Федеральное агентство по образованию Государственное образовательное учреждение высшего профессионального образования Ту...
5 downloads
229 Views
284KB Size
Report
This content was uploaded by our users and we assume good faith they have the permission to share this book. If you own the copyright to this book and it is wrongfully on our website, we offer a simple DMCA procedure to remove your content from our site. Start by pressing the button below!
Report copyright / DMCA form
Федеральное агентство по образованию Государственное образовательное учреждение высшего профессионального образования Тульский государственный университет Кафедра лингвистики и перевода
ЛЕКЦИИ по дисциплине «История и культура Франции» (основной иностранный язык – французский язык) Направление : 031100 - Лингвистика Специальность: 031202 - Перевод и переводоведение
Автор: Аристова Кристин, доцент
Тула 2007 1
CIVILISATION Le pays : 1. Conditions naturelles 2. Protection de l’environnement 3. Population Histoire : 4. De l’Antiquité à la 5e République 5. La France après 1958 L’état et la vie politique 6. Les institutions 7. La vie politique 8. Politique et commerce extérieurs La société 9. Mode de vie 10. Sécurité sociale 11. Enseignement et préparation professionnelle L’économie 12. La politique économique 13. Les principaux domaines de l’économie 14. L’aménagement du territoire et le développement des régions Sciences, techniques, culture et mass médias 15. Sciences et technique 16. Culture 17. Mass médias
2
Le pays 1. Les conditions naturelles : La France, avec une surface de 550 000 km², est le plus grand pays de l’Europe de l’Ouest. Elle a des frontières communes avec six pays : la Belgique et le Luxembourg au nord, l’Allemagne et la Suisse à l’est, l’Italie au sud-est et l’Espagne au sud-ouest. De par sa situation géographique, elle possède deux avantages : au centre de l’Union Européenne, elle est au carrefour des voies de communication. Cet hexagone dont chacun des côtés ne dépasse pas 1000 km s’ouvre, de plus, sur deux mers et un océan lui offrant ainsi des contacts aisés avec l’Europe du Nord, l’Amérique et l’Afrique. Un relief varié. A l’ouest de la diagonale Bayonne – Sedan, le relief ne s’élève guère au-dessus de 200 m. Dans l’ensemble, ce sont des plaines et des plateaux si l’on exclut les abords du Massif Central et le Massif Armoricain. La partie sud-est du pays est marquée par un relief beaucoup plus accidenté. Certaines montagnes, comme les Vosges et le Massif Central, sont de vieux massifs avec, souvent, des volcans éteints. Le Jura, quant à lui, est un massif plus jeune mais peu élevé. La palme de la hauteur est détenue par les Pyrénées et surtout les Alpes avec le Mont Blanc (4087m). La France est très fortement irriguée et quatre fleuves sont à la tête de son système hydrographique : la Loire (1012 km) et la Garonne (575 km), impropres à la navigation en raison de leurs cours irréguliers, et la Seine (776 km) et le Rhône qui ne coule que partiellement sur le territoire français (522 km). Le littoral joue un rôle primordial en France. Ce sont 5500 km de côtes au relief très varié, tout au long desquels se succèdent ports et villes balnéaires. Un climat modéré. Sa latitude, comprise entre le 41e et le 51e degré de l’hémisphère nord situe la France en pleine zone tempérée. Les vents d’ouest y apportent des masses d’air océaniques qui adoucissent le climat. A l’ouest, le climat est océanique : il est humide avec des hivers doux et des étés frais. C’est un temps changeant voyant se succéder périodes nuageuses et éclaircies. Plus on se déplace vers l’est et plus le 3
climat change. En Alsace et Lorraine, le climat se fait plus continental : les étés sont chauds et orageux tandis que les hivers sont rigoureux, les précipitations atmosphériques sont moins abondantes. Le sud-ouest, bien que de climat océanique, a des étés plus chauds et des automnes secs. Le sud-est et la Corse, quant à eux, ont un climat méditerranéen : temps clair, étés chauds et secs, hivers très doux. Les précipitations ont lieu, le plus souvent, au printemps et en automne sous forme de fortes averses. Des vents très forts comme le Mistral et la Tramontane sont typiques de ce climat. Enfin, les montagnes ont leur climat particulier : plus froid et avec des précipitations plus abondantes. La température y descend souvent en dessous de zéro et la neige peut couvrir le sol pendant la moitié de l’année. Les ressources naturelles. La forêt. La France est à la première place européenne en ce qui concerne la surface occupée par les forêts : 29 % du territoire. Cette surface a été multipliée par deux au cours du siècle dernier et continue d’augmenter, surtout depuis la deuxième guerre mondiale. Dans les régions de climat océanique, ce sont surtout des arbres aux feuilles caduques tandis que dans la région méditerranéenne, on observe surtout une majorité de pins. Malgré cette abondance de forêts, la production de bois est faible (33 millions de m³/an). La pêche. Avec 850 000 t / an, la France occupe la quatrième place dans la Communauté Européenne, après le Danemark, l’Espagne et le Royaume Uni. La plupart des artisans-pêcheurs est regroupée en associations. On distingue deux sortes de pêche : sur le littoral pour la pêche artisanal ou en haute mer pour la pêche industrielle. Les dix dernières années, la France connaît de grosses difficultés dans le domaine de la pêche. Les raisons majeures en sont : la diminution des réserves naturelles, la pollution, la concurrence croissante d’autres pays, les nouvelles lois concernant les eaux territoriales. Parallèlement, on note un fort développement de l’aquaculture surtout pour les fruits de mer. Ressources énergétiques et minérales.
4
Le sol français est riche en matériaux de construction (gravier, sable…) et en minéraux mais pauvre en pétrole et gaz. Quant aux réserves de métaux, seule la Nouvelle Calédonie est riche en nickel. Les DOM-TOM. Outre les 96 départements de la métropole, la France possède encore quelques territoires dispersés dans le monde entier. Ce sont des restes de l’époque coloniale. Leur population totale est assez peu nombreuse (1,5 million) mais ces territoires permettent à la France d’être présente sur toutes les mers, la fournissent en produits exotiques et en minerais. Ils offrent aussi de larges possibilités au niveau du tourisme et élargissent considérablement les eaux territoriales françaises. Ces territoires sont, en premier lieu, quatre départements outremer (DOM), situés dans la zone tropicale. Trois d’entre eux (la Guadeloupe et la Martinique aux Antilles et la Réunion dans l’Océan Indien) sont des îles montagneuses. Le climat de ces îles est tropical avec une température toujours supérieure à 20°, caractérisé par une période estivale humide suivie par un hiver sec. Ces îles sont aussi quelquefois victimes de forts ouragans tropicaux. Le département de la Guyane Française en Amérique du Sud est un territoire vallonné presque entièrement couvert d’une dense forêt tropicale de type amazonien qui crée un climat chaud et très humide. Cette forêt est difficilement praticable et donc peu habitée. Sur le littoral se trouve le cosmodrome Kourou d’où s’effectuent les envois de la fusée Ariane. La France possède aussi quatre territoires outre-mer (TOM). Trois d’entre eux sont situés dans l’Océan Indien. La Nouvelle Calédonie est une île montagneuse de forme allongée, entourée d’une barrière de corail. La Polynésie Française est un ensemble de plus de 150 îles, grandes et petites, d’origine volcanique, et d’atolls. Sont aussi d’origine volcanique les îles de Wallis et Futuna et les territoires de l’Antarctique, les terres australes, qui comprennent les îles de Crozet, Saint-Paul et Kerguelen, situées dans une zone de fortes tempêtes et sont utilisées principalement comme bases scientifiques. Ceci concerne aussi la Terre Adélie, située sur la calotte glaciaire. Il faut aussi nommer les unités territoriales administratives, les îles de Mayotte, dans l’Océan Indien, et de SaintPierre et Miquelon, dans l’Océan Atlantique. Cette dernière se trouve au large du Canada et sa population vit surtout de la pêche. 2. La protection de l’environnement.
5
La France, comme la majorité des pays développé, ne mène une politique de protection de l’environnement que depuis environ 25 ans. De 1970 à 1990, la politique de la France, dans ce domaine, consistait surtout en la création d’actes normatifs, la création d’établissements spécialisés dans le ramassage et l’extermination des déchets, le contrôle de la qualité de l’air, l’utilisation rationnelle de l’énergie. Augmentation des crédits. En 1999, le Ministère de l’environnement compte 2550 employés ; son budget est d’environ 4 milliards de francs (666 millions de dollars). La partie du budget gouvernemental destinée à la protection de l’environnement a été augmentée grâce à la création d’un nouvel impôt sur les activités néfastes à l’environnement. La plupart des dépenses gouvernementales sont faites par les organes locaux. Le Ministère de l’environnement et de l’aménagement du territoire préfère les accords et les mesures préventives plutôt que les mesures répressives. L’activité de la France sur la scène mondiale. La protection de l’environnement est devenue depuis longtemps un problème international, ce qui a entraîné l’apparition de divers accords, lois et conventions. La protection de l’atmosphère. Depuis 1990, la France prend des mesures sérieuses contre la pollution par les gaz d’échappement. Devant son manque de pétrole et de gaz, elle favorise le développement de la production d’énergie atomique qui, à son tour, a créé le problème des déchets atomiques. L’eau : ressource naturelle qu’il faut protéger. Par rapport à beaucoup d’autres pays, la France est riche en eau mais celle-ci est très mal répartie sur le territoire et très vulnérable. Pour résoudre ce problème, il y a environ 30 ans, ont été créées six Agences de l’Eau correspondantes à six bassins hydrographiques. Elles dépendent du Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du territoire mais sont autofinancées. Elles sont payées par les consommateurs en fonction de la quantité d’eau utilisée et du degré de pollution des eaux par ceux-ci.
6
Ces moyens financiers sont ensuite redistribués pour aider, par exemple, un entrepreneur à moderniser son système d’évacuation des eaux usées. Grâce à l’action de ces agences, les 20 dernières années ont vu une diminution de 70% de la pollution des cours d’eau. La France s’est aussi trouvée confrontée au problème de la pollution des sols par les engrais chimiques utilisés dans l’agriculture. Un programme national spécial a été mis en oeuvre. On mène aussi, parallèlement, une lutte active contre la pollution de l’eau de mer, sous toutes ses formes. On publie, tous les ans, avant le début de la saison touristique, les résultats des analyses faites tout au long des côtes. La protection de la nature et des paysages. Il existe de nombreux décrets et lois destinés à protéger les multiples facettes de la nature française, sa faune et sa flore. Cependant, pour les plantes et animaux en voie de disparition, des mesures spéciales sont prises. Depuis 1993, on porte une attention spéciale à l’aspect des banlieues qui sont souvent particulièrement laides. L’industrialisation grandissante de l’agriculture est aussi un point préoccupant pour le futur proche et est déjà à l’étude. Le meilleur système de protection de la nature est l’ouverture de parcs nationaux : six en métropole et un à la Guadeloupe. Six autres parcs sont à l’étude. A ces parcs, on peut ajouter aussi une multitude de réserves nationales appartenant aussi bien à des particuliers qu’au gouvernement. La politique des déchets. Dans tous les pays économiquement développés, la quantité des déchets domestiques et industriels ne fait qu’augmenter. Pour la France, celle-ci s’élève à 24 millions de tonnes par an (416 kg / an / personne, en moyenne). Depuis 1992, les décharges publiques n’acceptent que les déchets qui ne sont pas recyclables ou que l’on ne peut brûler. C’est pourquoi sont apparus dans toute la France des bacs pour le tri des ordures ménagères. Quant aux déchets dangereux, ils sont détruits de différentes manières : ils sont traités chimiquement ou enterrés. Cependant, il reste encore, malgré tout, des décharges illégales en France.
3. La population. 7
La population de la métropole au 1er janvier 1998 était de 58,7 millions d’habitants et, ainsi, la France se trouve à la 21e place dans le monde et à la 3e place dans la Communauté Européenne. Si l’on tient compte de la population des DOM-TOM, qui s’élève à 2 millions d’habitants, la population atteint presque 61 millions. La densité de la population : de forts contrastes. Avec une densité de 107 hbt/km², la France est un des pays les plus densément peuplés de la planète (45 hbt/km² dans le monde, 29 hbt/km² aux USA). En ce qui concerne la Communauté Européenne, elle est à la 9e place, loin derrière les Pays-Bas (460 hbt/km²). Cependant, la densité moyenne n’est pas un indice quant à la répartition réelle de la population. La moitié de la population de la France est répartie sur 10% du territoire, avec un indice records à Paris : 20 000 hbt/km², alors que certaines régions ont quelquefois une densité inférieure à 10 hbt/km². Paris, avec une population de 10,3 millions d’habitants représente 20% de la population française. Fin de l’explosion démographique. Longtemps le développement démographique de la France s’est distingué de celui des pays voisins. C’est un des premiers pays où, au XVIIIe siècle, la mortalité a nettement diminué. Mais cette croissance démographique n’a pas duré. Du début du XIXe siècle jusqu’à la deuxième guerre mondiale, elle est restée très faible en raison d’un taux de natalité très bas. Elle n’a augmenté qu’au cours des dernières 50 années et a même rattrapé ses voisins grâce au babyboom et un taux d’immigration élevé. A l’heure actuelle, la situation démographique de la France est un peu mieux que celle de ses voisins : 3e place avec 3,3/1000 (natalité : 12,4 ; mortalité : 9,1/1000). Ce chiffre reste cependant faible. La France est toujours influencée par le babyboom. Refuge traditionnel des immigrants. Depuis déjà presque 150 ans, la France accueille les étrangers. Dans la 2e moitié du XIXe siècle, la France était le seul pays de l’Ancien Monde à accueillir des étrangers. A l’époque du centenaire de la Révolution, on en comptait déjà près d’un million. Jusqu’à l’entre-deuxguerres, la maind’oeuvre était insuffisante en raison de la faible
8
croissance économique. Puis à cette maind’oeuvre étrangère se sont ajoutés les réfugiés : grecs, arméniens, espagnols, russes, etc… L’immigration est, de nouveau, devenue massive après la deuxième guerre mondiale, surtout dans les années 50. En effet, la nouvelle génération n’était pas encore en âge de travailler alors que la France connaissait une période de forte croissance économique. Tout d’abord, de jeunes ouvriers sont arrivés d’Italie et d’Espagne, puis du Maghreb, du Portugal, d’Afrique Noire, du Proche Orient et d’Asie. Dans les années 70, la crise économique et la sortie sur le marché du travail des générations de l’après-guerre s’accompagnent d’une brusque montée du taux de chômage. A partir de 1974, la législation commence à limiter l’immigration. Cette dernière a d’ailleurs évolué. Ce ne sont plus des hommes à la recherche de travail mais leurs familles, femmes et enfants, qui viennent les rejoindre. Enfin, l’immigration illégale augmente. L’immigration devient toujours une question délicate en période de crise. Pourtant on observe que les étrangers arrivés dans les premières vagues d’immigration se sont bien adaptés au mode de vie français, de même ceux qui les ont suivis. On compte, en France, environ 12 millions de français ayant au moins un parent, grand-père ou grand-mère, originaire d’un pays étranger. Si l’on prend en compte que l’immigration a commencé au XIXe siècle, alors on peut affirmer qu’un français sur quatre est d’origine étrangère. Et seul l’immigration permet de sauver la croissance démographique en France. La population économiquement active. La population économiquement active est l’ensemble des personnes en âge de travailler, en possession ou à la recherche d’un emploi, ou en préretraite. Elle s’élevait en 1997 à 26,6 millions de personnes, c’est-à–dire 45,3% de la population totale. Depuis 1954, la quantité de femmes travaillant à doubler et elles forment maintenant 47% de la population active. Les sphères d’activité ont aussi évolué. Dans l’agriculture, à l’heure actuelle, un million de personnes seulement sont employés c’està-dire 4% contre 30% en 1954. Le nombre de personnes employées dans la construction et l’industrie est aussi en baisse : 38% au début des années 70, 26% en 1996. 69% de la population active travaille dans le commerce et les services. En 1997, on comptait 3,1 millions de chômeurs, c’est-à-dire 12,4% de la population active. Les raisons sont les suivantes : problèmes démographiques (baby boom), augmentation de la quantité de femmes travaillant, problèmes liés à la qualification. Mais le problème majeur
9
reste le premier et ne commencera à se résorber que vers 2006 quand la génération du baby boom prendra sa retraite.
L’histoire 4. De l’Antiquité à la 5e République. La France avant la Révolution. Déterminer la date de naissance de la France n’est pas chose facile. Que choisir comme point de départ : 496, quand le roi des Francs, Clovis, est devenu chrétien, 987, le couronnement d’Hugues Capet, fondateur de la dynastie qui régna pendant neuf siècles ou la Révolution, quand la France s’est affirmée comme une nation dans un état formé ? Les opinions sont divisées. En tous cas, ceci prouve que la France s’est développée petit à petit, telle un assemblage de divers éléments. A l’Antiquité et au Moyen-âge, la France était fort différente de ce qu’elle est à l’heure actuelle. A la fin du XVe siècle, les territoires appartenant aux Capétiens ressemblaient plus à un archipel qu’à l’actuel hexagone. Ces longues périodes de l’histoire sont extrêmement importantes car ce sont elles qui ont déterminé l’emplacement et la formation des routes et des villes. Et c’est autour de ce réseau que s’est formée une unité grâce, aussi, à l’apparition d’une langue commune. De nombreuses nations ont participé à ce processus : d’abord les celtes, puis les grecs et les romains, et de nombreux autres peuples comme les goths, les arabes, les vikings, etc… Chacun de ces peuples a laissé des traces particulières sur l’une ou l’autre région française mais, d’une manière générale, ils ont contribué, tous ensemble, à former ce mélange qui a donné naissance au peuple français. Sous les capétiens, les territoires, organes et institutions commencent à se former. La décision la plus importante de l’époque reste le choix de Paris pour capitale. C’est autour de cette ville que se forme l’union de pays.
L’héritage de la révolution et l’empire. La révolution a permis l’achèvement de la formation de la nation française et a donné naissance à la démocratie contemporaine grâce à la 10
déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Cette dernière a eu de telles répercutions dans le monde entier qu’elle a été suivie par la déclaration universelle des droits de l’homme de l’ONU, le 10 décembre 1948. Cependant, les principes énoncés dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ne sont pas devenus tout de suite réalité. Et bien qu’on les retrouve, en grande partie, dans le texte de la première constitution française (1791) et, surtout, dans le texte de la deuxième (1793), il faudra encore beaucoup de temps avant qu’ils ne soient respectés. En effet, la deuxième constitution de la première république du 22 septembre 1792 n’a pas pu être appliquée. La guerre civile et la nécessité de repousser sur toutes les frontières la coalition européenne contre la France ont entraîné l’apparition du régime de la Terreur, très éloigné des idéaux de 1789. Après la mort de Robespierre en juillet 1794, la convention du 9 thermidor et le Directoire s’achève par la prise de pouvoir de Bonaparte, consul de 1799 à 1804, puis empereur des français. La monarchie a fait place à l’empire, très différent, mais pour les français, le résultat est le même : de citoyens, ils sont redevenus sujets. Au cours des guerres de la Révolution et de l’Empire, la France a essayé d’imposer son modèle à une bonne partie des pays européens, ceci n’a fait qu’entraîner des guerres. En 1815, la chute de l’Empire a lieu mais la France n’a retrouvé ni la liberté, ni la démocratie. La monarchie a été rétablie avec Louis XVIII. En 1824, Charles X le remplace et, après la révolution de Juillet en 1830, Louis-Philippe. La révolution de 1848 proclama la deuxième république qui, comme la première, se termina par un coup d’Etat, mené par Louis Napoléon Bonaparte en 1851 et qui établit le second Empire (1852-1870). Sous tous ces régimes, on ignora l’avis de la majorité. Cependant, derrière cette façade d’instabilité politique, de gros changements ont lieu. Ils sont, tout d’abord, d’ordre territorial et administratif. En 1789, l’unité administrative de la France n’est pas encore formée. Le pays est divisé en différentes régions (judiciaires, militaires, financières, provinces), formées à différentes époques et dont les frontières ne correspondent pas entre elles. La révolution et l’empire ont amélioré ce système. En 1790, sont créés les départements qui se divisent en cantons et ceux-ci en communes. Bonaparte perfectionne ce système, en 1800, en instituant les préfets et les maires. Cette recherche de l’unification se traduit dans le Code Civil avec ses lois et règlements, la création du cadastre, l’emploi du système métrique. L’économie et la société ont beaucoup changé dans la période allant de la Révolution au deuxième Empire. La France est entrée dans le siècle du développement industriel : mines de charbon, moteur à vapeur, usines métallurgiques, usines textiles et voies de chemin de fer. La 11
production industrielle augmente, des banques et des grands magasins sont créés, les villes se transforment, le réseau du chemin de fer s’agrandit, on plante des forêts et on lutte contre l’érosion des sols. Mais si l’économie progresse de façon évidente, le progrès social, lui, est pratiquement inexistant ; les conditions de vie des ouvriers sont particulièrement dures.
1870-1914 : la France républicaine, crises et consolidation. Après la défaite de la France contre la Prusse en 1870, apparaît la troisième République qui, malgré les secousses intérieures et les énormes pertes dues à la première guerre mondiale, est une période de stabilisation et de consolidation. La troisième République fut proclamée le 4 septembre 1870. Son premier président a été Adolf Thiers, le 31 août 1871, à la suite des jours tragiques de la Commune en mai 1871. Les débuts de la troisième république furent difficiles mais elle a pourtant duré plus que toutes les autres : jusqu’en 1940. Elle a connu deux crises sérieuses : le boulangisme et l’affaire Dreyfus. La première a uni et soulevé tous les adversaires au régime tandis que la deuxième a soulevé l’antisémitisme latent français et souligné les désaccords sociaux et politiques. Cependant, cette période est marquée par des progrès évidents dans le domaine social, dans le développement des institutions et dans les acquisitions des droits de l’homme : enseignement primaire obligatoire, liberté de la presse, liberté des syndicats, lois sur le travail des femmes et des enfants, liberté d’associations. L’économie continue de se moderniser. La France fait ses premiers vers une deuxième révolution industrielle, elle est la deuxième puissance coloniale dans le monde, elle joue un rôle prédominant sur la scène diplomatique, elle donne le ton dans les domaines de l’art et de la culture. 1914-1945 : d’une guerre à l’autre. Dans les premières années du XXe siècle, la tension monte en Europe. La concurrence politique, commerciale et coloniale s’envenime entre les grandes puissances. De plus, le nationalisme grandit, échauffé par des crises locales au Maroc et dans les Balkans. La France a signé l’Entente avec la Russie, par ailleurs alliée à la Serbie et à l’Angleterre. D’autre part, s’est formée la triple Alliance des « empires centraux » (l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et le royaume d’Italie qui soutient l’empire Ottoman). L’assassinat du prince héritier d’Autriche-Hongrie, le 12
28 juin 1914, à Sarajevo, fut l’étincelle qui enflamma le tonneau de poudre : la première guerre mondiale commençait. Le 3 août 1914, la France entre en guerre contre l’AutricheHongrie et l’Allemagne aux côtés de l’Angleterre et de la Russie. Plus tard, l’Italie et les USA se joindront à elles. La France sortira victorieuse du conflit mais le bilan fut lourd pour elle comme pour tous les pays européens participants. Les régions au nord et à l’est du pays sont ravagées, l’économie et les finances sont épuisées, le mouvement entamé vers un progrès social est arrêté. Mais le pire concerne les pertes humaines : 1,5 million de morts et 3 millions de blessés alors que le taux de natalité est déjà brutalement tombé. Clémenceau, forte personnalité, « père de la victoire », reste au pouvoir jusqu’en janvier 1920. Les années 20 sont aux mains de la droite. La gauche, elle, est divisée depuis décembre 1920 en raison de la fondation du parti communiste. La crise économique des années 30, les difficultés financières et sociales, la dégradation de la situation internationale en raison de la venue au pouvoir du fascisme en Italie et du nazisme en Allemagne ont renforcé les conflits dans le pays et donnent naissance à de nombreux partis extrémistes. Ces « ligues » organisent souvent des manifestations violentes comme celle du 6 février 1934 à la suite de laquelle fut créée l’union antifasciste regroupant les socialistes, les communistes et les radicaux qui donna naissance au Front Populaire. Les forces de gauche réunies obtinrent une victoire triomphale aux élections de 1936. Le gouvernement du Front National, avec à sa tête Léon Blum, réalisent des réformes très importantes : la semaine de 40 heures et les congés payés, les accords collectifs entre syndicats et entrepreneurs, le début du processus de nationalisation, le changement du statut de la Banque de France. Cependant, des différents internes et surtout les problèmes extérieurs restent sans solution. Le nouveau président, Edouard Daladier, persuadé d’avoir pu éviter l’agression en cédant à Hitler à Munich, en 1938, entraîne le pays dans la deuxième guerre mondiale, aux côtés de l'Angleterre, le 3 septembre 1939. La guerre fut pour la France un double traumatisme : d’un côté, une défaite rapide et inattendue, de l’autre, la politique collaborationniste du gouvernement de Vichy. Le 22 juin 1940, l’armistice fut signé et la France se retrouva divisée en deux parties : la zone occupée et la zone libre. La troisième république s’effondre. Le 10 juillet 1940, le parlement remet le pouvoir aux mains du maréchal Pétain. Ce dernier, lors de sa rencontre avec Hitler, le 24 octobre 1940, à Montoir, s’est engagé à coopérer avec l’Allemagne nazie, prenant ainsi le parti de l’ennemi et l’aidant économiquement et politiquement, en poursuivant, par exemple, les juifs.
13
Cependant, la Résistance s’est organisée dès les premiers jours de l’Occupation. On peut même donner une date exacte, le 18 juin 1940, quand le général de Gaulle, réfugié à Londres, lança son appel aux français. Même si ce mouvement n’a pas joué un rôle décisif pour la victoire, il a été particulièrement important psychologiquement, d’abord pour les français, ensuite par rapport à l’Angleterre, les USA puis l’Union Soviétique, les convainquant d’accepter la France dans le camp des vainqueurs lors de la capitulation de l’Allemagne, le 8 mai 1945. C’est donc la Résistance qui a permis à la France de garder la tête haute. Le rétablissement : 1945-1958. Deux guerres en l’espace de 30 ans ont été une lourde épreuve pour la France. Les pertes humaines de la deuxième guerre mondiale ont été moins importantes (environ 600 000 personnes) mais les pertes matérielles plus grandes. Villes, usines, ponts, gares, voies ferrées ont été détruits par les bombardements et les combats. De plus, il faut ajouter les pertes dues à l’exploitation par les pouvoirs d’occupation du pays assujetti. Les temps furent durs mais l’espoir était revenu, d’où l’explosion démographique tandis que le plan Marshall permit de résoudre les problèmes les plus graves. A partir de 1945, des mesures d’urgence sont prises, comme la nationalisation des secteurs-clé de l’économie (énergie, transport aérien, banques de dépôt, assurances), des grandes entreprises (Renault), la création d’un système de sécurité sociale, de comités d’entreprises et l’introduction d’une planification économique. Mais des différents politiques apparaissent. Des groupes politiques se séparent, d’autres sont créés et il fallut deux suffrages universels et trois référendums pour qu’enfin naisse la constitution de la quatrième république. D’après cette dernière, l’Assemblée Nationale était dotée de pouvoirs immenses tandis que le pouvoir du Président était limité. En janvier 1947, l’Assemblée élit le président Vincent Auriol. A ces problèmes de politique intérieure s’ajoutent ceux de la « guerre froide » et du processus de décolonisation. La France entre dans l’Organisation de Coopération Economique Européenne (OCEE), créée en avril 1948, et, en avril 1949, se joint à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Après la division de l’Allemagne, la France prône les relations de bon voisinage avec la RFA, ce qui donnera le départ à la construction de l’Europe. Elle joue d’ailleurs un rôle actif dans la création de la Communauté Economique Européenne (CEE) ou Marché Commun sur la base du traité de Rome du 25 mars 1957. La quatrième République a aussi connu une crise profonde due à la décolonisation. Elle a commencé en Indochine d’où la France a été 14
obligée de partir après une dure guerre de 8 ans. Le premier ministre Pierre Mendès-France a mis fin au conflit en signant, le 20 juillet 1954, les accords de Genève. En 1956, le Maroc et la Tunisie obtiennent l’indépendance et la décolonisation paisible de l’Afrique Noire commence. Mais en Algérie, un conflit armé qui durera de 1954 à 1962 sera fatal à la quatrième république. 5. La France après 1958. La France de De Gaulle. A la suite du soulèvement de la population française d’Algérie, le 13 mai 1958, à Alger, le dernier gouvernement de la Quatrième république est tombé. Le président René Coty a alors demandé au général De Gaulle de prendre la tête du gouvernement. Le 1 juin 1958, De Gaulle reçoit les pleins pouvoirs du parlement et commence à travailler au texte d’une nouvelle constitution. Celle-ci fut votée le 28 septembre 1958 par référendum. Dans celle-ci, le rôle principal est attribué au président et le 21 décembre 1958, une collégiale des députés, sénateurs et représentants des organes locaux ont élu De Gaulle à ce poste. Le problème de la guerre d’Algérie reste le point le plus douloureux. L’agitation qui règne en métropole et en Algérie, le putsch des généraux ayant pris le pouvoir à Alger le 22 avril 1961, contraignent la France à accélérer les pourparlers avec le gouvernement temporaire de la république Algérienne et ces derniers se soldent par les accords d’Evian, approuvés par une majorité écrasante de français, lors du référendum du 8 avril 1962. Un million de rapatriés doivent quitter l’Algérie indépendante et rentrer en France. Lors du référendum du 28 octobre 1962, De Gaulle réussit à apporter un changement à la constitution : l’élection du président au suffrage universel direct. Il fut élu à ce poste le 19 décembre 1965. Ce système majoritaire permit à la France de retrouver une stabilité qu’elle n’avait pas eue depuis longtemps. L’épanouissement économique et le rétablissement financier, symbolisés par l’avènement en 1960 du nouveau franc, ont permis au général De Gaulle de mener une politique extérieure active. Pour affermir la position de la France, il mise sur le potentiel atomique. Elle prend ainsi la troisième place dans ce domaine, après les USA et l’URSS. L’Europe se construit, la France se transforme.
15
La politique européenne de la France prend deux directions : apaiser le conflit avec les pays de l’Est pour mettre fin à la « guerre froide » et construire l’Europe « de l’Atlantique à l’Oural ». Pour cela, il faut, en premier lieu, rétablir des relations amicales avec l’Allemagne. Les relations personnelles du chancelier Adenauer et du général De Gaulle y seront pour beaucoup. Des projets économiques à grande échelle prennent vie grâce aux progrès techniques et à la croissance démographique : mise à l’eau du paquebot « France » en janvier 1962, création du « Concorde » dont le premier vol aura lieu en 1969, début des recherches spatiales, développement de nouvelles technologies et de l’industrie de pointe (aviation, informatique, télécommunication). A cela, il faut ajouter une politique active d’aménagement du territoire. Cependant, les changements profonds dans l’économie, les progrès sociaux notables, ajoutés au rajeunissement de la population et à l’élévation du niveau de vie soulèvent une certaine inquiétude et de nouvelles demandes de la part de la population. De plus, cette tendance est encouragée par les nouveaux mass médias : radio, télévision. Les évènements de mai-juin 1968 seront le catalyseur de ce processus. La rupture avec le passé et les héritiers du général De Gaulle. Au printemps 1968, une vague d’agitation parmi les étudiants a traversé de nombreux pays mais c’est en France qu’elle a pris le plus d’amplitude puisqu’elle a entraîné les ouvriers, a balayé toute la province pour, enfin, paralyser tout le pays. Vers la fin du mois de mai, quand cette agitation commençait à prendre les traits d’un soulèvement, 9 millions de personnes étaient en grève dans le pays. Avec deux semaines de retard les autorités ont repris le contrôle de la situation car des désaccords sérieux étaient apparus entre les protestataires. La situation s’est normalisée en juin 1968 après un discours décisif du général De Gaulle, la mobilisation de ses partisans et après la dissolution de l’Assemblée Nationale. Cependant, moins d’un an plus tard, De Gaulle quitte définitivement le pouvoir après le référendum du 28 avril 1969. De Gaulle est décédé le 9 novembre 1970. Aux élections suivantes, le 15 juin 1969, il a été remplacé par Georges Pompidou. Après le décès prématuré de ce dernier, le 19 mai 1974, a été élu l’ex-ministre des finances, Valéry Giscard D’Estaing. Après le départ de De Gaulle, il ne s’est pas produit de gros changements dans la façon de diriger le pays. Dans la politique européenne, un pas décisif a été fait : la France a levé son veto concernant l’entrée du Royaume Uni dans la CEE, l’Irlande et le Danemark sont aussi entrés. En 1973, les membres de la CEE sont déjà au nombre de 16
neuf. A la fin des années 70, la France entre dans une longue période de crise. Cependant, des réformes importantes ont lieu : la majorité est passée à 18 ans, l’avortement est autorisé, la censure sur la production audiovisuelle est levée, etc… La gauche prend le pouvoir. Tandis que la droite se divise de plus en plus pour des raisons de différents politiques, surtout entre le RPR (Rassemblement Pour la République) avec Jacques Chirac à sa tête et l’UDF (Union des Démocrates Français) avec Giscard d’Estaing, la gauche, au contraire, s’est unie dans le but de prendre le pouvoir. Ainsi aux élections présidentielles de mai 1981, pour la première fois sous la Ve République, la gauche remporte la victoire. Le gouvernement de Pierre Maurois (juin 1981) a réalisé plusieurs réformes importantes : abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans, de la semaine de travail à 39 heures, augmentation des congés payés (5 semaines), augmentation du nombre des fonctionnaires, nationalisation de groupes bancaires et industriels, création de l’impôt sur les grandes fortunes, décentralisation du pouvoir, suppression de la peine de mort, du monopole gouvernemental dans le domaine de l’audiovisuel, etc… Mais, en même temps, le déficit de la balance commercial augmente dangereusement, de même que la dette budgétaire sur un fond d’inflation grandissante et de chute du franc. Le gouvernement a dû passer à un régime « d’économie sévère » en prenant réellement en compte la situation de marché en raison de l’intégration de la France dans la communauté européenne. La « cohabitation » : 1986 – 1998. La cohabitation de partis politiques opposés est, sans aucun doute, une grande nouveauté. Elle se produit quand le président et le gouvernement représentant une majorité parlementaire appartiennent à des tendances politiques opposées que l’on nomme traditionnellement la « gauche » et la « droite ». Cependant, la division entre ces deux courants est, à l’heure actuelle, beaucoup moins nette qu’autrefois. Personne n’avait jamais supposé une semblable possibilité surtout que, par deux fois, des présidents avaient dissous l’Assemblée Nationale (De Gaulle en 1968 et Mitterrand en 1981) sans aucun problème lors des élections législatives qui suivirent et leur assurèrent une large majorité. La situation a changé en 1986 quand, aux élections législatives, l’UDR et le RPR eurent la majorité des voix et, jusqu’en 1988, le premier
17
ministre fut Jacques Chirac. Cet état de faits prit fin avec la réélection de François Mitterrand pour 7 ans. La deuxième cohabitation eut lieu à partir de mars 1993 quand Mitterrand nomma 1er Ministre Edouard Balladur à la suite des législatives qui assurèrent la victoire de la droite. La victoire de Jacques Chirac aux élections présidentielles de 1995 mit fin à cette situation. La troisième cohabitation commença en juin 1997 lorsque de nouvelles élections législatives assurèrent la majorité aux partis de gauche. Lionel Jospin, chef du parti socialiste, devint 1er Ministre. Les constantes de la politique extérieure et intérieure. Malgré cette situation, les forces au pouvoir gardent leur caractère spécifique, avec leurs buts et leurs méthodes. Si l’on considère la coalition UDR – RPR qui représente la droite, elle est partisante de limiter le rôle de l’état et, quand elle est au pouvoir, elle prend des mesures en faveur de la privatisation, de la baisse des impôts et cotisations. Au contraire, les socialistes et la gauche en général préfèrent augmenter le nombre de fonctionnaires et garder, dans la mesure du possible, le contrôle gouvernemental sur la vie économique du pays. En même temps, gauche et droite ont en commun la lutte contre le chômage, la formation de l’union européenne et le désir de garder une place d’honneur pour la France au niveau international. L’état et la vie politique. 6. Les institutions : Un pouvoir exécutif fort. La Ve République, fondée sur la base de la Constitution de 1958, a renforcé le rôle du pouvoir exécutif (Président et gouvernement). Le rôle dominant du Président de la République. En accord avec la Constitution du 4 octobre 1958, le Président de la République était élu au suffrage universel indirect par les membres du Parlement et les représentants des organes locaux. En 1958, le général De Gaulle fut élu de cette façon. Mais, en 1965, il fut réélu au suffrage universel direct.
18
La Constitution détermine les fonctions du Président de la République comme suit : • Le Président est élu pour 5 ans et rééligible plusieurs fois. • Chef des armées, il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité territoriale, du respect des traités internationaux ; en cette qualité, il possède le rôle prépondérant au niveau de la politique extérieure qu’il dirige avec le gouvernement. • Le Président veille au respect de la Constitution. Il est un organe d’arbitrage entre les pouvoirs publics. Il nomme le Premier ministre et préside au Conseil des ministres. • Le Président ratifie les lois, signe les ordonnances et décrets délibérés en Conseil des ministres. • Le Président est le garant de l’indépendance judiciaire et préside au Conseil supérieur de la magistrature. • Le président nomme aux emplois civils et militaires de l’Etat ; il a le droit de faire grâce ; il peut avoir les pleins pouvoirs en période de circonstances exceptionnelles ; sur proposition du gouvernement ou des deux chambres du Parlement, il peut soumettre au référendum certains projets de lois ; après consultation du gouvernement et des Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, il peut dissoudre l’Assemblée nationale ; le Président peut s’adresser au Conseil constitutionnel dans le but de vérifier si une loi est conforme à la Constitution. La Constitution détermine les pouvoirs personnels du Président ainsi que ceux qu’il partage avec le Premier ministre ce qui a permis le bon fonctionnement des institutions en période de « cohabitation ». Le Premier ministre et le gouvernement. Le gouvernement détermine et dirige la politique du pays. Dans ce but, il dispose de l’Administration et de la force armée. Le gouvernement doit rendre des comptes au Parlement. Le Premier ministre, nommé par le Président de la République, dirige le gouvernement. Il répond de la défense nationale, garantit le respect des lois. Dans le cadre de la Constitution, il réalise les pouvoirs réglementaires. Ceci est très important. Quoique les lois soient promulguées par le Parlement, c’est le gouvernement qui promulgue divers décrets. Le gouvernement a aussi le droit de prendre l’initiative d’une loi, avec cet avantage certain que c’est lui qui détermine l’ordre du jour du Parlement et qu’il a le droit de bloquer un vote. De plus, le Premier
19
ministre peut, devant l’Assemblée nationale, soulever la question de la confiance. En tant que chef du gouvernement, le Premier ministre occupe un poste privilégié. De plus, il dispose de ses propres services administratifs. Le nombre des ministres et des secrétaires d’Etat varie en fonction des besoins. Un membre du gouvernement ne peut être député ou occuper un autre poste ou une activité professionnelle privée. Cependant, ils peuvent être députés d’organes locaux. Le ministre peut choisir les membres de son équipe, le cabinet ministériel. Les membres du gouvernement répondent personnellement de leur activité devant le Premier ministre et le Président de la République. Ils peuvent quitter leur poste de leur propre initiative pour des raisons personnelles, automatiquement en même temps que les autres ministres en cas de démission du gouvernement, ou forcés en cas de conflit avec le Premier ministre ou le Président. De plus, ils répondent devant la loi de leurs actes. Le pouvoir législatif : les pouvoirs du Parlement. L’Assemblée nationale (Chambre des députés du temps des républiques précédentes) située au Palais Bourbon et le Sénat, au Palais du Luxembourg, forment le Parlement. La Constitution de 1958 a donné au parlement le rôle important qui consiste à voter les lois et contrôler l’activité du gouvernement. L’initiative d’une loi peut venir du gouvernement sous forme de projet de loi. Dans ce cas, après la décision du Conseil d’Etat, il est discuté par le Conseil des ministres puis transmis à l’une des chambres du Parlement. Les initiatives du Parlement s’appellent des propositions de loi. Propositions et projets de loi sont soumis à délibération dans l’une et l’autre chambre. En cas de désaccord entre les chambres peut commencer la procédure de la navette. Le dernier mot est donné à l’Assemblée nationale au bout de 70 jours. L’expérience des dernières législatures montre que l’Assemblée nationale ne soumet que rarement des propositions de loi ce qui entraîne continuellement des discussions quant à son efficacité. L’Assemblée nationale. Formée de 577 députés, elle est élue pour 5 ans au suffrage universel direct par scrutin majoritaire uninominal de circonscription. Les circonscriptions peuvent être de différentes importances. Le mandat peut être écourté en cas de dissolution prononcée par le Président de la République comme ce fut le cas le 21 avril 1997, pour la cinquième fois 20
depuis la proclamation de la Ve République. La chambre se réunit en séances, en général ouvertes, d’octobre à fin juin, sauf séances extraordinaires sur décret du Président de la République. Les députés sont, en majorité, membres d’un parti politique. Chacun fait parti d’une des six commissions permanentes de l’Assemblée nationale : affaires culturelles, familiales et sociales ; affaires étrangères ; défense et forces armées ; finance, économie générale et plan ; lois constitutionnelles, législation et administration générale de la République ; production et échanges.
Le Sénat. Le Sénat comprend 321 sénateurs élus pour 9 ans au suffrage universel indirect dans le cadre de chaque département, par un collège électoral composé de députés, conseillers régionaux, conseillers généraux et délégués des conseils municipaux. Les sénateurs sont répartis en trois séries à peu près égales, déterminées par la liste alphabétique des départements. Une seule série est renouvelée à chaque élection sénatoriale, qui a lieu tous les trois ans. Comme les députés de l’Assemblée nationale, le sénateur est avant tout un légiste. Les projets et propositions de loi sont, comme à l’Assemblée nationale, examinés par une des six commissions permanentes puis en séance publique. Les sénateurs ont aussi le droit de contrôler l’activité du gouvernement. De par son fonctionnement, le Sénat est un organe stable ; c’est pourquoi en cas d’empêchement du Président de la République, c’est le président du Sénat qui le remplace. Ceci s’est produit deux fois, en 1969, après la démission du général De Gaulle et en 1974, à la mort de Georges Pompidou. Le Conseil constitutionnel. C’est un organe supérieur qui contrôle la conformité des lois à la Constitution, surtout en ce qui concerne les élections. Il comprend 9 membres nommés pour 9 ans (3 par le Président de la République ; 3 par le président du Sénat ; 3 par le président de l’Assemblée nationale). Leur mandat ne peut être ni prolongé, ni annulé. La composition du Conseil est renouvelée d’un tiers tous les trois ans. De plus, les anciens Présidents de la République font automatiquement partie du Conseil quoique aucun d’entre eux n’ait jamais participé aux réunions. Le président du Conseil est nommé par le Président de la République. Les pouvoirs du Conseil constitutionnel sont clairement déterminés par la Constitution. Ses décisions ne peuvent être contestées. 21
Le pouvoir judiciaire. L’organisation du pouvoir judiciaire en France se caractérise par une délimitation nette entre les pouvoirs de la justice administrative et des tribunaux civils et judiciaires. La justice administrative. Les tribunaux administratifs jugent la situation juridique du personnel, les questions d’urbanisme, les contrats du gouvernement et tous les litiges concernant le gouvernement. La plus haute instance de la justice administrative est le Conseil d’Etat, composé d’environ 200 membres et qui siège au Palais Royal. Agissant en qualité d’instance juridique, le Conseil d’Etat agit comme un juge en fait et en droit et porte un jugement concernant la légitimité des actes administratifs importants. Le Conseil d’Etat fonctionne aussi comme une cour d’appel pour certains jugements des tribunaux administratifs. La Cour des comptes, elle, est l’organisme qui contrôle l’activité financière de l’administration du gouvernement et des grandes entreprises publiques. Le bilan de son travail est publié dans un rapport annuel public. Le système juridique. Le système juridique français, comme tous ceux des pays démocratiques, possède une instance suprême : la Cour de cassation. Il étudie les plaintes déposées contre les verdicts de 27 cours d’appel qui, elles-mêmes, étudient les verdicts des cours de première instance, ces dernières divisées en tribunaux civils et judiciaires. Les affaires civiles et judiciaires sont jugées, en fonction de leur importance, par des tribunaux de grande instance, d’instance (pour la justice civile), tribunaux correctionnels et de police (pour la justice pénale). Les crimes sont jugés par la Cour d’assises. Existent aussi de nombreuses juridictions spécialisées : tribunaux de commerce, conseils de prud’hommes (conflits du travail), tribunaux des affaires de Sécurité Sociale, tribunaux pour enfants, cours d’assises des mineurs,... Le droit français et européen.
22
La France, en tant que membre de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, a apporté, au cours des 20 dernières années, des changements significatifs dans le droit national et son application car, selon l’article 55 de la Constitution de 1958, le droit international prévalue le droit intérieur. Le tribunal européen, situé à Luxembourg, veille au respect des normes européennes en se basant sur deux principes : action directe (n’importe qui peut faire valoir les droits de la Communauté dans un tribunal national) et priorité des droits de la Communauté.
L’organisation territoriale et administrative. Historiquement, l’organisation territoriale et administrative de la France a toujours été caractérisée par la centralisation, cependant les 20 dernières années ont vu de gros changements dans ce domaine. La France a quatre niveaux administratifs et territoriaux : l’état, la région, le département et la commune et ces derniers ont acquis, ces derniers temps, une autonomie plus grande dans leurs prises de décision. A ces collectivités territoriales il faut ajouter les territoires outremer et les territoires possédant un statut spécial : Paris, Lyon, Marseille, la Corse, Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon. La commune : Fondée en 1789, la commune est l’unité la plus petite de la division territoriale et administrative de la France. Elle concernait, à l’origine, toutes les municipalités, indépendamment de la quantité d’habitants. La quantité de communes était donc très importante puisque 80% des villages français n’ont pas plus de 1000 habitants. Il fallut donc recourir à un regroupement de communes et créer des unions intercommunales. La commune est dirigée par un maire, élu par le conseil municipal. Le nombre de ses membres, élus pour six ans, est proportionnel à la population de la commune. Le maire représente, à la fois, le pouvoir électoral de la commune et le gouvernement sur le territoire de la commune. Il dirige les réunions du conseil municipal, représente la commune au niveau juridique, fait des propositions concernant le budget et veille à son exécution, garantie la propriété de la commune et la dirige, remet des permis de construction. Il est aussi responsable de la sécurité de ses concitoyens, veille à l’entretien de la ville. Il enregistre les actes civils. Le département : 23
La France compte 100 départements : 96 en métropole et 4 outremer (Martinique, Guadeloupe, Réunion et Guyane). Le département est responsable des questions sanitaires et de développement social, de l’agriculture, de l’entretien et développement du réseau routier sur son territoire, des dépenses liées à la construction et de l’entretien des collèges. Depuis 1982, le préfet qui, jusque là, avait pleins pouvoirs, reste l’unique représentant du gouvernement : il représente le premier ministre et chacun des membres du gouvernement. Les administrations gouvernementales situées sur le territoire de son département sont sous ses ordres. Cependant, désormais, le président du conseil général est désormais le pouvoir exécutif principal dans le département. Le conseil général est composé de conseillers généraux, élus pour six ans. Le président du conseil général prépare et préside les réunions, notamment celles qui concerne le budget, est le représentant du département devant la justice, dirige l’administration du département et, enfin, en tant que responsable de la marche de son département, il possède un pouvoir de police, veille à la sauvegarde de la propriété et à l’état des routes. La région : La France comprend 26 régions : 22 en métropole et 4 outre-mer. Les questions de planification, d’aménagement du territoire, de développement économique, d’enseignement professionnel, de même que la construction, l’aménagement et le financement des lycées font partie de des compétences du conseil régional et de ses membres, les conseillers régionaux, élus pour six ans. 7. La vie politique : Les français sont très intéressés par la vie publique. A l’époque de la Révolution, l’explosion du nombre de journaux, de clubs et cercles a fait la preuve de l’intérêt de la majeure partie des français pour la politique. Mais ce n’est vraiment que sous la troisième République (18751940) que la population française a acquis une conscience politique grâce à la création de véritables partis politiques et au mouvement syndical. Depuis les élections sont un des évènements principaux de la vie politique du pays. Les électeurs doivent exprimer leur opinion afin d’élire leurs candidats au niveau des communes, départements, régions ou du pays. De plus, le président de la République peut, sur proposition du gouvernement ou du parlement, soumettre un projet de loi ou une 24
décision importante directement au jugement des citoyens. Il s’agit, dans ce cas, du référendum. Au cours des 10 dernières années, ceci s’est produit deux fois : le 6 novembre 1988, à propos du statut de la NouvelleCalédonie et le 20 septembre 1992, pour la question de l’Union Européenne. Les partis politiques jouent un rôle important : ils sont le liens entre les citoyens et la politique. Voici les partis principaux : - Le parti socialiste (PS) ; personnages importants : François Mitterrand, Lionel Jospin, François Ollande ; - Le parti communiste français (PCF) ; - Le rassemblement pour la république (RPR) ; personnage important : Jacques Chirac ; - L’union pour la démocratie française (UDF) ; personnage important : Valéry Giscard d’Estaing ; - Le front national (FN) ; personnage important : Jean-Marie Le Pen. 8. Politique et commerce extérieurs La politique extérieure : La France, en tant que l’un des plus vieux pays européens, inspiratrice d’idéaux exprimés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, a toujours su gardé sa place sur la scène politique et influencé la politique mondiale. Après la deuxième guerre mondiale, la volonté de mettre fin à un conflit qui déchirait depuis longtemps le vieux continent a mené à la formation de la Communauté Européenne, transformée plus tard en Union Européenne. De plus, la France participe activement au développement des pays du sud. Depuis la révolution de 1789, la France reste fidèle aux grands principes de liberté, d’égalité et de fraternité. La preuve en est son activité pour la défense de la paix et de la démocratie au niveau mondial. Parallèlement, elle cherche avant tout à garder son indépendance. Elle préfère se fier à sa propre analyse de la situation et à ses propres choix. Ce qui ne l’empêche pas de chercher des alliés, d’où sa volonté de construire l’Europe afin de garantir la stabilité et la prospérité du continent. C’est dans ce but que, le 18 avril 1951, fut créée l’Union Européenne de charbon et d’acier, institution qui devait servir d’exemple pour le développement de l’intégration européenne. Le 25 mars 1957, les six pays participants à cette union (Belgique, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et France) signèrent la convention de Rome sur la création d’une communauté économique européenne (CEE). Ces pays 25
s’engageaient à soumettre l’avenir de leur économie à des fins uniques en supprimant complètement les barrières douanières et en créant les bases organisationnelles d’une politique agricole commune. Le 1er janvier 1973, trois nouveaux membres étaient inclus : le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande. Dans les années 70, le Conseil Européen est créé, ses membres sont les chefs d’Etat ou de gouvernement. De plus, sur l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt, fut élaboré le projet d’un système monétaire européen. En 1981, l’Union européenne accueille la Grèce, en 1986, l’Espagne et le Portugal. Le 7 février 1992, dans la ville de Maastricht, aux Pays-Bas, fut signé une convention. Celle-ci élargissait les pouvoirs de la communauté dans plusieurs domaines importants comme la protection de l’environnement, la défense des droits des consommateurs, l’enseignement et la formation professionnelle, la politique sociale. Mais surtout y sont inclus deux composants essentiels : une politique extérieure commune et la coopération dans le domaine de la politique intérieure et la justice. A la fin des années 90, un facteur important apparaît : l’Euro, le 1er janvier 1999. 11 des 15 pays membres de l’Union européenne participent à la réalisation de ce projet grandiose : France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Irlande, Espagne, Portugal, Autriche et Finlande. Avec la fondation de la Banque centrale européenne, l’Europe acquiert une institution indépendante dans la sphère monétaire. L’euro consolide l’Union, la transformant en partenaire de poids dans les affaires internationales, même face au dollar. Le 1er janvier 1995, l’Autriche, la Finlande et la Suède sont entrées dans l’Union, soulignant encore une fois son principe d’élargissement. Selon ce même principe, des pays depuis peu démocrates expriment leur volonté de devenir membres aussi de l’Union : la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la République tchèque et les trois pays baltes : la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie. La francophonie : A l’heure actuelle, dans le monde, 105 millions de personnes utilisent le français comme langue principale et encore 55 millions l’utilisent de temps en temps. Selon ces chiffres, le français est en 9e position dans le monde. Il est étudié dans les systèmes d’enseignement de toutes les régions du monde. Les sept pays francophones sont unis par de nombreuses organisations et par la chaîne de télévision TV5. De 1986 à 1997, sept rencontres des pays francophones eurent lieu. Lors de la dernière, à Hanoi, le poste de Secrétaire général de la francophonie 26
fut créé. A l’heure actuelle, c’est l’égyptien Boutros Boutros-Ghali, exsecrétaire générale de l’ONU, qui est à ce poste. Le commerce extérieur : L’économie nationale française s’internationalise de façon intensive. 6% du volume du commerce mondial revient à la France. Elle tient la deuxième place, après les USA, pour l’exportation de produits agricoles et de services et la quatrième, pour l’exportation de produits industriels. De plus, la France est un des investisseurs mondiaux les plus importants (3e place). Après 15 ans de déficit extérieur, depuis 1992, la balance commerciale de la France est de nouveau positive : le volume des ventes à l’étranger est supérieur à celui des achats. Ventes : construction aéronautique, production de l’équipement de bureau, technique électronique professionnelle et matériel industriel, produits agricoles et alimentaires, armement, produits de luxe, automobiles et autres moyens de transport, parfumerie et industrie chimique et pharmaceutique. Achats : sources d’énergie, minerais, produits alimentaires tropicaux, industrie légère (vêtements, tissus, chaussures, etc...) Dans la partie « ventes », il faut ajouter aussi les services : tourisme et opérations financières. Les acheteurs les plus importants de la France, à l’heure actuelle, sont : l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne. Ce sont ces mêmes pays qui fournissent principalement la France au niveau de ses achats. La société 9. Mode de vie. A partir des années 50, la croissance économique, accompagnée de progrès techniques et sociaux, a apporté de profonds changements ; la société entrant dans l’ère de la consommation. Malgré de nombreuses difficultés et la crise économique des années 70, le niveau de vie des français est un des plus élevés au monde. Parallèlement, le développement économique et social a amené une certaine standardisation de mode de vie et des habitudes de consommation sans pour autant effacer les particularités régionales. De 1955 à 1995, le pouvoir d’achat des français a été multiplié par quatre. De plus, la sécurité sociale garantie aux personnes n’ayant pas de 27
moyens d’existence suffisants un minimum social. Dans l’ensemble, à long terme, les différences sociales ont cependant diminué. Le revenu familial brut moyen en France est de 15 000 francs (2500 dollars) à 16 000 francs (2660 dollars) par mois pour une famille moyenne de 2,5 personnes. Les salaires moyens varient de 20 760 francs (3460 dollars) pour les cadres et spécialistes à 7020 francs (1170 dollars) pour les ouvriers non qualifiés. En 1998, le SMIC (salaire minimal interprofessionnel de croissance) était de 6797 francs (1132 dollars) par mois ; c’était le revenu d’1,5 million de personnes, soit 11,2% de la population. Près de 4,5 millions de personnes, c’est-à-dire une personne sur six en âge de travailler ne touche pas de salaire et vivent d’allocations. Le niveau de vie des français est déterminé non seulement en fonction des revenus monétaires mais aussi en fonction de la propriété foncière et des titres possédés. Le logement : dans l’ensemble, en propriété privée. Les français dépensent en moyenne 22% de leurs revenus pour le paiement du logement et des dépenses liées à celui-ci. Après 1960, cette part a été doublée car de nombreuses familles ont acquis des logements en propriété privée à crédit sur 10 à 15 ans et aussi parce que le loyer des logements de plus en plus spacieux et confortables augmente. Aujourd’hui environ 6 familles sur 10 sont propriétaires de leur logement. Les conditions de logement se sont améliorées en quantité et en qualité. La taille moyenne du logement, actuellement, approche de 90 m² pour une famille-type de 2,5 personnes. On considère que la surface carrée pour une personne, depuis les années 60, a doublé. Le nombre des logements « avec tout le confort » a aussi beaucoup augmenté. Si en 1955, 87% des logements n’avaient pas le minimum de confort sanitaire (toilettes et salle de bains à l’intérieur), à l’heure actuelle, ils sont seulement au nombre de 4%. Nouveaux modèles de consommation : Depuis 1970, l’augmentation générale du niveau de vie a provoqué l’augmentation du niveau de consommation à un rythme d’environ 3% par an. Cependant celui-ci a ralenti ces dernières années. Dans l’ensemble, la structure de la consommation en France est typique de celle d’un pays riche où l’on réduit les dépenses sur les produits de première nécessité en vue d’un plus grand confort. Dépenses (en %) Alimentation, boisson, tabac
1960 33,3
1980 21,4
1997 17,8 28
Vêtements, chaussures Logement, chauffage, éclairage Mobilier, électroménager Services médicaux, santé Transport et communications Loisirs, spectacles, enseignement, culture Services et autres
11,0 10,4 11,0 5,0 11,6 6,0 11,7
7,3 17,5 9,6 7,7 16,6 7,3 12,6
5,2 22,2 7,3 10,3 16,7 7,4 13,0
Bien que les français dépensent moins sur les produits de 1e nécessité, les dépenses dans cette catégorie restent très importantes. Près de 8 familles sur 10 ont une automobile, et 3 sur 10 en possèdent deux ou plus. Le plus souvent, les personnes ne possédant pas d’automobiles ne sont tout simplement pas en état physique d’en avoir une. Plus de 95% des familles ont un réfrigérateur, un poste de télévision et une machine à laver. Depuis les années 80, les français préfèrent dépenser leur argent pour acquérir un magnétoscope, un ordinateur, une caméra, etc... L’augmentation des dépenses pour la santé dans le budget des français s’explique par certaines raisons : d’un côté, la population vieillit et a de plus en plus besoin de soins, de l’autre, bien que la Sécurité Sociale couvre les trois-quarts des dépenses, les français dépensent de plus en plus dans ce domaine et, enfin, l’emploi de médicaments devient de plus en plus systématique. Toutes ces données nous montrent que la façon de vivre des français change et s’oriente de plus en plus vers la consommation et les loisirs. Un processus de standardisation des goûts des consommateurs a lieu, traduit par l’augmentation de la production de produits prêts à l’emploi, de produits jetables, et de la vente de billets pour des voyages ou loisirs organisés. Parallèlement, la consommation traditionnelle de pain, de vin, de tabac diminue fortement. Cependant, on note une passion pour la cuisine raffinée et les produits de luxe. La famille : nouvelles valeurs. En même temps, la famille et les relations maritales ont subi une évolution complexe. Le départ de la campagne vers les villes, l’urbanisation, ayant atteint son maximum dans les années 70, sont les facteurs essentiels de la disparition des structures familiales traditionnelles. Ceux-ci ont été encore accentués par l’expansion du mode de vie citadin à la campagne et le nombre croissant de femmes actives. La détérioration des groupes familiaux traditionnels se traduit par une séparation de plus en plus fréquente des générations : les personnes âgées vivent de plus en plus séparées des plus jeunes. Ceci a aussi entraîné une 29
augmentation du nombre des divorces et une diminution du nombre des mariages. On se marie de moins en moins et de plus en plus tard (en moyenne, 27 ans pour les femmes et 29 pour les hommes). En fait, il se produit plutôt une évolution de la famille que sa disparition. On a de plus en plus de familles à un seul parent, de couples non enregistré légalement, de familles reconstituées. La société et la législation s’adaptent peu à peu à cette nouvelle situation. Cependant, la famille reste toujours le refuge principal qui nous protège des difficultés de la vie moderne. Les enfants quittent la famille de plus en plus tard (en moyenne, 25 ans), en raison d’études de plus en plus longues et des difficultés à trouver du travail. On remarquera aussi que la majorité des SDF (personnes sans domicile fixe) appartient au groupe de personnes ayant cessé toutes relations avec leur famille, ce qui tend à prouver que l’absence de famille contribue au rejet de la société. Les français et le travail. Grâce au progrès technique et une meilleure organisation du travail, les français travaillent maintenant moins, au niveau du temps, mais mieux, au niveau de la qualité et la productivité. La diminution du temps de travail s’exprime principalement par la diminution du nombre d’heures de travail par semaine : 48 h en 1919, 40 h en 1936, 39 h en 1982 et 35 h en 1998. De plus, la carrière professionnelle commence plus tard qu’avant et se termine plus tôt. Et tandis que le temps réel de travail pour une personne a diminué de moitié depuis 1870, le PNB en France a été multiplié par 14 et la production horaire par 20. Il faut reconnaître cependant une certaine inégalité entre les professions. La crise économique, les nouvelles méthodes d’organisation du travail, l’introduction de machines et complexes pouvant effectuer des tâches de plus en plus difficiles, ont transformé le monde du travail. Le système d’emploi à temps partiel s’est vite développé. Le développement de l’informatique et des télécommunications a permis une grande utilisation du travail à domicile. Comme le chômage atteignait un niveau record, une des solutions était la diminution de la semaine de travail, décision prise en 1998. Les conditions et l’organisation du travail sont étudiées lors de réunions entre les employeurs et employés de chaque branche et fixées par des conventions collectives dont l’application est garantie par le gouvernement. Les loisirs.
30
Le temps libre est, sans aucun doute, une des conquêtes du 20e siècle. Parallèlement à la réduction du temps de travail, deux jours de repos par semaine et cinq semaines de congé ont été acquis. Les sociologues ont estimé qu’un travailleur, au cours d’une année, passe 20% de son temps au travail et dans un moyen de transport, 33% à dormir et les 47% restants à diverses occupations passives ou actives. La télévision : elle reste la distraction principale, surtout que le nombre de chaînes ne fait qu’augmenter. De plus, à l’heure actuelle, la transmission par câbles ou satellites offre un vaste choix. Le cirque est considéré comme un vestige du passé, le théâtre ne survit que grâce aux dotations. Le nombre de personnes fréquentant les cinémas a diminué de trois au cours des 40 dernières années. Cependant, le cinéma français a conservé son attrait grâce à une politique de soutien active et il est plus capable de faire concurrence au cinéma américain que bien des pays européens. Jardinage et bricolage : certains loisirs, comme la chasse, disparaissent tandis que d’autres, comme le jardinage et le bricolage, sont appréciés par une majorité de français. La lecture est aussi un des passetemps favoris : seul un quart des français avoue ne pas avoir lu un livre de l’année (35% en 1986) tandis que 35% disent avoir lu plus de cinq livres. Comme « contrepoids » à la quantité croissante d’occupations « assises », le sport tient une place de plus en plus grande dans la vie des français. Deux tiers des hommes et la moitié des femmes affirment faire du sport. Ce dynamisme sportif se répercute sur les résultats des compétitions internationales. Aux Jeux Olympiques de 1996, à Atlanta, la France a conquis la cinquième place avec 37 médailles. Les sports les plus populaires sont le football, le rugby, le cyclisme et le tennis. L’évènement sportif annuel reste le « Tour de France » en cyclisme. De plus, en raison de la disposition géographique de la France, les sports d’hiver et aquatiques sont fortement développés. Dans certaines disciplines (voile, judo, escrime, courses automobiles), les sportifs français sont parmi les meilleurs au monde. Hiver comme été, le temps attribué au sport est souvent celui des congés. A l’heure actuelle, environ 62% des français partent en vacances. A la place de longs congés dans un seul endroit, on observe maintenant une préférence pour de cours séjours organisés autour d’un thème sportif ou culturel. Le tourisme à l’intérieur de la France se développe de plus en plus. Parallèlement, 11 millions de touristes vont à l’étranger. Les pays les plus populaires sont les suivants : Espagne, Portugal, Italie, RoyaumeUni, Maroc, Allemagne, Autriche et Tunisie. Le « troisième âge » fait de plus en plus de tourisme. 10. La protection sociale. 31
La France dispose d’un des systèmes de protection sociale les plus efficaces au monde. Ne concernant, très longtemps, qu’une petite partie des travailleurs, elle s’est étendue, peu à peu, après la deuxième guerre mondiale, à toute la population du pays. Ce système satisfait les besoins sociaux de base comme la protection de la santé, la retraite, la famille, l’assurance chômage et les allocations minimales pour les personnes sans ressources. Les dépenses annuelles pour la protection sociale forment environ 35% du PNB. Ces dépenses sont indépendantes du budget gouvernemental. La sécurité sociale fonctionne en autofinancement. Pendant une trentaine d’années après la deuxième guerre mondiale, le financement de la sécurité sociale n’a pas soulevé de problèmes. Toutefois, la crise économique des années 70 a fortement déséquilibré ce système. Ce n’est que depuis quelques années que la situation commence à se rééquilibrer. La santé. Le domaine de la santé est divisé en deux secteurs : les hôpitaux et la médecine privée. C’est dans les hôpitaux que le plus grand nombre d’emplois a été créé au cours des dernières décennies. Leur développement dynamique permet une amélioration constante du matériel de recherche, de diagnostic et de soins. Parallèlement au progrès technique, on observe une amélioration de l’organisation du système gouvernemental de la santé. Toutes ces transformations sont effectuées tout en respectant les traditions : médecine privée et libre choix des médecins par les patients. Le but principal de la politique médicale est d’assurer à tous les habitants du pays un même libre accès aux services médicaux. En outre, les organes gouvernementaux tentent activement de développer la médecine préventive. Ces efforts ont déjà donné des résultats non négligeables : la mortalité infantile en France est une des plus basses au monde et l’espérance de vie, une des plus longues. De plus, l’espérance de vie augmente à peu près de 100 jours par an. A l’heure actuelle, presque toute la population du pays possède une assurance-maladie. En cas de maladie grave ou longue ou de maladie nécessitant des soins coûteux ou une intervention chirurgicale, les dépenses sont entièrement remboursées. L'assurance ne remboursera que partiellement les soins en cas de maladie bénigne ou dits « de confort ». Chaque français dépense en moyenne 2066 dollars par an en soins médicaux. Afin de limiter les dépenses administratifs de la sécurité sociale, on a commencé à distribuer aux assurés une carte électronique,
32
appelée « carte vitale », dans le but de simplifier et accélérer le remboursement des soins médicaux.
Personnes âgées et handicapés. Les paiements destinés à l’aide matérielle des personnes âgées et des handicapés sont la partie principale des dépenses effectuées par la protection sociale. Ils comprennent les retraites et diverses allocations. Les retraites sont financées par la redistribution des cotisations prélevées par les employeurs. Il est évident que la génération d’aprèsguerre en atteignant l’âge de la retraite va devenir un lourd fardeau pour le système financier des retraites. C’est pourquoi des mesures ont été prises comme, par exemple, la réforme de 1993 sur la durée de paiement des cotisations retraite. Cette réforme a aussi établi que le montant de la retraite prendrait en compte non plus les 10 dernières années de salaire mais les 25 dernières. En 1956, une retraite minimum a été prévue pour les personnes de plus de 65 ans ne disposant pas de moyens nécessaires pour vivre. Depuis 1976, une loi a établi la prise en charge par le gouvernement des handicapés, leur intégration. La politique familiale. La France accorde plus que tout autre pays européen d’intérêt à la politique familiale (4% du PNB). Au début du 20e siècle, les premières allocations aux familles nombreuses ont été payées. En 1939, apparurent les premières allocations naissance, les allocations aux mères au foyer et furent établies des baisses d’impôt pour les familles nombreuses. La lutte contre la pauvreté. Dans des conditions de fort chômage, quand il est difficile pour la majorité des jeunes de trouver un emploi, quand le nombre de divorces augmente, le nombre des nouveaux pauvres augmente. Près de 6 millions de personnes font partie des familles dans le besoin. L’aide fondamentale dans ce cas est les allocations pour la recherche d’un emploi. Y ont droit les personnes de plus de 25 ans dont le revenu ne dépasse pas 333 dollars. La lutte contre la pauvreté est devenue un problème qui concerne toute la population d’où l’apparition d’associations comme « ATD-Quart Monde » et les « restaurants du coeur ». 33
La lutte contre le chômage. Comme dans les autres pays industriellement développés, le taux de chômage n’a fait qu’augmenter au cours des 20 dernières années. Les chômeurs sont en plus grand nombre chez les ouvriers non qualifiés et les personnes non diplômées. Dans le but de créer des emplois, depuis les années 70, des mesures de caractère économique et social ont été prises. Les premières ont été dirigées vers la conservation des emplois par les entreprises et, encore mieux, la création de nouveaux postes. Le gouvernement accorde son aide à ces entreprises en prenant sur soi leurs cotisations sociales et en leur diminuant leurs impôts.
11. Enseignement et formation professionnelle. Au cours des deux siècles qui ont suivi les décrets de 1792 et 1793, attribuant au gouvernement le rôle principal dans le domaine de l’instruction, la France a créé un des meilleurs systèmes au monde d’enseignement et de formation professionnelle. Les buts qu’elle s’est fixée dans ce domaine deviennent de plus en plus complexes en raison des changements sociaux, économiques et techniques et des exigences croissantes de la part des familles et de la société. Les étudiants et écoliers forment un quart de la population. L’enseignement nécessite 21% des dépenses gouvernementales et est le plus fort employeur du pays puisqu’il emploie 1,2 million de personnes. Au cours des dernières 30 années, le système d’enseignement français est engagé dans un processus de développement constant qui touche tous ses niveaux. Cependant, il reste basé sur des principes fermes : accroître l’accès aux lycées, obtenir une meilleure réussite au baccalauréat, garder un large éventail de disciplines étudiées, continuer à élargir l’autonomie des établissements scolaires, garder le caractère national des diplômes. Le système éducatif se trouve essentiellement sous la compétence du gouvernement et du Ministère de l’Education Nationale. 4 principes sont à la base de l’enseignement public : égalité, nondiscrimination, impartialité et laïcité. De plus, les établissements doivent remplir des normes sanitaires, d’ordre et de sécurité. Enfin, l’enseignement est gratuit, à l’exception des universités qui, il faut le dire, sont extrêmement peu chères.
34
Depuis les années 60, sont apparues de nouvelles tendances : les programmes et méthodes d’enseignement ont été mis à jour, les décisions prises par les établissements scolaires sont examinées par des conseils scolaires. On encourage d’ailleurs vivement les parents et représentants des organes locaux à y participer. L’école maternelle. Ni crèche, ni jardin d’enfants, l’école maternelle est, depuis 1887, un établissement éducatif et scolaire destiné aux enfants de 2 à 6 ans. Cette école n’est pas obligatoire cependant, cas unique, plus de 99% des enfants de trois ans la fréquentent. La construction et l’entretien des écoles maternelles sont assurés par les communes qui, de plus, fournissent le personnel hormis les enseignants choisis par le Ministère de l’éducation nationale. L’école primaire. A de rares exceptions près, les enfants entrent à l’école primaire à l’âge de 6 ans. Depuis 1833, ces écoles sont communales, c’est-à-dire que leurs construction et entretien sont à la charge de la municipalité. Depuis les lois proposées par Jules Ferry, en 1881-1882, l’enseignement primaire est obligatoire et l’enseignement des écoles publiques, laïque et gratuit. Le gouvernement, à son tour, assure le contrôle des instituteurs, choisis sur concours. Les instituteurs sont préparés dans des écoles normales dépendantes des universités. La durée normale de l’enseignement primaire est de 5 ans : les trois premières années (cours préparatoire, CP, et les deux cours élémentaires, CE1 et CE2) forment, avec la dernière année de maternelle, un cycle de préparation de base. Les deux années suivantes (cours moyens, CM1 et CM2) sont destinées à une étude plus approfondie de diverses matières. De plus, depuis l’année scolaire 1998/99, on y commence l’enseignement obligatoire d’une première langue étrangère. En raison de la baisse des naissances depuis les années 90, le nombre des élèves et des classes diminue et certaines écoles de campagne ont même été obligées de fermer. Dans certaines écoles des grandes villes ou de leurs banlieues, les enseignants sont confrontés au problème de la diversité culturelle et linguistique, résultat d’une forte immigration. Les enfants d’étrangers forment 10% du contingent total. Le collège.
35
L’enseignement au collège est réparti sur 4 ans : la classe de 6e (cycle d’adaptation), les classes de 5e et 4e (cycle fondamental) et la classe de 3e (cycle d’orientation). Depuis 1975, tous les écoliers entrent au collège. Atteint l’âge de 16, l’enfant peut arrêter ses études. Les dépenses des collèges sont partagées entre l’état et le département. Au primaire, un seul enseignant par classe assure l’enseignement de toutes les matières. Au collège, chaque matière est enseignée par un professeur différent. Les deux premières années, les collégiens étudient une seule langue vivante mais en 4e, ils commencent une seconde langue. Le lycée. Les lycées sont de deux types : - Les lycées d’enseignement général : Après trois ans d’études en classes de seconde, première et terminale, les lycéens passent un examen appelé le baccalauréat (général ou technique) qui est la première étape pour l’entrée à l’université. Cet examen existe en trois spécialités : littérature (L), sciences (S) et économie (ES). Pour les techniciens, plusieurs spécialités sont aussi au choix. - Les lycées d’enseignement professionnel (LEP) préparent les élèves en différentes spécialités des domaines de l’industrie et des services. L’enseignement supérieur. Le premier pas dans l’enseignement supérieur est le baccalauréat. La formation en vue de l’obtention des Brevets de Technicien Supérieur est assurée par les lycées en deux ans. Les lycées sont aussi chargés des classes préparatoires. Celles-ci préparent en deux ans aux concours d'entrée dans les Grandes Ecoles, établissements prestigieux, apparus au XVIIIe siècle lors d’une crise de l’Université, préparant des cadres supérieurs dans les matières les plus diverses. Les diplômés de ces écoles sont des cadres hautement qualifiés formant l’élite de la France. La majorité des étudiants font leurs études dans les universités, 10% d’entre eux sont des étrangers. Les études sont organisées en trois cycles : le premier, en deux ans, prépare le diplôme d’études universitaires générales (DEUG) ; le deuxième, en deux ans aussi, prépare à la licence puis à la maîtrise ; le troisième, sur choix sévère, prépare au diplôme d’études spécialisées supérieures (DESS) ou au diplôme d’études approfondies (DEA) qui, en fait, mène à la préparation d’un doctorat.
36
L’organisation de la structure des universités est restée étonnement stable depuis 1896 jusqu’en 1968 avec la loi d’Edgar Faure qui répondait aux besoins de réformes, réclamées par les émeutes estudiantines, et la loi de Savary, en 1984, selon laquelle les universités ont reçu leur autonomie administrative, scolaire et financière. D’après la réforme de 1997, l’année universitaire est maintenant divisée en semestres qui permettent une réorientation plus rapide, si nécessaire. Les universités et les établissements à statut universitaire ne sont pas tous de la même valeur et sont disposés géographiquement de façon irrégulière. A Paris et dans sa banlieue, un quart des étudiants de France fait ses études. Le désir de donner aux universités françaises un niveau international et surtout européen conduit à l’élargissement de leur autonomie administrative. Les différentes universités d’une même ville établissent des contacts plus étroits. Ces universités menant une politique active d’échanges internationaux, acquièrent ainsi une certaine valeur et deviennent des centres prestigieux et dynamiques capables de travailler et coopérer dans le cadre des programmes européens d’échanges universitaires et de contacts avec les entreprises. L’enseignement professionnel. L’ « enseignement professionnel » comprend tout un ensemble de mesures destinées aux travailleurs : préparation aux diplômes professionnels, mais surtout stages professionnels, formation continue et spécialisation. Le financement de l’enseignement professionnel est assuré par le gouvernement et les entreprises privées grâce aux cotisations obligatoires payées par chaque entrepreneur ayant plus de 10 employés à son service. L’association de la préparation professionnelle des adultes qui dispose de plus de 100 centres, assure la préparation de plus de 300 spécialités et est orientée principalement vers les personnes à la recherche d’un emploi. L’économie 12. La politique économique La France occupe le quatrième rang mondial au niveau du développement économique et en ce qui concerne le volume d’exportation. Grâce à cet état de fait, la France est en mesure d’assurer à ses habitants l’un des niveaux de vie les plus élevés de la planète. Cette évolution est la 37
conséquence de la remontée économique de l’après-guerre et de la formation de la communauté européenne. En résultat, la France a considérablement changée au cours des dernières décennies. L’agriculture a été entièrement modernisée et permet sur beaucoup de marchés extérieurs de tenir tête dans ce domaine aux Etats-Unis eux-mêmes. Une reconstruction structurelle a eu lieu dans l’industrie qui s’est essentiellement réorientée vers les hautes technologies ; enfin, le secteur des services, basé sur un système de transport particulièrement efficace, est à l’heure actuelle une des forces dominantes de l’économie nationale. Des priorités qui ont changé La crise des années 30 et la deuxième guerre mondiale ont épuisé l’économie française. En 1945, l’infrastructure était détruite, les puissances productives avaient vieilli, le système financier s’était effondré et le commerce extérieur était presque inexistant. Jusqu’en 1974, la France, à l’image des autres pays développés, connaît une période de croissance qui lui permet d’acquérir une position stable. De 1945 à 1958, le gouvernement a joué le rôle principal dans la modernisation des moyens de production, utilisant pour cela la planification. Il prend sous son contrôle les banques principales, le charbon, l’électricité et le gaz ainsi qu’une partie de l’industrie en nationalisant toute une série d’entreprise comme Renault, par exemple. Peu à peu, le pays se transforme en société de consommation, la croissance démographique connaît une hausse extrêmement forte. Cependant le commerce extérieur reste essentiellement à l’intérieur des frontières de l’ancien empire colonial. De 1958 à 1973, le rythme de la croissance économique ne fait qu’augmenter. Le secteur privé, à la suite du gouvernement, commence à investir, encouragé par les prix bas sur les sources d’énergie et les matières premières. De plus la dévaluation du franc permet de rester concurrentiel malgré un niveau d’inflation plus élevé que dans nombreux pays. En même temps, suite à la décolonisation et l’entrée en 1951 dans l’Union européenne du charbon et de l’acier et, en 1957, dans la communauté économique européenne, la France devient un pays largement ouvert au commerce extérieur. L’agriculture et l’industrie continuent à se moderniser. Le gouvernement a développé l’infrastructure du transport, en particulier en construisant des autoroutes et en soutenant des programmes à grande échelle dans le domaine de l’industrie aéronautique et de l’énergie atomique. De plus, le déséquilibre entre Paris et la Province décroît grâce à la décentralisation de l’industrie et la politique d’aménagement du territoire. Cet état de faits se termine avec l'apparition d'une période d'instabilité monétaire due surtout aux problèmes liés au pétrole. Ce n’est 38
qu’en 1985 que cette crise commence à prendre fin. Elle a entraîné à sa suite chômage et inflation. Ces dernières années, les indices économiques se sont nettement améliorés en France, ce qui lui a permis d’atteindre le niveau exigé par le traité de Maastricht. Tout d’abord le rythme de croissance économique s’est accéléré, ensuite l’inflation a été freinée. De plus, de grands succès ont été obtenus dans le domaine du commerce extérieur. Cependant, le chômage reste un problème social et économique sérieux, les secteurs les plus touchés étant la construction et l’industrie de transformation. Cette question reste le problème majeur de tous les gouvernements quelle que soit leur couleur politique. Le deuxième sujet d’inquiétude est le déficit du budget gouvernemental qui reste très élevé. Le gouvernement français, de même que d’autres gouvernements européens, a entamé un programme de diminution du déficit budgétaire, appelé « programme de convergence », destiné principalement à régulariser les dépenses.
13. Les principaux domaines de l’économie L’industrie Ces dernières années, l'industrie française a été fortement touchée par la crise, perdant plus de 20% de ses emplois (environ 2,5 millions) en une vingtaine d'années. Certains secteurs sont en voie de disparition (charbon) ou particulièrement affaiblis (textile, construction navale). Cette crise résulte, notamment, de la concurrence de pays à main-d'œuvre bon marché. Si certains secteurs, nés avec la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, paraissent condamnés, d'autres, souvent dans des domaines de pointe, connaissent de réels succès. Parmi eux, on peut mentionner •
les industries agro-alimentaires (la France est le 1er exportateur et le 2e producteur de l'Union européenne) ;
•
la construction aéronautique et spatiale (les avions Airbus et la fusée Ariane ) ;
•
la construction ferroviaire (les TGV);
•
l'industrie automobile (3e exportateur mondial, Peugeot-Citroën est le 8e groupe mondial et Renault. le 9e) ;
•
la pharmacie (4e producteur mondial et 5e exportateur) ;
39
•
la chimie, le caoutchouc et les plastiques (4e exportateur mondial) ;
•
le bâtiment et les travaux publics (on trouve 6 groupes français parmi les 10 premiers européens).
L'énergie Avec une production nationale qui couvre seulement 51,5% de ses besoins énergétiques, la France doit donc importer des produits comme le pétrole brut et le gaz naturel. Le point fort du secteur énergétique en France est l'énergie nucléaire. 77% de l'électricité produite est d'origine nucléaire. La France possède une cinquantaine de centrales nucléaires, elle conçoit et construit des réacteurs, fabrique et irradie les combustibles radioactifs, traite et stocke les déchets radioactifs... Enfin, elle exporte des centrales dans le monde (Espagne, Belgique, Afrique du Sud, Chine, Corée du Sud). L'agriculture L'agriculture française est la première en Europe. Elle réalise 27% de la production européenne sur 31% de la surface agricole du continent européen. Près de 80% du territoire de la France appartiennent au monde rural. 55% sont occupés par des surfaces agricoles utilisées, 6% des terres non cultivées et 28% des forêts. La France ne compte pas parmi les plus importants producteurs agricoles du monde, mais occupe cependant la première place dans l'Union européenne (UE) et la seconde dans le monde pour les betteraves sucrières, la seconde dans le monde pour le vin, la deuxième dans l'UE et la cinquième dans le monde pour le lait, la première dans l'UE et la cinquième dans le monde pour les céréales, etc. Les transports La répartition des routes et des voies de chemin de fer à travers la France évoque encore une immense étoile dont les branches rayonnent à partir de Paris vers les principales villes de province. Cette situation qui était la conséquence de la très ancienne centralisation du pays se modifie depuis quelques années. La décentralisation du territoire, mise en œuvre depuis 1982, s'efforce notamment d'améliorer les réseaux routier et ferroviaire reliant les différentes régions et à rendre plus facile l'accès à certaines d'entre elles (Massif central, Bretagne).
40
Les différents moyens de transport évoluent inégalement : les transports routiers et aériens ne cessent de progresser, alors que les transports ferroviaires et surtout maritimes s'affaiblissent. Le réseau routier français est l'un des plus importants dans le monde et le plus long de l'Union européenne (966 000 km, dont 9 000 d'autoroutes). Outre les 23 millions de voitures individuelles, il est parcouru par 5 millions de véhicules utilitaires (des camions notamment). Ceux-ci assurent le transport de 45% des marchandises qui circulent sur le territoire. Le tourisme Pour les dizaines de millions de touristes qui visitent chaque année la France, les musées, châteaux, monuments et parcs de loisirs sont, avec les paysages, les principaux attraits de leur séjour. L'industrie touristique représente environ 700 milliards de francs, soit 8,5% du PIB. Avec un solde positif de 60,5 milliards, elle au premier rang des excédents de la balance des paiements. Sciences, techniques, culture et mass médias 15. Sciences et technique La politique scientifique Sept domaines sont actuellement prioritaires (ils correspondent à des secteurs où les entreprise françaises sont compétitives et où les marchés mondiaux sont en forte progression). Ce sont : les industries électronique et les technologies de l'information, les transports terrestres et aéronautiques, une part de la chimie, les industries agro-alimentaires, les sciences de l'innovation des produits et procédés, la recherche médicale et les technologies de l'environnement. Plusieurs disciplines scientifiques sont donc intéressées : les sciences de la matière, les sciences du vivant et les sciences humaines et sociales. La recherche est à la fois fondamentale et appliquée. Afin de mener à bien cette politique scientifique, le ministère chargé de la recherche s'efforce de privilégier le recrutement de jeunes chercheurs et de développer la mobilité de tous. L'objectif des pouvoirs publics est de contribuer à l'établissement d'une véritable coopération entre les grands organismes scientifiques, les universités et les entreprises, afin de lancer de grands programmes pour les défis d'aujourd'hui (biotechnologie, électronique, informatique...).
41
Il s'agit d'abord pour l'Etat de soutenir la recherche fondamentale Les domaines prioritaires de recherche sont : la construction aéronautique et spatiale, les industries électroniques et les technologies de l'information, la fabrication des machines et équipements. Des programmes de recherche associant les laboratoires publics et les industriels permettent de soutenir quatre grands secteurs économiques : •
les industries agro-alimentaires (sécurité alimentaire) ;
•
les transports terrestres environnement...) ;
•
les industries électroniques et les technologies de l'information ;
•
la chimie.
et
aéronautiques
(sécurité,
Afin de permettre à la France de consolider son potentiel scientifique et technologique, trois autres secteurs sont également privilégiés : •
la recherche médicale, notamment dans les domaines de la lutte contre le cancer, les maladies infectieuses (en particulier le sida), les maladies cardio-vasculaires, les maladies dégénératives et les maladies neuro-sensorielles.
•
la recherche dans les secteurs de la génétique, de la microbiologie et des biothérapies.
•
la recherche en matière d'environnement et de cadre de vie, en particulier les villes, les sols, les zones littorales et la préservation de la biodiversité.
Les principaux programmes de recherche intéressent quatre domaines : •
les applications de la chimie aux techniques industrielles futures ;
•
les biotechnologies, dans les domaines de la santé, des agroindustries, de l'environnement.
•
la microbiologie (recherche sur les maladies infectieuses) ;
•
la thérapie génique (avec la réalisation d'une carte du génome permettant de découvrir de nouveaux gènes responsables de maladies comme le cancer, le sida; le diabète, la myopathie, etc.).
Ces programmes visent deux grands objectifs : •
améliorer la santé publique et la qualité de la vie ;
42
•
susciter la création d'activités et d'entreprises nouvelles et assurer la place de la France dans des secteurs qui représentent un énorme marché mondial.
16. Culture L'intervention de l'Etat, qu'il soit monarchique ou républicain, dans le champ de la culture est une tradition en France. Elle s'accompagne désormais de la participation des collectivités territoriales. Si la culture a toujours joué un rôle important en France, c'est seulement depuis la naissance de la Ve République que chaque gouvernement comporte un ministère de la Culture. Huit domaines sont de sa responsabilité : le patrimoine, les musées, les archives et les bibliothèques, le théâtre, les arts plastiques, le cinéma, la musique et la danse, le livre et la lecture. Au niveau local, les départements et les régions disposent de budgets culturels qui ont été multipliés par cinq durant les années 80, tandis que ceux des communes doublaient. Ajoutés aux moyens que leur donne l'Etat, les uns et les autres peuvent ainsi mener une action culturelle importante. Au total, le financement de la culture est assuré à 50,1% par l'Etat et à 49,9% par les collectivités territoriales (40,6% par les communes, 7,3% par les départements et 2% par les régions). Des associations et des entreprises participent également à cette action en amenant le public à des spectacles et à des manifestations artistiques ou en finançant des expositions, des films, des travaux de restauration, etc. Les arts plastiques La France et Paris en particulier jouent depuis longtemps un grand rôle dans ce domaine. Après des années de domination de l'art abstrait, l'art figuratif a semblé revenir sur le devant de la scène. Chaque année, de nombreux artistes français et étrangers exposent leurs œuvres dans plusieurs centaines de Salons ou de galeries. Le cinéma Actuellement, la France produit environ 130 à 140 films par an, dont près de 80% sont financés en totalité ou en grande partie par des capitaux français. Ce chiffre situe la France au 2e rang pour les investissements cinématographiques. Bien qu'environ 500 salles aient fermé leurs portes depuis dix ans les quelque 4 500 d'aujourd'hui (le nombre le plus élevé
43
dans l'Union européenne) ont accueilli plus de 136 millions de spectateurs, chiffre record durant cette période. La musique et la danse L'Etat a pris en compte l'intérêt des Français pour la musique en encourageant et aidant tous les genres musicaux. De la musique baroque du siècle de Louis XIX au rock ou au rap, en passant par le jazz et la musique acoustique. Il a également créé la nouvelle salle de l'Opéra-Bastille qui peut accueillir jusqu'à 2 700 amateurs d'opéra. A Paris comme en province, de nombreuses salles d'opéra et de concert ont été ouvertes ou restaurées ces dernières années. La danse est surtout représentée par le Ballet de l'Opéra de Paris (le Palais Garnier), une troupe d'environ 150 danseurs et danseuses. Mais il existe également d'excellentes troupes en province, animées par des danseurs français ou étrangers. L'Etat a mis la musique à l'honneur en créant, en 1982, la Fête de la musique qui a lieu désormais tous les ans le 21 juin. Ce jour-là, dans les villes, musiciens amateurs et professionnels jouent tous les types de musique. Le patrimoine Ce sont les témoignages du passé (sites archéologiques, églises, châteaux...) qu'il s'agit de conserver ou de restaurer. Plus de 200 000 sites archéologiques sont reconnus et 38 000 bâtiments sont protégés ; des lieux et des quartiers sont classés. La notion de patrimoine s'est également élargie à des domaines comme les arts et traditions populaires, l'architecture urbaine de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle,l'architecture industrielle et, plus récemment, les documents de radio et de télévision. Depuis quelques années a lieu une fois par an "la journée du patrimoine" qui permet aux Français d'entrer librement dans les 8 300 bâtiments et monuments nationaux. Les musées Dans ce domaine, les dernières décennies ont été marquées par la création de grands musées comme, à Paris, le Centre Georges Pompidou pour l'art contemporain, le Musée d'Orsay pour le XIXe siècle et le Musée Picasso. Depuis 1981, environ 80 musées se sont ouverts en France. Il existe actuellement 34 musées nationaux dont 15 à Paris, près de 900 musées qui appartiennent généralement aux communes, départements ou régions 44
et environ 200 musées privés. Ils reçoivent plus de 70 millions de visiteurs par an. Le théâtre Le théâtre en France, ce sont 5 théâtres nationaux (la Comédie française, le Théâtre national de Chaillot, le Théâtre de l'Odéon, le Théâtre de la Colline, à Paris, et le Théâtre de Strasbourg), 61 scènes nationales, 43 centres dramatiques nationaux, 10 centres dramatiques régionaux, environ 500 compagnies aidées ou subventionnées et un millier de compagnies indépendantes. Mais le théâtre en France, c'est aussi le festival d'Avignon. Créé en 1947 par Jean Vilar, rendu célèbre par Gérard Philipe, ce grand rassemblement accueille chaque année, au début de l'été, d'innombrables troupes françaises et étrangères, pour le plus grand plaisir de milliers de spectateurs. 17. Mass médias Les quoditiens Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la France a perdu la moitié de ses quotidiens. Les causes de cette chute sont d'abord la concurrence de la radio, puis surtout de la télévision. Mais des raisons économiques (modernisation des imprimeries, augmentation des prix de revient, baisse des recettes publicitaires, concentration entre quelques grands groupes,...) ont également joué un rôle important. Avec ces chiffres, la France se situe au bas de l'échelle en Europe. Les quotidiens français sont parmi les moins achetés et les moins lus. Les quotidiens nationaux Seuls quatre titres, dont l'un exclusivement consacré aux sports (L'Equipe), dépassent le seuil des 300 000 exemplaires, alors qu'entre 60 000 et 115 000 exemplaires, on trouve deux quotidiens économiques (Les Echos et La Tribune) et un quotidien spécialisé dans les paris sur les courses de chevaux (Paris-Turf). L'Humanité est le seul journal lié à un parti (le Parti communiste) et La Croix exprime en particulier les points de vue de l'Eglise de France. Les quotidiens régionaux Ils sont en meilleure santé, avec un chiffre d'affaires en progression de 45
1,9%. Douze d'entre eux sont diffusés à plus de 150 000 exemplaires. Ouest-France a la meilleure diffusion de toute la presse quotidienne française (761 828 exemplaires). Leur plus grande réussite est sans doute due à la place qu'ils réservent aux informations pratiques et de "proximité" régionales et locales. Ils sont mieux adaptés à leur public et ont su se moderniser plus rapidement. La presse magazine Elle est dynamique et se porte bien. Présente dans tous les domaines, s'adaptant aux modes et aux mentalités, elle offre une gamme de titres particulièrement diversifiée. De périocité variable (hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle...), elle propose aux lecteurs aussi bien des "news magazines" d'information générale (L'Express, Le Nouvel Observateur, Le Point...) que des titres représentant des domaines trés spécialisés (informatique, histoire, médecine, sciences...). La radio 98% des Français possèdent au moins un poste de radio et 80% écoutent la radio au moins une fois par jour, celle du service public comme celle du secteur privé. Au total, environ 1 800 stations de radio. Le service public Il est représenté par les sociétés nationales de radiodiffusion et de télévision dont fait partie Radio-France qui comprend : •
France-Inter , radio "généraliste", qui s'adresse à tous les publics et propose des informations, de la musique, des jeux, des débats, des magazines de société, etc.
•
France Culture : radio des "intellectuels", elle fait écho aux débats d'idées, donne la parole aux écrivains, aux artistes, étudie leurs oeuvres et diffuse de la musique, surtout classique.
•
France Musique : essentiellement station de musique classique (diffusion de disques ou de concerts), mais aussi de musique contemporaine.
•
France Info : une cinquantaine de journalistes présentent des informations en continu, 24 heures sur 24.
Aux radios nationales s'ajoutent une quarantaine de radios locales ou "de pays". Deux types de radios privées :
46
Les radios privées périphériques qui sont des "généralistes" (information, musique, jeux...) à diffusion nationale, parmi lesquelles : •
Europe 1 : elle émet à partir de la Sarre, mais dispose d' environ 150 émetteurs- relais en France et une trentaine de studios à Paris. Diffusée sur les grandes ondes (GO) et la modulation de fréquence (FM), elle a deux filiales "musicales" (Europe 2 et RFM)
•
RTL (Radio Télé Luxembourg) : ses studios de Paris sont reliés à un émetteur au Luxembourg. Elle est également diffusée en GO et en FM et a une filiale "musicale", RTL 2.
•
RMC (Radio Monte-Carlo) : diffusée dans toute la France, elle est surtout écoutée dans le sud-est.
Les radios locales privées, parmi lesquelles des radios commerciales et des radios non commerciales. Les radios commerciales sont financées par des ressources publicitaires. Elles sont soit affiliées à un réseau national dont elles diffusent 80% du programme (elles réalisent les 20% restant), soit sont indépendantes (elles fabriquent la plus grande partie de leur programme). On peut notamment citer : NRJ (le plus grand succés de ces dernières années, la préférée des jeunes), RFM, Fun Radio, Radio classique, Radio Nostalgie, Skyrock, Chérie FM, Chante France, etc. Les radios non commerciales Ce sont des radios de type associatif, souvent financées par leurs adhérents. Elles peuvent recevoir des subventions locales et avoir de la publicité (20% de leurs ressources). Ce sont souvent des radios communautaires ou religieuses (Africa n° 1, Beur FM, France Maghreb, Radio Orient, Judaïques FM, Radio NotreDame, Fréquence protestante...). Entre les chaînes du service public, celles du secteur privé et celles qu'ils peuvent recevoir par câble ou par satellite, les Français ont désormais un large choix de programmes de télévision (une soixantaine). Le service public Il comprend quatre chaînes qui sont financées par la redevance, une taxe de 735 francs par an que doivent payer tous les Français possesseurs d'un poste de télévision. Ces chaînes sont : France 2 et France 3, regroupées dans France 47
Télévision et dirigées par un même président. France 2 est une chaîne généraliste nationale qui diffuse 24 h sur 24 des émissions qu'elle veut "populaires de qualité". Elle propose ainsi, par ordre d'importance, des divertissements et des jeux, des documentaires et des magazines, de la fiction, de l'information, des sports, du cinéma, etc. C'est également la chaîne qui, chaque dimanche matin, diffuse des émissions religieuses pour tous les cultes représentés en France. Elle est regardée par environ 25% des Français. France 3 est une chaîne à la fois nationale et régionale puisqu'elle diffuse, dans la journée, des émissions régionales ou locales. Les Français la regardent de plus en plus (ils sont environ 20%) et certaines de ses émissions sont très suivies et appréciées. Elle diffuse en premier lieu des fictions, puis des émissions d'information, pour la jeunesse, des magazines, des divertissements, des films... Les deux autres chaînes du service public sont Arte et La Cinquième. Arte est une chaîne culturelle franco-allemande, diffusée sur le cinquième canal français de 19 heures à 3 heures du matin. Elle propose des soirées thématiques, des films, des magazines d'actualité, des fictions, des documentaires... Environ 2 millions de téléspectateurs disent suivre ses programmes (0,5 en Allemagne). La Cinquième est diffusée sur le même canal de 5 heures à 19 heures. C'est une chaîne éducative, consacrée "au savoir, à la formation et à l'emploi". Elle offre des programmes et des jeux éducatifs, des émissions sur l'emploi, des films, des documentaires... 93% des enseignants la jugent "plutôt intéressante". Le secteur privé Il comprend trois chaînes, TF1, Canal + et M6. TF1 est la première chaîne française, c'est à dire à la fois la plus ancienne et la plus regardée. C'est une chaîne généraliste qui se consacre d'abord à l'information (journaux télévisés et magazines), à des oeuvres de fiction, à des émissions de variétés, des spectacles et concerts et, surtout, au cinéma (jusqu'à 170 films par an) et aux sports (notamment le football). Canal + est une chaîne payante cryptée (pour voir ses émissions, il faut payer un abonnement de 175 F par mois et posséder un décodeur pour décrypter les images). Certaines émissions sont visibles sans décodeur ("en clair") 4 heures par jour. 24 heures sur 24, Canal + diffuse environ 50% de films, 10% de téléfilms, des dessins animés, des émissions sportives, en particulier de nombreux matchs du championnat de France de football et, bien sûr, ses célèbres 48
marionnettes en caoutchouc, "les guignols de l’info" qui, chaque soir, commentent l'actualité en se moquant des personnalités du monde politique et médiatique. Après sa création en 1984, Canal + avait 245 000 abonnés, il en a aujourd’hui environ 5 millions. M6 est également une chaîne récente (1986). Généraliste, elle diffuse cependant 24 heures sur 24 essentiellement des fictions et des émissions musicales, destinées à un public jeune, mais aussi des émissions d'information, des magazines et des documentaires. Son audience qui était de 1,5% en 1987 (mais ses programmes n'étaient pas diffusés sur tout le territoire), est désormais d'environ 13%. Si Canal + est une chaîne payante, elle perçoit également des recettes publicitaires, tout comme TF1 et M6 qui sont en outre financées par des actionnaires privés (groupes de presse, de communication, entreprises industrielles, banques, assurances, etc.). A ces sept chaînes hertziennes, publiques et privées, s'ajoutent une cinquantaine de chaînes françaises (et environ 200 chaînes étrangères) diffusées par câble et par satellite. La plupart de ces chaînes qui peuvent être captées par le câble ou par satellite sont des chaînes thématiques ou destinées à des publics particuliers. Bibliographie : Annie Monnerie. La France aux cent visages. – P., 1996. L'histoire de la France. – P., 1996. Вековые конфликты. – М., 1989. Примак П.Т., Допкюнас Р.С. Франция. – Минск, 1994. Découvrir la France. T. Tétenkina. – Минск, 1997. Франция. Министерство иностранных дел Франции. 1999. Brémond J, et G. L'Economie française face aux défis mondiaux. Paris: Hatier 1985. INSEE. La Société française. Données sociales 1993. Paris: INSEE, 1993. Monnerie, Annie. La France aux cent visages. Paris: Hatier/Didier 1996. Paoletti, Michel, et Steele, Ross. Civilisation Française Quotidienne. Paris: Hatier, 1986. Wylie, Laurence, et Jean-François Brière. Les Français. Englewood Cliffs, New Jersey: Prentice Hall, 1995, 2001. Материалы на французском и русском языках в сети Интернет по изучаемым разделам дисциплины. Периодические издания на французском и русском языках по изучаемым разделам дисциплины.
49