L'enseignement et les lettrés pendant l'époque des Paléologues (1261-1453)

L'ENSEIGNEMENT ET LES LETTRÉS PENDANT L'ÉPOQUE DES PALÉOLOGUES (1261-1453) ETAIPEIA TnN IAnN TOY AAOY KENTPON EPEYNH� ...

Author: Sophia Mergiali

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L'ENSEIGNEMENT ET LES LETTRÉS PENDANT L'ÉPOQUE DES PALÉOLOGUES (1261-1453)

ETAIPEIA TnN IAnN TOY AAOY KENTPON EPEYNH� BYZANTIOY AIEY9YNTlŒ: KA9HrHTlŒ IQANNm E. KAP ArIANNOIlOYAOl:

12, 105 59 'A8ii va\ 0�-321.66.26, 321.43.29, 321.02.95 Fax 01-321.76.19

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SOCIÉTÉ DES AMIS DU PEUPLE CENTRE D'ÉTUDES BYZANTINES DIRECIEUR: PROFESSEUR IOANNIS E. KARAYANNOPOULOS

12 GK 105 59 Athénes 01-321.66.26, 321.43.29, 321.02.95 Fax 01-321.76.19

Evripidou Tel.

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KENTPON EPEYNHl: BYZANTIOY

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5

SOPHIA MERGIALI

L'ENSEIGNEMENT ET LES LETTRÉS PENDANT L'ÉPOQUE DES PALÉOLOGUES (1261-1453)

'A8fjvat

1996

ETAIPEIA TnN IAnN TOY AAOY KENTPON EPEYNH� BYZANTIOY 5: SOPHIA MERGIALI: L'Enseigne ment et les Lettrés pendant l'époque des Paléologues (1261-1453) EÙpt7t lOOU 12, 105 59 'A8iivat TllÂ.. 01-321.66.26, 321.43.29, 321.02.95 Fax 01-321.76.19 TU1t01Ç Buvtaç @EcrcraÂ.oviKll KEV-cptKTt OtU8EcrtÇ: ·APJ.1EV01tO UÂ.ou 26 TllÂ..: 031-219493 ISBN: 960-7352-11-4

« . ..

à savoir, qu'on ne perd pas son temps

en recherchant à quoi d'autres ont perdu le leur». A.

BOUCHÉ-LECLERCQ, L'astrologie grecque

AVANT-PROPOS Au terme de cette étude, je tiens tout d'abord à exprimer ma plus vive reconnaissance à Madame le Professeur Hélène Ahrweiler d'avoir bien voulu dirigé ce travail, dont la réalisation n'aurait pu être menée à bien sans son soutien et appui durant mon séjour à Paris. Puis-je aussi témoigné ma profonde gratitude envers feu Monsieur le Professeur P. Lemerle, spécialiste dans le domaine de l'enseignement, pour ses conseils savants et son concours lors de la redaction de ce tra vail dans ses premières étapes. Que Monsieur A. Failler trouve ici l'expression de mes remercie ments les plus sincères pour sa constante disponibilité et l'intérêt qu'il a porté à mon travail tout au long de son élaboration. Je ne saurais omettre à remercier vivement Monsieur le Professeur A. Markopoulos qui a contribué par ses remarques à l'amélioration de ce travail avant la publication. Enfin à Monsieur le Professeur J. Karayannopoulos s'adresse ma gratitude réitérée d'avoir accepté la publication de cet ouvrage dans la série de l'<<E-rutpEiu BuÇuv'ttvrov EpEuvrov».

TABLE DES MATIÈRES

AVANT PROPOS .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . TABLE DES MATI ÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . INTRODUCTION �................................................................... .....

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1. LE RÉTABLISSEMENT DES ÉTUDES DANS LA CAPI

TALE AU COURS DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIIIe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

1 . L'inauguration des études supérieures: les cours de Georges Acropolite ........................... ......................................................... 2. La formation d'un lettré: ses préoccupations, ses activités et sa rémunération à travers la vie de Georges de Chypre (ca. 1 241 ca. 1 290) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3. Enkyklios paideia et hiéra grammata. a). L'école Saint-Paul de l'Orphelinat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. L'école patriarcale sous l'autorité de Germain III (1 265- 1 266) et les trois didascales de la Grande Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. Un précurseur de l a Renaissance: le moine Manuel Maxime Pla nude et le climat intellectuel à Constantinople durant le dernier quart du XIIIe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II. L E MOUVEMENT LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIVe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. 2. 3. 4.

L'apport des copistes . :. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La génération des philologues (ca. 1 290 - ca. 1 325) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le cercle des astronomes autour de Théodore Métochite . .. Un intellectuel de métier: Nicéphore Grégoras et son activité de professeur et d'astronome .. . . . . . .. . . ... . . .. 5. Le difficile équilibre entre la sagesse profane et la spiritualité . 6. Les écoles publiques d'enseignement secondaire dans l a capitale. Un exemple à travers la correspondance de Théodore Hyrtakènos 7. Vers l'acquisition d'une conscience hellénique .. .. . . ... .....

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8. La femme face à la culture: le cas d'Irène Eulogie Choumnaina . 9. Préoccupations et activités des lettrés mineurs ..

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III. L'OUVERTURE VERS L'OCCIDENT À PARTIR DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIVe SIÈCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1 . Profil d'une époque à travers l'itinéraire d'un lettré . . 2. Dèmètrios Cydonès et le courant du Thomisme à Byzance . 3 . Rapprochement culturel et influences réciproques entre Byzantins et Occidentaux . .. . 4. Aspects de l a vie intellectuelle du Despotat de Morée . 5. Tendances et activités au sein de l'Église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6. L'école privée de Manuel Kalékas à Constantinople à la fin du XIVe siècle (ca. 1 3 90 - ca. 1 3 96) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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IV. L'ÉTAT INTELLECTUEL DURANT LE RÈGNE DE MANUEL II PALÉOLOGUE (1 3 91 - 1 425) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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1 . Un empereur-philosophe et son entourage . 2. Maîtres du premier quart du XVe siècle à Constantinople et à Thessalonique . . . . .. . . .................. . . . .

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V. ATTITUDES INTELLECTUELLES ET CONTEXTE SOCIAL DANS LE DESPOTAT DE MORÉE AU XVe SIÈCLE

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1 . Profil de la classe cultivée . . 2. Le mouvement littéraire . . . .. 3 . Le mouvement philosophique et païen

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VI. L'ÉTAT INTELLECTUEL À CONSTANTINOPLE AVANT LA CHUTE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 CONCLUSION . . . .. .. .. . . . ANNEXES . . . . . BIBLIOGRAPHIE - ABRÉVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . INDICES ...

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INTRODUCTION

Tentant de définir à nouveau et de façon plus précise le mouvement intellectuel de la dernière phase de l'histoire de Byzance (1 261 - 1 453) , connu comme la «seconde renaissance byzantine», notre attention s'est portée d'une part sur la recherche des institutions , d'autre part sur les personnages qui, par la diversité de leur comportement, ont déterminé le climat et la qualité de la vie intellectuelle. Devant le silence des sources quant au système éducatif et la politique scolaire, notre recherche, plus que des institutions, traitera des personnalités marquantes de l'époque. C'est principalement à travers les itinéraires personnels que les autobio graphies de certains lettrés ou le contenu des Vies de Saints ainsi que les recueils de lettres privées nous permettent d'appréhender, que nous ten terons de restituer l'édifice scolaire alors existant et d'évaluer l'étendue et la qualité de la vie culturelle lors de cette ultime phase de l'époque by zantine. Amorcé déjà sous l'empire de Nicée (1204- 1261), grâce aux lettrés en exil (notamment Nicéphore Blemmydès et Georges Acropolite) et à leur effort de préservation de la culture, ce second grand renouveau de l'intérêt pour l'Antiquité grecque s'épanouira au long de l'époque des Paléologues, en dépit du repli politique, militaire, social et économique, et léguera ses conceptions et certains de ses aspects à la Renaissance ita lienne. Demeurant à jamais attaché à l'héritage antique et s'identifiant de plus en plus à l'idéal hellénique, même aux dépens du dogme chré tien, la culture sera aux derniers Byzantins le divertissement qui les ai dera à traverser cette période d'épreuves dont personne ne pouvait con naître le terme. Mais cette culture, comment s'acquiert-elle et quel est son contenu? Quelles sont les disciplines privilégiées d'une génération à l'autre et quels sont ses détenteurs? Suivant la tradition établie aux siècles précédents, la connaissance s'acquiert en trois étapes. Premièrement, une formation de base vise à familiariser les enfants de 6 à 1 1 ans environ, avec l'alphabet, l'ortho graphe, les rudiments de la grammaire et les procédés de calcul. Dé signée sous le termes 'Ypa��œta ou iepà 'Ypa��a'ta, cette instruction est

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ouverte à tout le monde� sans aucune distinction sociale. Suit l'ÈyKu KÀtOC; 1tUtôEiu, enseignement comportant des matières désignées comme J.1u8T]J.1u"Cu et Àoyo t et accessible aux habitants des grandes villes et aux familles aisées. Le cursus éducatif est couronné par un enseignement de haut niveau, comportant les sciences (È1ttO""CliJ.1ut, J.1EiÇOVEC; à.KpoaO"EtC;, "Co "Clic; È1ttO""CT]J.111C; "Co ÈV"CEÀÉC;) et dispensé uniquement dans la capitale; cette étape demeure reservée à une élite définie par ses privilèges acquis: les fils des hauts fonctionnaires, les neveux ou les protégés des métropo lites, les membres des grandes familles. Il s'agit d'une classe sociale, as pirant au pouvoir public ou ecclésiastique, qui s'adonne à la culture pour les avantages pratiques qu'elle pourra en tirer. Dans certains cas, quelques individus de cette catégorie sociale visent aussi à la notoriété intellectuelle. Or, chez une petite élite, qui s'est déjà assurée un statut so cial et qui a des aspirations intellectuelles d'un niveau supérieur, il y a indiscutablement une recherche de la connaissance pour elle-même. Dans cette perspective l'étude dépasse le domaine pratique et n'est pas l'affaire du grand public. Mais du fait que l'acquisition de la culture vise à des buts pragma tiques et précis pour la grande majorité, l'enseignement reste attaché aux matières qui ont une application directe dans la vie publique; sur ce plan, l'effort pour acquérir la formation hellénique se limite à la rhétori que et à l'usage d'une langue savante, qui constituent le noyau de l'en seignement et qui deviennent synonymes de culture. Une série de man uels et de traités établissant les règles théoriques de l'usage correct du vocabulaire et du style attique sont mis à la disposition d'un large pub lic. Dans le même but, la composition des manuels de grammaire, des traités sur la morphologie et la syntaxe vise à rendre plus familière l'ap proche des textes classiques et à contribuer à la reproduction fidèle du style attique. Parmi les lettrés qui s'adonnent à la production rhétorique, on trouve des représentants de tous les milieux sociaux: des ecclésias tiques, des moines, des laïcs , de riches fonctionnaires, des militaires et même quelques femmes. En effet, si l'éducation est un privilège réservé plus ou moins aux hommes, quelques femmes d'origine noble acquièrent une certaine cul ture; pour que cela se produise, le milieu social dont elles font partie n'est pas la seule condition nécessaire; leur propre initiative est détermi nante. En fait, l'éducation des femmes ne s'effectue pas au sein d'une école, mais prend la forme d'un complément acquis auprès d'un lettré renommé, d'un père spirituel ou encore d'un effort personnel secondé par l'existence d'une bibliothèque privée. Souvent, le cadre des relations des ces femmes nobles avec des ecclésiastiques cultivés dépasse le niveau

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spirituel et s'étend aux matières littéraires. Tel est le cas des relations en tre Théodora Rhaoulaina Cantacuzène (son acmé se place vers 1 2561 296) et le patriarche Grégoire de Chypre, ainsi qu'entre Irène Eulogie Choumnaina et ses deux pères spirituels. Unique est le cas d'Irène Méto chite, fille du grand logothète Théodore Métochite, qui reçut exactement la même éducation que son frère et sous la direction du même maître, Nicéphore Grégoras. En la personne de l'impératrice Hélène Cantacu zène Paléologine (1 333- 1 3 96) , les lettrés de son époque loueront une nouvelle Aspasie tant pour sa forte personnalité que pour son talent lit téraire. En somme, on peut remarquer que, malgré la proportion fort mince de femmes cultivées à l'époque des Paléologues, celles-ci réussis sent à imposer leur présence féminine dans les cercles intellectuels de leur époque et à gagner l'estime et l'admiration de leurs contemporains. L'initiative individuelle et les préférences personnelles, littéraires ou scientifiques, de chacun des lettrés sont à l'origine de la transmission de la connaissance et déterminent le climat et la qualité de la vie intellec tuelle. Une série d'exemples illustre cette thèse: la philosophie d'Aristote, la géométrie d'Euclide et l'arithmétique de Nicomaque sont les disci plines par excellence enseignées par Georges Acropolite, pendant la péri ode qui suit juste la reprise de Constantinople sur les Latins; par la suite, au cours du dernier quart du XIIIe siècle, une ouverture vers la culture latine profane (Ovide, Boèce, Macrobe, Caton, Donat) sera ef fectuée à Constantinople grâce aux études personnelles du savant et polygraphe Manuel Maxime Planude. L'hypothèse qu'il entreprit la tra duction des auteurs latins susmentionnés à des fins didactiques reste plausible, d'autant plus qu'il les avait choisis parmi ceux qui jouissaient de la plus grande popularité dans les écoles d'Occident au XIIIe siècle. À la fin de ce même siècle, l'oeuvre mathématique de Georges Pachy mère constituera un point de départ dans le mouvement en faveur des sciences exactes toujours croissant pendant cette période, alors qu'en même temps, Grégoire Chioniadès se fera le promoteur de l'astronomie perse et arabe. Au cours de la période ca. 1 290 - ca. 1 325, une généra tion entière de philologues donnera une impulsion particulière vers un archaïsme intransigeant, à travers un ensemble de traités sur la gram maire, la morphologie et la syntaxe; en outre, cette même génération contribuera par ses études spécialisées sur la poésie et la prose, ainsi que par ses éditions critiques des textes classiques à la préservation de l'héri tage attique. À la génération suivante, Théodore Métochite et son élève Nicéphore Grégoras seront les principaux animateurs d'une renaissance de l'astronomie en faisant prévaloir l'oeuvre de Claude Ptolémée. Tout au long de la seconde moitié du XIVe siècle, l'idéal d'un rapprochement

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religieux, politique et culturel avec l'Occident sera prôné par Dèmètrios Cydonès; ses traductions des oeuvres de la Scolastique latine font de lui le principal promoteur du Thomisme à Byzance et sont effectuées dans le but de familiariser ses compatriotes avec la pensée occidentale. Enfin, au XIVe siècle il y aura deux courants philosophiques différents: le pre mier, guidé par Georges Gémistos Pléthon, aura comme objet d'étude la pensée de Platon, qui se développera dans le Despotat de Morée et arri vera à professer le remplacement du christianisme par la foi païenne; le deuxième, attaché à la philosophie aristotélicienne, trouvera à Constan tinople deux illustres représentants , Georges Scholarios et Jean Argyro poulos. Et pourtant le pouvoir de la formation hellénique, professé à l'excès par l'élite intellectuelle, sera contesté par les représentants de la spiritua lité mystique qui s'est revivifiée au Mont Athos à partir du XIVe siècle. Or, les deux tendances différentes de l'esprit byzantin, depuis toujours coexistantes, l'humanisme et la spiritualité, s'opposeront fortement au milieu du XIVe siècle. Au sein de la première, on trouve la plus grande partie des intellectuels, qui professent l'esprit rationnel fondé sur la pen sée antique: celui qui souhaite lier le réel au surnaturel, le monde sensi ble au monde spirituel, doit passer par la systématisation du savoir. Au sein de la seconde tendance, on trouve des gens d'Église, notamment les moines hésychastes, qui soutiennent la doctrine de la doubl è vérité: l'une qui est celle de la révélation, et l'autre, celle qui provient de l'éducation profane. Une fois que l 'unité de la connaissance est brisée, une distinc tion entre bon et mauvais usage des études profanes sera établie. Une troisième tendance sera proposée, qui, tout en restant attachée à la voie mystique et aux valeurs de la spiritualité orthodoxe, fera preuve de bonne volonté envers la sagesse profane. Dans ce cas, la science précède la connaissance divine et joue un rôle préparatoire, car elle purifie l'esprit et lui offre l 'occasion de passer progressivement à la vérité ul time.

1. LE RÉTABLISSEMENT DES ÉTUDES DANS LA CAPITALE AU

COURS DE LA SECONDE MOITIÉ DU xme SIÈCLE

1. L'inauguration des études supérieures: les cours de Georges Acropolite

Après la reprise inattendue de Constantinople en 1 261 l'empereur Michel VIII Paléologue prend des mesures pour restaurer l'empire et ré tablir la capitale dans son ancien splendeur !. Les retards accumulés dur ant l'occupation latine (1 2 04- 1 261 ) sont manifestes: dans l'éducation, l'instruction et les sciences2 . Au cours de son règne, les témoignages con cernant le domaine de l'enseignement se limitent à Constantinople. Quant aux mésures prises de sa part en faveur de la culture, elles sont modestes et correspondent plutôt à son souci de former ses futurs fonc tionnaires que de restaurer les institutions de l'enseignement. Georges Acropolite (1 2 1 7- 1 282), déjà confident des empereurs Jean III Vatatzès et Théodore II Lascaris à la cour de Nicée, se rend à Con stantinople en 1 261 , où il compte parmi les rares personnes de savoir. À côté de ses fonctions de grand logothète auprès de Michel VIII, il s'in quiète du déplorable niveau intellectuel de la capitale3 • Le relèvement de l'empire, qui exigeait à ce moment-là d'énormes dépenses pour l'armée et la diplomatie, ne laissait guère de ressources pour la culture. Cepen dant, grâce à Georges Acropolite, l'empereur prend l'initiative de réta blir l'enseignement supérieur, même à un niveau très modeste. Il dé1 . PACHYMÈRE (A): p. 369, 1. 24-3 1 , p. 371, 1. 1-5; MANUEL HOLOBOLOS, Orationes, p. 95, 1. 1 3-23, 1. 34-36; p. 96, 1. 3- 12, 1. 36-38; p. 97, 1. 1-3. 2. GRÉGOIRE de CHYPRE, Éloge de Michel Paléologue, col. 380-38 1 . 3. GRÉGOIRE de CHYPRE, ibidem; sur Georges Acropolite en général, voir A. HEISENBERG, Georgii Acropolitae Opera, II, Leipzig 1903, p. üi-xiii; CONSTANTINI DÈS, Higher Education, p. 3 1-35; PLP 518. Sur son activité de maître et de lettré dans l'empire de Nicée, voir l'éloge fait par son élève Théodore II Lascaris: éd. A. F. MARKO POULOS, geo8ropou B' Aacncapecoç à,vÉlC8otov È'YlCroJ.11.0V 1tpOç reroP'Y1.ov 'AKP01tOÂ.1tTJV, EEBS 36, 1 968, p. 104- 11 8; cf. CONSTANTINlDÈS, op. cit., p. 17- 1 9.

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charge son grand logothète de ses fonctions administratives pour qu'il consacre tout son temps à l'enseignement4 . La philosophie d'Aristote, la géométrie d'Euclide et l'arithmétique de Nicomaque seront les matières auxquelles Acropolite initiera ses étudiants, et parmi eux le plus jeune, Georges de Chypre, alors âgé de vingt-six ans. L'enseignement de la rhétorique -à travers les exercises de composition ('Yu�va(J'iat)- qui offre les moyens de l'expression et constitue le noyau de la culture, n'est pas omis dans les cours d'Acropolite. Georges de Chypre, exposant dans son autobiographie les difficultés qu'il a eues pour maîtriser cette disci pline, précise que son maître l'enseignait juste après la syllogistique et l'analytique, et avant d'avancer à un autre degré de la philosophie aris totelicienne5 • Le lieu et la durée exacte de l'enseignement d'Acropolite restent in connus. Georges de Chypre suivit ses cours durant sept ans6 • Il précise d'ailleurs qu'il fut obligé d'interrompre ses études à cause de l'agitation qui éclata dans l'Église7 ; il fait sans doute allusion au concile de Lyon (1 27 4) pour l'union des Églises , qui provoqua une violente opposition à Constantinople. D'autre part, à cette date-là, Georges Acropolite ac complit une mission diplomatique à Lyon, et par conséquent ses cours furent interrompus. Il mourut huit ans plus tard, après son retour d'une autre mission à Trébizonde en 1282, et il n'y a aucune preuve qu'il ait enseigné entre-temps.

4. GRÉGOIRE d e CHYPRE, Autobiographie, p. 1 85, 1. 5- 1 1 : «Kat 'toü 'AKP0ltOÀ.l 'tou 'tllvlKaü'ta, ltÀ.Éov 'trov aÀ.À.wv 'tà Èç À.oyouç ov'toç aocpoü \>1tÈp 'trov À.oywv on ôi) ltO À.ùç aù'trov aÙXjloç Èv 'taiç 'trov àv9po)1twV ÈKpa'tEl 'l'uxaiç ôuaXEpaivov'toç, 'tl}V 'tE 'l'Uxi)v ltaaxov'toç, Kat P01l9Eiv Eiç ôUvajltv 9ÉÀ.ov'toç, aia96jlEvoç paatuùç àvillat 'trov ôlljlO aiwv cppoV'tiôwv Kat p01l9Eiv auyxwpEi». 5. GRÉGOIRE de CHYPRE, op. cit., 1. 12-3 1 ; il est évident que Georges Acropolite initiait ses disciples à la pensée d'Aristote suivant un certain ordre; la syllogistique et l'ana lytique, qui correspondait à l'Organôn, constituaient le premier degré de la science aristo télicienne enseignée par Acropolite; cf. ibidem, l. 20-23: «Tfiç 'toivuv aUÀ.À.oYla't\1cfiç Kat àvaÀ.u'tl1cfiç KaÀ.roç 'tep ôaaKaÀ.cp aacpllvla9Eiallç, roç ÈltfiÀ.9EV aù'tep Kat Eiç 'tà Pll'tOP1Kf\ç 'tOùç OjllÀ.ll'tàç ÈjlplpaÇEtv ltpiv nva ÔE\J'tEpOV 'trov àpla'to'tEÀ.1Krov pa9jlrov È1t1XElpEiV à vapaiVEtv, ... ». 6. Vers la fin de son autobiographie (p. 1 87, 1. 18-19), Georges de Chypre précise qu'il commença ses études auprè"s d'Acropolite à l'âge de vingt six ans et qu'il les acheva à trente trois ans; si nous acceptons comme date de sa naissance l'année 1 241, la période de ses études s'étend de 1267 à 1274. 7. Ibidem, p. 187, 1. 18-22.

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2. La formation d'un lettré: ses préoccupations, ses activités et sa rému:.. nération à travers la vie de Georges de Chypre (ca. 1241 - ca. 1290)

Parmi les élèves d'Acropolite, Georges de Chypre (ca. 1241 ca. 1 290) 8 de la fin de ses études, en 1 27 4 environ, jusqu'à son accession au trône patriarcal en 1 28 3, se trouve entouré d'un groupe d'étudiants. Comment est-t-il parvenu, originaire de Chypre, à donner des cours supérieurs à ConstantinoPle? Son autobiographie nous permet de suivre le cursus des études d'un enfant, vers le milieu du XIIIe siècle, à Chypre alors sous domination latine, puis à Nicée et à Constantinople autour de l'année 1 261 . Ayant terminé l'école élémentaire (fréquentant l'école du grammatistès) très jeune, il fut envoyé par ses parents à Nicosie pour faire ses études seconda,ires (pleiôn paideusis) 9; mais la renommée de cette ville dépassait son réel niveau intellectuel et durant soixante ans d'occupation latine lO , elle en avait subi les conséquences de cette tutelle, et surtout dans le domaine de l'enseignement, qui s'en tenait à un niveau rudimentaire. Une deuxième tentative pour faite ses études secondaires en fréquentant les écoles latines échoua aussi, du fait de la difficulté d'une langue étrangère pour comprendre la grammaire et la Logique d'Aristote enseignées dans ces classes l l . À l'âge de quinze ans, il aban donna tout espoir de s'instruire dans son île et il la quitta à l'insu de ses parents pour- aller s'instruire aux écoles renommées de Nicée. Après un long voyage, il arrive à Ephèse, où le rigoriste Nicéphore Blemmydès, ex-maître de Théodore II Lascaris et de Georges Acropolite, avait la ré putation d'un grand savant, difficile d'accès cependant. Les Ephésiens le persuadèrent que le philosophe ne daignerait pas de le voir, vu sa jeu nesse, sa condition d'étranger, et son dénuementl 2 . À sa grande décep-

8. Sur ce lettré, voir A. GARZYA, Observations sur l'<> de Grégoire de Chypre, Actes du Ier Congres International des Etudes Chypriotes, II, Nicosie 1972, p : 33-36; CONSTANTINIDÈ S, Higher Education, p. 35-38; WILSON, Scholars, p. 223-224; PLP 4590; E. TRAPP, Gregorios II. Kyprios, Patriarch. V. K/pel, Lex. d. Mittellalt. IV, 8, 1989, col. 1690. 9. GRÉGOIRE de CHYPRE, Autobiographie, p. 1 77, 1. 12-17. 10. En 1 1 9 1 , lors de la Ille croisade, l'île tombe dans les mains de Richard 1er Coeur, roi d'Angleterre. Un an après, Gui de Lusignan (1 129-1 194) s'empare à Chypre qui, sous sa dynastie, devient un royame latin. À ce sujet, voir St. RUNCIMAN, A History of the Grusades, III, Cambridge 1 955, p. 4�7 et 66-67; cf. K. M. SETTON, A History of the Crusades, II, Philadelphie 1962, p. 63-64 et 81-82. 1 1 . GRÉGOIRE de CHYPRE, Autobiographie, p. 179, 1. 1-15. 12. GRÉGOIRE de CHYPRE, Autobiographie, p. 1 81, 1. 1 1 -22; sur Nicéphore

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tion, à Nicée aussi, où il arrive ensuite, on n'enseignait que la gram maire et la poésie, et même d'une manière superficielle 1 3 Finallement, peu de temps après, ce f�t la reprise de Constantinople par les Byzan tins , et les cours supérieurs de Georges Acropolite offrent alors à Georges de Chypre la formation qu'il désirait l 4 . Nous ne disposons pas de précisions sur l'enseignement supérieur dispensé par Georges de Chypre. À plusieurs reprises dans sa correspo nance, il s'adresse à ses étudiants. Il a laissé des textes qui témoignent de son activité d'enseignan eS, qu'il paraît avoir exercée à titre privé, puis qu'aucun indice ne laisse supposer qu'il ait été engagé au service de l'em pereur. Nicéphore Choumnos, Théodore Mouzalôn et Jean Glykys sont ses élèves les plus connus. Les deux premiers furent de hauts fonction naires, le troisième un patriarche. Pendant cette période il vit dans le monastère du Sauveur Akataleptos l 6 , et il s'adonne avec ferveur à la collecte et à la copie de manuscrits. Ses étudiants et un certain nombre d'autres copient aussi des manuscrits pour son compte; parmi eux Stav rakios, homme très instruit en philosophie, géométrie et droit, diacre et chartophylax à Thessalonique, copie pour lui un Platon 17, et un certain moine Méthodios, Démosthène. Pourtant, le travail du copiste est sou vent rendu difficile par la pénurie de papier l 8 ; Georges de Chypre s'adresse au logothète du génikon Constantin Acropolite en lui deman•

Blemmydès, voir PLP 2897 et CONSTANTINIDÈS, Higher Education, p. 6-9 et 1 1-22; cf. Nicephori Blemmydae A utobiographia si ve Curriculum vitae necnon Epistula Univer salior, éd. J. A. MUNITIZ, Turnhout 1 984; cf. Nikephoros Blemmydes. A partial ac co unt, Introduction, translation and notes par J. A. MUNITIZ, Louvain 1988. 1 3. GRÉGOIRE de CHYPRE, Autobiographie, p. 1 8 1 , l. 24-30 et p. 1 83, 1. 8- 1 3, 1. 1 8-25. 14. Ibidem, p. 1 85, 1. 5-20. 1 5. Par exemple ses travaux sous le titre de mythoi édités par S. Eustratiadès, rp 77ro piou mü KUTrpiou OÎlCOUpEVlICOÜ IIœrpuipzou ÈmumÂai Kai pÜ(}OI, Alexandrie 1910, p. 21 5-230; cf. Sofia KOTSABASSI, Die progymnasmata des Gregor von Zypem. Fabeln, Erzâhlung und Ethopoie, 'EÂÂ77VlKÙ 43, 1993, p. 45-63; aussi un encômium maris, éd. PO 142, col. 433-444; trois déclamations, éd. M. SCHMIDT, Georgii Cyprii declamatio inedi ta, Oels 1 890; des antilogiae à deux déclamations de Libanius éditées par R. FOERSTER, Libanii Opera, VI, Leipzig 191 1 , p. 49- 82; VII, Leipzig 1913, p. 142-1 79. 16. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 20, p. 1 5- 16: «Èv tft J.1ovft ôÈ J.1cll..1O"ta tOÜ :EOltfjPOÇ, 'AKatcll..l17ttOÇ È7tOVOJ.1clÇEtal, Ëv8a Kat. iJ�iç Kata�VO�v». Sur ce monastère, voir JANIN, Églises et monastères, III, p. 5 1 8-520 et VOLK, Die byzantinischen Kloster bibliotheken, p. 99- 1 0 1 . 1 7. GRÉGOIRE d e CHYPRE, Lettres, n o 29, p . 20. 1 8. Cf. Vassiliki KRAVARI, Note sur le prix des manuscrits (IXe-XVe s.), dans: Hommes et richesses dans l'empire byzantin, VIIIe-XVe s., t. II, éd. Vassiliki KRAVARI, J. LEFORT et C. MORRISON, Paris 1 99 1 , p. 378.

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dant d'urgence du papier 1 9; puis la situation s'aggrave, puisqu'il de mande à Jean Phakrasès de lui procurer du papier bombycin déjà écrit sur une face20 . Nicéphore Choumnos (ca. 1260-1327), qui ne nous donne nulle part un récit détaillé de ses études, témoigne occasionnellement d'une ad miration et d'un dévouement sans bornes pour Georges de Chypre2 1 • Il nous informe que son maître enseignait la rhétorique en s'inspirant di rectement de Platon, de Démosthène et d'Aristide22 . Sa première mis sion diplomatique en Perse mongole, vers 1275, qu'il entreprend avec le titre de questeur, est due à son maître Georges de Chypre23 . Par ailleurs, les relations entre Georges de Chypre et l'épi tôn déè séôn Jean Glykys (ca. 1260-1319), à partir de 1282 à peu près, sont telles que le second est toujours prêt à servir le premier qui devait être son maître; notamment, il lui copie des manuscrits, et il est prêt à lui rendre tous les bons offices24 • Théodore Mouzalôn (+ 1294) fut tiré de la carrière militaire par l'empereur Michel VIII , pour occuper auprès de lui la charge de 10gothète du génikon2 5 . Entre-temps, il devait faire ses études, et pour cela fréquente les cours de Georges de Chypre. Or, d'après Pachymère, l'em pereur se soucia en même temps de l'instruction supérieure de Constan tin Acropolite, fils de Georges Acropolite. Suivit-il, lui aussi, les cours de Georges de Chypre avant de commencer sa carrière comme logothète du génikon (1282-ca. 1249)? Ce n'est qu'une hypothèse; elle est renfor cée néanmoins par le fait que le destinataire anonyme de sa lettre no 50 était le fameux élève de Georges de Chypre, Nicéphore Choumnos26 à qui Constantin souligne la ressemblance de leurs vies depuis leur nais-

19. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 39. 20. Ibidem, no 102. 2 1 . NICÉPHORE CHOUMNOS, IIpoç mùç ôvuzepaivov-raç, p. 367: «Ka911'YEJ.1cOV ÈJ.1ot Kat 1tatÔEUti)Ç Kat J.1UCJta'YID'YOç lmiipçE Kat ôt80:CJKaÀoç J.1ÉX,pt 1tavtOç tOÛ Kat' aù tOV �iou . . . »; cf. IDEM, Lettres, no 3, p. 4: «Kà'YcO CJU'YX,IDpro, Èep' oiç Ôl1ÀOVOtt, 1tatôdaç 1) 'YEJ.10Vt ÈKEiVCP ÈJ.10Û X,Pl1CJaJ.1ÉVOU, Kat ÇiiÀov ËX,Et tà 1tap' ÈJ.10Û tEivovta 1tpOç aùtov». 22. Ibidem, p. 369: «Kat 1tpoç pi]topaç ÈKEivouç ElÔE tOÙç 1taÀat, llÀatIDvaç, Al1J.1o CJ9ÉVEtÇ, 'AptCJtdôaç». 23. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 42; cf. VERPEAUX, Choumnos, p. 29, note 8. 24. IbideIrl, no 93, 94, 95, 96; bien qu'on ne dispose que d'indications au sujet d'une éventuelle relation de maître à élève entre Georges de Chypre et Jean Glykys, KOUROU SÈS (Glykys, p. 306-309) est tout à fait affirmatif. 25. PACHYMÈRE (A): VI, 26, p. 625, 1 . 1 5-22; PLP 19439. 26. KOUROUSÈ S, Glykys, p. 340, note 1 .

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sance27 . D'autre part, Choumnos adresse aussi une lettre à Acropolite2 8 où il parle de leurs forts liens d'amitié, datant probablement de leurs études communes. Constantin faisant mention de son maître, dans l'éloge qu'il composa pour S. Jean l'Eléèmôn, le présente comme un homme vénérable, qui faillit perdre la vue pendant son enfance, mais fut miraculeusement guéri par S. Jean l'Eléèmôn à Nicée. Ainsi, il devint plus tard le maître d'hommes remarquables qui appartenaient à l'entou rage de l'empereur29 . Toutefois, il ne mentionne pas son nom. Dans une lettre que Georges de Chypre adresse à Théodore Mouza lôn et à l'ensemble de ses étudiants, avant son patriarcat, il présente des excuses pour ne point aller les réjoindre le jour fixé pour le cours3 0 ; il est évident que, avant son patriarcat, il n'enseignait pas au monastère du Sauveur Akataleptos, où il demeurait. En plus, durant cette période, son auditoire était constitué d'un groupe de plusieurs étudiants qu'il appelait homilètai31• Cependant, on voit, dans d'autres cas, que durant son pa27. Cf. CONSTANTINIDÈ S, Higher Education, p. 4 1 , note 52: «Kotvà miv,ta tà KaS' ��aÇ Èç aùti'jç tà 7tpéiha 'YEvÉm:roç ... ». 28. BOISSONADE, Anecdota Nova, p. 104, no 83. 29. CONSTANTIN ACROPOLITE, Éloge de S. Jean Eléèmôn, p. 48, 1. 2-10 et 1921; p. 49, 1. 22-28. Évidemment Georges de Chypre fut le maître des futurs hauts fonction naires, mais à son arrivée à Nicée il avait déjà dépassé l'âge de quinze ans et par consé quent il n'était pas un enfant. Deux autres personnages connus de l'époque correspondent aux caractéristiques du maître d'Acropolite: Georges Pachymère qui était originaire de Ni cée, et Manuel Holobolos qui était apprecié par Constantin comme l'érudit le plus distin gué de son temps à côté de son père (KOUROUSÈ S, Galésiotès, p. 368, note 2, no 121). Holobolos se comptait d'ailleurs parmi les amis intimes de Constantin (KOUROUSÈ S, Galésiotès, p. 371, no 12, 1. 6-7) dont il avait reçu quatre lettres avant 1296 (KOUROU SÈ S, Galésiotès, p. 372), et aussi une oeuvre littéraire pour la juger (ibidem, p. 37 1 , no 12, 1. 4-5). Pourtant, la preuve qu'Holobolos fut en réalité son maître nous manque. Quant à son père, qui avait déjà joué un rôle important dans le domaine de l'enseignement, il prit soin de la formation de son fils et avait aussi l'habitude de contrôler ses progrès durant la période de son enkyldios paideia (CONSTANTIN ACROPOLITE, Éloge de l'église de l'Anastasis, p. 281) mais il ne fut pas son professeur (CONSTANTIN ACROPOLITE, Testament, p. 47- 48; CONSTANTINIDÈS, Higher Education, Appendix, p. 165, no 66, 1. 4-9); d'autre part, en lui léguant une grande fortune il lui permit de s'adonner aux étu des sans souci de la vie quotidienne. 30. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 9 1 , p. 71 -72: «'Ep�oü tp6Cj)1.�01 Kat. �ou crô)v, Bi �Èv llV Katà �ot)Â-TJmv ttlV È�OÜ 7tpoXropeiv Kat. to 7tpa,'Y�a, àôuvatov av llv �tl à Cj)1.KÉcrSal. ttlV ti!�EpOV 7tap' ��aÇ, TEtpa,ÔOÇ tE oücrTJç � �Épaç Kat. roplcr�ÉVTJÇ Biç Ëp'Yov � �iv... Kat ��Eiv ÔÈ av 7tOÙ �taçù O'K07tou�Évou ttlv 7tpOç ��aÇ SÉcrSal 7topEiav, ËtEpOV t1 Èmcru��àv È7tÉcrXE tE Kat OïK01 �VEtv �va,'YKacrEv ... ». 3 1 . Ibidem, p. 7 1 : «TIpoç tOV MouÇa,Â-rova Kat. tOùç iiÂ-Â-ouç O�1.Â-TJta,ç». Georges de Chypre utilise aussi le terme d'homilètai pour désigner les étudiants de son maître Georges Acropolite (cf. A utobiographie, p. 1 85 , 1 . 22).

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triarcat i l n'avait pas complétement abandonné son activité d'enseig nant, mais recevait des élèves en particulier dans son monastère. Tel est le cas d'un élève anonyme qui négligeait d'aller au cours; son comporte ment irrite à tel point Georges de Chypre qu'il lui signifie, première ment, qu'il ne recherche pas d'élèves, car l'activité d'enseignant n'est pas son unique ressource; deuxièmement, qu'il ouvre ses cours à tous ceux qui le désirent, mais n'a pas le loisir de se préoccuper uniquement de ses élèves3 2 . Par conséquent, on ne peut supposer qu'il était rémunéré par ses étudiants, mais que cette ressource n'était que complémentaire. La rénommée de Georges de Chypre comme professeur est telle que le chartophylax d'Ochrida, Jean Pédiasimos Pothos33 , lui envoie, avant 128 3, son élève Doukopoulos pour faire ses études auprês de lui. Cela provoque l'étonnement de Georges de Chypre qui, après avoir examiné Doukopoulos, constate qu'il a déjà appris à la perfection la grammaire, la poésie, la rhétorique, la syllogistique et la géométrie. Aussi déc1are-t-il à son ami et ancien condisciple Pédiasimos, avec une excessive modestie, qu'il n'y a aucune différence entre eux quant aux connaissances, puis qu'ils ont tous deux suivi les cours du même professeur; le fait même que Pédiasimos ait commencé ses études auprès d'Acropolite un peu plus tard que lui ne change rien, puisqu'il suivit aussi les cours d'un au tre professeur34 . L'allusion de Pédiasimos au fait que Georges possédait plus de livres et de meilleurs est un deuxième argument que Georges ré fute3 5 . Cependant la démarche de Pédiasimos pourrait s'expliquer, dans ces contrées lointaines, par le manque de livres d'un niveau supérieur et 32. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 195, p. 206: «i]J.Ùv 0' àya1tTJ't'Dv Kat Ei J.1TJ oÉva 1to't'È J.1a9TJ't'rov EïTJJ.1EV 1tE1tÂ.OU't'TJKO't'EÇ, J.10VOV Ei Kat aÂ.Â.roç Tjv KaÂ.roç àVa1tÂ.T]O'ElV 't'ov �iov' È1tE1 0' ËO''t'1.V OJ.1oÂ.oyOUJ.1Évroç, XalpOV't'rov 00'0l J.1a9TJ't'ai' ÈJ.1ot yàp où O'xoÂ.T) 't'O\J-rOlÇ 1tpOO'ÉXElV 't'DV voùV». 33. Sur la famille Pothos en général: AHRWEILER, Smyrne, p. 1 75. Il semble que Pédiasimos utilisait parfois le nom Pothos. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit du même per sonnage, puisque dans ses manuscrits il utilise souvent les deux noms; cf. BASSI, 1 mano scritti Giovanni Pediasimo, p. 1406- 1407: 't'où �ouÂ.yapiaç 't'où xap't'ocpuÂ.aKoç 1to90u 't'où Kat \mcl't'ou 't'rov cplÂ.OO'Ocprov KUpOÙ iroclVVOU OlaKovou 't'où 1tEOlaO'iJ.1ou. 34. Sans doute l'hypatos dont Constantin Acropolite déplore la mort dans sa lettre no 121 (St. KOUROUSÈ S, Glykys, p. 337, note 2) est Jean Pédiasimos. Hormis d'autres précisions concernant la ville natale de Pédiasimos, Thessalonique, et l'instruction secon daire qu'il reçut dans la dite ville, on y trouve des renseignements sur l'instruction supéri eure qu'il reçut à Constantinople sous la direction de Manuel Holobolos premièrement et de Georges Acropolite par la suite, dont l'enseignement était de niveau supérieur (... 't'Oiç 1tEpll�OOJ.1ÉVOlÇ 't'rov Ècp'i]J.1rov O'ocpoiç O'UyyEVOJ.1EVOÇ ·OÂ.o�oÂ.Çl 't'é[> 1tclVU 't'é[> ÈJ.1é[> 't'E 1ta't'pi J.1E't'à 't'OÙ't'OV Ècp' Ô'I'TJÂ.O't'ÉpOlÇ J.1a9T]J.1aOl, ... ). Par conséquent le second maître de Pédiasi mos, à qui Georges de Chypre fait allusion, est bien Manuel Holobolos. 35. JEAN PÉ IMOS Lettres, p. 48-49. '

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l'absence d'un milieu intellectuel de qualité, puisque sa carrière et sa production littéraire et scientifique donnent l'image d'un lettré assez compétent. Ainsi dans sa carrière on peut distinguer trois étapes princi pales: le titre impérial d'hypatos des philosophes, puis la fonction ecclé siastique de chartophylax d'Ochrida, enfin, vers 1295, celle de grand sa cellaire de la métropole de Thessalonique3 6 . On ne peut obtenir qu'une idée assez vague du contenu de son titre d'hypatos dans sa lettre adres sée à son ami Phobènos; il lui explique que son activité l'oblige à fré quenter assidûment le palais3 7 , sans donner d'autres précisions. On pourrait identifier sous ce titre, un éventuel professeur de philosophie en se basant sur ses commentaires d'Aristote (Analytica Priora, Analytica Posteriora) écrits vers 1292/9338 , probablement à des fins didactiques. Pour former une idée plus précise du contenu réel de ce titre, on doit en examiner les autres détenteurs, connus de cette époque. Ainsi, le person nage qui porta ce titre par la suite est un certain Komès qui figure comme hypatos des philosophes et didascale de l' Évangile uniquement dans un éloge qu'il composa en l'honneur de saint Nestôr. Son nom, sans aucun titre, figure encore une fois dans la correspondance de Jean Pédiasimos. Il est suggéré qu'il était originaire de Thessalonique, devint didascale de l' Évangile après 128 3 et succéda à Jean Pédiasimos comme hypatos des philosophes3 9 . Nicétas Kyprianos , chartophylax de la Grande Église durant la période 1293- 97 , qui devint ensuite, probable ment vers 1300, hypatos des philosophes, jouit d'une autorité absolue dans les questions philosophiques. Nicéphore Choumnos lui adresse son traité philosophique sur la matière et les idées Que la matière n'existe pas a van t le corps, ni les formes de façon séparée, mais les deux ensem ble) pour juger de l'exactitude de sa théorie et se déclare prêt à accepter son opinion sans discussion40 . Le dernier personnage qui porta ce titre 36. TURYN, Dated mss. . . . Italy, p. 77; Pédiasimos figure comme grand sacellaire de la métropole de Thessalonique dans un document sous son deuxième nom de Pothos; cf. F. DO LGER, Aus den Schatzkammem des Heiligen Berges, Munich 1 948, document no 59/60, p. 1 63 et suiv.; "IOlalCeiJ.1 "IPllpitllÇ, "AytopEtttlCà àvaÂElCta, rpTJrOplOç flaÂ-aptiç 2, 1 9 1 8 , p. 253 et 257. 37. JEAN PÉDIASIMOS, Lettres, no 5, p. 48, 1. 4-6. D'après les listes auliques, l'hy patos se trouve au XIVe siècle au même rang que le rhéteur et le dikaiophylax (cf. VER PEAUX, Traité des Offices, p. 338, 1. 1 43- 145). C'est un titre impérial conféré à des clercs. 38. TURYN, Datcd mss... /ta/y, pl. 55/56: A. D. 1292/1 293, p. 74-75; V. DE FAL CO, Ioannis Pediasimos in Aristotelis Analytica scholia selecta, Naples 1 926; IDEM, Altri Scholü di Giovanni Pediasimo agli Analitici, BZ 28, 1 928, p. 25 1 -269. 39. Sofia KOTSABASSI, "Eva àVÉlCOOtO ÈylColJ.1tO O'tOV "Ay. NÉO'topa, MV1]pTJ Ai vou floÂ-irTJ, Thessalonique 1 988, p. 74-75. 40. L. BENAKIS, NtlCllCPopou XOUJ.1vou TIEpt tf1ç ÜÀ.llÇ Kat tmv iOEmv, l/J1Â-oaorpia

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fut Jean Amparès , le maître par excellence de l'enseignement de la rhét orique, comme nous apprend une lettre de Nicolas Cabasilas qui expose les détails d'un concours littéraire organisé par l'hypatos des philo sophes4 1 . Jean Amparès figure premièrement dans le «Tome Synodal» de 1 351 comme grand chartophylax, fonction qu'il occupa de 1 351 à 1 35442 . C'est vers 1 354 qu'il fut promu hypatos des philosophes. En somme, on remarque qu'il s'agit plutôt d'un titre honorifique de contenu difficile à définir: celui qui le portait pouvait se considérer comme spécialiste dans les questions philosophiques ou rhétoriques. Ce titre impérial était donné à des clercs, d'habitude à ceux qui remplissai ent la fonction de chartophylax. Pédiasimos est également l'auteur de commentaires sur Hésiode et Théocrite, apporta sa propre contribution au domaine de la géométrie et de l'astronomie de Cléomède et écrivit un traité juridique sur le ma riage, probablement vers 129043 . Kaloeidas, Mélitas et Markos faisaient aussi partie des étudiants de Georges de Chypre. Le premier était un protégé du métropolite d'Eph èse, Isaac; il apparaît que le maître était content du progrès de son élève, mais pensant que ses études étaient incomplètes, demanda au mé tropolite de lui procurer les moyens pour les parfaire4 �. Mélitas, qui était pendant son enfance au service de Georges de Chypre, fut ensuite instruit par lui et devint diacre du clergé patriarcat et fonctionnaire de la chancellerie; en même temps, il fit o ffice de scribe jusqu'à sa mort tragi que en 1 30345 . Un certain moine, Markos, fréquentait aussi le patri3, 1 973, p. 339-38 1 ; NICÉPHORE CHOUMNOS, Lettres, no 42, p. 5 1-52; sur Kyprianos voir PLP 1 3944, V. LAURENT, Le corpus des sceaux de J'empire byzantin, V, 1-3: J 'Église, Paris 1 963- 1972, no 1 07 et DARROUZES, 'Orprpùcza, qui parle d'un cumul du ti tre d'hypatos attesté dans le cas du chartophy1ax Kyprianos. 4 1 . LOENERTZ, Cabasilas, p. 325, lettre no 3: «Touç B' Èv'tau8a 1tEpi Moucraç Ëxo v'taç 'touç 'tE iiÂ.Â.ouç Kai 1tpO "(E mlv'tmv 'tov 'tOU xop.ou Kopucpaiov, eç 'toiç iiÂ.Â.01Ç mim 'tOU "(' EiBéva\ Â.É"(ElV aïnoç - CPTJ I.1i 'tov CP\Â.ocrocpmv ü1ta'tov ... ». 42. PG 1 5 1 , col. 763 B. 43. BASSI, 1 manoscritti di Giovanni Pediasimo, p. 1407-141 8; précisément, pour son apport aux sciences exactes. voir SARTON, History of Science, ch. IV, p. 682-683; pour son oeuvre juridique: A. SCHMINCK, Der Traktat des Johannes Pediasimos, Fon tes Minores l, 1 976, p. 1 26- 1 27 et 1 30; Manuel Philès adresse à un certain Pothos un poème dont le contenu se rapporte au mariage: MANUEL PHILÈS, Carmina, éd. MIL LER, p. 278. 44. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 9, p. 9-1 0; pour Kaloeidas, voir AHR WEILER, Smyrne, p. 1 58. 45. PACHYMÈRE (A): II, p. 385, 1. 1 1- 1 8; PLP 1 783 1 ; Cf. CONSTANTINIDÈS, Higher Education, p. 37-38.

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arche, qui l'instruisait. Toutefois, en lui soumettant un écrit dogmatique pour en corriger la langue et le style, il contribua à son abdication en 1289: en faisant circuler son écrit, il donna l'impression que le patriarche en approuvait aussi le contenu au lieu de le réfuter46 • Un autre élève était au coeur des préoccupations de Georges de Chypre, le prôtasècrètis (de 127 4 à 128 3) Manuel Néokaisaritès. Celui-ci reçoit de'son maître un très grand nombre de lettres qui visent à lui sti muler le zèle pour les études47 . La philosophiè d'Aristote était parmi les disciplines que Georges de Chypre lui enseignait48 , mais pas régulière ment, en raison de ses nombreuses et longues absences du cours49 . Il de vait être très jeune, comme Nicéphore Choumnos, son condisciple, car dans une querelle qui s'était élevé entre eux, Georges de Chypre intervi ent et les traite d'enfants mal élevés 50. Georges se montre d'ailleurs par ticulièrement serviable envers Néokaisaritès, notamment quand il lui propose de saisir l'occasion d'un entretien avec lui dans son monastère, à un moment où il en avait le loisir5l . Néanmoins, Georges de Chypre se montrait parfois assez strict avec ses étudiants; ainsi envers un certain Georges, que son élève Néokaisaritès lui avait recommandé 52, et dont il constate après quelque temps qu'il n'est pas digne qu'il s'occupe de lui, parce qu'il est paresseux et inintelligent; il se limitait à suivre son cours privé, deux fois par semaine, sans rien faire entre-temps. Durant son patriarcat, il adresse à Théodora Rhaoulaina des lettres révélatrices de leurs relations intellectuelles, et aussi de la sollicitude que cette femme savante montrait pour lui. À part sa grande piété, qu'expri ment la restauration du monastère de S. Andrè in Krisei et la protection qu'elle offrit au patriarche après son abdication en le logeant auprès de son monastère, Théodora Rhaoulaina montre un vif intérêt pour la cul ture classique 5 3 ; ainsi ell� copie de sa main les oeuvres d'Aelios Aris46. PACHYMÈRE (B): II, p. 1 1 7, 1. 14- 1 7 et p. 1 1 8, 1. 1- 1 1 ; PLP 1 7087; cf. A. PA PADAKIS, Gregory of Cyprus (ti 83-1 289) and Mark's Report again, The Greek Ortho dox TheoJogicaJ Review 21, 1 976, p. 147- 1 57. 47. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 3 1 et 41 ; PLP 20094. 48. Ibidem, no 1 7, p. 14. 49. Ibidem, no 24. 50. Ibidem, no 47, p. 39. 5 1 . Ibidem, no 67, p. 50:
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tide54 , et elle s'inqiète de la rapide et bonne réalisation d'une copie de Démosthène que le patriarche avait confiée à Mélitas 55 . Il est probable qu'elle avait réuni dans son monastère de S. André in Krisei un groupe de copistes et de calligraphes qui travaillèrent pour son compte vers la fin du XIIIe siècle; leur production comportait des manuscrits calligra phiés et enluminés 56 . Il semble que Georges de Chypre possédait nom bre de livres et avait l'habitude de les prêter; toutefois,_ devant la de mande de Constantin Acropolite de lui prêter son Aelios Aristide, il se montre assez réticent à cause des dommages que le livre avait subis du fait de précédents emprunteurs; cependant il le lui confie, en lui deman dant une rapide restitution 57 .

54. TURYN, Cocliees Graeci Vatieani, tabula 36: A. D. 1261-1282, p. 63; cf. EVAN GELATOU-NOTARA, Iu.U.oyq ZpovoÂoY1JpÉvOJv «UT/P8ZOJj.lfl-rOJV», no 242, 1261-1282. 55. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 1 87, p. 198; Nicéphore Choumnos (Let tres, no 76, p. 91 -93) lui envoie, après sa démande, un livre qui contient les Meteôra d'Ari stote et aussi leurs commentaires faits par Alexandre d'Aphrodisé. 56. H. BUCHTHAL-H. BELTING, Patronage in the thirteenth-eentury Constanti nople. An atelier of la te Byzantine book illumination and caJligraphy, Washington D. C. 1978, p. 100-101; cf. B. L. FONKIC , Scriptoria bizantini risultati e prospettive della Ricer ca, RSBNN. S 1 7- 19, 1980-1982, p. 1 1 3-1 1 5. À l'hypothèse de Buchthal et Betting, identi fiant Théodora Rhaoulaina, nièce de Michel VIII, à la personne qui a fait faire copié ces manuscrits de luxe, s'oppose celle de Alice-Mary Talbot, qui considère Théodora Paléolo gine, épouse de Michel VIII, comme la candidate la plus plausible. Détails à ce sujet voir à Alice-Mary TALBOT, Empress Theodora Palaiologina, wife of Michael VIII, DOP 46, 1992, p. 295-303 et surtout p. 302. 57. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 38, p. 28: « . . 9éittov 1l01. te plpÀiov à7to O"tE1ÀOV Eioroç Ttlléiç roO"7tEp iiH.o t1 tev 7tpeç piJtopa tOUtOV1. çf\Àov O"7touoaçovtaç . »; une autre lettre que Georges adresse à Constantin pendant son patriarcat témoigne de son intérêt persistant pour cet auteur dont il entend sauver la pensée pour la postérité; pour ce la, il demande à Constantin son Aelios Aristide pour compléter le sien, abîmé au cours des temps (GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 169, p. 168). .

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3. Enkyklios paideia et méra grammata.

a). L'école Saint-Paul de l'Orphelinat

L'école Saint-Paul de l'Orphelinat est la seule institution d'enseigne ment secondaire dans la capitale qui peut illustrer l'intérêt impérial porté en sa faveur. Interrompue pendant l'occupation latine, l'activité de cette école, dont l'histoire remonte au XIe siècle, sera envisagée de nou veau par Michel VIII. Or, l'historien de l'époque, Georges Pachymère, raconte que cet empereur avait le projet d'établir une école d'enkyklios paideia dans l'ancien orphelinat, près de l'église Saint-Paul5 8 et d'y as surer par des rentes annuelles l'existence du maître et des élèves, ainsi que de surveiller le progrès de ceux-ci et de leur accorder des récom penses et des congés suivant l'usage ancien59 • Hormis cette exception, nous constatons que l'éducation secondaire était abandonnée à l'initia tive privée, et par conséquent, étant payante, réservée à une petite élite favorisée des dons de la fortune et de l'esprit. Le cas de Jean d'Héraclée, oncle de Nicéphore Grégoras , fréquentant à la dérobée, faute d'argent, des maîtres privés à Constantinople est caractéristique6o• En plus, il n'est pas unique, car Athanase le Météorite aussi, après la prise de sa ville (Néai Patrai) par les Catalans en 1319, vient à Thessalonique, où faute d'argent, il agit de la même façon que Jean d'Héraclée61 . Les Vies de S. Germain l'Hagiorite (+ 1336), de S. Sabas le Jeune (+ 1349) et de S. Isidore le patriarche (+ 1350) apportent le même témoignage; tous trois ont reçu une bonne éducation secondaire, puisqu'ils sont de famil les aisées. En ce qui concerne les matières enseignées, dites J.1u9iuultu, nuioEucrtÇ, ÈyKUKÂ.tOÇ nuioEucrtÇ ou ÈyKUKÂ.tOÇ nutoEiu, Â.oyOt ou 58. Sur l'histoire de cette école en général et sur son emplacement, située à l'est de la ville, au nord ou nord-est du quartier de l'Acropole et près de la porte d'Eugénios, voir Sophia MERGIALI-FALANGAS , L'école Saint-Paul de l'Orphelinat à Constantinople: bref aperçu sur son statut et son histoire, RER 49, 1 99 1 , p. 239-248. 59. PACHYMÈRE (A): p. 369, 1. 27-3 1 , p. 37 1 , 1. 1 -2. L'usage ancien auquel se rap porte Georges Pachymère est celui établi par Alexis 1er Comnène. Cet empereur, en sou mettant sous son administration directe l'école Sant-Paul, s'apprêtait à offrir la paideia à tous les enfants déshérités, indép�ndamment de leur nationalité (ANNE COMNENE, Ale xiade, éd. B. LEIB, III, p. 214, 1. 21-30). 60. GRÉGORAS, Vie de Jean d'Héraclée, p. 46, 1. 12- 1 6. 6 1 . Vie d'A thanase Je Météorite, p. 240: « . . . \>1tl'\crElÂ8EV aùtcp Ëpooç t'fiç 8upa8Ev �a8iJcrEOOÇ, �it EÙ1tOProV oÈ Xpucriou tOU È1t\OOUVal toiç o\oaO'1caÂO\ç XaplV �a8iJcrEooç, icrta tO ËÇOO8EV trov o\atp\prov à.Kpocb�EVOÇ. TlVÈÇ oÈ trov crxoÂacrtlKrov, oproVtEÇ aùtou tO 1tp68u�ov Kai EÙ1tapEOpOv, ÈoiOamcov aùtov Kai oixa �\cr8ou».

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«sciences du déhors» , elles comportaient dans les trois cas la grammaire, la poésie et la rhétorique62 . Cependant, une nette distinction entre la sa gesse profane (croepiu Tt 'trov Ëçro) et la théologie (croepiu Tt 'trov lCu9'TtIlUÇ) détermine et limite la formation de ces trois saints au profit de la sec onde. Ainsi, l'approche des textes helléniques se fait avec une certaine hésitation, uniquement pour leur emprunter des moyens d'expression; l'approfondissement de leur contenu est considéré comme inutile et par fois dangereux. C'est ainsi que S. Germain, malgré ses moyens et sa for tune, interrompt ses études juste avant la poésie, parce qu'il la croit pleine de récits fabuleux et malséants, indignes de qui désirait prendre l'habit monacal6 3 . Isidore, d'autre part, termine son instruction secon daire en trois ans et devient à son tour professeur d'enseignement secon daire pour les enfants des familles riches de la ville64 • Le principe de son enseignement était fondé sur la conviction qu'on doit mettre les études profanes au service de la théologie et du dogme orthodoxe65 . Le médecin personnel de Georges de Chypre, Théognôstos, était un autre maître privé d'ÈylCulCÂ.tOç 1tutôeiu à Constantinople. Georges de Chypre fait appel à lui pour l'instruction du fils de son ami Agall ôn; es sayant de le convaincre, il évoque sa serviabilité envers les jeunes, les conditions de vie du fils d'Agallôn à Constantinople loin de ses parents, et lui donne la promesse qu'il sera rétribué, sinon par le père, en tout cas par lui-même66 . Finalement, on constate que la quasi-totalité de la population des campagnes, ainsi, que la majorité de la population ur baine n'avaient pas accès à cette ÈylCUlCÂ.tOÇ 1tUtôEiu, qui était payante et dispensée dans les grandes villes de l'empire. Seul le degré élémentaire, les iepà ou 1teÇà ypaIlIlU'tU, était ouvert à tous. Dix-neuf saints de l'époque des Paléologues d'origine sociale var iée, provenant des grandes villes (Constantinople, Thessalonique), mais aussi de province (Durazzo, Monemvasie, Vidin, Néai Patrai) et de vil lages (Sampsôn près d'Ephèse, Loukovi dans le Despotat d'Epire, Korè sos près de Kastoria, Lampsaque dans l'Hellespont), ont tous suivi une 62. Détails sur leurs études secondaires dans l'édition de leurs vies par D. TSAMIS, (/J,Âo(}iou Kmvcrravn vounoÂEmç -roü KOKKivou �rlOÂOrlKà {pra. A ' @eaaaÂovlKeiç IirlOl, p. 53, 1. 14-15, p. 102, 1. 42-44, p. 109, 1. 1 -5 (S. Gennain l'Hagiorite), p. 168-169 (S. Sabas le Jeune) et p. 336-337 (S. Isidore le patriarche). 63. TSAMIS, op. cit., p. 109, 1. 1 -5. 64. We d'Isidore Je patriarche, p. 340, 1. 1-2 et p. 345, 1. 48-49: « ... àÂ,Â,à 'trov Ëç0l8ev 1tpOç È1ŒlVOV CPO\'tolV'tOlV, Kat 'tO\J'tOlV où 'trov àcriU.l.OlV, àÂ,Â,à Kat 'trov È1t\cpavrov Kat 1tÂ,o\J 'tCp KOJ..LolV'tOlv». 65. Ibidem, p. 340-341 et 344. 66. GRÉGOIRE de CHYPRE, Lettres, no 83, p. 64-65.

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instruction élémentaire67 . Toutefois, la plupart des femmes ne recevaient aucune instruction, à l'exception, de celles qui provenaient des classes supérieures. Même dans ce cas , on remarque que l'instruction d'une femme était souvent négligée; ainsi, Irène Eulogia Choumnaina, fille de Nicéphore Choumnos, avoue son ignorance de la grammaire et affirme qu'aucun soin n'a été apporté à son instruction6 8 . Toutefois, la fille de Théodore Métochite, Irène, reçut exactement la même formation que son frère et eut comme professeur l'élève de son père, Nicéphore Gré goras, qui exprime d'ailleurs une grande admiration pour cette femme intelligente69 . L'enseignement primaire était dispensé par des maîtres qu'on désig nait sous les termes de 1tUtÔEUtTlç, ÔtÔnO'KuÂ.oç, YPUJlJlUttO'ttlç, XUJlUtÔt ÔUO'KUÂ.OÇ et JlUO'tUYffiYOÇ70. Les enfants de cinq à treize ans fréquentai ent une école nommée 1tutÔEUttlptOV ou O'xoÂ.t, et apprenaient à lire et à

67. La liste de leurs noms par ordre chronologique est la suivante: ATHANASE 1er, patriarche (1 230/35-1 3 1 0); JEAN archevêque d'Héraclée du Pont ( + 1328); JEAN KOU KOUZELÈS (ca. 1 270- 1 330); GERMAIN, moine hagiorite ( + 1 336); SABAS le Jeune, moine de Vatopédi ( + 1 349); ISIDORE, patriarche de Constantinople ( + 1350); GRÉ GOIRE PALAMAS ( + 1359); MAXIME le Kausokalybe ( + 1365); MACAIRE (XlIle XIVe s.); ANTHIME le confesseur ( + 1 371); ROMYLOS( + après 1 381); ATHANASE le Météorite ( + 1 383); DENYS, fondateur du monastère de Dionysiou ( + 1 388); NIPHON, moine athonite ( + 141 1); KOSMAS le Zographite ( + 1423); MACAIRE MAKRÈS ( + 1431); GEORGES martyr d'Andrinople ( + 1437); MARC EUGÉNIKOS, archevêque d'Ephèse ( + 1444); LÉONCE, moine d'Achaïe ( + 1425). Il est à signaler que le niveau d'alphabétisation de la population byzantine, dans son ensemble, constitue un sujet à part et, au moins en ce qui concerne une partie de l'Asie Mineure occidentale au XIIIe siècle, il a été démontré que l'analphabétisme touchait la quasi-totalité des villageois; voir à ce su jet N. OIKONOMIDÈS, Literacy in Thirteenth-Century Byzantium. An Exemple from Western Asia Minor, To 'EÂÂl1VlKO. Studies in Honor of Spyros Vryonis, New Rochelle New York 1993, vol. l, p. 253-265. 68. IRÈNE-EULOGIA CHOUMNAINA, Lettres, no 1, p. 26, 1. 5-12. 69. GRÉ GORAS, Historia byzantina, VIII. 5, p. 309, 1. 1 5-19: «ÈôŒameov 'Yàp 'tov 'tE uiÉa lCai ilv ËcprU.l.EV 9u'Ya'tÉpa, 'tà 'tIDV 9upa9Ev lCai TtJ1E'tÉpcov p\pÂ,icov aiv\'Yl1a'tCoôll lCai 'Ypicpa ômÂ,EulCaivcov . . . liv 'Yàp Tt 'YuV'rl I1E'YaÂ,OCPUT]ç 0110Ü lCai cplÂ,ol1a9i}Ç»; cf. C. SA THAS, MB, l, p. Â,Ç: «liv 'Yàp aü'tll vEaÇoucra I1ÈV 'tà 'tfiç TtÂ,\Kiaç, o.Â,Â,' oùv Èni I1É'Ya cru VÉcrECOÇ l1lCoucra lCai 'YÂ,IDnav napà 'tfiç cpucrEcoÇ Eù'tuxi}cracra OÙlC aÙ'tTI 11c'iÂ,Â,OV il TIu9a'Yo PQ. lCai TIÂ,(hCOVl lCai 'tIDV crOcpIDV 'toiç 'tO\ou'tO\Ç 1100Â,\cr'ta npocrrl lCoucraV». 70. On rencontre le terme de mystagôgos dans une lettre d'un maître privé, Maxime Néamonitès, actif à Constantinople au début du XIVe siècle; voir MAXIME NÉAMONI TÈS, Lettre à un prélat, éd. KOUROUSÈS, EEBS 45, 1981-82, p. 530-53 1 , no 1 , 1. 1-3: «Ka9' ÉlCo:cr'tllV Eiç 'tT]V TtI1E'tÉpav cpO\'tIDv'ta l1ucr'ta'Yco'Y41 ôfi9EV XPcOl1EVOV vEaviav 'tOU'tO vi, lCat cpcovfiç aÙ't41 Kat Â,o'You 'tOÜ 'YE npocpop\KOÜ, Ei POUÂ,E\ ÔÈ lCai Ô\ÔacrKaÂ,lKOÜ, I1E'ta Ô1ÔOV'tOÇ l1ou, ... ».

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écrire dans la Bible; une initiation aux règles de la grammaire complétait l'instruction élémentairel 1 .

7 1 . Théodore Métochite (ca. 1 270- 1 332), faisant mention de ses études primaires, pré cise qu'il les a finies après son initiation à la grammaire à l'âge de 1 3 ans: «Kat 'toivuv Ë't11 yEyOVroÇ 'tpia Ènt 'toiç ÔÉKa, 'tcOV J.1èv ypaJ.1J.1anKfiç ÈKÂOytO'J.1cOv ... ànaÂÂa't't0J.1at»; voir dans SATHAS, MB, 1, p. nç'; le biographe de Grégoire Palamas signale aussi que la fin de son instruction primaire coïncide avec la fin de son instruction à la grammaire: «' . 'tà 'tfiç ypaJ.1J.1anKfiç npooiJ.1ta Kat 'tàç àpxàç Ën 'tEÂOUJ.1EVOÇ Ttv . . »; éd. TSAMIS, t1JtÂo(}iou KOKKivou {pra, p. 436, 1. 3-4; Manuel Moschopoulos donne un tableau assez détaillé du contenu de l'instruction primaire: le t5ttStiuKaÂoç apprenait aux élèves l'alphabet, les sylla bes, les mots, la syntaxe, l'orthographe et aussi le bon usage de la parole; MANUEL MO SCHOPOULOS, Lettres, éd. LEVI, no 1 , p. 57-58. .

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...

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4. L'école patriarcale sous l'autorité de Germain m (1265-1266) et les

trois didascales de la Grande Église

L' Église s'est sentie aussi investi de la sauvegarde de la culture et surtout de l'instruction profane de ses futurs dignitaires. L'existence d'un établissement destiné à procurer la formation appropriée aux fu turs ecclésiastiques sous l'autorité du patriarche est attestée durant cette époque. Néanmoins, elle ne semble pas être continue. Ainsi, en 1265 le patriarche Germain III (1265-66), qui n'était pas savant lui-même mais qui admirait les savants7 2 , se soucie de l'instruction du clergé. À son in itiative et avec le consentement de Michel VIII Paléologue, le moine Manuel Holobolos, honoré de la charge de «rhéteur», devint professeur unique à l'école patriarcale7 3 . Le consentement de l'empereur était indis pensable dans ce cas, parce que Holobolos était en disgrâce et avait été condamné en 126t 74 • Ainsi, le fonctionnement de l'école patriarcale, in terrompu pendant l'occupation latine, reprend, mais son statut et son organisation sont difficiles à définir. Ne s'agit-t-il pas plutôt d'un geste symbolique de la part du patriarche, désireux, comme l'empereur aussi, de redonner à l' Église son préstige et aux ecclésiastiques une éducation appropriée? La durée exacte de l'activité d'enseignant d'Holoblos n'est pas con nue. En 1 272/7 3, Thomas Gorianitès affirme qu'il avait été initié à l'Or ganôn d'Aristote par Manuel Holoblos75 . En 127 3, Holobôlos perd de nouveau la faveur de l'empereur, parce qu'il s'oppose à l'union des Églises. Jusqu'à la mort de Michel VIII en 1282, il resta éloigné de la vie active, enfermé dans un monastère près de Cyzique76 . Rentré à Constan tinople en 1 28 3, il reprend, selon toute vraisemblance, son enseignement, puisque pendant les années 1294-96 Georges Galésiôtès apparaît être un de ses derniers étudiants; il lui consacra une oraison funèbre, où il dé plore l'absence du maître · dont il avait encore besoin77 . L'enseignement qu'il avait reçu devait être de haut niveau, si bien qu'on le retrouve, pen dant la période 1 31 0- 1 334, en charge de l'office de prôtekdikos de la 72. PACHYMÈRE (A): p. 363, 1. 27-29. 73. Ibidem, p. 37 1 , 1. 2-5; LAURENT, Regestes, no 1 380. 74. PACHYMÈRE (A): p. 368, note 3. 75. THOMAS GORIANITÈS, «Toù ÀOYlCl)t(l-tOU rOp1.UVltOU KÙp 9COilci crt\X01. ye yovo'teç Èv 'tfi 'A1t()Kpecp, éhe 1tupà 'tOù 'OÀo�o)Àou 'to opyuvov Èlluf.Ï'tO + Ë'touç mV1tci», éd. Sp. LAMPROS, NE 1 2, 1 9 1 5, p. 435-436. 76. Voir dans ;4 8T/ vii 75, 1 974-75, p. 355, note 1 . 77. Ibidem, p. 349, 1. 3- 1 8; p. 35 1 , 1 . 63-78 et 85-86; p. 355, note 1 .

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Grande Église7 8 . Une preuve de plus de l a bonne formation intellectuelle reçue auprès d'Holoblos: Théodore Hyrtakènos lui soumettra, probable ment après 1310, une de ses oeuvres littéraires, car il le considérait comme un rhéteur compétent7 9 . Sur l'emplacement de cette école règne une certaine confusion, parce que Pachymère mentionne l'activité de l'école Saint-Paul et le rétablisse ment de l'école patriarcale dans le même passage de son Histoire et de manière parallèle, de telle sorte qu'on y a vu une seule et même institu tion80 . Or, la plupart des chercheurs ont placé l'école patriarcale à Saint Pau18 1 . Cependant, il semble que l'historien entend mentionner le projet de l'empereur de rétablir dans le vieil orphelinat près de Saint-Paul l'école d'enkyklios paideia pour les orphelins qu'Alexis 1er Comnène avait fondée, et non désigner le local de l'école patriarcale sous Germain 11182 • Par ailleurs, d'autres données ne permettent pas l'assimilation de deux institutions, notamment le niveau de l'enseignement dispensé par Manuel Holobolos dans l'école patriarcale, qui différait de celui dispensé traditionnellement dans l'école Saint-Paul, et la rémunération des maîtres de ces deux mêmes institutions qui n'était pas non plus identique83 . Constantin Acropolite, parlant de ses études, déclare qu'il a fait son enkyklios paideia dans l'église des Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul84 . Tou78. PLP 3528. 79. THÉODORE HYRTAKÈNOS, Lettres, no 52, p. 1 6. 80. PACHYMÈRE (A): p. 36924-37t 2 digression; p. 371 2-5 retour au contexte. 8 1 . R. BROWNING, (The Patriarchal School at Constantinople in the Twelfth Cen tury, dans: Studies on Byzantine History, Literature and Education, Variorum Reprints, London 1 977, ch. X, p. 1 74 et 1 76-1 77), CONSTANTINIDÈS, (Higher Education, p. 54) et KOUROUSÈS, CH 1tpmtTJ 1)Â.\Kia Kat 1) 1tpmï�oç crtaô\Oôpo�ia tOU 1tprotÉKÔ\KOU Kat =

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Eita craKEÂ.Â.iou tfiç �EyaÂ.TJç ÈKKÂ.TJcriaç rEropyiou tOU raÂ.TJO"lmtou (1 278/80-1 357/;), � (}TJvii 75, 1 974-75, p. 355, note 1) soutiennent que Saint-Paul de l'Orphelinat était le lo cal de l' École patriarcale sous Germain III; DARROUZES, Vrprpitaa, p. 1 10, exprime une certaine hésitation. 82. ANNE COMNENE, Alexiade, XV, p. 214, 1. 27-30 et p. 217 89_21 8 8 • Cf. P. LE MERLE, Le gouvernement des, philosophes: notes et remarques sur l'enseignement, les écoles, la culture, dans: Cinq études sur le XIe siècle, Paris 1 977, ch. IV, p. 233-235 sur le statut de cette école sous Alexis Comnène, et surtout la note 96 concernant le XIIIe siècle. Voir aussi R. JANIN, La géographie ecclésiastique, t. III, Paris 1953, p. 580-58 1 ; à notre avis, le statut de cette école resta le même sous Michel VIII Paléologue. 83. Détails à ce propos, voir à MERGIALI-FALANGAS, art. cit. 84. C'est dans un éloge qu'il composa pour S. Euplos que Constantin Acropolite fait mention de son enkyldios paidcia; cf. CONSTANTINIDÈS, Higher Education, p. 39, note 39: «0 yap tot O"TJKàç tva yE 1) cr1touôiJ Ècp' Ti tiJv È'YlCUKÂ.\OV1tEP\EvocrtTJcra, trov �Èv 9Eirov à1tocrtoÂ.rov TIÉtpOU Kat TIauÂ.ou . . . tU dTtcrE\ tEti�TJtal... Kà1tt Â.oyotç Kat 1ta\ôEi� cruÂ.Â.Tt1ttopaç EUpEÏV TJvnpoÂ.TJcra».

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te tentative d'identifier derrière cette dénomination l'école Saint-Paul est à écarter du fait qu'il évoque le lieu comme une église et non comme une école et parce qu'il utilise pour sa dénomination le double patron age des saints Pierre et Paul. Nous constatons la présence dans la hiérarchie des trois didascales bien connus de la Grande Église: les didascales de l'Évangile, de l'Apô tre et du Psautier. Mais leur activité et leur rôle exacts restent plus ou moins mal définis. À cet égard, Nicéphore Grégoras, se rapportant aux didascales de l'Église des temps antérieurs, donne quelques précisions. Il les classe en deux catégories; d'une part, ceux qui étaient chargés d'en seigner dans différents lieux de Constantinople le Psautier, l'Apôtre et l'Évangile; d'autre part, les clercs qui prêchaient la parole de Dieu péri odiquement dans les familles ou dans les réunions publiques8 5 . Recrutés parmi les diacres, les prêtres , les laïcs ou les moines, ces didascales devai ent joindre à une vie vertueuse la capacité d'enseigner. Cet activité leur donnait par la suite accès à l'épiscopat ou aux premiers rangs de la hiér archie ecclésiastique86 . En 1277 Georges Pachymère porte le titre de didascale de l'Apôtre et Manuel Disypatos celui du didascale du Psautier dans un décret signé par le clergé de Sainte-Sophie sur l'union des Églises 87 . En 128 1, Georges Moschabar figure comme didascale de l'Évangile dans le titre d'un éloge qu'il écrivit pour Saint Nestôr. Il n'y a aucune mention sur la date pendant laquelle il porta ce titre, cependant il est probable que Komès obtient cette fonction à partir de 128 3 en succédant Georges Moschabar88 . Mais nous ne disposons d'aucune donnée sur leur auditoire. Il est difficile de dire si leur fonction était d'enseignement ou de prédication. Pour ce qui est le cas de Georges Pachymère (1242-après 1307), entré 85. GRÉGORAS, Historia byzantina, t. 1, p. 1 84, 1. 20-24, p. 1 85, 1. 1-3: «TIpotepov yàp Èç clPXUlOtÉproV xpovrov 1tUpe1.À.ll
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dès sa jeunesse dans l'administration ecclésiastique et connu comme dia cre de l'Église patriarcale de Sainte-Sophie, on dispose une série d'ouv rages de contenu rhétorique, philosophique et scientifique, qui font fig ure de manuels didactiques et laissent suggérer une activité relative à l'enseignement. Or, les Declamationes 89 se rattachent à un enseignement rhétorique, tandis que le Q uadrivium ou Traité des quatres sciences est un manuel bref et clair à la fois, qui répond aux besoins d'un niveau plus élevé et qui traite les matières scientifiques (arithmétique, musique, géométrie, astronomie) sous la forme de leçons9o. Enfin l'épitomè de la philosophie d'Aristote9 1 est un commentaire de la philosophie aristotéli cienne en douze livres qui vient de couronner cette formation. Il semble que Pachymère destinait ces ouvrages à un auditoire; son statut ecclé siastique laisse supposer qu'il enseignait dans le cadre du patriarcat. De plus, Manuel Philès, dans la monodie qu'il écrivit à sa mémoire, l'ap pelle didascaJe 92. S'agit-il d'un enseignement dispensé au sein de l'Église ou à titre privé? Faute de témoignages, on ne peut pas déterminer le rôle exact de Pachymère dans l'enseignement.

89. Ed. J. F. BOISSONADE, G. Pachymeris Declamationes XIII, Paris 1 848. 90. P. TANNERY, Quadrivium de Georges Pachymère, texte révisé et établi par E. STEPHANOU, Cité du Vatican 1 940. 9 1 . rEOJpyiov t5zaKOVOV TrPOJ'fEKt5{KOV Kai t5IKalOrp';ÂaKoç 'fOU llazvjJ&poVÇ èm'fOjJ� 'fifç ;4pIOTO'f&ÂOVç ÂOYIKifç, Paris 1 548 (éd. du premier livre de la Philosophie). Georgii Pachymerii hieromnemonis in universam [cre Aristotelis philosophiam epitome... , in Lati num sermonem. . . conversa a . . . Philippo Bechio, Basilae 1 560 (traduction latine de la Phi losophie en son intégralité). 92. MANUEL PHILÈS, Monodie, p. 254, 1. 6- 9, 1. 1 8- 1 9; p. 255, 1. 25-28; p. 256, 1. 42-44.

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5. Un précurseur de la Renaissance: Manuel Maxime Planude et le climat intellectuel à Constanti�ople pendant le dernier quart du xme siècle

Durant le règne d'Andronic II Paléologue (1282- 1328), le climat in tellectuel de Constantinople s'enrichit considérablement grâce à l'activité du savant et polygraphe Manuel Maxime Planude (1255-1305)93 . Sa pro duction philologique et scientifique, son oeuvre de copiste, éditeur et commantateur de la littérature classique, et surtout sa parfaite maîtrise de la langue latine le placent en tête de la vie intellectuelle de son temps. Outre ses études personnelles et sa participation à des missions diplo matiques, il consacre son temps à l'enseignement. Manuel Moschopou los, Jean et Andronic Zaridès, le moine Grégoire, son ancien ami Mer kourios, Georges Lakapènos et Nicéphore Kassianos furent de ses étudi ants dont les noms sont parvenus jusqu'à nous. Ses multiples recherches, philologiques et scientifiques, le grand nombre d'oeuvres de toute espèce qui lui sont attribuées, témoignent de la nature et du niveau supérieur de son enseignement. Ses manuels, du type des Atticismoi, visaient à off rir à ses étudiants un guide pour l'imitation de la langue attique. Une série de traités sur la grammaire, la syntaxe, les verbes transitifs et in transitifs, des travaux rhétoriques sur Hermogène et Aphthonios, comme aussi un enkômion de l'hiver, furent composés par lui pour ser vir à ses élèves à acquérir la maîtrise de la langue et du style attiques94 . Né à Nicomédie en Bithynie95 , Planude vient à Constantinople après la reprise de la ville 'en 1261. On ne dispose pas de renseignements sur son instruction, et l'éventualité qu'il fut un autodidacte n'est pas ex clue. Ses rapports avec le pouvoir sont excellents: sous Michel VIII, il prend parti pour l'union des Églises et apporte sa contribution en expo sant la thèse latine de la procession du Saint-Esprit par la traduction du 93. Sur Planude et son activité littéraire et scientifique, voir S. KUGEAS, Analecta Planudea, BZ 1 8, 1 909, p. 1 06-146; C. WENDEL, Planudea, BZ 40, 1940, p. 406-445; IDEM, Planudes Maximos, RE 20, 2, 1 950, col. 2202-2253; Barbara KALOGEROPOU LOU-METALLINOU, Maçillou IIJ.,avouôll 1tpoCJID1to'Ypacpia IlÈ �aCJll 'tiç È1tlCJ'tOJ.,ÉÇ 'tou), IIapvaaaoç 24, 1982, p. 558-599; CONSTANTINIDÈS, Higher Education, p. 6689; Marie-Hélène CONGOURDEAU, Planudès Manuel, Catholicisme 50, 1 986, col. 488490; ROBINS, The Byzantine Grammarians, ch. I l , p. 20 1-233. 94. C. WENDEL, op. cit., col. 2209; cf. Chr. WALZ, Rhetores graeci, vol. IV , Osna brück 1 968, p. VIII et note 3; vol. V, p. 2 1 2-590; l'éloge de l'hiver est édité dans BOISSO NADE, Anecdota Graeca, II, p. 3 10-339. 95. TREU, EpistuJae, p. 1 9 1: «'to 'tfiç Èllfiç 1ta'tpiôoç Ëôacpoç, N11COllllÔÉIDV J.lS'YaJ.,o1toJ.,tV J.,É'YID».

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De Trinitatae de saint Augustin. Sous Andronic II, il renonce à ses idées unionistes, dues plutôt à son enthousiasme pour la culture latine, et dès lors , évite systématiquement d'aborder les questions théologiques96 . Pourtant, il n'hésite pas à critiquer Andronic II, dans son Basilikos, éloge écrit à l'occasion de l'association au pouvoir de Michel IX Paléo logue en 129497 , en soulignant que l'état actuel de l'empire exige plutôt un général sur le trône qu'un savant9 8 . Il ne perd pas la faveur d'Andro nic II même après la révolte de son ami intime Alexis Philanthrôpènos. Lors de son entrée dans la vie monastique il changea son prénom Man uel pour Maxime. Nous acceptons 128 3 pour date de sa prise d'habit monastique, car jusque là Planude signe ses oeuvres sous le nom de Manuel99 . Il est probable que son activité de professeur se prolonge aus si au delà de cette date, mais le seul indice dont nous disposons à ce pro pos est une collection d'épigrammes de l'Anthologie qu'il rédigea en 128 0 et conservées dans un manuscrit de plusieurs mains, écrit probable ment dans une intention didactique 100 . Les plus connus de ses élèves, Georges Lakapènos, Jean et Andronic Zaridès, Jean Zacharias et Nicé phore Kassianos, commencent à fréquenter ses cours après 12901 01 . On suppose qu'il faisait ses cours dans le monastère où il vivait, mais on ignore dans quel monastère il entra après sa tonsure, et tous les essais d'identification se sont heurtés à des difficultés 1 02 . Cependant, le monastère du Sauveur Akataleptos fut assurément sa demeure au moins à partir de 1299, sinon plus tôt, puisqu'à cette date-là il y écrivit de sa main le manuscrit qui contenait entre autres, l'Anthologie dite Planudé enne 103. On trouve quelques renseignements sur la bibliothèque de son monastère dans une lettre qu'il adresse au prôtovestiarios Théodore Mouzalôn en 1292/931 04 . Selon Planude les moines se servaient très peu de la bibliothèque «impériale» de son monastère et cela permettait de la mettre à l'entière disposition du public. Autrefois elle constituait un «prytanée» de la sagesse, mais son état alors est déplorable; elle ne mér96. PLANUDE, Lettres, no 1 1 3, p. 1 84, 1. 1 8- 1 9: «vüv oÈ 8EOÂO'}'1.KOÇ, 01tEp È'YcD �a Â1.crta mlvtcov OÉOO1.Ka Kat. OÙK Ëcrnv OtE tOUtcp 1tpOcrE1.�1. 1tÂftV (lm') ù.vaYKllç» . 97. Sur la date du couronnement de Michel IX Paléologue, voir LAIOU, Philanthropenos-Planudes, p. 98, note 23. 98. WESTERINK, Basilikos, p. 98. 99. TURYN, Dated mss... /ta/y, plates 1 6-23: A. D. 1 280, p. 30, note 3. 1 00. TURYN, op. cit., p. 28. 1 0 1 . KOUROUSÈS, Episto/arion, p. 520. 1 02. CONSTANTINIDÈ S, Higher Education, p. 68-70. 103. TURYN, op. cit., p. 92. 104. Sur la datation de cette lettre voir TURYN, Dated mss... /ta/y, p. 80.

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ite plus son nom, car son contenu n'est que «pauvres restes» , les causes étant la non restitution des livres par les lecteurs négligents et les dégâts irréparables subis au cours des temps 1 0 5 . Il fait appel à Théodore Mou zalôn pour prendre des mesures, et aussi pour avertir l'empereur, lors qu'il en est encore temps. S'agit-il de la bibliothèque du monastère du Sauveur Akataleptos, que le bibliophile Georges de Chypre avait aussi fréquentée, où bien de celle du monastère de Chôra? Le fait que Planude avait annoté le manuscrit F de Thucydide dès 1 302 dans cette dernière bibliothèque suggère une certaine relation. En outre, dans un ex-libris latin on lit: «Claudii Ptolemei liber geographie et est proprius domini Maximi philosophi greci ac monaci in monacerio Chore in Constantino poli emptus a quodam Andronico Yneote (Oenaiôtès) 106». Si on identi fie ce Maximus philosophus avec Maxime Planude, on a la preuve qu'il a vécu aussi dans le monastère de Chora 1 07 • Ayant appris le latin lors du concile de Lyon (1 274) et dans le cadre de la tentative de rapprochement des Églises, Planude traduit le De Tri nitatae de saint Augustin 10 8 . L'attraction que la pensée occidentale exerce sur son esprit le con duit à traduire des auteurs profanes et sans doute n'est-ceopas pure coïn cidence s'il choisit ceux qui jouissent de la plus grande popularité dans les écoles d'Occident au XIIIe siècle: Ovide, Boèce, Macrobe, Caton, Donat 1 09 . Peut-on supposer qu'à part sa curiosité personnelle pour la culture occidentale, il entreprit ces traductions aussi dans une intention didactique, afin que ses étudiants s'initient aux matières enseignées en 105. PLANUDE, Lettres, n o 67, p. 100, 1. 1 7-19: «Kat 't'otltOU j.1ap't'uptOV "ri Ka9' "ri j.1dç ilÔE j.10Vl) 't'l)V paO'tÀtKl)V PtPÀt09i}Kl1v 't'oiç
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Occident 1 1 O? Lors de sa mission diplomatique en 1296 avec Léon Bar dalès à Venise, où il resta un certain temps, il aurait eu l'occasion de fré quenter les milieux intellectuels et non seulement d'en profiter pour sa curiosité personnelle, mais aussi pour exciter l'intérêt de ces milieux pour la culture hellénique 1 1 1 . Ainsi les relations réciproques établies en tre Byzantins et Occidentaux à partir du milieu de XIVe siècle trouvai ent leur origine à la fin du XIIIe siècle, dans l'initiative du moine Max ime Planude, qui propagea la pensée latine non seulement dans le milieu restreint de ses étudiants, mais aussi parmi les esprits les plus curieux de ses contemporains: qu'il prête son Boèce à un médecin d'Ephèse est sig nificatif, bien qu'au bout de quatre ans il ait dû le lui réclamer l 1 2 . Par manque de temps, ou peut-être à cause de la médiocrité d'un élève, qui lui était recommandé par son ami Jean Glykys, logothète du drômos, Planude déclina l'offre de s'occuper du jeune homme, mais il proposa un autre professeur jusqu'au moment où il serait lui-même disponible 1 1 3 Ses lettres montrent qu'une ambiance amicale régnait entre Planude et ses auditeurs. Pendant une longue absence de son élève et ami de longue date Merkourios 1 1 4 , il lui exprime son impatience et celle de toute l'école d'entendre le récit de ses expériences et impressions de voy age 1 1 5 . À Jean Zaridès, il se plaint d'abord que ses fiançailles sont cause qu'il néglige les cours 1 1 6 ; puis il promet de lui enseigner en privé les ma tières qu'il a manquées 1 1 7 ; enfin il s'inquiète de l'avenir de cet élève qui, occupé par les affaires de son père, a presque abandonné les études 1 1 8 . Georges Lakapènos, après avoir quitté Constantinople et les cours de Planude, évoque avec nostalgie son ancien maître dans une lettre qu'il envoie à Jean Zaridès en 12991 19 . Jean Zacharias, ami des frères Zaridès •

1 1 0. STADTER, Planudes, p. 1 59. 1 1 1 . Ibidem, p. 1 59- 1 62, où P. Stadter soutient que la présence d'un Plutarque aux mains de Maestro Pace, préhumaniste, professeur de grammaire et de logique à Padoue, pendant les premières années du XIVe siècle, avait vraisemblablement son origine dans une rencontre avec Planude. 1 12. PLANUDE, Lettres, no 5, p. 1 5, 1. 19-29; WILSON, SchoJars, p. 230. 1 1 3. Ibidem, no 23, p. 50, 1. 6-14. 1 14. Ibidem, no 5, p. 14, 1. 5-7: «Kai yap �Ol
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et de Lakapènos , reçut probablement une formation littéraire auprès de Planude avant de s'adonner à l'étude de la médecine vers 12991 2° . Planude partage son intérêt pour l'harmonique avec Georges Autô reianos, qui jouit de son admiration comme savant; mais il se déclare un peu déçu de sa négligence à lui envoyer le livre d'harmonique dont il avait besoin. À l'occasion, il souligne que la rareté des livres sévit partout et pose de grands problèmes. Théodora Rhaoulaina s'intéresse aussi à l'harmonique; elle possède un livre sur ce sujet, et elle l'envoie à Planude pour qu'il le corrige en le collationnant avec le sien 1 2 1 . Cependant, Pla nude ne peut répondre à son désir, parce que son livre est détenu par Autôreianos; c'est pour cela qu'en 1295 il prie Alexis Philanthrôpènos soit de rechercher son livre à Nymphée, au monastère d'Autôreianos, soit de le réclamer à son frère l22 . Vers 1292/93 l'intérêt de Planude s'oriente vers les mathématiques et plus précisément vers Diophante. Déjà l'histor ien Georges Pachymère (1242-ca. 1310) avait manifesté de l'intérêt pour cet auteur; dans son traité des quatres sciences (Iuv7:aypa 7:mv 7:8uaâpOJv pa(}T/pa7:OJv), écrit probablement entre 128 5 et 1292 1 23 , il avait consacré un bref commentaire à l'oeuvre du mathématicien grec. On peut dire que l'oeuvre mathématique de Pachymère, malgré son caractère peu original, constitue un point de départ du mouvement vers les sciences exactes qui se déclanche à la fin du XIIIe et au cours du XIVe siècle. La correspon dance de Planude laisse apparaître que durant les quinze dernières années du XIIIe siècle, existaient à Constantinople trois manuscrits contenant Diophante; le premier appartenait à Planude et il était son manuscrit autographe, Ambrosianus Et 157 sup. , daté des années 1292/931 24; à part des commentaires de Planude sur les deux premiers livres de l'Arithméti que de Diophante, le manuscrit contenait aussi son Grand Calcul selon les Indiens. Toutefois, la rédaction des commentaires de Diophante est postérieure à l'intérêt de Planude pour le calcul indien 1 2 5 . Pour la réalisa tion de ce dernier ouvrage, Planude emprunta l'ouvrage de Georges Bek kos, primicier des notaires patriarcaux et ensuite grand économe, qui trai tait du «nombre selon les Indiens». Dans sa lettre, il lui précise qu'il se trouve sur le point de finir son livre, ayant déjà consacré presque tout son temps à cette occupation; mais comme il y a deux questions qui lui échap pent dans le domaine de l'extraction de la racine carrée d'un nombre, il 1 20. KOUROUSÈS, EpistoJarion, p. 522. 1 2 1 . PLANUDE, Lettres, no 68, p. 103, 1. 1 1- 1 6 et 1 8- 1 9. 122. Ibidem, no 106, p. 169, 1. 12- 1 7. 1 23. ALLARD, Diophante d'Alexandrie, p. 672, note 2 1 . 1 24. ALLARD, Ambrosianus E t 1 57 sup., p . 219. 1 25. ALLARD, Le grand calcul, p. 2-3.

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demande à Bekkos de lui envoyer son livre pour l'aider 1 26 ; le deuxième manuscrit faisait partie de la «bibliothèque impériale» de son monastère, et le troisième appartenait à Manuel Bryennios, connu comme maître d'astronomie de Théodore Métochite plus tard; Planude lui demande son livre de Diophante pour quelque temps, pour le collationner avec le sien 1 27 ; le fait que l'astronomie suscite l'intérêt de Bryennios recueille la pleine approbation de Planude 1 28 . L'astronomie, d'ailleurs, attire aussi l'attention de Planude. Il réalise vers 1290 une édition commentée des Phénomènes d'Aratos et un com mentaire sur la théorie circulaire des étoiles de Cléomède 1 29 . Sans doute, l'astronomie était parmi les sciences enseignées par Planude, puisqu'à cette époque, sous le règne d'Andronic II Paléologue (1282- 1 328 ), elle est considérée comme le sommet de la connaissance et connaît un épa nouissement sans précédent. D'autre part, durant cette dernière décennie du XIIIe siècle, un certain nombre de manuscrits témoignent de l'exis tence d'un courant qui tend à adopter l'astronomie persane. Le précur seur de ce courant est le médecin Grégoire Chionadès 1 30 . Durant la deuxième moitié du XIIIe siècle, Tabriz, alors sous domi nation mongole, devient centre d'études astronomiques. C'est à partir de 1295, sous le règne de Ghazan Khan (1295- 1 304), que Chioniadès dé cide, dans son désir d'étudier l'astronomie, de faire un séjpur au nord de l'Iran 1 3 1 . Cependant les secrets de cette science étaient réservés aux su1 26. PLANUDE, Lettres, no 46, p. 80, 1. 8-1 8; un demi-siècle plus tard on constate la survivance du même intérêt pour le calcul indien dans l'oeuvre de Nicolas Artavasdos Rhabdas, mathématicien de Smyrne, dont l'acmé se place en 1 34 1 ; cf. ALLARD, Le grand calcul, p. 1 1 . 1 27. PLANUDE, Lettres, no 33, p. 66, 1. 1 3- 1 7; cf. ALLARD, Diophante d'Alexan drie, p. 669-672. 128. Ibidem, p. 66, 1. 25-28. 1 29. TURYN, Dated mss. . . Great Britain, p. 57; cf. J. MARTIN, Histoire du texte des Phénomènes d'Aratus, Paris 1 956, p. 295-299. 1 30. DUHOUX-TIHON, Les tables astronomiques persanes, p. 471 ; sur Grégoire Chioniadès et sur son oeuvre astronomique, voir PLP 308 14, D. PINGREE, Gregory Chioniades and Palaeologan Astronomy, DOP 1 8, 1 964, p. 1 33-1 60; IDEM, The Astrono mical works of Gregory Chioniades, Amsterdam 1 985; quant à sa correspondance (éd. 1. B. PAPADOPOULOS, EEtPIIIe, 1 929, p. 1 5 1-205), elle est postérieure à son séjour à Ta briz et ne contient aucune infomlation au sujet de ses intérêts astronomiques. 1 3 1 . Chioniadès se rendit d'abord à Trébizond où il communiqua sa décision à l'em pereur et réussit à obtenir son appui et les dépenses de son séjour; cf. GEORGES CHRY SOKOKKÈS, Syntaxis, p. 335: «Eiç Tpam:Çouv'ta mç Èv 1tapoBcp ÈÂ.9rov Kat 'tép ).1EyaÂ.cp KO).1VllVcp O).1lÂ.tlO'aç x,povov O'ux,vov, d'ta Kat tà 'tOU 1tpay).1a'toç KOlvmVllO'a).1EVOç ).1Eyi O''tllÇ 'liçlCo911 KllBE).1oviaç. IIoÂ.Â.à yàp 1tap' ÈKt\VOU Â.aprov àvaÂ.cO).1ata, dç IIEpcriBa àcpiKEtO».

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jets du Khanat de Perse, et Chioniadès n'obtient ce privilège qu'après être devenu intime de Khan. Expert dans le domaine de l'astronomie après quelques années, il régagne Trébizonde vers 1 299/1300 en rappor tant de nombreux ouvrages astronomiques dont il entreprend la traduc tion l 3 2 . Evidemment il ne traduit pas les sources originales arabes, mais leurs traductions persanes faites par son maître Shams al-Din al Bu khari à Tabriz en 1296l 33 . Entre 1301 et 1302 il quitte Trébizonde pour Constantinople, où il vit comme médecin. À la fin de sa vie, il se trouve obligé d'écrire une profession de foi chrétienne, probablement après avoir été accusé d'hétérodoxie 1 34 . Après Chioniadès, l'astronomie per sane disparaît pour un demi-siècle; mais les traductions qu'il avait lais sées à Trébizonde constitueront la source de l'oeuvre astronomique du médecin Georges Chrysokokkès intitulée Syntaxis et composée vers 1346l 3 5 . Par ailleurs, la tradition quasi-légendaire de Trébizonde en tant que centre d'études d'astronomie continuait à exercer un -attrait particu lier même après la mort de Chioniadès. Ainsi, André Libadènos après avoir parcouru une partie de ses études à Constantinople se rend à Tré bizonde dans son désir d'étudier l'astronomie persane l 36 . Il a dû faire un progrès remarquable dans ce domaine puisque vers 1335, il publia un traité contenant des prédictions astronomiques pour l'année 1336l 3 7 . Un esprit universel semble diriger la curiosité scientifique de Pla1 32. GEORGES CHRYSOKOKKÈS, Syntaxis, p. 335-336. 1 33. PINGREE, AstronomicaJ works of Chioniades, p. 7. 1 34. L. G. WESTERINK, La profession de foi de Grégoire Chioniadès, REB 38, 1 80, p. 240. 1 35. Le médecin Georges Chrysokokk:ès s'initia à l'astronomie persane par un prêtre qui s'appelait Manuel et qui était l'élève et le successeur de Chioniadès à Trébizonde. Ses études le rendirent capable de composer lui-même un traité basé sur l'astronomie persane et intitulé To u O''Ofpm'fa-rou ia'fpou KUpOU rempy{ou -rou XpUUOKOKKT/ eiç 'f17V uuvmçl V 'fmv IIepumv ÊK'fe(}eîua TrpOÇ 'fOV au-rou â&ÂqJov KÙp 1mavvT/v 'fOV XapUlaVI'fT/ v. Sur Georges Chrysokokkès, voir PLP 3 1 142, O. LAMPSIDÈS, Georges Chrysococcis, le mé decin et son oeuvre, BZ 38, 1938, p. 3 1 2-322; IDEM, rEIDpy1.0Ç 6 XpUcr01COKKl1Ç 6 'Ia 'tpoç, ;4PZeîov IIo v-rou 23, 1959, p. 38-4 1 ; SARTON, History of Science, III, p. 688-689. 1 36. Cf. ANDRÉ LIBAD ÈNOS, IIeplT,YT/UIÇ, éd. M. PARANlKAS, Constantino ple 1 874, p. 22: «eH�ciç ôÈ 'tl1V1.Kau'ta 7to90ç EÏcrUE1. 9Ep�OÇ ci
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nude, qui s'oriente après l'astronomie, vers l'étude d'autres disciplines. Cette fois c'est la géographie de Ptolémée qui absorbe son activité. Dans la lettre qu'il adresse à Philanthrôpènos en 1295, il annonce son inten tion de la copier 1 38 . Il précise, dans une poésie, qu'elle avait disparu de puis longtemps et que sa réapparition est due aux grandes peines qu'il a prises, et il insiste sur le fait que son travail repose directement sur l'oeuvre de Ptolémée et n'est pas inspiré par quelqu'un d'autre 1 39 . Une autre lettre, adressée à Melchisedec, témoigne aussi de son - intérêt pour la géographie 1 40 . Parmi les auteurs classiques, Plutarque est le préféré de Planude. Son projet de copier les oeuvres de Plutarque apparaît dans une lettre qu'il envoie en 1295 à Alexios Philanthrôpènos, où il lui demande du parchemin de bonne qualité 1 4 1 . À la même date il adresse une autre let tre au moine Melchisedec Acropolite, qui vivait en Asie Mineure, en le priant d'acheter pour lui du parchemin 1 42 . À partir de cette date, et dur ant les dix ans qui s'écoulent jusqu'à sa mort en 1305, il met tout en oeuvre, pour reconstituer l'oeuvre entière de son auteur préféré. Mais la rareté du support de l'écriture en ce temps-là lui pose de grands problè mes; le parchemin de bonne qualité à Constantinople, coûtait très cher 1 43 ; Planude demande sans cesse à Alexis Philanthrôpènos et au moine Melchisedec Acropolite de lui procurer de l'Asie Mineure l44; le résultat n'était pas toujours satisfaisant: même le parchemin qui échap pait aux pirates et arrivait enfin à Constantinople était d'une qualité médiocre 1 45 . Juste à cette période, vers 1295, un nouvel étudiant, envoyé par Alexis Philanthrôpènos 1 46 , vient grossir les rangs de l'école de Planude, Nicéphore Kassianos; on le trouve plus tard moine et higoumène du monastère du Sauveur Akataleptos sous le nom de Nikandros 1 47 . Le 1 38. PLANUDE, Lettres, no 1 19, p. 203, 1. 27-29 et p. 204, 1. 1 -2; cf. WENDEL, RE 20, 2, col. 2228. 1 39. KUGEAS, Analecta Planudea, p. 1 1 6. 1 40. PLANUDE, Lettres, no 86, p. 1 32, 1. 1 6- 1 8. 141 . Ibidem, no 1 06, p. 1 69, 1. 1 8-27. 1 42. Ibidem, no 1 00, p. 1 6 1 - 1 62. 1 43 . Ibidem, no 106, p. 1 69, 1. 1 9-2 1 : «ôEi 'toivuv ËXE1V p,Ep,ppavaç' aï Bi dOl 1tapà �v Tip,iv où 1tavu XPl1O''tai, d ôi; Kat. 'trov à'Ya9rov 110'av, à'A,'A,' OÙX TiP,iv Eù1topia 1tpaç 'YE 'to 1tpia0'9al». 1 44. Voir les lettres no 78, 86, 1 00, 1 06, 1 09, 1 1 5, 1 19. 1 45. PLANUDE, Lettres, no 1 00. 1 46. PLANUDE, Lettres, no 98, p. 1 53, 1. 19-29; LAIOU, Philanthropenos-Planou des, p. 93-94. 1 47. PLP 1 1 356 et STADTER, Planudes, p. 140.

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manuscrit qui contient une partie des Moralia de Plutarque (Cod. Am bros. C 126 inf. ) fut réalisé grâce à un groupe de sept ou huit copistes, dont nous ne connaissons, de nom, que Jean Zaridès, et l'éditeur, Pla nude. Ce manuscrit, base d'une série de copies, passa un peu plus tard en possession de Nicéphore Kassianos 1 48 . En 1299 Planude réalise, dans le monastère du Sauveur Akatalep tos, la refonte de l'Anthologie grecque. Le nom qu'il convient de donner à cet ouvrage est Anthologie Planudéenne, car l'ensemble de ces épi grammes n'est connu que par la recension planudéenne. Cependant, il ne constitue qu'une partie de l'oeuvre épigrammatique de Planude 1 49 . Sa lettre adressée à Théodore Xanthopoulos 15 o pour lui emprunter son manuscrit des épigrammes prend place au début de cette entreprise. Son apport demeure la mise en ordre des livres de l'Anthologie de Constan tin Képhalas 151 . Maxime Planude fut un personnage unique parmi ses contempor ains. L'originalité de ce moine savant est faite de deux tendances simul tanées: l'une allant vers un élargissement des horizons de la pensée by zantine par l'approche de la culture latine; l'autre s'orientant vers une récupération du riche héritage de la culture hellénique. On ne retrouvera cette association qu'un demi-siècle plus tard, avec Dèmètrios Cydonès.

148. STADTER, op. cit., p. 1 39- 140; cf. TURYN, Dated mss... Ita/y, pl. 59-68: circa A. D. 1 294- 1 295, p. 8 1 . ' 149. R. AUBRETON-F. B uFFIÈRE, Anthologie grecque, 2ème partie: Anthologie . de Planude, t. XIII, Paris 1980, p. 1 . 1 50. PLANUDE, Lettres, no 28. 1 5 1 . TURYN, Dated mss... Italy, pl. 71-74: A. D. 1299, p. 90-95.

II. LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE ET SCIENTIFIQUE DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XIVe SIÈCLE

1. L'apport des copistes

L'activité des copistes constitue un point de départ dans la renais sance littéraire et scientifique qui se développe à partir du règne d'An dronic II. Des copistes isolés ou attachés à un scriptorium se mettent en oeuvre pour des motivations différentes. Ainsi, des moine� et des prêtres s'adonnent à ce labeur pour le salut éternel de leur âme, tandis que des érudits ou des amateurs le font par intérêt personnel ou parce qu'ils manquent d'argent pour le confier à des professionnels. Au cours de la deuxième moitié du XIIIe siècle, Georges de Chypre, Théodora Rhaou laina et Maxime Planude, stimulés par leurs propres inclinations, s'enga gèrent avec dynamisme dans cette voie 1 52 . Georges de Chypre décrit les raisons qui l'ont poussé dans cette entreprise: il avait la passion des livres dont le prix était trop élevé à cette époque; la seule possibilité d'acquérir ses auteurs préférés était de se mettre lui-même à l'oeuvre 15 3 . D'autre part, Théodora Rhaoulaina, qui était à même de payer une bonne copie, s'adonna volontiers à la copie d'Aelios Aristide entre 1261 et 1282 154 . Parallèlement, d'autres copistes, professionnels ou amateurs, 1 52. Voir supra p. 16, 26, 27, 51, 52. 1 53. GRÉGOIRE de CHYPRE, Autobiographie, p. 1 89, 1. 20-24. Sur l'activité de co piste que Georges de Chypre developpa dans le monastère du Sauveur Akataleptos, voir à Immaculada PÉREZ MARTIN, À propos des manuscrits copiés par Georges de Chypre (Grégoire II), patriarche de Constantinople (1283-1 289), Scriptorium 46, 1 , 1 992, p. 73-84. 1 54. Cf. TURYN, Codices Gracci Vaticini, tabula 36: A. D. 126 1 - 1282, p. 63; le Co dex Vaticanus graccus 1 899, qui contient les oeuvres d'Aelios Aristide était écrit exclusive ment par Théodora Paléologine Cantacuzène Rhaoulaina, comme cela se déclare dans l'in scription métrique contenue dans le dit codex : Kat 'tllV 'Ap\O'tf:iôou ÔÈ 'ttlVÔE 'tllv pipÂ.ov: ypacpEicrav ïcr91. 7tapà 'tiiç 0Eoôropaç: KaÂ.roç Eiç aKpov yVT)criroç ÈCJ'KE��ÉVT)V: 'Pro�T)ç vÉaç livaK'to(ç) ciÔEÂ.cpiiç 'tÉKOÇ:

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se sont consacrés à la même activité durant le règne d'Andronic II: Théodore Hagiopétritès, Ioasaph l, Charitôn, Jean Manglabitès, Nicé phore Moschopoulos, Michel Loulloudès, Dèmètrios et Nicolas Trikli nios, Jean Zaridès, Jean ,Pépagômènos, Jean Katrarès et Arsénios de Pergame sont les plus connus. Un grand nombre de moines et de prêtres participa à la copie des auteurs profanes mais, dans la plupart des cas, on ne conserve que leur prénom suivi d'une formule d'indignité I 55 . Théodore Hagiopétritès, le représentant le plus important de l'écri ture liturgique, était un copiste calligraphe actif à Constantinople de 1 27g à 1 308 1 56 . Au cours de la première moitié du XIVe siècle, toujours dans la capitale, les moines Ioasaph 1 et Chariton réalisèrent un ensem ble de manuscrits calligraphiés dans le scriptorium du monastère des Hodègoi l57; il semble que ce scriptorium, qui commence à exister à la fin du XIIIe siècle, devient plus célèbre après le milieu du XIVe siècle, puisque Jean Cantacuzène, connu pour ses relations avec d'autres cen tres de copie monastiques, confie la copie de ses oeuvres théologiques au moine calligraphe Ioasaph II 158 . Des copistes attachés au monastère du Prodrome de Petra durant les XIVe et XVe siècles laissent y supposer l'existence d'un scriptorium. Une bibliothèque au contenu exclusivement théologique et liturgique, à l'exception du livre médical de Dioscuride, était à la disposition de ces

KàVtUKOUÇT)Vijç Èç àVeIKtCO.v 'A'Y'YÉÂ,cov: AOUKroV cpUElO'T)ç IlUÂ,UlOÂ,0'YCOV cpUtÂ,T)ç: 'PUOuÂ, OeIJlUptOç AOUKU XUpltCOVUJlOu: KOJlvT)vocpuoüç 1tPCOtoPEO't1upiou: Sur Théodora Rhaoulaina, voir NICOL, The Family of Kantakouzenos, no 14; IDEM, Byzantine lady, p. 33-47. 1 55 . Florentia EVANGELATOU-NOTARA, "EÂ,Â,T)VEÇ 'YpucpEiç tOÜ 1 30u ui. Ilpo0'8fjKEÇ KUt olOp8roO'E1Ç O'tO EUpEt�pl0 trov Vogel-Gardtausen, Lib!'rUza 3, 1982-83, p. 1 84-239. 1 56. GAMILLISCHEG-HARLFINGER, Repertorium, I, no 1 27; POLITIS, Quel ques centres de copie monastiques, p. 29 1 ; TURYN, Dated mss... Italy, pl. 79: A. D. 1 300/ 1 30 1 ; IDEM, Codices Graeci Vaticani, tabula 34: A. D. 1279/80, p. 57. Il a été sug géré que Théodore Hagiopétritès séjourna aussi pour un certain temps en Macédoine, se lon toute vraisemblance à Thessalonique, où il effectua la copie des manuscrits pour le compte des autorités monastiques et laïques; voir à ce sujet R. S. NELSON, Theodore Ha giopetrites and Thessaloniki, JOB 32, 4, 1 982, p. 79-85. 1 57. GAMILLISCHEG-HARLFINGER, Repertorium, 1, no 208; II, no 287. 1 58. POLITIS, Quelques centres de copie monastiques, p. 292-294; G. M. PROCHO ROV, A codicologian analysis of the illuminated Akathistos to the Virgin, DOP 26, 1972, p. 243.

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moines. Pour la première moitié du XIVe siècle est conservé le nom du copiste Jean Manglabitès l59 . Nicéphore Moschopoulos, oncle de Manuel Moschopoulos, métro polite de Crète (ca. 1283-ca 1311/12), vit à Constantinople durant un certain temps et devient connu comme bibliophile et copiste l 60. Sa riche bibliothèque et son habitude d'effectuer des donations aux bibliothèques monastiques le rendent célèbre parmi ses contemporainsl 6 1 . Ses propres copies conservées s'échelonnent de 1303 à 1322; un certain Georges «oikétès» travaillait aussi pour son compte l 6 2 . D'autre part, Michel Loulloudès (né entre ca. 1276-1282/8 3)1 63 , ori ginaire d'Ephèse, est plus qu'un copiste talentueux. Le contenu varié et la qualité de ses manuscrits témoignent de ses intérêts intellectuels. Son activité principale se situe en Crète, où il s'enfuit après la prise d'Ephèse par les Turcs en 13041 64 . Toutefois, le Parisinus Graecus 2207, signé par lui en 1299, donne la preuve qu'il était déjà copiste avant de quitter sa patrie. On a aussi supposé que le Vaticanus graecus 329, qui contient la traduction grecque du De consoJatione phiJosophiae de Boèce, due à Maxime Planude, a été effectuée par lui avant de quitter Ephèse. Or, il est connu qu'en 1296 Planude avait prêté son Boèce à un médecin

1 59. H. KAKOULIDI, 'H p\pÂ.\oSt1KTI tfjç Movfjç TIpoBpo�ou - TIitpaç Uti}v Keov utavnvotl7toÂ.T\, �ltlt71 VIKà 2 1 , 1 968, p. 29 et p. 37-38. 1 60. Sur Nicéphore Moschopoulos, voir PLP 1 9376; A. PAPADOPOULOS-KERA MEUS, BZ 12, 1 903, p. 2 1 5-223; TURYN, Dated mss... Italy, p. 6 1 -63, 1 1 3-1 1 6; R. JEN KlNS-C. MANGO, DOP 1 5, 1 96 1 , p. 225-242; M. 1. MANOUSAKAS, A&It'fiov -rfjç Xpl CITlaVllciç i Ka; /iPXalOltOrlldjç �-razp&faç l, 1 959, p. 72-79; Hélène" PAPAILIOPOU LOU-FOTOPOULOU, NIK71rpopoÇ Moaxo7roultoç Ka; -ro âV&Kt50TO 7rOI71'rlKO lpro rou, Athènes 1 990, Dissertation, p. 39- 1 38. 1 6 1 . PACHYMÈRE (B): t. III, p. 241 , 1. 1 3- 1 6; PLANUDE, Lettres, no 1 8, 1. 1 0-1 1 : «UÙ Bi, uocpoç mv ta tE SEia Kat oua àvSpol1t\va»; cf. aussi PAPAILIOPOULOU-FOTO POULOU, op. cit., p. 87; sur sa bibliothèque, voir MANUEL MOSCHOPOULOS, Let tres, no 3, p. 6 1 et 63; cf. MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 1 6, p. 1 88 et no 63, p. 1 9 1 ; KOUROUSÈS, Gabalas, p. 269-270; PAPAILIOPOULOU-FOTOPOULOU, op. cit., p. 1 1 5- 1 30. 1 62. M. 1. MANOUSAKAS, N\KTlCPOpOU MouX07touÂ.ou È7t\'Ypa��ata ui: XE\po'Ypa cpa tfjç P\PÂ.10St1KTlÇ tOU, �ltlt71 VIKà 1 5, 1 957, p. 233-235; TURYN, Dated mss... Italy, pl. 45: A. D. 1 289 et pIs. 86, 87, 88: A. D. 1 3 1 1 , p. 1 1 5. 1 63 . Voir PLP 1 5 1 64; A. TURYN, Michael Lulludes. A scribe of the Palaeologan era, RSBN 1 0/1 1 , 1 973-74, p. 4; A. MARKOPOULOS, I:u�7tÂ.T\peo�anKà 'Ylà tOV Ml xai}Â. AouÂ.ouBTI , Actes du IVe Congrès International des Études Crétoises (août-septem bre 1976), Athènes 1 98 1 ; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertorium, l, no 28 1 ; II, no 385. 1 64. LEMERLE, L 'émirat d'Aydin, p. 20, note 4; LAMPROS, NE 1, 1904, p. 2092 1 2.

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d'Ephèse qui le détint pendant quatre ans 1 6 5 . Ainsi, l'hypothèse selon la quelle Loulloudès copia Boèce directement à partir du livre de Planude est presque certaine 1 66 . En Crète, en dehors de ses fonctions sacerdo tales 167 , il copie, pour le compte de familles haut placées, des oeuvres profanes et théologiques 1 6 8 . Thessalonique était le deuxième grand centre de copie après Con stantinople 169 et possédait aussi un grand nombre de livres au XIVe siè cle comme nous l'apprend une note du Codex Vaticanus graecus 64, fol. 289v 1 7o . Des copistes très importants comme le célèbre philologue Dè mètrios Triklinios, Nicolas Triklinios, probablement le frère de Dèmè trios, Jean Katrarès et Jean Zaridès, réalisent là une série de manuscrits dans le premier quart du XIVe siècle. Jean Zaridès, ancien élève de Pla nude, profite de son séjoll:r à Thessalonique en 1321, au service du des pote Constantin Paléologue, pour participer à la réalisation d'un manu scrit qui contient la géographie de Strabon l 7 1 . Même si on suppose que l'intérêt de Zaridès pour cet auteur est personnel ou il était dû à l'influ ence de son maître, on constate toutefois un intérêt très partagé pour cet auteur à Thessalonique, car un autre manuscrit contenant Strabon et des traités astronomiques fut produit à la même période dans cette ville; lors de sa réalisation, Jean Katrarès, qui y avait largement contribué, précise que l'astronomie l'intéresse beaucoup et qu'il l'a apprise en auto didacte l 72 . Après une domination presque totale d'Aristote au cours du XIIIe siècle, dès le début du XIVe siècle la pensée de Platon commence à

1 65. Voir supra p. 37 et note 1 12. 1 66. TURYN, Michael Lulludès, p. 1 0-14. 1 67. Il signe ses oeuvres au début comme anagnôstès et ensuite comme prêtre (il de vient prêtre entre 1 306 et 1 3 1 2/ 1 3); voir TURYN, Michael Lulludès, p. 4. 1 68. Sa production manuscrite profane en Crète comprend les oeuvres suivantes: Eu ripide (Hécube, Orestie), la chronique de Constantin Manassès, les traductions de Maxime Planude sur Caton et Boèce; cf. TURYN, Michael Lulludès, p. 1 4. Aussi l'épitomé médi cal de Paul d'Egine transcrit en 1 306; cf. TURYN, Dated mss. . . Italy, pl. 83: A. D. 1 306, p. 1 05. 1 69. N. G. WILSON, Nicaean and Palaeologan hands: Introduction to a discussion, Colloques Intemationaux du C N R. S. no 559. -La Paléographie grecque et byzantine , Paris 21-25 octobre 1974, Paris 1 977, p. 263. 1 70. TURYN, Codices Graeci Vaticani, p. 47. 1 7 1 . TURYN, Dated mss ... Italy, pl. 1 09-1 17: A. D. 1321 , p. 1 37 et 140- 1 4 1 . 1 72. TURYN, Codices Graeci Vaticani, tabulae 97, 9 8 : A. D. 1 321/1322, p . 1 24:

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gagner les esprits 17 3 . Un esprit curieux comme Katrarès n'a pu que pren dre parti pour la nouvelle tendance philosophique en copiant en 1 3 1 4 le n'mée de Platon ainsi que le commentaire de Proklos sur les premier et deuxième livres du Timée 1 74. En Asie Mineure, dans le monastère du mont Galésion, dont la bib liothèque était connue pour sa richesse 175 , existe un scriptorium, déjà à une époque antérieure du' XIIIe siècle et jusqu'au XVe siècle. Athanase le pécheur et Barlaam sont les moines galésiotes actifs à partir du milieu du XIIIe siècle, tandis que pour le XIVe siècle les noms de Nicolas et de Georges Galésiotès nous ont été transmis 176 . Dans le mouvement croissant en faveur des sciences exactes de la fin du XIIIe et au cours du XIVe siècle, Arsenios, le dernier métropolite de Pergame avant la conquête turque, connu comme hymn�graphe et po1 73 . La pensée d'Aristote domine à Byzance durant la deuxième moitié du XIIIe siè cle: Georges Pachymère écrit un épitomé de la philosophie d'Aristote; son contemporain, le moine Sophônias, fait une paraphrase à l'oeuvre d'Aristote pour faciliter son étude; Jean Pédiasimos aussi fait des commentaires sur les Analytica Priora et les Analytica Pos teriora. Toutefois dès le début du XIVe siècle, Platon compte d'illustres défenseurs: Théo dore Métochite, qui écrit lui aussi des commentaires sur Aristote, révèle dans ses oeuvres des idées platoniciennes; Nicéphore Grégoras donne des conférences sur la Physique et la Logique d'Aristote; néanmoins il fait partie des partisans de Platon. Sur ce sujet en géné ral, voir K. OEHLER, Aristote in Byzantium, GRBS 5, 1964, p. 1 33-146; L. G. BENA KIS, Commentaries and Commenta tors on the Logical Works of Aristotle in Byzantium, Gedankenzeichen. Festschrift für Klaus Oehler zum sechzigsten Geburstag, éd. Regina ClaussenjRoland Daube-Schackat, Tübingen 1988, p. 3-12; IDEM, Commentaries and Commentators on the Works of Aristotle (except the Logical Ones) in Byzantium, dans: Historia Philosophiae Medii Aevi. Festschrift für Kurt Flasch, Amsterdam 1 99 1 ; R. D. ARGYROPOULOS-I. CARAS, In ventaire des mss grecs d'Aristote et de ses commenta teurs, Supplément, Paris 1 980; Th. M. CONLEY, Aristotle's Rhetoric in Byzantium, Rhe torica 8, 1990, p. 29-44 et surtout p. 33 et p. 40-42. Dans l'étude de N. G. WILSON, A list of plato manuscripts, Scriptorium 1 6, 1 962, p. 386-395, à partir d'une liste de 263 ma nuscrits contenant Platon et copiés durant les XIIIe, XIVe et XVe siècles on peut remar quer que, leur nombre augmente progressivement et considérablement au cours du XIVe et surtout du XVe siècle. 1 74. TURYN, Dated mss. . . Italy, pl. 90-9 1 : A. D. 1 3 14, p. 1 1 7. 1 75. Vie d'Athanase 1er, le patriarche, p. 1 34. 1 76. F. HALKIN, Manuscrits galésiotes, Scriptorium 1 5, 1 96 1 , p. 226-227; une tenta tive d'identifier sous le nom courant du copiste Athanase le pécheur, le future patriarche Athanase 1er (PLP 41 5) a été faite par J. DECLERCK (Un colophon métrique d'Atha nase le Galésiote ( 1 3e s.), REB 43, 1 985, 205-208. Parmi les indications qui contribuent à étayer ce propos, on peut citer: a) Une longue séjour d'Athanase 1er au Galésion qui coïn cide avec la période de l'activité d'Athanase le pécheur; b) Le fait que le futur patriarche s'occupait de la bibliothèque; c) Leur relation avec l'higoumène Joseph; d) Les qualités du copiste Athanase qui le distinguaient parmi ses confrères et qui laissaient soupçonner plus qu'un simple copiste.

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lémiste antilatin, offre sa propre contribution en copiant (p robablement entre 1 295 et 1 3 1 5) des commentaires sur l'arithmétique de Nicomaque; on a supposé que lui même et le moine Arsénios Autôreianos, corre spondant de Maxime Planude 177 , ne sont qu'une même et seule per sonne. Le Codex Vaticanus graecus 1 9 1 , écrit en 1 296-98, révèle aussi l'épanouissement que les mathématiques et l'astronomie ont connu sous Andronic II 17 8 . Enfin, le monastère de Saint-Jean-Prodrome près de Serrès se trouve, durant la première moitié du XIVe siècle, dans des conditions fa vorables qui lui assurent une prospérité remarquable. Un petit scriptor ium produit des manuscrits de grande qualité avec deux scribes réputés: l'hiéromoine Nil, qui transcrit pendant la période 1 3 30- 1 348, et Jean Doukas Néokaisareitès, actif de 1 350 à 1 366 179 .

1 77. TURYN, Dated mss. . . ItaJy, pl. 70: circa A. D. 1 295- 1 3 1 5, p. 88; V. LAU RENT, Le métropolite de Pergame Arsène, mélode et polémiste antilatin, REB 1 5, 1957, p. 127 et note 4; PLANUDE, Lettres, no 64, p. 94-95 et supra p. 38. 1 78. TURYN, Codices Graeci Vaticani, tabulae 54-68: circa A. D. 1296, tabula 69: A. D. 1 298 et p. 89. 1 79. POLITIS, Das skriptorium und die Bibliothek des Prodromos-Klosters, p.29596; A. GUILLOU, Les archives de Saint-Jean-Prodrome sur Je mont Ménécée, Paris 1 955 p. I l ; sur Jean Doukas Néokaisareitès, voir PLP 20092 et L. POLITIS, l::TJJ.1ElooJ.1a 1tEpi 'tOu ptpÂtO'YPucpou '!oouvvou LlouKa tOU NEOKatO"apEltou, Eiq J1V�PTJV ITrvp{ômvoq AapTrpov, Athènes 1 935, p. 590-94; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertorium, II, no 2 1 5 .

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2. La génération des philologues (ca. 1290-ca. 1325)

Durant la première moitié du XIVe siècle, le devant de la vie intel lectuelle sera occupé par un grand nombre de professeurs issus d'hori zons divers. Certains étaient de hauts fonctionnaires de l'État, d'autres étaient des dignitaires de l'Église ou de simples prêtres, d'autres enfin étaient des savants qui se consacraient uniquement aux études et à l'en seignement, s'étant préalablement assurés la faveur impériale. L'initia tive individuelle et les propres préférences, littéraires ou scientifiques, de chacun de ces lettrés sont à l'origine de la transmission de la connais sance et déterminent le climat et la qualité de la vie intellectuelle. L'apparition des meilleurs philologues de l'époque des Paléologues coïncide avec le règne d'Andronic II. Plus précisément, leur activité commence après 12901 8 0 et s'étend sur le premier quart du XIVe siècle. Au niveau purement rudimentaire et scolaire, les philologues présentent un ensemble de traités sur la grammaire, la morphologie et la syntaxe; ils visent à rendre plus familière l'approche des textes et à contribuer à la reproduction fidèle du style attique. Suivent des travaux spécialisés sur la poésie et la prose et des éditions critiques des textes dus aux philo logues les plus distingués et destinés à une étude approfondie et expéri mentée1 8 1 . L'oeuvre de Maxime Planude, le grand initiateur de ce travail d'édition et de critique des textes, joue un rôle fondamentale et inspire d'autres dans la même direction. Ainsi, certains de ses élèves consacrèr ent leur activité à ce domaine; d'entre eux le plus illustre reste Manuel Moschopoulos (ca. 1265-ca. 13 16) 1 8 2 , neveu du savant métropolite Nicé phore Moschopoulos. Déjà, à l'époque de ses études ses progrès remar quables sont bien signalés par son maître auprès de son oncle 1 8 3. Il était aussi connu comme mathématicien, mais son apport dans ce domaine

1 80. TURYN, Sophocles Recension, p. 94. 1 8 1 . A. GARZYA, Sur la production philologique au début du XIVe siècle à By zance, Actes du XVe Congrès intern. des études byzantines, 6-12 sept. 1971, II (Bucure�ti, Edit. Acad. 1975), p. 99- 1 02. Un aperçus général sur les grammairiens et l'enseignement grammatical aux derniers siècles .voir à Ruth WEBB, A Slavish Art? Lauguage and Gram mar in Late Byzantine Education and Society, DiaJogos 1 , 1994, p. 8 1 - 103. 1 82. Pour la biographie de Manuel Moschopoulos, voir TREU, EpistuJae, p. 20821 2; PLP 19373; SEVCENKO, Imprisonment, p. 1 33-1 35 et 145-1 50; SARTON, History of Science, III, p. 679-680; CONSTANTINIDÈS, Higher Education, p. 103- 108; PAPAI LIOPOULOU-FOTOPOULOU, Nl1c'Irpopoç MO(J'Z0Trov;"oç, p. 41-43 . 1 83 . PLANUDE, Lettres, no 1 8, p. 42, 1. 29-30 et p. 43, 1. 1 .

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n'est pas significatif: sa tentative de réviser le traité de Planude sur le calcul indien dans le Vaticanus gr. 32 1 , est plutôt maladroite; ainsi, son intérêt pour les mathématiques doit être attribué plus à l'influence de son maître qu'à ses propres aptitudes 1 84 . Toutefois, le reste de sa pro duction révèle un philologue compétent, dont les travaux jouissaient d'une grande popularité parmi ses contemporains . Son oeuvre principale est constituée par des scholies sur les textes de Théocrite (Idylles 1VIIIl), de Pindare (Olympiques) et d'Hésiode (Tra vaux et Jours) 18� une édition critique de la trilogie de Sophocle (Ajax, Electre, Oedipe ROI) 186, des travaux sur Euripide (Hécube, Orestie, Phéniciennes), un manuel de grammaire (Erôtèmata grammatika) et un lexique de la lan gue attique (Syllogè). L'édition de Sophocle constitue son oeuvre de ma turité la plus parfaite; en outre, elle est la meilleure contribution de la philologie byzantine à l'oeuvre de ce poète 1 8 7 . Son édition de la trilogie d'Euripide n'atteint pas la qualité de celle de Sophocle; elle témoigne pourtant de sa suprématie concernant les vers iambiques et trochaÏ ques 1 8 8 . Quant aux scholies de Moschopoulos en général et à ce qu'elles ont apporté au commentaire du texte, il a été demontré qu'elles insistent davantage sur le domaine lexicologique, où les questions de vocabulaire, les commentaires explicatifs, le remplacement de mots par d'autres et les explicatons scolaires ont la suprématie1 89 . Les éditions de Moschopoulos, comparativement à celles de Magis tros et de Triklinios, eurent une diffusion plus large. Cette popularité doit être attribuée probablement au fait qUt;? Moschopoulos oeuvra à Constantinople, les deux autres à Thessalonique 1 90 . En ce qui concerne sa grammaire intitulée Erôtèmata grammatika 191, une méthode origi nale pour l'enseignement de la langue attique, sous forme de questions et réponses, elle fut largement appréciée et pas seulement par ses con temporains. Malgré le fait que la tradition manuscrite présente des ma nuels semblables des XIIe- et XIIIe siècles, dont le plus ancien se trouve dans le Cryptoferratensis gr. Z a. II de 1 1 24, et que les Erôtèmata de 1 84. ALLARD, Le grand calcul, p. 1 1 . 1 85. TURYN, Dated mss. . . !ta/y, pl. 1 52, 1 53: A. D. 1 336/ 1 337, p. 1 88. 1 86. TURYN, Sophoc1es Recension, p. 1 24- 125 et 1 38- 1 39; H. LLOYD-JONES, N. G. WILSON, Sophoc1is tabu/ae, Oxford 1 990, Preface, p. x. 1 87. TURYN, Euripides, p. 1 1 8; IDEM, Sophoc1es Recension, p. f24. 1 88 . TURYN, Euripides, p. 1 1 7-1 1 8. 1 89. AUBRETON, Triklinios, p. 209. 1 90. TURYN, Euripides, p. 1 1 8- 1 1 9. 1 9 1 . TURYN, Dated mss. . . . Ita/y, pl. 1 75, A. D. 1 356, p. 2 1 8 ; IPPOLITO, Una gram matica greca fortunata, p . 206-2 1 7 .

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Moschopoulos furent SUIVIS par les grammaires de Nil Diassôrinos, Manuel Kalékas, Georges Scholarios et Manuel Chrysoloras au cours des XIVe et XVe siècles, le manuel de Moschopoulos fut le guide le plus populaire des humanistes occidentaux lors de leur première tentative d'apprendre le grec 1 92 . La Schédographia, une sorte de manuel de gram maire dont la première parution remonte au XIe siècle 1 9 3 , fut composée par M oschopoulos, vraisemblablement dans la première décennie du XIVe siècle 194 . Vingt-deux passages, intitulés schédi, forment cette sché dographia, dont chacun est suivi par un double analyse:. syntactique et lexicographique. Cette dernière prend la forme d'une liste de mots semblables aux deux ou trois premières lettres avec le mot principal du passage. Pour la plupart de ces mots une explication suit; dans ce der nier aspect le Lexique d'Harpocration et les scholies explicatives d'Aris tophane furent les deux sources principales de Moschopoulos. D'ail leurs, le Lexique d'Harpocration, connu sous une forme abrégée, fut considérablement enrichi par les annotations que Moschopoulos ajouta occasi onnellement19 5 . C'est justement l'utilisation de ces deux sources 196 qui constituent sa contribution majeure à ce genre grammatical. Ces manuels, révélateurs du niveau et de la qualité de l'enseignement gram matical à cette période, étaient sans doute destinés à ses élèves; il est 1 92. IPPOLITO, Una grammatica greca fortunata, p. 1 99-202; une nette distinction entre la grammaire de Moschop�ulos, représentative de la dernière tradition byzantine, et les grammaires qui suivent, notamment celle de Manuel Chrysoloras révélatrice de l'esprit hellénique naissant, fut établie par A. PERTUSI, Erôtèmata. Per la storia e le fonti delle prime grammatiche greche a stampa, Italia Medioevale e Umanistica V, 1 962, p. 328-329. 1 93. Dès le début du XIe siècle, un nouveau type de manuel de grammaire est mis à l'usage des élèves pour l'apprentissage du dialecte attique: la schédographia; constituée d'une série de textes brefs (=schédi) de contenu moral, théologique ou mythologique, la schédographia permet au maître d'initier ses élèves aux règles grammaticales et syntacti ques de façon agréable; détails sur le rôle de la schédographia dans l'ellseignement gram matical du XIe siècle, ainsi que sur les auteurs de ce manuel grammatical, d,ont meux est considéré avoir été Théodore Prodromos, voir dans: Agnè VASILOKOPOU LOU-IOANNIDOU, 'lI âvayivvTJa7] 'Z"ill v ypaj.lj.la'Z"OJv Ka'Z"à 'Z"ov lB'almva Ka; 6 Uj.lTJPOç, Athènes 1 97 1 - 1 973, p. 6 1-63; cf. E. GAMILLSCHEG, Zur handschriftlichen Uberliefe rung byzantinischer Schulbücher, JOB 26, 1 977, p. 2 1 1 -230. C. GALLAVOTTI, Nota sul la schedografia di Moscopulo e suoi precedenti fino a Teodoro Prodromo, BolJetino dei Classici, ser. 111,4, 1983, pp. 2 1 -30; 1. D. POLEMIS, npo�Â.tiJ.1ata ti'jç �uçav't1vi'jç crXE8o 'Ypa
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vraisemblable qu'il enseigna auprès de Planude jusqu'à la mort de ce dernier; toutefois, si on tient compte des observations de J. lrigoine, Moschopoulos dut quitter Planude assez tôt pour se fixer au monastère du Pantocrator et enseigna probablement là où Tzetzès l'avait fait, un siècle et demi plutôe97 . En tout cas entre 1305 et 1306, il intervient auprès de l'empereur pour son étudiant Matarangidès; Matarangidès était étranger, probablement Albanais 19 8 , obligé de prêter serment de fi délité à l'empereur Andronic II, pour qu'il puisse rester à Constantino ple 199 . Moschopoulos donne la garantie que son élève n'entreprendra aucune action hostile envers l'empereur; le cas échéant, il accepte d'être puni à sa place. C'est probablement pour cette raison que Moschopou los, entre 1305/6, tomba en disgrâce et fut mis en prison2 0o . Sa carrière finit assez brusquement et la suite de sa vie reste obscure. Georges Lakapènos, provenant aussi du milieu de Maxime Planude, s'oriente dans la même direction. Sa correspondance témoigne de ses in térêts littéraires, mais sa propre contribution se limite au niveau gram matical. Lors du mariage de Simonis, fille d'Andronic II, avec Etienne Milutin, Lakapènos se fixe à Thessalonique avec l'entourage de l'emper eur, d'avril 1299 à novembre 1300; de ce fait nous supposons qu'il avait une fonction au service de l'empereur2 0 1 . Pendant ce temps il correspond avec ses anciens condisciples et amis à Constantinople et surtout avec Andronic Zaridès. À partir de son recueil de 24 lettres, qu'il considérait selon toute vraisemblance comme modèles à imiter, il composa un man uel de grammaire joint à la fin et constitué d'annotations sous les titres de technologie, grammaire, épimérismes, syntaxe, sémantique des verbes et des noms2 02; les auteurs qu'il loue et cite le plus dans sa grammaire sont Homère, Eschyle, Sophocle, Euripide, Thucydide, Xénophon, Pla ton, Démosthène, Lucien, Aristide, Synésios, Grégoire le Théologien et

1 97. J. IRIGOINE, Histoire du texte de Pindare, Paris 1 952, p. 273; il est étonnant que Moschopoulos n'utilisa pas pour ses travaux sur Pindare et Théocrite l'édition planu déene, mais un manuscrit de la famille vaticane inconnu de son maître; par conséquent, il est évident qu'il n'avait pas tardé à quitter son maître. 1 98. SEVCENKO, Imprisonment, p. 1 47 et 1 54, note 73. 1 99. MANUEL MOSCHOPOULOS, Lettres, éd. LEVI, no V, p. 67; cf. S EVCEN KO, Imprisonment, p. 1 34- 1 35; N. SVORONOS, Le serment de fidélité à l'empereur by zantin, REB 9, 1 95 1 , p. 1 30- 1 34. 200. S EVCENKO, Imprisonment, p. 1 50. 20 1 . GEORGES LAKAPÈ NOS, Lettres, no 7, p. 49, l. 22-23; no 9, p. 1 8, l. 25-30; no 14, p. 1 04, l. 1 5- 1 8 et KOUROUSÈ S, EpistoJarion, p. 37-39. 202. LINDSTAM, GeorgJÏ Lacapeni in epistulas X priores epimerismi, p. 25-86 et p. XXX: 'YPUjljlUttKTt 'tOü AUKU1tllVOÜ ftv dç 'tàç È1tlO''tOÂ.àç È1toillO'EV.

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Grégoire de Chypre203 . Il prépara aussi un recueil de 264 lettres, petite partie de l'ensemble de l'épistolographie de Libanios, suivi d'annota tions grammaticales2 04 . Ses manuels ont un caractère actuel et original et leur composition laisse supposer une éventuelle oeuvre didactique; pourtant, les témoignages disponibles ne laissent pas deviner qu'une ac tivité marginale et limitée à côté de sa fonction auprès de l'empereur. Toujours dans le domaine de la philologie Jean Glykys, ancien élève de Georges de Chypre, offre un traité de syntaxe. Pour mieux aider son fils Georges à écrire en style attique, Jean Glylys compose entre 1312 et 1315 le Pén' orthotètos syn taxéôs 205. Il s'agit d'une étude approfondie sur la morphologie de la langue, qui insiste sur la syntaxe de certains verbes construits avec le génitif et l'accusatif, le datif et l'accusatif ou le génitif et le datif, expose le phénomène du solécisme et prend parti pour la clarté de l'expression206 . Glykys fut le seul à consacrer un traité un iquement à la syntaxe; sa familiarité avec plusieurs auteurs attiques et les particularités de leur style est manifeste dans les nombreuses référ ences qu'il fait pour illustrer les règles de son traité. Il précise qu'à l'ori gine, cet ouvrage était destiné à son fils; au cas où son traité paraîtrait utile à d'autres jeunes, il en serait éminemment satisfait207 . Quelque part dans son traité, il fait mention d'un jeune supérieurement intelligent qui lui avait posé certaines questions sur la syntaxe du génitif et son rempla cement par le datif chez Aristophane; il charge son fils de lui répondre par le biais d'une lettre; à l'occasion, il exalte les aptitudes de ce jeune qu'il considère comme son fils spirituel208 . Glykys fait probablement mention de Nicéphore Grégoras. Or, nous soupçonnons que Jean Gly kys, en dehors de ses fonctions d'épi tôn déèséôn (1282-1295) et de 10203. LINDSTAM, op. cit., p. XXIX. 204. Sur Lakapènos voir PLP 1 4379; LINDSTAM, p. XI-XV; D. DONNET, DHGE fasc. 1 1 5- 1 1 6, 1 98 3, p. 627-629 et KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 520-521 ; à propos de ses travaux sur l'epistolographie de Libanios, voir R. FOERSTER, Libanii Opera, l, Leip zig 1 903, p. 1 -3. 205. KOUROUS ÈS, Glykys, p. 321 et note 3 et p. 323; le patriarche Jean Glykys eut deux fils: Georges à qui il dédia son Traité sur la syntaxe et Basile qui était ami et condis ciple de Nicéphore Grégoras; ce dernier, dans sa correspondance (Lettre no 58, 1. 1-5) nous informe sur son amitié avec Basile Glykys datée de l'époque où ils étudiaient en semble les auteurs attiques; cf. PLP 4259 et 4257. Sur le traité de syntaxe de Glykys et sur son oeuvre grammatical en général, voir ROBINS, The Byzantine Grammarians, ch. 10, p. 1 73-200. 206. JEAN GLYKYS, Péri orthotètos syntaxéôs, p. 1 1 -34 sur la syntaxe des verbes, et p. 35-37 sur le solécisme. 207. JEAN GLYKYS, Péri orthotètos syntaxeôs, p. 58 , 1. 32-34 et p. 59, 1. 1 . 208. Ibidem, p . 1 9, 1. 31 -35 e t p . 20, 1. 1-8.

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gothète du dromos (1295/96-1315) et jusqu'à son accession au trône pa triarcal en 1315, enseignait la rhétorique à un groupe d'étudiants que dominait la personnalité de Nicéphore Grégoras. Nicéphore Grégoras (ca. 1292/95-1358/61), ayant fini ses études en cycliques (KaS' "EÀÀllvaç 1taiôEuc:nç) auprès de son oncle Jean, métropo lite d'Héraclée209, vient à Constantinople à l'âge de vingt ans pour faire des études supérieures. Grégoras précise qu'il commença ses cours vers 1312/15210 auprès de Glykys, dont le langage provoquait son admiration grâce à sa pureté attique21 1 . Pendant son patriarcat, Glykys persiste dans ses penchants littér aires en s'entourant d'hommes de lettres. Ainsi, Nicéphore Choumnos, avant d'envoyer une de ses lettres à l'empereur, prie Glykys de la corri ger212 . La recherche philologique est illustrée à Thessalonique par Thomas Magistros (ca. 1275-1347)213 et Dèmètrios Triklinios (ca. 1280-1340). Leurs relations, équivalentes à celles de Planude et de Moschopoulos à Constantinople21 4, donnent lieu à une production remarquable. Devenu moine, comme Planude, Magistros porta le nom de Théodoulos. Il se trouve en contact avec la capitale et surtout avec Théodore Métochite et Nicéphore Grégoras dont il demeure l'admirateur déclaré; Métochite in carne l'homme idéal qui réussit en même temps en politique et dans la vie intellectuelle, et Grégoras est le savant complet qui touche à tous les domaines de la connaissance215 . Parmi les élèves de Magistros, il y avait Grégoire Akindynos (ca. 1300-ca. 1348), qui était d'origine slave et natif de Prilape et qui participa plus tard à la querelle hésychaste. Akindynos 209. GRÉGORAS, Vie de Jean d'Héraclée, p. 1 9-2 1 , p. 55, 1. 5-1 1 , p. 58, 1. 1 -2, p. 59, l'oncle de Grégoras possédait aussi une bibliothèque: voir p. 56, 1. 20, p. 57, 1. 1 . 2 1 0. Né ca. 1292/95 (cf. PLP 4443), Grégoras précise dans son Histoire qu'au mo ment où il commença ses cours auprès de Glykys qu'il avait dépassé ses vingt ans; cf. KOUROUSÈS, Glykys, p. 320, note 5. 2 1 1 . GRÉGORAS, Historia byzantina, VII. Il, p. 270, 1. 7-1 0 et 20-23, p. 27 1 , 1. 1 -2. 2 1 2. NICÉPHORE CHOUMNOS, Lettres, no PKZ', p. 147- 1 48 . 2 1 3. Sur Thomas Magistros, voir PLP 1 6045 et St. SKALISTI, emjltiç MarlarpOç, 0 Pfoç Kai rà [pro rou, Thessalonique 1 984. 214. IRIGOIN, Histoire du texte de Pindare, p. 331 : «il semble que Triklinios ait été l'élève et le succeusseur de Thomas Magistros à Thessalonique»; J. lrigoine arrive à cette conclusion en se basant sur plusieurs éditions trikliniennes qui attribuent à Magistros des épithètes laudatives comme crocpol'ta'tOç Kat ÀOyHilta'tOç KUplOÇ, sans le faire d'autre part pour Moschopoulos, qu'il qualifie simplement de KUplOÇ. Cependant la faveur de Trikli nios envers Magistros se justifie tout simplement du fait qu'il était son compatriote et qu'il était particulièrement lié à lui grâce à des travaux philologiques communs. 2 1 5. THOMAS MAGISTROS, Lettres, no A', col. 404-408, surtout col. 404 (au sujet de Métochite); ibidem, no H', col. 429-432 (au sujet de Grégoras). 1. 5-8;

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avait à Thessalonique, à côté de Magistros un autre maître moins con nu, l'archidiacre Bryennios. Il les mentionne dans ses lettres et nous laisse entendre que les connaissances qu'il reçut d'eux correspondaient à un niveau d'enseignement secondaire216 . Philothée Kokkinos, le fameux biographe des trois saints thessaloniciens et patriarche plu"s si élève de Magistros; mais il était sans ressources et, pour payer son maître, il remplissait auprès de lui le rôle de cuisinier21 7 . Dans le cadre de son activité scolaire, Magistros, comme Moschopoulos, prépare un lexique de la langue attique l'EcJoga vocum A tticarum 218, et travaille comme éditeur et commentateur des trois grands tragiques; ses éditions d'Euripide et d'Eschyle furent achevées avant 129921 9 . En ce qui con cerne Sophocle, son travail s'étend sur l'ensemble des sept tragédies220 ; toutefois l'opinion prévaut qu'il n'a pas fait une édition de l'oeuvre de ce poète, mais composé simplement des scholies221 . Celui qui partagea complètement les intérêts philologiques de Magis tros et continua son oeuvre est Triklinios, le philologue qui annonce déjà la Renaissance par la nouveauté de ses principes critiques222 . Son premier travail connu est la transcription d'Aphthonios et Hermogène réalisée en 130822 3 . Suivent ses commentaires sur Théocrite, Hésiode et Pindare224 . L'acmé de son activité scolaire se place vers 1320 et coïncide avec ses études sur Pindare 225 . En outre, il réalise les éditions d'Eschy-Ie226 , Euri216. Sur Akindynos, voir P L P 495 et CONSTANTINIDES-HERO, Lelters of Aldn dynos, p. X; au sujet de ses maîtres, Magistros et Bryennios, voir respectivement ses lettres no 56, 1. 73-76 et no 58, 1. 24-28; spécialement pour Bryennios, diacre et sakelliou à Thes salonique en 1336- 1 338, voir PG 1 52, col. 1220B- 1 223D. 217. V. LAURENT, Philothée Kokkinos, DTC, col. 1 499; cf. MERCATI, Notizie, p. 248-249. 218. THOMAS MAGISTROS, eOJ/la. rou Mœyùrrpo u Kar' âÂrpapryrov ovo/larOJv â'T:'T:IKmV ÈKÂoyai, éd. C. JACOBITZ, Leipzig 1 833. 219. TURYN, Aeschylus, p. 67 et 104; cf. M. WEST, Aeschyli tragoediae, Leipzig 1900, p. xiv. 220. B. SCHARTAU, Observations on the activities of the Byzantine Grammairians of the Pa1aeo10gan Bra. IL The Impact of Thomas Magistros' Introductory Malter to the Buripidean Triad, Odense University of Classical Studies 1973, vol. III, p. 84, note 32, et p. 90, note 40. 221 . R. D. DAWE, Studies on the text ofSophocJes, vol. l, Leiden 1973, p. 79. 222. PLP 293 1 7; IRlGOINE, Histoire du texte de Pindare, p. 287. 223 . TURYN, Dated mss ... Great Britain, pl. 49, p. 71. 224. TURYN, Dated mss. . . Ita1y, pl. 1 70, p. 209 et pl. 96/97, A. D. 13 1 6. 225. TURYN, Aeschylus, p. 104. 226. G. MURRAY, Aeschyli septem quae supersunt tragoediae, Oxford 1955, p. xv et p. xvi; O. L. SMITH, Studies in the Scholia on Aeschy1us: 1. The Recensions of Deme trius TricJinius, Leiden 1975; WEST, Aeschyli tragoediae, p. xii.

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pide, Sophocle et Aristophane. Ses études sur Aristophane occupent une grande partie de sa vie et sont tardives; une édition suivie de commen taires doit être datée entre ca. 1325-1335227 . Il semble que Triklinios avait la suprématie parmi ses contemporains comme maître de métrique, et son intervention principale au niveau du texte est celle d'un métricien. D'ail leurs sa contribution au commentaire du texte réside dans ses analyses métriques 22 8 . Néanmoins son défaut d'avoir suivi uniquement les règles de la métrique d'Héphestion limite ses horizons et fait rejeter ses conjec tures par la philologie moderne229 . En ce qui concerne l'édition de Sopho cle, qui comprend sept tragédies 230 , Triklinios l'intégra dans celle de son maître en la complétant par ses études métriques231 . De cette manière, son édition d'Euripide emprunta en premier lieu les scholies de Magis tros, mais elle a eu recours . aussi à l'édition antérieure de Moschopoulos 23 2 . Quinze ans environ après la mort de Planude, vers 1320, Triklinios réalise la reproduction unifiée de l'Anthologie Planudéenne dans le man uscrit Paris. 2744; certes, pour cette raison il se rendit à Constantinople pour découvrir les manuscrits autographes de Planude et également ceux que Planude avait utilisés, conservés évidemment soit dans le monastère de Chôra soit dans celui de l'Akataleptos. Deux autres copistes étaient venus à son aide et travaillèrent sous sa direction; l'un était Nicolas Triklinios, probablement son frère, l'autre un scribe versé dans la littéra ture classique, comme le démontre le reste de sa production2 33 . À côté de ses travaux philologiques, Triklinios s'adonna à l'étude de l'astronomie et de l'astrologie. Il travailla sur les Phénomènes d'Aratos 234 et établit une édition de la Sphaira Empédokléous, texte de contenu astro nomique et astrologique de l'antiquité tardive; un Traité sur la lune, où il évite systématiquement de faire mention de l'astrologie, sans doute par crainte de s'opposer aux doctrines de l'Église, constitue sa principale con227. W. J. W. KOSTER, A utour d'un manuscrit d'Aristophane écrit par Démétrius Triklinius, Croningen 1957, p. 46; cf. TURYN, Euripides, p. 36. 228 . AUBRETON, Triklinios, p. 209. 229. Ibidem, p. 187. 230. TURYN, Aeschylus, p. 112, note 105; LLOYD-JONES, WILSON, SophocJis tabuJae, p. ix, x, xii. 231. AUBRETON, Triklinios, p. 209; IOrpOlCÀtovÇ Tpayrpoia. .dTJ).lTJ'rpiov mu Tpl lCÀlV{OV IIEpi ).lÉ'rpOJv o[ç txpr,uam IOrpOlCÀijÇ, 1rEpi OXTJ).l{l-rOJv, IxoÀla, éd. A. TURNE BUS, Paris 1552-1553. 232. TURYN, Euripides, p. 80 et p. 193. 233. TURYN, Triklinius and the PIanudean Anthology, p. 420-421, 426 et 443-447. 234. WASSERTEIN, An unpublished treatise by Demetrios Triklinius, p. 168; pour l'édition du traité, voir p. 162-166.

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tribution dans ce domaine; ses sources pour ce traité reposent prioritaire ment sur Cléomède, Plutarque et Paul d'Alexandrie; toutefois ses propres observations jouèrent le rôle principal dans sa production2 35 . À cette prépondérance des recherches sur le langage et le style at tique dans le premier quart du XIVe siècle, où le contenu est négligé au profit de l'expression, vient s'opposer une tendance unique et originale, celle de Jean Zacharias236. Malgré le fait que ses études littéraires avai ent absorbé une partie de son activité pendant sa première jeunesse2 37 , elles n'arrivaient pas à le satisfaire complètement. Devenir un bon sty liste lui paraissait assez vide et peu utile, d'autant plus qu'il voulait transmettre par ses écrits un réel contenu dans un style clair qui permet trait à ses lecteurs de saisir la portée de ses observations238 . De ce fait il présage la querelle sur le style qui éclata dans les années 1324j5-milieu de 1326 entre Nicéphore Choumnos et Théodore Métochite2 3 9 , représen tants respectivement du style clair et du style recherché, et il se place du côté de Nicéphore Choumnos. Fidèle à ses convictions, il consacre son activité à la partie pratique de la philosophie, la médecine240 . Déjà en 1299 il étudie la médecine, désignée sous les termes d'art et È1tt'ti]ÔEU J.lU 241 , et fréquente quotidiennement un
235. Ibidem, p. 155. 236. Sur cette personne, voir KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 522-25. 237. JEAN ZACHARIAS, Sur les urines, éd. 1. IDELER, t. II, p. 3, 1. 1-4; il avait probablement fait une partie de ses études sous la direction de Planude. 238. JEAN ZACHARIAS, 'Sur les urines, p. 3, 1. 4-8. 239. SEVCENKO, Polémique, p. 144. 240. JEAN ZACHARIAS, Sur les urines, p. 190: «TIuÂ.at J.1ot toivuv tep cpUCHKep tfiç cptÂ.ocrocpiaç J.1ÉpEt 1t pOO'VEvEuKon . . . È1tEl J.1E Kai nç ËpOlÇ iatptKfiç 1tEptÉcrXEV, Tt'l'UJ.1llV J.1ÈV Kat. tfiç È1t' aùtfiç Kat. 9Epa1tEUnKOV àmômç Kat. Eiç to 1tpOç cptÂ.ocrocpiav K01VOlVtKoV, . . . ». 241. Le terme technè (= art) signifie une connaissance pratique due surtout à l'expérience. 242. GEORGES LAKAPÈNOS, Lettres, no 10, p. 21, 1. 24-28: sur la datation de cette lettre de 1299, voir KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 45. Le terme cppovncrt�plOv était employé en vue de désigner une école, un monastère ou une maison pieuse dont l'ho pital faisait partie; dans le dernier cas le terme cppovncrt�plOv était synonyme du terme VOcroKOJ.1EioV ou ÇEVroV; cf. A. HOHLWEG, John Actuarius' de methodo medendi on the new édition, DOP 38, 1984, p. 123, note 28 et note 29. 243. On doit ce renseignement à une lettre que son ami Lakapènos lui envoie avant 1307; cf. GEORGES LAKAPÈNOS, Lettres, no 20, p. 1 28 31 _ 1 2921; cf. HOHLWEG, op. cit., DOP 38, 1984, p. 122 et note 17.

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un ta-CpdOV244 , terme qui 'signifie l'hopital et le monastère. Entre 1310 et 1323 il obtient le titre d'aktouarios, qui désigne celui qui se trouve à la tête de tous les médecins de l'État, et de médecin impérial245 . En tant que médecin, il était partisan de la pratique raisonnée246 , et ses études étaient basées sur l'observation et sur sa propre expérience. Trois traités médicaux portent son nom: Sur les urines, Épitomé de la médecine et Sur les actions et les affections de J'esprit animal et de sa diète 247. Les deux derniers furent écrits probablement en 1326, et le premier entre 1315 et 1321248 . Ses observations et ses recherches sur les urines, de même que ses propres réflexions sur beaucoup de maladies, sont dignes d'éloges et révèlent un praticien très habile et un esprit scientifique; d'ail leurs, ce fut le dernier grand médecin byzantin qui ait laissé des traités de médecine. Il consacra le premier livre de l'Épitomé de la médecine au parakoimôménos Alexis Apokaukos, envoyé par l'empereur en ambas sade chez les Mongols ou Tatars, pour qu'il fasse face aux éventuelles maladies pendant le voyage249 . Cet Épitomé, portant le titre eepa1!evn Kr, f.1iBo8oç et connu plutôt sous son titre latin De methodo medendi, était divisé en six livres dont les deux premiers étaient consacrés au diag nostic, les deux suivants à la thérapeutique et les deux derniers aux mé dicaments 25 o. La rédaction de son premier livre se situe vers 1329/3025 1. Il semble qu'Apokaukos connaissait déjà les principes de la médecine, puisque son ami Zacharias, compte tenu de son intelligence, l'avait initié à cet art252 . De même, Zacharias adressa le De spiritu animalJ: l'Épitomé et d'autres traités médicaux à Joseph le Philosophe253 . Que 244. IDELER, Medici graeci, Il, 95, 324-396, 6: «(EyCOyE Ilt,V Kat ft 't010U'tOV IlÉIlVTJ Ilat iBrov 1tEp\ 'tD ia'tpEiov 9alltÇCOV»; cf. HOHLWEG, op. cit., p. 125, 2 et note 43. 245. KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 252-257 et 522-525; cf. HOHLWEG, op. cit., p. 123, note 20 et p. 125; dans les manuscrits, Jean Zacharias est qualifié de O'otpol'ta'toç Kat Â.oytol'ta'toç �aO'tÂ.tKàç yta'tpoç; cf. G. A. COSTOMIRIS, Études sur les écrits des méde cins grecs, REG 10, 1897, p. 426; cf. HOHLWEG, op. cit., p. 126, note 45. 246. Zacharias emploie deux termes en vue de désigner les deux conditions qui font un bon médecin, 1tEÏpa et Â.oyoç; cf. IDELER, Medici graeci, Il, p. 192. 247. Éd. IDELER, Medici graeci, l, p. 312-386. 248. KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 523. 249. COSTOMIRIS, op. cit., p. 414-423; pour Alexis Apokaukos, qui fut parakoimô ménos de 1321 à 1341 environ, avant de devenir Megas dux, voir PLP 1180. Sur cette am bassade, dont la date reste inconnu, voir HOHLWEG, op. cit., p. 122 et note 11. 250. HOHLWEG, op. cit., p. 129-130 et note 74. 251. Ibidem, p. 122, note 10. 252. JEAN ZACHARIAS, Épitomé de la médecine, éd . IDELER, Medici graeci, Il, p. 354, 1. 22-31. 253 . COSTOMIRIS, op. cit., p. 430; HOHLWEG, op. cit., p. 123.

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Joseph n'était pas étranger à la médecine se confirme par une série de faits; ainsi, il réalise une phlébotomie sur lui-même et, après avoir fait l'analyse, communique le diagnostic à Jean Zacharias254 ; il guérit Mi chel Gabras d'une maladie des yeux255 ; son contemporain, le moine So phônias, lui adresse une lettre où, entre autres louanges, il reconnaît en lui le médecin 256 ; enfin, il fut aussi l'auteur d'un livre d'anthropologie dont les descriptions témoignent d'une bonne connaissance du corps hu main25 7 . Par conséquent, on suppose que même si Joseph n'avait pas les connaissances théoriques de Zacharias en médecine, il devait avoir un savoir dû surtout à la pratique. Hormis l'amitié profonde qui unit les deux hommes, Zacharias, comme tous ses contemporains, considère J 0seph comme un père spirituel 258 .

254. JEAN ZACHARIAS, De spiritu animali, éd. IDELER, Medici graeci, l, p. 348, 1. 32-37, p. 349, 1. 1-3 . 255. MICHEL GABRAS, Lettre no 288, éd. G . PENTOGALOS, Oi iU'tplKÈÇ yvro O"EtÇ 'IroO"i)q> 'to u 'PU1Œv8U'tTl KUt. ,; O"XE't1Ki) àVÉKOO'tT] È1t1O"'toÂ.i) "COu Mlxui)Â. ru�pa, � va Ko{vO)aT/ a1'Tlv 'EÀÀT/VlKr1 'EtazpEia laTop{aç rifç 1arplKifç, Iuveôp{a rifç 26T/ç 1avouap{ou 1970, p. 7, 1.9-15 et p. 8, 1. 31-32. 256. S. G. MERCATI, Lettera deI monaco Sofonia al fllosofo Giuseppe, Collectanea Byzantina l, 1970, p. 346. 257. PENTOGALOS, op. cit., p. 10, note 2. 258. JEAN ZACHARIAS, De spiritu animali, p. 313, 1. 1-2 et p. 386, 1. 10-13.

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3. Le cercle des astronomes autour de Théodore Métochite

Suivant les époques, le domaine de ce que l'on peut nommer l'en seignement supérieur s'étend où se rétrécit d'après les orientations et le niveau des intellectuels qui mettent l'accent sur telle ou telle discipline. Si l'instruction au-delà d'un niveau élémentaire sert comme moyen de promotion sociale et ouvre une carrière dans la fonction publique, les charges du palais ou la hiérarchie ecclésiastique, elle ne s'arrête pas tou jours à cela. Chez une élite intellectuelle, il y a indiscutablement une re cherche de la connaissance pour elle-même et aussi la conviction que la science conduit à l'acquisition de la vérité ultime259 . Sous cet aspect, l'étude dépasse le niveau pratique et n'est pas l'affaire du grand public. À la tête d'une telle élite, durant le règne d'Andronic II, se trouve un homme politique, Théodore Métochite. Grand logothète d'Andronic II, qui l'honorait plus que tout autre de sa précieuse amitié, il est consid éré aussi comme le responsable d'une renaissance de l'astronomie260 . D'après Métochite, l'astronomie occupe dans l'ordre des choses sensi bles la position la plus honorable et la plus divine; c'est grâce à elle qu'on peut arriver à la connaissance des choses célèstes; par conséquent on doit lui accorder, dans l'ensemble des disciplines scientifiques, le rang suprême261 . Métochite n'est pas le premier à manifester de l'intérêt pour l'astronomie, puisqu'on a déjà constaté que le mouvement vers les scien ces exactes et surtout vers l'astronomie était apparu au cours de la der259. Le mot science ( È1tlo"tTII.l.l,) chez les Byzantins est synonyme du terme lla9TII.l.a'tU ( disciplines scientifiques), qui sont au nombre de quatre: l'arithmétique, la musique, la géométrie et l'astronomie; cf. la définition de la science donnée par PACHY MÈRE (Quadrivium, p. 8, 1. 1-4) vers 1300: «Car si la science vise à nous conduire vers le monde intelligible, on ne peut parvenir du sensible à l'intelligible que grâce à un pont; ce sont les disciplines scientifiques qui servent de ponts et d'échelles». Pour un aperçu du ni veau scientifique des Byzantins à la fin du XIIIe et au cours du XIVe siècle, voir l'article d'Anne TIHON, Enseignement scientifique à Byzance, Byzantion 63, 1993, p. 432-433, qui est basée sur l'étude des manuscrits scientifiques lus, annotés, édités et commentés à cette époque. 260. Lui-même se vante dans sa 4ème poésie d'avoir remis en honneur l'astronomie; cf. GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 270, v. 169-172: «�tOl tilv IlÈv Èyrov crocpi TJV vÉav àvuElpa ü",oç Èç àpl8EiKE'tOV, ÈJCÂ.Ei1toucrav 1tUAat, cpuoç àvà IlEp01tEcrm Ppou taiç 1tOAAà lloY'lcraç ËK t' oAiymv ÈIl1tupEUllutmV cpAouya IlEyicrtTJv»; sur l'oeuvre astrono mique de Théodore Métochite, voir SEVCENKO, Polémique, p. 109-117. 261. Sur la conviction de Métochite que l'astronomie est la plus élevée de sciences, voir SEVCENKO, Polémique, Logos 14, 21, 7-11. =

=

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nière decennie du XIIIe siècle, avec un courant qui tentait d'adopter l'astronomie arabe et persane et dont l'instigateur était le médecin Gré goire Chioniadès 262 ; toutefois l'astronomie, étant donné son caractère occulte, était étudiée avec précaution, sinon rejetée par l'Église2 63 ; c'est surtout de la relation étroite entre l'astronomie et l'astrologie que surgis sait un péril énorme pour la foi d'après les autorités ecclésiastiques. Compte tenu de cela, Métochite prend soin de dissocier l'astronomie de l'astrologie en professant que l'astronomie seule «qui s'applique aux mouvements égaux et inégaux du soleil, de la lune et des cinq planètes et aux configurations des uns avec les autres», ne met pas à l'épreuve la foi chrétienne 264 ; par contre, la partie de l'astrologie qui s'occupe de la pré vision de l'avenir et des influences astrales sur le destin des hommes, a des conséquences néfastes sur la piété chrétienne265 . Attaché à l'héritage de l'ancienne Grèce, Métochite se considère comme le précurseur du courant qui étudie la pensée de Claude Ptolé mée et par conséquent comme le maître par excellence dans ce do maine266 . Il donne le ton à l'activité astronomique et assure sa protec tion à un petit nombre de jeunes qui sont groupés autour de lui267 . L'oeuvre majeure de Ptolémée constitue le matériel destiné à l'étude. À la base de transmission de l'astronomie se trouvent les études per sonnelles auprès d'un maître, qui ne sont pas le substitut des écoles ou universités et qui s'adressent à un milieu intellectuel clos et numérique ment très faible. Un esprit novateur et inquiet caractérise ceux qui s'adonnent à l'astronomie, ainsi que leur désir commun d'entrer à la fin de leurs études dans le cercle des astronomes dirigé par le grand 10gothète et encouragé par l'empereur. Toutefois, si l'astronomie byzan tine connaît son époque la plus brillante sous Andronic II, souverain particulièrement attaché à la tradition orthodoxe et animateur à la fois de cette science ésotérique, ses horizons restent limités plus ou moins à Constantinople et même au milieu aulique d'Andronic II, puisque ce souverain entend que cette doctrine sublime ne soit pas enseignée au

262. Voir supra p. 39-40. 263 . Le fait que Chioniadès fut obligé à la fin de sa vie de soumettre au patriarche une profession de foi est assez significatif à ce propos. 264. SATHAS, MB, l, p. o�r. 265. Ibidem, p. OE'. 266. CANTACUZÈNE (Historia, l, p. 55, 1. 1-10) affirme, non sans exagération, que Métochite a eu de nombreux disciples en astronomie. 267 . BOISSONADE, Anecdota Graeca, III, p. 374-375.

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grand public2 68 . Vraisemblablement les réunions des astronomes se tien nent dans le palais en présence de l'empereur. Bien évidemment, l'activité de Métochite en tant qqe chercheur et maître d'astronomie n'est pas professionnelle; il fut d'abord un haut fonctionnaire qui prit figure de grand savant et surtout d'astronome en marge de son rôle politique et à un âge relativement avancé. C'est à l'âge de quarante trois ans (1313) que Théodore Métochite (ca. 1269/701332), sous les auspices de l'empereur qui découvrait Bryennios, se met à étudier cette discipline269 ; néanmoins, l'activité politique et les affaires publiques absorbent la plus grande partie de son temps, et ses moments de loisir sont rares2 70 . Pour cela Métochite installe chez lui Bryennios et profite de ses connaissances, puisque, selon lui, sans maître il est impos sible de s'assimiler la sagesse contenue dans l'Almageste 271. 268. Témoignage contenu dans une lettre inédite de Oinaiôtès adressée à l'aktouarios Jean Zacharias, Laur. S. Marco 356, fol. 66v-67r: «Èm:i m:: KaÀroç EiM'ta oiBa 81' OO"l1Ç È1tlIlEÀEiaç 6 9Eléna'toç Kat a"(lOç �Ilrov �aO"lÀEùç 1tE1toi11'tal 'tO Iltl 1toÀÀoùç xmpav Àall�a VElV 'tOU Kopucpaiou tOUtOU lla9i1lla'toç . . . »; cf. KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 1 32. 269. L'habituel cursus d'études, qui ouvrit à Métochite une place au service de l'em pereur, avait pris fin 23 ans avant; lui-même dans sa Préface sur l'Introduction à J'astrono mie, ainsi que dans son Poème 1 (éd. TREU, Dichtungen, v. 388 et ss), nous donne une es quisse de ses études, dont les étapes principales sont les suivantes: né à Constantinople en 1270, il Y suivit jusqu'à 1 3 ans ses classes élémentaires, basées principalement sur la gram maire (p. 1tç'). En 1 283, il suit son père, l'archidiacre Georges qui fut exilé, en Asie Mi neure et continue son enkyklios paideia, qui comprenait la rhétorique, la Logique d'Aristote, les mathématiques à travers l'arithmétique de Nicomaque, la géométrie d'Eu clide, ainsi que des travaux d'Apollonios de Pergè, de Serènos et les Sphairika de Théodo rios; cf. p. 1tç-1tÇ') et l'Harmonique d'Euclide (p. 1t11'), en autodidacte jusqu'à 20 ans. À cette époque-là, il fait la connaissance de l'empereur qui séjournait à Nicée (1 290/ 1) et s'at tache à sa cour; après un an il figure comme membre du sénat et titulaire d'une dignité; au sujet de ses études voir SEVCENKO. Polémique, p. 269-27 1 ; IDEM, Théodore Métochi tes, p. 1 9-20; cf. Eva DE VRIES-VAN DER VELDEN, Métochite, p. 60. 270. Dans sa l lème poésie intitulée «Au savant Xanthopoulos Théodore, et sur ses propres malheurs», Métochite regrette le fait de s'être laissé attirer par la vie politique, qui l'empêcha de se consacrer entièrement à sa jouissance de la vie intellectuelle; cf. GUIL LAND, Les poésies de Métochite, p. 294; il exprime les mêmes sentiments aussi dans son discours intitulé Ethikos ou sur la culture, écrit en pleine carrière politique (cf. THÉO DORE MÉTOCHITE, 1l0lKOÇ if Trcpi TralOeiaç, éd. 1. D. POLEMIS, Athènes 1 995, p. 196, 1. 14-28 et p. 1 98, 1. 1 -20; cf. aussi à ce sujet, SEVCENKO, Polémique, p. 141 et note 2), ainsi que dans sa 1 2ème poésie adressée à Nicéphore Xanthopoulos (éd. Mary CUN NINGHAM, J. FEATHERSTONE, Sophia GEORGIOPOULOU, Theodore Metochi tes's Poem to Nikephoros Kallistos Xanthopoulos, Okeanos, Cambridge-Massachusetts 1 983, p. 1 03- 1 1 1). 27 1 . MÉTOCHITE, Poèm � 1 vv. 6 1 5-628; M ÉTOCHITE, Préface, p. p-pP-; Alma geste est le titre en arabe de l'oeuvre majeure de Claude Ptolémée intitulé MaOTlIJam(� Iu vmçlç.

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D'ailleurs, Manuel Bryennios était un des rares Byzantins capables de lire Ptolémée à cette époque2 7 2 , Actif à Constantinople pendant la période 1300-1320, il s'était distingué surtout comme astronome, mathé maticien et auteur d'un ouvrage volumineux, l'«Harmonique»27 3 , Bryen nios a sans doute écrit un ouvrage astronomique qui ne fut pas con servé, Son intérêt pour les mathématiques et l'astronomie date déjà des quinze dernières années du XIIIe siècle274 , Quant à ses connaissances en astronomie, elles étaient dues à un maître qui les tenait de la Perse où, «comme chacun sait, l'astronomie fleurit depuis longtemps»27 5 , Au bout de trois ans, vers 1316, Métochite présente comme fruit de ses études le premier livre de son ouvrage monumental intitulé Introduc tion li l'astronomie 276, Il s'agit d'un traité raisonné, dépourvu toutefois d'observations personnelles, à travers duquel l'auteur visait à faire oeuvre utile et pratique en clarifiant, à l'intention de ses contemporains et de la postérité, la pensée de deux sommets de l'astronomie, Claude Ptolémée et Théon2 77 , Malgré le fait que sa production comprend des ouvrages dans toutes les branches de la science et de la littérature27 8 , seuls ses ouvrages astronomiques semblent compter à son avis; il sou ligne que l'astronomie fut rénovée grâce à l'empereur qui encouragea 272. Sur ce personnage qui devait avoir le même âge que Maxime Planude, dont il était correspondant et ami, voir PLP3260, SEVCENKO, Polémique, p. 1 1 6, no 6 et SAR TON, History of Science, III, p. 745-746; voir aussi ce que Métochite raconte à propos de lui dans son Poème 1 , vv. 630-643 et dans son Préface, p. p'. 273. Il s'agit d'un ouvrage extrêmement technique, divisé en trois livres et écrit selon toute vraisemblance vers 1 300; son auteur emprunta largement aux oeuvres anciennes d'Aristoxénos, Euclide, Nicomaque, Adrastos d'Aphrodisias et Théon de Smyrne, ainsi qu'à celle de son prédécesseur dans ce domaine Georges Pachymère; toutefois si la ressem blance entre l'oeuvre de Bryennios et celui de Pachymère est frappante, la première sur passe la seconde par des analyses plus amples et mieux systématisées; cf. JONKER, The Harmonies of Manuel Bryennios, p. 28-30. 274. Voir supra p. 39. 275. MÉTOCHITE, Poème 1 , vv. 64 1 -645. 276. Texte de la Préface de cet ouvrage chez SATHAS, MB, l, p. m;'-pta'. 277. L'astronomie grecque 'atteint son plein développement aux environs de 1 20-1 50 p. C. avec l'oeuvre de l'astronome alexandrin Claude Ptolémée intitulée Ma(}llJ.laflK� .Euvmqlç. Quant à Théon d'Alexandrie, astronome et géomètre qui vivait vers 354 p. c., il influença beaucoup la littérature byzantine par ses commentaires à Ptolémée; cf. Anne TI HON, L'astronomie byzantine, p. 604. 278 . Commentaires sur Aristote, discours rhétoriques, écrits hagiographiques, une collection de traités hétérogènes intitulés Miscellanea et vingt poésies en hexamètres de dialecte épique; cf. SEVCENKO, Polémique, p. 31 6-31 7; cf. Ninoslava RADOSEVIC, Sorne Autobiographical Elements in a Poem of Theodore Metochites, JOB 32/3, 1 982, p. 1 0 1 ; cf. sa 1 2ème poésie intitulée «Au savant Xanthopoulos Nicéphore et sur ses propres ouvrages», où Métochite fait un rapide exposé de son oeuvre entière, dont il parle plus

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son étude et grâce à ses études nombreuses sur les théories profondes de Ptoléméé79 . Cette élite d'intellectuels, quoique limitée, n'est pas sans diversité; l'unanimité n'y règne pas toujours et des courants différents s'opposent dont l'origine est plutôt personnelle qu'idéologique. Ainsi, le deuxième personnage dominant la vie politique et intellectuelle à cette époque -ap proximativement de 1315 à 13272 8 °_, Nicéphore Choumnos (ca. 1250/551327), mettra l'accent sur la connaissance de la physique. Haut digni taire, rhéteur2 8 1 et philosophe, plus âgé que Métochite, Choumnos appa rtient lui aussi à l'entourage immédiat de l'empereur282 . Ayant composé un certain nombre d'ouvrages dans d'autres disciplines, il se plaît avant tout à traiter les questions physiques2 83 . Son amitié initüile avec Méto chite, qu'on peut constater dans leur correspondance284 , s'interrompt vers 1305/6285 à la suite d'une série d'événements qui donnent la préémi nence à Métochite au détriment de Choumnos 286 . Choumnos qui se voit évincé dans le domaine politique par l'ambitieux Métochite s'adonne as sidûment à son activité intellectuelle pour gagner ici la première place; le fait que ses écrits les plus importants, philosophiques et scientifiques, da tent de la période 1305-1321 n'est pas un hasard. Leur querelle, qui date des années 1324/25-milieu 1326, est alimen tée d'abord par Choumnos et prend prétexte d'une dispute sur le style; Métochite toutefois n'avait guère l'intention de perdre sa renommée de savant qui, grâce à l'astronomie, s'accroissait jour après jour; c'est pour-

longuement dans sa 4ème poésie; voir GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 295-296 et 273 et MÉTOCHITE, flepi nvv oÎKdmv avvraY/iarmv, (éd. CUNNINGHAM, FEATHERSTONE, GEORGIOPOULOU), vv. 235-326. 279 . SEVCENKO, Polémique, Logos 1 3, 1 3, p. 201 , 1. 5-9; cf. SATHAS, MB l, p. pta', 1. 4- 1 3; GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 272, 1. 25 1 -254. 280. SEVCENKO, Polémique, p. 10. 28 1 . La rédaction des oeuvres rhétoriques préoccupa Choumnos durant toute sa vie, fait qui confinne l'importance de la rhétorique à cette époque; à propos des ces oeuvres voir VERPEAUX, Choumnos, p. 83- 1 22. 282. Sur la carrière politique de Choumnos, voir ibidem, p. 33-52. 283. BOISSONADE, Anecdota Graeca, no 40, p. 50, 1. 1 2- 1 6; sur ses ouvrages physiques, voir VERPEAUX, Choumnos, p. 1 26- 140. 284. SEVCENKO, Polémique, p. 1 1 - 1 9 . 285. Ibidem, p. 1 50. 286. En effet, Métochite, après avoir exercé de hautes fonctions à Thessalonique au près de l'impératrice Irène, de retour à Constantinople a été promu logothète du génikon et devint un important personnage de l'entourage impérial; deux ans auparavant il avait donné sa fille Irène en mariage à un membre de la famille impériale, le neveu de l'empe reur, Jean Porphyrogénète; cf. MÉTOCHITE, Poème 1 , vv. 757-775.

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quoi il ne manque pas de riposter et d'entraîner son adversaire à sa suite dans son propre domaine, l'astronomie, pour provoquer à la fin sa dé faite. On peut suivre les péripéties de leur rivalité, qui, derrière l'antago nisme idéologique, dissimule un antagonisme personnel, dans les pamph lets qu'ils ont échangés 287 . En lançant un premier pamphlet intitulé Sur la critique et la création littéraires; à quel genre de lettres il faut s'atta cher et comment le faire, quel genre il faut éviter 288, Choumnos engage

la polémique; en exposant les principes de son activité de rhéteur, il con seille au destinataire de les appliquer également; en outre, pour donner un exemple de beau style, il recommande la fidèle imitation des anciens orateurs et, avant tout, l'harmonie et la clarté du style 289 . Sous l'appar ence d'un enseignement normatif et général sur l'éloquence et la techni que oratoire se trouve une attaque bien calculée contre le grand 10gothète. Métochite lui rend le coup par son Logos 13 intitulé Réfutation des hommes de lettres incultes 290, où il le traite comme un ignorant, un envieux, un calomniateur de la vénérable science astronomique, un ob stiné du style clair29 1 et un connaisseur superficiel d'Aristote et de Pla ton29 2 . Un deuxième pamphlet, intitulé Contre ceux qui ne peuvent sup porter qu'on réfute les rh6teurs au style obscur et rebelle à l'Art et qUJ: en astronomie, professent des idées contraires à celles de Platon 293, suit

de la part de Choumnos, qui présente comme modèle d'éloquence son maître Grégoire de Chypre, ainsi que ses auteurs préférés, Platon, Dé mosthène et Aristide294 , et accuse son adversaire d'avoir un style obscur

287. SEVCENKO, Polémique, p. 50. 288. éd. BOISSONADE, Anecdota Graeca, III, p. 356-364 et analyse dans SEVCEN KO, Polémique, p. 22-25. 289. CHOUMNOS, flEpi Â6ymv ICpiuEmq lCai Èpyauiaq, p. 360: l:ù 8', El �OUAEt O'E O'ro0'8at Ka!. àptO''tEUEtV È1t!. AOYOtÇ, OAOÇ yEvoU 'tfiç È1t1O''tTtjlllÇ Ka!. 'trov 'tau'tll 8E80yjlÉvrov Ka!. VEvojl08E'tlljlÉVrov . . . Ka!. 'tfiç cprovfiç yEVOU Ka!. yAc.O't'tllÇ 'trov àpiO''trov ÈKEivrov Ka!. jlE yUAroV . . . Kat ïva È1t1'tun:avnç, ËO''tro O'Ot Bil mlO'a AÉÇ,tÇ àKpt�roÇ cl't't1KTt . . . »; ses idées sont partagées par un certain nombre de ses contemporains, parmi lesquels Joseph le Philo sophe, Jean Zacharias et Manuel-Matthieu Gabalas. 290. SEVCENKO, Polémique, p. 1 88-2 1 7 . 29 1 . Ibidem, p. 207, 1 6, 1. 3-5. 292. Ibidem, p. 1 9 1 , 4. 293. éd. BOISSONADE, Anecdota Graeca, III, p. 365-391 ; cf. analyse dans SEV CENKO, Polémique, p. 25-50. . 294. CHOUMNOS, flpoq mùq 8uuXEpaivovmq, p. 369.

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et tourmenté29 5 . En second lieu, Choumnos, n'osant pas diriger ses atta ques contre l'astronomie, se lance contre le prétendu astronome qui est son rival en soutenant que son oeuvre manque de valeur et n'a pas de lecteurs. De plus Choumnos trouve une bonne occasion d'incommoder son adversaire en lui reprochant des opinions contradictoires avec celles de Platon, et cela en se basant sur le fait que l'image de l'univers présen tée dans l'Almageste était différente de celle exposée dans l'Epinomis de Platon (allusion au passage suivant: 990a 5-b2). Métochite est mis dans l'embarras, car il ne parvient à nier ni Platon ni Ptolémée. Comme il n'a pas d'autre choix, il soutient les deux autorités à la fois dans son Logos 14 intitulé Seconde réfutation des mêmes auteurs, tout en dévoilant les intentions malveillantes et malignes de Choumnos contre lui296 . D'ail leurs, il trouve l'occasion' de défendre ses idées aussi dans le troisième chapitre du premier livre de l'Introduction à l'astronomie, en professant la supériorité des mathématiques sur la physique297 . En se basant sur cer taines phrases tirées de la Préface de l'Almageste qui suggèrent l'incerti tude de la physique face aux connaissances certaines et immuables des mathématiques, Métochite en profite pour dévaloriser la physique. En re vanche, Ptolémée considère ces dernières comme un stade= préparatoire à la théologie et à la physique. Métochite se montre bon orthodoxe en écartant la théologie de la sphère d'étude et en soutenant qu'on peut l'aborder uniquement grâce à l'inspiration divine, et ensuite il ne lui reste qu'à démontrer la supériorité des mathématiques 298 ; Métochite revient sur le même sujet dans sa 10ème poésie299 intitulée Sur la Mathématique, branche de la philosophie, et, plus particulièrement, sur l'Harmonique. 295. Les accusations de Choumnos sur la diction de Métochite étaient justifiées; mê me l'élève bien aimé de Métochite, Grégoras, rapporte l'obscurité de son style: «On pou vait lui faire un seule reproche: il ne voulait imiter dans son style aucun écrivain ancien; il ne cherchait ni à agrémenter la gravité de ses sentences par l'aménité et la grâce de la dic tion, ni à modérer par un frein quelconque la fécondité trop riche de son génie; se complaisant dans sa manière à lui, il jetait le torrent de sa faconde comme une mer ora geuse, et frappait et en quelque sorte piquait les oreilles de ceux qui le lisaient, comme les épines les doigts de ceux qui cueillent les roses»; cf. GRÉGORAS, Historia byzantina, VII. II, p. 272, 1. 6-1 2; trad. par, St. BEZDECHI, Le portrait de Théodore Métochite par Nicéphore Grégoras, Mélanges d 'Histoire générale, Cluj 1 927, p. 60-61 . 296. SEVCENKO, Polémique, Logos 1 4, p. 225-227, 5-6; p . 229, 9, 1 . 3-4: «Kat 1tpO OElKVUElV ti}v Èq>' iJ�aç KaKOVOlav Kat KaKocrxoÂOV 1tpOSECJlV àq>iTJ�l»' p. 247, 23, 1. 1 51 7 «Kàv Ei crù �i} �OUÂEl Kat Âoyoypaq>fjç KaS' it�cilv �l�Âia, roç tàvavtia toiç I1ÂIltrovoç 86y�aCJl 1tEpt ti}v àcrtpOVO�lKi}V È1tlcrt"�TJV q>POVOUVtroV». 297. SEVCENKO, Polémique, p. 69-73. 298. Ibidem, p. 75-76 et n. 1 . 299. La composition de cette poésie se place entre 1 330 et 1 332;= cf. GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 266.

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Dans la première partie, Métochite traite les mathématiques et la physi que comme deux branches de la science dont le but est commun; cepen dant, l'infériorité de la physique est prouvée par le fait que son domaine est limité, puisqu'elle se situe au niveau des sens300 . Somme toute, Méto chite sort vainqueur de cette querelle, et son préstige comme celui de l'as tronomie deviennent inébranlables. Métochite sera à son' tour, l'initiateur de Nicéphore Grégoras à la science de l'astronomie. C'est dans le monastère de Chôra, dont il avait personnellement assuré la restauration (vers 1316-1321), qu'il installe son disciple pour lui enseigner cette science 30 I . Grégoras est bien conscient de la faveur qui lui est accordée, étant donné que le grand logothète n'avait pas l'habitude de révéler les biens de la philosophie au premier venu 302 . Grégoras regarde l'étude comme le plus grand des bonneurs 303 , et cela encourage son maître à l'initier aux moindres secrets de l'astronomie. Ef fectivement, à l'âge de vingt sept ans, Grégoras exprime sa satisfaction en ce qui concerne ses études astronomiques et souhaite être présenté à l'empereur. Contre toute attente il est admis auprès d'Andronic II et de vient vite son protégé; à l'occasion et suivant l'usage, il ne manque pas de lui adresser un éloge où il loue ses deux vertus principales, la sagesse et l'éloquence 304. Deux ans plus tard, l'empereur, le considérant compé tent en ce domaine, lui confie un traité sur la fixation de Pâques; en effet, vers 1324, lors d'une réunion de savants qui se passait comme d'habitude dans le palais305 , Andronic II, qui dirigeait la discussion sur l'astrono mie, invita Grégoras à prendre la parole; ainsi Grégoras expliqua com ment on peut, grâce à l'astronomie, corriger la date de Pâques pour la re ndre fixe. Son exposé, appuyé sur des calculs précis, plut beaucoup à 300. Ibidem, p. 288. 301 . GRÉGORAS, Historia byzantina, VIII. 5, p. 308-309. 302. D'après Grégoras, son maître partageait dans ce cas l'avis de Synésios et de Ly sis Pythagorius (RE, Band XIV, 1 , col. 64, 2); cf. GRÉGORAS, Historia byzantina, VIII. 7, p. 322, 1. 1 - 1 7. 103 . GRÉGORAS, EpistuJae, no 26, 1. 8-1 6. 304. GRÉGORAS, Historia byzantina, VIII. 8, p. 328, 1. 5-9. 305. Grégoras en louant l'empereur dans un autre passage de son Histoire (cf. GRÉ GaRAS, VIII. 8, p. 327, 1. 5-22; p. 328, 1. 5-9; p. 330, 1. 5-7), dit qu'il avait transformé le palais en un lieu de haute formation morale et intellectuelle; il est vrai qu'Andronic Il fut comblé d'éloges par les lettrés qui l'entouraient, à cause de son penchant littéraire et scien tifique; (cf. GRÉGORAS, Oratio l, éd. LEONE, 1. 34-35, 38-4 1 , 44-45, 7 1-74; GRÉ GOIRE de CHYPRE, Anecdota Graeca, l, p. 386, 1. 1 7ss; THÉODORE HYRTAKÈ NOS, ibidem, p. 248; CHOUMNOS, ibidem, II, p. 4, 1. 1 6ss; p. 38, 1. 6; IRÈNE-EULO GIA CHOUMNAINA, Lettres, no 5, p. 36, 1. 39-42) toutefois dans ce dernier passage nous constatons que ses louanges avaient une base réelle.

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si, Pachymère, tout en admettant l'importance des sciences mathéma tiques et la primauté de l'astronomie dans son Traité des quatres sciences, porte un jugement très sévère sur les astrologues et l'astrologie3 16 ; quant à Grégoras il se servait de l'astrologie pour prédire des faits importants dont la connaissance restait toutefois dans l'intimité de la cour, puisque le secours de l'astrologie était très souvent invoqué par les empereurs pour apprendre par avance les événements décisifs tant de la vie publique que de leur vie personnelle; ainsi, il prédit la mort imminente d'Andronic II par une éclipse solaire suivie d'une éclipse de la lune et d'un tremblement de terre317 ; pareillement, la veille cie la mort d'Andronic III, il a été invité à vérifier si les présages célestes sont conformes à ceux de la médecine 3 1 s. À ce propos, on doit signaler qu'un horoscope fut tiré pour la reconstruc tion des murs de Constantin ople en mai 133031 9 . Zacharias se révèle dans ce dialogue comme un connaisseur profond des questions concernant l'astrologie, dont il entreprend la défense en assurant que grâce aux étoiles on arrive uniquement à prédire et pas à déterminer les événements3 2 o. D'après sa théorie, il existe une dépen dance successive et harmonieuse dans l'univers selon laquelle la terre et le reste de la création dépendent de la nature, la nature dépend des étoiles et les étoiles du Créateur. En outre, il professe que l'âme, étant donnée sa substance divine, est liée directement au Créateur et que par conséquent les étoiles n'ont aucun effet sur elle. Ainsi, il arrive à élimi ner de l'astrologie la seule doctrine que proscrive le dogme chrétien, le fatalisme fondé sur les astres causes et non signes. Par contre le corps, qui participe à l'effort matériel, subit l'influence des étoiles 321 , quoique oVta IlUV9UVE1Ç, ïvu KUt. 7tpo8ûiuo"Knç a'Yvooikn . . . 7tEpt. 'tmv . . . a18irov KUt.. .. aIlEta�À:., 'trov»' cf. KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 1 27. 3 1 6. PACHYMÈRE, Quadrivium, p. 39 1, 1. 12- 1 9. 3 1 7. GRÉGORAS, Historia byzantina, IX. 1 4, p. 460, 1. 4-9. 3 1 8. Ibidem, XI. 1 1 , p. 559, 1. 20-22. 3 1 9. Fr. CUMONT, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1 9 1 9, p. 180. 320. Hermippos ou sur l'astrologie, §. 11 ', p. 1 1 , 1. 1 5- 1 8: «Ei 8è cpiJaEl nç, ffiç il aû.iJ vl1 �"'U�l1V ÈmcpÉpEl, Èv Otç av ÈK",ei7tOUau 'tux'n, roç nVEç KUKmç U7tEl"'l1CPO'tEÇ 7tupÉ8ro KUV, aKOIJaE'tul, ffiç où 7toeiv ËX,El llêi",,,,O V ft al1lluivEl 'YEvÉa8um; voir aussi §. 9'; cf. KOU ROUSÈS, Epistolarion, p. 1 65-1 66. 321 . Hermippos ou sur J'astrologie, p. 1 1 , 1. 1- 14: «il IlÈV 'l'ux,tl Ku8u7tuç KUt Ècp' 07t oicp 8iJ7tO't E aoollun avro9Ev 'ttlV a7toppotlV Ëx,ouau KUt. 'ttlV CPUatV a'Yu9tl oùau, ei Iltl 7tpOç 'to OiKeiOV È7tUVU'teiVE'tat, eiKO'troÇ a7to'tiaEl 'ttlV 8iKl1V' 'to 8è amll!l 'tfiç U"'lKfiç 7tpO a7tu9eiuç IlÉ'tox,ov rov 7tu811 'tE 7tuv'to8U7tà KUt. KpuaElç 8tacpopouç ucpia'tu'tat EÙ 'tE KUt. tOùvuv'tiov Èx,ouauç, KUt. 'tUU'tuç 8iJ CPUIlEV eiç 'ttlV 'tmv aa'tÉprov aviJKElV ÈVÉP'YEtaV, OÙK UÙ'ttlV 'ttlV oùaiuv KUt. BUvUlllV 'tfiç 'l'ux,fiç . . . »; pour une analyse complète du dialogue voir KOUROUSÈS, Epistolanon, p. 1 62-1 80. .

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l'écheance de la mort ne dépende pas uniquement d'eux. C'est peine per due, suivant lui, que de chercher dans les astres ouvaO'-u:iaç 11 o6çaç 11 ya� o u ç , Ën of: n:ÀO\houç KUt viKaç»322 . On peut retrouver le modèle de ce dialogue de Zacharias dans l'oeuvre ancienne de Lucien intitulée Sur l'astrologie qui exerça son influence non seulement sur le titre, qui est identique, mais aussi sur la structure et la diction. Suivant la tradition établie, Zacharias aura à son tour un élève. Ain si, Georges Oinaiôtès 3 23 adresse à l'aktouarios une série de lettres entre ca. 1321-ca. 1327, où il le prie de l'initier à l'astronomie considérée comme le sommet de la connaissance. Il n'y a pas de doute qu'il s'agit de Jean Zacharias, puisqu'il est le seul aktouarios connu durant cette période3 24 . En outre, une parenté entre eux semble engager plus Zachar ias envers Oinaiôtès 3 25 , dont la demande se réalise. L'intervention de Mélitèniôtès contribua aussi à cela puisqu'une lettre de remerciement lui fut adressée de la part de Oinaiôtès 3 26 . Zacharias aide son élève par tous les moyens et lui prête aussi ses livres d'astronomie, qu'il utilisait pour ses études personnelles 3 27 . Ainsi, dans la dernière lettre qu'Oinaiôtès adresse à Zacharias3 2 8 , il se présente comme un connaisseur de cette science et comme tel, il souhaite être admis dans le cercle des astro nomes; pour cela, il demande à Zacharias d'intervenir en sa faveur auprès du grand logothète3 29 . En dépit de son désir, il reconnaît la diffi-

322. Voir à A. BOUCHÉ�LECLERCQ, L 'astrologie grecque, Paris 1 899, p. 623, note 1 , qui ajoute que dans le cas de l'auteur d' Hermippos on est face à quelqu'un qui pro fesse une «astrologie édulcorée et déguisée en philosophie platonisante». 323. Sur les Oinaiôtai connus sous les Paléologues, voir KOUROUSÈS, Gabalas, p. 1 06- 1 08; à propos de Georges Oinaiôtès, voir aussi PLP 21026. 324. KOUROUSÈS, Epistolarion, p. 1 24. 325. Ibidem, p. 1 25- 1 26. 326. NE 1 2, 1 9 1 5, p. 9, 1. 9-22: <
.

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cuité d'y entrer: Andronic II ne permet l'initiation à l'astronomie qu'à un petit nombre de lettrés 330 , compte tenu de son caractère sublime et céleste qui la rend incompréhensible à la foule33 1 ,

330. Ibidem, p. 1 32. 331 . SEVCENKO, Polémique, Logos 1 3 , p. 203, 1. 16-19.

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4. Un intellectuel de métier: Nicéphore Grégoras et son activité de professeur et d'astronome

Grégoras succède à Métochite dans les milieux intellectuels de la ca pitale et consacre entièrement sa vie à l'étude et à l'enseignement. Pen seur par métier, savant et professeur, Grégoras aura de puissants protec teurs pour l'entretenir d'autant plus qu'il n'est le serviteur ni de l'Église ni de l'État comme la plupart des lettrés. Le changement politique, qui intervient en 1328 à la suite de la guerre civile (1321-1328) et qui inaugure le règne d'Andronic III (13281341), porte un coup à la carrière de Grégoras qui s'annonçait jus qu'alors brillante. Le renversement d'Andronic II et l'exil de Théodore Métochite à Didymotique le laissent sans protecteurs, dépouillé de ses biens et écarté de son rôle prééminent à la cour. Or, durant cette période difficile et accablante, qui voit Grégoras réduit à une demi-disgrâce, un autre événement vient l'alarmer et l'oblige à sortir de son silence: l'arri vée de Barlaam de Séminara à Constantinople et la faveur que la cour impériale lui accorde très vite33 2 . Barlaam arrive à Byzance, d'après Gré goras 333 , à l'époque où le pouvoir passe d'Andronic II à Andronic III, donc vers 1328. Plus précisément, 'son arrivée à Constantinople coïncide avec la rentrée de Théodore Métochite de son exil qui dura deux ans, c'est-à-dire, en 1330334 . C'est le désir d'un contact immédiat avec la cul ture byzantine, dont la tradition était encore vivante en Calabre (pro vince de Reggio), qui amène ce moine érudit à Byzance. Après un séjour à Arta en Epire335 et dans la deuxième grande ville de l'empire, Thessa lonique, Barlaam se rend à Constantinople; son érudition qui embrasse la culture classique et la théologie, surtout occidentale, ne reste pas ina332. Sur Barlaam, voir PLP 2284; TAFRALI, Thessalonique, p. 1 74- 1 9 1 ; M. JU GIE, Barlaam de Seminara, DHGE 6, 1 932, col. 8 1 7-834; MOGENET, TIHON, DON NET, Barlaam de Seminara, p. 148-1 50; SETTON, Renaissance, p. 45; SCHIRO, '0 Bap Â.aùll Kat. � q>tÂ.ocrocpia dç ti]v E>f:crcraÂ.oviKll, p. 9- 1 1 ; voir aussi LEONE, Fiorenzo, p. 1 5-25. 333. GRÉ GORAS, Historia byzantina, XI. 10, p. 555, 1. 8- 1 1 . 334. GRÉ GORAS, FJorentios, 1. 4 1 2-435; cf. POLEMIS, ;4 vrzÂoyia, p. 50, note 3 . 335. Que l'Epire fut l a première étape d e son voyage peut trouver son explication dans le fait que le despote d'Epire à cette époque était Jean Orsini ( 1 323- 1 325), dont la re nommée comme protecteur de la culture hellénique était exceptionnelle; cf. GRÉGORAS, ;4 vrzÂoyia, éd. POLEMIS, p. 48-49 et note 1 ; Grégoras fait mention du séjour de Bar laam à Arta dans son dialogue FJorentios, p. 65, 1. 21 9-22 1 ; toutefois à la place des noms d'Arta et d'Epire, il utilise ceux de Kalydôna et Aitôlia respectivement. .

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perçue; familiarisé avec la pensée d'Euclide, Aristote et Platon336 , et doté d'une éloquence merveilleuse, même en grec, langue qu'il parlait parfaitement337 , Barlaam gagne la faveur d'Andronic III et de Jean Can tacuzène et connaît un succès sans précédent dans les domaines où Gré goras avait la suprématie. Logé dans le monastère du Christ Sauveur, dont il devient plus tard l'higoumène338 , Barlaam commence à attirer les jeunes autour de lui par sa compétence dans l'explication des traités sur la Logique d'Aristote33 9 . À l'invitation du grand domestique Jean Can tacuzène il donne aussi une série de séminaires sur la théologie de Pseu do_Denys 34o . Un climat de concurrence qui aboutira à une polémique s'établit entre Barlaam et Grégoras. Grégoras attaque Barlaam en trou vant un prétexte dans son attitude méprisante envers les lettrés byzan tins qui ignoraient, selon lui, la logique aristotélicienne341 . A vrai dire, Grégoras ne désirait que démontrer sa supériorité et son érudition et regagner la place de meilleur savant parmi ses contempor ains et surtout à la cour. Éliminer Barlaam était pour Grégoras une question d'importance vitale, car c'était son métier d'intellectuel et sa propre subsistance qui étaient mis en danger; il est évident que dans le

336. CANTACUZÈNE, Historia, Il. 39, p. 543, 1. 4-9. 337. TAFRALI, Thessalonique, p. 1 75, note 6; Pétrarque, qui fut son élève, ne peut qu'exprimer son admiration pour l'aisance de son maître dans la langue grecque; par contre Grégoras mentionne, dans son dialogue Florentios (1. 444-445), non sans méchan ceté, que Barlaam ne parlait pas correctement le grec et que son origine ne restait pas ina perçue. 338. BARLAAM, Oralio pro unione, PG 1 5 1 , col. 1 331 A: «Veniens pridem ad prae sentiam nostram Barlaam, abbas monasterii Domini nostri Jesu Christi Salvatoris Cons tantinopolitani»; sur ce monastère voir JANIN, Geographie ecclésiastique, III, p. 5 1 5-523. 339. TAFRALI, Thessalonique, p. 1 77, note 1 : « Oç Eù8ùç ÈmO"tuç, 1toÂ.ùç �v Èçu Ilvrov t�V Â.OytK�V 'AptcrtotÉÂ.ouç cptÂ.oO"ocpiav· tuç tE ÔtaÂ.EKtlKàç Kat à1tOÔEtKtlKàç IlE8b8ouç, Kat tàç O"uÂ.Â.Oy1.O"tlKàç ùvaÂ.uO"E1.ç Ô1.EUKP1.VEÏV, . . . Kat EÜÂ.ll1tta1. tl8Éval. taiç aùtql cponav aipouIlÉvmç . . . ; cf. GRÉGORAS, Florenlios, 1. 467-471 . 340. GRÉGORAS, Historia byzantina, XIX. 1 , t. II, p. 923. 34 1 . GRÉGORAS, Historia byzanlina, XI. 1 0, p. 555, 1. 1 5-20; cf. IDEM, Floren tios, 1. 431 -444; cf. GRÉGOIRE AKINDYNOS, Lettres, éd. Angela CONSTANTINI DES-HERO, no 1 0, p. 36, 1. 1 7-29: «"OtE yàp 1tpôhov ÈÂ.8rov dç t�V IlEYuÂ.llV 1tbÂ.1.V, . . . Kat Sl1trov 1tuvnov cpavfjval. O"ocprotatoç, . . . »; cf. GRÉ GORAS, � vTlÂoyia, éd. POLE MIS, p. 5 1 , note 2; à propos de reproches de Barlaam il est significatif que le plus brillant de l'époque, Métochite, avait composé des commentaires à Aristote à l'exception explicite de l' Organôn et de la Métaphysique; cf. �ŒVCENKO, Polémique, p. 4 1 -42; Métochite (Misce/lanea, p. 27-31 et 1 55- 1 59) d'ailleurs, malgré son admiration pour la pensée d'Aris tote, l'accuse d'une obscurité intentionnelle dans ses Seconds Analytiques et sa Métaphy sique; cf. B. TATAKIS, Aristote critiqué par Théodoros Métochite (1260- 1 332 ap. J. C.), Mélanges Octave et Melpo Merlier, II, Athènes 1 956, p. 442-443. "

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milieu aulique de Constantinople où la vie intellectuelle s'épanouit, il n'y a pas de place pour tous . On peut retracer l'attitude hostile de Grégoras et ses attaques tantôt voilées tantôt ouvertes contre Barlaam à partir d'un dossier polémique écrit par lui en cette circonstance et comportant une série de pamphlets et de lettres. Il semble que Grégoras s'engage pour la première fois con tre son rival avec l'AntiJogia 342, pamphlet qu'il a dû écrire vers 1331 343 ; comme il s'agit de sa première réaction, Grégoras se montre plutôt ré servé de sorte qu'on peut se demander si Barlaam est vraiment la per sonne visée par le pamphlet; les ressemblanches, quant au contenu, avec les pamphlets qu'il composa à la suite laissent supposer son vrai but. Sa critique, plutôt modérée porte sur l'orgueil et le mauvais caractère de son rival, qui se cache sous le nom de Xénokratès. Au cours de l'été de la même année, il a dû composer le PhiJo ma thès, qui témoigne d'une détérioration dans les relations des deux ad versaires; les attaques de Grégoras deviennent plus précises et ne cach ent plus l'identité de son rivae44 . Un troisième pamphlet intitulé FJoren tios vient s'ajouter dont la composition se place entre 1332 et 1341, peut-être en 1337345 . Ce pamphlet, qui reflète un classicisme vif tant dans la structure que dans l'utilisation des noms archaïques, décrit un débat qui se passe dans la maison du grand domestique Jean Cantacu zène en présence d'hommes distingués. Grégoras, qui sort vainqueur, se contente de tirer vanité de' cet événement dans son Histoire 346. Le dialo gue est divisé en deux parties; la première partie (1-1025) décrit le débat entre Nicagoras ( Grégoras) et Xénophanès ( Barlaam). À partir d'un questionnaire qui s'étend de l'astronomie et des sciences mathéma tiques à la grammaire, la poésie et la rhétorique, Grégoras provoque Barlaam, qui se vantait, de prouver sa compétence par ses connais sances347 . Raisonnant en pur scolastique, Barlaam considère comme in dignes d'attention toutes les disciplines en dehors de la Logique d'Aris=

=

342. Le texte, dont le titre complet est � VTIÂoyia 7rpàç -roùç Âtyovmç où/( tun m7rdvmmç EV âvBpw7rOIÇ, a été édité par D. POLEMIS, 'Avt1.Â.oyia, p. 62-69; nouvelle édi tion par LEONE, Nicephori Gregorae «Antilogia», p. 480-487. 343 . GRÉGORAS, � vnÂoyia, éd. POLEMIS, p. 58. 344. Le Philomathès a été édité par St. BEZDECHI, Nicephori Gregorae epistulae XC, Ephemeris Dacoromana 2, 1 924, p. 356-364 et par LEONE, Il 1Â.olla9i)ç li 1tEpl u�pla't(ov di Niceforo Gregora, RSBN I 8- 1 9, 1971-1 972, p. 1 8 5-20 1 . 345. L a date de 1 337 a été proposée par son nouveau éditeur, LEONE, Fiorenzo, p. 29; ancienne édition par A. JAHN, Jahrbücher [ür Philologie und Pedagogik, Supplement Bd. 1 0, 1 84, p. 485-535. 346. GRÉ GORAS, Historia byzantina, XI. 1 0, p. 555, 1. 20-23; p. 556, 1. 1 - 1 4. 347. GRÉ GORAS, Florentios, 1. 682-69 1 , 7 1 7-779, 787-793.

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tote. D'autre part, Grégoras ne manque pas d'opposer le rôle primordial de la grammaire pour la préservation de la langue des Anciens et aussi celui de la rhétorique pour tous les domaines de la vie 348 . La seconde partie du dialogue (1026 ss) est une réfutation d'Aristote de la part de Grégoras. Le parti pris continuel en faveur de Grégoras, qui fait un vrai étalage de son érudition, et en défaveur de Barlaam, qui est présenté toujours comme ignare, est frappant tout au long de ce dia logue. Par extension est formulée l'excellence culturelle des Byzantins opposée à la médiocrité des Latins. En réalité, derrière la critique de Grégoras contre les connaissances de Barlaam qui se limitaient à la Lo gique et à la Physique d'Aristote, on entrevoit une critique plus large contre la Scolastique latine et le niveau intellectuel latin en général 349 . Un autre moyen utilisé par Grégoras pour rehausser son prestige et attirer l'admiration des milieux intellectuels et surtout du nouveau sou verain était la prédiction des phénomènes célestes selon la méthode de Ptolémée. Les détails fournis par sa correspondance prouvent qu'il s'était livré personnellement à des calculs. Pourtant une atmosphère de mysticisme règne autour de ses prédictions, qu'il dévoile à très peu de gens et avec beaucoup de précaution. On constate que, parmi le grand nombre de correspondants de Grégoras, quatre seulelnent ont ce privi lège: Nicolas Pépagômènos qui semble être un ami très proche de lui 35 o, Jean Chrysoloras 351 , probablement son élève, le sébaste Michel Kaloei das 352 et le métropolite d'Aprô, qui était, semble-t-il, un astronomi sant353 . Il est évident que Grégoras désire démontrer sa supériorité dans le domaine de l'astronomie sans que son rival lui vole ses idées. D'au348 . Ibidem, 1. 805-8 1 5: «que l'on délibère, que l'on juge, qu'on loue ou qu'on blâme, bref, dans toutes les circonstances de la vie, la rhétorique est une chose fort importante et indispensable». 349. GRÉGORAS, Florentios, 1. 935-939. Toutefois, si le niveau des astronomes ita liens était vraiment bas à cette époque (voir SARTON, History of Science, III, p. 439-446 et 643-648) les astronomes occidentaux faisaient en général des recherches qui se basaient non seulement sur la théorie, mais surtout sur l'observation personnelle. 350. GRÉGORAS, Epistulae, no 1 , 1. 1 -2; no 4, 1. 3; sur ce personnage, voir PLP 22371 et GUILLAND, Correspondance, p. 370-37 1 ; d'après la lettre no 96, p. 25 1 , 1. 1 21 3:
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tant plus que, comme il nous le décrit dans Florentios 354, Barlaam, sui vant le conseil de ceux qui l'entouraient, essayait de le supplanter; il semble que le moment était unique pour cela, car Grégoras n'avait plus d'influence à la cour et la mort imminente de Théodore Métochite le bouleversait. Ainsi, dans une première lettre qu'il envoie à son ami Nicolas Pépa gôménos, probablement vers juillet-août 1329, il fait une critique viru lente de certaines extravagances dans le domaine de l'astronomie, prove nant d'une part d'Italie, d'autre part de Trébizonde, soumise à l'influ ence des Perses et des Chaldéens 355 . À l'occasion, il lui annonce deux éclipses de la lune qui vont se produire le 5 janvier et 30 juin 1330, ainsi qu'une éclipse quasi totale de soleil prévue pour le 16 juillet. Il précise qu'il lui donne toutes ces informations comme réponse à ses questions, mais il le prie de garder le silence356 . Vers la fin de l'été suivant, une deuxième lettre que Grégoras adresse à Jean Chrysoloras contient une série de calculs tant des éclipses du passé que des éclipses à venir. Il précise à son destinataire qu'il lui dévoile ces éclipses pour le profit de ses études 35 7 . Ainsi il lui annonce une éclipse de soleil prévue pour le 30 novembre 1331 et se limite à an noncer une autre qui suivra, sans donner de détails et suivant les ordres de l'empereur358 . La lettre que Grégoras adresse vers 1330/31 au métropolite d'Aprô intitulée «Sur les calomniateurs de l'astronomie» présente un intérêt par ticulier. En dénoncant les «ignares», il dévoile la méthode qu'ils utilisent pour lutter contre l'astronomie: ils s'abritent derrière Platon, alors qu'ils ont juste effleuré sa pensée et en utilisant certains phrases de son oeuvre, ils essaient de combattre Ptolémée. Or on est face au même procédé que Choumnos utilisa pour anéantir Métochite35 9 . Enfin, dans une dernière lettre qu'il adresse à Michel Kaloeidas après 1332 et avant le 14 mai 1333, il revient une fois encore sur le pro blème des éclipses; celle qu'il avait prédite a eu lieu (il s'agit de l'éclipse du 30 novembre 1331); quant à l'autre dont il avait évité de préciser la date, elle aura lieu le 14 mai 1333 et sera la plus importante de toutes. Il précise qu'il évite de parler ouvertement sur ses prédictions, d'une part de peur qu'elles arrivent jusqu'aux ignares et soient ridiculisées, d'autre 354. 355. 356. 357. 358. 359.

GRÉGORAS, Florentios, 1. 467-507. IDEM, Epistulae, no 40, 1. 1 9-23. Ibidem, 1. 1 1 8-120 et 1 27-1 34. GRÉGORAS, Epistulae, no 53, 1. 69-7 1 . Ibidem, 1. 87-96. Ibidem, no 28, p. 93-95 et surtout l. 40-43.

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part pour donner à ceux qui sont initiés à l'astronomie l'occasion de tes ter leur habileté dans le calcul d'une éclipse360 . Ensuite il fait allusion à une nouvelle éclipse à venir. Or Barlaam est attesté comme auteur de deux traités calculant ces deux éclipses dont fait mention Grégoras dans sa lettre à Kaloeidas et dont la rédaction se place en 1332/33 et en 1336/37 respectivement361 . On a supposé qu'il répondit de cette façon au défi lancé par Grégoras en faisant étalage de sa capacité à calculer à l'avance une éclipse selon la méthode de Ptolémée. Pourtant Barlaam n'omet pas de declarer que Ptolémée donne les régIes de calcul sans fournir d'exemples, et cela pose beaucoup de problèmes aux débutants 362 . Bref, l'activité menée par Grégoras et Barlaam se limite uniquement au domaine de la théorie où l'observation personnelle cède la place aux calculs stériles. Par contre, en Occident, au même moment les astron omes verifient l'exactitude de leurs calculs par l'observation et ainsi font preuve d'un esprit scientifique plus fécond et rigoureux363 . Grégoras fut un écrivain universel qui attira l'admiration de ses con temporains surtout par sa compétence en astronomie. C'est en 1332/33, évidemment après la mort d'Andronic II et de Théodore Métochite, que Grégoras exprime son inquiétude au sujet de l'astronomie, qui, à cause de la négligence des responsables et d'un esprit de dénigrement, se trouve en pleine décadence et tend à disparaître364 . D'autre part, la dis parition de Métochite fait prendre conscience à Grégoras qu'il est le seul à connaître toutes les branches du quadrivium (arithmétique, astronom ie, musique, géométrie). Cette constatation l'alarme beaucoup et provo que chez lui un sentiment de responsabilité envers ses contemporains; il n'a plus le droit de thésauriser la science pour lui-même, mais il doit la transmettre. Dans ces circonstances, Grégoras ouvre une école privée (didaskaJeion), où il enseigne la partie la plus importante de la philoso360. Ibidem, no 103, 1. 86-88. 361 . MOGENET, TIHON, DONNET, BarJaam de Seminara, p. 1 56. 362. B. R. GOLDSTEIN, Médieval Observations of solar and lunar ec1ipses, Archi ves Internationales d'Histoire des Sciences, vol. 29, no 1 04, juin-décembre 1 979, p. 1 02. 363. L'éclipse du 1 4 mai a été observée à Evreux par trois moines en présence de la reine de Navarre; quant à celle de 3 mars 1 337, elle a été observée à St.-Germain-des-Prés à Paris par dix personnes disposant de bons astrolabes; il faut remarquer le cas de Levi ben Gerson (1288- 1 344), qui, par ses observations, arriva à remanier la théorie solaire, en prouvant ainsi que les résultats de la théorie ne coïncident pas toujours avec ceux de 1'ob servation et qui veillait à l'amélioration de ses instruments astronomiques destinés à 1'ob servation; cf. GOLDSTEIN, Medieval Observations, p. 1 03; IDEM, Theory and Observa tion in Medieval Astronomy, Isis 63, 1 972, p. 45-47. 364. GRÉGORAS, EpistuJae, no 1 03, 1. 93-96.

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phie, le quadâvium des sciences 365 . Parallèlement il donne des confér ences sur la Logique et la Physique d'Aristote; dans une lettre qu'il lui adresse, il invite Avalantès à les suivre366 . Nous ne disposons d'aucun té moignage sur la période pendant laquelle ses conférences sur Aristote ont eu lieu; toutefois on serait plutôt de l'avis qu'H Ies commença après 1332/33 et on dirait même que sa concurrence avec Barlaam contribua à cela 36 7 . Il en résulte que Grégoras a besoin de protecteurs pour le bon fonctionnement de son école et on sait qu'Andronic II ainsi que Théo dore Métochite ne sont plus en vie. C'est pourquoi Grégoras se rap proche du nouveau souverain et se lie avec le grand domestique Jean Cantacuzène; l'occasion se présenta en 1333 avec la mort de la mère d'Andronic III, Xénè: Grégoras exprimera à l'empereur son dévouement en composant un discours de consolation368 . Dès lors, il est de nouveau en faveur à la cour. Quant à Cantacuzène, il devient son protecteur pour la période 1332/33- 134 1 et il lui fournit les ressources nécessaires pour son école369 . Ainsi, Grégoras lui dédie d'abord son traité sur les Songes de Synésios et lui adresse une série de lettres 3 70 qui font son éloge comme protecteur des lettrés ' et surtout de sa propre personne et de son école. Isaac Argyros, moine renommé pour ses travaux en mathématiques et en astronomie était un des disciples de Nicéphore Grégoras; adepte fervent de la tradition ptolémaïque, Argyros sera son propagateur le plus fidèle après la disparition de son maître3 7 1 . Or, Argyros tiendra une 365. Ibidem, no 1 1 4, 1. 55-67. 366. GRÉGORAS, EpistuJae, no 1 1 1 ; sur Ava1antès, voir PLP 1 0; cf. Actes de Kut lumus, 22, p. 93, où un certain Nicolas Avalantès figure comme dikaiophylax, diacre et chartophylax de Serrès; cf. V. LAURENT, 'E).Â7JV1Kà 6, 1933, où est publié le sceau d'un Michel Avalantès daté en 1 263; malheureusement la lettre de Grégoras ne nous renseigne pas suffisamment sur lui, et nous ne pouvons l'identifier avec un de ces personnages. 367 . Voir supra p. 74. 368. GRÉ GORAS, Historia byzantina, X. 6, p. 490-X. 7, p. 495. 369. GRÉ GORAS, EpistuJae, no 1 20, 1. 1 7- 1 8: «'tqJ 'toov ";J.1E'tÉproV Â,oyrov Ènon'tn Kat np0J.1T18Ei» et 1 . 25: «aÈ 'tov 'toov ";J,1E'tÉprov 818aaKaÂ,Eirov 'taJ.1iav Kat XOPTlYOV»; cf. 1. SEVCENKO, Sorne autographs of Nicephorus Gregoras, ZR VI 8/2, 1 964, p. 440, note 1 3 e t p. 442. 370. GRÉ GORAS, EpistuJae, no 1 9, 1. 6 1-62; no 4 1 , 1. 1 2 1 - 1 22; no 57, 1. 37-4 1 , 5663; no 1 22, 1. 1 3- 1 5; no 1 30, 1. 28-32. 37 1 . Sur ce personnage voir PLP 1 285; MERCATI, Notizie, p. 229-242 et 270-275; SARTON, History of Science, III, p. 1 5 1 1 - 1 5 1 2; P. SCHRElNER, Isaac Argyros, Lex. d. Mittelalt. V, 3, 1 990, col. 667; qùe Isaac Argyros fut le disciple de Grégoras, on l'apprend par une note dans le Va tic. gr. 1 76; cf. MERCATI, Notizie, p. 229, note 6: «81op8roaa'to 8È 'taiha OÙX 6 cp lÂ,oa o cpo ç r pTlyopfiç àÂ,Â,' 6 J.1a8T1'tEU8dç aÙ'tqJ 'laaàK J.1ovaxoç 6 'Apyu poç».

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place prééminente dans le domaine de l'astronomie au cours de la décen nie de 1360 en tant qu'instigateur des efforts déployés pour vaincre l'em pirisme grossier en cours et ceci par l'explication des méthodes de cal cuI3 7 2 . Nous avons des renseignements assez vagues sur un élève de Gré goras en astronomie; son nom est probablement Jean, il est moine et ami de longue date de Grégoras; après avoir achevé ses études de rhétor ique et de physique, il exprime le désir de faire des études d'astronomie. Grégoras approuve son choix et commence son initiation par une lettre qui explique de façon brève l'harmonie de l'univers 3 7 3 . Nicolas Lampènos était probablement un de ses élèves pendant son séjour à Constantinople, puisque de retour à Thessalonique, il est plein du souvenir de ses anciennes relations avec Grégoras et de ses contacts avec l'école de celui-ci; d'autre part, Lampènos ne peut que soumettre au jugement de Grégoras son éloge de S. Dèmètrios puisqu'il est le plus érudit de tous ses contemporains 3 74 . Une lettre de Grégoras qui est adressée à un cert�ain Karbônès, laisse entendre que celui-ci dirigeait une école et exerçait l'activité de professeur d'enkyklios paideia; or Grégoras se réfère vaguement à un projet concernant probablement l'enseignement d'un jeune, qui vient d'échouer; il demande à Karbônès d'accepter ce jeune à un de ses syllo gai, provisoirement et jusqu'au moment où il aura décidé ce qu'il faut faire de lue 7 5 . 372. Parmi ses ouvrages se compte un Computus ( = Calcul) dédié à Andronic Oi naiotès (PLP 2 1024) en 1 372/73 intitulé 1uaàK j.lovazou mu 'Apyupou -rtP uorpOJninp Oi ValO1-rTJ Kupicp 'A Vt5POViKCP Me(}6t5ouç aidJUavn ÂOylKàç ÊK()Éu()al 7]ÂlaKmV Ka; UEÂTJVla Kmv KVKÂOJV, Ka; -rmv mlOv-rOJV É1Wj.lÉvOJv (éd. PG 1 9, col. 1 272- 1 3 1 6). Le fait que les mé thodoi étaient habituellement écrits à des fins didactiques permettrait la supposition qu'Andronic Oinaiotès fut le disciple d'Argyros; en outre Argyros composa, comme son maître Grégoras, un traité sur l'astrolabe intitulé 1uaàK j.lovazou mu 'A pyupou j.lÉ()ot5oç KamuKEufjç àu-rpoÂaplKou ôpyavou, in t5è Ka; à1r6&IÇlÇ ÂOylKT] -rmv Êv aû-rtP Kamyparpoj.lÉvOJv. . ., éd. Anecdota Atheniensia et Alia II, 1 939, p. 236-253; sur le reste de la production d'Argyros, voir PINGREE, The Astrological School of John Abramius, p. 1 96, note 33; sur sa tentative de vaincre l'empirisme en cours, voir O. SCHISSEL, Note sur un catalogus codicum chronologorum graecorum, Byzantion 9, 1 934, p. 290-292. 373. GRÉGORAS, EpistuJae, no 69, p. 1 97, 1. 2-6, 29-48; cf. no 68, p. 1 95. 374. Ibidem, no 1 7, p. 41 1 , 1. 6-9, p. 4 1 3 , l. 52-59, p. 414, l . 93- 100; cf. LEONE, Una lettera di Nicola Lampeno, p. 346, 1. 3-1 5 et 1 9-28; Grégoras lui adresse une lettre fort élo gieuse à propos de son style attique; cf. LEONE, op. cit., p. 355, 1. 29- 32 et p. 357, 1. 8897; sur Lampènos voir PLP 1 443 1 et GUILLAND, Correspondance, p. 343. 375. Ibidem, no 59, p. 1 79- 1 80; cf. R. BROWNING, A Byzantine Scholar of the Ear ly Fourteenth century: Georgios Karbones, Gonimos, <Mélanges Westerink >, Arethusa, 1 988, p. 223-23 1 ; sur Karbônès, voir aussi PLP 1 1 1 7 1 .

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En dehors de l'enseignement, Grégoras consacre une grande partie de son activité à la recherche. Sa production en matière d'astronomie compte deux ouvrages, dont le premier vise à corriger la date de Pâques pour la rendre fixe et le second expose une méthode de construction de l'astrolabe à l'aide de figUres géométriques 3 7 6 ; toutefois, contrairement aux traités occidentaux et arabes, dans celui de Grégoras, ainsi que des autres Byzantins, l'astrolabe, au lieu d'être utilisé aussi comme instru ment d'observation, est considéré uniquement comme instrument de cal cul; une telle attitude trouve son explication dans le fait que Grégoras, en tant que pur héritier des anciens grecs, fait confiance uniquement au pur raisonnement et méprise l'observation qui fonde ses conclusions sur des instruments imparfaits 3 77 . Il a composé en outre, un autre livre qui corrige les Harmoniques de Ptolémée, et cela pour que l'oeuvre de ce grand écrivain soit conservé dans sa forme initiale, débarrasée de tous les détails que des copistes ignares ont ajoutés au cours du temps. Si la correspondance de Grégoras nous renseigne fort peu sur l'or ganisation de son école, logée probablement dans le monastère de Chôra, sur le nombre et les noms de ses élèves, ainsi que sur la durée ex acte de son fonctionnement, elle nous donne par contre une image dé taillée des relations qu'il entretenait avec ses contemporains et de la po pularité dont il j ouissait. Sa célébrité dépasse les limites de Constantino ple et il se trouve en relations épistolaires avec Thessalonique, Trébi zonde, Serrès, le Péloponnèse, Philadelphie, et même Chypre3 7 8 . Tous revendiquent son amitié et veulent profiter de ses connaissances. D'autre part, tous ses écrits circulent dans les milieux intellectuels et sont l'objet de discussion et d'admiration. C'est ainsi qu'une lettre de Grégoras qui enseigne l'astronomie à ceux qui l'ignorent, passe de la possession de Balsamôn à Grégoire Akindynos, qui, à son tour, la fait circuler parmi ses nombreux amis3 79 . Tous s'accordent d'une manière unanime pour af firmer que ses ouvrages révèlent un esprit vif, pénétrant et universel. 376. GRÉGORAS, EpistuJae, no 1 14, 1. 70-82; quant à l'astrola�e, dont Grégoras étudia la construction dans l'oeuvre de Synésios (1. 82-94), il en fait aussi mention dans la lettre no 1 48, 1. 232-238, adressée à Démétrios Kabasilas. 377. GRÉGORAS, IIepi Kamenœvfjç Ka; yevÉueOJç âGTpoÀupov, p. 2 1 7, 1. 8-1 5, p. 2 1 8, 1. 1 2-30 et p. 2 1 9, 1. 1 -9. 378 . Ses correspondants de Thessalonique sont Thomas Magistros (no 3), Grégoire Akindynos (no 4, no 5), Balsamôn (no 1 1 ), Bryennios le sacellaire (no 1 2), Lampènos (no 1 7), Joseph le Philosophe (no 22); de Trébizonde, Constantin Loukitès (no 1 43); de Serrès, Andronic Zaridès (no 30, no 45, no 1 1 0, no 2); du Péloponnèse, Manuel Cantacuzène (no 96); de Philadelphie, Théolepte le métropolite (no 6 1 ); de Chypre, Athanase Lépentrènos (no 44) et Georges Lapithès (no 14 et no 1 5). 379. GRÉGORAS, EpistuJae, no 4, p. 390-391 .

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On ne s'étonne pas de voir Georges Lapithès de Chypre s'adresser à Grégoras au sujet de l'astronomie; versé dans les deux cultures, latine et hellénique, Lapithès avait gagné une place priviligiée à la cour du roi Hugues IV de Lusignan (1324-1359), surtout comme représentant de la culture hellénique380 . Il ne se montre d'ailleurs pas indifférent aux nou veaux courants intellectules de son temps; la renommée de Grégoras, en tant · que savant compétent dans toutes les disciplines et surtout en astro nomie, science qui est supérieure aux autres et en vogue à Constantino ple, est parvenue jusqu'à Chypre. Quant à Lapithès, il a juste goûté à cette science illustre, parce qu'il manque de l'essentiel: les livres38 1 ; il fait appel à Grégoras pour lui venir en aide. Il souhaite apprendre précise ment d'après quelles tables astronomiques Grégoras réalise ses calculs, pour les comparer avec celles que les Latins suivent dans son île; il ne manque pas de lui préciser à l'occasion que les Latins à Chypre ont très peu recours à Ptolémée, dont ils considèrent la méthode comme dépa sée, et qu'ils l'ont remplacé par l'astronomie arabe (à partir de Maho met) et les systèmes contemporains. Grégoras ne se montre pas négli geant devant un appel aussi chaleureux; non seulement il lui envoie les livres qu'il désirait, mais il lui laisse entendre que dorénavant il le compte parmi ses amis 38 2. Ainsi, Lapithès s'adonne avec ferveur aux études astronomiques; le matériel que Grégoras lui fournit de Constanti nople lui sert de point de repère; toutefois il ne se limite pas uniquement à cela; il puise aux sources antérieures et postérieures à Ptolémée; quant aux oeuvres chaldéennes et persanes, elles attirent également son intérêt puisqu'il vise à faire une recherche comparative 383 . À partir de ce fait, on a supposé que le responsable de l'unique version grecque des Tole dan Tables, conservée dans le Vaticanus graecus 212 (fol. 26-104v), est Lapithès; bien évidemment il n'a pas traduit le texte original arabe, qui 380. J. RICHARD (Culture franque et culture grecque: le royaume de Chypre au XVème siècle, Byzantinische Forschungen 1 1 , 1 987, p. 399-41 5), examine l'état intellectuel en Chypre sous la domination franque et arrive à conclure que «la tradition de la culture et de la langue grecque s'est en tout cas maintenue à Chypre . . . parmi les descendants de l'ancienne population hellénique ou hellénisée» (cf. art. cit., p. 408), ... qui participaient «davantage à la culture grecque qu'à la culture latino-française» (ibidem, p. 4 1 4); cf. aussi infra, p. 1 70 et note 8 33, le cas de Manuel Raoul, Byzantin émigré à la cour de roi de Chy pre Jacques 1er Lusignan. Sur Georges Lapithès, voir PLP 14479 et GREGORAS, Histo ria byzantina, XXV. 8. 9, t. III, p. 29, 1. 1 1 -2 1 ; sur l'intérêt de Hugues IV pour l'astrono mie et précisement sur les contacts avec les Egyptiens et leurs croyances influencés par l'as tronomie arabe voir GRÉGORAS, op. cit., XXV. 10, p. 33, 1. 4- 1 1 . 3 8 1 . GRÉGORAS, EpistuJae, no 14, p. 406-408. 382. Ibidem, no 1 5, 1. 1 7-2 1 , 33-36. 383. GRÉGORAS, Historia byzantina, XXV. 1 0, t. III, p. 32, 1. 1 2-21 .

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était perdu, mais sa version latine. Cette version grecque date des années 1330 ou 1340 et, selon toute probabilité, elle a été effectuée à Chypre 384 . Il n'y a aucun doute que Lapithès reconnaît les spécialistes de son temps; si pour l'astronomie, il s'appuie sur l'autorité de Nicéphore Gré goras, il n'hésite pas à se tourner vers Barlaam en ce qui concerne la philosophie aristotélicienne. En effet, un traité lui est adressé par Bar laam en réponse à ses questions 385 .

384. Les Toledan Tables furent composés vers 1 070 par al - Zarqali et ont connu une popularité et une diffusion énormes, si on en juge par le nombre des copies conservées en latin; cf. D. PINGREE, The Byzantine Version of the Toledan Tables: The Work of Geor ges Lapithes?, DOP 30, 1 976, p. 87- 1 32. 385. BapÀaàp povazou ÀVUEIÇ dç -ràç ÈTrEvEzOduaç aûnp à1wp[aç napà mu uorpm -ramv rEmpy[ov mu A an[Oov; PO 1 49, col. 1 003; cependant, il semble que dans son cas aussi Barlaam fit preuve d'une attitude méprisante; une lettre de Grégoire Akindynos, se rapportant au même sujet, dénonce le comportement orgueilleux de Barlaam envers Lapi thès; cf. no 10, p. 37-43.

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5. Le difficile équilibre entre la sagesse profane et la spiritualité

À partir de 1340, Grégoras renonce à son activité littéraire et scien tifique pour s'adonner entièrement à la composition de son Histoire, et surtout des traités théologiques, vue la controverse hésychaste qui éclate dès 1337386 . À l'origine de cette querelle qui mettra face à face les deux différents états d'ésprit byzantin, l'humanisme et la spiritualité387 , se trouve son ancien adversaire Barlaam de Séminara. Ayant déjà donné la preuve de son tempérament vif et de son rationalisme, Barlaam, dès qu'il est mis au courant des doctrines hésychastes, entreprend de les dé noncer comme hérétiques 388 . À part une série de questions d'ordre doc trinal, qui se posent lors des événements arrivés à l'Athos", à Thessaloni que et à Constantinople de 1337 à 1341, il est question surtout de l'uti lité de la science et de la formation classique pour la foi chrétienne. Transposée sur ce plan, la querelle s'étend en lutte entre les partisans et les adversaires de la culture hellénique. Ainsi, deux tendances se dessi nent dans ce mouvement: celle de la plus grande partie des intellectuels, qui professent l'esprit rationnel fondé sur la pensée antique; celle des moines hésychastes , représentés par Grégoire Palamas, qui soutiennent la doctrine de la double vérité: l'une qui est celle de la révélation, l'autre qui est celle qui provient de l'éducation profane. Or, dans les trois Triades 389, qu'il rédigea pour défendre la spiritualité des moines contre les accusations de Barlaam, sans nier la sagesse profane, qui est un don 386. Pour une synthèse historique et doctrinale sur les controverses théologiques by zantines du XIVe siècle, voir J. MEYENDORFF, Introduction à l'étude de Grégoire Pala mas, Paris 1959; IDEM, Byzantine Hesychasm: Historical, Théological and Social Pro blems, London, Variorum Reprints, 1 974; IDEM, Is «Hesychasm» the Right Word? Re marks on Religious Ideology in the Fourteenth Century, Okeanos, p. 447-456. 387. Sur cette question voir en général à H .-G. BEeK, Humanismus und Palamis mus, Actes du XIIe Congr. Intem. des Etud. Byzantines, 1961, Rapports, III, Beograd Ohrid 1961 ( = Ideen und Realitaeten in Byzanz, Variorum Reprints, London 1 972, V), p. 63-82 et à G. PODSKALSKY, Theologie und Philosophie in Byzanz. .Der Streit um die theo1ogische Methodik in der spiitbyzantinischen Geistesgeschichte (14/15 Jh.) seine syste matischen Grundlagen und seine historische Entwick1ung, Munich 1 977. 388. GRÉGORAS, Historia byzantina, XI. 1 0, p. 55621 -557 5 ; Barlaam appelle tout homme à s'éloigner de ce qu'on appelle hésychia et de tourner son esprit du côté des sages Hellènes et avec leur aide de se débarrasser de l'ignorance; cf. NEILOS, Encômion, PG 1 5 1 , col. 665. 389. éd. J. MEYENDORFF, Grégoire Palamas. Défense des saints hésychastes, Lou vain 1 973 2 .

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de la nature et qu'on peut développer par l'existence, Grégoire Palamas soutient qu'on ne peut s'élever vers la vérité divine que par la voie mys tique de l'ascétisme. À tous ceux qui exaltent trop la nécessité de la sa� gesse profane, Palamas donne des témoignages patristiques qui démontr ent qu'elle est futile et méprisable3 90 , lui, fait une distinction entre bon et mauvais usage des études profanes; la bonne solution et de s'y entraî ner un peu, puis de porter son effort sur ce qui est un bien supérieur et beaucoup plus sûr3 9 1 . Cependant, entre le mépris de la sagesse profane, représenté par les moines hésychastes et une partie du clergé, et sa pleine approbation, ex primée par Jean Zacharias et la plus grande partie des lettrés, notam ment Théodore Métochite, il existe une troisième position: celle de J 0seph le Philosophe ou Rakendytès (ca. 1260 - ca. 1330)39 2 , qui professe l'alliance de la raison et de la foi. En fait, Joseph essaie de réconcilier l'esprit de l'humanisme naissant avec les doctrines de l'Église ortho doxe3 9 3 , et sa vie en donne la preuve; ainsi après avoir quitté sa patrie, Ithaque, et aussi une carrière brillante auprès des autorités latines de son île, il s'adonne à la vie contemplative. Après un séjour à Thessaloni que et aux monastères du Mont Athos, il prend le chemin de Constanti nople. Là, par ses connaissances, par son esprit, par sa vie austère et par ses privations, il gagne vite le respect et l'admiration de ses contempor ains. Selon lui, la science précède la connaissance divine et joue un rôle préparatoire, car elle purifie l'esprit et lui offre l'occasion de passer pro gressivement à la vérité ultime. Toutefois, on ne doit pas privilégier la science au détriment de la vertu3 94 . À tous ceux qui ne veulent pas ou ne 390. GRÉGOIRE PALAMAS, Triade, 1 , 22, p. 6 0 1 3_ 6 3 23 ; 1 , 23, p. 64 1 5 , p. 65-69. 39 1 . Ibidem, l, 1 , 6, p. 2 1 13 -27 ; Palamas suivit cette solution dans sa propre vie en cultivant son esprit dans la culture hellénique autant qu'il était permis; né à Constantino ple en 1 296, à la fin de sa formation de base, à l'âge de 7 ans, Palamas perd son père Constantin, le précepteur du futur empereur Andronic III; c'est Andronic II qui se charge dorénavant de son éducation qui comporte la rhétorique et la philosophie; en 1 3 1 3 , à l'âge de 17 ans, son approfondissement de la Logique d'Aristote est tel qu'il provoque, lors d'une séance des savants autour Andronic II, l'admiration même de Théodore Métochite; cf. PHILOTHÉE, Encômion, col. 559D-560A; à 20 ans il renonce à la philosophie pro fane pour embrasser la vie monastique; cf. PHILOTHÉE, Aoroç 8Îç arlOV TpTJrOplOV 2 'l'OV IIaÀapu., éd. D. TSAMIS, p. 4306- 1 1 , p. 436-438 , p. 44 1 1 - ; cf. MEYENDORFF, In troduction a l'étude de Grégoire Palamas, p. 45-50. 392. Sur cette personne voir M. TREU, Der Philosoph Joseph, BZ 8, 1 899, p. 1 -64; D. STIERNON, Joseph le Philosophe, moine byzantin mort vers 1 330, Dict. de Spiritua lité 5, 1 974, col. 1 3 88-92; PLP 9078. 393. Synodikon, éd. J. GOUILLARD, TM 2, 1 967, p. 59, 1. 2 1 4-21 8. 394. JOSEPH LE PHILOSOPHE, A utobiographie, éd. TREU, BZ 8, 1 899, p. 37, 1. 2-4. -

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peuvent pas s'attarder trop aux études, Joseph offre son= Encyclopédie, une oeuvre collective et abrégée sur le trivium (grammaire, rhétorique, philosophie) et le quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et as tronomie)39 5 . Pour sa réalisation, Joseph copia abondamment dans l'oeuvre plus ancienne de Pachymère et dans le Traité de J'âme de Nicé phore Blemmydès 3 96 . Bien que l'originalité ne constitue pas sa vertu essentielle, cette oeuvre demeure utile pour une systématisation harmonique de toutes les disiplines du savoir3 97 . De plus, elle prouve la bonne volonté de Joseph, esprit profondément attaché à l'idéal ascétique, à l'égard de la connais sance profane. Néanmoins, l'esprit byzantin ne réussit à mettre en équili bre la spiritualité et la sagesse profane qu'avec Nicolas Kabasilas Cha maétos (ca. 1319/23 ca. 1397/98), «hésychaste laïc» et fin lettré à la fois 3 9 8 . En effet, Kabasilas adhère à l'idéal mystique qu'il avait connu dès sa prime jeunesse dans sa ville natale, Thessalonique, à travers les personnages de Grégoire Palamas, d'Isidore Boucheiras et de son père spirituel Dorothée Blatès; il manifeste aussi son soutien aux thèses hésy chastes en désapprouvant par un traité, les radotages de leur adversaire acharné Nicéphore Grégoras 3 99 . Pourtant, à partir de sa propre expéri-

395. JOSEPH LE PHILOSOPHE, A utobiographie, p. 37, 1. 24-32; à propos de sa po sition sur la sagesse profane, voir aussi l'éloge que Métochite écrivit pour lui: THÉO DORE MÉTOCHITE, Éloge, éd. TREU, op. cit., p. 8, 1. 1 2-28; Joseph présente en bref le contenu de son encyclopédie dans un poème iambique: éd. TREU, op. cit., p. 39-42. 396. N. TERZAGHI, Sulla composizione dell'Enciclopedia deI filosofo Giuseppe, Studi It. Filol. Class. 1 0, 1 902, p. 1 28-1 3 1 ; R. CRISCUOLO, L'«enciclopedia» deI fllosofo Giuseppe, p. 257; M. VERHELST, Le TIEP! 'l'uxfjç de Nicéphore Blemmyde. Préliminai res à une édition critique, Byz. Forsch. 4, 1 972, p. 2 1 4-21 9. 397. De cette encyclopédie a été éditée uniquement la partie qui se réfère à la rhéto rique et où Joseph professe que le rhétoricien qui n'a pas recours à la philosophie se réduit à un mauvais prosateur. Ses modèles préférés sont Grégoire le Théologien, Basile, Gré goire de Nysse, Michel Psellos, Synésios, Thémistios et Plutarque; cf. JOSEPH LE PHI LOSOPHE, J;UVO'l'IÇ PT/,WpIKfjÇ, éd. Ch. WALZ, Rhetores Graeci, III, p. 478-569 et sur tout p. 521 , 1. 5-1 3. Sur la conception des Byzantins que la rhétorique est une discipline liée à la philosophie, voir B. SCHOULER, La définition de la rhétorique dans l'enseigne ment byzantin, Byzantion 65, 1 995, p. 1 36. Joseph consacre aussi un chapitre à l'épistolo graphie, où il recommande un style narratif simple et clair, de façon que la lettre atteigne son but, c'est-à-dire la communication; cf. ibidem, p. 559, 1. 8- 1 2. 398. Pour une introduction sur la vie et l'oeuvre de Nicolas Kabasilas Chamaétos, voir Marie-Hélène CONGOURDEAU, La vie en Christ, Paris 1 989, p. 1 1 -27; cf. A. AN GELOPOULOS, Nicolas Kabasilas Chamaétos. Sa vie et son oeuvre, Thessalonique 1970; cf. C. N. TSIRPANLIS, The career and writings of Nicolas Cabasilas, Byzantion 49, 1 979, p. 4 14-427. 399. Contra Gregorae ineptias, éd. A. GARZYA, Un opuscule inédit de Nicolas Ca basilas, Byzantion 24, 1954, p. 524-532. =

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ence spirituelle, il s'apprête à une différenciation qui le fait instigateur d'une spiritualité typiquement laïque, faite pour les hommes qui restent engagés dans le monde. Dans ses deux ouvrages intitulés La vie en Chnst 400 et Explication de la Divine Liturgie 40J , composées dans les dernières années de sa vie, Kabasilas professe que grâce à la force des saints mystères (baptême, chrismation, eucharistie), l'homme parvient à s'unir à la grâce divine et atteint une vie chaste et sage à travers l'homme et à travers le monde. De ce fait, il met le mysticisme dominant à la portée de tous. En outre, Kabasilas défend la nécessité de la forma tion profane même pour les saints et il n'hésite pas à considérer ceux-ci comme des êtres imparfaits au cas où l'instruction leur a manqué. Selon son raisonnement, fondé sur le principe aristotélicien de l'être en acte et de l'être en puissance, l'homme qui ne cultive pas en acte les dons qu'il posséde en puissance est un être imparfait. Or en méprisant l'éducation profane, l'homme se prive de la sagesse, qui est un don de la nature et reste, même s'il est saint, incomplet402 . Quant à son itinéraire personnel, il est régi par les mêmes principes. Ainsi, après avoir accompli ses études de base, ainsi qu'une partie de son enkyklios paideia, notamment le tri vium, à Thessalonique sous la direction de son oncle Nicolas-Nil Kaba silas, il se rend à Constantinople pour élargir ses horizons intellec tue1s403 . Durant les cinq ' ans qui suivent à peu près, il étudie les sciences ( Jlu8itJlU'ru)404 et surtout l'astronomie à travers l'oeuvre de Claude Ptolémée. Vue l'obstination de ses contemporains à atteindre la pureté attique, Kabasilas ne peut pas faire exception; il s'adonne à la composi=

400. éd. Marie-Hélène CONGOURDEAU, Paris 1 989. 401 . éd. S. SALAVILLE, R. BORNET, J. GOUILLARD, P. PERICHON, Paris 1 967. 402. NICOLAS KABASILAS, Lettres, no 8, p. 36, 1. 2-6 et 1. 8-10; cf. aussi son traité intitulé Contre ceux qui disent vaine la sagesse profane, éd. ANGELOPOULO S, p. 1 1 1- 1 1 3, ainsi que l'article de 1. D. POLEMIS, Notes on a short treatise of Nicolas Caba silas, REB 5 1 , 1 993, p. 1 55- 1 60, où le traité en question est presenté comme une réfutation des «Triades» de Grégoire Palamas. 403. NICOLAS KABASILAS, Lettres, no l , p. 29, 1. 1 -2 et 6. 404. Ibidem, 1. 13; no 2, p. 30, 1. 9; no 3, p. 30, 1. 2; no 4, p. 32, 1. 3 et 5; le zèle de Ka basilas pour l'étude de l'astronomie est tel qu'il finit par tomber malade; cf. no 4, p. 32, 1. 7- 1 3. La période pendant laquelle Kabasilas étudie les sciences ( = mathèmata) à Constan tinople, c'est-à-dire de 1 3 3 5 à 1 340/41 à peu près, coïncide avec l'enseignement du quadri vium par Grégoras dans son école privée; malgré le fait que quelques années plus tard les deux hommes deviendront adversaires dans les questions théologiques, on pourrait envisa ger une eventuelle relation de maître-disciple entre eux dans le domaine scientifique; le fait que les amis les plus proches de chacun d'eux étaient connus pour leurs opinions théologi ques diamétralement opposées renforce cette éventualité.

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tion des oeuvres rhétoriques405 et l'occasion lui étant donnée, lors d'un concours littéraire organisé par l'hypatos des philosophes, il en profite pour tester son talent rhétorique en participant, pour la première fois, avec un panégyrique en l'honneur de S. Dèmètrios406 • Par ailleurs, il compose, dans le domaine scientifique, des commentaires sur le troi sième et sixième livres de la Grande Syntaxis de Ptolémée40 7 et inaugure sa carrière politique à partir de 1347 comme conseiller de Jean VI Can tacuzène. Il reste selon toute vraisemblance jusqu'à la fin de sa vie, un ascète laïque qui atteint le mysticisme d'une vie «en Christ» même à tra vers le monde et les études; ses écrits spirituels, imprégnés de sa propre expérience, ainsi que son engagement dans la vie intellectuelle et poli tique de son temps, sont en plein accord avec ses principes. La première phase de cette querelle finit par la condamnation, en 1341, de Barlaam, qui quitte définitivement Byzance pour l'Italie408 . Toutefois, Palamas aura d'autres adversaires à sa place; Grégoire Akin dynos d'abord et Nicéphore Grégoras ensuite. Malgré le fait qu'il sui vait de près la querelle dès le debut, Grégoras ne s'y engagea qu'en 1346, avec la rédaction de ses Premiers Antirrhétiques 409 . Jusqu'à sa mort, il resta fidèle à ses convictions en menant obstinément son activité antipalamite. Enfermé dans le monastère de Chôra par son meilleur ami Jean Cantacuzène et malgré son découragement, il rédigea ses Seconds Antirrhétiques 4 1O• En outre, juste avant la fin de sa vie, Grégoras retro uve, quoique provisoirement, les délices de sa vie d'intellectuel lorsque l'impératrice Hélène Cantacuzène a recours à ses connaissances pour ré soudre certaines questions qui la préoccupent41 1 . Ainsi, huit questions, qui touchent des sujets relatifs à la nature, la météorologie, l'astronomie et la philosophie, sont à l'origine d'un petit traité que Grégoras mit à la

405. Ibidem, no 1 , p. 29, 1. 1 7-20. 406. NICOLAS KABASILAS, Lettres, no 3, p. 3 1 , 1. 1 9-29; cf. LOENERTZ, Chro nologie de Cabasilas, p. 324-326. 407. Commentaire des livres III et VI de la Grande Syntaxe de Ptolémée, édition par tielle, Bâle 1 538. 408. GRÉGORAS, Historia byzantina, XI. 1 0, p. 5572°_ 559 12 ; CANTACUZÈNE, Historia, Il. 40, p. 554-556. 409. éd. H. V. BEYER, Nikephoros Gregoras, Antirrhétika l. Einleitung, Textaus gabe, Ubersetzung und Anmerkungen, Vienne 1 976. 410. M. PAPAROZZI, Appunti per 10 studio degli inediti Antirrhetici posteriores di Niceforo Gregoras, Rend. Ace. Line., Cl. Sc. mor. stor. filol. 28 , 1 973, p. 921-952. 41 1 . Sur Hélène Cantacuzène, fille de Jean Cantacuzène et épouse de Jean V Paléolo gue, voir PLP 21 365 et NICOL, The Family ofKan tako uzènos, p. 1 35- 1 38.

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disposition de l'impératrice vers 13574 1 2 . Il mourra entre 1358 et 1361 avec la conviction qu'il ne fut qu'un champion fidèle de l'orthodoxie contre l'hérésie de l'Hésychasme.

4 1 2. Sur la date de la composition, voir BEZDECHI, Un manuel de philosophie à l'usage des dames, p. 1 ; pour l'édition de ce traité voir P. A. LEONE, Solutiones quaestio norum, Byzantion 40, 1 970, p. 488-5 1 3 ; il est à signaler que ce traité révèle l'esprit curieux d'une femme, qui en dépit de l'ignorance réservée aux femmes de son temps, entreprend sous sa propre initiative l'élargissement de ses horizons intellectuels.

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6. Les écoles publiques d' enkyklios paideia dans la capitale. Un exemple à travers la correspondance de Théodore Hyrtakènos

Derrière un aperçu plutôt confus sur l'état de l'enseignement moyen, désigné chez les Byzantins sous le terme de paideia, on peut res tituer pour certaines périodes une image plus concrète et détaillé grâce à l'aide de certaines sources, dont les Vies de saints et les recueils de let tres privées demeurent les -plus précieuses. En effet, à l'origine de notre connaissance sur les écoles publiques d'enseignement moyen durant le règne d'Andronic II se trouve un re cueil de 93 lettres. Il s'agit de la correspondance de Théodore Hyrtakè nos413 , qui nous fait entrevoir, à travers la vie qu'il put mener tout en assumant le métier de professeur d' enkykJios paideia à Constantinople, un état de choses conforme à la réalité de son temps. Hyrtakènos précise que son attrait pour ce métier était déterminé par la recherche d'une vie prospère; en dépit de son désir, la vie qu'il mène est pleine de misères et de SOUciS414 ; d'une part, il manque même du nécessaire pour son entre tien, puisque les parents des élèves sont complétement indifférents à sa rémunération415 ; d'autre part, le comportement de ses élèves ne l'incite nullement à continuer son oeuvre professorale. Désespéré de sa situation, Hyrtakènos adresse une série d'appels et de. requêtes à tous ceux dont il pouvait espérer une aide et occasionnelle ment nous fournit des détails à propos de son école. Ainsi, d'après la re quête qu'il adresse au grand logothète Théodore Métochite, entre 1321 et 1328, on apprend qu'il dirige une école publique contrôlée par Andro4 1 3 . Une présentation de la correspondance de Théodore Hyrtakènos et un commen taire sur les renseignements qu'on en peut tirer en général a été faite par A. KARPOZI LOS (The correspondance of Theodore Hyrtakenos, JOB 40, 1 990, p. 275-294), qui place ce recueil des lettres aux années 1 3 1 5- 1 329 (ibidem, p. 279). Tentant de définir le statut de l'école de Hyrtakènos, A. Karpozilos se prononce tantôt sur son caractère privé, tantôt sur sa dépendance relative de l'État (Voir art. cit., p. 287 et 288 respectivement). 4 1 4. En ce qui concerne son statut social, SEVCENKO (Society, p. 75), le compte, à côté d'Alexios Makrembolitès et de Manuel Philès, parmi les «candidates for the title of an impecunious savant». 4 1 5. HYRTAKÈNOS, Lettres, V, no 1, p. 723, 1. 2- 1 5: « Eym 7taû,oSev ÈKDeDOJlÉvoÇ JlOUcrel01Ç ÈyyuJlvaçecrS at 7tp o crcpDiatç. . . cpJlT]v . . . 7tp o croDo UÇ Kat KÉpDT] .. TpecpoJlÉvcp yàp 't'oiç 7ta't'pacrlV à7tovroç, OÙK ËvDeulv Jl01 crhou Kat cr7taVlV, 07tÉp Ècrnv, Â. o yiÇecrSa1 . . . Et yàp av eiDcbç, 't'ax' av Kat 't'ou �l�Â.iou sa't'tov à7tTlÂ.e1\va· Kat 't'o crUJlcpÉpov 7tpoevoT]cra. Nuvt D' dç 'tOuS' ";Â.1Kiaç ÈÂ.T]Â.aKcbç, Kat yÉprov yeyovmç crl'tocpayoç, È7t1Â.ÉÂ.T]crJlat JlÈv 7t p o crcpD1rov, cruvicrXT]Jla1 DÈ crnoDeilp> ; cf. ibidem, VI, no 8 1 , p. 40, 1. 7-8 . '

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nic II. Le professorat est considéré comme une charge et est appelé ÀEt'toupyia; quant à lui, il ne peut s'affranchir de sa tâche sans le con sentement impérial. En outre, il est payé sans régularité par les parents de ses élèves. C'est justement cette irrégularité des paiements qui conduit Hyrtakènos à se plaindre auprès du grand logothète, en lui rappelant que ses prédécesseurs Hyaléas et Chalkomatopoulos avaient bénéficié d'une pension sur le trésor public grâce à l'intervention du grand 10gothète et protovestiaire Théodore Mouzalôn (1282-1294) et de l'épi tou kanikleiou Nicéphore Choumnos respectivement4 1 6 . C'était pour les deux bénéficiaires une situation privilégiée et il semble qu'ils n'étaient pas les seuls, puisque Hyrtakènos se limite à mentioner les exemples les plus récents. Somme toute, en finissant sa requête, Hyrtakènos, menace d'arrêter son enseignement si le grand logothète n'intervient pas auprès de l'empereur en sa faveur pour qu'il soit compté au nombre des fa vorisés du sort. D'ailleurs, Hyrtakènos s'était adressé, dans un temps antérieur, di rectement à l'empereur en lui demandant de le libérer de sa charge d'en seignant, puisqu'il n'avait rien gagné tout au long de sa vie; à moins qu'il consente de lui verser un traitement du trésor public4 1 7 . Il apparaît que l'empereur lui donna l'ordre de continuer son enseignement et lui promit d'accomplir sa requête; entre-temps, il était nécessaire que quel qu'un rappelle à l'empereur sa promesse et, selon Hyrtakènos, seul le pa triarche Jean Glykys pourrait être efficace; Hyrtakènos fait appel à son élève Basile Glykys pour convaincre son père d'intervenir à son sujet41 8 .

4 1 6. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 74, p. 35, 1. 1 3-24: «Oi 1tpO crou tà tfjç crfjç ùPX,fjç tautTJç ÈÂ,auVOVtEÇ aplla, 1toÂ,Â,tlV 1tEpt tOV 'Epllfjv Kat tOùç 'EpllOU 9Epa1tOVtaç È1tEt8dKVUVtO 1t povOtav, otKo9EV tE Kat tOOV pacrtÂ,tKOOV 1tputavdrov Ù1tocrttiÇOVtEÇ, . . . "Iv' oùv tOÙç 1taÂ,atotÉpouç Ë6.crOtllt, tOÙç Ècp' TJIlOOV Èpro. MouÇaÂ,rov ÈKEiVOÇ, 6 1tptV IlÉyaç IlÈV Aoyo9ÉtTJç, Elta 8È Kat TIprotOpEcrnaptoç, où tOV 'YaÂ,Éav, oùX, (,oKaVtKÂ,dou XaÂ, Krollat01tOuÂ,ov pacrtÂ,tKrov crttTJPEcrirov �çirocrav; .. :EycO 8É, 1tpOç tivoç, Kat 1t09EV· El Iltl crù Kat to crov 1tpOvoticrEtai lloU cptÂ,ocrocpov, Kat pacrtÂ,tKfjç ùçuocrEt KTJ8EIlOviaç». 4 1 7. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 64, p. 26, 1. 1-2: «MaKpoç ilOt Xpovoç 1tat8o tptpouvn 1tapcPxTJKE, KpancrtE pacrtÂ,EU, Kat tfjç È1tapatou Â,Ettoupyiaç ovallÉVCP IlTJ8Év»; p. 27, 1. 2-7: «TOtyapouv Ù1tEtpTJKOn 1tat8otptPEiv, Kat 80çav ù1taÂ,Â,ayfjvat, {laov où8Èv avEU tfjç crfjç 1t pocrtayfjç. �Éollai crou tOU KpatOUç 8uoiv 9atEpov· 11 tfjç Â,Ettoupyiaç ù1taÂ,Â,aytiv, 11 tOOV pacrtÂ,tKOOV 1tputavdrov crttTJPEcriav». 4 1 8 . Ibidem, VI, no 93, p. 47, 1. 1 -2, p. 48, 1. 3-9: «Kat 1taÂ,tV \mo çuyé!> 8ouÂ,Eiaç Ka ta8E8iKacrllat, pacrtÂ,Éroç ën 1tat8EUEtV vÉouç 1tpocrtacrcrovtoç. �ETJ9Eiç oùv tOOV pacrtÂ,t KOOV 1tputavdrov Ù1tOcrttiÇEcr9at, pacrtÂ,Eùç KatÉvEUcrE KEcpaÂ,fi . �Ei 8È tOU 1tpOç ëpyou ÈK PfjVat KtVticraVtoç ttlV KatavEUcrtv. Ttç 8È TIatptapxou yÉVOtt' uv 8tKatOtEpOÇ· Otcp llaÂ, Â,OV tOOV aÂ,Â,rov IlÉÂ,Et trov Â,oyrov».

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On pourrait dater cette requête à l'empereur des années 1315-1319, c'est-à-dire la période du patriarcat de Jean Glykys. Certes, Hyrtakènos ne pouvait omettre dans sa liste de pétitions l'épi tou kanikleiou Nicéphore Choumnos, qui avait déjà� fait preuve de bonne volonté pour les conditions des enseignants; compte tenu de cela, Hyrtakènos lui rappelle que son prédécesseur Chalkomatopoulos avait reçu de grands bienfaits grâce à lui et l'incite à agir de la même manière dans son cas également41 9 . À propos de Chalkomatopoulos et de son activité d'enseignant, qui se place au cours de la dernière décennie du XIIIe siècle, on trouve des renseignements supplémentaires dans la correspondance de Maxime Pla nude. Planude intervient auprès de lui à propos de l'enseignement secon daire du fils de son ami Phakrasès, prénommé Jean, dont il entrevoit dès le début les futurs progrès; il compte entreprendre lui-même l'instruction supérieure de Jean, car il le considère comme son fils spirituel. Avant que Jean fasse partie des élèves de Chalkomatopoulos, il fréquente un ÔtÔUO'KuÂElOV pour acquérir une éducation de basé20 . Quant à la pré férence de Planude pour Çhalkomatopoulos, elle est due à leur amitié et à la confiance qu'il avait dans son talent pédagogique421 . Néanmoins, l'efficacité de son école et ses méthodes pédagogiques déçoivent Pla nude, qui constate que le progrès de Jean n'est pas considérable; malgré ses capacités, Jean ne fait que perdre son temps, car les matières qu'on lui enseigne sont insignifiantes comparativement à celles qu'il est apte à assimiler422 . Planude demande avec instance à Chalkomatopoulos de prendre soin personnellement de Jean et de veiller à ce� que le travail donné par ses assistants à Jean ne soit pas aussi négligeable42 3 ; quant à la matière principale qu'on lui enseignait, elle comportait, semble-t-il, la poésie424 .

4 1 9 . Ibidem, VI, no 74, p. 3 5, 1. 20-23; no 77, p. 37, 1. 1 2-20: «'Eyro 0' È�au'tov 'taÂ.a viÇm 'ti)v È�i)v ouO'oal�oviav olavoou�EVOÇ. Kat ��v, ·YaÂ.Éaç ÈKEiVOÇ oloO:O'Kmv, 'toov �a0"1Â.1KOOV 1tpu'tavE1mv cl1tEO"1'tiÇE'tO, Kat x,puO'iov O'ux,vov È1tOpiÇE'tO, �ÉX,pl 'tep X,pEroV ÈÂ.El 'tOUPyT)O'EV. "OyE �Èv XaÂ.Km�a'té)1touÂ.oç· clÂ.Â.à 'tt oEi Kat Â.ÉyE1V 01tOO'ov EôOat�oviaç 'tclV opi 1tEptfjV olà O'OU. "Hv oùv Kat 1tpoç ��aÇ � �aO"1Â.Émç 1tpOVOla olà O'ou ota�aiT), . . . »; Ni céphore Choumnos fut promu à la dignité d'épi tou kanikleiou après la mort de Théodore Mouzalôn en 1 294; cf. PACHYMÈRE (B): II, p. 1 93, 1. 6-9; cf. SEVCENKO, Polémique, p. 147 et note 6. 420. PLANUDE, Lettres, no 8, p. 1 923_ p . 20 1 1 . 421 . PLANUDE, Lettres, no 66, p. 97, 1. 9-1 2. 422. Ibidem, no 66, p. 97, L 1 3- 1 9. 423 . Ibidem, p. 97, 1. 20-25. 424. Ibidem, p. 98, 1. 1 1- 1 4.

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En outre, on remarque que même dans le cas de Chalkomatopou los, qui jouissait de la protection de l'empereur, sa rétribution provenait principalement de ses élèves; ainsi, Planude, en finissant sa lettre, touche le sujet de sa rémunération (Jlta90ç) en exprimant son espoir qu'elle sera plutôt conforme à leur amitié qu'à celle que les professeurs exigent d'ha bitude42 s. À travers sa correspondance Hyrtakènos utilise, pour qualifier son métier de professeur, les termes suivants: btba.mcUÀOÇ, 1tUtb E U 'tf]Ç , Ku91l Y ll'tf] ç; son école est désignée comme JloucrEiov et axoÀ" et l'enseigne ment dispensé comme 1tUtbEiu, 1tUi b E U at ç et Àoyot; en se rapportant, en fin, à ses élèves, Hyrtakènos les nomme cpot'tll 'tÈç et 1tUibEÇ. La carrière de ses anciens élèves, parmi lesquels Constantin Loukitès, haut fonction naire à la cour de Trébizonde426 , l'épi tôn déèséôn Rhadènos427 et Alexis Apokaukos, dont la carrière fut marquée par diverses fonctions et par son rôle actif dans la vie politique de son temps (1321-1354)42 8 , ainsi que sa nouvelle clientèle, parmi laquelle se comptent le fils du grand logothète Théodore Métochite et celui du patriarche Jean Glykys, permettent de supposer que l'école d'Hyrtakènos, comtp.e auparavant celle d'Hyaléas et de Chalkomatopoulos, était une pépinière de hauts fonctionnaires. Un tel enseignement s'adressait par conséquent principa lement à la classe qui était ou qui voulait être associée au pouvoir. Quant au contenu de l'enseignement, malgré le fait qu'Hyrtakènos ne s'y réfère pas, il comportait vraisemblablement la poésie et la rhétori que, les deux arts qui formaient, par l'acquisition de la langue attique, l'homme instruit. En outre, les propres intérêts d'Hyrtakènos, qui em brassent en principe la rhétorique et la poésie, portent aussi témoignage sur les matières enseignées 429 . 425. Ibidem, p. 98, l. 1 6- 1 8. 426. Sur Constantin Loukitès, prôtovestiaire à Trébizonde de 1 330 à 1 336, voir PLP 1 5 1 53; GUILLAND, Correspondance, p. 347; une lettre que le médecin et astronome Gré goire Chioniadès lui adressa (Lettres, no 4, p. 4 1 -42, 1. 1 - 1 6) met en évidence que Loukitès était un homme érudit et remarquable pour son habileté dans l'art de la rhétorique; Chio niadès évoquait avec nostalgie leurs relations intellectuelles passées. Aussi incitait-il de nombreux Constantinopolitains à se rendre à Trébizonde pour bénéficier de la fréquenta tion de Loukitès. Nicéphore Grégoras exprime d'ailleurs la même admiration au sujet de l'érudition et du langage de Loukitès (cf. GRÉGORAS, EpistuJae, no 143, p. 349, 1. 1 -7 et 1 9-24). 427. PLP 23984. Sur la famille Rhadènos en général, voir K. AMANTOS, 'PaoT)v6ç, 'EÂÂT7 VlKà 3, 1 930, p. 538-539. 428 . HYRTAKÈNOS, Lettres, no 69, p. 30-3 1 ; PLP 1 1 80. 429. Sa production rhétorique comporte une Ekphrasis, (éd. BOISSONADE, Anec dota Graeca, III, p. 59-70) et trois monodies composées lors de la mort d'Irène de Mont-

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Parmi les élèves d'Hyrtakènos, celui qui lui pose les plus grands pro blèmes est le fils de Théodore Métochite; d'après la lettre qu'Hyrtakènos adresse à son père43 o, celui-ci préférait, au lieu de fréquenter son cours, s'amuser dans les rues, à l'hippodrome et dans les théâtres. Hyrtakènos essaie de le corriger d'abord en lui faisant des remontrances et ensuite en lui infligeant des châtiments corporels; pourtant ses méthodes péda gogiques n'ont eu aucun résultat, puisque son élève non seulement n'a pas changé de conduite, mais en plus il n'a pas mis le pied à l'école pen dant cinq jours43 1 . En finissant, Hyrtakènos signifie à Métochite que c'est à lui maintenant de prendre des mesures. Quant au fils du patriarche Jean Glykys, Basile, Hyrtakènos lui donne toutes les qualités; toutefois, il n'hésite pas à lui demander à plu sieurs reprises d'influencer son père en sa faveur comme forsqu'il voulut prendre possession d'un petit monastère situé près de Cyziqué3 2. Les besoins d'Hyrtakènos ne prennent jamais fin, et il fait même souvent appel à ses anciens élèves pour les remplir; il sollicite Bardalès pour assurer la conservation de ses livres et pour lui procurer de la nour riture pour son cheval433 . En échange d'une copie de l'Odyssée d'Ho-

ferrat ( 1 3 1 7), de Michel IX ( 1 320) et de Nicéphore Choumnos ( 1 327); (éd. BOISSO NADE, Anecdota Graeca, l, p. 269-28 1 , 254-268 et 282-292); Hyrtakènos compose aussi des vers qu'il soumet à l'appréciation de Galèsiôtès (cf. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 52, p. 1 6, 1. 1 -5); il se déclare souvent un admirateur avoué des oeuvres rhétoriques de Choumnos qui furent présentées devant un auditoire appelé syllogos (HYRTAKÈNOS, Lettres, V, no 5, p. 727, 1. 1 - 10; VI, no 9 1 , p. 46, 1. 1 -4 et 8-1 2); on doit signaler à cet égard qu'Hyrtakènos en louant les aptitudes de son ancien élève Constantin Loukitès à l'imitation de la langue et du style attiques, ne fait qu'exalter le résultat de son enseigne ment; par extension, Hyrtakènos loue Constantinople comme un foyer de culture qui pro duit des rhétoriciens illustres, des philosophes, des astronomes et des théologiens (cf. HYRTAKÈNOS, Lettres, no 73, p. 34, 1. 1 - 1 2); les intérêts philosophiques d'Hyrtakènos sont secondaires et n'apparaissent que lorsqu'il demande à Choumnos son traité philoso phique Sur J'âme (cf. HYRTAKÈNOS, Lettres, V, no 6, p. 727, 1. 1-7 et no 7, p. 728, 1. 1 3, p . 729, 1. 1). 430. HYRTAKÈNOS, Lettres, no 19, p. 738, 1. 1 -1 2. 43 1 . Son nom n'est pas mentionné, mais on doit le reconnaître parmi les quatre ftls de Théodore Métochite dont les noms sont Alexis, Dèmètrios, Michel et Nicéphore (cf. PLP 1 7977, 1 7980, 1 7985, 1 7986 respectivement; le dernier est exclu du fait qu'Hyrtakènos lui adresse une lettre où il le nomme philosophe; cf. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 44, p. 12, 1. 1-3; au contraire CONSTANTINIDÈS (Higher Education, p. 93) mentionne Nicé phore comme élève d'Hyrtakènos; quant aux trois autres, ils pourraient tous être élèves d'Hyrtakènos. 432. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 67, p. 28, 1. 2-6 et p. 29, 1. 1 1 -1 4. 433. Ibidem, V, no 29, p. 744; sur Bardalès, voir PLP 2 1 77; sur la famille Bardalès, voir TREU, EpistuJae, p. 200.

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mère qu'il envoie à Loukitès, Hyrtakènos exige de lui des vêtements434 . À Rhadènos et à Phôkas, il demande aussi des faveurs comme signe de reconnaissance et de gratitude pour l'instruction qu'ils ont reçue auprès de lui435 . Selon toute vraisemblance, Hyrtakènos n'a jamais reçu satisfaction à ses pétitions; à un âge avancé il a voulu mettre fin à ses misères en em brassant la vie monastique; toutefois même ce désir ne fut pas réalisé436 ; il a dû finir sa carrière dans le rude métier de professeur et, malgré le fait qu'il a formé plusieurs fonctionnaires, l'empereur ne fut jamais cap able de lui assurer une vie digne de ses services.

434. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 37, p. 7, 1 . 2 1 -27. 435. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 3 1 , p. 3, 1. 4-8, no 1 0 et no 60; Phôkas était vraisemblablement un fonctionnaire au service de l'empereur, si on en juge d'après les let tres no 26, p. 752 et no 72, p. 34 qu'Hyrtakènos lui adressa. Peut-être on peut l'identifier avec Constantin Phôkas correspondant de Michel Gabras (cf. GABRAS, Lettres, no 254). 436. HYRTAKÈNOS, Lettres, VI, no 6 1 , p. 24-25 et no 93, p. 47, 1. 1 -2, p. 48, 1. 1 -4.

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7. Vers l'acquisition d'une conscience hellénique

L'image d'une petite élite adonnée aux études scientifiques, notam ment celles de l'astronomie, ne représente que partiellement les ten dances qui animent le mouvement intellectuel au cours de la première moitié du XIVe siècle. Les intellectuels dans leur ensemble s'orientent moins vers le perfectionnement des connaissances que vers la pratique de la rhétorique et l'acquisition d'un style. Penchant alors vers un classicisme plus littéraire que scientifique, ils se différencient de la large masse de la population par l'usage d'une lan gue savante. Il s'agit de la langue de l'antiquité qui, cultivée au cours d'un millénaire comme un héritage précieux, atteint à cette époque au purisme le plus intransigeOant. Une impulsion particulière vers cet arch aïsme a été déjà donnée par les travaux spécialisés de la génération des philologues (ca. 1290-ca. 1325)437 . En outre, la manifestation d'une con science hellénique, déjà repandue dans les textes de l'époque, vu le rétré cissement progressif de l'empire438 , entraîne une tentative tyrannique et obstinée de retrouver les qualités de style et de goût du dialecte attique dans sa pureté passée; or cette domination de l'hellénism_e , qui entraîne à l'excès les intellectuels, ne peut s'interpréter que comme une tentative de déguiser les humiliations du présent par l'appropriation d'un passé de grandeur43 9 : «n'est-ce pas par la race et la langue que nous sommes compatriotes et héritiers des anciens Hellènes?», écrit Théodore Méto-

437. Voir supra, p. 49-59. 438. Chez Théodore Métochite ce rétrécissement de l'empire fait l'objet de quatre thrènoi qui montrent qu'il n'a plus d'illusions sur le sort fatal de l'empire; cf. Miscellanea, ch. 37-40, p. 237-258 et spécialement p. 238-239 où il déplore la perte récente des parties orientales de l'empire. 439. Au sujet de la décadence politique et culturelle qui commence déjà à être percep tible, voir SEVCENKO, The Decline of Byzantium seen through the Eyes of its Intellec tuaIs, DOP 1 5, 1 96 1 , p. 1 72- 1 75; cf. P. LEMERLE, La notion de décadence à propos de l'empire byzantin, Classicisme et déclin culturel dans l'histoire de l'Islam, (Symposium de Bordeaux, 1 9 57), p. 263-277 et surtout p. 270-27 1 , où il soutient que les Byzantins réali saient la ruine de l'État mais ils n'étaient pas conscients d'une décadence culturelle. Voir aussi Sp. VRYONIS, Byzantine Cultural Self-Consciousness in the Fifteenth Century, dans: The Twilight of Byzantium. Aspects of Cultural and Religious History in the Late Byzantine Empire, éd. S. éURCIé, Doula MOURIKI, Princeton, New Jersey 1 99 1 , p. 51 4.

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chite en formulant ainsi la conviction qui domine et inspire déjà l'élite intellectuelle440 . Pour ce qui est de la langue parlée ou de la langue koinè, elles sont méprises par les hommes cuitivés; ceux qui n'arrivent pas à s'exprimer dans la langue attique sont considérés comme des gens ignares44 1 . Un sentiment de supériorité inspire les esprits cultivés qui s'oppo sent radicalement au reste de la population442 . Leur préoccupation ma-

440. Cf. THÉ ODORE MÉTOCHITE, Miscellanea, p. 595, 1. 1 4-20; à partir de cette époque le terme Hellèn devient très repandu dans les textes; cf. MICHEL GABRAS, Let tres, no 95, no 1 1 1 , 1. 7, 1 6, 1 8, 1 9, 20, 23, 24, 29, 3 1 , 32, 36, 37, 4 1 , 42, 45, 47, 50, 5 1 , 52; no 1 1 5, 1 . 43, 70, 7 1 ; no 1 22; no 1 46, 1. 57, 59; no 1 54, 1. 1 8, 47; no 1 6 1 , 1. 27 et no 300, 1. 298; NICOLAS KABASILAS, Lettres, no 4; IDEM, Éloge à Anne Paléologine, p. 1 1 81 1 9; NICOLAS LAMPÈNOS, Una lettera, éd. LEONE, p. 346; GRÉGORAS, Epistulae, no 32a, 1. 243; no 32b, 1. 2 1 6; no 4, 1. 83, 9 1 , 1 63 ; no 9, 1. 9; no Il, 1. 76, 77; no 1 5, 1 . 22, 92; no 2 1 , 1. 27, 65; no 24a, 1. 32; no 24b, 1. 33; no 34, 1. 24; no 4 1 , 1. 76; no 43, 1. 87; no 44, 1. 52; no 57, 1. 55; no 62, 1 . 47; no 63, 1 . 1 , 34; no 7 1 a, 1. 1 , 1 5, 41 ; no 7 1 b, 1. 1, 1 5, 41 ; no 73, 1. 25; no 76, 1. 67; no 85, 1. 72; no 1 05, 1. 1 1 6; no 1 07, 1. 7; no 1 09, 1. 57; no 1 1 3, 1. 1 , 7 ; n o 1 1 4, 1 . 58; n o 1 20, 1. 3 ; n o 1 26, 1. 50; n o 1 32, 1 . 1 ; n o 1 48, 1. 3 5, 2 1 9; n o 1 57, 1. 1 9 ; no 1 , 1. 8; no 4, 1. 35; no 5, 1. 1 0; no 7, 1. 1 2; no 1 0, 1. 4 1 ; no Il, 1. 9; no 1 8, 1. 8, 1 2, 18, 32; no 1 9, 1. 1 1 2; MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 5, 1. 1 5; no 20, 1. 29, 35; no 56, 1. 78; no A 1 8 , 1. 292, 523; sur la naissance du patriotisme grec-byzantin, voir Hélène AHRWEI LER, L 'idéologie politique de l'empire byzantin, Paris 1 975, p. 61 -64; selon A. VAKALO POULOS ( The Origins of the Greek Nation: The Byzantine Period, 1204-1461, New Brunswick, New Jersey 1 970, p. 28 et 36-38) l'apparition d'une conscience hellénique re monte en 1 204 à l'empire de Nicée; sur le remplacement du terme traditionel Romaioi par celui de Hellènes, voir S. RUNCIMAN, Byzantine and Hellene in the Fourteenth Centu ry, TOfJoç Kmvcrra vdvov 'APfJ8V01WUÂ,OV, Thessalonique 1 959, p. 27-3 1 ; sur le terme 'EÂ,Â,1J VIŒfJOÇ à l'époque des Paléologues, voir D. ZAKYTHINOS, États-sociétés-cultures. En guise d'in troduction dans: Byzance: État-Société-Économie, London, Variorum Re prints, 1 973, ch. XII, p. 1 2 . 44 1 . Cf. Vie de S. Maxime le Kausokalybe, p. 7 1 , 5, 1. 1 2- 1 7, o ù Théodore Métochite méprise S. Maxime justement pour la langue qu'il utilisait; également le patriarche Atha nase 1er (1289- 1 293, 1 303- 1 3 1 0), qui n'était pas familiarisé avec la littérature et la langue classique, est considéré par GRÉ GORAS (Historia byzantina, t. 1, VI. 5, p. 1 80, 1. 1 8-20), comme un homme sans éducation; la langue utilisée par Athanase, comme cela se voit dans ses écrits et spéciallement dans sa correspondance, était une koinè qui abondait en mots empruntés de la langue parlée; cf. un autre exemple à ce sujet dans: MICHEL GA BRAS, Lettres, no 373, 1. 2-5: « . . .roç vuv O'Ot 7taptO'tUJlEVOÇ 6 7taiç Kahot OÙK oÀ.i'Ya tTJV 'YÀ.Ô.htav u7to�ap�apiÇmv . . . »; sur cette question en général, voir BROWNING, Literacy in the Byzantine World, p. 39. 442. GRÉ GORAS, Historia byzantina, t. l, X. 8, p. 5 1 7, 1. 24-25; cf. IDEM, Epistu lae, no 1 1 2, l. 46-5 1 .

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jeure demeure l'usage correct de la langue attique443 ; c'est un but tangi ble qui peut se réaliser plus ou moins selon le degré de la culture classi que de chacun et à condition qu'on se met à la composition de tout espèce d'écrit sans point décliner des modèles anciens. Cette production littéraire est destinée à un public cultivé et raffiné, seul capable d'estimer ce style maniéré et précieux. Toutefois, la réalisation des paraphrases des oeuvres archaïsantes témoigne de l'existence d'un autre public, qui, quoique étranger à la langue classique, n'est pas privé d'intérêts littér aires; à la lecture justement d'un tel public s'adresse la paraphrase du Basilikos Andnas de Nicéphore Blemmyde, réalisée entre 1324 et 1328 par Georges Oinaiôtès et Georges Galèsiôtès444 . Le degré de réussite d'une oeuvre littéraire est attesté par la critique littéraire qui fait partie des activités principales dans la vie d'un lettré; chacun fait circuler ses oeuvres et les soumet à l'appreciation de ceux qu'il considère compétents445 . Finalement, l'art de juger la production littéraire devient tellement en vogue que même des gens qui manquent de talent et de culture se prêtent à celle-ci446 . Les moyens qui facilitent la production littéraire ne font pas défaut; des manuels de rhétorique ou des traités établissant les règles théoriques pour l'usage correct du voca bulaire et du style sont mis à la disposition des lettrés. L'Abrégé de rhét orique de Joseph le Philosophe a été composé dans une telle perspec tive447 , ainsi que les traités de Nicéphore Choumnos qui s'élèvent contre tous ceux qui diffament les anciens Hellènes par leur style obscur et tourmenté448 . Comme l'intelligence a peu de part dans la production lit443 . Cf. NICÉPHORE CHOUMNOS, Péri }ogôn kriséôs, p. 360: « ... Kat tiiç cpIDviiç yevoù Kat yÂ-rottTJç trov àpiatIDV ÈKelVIDV Kat �eyaÂ-IDv. . . Kat ïva È7t1.tuYXavnç ËatID aot o� mlaa Â-ÉÇ1Ç àttlKTt»; cf. NICOLAS KABASILAS, Lettres, no 4, l. 1 4- 1 7 : Kabasilas se montre hésitant à l'appel de son père de lui envoyer l'éloge qu'il composa en l'honneur d'un martyr de peur que ses imperfections de style et de langue choquent les hellénisants de Thessalonique; cf. IDEM, no 1 7, l. 1 1 - 1 3 ; cf. MICHEL GABRAS, Lettres, no 72, 1. 4950; no 339, l. 2-7; cf. MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 1 1 , l. 5 1-57; GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 273, VV. 243-245. 444. Cf. H. HUNGER-1. SEVCENKO, Des Mkephoros BJemmydes BaalÂl1coç /t. voplàç und dessen Metaphrase von Georgios GaJesiotes und Georgios Oinaiotes, Vienne 1 986. 445 . GABRAS, Lettres, no 17, l . 44-45; no 24, l . 2-5, 1 3- 1 7; 5 1 -56; no 1 6, 1. 38-4; no 49, l. 6- 1 3; no 8 1 , l. 2-7; no 1 06, 1. 27-28; no 1 44, l. 7-8; no 2 1 3, 1. 1 09- 1 1 3 ; no 339, 1. 2-9; no 447, 1. 44-45; MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 60. 446. Cf. GABRAS, Lettres, no 24, 1. 2-5, 1. 1 3 - 1 7 et 1. 5 1 -56. 447. Voir supra, p. 86 et (397); cf. aussi l'analyse de cet «Abrégé de rhétorique» faite par E. KRIARAS, Diglossie des derniers siècles de Byzance, p. 5. 448. Au sujet des traités de Choumnos, ainsi que de la querelle sur le style qui l'oppo sa à Théodore Métochite entre 1 324J25-milieu 1 326, voir supra, p. 65-67.

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téraire et que seule l'éloquence suffit à rendre célèbre un écrivain, le pro fil des lettrés dévoile de nombreux représentants provenant de tous les milieux sociaux: des ecclésiastiques, des moines, des laïcs, des riches fonctionnaires, des militaires, même quelques femmes; pourtant la proportion des ecclésiastiques est dominante. Faisant partie de cette catégorie d'ecclésiastiques dont la faveur pour les études classiques surpasse les besoins de leur fonction ecclésias tique449 , Manuel Gabalas (ca. 1271/72-1355-60) tient une place excep tionnelle par son oeuvre rhétorique et théologique. Originaire de Phila delphie, Gabalas y reçut une éducation profane et religieuse à la fois grâce à son père spirituel Théolepte de Philadelphie45o . Lors de son pre mier séjour à Constantinople en 1309/10, en tant qu'envoyé de Théo lepte en mission concernant la défense de Philadelphie contre les Turcs45 1 , il a eu l'occasion non seulement de contacter des personnages très haut placés, parmi lesquels Nicéphore Choumnos, Théodore Méto chite, le patriarche Jean Glykys et l'empereur452 , mais aussi de tirer un profit personnel de la vie intellectuelle de la capitale: d'une part, il s'adonne à l'étude des oeuvres classiques pour se perfectionner dans le vocabulaire et dans le style attiques; d'autre part, il s'entraîne à la rhét orique par des exercises fréquents d'éloquence; cette double activité que Gabalas développa à Constantinople au cours de l'année 1309/10 fait l'objet d'une lettre fort élogieuse (no 72) que Michel Gabras lui adresse en 1311; Gabras ne peut que féliciter son ami, car ses débuts littéraires ont déjà porté leurs fruits. Plus tard, pendant la période où il est chartophylax de Philadelphie (1321-1329), Gabalas séjourne dans un grand monastère de Constanti nople et participe plus fermement à la vie intellectuelle de la capitale. Le fait qu'il vit parmi les moines ne l'empêche pas de recevoir librement tous ceux qui souhaitent un entretient avec lui et parmi eux Georges Oi naiôtès qui le fréquente assidûment45 3. On a supposé que Gabalas don449. La première moitié du XIVe siècle offre plusieurs exemples de cette catégorie: Nicéphore Moschopoulos, métropolite de Crète ( 1 28 3- 1 322); Grégoire archevêque de Bul garie: voir KOUROUSÈS, rpTJ'Yopiou àPX1E:1tlCf1COltOU BouÂ.'Yapiaç È1tlCJtoÂ.ai, p. 5 1 8-5 19; Grégoire métropolite de Dyrrachium: cf. KOUROUSÈS, Gaba1as, p. 225-228; ce ne sont que quelques-uns. 450. MATTHIEU D'EPHÈSE, Monodie, p. 3 1 , 1. 5-8. 45 1 . Au sujet de l'histoire de Philadelphie durant cette période, Voir Hélène AHR WEILER, La région de Philadelphie au XIVe siècle ( 1 290- 1 390), dernier bastion de l'Hel lénisme en Asie Mineure, Comptes Rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Let tres (janvier-mars 1983), p. 1 75- 1 97 . 452. KOUROUSÈS, Gaba1as, p. 309-3 10. 453. Ibidem, p. 1 05.

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nait des cours dans ce monastère et que Oinaiôtès figurait parmi ses élèves454 . Quoique plausible, une telle éventualité ne peut être confirmée ni par le contenu de deux lettres que Gabalas adressa à Oinaiôtès455 ni par les quatres lettres qu'il a reçues de lui et qui révèlent que Gabalas le conseillait plutôt comme un directeur spirituel456 ; en outre, même le fait que Oinaiôtès nomme Gabalas maître (= didaskaJos) ne renforce pas cette éventualité, puisque la signification de ce mot est parfois équivo que. En fait, l'activité de Gabalas qui est relative à l'enseignement est prouvée dans le cas de Michel Philanthrôpènos. Précisément, en 1325 il envoie de Constantinople une lettre à Michel Philanthrôpènos, fils du pincerne Alexis, qui avait accompagné son père à Lesbos et à Philadel phie. Il lui fait des reproc�es parce que pendant un an il était absent et avait oublié son maître. Il en résulte que Michel, né vers 1293/95 à Phi ladelphie, a été confié par ses parents à Gabalas qui fut son précepteur et maître; plus tard , à une période proche à 1325, celui-ci suivit ses études auprès de Gabalas à Constantinople45 7. Jean Choumnos, le fils aîné de Nicéphore Choumnos4 58 , suivit aussi auprès de Gabalas son enkykJios paideia comme nous l'apprend la monodie que le maître composa pour déplorer la mort "prématurée de son ancien élève45 9 . Aucune autre source ne parle à ce propos et par conséquent les détails d'une telle relation restent inconnus. Quoi qu'il en soit, Jean Choumnos fit essentiellement une carrière militaire, sans aban donner ses intérêts littéraires460 . Tout jeune, après avoir remporté quel ques succès sur les Turcs en Bithynie et autour de Cyzique de l'Helles454. Ibidem, p. 1 04. 455. Cf. MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 18 et 22. 456 . Voir surtout dans KOUROUSÈS, op. cit., p. 1 0 1 , note 2. 457. MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 1 5, 1. 2-7, 1. 67-69; cf. KOUROUSÈS, GabaJas, p. 206-208. 458 . Sur Jean Choumnos, voir PLP 30954, R. GUILLAND Études sur l'histoire ad ministrative de l'empire byzantin. Le stratopédarque et le grand stratopédarque, HZ 46, 1 953, p. 78-79 et J. VERPEAUX, Notes prosopographiques sur la famille Choumnos, By zantinosJa vica 20, 1 959, p. 257-259. 459 . Cf. KOUROUSÈS, GabaJas, p. 1 90, note 3: MATTHIEU D'EPHÈSE, Oraison funèbre de Jean Choumnos dans Vindob. theoJ. gr. 1 74, fol. l 47v: « . . . àvayKuÇO�at yàp 9pTJvcp86ç yiw:a9al Kat TOU 1tu90uç aU��Eplat�ç àvtt 010aO"KUÂ.ou Kat 1tapatvÉtOU . . . àÂ.Â.à tt �� Â.Éyoo tOÙç oüç Èyro tE Kat aù K01VOÙÇ olT)9Â.Euaa�Ev 1tEpt Àayouç àyrovaç tà ÈyKUKÂ.ta �Et1aVtEç roa1tEp Kat aù 1tOÂ.Â.UK1Ç ��aÇ lJ7tE�i�vnaKEç Kat 1tOÂ.Â.UK1Ç ÈqnÂ.ot1�iJ am tn K01Vn trov Â.ayoov a1tOUon . . . ». 460. Cf. MICHEL GABRAS, Lettres, no 34, 1. 4 1 -42; cf. MATTHIEU D'EPHÈSE, Oraison funèbre de Jean Choumnos, fol. 1 47v: 6 atpatT)yaç, 6 piJtOOP, 6 �ouÂ.T)q>apoç, 6 oTJ�T)yapoç; sur la proportion des militaires dans le corps des lettrés au XIVe siècle, voir SEVCENKO, Society, p. 76.

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pont entre 1307 et 1311, il fut fait parakoimôménos tou koitônos et en suite du grand sceau461 . Hors de la rhétorique, il semble que Jean abor da aussi la médecine, puisqu'il figure aussi comme auteur d'un régime contre la goutte46 2. Un certain nombre de lettres qu'il a laissées le mon trent en relation, à part avec Matthieu d'Ephèse, avec le juge général Matarangos463 , le grand diocète Kabasilas et Joseph le Philosophe. Loin de Philadelphie et privé de ses livres, Gabalas fait appel à Ni céphore Moschopoulos 464 et à Grégoire, l'archevêque de Dyrrachium465 . Au premier il emprunte un livre contenant des synaxaires et du second Cyrille d'Alexandrie. Si on juge d'après l'ensemble de sa production466 , Gabalas était orienté vers la théologie et la rhétorique467 . Lors de la querelle sur le style entre Choumnos et Métochite, il s'engage en faveur de l'épi tou kanikleiou468 . Toutefois, au sujet de certaines faveurs qu'il veut obtenir de la part de l'empereur, il se sert de Joseph le Philosophe comme intermédiaire et n'hésite pas à lui indiquer d'implorer en cas de difficulté l'aide du grand logothète, dont il loue la culture et l'éloquence469 . Que Gabalas renonce si facilement à ses idées devant son intérêt personnel provoque l'indigna tion de Choumnos; Gabalas tentera de le calmer et même de le réconci-

461 . Cf. VERPEAUX, Notes sur la famille Choumnos, p. 257, note 4 1 et 42; GUIL LAND, Recherches, l, p. 209-2 10; Nicéphore Choumnos se montre très fier à propos de son fils et loue en lui un nouveau Thémistocle qui arrive à l'alliance harmonieuse d'une vie militaire et littéraire; cf. NICÉPHORE CHOUMNOS, Lettres, no MA', p. 57-58; cf. ibi dem, no ME', p. 6 1 . 462. JEAN CHOUMNOS, ,d {azm ;rporpvÂalCTl1C1] lCœrà TijÇ 1wt5tiypaç, éd. BOISSO NADE, Anecdota Nova, p. 220-222. 463 . Sur Nicolas Matarangos, katholikos kritès tôn Rômaiôn, voir PLP 1 7260 et P. LEMERLE, Recherches sur les institutions judiciaires à l'époque des Paléologues, An nuaire de l'Institut de philologie et d'Histoire Orientales et Sla ves 9, 1 949, p. 373-3 75 ( = Le monde de Byzance, ch. XI). 464. MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 6 1 , 1. 2-4, 1. 1 0- 1 2 et 1. 2 1 -3 1 . 465. Ibidem, no 63, 1 . 2-4 et 1 . 24-30; Gabalas demande le livre de Cyrille d'Alexan drie intitulé eT]aavpo{ (PG 75, col. 9-656) et rÂarpvpti (éd. PO 69, col. 1 3-678). 466. Sur l'ensemble de sa production, théologique et profane, voir KOUROUSÈS, Oabalas, ch. V, p. 1 59-292 . 467. Son oeuvre rhétorique comporte douze voeux adressées à l'empereur, à la Vierge ou composées pour un certain événement; deux discours adressés à l'empereur et trois mo nodies; enfin sa correspondance; cf. KOUROUSÈS, op. cit., p. 1 72-292. 468 . MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no I l : son admiration pour l'épi tou kani kleiou date de sa jeunesse; il loue en lui l'homme qui arrive à cultiver toutes les parties de la philosophie. 469 . MATTHIEU D'EPHÉSE, Lettres, no 3, p. 84, 1. 28-4 1 .

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lier avec Métochite en lui . soulignant ses devoirs en tant que chrétien470 . Parmi les auteurs préférés de Gabalas, Homère imprègne même son . ' 1 ogIque par ses expressIons47 1 . oeuvre theo Commencée en 1310, l'activité littéraire de Gabalas prendra fin en 1329 lors de son élévation au trône métropolitain d'Ephèse; lui-même signale cet événement dans une lettré7 2 qu'il adresse entre 1329/30 à Ni céphore Grégoras; il explique qu'il a dû renoncer vu ses_ nouveaux de voirs spirituels. .

470. Ibidem, no 5. 47 1 . KOUROUSÈS, Gabalas, p. 68; Gabalas loue l'art poétique d'Homère, comme il se reflète dans l'Iliade, ainsi que l'utilité morale qui ressort de sa lecture, dans une lettre (no 20) qu'il envoie en 1 326 à Gabras. En outre, Gabalas s'inspire de l'Odyssée d'Homère pour composer en prose ses «TIÂ-avut 'tOU 'OôucrcrÉmç»; voir R. BROWNING, A Four teenth-Century Prose Version of the Odyssey, DOP 46, 1 992, p. 27-30. 472. MAITHIEU D'EPHÈSE, Lettres, no 32, l. 70-72.

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8. La femme face à la culture: le cas d'Irène Eulogie Choumnaina

Si l'éducation est un privilège réservé plus ou moins aux hommes, quelques femmes d'origine noble acquièrent une certaine culture473; pour que cela se produise, le milieu social dont elles font partie n'est pas la seule condition nécessaire; leur propre initiative est déterminante474 . Cela est prouvé dans le cas d'Irène Eulogie Choumnaina Paléologine (1291 -ca. 1 360). Fille de Nicéphore Choumnos et veuve du despote Jean Paléologue déjà à l'âge de seize ans, la princesse, sur le conseil de son père spirituel Théolepte de Philadelphie, se retire au monastère du Sau veur Philanthrôpe, dont elle venait d'assurer la restauration47 5 . Une fois qu'elle eut renoncé à son goût pour la vie mondaine, elle assumera jus qu'à la fin de sa vie la direction de sa communauté d'une main ferme; dorénavant Eulogia va chercher sa perfection spirituelle en se consolant au moins dans l'étude et l'effort littéraire. Secondée dans son penchant par Théolepte, elle reste après sa mort (1322) sans père spirituel presque durant dix ans; à la recherche d'un personnage qui allierait la vertu avec la culture, elle choisit enfin comme directeur un jeune moine anonyme qui est à sa portée; versé dans les deux cultures, théologique et pro fane476, ce nouveau directeur parvient à concilier son goût pour les let tres païennes et ses convictions hésychastes à la fois. Vingt-deux lettres conservées de l'ensemble de la correspondance qu'ils ont échangés au cours d'une année, entre 1 332 et 1 338, laissent apparaître leurs relations intellectuelles et spirituelles à la fois. Déjà dès la première lettre que le nouveau directeur envoie à sa diri gée, il gagne son admiration et son dévouement; son écriture pleine 473. Sur le niveau culturel des femmes au XIIIe et XIVe siècles, voir Angeliki E. LAIOU, The Role of Women in . Byzantine Society, JOB 3 1 , 1, 198 1 , p. 255-257. 474. Voir aussi infra, p. 1 2 1 - 1 22, le cas de Hélène Cantacuzène. 475. À propos de Choumnaina, voir PLP 30936, V. LAURENT, Une princesse by zantine au cloître, EO 29, 1930, p. 29-60; IDEM, La direction spirituelle à Byzance. La correspondance d'Irène-Eulogie Choumnaina Paléologine avec son second directeur, REB 1 4, 1956; LAIOU, The Role of Women, p. 243; Angela CONSTANTINIDES-HERO, Irène Eulogia Choumnaina Palaiologina Abbess of the Convent of Philanthropos Soter in Constantinople, Byzantinische Fors hungen 9, 1985, p. 1 1 9-1 47; aussÏ l'introduction de J. MEYENDORFF dans l'édition de sa correspondance effectuée par Angela CONSTAN TINIDES-HERO, A Woman's Quest for Spiritual Guidance. The Correspondance of Princess Irene Eulogia Choumnaina Palaiologina, Brookline, Massachusetts 1986 et NI COL, Byzantine Lady, p. 59-70. 476. CHOUMNAINA, Lettres, no 10, 1. 40-48; no 12, l. 1-2; no 1 3, l. 5 4-57.

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d'érudition et de grâce procure à Eulogia profit et plaisir à la fois. Elle se met à lui répondre tout en étant consciente qu'elle ne peut dissimuler ses fautes d'orthographe et ses itacismes; elle avoue que son éducation fut complètement négligée� même celle qui correspond au niveau élémen taire477. Elle se console qu'au moins elle a été dotée d'une certaine intel ligence478 et dorénavant elle met tout en oeuvre pour profiter de l'érudi tion de son directeur; sans retard elle lui envoie du papier et de l'argent pour qu'il lui transcrive ses oeuvres composées en l'honneur du patri arche Athanase 1 (1289-1293, 1 303- 1 3 10). Une fois que sa demande est accomplie479, elle néglige tous ses devoirs pour s'adonner à leur lec ture480 . Quant au directeur, il ne reste pas indifférent envers un tel en thousiasme pour ses oeuvres et, l'occasion apparue, il envoie à sa dirigée un autre écrit à lui; ce dernier comporte d'une part son traité qui défend la sagesse profane contre ceux qui contestent son utilité, composé avant son entrée dans la vie monastique, d'autre part des vers iambiques et héroiques qu'il composa comme moine48 1 . Lui aussi, il est attiré par la bibliothèque de sa dirigée, héritée d'une part de son père, enrichie d'au tre part par sa propre collecte de livres. Privé de livres, quoique biblio phile, il demande à sa dirigée de lui procurer une liste détaillée du conte nu de sa bibliothèque482 . Sa vie de nonne n'isole pas Eulogia du monde; outre ses parents qu'elle reçoit très souvent483, elle aime la fréquentation des hommes dis tingués dans la philosophie ( théologie) et parmi eux Manuel Gabalas qu'elle invite à lui rendre visite. Gabalas lui avait déjà envoyé sa mono die déplorant la mort de Théolepte, leur père spirituel; à son invitation, il répond par un livre contenant tous ses écrits théologiques, jugeant ain si qu'il lui sera plus utile avec son livre qu'avec sa présence484 . Après 1 341 Eulogia aura l'occasion de manifester ses propres con victions théologiques en se mêlant à la controverse hésychaste où elle =

477. Ibidem, no 1 , 1. 2- 12; au sujet de l'écriture et de la langue que Choumnaina utili sait, qui était une Koinè construite tantôt de phrases correctes tantôt d'expressions sponta nées abondant en fautes d'orthographe et de syntaxe, voir CONSTANTINIDES-HERO, Irene-Eulogia, p. 1 35 et note 48; cf. BROWNING, The Language of Byzantine Littera ture, p. 1 1 0- 1 1 1 . 478. CHOUMNAINA, Lettres, no 1 , 1. 7- 10. 479. Ibidem, no 4, 1. 3- 12. 480. Ibidem, no 5, 1. 25-28, 57-58. 48 1 . Ibidem, no 12, 1. 1 -5. 482. Ibidem, no 10, l. 40-50. 483. Ibidem, no 19, 1. 1 -3. 484. KOUROUSÈS, GabaJas, p . 163; MATTHIEU D'EPHÈSE, Lettres, n o 32, 1. 58, 1. 42-44 et 1. 56-57.

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professera l'antipalamisme. Ainsi, son penchant pour les lettres, sacrées et profanes, fut tel qu'elle réussit au milieu de toutes les vicissitudes de son existence à imposer sa présence féminine dans les cercles intellectuels de son époque et de gagner l'estime et l'admiration de ses contempor ains48 5 .

485. Cf. GRÉGORAS, Historia byzantina, t. III, XXIX. 21, p. 38, I. 2; p. 239, I. 1125; GRÉGOIRE AKINDYNOS, Lettres, no 60, I. 89-95; selon son deuxième directeur, Eulogia dépasse par sa culture .toutes les femmes d'origine noble de son époque et elle peut se placer même à côté des hommes qui ont atteint à l'hellénisme le plus pur; cf. CHOUMNAINA, Lettres, no 10, 1. 20-24.

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9. Préoccupations et activités des lettrés mineurs

Aux crochets du milieu aulique, une catégorie de lettrés mineurs es saie de vivre uniquement de son activité littéraire, confrontée à bien des préoccupations d'ordre matériel. Faisant étalage de son éloquence il la met au service du pouvoir sous la forme de flatterie: les grands digni taires laïques ou ecclésiastiques, les membres de la famille impériale, ain si que les représentants des grandes familles constituent ses protecteurs. Si les activités de ces lettrés mineurs ne diffèrent pas de celles du reste des intellectuels, leurs préoccupations demeurent plus angoissantes. Au sujet de celles-ci deux catégories de sources nous renseignent davantage: la correspondance volumineuse de Michel Gabras et les poésies de Man uel Philès. Ecrites entre 1 307 et 1 327, les lettres de Michel Gabras (ca. 1 290-ca. 1 350)486, tout en étant, pour le tiers au moins, des pétitions adressées au plus haut intermédiaire possible, ne laissent aucune illusion sur sa préoc cupation la plus constante et importante: celle de l'assurance d'un pro tecteur. D'appartenance sociale assez basse, il semble que Gabras n'avait pas le privilège d'un contact direct avec l'empereur487 . Ainsi, l'éloge qu'il compose en l'honneur d'Andronic II vers 1 322488 , n'arrive à son destinataire que par l'intermédiaire de Théodore Xanthopoulos489 . Bien qu'il visât à gagner les bons sentiments de l'empereur envers lui, Gabras a manqué son but: la lecture de son éloge a été interdite en pub lic en le laissant inconsolable490 ; il est le seul à être exclu de la bienveil lance impériale et il ne peut attribuer le fait qu'aux circonstances défa vorables, puisque autrefois il avait trouvé grâce devant l'empereur49 1 . Que l a cour impériale persiste encore à revendiquer le patronage des let486. Sur Michel Gabras, voir KOUROUSÈS, GabaJas, p. 41-97 et PLP 3372; sa cor respondance a été éditée par G. . FATOUROS, Die Bride des Michael Gabras (ca. 1290nach 1350 ), Vienne 1973. 487. Malgré le fait qu'il possédait un vignoble à Chalcédoine en Bithynie, la produc tion du vin était trop limitée pour qu'il se considère un propriétaire de biens; cf. GA BRAS, Lettres, no 173 et no 295, 1. 6-13. 488. À propos de la date de composition de cette éloge, voir KOUROUSÈS, Gaba las, p. 36. 489. GABRAS, Lettres, no 281, 1. 6-10 et 17-18. Sur Théodore Xanthopoulos, desti nataire de quinze letters de Gabras, voir GUILLAND, Correspondance, p. 386-387. 490. GABRAS, Lettres, no 284, 1. 3-9. 491. Ibidem, no 254, 1. 2-13.

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trés apparaît dans une lettre que Gabras adresse à l'ensemble de ses col legues en soulignant que tous réjouissent de la protection impériale492 . En outre, les hauts fonctionnaires veillent aussi chacun selon ses moyens aux intérêts des lettrés; parmi eux, le prôtostratôr Jean Phil ès joue un rôle prédominant49 3; Gabras flatte le prôtostratôr pour ses vic toires contre les Turcs, gr"âce auxquelles la tranquilité de la vie intellec tuelle a été assurée494; à la suite il ne manque pas de lui demander un cheval. Le fait que le fils du prôtostratôr vient de s'enrôler dans le cercle des lettrés offre une bonne occasion à Gabras pour solliciter de sa part une aide plus efficace et permamente tant pour lui-même que pour ses collègues495 . D'autant plus que le prôtostratôr, soucieux de vérifier le ta lent de son fils, confie le jugement de ses oeuvres à Gabras. Talentueux ou non, Théophylacte est encouragé par Gabras et fait ses premiers pas dans sa carrière littéraire. Théodore Patrikiôtès, fonctionnaire du fiSC496 pendant la période 1 3 1 9/20- 1 342, apparaît aussi comme bienfaiteur de certains lettrés, par mi lesquels Michel Gabras et Manuel Philès497 . À travers les douze let tres que Gabras lui adresse498 , tantôt il reconnaît ses actes de bienfai sance, tantôt il le traite en tant que débiteur; il semble qu'une grande partie de la production de Gabras était faite sur commande, mais qu'en contrepartie il n'était appointé qu'occasionellement. Ainsi, Gabras ne peut dissimuler son indignation contre un certain Simonidès, qui lui avait commandé un éloge sans le payer, et il s'emporte également contre Patrikiôtès pour un comportement identique499 . Quant au frère de Gabras, prénommé Jean, qui malgré sa mort pré maturée survenue en 1 3 1 9500 fut un écrivain fécond, de son vivant il avait comme protecteurs le grand sacellaire Alexis Kappadokès et Ibidem, no 286, 1. 2-6. Ibidem, no 1 13,1. 33-39. POLATOF, MaKpE/iPoJ.irTJç, p. 40; cf. KYRRIS, Makrembolitès, p. 188. GABRAS, Lettres, no 122, p. 199-200,1. 3- 14. Sur Patrikiôtès qui était chargé par Jean Cantacuzène de la recension générale des propriétés et de la levée des impôts, voir CANTACUZÈNE, Historia, t. II, p. 58236320 et p. 298, 1. 13- 14; cf. KOUROUSÈS, Gabalas, p. 29, note 2 et p. 30; cf. PLP 22077; cf. FATOUROS, Gabras, l, no 103, p. 63; sur les fonctionnaires du fisc en général, voir TAFRALI, Thessalonique, p. 59. 497. Cf. GABRAS, Lettres, no 327, I. 1 1- 13; PHILÈS, Carmina, t. l, p. 190- 195; p. 202-208; p. 2 10-2 13; p. 259-26 1; p. 33 1-351. 498. Voir GABRAS, Lettres, no 169, 170, 17 1, 172, 173, 174, 192, 196,252,323,327, 492. 493. 494. 495. 496.

328. 499. GABRAS, Lettres, no 323,1. 2-3 et 8-9. 500. Sur Jean Gabras, voir PLP 3362; KOUROUSÈS, Gabalas, p. 43, note 3.

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Georges Karbônès 50 1 . Après sa perte, Gabras essaie de propager son souvenir en faisant circuler ses oeuvres parmi les lettrés et en les confi ant également à ses protecteurs 502. En outre, cette perte aura des consé quences matérielles sur Gabras: il se déclare de plus en plus frustré de puis la mort de son frère qui entraîna l'indifférence totale des puissants envers ses pétitions 503. Manuel Philès (ca. 1275-1345), ancien élève de Georges Pachy mère504, est connu comme le plus grand versificateur du temps 505; il semble qu'il écrit chacun de ses poèmes sur commande et à une certaine occasion; ainsi, une série interminable des noms de destinataires défilant tout au long de ses poésies mettent en évidence qu'il était en position de s'adresser directement à l'empereur ainsi qu'à tous les membres de la fa mille impériale 506 . Parmi ses bienfaiteurs par excellence on compte le prôtostratôr Mi chel Glabas et Théodore Patrikiôtès; au premier il dédie son poème le plus long pour louer sa campagne en Bulgarie507; quant au deuxième, il

501. Sur ces personnages, voir respectivement PLP 11047 et 11154; cf. GABRAS, Lettres, no 210 adressée au grand sacellaire Alexis Kappadokès et no 190 adressée à Geor ges Karbônès, spécialement 1. 17-23. 502. GABRAS, Lettres, no 189: à Manuel Gabalas; no 210: au grand sacellaire Ale xis Kappadokès; no 222: à Georges Xanthopoulos; no 225: à tous les lettrés qui le fréquen taient; no 355: à Trikanas, le sakkeliou. 503. GABRAS, Lettres, no 374. 504. Voir infra, p. 33 et note 92 et PLP29817. 505. L'édition de ses poèmes a été faite par E. MILLER, Manuelis Philae Cannina, 1-11; A. MARTINI, Manuelis Philae Cannina inedita, Atti della R. Accademia di Archeo logia, Lettere e Belle Arti, vol. XX, Supplemento, Naples 1900; M. GEDEON, Mavou�Â 'toù tÂfj iU'tOptKà 1tOtTtlla'ta, 'E1(1().TJataa'w(� �).qBEla 3, 1883, p. 215-220; 1. SAKKE LION, Mavou�Â "COu lÂfj "COu Ecpeui ou u'ti X ot àVÉK 8 o'tot , DI EE3, 1890, p. 315-316. 506. Poèmes adressés à l'empereur: cf. PHILÈS, Cannina, t. l, p. 267-278; p. 282287; p. 299-306; p. 458-40; t. II, p. 6-11; p. 13-14; p. 27-58; p. 68-70; p. 72-77; p. 78-85; p. 87-93; p. 108-114; au despote Constantin Paléologue, le fils d'Andronic II: cf. t. l, CCXXXVI, p. 124, 1. 2; au neveu de l'empereur (il s'agit probablement du protovestiaire Michel Tarchaniôtès Paléologue, neveu de Michel VIII): cf. t. l, p. 39, XCI; à un autre ne veu de l'empereur: Andronic Asan Paléologue, t. l, p. 447-448; aux nièces de l'empereur: cf. t. 1, p. 121, CCXXX (Tfi Kav'taKOUÇT)vfi) et p. 123, CCXXXIII (Tfi �upytavvi'tn); au basileus Cantacuzène: t. II, p. 58; sans doute la classe sociale dont Philès faisait partie lui permettait un rapport direct avec la famille impériale; cf. SEVCENKO, Society, p. 75, note 17a. 507. MANUEL PHILÈS, Cannina, t. l, p. 93,1. 35-41; t. II, p. 14-16 et p. 240-255; sur ce personnage, voir A. FAILLER, R E R 37, 1979, p. 288; bien évidemment il s'adresse à lui à plusieurs reprises au sujet de ses besoins: ibidem, t. l, p. 91,1. 1-4; p. 93, 1. 31, 41; p. 282, 1. 54; t. II, p. 139-140; p. �14, 1. 18. '

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est mentionné à plusieurs reprises à travers ses vers soit au sujet d'une pétition508 soit pour le dénoncer, lui aussi comme Gabras, d'avoir man qué à ses promesses au sujet de la récompense509 . Du fait que les poésies de Philès sont très demandées, celui-ci n'a nullement l'intention de com poser gratuitement; les cas où Philès cherche à intimider ses débiteurs ne sont point rares dans ses poèmes d'autant plus qu'ils est décidé à obtenir sa récompense à tout prix5 1 O• Le prôtostratôr Philès, le pinceme Alexis Philanthrôpènos et Théodore Xanthopoulos sont aussi sommés de re mplir les exigences de Manuel Philès, qui ne se limitent pas toujours au strict nécessaire5 l l . Par ailleurs, Philès comme aussi Gabras assurent des bienfaiteurs même parmi les fonctionnaires les plus humbles; un témoignage en est donné par Michel Atzymès, domestique des thèmes d'Orient5 12, à qui font appel Gabras et Philès à la fois 5 1 3. Si l'on tient compte des plaintes exprimées dans la correspondance de Gabras et surtout dans les vers de Philès, la vie de cette catégorie de lettrés entraîne de multiples priva tions; Gabras se plaint pour le manque d'un cheval5 l 4, de la nourri ture5 l 5, des vêtements5 l 6 . Manuel Philès se plaint à son tour pour les mêmes choses5 1 7 . En contradiction avec l'intensité de la vie intellectuelle, le manque de livres est la préoccupation majeure pour la majorité des lettrés. Bien qu'elle ne concerne pas uniquement les lettrés mineurs, elle se manifeste, tout de même, avec plus d'intensité chez eux. De surcroît, chaque effort in tellectuel est rendu vain sans leur usage et les lettrés en ont conscience 5 l8. 508. 509. 510. 511.

MANUEL PHILÈS, Cannina, t. II, p. 202-208, 210-213. Ibidem, t. l, p. 190, VI, 1. 2; p. 191, IX, 1. 3-6; p. 194, XIV, 1. 1-2. Ibidem, t. l, p. 190, VI, 1. 2; p. 191, IX, 1. 3-6; p. 194, XIV. 1. 1-2.

Son penchant pour les mets délicats est très prononcé dans ses vers; cf. MA NUEL PHILÈS, Cannina, t. l, VIII, 1. 1-4; cf. p. 205, XXVIII et t. II, p. 347, CLXII, 1. 16. 512. GUILLAND, Recherches, l, p. 588; sur Atzymès, qui a été promu plus tard questeur, voir KOUROUSÈS, GabaJas, p. 28, note 2 et PLP1633. 513. Cf. GABRAS, Lettres, no 154,1. 2-5; MANUEL PHILÈS, Cannina, l, p. 104, p. 115. p. 130; t. II, p. 251,1. 7-8 et surtout p. 437-438. 51 4. GABRAS, Lettres, no 71, 76, 152, 153, 187, 282, 357. 515. Ibidem, no 44, 64, 101; 142, 298, 144, 141,454. 51 6. Ibidem, no 400, 426, 462. 517. MANUEL PHILÈS, Cannina, l, p. 99, CCI; p. 101, CCVIII, 1. 2; p. 104, CCXII, 1. 6; p. 115, CCXVII, 1. 4; p. 124, CCXXXVI, 1. 2; p. 130, CCLVII, 1. 1, p. 191, VIII, 1. 1-4; p. 205, XXVIII (nourriture); p. 94,1. 76; p. 264, LXXXVI, 1. 1-3 et 11-28; t. II, p. 89, XLVIII, 1. 7-10 (vêtements); p. 139-140, LXXIX, p. 312-313 (cheval). 518. Cf. NICÉPHORE CHOUMNOS, Lettres, no 77, p. 93, 1. 4-10: «Kàyro 8' 0).101..0yoo cpaüÀoç dVa1 cr1tou8acr't11ç 1tEpi Àoyouç ).1i! on 1tÀE1cr'ta Kat KuÀÀtcr'ta K'tTlcrU).1EVoç Pt-

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En dehors de rares cas d'individus qui peuvent envisager l'acquisition d'une bibliothèque privée5 19, la majorité des lettrés essaie d'affronter ce manque en les empruntant. À plusieurs reprises Gabras demande à Nicé phore Xanthopoulos de lui prêter un livre d'Hérodote520 et il semble que c'est celui qui lui procure chaque fois les auteurs dont il a besoin52 1 . Le fait que Xanthopoulos avait à sa disposition la bibliothèque patriarcale522, ne présuppose pas qu'il était en position de prêter ses livres; il est prob able toutefois que Xanthopoulos possédait certains auteurs classiques et les mettait aussi à la disposition de Gabras. En outre la tentative de Ga bras d'obtenir un livre d'Aelios Aristide par Alexis Philanthrôpènos échoue523 et il se tourne de nouveau vers Nicéphore Xanthopoulos 524 pour l'obtenir à la fin 525 . Sa persistance d'ailleurs à demander les oeuvres de cet auteur correspond parfaitement à ses préférences: fervent admira teur d'Aelios Aristide526, Gabras cherche avant tout à agrémenter son style suivant les règles proposés par lui. Sa familiarisation avec Lucien res sort du débat qui est soulevé entre lui et Théodore Phialitès à propos de son utilité pour l'apprentissage de la rhétorique; s'il est question de choisir entre la rhétorique et la piété envers Dieu, Gabras n'hésite pas à prendre

pÀia. Kat yàp om:p ÈKetVOlÇ dcrtv opyava 1tp0cr11Kovta tft tÉXVll, tOÙt' àtf:xvffiç plpÀia tO'iç 1tPOEÀOIlÉV01Ç tOÙç Àoyouç' Kat IllltalOl IlÈV oi KEva'iç XEpcrt Kat 1l0Va1Ç tàç pavau crouç Kat XElprovaKtlKàç IlEtlOVtEÇ, IllltUlOl 8i: rov � cr1tou8ij 1tEpt tàç ÀOY1Kàç È1t1crtT]llaÇ, oiç 8' aÙtal Katop90ùvtal, tOUtrov à1tOpoÙcrlV». 519. Cf. Le cas de Théodore Métochite: S EVC ENKO, Society, p. 91 et GRÉGO RAS, Epistulae, no 112, 1. 51-54; cf. GUILLAND, Les Poésies de Métochite, p. 277, v. 348-357; de Nicéphore Choumnos: CHOUMNAINA, Lettres, no 10 et LAURENT, Une fondation monastique, p. 40 et 41-42 et VOLK, Die byzantinischen Klosterbibliot heken, p. 37; de Nicéphore Moschopoulos: MANUEL MOSCHOPOULOS, Lettres, no 3, p. 61 et 63; cf. MANOUSAKAS, NllCllq>OPOU Mocrxo1touÀou È1t1ypallllata crÈ XElpoypaq>a tflç PlpÀl09T]KllÇ tOU, p. 232-246; cf. PAPAILIOPOULOU-FOTOPOULOU, N1Kllq>OPOÇ Mocrxo1touÀoç, p. 115-130. 520. GABRAS, Lettres, no 1, 1. 62-66; no 3,1. 2-4; no 15,1. 2-3,1. 5-7,1. 23-26. 521. GABRAS, Lettres, no 2, 1. 7-9. 522. Sur la bibliothèque patriarcale, voir DARROUZES, 'OrprpbCla, p. 426-465 et MANAPHÈS, BlfJÀIOBifKal, p. 132- 140; sur Nicéphore Xanthopoulos, connu comme au teur d'un ouvrage sur l'Histoire de l'Église, voir GUILLAND, Correspondance, p. 382386. 523. En fait c'était le fils d'Alexis Philanthrôpènos qui avait promis à Gabras de lui prêter son livre contenant les oeuvres d'Aelios Aristide; comme Michel était absent, Ga bras démanda le livre de son père qui consentit mais négligea complétement sa demande; cf. GABRAS, Lettres, no 259,1. 2-5 et no 260,1. 2-4 et 1. 25-27. 524. GABRAS, Lettres, no 266,1. 12-16; no 269,1. 3-5 et 1. 13-15; no 270, 1. 23-25. 525. Ibidem, no 303,1. 2-5. 526. Ibidem, no 223, p. 369.

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parti pour la deuxième527. Quant à Plutarque, il est dans la liste de ses au teurs préférés; soucieux dli sort du livre de Plutarque, Gabras charge Pa trikiôtès de le sauver528. Lui-même possède un nombre limité de livres et, suivant l'habitude de son temps, il les prête au prokathèménos de la cham bre Chatzikès 529 et aussi à Manuel Gabalas 530. L'effort de Gabras pour acquérir la formation hellénique se limite au domaine de la rhétorique53 1 ; il avoue à Théodore Métochite qu'il n'arrive pas à aborder son oeuvre as tronomique; par contre son intérêt se porte sur l'oeuvre littéraire du grand logothète532 . Parmi les personnages qui jouissent de l'estime de Gabras on compte Georges Lakapènos, le protonotaire Manuel Gabalas et Gré goire archevêque de Bulgarie; c'est surtout à eux que Gabras soumet ses oeuvres littéraires pour appréciation533. En fait, son invitation au sakel liou Manuel Koutalès à critiquer ses écrits en tant que spécialiste, n'est qu'un banal compliment pour attirer la faveur de cette personne534 . Si Michel Gabras et Manuel Philès sont représentatifs de cette ca tégorie des lettrés mineurs qui quêtent sans cesse au sujet de leurs be soins et s'intéressent uniquement à l'amélioration de leur propre situa tion, un autre lettré qui s'agrégea au moins pour une période de sa vie dans leur cercle, se révolta contre l'injustice sociale et l'exploitation des pauvres par les riches; il s'agit d'Alexis Makrembolitès auteur d'un texte unique dans son genre pour son apport aux idées sociales de l'épo que 535 . Ecrit après 1343 à Constantinople, son Dialogue entre les Riches et les Pauvres vise l'injustice sociale provoquée par le comportement des riches, qui ne pensent qu'à s'enrichir aux dépens de la population536 . Tout en étant pauvre, Makrembolitès se fait partisan de Jean Cantacu zène; bien qu'il ait su s'intéresser aux problèmes de sa classe, son dialo527. Ibidem, no 163, l. 25-34. 528. Ibidem, no 252, l. 2-4. 529. Ibidem, no 46, l. 8-11. 530. MAITHIEU D'EPHÈ SE, Lettres, no 2, l. 2-3. 531. GABRAS, Lettres, no 95, l. 15-20. 532. Ibidem, no 322, l. 177-180 et l. 183-186. 533. Ibidem, no 16, l. 13-20, l. 31-34 et l. 38-40; no 17, l. 32-33, 1. 44-45 et 1. 52-55; no 49,1. 6-13; no 447,1. 22-24 et 1. 44-45. 534. Ibidem, no 213,1. 109-113. 535. Sur ce lettré dont les détails de vie restent plus ou moins obscurs, voir PLP 16352; S EVC ENKO, Alexios Makrembolitès, p. 187-200; KYRRIS, Makrembolitès, p. 185-187; POLATOF, MaKpEfJPoÀl-rT]ç. 536. Pour l'édition de ce dialogue, voir S EVC ENKO, Alexios Makrembolitès, p. 203-215; sur son apport pour une analyse des idées sociales de l'époque, voir KYRRIS,

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gue reste un texte conservateur qui vise non au renversement de la struc ture sociale mais à la réforme des classes dirigeantes 537 . Hors de la péri ode où il travaille au service de Patrikiôtès en parcourant la cam pagne53 8, il réside à Constantinople où il fait partie des lettrés 539 . Son activité littéraire, d'une valeur médiocre, se place vers le milieu du XIVe siècle et est la cause de sa misère . Il a prétendu avoir donné des confér ences sur des sujets théologiques et ses écrits laissent apparaître sa famil iarité avec les Saintes Ecritures et spécialement le Psautier; l'éventualité qu'il fut didascale du Psautier n'est pas à exclure si l'on tient compte que lui-même mentionne avoir été didaskalos des paroles de Dieu 540. Les citations des auteurs profanes n'abondent pas dans ses écrits et le fait qu'il dédia un discours à Lucien ne l'empêche pas de le critiquer541 .'

Makïembolitès, p. 185- 1 88; à part Makrembolitès, le patriarche Athanase 1er avait cri tiqué la cupidité des archontes envers la population et avait essayé de venir en aide à la population affamée de Constantinople durant son deuxième patriarcat (1 303- 1 309); cf. MAFFRAy-TALBOT, Correspondance, Introduction; d'ailleurs, un autre personnage qui provenait du milieu des riches témoigna son appui pour le sort des pauvres; il s'agit de Nicéphore Choumnos qui a pris conscience de l'injustice sociale dominante surtout après avoir été gouverneur de Thessalonique; son «Discours aux Thesaloniciens pour les engager à pratiquer la justice» fut écrit en cette circonstance; voir éd. B01SSONADE, Anccdota Graeca, II, p. 1 37- 1 87. 537. POLATOF, op. cit., p. 40; KYRR1S, op. cit., p. 1 8 8 . 5 3 8 . I l a d û travailler auprès d e lui jusqu'en 1 3 42, date à laquelle Patrikiôtès était as sassiné; cf. �ŒVCENKO, Alexios Makrembolites, p. 190. 539. Ibidem, p. 1 9 1 , note 22; POLATOF (op. cit., p. 1 2 et p. 58), précise que son en trée dans les cercles cultivés de la capitale se place aux années 1 335- 1 3 40 et que son propre apport est limité au niveau théologique. 5 40. SEVCENKO, Alexios Makrembolites, p. 1 9 1 , note 25: 't'O\J-trov ('t'rov ÀO'Yirov 't'oü SEOÜ) 81M.crKUÀOÇ 'YE'Yovmç, cr't'EvaÇro 't'rov crroJ.lunKrov cr't'EpOUJ.lEVOÇ. Cf. aussi POLATOF (MUKpEJ.l�oÀhT)ç, p. 20) qui cite ce que Makrembolitès mentionne au sujet de son minis tère de didascale: Toü 8È SEOÜ à1tU'YOpEUOV't'OÇ clJ.lUp't'roÀov 81T)'YEicr9Ul 't'à Alnoü 81Katm J.lU't'U, È'YcO KUt 't'oü't'o KU't'U't'OÀJ.lro KUt 818ucrKaÀou 't'açw È1tI�Xro, �É�T)Àoç rov KUt 1tupavo J.loç KUt 't'rov Èv clJ.lup't'iulÇ çmv't'rov 6 Kopu
III. L'OUVERTURE VERS L'OCCIDENT À PARTIR DE LA SECONDE MOITIÉ DU XIVe SIÈCLE

1. Profil d'une époque à travers l'itinéraire d'un lettré

La tradition qui voulait que des hommes publics mettent leur auto rité et leur talent au service de l'enseignement542 et des études se perpé tue au cours de la seconde moitié du XIVe siècle. Parmi ceux-là Dèmè trios Cydonès (ca. 1 324-ca. 1 397/98)543 , très actif dans la vie politique de son temps, domine également la vie intellectuelle pour un demi-siècle en lui donnant des aspects et des dimensions nouvelles. Étant conscient d'une origine et d'une civilisation communes entre Byzantins et Latins, Cydonès plaida en faveur de la connaissance du monde latin. Instigateur principal du Thomisme à Byzance, il déploya une activité remarquable pour la diffusion de la théologie latine en général; il visait ainsi à sur monter la rupture religieuse entre les deux confessions pour qu'un dialo gue soit envisagé par la suite entre eux dans d'autres sphères de contact, notamment celles de la culture et de la politique; sa clairvoyance d'homme politique le persuadait que seule l'alliance avec l'Occident 542. Sans doute, il n'est pas dû au hasard si derrière chaque initiative concernant le domaine de l'enseignement on trouve un grand logothète: Georges Acropolite (de 1 255 à 1 282) est considéré comme le responsable du rétablissement des études supérieures dans la capitale après la reconquête de' Constantinople sur les Francs; Théodore Mouzalôn (de 1 282 à 1294) avait assuré la subsistance des professeurs d'enseignement secondaire public dans la capitale; Théodore Métochite (de 1 321 à 1 328) imposa l'étude de l'astronomie et lui donna son préstige social. 543 . Pour reconstituer la personnalité de Dèmètrios Cydonès, voir PLP 1 3876; R. J. LOENERTZ, Démétrius Cydonès. 1. De la naissance à l'année 1 373, OCP 36, 1 970, p. 4772; ID EM, Démétrius Cydonès. II. De 1 373 à 1 375, OCP 37, 1971, p. 5-39; F. KlANKA, The Apology of Demetrius Cydones: A Fourteenth-Century Autobiographical Source, By zantine Studies 7, 1 , 1 980, p. 57-7 1 ; ID EM, Demetrius Cydones (c. 1 324-c. 1 397): Intellec tuai and Diplomatie Relations between Byzantium and the West in the Fourteenth Centu ry, Ph. D. Dissertation, Fordham University/New York 1 98 1 ; Dorothea WENDE BOURG, Kydones Demetrios (ca. 1 324/25-1 397/98), Theol. Realenzyklop. 20, 3/4, 1 990, 359-362.

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chrétien permettrait à l'empire affaibli de se montrer ferme et intraitable face à la menace turque. Sur ce plan, l'usage à la fois des deux termes Hellèn et Romain chez Cydonès n'est pas dû au hasard544; or, la survi vance de l'idéal romain chez lui, en dépit du fait que celui-ci était rem placé dans la conscience collective par un nationalisme hellénique, n'est qu'un autre aspect de sa propre conviction sur le lien génétique ethno culturel entre Byzantins et Latins concrétisée d'ailleurs dans la phrase suivante: Quels alliés seraient plus familiers aux Romans que les Ro mains eux-mêmes? 545 Quant à l'usage du terme Hellèn, il ne le rend guère innovateur par rapport à ses contemporains qui se considéraient, comme lui-même, en tant qu'héritiers des anciens Hellènes546 . Bien que sa propre vocation était celle d'une vie consacrée à l'étude, les circonstances l'avaient entraîné dans le tourbillon de la vie publique . Issu d'une famille noble de Thessalonique547 , Cydonès était destiné par ses parents à suivre une carrière dans le domaine du savoir qui lui per mettrait de mettre en valeur ses goûts et ses inclinations, ainsi qu'à faire bon usage de la fortune familiale548 ; toutefois, après avoir fini ses études secondaires sous la direction des maîtres fameux de Thessalonique, Nil 544. Sur l'usage du terme Romain, voir CYDONÈ S, Lettres, l, p. 3, 1. 24; p. 1 2, 1. 5; p. 20, 1. 37; no 7, 1. 5 5; no 36, 1. 43; no 64, 1. 58; no 73, 1. 72; no 82, 1. 57; II, no 1 54, 1. 52; no 1 83, 1. 20; no 1 90, 1. 20; no 1 93, 1. 10; no 221 , 1. 25; no 226, 1. 1 34; no 235, 1. 7 1 ; no 244, 1. 4, 27; no 247, 1. 36, 42; no 248, 1. 33; no 266, 1. 2 1 ; no 267, 1. 76; no 293, 1. 54; no 296, 1. 9; no 3 1 3, 1. 37; no 348, 1. 20; no 372, 1. 24; no 374, 1. 1 5; no 396, 1. 30; no 398, 1. 9; no 432, 1. 63, 9 1 ; no 436, 1. 1 9, 62; no 442, 1. 61 , 79. Sur le terme Hellèn, voir ibidem, l, no 4, 1. 20; no 22, 1. 23; no 25, 1. 42; no 3 1 , 1. 4 1 ; no 33, 1. 70, 7 1 ; no 36, 1. 21 (=Graikos); no 37, 1. 26; no 67, 1. 1 5, 27; no 86, 1. 59; no 89, 1. 8; no 93, 1. 25; no 98, 1. 28-29; no 1 08, 1. 24; II, no 1 84, 1. 20; no 1 85, 1. 16; no 201 , l. 2 1 ; no 221 , l. 1 0, 20; no 226, 1. 9; no 25 1 , 1. 34; no 259, 1. 1 3; no 269, l. 37; no 293, 1. 6; no 299, 1. 24; no 326, 1. 1 2; no 360, 1. 9, 52; no 428, 1. 1 2; on retrouve l'usage des deux termes sans prédilection dans un panégyrique anonyme de Manuel II et de Jean VIII; cf. LAMPROS, IIaÂaloÂ. Ka{ II&Âo1rov., III, p. 1 52. 545. Cf. CYDONÈS, 'POJpa{olç LUPPOUÂ&U'rlKOÇ, PG 1 54, col. 977; à ce sujet, voir ZAKYTHINOS, Byzance: État-Société-Économie, ch. XI, p. 1 29; cf. GEANAKOPLOS, Important Recent Research in Byzantine-Western Relations, p. 73, qui précise que cette conviction était représentative d'un petit group de l'élite intellectuelle de cette époque, les Latinophrones. 546. Cf. VAKALOPOULOS, Origins of the Grcck nation, p. 42. 547. Son père vécut aux côtés d'Andronic III et il était un ami très proche du grand domestique Jean Cantacuzène; très apprécié à la cour, il fut chargé de missions diplomati ques très délicates; cf. CYDONÈS, Éloge de Jean VI Cantacuzène, p. 9, 1. 1 2- 1 7; détails sur la famille de Cydonès et sur son statut social dans KIANKA, Demetrius Cydones, p. 29 et note 1 6. 548 . CYDONÈS, Apologie, p. 3 59, 1. 8- 1 5; cf. Éloge de Jean V Paléologue, p. 1 1 , 1. 3-8.

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Kabasilas et Isidore Boucheiras 549, il dut renoncer à la tranquilité d'une vie consacrée aux études du fait de la mort soudaine de son père qui le chargeait entièrement de la responsabilité familiale. Peu de temps après, en 1347, Jean Cantacuzène l'invita au palais auprès de lui et sa longue carrière politique commença 550 . Pourtant, en dehors de ses fonctions de mésasôn auprès de Jean Cantacuzène 551 et ensuite de Jean V Paléologue (pendant les années ca. 1356-ca. 1386) 552, la correspondance de Cydonès laisse transparaître que 549. De son maître Nicolas-Nil Kabasilas (PLP 1 0 1 02), futur métropolite de Thessa lonique (1361-1 363), Cydonès fait mention dans son Apologie, p. 39 1 , 1. 1 1 - 1 8; il précise qu'à part l'amitié profonde qui le liait avec Nil Kabasilas, il lui devait son instruction rhé torique; en outre, Cydonès lui avouait son admiration profonde tant pour ses connaissan ces que pour son caractère et la réputation dont il jouissait; cf. ibidem, 1. 7- 1 0; Cydonès parle de son maître encore une fois, dans sa Défense de Thomas d'Aquin qui est inédite dans le Vat. gr. 614, fol. l lOr, en précisant que pendant sa jeunesse il le fréquenta et ap prit auprès de lui les ,.la8iU.1a'ta et que cet homme lui était à la fois ami et maître: «roç av Èv VEO't'l't1 7tap' ÈKEiVOV 7tEcpOt't'lKO'ta Kat 7tap' ÈKElVOU ÔEçaJ.1EVOV 'tà 'tfjç �ÂtKiaç 'tau't'lç lla8tllla'ta... cpiÂov 'tE ÈIlOV, roç }Cat aÙ'toç CP'lllt, Kat ÔtÔacrKaÂov»; cf. KIANKA, Deme trius Cydones, p. 32 et note 25; cf. MERCATI, Notizie, p. 390-39 1 , note 6. Quant à Isi dore Boucheiras, le futur patriarche (1 347- 1 3 50), il a dû être son directeur spirituel et son maître dans les mêmes matières puisqu'il est connu qu'il était à l'époque maître d'enky klios paideia à Thessalonique; aucune précision complémentaire ne nous est parvenue et on ne peut pas constater si Cydonès fréquentait les deux maîtres en même temps ou si l'en seignement de Nil correspondait à un niveau plus avancé; quant à Cydonès, il s'en rapport sur Isidore en tant que son maître très vaguement dans sa lettre no 86, p. 1 1 9, 1. 66-70 et il ne nous aide pas à tirer des conclusions. 550. CYDONÈS, Apologie, p. 360, 1. 26-30. 5 5 1 . Cf. CANTACUZÈNE, Historia, t. III, IV. 39, p. 285, 1. 5-9; aussi CYDoNÈs, Lettres, no 50, 1. 23, où Cydonès se réfère à sa fonction de IlEO'açmv quoique cette lettre n'est pas datée; pour le terme de jJ8aâÇmv en général, voir 1. VERPEAUX, Contribution à l'étude de l'administration byzantine: ô IlEO'açmv, Byzantinoslavica 1 6, 1 955, p. 270-296; cf. H.-G. BECK, Der byzantinische «Ministerprâsident», BZ 48, 1 955, p. 309-338 ( Ideen und Rea1itâ'ten in Byzanz [London: Variorum Reprints, 1 972], XIII); dans une lettre que Cydonès (no 42, 1. 24-26) écrivit en 1 3 52, précise qu'il dirigeait la chancellerie impériale; pour les responsabilités précises de J.1EO'açmv à cette époque, voir N. OIKONO MIDÈS, La chancellerie impériale de Byzance du Be au I 5e siècle, REB 43, 1 985, p. 1 69; sur le rôle précis de Cydonès à la cour de Cantacuzène en tant que IlEO'açmv, voir KIAN KA, Demetrius Cydones, p. 59. 552. Bien que Cydonès avoue qu'il préférait consacrer sa vie à l'étude (cf. CYDO NÈs, Éloge de Jean V Paléologue, p. 1 1 , 1. 3-10), les circonstances l'obligèrent de persister dans sa carrière politique même après l'abdication de Jean Cantacuzène qui était d'ailleurs son ami; ce n'était pas seulement la tradition de sa famille au service des empereurs (cf. Apologie, p. 41 1 , 1. 54-57) qui conduisit Jean V Paléologue à l'engager à son service; l'ex périence que Cydonès avait acquise au service de Jean Cantacuzène, ainsi que l'activité dé ployée dans la vie publique de sa part, étaient la meilleure garantie pour le nouvel empe reur; c'était sans doute une preuve supplémentaire de ses capacités qu'il fut =

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son intérêt pour les études reste irréductible. Il s'adresse à un certain nombre de personnes pour les encourager à étudier, pour leur faire don de livres ou simplement pour les conseiller. D'autant plus qu'il arrive à constater le manque d'intérêt qu'ont les parents pour l'éducation de leurs enfants et l'absence de motivation qu'ont les jeunes vis-à-vis de leurs études. Or, selon ses descriptions dans sa correspondance, il y a une forte polémique de tous les côtés en ce qui concerne les études; les empereurs, et précisement ceux qui ont précédé Manuel II Paléologue, favorisèrent uniquement les arts manuels, tout en étant convaincus que les efforts consacrés à l'instruction n'aboutissent à rien; cette conviction gagna aussi la population et partout les parents ne faisaient qu'un seul voeu: qu'il ne vienne même pas à l'esprit de leurs enfants la pensée des études, sinon, leur vie serait pire que celle des esclaves; ils n'hésitaient même pas à utiliser la force pour que les jeunes soient éloignés de tout contact avec les livres et les professeurs 553 . Une telle attitude ne peut être justifiée que par l'image qui nous est léguée de cette époque: les troubles civils rompent l'équilibre à l'intér ieur, paralysent les communications et favorisent la misère publique554 ; à l'extérieur, le pays est exposé aux avanies de la puissance croissante des Ottomans qui arrivent maintenant jusqu'aux remparts de la capitale et laissent le pays ravagé et appauvri; la peste noire, qui atteint Constan tinople en 1 348 et en 1 362, diminue considérablement la population; fi nalement l'imminente menace d'une prise de la capitale par les Turcs domine les consciences dès 1 364 555 et provoque des vagues d'immigra tion vers l'Occident, vers les îles et vers les territoires turcs 556 . Ce sont chargé aussi des devoirs financiers par Jean V comme il le déclare dans sa lettre no 47, 1. 38-40 écrite vers 1 358-61 . 553. CYDONÈS, Lettres, II, no 239, p. 141, 1. 7-27 et p. 142, 1. 29-36; cf. no 262, p. 1 68, 1. 43-50. 554. CYDONÈS, Lettres, no 5 1 , 1. 28-30. Cette description de Cydonès concernant l'agitation intérieure en 1 352 est assez éloquente à ce propos, quant aux communications dans le pays, elles sont sinon impossibles, sans doute extrêmement dangereuses; cf. ibidem, no 58, 1. 32-36 (lettre datée en 1 353/54). Presque vingt ans après, en 1 372, la situation tant à l'extérieur qu'à l'intérieur n'a guère changé. 555. CYDONÈS, Lettres, no 93, p. 1 27, 1. 85-88. Deux ans plus tard Cydonès cons tate: «Dana IÏ1tOÂ.OlÂ.EKOtEÇ Kat nov ÈÂ.1tiôOlV aùtrov K1.VÔUVEUOj.1EV O'tEpTJ9f1val»; voir CY DONÈS, 'POJpaiolç uUPPOUÂEU'rlKOÇ, PO 1 54, col. 985 C; cf. IDEM, Lettres, no 46, 1. 2627: «Kat trov ÈÂ.1tiÔOlV 6 1ti90ç KEKÉvOltal». 556. À ce sujet, voir Basiliki NERANTZI-BARMAZI, eH j.1EtaVaO'tEUO'TJ 1Ï1t0 tftV KOlVO'taVt1voU1toÂ.TJ O'tO p ' 1.110'0 tOÜ 140u aicbva (1354-1402), BUÇaV'flaKà 1, 198 1 , p. 8997; EADEM, KOlVO'taVt1voU1toÂ.TJ 1 360- 1 370. Mia 1tEpioôoç 1Ï1t09appuVO'TJç, BuÇavt1và 1 3, 2, 1985, p. 923-935; St. ALEXIOU, DpOO'q>U)'EÇ 1Ï1t0 tft MtKpà 'Acria O'tft MEO'atOlVtKft KpTttTJ, MEÂE'r77pœra U'r7] pVTJP7] BaUlÂEiou Aaor5pt5a, Thessalonique 1 975, p. 307-3 12.

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parmi les conditions qui affectent le moral de la conscience collective et n'incitent nullement la population à considérer l'enseignement comme préoccupation majeure. Bien que Cydonès se fait observateur de la misère publique qui domine la vie quotidienne et qu'un certain pessimisme imprègne sa pen sée 557 , il est animé d'une r6elle volonté de redressement culturel. Tout au long de sa volumineuse correspondance il ne mentionne, et de façon as sez vague, qu'une seule initiative publique prise par Jean VIII vers 1 373/ 74 pour les villes de Constantinople et de Thessalonique; celle-ci visait à rétablir l'ordre, la justice et notamment à rehausser les études et la vie culturelle; pour ce faire l'empereur avait choisi comme conseiller le grand domestique Dèmètrios Paléologue558 . Influencé d'une part par la pensée occidentale et d'autre part par la tradition hellénique, Cydonès est conduit à réagir personnellement au profit de ses contemporains tout en étant persuadé que les circonstances exigent la bonne volonté de cha cun. Plus précisément, la période brève qui voit Cydonès à l'écart des af faires publiques, retiré dans le monastère de Saint-Georges des Man ganes (1 374-1 375)559 , lui offre la possibilité de transmettre son amour pour la littérature classique et la philosophie au thessalonicien Rhadè nos 560 ; en effet, celui-ci, recommandé par son ami Tarchaniôtès, se rend à Constantinople auprès de Cydonès et séjourne (de l'automne 1 374 à l'automne 1 375) dans le monastère du Pantokratôr561 ; pendant cette période il sera plus qu'un disciple pour Cydonès qui, impressionné par 557. CYDONÈS, Lettres, no 5, p. 27, 1. 41-43. 558. CYDONÈS, Lettres, rio 1 68, p. 39, 1. 4-8 et 1 0- 1 1 . 559. Sur ce célèbre monastère de l a capitale qui possédait une riche bibliothèque, voir JANIN, Églises et monastères, III, p. 75-8 1 ; cf. VOLK, Die byzantinischen Klosterbiblio theken, p. 34-35; quant aux causes de désaccord et de disgrâce de Cydonès dans ses rap ports personnels avec l'empereur Jean V Paléologue qui l'obligèrent de prendre congé de sa carrière politique entre 1 3 7 1 et 1 375 environ, elles étaient dues d'une part à l'échec de la politique de résistance aux Turcs avec l'aide de l'Occident tant soutenue par Cydonès, d'autre part à un différend entre l'empereur et son ministre; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, II, p. 6- 14. 560. Sur Rhadènos, qui était semble-t-il le disciple préféré de Cydonès, voir G. T. DENNIS, Rhadenos of Thessalonica, correspondent of Demetrius Cydones, Bu(avnvà 1 3, l , 1 985, p. 263-272; cf. R. LOENERTZ, Manuel Paléologue et Démétrius Cydonès. Remarques sur leurs correspondances, BO 36, 1 937, p. 274-276. 561 . CYDONÈS, Lettres, no 1 57, 1. 21-22 et note 1 ; sur le monastère du Christ Pan tokratôr, voir JANIN, Églises et monastères, III, p. 529-538; cf. VOLK, Die byzantini schen Klosterbibliotheken, p. 1 07; sur la bibliothèque de ce monastère, voir A. G. PASPA TES, Bu(avnvai jlSU'faI, Constantinople 1 877, p. 352; A. V. MILLINGEN, Byzantine Churches in Constantinople, London 1 9 1 2. �

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son intelligence et sa personnalité, manifestera dorénavant à son égard une affection quasi paternelle. Avant de quitter Constantinople, Rhadè nos fait la promesse à Cydonès d'y retourner au printemps suivant et avant tout de réfléchir au sujet de sa carrière qui, d'après la suggestion de son maître, devrait être consacrée à l'étude et à la philqsophie. Quand Rhadènos rentre à Thessalonique en 1 375, Cydonès écrit à son ami Dèmètrios Paléologue, le grand domestique, en lui demandant de l'encourager à poursuivre ses études de rhétorique562 . Dans une deux ième lettre qu'il adresse à son élève, Cydonès se montre soucieux de sa voir si son intérêt pour la littérature et la philosophie reste intact563 . Toutefois, Rhadènos, fils d'un commerçant prospère de Thessalonique, était destiné par son père à s'associer aux affaires familiales et ses pro jets concernant les études ne pouvaient que provoquer une réaction pa ternelle hostile564 . Tiraillé entre la volonté de son père et celle de son maître, Rhadènos n'arrive pas à prendre une décision. Huit lettres con sécutives de la part de Cydonès illustrent à quel point le choix de son élève le préoccupait565 • Or, Cydonès soupçonnant que Rhadènos re nonce à l'idée de poursuivre ses études de peur que celles-ci aillent de compagnie avec la pauvreté, essaie de stimuler son zèle différemment: si l'idéal d'une vie consacrée aux études n'est pas suffisamment estimé à Byzance et en Macédoine, Rome (c'est-à-dire la Curie pontificale en Avignon) reçoit avec enthousiasme les lettrés et leur procure d'abon dants moyens financiers 566 . Par conséquent, il n'a qu'à convaincre son père et, s'étant assuré de sa subsistance et de ses études 567 , suivre son maît.re qui pense s'établir en Italie. Quoi qu'il en soit, à l'arrivée du printemps de 1 376, Rhadènos, selon ses promesses, arrive à Constantinople et de nouveau demeure dans le monastère du Pantocratôr; toutefois les événements politiques qui inter viennent lors de l'usurpation d'Andronic IV en août 1 376, interrompent de nouveau son effort littéraire et l'obligent à partir précipitamment pour 562. 563. 564. 565. 268.

CYDONÈS, Lettres, no 1 57, p. 28, 1. 1 0- 1 2 et p. 29, 1. 1 3-23. Ibidem, no 1 87, p. 58, 1. 4-6. Ibidem, no 170, 1. 14- 1 7 et no 177, 1. 4- 1 1 . Ibidem, no 1 7 1 , 1 72, 173, 1 77, 1 69; cf. DENNIS, Rhadenos of Thessalonica, p.

566. CYDoNÈs, Lettres, no 1 77, 1. 35-37; cf. no 1 69, 1. 50-53; Barlaam de Séminara, Simon Atumanos et Jean Laskaris Kalophéros étaient trois cas exemplaires qui rendaient justes les affirmations de Cydonès; il n'y a aucune doute que Cydonès par Rome entendait la cour de Grégoire XI en Avignon, puisque le Pape retourna à Rome en 1 377; cf. DEN NIS, Rhadenos de Thessalonica, p. 269; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, II, p. 23, note 1 . 567. CYDONÈS, Lettres, n o 1 77, 1. 4-7; cf. 1 69, 1. 39-42.

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Thessalonique 568 . Pendant les années suivantes, plusieurs facteurs empê cheront la réalisation des plans que le maître et l'élève avaient faits en commun: les troubles politiques, l'interruption des communications, les tâches politiques de Cydonès, enfin le siège de Thessalonique par les Turcs (1 383-1 387). Toutefois, les lettres que Cydonès continua à envoyer à son ancien élève jusqu'en 1 387 nous renseignent sur le fait que celui-ci persista dans ses intérêts littéraires569 , autant que les circonstances le lui permettaient, et parallèlement se soucia du sort de sa patrie aux côtés de Manuel II qui en fit son conseiller. Après la prise de Thessalonique par les Turcs, Rhadènos suivra Manuel II à Lemnos et ensuite à Ténédos où il meurt soudainement laissant Cydonès inconsolable57o . Par ailleurs, Cydonès envoie des livres pour ses études à un certain Jacob Pyropoulos; Démosthène est parmi les auteurs qu'il lui fait parve nir. Quant à Pyropoulos, il s'adonne avec ferveur non seulement à la lec� ture mais aussi à l'imitation de cet auteur, comme Cydonès aura la satis faction de le constater dans une lettre qu'il reçoit de sa part571. Imiter Démosthène, devient un défi littéraire au cours de cette époque572 • Même un militaire comme le thessalonicien Tarchaniôtès, dont la vie favorise peu les préoccupations littéraires, essaie de régler son langage sur ce rhét eur. Cydonès ne tarde pas à découvrir son talent d'après� une lettre que celui-ci lui envoie en 1 376573 ; le fait que Tarchaniôtès fut privé de ses parents très jeune ne l'empêcha pas de veiller seul à son instruction57\ ainsi, il est en position de faire bénéficier sa patrie de ses services en tant que soldat et homme de lettres; Cydonès souhaite que ses compatriotes prennent exemple sur lui et se mettent enfin sur la même voie575 . Parmi les nouveaux talents, Andronic Asanès se révèle un rhéteur remarquable et Cydonès lui conseille de puiser quotidiennement dans la pensée des anciens pour cultiver davantage son esprit et enrichir sa lan gue; ainsi, il jouira d'un grand prestige, tout en contribuant à celui de sa 568. DENNIS, Rhadenos of Thessalonica, p. 269. 569. CYDONÈS, Lettres, II, no 1 96, p. 7 1 , l. 23-28; cette lettre est datée en 1 3 8 1 . 570. Pour les événements politiques d e cette période, voir G . T . DENNIS, The Reign of Manuel II Palaeologus in Thessalonica, 1 382-1387, Rome 1 960, p. 37-46; pour les dé tails des relations entre Cydonè� et Rhadènos, jusqu'à la mort de ce dernier, voir IDEM, Rhadenos of Thessalonica, p. 269-272. 571 . CYDONÈS, Lettres, no 2, p. 24, 1. 3-9. 572. Ibidem, no 82, p. 1 1 5, 1. 30-3 1 ; no 1 50, p. 20, 1. 7-9; no 1 66, p. 36, 1. 4- 13; no 1 74, p. 47, 1. 33-35; no 20 1 , p. 78, l. 1 6; no 239, p. 141 , 1. 2 1 ; no 266, p. 1 79, 1. 14; no 293, p. 21 1 , l. 8; no 304, p. 224, 1. 20. 573. Ibidem, II, no 1 74, p. 47, 1. 33-35. 574. Ibidem, no 4 1 3, p. 370, l. 70-74. 575. Ibidem, II, no 1 82, p. 55, 1. 33-38.

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patrie; quant à Cydonès, il sera récompensée de ses efforts pour lui avoir inspiré le goût littéraire576 . Originaire probablement de Thessalonique et né vers 1 340577 , Théo dore Potamios ou Potamès se montre aussi très attaché à la critique lit téraire provenant de Cydonès. Ameliorer son style rhétorique semble être parmi ses soucis principaux même dans des conditions de vie peu fa vorables. D'après une lettre qu'il envoya à Cydonès, probablement avant 1 370, date à laquelle il fut forcé de quitter son pays et d'aller vivre parmi des étrangers incultes, il apparaît clairement que Cydonès corri gea au moins une fois les discours de Potamios et que sa critique favor able remplit de joie et couvrit d'honneur Potamios, parce que la critique provenait du «premier rhéteur des Hellènes»578 . Peu après, la longue et obscure période de son exil forcé dans un territoire sous domination la tine ou turque579 et étranger à la culture hellénique, va commencer pour Potamios. Eloigné de sa patrie pour laquelle il avoue sa gratitude en ce qui concerne son éducation et sa culture580 , ainsi que de son milieu cul tivé, Potamios se sent encore plus frustré à cause de la perte de ses livres581. Dans le cercle de ses amis, à part Dèmètrios Cydonès et Dèmè trios Chrysoloras, se comptent Isidore Glabas, métropolite de Thessalo nique (1 380-1 396)582 , et un certain Pothos, personnage puissant de la cour dans la décennie de 1 380583 , tous deux amis de jeunesse et condisci ples de Potamios584 . Sa correspondance avec ses amis cultivés, auxquels 576. CYDONÈS, Lettres, no 209, p. 87, 1. 1 8- 1 9 et 38-44. 577. Sur ce personnage, dont on a la possibilité d'estimer le talent rhétorique unique ment par les treize lettres de sa correspondance, qui devait être plus étendue, et par une monodie composée pour la mort de l'empereur Jean VII Paléologue (éd. Sp. LAMPROS, Seooropoç TIotaJJ.1oç Kat 'Ii eiç 'IroavvTJv tOV TIaÂal0Âoyov J,lovcpoia aùtou, DIEE 2, 1 885, p. 48-62), voir DENNIS,' Letters of Manuel II, p. xviü-xx; cf. IDEM, Letters of Theodore Potamios, p. 2-4. 578. THÉODORE POTAMIOS, Lettres, éd. DENNIS, no 1, p. 5, 1. 9-14. 579. Ibidem, no 2, p. 6, 1. 24-28; ce territoire se trouvait près de la mer; cf. no 8, p. 1 3, 1. 38-39; voir aussi l'introduction de l'éditeur (et surtout p. 3-4), qui, essayant d'identi fier ce territoire, propose comme probables Mytilène, Corinthe, Ainos, Negroponte. 580. Ibidem, no 8, p. 1 3, 1. 47-5 1 . 58 1 . Potamios précise qu'il avait perdu une partie d e ses livres lors_ de l a guerre civile entre Jean V et son fils Andronic IV, et le reste à cause des invasions de pirates sur le lieu de son exil; cf. lettre no 8, p. 1 3 , 1. 35-39 et no 2, p. 6, 1. 28-30. 582. Sur Isidore Glabas, voir PLP 4223; cf. DENNIS, Letters of Theodore Potamios, p. 38-39. 583. Sur Pothos, voir DENNIS, Letters of Manuel II, p. I-Ii; IDEM, Letters of Theodore Potamios, p. 35-36. 584. Cf. THÉODORE POTAMIOS, Lettres, no 2, p. 6, 1. 1 5- 1 6; no 3, p. 7, 1. 30-32; no 9, p. 14, 1. 39-4 1 . .

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il ne cache pas ses sentiments d'infériorité585 reste le seul moyen pour qu'il préserve un certain niveau de sa culture d'autrefois. Pourtant le mérite de Cydonès ne se limite pas uniquement au rôle d'inspirateur parmi ses contemporains; encourager les jeunes talents dans l'effort littéraire est un aspect de son activité; présenter à l'emper eur les plus doués d'entre eux pour les engager à son service, est le deux ième; c'est le cas de Théodore Kaukadènos qui a été reçommandé par Cydonès à Jean V comme rhéteur compétent pour lui offrir ses ser vices586 . Quoique Cydonès s'occupe principalement de littérature et de philo sophie et les auteurs qui reviennent sans cesse à travers sa correspon dance sont Démosthène et Platon, une de ses lettres prouve qu'il toucha même au domaine des mathématiques; or, il procura des théorèmes de Diophante à quelqu'un qui étudiait les mathématiques587 ; il apparaît que Cydonès n'est pas spécialiste dans ce domaine, néanmoins il n'hésite pas à résoudre ces théorèmes suivant les règles proposées par Euclide sur les nombres. Vers 1371-1 374 Cydonès félicite l'impératrice Hélène Cantacuzène Paléologine (1 333-1 396) mère de Manuel 11588 , pour ses propos intellec tuels qui prouvent à Cydonès que le goût pour les études n'a pas com plètement disparu: si c'est parmi les gens d'origine noble que les études ont encore quelque crédit et sont tenues en honneur, il y a espoir que d'autres s'engagéront sur la même voie et la vie intellectuelle s'épanouira à nouveau589 . Comme contribution à ses recherches philosophiques, il lui fait parvenir une oeuvre de Saint Augustin. D'autant plus qu'il est persuadé que l'impératrice se moque de ceux «qui, lorsqu 'on parle de Christ, veulent distinguer le Grec et le Scythe et recherchent la patrie des écrivains de préférence à leur pensée» 590. D'autres let�res écrites par

Cydonès, antérieures et postérieures à celle-ci, laissaient apparaître d'une part le dévouement et l'amitié que l'impératrice lui témoignait,

585. À ce sujet, il écrit à son ami Pothos (no 2, p. 6, 1. 20-28 et à no 3, p. 7, 1. 25-32; no 4, p. 8, 1. 28-30; à Théodore Cantacuzène: no 8, p. 1 3, 1. 40-44; à Isidore: no 9, p. l3, 1. 2-6 et p. 1 4, 1. 1 7- 1 9 et 43-45. 586. CYDONÈS, Lettres, II, no 210, p. 88, 1. 4-1 3; sur Kaukadènos voir DENNIS, Letters ofManuel II, p. xivii-xiviii; cf. PLP 1 1 56 1 . 587. CYDONÈS, Lettres, II, no 347, p. 287, 1 . 3-17. 588. Sur Hélène Cantacuzène Paléologine, la troisième fille de Jean Cantacuzène, qui épousa en 1 347 Jean V Paléologue, voir NICOL, The Family of Kantakouzenos, p. l 351 38; cf. DENNIS, Letters ofManuel II, p. XIV; cf. PLP 2 l 365. 589. CYDONÈS, Lettres, no 25, 1. 4-1 2; cette lettre a été écrite vers l 371-1 374. 590. Ibidem, no 25, p. 55, 1. 29-33 et 1. 36-43; traduction empruntée à G. CAMMEL LI, Démétrius Cydonès, Correspondance, Paris 1 930, p. 29.

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d'autre part l'admiration de celui-ci pour ses succès littéraires et pour la pureté de sa langue attique auxquels il avait contribué personnellement, semble-t-il, par son expérience, ses conseils et ses livres591 . Dans sa vie si agitée, où les luttes entre les membres de sa famille l'avaient tellement éprouvée l'impératrice par sa passion pour les études, ainsi que par son implication dans les événements politiques de son temps, arrivait à réfu ter la phrase de Sophocle qui prétendait que le silence est l'unique orne ment pour une femme 592. Son talent littéraire et sa forte personnalité font l'objet de louanges même après sa mort: Manuel Chrysoloras célè bre en sa personne une nouvelle Aspasie593 . Dans plusieurs lettres qu'il adressa à Cydonès, Manuel II Paléolo gue montre qu'il était reconnaissant envers lui pour son initiation à l'étude de la littérature classique; précisément une lettre de Manuel adressée à Cydonès avec une oeuvre littéraire (son discours écrit à l'oc casion de la siège de The�salonique en 1 383/84), ne laisse aucun doute sur le fait qu'il était son maître594 • Ayant hérité du penchant pour les lettres de sa mère Hélène Cantacuzène, qui veilla personnellement à l'in struction de son fils595, en plus de toutes ses responsabilités, Manuel ne cessait de le cultiver et de soumettre au regard de Cydonès ses oeuvres littéraires596 . Ce dernier redoublait de zèle pour orienter et encourager ses efforts dans les études de la rhétorique, de la poésie et de la philoso phie597 . D'autant plus que Manuel a été empêché par les circonstances de suivre le cycle habituel des études en fréquentant prémièrement un grammatistès et ensuite un rhéteur. Bien que personne ne lui ait servi de maître, celui-ci, joignant à ses dons naturels sa passion pour les lettres, 591 . Que l'impératrice Hélène Cantacuzène Paléologine devait beaucoup à Cydonès pour son progrès dans la langue et la littérature classiques est un fait indéniable qui res sort des lettres qu'elle a reçues de la part de Cydonès (no 28, 1 34, 222, 256, 389), notam ment par les no 389 et 222; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, 1, p. 51 -52, KlANKA, Demetrius Cydones, p. 75-76 et EADEM, The Letters of Demetrios Kydones to Empress Helena Kantakouzene Palaiologina, DOP 46, 1 992, p. 1 55- 1 64. 592. Cf. CYDoNÈs, Lettres, no 389, 1. 1 0- 1 3 ; cf. SOPHOCLE, Ajax, 293: «ruvat, 'Yuvalçt KOO'jJ.OV T) O'l'Yi) cpÉpEl». 593. Cf. le discours inédit que Manuel Chrysoloras adressa à Manuel II en 1414, dont l'extrait rélatif voir dans BEES, Les manuscrits des Météores, l, no 1 54, fol. l.ç' a: « ..."EO'xojJ.Ev 'Yàp Kat T)jJ.Eiç Èv 'toiç XPOVOlÇ 'tOU'tOlÇ, 'AO'1taO'iav vÉav, 'ti)v O'i)v jJ.'l'tÉpa Kat �aO'lÂ-Œa Â-É'Ym, �uvajJ.Év'lv Kat aù'ti)v iiplO''ta Â-É'YElV». 594. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no I l , p. 3 1 , 1. 22-28. 595. CYDONÈS, Lettres, no 398, 1. 20-25. 596. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 1 1 , p. 3 1 , 1. 1 6-24; no 62, p. 1 73, 1. 21 0. 597. CYDONÈS, Lettres, no 302, p. 2 1 2; no 380, p. 321 ; no 39 1 , p. 344; no 392, p.346.

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arrivait à faire un usage brillant de la langue attique et à imiter à la per fection Démosthène et Platon598 . Son archaïsme, loin d'être pédant et monotone, surprenait Cydonès par son originalité et sa beauté. Le désir de Manuel d'approfondir la langue attique est secondé par le diction naire de Suidas qu'il vient d'obtenir. À l'occasion il écrit à Cydonès: «Le Suidas est arrivé, et, dans la pénurie d'argent où nous sommes, il nous a du moins enrichi d'une grande abondance de mots». Sans tarder, il fait appel à l'aide de Cydonès pour profiter de sa richesse linguistique599 . En outre, Manuel voulait puiser dans ses ancêtres non seulement au niveau de la langue, mais aussi approfondir leurs idées; sa familiarité avec Théognis, dont la poésie décourageait le lecteur, vue sa langue extrême ment difficile, en témoignait; ayant surmonté cet obstacle, Manuel était en position de saisir, derrière le symbolisme des mots, les idées volon tairement cachées par le poète au grand public et destinées seulement au lecteur éveillé60o . Cydonès conseille à Manuel d'approfondir sa connaissance de la pensée de Platon autant qu'il lui est possible; son contact avec le grand philosophe doit être direct, loin de toute influence de ses commenta teurs. La cause de ces remarques se trouve dans le fait que Cydonès con stata l'influence de Prodikos dans une lettre de Manuel601 . En outre, Platon fait l'objet d'autres lettres échangées entre Cydonès et Manuel. Ce dernier se montre particulièrement fier d'avoir reussi à obtenir un vieux manuscrit de Platon au Mont Athos vers 1 382/84 et il l'offre à Cy donès tout en étant persuadé qu'il contribue ainsi à faire revivre la pen sée du grand philosophe qui jusqu'alors était inconnue602 • Quant à Cy donès, il ne partage pas la même opinion; demeurant convaincu que tant lui que ses contemporains sont inférieurs par rapport à Platon, il explique à Manuel que si le philosophe pouvait s'exprimer, il aurait été mécontent de fréquenter des gens incultes qui arrivent à peine à saisir son esprit. Quant à Cydonès, il se considère «barbare» face à Platon, au trement dit, il a conscience d'une décadence culturelle603 . L'activité littéraire de Manuel est d'une telle intensité qu'elle donne à Cydonès l'impression que celui-ci se trouve à l'Académie et que son 598. CYDONÈS, Lettres, no 82, p. 1 14, 1. 8-20; II, no 262, p. 1 67, 1. 1 2- 1 7; no 380, 329, 1. 23-26; au sujet de son style qui rappelait Démosthène et Platon, voir les éloges de Cydonès dans ses lettres no 82, p. 1 1 5, 1. 30-3 1 et no 276, p. 1 94, 1. 4-7. 599. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 4, p. 1 3, 1. 8-9. 600. CYDONÈS, Lettres, II, no 302, p. 219, 1. 4-12. 601 . Ibidem, no 392, p. 346, 1. 51-60. 602. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 3, p. 7, 1. 2-8 et p. 8, 1. 9. 603 . CYDONÈS, Lettres, II, no 258, p. 1 62, 1. 4-6; p. 1 63, l. 7- 1 3.

p.

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seul souci demeure de satisfaire ses auditeurs par la beauté de ses écrits. Pourtant ce n'est pas le cas puisque l'on est en pleine guerre604 . Deux ans plus tard, en 1 385, Cydonès commence à s'inquiéter; il souligne le fait à Manuel que les Turcs qui assiègent Thessalonique ne lui permet tent pas de s'exercer à l'art de la rhétorique; les circonstances exigent de lui qu'il consacre la totalité de son activité à la lutte contre les enne mis 605 .

604. Ibidem, no 284, p. 205, 1. 1 3-20; lettre datée en 1 383. 605. Ibidem, II, no 304, p. 223, l. 4-1 1 ; p. 224, L 29-30.

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2. Dèmètrios Cydonès et le courant du Thomisme à Byzance

L'attirance que la pensée occidentale exerce sur l'esprit de Dèmè trios Cydonès, ainsi que les besoins de ses fonctions de mésazôn606 le conduisent à apprendre le latin; un grand nombre de missionnaires, de négociants et de mercenaires occidentaux affiuent au palais et Cydonès est chargé par l'empereur de les recevoir; cependant, les interprêtes qui sont à son service le décoivent par leur médiocrité607 et il prend la déci sion d'apprendre lui-même le latin608 . Ainsi, de 1 347 à 1 354 il se met sous la direction d'un moine dominicain de Péra609 et arrive très vite à un niveau tel qu'il lui permet de s'exprimer presque avec la même facil ité en latin qu'en grec, ainsi que de saisir le sens des textes à l'exception de certaines expresions utilisées parmi les poètes et les rhéteurs les plus profonds 6 1O. Finalement, son maître le jugeant capable d'accéder à la pensée philosophique et d'en tirer profit, lui confie la Somme contre les 606. CYDONÈS, Lettres, II, no 333, p. 267-268, 1. 37-42. 607. CYDONÈS, Apologie, 1. 41-42 et 1. 47-52. L'Apologia pro vita sua, dont le titre latin a été ajouté postérieurement d'après le contenu de ce texte, est l'autobiographie de Cydonès composée vraisemblablement dans la décennie 1 360; elle abonde en détails pré cieux à propos de sa jeunesse, sa formation, sa carrière politique et son activité de traduc teur qui favorisa à la fois la diffusion du Thomisme et de l'Aristotélisme; en outre la plus grande partie de cette oeuvre n'est qu'une argumentation continue concernant son attitude comme promoteur de la théologie latine; pour l'édition de ce texte, voir -MERCATI, Noti zie, p. 359-403; sa traduction en allemand a été faite par G. BECK, Die «apologia pro vita sua» des Demetrios Kydones, Ostldrchliche Studien 1, 1952, p. 208-225 et 264-282; cf. F. KIANKA, The Apology of Demetrius Kydones: A Fourteenth-Century Autobiographical Source, Byzantines Studies 7, 1 98 1 , p. 57-7 1 ; cf. IDEM, Demetrius Cydones, p. 16-18, où il y a une présentation des trois autres Apologies que Cydonès écrivit pour défendre ses thèses théologiques. 608. Cf. Chrysa MALTEZOU, Diversitas linguae. 'H È1t1KOlvrovia o'to BuÇ avno. Ac tes du IIème Congrès International «'H É1uKolvOJv{a OTO BuÇav'rz o», Athènes 1 993, p. 931 02. 609. CYDONÈS, Apologie, 1. 63-72; au sujet de la date, voir LOENERTZ, Les re cueils, p. 109; une identification du maître de Cydonès en la personne du dominicain Phi lippe, connaisseur de la langue grecque et actif au milieu du XIVe siècle, a été proposée par MERCATI, Notizie, p. 514 et PAPADOPOULOS, 'Ell17vIKai jJ8mrppau8lç @OJjJIOTI Kmv ËprOJv, p. 27; sur le couvent des Dominicains à Péra où il s'est établi en 1 299, voir R J. LOENERTZ, Les établissements dominicains de Péra-Constantinople, EO 34, 1 935, p. 336. Bien que Cydonès ne précise pas que son maître était un dominicain, MERCATI (Notizie, p. 5 1 4) tira cette conclusion du fait que celui-ci voulut initier son élève à la pen sée de Thomas d'Aquin. 6 10. CYDONÈS, Apologie, 1. 89-93.

126 Gentils de Saint Thomas d'Aquin; bien qu'il vise dans un premier temps à familiariser son élève avec la langue de cet auteur61 1 , celui-ci constate qu'il maîtrise parfaitement le latin et entreprend la traduction de cer tains chapitres en grec. À l'occasion, il donne aussi lecture de certains passages à l'empereur qui l'encourage à achever la traduction de ce livre au profit de ses contemporains612 . Sa version intégrale de la Somme con tre les GentJ1s est terminée le 24 décembre de 1 3 54 et l'empereur la fait transcrire aussitôt613 ; son exemple est suivi par une partie de la cour im périale614 . En persistant dans l'approfondissement du latin, Cydonès s'im prègne successivement de la pensée latine et sa compétence est reconnue tant par les Latins que pa,r une partie de ses compatriotes. Les premiers essaient de rendre populaires grâce à lui d'autres Latins, étant conscients que son rôle politique facilitera la diffusion de leur idéologie; les seconds soumettent à son regard chaque texte latin qui leur est incompréhensi ble61 5 . C'est ainsi que Cydonès entreprend succesivement la traduction

61 1 . Ibidem, 1. 98-1 06 et p. 363, 1. 1-2. 612. Ibidem, p. 363, l. 9-1 3 et l. 1 9-23; il faut remarquer l'attitude contradictoire de Jean Cantacuzène qui joua d'une part un rôle décisif pour la diffusion du Thomisme, en encourageant l'initiative prise par son ministre de traduire l'oeuvre du chef de la Scolas tique Thomas d'Aquin, tandis que d'autre part, il fut le protecteur par excellence du chef de l'Hésychasme Grégoire Palamas et l'organisateur de son triomphe au concile des Bla chernes en 1 35 1 . 6 1 3 . D'après PAPADOPOULOS ( 'E).).1J VlKai jlE'rarppauElç emjllCJTlKmV Ëpymv, p. 28-32), la traduction aurait été finie avant le 29 novembre 1 354, date de l'abdication de Jean Cantacuzène (d'après A. FAILLER, REB 34, 1 976, p. 120-12 1), quant à la date de 24 décembre 1 354 qui est mentionnée dans la notice latine du Codex Vaticanus gr. 616, fol. 7v, elle se réfère au temps d'une deuxième édition améliorée de la traduction de Cydo nès. Bien évidemment ce n'est pas Jean Cantacuzène qui la trancrivit de sa propre main, comme il a été suggéré (cf. JUGIE, Démétrios Cydonès et la théologie latine à Byzance, p. 391 et SETTON, Renaissance, p. 53), mais des copistes impériaux; un copiste qui travailla pour le compte de Jean Cantacuzène est Manuel Tzykandylès comme il le déclare dans le folio 7v du Codex Vaticanus graecus 6 1 6 contenant la dite oeuvre; cf. TURYN, Codices Graeci Vaticani, p. 1 5 1 : «Tou'to ' 'to �l�Â.iov j.1E8Epj.1TtVEUO'EV j.1Èv EIC 'tou Â.anvllCou Eiç 'tllV ÉÂ.Â.aôa q>OlVllV ATlj.1Tt'tpl0(Ç) 't1.ç 0EO'O'aÂ.ovllŒùÇ j.1E'tEypa'l'a'to ôÈ MavoullÂ. TÇuICavMÂ.Tl ç o BuÇavno(ç) IC(a)'t(à) npoO''taç1V 'tou x:ùp aù'tolC pcltO po(ç) 'tou Kav'taICouÇTlv(oü)>>; sur Manuel Tzykandylès, qui appartenait à l'entourage de Jean Cantacuzène et dont les inté rêts étaient beaucoup plus étendus que ceux d'un simple bibliographe, voir LOENERTZ, Chronologie de Cabasilas, p. 210-21 9 et p. 309; cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, p. 3 1 6321; GAMILLSCHEK-HARLFINGER, Repertorium, I, no 255; II, no 35 1 , 358; E. TRAPP, Die Etymologie des Namens Tzikandeles, JOB 22, 1 973, p. 233. 614. CYDONÈS, Apologie, l. 1 8-29. 6 1 5 . Ibidem, 1. 30-36.

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des autres oeuvres; dès 1 3 55 616 il aborde la traduction de la Somme théologique dans le but de présenter fidèlement et intégralement la pen sée de Saint Thomas d'Aquin; cela parce qu'il admire la vigueur philoso phique de ses raisonnements et l'abondance des textes scriptuaires qu'il apporte pour démontrer les vérités chrétiennes617 ; quoique Cydonès reste plus ou moins fidèle au texte latin, il s'efforce de dépasser la simple tâche du traducteur; si les grands docteurs dominicains, Albert le Grand et Thomas d'Aquin, veulent concilier Aristote et l'Écriture, lui il tend à concilier à la fois Aristote et Thomas d'Aquin, sans y parvenir toujours. Toutefois, en procédant par comparaison constante du texte d'Aristote et de celui de la Somme théologique Cydonès n'hésite pas à reconstituer le texte aristotélicien qui était déformé dans la traduction latine de Moerbeke adopté par Thomas d'Aquin618 • Son apport est remarquable du point de vue stylistique, philosophique et théologique; quant à son but, celui-ci demeure la conciliation du rationalisme théologique occi dental et de la tradition aristotélicienne grecque619 . La Somme théologi que ne sera achevée que par son frère Prochoros (ca. 1 330-ca. 1 368/69), vers 1 3 58, le second promoteur fervent de la théologie scolastique à By zance au cours de cette époque62o • En traduisant l' Improbatio Alcorani de Ricoldo de Monte Croce, traité qui réfutait les croyances islamiques en se basant sur les thèses de 6 1 6. Sur le problème de la datation de la traduction de la Somme théologique, qui était probablement entreprise dès 1 350, voir l'introduction de E. MOUTSOPOULOS, L'Hellénisation du Thomisme au XIVe siècle, p. 10, dans: CYDONÈS, empli �KUl Vl.z.rOU: Iouppa eeOÂOYIKr1 ÈçeÂÂ" vlaOeiaa, II 1 5, éd. G. LEONTSINIS, A. GLYKOFRYDOU LEONTSINI, Athènes 1 976; cf. aussi son introduction dans: Ibidem, II 1 6, éd. Ph. A. DE METRAKOPOULOS, Athènes 1 979, p. 7 et note 1 . 617. Cf. A. PALMIERI, Cydonès, dans: DTC 3, col. 2457. 6 1 8 . E. MOUTSOPOULOS, Thomisme et Aristotelisme à Byzance: Démétrius Cydo nès, JOB 32, 4, 1 982, p. 307-3 1 0, et surtout p. 308. 6 19. Cf. CYDONÈS, empli �KUl Va'fOu: IoupJla eeOÂoylKr1 ÈçeÂÂ"vlaOeiaa, II 17, éd. Ph. A. DEMETRAKOPOULOS, Introduction par E. MOUTSOPOULOS, p. 7- 1 1 ; voir aussi à E . MOUTSOPOULOS, Thomisme et Aristotelisme à Byzance: Démétrius Cy donès, JOB 22, 4, 1 982, p. 307-3 1 0 et à Ph. A. DEMETRAKOPOULOS, Demetrius Ky dones' translation of the summa theologica, JOB 22, 4, 1 982, p. 3 1 1-3 19. 620. Dèmètrios traduisit de la Somme théologique la première partie (prima pars) di visée en 1 1 9 chapitres (quaestiones) et la deuxième partie (la secunda pars) qui est divisée en prima secundae (ch. 1-1 1 4) et secunda secundae (ch. 1 - 1 89) ; son frère Prochoros tradui sit de la troisième partie (tertia pars) le Supplementum, le De potentia, le De aeternitatae mundi contra munnurantes et le Commentaire à la Métaphysique d'Aristote; la traduction se réalisa entre 1 350- 1 357; cf. 1. N. KARMlRÈS, empli �KUI Va'fOU Iouppa eeOÂoylKT" t. l, Athènes 1 935, p. 35 et note 2; cf. aussi JUGIE, Démétrios Cydonès et la théologie la tine à Byzance, p. 392; PAPADOPOULOS, 1jÂÂ"vIKai pemrppaaelç empUITIKmV lpymv,

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Thomas d'Aquin, Cydonès contribua même indirectement à la propaga tion du Thomisme62 1 . Pourtant, son attachement profond à la pensée de Thomas d'Aquin souleva même la critique de son ami Georges le Philo sophe, installé après 1 362 dans le Péloponnèse et connu pour ses préoc cupations philosophiques et théologiques. Il semble que celui-ci l'accu sait de donner la primauté à Thomas d'Aquin au détriment de Platon et de Socrate et de mépriser ainsi la pensée qu'il avait héritée de ses ancê tres. Un débat est ouvert entre eux où Cydonès défend, à travers la sa gesse étrangère, la foi chrétienne, tandis que Georges le Philosophe ris que de se montrer, à cause de son philhellénisme, défenseur du paga nisme. Précisément, Georges accuse Cydonès d'admirer un «ignorant» en la personne de Thomas d'Aquin et trouve que son effort d'approfon dir la connaissance de sa pensée n'était que «de chercher les traces des puces»622 . Cydonès d'autre part réplique à Georges que si Thomas d'Aquin n'est pas réellement une autorité dans le domaine de la théolo gie, dans ce cas tous les Occidentaux, qui le suivent, ont perdu la rai son623 . Le débat est davantage animé dans une lettre postérieure que Cy donès lui adresse entre 1 365 et 1 369; il Y exprime sa satisfaction de le voir enfin réconcilié avec le grand maître dominicain, bien qu'il demeure toujours très attaché à la pensée hellénique, notamment celle de Platon. Au sujet de l'obscurité voulue de Thomas d'Aquin que Georges le Philo sophe évoque, celle-ci provient, d'après Cydonès, du fait que le maître de la Scolastique exprime des notions divines à l'aide du raisonnement philosophique; or, il est évident que les vérités chrétiennes dépassent la raison humaine, parce qu'elles proviennent de la révélation divine et de ce fait Thomas ne peut éviter l'obscurité dans ses écrits; en outre, si le raisonnement philosophique de Platon lui paraît plus vigoureux, c'est parce que le philosophe grec exprime des vérités pré-chrétiennes, dont les syllogismes sont allégés par la mythologie. Cydonès soutient qu'en p. 47. Sur Prochoros Cydonès, moine au monastère de Lavra au Mont Athos, qui subit l'influence de son frère dans le domaine théologique, et sur son activité de traducteur des oeuvres latines, voir PAPADOPOULOS, op. cit., p. 90-91 ; cf. H. HUNGER, Prochoros Kydones, Ubersetzung von acht Brielen des Hl. Augustinus, Vienne 1 984; Prochoros réa lisa une seule traduction de contenu philosophique, celle de l'oeuvre de Boèce intitulée De differentiis topicis; cf. NIKÈTAS, oH �UÇUV't1Vtl j.1E'tUq>PUO'l1 'tou Ëpyou 'tou B0118iou, p. 275-3 1 5. 621 . Cf. PAPADOPOULOS, 'EÂÂT/VIKai j.l&-rarppaU&lç @OJj.llaTIKroV ËpyOJv, p. 28; sur ce scholastic latin, voir KIANKA, Demetrius Cydones, p. 1 1 5- 1 17; pour la traduction de Cydonès, voir PO 1 54, col. 1 035-1 1 52, où il existe aussi une version latine, mais qui n'est pas le texte original de Ricoldo de Monte Croce. 622. CYDONÈS, Lettres, no 97, p. 1 34, 1. 55-57. 623. Ibidem, 1. 57-59.

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tant que chrétiens, ils doivent persévérer dans la compréhension de Tho mas d'Aquin624 . Enfin, il invoque une série d'arguments pour justifier ses préférences pour la sagesse étrangère et fait une tentative pour réfu ter les reproches de son ami en lui affirmant qu'il n'a jamais pensé com parer Thomas avec Platon et Socrate; s'il en est question toutefois, Cy donès ne se laisse pas influencer par ses origines mais par sa foi, et dans cette perspective, il prend partie davantage pour Thomas, représentant de la foi chrétienne, que pour les philosophes grecs qui représentent l'esprit païen625 . Finalement, il ajoute: «Si Platon et tous les Péripatéti ciens étaient présents et si Thomas devait argumenter face à eux sur l'espoir qui est en nous, ils seraient à tel point impuissants devant ses ar guments, qu'ils auraient immédiatement choisis l'Église à la place de l'Académie»626 . Suivent les traductions des oeuvres mineures de Thomas d'Aquin627 , Saint Augustin628 , Saint Fulgence, Saint Anselme de Cantorbery, du chancelier de Paris ( + 1 205) Pierre de Poitiers, du Dominicain Ricoldi de Monte Croce629 qui contribueront largement à la diffusion de la théo logie latine à Byzance et seront à la base d'un premier dialogue entre les deux Églises. L'apport de Cydonès dans cette voie prend une significa tion particulière si l'on songe que les Byzantins depuis le schisme des Églises (1054) méprisaient le monde latin faute de pouvôir le connaître ou le comprendre; ils considéraient tous les Occidentaux comme bar bares et étaient convaincus que ceux-ci n'étaient talentueux que dans le domaine du commerce et à la guère630 . En outre la connaissance des thèses de la théologie latine entraînera une très forte réaction et aboutira à un durcissement des positions ecclé siastiques: si celle-ci, fondée sur la Scolastique, faisait appel à la raison et avait recours aux arguments de la science, la tradition orthodoxe, im prégnèe par les expériences mystiques de l'Hésychasme, ne pouvait que s'en différencier. Les deux confessions, qui s'étaient plus ou moins ignor624. Ibidem, no 33, l. 46-50 et 56-57. 625. Ibidem, no 33, p. 65, l. 46-70 et p. 66, l. 7 1-72. 626. Ibidem, no 33, p. 66, l. 73-76. 627. Cf. St. PAPADOPOULOS, BuÇav'tlov. I:X.ÉcrE1Ç 1tpOÇ tftV AU'tlKft 9EoÂ.oyia, ThEE 3, 1 963, col. 1 093- 1094; cf. JUGIE, Démétrius Cydonès et la théologie latine à By zance, p. 392. 628. Précisément sur ses traductions des textes de Saint Augustin, voir M. RACKL, Die griechischen Augustinusübersetzungen, (Miscellanea Francesco Ehrile 1), Cité du Vati can 1 924, p. 1 8-28; cf. KIANKA, Demetrius Cydones, p. 107-1 12. 629. Sur ses traductions en général, voir JUGIE, Démétrius Cydonès et la théologie latine à Byzance, p. 391 -396; cf. KIANKA, Demetrius Cydones, p. 1 07-1 1 7. 630. CYDONÈS, Apologie, l. 77-88.

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ées mutuellement au cours des siècles précédents, commencent alors s'af fronter. La réaction contre la diffusion du Thomisme fut très forte et le fait qu'un concile a été réuni par le patriarche Philothée Kokkinos en 1 368 en vue de condamner les thèses de Prochoros Cydonès 631 le prouve amplement. Par ailleurs, des ouvrages antithomistes ont été composés pour réfuter la théologie latine. Panni ceux-ci, celui de l'ancien maître de Dèmètrios Cydonès, Nil Kabasilas, archevêque de Thessalonique (1361-1 363), qui réfuta les thèses latines sur la procession du Saint Esprit632 .

63 1 . PAPADOPOULOS, 'EÂ-Â-l1VtKai j.l8'taq>pu0'8tÇ ®roj.ltO''t\Kmv ëpyrov, p. 91; cf. PG 1 52, col. 694-7 1 6: Topoç avVOÔl1COÇ Kœrà IIpozopov iepopova.Zov mu KvôoJVT/, mu rppo vqO"ll vmç 'l'à Baplaàp Kai �KI VÔUVOV. 632. Cf. M. CANDAL, NiJus Cabasilas ct TheoJogia S. Thomae de processione Spi ritus sancti, Vatican 1945; sur les autres auteurs qui représentent le courant antithomiste, voir PAPADOPOULOS, "EllT/ VIKai pemrppauelç @mplmlKmv éprmv, p. 1 8 et p. 1 1 71 49; cf. 1. N. KARMlRÈS, empli mu �Kl va.mv Iouppa (JeolorIKq, t. l, Athènes 1935, p. 45-48; sur l'antithomiste le plus acharné, l'hésychaste Kallistos Angélikoudès Mélènikiô tès, voir PAPADOPOULOS, op. cit., p. 1 56-1 72 et IDEM, Kall{mov � rrelIKOUÔT/ Ka 'l'à empli �KI Vlhov, Athènes 1 970.

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3. Rapprochement culturel . et influences réciproques entre Byzantins et Occidentaux

L'idéal d'un rapprochement religieux, politique et culturel avec l'Oc cident, dans lequel Dèmètrios Cydonès et une partie latinophile de sa génération avaient investi tant d'efforts, ne verra sa réalisation qu'au ni veau purement culturel. Du côté byzantin, malgré les efforts déployés de la part de Cydonès dans le but de familiariser ses compatriotes avec la pensée latine, ceux-ci dans leur ensemble étaient fiers de leur héritage hellénique et, sauf un petit cercle de latinophiles ou latinophrones, rest èrent repliés sur eux-mêmes 633 . Pourtant, c'est grâce à un petit groupe, demeurant ouvert à l'influence occidentale au niveau de la théologie et de la philosophie, que les idéaux grecs seront transmis aux premiers hu manistes Italiens. Ainsi, après sa conversion au catholicisme en 1 357 au plus tard634 Cydonès manifeste de plus en plus son désir de connaître de près l'Occi dent et d'entrer en contact avec ses milieux intellectuels. Dans une de ses lettres adressée à son ami Simon Atumanos, archevêque de Thèbes ( l 366-ca. 1 383)635 en 1 367/68, il précise que tandis que les autres qui se réfugient en Italie visent à acquérir richesses et dignités, ses propres mo tivations sont tout à fait différentes: lui, il ne s'intéresse qu'à la science de la théologie cultivée là-bas; il ajoute finalement que tant les incita tions de plusieurs amis que l'invitation personnelle du pape Urbain V en 1 367 l'encouragent, plus que jamais, à réaliser ce voyage636 . L'occasion se présentera en 1 369 lorsque l'empereur Jean V, dans le but d'obtenir une aide de l'Occident pour lutter contre la menace turque, se rend en 633. Voir supra, p. 1 29, note 630. 634. La date exacte reste inconnue; à ce sujet, voir KIANKA, The Apology of Deme trius Cydonès, p. 60 et note 19, qui situe à une date proche de 1 360 d'après les lettres du pape Urbain V adressées à Cydonès au cours des années 1 365 et 1 367 qui attestent la conversion de celui-ci aux doctrines de l'Église latine. Toutefois dès 1 357, fr. Philippo In contri le considère comme catholique; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, l, p. 55; cf. IDEM, Démétrius Cydonès, II, p. 1 0 et note 3. 635. Sur Simon Atoumanos, voir G. FEDALTO, Simone A tumano, monaco di Stu dio, arcivescovo di Tebe, secolo XIv, Brescia 1 968; cf. SErrON, Renaissance, p. 50-5 1 ; PLP 1 648. 636. CYDONÈS, Lettres, no 103, 1. 72-73, 1. 76-78, 1. 82-85; au sujet de la datation de la lettre que le pape lui a envoyée, voir ibidem, p. 141, note.

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Italie pour faire sa profession de foi au pape637 . Alors e� visite à Rome (la Curie romaine) en 1 369- 1 370, Cydonès exprime son mécontentement du fait que ses devoirs auprès de l'empereur l'empêchent d'être en con tact avec les cercles intellectuels, de se consacrer à la lecture des livres la tins, enfin d'acquérir une idée du niveau de la culture et de l'enseigne ment dispensé dans ce pays en écoutant les savants converser, enseigner ou discuter638 . De retour d'Italie en 1 37 1 Cydonès vient de débarquer dans le Pélo ponnèse, d'où il écrit ses impressions à Jean Laskarès Kalophéros à Chypre639 ; impressioné par les gens qu'il a eu l'occasion de connaître durant son séjour à Rome, Cydonès approuve la décision de son ami de quitter Chypre et de se rendre en Italie; quant à lui, il est revenu unique ment parce qu'il ne voulait pas laisser revenir seul l'empereur; à l'occa sion il lui annonce son projet de visiter la France au printemps pour ex plorer le pays, entrer en contact avec ses dialecticiens et en apprendre la langue et l'invite à venir l'y rencontrer640 . Jean Lascarès Kalophéros n'est pas le premier à être encouragé par Cydonès à aller s'installer en Italie; à la même date, en 1 37 1 , Jean Kyparissiôtès (ca. 1 3 1 0- 1 378)641 , réfugie à Chypre depuis 1 365 à cause de ses convictions antipala mites642 , reçoit une lettre de sa part pleine de pessimisme sur la situation 637. Au sujet du séjour de Jean V en Italie, voir O. HALECKI, Un empereur de By zance à Rome, Varsovie 1 930 et A. VASILJEV, Il viaggio dell'imperatore Bizantino Gio vanni V Paleologo in Italia (1 369- 1 37 1) e l'Unione di Roma deI 1 396, Studi bizantini e neoellenici 3, 1 93 1 , p. 1 5 1- 1 93. 638. CYDONÈS, Lettres, no 39, 1. 6-1 2; au moins, il a eu l'occasion de faire la connaissance du Romain Agapet Colonna, évêque de Brescia, plus tard cardinal ( + 1 380), et de Pierre Roger, le cardinal de Beaufort, le futur Grégoire XI, auquel il promet de reve nir à Rome plus tard; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, l, p. 66. 639. Sur Jean Laskarès Kalophéros et son frère Maxime, voir A. ESZER, Das aben teuerliche Leben des Johannes Laskaris KaJopheros, Wiesbaden 1 969; D. JACOBY, Jean Lascaris Calophéros, REB 26, 1 969, p. 189-228; R.-J. LOENERTZ, Pour la biographie de Jean Lascaris Calophéros, REB 28, 1 970, p. 1 30- 1 39; PLP 1 0732. 640. CYDONÈS, Lettres, no 37, 1. 1 6- 1 8, 1. 28-34 et 1. 41 -47; ce voyage en Italie, pro jeté pour l'hiver 1 37 1 - 1 372, fut renvoyé au printemps suivant et remplacé par le projet d'un voyage en France; puis, il n'en fut plus question; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydo nès, II, p. 8 et note 6; en fait ce voyage n'a eu lieu que vingt ans plus tard; cf. LOE NERTZ, Démétrius Cydonès, l, .p. 69. 641 . Sur ce personnage qui fut le représentant le plus remarquable de la théologie an tipalamite et l'ennemie le plus obstiné de Grégoire Palamas et de Nicolas Kabasilas, voir B. L. DENTAKÈS, 7mavvT/ç KUTrapluauo'rT/ç, 0 uorpoç ICa; rplÂOUOrpOç, Athènes 1 965; cf. PLP 1 3900. 642. Toute l'oeuvre de Kyparissiôtès réfutait et combattait les idées mystiques de Grégoire Palamas et de ses partisans; cf. DENTAKÈS, op. cit., p. 6 1- 1 1 3.

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régnant à Constantinople; confinés dans les murailles de la capitale les habitants essaient de survivre en dépit de la pauvreté, des révoltes et de mille autres maux; Cydonès avertit ainsi son ami qui, fatigué par les conditions de vie à Chypre, pense revenir à Constantinople; seule l'Italie est en mesure d'assurer la subsistance de ses habitants et il lui conseille vivement d'y aller à condition qu'il en connaisse la langue643 . En effet, Kyparissiôtès se rendit à la cour du pape Grégoire XI ( 1 370- 1 378), où il séjourna probablement de 1 371/72 à 1 377/78. Une allocation que le pape lui attribua pendant la période 9 novembre-1 2 décembre 1 377 lui vint en secours, toutefois, elle n'atténua pas les difficultés de sa vie là bas; désirant de nouveau rentrer à Constantinople, il demande conseil à son ami Cydonès qui lui répond par une lettre (no 1 61) vers 1 377/78 d'en décider lui-même. Son retour à Constantinople est probable, toute fois les détails de sa vie par la suite restent plus ou moins obscurs644 • Finalement, pendant la dernière période de sa vie (1390- 1 398), Cy donès entreprendra deux autres voyages en Italie; en effet, vers la fin de 1 389 ou au début de 1 390, il quitte Constantinople, en compagnie de Dèmètrios Chrysoloras, pour aller s'établir à Venise, où il espérait d'ail leurs rencontrer son vieil ami Jean Laskarès Kalophéros645 • Lors de leur séjour à Venise un disciple du florentin Coluccio Salutati, l'humaniste Roberto Rossi, fera leur connaissance et ils lui donneront des cours de grec646 ; puis, il fera connaître le nom des deux Byzantins parmi les au tres humanistes de Florence en stimulant ainsi leur désir de devenir hel lénistes. Après un an, Cydonès décide de quitter la République, qui, peu avant son départ, l'honorera en lui conférant le droit de cité647 . De re643. CYDONÈS, Lettres, no 35, 1. 25-36 et 42-48. 644. DENTAKÈS, op. cit., p. 29-30. 645. Kalophéros, ami et correspondant de Dèmètrios Cydonès avait nommé exécu teurs de son testament, fait à Venise le 5 juillet 1 388, Cydonès et Manuel Chrysoloras au cas où ils seraient présents à Venise; toutefois, ce voyage eut lieu en 1 390/9 1 ; c. LOE NERTZ, Correspondance de Calécas, p. 64. 646. Cf. SETTON, Renaissance, p. 57, où il y a la traduction en anglais de la lettre que Coluccio Salutati écrivit à Cydonès à ce sujet: .. and because it is God who summo ned you to Italy (Latium), when you and Manuel (Chrysoloras) beheld Venice, where as soon as you took on and began to teach Roberto (Rossi) in your frieD{fly fashion, you fi red many hearts with the desire to learn the language of the people of old Hellas, so that already 1 perceive there will be many earnest students of Greck literature within a few years. 647. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, p. 1 25- 1 26, où est cité le texte de la ducale du 20 janvier 1 39 1 par laquelle Antonio Venier (doge 1 382-1400) accorde à Cydonès les droits et les immunités des citoyens de la Republique; Cydonès fait des références à son sé jour à Venise dans ses lettres no 441 , p. 405, 1. 28-30 et no 443. .

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tour à Constantinople en . 1 391 et jusqu'à 1 396, date à laquelle il quitta définitivement la capitale pour des motifs religieux648 , il entre en rela tions avec Manuel Kalékas, connu comme grammairien, rhéteur et théo logien hostile à la doctrine de Grégoire Palamas649 . En lui, Cydonès trouvera un disciple prêt à partager ses préférences dogmatiques et phi losophiques, ainsi que ses vues plus générales concernant le rapproche ment avec l'Occident. L'attitude de Georges Scholarios qui, en mention nant le nom de Cydonès, ajoute celui de Kalékas qu'il qualifie de disci ple, semble assez justifiée650 . Kalékas suivra une formation scolastique basée sur l'oeuvre de Thomas d'Aquin, notamment le Contra Genti1es et l' Ad cantorem Antiochenum 651, avant d'adhérer au dogme catholique en 1 396 et de prendre le froc dominicain dans le monastère Saint-Do minique de Péra. Toutefois, ses connaissances du latin, d'un niveau rudi mentaire, même en 1 395 652 , ne lui permettaient pas d'avoir un accés di rect aux écrits du grand maître dominicain; alors il aura recours aux tra ductions effectuées par Cydonès les années précédentes. En outre, l'oeuvre théologique de Manuel Kalékas, qui le fait l'apologiste fervent de la méthode scolastique en théologie après la mort de Cydonès, et qui jouira d'une postérité653 , devait aussi beaucoup à Cydonès. Précisément, son manuel de théologie intitulé De /ide deque principiis /idei catholi cae 654, rédigé avant 1 396 et le premier en date de ses écrits théologiques où Kalékas défend les vérités du dogme latin, avait largement emprunté aux traductions de Cydoriès655 • Quant à son florilège Sur la Procession 648. Cf. KALEKAS, Lettres, no 17, no 2 1 , no 46, où il considère son départ comme un exil; sans doute après la défaite de Nikopolis (1 396) le climat à Constantinople devint particulièrement défavorable pour les latinophiles et les latinophrones dont faisait partie Cydonès; quoi qu'il en soit, Cydonès accompagna Manuel Chrysoloras en Occident dans le but de demander de nouveau une aide militaire contre les Turcs; cf. GEANAKOPLOS, SchoJars, p. 28. 649. Sur Kalékas, voir R-J. LOENERTZ, Manuel Kalékas, sa vie et ses oeuvres d'après ses lettres et ses apologies inédites, Archivum Fratrum Praedicatorum 1 7, 1 947, 1. 1 95-207. 650. SCHOLARIOS, Oeuvres, II, 447, 1. 23-24; 486, 1. 7-9 et 1 7-20; III, 1 3, 1. 34; 14, 1. 1 7- 1 8; 94, 1. 1 - 1 0. 65 1 . SETTON, Renaissance, p. 56. 652. LOENERTZ, Correspondance de Manuel Calécas, p. 23; en 1 395 Kalékas fit la connaissance de Jacopo Angeli de Scarperia et il «balbutiait» dans cette langue avec lui. 653. J. GOUILLARD, Les influences latines dans l'oeuvre théologique de Manuel Kalékas, BO 37, 1 938, p. 36-52. 654. Edité dans PO 1 52, col. 429-661 , IIspi -rfjç rr{GTsOJç Kai rrspi -rmv âpXmv -rfjç Ka (}OlIKfjÇ rr{GTsOJç Ka-rà -r� v rrapa80cTlv -rfjç (}daç rparpfjç Ka; -rrov Ka(}ol,Krov 818amcalOJv -rfjç 'EKKlquiaç. 655. LOENERTZ, Correspondance de Calécas, p. 22.

135 du Saint Esprit, il marque un progrès également, grâce aux traductions de Cydonès dans lesquelles il avait puisé656 . La conception d'une communauté de religion et de civilisation entre Latins et Byzantins, formulée la première fois par Cydonès, sera perpé tuée aussi par Kalékas qui se soucia aussi du rapprochement et de la connaissance réciproque des deux cultures. Sa correspondance avec Ja copo Angeli de Scarperia, qu'il a eu l'occasion de connaître lors du sé jour de ce dernier à Constantinople en 1 395/96, en vue d'apprendre le grec à l'école de Manuel Chrysoloras, le prouve. Ainsi, dans une lettre que Kalékas lui adresse à Florence en 1400, il le considère en quelque sorte comme son compatriote d'après le syllogisme suivant: Rome, fon dée par les Grecs, a fondé à son tour Florence, qui est la patrie de Jaco po, et Constantinople, la Nouvelle Rome, qui est la patrie de Kalékas. Quant au voyage de Jacopo à Constantinople pour apprendre le grec, en dépit des dangers qu'il courrait, est interprété par Kalékas à la lumi ère de cette conviction: la . connaissance de la langue permettra à Jacopo d'approcher davantage ses «compatriotes» et ainsi de retrouver ses origi nes 657 • Ami de Manuel Kalékas et de Manuel Chrysoloras, Maxime Chry sobergès se consacre à la lecture de l'oeuvre de Thomas d'Aquin à tra vers les traductions de Dèmètrios Cydonès. Entré, probablement vers 1 390, dans l'ordre des frères Prêcheurs et après un séjour au couvent Saint-Dominique de Péra, à Mytilène et en Crète, Maxime Chrysobergès se rend à Venise au couvent Saints-Jean-et-Paul avant 1 396 pour étudier et peut-être enseigner la philosophie 658 . Le 1 0 juillet 1 396 il sera envoyé de Venise à Pavie comme étudiant en théologie. Ses frères, Théodore et André, suivirent le même itinéraire que lui en tant que dominicains au service du Saint-Siège659 • Chez les Occidentaux, en dehors de leurs relations politiques, ecclé siastiques et commerciales avec Byzance, l'intérêt pour la langue et les lettres grecques étaient pratiquement inexistant jusqu'au milieu du XIVe siècle. Toutefois, il apparaît que des visites diplomatiques antérieures d'érudits byzantins en Occident avaient laissé des traces au niveau cul turel. Par exemple, la présence du texte de Plutarque chez Pace, maître de grammaire et de logique à Padoue, est due, selon toute vraisem656. GOUILLARD, op. cit., p. 37-40. · 657. KALEKAS, Lettres, no 64, p. 257, 1. 3-8. 658. MERCATI, Notizie, p. 1 0 1 -105 et p. 49 1 ; cf. LOENERTZ, Correspondance de Calécas, p. 58; sur ce personnage en général, voir F. TINNEFELD, Maximos Chrysober ges, Lexikon d. MitteJalt. II, 1 0, 1 983, 2049-2050 et PLP 3 1 123. 659. LOENERTZ, Pour la chronologie des oeuvres de Joseph Bryennios, p. 21 -22.

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blance, à la visite diplomatique de Maxime Planude à Venise en 1296 66° . Aussi, le manuscrit grec de l' []jade que Pétrarque possédait, lui avait été offert par l'ambassadeur byzantin Nicolas Sigèros en 1 353/54661 . Néan moins, la redécouverte de la littérature grecque antique qui suscita en thousiasme créateur et émulation artistique chez les humanistes italiens, est due à Pétrarque et Boccace et commence vers le milieu du XIVe siè cle. Dans leur désir d'apprendre le grec, ces deux humanistes auront re cours à Barlaam et à son élève Léonce Pilate, tous deux Italo-Grecs de l'Italie de Sud662 . Sur l'initiative de Boccace, Léonce Pilate entreprit la traduction en latin des deux poèmes d'Homère de 1 3 58 à 1 362663 . Pion nier dans ce domaine, Pilate donna aux Occidentaux la première traduc tion des ces poèmes épiques, toutefois son travail d'interprétation basé sur la méthode du mot à mot ne fut pas à l'abri de contresens et par conséquent de mauvaises critiques, même de la part de ceux qui l'utili sèrent le plus 664 . Quoi qu'il s'en soit, Boccace, faisant preuve d'un esprit plus tolérant, lui rendit hommage pour sa bonne maîtri�e de la langue homérique en l'invitant du printemps de 1 360 à l'automne de 1 362 à Florence pour enseigner le grec à la première chaire créée en Occi dent665 . Aussi, Pilate se mit à la traduction des tragédies d'Euripide qui restèrent inachevées et prépara des commentaires sur la mythologie grec que666 . Le terrain ainsi préparé, le charme du grec classique commence à s'exercer sur les Occidentaux, qui prennent l'habitude soit de séjourner pendant quelque temps à Constantinople pour se familiariser avec la 660. STADTER, Planudes, p. 1 59- 1 60. 661 . A. PERTUSI, L'Omero inviato al Petrarca da Nicola Sigero ambasciatoro e let terato bizantino, Mélanges Eugène Tisserant 3, 1964, p. 1 1 3-1 39; PELLEGRIN, Léonce Pilate, p. 321 ; GEANAKOPLOS, Scholars, p. 21 et note 24. 662. Précisément Pétrarque a eu une première initiation au grec grâce à Barlaam, lors de son séjour à Avignon d'août "à septembre 1 342; à ce sujet, voir H. BARON, From Pe trarch to Leonardo Bruni. Studies in Humanistic and Political Literature, Chicago 1968, p. 60, note 27. 663. PERTUSI, Leonzio Pilato fIa Petrarca e Boccaccio, p. 522; il est à signaler ici que Pilate traduisit Homère dans le manuscrit d'un juriste de Padoue, probablement d'ori gine grecque, et non grâce à celui de Pétrarque; cf. GEANAKOPLOS, Scholars, p. 22, note 29; cf. PELLEGRIN, Léonce Pilate, p. 322. 664. Un tel fut Salutati qui trouvait la traduction horn'da et inculta; cf. PELLE GRIN, Léonce Pilate, p. 321 . 665. PERTUSI, Leonzio Pilato fIa Petrarca e Boccaccio, p . 17; CAMMELI, Ma nuele Crisolora, p. 8 et 44. 666. A. PERTUSI, La scorpeta di Euripide nel primo Umanesimo, Italia Medioevale e Umanistica 3, 1 960, p. 1 0 1 - 1 52.

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langue et la littérature grecques, soit d'inviter des érudits byzantins à en seigner le grec chez eux. À ce titre, en 1 3 8 1 l'espagnol Stéphanos Garcias vient à Constanti nople en vue d'apprendreîa langue grecque. Cydonès prend soin de lui et le recommande à l'empereur Jean VIII pour qu'il lui assure une bourse d'études 667 . En 1 389/90 Cydonès prie Tarchaniôtès, qui avait l'habitude de venir au secours de jeunes et pauvres étudiants, d'offrir l'hospitalité à un certain Paul, qui était venu de Milan à Constantinople en espérant qu'il pourrait mieux étudier la philosophie de Platon et la rhétorique de Démosthène. Mais la realité déçut ses espérances et, ayant gaspillé son argent auprès de divers professeurs, il se trouvait dans l'im possibilité aussi bien de rester que de partir668 . Six ans plus tard, en 1 395/96, c'est l'humaniste Jacopo Angeli de Scarperia qui entreprend un séjour d'un an à Constantinople en dépit du fait que la capitale était bloquée par les Turcs (de 1 394 à 1 402) 669 . Disciple du fameux huma niste florentin Coluccio Salutati, qui était le chef reconnu des huma nistes après la mort de Pétrarque, Jacopo Angeli suit pendant un an des cours de grec auprès de Manuel Chrysoloras. Or, derrière la décision de Jacopo d'apprendre le grec à Constantinople, on peut déceler l'influence indirecte de Cydonès 670 . En tant qu'étudiant de Chrysoloras à Constan tinople, Jacopo travailla parallèllement sur la traduction en latin des oeuvres de Plutarque et de Ptolémée671 . Au bout d'un an, il quitta Con stantinople mais en compagnie de son maître Manuel Chrysoloras. Il aurait joué sans doute un rôle dans la décision de la commune de Flor ence d'inviter Manuel Chtysoloras pour enseigner là-bas la langue et les lettres grecques. La présence de Chrysoloras à Florence de février 1 397 à mars 1 400 souleva un tel enthousiasme que son élève Leonardo Bruni saluait, lors de son arrivée, la réapparition des études helléniques en Oc cident disparues depuis sept sièc1es672 . De même, selon un témoignage tardif, Chrysoloras est considéré comme le responsable du rétablisse ment des lettres (renata humanitas) et des études les meilJeures en Italie

667. CYDONÈS, Lettres, II, no 22 1 , p. 1 02, 1. 6- 12 et 1 5-21 . 668. Ibidem, II, n o 435, p . 392, 1. 4-5 et 1. 7- 12; p . 393, 1. 16-17, 1. 23-25 et 1. 32-33. 669. Sur cette personne, voir R. WEISS, Jacopo Angeli da Scarperia c. 1360-14 10, Medioevo e Rinascimento, Studi in onore di Bruni Nardi II, Florence 1 955, p. 803-837. 670. Voir supra, p. 1 33. 67 1 . SETTON, Renaissance, p. 56; COLUCCIO SALUTATI, Ep., IX, 1 6; XII, 14, éd. NOVATI, 3: 1 29- 1 32, 520-523. 672. SETTON, Renaissance, p. 50, note 49; cf. GEANAKOPLOS, Interaction, p. 201-202.

138 (optima studia) 673. Des personnages puissants de Florence seront re

groupés autour de Manuel Chrysoloras, parmi lesquels Jacopo Angeli de Scarperia, Roberto Rossi, Niccolo Niccoli, Leonardo Bruni, Carlo Marsuppini, Ambrogio Traversari, Vergerio Poggio, en fonnant le pre mier cercle d'humanistes hellénisants674 . Chrysoloras réussit à leurs in spirer l'amour de la culture hellénique grâce à sa forte personnalité et à sa méthode pédagogique, qui sera adoptée à la suite par ses élèves ita liens; quoique lui-même n'ait laissé aucun écrit relatif à sa méthode péd agogique, on connaît les détails de sa méthode à travers un traité de son élève Bruni intitulé De studiis et litteris adressée à Battista Malatesta, fille du comte d'Urbino. Or, ce traité est un exposé substantiel du pro cédé adopté par Chrysoloras pour l'apprentissage de la langue et de la littérature grecques. Ainsi, on apprend que l'accent était mis sur la pro nonciation correcte, l'analyse exhaustive de chaque texte, premièrement au niveau de la grammaire, de la morphologie et du vocabulaire, ensuite au niveau historique; enfin la répétition régulière était accentuée particu lièrement comme moyen infaillible de retenir la matière enseignée675 . Dans la même voie, son manuel de grammaire intitulé BpOJ'CrJJ1.a'Ca, une sorte de grammaire sous la fonne de questions et de réponses, a joué un rôle important pour la familiarisation des Occidentaux avec la langue grecque676 . Utilisée au début dans les manuscrits, cette grammaire sera imprimée en 1 484 à Venise et sera en usage jusqu'au XVIe siècle677 . 673 . Il s'agit de Guarino, qui fut l'élève de Chrysoloras à Constantinople au début du XIVe siècle et qui lui voua un vrai culte; cf. THOMSON, Manuel Chrysoloras, p. 70. 674. Pour ce qui est la liste des noms des élèves de Chrysoloras, voir R. R. BOL GAR, The ClassicaJ Heritage and its Beneficiaries, Cambridge 1 954, p. 403; en ce qui concerne Ambrosio Traversari, qui a été considéré par Bolgar comme élève de Manuel Chrysoloras, les preuves ne sont pas suffisantes; d'autant plus que Traversari vint à Flo rence à la fin de 1 400, quand Chrysoloras avait déjà quitté la ville et qu'il declare d'avoir appris le grec en autodidacte (voir à ce sujet, STAIKOS, Xap-ra, p. 30); sur l'enseignement de Chrysoloras à Florence en général, voir CAMMELLI, Manuele Crisolora, p. 77-98. 675. Cf. LEONARDO BRUNI ARETINO, De studiis et litteris liber. Ad dominam Baptistam de Malatestis (1422-1429), dans: H. BARON, Leonardo Bruni Aretino. Huma nistisch-Philosophische Schriften, I, Leipzig 1 928, p. 5-19; un autre traité postérieur, celui du fils de Guarino, intitulé De modo et ordine docendi et discendi (traduit par W. H. WOODWARD, Vittorino da Feltre and Other Humanist Educators, Cambridge 1905) nous donne aussi des détails sur cette méthode et de même Censio de' Rustici, un autre élève de Chrysoloras; voir à L. BERTALOT, Cincius Romanus und seine Briefe, Quellen und Forschungen aus ital. Archiven 2 1 , 1 929-1 930, p. 209-255, surtout p. 210. 676. Voir PERTUSI, 'Epro'tTU.l.a'ta. Per la storia e le fonti delle prime grammatiche greche a stampa, p. 328 et 340. Cf. ROBINS, The Byzantine Grammanans, p. 236-237. 677. Cf. GEANAKOPLOS, Scholars, p. 286; cf. THOMSON, Manuel Chrysoloras, p. 74; STAIKOS, Xap-ra, p. 1 1 8 et note 52.

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La renommée de Chrysoloras se prolonge en Italie aussi au XVe siè cle et ses méthodes concernant l'approche des textes grecs seront adop tées par les humanistes aussi pour les textes latins. Ainsi, son mérite in contestable est d'avoir remis en honneur, en Italie, l'étude des textes classiques faisant preuve d'un pur humanisme. Il est à signaler, néan moins, que ces premiers humanistes italiens restèrent plus attachés aux textes latins et ils empruntèrent uniquement certains extraits aux auteurs attiques. L' «Atticisme» en Italie aura lieu plus tard, à partir du milieu du XVe siècle, lors de l'arrivée de plusieurs lettrés byzantins678 . Malgré le succès de son enseignement à Florence, qui avait d'ail leurs provoqué par deux fois une augmentation de son salaire, et malgré son contrat de cinq ans, au bout de trois ans, Chrysoloras quitte Flor ence. Ses élèves, qui lui étaient particulièrement reconnaissants, essayèr ent de le retenir, en lui montrant leur dévouement et leur gratitude et parmi eux notamment Bruni et Vergerio 679 . Toutefois, Chrysoloras, guidé par son patriotisme exemplaire, donnera la priorité à la diploma tie et s'efforcera particulièrement de provoquer l'intérêt et d'obtenir du soutien au profit de l'empereur Manuel II, alors en visi�e en Occident. Or, l'hypothèse que, derrière sa décision d'enseigner le grec à Florence, se trouvaient des motifs politiques, ne semble pas être loin de la réalité; ainsi, Chrysoloras a dû accepter ce poste avec l'arrière pensée d'éveiller, à travers la culture hellénique, l'intérêt des puissants Florentins pour le sort des Byzantins et d'assurer leur aide militaire contre les Turcs. Une fois qu'il eut réalisé l'échec de son entreprise, du point de vue diplomati que, il quitta Florence68 o . Un de ses élèves, Leonardo Bruni, précise avoir suivi les cours de Chrysoloras pendant plus de deux ans, jusqu'au moment où l'empereur grec vint en Italie et son maître quitta Florence pour aller retrouver son souverain à Milan. Il en fixe la date en 140068 1 . Bien que sa présence ne fût pas permanente, Chrysoloras enseigna pen dant quelque temps aussi à Pavie (de 1 400 à 1402) où il eut comme élève, entre autres, l'humaniste Uberto Decembrio682 . 678 . Cf. THOMSON, Manuel Chrysoloras, p. 70, note 33. 679. THOMSON, Manuel Chrysoloras, p. 68. Pour Vergerio, Chrysoloras représen tait le plus grand érudit de Grèce qui était invité par Florence pour disséminer les études grecques en Italie; cf. VERGERIO, Epistolario, Ep. 86, éd. L. SMITH, dans: Ponti per la storia d'Italia 74, 1 934, p. 243-246. 680. THOMSON, Manuel Chrysoloras, p. 78-80. 68 1 . E. LEGRAND, Bibliographie hellénique, l, Paris 1 962, p. xxiii , note 1 . 682. CAMMELLI, Manuele Crisolora, l, p . 1 16 e t 122; Uberto Decembrio adoptera la méthode proposé par son maître pour traduire en latin la Republique de Platon; cf. CAMMELLI, op. cit., p. 1 23; STAIKOS, Xapm, p. 1 1 2 et note 26.

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Sa personnalité impressionnante, ainsi que le succès de son enseigne ment ont exercé une telle influence en Italie que son nom devint un sym bole parmi les humanistes; ceux-ci passaient d'ailleurs sous silence le fait que Chrysoloras n'était pas le premier à enseigner le grec à Florence, puisque cette chaire avait été inaugurée par Léonce Pilate en 1 361 683 . D'autre part, Simon Atumanos précéda aussi Chrysoloras dans l'en seignement du grec en Italie, et précisément à Rome entre 1 380- 1 3 8 1 684 . Promoteur fervent de la Croisade, Simon contribuera également grâce à sa grande culture à la diffusion de la langue et de la culture grecques auprès de la cour papale en Occident685 . Ami intime de Dèmètrios Cydonès, l'ex-moine de Stoudios, après avoir montré sa sincère préférence pour le dogme latin auquel il fut con verti aura une carrière exceptionnelle au sein de l'Église catholique comme évêque de Gérace d'abord et ensuite archevêque de Thèbes (1366-ca. 1 383). Parallèlement, il montra un vif intérêt pour la collection des manuscrits de la littérature classique; le codex Plut. 32, 2, qui con tentait six tragédies de Sophocle, huit tragédies d'Eschyle et les Tra vaux et Jours d'Hésiode portant ses annotations en est une preuve, bien qu'elle ne fut pas la seule686 ; dans sa collection se trouvaient également un Platon et un Homère687 . Sa parfaite maîtrise de deux langues, latine et grecque, même au ni veau de la rhétorique, objet d'éloge de la part de Cydonès688 , ainsi que son érudition classique ne restèrent pas inaperçues parmi les humanistes Italiens. Sur la demande du cardinal florentin Pietro di Tommaso Corsi ni, il entreprend la traduction en latin de l'oeuvre de Plutarque De reme diis irae (= IIepi àOPYTJG'(aç). Toutefois, dans son effort de rester fidèle au texte grec, il traduit mot à mot et donna une version latine obscure et incompréhensible689 . Quoi qu'il en soit, les humanistes comme le flor entin Coluccio Salutati, correspondant de Pétrarque et de Boccace, lui 683. CAMMELLI, Manuele Crisolora, p. 8, 44; GEANAKOPLOS, Interaction, p. 66. 684. G. MERCATI, Se la versione dall'Ebraico del Codice Venetogreco VII sia di Si mone Atumani, Vatican 1 9 1 6, p. 40-41 ; SETTON, Renaissance, p. 50. 685. FEDALTO, Simone Atumano, p. 1 1 6. 686. Sur ce codex qui était eu à la possession de Simon, voir TURYN, Dated mss... Italy, pl. 170, p. 209. 687. FEDALTO, Simone Atumano, p. 1 1 1 et note 6 et 7. 688. CYDONÈS, Lettres, II, no 226, p. 1 1 7-1 18; qu'il était bilingue est attesté aussi par Francesco Bruni; cf. FEDALTO, Simone A tumano, p. 1 1 1 . 689. Des sentiments d'indignation ainsi que de reconnaissance au sujet de la traduc tion de Simon se trouvent chez le Florentin humaniste Coluccio Salutati; voir sa lettre adressée au Cardinal Pietro di Tommaso Corsini dans: SETTON, Renaissance, p. 50.

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restaient reconnaissants, parce qu'ils avaient en quelque sorte connu grâce à lui Plutarque et souhaitaient connaître le reste de son oeuvre. Si mon dédia sa version latine au cardinal Corsini et l'accompagna d'une lettre envoyée d'Avignon le 20 janvier 1 373; quelques mois après, il reçut de la République de Venise le droit de cité690 . Simon Atumano connaissait aussi l'hébreu d'après le témoignage de l'archevêque d'Athènes Antonio Ballester691 . C'est ainsi qu'il a pu réa liser sa Biblia Triglotta qu'il dédia au pape Urbain VI; il s'agissait de la traduction d'une partie de l'Ancien Testament de l'hébreu en grec et en latin et aussi de la traduction d'une partie du Nouveau Testament du grec en hébreu et en latin692 . Finalement, on trouve chez Simon l'artisan assidu du rapproche ment des deux cultures: il a introduit dans la Scolastique occidentale et l'humanisme italien naissant le solide apport d'une culture ultra millén aire où coexistaient harmonieusement l'idéal romain et l'héritage grec. _

690. SETTON, Renaissance, p. 51 . 691 . Antonio Ballester avait attesté la connaissance suffisante du grec, du latin et de l'hébreu chez Simon; celui-ci aurait appris l'hébreu dans la petite colonie juive nouvelle ment établie à Thèbes; cf. FEDALTO, Simone Atumano, p. 1 1 1 . 692. SETTON, Renaissance, p. 5 1 .

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4. Aspects de la vie intellectuelle du Despotat de Mistra

En face de la principauté franque d'Achaïe, la province byzantine de Morée commence à présenter les premiers signes d'une vie intellec tuelle à partir de la seconde moitié du XIVe siècle lorsqu'elle sera érigée en Despotat sous les Cantacuzènes. À Mistra, capitale administrative et intellectuelle, et autour de la cour du despote Manuel Cantacuzène (de 1 348 à 1 380)693 et de son frère, le basileus honoraire Matthieu qui lui succéda (jusqu'en 1 382) 694 , s'est regroupé un petit cercle de lettrés, s'y sentant plus proches des anciennes traditions de l'hellénisme et plus à l'abri du péril ottoman: Georges Gabrièlopoulos, surnommé le Philo sophe, Manuel Raoul Métochite, Emmanuel Raoul, Jean Laskarès Ka lophéros, Angélos Kalothétos, Constantin Amanteianos, le moine Aga thias, Manuel Tzykandylès sont les représentants les plus connus de cette classe cultivée de la cour de Mistra, formée dans son ensemble de personnes qui ne sont pas des autochtones695 . Que ce territoire exerce déjà un attrait particulier parmi les milieux cultivés de Constantinople est attesté par la lettre que Dèmètrios Cy donès adresse vers 1 363-1 365 à Georges le Philosophe: « ... tu t'imaginais que l'île des Péloponnésiens était comme l'ombre de celles des bienheur eux . . . Dans ton amour excessif de l'hellénisme, tu pensais que seul le sol même de Sparte pouvait te faire voir Lycurgue. Tu croyais que tu pour rait le fréquenter et l'entendre promulguer ses lois fameuses pour leur sagesse. Et, tout joyeux à cette idée, tu t'es embarqué sur la trière, tout joyeux, tu t'es éloigné de tes amis»696 . Or, le «philhellénisme» n'est pas la seule raison qui conduit certaines personnes à quitter Constantinople pour Mistra; ce territoire sert de refuge à tous ceux dont les idées théolo giques, philosophiques ou politiques sont peu conformes à celles qui 693. Sur Manuel Cantacuzène (ca. 1 326- 1 3 80), voir NICOL, The Family of Kanta kouzenos, no 25, p. 1 22- 1 29; cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, l, p. 95- 1 1 3; St. RUNCI MAN, Mistra. Byzantine Capital of the Pe1oponnese, London 1 980, p. 53-56. 694. Sur Matthieu Cantac�ène (ca. 1 325-1 391), voir NICOL, op. cit., no 24, p. 1081 22; ZAKYTHINOS, Le Despotat, l, p. 1 14-1 1 7; RUNCIMAN, Mistra, p. 55-57. Mat thieu se fit aussi un nom dans la littérature byzantine en tant que théologien et philo sophe, bien que sa production fut limitée et peu originale; à ce propos, voir D. STIER NON, Matthieu Cantacuzène, empereur et écrivain byzantin ( + 1 383 ou 1 39 1), Dict. de Spiritualité 66-67, 1 978, 802-804 et GUILLAND, Correspondance, p. 3 1 5-3 16. 695. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 225-226, 3 1 0-3 1 1 et 3 1 3. 696. CYDONÈS, Lettres, l, no 32, p. 63, 1. 1 6-22; la traduction de ce passage est due à MASAI, Pléthon et le Platomsme, p. 49- 5 1 .

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dominent dans la capitale. Ainsi, Georges le Philosophe a dû quitter Constantinople en 1 360 à cause de ses convictions qui l'opposaient à la théologie mystique dominante697 . Après une série de déplacements à Chypre, en Paléstine et en Crète698 , il vient s'établir à Mistra. Bien que son séjour là-bas n'est pas permanent, Georges est considéré comme une autorité intellectuelle dans cette cour minuscule de lettrés699 . Par ail leurs, sa renommée n'est pas due uniquement à sa formation philosophi que et théologique, mais également à son habileté dans l'art de la méde cine7oo . Emmanuel Raoul qui fait partie de ce cercle, se référant à Georges, précise qu'il est le plus grand parmi les philosophes701 ; de même, Dèmètrios Cydonès, dans une lettre qu'il adresse à Raoul Méto chite vers 1 362/65, bien qu'il le guide dans ses études et lui prodigue des conseils, lui conseille qu'en cas de difficultés il peut s'adresser à Georges le Philosophe et il trouvera en lui un ami et un maître702 • En outre, Cydonès encourage notamment Manuel Raoul Métochite 697. AUBERT, Georges surnommé le Philosophe, ami de Démétrius Cydonès (XIVe s), DHGB, fasc. 1 1 5- 1 1 6, 1 983, col. 650; sur l'antipalamisme de Georges, voir CYDO NÈs, Lettres, l, no 3 1 , p. 62, 1. 64-74; pourtant, Georges n'est pas le seul exemple à ce propos: Emmanuel Raoul avait quitté Thessalonique et ses milieux hésychastes probable ment à cause de ses convictions antipalamites; Manuel Kalékas après sa rupture avec l' Église grecque et son exil volontaire à Péra envisagea l'éventualité d'aller s'établir à Mis tra auprès du despote Théodore 1er; avec sa lettre no 49 (cf. KALÉKAS, Lettres, p. 237), qu'il adressa vers 1 398 au despote, Kalékas essaie de préparer le terrain en lui faisant des compliments; Jean Laskarès Kalophéros, après avoir voulu épouser Marie Cantacuzène, une nièce de Jean V Paléologue, est tombé en disgrâce et il ne pouvait plus rentrer dans la capitale; bien qu'il ne résidât pas constamment dans le Péloponnèse, il y retournait très souvent (cf. JACOBY, Jean Lascaris Calophéros, p. 189); de même dans la première moi tié du XVe siècle, Jean Eugénikos fut obligé de se réfugier dans le Péloponnèse à cause de ses idées anti-unionistes qui l'opposaient aux idées dominantes dans la capitale après le Concile de Florence (1439) (cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 213, note 4 et p. 334335) et Mazaris après une carrière brève et infortunée auprès de l'empereur (Mazaris, p. 40, 1. 1 1 , 14- 1 5). Enfin, le personnage le plus célèbre de h cour de Mistra, Georges Gémis tos Pléthon, a été éloigné de la capitale par l'empereur Manuel II et les autorités ecclésias tiques pour ses idées païennes (ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 323-325). 698. Sur ses déplacements continuels qui font l'objet de plaintes de la part de Cydo nès, du fait qu'il ne sait jamais où son ami se trouve pour lui adresser s�s lettres, voir CY DONÈS, Lettres, l, no 32, p. 63 14_6437; no 97, p. 1 33, 1. 23-39. 699. CYDONÈS, Lettres, no 33, p. 66, 1. 73-76. 700. CYDONÈS, Lettres, no 1 10, p. 1 49, 1. 38-46; Cydonès, après le départ de son ami de Constantinople, se déclare frustré tant d'être privé de leurs conversations philoso phiques que de ses soins médicaux, d'autant plus que depuis un an il souffrait d'asthme et de vertiges; cf. LOENERTZ, Démétrius Cydonès, l, p. 60. 701 . EMMANUEL RAOUL, Lettres, no 6, p. 1 5 1 , 1. 34-35. 702. CYDONÈS, Lettres, p. 60, 1. 28-3 1 .

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qui fait, semble-t-il, ses premiers pas littéraires; ami proche du despote Manuel Cantacuzène, celui-ci sera distingué par son penchant littéraire uniquement connu par les lettres que Dèmètrios Cydonès lui adressa; ainsi, vers 1 374/75, Cydonès lui assure que sa tentative d'imiter Dé mosthène est couronnée de succès d'après l'avis unanime d'autres lettrés de Constantinople auxquels il confia son écrit703 ; or, cette lettre de Cy donès nous laisse entendre que les rapports intellectuels �ntre les lettrés de Constantinople et ceux de Mistra étaient constants en dépit des con ditions défavorables de cette période, notamment le gouvernement du Despotat par la dynastie déchue des Cantacuzènes et la guerre vénéto génoise (1 373- 1 3 8 1)704 qui avaient entraîné son isolement de la capitale. Suit une autre lettre de la part de Raoul Métochite qui offre à Cy donès l'occasion de constater une autre qualité de son protégé en ma tière littéraire: l'harmonie entre le style et le contenu de ses écrits; d'au tant plus que cette qualité fait défaut à ses contemporains, qui portent leur effort uniquement sur un style recherché705 . Toutefois, l'acquisition du style attique n'est pas le seul but de Raoul Métochite; une lettre qu'Emmanuel Raoul lui adresse déjà en 1 362 le qualifie de Platoni sane06 et nous apprend qu'il séjourne à Mistra avec Georges Gabrièlo poulos; la fréquentation des deux hommes rappelle à Emmanuel Raoul l'Académie à laquelle il désire en faire partie; néanmoins, il en est em pêché par sa vieillesse707 . On ignore complètement les autres détails con cernant les origines, la vie et la carrière de Manuel Raoul Métochite à part le fait que Cydonès se soucia de son sort lors de l'avènement au pouvoir des Paléologues en 1 383 708 . Néanmoins, on a la preuve que l'in térêt pour la philosophie de Platon, qui arrivera à son point culminant au siècle suivant avec Georges Gémistos-Pléthon, est manifeste déjà au

703. Ibidem, no 1 50, l. 4-9; sur Manuel Raoul Métochite, voir PLP 1 7984 et FAS SOULAKlS, The Family ofRaoul, p. 54, no 38. 704. CYDONÈS, Lettres, éd. CAMMELLI, no 26, p. 61, l. 1 8-23: cette lettre que Cy donès adressa à Kalophéros en 1 378/80, nous apprend qu'à cette date-là les communica tions entre la capitale et le Despotat étaient interrompus; cf. ZAKYTHINOS, Le Despo tat, II, p. 79, note 5. Toutefois, les contacts continuels de Cydonès avec les lettrés du Des potat avant et après cette date prouvent qu'en général ce n'était pas le cas; par contre ZA KYTHINOS (Le Despotat, II, p. 391) soutient que le contact avec la capitale a été inter rompu durant toute l'époque qui voit au pouvoir les Cantacuzènes (1 348- 1 382) et il fut ré tabli lors de l'avènement des Paléologues en 1 383. 705. CYDONÈS, Lettres, II, no 1 66, 1. 4- 1 3 . 706. EMMANUEL RAOUL, Lettres, n o 6, p. 1 50, l. 4 . 707. Ibidem, p. 1 52, l. 67-69 e t 1. 73-74. 708 . FASSOULAKIS, The Family ofRaoul, p. 55 et note 4.

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cours de la seconde moitié du XIVe siècle et fait l'objet de . l'activité des lettrés de Mistra709 . Par ailleurs, Manuel Raoul Métochite et Georges le Philosophe ne sont pas les seuls à être attirés par la philosophie; parmi les amis les plus intimes de Cydonès, Jean Laskarès Kalophéros, lors de son séjour en 1 38 1 /82 dans le Péloponnèse, s'adonne lui aussi à l'étude de la philoso phie7 1 0 . Après être tombé en disgrâce sous Jean V, Kalophéros quitte définitivement la capitale; en dépit de ses nombreux voyages, dus à ses devoirs comme grand commerçant, agent diplomatique du Saint Siège et promoteur de la Croisade, la Morée a constitué pour lui un point d'ap pui, bien qu'après sa conversion au catholicisme vers 1 365, il fût honoré du droit de cité par Gênes et par Venise. Le moine Agathias, ami et correspondant de Cydonès, montre aussi des préoccupations philosophiques. Après avoir quitté Constantinople, Agathias donne l'impression d'avoir à tel point assimilé les traditions helléniques du Péloponnèse qu'il incite Cydonès de le qualifier de Laké daimonios. Par son séjour sur un territoire hellénique, Agathias, qui avait déjà donné des preuves de son talent littéraire à Constantinople, se trouve dans des conditions favorables pour la culture des lettres grec ques71 l . Un autre personnage de ce cercle de Mistra, Emmanuel Raoul, dont l'apogée se situe environ de 1 355 à 1 369, était, selon toute vraisem blance, et contrairement aux autres lettrés résidant ici, un indigène712 . Pourtant, il avait passé la période de sa jeunesse à Thessalonique où il effectue aussi ses études713 . De cette époque date sans doute sa rencon tre avec Jean VI Cantacuzène, qui lui montra une bienveillance excep tionnelle et lui rendit des honneurs, comme en témoigne une lettre d'Em manuel Raoul, adressée de Thessalonique à Constantinople à l'ex-em pereur après son abdication714 • À Thessalonique, Emmanuel Raoul aur ait été mis en relations avec un certain Tzakonopoulos, qui devint plus

709. Selon ZAKYTHINOS (Le Despotat, II, p. 3 1 9), la manifestation de l'intérêt pour la philosophie et précisément pour Platon ne commence qu'avec Pléthon. 7 10. CYDONÈ S, Lettres, II, no 223, p. 1 1 0, l. 4-7 et p. 1 1 8, l. 9-1 0 et 1 4- 17. 7 1 1 . CYDONÈS, Lettres, no 4, p. 26. 7 1 2. EMMANUEL RAOUL, Lettres, no 1, p. 1 3 1 , l. 14: «Èj.1au'tov dB mç on 'tÉ dj.11. A(l1crov iivrogev,. . » et l. 21-22: « ... OÙK ÈK Arop1.Érov, mç aÙ'toç d,U, .. »; sur cette personne, qui est le premier 'PaoùÀ dont la présence est attestée dans le Péloponnèse, voir F ASSOU LAKIS, The Family ofRaoul, no 34. 7 1 3 . EMMANUEL RAOUL, Lettres, no 8, p. 1 58, 1. 48-51 . 714. Ibidem, n o 5 , p . 1 49, l . 6-9. .

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tard son correspondant71 5 . Antipalamite dans ses convictions, il n'a pas pu séjourner longtemps à Thessalonique716 ; il revint s'établir dans le Pé loponnèse en occupant le poste de secrétaire717 . Parmi ses correspon dants, le médecin et parakoimoménos Angelos Kalothétos718 , qui rési dait à la même époque à Mistra, provoque son admiration pour son penchant littéraire et philosophique, ainsi que pour ses études de méde cine qui font de lui un profonde connaisseur de l'oeuvre d'Hippocrate et de Galien et lui valent une carrière brillante auprès des despotes; Emma nuel Raoul en ressent un sentiment d'inférioté, puisqu'il n'arrive plus à remplir même ses devoirs de secrétaire à cause de la faiblesse de sa vue719 . L'impression d'une vie intellectuelle locale à Mistra est renforcée par l'activité des copistes, dont le plus fameux est Manuel Tzykan dylès720 . Originaire de Constantinople, Tzykandylès appartenait à l'en tourage de Jean Cantacuzène; sur son ordre, il avait déjà transcrit en 1 3 54 à Constantinople le Codex Vaticanus graecus 6 1 6 contenant le Contra Gentiles de Thomas d'Aquin traduit par Cydonès721 . Il avait sui vi l'ex-empereur dans sa retraite de Mistra en 1361 722 et sa présence dans cette ville est attestée entre 1 362 et 1 370. Son nom sera lié avec la copie du premier auteur classique effectuée à Mistra: il s'agit bien des Vies Parallèles de Plutarque contenues dans le codex Ambrosianus 1000

7 1 5. Sur Tzakonopoulos qui était probablement moine, voir CONSTANTINIDES HERO, Letters of Aldndynos, p. 389. Il était ami de jeunesse et condisciple de Grégoire Akindynos (GRÉGOIRE AKINDYNOS, Letters, no 49, 1. 3-6) qui fit ses classes à l'école de Grégoire Bryennios et de Thomas Magistros (cf. GRÉGOIRE AKINDYNOS, Lettres, no 56 et 58). L'éventualité qu'Emmanuel Raoul fut aussi condisciple de Grégoire Akindy nos et de Tzakonopoulos sous les mêmes maîtres, n'est pas à écarter. 7 1 6. FASSOULAKIS, The·Family ofRaoul, p. 52, note 5. 7 17. Ibidem, no 4, p. 147, 1. 30-33. 7 1 8 . Sur cette personne, voir PLP 209 et FASSOULAKIS, The Family of Raoul, p. 56, no 40 et note 1. Il était probablement le fils de Stéphanos Kalothétos, panhypersébas tos (PLP 10622). 7 19. EMMANUEL RAOUL, Lettres, no 4, 1. 1 1- 1 5, 24-29 et 30-33. 720. Sur le copiste Manuel Tzykandylès, voir supra, p. 126, note 6 1 3 . 721 . TURYN, Codiees Graeci Vaticani, p. 1 5 1 . 722. En 1 36 1 Jean Cantacuzène accompagna son fils Matthieu avec toute sa famille dans le Péloponnèse et y resta un an avant de rentrer à Constantinople; la date exacte de leur arrivée dans le Péloponnèse, est connue grâce à deux lettres d'Emmanuel Raoul (no 3, p. 142- 145 et no 5, p. 148- 149) qui mentionnent cet événement, contemporain de la peste qui atteint Constantinople en 1 3 6 1 .

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(D 538 inf.)723 , qu'il transcrit en 1 362 aux frais de Dèmètrios Kassandrè nos. Celui-ci724 , originaire de Thessalonique, avait suivi Matthieu Can tacuzène en Morée en 1 36.1 , et meurt en 1 362; une épitaphe sera compo sée en son honneur par Constantin Amanteianos, archiâtre de la cour de Mistra725 . De septembre 1 369 à juin 1 370, Tzykandylès copie quatre autres manuscrits (Paris. gr. 1 241, Vatie. gr. 673 et 674 et un manuscrit du cou vent de Roussanou aux Météores) contenant, entre autres, le texte com plet de la correspondance de Jean Cantacuzène avec le patriarche en ti tre Paul ainsi que ses écrits théologiques. C'est sans doute sur la com mande de l'ex-empereur lui-même, qu'il entreprit ce travail. Or, Jean Cantacuzène était absent de la capitale pendant l'année 1 370/7 1 : en ef fet, il séjournait auprès de son fils Manuel à Mistra et c'est pendant ce séjour que Tzykandylès travailla à la transcription de ses écrits susmen tionnés 726 . En 1 370, Tzykandylès transcrit l'Anabase d'Arrien727 pour entre prendre deux ans plus tard, sur l'ordre du despote Manuel Cantacuzène, en collaboration avec l'hiéromoine Markianos728 la copie de Thucydide. Pour que la pensée du grand historien soit reconstituée aussi fidèlement que possible729 , Georges Gabrièlopoulos (ou le Philosophe) collation nera le texte et le manuscrit aidé par l'hiéromoine Markianos. La copie des Histoires d'Hérodote, réalisée à Astros par un certain Constantin, prêtre et chartophylax à l'évêché de Pissa en 1 372, laisse apparaître un intérêt pour l'héritage c1a� sique plus étendu qui dépasse parfois les lim-

723. LAMPROS, AmCEOatJ.10Vl.Ot PtpÂto'Ypacpot, p. 168; cf. ZAKYTHINOS, Le Des potat, p. 3 1 6 et TURYN, Dated mss... Italy, pl. 1 83 et 1 84: A. D. 1 362, p. 229; dans le mê me manuscrit ont été conservés sept épigrammes, dont six ont été composés par le méde cin Constantin Amanteianos et l'autre par Georges le Philosophe; pour l'édition de ces épigrammes, voir BASSI, Sette epigrammi greci inediti, Rivista di filologia e d'istruzione cJassica 62, 1 898, p. 385-398. 724. Sur Dèmètrios Kassandrènos, voir PLP 1 1 3 1 5 et BASSI, op. cit., p. 386 et suiv.; cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 3 1 6, note 3 et p. 321 . 725. Sur Constantin Amanteianos, voir PLP 740; cf. BAS SI, op. cit., p . 392 e t 394397. 726. Cf. E. VOORDECKERS, Quelques remarques sur les prétendus «chapitres théologiques» de Jean Cantacuzène, Byzantion 29, 1 964, p. 620-621 et note 2. 727. LAMPROS, op. cit., p. 1 70. 728. Sur cette personne, dont la présence est attestée à Mistra de 1 369 à 1 372, voir PLP 1 6994, TURYN, Cod.iœs Graeci Vaticani, p. 1 65 et OMONT, Fac-similés des manu scrits. . . XIVe siècle, tab. XCIV et notice des planches, p. 1 8 729. TURYN, Codiœs Graeci Vaticani, Tabulae 142 e t 143: A . D. 1 372, p . 1 65.

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ites de Mistra73 o . Or, c'est autour des évêchés et de sièges métropolitains du Péloponnèse qu'on peut retracer une certaine effervescence intellec tuelle dans le cadre de la formation du futur clergé73 l . À partir de 1 383 le pouvoir du Despotat passe des Cantacuzènes aux Paléologues. Théodore 1er, fils cadet de Jean V et d'Hélène Cantacuzène, y règne jusqu'à sa mort en 1407 732 . En poursuivant une politique qui vi sait à soumettre toute la péninsule au pouvoir byzantin, Théodore fit pre uve de ses capacités politiques et administratives, au détriment toutefois de ses valeurs morales. Homme de guerre, il s'intéressait aussi à la littéra ture, comme nous le laissent entendre certaines lettres de Cydonès. Ainsi, Cydonès loue en lui le rhéteur caché derrière le soldat733 , et le félicite d'avoir réussi, sans fréquenter aucun maître, à purifier sa langue et à imiter avec succès Démosthène; d'autant plus qu'avant de quitter Con stantinople pour le Péloponnèse, Théodore parlait comme un «bar bare»734 . Quant à Cydonès, il se montre soucieux d'obtenir le livre de Plu tarque que le despote possède; toutefois, celui-ci néglige systématique ment sa demande. Cydonès n'arrive pas à expliquer un tel comportement; il sait bien que Théodore,. vu ses responsabilités du moment, n'a pas le temps de se pencher sur sa lecture; quant aux Péloponnésiens, ils sont loin de prêter attention à un auteur attique, encore plus d'apprécier sa va leur; livrés au brigandage, aux complots et à la guerre, ils n'auraient point hésité à le vendre pour quelque argent735 . Il est clair que Cydonès par le mot Péloponnésiens entend surtout les couches sociales les plus basses, qui représentent la quasi-totalité de la population, après la dispari tion de la classe moyenne736 . Sa remarque assez amère flous donne un aperçu qui correspond à l'état moral et intellectuel des Péloponnèsiens. Or, comme dans le reste de l'empire, dans le Péloponnèse aussi la culture n'atteint pas la grande masse de la population (formée dans son ensemble de travailleurs agricoles), qui vit dans des conditions particulièrement dé730. OMONT, Fac-similés des manuscrits. . . XIVe s., tab. XCVI et notice de plan ches, p. 1 8 : «OH 1tapoücra pipÂ.oç E'YpacpT) EV 't41 'J\.cr'tpep olà Xe1poç EJ.10Ü 'toü eùtEÂ.oüç Krovcrtavtivou iepÉroç Kat Xap'tocpUÂ.aKoç IIicrcrT)ç u1tT)petoüvtoç EV t41 pamÂ.1K41 KÂ.i} pep . . . ». 731 . ZAKYTHINOS, Le Despotat, Il, p. 3 1 3. 732. Sur Théodore 1er, voir ZAKYTHINOS, Le Despotat, l, p. 1 25-1 65; RUNCI MAN, Mistra, p. 58-65; PAPADOPOULOS, Genealogie der Palaiologen, no 85, p. 56 et suiv. 733. CYDONÈS, Lettres, Il, no 322, p. 250, l. 4-8. 734. Ibidem, no 293, p. 21 1 , l. 4-1 4. 735. Ibidem, p. 21 1 , l. 23-24, 29-32; p. 212, 1. 33-35. 736. Sur l'articulation de la société du Péloponnèse, voir ZAKYTHINOS, Le Despo tat, p. 225.

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favorables à son développement intellectuel et demeure inculte ou illet trée737 . L'enseignement, abandonné à l'initiative privée, est payant et par conséquent accessible seulement à l'autre partie de la société du Pélopon nèse: l'aristocratie fonctionnariste ou terrienne; pourtant, celle-ci propor tionnellement ne représente qu'une puissante minorité, dont l'intérêt pour l'enseignement est fonction du rôle qu'elle va jouer. Un exemple typique, à ce propos, est celui de Léon Paléologue Ma mônas (ca. 1 37 1 - 1 452), issu d'une famille noble de Monemvasie738 . Fils d'André Mamônas, gouverneur général du Péloponnèse sous Andronic IV (1 376- 1 379f 39 et de Théodora Paléologine, fille du dit empereur, Léon ne pouvait que recevoir la meilleure éducation possible à cette épo que: il reçoit une instruction rudimentaire et secondaire dans le Pélopon nèse740 , sans aucun doute auprès de maîtres privés, et, destiné par sa fa mille à faire une carrière dans l'administration, il se rend à Constantino ple, d'une part pour parfaire ses études, d'autre part pour s'habituer aux manières du palais où il demeure. Ses progrès dans le domaine du sa voir, ainsi que ses qualités morales ne restent pas inaperçus et provo quent même l'admiration de l'empereur Manuel 11741 . Mais la mort de son père l'oblige à retourner dans le Péloponnèse où il prend plus tard, en dépit de son érudition et de sa fortune, l'habit monastique et le nom de Léonce; il mènera une vie austère, rétiré dans une grotte jusqu'à sa mort et sera vénéré comme un saine42 . 737. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 225-226, 3 1 0-3 1 1 et 3 1 3. 738. Sur cette personne, voir A. PAPADOPOULOS, n arlOç AEOV'l'lOÇ IIaÂalOÂo roç MajlOJvtiç (1377-1452), Thessalonique 1 940, p. 1 5-35; cf. L. POLITIS, 'H jlovi] Ta ç,lapxmv Aiyiou, 'EÂÂTJ Vl1CÙ 1 1 , 1 939, p. 68-72. 1. BOGIATZIDÈS, TIpocr8fjKal Eiç tà 7te pi 'Ocriou Aeovtiou tOU Movejl�acr1(otou, Aa1cOJvl1cai I1rov8ai 7, 1 983, p. 70-74; IDEM, '0 00'10ç Aeovnoç 6 Movejl�aO'1cOtTJç, ibidem, p. 75-83. Sur la famille Mamonas en géné ral, voir A. MILLIARAKIS, OÎ/COrÉVEla MajlOJvti, Athènes 1 902, ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 87, 1 1 7, 222 et Sophia MERGIALI-FALANGAS, 1;tà ixvTJ jllàç àPlcrtO KpanKfjç oiKoyÉvelaç tou BuÇavnvou Mopui: vÉeç 7tpocrfil7toypacplKÈç 7tpocreyyicrelç yu pro à7t() tOÙç Majlroveloeç tfjç Movejl�acriaç, BvÇav'rl vai MEUml 5, 1 993, p. 522-530. 739. 'Yjl VOÂOrIOV Èv rfi � . âKoÂov(}{a mu ou{ov 1rœrpàç �jlôjv AEovdov, Athènes 1 835, p. 14: «'0 oÈ tOUtOU 7tati] p 'AvopÉaç toüvojla, Kat 7telcrTJç tfjç TIeÂo7tovviJcrou ti]v àpxi]v Èjl7tlcrteUetal 7tapà tOU eùcre�ouç 'AvopoviKOU, tfjç �aO'1Âeiaç 'Projlairov tà crKfj7ttpa iSuvovtoÇ». Sur ce titre du gouverneur général, voir PAPADOPOULOS, op. cit., p. 25-26 et ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 64-70. 740. ·Y.uVOÂOrlO, p. 14- 1 5; cf. aussi l'éloge qui fut écrit en son honneur, publié par LAMPROS dans IIaÂaIOÂ. Ka{ IIEÂo1rov. II, Athènes 1 9 12- 1 924, p. 1 67. 741 . Ibidem, p. 1 5; cf. PAPADOPOULOS, op. cit., p. 29. 742. Cf. BHG3 no 2234, 2235; sa renommée était si grande que les despotes Thomas ( 1430- 1 460) et Dèmètrios ( 1 449- 1 460) Paléologues fondèrent en son honneur, à la place de la grotte, un monastère (cf. 'YjlVOÂOrIOV, p. 1 6).

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Cydonès qui ne perd jamais le contact avec le Despotat, se soucie constamment de son niveau intellectuel: ses relations avec les despotes, ainsi qu'avec les lettrés de leur cour, qui étaient jadis ses amis proches de Constantinople, justifient un tel intérêt. Toutefois, si les éloges abon dent dans sa correspondance en ce qui concerne la cour des Cantacu zènes, ce n'est pas le cas pour celle de Théodore 1er. Précisément, en se référant à Trivolès 743 , personnage qui avait donné des preuves de son ta lent littéraire et qui, faisant partie de la cour de Théodore, préféra échanger sa carrière littéraire pour une carrière militaire, Cydonès ap porte un exemple assez significatif des priorités du despote; celui-ci, très préoccupé par la guerre, incite les savants de sa cour par son exemple personnel à un même changement. Cydonès veut attirer ainsi l'attention ' de Théodore sur le fait qu'il règne sur un territoire où la tradition grec que était si glorieuse qu'elle ne lui permet pas de la diffamer744 . Par ailleurs, Cydonès ne s'abstient pas d'une comparaison entre les deux frères, Théodore 1er et Manuel II; contrairement à l'indifférence du premier, le second s'empresse de lui procurer un livre de Platon et cela malgré les conditions peu favorables; ainsi, deux ans plus tard Cy donès est toujours à la recherche d'un Plutarque; encore une fois il es saie d'expliquer à Théodore que l'auteur attique sera plus utile à lui qu'aux Péloponnésiens qui sont adroits seulement à garder les chèvres745 . En essayant de stimuler le zèle de Théodore pour les lettres, Cydonès visait sans doute à rehausser le niveau intellectuel du Despotat. Vers 1 388/89 Cydonès donne en exemple à Théodore son frère Manuel, qui saisit chaque occasion pour exercer son talent littéraire et notam ment en composant des lettres destinées à ses amis; ce moyen l'aide beaucoup à ameliorer son style attique et Théodore il n'a qu'à suivre l'habitude de son frère746 • En somme on constate que la vie intellectuelle dans le Despotat au cours de la seconde moitié du XIVe siècle se limite à cette élite restreinte des lettrés qui trouvent auprès de la cour de Mistra un réfuge; par leurs préoccupations philosophiques et littéraires, ils annoncent déjà le rayon nement intellectuel du Despotat en tant que foyer de culture au siècle 743. Sur ce personnage, voir PLP 29295, DENNIS, Letters of Manuel II, p. liii; les Trivolis appartenaient aux grandes familles moréotes. À part celui-ci, d'autres Trivolis se distinguèrent à Mistra: Dèmètrios Trivolès, copiste et bibliophile (GAMILLSCHEK/ HARLFINGER, Repertorium, 1, no 1 03 et PLP 29298) et Michel Trivolès qui sera le célè bre Maxime le Grec des Russes; cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 21 5-216. 744. CYDONÈS, Lettres, II, no 293, p. 2 1 3, 1. 75-83. 745. Ibidem, no 3 1 3, p. 239, 1. 1 3- 1 8. 746. Ibidem, no 414, p. 37 1 , 1. 25-30.

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suivant, avec la présence du célèbre philosophe Georges Gémistos Plé thon.

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5. Tendances et activités au sein de l'Église

Devant l'effondremement politique tout au long de la seconde moi tié du XIVe siècle, où la culture est aussi compromise, les moeurs s'altèr ent également. Au moment même où une élite de la pensée éprouve le besoin d'élargir ses horizons intellectuels et s'ouvre à l'influence occiden tale, la majorité de la société byzantine cède aux superstitions, à l'occul tisme et aux survivances païennes. L'Église qui se considère comme re sponsable des moeurs de la population ne reste pas inactive, quoique la portée de son rôle demeure limitée vu la corruption de ses propres mem bres. Dans le cadre de ses .activités, on peut retrouver quelques exemples qui laissent apparaître qu'un enseignement a été procuré d'une part, en vue la formation théologique et profane des ecclésiastiques, d'autre part, au profit de la formation morale du peuple selon le dogme orthodoxe. Or, c'est derrière les différentes mentions de didascales avec divers quali ficatifs (didascaJe de J 'Église, didascaJe des didascaJes, Katholikos didas kaJos), qu'on soupçonne un enseignement, soit en matière de foi, soit en matière profane. À part le titre bien connu de didascaJe' de J 'Église, les titres de didascaJe des didascaJes et de katholikos didascaJos apparais sent pour la première fois dans la hiérarchie ecclésiastique, dus, selon toute vraisemblance aux nouveaux besoins de l'Église ou plutôt adaptés au processus de son organisme qui est en état de repli. Ainsi, en ce qui concerne le dernier titre, on peut constater qu'il suggère l'enseignement à la fois par une seule personne des matières différents. De même, une certaine évolution peut être attestée pour le titre du didascaJe de J 'Église: bien que son détenteur eût la possibilité de passer de la carrière d'enseig nant à l'épiscopat lors du XIIe siècle, celui du XIVe siècle ne suivait pas toujours le même itinéraire. À ce propos, un exemple nous est procuré durant le premier patriarcat de Calliste 1er (1350- 1353) par Macaire Chrysoképhalos (1 300-1382f47 , qui est qualifié de didascaJe · de J'Église 748. Métropolite de Philadelphie 747. Au sujet de sa biographie, voir PLP 3 1 1 38; C. PASSARELLI, Macario Crisoce Falo (1300-1382), L 'omelia sulla [esta deJJ' Ortodossia e la basilica di S. Giovanni di Fila delfja, Rome 1 980, p. 25-45; D. STIERNON, Macaire Chrysoképhalos, Dict. de Spiritua lité 10, col. 6-1 0; L. PETIT, Macaire Chrysoképhalos, DTC 1 0, 1445-1449. GAMILL SCHEG-HARLFINGER, Repertorium, l, no 242. La mention du métropolite de Phila delphie en tant que didascaJe oecuménique par DARROUZES, 'Orprp{Kla, p. 249, est à corriger. 748. PASSARELLI, op. cit., p. 36, note 50.

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depuis 1 336/37, Macaire sera connu également comme prédicateur, exé gète et juge générat749 . En 1 345, il vient à Constantinople750 et lors de l'ascension au trône patriarcal de Calliste (10 juin 1 350) il jouit d'une grande faveur auprès du nouveau patriarche. Or, le patriarche, ayant des difficultés pour faire la prédication lui-même, nomme à sa place le métro polite de Philadelphie751 . Une lettre d'un certain Sophianos752 , adressée à Macaire, nous renseigne davantage sur son activité de didascale753 qui semble être celle de prédicateur. Or, Sophianos compare Chrysoképhalos aux didascales les plus fameux du passé, notamment avec Manuel Holo bolos et un certain Sophônias, célèbres autrefois pour leur enseignement profane, et il lui attribue la supériorité pour le caractère divin de son en seignement; cet enseignement, désigné sous le terme de OlOŒO'KŒÂiŒ, a lieu dans un OlOŒO'KŒÂEiOV . La production littéraire de Chrysoképhalos doit être envisagée dans le cadre de son enseignement. Or, celui-ci s'est fait un nom dans la littérature sacrée en composant trois Chaînes considérables: l'une sur la Genèse754 , l'autre sur Saint Matthieu755 et la troisième sur 749. Il figure comme juge général des Romains dans le Tome Synodal d'août 1 3 5 1 , concernant l a controverse palamite; cf. PG 1 5 1 , col. 762A: '0 'ta1tE\Voc; 1J.11'tp01toÀ\'t11C; <1>1. ÀaBEÀ1.ÀaBEÀ1.ÀaBEÀ
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Saint LUC756 • Dans l'ensemble de son oeuvre se trouvent aussi quatorze longs sermons, témoins de l'influence de la tradition chrysostomienne chez Chrysoképhalos, ainsi qu'un florilège, connu sous le titre de 'P08mvui, comportant des récits et des proverbes des Pères de l'Église, d'auteurs classiques et byzantins. Pendant la période 1 360- 1 388, Théodore Mélitèniôtès porte le titre de didascale des didascaJes. Connu comme astronome et exégète, Mélitè niôtès était aussi honoré des fonctions de diacre et de grand sacellaire de la Grande Église, ainsi que d'archidiacre du clergé palatin757 . Sa produc tion littéraire, comportant des oeuvres théologiques et profanes, nous suggère que son enseignement était bien de double nature. Pourtant, dans une lettre que Joseph Bryennios lui adresse de Crète, il le nomme didascale en théologie, bien qu'il évoque son admiration pour ses écrits théologiques et profanes758 . Sous toute réserve, on pourrait supposer que Mélitèniôtès était chargé, en tant que didascale, «de former à l'exég èse les simples didascales des trois degrès»759 , de l'Évangile, de l'Apôtre et du Psautier. Sur ce plan, son oeuvre intitulée Elq 1:p ui8a 1:pltrlfjv t�TJ y�aslq 1:0U 8là 1:saaapmv ay{ou svayysÂ,{ou, comportant une série de commentaires sur les quatres Évangiles et composée après 1 360, a dû être rédigée à des fins didactiques760 . Si l'originalité ne le distingue pas en tant que commentateur de l'Écriture, et si son oeuvre doit beaucoup aux éxégètes anciens, Mélitè niôtès aura une production remarquable dans le domaine de l'astrono756. V. LAURENT, DTC 9, 1 447; PO 1 50, col. 169- 170; STIERNON, Macaire Chrysoképhalos, col. 8. 757. Sur cet ecclésiastique, qui semble être parmi les plus en vue de la Grande Église, voir PLP 1 78 5 1 ; MERCATI, Notizie, p. 1 72- 1 9 1 ; en novembre 1 360, Mélitèniôtès signe une sentence synodale en qualité de grand sacellaire, de didascale des didascales et de dia cre, tandis qu'en 1 368 dans la condamnation de Prochoros Cydonès, sa signature garde les deux premiers titres en remplaçant le troisième par celui d'archidiacre du clergé palatin; cf. MERCATI, Notizie, p. 1 72. 758. JOSEPH BRYENNIOS, Lettres, no A': Tep J.lE'YaÂq> CJalCEÂÂapiql tfjç à'YlrotatTJç tOÜ 9EOÜ ME'YaÂllÇ 'ElC1CÂ.llCJiaÇ, ciPX,lÔ\alCoVql lCat Ô1ÔQCJlCaÂql tà 9Ëla, lCUpep 9EOÔolpql tep MEÂltllVloltU . 'Ev IlOÂE1. 759. Cf. Ch. ASTRUC, Le livre III retrouvé du commentaire de Théodore Mélitèniô tès sur les évangiles (Parisinus Oraecus 1 80) TM 4, 1970, p. 428. 760. Cf. PO 149, col. 988c-989b; MERCATI, Notizie, p. 1 82: «"0 Çlltrov Ép).111Ve1aV 9e1ou nvoç Eùa'Y'YEÂllCOÜ PlltOÜ OCPe1ÂE\ 1tprotOV EupiCJ1CElV ci1to tOÜ à'Yiou tEtpaua'Y'YEÂiou Èv 1toiql ÈCJtt lCEcpaÂaiql oiouôT)nvoç trov iEproV Eùa'Y'YEÂ1CJtrov tO 1tpOlCe1).1EVOV PTJtOV, ei ta civa'YlVolCJlCElV tOV 1tiValCa ÉlCaCJtOU plpÂiou trov eiç tplaôa Ô11tÂfjv ÈÇll'YT)CJErov tOÜ ôlà tECJCJaprov àyiou Eùa'Y'YEÂiou lCat ci1to tOUtOU ).1aV9aVElV Èv 1toi� Ô\aÂ.ÉÇEl nvoç tOthrov trov plpÂirov ÈCJtt tO ÇlltOU).1EVOV PlltOV lCat tautTJv È1t1).1EÂroÇ civa'YlVolCJlCElV lCat civeupi CJlCElV EÙlCOÂroÇ tTtV Ép).111Ve1aV tOÜ ÇlltOU).1Évou 9Eiou Eùa'Y'YEÂllCoÜ PTJtOü».

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mie. Entre 1 3 52 et 1 368 il rédige la Tribiblos Astronomique 761 . Dans cet ouvrage, divisé en trois livres dont le premier est consacré aux opéra tions arithmétiques et à l'astrolabe, le deuxième aux calculs selon l'Almageste et les Tables Faciles et le troisième à l'astronomie perse, Mélitèniôtès ne se contente pas de puiser uniquement aux sources anté rieures, mais il apporte ses propres remarques762 • Basée principalement sur les auteurs arabes et perses, la Tribiblos de Mélitèniôtès illustre ses connaissances de l'astronomie perse, bien qu'elle ne nous informe guère où il les a acquis. On ne peut pas déterminer non plus si cet ouvrage est le fruit d'un travail indépendant de ses activités d'enseignement dans l'Église, rédigé pour satisfaire uniquement ses propres recherches scienti fiques. Quoi qu'il en soit, la Tribiblos a eu un grand succès et surtout son troisième livre, qui, détaché de l'ensemble, connut une grande diffu sion sous le titre de IIapa80ulç TroV 1!6pUlicroV Kavovmv 763. Du fait que l'astronomie provoquait la méfiance de l'Église, demeurant dépendante de façon plus ou moins 'contestable de l'astrologie764, Mélitèniôtès se charge en tant qu'ecclésiastique de justifier sa préférence. Il estime ainsi que l'astronomie est la meilleure discipline de la philosophie parce qu'elle élève l'intelligence au-dessus des choses visibles, la rapproche de Dieu et qu'on ne peut pas voir en elle qu'une étude préparatrice à la théologie. Suivant l'attitude de ses prédecesseurs, Mélitèniôtès ne man que pas de condamner sans hésitation l'astrologie, en = précisant que celle-ci est sujette à l'erreur et que son étude est néfaste pour l'âme765 • En ce qui concerne l'oeuvre de Mélitèniôtès en général, il a été déjà sig nalé que son trait dominant est une disposition tripartite766; celle-ci, mode de systématisation plutôt que motif d'une attitude pieuse, a été suivie: d'abord pour sa 16pà Tp{PlpÂOÇ� rédigée avant 1 368, dont le contenu constitue des synaxaires relatifs aux onze Éro91Và EùœY'YÉA.la, 761 . DUHOUX-TIHON, Les tables astronomiques persanes, p. 482, note 58. 762. Fr. BOLL- Fr. CUMONT, Catalogus codicum astrologorum graecorum, V, Bruxelles 1 904, p. 1 37. 763. DUHOUX-TIHON, Les tables astronomiques persanes, p. 483, note 63. 764. Les autorités ecclésiastiques en Orient et en Occident n'adoptèrent pas la même attitude envers l'astrologie. En Orient, l'astrologie a été considéré comme une discipline scientifique étroitement liée à l'astronomie et pour cela elle a été acceptée avec une cer taine méfiance par l'Église. Par contre, prévalut en Occident l'idée que l'astrologie était une forme de magie et par cons6quent, a été condamnée; cf. A. BOUCHÉ-LECLERCQ, L 'astrologie grecque, Paris 1 899, p. 625. 765. THÉODORE MÉLITÈNlÔTES, 'EK 'rfiç âaTPOVOPIKfiç pipJ.. ou, PG 149, col. 993, Z'. 766. ASTRUC, Le livre III retrouvé du commentaire de Théodore Mélitèniôtès sur les évangiles, p. 4 1 8 et 429.

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aux principales fêtes fixes et aux sept conciles oecuméniques767 ; ensuite pour l' �mpOVOJ.Ll1(� Tp iplploç et enfin pour sa Tn'ple Triade 768. C'est à partir de 1 390 environ que Joseph Bryennios porte le titre de didascale de l 'Église 769. Une allusion à ce propos est faite avant 1 42 1 par lui-même qui déclare avoir été didascale depuis trente ans770 . Dans une lettre qu'il adresse à l'higoumène du monastère de Stoudios Eu thyme, entre 1 390 et 1 396, il nous laisse entrevoir en quoi consistait sa fonction: exégète et prédicateur771 . Or dans une notice d'un contempor ain anonyme Bryennios est qualifié de didascaJe des didascales. L'auteur précise que Bryennios s'était distingué dans les domaines de la philoso phie et de la théologie. Cette même source le décrit comme un connais seur de la langue latine772 (il a traduit plusieurs ouvrages du latin en grec), un rhéteur compétent qui s'occupa aussi de grammaire. Nous ap prenons enfin qu'il a eu un grand nombre d'élèves, en grec et en latin, qu'il enseignait gratuitement, et même qu'il assurait à ses auditeurs des pensions impériales pour qu'ils puissent étudier sans souci773 . Cette même notice nous informe que Bryennios était prédicateur de la cour sous Manuel II, que ses discours ont été prononcés au palais impérial en présence de l'empereur Manuel II, du Sénat et des dignitaires de l'Église et que l'empereur l'honora aussi du titre de didascale des sciences. Pour ce qui est de l'information concernant sa fonction de prédicateur officiel de la cour durant le règne de Manuel II et le patriarcat de Joseph II (1416-1439), elle est mentionnée aussi par lui-même: il précise qu'il re mplissait cette charge sur ordre de l'empereur et du patriarche774 . 767. Oeuvre inédite dont MERCATI (Notizie, p. 1 8 1 , note 3) et ASTRUC (op. cit., p. 418) en font mention. 768. Voir respectivement MERCATI, Notizie, p. 1 80, 1 89- 1 9 1 et p. 1 8 1, note 3. 769. Sur Joseph Bryennios, voir PLP 3257; TOMADAKÈS, It5Uapoç puçav'rlvrii v p8Â.87:rii V Ka; K8IpÉVOJV, p. 491 -6 1 1 ; IDEM, Iurrparpeïç 7:'ifç ;4Â.aJCT8OJÇ, Athènes 1 969, p. 239-240; IDEM, '0 'Iroa1] BpuÉvv1. oç Kat ti KpiJ'tll Ka'tà 'tD 1400, Athènes 1 947; IDEM, XpovoÂ.o'Y1.Kà 1tpopÂ.iJ�a'ta 'tfj ç çrofjç Kat 'toû Ëp'YOU 'tOU, EEBS 2, 1 959, p. 1 3-28; Ph. MEYER, Des Joseph Schriften, Leben und Bildung, BZ 5, 1 896, p. 74- 1 1 1 ; A. PALMIE RI, Joseph Bryennios, DTC 2, 1 9 1 0, col. 1 1 56- 1 1 6 1 ; LOENERTZ, Correspondance de Ca lécas, p. 96-97. 770. JOSEPH BRYENNIOS, Oeuvres, l, p. �ç. 771 . JOSEPH BRYENNIOS, Lettres, éd. TOMADAKÈS, no Z', p. 300, 1. 36-39; cf. IDEM, Oeuvres, III, p. 104. 772. A. PERTUSI (Leonzio Pilato a Creta prima deI 1 358-1 359, KpT}'rlKà XpOVIKà 1 5-16, fasc. II, 1 96 1 - 1 962, p. 3 8 1 ) ne laisse subsister aucun doute sur le fait que Joseph Bryennios connaissait le latin, puisque tous les lettrés qui étaient actifs en Crète avaient une double formation, grecque et latine. 773. JOSEPH BRYENNIOS, Oeuvres, III, p. s'-a' ; cf. p. o'. 774. Ibidem, II, p. 244; sur les homélies qu'il prononça comme prédicateur officiel de

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En ce qui concerne son titre de didascale, on ne doit pas l'envis ager uniquement comme lié à la présence de Bryennios dans la capitale, puis qu'il a séjourné pendant une vingtaine d'années en Crète (de 1 382/83 à 1402/3 environ775). Envoyé par le patriarche Nil (1 380- 1 388) dans cette île, alors sous domination vénitienne, Bryennios remplit une mission as sez délicate; lui même décrit en quoi elle consistait: «arbitrer les conflits entre les ouailles, écouter leurs plaintes, réprimer les abus, redresser les torts, gouverneur le monastère (où il résidait), prêcher à la foule»776 . Il est évident que le patriarche était soucieux de neutraliser, parmi les orthodoxes de cette île, l'infiltration des idées catholiques. Ayant peu de moyens pour y parvenir, du fait que les autorités vénitiennes se montrai ent, pour des raisons politiques, peu tolérantes à l'égard des évêques orthodoxes 777 , il chargea Bryennios, prédicateur et théologien renommé, de cette responsabilité. La décadence morale des clercs et des moines de cette île fut un autre problème auquel Bryennios eut à faire face778 . Parla cour, voir MEYER, Des Joseph Bryennios Schriften, Leben und Bildung, p. 75-77. Sur son oeuvre en général, voir R.-J. LOENERTZ, Pour la chronologie des oeuvres de Joseph Bryennios, REB 7, 1 949, p. 12-32; F. HALKlN, Homélies de Bryennios dans un manu scrit de Jerusalem, An. BoJ1. 88, 1 970, p. 60. 775. La date de son retour à Constantinople a été placée par TOMADAKÈS (IuÂÂapoç, p. 5 1 9) vers 1 402, par HUNGER (Chortasmenos, p. 79) en 1402/3 et par LOENERTZ (Correspondance de Calécas), p. 98-99, en 1404; cette dernière date a été ré futée par N. B. TOMADAKÈS, MEÂEtiU.l.utu 1tupà 'IOlO"�cp BPUEVViou, EEBS 29, 1 959, p. 24-28. 776 . LOENERTZ, Correspondance de CaJécas, p. 99, note 3. 777. Sur l'histoire ecclésiastique de la Crète sous la domination vénitienne, voir Z. TSIRPANLÈS, Nouveaux élém�nts concernant l'histoire ecclésiastique de Crète sous la domination vénitienne, 'EÂÂl1VlIcà 1 9-20, 1 967, p. 42-1 06; cf. Chrysa MALTEZOU, 'H Kprrrl1 O'T� oUlplœza -r-qç 1r&PZOOOU -r-qç B&V&'rOKpadaç (1211-1669), Crète 1 990, p. 5 1 . Un exemple assez éloquent du sort des évêques orthodoxes dans l'île est donné par le martyre d'Anthime, évêque de Crète de 1 361 à 1 371 . Selon l'éloge qui fut écrit par le patriarche Nil (1 379-88) en l'honneur d'Anthime (BHG 3 2029; l'éloge a été édité par K. DYOBOU NIOTÈS dans EEBS 9, 1 932, p. 56-79), les Crétois après une longue domination latine, se révoltèrent contre les Vénitiens et acquirent leur liberté (Nil, Éloge, p. 68). Tout de suite, ils envoyèrent auprès du patriarche de Constantinople une ambassade pour leur Église (Ibidem, p. 69). Le patriarche choisit pour cet évêché Anthime qu'il pensait être l'homme le plus à même de remplir cette fonction. Une fois que Vénitiens réoccupèrent l'île (Ibi dem, p. 71 -72), Anthime fut pris et accusé d'inciter les Crétois à se révolter et à ne pas avoir des relations avec les Vénitiens à cause de leurs différences doctrinales. Les efforts de l'archevêque latin de Crète pour convertir Anthime au catholicisme échouèrent et ce der nier trouva la mort comme martyr (Ibidem, p. 73-74). 778. Cf. N. B. TOMADAKÈS, To çfttT)J.l.U trov «O"UVElcrclKtOlV» Èv Kpfttn KUt Ku1tpcp (1tEpi tO 1400), EEBS 29, 1 959, p. 1-8 et 9- 12: Exhortatio ad cJerum insuJae Cretae (circa 1400).

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mi toutes ses activités en Crète, qui visaient à soutenir moralement et spirituellement le peuple crétois, on pourrait suggérer que l'enseigne ment faisant aussi partie779 . En outre, son expérience en Crète, ainsi que son zèle à confronter les orthodoxes dans leurs croyances, lui valurent plus tard (1406- 1412) une autre mission à Chypre en tant :que vicaire pa triarcal pour régler la réadmission des Chypriotes à la communion de la Grande Église. Rentré à Constantinople, il reprend la prédication à la cour, ainsi que ses activités de didascale du patriarcae 8o • Sous le règne de Manuel II et le patriarcat de Joseph, Bryennios prononce une série de 2 1 dis779. Des activités analogues sont assumées par le moine Crétois Joseph Philagrios, ami de Joseph Bryennios, connu comme didaskaJos de son île de 1 367- 1 393 environ et comme vicaire d'Anthime, archevêque d'Athènes et administrateur de Crète, de 1 361-1371 (Sur ce personnage, voir PLP 29730, L. PETIT, Joseph Philagrios ou Phil agrès, DTC 8, 2, 1 925, col. 1 542- 1 543; TURYN, Dated mss... Italy, pl. 21 2, p. 253-254; G. PAPAZO GLOU, 'Ima"qrp (/)IÂarpT/ç fi (/)IÂarpIOç, Thessalonique 1 978, Dissertation, p. 1 00-1 24). Particulièrement doué dans le domaine de la réfutation des Latins, Philagrios a laissé dans son manuscrit autographe, Angelicus 30, entre autres un discours théologique sur les di vers points de controverse avec les Latins, ainsi qu'une réfutation du traité de Dèmètrios Cydonès sur la procession du SaInt-Esprit. En outre, des textes destinés à un enseignement encyclique qui ont été conservés dans ce même manuscrit laissent entrevoir que son titre de didaskaJos comportait, en dehors de ses charges de prédicateur, une activité relative à l'enseignement; on a soutenu que Philagrios assumait le rôle de professeur dans le monas tère des Trois Saints docteurs à Koudouma, sur le mont Cofinas, où un autre moine, Dè mètrios Kappadokès (PLP 1 1057), enseignait probablement aussi les hiéra grammata et l'enlc.yldios paideia entre 1 370 et 1 390. Leur cas n'est pas unique: l'exemple du moine Athanase, qui a été félicité par Dèmètrios Cydonès, dans une lettre datée vers 1 389, pour son initiative d'enseigner aux enfants des Crétois (CYDONÈ S, Lettres, no 408, p. 364, 1. 22-28), vient confirmer l'hypothèse d'un enseignement offert par l'Église et notamment par les moines dans l'île de Crète. Or, selon toute vraisemblance, à travers un enseignement élémentaire ou encyclique dispensé au profit des enfants des Crétois, ces moines visaient à procurer une instruction dogmatique à l'insu des autorités vénitiennes. En outre, l'ensei gnement en Crète durant le XIVe s. est l'oeuvre des maîtres privés, grecs et latins, parmi lesquels il y avait aussi des prêtres. Un certain nombre de documents provenant des actes des notaires de Candia, nous apprennent que ces maîtres enseignaient les «grammata» grecs et latins et parfois les deux; à ce sujet, voir PERTUSI, Leonzio Pilato a Creta prima deI 1 358- 1 3 59, p. 370, no 1 et 3; p. 377, no 16; p. 379, no 18 et 1 9; cf. 1. P. KISKIRAS, 'il uuppaulç pa(}T/-rdaç èv -rfi BevemICpamupeVT/ Kpr,m pe-r' âveIC8o-rmv èrrparpmv èIC mu Archivio di Stato Beve-riaç, Athènes 1 968; Elisabeth SANTSCHI, Contrats de travail et d'apprentissage en Crète Vénitienne au XIVe siècle d'après quelques notaires, Revue Suis se d'histoire 19, fasc. 1 , 1 969, p. 34-74 et surtout p. 38-40. Cf. N. M. PANAGIOTAKIS, 'il TralÔEia ICa; " pOU(J"lICr, u-rr,v Kpr,-rT/ ICa-rà -rr, BevemICpa-ria, Crète 1 990, p. 1 1-12. 780. 'EK tflç Èv tn J.1eyaÂ.ovT]crc!l «àôtacpopiaç Eiç tO tflç 0siaç :l:ocpiaç ôtôaaKaÂ.siov unÉO"tps'l'a»; cf. N. B. TOMADAKÈ S, 'Icomicp Bpusvviou àvÉKÔOta Ëpya KPT)'tlKel, EEBS 1 9, 1 949, p. 1 34 et note 1 2.

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cours sur la sainte Trinité. Défenseur vigoureux du dogme orthodoxe, Bryennios dresse dans ces discours une polémique antilatine et s'occupe à l'introduction de la dialectique dans le domaine de la théologie; selon lui les vérités révélées par le Christ ne peuvent être soumises au syllo gisme humaine, ni exprimées par la philosophie d'Aristote781 • Néan moins, en s'adressant à un ambassadeur occidental, il avoue son incapa cité, ainsi que celle de ses contemporains, d'élaborer verbalement et con ceptuellement la théologie. D'autant plus qu'il n'a jamais appris, à l'in star des Occidentaux, à rendre raison de sa foi, autrement dit à faire de sa foi une science782. Avant sa mort, en 1 42 1 , Bryennios légua ses livres à la bibliothèque du patriarcat783 . Le catalogue de ces livres qui touche à tous les sujets du trivium et du quadrivium montre d'une part son intérêt pour les con naissances profanes et d'autre part nous offre l'occasion de connaître les manuels en usage pendant son époque. Le premier volume était une grammaire, contenant les règles de prosodie, de métrique et de schédi, compilation, semble-t-il, de celle de Jean Glykys, de Maxime Planude, de Manuel Moschopoulos et de Thomas Magistros. Le deuxième vo lume contenait la rhétorique et l' Organôn d'Aristote. Le troisième conte nait à la fois la Physique et la Métaphysique d'Aristote,� l'arithmétique de Nicomaque et ses trois discours sur l'âme, ainsi que ceux de Nicé phore Blemmydès. Le quatrième volume contenait les Météorologiques d'Aristote. Le volume suivant était divisé en quinze livres de géométrie. Ensuite, venait un volume, sur la musique avec les travaux de Manuel Bryennios sur l' Harmonique de Ptolémée et sur l'astronomie persane. Les trois derniers étaient une «problématique d'Aristote», la Grande Syntaxis et la Géographie de Claude Ptolémée. À Joseph Bryennios nous devons aussi un texte de grande impor tance qui esquisse de façon détaillée les moeurs et le niveau intellectuel d'un Byzantin moyen de son époque. En fait, il s'agit d'un réquisitoire foudroyant contre les vices des laïcs et du clergé, enclins à la corruption, 78 1 . JOSEPH BRYENNIOS, Oeuvres, l, p. 84; au sujet de Thomas d'Aquin, Bryen nios declare: «'E'Ym 'tov 9ro,.ulv, (àÂ.Â.à ,.ni 90puPilO'nç) Kat Èv iiÂ.Â.01Ç J.lÈv 7toÂ.Â.oiç opep 'tou ôÉov'toç ôta7ti7t'tov'ta, Kat Èv oiç ôÈ 7tEpt 'tou «'Yiou 7tVEUJ.la'toç O'uJ.l7tEpaivEtv»; ibidem, p. 414. 782. Ibidem, p. 454. En Occident, par l'introduction de l'épistémologie aristotéli cienne la théologie s'était constituée comme science au XIIIe s.; cf. M. D. CHENU, La théologie comme science au XIIIe siècle, Paris 1 957. 783. Le texte de son testament a été publié par MANAPHÈS, BlpÂIO(}fj1Cal, p. 1 57 et N. TOMADAKÈ S, 'IroO'licp BpuEvviou 'E7ttO''toÂ.at A' Kat ai 7tpOç aù'tov r, EEBS 56, 1 983-86, p. 358.

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à la superstition et au paganisme. Bryennios dénonce le peuple qui, dans son existence surchargée de soucis, essaie de modifier le destin en faisant appel sans discernement à tous les moyens: magie, astrologie, religion, interprétation des songes, présages. Bien évidemment, il ne s'agit pas d'une constatation nouvelle puisque les survivances du culte païen et les pratiques superstitieuses n'avaient jamais cessé de coexister dans la con science collective au cours des siècles. Pourtant, c'est l'intensité de ce phénomène qui intrigue Bryennios qui constate que l'Église, malgré ses efforts, n'arrive plus à contrôler de telles tendances appartenant à la vie quotidienne du XIVe siècle. D'autant plus que le goût pour les sciences occultes semblait avoir gagné non seulement les masses de population qui manquaient de culture, mais aussi quelques érudits, dignitaires de l'Église et moines. Ainsi, en plein milieu du XIVe siècle un moine n'hési tera pas à faire appel à la magie pour assouvir son désir d'obtenir le trône épiscopat784 . Les exemples seront multiples jusqu'à la fin du XIVe siècle, puisque le Saint Synode se réunit plusieurs fois en vue de con damner des pareils cas785 . Le cas de Dèmètrios Chlôros, qui était élevé au rang fort honorifi que de protonotaire de la Grande Église, semble être parmi les cas les plus surprenants auxquels l'autorité ecclésiastique a eu à faire face. Un acte synodal du 1 2 mai 1 37 1 montre que la vogue de la sorcellerie fut plus forte que la répression officielle. Après une enquête que l'Église mena au début de l'année 1 37 1 , une affaire de sorcellerie a été révélée dans laquelle, en dehors de deux moines nommés Phoudoulès et Gabriè lopoulos et du médecin Syropoulos, le principal inculpé était Chloros qui faisait partie de l'entourage immédiat du patriarche786 • Précisément, un certain nombre d'ouvrages de magie, parmi lesquels Coeranide, a été découvert chez eux, tous �crits de la main de Chlôros. Personnage extra vagant, Chlôros arrivait à concilier ses intérêts contradictoires pour la théologie, la médecine, l'astrologie et la magie et à faire une carrière 784. MM, l, p. 343. 785. À ce sujet, voir l'article de Carolina CUPANE, La Magia a Bisanzio nel secolo XIV: azione e reazione. DaI Registro dei Patriarcato constantinopolitano ( 1 3 1 5-1402), JOB 29, 1 980, p. 237-262; Sp. TROIANOS, 'H J.1ayEla O''tà puÇavnvà vOJ.1\Kà KE1J.1&Va, Ac tes du 1er Symposium IntematioanaJ, rI Ka()T/jlEpzvi! ç'an] OTa BvÇ'avrzo, ;4 ()Tj va, 15-17 IEtr1:EjlPp{OV 1988, KÉv'tpo BuÇavnvmv 'Ep&uvmv, Athènes 1 989, p. 57 1 ; IDEM, 'H BÉO'T} 'tmv J.1cl:yœv O''tTi puçavnvTi KOtvœvia, dans: «Ol TrEpl()mplaKoi OTa BvÇ'tiv'rlO», "ŒpuJ.1a rouÂ.avopiï - X6pv, Athènes 1 993, p. 293-295; R. P. H. GREENFIELD, A contribution to the study of Palaeologan Magic, dans: Byzantine Magic, éd. H. MAGUIRE, Washing ton, D. C. 1 995, p. 1 1 7- 1 53. 786. DARROUZES, Regestes, no 2572.

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spectaculaire dans l'Église'. Cédant à son goût pour les sciences occultes, il se donna la peine de réunir dans un seul livre des récits de plusieurs ouvrages magiques, notamment de la Coeranide 787. Il était aussi auteur d'une «méthode infaillible pour trouver l'horoscope ou degré qui se lève à l'horizon»788 . Sa carrière se termina brusquement et Chlôros, dé pouillé de ses dignités, passa le reste de sa vie enfermé dans le monastère de la Vierge Péribleptos. Bien que les autorités ecclésiastiques se montrèrent particulièrement méfiantes aussi envers l'astrologie, la jugeant incompatible avec les dogmes de l'Église, leur attitude fut un peu moins sévère pour les astrol ogues que pour les magiciens. La production prolifique de traités astrol ogiques et l'appel fréquent à la divination astrale, même de la part des empereurs, qui y cherchaient le secret de leurs décisions les plus impor tantes, à l'époque de la condamnation de Dèmètrius Chlôros, sont la preuve de la place dominante occupée par l'astrologie à cette époque. L'activité de Jean Abramios789 , l'astrologue le plus célèbre de cette péri ode, se place de 1 37 1 à 1 390 environ et elle est particulièrement mani feste: connu comme copiste, auteur et éditeur de traités astrologiques, Abramios fut aussi l'astrologue personnel d'Andronic IV Paléologue, dont il favorisa la cause contre Jean V et Manuel II. L'horoscope tiré à l'occasion de l'entrée d'Andronic IV à Constantinople en 1 376 était, se lon toute vraisemblance, dû à Abramios qui pratiqua probablement aus si la magie contre Jean V en 1 37 t 19o . En outre, Abramios transmit ses connaissances à Eleuthérios Elios et celui à son tour à un certain Denys791 . D'Eleuthérios Elios on a conservé un ouvrage volumineux in787. Sur la Kmpaviç, recueil de récits médicaux et magiques, compilé au Ille ou IVe siècle et conservé uniquement dans une traduction latine datée de 1 1 69, voir: L. DE LAITE, Textes latins et vieux français relatifS aux Cyranides, Paris 1 942; D. KAIMA KES, Die Kyraniden, Beitnïge zur Klassichen Philologie 76, VerHi.g Auton Hain, Meisen heim Glan 1 976; R. GANSZYNIEC, Studien zu den Kyraniden, BNJ 1 , 1 920, p. 353-367 et 2, 1 92 1 , p. 56-65, 445-452; IDEM, Kyraniden, RE 12, 2, col. 1 33-1 35. M. WELL MANN, Marcellus von Side aIs Arzt und die Koiraniden des Hermes Trismegistos, Philo logus Suppl. 27, 2, Leipzig 1 934. 788. Mi(}oooç lCUpOU .t1 TJJLTJ7:p{ou 7:OÜ XÀmpou Tr8pi 7:Oü 'ri TrOlmV 7:IÇ 8Vp{UlC81 7:0V m pOUlCOTrOV if7:01 7:1]V àva7:ÉÀÀouuav JLoipav àTrm{U7:OJç. Cf. Fr. CUMONT, Démétrios Chloros et la tradition des Coiranides, Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France, 1 9 1 9, p. 1 75-1 76. 789. Sur ce personnage, voir PLP 57; D. PINGREE, The Astrological School of John Abramius, DOP 25, 1 97 1 , p. 1 9 1 -2 1 5. 790. PINGREE, op. cil., p. 193. 79 1 . Sur Eleutherios Elios, voir PLP 60 1 2 et sur Denys PLP 544; cf. F. BOLL, Cata logus codicum astrologorum graecorum, t. 7, Bruxelles 1 908, p. 56, note 2; TURYN, Da-

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titulé Elaay{J)y� Kai (}ej.lÉÂlov elq -r� v àa-rpoÂoyiav, réunissant un vaste matériel tiré de l'astrologie classique et byzantine, ainsi que des traités d'astrologie arabe traduits en grec. Une interprétation de son propre horoscope est inséré dans le second livre de cet ouvrage, daté du 1 0 no vembre 1 343 792 . Durant le patriarcat de Matthieu 1er (1 397-1410), Michel Balsa mon793 , promu au poste de prôtekdikos (ca. 1 397-1400), fut nommé pa rallèlement Katholikos didaskalos, c'est-à-dire professeur unique des fu turs ecclésiastiques, chargé à la fois de leur formation théologique et profane. Par ordre spécial du patriarche, Balsamon a été chargé aussi d'initier Jean Chortasménos en matière de géométrie794 . Le titre de katholikos didaskalos est significatif de la nature de l'enseignement dis pensé par Balsamon; l'Église persistait dans son rôle de formation des fonctionnaires compétents pour la servir. Mais le fait que pour la pre mière fois un seul profess'eur réunissait dans son enseignement sciences helléniques et dogmes de l'Église, traditionnellement confiées à des maî tres différents, révèle avant tout l'importance plutôt modeste de l'école patriarcale à la fin du XIVe siècle.

ted mss... Italy, pl. 203-204: A. D. 1 38 1/82, p. 247, fol. 26v: �UVt0j.10ç j.1i90Boç m:pt toG EupirncElV tov llÀ-lOv' Èv 1toicp ÇcoBicp Kat Èv 1toia j.1oip� Kat À-E1ttép umlPXE1: j.1É90Boç 'EÀ-EU9Epiou toG Èj.1oG B\BarncaÀ-ou âl0vucriou; cf. ibidem, pl. 208-209: A. D. 1 388, p. 250. Le manuscrit Greco 29 qui contient. des textes astrologiques fut signé à Mytilène en 1 388 par Eleuthérios Elios. 792. D. PINGREE, Classical and Byzantine Astrology in Sassanian Persia, DOP 43, 1 989, p. 230. 793. Sur Michel Balsamon, voir PLP 2 1 20; DARROUZES, Regestes, p. 324, 1 ; DENNIS, The Letters ofManuel Il, p . xxix. 794. DARROUZES, Regestes, no 3060; cf. HUNGER, Chortasmenos, p. 1 5, note 20; MANAPHÈS, BlpÂIOO;;Kal, p. 1 56.

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6. L'école privée de Manuel Kalékas à Constantinople à la fin du XIVe siècle (ca. 1390-1396)

Vers la fin du XIVe siècle, plus précisément avant 1 390, Manuel Ka lékas, suivant le conseil d'un ami795 , décide de mettre ses connaissances au service de ses contemporains et ouvre une école d'èyKUKft.,10Ç 1tUl0E1U dans la capitale. La graminaire, la poésie et la rhétorique constituent les matières enseignées dans son école796 , où il semble être le maître un ique797 . Dans le cadre de son enseignement, il établit un manuel de grammaire et des textes scolaires798 . Parallèlement, il se soucie de la for mation morale de ses élèves799 • Son expérience le mènera vite aux mêmes constatations que celles de Dèmètrios Cydonès 80o : les élèves sont peu nombreux et l�s parents, qui se montrent complètement indifférents à l'éducation de leurs enfants, le frustrent de ses honoraires 801 . Kalékas attribue l'échec de son enseigne ment d'une part à la mauvaise situation politique: la guerre et la pénurie qui préoccupent la population et qui mettent en grand danger sa propre existence, ne donnent à personne le goût des lettres; la préoccupation dominante est celle de l'exil, loin de la misère et des dangers802; d'autre 795. MANUEL KALÉKAS, Lettres, no 1 , p. 1 67, 1. 7- 10. 796. En donnant rapport au père d'un de ses meilleurs élèves, Kalékas précise que ce lui-ci est sur le point de terminer la classe de poésie et il va entrer en rhétorique; cf. MA NUEL KALÉKAS, Lettres, no 7, p. 1 76, 1. 28-3 1 . Par ailleurs, la composition de son ma nuel de grammaire et d'autres traités grammaticaux témoignent de l'enseignement de la grammaire dans l'école de Kalékas. 797. Le nombre limité des élèves de Kalékas, qui en plus fréquentaient rarement ses cours, lui laissait suffisamment le . temps de rêver en écoutant le bruit du vent »; cf. no 7, p. 1 77, 1. 34-35. 798. Pour sa grammaire, voir OMONT, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque nationale, p. 1 2, no 2605; aussi p. 6, no 2565, où il y a son traité sur les pronoms, extrait de sa grammaire; voir aussi S. BERNARDINELLO, La Grammatica di Manuele Caleca, dans: Actes du XIVe Congrès int. des études byzantines, p. 5 1-56 et A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, 16pOUOÂVjJ"ruc� B,pÂIO(}r,lC'I, Jérusalem 189 1 , p. 4084 1 0. 799. MANUEL KALÉKAS, Lettres, no 2, p. 1 69, 1. 19-22. 800. Voir supra, p. 1 1 6-1 1 7. 801 . Ibidem, no 1 , p. 1 67, 1. 21 -22: «oi tE 'Yàp cpoltiiv 1tap' TJj.Liiç àÇl0ÜVtEÇ oÂ.i'Y01, Kai oi tEKOVtEÇ j.LÈv tOUtOUç j.LOVOV TJJ.1Ïv Èç OVOj.Latoç 'Yvmplj.L01. cf. p. 168, 1. 24-26: matE j.LÈ Â.aj.L�aVElV KÉpÔOÇ àatEiov, ÉtÉpcoaE KOj.LiÇElV àva'rKaÇoj.LBvOV a1tEp OiK01 Ka8Ttj.LEVOV Èç"ii v Èa8iElV 1tpoataÂ.a11tcopOÜvta j.LTlôÉv. 802. Ibidem, p. 1 68, 1. 26-38.

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part, cet échec peut être imputé à son physique chétif et à la modération de son caractère qui ne correspondaient pas à l'image du maître idéal que ses contemporains év6quent803 . Loin d'être florissante, l'école de Kalékas ne lui assurait même pas le nécessaire pour sa subsistance. Pourtant, sa clientele était formée par les enfants des familles aisées et moyennes804 . Sans doute les idées théo logiques de Kalékas, qui s'opposaient à la doctrine palamite, auraient contribué à ce que sa réputation soit compromise dans les milieux con stantinopolitains. Le ton amer d'une de ses lettres ne laisse subsister au cun doute à ce propos: «Moi-même, si j'a vais voulu obéir aux hommes plus qu'à Dieu, qui donc ne m 'aurait pas accueilli avec empressement? Quoi donc ne m 'aurait pas honoré, qui ne m 'aurait pas donné le néces saire, et plus que le nécessaire? Tel eût été mon sort en voyage. Et je ne parle même pas des charmes de la patrie, ni des honneurs nullement mé prisables que m 'auraiet accordés, sije l'a vais voulu, mes concitoyens, en me remerciant par-dessus le marché! Alors tu aurais été mon élève, toi et beaucoup d'autres» 805.

803. Ibidem, p. 1 68, 1. 38-45. 804. Cf. par exemple la lettre no 7, p. 1 76, 1. 1 -2, adressée au père d'un de ses élèves entre 1 39 1/96: «TIoÂ.Â.ax,68Ev jlOt B01Œiç EuBatjlovÉcrtatoç dvat, trov tE yàp ÈKtOÇ à,1tO Â.aUEtç crUjljlÉtproç, 0 Kat tà tfiç 1tEviaç à,1tOcpEUyEt KaKa.. . . »; cf. aussi la lettre no 1 2, p. 1 82- 184, où on apprend qu'un homme renommé et d'origine noble s'était engagé à lui confier l'éducation de son fIls. 805 . Traduction empruntée à LOENERTZ, Correspondance de CaJécas, p. 19. Pour la lettre voir MERCATI, Notizie, p. 466-467, 1. 381-389.

IV. L'ÉTAT INTELLECTUEL DURANT LE RÈGNE DE MANUEL II PALEOLOGUE (1391-1425)

1. Un empereur-philosophe et son entourage

Devant le spectacle d'un État affaibli, menacé et réduit à jamais au rang de puissance secondaire, les préoccupations intellectuelles devien nent plutôt une diversion qu'un souci réel d'une élite, abritée dans l'inti mité de la cour de Manuel II Paléologue. Empereur-philosophe dans le sens platonicien806 , Manuel II anime cette élite et exerce sur elle une grande influence par sa propre production littéraire. Dans le but de maintenir la tradition hellénique, Manuel favorise notamment une sorte d'épuration linguistique selon l'idéal attique et fait valoir le mérite de la composition littéraire: «La capacité d'écrire est sans doute supén'eure à la richesse, plus agréable que toutes les choses charmantes, c 'est celle qui apporte la plus grande gloire» 807. Aussi, il ne manque pas d'énumérer

les conditions que présuppose la composition littéraire: -une formation adéquate pendant la jeunesse, du talent permettant d'utiliser des mots agréables et des notions nobles, une nature qui s'adapte à ce genre d'ex ercice, et avant tout du temps disponible808 • Pour ce qui est de son cas

806. Manuel II Paléologue était loué par ses contemporains pour son habileté à combiner l'activité politique avec ses intérêts philosophiques; cf. le Discours inédit que Manuel Chrysoloras lui adressa en 1414, dont le fragment relatif se trouve dans N. A. BEES, Les manuscrits des Météores, l, Athènes 1 967, no 1 54, p. 1 85, fol. Z' a: « . . llpoç crÈ Bé, où �aCJ\Àéa J.1ŒÀÀov, il cplÀOcrOcpov oV'ta, ÀÉYro. »; DÈMÈTRIOS CHRYSOLO RAS, J;uYKpunç, p. 232, 1. 7-1 7: «noimç ÔÈ Kat aù'toKpCl'trop XPTl'tal CP1ÀocrocpTtcraç' Ao youç KŒ1VOÙÇ YEVVit, Àoymç yÀacpupoiç xaipEl, ÀoyO\ç �ioç 7tpO 'tmv aÀÀrov aù'tcp . . . »; cf. aussi la lettre que l'hiéromoine Isidore lui adressa, dans: D. ZAKYTHINOS, MavouftÀ B' Q llaÀa\OÀoyoç Kat KapBwuÀ10Ç 'lcriBropoç Èv llEÀ07tOVVTtcrcp, Mélanges offerts à Octa ve et Melpo Merlier, III, Athènes 1 955, p. 1 5. Sur l'activité littéraire de Manuel II en général, voir J. W. BARKER, Manuel II PaJaeologus (1391-1425): A Study in Late Byzantine Sta tesmanship, New Brunswick, New Jersey 1 969, p. 395-439; cf. L. PETIT, Manuel Paléolo gue, DTC 9, 2, col. 1 926- 1 932. 807. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no I l , p. 29, 1. 2-3. 808. Ibidem, p. 292-9. .

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personnel, l'empereur avoue, avec une modestie exagérée, qu'il ne re mplit aucune de toutes ces conditions. Or, son itinéraire personnel laisse apparaître que c'était le temps qui lui faisait toujours défaut: «Dès l'enfance, dit-il à Alexis Iagoup809, je n 'eus pas la liberté de ne fréquenter que les écoles littéraires et de faire de cette étude mon occupation unique, pour chercher à surpasser les meilleurs écrivains, même ceux que leur éloquence rendit bien I1lustres. Il me fallait, à l'issue du conseil, partager mon temps entre plusieurs au tres études, et chaque jour je passais successivement aux mains d'un grand nombre de maîtres, pour m 'exercer, avec l'un à tirer l'arc, a vec un autre à manier la pique, a vec un troisième à monter à cheval, etc. Au sortir des années de l'enfance et avant d'avoir atteint l'âge d'homme, des événements remplis de troubles et d'orages s'emparèrent de cette partie de mon existence» 810. Or, l'empereur avec cette dernière phrase fait allu

sion à l'usurpation par son frère Andronic IV du trône impérial en 1 376/79, lors de laquelle il fut enfermé dans la tour d'Anémas; pendant cette période obscure il se donna beaucoup de peine et poursuivit ses études littéraires en autodidacte8 ! ! . Plus tard, il a eu la chance de ren contrer occasionnellement des gens qualifiés qui l'aidèrent à parfaire plus ou moins ses études 812 . Parmi eux Dèmètrios Cydonès, à qui Man uel avoue dans une lettre: «Tu as été de notre enseignement le labour eur, le semeur et celw' qui l'a arrosé» 813. Pourtant, l'attachement que Manuel montra pour Cydonès au niveau littéraire a été ébranlé vers la fin de la vie de ce dernier. Alors qu'il était en visite en Italie en 1 396, Manuel lui fit parvenir une lettre accompagnant son Discours sur le ma riage. Il y exprime son désir de surpasser avec cet écrit toute sa produc tion littéraire précédente; autrement, il allait attribuer son échec littér aire non seulement aux vicissitudes de son temps, mais surtout à Cy-

809. Alexis Iagoup était oikeios de Manuel II de 1 396 à 1 400, c'est-à-dire son fami lier qui avait accès à la cour; sur· ce personnage, voir PLP 7819 et à C. BEVEGNI, La let tera ad Alessio Iagoup di Manuele II Paleologo: una rilettura deI Par. gr. 304 1 , ParoJa dc1 Passato 233, 1 987, p. 1 03-1 09; sur la signification du terme oikeios, J. VERPEAUX, Les oikeioi. Notes d'histoire institutionnelle et sociale, REB 23, 1 965, p. 89-99. 8 1 0. Cf. Lettre-Discours adressée à Alexis Iagoup, éd. BARKER, op. cit., p. 529, 1. 42-49; la traduction de ce passage a été emprunté à Berger de XIVREY, Mémoire sur la vie et les ouvrages de l'empereur Manuel Paléologue, Académie des Inscriptions et Belles Lettres 1 9, 1 853, p. 25. 8 1 1 . Ibidem, 1. 60-66 et l. 70-72. 8 1 2. Ibidem, p. 530, 1. 86-95. 8 1 3. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 1 1 , p. 3 1 , l. 27-28; détails sur les rela tions entre Manuel et Cydonès au niveau littéraire, voir infra, p. 1 22- 1 24.

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donès lui-même qui, comme «un jardinier l'a privé de l'arrosage» et qui abandonna sa patrie qui était alors en péril814 . Le deuxième personnage qui contribua considérablement à son pro grès dans la rhétorique fut, semble-t-il, Constantin Ivankos8 15 . Homme distingué pour sa grande culture, il fut aussi connu comme juge au tribu nal de Thessalonique et maître d'une école au début du XVe siècle. Se lon toute vraisemblance, Manuel tira profit des ses connaissances pen dant la période où il était despote à Thessalonique (1 383- 1 387)816 . Quoique la gravité de la situation politique entraînât Manuel à d'autres tâches, et bien que lui-même déplorât à plusieurs reprises le fait d'être arraché à son penchant littéraire, en réalité son activité dans ce domaine fut tellement manifeste qu'il se sentit souvent obligé de justifier son goût prononcé pour les études: «à tra vers mes succès littéraires j'es sayais d'endurer les malheurs et de même j'essayais de faire face aux malheurs pour m 'adonner aux études» 81 7. Parfois, une certaine amer

tume imprègne sa réaction envers l'attitude critique d'une partie de ses sujets pour ses préoccupations littéraires; c'est lors de sa participation obligatoire, comme véritable vassal de Bajazet, à la campagne d'Asie Mineure en hiveur 1 39 1 qu'il formulera dans une lettre adressée à Dè mètrios Cydonès: «quant à ceux qui ne supportent pas le fait de me voir engagé dans l'activité littéraire, écrit-il, quand je suis chez moi, je peux imaginer leur surprise de constater qu 'une telle activité m 'absorbe même ici. Néanmoins, pour tous les malheurs qu 'ils endurent ou qu 'ils ont déjà endurés c'est à eux-mêmes qu 'incombe la faute. En fait, ils auraient soutenu que les préoccupations littéraires font remonter le courant, en éloignant ainsi les reproches de moi et probablement de toipour des rai sons évidentes» 818.

Bien que l'empereur soit constamment enclin à la redécouverte de ses ancêtres, il ne semble pas pour autant perdre le contrôle de la réalité sur laquelle il ne se fait guère d'illusions. Malgré son zèle pour la pro motion des études, dès 1 397 il s'interroge sur la finalité de l'effort intel-

8 1 4. Ibidem, no 64; sur la mauvaise situation politique après la bataille de Nicopolis à laquelle Manuel fait allusion, voir BARKER, op. cit., p. 1 37 et suiv. 8 1 5. Sur ce personnage, originaire de Thessalonique et connu pour sa grande culture, voir PLP 7973; DENNIS, op. cit., p. xlvi; P. CANIVET-N. OIKONOMIDÈS, La comé die de KatabJattas, p. 1 1 . 8 1 6. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 45, p. 1 29, 1. 1 1 5 et 1. 1 3 1-146. Dans cette lettre que Manuel adressa à Ivankos entre 1403 et 1408, il le nomme didascale et ex prime son désir de revoir le sophiste afin qu'il puisse profiter de ses connaissances. 8 1 7 . Lettre-DiscOUIS à Alexis Iagoup, p. 530, 1. 82-83. 8 1 8. Ibidem, no 19, p. 59, 1. 21-26.

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lectul devant le péril constant que représentent les Turcs pour l'existence même de l'Empire8 1 9 . À côté de la détresse à laquelle il est souvent ex posé, la conscience d'une décadence culturelle ne le quitte jamais: «Si quelqu 'un souhaitait comparer les écrits des anciens avec la production contemporaine, il donnerait l'impression qu 'il compare l'or avec le bronze» 820. Quoi qu'il en soit, il essaie de rester attaché aux modèles an ciens et conseille autant aux autres lettrés: «Car il est recommandé à tous ceux qui entreprennent d'écrire, de consulter, autant qu 'il est possi ble à chacun, les oeuvres des autorités dans l'art d'écrire comme mo dèles; bien évidemment il faut prendre conscience qu 'on ne peut pas les atteindre et qu i1 ne faut pas a voir honte devant leur supériorité; de même il ne faut pas considérer insupportable que nos propres composi tions sont de beaucoup infén'eures à celles de Démosthène et de Thucy dide. . . Dans ces conditions je persiste à écrire, pas autant que je devrais, mais en fonction du temps disponible, de sorte que je serve à mes sujets d'exemple pour l'amour des lettres et qu 'ils ne s'assimilent pas à la bar barie par leur fréquentation des barbares» 821 .

Des réunions littéraires sont tenues sous son égide, où on remarque la présence d'un auditoire. expérimenté devant lequel sont présentées des oeuvres littéraires pour appréciation; parfois, celui-ci manifeste son en thousiasme pour certaines oeuvres par des applaudissements. Manuel utilise le terme théâtre 822 pour désigner cet auditoire et précise que quoi que formé d'un petit nombre de lettrés, son importance demeure grande et les jugements qu'il apporte en matière littéraire, sont incontest ables 823 . Or, derrière le terme du théâtre dans la correspondance de Manuel 1182\ on peut entrevoir une institution en vigueur� dans la vie so-

8 19. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 33, p. 93, 1. 39-40: «Bi Ili] 'Yàp 'to mco 'toç 'tOOE xEip 01.UO"KEOO:O"E1. 8EOÙ, I.UltU1.0ç 1tCiO"u O"1touoi] KUt. 'to 'tf\ç VUK'tOIlUXiuÇ 'tÉÂoç OÙK av 1tO'tE O"xoiTp>. 820. Ibidem, no 52, p. 149, 1. 25-26; pour d'autres exemples dans sa correspondance, voir no 33, p. 9 1 , 1. 2-6, 1. 28-30; no 44, p. 1 1 7, 1. 28-34, p. 1 19, 1. 35-40; no 64, p. 1 79, 1. 813. 82 1 . Ibidem, no 52, p . 149, 1. 1 9-24 e t p . 1 5 1 , 1. 33-35. 822. L'usage de ce tenne en vue de désigner un auditoire expérimenté qui, lors de réu nions littéraires, donne lecture d'oeuvres rhétoriques, remonte à l'antiquité tardive. Déjà à l'époque de Libanios les lettres sont récitées devant un «théâtre» qui est chargé d'apporter un jugement et dès lors cette habitude se perpétue dans la société byzantine. Cf. H. HUN GER, BVÇaYflY� AOyo'rEzyia, l, Athènes 1 987, p. 3 1 8 . 823. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, n o 27. 824. Ibidem, no 9, 1. 7: «'tOÙ 8EIl'tpou O"E\OIlÉVOU KUt. EÙCPllIl0UV'tcov 'tov O"ocp1.O"'tl]V»; no 27, 1. 2: «'tà EÏPllllÉVU 0"01. Èv J.11.KPép IlÈv où cpuuÂql 0' àVE'YvID0"811 8EIl'tpql»; no 28, 1. 1 819: «àEi oÈ O"Uph'tE1.V 1tUpÉXcov 'to 8Éu'tpov olç 'YEvvuioç à8Âll'ti]Ç a1tuO"tv àvucpuivn».

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ciale de son règne825 . Certes, on rencontre des mentions antérieures du terme, toujours à l'époque des Paléologues 826 , dans l'oeuvre d'un certain nombre de lettrés; néanmoins, elles abondent notamment à travers la correspondance de Nicéphore Grégoras et de Dèmètrios Cydonès; en fait, le premier emploie le terme tantôt pour désigner une réunion littér aire, comme dans le cas où il invite Jean Basilikos à venir au «théâtre des savants» pour faire la critique de ses ouvrages 827 , tantôt il lui donne le sens de l'exhibition rhétorique, ou celui d'un exposé détaillé828 . Quant au second, il utilise ce terme dans la plupart des cas dans son sens habi tuel de réunion littéraire829 , souvent par rapport à Manuel n 830 et une 825. Pourtant, l'existence d'un théâtre autour de Manuel II remonte déjà à l'époque où il gouverne Thessalonique en tant que despote (1 383-1 387). Trivolès, alors établi à la cour de son frère Théodore 1er à Mistra, lui fait parvenir à cette époque une lettre dans le but qu'elle soit présentée devant son théâtre. En fait, la lecture publique de l'écrit de Tri volès soulève un grand enthousiasme et les auditeurs, à l'unanimité, qualifient Trivolès de grand rhéteur et louent le sophiste dont il fut le disciple; cf. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 9. 826. Sur le rôle et l'importance des théâtres à l'époque des Paléologues en général, voir H. HUNGER, Klassizistische Tendenzen in der byzantinischen Literatur des 14. Jah rhunderts, Actes du XIVe Congrès Intem. des études byzantines, l, Bucarest 1 974, p. 1 391 5 1 ; cf. 1. P. MEDVEDEV, Tendances vers une renaissance dans la culture byzantine tar dive, BuÇavnaKà 4, 1 984, p. 1 17- 1 19; IDEM, Vizantiijsldj gumanism XIV-XV VV., Leni grand 1 976, p. 1 3- 1 7. 827. GRÉGORAS, Lettres, no 60, p. 1 82, 1. 60-61 : «Èm:i. ô' Èp��wv Tt'Ywvicrw lCatà tOÙ �ou 'Ypa��atoç, à'Ywvicral lCà�où 1tapovtoç, Ei �OUÂ.El, lCàv 9Eatpcp crocprov». Le terme se rencontre dans le même sens dans les lettres suivantes: no 1 5, 1. 72 et 86; no 37, 1. 25; no 53, 1. 1 04-1 05; no 57, 1. 58-59; no 90, 1. 24-25; no 1 1 7, 1. 4-5; no 1 19a, 1. 4-5; no 1 19b, 1. 46; no 4, 1. 14- 1 5. De même, Michel Gabras, contemporain de Grégoras, utilise une fois dans sa correspondance le terme sous ce sens; cf. MICHEL GABRAS, Lettres, no 358, 1. 26-27: «9Éatpov 1tEpi. autov Ka9iÇwv toùç cru'YlCopu�avt1civ Eiôotaç 1tEpi. tOUtwv»; leur contemporain, Nicolas Lampènos, précise avoir réuni un tel théâtre pour présenter des oeuvres littéraires, dont l'auditoire était formé par des gens qualifiés et non-qualifiés; té moignage contenu dans le Cod. Vat. gr. 1 596, f. 4r et signalé par HUNGER, BuÇavnvr; Aoyof"Bzvia, p. 3 1 9, note 1 6. 828. GRÉGORAS, Lettres, no 20a, 1. 45: «tO tfiç 'YÂ.olttllÇ 9Éatpov ucpaivElç»; no 38, 1. 5-6: «9Éatpov 'YÂ.olttllÇ àKOUWV»; no 62, 1. 7-8: «9Éatpov tfiç 9au�acriaç crou 'YÂ.olt tllÇ ÈVôEiçacr9at»; cf. no 7 1 a, 1. 64-67; no 7 1 b, 1. 64-67; no 1 22, 1. 2; no 1 32, 1. 1 4- 1 5; dans le sens d'un exposé détaillé, cf. no 69, 1. 45-46: «È'Yol crOl Â.a�1tpov ÉtÉpW9EV crU'YKpOt�crW tO 9Éatpov, iv' ÈVtEù9EV 'YvoillÇ 01tWç toiç oùpavi01ç cruVa1ttEtal tà È1ti'YElU». Gabras em ploie une deuxième fois le terme dans le sens du simple auditeur; cf. no 355, 1. 20-21 : «à va'YlvwcrlCo�EvoV tE ôllÂ.aôil È1t!. crautoù lCat 9Éatpov ÔEXO�VOV tilv crilv àlCO�V ... ». 829. Ibidem, no 5, p. 28, 1. 59-60; no 78, p. 1 1 1 , 1. 20-2 1; no 1 29, p. 166, 1. 1 3-14; no 210, p. 88, 1. 8-9; no 376, p. 325, 1. 29-3 1 ; no 422, p. 377, 1. 5-6. Une seule fois Cydonès donne au théâtre le sens d'un seul auditeur; cf. no 400, p. 355, 1. 8-9. 830. CYDONÈS, Lettres, no 262, p. 169, 1. 78-79; p. 1 70, 1. 82-83 ; no 326, p. 250, 1.

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fois en relation avec Jean VI Cantacuzène831 . Enfin, il compare Rome à un théâtre qui accueille les bons rhéteurs les bras ouverts et les récom pense abondamment en or et en gloire832 . Il s'ensuit que chaque lettré avait le pouvoir de réunir autour de lui un «théâtre», néanmoins c'est sous Manuel II que cette réunion littéraire prend une dimension excep tionnelle du fait que c'est l'empereur lui-même qui l'anime. Le rayonnement du «théâtre» réuni autour de Manuel II semble dé passer les limites de la capitale, et l'approbation du talent d'un lettré de sa part a valeur d'un certificat de haute culture. Ainsi, Manuel Raoul, Byzantin émigré à la cour du roi de Chypre Jacques 1er Lusignan (1 38298), où il suit une carrière administrative, en faisant parvenir un de ses écrits à Constantinople, surprend Manuel et son cercle par son style et sa langue; entouré comme il est de gens qui parlent un dialecte différent et au service d'un roi qui se préoccupe peu des lettres, Manuel Raoul ré ussit à préserver son niveau littéraire et à jouir de l'estime de l'élite con stantinopolitaine833 . Aussi, un ecclésiastique qui dispense un enseigne ment théologique et profane au sein de l'Église, le prôtekdikos Michel Balsamon, ne se montre point indifférent envers les critiques de ce mili eu; en faisant parvenir ses lettres à l'empereur, il aura à son tour la certi tude que son style ne dévie pas des modèles attiques et que, malgré les circonstances peu favorables, ses écrits sont dignes du passé. Finale ment, l'empereur fait allusion à la timidité de Balsamon, qui est en con tradiction avec l'exercice rhétorique; alors, il l'incite à ne plus hésiter à exhiber son talent pour gagner la place dont il est digne parmi le milieu littéraire de l'époque834 . Si les réunions littéraires sont une sorte de délassement s'adressant à peu de monde, et si leur but final est la gloire littéraire, parfois elles ser vent à des fins plus pratiques. Par exemple, Théodore Kaukadènos, qui était à la recherche d'un poste à la cour pendant des années 835 , confie une oeuvre littéraire à l'empereur qui la fait lire devant ce «théâtre». Ses 1 7- 1 8; no 388, p. 340, 1. 43; les trois lettres sont toutes antérieures au règne de Manuel II; les deux premières portent la date de 1 383, la troisième celle de 1 388. 83 1 . Ibidem, no 40, p. 73, 1. 1 3-14: «oü'troç 1ÏJ.1iv 'to 8Éa'tpov ËO'E10'aç, àno 'tOü nav'ta àpiO''tou paO'1Â.Éroç àpçaJ.1EVOç»; cette lettre date entre 1 347 et 1 3 54. 832. Ibidem, no 1 69, p. 42, 1. 50-52. 833. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 32, p. 87, 1. 2-1 3; sur Manuel Raoul, antipalamite qui trouva refuge à la cour de Lusignan et dont l'acmé se place de 1 396 à 1 402 environ, voir DENNIS, The Letters ofManuel II, p. li-lü; LOENERTZ, Correspon dance de Manuel Calécas, p. 77; FASSOULAK.È S, The Family of Raoul, no 47, p. 62-63. 834. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 34. 835. CYDONÈS, Lettres, no 2 10, 21 5 et 357.

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qualités rhétoriques ne passent pas inaperçues. Quant à l'empereur, il apprécie avant tout que Kaukadènos fit preuve de mesure dans son écrit et décide de le récompenser pour ses qualités rhétoriques en lui confiant la place de précepteur de ses fils836 . À cet égard, Dèmètrios Chrysoloras, qui est membre de ce cercle et ami intime de l'empereur, lui envoie un recueil de cent lettres en guise de supplique837 . Connu pour sa carrière administrative et littéraire, Chryso loras travailla au service de Jean VII comme mesazôn de 1 403 à 1408. Engagé auprès de Manuel II par la suite, il fut accusé par un dignitaire de la cour d'avoir manqué à la révérence envers l'empereur838 . D'une part pour implorer son retour en grâce, d'autre part pour montrer ses qualités littéraires. Dèmètrios compose ces cent lettres qui, après avoir été récitées en public, contribuent à sa gloire littéraire tout en lui re ndant la bienveillance de l'empereur839 ; en échange, celui-ci lui confie un discours qu'il composa en l'honneur de la Vierge pour appréciation et amélioration 840 . En outre, Dèmètrios semble jouir d'une certaine popu larité parmi les jeunes comme philosophe et astronome841 , et sa contri bution est souvent sollicitée de leur part en matière littéraire ou scientifi que. Précisément, pendant la période où il était mésazôn de Jean VII à Thessalonique, Jean Chortasménos essaya de le convaincre de devenir son professeur. Éprouvant certaines difficultés pour parvenir à ses fins, il lui adressa des plaintes concernant sa négligence vis à vis des jeunes étudiants de philosophie depuis qu'il était devenu familier de l'empereur, 836. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 27, p. 7 1 , 1. 2-1 0. Sur Théodore Kauka dènos, voir PLP 1 1 561 et DENNIS, op. cit., p. xlvii-xlvü. Cette lettre doit être datée après le retour de l'empereur de l'Occident en 1 403; quant à ses ms en question, ils sont deux aî nés, Jean et Théodore; cf. DENNIS, op. cit., p. 70. 837. DÈMÈTRIOS CHRYSOLORAS, Lettres, éd. Ferrucio Conti BIZZARRO, De metrio Crisolora. Cento Epistole a Manuele II PaJeologo, Napoli 1 984. 838. Cf. M. TREU, Demetrios Chrysoloras und seine hundert Briefe, BZ 20, 1 9 1 1 , p. 1 06- 1 28; HUNGER, Chortasmenos, p. 90-94. 839. Sur Dèmètrios Chrysoloras, voir PLP 3 1 1 56; Sp. LAMPROS, Die Werke des Demetrios Chrysoloras, BZ 3, 1 894, p. 599-601 ; M. TREU, Demetrios Chrysoloras und seine hundert Briefe, BZ 20, 1 9 1 1 , p. 106- 128; CAMMELLI, Manuele Crisolora, p. 198201 ; DENNIS, op. cit., p. xxxiv-xxxv; CHRYSOSTOMIDÈS, Manuel II PaJaeologus fu neral oration, p. 244, n. 1 6 1 ; J. VERPEAUX, Contribution à l'étude de l'administration byzantine: 0 J,lEO'Ilçmv, Byzantinosla vica 1 6, 1 955, p. 286-287. 840. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 6 1 , p. 1 7 1 , 1. 2-5, 1 1- 1 6. 841 . Cf. TREU, op. cit., p. 1 14: «{P1Â.OcrO
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donc trop préoccupé par ses diverses responsabilités842 . Chortasménos fait aussi allusion, de manière trop brève, à leur précédente relation843 . En somme, il souligne le fait que Chrysoloras serait particulièrement in juste à son égard s'il n'acceptait pas de lui accorder, lors des rencontres mensuelles, des explications sur certaines thèses établies par Euclide et Ptolémée844. Pour parvenir à ses fins, Chortasménos évoque l'exemple des maîtres renommés que Chrysoloras avait autrefois et dont le prin cipe était d'enseigner gratuitement. Ainsi donc, il souhaite jouir à son tour d'une pareille faveur845 . Dans une lettre postérieure, Chortasménos essaie de persuader Chrysoloras d'entreprendre l'instruction d'un certain jeune homme, dont le père était son ancien ami. Bien que le motif de l'amitié soit évoqué de la part de ce jeune homme, il déclare que seule la bonne volonté d'aider ceux qui ont soif de connaisance, devait être suffi sante en ce temps de pauvreté intellectuelle846 . Ami proche et ministre confident de Manuel II, Manuel Chryso loras est connu tant pour son rôle important dans le cadre des relations diplomatiques entre Byzance et l'Occident que pour son enseignement qui poussa les premiers humanistes Italiens vers la redécouverte de l'héritage hellénique. Entre décembre 1 409 et janvier 1410, alors qu'il était en Italie, il reçoit de la part de l'empereur l'oraison funèbre qu'il composa à la mémoire de son frère le despote Théodore" 1er, décédé en 1407. L'empereur lui signale qu'en lui confiant cette oeuvre, il ne vise guère à lui donner un spécimen de son talent littéraire, mais qu'il attend les corrections d'un lettré expérimenté. En effet, Manuel Chrysoloras lui fait parvenir, vers le printemps ou l'été de 1414, un long traité contenant des commentaires sur son oraison funèbre. La dernière partie de ce 842. JEAN CHORTASMÉNOS, Lettres, no 22, p. 1 7 1 , 1. 1 6-24: «... àÂÂà 1tClvn:ç a�a tq, î'EvÉcr9at lCat lCÂ119iival cpiÂm �amÂÉOlç roO"1tEpEi n 1tClpEPî'ov �î'OÜVtO tàç lCatà cplÂO crocpiav 1tpOç tOÙç vÉouç Èvtul,iaç, ... ». 843 . Ibidem, 1. 54-59: « ... on 1tpOç È�è �l1ÔÉ1tOtE ÂOî'mç l,Pllcra�voÇ, roç EÏ1tEÏv, il 1ta vu oÂiî'mç lCai. toutmç roç Èv 1tapÉpî'Ql - où î'àp açlov 6�lÂiav ô\aplCii ti}v �llCpàv ÈlCEi vllv cruvoucriav EÏ1tEÏv - . . . ». 844. Ibidem, p. 1 73, 1. 89-98: «�apu 1tOlÇ dval cr01 cpilcrE1Ç lCat cpopnlCov, tllÂllCaUtalç 1tEpllCUlCÂOU�VQl cppovtim Kat �l1Ôa�09Ev àva1tvEÏv Ël,ovn, 1tEpt EÙKÂEiÔOU ô\aÂÉî'Ecr9at lCai. ntoÂE�aiou, àÂÂ' m 9aU�a(nE, oùô' ��EÏç tOÜtO à1taltOü�v, rocrtE il ôlà 1tÂE10VOlV ÂOî'OlV 1tpOç ��aÇ 1tmEÏcr9al tàç cruvoucriaç ... , àÂÂ' a1taç tOÜ �l1VOÇ Kat ocrov ôuo il tpia 1i�aç cl1taÂÂattEcr9al . . . ». Sans doute, la nature des questions que Chortasménos posait à Chrysoloras en matière de géométrie et d'astronomie devait correspondre à un niveau as sez avancé, puisque Chortasménos avait déjà suivi pendant la période 1 397- 1400 des cours de géométrie auprès du prôtekdikos Michel Balsamôn. 845. Ibidem, 1. 100-1 06. 846. Ibidem, no 55, p. 225, 1. 2-1 0.

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traité, détachée de l'ensemble, est divisée en deux sections intitulées «Exhortation au nom de la nation» et «Apologie» 847. Dans cette pre mière section Chrysoloras exhorte l'empereur à mettre tout en oeuvre pour le développement et la réorganisation de l'enseignement. Il y expli que notamment que cela conduirait à redonner à l'État sa puissance et à ses institutions une nouvelle vigueur. En outre, à travers les mesures que Manuel Chrysoloras proposa à l'empereur pour le salut de l'État, on constate que son vrai niveau intellectuel était loin de l'image illusoire donnée par l'activité littéraire de son entourage cultivé. C'est pourquoi Chrysoloras suggère à l'empereur, sans détour, que le meilleur hommage à la mémoire de son frère sera la promotion des études. Pour atteindre ce but, il lui propose de favoriser trois domaines: a) la création des écoles; b) le soutien aux savants; c) la remise à jour des trésors littéraires de l'antiquité, païens et chrétiens. Par ailleurs, Chrysoloras insiste sur le fait qu'au moment où les Byzantins négligent leur hérita"ge culturel, les Occidentaux montrent un zèle incomparable dans l'étude des lettres grecques: «Car il est absurde de constater qu 'en Italie et probablement ailleurs il y a des gens qui étudient notre culture et qui la possédent ac tuellement, tandis qu 'en Grèce et dans la métropole, cette culture est négligée. A u nom de Dieu, mon empereur, il ne faut pas que cela arn·ve. Dans le cas contraire, aide notre nation, aide les hommes publics et les auteurs de sorte que leurs oeuvres et leurs tra vaux, qui sont tellement utiles et honorables, ne soient pas perdus. . . , favorise aussi les études mêmes, j'entends non seulement la composition littéraire, mais aussi l'enseignement» 848. Or, cette dernière phrase prouve qu'aucune initiative

officielle concernant le domaine de l'enseignement n'était prise par Man uel II, au moins jusqu'à 1 4 1 4, et que ses efforts de préserver le goût lit téraire et la culture classique, demeurant limités à son entourage, ne s'étendaient pas à la majorité de la population. Vers 1417, l'empereur enverra la même oraison funèbre à Guarino de Verona 849 , ancien élève de Manuel Chrysoloras, accompagnée d'une

847. C. G. PATRINELIS, An Unknown Discourse of Chrysoloras Adressed to Ma nuel II Palaeologus, GRBS 1 3, 1 972, p. 498-50 1 . De ce discours encore �nédit, on peut lire certains fragments dans BEES, Les manuscrits des Météores, l, no 1 54, p. 1 85-1 86. 848. BEES, op. cit., fol. SB' P et suiv. 849. Sur Guarino de Verona, voir PLP 4324; R. SABBADINI, Vita di Guarino da Verona, GiornaJe ligustico 18, 1 8 9 1 ; THOMSON, Chrysoloras and the early Italian re naissance, p. 69-75; DENNIS, op. cit., p. xliv-xlv. Les lettres que Guarino fit parvenir en Italie pendant son séjour à Constantinople, ont été éditées par R. SABBADINI, Epistola rio di Guarino Veronese, l, Venice 1 9 1 5, p. 3-1 1 .

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lettre, où il lui demande de la traduire en latin85o . Guarino, qui avait étudié le grec à Constantinople de 1 403 à 1408 auprès de Manuel Chry soloras et de son neveu Jean Chrysoloras 851 maintint, après son retour en Italie, les contacts avec les savants byzantins et il se fit en quelque sorte le médiateur entre les deux cultures: il diffusa largement ses con naissances acquises à Constantinople parmi les humanistes italiens, il ef fectua plusieurs traductions du grec en latin852 et il distribua avec un zèle incomparable les écrits que les Byzantins lui faisaien� parvenir. Par exemple, Chrysoloras confie à Guarino son oeuvre intitulée IUYKPl(JlÇ TfjÇ 7raÂauiç ICa{ vÉaç 'PmJ.l1Jç en octobre 141 1 , pour constater un an après que celle-ci avait connu une large diffusion grâce au grand nom bre de copies que son ancien élève avait pris soin de distribuer853 . Les relations entre l'empereur et certains clercs éminents, présentent un intérêt particulier: les plus connus sont Gabriel, métropolite de Thes salonique, Euthyme II, patriarche de Constantinople, Macaire Makrès et son père spirituel David, le protonotaire Jean Chortasménos. L'es time et l'affection qu'il témoignait à leur égard pouvaient être envisagées dans une double perspective: d'une part l'empereur, dont le penchant pour les questions théologiques était connu854 , cherchait à enrichir, à travers leur fréquentation, son expérience spirituelle, d'autre part, à veri fier l'exactitude de ses traités théologiques en les soumettant pour appré ciation à des gens qualifiés. N'ayant réalisé qu'une production littéraire maigre, constituée d'un recueil d'homélies855 , Gabriel est le destinataire de deux lettres de la part de l'empereur témoignant que son avis était plutôt sollicité en matière

850. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 60, p. 1 67-1 69. 8 5 1 . THOMSON, Chrysoloras and the early Italian renaissance, p. 69; dans l'éloge qu'un des élèves de Guarino, Jean de Cisinge, écrivit pour son maître, on apprend que Guarino, pour profiter pleinement de la fréquentation de Chrysoloras pendant son séjour à Constantinople, s'était placé chez lui en qualité de domestique; cf. LEGRAND, Biblio graphie hellénique, l, p. XIX, note 3. 852. Ibidem, p. 75, note 47. 853. Chrysoloras dresse dans cette oeuvre une comparaison entre Constantinople et Rome, toujours dans le but de mobiliser les puissants Italiens pour le sort de sa patrie, où il laisse apparaître plus ou moins l'unité des deux civilisations, oubliée à cause des différen ces dogmatiques; pour l'édition de cette oeuvre, voir dans PO 1 56, col. 24-3; aussi, THOMSON, op. cit., p. 69-70; pour son analyse, voir DAGRON, Manuel Chrysoloras: Constantinople ou Rome, p. 28 1-288. 854. Cf. Lettre-Discours à Alexis Iagoup, p. 528, 1. 3-4. 855. Cf. B. LAOURDAS, rapp\11 Â. SEcJO'aÂ.oviKT)Ç oj.l.lÂ.ial, �(JTJvti 57, 1953, p. 1411 78.

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morale, apologétique et liturgique856 . Originaire de Thessalonique, il fut successivement higoumène du monastère de Chôra à Constantinople, métropolite de Chalcédoine et de Thessalonique (1 397-1416). Après sa mort, l'empereur l'honora d'une oraison funèbre857 • De même, Euthyme, prêtre, archimandrite, higoumène du monas tère de Stoudios, protocyncelle et finalement patriarche (1410-1416), semble être lié d'une profonde amitié avec l'empereur qui lui adresse quatre lettres entre 1 40 1 et 1409858 . À l'instar de Gabriel, Euthyme ne fut pas particulièrement fécond dans le domaine de la littérature. Sauf un petit traité sur l'être et le non-être, dont l'empereur fit usage pour élaborer un de ses écrits ayant trait à la dis ordre entre Dèmètrios Chry soloras et l'Italien Antonio d'Ascoli859 , et deux lettres relatives à ce traité, rien d'autre ne lui est attribué. Un discours que Manuel lui confie pour le corriger, devait être d'ordre spirituel; or, Manuel lui précise qu'il ne revendique ce discours que pour sa forme, puisque, en ce qui con cerne les réflexions, elles S9nt son oeuvre propre860 . L'empereur se mit en contact avec le moine athonite David lors de son séjour à Thessalonique entre 1414 et 1415 861 . David et un autre moine lui avaient rendu visite et ils avaient vu un de ses ouvrages en cours de préparation, dont ils demandèrent une copie quand il serait ter miné. En effet, l'empereur la leur envoie après mars 1416 et ensuite, il prend l'habitude de confier ses écrits, relatifs à la vie monastique, à Da vid pour les corriger. Ayant appris que David avait sous sa direction spirituelle Macaire Makrès862 , qui en dehors de ses vertus était aussi 856. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 52, p. 1 5 1 , 1. 36-40 et no 57, p. 1 6 1 , l. 1 2-21 ; sur Gabriel, voir PLP 3416; B. LAOURDAS, '0 raPP1T]Â geaaaÂoviKTJÇ, �(}1J vii 56, 1 952, p. 1 99-2 14; V. LAURENT, Le métropolite de Thessalonique Gabriel (1 3971 4 1 6/ 1 9) et le couvent de la Nia Mov� , 'E).,).,1J VIKà 1 3, 1954, p. 24 1-255; DENNIS, op. cit., p. xlii-xliv. 857. Voir A. ARGYRIOY, dans rp1JrOplOç 0 lla).,apiiç 53, 1 970, p. 2 1 8-2 19, qui at tribua avec certitude cette oraison funèbre à Manuel Il. 858. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 39, 40, 51 et 54; sur Euthyme Il, voir J. DARROUZES, Euthyme Il, patriarche de Constantinople (1410- 1 6), DHGE 1 6, col. 59-61 ; DENNIS, op. cit., p. XI; PLP 6268; Joseph Bryennios lui adresse une lettre fort élo gieuse; voir JOSEPH BRYENNIOS, Lettres no Z', p. 299-301 . 859 . À ce sujet voir dans: R.-J. LOENERTZ, Écrits de Macaire Makrès et de Ma nuel Paléologue dans les mss. Vat. gr. 1 107 et Crypten 1 6 1 , OCP 1 5, 1 949, p. 1 92, 8-9 et p. 1 93, 1 0; en ce qui concerne la composition de l'opuscule avec la collaboration du futur pa triarche Euthyme Il, voir MERCATI, Notizie 56, p. 5 1 7, note 1 . 860. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 54, p . 84, 1. 2, 1. 4-5 et 1 . 7-8. 861 . À ce sujet, voir DENNIS, op. cit., p . xl et note 60. 862. Sur Macaire Makrès (1 383- 143 1), voir PLP 1 6379; L. PETIT, Macrès Macaire, DTC 9, 2, col. 1 507-08; A. ARGYRIOY, MaKaploç 0 MaKpfjç il 'Amtpocppuç, rp1JrO-

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particulièrement doué dans l'art de la rhétorique, l'empereur lui con seille vivement de ne pas négliger la formation littéraire de son disciple et de lui montrer aussi ses écrits863 • Dans le but de les attirer à la capi tale auprès de lui, l'empereur invita vers 1419 David et Macaire à Con stantinople et eut l'occasion de connaître de près Macaire qui deviendra dès lors son confident et son conseiller864 . Après la mort de David, Ma caire sera invité de nouveau dans la capitale et finalement sera nommé higoumène du monastère de Pantocratôr et grand protocyncelle de l'Église de Constantinople. Ses connaissances théologiques et profanes et ses compétences en dialectique lui valurent une place éminente auprès de Manuel II 865 . Chortasménos, notaire du patriarcat depuis 1 39 1 , sert très souvent d'intermédiaire entre le cercle de l'empereur et les lettrés qui habitent hors de Constantinople. C'est par son entremise que le métropolite de Berroia Eustache (1403-1409), connu aussi comme juge général à Con stantinople (1407), soumettra à l'appreciation de l'auditoire de Manuel II un de ses discours. Par la suite, Chortasménos aura la = satisfaction de transmettre dans une lettre le résultat à son ami: «Tout s 'était déroulé, pour ton oeuvre, d'une manière favorable; le discours était lu avec grand soin et le très grand empereur était assis et prêtait l'oreille à la lec ture avec empressement. Quant à la foule des gens renommés, ils louai ent l'oeuvre et tous partageaient l'avis que celle-ci était parfaite. Selon moi, tout cela témoignait d'une marque de faveur, mais il me semblait que le plus important était que ton discours obtînt par la suite des éloges de la part de l'empereur. . . Ayant alors l'honneur d'un tel auditeur et approbateur, mon admirable ami, comment n 'aurais-tu pas justement éprouvé de la joie et entrepris avec une plus grande ardeur la composi tion littéraire?» 866

Pareillement, Isidore, jeune ecclésiastique qui se prépare à entrer dans la vie active, installé dans le Péloponnèse depuis 1409, se trouve en relations épistolaires avec Chortasménos, et, à travers lui, avec les lettrés autour de l'empereur. En faisant parvenir un de ses écrits à l'empereur par l'entremise de Chortasménos, il désire savoir si ce dernier approuve

plOÇ a IIaÂallo.ç 53, 1 970, p. 1 - 1 6; IDEM, Macaire Makres et la polémique contre l'Islam, Vatican 1 986, p. 3-10. 863. Éloge de Macaire Makrès, éd. ARGYRIOY, dans: Macaire Makres et la polémique contre l'Islam, ch. 29, p. 1 98, 1. 6- 14. 864. Ibidem, ch. 30, 1. 6-9. 865. Ibidem, ch. 46, p. 203; ch. 57, 1. 1 -2; ch. 65, p. 209; p. 6-9. 866. HUNGER, Chortasmenos, no 10, p. 160, 1. 3-7 et 1 3- 1 5; sur Eustache, voir PLP 6339.

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son style attique867 . Quoi qu'il en soit, Isidore aura l'honneur de donner lecture du long discours de Manuel II à son frère Théodore 1er au cours d'une cérémonie commémorative, tenue à Mistra vers 1409. Par la suite, dans une lettre, Isidore entreprendra de rendre compte de sa mission à l'empereur868 tout en avouant qu'il n'est pas assez expérimenté dans l'usage de la langue attique et que son style n'est pas encore proche de celui de Platon et de Démosthène. La renommée de Manuel II en matière littéraire sera répandue même à Trébizonde. L'empereur Manuel III Comnène (1 390-1417) prend contact avec lui vers 1 409/10 et lui exprime son désir de lire une de ses oeuvres littéraires. Manuel, soucieux de ne pas se "montrer infér ieur à sa réputation, met tout en oeuvre pour perfectionner son écrit, qu'il envoie finalement à Manuel Comnène avec un certain retard869 .

867. ISIDORE, Lettres, éd. REGEL, no i)', p. 64, 1. 27-3 1 . ' 868. Ibidem, no e , p. 65, l. 2- 1 0. 869. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 54.

1 78 2. Maîtres du premier quart du XVe siècle à Constantinople et à Thessalonique

Durant le premier quart du XVe siècle l'enseignement semble être assuré en grande partie par l'Église. Le rapprochement d'une série d'ex emples de dignitaires de l'Église qui exercent comme maîtres de l'en seignement primaire ou secondaire et dont les disciples deviennent les fu turs dignitaires de l'Église ou de l'État est à l'origine d'une telle consta tation. Quoiqu'on soupçonne que ces ecclésiastiques enseignent au nom du patriarche, les sources ne le disent pas toujours clairement. La mani festation de l'intérêt impérial porté à l'éducation est plutôt symbolique, sinon inexistante, et limitée à Constantinople. Le cas de personnes qui auraient enseigné à titre privé n'est pas exclu. L'activité de Jean Chortasménos dans le domaine de l'enseignement se place dans le premier quart du XVe siècle et fait figure d'étape dans sa longue carrière ecclésiastique, commencée vers 1 39 1 avec la charge de notaire du patriarcat et terminée lors de son élection au trône métropoli tain de Sélymbrie dans les dernières années de sa vie870 . Ayant bénéficié lui-même, pendant sa jeunesse, d'un enseignement procuré par l'Église, notamment à la discipline de la géométrie, Chortasménos put parfaire plus ou moins sa formation scientifique d'une part grâce à ses contacts occasionnels avec Dèmètrios Chrysoloras871 , d'autre part grâce à ses propres études sur les livres d'astronomie que Théodore Métochite et Nicéphore Grégoras avaient laissés dans le monastère de Chôra872 • 870. Sur la vie et l'activité intellectuelle de Jean Chortasmenos, voir PLP 30897 et H. HUNGER, Johannes Chortasmenos (c. 1370-c. 1436/37), Vienne 1969; sur son activité de copiste, voir PATRlNÉLlS, "EÂ,Â,l1vEÇ KOlB\Ko'YpaqlOl, p. 120; P. CANART, Les recueils organisés par Jean Chortasménos et le problème de ses autographes, dans: Studien zum Patriarchatsregister von KonstantinopeJ, l, Vienne 1 98 1 , p. 1 1 5-1 78; GAMlLLSCHEG HARLFlNGER, Repertorium, l, no 1 9 1 ; II, no 252; Brigitte MONDRAIN, Un nouveau manuscrit de Jean Chortasménos, JOB 40, 1990, p. 351-358. 87 1 . JEAN CHORTASMÉNOS, Lettres, éd. H. HUNGER, op. cit., no 22, p. 1 73, 1. 89-98. 872. Cf. A. MARTlNI-D. BASSl, Catalogus codicum Graecorum Bibliothecae Am brosianae, Milan 1906 (réimpression New York 1978), l, no 1 005, p. 1076: Theodori Me tochitae compendii astronomici libri III; p. 1 077: + iOlavvllç 0 'X.op'taO"�voç 0 'tà Èv'taü9a 'YE'Ypa��Éva �'t' È1t\�EÂ,Eiaç 1toÂ,Â,f\ç àvayvouç, Kat Â,iav WCj>EÂ,119EiÇ 9EoBmpou �'YaÂ,ou Â,o'Yo9É'tou 'tOÜ �'to'X.hou, 'tOÜ B\à 'tOÜ 9Eiou Kat à'Y'YEÂ,\KOÜ O"'X.tl�a'toç �'tovo�a0"9Év'toç 9EOÂ,tl1t'tou �ova'X.oü aiOlvia Ti �Vtl�l1. + Taü'ta 0"0\ 1tap' È�Oü iOlavvou B1BaO"KaÂ,ou 'tOü 'X.op'taO"�Évou; Cf. SEVCENKO, Polémique, p. 1 1 4; IDEM, Sorne autographs of Nicepho rus Gregoras, ZR VI 8/2, 1 964, p. 443.

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À l'encontre des expenences de la majorité des enseignants, celle que Chortasménos acquiert comme professeur, semble être particulière ment encourageante. Ses lettres, témoins de cette activité, reflètent l'image d'un maître en parfaite entente avec ses élèves (homilètai 873), qu'il trouve intelligents et bien élevés, et avec leurs parents qui veillent constamment à leurs progrès en facilitant ainsi sa tâche. Sa clientèle est formée par les fils de Georges Iagoup, de Théodore Cantacuzène, de Théodigès Kolybas, de Georges Eugénikos, d'André Asanès. Georges Scholarios et Bessarion874 suivirent aussi ses cours. Schématiquement, on peut dire que son école était fréquentée par des gens qui apartenaient à deux catégories sociales. Dans la première, on trouve des laïcs, qui sont familiers ou parents de l'empereur: Georges Iagoup, oikeios de Manuel II et apographeus de 1406 à 1407875 , Théodore Cantacuzène876 , oncle de l'empereur, et André Asanès, cousin de l'empereur877 , sont les destinataires de ses lettres, dont le sujet est le progrès de leurs enfants dans les études. Dans la deuxième catégorie, on trouve les fils ou les pro tégés des ecclésiastiques, par exemple Marc Eugénikos, fils de Georges Eugénikos, dignitaire de la Grande Église et maître d'école primaire878 , 873. Chortasmenos utilise ce terme en vue de désigner l'ensemble de ses élèves; cf. no 38, p. 1 87, 1. 1 9. 874. Cf. GEORGES SCHOLARIOS, Oeuvres, III. 7, 1. 18-22. En ce qui concerne Bessarion, il déclare avoir connu Chortasménos, mais en réalité il fut son disciple (cf. LOENERTZ, Pour la biographie du cardinal Bessarion, p. 1 27, note 3) et il lui consacra une monodie; cf. MOHLER, Bessarion, III, p. 43 1, 435. 875. Sur ce personnage, voir HUNGER, Chortasmenos, p. 95-96; PLP 782 1 . ' 876. Correspondant d e Dèmètrios Cydonès e t d e Jean Chortasménos, Théodore Pa léologue Cantacuzène fut chargé par Manuel II de missions diplomatiques en France et à Venise. Sur sa personne, voir NICOL, The Family of Kantakouzenos, no 57, p. 1 65- 166; cf. HUNGER, Chortasmenos, p. 1 04-1 08. Chortasménos dédia des vers iambiques à sa maison; cf. HUNGER, Chortasmenos, p. 1 90, 1. 7-12:
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et Bessarion, protégé du métropolite de Trébizonde Dosithée. Pour Georges Scholarios, on sait qu'il avait des parents aisés 879 . On ignore seulement le statut social de Théodigès Kolybas, qui vivait à Mytilène et qui avait confié l'éducation de son fils à Chortasménos880 . Le niveau de l'enseignement dispensé par Chortasménos correspon dait, semble-t-il, à celui de l' enkyldios paideia. Sur ce plan, si l'on juge par les quelques traités à caractère scolaire qu'il composa881 , son en seignement reposait sur la grammaire882, la poésie, la rhétorique883 et probablement la Logique d'Aristote884, matières traditionnellement dé signées comme enkyklia mathémata. Lui-même, se rapportant à son en seignement, utilise les termes logoi et mathèmata 885. Dans le cas de 879. Cf. PETIT-SIDERIDÈS-JUGIE, Oeuvres, l, p. IX et note 2. 880. Sur Théodigès Kolybas, voir PLP 1 1989; HUNGER, Chortasmenos, p. 1 08- 109; Isaac Argyros lui dédia un traité de géodésie à Mytilène; à ce sujet voir dans DOP 25, 1 97 1 , p. 1 96, note 33. 881 . Peu fécond comme auteur (il composa quelques traités relatifs au trivium), c'est comme copiste que Chortasménos se fera un nom; le contenu des manuscrits qu'il transcri vit correspond parfaitement à ses intérêts intellectuels personnels: les écrits astronomiques de Isaac Argyros, la grammaire de Manuel Chrysoloras, ses propres traités et lettres, des commentaires sur Euclide; sur son activité de copiste, voir Ch. PATRlNÉLIS, "EÀÀl1veç KCllO\1CO'Ypa.q>ot, p. 1 20. 882. Son traité intitulé llôiç 8lalPrluojJSv ôp(}ôiç 'rOùç rparpojJÉvovç Èv plpJdolÇ 'fôiv rpajJjJanlCôiv (T'fizovç. Tou ITJÂ.vppiaç ffrovv Xop'faujJiov, éd. J. BOISSONADE, Anec dota Graeca, III, Paris 1 8 3 1 , p. 354-355, définit les règles grammaticales qu'on doit suivre afin de diviser correctement les syllabes à la fin d'une ligne ou d'un vers. Il semble qu'il n'a pas composé un manuel complet de grammaire, sauf ce petit traité, et il est probable qu'il utilisait pour les besoins de son enseignement la grammaire d'un autre, peut-être celle de Manuel Chrysoloras qu'il avait transcrit dans le Vindob. gr. suppl. 75; sur le contenu de ce manuscrit, dont la copie s'acheva le 7 juin 1 4 1 5, voir PATRlNÉLIS, "EÀÀl1veç KCllO\. KO'Ypa.q>O\, p. 1 20, 1 . 883. C'est sans doute dans le cadre de son enseignement que Chortasménos composa des prolégomènes à la rhétorique, dont un commentaire sur les Progymnasmata d'Aphtho nios et une paraphrase de certains fragments d'Hermogène en font partie; alors, Chortas ménos apprenait à ses élèves, à travers ces travaux, la théorie de la distinction des genres rhétoriques avant de les livrer à des exercices de composition; cf. HUNGER, Chortasme nos, p. 29-3 1 ; ces travaux ont été édités en tant qu'anonymes (A vmvujJov [lC(}SUlÇ P TJ'rOPllCfjÇ) par WALZ, Rhetores Graeci, III, p. 724-748; il possédait aussi un manuscrit d'Aristote, le Vat. Pal. Gr. 90; cf. HUNGER, Chortasmenos, p. 20. 884. Chortasménos écrivit des prolégomènes à l' Organôn d'Aristote, conservés de fa çon fragmentaire; éd. HUNGER, Chortasmenos, p. 210-2 14; voir aussi p. 32, p. 1 21 - 1 22; cf. L. G. BENAKlS, Commentaries and Commentators on the Logical Works of Aristote in Byzantium, Gedankenzeichen. Festschrift [ür Klaus Oehlerzum sechzigsten Geburtstag, éd. Regina Claussen/Roland Daube-Schackat, Tübingen 1 988, p. 9 885. Cf. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 1 2, 1. 2, 12, 30; no 36, 1. 4; no 37, 1. 1 0, 26, 28, 3 1 ; no 4 1 , 1. 14. _

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Marc Eugénikos, né en 1 39 1 /92, o n apprend qu'il commença son enkyk jios paideia auprès de Chortasménos à l'âge de treize ans, vers 1 404/5, et

qu'ensuite, pour les matières encycliques plus élevées et pour la philoso phie, il suivit les cours de Georges Gémistos 886 . En ce qui concerne Bes sarion, ses biographes contemporains précisent, au sujet de ses études, qu'il a été initié aussi à la philosophie par Chortasménos, et il approfon dit ses connaissances par la suite lors un séjour dans le Péloponnèse auprès de Georges Gémistos 887 . Si l'on songe que Bessarion vient à Con stantinople pour faire des études vers 1 423, on a un indice sur la durée de l'activité d'enseignant de Chortasménos. Du niveau moyen de l'en seignement de Chortasménos témoigne finalement l'âge de ses élèves qui l'oblige à rendre compte de leurs progrès auprès de leurs parents888 . Il est assez surprenant que Chortasménos ne reproche jamais aux parents de ses élèves leur négligence pour l'éducation de leurs fils 889 , et il ne fait allusion nulle part à sa rétribution; par conséquent, on ne dispose pas du moindre indice qui permettrait de conclure qu'il tirait les moyens de sa subsistance de son activité de professeur. Pourtant les autres exem ples des maîtres d'enkyklios paideia, qui ont enseigné à titre privé, illustr ent que le sujet des honoraires les préoccupait constamment. Or, il y a sans doute un rapport entre le statut de l'école de Chortasménos, et l'étape finale de sa carrière. Enfin, si l'on suppose qu'il enseigna en tant que didascale de l'Église, on ne doit pas être loin de la réalité890 . Par ail leurs, les exhortations à contenu moral, adressées de sa part aux laïcs et au clergé, se rattachent sans doute à cette même activité; là, après avoir fait la distinction entre connaissance divine et connaissance profane, ainsi que formulé la doctrine de la «double vérité», Chortasménos met à la dis position de ses contemporains des règles morales, issus de sa propre ex-

886. AcoJouthie de Marc Eugénicos, éd. L. PETIT dans Studi bizantini 2, 1 927, p. 2 1 3, 1. 1 6-24: «TOlO\hou toivuv n:atpoç àn:op<pavlO'9Eiç EV tPlO'KU10EKatcp tf\ç T)À1Kiaç É tEl, ... OloacrKaÀolç EùSÙÇ n:pocrÉpXEcr9al n:pO&tÀEtO toiç àpicrtOlÇ Kat EmcrllJ.10tatOlç· � crav 0' OÙtOl n:pôha J.1èv 0 XoptacrJ.1Évoç 'IOlavvllç, 0 Kat tOV 9povov ÜcrtEpOV tf\ç EV :E1l ÀuPpiQ. KOcrJ.11lcraç J.1lltpOn:OÀEOlÇ, 'l'Yvanoç J.1EtaKÀ1l9Eiç, EV oÈ toiç tEÀEOltÉpOlÇ tmv E'YKU KÀiOlV Kat
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périence, en vue de faciliter leur vie dans le monde891 . Chortasménos se révèle à travers son traité moral un pur homme de l'Église qui soumet même ses goûts scientifiques à ses aspirations spirituelles 892 et propose un mode de vie basé sur la modestie et la prudence. À cet égard, il est assez significatif qu'avant de devenir métropolite il signe toujours comme 818acrKUÀ,oç 893 . Son succès dans ce domaine fit preuve de sa capacité d'enseigner et, comme récompense, il fut promu à l'épiscopat. Chortasmé nos restera dans la postérité comme un fin lettré et un grand didascale894 . Les études constituent aussi le sujet des lettres que Chortasménos échange avec deux autres personnages, Manuel Boullotès et un certain Théodore, notaire. Boullotès, issu de la famille célèbre de Tarchaniôtès, est le destinataire d'un certain nombre de lettres de la part de Chortas ménos, datées entre 1 404 et 1416. À travers ces lettres Chortasménos re proche à Boullotès sa négligence pour les études, qui est en contradic tion avec son zèle précédent. Parmi les motifs évoqués par Chortasmé nos comme responsables de ce changement dans l'attitude de Boullotès, il relève d'une part le désir d'enrichissement, d'autre part celui de son in stallation à l'étranger895 . Son intervention, qui aurait pu être formulée à titre de maître, est plutôt amicale896 ; aussi n'apporte-t-elle pas de fruit. Plus tard, il essaiera de le motiver en évoquant l'instabilité de la vie, dont Boullotès avait déjà fait l'expérience lors de son emprisonne ment897 , et parallèlement de le faire songer à la phrase de Socrate selon laquelle «la culture de l'esprit est l'honneur des bienheureux et le refuge des malheureux898 • On ignore si Boullotès a été touché par les avertisse ments de Chortasménos et s'il reprit ses études; néanmoins il est connu comme bibliophile et bibliographe, il possédait un nombre considérable de livres, de contenu philosophique et poétique, avec une préférence pour Homère, Platon et Aristide, et fit carrière comme fonctionnaire de l'ordre sénatorial899 • 89 1 . CHORTASMÉNOS, Ïl(}lKà naparréÂpœra, éd. HUNGER, p. 238-242; surtout p. 238, 1. 2-1 0 et l. 3 1-32. 892. Ibidem, p. 241 , 1. 1 07- 1 1 7. 893. Cf. MARTINI/BASSI, op. cit., p. 1 077. 894. Les mémoires de S. Syropoulos, IX, 1 5, p. 450, 1. 2. 895. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 12, p. 1 63, 1. 2-1 2. 896. Ibidem, no 3 1 , p. 1 82, 1. 7-9. 897. Ibidem, no 4 1 , p. 198, 1. 10- 1 1 . 898. Ibidem, no 23, p . 1 74, 1. 1 5- 1 8 et 32-36. 899. Sur ce personnage, voir V. LAURENT, La profession de foi de Manuel Tarcha niôtès Boullotès au concile de Florence, REB 1 0, 1 952, p. 60-69; aussi PLP 3088; cf. VO GEL-GARDTAUSEN, Die griechischen Schreiber, p. 275: «MavoU11 À. 6 BouÀ.À.ro't";ç DV X,ropoç ÈÇ,EV"'VE'rKE 9EO'O'aÀ.oviKl1ç Kat K60'�oç civé8pE'I'E 'tfiç KrovO"tav'tivou» .

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Dans le cas du notaire Théodore, Chortasménos fait preuve d'une attitude exceptionnellement sévère; il lui recommande de faire la distinc tion entre rhétorique et poésie, parce qu'il ne supportera pas de consta ter que de tels fautes soient commises au détriment de la science90o • Il est probable que vu son expérience dans l'enseignement et sa réputation de lettré, un certain nombre d'amateurs de la littérature avaient recours à lui; c'est dans ce cadre qu'on doit placer ces deux exemples. Le cas d'un dignitaire de l'Église assumant une activité relative à l'enseignement, comme Jean Chortasménos, n'est pas unique durant ce premier quart du XVe siècle. L'Église dans son ensemble semble partici per à l'enseignement et notamment à l'enseignement primaire. Notons que Georges Eugénikos exerçait comme maître de l'enseignement pri maire (paideutèsjdidaskalos) parallèlement à ses fonctions ecclésiasti ques d'anagnôstès (1 389), de primicier des notaires (1 391), de prôtono taire (1400), de prôtekdikos (1400-1 40 1 ) et de sakkéliou (1402- 1406) et que ses cours étaient très fréquentés. Parmi ses élèves on comptait son fils Marc, qui y fit ses classes élémentaires jusqu'à l'échelon de la rhétor ique. Par ailleurs, Marc à la fin de ses études auprès de Chortasménos et de Gémistos, devint maître à son tour d'un didaskaleion, ou plutôt il se mit à la tête de l'école paternelle; il fut célèbre en grammaire et en com position de discours (logographia) 90J et fut favori de l'empereur. Parmi ses disciples on comptait Théodore Agallianos902, qui était aussi un par ent à lui, et Georges Scholarios903 • Agallianos, destiné par ses parents à suivre une carrière ecclésias900. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 13, p. 1 64, 1. 9-1 1 , 1 2- 1 3 et 1 5- 1 6. 901 . GREGORII MAMMAE CP. PATRIARCHAE, 'A1toÀoyia siç 'tftV 'EcpÉcrou <>lloÀoyia, PG 1 60, col. 1 6: «Kai où 8aullacr'tov YE, si <> àVftp È1ti ypalllla't1Kn Kai ÀOyo ypacpia KÉKÀE1<J'ta\ Kat ô\ôacrlCaÀdou 1taiôOlV 1tpoÉcr'tT) XPOVOV ilÔT) cruXVOv .. »; cf. Syna xaire de Marc d'Ephèse, p. 1 00: «Ô\aÔOxoÇ ilôT) 'tou 1ta'tplKou cppov't1cr'tT)piou Kat 'tilç 1tE pt 'toùç vÉouç È1t\IlEÀdaÇ yEyOVroÇ Kat IlÉV'tO\ Kat 1tÀdcr'touç Àoyiouç Kat Ô\ÔacrlCaÀouç 11ÔT) Ka'tacrKEuacraç rocr1tEp ÈKE'iVOÇ . . . ». Sur les oeuvres éditées ou inédites de Marc Eugéni kos, voir K. MAMONIS, MapKoç 0 EûyevlKoç, ploç Ka; [pyov, Athènes 1 954, p. 66-76; IDEM, E1tt 'tou �iou Kat Ëpyou MapKou 'tOU EÙyEV\KOU, �01] vâ 59, 1 955, p. 1 98-22 1 ; N. A. OIKONOMIDÈS, �PZ&Ïov IIovrou 1 9, 1 954, p. 356-38 1 . En outre, Marc Eugénikos écrivit trois traités de caractère exégètique-philosophique; voir à N. POLITIS, MapKou 'E cpÉcrou 'tOU EÙyEV\KOU ÀUcrE\Ç à1topuov 'tilç SEiaç rpacpilç, EEBS 75, 1 969/70, p. 343-364. 902. Cf. S. EUSTRATIADÈS, �ylOpel,'Kmv KOJÔ{KOJV Ka,aÂOI1!a, Paris 1 925, p. 27; cf. THÉODORE AGALLIANOS, Aoyoç A : IIep; nvv Ka,' aû,ov Ti Ka,à ,mv Ka,' aûmu, p. 93, 1. 80-93. Sur Théodore Agallianos, voir PLP 94 et Ch. PATRINÉLIS, n 8e OÔOJpoç � yaÂÂlavoç munçojJevoç 1!pOç ,ov 8eorpav1]v M1]Ô&laç Ka; oi àvÉKôoml Âoyol mu, Athènes 1 966. 903. GEORGES SCHOLARIOS, Lettres, éd. Sp. LAMPROS, IIaÂalOÂoyela Ka; IIeÂo1!ovV1]alaKa, III, p. 243, 1. 1-4 (MapKql EÙyEV\Kip): «",Qç yàp ÈKEiVO\ 'tfjç cpUcrEOlÇ, .

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tique, a été confié dès son enfance au patriarche, afin qu'il recoive une formation adéquate. Selon toute vraisemblance, le patriarche le mit à l'école d'un maître qui enseignait sous sa tutelle et dont le nom est donné par Agallianos lui-même. Ce fut Marc Eugénikos son premier maître (paideutès et didaskalos), qui pèsera de manière décisive sur son progrès scientifique et moral. Agallianos précise dans son autobiogra phie qu'à l'époque où il fréquentait Eugénikos, celui-ci avait la charge de rhéteur; on sait qu'Eugénikos était rhéteur des notaires, environ de 1416 à 1420, et par conséquent c'est à cette époque qu'on doit placer les études d'Agallianos auprès de lui. Quant au contenu de l'enseignement dispensé par Marc Eugénikos, les témoignages de ses deux élèves con nus, Agallianos et Scholarios, s'accordent parfaitement: celui-ci visait à les former dans la foi et dans le savoir904 • Scholarios, plein de reconnais sance envers son maître, lui écrit: Tu as planté en moi les premières ra cines du savoir et de la morale. Dans le synaxaire d'Eugénikos, on ap prend que celui-ci forma dans son école plusieurs lettrés et maîtres à son exemple. Pour ce qui est des cas d'Agallianos et de Scholarios, cela cor respond parfaitement à la réalité905 . L'activité d'Eugénikos dans le do maine de l'enseignement prend fin en 1 420, quand il quitte le monde pour se faire moine, devenant par la suite métropolite d'Ephèse. Or, son itinéraire présente des affinités avec celui de Chortasménos; tous les deux ont fréquenté les didascales de l'Église pour l'enseignement élémen taire et secondaire; ils ont aussi eu recours, pour une formation de plus haut niveau, à des savants renommés (respectivement Georges Gémistos et Dèmètrios Chrysoloras); ils ont assumé une activité d'enseignant à la fin de leurs études correspondant au niveau élémentaire (Eugénikos) et secondaire (Chortasménos) et devinrent finalement des métropolites. L'activité de Syméon de Thessalonique se déroule aussi antérieure ment à l'année 1 425; il semble que celui-ci, sous le titre de didascale, as sumait la charge de prédicateur. Georges Scholarios, qui nous informe OÜtIDÇ aùteç lJ.ot Â.e-yIDv te Kat it9ôlv tà cmÉplJ.ata Kate�aÂ.ou. KàKeivot IJ.Èv ibm!;, crù ôÈ 1toÂ.ùv TtlJ.ciç È-yerop-yetç tOV 'X.pevov· rocrt' È1tt-ytVIDcrKetç av tà crautoü, tàç f.V TtlJ.iv EÏKevaç tOUtIDV -ytVIDcrKIDV». 904. Cf. la note précédente. 905. Théodore Agallianos enseigna plus tard à un petit groupe d'élèves dans un lieu adjacent à l'église de Saint-Théodore vers 1440/41 et est connu comme ÔtÔacrKaÂ.oç. Panni ses élèves figurait Manuel Christônymos, qui devint patriarche de 1 476 à 148 1 ; cf. PAT RI NÉLIS, '0 0eeôIDpoç "A-yaÂ.Â.taveç, p. 3 1 et note 145; l'identification du lieu de son ensei gnement auprès de la dite église reste problèmatique, du fait qu'il existe 17 églises sous la même dénomination; cf. JANIN, Églises et monastères, p. 1 55-1 62. L'activité de maître de rhétorique et de philosophie de Scholarios sera traité plus bas.

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de l'activité de ce personnage, souligne que Syméon s'était distingué par sa grande vertu et pour son érudition et qu'avant de devenir métropolite de Thessalonique, il «enseignait au peuple»906 . Les parents du futur historien du concile de Ferrare-Florence, Syl vestre Syropoulos, furent aussi des didascales de l'Église907 . Alors, Syro poulos, né aux abords ou au tout début du XVe siècle, aura, à l'instar de Marc Eugénikos, ses propres parents comme premiers maîtres, qui, en qualité de didascales, associaient un enseignement élémentaire et moral dans le cadre du patriarcaë08 . En énumérant quelque part dans son histoire les didascales de l'Église qu'il connut pendant sa jeunesse, il mentionne Joseph Bryennios, le patriarche Euthyme et Jean Chortasmé nos909 . Bien qu'il ne le dise pas clairement, Syropoulos a dû suivre pour les matières encycliques les cours de ce dernier. Aucun autre détail ne nous est fourni sur son éducation, mais en 1 424 il figure déjà comme di dascale de l'Évangile91o . Perpétuant alors la tradition familiale, Syro poulos commence une carrière dans le cadre de l'administration patriar cale qui l'amènera jusqu'aux premiers rangs de la hiérarchie ecclésias tique, avec la charge du grand ecclésiastique. Pour ce qui est de sa charge de didascale de l'Évangile, il reste assez surprenant que Syropou los l'assuma si jeune. On doit attribué ce fait à une diminution de l'im portance de sa charge au XVe siècle, qui ne comprenait plus que la lec ture et probablement l'explication du livre sainë l l . U n autre maître connu à Constantinople durant cette période est le diacre Georges Chrysokokkès, qui aura comme élèves les deux grands humanistes, Bessarion et François Filelfe (1 398- 1 48 1). C'est à travers une lettre que Filelfe adressa à son ancien condisciple évoquant leur fré quentation de l'école de Chrysokokkès lorsqu'ils étaient très jeunes9 1 2, 906. Cf. GEORGES SCHOLARIOS, Oeuvres, l, p. 506, 1. 1 5- 1 9. 907. Le père de Sylvestre était, selon toute vraisemblance, Jean Syropoulos, qui a fait une carrière brillante à Sainte-Sophie comme protekdikos (1 396- 1399), sakkéliou (février et mars 1 400), grand skévophylax (fin 1400 et dans la suite); cf. Les mémoires de S. Syra poulos, p. 5. 908. Ibidem, IX, 32, p. 466, 1. 24-27: «llapà àplcrtmv î'0vÉmv Kat �hôacrKaÂ-mv tilç 'EKKÂ-l1cr1aÇ î'EVV119EiÇ Kat tpacpEiç Kai natôEu9Eiç SEOU Xaptt1, oüç O{ÔEV àKptproÇ Kai 'ti IlEî'UÂ-l1 tlî'tmcruvl1 (JOU, ÈKapnoUlll1v àEi àno tE t010UtmV Kai àno trov aÂ-Â-mv trov Â-oî'lmv Kat 9auIlacrlmv àvôprov oüç Ëcp9acra Kat Elôov Èv tU natpiôt, ... ». 909. Les mémoires de S. Syropoulos, p. 448, 1. 23-25 et p. 450, 1. 2. 9 10. D'après la notice apposée sur le Cod. Paris. Univers. 1 90, fol. 255v; ibidem, p. 6, note 10. 9 1 1 . Ibidem, p. 7. Pour la carrière de Syropoulos en général, voir p. 9. 9 1 2. FRANÇOIS FILELFE, Cent dix Jettres, no 64, p. 1 1 2- 1 1 3. Sur Georges Chry sokokkès, voir SARTON, History of Science, III, p. 689; LAMPSIDÈS, Georges Chryso-

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qu'on connaît l'activité de ce maître. Or Filelfe vient à Byzance en 1 420 et il se met à apprendre le grec auprès de Jean Chrysoloras, comme au paravant Guarino de Vérone. À la mort de celui-ci, en 1 427, il poursuiv ra ses études auprès de Chrysokokkès ayant comme condisciples Bessar ion et probablement Scholarios. Chrysokokkès est connu aussi comme copiste913 . Son activité dans ce domaine, qui s'échelonne de 1 420 à 1436, comporte la transcription de textes en prose pour le compte de Filelfe, de Jean Aurispa et de Cristoforo Caratone. Pour le premier, il transcri vit Strabon (1423) et Xénophon (142 5-26), pour le deuxième, Eschine (1436), Isocrate et le traité de Denys d'Halicarnasse sur Lysias, et pour le troisième, Diodore de Sicile et les Vies de Plutarque (1428)914 . En poé sie, il transcrivit l'Odysée ( 1436), une copie des Hymnes Homériques et Callimaque915 . À la même époque, à Thessalonique on connaît l'existence de trois écoles dont le statut reste assez confus; on peut supposer que ces écoles se trouvent sous une dépendance relative du patriarche ou de l'emper eur. Pour ce qui est du niveau de l'enseignement dispensé dans la deux ième grande ville de l'État, il est à signaler que les études ne vont pas au-delà de l'enkyklios paideia. Les témoignages disponibles s'échelon nent de l'école primaire à l'enseignement moyen, avec la seule exception d'une école, celle de Constantin Ivankos, qu'on pense avoir dispensé, dans le cadre d'un enseignement enkyldios ou général, une formation juridique, de caractère surtout pratique. En outre, on dispose d'un té moignage intéressant ayant trait au contrôle par l'empereur des écoles de Thessalonique, dont la direction fit confié à Katablattas. Pourtant, l'exactitude de cette information est à vérifier à cause du caractère pamphlétaire de la source ·dans laquelle elle est contenue. Tout d'abord, on est renseigné sur l'activité d'Alexis Phorbènos pro tonotaire et maître d'école primaire et sur deux de ses élèves, Katablat tas et Jean Argyropoulos916 . Le premier, originaire de Serrès en Macé doine, servira, après la prise de sa ville par les Ottomans (1 383), dans l'armée turque pour quelque temps avant de s'échapper et de venir fina lement à Thessalonique. En 1 403 on le trouve comme élève et auxiliaire �

coccis, p. 3 1 3-3 1 4; WILSON, SchoJars, p. 271 ; LOENERTZ, Pour la biographie du cardi nal Bessarion, p. 1 27, note 5. Sur Georges Chrysokokkès voir PLP 3 1 1 4 1 . 9 1 3 . Voir à J. IRIGOINE, Deux copistes d'Apollonios d e Rhodes a u début d u XVe siècle. Pierre le Crétois et Georges Chrysokokkès, Pot5OJvui, t. l, Rhethymno 1 994, p. 1 5 1 . 9 14. Cf. VOGEL/GARDTHAUSEN, Die griechischen Schreiber, p . 86-87. 9 1 5. WILSON, SchoJars, p. 272, note 2 1 . 9 1 6. L e texte qui nous offre une série de témoignages au sujet des maîtres de Thessa lonique dans le premier quart du XVe siècle, est un pamphlet que Jean Argyropoulos

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(hyposchoJos) à l'école de Phorbènos, malgré son âge relativement avancé. À la même période, autour de 1 403/4, Jean Argyropoulos, origi naire de Constantinople et âgé de dix ans, suit les mêmes classes. Sa pré sence à Thessalonique est due à la mort de ses parents qui oblige son on cle à le faire venir auprès de lui. L'école de Phorbènos est désignée comme phrontistèrion, lui-même comme didaskaJos et Katablattas qui, vu son niveau ou son âge plus avancé, était chargé d'aider Phorbènos dans son enseignement, hyposchoJoS 9J �. le terme d' homilètai est utilisé pour désigner les élèves en général918 . Aucun autre renseignement ne nous est fourni par rapport aux matières enseignées, à la personnalité du maître, aux autres élèves. On devine que dans ces classes on apprenait ce qui correspondait traditionnellement à la formation de base: l'alphabet, les rudiments de la grammaire, l'orthographe, la lecture, les procédés du calcul. La formation spirituelle des enfants devait être aussi envisagée dans ce premier cycle d'études et particulièrement dans le cas où le maî tre était un didascale de l'Église. Ici la question qui se pose concerne le statut de l'école de Phorbènos; une tentative de reconnaître sous sa fonc tion de protonotaire un didascale de l'Église reste plausible au cas où ce lui-ci servit comme protonotaire de la métropole. Néanmoins, il pourrait être protonotaire laïc919 . Du fait qu'on ne dispose pas d'autres textes concernant Phorbènos, on ne peut pas définir le statut exact de son école. Quoi qu'il en soit, Katablattas sera renvoyé de l'école de Phorbè nos, au bout d'un an à cause de ses activités sexuelles perverses qui sont allées trop loin en audace920 • C'est l'école de Constantin Ivankos qui va abriter par la suite Kata blattas. Homme renommé pour sa grande culture et intime de Manuel adressa à Katablattas après avoir été insulté par lui en public. C'est une contre-attaque, une moquerie, riche en détails concernant l'enfance, les études et la carrière de deux let trés; pour l'édition de ce pamphlet, qui annonce dès son titre (1mawqç f'tP àKoÂ,aDTtp IIpuitrtp f'tP };KampÂ,anl!. Xaipel v) le caractère de son contenu, voir P. CANIVET-N. 01KONOMIDÈS, La comédie de Katablattas. Invective byzantine du XVe siècle, Aitrf'uza 3, 1 982-1983, p. 5-97; voir aussi Sp. TROIANOS, "Ep'Ya Kai Tt�pEÇ Évoç BucaO"'tfj 'tou 1 50u alrova il Tt 'tEXV1KT) 'tfjç Â.l�EÂ.Â.o'YPa
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lI 92 !, Ivankos tenait une école dans sa vie natale, au moins pendant la période 1404- 1405, en même temps qu'il exerçait comme juge à son tri bunal. Pour le statut de son école, ainsi que pour le niveau et le contenu de l'enseignement qu'il procurait, on ne dispose pas de témoignages di rects. C'est à travers la carrière judiciaire de son élève Katablattas qu'on peut déduire que son école procurait une formation orientée vers le droit. Selon toute vraisemblance, son école était de niveau moyen922 , qui procurait de l' enkyldios paideia ce qui était nécessaire à la profession juridique, c'est-à-dire la rhétorique et la grammaire, disciplines indispen sables à la maîtrise de la langue parlée et écrite. En 1405, Katablattas, ayant déjà fini ses études, devient à son tour maître d'école primaire (chamaididaskaJos 923) et taboullarios impér ia1924 ; sa carrière postérieure à Constantinople sera aussi juridique925 . Or l'on sait que celui qui désirait devenir taboullarios, devait avoir accom921 . Les études qu'Ivankos poursuivit pendant sa jeunesse, ainsi que sa carrière pos térieure, font l'objet d'une longue lettre de Manuel II; d'autant plus que celui-ci avait tiré profit personnel pour sa formation rhétorique de la part d'Ivankos. À travers la longue lis te des maîtres qu'lvankos fréquenta pendant sa jeunesse, citée par Manuel, il y a mention de ceux «qui connaissent les lois». Alors, on a la certitude qu'lvankos reçut une formation juridique dans le cadre de l'éducation générale, qui le prépara pour son futur rôle de juge et de maître; cf. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres, no 45, p. 1 23, 1. L.5-29 et surtout l. 26. 922. Le fait qu'il n'y avait à Thessalonique à cette époque aucune école dispensant un enseignement au-delà de l'enkyldios paideia, on le constate à travers Jean Argyropou los, qui se voit obligé à l'âge de quatorze ans de quitter Thessalonique pour la capitale dans le but de parfaire ses études; cf. La comédie de Katablattas, 1. 620-622. Quant à la formation juridique qu'on suppose qu'Ivankos dispensait dans son école, elle était tradi tionnellement dispensée dans le cadre d'un enseignement encyclique ou moyen; à ce sujet, voir LEMERLE, Cinq études sur Je XIe siècle, p. 1 97, 2. 923. Argyropoulos utilise ce terme bien connu du maître d'école primaire (KOU KOULES, 1, 1 , p. 57) avec un ton méprisant et comme indicatif du bas niveau de l'ensei gnement dispensé par Katablattas; cf. La comédie de Katablattas, 1. 691-694 : «'A'A.'A.à �iJv trov "(E 7tÉpuow oü7tm Kc07tT1Ç it��vmv Ëtu"('X,avEç, 'X,a�atÔtÔcicrKa'A.oç ttç OOV Kai aKpotç ôa KtU'A.otÇ, ô cpacrt, trov 'A.o"(mv "(Eucrci�EVOÇ Kai tà 7tprota tiiç "(pa��attKiiç crtot'X,eia Ka'A.roç OÙK &7ttcrtci�EVOÇ». 924. Deux actes de 1405 et 1 421 témoignent que Katablattas servit à Thessalonique comme taboullarios impérial; cf. CANIVET-OIKONOMIDÈS, op. cit., p. 1 2, note 1 2 et p. 1 3, note 26; TROIANOS, op. cit., p. 64. Sur le terme tapou'A.'A.ciptoç, qui est synonyme de tapE'A.'A.imv et désigne le notaire, voir Basiliki NERANTZI-BARMAZI, Oi puÇavttvoi tapou'A.'A.ciptot, 'EÂÂT/ vl1cà 35, 1 984, p. 261-274; cf. LEMERLE, n rrptiimç pvÇavnvoç OÛJlaVUTJlOç, p. 236-238 . 925. I l fut «KpttiJÇ tOÜ Pit'A.OU» (1 . 502); sur c e titre, voir TROIANOS, op. cit., p . 64 et note 10; cf. N. OIKONOMIDÈS, L'évolution de l'organisation administrative de l'em pire byzantin au XIe siècle (1 025- 1 1 1 8), TM 6, 1 976, p. 1 33-1 35.

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pli son enkyklios paideia et être familiarisé avec les lois en vigeur926 . Il paraît assez surprenant que Katablattas pût remplir ces conditions en une seule année, celle de ses études auprès d'Ivankos. Il est probable que les critères pour l'entrée dans la profession juridique sont assez souples à cette époque; ainsi, Katablattas devient taboullarios probablement grâce à l'intervention de son maître et juge Ivankos927 , auquel il servira de scribe au tribunal pour les années suivantes, sans doute à côté de ses charges de maître928 . Argyropoulos précise que Katablattas, qu'il traite d'analphabète et d'ignare même pour les éléments de la grammaire et de la rhétorique, reçut le didaskalikos thrônos et que son phrontistèrion n'était qu'un «lieu d'impiété»929 . Dans les seize ans qui suivent son sta tut social va s'élever et Katablattas deviendra même familier du despote Andronic Paléologue qui gouverna Thessalonique de 1409 à 1 423. Plus tard, en se vantant de ses bonnes relations avec l' «empereur», Katablat tas soutiendra qu'il a été nommé par celui-ci à la tête de toutes les écoles de Thessalonique et il apportera comme preuves une lettre de l'empereur (défunt), et un acte du métropolite de Thessalonique (défunt aussi)930 . Quoique une telle initiative de la part de l'empereur, qui pourrait être Jean VII qui gouverna Thessalonique de 1403 à 1408, ou Manuel II qui visita la ville en 1 408/9 et en 1 414/ 1 5, paraisse assez plausible, elle n'est pas confirmée par une autre source. De plus, le caractère pamphlétaire de notre unique source oblige à l'aborder avec précaution. Or, si l'on songe au discours que Manuel Chrysoloras fit parvenir à Manuel II vers 1 414, on a la certitude qu'aucun projet sérieux n'avait été envisagé jus qu'à cette date de la part de l'empereur pour la création d'écoles ou pour l'encouragement des maîtres. Si ce discours a vraiment convaincu Manuel II de prendre des mesures au profit de l'éducation, c'est après 1414 qu'on doit en chercher les traces. D'autre part, il semble assez dou teux que Thessalonique ait bénéficié d'un meilleur sort que la capitale dans le domaine de l'enseignement de la part de Jean VII ou de Manuel II. En somme, on pourrait supposer que tant l'école de Constantin Ivan kos que celle de Katablattas jouissaient d'une certaine protection impér926. Sur la préparation d'un futur taboullarios, voir NERANTZI-BARMAZI, op. cil., p. 264-265. 927. Bien que les labouJJarioi de cette époque tardive soient nommés par l'empereur, ils se trouvent sous la juridiction des juges généraux; cf. NERANTZI-B�RMAZI, op. cil., p. 272. Dans le cas précis de Katablattas, la décision de l'empereur Manuel II aurait pu être facilement influencée en sa faveur par Ivankos qui jouissait de son estime. 928. Ibidem, 1. 268-271 . 929. Ibidem, 1. 2 1 5-21 6. 930. Ibidem, 1. 675-68 1 .

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iale du fait de leurs bonnes relations avec l'empereur et de leurs services rendus à la justice. En fait, c'est à Constantinople et à travers la carrière du rival de Katablattas, Jean Argyropoulos, qu'on peut trouver trace de l'interven tion impériale en faveur de l'éducation. Or, Argyropoulos quitte Thessa lonique à l'âge de quatorze ans et se rend à Constantinople pour par faire ses études. Là, il aura l'occasion de bénéficier de la faveur d'un maître renommé931 , dont il fréquenta les cours (didaskalia) et tira un grand profit. Après avoir suivi les cours d'autres professeurs, Argyro poulos deviendra membre du clergé de la Grande Eglise et attirera l'at tention des deux empereurs, Manuel II et Jean VIII, par ses qualités. Avant 1425 il sera nommé à .la tête d'une école dans la capitale et il sera ' ' , retnbue a travers une proDOla conSI'd'erable932 . Finalement, le rôle de deux autres maîtres qui oeuvrèrent au Mont Athos en tant que moines et pères spirituels de Macaire Makrès, au profit de sa formation littéraire et scientifique, nous est connu à travers l'éloge écrit en l'honneur de ce dernier. Né vers 1 383 à Thessalonique, Macaire Makrès a pu s'assurer une bonne éducation grâce à la position sociale de ses parents. À l'âge de cinq ans, il commence, à l'école du grammatistès, son instruction élémentaire, qui dure sept ans933 . À l'âge de douze ans, il se met au second cycle d'études qui comportait la poé sie, la rhétorique et la Logique d'Aristote. Parallèlement, il s'adonne à l'étude des écrits théologiques et spirituels934 . À l'âge de dix-huits ans, il prend la décision d'embrasser la vie monastique et il se rend au Mont Athos. L.à, il s'étab}it à Va!opédi et se ?lac� � o�s la dir�ction spirituel�e d'un mOlne nomme Harmenopoulos93 , onglnaIre aUSSI de Thessalom93 1 . On pourrait supposer que son maître était Jean Chortasménos, très fréquenté à cette époque, et dont les élèves avaient le même âge qu'Argyropoulos. Pourtant, on a déjà prouvé que l'enseignement procuré par Chortasménos correspondait à l'enkyklios paideia. Dans ce cas Argyropoulos n'aurait fait que ses premières classes à Thessalonique, puis qu'il ne précise pas s'il a fréquenté l'école d'Ivankos, et de plus il n'y a pas mention d'une autre école secondaire à Thessalonique à cette époque. 932. La comédie de Katablattas, 1. 620-641 . 933. Éloge de Macaire Makrès, éd. ARGYRIOU, ch. 12, 1. 253-256. 934. Ibidem, ch. 1 3, l. 268-28 1 . 935. Ibidem, ch. 2 1 , p . 37-39; il apparaît qu'Harménopoulos n'était pas inconnu par mi ses contemporains, puisque l'auteur de l'Éloge mentionne à propos de sa personne: «"lotE yàp ôiJ1tou u�mv ËV\O\ tOV ·Ap�EV01tOUÂ.ov, oç, Kai1tEp rov o'l'\�a9itç, 1toÂ.Â.mv auto9\ KEKpatT)KEv dç àpEtflç Â.oyov». Sans aucun doute le mot o'l'\�a9i)ç se réfère à sa for mation spirituelle. La tentative d'identifier, derrière le maître de Makrès, le grand nomo phylax Constantin Harménopoulos serait assez risquée, du fait que les données concernant sa vie placent sa mort au 1 er mars 1 393 et on ne dispose pas d'indices qui nous permettent de supposer qu'il embrassa la vie monastique; à ce sujet, voir ARGYRIOY, Macaire Ma krès et la polémique contre l'Islam, p. 37-39.

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que, qui était versé dans la culture hellénique et disposait d'un certain nombre de livres, qu'il avait apporté avec lui au Mont Athos936 . Grâce à lui, Macaire perfectionnera, pendant les dix ans qui vont s'écouler, ses connaissances de la rhétorique, de la poésie et de la logi q�e et il sera in itié à la géométrie, à l'arithmétique et à l'astronomie937 . A la mort de ce lui-ci en 1410 environ, il choisira un deuxième père spirituel, prénommé David, qui deviendra aussi son maître pour la rhétorique et la théologie et contribuera à ce que son talent littéraire soit cultivé et estimé par l'empereur Manuel n938 .

936. Éloge de Macaire MaJa·ès, ch. 23 1. 2-4. 937. Ibidem, 1. 5-8. 938. Ibidem, ch. 29. ,

V. ATTITUDES INTELLECTUELLES ET CONTEXTE SOCIAL DANS LE DESPOTAT DE MORÉE AU XVe SIÈCLE

L'idéal d'un retour à l'esprit et aux traditions de l'hellénisme an tique, auquel s'apprêtaient les ecrivains dès le XIVe siècle, deviendra le fondement et le symbole de la pensée du XVe siècle. C'est en la per sonne de Georges Gémistos Pléthon que cet idéal trouvera son adepte le plus authentique et sur le sol même de la Grèce antique," lieu propice à son développement. Or, l'illustre philosophe, s'adressant à Manuel II, non seulement manifeste sa conscience hellénique, mais met surtout l'ac cent sur le rôle du Péloponnèse comme foyer de cette force régénératrice de l'hellénisme: «Nous sur qui vous exercez le pouvoir et vous régnez, nous sommes d'origine grecque, ainsi que la langue et la culture en font preuve. Pour les Grecs, il n'y a pas de territoire plus familier et plus proche que le Péloponnèse»939 . En effet, le Despotat est imprégné d'un symbolisme incontestable dès le début du XVe siècle: Jean Chortasmé nos arrive jusqu'à lui donner la dénomination d'«Athènes»94o et Pépagô mènos, après un séjour là bas, s'efforce de convaincre les gens que la de meure des Muses se trouve maintenant à «Athènes», c'est-à-dire dans le Péloponnèse, et par conséquent ils ne pourront prétendre à aucun pro grès dans les lettres s'ils persistent à rester en Thrace et à Byzance941 . Schématiquement, on.peut remarquer que le mouvement intellectuel dans le Despotat se manifeste sous trois formes : -il fait figure d'une littérature de cour. -il vise à préserver la langue et la pensée des ancêtres par la copie de leurs oeuvres. -il fait appel à la pensée philosophique de Platon pour réorganiser la vie dans son ensemble. Or, au niveau purement littéraire, ce mouvement est 'représenté par 939. GEORGES GÉMISTOS, Eiç MavoU77l flalalOlorov TrSp; i'mv Êv flsloTrovvr, urp Trparpai'OJv, p. 247, l. 1 4- 1 6 et p. 248, 1. 1 . 940. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 44 , p. 200, l . 22-27 (lettre adressée à A1Jp1Ji'pirp flsTrarOJpÉvrp Êv flsloTrovvr,arp oladpovn). 941 . CHORTASMÉNOS, Lettres, no 20 1 , l. 5-8.

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la quasi-totalité de la classe cultivée de Morée, formée de hauts fonc tionnaires, d'ecclésiastiques, de médecins, de diplomates, de juges. Il s'agit principalement de personnes venues du dehors, le plus souvent de Constantinople, auxquelles le Despotat doit son rayonnement comme foyer de culture, comme ce fut le cas au siècle précédent. Néanmoins, si ces lettrés étrangers sont majoritaires dans l'ensemble de la classe culti vée de Morée, une proportion assez considérable d'indjgènes, formée par les représentants des familles nobles locales, fait son apparition au XVe siècle. Au niveau philosophique, c'est la personnalité du philosophe Georges Gémistos Pléthon qui domine. Entouré d'un cercle d'initiés, sorte de société secrète et fort restreinte, Pléthon envisage une nouvelle forme de civilisation basée sur un «platonisme hellénique déchristia nisé»942 . Il est à signaler que Pléthon autant que ses disciples ne se sont pas écartés des activités de la cour ou de celles de l'Église et que leurs préoccupations philosophiques visent à satisfaire des aspirations intellec tuelles d'un plus haut niveau; à proprement parler, ces aspirations sont la réponse de Pléthon lui-même face aux grands problèmes de son temps. Quant à l'oeuvre des copistes, elle se rapporte tantôt au premier, tantôt au deuxième niveau, ceci en fonction de la nature des ouvrages copiés. Si tel est le profil de la classe cultivée en Morée, il ne peut se sub stituer à la réalité concernant la majorité écrasante de la population du Péloponnèse totalement éloignée de la culture.

942. A. TAMBRUN-KRASKER, Georges Gémistos-Pléthon. Traité des vertus, Lei den 1987, p. xxxix.

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1. Profil de la classe cultivée

Le séjour plus ou moins long des lettrés non indigènes en Morée, correspond beaucoup plus à divers impératifs qu'à un choix délibéré. In discutablement, ce territoire, comportant les souvenirs de l'hellénisme, fait figure de son véritable foyer. Néanmoins, il est à signaler qu'un by zantin qui mène une vie prospère dans la capitale ne s'apprête guère à résider, même provisoirement, dans le Despotat. Ainsi, l'on peut distin guer parmi eux des personnes envoyées dans le Despotat par l'empereur même, dans le but de s'acquitter d'une certaine tâche, ou obligés, vu leur fonction, de faire partie de sa suite là-bas. Ainsi, Théodore Antio chitès sera envoyé à Mistra de 1400 à 1403 comme précepteur et maître du prince Jean VIII. Or, Manuel II, avant de se rendre en Occident, con fia son fils aîné et le reste de sa famille à son frère, le despote Théodore Ier943 qui résidait à Monemvasie. Non moins soucieux de l'éducation de son fils aîné, l'empereur assignera le rôle de précepteur à Antiochitès (1tpO x,f:tpiÇf:'tut (J'x'ii�U)944 qui, vu sa grande culture945 , était en position d'en seigner dans toute son étendue et profondeur la sagesse des Hellènes au jeune prince. De même, l'arrivée du jeune hiéromoine Isidore dans le Despotat se fait aussi dans le cadre d'une mission commandée, quoique durant son séjour, il se préparera à son futur rôle d'homme d'action et de prélat. Né en Laconie (vers 1 385), Isidore sera lié à hi capitale pour la période de sa jeunesse et de ses études946 dont faisait partie, semble-t943 . ANONYME, IIavT/yupllcoç &Îç MavoufJÂ Kai ïOJavvT/v H; IIaÂaIOÂ. Kai IIEÂ01rDV., III, p. 1 62, 1. 1 -6 et 1. 1 1- 1 2. La demeure du despote à cette période n'était pas la ville de Mistra, livrée aux Hospitaliers de Saint-Jean, mais Monemvasie. Alors, c'est dans cette ville que la famille impériale s'installa; à ce sujet, voir THIRIET, Régestes, II, no 1 1 14; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 95; Haris A. KALLIGAS, Byzantine Mo nemvasia. The Sources, AkroneonjMonemvasie 1 990, p. 1 57. 944. CHORTASMÉNOS, Movrp8ia bd 7:tjj paKaphn KUptjj @Eo8mprp 7:tjj ;4 vnozi7:T/, p. 1 4 1 , 1. 69-74. 945. Aux dires de Chortasménos, Antiochitès provenait d'une famille qui vivait dans l'aisance et qui lui procura abondamment les moyens de s'adonner à ses études sans souci. Alors, il suivit le cycle d'études qui comportait la grammaire, la rhétorique, la poésie, la philosophie d'Aristote, la géométrie, l'arithmétique et l'astronomie. C'est grâce à sa culture qu'il attira l'attention de l'empereur, qui en fit son familier; à ce sujet, voir CHORTASMÉ NOS, Movrp8ia, p. 1 39, 1. 25-30 �t p. 140, 1. 42-49. Sur Antiochitès, voir PLP 1073. 946. Sur Isidore, voir G. MERCATI, Seritti dïsidoro il cardinale Ruteno e eodici a lui appartenuti che si eonservano nella Biblioteca Apostoliea Vaticana, Rome 1 926, p. 102105; V. Laurent, Isidore de Kiev et la métropole de Monembasie, REB 17, 1959, p. 1 501 57; J. GILL, Isidoros v. Kiev, Lexikon [ür Theologie und Kirehe, t. 5, Freiburg im Breis gau 1986, col. 788-789; Eleutheria PAPAGIANNI-Sp. TROIANOS, Mia VOj.lUC� PtpÂ.t08i! K11 crt� MOVEj.lpacria ta 1 50 aiœva, BuÇavnvai MEÂÉ7:a1 II, 1 989, p. 1 9-34; PLP 8300.

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il, l'initiation à l'art de la calligraphie. Connu comme copiste947 et bib liophile, Isidore avait en sa possession des manuscrits, dont un certain nombre était de contenu juridique948 . En tant que membre de l'entou rage de Manuel II, Isidore effectue la copie de l'oraison funèbre que l'empereur composa en l'honneur de son frère, le despote Théodore 1er. Par la suite, il est de nouveau chargé de se rendre au Despotat pour pré senter le discours de l'empereur au public. En effet, lors de la cérémonie commémorative tenue à Mistra vers 1 409, Isidore eut l'honneur de don ner lecture de l'oraison fl;lnèbre949 ; par la suite, il rendit compte de sa mission à l'empereur dans une lettre95o . Sa longue carrière littéraire et ecclésiastique, déployée pour une bonne partie dans le Despotat, venait de commencer. Les personnes qui accompagnent l'empereur dans le Despotat, lors de ses séjours occasionnels, sont d'habitude des médecins, quoiqu'ils remplissent d'autres fonctions auprès de lui. Par exemple, Manuel Holo bolos, médecin et rhéteur renommé, sera dans un premier temps engagé au service de Manuel II comme sous-secrétaire de 1 395 à 1 399 et en suite, après avoir gagné son estime, deviendra son secrétaire à vie et son familier951 . Suivant l'empereur à Mistra pendant l'été de 1408, Holobo los fera très vite fortune en rédigeant les décrets et les chrysobulles que l'empereur promulgua au profit des Péloponnésiens952 . Quant à Nicé phore Ducas Paléologue Malakès953 , il se trouve dans le Peloponnèse pour un certain temps malgré sa volonté. C'est sans doute comme méde cin impérial qu'il accompagne l'empereur dans le Despotat en juillet 1414 et reste auprès de lui jusqu'à la fin de sa campagne contre les arch947. Cf. O. KRESTEN, Eine Sammlung von Konzilakten aus dem Besitze des Kardi nals Isidoros von Kiev, Vienne 1 976; PATRINÉLIS, "EÂ-Â-llVEç Km8lKoypa.cpOl, p. 87-88; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertonum, l, no 1 55. 948. MERCATI, op. cit., p. 75 et 82-83. 949. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 1 6, p. 1 66, 1. 2-1 1 ; p. 1 67, 1. 23-25. ' 950. ISIDORE, Lettres, éd. REGEL, no E , p. 65, 1. 2-1 0. 95 1 . Sur Manuel Holobolos, voir PLP 21046; MAZARIS, Descente aux Enfers, p. xv-xvii; LOENERTZ, Pour la chronologie des oeuvres de Joseph Bryennios, p. 25-26. Jo seph Bryennios lui adresse une lettre, où il le qualifie: T@ eû801clp,rp Ka; eûrpuei Ka; cmou8airp Èv 1arplKfj, Ka; 'PrJroplKfj Ka; tPlÂoaorpia, KUp@ MavoU77Â r@ 'DÂopmÂrp. 'Ev eeaaaÂoviKTl, éd. N. TOMADAKÈS, 'ImcJ11 CP B PUEVViou È1tlo"toÂ-ai, no 11\', p. 325. Dans le Pans. gr. 2991 A, f. 479v on lit sur cette personne: «'tov ÈK 9EO'O'aÂ-oviKllç 1toÂ-u9puÂ-Â-1l 'tov ÈlCEiVOV lCai 'ta.Â-av'tov ia'tpov xaÂ-aça.v». 952. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 66, 1. 1 9-28. 953. Sur cette personne, voir PLP 1 6454; MAZARIS, Descente aux Enfers, p. xiii xiv; Manuel Holobolos lui adresse une lettre: MavomjÂ 'DÂopmÂou aùv roiq app,a-rolq rtfj âp{arrp Ka; Âap,1rporarrp � aKÂ7]ma8aJv KUptfj NlK7]rpOPrp LloUKa IIaÂazoÂoyrp r@ MaÂaK17 (voir ibidem, p. 90-93).

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ontes rebelles, en mars 1 4 1 5. Enfin, Dèmètrios Savromatès Pépagômè nos, qui exerça aussi le métier de médecin à Constantinople de 141 5/16 à 1 450, sera aussi lié au D.espotat pour quelque temps, ainsi qu'à son es sor littéraire. Jean Chortasménos, qui se trouve en relations épistolaires avec lui, nous apprend que Pépagômènos fait partie de l'entourage im médiat de l'empereur à Mistra et qu'il est chargé de rédiger ses dé crets954 . Sphrantzès sera tantôt au service de l'empereur, tantôt au ser vice des despotes. Originaire de Lemnos, dès sa jeunesse il accompag nera Théodore II dans le Péloponnèse et fera partie de sa cour. Rentré dans la capitale, il se met au service de Manuel II. Après la mort de l'empereur, il retourne au Despotat, où il remplit le rôle de diplomate auprès du despote Constantin Paléologue. En 1447, Sphrantzès recevra en récompense de ses services, le gouvernement de Sparte qu'il assumera jusqu'à 1 449 955 . Des personnes qui sont à la recherche d'un milieu plus tolérant pour leurs convictions théologiques ou philosophiques, ou encore qui sont guidées par l'espoir de commencer une meilleure vie loin de la capitale, après avoir perdu la faveur impériale, forment une deuxième catégorie de lettrés étrangers résidant en Morée. Ainsi, Georges Gémistos Pléthon sera éloigné de la capitale par l'empereur et les autorités ecclésiastiques à cause de ses idées païennes956 . De même, Jean Eugénikos, vu ses con victions anti-unionistes qui l'opposent aux idées dominantes dans la ca pitale après le Concile de Ferrare-Florence (1439), sera persécuté à Con stantinople et trouvera refuge dans le Despotaë 57 . Vers 1 452, il apparaît comme métropolite de Lacédémone958 . Le despote se montrera très fa vorable à son égard et lui accordera une terre à Pétrina en Laconie. Ma zaris, après une brève et infortunée carrière au service du Manuel II (depuisl 399 environ), sera accusé de détournement de fonds et tombera en disgrâce959 . Ayant peu d'espoir de reconquérir la faveur de l'emper954. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 43, p. 203, 1. 1 1- 1 3 . 9 5 5 . Détails sur s a vie e t s a carrière, voir dans R . GUILLAND, L e protovestiarite Georges Phrantzès, REB 6, 1 948, p. 48-57; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 108-109; aussi dans GEORGES PHRANTZES, Cronaca, éd. R. MAISANO, CFHB, Rome 1990, p. 1-22. 956. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 323-325; F. MASAI, Pléthon et le plato nisme de Mistra, Paris 1 956, p. 54. 957. JEAN EUGÉNIKOS, Lettres, no 7, p. 1 62, 1. 28-30 et 1. 1 9; cf. ZAKYTHI NOS, Le Despotat, II, p. 2 1 3, note 4 et p. 334-335. 958. LAMPROS, IIalalol. Ka; IIeloTrov., l, p. 1 76, p. 1 77, 1. 22; p. 1 8 1 , 1. 10; p. À8'. 959. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 40, 1. 1 1 , 14- 1 5; sur ce personnage, voir ibi dem, p. xvii-xxi et PLP 1 6 1 1 7.

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eur et réduit à la pauvreté, il décide, sur le conseil de son ami Manuel Holobolos, d'entamer une nouvelle carrière dans le Despotat, qui lui a été décrit comme une terre promise; il s'y établit vers le mois de juillet 1414 avec toute sa famille96o . Enfin, Georges Scholarios, après de sé rieux malentendus avec l'empereur Jean VIII, avant 1 437, songea à quit ter la capitale et projeta d'obtenir un poste à la cour du despote Théo dore II. Deux de ses lettres sont adressées au despote dans ce but, mais sans résultat961 . Le séjour de Bessarion en Morée, entre 143 1 et 1436 environ, est un cas à part: il ne peut être considéré que comme un stage d'études auprès de Pléthon et de préparation pour sa carrière ecclésiastique . Originaire de Trébizonde, Bessarion y reçoit sa première éducation avant de se ren dre à Constantinople vers 1 423 pour suivre son enkyklios paideia sous Jean Chortasménos et Georges Chrysokokkès962 . Puis, il prend l'habit monastique et accompagne, selon toute vraisemblance, dans le Pélopon nèse son père spirituel Dosithée, ancien métropolite de Trébizonde, au quel l'empereur Jean VIII offrit la métropole de Monemvasie en 1430/ 3 1 963 , Bessarion prendra demeure dans un monastère et y restera jusqu'à son élévation au trône métropolitain de Nicée en 1 437964 • Parallèlement, il semble exercer une influence décisive sur le despote Théodore II lors des moments critiques965 , et jouit de sa faveur966 et de son soutien: c'est 960. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. viii. 961 . SCHOLARIOS, Lettres, no 6, p. 4 1 7, 1. 7 et p. 4 1 8-419; cf. LOENERTZ, Pour la biographie du cardinal Bessarion, p. 1 36- 1 37. 962. Voir supra, p. 1 79, note 874, p. 1 8 1 et 1 85. 963. Cf. KALLIGAS, Byzantine Monemvasia, p. 1 82 et 253; sur Dosithée, voir PLP 5642; LAURENT, Synodicon de Monemvasie, p. 1 55-1 58. La métropole de Monemvasie jouit d'un grand prestige à l'époque et son métropolite porte le titre d'exarque du Pélopon nèse; à ce sujet, voir MM, V, p. 1 69; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 292; Lj. MAK SIMOVIé, oH MOVEJ.1pacria Kat 'Ji K01VCOVlKO-OlKOVOJ.1lK.., cpucrloyvcoJ.1ia 'tflç puÇavtlvflç nCÂ.TJç Ka'tà 't"'v Ènox.'" 'toov TIaÂ.aloÂ.cycov, BuÇ"avnvai MeUml II, 1989, p. 1 09. 964. Sur Bessarion, voir PLP 2707; LOENERTZ, Pour la biographie du cardinal Bessarion, p. 1 1 6-149; H. VAST, Le cardinal Bessarion, 1403-1427. Étude sur la chrétienté et la renaissance vers le milieu du XVe, Paris 1 878; MOHLER, Bessarion A. KUROU, Blluuapimv 6 "'EÂ-Â-llv, Athènes 1947; STAIKOS, XapTa, p. 89- 103. 965. Bessarion contribua à apaiser le conflit entre Jean VIII et Théodore II; cf. LOE NERTZ, op. cit., p. 1 44; de même, lors du séjour de Théodore II à Constantinople, qu'il réalisa dans le but de conquérir le trône, Bessarion lui adressa deux lettres pour le détour ner de son projet; BESSARION, Lettres, no 4, p. 426, 1. 1 7-42; no 5, p. 427. Sur les rela tions de Bessarion avec les despotes de Mistra et sur ses études dans le Despotat voir aussi dans R. ROCHOLL, Bessarion, Studien zur Geschihte der Renaissance, Leipzig 1904. 966. BESSARION, Lettres, no 1 , p. 4 1 7, 1. 29-3 1 ; no 5, p. 427, 1. 1 1-21 ; LOE NERTZ, op. cit., p. 140.

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justement grâce à l'intervention de Théodore II que Bessarion sera élu à la métropole de Nicée en 1 437967 .

967. LOENERTZ, op. cit., p. 1 44.

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2. Le mouvement littéraire

En ce qui concerne les activités intellectuelles de ces lettrés, elles sont étroitement liées à leurs fonctions dans le Despotat et comme telles, elles se limitent au domaine purement littéraire. Seuls les moyens d'ex pression sont empruntés à l'antiquité pour traiter des événements de la cour du despote, ou pour répondre aux bésoins de l'Église (éloges, orai sons funèbres, panégyriques, mémoires, écrits d'actualité, lettres). Des copistes professionnels ou amateurs témoignent par leur activité du même souci de préserver la pureté de la langue savante face à l'idiome local considéré comme vulgaire et dépravé. Quant au cas de Théodore Antiochitès, en dehors de ses respons abilités relatives à l'instruction de Jean VIII, on ne dispose que de ren seignements assez vagues sur ses préoccupations. Or, à travers la corre spondance qu'il entretient avec son ami Jean Chortasménos établi dans la capitale, on apprend que son temps est partagé entre ses préoccupa tions littéraires et la chasse. Pourtant Chortasménos lui suggère qu'il de vait exercer aussi l'art de la médecine parmi les Péloponnésiens, dans la quelle il excellait, paraît-t-il, antérieurement et était pour lui un héritage familial968 . En outre, Antiochitès jouit de l'estime du cercle cultivé au tour du despote. Celui-ci lui attribue une pronoia considérable pour l'at tirer définitivement à sa cour969 . Néanmoins, Antiochitès préférera ren trer dans la capitale en compagnie de l'empereur qui, au retour de son voyage en Occident et après un bref séjour dans le Péloponnèse, regagne Constantinople en septembre 1 403. Là, il est de nouveau honoré par ce dernier: il séjourne dans le palais et sa renommée s'amplifie d'une part grâce à ses activités dans le domaine de l'enseignement, d'autre part grâce à ses entretients littéraires avec l'empereur et son cercle970 . L'hiéromoine Isidore, prenant demeure dans un monastère de Mon emvasie, mettra son talent d'écrivain et ses connaissances de canoniste au service du métropolite de cette ville971 mais aussi à celui de la cour 968. CHORTASMÉNOS, Lettres, no 1 6, p. 1 66, 1. 2-1 1 ; p. 1 67, 1. 23-25. 969. CHORTASMÉNOS, Movrp8ia, p. 1 4 1 , 1. 85-87. 970. Ibidem, 1. 85-87 et 90-94. 971 . Après l'éléction de Cyrille au trône métropolitain de Monemvasie, vers 141 1 , Isi dore, qui n'occupait aucune fonction à l'époque, est chargé d'une part de composer les tex tes dont le métropolite avait besoin, et d'autre part de l'accompagner pendant ses voyages. La Eùzrj èmpa7:17Ploq eiq 'frjv n-o.,t, v Mov8ppauiav a été composée par Isidore à l'occa sion de l'entrée du nouveau métropolite dans son diocèse. De la même époque da-

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du despote972 . Il entretient aussi des relations épistolaires avec le grand humaniste italien Ouarino de Vérone, qu'il avait connu pendant le sé jour de ce dernier à Constantinople. À travers les deux lettres qu'Isidore fait parvenir à son ami en Italie, entre 1409 et 1410, on constate que leur amitié se situait au niveau culturel et s'enrichissait à travers les échanges réciproques de livres et l'encouragement mutuel dans la voie littéraire. À cet égard, Isidore loue dans sa première lettre le penchant de Ouarino pour les poètes et les rhéteurs attiques; comme contribution à son étude dans cette direction, il lui envoie la Kyrou Anabasis, l' Économique et l' Hiéron de Xénophon, comme oeuvres représentatives d'un rhéteur célèbre. Il lui fait la promesse de lui envoyer au printemps 1410 les oeuvres de Syros de Samosate et celle d'Athénée. En échange, il lui démande des manuscrits et l'horoscope en laissant entendre qu'il manquait de parchemin et qu'il était intéressé par l'astronomie et l'astro logie. Suit une autre lettre de la part de Ouarino qu'Isidore fait lire en public973 . Tant Isidore que ses amis qui ont pu apprécier cette lettre, ont à l'unanimité reconnu en la personne de Ouarino le rhéteur adroit et le philosophe qualifié. À leurs yeux Ouarino constitue la gloire littéraire non seulement de sa patrie, mais aussi celle de la Orèce par sa culture hellénique. Il est bilingue et il arrive à maîtriser avec succès les deux cul tures974 . En finissant sa lettre, Isidore se plaint de ne pas avoir reçu de son ami l'horoscope rédamé975 • Pour ce qui est du cas d'Holobolos, on sait que dès son entrée au service de l'empereur, il abandonna l'exercice de la médecine. Malgré cela, le texte de Mazaris loue particulièrement ses connaissances solides

tent la EùxiJ UTrèp -rmv paUlÂÉOJv et les deux autres adressées au despote tYTrèp mu Oea7Comv); voir à ce propos, KALLIGAS, Byzantine Monemvasia, p. 1 74- 1 75. Pour le compte du métropolite, il rédigea aussi deux mémoires adressés au patriarche de Constan tinople peu après 1426 et en 1 428/29, ayant trait aux affaires de la métropole de Monem vasie et de ses droits; à ce sujet, voir Sp. LAMPROS, Auo clvacpopai J.111'tP01toÀi'tou Mo vEJ.1pacriaç 1tpCç 'tcv 1ta'tpuIPXllV, NE 1 2, 1 9 1 5, p. 258-3 1 8; cf. PAPAGIANNI-TROIA NOS, op. cit., p. 1 9 et 33-34. Par ailleurs, il a été prouvé que le futur métropolite de Kiev ne fut jamais métropolite de Monemvasie; voir à ce propos V. LAURENT, Isidore de Kiev et la métropole de Monemvasie, REB 1 7, 1 959, p. 1 50- 1 57. 972. Pour son activité littéraire qui se rattache à la cour du despote relevons ses oeu vres intitulées: EùxiJ VTrÈp -rmv paulÂÉOJv; deux VTrèp mu Oea7Comv; brève dissertation sur les oracles relatifs aux fortifications de Corinthe, adressée à Cléopa Malatesta; à ce pro pos, voir ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 330. 973. ISIDORE, Lettres, no p-, p. 6 1 , 1. 6-9. 974. Ibidem, 1. 1 2- 1 8 et 1. 21 -29. 975. Ibidem, p. 62, 1. 24-29.

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dans cet art976 , connaissances qui viennent en contradiction avec l'ignor ance scientifique des médecins contemporains. Ceux-ci, non seulement n'arrivent pas à comprendre l'oeuvre de Galien et d'Hippocrate, mais ils exercent leur métier sans aucune prévoyance et provoquent même la mort de leurs patients977 . Malakès, qui est le type représentatif du médecin prospère et compé tent, reste attaché aux connaissances qui concernent son métier. Le Bo nonensis 1 808, contenant des traités médicaux (ÈK tfiç iatptKfiç toi) 'AE tiou iatpEiat), est en sa possession, lors de son séjour à Mistra vers 141 5 et apporte une preuve à ce sujet978 . Loin de son métier lucratif, de sa maison somptueuse et de sa famille, Malakès supporte mal la dureté de vie dans le Péloponnèse979 . Enfin, le troisième médecin connu dans le Despotat, Dèmètrios Sav romatès Pépagôménos980 a laissé des indices de son penchant littéraire. Sa composition d'une monodie en l'honneur de Cléopa Malatesta, épouse du despote Théodore n981 , fait preuve d'une originalité excep tionnelle dans cette voie et illustre les qualités littéraires de son auteur. Pendant son séjour, Pépagomènos s'adonne aussi à la copie du Codex Paris. gr. 2256 contenant des traités médicaux982 . Dans un autre manu scrit, aussi de contenu médical, copié au XVe siècle, il existe une compi lation due à Pépagomènos, qui est qualifié de crocpmtatoç Kat. Â,oytmta tOç ù'VTt P 0 IIE1tayOlJ.!Évoç Kat. Èv iatpoiç ù'ptcrt6tatoç983.

L'apport de Jean Eugénikos dans la vie littéraire du Despotat est constitué tant par sa correspondance que par ses écrits purement rhéto riques qui ont trait au Péloponnèse: une brève lamentation sur la cata strophe de Corinthe en 1 446984, ainsi que la description du village de 976. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 1 2, l. 5-10: «Kat tilv tfjç iatplKfjç KatÉÂ\1tE tÉXVT)V, Kat Èç 1taÂalàv ôlatpi�cov ÈtU'YxaVE litT)V (ÈXPtlcrato 'Yàp aùt41 0 KpatmV ÈK tOU 1tapaUtiKa, rocr1tEp dffi9El toiç VECOO"tt àcplKVOUj.1ÉV01Ç VEtlÂum xpfjcr9al, Kat roç àKÉcrtOpl Èj.11telpcp Kat roç PtltOPl ÔEW41 Kat roç àvôpt à'Ya941 Kat roç Eùcpud Kat 1tEplÉp'YCP l>1to'Ypaj.1j.1atd TIaôultou. ..». 977. Ibidem, p. 62, l. 24-29. 978 . ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 3 1 8; LAMPROS, AaKEÔalj.10vlO\ �l�Â\O 'Ypacpol Kat KttltOpEÇ KcoôiKCOV Katà tOÙç j.1Écrouç aimvaç Kat È1tl. tOUpKOKpatiaç, NE 4, 1 907, p. 1 8 1 et suiv. 979. MAZARIS, op. cit., p. 901 7-927. 980. Sur cette personne, voir A. DILLER, Demetrius Pepagomenos, Byzantion 48, 1 978, p. 35-42; PLP 22359. . 98 1 . G. SCHMALZBAUER, Eine bisher unedierte Monodie auf Kleope Palaiologina von Demetrios Pepagomenos, JOB 20, 1 97 1 , p. 223-240. 982. COSTOMIRIS, REG 10, 1 897, p. 425-428 . 983. DILLER, op. cit., p. 35. 984. G. MERCATI, Un
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Pétrina sont les deux spécimens caractéristiques à ce sujet. Il a composé un autre écrit d'actualité en 1428 pour Théodore II, date à laquelle le despote songea à devenir moine985• Mazaris, après un séjour de quatorze mois dans le Despotat, qui n'avait guère amelioré sa situation986, réussit finalement à gagner la fa veur du despote grâce à la rédaction d'un dialogue satirique, qui dé nonce dans sa deuxième partie les délits de la population987 et con damne les archontes locaux qui se rebellent contre le despote988. Or, le despote, après avoir lu son oeuvre, commande une copie989, laquelle sera effectuée par un copiste anonyme en 1419, qualifié de IIeÂ-07tovvi) OlOÇ et :E7tapna:tllç99o, aux frais de Matthieu Paléologue Laskarès991. C'est sans doute plus tard et toujours sur commande du despote que Mazaris effectue la copie des oeuvres de Dion Chrysostome992. Bessarion, qui est un intime du despote, ne peut pas rester à l'écart de l'activité littéraire autour de la cour: sa contribution comporte un re cueil de lettres993, une monodie en l'honneur de Cléopa Malatesta et des vers iambiques en guise d'épitaphe sur son tombeau994• De même, Georges Gémistos Pléthon débute son activité littéraire au Despotat en 1409, lors de la cérémonie commémorative tenue à Mistra en l'honneur du feu despote Théodore 1er. À cette occasion, il va prononcer une IIpoBEOJpia à l'oraison funèbre du despote. Dorénavant, il ne manque pas de manifester sa présence littéraire lors des événements importants de la cour. Une monodie à Cléopa Malatesta, une deuxième à Hélène Paléo logine et un IIpourpOJvTJpa:rzov adressé au despote Dèmètrios Paléologue en 1451 constituent ses oeuvres représentatives dans cette voie995. 985. Ce traité porte le titre 'YtroJlv1JJla trapa1V6'rlKOV 6tr; 8IOp(}05u61 Plou Ka; âpziJ 7:fjr; Ka7:à XplU7:0V tro).,,7:dar;; pour l'édition, voir LAMPROS, lla).,alO).,. Ka; ll6).,OtrOV., l, p. 67-1 1 1 . 986. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 62 17- 19_p. 1 -4. 987. Ibidem, p. 78, 1. 4-27. 988. Ibidem, p. 847_866 . 989. Ibidem, p. xiv et note 1 6. 990. Sur ce copiste, voir LAMPROS, Aa1ŒBalj.10vlot PlpÂloypacpol, p. 1 83-1 84. 991 . Sur ce personnage, connu comme oikeios de Manuel II à Constantinople en 1409 et comme sénateur, voir PLP 14552. 992. Cf. LAMPROS, AaKEBalj.10Vlot PlpÂloypacpot, p. 1 62: «TÉpj.1a Aicovoç oyBoi] KOV't'a ÂOycov oûç MaÇaplç Ëypa'l'a, Kpa't'ouv't'oç ÂOYqJ». 993. Ed. MOHLER, Bessarion, p. 4 1 6-439. 994. LAMPROS, lla).,alO).,. Ka; ll6).,OtrOV., IV, p. 1 54-160 et p. 1 76; cf. F. M. PON TANI, Epicedi inediti deI Bessarione, RSBN 5, 1 968, p. 1 05-121 . 995. Pour leur édition, voir respectivement: LAMPROS, lla).,mo).,. Kai ll6).,01roV., IV, p. 1 6 1 - 1 75; ibidem, III, p. 266-280; ibidem, IV, p. 207-21 0.

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Enfin, un autre lettré actif dans le Despotat, Jean Dokeianos, origi naire de Dokeia du Pont, nous lègue à côté de ses écrits rhétoriques, qui sont inspirés par Théodore II et par Constantin XI996, la liste de sa bi ' bliothèque privée. Connu comme copiste et bibliophile sous Constantin et ses frères les despotes, Dokeianos nous donne à travers ses livres un aperçu sur les auteurs qui étaient en vogue en Morée. Tout d'abord, on constate une préférence marquée pour les rhéteurs et les poètes attiques (Eschine, Xénophon, Homère, Aristote, Hermogène, Hésiode, Thémis tios, Ammônios, la Grammaire de Théodore de Gaza). Ensuite, on trouve des auteurs byzantins (Grégoire de Chypre, Manuel Philès, Zô naras, Georges Acropolite, Marc d'Ephèse, Gennadios, Saint Basile, Théodoret, Maxime le Tyrien, Théophane d'Héraclée). Sa bibliothèque est complétée par un manuel de droit et un traité astronomique997. Parmi les lettrés indigènes qui participent au mouvement littéraire en Morée, on distingue des fonctionnaires du despote, des diplomates, des juges, de simples copistes. C'est grâce à leur origine noble et à leur position sociale qu'ils jouissent d'une certaine culture qui leur donne ac cès à la vie politique et intellectuelle de leur temps. Les plus connus d'en tre eux sont Nicolas Eudaimonoioannès, Nicolas Boullotès Agallôn, Ni colas Mellachrinos et Nicéphore Cheilas. Issu d'une famille de Monemvasie, Nicolas Eudaimonoioannès est incontestablement le personnage le plus loué parmi les Péloponnésiens pour son intelligence, sa richesse, ses qualités diplomatiques et sa car rière exceptionnelle998. Dans l'entourage du despote Théodore II, per sonne ne peut rivaliser avec lui. Ses aptitudes exceptionnelles lui valent des missions diplomatiques très délicates en Italie, en France et en An gleterre dans le cadre des relations entre Byzance et l'Occident. Partout il est reçu avec respect et honneurs. Son rôle de diplomate est facilité par son aisance à communiquer en latin comme en grec999. En dehors de son rôle de diplomate, Eudaimonoioannès fait figure d'homme poli996. Il s'agit de deux IIpo(jrpOJvTJpana dont l'édition, voir dans LAMPROS, IIa ÂaloÂ. Ka{ IIeÂo1!ov., l, p. 236-238 et p. 232-235 respectivement; sur Jean Dokeianos, voir PLP 5577; LAMPROS, AaKEBalJ.10Vl0l PlpÂ.l0ypacpol, p. 179- 1 8 1 . 997. Sp. LAMPROS, Ai P1PÂ.lo9fiKal 'Iroavvou MapJ.1apci Kai 'Iroavvll AOKEtaVOU, NE 1 , 1 904, p. 299 et 301 -302; IDEM, IIaÂaloÂ. Ka{ IIeÂo1!ov., l, p. 254-255; ZAKYTHI NOS, Le Despotat, II, p. 3 1 5-3 1 6 et p. 337. 998 . MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 8, 1. 1 3-24. Sur cette personne, voir PLP 6223; BARKER, Manuel II Palaeologus, p. 3 1 5, 324, 325, 327, 348, note 95; R-J. LOE NERTZ, Byzantina et Franco-Graeca, Rome 1 978, p. 95 et note 2; KALLIGAS, Byzan tine Monemvasia, p. 1 62-1 67. 999. L'hiéromoine Isidore, qui était son ami proche, lui adresse une lettre (ISI DORE, Lettres, no 5, p. 1 40) lorsqu'il était en ambassade à Constance en 1 4 1 6 (cf. ZA-

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tique de premier plan: il assume, selon toute vraisemblance le rôle du tu teur du jeune despote Théodore II de 1407 à 1415 environlOOO• À ce su jet, le dialogue satirique de Mazaris, signalant la grande influence exer cée par Eudaimonoioannès sur le despote, fait remarquer qu'unique ment par son entremise quelqu'un pouvait obtenir richesse et honneurs dans le DespotatlOOl. En outre, Eudaimonoioannès, qualifié tantôt de O'UJl1tÉV9EpOÇ de l'empereurlO02, tantôt de frère de l'empereurlOO3, était de toute évidence allié à la famille impériale. L'hypothèse d'un mariage éventuel entre une fille d'Eudaimonoioannès et le despote Théodore II, quoique plausible, reste à prouver1004. Le premier et l'unique personnage à porter le titre de juge général dans le Despotat est le noble Péloponnésien Nicolas Boullotès Agal lônlOOS• De même son activité de copiste sera liée à ses hautes fonctions judiciaires. En 1447 il copie à Mistra le Paris. gr. 2005, contenant la Sy-

KYTHINOS, Mavoui]Â B' Kat KapôwclÂlOÇ 'Icriôcopoç, p. 25, note) où entre autres il men tionne: «.. . àÂÂà 1tclVU ÂaJ.l.1tpàç Kat 1tEplCpaVEiç Kat lipxovtaç 1toÂÂéOv J.LÈv È9véOv 1toÂÂéOv ÔÈ 1tOÂECOV Ka9' ÉKclcrtT'JV OPclV, Kat tiJ.LéOv àçloucr9ai crE téOv 1tprotCOV 1tap' aùtoiç, Èv ÔÈ tT'JÂlKO\JtO\Ç 9aUJ.LaÇOJ.LEVOV, Kat VUV J.LÈV tn 'PcoJ.Laicov, vuv ÔÈ tn 'ltaÂéOv tOUtO\ç OJ.LlÂOU vta q>covn, 1téOç OÙK av EiT'J tautt 1tÉpa 1tclcrT'JÇ EÙÔalJ.LOviaç;». 1000. Manuel II se rendit dans le Despotat en novembre 1407 dans le but de consoli der l'autorité de son ms, alors très jeune (cf. ISIDORE, IIaVTJrVplKàç EÎç Ma voV17l Kai lmavvT/V IIalalOl6rovç, IIalalOl. Kai IIeloTrov., III, p. 164-165; CHRYSOSTOMI DÈS, FuneraJ Oration, p. 30, note 10; p. 31; p. 244, note 161). Au cours de ce séjour, il confia le rôle de tuteur à une personne expérimentée jusqu'à sa prochaine visite. Quoique le nom de cette personne n'est pas mentionné (cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, l, p. 163 et 348; BARKER, Manuel II, p. 276, note 133; LAURENT, Les Mémoires de Syropou los, p. 105, note 8 et 9), il a été identifié avec Eudaimonoioannès; à ce sujet, voir KALLI GAS, Byzantine Monemvasia, p.163. 1001. MAZARIS, Descente aux Enfers, p. 8, 1. 18-24. 1002. G. DE ANDRÉS, Catfllogo de los C6dices griegos de la Real Biblioteca de el Escorial, III, Madrid 1967, p. 26: ms. 'l'. II. 5, fol. 266v: « EYPclq>T'J tO 1tapov plpÂiov ôlà cruvÔPOJ.Li'iç Kat È1t\J.LEÂEiaç tOU ÈVÔOÇOtcltOU Kat 1tEpm09f!tou cruJ.L1tEv9EpOU toG ayiou toG pamÀÉcoç KUpOG NlKOÂclOU toG EÙÔalJ.LOvO\coclVVOU· XElpt ÔÈ l:tEq>clVOU toG l:uvaôT'JvoG Kai lipxovtoç téOv KOVtaKicov ti'iç aYlCOtcltT'JÇ toG 9EOG J.LEyclÂT'JÇ 'EKKÂT'Jcriaç Kat ôOJ.LEcrti KOU AaKEÔalJ.L0viaç ... »; cf. MERCATI, Notizie, p. 478-480 et surtout p. 479, note 3. 1003. MERCATI, Notizie, p. 95, note 2. 1004. KALLIGAS, Byzantine Monemvasie, p. 165. 1005. St. PERENTIDÈS, l:XEtiKà J.LÈ ti] ÂEltOupyia ti'iç LllKalOmlVT'Jç crtO LlEcr1tOtcl tO toG MopÉcoç, BvÇavnvai MelÉ1:al II, 1989, p. 145; sur cette personne, voir PLP 107; LAMPROS, AaKEÔalJ.LOv\Ol PlpÂlOypclq>O\, p. 303-307; GAMILLSCHEG-HARLFIN GER, Repertorium, II, no 423. '

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nopsis Basilicorum MajorJO06 et le Traité des vertus de Pléthon. Un au tre manuscrit témoigne de ses intérêts intellectuels, le Laur. Plut. XXXII cod. 34, contenant trois tragédies de SophoclelO07. C'est pour son ap port comme copiste que sera connu Nicolas Mellachrinos, d'origine moréote aussi, qui exerce les charges de vestiarite et de notaire dans le Despotat1008. À travers la tradition manuscrite, ce personnage est quali fié de ypUJ.1IlUnKOÇ, de �Ecrnupi'tT)ç KUt ypUJ.1J.1UnKOç Mropuiou et de �Ecrnupi'tT)ç KUt ypUJ.1J.1UnKOç 1tO'tE; MropuioU 1009 . Son activité de co piste se place vers le milieu du XVe siècle et s'étend aux auteurs classi ques (Arrien, Aristote, Diodore de Sicile, Porphyre, Galien, Simplice) et byzantins à la fois (Procope et Constantin Harménopoulos). Malgré sa production littéraire mince, Nicéphore Cheilas, sur nommé le Prince par ses contemporains, tient une place priviligiée dans le mouvement littéraire. Descendant d'une grande famille de Lacédé mone, il sera gouverneur de Sparte dès 1447. Promu probablement mé sazôn pendant le despotat de Dèmètrios, il devient le favori des des poteslOlO et, vu ses hautes fonctions, il se trouve en contact continu avec eux. Ses intérêts intellectuels et sa personnalité suscitent les louanges de la part de ses contemporains. Jean Eugénikos et Georges Scholarios lou ent à travers leur correspondance l'intelligence, le talent littéraire et l'honnêteté de CheilaslOll. Bessarion l'estime aussi beaucoup pour sa vertu1012. Pourtant, le seul écrit littéraire conservé lui appartenant est la monodie qu'il composa en l'honneur de Cléopa Malatesta en 14331013. Anti-unioniste, Cheilas avait sans doute joué un rôle pour que le métro polite pro-unioniste de Monemvasie, Dosithée, ne rentre pas dans sa mé1006. N. G. SVORONOS, Recherches sur la tradition juridique à Byzance. La Syno psis major des Basiliques ct ses appendices, Paris 1964, p. 108; ZAKYTHINOS, Le Despo tat, II, p. 318; LAMPROS, op. cit., p. 303. 1007. LAMPROS, AaKEÔa1.J.10V1.o\ p1.pÂ.1.o'YpacpO\, p. 305: «Toiho 'tD p1.pÂ.iov 7tpoacp1. Â.Èç K'tf\J.1a 7tÉÂ.El N1KoÂ.aou vO'tapiou 'tOü 'A'YaÂ.Â.mvoç». 1008. Sur cette personne, voir PLP 17635; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Re pertorium, II, no 433; OMONT, Fac-similés de manuscrits grecs, p. 14, no 42; sur le titre de vestiarite, attesté en Morée pour la première fois vers 1442, voir nOLGER, Beitriige, p. 3 1-32; cf. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 228. 1009. LAMPROS, AaKEÔa1.J.10V1.o1. p1.pÂ.l.O'YpacpO\, p. 308-309. 1010. SCHOLARIOS, Lettres, no 25, p. 450, 1. 23-25. 10 1 1. JEAN EUGÉNIKOS, Lettres, no 27, p. 203, 1. 19-22; no 23, p. 198, 1. 20-22; SCHOLARIOS, Lettres, no 25, p. 449, 1. 24-28. 1012. BESSARION, Lettres, no 22, p. 469, 1. 15- 16; pendant le séjour de Théodore II à Constantinople, Cheilas fit partie de sa suite: Bessarion lui adresse une lettre du Pélo ponnèse où il le félicite pour sa fidélité et sa discretion envers le despote; cf. BESSARION, Lettres, no 8, p. 430-431. 10 13. LAMPROS, IIaÂ.aloÂ.. Ka; I1&Â.01fOV., IV, p. 1.O"-1.ç', p. 144-152 et 154-160.

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tropole après le Concile de Ferrare-Florence. Ces textes l'évoquent pour la dernière fois aux alentours de 14521014. Les indigènes qui sont au service de l'Église font aussi preuve d'une certaine culture, quoique médiocre, qui leur permet juste d'exercer leur fonction. Leur apport en tant que copistes est assez significatif, quoi qu'ils se mettent à l'oeuvre pour des motifs différents de ceux qui inspir ent les érudits. Alors, au cas où ils se donnent la peine de copier les oeuvres des auteurs classiques ou byzantins, ce n'est pas la soif de la connaissance profane qui les inspire, mais plutôt le zèle à offrir une oeuvre de pénitence qui leur vaudra le Ciel. Dans ce contexte, Jean Chandakènos, diacre et ÔEUtEPEl)O)V de la métropole de Lacédémone, co pie en 1440 Hérodote1015 et Nicolas Liménitès, notaire de la même mé tropole, transcrit les oeuvres d'Aristote, d'Isocrate et de Lucien pour le compte de Dèmètrios Raoul Kavakès. La notice ajoutée à la fin du man uscrit par le copiste révèle avant tout ses aptitudes médiocres dans l'art de la copie1016. Quant à la copie des écrits religieux, théologiques et li turgiques effectuée dans son ensemble par le bas clergé, elle laisse entre voir de façon encore plus manifeste que la motivation qui pousse au tra vail n'est que le salut de l'âme1017. En somme, on peut constater que les personnes qui se trouvent au service de l'Église disposent d'une culture, mais d'un horizon assez rétré ci. Leur formation, principalement spirituelle et théologique, comporte d'habitude l'apprentissage des rudiments (lecture, écriture, calcul) et dans le meilleur cas, elle s'étend à un niveau moyen. Si l'on veut réper torier les centres d'une telle éducation, c'est sans doute dans les monas tères, les métropoles et les évêchés du Despotat qu'on doit les chercher. Il en résulte que les personnes qui assument le rôle de maître ne sont pas des professionnels. Si un simple prêtre se trouve en position d'enseigner la lecture et l'écriture, seul un dignitaire de l'Église, qui jouit d'une cer taine culture, peut transmettre des matières correspondant à un niveau moyen. À ce propos on dispose d'un seul exemple qui est pourtant assez éloquent. Un certain Michel, qui avait la fonction de sakellarios figure comme professeur de poésie, de musique et de rhétorique. Isidore, dans 1014. Sur Nicéphore Cheilas, voir 1. K. BOGIATZIDÈS, Oi llpi'YKT\1tEÇ XE1.Â.nBEç tiiç AaKEBai�ovoç, NE 19, 1925, p. 197-208; KALLIGAS, Byzantine Monemvasia, p. 182 et 190. 1015. LAMPROS, AaKEBa1.�6v1.01. p1.pÂ.1.o'Ypa
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une lettre qu'il lui adresse de Constantinople, le félicite pour sa grande culture (paideia), ainsi que pour ses efforts déployés au profit de l'éduca tion des Péloponnésiens. Ses élèves sont partagés en deux catégories: il y a ceux qui apprenent à chanter et il y a les autres qui s'adonnent aux ex ercices de l'éloquence. À leur disposition Michel met ses travaux sur la musique et les oeuvres des poètes et des rhéteurs. On apprend finale ment que le nombre de jeunes qui le fréquentent est grand et en plus que fait partie du groupe un certain Sophos, dont le père demandait le re tour à Constantinople pour ses fiançailles1018. Si l'on suppose que la cli entèle de Michel était formée de gens qui aspiraient à un poste dans la hiérarchie ecclésiastique ou dans la cour du despote, on ne doit pas être loin de la réalité. Le Testament de Photios Monemvasiôtès, métropolite de Russie (1408-1431), nous fournit un bon exemple sur l'itinéraire d'un futur pré latlO19, qui commence à Monemvasie et termine en Russie. Dès son ado lescence, celui-ci sera initié aux Saintes Ecritures et aux règles de la vie monastique1020 par Acace, le futur métropolite de Monemvasie. En la personne d'Acace, Photios trouvera le précepteur, le maître et le père spirituel qui lui procurera principalement une formation spirituelle et théologique. Il n'y a aucune indication dans le Testament qui nous per mettrait de conclure qu'une formation profane y était aussi intégrée, néanmoins on peut déduire qu'au moins un certain soin a été pris dans cette direction au niveau de la langue et de l'expression1021. Derrière sa nomination au trône métropolitain de Russie on pourrait entrevoir pro bablement la connaissance de la langue slavonne de sa part, acquise pen dant la période de ses études à Monemvasie. Or, cette hypothèse a été déjà formulée comme un fait indiscutable: une école fonctionnait dans le monastère de Kontostéphanos à Monemvasie sous les auspices d'Acace, dispensant un enseignement des langues étrangères et du slavon. Cette

ISIDORE, Lettres, no 7, p. 141-142. Sur Michel, voir PLP 19123. Pour l'édition, voir A. E. N. TACHIAOS, The Testament of Photius Monem basiotes, metropolitan of Russia (1408-1481): Byzantine Ideology in XVth century Musco vy, Cyrillomethodianum VIII-IX, 1984-1985, p. 77-109. 1020. Ibidem, p. 104: «From my adolescence 1 devoted myself in the most holy man ner to this mentor and tutor of mine... He it was who instructed me and thanks to his ad vising 1 preserved in my soul the seal of Christ's commandments... He laid within me the foundations of the monastic life and then reinforced them, and after he had taught me how to comport myself as a monk... ». 1021. L'utilisation de la langue savante était toujours un critère de culture à Byzance, notamment à l'époque des Paléologues, et son usage distinguait l'homme cultivé de l'homme ignare. 1018.

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thèse a été basée sur le Testament de Photios1022, qui ne donne pourtant nulle part lieu à des hypothèses pareilles. Une fois sa formation accom plie, Photios sera envoyé à la capitale par Acace, qui était très familier de la famille impériale1023. Là, il sera nommé métropolite de Russie par le patriarche Matthieu, le Saint Synode et l'empereur Manuel II. Grâce à son activité en Russie Photios sera proclamé saint. Si cette grande partie de la classe cultivée de Morée vise par sa pro duction littéraire à préserver la pureté de la langue attique, la majorité de la population, n'a pas de pareilles préoccupations; population rur ale1024, pauvre et assez primitive, absorbée par les soucis matériels, elle est complètement écartée de la vie intellectuelle et demeure inculte et ignare. Les sources de l'époque se montrent particulièrement critiques en ce qui concerne la langue et les moeurs de la population. Par exemple, Mazaris signale que la prononciation, le vocabulaire et la syntaxe de l'idiome utilisé par les indigènes sont tellement simplifiés et abâtardis que la perspective d'un séjour là-bas provoque chez lui un sentiment d'horreur: «Car, j'ai peur qu 'en séjournant à Sparte... ma langue devi enne barbare à l'instar de celle des Laconiens, qui s 'appelent maintenant· Tzakoniens, et que j'utilise des expressions horribles. .. » 1025. De même, François Filelfe, parlant du niveau intellectuel dans le Péloponnèse en 1441, remarque: <<11 arrive que même la langue est à ce point dépra vée qu 'elle ne sait absolument rien de cette antique et très éloquente Grèce. Les moeurs sont plus barbares que toute barbarie». Alors, pour prévenir son ami Sassuolo de Prato, il ajoute: «C'est pourquoi, si tu veux bien m 'écouter, il te faut gagner non pas le Péloponnèse mais la Thrace, c'est-à-dire la Nouvelle Rome, Constantinople. En effet, là-bas 11 y a quelques hommes érudits et des moeurs cultivées et aussi un discours brillant» 1026. Aussi, Isidore, lors de son arrivée dans le Peloponnèse, est Cf. KALLIGAS, Byzantine Monemvasia, p. 160 et note 6 1. Sur Acace, voir KALLIGAS, Byzantine Monemvasia, p. 160, 248, 249; cf. PLP 477 et LAURENT, Synodikon de Monemvasie, p. 15 1 et 161; ZAKYTHINOS, Le Despo tat, II, p. 278. 1024. GEORGES GÉMISTOS, Eiç Mavou�Â IIaÂalOÂOrOV Tr&pi niJv èv II&ÂoTrov Vf,alP Trparpu:r:mv, p. 251, 1. 5-8: «'Ecrnv toivuv 1tpôhov iB&iv tUBE IIEÂ,01tovvT)cr1cov tOV 1toÂ-ùv Â-EcOV yEropyoUVtaç tE l1Kai vÉJ.L0Vtaç Èviouç Kai à1tO tO\)trov taç tE 1tpOç tOV piov àcpopJ.Làç crcpiO'\v aÙtOiç 1tOptÇ0J.LÉvouç . ». 1025. MAZARIS, Descenté aux Enfers, p. 64, 1. 10-16. 1026. ALEXANDRE, Traité des lois, p. xx, note 1: Lettres de Filelfe, liv. V, fol. Ivij, Paris 1503: «. . Accedit quod lingua etiam ipsa adeo est depravata, ut nihil omnino sapiat priscae illius et eloquentissimae Graeciae. Mores vero barbaria omni barbariores. Quare, si me audias, non Peloponnesus tibi, sed Thracia, hoc est nova Roma, Constantinopolis, petenda est. Illic enim et viri eruditi sunt nonnulli, et culti mores, et sermo etiam nitidus». 1022.

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plongé dans un abîme d'étonnement face aux coutumes barbares de la population. Songeant à Homère, il s'attendait à trouver une population hellénique et à sa place il a trouvé des Slaves: «Lorsque, écrit Isidore, le na vire se fut approché du Péloponnèse et que nous eûmes débarqué dans le port de Vitylo, nous aperçûmes au sommet une ville. Elle est ap pelée du même nom que le port et paraît ancienne et grecque, ainsi qu 11 est à déduire des inscriptions gra vées sur des colonnes. Quant à la popu lation, elle n 'est pas composée de Grecs mais de barbares dont la cruauté surpasse celle des Scythes. . . » 1027. L'empereur Manuel II s'était aussi alarmé de cette réalîté et s'apprêtait à prendre des mesures: «... il (Manuel II) est décidé à accorder les plus grandes fa veurs au pays, où la nation hellénique, assez considérable et nombreuse, n 'utilise pas une lan gue correcte, et, pieuse en parole mais en réalité complètement impie, elle est plus cruelle que toutes les bêtes sauvages» 1028. Les contacts des lettrés étrangers avec la population locale sont in existants. Par exemple, Manuel Holobolos, après y avoir"séjourné long temps, avoue qu'il ignore complétement le mode de vie des indigènes et cela parce que son seul souci était de faire fortune1029• Même ceux qui prirent connaissance des moeurs des Péloponnésiens, se déclarent horri fiés. Mazaris, avant de décrire la vie et les moeurs des indigènes avec une vision des plus sombres, craint de soulever leur ressentiment1030.

La traduction est due à Zakythinos, Le Despotat, II, p. 12. DÈMÈTRIOS CHRYSOLORAS, IVrKpunç, p. 239, l. 22-30; cf. aussi la lettre que Manuel II adressa de Morée au patriarche Euthyme: «Il semble, (y dit l'empereur), que c'est la destinée du Péloponnèse, et cela depuis longue date, de préférer les rixes intes tines à la paix. Même si l'un ne fournit pas à l'autre un prétexte de différend, personne n'est assez naïf pour ne pas en inventer de soi-même; car tous veulent, cédant à leur na ture, faire usage des armes- et s'ils les employaient là où il faut, leur situation serait meil leure. Et moi, étant au courant de tout cela, je ne me soucie de rien autant que d'arriver à les réconcilier entre eux. Ces soucis m'ont souvent empêché de manger et de dormir et j'ai négligé tout à fait les choses nécessaires». Pour la traduction de cette lettre, voir ZAKY THINOS, Le Despotat, II, p. 219. 1029. MAZARIS, Desccnte aux Enfers, p. 68, l. 1-7. 1030. Ibidem, 1. 15-23: «IU.i)v EÏm:p 7tE\CJ9ro, d)CJ7tEP jJ.ot Âi'YE\Ç, d)CJ - tE 7tovvT)CJimv OtT)'YtlCJuCJ9u\ roç ËXOUCJ1, OE\Â\ro KUt tEtpEjJ.uivm EÏ7tEiv Ën jJ.ou Èv :Emiptn. Bi 'Yàp ulCJ9mvtui 7tOU O\T)'YoujJ.ivou KUt 'YPcicpovtoç tivu tE piov çrom KUt 7troç cÏpu 7tpcittou CJ1, ... tOÇEUCJOUCJ\V cÏv IlE 11 O\U7tEpOVtlCJOUCJ1 toiç ooputiotç cÏ7tEp Èv XEpoiv VUKtmp KUt jJ.E9'tijJ.ipuv
1028.

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3. Le mouvement philosophique et païen

Le mouvement intellectuel en Morée trouvera son expression la plus subtile et la plus éminente autour d'un cercle fermé, inspiré par Georges Gémistos Pléthon1031. La présence du grand philosophe se manifestera dans le Péloponnèse à partir de 1409 et presque tout au long de la der nière phase de son histoire et son assimilation sera complète à ce terri toire. Son itinéraire exceptionnel, dès l'époque de ses études, trahit son état d'esprit fort indépendant. Né à Constantinople vers 1360, il a dû suivre d'abord le cycle habituel des études dans les meilleures condi tions, vu la situation prospère de sa famille. Les détails pour cette péri ode de sa vie nous manquent, sauf probablement qu'il fréquenta Dèmè trios CydonèslO32• Contrairement à ses contemporains qui étudiaient les anciens Hellènes au niveau de la langue et du style, Pléthon désirait ad hérer à leur pensée1033. Une fois qu'il a réalisé que le climat de Constan tinople ne pouvait pas lui offrir cette possibilité, il entreprit un séjour à Andrinople pour fréquenter Elisée1034, Juif puissant à la cour ottomane, et pour étudier minutieusement auprès de lui la pensée d'Aristote. En ef fet, lors de son séjour à Andrinople, Pléthon se familiarisera avec Aver roès et avec les autres commentateurs persans et arabes d'Aristote, et prendra connaisance des doctrines de Zoroastre1035. Rentré à la capitale, il commence à enseigner la philosophie. Marc Eugénikos sera un de ses élèves1036. Néanmoins, ses idées subversives ne restent pas inaperçues 1 03 1 . Pour servir de cadre bibliographique, sur la personnalité et l'oeuvre de Pléthon, voir les trois derniers ouvrages qui lui sont consacrés: C. M. WOODHOUSE, Gemistos Pléthon. The Last of the Hellenes, Oxford 1 986. Brigitte TAMBRUN-KRASKER, Geor ges Gémiste Pléthon. Traité des vertus, Leidenl987; W. BLUM, Georgios Gemistos Ple thon. Politik, Philosophie und Rhetorik im spât' byzantinischen

gart 1 988. 1 032. Cf. GEORGES GÉMISTOS, Lettre: TtfJ aiÔEUIJlO1'rll'rlp KapÔIVtlÀEI BT/UUaplO1vl, éd. MOHLER, Bessarion 467, 1. 4-5 et 1. 1 7-19. Fr. MASAI, (Pléthon et le platonisme de Mistra, Paris 1956, p. 62) a soutenu que le Kydonès mentionné par Pléthon est Dèmètrios, pourtant on se demande si Pléthon fait vraiment allusion à lui ou à Geor ges Gabrielopoulos Kydonès, personnage connu pour ses préoccupations philosophiques dans le Despotat au siècle précédent. 1 033 . SCHOLARIOS, Polémique contre Pléthon: Lettre à la princesse du Pélopon nèse, IV, p. 1 52, 1. 26-34. 1 034. Voir, PLP 6022. 1 035. Ibidem, p. 1 53 , 1. 1 - 1 2. Voir aussi Th. S. NIKOLAOU, ·0 ZmpoaO''tPT\ç Eiç 'to cptÂ-OO'OcptKOV O'\)O'tT\lla 'tou r. rElltO'tOU - nÂ-i}9mvoç, EEBS3 8, 197 1 , p. 334-337. 1 036. Voir infra, p. 1 83.

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des cercles ecclésiastiques et l'empereur juge prudent de l'éloigner de la capitale1037. Sur ces entrefaites, Pléthon vient s'établir dans le Péloponnèse, qui représente à ses yeux sa véritable patrie. Il y consacrera dorénavant toute son energie. Son rôle sera multiple et sa renommée incomparable. Membre de la noblesse sénatoriale, il assume parallèlement des fonc tions de magistrat dans l'administration judiciaire. Esprit par excellence spéculatif, nourri de la pensée de Platon et d'Epictète, il est à la fois conscient des grands problèmes de son temps et conçoit des remèdes. À cet égard, il soumet à l'intention de l'empereur Manuel II un premier mémoire, entre les années 1416 et 1418, et un deuxième au despote Théodore II (rédigé vers 1423)1038, tous deux consacrés au salut de l'État et à la régénération de ses institutions. Afin que le malaise social et politique soit guéri, il propose «un code complet de reforme sociale, politique, moral et religieuse»1039. Vu les circonstances particulières dans le Péloponnèse, qui permet tent à Pléthon d'avoir une certaine autonomie du point de vue économi que et politique 1040, le développement de sa pensée sera favorisé et son enseignement sera propagé, quoiqu'en secret, à une petite «phatrie des Hellènes»1041. Devant l'imprécision des sources au sujet des activités de Pléthon dans le domaine de l'enseignement, des dénominations plus ou moins arbitraires ont été formulées (secte religieuse, groupe platonicien, phatrie des Hellènes, mouvement néo-hellénique, milieux néopaïens, Aca demie) et des hypothèses successives tentèrent de remplir les lacunes exis tantes. Or, le rapprochement des témoignages provenant de ses disciples, ainsi qu'un examen parallèle de ses principaux écrits qui se rattachent à son enseignement, pourraient nous offrir un meilleur aperçu de ce groupe qui représentait le plus haut niveau de la culture dans le Despotat. Bessarion est indiscutablement son disciple le plus illustre. À son ar rivée en Morée en 1431, il était déjà initié à la philosophie par Jean Chortasménos1042. La renommée de Pléthon comme philosophe, penSCHOLARIOS, op. cit., p. 153, l. 10-12. Pour une analyse de la théorie politique de Pléthon qu'on peut reconstruire à partir de ces textes, voir ZAKYTHINOS, Byzance: État, Société, Économie, p. 132-139. 1039. ALEXANDRE, Traité des Jois, p. LVI. 1040. Comme récompense de ses services, le despote octroya à Pléthon des domaines en 1427, sur lesquels il était le véritable gouverneur; à ce sujet, voir MASAI, op. cit., p. 31; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 325. 1041. Le terme «phatrie» est utilisé par Scholarios afin de désigner ce groupe de Mis tra qui prenait les dimensions d'une secte; SCHOLARIOS, Lettres, p. 477, 1. 1-2. 1042. LOENERTZ, Pour la biographie du cardinal Bessarion, p. 129, note 6. 1037. 1038.

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seur, réformateur et maître est unique à l'époque et la perspective de sa fréquentation particulièrement tentante. Qu'il fréquenta le philosophe est un fait indéniable. Lui-même nous donne la confirmation de ses en tretiens avec Pléthon: «Quant à moi, je me réjouis d'a voir fréquenté un tel homme, qui peut être considéré, après Platon, tant pour sa sagesse que pour sa vertu, comme l'homme le plus célèbre de la Crèce» 1043. Une lettre, bien que postérieure au séjour de Bessarion dans le Péloponnèse, prouve que les relations entre le maître et le disciple se poursuivirent même après le départ de ce dernier de Morée, et nous apporte plus de détails sur les matières traitées entre eux. Précisément, Bessarion fait al lusion au petit traité de son maître intitulé IIepi EljlapjlÉvT/ç 1044. À ce sujet, il remarque que, quoique ce traité ait été fondé sur les croyances des anciens, celles de Platon n'étaient pas tenues en considération. Par contre, Bessarion entrevoit les axiomes formulés par Plutarque dans son traité homonyme. Alors, il le prie de lire de nouveau tous les écrits de Plutarque relatifs à ce sujet, ainsi que ceux de ses successeurs et de lui donner son avis. Par la suite, il lui demande de lire le huitième livre de la République et le dixième livre des Lois de Platon pour lui donner cer taines explications des passages qu'il ne comprend pas bien1045• Un au tre sujet qui préoccupe Bessarion est l'astronomie. Après avoir voulu ap pliquer les règles astronomiques que Pléthon lui procura, il a échoué. Alors, il lui demande les fondaments du calcul astronomique pour qu'il soit à même de trouver le début de l'année suivante et la fin de l'année précédente1046. Il s'ensuit que Bessarion était attiré particulièrement par les connaissances de Pléthon sur le Platonisme et l'astronomie1047. Néan moins, il a été démontré que Pléthon ne transmettait pas uniquement des connaissances philosophiques à ses disciples, mais il propageait la

1043. BESSARION, Lettres, no 22, p. 469, 1. 1-3; cf. no 49, p. 5 1 1, 1. 13: «nÂi]9rov, O'oq>oç n: Kat ).lEyaÂllÇ 'tql ovn Euq>uiaç àvi]p». Cf. LOENERTZ, Pour la biographie de Bessarion, p. 133: «Les biographes contemporains de Bessarion sont d'accord pour dire qu'il couronna ses études philosophiques par un séjour dans le Péloponnèse, où il entendit Georges Gémistos-Pléthon». ' 1044. Sur ce traité, voir E. STEPHANOU, eH d).lap�v.., Èv 'tql q>lÂOO'Oq>lKql O'ucJ'ti] ).lan 'tou nÂi]9rovoç, Eiq MvTJjJT/V I1wpù5mvoq AajJ1rpou, Athènes 1935, p. 3 15-320. 12 25 26 1045. BESSARION, Lettres, no 20, p. 463 _464 - . 1046. Ibidem, 1. 26-34. Un texte composé par Georges Gémistos-même témoigne des préoccupations astronomiques. À ce sujet, voir A. M. LEFIN, Le système astronomique de Georges Gémistos-Pléthon, Mémoire de licence dactylographié, Louvain 1975. 1047. Bessarion montra un très vif intérêt pour les mathématiques et sa renommée fut très grande dans ce domaine; voir à ce sujet VAST, Le cardinal IJessarion, p. 27 et note 3.

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foi païenne, qui constituait le fond de sa pensée1048. Or, à travers les oeuvres principales de Pléthon, notamment le Traité des Jois, on con state que le culte joue un rôle fondamental dans son système philosophi que et comporte des prières faites en assemblée, des sacrifices, des exam ens de conscience, des jours de jeûne1049. Bessarion, qui était le disciple fidèle de Pléthon, aurait été indiscutablement initié aux dogmes de la re ligion néo-hellénique professée par son maître. Or, deux de ses écrits à caractère privé viennent consolider cette hypothèse; il s'agit de la lettre de condoléances que Bessarion adressa après la mort de Pléthon à ses fils, Dèmètrios et Andronic1050, ainsi que la lettre qu'il fit parvenir par la suite à son ami Nicolas Sekundinos, admirateur avoué de Pléthon au sujet du même événement. Dans la première lettre, en dehors de l'affir mation que le cardinal était un des disciples et des adeptes de Pléthon, se reflète notamment sa croyance de la métempsycose, SI contradictoire avec les dogmes chrétiens que Bessarion représentait en tant que prélat. On peut y relever encore que les fils de Pléthon s'étaient également at tachés aux croyances de leur père. Finalement, cette lettre n'est qu'un «développement sur un thème de la liturgie néo-païenne»1051. À Nicolas Sekundinos, Bessarion envoie les vers qu'il composa en guise de mono die pour Pléthon, ainsi que la lettre qu'il fait parvenir aux fils du philo sophe. À cette occasion, il dresse le portrait intellectuel de son maître: partisan de la vraie philosophie et image de sagesse de toute sorte, non seulement dans le domain des lettres, mais aussi de l'astronomie, l'har monique, la géométrie et l'arithmétique, il prati�ua à la perfection toutes les disciplines comme personne d'autre1052. A ses yeux, Pléthon représentait l'expression la plus haute de la vérité philosophique. Si l'on essaie d'interpréter la contradiction entre les idées païennes adoptées par Bessarion et son statut d�homme d' Église, on peut les justifier unique ment comme une tentative de sa part de concilier les traditions helléni ques et chrétiennes. 1048. D'après l'épître que Georges Scholarios adressa à Manuel Raoul Oisès, grand seigmmr féodal dans le Péloponnèse, il ne reste aucun doute sur le fait que le groupe au tour de Pléthon prenait les dimensions d'une secte religieuse. Juvenal, après avoir professé la doctrine polythéiste à Constantinople, à Ainos et dans le Péloponnèse, sera persecuté par l'É glise et il arrivera jusqu'au martyre pour prouver sa fidélité à la foi païenne; à ce propos, voir SCHOLARIOS, Lettres, p. 476-489; pour une analyse de cette lettre et pour Juvénal, voir MASAI, op. cit., p. 300-304. 1049. ALEXANDRE, Traité des lois, p. LXXII-LXXIV. 1050. BESSARION, Lettres, no 22, p. 468-469. 1051. Cf. MASAI, Pléthon et le platonisme de Mistra, p. 309. 1052. BESSARION, Lettres, no 23, 1. 9-16.

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Jean Eugénikos1053, ecclésiastique lui aussi, a dû fréquenter Georges Gémistos pour quelque temps, mais on ignore la période exacte1054. Dans une lettre qu'il lui adresse de Constantinople peu après 1446, il évoque leurs entretiens qui se déroulaient dans un climat de tendresse et d'affection paternelle. Sa lettre n'est que l'écho du Traité des vertus de son maître: il fait notamment allusion au chemin que chaque personne doit parcourir pour se libérer du tumulte de la vie quotidienne, afin qu'il se rende apte à acquérir la vertu1055. En outre, Eugénikos était familiar isé avec le Traité des vertus puisqu'il avait copié dans le cod. Paris. gr. 2075 sur le navire du retour après le concile de Florence (1439)1056. Or, le Traité des vertus, un des premiers ouvrages de Pléthon, écrit dans le cadre de ses préoccupations politiques, était destiné à un large public. Précisément, dans sa deuxième partie cet ouvrage fait figure de pro gramme d'éducation de l'homme et énumère les principes que celui-ci doit suivre pour réussir à subordonner son élément inférieur (corps) à son élément supérieur (âme)1057. Ainsi, en envisageant l'éducation en fonction du degré de purification de l'âme et en préconisant la modéra tion des passions ou encore leur extirpation, Pléthon ne s'écarte pas des convictions chrétiennes. Néanmoins, ses mobiles, purement économi ques, sont complètement différents de ceux de l'ascétisme chrétien. Plé thon vise par son traité au bonheur purement terrestre des êtres com posés et sa différenciatio� est complète par son attachement à la thèse de la métempsycose. Alors, les relations de Jean Eugénikos, représentant rigoureux de l'esprit orthodoxe, avec Pléthon ne peuvent que provoquer l'étonnement; d'autant plus qu'Eugénikos, malgré sa culture, ne dispo sait pas de l'ouverture d'esprit de l'humaniste Bessarion. On pencherait plutôt à croire que Jean Eugénikos fut le disciple de Pléthon à Constan tinople avant 1409, époque pendant laquelle ses idées païennes ne s'étai ent pas encore révélées. Bien qu'il connut le Traité des vertus de Pléthon

1053. Sur cette personne, voir S. SALAVILLE, D TC t. 5, 1913, col. 1497- 1501; S. PETRIDÈS, Les oeuvres de Jean Eugénikos, BO 13, 19 10, p. 1 1 1- 114; PLP 6189. 1054. Pétridès (op. cit., p. 111) mentionne assez vaguement que Jean Eugénikos «ha bita la Grèce dans sa jeunesse». Du fait qu'il avait environ le même âge que son frère Marc et que ce dernier suivit les cours de Pléthon à Constantinople, on peut supposer que Jean connut Pléthon comme maître à Constantinople avant 1409 et qu'il resta en relations avec lui les années suivantes. 1055. JEAN EUGÉNIKOS, Lettres, no 1, p. 291-292. 1056. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 336 et note 2. 1057. Pour une analyse détaillée de cette oeuvre de Pléthon, voir TAMBRUN KRASKER, Traité des vertus, introduction.

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plus tard, il n'a jamais pris connaissance du fond de sa pensée et il n'était pas compté non plus dans le cercle de ses disciples intimes. À notre étonnement, un autre ecclésiastique prétend avoir été proche de Pléthon. Il s'agit de Grégoire, le moine qui consacrera une or aison funèbre à Georges Gémistos. Personnage inconnu par ailleurs, il déplore la mort de Pléthon d'une façon qui ne laisse aucun doute sur ses rapports personnels avec lui1058. Le Péloponnèse fait figure de terre étrangère pour Grégoire et sa seule consolation lors de son séjour se trouve être la personne de Pléthon1059. Parmi les Hellènes infortunés, Pléthon représente la fierté de la race et le bienfait de Dieu envers les , hommes1060; il est le seul à avoir parcouru jusqu'au bout la science. Maî tre aussi pour les matières divines, Pléthon veillait personnellement au progrès de Grégoire en lui donnant un élan vers la sagesse1061. Or, Gré goire, qui se montrait méfiant envers les autres sophistes, suivait indiscu tablement les thèses professées par Pléthon. Car, en elles il trouvait la re présentation verbale de la philosophie et l'exactitude des dogmes1062. Grégoire ne nous laisse aucun doute dans son discours parsemé des ré cits de Platon 1063, sur le fait qu'il fréquenta Pléthon. Finalement, Plé thon est qualifié de protecteur des lois paternelles et du tribunal su prême des Hellènes1064. À travers le cas de Jean Hermitianos1065, qui à l'instar de Pléthon a voulu helléniser son nom en Charitônyme Hermonyme, on constate combien il était difficile d'entrer dans le cercle privilégié de Georges GéGRÉGOIRE le moine, Movrpoia 7:fp uorpfj} oloauKriÂrp, reOJpyirp -rfj} replU'rfj}, éd. ALEXANDRE, Traité des Jois, p. 398: «'A'A,')...' ID tfjç KOlVfjÇ ôUCJtux,iaç, �ci'A,'A,ov ôÈ tfjç È�fjç, ID 7ttKpciç opcpaviaç, . . . ». 1059. Ibidem: «ov Ëtuyx,avov Ëx,cov �OVllV 'l'ux,aycoyiav, �OVllV Èv à,Â.'A,oôa7tTI ôlatpi pcov 7tapa�u9iav, ... , cproç tfjç È�fjç à,9'A,iaç 'l'ux,fjç, Ka911ye�ova getotatov, �ci'A,'A,ov ôÈ 7tpO O'tcltllV Kat KllÔe�ova, ... ». 1060. Ibidem, p. 389: «0 trov ôuO'tUx,eO'tcltCOV 'E'A,'A,i]vcov ôtacpavoltatoç Kat 'A,a�7tpo tatoç KOO'�OÇ». 1061. Ibidem, p. 399: «où taiç x,puO'Éatç 7ttÉpUçt tfjç O'ocpiaç mç veottoç È7tetcl�l1V». 1062. Ibidem, p. 398: «MaptupouO't toiç eiPll�vOlÇ tà O'ocpoltata Kat 'A,a�7tpotata tfjç �aKapiaç ÈKeiVllÇ Kat 9eiaç 'l'ux,fjç O'uyypcl��ata, oiç av nç 9approv Ë7tlltat 7taVta x,ou tfjç iepciç à,'A,119eiaÇ Ol>K av â�clptet. Oiovet yàp tU7tOç cpt'A,oO'ocpiaç eiO't Kat ÔOy�cl tCOV à,Kptpeiaç toiç �enouO'tV». 1063. Ibidem, p. 390, 394, 396. 1064. Ibidem, p. 396: «"Oç ye 7tpoO'tcltllÇ à,vacpaveiç È7tt x,povov O'ux,vov trov 7tatpcp cov Kat KOtVrov VO�cov, ...7tPOO'tcltllÇ IDV Kat tauta tOU trov 'E'A,'A,i]vcov �eyiO'tou ÔtKaO'tll piou». 1065. Sur ce personnage, voir PLP 6126; E. TRAPP, Hermitianos und Hermonymos, JOB 27, 1978, p. 287-291. GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertorium, l, no 380; II, no 80. 1058.

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mistos. Spartiate à l'origine1066, Hermitianos sera connu comme copiste pendant la décennie 1450-1460. Sa présence à Sparte est attestée en 1450 par la copie d'un manuscrit contenant la paraphrase de Thémistios sur le traité IIepi 'l'vxfjç d'Aristote1067. Après la mort de Pléthon, il com pose une longue monodie en son honneur1068. Là, il estime que la re nommée de sa patrie est due à la présence de Pléthon sur son terri toire1069. À ses yeux, Pléthon représente «la prospérité de la nation», le «guide de la plus haute sagesse», le «père des lettres», le «comble de toute vertu», le «mystagogue des choses secrètes»1070, le «connaisseur profond des lois»1071. Entré dans le cercle de ses disciples fut le but de la vie d'Hermitianos. Pourtant, il se déclare déçu après ses incessantes ten tatives de jouir de sa faveur. Pléthon évoquait comme prétexte sa vieil lesselO72 et Hermitianos restait toujours dans l'attente et gardait l'espoir d'arriver un jour à son but. Or, à la mort de Pléthon, il comprend sou dain que son projet a échoué à jamais. Alors, il prévoit la dispersion de ses disciples à travers le monde, puisque celui qui était leur - cause et leur lien venait de mourir1073. Dèmètrios Trivolès, qui aimait s'appeler «Péloponnésien de Sparte», a été compté au nombre des disciples de Pléthon1074. Sa copie du Mém oire que Pléthon adressa à l'empereur Manuel II, effectué à une date in connu, se trouve, selon, selon toute vraisemblance, à l'origine d'une telle hypothèse1075. Cette hypothèse a été renforcée par le haut niveau de la culture de Trivolès: quoique connu comme copiste et bibliophile, il dis pose, à côté de sa nature artistique, d'une formation littéraire et philoso1066. TRAPP, op. cit., p. 288: « En:Â.EtolO.., èv PolJ.1TI 1totv..,Â.atouJ.1Évcp J.1ot Kat aùtqJ à1tptÂ.Â.icp ..., 1tatptç oÉ J.10t AaKEOaiJ.1OlV 'ri 1tCIÂ.at 1tOtÈ J.1Èv EùOaiJ.1OlV, VUV of; J.1clÂ.tO'ta KaKOOaiJ.1OlV»; cf. aussi p. 290. 1067. LAMPROS, AaKEOatJ.10Vtot PtpÂ.tOYpclcpot, p. 309-312; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 318. 1068. CHARITONYME HERMONYME, 'YjJvrp8ia 'r(p CTOrpOJ'rfl-rrp 8r8aCTKaÂrp KV pirp r&OJPrirp 'rtfJ r&JJlCT'rtfJ, éd. ALEXANDRE, Traité des Jois, p. 375-386. 1069. Ibidem, p. 376 et p. 382. C'était bien l'avis des étrangers: François Filelfe avait formulé la même conviction: «Excepté Gémiste, tout le reste est dans ce pays dans un état piteux»; cf. ZAKYTHINOS, Byzance: État, Société, Économie, p. 131, note 1. 1070. Ibidem, p. 377. 1071. Ibidem, p. 379: «Movoç yàp OÙtOç il KOJ.1tOn O'ùv oÂ.iyotç àKpatcpvil ttlV tIDV VOJ.1rov dXE KatclÂ...,,,,tV... ». 1072. Ibidem, p. 385. 1073. Ibidem, p. 386. 1074. ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 315. 1075. Dans ce cas on devrait faire la même hypothèse pour Nicolas Boullotès Agal Ion qui copia en 1447 à Mistra le Traité des vertus de Pléthon et qui n'était pas non plus dénué d'intérêts intellectuels. '

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phique. Une tentative de reconstituer son itinéraire en Morée ne nous pennet d'arriver qù'à des constatations partielles: il aurait pu être le fils de Trivolès, personnage qui s'établit dans le Despotat au siècle précé dent comme secrétaire du déspote Théodore 1er. Si c'est le cas, alors Dè mètrios, issu d'un père cultivé qui faisait partie de l'entourage immédiat du despote, se trouva dans des conditions favorables à son développe ment intellectuel. La copie des manuscrits effectués de sa part en ap porte la preuve; d'autant plus que ces manuscrits constituent non seule ment son oeuvre, mais aussi sa propriété. Quatre ans avant la chute de sa p atrie devant les Turcs, en 1456, il transcrit à Mistra les Hellènika de 1076. Son activité de copiste après la prise du Despotat, se si Xénophon tue à Corfou (1462), en Crète (1465) et à Rome (1472) et comporte le Tim ée de Platon, les Ennéades de Plotin, l'Odyssée d'Homère, l'Antho logie des épigrammes grecs, la Médecine de Dioscuride. lO77, né à Constantinople vers 1422 d'une famille Michel Apostolios originaire de Péloponnèse, avait à son tour aussi tenté d'entrer en con tact avec Pléthon et de faire partie de ses disciples. Dans une lettre qu'il 1078, il affirme qu'il lui est lui f ait parvenir quelque temps avant sa mort entièrement dévoué et qu'il n'hésitera pas même à mourir pour lui. Par la suite, il lui annonce qu'il a dérobé deux discours de Scholarios contre le Platonisme et il les lui envoie. Pour l'amour du «divin Platon», il le prie de lui prodiguer les moyens pour qu'il soit capable de prendre sa 1079 défense . Les détails nous manquent au sujet de la réponse de Pléthon Néanmoins, il semble qu'Apostolios fut ac à la demande d'Apostolios. . i les disciples de Pléthon et de plus qu'il adhéra aux convic m par é cept nes de son maître. Dans un discours adressé aux Italiens, il ïen tions pa oir étudié Platon avant la chute de Constantinople1080• En v déclare a outre, vers 1449, il se voit obligé de soumettre une profession de foi à l'empereur Constantin Paléologue, où il prétend avoir été calomnié et accusé de croire à Zeus, à Poseidon et à Héraclès et de se prosterner de1076. Cf. A. OLEROFF, Démétrius Trivolis, copiste et bibliophile, Scriptorium 4, 1950, p. 263. 1077. Sur Michel Apostolios, voir NOIRET, Lettres, introduction, p. 17-27; LEGRAND, Bibliographie hellénique, 1, p. lxvi-Ixx; S. SALAVILLE, DHGE III, col. 1030/ 1035; GEANAKOPLOS, Scholars, p. 73-110; PLP 12OT;PXTRINÉLIS, "EÂ-Â-TJVEÇ K())�h Koypaq>Ol, p. 6 9-70; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertorium, 1, no 278; II, no

"Î'

379.

1078. Cf. MASAI, Pléthon et le platonisme, p. 312-313. 1079. MICHEL APOSTOLÈS, Lettres, no 1, p. 233-234. 1080. MICHEL APOSTOLÈS, Aoyoç, éd. H. NOIRET, Lettres inédites de Michel Apostolis, Paris 1889, p. 153, 1. 21-23.

219

vant les statues auxquelles il vouait une véritable adoration1081. Néan moins, ses croyances païennes se révèlent dans une de ses lettres, adres sée à Jean Argyropoulos, teintée manifestement du Traité des Jois de son maître1082. Dèmètrios Raoul Kavakès, qualifié tantôt d'''EÀÀTJV 'tE Kat ®paÇ tantôt de l:1tapna'tTJç Kat Buçavnoç1083, était d'origine moréote et avait, semble-t-il, des liens avec la capitale. À travers les sources, il fig ure comme üpxcov et aù9év'tTJç1084; néanmoins on ignore son vrai statut dans le Péloponnèse. Grâce à son recueil et à sa copie des fragments conservés du Traité des Jois de Pléthon, on connaît mieux l'oeuvre fon damentale du philosophe. Kavakès était indiscutablement membre du cercle des initiés formé autour de Pléthon, puisque cet ouvrage n'était accessible qu'à ses disciples. Or, à travers un Théôrèma qui lui était at tribué, on peut constater ses relations étroites avec Pléthon 1085. De plus, Kavakès effectua des scholies au texte de Julien l'Apostat, où il se révèle adorateur du Soleil dès l'âge de dix-sept ans et continue à l'être même à l'âge de soixante-quatorze ans1086. Connu principalement comme co piste, il aura une production abondante malgré le fait que son ortho graphe trahit sa culture plutôt médiocre1087. Sa prédilection pour le dieu Soleil est telle que Kavakès arrive même à soutenir que Pléthon aurait 1 08 1 . MICHEL APOSTOLÈS, IlpourpmVTJpa, p. 83-87 et surtout p. 86, 1. 14-25. 1 082. Cette lettre a été éditée par ALEXANDRE, op. cit., p. 372-373; la traduction-== d'un passage de cette lettre en français, effectuée par MASAI, op. cit., p. 3 1 3, prouve de = façon très éloquente l'attachement d'Apostolios aux doctrines païennes: «Zeus que servent toutes choses, dieux, démons et âmes, en même temps que les oeuvres des dieux auxquelles le divin Platon se recommande dans ses exhortations, et Hermès qui fut préposé aux discours par celui qui, de toute éternité, dispense aux autres rangs et fonctions ces dieux et ceux qui ont pris sur eux de veiller sur notre race et, s'il est permis de le dire, de nous sauver et secourir, nous ont fait aborder au temple sacré de Zeus que parèrent Minos et Ra damanthe . .». 1 083. Cf. RAOUL KAVAKÈS, Lettres, éd. SATHAS, MB, l, p. pKCf'; FASSOULA KÈs, The Family ofRaoul, p. 83 et note 3. 1 084. FASSOULAKÈS, op. cit., p. 84, note 7, 8, 9. 1 085. eemplpa ÔT/PT/-rp{ou lÂ,Â,T/voç Aa1CEÔalpov{oU: voir J. BIDEZ, La tradition ma nuscrite et les éditions des discours de l'empereur Julien, Recueil de travaux publiés par la Faculté de Philosophie et Lettres 6 1 , 1 929, p. 70-7 1 et 76-79; MASAI, Pléthon et le Plato nisme, p. 1 3 1 , note 1 , p. 305, 336, note 4, p. 343, 363, note 2, p. 385-386, 394. 1086. Cf. MASAI, Pléthon et le platonisme, p. 305; 1. P. MEDVEDEV, Solar cult in Plethon's philosophy, BuÇavnvà 1 3, 2, 1 985, p. 747. 1 087. Sur son activité de copiste, voir PATRINÉLIS, "EÀÀl1veç Kl.OÔ1KOYP(lcP01, p. 88-89; P. CANART, Scribes grecs de la Renaissance: additions et corrections aux répertoi res de Vogel-Gardtausen et de Patrinélis, Scriptorium 1 7, 1963, p. 62 et 77; GAMILL SCHEG-HARLFINGER, Repertorium, l, no 95; II, no 1 28e. .

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dû magnifier plus le rôle de ce Dieu 1088. En outre, Kavakès entretient des relations avec des lettrés renommés de Constantinople, parmi les quels Matthieu Kamariôtès et Georges Scholarios, et contribue à ce que la renommée de son maître soit élargie. Sur ce plan, une lettre que Mat thieu Kamariôtès envoie à son ami Kavakès nous apprend que ce der nier lui avait confié le Traité de vertus de Pléthon. Kamariôtès lui expri ma sa gratitude et son désir de voir Pléthon, qui personnifie la vertu. Pourtant, vu les circonstances, il ne peut réaliser son désir1089• Kavakès sera connu comme copiste à partir de 14411090 et son activité se pour suivra après la chute du Despotat en Italie jusqu'à 14871091. Finalement, il est à signaler que Dèmètrios Chalkokondylès, qui re présente aux yeux de Cyriaque d'Ancône le disciple le plus brillant de Pléthon lors de sa visite en 1447 à la cour de Mistra, passe sous silence sa fréquentation auprès du maître dans sa Chronique 1092.

1 088. H. GRÉGOIRE, Les manuscrits de Julien et le mouvement néopaïen de Mis tra: Démétrius Rhallis et Gémiste Pléthon, Byzantion 5, 1 929-30, p. 733-734. 1 089. MATTHIEU KAMARIOTÈS, Lettre inédite de Matthieu Camariote à Démé trius Raoul Cabakès: Tip ÈvBo çatep Kui EÙj.1EvEO"tatcp apxovtl T)j.1EtÉpcp uù8Évtl lCupicp All j.111tpicp 'PuoùÂ. tep KUpaKTI, p. 3 1 1 -3 1 2. 1 090. On dispose de la première mention de son nom dans une notice contenue dans un manuscrit daté de 144 1 ; cf. FASSOULAKÈS, The Family of Raoul, p. 83, note 1 ; LAMPROS, AUlCEButj.10Vt01 PtpÂ.tOypacpot, p . 1 85-1 86. 1 09 1 . Sur cette personne, voir St. FASSOULAKÈS, OH OilCOyÉVEtU KuPaKll, AaKQ) vlKai .E7routSai 5, 1 980, p. 39-48; IDEM, The Family ofRaoul, no 68. 1 092. Cf. Malgorzata DABROWSKA, Hellenism at the Court of Despots of Mistra in the First Half of the Fifteenth Century, dans: Paganism in the La ieT Roman Empire and in Byzantium, (Byzantina et Slavica Cracoviensia 1), Cracovie 1 99 1 , p. 1 65, note 27.

VI. L'ÉTAT INTELLECTUEL

À

CONSTANTINOPLE

LA VEILLE DE SA CHUTE

La dernière image qui nous est léguée de Constantinople, à la veille de sa chute, est celle d'une ville en plein déclin, et pourt�nt en train de deployer d'ultimes efforts pour son redressement. Quasiment réduite à l'enceinte de ses murailles, dans lesquelles la vie s� déroule dans un cli mat de pessimisme, Constantinople est dominée par la misère. L'avenir compromis de l'État et de sa civilisation, de plus en plus manifeste, af fecte moralement la conscience collective. Devant un milieu qui voit ses faibles vestiges s'anéantir, l'étude des lettres, toujours envisagée dans la perspective d'une carrière publique ou ecclésiastique, se voit remise en cause: les jeunes ne s'apprêtent plus à investir dans des études qui ne leur assurent aucun avenir1093. Par ailleurs, la rareté des livres empêche l'oeuvre de l'enseignement et les auteurs autrefois disponibles dans la ca pitale, ne se trouvent plus qu'en Occident109 4. Rares sont les personnes qui peuvent encore suivre un cours de philosophie. La décadence s'étend même au niveau de la langue: les gens n'arrivent plus à comprendre ou à utiliser correctement leur langue, au moment même où les Occiden taux se montrent très performants dans l'usage de la langue attique1095. Sur ces entrefaites, les écoles ferment et les arts libéraux suivent les sen tiers de la décadence109 6. Face à cette image décourageante de tout point de vue, la majorité des lettrés se réfugie en Occident1097. Parmi ceux qui 1 093. SCHOLARIOS, Oeuvres, VII, p. 4. 1 094. SCHOLARIOS, Oeuvres, IV, no 2, p. 405, 1. 33-37. 1 095. Ibidem, no 2, p. 405 37_p. 406 1 • 1096. SCHOLARIOS, Oeuvres, III, p. 14, 1. 7-1 2: «Kat tt ôÈ aÀ,À,o O'UJ.1�aiVElV È xpiiv, 1ta1ÔEUtTJP1rov J.1Èv KEKÀ,E1O'J.1ÉVroV, ÈO'�EO'J.1ÉV11Ç ôÈ tiiç 1tEpi À,oyouç cp1À,0t1J.1iaç, ml Vtroç ôÈ 1tpOç tt; V àva:YK11v oproVtrov Kai tmv ÈÀ,Eu8Epirov l.J1tEpoproVtrov tEXVmv, . . . ». 1 097. Constantin Laskarès, dans une lettre qu'il adresse à Jean Pardo, note à ce su jet: «1toÀ,À,ai tmv ÏtaÀ,1Kmv J.11J.1118EÏO'a1 1tOÀ,EroV ÉÀ,À,l1v1Kiiç J.1EtÉO'XOV cproviiç, 1toÀ,À,mv Kai À,oyirov 'EÀ,À,ijvrov ô1à tàç ôuO'tuxiaç 1tpoO'CPU10Vtrov Kat ô1ôaçaVtrov, tOÜtO J.1Èv tOÜ 0'0cpoü 'Iroavvou tOÜ 'Apyupo1touÀ,ou tOÜ ÈJ.10Ü Ka811111tOÜ 1tpmtov Èv TIata�icp Kat J.1Età tt;V aÀ,roO'11 tiiç 1tatpiôoç Èv À,ropEvti� È1ti tOÜ 1tEp1cpavoüç KoO'J.1� tmv MEÔiKroV, TIÉtpOU Kai AaupEVtiou» ; ce passage est cité par LAMPROS, 'AprUp01!OUÂEla, p. 111'-18' ; cf.

222

restent, il Y a quelques uns qui se donnent pour tâche de préserver l'édi fice éducatif sur lequel ils fondent illusoirement leur dernier espoir de re dressemen t 1 098 . Deux personnalités dominent la vie intellectuelle au cours de cette ultime phase et assurent l'oeuvre de l'enseignement supérieur: Georges Scholarios et Jean Argyropoulos. Le premier tient une école à titre indi viduel, le second mène son activité d'enseignant sous les auspices de l'empereur. Tous les deux mettent l'accent sur la philosophie et font pré valoir particulièrement la pensée d'Aristote. Leur activité d'enseignant sera à l'origine de leur rivalité, qui sous l'apparence d'une dispute idéo logique, dissimulera leur antagonisme personnel pour la suprématie in tellectuelle et pour les profits que celle-ci entraîne. Face à l'humanisme naissant de l'Italie et la Scolastique occidentale, Georges Scholarios ne se limite pas à évoquer avec amertume l'ancienne épopée littéraire et philosophique de sa patrie; au contraire, il met toute son energie pour rehausser le prestige de la capitale sur le plan culturel. Se rendant compte que personne ne s'apprête à ouvrir une école supér ieure qu'il pourrait lui-même fréquenter comme élève, il décide d'assu mer le rôle de professeur bien qu'il avoue ne pas être préparé pleinement pour une telle entreprise 1 099. Pourtant, son itinéraire intellectuel ne justi fie nullement un pareil souci de modestie. Bien qu'il ne fût pas toujours favorisé dans son effort intellectuel par un maître, vu sa volonté, Scho larios réussit à acquérir une bonne formation littéraire et philosophique pour son époque. Dès son plus jeune âge il trouvera en la personne de Jean Eugénikos un pédagogue et un maître à la fois. Pour son enkyklios SCHOLARIOS, Oeuvres, l, p. 287, 1. 3 1 -34: «00 1troç, KaÂ.Â.iCJtll 1tatpiç, Ècrtf:P11I.1ÉV01 crou cpÉpOj.1EV Kat 1troç crù cpÉpE1Ç T]j.1Uç Ëxoucra trov tÉKVOlV tOÙç Eùvoucrtatoûç; j.1UÂ.Â.OV oÈ 1troç oixoj.1ÉVllÇ Èç àv8pol1tOlV, Ën çfjv T]j.1iv àVEKtOV»; 1 098. Cette conviction avait déjà prédominé chez la génération précédente des lettrés, et eut comme principaux représentants Dèmètrios Cydonès et Dèmètrios Chrysoloras. Au XVe siècle, Argyropoulos et Scholarios se mettent au service de l'enseignement et par leur activité nourrisent la même utopie. Ils ne seront pas les seuls à y croire: Bessarion, déjà in stallé en Italie, soumettra à l'intention du despote Constantin Paléologue un memoran dum après 1444, où il souligne que le principal facteur de redressement est l'enseignement. Pourtant, aux yeux de Bessarion, l'enseignement ne se limite pas uniquement aux arts libé raux, mais il englobe aussi les arts mécaniques: la mécanique, l'industrie sidérurgique, la fabrication des armes, l'art des constructions navales, l'industrie du verre, les industries de la soie, de la laine et de la teinturie. Il préconise alors deux mesures essentielles pour y par venir: inviter des savants italiens ou envoyer des jeunes gens pour acquérir le savoir; cf. BESSARION, Lettres, no 1 3; ZAKYTHINOS, Le Despotat, II, p. 356-358; IDEM, By zance: État-Société-Économie, p. 141-143. 1 099. SCHOLARIOS, Lettres, no 2, p. 407, 1. 21 -26.

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paideia il fera appel à Jean Chortasménos, à Joseph Bryennios et à Ma caire Makrès. Cette période qui voit ses études parrainées par des maî tres renommés sera courte: à leur disparition, Scholarios se trouve en fin de son cursus de poésie et de rhétorique. Pour accomplir sa formation, il se met vainement à la recherche d'un maître qui pourrait lui transmettre la philosophie. Parmi ceux qui avaient une réputation dans ce domaine, aucun n'était capable de lui procurer des connaissances correspondant à son niveau intellectuel. Alors, en autodidacte, il s'adonne à l'étude des anciens maîtres, notamment à leurs écrits les plus profons et les plus subtils: Théophraste, Alexandre d'Aphrodias, Porphyre, Syrianos, Sim plice. Sa connaissance de la langue latine lui sera d'un grand secours dans cette voie1100; il aura ainsi accès à la fois aux ouvrages latins (no tamment ceux de Gilbert de La Porrée, de saint Thomas d'Aquin et de Pierre d'Espagne) ayant trait aux auteurs susmentionnés et enrichis des commentaires de la pensée d'Aristote effectués par Averroès, Avicenne et les autres philosophes arabes et perses1101. Ainsi préparé, Scholarios fonde sa propre institution d'enseigne ment. Son école sera logée dans la maison paternelle et fonctionnera de 1430 à 1448 environ. Il dispensera un enseignement principalement phi losophique1102, basé sur la pensée d'Aristote et de Thomas d'Aquin. Des commentaires, des résumés, des annotations et des traductions sur l'oeuvre des deux autorités seront effectués de sa part à des fins didac tiques. Or, au cours de la décennie 1430, Scholarios effectue des prolégo mènes à la Logique et à l'Isagoge de Porphyre1103 et des commentaires 4 sur le livre des Catégon'es et le De j'interprétation 110 , qu'il divise en le çons ou entretiens (avayvroO'EtÇ, oJltÂ.iat)1105. Chaque leçon est examinée selon le procédé adopté par la Scolastique latine (quaestio, disputatio, quodlibet); Scholarios souligne qu'il est le premier parmi les commenta teurs byzantins à suivre cette méthode1106; celle-ci permet, non seule1 1 00. On ignore où et comment Scholarios apprit la langue latine, mais lui-même af firme qu'à son époque il y avait un grand nombre de gens qui s'adonnaient à l'apprentis sage de cette langue; cf. SCHOLARIOS, Oeuvres, l, p. 382, 1. 1 3-14: «"H 'toivuv àVclYlCll 'toùç i)j.1E'tÉpOUÇ 1tclv'taç 'tfiç 'tôlv pappclprov 'tO\J'trov OpllO'lCEtaç Eiva\ VOj.1iÇElV (1tclvn:ç yàp O'XEÔOV 'tT)V ÈKEtVroV cproVT)V oùôÈv linov il 'tT)V OiKEtaV j.1Ej.1EÂ.E'ttlKaO'lV) où 'ti yÉVOl'tO à'toml1'tEpov»; Argyropoulos aussi connaissait, semb1e-t-il, la langue latine, puisqu'il entre prit plus tard des études philosophiques à Padoue. 1 1O l . SCHOLARIOS, OeuVres, VII, p. 2-3. 1 1 02. IDEM, Lamentation sur les malheurs de sa vic, l, p. 289; cf. VII, p. 4. 1 1 03. SCHOLARIOS, Oeuvres, VII, p. 7-1 1 3. 1 104. Ibidem, p. 1 14-348. 1 105. SCHOLARIOS, Oeuvres, VII, p. III. 1 106. Ibidem.

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ment d'aboutir à la compréhension du texte, grâce à son commentaire détaillé, mais à mettre en valeur la discussion, à éprouver la justesse du raisonnement et à traiter des questions que ce texte soulève. Toujours dans le cadre de cet enseignement, Scholarios effectue vers 1435 une introduction, brève et claire à la fois, sur la philosophie aristo telicienne1107, ainsi que des commentaires sur les cinq premiers livres de sa Physique 1108. Connu comme le plus célèbre commentateur d'Aristote, Scholarios est avant tout théologien, et comme tel, il cherche à concilier Aristote et l ' Écriture1109. Sur ce plan, s'il s'imprègne de la pensée d'Aris tote, il le fait dans la mesure où celle-ci lui permet d'illustrer les vérités du christianisme. Il est à signaler aussi que malgré son admiration pour la Scolastique, il est partisan de la théologie de Grégoire PalamaslllO. Outre la philosophie, d'autres disciplines seront comprises éventuel lement dans le programme de son enseignement, parmi lesquelles la grammaire, la rhétorique et la langue latine. La composition de sa Grammaire� effectuée dans les premières années du règne de Jean VIII à la demande d'un certain Manuel Sebastopoulos1ll 1 est une oeuvre de sa première jeunessell 12. Indiscutablement, l'utilisation de ce manuel ne se limitera pas uniquement à une seule personne, mais répondra aux be soins de l'école de Scholarios plus tard. En outre, cet ouvrage s'alignera en tant que dernier spécimen dans une longue tradition grammaticale qui commence avec la génération des grands philologues, au cours du premier quart du XIVe siècle, et atteint son apogée avec la grammaire de Manuel Chrysoloras, largement utilisée par les Occidentaux. Ce qu'on peut remarquer au sujet de cette grammaire est sa différenciation par rapport à la dernière vogue dominante qui consistait à composer des manuels de grammaire sous la forme de questions et réponses (EpOJT17f.lara). Or, la grammaire de Scholarios, divisée en deux parties intitulées

1 107. Cette oeuvre, intitulée Iuvoljnç EÎç 'f71V �pIOTO'fiÂ.ouç AOyIK7]V, constitue dans sa plus grande partie une traduction fidèle des Summulae logicaJes de Pierre d'Espagne. Attribué à Michel Psellos autrefois, ce texte demeure en fait un autographe de Scholarios; voir à ce propos Oeuvres, VIII, p. viii; cf. L.G. BENAKlS, rH <
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Première introduction et Seconde introduction à la grammaire 111 3 cor , respond dans sa première partie à la morphologie et dans la deuxième, à un lexique alphabétique élémentaire, comportant à la fois des mots rares et des mots usuels. À l'épilogue de cette deuxième partie, il précise que, vu la profusion des mots composés, analogues et dérivatifs, il était ob ligé de se limiter aux plus importants, laissant à la curiosité et au zèle personnel de Sebastopoulos la poursuite d'une telle entreprisell14• Se référant à ses élèves, Scholarios nous laisse entendre qu'ils étaient nombreux1115; parmi eux, se trouvaient des Hellènes et d_es Italiens à la fois1116. Pour les désigner, il utilise le terme de 0J.1tÂ,11'tuil117, qui signifie à la fois le disciple et l'auditeur. On imagine que son école était très fré quentée et que son succès comme professeur était sans précédent. Or, si l'on songe au climat intellectuel dominant à Constantinople, profondé ment marqué par l'absence de motivation pour les étudesl118, on doit chercher ailleurs les causes de la prospérité de l'école de Scholarios. Sans sous-estimer ses aptitudes exceptionnelles pour le métier d'enseignant, le principal facteur de sa réussite pouvait être les fonctions importantes qu'il exerçait dans le palais. Nommé secrétaire général de l'empereur Jean VIII, juge général des Romains et prédicateur de la cour quelque temps avant le Concile de Ferrare-Florence, Scholarios n'abandonnera pas son activité d'enseignant. Vu exactement l'importance de ses charges, il a eu la possibilité de prendre en mains l'avenir de ses élèves. Il nous le dit d'ailleurs de façon claire dans la Lamentation sur les mal heurs de sa vie, écrite en 1 460: «0 m ultitude de mes disciples, belle par la vertu, vous qui, au temps où J 'on pouvait parler librement, étiez pour moi des fils et des serviteurs; vous à quije m 'ingéniais à préparer un a ve nir heureux, votre bonheur devant être la gloire de la patrie; vous qui étiez tout pour moi,' qui chaque jour, a vec respect et allégresse, accour iez vers moi comme vers votre père et votre protecteur... » 1119. De ce grand nombre d'élèves, seuls les noms de trois nous sont connus: celui 1 1 1 3. rEcopyiou KOUptEO'TJ toU l:xoÂapiou, I1epi aTOlZ&ÎOJV, TrpoarpbuIiv Kai f'mv 0Kf'dJ mu Âorou pepmv, fjf'Ol &Ïç rpappanK1jv &ÏaarOJr1j Trpmf'TJ. 'Eçebo()TJ bÈ f'Qi Iepaam TrouÂrp KUpQi Mavou1j)., aif'7]aavn, et . . .Eiç rpappanK1jv &uf'ipa &iaarOJrr7, ij ÂeçlKov amlzelm&ç KavovIKoV .. , éd. Oeuvres, VIII, p. 351-498. 1 1 14. Ibidem, p. 498. 1 1 1 5 . Précisement, il utilise le mot 1tÂf190ç; voir Oeuvres, l, p. 288, 1. 2. 1 1 1 6. SCHOLARIOS, Oeuvres, l, p. 289, 1. 1 1 - 1 2. 1 1 1 7. Ibidem, IV, no 2, p. 403: «Tou athou toiç oJ.11ÂTJtaiç». 1 1 1 8. Ibidem, III, p. 1 4, 1. 8- 10: «1talÔEUtTJpicov J.1Èv KE1CÂ.E10'J.1ÉVCOV, ËO'PEO'J.1ÉVTJÇ ôÈ tf1ç 1tEpi Âoyouç cplÂonJ.1iaç, mlvtcov ôÈ 1tpOç ti]v àVelYKTJV oproVtCOV Kai tmv ËÂ.eu9Epirov lJ1tEpoproVtCOV tEXVmv, ... ». 1 1 1 9. SCHOLARIOS, Oeuvres, VIII, Appendice V, p. 22. .

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de son neveu Théodore Sophianos, d'un certain Jean et de Matthieu Ka mariôtès. À travers ses écrits, les renseignements concernant son enseignement font d'habitude état de souvenirs; comme tels, ils sont dépourvus de dé tails directs qui permettent de reconstituer une image du régime et de l'organisation de son école et du programme quotidien de ses cours. C'est ainsi que sont restituées les matières que Scholarios enseigna à son neveu Théodore Sophianos à travers l'éloge funèbre qu'il dédia en 1456 pour déplorer sa mort précoce 1120. Ses cours comportaient la gram maire, la rhétorique, la philosophie et la langue latine; malgré le fait que l'étude de cette dernière p,...éoccupa Sophianos de façon superficielle, son progrès fut digne d'éloge1121. À la fin de ses études, Sophianos parvien dra à s'assurer une carrière publique grâce à son oncle: il deviendra son collaborateur dans la charge de juge du palais l122. Pour son ancien élève Matthieu Kamariôtès1123, Scholarios se met à traduire et à commenter le De ente et essentia de Saint Thomas d'Aquin1124. Dans l'introduction de son traité, il loue le zèle pour les études de Kamariôtès, qui fut son élève préféré et dont la carrière et la renommée justifièrent les peines qu'il avait subies pour sa formation1125. Il se réfère à la période où Kamariôtès fréquentait ses cours, période pendant laquelle il avait encore le loisir de consacrer tout son temps à l'enseignement. De cette période, il avait constaté que ce sujet philoso phique soulevait un intérêt particulier, non seulement chez Kamariôtès, Il mais aussi chez d'autres auditeurs 26. L'occasion lui en étant donnée, il lui offre un traité bien developpé et détaillé. Il soutient qu'il est le seul à avoir rendu tant d'honneur à Thomas d'Aquin1127• Quoiqu'il fréquentât 1 120. SCHOLARIOS, Oeuvres, l, p. 277-283. 1 12 1 . Ibidem, p. 278, 1. 1 1- 1 5, 1. 1 8-20 et 1. 26-29. 1 122. Cf. JUGIE, Georges Scholarios, professeur de philosophie, p. 486. 1 1 23. Sur Matthieu Kamariôtès, voir PLP 1 0776; M. A. BIEDL, Matthaeus Cama riotes, BZ 35, 1 935, p. 337-339; sur son activité de copiste et d'auteur qui s'étend de 1435 à 1490, voir: PATRINÉLIS, "EÀ.À.llVEÇ lCroBllco'Ypacp01, p. 90-91 ; C. ASTRUC, La fin iné dite du «contra Plethonem» de Matthieu Camariotès, Scriptorium 9, 1 955, p. 249 et suiv.; IDEM, Manuscrits autographes de Matthieu Camariotès, Scriptorium 10, 1 956, p. 1001 02; H. SAFFREY, Nouveau manuscrits copiés par Matthieu Camariotès, Scriptorium 14, 1960, p. 342; GAMILLSCHEG-HARLFINGER, Repertorium, l, no 269; II, no 365. 1 124. 'El;Tt'YllcnÇ Eiç tO tOl> OtBacrlCaÀ.ou ®roJ.ui ci1to tOl> 'AKivou f3tf3À.iou to m:pi tOl> E1Vat lCai tfiç oùcriaç, éd. Oeuvres, VI, p. 1 78-1 80. 1 1 25. Ibidem, p. 1 78, 1. 20-23. 1 1 26. Ibidem, p. 179, 1. 1 -4: 1 127. Ibidem, p. 1 79, 1. 25-26. Pourtant c'était Dèmètrios Cydonès et ses traductions des ouvrages sur la Scolastique latine qui lui ont ouvert le chemin dans cette voie.

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les docteurs franciscains, il ne pouvait qu'exprimer ses désaccords avec eux quant à leur appréciaton de l'oeuvre de Thomas d'Aquin. Contraire ment à ceux-ci, qui préférent l'oeuvre d'autres docteurs contemporains, lui, estime que l'oeuvre de Thomas d'Aquin est la plus achevéel128. Son troisième élève connu, prenommé Jean1129, recevra de sa part, entre 1430 et 1435, quatre lettres dont la première peut être considérée comme un petit traité Sur l'âme basé sur les écrits d'Aristote. Scholarios y expose de façon claire et brève les doctrines d'Aristote sur ce sujet, tout en précisant que les circonstances l'empêchent de s'adonner pleine ment aux lettres. En concluant, il conseille à son élève, qu'au cas où il désire approfondir ses connaissances sur cette question, il doit lire direc tement Aristote et ses coriunentateurs, ou bien il doit venir l'écouter de près1130. Dans la dernière lettre que Scholarios adresse à Jean entre 1435/36, il lui demande de faire connaître au seigneur de Mitylène sa profonde admiration pour son penchant littéraire. En d'autres mots, il le charge d'intercéder en sa faveur auprès du seigneurl131• Bien que Scholarios se présente à travers ses écrits comme le seul maître à assurer un enseignement supérieur dans la capitale, en réalité son statut de professeur se trouve en permanence ménacée par les acti vités similaires de Jean Argyropoulos. Or, d'après l'allocution que Mi chel Apostolios adressa à Argyropoulos à l'occasion de l'inauguration de ses cours, on apprend que celui-ci, juste après sa rentrée d'Italie, où il avait obtenu en 1444 son diplôme de doctorat1132, trouve le niveau intel lectuel dans sa patrie déplorable et prend la décision d'ouvrir un �ou crclov pour dispenser un enseignement bien superieur à ce qui existait dans la capitale. Subventionné par l'empereur, l'école d'Argyropoulos attire de nombreux étudiants. En outre, il s'agit du dernier établissement en faveur duquel l'intervention impériale s'est manifestée; quant à Ar gyropoulos, il est le dernier maître à assumer son activité comme vérita ble charge publique. Cette école sera logée dans le Xénôn de Kral, dont

1 128. Ibidem, p. 1 79- 1 80. 1 129. Sur ce personnage, voir PLP 84 1 1 ; cf. JUGIE, Georges Scholarios, professeur de philosophie, p. 486. 1 1 30. SCHOLARIOS, Oeuvres, IV, no 1, p. 398, 1. 6-7, 9- 1 1 ; p. 399, 1. 1 -3 et 1. 6-9. 1 1 3 1 . Jean n'était pas le seul à être chargé d'une telle tâche de la part de Scholarios; Dèmètrios Laskarès (PLP 1 4676) avait déjà joué un rôle analogue; Cf. SCHOLARIOS, Oeuvres, IV, no 4, p. 4 1 3, l. 1 2- 1 8 et 23-27. 1 1 32. Après son examen qui eut lieu le 28 mai 1444, le titre de· docteur lui a été conféré le 28 juillet; peu après Argyropoulos rentre à Constantinople; cf. LAMPROS, j4p yUp01!ouÂEta, p. 19'-J(' ; cf. CAMMELLI, Giovanni ArgiropuJo, p. 26.

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l'existence est attestée pour la première fois au début du XVe siècle1133 . Autour d'Argyropoulos, se regroupent comme élèves des personnes qui sont pour la plupart des médecins1134. Trois d'entre eux, prénommés André, Antoine et Manuel, portent le nom commun de Pyropoulos. Il s'agit probablement de trois frères, ou sinon de personnes ayant des liens de parentél135. Les noms des quatre autres disciples sont aussi men tionnés: Jean Panaretos, connu comme médecin à Constantinople pen dant la période 1448-14531136, Angelos Dèmètrios Lascarès, médecin aussi de profession et réputé comme auteur et collectionner de manu scrits, le médecin Branas et un certain Agallôn1137. Enfin Constantin Laskarès1138 et Michel Apostolios étaient aussi disciples d'Argyropou los. À l'exception de Laskarès et d'Apostolios, dont la carrière littéraire et professorale nous est connue, c'est en rapport à Argyropoulos que nous découvrons l'ensemble de ces personnages. Pourtant, Antoine Pyropoulos se distingue de ce groupe tant par ses écrits médicaux que par sa réputation de philosophe parmi ses contem porains. Né à Corone dans le Péloponnèse, il fera ses études à Constan-

1 1 33. JANIN, Églises et monastères, p. 559; D. KONSTANTELOS, Bv'a vn vr, rpl Âav(}pOJ7ria ICai ICOZ VOJVlICq 7rpovoza, Athènes 1 986, p. 267-268. Fondé par le serbe kral Etienne Milutin (1 282-1 320), ce xenôn faisait partie intégrante du monastère du Pro drome; sa première mention est conservée dans une notice d'un manuscrit contenant Dios curide; voir LAMPROS, op. cit., p. KÔ': «To 1tapov plpÂ-iov tOV Al00'1(OUpŒl1v 1tavta1ta (J1 1taÂ-au.o8Évta Kat KWÔUVEUOVta tEÂ-Eic.oç ôlacp8apilval Eùcrtaxc.ocrEv 6 XoptacrJ.1Évoç 'Ic.o avvl1Ç 1tpOtp01tn Kat ÈÇOÔCP tOU nJ.11c.otatOU Èv J.1ovaxoiç Kupiou Na8avaT)Â-, VOcrOK0J.10U tl1V1KaUta tU'Yxavovtoç Èv tép 3EVroVl tOU KpaÂ-TI, ... ». 1 1 34. L'image d'Argyropoulos dans l'exercice de son enseignement a été conservée, accompagnée d'une notice comportant les noms de ses élèves: «'0 'Ap'Yupo1tOUÂ-oç Kat Ôl ôacrKEl 'AVtroVlOV IIup01touÂ-ov iatpov Kat MavoU11Â- IIup01touÂ-ov Kat IIavapEtov 'Ic.oav VllV iatpov Kat "A'Y'YEÂ-ov AllJ.1T)tPl0V Kat 'A'YaÂ-Â-c.ova tOV tOU Mocrxou Kat Bpavàv toV tOU 1tpc.otoJ.1acrtopoç iatpov Èv tép tOU KpaÂ-ou ÇEVroV1»; puis, une deuxième notice vient ajouter le nom d'un autre disciple: «Kat ôlôacrKEl 'A VtroVloV IIup01touÂ-OV Kat IIavapEtov Kat 'A'YaÂ-Â-c.ova Kat "A'Y'YEÂ-ov Kat Bpavàv Kat 'AvôpÉa Kat MavouT)Â- IIup01touÂ-oV». 1 1 35. Sur ces trois personnes, voir respectivement PLP 239 18, 239 1 9 et 23922. 1 1 36. PLP 2 1 642. 1 1 37. Sur ces trois personnages, voir respectivement PLP 1 92, 3 1 55 et 1 939 1 . 1 1 38. CONSTANTIN LASKARÈS, Lettre à Jean Pardos, éd. LAMPROS, 'Apyvpo7rouÂeza, p. 30529_3062 : «1tapaÂ-E11tc.o ôi: tOV crocpov ÈJ.10V Ka811'Yl1ti]v 'Ic.oavvllv tOV 'Ap'Yu P01touÂ-ov ÈV J.1ÉcrTI 'proJ.1TI 1tEVOJ.1EVOV Kat Ka8' &KacrtllV tàç &aUtOU pipÂ-ouç cl1tOÔ1MJ.1E voY». Sur Constantin Laskarès, voir PLP 14540; cf. CAMMELLI, Giovanni ArgiropuJo, p. 30-3 1 et LEGRAND, Bibliographie hellénique, l, p. LXXI-LXXXVII.

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tinople et en Italie1139. À travers la tradition manuscrite, Antoine Pyro poulos sera loué comme un praticien habile (�ÉAttO'tOÇ iatprov Eiç liKpOV) 1 140 et aura un grand succès comme auteur de traités médicaux: ceux-ci jouiront d'une telle popularité parmi les copistes qu'on les re trouve sous la forme de récits thérapeutiques en langue populaire. An toine Pyropoulos sera le destinataire d'une lettre d'Ermolao Barbaro qui loue en lui sa prédilection pour toute sorte de connaissances et particu lièrement pour les sciences, la nature et la partie la plus importante de celle-ci, la médecine114 1• Il est aussi l'auteur d'un petit traité relatif aux instruments de mesures et de poids en usage à son époque, intitulé "Eçr, YT/(J'lç 'rOÜ IIupo1CouÂou 1CEpi 'rmv crra()pmv 'rmv vüv t5laYDv'rOJv è1Ci 'ràç xmpaç lCai 1CDÂElÇ 'ràç �pE'ripaç 1142. En 1493, on trouve Pyropoulos au Mont Athos où, en tant que moine, il dédiera une copie de la flJUCfl1CJj �1(pDaCflç d'Aristote à l'higoumène du monastère de Batopédi1143. La fréquentation des cours d'Argyropoulos par des médecins, ainsi que le 10ca11144 qui abritait son école laissent penser que la nature de son enseignement était relative à l'art de la médecine. D'autant plus que son titre universitaire obtenu à, Padoue le qualifiait de Universitatis dominorum scolarium Artistarum et Medicorum rector; de même, un traité, dont il était l'auteur, prouvait ses compétences en médecine, en repondant à certaines questions formulées par un médecin et philosophe de Chypre1145. Pourtant, lui-même précise au sujet de son enseignement qu'il était chargé par l'empereur d'une école dispensant des matières d'un niveau supérieur, principalement la Physique et la Syllogistique

1 1 39. Détails sur cette personne et sur sa carrière, voir dans A. P. KOUSIS, Sorne new informations on Antony Pyropoulos as physician and his small notice: «IIEpt j.1Étpmv Kat O'ta9j.1row according the codex 877 of the Iberian Monastery on Mount Athos and the Cod. med. gr. 27 of the National library of Vienna, IIpal('fll(à dfç 'A xao1JJ.liaç � (J1Jvmv 2 1 , 1 946, p. 9-17. 1 140. LEGRAND, Bibliographie hellénique, II, p. 323, note 1 . 1 14 1 . Cette lettre, qu'on ne peut dater qu'approximativement avant 1494, est citée par S. LAMPROS, 'AVtc.OV10e; IIupo7touÂ-oe;, NE 1 0, 1 9 1 3, p. 1 27. 1 1 42. Les motifs de la composition de cet écrit de Pyropoulos ne doivent pas être en visagés que dans le contexte de ses intérêts médicaux et pharmacologiques, du fait que les auteurs de pareils traités étaient toujours des médecins; cf. KOUSIS, art. cit., p. 1 7. 1 143. KOUSIS, art. cit., p. 1 1 . 1 144. Il a été démontré que les termes cppovnO'ttlP10V, VOO'OKOj.1EÏOV et ÇEVcOV sont synonymes et qu'ils étaient utilisés pour désigner le local où les futurs médecins prati quaient leur art; cf. HOHLWEG, John Actuarius, p. 1 24, note 29. 1 145. CAMMELLI, Giovanni Argiropulo, p. 33: AGme; à7tOplroV Kat �l1tllj.1atmV a7tEp È�tltllO'É ne; trov Èv t'fi Katà KU7tpov cplÂ-oO'ocpmv Kat iatprov. Ce traité a été composé, selon toute vraisemblance pendant la période de son enseignement dans le Xenôn de Kral.

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d'Aristote1146. Si l'on veut mieux dépeindre le programme de son école, son élève Apostolios nous donne encore une fois quelques eclaircisse ments supplémentaires. Or, derrière le langage allusif et déformé par le rhétorisme du texte d'Apostolios, on peut déduire que la poésie et la rhétorique auraient été comprises dans le programme de son enseigne ment, ainsi que la philosophie de Platon1147. Sur ce plan, on sait qu'Ar gyropoulos avait composé des prolégomènes aux Progymnasmata de la rhétorique 1148; pourtant, on déduit que cet ouvrage a été composé par lui lors de sa première nomination à la tête d'une école publique, datée d'avant 1425, et effectuée par Manuel II et Jean VIII1l49. Une preuve supplémentaire à ce propos: on trouve Argyropoulos dans le titre de l'ouvrage en question encore comme simple diacre115o. La différence en tre son enseignement dispensé avant 1425 et celui prodigué après son re tour d'Italie, est certaine quant aux matières et au niveau. Car, dans le premier cas, celles-ci se limitent à la grammaire et à la rhétorique et cor respondent à un niveau moyen, tandis que dans le deuxième cas, elles comportent principalement la philosophie et sont d'un niveau supérieur. Argyropoulos est provoqué dans une joute publique1l51 dans le do maine des connaissances scientifiques et notamment la dialectique par une personne qui exerçait aussi l'activité de professeur. Il rédigera trois lettres invectives pour lui riposter, où il dévoilera d'autres aspects de son activité dans le domaine de l'enseignement, ainsi que de celle de son riv al. Or, il a été suggéré que le rival d'Argyropoulos et destinataire de ses pamphlets, n'est pas Georges de Trébizonde, installé en Italie de 1426 à 1 146. JEAN ARGYROPOULOS, Discours ct Lettres, p. 74, l. 1 -5. 1 147. MICHEL APOSTOLÈS, IIpoO'rpmV1Jpa, éd. LAMPROS, �prup01ro';Âela, p. 229, l. 5-6: (ocai Bi) J.1ouO'Eiov tE liv aùt11<::a clvEmyroç ... »; l. 9- 10: «aVt1.KpUç aÂÂ:rlv 'AKaBll J.1iav Kai I:toàv Kai IIEpi1tatov»; l. 1 0- 1 3: «OÙÔ& yàp toiç ÈKE'iO'E KPOUVl180v È1t1.ppÉOUO'1 totaùta clKOUE1.V liv, oIa Kai 1tap' aÂÂotç cpo\tmO'1.V, clÂÂ' oIa tE ·0J.1llpcp ÈÂÉyEtO Kai All J.100'8ÉVE1. Kai IIÂatmv1.». 1 148. Pour l'édition, voir LAMPROS, � prUp01rO';Âela, p. 1 75-1 80. 1 149. Voir infra, p. 1 90, note 932. 1 1 50. 'lmavvou ala/COVOU mu � prUp01rO';Âou, IIpoÂeropeva eiç f'à f'ijç PTJmplKijç 1rpOrupvaO'pam. 1 1 5 1 . JEAN ARGYROPOULOS, Tou O'orpmf'amu Ka; ÂOr1mf'amu KUp 'lmavvou aWKOVOU Ka; ap%ovmç f'tVV ÈKKÂTJO'lœv mu � prUp01rO';ÂOU 6mO'mÂ� . . . ., éd. LAM PROS, �prUp01rO';Âela, p. 69, l. 1 0- 1 5: «Zl1tE'iÇ J.1&V yàp BmÂEx8f\va1. J.1Et' ÈJ.10Ù, Kai yàp Bi) Kai 1tpopÂllJ.1ata t1.va TtJ.1iv 1tpOÜtE\Vaç, 1tEpi rov Tt B\aÂEç1.ç ËO'tal., roç âv tà Kat' ÈJ.1& tUBE J.1a8rov, 07tCOç 8fjÂa Bi) 1tEpi BtaÂEKt1.Kàç ËXE1. J.1E8oBouç, J.1aptuç clÇ\01t\O'tOç E111Ç tfiç 1tEpi taù8' TtJ.1mv È1t1.O'tllJ.111Ç, . . ; cf. p. 71 , l. 1-5: «Ei J.1&V yàp Èyel> O'ocpov t1.va ÈJ.1autOv Kai 1tEP\ttOV tàç È1t1.O'tllJ.1aç È1tllyyEÂ0J.111V, O'Ù BÉ J.1E oùx oütmç ÈXpf\v O'E BllJ.100'1c;t B1.EÂÉYXE\V 1tE\pii0'8a\, cpiÂov ovta Kai aÂÂmç cp1.ÂoO'ocpiaç clVt1.1t01.0UJ.1EVOV, clÂÂ' iBiq. 1tapaÂapovta VOU8EtEiv». .

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1453, mais de toute évidence Georges Scholarios1152. Déclenchée sous le prétexte d'un discorde sur la dialectique1153, la querelle entre ces deux savants nous rappele une fois de plus une attitude assez habituelle dans les cercles intellectuels de la capitale: l'antagonisme permanent entre les lettrés renommés, qui se manifeste à travers une polémique acharnée pour la prééminence intellectuelle. Dans le cas précis, on peut discerner comme véritable motif de rivalité le statut priviligié dont jouit Argyro poulos comme professeur et la protection impériale prodiguée envers son école. En apparence, la querelle se rapporte au domain des connais sances: Argyropoulos soutiendra que les études grammaticales, latines ou grecques, ne diffèrent qu'à la divergence de la langue1154, tandis que Scholarios, imprégné par la méthode scolastique, qui est à base de gram maire, suggèrera le caractère spéculatif de la grammaire latine qui opère par la méthode dialectique. On y apprendra par la même occasion que Scholarios était rémunérée par ses élèves, désignés comme adolescents (JlEtpaKicrKOt) 1 1 55 et qu'il se faisait passer pour un philosophe et un homme de sciences I l 56. Sous cette qualité, il se considérait qualifié pour porter un jugement sur les connaissances scientifiques d'Argyropoulos et de déclarer qu'elles étaient inexistantes. Quant à ce dernier, il acceptait cette critique en évoquant comme excuse que tous habitants de Constan tinople partageaient son sort1157. Pourtant, sa décision d'aller suivre des 1 1 52. J. MONFASANI (Georges of Trebizond. A Biography and a Study ofhis Rhe toric and Logic, Leiden 1 976, p. 369-378), après un rapprochement des données émises par Argyropoulos dans ses lettres invectives au sujet de son rival, ainsi que des détails sur l'iti néraire professionnel de ce dernier, identifie le destinataire de ses pamphlets comme étant Scholarios. 1 1 53. JEAN ARGYROPOULOS, Discours et Lettres, p. 89, 1. 3-5: « EpT)O'oJlut 1:oi vuv O'E, 1tEpt. ÔtUÂ,EKtlKflç TtJliv KUt. È1ttO'ttlJlTJç Tt KUt' àpXàç Ëptç O'uvÉO'tTJ». 1 1 54. Ibidem, p. 90, 1. 9 et suiv. 1 1 55. Ibidem, p. 85, 1. 1 8-20: «EÜ tflç JlUtuto1toviuç Kui tflç KEVflç Ôtutptpflç trov u1t0 O'È cpottroVtrov JlEtpuKiO'KroV KUt. trov àôiKroÇ UÙtOÙç EiO'1tPUtto!lÉvrov Jlt0'8rov». 1 1 56. Ibidem, p. 69, 1. 1 8-22: « . . .Toüto yàp O'ocptO'trov tlvrov Ëpyov, àÂ,Â,' OÙK àvôprov cptÂ,oO'ocprov KUt. È1ttO'tTJJlovrov, oioç UÙtOç ElVUt ôuO'xupiÇU»' cf. p. 83, 1. 29-30: «'AÂ,Â,' 0\8' Otl yE CPtlO'EtÇ PPUXÉu O'ot trov Â,ÉÇEroV JlÉÂ,EtV, cptÂ,oO'ocpcp yE OVtl, 1tPUYJlcltroV KUt. JlO voy cppovtiÇovtl». 1 1 57. Ibidem, p. 7 1 , 1. 9- 1 2: «'AÂ,Â,à yàp Kd0'8ro KUt. JlTJÔOtlOÜV EiôÉvut JlE trov È1tt O'tTJJlrov Kutà O'É. nupà tOÜtO O'ot ÔtEÂ,ÉYXE0'8ut. OÙKOÜV OÙK ÈJlÈ Jlovov' 1tclVtEÇ yàp oi Èv tU nOÂ,Et 1tUpu1tÂ,TJO'iroç ÈJlot. tO\l'trov àJluTJtot». Il semble que Scholarios posa à Argy ropoulos aussi des questions qui relevaient du domaine des mathématiques et de l'astrono mie comme le laisse entendre le passage suivant; ibidem, p. 9 1 , 1. 1 8-21 : «'E1td KUt. Jlu8TJ JlUtlKOV O'EUUtOV ÈJlcpflvut POUÂ,0JlEVOÇ KUt. 1tEpi àO'tÉprov ËXOVtcl tl Â,ÉyEtV, È1tltTJÔEÇ TtJlUç ÈprotTJ8Évtuç lmo tOU trov O'ocprov ÔtapclÂ,Â,EtÇ 1tEpt. 1tprotTJV tflç VUKtOÇ ropuv 1tEpi tlVOç à O'tÉpoç KUt' àvutoÂ,àç CPUtVo!lÉvou... ». '

·

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études supérieures en Italie quelques années plus tard, aurait été prise lors de cette occasion, comme réponse au défi que Scholarios avait mis à son autorité intellectuelle. À son tour, Argyropoulos attaque Scholarios dans les domaines de la grammaire, de la rhétorique et de la théologie tout en le traitant d'analphabète 1158. La période de la querelle entre les deux savants, autrefois située dans les années ca. 1444-1452, a été re mplacée dans la décennie 1 4301159. Comme motif principal à cela, il a été évoqué l'absence d'une quelconque mention de la par! d'Argyropou los dans les lettres en question, à son séjour et à ses études philosophi ques en Italie; d'autant qu'Argyropoulos n'y fait pas preuve de modestie au sujet de ses qualités intellectuelles. En fait, à l'appui de cette thèse, la véritable preuve ressurgit après un examen des titres et des fonctions d'Argyropoulos; celui-ci apparaît comme diacre et archôn des Églises dans ses trois lettres invectives, tandis qu'en 1441, en tant que destina taire d'une lettre de François Filelfe, il est prêtre et juge du trésor pub lic. Il en résulte que la polémique a eu lieu avant 1441, c'est-à-dire avant le départ d'Argyropoulos pour Padoue où il obtint son doctorat. Or, lui-même précise, dans une de ses lettres, qu'il a été chargé par l'emper eur Jean VIII Paléologue de la direction d'un établissement destiné à dispenser un enseignement supérieur1l60, qu'il désigne sous le terme de didaskaJeion, sans laisser entendre nulle part qu'il s'agissait du Xenôn de Kra!. Dans ce cas, on ,en vient à constater que l'itinéraire d'Argyro poulos dans sa carrière de professeur public présente trois phases: a. La période d'avant 1425 pendant laquelle Argyropoulos exerçait comme professeur dans un établissement public et dispensait un en seignement de niveau secondaire, notamment la rhétorique. Il était ré munéré à travers d'une pronoia importante procurée par Manuel II et Jean VIII1161. b. La période ca. 1425-1441, qui le voit à la tête d'un didaskaleion subventionné par Jean VIII, où il enseigne la philosophie d'Aristote et la syllogistique. Pendant cette période, une bonne partie de son activité sera consacrée à sa dispute avec Scholarios dans le cadre de laquelle il 1 1 58. Ibidem, p. 68, 1. 1 1- 1 5; p. 77, 1. 1 -4; p. 78, 1. 1-5; p. 80, 1. 1 5- 1 9; p. 85, 1. 1 8-24; 95, 1. 9-1 5; p. 1 06, 1. 1 7-24. 1 1 59. MONFASANI, Georges of Trebizond, p. 369. 1 1 60. JEAN ARGYROPOULOS, Discours et Lettres, p. 74, 1. 1-6: «oloa(JJcaÂdou 1tpoO'tiiVal tiçlCo9TJv 1tapà paO'lÂÉmç, Kai taüta O'ocpmtcltou, Ëv9a 1toÂÂoi Kai trov Ëç 'lta Âiaç O'ocprov �Ilrov àKTJKOOtEÇ Ë1tnVEO'av tE Kai ttlV 1tEpi ÂO'Youç �Ilrov Ë1tlO'ttlIlTJV ti'YclO'a VtO, Kai IlclÂlO'ta ilv 1tEpi tà cpuO'lKà Kai tOÙç O'UÂÂ,o'YlO'J.10Ùç 'APlO'tOtÉÂouç Ë1tEodKVU IlEV, ... ». 1 1 6 1 . Voir infra, p. 1 90, note 932.

p.

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composa ses lettres pamphlétaires. Par ailleurs, à partir de 1439, Fran çois Filelfe lui enverra son fils Marius auquel il enseignera le grec, et en 1441 il lui recommandera son protégé Pierre Perleôn1162. c. La période ca. 1444-1453, où, diplômé de l'université de Padoue dans le domaine des arts et de la médecine, il enseigne dans le Xenôn du Kral où la plupart de ses disciples étaient des médecins. Bien qu'il ait été soutenu que ses cours n'avaient aucune relation avec la médecine, il ' semble que son enseignement dans cette troisième phase devait s'intégrer dans le cadre d'une formation procurée pour les médecins. Comme tel, il correspondait à la partie théorique de la formation médicale ('tD <jmcrt KDV JlÉpoç 'tfiç cptAocrocpiaç) qui était toujours considérée comme indis pensable et couronnait les connaisances acquises par la pratique et l'ob servation dans cet art1163. À partir de 1450, Argyropoulos envisage sérieusement la perspective de quitter sa patrie et d'entamer une nouvelle carrière en Italie. Dans ce but, il entreprend un voyage à Rome en automne de la même année pour rentrer une année plus tard1164. Il est évident que son activité d'en seignant prend fin en 1452, quand il quitte définitivement Constantino ple. C'est son élève Michel Apostolios qui lui succédera comme profes seur au Xenôn de Kral au cours de la dernière année avant la chute de Constantinople. Il nous le dit de façon indirecte dans le discours qu'il adressa aux Italiens afin de critiquer leur méthode inadéquate de l'en seignement du grec. En faisant connaître son intention de quitter la Crète pour aller enseigner le grec en Italie, il depeint parallèlement les conditions que doivent remplir ses futurs élèves et le régime de son école (JloucrEiov) qu'il projette de fonder. Il y procédera de la même façon qu'à Byzance et en Crète où, malgré sa jeunesse, il avait plusieurs élèves, Grecs et Italiens. Alors, il précise que les élèves doivent être âgés de quinze ans, déjà initiés à la langue grecque et posséder impérativement les manuels nécessaires que lui-même leur indiquera. La durée des cours est aussi définie et couvre presque toute la journée, avec un intermède pour le déjeuner comme c'était l'habitude. Contrairement à la coutume des maîtres d'Italie qui enseignent debout derrière une chaire dominant 1 1 62. FRANÇOIS FILELFE, Cent dix lettres, no 24, p. 50-5 1 . 1 1 63. La physique constituait le couronnement des études de médecine à Byzance; voir à ce propos, la formation de Jean Zacharias, dans IDELER, Medici graeci, II, p. 190, ' 1. 7. 1 1 64. Le premier texte qui fait connaître son projet de s'expatrier est la lettre qu'il adressa au pape Nicolas V, écrite en 1450; cf. LAMPROS, 'ApyvpoKouÂ.&la, p. 1 3 1 : 1mav vov mü /! pyVpOKOUÂOV mü Kplmü mü 8TJj.louiov 'rfiç KmverravnvovKoÂ&mç &Îç 'rDV j.la KapWJmmv KâKav KÜp NIKoÂaov; cf. ibidem, p. 'A:y'-Â,a'.

234

leur auditoire, Apostolios professera à la manière byzantine, assis sur un siège à trois pieds, au même niveau que ses élèvesl165• Or, la prise de Constantinople par les Turcs va mettre un terme à toute activité intellectuelle et achèvera une civilisation depuis longtemps en décrépitude. La majorité des savants cherchera réfuge en Occident où ils transplanteront l'héritage de l'Antiquité, contribuant ainsi à l'essor de la Renaissance.

1 1 65. LAMPROS, :4 PyupoHouÀ&la, p. KS'.

C O N CLUSION

Évaluer l'état de l'enseignement et décrire la vie intellectuelle a été le but de notre étude. Nous pensons avoir mis en évidence, grâce à une nouvelle interprétation des sources de l'époque, la portée limitée du rôle de l'empereur et du patriarche en tant que promoteurs de l'enseignement et de la culture et avoir démontré l'aspect essentiel de la contribution de certaines personnes agissant à titre individuel dans les milieux intellec tuels de l'époque des Paléologues. Les données des sources nous ont conduit à démythifier les deux établissements d'enseignement supérieur dans la capitale, connus traditionnellement sous les termes d'«Université impériale» et d' «Académie patriarcale», qui apparaissent n'avoir été que des institutions de moyenne importance, dont le fonctionnement n'est attestée que périodiquement, étant donnés les moyens restreints de l'em pereur et du patriarche à cette époque. L'instabilité qui domine la vie quotidienne au long de cette période, atteint le domaine de l'éducation; celle-ci, laissée surtout à l'initiative personnelle ou privée, ne fait pas l'objet de réglementation officielle. En fait, la manifestation de l'intérêt impérial porté à l'éducation est plutôt symbolique et limitée à Constantinople. Même, lorsque l'empereur man ifeste son intérêt pour un établissement d'enseignement dans la capitale, il n'étend pas son autorité au delà du domaine administratif et n'a pas toujours les moyens d'assurer la subsistance des enseignants. Pourtant, le professorat est considéré comme une charge (ÀE1'toupyia) et son titu laire ne peut s'en affranchir sans le consentement impérial. Dans le meil leur des cas, le maître d'une école publique est rémunéré à travers une pronoia� mais d'habitude sa récompense dépend de la bonne volonté de ses élèves ou de leurs parents. Les noms de Théodore Mouzalôn, de Ni céphore Choumnos et de Théodore Métochite fournissent successive ment la preuve de l'habitude bien établie, au moins durant le règne d'Andronic II, selon laquelle le grand logothète et l'épi tou kanikleiou protègent les enseignants et les lettrés et interviennent auprès de l'emper eur pour leurs besoins. De même, on peut retrouver la même pratique dès le début de l'époque des Paléologues, puisque sous le règne de Mi-

236

chel VIII, c'est son grand logothète qui prend en main les études supér ieures; cette tradition qui voit les hommes publics au service des études se perpétue jusqu'à la fin de l'empire avec Dèmètrios Cydonès, Dèmè trios et Manuel Chrysoloras, Georges Gémistos Pléthon, Georges Scho larios et Jean Argyropoulos successivement. Si le devant de la scène intellectuelle est occupé d'habitude par des hommes publics, ceux-ci dans leur majorité, même s'ils ont une activité relative à l'enseignement, préfèrent assurer leur subsistance par les hautes charges ecclésiastiques ou laïques. En dépit du fait qu'on recrute la classe dirigeante parmi les hommes instruits et que, par conséquent, le rôle de l'éducation dans l'ascension sociale reste primordial, la profes sion d'enseignant n'attire qu'une faible minorité, à laquelle elle procure des soucis. De même, ceux qui essaient de vivre uniquement de leur acti vité littéraire sont confrontés à bien des préoccupations d'ordre matéri el. Faisant montre de leur éloquence, ils la mettent au service du pou voir sous la forme de flatterie. Une grande partie de leur production est faite sur commande, mais en contrepartie ils ne sont retribués qu'occa sionnellement. Il s'ensuit que leur préoccupation la plus constante est de s'assurer la protection d'un grand dignitaire laïque ou ecclésiastique ou d'un membre d'une grande famille. Principalement, c'est la cour impér iale qui persiste à revendiquer le patronage des lettrés, notamment celle d'Andronic II (1282-1328) et de Manuel II (13 91-1425), qui incarnent le modèle de l'empereur-philosophe. Or, durant leur règne, on constate une activité intellectuelle plus intense autour de la cour impériale: le pre mier est l'animateur du cercle des astronomes dirigé par son grand 10gothète Théodore Métochite, le second se trouve à la tête des réunions littéraires (théâtres), et fait valoir le mérite de la composition littéraire en professant que la capacité d 'écrire est. . . . supérieure à la richesse, plus agréable que toutes les choses charmantes, celle qui apporte la plus grande gloire 1166. Pourtant, même dans leur cas, l'effort pour préserver le goût pour les études demeure limité à l'entourage aulique de la capi tale. L' Église persiste dans son rôle qui vise à former des fonctionnaires compétents pour la servir et en même temps se considère comme respon sable de la formation morale du peuple selon le dogme orthodoxe. D'au tant plus que les moeurs et le niveau intellectuel d'un Byzantin moyen transparaissent à travers les textes de l'époque sous les couleurs les plus sombres. Enclin à la corruption, à la superstition et au paganisme, le peuple essaie de modifier le destin en ayant recours sans discernement à 1 1 66. MANUEL PALÉOLOGUE, Lettres,

no

I l , p.

29, 1. 2-3.

237

tous les moyens: magie, astrologie, religion, interprétation des songes, présages. Le fonctionnement de l'école patriarcale, interrompu pendant l'occupation latine (1204-1261), reprend, mais son statut et son organisa tion sont difficiles à définir. Derrière les différentes mentions de titres (rhéteu� didasc.ale de l'Église, didascaJe des didascales et Katholikos di daskalos), on soupçonne l'existence d'une hiérarchie enseignante qui dé pend du patriarche et dispense un enseignement soit en matière de foi, soit en matière profane. Or; le titre de rhéteur est conféré durant le pa triarcat de Germain III (1265-66) à celui qui était chargé de l'enseigne ment profane des futurs ecclésiastiques (Â.OytKTt 1tuiôeucrtc;). Quant aux titres de didascaJe des didascales et de Katholikos didaskalos, ils appa raissent pour la première fois dans la hiérarchie ecclésiastique, dus, se lon toute vraisemblance ·aux nouveaux besoins de l'Église ou plutôt adaptés à son lent processus de repli. Or, ce dernier titre, attesté durant le patriarcat de Matthieu 1er (1397-1410), suggère à la fois une personne chargée d'enseigner les matières théologiques et profanes, dispensées au trefois par des maîtres différents, et révèle avant tout l'importance plu tôt modeste de l'école patriarcale à la fin du XIVe siècle. Une série d'ex emples de dignitaires de l'Église qui exercent comme maîtres de l'en seignement primaire et secondaire au cours du premier ·quart du XVe siècle, laisse entendre que l'enseignement à ce niveau-là, au moins pen dant cette période, est assuré en grande partie par l'Église. Il s'agit bien des didascales de l'Église qui enseignent au nom du patriarche, dans le but de former le peuple dans la foi et le savoir; l'activité d'enseignant fait figure d'étape dans leur carrière ecclésiastique qui finit par une pro motion à l'épiscopat ou aux premiers rangs de la hiérarchie ecclésias tique. Sous le titre de didascale de l 'Église on trouve aussi des personnes qui assument la charge de prédicateur. Le rôle des monastères dans la vie intellectuelle de cette période semble être assez important. L'activité de certains maîtres, qui enseig nent à titre privé, se rattache à un monastère de la capitale, la raison en est l'existence d'une bibliothèque procurant les livres nécessaires pour les besoins didactiques. Ainsi, Grégoire de Chypre sera lié avec le monas tère du Sauveur Akataleptos, Maxime Planude avec le même monastère ainsi qu'avec celui de Chôra, qui abritera aussi le local de l'école privée de Nicéphore Grégoras. Par ailleurs, c'est dans le monastère de Chôra que ce dernier sera préalablement initié à l'astronomie par Théodore Métochite. Manuel Moschopoulos enseigne probablement pour quelque temps dans le monastère de Pantokratôr et Manuel Gabalas, pendant la période qu'il est chartophylax (1321-1329), séjourne dans un grand mon astère de la capitale et y reçoit ses étudiants. Barlaam de Séminara, à

238

son arrivée à Constantinople, sera logé dans le monastère du Christ Sau veur et là il analyse les traités sur la Logique d'Aristote et attire des étu diants. Enfin, Dèmètrios Cydonès, pendant la période qu'il est retiré dans le monastère de Saint-Georges des Manganes enseigne la littérature et la philosophie au thessalonicien Rhadènos. Ces mêmes personnes ne peuvent pas dispenser leur enseignement que si elles disposent de la fa. veur du pouvoir. Les deux principaux cercles de lettrés se trouvent à Constantinople et à Thessalonique et à partir de la seconde moitié du XIVe siècle dans le Despotat de Morée. Trébizonde, Chypre, la Crète, Philadelphie, Ver roia, Lemnos, Lesbos et Serrès sont représentées dans le domaine littér aire par quelques individus, qui maintiennent un contact étroit avec les lettrés de la capitale. À Constantinople, l'élite intellectuelle n'est pas sans diversité; l'unanimité n'y règne pas toujours et des oppositions dont l'origine est plutôt personnelle qu'idéologique se font jour. Des débats littéraires ont lieu pour la prééminence intellectuelle, d'habitude entre les personnes qui font partie de l'entourage immédiat de l'empereur, et don nent lieu à une production littéraire ou scientifique remarquable. Des textes pamphletaires alimentant ces débats laissent entrevoir que dans le milieu aulique de la capitale, où la vie intellectuelle s'épanouit, il n'y a pas de place pour tous; s'assurer la suprématie est une question d'impor tance vitale. La création et la critique littéraire sont les deux activités principales dans la vie des lettrés au cours de cette période. Leurs écrits sont des tinés à un auditoire cultivé et raffiné, qui émet son jugement lors des ré unions littéraires. D'habitude, le but final de la création est la gloire lit téraire, mais parfois l'approbation du talent d'un lettré par un auditoire expérimenté de Constantinople sert des fins plus pratiques, notamment l'obtention d'un poste au service de l'empereur. Néanmoins, la pénurie de papier et la rareté des livres ne facilitent guère l'activité intellectuelle et préoccupent constamment l'ensemble des lettrés. En dehors de rares cas d'individus qui peuvent envisager l'acquisition d'une bibliothèque privée (Jean d'Héraclée, Théodore Métochite, Nicéphore Choumnos, Ir ène Eulogie Choumnaina, Nicéphore Moschopoulos, Théodora Rhaou laina, Théodore Potamios, Joseph Bryennios, Jean Dokeianos), la ma jorité des lettrés essaie de pallier ce problème en pratiquant soit l'em prunt d'ouvrages, soit la collecte et la copie des manuscrits. Le prix des livres est trop élevé et le seul moyen pour qu'un lettré acquière les ouv rages de ses auteurs préférés est de se mettre à l'oeuvre. Cette activité se manifeste avec une intensité particulière au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle et se poursuit pendant la première moitié du XIVe siècle.

239

À partir de la seconde moitié du XIVe siècle, la décadence politique af fecte les lettrés, qui ne cessent de s'interroger sur la finalité de la produc tion littéraire. Ils ont conscience non seulement de la réalité politique dé sespérante qui les environne, mais aussi de leur propre décadence cul turelle. «Si quelqu 'un souhaiterait comparer les écrits des Anciens avec la production contemporaine, il donnerait l'impression de comparer l'or avec le bronze» 1167. Pourtant, ils persistent à cultiver les� lettres tout en restant attachés aux modèles anciens; leur activité littéraire fait figure de diversion grâce à laquelle ils arrivent à travestir la réalité angoissante. Manuel II mentionne à ce propos: «à tra vers mes succès littéraires j'es sayais d'endurer les malheurs et de même j'essayais de faire face aux malheurs pour m 'adonner aux études» 1168, Quoique les circonstances ne permettent pas de tels loisirs, ce même empereur justifie son goût pro noncé ainsi: «Dans ces conditions je persiste à écrire, pas autant que je devrais, mais en fonction du temps disponible, de sorte que je serve à mes sujets d'exemple pour l'amour des lettres et qu 'ils ne soient pas as similés à la barbarie par leur fréquentation des barbares» 1 169. Dans l'ensemble des lettrés, un petit groupe de latinophiles, demeur ant ouvert à l'influence occidentale dans le domaine de la théologie et de la philosophie, transmettra aux premiers humanistes Italiens les idéaux grecs et stimulera leur désir de devenir hellénistes. Des contacts culturels seront établis entre Byzantins et Occidentaux à partir de la seconde moi tié du XIVe siècle et ces derniers adopteront l'habitude soit de séjourner à Constantinople pour se familiariser avec la langue et la littérature grecques, soit d'inviter des érudits byzantins à enseigner le grec chez eux. Dèmètrios Cydonès, Manuel Chrysoloras et Simon Atumanos ser ont les trois artisans assidus du rapprochement des deux cultures. Or, l'enseignement de la langue grecque à Florence par Manuel Chrysoloras de 1397 à 1400 soulèvera l'enthousiasme des premiers humanistes et les poussera vers la redécouverte de l'héritage grec. Son nom deviendra un symbole parmi les humanistes et sa méthode pédagogique sera adoptée par la suite par ses élèves italiens pour appréhender les textes grecs et la tins, en contribuant ainsi à la remise en honneur des textes classiques. Le terrain sera ainsi déjà bien préparé lors de l'arrivée de plusieurs lettrés byzantins à partir du milieu du XVe siècle, lettrés qui contribuer ont à l'essor de la Renaissance italienne.

1 167. Ibidem, no 52, p. 149, 1. 25-26. 1 1 68. MANUEL PALÉ OLOGUE, Lettre-Discours à Alexis Iagoup, p. 530, 1. 82-83. 1 1 69. IDEM, Lettres, no 52, p. 149, 1. 1 9-24 et p. 1 5 1 , 1. 33-35.

ANNEXES

243 Α. LISTEDES TERMES TECHNIQUES Ι. ETUDES PRIMAIRES Enseignement Notίons par categοήes:

Γράμματα 'Ιερά γράμματα Πεζά γράμματα Παίδευσις Γράμματα θείας παιδεύσεως Παιδεύματα Γραμματικά παιδεύματα Expressions:

Φοιτώ είς γραμματιστου 'Εκδίδομαι γραμματιστΤί 'Εκπαιδεύομαι το τών ίερών γραμμάτων πεζαίτερον και άπλουν και είσαγωγικόν. 'Εκπαιδεύομαι τά ίερά γράμματα Διδάσκομαι την τών θείων γραμμάτων τέχνην 'Εκδίδομαι είς μαθητείαν ίερών γραμμάτων Τελφ τά τής γραμματικής προοίμια και τάς άρχάς Ή τών γραμμάτων μάθησις 'Εκλογισμοι γραμματικής -- Όρίσματα περι την λέξιν Enseignants

Γραμματιστής Παιδευτής Μυσταγωγός Χαμαιδιδάσκαλος Ecoles

Φροντιστήριον Παιδευτήριον Σχολη γραμματικευομένων

ll.ETUDESSECONDAIRES Enseignement

Μαθήματα. Τά έλληνικά μαθήματα - Τά θειότερα μαθήματα. Τά έξω μαθήματα ou Τά έξωθεν μαθήματα. Μαθήματα έλληνικής προπαιδείας. Μείζονα μαθήματα. Ή τών μαθημάτων τετρακτύς. Ή έπτάς τών μαθημάτων: 1. Τρείς τεχνικαι δυνάμεις (Γραμματική, 'Ρητορική, Διαλεκτι κή).

244 2. Τέσσαρες έπιστημαι (Αριθμητική, Γεωμετρία, Μουσική,

Άστρονομία). Σύνταγμα τεσσάρων μαθημάτων: Άριθμητική, Γεωμετρία, Μουσική, Άστρονομία. Παίδευσις. Ή καθ' 'Έλληνας παίδευσις και σοφία. 'Η πλείων παίδευσις. Ή των έλευθέρων παίδευσις. Ή λογικη παίδευσις. Πάσα έγκύκλιος: ποιητές, ρήτορες, γραμματική, τεχνολογία, σύνταξις, έτυμολογία. Ή έγκύκλιος παίδευσις: ρητορική, λογική, γεωμετρία, άριθμων άναλογία, άστρονομία. Παιδεία. Ή έξω παιδεία ου Ή έξωθεν παιδεία. Ή έλευθέρα παιδεία. Ή έλληνικη παιδεία ου Έλλάδος τε παιδείας θείας και ήμετέρας. Ή των έλληνικων λόγων παιδεία. Ή έγκύκλιος παιδεία: ρητορική, ποιητική. Ή θύραθεν παιδεία. Λόγοι. Οί θύραθεν λόγοι Οί ένδοθεν .καΙ θείοι λόγοι. Οί λόγοι των έξω. Οί είσαγωγικοι καΙ προτέλειοι των λόγων Οί άκριβέστεροι των λόγων. Γυμνάσια λόγων. -

-

Expressions:

. φοιτω είς διδασκάλους. φοιτω διδασκαλείοις. Τρέφομαι έν μαθήμασι καΙ λόγοις. χρωμαι διδασκάλους. Μεταλαγχάνω λόγων παιδείας καΙ άρετης. Έκδίδομαι λόγοις παιδόθεν. Έκδίδομαι μουσείοις παιδόθεν. 'Άπτομαι μαθημάτων. Πρόσκειμαι παιδόθεν λόγοις. Enseignants

Διδάσκαλος Οί διδάσκαλοι των τε θύραθεν των τε καθ' ήμάς. Οί τεχνίται καΙ διδάσκαλοι των έξω μαθημάτων. Ό διδάσκαλος γραμματικης έπιστήμης καΙ λόγων των έξωθεν. Οί έπίσημοι των διδασκάλων. Ό παιδευτης των έξω μαθημάτων. Expressions:

Το σχημα τού διδασκάλου. Ό της διδασκαλίας ζυγός. Έπιβαίνω διδασκαλικού σχήματος. Μεταδίδωμι διδασκαλικον λόγον. Τάξις διδασκάλου. Μοίρα διδασκάλου.

245 EcoIes

Μουσε ίον. Σχολή. Διδασκαλείον. ΠΙ. ETUDES SUPERIEURES Enseignement

Όμιλία. Μείζονες άκροάσεις. Έπιστημες. Άστρονομική έπιστήμη. Έπιστήμη της μουσικης. Ή έπιστήμη περί λόγους. Τό της έ πιστήμης έντελές. Enseignants

Διδάσκαλος. Ήγεμων παιδείας. Καθηγητής της φιλοσοφίας Καθηγητης λόγων. :EcoIes

Σχολή. Σχολαί λογικαί.

TER:MINOLOGIE CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT PROFANE. PROCURE PAR L'EGLISE Enseignement

Enseignants

:Ecoles

Λογικη παίδευσις

Διδάσκαλος 'Ρήτωρ Καθολικός διδάσκαλος. Διδάσκαλος. Καθηγητής.

Διδασκαλείον μαθημάτων

Έλληνικά μαθήματα et

Τά της έκκλησίας δόγματα

246 B. LISTE DE NOMS PROFESSEURES

Seconde moitié du XIlle siècle CONSTANTINOPLE

OCHRIDA

Georges Acropolite.

Jean Pédiasimos.

Georges de Chypre. Manuel Holobolos. Théognôstos (médecin de Georges de Chypre).

XIlle-XIVe siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

Jean Glykys.

Isidore Boucheiras. Nicolas-Nil Kabasilas.

Manuel Moschopoulos

Thomas Magistros Grégoire Bryennios.

Première moitié du XIVe siècle CONSTANTINOPLE

VERROIA

Manuel Bryennios

Grégoire Akindynos

Théodore Métochite Nicéphore Grégoras Jean Zacharias Maxime Néamonitès Karbônès Barlaam de Séminara Hyaleas Chalkomatopoulos Théodore Hyrtakènos Manuel Gabalas

Seconde moitié du XIVe siècle CONSTANTINOPLE Dèmètrios Cydonès Manuel Chrysoloras Manuel Kalékas

XIV e-XVe siècle CONSTANTINOPLE Michel Balsamôn Georges Eugénikos

247

Première moitié du XVe siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

Jean Chortasménos Alexis Phorbènos Marc Eugénikos Constantin Ivankos Georges Chrysokokkès Katablattas Georges Theodore Agallianos Jean Argyropoulos Georges Scholarios

DESPOTAT DE MOREE

MONT ATHOS

Theodore Antiochitès Moine Harménopoulos Michel le sacellaire Georges Gémistos Pléthon

C. DISTRffiUTION GÉOGRAPIDQUE DES LETTRÉS DANS LE MONDE BYZANTIN Seconde moitié du Xme siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

PÉLOPONNÈSE

Acropolite Georges Autôreianos Arsenios Doukopoulos Georges de Chypre Gorianitès Thomas Holobolos Manuel Kassianos Nikandros Kyprianos Nicètas Moschabar Georges Mouzalôn Théodore Planude Maxime Rhaoulaina Théodora Zaridès Jean

Beaskos Dèmètrios Pédiasimos Jean Phobènos Georges Stavrakios Jean Tziskos Pierre

Basilakès Moschopoulos Nicéphore TRÉBIZONDE

Chioniadès Grégoire OCHRIDA Pédiasimos Jean

xme-XIVe siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

PffiLADELPHIE

Acropolite Constantin Bardalès Léon Bekkos Georges Bryennios Manuel Choumnos Nicéphore Gabras Jean Galésiotès Georges Glykys Jean Grégoire, archévêque de Bulgarie Grégoire, archévêque de Dyrrachium Joseph le Philosophe Manouilitès Métochite Théodore Moschopoulos Manuel Moschopoulos Nicéphore

Boucheiras Isidore Kabasilas Nil Kokkinos Philothée Magistros Thomas Triklinios Dèmètrios

Gabalas Manuel Théolepte de Philadelphie THESSALIE

Lakapènos Georges

248

Pachymère Georges Philès Manuel Zacharias Jean

XIVe siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

Abramios Jean Acropolite Andronic Akindynos Grégoire Ambarès Jean Apokaukos Alexis Argyros Isaac Armenopoulos Constantin Asanès Constantin Atumanos Simon Avalantès Barlaam de Séminara Basilikos Jean Cantacuzène Hélène Cantacuzène Jean Cantacuzène Matthieu Chloros Dèmètrios Choumnaina Irène Eulogie Choumnos Jean Chrysobergès André Chrysobergès Maxime Cydonès Dèmètrios Denys, astrologue Diasôrènos Nil Elios Eleuthérios Gabalas Manuel Gabras Michel Galésiotès Georges Glykys Basile Grégoras Nicéphore Holobolos Manuel Hyrtakènos Théodore Kabasilas Andronic Kabasilas Basile Kabasilas Dèmètrios Kabasilas Nicolas Kabasilas Théodore Kalarchôn Kalékas Manuel Kaloeidas Michel Karbônès Georges

Akindynos Grégoire Balsamôn Blastarès Matthieu Blatès Dorothée Boucheiras Isidore Bryennios Grégoire Choumnos Macaire Glabas Isidore Holobolos Manuel Kaniskès-Kabasilas Dèmètrios Lampènos Nicolas Paléologue Dèmètrios Rhadènos Symeon de Thessalonique Tarchaniôtes

DESPOTAT DE MORÉE

(2nde moitié du XIVe s.)

Agathias, moine Amanteianos Constantin Cantacuzène Manuel Cantacuzène Matthieu Gabrièlopoulos-Kydonès Georges Kalophéros-Laskaris Jean Kalothétos Angelos Kassandrènos Dèmètrios Mamonas-Paléologue Léon Markianos Michel le sacellaire Pépagomenos Dèmètrios Raoul-Métochite Manuel Tzykandylès tJanuel

TRÉBIZONDE

Chrysokoklœs lieorges Libadènos André Loukitès Constantin Manuel, prêtre PHILADELPHIE

Chrysoképhalos Macaire SERRES

Zaridès Andronic CHYPRE

Gabrièlopoulos-Kydonès Georges Kalophéros-Laskaris Jean Lapithès Georges Lépentrènos Athanase Raoul Manuel CRETE

Athanase, moine Bryennios Joseph Philagrios Joseph

249 VI(NIUIIA

Katrarès Jean Kaukadènos Théodore Kyparissiotès Jean Logaras Philippe Makrembolitès Alexis Mélitèniôtès Théodore Métochite Nicéphore Néamonitès Maxime Oinaiôtès Georges Pépagoménos Nicolas Philès Manuel Pothos Manuel Rhabdas-Artabasdos Nicolas Sophianos Xanthopoulos-Kalliste, Nicéphore Xanthopoulos Théodore Xénè, nonne Zaridès Andronic

Eustache, métropolite Tarrônas Jean

XIVe-XVe siècle CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

Balsamôn Michel

Gabriel, métropolite

Bryennios Joseph

Ivankos Constantin

Chortasménos Jean Chrysoloras Dèmètrios David, moine athonite Denys, astrologue Eugénikos Georges Euthyme II, patriarche Manuel II Paléologue Matthieu 1er, patriarche

Première moitié du XVe siècle CONSTANTINOPLE

DESPOTAT DE MORÉE

Agallianos Théodore Agallôn Apostolis Michel Argyropoulos Jean Bessarion Boullotès Branas Chrysokokkès Georges Eugénikos Marc Jean, élève de Scholarios Kamariotès Matthieu

Agallôn-Boullotès Nicolas Antiochitès Théodore Bessarion (de 1431 à 1436) Cheilas Nicéphore Dokeianos Jean Dosithée, métropolite Eudaimonoioannès Nicolas Eugénikos Jean Gémistos Pléthon Georges Grégoire, moine Hermonyme ou Hermitianos Charitonyme

250

Laskaris-Angelos Dèmètrios Lascaris Constantin Makrès Macaire Notaras Luc Panaretos Jean Pyropoulos André Pyropoulos Antonios Pyropoulos Manuel Scholarios Georges Syropoulos Sylvestre Tarchaniôtès Manuel -

Holobolos Manuel Isidore, hiéromoine Kavakès-Raoul Dèmètrios Malakès Ducas Paléologue Nicéphore Mazaris Moschos Jean Pépagoménos-Savromatès Dèmètrios Sphrantzès Georges Trivolès Dèmètrios THESSALONIQUE

Chrysoloras Dèmètrios Ivankos Constantin Katablattas Phorbènos Alexis

MONT ATHOS

David, hiéromoine Makrès Macaire CRETE

Plousiadènos Jean Trapezuntios Georges

D. RELATIONS ÉPISTOLAIRES DES LE'ITRÉS DANS LE MONDE BYZANTIN CONSTANTINOPLE

-+

Nicéphore Grégoras Nicéphore Grégoras Georges de Chypre Jean Pédiasimos Nicolas Kabasilas Nicolas Kabasilas Joseph Bryennios Jean Chortasmenos Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès THESSALONIQUE

Joseph le Philosophe Thomas Magistros Jean Stavrakios Tziskos et Phobènos Son père Synadènos Manuel Holobolos Dèmètrios Chrysoloras Tarchaniôtès Dèmètrios Paléologue Rhadènos -+

Nicéphore Grégoras Jean Chortasménos

CONSTANTINOPLE

Théodore Métochite Nicéphore Grégoras Nicéphore Grégoras Nicéphore Grégoras Nicéphore Grégoras Nicéphore Grégoras

Thomas Magistros Thomas Magistros Grégoire Akindynos Balsamôn Bryennios le sacellaire Lampènos CONSTANTINOPLE

THESSALONIQUE

-+

DESPOTAT DE MORÉE

Manuel Cantacuzène Théodore Antiochitès

251

Jean Chortasménos Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès DESPOTAT DE MOREE

Dèmètrios Pépagoménos Moine Agathias Manuel Raoul Métochite Georges Gabrièlopoulos-Kydonès (Georges le Philosophe) Jean Lascaris Kalophèros Théodore Paléologue �

Isidore, hiéromoine Isidore, hiéromoine CONSTANTINOPLE

Jean Chortasménos Manuel II Paléologue �

Grégoire Chioniadès Nicéphore Grégoras Théodore Hyrtakènos Manuel II Paléologue Georges Scholarios CONSTANTINOPLE

�

�

�

�

�

�

Georges Lapithès

PHILADELPHIE

Théolepte de Philadelphie �

Nicéphore Grégoras Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès CHYPRE

VERROIA

Métropolite Eustache (pLP 6339)

Nicéphore Grégoras CONSTANTINOPLE

THESSALIE

Georges Lakapènos

Jean Chortasmenos CONSTANTINOPLE

CONSTANTINOPLE

Andronic Zaridès Jean Zaridès Michel Gabras

Andronic Zaridès CONSTANTINOPLE

CONSTANTINOPLE

Nicéphore Grégoras

Georges Lakapènos Georges Lakapènos Georges Lakapènos CONSTANTINOPLE

SERRES

Andronic Zaridès

Andronic Zaridès THESSALIE

TRÉBIZONDE

Constantin Loukitès Constantin Loukitès Constantin Loukitès Manuel II Comnène Jean IV Kaloioannès

Nicéphore Grégoras SERRES

CONSTANTINOPLE

CHYPRE

Athanase Lépentrènos Georges le Philosophe Jean Laskaris Kalophéros �

CONSTANTINOPLE

Nicéphore Grégoras

252

CONSTANTINOPLE

--+

Joseph Bryennios Dèmètrios Cydonès CONSTANTINOPLE

Jean (pLP 8564) Moine Athanase --+

Grégoire de Chypre CONSTANTINOPLE

--+ LESBOS

Georges Gabrièlopoulos-Kydonès (Georges le Philosophe) Théodigis Kolybas --+

--+

--+ITALIE

Guarino de Verona

Isidore FLORENCE

--+

--+

--+

--+

François Filelfe

CONSTANTINOPLE

Georges Scholarios

François Filelfe MILAN

CONSTANTINOPLE

Prochoros Cydonès

Dèmètrios Cydonès FLORENCE

THEBES

Simon Atoumanos

Dèmètrios Cydonès ROME

VENISE

Marc Lipomanos

Georges Scholarios CONSTANTINOPLE

LEMNOS

Manuel Paléologue Maxime Chrysobergès

Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès PÉLOPONNÈSE

CONSTANTINOPLE

Manuel Paléologue Rhadènos

Dèmètrios Cydonès Dèmètrios Cydonès CONSTANTINOPLE

OCHRIDA

Jean Pédiasimos

Dèmètrios Cydonès Jean Chortasménos LESBOS

CRETE

--+

CONSTANTINOPLE

Jean Argyropoulos

BmLIOGRAPffiE-ABREVIATIONS Α.

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IDEM, Μιχαήλ �πoστόλη του Βυζαντίου προσφώνημα είς τόν αύτου διδάσκαλον Ίωάννην τόν �ρyυρόπoυλoν ότε ήρξατο διδάσκων προτροπfj βασιλέως έν τφ του Ξενώνος Καθολικφ μουσείφ, ed. Sp. LAMPROS, �ρyυρoπoύλεια, Athenes 1910, ρ. 227-231. ARGYROPOULOS, Jean, Discours et Lettres: ed. LAMPROS, ορ. cit., ρ. 187-201 et 216-226.

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INDEX PROSOPOGRAPHIQUE Abramios, Jean, 80 (37 2), 161 et (7 89) Acace, 208, 209 et (1023) Acropolite, Constantin, logothète du génikon, 18, 19, 20 et (29), 25 et (57), 31 et (84) Acropolite, Georges, 9, I l , 13, 1 5 et (3), 16 et (4) (5) (6), 17 , 18, 20 (3 1), 21 et (34), 1 1 3 (542), 204 Acropolite, Melchisedec, moine, 41 Actuarius, Jean, cf. Z acharias, Jean Adrastos d 'Aphrodisias, 63 (27 3) Aelios Aristide, 19 et (22), 24, 25 et (57), 43 et (1 54), 52, 65, 1 10 et (523), 182 Aétios, 202 Agallianos, Théodore, 1 83 et (902), 184 et (905) Agallôn, ami de Georges de Chypre, 27 Agallôn, élève de Jean Argyropoulos, 228 et (1 1 34) Agallôn-B oullotès, N icolas, 204, 205, 206 (1007), 217 (107 5) Agathias, moine, 142, 145 Akindynos, Grégoire, 55 et (216), 74 (341), 81 (37 8), 88, 105 (485), 130 (63 1), 146 (7 1 5) Al-Zarquali , 83 (384) Albert le Grand , 1 27 Alexand re d 'Aphrodisias, 223 Alexis 1 er C omnène, empereur (1081-1 1 18), 26 (59), 31 et (8 1), 32 (86), 1 53 (7 53) Amanteianos, C onstantin, 142, 147 et (723) (7 25) Amparès, Jean, 23

Ammôni os, 204 Andronic II Paléologue, empereur (12821328), 34, 35, 39, 43, 44, 48, 49, 50, 52, 60, 61, 67 (305), 68, 70, 7 3, 7 8, 7 9, 85, (391), 90, 106, 235, 236 And ronic III Paléologue, empereur (1 3281341), 70, 7 3, 74, 79, 85 (391), 1 14 (547), 166, 179 (877) Andronic IV Paléologue, empereur (13761 379), 1 1 8, 120 (58 1), 149 et (7 39), 161 Andronic Paléologue, despote de Thessalo nique (1409-1423), 189 Angeli de Scarperia, Jacopo, 1 34 (652), 1 35, 1 37 (669), 138 Angélikoudès Mélènikiôtès, Kallistos, 1 30 (632) Anne Paléologine, 97 (44 0) Anselme de Cantorbéry, 129 Anthime le C onfesseur, 28 (67), 1 57 (777), 1 58 (779) Antiochitès, Théodore, 195 et (944) (945), 200 Aphthonios, 34, 55, 1 80 (883) Apokaukos, A lexis, parakoimôménos, 58 et (249), 93 Apollonios de Pergè, 62 (269) Apollonios de Rhodes, 186 (913) Apostolios ou Apostolès, Michel, 218 et (1077) (1079) (1080), 227 , 228, 230 et ( 1 147), 233, 234 Aratos, 39, 56 Argyropoulos, Jean, 14, 186 et (916), 1 87

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et (916), 188 (922) (923), 1 89, 190 et (931), 219, 221 (1097), 222 et (1098), 223 (1 100), 227 et (1 132), 228 et (1 1 34) (1 1 38), 229, 230 et (1146) (1 1 50) (1 1 51), 23 1 et (1 152) (1 1 53) (1 1 57), 232 et (1 160), 233 et (1 164), 236 Argyros, I saac, 79 et (37 1), 80 (37 2), 1 80 (880) (88 1) Aristophane, 51, 53, 56 et (227) Aristoxénos, 63 (27 3) Aristote, 13, 16 et (5), 17 , 24, 25 (55), 33 et �(91), 46, 47 (17 3), 62 (269), 63 (27 8), 65, 74 et (339) (341), 7 5, 7 6, 7 9, 85 (391), 127 et (620), 1 59, 180 (883) (884), 190, 195 (945), 204, 206, 207 , 21 1 , 217 , 222, 223, 224 et (1 107) (1 108), 227 , 229, 230, 232 et (1 160), 238 Arrien, 147 , 206 Arsenios, métropolite de Pergame, 44, 47 , 48 et (177) Asanès Paléologue, Andronic, neveu de Michel VIII , 108 (506) Asanès, And ré, 17 9 Asanès, And ronic, 1 19 Ascoli (Antonio d '), 17 5 Aspasie, 13, 122 et (593) Athanase, moine, 158 (77 9) Athanase 1 er, patriarche (1289-1293, 13031310), 28 (67), 47 (17 5) (17 6), 97 (441), 104, 1 1 2 (536) Athanase le pécheur, moine galésiote, co piste, 47 et (176) Athénée, 201 Atzymès, Michel, d omestique des thèmes d 'Orient, 109 et (51 2) Atumanos, Simon, 1 1 8 (566), 1 3 1 (635), 140 (684) (685) (687) (689), 140 (684) (685) (686) (687) (688), 141 (691), 239 Aurispa, Jean, 186 Autôreianos, Arsenios, cf. Arsenios, métro polite de Pergame .

Autôreianos, Georges, 38 Avalantès, 79 (366) Averroès, 2 1 1 , 223 Avicenne, 223 B ajazet 1er (1389-1402), 167 B allester, Antonio, 141 (691) Balsamôn, 8 1 et (37 8) B alsamôn, Michel, prôtekdikos et katholi kos didaskalos, 162 et (7 93), 17 0, 172 (844) B arbara , Ermolao, 229 Bardalès, famille, 94 (433) B ardalès, Léon, 37 B arlaam, moine galésiote, copiste, 47 B arlaam de Séminara, 7 3 (332) (335), 74 et (337) (338) (341), 7 5, 7 6, 77 , 7 8 et (361), 79, 83 et (385), 84 et (388), 88, 1 18 (566), 130 (63 1), 136 (662), 237 B asile d e Césarée, 86 (397 ), 204 B asilik os, Jean, 169 Bekkos, Georges, 38, 39 Bessarion, 179 et (874), 180, 1 8 1 et (887), 185, 186 (9 12), 198 et (961) (964) (965) (966), 199, 203 (993) (994), 206 et (1012), 21 1 (1032), 212 et (1042), 213 et (1043) (1045) (1047), 214 et (1050) (1052), 222 (1098) Blatès, Dorothée, 86 Blemmydès, Nicéphore, 1 1 , 17 et (12), 18, 86 et (396), 98 et (444), 1 59 B occace (Giovanni B occaccio), 136, 140 B oèce, 13, 36, 37 , 45, 46, 128 (620) B olgar, 138 (674) B oullotès, Agalôn, Nicolas, cf. Agalôn Boullotès, Nicolas B oullotès Tarchaniôtès, Manuel, 1 82 et (899) B ranas, médecin, 228 et (1 1 34) Bruni Aretino, Leonard o, 136 (662), 1 37 , 138 et (67 5), 1 39

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B runi, F rancesco, 140 (688) B ryennios, Grégoire, sacellaire, 81 (37 8); archidiacre, 55 et (216), 146 (7 1 5) Bryennios, Joseph, 135 (659), 1 54 et (7 58), 1 56 et (7 69) (77 0) (77 1) (77 3), 1 57 et (774) (77 5), 1 58 et (779) (7 80), 159 et (7 81) (7 83), 185, _ 196 (95 1), 223, 238 B ryennios, Manuel , maî tre d'astronomie, 39, 62, 63 et (27 3) Cal limaque, 1 �6 Calliste 1er, patriarche (1 350-1353), 1 52, 1 53 Cantacuzène Jean, cf. Jean VI Cantacuz ène Cantacuzène Paléol ogue, Théodore, 121 (585), 17 9 et (87 6) Caratone, Cristoforo, 186 Caton, 13, 36 Chalkokondylès, Dèmètrios, 220 Chalkomatopoul os, 91 et (416), 92 (419), 93 Chandakènos, Jean, 207 Charitôn, copiste 44 Chatz ikès, prokathèménos de l a chambre, 111 Cheilas, N icéphore, 204, 206 et (1012), 207 (1014) Chioniadès, Grégoire, 1 3, 39 et (1 30) (1 31), 40 et (133) (1 34) (1 35) (1 37 ), 61 et (263) Chlôros, Dèmètrios, 160, 161 (7 88) Chortasménos, Jean, 1 57 (77 5), 162 et (7 94), 17 1 et (838), 17 2 et (842), (844), 174, 17 6 et (866), 17 8 et (870) (87 1) (87 2), 179 et (87 3) (874) (87 5) (876) (877), 1 80 et (880) (88 1) (882) (883) (884), 181 et (886) (888), 1 82 et (891) (895), 183 et (900), 184, 185, 190 (931), 193 et (940) (941), 196 (949), 197 et (954), 198, 200, 212, 223, 228 (1 133) Choumnaina Paléologine, I rène Eul ogie, 10, 13, 28 et (68), 67 (305), 103 (47 5)

(47 6), 104 et (477) (47 8), 105 (485), 1 10 (519), 238 Choumnos, Jean, 100 (459) (460), 101 et (462) Choumnos, Nicéphore, 18, 19 et (21), 20, 22 et (40), 24, 25 (55), 28, 54 et (21 2), 57 , 64 et (28 1) (282) (283), 65 et (289) (294), 66 et (295), 67 (305), 68 (307), 77 , 91, 92 et (419), 94 (429), 98 et (443) (448), 99, 100, 101 et (461), 103, 109 (51 8), 1 10 (519), 1 12 (536), 235, 238 C hristônymos, Manuel , 184 Chrysobergès, André, 1 35 Chrysobergès, Maxime, 135 (658) Chrysobergès, Théodore, 135 Chrysoképhalos, Macaire, métropolite de Philadelphie (1 336-1382), 1 52 et (747), 1 53 et (749) (7 50) (7 51) (7 52) (7 55), 1 54 et (7 56) Chrysokokkès, Georges, 40 et (132) (135), 185 et (912), 1 86 et (912) (9 13), 198 Chrysoloras, Dèmètrios, 120, 133, 165 (806), 17 1 et (837) (838) (839) (841), 17 2 et (844), 17 5, 17 8, 184, 210 et (1028), 222 (1098), 236 Chrysoloras, Jean, 76, 77 , 174, 186 Chrysoloras, Manuel , 51 et (192), 122 et (593), 133 (645) (646), 1 34 (648), 1 35, 137 , 138 et (67 3) (674) (67 5) (677 ), 139 et (67 8) (679) (680) (682), 140 et (683), 165 (806), 172, 17 3 et (847) (849), 174 et (851) (853), 180 (88 1) (882), 189, 224, 236, 239 Cincius Romanus, 1 38 (67 5) Cléomède, 23, 39, 57 Colonna, Agapet, évêque de B rescia et car dinal , 132 (638) C onstantin Paléologue, despote, ms d'An dronic II , 46, 108 (506) C onstantin XI Paléol ogue, empereur (144 9-

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1453), 204, 218; despote (1443-1 449), 197, 222 (1098) Constantin, prêtre et chartophylax à l'évêché de Pissa, 147, 148 (730) Corsini Pietro di Tommaso, 140 (689), 141 C osme de Médicis, 221 (1097) Cydonès, Dèmètrios, 10, 14, 42, 1 1 3 et (543), 1 14 et (544) (545) (547) (548), 1 1 5 et (549) (550) (55 1) (552), 1 16 et (553) (554) (555), 1 1 7 et (557) (558) (559) (560) (561), 1 1 8 et (562) (566), 1 19 et (569) (570) (571), 120, 121 et (586) (587) (589) (590), 122 et (59 1) (592) (595) (597), 1 23 et (598) (600) (603), 124, 125 et (606) (607) (609) (610), 1 26 et (61 3) (614), 1 27 et (616) (61 7) (618) (619) (620), 128 et (621) (622), 1 29 et (627) (628) (629) (630), 130, 1 3 1 et (634) (636), 132 et (638) (640), 1 33 et (643) (645) (646) (647), 134 et (648), 135, 1 37 et (667), 140, 142 et (696), 143 et (697) (698) (699) (700) (702), 144 et (704) (705), 145 et (710) (71 1 ), 148 et (733), 150 et (744), 1 58 (779), 1 63, 166 et (8 13), 167, 169 et (829) (830), 1 79 (876), 21 1 et (1032), 222 (1098), 226 (1 1 27), 236, 238, 239 Cydonès, Prochoros, 1 27 et (620), 1 28 (620), 130 (63 1), 1 54 (757) Cyriaque d'Ancône, 220 Cyril le, métropolite de Monemvasie, 200 (971) Cyrille d'Al exandrie, 101 David, moine athonite, 174, 175, 1 76, 191 Decembrio, Uberto, 1 39 et (682) Dèmètrios Paléologue, despote (14491460), 149 (742) Démosthène, 1 8, 19 et (22), 25, 5 2, 65, 1 19, 121, 123 et (598), 1 37, 144, 148, 168, 177, 230 (1 147)

Denys, astrologue, 161 et (791), 162 (791) Denys d'Halicarnasse, 1 86 Diassôrènos, N il , 51 Diodore de Sicile, 186, 206 Dion Chrysostome, 203 et (992) Diophante, 38 et (123), 39, 121 Dioscuride, 44, 21 8, 228 (1133) D okeianos, Jean, 204 et (996) (997), 238 D onat, 13, 36 D osithée, métropol ite et père spirituel de Bessarion, 180, 198 et (963), 206 D oukopoul os, 21 Elios, Eleuthérios, 161 (791), 162 (791) Elisée, 21 1 Empédoklès, 56 Épictète, 212 Eschine, 186, 204 Eschyle, 52, 55 et (226), 56 et (226) (230), 140 Euclide, 13, 16, 62 (269), 63 (273), 74, 121, 172 et (844), 180 (88 1) Eudaimonoioannès, Nicolas, 204, 205 et (999) (1000) (1002) Eugénikos, Georges, 179 " et (878), 1 83 Eugénikos, Jean, 143 (697), 197, 202 et (984), 206, 215 et (10 53) (1054) (1055), 222 Eugénikos, Marc, archevêque d'Éphèse (1437-1445), 28 (67), 179 et (878), 1 8 1 e t (886), 1 83 e t (901) (903), 184, 185, 204, 21 1 , 215 (1054) Euripide, 50 (187) (1 88) (190), 52, 55 et (227) (232), 56 et (232), 1 36 et (666) Eustache, métropolite de Berroia (14031409), 176 et (866) Euthyme II, higoumène du monastère de Stoudios (1 390-1 396), 1 56; patriarche (1410-1416), 174, 175 et (858), 185, 210 (1028)

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Fil el fe, F rançois, 185 et (9 12), 1 86, 209 et (1026), 217 (1069), 232, 233 et (1 162) Fil elfe, Marius, 233 Gabal as, Manuel, 45 (161), 65 (289), 97 (440), 98 (44 3) (445), 99 et (449) (450) (452), 100 et (455) (457) (459) (460), 101 et (464) (465) (466) (468) (469), 102 et (471) (472), 104 et (484), 107 (496) (500), 237 Gabras, Jean, 107 et (500), 108 (502), 1 1 1 et (530) Gabras, Michel , 59 et (255), 95 (435), 97 (440) (441), 98 (443) (445) (446), 99, 102, 106 et (486) (487) (489) (490), 1 07 et (495) (497) (498) (499) (500), 108 et (501) (502) (503), 109 et (513) (5 14), 1 10 et (520) (521) (523) (524), 1 1 1 et (53 1), 169 (827) (828) Gabriel , métropolite de The ssalonique, 1 74 et (855), 1 75 Gabrièlopoulos, moine, 160 Gabrièl opoul os-Kydonès, Georges, sur nommé l e Phil osophe, 1 28, 142, 143 et (697), 144, 145, 147 et (723), 160, 21 1 (1 032) Galèsiôtès, Georges, 20 (29), 30, 31 (8 1), 47, 94 (429), 98 et (444) Galèsiôtès, N icolas, 47 Galien, 1 46, 202, 206 Garcias, Stéphanos, 1 37 Gémistos, Andronic, 214 Gémistos, Dèmètrios, 214 Gémistos Pléthon, Georges, 14, 142 (696), 143 (697), 144, 145 (709), 1 5 1 , 1 8 1 et (886), 183, 184, 193 et (939), 194 et (942), 197 et (956), 198, 203, 206, 209 (1 024), 2 1 1 et (1031) (1032) (1035), 212 et (1038) (1040), 213 et (1043) (1044) (1046), 214 et (1048) (105 1), 2 1 5 et (1054) (1057), 216 et (1058), 217 et

(1068) (1069) (1075), 219 et (1085) (1086), 220 et (1088), 236 Gennadios II , patriarche de C onstantino ple, cf. Scho1arios, Georges Georges de Chypre, 9, 13, 15 (2) (3), 16 et (4) (5) (6), 17 et (8) (9) (1 1) (12), 18 et (13) (15) (16) (17), 19 et (19) (23) (24), 20 et (29) (30) (3 1), 21 et (32), 23 et (44), 24 et (47), 25 et (55) (57), 27 et (66), 36, 43 et (1 53), 53, 65, 67 (305), 204, 237 Georges de Trébiz onde, 230, 232 (1 1 59) Georges le Philosophe, cf. Gabrièlopoulos Kydonès, Georges Georges "oikétès", copiste, 45 Germain III , patriarche (1265-1266), 9, 30, 31 et (81), 237 Gerson, L evi ben, 78 (363) Ghaz an Khan, 39 Gilbert de L a Porrée, 223 Gl abas, I sidore, métropolite de Thessalonique (1 380-1396), 120 (582) Glabas, Michel prôtostratôr, 108 Gl ykys, B asile, 53 (205), 91, 94 Glykys, Georges, 53 et (205) Glykys, Jean, 18; épi tôn déèséôn, 19 et (24); l ogothète du dromos, 37, 53 et (205) (206) (207), 54 et (210); patriarche ( 1 3 1 5-1319), 54, 91, 92, 93, 94, 99, 1 59 Gorianitès, Thomas, 30 (75) Grégoire, archévêque de Bulgarie, 99 (449), 111 Grégoire, métropolite de D yrrachium, 99 (449), 101 Grégoire de Chypre, patriarche (12831289), cf. Georges de Chypre Grégoire de Nysse, 86 (397) Grégoire le Théologien (de N azianz e), 52, 86 (397) Grégoire, moine, 34

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Grégoire le moine, élève de Pléthon, 216 et (1058) Grégoire XI , pape (1 370-1 378), 1 1 8 (566), 133 Grégoras, Nicéphore, 9, 13, 26 (60), 28 et (69), 32 et (85), 47 (173), 53 e t (205), 54 et (209) (210) (21 1) (21 5), 66 (295), 67 et (301) (302) (303) (304) (305), 68 (306) (308) (309) (31 1), 69 et (31 2), 70 et (3 17), 73 et (333) (334) (335), 74 et (337) (340) (341), 75 et (342) (343) (344) (346) (347), 76 et (349) (350), 77 et (354) (357), 78 et (364), 79 et (366) (368) (369) (370) (37 1), 80 et (373) (374), 81 et (376) (377) (379), 82 et (380) (38 1) (383), 83, 84 et (388), 86 et (399), 87 (404), 88 et (408) (409) (410), 93 (426), 97 (44 0) (441) ( 442), 1 05 (485), 1 1 0 (5 19), 169 et (827) (828), 1 78 et (872), 237 Guarino de Vérone, 1 38 (673) (675), 1 73 et (849), 1 74 et (851), 186, 201 Gui de L usignan (1 1 29-1 194); seigneur de Chypre (1 192- 1 194), 17 (10) H agiopétritès, Théodore, copiste, 44 et . (1 56) H arménopoul os, moine, 190 et (935) H arménopoul os, Constantin, grand nomo phylax , 97 (440), 190 (935), 206 H arpocration, 51 et (195) Hélène Cantacuzène Paléologine (1 3331396), 13, 88 (41 1), 103 (474), 121 et (588), 122 (591), 148 H élène Paléologine, 203; cf. Paléologine, H élène H éphestion, 56 Héraclès, 218 Hermès, 219 (1082) Hermitianos, Jean, 216 et (1065), 217 et (1 068)

H ermonyme, Charitônyme, cf. H ermitianos, Jean. H erm ogène (de Tarse), 34, 55, 180 (883), 204 H érodote, 147, 207 Hésiode, 23, 50, 55, 140, 204 H ippocrate, 146, 202 H ol obolos, Manuel , 15 (1), 20 (29), 21 (34), 30 (75), 31 H olobolos, Manuel , médecin, 196 et (951) (953), 198, 201 , 210 H omère, 52, 102 (471), 136 et (661) (663), 140, 182, 204, 218, 230 (1 147) Hugues IV de Lusignan, roi de Chypre (1 324-1359), 82 et (380) H yaléas, 91 (416), 93 Hyrtakènos, Théodore, 9, 31 (79), 67 (305), 90 et (413) (415), 91 et (416) (417), 92, 93 et (428), 94 et (429) (430) (431) (432), 95 et (434) (435) (436) lagoup, Alexis, oikeios de Manuel II, 166 et (809) (810), 167 (8 17), 1 74 (854) l agoup, Georges, oikeios de Manuel II et apographeus, 179 et (875) l oasaph l, moine copiste, 44 l oasaph II , moine copiste, 44 I rène Yolande de Montferrat, épouse d'An dronic II Paléol ogue 64 (286), 93 (429), 94 (429) I saac, métropolite d'Ephèse, 23 I sidore de Kiev, cf. I sidore, hiéromoine I sidore, hiéromoine, métropolite de Monemvasie et de Kiev, cardinal , 165 (806), 176, 1 77 et (867), 195 et (944) (945) (946), 196 et (947) (950), 200 et (971), 201 et (971) (973), 204 (999), 205 (999) (1000), 207, 208 (1018), 209, 210 I sidore 1er B oucheiras, patriarche (1 3471350), 26, 27 et (62) (64), 28 (67), 86, 1 1 5 et (549), 1 21 (585)

299

I socrate, 186, 207 Ivankos, Constantin, 167 et (81 5), 186, 187, 188 et (921) (922), 189 et (927), 190 (93 1) Jacopo Angeli de Scarperia, cf. Angeli de Scarperia, Jacopo Jacques 1er de L usignan, roi de Chypre (1 382- 1398), 82 (380), 170 Jean de Cisinge, 1 74 (851) Jean VI Cant acuzène, empereur (1 3471 354), 44 , 61 (266), 74 et (336), 75, 79, 88 (41 1), 107 et (496), 1 1 1, 1 14 (547), 1 1 5 et (551) (552), 126 (612) (61 3), 145, 146 et (722), 147 et (726), 170 Jean, él ève de Schol arios, 226, 227 et (1 129) Jean Paléologue, despote, 103 Jean V Paléol ogue, empereur (1 354-1391), 88 (41 1), 1 14 (548), 1 1 5 ( 552), 1 16 (552), 1 17 (559), 1 20 (58 1), 121 et (588), 1 3 1, 132 (637), 145, 148, 161 Jean VII Paléologue, co-empereur de Man uel II, 120 (577), 171, 1 89 Jean VIII Paléologue, empereur (14251448), 1 14 (544), 1 17, 1 37, 190, 195 et (943), 198 et (965), 200, 205 (1000), 224, 225, 230, 232 Jean Porphyrogénète, neveu de l 'empereur Andronic II, 64 (286) Jean III Vatatzès, empereur (1222-1254), 15 Joseph II, patriarche (1416-1 439), 1 56, 1 58 Joseph, mét ropolite d'Aprô, 76 (353), 77 Joseph le Philosophe ou Rakendytès, 59 et (255), 65 (289), 81 (378), 85 et (392) (394), 86 et (395) (396) (397), 98, 101 Julien l 'Apost at, empereur (361-363), 219 et (1085) Juvénal, hérésiarque, 214 (1048)

Kabasilas, grand diocète, 101 Kabasilas, Dèmèt rios, 69, 81 (376) Kabasilas Chamaétos, Nicolas, 23 et (41), 86 et (398) (399), 87 et (402) (403) (404), 88 et (406), 97 (440), 98 (443), 132 (641) Kabasil as, Nicolas-Nil, archevêque de Thessal onique (1 361-1 363), 87, 1 14-1 15 et (549), 1 30 et (632) Kalékas, Manuel, 10, 51, 134 et (648) (649) (652) (653) (655), 135 et (657) (658), 143 (697), 157 (775) (776), 163 et (795) (796) (797) (798) (799), 1 64 (805), 170 (833), 1 8 1 (889) Kaloeidas, Michel, 23 et (44), 76, 77, 78 Kalophéros-L askarès, Jean, 1 1 8 (566), l 32 et (639), 133 (645), 142, 143 (697), 144 (704), 145 Kalophéros, Max ime, 132 (639) Kalothétos, Angélos, 142, 146 et (71 8) Kalothétos, Stéphanos, panhypersébastos, 146 (718) Kamariôtès, Matthieu, 220 et (1089), 226 et (1 123) Kaniskès-Kabasilas, Dèmètrios Kappadokès, Alexis, grand sacell aire, 107, 108 (501) (502) Kappadokès, Dèmètrios, moine, 158 (779) Karbônès, Georges, 80 (375), 108 (501) Karianitès, Jean, 207 (1017) Kassandrènos, Dèmètrios, 147 et (724) Kassianos, Nicéphore, 34, 35, 41, 42 Katabl attas, 167 (8 15), 186, 1 87 et (916) (917), 188 et (922) (923) (924), 189 et (927), 190 et (932) Kat rarès, Jean, 44, 46 et (172), 47 Kaukadènos, Théodore, 121 et (586), 1 70, 171 et (836) Kavakès-Raoul, Dèmètrios, 207, 219 et (1083) (1087), 220 et (1089) (1091) Képhalas, C onst antin, 42

300

Kokkinos, Philothée, cf. Philothée Kokki nos, patriarche Kolybas Théodigès, 179, 180 et (880) Komès, hypatos des philosophes et didascale de l 'Évangile, 22, 32 Koukouzelès, Jean, 28 (67) Koutalès, Manuel, sakelliou, 1 1 1 Kyparissiôtès, Jean, 132 (641) (642) Kyprianos, Nicétas, chartophylax de la Grande Église et hypatos des philo sophes, 22 et (40) L akapènos, Georges, 34, 35, 37 et (1 19), 52 et (201) (202), 57 (242), 58 (243), 1 1 1 L ampènos, Nicolas, 80 et (374) , 8 1 (37 8), 97 (440), 169 (827) Lapithès, Georges, 81 (37 8), 82 (380), 83 (385) Laskarès-Angelos, Dèmètrios, 228 et (1 1 34) L askarès, C onstantin, 221 (1 097), 228 et (1 138) Laskarès, D èmètrios, 227 (1 1 31) Laskarès Paléologue, Matthieu, 203 et (991) L épentrènos, André, 40 et (136) Lépentrènos, Athanase, 81 (37 8) Libanios, 53, 168 (822) Liménitès, Nicolas, 207 L oukitès, C onstantin, 8 1 (37 8), 93 (426), 94 (429), 95 L oulloudès, Michel, copiste, 44, 45 et (1 63), 46 et (166) (167) (168) Lucien, 52, 7 1 , 1 10, 1 1 2 et (541), 207 Lycurgue, 142 L ysias, 186 Lysis Pythagorius, 67 (302) Macrobe, 13, 36 Maestro Pace, 37 (1 1 1) Magistros, Thomas, 50, 54 et (21 3) (214)

(215), 55 et (216) (218) (220), 81 (37 8), 146 (7 1 5), 1 59 Mahomet, 82 Makrembolitès, Alexis, 90 (414), 107 (494), 1 1 1 et (535) (536), 1 12 (536) (538) (540) (541) Makrès, Macaire, 28 (67), 174, 17 5 et (859) (862), 17 6 et (863), 190 et (933) (935), 191 et (936), 223 Malakès Ducas Paléologue, Nicéphore, 196 et (953), 202 Malatesta, Battista, 138 et (67 5) Malatesta Paléologine, Cléopa, épouse du despote Théodore II, 201 (972), 202 et (981), 203, 206 Mamônas, André, 149 et (7 39) Mamônas-Paléologue, Léon; cf. Saint L éonce d 'Achaïe Manglabitès, Jean, copiste, 44, 45 Manuel Cantacuzène, despote (1348-1 380), 81 (37 8), 142 et (693), - 1 Manuel III Comnène, empereur de Trébi z onde (1 390-1417), 177 Manuel II Paléologue, empereur (13911425), 10, 1 14 (544), 1 16, 1 17 (560), 1 19 et (570), 120 (577), 121 (588), 1 22 et (593) (594) (596), 123 et (599) (602), 124, 139, 143 (697), 149, 150, 1 56, 1 58, 162 (7 93), 165 et (806) (807), 166 et (809) (8 10) (8 13), 167 et (8 14) (8 16), 168 et (8 19) (823), 169 et (825), 170 et (830) (833) (834), 17 1 et (836) (837) (839) (840), 172, 17 3 et (847), 174 (850), 17 5 et (856) (857) (858) (859) (860), 176, 177 et (869), 179 (876), 186, 187 et (921), 189 et (927), 190, 191, 193 e� (939), 195 et (943), 196, 197 , 204 (998), 205 (999), (1000), 209, 210 et (1028), 212, 217 , 230, 232, 236 et (1 166), 239 Marc d'Ephèse, cf. Eugénikos, Marc

301

Marie C antacuzène, nièce de Jean V Paléol ogue, 143 (697) Markianos, hiéromoine, 147 et (728) Markos, moine, 23, 24 (46) Marmaras, Jean, 204 (997) Marsuppini, Carl o, 138 Matarangidès, 52 Matarangos, N icolas, 101 et (463) Matthieu C antacuzène, co-empereur, adversaire de Jean V Paléol ogue 142 et (694), 146 (722), 147 Matthieu d'Ephèse, cf. Gabalas, Manuel Matthieu 1 er, pat riarche (1 397-1410), 162, 209, 237 Maxime le Ty rien, 204 Mazaris, 143 (697), 196 (952), (953), 197 et (959), 198 (960), 201, 202 (976), 203 et (986) (992), 205 et (1001), 209 et (1025), 210 et (1029) Mélit as, 23, 25 Mél itèniôtès, Théodore, 71 et (326), 154 et (757) (758) (759), 1 55 et (765) (766) Mell achrinos, Nicolas, vest iarite et notaire, 204, 206 et (1008) Merkourios, 34, 37 et (1 14) Méthodios, moine et copiste, 1 8 Métochite, Alexis, 94 (431) Métochite, D èmèt rios, 94 (431) Métochite, Georges, archidiacre, . Mét ochite, I rène, 1 3, 28, 64 (286), 68 Métochite, Michel , 94 (43 1) Métochite, N icéphore, 68, 94 (43 1) Mét ochite, Théodore, 9, 1 3, 28, 29 (71), 39, 47 (173), 54 et (21 5), 57, 60 et (260) (261), 61 et (266), 62 et (269) (270) (271), 63 et (272) (275) (278), 64 et (278) (286), 65, 67, 68 (307) (309), 69, 73, 74 (341), 77, 78, 79, 85 (39 1), 86 (395), 90, 93, 94 (431), 96 et (438), 97 (440) (441), 98 (443) (448), 101 , 102,

1 10 (519), 1 1 1 , 1 1 3 (542), 1 78 et (872), 235, 236, 237, 238 Michel VIII Paléol ogue, empereur (12591282), 1 5, 19, 25, 26, 30, 34, 235-236 Michel IX Paléol ogue, empereur (12941320), 35 et (97) Michel le sacellaire, 207, 208 et (1018) Milutin, Etienne, Uros II , roi serbe (12821321), 52, 228 (1 1 33) Moerbeke, 1 27 Moschabar, Georges, 32 Moschopoulos, Manuel , 29 (71), 34, 45 et (161), 49 et (1 82), 50, 51 (192) (193) (194) (195), 52 (197) (199), 55, 56, 1 10 (519), 1 59, 237 Moschopoul os, Nicéphore, mét ropolit e de C rète (1283-1 322), 44, 45 et (1 60) (1 62), 49 et (182), 99 (449), 101 , 1 10 (5 19), 238 Mouz alôn, Théodore, grand l ogothète et prot ovestiaire (1282-1294), 1 8, 19, 20 et (31), 35, 36, 91 et (416), 92 (419), 1 1 3 (542), 235 N éokaisaritès D oukas, Jean, copiste, 48 et (179) Néokaisaritès, Manuel , prôtasècrètis, 24 Néamonitès, Maxime, 28 (70) N icagoras, 75 Niccol i, Niccol o, 138 Nicolas, moine galésiote, copiste, 47 N icolas V (Tommaso Parentucelli), pape (1447-1455), 233 (1 1 64) N icomaque, 13, 16, 48, 62 (269), 63 (273), 159 Nikandros, moine et higoumène du Sau veur Akatal ept os, cf: Kassianos Nicé phore Nil , hiéromoine, copist e, 48 Nil , pat riarche (1 380-1388), 1 57 et (777) Oinaiôtès, Andronic, 36, 80

302

Oinaiôtès, Georges, 62 (268), 7 1 .(323) (326) (327), 98 et (444), 99, 100 Oisès Raoul , Manuel , 214 (1 048) Orsini, Jean, despote d'Epire (1 323-1 325), 73 (335) Ovide, 13, 36 Pace, maî tre à Padoue, 135 Pachymère, Georges, 13, 1 5 (1), 19 et (25), 20 (29), 23 (45), 24 (46), 26 et (59), 31 et (80), 32, 33 et (89) (90) (91), 38, 45 (161), 47 (1 73), 60 (259), 63 (273), 69, 70 et (3 16), 86, 92 (419), 108 Palamas, C onstantin, 85 (391) Palamas, Grégoire, métropolite de Thessa lonique (1 347-1360), 28 (67), 29 (71), 84 (386) (389), 85 et (390) (391), 87 (402), 88, 126 (612), 132 (641) (642), 134, 224 Paléologine, Anne (Anne de Savoie), im pératrice, 97 (440) Paléol ogine, H él ène, fille du despote Dèmè trios, 203 Paléologue, Dèmètrios, grand domestique, 1 17, 1 1 8 Paléologue, Dèmètrios, despote, 203 Panaretos, Jean, 228 et (1 134) (1 136) Pardo, Jean, 221 (1097), 228 (1 1 38) Patrikiôtès, Théodore, fonctionnaire du fisc, 107 et (496), 1 08, Il l , 1 12 et (538) Paul , étudiant à C onstantinople de Milan, 137 Paul d'Alex andrie, 57 Paul , patriarche en titre, 147 Pédiasimos Pothos, Jean, 21 et (33) (34) (35), 22 et (36) (37) (38), 23 et (43), 47 (173) Pépagôménos, D èmètrios, 193 et (940) Pépagôménos- Savromatès, Dèmètrios, 197, 202 et (980) (981) Pépagôménos, Jean, 44 Pépagôménos, Nicolas, 76 (350), 77

Perleôn, Pierre, 233 Pétrarque (F rancesco Petrarca), 74 (337), 136 (661) (662) (663) (665), 137, 140 Phakrasès, Jean, 19, 92 Phialitès, Théodore, 1 10 Philagrios, Joseph, moine, 1 58 (779) Philanthrôpènos, Alexis, 35, 38, 41 et (146), 100, 109, 1 10 et (523) Philanthrôpènos, Michel, 100, 1 10 (523) Philès, Jean, prôtostratôr, 107, 109 Philès, Manuel , 23 (43), 33 et (92), 90 (414), 106, 107 et (497), 108 (505) (506) (507), 109 (508) (509) (510) (5 1 1) (513) (517), 1 1 1, 204 Philès, Théophylacte, ms de Jean Phil ès, 107 Philippe, moine dominicain, 125 (609) Philippo Incontri, 131 (634) Phil othée Kokkinos, patriarche (1 3531354/ 5), 29 (71), 55, 85 (391), 130 Phobènos, Georges, 22 Phôkas, Constantin, 95 (435) Phorbènos, Alex is, maî tre d'école primaire à Thessalonique, 186, 187 Photios Monemvasiôtès, métropolite de Russie (1408-1431), 208 et (1019) (1020), 209 Phoudoulès, moine, 160 Pierre d'Espagne, 223, 224 (1 107) Pierre de Poitiers, chancellier de Paris, 129 Pierre le C rétois, 186 (913) Pilate, L éonce, 136 et (663) (664) (665), 140, 156 (772), 1 58 (779) Pindare, 50, 52, 55 Planude, Manuel Maxime, 9, 13, 34 et (93), 35 et (96), 36 et (105) (107) (108) (109), 37 et (Il l ) ( 1 1 2), 38 et (121), 39 et (126) (127), 41 et (1 38) (140) (145) (146), 42 et (1 50), 43, 45 et (16 1), 46 et (168), 48 et (177), 49 et (183), 50, 52, 56, 57 1

303

(237), 63 (272), 92 et (420) (421), 136 (660), 1 59, 237 Pl aton, 14, 18, 19 et (22), 46, 47 et (173), 52, 65, 66 et (296), 74, 77, 121, 123 et (598), 1 28, 129, 136 et (660), 137, 1 39 (682), 140, 144, 145 (709), 1 50, 1 77, 182, 193, 212, 213, 216, 218, 219 (1082), 230 et (1 147) Pl éthon, cf. Gémistos-Pléthon Georges Pl otin, 218 Plutarque, 37, 41, 42, 57, 86 (397), 1 1 1, 1 35, 1 37, 140, 141, 146, 148, 1 50, 213 Poggio, Vergerio, 138 Porphyre, 206, 223 Poseidon, 218 Potamios ou Potamès, Théodor�, 120 (577) (578) (58 1) (582) (583) (584), 238 Pothos, 1 20 et (583), 121 (585) Proklos, 47 Procope, historien, 206 Prodikos, 1 23 Prodromos, Théodore, 5 1 et (193) Psell os, Michel, 86 (397), 224 (1 1 07) Pseudo-Denys, 74 (340) Ptolémée, Cl aude, 13, 36, 41, 61, 62 (271), 63 et (277), 64, 66, 76, 77, 78, 82, 87, 88, 1 37, 1 59, 172 et (844) Pyropoulos, André, 228 Pyropoul os, Antoine, 228 et (1 1 34), 229 et (1 139) (1 141) (1 142) Pyropoulos, Jacob, 1 19 Pyropoulos, Manuel, 228 et (1 134) Pythagore, 28 (69) Raoul, Emmanuel, 142, 143 et (697) (701), 144 et (706), 145 et (712), 146 et (7 15) (7 19) (722) Raoul, Manuel, 82 (380), 1 70 et (833) Raoul Métochite, Manuel 142, 143, 144 et (703), 145 Rhabdas-Artabasdos, Nicolas, 39

Rhadènos, 93 (427), 95, 1 17 et (560), 1 1 8 et (565) (566), 1 19 et (570), 238 Rhaoulaina Paléologine Cantacuzène, Théodora, 13, 24 et (53), 25 (56), 38, 43 et (1 54), 238 Richard 1er C oeur, roi d'Angleterre ( 1 1 891 199), 17 (10) Ricoldo de Monte Croce, 127, 128 (621) Roger, Pierre, cardinal de Beaufort, 1 32 (638) Rossi, Roberto, 133 et (646), 138 Rustici (Censio de'), 1 38 (675) Saint Athanase le Météorite, 26 et (61), 28 (67) Saint Augustin, 35, 36, 121, 129 (628) Saint Dèmètrios, 80, 88 Saint Denys, fondateur du monastère de Dionysiou, 28 (67) Saint Euplos, 3 1 (84) Saint Ful gence, 129 Saint Georges, martyr d'Andrinople, 28 (67) Saint Germain, moine hagiorite, 26, 27 et (62), 28 (67) Saint Jean, archevêque d'Héraclée du Pont, 26 et (60), 28 (67), 54 et (209), 238 Saint Jean l 'Eléèmôn, 20 et (29) Saint Kosmas le Z ographite, 28 (67) Saint L éonce, moine d'Achaïe, 28 (67), 149 et (738) (739) Saint L uc, 1 54 Saint Macaire, 28 (67) Saint Matthieu, 153 Saint Maxime le Kausokalybe, 28 (67), 97 (441) Saint N estôr, 22, 32 et (88) Saint N iphon, moine athonite, 28 (67) Saint Romyl os, 28 (67) Saint Sabas le Jeune, 26, 28 (67)

304

Salutati, Coluccio, 133 et (646), 137 (671), 140 (689) Sassuolo de Prato, 209 Scholarios, Georges, 14, 5 1 , 1 34 et (650), 179 et (874), 180, 183 et (903), 1 84, 185 (906), 198 et (961), 204, 206 et (1010) (101 1), 21 1 (1033), 212 (1037) (1041), 218, 220, 221 (1093) (1094) (1096), 222 et (1098), 223 et (1 1 00) (1 1 01) (1 103) (1 105), 224 et (1 107) (1 1 08) (1 1 09) (1 1 12), 225 et (1 1 13) (1 1 1 6) ( 1 1 19), 226 et (1 1 20) (1 122), 226 et (1 1 29) (1 1 30) (1 1 3 1), 23 1 et (1 1 52) (1 1 57), 232, 236 Sebastopoulos, Manuel, 224 et (1 1 1 1), 225 et (1 1 13) Sekundinos, Nicolas, 214 Serènos, mathématicien, 62 (269) Shams al-D in al Bukhari, 40 Sigèros, Nicolas, 1 36 et (661) Simonidès, 107 Simonis, fille d'Andronic II et d'Irène Y 0lande de Montferrat, 52 Simplice, 206, 223 Socrate, 128, 1 29, 1 82 Sophianos, 1 53 et (752) (753) Sophianos, Théodore, 226 Sophocle, 50 (1 86) (187), 1 22 (592), 52, 55 et (221), 56 et (231), 122 et (592), 140, 206 Sophônias, moine (contemporain de Georges Pachymère et de Joseph le Phi losophe), 47 (173), 59 et (256), 1 53 Sophos, 208 Sphrantz ès, Georges, 197 et (955) Stavrakios, Jean, diacre et chartophylax à Thessalonique, 18 Strabon, 46, 186 Syméon de Thessalonique, archevêque (141 6/ 1 7-1429), 1 84, 1 85 Synadènos, Stéphanos, 205 (1002)

Synésios (de Cyrène), 52, 67 (302), 79, 81 (376), 86 (397) Syrianos, 223 Syropoulos, médecin, 160 Syropoulos, Sylvestre, 1 8 1 (886) (890), 1 82 (894), 185 et (907) (909) (9 1 1), 205 (1000) Syros de Samosate, 201 Tarchaniôtès, militaire, thessalonicien et homme de lettres, 1 1 7, 1 19, 1 37 Tarchaniôtès Paléologue, Michel, protovestiaire, neveu de Michel VIII , 108 (506) Thémistios, 204 Théocrite, 23, 50, 52, 55 Théodora Paléologine, épouse de Michel VIII Paléologue, 25 (56) Théodora Paléologine, fille d'Andronic IV Paléologue, 149 Théodore de Gaza, 204 Théodore, notaire, 1 82 Théodore II L ascaris, empereur (12541258), 1 5 et (3), 17 Théodore 1er Paléologue, despote (1 3831407), 143 (697), 148 et (732), 1 50, 169 (825), 172, 177, 195 et (943), 196, 203 Théodore II Paléologue, despote (14071443), 197, 198 et (965), 199, 202, 203, 204, 205, 206 (1012), 212 et (1040) Théodoret, 204 Théodorios, 62 (269) Théodoulos, moine, cf. Magistros, Thomas Théognis, 123 Théognôstos, médecin et professeur, 27 Théolepte de Philadelpie, métropolite (1283/4-1322), 81 (378), 99, 103, 104 Thémistios, 86 (397), 204, 217 Thémistocle, 101 (461) Théon d' Alex andrie, 63 et (277) Théon de Smyrne, 63 (273) Théophane d'Héraclée, 204 _

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Théophraste, 223 Thomas d'Aquin, 125 (609), 126 et (6 12), 127 et (616) (619) (620), 128, 1 29, 1 34, 135 et (658), 146, 1 59 (78 1), 223, 226 et (1 124), 227 Thomas Paléol ogue, despote (1430-1460), 149 (742) Thucydide, 36 (107), 52, 147, 168 Trapez untios, Georges, cf. Georges de Trébizonde Traversari, Ambrogio, 138 et (674) Trikanas, sakkeliou, 108 (502) Triklinios, Dèmètrios, 44, 46, 50 (189), 54 et (214), 55, 56 et (226) (227) (228) (23 1) (233) (234) Triklinios, Nicolas, 44, 46, 56 Trivolès, 1 50 et (743), 169 (825), 218 Trivolès, D èmètrios, 1 50 (743), 217, 218 et (1076) Trivolès, Michel, 1 50 (743) Tzakonopoulos, 145, 146 (71 5) Tzetzès, 52 Tzykandylès, Manuel, 126 (61 3), 142, 146 (720), 147 Urbain V (Guillaume de Grimoard), pape (1 362-1370), 1 3 1

Urbain VI, pape (1 378-1389), 141 Venier, Antonio, doge (1382-1400), 1 33 (647) Vergerio, Pier Paolo, 139 et (679) Vittorino da F el tre, 138 (675) Xanthopoulos, Georges, 108 (?02) Xanthopoul os-Kalliste, Nicéphore, 62 (270), 63 (278), 1 10 et (522) Xanthopoul os, Théodore- , 42, 62 (270), 106 et (489), 109 Xénè, nonne, mère d'Andronic III , 79 Xénokratès, 75 Xénophanès, 75 Xénophon, 52, 186, 201 , 204, 218 Z acharias, Jean, 35, 37, 57 et (237) (238) (240), 58 et (245) (246), 59 et (252) (254) (258), 62 (268), 65 (289), 69 (3 1 5), 70, 71 et (327), 85, 229 (1 144), 233 (1 163) Z aridès, Andronic, 34, 35, 52, 81 (378) Zaridès, Jean, 34, 35, 37 et (1 16), 42, 44, 46 Zeus, 218, 219 (1082) Z ônaras, 204 Z oroastre, 21 1 et (1035)

INDEX

GÉNÉRAL

Abrégé de rhétorique,98 et (447) Académie, 123,129,144 "Académie patriarcale", 235 Achaïe, 142 Ad cantorem Antiochenum,134 adversaire, 65,75,84,86,88 Ainos (en Thrace), 120 (579),214 (1048) Ajax,50 à1Cp oaO'Elç, 12 aktouarios, 58,62 (268),71 Almageste,62 et (271),66,155 alphabet, Il , 29 (71),187 al phabétisation, 28 (67) ambassadeur byz antin, 136 et (661); occidental , 159 Anabase,147 analphabète, 189,232 analphabétisme, 28 (67) Analytica Priora, 22, 47 (173); Posteriora,22,47 (173),74 (341) analytique, 16 et (5) Andrinople, 211 Angleterre, 204 annotations, 51,52,53,140,223 Anthol ogie, 35; grecque, 42 et (149), 218; de C onstantin Képhalas, 42; Planudéenne, 35,42 et (149),56 Antilogia, 75 et (342) (343) antipalamisme, 105, 143 (697); antipala mite, 88,146; convictions antipalamites, _

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132, 143 (697); théologie antipalamite, 132 (641) Antiquité grecque, Il Antirrhétiques (premiers), 88; (Sec onds),88 antithomiste, 130 (632); courant 130 (632); ouvrages antithomistes, 130 Apologie, 114 (548), 115 (549) (550) (552), 125 (607) (609) (610), 126 (614), 129 (630) Aristotélisme, 125 (607),127 (619) Arithmétique,38 arithmétique, 13, 16, 33, 48, 60 (259), 62 (269),78,86,159,191,195 (945),214 art, 57 et (241), 59, 93 e t (426), 143, 196, 200,202,207,214,229 (1144),233 arts libéraux, 221, 222 (1098); arts mécaniques, 222 (1098) Arta, 73 et (335) Asie Mineure, 28 (67),41,47,62 (269),167 astrolabe, 78 (363), 80 (372), 81 et (376), 155 astrol ogie, 56, 57, 61, 69 et (315), 70, 71 (322), 155 et (764), 160, 161, 162, 201, 237; arabe, 162; classique, 162 astrologue, 70,161 astronome, 9, 60, 61, 62, 63 et (277), 66, 69, 71, 73, 78, 93 (426), 94 (429), 154, 171, 236; astronomes italiens, 76 (349); astronomes occidentaux, 76 (349) _

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astronomie, 23, 33, 39, 40, 41, 46, 48, 56, 60 et (259) (260) (261),61 et (266),62 et (269), 63, 64, 65, 66, 67, 69, 70, 71, 72, 75,77, 78, 79,80,81,82 et (380),86,87 et (404), 88, 96, 113 (542),155 et (764), 172 (844), 178,191, 195 (945),201,213, 214, 231 (1157), 237; arabe, 13, 61, 82 et (380); grecque, 23, 63 (277); perse ou persane, 13,39,40 et (135),61, 155, 159 Athènes, 141 Athos, Mont, 14, 84, 85, 128 (620), 190, 191,229 et 1139 Atticisme, 139 Atticismoi, 34 autobiographie, 11, 16 et (6), 17 et (8) (9) (11) (12), 18 (13), 20 (31), 85 (394), 86 (395),125 (607),184 autodidacte, 34, 46, 62 (269), 138 (674), 166,223 Avignon, 118 et (566),136 (662),141 _

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de Petra, 44, 45 (159); du monastère de Saint-Georges des Manganes, 117 (559); du monastère du Sauveur Akataleptos, 36,237 bilingue, 149 (688),201 Bithynie, 100,106 (487) bourse d'études, 137 Bulgarie, 99 (449),108,111 B yz ance, 11, 14, 47 (173), 73, 88, 113, 118, 125, 127, 129 et (629), 135, 172, 186, 193,204,208 (1021),233 et (1163) B yz antins, 10, Il , 18, 37, 60 (259), 76, 86 (397),113,114,129,131,133,139,173, 174,236,239 _

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Calabre, 73 calcul, Il , 187,207 calligraphe, 25,44 calligraphie, 196 Catégories, 223 catholicisme, 131, 157 (777); idées catholiques, 157 PUO'1Â.l1C� 1CT)ÔE�oviu, 91 (416) C halcédoine, 106 (487),175 PU
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308

commantateur, 34, 55, 123, 154, 223, 224, 227; arabe et persane, 211; d 'Aris tote, 211 commentaire(s), 22, 23, 25 (55), 33, 38, 39, 47 et (173), 48, 50, 55, 56, 63 (277) (278), 74 (341), 88, 136, 154, . 172, 180 (881) (883),223, 224 compilation, 159 Computus, 80 (372) conférences, 47 (173),79 concours littéraire, cf. littéraire conscience hellénique, 9,96,97 (440),193 Constantinople, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 21 (34), 26 (58), 27, 28 (70), 30, 32, 34, 37,38,40,41,44,45,46,50,54,56, 61, 62, 63, 64 (286), 70, 73, 75, 80, 81, 82, 84, 85 et (391), 87 (404), 94 (429), 99, 100, 111, 112 et (536), 113 (542), 116 et (556), 117, 118, 133, 134 et (648), 135, 136, 137, 138 (673), 142, 143 et (700), 144,145 et (722),146 et (722), 148,149, 150, 153 et (750), 157 (775) (777), 158, 163,170,173,174 et (851) (853),175 et (858), 176, 178, 181, 182 (899), 187, 188, 190, 194, 196, 197, 198 et (965), 200,201 et (971), 203 (991), 206 (1012), 208, 209,211,214 (1048),215 et (1054), 218, 220, 221, 227 (1132), 228-229, 231, 233,234,235,238,239 Constance, 204 (999) Contra Gentiles, 134,146 Contre ceux qui disent vaine la sagesse pro fane, 87 (402) Contre ceux qui ne peuvent supporter qu'on réfute les rhéteurs au style ob seur, 65 controverse, cf. H ésychasme copie, 18,25,43,44 et (156),147,174,175, 180 (882), 193, 196, 203, 207, 217, 218, 238 copiste, 9,18,25,34,42,43 et (153),45,47 _

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(176), 56, 81, 146, 150 (743), 161, 180 (881),186 et (913),194,196,200,203 et (990),204, 205, 206, 207, 217, 218, 219 et (1087), 220, 226 (1123), 229; im périal, 126 (613),178 (870) Corfou, 218 C orinthe, 120 (579),201 (972),202 et (984) C orone, 228 couvent du Saint-D ominique· (péra), 125 (609),134,135 couvent des Saints-Jean-et-Paul (Venise), 135 création littéraire, cf. littéraire Crète, 45,46 (168), 99 (449),135, 143, 154, 156 (772), 157 et (777) (778), 158 et (779),218,233,238 critique littéraire, cf. littéraire critique des textes, 49 croisade, 17 (10), 140,145 culte, 214 culture, 10, Il , 12,15,30,98,101, 103, 105 (485),113,120,121,132,135,140,141, 148, 150, 160, 167 et (815), 170, 173, 174, 182, 187, 193, 194, 195 et (945), 204, 207, 208 et (1021), 212, 215, 217, 219,235,239; byzantine, 73; clas sique, 24, 73, 98, 173; franque, 82 (380); hellénique, 37, 42, 73, 82, 84, 85 (391), 120, 138, 139, 191, 201; grecque, 82 (380), 140; latino-fran çaise, 82 (380); latine profane, 13, 35, 36 (109), 42, 82; occidentale, 36; profane, 103; théologique, 103; foyer de 150,194 Curie pontificale (en Avign on), 118 Cyrique, 30,94,100 _

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décadence, 96 (439); culturelle, 96 (439), 123, 168, 239; morale, 157; poli tique, 96 (439),239 Declamâtiones, 33 et (89) _

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309

De consolatione philosophiae, 45 De differentiis topicis, 128 (620) De ente et essentia, 226 De /ide deque principiis /idei catholicae, 134 De l'interprétation, 223 De methodo medendi, 58 De modo et ordine doœndi et disœndi, 138 (675) De remediis irae, 140 De studiis et litteris, 138 et (675) De Trinitatae, 35,36 Despotat d' Epire, 27 Despotat de Morée, 10, 14, 142, 144 et (704), 150, 193, 194, 195, 196, 197 et (955) (956) (957),198 et (965),200,202, 203, 204, 205 et (1000), 206, 207, 211 (1032),212,218,220,238 dialectique, 159,176,230,231 et (1153) Dialogue entre les Riches et les Pauvres, 111 dialogue satirique, 203,205 didascale, 33, 112 (540), 152, 153 et (753), 157, 158 et (779), 182, 184, 185; _ d e l'Apôtre, 32, 154; _ des didascales, 152, 154 et (757), 156, 237; _ de l'É glise, 3 2 et (85) (86), 152, 156, 181 et (890), 184, 185 et (908), 187, 237; de l' Évangile, 22,32,154,185; _ du Psau tier, 32, 112, 154; _ oecuménique, 152 (747); des sciences, 156; trois didas cales de la Grande Église, 9, 30, 32; katholikos d idaskalos, 152,162,237 ôtôumeuÂ.iu (didaskalia), 153,190 didaskaJeion (ôtôumeuÂ.Eiov), 78, 92, 153, 158 (780),183 et (901),232 et (1160) didaskalikos thrônos, 189 ÔtÔacrKuÂ.oç, 19 (21), 28,29 (71), 93, 100 et (459), 115 (549), 162 (791), 167 (816), 178 (872), 179 (877) (878), 181 (886), 182,183 et (901),184 et (905),187

Didymotique, 73 Dioscuride, 228 (1133) diplomate, 194,197,204 diplomatie, 15 diplôme de doctorat, 227,232 Discours sur le mariage, 166 divination astrale, 161 D okeia, 204 d roit, 18 Durazz o, 27; Dyrrachium, 99 (449),101 "

éclipse, 77, 78 et (363); _ de la lune, 70, 77; _ solaire, 70, 77; _ du passé, 77; _ à venir, 77,78 Beloga vocum Atticarum, 55 école, 12, 37, 41, 57 (242), 61, 167, 173, 181, 184, 185, 186, 189, 208, 221; _ d'enkyklios paideia, 26, 31, 188; _ d'Occident, 13, 36; _ élémentaire ( école du grammatistès), 17, 179 (878); _ latine, 17; _ patriarcale, 9, 30-33 (sous Germain III), 162 (sous Matthieu 1er), 237; _ primaire, 179, 186, 188 et (923); _ privé, 10, 78-79 et (369), 80, 81, 87 (404), 90 (413), 135, 163-164, 222-226, 237; _ publique de niveau moyen, 9, 90-95 (sous Andronic II), 190, 222, 229-230, 232 et (1161) (sous Manuel II et Jean VIII), 235; _ Saint Paul de l'Orphelinat, 9, 26 et (58) (59), 31 et (81) (82), 32; _ supérieure privée, 222; _ supérieure publique (sous Jean VIII), 230, 232 et (1160); écoles de Ni cée, 17; écoles de Thessalonique sous la protection de l'empereur, 186, 189 (école de Phorbènos, 186-187, école de "d roit" de Constantin Ivankos, 187-188, 189,école de Katablattas, 188-189) écriture, 207; _ liturgique, 44 éditeur, 34,42,55,161 =

310

édition, 1 3, 39, 49, 50, 52 (197), 54 et (214), . 55, 56 et (234), 1 26 (61 3) éducation, 1 5, 30, 68, 85 (391), 97 (441), 103, 104, 1 1 6, 1 20, 149, 163, 164 (804), 178, 180, 181, 1 85, 1 89, 190, 195, 207, 208, 215, 235, 236; _ profane, 14, 84, 87, 99; _ religieuse, 99; _ secondaire, 26 Église, 10, 16, 30, 33, 36, 61, 73, 1 29, 1 52, 155 et (764), 1 58 (779), 1 60, 161, 162, 170, 178, 1 83, 194, 200, 207, 214 (1048), 236, 237; gens d'-, 14; _ catholique, 140 Ekphrasis, 93 (429) Eiç rpui8a rplTrÂ:ifv èçl1r�USlç fOU 8là rsuuapmv sùarrsÂiou, · 1 54 Eiuarmr� Ka; ()SjJÉÂIOV 6Îç r�v àurpoÂOriav, 1 62 Electre, 50 'EÂÂl1VIUjJOÇ, 97 (440) Encyclopédie, 86 et (395) (396) (397) enkyklios paideia, 9, 1 2, 20 (29), 26, 27, 3 1 et (84), 62 (269), 80, 87, 90, 100, 1 15 (549), 1 58 (779), 1 63, 1 80, 1 8 1 et (889), 186, 1 88 et (922), 189, 190 (93 1), 198, 222- 223 Ennéades, 218 ÈyKUKÂ.toÇ 1taiôEucrtç, 26 enseignement, 12, 1 5, 16, 17, 20 (29), 33, 34, 49, 50, 73, 80, 81, 91, 93, 100, 1 1 3 et (542), 1 17, 1 32, 1 40, 149, 1 52, 1 53, 1 54, 1 55, 1 58 et (779), 162, 1 63, 1 72, 173, 178, 1 80, 1 83, 184 et (905), 1 86, 188, 1 89, 200, 212, 221 , 222 (1098), 224, 226, 228 (1 134), 229 et (1 145), 230, 233, 235, 238; _ de la rhétorique, 1 6" 23, 33; _ des langues étrangères et du slavon, 208; _ du grec, 233; élémentaire, 1 58 (779), 179 (878), 180, 184; _ encycli que, 1 58 (779), 1 88 (922); _ grammati cal, 49 (18 1), 51 et (193); _ moyen, 90,

1 86, 188 (922); _ phil osophique, 223; _ primaire, 28, 178, 183, 232; _ pro fane, 153, 170, 237; _ secondaire, 9, 26, 27, 55, 92, 1 13 (542), 178, 1 84; _ supérieur, 1 5, 18, 21 (34), 60, 222, 227, 232, 235; _ théologique, 170; noyau de 1'-, 12 Ephèse, 23, 27, 45, 46 Epinomis, 66 Epire, 73 et (335) épi tou kanikleiou, 91 et (416), 92 et (419), 101 et (468), 235 È1ttO't��at, 1 2 épistémologie aristotélicienne, 1 59 (782) épistolographie, 86 (397) È1ttt�ÔEU�a, 57 épitomé: _ médical, 46 (168); _ de la philosophie d'Aristote, 33 et (91), 47 (173) Épitomé de la médecine, 58, 59 et (252) 'Epmr�jJara, 138 et (676), 224 Erôtèmata grammatika, 50 esprit: _ byz antin, 14, 86; _ rationnel, 14 Ethikos ou S UI la culture, 62 (270) études, 15, 19, 20, 24, 1 16, 121, 122, 1 88 (922), 189, 190, 195 et (945), 208, 21 1 , 221 , 225, 226, 228; _ astronomiques, 39; _ de médecine, 233 (1 163); _ ency cliques, 54; _ helléniques, 1 37; _ phi losophiques, 213 (1043), 232; _ pro fanes, 14, 27; _ secondaires (= pleiôn paideusis), 17, 27 (62), 1 14; stage d'� 198; _ supérieures, 15, 54, 1 13 (542), 232, 236 Evreux, 78 (363) exégète, 1 53, 1 54, 1 56 Exhortation au nom de la nation, 1 73 Explication de la Divine Liturgie, 87 fatalisme, 70 femme, 10, 28, 89 (41 2), 99, 103 et (473), 122; _ cultivée, 1 3; _ d' origine noble,

311

12, 103, 105 (485); éducation des femmes, 12, 13, 28, 103; instruction d'une_,28; _ savante, 24 F lorence, 133, 135, 136, 137, 138 et (674), 139 et (679),140,239 F lorentins, 139 Florentios, 73 (334), 75 et (345) (347), 76 (349), 77 et (354) fl orilège, 134,154 formation, 17, 18, 20 (29), 33, 125 (607), 148, 165, 184, 209, 223, 226; _ classi que, 84; _ grecque et latine, 156 (772); _ hellénique, 12, 14, 111; _ juridique, 186, 188 (921) (922); _ littéraire, 38, 176, 190, 217, 222; _ médicale, 233; _ morale, 152, 163, 236; _ philosophi que, 143, 217, 222; _ profane, 87, 152, 162, 208; _ rhétorique, 188 (921); _ scientifique, 178,190,217,222; _ spiri tuelle, 207, 208; _ théologique, 143, 152,162,207,208 F rance, 132 et (640),179 (876),204 cppOV't1crt�plOV, 57 et (242), 187, 189, 229 (1144)

Galèsion, mont, 47 génération, 11; _ de philologues, 9,13,49, 96, 224; _ des lettrés, 222 (1098); par tie latinophile de la génération de Cy d onès, 131 Gênes, 145 géographie, 41,46,159 géomètre, 63 (277) géométrie, 13, 16, 18, 21, 23, 33, 60 (259), 62 (269), 78, 86, 159, 162, 172 (844), 178,191,195 (945),214 Gérace, 140 grammaire, 11, 17, 18, 21, 27, 29 et (71), 34, 37 (111), 50, 51 et (192) (193), 52, 62 (269), 75,76, 86, 135,138, 156, 159, 163 et (798), 180 et (881) (882), 183 et

(901),187,188, 189, 195 (945), 224,225 et (1113), 226, 230, 231, 232; _ latine, 231 grammairien, 49 (181),134 'Ypa).1).1ata , Il; (hiéra grammata) tEpà _,9, 26,27,158 (779); 1tEÇà -' 27 'Ypa).1).1a't1crt�ç (grammatistès), 17, 28, 122, 190 Grand Calcul selon les Indiens, 38 grand logothète, 90, 91 et (416), 93, 101, 113 (542),235,236 Grande Syntaxis, 88 et (407),159 'Yu).1Vacrial ( exercises de composition rhétorique), 16 =

Harmonique, 62 (269),66,81,159 "Harmonique", 63 et (273) harmonique, 38,214 hébreu, 141 et (691) Hécube, 50 Hellèn, 97 (440), 114 et (544); H ellènes, 84, 96,98,120,195,211,212,216,225 Hellénika, 218 hellénisme, 96,105 (485),142,193,195 hellénistes, 133,239 H ellespont, 27,100-101 Hermippos ou sur l'astrologie, 69,70 (320) (321),71 (322) Hermodotos, 69 Hésychasme, 89, 126 (612), 129; contro verse hésychaste, 84, 104; convictions hésychastes, 103; doctrines hésychastes, 84; milieux hésychastes, 143 (697); quer elle hésychaste, 55; thèses hésychastes, 86 hésychaste, 14,84,85,86,130 (632) " hésychia, 84 (388) hétérod oxie, 40 H odègoi (monastère), 44 homilètai, 20 et (31),179 et (873),187,225 et (1117)

312

honoraires, 163,181 hopital, 57 (242),58 horoscope, 70,161 et (788), 162,.201 humanisme, 14,84,85,139,141,222 humaniste, 51, 131, 133,136, 137, 138, 139, 140 et (689), 172, 174, 185, 201, 215, 239 hymnographe, 47 hypatos des philosophes, 21 (33) (34), 22 (37),23 et (40) (41),88 hyposchoJos, 187

juge, 167,188 (921), 194, 204, 225; _ gén éral, 76 (353), 101, 153 et (749), 176, 189 (927),205,225 juriste, 136 (663) j ustice, 117,190 Ka9T\YT\t�ç,93 Khan, 40 Kh anat de Perse, 40 Ki ev, 201

L acédémone, 197,207 L aconie, 195,197 tatpaç,58 L ampsaque, 27 tatpEiov,58 et (244) idéal attique, 165; idéal hellénique, 11; langue, 24, 98 (443), 119, 123, 126, 132, idéal romain, 114,141 133, 134 (652), 135, 148, 170, 193, 208, Idylles, 50 209, 210, 211, 221, 231; _ attique, 34, 1Epà TpiplpÂOÇ, 155 50, 55, 93, 94 (429), 97, 98, 122, 123, Iliade, 136 177, 209, 221, 231; _ classique, 97 (441), 98, 122 (591); _ de l'antiquité, Improbatio Alcorani, 127 96; _ écrite, 188; _ grecque, 74, 81 instruction, 11, 15, 27, 28, 30, 34, 60, 68, (380), 125 (609), 135, 137, 138, 140, 87, 95, 116, 119, 122, 172, 200; _ d og 233, 239; _ homérique, 136; _ koinè, matique, 158 (779); élémentaire ou pri 97 et (441),104 (477); _ latine, 34,140, maire ou rudimentaire, 28, 29 et (71), 156, 223 et (1100), 224, 226; _ parlée, 149, 190; _ profane, 30; _ rhétorique, 97 et (441), 188; _ populaire, 229; _ 115 (549); _ secondaire, 21 (34), 27, savante, 96, 200, 208 (1021); _ sla 149; _ supérieure, 19,21 (34),92 vonne, 208 intellectuel, 9, 14, 60, 73, 74, 96, 106; _ de latinophiles, 131,134 (648),239 métier, 9 ,73 Introduction à l'astronomie, 62 (269), 63, L atinophrones, 114 (545),131,134 (648) Latins, 13, 76, 82, 113, 114, 126, 135, 158 66 (779); monde latine, 129 Iran, 39 La vie en Christ, 87 itacisme, 104 Italie, 77, 88, 118, 131, 132 et (637) (640), L avra (monastère), 128 (620) 133, 137, 139 et (679), 140, 166, 172, lecture, 187,207 173 et (849), 174, 201, 204, 220, 222 et Â-Ettoupyia,91 et (417),235; cf. charge L emnos, 119,197,238 (1098),227,229,230,232,233 L esbos, 100,238 Italie de Sud, 136 Italiens, 174,218,225,233 lettré, 10, 11, 12, 13, 15 (3), 17 et (8), 49, 73, 98, 112, 113, 118, 142, 144, 150, Ithaque, 85 168, 169, 176, 183, 184, 220, 221, 231,

313

expérimenté, 172; 235, 238, 239; renommé, 12; lettrés actifs en C rète, 156 (772); lettrés de Mistra, 142, 143, 144, 145, 150; l ettrés en exil, Il; lettrés indigènes en Morée, 194, 204; lettrés non indigènes dans le Despotat de Mor ée, 194, 195, 197, 200, 204, 210; lettrés militaires, 12, 100 (460), 119; lettrés mineurs, 10,106,107,109,111 et (535) lexique, 50,55 littéraire: activité 34, 84, 102, 106, 112, 123, 165, 167, 173, 201 (972), 203, 236, 239; carrière 107,150,171,196,228; composition 165,173,176,236; con cours 23, 88; création 238; cri 65, 98, 120, 238; débat tique 119; écoles 166; eff ort 238; défi ,103; essor 197; formation 38, 176, 190, 217, 222; gloire 170, 171, 120, 173; milieu 201, 238; goût 170; mouvement 9, 10, 200, 204, 206; oeuvre 20 (29), 31, 68, 98, 111, 122, 168, 169 (827), 170, 177; penchant 54, 144, 146, 167, 202, 227; produc 22, 98, 153, 154, 165, 174, 206, tion 209, 236, 238, 239; production littéraire sur commande, 107, 236; qualités 171, 202; renaissance 43; réunion 168 et (822), 169, 170, 236, 238; vie ,202 littérature, 63 et (277), 118, 121, 148, 175, 183, 238; byzantine, 63 (277), 142 classique, 34, 56, 97 (441), (694); de cour, 193 117, 122 et (591), 140; sa grecque, 136, 137, 138, 239; crée, 153 livres, 25,36 et (107),38,39,43,44,46,68, 71 et (327),81,82,94,101,110 et (523), 111, 116, 119, 120 et (581); 122, 132, 150, 159, 178, 182, 201; manque de _

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38, 109; prix de 238; rareté des 221 Logique, 17,33 (91),47 (173),62 (269), 75, 76,79,85,180,190,223,238 logique, 37 (111),74,135,191 Jogographia, 183 et (901) Â6y o\ (logoi), 12,26,31 (84),93,180 Lois, 213 _,

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Macéd oine, 44 (156),118,186 magie, 155 (764),160 et (785),161,237 magicien, 161 maî tre privé, 26,28 (70),149; maî tres d'I ta lie, 233; maî tre et juge, 188 (921), 189; maîtres privés grecs et latins en C rète, 158 (779) manuel , 12, 33, 34, 50, 51, 53, 159, 233; de did actique, 33; de droit, 204; grammaire, 12, 50,5 1 et (193), 52, 138, 163 et (796),180 (882),224; de philo sophie, 89 (412); de rhétorique, 98; de théologie, 134 manuscrits, 45, 47 (173), 48; auto graphes, 56, 158 (779); calligraphiés, 25, 44; de contenu juridique, 196; de luxe, 25 (56); enluminés, 25; scientifiques, 60 (259) �a9��ata (mathèmata), 12, 60,87 et (404), 115 (549),180; �a9TJ�a (IC opucpai ov), 62 (268) MaOl1parl1(r, It5vra�lç, 61 (271), 63 (277), cf. Almageste mathématicien, 39 (126),49,63 mathématiques, 38,48,50,62 (269),63,66, 67,79,121,213 (1047),231 (1157) médecin, 27, 39, 40, 45, 57, 58, 61, 69, 93 (426), 146, 147 (723), 160, 194, 196, 197, 202, 228, 229 et (1142) (1144) (1145), 233; de l' État, 58; impér ial, 58, 196 médecine, 38, 57, 58, 59, 69, 70, 101, 143, _

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146, 160, 196 (951), 200, 201, 229, 232, 233 Médecine,218 Métaphysique,74 (341),159 métempsycose, 214,215 Meteôra,25 (55) météorologie, 88 Météorologiques,159 méthode péd agogique, 138 méthodoi, 80 (372) métricien, 56 métrique, 56, 159 Milan, 137,139 Miscellanea,63 (278),74 (341),96 (438),97 (440) 1.lt0'86ç, 93; cf. rémunération Mistra, 142, 143 (697), 144, 145, 146, 147 et (728), 148, 150 (743), 169 (825), 177, 195 et (943), 196, 198 (965), 202, 203, 205,212,218,220 monastères, voir au nom du monastère Monemvasie, 27, 149, 195 et (943), 198 et (963), 200 et (971), 201 (971), 204, 206, 208 Moralia,42 Morée, 142, 145, 147, 194, 195, 198, 204, 206 (1008), 209, 210 (1028), 211, 212, 213,218 mot à mot, 136,140 �ol)m:iov, 93,227,230 (1147),233 Mousoklès,69 mouvement, 84; en faveur des sciences exactes, 13, 38, 47, 60; intellectuel, Il , 96; littéraire, 9, 10, 43, 200, 204, 206; païen, 10, 211; philosophi que, 10, 211 musique, 60 (259), 71 (327), 78, 86, 159, 207,208 �l)O'ta'Y(i)'Y6ç, 19 (21),28 et (70) mysticisme, 87, 88; idées mystiques, 132 (642)

mythologie, 128,136 Mytilène, 120 (579), 135, 162 (791), 180 et (880),227 nationalisme hellénique, 114 Néai Patrai, 26,27 N egroponte, 120 (579) Nicée, 17,18,20 et (29),62 (269),198,199 Nicosie, 17 et (8) N ikopolis, 134 (648) VOO'01CO�EiOV, 57 (242),229 (1144) N ouvelle Rome, 135,209 N ymphée, 38 çtvro.v, 57 (242),229 (1144) Occident, 10, 37, 78, 113, 116, 117 (559), 131, 134 (648), 135, p6, 137, 139, 140, 155 (764), 159 (782), 171 (836), 172, 195,200,204,221,234 Occidentaux, 10, 37, 128, 129, 131, 135, 136,138,159,173,221,224,239 occultisme, 152 Odyssée,218 Oedipe-Roi, 50 Olympiques,50 Orestie,50 Organôn, 16 (5), 30 et (75), 74 (341), 159, 180 (884) orthographe, Il, 29 (71), 103, 104 et (477), 187,219

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Padoue, 135, 136 (663), 223 (1100), 232, 233 paganisme, 128, 160, 236; convictions païennes, 218; croyances païennes, 219; culte païen, 160; doctrines païennes, 219; esprit païen, 129; foi païenne, 14, 214 et (1048); idées p�ïennes, 143 (697), 197,214,215; survivan ces païennes, 152

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1tutBEiu (paideia), 26 (59), 31 (84), 90, 93, 208 1tu{BEUcrtÇ (paideusis), 26,93; pleion 17 1tUtBEU't�ptOV, 28 1tUtBEU't�Ç, 19 (21), 28, 93, 179 (878), 183, 184 1tUtBEUm 'toùç vÉouç, 91 (418) 1tutBo'tptPro, 91 (417) Paléstine, 143 pamphlet, 65, 75, 187 (916), 230, 231 (1152) Pantocratôr (monastère), 52, 117 et (561), 118,176,237 papier, 18, 19, 104; bombycin, 19; pénurie de 18,238 IIapaoo(]lç 'l'mv 1!8pal1CmV Kavovmv, 155 paraphrase, 47 (173),98,180 (883),217 parchemin, 41,201 Paris, 78 (363) patronage, 106,236 Pavie, 139 Péloponnèse, 81 et (378), 128, 132, 143 (697), 145 et (712), 146 et (722), 148 et (736), 149, 176, 181, 193, 194,196,197, 198 et (963), 200, 202, 206 (1012), 209, 210 et (1028), 211 et (1033), 212, 213 et (1043),214 (1048),216,218,219,228 Péloponnésiens, 142, 148, 150, 196, 200, 204,205,208,210,217 pensée, 25 (57), 46, 47 (173), 61, 63, 74 et (341), 77, 117, 121, 123, 128, 147, 152, 193, 211, 212, 214, 216, 222, 223, 224; antique, 14, 84; byzantine, 42; hellénique, 128; latine, 37, 126, 131; occidentale, 14,36,117,125 pension, 91; impérial, 156 Péra, 143 (697) Pergame, 47 II8pi ElpappÉVTJç, 213 et (1044) II8pi KaraaK8uffç Kai Y8vÉa8OJç àarpoÂa pou 81 (377) _,

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Péri logôn kriséôs, 98 (443) Péri orthotètos syntaxéôs (= Traité sur la syntaxe), 53 et (205) (206) (207) II8pi 'l'ffç vÂllÇ Ka{ 'l'mv i&div, 22 (40) II8pi 'l'div OiKdOJv auvraypa'l'OJv, 64 (278) II8pi Ij/ulffç, 217 Perses, 77 pétition, 92,95,106,108,109 phatrie, 212 et (1041) Phéniciennes, 50 Phénomènes, 39 et (129), 56 Philadelphie, 81 et (378), 99 et (451), 100, 101,153 et (749) (750) (751) (752),238 philhellénisme, 128,142 philologie, 50,53,56 philologue, 9,46,49,50,55 Philomathès, 75 et (344) philosophe, 17, 64, 94 (431), 121, 123, 142 (694),143, 151, 171,193,194, 211, 212, 213, 214, 219, 228, 229 et (1145), 231; arabe et perse, 223; empereur 10, 165,236 philosophie, 13,16,18,22,24,47 (173),57, 66, 67, 78-79, 85 et (391), 86 et (397), 88, 101 (468), 104, 117, 118, 121, 122, 131, 135, 137, 144, 145 et (709), 155, 156,159,181,184 (905), 196 (951),211, 212, 216, 221, 222, 223, 224, 226, 227 (1129), 230, 232, 238, 239; platoni sante, 71 (322); profane, 85 (391) phrontistèrion, cf.
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poète, 125, 20 1, 204, 207, 208 polémique (pour la prééminence intellec tuelle), 65, 74, 231 , 238; _ antilatine, 1 59 prédicateur, 153, 156 et (774), 1 57, 1 58 (779), 184, 225 prédication, 32 prédictions astronomiques, 40, 76 préoccupations (des lettrés), 17, 1 06, 109, 236; _ astronomiques, 213 (1046); _ des lettrés mineurs, 10, 106-1 12; _ d'ordre matériel, 106, 236; _ intellec tuelles, 165; _ littéraires, 1 19, 1 50, 167, 200; _ philosophiques, 145, 1 50, 194, 21 1 (1032); _ philosophiques et théolo giques, 128; _ politiques, 215 présages, 70, 160, 237 Prilape, 55 Prodrome de Petra (monastère), 44 profession de foi, 40, 61 (263), 1 �2, 218 professeur: _ et haut fonètionnaire de l' État, 49; _ et dignitaire de l' Église, 49; _ et prêtre, 49; _ et savant, 49, 73; _ public, 232 profession d'enseignant, 236; _ juridique, IH9 professorat, 91; cf. AEttOUP'Yia Progymnasmata, 180 (883), 230 et (1 1 50) prolégomènes, 180 (883) (884), 223, 230 pronoia (1tpOv01a), 92 (419), 190, 200, 232, 235 prose, 1 3, 49, 1 86 protecteur (des lettrés), 73, 79, 106, 107, 108; _ de la culture hellénique, 73 (335) protection, 61; _ impériale, 107, 23 1 Quadrivium ou Traité des quatres sciences, 33, 70 et (3 16) quadn'vium, 78, 79, 86, 87 (404), 1 59 querelle, 64, 67, 84, 23 1 , 232; _ hésy-

chaste, 55, 84, 88; _ sur le style, 57, 64, 98 (448), 101 rationalisme, 84; _ théologique occidental, 127 recherche, 8 1; _ comparative, 82; _ philo logique et scientifique, 34; _ philologi que, 54; _ philosophique, 121; _ scientifique, 155 récits thérapeutiques, 229 Recommandations au savant Mœphore Grégoras et SUI ses propres ouvrages, 68 Réfutation des hommes de lettres incultes, 65 Reggio, 73 religion néo-hellénique, 214 rémunération, 1 7, 31, 90, 93; cf. �1l0'96ç Renaissance (italienne), 1 1 , 34, 55, 69, 234, 239 République, 213 requête, 90, 91, 92 rétribution, 93, 181 révélation, 14 rhéteur, 30, 31, 64, 65, 1 19, 120, 121, 122, 1 25, 1 34, 148, 1 56, 169 (825), 170, 1 84, 196, 201, 204, 208, 238 rhétorique, 1 2, 19, 21 , 27, 54, 62 (269), 64 (281), 75, 76 et (348), 80, 85 (391), 86 et (397), 93 et (426), 96, 99, 101, 1 10, 1 1 1 , 1 1 8, 1 22, 1 24, 137, 140, 1 59, 1 63 et (796), 167, 176, 180 et (883), 183, 1 84 (905), 188, 189, 190, 191, 195 (945), 196 (951), 207, 223, 224, 226, 230, 232 'Pobmvui, 1 54 Romain, 1 14 et (544); Romaioi, 97 (440) Rome, 1 18 et (566), 132 et (637) (638), 1 35, 140, 170, 1 74, 218, 228 (1 138), 233 Russie, 208, 209 saints, 27, 55, 149, 209

31 7

Saint-André in Krisei (monastère), 24, 25 Saints-Apôtres-Pierre-et-Paul (église), 3 1 et (84) Saint-Georges des Manganes (monastère), 1 1 7 et (559), 238 Saint-Jean-Prodrome (monastère), 48 et (1 79) Saint-Paul (église), 26 Saint-Paul de l'Orphelinat (école), cf. école Sainte-Sophie (église), 32, 1 85 (907) Saint-Théodore (église), 184 (905) Sauveur Akataleptos (monastère), 1 8 et (16), 20, 35, 41, 42, 43 (1 53), 56 Sauveur Philanthrôpe (monastère), 103 savant, 1 3, 17, 30, 34, 49, 54, 62, 64, 73, 85 (391), 132, 1 50, 1 73, 174, 1 84, 222 (1098), 23 1 , 232, 234 sagesse, 142; étrangère, 1 28, 129; des Hellènes, 195; profane, 9, 14, 27, 84, 85, 86 et (395), 104; science, 12, 1 5, 23, 39, 60 et (259), 63, 67, 68, 7 1 , 78, 84, 85, 87, 129, 1 3 1 , 1 59 (782), 183, 216, 229; ésotérique, 61; profane, 68; sciences du dehors, 27; sciences exactes, 13, 23 (43), 38, 47, 60 et (259) (261); sciences helléniques, 162; sciences occultes, 160, 161 schédi, 5 1 , 1 59 Schédographia, 51 et (193) (194) scientifique: activité -' 34 (93), 84; esprit 9; oeuvre -' 68; 78; mouvement production -' 22, 34; renaissance -' 43 scolastique, 75, 128 (621), 231; formation 1 34; méthode 1 34 Scolastique, 1 4, 76, 126 (61 2), 128, 1 29, 141 , 222, 223, 224, 226 (1 127) scholies, 50, 5 1 , 55, 56, 219 O'xoÀ�, 28, 93 scribe, 23, 48, 56, 189 scriptorium, 43, 44, 47, 48 _

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Seconde réfutation des mêmes auteurs, 66 Serrès, 48, 81 et (378), 1 86, 238 Slaves, 210 Smyrne, 39 (126) solécisme, 53 Somme contre les Gentils, 125-126, 146 Somme théologique, 1 27 et (616) (619) (620) sorcellerie, 160 Sparte, 142, 197, 206, 209, 217 Sphaira Empédoldéous, 56 Sphairika, 62 (269) spiritualité (mystique), 14, 84, 86, 87 O'1touôaO't�ç, 109 (518) Stoudios (monastère), 140, 1 56, 175 style, 24, 64, 65, 96, 98 et (443), 1 10, 123 (598), 144, 170, 177, 21 1; attique, 12, 34, 49, 53, 57, 80 (374), 94 (429), 99, 144, 1 50, 177; clair, 57; maniéré r�cherché, 57, 144; et précieux, 98; rhétorique, 120; obscur et tour menté, 65-66, 98 IU'YKPIUIÇ r�ç traÂauiç Ka; vÉaç 'Pmpllç, 174 Suidas, 123 IUVOrplÇ &lç rqv f1plurorÉÂouç AorIK1jv, 224 (1 107) superstition, 152, 160, 236 Sur l'âme, 94 (429), 227 Sur l'astrologie, 71 Sur la critique et la création littéraires , 65 Sur la Mathématique, branche de la philosophie, et, plus particulièrement sur l 'Harmonique, 66 Sur la Procession du Saint Esprit, 134-135 Sur les actions et les affections de l'esprit animal et de sa diète, 58 Sur les urines, 57 (237) (238) (240), 58, 69 (3 15) Syllogè, 50 syllogistique, 16 et (5), 21 , 232 " _

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318

Syllogistique, 229 syllogoi, 80 syllogos, 94 (429) IUVO'l'IÇ 'Pr]'roplldjç Iuvrarpa rmv re(J(J(lpmv pa(}rllulrmv, 38 syntaxe, 12, 29 (7 1), 34, 52, 104 (477), 209 Syntaxis, 40 Tables Faciles, 155 taboullarios impérial, 188 et (924), 189 Tabriz, 39 et (1 30), 40 Ténédos, 1 19 théâtre, 168 et (822) (824), 169 et (825) (826) (827) (828) (829), 170, 236 Thèbes, 140, 141 (691) théologie, 27, 66, 68, 73, 74, 101, 104, 128, 131, 134, 1 35, 1 55, 156, 1 59 et (782), 160, 191, 232, 239; latine, 1 1 3, 1 25 (607), 1 27 (620), 129 et (629), 1 30; mystique, 143, 224; occidentale, 73; scolastique, 127 théologien, 94 (429), 1 34, 142 (694), 1 57, 224 Théôrèma, 219 théorie solaire, 78 (363) Thessalonique, 10, 21 (34), 22 et (36), 26, 27, 44 (156), 46, 50, 54 (214), 55, 64 (286), 73 et (332), 80, 8 1 et (378), 84, 85, 86, 87, 98 (443), 1 12 (536), 1 14, 1 1 5 (549), 1 18, 1 19, 120, 1 22, 1 24, 143 et (697), 145, 146, 147, 167 et (81 5), 1 69 (825), 174, 175 et (856), 1 78, 1 82 (899), 185, 186, 1 87, 1 88 (922) (924), 1 89, 190 et (931), 196 (95 1), 238 Timée, 47, 218 Thomisme, 1 0, 14, 1 13, 125 et (607), 126 (612), 127 (616) (61 8) (619), 1 28, 1 30 Thrace, 193, 209 Toledan Tables, 82, 83 (384) tradition hellénique, 1 17, 145, 1 65 traducteur, 1 25 (607), 1 27, 128 (620) _

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traduction, 13, 34, 36 et (l08) (109), 40, 126 et (61 3), 1 27 et (616) (620), 128 (620) (621), 1 29 et (628) (629), 134, 135, 136 et (664), 137, 140 et (689), 141 , 161 (787), 174, 223, 226 (1 127) traité, 12, 40, 56 (234), 78, 86, 87 (402), 89 (412), 98 et (448), 104, 127, 138, 172, 173, 175, 1 86, 226, 227, 229 et (1 145); astrologique, 161; astronomique, 46, 204; de géodésie, 180 (880); de syntaxe, 53; juridique, 23; médi cal, 58, 59, 202, 229; philosophique, 22, 94 (429); théologique, 84, 174; sur l'astrolabe, 80 (372); sur la gram maire, la morphologie et la syntaxe, 49, 53 et (205), 163 (796); sur la fixation des Pâques, 67; sur la Logique d 'Ari stote, 74; sur le calcul indien, 50; sur la procession du Saint-Esprit, 1 58 (779); sur les Songes de Synésios, 79; traités à caractère scolaire, 1 80 et (88 1) (882); traités occidentaux et arabes sur l'astrolabe, 8 1 Traité de l'aIne, 86 Traité des lois, 214, 219 Traité des quatre sciences, 70; cf. Quadrivium Traité des vertus, 206, 215, 220 Traité sur la lune, 57 traitement, 91 Travaux et Jours, 50, 140 Trébizonde, 39 (13 1), 40 et (136), 77, 81 et (378), 93 (426), 177, 180, 198, 238 trésor public, 91; cf. pacrtÂtx:à 1tpu'tavEia Triades, 84, 87 (402) Tribiblos Astronomique, 1 55, 1 56 trivium, 86, 87, 159, 180 (881) Turcs, 99, 100, 107, 1 16, 1 17 (559), 1 19, 124, 134 (648), 137, 139, 168, 21 8, 234 _

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université, 61;

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de Padoue, 233

319

"Université impériale", 235 Vatopédi, (monastère), 190, 229 Venise, 37, 1 33 et (645) (647), 1 35, 1 36, 138, 141, 145, 179 (876) Vénitiens, 1 57 (777) Vérone, 201 Verroia, 238 versificateur, 108

vie contemplative, 85 Vies Parallèles, 146 Vie de saints, 90 Vierge Péribleptos (monastère), 161 Vidin, 27 Xénôn de Kral, 227, 228 (1 1 33), 229 (1 145), 232, 233

ΕΤΑΙΡΕΙΑ ΤΩΝ ΦΙΛΩΝ ΤΟΥ ΛΑΟΥ ΚΕΝΤΡΟΝ ΕΡΕΥΝΗΣ ΒΥΖΑΝΤΙΟΥ ΔΙΕΥΘΥΝΤΗΣ ΚΑΘΗΓΗΤΗΣ ΙΩΑΝΝΗΣ Ε. ΚΑΡΑΓΙΑΝΝΟΠΟΥΛΟΣ

ΕΚΔΟΣΕΙΣ 1. ΑΡΙΣΤΟΤΕΛΗΣ ΜΕΝΤΖΟΣ: Τό προσκύνημα τού Άγίου Δημητρίου Θεσ

σαλονίκης στά βυζαντινά χρόνιαJ Άθηναι 1995. 2.

GEORGE CHRISTOS SOULIS. Thc Scrbs and ByzantiumJ during thc Rcign ofTsar Stcphcn Dusan (1331-1355) and his SucccssorsJ Αθήνα 1995.

3. ΙΩΑΝΝΗΣ Ε. ΚΑΡΑΓΙΑΝΝΟΠΟΥΛΟΣ. Βυζαντινή Διπλωματική Βιβλιο Ύραφία: Διερευνητική 'Έκθεση 1949-1974J Άθηναι 1995.

4. RUDOLF RIEDINGER, Agapctos Diakonos: Dcr FϋrstcnSΡicgcΙ [ϋτ Kai scr IustinianosJ crstmals kritisch hcrausgcgcbcnJ Άθηναι 1995. 5. SOPHIA MERGIALI. L'cnscigncmcnt ct lcs lcttres pcndant l'epoquc dcs Pa leologucs (1261-1453)J Άθηναι.1996.

ΦωτοστοιχειοΟεσία - Έκτύπωση 'Όφφσετ «ΝΕΑ ΣΤΟΙΧΕΙ0θΕΤΙΚΗ)) �χελώoυ 6

-

Τηλ. (031) 542.940 - 522.503 - θΕΣΣΑΛΟΝΙΚΗ

Π. Γιαννούλης - Κ. Τσολερίδης

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