terme syriaque qui lui permet. de rétablir la leçon la plus conforme au Lexle hébreu l , Plus que d'a ut res exégètes,
égard , malgré l'usage fort. circonspect q u'il en fait, les mêmes pr6ventions q ue Théodore de Mo psueste 1• En revanche, T héodo ret. consult.e abondamment les versions d'Aquila, de Sym maq ue e t de T Modotion, S'il S6 plaît. à en souligner la parenté pa r des expressions (at T pt\ç, Ot ~ A~o~, Cil AO~1\"ot) q ui paraissen t. leur accorder une même estime, o n perçoit en fait sa préférence pour J'int.e rprétation de Symmaque, dont. la qualité essentielle serait la clarté'. Tout.erois, la fréquence avec laquelle T héodorel fait appel Il ces trois inlerprét.es ne doi t. pas faire illusion sur l'auLorité qu'il leur reconnatt : il met en dout.e leur object.ivité ct. les accuse même à l'occasion de falsifier 1'f:criLure P{\r esprit. de parti l . En réalité, des prises de posit.ion aussi violentes sont. l'exception: dans la pratique T héodorcL !oc révèle 11 l'égard des trois inle r prèt.e8 beaucoup moins sévère quc T héodore de Mopsucsle' .
par sa connaissance de l'hébreu et du syriaque, Théodoret. peut donc apprécier les qua lités des difTé renLes versioll9 bibliques.
On serait tenté de croire que la fréquence de leur utilisalion est fo nction du crédit qu'il leur foit. Dans ces conditions, J'autorité de la PeshiU.a, citée seulement il deux reprises, serait. bien faible aux yeux de Théodoret. Mais cet.te version cst d uv{\n wge utilisée da ns d'{\ulre.s eommentaires'. Il semble do nc que T héodo ret. n'ait. pas eu à son 1. La parent.6 du Iy rlaquo avec l'hObl"<J U no S3uraiL rournl r
~
ollo Icule la preuve quo TModor(lL conno l ~ l'hlibrou ; com me lij Ilo~e L. P'ROT (op. cil., p. 100, Il. 1), S. Augustin connaias.a ll le punique plus proche d o l'hébreu que le syriaque el Ignorait pourlant l'Mbreu. Mail le falL que Théodoret soI t cepable d e comparer ent,.. elles Jel deux langues - l' In l'Iliam (20, 4f15-457) en Offre un exemple - prouve qu 'JI connan .uml-llmmenl bien leur ILructure re&pectlve. P. C"l('VI!T (liidoll'C d'une en1repr;ac ..• , op. cil., p. 'Ui, n. IZ, et Thtrflp., op. cil., Introd. p. 1&) ticnt pratiquement pour usur6e II connlJn.anee de l'h6breu par Théodoret. ToutMoil, c'eal une questlon aujourd'hu i fort d libaUue quo d'approclcr ID connallsance de l'hébreu qu'avaient les Pliret. CeI!!1 d'Orlglin., par exemplo, on dépit de et qu'on a longlempi cru, pal'lltL avoir lit./i tm Umlt.6e (O. B"J\TIIKLfO.Y, • Orlgl'lne et le texle de l'A.T.•, ln Hp,kl aJi., Beauche.n.., Parla 1972, p. 247-261 ) i do m'me Didyme l'Aveugl.lgnaralt pratiquement l'hébreu; ennn, lelon L. PIIIOT (p. 95), II. l'exr::eplilln de S. Lucien, de Po]ychronlui el d e Diodore de Tarie, • le. principaux ex6Plel de l'école d'Antloche ignorllrent l'bébreu •. Il lemble néanmolD.II JusUfi6 d 'ajlluter II. cu lrol. noms celui de Thliodo.et. 2. I n 1•. , 1],392. 3. Par exemple, elle e.llnvoquée six roi. danl l' l n P 'IIJ. eL seize rola dans l ' l n Brech/cl.; elle CIL même la seule venlon fI.'1re uUII.60 pat Théodorel dsD.II l' l n Jtrtm. Le ces est, du relle, alSez curieux
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1
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pour remk" 1,1". impérieuso cneoro la con rrenln lion du lax te " onn6 par PG 8], 4\l6-SO& avec celui du m3nuae. lt conservli DU Méloc hlon de Con.lanUnaple (vOi r chop. l, p. 13, n. Z). 1. CI. 'upro, p. 49, n . 1 (nn). 2. La prorérence dl! Théodl!rel pour Symmaque elt !.lU n elte. Del troi.lnlerprftlltions, c'utle p]UI souvent la aienne qulnl donnée la première. Symmaque ell cilé seu l 45 rois, landia qu'Aqulla ne l'olL qu o sept 01 'rhéotlllUon cinq. En oulnl, Théodorel utilise lrèl frllquemmenl l'adverbe ~pov pou. Introduire la venlon de Symmaquo cl on lOu]igner la cla.t.6. Co jugemenl de valeu r conalllue, du rtllte, uno c.Mco do lieu co mmun chez los Pères, à la l ulle d'Origène vl'llÎ!lembleblcmcnt i cn toul cal, Eu~be, J érôme el TModore de Mopsuelte metten l eux aussi en aVlnt la clarUi de Symmaque; cr. O. B.... TH é LE.Y, • EUHbe, la Seplanle elle.' autre •• • ln L a B iWa. el lu Pau (Colloque de Strasbourg 1969), ParU 1971, p. 52. 3. LI pi'Uenla lion de ces Lrol. Inlerprlltea qU'lin a at Lribu60 II. Tb6od.orel (PG 84, 28 C _ 29 AB) ,,111. cet égard rév6lalrlC41: Aqulla el Symmaque leraicnt de! chrétlena qui ont renié leur roi pour pall-S(lr au judalsme el TModoUan aerolt un .eet.aleur de Marcion. 011,111 l' In l ,olam (3, 370-3 73), TModorel dénonco avee v iolence leu r malhonnêteté Inlcllectuello. 4. Oanl son Com . , ur lu P,., Théodore cite abondamment la venlon de Symmaque don t Il lOu]lfne volontie,.. ]a clorU! pa' le.
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I NTRODUCT ION
La version des Septante est. saIllI conteste celle qui jouît aux: yeux de Théodoret de la plus grande auLoriLé : il la tienL pour inspirée au même titre que le texte hébreu 1• Cela explique 80D respecL pour la leLLre du texte qu'il commente sans jamais le désavouer'. Toutefois, le respect de Théodore!. pour cette version n'est pas aveugle, comme l'était. celui de Théodore de Mopsueste : conscient. d'être en présence d'une traduction, il ne juge paB inutile le reccun à l'hébreu' ; persuadé d'auLre part qu 'elle a perdu sa pureté originelle au cours des siècles, il croit nécessaire et avan· tageux de la confronter aux aulres versions faites à partir de l'hébreu. Mais la manière dont le faiL généralement
mota ca9tc ,t{KI"I, ~YC~, ao:~ (er. R. DIIVRBI!$SI!, Com. de Thiodon sur lu PI.: o~ 5.e, 27-28; 117, 10; 139, 3 ; 378, 1. 18; 3W, 16; 382, 20.22 ; 383,12; 4.08,1 7; 436,4.; 4401 ,17; 466, Il ; 4.94,7; 509, 16; f>33, II); 560, 2; 1"VCP':'ttPl''' 152, 18; 176,14 ; 177, 4. 178,21; 188,7. 247,4.; ao:'I'i:\.I; 144,12; 492, 3; f/l"",dpaç 186,9; voi r aUlai L. PIIIOT, p. 1()().1041, mats una lui
cn raire loujou", une qualilé : il aurait lendllllCO /1. lrop &'610Ignor du texte Mbreu ( R. DII"RII&$8JI., Buai ,"r Tltiodorf, p. 57 el Com. dc Thiodere , ur lu P,., p. 364.-366 oCl Théodore compare longuement [a vel"lion dia Symmaquo au texte hIlbralqula ; d. ausai id., p. 3!18, 9-10). Théodore ulUlIo, en revanehe, beaucoup moins la venllon d'Aqui la et ll"èll plaU ulle de ThéodoUon (d. R . Dn""BI!5SB, Com. dc t 'Modorc ,ur lu l'•. , Indox). Enfin, en uoho .... tlo aon commcnl.:, jl"fl ln P ,a/mOl, TModore ne parait pu avoir uUIla6 Ica vel"lions do Symmaque, d'AquUa el de Théodotion. L C'eat pour cette ralaon qu'elle ell.up6r[eure /1. ccUi. d'Aqulla, de Symmaque el de Th6odotlon (ln P'a/., PG SO, 864 AC; ln 1,., 3, 369-370 ). 2. Voir par ex. 1/1 P.a/. (PG 80,864 D) et ln 1•. (19, [33-136); l'o bseurilé du texte n'ut pu, à lieS yeux, ....nI conLrlbuer à imposer
l'Idée d'un texte !nlplr6. 3. SI T béodore ne parle pu d'inspiration à PfflPO' de la ve .... lo n dOl Seplante, U Juge en revanche Inutile de recourir a l'hébreu (cf. ,upra, p. 51, n. 1); a l'Inverse, malgr6 son respect pour ICI Se ptante, Tbéodorot nit conlldéror cette venlon comme une traduction partoi. Imp.rlalte ou maladroite en ralaon m~me de ton UlUraliame (Quaul. 1 Reg., P G 80, 529 A; ln Can/., PG81 , 120 AB ).
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1
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CRITIQUE TEXTUELLE
1
T héodo reL LraduiL en fait la primauLé accordée aux Septante: après l'énon cé de la péricope, Théodor et pr ésenLe les variant..es des dilTérentes versions, ava nt de revemr à l'interprétation du texte initial , celui des Septante 1. Le rôle de ces variantes dans le Fonction commentaire est. d'abord celui d'un des varlanletl apparaL critique, non pas vraiment prtHnlH' de;;tÎné à amender le t.ext.e du lemme', maÎs à l'éclairer en olTranL un début d'explication : la seule juxtaposiLion des variantes d ' un même passage p ermeL une meilleure inLelligence du text.e. Donner la Lra du ction de mots hébreux conservés p(lr les Se ptante, précise r le sens d 'u n mot obscur, f(lire comprendre une expression idiomatique , su pprime r une ambiguité, LeI esL le plus souvent le rùle des vari(lntes p résentées par ThéodoreL. Mais, (lu-delà de celLe fon ction puremenL explic(lLive, les va riantes servent à mon trer la cohére nce interne du texte des SepLll n le, en d evenan L un moyen de le justiner , d' en résoudre les apparentes conLradicLions ct. de m eLt.n:l en évidence, so us la divers ité des expressions, l'unité de l'i nspi ra tion. Car, à des degrés divers, \,ouLes les versions Le proe6d6 est preftquo conalltnt (v.g. l n J•• , 3, 3 1 8-319.~23; 7, 120 5.1>8(1 •.• 8,67 S.155 6. ; 9,58 &.398 a.; ele. ). 2. Th6odo rot sem ble, on erTllt, avoir un trop gr:md N.poel do IOn texte pour aller le corriger. Il mnlnUent, par exemple, en Jf. 50, 8, ln leçon • C'ut Sion 1 (ln J•• , 19, 133-13&) qu i a tout!'.lr d'une glose et co n'estlnlu dOut.o pns lui qui a Introduit dalU IOn lemme, en 1•. 41 ,3, lM mols OÙX ~L ab5enls de la Ve"IiOD dM septa nte, mais donnb par tous les autres interprète. (Id. 12,307·309). Tout lU plus laisse.t"!l IIntrevoir .... préf6n:mee pour uo& vnriante en la commentant au dêlriment du texlla du lemme; c'el t le cas en 1•. 63,12, ail 1. leQOn 6;7t6 Otù.&rr'll'O est visiblement pr6t6r6e a celle du lemme tK -rijI;: y'iiç. Il ul, on tout ClIl, excessivement rare qu'Il choiaine ouvertement de corriger IOn toxte comme Il le fnit en 37,38, en nlcnant la leçon mittX"ov donnée par quelque! cxomplall"fll (civr{ypattor ) de pr~fénmce à celle de son texte mi"nlC9XOV (Id. 11, 392). 1.
l,.
,
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I NTRODUCTION
sont un reflet du texte hébreu inspiré : aussi Théodoret. n'hésit.e-f...iI pas à commenter une variante pour l'enseignement qu'elle peut. offrir, même si en dHlni tive il préfère s'en tenir au texte qui est le sien. Néanmoins, TModoret. n'accepte pas aveuglément toules les vnriantes : il sait. opérer un choix et., parfois même, rejeter avec vigueur telle ou telle Lraduction l ,
1
CHAPITRE III LA i\1€THODE EXeGC:T I QUE DE TH eO DORET
1. Le. cal le plut net Cft ee.lui oû il re Cule la leçon VEŒvI.Ç pou r Imposer celle de 1\"~ (III 1• ., 3, 360 1. ; cr. Iiluui Id., 14, 11 1).J21).
La critique tex luelle praliqu6e dans l'ln lsaiom est en part.ie déjà revélatrice de la méthode exégétique de Théodo ret.. L'int.erprétation d'une prophétie reste Loujours pour lui en priorité une explication de t.ext.e : sans négliger la crit.ique lit.téraire, l'auteur met. en fait. l'ensemble de ses connaiss:lnces au service de son commentnire. En subordonnant. sans cesse son exégèse à " examen du texte, Théodoret. choisit. la voie de la rigueur et. de la raison pour décirler d li ~e n !! et. de la porlée de la prophét.ie.
A. CIUTI QUE LlTTÉ I\A.IRE
Pour comprendre un tex t.e, il est. indispensable d'en apprécier le ton. Aussi Théodoret n'hésit.e-tril pas à souligner, quand il le juge nécesstlire,le mode d'expression ut.i1isé par le prophète, les changements de ton et. divers procédés lit.léraires l • Stylllllquc
1. Th6od oret note, par uemp[II, quo III prophète l'uprimll l ur le mode de l'i ronIe {ln / •. , 7, 1"0 ; t", 206.5"21, d ll la ralllenll (Id., 2, lOUi; 5,443; 6,614; 14,314."25.016 ), du reproohll (id., l'l, 197) ou
1
de [a lam"nta Uon, et c'est sounnt en roncllon de cella analyte qu'U opère le d écou page du ~te biblique (et. chap. Il ) ; Il nole encore que le Lon Cil ulu l d u SOuhait (id., 7, 590), dll la prop hétie (Id. , 10, 392) ou dll l'ordre (Id., t S, 108), que le prophète rail de J'lntetra-
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INTRODUCTION
LA MtTHODE EXtGtTfQUE
1
At.t.ent.if à ces variations stylistiques dans J'ensemble de la prophéLie comme à J'intérieur d'un même passage, Théodoret. a soin de déLenniner la nat.ure exacte de phrases susceptibles de plusieurs modes de ledure 1, Les figures de st.yle utilisées par le pro phèlc ret.iennent. elles aussi l'at.tention de notre exégète. Sans Loujours les désigner par le Dom que leur ont. donné les grammairiens, surtout quand elles sont. d'un usage aussi fréquent. que les métaphores, les métonymies, les comparaisons ou les paraboles, il a soin de DoLer leur présence et. de préciser d'un mot. nu moins la réalité qu'elles recouvrent. l • E nfin "explication st.ylistique de Théodoret. met. en évidence dans le texte grec des tou rnures étrangères à ceLLe langue et. décalquées de l'hébreu ou du syriaque. Ge sont. elles que Théodore!. désigne le plus souvent sous le nom d', idiome ,a, mais le terme sert. aussi Il caract.ériscr cerLaines habit.udcs du langage courant. ; prove rbes ou métonymies entrées dans l'usage'. La compréhension exaete du Lexte passe parfois par un examen grammat.ieal minutieux. Ainsi, ThéodoreL relève pour I(·.~ expliquer l'emploi d 'un pluriel là où le singulier seraiL en oppare nce Grammaire
gallon 8ui ... ;0 tl o la rtpo nllO un proc6tl6 lilléra;n ole. lin'; ii. aIlr ... ir la elarU, te qui n' ell pal Ilnt rappeler le alylo de ccrl3irUi pfllumes (id., 19,5631.), ole. 1. C'est presqu e loujou .. pour In ... IU r il lil""O 10 toxl0 do ta'Ooll Intcnogative, que l'i ourrogation n 'exitu quo dant le lon (Jn l ,., 14,559; 11, 269-270), qu'II faille hluf une confu,lon enlre le-dt;; d'inurrogv.Uo n cl le pronom Imléfinl (id., 13, M: 16, 12- 14.428; 19, ~63 1.) ou dlslinguer un Jl.1) InLerrogatit dc 1(1 négation (Id., 2, 542-543; 16,36). 2. Quand 1. figure de . t)'le est molnl hablluelle, Th6odor-el donne presque loulou" lIOn nom: c'ut le cas de la p\"'OtOpopée ( l n b., 2, 584 j 5,25 1 ; 7,41.696; 9, 140-141 ; 14,16 ; 15,445; 16,7) et de l'ethopée (id., 6,496). 3. ln " ., 1,140-144 ; 2,239-240; 4, 103; 5,27; ele. 4 . /d., 4,212-215 ; 17, 480-481 ; 20, 140-142.242-243.394-395.
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plus at.tendu (3, 639-642) ou le cas inverse (6, 378-386), le passage surprenant., Il J'intérieur d'un même v erset. (l s. 40, 9), du singulier 3U pluriel (12,97-99), la présence signiflcalive d'un pronom possessi f (l , 77-80 j 2,3(0). De même, il j ustifi e p3r le procédé de l'énallage l'emploi d 'un verbe au (u ~u r pour parler d 'événemenl..s passés (4 . 102-1 03 ; 6,80-81), par une habitude scripturaire (2,239-243) la présence d 'une forme verbale aeLive alors que le véritable sens est passir (3, 184-188). Un brusque changement. de person ne à l'intérieur d'un même passage (l, 101-102), la difficulté à reconnaître avec certit.ude le sujet d'un verbe (7,32--34 ; 14 ,271-272) suscitent également. une brève remarque de la part. de Théodoret. Enfin , même les problèmes d'accent.ualion ont leur place dans eet.Le analyse du LexLel; l'interprétation de ÀŒÀ(o; dont Théodoret. fait. un synonyme de 'flWzpyupLx, lorsque la pénultième porLe l'accent. (9,58-60), en est. l'exemple le plus curieux. L 'int.crpréUltion des noms propres, Onomastique, même si clle est le plus souvent. anecétymologie dotique ou fantaisiste, peut. a ussi d Km;antlque scrvir à l'intelligcnce du Lcxte ; tel est , par exem ple, [e cas des brèves remarques de Théodoret ~u r dCll noms pro pres de licux ou d e peu pics·. laf3is ce~Le explication J e termes a parfois pour le commentaire une plus grande import.ance : celle du nom ,Emmanuel_ (3,388-38':1) cn est le meilleur exempleS. Il en va de même du rapprochement. étymologique ent.re le Lerme hébreu' jésôa _, traduit. par , Sauveur tt et Je nom de , J ésus •. D'auues remarques, enfln, sur Ja signification
*'
1. c r. ~ upt1l, p. 58, n . l , propos du -dt;; Int.errogv.Uf. 2. Cf. • Samaron. (ln / • ., 3,308-3 10) ; • e dam . (Id. , 6,557-559; 10, 329-330 ; 19, fm -572.577-67S) ; • Sélr. (id., 6, 56ô-56Sj; • PhilisUn. , (Id., 5,379-384). 3. Cf. aussi. 6lgll>1)r, (/n / •., 3, 84~ l j; • As6dek , (id., 6, 351-
353).
1
60
INTRODUCTI ON
LA M~THODE EX~G~TIQUE
(14, 73-75.103-107), ~~(hllJ.a. (5,27-32) ou «r.oa-r&.O"\OV (16, 9-10) relèvent. plus directement de la sémantique.
abondamment; mais, presque aucune ne parait. relever d'un goùL gratuit pour l'érudition. La fonction de ces remarques est d'ordinaire d'expliquer la lettre du texte, mais parfois aussi de fonder une explication figurée.
des mots
XP~fflç
Dans le même but, les remarques d'ord re géographique sont abondantes dans l'In Isaiam el permettent au lecteur de situer ou de reconnaitre les lieux dont parle la prophélie, parfois même de constater, à parlir de telle réalité, la nécessité ou l'impossibilité de certaines interprétations. A côté de bien des remarques de géographie générale!, d'autres remarques ont trait 11 la géographie physique', à la toponymie' ou à la géographie humaine•. Sur ces deux derniers points, le domaine du géographe devient souvent celui de l'historien. Géographie
B. AUX ILIAIRES DE L' I NTERPi\Ji.TATION
Théodoret. 'ne saurait, toutefois, se contenter d'une critique purement Iitt.éraire. Son commentaire s'enrichit. en réalité des apports les plus divers. Parmi ces auxiliaires de l'interprétation les disciplines • scientifiques. sont. bien représentées : psychologie, médecine, agriculture, botanique, zoologie, sciences physiques, arts manuels 1 • Plusieurs remarques sont directement suggérées par le text.e prophétique; beaucoup proviennent sans doute d'un ronds commun il la rhétorique et à l'exégèse dans lequel Théoùorel puise
! 1
C. Rôu; 1. P ' ytluJ/lJgit , les ttalll d'Ame BOnt commandés par des événementa exlérieul'll (In u., 5, 499-500; 9,191-194; 14,10-13.144-1 ( 9);
Parmi tous les auxiliaires de ]'interprétalion , J'histoire occupe, en efTet, une place privilégiée. Cela s'explique en partie par le caracLère historique du texte d'Isaïe, surtout dans sa première partie, mais la volonté qu'a Théodoret de fonder historiquement la prophHie en est la vraie raison.
1. Ellea concern6n~ essentiellement la situation des puya (In l,., 4,
547-551; 13, Il'l·ll4; 15,384-389) , la position dei montagnes (id., 3, 308-310; 5,291-293; 6,55-57.565-566; 8, 390-392; Il ,66), la conllguration ou la topogl'aphie de lieux que Théodoret connalt, soit personnellement, soi t par des UmollUl lX:ulalres (id., 5, 10-11 ; 6,484.486; 7, 18-19 ; 16, 175-183AII-41'l). 2. Ct. In l,., 1,146-151; 4,26-29; 1,315; 2O,9'l-95. 3. Voir par exemple les «marque. de Théodoret Sur la Libye el Thal'llis (In 1•. , 7,7·9; 19, 157-162; 20,117·118); lur ChyPre el les Ki1ielUl (id., 7, 9-13), lur Lobna (id., 11, W'l). 4. VOir les remarques concernant la Galilée (In 1•. , 3, 762-763; 8,36·38), la Phll18t1e (id., 4,38-4 1), Kédar el l' Idumée (id., 12, 620-621; 19,90-92.111-1 14) , l'l!:lhiopie (id., 13,9 1-92; 19,92).
63
IN TRODUCTION
LA MenlODE EXi!:G€T1QUE
Son commentaire (ait. donc d'incessants appels à l'histoire, mais sous fo rmes de remarques éparses, en dépendance ét.roite du texte prophétique: on y chercherait. en vain un exposé logiquement. const.ruit. ou même une fresque h istorique esquissée à grands trait.s l . En outre, parmi les rares développements d'une certaine ampleur, quelquesuns seulement appart.iennen t en propre à l' In ISQiam 1 ; la plupart constit.uenL en lait. des lieux communs ('t'On:OI) de l'exégèse de ThéodoreL'. Enfin, il va sans dire que les connaissances de notre auteu r paraitront. souvent. limitées ou fantaisistes 11 J'historien moderne' ; mais ce serait. un jeu
un peu vain que d'en souligner la fragilité par rapport aux nôtres. Ce qui doit retenir notre attention, en définitive, c'est la manière dont Théodoret, II. J'intérie ur du système d'interprét..ation qui est. le sien, utilise le fait hisLorique.
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1
1
1
l. Nous avons BOUl (c r. ehap. Il ) l'absence mêm e de tout expos6
liminaire lu r la siluallon hlllorlq\1e l l'6poque d'baie. 2. On ne peul gu6re elle! que lei d6veloppementa l'tlatHs l la fauJ.c d'01.lu (In 1." S,8-3 1) ou au rigne d'Achaz (id " 3,222-253) qui ne lonl cn l'taIlLé qu'un résumé de II Chr, 26 ct 28, 1_18, ct le rappel par les sommets - plu! eal'Qet..\rllUquo de la mani~1'O do Théodoret - d e l'hillalre de J érusalem de pu is le liège de Vespasien Jusqu'lia fondation d'Aella Cnpltollna par Hadrien (id" 3, 198-211), 3, Voici quelques exemple. de CIlS • topol. (les chifTl'cs entre parentMscl donnent 101 r6!6renCllI l 1'1" ilaiam, les autres A PG 81): a) Lea phun lueeessivei d e la conquête auyrienne (3, 302-306; 4,269-212), et, ln E:" 8 12 A; 1031 B; In O." 1552 AC; In Mlch., 11~ 5 C j In Nohum, 1788 A j In Jer., 741 D j b) Loa campagne. do N .. buch""'unolWl' contN! JOrll."lcm (8, ~!>8-~G7 j Hi, 385-389), el, ln Dan" U57 C j ln /1", 812 OC j (184 D _ 98aA j In Jer" 692 BD; c) Ln dynulle pel't4l, Cy.u. et lei IUeeeneUTl (5, 43·4.1,54·59), et, ln Dan" 1393 B · 1391 0 j IH6 CD j IHO AU j 144.9 B j I~ I C; 154 1 D j In El" 1121 0 j ln Nahum, 1805 A ; - dl La reconstrueUon d e J truulem et du Temple (20, 164,.172), cr. ln Dan" 14.51 C j 14.13 CD; 1418 D; In Bz., 820 8 ; 11&8 CD; In Agg., 185 1 AB; - ,) Le triomphe de l'Empire romain (2,69-14,19-81 ), el. In Dan., 1308 D. 1300 A j I n Mlch" 1161 D. 4. En cela, du rcate, Théodorel n 'clt pal une excep tion : l 'ex~ palriltlque ell remplie de • Lopol. h1.toriqun dont l'exacUtude est lOuvent Lra. approxima tive. L' In l ,aiam t..\moigne, A plu.leu,", r-epriNl', de eonnalJnncel malasauréet, voire erronées, de l'ignorance de tel ou tel tait, d'un appel quelque peu ranLalslste l la chronologie, ete. Quand cela noui a paru néeeualre, noui 1'.vODa signal' en no le,
Les références à l'histoire ancien ne, naLurellement les plus nombreuses dans l'ln l ,oiorn, concernent II. la fois les événements contemporains d'Isaie et ceux dont l'exégIJl.e découvre l'annonce dans sa prophétie. Au hasard du comment..aire . ' on VOit peu Il peu se dessiner une histoire des grands empires l . Celle d'abord de l'Assyrie avec les règnes de Téglat..-Phalasar III , de Salmanasar V eL surtou t celui de Sennachérib l • La domination babylonienne se con fond pour l'essentiel avec l'histoire de Nab uchodonosor et de ses campagnes contre Jérusalem. Un troisième ensemble, Hil loire and enne
cr.
1. Jel tables chrono loglquu dans le dernier vol ume. 2, l'héodoret semble Ignorer le règne de Sargon Il (121-705) et voi r en SennacMrib le lueeesseur de Salma nasar V. Dllnl Ion Cam_ mMJo;rc d'Q.t, (PG 8 1, 15::>2 ABC) il aLtrlbue l ce dernier la prlae de Samarie, qui devait revenir l Sargon (721) puisque Salmanuar ~t.aiL morlau cours du II~ge. Le text.e d'l,ole (20, 1) fait pourLant
,
mellLlolI lio Sorgon, mllliioll' la torme . Arnn . dunl ecrllllni munuI_ etH,. doa LXX , &tl-eo IOUI eotJ.c terme que 10 lisolt l'Modorel et, danl ce eu, n'a·l-i l pas u Idontlfler le penonnuge' TModoret, en erTel, no elle pu 10 VCl'I(l t et 10 eonlonl.o do r6turncr le loxto d' I..le (In l,., 6, ~51·~&.), mal. IMI paraphl"DlIe ne laine pu voir qu'II.ltue nettemen t lu b(momenll - notamment 1. pri5e d'AUItoa _ dana L'hlILoIr-e gén~l"Dle d e l'Auyrio. La p.uenu.Uon d ei ta ill dalUl IV 110;', 11,1· 6 eL 18,9· 13 expllqu e peut-êl.re la mèprlae d e Tht.odor-el : co. deux pauage. relalent le l iège de Samarie par Salmona"".; pui" tan. mention d'un changement d e ragne, le r6e1t continue avec pour luJeL .Ie roi d'.u.yrie. suivi de la menUon de la prise d o Samarie, Auull.(tl aprta commence le r6eit d e l'Inva.a.lon de SennacMrlb. Théodoret, dont lei lIvrca dei Roi, IO nt l'une dei IOUrœI habILuelle" a pu croire q u'II n 'y avai t pas d'lnterm6dlalre en!.roe Salmanuar et Senna chtrlb, comme le loiaae penser également 1'6numtraUon d'ln l ,alam, 3,302-306.
, •
64
I NTRODUCTION
relatif à la Perse, s'organise autour de Cyrus - prise de Babylone, libération et retour des J uifs en Palestine -, mais laisse entrevoir la succession dynastique, de Cambyse à Artaxerxès Longue-Main. Enfin, excepté un bref aperçu du règne d'Auguste et. de l'action d'Hadrien contre Jérusalem, les remarques sur l'Empire romain visent loul,cs le règne de Vespasien eL la prise de Jérusalem par Titus. On pourrait encore t racer, mais dans unc moindre mesure el.
LA
1
e n rapport avec Ica grandes périodes qu'on vient. de dcfinir,
unc histoire de 1'6.gyple eL de la Syrie. Mais, en réalité, comme dans la prophétie d'IsaIc, le royaume de Juda ne cesse d'êLr,e au centre de la vision historique de Théodoret. Ses vues sont donc en dépendance étroite de celles du prophète et. l'histoire qui l'intéresse est. d'abord celle du peuple juif dans sa rela tion avec Dieu. C'est. pour ln faire mieux comprendre que Théodoret. rappelle ou précise des faits qu'un historien moderne chercherait à sit.uer dans un contexte beaucoup plus large. Cont.rairement. à l' hist.oire ancienne, Hlstolre l'histoire du v' siècle apparait. assez eontempOraJne peu dans le commentaire. On devine à peine la réalité politique d'un Empire dont. les dignitaires sont. désormais chrétiens l . De fréquentes remarques de toponymie attestent nétlllmoins la réorga nis3lion de cerlaines régions par le pouvoir impérial: presque part.out des noms grecs ont. officiellement. remp lacé les noms de villes indigènes, lans entratner toujours leur disparition définit.ive de l'usage populaire! ; des villes jadis import.antes 1. C'eal vi~bl~menl plua la riaHUI religieuse quo la réaHUI poUUqu. qui InUre," Théodorel en ce domaino, ct. ln If., 4,425-4.29 ; 15, 328-330.411-475; 19, 187-191 ; ZO,504-507. 2. C'ut par exemple le u. do Pbll.d. lpb!e que tel blbilan~ continuent l appeler Amman (l n 1•. , 4,548-550) ot sana doute de plusieul'll .utre. ville. comm. Samarie devenu. S6basto (id., 3,310), même al Théodorot ne 10 nol. pas ,xpl'Clllatmenl.
1 1
M~THODE
EXeGeTIQUE
65
ont. vu leur rôle décroît.re a u profit. d'autres cités. On devine aussi le rô le que commencent. à jouer dans la vie du v e siècle ces Arabes qui portent. déjà en Syrie le nom de • Sarrasins. (5, 160-164). On voit. enfin assez bien quel est. le sorl. des Juifs dons l'Empire à ('époque de Théodoret.: devenus t Ics méLèques du monde. (1,266), ils sont. en réalité mis au ban de la société (20,396-397). Beaucoup mieux que l'histoire profane, l'In Isaiam laisse entrevoir la situation et la vie de l'gglise à l'époque de notre auteur. Le christianisme semble avoir définitive· ment. triomphé du paganisme 1 : destruction des derniers temples palens: dont. les ruines servent. parfois à l'édifies· tion ou il ('ornementation d'églises chretiennes', substit.ution du culte des mart.yrs à celui des idoles', extension de l'gglise aux dimensions du mondeS. Celle-ci est. désormais une institution reconnue et. protégée par le pouvoir impérial
1. Lo lrlomphe du ehristlanlsme Bu r le paganisme ea~ un point qu e TModorot aime l rappeler dans ses commenlalre. commo dans d'au~rea kril.l ( 1l~t. E"l. , PG 8'2, 1'241 CD ell'l65 Cl, en opJlOpnt do façon volonlairemenl Khémollque • 1. régne d" Idoles . II. celu i du Chrls~ qui y mot fin (cf. clla p. IV, • La pOl émique contre les palenl .J. En rhliU, la mort omelene du paganismo n·cmp6cb. pu
la ,,, rv;v,,,,cc do cerluincl cruy""cel p310nno, cl cello do prnliquM clandellînci (Thtrcp., III, 79 1.; VI II , 22-2~ 0. rnpp rocher d'ln J,., 2,183-187). En ou 1re, TModoret n'Ignore pas Ica porUculiona dont IOnl vicllmes 0. IOn époque ICI chr6Ucns (10 P CMII'I (Tlitrap., IX , 3'l ; Jll.,. Eul., PG S'l, 12n-127G), mais ellu ne mettent plu, on danger la vlo do l'egllse comme cela anlt été le cu au temps do Julien. Le d~8i r de rendre sCllIlblo I·import.anco d u chan~m.nl opér6 dana le monde pa r la venu e du Christ l'emporte donc ehn Théodoret lur J·exlcUlud. historique. 2. Théodoret d~claJ'O .voir 6U t.6moin d'6vtnemenl.l semblablcs, dan ••a Jounesse vraJaomblabloment (ln 1•. , 'l, 194-196). :1. ln h., 7, 171-175; c r. auul TliUap. VI II, 68-69. 4. ln h., 10,85-87; cf. Thûop. VIII, le cu lte du ma rtyl'l. o. In 1• ., 6, 175_176; 12, 623-626; ln Nations 8G lon l convortln (Id., 19, 'l20-225) ot l'egllse occup. une po,lUon klalante ( m:p~vf)I;:: id. 2,33-43 ).
•
67
I NTRO DUCTION
LA MITIHO DE EX ~G~TlQ UE
qui, avec les fidèles, contribue à son entret.ien matérieP. Aussi se fait-on plus que jamais du nom de chretien un titre de gloire (13,308-310; 200, 400-407). La vic de l'eglise apparatt, elle aussi, au hasard du commentaire : assemblées liturgiques unissant. des hommes de toutes conditions sociales (4,425-429; 20,504·507). processions en l'honneu r du Christ et des martyrs (19, 143-150), fréquents pèlerinages aux lieux saints de J éru sa l em~ 1 recueillement des fidèles dans les églises (15, 480-482 ; 20, 356-357), monachisme (4,436-439) et ascétisme (9, 48&-490)... L'In I soiam présente en réalité une image fort embellie de la situation de l'll:glisc au v 8 siècle, si l'on songe il. ses divisions. Mais Ics renseignements fournis par Théodoret. - leur généralité le prouve - n'ont. pas pour objet de constituer une vériLable histoire de l'Église.
une moindre mesure, pour l'histoire de l'gglise primitive, les Acte! de! ap6/ru jouent un rOle comparable. En dehors de ces sources script.uraires, l'ln l!oiom fait quelques références explicites au Flavius J osèphe de la Guerre de! Juifsl. On peut. du reste penser, malgré l'absence de toute allusion directe, que T héodoret a également relu dans les Anliquilh juiIJu les pages rela tives aux expédit.ions assyriennes de Téglat--P halasar, de Salmanasar et de Sennachérib l . Sur le chapitre des Mèdes et des P erses, l'ln Danielem at.teste que Théodoret a consulté J osèphe (PO 81, 1 393~1397 ; 1577 B~D ). L'utilisation deson œuvre a donc pu être plus considérable que ne le laÎsse entendre le petit nombre de références avouées. De même, rien dans l' l n l saiam ne permet d 'affirmer que Théodoret a consulté les historiens grecs, mais l'absence de référence n'interdit pas péremptoi rement une telle hypothèsel. Ce rapide examen des sources montre où vont les préférences de Théodoret : 1'12criture est à ses yeux l ' auto~ rilé suprême. S'il reconnalt à l'occasion les qualités et l'honnêteté de Flavius J osèphe, il n 'hésite pas à rejeter
66
Le texte prophétique est pour Sources historique. Théodoret la première source d 'infor~ de Théodoret . • ~ 1 l' ' .. matlOn et nous avons no..., es Iml""s que cela impose è. sa vision historiquel. De plus, comme la prophétie d'hale se recoupe souvent avec les livres des R~gnu et des ParalipomAnu, Tbéodoret demande à ces ouvrages historiques un complément d'information'. Dans 1. Les empereul"I .0nL lu pères ado pUfs ('t~~' ) lit nourriciers (.. po.pol) do 1'Jl:gUso ct O!lSure ntlo IU hsi,tonco (ln Il. , Hi, 471-4.7&; Hl, 242-244); lei tldèlol entretie nnent eux olllsl leu r elorg<'l (Id., 7, 175- 179). 2. TUodoret 6voqu e notamment to pèlerinage des • Arabes . ( In T•. , t 9, tlt-l 'Ul) ; II lOuILgM le moUf de cel p~lerlnages : voir lu lieux oû.'ut op6rW 1. Rb:lempUon (Id., 1,382-396 ; Hi,468-471 ) et nolo «l'b illS eomporlemenl.l habi tuel. des pèlerln, (Id., 1&,482· "86). 3. Cf. ' upro, • Hiltolre ancienne', p. 64. 4 . TModoret renvoie surtout au qua trième livre de, Rtgnu (8 101.) e t lU second des ParaI/p. (9 fols) f.t auu lou"ent è. eu Mu:'\: OU\-ra;-es conjointemen t 16 fols'. La référence e$l d'o rd.i.nair~ prkl$~ , 1n J;.. 3. ~!! _~r~'y"; -w~: -l, '2'5~ : ;" ;. t ;"5 11: 6. ·,"U 4-I..'!: -:-. -:-t. ~ . : ~: 11. 5". ::;::lI.i~ Th ~~('l'n ~ Ci)::l~::l\~ illl...1(,~1 ~·i.::l"-i'i'"er le UI l't
do 1'0U\l<1lI;O (id., 3,234-235; 11,72·73.367-368.402; 19,94 ). Dan. Loua ecl CIII , la r6r~rence parait dispe nlll!r Théodoro~ do hl cll.allon ; invol"5urucnl, Il lui arrive do elLer sn ns indlquo r ln réfOronco (2, 648649; 9,61-62; 12,269-270). 1. cr. Il, T,., 2, 236-237.578-579 j 6, 653-6M j 18, 304·~m). 2. l' LUlUS J OI ErIlB, Anliqullu ju ruu, 1. IX el X . 3. Cf. ln l ,., 14,476 : 10 verbll ÀtlCICU aLleSle l'emprunt direc t Ou de IeCO nde main li u n hilLorion gnc ( Hé.rodole' Xénop hon ' ). Du .-esle, dona l' ln Bt. (PG 8 1, 1112 Cl, Th6odoreL tait rfll6rence lUX ' hl.Lolre. grecque. l, el d.1lS l'Tn Dan. (id., 1396 B) \1 contronle l'opinion de Flavius J osèphe è. celle du hiatoriena greCi. Cil IO nt encore peut-6t.ro ces dernisl"l qu 'II dMlgne /1. plusieul"I n prl a8' dan' quelque. commenlall1ll par l'expnsslon et ~tol aIYf'I'll«9,iç (III Dan ., id ., 1297 B ~ 14..\1 C ~ In Nahum, Id., 1808 Blou par un tou r plus im?l~ ~t l";101 --:<:.':. ),..!I;6' -I-,;
,..t;,
OQ?'or.:tÎ
":"&
lUI Prro~'; {III Dan., id ., \ ;.01 Cl.
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69
INTRODUCTI ON
LA MtTH ODE EXtCtTIQUE
Bon témoignage s'il contredit. le Lexte bibliquel , Cette at.t.itude s'explique par le caractère inspiré que T héodore!. reconnait. Il J'ensemble de l' i?:crilure qui ne saurait. par conséquent. l:t.re mensongère'. Malgré la pauvreté, Il nos yeux, de telles exigences critiques - ce sont celles de l'époque -, il serait injuste de ne pas reconnaître l'intérêt. et. le respect que porte Théodoret. au fait. historique. A cct égard, S8 démarche intellectuelle révèle un esprit d'autant plus soucieux de rigueur et d'objectivité qu'il entend mett.re l'histoire au service de son interprétation.
L'interprétation selon le sens littéral propre occupe en réalité une place prépondérante dans le commentaire 1. Simple paraphrase du texte dans bien des cas', elle fBit néanmoins presque toujours appel aux divers auxiliaires de l'interp rétation, notamment 11 l'histoire. Aussi l'explication selon Ic sens littéral esl-elle souvent une interprétation x«6' la-rop[{t,'Js. D'autre part., la priorité que panIt lui accorder Théodoret dans In présentation dcs divers senst ne saurait surprendre de la par~ d'un antiochien, SeM littéral el historique
1. Le. antiochlclUl, on le t.:Ill, accordcnl une grando Impotlllnee
D. L' INTBRPnÎTATION DE TH ~ODO RIIT
Dans l'. hypothésis t de l'l n l saiam , Théodoret. définit. sommairement. l'exégèse qu'il entend pratiquer ; • A considérer l'ensemble des écrits du prophète, les uns sont clairs (allq»}) e~ ont un sens évident (YUIJ.~'1 Br.6.'1 0LIl'l), [cs aut.res 8on ~ présentés de façon figurée (TP07t~XWI;) et réclament un commcntaire , ('l', 25-27). Son commentaire fera donc état tour 11 tour du Bens litLéral et du sens figuré de la prophétie.
1. LII tait qUIl J oRphe nll IOIL pu
1
l l'Uabli&aement du sens liIU ..., qu i permet d'inllsler lUt la r68.Uu. du lexte biblique. Th.oooret pr6lenle a _ peu souvenl le IItns IllUral • l'olde d'expreulon. earaelUisUquea- _"«1: oro ~l)l6-r (ln J•• , 5, 3~6; 9,201.486; 12, ~8,~9; '20,522) , _-tà. -rlr-> 7tpOX''f>OV lwowv (Id., 3, !>8O-581)-, mala on la reconnalL alument qua nd Th.ooorelJul oppose un sens figur6, d'autanl plua qu ' un adverbe ( lv«PlW~ : Id., l, 198 ; 1fi, 387) ou une expres.lon avec d",6/; (Id., 5, 470 ; 19, 20 , ,2(3) loullgne partois d ans ce ca. la pnaence du sens Iitlérnl. 2. La paraph rase co nltltue bien souvent, en erret, le premior l18de do l'in\.(lrpr6l.aUon chu ICI P6res, qui veulen t avon! lout rendre Intelligible pour le. lecteu.. grecs de leur Lempl 10 langUI dei Seplllnte; ils l'eltorcent donc d 'en traduire le. tou.. (b6brallmea) el le. moll dans la langno qui leu r Clt I:lmilièr-o (c l. M. HAIla.., • Innuence du grec bibliquo au r 1:1 languo Ipirituclle det cbnUons . , ln La Bible el lu Phu, Colloqua de Stnubourg 1969, PaN 1971 ,
en tait portai. aux yeux de Th*o:lord un Umo;n digne lie toi [/ tt Datt., PG 81 , IfI.. B ), mai • .on e~dll compa~ • celui de l'terilure e.l pratiquement nul
p. 245-246). 3. Le BenI lilUiral Clt tr6s lou vent, en elTel, un sellll hlltorlque, li bien que, pour dt,lgner l'Inl.orpnlaUon IItUrale, lu anllochlelll
{Id. , 1393-1397). 2. Th*o:loreL, en erret, ne Icmble pas roh'o d e dirrêrence entre lu
emploient auul rl'1!quemmc ntlea Lerme. l.a-roj:>la, "«1: 1t~'fII:, 1«10' Iatoplt:r.v, ele., que lu exprelJ.Slolll KIl:rà. ~Y(tbv, _ do )JtL'I, i) "p6XCIp<>Ç lW/Ha:, ele. (et. PIIlOT, p. 178). 4. La remarque ne vaul quo danl le cas ou pl usleul1l 11011& lont préaentél lucees.lvement par l'exégUe, qui tm louvent 10 contente d'une .eule interprétation tond6e lur le Be'" IItUlrol propre ou lur le selUl m~lephoriqu~. Qu and ThéOdoret propoae d eux IntcrprélaUolll, li 6tabllt le plu, souve nt en premier lieu le &II'" litUrul propre (I II J•• , 2, 32 1. 160 •. ; 3, 485 '. ; IS, 166 1.; 8,318-319; 9, 194 '.; 12,481.; 14,6 ft.; 17,2361. 48().483 ; 19, 114·1'20. HW- I 72.20 1-2(3) avant de passer • 1 '()Xpli~Uon figur6e; • sept reprises, touterol.,
eII~tlen
prophêtlu et 105 livres historique, 'OUI le rapport de l'inapiration; pour lull'tcrllure e6t inspirée [PG 84, 20 : n iio... fÙ~ i) _0' i)..,.aç rpg;.a16. 'l'C _1 Ka1v1l Oe6m-c\lO'f'Ôç èaTl), elle est tout entlêre parole de Dieu. Or, par _nce , Dieu e.l Incapable d e mensonge [oiofcu3iK) et ce mMne cal'llcUlre .'opptlque naturellement. 83 pnrole {v.g. Jn Jr., 12,63-64; Jn E,., PG 81, 9f17 A : oi<\lculltr.; ~ lI-ro~ 1'<po,,1)'nl;:~ t~~). C'est pourquoi l 'ex~le eherche evant tout' montrer _la vérilé de la proph6Ue. comme colle de tout aul.te texl e blbUque.
, ,,
,, l'
IN TRODUCT IO N
LA ME::THOOE ExeOf.:TIQUE
chez qui le désÎr d'expliquer le texte ne se sépare jamais de la volonté d'en établir la réalité littérale et historique.
moral très proche de ce que d'autres exégètes appellent. l'anagogie 1• Dans quelques cas, enfin, l'interprétation entretient. avec le sens littéral un rapport si loinLain ou si
Toutefois, dans bien des cas, l'inter·
subtil qu'on serait. presque tenté de parler d'allégorie'. Le sens figuré se révèle donc assez composite. Il reste néanmoins, li. quelques exceptions près, un véritable sens lit.t.éral au point. qu'il est. parfois absolument nécessaire de l'établir si l'on veut. respecter la let.Lre du texte (19, 121. 144.172- 173) et. at.t.eindre ainsi, la vérité de la prophétie . (9,200-205).
70
S " ' 6auR
-
prétaLion lit.térale se révèle impossible l qu'clle entre en contradiction avec le simple bon sens,
l'histoire ou d'autres disciplines - ou bien ne suffit. pas à épuiser le sens de la prophétie'. Diverses raisons invitent. donc Théodoret. à dépasse r le sen! littéral pour recourir il "interprétation figurée1, En réalité, sous le terme assez vague de t sens figuré' t, l'exégète présente divers types d'int.erprétaLion. Le plus souvent., il s'agit. d'un sens méta-
phoriquel, mais ce peut. être aussi un sens spirituel ou il ûonnll 10. priorit.(: au lena nguré (id., 5, 343 1. 432 Q. 468 8. 497 1. ; 6,3li9 1.; 9,4821.; 18,4ZO·421 ) st parait même lui accorder sa
p reféronce. Nhnmoina, dlna eette manière d'Insister lU t la slIna liUéral, on roeonnalt ICI tendance.. antiochiennes de eette ex~èse louciou., d'~tabLlr la nallU du texte blbLlque trop facilement 6vaeuoo pur une ulLLlsalLon abu.lve de l'allégorie chu certalll$ a lexandrins. l. Voir per exomple Jn J,., 6, 9·13.417·419; 6, 1r.7 s.; 7,1201. 337 1.; 10,202 •. ; 14,244; 18, 430-433; 19,22&-231; 20, r.22 1. 2. C'eltle CII.lonque le lenl lltt.6ral elt pa uvro (ln J•• , l, 326 1. ; 3, 1r.6 1.), .urpronant (id., 10,448 •. ), bi nai (id., 6, 284 8.) ou indigne de Dieu Ild., 14,216·216). 3. Le roCOUrt au HIU figuftl est raNIment p~entt par Th 6odorot comme une n6eeHlt.6 (lin-rx'l, Jn J•. , 9,202), mlis plu\.ôl comme une pouibUiUl lid., 2,166 ; ct lit TV; Tp<>Kua7>c; _1'1 f!oô)..notL ... ; 3,488 : El at I(IIITPOmxiiIc HlUoL TV; X(o)ptov vo7j_I .•• ; 17, 243 ; oùx lv TLÇ "L'ripWI... ; 19, 1 43-1~4 ; ct lit w; _~ ... ; dc.).
-ro
4 . Lonque 10 8tlna IIguri Clt nettement dl!:a.ign6, c'est le plu.
souvent (22 cal, cf. Index dea molt grecel par l'adverbe ~; le nOIll ('tpo1C'f]l et j'o dJeelLl (TPO",ut6o;l son~ d'un emploi beaucoup pl us raro. TUodoret utilise ~,ojement _pakMJ el lei dérives, plu. rarement l' adverbe 1Ncull4n~ (ln If., 18,615) ou l'adJectit (id., 18,43 1 ; 19,231 ). MILl, parler Ile 1II~l.8phOrt, de prosopopte, d'image, de comp.ralson, ele., ce sont aulant de mani~res de souligne r j'cxlstence d'un leM llgur6. :.. C'ell dt lo in)" cal le plu. frtq uent; cf. par ex. In Il., l , 1095.;
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71
De façon plus épisodique, l'exégèse de Théodoret. fait appel à l'explication typologique. Cet.Le dernière participe, en réalité, des deux autres modes d'i nterprétation: de l'interprétation selon le Bens figuré, car elle impose de dépasser le sens obvie; de l'interprétation selon le sens lit.téral ou historique, car il importe d 'établir la réalité du fait ou du personnage pré· sentés par le texte prophétique avant de pouvoir les considérer respectivement comme le «type, (TÔno.;) d'un autre tait. ou d'un autre personnage - << l'antitype, (Iiv'd'tU7ro';) - que l'exégète découvre dans l'histoire du Nouveau Testament. Toutefois, une vague ressemblance ne suffit pas Il déterminer un typismes. On ne le reconnalt Sem typique
14te - roi. ot che ta, cœur _ prtlnls et doet.cufll; l, m 1. ; ehangeurt el eablreUert _ prtLnlI et doclcu ... corrompan L la LOI par l'adJoneUon dSleu ... propres doctrinu; 2, 167 •. ; c.Mnu _ homme qui tirent orgueU de leu r toree phyalque, cldros _ ceux dont l'em plro ut lIo",*" nt, volseoaux _ ceux dont l'InlclIIgence elt vivo, ole. 1. Voir par ex.. In J•. , 3, 60 a. 166 •. ; 7,332 s. 571 •. ; etc. 2. Pit ex. Jn 1#., 3, ~2 1. 805 1. ; 6, ln 1. ; etc. 3. Le, onlLocblen. n'onL rocou ... à l'Lnt8rproI.8Uon typologique que .'ill d6eouvront enLre le • type 1 et l'. anUlype . du lielll!l ".rolls. J UM Cn",YIOITQIIU l, du relle, dlirement déll.nl _ Iprès Diodoro de Tlrse ot Th6odol'fl d, MOpluott8 - les . rOgIu • • observer en maU~re de typologto (PG 51,247 et 63, 628-529). Cf. à ce luJet A. VACCAIU, • La et~1« nello lICuola elegeUca dl AnUochlo. " 81~IIUl l , 1920, p. 3·36.
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I NTRO DUCTION
LA U Ih Il OOE EXI!OI!TIQUE
qu'après avoir établi que la prophétie s'est. réalisée deux faia l , que la seconde réalisation dépauc en quelque taçon la première ct qu'clle est seule li rendre compte de ln prop hétie dans sa totalité. Aussi le rôle de l'histoire eslril considérable dans l'interprétation t.ypologique, puisque tout. revient en défi nitive à apprécier le degré d'accomplis-sement. (TD.oç) de la prophétie à J'intérie ur de l'A. T . : ai elle y est. pleinement. réalisée, on ne saurait. parler de t figure . ; en cas de réalisation partielle, la découverte d'un anLit.ype accomplissant. entièrement la prédiction est nécessaire, puisqu'u ne prophét.ie ne peut êt.re mensongère ( tXljltuô~<;). Dans les deux cas la décision appart.ient le plus souvent à l'histoire!. L'inLcrprét.ation Lypologique esL donc soumise à l'observ aLion de regles assez sLricLes. Théodo reL en fait néanmoins largement usage dans l'l n l saiam'. La prophétie lui olTre n aturellement quelques figures du Christ, mais beaucoup de typismes concernent le myst.ère du salut, les apôtres, l'Il:glise et les croyants; certains mêmes se rapportent a ux Lemps eschatologiques. Malgré la diversité des cas envi-
&agés, la typologie de l'l n l saiam olTre une cerLaine unité ; la figu re dominante est celle qui présente les diverses libé" rations du peuple juif comme au tant de préfigurations de la délivra nce du monde entier, prisonnier du péché, grâce li l'Incarnation.
1. C'est cetle do ubll~ IiallsalioD de la prophUie qu e Th60doro t lOu lignf! II. plusieu.. rejuiao. par l'expreuion, 6. première Vul! amblgul, Il u • double propMUo, ( III /f., 7, 18lj..18(l.700; 1l), 1\2). 2. A plu&ieu.. repriscl, e~ II1na doule Il l'oppose lOuven t alo" 6.
Théodo re de MOPSUOll.e, TMedoret retullO catégo riquement df! voir on ~el personnage ou on l.el 6v6nement do l'A.T. un type du Christ ou d e l'tglillO et montre qu'Il faut di rectomont appll qu er la prophéUe ., CCI derniel'!l. nana ce eal la MmonatraUon .'appuie encol'O le plus louvent aur l'hisloir1l (III 1•. , 4,4781.; 8, 131 s.; 9, 3~ s.; 12,64 s.
dans une bonne trenl.:,iine de cas ; lypumes concernll.nl le Chrul (In l,., 3, 621 -528 ; 7, 6~·662.763·767; 20,69·761, le ta[ut (Id., 3, 123--125; 7,751-759 ; 12,29·32; 13,424·429; 16,287·289), ln ap6trel (id., ~ypologiq ue
Ces trois lormes d'i nterp rétation amcnent Théodoret à distinguer deux types de prophéties : les prophéties relatives à l'A. T . qui relèvent le plus souvent du sens historique et littéral et les prophéties néo-testamentaires, les plus nombreuses da ns l'In l saiaml. Pour les discerner, l'interprétation selon le sens littéral joue un rôle assez limité tandis que le recours li l'explication figurée est plus habi tuel; mais, quelle que soit la nnture de l'explication, on a toujours arrai re dans ce cas à des prophéties messianiques di rectes. Au conLraire, dans le cas d'une interprétation typologique, il fa ut parler de prophéties messianiques indirectes, puisque, imparfait em ent il est vrai, la prophétie s'est déjà réalisée dans l'A. T. Ainsi, par deux voies dilTé rentes, Théodoret donne à son exégèse une orientation nettement néo-tesLamenLaire et s'écarLe en cela de celle des anciens antiochiens'. Toutefois, la méthode qu'il utilise reste fondamentalement la même: son interprétation, londée s ur une critique précise du texte, est il dominante historique. Ce contrôle exercé par l'histoire est l. On rotrouve d onc bien au COUrt du commenlilire ln l'alam deux grandi enllOmblea de pf'(lphétlet que Théadorel indique daDlll son • hypoth~la " celles q ui concernent hrdl et le peuple juif dallS l'A.T., e t celle. qu i s'appliquent au Cbris t, II. l'I1:gllao et au Alut des Nallon. (In il., T ,II.). 2. Ct. L. MARlts, Êludu prillminoiru à ,'idilioll de Diod.of't de TlUn .ur lu P,uumu, Paris, Belles LeUrel, 1933, p. 9; J . GUILLIST, • Le. ex~gèaet d'Alexandrie et d'Antioche. ConDlt ou mal onu,ndu ', ln Reu. Se. Rtl., t . 34 (HI47), p. 257·802. L'exégèse de Diodoro de Tarse e~ plu. cncore celle de Théodore de Mopluea l.e lo nt nelternent vt16ro-tc,lnmonlnirel. Celle de TModore t .'apparente davantage ., ulle de ChrylOllome. [el
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INTrlODUCT ION
pour l'exégèlé une manière de se garder des excès de l'allégorie, maÎB c'est. peut.-étre aussi une limite. On est. en droit de regretter que l'exégèse de Théodoret, malgré ses qualités de rigueur et de sobriété, soit. presque tennée à l'interprétation spirit.uelle et. mystique. C'est sans doute le revers de cette exégèse • scientifique •.
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CHAPITRE IV LA POL2MIQUE
Le commentaire ln ! saiam fait. une large place à la polémique, mais SQUS forme de remarques éparses et. toujours en dépendance ét.roite du texte prophétique 1, On peut. néanmoins parler de trois ensembles polémiques assez neLs qui concernent respectivement le paganisme, lCB Juifs et les hérétiques. Ce sont. en réalité des lieux communs (Iopai) de l'exégèse, que Théodorel. ne semble pas chercher à renouveler: dans l' In I saiam, en ellet, comme dons tous ses commentaires, réapparaissent sensiblement les mêmes t topoi •. Au manq ue d'originaliLé de cette polémique' s'a joute Bon absence presque totale d'actualité. Certes, la survivance de pratiques paIennes, 1. D'une manière générale, Tb6odorel nlpugne aux loup dbeloppement.. el aux b. ... ~1oÇ ; JI sait même*, I"occasion renonce\" l un d6veloppement pol6m lque pour ,'en lenir Ilrietemen~ l'inlerpl'6taUOn du t.exte (v.g. ln 1•. , 3,384-385; 20, &26-&21). D'autre part, ]a diapersion dei remarquel vient du fail que lia po]êmique n'est le plus louvent que la paraphraae ou l'amplificalion du texte d ' Isate, nolamment daua le. passa.gel relatifs aux Idoles. 2. La po]êmlque de Cyrille coolre ]19 idoles daDl! so n I n IlO:fam et celle do ThOOdoret donnenl lieu par exemple l d eI d6veloppemenla hu VOlalDl, d'uulanl plu, qu e l'un el I"autre Ile contentent souvent de parnphrnKr huio. En ou tre, Ica divers t lopol. dca commonlo.iro. de Théodoret poum1lcnt ~lre on parUe ICI 6chOll dos trnlUs 6el'lll pa, notre aulcur contre ICI palena, les Juif, el IllS h6nlUquel; la tompal'8.lton onlro pluslouta passages de l'In l .ulam et d e la Thil'(}.· prl
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IN TRODUCTION
s urlout darll. les milieux populaires et campagnords, n'est pas doulcuse il 1'6poque de Théodorell, ma is le pnganisrnc Cil LonL qu'institution est. mo rt cL ne saurait. déso rmais mettre en question l'existence d'une JJ:glise dont Théodoret. se plait, du resLe, 11 souligner le triomphel . Que les Juifs soient. nombreux en Syrie ne rend pas davantage actuelle la polémique anti-juive de l' I n l saiam : son caractere, général et. traditio nnel il la lois, suffirait 11 le prouver. Enfin, les hérésies combattues dans le commentaire appartiennent.
au passé, même si certaines d'ent re elles étaient encore vivaces dans le diocèse de Cyr au moment où Théodoret.
entra en ehargeJ. Sans grande actualité, sans véritable originalité, ceLle triple polémique peut.-elle avoir une fonction autre que dialectique? Nous tenterons de le préciser après un rapide examen des formes qu'elle revêt da ns le commenta ire.
1. Voir, .ur ce point, R. DI!;VRI!;I!;~U, U PClfr;Clnal d'AnUCI'''' dep u i, /CI PCl;: d. /' Êgll•• Jr.uqu'd /CI CfJnquti. ClralJe, Paris 1945, p. 43. La distinction opérie dan. 1. Tlttrapeulique (op . eil., Iîvrtl VIII )
entre le cult.e d Ol marty ... el celui d os héros cal le aigne meme qu'une contusion pouv.ll exl.t.er danslCli "prit. el co nd uire cerLainl chrétiens .. l e la lue r conLll mlner pa r le paganisme. Enfln, d~ns lu milieux Intellectuels antiochlens, Il tllln de bon ton d'afficher Io n scep ticisme /1. l'~rd du ch rieUanlJ me (et . P. C.uu Y&T, Thtrop., op. eil., p. 3 1 1. et P. (II!; LABR IO LI.B, op. cil., p. ~368). 2. ThWdOl't!l tan lIOuvent 6L11t d.ns lU terill du triomphe de l'~gli,. et d e la ruino du paganisme, maie ulte manière de .'exprimer ne donne qu'une Image a pproximative de la rêalil6 .. l'époque où il vi t (ct. l ur ce point, cllapllzoe III, p. 65, n. 1). 3. Danl l' /N. tolre Eul. (P G 82, 1440 D· I H.4 B ) comme danl sa comll pondllnu (~ . Y. At6ma, op. cil., le UresSI , 82, 113, 116), Théodol't!t la[t 6L11 t /1; plu. leu ... l't!priae. do la lutte et de la vlctoil't! oontl'O lu Mlitlquu, mal. le. Iitulllions et ICI tv~nomcnll auxquels il tait all usio n ton t bien antérleul'1l11. l' /n / , oiorn.
LA POL~M IQ UE
77
A. POU~ ~IIQUJ:; ~NTI-l'AiRNNJ:;
Parce que T héodoret s'en t ient Oraanlsallon étroitement au LexLe d'Isaie, sa cride Ja poltmlque tique du paganisme est pour l'essentiel une mise en cause de l'idolâtrie. Malgré la dispersion des rema rques, le retour des formules antithétiques, • l'erreur des idoles (~'fWv d3wÀwv Tl:M.VJj) t et . la fin de l'erreur (~ -iijç Tl:M.VJjç 1ta.ÙM.) J, montre clairement que cette polémique a'articule autour de deux thèmes fondamentaux: celui du règne de l'idolAtrie et celui Je sa ruine après l'Incarnation. Le règne des idoles est avant tout celui de l'erreur (Tl:Àâ.Y'I))1. En réalité, le pouvoir d'égarer - tel est le sens habituel de Tl:h&.Y'I) dans le commentaire - appartient au diable et aux démons. En détournant l'homme de la vérité, ils le font vivre dans l'ignorance (<<"(VOlot) et les ténèbres (C~upoç, ax6'T oç) j ils fon t de lui et des Nations des . égarés J (01 Tl:M.VWIUVO\), L'extension du mal s'explique par l'appui que l'erreur reçoit de certains individus', mais surtout par la sottise («vot.<<.) humaine, cause de tous les aveuglements',
"
1. Lo terme ",Mv.j, sanl aulnl pr6cisioD, suffit aouven t" dMlgnaf
l'iuollt.rio d.alUl 10 commentaire, où il est d'un emploi nett.emM t plus lrêq uent que lu t.ermCII 'erreur polythéiste., polyt.bélsme, IdolUrio . ; 10 t.erme plui général d ' , im plét.6 . (
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IN TROD UCTION
LA POLÉM IQUE
C'est de là que l'erreur tire son pouvoir ty ranniquc 1 et parvient à installer les Nations dans un véritable esclavage (8ou)'doX). Aussi la ruine des idoles (0 'l"W'I tl8wÀw\I 6M:6poç) apparait.-elle comme UDe libération (lhtoXÀÀa;yfj, tÀtu6tp!a;). Du reste, Théodoret semble à dessein souligner le règne de l'erreur pour mieux en marquer la fin (~ Tijç l't"M.V7Jr; 7taüÀ«). La recherche de l'antithèse est évidente: la domination (XPIX'tl:'i:v, 8tm~t ~y) exercée pur J' idolâtrie est ruinée
culte resle trudilionnelle 1 et ne permet presque jamais d'établir une relation enlre telle idole et tel culte. De même, T héodoret se borne le plus souvent il noler la diversité des idoles ou à distinguer les représentations anthropomorphes des représenta tions zoomorphes ; mais, mis il part le cas de l'Égypt.e 2 , il ne précise pas davantage. En revanche, Théodoret se montre plus soucieux d'apporter des précisions s ur la nature des démons et celle des idoles. S'il note que la nature incorporelle (<
(TCotUeW, )(ŒT«1toXOt LV -
a6~v«t, xa;-ro:aOt"",o",(XL -
XI111%-
MtL",) ; l'ignorance (<
1. Ce pouvoir (et. Index de! mols groos xp«ni~, 3&eJ1'(6Ct.w, 3&t>",,,,,f.ç, "':p«I'YO<;) csl en réa lilé celui du diable e~ des démons agissant pa r l"intermédiaire des idoles (ln J6., 7,453-454J. 2. L' épiphanie du Seigneur sonne, en effe~, le glas du rogne des Idoles (ln J,., 3,524-526 j 7,548-550.692; 10,26·29.82-91; 12,471482) ; à la 3LeJ!tOn:w: illégitime du diable (id., 7, 481-486) se sube~itue, IlU moment de l'InCllmation, la aou~erainet.ê du Christ, se ul véritable 3E«»~, &(,<"'0"1'« ; toutes ces dtBignalions prouvent qu e TModoret vise l'ldolfltrie dans son cnoomble et non tel adversaire proois; quand il nommo telle Idole avec précision, c'esl I.oujoul"$ sur I·invitation du texte b ib liquo ( In 1,., 5, 439; 7,458; 8,263; 14,3SS·389).
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!
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1. Montagnes el collines ou on~ lieu lessacrificea (ln 16. , 2, 12-17;
4,350.354; 8,388·390; 12, 52-54) j antres et eavernes réservée aux oracles cL aux êvocations des morts (id., 14,314·318); jardins et bois sacres (id., 2, 16) ; sanctuaires (id., 4,565 j 7,172; 10,85; 12,644). 2. Théodoret donne, en effet, que lques preeisions su r 108 Idoles égyp~iennes, mais sans jamais indiquer le nom d u dieu representé sous les traits de te l ou te l ani mal (ln J,., 6,316·318; 14,393·396). 3. La démonologie de Théodorel dans ,'ln l ,aiam se reduit Il peu de cbose (Jn 5, 182-189; 8,266-268; 10,367-368), mais 11 en a longuement traité dans Thtrap. III (Anges, dieux el démolUl). COmme li suit de près lsale, li es~ na~ure l que ses attaquos les plui no mbreusos sole n~ dirigées contre los idoles. 4. l n 1,., 6,66; 7,338-339; 12, WO-5OO. 5. I d., 2, 126-128; 6,66-68; 12, 191 -196; 13,7·10; el.c. G. Jd., Il, 250-2,,~; 13, 355-367 ; 14,430-435.
1,.,
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81
IN TRODUCTION
LA POLtMIQUE
pouvoir que celui que leur accordent. les hommes. L'idole, par nature, n'est qu'impu issance et. faiblesse (.q 1'(;)." d8wÀw'I «aOévtut) doublées d'ullc tot.ntc ignorance
porlées contre les Juils ou J'utilisation à des fins polémiques de leur histoire, que la con~roverse théologique et
au~re
(&.YVOI4). Que Théodore!. parlo constamment ùe t la trompe-
rÎe des idoles. (1)
1'(;)" tlô6JÀ<>l'l
o/diôOI;, lj TW'" d8wÀwv
(~)IX
'l'tŒ.T1'J) ne dOÎt pns raire illusion: il no prend plu~ alors • idole. au sens étroit. de représentation mat.érielle divini-
sée, mais voit. en elle l'instrument. dont. se servent. les démons pour installer J'erreur dans Je monde 1• En fait, Théodore!. ne s'attarde tant. à analyser la nat.ure des idoles que pour mieux montrer la nature du vrai Dieu, en Lous pointa opposée à la leur 2 • C'est dans doute là le principal intérêt de cette polémique sans actualité qui reste avant tout un lieu commun de l'exégèse, même s'il est rep ris par Théodoret à des fins précises.
B.
POLÉMIQUB ANTI-JU IVE
La polémique anti-juive, autre lieu commun de J'exégèse, présente dans l'In IlSaiam li. peu près les mêmes caractéristiques que la polémique contre les idoles: dispersion des remarques, étroite dépendance li. l'égard du texte d'Isale, • Lopoi. sans originalité et sans actualité. Ce q ui retient j'intérêt, ce sont donc moins les accusations traditionnelles 1. Cf. lupr(J, p. 78, n. 1. Z, La recherche de l'anmhè8e par Théodonl elt 6vldcnte : aux Idolea et aux faux dieux, Il oppose le Dieu unique et vraJ ; A ce. obJeta créée, auJet. aux ehangementa, périMabln, Inanlmts, limilts, Il oppose l'ttre Inçl"U,lnenang6, immor Lel, IllllUlimlLe. et impo,Mlble A c1rcon.ctire, 11H11 rorme el ..ns partin, .101'1 que lei Idolea IO nt eompoliLes et reçoivent une rorme. De même eneore, la puîsaance, la v6rit.é, 1. sageue de Dieu IOnt mUlet en oppoalUon avec l'impuissance, le menlOnge et la .0tUae des idoles. Préel,er la nalure el lei allributa des idolo. 'Il en realltAl, pour Tb6odoret, une manière de to ire concevoir A Ion lecteur, par le jeu d ei OppOliUons, la nature Ineffable de Dieu.
cx{:géLiquc.
Le portrait ùu Juif qui sc dégage A~uJ.adon. pOrll!u oonlrc l a Julr. du commentaire reste entièrement conventionnel. Le!! mêmes oecusation9, cent lois répéLées, gardent toujours un caractère général et abstr:ait: orgueil (!'ÇyIX ~pOVt~V, }Uy(Ù.aux.t~V, ÙltCp~po",ctv) et arrogance (Œ>.a.~6vctŒ, &>.a.~OVtKWIô, btvC"w6aJ;nv, xW!'ctl8oüv) ; aveuglement volontaire ou maladif (-ruqlOIô, TUqlMIô, TUqlÀOÜ"') ct insensibilité (&.",a.À"(1'lakt); entêtement, esprit d'opposition (&.'l'flllyCW, &'v·'tuct"'CI"'), goût de la querelle et de la conuoverse (tptO"TUI.Wç, tylI.ÀOVCIXWÇ) ; hardiesse (6p.xaor;, -roÀ!JÀ."') ct impudence (&.VlXtax.U",~V. àwd3et.a.); déraison, sottise (&.",ot.a., ";'0 &.aUVCTO"', Œ>.oyLx) et folie (!IA",ta.). Le comportement du Juif est li. J'image de SOD caracUre. Théodoret met en évidence son attitude continuelle de refus (ou 8élcat1a.t, où ~OUÀCoOa.L, &.p",daOlXt) - relus d'écouter les prophètes, refus de croire - , de désobéissance (&.m(6cLIX) et d'impiété (&.!1t6Et.a., 3uaaéôt:lOC, &.",6aLor;): idolAtric, manquementa li. la Loi. L'ingratitude (&.la.pt.CM'Lx) est donc sa manière de répondre li. l'amour de Dieu. Sa conduite envers Dieu et le prochain peut encore sc résumer par les tenues d 'injustice (&.8LX!a.), d'iniquité (&.VOIJ.!a., 'l'ta.pa..vOfLta.) et de perversité ('l'tQ'I1)pla.). A J'égard du Christ, elle devient rage et Colie criminelle (!A4"'ta. 1'OÜ Xp~ITt'Oü). Telle est, bien sûr, la plus grande accusation portée contre les Juifs, tenus collectivement pour des assassins (cpo",ctç). Théodoret ne lait donc que reprendre des accusations I.raditionnelles l , mais avec une relative modération et un souci d'équité qui le pousse à dissocier dans sa polémique 1. Sur le. traita fondamentaux de la pol6mique anlL-Julve ch" lei Pèrel, A 1. luite de. auteufl pOlenl, voir le catalogue drell&6 pa r J. Ju sLer dei principales n~uat\lioru port.éol eontre 101 Julf. (JUITBR, t. 1, p. ~&-48).
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83
INTRODUCTION
LA POLI1:M1QUE
les Juifs pieux de l'A, T, et. ceux qui, avec les apôtres, ont cru au Christ (ol 1l"1
diaspora ont. succédé aux châtiments passagers l que subislait. IsraiH au t.emps de la Promesse, Au-delà de cet.te présentation dualiste de l'histoire juive, le t.hème du t.ransfe rt. des Promesses donb.e tout. son sens Il ceLte polémique' : le rejet. (<<no6oÀ~1 du peuple juif a pour conséquence l'appel (XÀljau;) eL le salut. (aw1"I]pl«) des Nations, Pour souligner ce t.ransfcrt de la Bénédiction, Théodoret. reprend le vocabu laire utilisé pour caractériser chacune des deux grandes périodes de l'histoire juive, mais dans un rapport. inverse: au temps où s'exerçait. l'esclavage de l'erreur, les Nations étaient stériles («X<
Si le commentaire olTre fondamen· UtUlsallon talemenl le même portrait st.eréot.ypé pOl~m1que de l'histoire Juive du Juif, sans distinguer entre Ancien et. Nouveau Testament, l'histoire juive est au cont.raire présentée de façon antiLhétique, mais cela aussi à des fins polémiques. La sit.uation florissante (<..t6poo;;l et. la
1. La dillUncUon
en~re
Juil. croyanll cl inerMuln ul constante dansl' Jn l$aitlm (croyanta: l , 174·1 75. 3G4-309; 8, 4:.0-455; 9, 492493; 10,48-52; 15,305-306 ; 17, 147-149; 18, 268-270; incrMules oppoau .. eroyanl.t : 4,278-281.496-506; 8, 326·329; 12,92-93. 276-280.349·3f>O.374·37!1 ; 16, 136-131). L'i mporlance de Chacun de ces groupe. varie ulon le point de vue auquel u place Th~odorel : co1u1d6,. absolument, lu Ju if' eroyanll IJOnL en grand nombre (~.g. 8, 326; 18,268 ; ele.), mais par rapporlll'enaemble du peuple Juil, c'ut une mlnorilê (v.g. 12,374) ct lei incr6dule. sonl pour celte raison prétentM l ieur lour comme lu plus nombreux (v.,. 4,279). 2. De celte ferUlilê Umoignenl surloul les prophètes, qui Jouent aupl"èt du peuple ]e rO]e d'une pluie, d'une humidité, d'une rDMe r6cODd~nte (Jn J•• , 2, &17·520; ]4, 154-164 ), li bien qu'llrdl u t p~,enUl a]orl comme un jardin, une v igne de choix.
1. De teill chlUmenla
rele~anl
euentieUement de la • paldtla • divine marquaient en quelque sorte la aolücHude de DIeu" l'égard de aon peuple, pour qui lu ~preuvu tlaienl une invilalion lt MI con~ertlr.
2. Tou t un voeabu]linI exprime ce transfert des Promesses dans l'In I lflitlm : v.g. ~ (8, 393), jU'm6olf] (9, 457; 10, 109), lLl,o:&.f",~... (10, 398), IU"ftlnl}hg;, (19,210). 3. Sur l'oppoliUon entre Llblln e~ Carmel, cf. Jn JI., 8,388-398; 10,193-195; entre CumeJ cL désert, id., 9, 451-461 ; et. auui J'oppo· .IUon enlre Galil~e, .ymbole de. Nallons, el Carme] (id. , 10, 107-112).
1
••
l, 1
85
INTRO DUCT ION
LA l'OL~M I QUE
forêts est considéré comme stérile (â.X«p'ltUx), Landis que la féco ndité (~ÙX«9'l"[ta) du Carmel est le signe même de J'élection d' Israël. Plus rarement 1, TModoret. établit une équivale nce entre « Liban ' et «Carmel, - considérés sous le rapport de J'abondance - et. les oppose a «désert •. Da ns les d eux cas, le t r ondcrL ùes Promesses int.crvcrt.it,le rapport. initiol, mais. stérilité , ct t fécondité , s'ent.cndcnt. seulement. alors au sens figuré.
Une seconde série de rema rques met en cause, sans attaque directe contre les Juifs, cet.te exégèse judaïsante: Théodoret. se contente de désig ner son ndversaire pnr l'indéfini TV;. Néanmoins, cette polémique reste t.rès proche de la précédente par le fond et. par la (ormel : il s'agit. encore de montrer l'im possibilité !.otale ou partielle de rapporter la prophétie aux Juifs et. d 'en voir la réalisation da ns l'A. T. L'histoire sert de nouveau ici une polémique qui, en définitive, parait. beaucoup moins s'exercer cont.re les J uils que contre l'exégèse de T héodore de Mopsueste. La polémique anti-juive, ouverte ou voilée, est. donc un moyen commode pour Théodoret. de refuser une exégèse t.rop systémat.iquement. véléro-t.estamentaire comme l'était. celle des anciens antiochiens.
84
A l'exception de deux remarques IntUft tMoIOJlque destinées à prouver aux Juies que la et exégé llque . conception d' un Dieu trine s'exprLme d6jà avec ncHeté dans le texte d' hate1 , les questions t,héologiques interviennent. peu dans ceLLe polémique. En revanche, Théodoret. réfute fréquemment. ]'int.erpréLaLion que donnent. les J uifs de la propMtie d'IsaTe. Dans un premier cas, il apostrophe les Juifs avec vigueur et ironie, les somme de répondre à ses questions, avant. de p rouver leur aveuglement et leur sottise'. Les reproches sont de deux ordres: ou bien les Juils veulent c tirer à euX toute la prophétie . , au mépris de la let.tre du texte et de l'histoire, sans reconnalt.re dans la réalité qu'ils s'approprient une c figure . de ce qui devait sc réaliser avec J'l n cnrnation' ; ou bien, leur interprétation est condamnée sans restriction : la prophétie ne les concerne pas et. s'applique uniquement. au Christ. ou à l'Sglisei. 1. I n I I., 10, 398-408; 19, 2œ--2 10. 2. Id., 14, ~-255; Hi, H 9-13t. 3. Ln mêmu tormuln revlennenl l d else in plu.leurs foi. (lIcll;œ"tWO"ClII; ln Jr" 14,241; 19,382; 20,442; dna... c.lO"ClII: Id., 14,288; 19,52.467; 20,523) ; l'avalanche de quuUOIl$ purement oralolre. e. t une manl~re de rendre plu i stntlble l'incap.clt.4 du Julb l d~fendre leur polnt d e vue; leu r mu tilme lu condamne elle. rend rldlcu lea; en lin Th6od.0rel le plalt p arrou l ies prend re au piège de ,el . yllogismea (Id., 6,371 -376; 14,241-249.288-29 1). 4. Jn Il. , 19,10- 13.32-39. 5. Ce .on t de loin ICI cu Ic. plu. nombreux ; l n 1•. , 4,478-482 ;
C.
POLlh llQUE CONTRE LES IIERÉTIQUES
Les hérét.iques sont dans l'l n lsaiam la troisième cible de Théodoret., mais de manière moins consta nte q ue les idoles ou que les J uils. En revanche, les at.taques ont. ordina irement. plus d'ampleur ct. perdent leur cnractére très général. A l'exception d'une mention de Sabellius, pour ré ruLer sa concept.ion de la Divinité proche de celle des J uifs', et. d'une at.taque dirigée cont.re les macédoniens qui 6,371·376; 12,626-630; 14,241-249.288-299. 378-382; 17, 426·430: 19, 76-a3.'23 7,244 .382-386.4 6 7_473,632-~3; 20, 442-445.1)22-527. 1. Ce "tl( ou "t~vtç ou même parroil l'inllniti f l ubilanUv6, semblent désign er dei exégète. ch~U ent plutôl que d e. J uif. (In J•• , 2, 46-54; 9,358-366; 15,335·340; 19, '233-234). SI l'on excep te l'apostro phe Initiale, de l.eil paNages a'appanml.en t 6wltement l ceux où let J uif. IOnt directement mis en cause (retour d es meme. proeêd~, question. or:l. tolrel, ironie). 2. In Il., 15, 11 9-131 ; comme Théodof1lt re nvoie ici" .on cornmcnlltire d· J,alc 46, 14, oÎllcul. ICI JuI fllOnt mil cn cnuse, on eat en droil d e penler quc III première remllrquc llise auasi, malt impllcllement, Sabelli ul,
.'
87
INTRODUCTI ON
LA POLf: MIQUE
refusent. la divinité de "Espritl, toute cetLe polémique sc ramène à une réfutation de l'arianisme. Le plus souvent, Théodoret. prend à partie les auteurs de l'hérésie, Ariu-s et. Eunomius', en soulignant leur impu-
polémiste dans les traités que nous avons perdus, l'exégète veut. administrer aux ariens, par une démonstration logique, la preuve de leur erreur. Mais, répétons-Ie, à l'époque de l' III Isaiam cette polémique n'a plus grande 3ctualil.é, même si cerlitins fidèles jadis séduits par l'arianisme ont encore bcsoin d'ê t.re alTermis dans l'orthodoxie qU'3 définie le concile de Nicée. Aucune des polémiques dont. il vient d'être question ne parait donc avoir une fin en soi. Sans doute, les intentions pastorales ne sont pas toujours ét.rangères à ces développements et cerl.ains aspects de la polémique anli-juive semblent concerner l'exégèse des anciens antiochiens plus que les Juifs, mais, pour l'essentiel, ces diverses polémiques restent des ,topoi .. Leur intérêt. vient moins de leur contenu que de la mét.hode mise en œuvre. Cette triple polémique, dans sa structure comme dans ses conclusion' - affi rmation d 'un Dieu unique, existence de trois hypostases et ident.ité de leur nature - , découle d'un examen rigoureux du texte d'Is3Te : elle relève donc moins de la passion que de la raison. En réalité, Théodoret. parait plus atl.aché à souligner le fondement script.uraire de la théologie nicéenne qu'à proclamer s ur ce point son orthodoxie 1 : c'est qu'il entend prouver la valeur d'une méthode qui sert également à fonder sa christologie.
86
dence (~3e).upLx), leur folie (~vlo:), leur démence (n«pOX7thl'}" ~(o:), leur blasphéme (~À«aCP'7)fL{lX) ou tou\' simplement. leur
impiété (&:oi6E!.Œ). En l'absence même du nom des hérésiarquesa, le retour de ces invectives, celui de quelques formules identiques et d'un même t ype d'argumentat.ion signalent la polémique anti-arienne. De toutes les formules utilisées, la plus habiluelle est. celle d'. unique divinité , (~ ",lot 6to-rf,.;;) paf laquelle Théodoret. affirme cont.re les ariens l'homoousie du Logos et du Père'. L'unité de la polémique s'affirme surto ut dans le mode d'argumenLalion : en se fondant. toujours sur le texte d'baIe, Théodoret. apostrophe vigoureusement l'adversaire et l'enferme dans des contradictions dont il ne peut sortir sans reconnaltre la consubstantialité des personnes divines. Son rai50nn~ ment, rigoureux et contraignant, prend volontiers la fo rme d'une alternative ou d'un dilemme et, plus souvent encore, celle d'un syllogismeS. Comme le faisait sans doute le 1. En rbllt6, les macédoniant ne IOnl pu ouverlemenl nom mu,
ma i. ]0 lcrme ulilis6 par TModol"Cl - 01 ncM.clWÜV"'> - rail ndu· n:llcmenl penser aux • pneuma lomaquCl' (ln 1•. , 7,608-6]7). 2. A une excepUon près (ln Il., 3, &>3 ), Arlu. el Eunomius IOn1 l.ouJOUI'I nommés conjoinlement (id., 7, 672; 13,170.314; 14,30. 2:)6.'267.300), la p~mièn: place ~ven.nt il. Arius en tant que pè~ de l 'er~ur Il laquelle il a laiss6 .on nom. 3. Voir, par exemple, ln 1•• , 1'2, 66EHi69; 14,311·31'2.349-350. 4. SI la formule ij fl.h O,~ e.t la plua rr.\quen\.e (ln 1• ., 13, 16-8 i 14.,34.'261.269.349·350.::167, ele.), olle n'oxelul pas d 'autl"Cl cxpl"Culons oÎl la consubst.antialll6 du Pèl"C el du FilS s'exprime par l'emp]ol du lerme 6~a(o<; ou l'ulllltation d u tour 6~. 6. L'alternative et le dilemme sont, du re.lc, emp]oy~ d'ordinaire l l'ln~rieur d'un raisonnement pal' .yllogilme ( In 1•. , 13, 168-176; 14,339-350) i ce dernier mode de rat..onnemenl 6Cmble avoir la pl"l!r~reneo do Th~oret dans la mesure oil Il pcrmet d'énoncer avtc
1
,
n~UeUl
dans sa conclusion la roi orthodoxe (Id., 12,592-598 i 13, 313-318; 14,2&/.-268.339-342). J. Il se pouruil n6anmoinl qu e celle Intention no ao[t pu lolalemonl étrangère /1, Th!odorel ; quand il aura b~.oin do le JUIUfier, Il demandeu l aea co rrespondanll (Corl'Upondan~" !p. 82, 113, 116, 146) de lire ael ouvragea co ntre lea hél"l!tiques, mail! aUlal lOI çommenLaires ex~géUquea pour y lrouve r ]a preuve de ao n o r lhodoxi~ .
1
1 1,
1 i
•
CHAPITRE V LA CHRISTOLOGIE
Plus d'un siècle sépare le concile de Nicée (325) de 1'1/1 l saiam de Théadoret. Dans l'intervalle, la discussion doctrinale a cessé d'être «théologique . pour devenir • économiq1le,' : une fo is réalisé l'accord su r la nature du Logos, on chercha à préciser le mode d'union des natures divine et humaine dans le Christ, Le conflit arien était il. peine lerminé qu'Apollinaire proposait déjà sa solution: par une fusion habile des deux natures en une seule (tt(<< ll, mais privée de sa /acullé d o connalnance (VQij~); c'esl précisément, aelon lui, 10 Logos divin qui en tionllieu, Mais, de cette façon, Apollinaire re /use au Christ une nature humaine parfaite, Voir à ce sujel H. DB RIBDMATTRN, • La christologIe d'Apollln:lire dc Laodicée., Studio Patri./ico Il, Borlln 1957, p, 208234; E, MOIlLSNIIBRG, Apollinori. van Loodicea, GOlllngen 1969; P. Gallay, GRtOOIRB DB N"''''''''N'''B, Lellrt' Ih(QIQgiqUel, SC 208, P aris [974.
1 ,
1
1
90
I NTnODUCTION
LA CHRISTOLOGIE
les t.hèses ingénieuses d'Apollinai re fut. part.iculièrement. vive dans les milieux antiochiens : on y affirme la perfection de la nat.ure humaine ass umée par le Verbe et. l'union dans le Christ, sans confusion ni mêlange, des nat.ures divine et. humaine. On snit. comment., pour faire échec au monophysisme d'Apollinaire, Nestorius présenta si maladroitement. le dyophysisme anLiochien qu'il parut. mettre en cause l'unilil de personne du Christ. l et. fut. à J'origine du connil qui devlI.it. opposer Ant.ioche à Alexandrie et. Théodorel à Cyrille. Dans cet.te longue querelle s'inscrit. nolre commentaire: à distance presque égale de l'Acte d'Union (433) et. du concile de Chalcédoine (453), entre la paix ret.rouvée avec Cyrille et. les menées d'Eut.ychès, son apport. est. donc précieux pour connattre, sous l'une de ses fonnes les plus accomplies, la christologie de Théodoret.
de la nature divine du Verbe, la consubstantialité du Père et du Fils, l'absence de subordination du Fils à l'égard du Père. C'est pourquoi on peut indifTéremment, comme le fait Théodoret, parler de l'incarnation de Dieu ou du Dieu·Logosl. Vrai Dieu, le Christ est d'autre part pleine· ment homme. L'insistance de Théodoret il rappeler cet autre point de la définition nicéenne s'explique p3r sa volonte de réfu ter les t hèses J'Apollinaire, mais plus encore peut..-èLn:: par son désir de bien poser les deux termes du problème dont. on débat. au v e siècle, celui de J'union de deux natures dans le Christ.. La nature humaine ass umée n'a rien de commun avec les apparences diverses et passagères (ax~fJ4'f1X, erall) qu'a pu emprunter Dieu dans l'A. T. lors de visions qu'il accordait aux prophètesl . Au moment de l'Incarnation, le Logos a pris p,l1l'6&.ve~v, ŒvœJ...œ1'6&.ve~v) une vraie nature d'homme (I[lucw;) et non une apparence humaine. De ce fait, le Christ est soumis aux lois de cette nature: ses facultés intellec.tuelles et. morales, son comportement religieux lui·même sont ceux d'un homme. Avec ses trois composantes awl'or., l.jIu;(~ et 'lOti, - la natu re humaine assumée par le Verbe est. une nature parfaite'. Du reste, tout au long du commentai re, T héodoret souligne à dessein • la parenté selon la ch3ir. qui existe entre le Christ. et le peuple juif, comme pour mieux montrer la réalité de sa nature
L'abondance du materiel chrisw. logique dans notre commentaire tient autant au caractère de la prophétie d'Isale qu'aux préoccupations de Théodoret. Nous avons afTaire ici encore à des rema rques éparses en dépendance étroite du texte prophétique. Il est aisé toutefois de constater que la doctrine nicéenne reste la référence fondamentale de la christologie de Théodoret. C'est, nous l'avons dit, une des fon ctions essentielles de la polémique anti·arienne que de réaffirmer vigoureusement la perfection 1. Nutoriul, dans son d6llr d 'affirmer la per!eeLion d es deux nature. du Christ, ne MI contenle pu d'employer les t.ermea fÔœ~ et 0ÔI ... ~~, • Neslnrius', [n OTe, Xt, Pari. 1931, c. 76-157.
xotTœ
91
1. Voir par ex. 1,. 1#., 1,88-91; 3, 388-392; 20, 37;;; (1llC8 rDa UOn dll Dicu ) et 3,816-818; 10,87·88; 12,4G--41.138 (incamB Uon du
1
1
,1
!
Logos). 2. l n 1#., 3,3Z-37..U-50. 3. li 'prouva la !aim (ln 1,.,3,393-394), il ressent la tat.igull, la soulTranee (17,110); Ile mIme, Il parle un langagll bhm humain (16,70 1.), Il s'adresse il Dieu comme le ferait un auln homwlI (1$,34.7 1.), cle. II Cil donc bien clair que sa nature humaine cel une nature par/allo, mame Il Théodoret n'uUllsII pas dana l' ln bAiAm l'expreulon TWIat fOO~.
1 1
92
93
INTRODUCTION
LA CHRI STOLOG IE
humaine 1 • Parfois même, il insiste sur J'universalité de cette nature: par ses origines direcLes le Christ. appartient. 11 la race juive, mais par son humanité il s'ap-
verbes suffit à prouver qu'ils indiquent. une véritable union (Evwau;)l. On aurait. donc Lort. de s'inquiéter de l'apparition très épisodique dans le commentaire des verbes m:ptxdae,u (3, 8 17), h8ûta6a.t (17, 415) et. r.tptM>..Ma6CXt (19, 573-574) : l'image sous-jacenle du vêtement' que l'on revêt. pourrait. certes traduire une union eJd.érieure ou assez lâche pour taire croire Il l'existence de deux personnes distinctes dans le Christ. ; mnis rien n'impose cet.te idée. C'est. seulement. là un mode d 'expression figuré qu'il faut. rapproche r de l'emploi des Lermes c robe. (aToÀij) et. .vêlement.. (tp4Tto'l) pour désigner ln nnture humaine assumée. Or ces termes qui nppa rnissent. dnns le même passage que m:pLbmtaO(J;t (19,573.588) appartiennent. en réalité au texle d' Isaie : Théodoret. ne fait. qu'en indiquer la valeur figurée. On ne saurait. donc en conclure qu 'il veuille par là signifier une union comparable il celle qui existe entre un vêtement. et. cclui qui le porle. Du resle, dans son commentaire d'haie, Cyrille lui-même emploie l'expression . revêtir la cIHli~. : c'est. la preuve que le terme n'a rien de nestorien ct. qu'il exprime une union véritable des deux nat.ures. De même, les termes de t temple. ('1cx6ç, 4,362) et de t carquois. (,,«pn'p(J;, 15,230) sont. de simples désignations figurées de la nature humaine du Christ. : Théodoret. ne pense aucunement. 11 une union relat.ive comme celle qui existerai t. en t.re le temple et la divinité qui l'habite ou entre le carquois et. les nèches4 • Du resle, ttemple . (ycx6<;),
parente au genre humain tout enLieri. Sa nat.ure humaine est donc en tous points ident.ique 11 III nôtre, 11 l'except.ion du péché', Le rappel insistant de la doctrine de Nicée sur l'Incarnation, l'affirmat.ion renouvelée de ln perfection de la nature divine du Verbe et de la nat.ure humaine assumée sont d'abord pour ThéodoreL une manière de prouver J'orthodoxie fond amcnl.ale de sa christologie, mais plus encore un moyen d'accrédilcr les t.hèses dyophysites. Cela établi, Théodoret. peut. abo rder la délicate question de J'union des deux natures dans le Christ. On Louche là au point. central de la cont roverse entre Ant.ioche ct. Alexandrie. L'examen du vocabulaire de l'ln l saiam devrait. donc permett.re de préciser le caractère que Théodoret. reconnalt. à cet.t.e union. Pour la désigner, il se sert surtout. des verbes MP.ô&.Vtt'l et &'YIXÀlXP.6«'1CLY qui t.raduisent clairement l'idée que Dieu prend la nat.ure humaine·. L'emploi, à deux reprises (3, 390-391 ; 4,363-364 ), du ve rbe l'lov'I en liaison avec ces L'unIon des deux nalures
1. Voir acipt dans l'index d ei mola grecs; l'expressio n _TOi oc
l. Le terme d'fvc.>o~ "l, 011 orrel, avee ~I(l qUII 1'011 peut reconnallre ulle rait dans l' Jn J,alam SOUI le parUeipe auvot96ciClII:
(1&,2801, l'un du terme. les plu. ulilis& par Théodoret dant Ica krlt.• oÎl Il rait un expœ6 dogmatique de la ehrbLologie. 2. Seul le damier do us verbe. Cfl mil en relalioll avec <:m.IÀ'lI ; les d eux premlel'1 ont pour eompl~mcnl ola nalure humaine ' . 3. PG 70,289 0 (ftfp!.M>..\-=afJo:. a«pK4). 4. Il ne .'aglt pa. davanlogo d'une union morale au lent oCl Il n l dit, en In Il.,20, &43-&46, que le cœu r de l'homme pi eux est la mallO n (ofxaç) de Dieu.
!
,
95
INTRODUCTION
LA CHR ISTOLOG IE
« maison . (o{xo/O), « Labem acle, (CJXl)'Il) sont. des termes courants du vocabulaire christologique antiochien, dont.
scnt enfin sous l'expression d'Isaie c léger nuage . (l• . 19, 1) une ma nière figurée de désigner la nature humaine d u ChristI: il serait. abusif d'en conclure qu'il s'agit. ici encore d'une union relâchée. Aucune des expressions relevées ne permet. donc de penser que Théodoret. envisage l'union des deux nat.u res comme unc simple uniOI\ moro!c. A côté de quelq ues formules à première vue surprenantes, l'abondance de celles où il est. dit sans ambiguIté que le Verbe prend et. unit. à lui la nature humainc impose l'idée d'une union vé ritable et étroiteS. Sans beaucoup préciser le mode de cet.le union, Théodoret note toutefois qu'elle s'est opérée dès la conception (4, 363364) e t qu'elle n'a pas cessé au moment de la passion (17, 57-58.112-1 15). La première affirmation exclut toute idée d'adoptianisme; en outre, le Christ. unissant dans sa pel"sonne le Dieu et l'homme a droit. aux tit.res réservés à Dieu (OE01tpt1ttrç 4,365), sans qu'il soit. besoin de supposer, comme le fait Nestorius, la co-adorat.ion de l'homme avec le Dieu'. Les remarques concernant la passion du Christ. prouvent que l'union des natures est pour Théodoret plus qu'une simple juxLa position : l' unité est. maintenue s&ns qu'il y ait. théopaschisme ni pour a uLant simple union morale'. La conscience de toucher à un mystère inefTable
94
les alexandrins ont reconnu la légitimité en dépit des interprét.atioDS abusives qu 'cn avait données Nestorius l . Tous ccs termes ont. en eITel:. un ronde men t scripturaire. Tel est. aussi le cas du mot « carquois. (Isoie 49, 2); quant à '1«610, il est. précisé ici par un développement qui ne laisse aucun doute sur la qualité de l'union. D'aulres expressions figurées pourraient. être suspectes
s'il ne s'agissait pas de Théodoret.; mais comment imaginer que celui qui comba t. l'1i4roxov GWI-"l des ariens et le corps privé de voù,. des apollinarisle8 parle d'une union seulement. extérieure, de simple apparence, quand il écrit. que le Verbe a pris c la forme de l'esclave . (~ -roù ôoôÀOu /LoP!JIl)? Cette formule et celle qui lui fa it pendan t - cla fo rme de Dieu ' - sont habituelles aux antiochiens et à Théodoret pour désigner respectivement les deux natures du Christ. Depuis S. Pauli une longue t.radition les a consac rées : fLoPtpl) est donc à entendre comme un synonyme de !JIô,,-LÇ et non de ax'ill«. On s'inquiéterait à plus juste titre de l'expression • l'apparence (ttôoç) humaine t employée une seule fois dans le commenLaire (19, 58 1), mais on doit la comprendre par référence aux précédentes. Du reste, le relent a pollinariste qu'on pourrait lui trouve r la rendrait. plus suspecte dans l'l n l saiam de Cyrille, où on la rencon t.re égalemenV, que dans celui de Théodoret.. Les deux exégètes reconnais-
1. Neltorius s·au tGrisai t, ell effe t,
d~
ces termel pGur d évelopper lei théories de t cO)-habltatiGn t, de t co-adora Ue n >, el pGur retuler le tllte de 0-.6xo.:; è. la Vierge j n~onmolnl le ur légitimité a êtA reconnue IGrs d e l'Acl.e d 'U niGIi (433) par CYRILL E (c t. l a leltre • Aeaee de Mélitène, PG 77, 1S'l •. ). 'l. Du relte , TModoret cite PhU. 2, 6-8, comme pour bien montrer l'origine et la légitimi~ de ce. formule. (ln 11., 1[" 3()8..311 ). 3. Notamment dans l'ex pteMion n Ct3cl Ti; _Ir fJ~, q ui d éslroe Chin CYfIll..LB la nalu re humaine auu mèe par le Verbe (PO 10, 1œ.3 D ; 1085 B; 1180 B; 138 1 C j etc.).
1. CYII'LLB, p a 10,4[,2 B j THl!;oDolln, Jn 1•. , 6,203·206. 2. Cf. index deI moLlI grec. : fJ dvOpwm;kt .pVmç, -1] ~1'C&e'l<, ff.o ~c::.m;IC)y, etc. 3. De la même manière, Th~odoret IIccep lo aanl dlfficulUl le tlt.ro Je 6c0T6xo<; que Nestorlu, eontenl.alt • em ployer è. condition de le lalre luivre d'â"opc.:o!ro't6xo.:; et qu'li préléra IInalement remplacer pa r xp.aT0T6xo<;. Néanmohu, le terme de Ol
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96
I NTRODUCT ION
LA CHR ISTOLOGIE
int.erdit. sans douLe à Théodoret. de préciser davantage le mode de J' union,
le Christ. a la possibilité de • cacher 1 sa puissance divine pour ne laisser paraître que sa laiblesse hu maine (17, 6465), la dualité de nature ne cesse d'être une réaliLél, L'inconfusion des na tures conduit Théodoret. Il pratiquer une exégèse qui met. constamment. en évidence le dyophysisme, Apres avoir reconnu le caract.ère messianique d'une prophétie, Théodoret. dist ribue son texte avec soin entre les deux nat.ures, selon que l'une ou l'aut re lui paraIt. concernéel , Le plus souvent., c'est. Il J'humanité d u Christ que Théodoret. rapporte la prophéLie, non pour minimiser J'existence en lui de la nature divine, mais pour en préserver nu cont.raire l'inUgrit.e et la pcrfect.io n ~, Même si la na t ure huma ine est seule li CLre nommée, elle n'apparatt. j a mais comme l'unique na tu re du Christ: les tou rn ures prépositionnelles avec xa::ctl. d nll!l lc SCll S de • rela tivement il, soua Je rapport. dc . (xaTŒ "t"è &.vOpWJn:IOV, "t"è &.vOp,:nn'lo'l, Xa:Td c&.pxa:) ou avec c!Jr; ou sens de t en t.ant. que . (wç o:i-A3pW'ltoç) impliquent nécessairement une seconde nat.urc4 , Cert.es, les concept.ions dyophysit.cs de Théodoret. se manifesten t. plus clairement. encore lorsqu'il fait é tat. simultanément des deux nat.u res a,
Ce dernier exemple prouve à l'évidence t l'inconfu sion . des natures après l' Incarnation : dans le Christ , nature divine et humaine subsistent sans changement ni m odification, chacune avec ses propriéLés, tou tes deux parfaites, Telle est la raison du dyophysisme (Mo
6""t de la natu re humaine du ChrlJt, Or Il fai t menUon expresle de la nature divIne pour souligner la pe rmanonce dans le Christ au moment d e la passion (où x",pll;o(.llVl') ) ; certea, elle ne subit pas la paillon (où 8cx0I'Wq), ma ls dans une ce rtaine mesure elle y participe (cjIxelOÜTo), l , III Il ,, 3,852-855 ; 16, 23~Z40,276-281 j HI, II&-1I 9, 2, Cf, lur Ge point la réponse de Th6odoret aux Anolhtmoll~mu de Cyrille, et notammenllIOn Inlerprit.alion du verset de J eln : ole Verbe l'u t fait ch,,-ir et Il 1 habil6 parmi nOUl o (PG 76, 393 A),
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particulièrement marqu ée dans le. pllAgel rel .. tif . .. la Pauion : il importe nlol'l de dillinguer Il nature humaine pauible de la nature divine Imptouible pour 6viler tou le eapKe de • lh~opalichisme., Z, Cf" .. litre d 'exe mpl e, le co mmenta ire de la prophétie relative • l'Emma nu el ( In 1. " 3,393-403), 3, Ceel explique que lei dtalgnatlons de la na lure humaine .olenl plu. nombreullel danl le eommontalre que eellel d e la nature divine, 4, C'est par r~f~renee A ee. tou rn ure. q u'il faut com prend re lei adj ecti fs «vOpW1tCl~ et &.vOpC:l1mo<; e mploy~1 d'ordinaire au neutre lubllantlv~, el l'adverbe Mp
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I NTRODUCT ION
LA CH R ISTOLOG I E
La répartition du texte prophét.ique entre ces deux natures s'opère de la manière suivante: ce qui dans le texte prophétique peut s'appliquer lt tout. homme (xœ-nl llv6pw TrO'l) relève de la nature humaine du Christ.; ce qui dépasse l'homme commun «(nœp 4v6pc..l7to'l) relève de sa nature divine ' . D'autre part, ce qui diminuerait. la nature divine ou nierait l'une de ses propriétés doit. nécessairement. être
l'époque des Analhimalit mu, la légitimité de ce vocabulaire consacré par une longue traditionl, il s'abstient. dans 1'//1 I!aiam de toute formule concrèf.eS. Il évite même, semble-t.-il, d'employer en fonction de sujet. d'un ver be d'act.ion les expressions abstrait.es par lesquelles il désigne les deux nat.ures du Chri s~1 : c'est. encore une preuve qu'il ne donne pas à • nature . (cp6a~) la valeur de «personne. (1'tpôaw7tov)' . Son dyophyaisme est donc, dans son expression même, é trange r 11. toule idée nestorienne. Théodoret., toutefois, fait plus que de s'abstenir d'un vocabulai re litigieux: il affirme nettement l'unicité de la personne du Christ. (lv 7tpOaw7tov) par des formules q u'on peut aisément opposer 11. celles que Cyrille condamne chez Ncstoriuss. Tanlôt c'est un refus discret de la conception nestorienne de «co-adora~ion .', Lanlôt une condamnation
rapporté II. la nature humaine, notamment tout ce qui appart.ient au domaine des t humbles réalités. (Tœmr.«) de la vie du ChristI. Inversement., tout ce qui appartient II. Dieu (6~07tpt'!ttW;) relève de la nature divine'. L'inconlusion des natures et. la réalité du dyophysisme 1I0nt donc pour Théodoret. inscrites dans le texte prophétique : de le faire percevoir.
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cxligèse s'efforce
L'affirmation de deux natures di~ tincles ne signifle aucunement pour de la penllDIIe ThéodoreL l'existence de deux personnes dans le Christ - le Dieu et l'homme - , comme le laissaient. enlendre les déclarations maladroites de Nestorius et son utilisation abusive du vocabulaire concret.t . Bien que Théodoret se soit efforcé de mo ntrer à Cyrille, dès L'un!cUt
(Il\lt>.ij ij ~, 19,580) avant de repa r Ur le texle d 'ilale entre chacune de C8B dcux nature •. 1. Le commenlairfl d'l,al. 7, 15-16 ofTn) encore .. cet tga.rd. un bon exemple de la manitre dont procède TMod ore t (In h, 3, 393-403). 2. Par exemple, tout ce qui concerne lIOn origine et !ID. tIliaUon humaine, lu divers titres - lardl, servileur (=i<;l, esclave (lIoü).o.; ) - qu'li reçoit, les besoins inherent& • fi nature (In J,., 1'2:, &'2:6-&'2:7; 13,151_154 ; 15, '2:32 s. 276 1. '2:85 1.; 16,116 •. , ete.). 3. Mali, de la natur e divine, LI ut le l'lUI lIOuvent question pour montrer l'impoaalbiliU; de lui ropporler le texte propMtlque (ln J,., 12,5'2:6; 13, U,3-154; 19,316 1.). N~anmohu, II taut lui rapporter tout ce qui re léve d e la fiUaUon divine du Chrl.t (12,519-581 ) et ce qui ne peut convenir qu'A DIeu (4,364·367). 4. C'est-A-dinl dCI expre..lo", du type : _ Le Verbe a .. uman t, l'homme ...umé, l'homme vllible, le Dieu lnvit.lble " ete.
1. L'orthodoxie de !.elles lormules esl atw.UC aux yeux da Th60dore l par l'emploi qu'en tonl Ica P6rca. Danl son P en/a/o,o, dont nout avons conaorv6 deI Iragmenll, Théodo rel accumulai t ~9lcment les cllatlonll pulTi.tlque. pour prouver ce qu'II avançait, persuadé du res!.e quo lOI alexandrins ~laient Incapables de JusURer leurt propres formu les pllr de semblllbies refOrencel. Nhnmolna, le texte de l'Acte d'Union, largement üaborll par Tb~orfll, ne conlient uucuno d e cc. lormulcs _ Cyrille n'aurait pa« consenti A y lIOuscrirfl-, mais se gIIrd.e de le. condamner. '2:. Aprlls l'Acte d'Union (4331, Thf:o.d orflt s'abaUent d'uUlller de lelLes formules, dont II a san. doute compris l'ambLgult6 (et. .1. R ICH AIID, _ Notet sur l'flvolutlon doctrinale... '1· 3. LeI sujets ln plu! habltu ~l . IIOnt _le ChrUit, le Maltrfl, le Seigneur., el la dilltinclion dyopb)"ite Intervient A \'lnt6rleur de celle pef$(lnne. 4. On Bail que CYIIILLE accullO Nnl orlus d'enlendro 7tpÔIIw= meme lorsqu'il emploie fÙGCI.Ç (Iollre 40, PG 77, 193 Dl· 5. Ct. In 16., 1'2:,579-581, où le il M&; cst comme une reponlle A l'lupoc; ILl.. ... mpo.; IIi dont Cyrille tait grie f à NeatorhlB (PG 77 , 189 Dl ; lIilIeurt 06 1oI6vov ••. _t prouve que let deux IUltUrN n'ont aucune exlstence en tant que personne, mali qu'eUu lont unies dan! l'unique personne du Chrlal (14, 249-250) ; allleu,", encorfl un simple _1 peul jouer le mime rôle (17,136-139; 19,611-6 12). 6. In l,., 4, 488-490.
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I NTRODUCT ION
LA CIIR ISTOLOG IE
vigoureuse de t l'hérésie des deux fils ,1. Le passage qui résume peut-étre le plus complètement la christologie de Théodoret dans l' 1ft I ,aiom est le commentaire d'Isaïe 7, 14 : on y retro uve affirmées ses vues sur l' Incarnation et l'union des deux natures, la distinction des natures et l'unité de la personne'.
ni même Apollinaire ne sont di rectement mis en cause daw l'ln l,oiom . Mais il y a, sans doute, dans la manière dont Théodore!' met en évidence le dyophysisme, la volonté d'en montrer le fondement scripturaire l • La polémique se ferait alors indirecte : ce que les Orientaux reprochent Il Cyrille, c'est d'user d 'un langage nouvea u, étranger à la tradition1 ; inversement, leur christologie est tout entière fondée sur ['.ecritu re. C'est pour les antiochiens la meilleure preuve d'orthodoxie. T héodoret l'administre avec fermeté, mais sans agressivité, dans son ln I saiam. A cette époque, les passion, se ,ont apaisées et, de part et d'autre, on ,'elTorce de sauvegarder [a paix'.
La renonciation volontaire aux désiLe respect gnations concrètes, l'utilisation t res de l'Acte d'UnJoI:I discrete d'expressions I1gurées comme (4ll) _temple, demeure, tabernacle" dont Cyrille a pourLant reconnu l'orthodoxie, et surtout le refus délibéré de caractériser le mode d'union des deux natures', auwn t de preuves que Théodore!' respecte scrupule usement [es te rmes dc l'Ade d'U nioli en évit,unllout cc qui pou rruil choquer ses ndversaires alexandrins. Il est, du reste, inwrossan t de cool>t.alcr que lu te rminologie orienta.[e dont Cyrille s'efTorce de démontrer l'orthodoxie à Aeace de Mélitène a u lendemain de j'Union est, pour l'essentiel, celle dc ['ln lsaiam·. Le respect de l'Union ne saurait toutefois exclure entièrement la po[êmique. Certes, ni Cyrille ni les alexandrins, 1. III I~ .• 1[;, UQ-Z43 ; Icl eucortl l'unlU;
lement lUX !ormulo. cond.mn6ea pl r Cyrille ehel NClloriuI (cr. • upra, p. '39, n. 5). Thtodoret , 'exprime Ici en du turnes t rès voitilUl de ceux qu 'ut lliae (;~gol,. de Nui.nlll dana lU leUres théologiques. 2 . ln "., 3,392 (h M uùji ) montre bien qUia Tbt.odoret refuse
eaUgoriquement ,'htrêale dei ' deux
tIl,.,
3 . Tbt.odol"lll ,'ab.Uent \.ou t auUIIL des pn!ocisiolUl roulIliu par Th~o re
de Mopaueste e l pa r Nestoriul que de celles de Cyrille. Il p~rtl'1l !'eIler danl une Impreel.lon proche de celle des (onnul es nicéllnnea e n uUll$ant le Nul Dlnl III lenre " Auto, CYIIILLE reeonna ll Impllelt.ement, du n lte, que ce t.erme le suffit 11. lui-mtme pou r ligniller une union veritable {P G 77, 192 CD; 197 Bl ; il lui arrivII mtme de ~onvenl, que le mode de cette union eal ind6llnbsable (Id., 19'2: 0; 193 8C; vOl. auni lettre 4, PG 77, 45 8 ). 4 . CY IIIl-l-E, lettre lI. Auee (PG 77, 181 0 ·20 1 8 ).
t-".
(Jn Aul l 'lU ~ Cyrill" n In!lK'L~",pa 1"(\1,,06 ""x "nLioc hluna 10 droit d" NI'".Llr lu. eXl'resllunl ~~ripLu .ulrc. onLro 101 dcux nlllU rfll du Cll rllt, ce donL Il 1,.ll InrgeH'c,,! I(rl ol 6 NesLorius (Con /fe lu blo •• plltmu de Ne.lorluI, J'V 7G, Gr. A ; Ga D ; lellre 17, l'Ii 77, II G AC ; 1'20 D ; CYIUl-l-E D'ALl!X., Detl'f' diologuel thrirlologi quu, SC 97, 75a ab; 759 Il; ele.). S'Il conlllnL, au moment de l'Ade d 'Union, /1. rI'lco nn DlLNl qu'une Le ll c r6pnrLlLlon cil e r Lhodoxe, il n'adopteru Jamall ce l te maolère du l aiNl . Quand bien même il JUILino aup ~1 dCH I parLluna (Lellre Il A toet, PG 77, 18 1 D· 201 D) lea dlslineLlons ~n Uochlon nu, Il no co ..a da ICI eonsid~l"Cr comma dCI aubtllltta (id., 197 C ; c~ TWro II"Po'ij}.Qm. toxYOf",vla~). 2. Lei IIxprt!lIlona ulilidu pnr Cyrille - • l'unique nalure du V•.• !>" IncurnOIl', .1'''1111,1 11 phYI ;'I"'" Q" • ""luo l'IIypoaLnso., el c. ,talent ètnllOg6re. aux anUochiena et même Il \.oute t radition vèrl· t.able, puisqu e Cyrille, IOn. le ,avoi r, le5 empnml.all vraisemblable. menl /1. dei lexl6a pa LrilLique. fuilinè$ p~r Ica aP
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103
INTRODUCTION
CONCLUSION
CONCLUSION
contribue largement il faire de Théodorel l'homme de la mesure: il sail se garder des exces dans l'interprétation comme dans sa polémique et même dans sa manière de
THÉODORET, L'EXÉGÊTE ET L'HOMME
On a tour à tour considéré Théodoret comme l'un des plus grands exégètes ou comme un simple compilateur1 • L'examen de l'ln lsaiam invite à se garder de jugements aussi categoriques. En réalité, l'exégèse de Théodoret se trouve au confluent des courants antiochien et alexandrin: cela en fait à la Cois l'intérêt et l'originalité. Des ant iochiens, T héodoret a hérité en grande partie une méthode. Son caractère scientifique se révèle dans la critique textuelle, dans la structure même du commentaire, dans Ic souci de clarté e!. de concision, dans la volonté de fonder en raison l'interprétation, en sollicitant les disciplines profanes ct notamment. l'histoire. Un style, dépouillé jusqu'à l'aridité, où l'on reconnaît le goût de Théodoret pour les formules et les raisonnements contraignants, ajoute encore 11 l'impression de rigueur scientifique. De son côté, la fréquentation des exégètes alexandrins a permis à Théodoret de corriger la tendance de ses maîtres antiochiens 11 un litteralisme c!. 11 un historicisme souvent étroits. Néanmoins, Théodoret reste un esprit plus scientifique qu'imaginatif. Son exégèse, comme son style, demeure toujours. cérébrale, et comme au ras du texte. Il semble que la dimension mystique de l'interprétation lui soit étrangère. En revanche, ce tempérament rationaliste 1. Pour PHOTIUS, Théodoret a porté l'exégèse 1'1. un degr6 d\'l petreelion telle qu'il est difficile d\'l raire mieux: • En somme, il est parmi les meilleurs exégèLes et il n'est pas racHe de découvrir quelqu'un pour mieux expllquer que luI, (Bibliothèque, cod. 203, t . I II, p. 10Z103). Inversement, G. BAIIDY (art.• TModoret., [n Diçlionnairc d. la Bible, Supplément II, Paris 1934, p.lOO-i02) n'a vu en lui, momen· tanément au moins, qu' . un commentateur sans orlginallU, ' .
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prouver qu'il a raison. La seule passion qui l'anime est celle de convaincre, qu'il dénonce l'hérésie, qu'il conteste t.elIe ou telle interprétation ou qu'il démont.re l'exactitude des thèses ani.iochiennes en matière de christologie. Son exégèse, toutefois, n'est ni un exercice inlcllectuel gratuit. ni un travail réservé à des spécialistes: on y reconnaît
toujours le pasteur soucieux d'. ouvrir . les gcritures au plus grand nombre, de guider ses fidè les 1 et de leur montrer le fondement. scripturaire de la foi orthodoxe. La réputation d'exégète que s'est acquise Théodore!. s'explique par la rencontre d 'un tempérament, d'une méthode et d'un mil ieu . Le genre du commentaire convien t 11 la forme de pensée de Théodoret. et. son œuvre exégétique répond aux besoins de son temps, ceux du diocèse de Cyr et. ceux de l'gglise du v e siècle. A t.ravers l' In Isaiam on reconnait. aisément. l'homme de combat, le docteur et. le pasteur que d'autres ouvrages ont tour 11 tour révélé. De ce fait, l'exégèse de Théodoret. est peut-être le reflet Je plus fidèle de l'homme qu 'il a éte. 1. 0\'1 brèves rucllorlolions en fin de chaque secti on témolgn\'ln t
de ce souel.
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CHAPITRE VI
1
LE TEXTE DE L'IN ISAIAMI ET LA TRADUCTION
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A. LE
MANUSCRIT
DE
CONSTANTINOPLE
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Le manuscrit de Constantinople (Mélochion na 17) , désigné par la lettre I{, a servi de base b l'Milion donnée par A. Môhle du commenltlire de Théodoret sur Isaie l • Selon Papadopoulos, ce ms. remonte au XIVe siècle. Son fo rmat est de 35x27,5 Cltl. Le Commelliairc sur Isaïe occupe les folios 9(3 à 185 du ms. ; on remarque dans les folios 96 à 123 des difTérences d 'écriture qui laissent supposer que plusieurs copistes ont transcrit ce texte, mais il est impossible, selon Môhle, d'identifier avec sûreté les changemcnLs de main3. etant donné le mauvais état de 1{ et ses imperfections (cf. infra, p. 120), le ms. est contrôlé, et ses parties détruites ou devenues illisibles comblées, par les témoins de la tradition indirecte. Celle-ci comprend des Chalnes (C et N), un Excerptum particulier (E) et un court pauage transmis par un ms. de Florence, le Laurentianus XI,4 (F ). 1. Nous reprenons iei l'essentiel de la préface d'A. MORLe à Ion MiUon d u Commenlaire ,ur hale de Théodore~ (p. vlll à XXII),
2. Su r les eireonstancei de sa dêcouve rle et sur son état de conservaUon, ct. • upra, chap. 1, p. 1<1. 3. Un fac-similé (fa cc p. 13<1 > du fO123 b permot de se rendrecompt.e du mauvais éta l de conservation du manusCrit et d onne un êchanUnon de l'écriture qui se rl, 11 "exception dOl 1l"OiII première. lignel, à la ré
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I NTRO DUCTIO N
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
B. LA TRADITION IND IR ECTE
de l'archevêque de Chypre, Nikolaos Muzalon 1, qui fut. patriarche de Const.antinople de 1147 Il 1I5 l. En tout. cas, N est plus récent. que C.
I. LeI Chaines
2. Manu scrit. du ChaIne! ulilisü pour celle 6dition
Dans la tradition indirect.e l'apport des Chaines est le plus considérable1• On dispose pour baIe de deux sortes de Chaloes tout Il fait. dilJérent.es, désignées respectivement parC etN.
A. Rablls, dans son Calalogue du mss 9rt:C8 de l'Ancien Tu tament, Berlin 19 14 (= Mit.t.eilungen des Sept.uagînta. Unt.ernehmens, 2), p. 428 430, donne la list.e complèt.e des manuscrits des deux sortes de Chalnes pour Isale. Nous avons ret.enu pour cet.te édition les mas suivants :
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1. Lu Chalnes C el N
a ) La Chatne C. Elle comprend tout baie, mais ne donne rien du text.e biblique de Théodoret.. Ses extraits de Théodoret correspondent., en quantité, Il un quart. du commentaire proprement. dit.. Selon Faulhaber, elle a pour lIut.eur le prêtre Anùreas et remonterait. Il la deuxième moitié du Vile S. ou au V ill e s. Peu de temps après, au VIII' s. au plus tard, Jean de Drouggaria (6 ÀOyt61T«"W'; x«1 '/t"œve~ro-r«TOC; xüp 'Ic.>IÎ\IVI)'; 6 T'ii.; Llpouyy«pktc;) a élargi cet.te Chaine et créé un vast.e ensemble de Chaînes qui comp rend les quatre grands prophètes. h) La Chaine N. Elle comprend seulement. l saie 1 a 16, mais contient. pour ces chapit.res le commentaire presque complet. de Théodoret.. En revanche, elle n'olTre qu'une petite quantité du texte biblique. D'aprés le t.itre du Laurenlianu! V,8 (XlI e s.)', cet.t.e Chaine serait l'œuvre l. Voir: M. FA UI.II Aal/.ll, Lu Choinu du prophtlu d'aprù lu manu.criu romainl, Fribourg 1899; G. KAllo et J . LllfnMAI
Les m.nuserila de. Chatnes de la BibUolb6que espagnole 1 (Reuue Biblique l, 1903); fi. DBvREEess, arUcle 1 CIl.lnes exégéUque. grecques " ln Dns 1928 (mantre que depuis 1903 peu de progrtJ ont él6 réll l i 5~ dans l'~lud e du Chalnes d· lule). 2. On Hl, en elret, en tête du Laurenllanu. V, 8 : :E1N01~ 1
al Marnucrll. de la Chaine C Sigi.
SiUle X' X'
X' X"'XI ' XI" XI'
X," XII'
1
P. ri., Bibl. N,t., Gr. 155 (eanlknl J•• 26,13 .. &6 avec quelqueJ I.cunel)....... . . ..... . ..... . . ..... Pa ri., Bibl. Nal., Gr. 156 (Iacu na're). .............. n omo, Dibl. VoL, Chlg. n. VII I, &4 . ... .. ......... nomn, Bibl. VIOl., Val. gr. 1(;5......... ... .. .. .... Escorial, Fl nul Bibl., Y·1I.12 (eanUonl l •. l , 8 .. 42, 9). Florence, Bibl. Laur., V, 9..... .. .. ....... ....... Flome, Bibi. VaL, OU.ab. gr. 452. ... . . ..... .. . .... Pari., BibI. N.l., Gr. 151 (co nlienl JI. 28, 9l32, 19 j
33,19 l 4 1, 24 ).. . ............................... XII"-XIII' Venise, Bibl. Mare., Gr. 25 (QO nlicnll •. l , 1· 11; 3, 13 .. 10,24; Il , 10 li 51,21 ; 59,5" 63, 9)....... .....
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XIII -
XIL'"
( 1Z3~)
Vienne , NaUonalblbl., Theol. gr. 'M (les ft derniers ' olio. onl 616 wmpl6t.61 au XVI- •• ). •.... Venise, Bib i. Morc., Or. 87 (wnUcml b. 8, ~ /1. 19)... bl Monwuit,
XI"
XU" XII"
XVI"
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LE TEXTE ET LA T RADUCTI ON
INTRODUCT ION
108
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109 737
pour la présentation de ces extraits. On constate une totale divergence entre les mss C par rapport au texte int.égral : les pl us complets sonl Cr, cm . n u ,,; en cu.IOlI.nUIt de nombreux passages manquenL Seul un
la ChaIne N
Patmo., 'JW«WOIJ "fOV 0to>.6yolJ '2.14 (le. qual.ernlonl 3, 4 et fi !JOnt perdu" sauf le premier bl'ollum du ,. qual.ernlon; manquent, pa r cons6quent, let passage. do Théodoret l, 1'2()..206.'2016-'2o~ ) ....... • . 61 , Floreneo, Bibl. Lau r., V, 8. ...................... 384 Milan, Bibi. Ambr., G. 79 'lJp. (le début ainai que lOI pallagel de Thkldoret Ju.qu " x':'lM" 1, 12 manquent)...... ............. ..... .. . ... ........... 4fil Milan, Bibi. Ambr., D. 4731nl. (contient, dOl folio. 20 Il 41, un fragment de la Ch.lne de NikolaOllI.... ... 450 Munich, StliLabibl., Gr. 14 . •••••... ... •...•. .• •.• 479
3. Clcu,ificaJion des manuscrits du Chaînu C el N al Manucrils de la Charne C. On doit. il Faulhaber, a Kara et. 11 Lielz:mann d'avoir défriché la forêl. vierge des manuscrits C. Selon Fnulhaber, les t.rois mss romains CIUI.ut sont. les copies d'un même modèle, Ja ns lequel les pass3gcs du commenwire sur haie 36-37 étaien!. en de nombreux endroits illisibles ou dét.ruits (en C n les lacunes ont. été comblées ultérieuremenL). Mohlc a reconst.rui t l'archét.ype
de ces t.rois mss et. le désigne par Cr
l,
Karo et LieLzmann ont. reparti les mss C en quatre
groupes selon la qualité des extraits du commentaire ofTerts par chacun d'eux et. selon l'ordre retenu par chacun J. C'Mall, Belo n lui, un m •. d'oncial~,; ainai, en Jn J•. , 19, 'MO, C ...., ont cOI'l"eCu,menl ).~ c\;W;I<7J(IJVTOiÎo"I, landl, qu~ C'" donne c\;w;~. En outre, C" ne mériu, pal la confiance particulière que lui a aceord~e Paulhaber : C" .'écar u, d e BOn propl"Cl chef auel BOuvent de 8Qn modèle; par ex. Jn t •. , l, 2'22 (ml.&l01~ C..·•.. : clva.'''XlJV"I"l.o:v C"); '2,!;i'2o (.. t~L"M"C"t'u COI .... : MdKWTa.< C"') ; '2, 106 ( bn~"1Ç Col .... : t~I"{Il~î>I'~ COI), ete.
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109
passage de Théodoret (20,532-535) qui semble aVOÎr appa rtenu 11 la Chaine originelle est abse nt de Cr, alors qu 'il existe en CiO•. uuu.n.; de même, deux petits passages figu rant en C·o - l'un dans le texte, l'autre dans la marge - se t rouvaÎent dans la marge de la Chaine de • J ean t, mais ont été perdus en Cf. Dans le ms. de Vienne CIO' et celui de Venise Ou, placés sous le sigle C. en raison de leur t rès étroite parenté, figu rent quatre passages (11 ,222-225.550-580; 12,71-112; 13,424-429) qui manquent totalement ou en partie dans les autres mss C : ils ne semblent pas provenir de la forme originelle de la Chn.ine 1• hl Mallu!Crils de la ChaIlle N. Dans les mss N, les passages de Thêodoret se présentent toujours en quantité égale; seul le ms. Nil' a un court passage qui manque en N,,'·ui (2,657-658).
4. QuaiilA du Iule offerl par les matit/seri/! des Clwlms
{Il
Chaine C. Les mss des Chaines présentent de nombreuses leçons dilTérentes. Celn. est vrai surtout pour la Chaine C. MOhle, par principe, considère que la leçon originale de cetLe Chaine est celle qui concorde avec le J. Deux de CCI palllS.gta (ln J•• , Il,550-580; 1'20,71-112) ICI dliUnguent beaucoup par leur forme d es pa_ges connUI dei aulres 11111 C : lei extra îLa du eommenlall"Cl de Th'odoret y BOot plullmporI.8nWl que d'ordinail"6 et Il. 80nl aecompagnc!s du texte bIblique, IIOl'3 que ln mu C le lailsent WlUJOUl'3 d e cO té. Cel deux pallagel l"euemblenl beaueoup plu.' eeux qu 'offre N. C'oat pourquoi on peut lu pposer qu'lb n~ proviennent pat de la forme Originelle d e la Cilaino (non plua qu e Jos deuK Qulrea ), mula qu'Ils ont été ajouté. ulttricul'emenL'" p:trtlr d'un m •. du wmmonlairo.
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I NTROD UCTION
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
111 1
ms. de Constantinople K, et, en général, ne note pas les leçons dive rgenLesl. Parmi les mss C m is II. sa disposition, Môhle a entièrement. comparé cr, CT, cm avec K en faisant. tl ppel, en auLre, t.res souvent II. CIO.aM. III ...I , notamment lorsque cr, Cv, Cn ? dilTè rent. nettement de K ou des autres Ll'lIdiLions. fi pense s'être ainsi rapproché assez exactement. du Lede original de la Chalne. De la comparaison avec K, il résulte que Cr restitue tres fidèlement. le t.exLe de Théodoret, mais non sans fautes : ainsi, en plus de 50 endroits, il y a accord de tous les autres mss avec K, alors que Cr s'en écarte; aucun de ces mss ne remonte donc II. Gr. Il existe une parenté étroite entre Cr et C' U, mais ce de rnier n'a pas, en !saie 36-37, les lacunes de Gr. Les mss C1U77.5u.uuu diffèrent plus fortement de K. Les mss qui s'en écarten ~ le plus sont ceux du groupe CYl. b) Cllalne N. MOhle, qui a comparé tous les mss N mis à sa disposition, est. parvenu au" conclusions suivantes : Les mss Na .. et NUl vont généralement ensemble, y compris dans nombre de lapsus ca/ami évidents; Loutefois N'" dilTère souvent de N'" K, alors qu'il concorde très rarement avec K contre NUl. NU4 descend d'un modèle qui était détruit en quelques endroits, alors que NUI est intact à ces endroits-là. Ainsi, N'" ne peut pas descendre de NUI, mais rien n'emp6che d'admettre entre eu" une proche parenté. Quand les mss italiens NalU et NUl concordent, ils sont. désignés sous le sigle NI. De la même manière, le ms. de 1. MOhie dGnne en exemple: Jn J•• , 13,49 (~~ KC": ci!utWç Cr.... ) ; 17, 177 (I~ KC' : dw) ... fpwv O· · ....· ) ; 20,156 (at.nœ KC·· .. : 3wcr.'Tli O· ....... ) j 2, 15 ~I( KNIIR ; ; 6""", NI). A l a aulte de MOble, nGut ne menUonnGIUI pa. dans l'apparal lei variante. d!IXWç, clVl)~~, 3wct'fÛ, .rolrol(. 2.
Patmos NU4 est désigné par N p. A 20 reprises environ N I s'accorde avec K contre NP, tandis que N p s'accorde environ 40 fois avec K contre NI. Np est donc pour N le représenLant en qui on peut avoir le plus confiance, mais le contrôle par NI - ou tout au moins par NUI - est nécessaire. Le ms. N'" esl. le moins sûr des trois mss N : les nomB des commentateurs en sont souvent absents et des extraits dilTérenLs sont accolés pour fonner un unique commentaire. NUO ne remonLe pas à NIU 1. N41f est une copie exacte de N'u, mais la solution des abréviatioDl y est très délectueuse. II. L' _ _ (E )
En comparaison de l'apport des Chatnes, celui des fragments d' un Excerplum (E) est net tement moins imporhuI.. Ces frngments se trouvenl., d 'une part., dans un manuscrit de Rome du X lIl lI..XI Ve ~. (Rome, Bibl. Vat., OUob. gr. 437, folios 181H94 = l , l à 3,138 de notre édition) ct, d'autre part, dans la partie du manuscrit de Constantinople (K) qui précède notre Commenlaire sur l saie. La plus grande partie de cet extrait figure, en elTet , dans les folios 89 b_95 b (= l , l b. 3,887 de notre édit.ion)', auxquels il faut. ajouLer le folio 123 (= 5,463 >.umJp
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112
INTRODUCTION
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
6, I l O"ItOUÔ~'1 de notre édition). Ce texte a été curieusement inséré au milieu du Commen.taire sur lsaiel , Le fragment romain (Er) concorde pleinement avec les parties correspondantes du fragment de Constantinople (Ek) à l'exception d'infimes varianLesz; cependant, dans
diITérenecs provenant du manuscrit de Théodorel sont notées par le t.exte de NUI en plusieurs endroit..;, la plupart du temps sans suppression de la leçon antérieure (cf. apparat 1, 63.123.175.193.249 ; 2, 37.95.550). L'auteur de ces notes est désigné par R (= Réviseur). Il semble avoir eu sous les yeux un ms. qui aurait pu être un ancètre immédiat de K.
Ek, la suscription Toü fUtxoxptou 0,"oôwph"ou ix T'ii.. do; 'l"OV n:POf~fi)'1 'Ha«ta:\I kpfLl'Jvda:o; manque, alors qu'elle se
113
trouve en E r.
1
v. Le tene biblique donné par N. E et K Il l. Le manuscrit de Florence (F) Après l'impression de son édition, Môhle a remarqué qu'un manuscrit de F lorence du XIe s., le Laurenlianus Xl, 4, qui transmet presque intégralement da ns ses marges le Commentaire sur Isaïe d'Eusèbe de Césarée, est complété en un endroit (f. I ll b·1l2"') par un fragment du commenLaire de Théodoret 3 • Ce court fragment, désigné ici par F, s'étend dans notre édition de 5,386 Sui jusqu'à 5,470 l1Ott6ljvCU. IV. Un réviseur (R ) Au XIIIe s. environ, le ms. NUl a été comparé avec un m:nmscrit du COIl1!IlClll.aire Je 'l'lléo
N n'offre qu'une petite quantité du texte biblique de Théodorel l ; en revanche, E le donne presque entièrement pour Isaie l,là 9, 6 el 15, 8 à 17, 1 (6.lXfLIlaxoü), à l'ex cep· tion des parties détruites ou de petites réductions. N et E concordent avec le texte de la Bible offert par K dans le caractère fondamenta lement lucianique et dans un petit nombre de leçons particulières (Is. 2,22 au lieu de <1> E ; 3, 26 Opri"'~aouow N; 16, 4 &.1t"oÀt~1"«~ NE, eLe.), mais ils diffèrent, par ailleurs, souvent et de manière évidente, de K seulement ou de K et des mss bibliques de Lucien. On peut donc penser que N et E ont trouvé dans les rnss ùe Théodoret do nL ils onl liré leurs extraits un texte semblable à celui ofTert par K, mais qu'ils l'ont traité nvec arbilr"irc cl n6gligl)llCC. En deux endroits (Is. 3,7 i 7, 1.2), E a même complété un texte biblique que Théodoret avait remplacé par une paraphrase, con formément à son habitude quand il s'agissait d'un récit historique. Pour
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1. Cela représente environ une page Imprimée de l'Mlllon de
MOhle, si l'on considéro seulement le text.e biblique qui pricède les explications et non les répétitions de ce texte ou lei citations bib liques Il l'intérieu r du commonloirc proprement tlit. Le lexie biblique de N ne correspond Il aucun type de texte existant, mals il ne reprè${jnte aucune nouvelle recension : il esl éclectique el emprunte le texte biblique OlJerl par dilJéren\.s commentaires dont N a rait des extra11.11. Le texte de Théodoret n'apparalt qu'occasionnellement, per exemple en r,., 1, l, où, Il part Théodoret, .eul N a '/j1Û~1~ au lieu de jXt,nMtq..
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INTROOUCT ION
L E TE XTE ET LA TRADUCTION
cet.te raison , Môhle a renonce Il compléter le texte biblique
peu probable, particulièrement. s'il s'agit. de destructions importantes, que les compléments rétablissent. le texte exact., car Théodoret ne se donne pas la peine, en général, de citer textuellemenll.
114
en se servant. de N ou de E, lorsqu'il était détruit. en K. Il n'a pas davantage utilisé Il cette fi n les répétiLioilli du texte biblique à. l'intérieur du commentaire (par ex. a(.o)p~x 2,475), car elles ne concordent. pas toujours avec le texte biblique proprement. dit. (par ex. .xvoiLt«v l, 107 et civo!J.!or.o; 1,125). Il s'est. limité LNs at.ricLcmcnt. Il combler les lncunes Il l'aide de la recension lucianiquel, avec laquelle K concorde mieux qu 'nvec N et E. Nat.u rellement. ces compléments ne peuvent. pas avoir la prétention d 'être exacts dam chaque css particulier'.
Noua n'avons pas jugé utile de surcharger l'apparat. critique de notre édition en indiquant. les varianLes du Lext.e biblique de E. On se reportera donc, si besoin est, Il l'introduction de MOhie (p. XV-XVI ) où ces variantes sont. signalées. Dans le commentaire proprement dit., les passages de la Bible détruits ont. été complétés en premier lieu d'après les Chaines et, quand elles font. défaut., d'après le texte biblique de Théodoret connu par ses commentaires; ou encore, d'après les mêmes citations aux au tres endroits de l'œuvre de T héodoret; enfin, d'après la recension lucianique dans la mesure où on peut l'atteindre' . Mais il est. 1. Tra nsmltll dans les mss on, 48, r. 1, 231 , 763; 62, 147, e le. 2. De ' ait, le. mIS de Luçlen, don~ 10 plu. 4~ a pparUen~ DU X. 1., pmenten~ souvent des leçons dilJ6n1nte. et, 'nd~pendamment de ce~, ne donnent pu la reunalon luelanlqu e dana toute l1li pureUl i du re.le, depuis l'origine, Il doit bien exllter une lé~NI discordance enlte le texte biblique de Théodoret et celui de Lucien. Néanmolna, la déeouver lo pa r MC/hie d'un fragment de l' III J.aiam de TModoret dana 10 manufCrltde Florence (F) du commentaire d'Euaèbe (et •• upra, p. 11 2) denne, a près eou p, la pnuve que le. sept endroits du texte blbllqu e d6lnalls en K dana le pa..age corre.pond.ant ont éUl exactemen t eompl6tb1 d 'a p~ les mIS bibliqu e. de Lucien. 3. A. R.I.HLPtI, GUlull ; P. DB LAO,uI.DK, Vdul. T u lamUlli paN
prior ,raeu (collation de l'Ent.reprlse. d e. Septante pour le. proph6te.) ; E. NesTLB, Novum Tcdomtnlum ,ra"" aIgle lU.
1927 (sou. le
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VI. VersioDi d'Aquila. de Symmaqne et de ThéodotiOIl i •\
Les passages délruita d'Aquila, de Symmaque et. de Théodotion ont été complétés non seulement d'après Field (Origenis Htzaplorum quae supersunL.) et les Noin marginain hexapiaires sur J,aie 1-16 de Lülkemann et Rahl!s (= MitteiLd.LXX-Unt.ern. 1 231 s.), mais encore d'après une collection man uscrite réunie par MOhie à l'invitation de l'. Entreprise des LXX 1.
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C. V ALEUR D ES TM MOINS DU TEXTE
C, N et E ont fait indépendamment les uns des autres des extraits du commentaire de Théodoret : chacun de ces témoins a des passages que n'ont pas les deux au tres l et, dans leurs leçons, ils concordent chacun tou r à tou r avec K contre les deux a utres. 1. Originalité et valeur des témoins
K. C et N
MOhie a comparé Lous les passages pour lesquels la tradition de ces trois témoins diffère, afin d'apprécier l'originalité de chaque témoin et sa valeur pour l'établissement du texte. 1. Thoodonl cite, en elJe~, la pl upart du temps d e m6mein; ce n'ut qu'oeca.ionnellement _ par ex. la longue citation d'I•. 37, 10-13 (I II 1•. , 3, 173-181 ) - qu'Il a ouvertement eopi6 son malluterit d' Isale. . 2. Alnai C : r, 27·29 tyW _ Mw:1""'; N : 1,9-U. )J;yI:l WJ.I.C.vn; E : 3, 181·182 'IJ - h(,>~.
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116
I NTROOUCTION
LE TEXTE ET LA TRAD UCTION
11 7
En deux endroils où N est. excédentaire par rapport à KC CdN
Il résulte de celte comparaison que C difTère 83 fois de KN et. N 160 fois de KC. Quelques dilTérences seulement semblent. être le fail des copist.es ; d'aut.res résultent. des
divergences qui exist.aient. dans les mss de Théodoret antérieurs à la composition des Chaînes; mais le plus grand nombre provient., de Loute évidence, des modificat.ions opérées à dessein par les auteurs des Chaines. Un examen plus précis de ces dernières fait apparaitre pleinement leur originalité propre. On peut. classer ces dilTé rences textuelles en quatre groupes : adjonctions, modifications, omissions, transpositions.
(4, 25 taTJ\I et l , 209-210 ô 'lt"polPli tI,,; ~O\l 8è ô 814 'C'OÔTOU À«À~(J~ Bta.;), Môhle a considéré que N conservait la leçon originale 1 • h) C. L'auteur de C n'adopte pas la forme du commen· la ire continu, mais se contente de placer en marge, à cOté du texte bibliquc, de courts extraits de commentaires. Il n'a donc pas besoin d'ajouter des moLs de liaison au début des extraits. On rencontre cependant trois lois a~ et une fois y«p. Nous avons relevé en note les adjonctions que l'on trouve a l'intérieur des extraits'. En trois endroits (l , 204·205.3 18 ; 2, 72), M!lhle considè re que C a conservé l'original contre KN'.
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2. Modification, (44 en Cj 63 en N) 1. Adjonction! (18 cn Cj 62cn N) al N . Sur les 62 adjonctions de N, 52 dépendent de l'intention de former un commentaire continu à partir de passages épars. Pour y parvenir, le caténiste ajoute au début des passages toutes sortes de mots de liaison 1; il introduit également sept fois 'Y'!ul dans le texte biblique et insère dans le commentaire des adjonctions explicat ives'. l. Ce]a lIoe produ i ~ 37 rQb : 12 fG11 ®V, 8 luil -rolwv, 4 fQil U, 4 loi, yip , 3 rQls -ro'yo:poü" e~ unCl rQ11 ch:u:un: yoiiv, jdvro., ~ _l, yc ";'11 !Cal «~ .. . -n:M:a-n:"ov, I ",À.CIÎ>
Ilm:ill, «6'-.:;)11. Z. On renco ntre 5 adJonctlQn. explicatives (ln 1• . , l, 41 9 : W7l"p1J<XCjl oGan; 2, 148 : Tij~ 'P(»I"'Dc'Jk <XP«Ttw; tlrC:l.60iJ
,
al N . Les modifications de mots dans N sont également provoquées la plupart du temps par l'intention d'établir de meilleures liaisons entre les divers ext raits. On les
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1: 1. DCI fait , la phl1l M li ~-IrnK - 00:6.;: le trouv e mal nlal lola ehez Th~odQro~ (cf. ln 1•. , 1,23-24; 3, ISO; 8,337 ; Il ,2 ]4-2 15). Si, l , zog·210 manque en KC, cela peul provenir d ' une ra ul.e anci enne : un co pisle, ay:lIll rcma rqu 6 qu' il ~la i l impoMibie de dlro quCl ICI l'rophè\.ll nvui~ lu pprim6 Jo Ine rine.. , nuNl. almplcmunl omil hl phrutCl . q ue pu la luilo K el C nQ trouvent plu, dnlUl leur mod6lCl. 2. On en rclho I l Cal : d eux roia St ( l n 1• . , 2,200; 3,853) e l une rois chacu n rlr- (l, 326). «1fiI (S, 541 ), .ru (3, 667), 4y«" (1i, 400), ~I (5, 435), KÙ.c' (2 , 681 ), ~Il.&ûovroç; (5, 46), 'TOÜ a~-ril~ (3,840), 'Pll,,1 31 T6v 'OCl«v (3 , 132). 3. En 1,204·205 : _1 -ri)" 1'C1p«lC1~ Y'laj.l'lJ" ofux~'" auquel en trQuve lUI parall61e 6vldonl dilU la Quanl. X ln Deu/. de Théodore l (P G 80, 420 Cl; en 1, 3]8 : _1 -ri)" a(»'"1pl«v _plle:.aŒ
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119
INTRODUCTION
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
trouve de ce lait. presque uniquement. au début. des ext.rail$
d'écrit.ure 1 ; il reste donc 23 modificat.ions plus sérieuses que nous signalons en DOle'.
ou encore à l'intérieur d'un extrait, lorsque le texte de la Bible - comme cela arrive souvent. - a éLé sauté ou raccourci1• A l'intérieur des extraits, on trouve 23 modifications
dont neui concernent. la finale des mots' et quatre des changements de temps'. h l C. C présente 44 différences avec KN; en sept. endroits', Môhle a considéré que C olTrait. la bonne leçon contre KN. Sur les 37 modifications restantes, une seule est. due au fait qu'on se trouve au début. d'un extrait. des Chaînes (3, 139), treize autres sont. de simples fauLes
1. N change è. lix reprllel le verbn è. mnde peI1lonnel en parUcIpe (I n I l., l , 141 ; 2, 296.&&1.700; 8,456; 4, 163); Il change 19 toll ICI mou de liaison et dit au lieu dnll~ ; f.'h, f.'Mo~, TOt\OJ\l, y&;p (3 tols), (2 roil) ; au lieu de yd.p ; à'lJ. _l, Ilwn, 6-f" TOI\OJ\I, Ili (3 rois), (2 foil) ; au lieu de lYutOOa: ; 1114 TO>X(Il'oI ; au lieu de oik", ; yrÂ'N ; il met è. troll reprisea le nom t 11 pliee du pronom (1,379 ; 2, 223.267 ) et, tl'lnvtrlO, le pronom au lieu du no m (5, (34 ). Il remplace 'Miml, en 2,2& par 814 ~" c!TtCp, en 4, &94 par 'f
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tt.alent ma in l.el folt IbrigMl. 3. En 2,540.633; 3,661; 5, 133. On trouve aUIISi deux toit ,.IVOI.l,(n au lieu de y{YVO$l4~. Le. autre. changements sont las Bulvants ; 11'0)).~ 1 mwrok~ (l, (8),
3. Omiuions (15 en C; 13 en N) Le nombre des omissions en C et. en N est. relativement peu élevé' et. porte le plus souvent. sur des points de déLail. De même que N ajout.e fréquemment. des mots de liaison au début. des extraits, il est. à l'inverse souvent. conLraint. d 'ometLre des moLs, parce que la liaison logique que les passages concernés avaient dans le commentaire complet nc subsistait plus dans la Chalne".
bomololéleu I.e •• 4. Six oml.. lon. lU I' tre ize ,'expliquent de cetto façon ; IIi c,t omil quatre fol. (2, 347.516.663; ~,(34), y&;p e t TO!WV une fol. (5,309; 1, 113). On peut expliquer de rnonlMe semblable l'omlaslon de
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120
I NTROOUCTION
4. TranspMilions (7 en C; 22 en N) Daos N, les transposi tions du texte ne lIont pas seulement t rois fois plus fréquentes que dana C, elles sont. aussi plus importantes. Alors que C olYre un seul exemple (3, 158-159) d'une transposition de plus de deux mots, N se trouve la plupart du temps dans ce cas et il lui nrrive même une Cois de transposer des phrases entières 1·27}.
cr,
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
121
De l'examen de ces trois témoins du texte découlent les principes de leur utilisat.ion dans notre édit ion: le manuscrit. K, tout au long, sert. de base pour le texte, après correction minutieuse des fautes de copiste et. des autres altérations. Toutefois, les Chtltnes rendent. des services de grande valeur, en raison de leur originalité, pour réparer les omissions, corriger les alté rations et compléter les parties du texte détruites en K. N mérite alors au moins autant de confiance que C, abstraction faite du débul. de ses extraits et de la place des mots.
K Le ma nuscrit )( présente un grand nomb re de laJnus talami évidents, provenant notamment des connaissances orthographiques insuffisantes du copiste et de son manque de soin ou d'une résolution aberrante des ab réviations (.~ au lieu de ·t, ·t't'cu au lieu de ·CWo;, etc.). Abstraction faite de ces lautes qui ne sont pas notées dans l'apparat quand la rec tification se fait avec sûreté, il reste 45 endroits où J( diverge de CN. Ces divergen c~s se répartissent en 5 additions, 19 modifications, 19 omissions et 2 transpo· sitions. K s'oppose ainsi beaucoup plus rarement il CN que C à KN ou même que N à KC. Il existe, toutefois, une grande difTérence ent.re K d'un côté etC et. N de l'autre, non seulement dans le nombre des divergences, mais aussi dans leur caractère. Tandis qu'il s'agit. le plus souvent dans C et N de divergences significatives, donc conscientes, les divergences de K apparaissent presque toujours comme des alté rations non intent.ionnelles, voire absurdes, du texte ofTert. par CN, ou bien encore il s'agit. de divergences insignifiantes l . 1. Lei varianLes de K $(1 rtparUuen~ cn 5 addiliolUl (J, 42<&; Z, 69.446 j 3,334; 4, f)83), en 18 modlficaUonl (l , 16 j 2, 107.164. 383.700.708 ; J, 159 (Z rois). 383.401.607.840.861; 4, '289.418.606; 6,271.279 ), en 19 orniuioDi (1 , 266 j 2,182.428.630.710; 3,84.97. 193.797.854.860; 4, 69.164.299.428; 5, 301.310.408.5 18) et ~n '1: !.tan,_
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I I. Valeur de l'Excerptum (E) E transcrit. maintes lois de façon lit.térale des phrases entières du commenlaire en omettant. occasionnellement. le superflu , mais il a maintes fois aussi formé des phrases toutes nouvelles, en prenant. appui, cependant. sur le mot à mot de son modèle l . Cet Excerplum, ne dépassant pas Is. 17,1, est presque entièrement cont.rÔlé par N et, en partie, par C: il perd ainsi beaucoup de sa portée. Il permet, toutefois, quelques restitutions précises (v.g. 1,306 ; 2, 63S-639.S40; 3,834) et, à l'occasion, parallèlement à K, il confirme la bonne leçon. Si cel Euerplum s'était prolongé au-delà d 'ho 17, not.re édition s'en serait. t.rouvé améliorée de beaucoup.
pOlllions (l, 284, 288) sont Importanco où noui avo ns ,ulvl K eo ntl'<j eN, not.:lmmc nt cn 1,288 Où IQ leçon do 1{ cst eonH rm6e par E. 1. Les vêriHeatioul quo noui IIVOIUI IQitell ur 10 r".gmonl romain de l'Euupl um (E ' ) confirmen t en toUI poln'" l'analyiWI d e MOhle. L'.pporl de ccl J?uuplum pa..l l, e n etret, plui Imporllllt pour 1. conna ..... nec du LexLe blbllquo quo pour ulla du commenllire proprement dit.
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122
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
INTRODU CTION
III. Intérêt du fragment
du manuscrit de Florence (FJ Le fragment du commentaire de Théodorct donné par le manuscrit de Florence permet en 5,413 de combler la lacune de K par 81),,0i: ô~ xott -ra ~'iiç. Il propose aussi en 5,431 (ytip), 442 (M"lJÔCl6&.), 448 ('EÀ&'I)ÀI1), 449 ('Ia.ali) et en 462 ('AptLIVf.dlL), des leçons qui sont à préférer à celles offertes par K. Mais, dans la plupart des autres passages, K a sans doute conservé plus fidèlement que F l'original. On notera enfin que F et K, en 5, 467, présentent tous deux la leçon Nt!UP"'~ tout à fait singulière et propre à Théodoret.
123
(XI' s.) de Berlin, Bibl. Royale, Phill. 1459 qui se trouvait auparavant 11 la Bibliothèque des Jésuites du Collège de Clermont à Paris (cf. supra, p. 15, n. 2).
Ainsi l'on voit que Sirmond s'est efforcé de construire son édition sur un large fondement. manuscrit, mais qu'il ne disposait pas des meilleurs mss de C et ne possédait pour N qu'un extrait des plus mauvais. Comme il admet, en outre, de suivre ordinairement. N contre C, son édition présente de grosses imperCections.
E.
PRJl:SRNTATION DU TEXTE ET APPARATa
I. Présentation du texte
D.
1) Le [e:I;[e du lemme
L'ÉDITION DE SIRMOND
Sirmond a utilisé C et N pour son édition. a) Pour C, Sirmond a comparé les mss cnuu ainsi qu'il résulte de leur fréquente concordance dans les leçons particulières. Comme ils concordent fréquemment aussi avec CS? dans des leçons particulières, mais comme Sirmond ne disposait pas de ce manuscrit, on peut admettre qu'it a utilisé C~u (= Paris, Bibl. Nat., Grec 159) qui, d'après Karo et Lieumann (p. 337, n. 105), dépend de cn. Ces trois manuscrits se trouvaient, en effet, à l'époque de Sirmond, à la Bibliothèque Royale de Paris. b) Pour N, Sirmond n'a utilisé qu'un extraiV du manuscrit des Chaines NUI, probablement d'après le ms. 1. C'ut Il do tels exlraits de Chalnes, et non Il des oxlralLs d'un
manuBCrit du comment.Qi~, que pelUe Sirmond quand Il dit, daN 6a pr~raee, que les Grees ont compoBé des extrait.. en remplacement du comment.Q111l perdu (cr, .upra, ch. l, p. l'l, n. 1 J.
Il apparalt en caractère gras. La numérotation des chapitres et des versets correspond à celle que donne la Biblia Hebraica de Kittel.
parties détruites dans K. < > parties omises dans K, du lait du copiste. Dans les deux cas, les compléments que nous apportons proviennent de la recension lucianique (cf. p. 114). Nous n'avons corrigé le texte biblique que dans des cas extrêmes, abstraction faite des fautes du copiste. (
)
2) Les cila/ions bibliques à ['intérieur du commentaire
Les répétitions du texte biblique en cours d'explication ne sont pas mises en caracUres gras. • • citations des LXX et du N. T.; variantes de la LXX; passages d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion; version de l'hébreu, du Syrien et passages de J"Epftllvdo; 'TWV 'Eôpo;ïxwv 'OVO~1'(o)v.
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I NTRODUCTION
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3) Le lexie du commentaire (
)
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parties détruites de K restituées grâce à la tradition indirecte. parties détruites de K restituées grâce à E, seul ou en accord avec d'au tres témoins indirects. parties détruites de K restituées par conjecture. nombre (conjecturé) de lettres qui n'ont pas pu être restituées. addition conjecturale.
II. Les apparats 1) L 'appa rat des Chaînes
Dans cet apparat, les extraits de Théodoret que présen tent C et N sont indiqués par leur incipit et leur desinit sans tenir compte de leur ordre de succession, qui varie selon les mss. Les passages mentionnés sous C sont Lous dans Cr ; nous n'indiquons pas en général s'ils se trouvent aussi dans les autres mss C. 2) L 'apparat critique
Cet apparat contient toutes les variantes de K, C, N et R, à l'exception des très nombreuses fautes de copiste de K. K ' signifie. première main . ; K eorr, le correcteur de K. Les variantes de E ne sont ordinairement indiquées que si KC N divergent entre eux. Paur le court passage ou F intervient (l n Is., 5,386-470), nous signalons les variantes ou les compléments qu'il apporte. Le v euphonique, dont l'emploi est très variable selon les mss, n 'a été placé par nous que devant voyelle ou ponctuation forte . Pour le ç final euphonique, nous avons suivi fidèlement l'usage habituel. Hormis cela, nous n'avons
LE T EXTE ET LA TRADU CTION
125
procédé à aucune normalisation: ainsi -(1a- alterne avec -ff-, Y( YV0fL«1 avec ytVo!J.«t, (bt~hlllJ(T1l avec ci1t'Î!).«ua«, etc. 1. Pour la place des accents dans les noms propres, MOhie a toujours suivi K ; ce n 'esL qu'occasionnellement qu'il a changé ou normalisé le mode d 'accentuation. Tout en contenant dans sa partie négative les variantes de Kt C, N, R , E, F selon les modalités que nous avons dites, l'apparat se veut aussi positif, étant donné l'inter-
mittence du témoignage des Chaines. Ainsi le lecteur connaiLra du premier coup d'œil les témoins de la leçon adoptée et sera en mesure de consulter au registre supérieur l'apparat. des Chaînes pour connattre les limites exact.es des passages fourni s par celles-ci. Pour les lemmes bibliques ainsi que pour les citations d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, lorsque [11 leçon de I{ doit être manifestement rejet.ée, Moh[e a eonsLruit son texte d'après le texte admis pour la recension lucianique (Ziegler) et. la tradition des Hexaples (Field). On s'expliquera de la sorte l'emploi de l'expression e lexlu receplo (e tx. rec.) dans notre apparat. Toutes les lois que K est nommé comme témoin en faveur du lemme et que quelques lettres sont détruites en K , l'attention n'a pas été attirée dans l'apparat. ; par ex., en 2,646, on note simplement x«n'fY6pt~ ... K, bien que x«1"""I)Y - comme cela apparait dans les parenthèses - ne puisse pas être lu en K. Dans les autres cas, comme dans l'apparat 2,567, les lettres dét ruites en K sont désignées par un nom bre correspondant de points épais. N t ransposition > omission.
1. Nous avons Loulofoi. eonaervb
;
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126
INTRODUCTION
LE °fEXT E ET LA TRADUCTION
Les conjectures d'A. MOble, les corrections et les suggestions qu'il doit à sea relecteuf'8 - Emil Grosse-Brauckmann , Werner Kappler, Max Pohlem:, Alfred Rahlf" Eduard Schwartz - sont indiquées respectivement. par les abréviations suivantes : MO., Br., Ka., Po., Ra., Sch.
tenté de rendre sensible pour le lecteur moderne le 80uffie qui anime parlois cerLll ins passages; la passion de conva.incre ou la volonté polémique donnent alors au st.yle de Théodore!. une vigueur inhabit.uelle ct. l'ent.ratDent 6. une
3l L'apparal .crip/urain Cet appa rat est un appa rat des citations et des allusions scripturaires.
F. TRAnu cTiON BT INDEX
I. La traduction Notre traduc tion s'efforce de suivre avec la plus grande exactit ude possible le lcxt.c de Théodoret. Le style des commentaires est presque toujours d'une extrême sobriété : l'auteur ne cherche pas Il plaire, il veut expliquer un texte avec rigueur et clarté. Il se soucie peu de varier les formules qui introduisent un ensemble prophétique ou un verset ou encore celles qui marquent la fi n d'un développement. Les images sont rares, le vocabulai re ne trahit d'ordinaire aucune recherche particulière et aucun souci de variété : Théodoret se veut clair et précis et ne craint pas les répétitions de tennes. Nous nous sommes donc appliqué à conserver dans la traduction ces formules presque stéréotypées qui sont caractéristiques de son exégése et qui permeLtent au lecteur de ne pas s'égarer dans le commentaire linéaire. Nous n'avons pas davantage cherché à prêter à notre modèle une élégance de style dont il se soucie peu; noLre t raduction s'elTorce seulement de rendre fidèlement une pensée qui s'exprime le plus souvent sur le ton neutre de la critique objective. Nous avons touterois
127
forme d'éloquence qui permet d'entrevoir ses talents d'oralcur. Mais, en dehors du fait que le commenlaire linéaire se prête peu, dans la Conne que lui donne Théodoret., Il de telles envolées, notre exégète préfère le plus souvent. la d~monst.ration objective où la raison l'emporte sur la paSSIOn. La traduction du texte biblique proprement. dit. a souvent. été source de difficultés. Nous avons pris pour règle de lire, de ponctuer et. de comprendre comme le fait. Théodorel dans 80n comment.aire. Il n'a pas toujours éte possible de conserver dans la t raduction l'ambiguité qu'oITre le texte grec: nous avons alors indiqué en note en quoi elle consiste pour rendre int.clligible le commentnire de Théodoret. En revanche, lorsque le texte biblique est obscur en grec, nous avons dans la plupart des cas cherché à rendre cette obscurité dans la traduction, dont le caractè re plus ou moins insolite ou énigmatique est destiné à s'éclairer dans le commentaire. Nous avons adopté les mêmes principes pour rendre compte des citations bibliques à l'intérieu r du commentaire et pour traduire le texte des diffé rentes versions de la Bible utilisées par Théodoret. Pour la traducLion et l'orthographe des noms propres, nous avons suivi les règles de l'usage le plus courant en conservant tour à tour les formes françaises ou latines habituelles (ex. • Vespasien " mais « Titus'l; pour les nems juifs, aasyriens ou mèdes, nous avons d'ordinaire conservé la lorme grecque sous laquelle ils apparaissent dans le commentaire: ainsi nous écrivons t Sennachérim t au lieu de • Sennachérib t, pourtant d'usage plus courant en français. Il nous arrive aussi d 'unifier dans la traduction l'orthographe de ces noms propres: nous écrivons, par exemple, toujours. Sennachérim l, alors que la forme
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128
INTRODUCTION
LE TEXTE ET LA TRADUCTION
grecque comporte tour 11. tour deu" Il ou un seul ; de même, nous disons toujours • Thëglalphalasar I, alors qu'on trouve en concurrence dans le grec les lormes ecy).Cteq:II~),O'.xp et 9tyM.oplÙ.«0"a.p; de même encore, les form es concurrentes 'P«o1j'ol, 'Pcr;a(v et. · P«.«.tr{y sont rendues
ou lion en acco rd avec celles de Théodoret.. E nfin, quelques éclaircissement.! touc hant. à la t.héologie et. surtout., en raison de l'époque, à la christologie de Théodoret. nous ont paru nécessaires.
129
dans notre traduction par . Rasin •. Les noles veulent. surtout faciliter la lecture de la traduction et dispenser le lecteur de diverses recherches
1L Les Index
prosopographiques, historiques, géographiques, ete., en expliquant les allusÎons ou en donnant les éclaircissements nécessaires à l'intelligence du texte. Nous re nvoyons
fréquemment aussi aux autres commentaires de ThéodoreV pour que l'on puisse apprécier, dans la simililude des interp rétations ou leur dissemblance, la méthode exégétique de not.re auteur. Dans un but. voisin, nous signalons, chaque foi s que nous le croyons ut.ile, les interpréUltions sur haie d 'Eusèbe de Gesarée, de Basile le Grand, de Chrysostome t et. de Cyrille d'Alexandrie, qu'elles soient.
rt r6~nce
dans lu nolel de la trn· ducUon, nOUI nOUI contentonl, pour lei commenta Ire s d e Thêodoret, d 'Indiquer le num éro du VOlume concern é de la P9lrologle grecque de Migne et celu i do la colonne, lu ivl del lett.ro. A8CD indiqua nt ln l u lxllvlaiolU, .. lU porter la mention P G (Patrologie grecque). 2. Pour dei rallOns de commod lUl, noui continuons • dIre le Commentaire IUr lIale d o Basile ou de Chrysosto mo, a lol'a q u'I I le ra it plui exact de di~ le comme ntai re du • Pleu do·Basiie . ou du • Ptel,ldo-ChrylOltome . (l parlir d ' J.alc 8, Il ); c l. Inlrod. , ch. l, p. 19 1. et p. 23 n. I. lei eneo~, nou. nou. conle ntonl d' indi. quer le num~ro du volume de Migne te nl la mention P G : pour Bn.lIe (PG 30, 11 1·668), pour Ch rysosto me (PG 56, 1I·94) el pour Cyrille (PG 70). Pour la pa rti e arm~nienne du commental~ ehrylOltomlen, noui ~nvoyonl , J'6di lion (ve r.km la Une) du M~kllharialel, d lMlgn~e P' T la lotlre M, en falnnt lu iv~ cetle lniUnle d u nu moro de lu p 3g0 cl de l'I ndication do ln ligne ou du verte!. Pour le commcnlolro d'Eu sèbo lu r Iiole , nOul renvoyon, .. l'M illon de J . Ziegler, dûlgnOe se ulement par GCS ,ulvi du num~ro de la pege et du lignes. 1. POl,l f alléger le lylUlme de
On t.rouvera à la fin du dernie r volu me du Commlnlaire sur lsail, outre un index des citations script.uraires, un index des noms propres, un index historique sous la forme d' un tableau chronologique où sont. mentionnés les passages du commentaire concernant. les règnes et. les événement.! dont. parle T héodoret.. On t.rouvera, enfin, un index analy~ tique et. un index des mots grecs. Nous espérons de hl sorte faciliter la ledure du Commentaire Sur /taie, en permet.tant. au lecteu r de tro uver le renseignement. qu'il désire sans trop s'égarer da ns le commentaire linéaire .
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• •
Au terme de ce t.ravail, qu'il me soit permis de remercier tous ceux dont. l'aide m'a été précieuse pour rendre cet.te édition moins imparfaite. Ma reconnaissance va d'abo rd à tous mes manres et notamment à ceux qui m'ont. amené aux études ptltristiques. Elle s'adresse en particulier au R.P. CI. Mondésert qui non Beulement m'a invité à ent.reprendre ce long t.ravail, mais qui m'a guidé de ses conseils et soutenu de ses encouragemenLs Lout au long de sa réalisation. Ma reconnaissance va aussi à M. A. Guillaumont qui, avec une grande amabilité, m'a fait profiter de sa science pour apporter la preuve que Théodoret utilise la PeshitLa. J e Uens également à dire combien les remarques du R.P. L. Doutreleau , concernant la tradition manuscrite du texte, m'ont été précieuses ; à lui ainsi qu'à toute
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130
I NTRODUCT ION
l'équipe des • Sourcea Chrétiennes _, je renouvelle IC I mes remerciemenLs. J e veux, enfin, exprimer Lout spécialement fiO graLitude au chanoine P. Gallay qui a bien vo ulu accepter de relire l'ensemble de cc lrav:,ül, dont c'est peu dire qu 'il doit beaucoup à scs remarques cL a ses suggestions. J.-N.
Note bibliographique et sigles GUINOT.
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XIV" 8.
C
Pa risinus graecus ISS (contient JI . 26, 13 II. 66 avec de. lacunes) .............. ....... ............. . X. s. 565 Pari8inu8 graecus 156 (,-,vec du lacune8) ...... ... . X' •• 87 VaticanuB, Chig. R. VIU 54 .................. . x' •• 309 Vaticanus graecus 7SS .......•... .••...•. ..... X'-XI" •• 377 Scorialensis, T-11-12 (contient J,. 1,8 à 42,9 ) .... xo ' •• 90 Lau renliBDus V, 9 ... ......•••....... .. . ....... xo' •• 91 Vaticanus, OUoh. gr. 452 .......... .. .......... . xo' :;66 Porisinll' gruccu 157 (contient JI. 2!l, 9 U 32, 19; 33,19 II. 4 1,24) ......... .... .. ............ . .. . XII' 736 Venetlll, Mareianui graccu. 25 (conUen l J,. l, 1 17; 3, 13 - 10, '24; Il, 10 - 51,2 1 ; 59, 5 - 63,9). xu<-xm" s. 109 Vindobonensis, B.N., Theo!. gr. 24............ . .. 1235 (los 5 derniers folios ont élé compléléB au XV I' 1.) 737 VenetuB Marelanus graccul 87 (co ntient 16. 8,5 II. 19).............. .... ..................... .. xm" s . 564
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ç. _ Archétype roconstrult dos mSI romains C..·I1· .. • . C' _ COIlllensus du mss C'" el Ct". CIuI/ne N 614
1 384 451 450 479
Pa\.miacu8, 'IW _ POlm locus Nil' . Il _ Réviseur de N'" (oltea XJI'· 1.).
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SIGLES ET ABRl::VIATfO NS
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Va ticanU!, OltOb.81'.•37 .... . ...... . .... x / u o" uv ' •. ConstanUnopoliulnua, M'loehion, no 11. .... .... x n' ••.
Laul'enUa nul X I, 4. .. . ...... . .. . ......... . ...... A u/re. T io l
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Schwartz.
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Pou r Jo t enl ~ d onner nux tjgles divo~ qu'o n l rou vol'll dans le tcxlc groe el l'np pa rat critique, voi r ' ''p,.a, p. 123 J.
1. L'examen des divers commcnl..airos do TModore~ rai l apparaHre un manque d'uni16 dans le vocabulairo utilisé pour désigner rospec· tivement la préface générale el l'exposé du sujet (l'argument), L'ln .YU proph. (81, 1545 B s.) p résente , comme ici, le couple np6)..oyoç J \m6&0"1<;, mais l'ln JU-. (id., 495 ) celui de np6).oyo<; J np06,wplo:; "l\"po(l~wpkr; eat employé seul dans l'ln Dan . (Id., 1256 C) el dans l'ln P~al. (80,857 A) et de même l>"11"6tnono; dans l'In Ez. (81, 80S A). Cette dispari16 semble molna être le lait do T hêcdore l que de la tradition manuscrite. A la lin du • prol ogos. de l'ln J er. (81, 496 A), par exemple, Théodoret annonce Clairement son intention d'exposer l' argument (Ô"n:6Ot:0"1>;) ; la menllon subséquente de np06ewpkr; paraIt donc laullve. De même , dans l' 1n Dan. l'indication np06cwp!at ne convient manlrest.ement qu'il. la premIère parUe de l'ellllemble qu'elle précède, pul.!que TModoret, on meltant fin /1; cette prl!faeo générale (81, 1264 Bl, annonce l'exposé
•
Si je tenais compte de mon dénueUne oblIgation ment, c'est. auprès d'autrui que j'irais monue quêt.er! ma nourrit.ure. Mais, puisque redoutable en dépit. de leur dénuement., bien des gens, je le sais, prélèvent. sur leur avoir pour le partager et que le juste J uge approuve l'intention et mesure sur elle la récompense, j'entreprends à mon tour de franchir les limites que m'impose le dénuement et de partager les miettes que j'ai reçues avec mes frères dans la Coi. Car, je le sais bien, ce n'est pas seulement le fruit des cinq et des deux t alents que le Maitre a exigé de ses serviteurs : il fit également. comparaître le serviteur qui en avait reçu un seul; il reconnut sa paresse et lui infligea un châtiment extrême. C'est. là ce qui m'effraye par-dessus tout. ; cet.te de l'argument; il rau t donc, dans ce cas, rél..ablir la mention 61'1:6610.1>;. rnvel"!lement, enfln, dans la préface de l'In Ez., on doit réserver la titre d'{m6flt:al>; il la deuxième partie de l'avant.-propOll, ei l'on e'on tient il ce que dit Thliodoret (81, 812 A) et rétablir un :rtp6)..oyo~ ou un np06cwp!at en tête de ce qui repreunt.e la préraeo géntrale. Ces deux dernlel"!l termes paraissent, en erret, synonymes Chel Théoooret, mais en tout cal dlrrliren\.$ d'61'1:66ea~. Sur npofJcwp!at, ct. P. CANIVET, ThUap., p. 100, note 1. 2.. On pourrait .Lro t.ent.é de restituer &v devant iJp«'I~~6I-L"I')V bien qu'au v· 8. l'usage clusique de cette particule 80lt assez peu respect.é - dallll la mesure oil la volonté d'aLticÏJme de Théodoret rend cette absence !.out a fait exceptionnelle chez lui (cl. /1; ce l uJ et, P. CANIVKT, Thlrop., Introd" p. 63, note t'I).
crainte bannit. la crainte venant. de ma pauvreté et me contraint è. entreprendre hardiment une tâche qui convient à des gens aisés. Cependant. je mets ma confiance CoDflaDu en Dieu dans la puissance et la grAce de mon Dieu' : tout est pour lui d'une abaolue facilité et d 'une parfaite aisance, nu point que c'est pour lui peu de chose de grat.ifier une Anesse de la voix humaine et de fai re qu'un rocher stérile donne des eaux du plus grand agrément et de la plus grande abondance. Du reste, il dispense les biens avec une telle générosité qu'il ne réserve pas aux saints la grâce de ln prophétie, mais qu'il donne, même à la langue instruite dans l'art mensonger des oracles', la faculté de prophétiser et de prédire avec vérité les événements qui se produiront dans des temps éloignes. P arce que je connais cet océan de bonté, j'ouvre la bouche et j'attends les flots (de la grâce). Je veux imiter aussi cette veuve qui emporta pour IOn huile la bénédiction du prophète : en puisant à sa modeste jarre, elle remplit tous les récipients qu'elle put rassembler, et acquitta S8 dette. Eh bien, je vais à mon tour verser, dans le récipient qu'est mon Ame, la parole prophétique avec la certitude que le
21 ai add. l'o. 19 cf. Nombr. 22,28 20-2\ cr. Nombr. 20, 7. 1\ Nombr. 22-24 27-29 c f. IV RoiS
23-25 ct.
1. Comme dans le. prllfaces d e " In Daniel . (81,1257 A el Cl et de l' ln XIl proplt. (81, 15<15 BC ), ThMldorellnvoque iei la loi mo rale
qui fait au cbrll Uen une obligation d e parleger avec lu autn.l homm" le. biens qu'il pcu6de. C"l une d" man!6re., mals non la plut ff'6.. quenle , dont ThMldoretj ul Ufle Ion entreprise (et. Inlrod:, ehap. Il, p. 37, n.I ). L'humbleaveu d'lndigniU:, de d6nuement, eillw aussi un Ueu (lommun d ei prifacel de TbMldorel (In Can/., 81, 28 B ; In XII proph., 81 15<18 B) en dépendance élroite du précédent. Dana la manl6re do~t elt flIte la métaphore du lfTWXÔ;, don t 10 mouvemenl de la pe nsée _ de la cra lnle provenanl du d6nuement • coUe qu 'lnaplre la loi dlv ln~ et, enfln, • l'acle d~ toi en la bo nt.6 de Dieu - tout ce
•
débullrahU la recherche sty lUtique cl prouve que TbMldoret n'Ignore rien du règles d e la sopbiaUque. 2. Que la propb6Ue soi t un don gra tuit de Dieu, une il'Ace aecordk • qui bon lul aemble, le vocabulaire employ~ par Tb Mldore llelOuligne conl t.ammenl : . Ia pu de l'Esprit (f] xipIÇ TOÜ n-:'jMt~) , la grfIu propMllque (i] ~LX'i) X·, i] ~ ~tœç X,) , la grAu spiritu elle (i] 7NCUIJ.«TU1f] X.), d ivi ne (i] !nt« X. ), le charl.me prophéllque (~ :r
_ptxc.".
140
SUR ISA IE
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commenLaire jaillirai: le trb divin baie pourra bien II. son tour accomplir les mArnes prodiges qu' S:Jisée j'ins-
cruvrolJ.Lxç 61'1 ~~ XlXl o"cx!p"l\lcwou; m:oppovnx6Tcç. MtM8wO"cI 8t noXY't"wo; xal "ùv ~f''i:" Il 1fIv.&.~PWl'foç OPWTI~oû[ITIJ"] «x:fîvoç lt«1 'rOC xtxpUf'~1X ru!,"OUO"I)c;. OG"t'w'O ~ o 'fap 'Toii 7tl1vœy(ou nvW(J4TOo; tup6v't'cç -rO\I ihlaaupov 'l'ote; optÀ0f1-«6iO"t 1t'poO~aofJ.tv. il po 8& 7tlinw'I lpoü!UII 1'"1)" 'fÎjt;
nouvell~
m6La pbort: - emprunt40 • 1'(!Mmenl liquida Ulonl.n: comme la prk6\l enle (et.•upN!, p. 139, 11. 1) 10 soio c l la rechercha qu'apporte TModoret à la r$dacUon de ses pr6faul. 1. Cetle
Ccl variations .ur le tMme de l' ea u - depull le rocher que frappe Mol&C, en palsant par les nola de • l'odon do bonU . qu'elt Dieu otl'hulle inépulub le de la veuve, Jusqu'. la méditation de la parfile prflpMtique devenant pour l'exégète. souru. du commentaire no montrent pu teu lement l'aisance do Th6od0ret 11. utili le r les reNOurees do la IOphlsUque. On y trouve dèj1l.1'amoree d'une Iymboliq ue, développ6e danll' In 1•• comme dans loul les au tres comme n· talrel de Th6od0rel, qui fait de l'eau (nuagell, fOlk , humidi16) le symbole de la grau, de l'(ile<:üon divine A UI19lndividucl ou cotleeUf, IOU":O de féeondl16 cl de prol~rilè, comme la e.6ehere,"" oll'orldl16 le lont de la Ilèrill16 pour ligniner que Dieu IC détourne d 'un hommo ou rej ette Bon peuple. 'l.. Les lorme. de ecilXO et do eu6w;~ lont d'u n emploi fréquen t ehel Th èodord pour qualifier l'homme de Dieu en général. Signe de ]'éle<:Uon divine et de l'appartenance 11. Dieu, cetle épi thète n'est donc pu rberv6e lU prflpMte - TModoret .emble même l'appliquer davanlagfl aux ap6lrel, notamment 11. S. Paul-1I. l'inverse deSe~ qui lui appa rUent en propre etllOullgne I l fonction d'homme Insplri (Seam~,v). Sur le lens de Semme.;, cf. CI. Mondbert, C~t"lI.MT O'ALl<XANORtll, Pl'Oll'fpllquc, SC 2, p. 1:>0, n. ~. _ D'aull'e part, la ",nexion de T hèodoret impose l'Id6e d'une certaine communlcaUon de l'inspiration de Diou au prophète et du prophète Il l'ed~te qui n'el~ pu IlI.n. fah'o penser 11. la théorie développ6e par PI.A.TOM dans Ion 1:>33 d ·1:>36 d (L. Méridler, Bellel Lettrel, Paru 1949 ).
14 1
Le de.l Seln
C'es~ en e fTet. d'Isaie qu e je vais
dans l'immédiat. tenter de commenter la prophét.ie; car , des 3utres prophètes, à l'exception de l'admirable Jérém ie', nous avons, g râce ft Dieu4, dévoilé la pensée autant. qu 'il était e n notre pouvoir, :lvec po u r préocc up:ltions essen tiell es la concision et la clarté. Mai ntenant e n core, ta n ' e n p as doute r , le D ieu d'amour nous d on nera d 'avoi r p a rt a u rayon qui illumine et met ft nu ce qui est caché. Ainsi, après avoi r découve r t le tré sor d u t.rès saint Esprit, n o us le présente ro ns aux hommes désireux: de s 'instruir e'. Mais, avant touLe chose, nous a llons in d iquer le sujet de la de TModoret
3. Sur 19 dote et la place du commentaire III lIalam daru l'œuvre exég6t1que do Théodorel, Cf. Introd., ch. l, p. 16 •. 4. La formu le M IIr<;i 9'ivo:' e.t fréquente danl Ica préfecel de Tb6odoret (80, 76 B; S~ B; SI,IS~S Bo 1709 C; 1633 M ecij) clp-ij-nkll ) qui , d u re.te, demande presque toujoul1l et dans dOl terme. trés vol.in.I '.lde et la gr;1ce de Dieu pour mener à bien aon enl.reptlse (SO, 76B; 865 A 0 SI , 29 A; 496 A ; SI2A; 1268 A ; 1648 D; 82, 36 A). S. L'obscurite deI prophéLiel (ri xn:PVl't'i:vœ) dont t.rIIlte 11. plulleul1l repme. Théodore t trouve fréquemment ta JUIUllca Uon danl la foncUon pédagogique qu'li lu i reconnalt : un aeru cacM ou diffiello (cl:aŒtUŒ, ",tv'"YI'-"'T~), on piquant la curloll16, condu it 11. une reehe..:ho empreaaée (anou3a:loç) du véritable sens (ln Bs., 8 1, 957 C et 1052 A) et, partant, .. une rechen:he plus proll table (ln l,., 8,8(·90), ca r l'homme esUme au plui haut point ce qu'Il atquiert ave<: difficulté (ln Er., 81,809 B). C'est la raison de l'alllimllaUon de ce len. caché, lei ll un • t.rUor., 111. 11. une. perle . (In Don ., 8 1, 1256 C· 1257 A) ct celle de. d lvene. oomparaisoru - perle cacUe au fond de la mer, 1lI0ru d'or et d'a~nt enfouil au creux de la terre, obJeÙl précieux .errés au fond dei mai.soru, d6ci.slona de fJ"8odo importance quo l'o n garde dDnt les prOfondeurs de la ponSée proposéu dia. l'In Ez. (SI, 809 A-B) pour laire ICnUr 11. la roi, la dimculUi d'atteindre ce lent et 1'!nt6ret de la découverte.
Tous les prophètes inspirés, non contents de révéler les événements qui devaient. survenir à Isra!!I, ont. encore prophétisé le sa lul. des Nations et. indiqué par avance la Manifestation du Seigneur; mais de tous les prophètes, c'est. surtout. le t.rès divin Isaie qui s'esl vu confier cet.te prédiclion l . Il prédit, en efTet., absolument. tout. avec clart.é' : la Bénédict.ion qui prit. naissance avec Abraham et David, la naissance du Sauveur du sein d'une vierge, ['accomplissement. d'une foule de miracles divers et les sources de la guérison; la ja lousie des Juirs et. leur rureur'• la Passion • la mort., la Résurrection des morts et. l'Ascension dans les
oI~OX\I'UÇ
- 3U-IL(V N : 2-27 oI~œ~ - 3c6j.I.Cv", 2--24 oImrr.c.; - 300.:ç 125-27 -rijç - !c6j.I.C\It1 KC ; N N D2 &7tUVtt;
C ; 2-29
prophétie: de la sorte, on embrassera aisément. d'un coup d'œil le commentaire du détai[l.
I1PO~HTE I~
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143
+v.h oW
N 1 3 611'l)y'6pcooa.v KN :
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C
1. Tb6od0ret Indique nettement ici une dea fonctlolll esse ntieUet de l·ilTt68.:cn.; : elle doit compenser l' inevitnble morcellement de ]A pens6e qu 'impoae ]0 eommenUlre linealre et permeUre ou lecl.eur de rattacher ail6mentl'explieation du dHall aux principaux th ème. d e la prophétie. L'exprenlon I<œ'tà. fÙpoç; u t habituelle pour désigner le comme ntaire Unhlre (et. ln Dan., SI, 1'264 B et ]268A; ln XIJ proph., SI,I&48 0; ln 01., 81,15&3 B ; ln JIU/., 8], 1633 B; ln Amol, 81,166<1 C; ln Agg., 81, 1861 C; ln P,a/., 80,86<1 B; 865 B), mais on trouve aUlsi iJ "I:WV VrrrWv i911.'i]v.:ux (3,m'll, O'œvfïvcux) ; et. In Abd/am, SI , 1709 C; ln Nahum, 81,1789 A; ln Zach. , 8], ]S76 A. 2. L'eap~ de primauUi que Th6od0ret - avec l'ensemble de ]a tradition - reeonnalt • lsate ., ]'inUrieur du prophétisme juit tien t essentiellement a u caraeUre me!lllia nique de lB proph6tie ; de façon tres g6n~ra]e encore, on perçoit donc ici l'orientation néo-teslamen· hire que Thèodoret veut donner' IOn exégèse. SI tous les propMtu m6r itenlla même consideration dans ]0 Inclure ou III so nt tOU I lei Intll'Umenlt d ' un même Etprlt (In Dan., SI, 1257 0 ), leur imporlanu
•
seml>le ntanmoins ronctlon, pou r Théodoret, do la por Ue de leur prophétie, ac lon qu'elle concerne un eneemble reall"el nt - comme u!les d'Abdias, d e Jonas ou de Nahum - ou beaucoup plus large comme dans le eu d e Daniel (81, 1261 CD). b aie entre évidemment dane la eaUgorie dei' granda. prophètes (ln AmOI, SI , 1665 B : 'Haa.~
6
~).
3. Cetlo amrmatlon ne llauralt contredira ce qui vient d 'tire dit (IT, 39) d ei pungea obSCUR de la pro phétie (cf. IUpra, p. 1<11, n. 5) ou co qui elt reprll plus bas (T, 27). La c1arU dont parle Ici Th6od0ret eat celle dei gronda thèmes dont l'énumération l uit aussltO t · or Il • • est bIen 6vldcnt qu'on peu t claIrement percevoir leI thèmes et pénoUrer avec p]UI de difficultt le d élall d u texte. C'el t ce type de elarU dont parle encore Th6odoret dane .. p~faco de l' ln D'ln. (81, 1260 A-B ) : II!!lon ]ul, Daniel serait d e toUI let proph6LeI eeJul qui a pr6dlt le plul elalramenl (~ CI~aTC9O") ]a venue du Cbrbt et le IOrt de. Juif', puisqu 'II a m~me Indlqu4 1'6poque • laqu elle te mUteraien t RoS prophétlel. Mais cette elart6 n'Olt Il grande que lonqu'on d6t1ent 1. clef d'un tsxle qu'II faut lire ]e plu. lOuvent de façon llgum. Il en va d e même de la proph6l1e d'baie. On rapprochera ee qu e dit ici Théodoret de ]3 clarU d ei proph6Ues d'Isale, de ce qu'6erit S. JtR OMII d on, la préface' .. traduetlon do ce proph61o (PL 28, 826).
144
SUJET DE LA PROPHeT I E, 1'l-211
(-rlJv
d~ oôjXtVOÙ~)
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SUR ' SAIE
&y080'l TWY (u) cl7roa-rOÀw'I -riJv WOylrl
145
: jÙY K
cieux; le choix des apôtres elle salulde toules les Nations. Il prédit en outre la seconde manifestation de notre Dieu et Sauveur, il annonce la dispersion des J uifs, la complèt.e désolation du T emple, les expédilions miliLaires des Assyriens el des Romains contre les Juifs. Il prédit leur retour de Babylone el la deslrucLion totale de Babylone. Il annonce des événements qui concernenl l'f:gypt.e, Tyr, . Damas, et aussi les Moabites, les Ammonil.es et les Idu· méens ; il fail en oul re bien d 'autres prédiclions. Cepen· danl, il déplore avant. tout la ruine finale que les J uifs ont subie pour acquilter le pri,.. de leur folie à l'égard du Manre l . A considérer l'ensemble des écrits La m éthode du prophi:Le, les uns sonl clairs el onl ex~dtlque un sens évident1 , les autres sont pré-de Tb~nret scntés de façon figurée et. réclamenl un commentaire. Je vais donc lenl.er de parler avec concision des premiers ct d'cxpliquer les seconds plus longuement, mais dans cc CilS encore, je me préoccuperai de la concision dans la mesure du possible l •
1. TbéGdord annonce ici d ' une par t lei tMmu gén~raux autour delqu ebl ,'ordonnent Il propMUe et 60n eommentalre (m)'lltAre du lalut, tran.fert du Promell5el, IlIlut de. NatiolUl, ele.) et signale d'autre part quelque .... ulUl dei grandi .chapltrell de la pro pMUe d' Is~le (p. ex. lee oroclu contre lee NoUOlUI, 11. 13 $. ; l'invasion anyrienne, 36·37, ele.). Mois, à c61.6 de ce. ehapitres bien d61lmllhs dana II prophéUc, ThéGd oret laiaae entendre qu'il exiate un lutre ensemb le tout au ..1 cohérent, celu i qui COllCllme la guerre menée par Rome contre les Julfl, bo ruine de J~ruA.lem et la diaspora . En ~1IU!, hldemment, il .'a,it plui d 'un. chapUre. de son commentaire (aecUoOl 1 el 2) que d 'un ensemble proph6Uque comparable aux oracles contre le. NaUoOl. Quoi qu 'il en IOl t, ce panage de l'. hypo·
lbéai • • Joue le rlIle d'uM upke de sommaire analyUque qui doit taeiliter la lecture dll commentaire. 2. Par opporiUon li ce qui elt cacM (-roi XEXpU~) , notamment &OUI un mode d'expresaion Ilgur6, 10 term e -ru!,,,.6ç h'lll'~ !xo""" -rlrot 3o.
npoc;
20-21 M C&>46klllÇ .•. 'A!'ILa..Mc",; KC : IN N 1 25 l'Mol N
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PREmtRE SECTION
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N : 5-9 liptr.onv -
~0;
1 9- 12 llyI. -
XQ~
1 12- 14 87)ÀOi-
VbloD ini tiale.
Date
de la p ropMtle
d'haie
1, 1. Vilion qu'Isaie, fils d' Amos, tut au sujel dt Juda el dt J~ruJaltm, au temps où Otias, J oalham, A chaz el IZuchÎas r~9 naient sur J uda. Il
appelle .. vision t la prescience des événements tut.u rs, Tout. comme les yeux du corps, pouvu qu'ils soient. en bon état., voient. les objets pl::aeés devant. eux, la faculté visuelle que possède l'intelligence, dans la mesure où l'Esprit. divin l'illumine, contemple comme s'ils ét.aient. présents les événements qui ne le sont. pas l . Il déclare donc qu'il a eu de sombres visions au sujet. de Juda et. de J érusalem. Il appelle « J érusalem t la capit.ale et. «J uda t les villes et. les bourgs soumis à son aut.orité1 • Il indique aussi l'époque de la prophétie en faisa nt. mention des rois: il l'a commencée sous le règne d'Ozias et. l'a poursuivie jusque sous celui d'Széchias l .
81tl"IYC'O
5 IIpœo.v KCE : +'fOIYIIV N 1 9 1'olW'll K : +6 ~po
1. Tb6odoret pl"klae Ici la nature de la vision Pl"Opb6l1que: Il l' agit d ' une • contemplation Ipirîluelle. (-1) ~md! &Wjll.œl, d 'une vblo n loutln~rîeure (TO 6rm.xàv 1"i't; 31«V01.œt;) et non d 'une eap6ee d'apparition ou de manitellaUon qu e pourraient peroevoir ICI yeux du COrpl (par ~ °''''914, Th6od0ret Mligne le plul lOuvent la vWon coneula ou ab.tralte don t elt graUn6 le p l"O pbète et non la 6cwpl.œ comme 616ment Ip6eUlque de l'ex~ anUochienne; lur ce lulat, ct. A. VACCA'U,' La 8,"'9"'" neUa seuola ... . ). Cetle dialiDcUon entre les yeux de l'lme et ceux du COrpl es t cbez lui consta nte (v.g. I n BI., 81, 820 CD, 821 B, 836 CD, 881 C, 1189 A, 1220 CD), comme pour lOu llgner que Il vlalon pro pb6Uque eat d'un aulnl ordre que cbarnollOll, Ma l. elle pouède la même int.cnsl\.6 celle du (cf. In h., 17, 51-5"), meme aile prophète ne voit en fait que l'Image
""lit"
(,00:,'1) dei
rulul'CI (id., 7,537-5«0). C'est eneo", la nature IplrîtueUe de la villon prop b611que qui commande de lire ICI ~rlturel . vec lu yeux de l'Orne (1'b TÎjt;; ~ o=U<6.0), lujela, du H lte, aux mimes .lJecllolU que ceu x du COrpl (In Et., 81,808, A-B). 2. cr. poUl' le proddè, la dilUnclion enlnl Jérulloalem et Sion (I n ft., 16,41 1-"12 ). 3, Cette menUon d eI rtgnea off", non aeu lement l'ava nuge d e lituu 1..le d anl IOn temps, mal. permet auul l Th6odorel d e dètermlnel' dl n. la prophèlle le. grandI en&emblel qui auvent la e1n\.6 de IOn commentaire (c r. Introd., cb. Il, p. 40). En oulnl, TUodoret volt dalU cetle manière de prologue une earac~riaUque de Ityle propbétlque (1'iw ~M,,"K?Jv XaprrK'tijptr.) dont Il Urt> argu· ment _ il cite ce vel'l(lt d 'hale - dalll .on I n Dan . (81,1268 B·C · 1269 Al pour eonvainere d 'erreur ceux qu i l"8tuaent l Danlet la dlgnl16 de proph~te. ~all\.6t
2. Cieux, écoulez, el terre, pr~le l'oreille, car le Seigneur a parlé. Voilà les témoins qu'a également invoqués le grand Moïse selon l'ordre qu'il en avait reçu. De tait, lorsqu'il eut entendu les mot.s : c Descends et prends à témoin pour moi le ciel et la terre " il commença son adjuraLion en ces termes: f Ciel, prête J'oreille et je parlerai; terre, écoute leS paroles de ma bouche, 1 A ces mot.s il en ajouta d'autres encore, avant de poursuivre: • parce que j'ai invoqué le nom du Seigneur t . Puis il les prend à témoin contre le peuple qu'il menace de châtiments variés, s'il viole la loi qui lui a été donnée. Du reste, le prophète Jérémie - ou plutôt Dieu par son intermédiaire - dénonça de nouveau J'impiété du peuple avant d'ajouter ces mots: • Lc ciel fut frapp{: de stupeur 11. ce spectacle et [a terre frissonna plus encore, dit le Seigneur. , Par la bouche du prophèt.c, le Dieu de ['univers rappelle, une lois les Caits accomplis, Je souvenir des présentes paroles : c Cieux, écoulez, et terre, prêle ['oreille, car le Seigneur a parlé. t Celui qui parle, dit-il, n'est pas un homme : il travers l'homme, c'est Dieu qui parle 1• Il appelle le ciel et la terre à témoigner, non parce qu'il s'agit d'êtres animés, mais parce qu'ils embrassent toute la création visible et qu'ils subsistent très longtemps·. Nous relevons, du reste, que Jacob et Laban ont lait un tas de pierres et. qu'ils l'ont pris à témoin: eh bien, c'est en vue de perpétuer un souvenir qu'ils ont rassemblé les pierres, puisque les pierres sont inanimées, mais le vrai témoignage, ils l'ont confié au gardien de l'univers. De la même taçon, il a lui aussi appelé ces grands élément.s à témoigner. Et ses actes
16 TOÙTO~ CN : 'l"o\rro (?) KG.! K B37-38 M(,))(ott N : olhC
19 Deul. 32, 1 Gen. 31,44-53
21 Deut.
1. Par troit fols en quelques ligne! (l, Z4.28.30-31 ), Théodoret souli gne qu e le prophè lo n'cst que l'instrument de Dieu, l'organe de sa parole. Cc rappel est constant dans toUt let commentaires de Théodoret (pour l'III Is. , v .g. 5,552; 6,464_465; 11,261-262;
+
18,563-564). L'emploi de 3o.d ~nltit dallll des Incises du type de *Ile que nou s avons ici ( l, 24) et plus oncore celu i du verbe xpija6,.. insistent sur ce rôle d'intermédiaire entre Dieu et les hommes, s ur *tte fonction d'instrument et de serviteur. 2. C'est une raison semblable qui est donnée dans l'In Ju. (8 1, 508 Al : OÔIt l:7ttI3t) ),0rll<Œ "tÙ.
150
ont confirmé ses paroles: lorsque les Juils clouèrent. sur la croix le Sauveur 1 la terre lut ébranlée pour rappeler son rôle de témoin, et le ciel, incapable de donner aux hommes cet.te sensation en raison de sa posit.ion élevée, montra le soleil qui le parcourt. privé de ses rayons et produisit. les ténèbres pour témoigner contre leur impiété. el (ait grandir du fil., InlP'*Utude moia eux se JonI naoUit conlre moi. et Ilupldlt' J e ne les ai pas seulement amenés à du peuple l'existence, je les ai encore jugés dignes de toutes espèces de soins et. rendus iIIust.res grâce à toutes sortes d'égards; mais eux, ils sont devenus ingrats envera leur bienfaiteur 1• Or, il est naturel qu'en les accusant d'ingratitude il mette en avant le ciel et la terre, puisqu'ils leur doivent d'avoir récol té toutes sortes de bienfaiLs. Le ciel leur a procuré d 'en haut la nourriture de la manne : t Il a donné ordre, dit-il, aux nuées d'en haut, il a ouvert à deux battants les portes du ciel, il a fait pleuvoir sur eux la manne pour leur nourriture et il leur a donné le pain du ciel., La terre leur a fourni, dans le désert, l'eau à suffisance; en Palestine, elle leur a ofTert toutes sortes de fruits en abondance. lis ont même eu part les premiers à la dignité de fils adoptifs; c'est pourquoi il a tlgalement donné au peuple le nom de fils premier-né: • Mon fils premier-né, dit-il, c'est Israel., Néanmoins, il n'est pas parvenu à les persuader d'adopter un esprit de reconnaissance. Voilà pourquoi il va jusqu'à les comparer à des êtres privés de sens pour montrer qu'ils sont encore plus insensés que ces derniers: 3. u bauf, dit-il, eonnaU .on pouesseur
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46-47 oô yà:p KC : cl yà:p _1 oô N 1 48 ~~~ Ke : 'l\"oV),~~ N Il 49 œ,xol al K : i l l' a.Ù'roi N D 55 17<' O'.ÙTo~ K : cr..xoito N U 58
TCiI'I K : ) N l 't'Y)'1 ci.pOovkr..... K : -nt.; .tqXlo'ltru; N 1 63 aIl! lit, xa.1 K : aloi 'f'Ir.o d-yw.I~ ... ct6t-ilrlxal oi):œpun-m N 1 ~ KN : ) R 39-4~ cf. M9llb. 27, 4s..~ 1; Mc 16,33; Le 23,-'1-'1 63 F •. 77,
23-2-<\.
60 Ex. ",22
•
1. Le lhime de l'ingra Ulud e (ixtlt',.,.na) el plUl loin (In 1•. , 1,63-6-<\) celui de la I lupldlt6 (~J so nt deux lieux eommUIl8 de 1. pol6mique anU-juive (ef . Inlrod., eh. IV, p. 81).
1 1
1
152
1'0 SECT ION, 65-87
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SUR ISA I E, 1,3-4
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el l'âne la crèche de son maUre; mai, l , rall ne me connall pa' el ce peuple ne me comprend pas. Ces animaux, privés de sens et. de raison , connaissent l'homme qui les nourrit et, parce qu'ils bénéficient. de ses soins, ils ont à l'égard de celui qui les dispense une attit.ude de reconnaissance: le bœuf connait. son bouvier, il accourt. au son de sa voix, et l'âne se hAle vers sa crèche habituelle; mais les Juifs, qui épuisaient la source des biens, n'ont pas voulu reconnaître le dispensaleur de ces ruisseaux ' . De même, par l'intermédiaire encore de J érémie, il les compare li des volatiles pou r montrer qu'ils sont encore plus iIlllensés que ces derniers : t La t.o urlerelle, dit.-il, la cigale et.l'hirondelle connaissent. le temps de leur migrat.ioD, mais mon peuple ne cannait. pas la loi du Seigneur .• P our ma part, je m'étonne de la bonté du ltbttre d 'amour : il ne l'appelle 1111S Ri ml llClmml. • peullic J, mnill il uLili!lo le Ilronom possessif. El, tandis que le peuple ingrat. ne dil pas. mon Dieu . , le Dieu d 'amour dit. • mon peuple' t . Du resle , la suit.e du passage prouve aussi son inex.primable pitié : il compose, en efTet, des lamentations pOUl" ceux qui refusent. le salut ; or, les lamentat.ions sont le fait de ceux qui aiment., non de ceux qui haissent.'. 4. Ah f nruion picheru$e, peuple rempli d'iniquité, race perverse, fil, inique,! V ou, avez abandonné le Seigneur el vous avez irrite le S aint d' / , ratl. Symmaque a traduit plus clairement ce passage4 : t Ils ont. abandonné le Seigneur, ils décriaient
N . 81-100 W. - Wyh.:~ (8-4-86 ooet! - 'Iap:n;À» 68 eoyvwf!6vCo)Ç N : !i (1) K ) C U 81 Tœ -
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1. Sur l'utlliuUon de ce lte mtta phore eL U Ilgniflcallon, ct. • upra, p. 141, n. 12. La remarque de Th~do ret concerne, en l"6allt6, le texte de J érémie clU à l'appui du commentaire eL Don celui d' Iule qui porta o ).tWç el non li l.a.Ôi; fLOU. Sur le r6le de la grv.mmalre dDIl5 I'ex6gèle de Th60doret , cf. Introd., ch. Ill, p. fIS ••
•
3. Cf. III Ju., 81, '80 0 : li .,h 6pijvo( tnI!L:n:ClOc~ _1 ~ ~ O'IlfU'iov. 4. Symmaque ut, avec Aquila et Th60dollon, un d e. troll traducl.eura de la Bible en langue grecque; Th6od orel confronte fréquemment leun van,oru • la venlon luel.nique qu 'Il commente (cf. Inlrod., ch. Il, p. 45 ' .l ; sa pl"6 rêronce lomble all or . Symmaque (Id., p. 53) donl illOuligne volootiera, commo Ici, la ciar16 (aGifh "pcv). Le recoura • la veraion d e Symmaque est lei parUcu ll6rement In t6reea.ant, puisqu'il permet. Tb6od0ret de donner. la propbéUe une portée melllianique que n' Imposa it pu 10 texte lucla nlque .
son Sain!.. f De rait., non cont.ents d'avoir abandonné le créat.eUf pour ad resser à des idoles le culLe réservé à Dieu1, ils décriaient. e~ tournaient en dérision celui qui s'est. incarné pour accomplir le salut. de toute l'humanité ; tantôt. ils J'appelaient. charlatan et. possédé du démon, ta ntôt. Samari tain ; tantôt encore ils le raillaient. en disant. : • Hé 1 toi qui détruis Je Temple et. le reconstruis en trois jours, descends de la croix. f Quand il les nomme ,race perverse f , ce n 'est. pas pour injurier leurs ancêtres, mais pour dénoncer leur propre perversité. De même, JeanBa pt.îst.e les t.rait.e d 'engeance de vipères, et. le Seigneur, de génération ffialfaisant.e et. ad ultère. Car ils n'ont. pas conservé les vertueuses disposit.ions de leurs ancêtres. Puis il imit.e le comportement. d'un homme irrité contre autrui qui s'adresse tou r li tou r 11. ce dernier et à lui-même ; il ajoute: I II f e ,onl d~faclJé, dc moi pour aller lm arrit re. G'est-ll-di('c : ils m'onL abandonné pour courir vers mes ennemis z• Il reprend, en efTet , cette idée en un aut.re passage: • Ils m'ont. présenté leur dos et non leur visage .•
5. Où (lDUS frapper encore , (lOUS qui Le chAUment accumulez l' iniquité? C'esl Ioule fa ute de Juda qui esl malade el lout le coeur qui esl languiu anl ; G. depuif {es pieds jUfqu'à la lêle il n'y a peu en lui de parlie saine. Tl appelle , tête f les rois et. les chers et. ,cœur f les prêt.res ct. les docteurs. Car, ce que le cœur est. pour lc corps, les prêt.res et. les docteurs le sont. pour le peuple ; et., ce que III tête est. pour le corps, les rois et. les chefs le sont. pour leurs sujets'. Il déplore donc leur insensi-
1. Le reproche d 'idolU rle adreu.6 au", Juifs esl encore un ü~u commu n d e la pol6mique anti-julve présent d ans loui lei commenta ire. d e TII~o rel. 2. C'u t-' -dlre • ...e.. lei Idolu • comme cela re!$(Irl plui neU.cment du commenta ire de Jirimlc 2, 27 (III Ju., 81, 5 13 Al. 3. Ct. l 'JnlcrprHalion d e CVIIU,I.I< (70, 21 0 _ 24 A I IIt!lon qui. têl4l • dulgnc 10 roI , • ca :lllr • ln lrlbu nlote el ehoili~ de LI....i et • pledl • ceux qui occupent let dernle .. degr61 dans l'6cbclJe l ociale.
N : 10 1·1 06 IlLIU!TcU-«Miirl l log-113 x"9'lÀr,.-ir.n)xOOu; 1 113-11 8 6~L - oW'n)p!.;r.o
110 ~ ... lc~ C : I!«cnMv. ... lcpcv. KN 1 113
'ni''' ' ' '
KC : ) N
92 d. MlIll1l. 27, 63; Jn 8, 48 93 Mc 15,29-30; Mallb. 27, 40; Jn 2, 19 97-98 c r. Moltb. 3,7; Le 3, 7 98-99 cf. Mallh. l'l, 39; 16,4 I 05 J~r.2,27
N : 120- l 'Ut o~a-rcpo'o> - ôr.&p&>.1) 1 (127- 129 Cll -~!wv: _l..d. !(~)
1 2~ 136 bu;~ -
157
bilit.é à la douleur : quel châtiment infliger encore, ditril ? J 'ai inlligé foule de châtiments divers et vous avez conLinué il souffrir de maux incurables; la maladie s'est emparée de tous vos membres : tête, cœur et pieds; c'est pourquoi, je re nonce à vous sauver. Car blusuru, C<Jnlu.sîoll8, plaiu t~fla.mmiU Ile supportent pOJJ l'application dt pansement, d hude ou de bandage.. Symmaque a rendu plus clairement ce passage: • Aucun point du corps n'est sain ; tout y est. blessures, cont usions et plaies résultant des coups: elles ne se ferment pas et l'huile ne les adoucît pas. t L'ampleur démesurée des blessures, ditril, triomphe de l'efficacité des rcmèdes. Et, puisqu'il a posé la question : • Où vous frapper encore, voua qui accumulez les iniquités? t, il énumère à juste t.itre les fo rmes qu 'a revêtues le châtiment. : 7. Votre lerre u l d~serle, vos villes intendiüs .. votre pays, sous vos yeux, du ü rangers le dévorent: il esi transformé ell désert depu is que des peuples Ii/ ranaers l'on l Ixmleverse. Telle est la sommc de m al heurs que je vous ai infligée ct vous no voulez pas en comprendre la cause. Or, ces malheurs leur son~ déjà ar rivés à l'époque où le roi de Babylone, Nabuchodonosor, a fait campagne contre eux; mais la ruine fina le, ce sont lcs empereurs de Rome qui , ap rès la crucifixion du Sauvcur, la leur ont apportée. Et nous voyons aujo urd'hui encore des nations étrangères habite r leurs cit.és et occuper leur terre l .
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ClÔ'l'W~ l-riro olwt).'t1]crt.r.o KC : ('0> N 1 122 xrOOSUJt~ K : xpoUolA4~ N i l 23 'P')O' KR : ,-.41 N 1 126 "'IfWpI«ç K : +_1 ,.,,01 N 1 129 ÔiLi~ K : + '?1]OI N 1 1 3~ _l' KE : ) N
1 14
t. L'upMlUon d e Nabucbodono&Or eonb'o
la d~por taUon et 1. rolnl! du Temple (periode de ~98 .. 587) &Ont prtaenUeI par ThWd ore t comme une pr6ftguration de ce qui devait ,'.ceom plir de flçon d6nnlUve avec T!luI, pull avot Hadrien l l'epoq ue ro maine. La prin de J 6ru llliem par Tilu. (70) ouv re pou r 101 J uits 1'6n1 de
•
J~rusa.lem,
°dia,pon 0,
18ndil qUI! dan, la J udh deve nu e province im~ril.le JOnl Inl18l1h. d e. eolonlu romalnu (Cé3a rie). Aprèll la vletolre d'Hadrien en 13C el la Innlform ation de la J udh en prov ince de Syro-Pa leaUne, lei Ju ifl H verront m~me interdire J~rou lem trarwformee" Ion tou r en eolonle romaine. C'elt .. d e. ralta de cette nature que tal l allu.lo n Th Wdorel en parla nt dei • naliolUl élnngtre. ° qui habitent lei clUI Juives. la
Voilà ce qu 'il a dit. au sujet. de Juda, avant. de prédire également. la désolat.ion de 50 cité 1 ; 8. La fille de Sion ,era abandonll~e comme une huile dans un uiglloble el tomme une cabane dons une mtlonni~re, tomme une uille assi~gü. C'est. J érusalem qu'il nomme « fllle de Sion •. Car, Lout. comme il appelle« fils des hommes t ics hommes et. «fils dcs prophètes t les prophètes, il donne à la mtlme cité le nom de • fille de Jérusalem . et. de «fille de Sion t'. Elle était. aut.refois florissante , lorsque le vignoble portait. du fruit en sa saison; mais, après la vendange, elle est restée déserte comme une hut.te dans un vignoble. De fait., les cultivateurs entourent les vignes d'une enceinte de pierres sèches et. de pieux, au moment. où elles sont cbargées de fruits j ils dressent des huttes élevées où ils s'installent. pour veiller sur la récolte ; mais, lorsqu'ils l'ont rec ueillie, ils détruisent la hutte et laissent en partant la vigne S8ns gurveillanee 3 • C'est /lillsi que le vignoble ct' Israël, tant. qu'il possédait la Bénédiction prom ise nux Nations, bénéficiait de toutes sortes de soins; mais, lorsque la Bénédiction cut été vendangée et que ceux qui avaient cru en elle eurent. été prélevés par ses soins, il lut. privé de son enceinte, privé de son Temple e~ l'illustre Maison est restée telle que la voient les visiteurs'. Le çhjth""nl dtc J~ruaalan
m'lMopxwsdvrJ >l
131 TIliml K: Ti ).qOlvTll N 1 1-11 6vo~1 KCE: iI'iO~~\I N 1 146 Wç NE : xIIi K 1 155 ,j",' KN : «1'\"' Po. 1 157 =pa."f'YiI~ N : ","~YilIWIO' E 1. L'introduction de cel aubdl\llalonl dans 10 texte propMlique
découle naturellement do la dlaUnclion Initiale entre te territoire de Jud a el la eaplt.ale, Jérusalem (1,11-1'1). '1. Il .'agit de faita de langu e propre II. l'h~breu, d'. idiomee .. que lignale déJIl. Th~odorel dalU l'ln Don. (81,1609 BC) et qui d6noten~ ta eonnaiua nu de l"b'breu. Cf. aunl Oua"'./n IV Rcg., interr. VI, SO, 748 BC, oil Théodorel déclare que l'expruaion • ru. des propUt.a1 1 pour dire. pro phèlu. ell un • Idiome • commun II. l'hébreu et au Iyriaque. COmpare r avec CIIIIYIIO, TOIUI dont l"expllcatlon est seu lement
pographlquc : e'ut pllree que Jéruloll iem eltailu u au pied du mont Sion (314 "Tb ôr.oxcl,,6,.. "«it 6pc.) qu'elle est appelu • flUe d e Sion . (56,1 7-18,1. 1). 3. L'emploi du présent dans ce pa nago alteste la permllnenu II. I·époque de Théodorot d'une eoutume qui a IUrvécu, du relte, JUl qu'1I. nOI Jours. 4. Sur le thème du tNilndort dei Promenes et son role dana la polémique anll-julve, c f. Inlrod., ch. IV, p. 83. Pat. ceux qui avalent cru en elle l, ThéOOorol d ~lgne lu Ju if. croya nta qui doivent leur plut lia toi accordh aux parolel du Chris t (ct. infra, l , 163.174-175). Ce paaaage, camme le lulvant, ut naturellement .il e ntendre de la prise de Jéru&ll iem par Titui en 70 (prlae dei enceintes lucceulvel et Incendie du Temple). Enfin, la contem pla tion d ei ruine. du Temple
par Thflodoret, l'un de ce • • y;'ileul'l ' de J~I'\I..lem, n'a pu que renforcer en lui l ' Id~o quo Dieu l'~tall d 6tourn~ de Ion peuple (et. Thtrap. X I, 71 ). Eustu t OCS 7, ll -12) I\uimile plus nett.emen t encore que TModol'flt la cabane (GX'/)YfI) au Temple d e Jérunlem. 1. Le pauage est 11II1II1 Impr6c:il poUf qu e l'on pu llIIII penser aunl
161
9. Si fe Seigneur Sabaolh ne nous avait pas laÎssé une ducendanct, nous !trion. delJenus comnu Sodome el nou, Durion. rt'~cmbl~ ci Gomorrhe. Lorsque Dieu livra au feu Sodome et. Gomorrhe. aucun de leurs habitants ne fut. sauvé; Loth seul écha ppa li. la ruine commune, parce qu'il Il'avait aucun lien de parenté avec eux. En revanche, plusieurs milliers d 'habitants d' Israel trouvèrent. le salut., lorsque les généraux et. les empereurs de Rome, au terme de la campagne menée cont.re eux, incendièrent les villes, tuerent li coups de javelots la plupart de leurs habitants et réduisirent en esclavage les survivants l • Car le Seigneur a prédit aux saints apôtres et à ceux qui leur doivent d'avoir eu la foi ce qui devait arriver et, dans sa bien· veillance, il leur a recommandé de se procurer le salut : • Lorsque vous verrez, dit,..il, Jérusalem investie par des armées, sachez que sa désolation est proche, ; et encore : • Alors, que ceux qui seront en Judée s'enfuient sur les montagnes et que celui qu i serti sur la terrasse ne descende pas pour prendre ee qui est dans sa maison. , Ceux donc qui ont cru dnns le Seigneur doivent à leur foi d'avoir joui du sa lul.; ct cetle descendance dont s'est servi Dieu pour annoncer la Bénédiction aux Nations a empêché que les Juifs, de manière presque identique à Sodome et à Gomorrhe, ne ru s.~en l. elTocés du souvenir. 10. Ê coulez fa parafe du Seigneur, chefs de Sodo~, priiez l' oreille li la loi de Dieu , peuple de Gomorrhe. Ils n'ont
pas subi un châtiment aussi lourd que celui de Sodome, bLan a ux campagnel de Veapasien el de Titu. qu '. celle d'Hadrien. 11 taut uns doute entendl"ll en un eelU allf(!:r. large l'expression • les pn6raux et les e mpereul'l de Rome t , Vespasien n'Uall qu e g~ntral qu and Il mena 10 campagne d l! Jud~e eL Titus n'6 la.l t pu encol"ll trapel"llur quand Il prit J~I'\I..lem; mal. tous deux devlDTOnt empereul'l. Quant .Ia f6yoll.e j uive d e 132, elle 1\ d'abord ~U riprimh Pf.r lei I~ga"- Tl n~lus Rutu s, Pub llelu. Marcellus el Juliul S.y61'\11 IVl nt l'InlervenUon pertOnnelll! d'Hadrien. Incendlel, manael"lls, riduelion en servitude e t d6porlalion Ippartiennent en fail lula.nl • l'époque de T ilui qu'. celll! d ' Hadrien.
,
162
1'" SECTION, 18 1-19S
rap
<ÎvdpP 07tOV 06)( U i.;I1V'ro, où t(Œat TO crnlpll4 ixûvo, -rà.<; al ~080IA-~'I"(;)V xlXl. r ofl.0pp'I'J'Iw'I dx.xwç 7tpOO'7jyoplaç
puisque cette descendance l'a empêché, mais ils reçoivent a juste raison le titre d'habitant.! de Sodome et de Gomorrhe, Puisqu'en effct. ils tiraient grande vanité de leur appartenance à la Bouche d'Abraham, sans vouloir toutefois imiter ln foi d'Abraham, il est juste qu'ils soient rejetés de la parcnté d 'Abraham, De la même manière, J ean-Baptiste l'inspiré clame à son tour: ,Engeance de vipères, qui vous a suggéré de vous soustraire à la colère prochaine 'l Produisez donc des fruits qui soient dignes du repentir et ne vous avisez pas de dire en vous-mêmes : 'Nous avons pour père Abraham', Car en vérité, je vous le dis, Dieu peut, des pierres que voici, (aire surgir des enfants 11 Abraham, • Dieu prescrit également. au prophète J!:zéchiel de dire t à Jérusalem: Par ton origine et par t a naissance t.u es du pays de Canaan; ton père était amorite et ta mère hittite.; puis, à son to ur, il nomme Sodome ,sa sœur l t. Il esl juste en efTet qu'ils aient reçu le titre de ceux dont ils imitaient l'iniquitél • 11. Que m'importe la multilude de
C: 197-205 ivttUOcv - ,",3cl.(cv l>l'tv K : C\,) N U 193 yi;ç KR : T'il,. N U 197 lvrtû8, .... KC : +T1llwv N 191-195 e l. ~I. 16, 3.~6 186 M.tth. 3, 7-9 1. Co rappel parUel du lex\.e d 'tluhlel (16, 46: ,Ta sœu r eaùelte, ee lle qui habile l ta gauche, e'et t Sodome avoe 1-08 Rll ee.) permot l Théodorel de mettre un terme l aa d émonstra tion en apporl8.nt la
preuve que le lexte d' Iaale, .ehef. de Sodome, peuple de Gomorrhe t , eat" entendre en un lent flgun! comme eelui d'tluhiel qui vlM une parenlâ spirituelle ( l n B,., 81, 949 8 ; '"'" ,.ap -riK oio-cSclw; KO~'lWVkr;'1
•
Le reJe l
,acrifiu.? dit le Seigne ur. Ce passage nous apprend de façon dvidente que, si Dieu leur a prescrit par la Loi d'offrir des des sacrtflee• •
110'
ou Mol/h. 3, 7-9 ). Danl l' In Celnl., Thé040rel tai t ee d6veloppement .. du tlnl d6monllraUvIII pour apporler la preuve .. ceux qui condamnent le Cel nlique eomme un 6erit profane que l'&rlture l'exprime louvent ùe façon t1 gun!e (Tpo,nxw.;) et que l'interpn!laUon Htlârale est dans ee eal lmpoSlible. Au ••1 ehaeun des pa _gel cll~. doi t-il s'entendre d'une parenté non eharneUe, mal. I piritueUe. Le • topo.. MI reeonnalt entln dans la l imUitude des expreulolll t mployte. danl let troi, commentaires pour exprimer eelt.e Idée; comparer I n l,., l , 195-196 'Vat In Ctlnt. , 81,37 B (.0-" ,.ap '"'" mlVIIPIœv 11'~I'-Ijela:vro, TWTWV D.tqov ~ ~ltItv) et In Bz., 81,932 A (·0'1 yd,p ItljÀ(O)elOIv '"'" oio-t<ItV, -rOOTw'l ~lK6Twç t!,~'ro rlro auyyéw 1tItV). 3. Le commentaire d e. venetl d'ilale Il .. 14 et 16 reprend trèa 6lrollement et prelque lerme .. lerme parfoil lei d6veloppementl du livre VII de 10. TMropeulique, qui traitent dei aaeriRcol preacrltl
N : 209-21 4 1114 _ KŒUKŒtc'to 202 i60u),QV'ro C : "Ï)t5oU),oyro KN M"':''tOÙÇ .ilt~, (N C) 1 'Iii( 71'MV']~ KC : c.) N 1 204- 2051«11 - ofux"''f<'>yc7>v C: > KN, d. bŒIVIJ~
oNV 'IO'ilUi)). oill'rùJ.Ii't'rColV -rij~ 71'M""I'O ô cu",,>ÎX«~ )l,Upl~ )/,QI 'foi mpl 'twv lojnc.v tvo""oIIt-n)ac _1 'Tdt; 6uo-1o:( O'Wf:Xt>PllO'E KII1 'twv IJ.(II)O'!)I,WV 6pyivwv ~axc'ro _1 cÙColxcioOc., lI'pooh.. ~e )1,,,,1 'I"«t~ "nJ14U'tOUt; 4NX«YColylo:lColv boc611''twv Mt6c14V Thl Inlur. 10 in Dtut. 1 201 61o_\l'I't>Io14'tœ K· : ô),O)(.XU';ColI'Ii'tColV K eH' • 20'3 U TWrColV I I
par la 101 moulque. A cela . Ien d'6toruant, puisque Théodoret tonde presque Loule l'argument.aUon de .on trait6 lur le LexLe d' Iule. Ennn, dant Il Thil'(lptu/iqu, comme dalU l'ln Uoiom on retrouve les même. emprunla aux pllaumu de David, notamment au paaume 49,9-23; le commentaire d e ce psaume (80, 1233-1237) rep rend naturellement lei même. I.b~mo., mail avec moln. d'inaiatance. 1. Lee sacrifices do la Loi monlque ne .ont pou r Thtodoret qu'une coneeseJon tallo .. la 1.lblelle det JuU. et relèvent de la p6c1agogic
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sacrifices, ce n 'est. pas qu'il y prenne plaisir, mais c'est qu'il connalt, leur faibl esse. €Ievés en €gyple, ils avaient appris li sacrifier aux idoles et voulaient tirer profit de cette Mucation!. Dans sa volonté de les éloigner de cette erreur, Dieu supporLait donc les sacririces et les instrumenl..s de musique' pour servir de soutien à leur faiblesse et pour attirer li. lui leu rs âmes encore jeunes. lei, toutefois, après un grand nombre d'années, il interdit J'ensemble du culte prescrit par la Loi'. Je .ui., dilril, ra.JIalÎ~ 1 lu holocau8fu de bilierl, la graine du brebi., le .ang du boucs, j e n'eli oew: pa8, 12. m~me IÎ tlou. venez tlou. présenler devant moi. Par ces mots le prophète - ou plutôt Dieu qui a parlé par sa bouche - a rejeté les sacririces pour la faute et pour le péché, les sacririces cl 'investiture et les ofTrandes cn holo-
divine: Diou vout rulra pUIiO. p.ogrnlllvcmenllQn peuple d'un cullo IdelALr~ A un eulle .piriLuel . cr. Thtrop. VII, 16-17 (J::gyple) , 27 et 34 (conce'llon A II1/albles" du JllIll ) ; voi r ollssl QuaelJ. ,'n Leu., 80,297 C - 3011 C (Interr. 1 : • Pou r quelle raison Dieu a-t-Il prc&eriL ICI sae.iOees t 1) : ThOodo rCL y l'flppcllc qu'il a tra'l.6la qucstlon des loe.lllcel julta dona IQ, terll.l contre ICI Orecs - I.e. III ThUapculiquc _ , conLro lOI hé~lcl, cont.rfl ICI ma ge., dans see commentaire. de. propMLc. cl de. ~I'IL.~. lib S. \'I1ul (Id., 297 C -300 A); l'orgumcmtaLil/n cillde ntlqull: lu ....crillee • .ont une conCC ... ion taite par Di eu lUX Juil. qui ont conLrael1l l'idolGlrie tn J::gyple; le d~vcloppemenL .u r lOI Idoln tgypUcnne., dovcmuci dan. la Loi monlquo objet du N~incn, et la dllLlllcUon ent.rfl animaux pU ni eL impUni (Id. , 300 BC) H L du l'eele l~ proche de eelul qu 'o nre Thlrop. VII, 16-20; vol. cncoref}uouJ. in Deul., Inlen. X, SO, 420 A. CHRYSOSTOMB (56, 19, 1. 16 1.) toullgne tgalemenl Ja vlleur ptdagogique des aacrinces, tout comme CYRILLB (70, 36 AB) pour qui Ils ne IIOnl qu'une 6tape lur Il reule q ui llI~ne G la vt riU tlll4 W7I'O\I _1 ~ _'fOi -ro Wi'll« ~ clt; d>.ij6c14V). 2. Sacrifice. etlntlrumenl.l de mUlique IOn l d t jà tvoquts eonJoln!.tmen L ln Thil'(lp. VU, 16 et 223. Dant Thtrop. VII, 34, Théodorel eile en out.rfl JÛ . 6,20 et AmN li, 6 (dalll l' ln AmN, 81 , 1692 BC, il cile l a. l, Il ) pour aUe.le r la rtprebliUon de. "cr lfiCCI par Dieu.
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, .. SECT ION, Z13-2'l3
SUR ISA I E, 1,12-13
a-dotp r.pOaelfq.CTO x«l Dt VtVpol x.<Ù 'fOÜ ijTtIXTOÇ Ô ),o~, 'ta 31 tt4L« )f.(l;t'Cl(/.I'.Ltro. Et'TOC O'lXqli
caust.e. Dans le premier cas, on présentait le sang, la graisse, les reins et le lobe du foie; dans le second, on brûlait entièremenllcs olTrandes 1 • Puis il monlre plua clairement la vanité de leurs sacrifices: Qui, en effd, a réelami eela dt vos main,? C'est à cause de voua que je les tolérais, mais, personnellement, je n'en avais pas besoins. 13. Vou. ne C()nlinueru pal â foule r mon parvis. Du reste, les Romains, après la destruction du Temple divin , leur en onl, par une loi, rendu impossible l'accès'. Que voua prüenliu la fleur de fa rine, c'u l tn vainj le parfum, je l'ai en horreur. Ce 80nt encore des variétés de sacrifices·. L'impudence des Juilsl'a mis dans l'obligation de les mentionner, pour qu'ils ne puissent pas dire: Il ne veut pas que nous lui présentions ceci, mais il agrée cela.
215 6ua~w ... m:p~mv . T is yè.p ~~(t"Î "l a. Ta.ÛTa. .~
221-224 It3l) - O'p!L~' '2:13 },oM<; K C: +_6« ~(p1rrtr.1 N 1 214. dMI« Ke ; N D216 3.' K : ToiÎ'ro oiS\> 'fll.n WV Ih" 3,' N
1
ff).c~
1. Tbèod.oreL évoque ici ICI pri ncipaux: lacrificel pr6vul par la Loi el ex~ au livre du Lt"W'lu,. Le ol8crHlce pour la raule', communément Dppelé oaacrifice de r6paraUcn. (ncpl. ,...... l'4'''M!œo;), ea t ofTcr t ehaqu e foil qu 'lI y a, même par Inadverl.aneo _ c'est bien 10!lelUl de n),lll' I,f\c"" (ef. Quau/ . III Lev., 80, 301 CD) - att.ein l.e aux tlroill de Dieu ou du procha in (L w. :., 1<1.·26 ; 6, 10 ; 7, 1.5). Il l'accompagne de la r1!paraUon de la faute eommlu et 16 disUngue par 16, 6 I·tpoque du S&CCnd Temple, du • sacrifice pour le péché. (mjll Q;!'4PTku;) qui lui el l, par D!JICUnI, très é~lt.emenl apparenl6 (Uu. 4, 1 5. ; 5, 1·13; 6, 10.18). Le. sacrifice d'lnvfl6t1ture. (~ Ti)c; u\cu!!· œw<; 6ucJt«), appelé eneore 'Iacrlfice d 'lnlllII lIaUon ou de cons6cta· tlon., concerne l'InvelUture des prelrel (Uu. 8,22-35) ; son rituel N prê5enle dane ]e Ltultlquc SOUI la forme d 'un mit, celui de I·lnves· titure d'Aaron et de lei ftls (et. Ez. 29, 19-37 ) ; voir OSTV, nole I Ur Hz. 29,24. Quant 6 l'bolocausle, e·61.a1t lU mollll a l 'origlne UI1 eaerHlee d'a eUon de grAcel ; dall5 U". l , II apparalt p]uWl comme un rite d·e.xplatlon. Th6odoret emprunte éll'a]emen t au Ltu/Uqu. lei Indlcalioll5 sommaire. qu'i1 donne Ici lur le ritu el de! saerillcet de r6paralion (Lw. 6, 17·2& el IUrtoUt 7, 1·6) et lut celui des holocaulte. (L w. 1) ; il e!tbeaucoup plus p~cil dalllics Quaul. III Lev. (80, 3.01 •. ),
,
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daIa la mesure mime oû il pal"llpbrate de flilQon plus continuo le lexle biblique. Sur ]u IQcrllleel, cf. TOB (I nlrod. au Ltvlllqu~) ol H. LBltT'II!:, art . • Sacrifice" Dicllonnolre de la Blblt 3:', Pl\rI, 1910, e. 1318--1326 : ,Sacrit]ces mosalquo. " 2. Dieu e.t par na lure • I8n. belOiIa ' (OÔll. Uc61L1'J~) ; Il ne fall donc que lupporler ellolérer (-IJY(~X61'-1'J~) daIa un but p6dag
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De même, dans un passage suivant, il dit par la bouche du prophète: • Tu ne m'as pu oflert les brebis de ton holocauste l , tu ne m'as pas honoré par tes sacrifices. Tu ne m'as pas servi avec des orrrandes. Je ne t'ai pas fatigué par un tribut. d'encens. Tu ne m'as pas acheté à prix d'argent du parfum et je n'ai pas désiré la graisse de tes sacrifices; mais dans Les iniquités et. tes injustices, je me ~uis. tenu devant toi .• Por la bouche de David l'inspiré, JI dIt encore l : t Je n'accepterai pas de taureaux de ta maison , ni de jeunes chevreaux de tes bergeries : car m'appartiennent. tous les animaux des champs, les troupeaux des montagnes et les bœufs. Je connais tous les oiseaux du ciel, et la beauté des champs est 11 ma disposition. Si j'ai faim , je n'irai pas I.e le dire: car le monde ~'appartient avec son conLenu. Vais-je manger de la vIande de taureau ou boire du sang de bouc? Puis il enseign~ les sacrifices qui lui plaisent: cOffre 11 Dieu, ditril, un sacnfice de louange t, ct • C'est un sacrifice de louange qui me glorifiera. t Pour sa part le bienheureux David lui dit 11 son tours: c Tu n'as voulu ni sacrifice ni oblation', les holocaustes et les sacrifices pour le péché, tu ne les as pas réclamés. t VOl noul1ellu lunes, vos sabball el voire Grand J our, je ne peux l'as les lupporler; 14. voire jetine, voire repo. el 11(1, files, rlWn ûllIe les a ell horrel/r. Voici également lcs fêles t rès fameuses qu'il a rejcLéca : la fête de la PAque, celle du Sabbat, celle des Tabernacles, sans compter la fête des Trompettes, la fête de l'Expiation. En effet, il donne le nom de • Grand J our t aux grandes têtes et celui de • jeClOe. au jour de l'Expiation. Et d'une manière générale, il déclare avoir en horreur toute fête et tout
249 1>.œ"j.I.OU KeR: &yu:wjA.OU N
'225 J•• 43,23-24
1.3 J •• P, . "9,9· 13.1".23
24 1
P,. 39,7
l. Tlrirap. V II , 31 ; au lieu d& oOx tiUll :n:p6&; .... , 1& wle de la Thbap . porle OÔl\ f,~;t; \VJL ~':'O: .
2. Tlrirap. VII, 22; on nolera Ici &neore une légère variante: a u ~u d& -ni: !h]pl« wii oiypoü, II. T/JüQp. dolUl&'rd. fh)pl« 'roÜ ~. C est la preuv& que ThOOdof$t elle 1& plu, lJOuvent d& m~morr.. 3. Tlrirap. VII, ~26.
l '· SECTION, 25 1-'U9
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aabbal1• Il en indique la raison: Vou, llu deven us pour
o.a.~ov
J'ai, ditril, conçu du dégoûl à volre égard el je me détour-nerai entièremenl de vo us à cause de la grandeur démesurée de vos fauLes'.
· EYnn.~T~
moi un objet
xcd 'It"~).(;)" ôfLiç .x7tOa-fP~q>Ofl.GU 3d -rilv 'TW'I liloVXP'"lIA.&:rwv Ô7n:p~OÀ~V. 255
Après cel exposé détaillé qui concerne notamment l'abrogation de la Loi et la destruction du Temple, il a enseigné la nature du péché qui leur a valu de subir toutes sortes de châtiments. II ne les accuse ni de rendre un culte aux idoles, ni de commeltre l'adultère, ni de céder à la cupidité, mais de se souiller d'un meurtre: plus difficile à supporter que toute impiété et que toute iniquité lut leur acte de foli e contre le Seigneu r. Elle leur appartient en effet la parole : ,Son sang sur nous et sur nOI enfanu .• Ce lang les a privél de l'heureux sort d'autrefois, ce sang a lait d'e ux les métèques du monde'.
15. Lorsque tlOUS ~Iendru (lOS maim vers moi, je dtlou,... nerai mes yeu:t de vou,; mime li oou' multipliez lu priAru, je ne vou, b;oulerai pa,: car 00. main. sont pleine, de ,ang.
1"'1 ct,. 1I'À'lCl'l'oVliv, OôK'-n ~vTaaw ... iLs Ql"lpria... ù~. K6pov
"'1]0'("'.
Kctl 'fl)V ";[orb,,, 3tMcnœ, .
SUR ISAI E, J, \4 · J6
Néanmoins dans sa bonté, il leur .... c:onvenlon fait entrevoir le chemin du salut : du cœur et le pardon de Dieu 10. La(lez·vous, devenez purs. P our q u'ils n'aillent pas penser qu'il preserit les ablutions prévucs par la Loi, il a été obligé d'ojou-
oi1\"if11YCV
N : 252--254 x6p0v - üm:p5o).1)v 1 258-266 'Mimt - 41I"1:f11YCV 1 267-268 61'WC - M6-o 1 268-276 (vot - ~ 252 xilpov KNE : +y.zp c n21>8 ~ :mivM K : miV'l'l< yoiiv N 1 259-260 UI&rq - T'f1"'P!atç K : x",1 ~ ~otMto "nIWPklç-ro dao.; T'ijo; 4114~ U~ oU X«PlV TO:;m.; "crc6...oœG\ N 1 259 6
Mo.: &'1 K I 263-1!·KN :)C I 265.roCN:)K I 267 1'i~W(K:d _1 ffllWrot ~~ 1'i~W( N Q 269 m:plp~p\lt K: +81oi TOU c!m:iy
'pparalt.re plut netlemen t cette I.brogation de la Loi eomme une lIIocUon, dont hl rai30n dernièl'fl e.t la mile il. mort du Christ par Le, Julfl (ct. Inlra, 1, 258-266). L' idte de p~dllgogiCl divine est donc proçesaivement abandonnk au profit d e Ja poltmlquCl loU·julve. 3. Toute Je poJtmique anU-julve .'organillO en dUnlUve lUtoUr de l'accusation de dtlclde : celle d ernière expliqu e notamment le IJ'tnIfert des Promeue. dont le thème ell loeuJement 6Iq\I1se6 Ici (~ cVxl1)pklç) ; elle ju.tlne en oul.re la diu pora dont Ja formule j.Ln'Olxouç T'ijo; olltou~ traduit vlgoul'flulemeol l'Id~e; en TlItrop. X I, 71, on reneonue d6j il. celte formulo en dépendance do J'accusaUon d e délcide (Id. 70).
),oVaotcr6r _00tp01 yhcoln N 264 Ma lth. 27,25 1. Id., VII, 28-29.
2. Alora que dans II. Thtropcu./iqu.. 10 l'fI ful de. saerifiC6f et des pl'llUquei pr6vuer; par la Loi elt uniqu ement prtsenU comme l'I.boll· UllemenL d o 10. pMa gogie divine, comme le palSage d'un culle maliriel /io U II eulle Iplrituel (Thtrop. VII, 25), le commenUllre d'lute rail
Je connais même vos pensées secrètes, rien ne m'échappe de vos desseins pervers : purifiez donc vos âmes par le bain de la régenéraLion 1 , Cuse: d'accomplir du actu de perversité. Il ne s uffit pas de rejeter les actions antérieures, il (aut encore éviter d'accomplir des actions identiques.
17. Apprenez li faire le bien. Car il n'est. pas suffisant pour at.teindre la pertection de s'abstenir du mal , mais il faut. de surcrolt. faire l'acquisition des bonnes actions: R echerchu le dro il, .ecouru l'opp rimé , soyez juslu pour l'orphelin et défende: la ueuue. 18. El alors venet et dÎ8culoTll, dît le Seigneu r. Touterois, pou r qu'ils ne soient. pas effrayés des reproches qu 'ils viennent d'entendre, il promet de dispenser ses bienrait.s : M~me si vos pécht. sont comme la pourpre, je les rendrai blana comme la neigej ,'il, ,oni comme l'tcarlale, je les ren drai blana comme la laine. Lorsque je vous assignerai devant le Lribuna l, diL-il, je n 'exigerai pas de peines pour vos audaces, mais à la vue de voLre repentir j'imiterai les teinturiers : par le bain du très sainL baptême, je changerai la couleur du sang et je ne permett rai pas que vous portiez éternellement la marque de la souillure due au meurtre. Car ma science sorL du commun : tandis que les teinLuriers teignent les étoiles en rose, en jaune, en
oilttpyÛ.to!,«, (282-
wd - Ù\lK/l'oOW»)
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N 1 273 ~ RN : lmTl'J3cus&«-n.)'f C 1 274 k'-' K : +_1 N 1 215 Ûjl.W.. K : > N 1 281 3~ KE : N 1 284 'Pl')Glv ô~ K : c-;I CN 1 287 ~ KNE : ~T\ C l '288 ô~ 9i;xw RE : c-;I CN
*'
1. TModoret, eomme Cyrille (70,40 CD), voit donc dans la propb~UII uno .nnonee du bapt.&me , elal!'tmont dt:tlgn6 lei pu • bain do la rig6n6raUon. ( ltÙ,!.~
pour mol, "'MU TlIll"ap. VI I, 'l!l-lO; nOul comprenons do co toit mol la romarquo d e P. CAN1VBT (o p. cil., p. 303-304, noLe 4) qui reprend. en tail la d ~montl.raUon d6velopp6e d alla aa thuil (lI i,'oi", d' une enlrept"ifC •.• , p. 59) aDn do prouver quo TModoret wmmon\.eralt los loxtu aelon le. elrcoIUlUlDCN. On nll Durait en tout Cal,. notre Ivl" "Iutoriser d e ce Yerset pour en raire la preuve: noui no voyolUl pa. enlre le texl.e de la Thtrap. ot celui do "In. /t. de dur~renco ' ondamenule et noummonl une relégaUon do Il .Ignlflea Uon bap U.malo au IOCOnd plan dalUlle eommentaire, ott Th6od0ret Inslstel"lli t • d'abord et l urtout Iur la pu rifica tion morale •. En revancbe, CUIIYIOITOMB Intl.1.e aeulemcnt Iu r la purUleaUon morale (56, 21,1. 27·33).
violet ou en pourpre, moi, je rends ce qui est. rouge blanc comme neige'. Puis il promet mtme de leur donner la jouissance des biens de ce monde à )11. pensée qu 'ils sont bouche bée devant. eux2 : 19. S i vous voulez m'obü,.a, vou, mangerez les bien, de la lerre. Il menace, en revanche, les désobéissant.s : 20. Mais 8i vou, ne voulu pas m'obUr, c'est l'épie qui vou, mangera. EL le prophèLe, pour indiquer que ces parales ne sont pas les siennes, mais celles du Dieu de l'univers, a ajouté: C'tli la lMuche du. Seigneur qui a parlé ain si. Bien que cloué sur la croix, c'esL de ceLle bonté qu'a usé le MaÎLre : , Père, dit.-il, pardonne-Ieur : car ils ne savenL pas ce qu'ils tont.. 1 Du res te, après la croix, la mort, la résu rrection , l'ascension dans les cieux, la venue du Saint Esprit el.. les miracles extraordinaires qu'onL opérés les apôtres, il a j ugé dignes du saluL ceux qui ont. cru : parmi eux, figurenL les Lrois mille et. les cinq mille hommes que le couple des premiers apôtres a pris au flleL'; parmi eux, figurent. les nombreuses myriades d'hommes que le divin Jacques a signalées à P aul l'inspiré ; parmi eux, figure en personne le bienheureux Paul : è. la manière d'une bêle sauvage, il dispersaiL le troupeau du Seigneur; mais il lut. jugé digne de l'appel divin eL il a
opiyt:aOc ; 29r.-
ou..
292 ~v KE : ~v x6.vnMkr. N 1 i)fl4"M K : N N 1 299 ..-ri K : 'TOl N 1 xa.l K ; N 1 301 a.û-roi, ~ tx. rec. ; + -rilv d.I-'"P'I"ktv -nW-n]v N a 306 Xid 0\ m'rnlX"'lo.~o~ E : ) KN D 308 ô~t8c l.(c ncW~ N : N E
.w.
300 Le 23,34
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SQS-309 cl. Act. 2,41; 4, 4 ; 21,20
1. Sur le 'ymboillme du v!t.em~nt blanc daM le flt.e bapUamal, et. J. DANiéLOU, L'crI/rte doru/' h/rlolrc du 'II/l'l, Paril1967, p. 48-~3.
2. C"RvaosTOMa IUIUlle d e la m!me maDlère eelle promell&fl dei biens de la t.erre (~6, 22, 1. 27-31 ). 3. DalUl n lhèH (op. ,il., p. 60 ), P . CAI'C IVaT oppoae dlllU ee e.. cnCON! l'InlerprétaUo lI de Thll"ap. V, 5 • ecUe d e l' Ill 1•• Cerl.el,
Tb!oùorel n·llUl,1.e pu dans IO n commentaire, comme Il le tai t dalla IOn Irai'"', IU f I~ libre arbitre d e l' homme q ui peul louloun refuser le. co nseil. eL l n ave rti llem~ntl divins j ma!,1 'Idée nt.-elle d/ftérenl.e , Tout ce p.... age est, en r b llUl, une invitation. un cha ngemen t de vIe, mail l'homme colUe1"ve bien la poulbillUl dG .'y retu ser comme le monln I~ versetluivant (l'. 1,20). Il ut, du relte, .lgnlll.uUt qu e IGlclIéma du texte d ' lnlGlOuligné par le commentaire de Tb6od0ret - /nvitaUon, pul, mena ce - loll pr6cilément eelul dG " argu mentation développée da lll la Thtrapculiqul (Id. V,6 : ol\OClCYX'Xtw.o _l w.lr; olmw.:iI;). Th~dorel n'llUlsle donc: pu l ur un point qu'II a dlvtlntage ml. en évidence d alU la ThtI"(IJUv.llqu~, maillOn InlerpritaUon relle fondamentalement IdenUquG. 4. L'Image ,'apparente • celle de L, 5, 10 (1;c.ry-pWv).
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3 15
1'" SECTION, 311·m
SU R ISA I E, 1,20-22
~~c.lOtlo:; lÙ.1)cnW'
m7rovOe; !-ttO' ~8ovljç (<
enduré avec joie ce qu'il accomplissait du reste avec joiel. Ceux-là donc, le Maitre les a jugés dignes du salut selon sa propre promesse, mais Lous les autres il les a livréa à l'épée selon la prophétie.
21. Commenl u l-elle devenue une LamentatloII.I prosli!uü, la ciU (idMe de Sion, pleine sur J~rusalem d d ., ? E II 1 . . et l ur au habitants e ra! ure n e e se reposa a Jusllce, el mainlenanl des assassins. Puisqu'il les a vus répliquer et désobéir, ne pas consentir à se purifier et à se procurer le salut, il se lamente et déplore leur changement en pire. Car elle était fidèle, au temps où les rois David, Josaphat, E:zéchias et Josias J'administraient. avec piét.ê l ; mais elle est devenue une prostituée et, au lieu d'hom mes justes, elle eut des assassins pour habitants, quand, loin d'accueillir l'époux lors de sa venue, elle "a au contraire sauvagement tué et. , 'est rougie de son sang. 22. V oIre argtlll esl de mauuai.t aloi .. les cabarelier.t coupenl Ion vin auec de l'eau. Il n'accu..e ni les cabaret.iers ni les changeurs d'argent, mais les prêtres et les docteurs qui corrompent la loi divine en y mêlant. leurs doctrines personnelles~. Dans les saints E:vangiles également.. le
C ! 316-319 ~,~ -~;,v 1 321-324 r.6jwrJ - OIt~";"1 1 326328 oMi' - 36-r\.1«"nII N ; 316-324 b:,~ - OI[~n 1 326-336 oMt' - GU'ICt~ 313 ~ K ; ) N n 318 xoxt, _ KOIp1T~"oxoOa.l C : ) KNE D 318319 xoxl epl]YCi l 'fir.o - fU"nII60),'i)v KC : N N D 320 fÙ'I K : ) N 1 326 oMi'" KN ! om C U _..-Ij4>v KC : +,,0.., N ~ lTOU:'"nII1 KN : +TT)v C 1 327 ID' KN : C
aw
1. Celte6num6raUon, d'oilill rhHorique n'e.tpu absente (IlI1llphore do l:x 'TOO";"(,)~I , ol L encore un développement pre. quo louL tait qui réapparQlt ailleurs dan, 10 commentaire en deI termos volaln. (10,48·52; 17,146-149). LQ rormo m~me d e l'énumération tend. donner une grande importance numMique DU groupe des Juil. c.royanu, .1or. que d'llULreI p...... p. de l' ln 1•. laiuent entendr. que lleul un peULnombre de Ju ill a eu la foi. Ct. IUr ce point Int.rod., eh. IV, p. St, note 1. 2. Théodorel, pour le. betolna de III d6mona\.rBUon, OppOIC de façon volontairement Ichématique l'impiélt dei Juifs déicides i III
•
177
conduite pieuse de leur. sndLreB. Le Ut.te de pi6U de JoaaphllLet d'tdehlu, louvent ml. en avant par Th6odorel, c'ut d 'avoltdélourné le peuple Jult de l'IdolUrie pour l'amener progre8slvement lu culte du leul vrai Dieu (et. Il ,57-82). Sut le carllclère polêmlque de cctto opposition i l'In1.6rleur de l'hi.tolre juive que la paulon du CbrilLdpareen deux hulolre.llnlith6Uquct, et. Inlrod., eh. I V, p.St .. On retrouve, du l'CIte, fonda mentalemenL la m6me oPpolllion dllDl il. com pllra l$O n qu'éta bUt Th6odoreL enLre le. ro is ploux _ David, J".aphol, I!:~6ehil\t - ct 101 rois Implel _ O:tiu, Achu, Mllnn_ (1n Il., ib id.); 10 IOrt du peuplo juif lOU , 10 régne de COI dornlon ..t eommo une image - un type - de ce que lera aon exilltence IpIU III • lu pr6me foile ., la crucillxion du Seirneur. 3. Bon exemple de refus d'une interpr6laUon lit,""rale "na grand int6r6t lU prollt d'uno inlerpr6t.alion flgurëe, que retiennent 'gaiement EUlbe (GCS Il , 10·13) el CVRI LLE (70, 1>3 A). A l'invene, CHl\UO' TOJU' prétére l'expllcaUon iitt6rale et rejette vlgoureutement l'Inlcrpr6tOolion anngogJque (1)6, 23, l. 34 1.) .
Seigneur a lancé contre eux cet.te accusaLion : ,Pourquoi transgressez-vous le commandement. de Dieu au nom de voLrc tradition?, L'homme qui mêle fi "or ou il l'argent. une aut.re matière les falsi fie et lea rend de mauvais aloi' celui qui coupe d'eau le vin gâte la qualité du vi n. Ainsi les doclcu rs des Jui fs onL corrompu la loi divine par l'.adjonction de leurs propres raisonnements et par J'addiLion de leurs t.raditions inventées. 23. Tes prinus soni dts rebelles, des compagnona de voleurs; ils sont avidu de prhents, ifs courenl au.:r: pots-de-vin; ils ne foni pru droit 1lW: orphtlins el nt prtlMI pas allcnlion â la causc du vcuves. La mise en accusation de ces derniers est également néces-n ire : la foi ne suffit pas pour obtenir le salut, il faut aussi la vertu pratique l • Voilà pourquoi, précédemment.. après les avoi~ invités à s'approcher du baptême sauveur, il leur a prescrit. également les autres formes de la vertu'. Puis il fait suivre l'accusation de la menace du chAUment : 24. C'csl pourquoi, voici cc que dit le Seigncur Ma Urc Sabaolh, le Puissant d'lsratl: Malhcur â cew: qui dtliennen l le pouvoir en l srail, car ma coUre n'aura pra dc repos conlre mes adversaires; je ferai justice de mes ennemis. Symmaque et ThêodoUon ont traduit le titre 1 Seigneur Sabaoth, par «Seigneur des Puissances., et Aquila par. Seigneur des armées •. Mais il y a concordance de &ens ; de fait, nous avons l'habitude de nommer «puïs.u.nee, les corps de troupe militaire'. Or, le roi des cieux possède en guise d'armée invincible les Puissances invisibles. C'est la même personne qu'il nomme encore • Puisaant d'Israël . , parce qu'au moyen des prodiges 6tonnant.s qu'il a réalisés en laveur d'!srat:l, il a montré
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N : 339-34. 3 ~Iœ 36'>'"1'1.(" (34~ 348 lM. - l1ou"» 336 l K 1 S"O clç RN : n~ C 1 344 ","Mol K: >N 1 348w K: +3~N I 35"3i~ K: ('>.) N 330 Matlb. 15, 3 1. Su r la venu pratique, ~out
enlier . ce .ujel.
•
cl. Thtro.p. dont le Uvn Xli
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conne,",
179
2. J'(lr, 1,16.
3. Le plu. possible, Tb wdoreL .'elJorce de marquer la concord.nce (~) dee ditrérenlu VertlODl, d.o. un but IJD.DI doute volaln d, cdul qu'ü pourtulllonqu'lI .'appllque, au moyen dea eILaUoDl, l mont.l"er la coh"'ion e L J'ull.l16 de I.oul.e la Bible.
N ! 355-358 ôm:1I(lV\'to~ - ISYN<; D 364- 376 ôdlT,(c'ro - dmlÀlii U 379-386 06 - 'fd'rll\V 356 Ô7t~ !1 K: _1 Ô7C~ IÙ"" N 1 361 olv6~ , lx. ree. : ~ K 1 364 Ô7rtaxCW K : ômoxwtœl 'ro1Y"'9oW N 1 36~ 6c\6-n&'fOI; _ ~1I'nO'ri)c K : jXr;1!"I'1~ 'I~ N 1 379-380 ~ _ n).'i\~ KC : )(<<1 xŒll~ otxo3o ...."l~"'''' ... 11«1 otx-qrOpwv n)."l6c>: hc(l~1'(l1 Tjj :tu:;' ... N 367 Matth. 3, 11 ; Mc l , 7-8 373 Ad. t, 3
t . Le ha plême par le leu ne lignifie pu aul.re chOie pour TModorel qu e la venue de 1'&prit-SalnL dalU l'hommo, au moment du b.pUime,
•
sun
ISA IE, 1,24-27
181
sa propre puissance. Enfin, il les appelle. adversaires. à cause de leur continuelle opposition et • ennemis t à cause de leur malveillance.
25. Je lendrai ma main conlre loi el Purlf:k:allon je le consumerai par le feu pour le et r enou ... eau purifiu; je ferai püir le, dt,obûuanil de J~ruaalem el j'enUperai de lpn sein lou' les criminels,. j'humilierai lous lu orgueilleux, 26. je rélablirai les juges tel, qu'ils élaient auparauanl el lu consüflers lels qu'ils élaient à l'origine. S'il a fait de nouveau mention du jugement et promis de passer au feu ceux qui le méritent. ee n'est pas pour les réduire en cendre, mais pour les rendre excellents et dignes de prix. Telle est. la grâce du ba ptême. Voilà pou rquoi le t.rès divin J ean-Baptiste à son tou r clamait ces paroles: • Pour moi, je vous ai bap t.isés avec l'eau en vue du repentir; mais celui qui vient. derrière moi est plus puissant que moi, et. je ne suis pas digne de délier la courroie de ses sandales j lui vous baptisera dans l'EspritSaint et. dans le feu .• Et, lorsque le très saint. Esprit. au jour de la Pentecôte vint. visiter les apô tres, • des langues qu'on eût dîtes de reu . se trou vèrent. . réparties. sur eux l . Voilà donc pourquoi i! promet. la purificat.ion par le feu à ceux qui ont. la foi , tandis qu'il menace d 'humiliation ceux dont la suffisance entratne le refus. (lacune) ceux qui ont recueilli le message, qu'il compare aux sainu prophètes. Aprù cela, on l'appellera Ville de Justice, mélropo l~ (idMe, 27. Sion. Ce ne sont ni la grandeur ni la beauté des pour le purifier de aca taules ol pour le lanellfier. Cf.I'lnlerpr6t.allOD YOlainc do CYRILLE (70,60 A8) qui clle q.,lemonl Matth. 3, Il . D'autres Père s, l la lulle d'Orighe, ont don n6 do co bapUme par le leu une In\.erprélution dlrr6rcnle oL parloll peu coh6renlo ! colle purlficallon par [0 feu 10 altue rall a près la résurrection eL 8ertllt appllquu t.anlôl l LoUI lu hommu, tanlôt 01,1X le ula p6cheufll. Certains, l parlir do IfI, ont auimil6 ce tel,l .. celui du p urgaLoire; d'Iu\.roa (S. DOllle) l'onlundont d u 101,1 do l'onlOt. Su r cotlo qUGII Uon, voir E. M"," o lll'loT, art.. • SapUme par le teu ., DTe t, l'· parUo, c. 357·360, Pmrl. 1910.
les pèlerinages Il Jérusalem el sur la "Ialle des lieux saints qu'a personnellement effectuée Tll6odol'6t (ct. infNJ, p. 193, n. I); BOn énumération - tombea u, croix, Créche _ l'6traee l'h~toil'6 du salut en l'6montant vers son origine, l'Incarnation, dont ls struetUl'6 de la phra60 mol en évideneo l'importance rondamentale. L'exp ression O'WUpoij .ronov &amn,xoü pou l parallre aurpl'6nant.e; on alumdrait plutOl CM'o:upoii -rom>" (.l'omplacement de la croix >J, mais Théodoret tall sana doute allusion li la croix comm6morati"e
183
édifices ni un grand nombre d'habitanta qui lui sont promis, mais justice et fidélité; car elle est la mère des croyants. Voilà pourquoi aussi affiuent vers elle tous ceux qui sont désireux de voir, non pas la grandeur de ses remparts ni ta hauteur de ses tours ni l'éclat de ses colonnes et de ses pierres, mais le tombeau du Seigneur, la forme de la croix du Seigneur et cette petite, mais si fameuse crèche t • Car, par un jugement empreint de miséricorde, il la délivrera de sa condition de captive,. 28. ensemble seront brisés les criminels el les pécheurs; ceuz qui onl abandonné le Seigneur seront achevés avec euz. Il a en effet tempéré de pitié sa justice: il a pardonné à ceux qui ont eu l'audace de la croix, puis mani festé du repentir j il a accueilli leur repentir et leur a procuré le salut; j( ne les a pas fait périr avec ceux qui ont subi ces châtiments alTreux et furent réduits en servitude; en revanche, il a livré les autres à une ruine totale. 29. C'est pourquoi mainlenanl ils des Idoles auront honte de leurs images gravées, . celles qu'ils ont eux-mt!mes fabriquées; Ils auront honte de leurs idoleJl, celles qu'ils ont eux-mt!meJl conçues; ils aurOll1 honte de leurs jardins, ceux qu'ils ont désirés. C'est avec raison, même en ce qui concerne l'époque actuelle, qu'il a l'appelé également le souvenir de ces pratiques. De fait, puisque c'est en vertu de leur zèle pour la défense de la Loi qu'ils n'ont pas accueilli le Christ Sauveur lors de sa venue, il leur remet en mémoire l'ampleur de leur impiété; ils ont rempli leur cité d'idoles, ils ont Le
culte
~ur
qui surmonlait dcpu~ Constantin le rocher du Cslvaire (ct. Ii:TflÉRIB, J ourrlal de ~ollag~ , éd. H. Pétré, SC 21, Pari, 1948, Introd., p. fiS B.). Signalons enBn que Chrysostome tire ici argument do l'appellatlon • V!lle do Justiee >, donn~e par le prophète Il Jérusalom, pour l'Muter psr avance l'opinlon des Juifs qui retusent d'appliquer la prophètie d'I1ale 7, 14 au Christ, sous prétexte qu'il n'a Jamais por16 le nom d'Emmanuel (56,25, 1. 43 s.); et. infra, p. 291, n. 2.
Ehot buoplpet rijç ty'lflUx.; ,",v 1tp6ppl)ow . 30 -EuovTa. yàp ~<;: Tt'pé~,veo<;: à.'II'o!HP>""1l..).<:1. a.ùril<> Kat 410 WS 'll'a.pà.6Il.a'os ü6101p I-'i) ;xwv. niV'l'IX 'toX xotp1tO'f'6plX ShôplX XQ;TaÀnt'~\I Ttprptve'tl «m:(x«O't -r1Jv rijç 1t6M:wç ip1)(J.ÛLV xlXl ttpt~(v6Cf1 't"wv 'f'v)J..wv ytyUf.Lvw~ . tp1J't'OV Sl: 4cTflv ~ ~'I)po~ T01tOI.Ç 'f'u6~ov, xM&~ lxov X«'t"E:Wl)x6-rlXl;. •Am:(xotaE: ôt II.MOÙÇ )(Id 1t«pdt(aCfl à.vô8P'tl - oùxin '(ap 415 "WII npOlP"I)'nxwv VIX~TWV «nOM.VOIJaLV oùSi; -rijv «\lw6cv cptpo.uV'l)v Ôl:;x.OV'TO'.L ôp6aov. 31 Ka1 ;:
C : 410-416 mivfœ _ 3p60DV 1 418-4~0 tlh"P'flaTO
planté des bois sacrés en l'honneur des idoles; sur les places publiques, dans les demeures et sur les terrasses ils ofTraient. des sacrifices aux démons, En agissant de la sorte, ils n'avaient p tlS le sentiment de violer la Loi ; mais lorsque le Législateur en personne fut venu, croire en lui Cut, Il leurs yeux, une infraction Il la Loi'! Puis, de nouveau , il présente la prédiction de la désolation : 30. Car fuo~ ifs seronl comme un térébinthe dépou illé de ses feuillu el coml1U UII jardin qui n'a point d'eau. Ii a laissé de côté Lous les arbres fruitiers pour assimiler à un térébinthe la désolation de la cité eL, qui plus est, Il un térébinthe dénudé de ses feuilles: or c'est un arbre planLé dans des lieux arides, un arbre aux rameaux desséchés, Il les a assimilés aussi à un jardin Bans eau, car ils ne jouissent plus des ruisseaux prophétiques et ne reçoivent plus la rosée qui descend d'en hauLI. 31. Leur foru sera comme une tige d'étoupe, el/eurs aclion , comme les ~lincelles du feu. La tige d'éLoupe 0. vite fait de brOler. Il est. donc naturel qu'il ait comparé leur force à cette tige et leurs actes pervers au feu : car la perversité nous dépouille de la providence divine et. consume la Corce qui nous a été donnée. Ensemble seronl braUs les criminels elles p~chtu rs, La dmlallon
f"YI"
fxwv,) 1 418-4U
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410 71'Mœ KC: +3" N 141 ~416 47\'(1À4Ôou(fw ". Ux,ClVMl KNE: &7I"I).œ\)Q\l .,. il:8q,DV'ro C 1 419 -rcIDro KC : +CÔ7I'"i)Oo-n N 1 4~O OIÔ"1'w.... 1,,"fI" KCE : N N 1. L'aCCUIl8.UDn rel....' de la pol6mlquo anU·Ju lve tradiUDnnelie : ThéodDret le plalt à lOullgner l'inconaéquence des Jui,. qui relusent do ",connallre le Christ au nDm d'une Loi qu'ils n'Dnl ce~ de violer. Leur ~éle pour la Lol "t un ~èle mal dirigé pDur l'fIpl'6ndre l'expreulon de S. PaU l (In 1." ~,329-331 ; " r.e1·564) ou, (Omme Il est dit lei, un • pr6tendu, ule (Ed., 2, IJ9.Hl'Z; 18, 112-175). La viDlalion ne le limil.o pOl, du re.te, ll'idDlllrlo (Id.,~, 10.·107 ; 18, 341·343), m~me
•
185
li TMooDI'fIllnl1ile le plu. lOuvent lur " poinl; .ur le cu ll.$ nndU aux IdDles e l aux démons, cf. id., 1, 88-89,200-202; ~,125-128;
4, 303·304; 15, 49·5(1; 18, 166-175; lur le cu ll.$ rendu aux démODe, Id,,~, 672-673; 18, 153-156; ~O, 277·~78; l'accusation re.le toujours trtl gtnérale : TModol'fll n, donne aucun l'fInseignement priel. lu r la nature de te. Idoles ou de c.e. d6mDDlI. 2. Sur ce lte utilisation du I)'mbolilme de l'eau pour .ignifier 1'61eeliDn el la b6nMieUon dlvlnell, cf • • upra, p, 141, n. 1. Le, ensel· rn6menu det prophètes, cDrome c.eux deI ap6trel, IOnl chn ceux qui ICI acceptent une manière d', irrigaliDn. Ipirtluello blenfalsanto PDur l'lme ; VDlt 1ri Hz., 81, 1184 A·B ob. Th6odol'fll s'autorile d'II, 5, 6 PDur amrmer qu e, danl !'tcrltUI'fl, let termes de 'nuagea . ou de ' pluie , dulgnent lOuvent de m:ml6re flgur6e 108 elUOlgnemontt divins (7I'O)J.b;1Ç '#) OdOl rpOl",~ OcWy rl)y 3l3otaxot).!otv _Mi) .
1. Th60doret cite volonUel'll, dans l'In ü. (cf. index ),
ce vef\;et
du Deul. qui met en évidence le pouvoir abwlu de Dieu. Remarque voisine chez C"'WSOSTOMII sur la puillS8nce de Dieu (&6, 21, 1. 10-13). 2. Sur la manière dont Thtodoret divise Ion texte pour le commenter, cf. Introd. , ch. Il, p. 39; rappeler que c'nt Ici la tin de la • première v1510n. d'hale elt ulle manière de souligner l'unité de cette section. C'est, avec le commentaire de l'èpttre aux Roma ins
l B7
d il n'y aura personne pour éteindre le feu. De rait., lorsque c'est Dieu qui punit, qui peut protéger? Il s'est exprimé aussi de la mêmo fa çon par la bouche du grand MOisel : • C'est moi qui ferai mourir et qui ferai vivre, moi qui frapperai et qui guérirai; et il n'y a personne pour délivrer de mes mains. t Puisque nous savons cela, il nous PaRuèse convient donc de craindre et de trembler, car: • C'cst chose effroyable que de tomber aux: mains du Dieu vivant.• Le prophète, du reste, a achevé ici sa première vision. Quant à nous, nous allons laisser se reposer un instant. les lecteurs de cet ouvrage', en rendant gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et. pour les siècles des siècles. Amen. (In Ep. S. Pauli, 82, 80 B ; WII YOij" 8I.œYœ~IXVC'CÇ), le seul cal, t IIOtre cannaissance, ou Théodorot lait entrer en ligne de compte la fatigue d e 80n lecteur; mais, ce n'cl t pu cette raison qui lui fait Interrompre momentanément son commentaire : ~el dlvislolUl 80nt louJoul'll logiques et n'obéisscnt pas /1, des contingences externes (uniU de lec ture ou de dictée par exempl e) comme celles d'autres cxégèt.es, qui paraissent moilU bien dominer leur texte ou en IUlpendre le commentaire BaM se wucier beaucoup de 80n unité interne; cf. lcs remarques de L. DOOTIIIll.lIAU II, propos de Didyme l'Aveugle (DIOYM~ l.·Avll'uol.ll:, Sur Zacharie, SC 83, Introd. p.21 • . ).
3h K: +vlv N 0 4l:v btdvn"'(lip K : > N n5 ttpOCZTa.XINj - À6yollç K ! ttpoaC"ra.Y>1 ~ ),6yoU/O 8tcuropOlUUaClt N ~ 9 m:p"fŒvi<; K : + TO[WV N Utt,p(6).c:rtTOV KE ! ru:pLmTOI/ N D 11_12 _pei. rni.".,.<»v 1 .,.Q ttPOaijlCOY KE ; ('> N 1. Dans le &oin que mel Théodoret à • dator. la proph6lie on reconnalt l'antillChien soucieux de mettre en évidence le caractère historique du texte et l'ex~te attentif à montrer la cohérence de l'&:rlture à ceux-III. mêmes qui la nient (cf. ln Gen., 80, 76 B) ; el. de même, la Justification de la place de la prophétie relative II. l'Emmanuel (ln 1$., 3, 352-356), celle de la prt8ence des prophétiel su r les peuples étrangers (id., 6,2-11), celle du chapitres d'baie 36-39 qu'on ne saurait considérer, selon Théodorel, comme une redite inutile (id., Il,6 s.) ou encore sa r emarque su r la composition du livro d'baie (id., 16, 248-251). Cf. les remarques de CHRYSOSTOME II. ce sujet (56, 27, 1. 16 s.). Z. Le texte d'lserre 2, 1. 4.e relrouve en Michû 4, 1-4, elle commentaire de Théodoret Il cet endroil-Ià (SI, 1760-1761 ) est proehe de celui qu'il fait ici sur baie. 3. Le lMme dll triomphe de 1'J::.:gliso sur l'idolâtrie csllréquemment
DEUXltME SECTION
2, 1. Parole adressée à lsaie, fils tpoquc d'Amos, au sujet de Juda el de J érude la prophétie salem: C'est sous le règne d'Ozias, sous lequel il a commencé à prophétiser, qu'il lui a été enjoint de transmettre aussi ces paroles. Toutefois, ce n'est pas au même moment; voilà pourquoi il a usé d'un second préambule l . 2. Dans lu derniers jours, la monRègne de la piété fa glle du Seigneur apparal/ra à lous et de la vérllé les regards; la Maison de Dieu ( sera) au sommel des montagnes el s'élèvera au...
II prédit la position éclatante eL bien en vue qu'occupera la piété; le culte des idoles s'éteindra, tandis que la Maison de Dieu recevra universellement les marques de respect qui lui sont ducs'. Car, par, montagnes t et par« collines " d/:I/eloppé par Théodore! dans ses commentaires (cf. Introd., eh. Ill, p. 65). L'interprétation d'Srtchld 17, 22 ; • El Je le planterai moi. m~me sur une montagne éleVée. est Identique; Théodoret y souligne dans les mêmes termes l'éclat de l'f::gli&e (ln Er., SI, 969 A; 'fÔ mp~' 9~ -rij<;; 'ExlCÀ"I)"1a:.; ; el. aussi ln 1$., 2,40-41) et cite l ' Ole 2, 2 pour autoriser &On interprétation. C'esl déjà à l 'ale 2,2-4 qu'il avait recoure en Thtrap. X, 50 S., pour montrer II. ses lecteurs la différence entre les fallx et le8 vrais oracles: en soulignent. la sublimité de l'tglise irij, 'ExxI."I)"1a:.; -ro GIjIor;:) ., 11 détaille pills qu'il ne le lail ici les. marques de respect. dont elle est l'objet et note, en outre, l'occupation par lei ascètes des 80mmela jadis conucré$ aux Idoles. Nolons que le9 exégètes, d(lns leur ensemble, retiennent pour ce verset l'explication figurée et voient dans la • montagne. une image de l'tgll&e ; cf. EustBI!:, GeS 16,3 8.; CYRILl.!: 70,68 D; CHIIY$OSTOMB 56, 29, 1. 16 1.; ca dernier engage même la polémique eontre les Juifs en reJcl:ll1l toute Interprétation qui entondralt la prophétie du temple de Jérusalem (id., 30, 1. 10 s.).
20 SECTION, 13-35
SUR ISAIE, 2,2-3
xo:l 't'6i'l f30w6i'l oô ('TÔ 64tex; fL6'10'l 31)).,0!) ~ x«l rljv (hl 1'OUTo~)e; mO.«l xp«~O':L(frL'I nMY'I)'1 . h 1'«tc; àxpColpd«K xo:l (-roi:e; ùo/1i).,o'i:e;) Mtpole; '"~("IJ 1'0ï:c;) t13w).,oK «vb'Tl')O'IXV xo:l .0.0"/) XfI:rt!pUTt1Ja«(v xo:l ~'1 ô,à: OUO'IW'I «Ù'fOi:e;) 1t'poœtptpOV Otpll1t'tÛt'l. Mt1'à: ô~ ~v -roü O'w'rijpex; ~fLiii'l bnq)(htLOt'l TO fLh lx{tl'lW'I 31.Ù~).cyxToo. 4ttüôOC;), 199 bl ôiôt~w;, 3~ 'rijc; Iil:lJOtlotc; TO xilloc;, xa:I. opwj.LC'I rije; 1tpO'Y1JLtlotc; 'TÔ -rao:;. 'EaxaTaI; (ôi:) ':Yj)Lipa;c; ~! fU"r0: ~v ÔtCJ'n'O'f~~V ml!p&.'1tLOt'l Mytl. OÜ'fW xa:l ô~ 'I(,)~ 'fOÜ 1t'pO«xd-. ~v Yt~p();V 'rije; 1ttVn'JxoO"rije; D.a;~t mpo:.; -, xa:l 0 Oti:oc; &n:60"'1'0).,0e;· cc Il o).,u~p(';l.; xa:l nO).,l.Yrp6nwe;») l~ (c naù.u Ô 6tbç M).~ao:.; TOÙ; 1t'1l't'p«al'l 1'1 TOÙ; 1t'p~, bt' icx«1'WV T[;)V YtfUP&v TOUTW\I b.b."lJatV YjfL!V b u~. )) Ka.. Tj(ouow n' a.ÙTOV 'll'G.YTa. Tb. 19V'Tt, s KCLi. 1TOpE.':'G'OYTOI l.a.ol 'll'oÀÀo' KCLl 'poûa lv . 8t:ûTl &.'1a.PWI'-C'I f.i.. TÔ Spo .. Kuplou Ka.t 1.1.. TOV OtKOV TOÛ 9f.oÛ ' ICLKWI), Ka.t &.va.yyt:Àf.î T)II-t'l TTj'l Mov a.ÙTOÛ, Ka.t 'll'opcuaoj.lE9a. Iv o.ùTfi, TClÜ1'1X 8~1t').,'ijv ~v !PfL"lJVt~, i>«xupa:.; 81 TO u),o.; OP[;)fLtv . X&V'Tt "(al' ~'1 ·ItpouO'a:).~1L vo~awlUV 6pex; t!VlXI 't'oü Otoü, OpwfUY btt~
il ne désigne pas seulement. la hauteur, mais aUlisi l'erreur qui régnait. aut.refois souverainement. en ces lieux. C'est, en elTet. sur Ics cimes el. su r les crêtes élevées qu 'ils ont. dressé des temples et. planté des bois sacrés en l'honneur des idoles ct. qu'ils leur rendaient. un culte par des s!lcriflees l • Mais, ap rès la M:milestalion de NoLre-Seigneut, la tromperie des idoles a été démontree, tandis que s'ost. révélée la beautê de la vérité; et. nous voyons l'accomplissement. de la prophétie. De plus, par t derniers jours ., il veut. dire les jours qui ont suivi la ManifestaLion du Seigneur. C'est. ainsi qu'il dit encore par l'intermédiaire du prophète Joel; , Dans les derniers jours, je répandrai de mon Esprit sur toute chair. - or cela se trouva réalisé au jour de la P entecôtel - , et que le divin Apôt.re a déclaré: 'Après avoir à maintes reprises et sous maintes for~es parlé. jadis aux Pères par les prophètes, Dieu, en ces JOurs qUI sont les derniers, nous a parlé par le Fils'. , Vers elle arriveronl Ioules les nations, 3. des peuples nombreu:c viendrO /li et diront: V MU, monions à la mon. tagne du Seigneu r el vers la Maison du Dieu. de Jacob j il nous {era connattre sa roule et nous avancerons sur elle. ee passage est susceptible de deux interprétations, eL de chacune d'elles nous voyons l'accomplissement.. Si nous comprenons que J êrusalem est. la montagne de Dieu, no us voyons que c'est là qu'accourent ceux qui ont cru _ ils le font de tous les points du monde _ et qu'arrivent ceux qui ont accueilli le message et. se sont emparés de la
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'2'2 Joël 3, 1 j Aet. 2, 11
'2!> H6br. 1, 1.2
1. Voir auui ln 1•. , ", 350-35'2; 1'2, 6'2-5"
cel!.e IDtorputaUOn de • eolline•• et de • montagn6l' est du rett.e constante ehez Th6odoret (In C/Jn!., 81, 100 AB j ln E~., 81, 1024 B j ln Mlch. , 81, 1160 CD; l n J er., 81, 140 C); ell6 explique en oulre qu'Il tasse tréquemment d6 0 Liban. l'un d61 lymbol68 de l'idolo.trlo (cr. Introd., eh. IV, p . 83 1.1. '2. Le commentaire de J oll 2, 28 el t IdenUqu e : • Or cela reçut j
ouvertement et de façon prt.e'S(I la rkliMUon (..0 dpœçJ au jour cie la Pent.eeôte. (ln Jod., 81, 1663 AJ j DOton. tou!.etola que Tbbxlorel el!.e lei le Lex!.e de Jo51 reprodui t par Ad. 2, 11 avec: la variante. da ns le. demlen JOUI'I 0, tandla que le !.exte exael_ celui qu 'il commente da ns J061 - est le .ulvanl : • Et Il arrlven ,pm cela ... (X41 b-nr., IL-=-n\ 'l'1I.Îi'n:<) ' . 3. Dans .on commentaire d e l'Êpllr~ /JIU: Hlbr~U!I (8'2,677 CO), Tb~odol"llt ne commente paa lei mot. • en cel JOUI'II qui .ont lei dernJel'l o.
BénédictÎon qui a pris là son germe 1, Si, par ailleurs, nous affirmons que les };:glisee répandues partout. sur terre et sur mer sont. la Maison de Dieu - sur la foi des paroles du
divin Paul: ,Sa Maison, c'est. nous, -, dans ce cas aussi il est possible de conslat.er la vérité de la prophétie : car l'Sglise de Dieu occupe une position écialanLe eL les nations abandonnent l'impiété qui régnait jadis en souveraine pour s'approcher d'clic ct recevoir d'clle la lumières.
Car de Sion $orlira la loi, dia parole du Seigneur de J~ ru$alem. 4. 11 .era d u Nouveau Tulamenl. l'arbitre des nations el il confondra un Loi nou vene peuple nombreuz. Ils m'étonnent ceux qui persistent à compre ndre ce passage d 'une autre manière et. qui croient. que ces mols prédisent le retour de Babylones. Anno~
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37 x&vn N"'R : xa~ KND .. .. 1 SB Bru.. N : ) K D 4'2 ~ ~ KC : =p' «Ô'riÎC NE 1 46 hu..,Atw KC: +TO(W'/ N 38 IUbr. 3, 6
pèlerlnlge. ... Jérullll lem en $Oullgnanl leur univorAlIU! eL l'cmpru. le me n~ (O'IM'pq,,") d e. Rd.tles. Dana la Thûop . X. 1;>2, Th6od0rel n'u.lmlLe pu ouverlement. comme Il le tait iol • • la mont.agne du Seigneu r .... Jérulllllem, malll se contente de l'int.erprtta~ion donnte plu. haut (In I l .• '2,9-10) relative lia po&llIon éclatante de 1'!%llse. Nêanmol ns. lei lermes d.ont il se IOrt pour montrer l', mux des Rd~le. aur le. IKImmetA des mon tagnes (~ lI'/lvmx66c:.. t"",ptovn:u;J ne IOnt pu talUl parent6 avec ceux qu'il uUllM pour ~voquer ce. pti~ rinage. l Jérulllllem. CHllnOSTOMI!. . .lUI abandonner la pol~mique anU-julve, entend. également le veMlet d e la convel'llon des Nation. et de leur venue en pèlerinage lI. nrusalem (5ô. 31,1. '26 •. ). '2. Comme le note P . CAN IVET (HU/Dire d'l'ne enlrepri.e.... p. 60). l'Interpr~taUon donn6e dan8 l' I n l, .• par le bial. de la r6Mrence • S. Pau l, ,'enrichit serulblemeDt par rapport Il celle de Thû"p. X. 5'2. P. Ca nivet perue que cette ditr6rence d'lnlerpr6taUon • ren'te les pr6occupatlon. du moine. - ICI aldtol .ur les elmes _ • pub de l'~v equ o. soucieux (l e prése nter aux Rd.èle. un clUlclgnement tMo[cr
rlqllO (. Su mulson, c'cst 1L01la .J. Il reste que l'idée tondamentale - le triompho du christi.... isme - ut la Meme danl ln TJlbgp. ct dan. l' tn l,. ct .'y exprime en de, lermes voisina: danl les doux cal, o tglisc. elt entend ue d.an, ton liens le plus lorge et dMIgne une rtallt6 qu'Il nou, parsll dlmcile, meme do.nl 10. Tht1'Oflj.lOU; 1"i)t;: lI'lcrnwc). Que Th6odoret vise plUI d e. ex~tes chrttlenl que lU Juifl. une autre preuve en elt donn~e par le cornmenLni ro (10 MicMe 4. 1-4 : l'cx~g61e n'oll pu su rpris de l'Inter-
4 9 lapai/CV CN' : IaJXlj.l.O'l KN" 1 fil cMljÀoY KN : a~).ov C 1 ri" 00 K : al&. 'na TOimI 06 N 1 55 ':'Y6!-14l;c K : ilYO~1 N
57 Le 1,2
des Julfl qui rapportent la prophetie au rt)tour d'exil de Babylone, car de leur part on doit ,'attendre à tout, mai! s'indigne (OÔ,. «"",.-rov, oMt O\I'rf'IWV-~ dÇlOV clYO:I IlOl 8ol ; c'es t, ICi0n nOUI, une preuve ,upplémenulre qu'lI ~fute alors l'inlorpriLation de Th6od0re en utilisant la méthode hlslorlque pr6eonilee par ce d ernier; cf. l'In l,. de BASIl.1I (30,210 CD) : même refus de l'Int.orprilaUon typologique doublt d'une polémique pnU-Julve. 1. Le eommenulre In Mich. (81, 1761 AB) présente déJII. IIOUI la même forme InlorropUve celte argumentation; • Quelles naLlon., en effet, dea règlona volslnel ou venuel de lolntalnl ttabliasemenl., ont Ipro. le retour d'exil accouru vers le Temple des J ulfa pou r p~uUOn
Z. 4
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Quelles nations ont accouru là-bas après la seconde COll&truct.ion du Temple l ? Quelle loi a été donnée là-bal? L'ancienne Loi, ce n'est pas dans Sion, mais sur le mont. Sinai que Dieu l'a donnée'. Il est. donc bien clair qu'il fait. allusion au Nouveau Testament. : c'est. là qu'il a été donné aux apôt.res d'abord et, grâce à eux, transmis à toutes les nations. Il prophétise que sortiront. de là non seulement. la Loi, mais aussi la Parole: or, tel est. le nom qu'il a donné au message évangélique. C'est. ce que nous enseigne aussi le bienheureux Luc: • comme nous l'ont. transmis ceux qui furent. dl!!! le d6but témoins oculaires et. serviteurs de la Parole •. TI appelle ici. Parole .. non pas le Dieu-Verbe, mais l'enseignement. du Verbe divin'; de fait., le DieuVerbe n'est pas sorti de Sion, mais c'est. dana Sion qu'il a enseigné la vérité. l b brileront leurs éphl pour en faire du lOCI d leurs lances pour en faire du &trpu .. une nolion ne prendra plu. embrasser leu r Loi e ~ ch~rl r la parole qui prend la Ion ellor' Entre queUes nallona ou quels peuple. tro. nombreux cett.o parole a-t-elle 6t6I'arbltre, en dtnonçant leurs mauvallN acliona' . 2. JB.,o.I< CURYSOSTO MII. d.na aon eommenLaire (56,32, l. Il .. ) souligne ~galemcnt co point : _t ~ «:rro 'fOÙ "T6!roU, wV I:~ ~_ '0 yip S.a MCo><Jl:Co>Ç Y6j.1~ t. -nj:o :&IYO:~ .spcl -roir;; 7I"~U; ri'!l;w U6&!]. 3. La dlsUncUon cst néceNul re pour que la propMlle toit abaolumcn~ vralo; CUIIYSOSTOM8 entend 6gnlcment • parolo . dei eDlleignemenli du Christ, mal. una op6rer la même distinction : Mn« ~ll5c~ -ijlliv =PlitnJllOv _.1'jj.l !ca· Tpt&iv (56, 32, 1. 23 I_J. DU reste, en Thb-ap . X, 52, paree que Ka preoccupatlona IJQnt d llftrentet, Th6od0ret n'est pas auul lJQucleux de supprimer l'amblgulU du terme. Logos , : • Ne voyn-voui pu... la foul e, qui amue de partout, proclamant la diviniU du Logo. qui l'est manlfeaU (t7l"~viv=J à Sion 01 tlmb rulanL la Loi qui Il retenU de Sion> (SC 57, L. 2, p. 376J ; Ici, toutefoll, on ne doit pu faire d' ~~ca un synonyme d'b.0cn06pcj1'"l"1(0 comme cela est fréquent daTlll notre commentaire.
C : 69- 74 ~ - 6y«6c:iv N : 65-S7 ~l - 36yIA"TU 65 TŒÜW; K : +3l N 1 69 _1 CN : +-roü Ka 72 .".).o~ C : ) KND tivœ Ni l 74 mWr.1 K : +'t'Ot.; 'I
1. L'dxolou6i1:l 6wnt une. des reglel tondamcnlalu de son interprit.tlon, Théodorel continue dll retuler d 'appliquer Cil passage, mfomo Il Utre de 1 ligure l, lia période qui l ulville ro lour de Babylane. L'o rgumenlalion déYC10pp60 dan. l'In Mich. ell idenLique, ma l. prbentée dans l'ordre Inve ...e ; Théodorel y lait 6lot des nombreux confilt.s qui ont appos61el Juirl /1; leun proche. yol.ilUl (S I , 1761 AB) avant de noler la luprémolie de Rome lu r le. aulre, na lionl el lu blen taU.• dll la • Pax Romana. (id. , 1761 CD). C'ut d~jl le sch~m. .ulvl en Tlttrop. X, 53-54, d'oCil1 polémique cont.re.les lenanla d'une Int.erpritation vélénrwlamenlaire est toutetOLe Ibsenle. 2. cr. In Mich., 81, 1761 CD ; • Ayanll 'établiuemenl de l'empire romain , leI naUolUI le dreualent {tmtva.~voJ friquemmen l ICI unes contre ICllut/'el, car le pouvalr royll 'tall morcelé entre cbaque naUon ('t"ij~ [l«oWitccç IUIUP""lé:v')<;:). Maie laraque la souveraineté tul 6ehu tou t enli~re , Rome eL que le pauyolr royal détenu par cha que nation eul H6 fu pprimé, lan d e la ve nu e de notre Sauyeut, u ne protonde pa Ix .'~lendillu r III mande enlier de telle. sorle que lu
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conlre une autre l'~pie el l'on n'apprendra plus à guerroyer. Nous ne découv rons pas non plus que ces faits se soient. produits après le retour de Babylone! : des guerres mutuelles avaient lieu dans le monde enLier, car le pouvoir royal était très morcelé et. les rois de chaque nation se soulevaient. les uns contre les autres. Mais, au temps de la Manilestation de notre Dieu et Sauveur, l'empire de Rome alteignit son apogée i cet. empire mil fin aux nombreuses royautés avant. de s'adjuger le pouvoir universel. Les nations soumises à cet empire n 'ont donc plus utilisé les unes contre les aulres les machines de guerre et tous (les peuples) jouissent (désormais) des biens que procure !'a!;ricullure' . Mais la dissension était. jadis si grande qu'hrac! sc trouvait divisé en deux, qu'il se dévorait lui-même' et que dans un seul coin du monde, ou plutôt dans une seule province - je parle de la Palestine - , Allophyles4 , Moabites, Ammonites, Iduméens et Amalécites taisaient C'lInpagne les uns contre les autres'. Mais, J'incarnation de not.re Sauveur a mis fin à tout cela. Au temps même où la Vierge allail entanter naUolUI ne ma!'1;balenl plui l'u nll conlNl l'outre, moLe qu'en ral,on de la p,lx dlJpena~1I par Dieu, les peuples conycrlillllle.nl lin oulU. agricole. lu huLrument.s de guerre, l'adonnalenl ll l'agrÎcullure cl Jouiualenl en loule ~urllé dCl blelUl qu'elle procure.• cr. aunl Thu ap. X, 53-54. Su r l'htg~monie de Rome a u moment dela nawanee du Cbrlst, cl. ln Don., SI, 1308 0 el lon pouyoiruniyersel (SI, 1304 Cl· Danllon eommcnl~irc, CIIRY1IOSTOIolK l'atloc he 6galemont ll montrer que l'hégémonie romaine a mi. fin aux querelici entre nallonl el A rtndre .ezulb!et pour son lecleur lei errela de la Paz Remano (&6, 32-34). CI. ouul Cuu.. u (70, 72 CO - 73 AC ). 3. AlIullon A II;l tcl$aio n du royaume ycn 931 a.C. el Il la luUe qui appoaa le. royaume. de Samarie -lei dix lribul- Il celui de Juda. 4. LII lermll, dalUl II langue. du seplanle, d6llgnc let Phlll,Un8, qui ant donné Icur nom A la Palullne; Yelr infra,ln 1•. , 4, 3&-38; 5,379-384. 5. Cf. Thlrap. X, &3 el ln Mich. (S I, 1761 AB), où l' an a une ~nummtlon de peuples comparable; Laute tais, d alll l'In Mlch., ThèGdoreL ne parle pas comme Ici de leun gucrres mutuelle., mail de loun aLLaquOI conlro ICI Julr.. Ct. encoro ln Er., 81, 1'201 BCi ln Ju., 81 , MW B.
EtTœ 8ctxvuaw, QI; aux Èv\I6~(,)1; IDa xœl ).Lxv 1'I:œpœv6~oo.; 7toÀ\Uu6jUVOI T1Jv ump TOÜ v6~au 8'ij6tv cnrouôy,v lm~t (xYUYTO x)œl T1JV xor.l~V aux UqOYTO 8r.a&fJxYjv, xtd ôt&imu:L N : 88-98 OOThl - drroÙl.ùaovm. (90-92 107 3d"w(IIY
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N : ),1JX'IIl~ K
82Le2,1
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le Sauveur, Auguste envoya, dit (l'gcriture), l'ordre de t recenser le monde entier •. A partir de ce momenL-Jà, les guerres commencèrent. II. se changer en paix; le message (évangélique) prit. sa course sans re ncontrer d'obstacle, puisque les guerres ent.re nations s'étaient. éteintes; ~t., comme toutes les nations él.aient. soumises à une au!.onté unique, c'est. en !.oule sécurité que les hérauts de la vérité franchissaient. les mers et. Ltansmettaient. les enseignements du Sauveur 1• Après avoi r reçu l'ordre de faire en ûhortaUoo ces t.crmes celte prophétie, le prophète adr'UHe exhorte le peuple qu'il appelle, Jacob t au peuple Julf à accueillir la lumière de la vérité; il le fait. de la fa çon suivant.e : 5. Et maintenanl, Maison de Jacob, lIene:! el marchons à la tumilre du Seigneur : 6. car il a abandolln~ Ion peuple, la Mailon d' Jsrall. Il nomme t Maison de Jacob • les descendants de Jacob. Ceux d'enlre eux qui ont. voulu croire, (Dieu) les Q emmenés avec lui, tandis qu'il a jeté au rebut. ceux qui ont. été incrédules. Le text.e prophétique (les) pousse donc b ne plus s'arrêt.cr II. la lumière que dispense la lampe de la Loi, mais II. ilIumiDer leurs Ames II. la lumière véril.able' : car ceux qui s'y refusent. ne j ouiront plus de la sollicitude d'autrefois. Il monLte ensuite que, lout en ne Le peuple Juif se conduisant. pas selon ln Loi, mais et la 101 de Moise en opposition ouverte II. la Loi, ils affichaient, à les en croire, leur zèle pour la déleIlfle de la Loi et. refusaient d'accueillir Je Nouveau Tesl.ament·; il
1. Ce raccou rci biaLor!que, qui répond" un belOln d o . lmplificaUol'l
à dei fins dtmonslraUve. plua qu'. un lOucl d'exactitude, p.uente
naturellement une vllion ton ldhll.s6e de la réalllA; maia il re'la vrai qu e ]'unIOcallon du monde connu aoui ]'autorll6 de Rome a racHilt I ~ dHfusion du chrlat iani~me. 2. La lumihe \'~r11able, Le. le Chri.!It et !u enseLguemenu dans !~ )'.T . ~4-:.! }~~ a!.=~.?C ~~ 'l'j)?")UIj.} :.!. !:'l::.'_"'!~ >:;:~ !..l v..1 ::.~
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de la Loi monlque par rapport" la Loi de ]'~V8ng\le; ln IhIn., 81 1484 BC le nerlflce d e la Loi n'eaL que l'ombre du .acrll1ce v';'Uable, le' Chrllt. CYRILLII (70 ,76 BC) voLt aues! dans le venet une m\·ilatLon. paner de la lettre liIla vtritt, du type"" rhlbation, .!t r ()~r-! .. la lumitre. ::. :-::: ~ I!~r:: ~Q==
200
SUR t SA TE, Z, fHI
Ta ûr.' «ù-r&v TO~(lU'Vor;) • · On h . ... À1ÎCJ'&r] ~'s: TO Q.",,' ôpx-iiç
enseigne ce qu'ils osaienL fai re: Parce que leu r pays, comme à l'oriaine, s'esl rempli de praliques diuinaloiru, au ~me IiIre que le pays des Allophyles, d qu'en gralld nombre des enfants ilrangers à leur race leur sonl nu. La Loi interdiL claireme nL l'un cL l'autre: de se mêler li des étrangers et de conclure avec eux des alliances, comme d'avoir recours aux présages l • Pourtant, ils ont transgressé l'un eL l'autre précepte. 7. Leur pays s'ul rempli d'argenl el d'or el leu rs Irùors ~Iaienl sans nombre; leur lerre s'ul remplie de chevain d leurs chars ilaienl sans nombre. La Loi divine interdit de meLtre sa confiance dans les chevaux et dans la puissance que donne la richesse : t Tu ne const.ruiras pas, dit.-elle, des chars et. t.u ne mult.iplieras pas Les chevaux .• Or, elle laiL ceLle int.erdiction pour qu'ils ne meLLenL pas leur confiance dans leur propre puissance, mais pour qu'ils aLt.cnùent. patiemment. l'assistance dc Dieu. Dc la même laçon, le bienheureux David s'écrie à son Lour : , n ne se complaira pas à la vigueur du cheval et il ne trouve pas son plaisir aux j arrets de l'homme' ; eL encore : ,Car ce n'es t. pas à la force de leur épée qu'ils onL conquis le pays, ce n'esL pas leur bros qui les a sauvés, mais La droile, Lon bras et. l'éclat de ta lace, parce que tu as mis en eux La complaisance 1 ; eL, à une aut.re reprise: , Car je ne meLtrai pas mon espérance dans mon arc, eL mon épée ne me sauvera
pas .• 8. Leur pays s'ell rempli d'idoles, œuvru de leu r5 mailU; ils 5t sonl proslernis devanll'ouvrage de leurs doigts. Il s'est largement. moqué de leur déraison tout en les accusant. 1:1 crainte de voir l'Idolll.l.I"ie s' inlroduire de cette mani~re dans la l''Illigio n juive et un. doute aUMI le désir de préserver la puret' d u llal'l( en IOntla (.;IUle (et. Hm. 9, 1 1.1. Quant aux pratiques dlvinltotre., elle• .ont tliquemment condamn~es. ce qui prouve leur pe..ltlance: E$. 22, 17; Ltu. 19, 31 ; 20-27; Dwl . 18, 10-11 . CYRIt.t.. (70,77·80) Inlille longuement 11,11 aussi lUt les manquemen\.l dei Julb • la Loi.
d'impiété: les œuvres de leurs mains ct. de leurs doigts, voilà ce li. quoi ils donnaient. le nom de. dieux . et rendaient. le culte divinl! Puis, de nouveau, il déplore le changement. qu'a subi leur dignité: 9. Le mor/el ,'eslabaiuiell'homme humilii : non, j e ne leur pardonnerai pas. De fait , celui qui a été formé Il l'image de Dieu et. qui a obtenu en partage l'autorité sur tous les êtres de la terre, sa st.upidité l'a fait. déchoir de sa royauté; alors qu'il devait. posséder les bonneurs, c'est. lui qui accorde son respect. aux créat.ures de ses mains en s'inclinant, en se prosternant. et. en courant. se placer 10US le pouvoir despot.ique des démons1• Eh bien, dit.-il, loin de détourner mes regards de ces agissements, j'en châtierai les auteurs pour leur impiété.
suivant. la nat.ure des châtiments : ",~ 10. El maillietlani enlre: da", lu men~ pu Rome rochers, cachu-vous dans la terre loin de la face de l'ipouvanle du Seign eur et loin de la gloire de , a force , lorsqu'il se lèvera pour faire trembler la ferre. Par là il prophétise la guerre menée par Rome: II. l'approche de cet.te armée, ils allèrent. pour la plupart. se cacher dans les montagnes ct dans les grot.tes qu'elles renferment.'. Il. Car le3 yeux du Seigneur so1l1 dans la hauleurs, landia que l'homme vil il terre; fa hauteur des hommes ,era abaissie,
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,
Lu chaUments
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2. Cn po uag6 montre bien que l'Idole n'~lt que l'él6mcnl matériel et visible par lequel .'exerce le pouvoir de. démons ÙlvLtlblos. 3. TUodorcl, comme EU.tUB ( GCS 19, 1 l,J, rapporl.B le vnnellia guelTe men~e par Rome conlzoe lei! J Ulff e ll'enund au sens lUtAnl propre; U elt poulble, d u relle , qu'Il lB souvienne de FU.VIUf JOs/lPIlB qu i mentionne. pJusleul'll reprhe. cc. grotl.B. otl les Julf1 - et JOléphc lui·mlme - aUaient partais chercber "'tUg6 (Bd/. Jud. III, 7,338 1, · 8,3401.). C aRYlo'TOMII, en ",vanche, recourll l'exptieaUen Jlgu n!e: l'invltllllon • III! cacher dans la UITe n'ut qU 'UDO manién do d ln qu e la eel~n de DIeu ,'a ball.ra IUt OUX d o raçon IlIIIupportable 156,37, J, 33 t.J.
204
Z' SECTION, 1.4.6- 1611
U('vn· Ot
't"iji (J6l~pl 7t(xpl1)'t'I'o!ÛV~ xa.l ful;oVIXWo; llÔ'riji nf>oaSuAty6fW1ol ,-n 1tdpq. fUt-611'10V'tOU T'ii.; ipUU&W<; Tb ÔtoX!popov x«l on ô fÛY ~(JTtv G·~tMOÇ
CL y ôp !pl)O't ICUp(OU Iaj3Gw9 'll"opGv'"ncu ~'IrI1l'6.VTa. ô p p~v KOL U1I'!PTÎ+a.VOY Kat lm. .ana. û,,",,",OY K(ll. IlIT,[WPOV, "'fI."pq.
elle Seigneur sera seul aolU en ce jour-lâ. Ceux qui, dit.-il, tournaient en dérision le Sauveur lors de son séjour s ur la terre et qui s'adressaient à lui avec arroganee 1 apprendront paf expérience la différence de nature qu'il y a entre eux: Lui est très haut, puisqu'il est Dieu, tandis qu'ils sont • terre et cendre , selon l'expression de la divine 2criLure. 12. Car, dit-il, le jour du Seigneur Sabaolh arrive conlre loul homme orgueilleuz el arroganl, conlre lout homme haulaÎlI el fier: il! seront abaiuis. 13. (11 arrive) conlre IOU8 les ûdre8 du Liban qui 80nt haul! el superbe8 el contre loul cMne de Basall; 14. (il arrive) contre Ioule monlagne ilevée el Ioule colline élevée, 15, contre toul rempart Meut el fOuie tour élevée, 16, contre loul uaiueau de la mer et lout 'peclacle dt beautt qu'offrent les uaiueaw:. 17. Toul homme sera abaiué el la hauleur des hommes tombera. ù Seigneur 8era 8eul ezaUt ell Ct jour-Iâ. Lorsqu 'à la suite d'une at.taquo les ennemis sont. devenus les maUres, ils ne se contentent pas de faire pêrir les hommes, ils rovagent. encore la terre, coupent. les arbres, appliquent. cont.re les murailles des macllines de guerre ct., devenus souverains sur la mer, ils empêchent. le commerce ma rit.ime. Or, Leut. cela arriva en même temps aux Juifs, lorsque J'armée romaine eut. lancé contre eux son at.t.aq ue l . Pourtant., si l'on veut. comprendre de manière figuréeS - par. chêne .. ceux qui t.irent. orgueil de leur force physique, par . cèd res. ceux dont. l'empire est florissant., par 1 vaisseaux .. ceux dont. l'intelligence est. vive - , et. procéder de manière identique pour les autres termes, on découvrira que de cet.te façon aussi la
K
149 Gen. 18,27 1. Cf, lupra, l , 90·95,
2, J::vocatlon traditionne lle de la guerre de 'iège à 1'6poqua romaine, en rofOrenCIl 1\. la campagne de Vespasien et de Tilus eont~ Jèruaaillm, Souvenir poasible de FLAVIUS J OSbllR, qui relate 1. blocus de J éru!-:l lem d6cldé par Titus après sa tenla li ve Infructueulll contre l'Antonia (Bdl. Jud. V, l'l, 491 1.) el qui mentionne Il plusleuR
,
reprises 1'6I.at d e d mla lion de la ca mpagne juive aulour de J 6rutalem, d.Q nol.:tmmenl:lu déboisement J'Our let travaux d u siège (Id. V, 12, 523. V I, 1,5·8; 8, 37~ ). 3. L'lnlorprolllUon flgur6e cal mromenl pr6a.enlée par ThOodorel comme une néeeullé ou un impératif; elle n'IIBI SlIuvenl qu'un autre moyen d'atteindre la vérité de la proph611e aprils l'élabll!s&menl du lens liLtOr3\ Illstorique. Euaba: (GCS 20, 6 •. ) et C U"YSOlrOI... (56, 38, l, 30 .,) le contenlent Ici de l'explication ngur6e.
182--187_1 -1fII1l1 N ; 182-187 _1 _ mJpl 182-187 _1 - nupl CN : ) K 1 182
-riia3, C ; 'MÎlT'!)Ç "te fLtr-> N
207
prophétie est. vraie. Car rien n'a eu d'ut.ilité pour les Juifs au moment. de la guerre 1 : ni un excellent. général, ni un conseiller avisé; aucune utilité ceux qui tiraient. fierté de leur richesse, aucune ceux que la puissance rendait. ran· farons ; mais t.out. a 6té semblablement. confondu et. c'est seulement. du Dieu de l'univers que s'est. mont.ré le pouvoir. Du temps, en effet., où il prenait. soin d'eux, ils l'emportaient. avec fa ciliUi sur tous; mais, du jour où il les a dépouillés de sa sollicitude, ils sont. devenus pour tous une proie facile. 18. E l loulu lu créalion. ch leur. Fm du riJDe main., ils lu cacheront 19. aprù lu des Jdolu alloir transporUe, dan, le' grollu, dans les an{ractuosité, de, rochers el dan, les lrou. de la lerre loin de la {ace de l'époulJanle du Seigneur el loin de la gloire de sa {o ree , lorsqu' il 'e Uuera pour {aire lrembler la lerre. De cclLe prophtlt.ic tlglliement nous n'Ions contcmpl6 la v6rilé. De fait., la plupart de ceux qui 6t.aicnt esclaves de l'erreur, à 111 vue du pouvoir que prit III piété , cncMrent. dans des groLtes et. dans des antres les dieux qu'ils ado· raient; mais on les prit sur le fait. : ils en retirèrent. la honle; quant à leurs idoles, les enfants de la piéUi les livrèrent. au feu l • 20. Car , en cc jour-M, l'homme jû/cra ses idoles d'argenl il, lu onl {abriquéu pour ew:·m~mu en lIue d'alÙJrer de vains objels el du chaulJu· .ouri, - , 21. pour enlrer dans les lrous de la pierre dure el dans les an{radu rr lilés de, rochers, loin de la {aa de l'épouvanle du Seigneur el loin de la gloire de sa {oree, lorsqu'il .e Uvera pour {aire lrem bler la lerre. Il a dit. la même chose de façon différenle. el d'or -
1. Il faut, aemble- t-U, rapproeher ce pauage du eommen... Lrt
d'llafe 3,1 (2,232 ',J, oi! Thêod oret en .'appuyant 8ur Flavlu. J oa6phe êvoque l'êtat d'abandon daru lequel .e lNIuYalent lel Jui f. au moment du II~ge de J êruaalem par le. Romo lns, en dêpi t du t.lt qu'il ne nie pal lei, comme il le lait Ill, la pré&e nee d'un bon gênt ...1 ou d'un bon conseiller, mais DOt.e aeu lement leur Inulililê pour lei Juil'.
2. Au v· 1., on atsille aux dernièret deslruction. d e. INlnclualret el de. idolea du paganiBme. Théodorel a 6t6 U:moin d'aetel de eetle ruture, co mme le prouve iel l'emploi du • DOU I . (~) et plu. bal (2,196) l'expreu lon de • U:molns oeulairu . ; ef. mime d6veloppcmenl ln T hirop. X , 58, mals TUodoret n'y lalue p u enlendre comme Ici qu 'il Il êl6 I,6moln de 8(lmblablel laila.
Ces prédictions ont. trouvé leur accomplissement après la Manifestation de notre Dieu e t. Sauveur, et nous en avons été pour notre part témoins oculaires. Il vaut la peine, tout.dois, de déplorer l'ampleur excessive revêtue par l'erreur, puisque des hommes qui avaient fabriqué des images de vulgaires chauves-souris donnaient le nom de • dieux . Il ces images l • C'était Il des aveugles qu'il comtenait de déifier ces animaux! car les chauves-souris fuient la lumière pour chercher refuge dans les ténèbres; de la même manière, ils refusaient de voir la lumière de l'inLeUigence pour chérir l'obscurité de l'ignorance. 22. Reliru voire con(iallce il l'homme, parce qu'il n'a qu'un souffle en ses nari/lu: il oombien l'estimer dam ce cas? Nous avons trouvé ce passage ajouté avec des astérisquesl . Le LexLe prophétique inviLe donc non seulement Il fuir l'adoration des idoles, mais Il apprécier aussi la nature même de l'homme et b. ne pas mett.re s a confiance dans sa protection. C'est que , dit-il, son existence tient à sa respiration : qu 'on l'interrompe, on lui enlèvera l'existence. Les propos tenus par David r<:ssemblent à ceux-là: t Ne metLez pas votre foi dans l'homme, dans les fils des hommes: en eux point. d e salut. Son souffie sortira de lui eL il retournera ft sa poussière. En ce jour-Ià périront !.ouLes &eS pensées.•
3. 1. Oui, uoici que le MaUre Sei· C : t 96-202 6p7)VJjCf"'1 -
N : 194-196 'ttlir.à. 'l',,,iho. - ",àw\j
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1 205-214
194 Tœm K: rni>.l'I 'l'Q. ",ÙW N a ~ K : 8è N a 197 hl KC : ~ &'l'I N 1 201> TœÛTor. npoO'{a ) K)KdfLfi'" K : 8.J.o _1 ~':Ù «a'l'tplCJ>r;"''InpoO'{:n:poo' > NP 0") N·")l«t;.r.cvo:. Tœiml N U«a'\'Cpknr....v KN : +n"'p' Mov;: y&.p GÔX CÔptaxcTor.l YCYP"'!LfLho~ K mg. 1 211 Itclt ol8.r.'\'C N'E: 1tC1
TIl'l xoiN K : ,7;'1 yij~ N '21 1 P •. 141>, 3-4 1. Ct. Tlttrap.
x,
508 :
Gut" Il cblluve·aourill, Thtodorel parle de
gneur Saboofh retirera de Juda et de Jérusalem l'homme (orl et la femme (orle; ln ressources en pain el les ressources en eau; 2. le géant, le forl el le che(; l' homme de Jérusalem par les Romains
mouches, de repUlu, de Icorplons, do quadrupèdes (et. ibid., nole 2). Dans lour commenlaire d'I ule , CURYlOSTONS (56,39, 1. 27 1.) el S .... n.1l: (30, 277 AB) èt.9bllssenl tous d eux un parallèle entre la nalure el le comporlcment dei cha uve"lOurit et le. agisscment.a d es démont ennemb de la .Iumlm o. 2.. Sur la prmnce d'uU,rltques d.na le texlc biblique uUlIN par Theodorel, et. I nlrod., eh. Il, p. 43.
d'arme, le juge, le prophile, le magicien el le uieillard; 3. le chef de cinquanle el le con'eiller admirable, l'architecte avis~ el l'auditeur intelligent: 4. j'~lablirai sur eux de' jouvenceaux pour tire leuf$ chefs, el des plaisantins r~gntron l .ur eux. Ges fails aussi leur sont. arrivés à l'époque du siège que firent. les Romains 1• Gar, lorsque Sennachérim fit. campagne contre eux, ils avaient. pour roi le pieux l!:zéchias, pour prophète le t.rès remarquable hale et des chels dont la piété était la parure: de tait, loin de supporter sans en être affectés les paroles blasphématoires du roi, ils ont déchiré leurs vêtementsl . Lorsque Nabuchodonosor à son tour les a assiégés et réduits en esclavage, ils avaient pour prophète le très admirable Jérémie, ils avaient le bien· heureux gzéchiel et, en outre, le très divin Daniel; Ourin, ms de Samaios vivait aussi à la même époque. En revanche, lorsque les empereurs romains firent la guerre contre eux, ils n'avaient ni rois ni généraux capables d'organiser convenablement l'armée, ni conseillers parés d'une vive intelligence; ils n'avaient que les organisateurs de la révolte, des hommes impies et. souillés de crimes; l'hist,o. rien Josèphe le ropport.c clai rement.~. Ge sont eux que le prophète appelle. jouvence.lUx t et. surnomme, plaisantins t parce qu'ils prennent. plaisir aux révolutions et le jouent. de leurs 8uje18. D'aulro purt, le terme. j'éLablirui sur eux. est. employé en vertu d'un tour de langue propre à l'~crit.ure; la divine J!crit.ure Il cout.ume, en efTet, de nommer le consentement de Dieu d'un nom qui fait croire
auvqc:.p1)
222,.223 ....t - =),")~xkw KC : ftÙTâ. TC ~~~ .... t () NI) 0IlG6!t~ xœ'td. TIr- ' P~~~ l'CO),IOpl.0u61œ .. rapporler la propMUe li. la eonqu&le romaine el ju.tille son inlerprèt.ation en roeourant 6. l'examen hlatorlquo du ral13, pour bien
montrer qu'aueune aut.re Inlerprèlallon no rend eompl.e de 1. propMtJe.
211
2. Cf. J,Me 36, 13 1. e~ 37, 1 1. 3. La rMêrenco 11. Fiaviul J Olèphe elt vague, mal, Th éodo re~ tait sans aueun doule allusion 1). Jean de GischDla, chet dei Ulotel et .. Simon Bar Oioru dont JOlb .. !!: nole avu 11l31.slance l'imphHé e~ lu crimes (Btlt. Jud. IV, 9, t>S8-t>63; V, 10,432-438 ; VII, 2, 32; 8, 263,266) aul.Q.nt que let lutle' Int.elUno. - 8~~1~, 2, 243 - (id., I V, 9,503-513; 566-S83; v, 1,1 _38; 3,93-105; 6,248-257). Voir auasi in{ro, 2, 251-254 e~ ropprocher de FI.. J O,t.P IIIl (id. IV, 3,133-134; 139-142; V, S, 439-441 ; 13, S27-S33).
II son action di recte ; or, il est. évident. qu'il ne les a pal élu8 personnellement. (dans leur charge), mais qu'il a consenti, alors qu'il pouvait l'empêcher, li. ce qu'ils soient. en désaccord ' . D'autre part, Symmaque et Aquila ont. traduit, géa nt.. par , courageux t, Théodot.ion par , fort. t ; quant. li. , magicien ., les trois interprètes l'ont d 'un commun accord t.raduit par ,devin •. Puis, de maniére plus claire, il expose en détail la révolte: 5. Le peuple en uiendra ata mains, hamme contre homme, et chacun contre ,on uoi,in; le jeune galF'n frappera le uieillard; el l'homme ,an, honneur, l'homme couuerl d'honneurl. De fait, ces gens-là ne tenaient pas la vieîlles8e pour re8pectable et. une haute condition, due li. la naissance ou li. la richesse, ne leur semblait. mériter aucun égard ; mais les gen8 de rien 8e révoltaient cont.re les puissants et. les jeu nes geml sc moquaient. des vieillards. 6. Parce que l'homme ,a isira son (rtre ou le parenl de son ptre en di,anl: Tu as un manleau, .ois noire chef el que ma nourriture cUpende de loi. Il y au ra , diL-il, une si grande pénurie de chefs et un si grnnd déso rdre s'emparera d'eux, qu'ils confieront le pouvoir même aux premiers venus. Tous penseront, pourtant, qu 'il faut. fuir le pouvoir, au point. que celui qui est. appelé à l'exercer dira: 7. J e ne serai pen le chef de ce peuple: il n'y a dan, ma maison ni pain ni manleau; je ne ,uai pas chef. Et., pour mont.rer la raison de cet.te alt itude, il li ajouté: S. Parce que J érusalem a été abu//(iol/I/ ee. G'e8L-à-dirc : elle a été délaissée el ne jouit. pa8 de la Providence d'en haut. El que Juda ,'es! effondrée ,
x~)),Üa(l(L ôuva./WIOo;
ôL(Ot)(JTCIlO'I4{'w otÙ't"Oùç GVVt;{6lpl}a&V. T ov ~OL y tya'ml o :EÙIl-v.«lOtO!ÙV XOlt,)· Ax(uÙl() Il: dvôpttOIl Il, ,) Sè 0t03O'fû.Jv 2.5 (( laxOo\l't'1X Il ~PjLij\ltoalX" . TOY St
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1. L'lIxpllcaUon pat 10 tou r hébreu (1!t...1A"I) s'impoBil .1 l'on veut
priBllrver la noUon d 'u n Dieu" la 1011 JUlte et lout.-puisaant ; d. ln E:., 'il l, 8'U A (Diou RII met pal dans l'llffeU r, mais permetl'Ilffeur). Du retlAl , Th~d onlt note ,ouvllnt qu e Dieu respocte III libre arbitre de l'homme (e l. In(ra, p. 'l13, n. 3).
1
214
2° SECTION, 2se.28tl
SUR ISAIE, 3,8-iO
a-rrxaua;ouaa.. Kol vl y (Aw)aaQI o. ÛTWV ...."èL '!l'pOS Tèw "'''PlO'' 0'1I't:1.80ÛYTt:S.
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puisqu'elle était. en révolte cont.re elle-même. Paru qut ttUrl languu (parlent) allee iniquilt al qu'a l'égard du erutiglltmtnls du Seigneur ill sonl incrédulu. Voilà ce qui leu r est arrivé en raison des paroles blasphématoires dont. ils ont usé contre le Sauveu r, lorsqu'ils contredisaient. ouverlement. ses enseignements divins, C'tsf pourquoi mainfenanl leur gloire a éU abaissée 9. el la hon/e qui couvre leu r vi3age a lémoigné conlre eux: ltu r p~ché, ils l'onl publi~ el mi3 en lumitre , comme Sodome. De nouveau 1, il leur rappelle cet.te parenté de mœurs. Et., de fait, au début de sa prophétie, il les a n ommés. chels de Sodome t et. peuple de Gomorrhe t . Ici, c'est à l'iniquiLé de ces peuples qu'il compare leur prévarication, non point parce qu'ils ont accompli les mêmes actes qu'eux, mais parce que, tout. comme on a proclamé en tout lieu, sur terre ct sur me r, l'histoire dramatique de la licence et. du châtiment de ces peuples, leur impiété est devenue à son Laur une évidence pour tous les hommes. Il indique, du reste, plus clairement la nature de cet.Le impiét.é : MalMur à leur âme, parce que c'esl contre eux-m~mts qu'ils onl pris une déci,ion perverse, 10. lor3qu'il, onl dil: Ellchaînons fe Jus/e, parce qu'il est un embarras pour nous. Il Ml possible dans Ics saints Évangiles de tro uver ces paroles d3ns la bouche des Juils. Caiphe Il dit, en efTet, à ses semblables: • Vous n'y enLendez rien et vous ne comprenez pas qu'il est de (votre) intérêt qu'un seul homme meure, pour éviter que le peuple t.ou~ entier ne pêrisse. • • Quant aux pharisiens, ils prirent. à nouveau conseil, pour décider commen~ ils le mettraient à mort.•
- _pr((w Il 296-298 ",a - 8pt~TQ;' 1 299301 'WO"aih« - !'(lU ft 302-307 WmUOa - d
io~a,
217
On pourrait t.rouve r encore bien d'aulres paroles identiques à la lect.ure du récit. que fonlles divins Évangiles l . Ils mangerolll donc lu fruils de leurs actions. Car les fruils sont. semblables aux semences: celui qui sème du blé moissonne du blé, mais celui qui sôme des épines aura des épines pou r récolte 2• 11. Malheur au criminel: la perversité sera son lot conformément à ses aeles. Il a redit de façon plus claire ce qu'il vient de dire et rendu un juge. ment général: tout homme, ditril, qui use de perversit-é recueillera le salaire qui y correspond.
Après les avoir menncés de tant Contre prêtres d C ch"aliments a crreux, il montre d e et lesleschefs nouveau sa bonté; il le fait par l'emploi du terme qui souligne la parenté' : 12. 0 mon peuple, I)OS percepteurs glanenl sur voIre dos et les exaeleurs régnerollf sllr vous. Il me semble qu'ici il accuse les prêtres
et. les docleurs pour enseigner ccci au peuple: ce n'était pas le soin que ces derniers ont des âmes qui les poussait il. détourner le peuple de prêt.er attention au message divin, mais c'étaient les premices qu'on leur pr~sentait ct les dîmes qu'ils exigeaient en vertu d'une obligation qu'ils avaient imposée·. 0 mon peuple, ceux qui vous disent heureux vous égarenl el bra,lilIcnl le chcmÎlI qlle suivent vos pas. De fait, en les exhorLanl il pers~vérer dans l'observance de la Loi et en appelant heureux ceux qui agissaient de la sorte, ils ne leur permett..1ient pas de courir vers le message du salut.
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1. A la différence d'autres exégètes, Théodoret ne mullipUe pli les citations, par gollt de la eoncision, mais aussi pour Inviter son lecteur à une reeherehe peraonnelle; cf. Jn E~., 81,936 B.
2.. Expression proycrbiale
~
rapprocller d e Gal. 6,7; M(lUl,. 7,
18-20; 12,33 ; Le 6,43-45. 3. cr. supra, Jn J8., 1,76-80. 4. L'inlerpr~LaUon de TModoret ct de CYRILLE {7D,ID9 O· 112 A} csl beaucoup plus proche de celle d'EustoE lGCS 23,1 5 J.} q\l~ de celle dn CIIRY80STO).lE (56, 47,1. 22 s.) qui ,'en lient davantage au sens littéral; scion lui, ccux qui sont mis en eause sont ICI voleurs, le I avares ou du moins les colleclcurs des impôts. Sur eetu eceusation de eupiditO portée eontr~ tes ehefs elles prêtres, cf. infra, 2, 332-335.
218
2° SECTION, 312-331
SUR ISAtE, 3,12-15
cL; )«ltpô." yt'l0/U'l0li 1U4~l)v htt~tt TOr.. 8q,o~otli' 'fO:r.. y
Bn outre, la louange décernée sans opportunit.é est. généralement. dommageable pour ceux qui en sont. l'objet. : enhardis par les éloges et. Il. la pensée qu'ils ont. conduit. l'ensemble de leur vie avec d roiture, ils ne courent. pas avec la même ardeur vers le stade de la vert.u. n indique ensuite qui sont. les percepteurs et. ceux qui disent. le peuple heureux: 13. Mai" maintenant, le Seigneur oa s'inslaller p<Jur juger el il fera leoer son peuple pour le juger ,- 14. le Seigneur en personne enlrera en jugement aoee lu anciens de son peuple el ses chefs. Le juge, c'est. le Seigneur de l'univers et il exigera de ceux qui se sont. v u confier le commandement. et. remettre le ministère de l'en· aeignement.le châtiment. de leur prévarication à l'égard du peuple. C'est ce qu'il a enseigno aussi par l'intermédiaire d'Jhéchiel l'inspire : .. Je vais juger, ditril, entre le pasteur eL le troupeau. t Ici également il s'adresse aux chefs en ces termes: Dites-moi, pourquoi auez-vous in cendi~ mon vignoble d pourquoi les pr~mices offerls par le pauvre sonl·ils dam uos maiso!!s? 15. Pourquoi comme/tu-vous l'injustice à l'~gard de mOI! peuple el d~shOlloru·vous le uisage du humbles? d~clare le Seigneur, le Seigneur du arm~u. Il appelle «incendie. le zèle mal éclai ré... Je leur rends en elTet. témoignage t , dit. le divin Ap6Lre, • qu'ils ont. du tèle !'Our Dieu, mllis c'est. un zôle mal éclaire •. Enflammés par lui, ils crio icn!. : • A morLl li mort.! Crucifie--Ioi. Voilà donc les cn~eigllemcnll! (lue Jeur o nL donnés leurs chels impies, chefs des prètres, pharisiens et scribes, qui n'avaient. pas d'attachement. sincôre pour le mode de vie conforme 6. la Loi, mnis qui en fllisllient. un pr6text.e pour l'enrichir injustement.
- xpo/ld.'tOU (317-320 clUd. - «ÜToÜ~ ll 32~ ~I 1 329-335 i~~O"jI.by - m
N : 316-324 0Ô'r0I -
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- adfnlcn ... 312 ytWIfoC'o'O"; K : yc....s1foC'o'O"; N 1 316 cl'\"œ 3c1xwa. K : 3clllWO"I 3i 31.&: '\"O\i'\"w~ N 1 320 I' l '\"Oüw K : ('.;! N 1 325 Wr<» xŒYn>:00œ K : 'fI\'.;n-œ N 1 329 ilol7n,'f"O"!Ùl'" 3~ IUÙI' KCE : ta'\", &1 4tlrofH.(JiÙI~ chui... MotOOœ - ' N 1 336 3~ K : ydp N
•
219
Mais, puisque les temmes aussi ét.aient. aLt.eint.es de la même jactance et. du marne refus d'obeir que les hommes, il leur toit à Contre lu